G.\ O.'. DE FRANCE. ' TiQiUi. ItOCNlUkVCMJUk de la COMMÉMORATION FÜNÈBRE bes MEMBRES Dl) G.\ O.'. DE FRANCE, DOKT 1ES DÉCÈS ONT ETE CONNUS PENDANT I'ANNEE 5837, CELEimEE PAR LE G.-. O.'. DE FRANCE IE 28' DU I 3' M,*. LUNAIRE {readar) 583; mars i838, ère tuigaire). O.*. DE PARIS. IMPRIMERIE DE Mmc V13 DONDEY-DUPRÉ RUE SAINT—LOUIS, N° 46 , Aü MARAIS. 1838 aj :;a Ü.V1 . .»:;j . : -• - - 5857. A LA GL.-, DU G.-. ARCIL\ DE L'UNIV.-., LE G.\ O.'. DE FRANCE. Le 28e J.-. du mois lunaire véadar, 1'an de la V.*. L.*. 5837, 24 mars 1838, ère vulgaire. Le G.\ O.-, de France, régulièrement convoqu^ et fraternellement réuni en assemblée générale extraordinaire, a 1'effet de célébrer la commémoration funèbre des membres du G.\ 0.\ décédés dans le courant de 1'annëe Mac.». 5837, sous le point géométrique connu des seuls vrais Mac.'., dans un lieu très-régulier, très-fort et très-couvert, et oü règnent la paix, le silence et 1'équité. Midi plein. Les travauxont été ouverts a l'O.-. par le T.*. V.-. F.*. Janin, Président du Supr.*. conseil des Rites, en tour. Siégent a l'O.*. les VV.'. FF.*. Lafon , doyen, Gastebois , Lefebvre d'Aumale père ettesson, Off.-. ho oraires. Al'Occ.-. par les VV.-. FF.*. Sicard, 1er Surv.-. du Supr.-. conseil des Rites, etTASKm, 2e Surv.-. de la Cb.-. de correspondance et des finances. Le banc des Orat.*. est occupé par les VV.*. FF.*. Desanlis, Orat.*. en tour ; De la Chanterie, Orat.*. de la Ch.-. de correspondance et des finances; Pinet, Orat.-. de laCh.-. Symb.-.. Au bureau des Secrétaires sont les VV.*. FF.*. Boürgouin, Secrétaire du Supr.*. conseil des Rites, et Morand, Secrétaire de la Ch.*. de correspondance et des finances. Le Temple est entièrement tendu de noir; un cénotaphe est élevé au milieu : il est orné des insignes civils et mac.-. des FF.*, décédés el entouré de cyprès. Des cassolettes antiques répandent une clarté mystérieuse; 1'encens fume autour du monument. Aux quatre angles du cénotaphe sont les VV.*. FF.-. Lafon et Tesson, Off.-. bon.-, du G.-. O.-.; Vassal et Lambin de Bonnières, 01T.\ titulaires. La Col.-, d'barmonie, placéea sa tribune, également drapée en noir , exécute pendant la cérémonie dts morceaux d une musique religieuse, d'après le programme qui en a été tracé par le A • . F. . Taskin, professeur de musique, Off.\ titulaire. Les \^. . Ff.'. Maitres des cérémonies du Supr.-. conseil des Rites sont aidés dans leurs fonctions par les VV.-. FF.-, maitres des cérémonies des autres Ch.\. Sur l'invitation du R.\ Président, il est fait lecture du tracé particulier des travaux du G.\ O.-, extraordinaire du 31 mars 1837, consacrés a la commémoration funébre des membres du G.-. O.-, décédés dans le courant des années 5835 et 5836, et dont la rédaction est conforme au tracé approuvé et imprimé. Les \ \ . . li.-. Maitres des cérémonies font connaitre au R.-. Président que des FF.-, visiteurs en grand nombre deniandent la faveur d'assister aux travaux. Ces TT.-. CC.-. FF.-., reconnus comme Mac.-, réguliers, sont introduits et placés sur les Col.-.. L'un d'eux, le V. •. F. •. F ranklin, 2c Lieutenant Commandeur bon.-, du Supr.-. conseil des GG.-. Insp.-. généraux de la Vall.-. de New- York, est conduit a l'O.*., oü il prend place prés du R.*. Président. Le silence régnant dans 1'assemblée , le R.-. Président adresse 1'allocution suivante aux FF.', visiteurs : « TT.-. CC.-. FF.-. , » Accoutumés a vous voir partager nos travaux et embellir nos fètes, nous ne doulions pas que vous ne comprissiez combien nous avious besoin aujourd'hui de votre concours , et notre attente na pas ete trompée. » Notre j uste douleur a trouvé de 1'écho dans votre coeur; vous avez senti qu'un jour de deud pour le G.*. O.-, de France était un jour de deuil pour la maconnerie entière, et votre empressement a vous ranger autour du cénotaphe des bons frères que la mort nous a ravis prouve la tendre sympathie qui unit tous les enfans de notre grande familie. wVenez, mesFF. •., joindre vos regrets aux nótres; venez entendre le juste tribut deloges accordés a ceux que nous pletirons; n'oublions pas, en jetant quelques fleurs sur leur tombe, en remplissant un devoir pénible et sacré, que nous devons marcher sur leurs traces, et qu'un jour sonnera pour nous 1'heure fatale qui doit livrer notre vie a un impartial examen. » Tachons donc de bien faire, mes FF.'. \ travaillons sans relache au perfectionnement de 1'humanité; efforcons-nous de donner au monde des exemples de vertu , el répétons avec Ovide : « Cum moriar, medium solvar et inter opus. » Ovid. Amor., I. 2, Eleg. 10, v. 3fi. « Je veux que la mort me surprenne au milieu dn travail. » Cette allocution est suivie de la batt.\ myst.*.. Le R.■. Président fait connaitre^ dansles termes qui suivent, le motif de la commémoration funèbre de ce jour : « TT.-. CC.-. FF.-., » II n'est point dans ce temple ce vieillard vénérc qui a su tant de fois trouver le chemin de notre coeur! La %oix pleine de charmes et d'éloquence de nolre R.'