aiors entoure de tleurs; et ce temple ne retentissait que des cris d'allégresse qu'inspirait la présence, si justement désirée, d'un nouveau G.\ MaitreAdjoint de 1'Ordre mac.\ en Franee. Nous célébrions en un mot notre fète solsticiale, heureuse epoque ou les rayons duG.*. Archit.* . de 1'univers semblent s'arrêter sur nos têtes pour les embraser de nouveau des feux de la V.-. lumière... » Mais aujourd'hui c'est entouré des emblémes de la mort, un rameau de cyprès a la ma in, sous une voute funèbre, aux sons d'une lugubre harmonie... aujourd'hui c'est le coeur déchiré par d'in— times liaisons rompues; c'est d'une voix altérée par une profonde douleur, que je vous tends les bras, pour gémir ensemble et jeter quelques fleurs sur la tombe de ceux de nos frères qui ne sont plus. » L'aslre vivifiant dont nous ornons notre bannière se lèvera demain ; il fécondera depuis la cime du cedre superbe, jusqu a la plante qui rampe sur la terre; depuis 1'aigle qui plane dans les airs, jusqu au vermisseau caché sous l'herbe naissante; mais ceux que nous pleurons ne reparaitront plus parmi nous; et comme le dit un des poètes les plus célèbres de 1'antiquité : « Soles occidere et redire possunt; » No bis ciim excidit brevis lux, » Nox est perpetua una dicenda. » « Le soleil peut disparaitre et luire encore; mais » une tois que le rlambeau de la vie esteteint, nous » dormons d'nn sommeil éternel. » » Ah! puisqu'une fois sortis de cette L.-. ter— restre, nous n'y reparaissons jamais, taclions du moins d'y laisser quelques traces qui fassent chérir, honorer notre mémoii'e! Qu'il est, a plaindre celui, qui, touchant a sa dernière heure, ne peut appuyer sa tête sur le bras d'uu heureux qu'il a fait, ne peut rencontrer un seul regard qui 1'encourage et le console!... Mais aussi commc il s'endort paisiblcmcnt, le vieillard qui répète ces vers d'un littérateur de nos jours : « Ah ! lorsqu'on peut jeter un coup d'oeil en arrière » Et récapituler une longue carrière, » Sans le moindre remords qui fasse tressaillir, » 11 faut en souriant se regardcr vieillir. # » On se prépare au grand voyage , » Sans trop s'inquiéter quel sera notre sort; >» Et devenu le voisin de la mort, » On s'accoutume au voisinage. » Sit6t qu'on peut laisser un heureux souvenir » Sur la tombe ou 1'on va descendre, » Cesser de vivre , c'est dormir ; » Et comme le phenix, on renait de sa cendrc. » » Tels ont vécu, leis ont fini les lil.-. FF. -. dont les manes révérés nous réunissent autour de ce niausolée. Nous comptions parmi eux des héros, de grands fonctionnaires publics, desdepositaires fideles de 1'honneur et de la fortune des families, des artistes, des liltérateurs, et par-dessus tout des philan- uupcs aruens cierenseurs de légalité des droils et de l'indépendance ; en un mot, de véritables FrancMacons. Ah! lorsque vous aurez entendu Ie savant orateur qui doit vous faire le récit fidele d'aussi nobles, daussi belles vies, marquées par tant de bienfaits répandus sur leurs frères, vous répéterez avec moi ces mémorables paroles d'un ancien sage : " IS os tra intelligimus bona , » Cum t/iice irt polestale habuirnus, ea amisimus. » « Quand neus avons perdu les biens donl nous » jouissions, c est alors que nous en sentons vériia» blement tout le prix. » » Eh ! qui mieux que moi, mes FF.-., connait les pertes du coeur et le deuil de 1'ame? Qui mieux que mm doit regretter ceux que nous environnons de nos hommages funèbres ? V0„s surtout, Hl.-. membres du G.*. O.-., vous, Lafayette et Fauchet ! Qui jamais vous remplacera dans mon attachement, dans mon admiration?... Toi, héros des Deux-Mondes oi tu fondas la liberté ! toi, que tant de fois je rencontrai a eet ceil-de-bvuf du palais de Versa,lies, oü tu suppor.ais avec un courageux mépris les reproches amers des hauts privilégiés et la morgue insolente des talons rouges; toi qui fis Iuire dans mon ame ardente et jeune encore un des Prem.ers rayons de cette dignité d'homme , dont tu eta1S le modèle accompli... toi a qui je dois l'i„- signe bonneur d'avoir conlribué de tous mes moyens a la liberté de mon pays; toi qui, pendant quarante ans, ne m'as jamais rencontré sur ton passage, sans m'honorer d un serrement de main et sans m'appeler ton vieux quatre-vwgt-neuf... Comment a ces chers souvenirs mon cceur francais ne battraitil pas 5 et mes yeux ne se mouilleraient-ils pas de larmes fraternelles ? » Et toi, Fauchet, qui secondas si bien, aux EtatsUnis, le héros de la liberté; toi qui, dans les emplois éminens qu'on te confia, fus tour a tour si dévoué, si fidéle aux intéréts et a la gloire de ta patiie... Toi qui réunissais a la fois la sévère équité d'Aristide , la science profonde de Platon , 1'élocu(ion de Démosthènes, et 1'héroïque fermeté de Régulus; orateur entrainant, macon-modele dont la voix pénétrait encore tous les coeurs a notre dernière pomp© funèbre... Toi qui ne dédaignais pas de nous atteler ensemble au char du G.*. O.*, pour lc sauver des sentiers dangereux ou des esprits egares projetaieot de le conduire... Toi qui dans nos reunions solennelles me permettais de m enlacer dans tes bras, comme la liane autour du chéne qui la soutient... Toi que je trouvais toujours a mes cótés dans mes élans pliilantropiques , et sur qui je m appuyais avec une si douce confiance, mon emule ! mon ami! mon frère bien-aime ! Fauchet!... Fauchel\... Pardonne si a ce nom chéri ma voix s al- tere ; et si, mesurant le vide afïreux qui nous sépare, je borne ici mon hommage funèbre en terminant par ce passage d Horace que tu citais avec lant de bonheur, et qui donne une juste idee des sacrifices que la mort nous impose : « Lincjuenda tellus et domus et placens « Uxor ; neque harurn quas colis arborum » Te , pree ter invisas cupressos, » Vila brevern dominurn sequetur. » « Un jour il faudra quitter Ia terre, votre maison, » une épouse chérie; et de tous ces arbres que vous » cultivez, l odieux cyprès accompagnera seul son » maitre qui n'aura fait que passer. » Le R.-. Président annonce les nombreuses perces que le G.-. O.-, a faites dans Ja personae des Hl.-., RR... et TT.-. CC.-. FF.-. Généial Lafayette, OfF.-. d'Honn.-. du G • ö.-.. Baron Fauchet, Président et ex-Orat.-. du Supr.-. Conseil des Rites, Vén.-. d'IIon.-. ad vitcim de la L.-. des Frères Artistes. SuLHIAT DE CoREIL, 1 Bertrand (Népomucène),) hono»aires. Barret, j Guérin des Bkosses, )' ' Düchesne de Villers, ) Febvé, f Députés. CASSABOIS, 1.*. S.-. Clu L,nap.-. aes r reres Artistes, Vall.*. de Paris. Flamant, Président du Conseil et du Consistoire des Frères Réunis, Vall.-. de Strasbourg. Héraud, Yén.-. de la L.-. des Fr ais Amis réunis d'Ègypte, 0.'. de Toulon. Hue, Président des trois Atel.-. supérieurs des Trois H, Vall.*. du Havre. Raiffer (L. P. Honore), Ven.*, de la L.-. de la Fraternité, 0.'. de Marie-Galante (iles des Antilies). Après un moment de silence religieux , pendant lequel la cloche lunebre se fait entendi e, le R.-. Président frappe un coup de maillet et dit : « Ffonorons la mémoire des lil.'. Frères que nous avons perdus'. » paroles répétées successivement parlesVY.". FF.*., ier et 2' Surv.-., et terminées par cette expression de douleur : « génussons ! gémissons! gémissons ! » La parole est accordée par le R.*. Président au V.*. F.-. Clairain-Deslauriers, Orat.-. en tour, qui prononce le discours suivant : « Resp.*. Président, i" et 2™ Surv.*., et vous tous, mes TT.*. CC.*. FF.*., qu'une triste cérémonie assemble ea ce lieu. » S.'. S.*. S.*. Quidquid amavimus , quidquid mirati'sumus , raanet. Tacit*. « Cc que nous avons aime' , ce que nous avons » admiré, subsistera toujours dans notre me'» moiré, dans notre coeur. » » Mes FF.*., ^ " Sl la Franc-Maconnerie a institué des jours de fete et de joie, elle a aussi consacré des jours de tristesse et de deuil, jours de mémoire oü 1'amitié et la fraternité reconnaissantes viennent solennellement payer un juste tribui d'éloges et de regrets k ceux qui leur furent si fidèies et si dévoués0, qui toujours brülèrent sur leurs autels un pur encens. » Vos Orat.*., interprètes habituels de vos sentimens, sont en ces jours de commémoration les organes de la douleur commune. >» Heureux ceux qui, habiles a décrire lasituation de vos ames, a peindre les mouvemens de vos cceurs, exprimant avec art tout ce qu'ils ressentent, savent répandre leur seüsibilité sur tout ce qui les entoure et savent donner a 1'eloge un tour ingénieux. » Sans avoir le même talent, appelé a porter la parole pour la célébration de Ia pompe funèbre de ce jour, je vais essayer de remplir la tache que 1'i- nexorable mort nous impose cbaque année avec une si scrupuleuse exactitude, et que cette fois elle a rendu immense, car c'est surtout en Maconnerie que eet adage est vrai : homines ponderantur, sed non numerantur: les hommes se pèsent, maïs ne se comptent pas. » Mes FF. *., » Combien elles sont touchantes ces époques solennelles oü nous venons répandre sur la tombe de nos amis, de nos FF.