on en venSit k appeler les véritables musiciens, joueurs d'instroments aux pompes funèbres. Sur ce propos, Apulée dit qu'il iaut se résigner a la confusion du talent et de la médiocrité; que cette confusion existe, au moins pour le costume, dans les tribunaux, dans 1'arène, et jusque dans les écoles de philosophie. On trouve ce passage en grec dans Dion Chrysostome, xlix6 discours. AnUgénidas est cité avec éloge par Aulu-Gelle et par Plutarque. P. 15,1.14... C'est, en effet, avec des dispositions favorables etc. Tout ce fragment, pour la partie géographique et mêrne pour ce qui tient aux gymnosophistes, est ipeu de chose prés ce que dit Strabon, dans son livre xv. P. 18, 1. 11. Le fameux Alexandre, le plus excellent etc. Tout le premier alinéa du texte latin, si hardiment ou plutót si incorrectement jeté par rapport k la syntaxe, ne présente pas du tout la mème physionomie dans 1'édition du Dauphin que dans la notre, par la seule interpolation du mot placuit, qui se place dans celle-ci après inditum est. Or, il parait constant que ce mot placuit ne se trouve dans aucun manuscrit, et que c'est Vulcanius qui 1 a le premier admis sur les conjectures de Colvius. Rien n'est moins nécessaire que de lïntroduire; rien n'est même moins judicieux : car ce n'est pas paree qu'Alexandre 1'a voulu [Alexandro placuit), que ce monarque re^ut le nom de Grand. De plus, conservé comme nou. le présentons, ce morceau devient tout & fait cuneux de philolog.e. De Alexandro Mi, etc., il faut passer k ejus Alexandn, pour avoir le sens de la période. On y reconnait le caractère de 1 improvisation qui iette en avant une tournure de phrase pour 1 oublier ensuite et ne la rattacher 4 rien dans 1'ordre grammat.cal; ou bien encore, on y apprécie ces inconséquences, ces anacoluthes, si amilières a notre auteur, qui témoignent de sa latinité peu ch&tiée de ses habitudes de multiplier les hellénismes ou peut-etre les \ africanismes. » P. 19 1. 2. Mon cher Clément, poëte d'uneprofondeur et d'une orAce sans pareilles. Le poëme et 1'auteursont également inconnus. Ce n'est pas d'aujourd'hui que datent, comme on le voit, ces complr-isants enthousiasmes du jour, que la posténté ne ratifie jamais. _ L. 16. Alexandre seul fut constamment Alexandre sur ses portraits. Ce sens est le résultat de la legon suus, au lieu de summus 4 laquelle nous sommes autorisé par plusieurs éditions, et qui est beaucoup plus vive et plus précise. P. 19, I. avant-dernière. D'un front gracieuscment dicouvert Quelques pages plus haut nous avons vu la mème expression, relict™, pnse comme un caractère de laideur; mais elle se combinait avec coma, tandis qu'ici c'est avec frons : un front découvert n est jamais désagréable, des cheveux renversés le sont souvent. P. 20 1. 5. Imiter lesphilosophes uniquementpar le manteau. approchez de ce passage 1'anecdote rapportée dans Aulu-Gelle iv. ïx, ch. 2 : « Un homme k longue barbe et affublé d'un vasté manteau voulait qu'Hérode Atticus le reconnftt pour philosophe • — Je vois une barbe et un manteau, dit Hérode, mais ie ne vois pas de philosophe. » — L. 19. Quelle est la brute, qael est le portefaix... — Quis ex rupiconibus, bajulis. L'expression de rupicones ne se rencontre que dans Apulée. Festus et Tertullien donnent rupices dans co meme sens de « brute; .» et tous les trois font venir ce mot do rupes, pierre, corps dur, brut et insensible. L. avant-dernière... 11 est plus redevable, en effet, etc. Si 1'on vent donner un nom k ce personnage d'après les indications diverses fournies par Apulée, on pourra choisir entre Scipion Orntus, Lollianus Avitus, Maximus, Emilianus Strabon. P. 21, 1. 8. Si par hasard flans cette magnifique assemblée etc. Ce fragment jette une grande lumiére sur I'existence qu'Apulée menait k Carthage. Harcelé sans cesse par 1'envie d'une part, et de 1 autre condamné par les exigences publiques k fortifier tous les jours son talent, ïl se déclare placé dans la situation la plus embarrassante, maïs aussi la plus glorieuse. En général, du reste les Flondes, pour tout ce qui est personnel k Apulée, sont avec 1'Apologie la mine la plus féconde a exploiter: on y peut fouiller notamment avec plus de süreté que dans les Métamorphoses, oü tout est de fentaisie et de pure invention. C'est pourtant une remarque unieul" Par biographes de notre auteur, sans en excepter ?/. 22' UJ"Ser d'après les régies de Charmante et du sublime. Littéralement, « la comparer au tour et au cothurne. » LIVRE DEÜXIÈME Danste *vó !****'appartient é la des sophistes. Dans le Voyage d Anacharsis, Barthélemy met en scène un per- sonnage semblable, ch. xxxvni, Description des jeux Olympiques; mais il ne lui donne pas de nom : « Non loin de li un sophiste tenait un vase & parfums et une étrille, comme s'il allait aux bains. Après s'ètre moqué des prétentions des autres, il monta sur un des cötés du temple de Jupiter, se pla5a au milieu de la colonnade, et de eet endroit élevé il criait au peuple : Vous voyez eet anneau, c'est moi qui 1'ai gravé; ce vase et cette étrille, c'est moi qui les ai faits: ma chaussure, mon manteau, ma tunique et la ceinture qui 1'assujettit, tout cela est mon ouvrage; je suis prèt vous lire des poëmes héroïques, des tragédies, des dithyrambes, toutes sortes d'ouvrages en prose, en vers, que j'ai composés sur toutes sortes de suiets- ie suis prèt a discourir sur la musique, sur la grammaire; prèt ci répondre 4 toutes sortes de questions. » Dans Apulée, comme dans Barthélemy, ce passage est traduit presque littéralement de Platon. — Hippias a donné son nom ii deux des traités de ce philosophe • et le trait ici raconté se trouve dans Cicéron, de l Orateur, liv. ni. Voir notre édition, p. 231 et 270 (Hachette, 1845). P 25 1. 16. Une charmantepetite étrille, munie dun manche vertical' et oü circulaient intérieurement de petits tuyaux arrondis en forme de rigoles. Le texte est ü eet endroit d'une difflculté presque insurmontable : recta fastigatione clausulat, doit sigmfier « a ligne droite dans la partie extréme qui en fait la poignée, » et flexa tubulatione ligulce, veut dire « a tuyaux courbés de ses petites langues; » ligulce présente le mème sens que hngula, dont il est le diminutif. P. 26, 1. 5. Chez le,fabricant. Mot a mot « dans 1 atelier du tisserand. » _ L. 14. Par l'archet de la cithare. D'autres entendent par viraa la'branche de laurier oo de myrte que tenaient les enfants en récitant des vers, soit 4 un festin, soit i une représentation scénique. — L. 17. Griphes. G'étaient des jeuxd'esprit analogues aux logogriphes, du mot grec gripos, « filet. » L. 19. Avec une pareille complauance. Littéralement: «par un doublé vceu. » D'autres entendent : « par une doublé vocation. » — Voyezle dernier morceau des Florides, ci-dessus,p. 74... «Vous voulez que j'achève en latin le reste du sujet. » L. 22. Honorable proconsul. Severianus, comme 1 auteur va le nommer plus bas. v. 29, La faveur des Césars. A savoir, de Marc-Aurèle et de Lucius Verus. Apulée était alors igé de quarante-huit ans, et nous sommes en 1'an 162 de 1'ère chrétienne. Voir au Tableau synchronique de la Notice préliminaire. I — L. 9. Qui, dans les cieux tracant sa brillante carrière, Verse sur les humains des torrents de lunrière.' Ces vers sont tirés des Phéniciennes du poëte Accius. — L. 11. Dont la clarté se subordonne a ses lois. Pour donner ce sens, nous lisons discipula; une édition porte decipula, uue le commentateur du Dauphin dit être tenté d'accepter, en 1'entendant par «lune qui pnve le soleil de sa lumière, qui 1'intercepte, ou du moins qui re^oit de lui la sienne. » L. 14. 11 est encore d'autres dieux intermédiaires etc. C'est en deux hgnes toute la théorie développée dans le Dieu de Socrate. fcntre autres passages de ce dernier traité, voyez celui-ci (plus Das, p. 116) : « II existe certaines puissances divines intermédiaires , qui habitent les espaces aériens placés entre la voüte des cieux et notre humble séjour; et c'est par leur moyen que nos désirs et nos mérites parviennent jusqu'aux dieux. Les Grecs les uomment démons, » — L. dermere. Fit partout circuler des fleuves rapides; etc. II y a ici, dant le texte, une profusion 'très-remarquable de substantifs dont deux sont fort curieux et fort rares, fluor amnium, viror pratorum, volatus serpentium, p. 3° 1 4. Un héritage stérile. Quelques éditeurs donnent ered. sterile, dans le but d'éviter un solécisme. 11 est probable qu ïls ont été plus scrupuleux qu'Apulée lui-méme. — L. 8. Qu'une stérile avoine et qne la triste iTraio. Le vers latin est le 37» de la v* églogue de Virgile. — L. 12. Le perroquetest un oiseau de Vïnde, etc. L'oiseau qu Apulée nomme un oiseau de VInde, est évidemment la perruche Alexandre,. psittacus Alexandri, dont Linnaïus a donné la caractéristique suivante: Psittacus macrourus, viridis, collaripectoreque rubro, gvia mgra (Syst. nat., edit. 10, gen. 44, spec. 9). II est vrai que la description de I'auteur des Florides ne concorde pas f5. exactement avec la description du naturaliste suédois, pari fulgoris circumactu cingitur et coronatur; mais eet ornement étranger n est autre chose qu'un enjolivement, inventé de gaieté de cceur par Apulée. Car Pline 1'Ancien, qui eopiait ses devanciers, n'a pas luimémemanqué decopistes, au nombre desquels Apulée figure; et il dit expressément (liv. X, ch. lviii et lix) : India hancavem mittit, sittacen vocat, viridem toto pectore, torque tantum miniato in eervire distinctam. La phrase suivante d'Apulée : sed color psittaco viridis, et intimisplumulis, et extimis palmulis, aurait été, sous le point de vue de 1'histoire naturelle, traduite plus exactement ainsi : « Tout le plumage de 1'oiseau est vert depuis les plumes remiges qui se montrent aux extrémités, jusqu'aux plumes duvetées les plus voisines du corps.» Quant a la comparaison qu'Apulée établit entre 1'ancre du navire et le bec du perroquet, elle est démontrée exacte par 1'habitude, connue de tout le monde, qu'a eet oiseau de se cramponner et de saisir les corps avec son bec. II en est de mème de 1'usage qu'ont certains instructeurs d'oiseaux, de frapper la tète de leurs élèves peu dociles ou distraits. Les détails qu'Apulée rassemble sur le perroquet qui se nourrit de glands, et en particulier sur les individus munis de cinq doigts Ü chaque patte, sont beaucoup plus obscurs; en voici, selon toute apparence, la seule explication raisonnable. L'oiseau qui se nourrit de glands et qui imite avec facilité la voix humaine, ne peut être que le geai d'Europe, corvus glandarius de tous les zóologistes modernes; et c'est d'autant plus certain, que Pline le naturaliste, dont Apulée est encore ici le plagiaire, dit expressément : Ve•rum addiscere alias negant posse, quam qua; ex genere earum (picarum) sunt qua; glande vescantur. La race de geais caractérisée par cinq doigts & chaque patte serait de toute évidence une race monstrueuse, si, k 1'exemple de quelques anatomistes, on n'admettait comme possible 1'établissement, et pour ainsi dire le passage définitif de pareilles anomalies k 1'état normal. Mais cette opinion est encore loin d'ètre re^ue dans la science; et M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, excellent juge de semblables problèmes, ne dit pas un mot des geais pentadactyles,ou a cinq doigts, connus des anciens. Dans son Histoire générale et particulière des anomalies de l'organisation chez l'homme et les animaux, il n'indique pas que les modernes s'en soient jamais . occupes. ii ne cile des cas remarquables de pohjdactylie que chez ch-, (?uel<ïues «pèces de mammifères domestiques et ez quelque& especes d'oiseaux, la poule et la pintade notarnmem u reste, le passage de Pline le naturaliste a produit le calouê JwS.est en même — - ~ ~ oiseattx. Nous reproduisons 1'antithèse que le texte renferme • « éloquence prodiguée, chant prêté. » VWvlSiïZT?" Sole sub ardenti resonant arbusta cicadis. du7auDWnrn!Ïf A ^ d'entendre Précher etc. Dans l'édition du Dauphin ce fragment est précédé de tout le premier alinéa du fr gm. xxn de notre édition (voye* page 67), depuiS C, e" v fs e7elZTr 6tC" jUSqU'" ^ W l'unlformitó Z, ~ Cratte» TV5; " T" ^ ^ SeS f0rces •" « CraUs «/,franchit exactement ce que rapporte Suidas au mot Cratès ~ ™ 8' V"e ieme fi"e de haute Usance. II la n0mme nlus riehes^,9' ^ ^ t6Xte dit « j™neS et plus réservé" - ^ Le texte est ^eaucoup moins " Si Paree qu'il s'affligerait d'avoir vu briser une aussi mtime liaison. Mais d'abord il faut s'interdire toutes douleurs qui seraient coi.cues pour 1'amour des morts eux-mêmes, puisquon sait qu'ds ne souffrent aucun mal et que si leurs intentions ont ete pures lis ont pris rang parmi des créatures plus parfaitesensuite, on ne doit pas se livrer & ces douleurs par rapport a soi' meine, attendu que quand on place tout en soi, nulle privation ne peut entrainer la perte de la vertu, possession qui n'éehappe jamais. Ainsi donc le sage ne sera point triste. Le but de la sagesse est que celui qui la recherche atteigne au mérite de Dieu • son travail spécial doit donc être de rivaliser par sa conduite oportet vitain vivere honestam, et admirabilem, plenamque laudis et gloria . neque haram modo rerum causa c*teris omnibus prarferri, veram etiam jucunditate et securüate solum etsemper ffui. Nee angetur carissimis orbatus afFectibusvel quod ei se omnia sunt apta, qua. ad beatitndinem pergunt; ,el quod decreto et lege recta! ratioms interdicitur ejusmodi aiflictatio; et qnod si de tali se causa discruciet, vel illam aegritudinem propter eum qui est emortuus, suscipiat, quasi in pejore sit parte;autsua gratia, quod tali necessitudine doleat se privatum esse^ Sed neque obiti causa lamentationes suscipi oportet, si sciamus 1 ™que al,«mdmïl1 P^um: ac si fuerit bon® yoluntatis, etiam melior.lms aggregatum; neque sui gratia, ut qui in se reponit omnia, nee cujusquam absent*, yirtutU esse mdigens potest, eujus perpetuam possessionem sibi vindicat. Igitur sap'ens non ent tristis. Sapienta ïnis est, ut ad Dei meritum sapiens provehatur: hanc namque futuram ejus operam, ut amulatione vitai ad Deo- 13. avec la perfection divirie. Et il pourra obt.cnir ce résultat, s'il se montre parfaitement juste, pieux, prudent. En conséquence ce r.'est pas seulement par des théories contemplatives, mais encore par une pratique laborieuse, qu'il réalisera un plan de conduite également agréé et des dieux et des hommes. Car le souverain des dieux ne se contente pas d'embrasser dans son intelligence l'universalité de ce monde; il en parcourt encore toute 1'étendue, les dernières parties comme les premières, commeles moyennes, il les connait toutes intimement; et c'est sa providence, si adrnirablement réguliere, qui maintient eet immortel ensemble. Aux yeux de tous, dit Platon, 1'état souverainement heureux est celui dans lequel on possède les biens et dans lequel on sait comment on doit éviter les vices. Nous jouissons d'une première partie de ce bonheur, lorsque par 1'activité salutaire de notre esprit nous nous garantissons les résultats auxquels nous avons atteint; on jouit d'une autre, lorsque rien ne manque de ce qui constitue la vie parfaite et que 1'on s'en tient il la contemplation seule. Or, ces deux félicités prennent 1'une et 1'autre leur source dans la vertu; et pour embellir 1'ame, sanctuaire auguste oü elle réside, on n'a besoin d'aucun de ces appuis extérieurs que los hommes regardent comme des biens. Cependant les usages de la vie commune exigent que 1'on donne au corps les soins indispensables, et que 1'on se niette en possession des ressources qui rum actus accedat. Verum hoe ei poterit provenire, si virum perfecte jnstnm, pium, prudentem se praebeat. Unde non solum in prospectandi cognitione, verum etiam agendi opera sequi eum convenit, quae Diis atque hominibns sint probata. Quippe quum summus Deoram cuncta haec non solum cogitationum ratione consideret, sed prima, media et ultima obeat, compertaque intime, providée ordinationis universitate et constantia regat. Verum eninrvero illud omnibus beatum videri, cui et bona snppetunt, et quemadmodum carere vitiis debeat, callet. Una quidem beatitndo est, quum ingenii nostri presentia tutamur, quae perficimus : alia, quum ad perfectionem vitae nihil deest., atque ipsa sumus contemplatione contenti. Utrarnmque autem felicitatum origo ex virtute manat; et adornamentum qnidem genialis loei, vel virtutis, nullis ertrinsecus eorum quae bona ducimus, adminiculis indigemns. Ad usum autem vitae communis, corporis cura, et eorum quae extrinsecus veniunt, viennent du dehors; avec cette réserve, cependant, qu'on les sarictifiera en quelque sorte par la vertu, et qu'elles ne deviendront pour nous une occasion de bonheur que par le concours de celle-ci; sans quoi on ne pourrait en aucune facon les regarder comme des biens. Et ce n'est pas en vain qu'il a été dit que la vertu seule peut procurer le parfait bonheur, puisque sans elle on ne saurait trouver la félicité dans toutes les autres jouissances. Oui, c'est notre intime persuasion, le sage est le suivant, 1'imitateur de Dieu; il se dirige sur les traces de Dieu. Tel est 1'esprit du précepte : Epou Theo, suis Dieu. Mais ce n'est pas seulement dans le cours de sa vie que le sage doit parler d'une manière digne des dieux et se garder de ce qui peut déplaire a leur majesté sainte : il doit en être encore de même quand il dépeuille son enveloppe mortelle, ce qu'il ne fera jamais sans le consentement de Dieu. Car, bien qu'il tienne en ses mains la puissance de se donner la mort, bien qu'il sache qu'en abandonnant ce séjour terrestre il entrera en possession d'un avenir meilleur, cependant, è moins qu'une loi divine 11e lui impose cette détermination comme une nécessité, Ie sage ne doit pas hater 1'heure de son trépas; et puisque la pureté de sa vie antérieure 1'honore, il doit tenir è ce qu'il en soit de même de sa fin : il faut que sa réputation le rende tranquille sur 1 existence de sa postérité. Et lorsqu'il entrera en possession de prasidiis opus est: ita tarnen, ut bsc eadem fiant virtute meliora, ejnsqne soffragio beatitudinis commodis copulentor, sine qna hsc in honis minime sunt habenda. Nee frustra est, qnod sola virtns fortnnatissimos potest faeere; quum absqne hac ex alüs prosperis non possit felicitas inveniri. Sapientem qnippe pedissequnm et imitatorem Dei dicimns, et seqni arbitramur Denm. Id est cilim titou 0eCi. Non soliun autem oportet, dum yitam colit, digna Diis dicere, nee ea agere, quas eornm majestati displiceant, vemm et tune, qnum corpus relinqnit; qnod' non faciet ïnyito l)eo. Nam et si in ejusmanu est mortis facultas, quamvis sciat, se terrems relictis conseentnrum esse meliora; nisi neeessario perpetiendnm esse ïstnd lex ditina decreverit, arcessire sibi tarnen eum mortem non debere; et si anteactae vit» ornamenta cohonestant, honestiorem tarnen et rnmoris secundi oportet esse, quum securus de posteritatis su® vita, ad immortalitatem 1'immortalité, Ia philosophie, pour récompense d'uneviepieuse, lui promet Ie séjourdes créatures fortunées, séjouroüil se mêlera aux choeurs des dieux et des demi-dieux. Platon parle ensuite de la constitutions des républiques, des divers modes de gouvernements; et voici quelles sont ses théories. D'abord il définit la cité en ces termes : La cité est une réunion d'un grand nombre d'hommes, les uns gouvernants, les autres subordonnés, qui s'assemblent sous les auspices de la concorde pour établir entre eux un écbange de ressources et de secours et pour régler leurs devoirs mutuels par des lois communes & tous et cependant équitables. Une cité, continue-t-il, ne sera une, ne sera bien réellementrenfermée dans 1'enceinte des mêmes murailles, que si les esprits des habitants se sont accoutumés a vouloir et & ne pas vouloir les mêmes choses. .C'est pour cela qu'il faut conseiller aux fondateurs des républiques de ne pas laisser s'accroUre démesurément la population, afin que les citoyens puissent toujours être parfaitement connus du chef de 1'État en même temps que connus les uns des autres; car c'est k cette condition que tous se trouveront animés d'un même esprit, et voudront que la justice leur soit rendue. Si une cité est vraiment grande, ce n'est ni la multitude de ses habitants ni 1'importance de leurs ressources personnelles qui doivent constituer sa force; car les forces du corps et la puissance des richesses ire permittit, et eara, quod pie viierit, praecipit fortunatorum habituram loca, Deorum choreis semideumque permixtam. De civitatum vero constitutione, et de observatione regendarum rerumpublicarum, ita jubet Plato. Jam principio civitatis definit forraam ad hunc modam: civitatem esse conjunctionem inter se hominum plurimorum, in quibns snnt regentes, alii citeriores, conjuncti inter se concordia, et invicem sibi opem atque auxilium deferentes, iisdem legibus, rectis tarnen, officia sua temperantes; unamque civitatem, iisdem moenibus illam futuram, et, si eadem veile atque eadem nolle incolarnm mentes adsueverint. Quare suadendum est fandatoribus rerumpublicarum, ut usque ad id locorum plebes suastaliter augeant, ut eidem rectori noti omnes esse possint, nee sibimet incogniti; sic enim fiet, ut omnes una mente sint, aequumque sibi factum velint. Magnam sane civitatem non habitantium mnltitudine, eorumque magnis viribus niti oporUi. Yires enim non corporis. ou son essence, ou son accident; hors ces cinq espèces d'attributs, on ne saurait en trouver d'autres pour élablir une proposition. Par exemple, si le sujet est homme, tout ce que vous pourrez dire de lui se rapportera ou a une propriété qui lui soit particulière, comrae ayant la faculté d'éclater de rire; ou au genre, comme animal; ou k la diiïérence, comme ratsonnable; ou ü la définition, comme animal raisonnable mortel; ou a une circonstance accidentelle, comme orateur. En eiïet, tout attribut peut h son tour devenir sujet, ou bien ne le peut pas; or quand il a ce pouvoir, il désigne ce qu'est la chose, et c'est une définition, ou il ne le désigne pas, et c'est une propriété. Quand au contraire il n'a pas ce pouvoir, ou bien il est ce qui doit figurer dans toute définition, c'esU-dire il est genre ou diiïérence; ou bien il est ce qui ne doit pas y figurer, et alors il désigne 1'accident. En étudiant ces distinctions, 1'on reconnaitra qu'une particulière négative n'est pas susceptible d'être convertie. Une proposition générale affirmative elle-même n'est pas conversible; mais pourtant si, en restant affirmative, elle prend la forme d'une proposition particulière, elle peut subir ce changement. Ainsi, soit: Tout homme est un animal; on ne peul pas, en convertissant, dire : Tout animal est un homme; tandis que 1'on en peut faire une proposition particulière : Certain animal alicujtis, aut genus, aut differentia, aut Snis, aut accidens: nee prater kec unquam quidquam invenin potest in .dia propositione; ut si homwem substituas, quidquidde eo diieris, aut proprium ejus signifleayeris, ut cachinnabile; aut genus, ut animal; aut differentiam, ut ralionale; aut deflnitionem, ut animal ratio),ale mortale; aut accidens, ut orator. Quippe omne declaratWum alicujus, aut potest ejus yicissim fieri snbjectiTum, aüt non potest. Sed si potest; aut sign at qmd sit, et est deïnitio; aut non siguifleat, et est proprium. Sin autem non potest; aut id est, quod in definitione poni debeat, atque est genus, vel differentia; aut quod non debeat, et est accidens. Igitur per hac agnoscetur particulans abdicativa non esse convertibilis. tJmrersaHs autem dedicativa et ipsa quidem non est convertibilis, sed particulanter tarnen potest converti; ut, quum sit Omnis homo animal, non potest ita converti, ut sit Omne animal homo; sed particulariter potest. Cnioddam ani- Toute chose honnète est utile : Donc certaine chose juste est utile. Mais si vous concluez par conversion : Donc certaine chose utile est juste, vous produirez le septième mode, attendu, comme il a été dit, qu'une particulière affirmative se convertit d'elle-même. Le quatrième mode est celui oü, d'une particulière affirmative et d'une générale négative, on conclut directement a une particulière négative; exemple : Certaine chose juste est honnète : Nulle chose honnète n'est honteuse : Donc certaine chose juste n'est pas honteuse. Ce quatrième mode a des propriétés qui soiit opposées è celles des précédents. En effet, le huitième et le neuvième mode, auxquels il donne naissance, conservent sa conclusion, et cela sans la convertir, comme on 1'a fait pour les aulres modes. Ils convertissent seulement les prémisses elles-mêmes en les remplapant par des propositions équipollentes, et ils en changent 1'ordre, mettant la négative en premier. C'est pourquoi on dit qu'ils concluent par conversion de prémisses. En effet, convertissez la prémisse universelle négative du qua- Omne honestum, utile: Quoddam igitur justum, utile. Sed si reflexim inferas, Quoddam igitur utile, justum, septimum modum effeceris; nam, ut dicttim est, reflectitur in se patticularis deiicativa. Quartus modus est, qui conducit es particulari dedicativa et universali abdicatiYa abdieativum particulare directim : ut, Quoddam justum, honestum est : Nullum honestum, turpe: Quoddam igitur justum, non est turpe. hoe modo contrariae vices inveniuntur prioribus. Octavus et nonus quippe serVant ej"s illationem : non utilli rettexam. Conjugationem ipsam tantum reiiectunt P'opositionibus «quipollentibus, mutatoque ordine, ut prior fiat abdicativa, ^C[ue ideo eonducere dicuntur ambo per conjugationis conversionem. Nam et si abdicativam universalem quarti convertas, et subjicias ei universalem trième mode, faites-la suivre de l'universelle affirmative oblenue par la conversiou de la parliculière affirmative, et vous aurez le huitième mode qui, au moyen de la conversion, tire de deux universelles, 1'une négative et 1'autre affirmative, une concluante particuliere négative. Exemple : Nulle chose honteuse n'est honnête : Toute chose honnète est juste : Donc certaine chose juste n'est pas honteuse. Le neuvième mode est le produit d une semblable conversion . d'une générale négative et d'une particuliere affirmative, on conclut par conversion a une particuliere négative : Nulle chose honteuse n'est honnète : Certaine chose honnète est juste : Donc certaine chose juste n'est pas honteuse. Veut-on savoir pourquoi a lui seul le quatrième mode en a formé deux, tandis que chacun de tous les autres n'en donne qu'un seul? Laraison en est que, si dans le premier mode les deux prémisses sont converties, il y aura une combinaison des deux particulières qui ne conclura a rien. Si 1'on convertit 1'une seulement, 011 obtiendra la deuxième ou la troisième figure. Pareillement si dans le deuxième mode on convertit ces mêmes prémis- dedicatiyam, qnam converterit particnlaris dedicativa, flet octavus modus, qui conducit ex universalibus abdicativa et dedicativa particulaie abdicativum reflexim : vel ut, Nullum lurpe, honestum • Omne honestum, justum: Quoddam igitur justum, non est turpe. Nonus qnoque modus per similem conversionem ex universali abdicativa et particulari dedicativa abdicativum particnlare conducit reflexim : Nullum turpe, honestum ' Quoddam honestum, justum • Quoddam igitur justum, non est turpe. Cur autem solos quartus modus duos genuent, cateri singulos, illa ratio est, quia primi modi si utramque propositionem convortamus, fiet conjugatio irrila doarom particularium : sin alteram tantum, fiet aut secunda formula, aut tertia. la secundi modi si utramque convertas, fiet conjugatio noni, quam jam osten- ses, on aura la combinaison du neuvième, laquelle nous avons déj& démontré naitre du quatrième, attendu que la générale affirmative du deuxième mode ne peut se convertir qu'en une parüculière; et si Ion n'en convertit qu'une, on aura la deuxième figure ou bien la quatrième. Or, de ces neut modes contenus dans la première figure, les quatre premiers sont appelés indémontrables; non pas qu'ils ne puissent se demontrer, comme le pense d'eux tous Ariston, ou qu ïl ait éte impossible de le faire jusqu'ici, comme a 1'égard de la quadrature du cercle; mais paree que ces modes sont si simples et si évidents, qu'ils n'ont pas besoin de démonstration • a tel point que ce sont eux qui engendrent les autres, et leur commumquent le caractère d'évidence qu'ils ont eux-mêmes. Maintenant 9ous allons donner les modes de la deuxième figure. Le premier mode, dans la deuxième figure, est celui qui dune générale affirmative et d'une générale négative, conclut a une générale négative. Exemple : Toute chose juste est honnète : Nulle chose honteuse n'est honnète : Donc nulle chose juste n'est honteuse. Ce mode se ramène au deuxième des modes indémontrables, si 011 y convertit les termes de la deuxième proposition. Le dimusei quarto gigni, qnia universalis dedicativa secundi modi non nisi particu ariter converti potest: sin alteram tantum, Set secinda formnla aut quarta i hisce ïgitur in prima formnla modis novem, primi quatuor indeinonstra. s nominantur : non quod demonstrari nequeant, at „niyersim Aristo a3stimat aut quod nondum demonstratum sit, nt circuli qnadratnra; sed quod tam simplices tamque mamfesti SUnt, ut demonstratione non egeant; adeo nt ipsi cai°s S'gnant, fidemqne illis ei se impertiant. 1 Nunc formulae modos trademus secund®. Primus modns in secnda formnla est dLl :Telut,UDiïerSalibUS de<ÜCatiïa ^ aMiCatiYa abdiCatiVUm ,UliverSai: Omne justum, honestum : Nullum turpe, honestum ■ ff on igilur justum turpe. H*c redigitur in secundum indemonstrabilem, conversa ejns secunda proposl- deuxième mode est celui qui, d'une générale négative et d'une générale affirniative, conclut directement k une générale négative. Exemple : Nulle chose honteuse n'est twnnète : * Toute chose juste est honnéte : Donc nulle chose honteuse n'est juste. Ce mode ne diffère du précédent par sa combinaison qu'en ceci: a savoir, qu'il prend le sujet de la proposition concluante dans la proposition négative; or, cela tient & ce que 1'ordre des prémisses a été interverti, ce qui ne peut avoir lieu dans la première figure. Le troisième mode est celui qui, d'une particulière affirmative et d'une générale négative, conclut directement ü une particulière négative. Exemple : Certaine chose juste est honnéte : Nulle chose honteuse n'est honnéte : Donc certaine chose juste n'est pas honteuse. ïntervertissons dans ce syllogisme les deux termes de la générale négative, nous aurons le quatrième mode indémontrable, d oü nait celui-ci. Le quatrième mode est celui qui, d'une particulière négative et d'une générale affirmative, conclut directement a une particulière négative. Exemple : tione. Secundus modus est, qui conducit ex universalibus abdicativa et dedicativa abdicativum universale directim : velut, Nullum lurpe, honestum: Omnc justum, honestum : Nullum igitur turpe, justum. Hic conjugatione non differt a priore, nisi qnod subjectiram particuiam ei abdicativo traliit ad illationera : quoniam ita variatns est enunciationis ordo, quod in prima formula leri nou potest. Tertius modus est, qui conducit ex particulari dedicativa et universali abdicativa abdicativum particuiare directim : velut, Quoddam justam, honestum : Nullum turpe, honestum : Quoddam igitur justum, non est turpe. Hujus si convertamus universalem abdicativam, fit indemonstrabilis qnartns, ex quo hic nascitur. Quartus modus est, qui couducit ex particulari abdicatm et universali dedicativa abdicativum particuiare directim : ut, Certaine chose juste n'est pas honteuse : Toute chose mauvaise est honteuse : Donc certaine chose juste n'est pas mauvaise. Ce mode est le seul qui se démontre par Pimpossible, procédé dont nous parierons quand nous aurons exposé les modes de la troisième figure. Dans la troisième figure, le premier mode est celui qui, de deux générales affirmatives, conclut a une particulière affirmative, soit directement, soit par conversion. Exemple : Toute chose juste est honnéte : Toute chose juste est bonne : Donc certaine chose honnéte est bonne; ou bien ainsi : Donc certaine chose bonne est honnéte. Car peu importe & laquelle des deux prémisses vous empruntiez le sujet de la conclusion, paree que peu importe lequel de leurs attributs vous énonciez le premier. Théophraste a donc eu tort de croire, en raison de cette latitude, qu'il y avait li non pas un seul mode, mais deux. Le deuxième mode est celui qui, d'une particulière affirmative et d'une générale également affirmative, Quoddam justum, non est turpe : Omne malum, turpe: Quoddam igitur justum, non est malum. Hic solos modus tantum per impossibile approbatur; de qua proposition* dicemus, expositis modis formulaï tertïae. In tertia formula primus modus est, qui conducit ex dedicativis universalibus dedicativum particuiare tam directim, quam reflexim : ut, Omne justum, honestum : Omne justum, bonum : Quoddam igitur honestum, bonum; vel sic, Quoddam igitur bonum, honestum. tfuippe non interest, quam ei utraqne propositione facias particulam subjectiTam : quoniam non interest, ntram prins enuncies. Ideo non recte arbitratus est Theophrastus, propter hoe non unum modum hunc, sed duos esse. Secundus mo- conclut directement & une particulière affirmative. Exemple : Certaine chose juste est honnéte : Toute chose juste est bonne : Donc certaine chose honnéte est bonne. Le troisième mode est celui qui, d'uns générale affirmative et d'une particulière affirmative, conclut directement a une particulière affirmative. Exemple : Tout ce qui est juste est honnéte Certaine chose juste est bonne : Donc certaine chose bonne est honnéte. Le quatrième mode est cefui qui, d'une générale affirmative et d'une générale négative, conclut directement & une particulière négative. Exemple : Toute chose jaste est honnéte : Nulle chose juste n'est mauvaise : Donc certaine chose honnéte n'est pas mauvaise. Le cinquième mode est celui qui, d'une particulière affirmative et d'une générale négative, conclut directement ii une particulière négative. Exemple : dus est, qui conducit ei dedicatrvis particulari et universali dedicativnm particulare directim : ut, Quoddam justum, honestum : Omne justum, bonum : Quoddam igitur honestum, bonum. Tertius modus est, qui conducit ei dedicativis universali et particulari dedicativnm particuiare directim : ut, Omne justum, honestum • Quoddam justum, bonum : Quoddam igitur bonum, honestum. Quartus modus est, qui conducit ex universalibus dedicativa et abdicativa aoaicativum particuiare directim : ut, Omne justum, honestum : Nullum justum, malum: Quoddam igitur honestum, non est malum. Quintus modus est, qui conducit ex dedicativa particuiari et abdicativa universali abdicativum particuiare directim : ut. Certaine chose juste n'est pas bonne : Toute chose honnéte est bonne : on arrivé a une conclusion doublé, qui appartient au quatrième mode de la deuxième figure : Donc tl n'est pas vrai que toute chose juste soit honnéte, ou : Donc certaine chose juste n'est pas honnéte. Or, chacune de ces deux conclusions répugne également la première proposition, qui avait accordé : Toute chose juste est honnéte. Maintenant, laissons subsister ces quatre conclusions; changeons seulement une prémisse, et, au lieu de celle-ci : Certaine chose juste n'est pas bonne, mettons: II n'est pas vrai que toute chose juste soit bonne, de manière k ce que la conclusion soit doublement niée; on obtiendra quatre autres conclusions avec les mèmes changements. Pureillement, si vous substituez a cette même prémisse Ia suivante. Quoddam justum non est l/onum: Omne honestum, bonum : fit illatio quarti modi secundae formulce duplex, N on igitur omne justum, honen turn : vel, Quoddam igitur justum, honestum non est. Quarum utrayis aeque priori propositiom repugaat, qua coacesserat, Omne justum, honestum. His quatuor conclusioniluis manentibus, tantum propositione mutata, et pro ea quod erat, Quoddam justum non est bonum, si facias, Non omne justum, bonum, ut bifanam sit sublata illatio; eruut altera quatuor coiiclusiones iisdem mutationibus. Item si pro eodem facias, Nulle chose juste n'est bonne, de manière a nier triplement la conséquence, il y aura trois fois quatre' conclusions, mais seulement dans les modes qui concluront par une générale. Car il n'y a qu'une conclusion générale qui puisse être réfutée de trois manières; et conséquemment les autres formes de syllogismes ne peuvent jamais avoir contre elles plus de huit conclusions. Du reste, de même que, si on le veut, on pourra formuler toutes ces réfutations séparément selon chaque mode en particulier d'après la marche que nous indiquons; de même aussi on peut suivre le procédé algébrique, c'est-a-dire employer des lettres pour indiquer 1'ordre et le changement des propositions ainsi que des termes. En énumérant les syllogismes, on leur conservera 1'ordre d'importance de leurs conclusions. Soit le premier mode des indémontrables représenté par la formule : A est affirmé de tout B : Et B est affirmé de tout C: Donc A est affirmé de tout C. On commence par 1'attribut, et conséquemment aussi par la deuxième proposition. Or, ce deuxième mode, ainsi disposé, devient, en renversant les termes : Nullum justum, bonum, ut trifariam sit sublata illatio; erunt terti® quatuor eonclusiones dnntaiat in his, quae habebunt universalem illationem. Ea enim potest sola trifariam tolli; at in Cffiteris sols octo. Quas si quis velit singillatim sub unoquoque, per omnes formulas poterit suggerere ad exemplum, quod proposuimus; ut etiam hypotheticorum more, per literas ordine propositionum et partium commutato, sed vi manente, sit primus 4 indemonstrabilis : A de omni B : Et B de omni C : Igilur A de omni C. Incipiunt a declarante, atque ideo et a secuuda propositione. Hic adeo modus secundum hos perfectus, retro talis est: Tout C est B : Tout B est A : Donc tout C est A. Les stoïciens, au lieu de Iettres, emploierit des nombres, et formulent ainsi : Si le premier a lieu, pareillement le deuxième : Or le premier a lieu : Donc le deuxième. Aristote ne signale que quatre indémontrables dans la première figure; Théophraste et les autres en comptent cinq. Cela tient, è ce que ceux-ci prenant la proposition indéterminée arrivent aussi 4 la conclusion indéterminée. Or il est inutile de s'arrêter a cette dernière, attendu qu'elle est prise comme proposition particulière, et que les modes seront les mêmes que ceux qui résultent d une particulière. Continuons nous avons déjti montré que dans la première figure il y a quatre modes; si on veut les doubler en prenant l'indéterminée pour une particulière, et en concluant par une proposition indéterminée, il y aura en tout vingt-neuf modes. Ariston d'Alexandrie et quelques péripatéticiens modernes admettent encore cinq autres modes de conclu- Omne C B: Omne D A : Omne igitur C A. Stoici porro pro literis numeros usnrpant : ut, Si primum, secundum: A tqui primum: Secundum igitur. Verum Aristoteles in prima formnla quatuor solos indemnnstrabiles prodit : Theophrastns et caeteri qninque ennmeranl. Kam propositionem jungentes indefinitam, colligimt qnoqne illationem indeflnitam. lloc supervaeanenm est tradere, qanm indeïnila pro particulari accipiatnr, et iidem futuri sint modi, qni simt ex particnlari. Item jara ostendimus in prima formnla quatuor; quos si quis velit geuiinare, indeamtam pro particulari accipiens, indeBnitamque sulijiciens illationem; erunt omnes novem et viginti. Aristo autem Aleiaudrinus, et nonnulli psripatetici juniores quinque alios modos praterea suggerunt universalis illatio- sions au moyen de générales : dans la première figure, trois; dans la deuxièine, deux, en substituant le particulier au général. Mais quand le plus a été accordé, il est tout k fait absurde de conclure par le moins. 11 reste donc prouvé, que les modes certains, dans les trois figures qui leur sont consacrées, ne s'élèvent pas au delk des dix-neuf indiqués ci-dessus. 11 y a quatre propositions: deux particulières, deux générales. Chacune d'elles,comme dit Aristote, se combine de quatre sortes, pouvant être suivie, soit d'une proposition du mê.me genre qu'elle, soit de chacune des trois autres; et de cettemanière, dans cliaque figure il y a seize combinaisons. Six d entre elles sont également nulles dans toutes les ligures; deux, quand une des deux négatives, n'importe laquelle, précède une autre négative; quatre, lorsqu'une des deux particulières, n'importe laquelle, se précède elle-même ou vient après une autre : en effet il n'y a pas de conclusion possible toutes les fois qu'il y a dans les premisses deux particulières ou deux négatives. Restent donc pour chaque figure dix combinaisons. Or de ces dix, aussi bien dans la première que dans la deuxième figure deux sont nulles, lorsqu'une générale affirmative précède une particuliere, soit affirmative, soit négative. Pareillement encore, dans la première et dans la troisième ügure, il faut retrancher deux combinaisons, k savoir nis : in prima fonnula tres, in secunda dnos, pro quibns illi particulares mferunt; quod perquam ineptum est, cui plns concessum sit, minus concludere. Omnes autem modos in tribas eorum formulis certos non nisi undevigmti esse, quos sapra ostendimus, comprobatur. Quatuor sunt propositiones : duai particulares, dn® universales. Harum unaqu$que, ut ait Aristoteles, ut sit subjecta sibi, et aliis tribus praponatur, quaterne scilicet conjucgilur; atque ita senai den® conjugationes in singulis formulis erant. Harum sei ffiqualiter in omnibus non valent; du® quidem, quum ex abdicativis utravis aiteram pracedit; quatuor autem, quum ei particulanbus utravis aut semet prscedit, aut alteri subditur. Nihil enim concludi potest, ubicunque aut du$ particulares sunt, aut dua; abdioativffi. Igitur remanent singulis formulis dena; conjugationes. Porro ei bis tam in prima quam in secunda formula dua; non valent, quum universalis dedicatiya particulari praponitur. Similiter et in prima et tertia fonnula du® recidantur, quibus particularis abdicativa ntramvis dedica- celles oü une particulière négative précède une affirmative quelle qu elle soit. Ce qui fait qu'a la première figure il reste pour ses neuf modes six combinaisons, et aux deux autres figures, huit. De ces huit, il y en a une qui ne peut se prouver ni dans 1'une ni dans 1'autre figure; c'est celle oü une générale négative précède une particulière affirmative. Des sept qui reslent, il y en a dans la deuxième figure quatre qui sont fausses; c'est quand une générale affirmative est jointe a une autre affirmative, soit générale, soit particulière, et cela quel que soit 1'ordre de leurs termes. De même, dans la troisième figure, il y en a deux qui par elles-mêmes n'ont pas de valeur; c'est quand une négative, n importe laquelle, est placée avant une générale affirmative. Les autres combinaisons certaines qui restent sont au nombre de trois dans la deuxième figure, de cinq dans la troisième, comme nous 1'avons fait voir ci-dessus, lorsque nous les avons ramenées aux six combinaisons de la première figure. Ainsi, des quarante-huit combinaisons, quatorze seulemerit sont valables. Les trente-quatre autres que j'ai énumérées sont repoussées, et doivent 1'être, paree que d'un principe vrai elles peuvent aboutir 'd une conclusion fausse. .C'est ce que chacun peut facilement vérifier d'après les cinq espèces d'attributs cidessus énoncés, le genre, le propre, etc. De plus, avec ces qua- tivam anteeedit. Quo fit, nt remaneant prima formuia! sex conjugationes jam in novem modis : reliquis duabus formulis adhuc octoiis; ex quibus una in neutra probatur, quum universalis abdicativa pracedit particularem dedicativaro; ei his septeuis qua; supersunt, jam propri® sunt in secunda formuia quatuor falsa : quum universalis dedicativa ïel sibimet ipsa, vel particulari sus utrovis looo jungitur : vel quum pracedit altera. Item propria in tertia formuia duaj non valent, quum utravis abdicativa universali dedicativae praponitur; rehquas certas esse tres in secunda, quinque in tertia formuia, supra ostendimus, quum eas ad sex conjiigationes prima formuia} redigeremus. Igitur ei quadraginta octo conjugationibns, quatuordecim sol® probantur. Caetera triginta quatuor, quas enumeravi, merito repudiantur, quia possnnt ex *eris fa Isa conclndere; quod cuivis facile est experiri per illas quinque supradictas signifleationes generis, propnetatis, etc. At ex illis quatuordecim, quas pro- torze combinaisons desquelles nous avons prouvé 1'existence, on ne peut pas établir plus de modes que nous n'en avons indiqué : c'est ce que démontrent les condusions elles-mêmes, soit qu'on les prenne dans leur ordre naturel, soit qu'on les convertisse autant que la vérité le permet. Conséquemment le nombre de ces rnodes ne saurait être augmenté. bavimus, non plures, quam préedictum est, modos fleri docent ipsae illationes; ut tam directim sumantur, turn reflexira, quousqne ipsa veritas passa est; propterea 9orum non potest numerus augeri. xotï irocttpa x. t. J. — Qui embellit toutes choses. Nous lisons dans le texte omnium exornator, contrairement è Pédition de Dauphin, qui donne et veut justifier extortor. Cette correction, exornator, a été proposée & Bosscha par Lennep. P. 174,1. 7 .La béatitude réside en lui et part de lui. Littéralement : « il est béat et béatiflant. » — L. 15. Pour la matière, etc. Timée : « Aio t*iv tov ycyovoto;... apopepov, -ïravtJE^e^. » Ibid. Incréable. Nous hasardons encore ce mot. P. 175,1. 7. Paree qu'un corps ne présente rien cTincoroorel. Le traducteur de la collection de M. Nisard donne : « puisque rien d'incorporel ne donne naissance au corps. » Ibid. Si donc quelque considération la lui fait regarder comme corporelle, c'est la force des choses et le raisonnement. Voici comment ce passage est traduit dans la collection de M. Nisard : « C'est en quelque sorte par la force des choses et en vertu d'une déduction logique qu'il est obligé d'en reconnaitre 1'existence. » Le traducteur met en note : « Nous n'avons pas traduit 1'expression corpoream, qui, selon nous, s'est glissée dans les raanuscrits par une inadvertance de copiste. La pensée de Platon n'est pas qu'il est obligé par la force des choses de reconnaitre que la matière est corporelle, puisqu'il déclare partout qu'elle n'est pas. Mais, comme on le voit dans le Timée, un raisonnement en quelque lagon bcttard le conduit & déclarer que la matière existe, avec une indétermination absolue. Apulée n'a certainement pas été assez infidèle en ce point pour écrire 1'expression corpoream, qui est démentie d'ailleurs par les phrases suivantes. » Nous ne voyons dans aucun commentaire rien qui puisse motiver cette observation du nouveau traducteur; toutefois nous avons tenu a la reproduire. — L. 14. Combiner ces deux opinions. Littéralement : « par une opinion allérée. » — L. 21. Tout ce qui nait. L'expression latine gignentium est ici remarquable, en ce qu'elle est prise dans le sens neutre ou passif au lieu de 1'actif, comme c'est 1'ordinaire; de mème un peu plus loin, p. 180,1. 6 : «tous les objets créés. » P. 176, 1. 1. II y a deux essences. Voir Diogène-Laërce, Vie de Platon. P. 176, 1. Ik. De la substance précédente. Le traducleur de la collection de M. Nisard donne : « de 1'essence supérieure. » Quelques lignes plus haut, superior signifie sans aucun doute : « énoncée la première. » II n'y a pas de raison pour que ce mot change de sens k six lignes d'intervalle. P. 176, 1. 16. La substance intelligente. Mot h mot : « la substance de comprendre, » ou bien « la substance d'ètre compris, » intelligendi substantia. P. 177, 1. 1. Dit notre philosophe. Ges mots ne sont pas dans le texte; mais ainsi nous indiquons, que le latiii procédé constamment pardes infinitifs : me... signari, etc. — L. 4. Attendu que ce sont etc. Le texte dit : « Si ce sont etc. — L. 9. Ce fut Dieu qui, en construisant Vunivers, etc. Tout ceci est traduit presque littéralement du Timée: c'est donc a Platon, et surtout au Platon de M. Cousin, que nous devons renvoyer nos lecteurs pour la plus grande partie de tout ce traité. — L. 13. Scalène. Ce seul mot suffit pour rendre la périphrase latine : Qui fit non paribus angulis. — L. 17. L'octaèdre. Le exte donne octangula sphaera. — L. dernière. D'un mouvement moins rapide. Littéralement : o d'une rapidité seconde, » ou « secondaire. » P. 178, 1. 4. Cubique. Mot a mot: « des dés. » P. 180, 1. 1. En tout cas. Nous ajoutons ces motSi — L. 4. Elle ne périra en aucune fa(on lorsqu'elle aura été dégagée du corps. Dans notre première édition, ce passage avait été mal compris : « Elle est par-dessus tout impérissable, attendu qu'elle est tout & fait distincte du corps. » — L. 5. Elle est antérieure a tous les objets créès. Dans la phrase latine il y a deux choses a remarquer : gignentium pour genitorum, comme noüs 1'avons signalé plus haut (note dé la p. 175); puis, le génitif k la suite d'un comparatif, d'après la Synlaxe grecque et tion pas d'après la latine : Seniorém omnium gignentium, au lieü de segniorem omnibus gignentibus ou de segniorern quarn omnitt gignentia. — L. 10. Mais il existe encore une autre dme céleste, source de toutes les dmes. Virgile développe cette théorie en beaux vers au livre VI de l'Énéide, v. 724 et suiv. P. 180,1. 17. Qui fait ainsi mouvoir le monde en musique et avec mélodie. On sait quc mundus, en latin, x9i7^o$, en grec, signifie en soi « ordre, ornement. » — L. avant-dernière. II l'appelle sensible. Le texte donne opinabilem. Le traducteur de la collection de M. Nisard : « congue par 1'opinion. » P. 181, 1. 8. La nature sensible. Nous avions, une première fois, supposé mal h propos qu'il s'agissait de « deux méthodes de raisonnement, » et non pas de « deux natures. » — L. 11. Le temps est l'image de l'éternité. J.-B. Rousseau, dans son ode au prince Eugène, a dit : Le Temps, cette image mobile De 1'immobile Éternité, deux vers, dit la Harpe, qui sont au nombre des plus beaux qu'on ait faits dans aucune langue. — L. avant-dernière. Aux erreurs de notre intelligence. Nous lisons dans le texte, avec Oudendorp : errorem intellectus incidere, et non pas in errorem, etc. Cette absence de la préposé tion in est justifiée par une foule d'exemples dans notre auteur même : Vol. I, p. 45 : Fortunam scaivam... incidit; ibid. p. 47 : Vlysseam peregrinationem incidant; ibid., p. 178 : meas manus incidisti; ibid. p. 184 : proximam convallem incidebant. P. 182, 1. 17. Lorsque le soleil a passé successivement par les quatre saisons. Au lieu des « saisons, » le commentateur du Dauphin voit ici les premiers signes du zodiaque: le Bélier, le Cancer, la Balance et le Capricorne, sous lesquels ont lieu 1'équinoxe du prin^ temps, le solstice d'été, 1'équinoxe d'automne et le solstice d'hiver. P. 184, 1. 2. Et le reste des constellationst Mot & mot: « Et les autres étoiles des astres. » li. 4. C est celle que notre philosophe appelle encore démons. Apulée précise nettement cette espèce d'ètres dans le traité du Dieu de Socrate (page 116,1. 9 de ce volume) : « II existe certaines puissances... qui habitent les espaces aériens placés entre la voute des cieux et notre humble séjour; et c'est par leur moyen que nos désirs et nos mérites parviennent jusqu'aux dieux. Les Grecs les appellent démons. » P. 184, 1. 7. Caril les nomme ainsi: (Cho'ica et chersaia.) L'édition du Dauphin et celle d'Oudendorp ne donnent que le premier de ces deux mots grecs. II nous semble que le second était appelé par ce qui précède dans le texte latin : terrenum atque terrestre. — L. 11. Qu'aucun monde ne renferme. Mot & mot : « Ultramondain, » ultra-mundanus, dit le texte. — L. 13. Celui que plus haut nous avons montré père etc. Voyez précédemment, page 174, 1. 6 : « C'est lui qui est le créateur de 1'univers, qui embellit toutes choses. » — L. 16. Que les anciens Romains appellent Médioxymes. Cette expression se trouve dans Plaute, la Cassette, act. II, sc. i : « Puissent les divinités supérieures, inférieures et médioxymes... » P. 185, 1. 2. « La Providence, c'est une pensée divine etc. On retrouve en effet ces mots dans Platon, au X° livre des Lois. La difl'érence caractéristique signalée ici, est celle qu'il y a entre 1'idée de « pensée » et celle de « loi. » — L. 11. Les dieux du ciel. A savoir, le Soleil, la Lune et les autres astres qui se voient dans le ciel. — Qui a institué... des dieux mortels. A savoir : 1'Océan, Thétys, Phorcys, Saturne, Rhée, et d'autres du mème genre. — L. avant-dernière. Et les interprètes des hommes, quand ceux-ci veulent obtenir une faveur des dieux. — Voyez d'Apulée lui— même, dans le Dieu de Socrate, un passage que nous venons de citer déjè. plus haut, et que nous avions précédemment indiqué, page 81, dans une de nos notes sur les Florides : « II existe certaines puissances, etc... » P. 186,1. 11. IVa rien donné. C'est 1'expression même du texte: Dedit. — L. 13. Que l'dme humaine est la reine du corps. C'est ce qui se retrouve dans le Phédon. Salluste dit de même dans sou Catilina, ch. t : Animi imperio, corporis servitio magis utimur. — L. 14. Le principe raisonnable. Le texte dit : « la rationabilité, » rationabilitatem. — L. avant-dernière. IJótelleries... de la luxure. Nous nous dé- nequitil:V Mre lmage d6S m°tS latins •• diversoria deMête7:» 8' U ch*f Placé etc. « C/ie/ , est ici dans le sens ^ 6tC" 4 les ^nes, les 'es P°ë'es, et Z^Zc^emèni Spellen'! mT' 7"' Pmiï, ' V01r les notes> Pa^e 8S de ce volume. cettê Siis? dents• p°ur dire «*» d<^ • ■*«*. Homère, Iliade, IV, 350, IX^T^XIV"oT^é 'T"' da"S 230, V, 22, x, 328, et ailleurs Disons A,! ' ' IU' simultanée des dents et des lèvres qui estIT™'-^ '* menli°n * Pi- -»► ™r: £ s r °"; d'-~' '■'»««" Uonnel d. "'*"T T "1! de leur ressemblance avec une pads^d^Len0ramées è cause vient décisif en faveur de ce sens. ' PMMge P"lée de" ^o7dttelieiom'jTJZkS fmmtS düm l'estomac- L'expresEüe se trouve emplóyée dlns'1 ™ ™ diffici etc-Toute cette phrase est *»< sons que les adjeetL neut esl/ grammaticaleme<»- Nous suppo- organisation. Mot è moT'^^Cp^ ^ """ eXtrême utilitéPour notre fibres. ,, ' " Ce I1" est très-avantageux pour les - L- 4. Les circonvolutions des intesti,*. Bon „ombre d'édi- 16 teurs donnent gyris intestinorum, legon très-plausible. Nous lisons avec Oudendorp hiris; et nous retrouvons cette expression dans Plaute, Curculio, act. II, sc. i, v. 23 : « Hirae omnes dolent. » P. 190, 1. 5. Sont roulès en replis nombreux. Littéralement : « Sont empéchés par des replis. » — L. 6. Ne se fassent un passage. Ajoutez : « dans le corps, dans le ventre. » L'expression bizarre se penetrare se trouve déjè au VIIIe livre des Métamorphoses. Voir vol. I, page 269, et, pour les notes, page 471. Nous ne pensons pas que le sens adopté par le traducteur de la collection de M. Nisard soit le véritable : « ne se confondent ensemble. » — L. 13. La charpente osseuse est recouverte par les viscères. Le mot visceribus, si nous avions tenu davantage & l'expression technique, etit été plus exactement traduit par les parties molles. Car l'expression viscères est généralement réservée par les anatomistes pour indiquer les organes renfermés dans les grandes cavités du corps, telles que la poitrine et 1'abdomen. La théorie phvsiologique développée dans cette page et dans 1'autre ne repose sur aucun fondement solide. Mais, au reste, les annales, mêrne plus modernes, de la science sont remplies d'assertions qui n'ont pas une plus grande valeur, et que les découvertes récentes onl pour toujours renversées. P. 193, 1. 15. Comprimé cCune maniere fdcheuse. Le texte dit : « par des défilés importuns. » LIVRE DEÜXIÈME P. 197, 1. 1. Le principal objet de la philosophie morale, etc. Comme déja nous avons eu occasion de le dire dans ces notes, il ne nous semble pas a propos de commenter rigoureusement Apulée pour toute la partie philosophique de ses ouvrages. Ce n'est point a une telle paraphrase que doivent s'appliquer des commentaires; et nous renvoyons le lecteur & ceux qui éclaircissent le texte original, k savoir Platon. Nous recommandons seulement 1'analyse substantielle que nous donnons en tête des traités sous le nom d'Argument. — Mon fils Faustinus. Ce Faustinus n'est pas connu. C'était probablement quei'iue jeune homme de grande familie, a qui apu.ee aemait son livre, et qu'il appelle, par amitié, son fils. Du res te, u n est pas probable que notre auteur eüt d'enfants : comme on le verra dans VApologie, il s'était marié avec une veuve dl sur le retour, et qui n'était plus d'age ft le rendre père. J P. 197,1. 7. D'entre les biens,selon lui, etc. CepassaM comme presque toutle livre, est tantót .a traduction, tantöt la pa'rapZe du livre des Lois de Platon et de sa Bépublique. P. 198, 1. 1. Sont les vertus de l'dme. A savoir, la prudence la tempérance, la justice, et le courage, dont ïauteu; a déjA parlé 'a Elle 8 été appelée *d- ~ L' VJat°n étam entre les biens celte di/fèrence • etc Tout cette dmsion est indiquée au premier livre des Lois Elle se retrouve aussi dans Plotin, Ennéades, I, liv. VII. - L. 11. Qui se rattachent aux avantages corporels. Platon les TonZ 1 'a b6aUté' 'a f0rCe" ~ Et «ouTappe- o\l i angers. Platon : « la rlchesse, mais la nc^sse non ^ gle, a nchesse douée d'une vue pénétrante, et qui se laisse diri-er par la prudence. » — Aux yeux des sages, etc. Voyez Platon °aU deuxieme livre des Lois. «awn, au texte.L' 2°' La répéÜti0n du verbe aüeind™ se trouve dans le Uent " rhUmaniU' Plat°" dit exPressément gor'as de9piaton.°M ^ ^ Voir le Prota- - L. 8. Mais encorepour Chumanité tout entière. Platon te d,t « dans ,, Épltre, «We 4 ArellJOs " P. 201,1. 3. Les inspiratrices de tout mal. Le tpytn dit ,,.v ducatrices; et ee dernier mot est bizarre, aussi bien que indocM 'nc"mmob'l'tas, summitas, qui se trouvent un peu plus loin. - L. 4. La colère et la dêbauche. Platon, Timée. - L. 6. L'excès et le manque. Platon, au quatrième dia- logue de la Bépublique : « L'excès prodi.it les délices, le désoeuvrement, 1'amour du nouveau; le manque produit aussi cedernier amour, et de plus la bassësse des sentiments et les actes coupables. » P. 201, 1. 17. La première, ennemie de la science. Le texte donne : « ennemie de la sagesse, » sapientiw. Mais nous pensons qu'ici sapientia est pris dans le sens du grec votpla; d'autant mieux que cette idéé de « sagesse » se trouve reproduite un instant après par prudentia. Nous suivons cette distinction dans toute la suite du traité. — L'audace. Dans le Protagoras Platon la distingue du courage. — L. 18. Xe principe irascible a pour antagoniste l'audace. II n'y a que deux mots dans la phrase latine : Iracundiam, audacia. II faut sous-entendre le verbe impugnat, exprimé plus haut. — Un peu plus bas, il faut remarquer le mot incommobilitas signifiant « insensibilité. » P. 202, 1. 5. La vertu est l'état le plus noble. Voir le Ménon et le quatrième livre de la République. — La vertu est une, simple. Voir le Protagoras. — L. 18. Par la régularité de ses formes. Ainsi traduisonsnous similitudo : « Sa ressemblance; » ajoutez : « avec ellemême. » L. dernière. Des vertus moyennes et des vertus supérieures. Le livre II, ch. vi, de la Morale d'Aristote, jette un grand jour sur ce passage. P. 203, 1. 1. Comme sur un terrain limilrophe des vices. Le mot du texte est ici fort curieux : in meditullio quodam vitiorum. — L. 17. II fait correspondre les différente* vertus. Voir Platon, livre IV de la République. P. 204, 1. 14. Notre divin Platon. Le texte dit : « ce demidieu, » ille heros, comme & la p. 170, 1. 15. — L. 15. De vertu en général. Le texte dit : « de vertu universelle. » P. 205, 1. 1. Qui se confond avec la sainteté, hosiotis.— Voyez le dialogue de Platon, intitulé : Eutyphron. — L'expression religiositas est remarquable; elle est tout apuléienne. — Le traducteur de la collection de M. Nisard la traduit par « piété. » Le mot suppliciis, employé un instant après pour signifier supplications, et que nous traduisons par « cérémonies religieuses, » est remarquable aussi; mais il se trouve employé dans le mème sens par Tite-Live, liv. XXVII : Suppliciis votisque fatigavere deos. « lis fatiguèrent les dieux de leurs vceux et de leurs supplications. » P. 205,1. 9. L tnvariabihté despoids et des mesures. Cette mention peut donner k croire qu'Apulée est bien 1'auteur d'un Traité des Poids et des Mesures, que nous avons cité (vol. I, p. 31) tomme lui étant attribué par quelques-uns, et qui ne nous est pas Parvenu. — L. 20. A faire réussir les gens de bien et è comprimer les factieux. II y a dans le texte suffragator bonorum, et malorum lubjugator: ce dernier mot étant de forme tout k fait insolite. P. 206, 1. 7. Passant ti la rhètorique, notre philosophe etc. Voyez le Gorgias de Platon, édit. Ast, vol. I, p. 286. P. 207, 1. 14. Que dangereux. Le texte dit « qu'inutiles. » Nous voyons dans eet adjectif une litote qui n'est pas k traduire. — ia sophistique est celle etc. Platon procédé d'une manière beau<*>up plus rigoureuse, car il pose la proportion suivante : Ce que art de farder est k la gymnastique, la cuisine 1'est k la médecine; °u encore, dit-il, ce que 1'art de farder est k la gymnastique, la soMiistique 1'est k la jurisprudence; et, pareillement, ce que la cuisine est k la médecine, la rhètorique l'est & la justice. „ L. dernière. Ces soi-disant juristes. Littéralement « ces pro'esseurs de droit. » P. 208, 1. 7. Platon regarde comme pouvant étre enseignées etc. ous devons dire que Platon professe une théorie contraire dans le Ménon. " L. 18. Due tantót h l'étude, etc. L'expression latine est te>narquable : nunc docilem esse. ~~ L. avant-dernière. La sérénitê parfaite. Le texte dit Beati''dtnem. Nous n'awns pas osé risquer « la béatitude. » Platon, atis le Gorgias, refuse le nom de «joies » aux plaisirs des sens. P. 210,1. 1. La vertu tient essentiellenient a notre libre arbitre. 'e texte dit simplement : « la vertu est libre; » mais nous aurions Claint de n'être pas compris. 1 • 16. Avec une sorte de calcul. Le texte donne sciens; lü. soit, 1'auteur latin est loin de mériter la même foi que le philosophe grec; et autant 1'ouvrage de ce dernier est solide et substantiel, autant celui d'Apulée 1'est peu. De tous ses ouvrages, c'est celui dont la correction a été la plus pénible pour les différents éditeurs. Le chanoine Fleu ry, auteur de 1'édition du Dauphin , a contribué plus heureusement que personne è établir le texte latin, gr&ce k la collation qu'il a pu faire d'un manuscrit appartenant jadis k la bibliothèque de la cathédrale de Chartres. P. 237, 1. 