. représentant duG.*. M.*. n'excitera pas aujourd'hui dans notre ame ces douces émotions , cette tendre sympathie qui firent si souvent couler nos larmes. » L'excellent et très-illustre F.*. Bouilly, dont le coeur est loujours au milieu de nous , mais a qui sa santé ne permet pas de présider cette pompe 1'unèbre, est remplaeé par un obscur ouvrier, qui sent plus que jamais le besoin de votre aflection et de votre indulgence. » Mon excuse, mes FF.-., en me présentant aujourd'hui devant vous, est 1'accomplissement d un devoir ; et a défaut du talent nécessaire pour saluer ici les manes chéris de nos FF.*., qu'il me soit permis de vous présenter seulement quelques reflexions sur le pieux motif qui nous rassemble , laissant a notre illust.*. Orat.*. le F.', de Sanlis, que vous etes justement impatiens d'entendre , le soin d exciter par son éloquence persuasive et votre attendrissement, et votre admiration. » Fils des hommes! chaque jour nous donne la preuve que nous sommes issus d'une race mortelle. Le trépas est la loi de notre nature, le tribut de notre être , une detle que nous devons tous payer. Nous avons recu la vie a cette condition expresse, que nous nous tiendrions prêts a la perdre dès que le grand Être nous sommerait de faire place a ceux qui viendraient après nous; et nous devons souscrire a ses immuables décrets. » Les cités, les états, les empires ont un terme limité. Les monumens superbes de 1'industrie bumaine, le lemps les réduit en poussière. Les oeuvres mème de la nature vieillissent et tombent en ruines. Au milieu de cette commotion universelle, qui entraine toutes les oeuvres de la création a une decadence inévitable , insensé serait 1'bomme qui oserait espérer que son corps subsistera éternellement. II n'est que trop vrai que tous ceux qui ont existe ne sont plus ; que tous ceux qui nous succéderont subiront la loi de la destruction. L'homme puissant et 1 esclave, 1 homme méchant et l'homme bon, le monarque et 1'artisan, le génie le plus sublime et 1'être le plus dégradé sous le rapport de 1'intelligence, tous marchent dans la route qui conduit au tombeau; et a 1 heure meme ou notre ëtre immatériel s echappera de son enveloppe mortelle, des milliers d habitans du monde rendront le dernier soupir. » Cessons donc, mes FF.1., de regarder comme un malheur reel d'être soumis au mëme destin que tout ce qui existe sur terre 5 cessons de redouter un evenement dont la cause n'est pas moins conforme aux lois de la nature que celle qui fait tomber les feuilles de 1 arbre en automne 011 qui en détache les fruits a leur maturité. » Soumettons-nous avec tranquillité a ce que la nature exige de nous, a ce qui doit être conforme a nos vrais intéréts, puisque c'est le grand Architecte qui 1 ordonne, remplissons nos devoirs couinie de fideles sujets du roi de 1'univers, et réjouissonsnous de ce qu il a fixé une époque dans laquelle nous sortirons glorieusement de ce champ de bataille. » lis ont combattu vaillamment ceux dont le cénotaphe est devant vos yeux; ils ont laissé loin d eux ce que leur nature avait de grossier et de ma» tériel; ils ont quitté cette demeure resserrée et tenébreuse pour s'élancer dans les cliamps de la lumière et de 1'immensité •, ils nous ont appris pa»* leur conduite sous quel point de vue l'homme sage doit considérer la vie et la mort. » Ils nous ont enseigné que la vie doit être employee a faire le bien dans toute 1'acception de ce mot, et que le premier devoir de l'homme est de se rendre utile a ses semblables aussi long-temps que possible dans le poste oü la Providence 1 a place. » Le sage, le vrai macon, considère donc la vie comme un bien dont il n'a pas droit de disposer, et, sentinelle avancée du devoir , il sait envisager la mort avec calme; il y réfléchit avec courage et sang-froid, afin de pouvoir , au dernier jour, remettre pur et sans tache son esprit au Créateur qui le lui a donné, convaincu de la vérité de ce précepte du roi prophéte : « Custodi innocentiam, et vide cfiuitalem : quoniam sunt reliquice » homini paciflco. » Ps. xxxvi, 37. o Considère l'homme intègre et observe l'homme droit, et tu verras » que la fin d'un tel homme est la paix. » Le R.\ Président proclame ensuite les noms des RR.'. FF.-, décédés. Ce sont les FF.'. : DE JOLY, 33% ^ 1d'honneur . Duc de Maille,} Decoudke, 33% 0ff... honoraires; De Gabriac-Dusouchet, 33e, j Martin, R.*. C.*., Vén.". de la L.*. de la Forge mystèrieuse, O.', de Sampigny (Meuse). Et baron de Salons, R.". C.*., Yén.*. delaL.*. de la Consolanteamitié, 0.\ deSézanne (Marne). Les VV.\ FF.*. Surv.*. répètent ces noms sur leurs Col.-, et exécutent la triple batt.\ de deuil. Le R.\ Président dit, et les W.*. FF.*, répètent : « Honorons la mémoire des Ril.'. FFqui » ne sont plus. » Tous les FF.*, répondent troisfois: Gémissons! Le R.\ Président donne la parole au V.'. F.*. Desanlis, Orat.'. en tour, qui s'exprime en ces termes : « Mes FF.