-,, des larmes et des fleurs, témoignages éclatans de 1'estime et de 1'affection que nous leur portions ! „ Combien chacun de nous doit s'estimer beureux d'accomplir ce pénible devoir qui est le plus cher et le plus sacré de tous les devoirs que 1'amitie et 1 humanité nous imposent, comme il est aussi le plus profitable \ car chacun de nous, en s'instruisant de son état et de sa fin, vient y retremper son ame, y puiser un nouveau zèle, une nouvelle ardeur pour faire revivre des vertus et des talens dont la mort a interrompu le cours, mais dont 1'exemple doit rester pour se perpétuer parmi nous. » Par la nous nous préparons pour notre dernière heure de yéritables et douces consolations; car c'est enivrés de prestiges que nous descendons au tombeau, c'est en nous entourant des songes de a vie. Nous croyons demeurer encore sensibles dans le sein de la mort; 1 imagination se complaït dans la pensee de revivre dans la mémoire de nos semblables, dans 1'espoir que quelques soupirs échappés a 1'amitié viendront percer le silence éternel de la tombe, que des fleurs, périssables comme nous, répandues sur notre dernière demeure, attesteront pendant quelque tems encore notre passage sur celte terre et le degré d'estime et d'intérët que nous v aurons laissé. » Oui, mes FF.-., ces honneurs funèbres que nous rendons a eeux qui nous ont précédés dans la VI0 a vemr> nous les attendons également de nos successeurs. » Admirable échange de sentimens réciproques, noble tribut d'hommages de familie k familie qu'i resserre la chaine mac.-. en rattaebant les anneaux que la mort a rompus! » C'est amsi que nous avons créé en quelque sorte une divine manière de nous perpétuer un moven de triompher de la mort, un art de ne mourir jamais. » Ah! c'est parmi nous quelles recoivent leur plus juste application ces belles paroles de 1'ecclésiaste : Vamitié est un remède de vie et d'immortalité. » Immortalité! Tel était le mystère ineffable qu'avaient su pénétrer les sages de 1'antiquité! tel était le secret que les hiérophantes ne confiaient que fort tard a un petit nombre d'initiés très-éprouvés et parvenus au grade le plus éminent comme étant la lui-meme rangés, et je serai simple narrateur; je nai point oubliéque rious sommes dans le sanctuaire de la vérité , en présence de tombeaux. » Le premier des FF.-, dont nous déplorons Ia perte est le F. •. Culhiat-de-Coreil ( Jacques-Phi1'ppe) né a Aigueperse, département du Puy-deDóme, le 27 juin 7761. » II vint faire de brillantes études dans uu des principaux colléges de Paris. » Reeu avocat en i783 , il fut admis notaire en 1794. Après trente-trois ans d'exercice dans cette profession, qud remplit avec talent, probité et délicatesse, il fut admis notaire honoraire en 1827. » Nommé en 1824 administrateur du bureau de bienfaisance du 3e arrondissement de la ville de Paris , en 1826 maire-adjoint du 1arrondissement, il passa en 1828 maire-adjoint au 2earrondissement. >' Ce F.-., qUi avait épousé M"' Rosalie Révïl , fille dun riche négociant de la capitale, jouissait, au sein d'une heureuse familie dont il était adoré, des fruits de ses longs et honorables travaux, se montrant toujours fidéle observateur de ce précepte dont il s etait pénétré des son entrée dans le monde et qu'il mettait souvent en pratique : » Laplus helle destination de Vhomme sur la terre est celle d'étre utile a ses semblables. » Aussi ce f.*. fut-il de bonne heure Mac • • membre actif de laR.*'. L •. el du Chap.-. de VASe d'Or, O.-, de Paris. 11 était pourvu du Gr.', de Chev.•. R.'. » Après neuf années d'exercice , comme membre Exp.-. de la Ch.-. Symb.-. oü il remplissait avec beaucoup de zèle les fonctions de maitre des ceremonies, fonctions qui parmi nous sont loujours devolues a ceux qui se distinguent le plus par unc aimable urbanité, par une polilesse exquise et par une grande douceur dans le langage et dans les manières, il obtint ses lettres d'Off.-. honoraire, au mois de décembre 1827 , et fut inscrit sur le tableau de 1'Ordre en cette qualité jusqu'au moment de sa mort arrivée le 2 mars i833. » Le second est le F.-. Raiffer ( Louis-Philippe Honoré). né a Paris le 19 février 1763, ancien chirurgien aide-major dans la marine royale, me— decin du roi et médecin en chef des hópitaux de Porto-Ricco ( Mayaguès ( 11e), Amérique septentrionale. ) »Il estdécédéle 6 juin i833 a Marie-Galante (11e des Antilies) Ven.', de laR.*. L.1. de la Fraternité, même O.*., dont il était le fondateur. « 11 possédait le Gr.*, de Pr.', de R.'. S.\ (3z° degré du rite Ec.'. Anc.-. et Acc.-.) et fut régularisé par le G.'. Coll.'. des rites, le 27 octobre i83a. » Dans le Journal Commercial de la Pointe-a-Pitre (Guadeloupe), feuille du 27 juin i833; j ai exlrait ce qui suit: « o au courant a cu lieu a Maric-Gaiante une » de ces cérémonies funèbres tout honorables pour » ceux qui en sont 1'objet. M. Raiffer, après avoir » succombé a une douloureuse maladie, enlouré » d une familie qui lui a prodigué jusquason dernier » soupir les soins les plus touchans, a recu de la po" pulation entiere de 1 ile une marqué éclatante de » vénération et des plus vifs regrets. Un concours » immense a voulu accompagner jusqua sa dernière » demeure 1'homme vraiment respectablepar sesver» tus patriarcales; les pauvres surtout qui suivaient >» son convoi avec un religieux silence, parfois in» terrompu de larmes, nepouvaient laisser échapper » cette occasion de témoigner pour la dernière fois » a leur bienfaiteur une rceonnaissance vivement » sentie. Comme un des plus zélés sectateurs d'une » ïnstiiution éminemment généreuse et noble dans » les principes qu'elle a mission de faire prévaloir, » M. Raiffer a encore recu de tous les Mac.-, de Ma» rie-Galante un témoignage frappant de douleur. » II appartenait a un de ceux qui sous sa direction » furent favorisés de la lum.-. mac.-. et qui atta» chaient le plus de prix a une amitié qui ne s'est » jamais démentie , de jeter quelques fleurs sur sa » tombe. » "Je regrelte, mes FF.-., que la longueur de nos travaux m'empêcbe de vous donner connaissance du discours composé par le F.-. Bw et qui a été lu ment cette profession si précieuse pour 1 humanite et qui exige de la part de celui qui sait la remplir dignement tant de sacrifices et de dévouement pour ses semblables. )> II était membre de la L.'. et du Cliap.*. des Arts et de l'Jmitié, O.-. de Paris, et du Conseil de K.'. des Sept Écossais réunis, même Vall.'.. » Pourvu du grade de G.'. Insp.". gen.". ( 33 de- gré du Rite écoss.'.anc.-. et acc.*.), il fut pendant onze ans et demiOff'.-. duG.-. O.-., membre Exp.-. de la Ch.*. deCorresp.*. et des Fin.-., ou il apporta avec exactitude et zèle le fruit de ses lumieres. » Peut-être dans les derniers tems de sa vie, a-t-on pu remarquer un peu d'acrimonie dans ses paroles lorsqu'il discutait, mais cela tenait a la nature de la maladie dont il est mort; car il joignait un coeur bon et aimant a une ame élevée et a un esprit cultivé. n lei se termine, mes FF.-., la première partie de la tache longue et pénible qui m'est imposée, et la série de nos pertes en Tannée mac.-. 5833. Je vais vous entretenir de celles que nous avons éprouvées en launce 5834. Ah! plusj'avance, plusjesenslepoidsde mon sujet. 11 me faut retoucher mes pinceaux, rafrai- cbir mescouleurs, car j'ai afaire lesportraitsdedeux de nos FF.*, que leurs vertus, leurs titres, leurs services et leur dévouement a la patrie et a notre institution ont rendus a jamais célèbres dans nos fastes et dans lés fastes du monde profane. » premier de nos FF.-. que Ia mort nous a ravi en 5834 est le F. -. Duchesne-Devilliers (Francois-René), ancien architecte , né a Blois ( Loir-etCher), le 14 octobre i758, et décédé a Paris le 3 mai 5834. » Ce R.-. F.-., était membre de laL.-. et du Chap.-. des Frères Unis Inséparables, O.*, de Paris. » Pendant six ans, il fut Off.-. titulaire du O. ; son grand age et le mauvais état de sa santé le forcerent a donner sa démission de son office, mais il resta, jusqu'au moment de son décès, attaché au G.\ O.-, de France en qualité de Député-Élu de la L.-. et du Chap.-. des VraisAmis Réunis d'Egypte, O.*, de Toulon. » Ce Ven.-. F.-, se fit loujours remarquer par son zele, par sa modestie et par eet esprit de charité fraternelle qu'il tenait d'une ame tolérante ; ses manieres aimables et ses formes attachantes lui suffirent pour gagner raffection et le respect de tous ses FF.-., qui regrettent en lui un hornme de bien. >» Le second, d'après 1'ordre que je suis, mais le plus ïllustre de tous dans le monde profane commc dans le monde mac.-., est le général Lafayette, \e patriarche de la liberté et de la franc-maconnerie(,). «u t , fi ATB, ( P,1*f och"Yves-GUbert-MoUièr«), „a- ?oü dh Z '7^7. a Chavaniac, prés fcoire, c„ Auvergne, au- jourdhu; departement du Car,fal; issu d'une familie illustree par Ia doublé gloire des armes et des lettres. » chement pour ses rreres dont 11 dirigeail les tra» vaux (i)I » » MesFF.*-, vos cceurs ont déja nommé le V.*. F.'