2. Trois spécialités ou parties. Les scolastiques en ont imaginé une quatrième, qu'Apulée ne pouvait pas connaltre et qu on ajoute ordinairement n ces trois premières, è savoir la métaphysique. P. 238,1.12. Ênonciative. Nous avons ajouté le terme latin dans notre traduction. Le terme grec, donné par Aristote, est airo¥avTi*ó;. L. 13. Qui formule une erreur ou une vérité. Ce sont les mots mêmes d'Aristote, au quatrième chapitre de son traité mpl Ep/«!v£i'a;, que nous avons cité plus haut. Ibid- Sergius l'appelle, etc. On ne peut dire quel est ce Sergius, k moins qu'il ne s'agisse du Sergius Galba dont Cicéron parle dans son Brutus : « lis sont tous éclipsés sans contestation par Sergius Galba, qui tient le sceptre de 1'éloquence latine, etc.» — L. 14. Cicéron, enuntiatum, (énoncé). C'est dans le traité, fort incomplet, de Fato, que 1'on trouve cette définition, au ch. xix. L. avant-dernière. Comrne quand vous dites: Celui qui règne etc. Nous traduisons en lisant : Ut si aias : Qui regnat. Les éditions portent communément ut Ajax qui regnat. P. 239. 1. 2. La proposition positive. Ainsi traduisons-nous prcedicativa. L. 18. Mats les stoïciens croient en faire aussi une proposition attributive, etc. Le mot dedicativa, que nous traduisons par « attributive » est le contraire de abdicativa. P. 240, 1. 17. Les ornements. Le texte dit aplustria, qui semble être la partie arrière, arrondie et ornée d'un vaisseau. P. 242, 1. 13. Et despropositions indépnies. Nous en avons déjèl vu précédemment, p. 239, 1. 7 : « 1'animal respire. » — L. 20. Des quatre propositions entre Mes. A savoir ; 1° la proposition générale affirmative ou attributive; 2° la générale négative; 3° la particuliere attributive; 4° la particuliere négative. P. 243, 1. 7. Qui se coupent. Ainsi traduisons-nous angulares, c'est-è.-dire : «qui font des angles. » P. 246, 1. 1. Passons maintenan'. a la conversion. 11 y a conversion d'une proposition, quand le sujet devient 1'attribut, et, m'ce versa, quand 1'attribut devient le sujet, étant maintenuesles mèmes conditions de vérité, de fausseté, d'afflrmation ou denégation. — L'éditeur du Dauphin regarde ces mots : «Passons maintenant k la conversion,» comme ajoutés primitivement en marge d'un manuscrit par quelque lecteur, et comme ayant été admis ensuite dans le texte. P. 248, 1. 19. De Ui, par conséquent, trois formes, que les logiciens nomment figures. Le texte est plus précis : « Ainsi donc il se fait trois formules. » P. 250, 1. 8. Suivant Aristote. Voir, aux premiers Analytiques, ch. ier, cette défmition exprimée presque dans les mèmes termes. L. 17. Toutefois, ce n'est pas l'opinion du stoïcien Antipater. Antipater est souvent mentionné par Diogène-Laërce dans sa Vie de Zénon, le chef des stoïciens. II y est mème question d'un livre de lui sur le Monde. Antipater était Tyrien, et fut précepteui de Caton d Utique, comme nous 1'apprend Plutarque dans la Vie de Caton. — Dans notre première édition nous avions cru pouvoir rejeter cette phrase dans les notes, bien que dans 1'original elle ne fasse pas solution de continuité avec le texte. II nous avait semblé que la suite du raisonnement en devenait plus claire. Nous en avions fait autant pour deux autres passages, page 251, depuis: « C est pour cela qu'il y a superfluité etc. » jusqu'a « il fait en mème temps clair; » et p. 259, 1. 17, pour toute la phrase qui concerne Théophraste. Dans une matière aussi ardue, nous avions pensé qu'une préoccupation constante devait ètre pour nous, d'éclaircir la suite et la liaison des idéés. Mais nous replagons cette fois dans le texte les passages que, sans autorité suflisante, nous en avions détachés. P. 251, 1. 3. Dans les formules des stoïciens. On trouvera la dialectique des stoïciens développée au long dans Diogene-Laèrce, Vie de Zénon. P. 252,1. 17. Par unepremière figure. L'auteur emploie ici cette expression formula, « figure, » sans 1'expliquer, Nous suppléons k son silence. Les logiciens entendent par figures les divers arrangements qui résultent de la place occupée par les trois termes du syllogisme. Dans la première figure, le moven terme est sujet de la majeure et attribut de la mineure; dans la deuxième, il est sujet des deux propositions; dans la troisième, il est attribut des deux propositions.— On trouve seulement neuf modes, etc. Pourexprimer ces neuf modes, et surtout pour les graver dans la mémoire des étudiants, on leur faisait apprendre autrefois, dans les écoles, ces deux vers techniques : bArbArA, cElArKnt, DArlI, fErIO, bArAUpTOn, cElAntEs, dAbltls, fApEsmO, frlsEsOmOrTJm. Pour saisir 1'arlifice de cette combinaison, il faut observer que la quantité et la qualité (quantitas et qualitas) des propositions qui constituent chacun des syllogismes sont désignées par les voyelles des différents mots. Ainsi la voyelle A représente une proposition universelle (voilé pour- la quantité), qui est en même temps al'firmative (voilé la qualité); E est une universelle négative; I, une particulière affirmative; et enfin O, une particulière négative. Ainsi bArbArA désigne un syllogisme composé de trois universelles affirmatives; dArll, un syllogisme d'une universelle affirmative et de deux particulières, aussi affirmatives. Ainsi des autres. — L. 19. Dans la deuxième, qualre modes. Le vers technique qui représente ces quatre modes, et qui s'explique comme ci-dessus, est : cEsArE cAmEstrEs, fEstlnO, bArOcO. — Dans ia troisième, six modes. En voici les vers techniques : dArAptl fElAptOu, dlsAmls, dAtlsI, hOcArdO, fErlsOn. — L. dernière. Les particulières seules ou les négatives seules ne sauraient donner des conclusions logiquement satisfaisantes. C'est ce qu'expriment les vers techniques : Nil sequitur geminis ei particiilaribus nnqnam; Ulraque si pramissa neget, nihil inde sequetur. J. 17 P. 258, 1. 19. Le quatrième mode, c'est bArOcO. P. 259, 1. 4. Ce mode est le seul etc. Entendez : « dans cette deuxième figure; » car le sixième mode de la troisième figure, bOcArdO, se démontre aussi par 1'impossible, comme nous verrons plus bas. P. 259, 1. 7. Dans la troisième figure, le premier mode etc. C'est dArAptl. Du reste, dans toute cette troisième figure, il n'est conclu qu'au particulier. — L. avant-dernière. Le deuxième mode, c'est dAtlsI. P. 260, 1. 5. Le troisième mode. C'est dlsAmls. — L. 11. Le quatrième mode. C'est fElAptOn. — Le cinquième mode. fErlsOn. P. 261,1. 4. Le sixième mode. bOcArdO; et celui-ci ne se prouve que par la réduction a 1'impossible. — L. 17. De mëme le quatrième et le cinquième etc. Autrement dit, tous les modes aussi bien de cette troisième formule que de la deuxième, et encore les modes indirects de la première, se ramènent chacun 4 celui des quatre indémontrables, dont le mot, composé bizarrement, commence par la mème lettre par laquelle commencent leurs propres noms. Par exemple, les modes commencant par B se ramènent au mode bArbArA, excepté bArOcO et bOcArdO, qui se prouvent seulement par 1'impossible; tous les modes commencant par C se ramènent a cElArEnt; les modes commencant par D a dArlI; les modes commengant par F a fErIO. Pour toutes ces combinaisons, il sera utile de consulter la Logique de Port-Royal. P. 263, 1. 3. Ce qu'ils avaient concèdé auparavant. Nous lisons dans le texte quod ante concesserant. Ainsi entend 1'éditeur du Dauphin, qui conserve pourtant une autre lec;on : quod antecesserat. P. 266, 1. 8. Formuler. Ainsi traduisons-nous suggerere. L'éditeur du Dauphin lit fingere. — L. 11. On peut suivre le procédé algébrique, c'est-ü-dirc employer des lettres. Cette traduction d'hypothetica par « algébrique » produit, il est vrai, un anachronisme; mais nous avons cru que dans 1'espèce il ne tirerait pas a conséquence. Ajoutons que ce procédé est employé par Aristote lui-même, quand il démontre les propriétés et les modes des syllogismes. P. 266, 1. 12. Pour indiquer Vordre et le changement des propositions ainsi gue des termes. Ainsi, la proposition qui pour Apulée est la deuxième, devient ici la première, ce qui est bien plus régulier; et 1'attribut de la proposition qui dans 1'autre forme de 1'énoncé est le second, se trouve ici nommé en premier. — Soit le premier mode des indémontrables etc. Le texte est ici rétabli tout entier par les soins de Fleury, 1'éditeur de 1'Apulée du Dauphin, grace aux manuscrits qu'il a eus éi sa disposition, et dont il a prolité de la manière la plus sagace. — L. 20. On commence par Vattribut. C'est-cl-dire par la proposition oü se trouve 1'attribut de la concluante; or, cette proposition est toujours mise par Apulée la deuxième; et pour première, il donne celle oü se trouve le sujet de la mème concluante : c'est en quoi, nous 1'avons dit déj&, il diffère d'Aristote. — En renversant les termes. De fa^on que la seconde proposition soit la première, et que dans chacune d'elles le sujet soit énoncé d'abord et 1'attribut en dernier. P. 267, 1. 19. II y aura en tout vingt-neuf modes. Un manuscrit autorise è traduire « vingt-huit; » et, ici, il y a lieu d'hésiter. L. avant-dernière. Ariston d'Alexandrie. Diogène-Laërce le mentionne è. la fin de sa Vie de Zénon, comme ayant été un philosophe péripatéticien. P. 268, 1. 1. Dans la première figure, trois. Deux modes directs: bArbArA et cElArEnt; un, indirect : cElArEnt. — Dans la deuxième, deux. A savoir, cEsArE et cAmEstrEs. — En substituant le particulier au général. Comme si, par exemple, dans ce syllogisme: Tout ce qui est un animal est vivant; Tout homme est un animal; Donc, tout homme est vivant. et dans eet autre : Nul animal n'est une pierre, Tout homme est un animal; Donc, nul homme n'est une pierre. comme si, disons-nous, on donnait pour conclusion au premier syllogisme: Donc, certain homme est vivant; et au second : Douc, certain homme n'est pü une pierre. P. 268, 1. 10. De cette manière, dans chaque figure il y a scize combinaisons. Soient, par exemple, A, 1'universelle affirmative• h, I universelle négative; I, la particulière affirmative; O, la particuliere négative. De ces quatre, A se combine ainsi soit avec lui-mème, soit avec les trois autres lettres : A, A — A, E — A, I — A, O. S'il en est fait de même pour les trois autres, il y aura effectivement eu tout seize combinaisons, & savoir: A, A — E, A — I, A — O, A. A, J5 — E, E — I, E — O, E. A, I — E, I — I, I — O, I. A, O — E, O — I, O — O, O. — L. 11. Six (Tentre ellen sont également nulles dans tou/es les figures. II y en a mème sept : E, E — E, O O E I I I, O — O, i _ o, O. Cette dernière est doublement nu 11e, d''abord paree qu'elle se compose de deux négatives, ensuite paree qu'elle renferme deux particulières. — L. 14. Se précède elle-méme. C'est la combinaison I, I et la combinaison O, O, du tableau qui précède. — L. 16. Dans lesprémisses. Nous ajoutons ces mots. — Deux particulières ou deux négatives. Par abréviation, nous appellerons A 1 universelle affirmative; E, 1'universelle négative; I, la particuliere affirmative; O, la particulière négative. — L. 19. Deux sont nulles. A savoir : I, A et O, A, selon Aristote; A.j I et A, O, selon Apulée. — L. 20. Lorsqu'une générale affirmative précède etc. Rernarquez que si 1'on suivait Aristote, il faudrait lire : « lorsqu'une eénérale affirmative suit. » — L. 21. Vne particulière, soit affirmative, soit négative. Nous avons cru devoir ajouter cette explication « soit affirmative soit négative, » au mot particulari, qui figure seul dans le texte.' L. dernière. II faut retrancher deux combinaisons. A savoir A, O et I, O. ' P. 269, 1. 3. Six combinaisons. Nous les avons déjè exposées plus haut: A, A : E, A : A, I: E, I, voilé pour les modes directs; et pour les modes indirects, A, E : I, E. P. 269,1. 18. Amsi, des quarante-huit combinaisons etc. Ces quarante-huit combinaisons sont les trois de la deuxième formule dont on vient de parler, plus les cinq de la troisième : en tout huit, lequel chiffre multiplié par six, reproduit le nombre des combinaisons de la première figure. WN DES NOTES DE LA DOCTRINE DE PLATOIf V DU MONDE - UN LIVHE - AVANT-P110P0S DU TRAITE SUR LE MONDE Ce traité est une reproduction souvent littérale de celui qu'Aristote a écrit sur la mème matière et qui porte le mème nom. L'ouviage du philosophe de StagyTe est dédié a sou auguste élève, Alexandre le Grand; celui du philosophe de Madaure, a un certain Faustinus, élève ou protecteur inliniment moins illustre. Tous les savants ne s'accordent pas a voir dans cette oeuvre d'Apulée la traduction d'un autre traité. Heinsius, entre autres, croit que des deux ouvrages c'est le texte latin qui est 1'original; et selon lui, le grec est au contraire une traduction, dont par conséquent Aristote ne saurait ètre 1'auteur, bien que le Ilipï toü Kót^ou se trouve constamment joint aux autres ouvrages de ce grand naturaliste. A 1'opinion de Heinsius on oppose le témoignage précis de Jean Philoponus, habile grammairien grec de la fin du sixième siècle, qui, a propos d'un endroit qu'il en cite, attribue 1'ouvrage grec a Aristote. On peut opposer encore a Heinsius cette phrase du traité latin, qui indique si positivement un traducteur : Quorum unurn Gallicum dicitur, alterum Africum, quod quidem Aristoteles Sardiniense maluit dicere. « De ces mers, 1'une est appelée mer des Gaules; 1'autre, mer d'Afrique; pour celle-ci Aristote a préféré la dénomination de mer de Sardaigne. » Enfin, on ne saurait oublier qu'en plusieurs endroits de son Apologie, Apulée insiste sur 1'étude particulière qu'il a faite des ouvrages d'Aristote : Quativero non paulo finus dixerim, me... libros Aristotelis... et explorare studio et augere. « Comme si je n'avais pas dit un peu au- 17. paravant, que je commente assidtiment et que je développe les livres d'Aristote. » Et ailleurs, après avoir parlé des nombreux ouvrages d'Aristote, il ajoute : Quce lanta cura conquisita, si honistum et gloriosum fuit illis scribere, cur turpe sit nobis experiri? prmsertim quum ordinatius et cohibilius eadem grtece et latine adnitar conscribere, et in omnibus aut omissa anquirere, aut defecta supplere ? « Si les Eudème, les I-ycon, les Théophraste, les Aristote, ont Men mérité de la science par de semblables recherches, pourrait-on me faire un crime d'avoir répété leurs expériences, surtout quand je m'attache a les rédiger en grec et en latin d'une manière plus méthodique et plus succincte, a remplir les lacunes ou les omissions que j'y trouve 1» Enfin, on ne peut plus conserver de doute, quand on examine les divergences qui existent en quelques endroits des deux traités. On reconnait dans 1'auteur latin des erreurs qui ne peuvent bien visiblement appartenir qu'a une traduction : ne füt-ce que le titre de consul, donné quelque part a Jnpi'.er, pour reproduire 1'épithète grecque de Sna-cos. La question résolue ainsi, ce traité in Monde complete la trilogie philosophique consacrée par notre auteur aux trois plus beaux génies de la Grèce moraliste, logicienne et naturaliste, c'est-a-dire i. Socrate, Platon et Aristote. Nous avons tellement insisté sur cette division dans 1'Argument sommaire des deux ceuvres précédentes, que nous ne croyons pas devoir y revenir plus longuement ici. Disons que du reste le traité du Monde n'est point, a beaucoup prés, aussi spéculatif que le Dogme de Platon. 11 représente d'une manière curieuse 1'état oü se trouvaient il y a dix-huit siècles les sciences physiques. Le style en est généralement assez clair; et la partie qui traite de la t théodicee est ecrite avec une pompe et un éclat remarquables. APÜLËE TRAITÉ DU MONDE ARGUMENT Ce n'est pas seulement au milieu des doutes élevés par le scepticisme et des sublilités de la logique que la philosophie sait diriger nos pas incertains : elle entïeprend encore de révéler k nos yeux et d'indiquer & notre admiration, en 1'éclairant, les merveilles du monde extérieur. Agrandie et emportée avec elle d'un même essor, la pensée humaine franchit les espaces du vide pour embrasser dans leur ineffable étendue toutes les oeuvres de la création. De tous les interprètes de la philosophie, Aristote a le plus activement contribué & ce qu'elle s'appliquat ü l'étude des nierveilles du monde; et ce sont les théories de ce philosophe qui sont i» peu prés exclusivement reproduiles dans ce traité. Le monde se compose de 1'assemblage du ciel et de la terre, et des substances qui tiennent de ces deux natures. Ou encore, le monde, c'est 1'ordre embelli par la providence du souverain créateur. Au-dessus de nos têtes s'étend une atmosphère qui forme comme un voile, derrière lequel est la demeure des divinités, le ciel, que l'on nomme aussi quelquefois ether. A ses voütes lumineusesbrillent une multitude infinie de constellations, reconnues et décrites par la science de rastronoinie. La terre est admirablemeht appropriée aux besoins des divers animaux qui l'habitent. Les gazons, les foréts, les lleuves lui garantissent une fraicheur salutaire, el la variété la plus agréable en fait un délicieux séjour. On a cru, mais ii tort, pouvoir diviser la terre en iles et en conlinents. C'est Terreur d'une vue trop boruée; car la mer Atlantique entoure le globe entier d'une vaste et perpétuelle ceinture, et fait une ile immense de tous ces llois et de tous ces contiuents, que la géographic classe et distribue d'ailleurs dans une noincnclature raisonnée. Les phénomènes météorologiques de notre globe sont les brouillards, les rosées, les frimas, les nuages, la pluie, la neige, la grêle, les vcnls, les courants d'air, la foudre et les diverses apparitions célestes. Les phénomènes gêologiques sont les tremblements de terre et les volcans; enfin, ceux de la nier sont les flux et les reflux, qui correspondent d'une manière si préciseeten même temps si mystérieuse avec les différentes phases de la lune. Ce qui sembleruii, au premier coup d'oeil, rendre impraticable la combinaiso* réguliere de tant d'eléments hétérogènes qui composent le monde, est précisément Je n'ignore pas que la plupart des auteurs qui ont traité celte matière ont divisé le globe terrestre en iles et en continents; mais ils ne savaient pas que cette immensité terrestre est enveloppée de tous cötés par la mer Atlantique, et qu'avec toutes ses iles elle forme a elle seule une grande ile. En effet, une foule d'autres terres, soit aussi grandes que notre continent, soit plus petites, sont entourées par 1'Océan; et cependant elles sont nécessairement inconnues, puisque nous ne pouvons pas même parcourir dans son entier le territoire dont nous sommes les habitants. De même que les Hots nous séparent des iles qui sont dans nos mers, de même ces iles dans 1'Océan universel sont séparées de nous par de plus vastes étendues d'eau. Les liens mutuels qui associent les éléments entre eux tiennent a des affinités étroites. II en résulte cinq combinaisons qui les rattachent symétriquement les uns aux autres, de telle fatjon qu'aux plus lourds s'unissent pourtant les plus légers. L'eau est contenue dans la terre; et l'eau, comme d'autres le pensent, sert de véhicule a la terre. L'air nait de l'eau; le feu est produit par 1'air condensé. L'éther è son tour et les feux dont il brille sont allumés par le dieu inunortel en qui toute vie réside. Alimentées par ce foyer divin, des myriades de flambeaux étincellent a la voute qui recouvre le monde entier. C'est pourquoi les séjours supérieurs sont ceux des divinités supérieures; les séjours d'en Nee sum nescius, plerosque hujus operis auctores terrarum orhem ita divisisse: partem ejus insulas esse, partem vero continentem vocari : nescii, omnem hanc terrenam i oimensitatem Atlantici maris ambitu coerceri, insulamque hanc imam esse cum insulis suis omnibus. Nam similes huic alias et alias minores circumfundit Oceanus, qua tarnen merito videntur ignota : quum ne hanc quidem, cujus cultores sumus, omnemperagrare possimns. Nam sicutha insula interfhumtur, qu-B suntin nostro mari: ita illae in universo salo fretis latioribus ambiuntur. Elementorum inter se mutui nexus artis afflnitatibus implicantur, et quinque conjuges copulae his ordinat® vicibus attinentur, ut adheereant etiam gravioribus leviora. Aquam in se habet tellus : et aqua, ut alii putant, vehit terram : aër ex aqua gignitur : ignis aeria densitate conflatur. ^ther vicissim, ignesque illi immortalis Dei vivacitate flammantur. Hujus diyini ignis origine incensi, per totius mundi convexa illustribus i'acibus ignescunt. Superna quapropter Dii bas sont abandonnés aux autres espèces de créatures terrestres; c'est la que serpentent, s'élancent, jaillissent les fleuves, les sources et les mers, qui ont dans le sein même de la terre leurs courants, leurs profondeurs, leurs origines. Parmi les iles même qui sont dans notre mer, il est intéressant de citer la Trinacrie, 1'Eubée, Chypre et la Sardaigne, la Crète, le Péloponèse, Lesbos. D'autres, moins importantes, représentent comme autant de petites taches semées sur les vastes plaines du liquide élément; d'autres, appelées Cyclades, opposent aux vagues qui les baignent des rochers plus nombreux. Les mers les plus grandes sont 1'Océan et 1'Atlantique, qui bordent les anfractuosités de notre univers. Mais du cóté de 1'occident, la mer, resserrée d'abord dans d'étroits passages, forme des golfes de peu d'étendue; puis, après avoir été encore reloulée aux colonnes d'Hercule, elle se déploie sur une immense latitude. Souvent des terres^jui se rapprochent la compriment comme dans Un défilé; et, ces terres s'écartant de nouveau, elle reprend ses vastes dimensions. Ainsi donc, le navigateur qui part des colonnes d'Hercule trouve d'abord & sa droite deux grands golfes dont le premier renferme deux syrtes; le second offre des sinuosités inégales, mais forme plusieurs grandes mers : une dite des Gaules, une autre, d'Afrique : (Aristote a préféré 1'appeler, de Sar- snperi sedes babent, inferna caterorum animantium terrena possident genera, per Hu* serpunt, et erumpunt, et scatent tluiuina, fontes et maria, quée meatus et iacimas et origines habent in gremio terrarum. Ipsarum vero insularnm, quse sunt in nostro mari, digna memorata Trinacna est, Ei.baa, Gypros atqne Sardinia, Greta, Peloponnesos, Lesbos : minores autcm ali®. ut namili quidam, per apertas ponti sunt sparsa: regiones : aliae Cyclades dictae, quse freqnentioribus molibns allmrntur.Mariamajora sunt, Oceanus et Atlanticum, quibns orbis nostri terminantur anfractus. Sed occiduarum partium mare perangustias oris artatum, in artissimos sinus funditur: et rursus a colunmis Ilercnlis refusum, in immensam latitudinem panditur, sajpiusque coëuntibus terris, \e_ luti quibusdam i'retorum cervicibus, premitur, et idem, rnrsus cedentibus terris, est immensum. Primum igitar columnis navigantibus dextrum latus duobus sinibns maximis cingitwr, quorum primus duas syrtes habet, alter imparibus quideui sinuatur figuris, sed'in maiima divisus est maria, quorum unum Gallicum daigne) j une troisieme est la mer Adriatique. A ces mers se joi— gnent celle de Sicile, puis celle de Crète, et, saus que des limites précises les déterminent, celles de Pamphylie, de Lycie, d'Égypte. Mais auparavant, on rencontre la mer Égée et ce'lle de Myrtos, dans le voisinage desquelles est l'Hellespont, le plus vaste golfe de notre mer. A son extrémité la plus reculée se trouve la masse inerte du Palus-Méotis, formé des eaux de 1'Hellespont et qui a pour vestibule ce qu'on appelle la Propontide. Du cöté oü se léve le soleil est 1'Océan, qui est un prolongement du golfe Persique et de celui des Indes. C'est de ce cóté que se développe le littoral de la mer Rouge, laquelle traversant de longs détroits et des gorges resserrées, se détourne a la fois vers la mer d'Hyrcanie et vers la mer Caspienne. Au dela de ces dernières s'étendent, & ce que 1 on suppose, des mers d'une profondeur incommensurable. En continuant toujours peu a peu, on trouve la mer Scythique, la mer d Hibérie, et de nouveau la mer par laquelle 1'Océan, développé depuis le golfe des Gaules jusqu'aux colonnes de Gadès, forme la linnte de notre univers. Dans 1'autre partie du globe sont semés des groupes d'iles très-grandes, les deux Bretagnes, Albion et 1'Hibernie, plus considérables que celles que nous avons nommées plus liaut. Elles sont situées sur les frontières des Celtes : maïs au delk des Indes il en est qui ne sont pas moins importantes, Taprobane et Phébol. Indépendamment des unes et dicitur, alterum Africum, qnod quidem Anstoteles Sardiniense maluit dicere • tertium, Adriaticumpelagus. Hls jungitur Siculnm, et post Creticnm, et, indiseretis fimbus, Pamphylium, Syrium, ^gyptium. Sedante^gsa et Myrtoa sant maria. Hissane vicinus est Pontus, sinus amplissimus marisnostri, cnjus extremus recessus m Maotin senescit, et e* Hellesponti fontilms concipitur, vestibulumque eins Propontis vocatur. Ab ortu solis Oceanus est, Indicum et Persicum mare conferens. Hme patescunt ünitima Eubri maris, qua per angustas longinquasque faucesm Hyreanium et Caspium tlectuntursimu!: ultra qua profunda; vastitatis esse maria creduntur. Deinde paulatim Seythicum et Iliberum freta, et rursum mare, per quod Gallicum sinum atque Gaditanas columnas circumyectus Oceanus, orbis nostri metas includit. Sed in altera parte orbis jacent insularum aggeres maximamm : Britanni» du», Albion et Hibernia, iis, quas supra mujores. Yerum haj in Celtarum finibus site. Non minores vero ultra Indos, des autres, il y en a xin nombre considérable qui, semées en cercle autour de notre grande ile, (j'appelle ainsi eet univers), 1 embellissent de leurs agréments, et 1'enlacent en quelque sorte d'une perpétuelle guirlande. La terre que nous habitons a quarante mille stades de largeur, et soixante-dix mille de longueur. Dans la division du globe, nous avons compris 1'Asie, 1'Europe, et aussi, comme plusieurs du reste, 1'Afrique. L'Europe a pour bornes les colonnes d'Her°ule, la mer du Pont, la mer d'Hyrcanie et le fleuve Tanaïs. L'Asie, terminée de ce dernier cöté par les mêmes limites de la mer du Pont, s'étend jusqu'au détroit qui sépare le golfe Arabique et la mer Intérieure. Elle est ainsi enveloppée par 1'Océan et par notre mer, qui lui est commune avec nous. D'autres géographes adoptent une autre division : ils veulent que 1'Asie s'étende depuis la source du Tanaïs jusqu'aux embouchures du Nil. Pour 1'Afrique, ils la font commencer a 1'isthme de la mei Rouge ou aux sources mêmes du Nil, et la terminent au détroit de Gadès. Quelques-uns placent 1'Égypte en Asie; la majorité en feit une partie .de 1'Afrique. Enfin, quant aux iles, il en est qui les réunissent avec les pays qu'elles avoisinent, et d'autres qui croient devoir les comprendre dans une division particuliere. Taprobana, et Phebol : multseijue alise, orbis ad modum sparsffi, hanc nostram msnlam (id est, hunc terrarum orbem), quam maximam diximus, ornamentis suis pingunt, et continuatione, utquibusdam sertis coronant. At enim hujas terrae, quam nos colimus, latitudo quadraginta, prolixitas Septuaginta millia stadiorum tenet. Sed in divisione terrarum orbis, Asiam et Eu*opara, et ctim liis, vel sicut plures praeterea, Africam accepimus. Europa ab erculis columna usque Ponticum et Hyrcanium mare, ac flumen Tanain lines a et : Asia ab iisdem angustiis Pontici raaris usque ad angustias, qua inter ^ abicum sinum et interioris ambitum pelagi, jacet; constringiturque Oceani ^nguic et societate nostri maris. Sed alii alio modo, ut quidam ab exordio Taais usque ad ora Nili, Asia terminos metiuntur. Africam vero ab isthmo Rubri ess"S' VBl ^ ipSiS l0nlibuS Nili 0riri Putant' ejusque in Gaditanis locis fines sse. Sed ipsam iEgyptum plerique Asiae, plures Afriese adjungiint: ut insularum - m, snnt qui eum finitimis locis comprehendunt : et sunt. qui in alia divïe eas liabendas puieat. C'est assez parlé de la mer; voyons comment se comportent les phénomènes terrestres. Les physiciens disent qu'il y a deux sortes d'exlialaisons subtiles, presque continuelles, k peine apparentes, et qui tendent aux régions supérieures; que du sein de la terre s'élèvent des masses de brouillards formées par la vapeur des fleuves et des sources, brouillards qui sont plus épais le matin. De ces exhalaisons, 1'une est sèche et ressemble & de la fumée : elle jaillit des crevasses du sol; 1'autre est humide, tiède, et elle est attirée du sein des eaux par son affmité avec 1'atmosphère supérieure. C'est de cette dernière exhalaison que s'engendrent les brouillards, les rosées, les frimas, les amas de nuages, les pluies, la neige et la grêle; de la précédente, que nous avons dit être sèche, naissent les vents, les courants d'air, les Hammes, la foudrc, et une foule d'autres traits de feu. Le brouillard est produit, ou par 1'apparition de petites nues amoncelées, ou par leurs restes. C'est une exhalaison vaporeuse, exempte de toute humidité, plus épaisse que 1'air, plus subtile que la nue, qui se dissipe devant la sérénité; et la sérénité n'est autre chose qu'un air dégagé de ténèbres, un air de transparence parfaite. La rosée est une vapeur humide formée par la nuit, et que la sérénité de 1'air condense en petites gouttelettes. Ce que nous appelons la glacé, est de 1'eau condensée par le froid d'un air serein. Les frimas sont & peu prés la même chose, a savoir la De mari satis dictum. Terreni vero casus ita se habent. Exhalationes traas physici esse dicunt, tenues et frequeutes, vixque visibiles ad superiora minari; ex gremio telluris nebularum agmina halitu amniura fontiumque constare, matutinis temporibus crassiora. Harum altera arida est, atque fumo consimilis, qua terrenis eructationibus snrgit: altera humida, et egelida; hanc ex fluentis superioris vaporis natura ad se trahit. Et ex hac quidem nebulae, rores, pruinae, nnbila, imbres, nix, atque grando generantur : de illa superiore, quam diximus siccara, venti, anima, flamma et fulmina, atque alia ignitorum telorum gignuntur plurima species. Nebula constat aut ex ortu nubecula, aut ex ejus reliquiis. Est autem exhalatio vaporata et humore vidnata, aere crassior, nube subtilior, cui serenitas abolitionem infert. Nee aliud est serenitas, quam aer purgatus caligine, et perspicue sincerus. Ros vero nocfurnus humor est, quem serenitas tenuiter spargit. Glaciem dicimus humorem, sereno rigore concretum. Huic est pruina de 1'air, écarté ce milieu, et se précipite en frappant la terre avec une sorle de fureur et d'fndignation. Nous nous bornerons la pour les efl'ets que produisent les éléments humides et aqueux. Mais il est d'autres phénomènes qui se manifestent lorsque 1'impulsion exercée sur 1'air refroidi engendre les vents. Les vents ne sont autre chose qu'un grand et impétueux volume d'air réuni en un seul courant : c'est la ce que nous appelons soufflé; quoique, du reste, on appelle aussi soufile le principe dont la vitale et féconde assistance anime tous les êtres qui doiveut la vie a cette cause extérieure. Les soufflés secs qui règnent dans les parties supérieures du monde sont appelés vents [venti); et les sou files humides, nous les nommons haleines (aura). 11 y a deux espèces de vents : ceux qui sont produits par les exhalaisons de la terre, et que 1'on appelle Terrigènes; d'autres qui jaillissent des golfes, sont nommés en grec Encolpiens. 11 faut regarder comme tout a fait semblables a ces derniers les vents qui, échappés du sein des fleuves, des lacs, des étangs, des nuages déchirés, ont coutume de se répandre dans les espaces de 1'air et se condensent ensuite sous forme épaisse de nuages; on les désigne sous le nom d'Ecnéphies. 11 y en a encore qui naissent a la suite des pluies, et en langue attique ils sont appelés Exhydries. Énumérons & présent les noms des vents, et les régions qu ils occupent. Eurus soufflé a 1'orient, Borée au septentrion, Zépliyr è cedente aeris mollitie, pracipitata, indignatione vehementi htimum verberat. H$c aatis eruQt de Lis, qu® udis elementis aquosisque contingunt. Verum aliffi simt passiones, quiun impulsu frigidioris aeris venti generantut. Nee enim aljud est, nisi multam et vehemens in tinum coacti aeris flumen. Hunc spiritum dicimus: licet spiritus ille etiam nominetlirj qtii animalia omnia eitnnsecus vitalia tractus sui vitali et fcectiDda ope vegetat. Siccos et superiores muudi flatus ventos nominamUs : auras vero, humidos spiritus. Sed Teutorum bin® snnt species. Qui facti e telluris halitu constant, Terrigcn® nuncupantur : at illi qui eicutiuntur e sinibus, Encolpia: griece sunt nominati. Consimiles his haberi oportet eos, qui de fluminibus, lacubus et stagnis, vel ruptis nubibus per aperta cali manare adsolent, rursumque in crassam nubium specicm conglobantur, qni Ecnephiffi appellantur : vel quum imber ettusus cjnciet flabra, qua; Eïbydria Alticorum lingua vocitantur. Nunc nomina exsequemur, regionesque ventorum. 1'occident, Auster au midi. Entre ces quatre vents viennent s'en placer un plus grand nombre d'autres. En eiïet, quoique Eurus soit le nom générique du vent d'orient, néanmoins celui-ci s'appelle particulièrement Cécias quand il vient du sud-est, Apéliotès quand c'est de 1'orient équinoxial, et il n'est spécialement Eurus que quand il soufflé du nord-est. Zéphyr s'appelle en lal in Favonius; quand il se léve du sud-ouest, il s'appelle ordinairement Iapyx. Plus prés de la plage équinoxiale est le Notus. L'Aquilon prend naissance dans la région des sept étoiles. A la droite de celui-ci, se trouve l'Aparctias, qui, dans cette direction, est celui qui regarde le mieux le midi. Le Thrascias et 1'Argestès soufflent vers 1'Inde. Les variétés de noms pour 1'Auster sont les suivantes : lorsqu'il soufflé du póle sud, c'est le Notus; lorsqu'il éclate entre le Notus et 1'Eurus, c'est 1'Euronotus. De 1'autre cóté est le Libonotus, produit également par la combinaison de deux vents. On appelle excurseurs, ceux qui soufflent en droite ligne; réciproques, ceux dont la direction est brisée, comme le Cécias, selon 1'opinion commune. II y a des vents que 1'on regarde comme d'hiver : le Notus, par exemple. Les Étésiens sont plus fréquents en été, et ils se combinent avec le Septentrion et le Zéphyr. Les vents du printemps s'appellent Ornithiens; ils Euros oriens, Boreas septemtrio, occidens Zephyros, Austros medius dies mittit. Hos quatiior ventos alii plures interfluunt; nam qnamvis Eurus sit ventus orientis, idem tarnen a parte Csecias accipit nomen, quum eum oriens aestivo effundit. Apeliotes autem vocatur, quum meridianis portis procreatur. Eurus est, quando hiemali ortu emittitur : Zephyrus vero, quem romana lingua Favonium novit : hic quum de zestivis occiduis partibus surgit, Iapygis cieri nomine solet. At propior est cequinoctiali plag®, Notus; et Aquilo, qui septem stellarum regione generatur; et linie vicinus est Aparctias. Hic prior est indidem ad diem medium; Thrascias et Argestes sunt in Indiam flantes. Austrorum in nominibus illa est observanda diversitas; namque quum de abscondito polo flatus adveniunt, Notus est : Euronotus, ille, qui inter Notum atque Eurum medius effringit; ex alio latere Libonotus ex duobus unum facit. Excursores venti habentur, qui directo spirant; reflabri, reciproco; ut Caecias putatur esse. Et quidam hiemales habentur, ut Noti: Etesiae fiequentiores sunt aestate, animis Septemtrionis ac Zephyri temperati; sed veris Orniiliiae venti appellantur, Aquilonum genus ex aere pro- appartiennent k la classe des Aquilons, mais ils sont moins fougueux et moins continus. II y a encore un vent très-orageux, nommé Catégis, qu'on pourrait dire «le brisé », et qui, partant des régions supérieures de 1'air, opère sur les inférieures des secousses soudaines. La trombe est une irruption subite, qui porte partout le ravage. Le tourbillon, zini, comme disent les Grecs, a licu lorsque la poussière ou le sable, tournoyant avee violente, est enlevé du sol dans les airs. Les Grecs appellent anaphysimata ces soufflés qui du sein ou des crevasses de la terre s'ouvrent violemment un passage pour venir éclater è sa surface. Ce phénomène se manifeste-t-il avec plus de violence, c'est alors une tempête terrestre, nommée Pristir par les Grecs. Persiste-t-il dans son intensité, chassant devant lui des nuages épais et gonflés, bientöt ceux-ci se déchainent a la suite d'une collision dont le fracas fait retentir les cieux : on dirait que c'est la mer qui, bouleversée par les vents, vient, avec un bruit épouvantable, briser ses ondes contre le rivage. Maintenant je vais parler des effets éblouissants que produisent le.s nues. Quand un nuage orageux laisse en se déchirant revoir 1'azur du ciel, il y a inflammation d'un air extrêmement subtil, et une vive lumière se dégage : c'est ce qui s'appelle 1'éclair; mais dans 1'ordre réel, il faut que le tonnerre soit le premier; sati, minori nisu, nee jugi perseverantia spiritus perferentes. Atenim procellosus flatus Cataegis dicitur, quem praefractum possumus dicere, ventus, qui de superiore c$li parte submissus, inferiora reperitinis impulsibus quatiat. Turbo autem dicitur, qui reperitinis flabris prosilit, atqne universa perturbat. Vortex ille est, yel, uti dicitur, Scvij, quura torquetur humus arida, et ab infimo erigitur ad summum. 'Ava tjue cette puissance souveraine réside au ciel 'me dans le sanctuai.-e de sa grandeur, et que de la les êtres ]., P Us él°ignés et les plus voisins sentent 1'inlluence salutairede a, Protection exereée par lui-même ou par d'autres. sans qu'il ^ 3esuin de se communiquer è cliaque espèce en particulier et ^PoUer la mam k tout, ce qui serait incompatible avec sa di- et sj' T™ les liommes e"*-mêmes, des fonctions si humbles ; subalternes ne conviendraient pas k celui qui a la con- deri!'C,:,,du son éléval:ion. Les chefs d'une armee, les présid un sénat, les gouverneurs des villes et des peuples isseraient-ils, je le demande, a exécuter de leurs propres Je "s des détails frivoles et minutieux? Les maitres, enfin, dont ^lavesT ^ C°mmander> se résiSnent-i!s jamais a 1'offlce des comparaison éclaircira cette pensee : Cambyse, Xerxès, "s, étaient de puissants monarques, dont la grandeur, fondée Par / |UrS richesses prodigieuses, se rehaussait encorede tout 1'ap^ « dont ils s'entouraient. Or, un d'eux, dans Suze et dans «ne, retiré cornme au fond d'un sanctuaire, ne prodiguait Vei ■ tantllm eiistimandum est eum amplins minnsve rebus utilïtatis tsstatemUam i em rectius est at4ue houtlus sic arbitrari, summam illam po""s. nn' SaCldtam cali Penetrallbus' et illis qui longissime separentur, et proxi^rietrant ea'^ein ratione, et per se et per alios opem salutis aöerre, neque '"'"iniis e n at'ne a(*enntem specialiter singula, nee indecore attrectantem homit,e Cuncta- Talis T«ppe humilitas dejecti et minus sublimis offleii, ne in Ptinci ÏUldem convemt ei' ï1" sit Pa«l«Jum conscientia celsioris. Militi® Proceres' et urbium ac domorum rectores, dico nunquam f"SpJori5 'r0S 6SSe' Ut .'d SU1S manibus factun> velint, quod sit cur® levioris **,^1 ' en*m se4ui,ls possunt facere dominorum imperia ministeria Ji ' Si0li re»es°f ïllale Slt 'StUd' intellige- Cambyses, etXerxes, et Darius, potentisvit-,. Llert,n*' horum praspjtentiam, quam ex opibus collegerqpt, lenocifatl0 quod effecerat celsiorem> qnnm eorum alter apud Snsar. et Ecbatanas, ut in ■a sacratus, nulli temere notitiam oris sui panderet; sed circumseptns tudes dilïérentes. Le monrle est donc une magnifique et précieuse parure, comme 1'indique très-judicieusement le mot grec cosmos. De raême que dans les chceurs uri chef d'orchestre entonne l'hymne, et qu'après lui les hommes et les femmes font entendre une harmonie parfaite, résultat de tant de voix percantes et de voix graves; de mênie la Providence de Dieu a voulu que les variétés de notre univers se concertassent admirablement. En même temps que le ciel, parsemé d'étoiles emflammées et rayonnantes, se meut d'une course périodique, et que les astres observent entre eux une succession alternative, le soleil, embrassant tout de son regard, ramène le jour par sa présence, la nuit par son départ. Quatre fois il change les saisons de 1'année, selon qu'il s'éloigne ou se rapproche du globe : de Ik, des pluies qui mürissent, des vents qui fertilisent; de la, un principe de vie garantissant 1'existence a tout ce que Dieu a place dans ce monde. Ajoulez-y les courants d'eaux dont les larges volumes se répandent de toutes parts; les forêts qui ombragent le sol, les moissons qui mürissent, les êtres animés qui se reproduisent, s'élèvent et meurent successivement. Oui, le roi et le père du monde, que nous ne pouvons reconnaitre que par l'oeil de 1'intelligence et de la méditation, a pri- ortibnsque. Hoe ornamentum et monile rectissime *óupo;, Euro contrarius. Tertius Africus, , Vulturno reflat. Meridies vero, quoniam eadem semper regione signatur, uno Austro, -id est, vótw flatur. Septemtrio item uno, et is septemtrio habet cognomentum : qui tamen graeca lingua airapxtïa; dictus est. Horum nomina plerique commutant de loco vel similitudine aliqua : ut Galli Circium adpellant a turbine ejus et vertice : Apuli Iapyga eum ex Iapyge sinu, id est, ex ipso Gargano venientem. Hunc Caurum esse, manifestum; nam et ex occiduo venit, et Virgilius ejus sic meminit : Illam inter caedes pallentem morte futara Fecerat ignipotens undis et Iapyge ferri. Est etiam Caecias ventus, quem Aristoteles ad se trahere nnlies ait; et est adagium de eo jtale: . xaxc E/.XUV io autoy u( i Katxla; vé«po$. Sunt Etesiae et Prodromi spirantes ex omni parte, eo tempore aestatis, quo Canis oritur. Cato autem in libris Originum, non Circium, sed Cercium dicit. Is ventus Cercius, quum loquare, buccam implet : armatum hominem et plaustrum oneratum percellit. » Ce morceau est unanimement reconnu pour ne pas être d'Apulée. Colvius, Vulcanius, Saumaise, s'accordent sur ce point. II ne figure ni dans 1'édition princeps, ni dans aucune de celles du premier ège, ni dans celle de Wower, ni dans celle de Scriverius. II n'y a presque rien de semblable dans Aristote, dont pourtant, comme rious 1'avons dit, ce traité est souvent la reproduction presque littérale. L'éditeur du Dauphin déclare que « c'est une véritable glose pour laquelle il ne veut pas se mettre en frais d'interprétation. » Et, en effet, dans sa paraphrase latine il reste muet k eet endroit. Enfin, Bosscha, tout en intercalanl le morceau dans 1'édition d'Oudendorp, aceepte entièrement 1'opinionqui le désavouecommeceuvre d'Apulée. Nous croyons donc assez nombreuses les autorités d'aprés lesquelles nous nous sommes déterminé £ supprimer dans le texte mème ce passage entier. Du reste, dans 1'intéressant recueil d'Aulu-Gelle, on trouve tout un chapitre, le vingt-deuxième du second livre, qui traite pareillement des vents. Ce sont k peu prés, de part et d'autre, les mèmes termes en différents endroits, mais en d'autres il y a des divergences notables. Pour expliquer ces divergences, on a supposé qu'un lecteur curieux, arrivant è, la lecture de ce traité du Monde après celle des Nuits Attiques, se sera rappelé le chapitre d'AuluGelle, et 1'aura reproduit è la marge de 1'ouvrage d'Apulée par une citation faite de mémoire. Plus tard, de la marge la citation aura passé dans le texte {Post ah aliis in contextum admissa, disent les commentateurs); de sorte que, n'ayant jamais appartenu k Apulée, n appartenant plus & Aulu-Gelle, tant il était défiguré, ce passage sera devenu un texte inépuisable de conjectures, de contradictions et de commentaires. Pour compléter les pièces de ce petit procés, nous joignons ici le chapitre d'Aulu-Gelle lui-même (Nuits Attiques, liv. II, p. 65, édit. de Gronov.); car il nous importe de prouver que ce n est pas & la légère que nous avons fait ane semblable suppression, surtout quand 1 édition d'Oudendorp ne nous y autorisait qu'imparfaitement. Do vento Japyge, deque aliorum ventorum vocabulis regionibusque, aecepta e Favorini sermonibus : Apu.1 mensam Favorini in convivio familiari legi solitum erat aut vetus carmen mclici poet®, aut historia, partim graca; linguaB, alias latin». Le»ebatur ergo tune ibi in carmine latino Iapjx ventus. Qnssitnm est, qnis hic ventus, et qnibus ei locis spiraret, et qua; tam infrequentis vocümli ratio esset • itqne etiam petebamus, ut super eaiterorum nominibus regionibusque ipse nos doeere vellet, quia vulgo neque de appellationibus eorum, neque de finibus neqne de numero conveniret. Tnm Favorinns ita fabulatus est : ,, Satis, inquit' notam est, timites regionesque esse cajti quatuor, exortum, occasiim mendirn, septemtrionem. Exorlus et occasus mobilia et varia sunt • meridies septemtrionesque statu perpetuo stant et manent: oritur enim sol non indidem semper; sed aut xquinoctialis oriens dicitur, quum in circulo currit, qui appellatur Ijov4«t10, aut imtPivó(; aut solstitialis, aut brumnlis, qujè sant 8tfiv«i «at ytItem cadit sol non in eumdem semper lo- cum : at enim similiter occasus ejus aut ceqtiinoctialit, aut solstitialis, aut brumalis. Qui ventus igitur ab oriente verno, id est, aequinoctiali venit, nominatur Eurus, ficio vocabulo, ut isti ixujxoXoYixoi aiunt aitó tt,5 c(o fiütv, Is alio quoque a Graeci s nomine auijXiwxtjs, a romanis nauticis subsolanus cognominatur. Sed qui ab aestiva et solstitiali orientis meta venit, Latine Aqui/o, Boreas graece dicitur : eumque propterea quidam dicunt ab Homero vttijv appellatum. Boream autera putant dictum xifc quoniam sit violenti flatus et sonori. Tertiura ventura, qui ab oriente hiberno spir.it, Vul» turnum Romani vocant. Eum plerique Graeci mixto nomine, quod inter No turn et Eurum sit, iupóvoxov appellant. Hi sunt igitur tres venti orientales, Aquilo, Vulturnus, Eurus, quorum medius Eurus est. His oppositi et contrarii sunt alii tres occidui : Caurus, quem solent Graeci dpYé, mot que la science a conservé. Deux lignes plus bas, Apulée emploie catcna pour synonyme de ce mème halysis. P. 319, 1. 2. Torches, poutres, tonneaux, f'osses. Ces trois deruiers substantifs sont dans le texte des inots grecs tout simplement latinisés. 20. P. 319, 1. 13. Notre Vésuve. Ce n'est plus 1'enfant de Madaure qui parle ici : c'est ie citoyen romain. — L. 19. Que les poëtes font couler. Littéralement : « que les poëtes savent. » P. 320, 1. 2. J'ai vu moi-méme etc. L'observation est d'Apulée, non d'Aristote. — L. 6. Les soupiraux de Pluton, comme veulent les poëtes. Virg., Énéid., ch. vji, v. 568 : « Hic specus horreriduni et s»vi spiracula Ditis Monstrantur. » L. 10. En tourbillonnant. Nous donnons ici au mot vertex le sens de « gouffre, » qu'il a souvent. L. 11. Les prétres eunuques seuls. Par « seuls » nous ren- dons le pronom latin ipsos. C'est un sens a reraarquer, et qui se trouve deux fois dans Virgile, églogue III, vers 68 : namque notavi Ipse locum, aerise quo congessere palumbes; » Enéide, ix, vers 236 : « locum insidiis conspeximus ipsi, Qui patet elc. » Le pronom grec ai-ro? prend aussi !e mème sens. Voyez Plutarque Vie d'Alexandre, ch. LV, et notre édition (Hachette, 1842), p. 71 et 131. L. 12. Tant ils savent que les effets de ce mal, etc. Cet en- droit, dans le texte, a été fort tourmenté, et il est très-difficile 4 comprendre. Nonobstant les commentateurs, nous avons cru devoir renoncer è notre première interprétation : « Tant ils savent que les effets de ce mal... peuvent atteindre et frapper les êtres, meme inférieurs dans 1'espèce humaine.» Quelque forcées que soient souvent les antithéses de notre auteur, celle-ci nous semble par trop déraisonnable. II nous a paru que le comparatif inferior devait conserver ici son sens propre dans les deux parties de la phruse. P. 321, 1. 1. Épiclintes, de i-Tux/.fvu, « pencher »; braites, de |3pa^M, « bouillonner i> ; chasmaties, de « s'entr ouvrir »; rliectes, de « briser »; ostes, de woc'm, « pousser », pal- maties, de iraXlm, « agiter »j mycetias, de (iuxocw, « mugir. » L. avant-dernière. Sur les golfes qiCelle entame. Ainsi ren- dons-nous, plus fidèlement cette fois, sinus caisi. II y a toute probabilité qu'au milieu de plusieurs variantes, c'est la bonne lefon. Elle est autorisée par le mot avrairoxoTtyi, qui se trouve dans Aristote. Ne savons-nous pas que la mer, en effet, entame le conti- nent par ses golfes? Ne se rappelle-t»on pas qu'Aigues-Mortes, ville de la Provence, était autrefois un port? T. 322, 1. 10. Quelques-uns ont coutume de trouver étOTinüHt. Ici commence le cinquième chapitre dans Aristote. — L. 17. Un tout parfaitement uni. L'expression corporata, du texte, est remarquer. P. 323, 1. 6. Le sexe rnasculin et le féminin. Le texte donne ici secus, au neutre, comme nous Favons déjci vu ot remarqué précédemment au second livre de la Doctrine de Plaion (Voir les notes, p. 285); et un instant après, il y a sexus au rnasculin. L. 8. Les arts eux-mêmes etc. Nous avions, par inadvertance, omis cette phrase dans notre première édition. L. 16. Les autres demi-voyelles. Ce sont les quatre liquides, l, m, n, r. Voyez Port-Royal, Grammaire latine, en son Traité des Lettres. Voyez aussi Quintilien, Institut. Orat., I, iv, 6. L. 19. Son obscurité ordinaire. Aristote donne, en eflet, ici è Héraclite le nom de « ténébreux,» nortivóq. P- 324, 1. 4. Une harmonie universelle. C'est k ce point de vue que notre Bernardin de Saint-Pierre a eomposé ses Harmonies de la nature. L. 10. Une sorte de soufflé vivifiant. Le texte dit seulement: « une partie. » P. 325, 1.1 . Un accord. Avec Oudendorp, nous répétons dans le texte concordiam. L. avant-dernière. Dans sa fraieheur de jeunesse. Le texte donne pubertate juvenali. L'expression de juvenalis pour juvenilis est remarquable. On la trouve aussi dans Pline le naturaliste, liv. XXXIII, ch. H. P. 326, 1.13. Ou vieillie par les siècles. Cette image est d'Aristote lui-même r <( ttjv ayy)p(o (pvviv hu.ocw$ ropïi. )) L. dernière. A développer ses productions. Ainsi traduisonsnous ad educandos foetus suos. Nous avions mis précédemment : « è. élever les animaux. » Le traducteur de la collection de M. Nisard précise peut-ètre trop : « è, la nourriture de ses fruits. » P. 327, 1. 3. Le feu recélé dans les veines de la terre. II n'est pas question de « feu » dans le texte, qui dit simplement : « ralentit los veines des entrailles terrestres. » II est possible que par venna Apulée ait traduit, sans trop d'attention, le d'Aristote. Lennep propose une variante trés-ingénieuse : « terrestrium viscerüm ignes. » P. 327, 1. 4. Des unimaux croissent. Nous retrouvons encore giynentium pris pour genitorum. Voy. p. 175, 180, 273, 274. — L. 9.11 nous reste ü traiter etc. Ici commence le sixième et dernier chapitre du traité d'Aristote. — L. 13. Or, contrairement a ce que dit Platon, il vaut encore mieux parler même insuffisamment de lui, qui de n'en point parler du tout. — Voyez plus haut, mème volume, p. 174 : « Platon appelle Dieu, être céleste, ètre inetï'able, ètre saus nom... 11 ajoute qu'il est difficile de découvrir sa nature, et que li 1'on y est parvenu, on ne saurait la révéler au milieu de- beaucoup d'hommes. » — L. avant-dernière. Se suffire par sa propre nature. Littéralement: « se contenter de sa propre nature. » — L. dernière. Les poëtes ont osé dire que tout est plein de Jupiter. Entre autres Virgile, Egl. lil, v. 60 : Ah Jove principium, Miisae: lovis omnia plena. Mnses, oos premiers cnants seront pour Jupiter: Jupiter remplit tout P. 328, 1. 3. Ce langage poêtique. Ainsi traduisons-nous hcec composita oratio; et nous supposons que conveniens du texte régit potestati au datif, comme il régit essenties. — L. 12. Son nom... est plus noble que celui des cor.suls et Jes rois. En traduisant littéralement nous avons rep.oduit la singulière distraction d'Apulée, de laquelle nous avons parlé dans 1'Avant-propos, et qui consiste & traduire vnoiio; par consul, au lieu de le traduire par très'-haut, très-puissant. P. 329 , 1. avant-dernière. Or, un d"eux. C'est un Darius, comme il est prouvé par le texte d'Aristote; et le passage emprurité plus bas 4 Plutarque, indique que c'est Darius le Jeune. P. 330 , 1. 4. Des rayonnements du vermeit. Le texte donne electrum : ce qui est, ou de 1'ambre, ou bien une composition métallique dans laquelle il entrait de 1'or et de 1'argent. — P. 340, 1. 6. Ces vertueux portefaix. La bizarrerie du texte devait etre reproduite dans la traduction : boni bajuli. P. 341, 1. 1. La tente de leur général. Ainsi traduisons-nous principia. — L. 4. Faire des distributions de blé. Le texte donne frumentatum. Nous avions une première fois traduit: « réglcr le prix des céréales. » Nous revenons au sens proposé par 1'éditeur du Dauphin. P. 342, 1. 6. Les platanes qui, comme dit le poëte etc. Ce poëte est Virgile, au IVe livre des Géorgiques, vers 146 : Jamque ministrantem platanum potantibns nmbras. — L. 18. II est appelé Jupiter, de Juvare. C'est lèi une étymologie très-contestable; attendu que Jupiter semble ètre la traduction rigoureuse de Zevj Train'p. P. 343, 1. 5. 11 est encore Jupiter belliqueux etc. II y a de nombreuses ditféreno^s entre tous les noms donnés ici k Jupiter et ceux que lui assigne Aristote dans son Traité au Monde. L. 10. Principe et fin de tout. L'édition du Dauphin reproduit les vers grecs dans ie texte mème en hexainètres latins. II parait constant que cette traduction n'est pas d'Apulée. Nous avons omis ces vers latins, 1'exemple de Bosscha, le continuateur de l'édition d'Oudendorp. P. 344, 1. dernière. En relisant les belles pages de Platon. Si Apulée a voulu préciser tel ou tel endroit de Platon, nous devons croire que 1'ouvrage auquel il appartenait a été perdu. En tout cas, 1'indication ne met nullement sur la tracé de ce passage. P. 345, 1. 3. La Nécessité vengeresse. Dans Aristote, c'est la Justice : At'/.y). TIN BES NOTES DU TRAITÉ DU MO>DF AYANT-PROPOS SUR L'APOLOGIE La Notice qui préoède le premier volume de notre traduction a expliqué a nos lecteurs dans quelles circonstaiices fut prononcée cette Apologie. Apulée, devenu 1'époux d'une riche veuve, avait soulevé contre lui une foule de haines dont 1'intérèt et 1'avidité étaient le principe, sinon avoué, du moins réel. Le fils de cette veuve, a 1'in* stigation de deux intrigante, dont 1'un était son oncle et 1'autre, le père de sa femme, déposa un mémoire, signé de sa main, oü il accusait Apulée de mceurs corrompues, de poésies licencieuses, de magiej et enfin de séduction a 1'égard de la femme qu'il avait épousée. Ce mémoire ne nous est pas parvenu; mais il est facile de se rendre compte de ce qu'il contenait, si Apulée n'est pas indigne de toute confiance. II déclare en eflet, dans plusieurs endroits, que son discours est d'un bout a 1'autre une reproduction exacte des griefs qu'on lui impute, exposés dans 1'ordre, souvent même dans les termes employés par ses accusateurs. Peut-étre a-t-il, en homme consommé dans les secrets de 1'artifice oratoire, affaibli ou mèine supprimé quelques-ünes des attaques; mais ce qu'il y a de certain, c'est qu'après la lecture de 1'Apologie il est impossible de ne pas proclamer de conviction son mnocence, et de ne pas considérer ceux qui 1'avaient poursuivi comme de misérables calomniateurs, dont 1'intelligence était aussi étroite que leur esprit était peu cultivé et que leur ime était vile. Disons, en passant, qu'après avoir lu cette défense oratcire, on est amené a reconnaitre que de semblables accusations ont dü ètre intentées plus d'unè fois au mérite par 1'ignorance et la jalousie. On concoit sans peine comment un liabile critique du dix-septième siècle, Gabriel Naudé, a pu composer un livre intitulé : Apologie pour tous les grands hommes qui ont étè faussement soupconnés de magie'. Gabriel Naudé, du reste, inscrit le nom d'Apulée dans ce glorieux catalogue, et il y parle de notre auteur en termes fort lionorables. Mais revenons a i'Apologie. Qu'Apulée repousse d'une manière bien victorieuse le reprocbe de coquetterie en présentant a ses juges un désordre de clievelure peut-ótre improvisé; que son penchant a composer des vers licencieux soit assez puissamment autorisé par 1'exemple d'auteurs graves qui en avaient composé eux-memes, e est chose fort sujette a discussion; mais du moins il se justifle avec un plein succès de 1'accusation de magie, et il prouve a 1'évidence que ce n'est point dans des vues intéressées qu'il a épousé Pudentilla. La première de ces deux imputations était d'autant plus dangereuse que, comme il le dit, elle constitue un grief a la fois infamant et difficile a repousser: il s'attache donc a dévoiler 1'ignorance profonde et la stupidité grossière de ses accusateurs. Loin de passer pour un magicien ténébreux, digne d'ètre jugé comme a pu 1'ètre de nos jours un Cagliostro2, il fait précisément tourner 1'accusation J. Le livre *»rte ponr épigraphe cette pensée de Sénèijne : Mullos atsolrmus si coeperimus ante judicare quam irasci : « Gombien seraient alsous si le jugement précédait la colère! • 2. C'est a M. Yillemaia que nous avons entendu faire eet ingéniens rapproprocliement entre Apulée et Cagliostro, a propos des détails de magie pratiqne dépeiDts dans l'Apoloflie, a propos de ces plumes d'oiieaiu, de ces débris de poissons. M. Villemaiu n'eiprimaii point par la une opinion arrêtée sur 1'auteur de 1'Apologie; mais il résumait parlaitement, au moyen d'un uom propre, 1'opinion que les ennemis d'Apulée voulaient faire concevoir de lui. hü'ectivement, il y a des concordances singulières entre la biographie de ces deux hommes. « Cagliostro, fameui aventurier du dii-huitième siècle, après avoir en unejennesse assez orageuse, se mit a voyager. II visita successivement la Grèce, 1'Egypte, 1'Arabie, la Perse, Rhodes, 1'ile de Malte... On a débité sur Cagliostro beancoup de fables qui n'ont d'autre fondement que la prévention on les opinions particulières de ceus qui les ont promulguées. Les uns 1'ont regardé comme un bomine extraordinaire, un véritable thaumaturge; d'antres ne voient en lui qu'un adroit cliarlatan. On lui attribue des cures merveilleuses et saus nombre. U parait néanmoins qne son savoir ea médecine était extrèmement bomé. Les pour faire une ofl'rande k Apollon. Voilé, sans parler d'autres faits semblables, ce que j'ai lu dans maints traités sur les enfants magiciens : mais j'hésite, quand il s'agit de déciarer si j'estime ou lion que ces choses-lé soient possibles. Pourlant je pense, avec Platon, qu'entre les dieux et les hommes se trouvent placées certaines puissances divines, intermédiaires par leur nature comme par 1'espace qu'elles occupent, et que ce sont ces êtres qui président a töutes les divinations, & tous les prodiges de la magie. II y a plus : je suis convaincu qu'une &me Iiumaine, surtout une ame simple comme celle d'un enfant, peut, au moyen de charmes qui la transportent hors d'elle-même, de parfums qui la mettent en extase, être endormie et entièrement enlevée k la conscience des choses de ce monde : qu'insensiblement elle peut oublier les entraves du corps, être ramenée, rendue a sa nature, immortelle et divine comme on sait, et qu'alors, dans une espèce de sommeil, elle peut présager 1'avenir. Mais enfin, quoi qu'il en soit, et en supposant qu'il faille croire & de semblables résultats, eet enfant prophéte, quel qu'il puisse être, doit, si je suis bien informé, réunir la grace et la possession de tous ses membres; il doit être et ingénieux et s'exprimer avec aisance; sa personne devient comme un sanctuaire auguste oü réside la divine puissance, si toutefois elle peut se renfermer dignement dans le corps d'un enfant. II semble que cette ame confessus est. Haec et alia apud plerosque de magicis pueris lego equidem : sed dubius sententiae sum, dicamne fieri po.^se, au negem. Quamquam Platoni eredam, inter deos atque homines, natura et loco raedias quasdam divorum potestates intersitas, easque divinitationes cunctas et magorum miracnla gubernare. Quin et illud mecum reputo, posse animura humaoum, praesertim pnerilem et simplicem, seu carminum avocamento, sive odorura delenimento, soporari, et ad oblivionem prsseiitium externari : et paulisper remota corporis memoria, redigi ac redire ad naturam snam, qu® est immortalis scilicet et divina; atque ita, veluti quodam sopore, futura rerum praesagire, Verum enimvero, ut ista sese habent, si qua fides hisce rebus impertienda est, debet ille nescio qui puer providns, quantnm ego audio, et corpore decorus atque integer deligi, et animo sollers, et ore facundus : ut in eo aut divina potestas, quasi bonis aidibus, deversetur, si digne tarnen ea pueri corpore includitur, aut d'enfant mette une promptitude particuliere & s'enlever, a se réduire & son principe divin, paree que ce principe, récerament déposé dans un corps et que nul oubli n'a encore altéré ou affaibli, a plus de facilité pour se dégager; car ce n'est pas avec tout bois, comme disait Pythagore, qu'il faut sculpter des Mercures. Or, s'il en est ainsi, précisez donc quel était eet enfant: santé, virginité, esprit, graces, réunissait-il tous ces avantages, celui que j'ai jugé digne d'être initié a mes enchantements? Non, certes, car Thallus que vous avez nommé a plutót besoin d'un médecin que d'un magicien. Le malheureux est, en effet, atteint d epilepsie, et é un tel degré que, souvent trois ou quat.re fois par jour, sans aucun enchantement, hélas! il tombe par terre et se meurtrit cruellement tous les membres dans ses chutes. II a la face couverte d'ulcères; son front et le haut de sa tête sont abimés de contusions; son regard est hébété, ses narines sont béantes, sa démarche, incertaine. Je donne pour le plus habile de tous les magiciens celui en présence de qui Thallus resterait longtemps sur ses jambes; tant sont répétés les accès de ce mal qui 1'empêche, comme un homme endormi, de rester droit et de garder son équilibre. Voila pourtant celui que vous prétendez avoir été renversé par mes enchantements, et cela, paree que le hasard a voulu qu une fois il tombat pendant que je me trouvais lé. ipse animus expergitus, cito ad divinationem saam redigatur : qu» ei piompte insita, et nulla oblivione saucia et hebes facile resumatur. Non enim ex omni ligno, ut Pythagoras dicebat, debet Mercurius exsculpi. Quod si ita est, nominate, quis ille fuerit puer, sanus, incolumis, ingeniosus, decoras, quem ego carmine dignatus sim initiare. Gaeterum Thallus, quem nominastis, medico potius quam mago indiget. Est enim miser morbo comitiali ita confectus, ut ter aut quater die sapenumero, sine ullis cantaminibus corruat, omniaque memhra conflictationibus debilitet : facie ulcerosus, fronte et occipitio conquassatus, oculis hebes, naribus hiulcus, pedibiïs caducus. Maximus omnium magus est, quo praesente Thallus diu steterit : ita plerumque morbo ceu somno vergens inclinatur. Eum tarnen vos carminibus meis subversum dixistis, quod forte me coram semel decidit. 25. il y a ici un grand nombre d'esclaves, ses camarades, que vous avez assignés : tous peuvent dire s'ils se gênent pour eracher sur Thallus; pourquoi aucun d'eux n'ose manger au même plat, ou boire dans le même gobelet que lui. Mais que parlé-je d'esclaves? Vous-mêmes, niez, si vous en avez 1'audace, niez que, bien longtemps avant mon arrivée a OEa , il eüt 1'liabitude de tomber de ce mal et eüt été présenté maintes fois è des médeeins? Je mets pareillement au défi ses camarades d'esclavage qui sont ii votre service. Je passerai condamnation sur tous lespoints, s'il n'est pas vrai que d'un accord général il est depuis longtemps relégué a la campagne dans les terres les plus éloignées, pour ne pas infecter de son mal les autres serviteurs. 