*., » Toutes les sociétcs, toutes les religions rendent aux öaoris un culte particulier. » Les unes, ravivant la cendre de celui qui n'est plus , préconisent ses talens et sa gloire , fugitifs comme la vie qui a passé. » Les autres, appelant la divinité a leur aide, versent a flots la prière et 1'encens. » La maconnerie, société civilisatrice, religion univcrselle, tenant a la fois de l'homme et de Dieu, culte et humanité tout ensemble, lien inlime entre tous, sublime dans son principe, sublime dans son action, sublime dans son but, aurait laissé quelque chose a désirer, si elle aussi elle n'eüt, sainte et pieuse, honoré les tombeaux. » Mais chez elle tout est instruction et morale! Loin d'clle 1'adulation et le mensonee. Ü » Elle ne vient pas environner d'un éloge flatteur la vanité de la tombe; elle ne vient pas bruler sur 1'autel de la mort un encens imposteur. » Non, ce n'est pas de la mort qu'ils'agit, c'est de la vie. » Elle soumet au creuset du jugement de ses FF.*, le F.', qui n'est plus. « Elle le représente dans son véritable jour et tel qu'il a été, sans déguisement et sans fard; elle dit son courage ou ses faiblesses, son génie ou sa médiocrité, saluant ses vertus de son admiration et de ses regrets, ou couvrant ses erreurs du manteau de la tolérance, du pardon et de 1'oubli: dernière épreuve qui pour lui est tardive et stérile, mais qui a 1'immense avantage d'apprendre a ceux qui vivent qu'ils auront, eux aussi, lót ou tard, a répondre de leurs ceuvres. » Yoila, je crois, mes FF.'., la mission quevous m'avcz confxée. » C'est la vie entière et nue de nos FF.*, que vous m'avez demandée, je vais vous la donner » Le F.*, de Joly (Étienne-Louis-Hector) est né a Monipellier le 22 avril 1756. Son père, issu d une familie noble, d'abord avocat a la cour des aides de Montpellier, embrassa ensuite la carrière administrative. II perdit sa place et mourut jeune encore en 1780, après avoir obtenu une charge de notaire a Lauret, petit village prés de Montpellier. » Destiné au barreau, leF.-. de Joly fit ses études et sondroit dans cette villc, et yprêta lesermentd'avocatle 16 novembre 1779 devant la sénéchaussée, siege présidial. L avenir du F.*, de Joly ne se présenlait pas sous des couleurs bien riantes , son père ne pouvait venir a son aide. II fallut donc qu'il trouvat en lui-même ses propres ressources; il ne se découragea pas. Sentant que Montpellier ne lui offrait pas unchamp assez vaste, il partit pour Paris, et le 28 aout il y prêla son serment d'avocat au parlement. « Le F. *. de Joly ,en quittant Montpellier, emportait peu d argent; mais il avait plusieurs lettres de recommandation qu il devait a la bienveillance de quelques amis. II s'empressa deremettre ces lettres, mais aucune ne produisit d'efïet. » Son découragement était au comble, et a ce découragement vint encore se joindre la douleur d apprendre la mort de son père. Une seule lettre de recotamandation lui restait pourtant 5 il pensait qu'elle aurait le même sort que les autres, aussi 1'avait-il négligée: a quoi bon s'exposer encore a quelque refus? Mais le néant, le vide, 1'isolement qui commenijaient a s'ouvrir devant lui ledéterminèrent} il présenta cette lettre a M. de Thury , secrétaire général de la chancellerie de France, l'ami, le représentant particulier a Paris du chancelier Maupou. » Tout cela fut comme un rêve pour lui, rêve heureux, dont le réveil fut encore du bonlieur. » M. de Thury, a qui il avait élé adressé par M. le marquis de Montferrier, le recut avec une indicible bienveillance. Tant d'accueil provoqua sa confiance : il lui raconta ses peines, son embarras, sa position désespérée , ses projets , et surtout son dé«6ir, son amour du travail. Que fait alors eet homme vénérable ? il le prend par la main, le conduit silencieusement dans un des entresols de la chancellerie, que le F.', de Joly devait, quelques années après, habiter comme ministre. II ouvre une armoire, qu'il a retrouvée encore en 1792.,. « \ oyez, » lui dit—il, et ne vous découragez pas!!... Des » sabots, des guêtres, une blouse , un vieux cha» peau, 1'apparence d'une cliemise... un baton » blanc. Voila ce que j'avais quand je suis arrivé » a Paris... Du travail, des privations, du courage, » des amis, et je suis parvenu... Je ne suis pas » riche, ajouta-t-il après quelques minutes de si» lence, mais je puis vous prêter trois cents » francs ; — les voila ; — usez-en; vous me les ren» drez quand vous n'en aurez plas besoin. Avec » eet areent, prenez une lettre que je vais vous » donner pour mon ami, M. Perrin, avocat au » conseil du roi. Le travail, j'en suis sur, suivra » votre visite... Je veux de temps en temps la » preuve écrite de votre souvenir... Ma santé, 1'i» solement dans lequel je suis obligé de vivre, me » priveront du plaisir de vous recevoir; vous ne » viendrez me voir, je 1'exige, que lorsque vous » serez en position de me dire : Voila vos trois » cents francs. Ils ont fructifié; je puis maintenant » me suffire a moi-même. Alors nous nous verrons n quelquefois; et cependant , soyez-en convaincu, » je ne vous pex-drai pas de vue; au besoin vous » me retrouverez. » » Tel était 1'accueil que le F.