. Fauchet dont la perte, quoique depuis long-tems prévüe, a été si vivement sentie par la Maconnerie entière et par le G.'. O.-, en particulier. » Le V.*. F.1. Fauchet (Jean-Antoine-Joseph) naquit a Saint-Quentin, département de 1'Aisne, le 3i aoüt 17,68. » Ce F.-., qui avait recu une éducation fort soignée, se fit connaitre en 1792 par une brochure intitulée : la France heureusr. par la Constitulion. Elle lui valut la place de chef dans les bureaux de la guerre; et il fut successivement secrétaire de la mairie de Paris, secrétaire du pouvoir exécutif et ministre plénipotentiaire aux Etats-Unis oïi il devint 1'ami de Washington. Rappelé par le Directoire, il refusa la place de commissaire du gouvernement a Saint-Domingue. Bonaparte, étant premier consul, le nomina, en t8oo, préfet du département du Var; devenu empereur, il le nomma préfet de la Gironde ; quatre ans après, en 1B09 , Fauchet passa a la préfecture de 1'Arno, oü il resta jusqu'en 1814. Le 22 mars 1815 , il reprit comrne préfet 1'adrainistration de la Gironde, qu'il perdit par suite de la seconde restauration du gouvernement royal. (i)Pompe funibre du i4 mars 1829. » uans tous les grands emplois auxquels il fut appelé, Fauchet «ut remplir ses devoirs avec zèle, honneur et dignité. II remporta autant d'estime et d'affection publique de toutes les contrées ou il résida, quil y avait laissé d'exemple d'uoe sage et vertueuse conduite. Daus tous les pays étrangers il fit respecter et il fit aimer la France. » L empereur, si bon juge du vrai mérite, récompensa los longset importans services de Fauchet par les titres de baron et de commandeur de la Légiond'Honneur. » Après Ia chute de 1'empire, Fauchet, aussi bon pbilosophe que bon citoyen, se consola de 1'oubli des ministres de la restauration. » Ni courtisan, ni flatleur, mais d'un caractère plein de franchise et d'indépendance, il n'obtint que sous le ministère dit Martignac la pension qui lui était si légitimement due et qui n'était point au- dessus de ses besoins ; car notre F.-. Fauchet avait amassé plus d'honneurs que de biens dans toutes les P'ace® qu'd avait occupées , quoique si lucratives pour tont d'autres. Le F.-. Fauchet, qui s'était ren- lerme dans le cercle d'une société peu nombreuse, composée de quelques amis choisis, ne se trouvait nche que de sa modération, que de sa bonne admi- nistration pnvée; c'est ce qu'on pouvait ignorer paree que le F. •. Fauchet était grand dans lesmoindres choses. » Ah. mes FF.-., nousne saurions trop entourer des témoignages de notre profonde gratitude la nié- moire d'un Fqui, malgré son age, malgré ses in- firmités, après de longs et éminens services rendus a lOrdre etauG.-. O.-, en particulier, n'a pas cessé de siéger parmi nous en qualité d'Off.\ titulaire, pensant navoir jamais assez fait tant qu'il restait du bien a faire. » Trois fois honneur donc et reconnaissance au V.*. F.-. Faucliet qui fut long-tems et prcesidium et dulce decus nostrum, qui, vieux vétéran de 1'Ordre, voulut continuer un service actif que la mort seule l pu interrompre, paree qu'il savaitque sa présence k notre tèteétait nécessaire pour donneraux plus jeunes des exemples de courage, defermetéet de modération dans les luttes difficiles que nous avons a soutenir, pour ranimer dans quelqucs ames tièdes et indifFc— rentes 1'amour sacré de 1'Ordre et pour rappeler a tous que nous avons juré dévouement au G. •. O. • de France. » Descendant des hauteurs civiles et mac.\ 011 je m etais élevé, je vais vous parler d'un F.-, simple et modeste, peu connu de la plupart d'entre vous, mais que vous saurez bien apprécier en apprenant que ce F.-, fut pendant plus de trente ans 1'ami intime de notre V.-.F.-. Fauchet : il 1'a suividequelques jours dans la tombe; c'est le F.-. Cassabois. » Conséquent a 1'ordre que je m'étais imposé, je n'aurais du vous faire le portrait de ce F.*, qu apres vous avoir présenté celui du F.', qui 1'a précédé dans la carrière de la vie, mais comment séparer deux amis que la mort elle-même avait réunis pour quüs fussent a jamais inséparables ? » Le F.*. Cassabois (Francois) , homme de lettres, né a Salins, département du Jura, le 6 mai 1773 , est décédé a Paris au mois d'octobre i834- » Ce F.-. Mac.-, depuis i8o6,pourvu dugradede R.-. C.*., était au moment de sa mort T.-. S.-. du chap.'. des Frbres-Artisles a la Vall.'. de Paris : II avait été précédemment Yén.*. de la L.'. et deputé du Chap.*.. » Dans le monde civil, Cassabois fut officier dans la garde duCorps-Législatif; il donna sadémission et remplit pendant plusieurs années les fonctions d'apent en chef des subsistances militaires a 1'armee. «j Lors de 1'occupation de la France par les étrangers, il était entrepreneur du service des vivres-viande. » Ce F. •., plein de délicatesse et d'un désintéressement rare, se trouvait dans une position de fortune fort modique pour n'avoir pas voulu faire valoir dejustes réclamations, alors que le gouvernement s'en trouvait en quelque sorte assailli. » Homme de mceurs douces, d une aimable urbauité, d'un cceur bon et généreux, d un esprit agréable et plein d'instruetion , il sera éternellemeut regretté de tous ceux qui 1'ont connu, et principa- iwnein aes memDres. de son Atel.'., qui lui ont souvent donné des témoignages non éqnivoques de leur considération et de leur attachement pour sa personne en lui conférant les fonctions les plus importantes et qu'il sut toujours remplir a la grande satisfaction de tous. » Le cinquième de nos F.-., mort en 5834, est le F.-. Héraud (Louis-Joseph-Marie), né a Toulon, département du Var, le ier février 1785, décede en la me me ville, le 18 aoüt x834* » Ce T etait pbarmacien de la marine, retraite, V.'.dela R.". L.•. des Vrais Amis réunis cVÉgypie. O.', de Toulon. II était revêtu du grade de P.-. de R.*. S.-. (3ac deg.-. du rite écoss.-.). » Mes demarches ont été vaines pour recueillir des renseignemens sur la vie privéedece F.-.r qui sans doute n'est pas moins regrettable que ceux dont j ai pu vous retracer les qualités eiviles et mac. » Maintenant je touche au terme de la tache douloureuse que par devoir j'ai entreprise, je n'ai plus a vous entretenir que d'un seul F.-.; puissent nos ames être soulagées! » Le F.-, que la mort nous a ravi le dernier dans le cours de 1'année mac.-. 5834, est le F.-. Bertrand (Népomucène), né a Lisbonne (Portugal), en 1791. » Ce F.-., Chev.*. R.\ C»*., membre actif de la R.-. L.*. de la Bienfaisance, O.-.d'Autun (Saóne- et-Loirej, etait lors üe son acces uir. . nonoraire du G.*. O.*. , tilre qu'il avait acquis par de loyaux services rendus jusqu'au mois de décembre i8^5, en qualité d'Off.'. titulaire dont il donna sa démission, cessant d'habiter l'O.". de Paris. » Berlrand (Népomucène) vint en France a l age de douze ans; après y avoir termine une education aussi solide qu'heureuse, il rentra dans sa mère-patrie , au sein de sa familie; mais son ann enthousiaste était devenue toute francaise. Son jeune coeur n'aspirait qu'a 1'instantoü il pourrait battre sur cette terre, belle de civilisalion et de gloire, oü sa pensee s'était développée et avait grandi : son desir ne tarda pas a être comblé, et bientót, non seulement il revit cette France qu'il chérissait et qu'il voulait honorer, mais il put 1'appeler sa patrie. » A Lisbonne, il s'était montré le zélé partisan des Francais ; il avait applaudi a nos triomphes et avait salué nos drapeaux flottans sur les lives du Ta ge •, bien plus, il s'était distingué dans nos rangs. Aussi, lorsqu'en 1808 des revers nous forcerent a évacuer le Portugal, le parli prêtre contre lequel il s'était élcvé ne lui pardonna pas, et il fut contraint a partager notre retraite pour venir chercher sui notre sol hospitalier un asile inaccessible a ses ennemis. » Long-tems il partagea ses jours entre les armes et les lettres qu'il aimait a cultiver. Plus tard, il aonna son nom a la fille du général Carnot., frère du ministre; ce fut alors qu'il quitta Paris etalla se fixer a Autun, ou il borna son ambition a l'estime publique et a 1'amitié de ses FF.-.. » La révolution de i83o vint un instant le distraire et 1'arracher aux douceurs qu'il trouvait dans la vie privée. Forcée de devenir homme public, il se montra aussi bon administrateur, qu'il avait toujours été bon citoyen. » D abord place a la tête da conseil provisoire, le vceu de ses concitoyens vint bientót lui confirmer le titre de membre municipal, de conseiller de la sous-préfecture, de commandant de la garde nationale, et ensuite de beutenant-colonel. » Jusqu'a sa mort il a dignement rempli toutes les fonctions auxquelles il avait été appelé , et a su, chose assez difficile de nos tems, se concilier 1'affection de tous les partis. » Ce fut le 5 janvier i835 que notre digne F.-. Bcrtrand (Népomucène), ègé seulement de quarantequatre ans, termina une carrière dont chaque jour fut marqué par la bienfaisance, par la modestie, par lamitié, et par le dévouement le plus pur, en un mot, par toutes les vertus qui peuvent orner le cceur d'un vrai Mac.