G.\0.\ DE FRANCE. WWiMlilll nE LA COMMÉMORATION FUNÈBRE DES oibemkeó èw 0.-. faauce, "ECBDKS DANS II COURS DE r.WE MAC.'. 583», CSLBBHBB LE 8< , ■ »« HO,, (ADAR) 5834 FE VRIER ,«3J, V,,.C~). O.-. DE PARIS. IMMUMER,E DD F... DONDEY-DUPRÉ SAWT-wn,S) N° 46, Ar marais. i 833. AVIS A TOUS LES ATEL.*.. Dans la commémoration funèbrc consacree annucllcmcnt par les Statuts Geneïaux (art. 833) h la memoire des Membres du G.-. O.-, de France décédés dans le cours de chacjue annee mac.-. , sont naturellement compris, comme Membres du G.*. O. . (art. 11 et 442) > ^cs dens des Atel.-. des departemens, des colonies et des pays etrangers. Cependant, tiès-peu d'Atel.-. , jusqu'k présent, ont fait connaitre au G.-. O.-, ceux des Presidens qu'ils ont eu le malheur de perdre, et le G.'. O.*, s'est trouvé par la privé' de remplir sous ce rapport un devoir toujours pónible, mais sacré pour lui, celui de paycr aux m&nes de tous ses Membres le juste tribut de regrets, d^estimc, d aflfection et de reconnaissance qu'il leur doit fraternellement. Nous invitons donc tous les Atel.*. qui e'prouveraient par suite de decès, la perte de leurs Presidens, soit de Ti.*., Chap.*., Cons.*., Trib. ou deConsist.*., d'en informer leG.*. O.*, avant la fin du mois de fe'vrier, et de lui adresser en méme tems sur cbaqne F.', décede, une noticc necrologique aussi complete que possible. P. MOR AND , Secrétaire- POMPE FUNÈBRE o852. A LA GL.\ DU G.\ A.-. DE L'UNIV.-. LE G.'. O.'. DE FRANCE. Le 8" jour du mois lunaire Adar, de 1'an de Ja V.-. L.-. 583a (27 février i833, ere vuig"). Le G. . O. . de France, regulièrement convoque et fraternellement réuni en assemblee généiale a I ellet de celébrer Ia commémoration iunèbre des Off.-. et des Membres du G.-. O.-., décédés dans le courant dc 1 annec mac.'. 5052 , sous le point géom.-. connu des seuls vrais Mac.-., dans un lieu très-régulier, très-fort et très-couvert, et oü règnent la paix , le silence et 1'équité : midi pi.*.. Les travaux ont été ouverts a l'O.*., d'après le Rituel des travaux fïïnèbres, parle T.-. V.*. F.-. Fauchet, Président du Supr.-. Conseil des Rites, en tour, assisté duT.'. V.*. F.-. Bouilly, Président de la Ch.-. Symb.-.. A 1'oec.-., parlesVV.*. FF.-. Mure jeune et Lécurel-d'Escoreaux , 1" et Surv.-. de la Ch.-., en tour. Le V.-. F.\ Sicard , Orat.-. adj' du Supr.*. Conseil des Rites. Sont au bureau des Secrétaires les YV.-. FF.-. Morand , Secrétaire de la Ch.-. de Correspondance et des Finances , et Frechot , Secrétaire du Supr.-. Conseil des Rites. Siègent a l'O.*. : les VV.-. FF.-. Tesson , Jacques, Gastebois, Lefebvre-d'Aumale père et Ramon , Off.-. hon.-.. Ont été placés a 1'0.*. : le TV. C.-. t.-. Des Étangs, G.-. M.-. du Conseil des Trinosophes, et les FF.*. Chaslin et Jaquotot, fils des RR.-. FF.-. Chaslin et Jaquotot, Off.-. honoraircs décédés. Dans 1'enceinte du Temple , enlre les col.-., s elève un cénotaphe de forine pyramidale, drape en noir , parsemé de larmes blanches, et oü sont réunis les insignes civils, militaires et mac.-. des VV.-. FF.-, décédés, entouré de cyprès, de drapeaux nationaux, et autour duquel brille une flamrae mystérieuse s'échappant de cassolettes antiques. Aux quatre extréinités du cénotaphe sont placés les VV.*. FF.-. Fustier et Lafon, Doyens desüff.-. honoraires, et les VV.-. FF.-. Mure ainé et Vassal, les plus anciens inscrits sur le tableau des OIF.-. titulaires. Le Temple est entièrement tendu en noir. Huit écussons, placés a l'O.-. et le long des col.-., présentent, au milieu d'emblêmes mac.-., les initiales des RR.-. FF.-, décédés, dont les noms suivent : Bertonasco , ancien Directeur de la Comptabilité des Postes, retraite, 33% Off.-. hon.-. ; Salneüve , Propriétaire, Mecanicien, Membre de 1'Athénée des Arts, etc., 33% Off.-. hon.-.; Pajot-d'Orville , Greffier en chef honoraire a la Cour des Comptes, 33', Off.-. d'honneur du G.-. O.-., anc. President de la G.-. L.-. Symb.-.; Jaquotot , Avocat, anc. Avoué , 33% Off.-. hon.-.; Hébert, Propriétaire, R.-. C.-., Off. -. titulaire; Geoffron ainé , Propriétaire, ancien Avoué, 33% Off. -. titulaire ; Comte Decaen, G. C. Lieutenant-Général en retraite, R.'. C.'., Député élu ; Chaslin , Propr., anc. Avoué, 33e Off.'. hou.'. ; Et Mobead-Lislet, Avocat, R.'. C.'., Vén.-. de la L.-. de YÉtoile Polaire , O.'. de la NouvelleOrléans. Par décision de la Ch.', de Correspondance et des Finances, les VV.'. FF.'. Taskin, Bauche et Ramel avaient été chargés de la direction de la Pompe Funèbre. Pendant les travaux, ils ont été aidés par les YV.'. It.'. Maitres des Cérémonies des trois Ch.'. admnnstratives du G.-. O. .. Les VV.'. FF.'. Off.'. et Membres du G.'. O,', entrent et se placent en silence. Lecture est faite, pour mémoire, du ProcesVerbal de la Commémoration funèbre célébrée le 27 février i832, dont Ia redaction avait ete approuvée ultérieuremenl. lnformé qu'un grand nombre de tt.'. Visiteurs des différens Atel.'. de Paris et des départeniens demandaient la faveur d être admis aux Travaux, le R.'. Président leur fait donner 1'entrée du Teniple, après qu ils ont ete reconnus conime Mac.', réguliers. Les VV.'. FF.'. Maitres des Cérémonies les dirigent sur les col.'., aux places qui leur ont été réservées. Le R.*. Président, par un coup de raaill.*, repete par les VV.-. FtSurv.-., réclame lattention, et adresse auxTT.-. CC.-. FF.-. Visiteurs l'allocution suivante : « FF.*. VlSITEÜRS. » Nous vousattendious; vousavez répondua nolre attente : vous venez mèler vos pleurs a nos pleurs. L'auiitié fraternelle vivifiera nos larmes en mêrne tems qu'elle en adoucira 1'araerlume. » Vous êles nótres, 111.-. FF.-.. Les pertes du G.-. O.-, frappent égaleinent toutes les assoeiations de lOrdre inac.-.. Vous entrez en partage de nos douleurs; votre presencea cette mélancolique commemoration le prouve : complétez nos rangs; de~ venez les substituts de eeux que le G.-. A.-. de 1'Univers a délivrés, parmi nous , de la prison terrestre qu il leur avait imposée. » Nous allons peser simultanément, au tribunalde 1'équité maconnique, leurs actions, les services qu'ils ont rendus, pour les regretter et les aimer davan— tage ; nous connaitrons mieux 1'étendue du malheur qui nous a frappés, mais aussi nous pourrons apprécier, en vous voyant parmi nous, toute la richesse d espérance qui nous promet les moyens surabondans de réédifier, avec succes, les parties de notre Temple que 1'ouragan mortifère de 1'année dernière a fait écrouler. » II fait tirer, en 1'honneur des FF.