*. deJoly avait recu de M. de Tbury. II était, vous le pensez bien, profondément émo; vainement voulut-il balbutier quelques mots de reconnaissance ; M. de Thury s'était éloigné sans 1'entendre. » Le F.*, de Joly se rendit chez 1'ami de M. de Thury,qui le recut bien et 1'occupa. Depuis lors il se livra sans relache et avec succèsaux travaux de la jurisprudence, et ses qualilés et ses talens lui firent épouser la fille d'un fiche procureur au Chatelet. » En 1785, ilacheta unecharge d'avocatauxconseils du roi, qu'il occupait cncore en 89, et qu'il conserva jusqu'a la suppression de ces charges. » O11 touchait au momenl marqué pour le réveil de la raison et du courage du peuple francais. La nation allait venger par une révolution a jamais mémorable les maux qu'elle avait soufferts pendant douze siècles. Elle allait donner un grand exemple a 1'univers. » LeF.*. de Joly embrassa la cause de la liberté, et la servit avec zèle , mais sans exagération et sans crime. » En89,quandi?aj7/yétait mairede Par is il fut cboisi lieutenant de maire, membre de la commune. » En 90, il ne fut pas réélu , mais Bailly et les membres composant Ia commune le nommèrent secrétaire général de la commune de Paris. » En 179a, au mois de juin, il cessa ces fonctions pour exercer celles de secrétaire général du conseil d'état, qui lui furent conférées par Louis XVI. » Le 6 juillet, le roi 1'appela au ministère de la justice. II y avait du courage alors a être ministre. Quelques jours auparavant, le 20 juin, la multitude avait pénétré a main armee dans 1'liabitation du roi, trainé du canon jusque dans la salie des gar- dos, et enloncé les portes de son appartement a coups de hache. » Les événemens étaient terribles, car ils faisaient dire au roi : « Si eeux qui veulent renverser la monarchie ont besoin d'un crime de plus, ils peuvent lecommettre. » Lez3,1'Assemblée Iégislative en appelait au zèle et au courage des bons citoyens pour maintenir la tranquillité publique et pour garantir la süreté des personnes et des propriétés. » Le 26,elle décrétait que dans toules les communes de 1'empire il serait élevé un autel a la patrie. » C est dans de telles circonstances que le F.-, de Joly fut chargé du ministère de la justice. » Le n jmllet, 1'Assemblée nationale déclara la patrie en danger. » L'Europe entière se liguait pour combattre la France. L'ennemi menacait les barrières de 1'empire. » Le roi, dans une proclamation du 20 juillet, sassociait a 1'Assemblée nationale. II appelait tous les citoyens aux camps et sur les frontiéres. » Maïs les événemens marchaient toujours a grands pas; le locsin de la Convention n'avait pas encore sonné; mais 1'étoile de la monarchie s'obscurcissait de plus en plus ; sa longue chalne allait se rompre ; le pouvoir exéculif allait étre renversé; Louis XVI allait subir sa destinée. 2 »F,n vain les ministres clierchaient-ils a prevenir les dangers de la patrie ; en vain s efforeaient-ils de faire sanctionner par le roi les decrets de 1 Assemblee législative; en vain le ministro de la justice de Joly vint-il dire a l1 Assemblee qu il n etait plus au pouvoir des ministres de defendre le royaume de 1'anarchie qui menacait de 1 engloutir, et que tous ses collègues et lui avaient donné leur démission au roi. L'Assemblée répondait par un decret qui les rendait responsables de la sureté intérieure et extérieure de 1'État, et faisait peser sur eux la solidarité des mesures qui devaient ou prevenir ou ar- rèter le danger. » L'Assemblée législative ne savait a qui s en prendre, ou plutót elle le savait bien , mais elie ne pouvait atteindre ni frapper ses véritables ennemis, la misère publique, l'intrigue et 1'étranger. » C'était une lutte incessante de réeriminalions et de plaintes entre TAssemblée et les ministres. » L'Assemblée demandait compte sur compte. Les ministres se plaignaient de 1'inexécution des décisions du conseil. » Ainsi la suspension du maire de Paris 1'éthion et de Manuel avait été décidée, mais cette décision n'était point exécutee. LeF.\ de Joly s en plaint énergiquement a 1'Assemblee legislative. » De son cóté, 1'Assemblee législative lui demande un rapport écrit des poursuites corn- mencees contre les auteurs de la journée du 20 juin. » Elle lui ordonne également de lui rendre compte de I'état de 1'administration de la justiee dans le royaume. » Le F.