11 leur serait impossible de nier qu'il en est ainsi, k telles enseignes que c'est pour cela que nous n'avons pas pu le représenter aujourd'hui. En effet, rien n'égale 1'inconséquence et la brusquerie apportées h cette accusation : il y a trois jours seulement qu'Emilianus nous sommait de faire comparaitre devant vous quinze esclaves; nous en présentons quatorze, qui se trouvaient dans la ville; Thallus est le seul que je ne puisse produire, puisqu'il est relégué a la campagne, comme je 1'ai dit, et a cent milles d'ici environ. II ne manque que lui; mais nous avons envoyé pour qu'on le ramenat en voiture. Demandez, Maxirnus, aux quatorze serviteurs que nous produisons oü est le jeune Thallus, quel Conservi ejus pleriqne adsunt, qnos exhiben denunciastis. Possant dicere omnes, quid in Thallo despuant : cur nemo audeat cum eo ex eodem catino coenare, eodem poculo bibere. Et quid ego de servis? vos ipsi, si andetis, negate, Tüallum mnlto prius, quam ego CEam venirem, corruere eo morbo solitnm, medicis saepenumero ostensum. Negent hoe conservi ejus, qui sunt in ministerio vcstro. Omnium rerum convictum me fatebor, nisi rus de omnium consensu diu ablegatus est, in longinquos agros, ne familiam contaminaret. Quod ita fantam nee ab illis negari potest. Eo nee potuit liodie a nobis exhiberi. Nam ut omnis ista accusatio temeraria et repentina fuit, nudiustertius nobis iEmilianus denunciavit, ut servos numero quindeeim apud te exhiberemus. Adsunt quatuordecim, qui in oppido erant. Thallus solus rus ablegatus, ut dixi, et quidem ferme ad centesimum lapidem, longe ex oculis; Thallus solus abest: sed misimus, qui eum curriculo advehat. Interroga, Maxime, quatuordecim servos, quos exhibemus. est son état de santé; interrogez les esclaves de mes accusateurs. Ils ne disconviendront pas qu'il est d'une laideur repoussante, d'un corps usé, malade, languissant; que c'est un grossier personnage, un rustre. En vérité, vous avez choisi la un bel enfant, pour supposer qu'il ligure dans un sacrifice, que quelqu'un lui touche la tête, le couvre d'un blanc tissu de lin, attende de sa bouche une réponse! Je voudrais vraiment le voir ici: je 1'aurais remis entre tes mains, Emilianus : je t'aurais chargé de le teriir, de 1'interroger. Au milieu même de ta question, ici, devant le tribunal, il aurait tourné contre toi des yeux hagards, il aurait couvert ta ligure d'écume et de crachats, il aurait contracté ses mains, secoué sa tête, et aurait fini par tomber sur toi. Les quatorze esclaves que tu as demandés, je les présente; pourquoi n'en profltes-tu pas pour les questionner? Tu en veux exclusiveinent un, celui qui tombe du mal caduc, celui que tu sais aussi bien que moi être loin d'ici. Jamais calomnie fut-elle plus évidente? quatorze esclaves se présentent sur ta requête, tu feins de ne pas les voir; un seul, et le plus misérable, fait défaut, tu accuses son absence. En définitive, que veux-tu? Suppose que Thallus soit ici. Veux-tu prouver qu'il est tombé, moi présent? Je 1'accorde tout Thallus puer.ubi sit, et quam salve agat: interroga servos accusatorum meorum. Non negabunt, turpissimum puerum corpore putri et morbido caducum, barbarum, rusticanum. Bellum vero puerum elegistis, quem quis sacrificio adhibeat, cujus caput contingat, quem puro pallio amiciat, a quo responsum speret! Vellem hercule adesset: tibi eum, jEmiliane, permisissem, ut teneres ipse, ut interrogares. Jam in media quaestione, bic ibidem pro tribunali ocnlos truces in te invertisset, faciem tuam spumabundus conspuisset, manus contraiisset, caput succussisset, postremo in sinu tuo corraisset. Quatuordecim servos, quos postulasti, exhibeo: cur illis ad qusestionem nihil uteris? Unum puerum, atque eum caducum, requiris, quem olim abesse pariter mecum seis? Quae alia est evidentior calumnia? Quatuordecim servi petitu tuo adsunt, eos dissimulas: unus puerulus abest, eum insimulas. Postremo quid vis? puta Thallum adesse. Vis probare, eum presente me con- le premier. Prétends-tu qu'il y ait eu lè de 1'enchantement? L'esclave n'en sait rien; moi, je prétends que c'est une imputation calomnieuse. Maintenant, tu ne saurais nier, pour ta part, qu'il soit sujet h tomber ainsi. Pourquoi donc serait-ce a mes enchantements plutót qu'è son infirmité qu'il faut attribuer ces chutes? N'a-t-il pu se faire que par hasard il éprouvat des accès en ma présence, comme il en a éprouvé d'autres fois devant mille personnes? Que si j'eusse attaché une grande importance nia a r Potlssim»m deposuisti? Itane est, vEm.liane? sie accusas, at c«r s„r, M percontere. "ihil ipse afferas cognitam. Quam ob rem pisces quairis? Satl"a, an"" 'nUÜerem insPexisti ? quid in sudario habuisti ? Utrum tn accut0«aU.m err0gatum ^enisti ? Si accusatum, tute argne, qua dicis : si internesc'is r ,PrajUdlCare • ïuid fuerit' 5™d ideo te necesse est interrogare, 5tti nomen 'm hoc ïui,leu' Pact0 omnes homines r«< constitaentar, si ei, Cullas Pereon^TT- detUlerÜ' uulIa n6ce^^ sit probandi, omnis contra fal'ln u QulPpe omnibus, sicut forte negotium magise J'acessitnr, quid- lU 26 nou d'une statue: donc vous ètes magicien; ou bien, pourquoi 1'avez-vous suspendu? Vous avez adressé tout bas des prières aux dieux dans le temple: donc vous êtes magicien; ou bien, que leur avez-vous demandé? Réciproquement, vous n'avez pas fait de prières dans le temple: donc vous êtes magicien ; ou bien, pourquoi n'avez-vous pas prié les dieux? Pareillement, si vous avez déposé quelque oiïrande, fait quelque sacrifice, pris de la verveine...» La journée ne me suftirait pas, si je voulais passer en revue tous les actes dont un calomniateur exigera ainsi qu'il lui soit rendu compte. Par-dessus tout, du moment qu'on gardera chez soi quelque objet qui soit clos ou scellé, ce sera, par suite du même système, quelque talisman magique, qu'il faudra tirer de son armoire pour le présenter au tribunal et devant les juges. Voyez la gravité des conséquences, Maximus, et le vaste cbamp qu'Émilianus vient d'ouvrir, de cette facon, aux calomnies. Que de sueurs on veut faire essuyer a des innocents avet ce linge! Je pourrais m'étendre au long sur ce texte; mais je préfère poursuivre la tache que je me suis imposée. Quoiqu'il n'y ait pour moi aucune nécessité, j'avouerai tout, et je vais répondre aux questions d'Émilianus. Tu demandes donc, Émilianus, ce que j'avais dans ce linge. Rien ne m'empêcberait de nier que jamais il y ait eu aucun mouchoir a moi dans la bibliotlièque quid omnino egerint, objicietur. Votum in alicujus status femore adsignastij igitnr magus es : ant cnr signasti? Tacitas preces in témplo Beis allegasti; igitur magns és : aut qaid Optasti? Contra, nihil in templo precatus es; igitnimagus es : aut cur deos non rogasti? Similiter si posuéris donum aüquod, si sacriflcaveris, si verbenam stimseris. Dies me deficiet, si omnia velim persequi, quorum raiionem similitër calumniator flagitabit; prffisertim quod conditnm cunque, quod obsignatbin, quod inclusutn domi adservatur, id omne eodem argnmento magicum dicetur, aut e cella ptomtuaria in forum atque in judicium proférétur. Éi$e quanta sint, ét eujuscemodi, Maxime, quantusque campus caiumniis I106 ^ïmiliani tramite aperiatur, quantique sndotes innocentibus hoe uno sudariolo aö'erantur, possum equidem pluribus disputafe : sed faciam, quod institui; etiam quod non necesse est, conStebor; et interrolatus ah jEmiliano respondebo. Interrogas, vEmiliatie, quid in sudario liabuerm. At ego, quamquam omnino po* de Pontianus; mais j'accorderai pleinement le fait. Je pourrais encore dire que rien n'y était enveloppé; si je le disais, il n'y a ui témoignage ui argument qui soit la pour me démentir : car personne n'y a touché, et il n'y a de votre aveu, qu'un seul affranchi qui 1'ait vu. Néanmoins, je le déclare, ce ne sera pas moi qui m'opposerai i ce qu'il ait été plein et bourré. Libre a toi, si c'est ton bon plaisir, d'imiter les compagnons d'Ulysse, qui jadis crurent avoir découvert un trésor quand ils avaient dérobé des outres gonflées de vent. Veux-tu que ]e dise de quelle nature étaient les objets enveloppés dans ce linge et confiés par moi aux Lares de Pontianus ? On va te satisfaire. J ai été en Grèce initié & presque toutes les sectes religieuses. Différents signes, différents symboles men ont été offerts par leurs prêtres, et je les conserve avec soin. Je ne dis rien li d'insolite, rien d'inouï. Je ne ferai appel qu'a vous, qui dans cetle assemblée êtes initiés aux mystères du divin Bacchus : vous savez quel objet vousgardez caché & la maison et vénérez en silence loin de tous les profanes. Mais moi, comme je 1'ai dit, animé du zèle de la vérité etd'un sentiment de devoirè 1'égard des dieux, j'ai étudié une foule de religions, de pratiques mystérieuses, de cérémonies saintes. Et ce n'est pas lil une fable composée pour la circonstance. 11 y a environ trois ans, aux premiers jours de mon in- situm ullum sudarimn meum in bibliotheca Pontiani possim negare ac maxima fuisse, concedam : qunm habeam dicere, niliil in eo involntum fuisse. Qnaï si dicam, rieque testimonio aliquo, neque argumento revinear. Nerao est enim, qui attigerit: unus libertus, ut ais, qui viderit; tarnen, inquam, per me licet fuerit refertissimum; sic enim, si -vis, arbitrare, ut olim Ulixi socii thesanrum reperisse arbitrati sunt, quum ntrem ventosissimum manticularentur. Vin' dicam, cnjusmodi illas res in sudario obvolutas, Laribus Pontiani commendarim? Mos tibi geretur. Sacrorum pleraque initia in Graeeia participavi. Eorum quaedam signa et monumenta tradita mihi a sacerdotibus sedulo conservo. Nihil insolitum, nihil incognitum dico : vel unius Liberi patris symmystse, qui adestis, scitis, quid domi conditum ceietis, et absque omnibus profanis tacite veneremini. At ego, ut dixi, multijuga sacra, et plurimos ritus, et varias cffirimonias, studio veri et officio erga deos didici. Nee hoe ad tempus compono : sed abhinc ferme triennium est, qnum cette epoque sg trouvat a Alexandrie , il prétend tivoir rcconnu le fait aux plumes des oiseaux et ü la fumée des torches. II est probable, en effet, que quand il faisait bombance a Alexandrie (car ce Crassus est un homme a se trainer volontiers tout le jour dans les tavernes), il a, du milieu de 1'odeur exhalée par des fricassees d'auberge, argumenté en aruspice sur des plumes d'oiseaux qui lui sont arrivées de chez lui; qu'il a reconnu la fumée de son logis, la voyant a si grande dislance sortir du toit natal. S il 1 a reconnue de ses yeux, il a un regard bien autrement perfant que ne le souhaitait pour lui-même Ulysse dans ses vceux ardents. Durant longues années, Ulysse allait sur les bords de la mer, et cherchait, mais en vain, a distinguer de loin la fumée qui s élevait de sa patrie. Crassus, dans le peu de mois qu'il a été absent, a vu cette même fumée sans fatigue, sans se déranger de sa place, assis dans une taverne d'ivrognes. Que si pareillement il a senti par avance 1'odeur de brülé répandue dans sa maison, il n'y a pas de chiens et de vautours qui soient en état de rivaliser avec lui pour la finesse de 1'odorat. En effet, quel chien, quel vautour du ciel d'Alexandrie, pourrait apprécier une odeur quelconque k la distance des frontières d'OEa? Crassus est un gourmand de première force, et il se connaït en toutes sortes de fumets; mais bien certainement, fameux comme il est par son goüt pour la bouteille, ce serait plutót 1'odeur du vin que meo factitasse, qni ibi mercede deversabatur. Idque se ait Crassus, quamqnam in eo tempore vel Alexandrias foerit, tarnen taedaceo fumo et avium plumis comperisse, Sciiicet eum, quum Aleiandriae symposia obiret (est enim Crassus iste, qni non invitus de die in ganeas correpat), in illo cauponio nidore pinnas de Penatibus suis advectas aucupatum, fumum domus sua agno■visse, pairio culmine longe eiortum. Quem si oculis vidit, ultra Uliii vota et desideria bic quidem est oculatus. IJlixes fumum terra sua emergentem, compluribus annis e litore prospectans, frustra captavit : Crassus in pancis, quibns abfuit, mensibus, eumdem fumum, sine labore, in taberna vinaria sedens, eonspexit. Sin vero naribus nidorem domesticum praesensit, vincit idem sagacitate odorandi canes et vulturios. Cui enim cani, cui vulturio alexandrini caeli, quidquam abusque CEensium flnibus, oboleat? Est quidem Crassus ista summus helluo, et omnis fumi non imperitus : sed profecto pro studio bibendi, celle de ïa fumée qui lui serait arrivée jusque aans Alexandrie. II a compris lui-méme que le fait paraitrait incroyable; car on dit que c'est avant Ia deuxième heure du jour, quand il était jeun et n'avait encore rien bu, qu'il a vendu ce témoignage. Voici donc comment il a déclaré par écrit avoir reconnu la cliose. 11 préterid qu'a son retour d'Alexandrie, il s'est rendu droit a sa maison, que Quintianus avait déja quittée; la, dans le vestibule, il vit beaucoup de plumes d'oiseaux et, en outre, les murailles toutes noircies de fumée; ayant interpellé è ce sujet 1'esciave qu il avait laissé dans OEa, celui-ci déclara que ces désordres provenaient de sacrifices nocturnes accomplis par Quintianus et par moi. Voilü, certes, une fable sublilement ourdie et un mensonge bien vraisemblable! Si j'eusse voulu faire quelque cliose de ce genre, ne le pouvais-je donc pas beaucoup plus facilement dans mon propre logis? Maintenant pour ce qui est de Quintianus, ici présent k mes cótés, dont 1'étroite amitié qui nous unit, dont la rare instruclion et la haute éloquence me font ici proclamer son nom avec un véritable sentiment d'orgueil et de fierté; pour Quintianus, dis-je, s'il avait eu quelques oiseaux a sa table, ou si, comme on le prétend, il en avait tué pour une opération magique, n'aurait-il donc pas eu un esclave qui balayat ces plumes quo solo censetur, facilius ad enm Alexandriam vini aura, qnam fumi, perveniret. Infellexit hoe et ipse incredibile futurum. Nam dicitur ante horam diei secnudam jejunus adhue et abstemius, testimonium istnd vendidisse. Igitur scripsit, h®c se ad hunc modum comperisse. Postqnam Alexandria reyenerit, domum suam recta contendisse, qua jam Quintianus migrarat : ibi in vestibulo multas avium pinnas offendisse, praeierea parietes fuligine deformatos; quaesisse causas ex serro suo, qnem QEae reliqnerit, eumque sibi de meis et Quintiani nocturnis sacris indicasse. Quam vero subtiliter compositum, et verisimiliter commentum, me si quid ejns facere yellem, non domi me® potius facturum fuisse! Quintianum istum, qui milii adsistit (quem ego proamicitia, qu® mihi ciim eo artissima est, proque ejns egregia eruditione et perfectissima eloquentia, honoris et landis gratia nomino) : hunc igitur Quintianum, si quas aves in ccena liabuisset, aut, quod aiunt, magia causa interemisset, puerum nnllnm habuisse, qui pinnas converr^- et les rejetat dehors? De plus, eomment supposer une fumée assez'abondante pour qu'elle eüt rendu les murailles toutes noires: et QuintianUj aurait-il souffert cette malpropreté dans son appartement tout Ie temps qu'il y demeura? Tu ne dis rien, Emilianus; c'est qu'il n'y a pas dans tout ceci la moindre vraisemblance : k moins que tu n'avoues qu'au lieu d'entrer dès son arrivée dans l'appartement, Crassus, suivant ses habitudes, est allé droit cl la cuisine. Mais d 011 1 esclave de Crassus a-t-il soupgonné que c'était précisément la nuit que les murs avaient été salis? Est-ce d'après Ia couleur de la suie? sans doute la fumée de nuit est la plus noire et ne saurait, ainsi, se confondre avec celle de jour. Pourquoi encore ce serviteur soupconneux et si diligent a-t-il laissé Qnintianus partir avant que celui-ci eüt rendu Ia maison nette? Les plumes étaient-elles lourdes comme du plomb, pour rester la jusqu'au retour de Crassus? Pourquoi celui-ci n'en accuserait-il pas son esclave? c'est paree que c'est lui-mème qui a iabnque ce mensonge, qui a inventé cette suie, ces plumes (car wieme pour donrier un témoignage, il ne peut rester longtemps eloigne de la cuisine). Pourquoi maintenant ce témoignage est-il par vous extrait d'une déposition écrite? Oü donc est Crassus lui-meme ? Est-il retourné è Alexandrie par dégout de son logis? Essuie-t-il ses murailles? ou, ce qui est plus probable, 1'orgie de ret et foras abjiceret? pra.erea fumi tantam vim fuisse, ut parietes atros redde- ::T"° ,def0rmitatem- Pa^surn in cubiculo suo Quintia- nnm. Nih.1 d.cis, Jïm.hane; non est verisimile; nisi forte Crassus non in cabiculum reversus perrexit, sed suo more recta ad focum. Unde autem serrus Crassi suspicatus est, noctu potissimum parietes fumigatos' dïffert'7 7 T'deliCet fl'ml,S n0Ct"InUS nigli0r 6St' '"l116 di™° differt? Cur autem susp.cax servus, ac tam diligens, passus est Quintianum migrare prins, quam mundam domum redderet? Cur illas plumai, quasi plnm- tam I USr ad advent™ trassi manserunt? Non insimulet Crassus servum suum. sed .pse hac potius de fuligine et pinnis mentitus est, dum non potest nee m testimouio dando discedere longius a culina. Cur autem testi- taZdl 6,1S"S? CraSSUS ipSe UM gemiUm 6St? An Aleiandriam US reme!mt? parietes suos detergit? an, quod verius est, ez era- suis bien pas è pas la marclie de 1'accusation, je reprends un k un chaque détail et je recorapose tont ce tissu de calomnies. Comment la fabrieation du cachet que vous dites peut-elle avoir été rnysterieuse? Vous connaissez 1'ouvrier qui 1'a fait, k telles enseignes que vous 1'avez assigné k comparaitre. Voyez, il est ici: c'est Comelius Saturninus, homme des plushabiles dans son art et d'une rnoralité reconnue. Dans un interrogatoire détaillé qu'il a subi demièrement devant vous, Maxiraus, il vous a expliqué toute cette allaire avec une franchise et une vérité parfaites. II a declaré que j'avais vu chez lui nombre de figures géométriques en buis, exécutées avec beaucoup de talent et de délicatesse, et que, charmé de ces ouvrages, je le priai de me confectionner quelque objet en ce genre, paree que je me proposais den laire, selon mes habitudes, un objet de pieuses supplications • je le laissai maïtre de choisir et le dieu et la matière, k condition que ce serait du bois. II commenca d'abord sur du buis; j'étais alors a la campagne. Pendant ce temps, mon beau-fils! Sicimus Pontianus, voulant m'être agréable, obtint de Capitolina, dame d'une vertu exemplaire, un petit meuble en ébène qu'il sempressa de porter k Saturninus; il lui recommanda d'employer de préférence cette matière, plus rare et plus durable, et H ajouta que ce cadeau me ferait un grand plaisir. L'artiste sui- fallor, ordine eorum vestigia persequor, et singillatim apprehendens, omnem 'f"" rf °' °«""afuisse labricatio sigilli, qu„d dioitis, qui potest? CUJU» vos adeo art.ficem non igoorastis, „t ei, uti praslo esset, denundavVhtisf En adest Coruel.us Saturninus artifes, Tir inter suos et arte laudatus, et monbus coraprobatus, quitibi, Maxime, paulo ante diligenter sciscitanti omnem or mem gestai rei summa cum fide et veritate pereensuit: me, qnum apud urn niu as geometneas formas e buio vidissem subtiliter et affabre factas invitatum ejus artiflcio, qusdam mechanica ut mihi elaborasset, petisse ■ simui et aliquod s.mulacrum cujuscunqne vellet dei, cui ei more meo supplicassem qtiacunque matena, dummodo lignea, exsculperet. Igitur primo buieam ten®. iDtenm dum ego ruri ago, Sicinium Pontianum privignum meum, qui mihi factum volebat, .mpetratos bebeni loculos a muliere honestissima Capitolian d se attul.sse : ex ,11a potius materie rariore et durabiliore uti faceret, adkore tatum : id munus quum primis gratum mihi fore. Secundum ea se fecisse, proindH. 27 vit sou désir, autant que le permettait le meuble en question; et par son adresse a en combiner tous les morceaux, il réussit a en tirer un petit Mercure. Ce que je dis est conforme & la déposition de Saturninus, que vous avez entendue, Seigneur; conforme aussi a la manière donl il a été répondu a vos questions par le lils de Capitolina, jeune liomme plein d'honneur et ici présent. C'est Pontianus qui avait demandé le meuble, c'est Pontianus qui 1'avait porté a 1'artiste. On ne nie même pas c^tte circonstance, que c'est Pontianus qui recut de Saturninus le cachet quand il fut terminé et qui ensuite m'en fit présent. Toutes ces particularités étant bien et clairement établies, reste-t-il rien a quoi puisse absolument se rattacher le moindre soupcon de magie? Je vais plus loin : restet-il quelque circonstance qui ne vous convainque pleinement d'un mensonge manifeste? Ce que vous prétendez avoir été fabriqué en cachette avait été commandé par Pontianus, jeune chevalier de haute distinction, et a été exécuté par Saturninus. homme grave, honorablement connu parmi ses confrères; 1'artiste y a travaillé assis dans son atelier et en vue de tout le monde; une dame de condition y a contribué par son présent; nombre d'esclaves, nombre d'amis qui venaient journellement chez moi, ont su que 1'objet devait se faire, qu'il était fait. Et vous n'avez pas eu bonte de dire faussement que j en avais cher- ut loculi suppetebant. Ita minutatim ex tabellis compacte crassitudine Mercuriolum expediri potuisse. HffiC, ut dico, omriia audisti. Praterea a fllio Capitolina;, probissimo adolescente, qui prassens est, sciscitante te, eadem dicta sunt: Pontianum loculos petisse, Pontianum Saturnino artiflei detulisse. Etiam illud non negatnr, Pontianum a Saturnino perfectum sigillum recepisse, et postea dono mihi dedisse. His omnibus palam atque aperte probatis, quid omnino superest, in quo suspicio aliqua magiffi delitescat? immo quid omnino est, quod vos manifesti mendaci' non revincat? Occulte fabricatum esse dixistis-, quod Pontianus, splendidiSsimus eques, fleri curavit: quod Saturninus, vir gravis, et probe inter suoS cognitus, in tabernula sua sedens propalam exsculpsit: quod ornatissima matron» mnneie suo adjnvit: quod et futurum, et factum, multi quum servorum, tm» amicorum, qui ad me ventitabant, scierunt. Lignum a me toto oppido, et qu;' clié le bois dans toute la ville avec une pcine infinie, quand vous saviez que durant ce temps je n'y ai pas séjourné, et quand 11 a été démonlré que j'avais pour ma part laissé a 1'artiste le choix de la matière! Je passé a votre troisième calomnie. Vous parlez de la fabricaüon d'uue image décharnée, d'un cadavre hideux, dun spectre "ifernal et des plus horribles. Si vous étiez convaincus que c'élait évidemment un emblème magique, pourquoi ne m'avoir pas s°ffinié de lo produire? Etait-ce pour mentir a votre aise a propos '' un objet qui ne serait pas sous les yeux? Mais grace, fort lieureusement, a une de mes habitudes, la facilité de débiter des 'fiensonges vous est enlevée ici: car j'ai pour usage, partout oii vais, de porter au milieu de mes papiers le simulacre de luelque dieu, et de lui présenter mes dévotions aux jours de fl5te avee de 1'encens, du vm pur et quelquefois des victimes. '^ussi, du moment que j'ai entendu dire que par le plus insigne ^ensonge on parlait de squelette, j'ai chargé quelqu'un d'aller tout courant a l'liotellerie oü je loge, et de m'en rapporter le Petit Mercure que Saturninus a fabriqué pour moi a OEa. Don^ez: qu'ils le voient, qu'ils le tiennent, qu'ils le considèrent. °ila, Juges, ce que le scélérat appelait un squelette. Entendez^°us comme tous les assistants se récrient? entendez-vous comme °ppid° qnffisitum, non piguit vos commentiri : quera abfuisse in eo teme scitis, quem j-nssisse fier'; qualicanque materia probatum est? ertinm mendacium vestrum fuit, macilentam, vel omnino evisceratam for111 diri cadaveris fabricatam, prorsus horribilem et larvalem. Quod si conide llU lla^e^at^s tam evidens signum magiée, cur mihi, ut exhiberem, non nuQciastis? An ut possetis in rem absentem libere mentiri? Cujus tarnen falsi ^ °PPörtunitate quadam mes consuetudinis vobis ademta est. Nam morem ta/1 ^a^eo' eam» simulacrum alicujus dei inter libellos conditum ges- er ' ei'ue diel3us festis tlire et mero, et aliquando victimis, supplicare. Dudum Ciif.- ^UUIÏ1 au(lirem, sceletitm perquam impudenti mendacio dictitari, jussi Sah 1CUl° iret ®liqnis, et ex hospitio meo Mercuriolum aiferret, quem mihi ün ' 11 uns iste QE& fabricatus est. Gedo tu, eum videant, tëneant, consideréut. (ïueni scéléstus ille sceletum nominabat. Auditisne réclamationem Uül) ^ adsunt? auditisne mendacii vestri damnationem? Non vos tot ils condamnent vos mensonges? n'avez-vous pas enfin honte de tant de calomnies? Est-ce la un squelette? est-ce 14 un speetre? est-ce la ce que vous affectiez d'appeler un symbole de démon"? est-ce la un emblème de magie, ou bien une image ordinaire et commune? Prenez, je vous prie, Maximus, et contemplez : a vos mains si pures et si pieuses on peut conlier un objet consacré. Voyez-vous comme cette petite figure est noble et pleine de cette vigueur que donne la palestre! quelle sérénité dans les traits du dieu! avec quelle grace une barbe naissante encadre ses joues! voyez sur sa tête ces boucles de cheveux frisés s'échappant des coins de son bonnet! quelle élégance dans ces deux ailes bien symélriques qui ressortent au-dessus de ses tempes! quelle aisance dans ce manteau qui se rattache au-dessus de ses épaules! Oser dire que c'est la un squelette, eest n avoir jamais vu une image de dieu oules mépriser toutes; eiiiin, piendre cela pour un speetre, c'est en être un soi-même. Oui, Emilianus, puisse un tel mensonge attirer sur toi le courroux de eet intermédiaire divin. qui circule du ciel aux enfers! puisse-t-il susciter contre toi les deux ordres de divinités! puisse-t-il présenter sans cesse a tes regards tout ce qu il y a dombres, de spectres, de manes, de fantömes, et ces visions alïreuses qu on rencontre la nuit, qui font partout leflroi desbuchers, la ter- calnmniarnm tandem dispudet ? hicciue est sceletnst haccine est larva? hoccine est, quod appellitahatis daemonium? magicumiie istud, au solemne et commune simulacrum est? Accipe quaso, Maxime, et contemplaie : bene tam puris et tam piis manibus tuis traditur res eonsecrata. En vide, quam facies ejus decora et succi palastrici plena sit, quam hilaris dei vultus, ut decenter ntrinque lanugo malis deserpat, ut in capite crispatus capiUus sub ïmo pilei umbraculo appareat, quam lepide super tempora pares pinnula; emineant, quam autem festive circa humeros vestis constricta sit. Ilunc qui sceietum audet dicere, profecto iile simulacra deoram nulla videt, aut omuia negligit. Hunc denique qui larvam putat, ipse est larvatns. At tibi, JEmiliane, pro isto mendacio du at Deus iste Siiperiim et Interim commeator, utrorumqne deoram malam gratiam semperque obvias species mortuorum, quidquid Umbrarum est usquam, quidquid Lemurum, quidquid Manium, quidquid Larvarum, oculis tuis og»erati omnia noctiiun occursacula, omnia bustoruni ioruudamma, onmia se- retir des tombeaux! II est vrai que, par ton ftge et par tes mérites, tu ne seras pas longtemps sans t'aller joindre k eux. (Juant a nous, platonicienne familie, nos dogmes ne présentent que des idéés de fête, de bonheur; tout y est solennel, céleste, divin. 11 y a plus : dans nos études sublimes, nous nous élevons au-dessus des cieux même pour vivre & la surface des mondes extérieurs. Vous savez que je dis vrai, Maximus, vous qui dans le Phèdre avez remaj-qué cette expression : les espaces qui s étendent au dela du del et sur sa convexitê. Vous savez aussi très-bien, pour que je réponde également & cette chicane de mots, quelle est la divinité appelée, non par moi le premier, mais par Platon, du nom de roi (basileus) : c'est la cause première de toutes choses; c'en est la raison, 1'origine essentielle; c'est le pèru souverain des intelligences, le conservateur éternel des êtres, 1'infatigable ouvrier de ce monde qu'il créa. Mais nul ne voit le travail de eet immortel artisan, la sollicitude de ce conservateur ; nul ne sait les mystères de sa fécondité créatrice; il n est assujetti ni aux lieux, ni aux temps, ni è aucune vicissitude : aussi est-il concevable pour peu de mortels, et pour tous, inelTable. Tu vois que je suis le premier è augmenter tes soupfons sur ma sorcellerie, Émilianus : je ne réponds pas a ta question, je ne te dis pas quel est ce roi que j'adore. II y a plus : si le proconsul lui-même me demande quel est ce dieu, je me pulerorum terriciüamenta : a qnibus tarnen a:vo et merito haud longe abes. feterum Platonica familia nihil novimns nisi festum et la;turn, et solemne, et snperum, et caeleste. Quin altitudinis studio secta ista etiam c$lo ipso sijblimiora quaipiam vestigavit, et in extimo mundi tergo degit. Scit, me vera dieere, Maiimus, qui -tèv Wtfoufavto» t^ov hA toi oüpavoü vi™ legit inPhaedro diligenter. Idem Maiimus optime intelligit, ut de nomine etiam vobis respondeam, qnisnam sit ille, non a me primo, sed a Platone nuncupatns totius rerum natnrae cansa, et ratio, et origo initialis, summus animi genitor, aternus animantium sospitator, assiduns mundi sul opifei. Sed enim sine opera opifei, sine cura sospitator, sine propagationo genitor, neque loco, neque tempore, nee vice ulla comprebensus, eoque paucis cogitabilis, nemini effabilis. En, nltro augeo magiae suspicionem. Non respondeo tibi, jEmiliane, quem colam faaiMe. Quin si ipse proconsul in- tairai. J'ai parlé sur cette affaire de nom autant que la eirconstance le demandait. Reste un détail qui, je ne 1'ignore pas, piqué la curiosité de certaines personnes de 1'assistance. Pourquoi ai-je voulu que ce symbole, au lieu d'être en argent ou en or, fut précisément fait en bois? J'aiine a croire que cette curiosité trouve son motif dans le désir que ces personnes éprouvent de s'instruire, plutöt encore que dans celui qu'elles ont de me trouver innocent; car elles ne doivent plus conserver de doutc après les victorieuses réfulations par lesquelles elles m'ont vu pulvériser toutes ces calomnies. J'en appelle donc & 1'attention de ceux qui ont a cceur de s'instruire; mais je réclame d'eux 1'intérêt le plus vif et 1'attention la plus soutenue, car je vais leur lire des passages empruntés au dernier livre des Lois, ouvrage de la vieillesse de Platon : « L'homme modéré dans sa conduite doit 1'être dans les offrandes dont il fait hommage aux dieux. Ainsi, la terre, étant le foyer des domiciles, est sous 1'invocation de tous les dieux, et ne doit pas leur être consacrée une seconde fois. » Ce passage a pour but de défendre aux hommes 1'érection d'un temple privé : le philosophe pensait que les temples publics suffisent aux citoyens pour 1'immolation des victimes. Ensuite il ajoute : « Dans les autres cités 1'or et 1'argent, chez les particuliers comme dans les temples saints, sont des objets d envie; 1 ivoiie, provenant d'un corps qui a eu vie, n'est pas une oiïrande con- terroget, qnid sit deus mens, tacebo. De nomine, ut inpnEsentiarum, satis dixi. (juod snperest, nee ipse sum nescius, quosdam circumstantium c.upere audire, cnr non argento vel auro, sed potissimum ex ligno, simulacrum fieri voluerim; idque eos arbitror, non tam ignoscendi, qnam cognoscendi causa, desiderare : ut hoe etiam scrupnlo liberentur, qnum viderint omnem suspicionem criminis abnnde confutatam. Andi igitur, cui cura cognoscere est : sed animo, quantnm potes, erecto et attento, quasi verba ipsa Platonis jam senis de novissimo Legum libro auditurus : 6eowi Si drnHf.*™ Msi>» *W5xp« Ti» uttfiov d»Sf» 4».TL«i»T« Supewi.f -rt n'tv w iirrioc Te oUijircu;, Uf4 itöal *ivw» StCiv' Ou» SlUTifaj lt?4 x«9itfo0™ ötol; Hoe eo prohibet, ut delubra nemo audeat privatim eonstituere. Censet etenim, satis esse civibus ad immolandas victimas templa publica. Deinde Sllbnectit : £puoos §è KOK cipyupos iv AMais Tró).e<7iv iSia Si x«l iv tori» venablo; le fer cl 1'airain sont des instruments de guerre; le bois, le bois seul peut servir a toutes les offrandes particulières que 1'on voudra, et la pierre, pareillement, pour les temples publics. » L'assentiment général, illuslre Maximus, et Vous, ses assesseurs, me prouve 1'heureux eflet de cette citation. C'est ainsi qu'en élant le guide de ma vie, Platon devient encore mon défenseur devant les tribunaux; et 1'obéissance que vous me voyez apporter a sa loi, fait ici ma sauvegarde. Maintenant il est temps que je passé & ma correspondance avec Pudentilla. Mais d'abord je repreridrai les choses d'un peu plus liaut, afin qu'il soit bien démontré pour tous que, loin d'avoir envalri la maison de Pudentilla dans des vues cupides comme ceux-ci le prétendent, j'aurais dü constamment fuir cette maison si j'avais songé le moins du monde a mes intéréts; que, sous les autres rapports, ce mariage n'a pas été avantageux pour moi, et qu'il a fallu toutes les compensations que j'ai trouvées dan? les vertus de ma femme pour qu'il ne me devint pas fatal. Cette union est même 1'unique base, è part une stérile jalousie, sur Iaquelle on ait pu fonder et 1'accusation présente et les mille autres calomnies antérieures qui ont attaqué ma conduite. Autrement, quel motif aurait eu 1'animosité d'Émilianus, même quand il aurait véritablement reconnu en moi un magicien? A-t-il a me reprocher, je ne dis pas un seul fait, tzioöovov XTf(|xa' t^eea; 8ï aTro^eXomóto; "l'Ujjijv tr&jAaxo; ouy. ivyioïq avaO^jxa' al ifü- ttO.-tt VÜV npó5 lui, -„t oaifpovo. Haic ipsa verba Rufinus, sola excerpta, et ab ordine suo sejngata, quasi confessionem mulieris circumferens, et Pontianam fleutem per forum dnctans, vulgo ostendebat. Ipsas mulieris litteras illatenus, qua dixi, legendas prabebat: caetera supra et infra scripta occultabat; turpiora esse, quam ut ostenderentur, dictitabat; satis esse, confessionem mulieris de magia cognosci. Quid quairis? yerisimile omnibus visum. Qua purgandi mei gratia scripta erant, eadem mihi immanem invidiam apud imperitos concivere. 28. personnes crédules. Ce misérable se démenait d ailleurs et vociférait en plein forum; & cliaque instant il ouvrait sa lettre en réclamant justice : « Apulée est un magicien, criait-il; voici 1'aveu de sa malheureuse victime. Que vous faut-il deplus?» Personne ne se portait pour moi, personne ne s'avisait de lui répondre : « Donne la lettre entière, je te prie: permets que je voie tout, que je ]a Hse d'un bout ü 1'autre. Bien souvent une imputation n'est calomnieuse que paree qu'on la produit isolément. II n'y a pas de discours qui 11e puisse être incriminé, si 1'enchainement en est détruit, si l'on en tronque le début, si 1'on en supprime a plaisir telles ou telles phrases, si le passage ainsi dénaturé est lu avec 1'accent de la conviction plutöt encore qu'avec celui du reproche. » Je ne saurais mieux démontrer avec quelle exactitude ces distinctions, et d'autres du même genre auraient pu être alléguées alors, qu'en reprenant de plus liaut la lettre.Vérifie, Ëmilianus, si tu as'bien exactement transcrit les mots dans ta copie homologuée. « Je voulais, pour les raisons que j'ai dites, prendre un mari; c'est toi qui m'as engagée a choisir celui-ci de préférence ïi tout autre. tu ne pariais de lui qu'avec admiration; tu n'aspirais qu'a le faire entrer par mon intermédiaire dans notre familie. Mais, depuis que des gens pervers et malintentionnés vous ont tourné la tête, Tnrbabat impurus hic, in medio foro bacchabundus : epistolam sspe aperiens proquiritabat : Apuleius magus : dicit ipsa, qnae sentit et patitur; qu.d vultis amplius? Nemo erat, qui pro me ferret, ac sic responderet : Totam sodes epistolam cedo : sine, omnia inspiciam, principio ad finem perlegam. Mnlta snnt, qcffi sola prolata calumni» possint uideri obnoxia. Cujavis oratio ïnsimulari potest, si ea, quae ei prioribus neia snnt, principio sin defrandentiir : si quidam ex ordine senptoram ad Hbidinem supprimantar : si, quse simnlationis causa dicU snnt, adseverantis pronunciatione, qnam eiprobrantis legantur. Hac, et id genus ea, quam merito tune dici potuerint, ipse ordo epistol® ostendat. At tu, -Emiliane, recognosce, an et hsc mecnm testato descripseris : Bou*»|Uv,v T4e |« «1' i? Eiirav «W«! éni, toStov Imkto; *»vw 8«U|x«Cü.v tiv ivSfa, «al aitó» c'uctiov ^<» Si' •»!>« vis Si »( V*! « iwmiWv, «UvtSiov lïivrw Wtfos Toilït que tont h coup Apulée est devenu magicien, et que j'ai élé par lui ensorcelée. Eh bien, oui, je 1'aime; venez donc è mui, pendant que je conserve encore ma raison.» En yérité,Maximus, si les lettres qu'on nomme des voyelles allaient d'elles-mêines se combiner pour former des voix, si les mols volaient, comme disent les poëtes, pensez-vous que quand Rulinus raorcelait ainsi de mauvaise foi cette épitre, n'en lisant qu'un seul passage et en omettant le plus grand nombre qui m'étaient favorables, pensezvous que les autres lettres n'auraient pas crié qu'on les retenait criminellement ? les mots supprimés ne se seraient-ils pas échappés è tire d'aile des mains de Rulinus? n'eussent-ils pas jeté le désordre dans le forum ? n'auraient-ils pas dit : « Nous aussi, nous avions été envoyés par Pudentilla pour compléter sa pensee. Cet homme est un traitre et un faussaire, qui veut accréditer un mensonge par un témoignage altéré : ne le croyez pas; fiez-vous plutot è nous. Apulée n'a pas été accusé de magie par Pudentilla ; au contraire, elle 1'a sur ce point jüstifié eontre Rufinus » ? Bien que les voyelles et les mots n'aient pas tenu alors un pareil langage, néanmoins, a 1'instant oü ils peuvent m'être le plus utiles, vous voyez quelle lumière éclatante ils jettent sur cette correspondance. Oui, Rufinus, tes artifices sont déjoués, tes intrigues, démasquées, tes calomnies, découvertes; la vérité, jus qu'ici méconnue, se produit en ce jour et se dégage en quelque sorte du fond de cet abime de calomnies. Vous m'opposiez, en xa\ lyw {j.e;iaYeu|xai uit au-coü' val lp<5, xal D.Ottï vüv «po? Iw; Sti ffwopovw. Oro te, Maxime, si litterae, ita ut partim vocales dicuntur, etiara propriam yocem usurparent; si verba, ita ut poet® aiunt, pinnis apta vulgo volarent: nonue qaum primurn epistolam istam Rufinus mala fide excerperet, pauca legeret, multa et meliora sciens reticeret; nonue tune caeter® litterae sceleste se detineri proclamassent? verba suppressa de Rufini manibus föras evolassent? totum forum tumnltn complessent? se quoque a Pudentilla missas, sibi etiam qu® dicerent mandata? improbo ac nefario homini per alienas litteras falsum facere tenlanti ne auscultarent, sibi potius audirent: Apuleium magi® non accusatum a Pudentilla, sed accusante Rufino absolutum? Qu® omnia etsi turn dicta non sunt, tarnen nunc, quum magis prosunt, luce illustrius apparent. Patent artes tu® y Ru fine, fraudes hiant, detectuiu mendacium est. Veritas olim interversa, défi, la lelt re de Pudentilla; or cette lettre me donne la victoire; car si vous voulez aborder le passage qui la linit, ce ne sera pas moi qui m'en plaindrai. Dites, dites comment termine sa lettre cette femme que j'ai ensorcelée, que j'ai rendue furieuse et folie par amour : « Non, je ne suis point ensorcelée: j'aime, et c'est mon destin qui 1'a voulu. » En faut-il encore davantage? Pudentilla vous désavoue; elledéfend d'unemanière victorieuse sa propre raison contre vos calomnies. Les motifs raisonnables ou forcés de son mariage, elle les attribue au destin; et le destin est bien éloigné de la magie, ou plutót il la supprime entièreinent. En effet, quelle puissance reste-t-il aux enchantements et aux maléfices, si la destinée de chaque mortel est un torrent impétueux qu'on ne peut pas plus arrêter que lancer? Ainsi, par cette phrase, Pudentilla reconnait non-seulement que je ne suis pas magicien, rnais encore que la magie n'existe pas. C'est un bonheur, que Pontianus ait gardé entière la lettre de sa mére; c est un bonheur, que vous ayez été emportés par votre précipitation h provoquer ce procés, puisque vous ne vous êtes pas laissé le temps de rien altérer dans cette pièce. C'est li vous, Maximus, qu en est du le bienfait: dés 1'origine votre sagesse avait compris leurs infames manoeuvres; et pour qu'ils n eussent pas le temps de les atïermir, vous en avezaccéléré 1'ex- nnnc se effert, et velnt alto barathro calumnis se emergit. Ad litteras Pudentilla! provocastis : litteris vinco; qnanim si vnltis eitremam quoque cUusuiara audire, non invideho. Die tu, quibus verbis epistolam finierit muiier obcantata, vecors, amens, amans : «5Ti 5tl j. if0i ahla ^ efv. Etiamne amplins? Reclainat vobis Pudentilla, et sanitatem suam a vestris calumniis qnodam praconio vindicat. Nubendi antem sen raüonem, seu reL'essitatem, fato adscribit, a quomultum magia remota est, vel potius omnino sublata. Qnae enim relinqnitur vis cantaminibus et veneflciis, si fatum rei cnjtisque, veluti violentissimus torrens, neqne retineri potest, neqne impelli? Igitur hac sententia sua Pudentilla non modo me magum, sed omnino esse magiam negavit. Bene, quod integras epistolas matris Pontianus ei more adservavit: bene, quod vos festmatio jndicii antevortit, ne quid in istis litteris ex otio novaretis. Tunm hoe, Maiime, tujeque providentiai beneficium est, uxor ad prolem multo auspicatius in villa, quam in oppido, ducitur : in sol° ^ ne place publique. Oui, que celle qui doit devenir mère prenne 110,11 ^ épouse dans le sein même de la mère commune, parmi ^es blés mürs, sur de riches sillons; qu'elle se rapproclie de son ^0Ux sous 1'ombrage de 1'ormeau marié è la vigne, au milieu ^ symboles de toute maternité, des végétaux qui se multiplient, es vignes qui poussent, des arbres qui germent. C'est-bien ici d'appliquer ce vers, si connu, de la comédie : Lgs enfants les plus beaux naissent a la campagne. Êt t,Urllez même les premiers ages de Rome : c'était dans les 8mPs 1u'on venait offrir aux Quintius, aux Serranus et è tant s ^^res héros, non-seulement des épouses, mais encore des con6ti ats et des dictatures. Je m'arrête dans une matière si fertile développements : je craindrais de te eauser trop de plaisir en lsailt 1'éloge de la campagne. pour ce qui est de 1'age de Pudentilla, tu as dit, poussant, ^ toutes tes manceuvres, le mensonge jusqu'a 1'impudence, Hut 6 avai^ S01xan'e ans lorsqu'elle s'est mariée. Je n'ai qu'un ' 'fipondre; car dans une question aussi claire une longue sqjj U^slon est chose superflue. Quand Pudentilla vint au monde, (jt(,/Jère dsdara sa naissance, suivant 1'usage ordinaire; et 1'acte 's-6 & cette occasion existe aussi bien dans les registres publics V 1,1 ipso m lu loco sterili : in af?ri cesPlte' 1uam in fori silice. Mater futnra ^ *Uaterno sinu nubat, in segete adulta, super fcecundam glebam : vel 61 Pr0 U •lÜm0 marita cuiet'in ipso Sremio terrai matris, inter soboles herbarum vetsils ,a8mes vitium et arborum germina. Ibi et ille celeberrimus in comajiliis e proximo congruit : IloiSwy itc* avpöv 'prqffuov tWt tfitóooi. 11011 liodo111 e^am maj°r^us» Qiiintiis et Serranis, et multis aliis similibus, ^lU^bo 1Uores' verum etiam consulatus et dictaturae, in agris offerebantur. •Öe $tat me in tam Proliï0 l°co» ne tibi gratura faciam, si villam laudavero. Sex.e^V6r° •Pu(3entill®, de qua post ista satis confidenter mentitns es, ut 'ö'nta annos natam diceres nupsisse, de ea paucis tibi respondebo. *U>i tam ^ersPicua non est necesse pluribus disputare. Pater ejus natam more caeterorum professus est. Tabulae ejus partim tabulario publico, que dans les papiers de la familie : 011 te los met sous tes yeUXPassez a Emilianus eet acte : qu'il en considère le lin, qu'il reconnaisse les cachets qui y sont apposés, qu'il vérifie la date des consuls, et qu'il fasse ses calculs. II lui donnait soixante ans •' qu'il en prouve seulement cinquante-cinq, et il aura déja menti d'un lustre. Mais c'est peu; j'agirai plus libéralement, car il a de lui-même gratifié Pudentilla d'un nombre d'années qu'il voudra bien reprendre a sou tour. Oui, comme Ulysse, ce Mézence a fait une erreur de dix ans. Je le mets au défi de prouver seulement qu'elle ait la cinquantaine; bref, poussant a bout ce multiplier teur faussaire, j'irai jusqu'aux vingt ans, et je les retrancherai tout d'une fois.-Ordonnez, Maximus, que 1'on fasse la supputation des consuls, et si je ne me trompe, vous trouverez qu'aujourd'h11' , Pudentilla n'a guère plus de quarante ans. O 1'insigne fausseté; limpudent mensonge, qui mériterait pour punition un exil de vingt ans! Oses-tu bien, Emilianus, grossir de moitié le véri' Uible chiffre, et compter un tiers en sus! Si tu eusses dit trente pour dix, on aurait pu croire que Terreur du calcul tenait a celle du geste, paree qu'au lieu d'arrondir les doigts, tu les aurais tenus ouverts. Mais le nombre quarante est celui qui s'expri®e le plus facilement, car il s'indique par la main ouverte; et quafld tu 1'augmentes de moitié, 1'erreur ne peut tenir au geste de teS partim domo adservantur : quae tibi ob os objiciuntur. Porrige &mü'31'0 tabulas istas. Linnm consideret, signa, quffi impressa sunt, recognoscat, legat, annos compatet. Ou os sexaginta mnlieri adsignabat, probet quinql,e et quinquaginta. Lnstro mentitus est. Param boe est : liberalins agam. et ipse Pudentilla muitos annos largitus est : redonabo igitur vicissim. Veceltl annos Mezentius cum Ulixe erravit: quinquaginta saltem annorum rn,il'erel0 ostendat. Quid mnltis? ut cum quadruplatore agam : bis duplum qninqnenU'lllU faciarn, viginti annos semel detrabam. Jube, Maxime, consnles computari; ri' fallor, invenies nune Pudentilla haud mnlto amplius quadragesimum aetatis ire. O falsum, audax et nimium tnendacium, viginti annorum puniendum! dimidio tanto, JEmiliane, inentiri falsa audes, et sesquiaHeia Si triginta annos pro decem dixisses, posses videri pro computationis gestl1 ef rasse : quos circulare debneris, digitos apernisse. Quuin vero qnadraginta, 5"® faeilius cateris porrecta palroa significantur, ea qnadraginta tu dimidio auëeSl jour de sa mort elle laissait un enfant, de 1'un ou de 1'autre sexe, issu de notre mariage, la moitié de la dot serait pour eet enlant et 1'autre moitié pour les deux (ils du premier lit. Ce que je dis, je le prouverai en montrant les actes. Peut-être, même a la suite d'une semblable déclaration, Émilianus ne peut-il se résigner a croire qu'il y ait eu trois cent mille sesterces seulement portés au contrat, et qu'il ait été stipulé un droit de retour au profit des (ils de Pudentilla? Eli bien, prends toi-même ces actes, de tes propres mains; présenle-les ü ton conseiller Rufinus, pour qu'il les lise; qu'il rougisse de son insolence et de son intrigante mendicité, lui qui, gueux et a peine vêtu, a doté sa fille de quatre cent mille sesterces par lui empruntés ct un tiers. La riehe Pudentilla s'est contentée de trois cent mille; et le mari qu'elle a, après avoir plus d'une fois dédaigné des dots autrement considérables, s'est trouvé satisfait de eet apport illusoire, attendu qu'il ne voit dans cette union rien autre chose que la femme, attendu qu'a ses yeux tous les plus beaux biens, meubles et immeubles, sont suffisamment remplacés par la sympathie et la vive tendresse de sa compagne. D'ailleurs, pour peu qu'on ait d'expérience, comment oseraiton trouver mauvais que voulant se marier, une veuve, d'une beauté passable et d'un age qui déjè. ne 1'est plus, eüt proposé une diern suum obisset, uti tum dividua pars dotis posteriori filio, reliqua prioribus cederet. H$c, ut dico, tabulis ipsis docebo. Fors fuat au ue sic quidem credat jEmilianus, sola trecenta millia nummüm scripta, eorumque repetitionem filiis Pudentilla pacto datam. Capiens ipse tu inanibus tuis tabulas istas, da impulsori tuo Eufino, legat. Pudeat illum tumidi animi sui, et ambitiosa meudicitatis; quippe ipse egens, nudus, quadriugentis millibus nummüm a creditore acceptis filiam dotavit. Pudentilla locuples femina trecentis millibus dotis fuit contenta : et maritum habet, et multis sape et ingentibus dotibus spretis, inani nomine tantula dotis contentum : caeterum prater uxorem suam nibil computantem, omnem supellectilem cunctasque divitias in concordia conjugiset inulto amore ponentem. Quamquam quis omnium vel exigue rerum peritus culpare auderet, si muiier \idua et mediocri forma, at non atate mediocri, nubere volens, longa dote et grosse dot et des conditions séduisantes k un homine jeune, dont 1'extérieur, 1'esprit, la forlune ne sont pas k dédaigner? Une belle vierge, füt-elle pauvre, est néanmoins assez rieliernent dotée, puisqu'elle offre & son nouvel époux sa candeur native, la grace de ses charmes, la fleur de sa virginité; et ce dernier trésor est celui dont tous les maris sont k bon droit le plus jaloux. En effet, quelque autre bien que votre femme vous ait apporté en dot, vous pouvez, s'il vous plait de ne plus rester encliainé par un bienfait, Ie restituer intégralement comme vous 1'aviez recu : 1'argent se rembourse, les esclaves se renvoient, on déloge d'une maison, on abandonne un domaine. La virginité seule, une fois qu'elle a été recue, ne peut plus se rendre : c'est, de tous les biens dotaux, le seul qui reste au pouvoir du mari. Une veuve, au contraire, se sépare de son époux telle qu'elle était venue k lui; elle ne lui apporte rien qu'elle ne puisse réclamer : c est une fleur qu un autre a déji cueillie. En tout cas, vous n'avez rien k lui apprendre pour les désirs que vous manifestez; son nouveau séjour lui est aussi suspect qu'elle doit letre eile-même en raison de son premier rnariage. Si c'est la mort qui 1'a rendue libie, il semble que ce soit une femme de laeheux présage, dont 1 union porte malheur et dont il ne faut pas rechercher la main; si eest un divorce, elle ne peut échapper au dilemme qui la proclame ou insupportable, puisqu'elle a été répudiée de molli conditione invitasset juvenem, neque corpore, neque animn. neque fortuna pffiniteudiim ? Virgo formosa, etsi sit oppido pauper, tamea abunde dolata est. Affert quippe ad maritnm novum animi indolem, pulchritodinis gratiam, floris rudimentum. Ipsa Yirginitatis commendatio jure meritoque omnibus maritis acceptissima est. Nam quodcumque aliud in dotem acceperis, potes, quum libuit, ne sis beneflcio obstrictns, omne, ut acceperas, retribuere; pecuniam renumerare, mancipia restituere, domo demigrare, praediis cedere. Sola virginitas, quuin semei accepta est, reddi nequitur : sola apud maritum ex rebüs dotalibns remanet. Vidua autem qualis nuptiis venit, lalis divoitio digreditur ; niliii affert irreposcibile : sed -venit jam ab alio praflorata : certe tibi, ad qus velis, minime docilis : non minus suspeotans novam domum, quain ipsa jam ob unum divortium snspectanda : sive illa morte amisit maritum, ut scaeri ominis muiier, et inlausti conjugii, minime appetenda; sen. rapudio digressa 2'J. son mari, ou trop exigeante, puisqu'elle l'a abandonné. Ces considérations et d'autres expliquent pourquoi les veuves ofl'rent des dots si considérables a qui veut les épouser; et c'est ce qu'avec un autre prétendu aurait fait Pudentilla, si elle n'avait trouvé un philosophe qui ne s'inquiétait pas de la dot. Mais allons plus loin : si c'eüt été par amour de 1'argent que je recherchais Pudentilla, pouvais-je rien faire de mieux, afin de devenir maitre chez elle, que de semer des germes de discorde entre la mère et les enfants? que de lui aliéner la tendresse de ses fils, afin de pouvoir seul, d'une manière plus libre et plus stire, posséder une femme isolée des siens ? N'est-ce pas la conduite qu'eüt tenue un brigand, comme vous voulez me faire paraitre? Eh bien, moi, j'ai toujours prêché la paix et 1'union; j'ai toüt fait pour 1'établir, pour la prolonger. Loin de semer de nouvelles haines, j'ai extirpé radicalement les vieilles inimitiés. J'ai conseillé a ma femme dont, a les entendre, j'avais dévoré déjè. toute la fortune, je lui ai conseillé, dis-je, et je lui ai persuadé de satisfaire sur-le-champ ses deux fils qui redemandaient la somme dont j'ai parlé précédemment, et de les payer en immeubles qui ont été estimés au-dessous de leur valeur et au prix par eux-mêmes fixé. En outre ,* sur ses propres elle leur a donné des champs d'excellent rapport, une vaste maison garnie avec est, utramvis habens culpara mnlier, qn$ aut tam intolerabilis fuit ut repudiaretur, aut tam insolens ut repudiaret. Ob haec et alia, vidus dote aucta procos sollicitant. Quod Pudentilla quoque in alio marito fecisset, si philosophum spernentem dotis non reperisset. Age vero, si avaritiae catisa mulierem concupissem, quid mihi utilius ad possidendam domura ejus fuit, quam simultatem inter matrem et filios serere? alienare ab ejus animo liberorum caritatem, quo liberius et artius desolatam mulierem solus possiderem? Fuitne hoe praedonii», quod esse vos fingitis? Ego vero quietis, et concordiae, et pietatis, auctor, conciliator, favitor, non modo nova odia non serui, sed vetera quoque funditus exstirpavi. Suasi uxori mes, cujus, ut isti aiunt, jam universas opes transvoraram : suasi, inquam, ac deniqne persuasi, ut filiis pecuuiam suam reposcentibus, de qua supra jam dixi, ut eam pecuniam sine mora redderet in praediis vili aestimatis, et quanto ipsi volebant. Próeterea ex re familiari sua fructoosissimos agros, et grandem domum opu- abondance, une grande quantité de blé, d'orge, de vin, d'liuile et d'autres denrées ; un nombre d'esclaves qui ne s'élève guère a moins de quatre cents; de plus, des troupeaux nombreux et d'une grande valeur. C'est sur ma demande qu'elle leur a fait ces largesses, pour les contenter d'abord par ce fait seul, et ensuite pour les rassurer pleinement sur le reste de la succession. Oui, voilk ce que j'ai obtenu de Pudentilla; et ce ne fut (elle me permettra de dire foute la vérité) ce ne fut qu'avec une peine extréme : il me fallut de très-instantes prières pour triompher de sa résistance, de son mécontentement, de son courroux. Ce fut moi qui réconciliai la mère avec ses deux enfants; et mon premier acte de beau-père fut d'enrichir mes beaux-fils d'une somme considérable. C'est un fait connu de la ville entière. On ne tarissait pas de malédictions contre Rufinus, d'éloges sur mon compte. 11 est bon de savoir qu'avant que cette donation de leur mère fut consommée, Pontianus était venu nous trouver, en compagnie de ce frère qui lui ressemble si peu. 11 s'était roulé a nos pieds, en sollicitant le pardon et 1'oubli de tous ses torts passés : il fondait en larmes, il nous baisait les mains, il nous exprimait quel était son repentir d'avoir écouté Rufinus et consorts. Après quoi, il me supplia instamment de le justifier aussi dans 1'opinion de Lollianus Avitus, è qui je 1'avais recommandé peu de lente omatam, magnamque vim tritici, et hordei, et vini, et olivi, caeterorumqne fructnum : servos quoque hand minus quadringentos, pecora amplius, neque panca, neque abjecti pretii, douaret; ut eos et ex ea qnam tribuisset parte securos baberet, et ad castéra hereditatis bona spe invitaret. Haec ego, ab invita Pudentilla (patietur enim me, nti res fuit, ita dicere) aegre eitudi, ingentibns precibus invit» et iratae eitorsi : matrem filiis reconciliavi : privignos meos, primo hor vitrici beneücio, grandi pecunia auu'. Cognitum hoe est tota civitate. RuSnun omnes eisecrati, me laudibus tnlere. Venerat ad nos, prinsqnam istam donationem mater perfleeret, cum dissimi, isto fratre suo Pontianns; pedes nostros advolntus, veniam et oblivionem prate ritoram omninm postularat, flens et manus nostras osculabundus, ac dicens, pmnitere, quod Rufino et similibus auscultarit. Petit postea suppliciter, nti se Lolliano quoque Avito C. V. purgem, cni baud pridem tirocinio professionis sua Ce que j'aimerais mieux présenter, ce serait plutöt. le testament nouveau de ton frère, tout incomplet qu'il est, testament oü il me mcntionne dans les termes les plus affectueux et les plus honorables. Muis Hufinus a intercepté eet acte : il 11'a permis ni de le produire ni de 1'achever : tant il avait de dépit et de honte de voir eet héritage perdu pour lui! Et certes, pour les quelques mois qu'il a été beau-père de Pontianus, c'était la évaluer a un prix assez lionnête les nuits de sa fille. En outre, il avait consulté je ne sais quels Clialdéens sur le moyen le plus avantageux de placer cette même fille; on m'assure qu'ils luiavaient répondu (liélas! ils n'ont que trop dit vrai!) que son premier mari mourrait au bout de quelques mois. Quant h 1'héritage, ils avaient, suivant leur liabitude, arrangé leur réporise d'après le désir de celui qui les consultait. Mais, grace au ciel, comme un stupide animal, sa gueule s'est vainement ouverte; car Pontianus ayant, pour le plus grand domrnage de la fille de Rufinus, apprécié ce qu'elle était, non-seulement se garda bien de 1'instituer son héritière, mais encore ne lui réserva pas le moindre legs tant soit peu bonorable : il ne 1'inscrivit que pour le lot ignominieux de quelque peu de linge, s'élevant il deux cents deniers environ; et il prouva ainsi que c'était une exhérédation motivée par un mécontentement réel plutöt qu'une omission causée par 1'oubli. Dans ce testament, comme dans le premier dont lecture a été faite, Potius testamentura illud recens tui fratris, quamquam imperfectum, tamen proferri cuperem, in quo mei officiosissime et honestissime meminit. Qnod tamen testamentum Rufinus neque compaiere, neque perfici passus est, pudore perditaa bereditatis : quam paucorum mensium, quibus socer Pontiani fuit, maguo quidem pretio noctium computarat. Praeterea nescio quos Chaldceos consuluerat, quo lucro filiam collocaret. Qui, ut audio, utinam illud non vere respondissent, primum ejus maritum in paucis mensibus moriturum. Catera enim de hereditate, ut adsolent, ad consulentis votum confinxerunt. Verum, ut dii voluere, quasi ciBca bestia, incassum liiavit. Pontianus enim filiam Rufini, male compertam, non modo heredem non reliquit, sed ne honesto quidem legato impertivit: quippe qui ei ad ignominiam lintea adscribi ducentorum fere deuariorumjusserit. ut inteliigeretur iratus potius extraneasse eam, quam oblitus pislerisse. Scripsit au tem heredes tam hoe testamento, quam priore, quod lectum est, matrem cum il a institué pour ses héritiers sa mère et son frère. C'est pour cela, Maxim us, comme vous le voyez, que Rulinus cherche u manceuvrer auprès de ce frère, qui n'est encore qu'un enfant, et qu'ii veut lui donner cette même créature. Elle est de beaucoup plus ègée que lui, elle était tout récemment la femme de son frère : n importe, il la jette a la tête de ce malheureux enfant et veut la lui mettre dans son lil. Pudens, de son cöté, s'était laissé prendre aux caresses de cette péronnelle aïnsi qu'aux laes tendus par le père entremetteur; et a peine son frère avait-il rendu le dernier soupir, qu'abandonnant sa mère il alla loger cbez son oncle, pour exécuter plus a l'aise, en se débarrassant de nous, un si beau dessein. Car Émilianus lavorise le beau-père, et veut une part du gateau... [Mouvement.) Port bien! Vous avez raison de m avertir. O ui, ce clier oncle aussi ménage et soigne dans son neveu de douces espérances, paree qu'il sait que si Pudens meurt intestat, il héritera de lui, sinon d'après 1'équité, du moins aux termes de la loi. Certes, je n'aurais pas voulu qu'une pareille manifestation partit de moi; j'ai trop de modération pour avoir songé a caractériser d'une manière aussi nette les soupcons que tout le monde a con?us. C est mal a vous, Assistants, de me souffler ainsi. Mais si tu veux savoir la vérité, Émilianus, on s'étonne généralement de la tendresse subite dont tu as été saisi pour eet enfant depuis la mort de son frère Pontianus, tandis qu'auparavant tu le cori- fratre; cui, ut vides, admodum puero eamdem illam fllia suas machinam Rufl. mis admovet, ac mulierem aliquam mnlto natu majorem, nuperrime uiorem fratris, misero puero objicit et obsternit. At ille puellffi meretricis blaiidimentis, et lenonis patris illectamentis captus et possessus, eiinde ut frater ejus animam edidit, relicta matre, ad patnmm commigravit, quo faeilius remotis nobis coepta perfleerentur. Favet enim IUiBno jEmilianus, et proventum cupit. - Ehem! recte vos admonetis. - Etiam suam spem bonus patruus temperat in isto, ac fovet, qui sciat, intestati pueri legitimum magis, quam justum heredem futurum. Nollem hercule boe a me profectum. Non fuit mex moderationis, tacitas omnium suspiciones palam abrumpere; male vos, qui suggessistis. Plane quidem, si verumvelis, multi mirantur, jEmiliane, tam repentinajn circa puerum istum pietatem tuam, postquam frater ejus naissais a peine et si peu. Souvent, lorsque vous vous rencontriez, tu ne reconnaissais même pas & son visage le Cis de ton frère : aujourd'hui, au contraire, rien n'égale les attentions que tu lui prodigues; et telle est ta complaisance a le corrompre, ta docilité pour ses moindres fantaisies, que ce changement seul serail de nature è justilier les soupfons. Tu 1'as recu de nous avec 1'innocence du premier age, tu 1'as bientöt rendu trop parfaitement instruit. Quand c'était nous qui le dirigions, il allait assidüment aux écoles : il les fuit maintenant du plus loin qu'il les voit, pour entrer dans les mauvais lieux. II dédaigne 1'amiüé des personnes sérieuses : c'est avec des jeunes gens du plus bas étage, au milieu des femmes de mauvaise vie et des verres, qu'un en fan 1 de son age se livre aux plaisirs de la table. Chez toi c'est lui qui règle la maison, qui commande aux esclaves, qui préside aux festins. 