-. Visit.-. , ane triple batt.'. de deuil, qui est suivie de Ia triple acclamation : Gémissons ! gémissons ! gémissons! Les FF.-, qui étaient debout et al'ordre ayant repris leurs places, des FF.*. Artistes (i) exécutent un mbrceau d'harmonie religieuse; 1'airain funèbre sonne douze fois. Le R.*. Président dit: « II y a uu an, a celte ïuème époque, plusieurs des FF.', qui ne sont plus assistaient, au milieu de nous, aux honneurs funèbres que nous reudions a la mémoire des FF.-, décédés dans le courant des deux années qui venaient de s'écouler. La plupart d'entre eux ne sortirent, en quelque sorte, de cette enceinte que pour aller rejoindre dans la tombe ceux dont ils déploraient encore la perte. On pourrait dire que, lorsque la foudre les frappa, lesvoutes de ce Temple n'avaient point eessé de retenlir des aceens de dou- (i) Parmi les FF.-. Artistes dont les talcns ont ajoute' « 1'éclat de la commemoration funèbre, nous devons citer particulierement les FF.*. Guebaijjsu, ier Basson de TAcadémie Royale de Musique; Fouqüet , ier Hautbois du The'&tre des Italiens; et Riffaut père, Trombone du tbe&tre de POpera-CoYnique. Les inoreeanx de musique ont e'té extraits et copies, spécialement pour la solennite, par les TT.-. CC.-. FF.-., des oeuvres de Mozart et de Gluck. CV'st particulierement au V.*. F.*. Taskin , OfT.*. du G.*. O.*. , Professeur de mnsicpie distingue', qne le G.*. O.*., dans ses diverses solennite's, doit le ehoix des artistes et la dircction de la musique. Le zèle et le gout de ce V.*. F.*, ne sont pas moins iccommandablcs que ses inlens. leur tombes de Ia voix pleine de larmes de mem éloquent collegue Bouilly, que seconda avec uue parfaite sympathie 1'OraU*. Renaud-Lebon. Aucun de nos rangs dégarnis enfin u'était rempli, que déja de nouvelles morts en agrandissaient lesvides. L'Ordre paya avec surabondance son tribut de destruction a ce fléau dévorateur des hommes, que ses ravages dans les pays loinlains nous avaient bien .innonce, mais sans données pour y remédier ; il avait torture par la terreur avant de frapper : JVec requies erat ulla mali iWussabat tacito Medicina timore. La Science éperdue N'apercoit de nos maux que Thorrible etendue. » Chaque matin , nos papiers publics nous glacaient d'epouvante; ils étaient los registres mortuaires de la France désolée! Cl.aque soir, en se quittant, on se disait : « A demain , peut-ètre...» Et eombien de parens et d'amis manquaient a eet appel du lendemain! O secrets de la vie et de la mort, a queile profondeur ëtes-vous recéiés dans le sein de la nature ! Moi, courbé sous Ie faix des années! moi, que des cheveux blancs désignent a la tombe! c'est moi que le sort appelle aujourd'hui a diriger les honneurs funèbres rendus a la mémoire de eeux quejedevais y précéder Mais que dis-je? la vie doil-eHe se mesurer sur le nombre d'années qui la composent, ou sur 1'usage qu'on en fait dans l'ia- térèt de Fhumanité ? Ce problême est resolu par 1'un des oracles de la philosophie : longa est vita, dit-il, si plena est. « La vie est longue, si elle est remplie. » Quidillum ocloginti anni juvant, per inertiam exacti P Non vixit, secl in vita movatus est j nee sero mortiuis est, sed diu. « Que servent a eet homme » quatre-vingts ans passés dans l'inaction? Ce nest » pas avoir vécu, inais avoir séjoumé dans la vie ; » ce n'est pas être mort tard, c'est avoir été mort » très-long-tems... Mais celui qui a rempli lesdevosrs » de bon eitoyen, de bon ami , de bon fils, quel » que soit son age imparfait, lorsqu'il eesse de vi» vre, sa vie a été parlaite. » Cette plenitude, cette perfection de la vie, ces devoirs de la societe accomplis, cette amitie que Montaigue caracterise avee tant de charme et de sensibilite, en disant: « Si l on me presse de dire pourquoi je 1'aimais, je ne pourrai que répondre... » paree que cetait lui, paree que c'étaitmoi... toutes ces vertus qui rendent Texistence une vie complétement et successivement pleine, Torment le tableau que ie pinceau énergique et vrai de notre F.*. Sicard est appeléa retracer dans le cadre historique qu il va mettre sous vos yeux. Je cède trop tardivement, peut-etre , a votre impatience comme a la mienne, de 1'entendre, et pourtant, it renouvellera en parlant de la fin précipitée du géuéral De Caejn , la commotion foudroyaute qu'elle me fit éprouver, lorsque j'entendis répéter a Mont- morency : k De Caen est mort... Vers le milieu de Ia » journée, j'avais pressé sa main; le jour durait » encore, qu'il n'était plus. » Cette allocution est suivie d'un morceau d harmonie qui ajoute a Ia vive émotion dont 1'assemblée est pénétrée. Le R.-. Président frappe un coup de mail].-., et dit : Honorons la mémoire des III. •. FF.-, qui ne sont plus ! Les VV.-. FF.-. ier et 2me Surv.-. repetent les paroles du R.-. Président. La parole est donnée au V.-. F.-. Sicard, Orat.-. Adj1 du Supr.-. Conseil des Rites, qui prononce le discours suivant : T.-. R.-. Président, i" et 2me Surv.-., Off.-. hon.-. et dignitaires, YV.*. Off.-. et Mem- bres DU G.-. O.-., ET vous TT.-. CC.-. FF.*. Visiteurs , « La mort, pour nous, mes FF.-., doit être une chose serieuse et grave 5 iious ne 1'environnerons pas des vaines terreurs du vulgaire; elle viendra comme un fait inevitable dont la crainte ne saura jamais nous détourner une heure , un moment, des travaux auxquels nous avous voué notre existenee... L'intelligence qui a vécu dans un homme, ne se flétrit pas, 11e meurt pas avec 1 enveloppe corporelle; elle a une vertu de diffusion; elle se répand au dehors ; elle se communiqué a la masse sociale... L'intelligencedu premier homme existe encore parmi nous; elle s'est continuée; elle a grandi sans cesse. La dissolution matérielle des individus n'a point d'empire sur le développement spirituel du genre humain. Pour nous donc, mes FF.