\ de Joly le fit le 9 juiHet avec autant de precision, de netteté, que d'énergie. \ oici comment il termine son rapport : k J'ai, taché autant que la brièveté du temps que » vous m'avez prescrit a pu me le permettre, de » me conformer a 1'esprit de votre décret, et de » vous donner une idee générale de 1'état actuel de » 1'administration qui m'est confiée , des secours » qui me sont nécessaires pour donner a la machine » le ressort dont elle a tant besoin, dans ce moment » Ou le courage le plus ferme pourraitètre ébranlé, » si le vrai ciloyen pouvait I'être quand il com» bat pour la patrie et pour la liberté. Je ne vous » ai point dissimulé 1'étendue denos maux, paree » que le roi \eut fortement en rechercher avec vous le » remède. Mais, Messieurs, le roi ne peut rien » sans le secours du corps législatif : eest de 1'im» perfection des lois qu'il est chargé de faire exé» cuter que résulte eet état de langueur qui afTaisse » le corps politique. » » Les rapports ne remédiaient pas aux maux. » Lacrise était imminente ; la monarchie tombait. » Le 9 aout, le F.*, de Joly se rendit encore a 1'Assemblée nationale et vint dénoncer de nouveau les manoeuvres des ennemis du monarque et de ÏEtat. 11 se plaignit de ce qu'on n'avait rien slatue a 1'égard des Jacobins , et annonca que le danger de la monarchie était a son comble. » Yingt-quatre heures encore, et sa prophétie était accomplie. » Le i o aout, 1'Assemblée législative a rendu ses décrets , décrets signés par de Joly. » Le peuple francais est invité a former une con» vention nationale. » Leclief du pouvoir exécutif est provisoirement » suspendu de ses fonctions. » La souveraineté du peuple est proclamee. » Le roi et sa familie demeureront dans 1'enceinte » du corps législatif comme otages, jusqu a ce que » le calme soit rétabli dans Paris. » Le ministère n'a pas la confiance de la nation. » Les ministres seront nommes par 1 Assemblee.» » De Joly est remplacé par Dahton... » Ministre de la justice pendant trente-sept jours et ministre de 1'intérieur par interim pendant huit jours , il termina ses fonctions en accompagnant le roi et la familie royale au corps législatif. » Quelques jours après il rendit compte de son administration a 1'Assemblee nationale. Écoutez comme il parlait : « La durée en a été courte, dit» il j elle 1'eut été plus encore si, dans les circon- » stances penlleuses ou se trouvait la France, j'a» vais pu écouter d'autres sentimens que celui de » mon allachenient pour la constitution et de mon » zèle pour le bien public; j'ai répondu victorieu» sement, et loutes les fois que j'ai été attaqué, aux » reproches que Terreur ou la malveillance a éle» vés contre moi durant mon ministère ; je suis pret » a répondre a tous ceux qui pourraient m'être » faits encore; mais , si personne nc se léve pour » m'accuser, déclarez que j'ai honorablement rem» pli la mission qui m'était confiée. J'ai fait tout » ce que fai dü, car j'ai fait tout ce que j'ai n pu. » » LeF.*. deJoly avait été ministro de Louis XVI, il devait être frappé de proscription. II fut en effet mis hors la loi. Le 10 décembre 1792, sur la motion de Phélippeaux, il fut traduit devant le tribunal revolutionnaire. II eut le bonheur de se soutraire a ce tribunal de sang, d'abord en restant cachéchez ses amis, ensuite en se perdant dans 1'armée. II fut néanmoins arrété dans le Midi, et on lui assigna la ville de Mont-de-Marsan pour prison. II disparut encore, et resta caché jusqu'au 9 fructidor, jour heureux qui rendit tant d'innocens a la liberté. » Lorsque les tribunaux furent rétablis , il reprit les fonctions d'avocat au conseil. » En 1808, il vendit sa charge et se fit rétablir sur Ie tableau des avocats a la Cour royale de Pa- ris, dont il faisait encore partie a sa mort, qui eut lieu le 3 avril 1837. » En 1826 , Louis XVIII lui conféra 1'ordre de la lcgion d'honneur. II lui avait, en 1816, accorde une pension de 6,000 francs en qualite d ancien ministre de Louis XVI. » Le F. •. de Joly devait ètre et a été un excellent macon. II a fait partie de plusieurs LL.*. a Paris, et entre autres de celle de 1' Age dor, de celle d'Anacréon, dont il fut 1'un des fondateurs , ainsi que du consistoire du Phénix. » Conime député, corame Off.-. du G.-. O.', depuis 1802, il se fit souvent remarquer. Orat.*. pendant plusieurs années , il porta avec succes la parole devant Cumbacérès, alors G.'. M.*. adj.\. 11 prcsida la Ch.'. d'administration pendant neuf années; 33e deg.'.,Gr. Insp.*. Gen.*, du Rite d'Hérod.*., il fut 1'un des fondateurs de ceriteaParis.il fut aussi 1'un des GG.*. Insp.-. Gen.', qui se réunirent au G.'. O.', lorsque le sénat maconique forma leG.'. Consistoire des Rites, aujourd'hui G.\ Collége des Rites. » Enfin il était Off.-. d'honneur du G.'. O.-, depuis 5821. » Voila ce qu'a été le F.'. r>E Joly. » J'ai maintehant a vous parler d'un F.'.quepeu d'entre vous out connu paree qu'il n apparut que très-rarement au milieu de vous, mais que sesqua- lités éminentes doivent ranger au premier rang de la maconnerie. » Je veux dire HHiist.*. F.