11 n'y a pas non plus de spectacles de gladiateurs oü on ne le voie constamment. II sait les noms des combattants; il juge les coups, les blessures, et il profite avec une docilité d'enfant des honorables legons que lui donne le laniste lui-même. II ne parle plus jamais qu'en cartbaginois, si ce n'est le peu de grec qu'il a retenu du temps oü il était auprès de sa mère; mais pour parler latin, il ne le veut pas, et il n'en est pas capable. Vous 1'avez entendu s'exprimer tout k l'heure, Maximus : n'estil pas scandaleux que mon beau-fils, le frère d'un jeune homme aussi instruit que 1'était Pontianus, ait pu bégayer & peine quel- Fontianus est mortuus : quum antea tam ignotus illi fueris, ut saepe ne in occursu qnidera filium fratris tui de facie agnosceres. At nuncadeo patientem te ei pmeltes, itaque eum iudulgentia corrampis, adeo ei nulla re adversaris, ut per hac suspicionibus fldem facias. Investem a nobis accepisti, vesticipem illico reddidisti. Quum a nobis regeretur, ad magistros itabat: ab iis nunc magna fugela in ganeum fugit : amicos serios adspernatur; cum adolesceutulis postremissimis inter scorta et poculapuer hoe aevi convivium agitat. Ipse domituae rector, ipse farnili» dominus, ipse magister convivio. In Indo quoque gladiatorio frequens visitur, nomina gladiatorum et pugnas et vulnera, plane quidem ut puer, honeste ab ipso lanista docetu*. Loquitur nnnquam, nisi punice, et si quid adhuc a matre gracissat. Latine enim neque vult, neque potest. Audisti, 'Maxime, paulo ante, proh nefas! privignum meum, fratrem Pontiani, diserti juvenis, vii Pour ne rien passer sous silence, je prétends erieore, avant de terminer, faire voir combien la dernière de vos imputations est calomnieuse. Vous avez dit qu'avec les capitaux considérables de ma femme j'avais acheté sous mon nom une propriété magnifique. Je réponds que cette magnifique propriété est uri modique héritage de soixante mille sesterces, et qu'encore elle a élé aclietée non par moi, mais par Pudentilla, et sous son nom. Oui, je dis que c'estlenom de Pudentilla qui figure dans 1'acte; que les droits de vente sur eet immeuble sont payés au nom de Pudentilla. Ici est présent 1'officier public entre les mains de qui en a été fait le payement; c'estl'honorable Corvinus Celer; ici pareillement. est lo tuteur de Pudentilla, celui qui 1'a autorisée & cette acquisition, homme grave et consciencieux, que je ne dois nommer qu'avec toutes sortes d'éloges, Cassius Longinus. Demandez è 1'un d'eux, Maximus, quel domaine il a autorisé d'acquérir, et è. 1'autre pour quel prix modique la riche Pudentilla est devenue propriétaire de ce bout de champ. (Ici le témoignage de Cassins longinus Ie tuteur, et de Corvinus Ciémens le récupérateur des impóts.) Est-ce bien comme j'ai dit? Mon nom tigure-t-il quelque part dans 1 acte d'acquisition? Le prix de cette rnince propriété est-il scandaleux? M'a-t-elle seulement fait cette modique donation? Illud etiam, ne quid omnium prseteream, priusqnam peroro, falso objeetum revincam. Dixistis, me magna pecunia mulieris pulcherrimum praedium meo nomine euiisse. Dico, exiguum herediolum sexaginta millibus nummum, id quoque non me, sed Pudentillam suo nomine emisse: Pudentilla nomen in tabulis esse: Pudentillae nomine pro eo agello tributum dependi. Prasens est qasstor publicus, cui depensum est, Corvinus Celer, vir ornatus. Adest etiam tutor, auctor mulieris, vir gravissimus et sanctissimus, omni cum honore mihi nominandus, Cassius Longinus. Qusere, Maxime, cujus emtionisauctor fuerit, quantulo pretio muiier locuples agellum suum prastinarit. (Testimonium Cassii Longini, tutoris, et Corvini Clementis, qaaestoris.) Estne ita ut dixi? uspiam in hac emtione nomen meum adscriptnm est? num ipsum heredioli pretium invidiosum est? num vel hoe saltem in me collatum? lieste-t-il encore quelque imputation qu'k Ion sens, Émilianns, je n'aie pas réfutée? Quel fruit as-tu trouvé que j'aie recueilli de mes opérations magiques? Dans quels desseins aurais-je cherché a capliver 1'ame de Pudentilla par des maléfiees? Quel avantage en devais-je retirer? Celui, sans doute, de recevoir d'elle une dot plutót médiocre que eonsidérable. Beaux maléfiees, en vérité! Était-ce pour arriver a ce qu'elle stipulat que sa dot serait reversible sur ses fils au lieu de rester en ma possession? Qu'ajouter k une semblable magie! Était-ce pour qu'elle fit & ses enfants 1'abandon de la plus grande partie de ses biens, lorsque, avant de m'épouser, elle ne leur avait fait aucun avantage, et pour qu'elle ne me réservlt rien? Est-ce la, je le demande, de la magie ténébreuse, ou un bienfaitpayé d'une noire ingratitude? Une mère irritée fait son testament, et néanmoins c'est un fils coupable qu'elle inslitue son légataire plutót que moi qui ai lié ma destinée & la sienne. Certes, il a fallu de la magie pour obtenir & grand'peine un semblable résultat! Supposez que la cause se plaide, non devant ClaudiusMaximus, magislrat plein d'équité et inébranlable défenseur de la justice, mais devant quelque autre juge pervers et cruel; supposez k ce magistrat de la partialité pour les accusateurs et une soif de condamnations; donnez-lui des faits & suivre; offrez-lui la moindre Quid etiam est, J5miliane, quodnontejudicerefatarverim? Quodpretimnmagi® me® reperisti? Gur ego Pudentillae animnm veneficiis flecterem? quod ut ei ea commodnm caperem? üti dotem inihi modicam potius, quam amplam diceret? O praeclara carmina! An ut eam dotem filiis suis magis restipularetur, quam perïes me sineret? Quid addi ad bancmagiam potest? An uti rem familiaremsuam meo adhortatu pleramque filiis condonasset, quae nihil illis ante me maritum fuerat largita; mihi nihil quidquam impartiret? O grave -veneficium dicam, an ingratum beneficium? An ut testamento, qnod irata filio scribebat, filium potius, cui offensa crat, quam me, cui devincta, heredem relinqueret? Hoe quidem multis cautaminibus difficile impetravi. Pntate, vos causam non apud Claudium Maiimum agere, -virum aequum et justitiae pertinacem, sed alinm aliqnem pravum et s$vum judicemsnbstituite,aceu.sationum fautorem, cupidum condemnandi; date ei qnod sequalur; ministrale vel tantulaui verisimilem occasionem secundum vos pronunciandi. Saltem fingite ali- occasion vraisemblable de rendre un arrêt conforme & ses désirs; imaginez du moins, forgez quelque réponse aux questions qu'il vous adresserait en ce sens. Et puisque toute entreprise doit être précédée dun motif quelconque, répondez, vous autres qui dites qu'Apulée a eu 1'intention d'agir sur Pudentilla au moyen d'encliantements magiques. Que voulait-il d'elle? pourquoi a-t-il agi ainsi? La recherchait-il pour sa beauté? Non, dites-vous. Elait-ce pour sa fortune ? Non, répondent et le contrat de mariage, et 1 acte de donation et le testament: toutes ces pièces établissent que, loin d'avoir fait preuve d'avidité, il a repoussé énergiquement les offres libérales de sa femme. Quelle autre cause 1'a donc fait agir?... Vous gardez le silence, vous restez muets. Oü est ce début terrible de la plainte formulée par vous au nom de mon beau-fils : «J'entreprends, seigneur Maximus, d'accuser Apulée devant votre tribunal. » Pourquoi nepas ajouter : «J'entreprends d'accuser mon maïtre, d'accuser mon beau-père, d'accuser celui qui pour moi a fléchi ma mère »? Je continue : « de 1 accuser d'une foule de inalélices plus évidents les uns que les autres. » Eh Wen! produisez, dans cette foule de maléfices si evidents, produisez-en un seul qui laisse le moindre doute, ou même la moindre obscurité. Quant aux autres griefs que vous rn'avez imputés, voyez un peu si mes réponses sont précises : « Vous rendez brillantes vos dents. - J'ai le droit d'être propre. qnid reminiscimini, quod respondeatis, qni tos ita rogarit. Et qnoniam omnem (Xinatum necesse est qirapiam causa pracedat, respondete, qui Apuleium dicitis animum Pudentilla magicis illectamentis adortum, qnid ei ea petierit? cur fecerit? ormam ejus volnerat ? negatis. Bivitias saltem concupierat ? negant tabula dotis' negant tabula donationis, negant tabu]® testament!: in qnihus non modo non cnpide appelisse, vernm etiam dure repnlisse liberalitatem su® „xoris ostenditur. Uuae ïgitur alia causa est? Quid obmutuistis? quidtacetis?Ubi illud libelli vestri atroi pnncipinm, nomine privigni mei formatnm? Hunc ego, domine Maxime rem apud te facere inslilui. Quin igitur addis, renm magistrum, reum vitricnm' renm deprecatorem? sed qnid deinde? plurimum maleflciorum el manifatmimoTUtn. Cedo untim de plurimis: cedo dubium, vel saltem obscnrnm de manifestissimis. Caterum ad hffie, qua objecistis, nnmera an binis verbis respondeam. Dentes splendidas: ignosce munditiis. Specuta inspieis: debet pbüosophus. Venus "• 30 — Vous regardez des miroirs. — Un pbilosophe le doit. —Vous faites dei vers. — C'est permis. —Vous étudiez les poissons. — Aristote 1'enseigne. — Vous consacrez du bois. — Platon le conseille. — Vous prenez femme. — Les lois 1'ordonnent. — Votre femme est votre ainée. — La chose est commune. — Vous avez agi par cupidité. — Qu'on prenne 1'acte de mariage, qu'on se rappelle la donation, qu'on lise le testament. » Si j'ai complétement repoussé toutes les attaques et réfuté toutes les calomnies; si j'ai placé mon honneur a 1'abri, nonseulement de toute accusation, mais encore de tout propos injurieux; si, loin de laisser attenter aux droits de la philosophie, qui me sont plus chers que 1'existence, je les ai au contraire entourés d'une barrière inviolable; si les choses sont comme je le dis, j'ai, dans ma respectueuse confiance, plutöt a espérer, Seigneur, votre estime personnelle qu'a redouter votre toute-puissante décision. Car je regarderais comme moins pénible et moins lionteux pour moi d'être ici condainné par le proconsul que d'encourir 1'improbation de 1'homme éminemment bon et irréprochable. j'ai dit. facis: licet fleri. Pisces exploras: Aristoteles docet. Ligmim consecras : Plato suadet. Vxorem iucis : leges jubent. Prior natu est ea : solet fieri. Lucrum sectatus es : dotales accipe, donationem recordare, testanientum lege. Qua si omDia affatim retudi, si caliimnias omnes refutavi, si me in omnibus non modo cnminibus, verum etiam maledictis, procul a culpa tuitus sum; si philosophi® honorem, qui milii salute mea aDtiquior est, nusquam minui; immo contra, ubique si conseptum penitus eum tenui: si haec, ut dico, ita sunt, possum securius tuam existimationem revereri, quam potestatem vereri; quod minus grave et verendum mihi arbitror, a proconsule damnari, quam si a tam bono tamque emendato viro improber. Dl XI. NOTES DE L'APOLOGIE P. 373. Apologie. Dans plusieurs éditions anciennes cette pièce forme deux oeuvres distinctes : la premiere étant censée contenir tont ce qui regarde 1'accusation de magie; la seconde, ce qui tient aux reproches d'intrigues ou de captations ü 1'égard de Pudentilla, et cette seconde commengant ü la page 475, 1. 10. Mais une semblable division est contraire & 1'unité qui règne visiblemeiit dans cette harangue, appelée par saint Augustin un morceau de très-longue haleine, copiosissima oratio. — L. 1. Maximus Claudius. C'était le proconsul de la province d'Afrique. — Sicinius Émilianus. C'était Tonele paternel des beaux-fils d'Apulée; c'est-ü-dire, il était le frère de Sicinius Amicus, premier mari de Pudentilla, laquelle avait épousé notre philosophe en secondes noces. — L. 4. Devant vous. Le latin dit apud te. De même, plus bas, « devant votre tribunal, » te judice, et, « vous le savez, » ut meministi, sont au singulier dans ie texte, et c'est au seul Claudius Maximus ijue ces mots s'adressent. — L. 6. D'arguments empruntés a la calomnie. Littéralement : « d'outrages. » — L. 9. En vérité. Ainsi traduisons-nous medius fidius. « Par le Dieu qui sait tout! Par le Dieu qui préside è la bonne foi! » P. 374, 1. 1. Contre les Granius. C'était probablement une familie qui avait un procés avec Pudentilla; et Apulée, qui suivait toujours la carrière du barreau, se trouvait naturellement appelé a plaider pour sa femme. Pour ce qui est des avocats dont il parle un instant après comme 1'ayant injurié. il est peu probable, malgré 1 avis de Casaubon, que ce fussent les défenseurs de ces mémes Granius, puisqu'on ne voit plus figurer le nom de ceux-ci dans tout le cours du plaidoyer. En conservant les mots mèmes du texte, patroni ejus, « les avocats de celui-ci, » on conclut facilement qu'Emilianus les avait apostés, pour qu'ils accusassent Apulée en pleine audience. De semblables scènes devaient souvent se reproduire dans des assemblées aussi vastes que 1'était chez les anciens le lieu oü se rendait la justice. Le plus souvent c'était en plein air; et 1'arène était ouverte aux attaques les plus scandaleuses P. 374, 1. 5. De la mort de mon beau-fils Pontianus. Notons que celui-ci était mort Êi Carthage, pendant qu'Apulée était domicilié danslavilled'CEa, p. 519: «Pourquoi le cieln'a-t-il pas permis qu'il revint de Carthage en bonne santé! » Et plus bas, p. 520 : « Rufinus avait consulté je ne sais quels Chaldéens sur le moyen le plus avantageux de placer cette mème fille; on m'assure qu'ils lui avaient répondu (hélas! ils n'ont dit que trop vrai!) que son premier mari mourrait au bout de quelques mois. » — L. dernière. Au bas il ajoute qu'il se charge de l'assister. II y a dans le texte adscribit se etc.; et le commentateur de 1'édition du Dauphin établit è ce propos une distinction très-judicieuse entre les trois verbes inscribere, subscribere et adscribere, qui constituaient trois manières différentes d'intervenir dans une accusation. Inscribere, c'était plutöt rédiger, formuler, présenter aux juges 1'accusation, en prendre acte auprès d'eux, sans précisément en assumer la responsabilité; on n'était dans cette dernière position que quand on faisait 1'acte de subscribere, souscrire, signer 1'accusation; enfin, adscribere, c'était en quelque sorte apostiller la pièce, assister oflicieusement celui qui 1'avait souscrite. Inscribere est le róle de 1'avoué; subscribere, celui du plaignant; adscribere, celui d'un parent, d'un ami chaud. P. 375, 1. 6 et suiv. On ne peut encore le décider a une attaque franche. Le texte dit : « II continue èi escarmoucher de loin (velitari eminus) par calomnies. » — Reculant toujours devant le róle périlleux daccusateur. Le péril était la peine du talion, a savoir, dans 1'espèce, d'ètre noté d'infamie pour avoir voulu soi-mème méchamment diffamer; or, nulle peine n'était pas encourue par celui qui assistait seulement un accusateur en titre : il jouissait ainsi du venia adsistendi. — L. 18. Ktranger ó sa familie. Ce trait constitue une opposition avec la suite : « qui a eu 1'audace d'arguer de faux le tes- tament de son oncle. » Peut-ètre, cependant, doit-on entendre : « élranger & cette ville. » Nous avons établi, vol. I, p. x, que le procés se plaidait dans une ville autre que CEa. P. 37G, 1. 4. J espère que la voix de ce rnême magistrat etc. Casaubon et 1 éditeur du Dauphin entendent le quam vocem, du texte, comme étant la voix d'Ëmilianus, qui éclatera encore une fois contre les juges après la condamnation dont il sera frappé. Mais d abord, ce n est pas 1& une espérance d'un ordre assez relevé pour qu'un adversaire puisse la formuler; et ensuite la répétition si rapprochée du mot vocem indique que ce mot doit ètre compris de la mème manière dans les deux endroits ofi il figure, c'est-i-dire signifier la voix du magistrat suprème. Or, ce magistrat suprème, c'est toujours Lollius Urbicus. II y a identité entre le doublé quam vocem ; et, de plus, 1'épithète clarissimam rappelle le titre de « clarissime » dont Lollius était revètu, Apulée jouant ainsi sur le mot. Dans le savant article que M. Naudet a consacré ü notre traduction (Journal des Savants, novembre 1839), eet illustre académicien nous a éclairé sur le vrai sens de ce passage; et nous croyons être utile aux lecteurs d'Apulée en reproduisant ici les réflexions de M. Naudet. « Lollius ürbicus, qui avait rendu la sentence que mentionne Apulée, était préfet de la ville, et, k ce titre, président ordinaire du sénat; aussi était-il assisté dans sa jurjdiction d'un conseil de consulaires, par conséquent sénateurs, de consilio consularium virorum, et non de simples juristes, de simples citoyens. II portait, comme les sénateurs, le titre de clarissime, ce qu'indiquent les deux majuscules V. C. è la suite de son norn. On ne connaissait pas encore la hiérarchie des titres nobiliaires, vir illustiis, vir clarissimus, vir egregius, qui s'établit depuis le règne de Constantin, et dans laquelle le préfet de la ville monta au rai.g d'illustre. On ne connut d'abord que la qualité de clarissime, qui décorait & la fois les consuls, le préfet de la ville, les sénateurs. Les olfices de lamaison impériale ne constituaient pas encore de grands dignitaires : ils étaient exercés par des chevaliers ou de simp.'es affranchis; et 1'ancienne tradition se conservait, de tenir dans 1'ordre équestre le préfet du prétoire, quoiqu'il eüt déjè des lonctions administralives; mais il commandait encore la garde prétorienne. Lorsque Commode voulut dépouiller Paternus de eet emploi sans faire un coup d'État, il n'eut qu'i le nommer sénateur (Hist. August, script., p. 47, B, éd. in-fo).); le sénat et le prétoire étaient incompatibles. ■JO. » Une nouvelle noblesse, non plus de nomination héréditaire, coramo 1'antique patriciat, non plus d'illustration publique, comme les grandes families depuis le consulat plébéien, mais de préséances, de qualifications emphatiques, s'édifiait pour distraire 1'ambition, et pour inviter è 1'obéissance par les amusements de la vanité. Le clarisstme, consulaire ou sénateur, transmetlait son clarissimat èi son fils, ét son petit-fils (DigestI, tit. 9, 1. 7); il en communiquait les honneurs k sa femme, ü sa fllle. La veuve, la fille du clarisstme demeuraient clarissimes elles-mèmes, tant qu'elles ne dérogeaient pas par une alliance plébéienne; et Ulpien agita et décida la question de savoir qui, d'une femme consulaire ou d'un ex-préfet, devait avoir la supériorité : vir prafectorius an consularis foemina praeferatur. La prééminence du sexe masculin 1'emporta sur 1'avantage de la dignité dans la consultation du légiste. » Ainsi, dans la phrase d'Apulée, contra vocem clarissimam fait allusion & la dignité des juges qui prononcèrent la senlence; et quam vocem, qui commence la proposition suivante, ne désigne certainement pas la voix de 1'accusateur Émilianus, ni celle de Maximus Claudius auquel Apulée adresse la parole; la syntaxe ne permet pas de 1'entendre ainsi. C'est toujours 1'illustre voix de Lollius Urbicus, qui aurait pu foudroyer Émilianus lorsqu'il osa s'élever insolemment contre elle, et qui retentira, qui éclatera encore dans ce jugement, erupturam. » Cette image hyperbolique pourrait se justifier ou s'expliquer par les habitudes d'exagération oratoire des sujets de 1'empire, et méme des citoyens romains dans les manifestations de leur respect gour les hauts dignitaires. » On étaitbien éloignédu temps oü Auguste avait réprimandé par un édit le peuple romain pour lui avoir fait 1'application de ce vers : O Dominum mquum et bonum, dans une représentation de comédie i laquelle il assistait. Depuis, on appela maitre 1'empereur, les grands, les magistrats, tout le monde, comme dit Sénèque, et jusqu'èt des esclaves, si 1'on s'en rapporte & Martial. » Naudet. P. 376, 1. 8. Devant le prêfet de la ville. Qui était, avons-nous dit, Lollius Urbicus. L. 12. L'audace de ses désordres augmente avec leur nombre. Nous avions une première fois interverti le sens de la phrase : «il multiplie ses désordres & mesure qu'ils deviennent plus évidents.» ■ P. 376, 1. 18. II faut encore que je défende la philosophie. En effet, l'adversaire d'Apulée prétendait voir des maléfices dans les études sur la nature, auxquelles se livrait notre philosophe. — L. avant-dernière. Je parle ainsi. Nous avons ajouté au texte ces trois premiers mots de 1'alinéa. P. 377, 1. 2. Je le veux bien. C'est ainsi que nous cherchons h reproduire la nuance indiquée par possunt. — L. 14. D'une dme pudique. Price veut, au lieu de pudentis, lire dans le texte prudentis : « d'une &me prudente. » P. 378, 1. 13. Plüt auciel que ces accusations... il me les eüt véritablement intenties! Nous avions d'abord traduit: « k bon droit, » au lieu de « véritablement. » Ce dernier adverbe rentre bien mieux dans le sens. II y a, du reste, dans ce passage beaucoup d'adresse; et 1'orateur se justitie £ dessein d'un grief qui ne ligure pas d'une manière positive jlans 1'accusation. — L. 16. Comme le Pdris d'Homère etc. — Voyez dans Vlliade, liv. III, v. 65. P. 379, 1. 1. Pythagore, qui le premier prit le nom de philosophe. Voyez, aux Florides, p. 38 et p. 85. — L. 2 et suiv. L'antique Zénon, originaire de Vélia. II s'agit ici de Zénon d'Élée, philosophe de 1'école italique, qui succéda k Parménide et fut remplacé lui-mème par Leucippe. — Qui le premier de tous enseigna par un artifi.ce ingénieux ü présenter une question sous deux points de vue opposés. D'autres entendent : « qui le premier, par une division ingénieuse, donna deux branches & 1'art ocatoire, k savoir la rhétorique et la dialectique. » II nous a paru que dictio ne pouvait guère s'entendre de 1'art oratoire, et que arribifariam signifiait plutót « alternativement », comme au numéro xvm des Florides (plus haut, p. 59), que « en deux parties. » — Selon le dire de Platon. Dans son Parménide. — L. 19. De l'étoupe réunie en paquets. C'est le sens exact du mot tomentum. D'autres lisent tormentum. P. 380, 1. 3. Dès mes premières années je me suis voué etc. Le texte est ici presque identique 4 celui d'un autre passage, Florid., III, xvii : Ab ineunte cevo bonos artes etc. Voy. ci-dessus, p. 5). II y a dans toute cette fin de période un enlrainement et un caractère de vérité qui sont remarquahles. aristocratiques; et il interprète èl sa manière la doctrine de Platon sur 1 existence des deux Vénus, ovpavcav, ~avjr'aiov. De let, il y avait peu de distance pour arriver a la poésie officielle de Claudien, qui, dans son épithalame d'Honorius, imagine deux ordres d'Amours : les fils des Nymphes, qui s'amusent a blesser les coeurs plébéiens; les fils de Vénus, qui daignent s'attaquer aux grands de la terre : « mille pharetrati etc., etc., figere reges : hi plebem feriunt. » (Note de M. Naudet, article déja cité.) — Remarquons, dans le texte, pra-dita, « présidant &... » Nous avons signalé ce sens déja plus haut, p. 147. P. 391, 1. dernière. Révélée par avance aux dmes. Mot k mot : « que les ames ont vue. » Videre est au parfait. P. 392, 1. 1. Afranius. Poëte comique dont il ne reste que quelques fragments. La pensée exprimée par le vers d'Afranius se retrouve dans Sénèque, épitre 31 : « le sage seul sait aimer, le sage seul est ami. » — L. 5. L'amour du sage est moins de la passion que du souvenir. En ce sens, qu'il se rappelle toujours le type ineü'able de la beauté, A la contemplation de laquelle son &ine était admise avant d'ètre enchainée & un corps mortel. G'est la théorie développée dans le Philèbe et dans le Phédon. — L. 8. Contrairement a la maxime qu'Ennius met dans la bouche de Néoptolème. II s'agit d'une maxime qu'Ennius, en une tragédie, avait mise dans la bouche du fils d'Achille, maxime que rappelle également Cicéron, Tusculanes, liv. II, ch. i. — Par une inadvertance qui n'a pas d'excuse, nous avions traduit une première fois : « Contrairement a 1'avis de Néoptolémus Ennianus... » La bienveillante critique de M. Naudet nous a ouvert les yeux. Nous ne comprenons pas que, venu postérieurement, le traducteur de la collection de M. Nisard ait mieux aimé se tromper avec nous que s'éclairer avec le savant critique. — L. 10. Je passerai facilement condamnation sur un crime dans lequel j'aurai Platon pour complice. C'est ainsi que Cicéron, Tusculan., I, xvn, disait : « J'aime mieux errer avec Platon, que d'ètre dans la vérité avec d'autres. » Magnifique éloge qui, sorti d'une telle bouche, aurait sulïi pour immortaliser le génie £ qui il s'adressait! — L. 15. Tous ces appendices de la défense. Par li il faut en- tendrc Ia réfutation d'Apulée k propos des vers amoureux. C'était, en effet, 1'accusation de magie, non pas celle des vers, qui constituait le principal reproche; et la réponse & tout autre grief était une espèce d'appendice, de hors-d'oeuvre. P. 393, 1. 4. Mais il n'est pas rigoureusement loqique d'inférer de Ih etc. La phrase latinc est fort embarrassée. En voici la construction : « Non tarnen est necesse accipi ex eo (ètre conclu de lü) me solere quoque exornari ad speculum. » — L. 6. Une garde-robe de comédien. Le mot choragium signifie tout ce qui composait généralement le matériel d'un théütre, et c'était le chorége qui en était chargé. Plaute, Trinummus, IV, li, 16. — Le mot thymelicum est un adjectif formé du mot qui répondrait le mieux ci notre « orchestre.» —De l'habit jaune de rhistrion. Nous adoptons la legon de Saumaise, crocota. — Plusieurs éditions donnent crotalo, ce qui répond è peu prés au mot francais, « les castagnettes, les grelots de 1'histrion » ; nous avons préféré la lepon d'oü résultait une énumération de vétements. Les mots du texte qui sont entre [] passent pour apocryphes. — L. 19. Au milieu des atours de Cérès. II appelle ainsi ce qua Jes adeptes de Cérès conservaient dans des coffres mystiques. P. 394, 1. 9. Surtout si l'on songe que la rapidité etc. Cette description du miroir, de ses avantages, de sa supériorité sur toute autre ressemblance, est d'une justesse remarquable. — L. 16. De toute la personne. Le texte dit, agréablement : « de son homme. » P. 395, 1. 8. 11 faut nous ranger de l'avis (Nous eussions dti mettre : ü l'avis) d'Agésilas le Lacédómonien. Cicéron nous rappelle cette circonstance dans ses Lettres familières, liv. V, lett. 12. — Paree qu'il n'était pas assez content de sa propre figure. Plutarque rapporte également ce fait : c'est, sans doute, paree que aux yeux d'Agésilas ses exploits lui semblaient pouvoir très-convenablement lui tenir lieu de portrait. L. 19. II voulait que celui'elc. C'est cette idéé qui a fourni èt Phèdre une de ses fables, liv. III, fabl. Vin, le Frère et la Soeur. P. 396, 1. 20. Que des images partent de nous etc. Heaucoup d'anciens imaginaient que si nous voyons un objet éloigné, c est paree que nous avons dans les yeux une certaine puissance de projection, c'est paree que nous faisons sortir de nos organes un certain fïuido i yaiyo, iLb corps eioignés, saisir ieurs contours et Ieurs couleurs Dans ce système, Cest nous qui créons la lumm el! n existe pas au dehors : elle est en nous, elle est un acte de notre organisation. Ce système n'a pas besoin d'être réfuté P. 397 1. G Ou sont-ils rompuspar la résistance de Vair comme daZTJZ " ? LCS St0iCie"S Prêtent * ''air un róle absurd dans la reflexen, soit que intentu aeris du texte désfane' la résis tance de 1 air, soit qu'ils assimilent celui-ci ft un ensemble de netitq ressorts tendus. L'air intervient dans la réflexion seulement comme m milieu diaphane; car les lois de Ia réflexion de la lumière sont te mêmes dans le vide que dans l'air. Du reste, Apulée montre hypothèses ^ ^ 86 Pr°n°nfant P0"1" auoul* «es — L. 13 Tous les miroirs, aussi bien solides que liquides I p Corydon doVirgile' Ê,7^ £ ™ """""l"8' "" " <« sss==ssé£ ■ n est un soul, conservé dans la bibliolhèque de^X^t mmuS par Oudendorp, qui donne la bizarre le?on ^JpareslTes fewnssr ~""mL 'r:- pensée de rluteur En dlbTlet P*I'-C(!S m°tS "0US comPlétons la renversent les" ^ fa"* " ^ l0S SCUls bas 1'image d'un objet situé ft droite ZZiïZ^ !%"&£ II. 31 ment des images extirieures, ou plutót antèrieures, enfin les seuls qui enflamment 1'amadou ft leur foyer. P. 397, 1. dernicre. Derrière le mime miroir. L'auteur insiste sur 1'opposition des effets que le mème miroir peut produire alternativement. Voici, du reste, 1'explication sommaire et superficielle qu'ou peut donner de la réflexion. Nos corps regoivent la lumière, soit d'un corps lumineux par lui-meme (tel que le soleil ou mie bougie), soit de différents corps qui leur' renvoient une lumière empruntée. Les rayons lumineux ainsi refus par notre corps ou par tout autre sont réfléchis par lui irrégulicrement dans toutes les directions, et ceux d'entre eux qui rencontrent une surface polie s y réfléchissent dans un plan .perpendiculaire ft cette surface en formant 1'angle de réflexion égal ft 1'angle d'incidence. Parmi ces rayons réfléchis, ceux qui parviennent ft notre ceil nous donnent Ia sensation de notre propre image ou de celle des corps étrangers qui, aussi bien que le nótre, rayonnent vers le miroir. Une explication détaillée et approfondie des effets de la réflexion serail faci e ft donner, mais elle exigerait le secours de flgures géométriques. P 398 1 4 Des ares de diverses couleurs. Nous adoptons dans le textê non pas varii, que donnent d'autres éditions, mais rarie. Cet adverbe s'explique en étant rapprocbé du verbe visantur : « Des ares sont vus avec des différences de couleurs. » — Par ces ares Apulée entend, selon toute apparence, des ares diversement disposés ou colorés; mais il n'a pas en vue les deux iris, 1 un intérieur et brillant, 1'autre extérieur et pale, qu'on voit 1'un au-dessus de 1'autre dans un nuage qui se résout en pluic (c'est-ft-dire les deux arcs-en-ciel simultanés). II parle plutót des nombreux ares de diverses couleurs dont la superposition forme un seul ms. - Deux soleils qui rivalisent de ressemblance. 11 s'agit ïci du parhehe, c'est-ft-dire de 1'apparition d'un faux soleil ou de plusieurs, duo ft la réflexion des rayons solaires sur les nuages, phénomene qui a été expliqué par Huygens. Voici ce qu'en dit M. Biot, de 1 Académie des sciences, dans son Traité de Physique: « Les parhélies consistent dans 1'apparition simultanée de plusieurs soleils, images fantastiques du soleil véritable. Ces images se montrent toujours sur l'horizon ft la même hauteur que le vrai soleil et elles sont toujours unies les unes aux autres par un cerc e Iilanc' pareillement horizontal, dont le póle est au zemtli... Les images du soleil qui paraissent sur ce cercle du mème coté que le et que le jeune homme y mange, en compagnie de son tuteur, une bonne partie de ses revenus. P. 437, 1. l.Pour un pliilosophe le crime serait-il plus grand de manger des poissons etc. En effet, le póisson était regardé êomme un mets délicat et de luxe; comme 1'indiqüe Horace, Satir. II, n, 120 : « non piscibus urbe petitis, Sed pullo atque hcedo. » Ij. 19. Par des artifices magiques. Un commentateur pense que les deux mots magicis artibus sont une glose. G'est bienpossible. i • 'i.18, 1. 1. Louvrage de Th'éophraste sur les morsures et les dards des animaux. II y avait ici une lacune dans les manuscrits après la préposition mpl. Le titre grec'a été 'compïété dans le texte par Casaubon; et sa conjecture est acceptée de tous. L. C. Se hvrer a ces études, dit Platon. Ici encore on s'est accordé i recevoir dans le texte le passage grec indiqué par Casaubon, paree qu'il y avajt une autre lacune. Ij. 21. Au pied d unpetit autcl, a la lueur d'une lanterne. Des éditions proposent dc substituer dans le texte arcula a arula, et d'entendre comme s'il s'agissait d'une petite cassette et d'une lanterne. On sait que ce dernier meuble figurait souvent dans les opérations magiques. Nous voyons, au liv. III des Métamorphoses, Pamphile converser avec sa lanterne au moment oü elle va se changer en hibou (vol. I, p. 88.) — Nous avons citë, a ce propos, dans les notes (vol. I, p. 427) un passage d'Ar;stophane, que 1'on pourra lire dans la remarquable traduction de M. Artaud. P. 439, 1. G. Lesprésages et la divination. Les motspraisagium et divinationem du texte sont regardés comme des interpolalions. — L. 9. Le savant Varron. Le texte donne : « le pliilosophe Varron.» La première qualification nous a semblé convenir de préférence^ eet écrivain cclèbre, que Cicéron, son ami intime, proclamait le plus savant des Romains. L. 14. Après avoir contemplé dans l'eau etc. Co procédé magique se nomme hydromantie. Pline le Naturaliste et saint Augustin lc mentionnent. Le premier dit qu'on cherchait ainsi a éprouver les dieux : aqua tentare deos. Nous avons touché cette matière plus hauj, mème volume, p. 305, dans une note. L. IC. Que Fabius... vint consulter Nigidius. C'étaient deux amis de Cïcéron. — Caton le pliilosophe. C'est Caton d'Utique. P. 439, 1. dernière. Qu'il l'avait rerue desmains d'un de ses domestiques pour faire une offrande etc. G'était 1'usage, dans 1'antiquité, que les nobles ne portassent point d'argent sur eux, mais qu'ils fussent suivis par des esclaves chargés d'un sae, et de qui ils recevaient ce dont ils avaient besoin. — Au lieu de in stipe, 'd'autres lisent in stipem, avec le mème sens que nous. P. 4'i0, 1. 0. Certaines puissances divines, intermédiaires par leur nature. Voyez le Dieu de Socrate. plus haut, p. 116 et p. 147 : « II existe certaines puissances divines intermédiaires etc. » Voyez aussi, dans les Florides, p. 29 et 81. — L. 7. Et que ce sont'ces étres qui président a tous les prodiges de la magie. Vofr eneore le Dieu de Socrate, mêmè endroit. — L. 18. Cet enfant prophete. Le texte donne puer providus. Casaubon pense qu'jl faut lire puer probus. — L. 19. La possession de tous ses membres. Ainsi rendonsnous le sens de integer. Une première fois nous avions entendu : « la virginité. » Le mot incolumis, que nous trouvons plus bas, nous décide a préférer une nouvelle interprétation. P. 441,1. 2. Paree que ce principe ctc. Les mots divinationem sjianiy que nous traduisons par le principe dioin, sont entendus par d'autres comme signiflant don de prophétie, de divination. — L. 4 et suiv.'Ce n'est pas avec tout bois, comme disait Pythav gore, qu'il faut sculpter des Mercures. Ce proverbe est né, & ce qu'il parait, de la supériorité que 1'on accorde ü Mercure sur bien d'autres divinités. Ainsi on trouve dans Pline, au liv. XVI, ce passage curieux : « 11 en est qui recherclient avec un soin superstitieux la matióre dont ils sculpteront telle ou telle divinité. Car bien que Priape, cette divinité grossiére et indulgente, ne trouve pas mauvais qu'on le l'ayonne'en bois de figuier, on n'accorde pas autant de liberté a 1'égard de Mercure, le plus habile de tous les dieux et le plus fécond en ressources. » P. 442, 1. 2. Tous peuvent.clife s'ils se génent pour cracker sur Tliallus. Certains éditeurs ont cru qu'on pouvait substituer despiciant 4 despuant. Mais « il n'est pas question ici de dédain, de répugnance, de dégout. Plaute les renverrait a sa comédie des Ca'ptifs (act. III, sc. iv, v. 21), pour apprendre que les Eomaias croyaient remédier ü ce genre de maladie en crachant sur le malade pendant qu'il était tótendu a terre. » (Note de M. Naudet.) bain avant le repas était, chez les anciens, d'un usage général, comme chaeun sait; le second, qui était presque un bain de vapeur, n'était pris que par les gens empressés de se rendre capables d'un nouveau festin, et chez qni des sueurs abondantes neutralisaient 1'effet d'une première débauche de table. P. 407, 1. 5. Ses mains qui tremblent toujours. Après les mots du texte que nous traduisons ici, manuum tremorem, 1'édition d'Oudendorp, achevée par Bosscha, donne entre crochets : [*ructu spinam], II parait que tous les manuscrits s'accordent 4 reproduire cettele^on. Elle a diversement exercé les commentateurs, qui proposent, soit rictus spumam, soit ructus popinam, soit ructus poenam; mais elle est rcstée inintelligible, et nous nous sommes abstenu, cette fois, de la reproduire dans notre texte. — L. 11. Trois mille sesterces. Le texte donne tribus millibus nummis, syntaxe assez irréguliere, pour le dire en passant. On évalue cette somme & six cents francs. — L. 14. J'aurais pu Vempêcher. II s'agit du marché. — L. dernière. Ainsi que de Calpurnianus. G'est probablement Ie même homme a qui Apulée avait adressé une petite épitre en vers sur une poudre dentifrice, et qui avait produit cette bluette comme une charge contre notre auteur (p. 381). — D'autres veulcnt qu'il s'agisse d'un Calpurnianus dont 1'impudence était proverbiale. P. 4G8, 1. 8. L'excès de leur insolence. « Soluta audacia, » leur audace sans borne, sans frein. D'autres lisent solita ou solida. — L. 11. Qu'il sentait salie. Allusion injurieuse aux habitudes de Crassus. — L. 12. Non pas que ces plumes fussent pour moi un èpouvantail. L'auteur joue sur le mot plumes, paree qu'on se sert de plumes pour effrayer divers animaux. Virgile (Gêorg., liv. III, v. 372), parlant d'un hiver très-rigoureux : « II ne faut alors, pour prendre les cerfs, ni lancer une meute, ni tendre des toiles ou ces fdets qui les épouvantent par 1'éclat mobile de leurs plumes. » — L. dernière. Le nom grec de basileus (voi). II parait que c'est par ce nom générique de roi que les dilïérentes sectes idolèttres désignaient leur dieu. Dans le Christianisme, nous disons Le Seigneur. P. 4G9, 1. 10. De figures gèométriques. Ce sont des parallélipi- P 493, 1. 19. Un billet mensonger. Nous supposons qu'il sagit ici d'un billet adressé ii Hippolyte par Phèdrc,-et dans lequel celle-ci prétend ne céder, en lui déclaraut sou aitiour, qu a la torce iirésistible du destin. P. 4 95, 1. 20. Prenez, vous. II s'adresse, soit k un lecteur qu'il s'est adjoint et qui est placé prés de lui, soit au grefficr. 1'. 490, 1. 10. Et que pourtant on retourne contre mol. Mot a mot : « qui Uturne contre moi ses cornes. » C'est une comparaison prise des taureaux, abandonnant quelquefois l'enuemi contre lequel on les lance pour attaquer celui qui les excite. , : — L. 19. Jamnis les Valamède, les Sisijphe, les Eurybate, les Phrynondas etc. On connait Palamède et Sisyphe; wais il taut convenir que Palamède est arrivé jusqu'a nous avec une réputation d'adi4se plutót que de fourberie. Pour les deux derniers, Escliine en parle dans sa harangue contre Gtésiphon : « Ni Phrynondas, ni Eurybate, ni aucun des grands criminels de 1'anticfiiité ne poussèrent aussi loin 1'imposture et le sortilége. » Lucien mentionne particulièrement Phrynondas dans son Faux prophete, k propos d'une énumération des brigands célébres. Eurybate était vanté pour son adresse. II avait été un jour surpris en flagrant délit; et ceux qui le gardaient a vue lui ayant demandé un échantillon de sun talent a escalader les maisons au moyen de crampons et de cordes, il grimpa le long de la muraille, de sorte qu'il échappa par les toits a ses gardicns ébahis. De 1.\ on avait forgé le verbe grec rlpuSxr eurybatiser, c'est-4-dire « trouver moyeu de.se tirer du plus mauvais pas et de la position la plus désespéree. » . l. dcrnicre. Des lourdauds et des imbéeiles. Le texte donne macci et bucconts. On croit que c'étaient des noms de lourds boulfons et de niais dans les pièces qui se nommaient Atellanes. P. 497, 1. 2. Et du supplice. Le texte dit et robore, « et du chène. » On suppose que c'étaient des espèces de cages en bois de chène oti 1'on renfermait les malfaiteurs et les esclaves. D'autres pensent que c'était le licu d'oü on les précipitait. Le traducteur de la collection de M. Nisard donne : « digne de la potcnce. » L. 12. A isolé cettc phrnse. Ici Oudendorp ajoute {quw yrtvce interposuit.] Ces mots passent pour une glose. P. 498, 1. 3. En réclamant justice. Le verbe latin proquiritare, P. 525, 1. 17„ Quoi!prendrepour héritier ce fils qui... voulut vous chasser de la maison etc. Apulée s'adresse k Puden tilla; mais ce mouvement est purement oratoire : Pudentilla n'assistait pas au jugement. P. 526, 1. 8. La folie de ta mère, qui choisit pour son légataire un fils aussi ingrat que toi. L. 18. Puisqu'il a pu plaider contre moi, il pourra bien la fléchir. Ce passage et celui qui le précède sont fort peu intelligibles. II est permis de supposer que 1'orateur fait allusion k la témérité avec laquelle Sicinius Pudens, jeune homme sans talent, aosé plaider contre un adversaire aussi éloquent qu'Apulée. Alors 1'ironie consiste è faire entendre, qu'un tel audacieux n'a pas droit d'espérer de fléchir le courroux le plus implacable, et, en mème temps, qu'il n'aura pas sur sa mère assez d'empire pour lui dicter des lettres malveillantes adressées par elle k Apulée. — L. avant-dernière. La question qui faisait le fond de ce procés. Littéralement: « la racine de ce procés. » P. 527, 1. 11. L'honorable etc. Un commentateur fait remarquer les mots du texte, virornatus; et il ajoute qu'ordinairement ornatus s'emploie, en pareil cas, au superlatif. — L. 12. Ici pareillement est le tuteur de Pudentilla. D'après la législation de cette époque, bien que Pudentilla füt épouse d'Apulée, elle avait encore un tuteur pour ses biens propres. Mais c était plutót un conseil officieux qu'un véritable tuteur. — L. 18. [Ici le témoignage... de Corvinus Clémens]. Dans la phrase précédente, ce mème magistrat est appelé Corvinus Celer, II y aurait donc lieu ü une rectification, k moins de supposer que Clemens soit un troisième nom de Corvinus Celer, ce qui parait peu probable. P. 528, 1. 7. Etait-ce pour arriver a ce qu'elle stipuldt que sa dot serait reversible sur ses fils au lieu de rester en ma posses* sion? Nous avions traduit, la première fois : « k la suite duquel elle lègue sa fortune & ses fils plutót que de m'en inscrire 1'héritier.» Voici, k propos de cette insuffisante traduction, la note intéressante de M. Naudet: « L'inexactitude des expressions ferait tomber ici Apulée dans une redite oiseuse, et rendrait incomplète une récapitulation qu'il fait en ce moment. II a démontré par trois faits déci- sifs qu'il n'avait point convoité la fortune de Fudentilla : 1° c est lui qui a déterminé cette mère, justement irritée contre ses fils, 4 leur donner de son vivant de très-grands biens, uti rem famiharem suam pleramque condonasset; 2° elle a institué héritier son fils coupable, préférablement a 1'époux qu'elle aime; 3° elle a ordonné dans son testament que sa dot serait reversible sur ses enfants au lieu de rester en la possession d'Apulée, ut eam dotem filiis suismagis restipularetur, quam penes me sineret. En traduisant par les mots « sa fortune >. Ie mot dotem, et en rendant le verbe restipulam par « léguer » on confond la convention dotale avec les dispositions testamentai'res, et de deux arguments on n'en fait plus qu'un qui se répète. Mais stipulari, c'est contracter un engagement; restipulari, c'est en limiter ou en annuler 1'effet, soit conditionnellement, par une autre clause du même contrat, soit absolument, par un contrat subséquent. Ainsi Pudentilla en se mariant apportait une dot k son époux, stipulatur dotem; mais dans le cas oü elle n aurait point eu d'enfant de ce mariage, la dot devait revemr aux fils du premier lit, restipulatur dotem filiis. C'est ce qui est parfaitement expliqué plus haut (page 511) : ea conditione factam conjunctionem, si nullis ex me susceptis hbens vita demigrasset, ut dos omnis apud filios ejus Pontianum et Pudentem maneret: sin vero uno unave superstite diem suum obisset, uh turn dividua pars dotisposteriori filio, reliquaprioribus cederet.» M.Naudet. p 529 1 19. Eh bien! produisez, dans cette foule de maléfices si évidents, etc. L'orateur répète * dessein, mais avec ironie, les termes mêmes de 1'accusation; et donnant avec adresse le change par le sens qu'il y prète aux adjectifs dubium et obscurum , i\ renorte 1'idée de « doute et d'obscurité » non pas sur «les maléfices,» mais sur « sa propre innocence..» C'est un artifice oratoire qui ne manque pas de dextérité. Nous n'y avions pas sufBsamment pris garde une première fois, et nous avions au contraire fait commettre & l'orateur la plus grande inconséquence. Nous ^dmsions. * r A nn colli Hp P.P.S maléfices. Je ne demande que le « V OYOIIS UUUt» uil ovu» - - moins évident, ou plutót le plus contestable de tous. Que pour . . i l- i nrfinrtS de nlusieurs faits, un accusé somme . le moins évident et le plus conteM table » de tous J faits, c'est un défi maladroU et H Telle n'a pu être assurément 1 argumeniauon, pu ™ j fine et si déliée, de notre philosophe. Nous croyons avoir saisH cette lois sa pensée. Aucun commentateur ne paratt avoir soup-l . Sonné combien le passage est délicat. Le traducteur de la collection de M. Nisard donne : « Mais que dit-on plus loin? de maléfices nombreux et manifestes. Indiquez-en donc un seul dans ce grand nombre, le plus douteux, le plus obscur parmi les plus manifestes. » Évidemment cette traduction est littérale, mais évidemment aussi elle n'offre aucun sens eu égard 4 1'ensemble du passage. — Ou méme la moindre obscurité. Le texte donne vel saltem obscurum. II faut, de ce membre de phrase, conclure que dubius est plus fort que obscurus. Nous craignons que la nuance, ou plutót la différente des deux mots ne paraisse pas aussi sensible dans la traduction frangaise. P. 529, 1. avant-dernière. Si mes réponses sont précises. Le mot a mot serait: « Si je ne réponds pas par deux mots. » Cela est exact pour le latin, oü chacune des réponses se compose en etfet de deux mots. üne traduction littérale ne serait pas intelligible. — L. dernière. Vous rendez brillantes vos dents. Le verbe splendidare, du texte, est d'un emploi curieux. P. 530, 1. 6. Vacte de manage. Ainsi traduisons-nous dotales en sous-entendant tabulas. D'autres lisent dotale, et ils sousentendent instrumentum. — L. 11. Si, loin de laisser attenter aux droits de la philosophie, etc. L'orateur montre qu'il n'a pas perdu de vue un des principaux objets de son discours, k savoir « de justifier la philosophie aux yeux de ceux qui ne la connaissent pas. » (Plus haut page 373, 1. H.) ' L. 12 suiv. Je les ai au contraire entourés d'une barrière inviolable. Cet endroit du texte, Ubique si conseptum penitus eum tenui, a été 1'objet d'une foule de le5ons et de conjectures : les uns lisant cum septem pcenis, les autres, secundum sectam Platonis, d'autres, si cum septem pinnis, au lieu de conseptum peni- — L. 14. fai, dans ma respectueuse confiance, plutit ó espèrer votre estime personnelle qu'h redouter votre toute-puissante décision. II y a opposition entre le sens de deux mots h peu prés pareils : revereri et veren. La pensée entière est élégante et flne. On la retrouve dans les Florides, avec les mèmes expressions : mag is reverita est, minus verita. (Plus haut, page 28.) — L. demière. fai dit. C'était la formule d'usage è la fin d'un plaidoyer; et ce n'était que quand elle avait été émise par le dernier avocat, que le préteur pouvait a son tour prononcer le Dixerunt « lis ont parlé », c'est-i-dire : La cause est entendue. FIN DES NOTES DE 1/A.POLOGIE III De VBermagoras, liv. I. II crut voir un jeune homme de bonne mine, en toilette de marié, disparaïtre au fond de la maison. (In penitiorem parten domus.) Citation de PmscuNrs, liT. in, an commencement, i propos de 1'étymologie du mot Penitior• IV Du méme ouvrage, liv. I. Mais on raffermit les bancs (infirma scammellorum), et on étaya les portes. Citation du méme Pmscianus, au même endroit, i propos des diminutiis tigitlum, tenant de tignum, sigillum de signum, helium de tonum, gemellum geminum, scammellum de scamnum. III Ex Eermagora. Prtsciaitos lil. in. circa Hit. Supra, superior; infra, infenor; post, poste, rior; prope, propior; ante, anterior; penitus, penitior. Apnleins in I Hermagora: Visus est ei ailolescens lionesta foma, quasi ad mptias exornatus, trahere se in penitiorem partem domus. IV Ibid. Idem Ut. eod. sub flnem. Neutra in ndm desinentia geminant in diminutione L ante M; et si O habeant ante N, in penultima syllaba diminutivi I, non E accipiunt; ut, tignum, tigillum; signum, sigillum. Alia vero E habent in penultima, nisi sit primitivi penultima naturaliter longa, ut bomim, bellum; geminum, gemellum; scamnum, scammellum. Apuleius tarnen in I Hermagor® : Verum mfirma scammellorum, obice fultte forti. V De VBermagoras, liy. I. • .... Tous les voyageurs qui arrivaient, il se fatiguait S les questioniier sur ses enfants; mais il n'en trouva aucun qui put lui donner de leurs nouvelles. (Nequequemquam irvenit scium.) Gitation du même Priscianüs, a propos de la formation des mots terminés en ius, comme servus, servi, Servius; servilis, Servilius; agellus, agelli, Agellius; sylva, Sylvius; virgula, Virgilius; Mars, Martis, Martius; saxcio, saucius; scio, scius. VI Du mime ouvrage, liy. I. .... C'était au plus fort de 1'hiver : la neige blanchissait au loin la campagne. (Omnia ningue canebant.) Gitation da mème, a propos de 1'ancien mot ninguis, usité autrefois pour nixnivis. ▼ Ex Hermagora. Idem lib. tv. In tds desinentia, siye a nominibns, sire a verbis deriyata, servant ante ios primitivornm suorum consonantes, ei quibns incipinnt ultim® et pènnltim» syllab® derivatorom; sed tum pènnltim®, qnum et ipsa pemiltima in vocalem desinit, et ultima a vocali incipit: nt, servus, servi, Servius; servilis, Servilius; agellus, agelli, Agellius; sylva, Sylvius; virgula, Virgilius; Mars, Martis, Martius; saucio, saucius; scio, scius. Sic Apnleins in I Hermagora, et Pacnvius in Teucro : Postquam iefessus ptrrogilando advenas de natis, neque quemquam invenit scium. Unde nescio quoque nescius. VI Ibid. Hem lib. VI extremo. Eicipiuntor ea qnoqoe qaas nee C nee G habent ante IS in genitivo; nix. nivis: antiqui tamen etiam ninguis dicebant. Unde Apnleius in I Hermagora: Aspera hyems er at, omnia ningue canebant. ' VII De l'Hermagoras, liv. I. .... Les plats qu'ils avaient remarqués être de notre goüt, ils nous les servirent. (Apposiverunt.) Citation du même Pmscianus, è propos de 1'aucienne forme p osivi. VIII Dm méme oud rage. Le convoi étant terminé, les pollincteurs1 se disposèrent & retourner chez eux. Citation de Fib. Planc. Fulgentids, Sur le vieux langaie, i pronos du mot Potlinctor, auquel il donne Pétymologie de pollutorum uncloret (oigneurs des pollués). 1 Comme qui dirait, chei nou», les fotsoyturt. VII Ex Eermagora. Iiem lib. X. Antiqui tarnen et f osivi protulisse inYentontur. Plantos in 'Vidularia: Nunc, ut apud sequestrum, vidulum posivimus. Apuleius in primo Bermagora: Et cibatum, quem jucunilum esse nobis animadverterant, eum apposiverunt. VIII Ibii. Fabius Plancudes Fdloentiüs De sermone antiqno. Pollinctores dicti snnt, qui funera morientium accurant. Plautns in Pcenulo : Quin mihi pollinctor dixit, qui eum pollinxerat. Dicti autem Pollinctores, quasi pollutorum unctores. ld est cadavorum curatores. Unde Apnleins in Hermagora ait: Pollinctores funere domuitionem paramus. Alia exemplaria habent: Pollinctor ejus funere dam uiictionem parat. Item: Pollintto ejus funera domuitionem. IX Du Phêdon. On sera plus apte a écouter et h comprendre (disciturum) ces questions de psychologie, si 1'on a mieux étudié ces êtres, soit a 1'état actif, soit ü 1'état passif. Citation de Priscien , au livre X, a propos de la manière dont se farment les supins dans les verbes compesco, dispesco, posco, disco. x Du même ouvrage. .... Qu'il dévoilerait (ostenturum) le mystère de cette création, et trouverait 1'immortalité de 1'ame. Citation da même, au même livre, & propos des deux supins de tendo qui sont tentum et tensum. II produit d'autres exemples de Virgile, de Lucain, de Varron, de Caton. IX Ex Vhcedone. Phiscianus lib. X. Cómpesco, compescui, et dispesco, dispcscui, et posco, poposci, et disco, didici, a praesenti tempore faciunt supinum mutatione O in I correptum, etadditione TUM, compesco, compescitum; dispesco, dispescitum; posco, poscitum; disco, discitum. Unde Apuleius participium futuri protulit in Phaedone : De anima sic auditurum, sic disciturum, qui melius scit hoec omnia et singula sic agere aut pali, ut patiuntur atque agunt. X Ibid. Idem lib. eod. Tendo et tentum et tensum facit. Virgiliiis in VII, Lucanus in 1 et II. Ostendo quoque ab eo compositum similiter facit ostentum et ostensum. Lucanus in II, Apuleius in Phaedone: Et causam gignendi ostenturum et immortalitatem animie reperturum. Varro Rerum Rusticarum I, Ostentus sol. Idem Divinarum UI, Salute ostenta. Cato pro Casare ad Populum : Quod ego me spero ostenturum. XI Des Abrégés. Mais alors Ie sesterce valait la moitié [semissem) du dupondium, le quinarius en valait le cinquième, le denier, le dixième. Gitation de Priscien, au livre VI, a propos de Ia déclinaison des substantifs pollis on pollen, cuspis, semis. XII Du livre de la Rêpublique. Tel ne peut diriger une felouque (celocem), qui demande un batiment de transport. Gitation de Fdlgentids, Sur le vieux langage, a propos du mot celox, cclocu. XI Ex Epil ome. Priscianüs lil. W.ïïtvc pollis, pollinis : sic Charisins. Trohus autem et Casar, hoe pollen, pollinis declinaverunt. IIwc cuspis, euspidis, semis, semissis. Apuleius in Epitome: Sed turn sestertius dupondium semissem, quinarius quinquessis, denarius decussis valebat. XII Ex libro ie Republica. Fulgentiüs de Prisco sermone. Celocem diennt genus navicellae modicissimum quod lembum (al. lilannam et tamplum) dicimus. Apuleius libro de Kepubl. 0« celocem regere nequil, onerariam petit. XIII De la Matiére médicale. .... Du jus d'oignon mêlé avec du miel. Citation de Priscien, au livre VI, 1 1'occasion du genre des substantifs latins terminés en e qui font Ia finale brève. XIV Sur l'Agriculture. Palladiüs, dans sa Maison rustique, liv. I, tit. 35, cite Apulée comme recommandant « de détrempei' les graines dans du Hel de bcEuf avant de les semer.» XIII Ex Medicinalibus. Prtsciantjs Hb. YI. In E correptum latina sunt neutra, qu® E in IS conversa faciunt genitivum, ut lioc mare, hujus maris; hoe monile, hitjus monilis; hoe mantile, hujus muntilis. Ovid. in VI Fastorum, etc. Excipitor unum indeclinabile in singulari numero, hoe cepe, hujus cepe. Apuleius in Medicinalibus: Cepe sticcum melle mixtum, qnod in plurali numero femininum est prim® declinationis, hte ce\)T. ceparum, quamvis antiquissimi in A quoque singulare feminino geuere hoe recte protulisse inveniuntur. Navius, Lucilius, etc. XIV De Re rustica. Paixawtjs de Re rustica lib. I, tit. 35. Apuleius adserit somina bubulo felle maceranda, antequam spargas. Qnin et quum tenera membra molli lectul®, Quura pectora adhserent Veneris glutino; Libido quum lascivo instinctu suscitat Sinuare ad Veneris usum femina, femina Inter gannitus et subantis voculas, Carpant papillas, atque amplexus intiment, Arentque sulcos molles arvo Venereo, Thyrsumque pangant hortulo in Cupidinis; Dent crebros ictus connivente lamine; Trepidante carsu, Venere et anima fessula, Ejaculent tepidum rorem niveis laticibus. Haec illi faciant, quis Yenus non invidet: At nobis casso saltem delectamine A.mare liceat, si potiri non licet. P. 585, 1. 3. Fragment I. Du livre des Badinages. Ces Badinages, ainsi qu'un livre intitulé Questions de table, sont mentionnés par Macrobe (Saturn., liv. VIII, ch. m), et par Sidoine Apollinaire liv. IX, épit. 13). Apulée en parle lui-même dans VApologie (Voir ce volume, p. 381): « lis ont d'abord commencé par lire une pièce extraite de mes GEuvres badines. » — Et ennemi du vin (abstemius). Dans 1'Apologie, ce mot serable, d'après les commentateurs, signifier particulièrement « qui n'a encore rien bu de la journée. » Voyez ce volume, p. 464, lig. 4. Voyez aussi, pour le mot abstemius, les pages 215 et 283. — Citation de Nonius Marcellus. Grammairien et philosophe péripatéticien, eet auteur était natif de Tivoli. II nous reste de lui un traité De la propriété du discours latin : de Proprietate sermonum. Ce grammairien est estimable en ce qu'il rapporte divers fragments des anciens auteurs que 1'on ne trouve pas ailleurs. Le traité en question, qui contieht neuf chapitres, fut imprimé h Paris en 1614, avec des notes. P. 586,1.1. Fragment ni. De l'Hermagoras. Cet ouvrage semble avoir été un dialogue composé dans le genre de ceux de Platon. P. 589, 1. 1. Fragment ix. Du Phédon. II est fait mention de ce Phédon d'Apulée dans Sidoine Apollinaire, liv. II, épit. 9. P. 590,1. 1. Frag. XI. Des Abrégés. Pour établir qu'Apulée avait fait un ouvrage de ce genre, ayant trait 1'histoire, on s'appuie sur un fragment cité par Priscien, liv. VI. Du reste, Apulée nous apprend lui-même qu'il avait composé des Histoires diverses, Florides, 1. II, suite du n" ïx. (Page 26 de ce volume, ligne 17.) P. 591,1. 1. Fragment xiii. De la Matière médicale. Outre Pris- pen, il y a un autre polygraphe, nommé Marcellus, qui cite avec éloge les ouvrages écrits par Apulée sur la matière médicale. Paladius nous apprend que notre auteur avait composé des traités sur fagriculture; Servius, sur les arbres; Isidore et Aurelius Cassiodore, sur 1'arithmétique; enfm ce dernier le donne également pour uuteur d'un traité de musique. — Pour ce qui est de ces ouvrages, Pt de tout ce qui, en dehors des oeuvres par nous traduites, peut ttre sorti de la plume d'Apulée, voyez tome I, de la page xxix & la page xxxi. P. 594. Fragment xx. Si ces vers sont d'Apulée, ils justiflent la mention qu'il fait de lui-même, vol. 1, p. xxx, comme « ayant composé des vers dignes du cothurne aussi bien que du brodequin comique. » FIN DES (EUYRKS D'APTJLÉK < grands hommes accusés de magie, II, 364. Kaudet (M.), cité comme auteur d'un article du Journal des Savants, I, n; annotateur de Plaute, II, 76, 285, 286, 549.— A donné d'excellentes explications de plusieurs passages de 1'ApoIogie, II, 533 et suiv., 530,543, 544, 551, 556, 557, 564, 568, 579. — La traduction de 1'Apologie lui est dédiée, II, 361. Navire (comparaison de la vie bumaine avec un), II, 69. Nnviue AttuB coupe avec un rasoir une pierre a r^passer, II, 117, 148. Nécessité, déesse vengeresse, II, 345, 358. Neiges, commeut elles sont formées, 11,313. Némésis, 11, 344. TVcoptolcme (une maxime de), II, 392, 539. ÏVcptuue, II, 110, 424. IVeHtor, II, 131. Kicauor, 1, 114» iYigidiiis, devin consullé par Fabius, II, 439, 555. Kirce, type de la beauté corporelle, II, 13. Nisnrd (M.), Traduction d'Apulée dans sa collection. Elle est citée souvent, I, 448, 462, 470, 479, 488, 489; II, 88, 89, 273, 274, 275, 278, 280, 822, 283, 285, 335, 349, 353, 355, 539, 547, 548, 549, 557, 570, 580 Nombre trois, I, 61, 424. — Nombre sept, I, 367, 484. Nomenclateurs, sorte d'huissiers, II, 466, 562. Nomenclature de poissons, II, 428, 433 434, 552 et suiv. Norbauus, II, 476, 566. Notus, vent, II, 315. Nourrice faisant sentinelle, I, 248. Nous (noos); qu'entend par la Platon, II, 197 Nues, II, 313. — Leur composition, II, 120. iVysa, montagne, II, 302, 347. O Océan (notions snr 1*), II, 308, 309. Octacdre, II, 177, 178. (Ea, ville d Afrique oü relacbe Apulée, I, ix. — II y est accueilli par Pontianu est par Pudentilla, la rnère de ce jeune homme, I, ix. — Mention de cette ville, II, 460,461, 463, 464 et suiv.; 471, 480, 484 et suiv.; 496. CEdipe d Coterie, tragédie de Sopbocle, II, 431. CEuvres badines d'Apulée, I, xxxi; II, 384, 385, 596. Oiseau qui nettoie les dents du crocodile, II, 384. — Chant de divers oiseaux, II, 32, 53. Oligarchie, quand existe-t-elle, II, 235. Olympe, II, 302, 337, 338. — Hauteur de cette montagne, II, 119. Olympius, femme de Philippe de Macédoine; sa correspondance est respectée, II, 503. Ombre (Qui voit O voit l'&ne (proverbe), I, 321, 474. Onele grondeur, II, 41, 88. Ootuka, êtres ainsi distingués, II, 432. Or. Ane d'or, I, v, 405. — Vers d'or, ibid. — Age d'or, liomme d'or, livre d'or, I, 406. Oracle qui condamne L'syché, I, 132.— Des prètres de la déesse syrienne, I, 281. Orateuri qui, au début de leur carrière, accasaient de bauts personuages pour se faire un nom, II, 476. — Noms de que»ques orateurs célèbres, II, 517. Orcus, I, 187, 454. Oreilles. Hommes appelés oreilles du roi de Perse, II, 330. OrfliuB Scipiou, protecteur et condisciple d'Apulée, I, xvi, xx, xxi; II, 50 et suivantes, 92. Omithiens, vents, II, 315. Oromazc, II, 413, 414. Orpliéc, fils de Calliope, I, 59.—Conduisant les arbres, II, 53. — Ses vers sur Jupiter, II, 343. — II a été calomnié, II, 415. — Cité, II, 421, 460. Osiris, I, 398, 403. — Divinisé en Égypte, II, 128, 152. Oatnues (sans don Ie le mème que Hostanes, II, 510) calomnié, II, 415. Ostes, noms de ccrtains mouvements qui bouleversent le sol, II, 321, 354. Ostie, ville d'Italie, I, 397, 494. Oudeudorp, édit.de la dern. édition latine, d'Apulée, I, xxv, 407; II, 596 et imssim. Ouranos, II, 337, 357. Ours (brigand travesti en), I, 113 et suiv. Ours qui dévore le petit conducteur de Lucius-Ane, I, 230. Ousiai, essences créatrices, II, 176. Outres percées (ce que c'était que certaines), I, 76, 84 et suiv.; 426. Ovide, cité, I, 452, 468; II, 346, 565. P Pacuvlus, cité, II, 158. Paganisme, puissamment ébranlé, dès le deuxième siècle, par le Cbristianisme, I, vii, VIII. Palais, description d'un superbe palais ma- gique, I, 136, 137, 446. Palamcde, II, 496, 570. Palémon, divinité marine, I, 131. JalmatieSi nom de certains mouvements du sol, II. 321, 354. Painphile, cponse de Milon, hóte de Lucins, et mngicienne fameuse, I, 37, 44. — Menaces iidressées par elie au Soleil, I, 82. — Son laboratoire, I, 84. — Se métamorjiliose en liibou, I, 88. Pnn, dieu des bergers, I, 162. Panrkoucl&c (M.), cité, I, i, 488. Paiitliia, magicienne, I, 15,16, 17. Puphos, I, 128. Paresse., ses eflets, II, 52. Parfumeurs (métier des), comparé a la profession des soi-disant juristes, 11. 207, 281. PArta (jugement de), I, 129; I, 358 etsuiv. — Sa réponse a Hector, II, 378, 535. Parmcnide étudié par Platon, II, 172. Parolc. c'est un don de Dieu fait a Phommc, II, 52. — Dite volante, II, 38, 85, 499, 571. — Message aérien, II, 187, 277. Parques, II, 344. Partics sexuelles d® certains poissons, II, 427 et suiv. Phnc (une nouvelle), I, 345. Passage obscene supprimé, I, 346, 477. Passereau cliantant sur une charmille, I, 258, 470. — Terme de tendresse, I, 348.— Pas^ereaux de Vénns, I, 176, 451. Pastophores, I, 385, 403, 491. Pnnsaiiins, cité, I, 424. Pauvreté (apologie de Ia), II, 401 et suiv. Peau. Voyez Lézard. Pédagogues royaux, ceque c'était, II, 413. PégasCy I, 254, 376. Pèlerinages littérair es, fréquents chez le? anciens, I, vil. Pepromeni, ce que c'était, II, 344. Père de familie (bistoire d'un) I, 309. — II re£oit chez lui le maltrede Lucius-Ane, cl pendant le diner, divers prodiges 1'effrayent, 1,309, 310,311. — Ses trois fils sont assassinés, I, 314, 315. — Son désespoir et sou suicide, I, 316. Përes de l'Ëglise, cominent ils jugent Apulée, I, xxir, et saiv. Pcrictione, mère de Platon, II, 169. Pórilla, pseudonjme de la maitresse du poëte Ticidas, II, 387. Perroquet (description du), II, 30,31,81 suiv. Perse, cité, II, 543, 564. Perses, qnelle éducation on donnait chez eux au futur héritier du tróne, II, 413. Persiennes (eaux), II, 40, 44, 80. Persing Jul., élève d'Apulée, II, 62, 63. Phaéthon, constellation, II, 305. Pharos (sistres de), I, 61, 424. Phébê, astres des nuits, I, 367, 484 ; II, 183. Phebol (11e), II, 310, 348. Phcilre, fabuliste, II, 540. Phèdre, amante d'Hippolyle, II, 493, 570. Phédrua, enfant aimé de Platon, II, 133, 389. Phénomènes terrestres, II, 312. — Des nues, II, 316. Phcnon, constellation, II, 305. Phérccyde de Scyros, II, 37, 85. Phidias, sa statue de Minerve, II, 337, 357. Pliilebe, prétre de la déesse syrienne, I, 203, 264, 265,282,283, 471. Pliilémon, poëte comique. Son génie, II, 40, 87; II, 572. —Sa mort, II, 43. Philésiétère, galant adroit, I, 290, 473. — Son bistoire, I, 291. Pbilippe, sa correspondance respectée, II, 503. Philoctète, tragédie d'Accius, II, 140, 160. Philop*nus, cité, II, 297. Philosophie, polluée par une foule de profanes, II, 19, 20. — Combien son röle est sublime, II, 301. — Appliquée a la uature, II, de 167 a 194. — Appliquée a la morale, II, 195-236. — Appliquée au raisonnement, II, 237-270. — Comment elle est divisée par Platon, II, 172. Pliilutt, riche Romain, II, 405, 545. Phinve, I, 340. Phlcgcthon, fleuve, II, 319. Phliasie, légumes de' ce pays, II, 410, 547 Pbociou était pauvre et bien veillant, II, 402. Phrygien, terme de mépris, II, 13, 77. Phrygiens, premiers nés du monde, I, 371 486. Plu-yiiondas, fourbe fameux, II, 496, 570, 574. Pie V, son jugement sur Apulée, I, xxxiv. Pierre baignée de parfums, II, 9, 461, 561. Pigeon, terme de tendresse, I, 348. — Gorge du pigeon, I, 41. Pinne-marine, coq uil lage, II, 427. Pise, ville oü se célébraient les jeux Olympiqnes, I, 24. Plnnëtes, énumération de plauètes, II, 29. maitresse de Tibulle, II, 387. Plutce, ville, 1,111. ®*lnton, délails biograpliiques sur ce philosophe, II, 169 el suiv. — Ses maltres, II, 171. — Ses premières études, ibid. — Ses voyages, II, 172. — Ce qu'il Iaissa de fortune, II, 173. — Énumération de plusieurs de ses ouvrages, II, 100. — Inspire Apulée en uiie foule d'endroits, ibid. — Comment il divise Ia nature, II, 107. — II étnit de 1'école de Pythagore, et fut le maitre intelïectuel d'Apulée, II, 38.