-., qui repoussons tout ce qui est égoïsme, tout ce qui s'atlache exclusivement aux sentimens étroits de la personnalité, ce n'est pas avec des blasphêmes contre la puissance créatrice, contre notre avenir, que nous déplorons la perte de ceux qui ne sont plus dans nos rangs. Nous savons qu'ils ont accompli leur oeuvre, qu'ils ont frappe leur coup dans le combat, qu'ils ont fourni leur part d'idées. Nous savons que leurs élémens matériels parlicipent encore de la vie generale du monde, que leur intelligence n'est point morte, qu'elle a passé dans d'aulres corps, qu'elle reste toujours active et féconde dans la societë... Huit de nos frères ont été comptés parmi les morts! Mais presque tous avaient atteint la derniere saison, 1'hiver de la vie; 1'honneur des cheveux blancs n'aA'ait manqué a aucun. Ils avaient eu, comme dautres, 1'ardeur entralnante de la jeunesse, la force de 1'age mur , la prudence de la vieillesse ; mais sans que jamais, dans ces trois époques de la vie, le dévoument, la puissance de sacrifices qui caracte- l isent Ie vrai Macon , se soient séparés d'eux. Leur tracé a élé longue et profonde, et le souvenir qu'ils laissent parrai nous est un souvenir de respect. Ils n'avaient point considéré légérement Ie passage de 1 hom me ici-bas comme un rêve insignifiant, triste et court; ils n'avaient point croisé leur bras avec indifférence ou dégout, sans conscience de leurs farces; ils ont compris notre mission, et c'est ainsi que leurs journées se sont trouvées assez pleines et assez nombreuses Etpourtant, mes FF.-., malgré cette conviction qu'ils avaient acconipü leur tems, qu'ils n'ont point disparu tout entiers, qu'il reste d'eux au milieu de nous quelque chose de plus que leur mémoire, qui de nous pourra se condamner a un froid stoïcisme et se défendre de cette involontaire tristesse qui se prend a notre ame, quand le spectacle ou une pensee de mort vient a nous surprendre... Ah ! laissons a 1'humanité quelques instans de douce faiblesse ! Ne refusons pas a nos yeux la consolation de quelques larmes; et, si nous ne nous couvrons pas de cendres, si nous ne nous revêtons pas d'un sac grossier comme dans les deuils antiques, permettons du moins a nos letes de s'incliner un instant sous le poids de nos regrets... L'homme peut-il sortir de sa nature pour netre jamais qu'un ètre de pure raisonP Dans 1'Orient même, toujours si beau et si pur, le ciel a quelquefois ses nuages, et la lune n'étend pas membres du G.\ O.'.. Le F.*. Pajot-d'Orville (Pierre- Jean - Baptiste-Jospph~) , né a Versailles (Seine et-Oise), le i3 octobre 1760, et qui a plus d'une fois I>rillé sur ce banc, est décédé a SaintCloud, victime du cholera, le 10 avril i832. II exercait avee dislinction la profession d'avocat au parlement de Paris,, lors de la suppression de cette cour souveraine. Privé de sa charge, il entra dans la carrière administrative, que ses talens devaient lui faire parcourir avec succes. En 1791 , le directoire du département de Paris lui confia la formation et la direction du bureau des biens nationanx et des affaires ecclésiastiques. Deux ans après, premier commis au ministère des finances (division des sequestres et partages), il se fit remarquer dans ses nouvelles fonctions par son zèle éclairé, et par sa probité. En 1817, il fut nommé greffier en chef de la cour des cotnptes. Le gouvernement, satisfait de ses services, le décora , en 1813, de la croix de 1'Ordre de la Réunion. Une récompense acquise par d'honorables antécédens, devient chère a celui qui en a été 1'objet, paree qu'elle est le patrimoine du mérite. Aussi le F.'. Pajot-d'Orville éprouva-t-il quelque chagrin. lorsqu'en i8i5 on supprima 1'Ordre de la Réunion; son affliction , puisqu'il faut le dire, altéra bientót sa santé, et il fut oblige de prendre sa retraite. II en jouissait depuisi820, lorsque, quatre ans après , Charles X ie nomma chevaher de la Légion-d'Honneur. Cette faveur dn prince, quoique bien tardive, soulagea cependant 1'ame oppressée de notre F.-.. » Comme fonctionnaire public, il fut toujours homme de bien : il consola souvent 1'infortune, et dirigea ses aumónes avec discernement. Comme Mac.'., et surtout comme dignitaire du G.-. O.-, ce F.-, a plus d'un titre a votre estime et a votre souvenir. II associa son nom a vos travaux ; il Ies a dirigés avec talent, et n'a pas cessé de vous donner des temoignages de son affection. Membre de la L. • de l'Union, dont il a été Vén.-., il fut élevé a la dignité d'Off.•. du G.-. O.-. Ie 25 octobre i798, et devmt successivement Orat.-. et Président de la G.-. L.-.Symb.-.. Les services éminens qu'il rendit a 1'Ordre lui méritèrent le titre d'Off.-. honoraire en 1809, et celui d'Off.-. d'honneur, dont il jouissait depuis !8i2. II était G.-. I.-. G.-. 33'. dans I ancien G.\ Consistoire des Rites. » Le F.-. Pajot - d'Ouville , veuf depuis peu annees, laisse deux filles et un neveu inconsolables de sa perte. C'est dans les bras de ce neveu, devenu son gendre, qu'il rendit le dernier soupir.' II etait age de soixante-douze ans. » ün homme modeste, le F.-. JAQUOTOx (AntoineEdme-Nazaire) , inscrit en quatrième ligne sur cette liste funéraire, est né k Paris, Ie zj avril 1 ?58. Son pere, greffier en chef au CMtelet, dirigea ses études vers le barreau. Le jeune Jaquotot repondit a 1'attente de ses parens par une grande application. Avocat au Parlement de Paris en i?83, il devint peu de tems après conseiller a 1'amirauté générale de France, et remplit cette charge avec la plus grande distinction , jusqu'a la suppression des Pariemens. » En 1793, le suffrage de ses concitoyens 1'appelèrent a prendre part aux travaux administratifs de sa commune, en qualité de membre du corps municipal. II fut ensuite nommé agent national chargé de la section de 1'état civil, puis substitut du procureur de la commune. II avait embrasse avec chaleur la cause de la liberté 5 mais, modéré dans ses opinions, il sut se concilier 1'estime des hommes de tous les partis. On le vit souvent employer son influence en faveur de la victime du jour. »Électeur de 1'assemblée primaire de la section des Arcis, en 1795, la reconnaissance de ses concitoyens l'investit des fonctions de juge-de-paix de cette même section. Au retour de lordre et de la paix intérieure, le F.'