Maurerische Büclier-Samiiiliing von georg HLO§§. N° des Catalogs -VW17 - ^/// >//5 Kloss Bibliogr. N° Ahu\ altf jvi'a/i'oy v L hiff - ai?*' ~ hnqs » /tic-o ■r- AW , f //*ƒ? *. a30l = G.\ 0.\ DE FRANCE. DE LA COMMÉMORATÏON FUNÈBRE des dllDeiuCteó Du Cj*.c)e cFtcciice j décédks dans ie cours de l'année ma<\\ 5828, céléerée ie 9' j.-. DU l3e MO IS 1UN. (vÉADAil) 5828, (14 MAKS 1829, ÈilE VULGre.J O.-. DE PARIS, IMPRTMERIE Dü F.-. DONDEY-DUPRÉ , rue saint-louis, s- 46, au marais. 1829. LesTrav.*. ont été ouverts al'O.*. parle T.*. etT.*. V.*. F.*. Lefebvre-d'Aumale, Président du Supr.\ Cons.*. des Rites, en tour. A 1'Occ.*., par les YY.*. FF.*. Raveau , icr Surv.*. titul.•. du Supr.*. Cons.*. des Rites, et Müre je, dumème Cons.*., 2e Surv.'. d office. Les VV.*. FF.-. Fauchet, G.'. Orat.'. du Supr.*. Cons.*. des Rites, en tour, et Bouilly, G.*. Orat.*. de la Ch.*. Symb.*., siégent aubanc des GG.*. Orat.-. Les YV-*. FF.*, de Gabriac, Vassal et Foubert, Secrétaires des trois Ch.*. , sont au bureau des Secrétaires. L'O.*. est décoré de la présence de plusieurs OfT.*. Hon.*. du G.*. 0.-. ; les Col.*., dun grand nombre dePrésidens d'Atel.-. et de Dép.*, élus. Aux quatre extrémités du cénotapbe, sont placés, commc doyens des Off.*. du G.*. O.-., les YV.*. FF.*. Fustier, Off.*. Hon.*., Chaslin, Casius et Geuffron , Off.*. Titul.*. Lecture est faite de la PI.*, des Trav.*. de la Cérémonie funèbre célébrée le 5C j.*. duic' m.*. 5828, en mémoire des Mendn-es du G.*. O.', décédés dans le cours de 1'année 5827. La redaction de eet te PI.-., en faveur de laquelle le V.*. F.-. G.-. Orat.-. a donné ses conelusions, recoit la sanction d'usage. Le R.-. Président, informé, par les GG.\ MM. . des Ceremonies, quun nombre considérable de FF.-. Visiteurs de tous gr.-., et dont ïls ont reeonnu la régularité, demandent k léunir leurs pieux hommages a eeux que le G. . O. . de France va rendre a la mémoire des membres (ju il a perdus, les fait introduire et placer en silencfc sur les Col.-. On remarque parmi ces TT.-. CC.-. FF.-, les membres composant la députation de la L. -. des Amis Incorruptibles, O.-, de Paris. Un silence religieux règne dans 1'enceinte du Temple. L'expression de la douleur ou des plus légitimes regrets se peint dans les traits des VV.-. FF.-., Membres du G.\ O.-. etVisit.-., car tous reportent leurs pensees sur des parens' des amis ou FF.-, bien-aimés. ^ Apres s être recueilli quelques instans, le R. -. Président fait connaitre le motif de cette réunion solennelle, par une courte allocution. « Les cvprès qui nous environnent, dit Ie R.-. » Président, ces attributs de la mort, ce cénotaphê » surcbarge des insignes militaires, civus et mac. ■. » de huit de nos FF.*. , la tristesse qui sest empa» ree de nos cceurs, tout proclame de grandes per» tes et de douloureuses privations! LeG,'. 0/t » de France , en ordonnant que cbaque année unc » cérémonie funèbre rappellerait le souvenir de ses » Membres décédés dans le cours de 1'annee ecou» lée, nous rapproche, par la pensee, de ceux qui » ne peuvent plus recevoir la douce expression de » notre amitié. Le voeu du G.*. O.', va ranimer » bien des douleurs , mais, pour de vrais Mac.-., » les pleurs de 1'amitié sont encore de la volupte. » Ces paroles, prononcées avec émotion, une musique d un caractère grave et religieux se fait entendre, et ajonte au sentiment de tristesse qui s'est emparé de tous les assistans; bientöt 1'airain, frappé lentement, annonce la dernière heure du jour. x\ un coup du maill.*. myst.-., les sons d une musique plaintive annoncent le passage de la vie au ncant, et 1'airain fait entendre 1 bcurc fatale. Le R.-. Président se leve, et, avec lui, toute 1'assemblée. 11 dit : « Le G.". O.', de France a fait des perlcs, peut- » e(re irréparables, pour la gloire de I'Ordre, dans » 1'année qui vient dc s ecouler, et il proclame avec » douleur la mort des 111.-. et VV.-. FF.-. : » Maréchal de Lauriston , ae G.-. M.#. adjoint » de I'Ordre Mac.*. ; » General Dessox.es , Off. •. d'honneur ; » Chachéué — de — Beaurepaike , de Mangouk.it et » Lelièviie-Villette, Off.-. bonoraires : » Hotjssemekt, Doyen des Off.-. et G.-. Garde » des Timbres et Sceaux du G.-. O,-.; » Serré, Off.-. duG.-. O.*.; » Et Villard-l'Espinasse, Dép.-., ancien Off.-. » du G.-. O.-. » Après un moment de silence, le R.-. Président frappe un coup de maill.-. et dit : Honorons la mémoire de ces lil. •. et dignes FF. •. .r Ces mots sont comme reproduits par un écho musical, puis répétés par les VV.*. FF.-. Surv.-., et sont suivis d'une batterie de deuil et de la triple acclamation Gémissons! Tous les FF.-, executent la batt.-. funèbre, et répètent le mot consacré qui exprime si bien l'état de leur ame. LeR.*. Président invite les VV.\ FF.-, a rcprendre leur place, et donne la parole au T.-. UI.-. F.'. Fauchet, G.*. O.-. duSupr.-. Cons.*. des Rites, appelé, cette année, a interpre ter les sentimens du G.'. O.-. , et a honorer, par scs talens, la mémoire des FF.1, que nous regrettons. Ce V.1. F.-, s'exprime ainsi : lllc polens sui Latusquc degel, cui licel in dicm Dixisse, vixi. « Cclui-la est maitre dc lui-mèmc, celui-la est heurcux-, qnt péut dire , chaque jour, j'ai vccu. » Dans le cours de 1'année maconnique qui vient de s'écouler, huit de nos frères ont été frappés par la mort. En faisant abstraction des membres de 1'ordre que des accidens ont cloignés de nous, nous avons été plus que décïmés. La foudre, sans aucun éclair précurseur, a brisé quatre de nos colonnes. L'une de nos lumicres les plus brillantes n'a pu s'éteindre qu'après dix ans de souffrance qui 1'ont fait vaciller douloureusenient, sans lui faire rien perdre de son éclat resplendissant. Le patriarche du G.-. O.-., Ie modèle vertueux de la maconnerie pratique a succombé graduellement victime de son dévouement et de son attachement pour les FF.1, dont il dirigeait les travaux, en persistant a accompagner 1'un d'eux jusqua sa dernière demeure, alors qu'il y avait pour lui, dans cette démarche, péril de la vie. Un même cadre vous présentera quelques traits , trop faiblement esquissés sans doute, de guerriers , d'hommes industriels, de diplomates, de littérateurs 5 leur ressemblance raehètera le défaut de mérite du peintre. Tous seront placés sur un même plan ; parmi nous , la loi de 1'égalité est invariable, même avant que la mort 1 ait proclamee de fait. Je serai sévère, si le langage de 1'impartialité est de la sévérité ; ni la flatterie , ni 1'orgueil ne peuvent élever de monumens dans les eatacombes de Ia Maconnerie ; la date de Ia mort des FF.*, que nous avons perdus , règlera le rang que chacun d'eux doit occupcr dans la galerie nécrologique de 1'ordre... Lamour des arts et des sciences , des talens remarquables', appliqués , dans le secret de la modestie, a des objets d'utilité publique , en orneront le peristyle, puisque j'y placerai le buste du vertueux Lelièvre Villette, décédé le 3i janvier i8a8, a 1'age de soixante-quatorze ans. Jc suis cerlain de rendre sa physionomie, j'ai calque mon dessin sur celui du R.-. F.