-.. » La mort, en 1'enlevant a 1'amour de ses FF.-, dont il partageait souvent les utiles travaux, a ravi a son Atel.-. une brillante lum.-., aux pauvres leur 4 soutien, et au pays un cnoyen geuereu* ei uevuuc, aussi la ville entière d'Autun semblait s'être réunie pour 1'accompagner a son dernier asile. Toute la garde nationale suivait les restes de celui qu'elle avait deux fois proclamé pour son chef. La tristesse resserrait tous les cceurs j aucun des assistans, tous profondément affligés, n'a osé s'avancer vers sa tombe pour y prononcer quelques paroles. » Des larmes , des gémissemens mêlés a des roulemens lugubres et a des décbarges de mousqueterie ont été les derniers adieux faits a notre F.-, de la part de tous les habitans de la ville d'Autun. >j Tels étaient ces FF.-, si dignes de nos vifs regrets. » Tous se sont retirés de ïa scène du monde avec cette paix du coeur , cette tranquillite d esprit, cette sérénité de 1'ame , biens inestimables qu ils s etaient préparés pour leur dernière heure par une vie exempte de reproches. Cbacun d'eux, fort d une bonne conscience, satisfait du role qu il a rempli, a pu se dire : J'ai vécu, j'cii bien fourni la carrière que le sort m avait tracée. » Ah! ne gémissons point sur eux, gemissons plutót sur nous qui avons perdu de si bons FF, qui ont si bien mérité de 1'Ordre. » Mon faible pinceau , guidé par une main trop inhabile, n'a pu vous les représenter que dans de pales tableaux, a peine ébauchés. travaux, de dangers braves, et de nauts taits, rendaient si grand a nos yeux, est descendu tout-acoup dans la tombe... Oh! que de réflexions fait naltre un aussi touchant spectacle, et qu'elles sont vraies ces mémorables paroles de Tacite : « Corpora » lente augescunt, citö exstinguuntur. II faut des an» nées pour 1'accroissement du corps-, il ne faut » qu'un instant pour Iedétruire. » » Soyons donc toujours prêts a eet instant suprème, et tachons de le voir arriver avec calme et résignation ! nous surtout, Francs-Macons éclairés par les rayons de la vraie lumière ; nous qui croyons a une autre vie oü nous retrouverons ceux qui nous furent si chersdans cette L.-. terrestre , conservons a jamais cette heureuse et intime conviction que pour l'homme de bien la mort nest qu'une loi, et non un chatiment! » Préparez-nous donc une place auprès de vous, ombres révérées que nous entourons ici de nos hommages !... nous surtout, vieillards qui descendons a grands pas le dernier sentier de la vie. Nous croyons vous entendre dire : « Venez dormir avec nous!... » Mais en allant vous rejoindre, puissionsnous faire prononcer autour de notre dernière demeure ces paroles si consolantes et si belles, passeport le plus sur qui conduise au repros eternel! » Le R.\ Président dit et les Surv.*. répètent: Les £1< que nous regrettons ont bien vécu; tachons de meriter comme eux les regrets de nos FF.-.! Ces mots sont suivis de Ja triple batt.*. de deuil et de 1 expression funèbre : gémissons ! gémissojis! gëmissonsl Le R.-. Président et les FF.-, qui l'accompagnaient font lentement, et dans le silence le plus religieux, trois fois le tour du cénotaphe. Au troisième tour, le R.-. Président dit en déposant les branches d'acacia et d'inimortelles : « Puisque nos bras ne peuvent plus s'enlacer avec les vötres , en dépit du destin qui nous sépare, nous pourrons au moins nous rejoindre par ces emblemes de la fraternite. Que ces rameaux et ces fleurs, jetéssur votre cendre, la fassent tressaillir encore a notre voix et nous donnent- de nouveau 1'assurance que la mort mème ne saurait désunir ceux qui se sont tant aimés sur Ia terre! Elle vous sera légere, nous n'eu pouvons douter; et le rayon vivifiant de la \.•. L.-. qui darde en ce moment sur ces cyprès, semble exaucer d'avance 1'invocation que nous faisons. » II prononce ensuite ces mots, répétés par les VV.\.' FF.*. Surv.-. : Que le G.•. Arcli.'. de l'Univ.', fassepaix et miséricorde aux lil. •. FF. •. que nous avons per- dus! Tous les FF.*, exécutent une triple batt.*. de deuil et repetent: gémissons ! II dit : que les douceurs d'une éternelle paix soient la récompense des lil.'. FF.-, que nous avons perdus ! Les Surv.-. repetent ces paroles et tous les FF.*, exécutent la triple batt.1. de deuil. Le R. •. Président ajoute : « Eh! comment n'cn jouiriez-vous pas, de cette éternelle paix , vous qui n'avez cessé de la propager parmi nous ; vous a qui le choc des passions et 1 injustice des hommes n'ont jamais fait proférer un seul murmure } vous qui fites le bien, non par calcul et par ambition, mais par ce besoin de l'ame, paree doux pencbant a servir son pays et son semblable ?... Ah! si des ingrats vous oublient, si des indifférens négligent d'honorer votre mémoire, croyez que vos FF.-, fidèles s'empresseront de la saluer dans leurs réunions, ou récapitulant ce que vous fites, ce qu'on vous doit, ils répéteront, émus de respect et d'admiration : Ahque leur belle vie serve cTexemple a tous les Mac.-.! » Ces dernières paroles du R.-. Président sont répétéesparlesW.*.FF.•.premier et deuxième Surv.*. et sont suivies de la triple batt.-.. De retour a l'O.-. , le R.-. Président invite les VV.-. FF.-. Surv.-. et les FF.-, qui décorent G.\ O.-. DE FRANCE. flOCto-ttlSl* de la commémorAtion funèbre des cJlitaeuifiteó 't>u CjV. oFtccuce f décédés dans le cours des annees mac.*. 5833 et 5834, celbbreb le 29® j.*. du mois lunaire AddV 5834 (27 fevrier 1835 , ère vulgaire). llÉfag O.-. DE PARIS. IMPRIMERIE DE Mme Ve DONDEY-DUPRÉ, rüe satnt-loüis, n° 46, au marais. 4833. tiaüniK 5853 et 5854, A LA GL.-. DU G.\ A.\ DE L UNIV.-. LE G.\ 0.\DEFRANCE. Le 29* j.-. du mois lunaire Adar, 1'an de la V.-. L.-. 5834, 27 février i835, ère vu]gr\ Le G.-. O.-, de France, régulièrement convoque et frateinellement réuni en assemblee generale, a 1'effet de célébrer la commémora- tion funèbre des OffV. et Membres du G.-. 0.'. décédés dans le courant des années mac.-. 5853 et 5834 , sous le point géométrique eonnu des seuls vrais Mac.*., dans un lieu très-régulier, très-fort et très-couvert, et oü règnent la paix, le silenee et 1'équité. Midi pi.-. , Les travaux ont été ouverts a 1 O.*., d après le rituel des solennités funèbres, par le T.-. V.*. F.-. Bouilly, président de la Ch.-. de Correspondance et des Finances, en tour. Siégent a l'O.-. les RR.-. FF.-, de Tournay, président de la Ch.-. Symb.-., et de la Chanterie , président du Supr.'. Conseil des Rites. A 1'Occ.-., par les VV.-. FF.-. Tardieu, 2* Surv.-., faisant fonction de icr, et Bauche ainé, 2C Surv.-. d'office. LesYV.-. FF.". CLAlRAIN-deslaüriers,Orat.-. de la Ch.-. de Correspondance et des Finances , Orat.-. en tour, et Besuchet, Orat.-. de la Ch.-. Symb.-., siégent au banc des Orat.-.. Sont au bureau des Secrétaires les YV.1. FF.-. Bessin, secrétaire de laCli.-. de Correspondance et des Finances, Pillot, secrétaire de la Ch.-. Symb.-., et Sicard, secrétaire du Supr.-. Conseil des Rites. Les VV.-. FF.-. Fustier, doyen des Off.-. honoraires, JacqueSj Tesson, Gastebois et Le- rtvKE D AUMALE pere, Uit.•. honoraires, décorent ro.-.. Un cénotaphe, de forme pyramidale, s'élève au milieu du Temple. II est orné des insignes militaires,civilsetmac.-. des 111.-. etRR.-. FF.-, deeédés. Des drapeaux nationaux se mêlent a ces insignes. Le cénotaphe est entouré de cyprès. A cliacun de ses angles, des cassolettes antiques répandent une clarté mystérieuse. L encens fume au pied du monument, confié a la garde de deux Off.-. honoraires, les VV.*. FF.-. Fustier, doyen, et Jacques; et de deux Off.-. titulaires, les VV.-. FF.-. Morel et Bott. Le Temple est entièrement drapé de noir. Sur des écussons, appendus aux murs, sont tracées les initiales des noms des RR.-. FF.-, décédés, initiales entourées d'emblêmes mac.-.. Une Col.-, d'harmonie occupe la tribune placée a 1'Occ.*.. Le R.-. Président réclame 1'attention des FF.-, pour la lecture du tracé particulier de Ja cérémonie funèbre du 27 février i835. Ce tracé est conforme au proces-verbal imprimé. Informe par les maitres des cérémonies que des FF.-, visiteurs en très-grand nombre demandent la faveur d'assister aux travaux, le R. Président les fait reconnaitre comme mac.-. régul.-., et introduire par les VV.-. FF.-. Ra- MEL, JJesneufboürgs et 1askin, conimissaires nommés par la Ch.-. de Correspondance et des Finances, aidés des YV.*. FF.*, maitres des cérémonies des trois Chambres. Ont été successivement introduits aux accords d'une harmonie douce etplaintive, les TT.*. CC.*. FF.*. Visiteurs, les députations de LL.*., et la L.*., en masse, des Frères Artistes, O.*, de Paris. Les dignit.*. des LL.*. sont places a l'ö.*.; les autres FF.*, sur les Col.*.. Assiste également aux travaux le R.*. F.*, général marquis de Cliasset, gendre de feu le R.*. F.*. Fauchet. Le R.*. Président adresse 1'allocution suivante aux RR.*. et TT.*. CC.*. FF.*. Visiteurs : « TT.*. CC.*. FF.'., visiteurs des divers Atel.*. de la correspondance du G.'. O.*., membres des députations des LL.'