. Jaquotot abandonna 1'administration pour rentrer dans la carrière du barreau. Recu avoué au tribunal de première instance du département de la Seine, et devenu avoué a la Cour Royale, il exerca cette charge avec honneur et désintéressement. Son age avancé ne lui permettant plus de s'occuper d'affaires , il se livra entièrement dant loute la duréc de ce siége mémorable, il servit avecadistinction sous les ordres de 1'adjudant-général Kléber, qui se 1'attacha en qualité d'adjoint a son état-major. » La capitulation de Mayence ayant rendu disponible la garnison de cette place, elle fut envoyée dans la Vendée, oü le capitaine Decaen la suivit. II serait trop long, mes FF.-., de vous faire parcourir cette ma.lheureuse contrée ou notre héros se signala en même tems par sa bravoure et son humanité. II y cueillit de nouveaux lauriers, et y fut nommé adjudant-général chef de bataillon. » Pendant la campagne du Rhin, il se signala par son intrépide valeur. C'est de cette époque, surtout, que date son brevet d'illustration. » Après avoir franchi le Rhin, 1'armée francaise, poursuivant sa marche triomphante, eut plusieurs combats a soutenir. Parmi les officiers qui donnèrent aux troupes 1'exemple du courage et du dévoüment, le jeune Decaen, qui venait d'être promu au grade d'adjudant-général chef de brigade, se fit particulièrement remarquer. Au passage de la Kintzig, il acquit de nouveaux droits a 1'estime de 1'armée : un grenadier allait se noyer, lorsque Decaen se précipita dans la rivière, et sauva son compagnon d'armes. »> A 1'affaire d'Offenbourg , chargé d'empêcher la jonction de deux corps ennemis, il apercoit une des colonnes de Wurmser s'avancant en toute hate vers le village d'Appenhvic, pour effectuer la réunion projetée : 1'attaquer, la mettre en déroute et s'emparer du village, tout cela fut exécuté avec une prompütude et une precision admirables. La réussite de ce combat, en empeehant la jonction des deux armées ennemies, contribua puissamment au succes de la journée : elle fut dun grand poids dans les opérations ultérieures de la campagne. Quelques jours après, le brave Decaen se signala par son liabilete et par la precision de ses manoeuvres au passage de la Renclien et a 1'attaque du pont de Kuppenheim. Le général Moreau, en rendant compte de ce dernier combat au Directoire, fit 1'éloge des talens et de la bravoure de Decaen. » Le combat de Mulsch, 1'attaque du pont d'Ingolstadt, qui terminèrent la campagne, la retraite si justement célèbre de Moreau, furent encore témoins de 1 intrepidite du F. •. que nous pleurons. » La campagne de 1796 venait de s'ouvrir, le passage du Rhin s'effectuait sur trois colonnes, et nos troupes allaient lutter contre des forces supérieures. Decaen, alors général de brigade, faisait partie de 1 armee du Danube. Quelques premiers succes couronnèrent les effortsde nos troupes; mais, bientót accablées par le nombre, elles allaient peutetresuccomber, lorsque Jourdan ordonna la retraite. Pendant ce mouvement, devenu dangereux par la faiblesse de nos f'orces, le genera l Decaen donna de nouvelles preuves d'intrépidité et de bravoure. « Le Directoire exécutif, a dit un historiographe » militaire, cherchant des fautes la ou il n'y avait » que le résultat de sa propre impéritie, voulut faire >» traduire devant un conseil de guerre quelques of» ficiers qu'il accusait de ces fatals revers. On re» prochaaugénéralDecaendesêtrelaissésurprendre » aTribery, et il fut destitué. » L'opinion publique et la justification du général effacèrent bientót cette odieuse calomnie, et il fut réintégré. » Jusqu'ici nous n'avons vu figurerle général Decaen que dans les grades secondaires; nous allons le voir briller a la tête d'une division , et justifier par ses talens rnilitaires le choix que le nouveau gouvernement vient de faire dans sa personne. La campagne de 1800 allait lui offrir de nouveaux moyens de se signaler. On lui avait confié le commandement d'une division de réserve ; apres s etre distingue aux combats de Krumbach, de Gundelfingen, et en avant du village de Sunderbach, ou il déploya le plus grand courage, et ce sang-froid souvent precurseur de la victoire, il recut 1'ordre de se porter sur Munich a marches forcées. Le général Moreau fit appuyer sa division par un mouvement général de 1'armée. Après s'ètre emparé de la capitale de la Bavière , et après une marclie habilement concue, Decaen va recueillir sa part de gloire a la fameuse journée de Hoheulinden. Sa division y fit des prodiges de valeur, et contribua puissamment au gain de Ia bataille. » A la fin de cette brillante campagne, le premier consul, si digne appréciateur du mérite militaire , fit au général Decaen 1'accueil le plus flatteur, le nomma inspecteur-général d'infanterie, et peu de tems après 1'admit au rang des Grands-Officiers de Ia Légion-d'Honneur. Sans autre ambition que la gloire de son pays , il jouissait du repos de la paix, lorsque le gouvernement, qui connaissait bien sa capacité, lui donna un nouveau témoignage de sa confiance, en le nommant capitaine-général des établissemens francais dans 1'Inde. II s'embarqua en 180a, et fut prendre la direction des importantes fonctions qui venaient de lui être données. Sa traversée ne fut pas sans dangers ; souvent exposée aux croisières anglaises , 1'escadrille francaise ne dut son salut qu'aux dispositions habiles du capitaine-général. » Lorsque le genéral Decaen prit 1'administration des ïles de France et de Bourbon, il trouva cette possession francaise dans 1'etat le plus déplorable. Sa capacite, son esprit conciliateur remédièrent aux inconvéniens d'une mauvaise direction , résultat de douze annees de troubles et de dissentions. Les abus lurent supprimés , 1'ordre partout rétabli, et la colonie, après laclièvement de sa nouvelle organisa- tion, se trouva dans 1 etat le plus florissant. Mais que d efforts ne fallut-il pas faire pour parvemr a ce résultat ! » En decembre 181 o , la colonie francaise , qui complait a peine deux mille hommes de troupes, entreprit de se défendre contre une armee anglaise de vingt mille combattans. Mais que pouvait une poignee de braves contre des forces si éminemment superieures? La defense fut digne de celui qui la dirigeait, et une bonorable capilulation