*. Gastebois ; je ne pouvais suivre un meilleur guide, ni m'aider d un peintre plus spirituellement e:xact. Le staluaire , a défaut de sonder avec son ciseau lc marbre qu'il a dégrossi, avant de lui donner unc destination spéciale, est souvent obligé de la cbanger par la suite, et de se servir de son bloc pour un tout autre sujet que celui qu'il avail concu. Le père du jeune Villette iniita ce staluaire irréfleclii, ct négligea de s'assurer, par lui-mêtue ,ou par les maitres de son fils, de ses dispositions, de scs gouts, des accidens heureux ou défavorables don( 1'ensemble pouvait iudiquer ce qu'il avait a en espérer pour 1'état auquel il le destinait ; ce vieux et respeetable militaire lui imposa 1'étude de la théologie , mais Ia nuissance paternelle neput inspirer au jeune liomrne ce qui répugnait a sa conscicnce, el sa désobéissance, après avoir essayé de surmonter sa répugnance, ne fut qu'un acte de probilé; il déserta les bancs de la Sorbonne et se réfugia dans le sanctuaire des lois, avec lc sentiment intime qu'il pourrait y remplir avec plus de succes le noble devoir de servir la cause sacrée de l humanilé'; mais, malheureusement, ses lalens mème, sa réputation dc probité, devinrent un obslacle a ce ([u'il put poursuivre la carrière du barreau. Le baron de Breteuil, qui venait d'êtrc nommé Ministre de la Maison du Roi Louis XVI, 1'appela pres de lui. Ce ministre avait médiocrement reus* comme diplomate ; son irrésolution, dans un moment oü il faut savoir prendre un parti, quelques dangers que présente une responsabilité redoutable, avait aliéné, de la France, la fameuse Sémiramis du Nord. L'histoire décidera si la conduite douteuse du baron de Breteuil fut 1'effet du défaut d'audace, ou si elle lui fut dictee par sa conscience ; pour nous, qui n'avons a le suivre que dans les opérations qu il confia au jeune Lelièvue Villette , nous le signalerons, alors seulement qu'il eut dans ses attributions le departement de Paris 5 il marqua ses premiers pas par la suppression d'abus nombreux et invétérés , et par des améliorations dont nous éprouvons encorc les conséquences heureuses ; Villette, appelé pres de lui comme son secrétaire intime, trouva, dans les occupations dont il fut chargé, la réalité de ses rêves philantropiqucs ,• il descendit, avec son protecteur, dans les cachots des prisons d'état, ou depuis long-tems le despotisme ministeriel oubliait les victimes que, le plus souvent, des vengeances particulieres y avaient fait arbitrairement plonger. L'injustice fut un moment réparée, et 1'expiation du crime commis fut légalement infligée; mais ce système, favorable a la liberté individuelle, ne fut pas de longue durée , et notre F.*, en fut profondément afflifé; il trouva une sorte de consolation dans les soins qu'il donna aux plans des embellissemens et de la salubrité de Paris. Les ponts de cette grandëteité étaient déshonorés par d'informes batisses, de batimens ignobles, qui menacaient tout a la fois la sureté des passans, détruisaient la plus belle vue de la capitale, et interceptaient la circulation de 1 air, dont le cours de la Seine active 1 action salutaire ; plusieurs quais présentaient les mêmes inconvéniens, et les quais et les ponts furent, par ses ordres, désobstrués et rendus a leur primitive magnificence. Je vous laissea juger du bonheur de notre F.-., admis dans 1'intimité de la pensee et peuj-être de 1'inspiration du beau et de 1'utile de ces actes divers; une circonstance lui presenta bientot 1 occasion, plus selon son coeur, d'exercer ses principes de religieuse tolérance ; quand il fut question d'accorder la jouissance de 1'état civil aux Protestans en France, une partic du clergé s'opposa avec une sorte de fureur a cette concession ; un mémoire du baron de Breteuil facilita, amena même cette concession, et notre ami eut le droit de réclamer une partie de ce succes ; on lui supposa un immense crédit auprès du Ministre, les apparences fondèrent cette supposition, et une alliance lionorable fut la seule recompense que recurent son désintéressement et son in- tegrile, et les services que sa position lui procurait les moyens de rendre. Cette alliance, il est vrai, lui ouvrait le chemin de la fortune; mais, insoueiant sur son avenir, il ne soccupait que d'amasser des connaissances. Court de Gebeliu, celui de nos%avans pour qui I antiquité eut le nioins de secrets , Tadmii au partage de ses études et de ses découvertes ; c'est prés de lui qu'il concut tout ce que la Maconnerie pouvait faire de bien a 1'humanité ; conséquemment a cette persuasion , il en propagea les lumières, fonda un grand nombre d'ateliers; il en pratiqua tous les rites et en parcourut tous les grades. La tourmente révolutionnaire dessécha toutfes les prospérités des hommes détenteurs du pouvoir dont on voulut détacher 1'arbitraire ; le contre-coup n'efIraya point le secrétaire intime, qui s'apercut bientót qu'il n'y avait plus de bien k faire la ou on ne voulait rien céder de ce qui appartenait a ses égaux; il accepta une place modique dans 1'administration des Postes, et, sans rien désirer, sans rien recliercher de plus, il 1'occupa pendant trente ans, et cette place put fournir a tous sesbesoins, car ses besoins ne s'étendaient point au-dela de Ia faculté qu'il avait d y satisfaire ; tous ses désirs furent constamment soumis a ce régulateur qui n'éprouva jamais de perturbation ; la culture des beaux arts et dela musique, dont il avait savouré l'atticisme en Italië 5 la poésie, et, en première ligne, 1'education dun fils eheri 5 son assiduité dans nos temples, son inquiète vigilance sur nos droits et nos devoirs , sur la régularité de nos travaux, sur la prospérité dun ordre qui avait e%aimé, suivant lui, toutes les associations qui s'occupent de 1'amélioration, et par une conséquence nécessaire, du bonheur des hommes ,• telles étaient les occupations qui remplissaient, qui béatifiaient son existence, et lui donnaient 1'avant-gout de la félicité , dont le complément n'est que la ou la perfection est dans son essence primitivc et eternelle. Je viens d'exposer a vos regards la physionomie d'un philosophe modeste, dont la conduite n'a jamais été en opposition avec ses principes; qui n'a fait le bien que pour le bien, et qui n'a voulu d'autre témoignage de son dévouement et de ses sacrifices pour 1'inforlune, que celui de sa conscience qui n a révélé son secret qua la divinité; maintenant je dois opposer au calme de la retraite du sage, le fracas des armes, la gloire acquise au milieu des batailles , les travaux de 1'ambition noble dans ses motifs, mais qui coutent le repos de toute la vie. Le Marechal Lauriston, uii de nos Grands-Maitres adjoints , fut, des 1'age de seize ans, recu élève au Corps Royal de 1'Artillerie ; cette arme fut celle qui fit le moins de pertes en officiers lorsque 1'indiscipline et les prétentions des soldats brisèrent le joug de 1'obéissance a leur» chefs, et que ceux-ci, en grande partie » exilèrent jusqu'a ee qu'ils passent rentrer dans leur patrie pour y rétablir 1'ordre et les priviléges. Notre Gr.-.-M.-. adjoint, resté sous nos drapeaux, grandit au milieu de nos guerres nationales; il a joue un des prineipaux rdles parmi ]es guerriers les plus célèbres de cette époque ; il eut la confiance du Grand-Capitaine, et, par suite de cette confiance, '1 en recut des missions, du succès desquelles dépendit le sort de 1'univers. Je ne signalerai que la derniere, paree qu'elle a amené le dénouement de la sanglante tragédie qui a semé de débris et de ca~ «lavres le long espaee qui sépare Moscou des rivet de la Seine. « Le maitre des décombrcs de Moscou, » dit un historiën dont TAcreté trahit souvent la » partialite, impatient d'attendre en vain une dé» marche suppliante de 1'empereur Alexandre, en» ™e, Ie 6 octobre, le Général Laüristok prés » de Kutusoff; mais 1'art diplomatique jusqu'ici re» nomme, de ce francais dorigine irlandaise, res» tera sans effieacké, il perd un tems précieux a » attendre cette réponse favorable qu'il „e recevra « point. » lei je dois supprimer quelques expreszon» outrageantes que 1'historien ajoute a eet expose dans lequel il suppose que le général s'est laisse jouer par Kutusoff, et a ainsi causé le retard ■dun depart, dont la lenteur a tout perdu. II est po«'tif, d'après le plan con9u et exécuté par les gé- néraux russes, que lc succes de cette mission etait impossible ; je mépriserai également les doutes qu'il élève sur la noblesse de 1 origine de notre respeclable F.