. qui se sont fait représenter pour honorer avec nous la mémoire des Officiers dignitaires qu'ils ont perdus-, vous surtout, coruposant la R.*. L.'. des Frères Artistes, a laquelle je suis fier d'appartenir, et qui tous accourez a la voix de votre T.-. Sage d'honneur et de votre vieil ami, » S.•.! S.*.! trois fois salut! » II y a deux mois a peine, j'eus la haute faveur de vous saluer de cette même place que j occupe. C'était sous les rameaux enlacés de \ acacia, j etais vérité la plus grande, la plus sublime qu'ils pussent leur révéler. ; » lis leur enseignaient alors que 1'homme ne perit point tout entier, que 1'éclat de sa grandeur morale ne va point se perdre dans la poussiere du tombeatt, s'éteindre dans le néant. » Immortalité! Tel est aussi le dogme de la FrancMaconnerie! c'est 1'idée bien réflécliie sur 1'immortalité qul devient en nous le principe créateur de ee sentiment doux et précieux de 1'amitié qui nous unit sur 1'un et 1'autre hémisphère. „ N'est-ce pas dans cette idéé bienfaisante qui de tout tems fut le véritable appui de 1'infortune, de la détresse ou de la douleur, que nous puiserons auiourd'hui toutes les consolations qui nous sont nécessaires pour supporter la per.e de, es.i.nables FF.-, dont je vais vous entretenir, en exposant les droits qu'ils ont acquis a notre reconnaissance, k nos éternels regrets. Mes FF.-., le G.*• O.-, de France nayant pu, a cause de travaux extraordinaires, célébrer axec la pompe et les cérémonies d'usage la commemoration de ceux de ses membres décédés pendant le cours de 1'année mac.-. 5833 , a décide que les honneurs funèbres seraient rendus a la memo.re e ces FF.-, par la cérémonie de ce jour. „ Cette décision, mes FF.-. , prouve combien le G,-. O.-, tient a 1'accomplissemejit de ses devous envers ses membres vivans ou décédés. II trouverait sa plus douee récompense dans une réciprocité de la part des mourans; je m'explique : » Comment ne pas s'étonner que des hommes vertueux qui se glorifient de former une fam ille de FF. •., se croient isolés de cette familie dès qu'ils mettent le pied hors de 1'enceinte oü elle se rassemble? CommeDt oublient-ils qu'ils appartiennent a cette familie par des iiens aussi sacrés que ceux qui les unissent a leur familie civile? » Dans leurs actes de dernière volon<é qui contiennent souvent des legs pieux au profit d'étrangers, les Mac.*, malheureux sont oubliés ! » Trois de nos FF. •., jusqu'a ce jour, ont, dans leurs testamens, songé a leurs FF.-, indigens! » Afin de ne pas, rnême après leur mort, blesser la modestie de ces excellens FF.-., je ne rappellerai point Ie montant des legs faits par chacun d'eux a la caisse hospitalière du G.-. O.-., je citerai seulement leurs noms. » Ce sont les TV.-. FF.-. Dubim, en 1816; LecouTtRiER, en i83o; et Geuffron alné, en i832. » Puissent ces trois 111.-. Mac.-., qui ont terminé leur bellevie en soulageant 1'infortunede leurs FF.*., trouver de nobles imitateurs avertis par de si beaux excniples que je consigne ici au uom de 1'humanité souffrante qui fut soulagée! » Je vais donc, mes FF.*, dérouler devant vos 2 yeux cette longue liste de FF. *. que la faux du tems a moissonnés dans notre temple, et qui reposent aujourd'hui dans le vaste ehamp de 1'éteruité. >t Treize de nos FF. •. ont succombé dans le cours des deux années mac.1. 5833 et 5834- » Ah ! le coeur aigri par la douleur, eomment ne pas s'écrier ? Siccine separat amara mors! est-ce donc ainsi que la mort amere vient rompre tout- a-coup de si doux liens ! » Privé de documens indispensables, pressé par le tems, troublé par la grandeur des pertes que nous avons faites , et de plus ayant voulu attribuer a chacun sa part d'éloges et de regrets, selon que 1 cquité naturelle et 1'égalité mac.-. nous le commandaient, je n'ai pu esquisser que très-imparfaitement lesprincipaux traits qui pouvaient caractériser les FF.1, dont nous honorons la mémoire (i). » Parmi ces FF.-., il en est même quelques-uns dont le nom seul vous rappellera tout ce qu'ils furent dans le monde civil, dans notre institution et pour vous-mêmes; inais il vous sera facile de suppleer dans vos pensees a ce qui manquera a mes expressions, a mes paroles. » Enfin j'ai suivi 1'ordre dans lequel le destin lesa (i) Je dois h 1'obligeance du F.-. Besuchet la notice sur le F.-. Febvé, son ami, et je dois k 1'obligeance du F.'. Morand, a son zèle infatigable , et je puis dire h son amitie' toute paiticulière, tous les doeumens qui ont servi a la rédaction de mon travail. Je les remercie tous deux au nom du G.-. O.-.. d une voie emue par le Jt .\ D . jjans ce discours on a rappelé avec une pathétique éloquence les honorables qualités de ce savant modeste, de eet homme probe dont la vie fut entièrement dévouée a la science et a la philantropie. » Le troisième est le F.-. Febvé (Pierre-BéatrixJoseph-Charles), né a Nancy, département de la Meurthe, le ^6 septembre 1785, fils d un avocat au parlement de cette ville. » Le F.-. Febvé, soutenu par ses bonnes études et poussé sans doute par la nature de son esprit, s'est voué de bonne heure a la littérature. Ses premiers pas furent marqués par des succes; une versification brillante et facile et son esprit fin et observateurle portèrent a cboisir de préférence le genre allégorique. II publia dans divers recueils des fables et des satires qui furent goutés par les amis de la bonne poésie : Les deux Poignards, une suite de la charmante falie des deux Pigeons, la Marmite au— toclave, l'Échelle, etc., etc., furent particulièremen» remarquées. » Souvent il introduisait dans ses écrits 1'expression de sa pensée politique, toute libérale et philosopbique; il prit une part tres active a la rédaction des journaux qui, sous la restauration, représentaienl 1'opinion des amis de la liberté et de 1'indépendance nationale. II fil aussi quelques pièces de tliéatre en commun avec des auteurs de cette époque. )> Ce fut a la chambre des députés , oü il était par devoir oblige d ecouter tous les discours et par conséquent de remarquer les inconvéniens des locutions vicieuses et du défaut de savoir ou d'habitude de I art oratoire; ce fut, dis-je, a la chambre des députés qu il concut la pensée de fonder I'art nouveau de la<0on oratoire : car avant lui on ne connaissait que les cours de déclamation et de lecture a haute voix. » Vers la fin de 1'année 1823 il cessa toute participation a la rédaction des journaux pour se livrer entièrement a son projet favori, celui de fonder des cours d action oratoire : des pairs de France, des députés, des ecclésiastiques, des étrangers de distinction s'empressèrent de se ranger parmi ses élèves; plusieurs y firent d'utiles progrès. » La revolution de i83o vint troubler notre F.', dans ses paisibles travaux ; 1'éloquence de la pensée devait en effet paraïlre bien faible auprès de 1'éloquence des actions : une partie de la clientelle savante du F.-. Febvé se dispersa ou quitta Paris. II se vit un moment trompé dans ses plus chères esperances; et bien que ses intéréts en souffrissent grandement, son patriotisme lui fit supporter avec joie une perte qu'il regardait comme bien compensee par la conquête de la liberté pour son pays » Desrapports d'amitié existaient depuislong-tems entre 1'illustre Cuvier et notre F.-. Le savant, 1'liomme d état, nous pouvons presque dire lliomme universel, tendit la main au littérateur modeste, et il le placa pres de lui dans 1'une de ses attributions au conseil de 1'instruction publique. » Cuvier mourut, et peu de mois apiès, le F.'. Febvè fut averti que sa place était supprimée. Dans le but, sans doute, d'adoucir 1'amertume du coup, on lui annonca qu'il serait le plus tot possible place dans une des bibliotlièques publiques; mais 1'efFet était produit : buit jours après la cessation de ses fonctions au ministère de 1'instruction publique , le 19 juillet i833, a Passy, pres Paris, notre digne et malheureux frère expira dans les bras dequelques amis dévoués des suites, on le présume, de la rupture spontanée de l un des vaisseaux pnncipaux de la poitrine. „ Comme Mac.-., le F.-. Febvè a laissé parmi nous trop de souvenirs, encore entiers dans votre mémoire, pour qu'il soit nécessaire de vous les rappeler. » LeF .-.Febvè était Chev.-. K..-., membre des trois Atel.-. des Commandeurs du Mont-Tliabor, O.', de Paris, ancien Vén.1. de la L.-. et députe de plusieurs Atel.-. auprès du G.*. O.-.. » II fut 1'un des commissaives cbarges du travail de la refonte des Statuts gén.-, de 1'Ordre, et nommé par ses collègues rapporteur de ce travail important; le G.'.O.*. ordonna l'impression de son Rapport en iele ciu volume tics alatuts, 11 est sous les yeux de tous ct admirejustementaujourd'hui comme uncliefd'oeuvre de sagesse , de science de nos lois et de lucidité. » Dans le méme tems que 1'on rendait un si éclatant hommage aux talens du F.-. Febvê, un sentiment que je ne qualifierai pas détournait de lui les sufïrages de ses FF.-. : il ne fut point Off.-. du G. . O. .. Ce refus, penible pour leF.