termina cette lutte inégale. <)Avant de quitter 1'ïle deFrance, le capitaine- général devait recevoir, de la part de ses administrés, un témoignage éclatant de leur estime. La colonie adopta son fils par un acte solennel, et vota au général des remercimens pour la sagesse de son administration. » Le général Decaen, rentré en France en 1811, recut de 1'empereur le commandeoient de 1'armée de Catalogne, et le gouvernement général de cette province. Sa belle conduite dans la nouvelle position ou il venait d'être placé lui valut le titre de comte de 1'Empire et de grand croix de 1'Ordre de la Réunion. «L'arméede Catalogne, réunie en i8i3al'armée d'Aragon, commandée par le maréchal Suchet, le général Decaen alla prendre le commandement d'une armée francaise en Hollande, puis celui du corps u armee de la Gironde, qu'il lat chargé d'organiser. C'est de son quartier-général de Libourne qu'il apprit les événemens de la capitale et 1'abdication de 1'empereur. II s'empressa de trailer d'une suspension d'armes avec le commandant anglais, et se rendit a Paris. Louis XVIII récompensa ses services en lui confiant le commandement de la ne division militaire. II occupait ce poste a 1'époque du débarquement de Napoléon. Dans cëtte position difficile , il sut concilier les devoirs de sa place avec ceux dus au malheur. Sa conduite généreuse envers la duchesse dAngouIême ne 1'empêcha pas, au second retour du roi, d etre porté sur la fatale liste du 24 juillet i8i5. Rendu ala liberté eta sa familie, après une captivité de seize mois, il fut replacé sur les cadres des officiers-généraux en disponibilité, et enfin mis a la retraite en 1825. » La glorieuse révolution de juillet rendit le général Decaen a 1 activite. II fut nommé président de la commission chargée de la réorganisation de I'armée, et président de la commission de législation coloniale. II s'occupait activement de ces diverses fonctions, lorsque , le 9 septembre i83a, il fut atteint d'une violente attaque de choléra, qui,en peu d'heures, 1'enleva a sa familie, a ses FF.-., a ses amis. II était agé de soixante-trois ans. Bon fils, bon époux, bon père et ami dévoué, il emporta dans la tombe les regrets de tous. II laisse une veuve sans fortune, paree qu'il fit toujours preuve dun noblc désintéressement; il laisse deux fils déja en age d'appréeier toutel'étendue de la per te qu'ils viennent defaire. Espérons qu'ils marcheront sur les traces de leurpère. » L'IU.'. F.-. Decaen fut aussi un excellent Mac.-.. II était R.\ C.'., et appartenait a la L.-. Cliap.-. de ÏAmitiè, O.-, de Paris. 11 remplissait les fonctions de député de la L.-. de la Pliilantropie, O.-, de Vannes (Mbrbihan), depuis le 27 décenibre i8?.5. Voici en quels termes il s'exprima, lorsqu'il fut appelé a prèter son obligation, conforniément a 1'art. 17 2 des statuts généraux de 1'Ordre : « Je , soussigné , déclare, au nom de 1 honneur, » n'avoirjamaisfaitpartied'aucuneassociation mac.'. » qui n émanat pas directement duG.'.O.'. deFrance. >, Je reconnais que c'est de cette source primitive » que jaillissent les rayons vivifians de la V.1. L. ., » et que seuls ils doivent éclairer et guider tous les » Ate.1.-. revêtus de son autorité légale. » Cette profession de foi m'a paru remarquable, et digne d être reproduite. » Après avoir rapidement esquissé la carrière civile et maconnique de sept de nos FF.-., j'arnve, péniblement conrbé sous le poids de la douleur, au terme de la mission que vousavez confiée a mon zele. Je vais clore cette fatale liste par la dernière viclime du choléra, par la dernière de nos pertes. » Le F.". Chaslin (Pierre-Nicolas) est né a Hou- dan ( Seine-et-Oise ), le 8 février 1758. II fit ses études au séminaire deChartres, suivant 1'usage du pays, qui voulait que les ainés fussent dans les Ordres. II se sauva de ce collége, lui cinquième, a lage de dix-liuit ans, pour venir a Paris, ou il fut recu par un parent, qui plus tard devint son beaupère. Employé d'abordchezdeux procureurs auChatelet, de 1776a 1789, il acheta une charge pour laquelle il fut c^autionné par son dernier patron (M. Martin , doiyen de sa compagnie). » Kn 1792, il perdit sa charge, sur laquelle il restait encore debiteur, et qu'il ne paya pas moins exactement. II fut, depuis, défenseur officieux, ou homilie de loi, titre qui succéda a celui de procureur. Le F.-. Chaslin , marié en 1794, resta veuf au bout de onze mois. II sentit toute la perte qu'il venait de faire 5 mais il la supporta avec courage et résignation. » Comprisdans la suppression des avoués en 1808, il racheta sa charge en 1810, et exerca jusqu'en avrü i83o. Sa viea été marquée par les actes de la plus honorable philantropie : il fut le soutien de sa familie, consola la vieillesse de son père et de sa mère, et partagea avec eux le fruit de ses travaux. » Propriétaire a Villers-le-Bel, il a été membre du Conseil Municipal pendant dix ans. II y a laissé de nombreux souvenirs de ses aumónes. Voici un acte de bienfaisance qui caractérise la bonte de son ame. A la mort de la nourrice de son fils, veuve avec deux enfans ( 1'un de douze ans, 1'autre de quinze ), le F.'. Chaslin prit soin de cette familie, et la mit a même de se suffire. II est mort du cholera a Paris, le 19 septembre i832 - dans sa soixante-quinzieme année. II laisse un fils Maijon et médeein, béritier des bonnes qualités de son père. Vous apprendrez avec-un vif intérêt que Chaslin fils, age de trentehuit ans, ne voulant pas séparer son existence sociale de celle de son estimable père, refusa constamment de se marier. Cet acte de piété filiale est trop a sa louange pour ne pas être cité; il lui assigne un rang distingué dans la société et dans la Mac.'.. » Les Travaux Mac.-, de Pierre-Nicolas Chaslin furent aussi nombreux que ses travaux civils. II faisait partie de la L.-. de Istmitie, O.', de Paris, et en a été le Ven.*.. » Off.". du G.*. O.-, depuis le 8 aoüt i8i5, il y a apporté son tribut de zèle et ses lumières. II a été votreG.'. Garde des Timb.-. et Sceaux, Memb.-. du G.*. Collége des Rites et de la Ch.-. de Consed et d'Appel, et en dernier lieu, Memb.*. de la Ch.-. Symb.-.. Desemblables services devaient lui mériter les distinctions les plus honorables de 1'Ordre. II fut donc recu G. ■. I. *. G. *. 