— Son opinion sur le? T)ieux, II, 184. — Sur la matière, II, 174. — Sur les démons, II, 116. — Citó, II, 80, 107, 142, 143, 146, 147, 149, 151, 153, 158, 160, 174, 206, 276, 280, 281, 282, 283, 285, 286, 357, 358, 392, 413, 473, 535, 539, 547, 548, 558. — Quelques vers amoureux de lui, II, 388, 389.— Un morceau de son Timée, II, 450. — Ses dogmes ne présentaient que des idéés de fète et de bonheur, 11,473.—11 estcalomnié, 11,415. *»laute, cité, I, 476; II, 10, 56, 75, 76, 85, 92, 123, 149, 276, 278, 286, 544, 545, 549, 851, 556, 558, 561, 567, 568. (1'ancieri), cité, 1,423 bis, 427,451,452, 482; II, 82,suiv.,151, 349, 355, 554,556, 557. (le jeune), cité, I, 405; II, 277, 562. 1*10(1», cité, II, 279. **lotino, épouse courageuse, I, 210, 463. Plumes d'oiseaux, a la suite d'opérations ma- giques, II, 463 et suiv. CMuturquc, considéré comme oncle du philosopbe Sextus, I, xxn, xxm, 4. — Rapproclié, comme écrivain, d'Apulée, II, 101 et suiv.; 150, 151, 153, 159. — Cité, I, 452; II, 78, 84, 288, 354. p|«ton; lf 188. ■P«;c<7e, portique d'Atliènes, I, 6. Point cardinal du monde (*£vcpov), II, 303. Poissons (achat de), I, 28 , 29. — Autre achat *|e poissons gravement reproclié a Apulée, *1» 418 et suiv. — Nomenclature de poissons, II, 433, 434. *°litiki, ce que c'est, II, 206. Pollincleurs, II, 588. * oll.on (fi|s de), Cj,ant(; par virgllc, II, 387. ° yclèic,seul siatuaired'Alexandre, II, 19. ■"«lycraie, II, 35, 36> ^««.poniu* Mé|a( c.lé> 482 ■'Out (iner du), II, 311, 348 -r.u, «l SUlV- surprise a Apulée, H, 469. TT f 4 o c mort> 1, 418. — Son testament, II, 519, 320. | li. Pori-Ji07jal (Logique de) II, 291, 355. Poi-tius, poëte érotiqne Iatin, II, 385, 587. Portune, dieu marin, I, 131; II, 424, 550. Polion sacrée, I, 352, 478. Poudre dentilrice, II, 381, 382, Poule vivipare, I, 309, 310. Prêtres de la déesse Syrienne, I, 265. — Intérieur de leur société, I, 266. — Leur accoutrement, leurscontorsionset leurs désordres, I, 266, 267 et suiv.; 280, 281. — lis sont convaincus de vol, I, 283. Prêtres d'Isis, I, 377. - Un d'eux présente une couronne de roses a Lucius-Ane, et le rend a Ia forme humaine,I, 380. Ce que dit ensuite ce prétre, I, 382. Prêtres d'Égypte; Platon étudie leurs sciences, II, 172. Pric©. Son jugement sur Apulée, I.xxxiv. — Cité, I, 430, 468, 469, 470, 483, 486, 491, 492; II, 557, 561, 572, 573, 576, 578. Prière a Isis, I, 396. Primats d'Afrique; allocution que leur adresse Apulee, II, 40, 86. Principes des choses; il y en a trois, II, 174. — Principe de tous les corps, II, 177, Pristir, tempèle terrestre, II, 316. Procés criminel (Débats d'un), 1,68,330, 336. Proconsul (éloge d'un), II, 26 et suiv.; 80. Prodiges bizarres accumulés, I, 31ff. Propercc; nom de sa maitresse, II, 387. Propositions (terme de logique); elles sont de deux espèces, II, 238. — Leurs diffórentes qualités, II, 239.— Leurs rapports, leurs combinaisons, II, 242 et suiv. — A quoi se réduit une proposition, II, 240. Propreté (la) de la bouche est indispensable II, 382, 383. Proscrpiue, I, 76, 172, 352, 367, 425, 436. — Re?oit Psyché de la part de Véuus, 1,190. Proiugoras, histoire de ses bonoraires, II 58 et soiv. Protase, II, 238. Protée, ses métamorphoses, II, 424, 650. Protcsilag, I, 126, 433. Proverbes, I, 321, 474; 400, 496; II, 434, 441, 547, 552, 556, 561. Providence (la), suivant Platon, II, 185. Prude?ice, elle est divinisée sous Ie nom de Minerve, I, 141. Psyche (histoire de), I, de 127 a 194. — Sa beauté, I, 127, 128. — Vénus est jalouso d'elle, 1,129. — Son isolement, sa condamnation,1,131,132—Elle console elle-mêmo ses parents en fille résignée, I, 133 et suiv. — Exposée sur un roe, I, 135. — Transportee par Zéphyr, ibid. — Son époux mj3- térieux, 1,139. — Ses sceurs, 1,131,142 Avec quelle crédulité elle les écoute, I, 151, 154, — Veut poignarder son époux, 35 I, 1-58. — Son désespoir, 1,161. — Dcvient amoureuse de 1'Amour, 1,159. — Comment elle se venge de ses soeurs, I, 163 ct suiv. — Supplie Cérès et Junon, I, 172, 174. — Se livre d'elle-mème a Vénus, 1,178.— Comment elle est traitée, 1,179. — tfpreuves auxquelles elle est condamnée, I, 180-190. — Est presque victime de sa curiosité, I, 191. — Est unie a Cupidon par Jupiter I, 193. — II lui nalt la Volupté, I, 194. Psyche (histoire de), considérée comme allé- gorie. — Voyez Allegorie. Psyché (histoire de), consldérce comme ceuvre littéraire. — Imitations de La Fontaine, I, 445, 446,447, 449,452,453,454, 455,459.De Corneille et de Molière, 1,446, 447, 449. Publicola, sa noble pauvreté, II, 402. Pucelage, sorte de coquille marine, II, 427. Pudcns, second fils de Pudentilla, I, ix, x, xix; II, 521. — On lui fait signer unc accusation contre Apulée, II, 374. — II est circonvenu, II, 418. — On veut lui faire épouser la veuve de son propre frère, II, 521. — Sa perversité filiale, II, 501,504. Pudcii» Tauiionlu». Voyez Tannonius. Pudeutilla, veuve en premières noces de Sicinius Amicus, et épouse en secondes d'ApuIée, I. ix, x, xvn, xviu, xix; II, 363, 374, 468, 485. — Sa correspondance avec Apulée, II, 468, 475 et suiv.—Détails sur elle, II, 486 et suiv. — Comment elle se détermine a se remarier, II, 482. —Son énergie, II, 479 et suiv. — Une de ses lettres, II, 482. — Son êge, II, 507, 508. — Sa fortune, II, 511, 512. — Ses dispositions testamentaires, II, 525. Pylos, royaume de Nebtor, II, 131. Pyramide géométrique, II, 177. Pyramides Murtiennes, I, 177, 452. Pyrgotèlc, seul graveur d'Alexandre le Grand,II, 19. Pyroéis, constellation, II, 305. Pyrrhique, danse grecque, 1, 357, 479. Pythagorc, I, 367 ; II, 35, 36 et suiv. —• Ses voyages, II, 36. -- Ses différents maltres, II, 36, 37. — Cité, II, 886. — Ses doctrines furent étudiées par Platon, II, 172. — Ses prescriptions sévères de silence, II, 38, 85. — II était beau, II, 379. —Calomnié, II, 415. — Achète de quelques pècheurs la fortune d'uu coup de filet, II, 422, 423, 550. PytliéaH, édile d'üypate, reconnait en Lucius un camarade d'enfance, I, 28, 29, 30. Quindécemvirs, lenrs attributions, II, 447, 538. Quiutc Curcc, cité, I, 490. IQuintianu», ami d'Apulée, II, 462, 46'». Quintilien, cité, I, XXXVI, 422; 11,87,355. Quintius, consul romain, II, 507. R liaison. Elle a son siége dans la tète, II, 186. — Elle veillo sur le salut de 1'ètre entier, II, 187. Rameau conronné, II, 461. Kcboul (M.), Ie poëte, cité, II, 92. IUflexion et Réfraction (théorie de la) de la lumière, II, 396 et suiv.; 540,541. Rcgulus (noble pauvreté de) II, 403. Reine du ciel, invoquée par Lucius-Ane, I, 367, 484. Rciinu (M.), cité, I, XXXVI. Renard (le) et le corbeau, fable, II, 72. République, comment 1'entend Platon, II, 228 et suiv. Retards lionorables et indispensables, II, 9, 67. Révélation mystêrieuse, I, 394, 493. Rhabdos, météore lumineux, II, 318. Rhammusie, I, 371. Rhectes, certaines exbalaisons, II, 321, 354. Rhétorique, divisée en deux branches par Platon, II, 206. Riches, ne consacrent rien de leur opulence au culte de la philosopliie morale, II, 137. Richesses, ce qui les constitue, II, 404, 405. — Comparées a un vètement trop long, II, 403. Rire (dieu du), sa fète, I, 78, 424. Rire provoqué par la colère, I, 178 , 452 J II, 381, 536. Robe d'initié, I, 394, 493, 494. Rocher terrible, et défendu par des dragoni furieus, I, 184. Q Roi de Thrace, qai livrait les étraugers u Ia voracité de ses cbevaux, I, 222, 465. Jloseau parlant, qui donne des consoils a Psyche, I, 182. Rosée, sa cause, II, 312. Roses, leur propriété singuliere, I, 92. — Elles reudent a Lucius-Ane sa première forme, I, 380. Rossignols, gazouillent dans la solitude, II, 63. Roue de polier de terre, co qu'elle produit ea tournaut, II, 444. Bouiioau (J.-Jj.) cité, II, 275. Royaume des Perses, comparé au monde, II, 329 et suiv. lluflnua, pèro d'une jeune femme qui fut mariée successivement aux deux Hls de Pudentilla, I, ix; II, 467. — Ses manoeuvres contre Apulée, II, 477, 487. —Son intérieur, II, 488 et suiv. — Son avidité, II, 490, 525. — Corrompt Pudens son second gendre, II, 520) 521. Uuhukeu, conlinuateur de la dernière édition latine d'Apulée entreprise par Oudendorp, I, xxxiv, xxxv. — Son jugement sur Apulée, I, xxxiv, xxxv, 467 et passim. s Saba (dieu de) I, 264, 471. Sabbathier, singuliere erreur de ce biograpbe sur les noms d'Apulée, I, 406. Sabidiua Severui, élève d'Apulée, II, 62. Sabrata, ville oü Apulée prononja son Apologie, II, 466, 562. Sacy (de). Traducteur des Lettres dePline, I, XXXVII. Sage (portrait du vrai), II, 221 et suiv. — Son calme devant la mort, II, 227, 228. Sagesse (étude de la) ses trois parlies, II, 237. Saint Auguatiu, comment il parle d'Apulée, I, xxv, xxvii ; II, 366, 531. — Le réfute, II, 102, 103, 144, 145. Saint Clément, d'Alexandrie, cité, II, 84» Saiut jérómo, comment il parle d'Apulée, I, xxv. Saint Paul, cité, I, 493. Salacia, divinitó marine, I, 131; II, 424, 550. SalluMte, orateur célèbre, II, 517. Salluate, historiën, cité, II, 276. Salvia, mère du héros des Métamorphoses, I, 34. Samos (description de), II, 34, 83. Sandales d'un galant, I, 295, 296, 472. Sanglier (fureurs d'un), I, 239, 240. Santé (la bonne ou mauvaise) de l'&me, II, 192 et suiv. Sardaignc, II, 309, 348. Satimie, planète, II, 29, 183, 306. Saturninus (Cornelius), ouvrier babile d'CEa, II, 469, 470, 471. Saumaiae, cité, I, 408 ; II, 153, 157, 350, 540, 557. Savant de Dijon (songe d'un), II, 154 et suiv. Scaliger, cité, II, 550, 551, 561, 595. Sceptos, terme générique pour exprimer tout ce qui tombe des nuages, II, 317. Schlcgel, cité, I, XXIX, XXX. Schaell, cité, I, XXVIII, XXXII. Science gouvernementale, II, 228. — Science de bien vivre, nécessaire a tous, II, 136. Scipion Émilien, 1'Africain, le Numantin, le Censeur, II, 47ö, 566. Scipion (Cn.),sa noble pauvreté, II, 402. Scipion Cientilia, cité, II, 365. Scipion OrCtua, voyez OrfitUg• Scorpion, surnom donné a un bomme, I, 290. Scribe d'lsis, I, 385, 491. Scribouiua Létus, ami d'Apulée, II, 385. Scrivériua, cité, II, 83. Scythie, patrie d'Anacharsis, II, 411, 547. Seigneur (Insolence et cruauté d'un jeune), I, 311 et suiv. Sélas, trainée de feu, II, 318 Sénateur médecin, II, 332. Sénèque, cité, I,xxxvi; 11,364,539,541,571. Sens, leur description, II, 187 et suiv. Sept (du nombre). I, 367, 484. Sèrapis, Dieu, I, 376, 401, 489. — Musiciens de Sérapis, I, 376. Serenator, épithète de Jupiter II, 342, 343. Sergius, II, 238, 287. Serment, ce que c'est, II, 115. Serpents i;ui combattentdeséléphants, II, 16. Scrranua, Romain austère, II, 388. Serviua Tulliua, prodiges qui le distinguent, II, 117, 118, 148. Scverianua, proconsul; éloge pompeuxque lui adresse Apulée, II, 26, 27, 28. Scxtua, neveu de Plutarque, I, xxii, xxiii, 4, 409. Sibylles prophétesses, II, 117. Sicile, trois fois visitée par Plalon , II, 173. Siciniua Amicua, premier mari de la femme d'Apulée, II, 478, 567. Siciniua Clarua, frère du précédent, II, 479, 481. Tenere, eo (un de ses sens), I, 249,469. Terror, Metus, I, 360, 480. Terai (de tero), II, 593 (Fragm.). Testato (pris adverbialemenl), II, 493, 569. Thymelicum (substantif), II, 393, 540. Togatorum camoena, II, 66, 94. Tomentnm, II, 379, 535. Torus genialis, I, 364, 420. Totae (datif singulier), I, 383, 491. Uber, tuber, II, 57, 92. Ultramundanus, a, nra, II, 184, 276. Undique siii, II, 517, 575. Vastns (un de ses sens), I, pages 10, 410. Vector, oris, I, 345, 477. Velitari, tor, II, 375, 532. Veile factiim alicui, II, 469, 564. Vereri, revereri, II, 28, 530, 581. Versipelles, I, 55, 422. Vervex, I, 229, 466. Vesticeps, II, 522, 577. Totis (pour omnibus), I, 313, 474. Toto (datif singulier), I, 388, 491. Transvorare, ro, II, 514, 574. Tristitudo, dinis, II, 425, 55G. Tuber, uber, II, 57, 92. Tubulatio, II, 25, 80. Tumultuarius, I, 19,412. Tuor, oris, II, 122, 148. Tuorum similium, II, 50, 91. Turdus, II, 434, 553. Urere, o (sens intransitif), I, 38, 417. Utensilia, I, 52, 422. Videor [je suis vu), II, 39, 86. Virga (un de ses sens), II, 26, 80. Viricula, larum, 1,400, 496. Viror, roris, II, 29, 81. Vitare (gouvernant le datif ou l'ablatif), n, 419, 549. Vite, viti (ablatif), I, 317, 474. Vivens vidensque, II, 502, 571. Vocula, 1®, I, 162, 449. u v FIN DE L'lND^X DES MOTS LATINS REMARQUABLES TABLE SOMMAIRE t DES [ •MAÏ1ÈUES CONTENUES DANS LE SECOND VOLUME i'AÜES Les Flokides 1 Avant-propos sur les Florides 3 Argument sommaire 7 Livre premier 9 Livre deuxième 24 Livre troisième 40 Livre quatrième 55 Notes sur les quatre livres des Florides 75 Do Dieu de Socrate 97 Avant-propos du Traité sur le Dieu de Socrate 99 Argument sommaire 105 Livre unique du Dieu de Socrate 107 Notes du Traité sur le Dieu de Socrate 142 De la Doctrine de Plaion 161 Avant-propos sur la Doctrine de Platon 163 Argument du premier livre 167 Livre premier 169 Argument du livre 11 195 Livre deuxième 197 Livre troisième 237 Notes des trois livres 271 PAÜE3 Traité du Monde 295 Avant-propos du Traité 297 Argument 299 Du Monde 301 Notes du Traité sur le Monde 346 Apologie 359 Dédicace 361 Avant-propos de 1'Apologie 363 Argument . . 369 Discours de 1'Apologie 373 Notes de 1'Apologie 531 Fragments d'Apulée 585 Notes des Fragments 595 Table analytique des matières 599 Index des mots latins les plus remarquables dans Apulée. . 621 f:n de la table »n second volüme paris. — impr1merik ch. blot, rue bleue, 7. BIBLIOTHÈQUE LAT1NE-FRANQA1SE CËUVRES COMPLÈTES D'APIILÉE TRADUITES EN FRANCAIS PAR VICTOR BÉTOLAUD Doctcur ès-lettres de la Faculté de Paris Ancien Professeur de 1'Universitó, Membre de la Légion d'honneur. Nouvelle Édition, entièrement refondué TOME SECOND LES FLORIDES — DU DIEU DE SOCRATE — DE LA DOCTRINE DE PLATON — DU MONDE — L'APOLOGIE — FRAGMENTS PARIS GARNIER FEÈRES, LIBRAIRES-ÉDITEURS IS 0, RUE DES SAINTS-PÈRES, 6 81 OEUVRES COMPLÈTE3 D'APULÉE II PARIS. — IMPRIMERIE CHARLES BLOT. RUE 6LEUE, 7. (EUVRES COMPLÈTKS D'APIJLÉE TRADUITES EN FRANCAIS par yigtor bétolaud DOCTEUR ÈS LETTRES DE LA FACULTH DE PARIS, ANCIEN PROFESSEUR DE L'üNIVERSITÉ, MEMBRE DE LA LEGION d'rONNEUR Nouvelle Edition, entièreicent refondue TOME SECOND les florides — du dieu de socrate de la doctrine de platon — du monde l'apologie — fraoments paris GARNIER ERÉRES, LIBRA1RES-ÉL) ITEUR S 6, RUE DES SAINTS-PERES, 6. 1883 J. G. Slothouwer Leeraar M.O. Leidsche weg 120 Voorschoten - Giro 164649 AVANT-PROPOS S Uit LES FLORIDES Conteur et romancier dans les Métamorphoses, Apulée se montre & nous comme rhéteur dans le curieax recueil des Florides. Nous 1'avons déja dit ailleurs : il ne faut voir dans les Florides qu'une collection de fragments, d'extraits tout a fait distmets les uns des autres, et rassemblés sous une désignation commune. C'est, et le titre seul 1'indique, une véritable anthologie. Nou» pouvions donc hésiter a maintenir la division qui en a été faite en quatre livres. Des copistes maladroits, et « bayant aux corneilles, » comme dit un commentateur ont seuls, selon toute probabilité, élabli une division qui n'a riea de rationnel. Pourtant nous 1'avons conservée, en raison de son ancienneté mème, paree qu'elle est maintenue dans toutes les éditions, si ce n'est dans celle « du Dauphin. » Elle se retrouve chez le contirmateur de 1'édition d'Oudendorp, chez Bosscha, dont nous suivons le travail avec une exactitude religieuse. D'ailleurs, les chiffres qui se suivent sans interruption dans les quatre livres, permettent facilement au lecteiu1 de reconnaitre qu'il n'y a d'autre liaison entre tous ces morceaux que 1'ordre numérique. j Ces extraits avaient-ils été recueillis par les admirateurs d'Apulée, comme pourraient 1'ètre de nos jours les improvisations du haut en ' seignement? étaient-ce des morceaux d'apparat que 1'auteur destinait & trouver leur place dans ses lejons de rhétorique ? (■■tait-ce un 1. Elmeohorst. recueil de niodGlGS quil publiait dans le nut d6 foroier la. jeunesse studieusG qui fréquentait sgs cours? Cgs trois conjectures, émiscs et soutenues sérieusement par différents commentateurs, ont trop d'analogie entre elles pour que nous en discutions le plus ou le moins de probabilité. Ce qu'il y a de certain, c'est que les Florides donnent une idéé bien précise du talent d'Apulée comroo rhéteur, et de 1 estime oü il s'était placé dans 1'esprit des Carthaginois. Sous ce rapport, elles retracent d'une manière intéressante ce qu'ctait 1 art oratoirc au deuxième siècle dans la célèbre Carthage. On rcconnait, en outrc, quo tous Igs genres étaient traités par le rhéteur africain avec. une égale facilité, Gt qu'il affectait de réunir a son domaine toutes Igs sciences de 1'esprit huinain. Les questions de morale, d'histoire naturelle, d'archéologie, de grammaire, 1'éloquence proprement ditc, 1'apologue, la narration, 1g conté, figurent tour a tour dans ses improvisations; et il a bien soin de le faire remarquer : « ... Je composo, dit-il1, despoëmes do toutG espèce, des YGrs propres ö. ètre acoompagnés par 1 archet de la cithare comnie par les doigts du joueur de lyre, dignes du cothurno aussi biGn quG dubrodequin comique. C'est peu : satires et griphes, histoires divcrses, harangues vantécs par les hommes éloquents, j'écris tout, et cela, soit en grec, soit en latin, avec uno parcillG complaisance, une mème ardeur, une semblable facilité, etc... » Sa personnalité se produit, par cela mème, sous différents caractères: ici2, c est 1g professeur jaloux de faire briller le talent do ses élèves, et qui organise entre eux des luttes littéraires; la «, c'est le rhéteur qui se plait a montrer sa connaissance consommée des deux idiomes, et qui achève en latin un discours commencé en grec; ailleurs4, c'cst le prètre d Esculape, qui prononce offilciellement une harangue en 1'honneur d'un préteur ou d'un proconsul; ou encore, c'est le magistrat autorisé a faire entendre une parole sévère et de graves avis ®. Dans un autre endroit, c'est 1'homme lui-mèmG, citoyen romain, qui cite avec orgueil les amitiés illustres que son talent lui valut è. Rome, et les statues qui lui furent érigées : «... Que manque-t-il donc, dit-il dans un endroit», pour établir et sanctionner ma gloire,pour mettre le comble 1. Florides, 1.11, suite du n* ix. — % Florid., liv. IV, n* xvm. — 3. Florid., 1. IY, xxiv. — 4. Florid., 1. IV, n" xviu. — 5. Florid., 1.1, n" viu. — 6. Flerid., 1. III, n* xvi. a ma célébrité? Je le demande, que manque-t-il? Émilianus Slrabon, personnage consulaire, que bientót les voeux unanimes porteront au consulat, a fait dans le sénat de Carthage une rnotion relative aux honneurs qu'il veut obtenir pour moi, et tous se sont rangés a son avis. Cet assentiment ne vous parait-il pas ètre un sénatus-consulte ? J «tjoute une autre circonstance : c'est que, par leur empressement a dccréter une place pour la statue, tous les Carthaginois réunis dans cette auguste enceinte ont voulu faire compreudre, je L'espère du moins, que s'ils remettaient a la séance prochaine le vote d'une seconde statue, c était par respect et déférence pour 1'honorable consulaire; cétait afin de paraitre non pas rivaliser avec lui, mais imiter sa munificence, c'est-a-dire, afin de consacrer une journée entière et sans partage au bienfait public qu'ils me réservent. D'ailleurs ces dignes magistrais, ces chefs si bienveillants, n'avaient pas oublié que votre mandat exécutait leur propre yolonté. Et j'ignorerais ces détails ! et je ne les publierais point!... » Enfin, c'est 1'homme de lettres, le savant irritable, genus irritabile vatum, qui du haut de sa chaire répond a de nombreux ennemis, et se plaint amèrement a plusieurs reprises des travers qu'ils lui suscitent et des dégoüts dont ils 1'abreuvent. Les Florides servent encore nuissamment è éclaircir les époques obscures de la vie de notre auteur. Sous ce point de vue, elles méritent une autre espèce d'intérêt. Jusqu'ici c'était dans les Métamorphoses que 1'on avait cherché les éléments d'une biographie d'Apulée •• nous espérons avoir prouvé, qu'il faut les emprunter presque tous aux précieux et incontestables documents que renferment les Florides. Enfin, les morceaux dont elles se composent sont, avec 1'Apologie, les seuls qui nous montrent Apulée sinon comme un auteur original. du moins comme un écrivain créateur. Plusieurs de ces morceaux" sont aussi finement pensés qu'ingénieusement écrits : 1'histoire de Philémon, celle d'Asclépiade, et la péroraison de 1'éloge d'Orfitus, nous semblent présenter une teinte de mélancolie peu habituelle chez 1 auteur des Métamorphoses. II y a de la pompe dans le morceau oü il compare la vue de 1 aigle a celle de 1'homme \ du nombre et de la mesure, dans sa description d'un temple de Samos, et dans les détails qu'il donne sur Pythagore, le pliilosophe voyagenr. Partout, du reste, on retrouve la mème profusion de synonymies, le mème luxe d'antithèses pour les pensées comme pour les mots. Ce sont toujours ces périodes symétriques, ces expressions pittoresques plutót que significatives, sonores et harmonieuses plutót que raisonnées et senties. 11 est rrai qu'ici la nature mème des sujets expliqnerait en partie les défauts de 1'auteur, bien qu'elle ne les justitie pas; et si le style d'Apulée doit trouver grice en quelque circonstance, c'est bien lorsque 1'écrivain professe hautement les habitudes, le goüt et les manières d'un rhéteur; ajoutons, d'un rhéteur africain, qui parle dans Cartbage, et qui écrit au deuxième siècle de 1'ère chi'étiennOj c'est-a-diie, en pleine décadence latine. APULÉE LES FIORIDES ARGUMENT SOMMAIRE I. Exorde d'une harangue pronoiicée au raomeiu oü 1'orateur fail son cntrée dans une ville importante. II. La vue de 1'liomme comparée a celle de 1'aigle. III. Défl proposé & Apollon par Marsyas, et supplice de ce dernicr. IV. Sur un mot du joueur de flüte Antigénidas. V. A propos du théatre oü Apulée a réuni ses auditeurs. VI. De 1'Inde et de ses Gymnosophistes. VII. Sur Alexandre; et, incidemment, sortie contre les faux sages. VIII. Fragment d'un éloge. IX. Sur les critiques dont notre orateur est sans cesse l'objet. — Sur la tlexibilité de sou talent. IX. (Suite.) Sur le philosophe Hippias. X. Sur la Providence, manifestée par quelques-unes de ses merveilles. XI. Comparaison entre ceux qui sont dénués de biens et ceux qui manquent de vertus. XII. Sur le pciToquet. XIII. Rapprochement entre 1'éloquence du philosophe et le chant des oiseaux. XIV. Sur Cratès le Cyuique. x\. Sur Samos; et, incidemment, sur Pythagore et sur son école. XVI. Mort du poé te comique Philémon. - Une statue ayant été érigée a notre oiateur par un proconsul romain, il remercie ce magistrat. XVII. Fragment d'un éloge de Scipio» Orfitus. XVIII. Discours d'apparat prononcé devant les Carthaginois qui se sont réunis pour entendre Apulée, et, incidemment, quelques détails sur le sopliiste Protagoras, et sur Thalès, un des sepl sages. XIX. lln trait de la vie du célébre médecin Asclépiade. XX. L'orateur fait 1'éloge de ses propres talents et de leur universalité. XXI. A propos d'un retard exigé par d'honorables convenances. XXII. De nouveau, Sur le cynique Cratès. XXIII. Exorde d'une improvisation : le Renard et le Corbeau, fablc. XXIV. L'orateur fait un préambule, pour passer d'un discours commencé en grcc 1) un discours qu'il achève en latin. APULÉE LES FLORIDES LIVRE PREMIER , I. Comme presque toujours les voyageurs pieux, s'ils rencontrent sur leur route quelque bois sacré ou quelque lieu saint, ont coutume de se répandre en prières, d'offrir des ex-voto, de s'arrêter un instant ; de même, k mon entree dans votre ville sainte, je dois, tout pressé que je suis, implorer avant tout votre faveur, prononeer une liarangue et ralentir ma course. Aucune rencontre en effet ne saurait i plus juste titre suspendre, au nom de la piété, la marche d'un voyageur; non, aucune : ni autel ceint, de guirlandes de fleurs, ni grotte ombragée de feuillages, ni chêne surchargé de cornes,ni hêtre couronné de peaux, ni même tertre consacré par une enceinte, ni tronc d'arbre auquel la doloire a fait prendre figure liumaine, ni gazon imprégné de la fumée des libations, ni pierre baignée de parfums; car ce LIBER PRIMUS I. Ut ferme religiosis viantium moris est, quum aliqui ^uciis, ant aliqni loens sanctus in via oblatus est, vernam postulare, votum adponere, paulisper adsidere : ita mihi, ingresso sauclissimam istam civitatem, quamquam oppido festinem, prafanda venia, et babenda oratio, et ichibenda properatio est. Neque enim instius religiosam moram viatori objecerit, aut ara floribus redimita, aut speluuca frondibus innmbrata, aut quercus comibus onerata, ant fagus pellibns coronata, vel etiam colliculus sepimine consecratus, vel trunous dolamine effigiatus, vel i. sont tó des objets de peu d'importance; et pour un petit nombre de voyageurs qui lts cherchent et les adorent, les autres np les connaissent point et ont bien vite passé au dela. II Mais telle n'était pas 1'opinion de mon maitre Socrate. Ayant remarqué un jeune homme d'une très-belle figure, qui restait longtemps sans prononcer un seul mot : « Pour que je te voie, dit-il, parle un peu.» C'est que, dans 1'opinion de Socrate, c'était ne pas voir un homme que de ne pas 1'entendre parler, II était en effet convaineu que ee n'est point avec les yeux du corps, mais avec le regard de 1'esprit et le coup d'oeil de 1'intelligence, qu'il faut considérer les hommes; et en cela il ne s'accordait point avec le soldat de Plaute, qui dit : Mieux vaut pour témoignage un ceil que dix oreilles. Lui, au contraire, appliquait ii 1'examen des hommes ce vers ainsi retourné : Préfère en témoignage une oreille a dix yeux. Du reste, si les jugements des yeux devaient prévaloir sur ceux de 1'esprit, il faudrait évidemment le céder a 1'aigle pour la sagesse. Nous autres hommes, en effet, nous ne pouvons distin- cespes litamine fumigatus, vel lapis unguine delibutns. Parva hffic quippe, et quamquam paucis percontantibus adorata, tarnen ignorantibus transcursa. II. At non itidem major meus Socrates; qui, quum decorum adolescentem, et diutule tacentem conspicatus foret, Ut te videam, inquit, aliquid eloquere. Scilicet Socrates tacentem hominem non videbat; etenim arbitrabatur, homines non oculorum, sed mentis acie et animi obtutu considerandos. Nee ista re cum Plautino milite congruebat, qui ita ait : Pluris est ocqlntns testis unus, quam auriti decem. Iinmo enimvero hunc versum ille ad examinandum homines converterat: Pluris est auritus testis unus, tjuam oculati decem. Cffiterum, si magis pollerent oculorum, qnam animi, judicia; profecto de sapientia forct aquilse concedeudum. Homines enim ne^ue longule dissita, neque proxiine guer m ce qui est un peu trap Ioin, ni ce qui est un peu trap pres. Nous sommes tous frappés de cécité, pour ainsi dire; et si on nous reduit aux yeux et & notre vue terrestre qui est si déile, rien ne sera plus vrai que ces paroles d'un excellent poëte : « Qu'une nuée est en quelque sorte répandue devant nos yeux et que nous ne pouvons voir au delêi d'une portée de pierre. » Maïs que dans son vol sublime 1'aigle monte jusqu'aux nues a i ai de de ses alles; qu'il parvienne k ces régions oü se forment es plu,es et les orages, régions au deti desquelles la foudre et 1 éclair ne trouvent plus d'horizon, bases des cieux et sommet (es Invers; qu'élevé k cette hauteur, il glisse k gauche ou a 6 " un mouvement presque insensible et de toute la masse de son corps, ses ailes éiant des voiles qu'il tourne oü il lui plait sa queue faisant 1'office d'Un petit gouvernail, ses plumes, celui' de ra mes mfatigables : ses yeux auront aussitöt dévoré 1'espace. Un instant son vol irrésolu le balance presque au même point: et pendant ce temps-Ia il embrasse toute 1'étendue, cherchant sur que l'rwu de Préférence il s'abattra comme la foudre Ainsi suspendu a la voute des cieux, il distingue h la fois dans les P nes les troupeaux sans détiance, les bêtes sauvages sur les montagnes, les hommes au sein des villes. Tous sont dominés par son regard, menacés de son élan : et c'est de la qu'il va e pour percer de son bec, pour déchirer de ses serres ou .dsita possumns eernere : verum omnes quodammodo eaentimns; ac si ad ocnlos obtntum uturn terreuum redigas et hebetem, profeeto verissime poeta cgre g»u diirt, velnt nebulam nobis ob oeulos offusam; nee cernere nos, nisi intra Lipnhs jaetum, valere. Aquila enimvero, quum se nubium tenus altissime subli- c men nl^f 1 • r , SPaÜllm' ** PlaitUr 6' ninSitur' uItra 5«od cacumen nee Mmim nee fnlguri loens est, in ipso, ut ita dherim, solo stheris et fa»tig,o hiemis : quum .gitur eo sese aquila ertulit, nutu elementi lsvorsum vel die'or°T * m°le C°rPOriS IaiU,lr' ïelifl0ataS 3135 «u0 libuit mo- dieo eaute gubernaculo, inde enneta despiciens, ibidem pinnarum eminus indesper ~undo voiatu eodem ^ tóe de jr qn0ISaS-p0tlSS,mUIn in sese proruat, fulminis Tice de caelo improvisa simul eampis pecua, simul montibns feras, simul urbi- mines' W° obtutn 6ub eodem imI*tu cernens; unde rostro transfodiat I'insouciant agneau, ou le lièvre timide, ou toute autre créature vivante que le hasard vient d'ofTrir a sa faim ou a sa lérocité. III. Hyagnis fut, h ce que nous apprennent les traditions, le père et le maitre du joueur de ilüte Marsyas. Dans 1 enfance de la musique, seul il maniait les instruments a vent avec quelque supériorité. Non pas, toutefois, qu'il süt en tirer des accords aussi flexibles, des modulations aussi variées qu'elles le sont aujourd'hui, ou qu'il connüt la flüte & plusieurs trous : puisque eet art, récemment découvert, ne faisait encore que de naitre. (Et rien pourrait-il dès son début atteindre i la perfection? dans tout k peu prés, ne faut-il pas s'en tenir k 1'espoir et aux éléments avant d'avoir conquis les résultats de la pratique et de 1 expérience? ) Mais enfin, avant Hyagnis, la plupart, comme le patre ou le bouvier de Virgile, ne savaient que Jouer de méchants airs sur un aigre pipeau. Que si quelqu'un passait pour être allé un peu plus loin dans son art, il s'en tenait toujours néanmoins k la coutume d'embouelier une seule flüte, comme on fait avec une trompette. Le premiei, Hvagnis disjoignit ses mains en jouant; le premier, il anima deux flütes d'un soufflé unique; le premier, au moyen de trous unde unguibus inuncet, vel agnum inenriosum, vel leporem meticulosum, vel quodcunque esui animatum, vel laniatui lors obtulit. III. Hyagnis fait, ut fando accepimus, Marsyffi tibicinis pater et magister, rndibus adhuc musicffi seculis, solus ante alios catns canere : nondum qnidem tam inflexffi anima sono, nee tam pluriformi modo, nee tam multiforatili tibia; qnippe adhuc ars ista repertu novo commodnm oriebatur. Nee quidquam omnium est, qnod possit in primordio sui perflei: sed in omnibus ferme ante est spei rudimentum, qnam rei eiperimentum. Prorsus igitur ante Hyagnim nihil aliud plerique eallebant, quam Virgilianus upilio seu tubsequa, Stridenti miserum stipula disperdere carmen. Quod si quis videbatur paulo largius in arte promovisse, ei quoqne tarnen mos foit nna tibia, velut nna tuba personare. Primus Hyagnis in canendo manus discape- h gauclie et de trous a droite, il produisit 1'accord musical par !a combinaison des sons aigus et des sons graves. Pour en venir a son fils Marsyas, qui par son talent sur la tlÜte rivalisait avec son père, c'était du reste un Phrygien, un Barbare; sa face repoussante était celle d'une béte sauvage, et se liérissait d'une barbe sale; toute sa personne n'était que soies et que poils. Eh bien, on rapporte (audace sacrilége!) qu'il entra en lice avec Apollon. C'était Tbersile Ie disputant a Nirée, un rustre, k un savant, une brute, & un dieu. Les Muses avec Minerve poussèrent 1'ironie jusq'u a se constituer les juges, voulant se moquer de la grossièreté de ce monstre et aussi le punir de sa stupidité. Mais Marsyas, et c'est le trait le plus caractéristique de la sottise, ne remarquant pasqu'on se moquait de lui, commenca, avant de jouer de la flüte, par débiter en un jargon barbare une série d'impertinences sur son propre compte et sur celui d'Apollon. II se louait de sa chevelure rejetée en arrière, de sa barbe sale, de sa poitrine velue, de ce que son art le faisait musicien et la fortune, gueux. Au contraire, accusation ridicule ! il reprochait a Apollon les mérites opposés: d'être Apollon, de porter des cheveux non coupés, d'être agréable de visage, d'avoir la peau douce, de posséder une foule de talents divers et une fortune qui allait jusqu'il 1'opulence : « Et d'abord, disait-il, ses cheveux dinavit : primus duas tibias uno spiritu animavit : primus laevis et deitris foraminibus, acuto tinnitu et gravi bombo concentum musicum miscuit. Eo genitus Marsyas, qiium in artificio patrissaret tibicinii, Phryx catera et Barbarus, vultu ferino trux, hispidus, illutibarbus, spinis et pilis obsitus, fertur (proh nefas!) cum Apolline certavisse, Thersites curn decoro, agrestis cum erudito, bellua cum deo. Musae cum Minerva dissimulamenti gratia judices adstitere, ad dcridendam scilicet monstri illius barbariem, nee minus ad stoliditatem puniendam. Sed Marsyas, quod stultitiae maximum specimen est, non intelligens se deridiculo haberi, priusquam tibias occiperet inflare, prius de se et Apolline quidam deliramenta barbare effutivit: laudanssese, quod erat et coma relicinus, et barba squalidus, et pectore hirsutus, et arte tibicen, et fortuna egenus; contra Apollinem, ridiculum dictu, adversis -virtutibus culpabat : quod Apollo esset, et coma intonsus, et genis gratus, et corpore glabellus, et arte multiscius, et fortuna opulentus. Jam primum, inquit, crines ejus remulsis antiis, et promulsis capronis arrangés en bandeaux et en boucles se déploient sur ses tempes et sur son front; son corps est de toute beauté; ses membres sont éblouissants; sa bouche prédit 1'avenir; aimez-vous mieux la prose ou les vers ? il possède dans les deux langages une égale faconde. Parlerai-je de son vêtement, dont le tissu est si délicat, 1'étofle, si moelleuse, la pourpre, si rayonnante? de sa lyre, oü brillent 1'éclat de 1'or, la blancheur de 1'ivoire, les reflets petillants des pierreries? de la science et de la grice avec laquelleil chantonne?Tous ces agréments, disait Marsyas, loin de rehausser le mérite, ne conviennent qu'è la mollesse. Moi, c'est ma propre personne qui fait par elle-même ma plus belle gloire.» Les Muses éclatèrent de rire en entendant reprocher au dieu un genre de griefs dont tout homme sensé se féliciterait; et lorsque le joueur de IIute, surpassé dans le défi, eut été écorché comme un ours a deux pieds, elles le laissèrent sur la place, avec ses entrailles dépouillées et en lambeaux. C'est ainsi que Marsyas fut puni d'avoir joué et d'avoir succombé. Pour Apollon, une victoire aussi obscure lui fit bonte. IV. II y avait un joueur de flüte, nommé Antigénidas, qui cadenfait toutes sortes d'accords avec une douceur parfaite et qui savait aussi produire habilement tous les modes que 1'on désirait: 1'éolien si simple, 1'iasien varié, le plaintif lydien, le religieux anteventuli et propenduli : corpus totum gratissimum, inembra nitida; lingua fatidica, seutute oratione, seu \ersibus malis, utrobique facundia aequipari. Quid? quod et vestis texta tenuis, tactu mollis, purpura radians? Qnid? quod et lyra ejus anro fulgurat, ebore candicat, gemmis variegat? Qnid? quod et doctissime et gratissime cantillat? Héec omina, inquit, blandimenta nequaquain yirtuti deeora, sed luiuriae accommodata; contra corporis sui qualitatem per se maximam speciem ostentare. Risere Musas, quum audirent hoe genus crimina, sapienti exoptanda, Apollini objectata : et tibicinem illum certamine superatum, velut ursum bipedem, corio exsecto, nudis et laceris visceribus reliquerunt. Ita Marsyas in pffinam cecinit,, et cecidit. Enimvero Apollinem tam humilis victorie puditum est. IV. Tibicen quidam fuit Antigcnidas, omnis voculae melle:i3 modulator, et idem omnibus modis peritus modificator; seu tu velles éeolium simplex, seu iasium varium, seu lydinm querulum, seu phrygium religiosum, seu dorium bel- phrygien, le dorien belliqueux. Cet homrae, éminemment distingué dans son art, disait que rien ne le faisait autant souffrir, ne lui aflligeait autant le coeur et 1'esprit, que d'entendre donner aux joueurs de flüte le nom de musiciens des pompes funèbres. Mais il se serait résigné de bonne grace & ce rapprochement do mots, s'il eüt assisté k la représentation des mimes, & ces jeux dans lesquels, sous une pourpre a peu prés semblable, les uns président, les autres sont battus; et encore, s'il eüt assisté a nos jeux publics, oü pareillement un bomme préside, un homme combat; enfin, s'il eüt vu que la toge romaine est le costume do celui qui s'acquitte d'un voeu comme elle est le costume des morts, et que le pallium grec enveloppe aussi bien les cadavres qu'il habille les pliilosophes. V.... C'est, en effet, avec des dispositions favorables que vous voüs êtes réunis dans ce théatre, sachant bien que le local ne diminue pas 1'importance de 1'orateur, et qu'en premier lieu il faut se demander ce qu'on verra au théatre : car si ce doit être un mime, on rira; un funambüle, on aura peur; uit comédien, on applaudira; mais si ce doit être un phllosophe, on s'instruira. VI. L'Inde, contrée populeuse et dont les limites sont trèsétendues, est située loin de nous & 1'orient, vers 1'eiidroit oü 1'Océan retourne sur lui-même, oü le soleil se léve, et dans le voisinage des premiers astres. Elle est au bout de 1'univers, au licosum. Is igitur qimm esset in tibicinio apprime nobilis, nihil èeqne se laborare, et animo angi et mente, dicebat, quam quod monumentarii ceraulae tibicines dicerentur. Sed ferret aequo animo hanc nominum communionem, .si mimos spectavisset. Animadverteret illic pjene simili purpura alios praesidere, alios vapulare; ïtidem si munera nostra spectaret : nam illic quoque videret hominem prasidere, hominem depugnare : togam quoque parari et voto et funeri: item pallio cadavera operiri, et philosophos amiciri. V. Bono enim studio in theatrum convenistis, ut qui sciatis, non locum auctoritatem derogare oratori, sed quum primis hoe spectandum esse, quid in theatro deprehendas. Nam si mimus est, riseris : si funerepus, timueris : si comoedus est, faveris : si philosophus, didiceris. VI. Indi, gens populosa cultoribus, et finibus maxima, proeul a nobis ad Orientem siti, prope Oceani refleius, et sol is exortus, primis sideribus, ultimis terris, ilela de la savante Égypte, de la superstitieuse Judée, de Nabathée la commercante, des Arsacides aux habits flottants, de 1'Iturée au sol appauvri, de 1'Arabie riche en parfums. Je ne partage pas radmiration que 1'on accorde a ce peuple de 1'Inde pour ses monceaux d'ivoire, ses moissons de poivre, son commerce de cinname, la trempe de ses aciers, ses mines d'argent, ses rivières qui cliarrient 1'or. Je m'intéresse peu a leur Gange, ce lleuve unique, le plus grand de tous. • Roi des eaux d'Orient, par cent canaux divers Qu'il baigne cent pavs, se creuse cent vallées, Et, quittant a regrets de si belles contrées, Par cent bouches aussi se jette au sein des mers; Que ces Indiens, placés aux lieux mêmes oü nait le jour, aient cependant sur leur peau la couleur de la nuit; que chez eux des serpents énormes engagent avec de monstrueux éléphants des combats oü le danger est égal et la mort commune : en effet, de leurs flexibles anneaux les reptiles enlacent les quadrupèdes; et ceux-ci, ne pouvant dégager leurs jambes ni rompre en aucune manière les étreintesécailleuses oü les emprisonnent leurs tenaces adversaires, sont obligés, pour se défendre,de se laisser tomber de toute leur masse, et d'écraser de tout leur corps les ennemis qui super jEgyptios eruditos, et Judaeos superstitiosos, et Nabathaeos mercatores, et fluxos vestium Arsacidas, et frngum pauperes Ituraeos, et odorunj divites Arabas. Eorum igitur Indorum non aeque miror eboris strues, et piperis messes, et cinnami merces, et ferri temperacula, et argenti metalla, et auri fluenta; nee, quod Ganges apud eos unus omnium amnium maximus, Eois regnator aquis in flumina centum Discorrit : centum valles illi, oraque centum, Oceanique fretis centeno jungilur amni : nee, quod iisdem Indis ibidem sitis ad nascentem diem, tarnen in corpore colcr noctis est : nee, quod apud illos immensi dracones cum immanibus elephantis pari periculo inmutuam perniciem concertant; quippe lubrico volumine indepti revinciunt, et illis expedire gressum nequientibus, vel omnino abrumpere tenacissimorum serpentium squameas pedicas, necesse fit ultionem a ruina molis sua) les enchainent. Qu'il y ait également une variété remarquable dans les races de ce pays, soit; mais j'éprouve plus d'intérêt & parler des prodiges opérés par les hommes, que des bizarreries de la nature. Chez les Indiens donc, il y a une race qui ne sait rien autre cliose que faire paitre des bceufs : aussi les a-t-on surnonmiés les Bouviers. II y en a d'autres qui sont habiles a faire les éclianges dc marchandises; d'autres qui afl'rontent intrépidemcnt les combats, soit de loin avec la flèche, soit de prés avec 1'épée. 11 y a, de plus, une classe qui cliez eux possède la prééminence : on les nomme Gymnosopbistes. Ce sont eux que j'admire par-dessus tous les autres, paree que ce sont des hommes habiles, nou a propager la vigne, h greffer les arbres, k tracer des sillons; ils ne savent point cultiver un champ, coulerle vin, dompter un cheval, soumettre un taureau, tondre ou faire paitre la brebis et la chèvre. — Eh bien, quoi donc? — Une science pour eux remplace toutes celles-lil : ils cultivent exclusivement la sagesse, tant maitres que disciples, tant jeunes que vieux. Ce qui me parait chez eux éminemment louable, c'est qu'ils détestent 1'engourdissement de 1'esprit et 1'oisiveté. Aussi, quand on a dressé la table, avant que les plats soient servis et quand tous les jeunes gens ont quitté 1'endroit oü ils étaient et leurs différentes occupations pour se rendre au repas, les maitres leur demandent ce qu'ils ont fait de bien depuis le lever du soleil peteie, ac retentores suos toto corpore oblidere. Sunt apud illos et varia eolentium genera. Liibeiitins ego de miraculis hominum, quam naturae disseraerim. Est apud illos genus, qui nihil amplius quam bubulcitare novere : ideoque cognomen illis Bubulcis inditum. Sunt et mutandis mercibus callidi, et obeundis praeliis strenui, vel sagittis eminus, vel ensibus cominus. Est praeterea genus apud illos praestabüe : Gymnosophista vocantur. Hos ego maxime admiror : quod homines sunt periti, non propaganda vitis, nee inoculandae arboris, nee proscindendi soli; non üli norunt arvum colere, vel uvam colare, vel equum domare, vel taurum subigere, vel ovem vel capram tondere vel pascere. Quid igitur est? Unum pro his omnibus norunt. Sapientiam pereolnnt, tam magistri senes, quam discipuli rainores. Nee quidquam apud illos asque laudo, quam quod torporem animi et otium oderunt. Igitur ubi, mensa posita, priusquam edulia adponantur, omnes adolescentes ex diversis locis et officiis ad dapem conveniunt. magistri perrogant jusqu'ii eet instant, du jour. Alors un premier raeonte que, clioisi pour arbitre entre deux hommes, il est parvenu a calmer leur ressentiment, & les rapprocher, & bannir leurs soupcons el & les rendre amis d'ennemis qu'ils étaient; un deuxième, qu'il a obéi •i tout ce que ses parents lui avaient commandé; un troisième, que ses méditations 1'ont amené a une déeouverte, ou bien qu'il 1'a apprise par la démonstration d'un autre; bref, tous exposent leur récit. Celui qui ne présente rien pour avoir le droit de diner, est jeté ft la porte; et on le renvoie travailler sans qu'il ait pris son repas. VII. Le fameux Alexandre, le plus excellent de tous les monarques, fut en raison de ses exploits et de ses conquêtes surnommé le ('.rand, afin qu'on ne prononcat jamais sans éloge le nom d'un héros qui n'avait pas son égal en gloire. Seul, en eflet, depuis 1'origine du monde et de mémoire d'homme, après avoir réuni entre ses mains 1'empire de 1'univers et la toute-puissance, il fut plus grand que la Fortune; et de même qu'il avait provoqué, k force de courage, les faveurs les plus éclalantes de cette déesse, il se montra k leur hauteur par son mérite , il s'éleva au-dessus d'elles par sa magnanimité. Seul, il brille sans avoir de rival; et nul n'oserait ou espérer sa vertu ou désirer sa fortune. La vie d'Alexandre est pleine d'une foule de traits sublimes, d'actes éclatants qui fatiguent 1'admiration, soit qnod factum a lnols ortu ad illud diei bonum fecerit. Hic alius se commemorat iuter duos arbitram delectum, sanata simultate, reconciliata gratia, purgata stispicione, amicos ex infensis reddidisse : inde alius, sese parentibus quidpiara imperantibus obedisse : et alius, alicpiid meditatione sua reperisse, vel alterins demonstratione didicisse. Denique caeteri comraemorant. Qui niliil habet afferre cur prandeat, impransns ad opus foras extniditur. VII. Alexandro illi, longe omnium excellentissimo regi, cm ex rebus actis et auctis eognomentum Magno inditum est, ne vir, uti unicam gloriam adeptus, sine laude nnipiam nominaretur; nam solus a condito ffivo, quantum bominum memoria exstat, inexsnperabili imperio orbis anctus, fortuna sua major luit: suceessusque ejus amplissimos et provocavit ut strenuus, et aquiparavit ut meritus, et superavit ut melior, solusqne sine semulo clarus; adeo ut nemo audeat ejus vel sperare virtutem, vel optare fortunam. Ejus igitur Alexandri multa sublimia que 1'on considère ses exploils guerriers ou sa politique intérieure. C'est ce noble ensemble que mon clier Clément, poëte d'une profondeur et d'une grace sans pareilles, a entrepris de revêtir de 1'éclat de ses beaux vers. Pour citer un des traits les plus remarquables d'Alexandre, il voulut, afin de transmettre son image d'une manière plus authentique è la postérité, qu'elle ne fut pas profanée au liasard par le commun des artistes. II publia un édit dans toute 1'étendue de son univers, pour défendre que personne se hasardat a reproduire 1'effigie du roi sur le bronze, sur la toile ou sur les médailles : Polyclète seul devait la couler, Apelles, la peindre, Pyrgotèle, la graver au burin. Hormis ces trois-la, de beaucoup les plus distmgués dans leur art, s'il se rencontrait un autre artiste qui eüt approché les mains de cette royale et sainte image, il y avait peine prononcée contre lui comme contre un sacrilége. Grace & cette crainte générale, Alexandre seul fut constamment Alexandre sur ses portraits. Toutes les statues, toutes les toiles, toutes les ciselures reproduisaient avec la même fidélité cette rigueur du bouillant guerrier, ce génie du héros incomparable, cette beauté de la jeunesse en sa fleur, ce charme d'un front gracieusement découvert. Plüt au ciel que semblablement la Philosophie püt interdire au facmora, et praclara edita fatigaberis admirando, vel belli ansa, vel domi provisa; qu$ omnia aggressns est mens Clemens, eruditissimus et suavissimus poetarum, pulcherrimo carmine illustrare. Sed quumprimis Aleiandri illud praciarum, quod imaginem suam, quo certior posteris proderetur, nolnit a multis artificibusvulgo eontaminari, sed ediiit universo orbi suo, ne quis effigiem regis temere assimilaret «ere, colore, CEelamine : quippeni solns eam Polycletus iere duceret, solus Apelles coloribus delinearet," solus Pyrgoteles calamine eicuderet. Praiter hos tres, multo nobilissimos iu snis artificiis, si quis uspiam reperiretur alins sanctissim® imagini regis manus admolitus, haud secus in eam, quam in sacrüegum, vindicaturus. Eo igitur omnium metu factum, solus Aleiander ut ubique imaginum suus esset: utque omnibus stj'uis, et tabulis, et toreumatis idem vigor acerrimi bellatoris, idem ingenium maximi herois, eadem forma viridisjuvente, eadem gratia relicinai frontis cemeretur. Quod utinam pari enemplo pbilosopiüffi edictum vaieret, ne qui imaginem ejns premier venu de la reproduire en image! afin qu'un petit nombre d'adeptes vertueux et d'une érudition consciencieuse se livrassent seuls a 1 etude si -vaste de la sagesse; afin que des gens grossiers, ignobles, ignorants, n'allassent pas imiter les philosophes uniquement par le manteau; afin qu'une science toute royale, créée pour apprendre & 1'homme a bien dire autant qu'a bien vivre, ne fut pas profanée par leurs mauvais discours et par leur conduite non moins mauvaise! Or, ce doublé scandale est chose facile entre toutes. Quoi de plus facile que l'allianee d'une langue forcenée et d'une conduite ignoble, la première provenant du mépris qu'on a pour les autres, la seconde, du mépris qu'on a pour soi? Car se montrer ignoble dans ses mceurs, c'est se mépriser soi-même; invectiver grossièrement les autres, c'est outrager 1'auditoire. Ne vous insulte-t-on pas au dela de toute expression, quand on suppose que vous prenez plaisira entendre insulter les gens les plus vertueux, que vous ne comprenez pas le langage de la méchanceté et du vice; ou bien, si 1'on vous accorde cette intelligence, quand on croit qu'un tel langage vous édifle? Quelle est la brute, quel est le portefaix, le cabaretier assez embarrassé de ses expressions, pour ne pas vomir la calomnie avec plus de faconde que ces gens-lk, s'il voulait s'alTubler du manteau? VIII 11 est plus redevable, enefïet, ü sa personne qu'a sa dignité; et pourtant cette dignité même nelui est pas commune temere assimilaret : uti pauci boni artiüces, iidem probe eruditi, omnifariam sapientiée studium contemplarent; nee rudes, sordidi, imperiti, pallio temis philosophos imitarentur, et diseiplinam regalem, tam ad bene dicendum, quam ad bene vivendum repertam, male dicendo et similiter vivendo contaminarent! Quod utrumque seilicet perfacile est. Qua enim faeilior res, quam linguffi rabies, et vilitas morum : altera ei alioium contemtu, altera ei sui? Nam yiliter semetipsum colere, sui contemtus est: barbare alios insectari, audientium coutumelia est. An non summam contumeliam vobis imponit, qui vos arbitratur maledictis optimi eujusque gaudere, qui vos eiistimat mala et vitiosa verba non intelligere; aut, si intelligatis, boni consulere? Quis ex rupiconibus, bajulis, tabernariis tam jnfans est, ut, si pallium accipere velit, disertius maledicat? VIII. Hic enim plus sibi debet, quam dignitati : quamquam nee hffic illi sit avec un grand nombre d'autres. Car, de la foule innombrable des hommes, peu sont sénateurs; des sénateurs, peu sont de naissance illustre; de nos consulaires, peu sont gens de bien; et encore parmi les gens de bien, peu ont de 1'instruction. Mais, pour parler de 1 honneur seul, il n'est pas permis aux premiers \ enus d usurper dans leurs habits ou dans leur chaussure les insignes qui Ie caractérisent. IX. Si par liasard dans cette magnifique assemblée siége quelqu'un de mes envieux avec des intentions malveillantes : car, dans une grande cité comme celle-ci, il ne saurait manquer de se trouver des hommes qui aiment mieux calomnier les gens de mérite que suivre leur exemple; des hommes qui, désespérant de leur ressembler, affectent d'être leurs ennemis, et qui, n'ayant par eux-mêmes qu un nom inconnu, veulent se faire connaitre par le mien; si donc, quelque envieux s'est mêlé a ce brillant auditoire comme une espèce de tache, je désire, oui, je désire vivement qu'il promène un peu ses regards sur cette foule incroyable. A la vue d une affluence telle qu'avant moi on n'en vit jamais dans 1'auditoire d'un philosophe, qu'il réfléchisse en Iuimemeè quelles chances de compromettre sa réputation se risque celui qui n'a pas coutume d'être méprisé; combien 1'entreprise est dure efpénible, de satisfaire, si modique qu'elle soit, a 1'attente dun petit nombre de personnes, pour moi surtout, a qui cum alus promiscua. Nam ei innumeris hominibus pauci senatores, ei senatoribus pauci nobiles genere, et ex his consularibus pauci boni, et adhuc ei bonis pauci eruditi. Sed, ut loquar de solo honore, non licet insignia ejus vestitn vel calceatu temere usurpare. IX. Si qui forte in hoe pulcherrimo coetu ex illis invisoribus meis malignus sedet; qaoniam, ,,t in magna civitate, hoe quoque genus invenitnr, qui meliores obtrectare malint, quam imitari, et quorum similitudinem desperent, eorum aflectent simultatem : seilicet ut, qui suo nomine obscuri sunt, meo innoteseant: si qui igitur ex illis livedinis splendidissimo hnic auditorio velut qu$dam rnacuk sese immiscuit; velim, velim paulisper suos oenlos per hunc ineredibilem conse^sum circumferat : contemplatusque frequentiam Untam, qnanta ante me in auditorio philosophi nunqnam visitata est, repntet cum animo sao, quantnm peneulum con.sei-vanda existimationis hic adeat, qui contemni nou consueYiti une renommée riéja conquise et les préventions favorables que vous avez sur mon talent ne permettent pas de hasarder une expression négligée ou lachée étourdiment! Qui de vous, en effet, me pardonnerait un solécisme? qui me passerait une seule syllabe prononcée avec un accent barbare? qui me permettrait de débiter au hasard des mots sans suite et vicieux, comme il en écliappe dans le délire? C'est pourtant ce que vous pardonnez facilement a d'au tres, et avec grande raison sans doute. Mais pour ce qui est de moi, chacune de mes paroles est par vous scrupuleusement examinée, soigneusement pesée. Je vous vois, lime et cordeau en main, la juger d'après les regies de 1'harmonie et du sublime. Autant la médiocrité trouve d'indulgence, autant le mérite éprouve de difficulté. Je reconnaisdonc combien ma situatiön est embarrassante, et je ne viens pas vous demander d'autres dispositions k mon égard. Mais que du moins, une mince et fausse ressemblance ne contribue pas li vous abuser : attendu, comme je 1'ai dit plusieurs fois, qu'on voit roder bien des mendiants avec le manteau de philosophe. Le crieur public monte lui-mêmc sur le tribunal aussi bien que le proconsul, et Ik il apparait revêtu de la loge; il yreste longtemps, soit immobile, soit marchant, ou d'ordinaire criant & tue-tête. Le proconsul, au contraire, parle d'une voix modérée, en faisant des pauses, quum sit ardiuim et oppido difficile, vel modicóe paucorum exspectationi salisfacere : praesertim mihi, cui et ante parta existimatio, et vestra de me benigna prcesumtio, nihil quidqnam sinit negligenter ac de summo pectore hiscere. Quis enim vestrüm unnm mihi solcecismnm ignoverit? quis -vel unam syllabam barbare pronuntiatam donaverit? quis incondita et vitiosa verba temere, quasi deli« rantibus, oborientia, permiserit blatterare? Quae tarnen aliis facile, et sane mcritissimo ignoscitis. Meum vero unumquodque dictum acriter exaininatis, sedulo pensiculatis, ad limam et lineam cörtam redigitis, cum torno et cothurno itertim comparatis. Tantum habet vilitas excusationis, qnamtum dignitas difficultatis. Agnosco igitur difliciiltatem meam, nee deprecor, quin sic existimetis. Nee tarnen vos parva quaedani et prava similitudo falsos animi habeat : quoniam qiuedam, ut saepe dixi, palliata mendicabnla obambulant. Praeco cum proconsule, et ipse Iribunal ascendit, et ipse togatus illic videtur; et quidem perdiu stat, aut ambulat, aut pleruinque coutentissime ciamitat; euiinvero ipse proconsul moderat en restant assis, et le plus souvent il lit sur des tablettes. Or 1'huissier & la voix criarde, est un mercenaire; et le proconsul, qui lit dans ses tablettes, est un juge. Sa sentence une fois lue, on ne peut ni 1'allonger ni ia raccourcir d'une syllabe : elle doit être insérée aux actes publics de la province dSns sa teneur exacte. Ma position littéraire offre, proportions gardées, quelque analogie : car tout ce que j'ai prononcé devant vous est recueilli et lu sur-le-champ; je ne puis rien en retirer, rien y changer, rien y corriger. C'est ce qui doit me rendre plus scrupuleux clans la composition des morceaux que je prononce devant vous. Et, du reste, ils n'ont pas trait a un seul genre d etudes : car il y a plus d'ouvrages dans raon muséum qu'il n'y en avait dans les ateliers d'Ilippias. Quelle est cette allusion? Vous allez le savoir. Écoutez attentivement, et vous augmenterez le róle et le soin de votre orateur. voce rarenter, et sedens loquitur, et plernmque de tabella legit. Quippe praconis voi garrula, ministerium est; proconsulis autem tabella, sententia est; qu® semel lecta, neque augeri littera una, neque autem minui potest: sed utcunqne recitata est, ita proTinciae instrumento refertur. Patior et ipse in meis studiis aliquam, pro meo captu, similitudinem. Nam quodcünque ad vos protuli, exceptum illico et lectum est : nee revocare illud, nee autem mutare, nee emeudare mihi inde qmdquam ljcet. Quo major religio dicendi habenda est : et quidem non in uno genere studiorum. Plura enim mea eistant in Camtenis, quam Hippi® in opiSCUS, opera. Quid istud sit, animo attendatis; diiigentius et accuratius dispntabo. LIVRE DEUXIÈME Suite du N° IX. Cet Hippias appaTtient è la classe des sopliistes : supérieur a eux tous par la multiplicité deses connaissances, il n'était inférieur & aucun par la facilité de sou élocution. Son age le faisait contemporain de Socrate, sa patrie était 1'Élide. On ignore son origine; mais sa gloire est universelle. Sa fortune était modique; mais il avait un génie élevé, une mémoire immense, des études variées, des rivaux nombreux. Cet Hippias vint autrefois a Pise. pendant qu'on y célébrait les jeux Olympiques, et son costume n'était pas moins curieux que le travail en était étonnant. De ce qu'il avait sur lui, rien n était acheté : il avait tout confectionné de ses mams, et les étoffes qui le couvraient, et les souliers qui le chaussaient, et les ornements que 1'on remarquait sur lui. II avait sur la peau une tunique de dessous, du tissu le plus fin, a trame de trois fils, et deux fois teinte cn puurpre : il se 1'était tissée seul chez lui. II avait pour cein- LIBER SECUNDUS SEOrnTüR N' IX. Is Hippias e numero sophistarum est, artium multitudine prior omnibus, eloquentia nuHi secundus; ietas illi cum Socrate: patria Elis: genus ignoratur; gloria vero magna; fortuna modica : sed ingenium nobile, memoria excollens, 'stadia varia, aimuli multi. Yenit Hippias iste quondam certamine olympio Pisam, non minus cultu visendus, quam elaboratu mirandus. Omnia, seciun quffl habebat, nihil eorum emerat, sed suis sibi manibus confecerat : et indumenta, quibus indutus, et calceamenta, quibns erat inductus, et gestamina, quibus erat conspicuus. Habebat indutui ad corpus tunicam interulam tenuissuno teitu, triplici licio, purpura duplici; ipse eam sibi solns domi texuerat. Habebat cinctai ture un baudrier avec des broderies a la babylonienne, parsemé des plusriches couleurs : dans ce travail également, personne ne 1'avait aidé. Son vêtement extérieur était un pallium blanc, jeté autour de ses épaules, et il est certain que ce pallium était aussi son ouvrage. C'était encore lui qui s'était faconné les pantoufles qui couvraient ses pieds, ainsi que 1'aiineau d'or de sa main gauche, qui avait un cachet très-élégant, et qu'il montrait avec affectation; lui-même avait'arrondi le cercle de eet anneau, en avait scellé le chaton, en avait gravé la pierre. Je n'ai pas encore énuméré tout ce qu'il avait fait de ses propres rnains; et pourrais-je éprouver de la fatigue a énumérer ce qu'il n'éprouvait pas do honte a montrer avec ostentation ? II se vanta, dans une assemblée riombreuse, de s'être fabriqué le vase a huile qu'il avait coutume de porter : c'était un flacon de forme lenticulaire, arrondi sur les contours de manière a figurer une sphère aplatie. II avait fait, pour servir de pendant au flacon, une charmante petite étrille, munie d'un manche vertical, et oü circulaient intérieurement de petits tuyaux arrondis en forme de rigoles : de telle sorte que la main la retenait au moyen de cette poignée, et que la sueur s'écoulait le long desconduits. Or, comment ne pas louer un homme habile a tant de métiers, d'une telle magnificence dans ses créations, d'un savoir si universel, et qui rappelait Dédale par son adresse a faconner tant d'objets utiles ? balteum : quod genus pictura babylonica, miris co.oribus variegatum; nee in hac eum opera quisquam adjuverat. Habebat amictni pallium candidum, quod superne circumjecerat; id quoqne pallium comperitiir ipsius laborem fuisse. Etiam pedum tegumenta crepidas sibimet compegerat, et annulum in lava aureum faberrimo signaculo, quem ostentabat; ïpse ejus annuli et orbiculum eircnlaterat, et palam clauserat, et gemtnam insculpserat. Nonduin ejus omnia commemoravi. Enim non pigebit me cominemorare, quod illum non puditum est ostentare; qui magno in ccetu predicavit, fabricatam sibimet ampnllam quoque oleariam, quam gestabat, lenticulari forma, tereti ambitu, pressula rotunditate : juxtaque honestam strigileculam, recta fastigatione clausulffi, fleja tubulatione ligul®; ut et ipsa in manu capulo moraretur, et sudor ex ea rivulo laberetur. Quis autem non laudabit hominem tam numerosa arte multisciiun? totjugi scientia magnificum? tot utensilium pe.