-.; et d'ailleurs, s'il nous appartenait de juger sur la préférence a donner au heros qui fonde la sienne ou a celui qui la continue, je declare quo je serais embarrassé de me prononcer. Favori du clief de 1'état, sous 1'empire, il jouira du même bonheur sous Louis XVIII, et il aura mérité 1'une et 1'autre fortune. Lors de la deuxième invasion de letranger, il ne s'arma point contre les Francais, mais il consacra, par son inaclivité, 1'inviolabilne du serment Ici, mes FF.-., je m'arrête; une seule réflexion suffira pour vous faire applaudir a la privation que je m'impose , de ne pas décrire les grandes actions, les titres de gloire, si riches d evénemens mémorables de notre Gr.' .-M.•. adjoint, de Lauriston ! Le Maréchal Macoonald , son collègue, son aïné au G.-. O.'., comme en dignités militaires, son rival sur les champs de bataille pai sa bravoure, son émule en fidélite, a deja rempli le devoir sacré de 1'amitié dans la Chambre des Pairs; quelle témérité coupable, ne serait-ce pas de refaire un tableau peint par un guerrier d'une aussi haute renommée , et témoin de ce qu'd raconte avec 1'éloquente simplicité du sujet, et juge si exerce en matière de gloire, d'honneur et de talent ? Je finis donc un tracé au-dessus de mes forces, et en rap- Pe un fait qui atteste et son zèle maconnique et ses eflforts pour propager 1'influence de I'Ordre dans les eamps. On assure, et 1'on doit ajouter foi a ceux qui nous donnent cette assurance, qu'a Raguse et a Cadix, il a présidé les At.-. qu'il y a créés ou encourages, et que, dans cette dernière place, il v a recu Macons plus de trois cents officiers de tout grade, et tant de mer que de terre; cette noble pensee detablir des Loges dans les régimens a plus d une f01s féconde en résultats glorieux et philosoplaques; elle a plus d'une fois créé des miracles sur nos champs de bataille, et fait inopinéiuent apparaitre la consolation au sein du désespoir; j'aurais voulu entrer dans quelques détails sur ce sujet maïs les l,mites qui me sont imposées pressent ma marche. Tandis qu'arrété devant un char funèbre, je suis occupé a contempler les écussons, les brillans trop iees dont il est orné, et que suivent les premiers de letat, quaccompagne un cortége immense d'am.s et de spectateurs, 1'inexorable raison du F • Raveau vient m'arracher a ma contemplation, et me signaler plus loin, une copie du convoi du pauvre , qu d me fait roug,r d'oublier. « Sois juste, me dit-il, » envers les grands qui ont bien mérité de la patrie » et de 1 infortune, mais donne aussi quelques larmes » a ceux que le sort et 1'injustice des hommes ont » négligés, et a qui, souvent, il na manqué que Ia » circonstance, pour marquer dans les premiers ,, rangs de la société. » J'obéis, et j'empruntai au F.'. Ravf.au les détails que je vous transmets sur le F.-. Chachéré de Beaurepaihe, né d'une familie ancienne a Joigny, en )757 , et mort le 3 aout de 1'année dernière; ses études furent brillantes, sa destination fut lebarreau, maïs sa carrière fut ïnterrompue lors de la guerre commencée en 89 , contre les préjugés et les abus-, 1'attaque et la résistance eurent des conséquences terribles, les partis se calomnièrent et se persécutèrentheureux qui put se réfugier au milieu de nos armées! Heureux qui put n'avoir que des ennemis étrangers a combattre, et ne courir que le risque de périr d'une mort glorieuse sur un champ de bataille!... LeF.-. be Beaurepaire choisit ce parti, mais sa faible complexion le condamna k abandonner la professlon pénible qu'il avait embrassée avec enthousiasme •, il rentra dans ses foyers, y consacra sa plume k la défense des principes; il eut des fils dont 1'ainé fut destiné au métier des armes: ce fils eut un avancement rapide, merite par sa bravoure et ses talens militaires; avide de dangers, il trouva la mort au champ d'honneur que souvent il avait arrosé de son sang 5 le père inconsolable n'a jamais guéri de la dernière blessure de son fils; jeté dans des emplois de finances, qu'il remplit avec probité et une grande intelligence, on lui reprocha de la négligence, paree qu'il eonsacrait les moinens dont il pouvait disposer a la fréquentation des sociétés savantes; chef de bureau dans une des premières administrations du gouvernement, il se contenta d etre digne de sa place; il crut au-dessous de sa dignité d'homme de descendre au róle de solliciteur, et un sollicitcur habile le rempla^a. Une melancoliehabituelle, une proFonde sensibilité, 1'amour des lettres qu'il cultiva avec quelques succes, Ie rendirent insensible aux faveurs de la fortune ; le G.-. O.*, touché de sa situation voisine de 1'indigence, et surtout calculant les nombreux services qu'il avait rendus et qu'il pouvait rendre a FOrdre, d'une manière désintéressée , se fit un devoir de venir a son secours-, mais comme son noble caractcre se serait refusé a un bienfoit, on lui proposa les fonctions de Gr. • .-Trés. •., d'abord, et ensuite celles de Chef du Secrétariat, qu'il accepta successivement. Cette confiance du G.-. O.-, ne fut point une faveur, mais bien un acte de reconnaissance ; nos regrets et notre estime l accompagnent. dans sou tombeau et le vengent de la calomnie de certaine Loge qui, ne pouvant le rendre parjure, 1'accusa d un vil sentiment d'intérèt que démentent si éloquemment tous les actes de sa vie privée. C'est encore a un des dignitaires du G.*. O.-. , que je serai redevable des principaux traits qui ho- norent la vie du F. *. Serré que nous avons perdii le 20 octobre 1828. Le respectable F.-. Benou m'a prouvé que 1'inflexible sévérité de principes n'exclut pas et n'affaiblit pas mème la sainte énergie de 1'amitié; la perte qu'elle vient de lui faire éprouver a fait a son coeur une blessure qui se cicatrisera difficilement; les notes qu'il m'a fournies sur la mort et la vie du R.-. F.-. Serré, sont remplies de douleur; j'aime a reconnaitre que c'est a lui que je dois d'avoir pu apprécier toutes les qualités du F.