33° dans 1 ancien G. . Consistoire des Rites, dont ilétait Membre. Vous 1'ad- mites, en 1829 , au rang de vos Off. •. honoraires, après quatorze ans d'exercice. » Je vous ai dit tout ce que j'avais appris sur les FF. •. que nousavons perdus pendant 1'annéequi vient de s ecouler. J'aurais voulu vous raconter plus dignement leur vie si digne ; j'aurais voulu que toutes les belles actions que leur modestie nous a dérobées, et qui devaient etre faciles a ces nobles ames, ne fussent pas restees ignorees... Que leur souvenir vous soit toujours cher, que les exemples qu'il ont laissés nous accompagnent comme un guide précieux sur la route oü nous marchons. Au milieu de nos joies comme au milieu de nos douleurs, donnons-leur toujours une pensee : cette pensee corrigera ce que les unes et les autres pourront avoir de funeste 011 de irop entrainant. La memoire des hommes de bien doit être un culte pour nous. » Au moment 011 nous terminions ce tableau funèbre, de nouvelles douleurs viennent encore saisir nos cceurs fraternels. Un membre du G.-. O.-., en qualité de Vén.-. de la L.-. de l'Étoile Polaire, O. ■ de la Nouvelle-Orléans, le F.-. Louis-Casimir-E. Moiieat;-Lislet, avocat, né au Cap-Francais, le 7 octoore 1767, R.\ C.-., a été frappé du cholera en 183a. Le regret qu'exprime la L. ■. qui lui avail confié la direction de sestravaux, est digne de la sympalhie He tous les Mac.*., etleG.-. O.-, s'enipresse de s'as«ocier au R.-. Atel.-. qu'il a fondé pour déposer 3 avec lui le cyprès et 1'iramortelle sur la tombe d'ün vertueux F.-., d un bonorable ciloyen (i)• ,, NeuC de nos FF.-, ne sont plus! gémissons, gémissons, gémissons! ! ! » Le R.-. Président exprime auV.-. F.-. Orat.-. combien il regrette que le caractère de la cérémonie ne lui permette point, par les plus vifs applaudissemens, de lui donner un témoignage de la reconnaissance et de la satisfaction qu'il a inspifées a ses FF.-, par ce nouveau tnbut de ses talens et de son zèle. Sur 1'invitation du R.-. Président, les W.*. FF.- Maitres des Cérémonies distribuent a tous les FF. . des branches d'acacia et d'immortelles, LesYV.-. FF.-. Louvain-Desfontaines, faisant les fonctions de G.-. Hospitalier, et RegnartBruno, ex-Hospitalier, réclament le tribut de bienfaisance en faveur des Mac.-, malheureux. Pendant la distribution des fleurs et la collecte de bienfaisance, la musique exécute un mor- ceau religieux. Aussitót que la quete est terminée, le R-". (,) C'cst auV.'. F.'. Coquardo*, OflV. hon,., Depnte de la L. . VEtoile Polaire, que nous devons la conna.ssance du deces dc son Ve'n.-.le*.-. Mor«au-Lislit. Nous devons aussi des remerrimens, au nom du G. . O. ., aux n. CC. . FF. . Gastebois et Gras, pour les documens qu >ls ont fourn.s sur les FF -. Pajot-d'Orville et Geeffron ainé, et particulièremcnt au v ■ F.". Morand, qui a recueilli avec le plus grand soin et le zèle q... Ie caracterise, tous les matëriaux qui ont servi hla redact,onde mon travail. Président invite les VV.\ FF.«. ier et Surv.*. et les FF.*, de leurs col.-, a faire trois fois le tour du cénotaphe, en ordre et en silence , et a y déposer leurs rameaux , symboles des regrets fraternels. Pendant cette marche, 1'orchestre exécute une musique grave et solennelle. Les voyages mystiques terminés, le R.*. Président, s'adressant aux VV.\ FF.\ qui décorent 10.*., s'exprime ainsi : « IH.*. FF.*. , » Allons déposer, sur la dernière représentation de 1 asile des FF.*, qui ont disparu du milieu de nous, les triples fleurs symboliques qu'on vient de nous distribuer, corame téinoignages de nolre reconnaissance, de nos douleurs, de notre engagement de suivre la route qu'il nous ont tracée, durant leur voyage dans la vie, de notre détermination enfin, de leur faire survivre les exemples qu'ils nous ont donnés.» Le R.*. Président, suivi des VV *. FF.*, de 10• *, se rend pied du cénotaphe et en fait, avec eux, trois fois le tour; 1'orchestre exécute un nouveau morceau de musique. Le R.*. Président dit ensuile : • • Slant Manibus arce Casruleis moestee vittis atraque cupresso. Nos autels sont pares de festons funéraires; Le cyprès joint son deuil au deuil de nos mystères. « Ombres chères et sacrées que nous confondons dans nos regrets, comme vous 1'étiez dans notre affection , des larmes, des chants funèbres, quelques fleurs, un stérile encens, un simulacre de tombeau, voila donc a quoi se borne ce que nous pouvons pour vous ? Mais nos profondes douleurs, mais la mémoire de votre sejour parmi nous, de lamitie reciproque qui nous identifiait avec vous, mais le souvenir si décevant d'avoir assisté prés de vous, a la même table, au banquet de la vie ; voila ce que le tems ne peut effacer de nos ames , qq'en nous effacant du séjour terrestre, et en nous appelant a contempler avec vous la divinite de 1 initiation, sans voile, et la solution des mystères qui tourmentaient la faible raison humaine. » De retour a l'O. ••, le R.*. Président fait tiiei u»e triple batt.-. de deuil et répéter trois fois racclamation Gémissons! II dit : Les RH.'. FF.-. Bertonasco, Salneuve, Pajotp'Orviixe, Jaquotot , Hébert, Geuffroh ainé, Decaen , Chaslin et Moheau-Lislet , dont nous dé-, plorons la perte , ont bien vécu ; sachons meriter comme eux d'universels regrets! Après quelques instans de silence, le R.'. Président dit, et les VV,V FF.-. Surv.-. repetent : Que leG.-.A.'. de VUnw.'.fasse paix et miséricorde a nos FF.4. qui ne sont plus '■ « Mais ces vceux que nous formons étaient déja exauces avant que nous les eussions prononcés; notre certitude consciencieuse repose sur leurs actions, puisque nous ne pouvons douter de la justice du G.*. Arch.*. de 1'Univers, si nous pouvions douter de sa miséricorde, qui a l'immensité de sa puissance. » Après un nouveau silence, il dit, et les VV.\ FF.*, i et 2mo Surv.*. répètent après lui : Que la noble et cliaritable vie de nos FF. •. serve dexemple a tous les Mac. •.! Le R.-. Président prononce cette dernière allocution : Animamque sepulcro Condimus, et magna supremum voce ciemus. Nous renfermons son ame en son asile sombre t £t d'un dernier adieu nous saluons son ombre. « 111.*. FF.