-, duc de Maillé. » Armand-Charles-Francois, duc de Maillé de la Tour-Landrv, est né a Paris en 1770. II est issu d'une des plus anciennes families de France. ') Dès Ie onzième siècle la maison de Maillé est connue dans 1'liistoire et brille au milieu des plus illustresde la Touraine. Jacquèlih de Maillé, chevalier du Temple, se signala, vers 1'an 1200,dans les guerres contre les infidèles. Après avoir vu lomber autour de lui ses compagnons d'armes, il aima mieux mourir en combattant que d'accepter la liberté qui lui était offerte par sesennemis. » Urbain de Maillé, capitaine des gardes du roi et maréchal de France, fit les campagnes de Pié— mont en 1629 et i63o, et fut envoyé 1'année suiyante comme ambassadeur prés du roi de Suède , Gustave le Grand, alors a Mayence. En i634> ü ent le commandement de 1'armée cn Alleniagne, secourut Heidelberg et prit Spire ; il passa en i635 dans les Pays-Bas et défit les Espagnols a la bataille d'Avesne. En i636, il fut nommé ambassadeur en Hollande, obtint, la mème année, le gouvernement d'Anjou, et en 1642 la vice-royauté de Catalogne. » Armand de Maillé Brézé, duc de Fronsac et de Caumont, amiral de France , était fils du précé- dent. II obtint en 1609 le commandement d une escadre, et battit en 1640 les Espagnols devant Cadix. II fut ensuite chargé de combiner ses opérations avec celles de notre armee en Italië, vint niettre le siége devant Orbitello, et fut tué d'un coup de canon sur son bord, le 14 juin 1646 , a 1'age de vingt-sept ans. » Voila quelques-uns des ancêtres du F.*, duc de Maillé. Je ne parle de Tillustration de sa familie que pour mieux vous faire apprécier ses éminentes qualités; dire que sa vie répondit a taut d'illustration, n'est que vérité. Elevéa la cour de Versailles, il ne put acquérir la gloire des combats. Son père était premier gentilhomme de la cbambre de Monsieur, comte d'Artois. II fut lui-même dès sa jeunesse attaclié a ce prince, et plus tard remplaca son père. » Le repos, lesdélices de la cour nedevaient pas sourire long-temps pour lui. 89 approcliait, et le flot populaire allait tout engloutir. Les princes quittèrent la France, le duc de Maillé les accompagna; il avait parlagé leurs jours de prospérité, ildevait partager leurs jours de mauvaise fortune, d'adversité. Fidéle a ses sermens et aussi a ses affections, il suivit les princes en Piémont, en Angleterre , en Écosse, et, s'il rentra en France en 1801, alors que nos discordes civiles avaient cessé, ce ne fut que du consentement de Monsieur, et seulement paree que son retour etait necessaire a 1'éducation de ses fils. En 1814, il rejoignit le prince a Vitry, et il reprit auprès de lui ses fonctions de premier gentilhomme. » Le i6juin 1814? Louis XVIII lenomma pair de France. » Sous Charles X, il fut premier gentilhomme et successivement gouverneur du chateau de Compiègne et premier aide de camp du roi; il était maréchal de camp etchevalier des ordres du roi. » II est mort a Paris le 5 janvier 183^. » L'illustre F.*, duc de Maillé a été nommé OfF.*. du G.*. O.-. de France, le 2 3 décembre 18i 5. Depuis i8i6jusqu'en i8a5, il a été Gr.-, administrateur du Supr.*. Conseil des Rites, et depuis 1826 Off.-. d'lionneur. Je ne sais ce qu'il fit comme Macon , mais je sais ce qu'il faisait en dehors de la maQonnerie; j'ai été plusieursannées admis dans 1'intimité de sa vie privée, et j'ai toujours admiré sa bonté. » Simple avec dignité, noble sans le savoir et surtout sans le faire sentir aux autres, bienfaisant sans ostentation, il avaitpris pour devise : Être vrai, brave et bon ; et toujours il y resta fidéle. » Que vous 1'eussiez aimé, que vous le regrelteriez aujourd'hui, si vous eussiez, comme moi, vu le nombre d'heureux qu'il faisait, les souffrances qu il soulageait, les consolations qu'il semait par- tont, les bénédictions qui 1'accueillaient de toutes parts ! » 11 fallait le voir, dans son chateau de Lormoy, aceueillir avec bienveillance tous les liabitans des environs, écouter leurs griefs, calmer lenrs plaintes, terminer leurs differens , toujours accessible a tous, bon envers tous, juste envers tous. » Oh! non, jamais la douleur n'a imploré en vain son appui, jamais la pauvreté n a trouvé son coeur insensible. » Plus d'une fois j'ai appelé sur des mallieureux son inépuisable bienfaisance, et, je dois le dire avec bonheur, toujours le bienf'ait surpassait mon attente. » Un jour se présente a moi un vieux soldat de la république et de 1'empire, débris vivant, reste a peine animé d'une vie pleine de travaux et de iatigues, qui avait, comme il aiiuait a le redire dans son langage simple et naïl , vu toutes les capilales de 1'Europe, et qui ne les avait pas vues assurément sans dangers , sans blessures et sans gloire. Ce vieux héros n'avait pas de pain ; mon premier som fut d'en parler au due de Maillé et de 1'intéresser en faveur de ce brave; j'ignorais que le due de Maillé fut Macon, mais jesavais qu'il avait le coeur d'un Macon. « C'est en faveur d'un de ces vieux » soldats de Bonaparte que vous me sollicitez, me » dit-il: c'est bien, je vais me venger} car ils m'ont » fait bien du mal. » Si je n'avais connu le cceur généreux du duc de Maillé, que jamais la haine et la vengeance navaient effleuré, j'aurais eupeur; mais non , le soir même il était vengé; le vieux soldat de Bonaparte avait recu cinq cents francs. » Uneautre fois, c'était un père de familie, jeune