*, que nous pleurons. Pierre-Louis Serré, né a Paris le 29 mars 1772, fut destiné au métier des armes; des 1'age de dixhuit ans il commenca sa carriere militaire; sa capacité comme sa moralité le firent appeler dans la aarde eonstitutionnelle du Roi-Martyr. A la disso- o lulion de ce corps, il courut prendre place parmi les soldats de 1'armee du Rhin ; il fit avec eux, pendant sept ans, ces campagnes si brillantes et si aventureuses , et que tant de privations rendaient aussi meurtrières que les combats. Sa santé en fut tellement altérée, qu'il fut oblige, en 99, de demandei uil congé, qu'il obtint, avec le grade de lieutenant de cavalerie ; mais le besoin d activite qui le tour— mentait, besoin devcnu géneral autant qu energique, par suite de la commotion qui avait ébranle le monde, et tout déplacé, lui suggéra la pensee, sinon de créer, du moins d etendre une branche d'industrie jusqu'alors timidement exploitée : celle de batleur d or. L'épouse que son cceur avait choisie , féconda son entreprise, la dirigea avec un grand succes, et lui permit d'augmenter la part du pauvre, qu ïl associa constaminent a ses entreprises. II trouva enfin dans cette première union tout le charme qui doublé 1'intensité de la vie. Hélas! ce bonheur était trop grand pour qu'il put durer; la fatalité, cette ennemie irréconciliable du genre humain , quand elle ne peut nous frapper dans notre fortune, nous frappe dans nos affections. Son épouse mourut au mdieu de leur prospérité, mais, dans ses derniers momens, plus occupée de Ia douleur de son mari que de son propre désespoir de quitter une vie autour de laquelle s'étaient groupés tous les éléruens du bonheur, elle chargea une de ses amies, son élève chérie, de rendre a ce qu'elle laissait d'elle-même sur la terre, la compagne qui allait le quitter;.... elle cessa de vivre Lëpoux et 1'amie pleurèrent ensemble; le besoin de parler incessamment de ce qu'ils avaient aimé davantage, les conduisit, par une pente irrésistible, a confondre une existence quisemblait, par leur union, prolonger celle de 1 etre dont la volonté leur devenait insensiblement et de plus en plus sacrée ; une postérité nombreuse fut le fruit de ce second hymen. Leur etablissement recut un accroissement immense, et devint le plus beau de 1'Europe. Ils purent élever a grands frais, sur les bords de la rue St. Sébastien, un édifice magnifique , dont les jardins bordent le canal, et qui est un modèle de gout, qui a épuisé toutes les combinaisons du beau et de l'ulile. Lors du retour du Roi, il fut rappelé comme Garde du corps et de la manche du Roi, c'est en celte dernière qualilé qu'il figure dans le tableau du sacre de Charles X. Scs occupations commerciales et militaires, quoiquc nombreuses , ne lui firent jamais négligerses fonctions maconniques; depuisun grand nombre d'années il siégeait dans la Loge si fraterlielle des Amis Incorruptibles, et depuis douze ans il partageait les travaux des membres du G. *. O.', de France;. le symbole de 1'honneur était placé sur son cceur, qui en était le temple, et la croix de Saint-Louis, qui l'accompagnait, attestait qu'il avait servi dans les rangs de la vieille armee; la mort 1'a saisi inopinément alors qu'il atteignait k 1'apogée de tout le bonheur possible sur la terre, mais au moinslui a-t-elle épargné 1'horreur des regrels et la douleur des adieux. Un nombreux cortége formé par ses amis, et oü 1'on remarquait, en première ligne, tous les membres de 1'At.*. dvsAmis Incorruptibles présidés par leur V.'. Houssement, V.-. depuis quarante-trois ans! 1'accompagnèrenf jusqu'au champ du repos. Ce patriarche du G.O.-., < ans ses acueux k son ami Serré , semblait présager qujl irait bientót Ie rejoindre; il paraissait même déja designer la place oi il viendrait, dans peu, dormir du som in ei 1 du juste. Je do is faire observer, III.-. FF.-., qu'on lui avait conseillé, dans 1'état de grave indisposition qu'il éprouvait, de s'abstenir d'assister a cette cérémonie douloureuse etlugubre, qui devait nécessairement empirer le mal dont il souffrait; il brava les conséquences du danger qu'on lui signalait, et ne voulut se dessaissir de son ami, qu'alors que Ia terre en eu t pris possession. Rentré dans sa demeure, toutes ses souflfrances reprirent leur énergie; Ie présent ravive le passé; dans les angoisses mortelles qui Ie torturent, il se précipite sur son lit de douleur qu'il ne quittera plus que pour retourner a l'assemblée de morts ou il vient de laisser un de ses FF.-. L'orateur éloquent de 1'At.-. des Amis Incorruptibles, le F.-. Laterra.de, n'aIaissé rien a diresur la v.e civile et mac.-., sur les talens, sur les vertus du respectable Houssemekt ; il a épuisé la matière, mais mon respect, maïs mon admiration réfléchie, mais ma reconnaissance pour les services qu'il a rendus a un ordre qui grandit en utilité, a mesurc qu'on le calomnie davantage, me font découvrir encore quelques fleurs dans le champ qui a été moissonné, et je pourrai peut-être glaner, la, oü mon predecesseur a récolté avec abondance. Le Vén.-. des FF.'. Incorruptibles; vint a Paria a 1'age de seize ans, conduit par le desir de se perfeetionner, dans 1'art de la gravure ; il fut employe a la Monnaie, ou ses talens furent apprecies et re— compensés. Sa probité, une conduite sans reprocbe, son habileté, inspirèrent a quelques-uns de ses protecteurs la pensee de lui fournir les moyens delexci une fabrique, qui put rivaliser avec celles de 1 An— gleterre. Sa modestie, cliose rare, ne fut point un obstacle a ses succes, qui furent extraordinaires; sa bonhomie, sa simplicité, rappelaient 1'image de nos moeurs anliques , en mème tems qu on rernarquait parfois, sur ses traits, quand il scgayait, quelques tra ces d'ironie. 11 devinait tous les caprices de la mode , qu'il dicta souvent, et sa fabrique fut long-tems la fabrique modèle du genre d'industrie a laquelle il setait livré. Lorsqu'il choisit une compagne; de la sensibilité, de la douceur, le seul charme auquel on ne résiste jamais, furent les quaIités qui lui firent donner la préférence a la personne, a laquelle il abandonna la destinée de toute sa vie. L'inslinct de son ame fut aussi heureux que celui de son talent, et il fut aussi fortuné dans ses affections que dans ses entreprises; il parlait peu, ses phrases étaient, en quelque sorte, des apophtegmes, quoiqu'il parlatsans réserve et même avec abandon; il n'avait rien debrillant, et, cependant, le genie le plus brillant du siècle reeherchait sa societe, vivait meme, dans son intimité. Je parle de 1 auteur du poème des Jardins, et surtout du traducteur des Géorgiques, qui lui mérita, de Voltaire, le surnom de Virgilius. Comment expliquer que ces deux êtres pussent parler la même langue P « C'est qu'ds parient celle du coeur, » me répondit un homme de bien , devant qui je me permettais cette réflexion ; 1'un , dans ses vers aecusateurs, prononca la sentence de ceux qui lui commandèrent une ode sur 1'immortalité de 1'ame, dans 1'ouvrage même qui lui était imposé ; 1'autre, avec toute la hardiesse ilc 1 innocence, alla demander, au pouvoir, raison de la recherche qu on s'était permis de faire dans sa maison; recherche dont le fracas avait épouvanté un quartier tranquille de toute éternité, et dont le but etait de saisir la correspondance et d'arrêter un des membres d'une société maconnique, dont le F.*. IIoussemeht avait eté le député; 1'innocence du personnage poursuivi ne fut admise qu'après six mois de détention dans un cachot. Delille ne flatta jamais dun seul vers la puissance qui le rappela dans ses foyers, il aurait cru flétrir sa reconnaissance envers ses premiers bienfaiteurs, et que leur infortune lui avait rendus plus chers et plus sacrés. Le bon Houssemewt conserva la même indépendance dans toute les aetions de sa vie ; son noble caractère ne se plia jamais a sc soumcttrc a ce qu'on aurait exigé de lui qui lui eut paru injuste, et le G.*. O.", lui-meme a plus d'une preuve de mon assertion; il fut un des premiers messagers de paix envoyes au G. . O. ., il fut encore 1'un des signataires du traité conclu entre la Grande Loge de France et nos prédécesseurs 5 il fut également 1'un des rédacteurs du concordat qui devait mettre un terme a toutes les divisions, dont la différence des rites n'a été, en général, que le prétexte de 1'ambition de quelques-uns ; depuis 1 époque de cette réunion, combien, avec lui, ont tenu le serment qu'ils prêtèrent ? Rien ne put ébranler sa dernière profession de foi, son sens droit le dirigea dans toutes les difficultés qui s'élevèrent sur des prétentions réciproques, et le talent de la parole, et les argumens spécieux de la chicane ne purent rien contre sa déterminatiou première ; dans toute sa simplicité, il comprit bien le génie de la maconuerie, et 1'on aurait pu , pour plus dune raison, 1 en appeler le La Fontaine. La Loge des Artistes, pour laquelle il avait un attachement paternel, s est plus d'une fois trouvée bien de ses conseils , il était le Député de son Chap.