-. qui en était 1'objet, ne 1'empêcha pas d'aimer ses FF.-., car il ne savait point haïr; et s'il cessa de prendre part aux travaux du G.-. O.-., il n'en fut pas moins un des plus solides soutiens de 1'unité et de la régularité mac.-.. » Mac.-, éclairé, liltérateur instruit, politique consciencieux, ami sur et dévoué, le F.-. Febvê était du petit nombre de ces hommes dont 1'amitié bonore ceux qui savent lamériter. Sa franchise, son indépendance, et parfois une ironie fine et mordante ui attirèrent quelques enne mis secrets, mais auxjuels il sut toujours commander 1'estime. » Le quatrième est le F.-. Barret (Pierre-Fran;ois-Horace), né le 8 avril i799, h Saint-Cloud 'Seine), ou il est décédé le i7 décembre i833, naire de cette commune. » Ce F.-, était avocat a la cour royale de Paris et enait parrai ses confrères une place distinguée. » Ch. . . du eonseil des Sept Ecossais réunis a la Vall.'. de Paris, membre actif.'. de la R.". L.*. St-Auguste de la Bienfaisance, O.', de Boulogne (Seine). II fut recu Off.'. du G.*. O.'., membre exp.*. de la Ch.*. Symb.1., Ie 24 juin 1829. » Barret, comme homme public, comme hom me privé et comme Mac.1., jouissait de la considération et de 1'attachement de ses concitoyens qui tous 1'ont vivement regretté. » La mort vint 1'enlever, bien jeune encore, a un brillant avenir 5 mais a dit un moraliste : Quelque jenne qu'on soit, qnand on a su bien vivreif On a toujours assez ve'cu. » Le cinquième est leF.". Flamant (Pierre-Rene), né a Nantes (Loire-Inférieure), le 29 aout 1762, décédé le 7 juillet i833 a Strasbourg, professeur a la Faculté de Medecine de cette ville. II était membre de 1'Académie royale de Medecine de Paris, et d'un grand nombre de sociétés savantes et philantropiques , nationales et étrangères. » Sa familie, riche d'honneur et de probite, ne negligea rien pour soigner son éducation, qui acheva les beaux senlimensque la nature avaient commences en lui. C'estdanssa ville natale et sous les oratoriens qu'il fit ses études classiques avec des succes éclatans et rapides qui lui valureut des prix et des couronnes. » Dès son enfance, au milieu des jeux du collége et des charmes de ses devoirs, il fit remarquer lus premiers iresors de t esprit et du coeur et les etincelles de son génie. Possédant une facilité étonnanle dans le travail et nne mémoire prodigieuse, il se familiarisa promptement avee toutes les beautés des langues grecque, latine et francaise. » Pendant les deux dernières années de sa scolarite litteraire , ses meditations philosopliiques dirigerent sans cesse sa predilection et son goüt invincible vers les sciences médicales. Doué d'une ame aimante, dont il eprouvait les douces émotions, il se persuada que le bonheur de la vie vient de celui que 1'on procure a 1'humanité souffrante. » Prompte comme 1'éclair, sa détermination est prise; rien ne peut plus Ia changer : elle est irrévocable. N'ayant pas encore dix-huit ans, il obtint le brevet d'aide-chirurgien-major dans un régiment d'infanteFie. » Amenite, sensibilite de caractère, droiture du coeur, imagination ardente, vive et profonde, sagacite, rectitude de jugement, élocution brillante, amitie sincere et fidele, franchise et loyauté, lui acquirent en peu de tems une très-grande célébrité, et lui firent gagner 1'estime et raffection de tous ceux qui le connurent, et notamment d'une familie respectable qui, en lui donnant pour épouse une fille chérie, paree de beauté, de jeunesse et de vertus, mit le comble a ses desirs, a son bonheur; cette epouse et les enfans qu'il en eut n'ont pas cessé de seiner des fleurs sur Ie cbemin de sa vie, et ont voulu orner sa tombe de guirlandes Itineraires que leurs mains avaient tressees. » La vie de ce F.-., qui était d'un mérite supérieur, fut traversée par les cruelles atteintes de 1 envie, qui toujours baineuse, toujours calomnieuse, clierclia, mais en vain, a fletrir sareputation et sou honneur. » Toute la ville de Strasbourg consaera religieusement le jour de ses funerailles au deuil et a la tristesse... Les étudians de la Faculté se sont dis— puté 1'honneur de porter jusqu a sa derniere demeure leur généreux père, dont la vie etait si precieuse pour leur enseignement. Ses nombreux amis, les membres de 1'Académie, ses confrères et ses collègues ont escorté son modeste cercueil; leuis larmes ont prouvé 1'eslime et la consideration qu il avait méritées. Les malbeureux, consternés, sur lesquels ses mains bienfaisantes avaient tant de fois versé les dons de la cliarilé et de son art, les orpbelins, dont il élait le protecteur, reprochant a la nature ses rigueurs trop cruelles, tous lui redemandaient, mais inutilement, hélas! par de langoureux gémissemens, leur ami, leur plus ferme soutien et leur consolateur. 5> Le sixième est le F.-. Hue (Andre-Augustin), néauHavre, le 3o novembre 1763, décédé en celte ville, le 8 février 1834- » Issu dc parens peu favorisés de Ia fortune, il sut par son activité, par sa probité et par sa bonne conduite, se créer une existence honorable, et qui devait Ie mettre au-dessus des besoins les plus nécessileux pour ses vieux jours; mais il avait une nombreuse familie ; car, n'ayant point eu le bonheur davoir des enfans, ses neveux et nièces élaient devenus les siens. 11 consncra la plus grande parlie de son bien a leur donner une bonne éducation et des étabhssemens avantageux : il fut le bienfaiteur de ses parens, même les plus éloignés, qui se ressentirent souvent de la bonté de son coeur. » Ce F.-., de simple commis négociant, élait devenu garde-magasin des lits militaircs, et en dernier lieu, commis-gérant pour deux principaux courtiers de commerce de la ville du Havre, oü il était propriétaire. » Comme Mac. •., il était membre actif des quatre Atel.-., des trois HVall.-. du Hcivre, Vén.-. Jhonneur de la L.-., T.'. S.-. du Chap.-., et Prés.-, du Conseil et du Consist.-.. II a laissé dans ces quatie Atel,*., dont il etait un des fondateurs, les plus honorables souvenirs; son nom se trouve gravé sur une des Col.-, du temple, et d'une manière moins périssable dans Ie coeur de tous ses FF.-.. »Le septième est Ie F.-. Güérin - Desbrosses (Dominique), né a Angers (Maine-et-Loire), le 5 janvier 1785, et décédé a Paris, le 27 février 1834. « Ce F. . exercait avec honneur et désintéresse- » A ce nom venere, votre imagination a cieja eie au-devant de 1'éloge. » Mes FF.*., dans les deux hémisphères 1'éloquence s'est épuisée a célébrer la vie eternellement mémorable du général Lafayette. Venant apres tous lesautres, que pourrai-je dire que vous n'ayez lu ouentendu? que pourrai-je dire que vous n'ayez pressend? Quoique je puisse aujourd'hui vous parler de ce grand citoyen , toujours prévenu par vos pensees que noes paroles ne sauraient exprimer, i'aurai encore a répondrè au secret reproche que vous me ferez d'être demeuré beaucoup au-dessous. Un modeste silence me serait donc plus convenable devant un pareil homme, dont la longue carriere, sillonnée par tant de glorieux événemens passés a de si ccrands intervalles de lieux et de tems, pourra, co mme il a déja éte dit a celte tribune, faire douter a nos arrière-neveux s'il n'y a pas eu plusieurs Lafayette , comme nous pensons qu'il y a eu plusieurs Hercule. » Lafayette est un de ces hommes extraordinaires pour lesquels on a dit : Leurs seules actions lespeuvent louer : laudent eutu in toto orbe opera ejus. Oui, mes FF.-., toute autre louange languit auprès dun si grand nom. » Toutefois, si je ne puis rien, faible orateur, pour la gloire du général Lafayette dans le monde politique, espérant trouver dans votre indulgence un soutien aux louanges que nous lui devons comme Mae.-. , comme un des plus grands apótres de 1'égalite, de la liberlé et de 1'humanité qui forment Ia base fondamenJale de notre institution; j'entrerai dans sa vie mac.*., je satisferai au ministère que je remplis en ce moment, en appelant sur notre III.-. F.-. Lafayette votre reconnaissance etvos regrets. » On sait que Ie général Lafayette, tourmenté de bonne heure d'un amour ardent pour Ia gloire et la liberté, s'arrachantaux plaisirs d'unecoJ brillante, a sa familie, a sesamis, aux douceurs d'une union nouvelle , alla offrir son sang et sa fortune a un peuple qui, las d'injustices et de tyrannie, secouant un joug humiliant, faisait les plus nobles efforts pour conquérir sa dignité et son indépendance (i). » Lafayette, qui contribua tant par son courage et son liabileté a délivrer les États-Unis d'Amérique, fut initié a nos mystères dans ces contrées, en même tems qu'il s'inoculait les principes et les maximes d État dont il ne s'est point départi jusqu'a sa mort. » II recut de ces peuples la lumière en échange de la liberté qu'il leur apportait : aussi, rtotreVén.-. F.-. Lafayette resta-Hl parüculièrement attaché au ïite etabli dans sa patrie adoptive. » En France, Ie Vén.-. F.-. Lafayette ne s'occnpa (0 L"f°y"'e. ',artit P°ur ï'Am^nqne dès 1'a.inco ,„5; il yenait dopoiser o Mane-Adrienne-Francoise ,!e Noail/es, fille du duc d'Ayen, fils du raarechal de NoailleS; et petite-fille du chancdi« d'jgutiseau. ' 3 que fort peu de travaux mac.'