cncore, que des revers de fortune avaient soudainement frappé, et a qui, de sa récente opulence, il ne restait plus que le souvenir. » II était époux et père, il fallait travailler; il languit quelque temps, mais enfin une place honorable vint a son aide. On était a la piste.; bientót un jugement est rendu contre lui, la prison va auéantir toutes ses espérances. II est arrêté, le duc de Maillé le sait; il se fait expliquer et comprend sa position et ses malheurs. II n'y a pas de temps a perdre, un jour, une beure et tout peut être compromis... » Le soir, le roi avait signé sa grace, et le malheureux, rendu a la liberte et a sa familie, bénissait celui qui 1'avait sauvé. » Voila cequ'a fait le duc de Maillé, je suis heureux de lui rendre ce dernier hommage. « Mais le G.-. O.-, n'a pas que ces deux pertes a déplorer, il a encore perdu les FF.-. Decoudre, de Gabkuc-Dusouchet, Martin et Desalons. » Le F.*. Decoudre 33% s'est montré Macon très-zélé; il a eté pendant douze ans Off.*. du G.*. O.'.. En 1818 il a été nommé Off.*, hono- raire. II est décédé a Avignon en i832, dans un age trés-avancé. » II a embrassé la carrière administratie-, il a été employé, puis chef au ministère de la guerre, et déploya dans ses fonctions une grande aptitude et de grandes capacités. Bon, ofiïcieux, obligeant, il ctait toujours prêt a rendre des services, et enrendit beaucoup. » Le F.*. Paul de Gabuiac-Dusouchet est né au Cap-ïrancais, ïle deSaint-Domingue, le3juin 1762. Son père, riche colon, appartenait a une familie noble, d'origine francaise. Sa mére était une créole de 1'xle. A peine agé de trois ans, notre F.-, perdit dans un duel son père, qui avait confié le sort de ses fils et leur fortune a son frère le marquis de Gabriac. » Celui-ci fit passer en France ses neveux, et Paul fut mis en pension chez un ecclésiastique pres de Nantes , oü il fut élevé comme devant jouir un jour d'une grande aisance. » Instruction solide, arts d'agrément, rien ne fut négligé ni par l'instituteur ni par 1'élève. » Tant d'espérance, tant d'avenir, devaient bien* tót s'évanouir. » La révolution francaise éclata, M. le marquis de Gabriac , son oncle, émigra , et ses biens dans lesquels était confondu 1'héritage de ses neveux, furent frappés de séquestre d'abord, puis ensuite de la confiscation. » L'insurrection et les désastres de Saint-Domingue vinrent encore augmenter les pertes de notre F. .. II ne lui restait plus que soixante mille francs, et cette somme fut engloutie dans la ruine de son frère aïné,a qui il 1'avait confiée. » II fallut donc qu'il cherchat a utiliser son instruetion et ses connaissances. II entra au ministère des finances, oü sa résignation lui fit supporter long-temps une position bien différente de celle qui semblait lui être destinée. » Recu Macon, il trouva dans notre institution les principes qui devaient sympathiser avec ses goiïts simples et son caractère vraiment libéral. Aussi lamaconnerie fut-elle pour lui une véritable religion; il s'en occupa avec ardeur, on pourrait dire avec passion. » II appartint, soit comme alïiiié, soit comme membre actif, aux Atel.\ de Jérusalem de la Conslance, des Frères-Unis, des Sept-Écossais-Réunis, et a ceux du Phénix, auxquels il s etait spécialement attaché et qu'il a long-temps présidés. » Appelé auG.-. O.*, comme Off.\ en 1816, Secrétaire du Supr.*. Conseil des Rites de 1826 a 1829, et honoraire depuis i83o, il y a laissé des souvenirs qui ne s'effaceront jamais. G.*. Insp.-. Gén.*, et 1'un des fondateurs du rit dHérod.*., il fut encore G.*. Commandeur du G.-. Consistoire des Rites, qui lui a décerné un cordon d'honneur. Versé dans la connaissance ap- profondie de tous les grades et de tous les rites, il était pour ainsi dire, la maconnerie vivante. » II mourut a Paris le 6 janvier i838. « Un mot encore, mes FF.-., sur les FF.'.Martin et de Salons. » Le F.*. Martin (Jean-Baptiste) , né a Meuvy, le 24 ju^n 17 71» fut Yen.?. de laL.'. la Forge Mystèrieuse, O.', de Sampigny. Ce fut lui qui tira du sommeil cetAtel.-.,et qui luirendit en mêmetemps son ancienne splendeur; actif, instruit et zele, il joignit a la fois la direction de cette L.-.et celle de sa commune •, la fermete de son caractere, la severité de ses principes, 1'austérité de ses moeurs font de lui un autre Caton. II avait été sous 1'empire employé a la comptabilité du pare d'artillerie de Sampigny; nommé maire de cette commune sous la restauration, il 1'administra avec suceèsjusqu'en i835; il est mort en 1837, emportant 1'affection, le respect et 1'estime de tous ceux qui 1'ont connu ; mais il laisse deux fils dignes de lui. » Le F.*, baron Édouard Desalons , est né a Libourne le 21 janvier 1772. II embrassa de bonne heure la carrière militaire, et se distingua en maints combats par sa bravoure et son sang-froid; aussi parvint-il bienlót aux grades eleves de 1 armée et recut-il la plus belle récompense que puisse ambitionner un militaire, la croix de la Légiond'Honneur. Je regrette de n'avoir eu sur ce F.