*. auprès de vous, T.*. III.*. FF.*., il n'a jamais été oublié dans les solennites et dansles fêtes d'une familie dont il faisait partie. Sa première absence date de sa mort; mais, hélas! en rappelant lant de doux souvenirs , je parais 1 oublier sur son lit de douleurs; je m'en rapproche pour re- cueillir ses dernières paroles et recevoir son dernier soupir. La mort subite du Maltre des Cérémonies de son At.-., lavait frappe, presque simullanément avec ce F.*. Cet accident me rappelle une touchante comparaison de Lucrèce : « Si 1'un de deux arbres, » unis par la méme racine, vient a être arraché , » 1'aulre ne tarde point a périr. » II expira bientót apres, avec le calme philosophiquc que donne une vie sans reproche, et son ame s'éleva vers son séjour primitif ou la bienfaisance assigne le rang qu'on doit y occuper. Consequemment a 1 ordre que je m'étais imposé , ma notice, sur le Général Dessolles, aurait dü précéder celle que je viens de vous soumettre sur le plus ancien F.-, du G.*. O.-., mais vous avez pu juger sil m'élait possible de séparer deux amis,.dont la tombe n'avait ajourné la réunion , qu'a quelques jours seulement; j'aurais cru les arracher 1'un a 1'autre, lorsque leurs mains étaient encore entrelacées. Je ne me permettrai point de détailler les titres de gloire de 1'IH.-. F.-. Dessolles. Ces titrcs sont déja burinés par quelques-uns de ses frères d armes d une haute renommée, et entr'autres par le Maréchal Gouvion Saint-Cyr; je choisirai seulement sur la pbysionomie du guerrier, de rhomme d état et du citoyen , quelques-uns de ces traits qui sont comme les données a 1'aide desquelles on peut découvrir les principes de conduite, la base du caractere qu'il s'était créés, et qui constatent le mérite et la moralité de ses actions. Kien n'anuonca, dans ses jeunes années, son gout pour 1 art militaire ; rien, dans 1 education qu'il recut, ne le prépara a la profession dans laquelle il devait acquérir une gloire si belle et si pure. Les commencemens de la régénération de la France firent tressaillir sa jeune ame : dans son enthousiasme, il créait, il combinait le bonheur dont cette régénération allait être la source, pour ses contemporains et leur postérité. Quand sa patrie fut menacée par 1'étranger, alors il crut qu'il y allait de 1'honneur de la défendre de son bras, et de verser son sang pour elle 5 il sut immediatement la rjuerre comme s'il 1'eut apprise : a peine enrole , il fut réclamé , comme aide-de-camp , par des chefs déja faiïleux sur le champ de bataille. Moreau 1 observa, 1'apprécia, parvint a lapprocher de lui, en fit bientót 1'ame de ses conseils , le confident actif de ses plans, le copartageant de ses dangers et de sa gloire, et par conséquent son ami. Un seul fait d'armes le placa au rang des plus grands capitaines 5 c'est peut-être le plus beau et le plus étonnant, de froide conception et daudace, de tous ceux qui ont illustré nos guerriers : je parle du combat de SainteMarie. Faire gravir, deux a deux, aux 4?000 soldats c|u il commandait, une des plus liautes montagnes des Alpes-Juliennes, marcher ensuite, ou plutót se laisser glisser avec eux et deux pièces de 3 jusqu'a 1'ennemi, couvert par des retranchemens redoutables, retranchemens défendus par 18 pièces de canon et 7,000 Autrichiens ; tuer 1,200 de ces derniers, leur faire 4>ooo prisonniers, s'emparer de toute 1'artillerie, après avoir rendu tous les moyens de retraite impossibles; tel est le chef-d'ceuvre de 1 art ou plutot du génie de la guerre que concut, cju executa le General Dessolles. J ai dit qu il eiait lami de Moreau, j'abandonne a la réflexion de mes FF.-, sa conduite dans plusieurs circonstances oü cette amitié resta silencieuse et sans influence. Moreau accompagna le Général Bonaparte le 18 brumaire, et passa avec lui le Rubicon. Dessolles résista a toutes les instances, et resta pur de cette démarche, sans manifester, autrement que par son inaction, ce quil pensait de cette journée. II tint la méme conduite incertaine, lors de la conspiration de Georges Cadoudal, dans laquelle son ami lut impliqué. 11 suivit lexemple du reste de larmée, et fit parvenir au premier Consul les adresses de fehcitation des corps sous ses ordres ; mais dans eet envoi il s'expliqua vaguement, et ne laissa rien apercevoir de sa pensée, sur la complicité du prétendu coupable. S'd croyait Moreau innocent, son silence était inexcusable. Mais abandonnons des faits que 1'histoire expliquera peut-être, et dont peut-être encore , on serait malheurcux de deviner 1'explication. Dessoles continua de servir la patrie, sans affronter, sans redouter les chefs dont il exécuta les ordres, sans haine comme sans affection apparente •, et, quelque soit le traitement qu'il éprouvcra de leur part, on a la certitude qu'il ne sera point frappé d'un boulet francais au milieu des Tartares. Sa conduite, a dater de la première restauration, est une, conséquente et sans la moindre tache de déviation. La Charte est devenue l'autel sacré sur lequel il prête serment aux Bourbons. Pendant les cent jours il se retire dans la solitude, et n'en sort qu'appclé par la voix de Louis XVIII. Avec cette vaillante et loyale garde nationale de Paris, il a 'conservé la tranquillité et le calme , et relevé les courages dans cette grande cité, lors de la première entree des puissances coalisées. A la deuxième rentrée du roi, il est nommé MajorGénéral de toutes les gardes nationales de France. II croit s'apercevoir qu'on veut enter sur 1'esprit fraternel de ce corps, 1'esprit de parti qui entraïnerait sa dissolution , il ne veut pas se prêter a cette manoeuvie désorganisatrice, il donne sa démission. Rientót après, la confiance du monarque 1'appelle a la présidence du conseil des ministres; il croirait / trom per cctie cpnfiance s'il se prétait au changement de ia loi sur les électiom, il se rappeile sou serment, et renonce a sa dignité plutól que de le violer. II meurt de la mort du justc , subitement, avec le désespoir de s'ètre vu précéder dans la tombe par un jeune fils en qui il avait vu briller et se dessécher, presqu'a la fois, la fleur de 1'espérance. Si de telles pertes pouvaient être compensées, 1'union de sa fille unique avec le fils du modèle de toutes les vertus pliilantropiques, du véritable mandataire de Ia providence sur la terre , pour tout dire, par un seul mot, du duc de Liancourt, 1'aurait console, maisla douleur paternelle est sans compensation. Déposons sur sa tombe le titre de Ministro, honnéte homme, que lui a décerné, de son vivant, la reconnaissance publique. En descendant des hauteurs guerrières et politiques oü je metais élevé, je vais m'arrêter a la pierre modeste qui couvre lesrestes du F.