.; quoique grand admirateurdel'institution danalaquelle il avait reconnu le type des gouvernemens représentatifs et le levier le plus puissant pour porter les hommes au plus haut degré de civilisation et en faire un seal peuple d'amis et de frères. » Pendant les quinze années de la restauration, la Franc-Maeonnerie elle-même, dépouillée de son antique splendeur, avait vu sa gloire ensevelie au fond de son sanctuaire : elle était a peine tolérée. Le gouvernement royal n'ignorait pas que c'était dans nos temples que la plupart des notabilités du grand empire qui appartenaient a 1'Ordre étaient venues chercherdesamitieset des consolations qu on leur refusait partout ailleurs. » L'heureuse Révolution de juillet, en changeant la face entière de la France, vint onvrir a la FrancMaconnerie une ère nouvelle et lui garantir une existence plus posilive. » Le 16 octobre i83o, une fête nationale et maQonnique eut lieu a 1'Hótel-de-Yille, pour célébrer la doublé régénération du monde politique et du monde maconnique. » Ce fut au milieu de cette fête, a jamais mémorable, en présence de 1'élite de Ja Maeonnerie, que legénéralLafayette, qui alora faisait partie de laR.*. L.*. deïUrdon, O.', de Paris, fut décorédu cordon du G.-.O.'. de France, qjix'iire^ut avec joie, vive- u uu iiuuueur aoni 11 sentaittoutle prix. » Le général, en voyant le vif éclat des Iumières du O.-, qui, pour la première fois, frappait ses yeux, put facilement se convaincre combien était meritee la hauteconsidération dont leG.'. O.*, jouissait dans 1'Ordre maconnique. II eoneut, dès ce moment, la plus profonde vénération pour son autorité. » La promotion du général Lafayette a la dignité dOO.-. d honneur fut une récompense juste et légale •, car 1'article 554 de nos Statuts porte que les Off. •. d honneur sont nommés a titre de reconnaissance pour des services rendus a 1'Ordre, a la patrie PU a Phumauitg. » Le \en.-. F.-. Lafayette ne parut jamais en personne a nos travaux, mais il s'y transporta souvent par la pensee ; j'en prends a témoin sa correspondance fréquente avee leG.'. O.*., oü son respect pour lesactes émanés de lui, son estime et son attachement pour tous les membres qui le composent sont toujours exprimés avec toute la chaleur dont son ame était susceptible. » Plein de dévouement pour le G. •. O. •. de France, dont il était une des plus belles illustrations, le général Lafayette 1 aurait defendu par sonépée, parsaparole puissante et par son nom qui ne 1'était pasmoins. » Gémi&ssant comme nous sur le schisme qui divise la Franc-Maconnerie en deux camps rivaux , il forma toujours les vceux les plus ardens pour voir la réunion de tous les rites sous la banniere du G.*. O.1, de France. Cette réunion , a laquelle il voulait coopérer, était devenue 1'objet constant de ses plus nobles efforts ; il consultait souvent leG.*. O.1, sur les moyens les plus efficaces pour y parvenir. » Voila, mes FF.-., ce qu'était le Vén.*. F.'. Lafayette pour le G.*. O.', en particulier. » Vous en parlerai-je maintenant comme simple Mac.'.? Eh bien! mes FF.*. , qui plus que lui se montra fidele aux principes de notre sublime institution ? qui mieux que lui en sut remplir les devoirs et toutes les obligations? quel être malheureux ou proscrit vint inutilement frapper a sa porte ? Un secours, de quelque nature qu'il fut, ne se fit jamais attendre : le titre de Mac.-, était un titre sacré a ses yeux. On en abusa plusieurs fois; il le savait, mais il aimait mieux ëtre trompé que de se tromper en refusant aide et assistance a un F.*, qui en était digne: le déplaisir d'avoir fait des ingrats ne l'empécha jamais de faire du bien. » La mort vint enlever notre lil.*. F.*, a ses longues souffrances physiques et morales le 20 mai i834- » Une députatiou de membres du G.*. O.*, de France fut nommée pour assister a ses obsèques et pour l'accompagner a sa dernière demeure, mais la députation ne put y pénétrer. » üujourd hui qu .1 nous est permis d'ajouter un rameau funèbre a sa couronne civique et de lui adresser nos derniers adieux , acquittons-nous religieuscment de ce devoir. » Mac.-, de tous les rites qu'un menie sentiment de douleur et de regret rassemblc en ce jour de deuil universel pour la Maconnerie, unissez-vous en ce moment a moi de coeur et de pensee. « Salut, honneur et gloire a notre III.-. et très» veneré F.-. Lafayettel qu'il jouisse a jamais de sa » juste et haute destinée!! ! et puisse 1'immortaiité » consoler sa belle ame de toutes les injustices et de » toutes les ingratitudes qu'il a éprouvées sur cette » terre. » » A 1 UI.-. F.-. Lafajette la mort a fait succéder un F.-, dont je crois ne pouvoir mieux commen- cer 1'éloge qu'en me servant a son égard des pa- roles par lui prononcées a cette tribune en remplis- sant le triste ministère dont je suis chargé a mon tour. « L'une de nos lum.-. les plus brillantes n'a pu » s'éteindre qu'après dix années de souffrance qui » lont fait vaciller douloureusement, sans lui rien » faire perdre de son éclat resplendissant. » Le patriarche du G.-. O.-., le modèle vertueux » de la Maconnerie, a succombé graduellement vic» time de son dévouement a 1'Ordre et de son atta- » Je termine ici 1'esquisse de la vie politique de Fauchet, pour mettre sous vos yeux cclle de sa vie mac.-.. » J'ignore a quelle époque il vit Ia luni.*.. » II était membre de la L.-. et du Chap.1. des FF.'. Arlisles et du eonseil de K.-. du Phénix, O.*, et Val!.1, de Paris. Noramé Oflv. du G.*. O.'. Ie 9 mars 1821 , il fut promu Ie 9,iavril 1825 au grade de G.*. Insp.'. Gén.-. (33' degré du rite écoss.'..) » II remplitalternativement les fonetions d'Orat.*. et de Président; il fut G.1. Commandeur dans le G.\ Coll.1. des Rites. » II était député des LL.'. de la Philanlropie, O.-, de St-Quentin, de laPaix, O.". de la Pointe-a-Pilre, (ile de la Guadeloupe) et garant d'amitié du Sujir.-. Conseil des GG.-. Insp.-. Gén.', de Charleslown , (Amérique septentrionale). » A cette époque déplorable ou le schisme dont j'ai parlé enfanlait des dissensions intestiues, depuis si heureusement assoupies, leF.'. Fauchet ne pensa pas qu'il fallut meier 1'absinthe de la persécution au miel symbole de la morale : il se rangea toujours parmi ces Mac.-, qui, moins fanatiques, moins ardens a eombattre pour des couleurs insignifianles, pensaient avee sagesse que la tolérance et la persuasion pouvaient seules rétablir 1'unité mac.'.. » Yous savez tous, mes FF.-., avee quel éclat il parut a cette tribune; il ornait et enricliissait ses discours de toutes les beautés d'une male et vigoureuse éloquence et d'une vaste érudition. Qui de vous n a souvent lu et relu ces chefs-d'oeuvre oü 1'on admire cette facon de s'exprimer, si juste, si naturelle; ce tour d'esprit particulier, ces pensées toujours fondées sur les principes de la raison et de la philosophie et sur 1'expérience qu'il avait acquise par sa haute position sociale. On y trouvc des recherches curieuses et savantes sur notre institution, ces recherches présentées avee cette grace aimable qui anime les sujets les plus arides, avee ces saillies de raison qui ravissent et avee cette fleur d'esprit qui fait aimer l'érudition. » Vous rappellerai-je avee quelle dignité, avee quelle sagesse ii présidait nos travaux, parfois si difïiciles a diriger. » Vous rappellerai-je ces manières civiles et afFables, cette politesse qui est la bonne grace ajoutée au bon cceur, en un mot, tous ces dehors qui caracterisent 1'homme bien né. » Avee tant de grandes et tant d'aimables qualites, qui eut pu lui refuser son admiration pour sa personne et son respect pour ses paroles qui toujours frappaient et subjuguaient les esprits les plus rebelles a la raison et a 1'autorité ? » Ce F.-., qui possédait un esprit tout a la fois si solide, si délicat, si briliant, si instructif, un jugement si eclaire, une ame si noble, si généreuse , un coeur si sensible a 1'honneur et a la vraie gloire•, ce F.', qui, en un mot, servait d'exemple et d'ornement a la Maconnerie entière, était ponr nous un guide aussi sür que fidele qu'on ne pouvait connaitre sans 1'aimer; jamais je ne m'approchais de lui sans me sentir retenu par une sorte d'enchantement. » L'agedéja avancé du F.*. Fauchet et les cruelles infirmités dont il était atteint ne diminuèrent en rien son zè\e. Cet estimableF.'.trouvait dans son amour pour la Franc-MaQonnerie, dans son atlachement pour sesFF.1., dans son dévouement auG,'. O.-., des forces inépuisables que la mort seule a pu abattre. » Attaqué de la pierre, qui lui causait par moment les douleurs les plus aiguës, il tralnait depuis long-tems une santé faible et languissante ; remplissant loujours avec la plus grande exactitude les fonctions d'Orat.*. dans la Ch.\ du Supr.*. Conseil des Rites, poste auquel 1'avaient appelé les suffrages unanitues de ses FF.