-itii Dadalum ? II. 2 Sans (loute, je loue moi-même Hippias; mais si je me piqué de reproduire la fécondité de sou génie, c'est plutót par mon mstruction que par mon adresse k fabriquer toute sorte d'ustensiles. J'avoue que je suis moins adroit que lui dans les arts sédentaires. J'achète mon étoffe cbez le fabricant, mes chaussures chez le cordonnier : pour un anneau, je n'enporte point; les pierrerics et 1'or, je n'en fais pas plus de cas que si c'était du plomb ou des cailloux; les étrilles, les vases k parfums, les autres ustensiles de bain, je me les procure dans des boutiques avec mon argent. Enfinj je ne prétends point le nier, je ne sais me servir ui du coinpas, ni de la linie, ni de 1'alène, ni du tour, ni d'outils de ce genre. J'avoue qu'aces instruments je préfère une simple plume a écrire; mais avec cette plume je compose des poëmes de toute espèce, des vers propres a être accompagnés par 1'arcliet de la cithare comme par les doigts du joueur de lyre, qui conviennent au cothurne ou bien au brodequin comique. C'est peu satires et griphes, histoires diverses, harangues vantées par les gens diserts, dialogues loués par les philosophes, j écris tout, et cela soit en grec, soit en latin, avec une pareille complaisance, une même ardeur, une semblable facilité. Tout ce bagage littéraire, que ne puis-je vous 1 oflrir, honorable proconsul, non isolément et par échantillons, mais au complet et dans son ensemble! Que ne puis-jer'«ttirer sur 1 univer- Quin et ipse Hippiam laudo; sed ingenii ejus fecunditatem malo doctnna, quara supellectilis multiformi instrument!) amulari j fateorque, me sellularias quidem artes minus eallere : vestem de textrina emere; baieas istas de sutnna pra:stinare : eoimvero annnlum nee gestare; gemmam et atiram juite ac plnmbum et lapillos nulli aistimare : strigilem et ampuUam, csteraque balnei ntensilia nundinis mercari. Prnrsum enim non eo inltias, nee radio, nee subula, nee limi, nee torno, nee id genus lerramentis uti nosse : sed pro his praoptare me fateor, ano chartario calamo me redcere poëmata omne genus, apta virgai, lyrffi, socco, cothurno : item satyras, ao griphos : item historias varias rtrum : nee non orationes laudatas disertis, nee non dialogos laudatos pbilosophis, atqne hac et alia ejusdem modi tam graca, quam latina, gemino voto, pari studio, simili stilo. Qu® utinam possem equidem non singillatim ac discretim, sed cunctim et eoacervatim tibi, proconsul, vir optime, offerre; ac praedicabili testimonio tuo ad salité de mes talents votre précieux témoignage! Non, par le ciel! , que je manque d'éloges; car, établie dès longtemps, ma gloire est parvenue depuis vos prédécesseurs jusqu'è vous, toujours pure, toujours florissante. Mais c'est que au-dessus de tous les sufl'rages, je place ceux de 1'homrne è qui j'accorde les miens a si juste titre. C'est un sentiment naturel, que de faire marcher 1 amitié de pair avec l'estime,et d'ambitionner leséloges de ceux que 1'on aime. Or, je professe pour vous le plus vif attachement. Si je ne dois rien a 1'homme privé, comme personnage public toute ma reconnaissance vous est acquise. II est vrai, je n'ai rien obtenu de vous, ne vous ayant jamais rien demandé; mais la philosophie m'a enseigné a chérir non-seulement ceux qui me font du bien, mais encore ceux qui viendraient a me faire du mal; a écouter la voix de la justice plus que celle de mon intérêt; a préférer 1'utilité de tous a la mienne propre. Aussi, landis que la plupart aiment les résultats de votre bonté, moi j'en aime la ferveur; et cette sympathie, j'ai commencé h la ressentir en voyant quel zèle vous apportez aux intéréts de la Province. Tous doivent tendrement vous y chérir : ceux qui ont eu affaire a vous, a cause de vos bienfaits; ceux qui n'ont pas eu a les ressentir' a cause de 1'exemple même; car, si vos bienfaits ont été eflicaces poui plusieurs, vos exemples ont été salutaires pour tous. En effet, qui n'aimerait & apprendre de vous par quelle modération omnem nostram Canranam frui! non hercule penuria laudis, qus mihi dudum integra et florens per omnes antecessores tnos ad te reservata est; sed qnoniam nnlli me probatiorem volo, quam quem ipse ante omnes merito probo. Enim sic nat,,ra comparatum est, ut eum, quem landes, etiam ames : porro quem ames, etiam landan te ah illo velis. Atque ego me dilectorem tiium proflteor : nulla tibi privatim, sed omni publieitus gratia obstrictus. Nihil quippe a te impetmi q,ua nee postulavi. Sed pliilosophia me docuit non tantum beneficium amare, sed eüam maleflcium : magisque judicio impartire, quam commodo inservire'- et quod in commune expediat malle, quam qnod mihi. Igitur bonitatis tu;e dilig,mt pier,que fructum, ego studium. Id quod facere adorsus s«m, dum modo rationern tnam in proïincialiuni negotiis contemplor, qua efflictim amare te debeant, expert,, propter benefieium; expertes, propter exemplum. Nam et beneflcio mulüs commodast,, et exemplo omnibus protuisti. Quis enim a te non amet discere qua- on peut acquérir cette gravité aimable, cette douce austéritó, cette fermeté paisible, cette calme énergie morale. Je ne sache aucun proconsul qui ait iuspiré a la province cl'Afrique plus de respect et moins de terreur. Jamais, si cen'est durant votre année, le sentiment de 1'honneur ne prévalut sur la crainte pour arrêter le crime. Nul autre, avec pareille puissance, ne fut plus souvent utile, plus rarement redoute. Personne n'amena un fds qui lui ressemblat davantage par sa vertu. Aussi aucun des proconsuls n'a-t-il résidé plus longtemps a Carthage : ar, & 1'époque même de vos tournées dans la province, comme Honorinus nous était resté, nous avons moins senti votre absence, quoique nos regrets dussent en être augmentés. Nous retrouvions dans le lils 1'équité paternelle, la sagesse d'un vieillard dans un jeune homme, 1'autorité d'un consul dans un lieutenant. Enfin il retrace et représente si bien toutes vos verfus, qu'en vérité le père serait plus louable dans la personne de son fds que dans la sienne, si ce n'était vous qui nous 1'eussiez donné tel. Et plüt aux dieux qu'il nous fut permis de jouir de lui constamment! Qu'avons* nous besoin de ces successions de proconsuls? Pourquoi les années sont-elles si courtes, les mois, si rapides? Oh qu'ils s'enfuient avec célérité, les jours oü 1'on possède les gens de bien! qu'elle s'écoule promptement, la durée de la magistrature des proconsuls vertueux ! Voila que déjci, Severianus, vousemportez nam moderatione obtineri queat tua ista gravitas jucunda, mitis ansteritas, placida constantia, blandusque vigor animi? Neminem proconsulnm, quod sciam, provincia Africa magis reverila est, minus verita; niillo, nisi tno anno, ad coercenda peccata plus pudor quam timor valuit. Nemo te alins pari potestate scepius profuit, rarius terruit; nemo similiorem virtute filitim addiuit. Igitnr nemo Carthagini proconsulum ditttins fnit. iNam etiam eo tempore, quo provinciam circumibas, manente nobis Honorino, minus sensimns absentiam tuam, quamquam te magis desiderarerans. Paterna in filio aquitas, senilis in Juvene prudentia, consularis in legato auctoritas. Prorsus omnes virtutes tuas ita effingit ac reprasentat, ut medius fidius admirabiiior esset in Juvene, quam in te patre laus : nisi eum tu talem dedisses : quo utinam perpetuo liceret frui! Qnid nobis cum istis proconsulum vicibus? quid cum annis brevibus, et festinantihus mensibns? O celeres bonorum hominum dies! O prasidum optimornm citatacurricula! Jam te, Seve- les regrets de toute la province; mais du moins Honorinus est par sou rang appelé k la préture; la faveur des Césars le forme pour le consulat; notre amour le possède en ce moment, et 1 espoir de Carthage nous le promet pour 1'avenir. Ainsi une consolation nous reste, et c'est votre exemple qui nous la donne : nous espérons qu'envoyé aujourd'hui en qualité de lieutenant, il nous reviendra bientöt proconsul. X. Citons d'abord le Soleil, Qui, dans les cienx tracant sa brillante carrière, Verse sur les hiunains des torrents de lumière; puis la Lune, dont la clarté se subordonne a ses lols ■ puis les cinq outres planètes : Jupiter, qui est propice; Vénus, voluptueuse; Mercure, léger; Saturne, pernicieux; Mars, brülant. II est encore d autres dieux intermédiaires qui peuvent faire ressentir leur influence, mais qu'il n'est pas donné de voir : tels sont et 1 Amour et les autres divinités du même genre : leur forme est invisible, bien que leur puissance soit connue. C'est cette puissance qui, selon que le demandaient les vues de la Providence, éleva ici la crête altière des montagnes, ailleurs abaissa les collines et les plaines, fit partout circuler des fleuves rapides; recouvrit nane, tota provincia desideramus. Enimvero Honorinnmet honos smis ad praturam vocat, et favor Casarum ad consulatum format, et amor noster inprasentiarum tenet, et spes Carthaginis in futurum spondet: uno solatio freta eiempli tui, quod qui legatus mittitur, proconsul ad nos cito reversurus est. Sol qui micantem candido curru atque equis Flammam cltatls fervid» ardori explicas : itemque luminis ejus Luna discipula, nee non quinque cater® yagantinm potcstates: Jovis benefica,Veneris voluptiflca, pernii Mercurii, perniciosa Saturni, Marlis igmta. Sunt et aliae media deiim potestates, qnas licet sentire, non datur eer nere : ut Amoris, casterorumque id genus, quorum forma invisitata, vis eognita. Qua item in terris, utennque providentia ratio poseebat, alibi montium vertiees arduos ertulit; alibi camporum supinam planitiem coaquavit : item qua ubi- 2. les prés de tapis de verdure; apprit aux oiseaux h voler, aux serpents a ramper, aux bêtes k courir, k 1'homme a marcher. XI Car on peut faire une comparaison : les pauvres geus qui habitetit un héritage stérile, un sol rocailleux, des roebes „ues et des broussailles, ne trouvant aucun fruit dans leur tnste séjour et ne recueillant aucune production d'une terre ou ne pousse Qu'une stérile avoine et que la triste ivraie, vont, dans leur indigence, voler le bien des autres et cueilbrles fleurs des voisins pour mêler ces fleurs & leurs chardons. Pareillement fait celui dont le propre fonds est stérile en vertus. XII Le perroquet est un oiseau de 1'Inde, dont la grosseur est Hort peu de chose pres, celle du pigeon. Mais il n'a pas la couleur du pigeon : ce n'est pas cette blancheur de lait, ou ce te teinte bleu&tre, ou la combinaison de ces deux nuances, tantot avec un jaune pale, tantöt avec un gris cendré. Le plumage du perroquet est vert depuis la naissance des plumes jusquè lextrémité des ailes; il n'y a que sa gorge qui fasse disparate : elle est entourée dun cercle de vermillon, semblable a un collier d'or, et ce ricbe éclat brille également sur sa tete en forme que distinxit amnium fluores, pratorum vivores; item dedit voiatus avibus, vo* lntiis serpentibus, cursus feris, gressus homimbus. XI. Pariter enim, q«od qui herediolum sterilem, et agram scrupulosum, maras rupinas et senticeta miseri coluut: quoniam nuUus in tesquis su.s fructus est, nee ullam illic aliam fragem vident, sed lntelix lolium et stcriles dominaotiir «ven® : suis frugibus .nmgent, aliena furatum eunt, et vicinorum flores decerpunt; scilicet ut eos ilores carduis suis misceant; ad eumdem modum, qui sna, virtutis St XlT Psittacu India avis est, instar illi minimo minus quam eolumbarnm sed neccolw columbaruin; non enim lacteos ille, vel Uvidus, vei utmmque subh teus aut sparsus est: sed color psittaco viridis, et mtimis plumulis, e ex palmnlis- nisi quod sola cervice distinguitur. Enimvero cerricula ejns c.müo Leo. velut aurea lorqni, pari fnlgoris circumactu cingitnr et coronatnx. Ro.tr de diadème. Son bec est d'une dureté sans égale. Lorsque 1'oiseau s'abal rapidement et de très-haut sur un rocher, c'est sur soa bec qu'il se recoit comme sur une ancre. La dureté de sa tête est égale & celle de son bec. Quand on le force il iraiter notre langage, on le frappe sur la tête avec une petite baguette de fer, pour qu'il s'liabitue a écouter son maitre : c'est sa férule d'écolier. Le perroquet peut être instruit depuis qu'il est éclos jusqu'a 1'age de deux ans, ses organes étant alors sans peine susceptibles de toute conformation, et sa langue ayant la souplesse nécessaire pour se tourner dans tous les sens : mais quand on 1'apris vieux, il est indocile et n'a plus de mémoire. Le perroquet qui apprend avec le plus de facilité le langage lmmain est celui qui se nourrit de glands et qui compte cinq doigts aux pieds, comme 1'homme. En effet cette configuration n'est pas générale chez tous les perroquets; mais ce qui leur est commun & tous, c'est une langue plus épaisse que celle des autres oiseaux, et qui leur donne plus de facilité a articuler la parole humaine; d'ailleurs chez eux le larynx est plus développé, et le palais a plus d'étendue. Quand il a appris quelque cliose, il chante, ou plulöt il parle, d'une manière si semblable a nous, qu'k 1'entendre, on croirait que c'est un liomme; et il faut le voir pour reconnaitre que ce sont des efforts et non pas un langage. Du reste, comme le corbeau, le prima duritia : quum in petram quampiam concitus altissimo volatu praecipitat rostro se, vel ut ancora, eicipit. Sed et capitis eadem duritia, qnae rostri. Quum sermonem nostrum cogitur amulari, ferrea clavicula caput tunditur, imperium magistri ut persentiscat; hêec ferula discenti est. Discit autem statim pullus usque ad duos aetatis suae annos; dum facile os uti conformetur, dum tenera lingua uti convibretur. Senex autem captus, et indocilis est et obliviosus. "Verum ad disciplinam humani sermonis facilior est psittacus, glande qui vescitur : et cujus in pedibus, ut hominis, quini digituli numerantur; non enim omnibus psittacis id insigne; sed illud omnibus proprium, quo cis lingua latior quam caeteris avibus, eo facilius verba hominum articulant, patentiore plecto et palato. Id vero, quod didicit, ita similiter nobis canit, vel potius eloquitur, ut vocem si audias, hominem pytes : nam quidem si videas, idem conari, non eloqui. Verum euimvero et corvus et psittacus nihil aliud, quam quod perroquet. ne prononce absolumentrien que ce qu'on lui apprend. Enseignez-lui des grossièretés, il dira des grossièretés; jour et nuit, ce sera un feuroulant d'injures, qui serontpour lui comme sles vers et qu'il redira en guise de chansons. Quand il a débité tout le répertoire d'injures qu'il sait, il recommence encore: et c'est toujours le même refrain. Si vous voulez vous débarrasser de ses grossièretés, il faut lui couper la langue, ou le renvoyer au plus tót dans ses forêts. XIH Car 1'éloquence que la philosophie m'a prodiguéen'a aucun rapport avec le chant prêté par la nature k quelques oiseaux. Ceux-ci ne le font entendre que peu de temps et pendant certaines parties du jour : 1'hirondelle, le matin; la cigale, a midi; la chauve-souris, k la brune; le chat-liuant, le soir; le hibou, la nuit; le coq avant le lever du soleil. Ces animaux semblent se concerter entre eux, & en juger par les différents tons dans lesquels ils 1'exécutent : le coq a un cri qui réveille, le liibou gémit, le cliat-huant se plaint, la cbauve-souris roucoule, la cigale bourdonne, 1'hirondelle siffle. Mais pour le pbilosoplie, sa sagesse et son éloquence sont de tous les instants. Vénérable pour ceux qui 1'écoutent, utile a ceux qui la comprennent, sa voix sait prendre tous les tons. XIV A force d'entendre prècber ces maximes et d'autres didicerunt, pronuntiant. Si convicia docueris, conviciabitur, diebus ac noctibus perstrepens maledictis : hoe illi carmen est, hanc putat cantionem. Ubi omnia, 4113e didicit, maledicta percensuit, denuo repetit eamdem cantilenam. Si carere uonvicio velis, lingua excidenda est, aut quamprimum in silvas suas remittendus. XIII. Non enim mihi philosophia id genus orationem largita est, ut natura quibusdam avibas brevem et temporariura cantum commodavit: hirimdinibus matutinuin, cicadis meridianum, noctuis serum, ululis vespertinum, bubonibus 110cturrmm, gallis antelucanum. Quippe haec animalia interse, variotempore et vario raodo, occinunt et occipiunt carmine : scilicet galli expergifico, bubones gemulo, ululae querulo, noctuai intorto, cicadae obstrepero, hirundines perarguto. Sed enim philosophi ratio et oratio tempore jugis est, et auditu venerabilis, et intellectu utilis, et modo omnicana. XIV. Ilaec atque hoe genus alia partim qiuun audiret a Piogene Crates, alias semblables, a force de s'en ingérer plusieurs de lui-même, Cratès finit par s'élancer sur la place publique, par jeter tout son patrimoine, comme il eüt repoussé une masse de fumier plus fatiganJe qu'utile. Puis, un cercle s'étant formé autour de lui, il cria de toutes ses forces : « Cratès affranchit Cratès. » A partir de ce jour, non-seulement isolé, mais encore nu et libre de tout, il passa lé reste de sa vie au sein de la félicité. 11 inspira même des passions violentes, & tel point qu'une jeune fille de haute naissance, méprisant tous ceux qui aspiraient a sa main, jeunes comme riches, désira d'elle-même s'unir a lui. Cratès se découvrit le dos, et fit voir qu'il avait une bosse énorme entre les deux épaules; il posa par terre sa besace, sou baton, son manteau, en déclarant a la jeune fille que c'était lil tout son mobilier, et qu'elle avait le personnage sous les yeux : qu'en conséquence elle se consultat sérieusement, pour ne pas être plus tard réduite aux regrets. Hipparque accepta toutes ces conditions, répondant qu'elle avait depuis longtemps assez médité, assez réfléchi j qu'elle ne saurait trouver nulle part au monde un époux et plus riche et plus beau; qu'il pouvait donc la conduire oü il voudrait. Cratès alors la mena dans le porlique. La, dans 1'endroit le plus fréquenté, devant tout le monde, en plein jour, il se coucha a ses cötés; et Hipparque s'y prêtant avec un cynisme pareil au sien, ilse fut uni a elle devant tout le monde, siZénon sibimet ipse suggereret; denique in forum exsilit, rem familiarem abjicit, velut onus stercoris, magis labori quam usui. Dein coetu facto, maximum exclamat: Crates, inquit, Gratetem manumittit. Exinde non modo solns, verum nudns et liber omnium, quoad vixit, beate vixit. Adeoque usque cupiebalur, ut virgo nobilis, spretis junioribus ac ditioribus procis, ultro eum sibi optaverit. Qimmque interscapulum Crates retexisset, quod erat aucto gibbere, peramque cum baculo et pallium humi posuisset, eamque suppellectilem sibi essc puellée proflteretur, eamque formam, quam videret : proinde sedulo consuleret, nee post querelaj causam caperet : enimvero Hipparche conditionem accipit. Jamdudum sibi provisum satis, et satis consultum respondit : neque ditiorem maritum, neque formosiorein uspiam gentium posse invenire; proinde duceret, quo liberet. Duxit Cynicus inporticum; ibidem, in loco celebri, coram, luce clarissima accubuit; coramque virginem imminuisset, paratam pari constantia, ni Zeno procinctu n'eüt étendu son manteau pour dérober son maitre aux regards de la foule qui les entourait. XV. Samos est une 11e de moyenne grandeur dans la mer Icarienne. Elle est située vis-&-vis de Milet et a 1'ouest de cette ville, dont elle n'est séparée que par un petit bras de mer. En partant de 1'une ou de 1'autre de ces destinations avec un vent favorable, on aborde en deux jours a la ville opposée. Lc terrain no donne que difficilement du blé : il est rebelle h la charrue; et vainement on le pioeherait pour y faire réussir la vigne ou les légumes. II est plutöt fertile en oliviers; toute la culture consiste k grefler et a sarcler ces arbrisseaux qui abondent bien plus dans 1'ile que les céréales. Du reste, c'est un pays fort peuplé et que les étrangers fréquentent beaucoup. La ville ne répond nullement a la gloire de la contrée; mais de nombreux débris de remparts iudiquent qu'elle fut grande autrefois. Cependant elle possède un temple de Jution, fameux de toute antiquité. Ce temple, si mes souvenirs sont exacts, se trouve, quand on suit le rivage, & vingt stades tout au plus de la ville. L'autel de la déesse y est d'une richesse extraordinaire; 1'or et 1'argent y brillent en trés-grande quantité et sous toutes les formes : ici, ce sont des miroirs; ailleurs, des plats, des coupes et des objets propresaux différents usages. 11 y a aussi une grande collection de bronzes, représentant diverses figures d'un travail antique et de la dernière perfection. Je n'en veux citer pour exemple qu'une palliastri a circumstantis corona obtutu magistrnm in secreto defendisset. XV. Samos Icario ia mari modica insula est, eiadtersum Mileto, ad Occidentem ejus sita, nee ah ea multo pelagi dispescitur. Utrumvis clementer navigantem dies alter in portu sistit. Ager framento piger, arato irritus, feeenndior oliveto, nee vihitori, nee olitori scalpitur. Ruratio omnis in sarculo et surculo : quorum proventu magis.fructuosa insula est, quam frugifera. Caeterum et incolis frequens, et hospitibus celebrata. Oppidum habet nequaquam pro gloria : sed quod fuisse amphim, semiruta moenium multifariam indicant. Enimvero fanum Junonis antiqnitus famigeratum; id fanum secundo litore, si recte recordor, viam viginti baud amplins stadiis ab oppido abest. Ibi donarium de® perquam opulentum': plurima anri et argenti ratio, in lancibns, speculis, poculis, et cujuscemodi utensilibus. Magna etiam vis sris, vario efügiatu, Yeter- statue de Bathylle, placée au-devant de ïautel et dédiée par le tyran Polycrate: je crois n'avoir rien vu de plus actieve. Quelquesuns pensent, mais ils se trompent, que c'est la statue de Pythagore. Elle représente un adolescent d'une beauté admirable; ses cheveux, séparés bien également sur son front, reviennent en bandeaux sur ses terapes, et leurs boucles ondoyantes tombent en toufies d'ébène sur le derrière de sa tête et sur ses épaules. Son cou est arrondi gracieusement; le bas de sa ligure, bien fourni; ses joues sont potelées, et au milieu de son menton se dessine une petite fossette. Sa pose est exactement celle d'un joueur de citliare : il a les yeux fixés sur la déesse, et 1'on diraitqu'il chante. Une tunique peinte de toutes sortes de broderies lui tombe jusque sur les pieds; il est ceint d'une écharpe k la grecque. Les manches de sa chlamyde lui recouvrent les deux bras jusqu'au poignet; les autres parties de ce vêtement penden t en plis gracieux. Sa cithare, qui tient a un baudrier élégamment ouvragé, est en même temps soutenue et assujettie. Ses mains sont tendres, effilées. La gauche touche les cordes en écartant les doigts, la droite fait le geste d'un musicien qui approche 1'archut de 1'instrument et qui s'apprête a 1'en frapper quand sa voix cessera de chanter; ce chant lui-même parait presque couler de sa bouche airondie et de ses jolies lèvres i'i moitié entr'ouvertes par un doux effort. Cette statue peut bien être celle d'un des jeunes fa- rirao et spectabili opere. Vel inde ante aram Bathylli statua a Polycrate tyranno dicata, qua nihil videor effectiuscognovisse; quidam Pytbagoracam falso existimant. Adolescens est visenda pulchritudine, crinibus fronte parili separatu per malus remulsis : pone autem coma prolixipr interlucentem cervicem scapularnm finibus obumbrat. Cervii snei plena, mal® nberes, gen® teretes, ac medio mento lacuna, eique prorsus cithartsdicus status; deam conspiciens, canenti similis, tunicam picturis variegatam deorsns ad pedes dejectns ipsos, gracanico cingulo; chlamyda velat utrumqnè brachium adusqtie articulos palmarum; cffitera decoris in striis dependent. Citliara baltheo caelato apta, strictim sustinetnr; manus ejus tenera, procerulsj lava distantibus digitis nervos molitur : deitera psallentis gestu pidsatiulum cithara admovet, ceti parata percutere, quum mox in cantico ïnterquievit: qnod interim canticum videtui ore tereti semibiantibus in conatu ilabellis eliquare. Verum baec quidem statua esto cajuspiam puberum, qui, Polycrat voris du tyran Polycrate, qui, pour plaire a son maHre, soupire une chanson anacréonlique; mais il s'en faut de beaucoup que ce soit la statue de Pythagore. 11 est bien vrai que Pythagore était de Samos; que sa beauté était extrêmement remarquable; qu'il possédait sur la cithare, corome en tout genre de musiqué, une incontestable supériorité; enfin, qu'il "vivait a peu pres a 1 époque oü Polyerate était maitre de Samos. Mais jamais le pliilosophe ne fut aimé du tyran : car dès que celui-ci commenca a établir sa domination, Pythagore s'enfuit. en secret de File. Peu de temps auparavant il avait perdu son père Mnésarque, que je sais avoir été un artiste très-habile k graver les pierres, talent dont il recherchait la gloire plutót que le proBt. Quelques-uns prétendent que Pythagore, a cette'même époque, se trouva au nombre des captifs emmenés par le roi Cambyse en Égypte, qu'il y eut pour instituleurs les Mages de 1'Orient, entre autres Zoroastre, le fondateur de toute cette religion mystérieuse; que plus tard il fut racheté par un certain Gillus, prince des Crotoniates. Mais la tradition la plus accréditée, c'est que de son propre mouvement il alla explorer les sciences de 1 Egypte; que la il fut initié par les prêtres a leurs cérémonies si merveilleusemcnt puissantes, k leurs combinaisons admirables des nombres, a leurs savantes formules de géométrie. Ces connaissances même ne satisfirent pas encore son activité : il poussa bientót tyranno dilectus, Anacreonteum amicitia gratia cantillat; csterum multam abest, Pythagora; philosophi statuam esse, etsi natu Samius, et pulchritudine apprjme insigois, et psallendi musicaeque omnis multo doctissimus, ac ferme ld aevi, quo Polycrates Samon potiebatur. Sed haudqnaquam philosophus tyranno dileetus est. Quippe eo commoduin dominari orso, profugit ex insula clancnlo Pythagoras, patre Mnesareho nuper amisso : quem comperio inter sellularios artifices, gemmis faberrime seiilpendis landem magis quam opem qnawisse. Sunt, qui Pythagoram aiant eo temporis inter captivos Cambysa! regis, jEgyptum quum adveheretnr, doctores habuisse Per.-arnm Magos, ao praicipue Zoroastren, omnis divinj arcam autistitem : posteaque eum a quodam Giilo Crotoniensium principe reciperat™. Verum enimvero celebrior farna obtinet, spoute eum petisse JEgyptias disciplinas, atque ibi a sacerdotibus, cajrimoniarum incrednndas potentias, numerorum adinirandas ïices, geometriai soUertissimas formulas didicisse : sed nee his artibus chezes Chaldéens, et ensuite chez les Brachmanes, pour conférer avec les Gymnosophistes de ces derniers. Les Chaldéens lui enseignerentlascience desastres, les révolutions précises des divinités errantes, leurs divers edels sur la naissance des mortels, ainsi que certains remèdes eonquis k grands frais sur la tem, sur le J et sur Oceanpour le soulagement de 1'humanité. Quant au, Brachmanes, ils lui fournirent la plupart des principes de sa philosophie lui montrant 1'art d'instruire les esprits, d'exercer les corps, lui expliquant les diverses parties dont Pame se com pose, les modifications successives qu'éprouve I'existence les ounnents ou les récompenses que les dieux Manes r s 1 chacun se on ses mérites. 11 eut aussi pour maitre Phérécyde SSZ1 de SCyr0S' CdUi qUi 16 Premier' abanc,0nna«t * contrainte des vers, avait osé se servir de la prose et écrire eu lylejibre et degagé d'entraves. Quand Phérécyde, succombant a hide 3 .eUSe eut été rongé et mis en disLlution par L deux msec es, ce fut Pythagore qui 1'inhuma pieusement On apporte qu il approfondit aussi les mystèresde la nature auprès CrétoisT8" -0-,ie M'let' qU i' SUivit Pareil,ement les lefons du Cretois Epimémde, augure et poëte illustre, et encore celles de Leodamas disciple de Créophyle, lequel Créophyle passé pour dvoir ete hote d'Homère et son rival en poésie. -tos anrbitus ^ ^ W» non medendi remedia „bus 1,^1 • : BraJunana a„tem nle„h 1 et mari conquisita. menta, quVc^T^^" ^ C°ntUl hoe splendidissimo conspectu vestro distulerim, eiemplum ejus rei paulo secus simillimum memorabo, de Pkilemone comico. ous avez une idéé assez compléte de son genre de talent apprenez en peu de mots 1'histoire de sa mort.... Mais quo ? vous voulez aussi quelques détails sur son talent? Eh bTen »c C, pb™ fut „„ poijla qu| ^ ^ ntm m xte composa concurremment avec Ménandre des pièces pour le tliéatre, et il lutta ayee lui. Peut-être lui était-il infEu en mente, mais ,1 fut du moins son rival; plus d'une Ms Sme ,ons-Ie avec honte, il remporta Ia victoire. Du reste on trouvé adres* Ï" ' ^ PiqUantS' C,6S intri6U6S filées avec adresse, des reconnaissances d'enfants ménagées d une manière bien vraisemblable; ses caractères sont de situation; ses pensees es da»s ^ vie journalière. S'il plaisante, il ne descend ja' maas au-dessous de la comédie; s'il est erave re nW jusqu;a 1'emphase tragique. Rarement ses piéce's roulent s!,rT tductions; et quand il permet a 1'amour d'y figurer, il |e traite omme un égaremen, II „'en fait pas moLs passer sous nos yeux le marei,and d'esclaves parjure, l'amant passionné, 1'adroit valet, ia maitresse mlldèle, 1'épouse qui fait la loi, la mère bata lleur°nD e Camarade °b'iSeant' Ie militaire atailleur, pms encore, les parasites affamés, les pères tenaces les courtisanesinsolentes. tenaces, répuTatr'daÏ 'f aVaient aCqUiS depuis lonetemPs haute la lei Ce d genre,CümiqUe' Un j°ur' 11 commencé une piece qu il venait de composer tout récemment. CïtiTirSpt;"*'* t "i-"' «• * curn Menandro in scenam ril,., t hl'em0n> medl® comffidi» scriptor; fabulas fflmulus. Namqne eurn etia ™ ' Tltqne cum e0 : fortasse imPai', certe cessi a^rNec Itirëu ^ ^ UÜ ™ dus, et auiica illurf» ^ 6110 pei;'uras' et amat°r fervidus, et servulvis calli'or, et sodalis opitulator et'^,nh,ben®'. et mater >nd«lge=3, et patruus objurgateuaces, et meretrices prokees. " ^ ^ ^ * Para3iÜ eda°eS' et paientes Hisce laudibijs diu in arte comcedica nobilis, forte recitabat partem fabula, II en était au troisième acte, c'est-è-dire è 1'endroit le plus intéressant d'ordinaire dans une comédie, lorsqu'une averse soudaine, comme cela m'est arrivé il n'y a pas longtemps avec vous, le forea d'ajourner la réunion de son auditoire et la lecture qu'il avait entreprise; mais il promit, sur la demande générale, que le lendemain il achèverait le reste sans interruption. Le lendemain donc c'est une ardeur sans égale : une foule immense se réunit. Chacun se place le plus prés et le plus en face qu'il peut de 1'estrade. Celui qui arrivé trop tard fait signe è ses amis, qui lui ménagent une place a cöté d'eux, et les personnes du bout du banc se plaignent d'être poussées hors des gradins : la salie est comble; on est eiïroyablement serré. Les conversations particulières commencent. Ceux qui n'y étaient pas la veille sinforment de ce qui a été récité, ceux qui y étaient se rappellen! ce qu'ils ont entendu; et quand tout le monde est au courant de la première partie, on attend la suite. Cependant le jour s'avance, et Philémon n'est pas venu au rendez-vous. Quelques-uns murmurent de la lenteur du poëte, la majorité 1'excuse. Enfin, quand le délai d'une attente raisonnable est écoulé, Philémon n'apparaissant en aucune manière, on dépêche les plus alertes pour qu'ils le ramènent. Mais comment, et oü le trouvent-ils? Mort sur son lit, oü il venait de quam reeens fecerat. Quumque jam in tertio actu, quod genus m comtedia Seri amat, jucnndiores affectus moveret; imber repentino coortus, ita ut mihi advos venit usus nuperrime, differri auditorii ccetum et audiüonis eoiptnm coegit : reliqunm autem, variis postulantibus, sine intermissione deincipe die perlecturum. Postridie igitur maximo studio ingens hommum freqnentia convenere; sese quisque exadversnm quam proiime collocant. Serns adveniens am.cis annnit : locum sessui impertiunt; eitimus qnis^ue eicnneati queruntur; farto toto theatro, ingens stipatio; occipiunt inter se queri. Qui non affuerant, percontan ante dicta : qui affuerant, recordari audita, cunctisque jam prioribus gnans, sequentia "interim dies ire, neque Philémon ad condictum Tenire; qnidam tarditatem poeta mnnnurari, plures defendere. Sed ubi diutius ®quo sedetur, nee Plnlemon uspiam comparet; missi ei promptioribus, qui aceirent, atque eum in suo sibi lectulo mortnum offendunt. Commodum iUe anima edOa nhnguerat: jacebatqne rendre I ême; étendu tout roide sur ce lit, avec Ia figure d'un liomme qui médite. II serrait encore le cahier dans sa main sa bouche etait encore collée contre le feuillet ouvert; mais il n'y avait plus de vie sur ces lèvres; il ne pensait plus & sa lectureil ne s'mquiétait plus de son auditoire. Ceux qui étaient entrés sarreterent un instant, frappés d'une aventure si peu prévue A u prodige d une mort si belle. Étant ensuite revenus vers le peuple, ïls annoncèrent que le poëte Philémon, attendu pour nir sur Ie théatre la lecture d'une comédie de son invention venait de terrainer chez lui le drame véritable; qu'il avait. dit pour toujours aux choses de ce monde la formule du portez-vous bien et applaudissez, et è ses amis celle du désolez-vous et pleurez; que la pluie de la veille avait pour lui présage les larmes; que sa comédie en était venue a la torche funèbre avant amver a la torche nuptiale; que, puisque eet excellent poëte avait cesse son röle sur le théatre de la vie, il fallait suivre ses funerailles droit en sortant du lieu oü 1'on avait espéré 1'entendre; qu il fallait aujourd'hui recueillir ses os, plus tard ses Cette aventure, que je viens de vous raconter et que je savais depuis longtemps, je me la suis rappelée non sans courir un danger personnel. Vous vous souvenez sans doute que 1'orase aynnt interrompu ma lecture, je la remis, sur votre demande au jour suivant: eh bien! je faillis ressembler jusqu'au bout h inenmbens to", similis cogitanti; adhuc manus yolumim imple5a, adhuc os 1° lmPressum : sed enim jam anima vacuus, libri oblitus, et auditorii securus. Stetere pauhsper, .jui introierant, perculsi tam inopinate rei tam for mosa, mortis nuraculo. Deinde regressi ad populum reuuntiavere, Philemonem ru:rctaretur'qi,i ic ti,eatro flctum arg—- ^ ve am ,abulam consummasse. Enimvero jam diiisse rebus bumanis yalehe et ~ ^ T6r0 fammaribUS' d°lere Ct hesternum üinZZ acrymasa se ; comtEdiam ^ ^ ^ mb m 5^ 9U0Diam P°eta °P,imUS PerS°Dam d« reetade drtono ejus eiseqmas eundum; legenda ejus esse nunc ossa, moi carmina H»c ego ita /acta, ut commemoravi, olim didiceram • sprf ha»H • —, Nam, ut £ Philémon. Le même jour, dans la Palestre, je me tordis si fortement le talon, que 1'articulation de la jambe s'en trouva presque arrachée. Cependant elle se remit en place, non sans conserver par suite de cette luxation un gonflement qui dure encore. Ce n'est pas tout : pendant que je raccommode mon articulation avec d'énormes efforts qui provoquent chez moi une sueur abondante, un froid prolongé me saisit. De lk, des douleurs aiguës d'intestins qui ne se sont apaisées tout juste qu'au moment oü j'étais sur le point de succomber k leur violence. Un instant de plus, et j'allais dormir dans la terre avant de dormir dans mon lit, je réglais mon compte avec la mort avant de le régler avec les vivants,je te.rminais ma vie avant 1'histoire en question. Mais aussitöt que les eaux Persiennes, par leur douce température et leurs propriétés lénitives, m'eurent rendu la faculté de marcher; bien que ma jambe ne put encore que me soutenir faiblement, je trouvai qu'elle était assez solide pour seconder mon impatience. Je revenais donc auprès de vous accomplir ma promesse ; et c'est dans eet intervalle que votre bienfait non-seulement a remis le boiteux sur pied, mais encore m'a donné des ailes. Et comment n'aurais-je pas fait diligence, quand il s'agissait de vous remercier a plusieurs reprises d'un honneur que je tatio, in propinquum diem, vobis volentibus, protuli : et quidem Fhilemonis exeraplo penissime; quippe eodem die in palffistra adeo vehementer talnm inverti, ut minimum abfuerim, quin articulum etiam a crure defregerim; tamen articulus loco concessit, eique eo luiu adhnc fluius est : et jam, durn eum ingenti plaga reconcilio, jamjam sudoro affatim corpore , diutine obrigui. lilde acerbus dolor intestinorum coortus, modico ante sedatus est, quam me deniqtie violentus eianimaret, et Pliilemonis ritu compelleret ante letum abire, quam lectum; potius implere fata, qnam fanda; consummare potius animam, quam liistoriam. Quum primum igitur apud Persianas aquas, leni temperie, nee minus utique blando fomento gressum reciperavi; nondum qnidem ad innitendnm idonee, sed quantum ad vos festinanti satis videbatur, veniebam redditnm, quod pepigeram : quum interim vos mihi beneficio vestro non tantum clauditdte.ü demsistis, verum etiam pernicitatem addidistis. An non properandum mihi erat, ut pro eo honore vobis multas gratias dice- na a,s pas sol.c,té une seule fois! Ce n'est pas que 1'illnstre tart'iage ne merite de voir un philosophe recourir aux priores P ur obtenir les honneurs décernés par elle; mais j'avais pensé que votre bienfait n'aurait tout son prix, toute sa portee que si iTveux dl8110"8 " n a,téraient PaS 'e CaraCtère 'e P|US natleun ' que Sl1 était' dails ^te la force du mot, essen- que ZtenTr paS ad,eter * bon marché que dobtenu en priant, de même que ce n'est pas être navé médiocrement que de se voir prié. Cela est si vrai, qu'on aime mieux acheter les différents objets dont on a besoin que les deik ci par pnere. C'est pour les honneurs surtout qu'il faut selon moi, observer de tels principes. Les arracher a force de la' borieuses solhcitations, c'est n'en être redevable qu'è so Lis les obtenirsa,, a ir eu recours des ^ oublement obligé a 1'égard de ceux qui les décernent : d'abord P-rCMu „ dem,„d&> si- u ^ detó nft d(°"C d°Ub,ement votre °bligé, ou plulót je le suis au . toute mesure; et je ne cesserai de le proclamer en tous .eux, e» toutes eirconstances. Aujourd'hui, ce sera par " Z cours, cnmpose a propos d'un si grand honneur, que ie ferai pu irrirrf6 rume'mes ce. En effet, pour le plulosophe c'est la une méthode söre quand ""SS i :cdo c",hasinis memtar tni ra esset beneficium si nihil « Pnt'' • • in ternerat urn ves- -quequaque esset gra'tuitun, Neq„e e Jlluevi ''d ^ aut parnm pretmm accipit, qui rozatur • aden ,,t ' Precatnri r» " «o emere TC,is- "O56 ei0raverit' ^bet unam gratiam, q„„d impetrarH^ ^ — ambitus adeptus est, duplam gratiam prabentibus dete etT,. tient, et qnod .icceperit. " 51,0(1 non Pe" Buplam ergo gratiam vobis debeo: imrao enimvero m„l.- eqmdem et semper m$dicahn SaH mult'J»gam; qnam iibique " P*«aicat)o. bed nunc mpraesentiarnm i;km • * , , norem mihi conscripto ita ut « n- m,anim llbr0 lst ad hunc lio- qua debeat J>hilosoplnis*ob decretam's.b', fql' a. il doit remercier la ville qui lui déceme une statue : méthode dont je m'écarterai fort peu dans ce discours réclamé par 1'éminent honneur qu'Émilianus Strabon sollicite pour moi. J'aurai 1'espoir de publier par écrit le morceau avec quelque succès, si eet illustre personnage doit lui-même aujourd'hui a votre approbation joindre la sienne^ Telle est en effet sa supériorité littéraire, qu'il est plus grand encore par son génie que par ses titres de patricien et de consul. En quels termes, Émilianus Strabon, vous a qui personne ne saurait être comparé dans le passé, dans le présent, dans 1 avenir; vous, des plus vertueux le plus illustre, des plus illustres le plus vertueux; des uns et des autres le plus savant; en quels termes, dis-je, pourrai-je exprimer et proclamer ma gratitude pour les sentiments dont vous m'honorez? De quelle manière digne de vous célébrerai-je une si flatteuse bienveillance? Quel langage assez rémunérateur égalera jamais la gloire de votre conduite? Je ne 1'ai pas encore trouvé, je 1'avoue; maïs ce sera 1'objet de mes constantes médilations et de tous mes efTorts Tant que mon cobut battra, qu'il se nentira yivre. Car en ce moment (et pourquoi n'en conviendrais-je pas?) ma joie fait obstacle & ma félicité; le plaisir nuit & ma réflexion; pauhüum demutabit liber, quem Strabonis Jtioiliani excellentissimus honor flagitat; quem librum sperabo me commode posse conscribere, s. is eum bodie vobiscum probarit. Est enim in studiis tantus, nt pranobilior sit propno inge- nio, quam patricio consulatu. Quibusnam verbis tibi. ^miUane Strabo, vir omnium, qai unquam foerant, aut sunt aut etiam erunt, inter optimos clarissime, et inter clarissimos optime, inter utrosque doctissime; quibus tandem verbis, pro hoe tuo erga me animo, summus ^ ^etiam laudatormihiapud principes Africa viros quodammodo adstitit. celÏm 1ZZZ' IiteU° miSS° • Per 'ocum o st l VVmmPt'm,S COmmemOTOTit "o, jura amicitia a eommilitio studiorum e.sdem magistris inchoala honeste : nunc postea vota omnia Z/ , d,Sn"atissu® S^dns «cognovit. Jam illnd primnm beneficium qnoi condiscipulum se meminit. Ecce et hoe alterum beneficium, qnod tantus alïecliou de retour. II a ensuite rappelé que chez d'autres peuples, dans d'autres villes, on m'avait décerné et des statues et d'autres honneurs. Pouvait-il s'ajouter quelque chose a ce pompeux éloge prononcé par un consulaire? Oui : car en citant eneore le sacerdoce dont je suis revêtu, il a constaté que je jouis & Cartliage d'une éminente position. 11 a, en outre, bienfait le plus précieux, le plus éclatant de tous, joint a ces témoignages si flatteurs la recommandation de son suffrage. Enfin, quel a été son résumé? 11 a promis qu'il m'érigerait dans Cartliage une statue a ses frais, lui, personnage a qui toutes les provinces se félicitent de consacrer partout des chars a quatre et k six chevaux. Que manque- t-il donc pour établir et sanctionner ma gloire, pour mettre le comble ü ma célébrité? Je le demande, que manque-t-il? Émilianus Strabon, personnage consulaire, que bientót les voeux unanimes porteront au proconsulat, a fait dans le sénat de Carthage une motion relative aux honneurs qu'il veut obtenir pour moi, et tous se sont rangés & son avis. Cet assentiment ne vous parait-il pas être un sénatus-consulte? J'ajoute une autre circonstance : c'est que, par leur empressement a décréter une place pour la statue, tous les Carthaginois réunis alors dans cette auguste enceinte out voulu vous faire comprendre, Émilianus, je 1'espère du moins, que s'ils remettaient a la séance prochaine diligi se ei pari pradicat. Quin etiam commemoravit, et alibi gentium et civitatum honores mihi statnarum et alios decïetos. Quid addi potest ad hoe pracomum viri consularis ? Immo etiam docuit argumento snscepti sacerdotu, summum mihi honorem Carthaginis adesse. Jam lioc pracipuum beneficium ac louge ante cateros eicellens, quod me vobis locupletissimns testis suo etiam suffragio commendat. Ad summam' pollicitus est, se mihi Carthagini de suo statuam positunun : ïir, cm omnes provincia quadrijuges et sejuges currus ubiqne gentium ponere gratulantar. Qnid ergo superest ad honoris mei tribimal et columen, ad laudis me$ cumulnm? Immo enimyero quid superest? émilianus Strabo, vir consularis, breyi votis omnium fnturus proconsul, sententiam de honoribus meis in curia Carthaginiensinm dixit; omnes ejns auctor,tatem secuti simt. Nonne videtur boe vobis senatusconsnltnm esse? Quid? quod et Carthaginienses omnes, qui in lila sanctissima cuna aderant, tam libentor decreverunt lociim statna, at ïllos scires le vote d'une seconde statue, c'était par respect et défércnce pour leur honorable consulaire, c'était alin de paraitre non pas rivaliser avec lui, mais imiter sa munificence; c'est-a-dire, afin de consacrer une journée entière et sans partage au bienfait public qu'ils me réservent. D'ailleurs, ces dignes magistrats, ces chefs si bienveillants, n'avaient pas oublié, 6 Carthaginois, quo le soin dont vous les chargiez s'accordait avec leur propre désir. Et j ignorerais ces détails! El jt: ne les publierais point! Ah! ce serait de 1'ingratitude. Loin de lk, pour de si précieuses faveurs que m'a décernées votre compagnie entière, je lui olTre ici le tribut le plus éclatant de toute la reconnaissance dont je puis être capable. Avoir été salué des plus honorables acclarnations dans une enceinte oü c'esl un immense honneur d'être nommé seulement! avoir réalisé ce qui était si difficile, ce dont je regardais 1 accomplissement comme au-dessus de mes forces! avoir enfin (et qu'on ne me taxe pas ici de vanité), obtenu les sympathiesdu peuple, i'agrément d'un corps auguste, 1'approbation des magistrats et des chefs du gouvernement! Que manque-l-il donc k 1'honneur de ma statue? Rien, que le prix du métal et la inain de 1'artiste. Or, si jamais 1'un et 1'autre ne m'ont fait défaut dans des villes de second ordre, ce n'est pas pour que j'en sois privé & Carlhage, oü votre illuslre compagnie, même quand il idcirco alteram statuam, quantum spero, in sequentem curiam protulisse, ut salva veneratione, salva reverentia consnlaris sui, viderentnr factum ejus non amnlati, sed secuti: id est, ut integro die beneficium ad me publicum perveniret. C$terum meminerant optimi magistratus, et benevoleiitissizni principes, mandatum sihi a vobis, quod volebant. Id ego nescirem ac pradicarem? ingratus essem. Quin etiam uniyerso ordini vestro pro amplissimis erga me meriüs, quantas marimas possnm, gratias ago atque habeo, qui me in illa curia honestissimis acclamationibus decoravere, in qua curia vel nominari tantummodo summus honor est. Igitur, qnod difficile factu erat, quodque revera arduum nobis eiistimabatur, gratum esse populo, placere ordini, probari magistratibus et principibus : id (prafiscine diierim) jam quodammodo mihi obtigit. Quid igitur superest ad statuse me® honorem, nisi iEris pretium, artificis ministerium? quffi mihi ne in mediocribus quidem civitatibus unquam deluerej ne ut Carthagini desint, ubi splandidissimus ordo eliam s agit de plus graves intéréts, décrète et ne calcule point. Du reste, 1 expression de ma gratitude ü ce sujet sera plus éloquente quand les résultats de votre munificence auront été plus complets : et je vous promets, nobles sénateurs, illustres citoyens, digries amis, je vous promets, a 1'occasion de la dédicace prochaine de ma statue, 1 hommage d'une oeuvre littéraire, oti je suivrai avec plus d'abandon 1'élan de ma reconnaissance; et ce livre ira danï toutes les provinces, dans tout 1'univers, dans 1'immensité des temps, immortaliser a jamais, parmi les peuples et les générations, la gloire de votre bienfait. XVII... Libre a ceux qui ont 1'habitude de fatiguer de leur personne les loisirs des proconsuls, libre è eux de chercher a recommander leur esprit par l'intempérance de leur langue, et de se glorifier, comme ils 1'affectent, de votre amitié pour eux. Ce sont lk, Scipion Orfitus, deux travers également éloigriés de moi. Car, si médiocre que soit mon mérite, les hommes, chacun selon leur portée, le connaissent depuis assez longtemps pour quil n'aitpas besoin d'un relief nouveau; et d'un autre cöté, votre bienveillance, seigneur, celle des personnages qui vous ressemblent, est plutöt un but pour mon ambition qu'un texte pour ma vanité. Je tiens plus a posséder une amitié si haute qu'a m en glorifier; paree qu'on ne peut la désirer que si on 1'apprécie comme elle le mérite, tandis que tout le monde peut faussement de rebus majoribus judicare potius solet, quam computare. Sed de hoe turn ego perfectius, quam vos effectius. Quin etiam tibi, nobilitas senatorum, clariludo civium, dignitas amicorum, moi ad dedicationem statuas me®, libro etiam eonscripto, plenius gratias canam, itemque libro mandabo, uti per omnes provincias eat, totoque abhinc orbe, totoque abhinc tempore, laudes beuefacti tui ubique gentium semper annorum reprasentet. XVII. Viderint, quibns mos estoggerere semetotiosis prasidibus, ut impatieu t:a linguae commendatiouem ingenii quaerant, et aöeclata amicitiae vestrae specj. giorieutur. Utrumque euim a me, Scipio Orfite, louge abest. Nam et quantulum cuuque ingenium meiun jampridem pro caplu suo homiuibus notius est, quam ut iudigeat novae commendationis. Et gratiam tuam taorumqne similium maJo, quam jacto : magisque sum tante amicitiae cupitor, quam gloriator : quoniam iupara nemo. nisi vere putet, potest; potest autem quivis falso gloriari. Ad hoe s'en faire honneur. En outre, dès mon enfance je me suis consaeré si exclusivement aux belles-lettres, j'ai cherché avec tant d'ardeur Ji passer pour un homme studieux et de mceurs irréprochables, a Rome auprès des amis d'Orfltus, comme ce dernier peut en être 1'illustre garant, et dans votre province, o Carthaginois, que vous devez accueillir mon amitié avec un einpressement égal k celui que je manifeste pour obtenir la vötre. Je dois dire qu'en effet la difficulté avec laquelle vous m'autorisez a mettre des intervalles entre mes séances, prouve que vous les recherchez assidüment. On ne saurait donner & quelqu'un de témoignage plus irrécusable d'amitié que si 1'on aime a le voir souvent, que si 1'on se formalise de ses inexactitudes, que si 1'on se félicite de sa constance, que si 1'on regrette ses interruptions : car 1'on n'éprouve ces sentiments que pour celui de ('absence duquel on gémirait. Et d'un autre cöté, la voix condamnée a un silence perpétuel ne serait pas d'un aide plus utile, que le nez pour un homme enrhumé, que des oreilles assourdies par le vent, que des yeux couverts d'une taie. Emprisonnez donc les mains dans des menottes! mettez donc des entraves aux pieds! enfin, cette ame qui nous dirige, faites-la donc agir quand elle est anéantie par le sommeil, noyée dans le vin ou afiaissée sous le poids d'une maladie! Oui: de même qu'une épée est brillante quand on s'en sert, mais qu'elle se rouille si on la laisse oisive en un coin; de même, retenue trop longtemps dans le fourreau ita semper ab ineunte aevo bonas artes sedulo colui; eamque existimationem morura ac studiorum quum in provincia vestra, turn etiam Romae penes amicos tuos quaesisse me, tute ipse locupletissimus testis es : ut non minus vobis amicitia mea capessenda sit, quam mihi vestra est concnpiscenda. Quippe non promte veniam impertire rarenter adeundi, assidnitatem ejus requirentis est: summumque argumentum amoris, freqnentibos delectari, cessantibus obirasci, perseverantera celebrare, desinentem desiderare : quoniam necesse est ejusdem esse, cujus angat absentia. Caeternm vox coliibita silentii perpeti usu nou magis juverit, quam nares gravedine oppletae, aures spiritu obserat®, oculi albngine obducti. Quid si manus manicis restringantur? quid si pedes pedicis coarctentur? jam rector nostri animus aut somno solvatur, aut vino mergatur, aut morbo sepeliafrr? Profecto, nt gladius usu splendescit, situ rubiginat, ita voi ie du silence, la voix s'engourdit et se perd. C'est une loi générale : la désuétude engendre la paresse, et la paresse, une létliargique incapaeité. Les tragédiens, s'ils ne déclament pas tous les jours, perdent l'éclat de leur organe; et c'est h force de crier qu'ils dissipent leurs enrouements. Pourtant, la peine que 1'homme lui-même se donne pour augmenter le volume de sa voix est tout a fait inutile et en pure perte, attendu qu'une foule d'autres sons 1'emportent sur elle. Le clairon est plus effrayant par sa vigueur que la voix humaine, la lyre est plus variée par ses accords, la flute, plus intéressante par ses tons plaintifs, le chalumeau, plus agréable par son murmure, et la trompette, plus éclatante par ses accents prolongés. Fncore ne parlé-je pas ici d'une foule d'animaux dont la voix n'est pas le résultat de 1'art, et se recommande a notre admiration par des propriétés spéciales, comme le grave mugissement des taureaux, le hurlement aigu des loups, le mélancolique mur» mure des éléphants, le liennissement joyeux des chevaux, les vifs et bruyants éclats des oiseaux, le rugissement indigné des lions, et toutes ces autres voix d'animaux, qui, terribles ou pleines de douceur, sont tantöt 1'expression de la fureur et de la liaine, tantöt celle de 1'aimable volupté. En place de ces divers langages, 1 homine a recu de Dieu la parole, dont la portée, j'en conviens, est inoins étendue; mais elle est plus utile aux intelligences si vagina silentii condita, diutino torpore hebetatur. Desuetudo omnibus pigritiam, pigritia veternum parit. Tragcedi adeo ni quotidie proclament, claritudo arteriis obolescit. Igitur identidem boando purgant ravim. Cceterum ipsius vocis liominis exercendi cassus iabor supervacaneo studio plurifariam superatur. Siquidem voce hominis et tuba rndore torvior, et lyra concentu variatior, et tibia questu delectabilior, et fistula susurrn jucnndior, et buccina significatu longinquior. Mitto dicere multorum animalium inuneditatos sonores, aistiuctis proprietatibus admirandos : ut est tauronun gravis mngitus, luporum acutus ululatus, elephantonira tiistis barritus, equoruin Lilaiis hinnitus : nee non avium instigati claugores, nee non leonum indignati fremores, caeteraeque id genus voces animalium truces ac liquidae, quas infesta rabies vel propitia voluptas ciant. Pro quibns homini vox divinitus data, angustirr quidem; sed majorem habet utilitatem mentibus, quam auribus delectationem. Quo magis celebraii de- elle cliarme moins les oreilles. Aussi ne saurait-on la pratiquer mieux a propos et en user plus fréqueraraent qu'au milieu d'un tel auditoire, sous la présidence d'un si grand personnage, devant la brillante réunion d'une foule d'hommes instruits et d'hommes bienveillants. Pour ma part, si je possédais un talent merveilleux sur la lvro je ne voudrais jouer que devant des assemblées noinbreuses. C'était au milieu de 1'isolement que chantaient Dans les forêts Orphée, Arion sur les flots; puisque, si nous en croyons les fables, Orphée s'était condamnó ii la solitude et ii 1'exil, et qu'Arion se précipita du haut d'un navire. Le premier adoucissait des bêtes féroces, le second charmait des monstres marins touchés pour lui de miséricorde. Chantres bien & plaindre 1'un et 1'autre : ce n'était pas chez eux inspiration, amour de la gloire; c'était nécessité et soin de leur salut. Je les admirerais bien davantage si c'était a des hommes qu'ils eussent plu et non pas a des animaux. Un semblable isolement convient beaucoup mieux a des oiseaux : aux merles, aux rossignols et aux cygnes. Les merles sil'flent dans les taillis les plus écarlés; les rossignols au milieu des solitudes de 1'Afrique gazouillent leurs jeunes chansons; les cygnes, prés des fleuves solitaires, bet frequentins usurpata, et qnidem non nisi in auditorio, tanto viro presidente, in liac excellenti celebritate multorum eruditoriuu, multorum benignorum. Eqnidem etsi fldibus apprime callerem, non nisi conl'ertos liomines conseclarcr. In solitudine cantillavit Orpbeus in silvis, inter delphinns Arion; quippe, si fides fabulis, Orpheus exsilio desolatus, Arion navigio praecipitatus. Ille immanium bestiarum delinitor; bic misericordium belluarum oblectatorj ambo miserrimi cantores, quia non sponte ad laudem, sed necessario ad salutem nitebantnr. Eos ego impensius admirarer, si hominibus potius, quam bestiis placuissent. Avibos haec secretaria utiqae magis congruerint, mernlis, et lusciniis, et oloribus. Et merulae in remotis tesquis fringnltinnt; lusciniae in solitudine africana canticum adolescentie garriunt; olores apudavios fluvios carmen senecla soupirent leur hymne de mort. Mais celui rlont les vers doivent être utiles & 1'enfance, aux jeunes gens, aux vieillards, celui-la doit chanter au milieu de 1'assemblée des peuples. C'est dans cette intention que j'ai consacré ce poëme aux vertus d'Orlltus : hommage peut-être tardif, mais consciencieux, et qui sera non moins agréable qu'utile aux Carthaginois de tous les ages. Car 1'inépuisable indulgence du proconsul s'est étendue sur tous. Tempérant chez les uns la vivacité des désirs, inspirant aux autres de salutaires ménagements, il a su donner aux enfants la modération, aux jeunes gens 1'allégresse, aux vieillards la sécurité. Mais en vérité, Scipiori, maintenant que j'en suis venu a parler de vos mérites, je crains qu'une généreuse modestie de votre part, ou de la mienne le sentiment d'une naïve pudeur ne me ferme tout a coup la bouche. Pourtant je ne saurais, quand je songe aux nombreuses qualités que nous admirons chez vous k si juste titre, me dispenser d'en retracer au moins un petit nombre. Et vous, citoyens par lui conservés, reconnaissez-les avec moi. meditantur. Enimvero qui pueris, adoJescentibos et senibus utile carmen promturus est, is in mediis millibus hominum canat; ita ut hoe meura de virtutibus Orfiti carmen est, serum quidem fortasse, sed serium; nee minus gratum, quam utile Garthaginiensium pueris, juvenibus et senibus; quos indnlgentia praecipuus omnium proconsul sublevavit, temperatoque desiderio et moderato remedio dedit pueris saturitatem, juvenibus hilaritatem, senibus securitatem. Metuo quidem, Scipio, quoniam laudes tuas attigi, ue me inpraesentiarum refrenet vel tua generosa modestia, vel mea ingenua verecundia. Sed nequeo, quin ex plurimis, quóe in te meritissimo admiramur, ex his plurimis quin vel paucissiiua attingam. Vos ea mecum, cives ab eo servati, recognoscite. LIYRE QUATRIÈME XVIII. Quand je vous vois réunis en foule si nombreuse pour m'entendre, je dois plutót féliciter Cartliage de posséder tant, d'amis de 1'instruction, que demander grace pour moi, pour le philosoplie qui ne se refuse pas a disserter publiquement. Car d'un cöté, la grandeur de la ville explique 1'affluence de 1'asseinblée, et de 1'autre cette affluence explique le choix du lieu. En outre, dans un auditoire de ce genre que faut-il considérer? Ce n'est point le inarbre des parvis, le planeher de la scène, les charpentes qui la soutiennent, 1'élévation des combles, 1'éclat des lambris, la circonférence des gradins; on ne doit pas non plus ''onger qu'ici dans d'autres moments on assiste aux danses expressies de la pantomime, au dialogue de la comédie, aux tirades sonore, de la tragédie, aux sauts périlleux da funambule, aux tours d'adresj,«. de 1'escamoteur, aux gesticulations du baladin et et & tous les aul. Q.s spectacles donnés au peuple par les différents LIBER QUARTUS XVIII. Tanta mnltitudo adandiendum convenistis, at potius gratulari Cartliagini debeam, quod tam mnltos eruditionis amicos habet, quam eicusare, quod pbilosophus non reeusaverim dissertare. Nam et pro amplitudine civitatis frequentia collecta, et pro magnitudme frequentie locus delectus est. Prceterea in auditorio hoe genus speetari debet, non pavimenti marmoratio, nee proscenii contabnlatio, nee scenje columnatio : sed nee culminum eminentia, nee Iaeunarium refidgentii, nee sedilium cireumferentia : nee quod hic alias mimus hallucinatur, eomoBdus sermocinatur, tragcedus yoeiferatur, funerepus periclitatur, prastigiator fura'.ur, histrio gesticulator, eaeterique omnes ludiones ostentant populo. hisfrions. Non, il faul s'interdire tous ces rapprochements, pour 11e considérer aujourd'hui que la nature de 1'auditoire et le langage de celui qui prend la parole. C'est pourquoi, a 1'exemple des poëtes qui ont coutume, ici inéme, de substituer différentes localités les unes aux autres, a 1'exemple de ce poëte tragique, qui fait dire sur le théatre : De notre Tlièbes sainte et de ce GitUéron Immortel habitant, Bacchns et encore de ce comique, quand il dit : De votre ville et si belle et si grande Plaute, Messieurs, ne vous demande, Par ma voix, que ce petit coin, Bout un instant il a besoin: II vent sans arcbitecte y transporter Athènes; pareillement aussi, que 1'on me permette de nous supposer ici non pas dans une cité lointaine et au dela des mers, mais dans le sénat ou dans la bibliothèque de Carthage elle-même. Admettez donc, si mon langage est digne du sénat, que c'est au sénat que vous m'entendez; si mon langage est savant, que je parle dans la bibliothèque. Et plüt au Ciel que 1'importance de 1'auditoire, quod cujusque artis est; sed istis omnibus supersessis, nihil amplius spectari debet, quam convenientium ratio, et dicentis oratio. Quapropter, ut poeUe solent, bic ibidem varias civitates substituere; ut ille Tragicus, qui in tbeatro dici iacit : Liber, qui augusla ha;c loca Ciibaerouis coiis; item ille Comicus, qui : Perparvam partem postulat Plautus loei De vostris uiagnis alque amoenis mtcnibus, Atbenas quo sine architectis confurat; non secus et mibi liceat nullam longinquam et transmarinam civitatem hic, sed eniin ipsius Cartbaginis vel curiam vel bibliotbecam substituere. Igitur proinde habetote, si curia digna protulero, ut si in ipsa curia me audiatis : si erudita fuerint, ut si in bibliotheca legantur. Quod utinam mihi pro amplitudine auditorii proliia oratio suppeteret, ac non hic maxime clauderet, ubi me facundissi- donnant a ma parole plus do féeondité, ue la paralysèt point au moment oü je désirerais déployer le plus il'éloquence! Mais ce qu'on dit est bien vrai : rien n'est par le Ciel accordé de si heureux a 1'homme, qu'il ne s'y mèle cependant quelque contrariété: au fond de la joie la plus compléte il y a toujours un mécompte, quelque petit qu'il soit: qui dit miel, dit Gel; qui dit abondance, dit surabondance. Jamais rnieux qu'en ce moment je n'ai senti cette vérité : carplus je parais avoir detitresk vos suffrages, plus le respect excessif que vcus m'inspirez me rend timide; et moi, qui dans des villes étrangères ai pris souvent la parole avec tant de facilité, j'hésite aujourd'hui au milieu des miens. Chose étonnante a dire! ce qui devrait m'attirer me détourne, ce qui devrait m'exciter m'arrête, ce qui devrait m'enhardir m'intimide. N'ai-je pas cependant au milieu de vous les plus nombreux motifs d'encouragement, moi, qui ai placé mes pénates a cöté des vótres, qui vins è vous dés mon enfance, qui étudiai dans vos écoles; moi, dont vont connaissez les principes pbilosophiques, dont vous avez entendu la voix, dont vous avez lu et approuvé les ouvrages? Si ma patrie est une autre juridiction de 1'Afrique, ce n'en est pas moins vous qui accueillites mon enfance et qui êtes mes maitres; si mes principes pbilosophiques se sont affermis & Athènes, ils se sont ébauchés ici. 11 y a plus de six ans que ma voix, dans les deux langues, est parfaitement connue a vos oreil- mnm cnperem! Sed verum -verbum est profecto, quod aiunt: Nihil quidquam bomini tam prosperum divinitus datum, quin ei tarnen admiitum sit aliquid difflcultatis; ut etiam in amplissima quaque latitia subsit quaepiam vel parva querimonia, conjugatione quadam meilis et fellis. IJbi uber, ibi tnber. Id ego quuio ante alias, tum etiam nunc iuprasentiarum usu eiperior. Nam quanto videor plura apud vos babere ad commendationem suffragia, tanto sum ad diceDdum nimia reverentia vestri cunctatior. Et qui penes eitrarios ssepenumero promtissime disceptayi, idem nunc penes meos haesito : ac. mirnm dictu, ipsis illecebris deterreor, et stimulis refrenor, et incitamentis cohibeor. An non multa mibi apud vos adhortamina suppetunt, qui sum vobis nee Lare alienus, nec.pueritia invisitatus, nee magistris perigrinus, nee secta incognitus, nee voee inanditus, nee libris illectus improLatusve? Ita mihi et patria in coneilii Afiii'ae, enimvero et l ueritia apud vos, et inagistri vos Et secta, licet Athenis Atticis coufirmata. les; et pour parler de mes livres, rien n'en fait partout monter plus haut le prix que 1'approbation qu'ils recoivent de juges tels que vous. Eli bien, ces nombreux motifs de sympathie, en même temps qu'ils vous disposent favorablement è m'entendre, m'arrêtent au moment oü je veux parler, et je célèbrerais plus facilement vos louanges dans toute autre cité que devant vous: tant il est vrai qu'au milieu des siens cliacun est gêné par sa modestie, et que la vérité n'est a son aise que chez les étrangers! Aussi, eonstamment et partout je vous proclame comme étarit ceux a qui je dois et la vie et ma première instruction : c'est une dette dont je ne manque jamais de m'acquitter. En cela je me conduis, non pas comme Protagoras qui fixa ses honoraires et ne les reput pas, mais comme le sage Thalès qui ne les fixa pas et les recut... Je vois ce que vous demandez : je vais raconter la doublé histoire de ces honoraires. Protagoras fut un sophiste d'une instruction extrêmement variée; et son habileté oratoire lui a mérité une place parmi les premiers inventeurs de la rhétorique. Né dans la même ville que le naturaliste Démocrite, il était son contemporain, et il s'instruisit ci son école. On rapporte que ce Protagoras avait stipulé avec son disciple Evathlus des honoraires considérables; mais, par une clause imprudente, il avait été convenu qu'il ne rece- tarnen hic incboataest: et voxmea utraque lingua jam vestris auribus ante proximum sexennium probe cognita. Quin et libri mei non alia ubique laude carius censentur, quam quod judicio vestro comprobantur. Haec tanta ac totjuga invitamenta communia non minus vos ad audiendum prolectant, quam me ad dicendum retardant: faciliusque landes vestras alibi gentium, quam apud vos praedicarim : ita apud suos cuique modestia obnoxia est; apud extrarios autem veritas liberaè Semper adeo et ubique vos, quippe ut parentes ac primos magistros meos, celebro, mercedemque vobis rependo : non illam, quam Protagoras sophista pepigit, üec accepit; sed quam Thales sapiens nee pepigit, et accepit. Video, quid postuletis; utramque narrabo. Protagoras qui sophista fuit longe multiscius, ët cum primis Rhetoricée repertoribus perfacundus, Democriti physici civis $quaevus : inde éi suppeditata doctrina est. Eum Protagoram aiunt cum suo sibi discipulo Euathlo mercedem nimis uberem conditione temeraria pepigisse, ut sibi tum demum id argenti daret, si vrait la somme que si, pour son début, 1'élève gagnait sji première cause. Evathlps étudia donc tous ces artifices oratoires destinés & séduire les juges, ü dosner le change k la partie adverse, k erabarrasser une affaire; et comme d'ailleurs c'était un esprit rusé et naturellement astucieux, il n'eut pas de peine a iaire son apprentissage. Puis, content -le savoir ce qu'il avait désiré, il songea h se soustraire a 1'exécution du pacte : il faisait succéder adroitement mille délais les uns aux autres, si bien qu assez longtemps il ne voulut ni plaider ni payer. A la lin, Protagoras le cita devant les juges; et après avoir exposé & quelles conditions il s'était chargé de 1'instruire, il lui opposa ce dilemme: « Ou ce sera moi qui gagnerai, et alors tu devras me payer mes honoraires, puisqu'on t'aura condamné; ou ce sera toi, et, aux termes de notre convention, tu ne devras pas moins me payer, puisque tu auras gagné ta première cause devant les juges. Par conséquent, si tu gagnés, tu restes sous le coup de notre traité; si tu perds, tu tombes sous celui de la condamnation. Qu'as-tu a répondre? » - Ces conclusions semblaient au tribunal aussi invincibles que pressantes. Mais Evatlilus, en diseiple consommé du maitre Ie plus matois, rétorqua le dilemme: « S'il en est ainsi, dit-il, dans aucun cas je ne vous dois ce que vous reclamez. Eu effet, ou bien je gagne, et le tribunal me renvoie de laplainte; ou bien jeperds,. et je suis libérépar notre convention, primo tirocinio agendi penes judices vieisset. Igitur Euathlus, postquam cuncta illa eiorabula judicantium, et decipnla adversantium, et artificia dicentinm versutus alioqum et ingeniatus ad astutiam, facile perdidicit; contentus scire, quod concnpierat, coepit nolle quod pepigerat, sed callide nectundis moris frustrari magistrum dmtuleqne nee disserere veile, necreddere; usqne dum Protagoras «urn ad judices provocavit, ejpositaque conditione, qua docendüm receperat anceps arguraentiim amb.fariam proposuit. Nam, sive ego vicero, inquit, solvere mercedem debebis, nt condemnatns : seu tu viceris, nihilominus reddere debe- . .' pac!ns: qu,pi,e 5ui llanc Pri™» causam penes judices viceris. Ita si vinCS, in conditionem incidisti : si vinceris, in damnationem. Quid quccris? Ratio conclusa judicihus acriter et invincibiliter videbato. Enimvero Euathlus, utpote anti veteratoris periectissimus discipulus, biceps illud argumentum retorsit. lta 0St'lnqint' ne"tro mod°. ï™* Petis, debeo. Aut enim vinco, et j„- aux termes de laquelle je ne vous dois rien si je ne gagne pas cette première cause devant les juges. Ainsi, de toute manière je suis dégagé : en cas de réussite, par nos arrangements; en cas de défaite, par 1'arrêt rendu.» — Ne Irouvezvous pas que ces arguments de sophiste, opposés les uns aux autres, s'enchevêtrent comme des touffes d'épines que le vent aurait confondues ensemble? Ce sont, de part et d'autre, des pointes aussi acérées, aussi pénétrantes, qui font de mutuelles blessures. C'est pourquoi nous laisserons aux plaideurs et aux avares ces honoraires de Protagoras, si hérissés de chicanes et de subtilités. Combien sont plus précieux ces autres honoraires dont Tlialès, dit-on, inspira 1'idée! Thalès de Milet, un des sept sages, est sans contredit le plus remarquable d'entre eux. En eiïet il fut le premier inventeur de la géométrie cliez les Grecs. Contemplateur exact de la nature, a 1'aide de petites lignes il en découvrit les lois les plus importantes : la révolution des années, le souflle des vents, le cours des astres, la cause du bruit merveilleux que fait la foudre, celle de 1'obliquité des éclairs, les retours annuels du soleil, les différentes phases de la lune, soit qu'elle commence a croitre, soit qu'elle vieillisse et s efface, soit qu elle s'éclipse et disparaisse. 