-.Villaud l'Espikasse que nous avons perdu dans le mois de janvier dernier. La veuve infortunée de eet homme de bien, na répondu que par des sanglots aux questions qu'on lui a laites sur quelques particularités de Ia vie de son epoux. Nousavionsacquis la preuve qu'il avait pénétré lesmystères des ptus hauts grades de la franche Maeonnerie, et que, surtout, pénétré de 1'importance el du but de celte institution, toute au profil de 3 1'infortune, il avait excrcé la bienfaisance au-delii du surplus de ce qu'il pouvait donncr. On lui reprocha souvent sa prodigalité, c'est le nom dont Ton caractérisait ce qu'il retrancliait de son nécessaire afin de pourvoir aux besoins du pauvre. Reproclie qui me rappelle cette réflexion d'un pliilosophe : que la lïbéralité de Tindigent est nommée prodigalité. Son voyage sur la terre fut de soixante-neuf ans: il fut le meilleur des époux, des pères et des amis 5 eet éloge sort de la bouche de ceux même que, par ses qualités, il a rendus beureux, et dont les larmes amères attestent la veracité. Maintenant que je toucbe au terme de la tache douloureuse que, par devoir, j'ai entreprise, I'impatience et la difficulté de la finir, augmentent a mesure que j'en approcbe 5 et cependant, de tous les FF. •. dont j'ai eu a vous entretenir, celui qui doit fermer la marclie de cette revue mortuaire, m'ofïre le plus de détails positifs, et sur sa vie civile, et sur sa vie maconnique. Ce sentiment nait, sans doute, de mes rapports particuliers avec lui, et qui me rappellent tant de souvenirs de mes propres actions , dont ma conscience me demande le compte journalier. II y a trente-cinq ans, j eus la mission de me rendre auprès d'un gouvernement qui, jeune encore, offrait déja, par un beureux accord, toute lavirilité de la force et toute la maturité de l'expérience. Les EtatsUnis de 1'Amérique-Septentrionale venaient de ré- soudre un problème dont la solution avait paru jusque-la impossible. II est de la nature des imilateurs de vouloir dépasser leurs modèles, ils croient les embellir en oulrant leurs proportions, et 1'enthousiasme, toujours impatient, veut précipiter la inarche du char qu'ils ont a conduire, et qui a besoin d etre guidé avec lenteur dans le chemin qu'on doit aplanir et préparer avant de 1'y diriger. Mangourit n avait pu descendre sur la terre classique de la liberté, en qualité de consul, sans éprouver une exaltation déja fortement excitée par les événemens dont il venait d'être le témoin dans sa patrie, et auxquels il était fier d'avoir pris quelque part. J'avais le devoir pénible de lui signifier son rappel. Le gouvernement américain s'était plaint de nos agens, et nos agens se plaignaient de ce gouvernement ; celui-ei tremblant dëtre forcé a renoncer a une neutralité dont, peut-être, il s'exagérait le besom, n'avait pas vu, sans inquiétude, le peuPle en général unir ses plaintes a celles de nos mandataires auprès de lui, sur sou indifférence a reconnaitre, par des faits, ce qu'il nous devait de secours pour sa libération. Je ne prononcerai point dans une question oü, quoique malgré moi, je pourrais devenir partie intéressé. Je consultai, j'écoutai le V.-. F.-. Mangourit 5 sa franchise sur ce qui le concernait, ses aveux sans réticence, ses confidences sur les hommes et sur les choses, sans charlatanisme i lór diplomatique, m'inspirèrent de 1'estime pour sa personae et pour ses talens. J'étais parti de France avec des préventions graves contre lui; j eus le courage de les lui communiquer, il eut le courage de m'enlendre avec calme. Comme elles se rapportent a sa conduite dans la magistrature que, jeune encore, il avait exercée, et que ses explications le font connaitre tout entier, et dévoilent ses principes pliilanthropiques , je me crois le devoir de les rappeler brièvement. On vous accuse , lui dis-je, d'avoir abandonne furtivement le siège de la j ustice criminelle que vous oc cupiez a Rennes, et 1'on donne a cette fuite une cause peu honorable... Et pourquoi, me répondit-il brusquenient, s'en tient-on a des accusations portées dans 1'ombre ? pourquoi ne m'attaque-t-on pas en face et publiquement ? Ils savent bien ces colporteurs ténébreux de calonmies, que je n'ai d autre tort que celui d'avoir, au péril de ma vie, détruit le brigandage et accordé les devoirs de l humanilé avec 1'inflexible mandat de frapper les coupables; mon plus grand tort a leurs yeux , ajouta-t-il, est d'avoir témoigné, avec trop de franchise peut-être, toute mon horreur contre 1'atrocité des supplices infligés également a des délits inégaux en criminalités et en consequences funestes pour la société. L'immortel ouvrage de Beecaria. traduit sur 1 invitation du vertueux Ma— lesberbes, veuait de tomber entre mes mains; le (ableau effrayant des réformes qu'exigeait, je' ne dirai pas 1'humanité, mais la nécessité de metlre un terme a une barbarie de cannibales, qui désbonorait les codes des nations civilisées et faisait de leurs lois criminelles, des lois crimineuses, précipita ma détermination decesser d'étre le complice de cette férocité légale 5 mon départ dont on ne connaissait que trop le motif profita a la calomnie contre moi; je regardais Paris comme le centre des lumières, je m'y rendis. L'aurore de la régénération sociale commencait d'y poindre, et je voulais payer mon tribut a 1 elévation de 1'édifice qu'on se préparait a élever sur les débris des usurpations de la féodalité. Ma conscience tint ferme contre les bruits sourds et perfides qu on sema, sans y croire, contre moi; les services que je rendis alors, me valurent la confiance (Je ceux qui gouvernaient, et je leur dus Ie poste dont on me privé maintenant; je 1'ai rempli en homme d'honneur et comme je pensais que 1'exigeait 1'intérêt de mapatrie. Je vais rendre compte de ma conduite a mes commettans; je provoque votre témoignage, que je devancerai avec confiance. En me parlant ainsi, sa physionomie setait animée, et jamais je n'avais vu encore autant d'harmonie entre les traitsd'un homme et son langage; un serrement de main fut toute ma réponse. Au sortir de eet entretien qui nous avait également soulagés lun et 1'autre, nous descendimes la belle rue qui traverse la ville de Philadelphie dans toute sa longueur, depuis la rivière de Schuyskil jusqu'a celle de la Delaware; un spectacle aussi imposant qu'attendrissant vint frapper nos regards et ajouter a 1'émotion sous le charme de laquelle nous ctions encore. Une procession de deux cents macons ornés de leurs décorations nous précédait; quelques-uns de ces FF.-, portaient de plus, sur leurs poitrines, une médaille représentant 1'effigie de Geo.-. Washington, Grand-Maitre des loges de la Pensylvanie ; les deuxième et troisième dignitaires de la d=P tenaient entre leurs bras deux colonnes de porphyre sur lesquelles étaient gravées les deux premières lettres sacrées de 1'initiation. Nous suivlmes cette procession qui se rendit dans un temple dont le pontife fit, sur la cérémonie de ce jour, un discours simple et sublime par le sujet qu'il traita; quelles réflexions se pressèrent en foule dans nos coeurs attendris! La se trouvaient des hommes qui représentaient, en quelque sorte , tous les cultes, dispersés sur la terre de 1'exil et de 1'hospitalité, et ces memes hommes ne professaient quune même religion de fraternité. Vous qui connaissiez la tête sulfureuse et la brillante imagination du F.