*. Après avoir été président de la même chambre, ce fut lui qui pononca le discours pour la fête d'Ordre au dernier solstice d'été ; en parlant de la pompe funèbre de ce jour et des FF. •. qui en seraient 1'objet, il disait : Peut-étre serai-je de ce nombrel O prophétie trop réelle et trop véritablement accomplie! » Vers le milieu du mois de septembre dernier, le F.*. Fauchet sentit les dernières atteintes de sa longue et cruelle maladie. » lei, mes FF jene chercherai pas a vousémouvoir en vous représentant notre V.-. F.*, en proie aux angoisses de ces douleurs excessives qui lui faisaient sentirqu'il mourait, long-tems avant de mourir, et contre lesquelles il ne pouvait trouver d'adoucissement que dans les caresses de sa familie éplorée qui lui prodiguait ces soins si bien inspirés aux coeurs qui nous aiment. >' En vain la mortramassa tout ce qu'elle avait de plus lent, de plus cruel et de plus horrible sa grande ame n en fut point émue. Son esprit, heureusement rerapli des funestes pressentimens de sa fin prochaine , s etait fortitié par les lumières pures d'une saine philosophie contre les craintes et les terreurs ordinaires du prof.*.. » Doué d'une vertu vraiment stoïcienne, après avoir souffert avec patience et résignation , le F.-. Fauchet termina sa brillante carrière le i3 septembre 1834 !!! » Un grand nombre de membres du G.-. O.*, et de la L.\ des Freres-Jrtistes, dont le V.-. F.'. Fauchet etait le Vén.'. d'honneur, qui tous s'étaient joints aux diverses députations qui avaient été nomtnees, assisterent a son convoi et 1'accompagnèrent jusqu au champ du repos ou chacun de nous se revêtit de ses insignes mac.".; le F.'. Bouillj, qui se irouvait a quelques lieues éloigné de Paris, en ap- irenanl le fatal evenement qui le privait d'un ami, 1'un F.', si cher a son cceur et sur la mort duquel l a pu s'appliquer ces vers d'Horace : Multis ïlle bonis flebilis occidit, Nulli flebilior quam rnihi!... (i) » Le F.'. Bouilly s'était empressé de revenir dans a capitale, et avait été assez heureux pour arriver ï tems et jeter quelques fleurs sur la tombe du V.m. F.'. Fauchet, au nom du G.*. O.*, de France iont le F.*. Bouilly se montra, dans cette circonsLance, comme dans toutes les autres, le noble et iigne organe. » En voyant la profonde affliction peinte sur nos visages, en entendant les regrets si bien exprimés par le F.-. Bouillj, dont 1'éloquence est dans son ame, un des assistans prof.-, qui tous étaient sous le charme de la plus douce émotion, laissa échapper ces mots : Oh! qu'ils cloivent bien s'aimer, puisquils se regrettent si sincèrement. » Mes FF.-., si de hautes lumières unies a toutes les qualités qui font le bon époux , le bon père et le bon citoyen , doivent commander 1'estime, la vénération et d'unanimes regrets, qui en fut plus digne que notre V.-. F.-. Fauchet, et qui mieux que lui mérita ces honneurs funèbres institués pour récompenser 1'homme vertueux qui n'est plus? (i) Horatius de/let Quintilii mortem, (Ode XXIV, lib. I.) » i^a reugieuse attention que vous m'avez prètée me prouve que vous avez suppléé dans vos augustes pensees a ce qui manquail a mes expressions, a mes paroles : toutefois, combien vous devez regretter qu une bouche plus éloquente que la nótre ne se soit pas fait entendre dans cette triste solennité! Je suis le premier a le reconnaitre; ces estimables FF.-, étaient en droit d'attendre un autre panégyriste que nous, et la douleur publique méritait un interprete plus distingué ; si je n'avais eu qua vou» parler de FF.-, qui aient vécu loin des grandeurs civiles et mac.-., si je n'avais eu qua vous ofFrir de ces vertus modestes qu'ombragent des actions obscures, cette tache eut été moins au-dessus de mes forces, peut-ëtre aurais-je rempli dignement le saint ministère dont je me trouve chargé h mon tour. » 111. . et \ V.-. FF.-, trop tót ravis a notre tendresse, a nos embrassemens; en ce jour solennel, en ce jour tout a la fois triste et glorieux oü nous voyons 1'amitié triompber de la mort en rallumant son flambeau aux torches funéraires qui nous environnent, recevez nos derniers adieux ; puissent vos manes cbéris être satisfaits de ces faibles tributs de notre reconnaissance, de notre respect, de notre vénération pour votre mémoire qui sera toujdurs cliere a nos cceurs, toujours en honneurparmi nous : la douleur que nous ressentons de vous avoir perdus fait neanmoins naitre dans notre ame une pensee consolante, c'est que la mort sépare les hommes et les rejoint : tót ou lard rénuis avec vous aux pieds du G.-. A.-. de 1'Univ.*. qui a recu nos sermens, nous formerons cette légion sacree dc Mac.", dont chaquejour voit s'accroitre le nombre radieux. Nous jouirous encore des charmes et des délices de cette amiliésainte , si pure , si parfaite, que rien ne saurait plus altérer, qu'aucune peine du cceur, quaucun chagrin de 1'esprit ne saurait assombrir : alors plus de séparations cruelles a redouter, alors une félicité sans hornes et sans nuages sera l'accomplissement de notre initiation a la vie éternelle. » Ce discours a été écouté avec la plus grande attention Le R.-. Président témoigne au V.*. F.*. Orat.-. le regret bien vif et bien fraternel de ce que le caractère de la cérémonie ne lui permet pas de provoquer un juste et énergique applaudissement. Après lui avoir adressé des félicitations sur les nouvelles preuves de talent qu'il a données, et faisant allusion a sa crainte modeste d'avoir mal repondu a 1 attente de ses FF.-., il lui dit en terminant qu'il a bien rempli sa tdche , bien mérité du G.' .O.'. deFrance. Le R.-. Président invite le F.*. G.*. Rosp.-. et un des Maitres des Cérémonies a faire la quête en faveur des Mac.-, malheureux, toujours présens a la pensee des Mae.", et qu ils n ou— fclient jamais dans aucune de leurs assemblees. Sur 1'ordre du R.-. Président, des branches d'acacia et d'immortelles sont ensuite distribuées a tous les FF.-.. La Col.-, d'harmonie se fait entendre pendant cetle distribution qui a lieu en ordre et en silence. Le R.-. Président invite Jes VV.-. FF.*. Surv.-. a se rendre a 1'autel, etsuivide cesVV.-. FF.-, ainsi que des FF.-, qui décorent 1'0.\, il s'avance auprès du cénotaphe. La il prononce 1 allocution suivante : « Voila donc tout ce qui nous resle de vous, Lafayette, Fauchet , Culhiat de Coreil, Bertrand (Népomucène), Barret, Guérin des Brosses, Du- chesne de vlllers , Febvé , cassabois , Flamakt , Héraud, Hde et Raiffer ! Voilk tout ce qui nous reste de ces hommes forts de coeur et de pensee, qu'on vit se montrer avec éclat dans les rangs divers que leur avait assignésune haute destiuée ; de ceuxla qui contribuèrent a la gloire de la patrie, au maintien de ses libertés, a la sévère exécution de ses lois; de ceux-la qui se firent un nom célèbre et se concilièrent une si haute considération!.. Hs ne sont plus qu'un peu de poussière ornée de la couronne civique dont cliaque feuille offre 1'embléme de leurs vertus!.., Ce que tant d'études, de leurs Lol.', a faire trois iois le tour du monument funèbre et a y déposer des branches d'acacia et d'immortelles. Cette marche terminée, le R.-. Président et tous les FF.*, de bout et a 1'ordre, le R.\ Président dit: «.IVos FF.', ont recu la récompense de leurs vertus. Suwons les nobles exemples qu'ils nous ont laissés. Confians comme ' eux ;dans la justice et dans la bonté dwmes f espérons! espéronsl espérons! » Une batt.-. d'allégresse suit cette triple acclamation. Le R.*. Président adresse des remerciemens a tous les FF.-, qui ont concouru a célébrer la mémoire des membres du G.-. O.-, décédés dans le courant des années mac.*. 5833 et 5834, et s'exprime ainsi : « FF.-., qui composez cette imposante et nombreuse assemblee, et qui vous êtes fait un devoir de repondre a notre appel, recevez les remerciemens que le senat maconnique vous adresse par ma voix! Vous surtout, Vénérables et Députés de nos Atel.-. fideles, reportez a ceux de vos FF.', qui nont pas pu vous accompagner comment nous savons honorer ceux qui contribuereut a nos travaux, Ces travaux deviennent chaque jour plus difficiles, plus iinportans : la discorde et la délation cherchent a rompre 1 antique ben de la grande familie; mais nous jurons sur les manes de ceux qui ont tant coopéré a la conservation de 1'Ordre mac.*. en France, de marcher sansdéfiance et sans crainte, dans le sentier de la régularité; de conserver pure et sans tache 1'oriflamme qu'ils ont déposée dans nos mains; et de défendre par tous les moyens qui seront en notre pouvoir, cette doublé devise du G.\ O.*. de France : « Omnibus unus... ab illo lux et robur. » Le R.'. Président ferme les travaux par les myst.'. accoutumés. Min.-. PI.-.. Tous les FF.*, se retirent en ordre et en silence. Pour copie conforme u la minute. Les Off.\ dignitaires de la Ch.'. de Correspondance et des Finances. BOUILLY, Président; SANSON, i" Surv.-.; TARDIEU, 2' Surv.-.; CLAIRAIN-DESLAURIERS , Orat.-.. Timbre et Scelle' par nous G.*. Garde des Timbres et Sceaux duG.'.O.*., CAMUS, d'office. Par Mandement du G.\ O *.. BESSIN, Sec%. dclaCh.-. de Correspce.