-., » C est auprès des tombeaux qu'il faut étudier la vie, et c'est auprès des tombeaux des enfans de la veuve que cette étude est le plus profitable; nos temples ne peuvent, sans une anomalie plus qu'insensée, ètre déshonorés par la flatterie. C'est ici seulement que règne 1 egalité rationnelleet chez des égaux vivans, comme décédés , Ie langage de la vérité est le seul qu'il soit permis de faire entendre. Dans quel autre temple jusqua présent a-t-on osé s'élever a cette hauteur de probité dans le langage ? » Parmi nous, 1'ainitié continue ses obligations au-dela des limites de la vie ; nous succedons aux devoirs de bienfaisance de nos FF."., alors meme qu'ils ont cessé d'être; quiconque ne croit pas tous les membres de la grande familie Mac.-, solidaires, dans le grand pontificat de charité et dans l'obligalion de propager la lumiere, n est plus qu un fils dégénéré, et mèaie dégradé de 1'Ordre 5 il en viole les lois, les principes, il se parjure; il cesse detre pour nous; car c'est n'être plus que d exister contrairementa 1'essence de notre institution. » Telle est, mes bien aiinés FF.'., 1'esprit de la grande lecon de ce jour qua développée 1 Orat.-. Sicakd, par les exemples qu'il a réunis en faisceaux ; éclairez les hommes, et la terre sera stérile de crimes; soulagez les infortunes, tarissez-en les sources, et vous déracinerez le désespoir et ses désastreuses conséquences. La ferocite de ces asoassinats commis sous prétexte de punir illégalement de prétendus empoisonnemens , n'est-elle pas due a la stupide ignorance qui croit remédier aux maux extrêmes avec des égorgemens? Le dénuement de la classe pauvre, l'insuffisance et rinsalubnte de ses alimens, n'ont-ils pas alimenté les premiers ravages du fléau du siècle ? Les mots de bienfaisance et de lumières sont inscrits sur nos bannières; que ces mots proclament une vérité de pratique, et non pas seulement de théorie; que ce soit la notre serment : ce serment, prononcé sur les cendres de nos FF. ., en leur adressant notre dernier adieu, recevra une consécration divine, et leurs roanes tressaiiliront de joie au séjour oü tout est félicité, paree que tout y est lumières. » Le R.\ Président ajoute : IVos FF. -, ont bien rempli leur vie ; ils jouissent dans le sein du G.\ A.-. de l'Unw.-. de la récompense de leurs vertus. En conservant dans nos caeurs le souvenir de ces verlus, applaudissonspar une triple balt.'. Esperons! espérons! espéronsl Le R.-. Président ferme les Travaux par les myst.-. accoutumés, et tous les FF.-, se retirent en silence et en paix; Min.*, pl.*.. Pour Copie conforme h la minute signée par tous les FF.-, presens. Les Off.-. dignit.-. de la Ch.-. de Correspondance et des Finanees. BEStJCHET, President; TARDIEU, i« Surv.-.; Ai. DOUMERC, i' Snrv.-.; CLAIRAIN-DESLAURIERS, Orat.-. Adjf. Par Mandement du G;. O.' P- MORAND, Secrétaire. Timbre et scellé par nous G.-. Garde des Timbre et Sceaux du G.-. O.*. CAMUS. toujours sa rêveuse ct mélancoliquc lumicre sur les eaux sacrées du Gange... Ne répugnons pas, dans ia fêle funèbre que nous célébrons, le vin amer qui nous est versé dans la coupe des regrets... Huit de nos frères ne s'assiéront plus désormais a nos réunions fraternelles, et leurs visages amis ne viendront plus réveiller la sympathie et les nobles émotions dans nos cceurs C'est 1'éternel adieu que nous avons a leur dire aujourd'hui... Salut donc a ceux qui sont morts, et que le G.-. Arcli.-. de 1'Un.-. a appelés vers lui!.,. Paix a ceux qui se reposent aux pieds des cyprès des fatigues de la viel... Puisse un vent fatal, un vent de ruine et de désolation , ne jamais disperser les pierres funèbres sur lesquelles son ircscrits leurs noms vénérés. » Le premier noni qui, pendant 1'annee i832 , a été inscrit sur ces pierres, est celui du F.-. Beutonasco (Jean-Michel) , né a Turin le 10 mai 1756. — D'abord employé a l'administration des Postes, il se fit remarquer de bonne heure par ses talens ; mérita, en 1808, d'être nommé directeur de la comptabilité, et rendit d'utiles services a 1'état jusqu'en 1820. Ses forc.es épuisées le firent alors renoncer a ses travaux. —Vén. '. et T.-. S.'. de la L.-. et du Cbap.*. du Point-Parfait, O.", de Paris 5 Off. du G. ■. O.'. depuis le 18 octobre 1808, et attaché a la G.-. L.1. d'administration , dans laquelle il a été 1" Exp.-. et 1" Surv.*., il devint en 1820 Off.-. honoraire apres douze ans d'exercice, cl fat recu G.*. I.*. G.*. 33e. dans 1 ancien G.*. Consistoire des Rites. — La mort le frappa dans sa vil Ie natale, au milieu de sa familie, ou il a terminéunevie honorablement remplie. » Ensuivantl'ordrefatal qui a présidé a la disper sion de nos colonnes, j'arrive au F.'. Salneuve (Francois) , né a Aigues-Perse (Puy-de-Dome) , le i5 décembre Mecanicien distingué, membre de 1 Athénée des Arts et de plusieurs autres sociétés savantes. ce V.'. F.*, a parcouru une carrière longue et laborieuse; il mérita 1'amitié de ses maïtres et il se fit chérir de ses élèves, dont il fut toujours lepere etlami; sa vie a été presque exempte de tribulations et de chagrins. En 1814, Louis XVIII récompensa son mérite par les insignes de la Légiond Honneur. Le F.-. Salneuve, propriétaire et électeur du ne arrondissement de Paris, et 1'un des ornemens de notre Ordre, était membre et ancien trésorier de la L.-. de YUnion, O.-, de Paris, et fut nommé Off.-. du G,-. O.-., le 14 aoüt 1812. Ce F.*., recu G.*. I.'. G.-. 33 ., sous 1'ancien G.*. C.onsistoire des Rites, dont il était membre, prit ses lettres d'Off.-. honoraire en 1821, après neuf ans d'exercice. II décéda a Paris, le 19 juillet i83i, dans sa quatre-vingtièiae année. » Le terrible fléau qui a répandu son soufflé destructeur sur notre belle patrie, n'a pas épargné les a ses affections de familie. II était suppléant au jugede-paix du sepiièiue arrondissement de Paris lorsque le cholera vint 1'enlever a son fils et a ses nombreux amis. II est décédé le 16 avril i83a, dans sa soixanle-quinzième année. Son fils, qui lui a succédé dans ses fonctions d'avoué, marclie sur ses traces , et promet, comme lui, un citoyen vertueux ct un ami devoué de son pays. "Le F- * • Jaquotot appartenait a la L. •. des CceursUnis, O.-, de Paris, qui lui cónfia son premier maillet; député de Ia L.