11 eut encore la gloire, étant déja sur le dicio dimittor : ant vincor, et pacto absolvor; es quo non debeo mercedem, si liane primam causam fuero penes jndices Tictns. Ita me omni modo liberat, si Tincor, conditio; si vineo, sententia. Nonne Yobis -videntur h$e sophistarum argumenta obversa invicem vice spinarum, qnas ventas eonyolverit, inter se coliarere, paribns utrinque aeuleis, simili penetratione, mutno vulnere? Atqne ideo merces Protagorae tam aspera, tam senticosa, versntis et avaris relinqnenda est. Cni scilicet multo tanto praistat illa altera merces, qoam Thalem memorant snasisse. Thales Milesins ei septem illis sapientia memoratis viris faeile praicipuus fait; enim geometrie® penes Graios primns repertor, ot, natnra rernm certissimus contemplator, maiimas res parvis lineis reperit: tomporum ambitus, Tentorum flatus, stellarum meatus, tonitraum sonora miracula, fnlgurum ohliqua curricula, solis annua reverticula t idem luna vel nascentis incrementa, yel senescentis dispendia, vel delinquentis obstacula. Idem sane jam procliyi senectute de la vicillesse' de trouver le système solaire, tel que Dieu 1 a etabh; systeme que je ne me suis pas contenté d'apprendre maïs dont j'ai encore vérifié 1'exactitude par mes expériences,' proP°s des révo'utions périodiques aceomplies par le soleil .autour du cercle immense dont il mesure 1'étendue. Cette découverte ctant toute récente, Thalès 1'enseigna, dit-on, a Mandrayte de riene; et celui-ci, émerveillé d'une théorie si neuve, si in esperee, lui dit de choisir quelle récompense il voudrait pour une si précieuse communication. « J'aurai été assez récompensé, di le sage Ihalès, si, quand vous communiquerez a quelques-uns cette demonstration que je vous ai apprise, vous ne vous I'attribuez pas & vous-même comme 1'ayant découverte, et si vous me utez plutot qu'un autre comme en étant 1'inventeur.» Honoraires bien beaux sans doute et dignes dun tel homme! honoraires perpetuels car encore aujourd'hui et a tout jamais, nous les payerons a Thalès, nous tous qui avons reconnu la vérité de ses observations astronomiques. Eh bien, c'est ce dernier genre d'honoraires, ó Carthaginois, que je vous paye en tous lieux, pour prix de 1'iustruction que j'ai acquise aupres de vous dans mon enfance. Partout, en eflet ie me porte comme un nourrisson de votre cité, partout je vous proiigue des eloges de tout genre. C'est votre gloire littéraire qui xcite le plus ma studieuse émulation; c'est votre puissance que ram^ S°le C°mment,1S 6St: «"am e9«ide>» "on didici modo, Team et am experiundo comprobavi : quoties sol magnitudine sua circulnm quem draTt^'pl Ur' "aSe reCenS iDYentüm ThalCS mem0ratUr edocnisseMandraytum Prienensem; q„, nova et inopinata cognitione impendio delecla.us, op- tere jussit quantam vellet mercedem sibi pro tanto documento rependi. Satis srr mercedis-Thaies sapieus'si id- «u°d a ™ q-™ o ,1" , ÏU°SPiam C au decors orné d'élégantes peintures; qu'il ait un gouvernail bien mobile, de solides amarres, une mature élevée; que sa hune soit remarquable, ses voiles, brillantes; enfin que tout lëquipement soit aussi commode a la manoeuvre que flatteur pour le c-oup d'ooil: si ce navire n'est pas conduit parun pilofe, ou bien s'il l est par la tempête, combien facilement, avec tous ces superbes appareils, il ira s'engloutir dans les profondeurs de la mer ou se briser contre les écueils! Voyez encore les mé«lecins, quand ils entrent chez un malade pour une visite. Aucun d'eux, paree qu'il voit dans la maison de superbes balustres, des lambns couverts d'or, des troupeaux d'esclaves et d'adolescents d une rare beauté debout autour du lit dans 1'appartement, aucun deux donne-t-il, pour cela, bon espoir au malade? Nonmaïs lorsqu'après s'être assis a son chevet, avoir pris sa main' lavoir tatée, avoir étudié les pulsations et leurs intervalles ló medecm y trouve du désordre et de 1'irrégularité, il lui déclare que son état est dangereux. Ce richard est condamné k la diète : de la journée, dans sa maison oü règne 1'opulence, il ne recoit un morceau de pain, cependant que tous ses serviteurs sont joyeux et se régalent. Et è cela il ne saurait rien faire, malgré sa condition. Sicuti navem bonam, fabre factam, bene intrinsecus oompactam, extrinsecus eleganter depictam, mob.li clavo, firmis rudentibus, procero malo, insigni carches.o, splendentibus velis, postremo omnibus armamentis idoneis ad mum et hone.tisad contemplationem; eam navem si aut gubernator non agat, aut tempestas agat, ut ,ac.le ciun illis egregiis instrumentis autprofunda hauserint aut scopuh comminuennt! Sed et medici quum intraverint ad sgrum, „ti ™an" nemo eonun, q„od tabulma perpulchra in arfibus cernant, et lacunaria auró ° 6t gregal,m Pueros ac •>'"»<* <*™ia forma in cubiculo circa lectnm stuntes, *gn,m jubet uti s.t animo bono : sed ubi juxtim consedit, manum bominis prebendit, eam pertractat, venanun pnlsnm et momenta captat, si qnid i l.c turbatum atque inconditum offendit, illi renuntiat, male morbo haberi C,b° IDterdldt"- ** Slla -bi copiosa domo panem non acoipH .' !" * t0tum ejns £eivitilm ^ai-es sunt atque epulantur. Nee in ea re quidquam effioit conditione. XXIII. ... Vous qui avez voulu de moi une improvisation, acceptcz d'abord eet essai; plus tard j'y donnerai suite. Si je ne ine trompe, je ne risque rien en me risquant k improviser, puisque par des sujets médités h 1'avance j'ai obtenu déja vos suflrages; et je ne crains pas de vous déplaire pour des frivolités, vous ayant satisfaits en plus grave matière. Mais il faut que vous me connaissiez sous tous les rapports; et par ce barbouillage informe, comme dit Lucilius, vous jugerez si je suis le même quand je parle d'abondance que quand je suis préparé : je m adresse a ceux d'entre vous qui ne ine connaissent pas encore ce talent d improvisateur. Ces essais, vous ne les écouterez pas, bien entendu, avec plus de sévérité que je les ai écrits; mais vous les recevrez avec autant de complaisance que j'en apporte a vous les lire. C est du reste, 1'habitude ordinaire des gens sensés. Juges rigoureux en matière d'ouvrages médités longuement, ils sont portés i être faciles pour ce qui est improvisé. Un ouvrage écrit subira votre examen et votre critique; mais ce qui est dit d'abondance, vous 1'écoutez et 1'accueillez sans rigueur. Or, c'est justice : puisque tout ce qui est écrit restera tel, même quand 1'auteur ne le déclamera plus, tandis que des improvisations, dans lesquelles vous devez en quelque sorte avoir une part, seront toujours ce que les aura faites votre bien- XXIII. Qui me voluistis dicere ex tempore, accipite rudimentum, post experimentum. Quippe, pront mea opinio est, bono periculo periculum faciam, postquam re probata meditata sum dicturus inoogitata. Neque enim metno, ne in frivolis displiceam, qui in gravioribus placni. Sed ut me omnifanam noveritis : etiam in isto, ut ait Lucilius, schedio incondito eiperimini, an idem sim repentinus, qui et praparatus; si qui tarnen vestrüm nondum subiUria ïsta nostra cognostis. Qusb scilicet audietis, pari labore, quo scribimus, venia propensiore, quam legimus. Sic enim feime assolet apud prudentes viros esse in openbus elaboraüs judieatio restrictior, in rebus subitariis venia proliiior. Scripta emm penskulutis et eiaminatis : repentina autem noscitis simul et ignoscitis. Nee ïnjuria; lila enim, qu® scripta iegimus, etiam tacentibus nobis talia emnt, quaiia ïllata sunt. hsc vero, qu® inprasentiaram, et quasi vobiscnm partienda sunt, talia erunt, veillant acccueil; et plus ici je modifierai mon genre d'éloquence, plus je m'assurerai vos éloges. Je vois qu'en effet vous m'écoutez avec plaisir. Vous lenez donc entre vos mains le sort de 1'esquif. A vous, d'en arrondir et d'en déployer les voiles, afin qu'elles ne soientpas pendantes et laches, ou lermées et repliées. Pour moi, j'aurai occasion d'appliquer le mot d'Aristippe, ce célèbre fondateur de la secte des Cyrénéens, et, titre qu'il préférait lui-même, ce disciple de Socrate. ün tyran lui demandait quel profit il avait retiré d'une si longue et si pénible étude de la philosophie : « C'est, répondit Aristippe, de pouvoir converser avec tous les hommes sans crainte et sans embarras. » J'aurai des expressions soudaines pour un sujet soudainement concu. Je ferai comme quand il s'agit d'une muraille qu'il est nécessaire de construire è la hate et oü 1'on ne s'attache ui a jeter & la base des fondements massifs, ni a régulariser la facade, ni a la tirer au cordeau. Pour cette Mtisse de paroles, je n'apporterai pas de ma montagne des pierres taillées k angles ilroits, uniformément aplanies partout, bien proportionnées et bien symétriques dans toutes leurs arêtes; mais je m'accommoderai aux besoins de la construction. Ici je mettrai des pierres inégales et raboteuses; 14 j'en mettrai qui seront polies et bien glissantes; lil d'autres, dont les angles ressortiront; ailleurs, qualia vos lila favcndo feceritis. Quanto enim esinde orationi modificabor, tanto a vobis in majus tolletur. Vos emru adverto libenter andire. Proinde in vestra manu situia est vela nostra smnare et immittere, ne pendula et flaccida, nev-e restrieta et caperata sint. At ego, quod Aristippus dixit, eiperiar : Aristippus ille cyrenaic® secte repertor, quodqne malebat ipse, Socratis discipulus. Eum quidam tyrannus rogavit, Qmd ïlli philosophi® stadium tam impensum tamqne diutinumprofuisseS? Aristippus respondit: üt cum omnibus, inquit, hominibns secure et intrepide fabuarer. Verbo snbito snmta est sententia, quia de repentino oborta est; quasi velut in macena lap,des temerario interjectu poni necesse est: neque inteqecto intrinsecus pondere, neque collineato pro fronte situ, neqne conniventibus ad regulam lmeis. Quippe qui structor orationis hujus egomet, non e meo monte lapidem ircctim caisum afferam, probe omnifariam complanatum, tevitater ei optimions ad unguem coaeq.mtumj sed cuique operi accommodem, vel inaequalitates as d'autres, qui seront 4 peu prés rondes; et nulle part le cordeau 11'alignera, nulle part 1'équerre n'égalisera, nulle part le lil a plomb n'établira la verticale. Car aucune chose ne peut être a la fois hatée et parfaite : on ne saurait rien voir qui réunisse le mérite de la perfection et 1'agrément de la célérité. Je me suis prêté aux désirs de certains auditeurs qui ont formellement désiré que le discours qu'on attendait de moi fut une improvisation; et en vérité je crains bien qu'il ne m'arrive ce que le fabuliste Ésope nous raconte être arrivé a son corbeau : ü savoir, qu'en recherchant une gloire nouvelle, je ne sois contraint de perdre le peu que j'en avais acquis précédemment. Mais vous me demandez eet apologue; et je ne serai pas faclié moi-mêrne de vous réeiter une fable. Le corbeau et le renard, ayant aperfu tous deux k la fois un morceau friand, se bataient, pour aller le saisir, avec un empressement égal; mais égale n'était pas leur vitesse, paree que le renard courait et que le corbeau volait. L'oiseau eut donc bien tót pris les devants sur le quadrupède; et, porté facilement par ses ailes qui se déploient de droite et de gauche, le premier il s'abat sur le morceau, s'en empare; puis, doublement joyeux èt de sa proie et de sa victoire, il reprend son vol, pour aller sur la cime d'un chêne voisin se percher en toute süreté. Le renard alors, ne pera, vel lsevitate luhrica, vel angnlis eminnla, vel rotunditate volubilia, sine regulae correctione, et mensur® parilitate, et perpendiculi solertia. Nulla enim res potest esse eadem festinata siinul et examinata: nee esse quidquam omnium, quod habeat et laudem diligenti® simul et gratiam celeritatis. Prabni me quommdam voluntati, qui oppido vokierunt, qu® a me desiderabantur, ut dicerem ex tempore. Et est, hercule, formido, ne id mihi evenerit, quod corvo suo evenisse jEsopns fahulatur. Id erit, ne, dum laudem hanc novam capto, parvam illam, quam ante peperi, cogar amittere. Sed de apologo qn®ritis, non pigebit aliqnid fahnlari. Corvus et vulpis nnam offulam simul videraut, eamque raptum festinabant pari studio, impari celeritate : vulpis cursu, corvus volatu. Igitur ales hestiam pravenit, et seeundo öatu, propassis utrimque pennis prffilabitur, et anticipat, atque ita prffida simul et Victoria laetus, sublime evectus, in quadam proiima qnercu, in summo ejtis cacumine tutus sedit. Eo tum vulpis, quia illue pedem nequibat. pouvant (te ses pieds monter sur 1'arbre, y fit grimper la ruse. [1 se plafa au-dessous du ravisseur, le voyant si fier la-haut de sa proie, et il se rait a lui prodiguer d'astucieux éloges. «J'étais bien impertinent de le disputer, sans espoir de succès, k 1'oiseau d'Apollon! A-t-on jamais vu corps mieux proportionné! Ni trop petit ni trop grand, il est tel qu'il le faut pour ses besoins et pour sa beauté. Que ce plumage est moelleux! cette tête, gracieuse! ce bec, solide! quel regard percant! quelles serres vigoureuses! 1 arlerai-je de sa couleur? il y avait deux couleurs principales, la noire et la blanche, qui constituent la difiërence du jour et de la nuit: Apollon les a données toutes les deux aux oiseaux qui sont les aens, la blanche au cygne, la noire au corbeau. Mais pourquoi faut-il que, de même qu'il accordait le chant au cygne, il n ait pas également attribué la voix k son rival? au moins ce bel oiseau, qui domine si incontestablement sur toute la gent ailée, ne serait pas privé du mérite de la voix; ce favori du dieu de la musique ne vivrait pas muet et silencieux. >, Le corbeau n eut pas plus tot entendu dire que eet avantage seul lui manquait sur les autres oiseaux, qu'il voulut pousser un vaste éclat de gosier, afin de ne pas le céder en cela non plus au cygne; et, oubliant le gateau qu'il tenait, de toute sa grandeur il ouvrit le bec, de manière que ce qu'il avait conquis par son vol, il le ■>eclt : nam5ue eamdem arborem successit: et subsistens, quum superna raptoren, prada ovantem videret, laudare ast» adorsa est: Na egoi nscita, qua, cum al,te Apoll.nis frustra certaverim; qnippe cui jampridem corpns tam concinnum est, ut neque oppido parvum, neque nimis grande sit, sed quantum ad,USam : pluma mollis, capnt argotum, rostrum validum. Jam ,pse oculis persequax, „ngnibus pertinai. Nam de colore quid dicam? Nam qmun dno colores prsstabiles forent, picens et niveus, quibus inler se nox c. die differunt; ntrumque colorem Apollo suis alitibus condonavit : candidnm olori n.grum corvo. Quod ut,nam sicuti eyeno cantum indulsit, ita huic quoque vocem tnbiusset. ne tam pulchra ales, qu® ex omni avitio longe pracellit, voce Yiduata delict faeundi de,, muta viveret et elingnis! Id yero ubi corvus audit, hoe solun, sib, pr® catens deesse, dum vult clarissime clangere, ut ne isthoc saltem olori concederetj oblitus offulai, quam mordi3lls reünebat, toto rictu hiavit; atque qUOd T0latu PePererat. amisit; eu'ttvero vulpis, quod cursu amiserat, II. ö s, guum superne egoi nscita, qua corpus tam con- perdit par son chant, et ce que le renard avait perdu & la course, il le regagna par la ruse. Réduisons cette fable & peu de mots, autant qu'elle peut se résumer. Le corbeau, pour se montrer habile chanteur, talent que le renard avait dit manquer seul a toutes les perfections de 1'oiseau, se mit a croasser, et la proie qu'il tenait dans son bec devint le partage d'un flatteur insinuant. XXIV. ... Je sais depuis longtemps ce que vous me demandez par vos gestes significatifs : vous voulez que j'achève en latin le reste du sujet. Car, au commencement de la séance, les opinions étant divisées, je me rappelle avoir promis que personne d'entre vous, ni ceux qui étaient pour le grec, ni ceux qui étaient pour le latin, ne se retirerait sans avoir entendu 1'idiome qu'il préférait. Ainsi donc, si vous le permettez, nous nous en tiendrons lk pour la langue d'Athènes. 11 est temps de revenir dans le Latium et de quitter la Grèce : car nous voila presque arrivés k la moitié du sujet; et, autant que je puis en juger, cette seconde partie n'est inférieure & celle qui a été précédemment exposée en grec, ni pour la vivacité des arguments, ni pour 1'abondance des pensées, ni pour la ricliesse des exemples, ni pour la perfection du style... FIN DES FLOR IDES astn reciperavit. Eamdem istam fabulam in pauca cogamus, quantuiii potest fieri cohibiliter. Corvus ut se -vocalem probaret, quod solum deesse tauta ejus formae vulpis simulaverat, crocire adorsus, prada, quam ore gestabat, inductricem compotivit. XXIV. Jamdudum scio, quid hoe significatu flagitetis, ut eatera latina materi® persequamur. Nam et in principio vobis drversa tendentibus, ita memini polliceri, ut neutra pars vestriun, nee qui graee, nee qui latine petebatis, dictionis hujus expertes abiretis. Quapropter, si ita yidetur, satis oratio nostra atticissaverit. Tempus est in Latium demigrare de Gracia. Nam et quastionis hujus ferme media tenemus : et, quantum mea opinio est, pars ista posterior pra illa graca, qua antevertit, nee argumentis fit effcetior, nee sententiis rarior, nee cieiuplis pauperior, nee oratione defectior. F1 IS l 5 FLdRlDonUll NOTES SUR LES FLORIDES LIVRE PREMIER Page 9, ligne 4. Dans votre ville sainte. C'est probablement de Carthage que veut parler 1'auteur. Cette ville, comme nous avons eu plus d'une fois occasion de le dire, avait été 1'école d'Apulée avant de devenir sa patrie adoptive; et le caractère religieus impnmé a eet hommage est tout è fait en rapport avec le culte qu'il professait pour elle. S'il est permis d'établir cette hypothèse on pourra aller jusqu'ü désigner ü quelle époque de la vie de 1'auteur ce morceau fut écrit ou prononcé. Ce dut être après ses voyages, lorsqu'il revenait en Afrique pour se fixer a Madaure. II passa s°ans doute alors par Carthage, et il était ègé de vingt-cinq ans. P. 10,1. 4. De mon maitre Socrate. C'était Socrate qui avait donné naissance è. la secte platonicienne, suivie par Apulée. L. 12. Ce soldat de Plaute. C'est Stratophane dans le Truculentus, acte II, sc. vi, v. 8. P. 11, 1. 4. Cesparoles d'un excellent poëte. Homère, Iliade liv. m, v. 12. ' — L. 7. Maïs que dans son vol subltme l'aigle etc. Toute la fin de eet alinéa est fort brillante et fort pittoresque. On y reconnait une plume habile et exercée. Rien n'est plus juste que ces expressions solum atheris et fastigium hiemis. II y a du nombre dans le p&ne eodem locopendula circumtuetur; 1'horizon s'an-randit véritablement dans la période finale : simul campis pecua, simul montibus feras etc.; et rien n'est plus vigoureux et plus précis que le uno obtutu sub eodem impetu. k P- 12,1. 1. L'insouciant agneau. Le commentateur de 1'édition u Dauphin veut que 1'on fasse prévaloir dans incuriosum, non pas le sens de imprèvoyant, mais celui de gras, que les soucis ne font pas maigrir; et il s'appuie d'une citation de Plaute, Aulul., acteIII, sc. vi, v. 26. C'est étayer bien mal è propos d'une érudition inutile un sens très-peu naturel. Ajoutons que dans le passage de Plaute le mot curiosus, sur lequel s'appuie le commentateur, est repoussé par les meilleures éditions. Voyez le Plaute de M. Naudet, vol. I, p. 299, coll. Lemaire. P.lï,l.3.Hyagnis fut,hceque nous apprennent les traditions,etc. Ce fragment fort curieux nous semble, d'un bout ft 1'autre, une allusion constante au róle que jouentdans 1'Apologie Apulée et son accusateur Émilianus. II serait, par exemple, difficile de ne pas reconnaitre ce dernier dans cette esquisse : « G'était un Phrygien, un barbare; sa face repoussante... etc. C'était Thersite le disputant a Nirée, un rustre èi un savant... II commenga par débiter en un jargon barbare une foule d'impertinences... » Rien ne ressemble davantage aux traits qui caractérisent personnellement Émilianus dans plusieurs endroits de 1'Apologie, comme, par exemple : « Émilianus est un homme qui dépasse les bouviers et les patres de Virgile en fait de grossièreté (Apolog. Plus loin, p. 388. Dauph,, p. 416. ..)Onluiadonné deux sobriquets: celui de Caron, k cause de sa figure et de son ame infernale; puis, k cause de sou mépris pour les dieux, un autre qu'il entend répéter plus volontiers, celui de Mézence.» (Apolog. Plus loin, p. 462, Dauph., p. 497...) Ici donc encore, comme tout k 1'heure, il est permis de s'autoriser d'une telle ressemblance pour indiquer et le but et la date de ce fragment. Lorsque Apulée eut abandonné la ville d'QEa, oü des hommages flatteurs ne pouvaient compenser les dégouts dont il venait d'être abreuvé par d'indignes calomnies et par une accusation scandaleuse, il alla se fixer k Carthage, 1'école de son enfance. LA, bientót, « une foule nombreuse se pressa pour l'eiitendre, soit au barreau, soit & ses brillantes legons, oü il abordait, comme en se jouant, les exercices les plus difficiles de la rhétorique et les formes les plus variées de 1'improvisation » (Notice biogra phique, en tète du I" volume). II est assez naturel de supposer qu'il ne résista pas au plaisir de tracer un tableau allégorique de la victoire qu'il avait remportée sur ses ennemis, et d'en faire le sujet d'un de ses exercices journaliers. Émilianus devint le satyre Marsias; 1'orateur devint Apollon, « possédant une égale facilité dans la prose et dans les vers. » Apulée était donc & ce moment fixé 4 Carthage; il avait environ trente-quatre ans; et c'était en 148 apres j. u [Voir Ie Tableau synchronique de la vie et des ceuvres a Apulee, en tète du premier volume.) P. 12, 1. S. Ou qu tl connüt la flüte a plusieurs trous. Horace dans son Art poètique (vers 201 et 202), nous apprend ce qu'était la lidtc dans 1'enfance de la musique : Tibia non ut nnnc orichalco vincta tobsqne jEmula, sed tennis, simplexque forumine pauco, etc. v ~L' U' Comme lepó,tre ou le bouvier de Virgile. Egl. ra, p, ~7 Ij;.19' U Premier> Hyagnis disjoignit ses mains enjouant. Cest-i-dire, qu'il employa deux flütes, tenues par lui chacune une mam en meme temps qu'il levait ou abaissait les doigts sur les differents trous dont elles étaient percées. Onünrt"' 4 f SUiV' C était' dU VeSte' Un PhryS'e"j un barbare. Quand on voulait désigner un homme inepte, grossier et ignorant on appelait Mysien ou Phrygien, les deux mots se joignant presque toujours, comme 1'indiquent deux passages de Cicéron Orator, chap. xxvi; a son frère Quintus, liv. Ier iettre ^.—Se hérissait d'une barbe sale. Le mot latin illutibarbus est tout £ fait de hcence apuléienne. Quelques-uns proposent de lui substituer multibarbus, qW n'est pas * beaucoup prés aussi conforme au Lentexiednttr/e ^iVain' ~ °'était TherSÜe 'e diSpUtt & un bel homme. - Poussèrent V rome Le mot latin dissimulamentum est ici remarquable, en ce qu'il prend un des deux sens du mot grec £qui signiüe la foi ironie et dissimulation. — L. dernière. Ses cheveux arrangès en bandeaux et en boucles se déploient sur ses tempes et sur son front. II y a ici dans le lexte des nuances tres-délicates et presque iïisaisissables, entre remu/sis antns et promulsis capronis. On s'accorde 4 faire venir antice du mot antes, bords, extrémités, et caprona, de a capitepronte; ce qui combiné avec remulsis, « lissés en arrière, » et promulsis, « lissés en avant, » répond bien aux bandeaux qui se terminent derrière les oreilles et aux boucles qui viennent sur le front. 'l'14; '• mait un i°ueur de flüte, nommé Antigó mdas, etc. L idee de ce morceau est assez subtile : Antigénidal s indignait que les hommes qui jouent des Instruments aux pompe funebres fussent appelés des musiciens, paree que réciproquement Nous avöns tenu k conserver le concilio que plusieurs éditions, et entre autrescelle du Dauphin, neremplacent par confinio que faute de trouver un sens satisfaisant. Nous pensons avec Bosscha que ce concilium Africai peut très-bien ètre Ia pjitrie d'Apulée, oi> il y avait lui gouvernement, concilium, en grec xavcov. Gar Madaure, comme nous 1'apprend plus d'une fois Apulée, était une colonie romaine, et pouvait très-bien former ce qu'exprime notre mot frangais « une juridiction. » P. 57, 1. avant-dernière. Affermis a Athènes. Le texte dit : « A Athènes 1 Attique; » Athenis Atticis; et ce pléonasme latin s'est déja produit dans les Métamorphoses. Voir vol. I, p. 29, 1. i. II y a plus de six ans. Cette date nous indique parfaitement et 1'époque oü dut être prononcé ce morceau, ët 1'ége qu'avait alors Apulée, établi depuis six ans èi Carthage. Voyez le Tableau synchronique, déjè cité, du tome I". P. 38, 1. 19. II s'instruisit a son école. Tel est le sens de inde, qui se trouve également dans Cicéron (discours pour Flaccus) pour rappeler unnom de personne: «Adsunt Athenienses, unde humanitas, doctrina, etc., in omnes terras distributaj putantur. » P. 60, 1. 3. En cas de réussite, par nos arrangements, en cas de défaite, par Varrêt rendu. Le texte dit: « Si vincor; conditio, si vinco, senlentia. » Cette disposition, proposée par 1'éditeurdu Dauphin dans ses notes, est bien plus judicieuse que celle qu'il adopte dans son texte, conformément aux éditions antérieures : si vinco, conditio; si vincor, sententia. Toute cette histoire de Protagoras est racontée par Aulu-Gelle d'une manière exactement pareille. — Voyez Nuits Attiques, liv. V, ch. x. P. 61, 1. 2. Système que je ne me suis pas contenté (Tapprendre, mats dontfai encore vérifié Uexactitude par mes expériences. On voit, par cette phrase assez prétentieuse, combien Apulée se piquait d etre universel. p. 62,1. 5. Du grand Esculape, qui honore la citadelle de votre Carthage d'une indubitable proteetion. Tertullien nous apprend cette consécration; le mème dieu était aussi grandement vénérë ans la ville d'CEa. — Voyez 1'Apologie, édit. Oudend., pag. 517; , dans ce volume p. 460 : «... Mon discours fit alors beaucoup de brUIt; encore aujourd'hui il esttrès-répandu, et il est dans les de tout Ie monde> moins 4 cause du talent de 1'orateurque pour les détails sur Esculape, qui ont intéressé les personnes religieuses de la ville. » P. 63, 1. 18. Ou celles qui itaient satisfaisantes. Nous expliquons ainsi velprceclaros : « qui peuvent bien se compter, qui sont manifestes, et par conséquent bien réglées. » On lit souvent prcevaros. P. 64, 1. 9. Déjü recouvert (Tune pommade odorante. Le texte dit « pollinctum. » Pour 1'étymologie de ce mot, voyez plus bas, aux Fragments, le numéro vm. — L. 19. Désir de l'héritage. Le texte dit « hereditatem avebant. » D'autres lisent habebant; mais ce serait, è. notre avis, une répétition froide et sans portée au lieu d'une de ces antithéses si familières & Apulée. P. 65, 1. 4. II existe une parole célèbre dun sage. C'est Anacharsis, au rapport de Diogène-Laërce. — L. 9. La première coupe, cellc des éléments de toutes lettres. — Litterator, du texte, signifle le maitre d'école, qui enseigne aux petits enfants a connaltre les lettres de 1'alphabet, et qui les tire de leur ignorance première. — L. 14. Coupe mèlangie, de la poésie. Nous traduisons ainsi en lisant commixtam et non pas commentam. — L. 18. Empèdocle compose des vers, etc. Diogène-Laërce nous apprend qu'Empédocle avait composé cinq mille vers tant sur la nature que sur les expiations, un poëme de six cents vers sur la médecine, un sur le passage de Xercès en Grèce, des tragédies et d'autres ouVrages en vers. On attribuait è Socrate un poëme a la gloire d'Apollon et de Diane. Épicharme, de 1'ile de Cos, disciple de Platon, est cité par Diogène-Laërce. On connait les Histoires de Xénophon; quant 4 Xénocrate, il n'est pas connü : c'est pourquoi quelques éditeurs préfèrent lire ici Xénophane, dont DiogèneLaërce a écrit la vie. P. 66, 1. 13. Oui, Carthage etc. — Voyez, a ce propos (Notice préliminaire, tome I, page xi), la citation remarquable que nous avons empruntée & M. Villemain • elle est le plus brillant et le plus instructif commentaire qu'on puisse trouver pour ce fragment. P. 66, 1. 15. La Mnèmosyne. Le texte dit simplement : « la Muse, » Cumoena. frao-mea'ts' 6' Püë'e satiriïue' doiltil nousreste quelques — L. avant-dernière. Le cêlèbre Cratès, etc. Pour ce fragment voyez plus haut, page 83, la troisième note. p. 69,1. 12. D-esclaves. Le texte donne pueros. On peut entendre aussi: « d'enfants. » L. avant-dernière. Tous ses servitcurs sont joyeux et se régalent. Rien n'est plus bizarre en eet endroit que la syntaxe du iatin : totum ejus servitium hilares sunt. p. 70, 1. 1. Vous quiavez voulu de mot une improvisation, etc. Dans beaucoup d'éditions ce fragment précède le traité du Dïeu de Socrate; maïs ïl n'a aucun rapport avec ce traité, et sa place est toute marquée ici. — L. 3. Je ne nsque rien en me risquant. La répétition est dans le texte: « bono periculo periculum faciam. » L. 4. Par des sujets médités a Vavance. Ainsi traduisonsnous re probata, «la matière ayant été étudiée, ayant été éprouvée préparée. » Cette explication est importante pour un passage qui est communément regardé comme très-embarrassant. — L. 7. Ce barbouillage informe. Littéralement: « eet impromptu mal arrangé. » P. 71, 1. 8. Un tyran. C'était Denys. bouclé2.',!' 15' Vnm°rceaufnand' Le texte dit offula, « petite P. 73, 1. 1. Ne pouvant de ses pieds monter sur Varbre. ous préferons lire pedem, conformément a la majorité des manuserits; car lapidem présente une image forcée. Du reste, touto cette fable est racontée avec gr&ce et finesse* FIN DES NOTES DES FLORIDES III DU DIEU DE SOCRATE - UN LI Vit E - C, II. cf les Gnomes irrèconcilxaUes. Toutes ces théories singulières, dérivécs de sources analogues a celles oü puisait notre auteur, sont accompagnées d'une suite de récits invraisemblables saus doute, mais véritablement curieux et amusants. Au reste, de telles études peuvent ne paraitre point tout a fait friveles. Si 1'on yeut examiner sérieusement la question, 011 consultera dans la Philosophie latine de Stanley une dissertation très-étendue sur le sujet qui nous occupe ici L'auteur y discute avec gravité les faits relatifs au démon de Socrate et les opinions des philosoylies et même des Pères de 1'Église sur le génie protecteur qui n'abandonnait jamais ce grand philosophe. De nos jours, le docteur Lélut, de 1'Académie des sciences morales et politiques, a publié un petit volume intitulé : du Démon ie Socrate. II y traite la question en physiologiste; et tout ce que nous nous bornerons a dire ici de ce livre, c'est que les conclusions auxquelles il aboutit n'auraient certes pas déplu aux Anytus et aux Mélitus, a savoir aux plus ardents ennemis de Socrate. Mais revenons a notre Apulée. D'après un passage oü l'auteur demande un moment de réflexion pour traduire en latin un vers d'Homère, on reconnait que ce traité fut, sinon improvisé, du moins prononcé de vive voix; et les allocutions directes qu'il renferme en grand nombre servent a confirmer cette opinion. Ce fut sans doute après 1'épreuve de 1'improvisation publique qu'Apulée le soumit a celle de la lecture. II est permis de croire que 1'ouvrage obtint un grand succès; et il a paru assez important a saint Augustin pour mériter que ce Père de 1'Eglise le réfutAt fort sérieusement; ce qu'il a fait dans le huitième livre de la Cité de Bicu, dont il consacre huit chapitres entiers, du quatorzième au vingt-deuxième, a cette réfutation. Saint Augustin condamne 1'ouvrage entier comme entaché d'hérésie profonde, en ce que Apulée assigne aux démons une place honorable parmi les créatures; et il suppose que si ce philosophe a pris pour titre du Dien de Socrate et non du Démon de Socrate, comme ii aurait dü dire pour être conséquent avec lui-mème, c'est paree qu'il I. Tomé I, p. S34, de Genio Socra/is, Dissertatio Gottfr. Olearii, in Acad. aurait eu tonte de faire honneur a Socrate de son amitié avcc un démon. S'il nous est permis de critiquer a notre tour cette critique, nous dirons que saint Augustin nous parait s'ètre scandalisé trop facilement du terme de démon. II n'a peut-ètre pas assez considéré que 1'auteur,paree mot,ne voulait que traduire 1'expression grecque tJai'uwv, et la reproduire littéralement; mais qu'il y attachait le sens de dieu, qui lui est attribué dans le texte grec, et non le sens de génie coupable, d'ange rebelle, que lui prètent les saintes Écritures. Ce qui appelait plus justement la critique du pieux et savant évêque d'Hippone, c'était le fond mème du traité. II s'y développe une théorie philosophique (si philosophie il y a), qui ne saurait résister a une analyse sérieuse. Avons-nous, en effet, besoin de dire que ces différentes classifications d'ètres a la fois substantiels et incorporels, a la fois esprit et matière, tiennent S, une psychologie aussi décréditée que 1'est aujourd'hui la physique des anciens, et que, de plus, cette psychologie a été entièrement ruinée par le christianisme? Heureusement, au milieu de eet amas d'incohérences et d'absurdités, 1'auteur latin laisse toujours apercevoir une intention morale dont la pureté et 1'excellence sont incontestables. II fait tourner au profit de la sagesse, des lumières, de 1'empire sur les passions, la croyance qu'il réclame pour cette divinité intérieure, appelée Génie ou Démon; et il adresse a son auditoire les exhortations les plus vives et les mieux senties sur la nécessité de songer au perfectionnement moral et intellectuel de soi-méme. Ces tirades éloquentes, un beau morceau sur la sagesse humaine rapprochée de 1 inspiration divine, et une péroraison ingénieuse ou les divers traits de 1'homme supérieur se trouvent résumés dans la personne d'ülysse, font de la seconde partie de ce traité une reuvre vraiment honorable pour Apulée. II y accomplit dignement la mission du pliilosophe; et le style, tont en conservant le caractère étrange que nous lui connaissons, présente un soin et un travail que les Mctamorphoses, par exemple, laissent souvent a désirer. APULÉE DU DIEU DE SOCDATE ARGUMENT Entre les dieux qui, loin de tout commerce apparent, detout rapport immêdiat avec ce monde terrestre, habitent les sublimes régions du ciel, et les créatures humaincs que leur organisation matérielle, leur enveloppe périssable attaché ü la terre, il doit nécessairemeut exister des communications iutermédiaires et comrae des niessagers spéciaux; de telle sorte que les dieux aient du moins le soin des clioses d'ici-bas, s'ils n'en ont pas radministration. Cette croyance est réclamóc par le bon sens, par la niorale, par la religion; et la croyance contraire serail aussi impie que décourageante. II y a donc certaines puissances moyennes, qui habitent eet intervalle aérien placé enne le ciel et la terre; et c'est par leur médiation que nos voeux et nos bonnes actions parviennent aux dieux. Ce sont ces puissances qu'on nomme démons ou ijénies. Les corps des démons sont d'une nature telle, qu'ils ne sont ni aussi pesants que les corps terrestres, ni aussi légers que les essences immortelles. Ils sont r.onslilués h peu prés comme Ie sont les nuées; celles-ci suflisent pour nous donner de 1'existence pbysique et matérielle des génies une idee assez exacte. Quant & leurs diverscs attributions, a leur propriété d'être invisibles lorsqu'ils le veulent, on peut, pour bien les concevoir, se rappeler l'exemple de Minerve modérant le courroux d'Acbille et n'étant aperQue que par le héros, l'exemple de Juturne, dans Virgile, secourant son frère Turnus, et s'agitant, invisible, au milieu de la mêlée. Pour ce qui est de ces démons au oioral, leur esprit est raisonnable, et leur üme est passive. lis sont soumis aux mèmes agitations que nous; comme nous ils sont susceptibles dejoie ou de tristesse, d'espérance 011 de crainte. Les classes de ces génies sont fort nomhreuses, et les philosophes en admettent une grande quanlité. D'abord les Sines des hommes, alors méme qu'elles résident dans les corps, peuvent en un sens étre appelées démons ou dieux. Ces 9mes, aflïanchies et délivrées des liens du corps, sont encore des démons : elles prennent alors Ie nom de Lémures ou Mines; et selon qu'elles sont propices ou malveillanles, elles s'appellen» tantót Lares familiers, tantót Larves. Mais outre ces démons, formés d'Jmes qui habitèreiit autrefois des corps humains, il y en a d'une autre espèce, pour le moins aussi nombreux, qui les surpassent de beaucoup en dignité, et qui, ayant toujours été alTranchis des entraves de la chair, ont une puissance plus étendue. Parmi eux il faut placcr, par exemple, 1'Amour et le Sommeil. C'est dans cette foule de démons que chaque homme a le sien : arbitre souverain de sa conduite, médiateui' puissant pour lui auprés des dieux, pret a chStier ses mauvaises actions comme a 1'assisler dans ses résolutions : ilutaires. Étudier ce génie, I'honorer, c'est être sage. « Or, Socrate pratiquait ce culte et ces hommages avec une religion constante. » 11 était parvenu a se faire de son dieu non-seulement un gardien lidéle, mais pour u nitisi dire uil compagnon et un ami familier, de qui les inspirations lui tenaient lieu > de prudence dans les clioses oii la sagesse humaiue est en défaut. Ce dieu de So» crate se manifestait a lui tantót par une voix divine, tantót par quelque signe » egalement divin, qui n'était visible que pour lui'. » Puisque Socrate a obtenu de si admirables résultats, pourquoi lous les hommes ne s'attachent-ils pas, comme lui, a 1'étude du dieu qui leur est affecté? pourquoi ne cultivent-ils pas soigneusement leur être moral? Car enfin, 1'art de bien vivre est également nécessaire a tous; et ce n'est point un vain luxe, une opulence tout extérieure qui èlablit la félicité et surtout le mérite réel des hommes. La noblesse, la iortune, la santé, la jeunesse, la force, la beauté sont des avantages qui périront; mais étre parfaitement instruit dans toutes sortes de sciences, avoir toute la sagesse et toute la prudence a laquelle un homme peut prétendre, voilii les véritables biens : ce sont la les dons que Socrate posséda, dons qui lui lirent mépriser le reste. Et comment les obtint-il? par le culte aussi éclairé qu'assidu qu'il rendait a son dieu spécial, a son esprit. Si 1'on désire entrer en possession des biens verilables, il faut donc pareillement étudier et cultiver son propre Génie, c'est-a-dire sou intelligence, sa raison, son coeur. Ainsi 1'on s'élèvera au-dessus du vulgaire; ainsi 1'on se rapprochera de la Divinité; ainsi 1'on obtiendra des éloges spéciaux, qui ne seront pas motivés par des oDjets étrangers a i'honnne lui-mème. 1. Nous impriraons eet alinéa entre gnillemets pour mieux faire ressortir ce qui, dans ce traité, a spécialemeut rapport au Dieu, au Genie de Socrate. Ou voit (]ue ce n en est pas la plus grande partie, et que le titre choisi par 1'auteur est loin d'ètre rigoureusement exact. APÜLÉE DU DIEU DE SOCRATE « Platon, considérant la nature sous le rapport spécial des êtres aniraés qui la composent, la divise en trois classes. Selon lui, il existe des dieux supérieurs, des dieux intermédiaires, et des dieux inférieurs. 11 est bien entenöu qu'ils sont distincts les uns des au tres, non-seulement par la distance des lieux, mais encore par 1'excellence de la nature; et la théorie du philosophe se 1'onde, non pas sur un ou deux apercus, mais sur un très-grand nombre de considérations. Pour plus de elarté, Platon commence par établir la distmction de lieux; et, comme le demande leur majesté, il assigne le ciel aux dieux immortels. Ces dieux célestes sont en partie apparents a nos yeux, en partie découverts par notre intelligence. Ainsi, nous vous voyons avec les yeux, Astres, qui, poürsuivant votre course ordonnée, Gonduisez dans les cieux la marche de 1'année. flato oinnem naturaui renira, quod ejus ad animalia préecipue pertineat, trifariam divisit: censrtitque, esse deos secundum summum, medium, et infimum. Fac iiitelligas non modo loei disclusione, verum etiam naturae dignitate : qua et ipsa néquë uno, néque gemino modo, sed pluribus cernit. Ordiri tamen manifestius fait a loei dispositione. Nam proinde ut majestas postulabat, diis immortalibus caelum dicavit. Quos quidém deos caelites partim yisu usurpamus, alios intellectu vestigamus. A.C visu quidem cernimus Vos. o clarissima mundi Lumina, labeatem cielo qua ducitis annara. Miiis notre vue ne se borne pas a ces dieux principaux • au so:eil, créateur du jour j a Ia lune, rivale du soleil et splendeur des nuits, qui parait sous la forme d'un croissant, ou a inoitié, ou aux trois quarts, ou dans son plein : llambeau k clarté variable, d'autant plus luraineux qu'il s'éloigne davantage du soleil, et qui, s agrandissant, s'avanfant dans des proportions régulières, mesure le mois par des accroissements puis par des décroissements cgaux. (L'éclat de la lune lui appartient-il en propre, comme le pensent les Clialdéens, qui la croient lumirijuse d'un cóté, obscure de 1'autre, et qui attribuent a la révolution de son globe ses diiïérences de forme, de couleur, d'étendue? ou bien, tout a fait privéé d'éclat par elle-même, et corps opaque ou poli, absorbe-t-elle les rayons du soleil ainsi que ferait un miroir, lantöt obliquement, tantót de face j et, pour me servir des paroles de Lucrèce, Son corps ne répand-il qa'une luenr batarde ? Quelle est de ces deux opinions la véritable? nous nous en occuperons plus tard. Dans tous les cas, il est certain que la lune et le soleil sont reconnus sans hésitation, par les Barbares comme par les Grecs, pour être des dieux.) Ce ne sont pas la, ai-je dit, les seuls dieux principaux que 1'on Sec modo ista prfficipua : solem diei opificera, Iunamque solis óemulam, noctis decus: sen corniculata, seu dividua, sen protumida, seu plena sit; varia ignium face : quanto longins facessat a sole, tanto longins collustrata : pari increniento itineris et luminis, niensem suis auctibus, ac deliinc paiibus dispendiis aïstimans: sive illa proprio, seu perpeti candore, ut GJialdcei arbitrantur, parte luminis compos, parte altera cassa fulgoris, pro circumversione oris discolor, multijuga, pollens speciem sui variat: sen tota proprii candoris expers, alienai lucis indiga, denso corpore seu laivi. een quodam speculo radios solis obstiti vel adversi usurppa, el, ut verbis ntar Lucretii, Notham jactat de cul-poro lucéni. Utra harnm vcra sententia est, nam boe postea videro, tanion neqiie de I11113, neque de sole qnisquam Gracus aut Barbarus facile cunctaverit, deos esse. Nee modo istos, ut dixi, verum etiain quinque stellas, vulgo vagie ab reconnaisse. II y a encore cinq étoiles qui par le vulgaire ignorant sont appelées errantes, bien que dans leur course invariable, fixe et certaine, elles accomplissent de toute éternité des révolutions admirablement régulières. II est Trai qu'elles suivent des routes différentes; mais toutes elles ont une vitesse égale et uniforme; elles opèrent leurs progressions, leurs retours, avec une merveilleuse vicissitude, selon la situation, le diamètre, 1'obliquité de leurs courbes; et ces courbes sont parfaitement connues de ceux qui ont étudié le lever et le couclier des astres. Mettez encore, vous qui suivez le sentiment de Platon, mettez au nombre de ces dieux visibles Les Hyades, 1'Arcture, avec 1'une et 1'autre Ourse; mettez-y de même ces autres dieux rayonnants que, par un temps serein, nous voyons embellir et couronner la voüte céleste, sévères beautés, sombres ornements des nuits étincelantes, et qui sur ce magnifique bouclier du monde, comme dit Ennius, représentent des ciselures aussi variées qu'admirables. II est une autre classe de dieux que la nature a refusés a nos regards, mais que les méditations de l'intelligence nous font imperitis nuncupantur: qua tarnen indeflexo et eerto et stato cursu meatns long. ordinatissimos dintims vicibus arternos efflciunt, varia quippe curriculi sm specie, sed una semper et a;quabili pernicitate, tune progressus, tuin vero regressus mirabili vicissitudine assimilant pro situet fleiu, et obstito circulorum quos probe callet qui signoruni ortus et obitns comperit. In eodem visibilium deoram numero, cstera quoqne sidera,qui cnm Platone sentis, locato Arcturum, pluviasque Hyadas, geminosque Triones, aliosque lüdem radiantes deos, qnibns cali chornm comtum et coronatnm suda tempestate visimus, pictis noctibus severa gratia, torvo decore : suspicientes in hoe perfect.ss.mo mundi, ut ait Ennius, elypeo, miris fiügoribus variata caelamina. Est allud genus deornm, quod natnra visibus nostris denegavit: nee non tarnen mteUectn eos nmabundi contemplamur, acie mentis acrius conternplantes. QuoII. aporcevoir quand nous les considerans plus attentivement avec les yeux de 1'esprit. Dans ce nombre sont les douze suivants, dont Ennius a su placer et réunir harmunieusement les noms dans deux vers: Jupin, Vesta, Pal las, Gérès, Phébé, Junon, Yénus, Hermès, Yulcain, Mars, Neptune, Apollon; II faut y compter les autres du même genre, dont les noms depuis longtemps sontfamiliers & nos oreilles, et dont notre esprit concoit les pouvoirs par les services qu'ils nous rendent dans la pratique de la vie, selon leurs diverses attributions. Disons-le en passant: le vulgaire grossier et profane, étranger a la philosophie, h tout ce qu'il y a de saint, de raisonnable, de religieux et de vrai, outrage les dieux par un culte trop scrupuleux ou par un insolent mépris, pratiquant a leur égard la superstition ou le dédain, la terreur ou 1'arrogance. En effet, tous ces dieux qui résident dans les hautes régions célestes, loin de tout contact humain, refoivent généralement des hommages, mais des hommages irréguliers; ils sont unanimement craints: mais c'est une terreur ignorante; ils sont désavoués d'un petit nombre : mais c'est par impiété. rum in numero sunt illi duodecim, nuineroso situ nominum in duos versus ab Ennio coartati: Jano, Vesta, Minerva, Ceres, Diana, Venas, Mars, Mercurius, Jovi', Neptunus, Vulcanus, Apollo; Cffiterique id genus, quorum nomina quidem sunt nostris aui ibus jam diu cognita: potentise vero animis conjectatae, per varias utilitates in vita agenda animadversffl in iis rebus, quibus eorum singuli curant. Caeterum profana philosophiae turba imperitorum, vana sanctitudinis, priva ver® ralionis, inops religionis, impos -veritatis, scrupulosissimo cultu, insolentissimo spretu deos negligit; pars in superstitione, pars in contemtu, timida vel tumida. Hos namque cunctos deos, in sublimi jetheris vertice locatos, ab humana contagione procul discretos, plurimi, sed non rite, venerantur; omnes, sed inscie, metunnt; pauci, sed impie, diffltentur. Quos deos Piato eiistimat uaturas incorporales. animales, neque fine ullo, seul frappé d'impuissance, puisque Platon, mon maitre, n'a pu trouver lui-même aucune expression digne de !a grandeur du sujet- En présence d'une matière qui dépasse de si loin ma médiocrité, je me hate de battre en retraite. Du eiel je vais enfinramener mon discours sur la terre. C'est la que 1'homme tient le premier rang parmi les animaux. Et pourtant, la plupart de nous, par leur insouciance de toute morele, se sont tellement dépravés, tellement souillés d'erreurs et de crimes épouvantables, ont tellement abjuré la douceur naturelle a leur espèce pour devenir des brutes et des furieux, que 1'homme peut paraitre ici-bas le dernier des animaux. Mais il s'agit pour le moment, non pas de discourir sur les erreurs de 1'humanité, mais de procéder a une division de la nature. Je commence donc : les hommes sont doués de la raison et ils possèdent la parole; leur ame est immortelle, leur corps est périssable; ils ont un esprit inquiet et léger, des organes grossiers et sujets a faillir. Différents par les mceurs, ils se ressemblent par les erreurs; ils sont entreprenants jusqu'a 1'audace, ils poussent 1'espérance jusqu'a 1'opiniatreté; et toujours soutenus par 1'espoir, ils se livrent a d'inutiles labeurs en même temps qu'ils sont les jouets d'une fortune inconstante. Mortels si vous les prenez isolément, ils sont néanmoins immortels si vous les considérez en général dans leur espèce, qui se renouvelle et se reproduit tour è tour. Dévorés de bonne heure par le temps, ils Platoni quidem meo quiverunt ulla verba pro amplitudine rei suppetere: ac jam in rebus mediocritatem meara et quidem Ion ge superantibns, receptui canam, tandemque orationem de caelo in terram devocabo; in qua préecipuum animal homines sumus; quamquam plerique se, incuria disciplinae, ita depravarint, omnibus erroribus ac piacularibus sceleribus imbuerint, et prope, exosa mansuetudine generis sui, immane efferarint, ut possit videri nullum animal in terris homi.ne postremius. bed nunc non de errorum disputatione, sed de natur® distribulione disserimus. Igitur liomines ratione plaudentes, oratione pollentes, immortalibus animis, moribundis membris, levibus et anxiis mentibus, brutis et obnoxiis corporibus, dissimillimis movibus, simillimis erroribus, pervicaci audacia, pertmaci spe, casso labore, fortuna caduca, singillatim mortales, cunctim tarnen universo genere per- n? possèdent que tard la sagesse, périssent bientót et ne cessent de se plaindre; la terra est leur demeure. Vous avez dès lors deux espèces d'êtres aniraés : les hommes et les dieux; mais ceux-ci différent essentiellement des premiers par 1'élévation du séjour, par la perpétuité de la vie, par la pertection de la nature. Aucune affmité ne les rapproche de nous, puisque leurs sublimes demeures sont séparées de nos infimes régions par une distance incommensurable; puisque d'un cöté 1'existence est toujours jeune, toujours inépuisable; que de 1'autre elle est fragile et fugitive; puisque les esprits des dieux dominent au sein de la béatitude, et que ceux des hommes rampent dans une vallée de misères. Quoi donc! n'est-il aucun lien par lequel la nature se soit unie & elle-même; et a-t-elle voulu, se divisant, se scindant en une portion divine et en une portion humaine, se frapper en quelque sorte d'impuissance? Car, comme le dit encore Platon, aucun dieu n'est mêlé avec les hommes; et la preuve la plus évidente de leur sublimité, c'est qu'ils ne se souillent jamais de notre contact. Quelques-uns d'entre eux, seulement, sont visibles k nos faibles yeux : ce sont les astres; et même les hommes ne s'accordent pas encore sur la grandeur et sur la couleur des astres. Mais pour les autres dieux, il n'est donné qu'a 1'intelligence de pouvoir les connaitre, et encore bien lentement. Du reste, on n'a petui, vieissiin sai'ficienda prole mutabiles, volucri tempore, tarda sapientia, cita morte, qnerula vita terras incoluut. Habetis interim bina animalia : deos ab bominibus plurimum differentes, loei subliinitate, vite perpetuitate, natur® perfectione, nullo iuter se propinquo communicatu; qnum et babitaeula summa ab intens tanta intercapedo fastigii dispescat, et vivacitas illic aeterna et indefecta sit; hic cadiica et succidna : et ingenia illa ad beatitudinem sublimata sint j haec ad miserias infimata. Quid igitur? nullone couneiu natura se viniit, sed in divinam et humanain partem sectam se et interruptam, et Yeluti debilem passa est? Nam, ut idem Plato ait, nullus deus miscetnr hominibus; sed hoe prascipaum eorum sublimitatis specimen est, quod nulla adtrectatione nostra eontaminantur. Pars eorum tantummodo obtutu hebeti yisuntur; ut sidera : de quorum adbuc et magnitudine et colonbus homines ambigunt; c»teri autem solo intellectu, neqn» prompto. II faut y ranger aussi la Juturne de Virgile, qui se mêle aux nombreux guerriers pour secourir son irère : Au milieu des soldats nul ne saurait la voir; el elle produit uil efïet tout contraire a ce soldat de Plaute, ai fier de son bouclier, avec lcquel De ses fiers ennemis il ébloait les yeui. Pour ne pas m'étendre davantage sur de pareils exemples, c'est génóralement dans cette classe de démons que les poëles (et en cela ils ne s'éloignent pas beaucoup de la vérité), feignent qu'il y a des dieux protecteurs ou ennemis de certains mortels, s'appliquant & élever et a seconder les uns, & persécuter et a abattre les autres. A ces dieux la Poésie suppose de la pitié, de 1'indignation, de la tristesse, de la joie, enfin les différentes affections de 1'esprit humain; et elle les représente llottant comme nous au gré d'une imagination tumultueuse sur les abimes du coeur et les océans de 1'ame. Or, ces tempêtes et ces troubles sont bannis loin de la splière tranquille qu'occupent les dieux du ciel. Tous les habitants des voütes célestes maintiennent constamment leur ame dans un Hinc et illa Virgiliana Jutuma, quae mediis millibus auiiliabunda fratri conTersatur, roisceturque viris, neque cernitur ulli: potins quam quod Plautinus miles super clypeo suo gloriatur, Prtestringens oculorum aciem hostibus. Ac ne cateros longius perseqnar, ex hoe ferme daemonnm numero poetaï solent , handquaquam proeul a veritate, osores et amatores quorumdam hominum deos fingere, hos evehere et secundare, illos adversari et affligere : igitur et misereri, et indignari, et angi, et léetari, omnemque humani animi faciem pati, ac simili motu cordis et salo mentis ad omnes cogitationum aestus fluctnare. Quae omnes turbelaeque tempestatesque proeul a deorum caelestium tranquillitate eisulant. Cnneti enim eaelites, semper eodem statu mentis, aterna aquabili- P. 109, p. 1V. Des ciselures. En latin ccelamina. Disons, en passant, que c'est de cette étymologie que nous nous autorisons pour éorire ccelurn par un ue. L. dernière. Les méditutions. Ainsi traduisons-nous rima- bundi. D'autres éditions donnent mirabundi. — Numeroso situ. D'autres lisent numero, situ. — Dans les vers qui suivent, Jovi est pour Jovis. C'est 1'ancien nominatif, comme on sait. P. 110,1. dernière. Platon estime que ces dieux sont des natures incorporelles. Voyez dans VÉpinomis et dans le Timée. Maxime de Tyr consacre sa première dissertation & examiner « ce que c est que Dieu, d'après Platon. » • P. 111,1. 4. Destinèes primitivement. Mot a mot: « étant d'un génie perfectionné pour la béatitude. » L. 15. Échappe a la pauvreté du langage Itumain. — Voyez plus bas, de la Doctrine de Platon, liv. I. P. 112, 1. 4. De battre en retraite. Littéralement « de sonner la retraite. » L. 10. Le dernier. II y a dans le texte postremius au com- paratif, forme rare; le superlatit postremissimus se trouve dans 1'Apologie, «eum adolescentulis postremissimis,» Pages 522, 577; Oudend., p. 594. L. 14. Je comtnence donc .* les hommes sont doués de la ruison etc. Tout eet alinéa est d'une peinture philosophique assez remarquable. II est réfuté par saint Augustin (Cité de Dieu, liv. IX, ch. vm) de la manière suivante : « Apulée, alléguant ici beaucoup de choses qui conviennent ii plusieurs hommes, n a-t-il point tu ce qu'il savait appartenir a peu, quand il dit qu'ils ne possèdent que tard la sagesse'? Que s'il 1'eitt oublié, il n'eüt pas si exactement exprimé le genre humain avec cette précise définition; etpuis, recommandant la dignité des dieux {voyez page 113, ligne 4), il assure que cette béatitude ïi laquelle les hommes prétendent arriver par la sagesse, excelle en eux; et, par conséquent, sil avait voulu étendre sa pensée a certains bons démons, il aurail mis dans cette description quelques mots d'oi) 1'on pourrait recueillir, qu'ils seraient en quelque société de béatitude avec les dieux, ou de sagesse avec les hommes. Mais il n'a fait mention d'aucun bien qui distingue les bons des méchants, quoiqu'il se soit abstenu d'exprimer avec liberté leur malice, moins par la crainte de les onen er, que de choquer les dévots, en présence desquels il parlait 11 * 1"Sln,ué aux saS<* « qu'ils doivent penser dlux S I exemp e les d:eux, qu'il croit tous bons et heureux, de'leurs pa^ e(,(comme ü parle),deleurs tempêtes, ne les ióimantll avecles autres que par 1'éternité des 1 ,, J g 6 M II P' V2' !' ,demière- Bèvarè» de bonne heure par le temvs etc heureu.se si nous ""^du!^ r:rte- ZZ'%7 m1" T' 1""' ,u'Al,u,é'' """ di« ™ lèbL'ü y°aSunUlier aUClme *" RpT ! 1 qU1 6St mih6U' et <ïu'on no,1-nie tel avec raison me- tlurT aUtreS C°ndi,i0nS 1U'Ü faut «mner plus soigneuse- si ellessont HL™11, 'ff'" n'appartiennent V™ *ux démons, ou, porto tout milieu ' En eff!f P°SSedent dans Ies conditions que com- le milieu n'est ni h, ? ^ M P°UV°nS P3S dire 1ue comme heureux ni misé ab, " " ^ ^ démons *>« • , ables; Puisquo ceux dont 1'entendement a dp la raison sont nécessairement misérables ou heureux No„Tn« ^ aussi nier oup Ipc .u™ • "t-ureux. jnous ne pouvons II. 9 présentons suffira pour convaincre le leoteur que ce sont des subtilités répondant & d'autres subtilités. P. 113,1.10. Fugitive. Ainsi traduisons-nous succidua. D'autres éditions lisent subcisiva, qui offre le même sens. L. 16. Aucun dieu n est mêlè avec les hommes. Platon dit exactement la même chose dans son Banquet (vol. III, p. 501 de 1'éd. d'Ast). — lis ne se souillent jamais de notre contact. Platon ne va pas aussi loin : il dit que les dieux, petits comme grands, ont soin de toutes les choses de la terre. P. 114, 1. 8. Objectera quelqu'un. Nous laissons dans le texte aliqui avec Oudendorp. — L. 10. Presque inhumaine. Nous conservons ce latinisme pour conserver 1'antithèse. L. 12. Relégués sur cette terre comme dansun vrai Tartare. Littéralement: « relégués dans ces Tartares de la terre. » _ 'J' ^ur ses brebis... sur ses chevaux... sur ses bceufs. Littéralement : « Sur ceux qui bêlent... ou qui hennissent... ou qui mugissent. » — L. dernière. Ennemi des pervers. Le mot du texte, adversatorem, donne un sens plus juste et plus précis. P. 115. Les deux premiers vers latins cités sont les 300 et 301 du liv. IX, et le troisième est le 773e du liv. X de l'Énéide. L. 8.Maisparmi les Rutules. L'auteur avait oublié sans doute que dans 1 Enéide Ascagne prononce ce vers au milieu de guerriers troyens, pour assurer Euryale et Nisus de sa protection, et qu'il ne s agit nullement des Rutules; par conséquent, ce n'était pas aux Rutules qu'il importait d'avoir foi en cette tête. C'est une distraction assez bizarre. k. 11. Qui ne vénère. Le texte donne advenerat a Pactif* — L. 16. Non, nejurez pas par de tels objets: c'est un honneur particulier au maitre des Immortels. Un éditeur, Wower, croit devoir supprimer dans le texte toute cette phrase. — L. '19. Selon la définition d'Ennius. Gicéron, De officiis, liv. III, ch. xxix, nous a conservé le vers d'Ennius : O fidesalma, apta pinnis, etjusjurandum Jovis. — L. dernière. Quel est, « dira-t-on, » votre sentiment? Mus é avons ajouté ces mots, pour rendre plus claire la marche du raisonnement. II y a encore ici le singulier dans le texte. C'est pourquoi nous employons la formule générale « dira-t-on. » — Jurerai-je par Jupiter pierre, selon l'antique coutume des Romains? Au moment oü 1'on allait jurer par Jupiter on tenait une pierre, et on la langait en disant : « Si je trompe soiemment, que Jupiter, tout en sauvant Rome et la citadelle, me chasse loin de mes biens comme je chasse cette pierre. » Ge serment était très-solennel. Cicéron en parle dans une de ses lettres a Trébatius. Platon en parle aussi longuement dans son Banquet, Ast., III, 501. P. 116, 1. 