\ que des documens incomplets (1). Je vous aurais dit les traits de courage qu'il fit, les batailles auxquelles il pritpart; ce que jepuis vousdirec'est qu'il élé maréchal de camp et grand officier de la Légiond Honneur. II est mort a Sézanneen octobre il avait le Gr.-, de R.*. C. *., et a présidé plusienrs annees la Li.•. la Consolante Amitié, a l'O.*. de Sézanne. » J ai esquissé rapidement quelques traits de la vie nos FF.*.. Je vous les ai fait voir sous leur couleur véritable et tels qu'ils étaient • car leur conduite est leur plus bel éloge. » Je devais a eux et a vous Ia vérité , je 1'ai dite. » Puisse le ciel leur rendre le bien qu'ils ont fait a la terre!... «FF.*, soyez heureux , car vous le méritez; soyez satisfaits, car vos FF.*, vous pleurent et vous regrettent; soyez immortels^ car votre souvenir ne périra jamais parmi nous... » Ah ! ils entendent nos voeux et nos cris et ils y répondent. (1) Mon regret augmente encore cn apprenant que la L.\ do la Consolante Amitié a été spécialement invitée a donner, sur le F.-, de Salons, son ancien Vón.-., une notice nécrologique, et qu'elle a gardé Ie silenee. Je dois des remerciemens au V.-. F.-. Mohand, qui a mis tous se» soins è me procurer des documens sur nos JH,', FF.-, décédés. )> Du séjour de la tombe ou ïls reposenij j entends leur voix qui nous crie : Merci, FFmerci de vos larmes et de vos regrets, continuez votre oeuvre d'émancipation, d humanité et de bienfaisance,etvous aurez aussi des regrets et des larmes.» Le R.*. Président adresse des félicitations et des remerciemens au V/. F.'. Orat.*. « Resp.*. F.*, de Sanlis, je vous remercie, au nom du G.*. O.*. et de tous nos FF.*. ici présens, de 1'excellent discours que vous venez de prononcer. » On ne pouvait désirer une voix plus amie, des paroles plus nobles, une éloquence plus entrainante pour honorer la mémoire des bons FF.', dontnous déplorons la perte; et je regrette que 1'imposante solennité de cette cérémonie ne nous permette pas de vous témoigner notre satisfaction et notre reconnaissance par des batt.*. si justement méritées. » Le V.-. F.*. Hosp*., aidédes VV.'.FF.*. Maitres des cérémonies, fait la quête en faveur des Mac.*, malheureux. Les VV.*. FF.*. Maitres des cérémonies distribuent a tous les FF.*, des branches d'acacia et d'immortelles. Le R.*. Président fait conduire a l'O.*., par les YV.*. FF.*. Maitres des cérémonies, les YV.*. FF.*. Surv.*., et, accompagnédeux et des VV.\ FF.-, qui décorent l'O.-., il se rend auprés du cénotaphe, oü il prononce 1'allofcution suivante .- « Maneschéris de nos FF.-,, recevez en ce jour l'hommage de ceux que vous avez aimés , de ceux dont naguère vous serriez la main. Dignes amis, qui avez quitté ce monde d'épreuves, maintenant, nous osous 1'espérer, vous goütez , dans le sein du G.-. Arch. . de 1 univers, les douceurs d'une paix inaltérable, et la récompense promise a 1'homme qui a bienfait, au voyageur qui a dignement rempli sa mission sur cette terre. » Puissiez-vous voir en ce jour vos compagnons alfligés ! Puissiez-vous lire dans le coeur des macons réunis dans ce temple le regret sincère de vous avoir perdus, la véne'ration qu'ils conserveront pour votre mémoire, et 1'espoir consolant de vous revoir un jour! » Le R.-. Président et les VV.\ FF.-, qui 1'accompagnaient font trois fois, en silence et dans le recueillement, le tour du cénotaphe et y déposent les branches d'acacia et d'immortelles. Ces RR.-. FF.-., de retour a l'O.*., les W.-. FF.-. Surv.-. se placent a la tête de leurs Col.-., et tous les FF.-, qui les décoraient font également trois fois le tour du monument, oü ils déposent 3 aussi les branches symboliques qui leur avaient été distribuées. Les FF.', ayant repris leurs places, le V.'. Président et les VV. . FF.-. Surv.-. répètent: « Les FF.-, que nous regretlons ont bien >1 vécu; ejfforcons-nous de mèriter comme eux » les regrets de nos FF.'. ! » Tous les FF.-, exécutent la batt.-. de deuil et rëpondent trois fois * Génussons! Le R. • • Président dit, et les YV. •. FF, -. Surv. •. répètent: « Que le G.\ Arch.-. de l'Univ.-. fasse paix » et mis ér icorde aux ER.'. FF.', que nous » avons perdus! » Les FF.-, exécutent la triple batt.-. de deud, et répondent trois fois : Gemissons ! Le RR.'. Président dit encore, et les VV.". FF.*. Surv.-. répètent : « Que les douceurs d'une éternelle paix soient » la récompense des RB.'. FF.', que nous avons » perdus! » Cette dernière proclaniation est suivie de la batt.-. et de 1'acclamation d allégresse. Le R.1. Président ferme les Iravaux par les myst.-. accoutumés. Minuit plein. Tous les FF.-. se relirent en silence et en ordre. Les Off. . dignitaires de la Ch.\ de Gorrespondance et des Finances . GONT1É, Président; P. TARDIEU. 1» Surv.-.; TASK1N, 2« Surv.-.; DELACHANTERIE , Orat.-.. Par- Mandement du G■ O.'., P. MORAND, Secretaire. Timbré el scellé par nous, G.'. Garde les Timbres et Sccaux du G.-. O.-, de France, THIOU ainé. , r;C & u'u • u>*5