-. et du Chap.-. de YAimable-Sagesse, O.-, de Marseille, il fut élu Off.-. du G '- ° '- le 12 octobre 1814. On le vit attaché en cette qualité a la G.\ L.-. d'administration oü il a rempli les fonctions de 1" Exp. •. et cellede 2e Surv. •.. LeG.-. O.-, récompensa le zèle mac.-. du F.-. JAqüotot en lui accordant, en 1814, après dix ans dactivité, ses lettres d'honoraires. II était G.-. I.-. G.-. 33e. dans l'ancien G.-. Consistoire des Rites, duquel il était Membre. '» Une cinquième pierre sépulcrale vient encore s offrir a mes regards C'est celle qui renferme les membres inanimés de notre tv. V.-. F.- Hébert, dit Datjbercourt {Pierre-MiclieT). II fut frappé du choléra , a Paris, le 14 juillet i832,danssa soixante-treizième année. Chacun de vous se rappelant encore les qualités aimables de ce F.-., je n aurai plus a parler que de sa vie publique. »Né a Rueil (Seine-et-Oise), le 3 novembre 1759, il entra, jeune encore, dans 1'administration des ponts-et-chaussées. II avait servi autrefois dans un régiment de cavalerie, commande par le duc de La Rochefoucauld-Liancourt, dont il fut le secrétaire particulier, et qui lui portait une haute estime. En 1806, il fut nommé sous-chef au ministère de 1'intérieur, emploi qu'il n'a quitte qu apres de longs services. Ces services lui acquirent des droits au repos, et une retraite honorable de 2,5oo fr. » Le F.-. Hébert, décoré de 1'Ordre royal de la Légion-d'Honneur, était capitaine dans la xo' legioa de la garde nationale, lors du licenciement de 1827. » Voici quelle fut sa vie maq.-. : R.\ C.-., Membre de la L.-. et du Chap.-. de YJge-d'Or, O.-, de Paris; Off.-. du G.\ O.-., ou il est resté six ans enactivité, depuis le 16 juin 1826; daboid, Membre de la Ch.■. Symb.'., il fut elu Dignitairc en qualité de G.-. Architecte; enEn , Membre du comité des finances et mandataire de quatre atel.-. des départemens auprès du Senat mac.*.. » La fatale épidémie qui a ravagé Paris et nos provinces, va encore faire disparaitre de nos rangs un nom cher a l'humanite, celui du R.*. I'. • Geuffuon ainé; celui-la aussi fut homme de bien, et, a ce tire, sa mémoire sera toujours presente a notre souvenir. Initié, des son jeune age, a la pia- tique de toutes les vertus; animé de 1'amour du bien public, sa vie s ecoula paisiblement et sans secousses. » Le F.-. Geuffeon alné (Éloi-Francois) naquit a Paris, Ie 2 avril i765. Sesparens, qui jouissaient d'une honnête aisance, ne négligèrent rien pour sou éducation. II se voua, de sa propre volonté, a 1 etude du barreau. Au moment de Ia révolution, il était chez un procureur pour y achever 1'étude du droit. A la réorganisation de 1'ordre judiciaire, il fut nommé avoué prés le tribunal de première 'instance de Ia Seine, et exerca ces fonctions pendant vingt ans. Sa bonté, les qualités que je viens de vous signaler, lui concilièrent, pendant ce tems, 1'amitié des hommes de loi, 1'estime et le respect de ses cliens. Avec d'aussi honorables qualités, le F.-. Geuffron eut rendu une femme heureuse, et eüt été un excellent père de familie. II ne se ma'ria point cependant, et 1'on attribua, avec raison, Ie motif de son célibat, a son attachement pour son fr'ère qu'il aimait, et qui était digne d'une si vive amitié. Sa bienfaisance s'étendait sur toutes les infortunes, et jamais un malbeureux n'implora en vain sa générosité. Sa modestielui a fait tenir secrètes ses nombreuses aumónes. Son testament nous en a révélé une qui, pour nous, honore doublement sa mémoire. Une clause de ce testament, qui est du i5 juin 1828 (quatrc ans avant la mort de notre R.'. F.'.), s exprime ainsi : « Je clonne et lègue auG.-. O.-. deFrance, une » sommede 1,200 fr., qui sera remise au Xresorier » de laSociété, pour être de suite versée dans la » caisse a trois clefs : elle sera exclusivement em» ployéea secourir lesMa^.-. infortunés, condition » de rigueur. » » Quel plus bel éloge que cette clause testamentaire? Hommage donc, trois fois hommage a la mémoire du Mag.-, qui termine sa noble et belle vie en soulageant 1'infortunede ses FF. -.! » C'est le 2 aout i832 que ce V.-. F.-, rendit le dernier soupir. II laisse sesparens, son F.-, et ses amis dans les larmes et les regrets. » Geuffron était membre de laL.'. et du Chap. *, des FF.'. Unis , qui ont pris depuis le titre distinetif : Les FF.'. Unis Inséparables. II clait Ofl.'. du G.-. O.-, depuis le 24 juin 1819, et fut attaché a la Ch.-. de Correspondanee et des Finances , qui l'appela aux fonctions deMaitre des cérémonies, si bien en rapport avec ses manières aimables et avec 1'aménité de son caractère. Les LL.•. La Franche Amitié, O.", de Saint-Étienne, et de la Paix,O.", de Tarbes, investirent le F. -. Geuffron des fonctions de député au G,1. O.'.. II comptait, a sa mort, treize années d'activite. » Jeviensde vous retracer faiblement, mes FF.-., Ie mérite de l'habile jurisconsulte, de l'artiste dislingué, de 1'administrateur intègre et de l'liomme public, qui tour-a-tour sont venus briller sur nos colonnes, et dont la mort vient de nous séparer. »II me reste a vous entretenird'un guerrier chera la patrie, de celui que le canon de trente batailles sut respecter, qui associa son nom a la gloire de nos armes, et que la France a déja placé au rang de ses plus illustres défenseurs. » Le Lieutenant-Général comte Decaen (CharlesMatlueu-Isidore ) est ne a Caen, département du Calvados, le i3 avnl 1769. Son jeune courage ne tarda pas a lui dévoiler la carrière brillante qui allait se dérouler devant lui. A peine agé de 18 ans , il s engagea, contre la volonté de ses parens, dans un ïegiment d artillerie de la marine, alors en garnison a Cherbourg. Rendu en 1790 au voeu de sa familie, qui le destinait a la carrière du barreau, il avait repris ses études avec application, lorqu'en 1792, la France fit un appel au courage et au patriotisme de ses enfans. Le jeune Decaen prit du service dans le quatrieme bataillon du Calvados, et fut nommé sergent-major a 1'election de ses compatriotes. 11 se signala au siége de Mayence , ou sa conduite et des talens militaires déja remarquables lui valurent successivement les grades d'adjudant-sous-officier, de sous-lieutenant, de lieutenant et de capitaine. Pen-