-, que nous pleurons, vous pouvez seuls deviner quel fut son enthousiasme, et j'ai la conviction qu'il pensait a cette cérémonie, quand le feu de son génie maconnique s'échappait au milieu des Commandeurs du Thabor, dont il dirigea quelques fétes qui eurcnt tant d eclat, et tant de coiiséquences bienfaisantes. II retira de grands avantages de son séjour dans les États-Ums pour soa instruetion politique; ses idees se regulariseren! sur la pondération des pouvoirs, sur leur balancement ealeulé pour contenir chaeun d'eux et 1'un par i'autre dans se3 limite& respectives : g est 1 image des corps célestes, dont les forees dattraction et de répulsion assurent la marche réguliere ainsi que leur ordre immuable. Rentré dans sa patrie , il mit en oeuvre les matériaux qu il avait amassés dans le pays-modèle pour la liberté des peuples; le compte qu'il rendit de sa mission satisfit le gouvernement; de nouvelles missions diplomatiques lui furentdonnées; lTEspagne, 1'Italie, le Hanovre et la Suisse le virent déployer une grande habileté ; il attaqua avee de la franchise les vieilles arguties des cabinets ; il alla toujours droit au but, et regarda comme de la fausseté ce qu'on était convenu d'appeler de ladresse; sa noble conduite lui mérita d'ëtre le médiateur entre les souverains et les sujets du Valais; le succes exigeait une profonde connaissance des hommes; ce succes il lobtint; il devint 1'ange de Ia paix et de la conciliation,'et parvint a vaincre de vieux préjugés comme a modérer des exigences élevées au dela des droits. II ïecut de la reconnaissance publique un hommage de respect et d'amour * ; un decret ordonna qu'il fut * liberté, égalité, union, concorde, Au nom du peuple Valaisan. DÉCRET De ['Assemblee Hepre'sentalive provisoire, du 2 ÏVlai 1798. L'Assemblee nationale pénétrée, comme tout le reste de notre chère patrie, de la plus vive reconnaissance pour les soins paternels du citoyen Mangourit, résidant de la république fiancaise envers elle, ayant, dans sa séance du 21 mars, décidé qu'il lui serait offert un témoignage durable de nos sentimens, et ayant chargé plusieurs de ses membres de s'occuper de la forme du présent la plus flatteuse et la plus convenable, ce dont ils n'ont pu rendre compte jusqu'a ce jour, attendu la séparation de 1'Assemblée : oui le rapport. L'Assemblée nationale décrete , avec acclamation et a 1'unanimité, ce qui suit : II sera offert au citoyen Mangourit , résidant de la république francaise , en Valais , une bourse de cent jetons d'or , du poids de douze deniers, titre de monnaiè , portant 1111 emblême et une inscription ci-après déterminés. D 'un cöté , le Valais désigné par un paysage montagneux, traversé par le Rhöne, formera le fond du tableau. Vers les deux tiers du cours du Rhöne, sur un pont, on voit une colonne brisée : a la portion tombée tient une chaine rompue , emblême de 1'affranchissement du Bas-Valais. Sur la rive gauche du Rhöne , auprès d'un arbre de la liberté , est placée une Minerve ; d'une main elle suspend a 1'arbre sa lance dont elle ne veut point se servir, de 1'autre elle présente son bouclier a la Diseorde, placée sur 1'autre rive du Rhöne , qui frappé une médaille destiuée a consacrer Ie souvenir de ce triomphe de I'éloquence, de la persua- s efforce de pénétrer en Valais et que la tête de Méduse met e,n hu te. Cet emblème caractérise la prudence, la force et eloquenee avec lesquelles le citoyen Mangourit a conduit la revolution en Valais, déconcerté et repoussé les agitateurs , et assis la hberté sans aucune force étrangère. Sur la droite du tableau, du même eoté que Minerve, on voit un autel sur lequel est le chapeau de Guillaume Teil; au pied de eet autel deux faisceaux , l'u„ de sept lances , 1'autre de trois , s i nel inant 1'un vers 1'autre, et réunis par un rameau d'olivier, expnme.it eette affeetion mutaelle avec laquelle le Bas-Valais ont operé leur réunion , sans effort et sans aucune tracé d'animosité. De 1 autre coté des jetons on lira cette inscription : a mangourit Le Valais , libre, paisible et aeconnaissani# La matrice de la gravure de ces jetons sera remise au c.toyen Mangocrit. Le directoire exécutif est cbar,é de chercher un artiste habile pour exécuter ce sujet, et comme incessamment le directoire doit résigner ses pouvoirs , II transmettra le présent décret a la chambre administrative et 1 mv.tera aexécuter avec tónte la célérité possible, et a flire parvemr, dans son tems, au citoyen MANGour.rr ce gage de notre eternel souvenir. L'Assemblée ordonne que communication du présent décret onnee , dans le jour, au citoyen Mangocr1t , et qu'eX- botr ' ParChemin ' lui SOit Présent- avec la sion et de la raison 5 le même decret portait que cent de ces médailles, en or et d'un poids déterminé, seraient offertes au bienfaiteur du Valais-, lc decret fut accepté, les medailles furent refusées. Honneur au F.-, qui a rappelé si éloquemment, sur sa tombe, un fait dont la connaissance était restée, jusqu'alors, ensevelie daas 1'espace étroit qu'il avait honoré. On grava sur le tombeau d'Archimède le rapport de Ia capacitè du Cylindre a celle de la Sphère inscrite, découverte que son auteur regardait eomme la plus belle de celles qu'il eut faites; je voudrais, moi, que, sur le tombeau Signé , le Président de 1'Assemblée représentative provisoire , Léopold Dennuée. Par 1'Assemblée représentative provisoire, signé Boniviné, Joris, secretaires. Le directoire exécutif provisoire ordonne que le décret cidcssus sera muni de 1'ancien sceau de la rcpublique du Yalais, publié et exécuté. Le directoire , témoin habituel des soins continus du ci— toyen Mangourit , pour la tranquillité et la prosperite du peuple Yalaisan , arrète , en outre, que deux de ses membres se transporteront chez le citoyen Mangourit , pour lui douner la communication du decret de 1 assemblee representative, et lui exprimer la reconnaissance et la véneration dont tous ses membres sont personnellement pénetres. Fait au directoire exécutif, a Sion, le 3 mai 1798 > le président du directoire exécutif, signé Sigrisier. Par le directoire exécutif provisoire, le secrétaire général, sigué Jomard d'Olbet. de notrc ami, on fit buriner le texte du Plébiscite Valaisan , comme son plus beau titre de gloire. Quelle belle page a rencontrer au milieu de 1'histoire des tombeaux, qui ont aussi leurs flatteurs!.. Mais ïl y a nécessité de m'arraeher aux inspirations de mon cceur; le respect que je dois a la patience de mes auditeurs , me le commando. J'ai parlé de la gloire de Mangonrit, parions de ses malheurs. Renfermé , pendant six mois, avec le général Monnier, dans Ancóne, assiégée par les forces autrichiennes, napolitaines, russes , turques, conduites par des bandes que le fanatisme a insurgées, il parlage tous les dangers, toutes les privations de 1'armée5 il ne sort avec elle qua des conditions honorables ; leur violation , pendant la longue route qu'il est obligé de parcourir avec sa familie, pour rentrer sur la terre natale, 1'exposeront lui et les siens a des horreurs plus redoutables que la mort même. C'est lui qu'il faut consulter et sur ce siège, et sur ses conséquences désastreuses! La vérité de ses tableaux, comme historiën de cette lugubre partie de notre histoire, Ia vigueur de ses pinceaux, ont fait de son ouvrage un drame plus intéressant que ne le seraient toutes les fictions du romantisme; et cependant les plus grands de ses malheurs n'y sont pas racontés! II se croit k I'abri des orages lorsqu'il a touché le port; mais a la suite des accideus affreux, tous les objets de ses affections vont disparaitre successivemeut. Les fatigues , les transes continuelles, que des dangers qui se reproduisaient incessamment, et qui avaient si longuement glacé lout son ètre , conduisirent a la mort, a travers une lente agonie, son épouse adorée, et qui mérilait de 1'étre ; la guerre moissonna son fils ainé , toute sa postérité le devanca dans la tombe : il ressemblait a un débris de monument, dont les orages ont renversé et détaché une grande partie de ses supports, et il arrivait a 1'age cü 1'on ne réédifie plus 1'amitié; mais la providence lui avait ménagé la ressource de venir s'appuyer sur les colonnes de nos temples. 11 y apporta ses lumières et son génie maconnique; notre reconnaissance lui ofTrit des consolalions : il y retrouva les hommes des tems passés-, ils furent, en quelque sorte, pour lui une restitution d'amis qu'il croyait perdus ; les infirmités vinrent 1'assaillir au milieu de ses loisirs consacrés aux sciences, a la littérature et au service de nos temples; il se prit corps a corps avec la douleur qui ne put ébranler son calme philosophique. Montaigne dit quelque part : il n'y a rien, selon moi, plus illustre en la vie de Socrate , que d'avoir cu trente jours entiers a ruminer le décret de sa mort avec calme; comment signalerons-nous donc le courage de notre F.-, qui, pendant dix ans, a eu, non a ruminer, mais, pour mo servir d'une expression du même auteur, a déguster sa destruction, lente, douloureuse, et successive sans intermit- tence? Mourir pendant dix ans ! ah! mes FF.-. devons-nous déplorer sa fin? notre amitié pour lu. ne serait alors que de legoisme. Homme de bien! repose en paix dans le sein de FÉternel • te» dernieres dispositions ont fait murmurer des êt'res qm se croient le droit de s'interposer entre 1'hommé et la divinite; mais nous, qui n'avons que Je ^ de peser les oeuvres dans la balance évangélique «ous te remercions de ta dernière pensee enverl les pauvres, et nous espérons que les larmes de reconnaissance de 1'infortune seront des prières agreables et puissantes auprès de I'Éternel. lei se termine, mes FF.-. 1 'eiquisse que jVl eu le devo.r de tracer; elle peut étreutile, puisqu'elle offre de beaux, de grands exemples; un auteur a it, il est vrai, les conseils de la -vieillesse éclairent sans echauffer, comme le soleil d'hiver; mais aujourdhui , dans cette enceinte , les faits parlaient d'euxmemes, et assez haut pour se passer des ornemens dU d,8COUrS' daM le r®c't 1ui les exposé; proiuons, ^ec un recuedlement religieus, des lecons du tombeau; abjurons, éloiguons toutes les haines, si en existait parmi nous: elles renferment dans leur sein le tourment du remords. Qu'aueune teinte d'intolérance n'assombrisse nos ecs.ons; „otre mission est declairer eeux méme sachons mériter comme eux les regrets de nos FF.-. 1 Les W... FF.-. Surv..., k 1'exemple du R.-. President, deposent le tribut de leur hommage au pied du cénotaphe, et disent aussi : IlS °nt lien vécu> sa°hons mériter comme eux les regrets de nos FF.'. I Sur 1'ordre du R.-. Président, leV.-. F.- f • Mail.-, des Cérémonies, qui 1'avait rec'onduÜ au trone, Inv.te los W... FF.-, qui décorenl O.- a le suivre; il les dirige, par le nord, a la colonne funeraire, oi, chacun d'eux dépose , Cn faisanl le signe myst.-., la doublé branche G.\ 0.\ DE FRANCE. COMMÉMORATION FUNÈBRE DES MEMBRES Dü G.-. O.-., Decede's dans le cours de 1'annc'e mag.\ 582y. AVIS. Le G.\ O.-, de France, dans sa séance spéciale et solennelle du 5" j.\ du i" m.*. lun.-. mSmn 5828 (2I '«ars. 1828, ere vulgaire), a célébré, avec la pompe et les cérémonies dusage, la commémoration funèbre de ceux de ses membres décédés pendant 1'année 5827; ce sont les 111.*. et VV.-. FF.-. ; IIassenfratz, Inspecteur, membre du conseil des mines, Off-. du G.-. O.-., en sa Ch.-. de Correspondance et des finances ; décédé le 24 février 1827; Segaux, Propr., Off.-. du G.-. O.-., en sa Ch.-. de Correspondance et des finances; décédé le 25 mai 18.27 ; Rennesson, Chef de division a 1'Administr.-. des Domaines, Chev. de la Lég.-d'hon., Off.-. duG.-.O.-., en sa Ch.-. Symb.-.; décédé Ie 26 juin 1827; ClÉment-de-Ris , Comte de Mony, Pair de France, Grand'Croix de 1'ordre royal de la Lég.d'hon., Off.-. d'hon.-. du G.-. O.-.; décédé le 22 octobre 1827 ; Félix, Officier supérieur en retraite, Chev. de la Lég.-d'hon., Off.-. du G.-. O.-., en son Supr.-. Cons.-. des Rites; décédé le i^novem- bre 1827 Boutour-de-Flagny, Banquier, OffV. du G.-. O.-., en sa Ch.-. Symb.-., décédé le 2 février 1828. Par suite de la vacance qui existait alors dans la dignité de G.-. Orat.'. de la Ch.-. Symb.-., en tour, le F.". Orat.-. adjoint de cette Ch.-. a prononcé le discours funèbre. Ce discours n'a point été imprimé. POMPE FÜNÈBRE. A LA GL.\ DU G.\ A.\ DE L'UNIV.'. LE G.\ O.-. DE FRANCE. Le neuvième jour du treizième mois lun.-. r eadar, de i au de ia V.-. L.-. ciucj mij ïiuit cent vingt-huit ( 14 mars 1829, ère vulgaire) , ie G.-. 0.-. de France, régulièrement convoqué, et fraternellemenl réuni en assemblee spéciale,' sous le P.\ géom.-. connu des seuls vrais Mac.-., dansun lieu irès-régul.-., etoü règnent I equit^ le silenee ei la paix ■ midi plein. d'acc.-. et d'immort.-., et retourne ensuite a sa place par lc midi. LeV.-. F.-. Mait.-. des Cérémonies, qui a reconduit le V.-. F.-. ier Surv.-. a sa colonne, invite les YY. •. FF. *. de cette colonne a le suivre; il ]es dirige vers le cénotaphe, oü cliaeun dépose également le tribut de son hommage , et retourne a sa place par le cöte du nord. Enfin leV.-. F.-. Mait.-. des Cérémonies, qui areconduitle V.-. F.-. Surv.-., dirige les FF.-, de la colonne du nord avec lemême cérémonial qui a eu licu pour la col.-, du midi, en opérant le retour par le cöté du midi. Pendant cette marche silencieuse, faite dans le plus grand ordre, une musique douce et plaintive semble s'identifier aux souvenirs el aux regrets des YV.-. FF.*. Ces devoirs fraternels étant remplis, le T.-. UI.-. Président dit: Que le J.-. de ÏUniv.'. fasse paix et miséricorde aux FF. •. que nous avons perdus ! Les YV.-. FF.-. Ier et 2e Surv.-. ayant, chacun a leur tour, répété ces paroles, le R.-. Président ajoute : Que les douceurs de l'Éternité soient le partage des FF.-, bien-aimês dom nous dêplorons la perte! Paroles que rcdisent les Surv.-. Enfin le R.-. Président dit : Que leur lelie vie serve d'example a tous les Mac.-. ! Une batterïe de deuil, trois fois renouvelée, ajoute a 1'expression de ce triple voeu. Le R.-. Président adresse ensuite aux VV.\ et TT.-. CC.-. FF.*. Visiteurs, cette allocution.- « VV.-. et CC.-. FF.-. Visiteurs, qui, dans ce » jour de deuil, étes venus vous associer a nos re» grets, et payer, avec nous, un juste hommage » aux dignes FF.-, que 1'ordre a perdu.s, votre ac» tion pieuse et touchante est une récompense et un » encouragement pour tous les Mac.-., et partieu■ lièrement pour nous ; vous pleurez ceux qUe nous » pleurons ; vous honorez ceux que nous honorons »• Ie O.-. Arch... de I'üniv.-. vous tiendra compte »» de votre piété fraternelle , car 1'homme vraimcnt " Pieux estiuste5 FF.-, vous rendront un jour >' les larmes que vous avez versées, et nous, TT.CC.-. etVV.-. FF.-. Visiteurs, nous vous remer» «ons, au nom du G.-. O.-., au nom de FOrdre entier, de 1'association que vous venez de con- 4 » tra eter ave« nou» dans cette douloureuse eircon» sta nee. » Le R.". Président ferme ensuite les trav.*. en }a manière ordinaire, et tous les FF.*, se re— tirent en paix. Signc, h la minute, par tous les OfF.'. presens. Collationné en la Ch.'. de CorrespondaHce et des Finantes, le 21' jour du »3' inois hm. Vèadar 5828 (27 mar» (8 ?.()). Signc ROETTIERS DE MONTALEAU , Representant particulier du G.'. M '. LECOUTCRIER, Prés.-.; BESUCHET, 1" Sitrr.-.; BARON J', 'i' Sury.-.; RICHARD, Orat.-. Par Mandement du G.-. O.■VASSAL, Secretaire de la Cli.-. Tinihró et scelli'par noiis G.-. Garde «tcs timbre ct Sceaux du G.". 0.\ de CHAStlJf.