9. II existe certaines puissances divines intermédiairs. Maxime de Tyr, Dissertat. xxvi, les appelle « immortels de seconde classe. » — L. 12. Et nos mérites. Cette traduction est préférable è celle de «hommages», que nous avions donnée une première fois. Elle reproduit exactement le texte; et elle exprime bien, comme 1'indique le Dictionnaire de 1'Académie, «ce qui rend digne derécompense ou de punition. » — L. 17. Et d'ambassadeurs. Nous changeons ainsi notre première traduction, « anges de salut. » II y avait impropriété dans le terme, inexactitude dans le sens. Salutiger, se disait en latin, des esclaves qui allaient porter un salut et des compliments de la part de leurs maitres. Salutigeruli pueri, dit Plaute, Aulularia, act. III, sc. v, v. 28. — L. 20. Chacun d'eux remplit etc. Mot è mot : « En effet, dans leur nombre, des préposés soignent chaque chose; » et le mot prcediti est employé dans un sens spécial et curieux, comme il se trouve plus bas, (page 129) : eumdem illum qui nobis prceditus fait: « ce même génie qui fut constitué a la garde de 1'homme. » — L. dernière. Soit de découper les fibres des victimes. Du temps même de Cicéron, ce mode de conjectures était très-hypothétique. Au livre I" de la Divination, ch. xvn, il dit : « Quid fissüm in extis, quid fibra valeat accipio: quae causa sit nescio. » P- 117, 1. 9. Qu'Annibal est ensonge menacé deperdre un ceil. Voir Cicéron, de,la Divination, liv. I, ch. xlviii. ' 10. La vue des entrailles de la vietime annonee a Flaminnts etc. Cicéron nous fournit encore 1'explication de eet endroit, au premier livre, ch. Lxxvit, de son traité sur la Divination. — Les augures indiquent a Navius Attius le prodige de la pierre a repasser. Voir Cicéron, de Divinatione, liv. I, ch. XXXI, xxxil, et Tite-Live, liv. I, ch. xxxvi. P. 117, 1. 14. L'aigle qui coiffe d'un bonnet la tête de Tarquin l'Ancien. Voir Tite-Live, liv. I, ch. xxxiv. — La flamme qui illumine le front de Servius Tullius. Voir Tite-Live, liv. I, ch. xxxix. P. 118, 1. 2. L' affaire des dieux immortels n'est pas de descendre si bas. Le texte dit : « Non est operae diis superis ad hEBc descendere; » et le commentateur de 1'édition du Dauphin veut que 1'on sous-entende pretium devant opera;. Ce serait dénaturer le sens. — L. 11. Suivant Aristote, etc. Dans son Histoire des animaux, liv. V, ch. xix. — Certains animaux particuliers. II s'agit probablement de la salamandre, sur les propriétés fabuleuses de laquelle il a été fait tant de contes. — L. avant-dernière. De fluides. C'est-Èi-dire, « mobiles et fugitifs comme 1'eau. » P. 119, 1. 2. La plus haute des montagnes. L'expression latine, excellentissimus montium, est a remarquer. — L. 3. N'a pas dix stades. Le mot decem du texte a été ajouté par un des premiers commentateurs d'Apulée et accueilli par tous. — L. 5. Jusqu'au premier cercle. Le texte dit citimus, qui signifie, k proprement parler, « très-rapproché, le plus rapproché. » P. 121, 1. 3. Un disque de plomb. L'expression latine plumbi rodus est curieuse : « une masse brute » ■ on lui donne pour étymologie rudis. — L. 11. Dont les flancs noirs. Remarquons aquilus signifiant « noir, » qui se trouve dans Plaute, Pcenulus, V, ii, 152. 1. 122, I. 10. A notre vue. Le texte donne nostri tuoris; qui no se rencontre que dans la latinité de notre Al'ricain. — L. 16. Quand le brnit de la foudre ébranle au loin les airs, elc. Ges vers s'ont du livre VI du poëme de Lucrèce, v. 95 et suiv. — L. 15. Voici le vers grec : liö, etc. Nous avons rétabli dans le texte le vers grec, qui est le 198° du livre I de Vlliade. — Veuillez attendre un instant, je vais le traduire... Ces mots mon- P. 126,1. 19. Discourir dansnotre langue. Le texte dit: Latme dissertare. P. 127, 1. 2. S'appelle aussi un dieu. Ce que nous traduisons par '« un'dieu >» est en grec dans le texte, et signifie proprement « démon . » — L. 3. Cette ardenr, ces transports nous viennent-ils des cieiu? Voir Virgile, Ênéide, liv. IX, v. 184. L. io. Je choisisce mot,paree que le dieuqu'il reprêsenteet qui est notre dme, etc. 11 est utile de voircomment cette théorie est développée sous la forme d'une espèce de mythe, par Plutarque, dans le Démon de Socrute. «... Je ne vols qu'un grand nomhre d'étoiles qui s'agitent auprès de ce gouffre, dont les unes s v piongent, et les autres s'élancent au-dessus. — Ce sont, répliqua 1 esprit, les génies que vous voyez sans les connaltre. Je vais vous expliquer ce qui en est. Toute Étme est raisonnable, et il n en est point qui soit privée de raison et d'intelligence. Mais, par une suite de son union intime avec un corps sujet aux passions, le plaUi et la douleur 1'altèrent et la rendent animale. Toutes les ürnes ne s'unissent pas au corps de la mème manière: les unes s'y piongent entièrement, et üottent toute leur vie au gré des passions dans un désordre général; les autres ne s'y mèlent qu'en partie, et en séparent ce qu'elles ont de plus pur, qui loin de se laisser entrainer par les sens, nage, pour ainsi dire, i la surface du corps et ne touche qu'a la tête de 1'homme. Tandis que ses autres facultes sont enfoncées dans le corps, cette portion plus pure plane au-dessus, et y reste corame suspendue, tant que 1'ame obéit k 1'mtelligence et ne se laisse pas vaincre par les passions. Ce qui est plongé dans e corps s'appelle dme, et ce qui est exempt de corruption est nommé entendement par le vulgaire, qui croit que cette faculté est au dedans de 1'homme, comme si les objets étaient dans les miroirs qui les réfléchissent. Ceux qui jugent plus sainement sentent qu elle est au dehors d'eux, et 1'appellent génie. Pour ces étoiles qui vous paraissent s'éteindre, sachez que ce sont des £mes, etc., etc. » _ L. 13. Au nom du Génie et de Genita. Au lieu de lire Geiionntt dpm'um et Genitam, avec Bosscha. H mum ei ■ _ est certain que Genita était une divinité adorée des Romains; elle présidait aux enfantements, comme Genius A la génération. Plutarque en parle dans la 52» de ses Questions romaines; il en est pareillement mention dansPline, liv. XXIX, ch. iv: dans AuluGelle, liv. XIII, ch. xxi. P. 127,1.18. On appelle encore démons etc. Pour cette seconde espèce, il faut voir Platon dans le Cratylus, édit. Ast, vol. III. p. 149. Dans le traité de Plutarque, voici quelle est, h ce sujet, la théorie exposée par Théanor le Crotoniate, philosophe pythagóricien : « Les 4mes affranchies des liens du corps et des désirs de la génération, deviennent des génies chargés, selon Hésiode, de veiller sur les hommes. Les athlètes que leur grand ège a fait renoncer & toute espèce de combat, prennent encore soin de leur corps, et conservent le goüt des exercices de leur art; ils voient mèmé avec plaisir les autres athlètes s'exercer; ils les encouragent, ils s'élancent en quelque sorte avec eux dans 1'arène. II en est de même de ceux qui, délivrés des combats de cette vie mortelle, ont mérité par leurs vertus d'être élevés au rang des génies. Ils ne méprisent point pour cela les choses humaines, ni les goüts et les inclinations des hommes. Favorablement disposés pour ceux qui aspirent au mème bonheur, ils animent leurs efforts vers la vertu; ils les encouragent et les excitent quand ils les voient s'approcher du terme de leur espérance et déjêt prèts k saisir le but. « Les génies ne s'attachent pas indifféremment k tous les hommes. Des gens assis sur le rivage, etc. » — L. avant-dernière. Qui, après avoir fait leur temps sur la terre, etc. L'expression est un peu vulgaire : nous avons tèché de rendre 1'idée du texte : « emeritis stipendiis, » empruntée au service militaire. Plutarque, ouvrage cité : « ... Quand une ime, dans une suite de plusieurs générations, a soutenu de longs combats, qu elle a parcouru avec succès la carrière qu'elle avait & remplir, et qu'& travers mille peines et mille dangers elle s'efforce de s'élever au lerme oü elle tend; alors Dieu ne trouve pas mauvais que son génie particulier la soutienne, et il laisse un libre cours k sa bonne volonté. Chacun de ces génies aime & seconder l'&me qui lui est confiée, et k la sauver par ses inspirations. Celle qui se tient unie k lui, et qui 1'écoute, parvient k une fin heureuse; celle qui refuse de lui obéir en est abandonnée, et ne doit rien espérer d'heureux. » P. 128, 1. G. Sont punis d'une sorte d'exil. Voir le Phédon éd. Ast, vol. I, p. 533. ' que. II suit des yeux tous les livres, et les regarde. Étant tombé sur un petit volume dont le titre lui parait nouveau, il 1'ouvre, et après avoir feuilleté dix ou douze pages, il apenjoit dix vers grecs dont la lecture léve entièrement la difficulté qui 1'a si longtempg occupé. La joie qu'il ressent & cette découverte 1'éveille : son imagination est si remplie de cette poésie grecque, qu'elle lui revient et qu'il la répète sans cesse. II ne veut pas 1'oublier; et, pour cela, il bat le fusil, et avec le secours de sa plume, il s'en décharge sur Ie papier; après quoi il t&che de rattraper son som mei 1. Le lendemain, a son lever, il réfléchit sur son aventure nocturne; et la trouvant des plus extraordinaires dans toutes ses circonstances, il résolut de la suivre jusqu'au bout. M. Descartes était alors en Suède, auprès de la reine, qui apprenait sa belle philosophie. II le connaissait de réputation; maïs il avait plus de liaison avec M. Chanut, qui y était 1'ambassadeur pour la France. C'est k lui qu'il s'adressa pour faire rendre une de ses lettres k M. Descartes, et pour 1'engager k lui répondre. II le supplia de lui marquer précisément si la bibliothèque de la reine, son palais et la ville de Stockholm sont situés de telle manière; si, dans une des tablettes de cette bibliothèque, et qui est dans le fond, il y a un livre de tel volume, de telle couverture, et avec tel titre sur la tranche; et, enfin, si dans ce livre, qu'il le conjure de lire exactement pour 1'amour de lui, en cas qu'il s'y trouve, il n'y a pas dix vers grecs tout semblables è ceux qu'il a mis au bas de sa lettre. M. Descartes, qui était d'une civilité sans pareiHe, satisfit bientót notre savant : il lui répondit que le plus habile ingénieur n'aurait pas mieux tiré le plan de Stockholm qu'il était dans sa lettre; que le palais et la bibliothèque y étaient très-parfaitement bien dépeints; qu'il avait trouvé le livre en question dans la tablette désignée; qu'il y avait lu les vers grecs mentionnés; que ce livre est très-rare; mais, néanmoins, qu'un de ses amis lui en avait promis un exemplaire qu'il enverrait en France par la première commodité; qu'il le suppliait d'agréer le présent qu il lui en faisait par avance, et de le regarder comme une marqué particulière de 1'estime qu'il avait pour sa personne. Cette histoire est publique, et il y a peu de arena rie littérature qui 1'aient ignorée. » « Passons k une princesse très-illuslre par son rang et par sa vertu : c'est madame la princesse de Conty, nièce du cardinal Mazann. Le génie de cette princesse pieuse lui fit voir en songe un appartement de son palais prèt èi s'écrouler, et ses enfants, qui y couchaient, sur le point d'ètre ensevelis sous les ruines, i, image affreuse qui était présentée k son imaginaüon remua son cceur et tout son sang. Elle frémit; et, dans sa frayeur, elle s'éveilla en sursaut, et appela quelques femmes qui dormaient dans sa garderobe. Elles vinrent au bruit recevoir les ordres de leur maitresse. Elle leur dit sa vision, et qu'elle voulait absolument qu'on lui apportót ses enfants. Ses femmes lui résistèrent en citant 1'ancien proverbe, que tous songes sont mensonges. ia princesse commanda qu'on les allét quérir. La gouvernante et les nourrices firent semblant d'obéir; puis revinrent sur leurs pas dire que les jeunes prinees dormaient tranquillement, et que ce serait un meurtre de troubler leur repos. La princesse, voyant leur obstination, et peutêtre leur tromperie, demanda fièrement sa robe de chambre. 11 n'y eut plus moyen de reculer; on fut chercber les jeunes prinees, qui furent k peine dans la chambre de leur mère que leur appartement fut abimé. Toute la cour a été informée du songe de la princesse. Elle le regarda elle-même comme une faveur singuliere du Ciel, qu'elle avait regue par le ministère de son bon ange; car, disait-elle aux personnes qui venaient la féliciter, j' entendais unc voix importune, dans le fond de mon cceur, qui me pressait sans reldche de faire déloger mes enfants. » — « Un conseiller du parlement de Paris (j'ai oublié son nom; mais cette aventure a été sue de bien des gens par le récit qu il en a fait); ce conseiller dormait profondément dans son lit. Pendant le sommeil, il crut voir un jeune homme qui, avec véhémence et d'un air très-vif, lui répéta plusieurs fois différents mots dont 1'idiome lui était inconnu. Ces mots entrérent tellement dans sa tète, que, s'étant éveillé, il se fit apporter de la lumière et du papier pour les écrire. 11 le fit, et aprés il éteignit sa bougie, et ne songea plus qu'ci se rendormir. Son songe et les paroles étrangères lui revenaient toujours dans 1'esprit; et, se trouvant inquiet au dernier point, il prit le parti de se lever et de se distraire sur un procés qu'il devait rapporter dès qu'il serait jour. II s'habilla, et, avec son équipage de magistrat, il se rendit au palais. Comme il était fatigué et abattu par son inquiétude et son insomnie, il proposa & trois ou quatre de ses confrères, qui avaient été aussi diligents que lui, et avec lesquels il s'était entretenu de la cause qui faisait le sujet de son rapport, d'aller boire un coup, disant qu'il en avait besoin. Ces messieurs taupèrent a la proposition, et iurent ensemble è la buvette. II leur dit lil son aventure, et leur montra les mots barbares qu'il avait écrits sur un morceau de papier. Ils avaient presque tous voyagé après leurs études; et les uns savaient 1'anglais et 1'allemand, et les autres, 1'italien et l'espagnol. Ils ne connurent pourtant rien & ce qu'on leur montra. Alors un de la troupe dit aux autres : — Nous voili bien embarrassés, messieurs. M. de Saumaise n'est qu'ü trois pas d'ici : il est versé dans les langues les plus inconnues. Envoyons-le quérir sous le prétexte de lui communiquer une affaire importante, fl viendra k notre prière, car il est honnète et poli. — Ce parti plut ii 1'assemblée : on fit venir M. de Saumaise, et après quelques préludes enjoués, on mit devant ses yeux le morceau de papier, en lui demandant s'il connaissait 1'idiome des mots qu'on lui présentait. — Oui, répondit-il, c'est du syriaque écrit en franjais. — Mais, lui dit-on, que signifient-ils? — Pouren faire une version juste, répliqua-t-il, il faut lire ainsi: « Sors de » ta maison, car elle tombera en ruine aujourd'huicineufheures du » soir. » — On fit un éclat de rire sur la version, et 1'on prétendit que le songe n'était qu'un jeu et un conté fait k plaisir. Un des prudents de la compagnie, qui voyait il 1'air du conseiller intéressé qu'il ne leur en imposait pas, dit & ces messieurs les rieurs : —Vous riez et vous badinez de tout cela. Pour moi, je traite cette affaire plus sérieusement que vous autres. Je vous jure que si cela me regardait, je ne serais pas un moment sans déntónager. — Puis, se tournant du cóté du conseiller, il lui dit: — Croyez-moi, monsieur, retournez-vous-en chez vous, et mettez tous les crocheteurs du quartier en mouvement; vous en serez quitte pour remettre les meubles en place, en cas qu'il n'arrive rien. — Le conseiller profita de 1'avis, et il éprouva qu'il était salutaire; car sa maison, depuis le comble jusqu'en bas, s'écroula & 1'heure précise que ce génie charitable lui avait marquée. II jugea bien qu'il ne lui avait parlé un langage étranger que pour 1'appliquer davantage par la singularité des circonstances de son apparilion, dont il devait ménager toutes les suites, telles que furent 1'enlrevue et 1'explication de M. de Saumaise et le conseil qui en résulta... » — « Je ne sais si vous connaissez 1'abbé de Montmorin, qui est nommé k un évèché, et que sa piété mènera encore plus loin. C'est le meilleur homme du monde et le plus incapable de mentir. II m'a assuré que, s'étant un jour mis k genoux dans 1'église de SaintLouis pour s'y recueillir un peu de temps, il se sentit sollicité intérieurement de sortir de cette place. II résista quelques moments k cette voix secrète; mais enfin, ne pouvant plus tenir contre ses importunités, il se leva brusquement, et fut V mettre au cóté opposó 4 celui qu'il quittait. « A peine fus-je passé \k, me disait-il, » qu'une pierre se détacha de la voüte, et tomba perpendiculaire» ment dans le lieu que je venais d'abandonner, et oü ma tête )) aurait été écrasée sans le secours de mon génie. dont les sollici«tations pressantes m'arrachèrent, pour ainsi dire, eet heureux » et salutaire mouvement. » — Dans sa belle histoire de France, M. Henri Martin, è propos de Jeanne d'Arc, parle longuement des voix qui se faisaient entendre è 1'héroïne; et il donne des détails fort curieux : «Elle se laissa arraeher beaucoup de détails sur ses voix, sans vouloir dire « è plein » tout ce qu'elle savoit. » — La voix m'a parlé trois fois hier. hlle me parle ici même. — Je crois, comme je crois la foi chrétienne, que ceite voix vient de Dieu. — Les voix me parient chaque jour. Si elles ne me confortoient, je serois morte! — Je ne puis toujours bien ouïr ce qu'elles me disent, pour le bruit des prisons et les noises des gardes. Ah! je les ouïrois bien, si j'étois en quelque forêt!... » — Ses dernières paroles furent: « Oui, mes voix étaient de Dieu... Tout ee que j'ai fait, je 1'ai fait par 1'ordre de de Dieu... Non, mes voix ne m'ont pas défue!... mes révélations étaient de Dieu! » Liv. xxxvi; ive édition, tome VI, p. 256. P. 133, 1. 17. Avant qu'il etit calmé par unerétractation VAtnour, etc. En effet, dans le Phèdre de Platon, Socrate raconte cette aventure & Phèdre, et chante une palinodie qn'on peut y lire. Remarquons que le mot latin recinendo est la traduclion exacte du mot grec palinodia. — En se permettant contre lui une violente sortie. C'était dans une pièce de poésie. — L. 20. S il avait eu l'h/ibitude d'ohserver. Nous rendons ainsi le fréquentatif latin observitare. P. 134, 1. 2. Par laparole d'un autre. C'est ce que confirme une citation emprunlée ü Pacuvius par Cicéron, de DivinI, ch. cxxx. — L. 15. N'ai-je pas entendu la voix de mon soldat? Ce vers est tiré de la comédie de Térence, intitulée l'Eunuque, act. III, sc. li, v. 454 de la pièce. II est prononcé par la courtisane Thais. Voir notre édition de Térence, vol. I., p. 190. L. dernière. II y aplus : je crois que non-seulement ses oreilles, mais encoiv ses yeux, etc. Voici comment cette théorie est repro- duite dans Plutarque, du Démon de Socrate : « ... Ce rapport de Simmias nous fit soupeonner, après que nous eümes conféré ensemble, que le démon de Socrate n'était pas une vision, ou l'intelgence de quelques paroles qul le frappaient d une manière extraordinaire; comme dans le sommeil on n'entend pas une voix distincte, mais on croit seulement entendre des paroles qui ne frappent que les sens intérieurs. Ces sortes de perceptions torment les songes, & cause de la tranquillité et du calme que le sommeil procure au corps. Mais pendant le jour il est bien difïicilc de tenir l'&me attentive aux avertissements divins. Le tumulte des passions qui nous agitent, les besoins multipliés que nous éprouvons nous rendent sourds ou inattentifs aux avis que les dieux nous donnent. Mais Socrate, dont 1'clme pure et exempte de passions n'avait guère de commerce avec le corps que pour les besoins indispensables, saisissait facilement les impressions des objets qui venaient frapper son intelligence; et vraisemblablement ces impressions étaient produites, non par une voix ou par un son, mais par la parole de son génie, qui, sans rendre aucun son extérieur, frappait la partie intelligente de son ime par la chose même qu'il lui faisait connaitre.» P. 135, 1. 3. Mais un signe. C'est bien le mot mème employé par Platon, dans le Phèdre, édit. Ast, vol. I, p. 161. — L. 7. Je crois que le plus grand nombre dentre vous hésite (i croire. La répétition de ce verbe croire existe dans le latin. P. 136, 1. 21. Je ne sais pas jouer de la fl&te comme Isménias. Cet Isménias était Thébain et d'une habileté très-remarquabte. Sa devise était : « Pour moi et pour les Muses. » P. 138, 1. 9. Des fruits qui lui échappent. Nous lisons dans le texte frudum illum. Cette correction, substituée & fluentum illum, est du célèbre helléniste Lennep; elle fut acceptée, sur sa proposition, par Bosscha. — L. 16. Nous ne regardons pas etc. Ces mots ne sont pas dans le texte. Le si de cette phrase : Si ex argento etc. est d'un emploi très-peu conforme k la saine latinité. L, 17. A sonprêcieux licou. Motamot, «isonlicou,d un trésor varié. » Au lieu de varicB gazce. d'autres éditions portent variegata. P. 139, 1 2. II a le ventre conrt, 1'encolure hardie, etc. Voyez Virgile, Géorg., liv. III, v. 80 et 81. AVANT-PROPOS GUR LA DOCTRINE DE PLATON Sous ce titre commun, de la Doctrine de Platon, nous avons réuni trois traités qu'un grand nombre d'éditions présentent comme des ouvrages isolés et distincts. Chacun d'eux, il est vrai, a gardé son titre spécial : le premier, celui de Philosophie appliquée d la nature; le deuxièine, celui de Philosophie appliquée d la morale; le troisième, celui de Phüoso'/hie. appliquée au raisonnement. Mais nous avons cru qu'ils n'en devaient pas moins ètre considérés comme les subdivisions d'une reuvre unique. Le chanoine Fleury, commentateur d'Apulée dans 1'édition du Dauphin, Bosscha, le plus récent éditeur, et Wover avant eux, l'ont pensé comme nous. La justesse et 1'exactitude de cette disposition se confirment par plusieurs passages de notre auteur. « Nous entreprenons, dit a peu prés Apulée au début du premier livre (page 175), de reproduire ce que Platon a écrit sur la nature, sur la morale, sur 1'éloquence. Le premier de tous les philosophes, il a su faire concorder entre elles ces diverses parties de la sagesse. Comme lui, je vais les passer tour a tour en revue; et je commencerai par la philosophie appliquée H la nature... » Le troisième livre, de la Philosophie appliquée au raisonnement, commence ainsi : « L'^tude de la sagesse, que nous appelons philosophie, est reconnue pour présenter trois points de vue, trois divisions : 1'étude de la nature, celle de la morale, et enfin celle du raisonnement. Je vais ici m'occuper de la dernière... » En même temps que cette unité de vues semble établie par notre auteur lui-mème, elle vient en aide au désir que nous éprouvons, de classer d'une manière méthodique les emprunts faits par Apulée aux trois grands philosophes de Ia Grèce, Socrate, Platon, Aristote. Socrate, et nous 1'avons déja dit, figure dans le traité précédent; Platon est représenté par celui-ci; Aristote le sera par le traité du Monde. G est, pour nous servir d'une expression moderne, une véritable trilogie philosophique. Les trois livres que nous présentons ici au lecteur et qui traitent chacun des trois espèces de. philosophie, se rattachent donc a une pensée unique : a savoir, 1'exposé de la doctrine de Platon. C est en nous dirigeant d'après eet apercu que nous avons été amené a traduire le titre de Dogmate Platonis par ces mots : de la Doctrine de Platon. Le tut d'Apulée n est pas de nous présenter ce que 1 on appelle dans notre langue des dogmes, des instructions religieuses ou mystiques; il veut évidemment nous donner une idéé sommaire de toute la philosophie de Platon et de son enseignement. Or, nous ne connaissons pas de terme en francais qui représente mieux cette idéé, que le mot doctrine. II est inutile, après ce que nous venons de dire sur le fond de ces trois traités, de rappeler que rien n'y appartient en propre a notre auteur. La tournure habituelle des plirases 1'indique d'ailleurs a chaque instant; ce sont toujours les formules : Platon prétend... Platon étublit... Platon nous prouve... d'aprés Platon, etc. Mais le style d'Apulée, ou, si 1'on veut, celui de sa traduction, est bien visiblement a lui. On y reconnait une plume qui, fort exercée sur les deux idiomes, le grec et le latin, évite pourtant avec une sorte de scrupule les expressions et les formes les plus familières aux beaux ages de la langue latine. Sa principale étude porte sur les mots, comme il est trop facile de le voir; les alliances qu'il sait en faire, la prodigalité qu'il affecte dans les synonymies, la complaisance avec laquelle il substitue a chaque pensée philosophique une image sensible, ses détails minutieux dans ce qui regarde, entre autres, la partie physiologique, tout fait de la Doctrine de Platon un ouvrage curieux, en égard a Ia manière dont il est écrit. Mais il faut convenir que Platon traduit par Apulée ne ressemble presqu'en rien au mème philosophe reproduit a grands traits, et pourtant d'une manière bien plus fidéle, par I'immortel auteur du traité des Devoirs, par Cicéron. Nous dirons plus : Ia traduction latine faitepar Apulée, et conséquemment notre version francaise, ne sauraient caractériser le mérite supérieur de 1'illustre disciple de Socrate; et 1'on trouverait plus de lumières a eet égard dans des ouvrages mème moins éteudus, par exemple dans le Discours sur Platon, composé par 1'auteur de l'Histoire ecclèsiastique. « La logique de Platon, dit le savant abbé Claude Fleury >, est effective et naturelle; il enseigne plus par exemples que par préceptes; il prend toujours des sujets familiers, et souvent utiles pour les maiurs La morale est a mon sens la paitie de la pliilosophie en laquelle il excelle; aussi était-ce 1'unique que son maitre etit cultivée; ou, s'il s était appliqué aux autres, ce n'était qu'autant qu'il les avait crues nécessaires pour celle-ci. La morale de Platon me parait également élevée et solide. Rien de plus pur, quant 4 ce qui regarde le désintéressement, le mépris des richesses, 1'amour des autres hommes et du bien public. Rien de plus noble quant a la fermeté du courage, au mépris de la volupté, de la douleur et de 1'opinion des hommes, et a 1 amour du véritable plaisir et de la souveraine beauté. . . . » Platon bat en ruine, dans plusieurs de ses traités, les principes dc la mauvaise morale et de la mauvaise politique. Après les avoir fait poser dans toute leur force, il revient toujours au bon sens, a ce qui est utile et effectif; il préche partout la frugalité, la vie simple et réglée Je ne connais point d auteur qui ait été plus loin que lui pour la manière d écrire : ses discours sont du mème caractère que les plus beaux batiments, les plus belles statues et les plus belles poésies qui nous restent de 1'antiquité. . . . Platon peut ètre fort utile pour la morale, c'est-a-dire pour désabuser des erreurs vulgaires et des préjugés de 1'enfance, pour ramener au bon sens et a, la conduite solide et inspirer des sentiments nobles. 11 est plein de cette politique qui tend, non pas a rendre ceux qui gouvernent puissants, mais les particuliere heureux, et de cette jurisprudence qui ne cherche pas tant a juger des différends qu'a les 1 Get liabile et consciencieni écrivain ne doit ctre confondu ni avec Jules Fleury, chanoine du diocese deChartres et commentateur de 1'Apulée du Dauphin, ui avec le célèbre cardiual de ce nom, qui fut précepteur et miuistre de Louis XV. prévenir, et qui s'attache plus aux mceurs des citoyens qu'a leur intérct pécuniaire. II me semble même y voir les fondements du droit romain; et en effet, du temps que Platon écrivait, il n'y avait que soixante ou quatre-vingts ans que les Romains étaient venus a Athènes chercher des lois ponr composer les Douze-TaMes... » II y a loin du Platon qu'un si consciencieux éloge inspire 1'envie de connaitre, a celui dont on ne se ferait une idéé que d'après les tvois traités qui suivent. En effet, nous craignons Men que dans ceux-ci 1'on ne voie autre chose que les cahiers, assez confus, d'un médiocre élève de philosophie, reproduisant avec fatras, avec obscurité, bien que parfois avec quelque bonheur de style, les spéculations hardies et profondes d'un maitre sublime. Nous n'avons pas le droit d'espérer que la traduction francaise puisse dissimuler une infériorité si choquante. APULÉE DE LA PÜILOSOPHIE APPLIQUÉE A LA NATURE ARGUMENT Platon, qui se fit remarquer de bonne lieure par sa familie, par quelques merveillcuses particularités de son enfance, et surtout par ses admiraliles dispositions naturelles, montra toujours un zèle extréme pour 1'étude. II avait acquis d'abord une foulc de talents divers; mais Socrate lui persuada de tout sacrifier aux nobles travaux de la pliilosophie. Après avoir recueilli les éléments de Ia morale de son illustre maltre, el avoir interrogé toutes les autres sectes, Platon voulut porter 1'ordre et la lumière dans la pliilosophie. II créa un enseignement, une doctrine, que 1'on entreprend de reproduire ici, ou de laquelle, pour mieux dire, on présente en quelque sorte le programme. Philosopliie appliquée 4 la nature, Pliilosophie appliquée aux moeurs, Pliilosophie appliquée au raisonnement : telles sont les trois divisions qu'on étalilit et que 1'on va successivement passer en revue. Ce premier livre traite de la Philosophie appliquée a la nature. D'après Platon, il existe trois principes de toutes choses, ii savoir Dieu, Ia matière, et les formes des choses, qu'il appelle idees. Dieu est incorporel, incommensuralile, essentiellement parfait, créateur universel. La matière est incréable, incorrupliblej c.'est Dieu, 1'artiste par excellence, qui lui donne sa conformation générale. Pour dire que la matière est corps, ct pour prétendre le contraire, on aurait a opposer des arguments anssi solides les uns que les autres : il vaut donc mieux admettre que cette essence est ambigue. Pour les idéés, véritables types de toutes choses, elles sont simples, éternelles, immaterielles : c'est dans leur nombre que Dien prend les modèles de ce qui existe ou existera. En reproduisant les mêmes apei'(us sous une classification un peu différente, on peut dire qu'il existe deux essences : la première comprend Dieu, puis la matière, puis les formes des choses, et enfin 1'Sme; la seconde subslance comprend tout ce qui est engendré, tout ce qui tire son origine d'uu des types précédents, tout ce qui peut suliir des cliangements ou des métamorphoses. Le principe des corps, c'est la matière, qui reQoit sa flgure de 1'impression des types. De la sont nés les premiers cléments, 1'eau ct le l'eu, la lerre et l'air; et chacun d'eux sera représenté par une figure géoinetrique : la pyramide indiquatit le feu; 1'octaèdre, l'air; 1'icosaèdre, 1'eau; et enfin le cube, la terre. ^ Abandonnant un moment ces considérations générales et universelles, Platon s arrète a quelques détails sur ce qui se passé sur notre globe en particulier. II explique la raison de son mouvement circulaire. 11 est difücile, selon lui, d'établir S'le monde n'a point eu de commencement, ou bien s'il a dü iiattre; mais ce qu'il i'une duSrLnè.9"6' lenam de DieU Principe de sa naissa"ce'Jouir sable'n exi™e ™e Mie 'aqUelle CS' ''mmalérielle el essentiellement impéris- que Di™ inspire se nn ' ' S0"r,Ce "? '0Utes Ies 4mes'et fciree génératrice, que uie.u inspiie selon les secours et les dessems de sa providence tournure active et toujours bienveiilante. i«uviuence, .oujours lo^ofdUe?nhtC,eS-ë'amfS "f™! e" P™"™ lig"e dans |,étude ie la psychoot "ts ob.'ek immatenels, sc.ence que 1'on peut appeler loute d'inielL«,r» par opposition a celles qui s'aident du concours des sens. II faut encore range? dans cette prennere science la compréhension du lemps. Rattaclions-y pareillement les n ts' desZfrlMX 1'éV0U"i0nS dU m°nde' aU retour l'é™diquePdes jours ies dë a lune T d'ns f"1"*'5 ^ PreSldent SUI(0U' au cours des aslres' dl1 soleïl, de a lune, et des autres corps Iummeux. Ceux-ci ont tous leurs propriétés leurs veitus, leur induence. Ils forraent même une troisiëme espéce de divinités • la prei neie etant d abord Dieu, seul et unique souverain, la deuxième comprenant les divmites que les anciens Romains appellent Medioxymes, c'est-a-dire inférieures a Dieu, superieures a la nature humaine. mieneures Considérant la troïsïème espéce de dieux sous un autre point de vue Platon les place parm. les étres animés; et, a cette occasion, il divise a leur tour le êt cl ammes en quatre classes : la première est d'une nature identique au "que voyons dans Ie soleil et dans la lune; la deuxième tient de 1'air : ce sont les démons; a trcs.eme se compose des arbres et des autres productions lixés au solenfin la quatneme, ce sont les animaux proprement dits, et parmi eux riiomme' Lhomme occupe la place la plus importante dans ce vaste ensemble DMeé' surveille, protégé par la Providence, mis en rapport avec Dieu p^les démons® ii es en outre destuié ici-bas a rencontrer diverses circonstances, dont la réunion est ce qu 011 appelle le bonbeur et le malbetir. A ne considerer que 1'bomme en lui-mème, il constitue un admirable onvraee dans Peconomie duquelle Créateur s'est en quelque sorte surpassé. La tê.e domfne' Ie co.ps, paice qu elle est le siege de la pensée et de la raison. Les sens ont des piopnetes infmies et pourtant bien distinctes. La langue, les lèvres, les denls les jeux les narmes, sont des organes d'une application précieuse. L'anatomie nous révèle plus de merveilles encore. Lecoeur, Ie foie, la rate, les viscères ïes eaïités de 1 es oniac les veii.es, les pounions, concourent sans confusion a la vi'e et au ieu le toLile eet e machine admirable qui s'appelle le corps bumain. De quoi dénend leuslence, le maini.cn d'un aussi admirable système? de 1'équilibre parfait du p incipe sec et du principe hunnde, d'un mélange égal du chaud et du froid Si ces e S vidnniC0, .'neS "T,'Bulièrement et sans m«ure, 1'ensemble entier se vicie; et I individu nt tarde pas a ressentir les funestes elTets de cette altêration Le livre se tennine par un examen rapide de 1'Jrne humaine. L'Sme est oomnosée de troB part.es :1a raisonnable, l'excandescente et 1'appétitive; e J uSë de tnnite, dont 1 umon peut seule garantir la paix et la tranquillité morale II est no„r r ™- subdivisie en » et £ £ attenduuue Ia rê4darit* « V® rattaclle essentiellement celui du corps, P n nes dow h 1WU e t ° "T ° ',lus "«vent régner entre ces deux principes, aoni ia natuie est pourtant si contraire. APULÉE DE LA DOCTRINE DE PLATON LIVRE PREMIER PHILOSOPHIE APPLIQÜÉE A LA NATURE Platon fut ainsi nommé a cause de son extérieur; car il s'appelait d'abord Aristoclès. On dit qu'il eut pour père Ariston; et de 1'autre cóté Périctione, fllle de Glaucus, fut sa mère. Ces deux auteurs rendent sa noblesse assez éclatante: car son père, Ariston, tirait par Codrus son origine de Neptune lui-même; et le sage Solon, qui fonda les lois d'Athènes, était son ancêtre en ligne maternelle. II en est qui donnent a Platon une généalogie plus auguste encore, prétendant qu'Apollon sous la iïgured'un liomme avaiteu commerce avecPérictione. Enoutre,lephilosophe naquit dans le mois appelé Thargélion chez les Attiques, et le jour oü, LIBER PRIMUS PHILOSOPHIA NATURALIS Platoni babitudo corporis cognomentam dedit. Namque Aristoclès prius est nominatas. Ariston ei fuisse pater dictns est. Caeterum Perictione, Glaiici filia, mater fuit; et de utroque nobilitas satis clara. Nam Ariston pater, per Godrum, ab ipso Neptuno originem duxit : ab Solone sapientissimo,' qui legum atticarum fundator fuit, maternus derrvatus est sanguis. Snnt, qui Platonem augustiore conceptu prosatum dicant, quum quffidam Apollinis flguratio Perictiona se miscufsset Mense etiam, qui apud Atticos Tiiargelion dioitui' natus est: die, qua apu II. 10 les revêtant du charme puissant de son auguste langage, il en fit des doctrines parfaites et même admirables. Un grand nombre de ses auditeurs de 1'un et de 1'autre sexe se sont fait un nom célèbre en philosophie. Le patrimoine qu'il laissa consisfait en un petit jardin attenanta 1'Académie, en deux serviteurs, en une coupe avec laquelle il accomplissait ses dévotions envers les dieux, et en autant d'or qu'en portent comme insigne & leur oreille les enfants de familie noble. Pour ce qui est de ses trois voyages en Sicile, la malveillance les a quelquefois calomniés, et 1'on a cherché è faire prévaloir diverses opinions. Mais la première fois il y alla comme historiën, pour étudier la nature de 1'Etna et les éruptions de ce volcan; la deuxième fois, ce fut sur la demande de Denys, pour assister les Syracusains et donner & leur contrée des institutions avec un gouvernement; la troisièrne, il venait rendre a la Sicile Dion, qui avait été exilé de sa patrie et dont la grèce lui avait été accordée par Denys. Nous entreprenons de faire connaitre ici les méditations, ou, comme on dirait en grec, les dogmes formulés par ce grand philosophe pour 1'utilité du genre humain, en matière de physique, de morale et de dialectique. Car, puisqu'il parvint, le premier a coordonner entre elles les trois parties constitutives de la philosophie, nous aussi nous parierons séparément de chacune d'elles, en commencant par la philosophie appliquée a la nature. augustae honestissimam speciem induendo, perfectas atque etiam admirabiles fecit. Multi auditorum ejus utriusque sexus in philosophia floraerunt. Patrimonium in hortnlo, qui Academi® junctus fuit, et in duobus ministris, et in patera, qua diis supplicabat, reliquit. Auri tantum, quantumpuer notabilitatis insigne in auricula gestavit. Caeterum tres ejus ad Siciliam adventus mali quidam carpunt, diversis opinionibus disserentes. Sed ille primo historise gratia, ut naturam iEtn» et incendia concavi montis intelligeret: secundo, petitu Dionysii, ut Syracusanis adsisteret, profectus est, et ut municipales leges ejus provincie addisceret.Tertius ejus adventus fngientem Dionem, impetrata a Dionysio venia, patriée suób reddidit. Quze autem consulta, quffi 5óY^axa graece li eet dici, ad utilitatem hominnm, vivendique et intelligendi et loquendi rationem extulerit, hinc ordiemur. Nam quoniam tres partes philosophiae congruere inter se primus obtinuit, nos quofjue separatim dicemus de singulis, a naturali philosophia facientes exordium. \0. Platon ppnse qu'il existe trois principes de toutes choses, savoiv : Dieu, la matière, et les formes des choses, formes qu'il appelle aussi idéés, lesquelles ne sont qu'ébauchées, imparfaites, n'ayantni apparence, niqualitésdistinctesetcaractéristiques. Sou opinion sur Dieu, c'est qu'il est incorporel. Lui seul, dit-il, es incominensurable, apêrimetros; c'est lui qui est le créateur de 1'univers, qui embellit toutes choses; la béatitude réside en lui et part de lui: il est très-bon; il n'a besoin de rien, et c'est lui qui confère tout. II 1'appelle être céleste, être ineiïable, être sans nom Arrhiton, Acatónomaston. II ajoute qu'il est dil'iicile e découvrir sa nature, et que si 1'on y est parvenu, on ne saurait la révéler au milieu de beaucoup d'hommes. Ce sont les ternes mêmes de Platon : Theon hevrin te ergon, hevronda ze is pollous ekpherin azynaton. Pour la matière, il déclare qu'elle est incréable, incorruptible, n'étant ni feu, ni eau, ni tout autre principe ou élément simple; mais que, parmi tout ce qui existe, c'est elle la première qui peut prendre une tigure et qui est susceptible d'être modifiée. Primitrvement informe et sans configuration caractenstique, e e recoit de Dieu, 1'artiste par excellence, sa conformation uinverselle. Platon la nomme infinie, paree que la grandeur n en connait point de bornes. Carle propre de 1'infini, c'est de n'être pas Initia rerum esse tria arbitratur Plato : Deum, et materiam, rermnque formas, quas iSia, idem vocat, inabsolutas, informes, müla specie nee qnalitato signil catione distinctas. Sed hac de Deo sentit, quod sit incorporeus Is unus a , rernmque genitor, rernmque omnium exornater beatus et bea ficus, optimus, nihil indigens, ipse conferens cimeta. Qnem quidem calestem i nuntiat, indictum, innominabilem, et ut ait ipse, appvjtov, c„ius naturam invenire diflcile est; si inventa sit, in muitos eam enuncian non posse. Platonis h$c verba sunt : 0só» " W» tueOT"a Ixoipctv aS'jvctxov» . Materiam ver» improcreabilem incorruptamque commemorat, non ignem, nem,e aauam nee aiiud de principiis et absolutis elementis esse : sed es omnibus ptimam figurarum capaeem, fecöomque subjectam : adhuc rudem, et figuratioms auaiilate viduatam, Deus artiiex conformat universam. lnSmiam vero idcirco, quod ei sit interininata magnitude. Nam quod infinitum est, mdistinctam magm- limité dans son étendue; et comme celle de la matièie, en e et, n'est pas limitée, elle peut raisonnablement paraitre infmie. La matière est-elle corporelle? est-elle incorporelle ? Platon n'accorde ni 1'un ni 1'autre. II ne la croit pas corps, paree que tout corps ne saurait se passer d'une apparence quelconque : i ne peut pas non plus dire qu'elle soit sans corps, paree qu un corps ne présente rien d'incorporel. Si donc quelque consideration la lui faitregarder comme corporelle, c'est la force des choses et le raisonnement. Mais par le fait seul et par le seul témoignage des sens, on ne saurait arriver a cette dernière croyance. En effet, les corps, en raison de leur évidence matérielle, sont reconnus au moyen d'un jugement qui lui-même est en quelque sorte materiel- tandis que ce qui n'a pas une substance corporelle n'est vu que'par la pensee. II faut donc, selon notre philosophe, combmer ces deux opinions, et admettre que 1'essence de cette matière est ambigue. . Pour les idéés, c'esU-dire les types de toutes choses, elles sont simples, éternelles, sans cependant être corporelles. C'est dans leur nombre que Dieu a pris les modèles de ce qui existe ou existera. Entre ces différents modèles on ne peut trouver qu'un exemplaire unique pour chaque espèce; et tout ce qui nait est comme une cire molle qui reCoit de 1'empreinte de ces types sa conformation et sa figure. tudinis habet finem; atque ideo, quum viduata sit fine, inflnibilis recte videri potest Sed neque corpoream, neque sane incorpoream esse concedit. Ideo au e piatat corpus, quod omne corpus specie qnalicunque non careat. Sme corpore v esse, non potest dicere, quia nihil iqcorporale corpus exhibeat: sed mi e sibi eam videri corpoream, atque ideo nee actu solo, neque tarnen sola O! cogitationis intelligi. Namque corpora, propter insrgnem evident.am s» , ^ judicio cognosci. Sed qu® substantiam non habent corpoream, cogrtat,,o videri; unde adulterata opinione, ambiguam matenai hujus mte ïgi vero, id est, formas omninm simplices et ffiternas esse, n _ tarnen : esse autem ex iis, quffi Deus sumserit exempla rerum, qua; sun uec posse amplius, quam singnlarum specierum singiilas imaci atioTies ex bus irrveniri : g^gnentiumque omnium, ad instar cerae, formas e illa exemplorum impressione signari. II y a deux essences, ousiai, comme il les nomme, par 1'union desquelles tout, et le monde lui-même, est engendré. L'une d'elles n est concue que par la pensee, 1'autre peut tornber sous les sens. Mais celle qui est saisie par les yeux de 1'esprit est toujours une, toujours semblable et pareille a elle-même; c'est celle qui existe véritablement. L'autre ne peut être reconnue que par les sens, par une perception tout irrationnelle; c'est celle-li qu'il prétend naitre et inourir. Et de même que la première est dite exister véritablement, on peut aflirmer de la seconde qu'elle n'existe vraiment point. La première substance, ou première essence, comprend d'abord Dieu, puis la matière, puis les formes des choses, et enfin 1'ame. La seconde substance comprend tout ce qui refoit une forme; tout ce qui est engendré et qui tire son origine d'un des types de la substance précédente; tout ce qui peut subir des cbangements, des métamorphoses; tout ce qui s'éeoule et s'écliappe a 1'instar de leau des fleuves. De plus, la substance intelligente dont j'ai parlé, étant solidement assise, mérite, aussi bien que les discours qui traitent de ce sujet, une croyance compléte et un respect inébranlable; la seconde substance, au contraire, qui n'est en quelque sorte que 1'ombre et 1'image de la précédente, n'a pour base, aussi bien que les arguments et les mots qui la soutiennent, qu'une théorie tout a fait incertaine. 0W«5, quas essentias dicimtis, daas esse, ait: per quas cuncta gignantur, mnndusque ipse; quarum nna, cogitatione sola concipitur : altera, sensibus snbjici potest. Sed lila, qu® mentis oculis comprehenditur, semper et eodem modo, et siu par ac similis invenitur, et qua> Yere sit. At eiiim altera opinione sensibill et irrationabili sstimanda est, quam nasci et interire ait. Et, sicut superior vere esse memoratiir, hanc non esse vere, possnmus dicere. Et prima! qnidem snbstantiae vel essentiae primnm Deum esse, et materiem, formasque rerum, et animam : secnndai substantiae, omuia qn® informantur, qiiïeqne gignuntur, et qn® ab substanti® snperioris eiemplo originem duennt; qua mutari et converti possunt, labentia, et ad instar fluminum profuga; ad hoe lila, quam dm, intelligendi snbstantia quoniam eonstanti nititur robore, etiam qua; de illa dispntantur, ratione stabili et fide plena sunt. At hujus, qua veluti «rnbra et imago est snperioris, rationes quoque et verba, qn® de ea dispntantur, /nconstanti sunt disciplina. I e principe de tous les corps, dit notre philosophe, c'est la matière,laquellerecoit aussi sa figure de 1'empreinte des types. De l<;i sont nés les premiers éléments, 1'eau et Ie feu, la terre et 1'air; et attendu que ce sont des éléments, ils doivent être simples, et ne sauraient, comme des syllabes, être combinés les uns avec les autres; mélange qui ne peut avoir lieu que pour les substances mixtes, dont la composition résulte du rapprocliement de divers principes. Les quatre éléments, selon lui, étaient primitivement confus et désordonnés; ce fut Dieu qui,en construisant 1'univers, leur assigna un rang, des nombres, une figure, et décrivit leurs contours. De plus, les divers éléments se ramènent è un mème type; c'est-a-dire, que le feu, 1'air et 1'eau empruntent leur mode de formation au triangle rectangle scalène, et que la terre 1'emprunte au triangle rectangle isocèle. En effet, il existe trois modifications de la première de ces deux ligures : la pyramide, 1'octaèdre, 1'icosaèdre; or la forme de la pyramide représente le feu, celle de 1'octaèdre, 1'air, celle de 1'icosaèdre, 1'eau. Pareillement le triangle rectangle isocèle forme le carré; le carré forme le cube, et celui-ci représente proprement la terre. Maintenant, la forme mobile de la pyramide a été donnée au feu, paree que la mobilité de la figure offre de 1'analogie avec 1'agitation de 1'élément. L'octaèdre étant susceptible d'un mouvement moins Initiura omnium corporum materiam esse, memoravlt; hanc et signari impressione formarum. Hinc prima elementa esse progenita, ignem et aquam, terram et aera. Qua si elementa sunt, simplicia esse debent, neque ad instar syllabarum nexu mutuo copulari. Quod istis evenit, quarum substantia multimoda potestatum coitione conficitur. Qnae quum inordinata, permixtaque essent, ab illo adificatore mundi Deo ad ordinem numeris et mensuris in ambitum deducta sunt. Hac e plurimis elementis ad unum redacta esse; et ignem quidem et aera, et aquam liabere originem atque principium ex trigono, qui fit trianguli recti non paribus angulis. Terram vero directis quidem angulis, trigonis, et vestigiis paribus esse. Et prioris quidem formae tres species exsistere, pyramidem, octangulam, et vigintiangulam. Spharam et pyramidem figuram ignis in se liabere, octangulam vero aeris, angulatam vicies sphaeram aqua dicatam esse : aquipedum vero trigonum efficere ex sese quadratum, quadratum vero cubum, qua terra sit propria. Quapropter mobilem pyramidis formam igni dedit, quod ejus celeritas lière, è peine comprise par les hommes, malgré leur sagacité. Grace & cette course uniforme, 011 reconnait facilement ce que c'est que la Grande Année : c'est celle dont la durée sera accomplie, par cela seul que le cortége mouvant des étoiles aura atteint un seul et même terme, pour recommencer une nouvelle carrière, une nouvelle marche dans les voies du monde. Les globes célestes, liés entre eux par une afiinité réciproque, ont un maitre souverain, celui qui passé pour ne s'égarer jamais dans sa marche. Tous les autres gravitent dans sa sphère d'attraction. Le premier rang a été donné aux astres non errants; le second h Saturne, le troisième k Jupiter; Mars occupe le quatrième; Mercure, le cinquième; Vénus, le sixième; le septième est celui du Soleil a la course lumineuse, le huitième, celui de la ponctuelle Phébé. Après cette première catégorie, les éléments et les principes occupent 1'univers. D'abord le feu est placé au-dessus des autres : c'est ensuite la place de 1'air, puis celle de 1 eau; enfin le globe terrestre est placé exactement au centre, oü il se tient fixe et immobile. Les astres attachés aux sphères célestes se meuvent d'un cours perpétuel et infatigable, et Platon les appelle des dieux animés. Quant aux sphères, c'est le feu qui entre dans leur substance et dans leur composition. Les espèces d'animaux, a leur tour, sont divisées en quatre clas- servatos, quos Til hominum sollertia comprehenditi Unde at, xit et Magnns ille vocitatus annus facile noscatui: cujas tempus implebitur, quiim vagantium stellarum comitatus ad eiundem pervenerit finem, novumque sLhi exordium et itiuera per vias mundi reparaverit. Globorum vero caelestium inter se nexorum per vices mutnas, omnium supremum esse eum, qui inerrabili meatu eensëtur : ejus amplexu caetëros coerceri. Et esse iitïavioi primum ordinem, secnndum Saturno datum, Jovi tertium, Martem quartum tenere, quintum Mercurio dari, sextum Vëneris esse, septimum Solis itineriius incendi, ootavum metiri Litnam. Exinde elementis omnia ae principiis öccupari. tgnem ante alia superiorem ësse, mox aeris locum: liinc aquae proiiinum, ët tune globum terra; in mëdio situm aequalem loco, ac figura immobilem starei Hos astrorum ignës sphaeris adfixos, perpetuis atque indeféssis cursilms labi: et hos animales deos dicit esse. Sphararum vero ingènium ei igni coalituniet fabricatum. Jam ipsa animautium genera in quatuor species dividuntur : quarum una est ses. Une d'elles tient de la nature de ce feu dont nous voyons que sont constilués le Soleil, la Lune et le reste des constellalions. Une autre lient de 1'air : c'est celle que notie philosophe appelle encore démons. La troisièrae et la quatrième se composent d'eau et de terre : ce sont les créatures mortelles, qui se subdivisent en êtres territoriaux et êtres terreslres (car il les nomine ainsi : choica et chersaia). Les êtres territoriaux sont les arbres et les aulres productions qui végètent fixées au sol; les êtres terreslres sont ceux que nourrit et soutient la terre. Platon nomme trois espèces de dicux : dans la première il fait figurer, comme seul et unique, le dieu souverain, qu'aucun monde ne renferme, que n'enchaine aucun corps, celui que plus liaut nous avons montré père et architecte de ce divin univers. Une autre espèce comprend les astres et les autres puissances que nous appelons divinités célestes. La troisième est celle des dieux que les anciens Romains appellent Médioxymes, attendu que par leur essence, leur place et leur pouvoir, ils sont inférieurs aux dieux souverains, mais incontestablement supérieurs a la nature liumaine. 'fout ce qui arrivé selon les lois de la nature, et par conséquent avec régularité, s'accomplit par les soins de la Providence, et 1 on ne pourrait imputer a Dieu la cause d'aucun mal. II ne faut donc ex natura ignis ejusmodi, qualem Solem et Ltinam videmus, eetcrasque sideram stellas : alteram ex aeria qualilate; liane etiam dcEmonuni dicit: tertinra ex aqua terraque coalescere, et mortale genus corporum ex eo dividi terrènum atque terrestre; sic enim y.otxi et waal* censuit nuncupanda. Terrenumque esse arborum, csterarumque frugum, quae humi fixa vitam trahunt: terrestria vero, qua alit, ac sustinet tellus. Deorum trinas nuncupat species : quarum est prima unus et sglus summus ille, ultramundanus, incorporeus : quem patrem et architectum hujus divini orbis superius ostendimus. Aliud genus est, quale astra habent, cateraque numina, quos calicolas vocamus. Tertium habent, quos Medioiumos Romani veteres appellant, quod et sui ratione, et loco, et potestate diis summis sunt winores, Lominum natura profecto majores. Sed omnia qu» naturaliter, et propterea recte feruntur, providentie custodia gnbernantur : nee ullius mali causa Deo poterit abscribi. Quare nee omnia ad fafi pas non plus, selon notre pliilosoplie, rapporter tout è la fatalité du destin; car voiei la distinction qu'il pose: « La Providence, c'est une pensee divine, conservatrice de la prospérité des êtres pour qui elle a entrepris un tel office; le destin, par qui s'accomplissent les inévitables projets et les plans de Dieu, c'est 1'expression d'une loi divine.» Conséquemment, si une chose est exécutée par la Providence, elle est faite également par le destin, et ce que le destin accomplit doit aussi paraitre émané de la Providence. Or il existe une souveraine Providence, celle du premier, du plus excellent de tous les dieux. C'est lui qui non-seulement è créé une hiërarchie entre les dieux du ciel, par lui dispersés dans toutes les parties de 1'univers afin de le protéger et de 1'embellir, mais qui encore a institué pourun temps des dieux mortels supérieurs en sagesse aux autres créatures terrestres. Ainsi, après avoir fondé les lois, il a laissé aux autres dieux la disposition et le maintien de tout ce qui nécessairement reste a faire chaque jour. De la viennent les attributs réservés aux dieux d'une Providence secondaire ; et ils les exercent d'une manière si active, que même tout ce qui dans les cieux est présenté aux regards des mortels, conserve immuablement l'état primitif oü 1'a placé le père souverain. Les Démons, que nous pouvons appeler Génies et Lares, sont aux yeux de Platon les ministres des dieux, les gardiens et les interprètes des hommes, quand ceux-ci veulent obtenir une faveur des sortem arbitratur esse referenda. Ita enim deflnit : Providentiam esse divinam sententiam, conservatricem prosperitatis ejus, cujus causa tale suscepit officium : divinara legem esse fatum, per quod inevitabiles cogitationes Dei atque incoepta complentur. Unde si quid providentia geritur, id agitur etiam fato: et quod fato terminatur, providentia debet suseeptum videri. Etprimam quidem providentiam esse summi exsuperantissimique deorum omnium, qui non solum deos crelicolas ordinavit, quos adtutelam et decus per omnia mundi membra dispersit; sed natura etiam mortales deos, qui praestarent sapientia caeteristerrenis animantibus, ad aevitatem temporis edidit: fundatisque legibus, reliquarum dispositionem ac tutelam renim, quas quotidie fieri necesse est, diiscaeteris tradidit. Unde susceptam providentiam dii secundae providentia ita gnaviter retinent, ut omnia etiam, quae caelitus mortalibus exhibentur, immutabilem ordinationis paterna; stalum teneant. Damonas vero, quos Genios et Lares possumus nuncupare, ministros deorum dieux. 11 est loin de penser que tout doive être rapporlé h. 1'empire du destin; mais il croit qu'il y a quelque chose qui dépend de nous, et quelque cliose aussi qui dépend de la foftune. 11 avoue que les catastrophes imprévues de celle-ci sont ignorées de nous, paree que, d'ordinaire, des contre-temps irréguliers et soudains viennent se jeter au travers des entreprises les mieux raisonnées et les mieux combinées, pour les empêcher d'arriver a leur fin. Dans le cas oü ces incidents proviennent d'une manière utile, cela s'appelle du bonheur; si, au contraire, ce sont des obstacles qui nuisent, on dit que c'est du malheur. Mais de tout ce qui est sur terre, la Providence n'a rien donné qui soit supérieur ft 1'homme. Aussi Platon dit-il avec justesse, que 1'ame hurnaine est la reine du corps. 11 existe, selon lui, trois parties de 1'ame : le principe raisonnable, a savoir la portion la plus noble, dont le siége est dans la tête; te principe irascible, qui loin de la raison réside dans le cceur, et doit obéir a la sagesse, ne répondre qu'& ses appels; enfin, la passion et les appétits sont la dernière portion de 1'ame, et occupent les régions inférieures de 1'abdomen, espèces de tavernes, de latrines sombres, hötelleries du désordre et de la luxure. Si cette partie a été reléguée loin de la sagesse, il semble que ce soit de peur qu'impor- arbitratur, custodesque hommum et interpretes, si quid a diis velint. Nee sane omnia referenda ad vim fati pntat: sed esse aliquid in nobis, et in fortnna esse nonnihil; et fortun® quidem improvidos casus ignorari a nobis, fatetur. Instabile enim qniddam et incurrens mtercedere soiere, qua; consilio fuerint et meditatione snscepta, qiiod non patiatnrmeditata ad finem Tenire. Et tonc quidem, qnum impedimentum istud utiliter provenerit, res illa felicitas nominatnr : at ubi repugnationes ists6 nociv® erunt, infelicitas dicitur. Omnium vero terrenorum nihil homine prastabilius providentia dedit. Qnare idem bene pronuntiat, hominis animam esse corporis dominam. At enim quum tres partes anima; dicat esse : rationabilitatem, id est, mentis optimam portionem, hanc ait capitis arcem tenere : irascentiam vero procul a ratione, ad domicilium cordis deductam esse, obsequique eam, et in loco respondere sapientiae: cupidinem atque appetitns, postremam mentis portionem, infernas abdominis sedes tenere, ut popinas quasdam et latrinaram latebras, diversoria nequitis atque luiuri». Helegaiam -vero idcirco longius a sapieutia hanc partem videri, ne importnna ïici- tunée d'un tel voisinage, la raison, qui a dü être préparée dès I'enfance par une série d^ZsTie laTnt PreSS6ntir- Pourïu'elle se maintienne, faut que 1 ème soit vierge, pure de la fange des voluptés, qu'unc in e ardeur 1 embrase pour le désintéressement, pour la résignaP°Ur les méntes 1ue donnent l'instruction solide et lëloquence. Honneur au mortel animé d'inspirations serablables' il «avance dun pas ferme et confiant dans le sentier de la vertuet, fort du systeme vrai selon lequel il a réglé sa vie, il parvient comme d un trait è la perfection; autrement dit, il atteint tout dun coup aux limites les plus extrêmes de l'avenir comme du passé, et ,1 plane en quelque facon au-dessus des temps C es une ame qui, ayant rompu pour jamais avec le vice, ne se annharise plus, ne s'identifie plus qu'avec ce qui peut contribuer autrïloin d?6'61 ^ COnsé1uent>le sa§e> 1™ de dépendre des congrnentibus et dictis assuetns ' 'S J3m tüm * ^uero imblUus, factis animo hi„c abst ^ a"imi T0,»Ptate> e. qtientiaque ven n T" ^ d°CtriDiS " r"um elo- tutis via graderet" fidenU " — ^ hoc est, repente pras'teriti futnrin T rat,0°eni- rePentefleri perfectum, modo mtemporaleia. Tom post hoe vitii'se "!°aSpartes atting«e, et esse quojam qnaead beatam vitaT et im.issis «moi- posse, sed in suamanu esse, sapieus recte putat" ^ ^ Sil,i V U» xecie putat. Quare nee in secundis rebu» appliquées au commandement d'une multitude ne méritent aucune estirae lorsque c'est le désordre et le despotisme qui en déterminent 1'emploi. II faut que les plus éclairés, d'une part, et, de 1'autre, tous les citoyens protégés par la loi obéissent è un pacte commun. Mais pour les républiques qui ne seraient pas établies sur ces plans, Platon ne les regarde pas comme des cités saines: ce sont è ses yeux des réunions viciées et renfermant des germes funestes. Les républiques dont la raison est la base, disait Platon, sont celles qui sont organisées k 1'instar de 1'ame, c'est-è-dire dans lesquelles, la sagesse et la prudence ayant la primauté, le reste de 1'être se soumet & 1'obéissanee; et de même que 1'ame préside exclusivement aux soins de tout le corps, de même le législateur que chérit la sagesse doit veiller seul aux intéréts de la république entière. De plus, le courage, qui est la deuxième partie de la vertu, ne se borne pas a maitriser et a restreindre par son énergie les appétits blamables: il faut encore qu'il veille dans 1'intérieur de 1'État. Les hommes en age de porter les armes doivent, comme de vigilantes sentinelles, se tenir prêts è combattre pour 1'utilité de tous. Quant aux esprits remuants, indisciplinés, et par cela même dangereux, le soin de les réprimer, de les contenir, et, s'il le faut, de les briser, appartient & la prudence d'un conseil supérieur. Pour la troisième partie de 1'ame, celle des désirs, Platon la nee pecunia, collectas dominationi multornm, astimandas pntat, qunm -vecordia impotentiaque, sed quum decreto communi virtutibus omnibus omati viri et omnes incola fundati legibus obsequuntur. Cateras vero, qua non ad luinc modnm forent constituta, non arbitrabatur sanas civitates, sed tetras et morbis tumentes respublicas. Eas demum fundatas ratione dicebat esse, qua ordinata ad instar animarum forent: ut pars optima, qua sapientia prudentiaque pracellit, imperitet multitndini; et, nt illa totius habet curam corporis, ita prudentia dilectus tueatur universa commoda civitatis. Fortitudo etiam, pars virtutis secunda, ut vi sua appetentiam castigat et reprimit; ita in civitate vigilet. Eicubitorum loco qnidein militet juventus pro ntilitate cunctoruni; sed inquietos et indomitos, ac propterea pessimos cives refrenet, contineat, ac, si necisse est, frangat potioris consilii disciplina. Illain vero desideriorum tertiam partera plebi et agricolis parem dncit; quara regarde comme devant être comparée au bas peuple et aux liabitants des campagnes; et il pense que pour la maintenir il ne faut mettre a sa disposition que des avantages très-modiques. En tout cas, il n'est point de république possible, si le gouvernant n'a pas 1'amour de la sagesse, ou si 1'empire n'est pas déféré h celui que la voix commune proclame le plus sage. Telle doit être, dit-il encore, la moralité générale, que ceux a la garde et au dévouement de qui est ainsi confiée une république ne soient accessibles & aucun amour de 1'or et de 1'argent ; qu'ils n'aspirent point, sous prétexte des intéréts généraux, a s'enricliir personnellement; que leur bospitalité ne s'exerce pas en faveur de certains privilégiés k 1'exclusion des autres; que leur table et leur intérieur soient réglés de telle fafon qu'ils dépensent en repas publiés les revenus que leur affectent les administrés. Platon parle aussi des mariages. Ils doivent, dit-il, non pas se conclure comme une affaire privée, mais prendre un caractère public, le droit de flaneer devenant une attribution dévolue aux sages, aux magistrats et k d'autres que la voix du sort aura désignés. lis veilleront prineipalement <1 ce que les mariages ne soient disproportionnés ni sous le rapport de la fortune ni sous celui des sympathies. A ces recommandations notre philosophe en rattache une autre, non moins utile et non moins nécessaire. II veut que dès leur première éducation tous les enfants soient existimat moderatis ntilitatibns sustinendam. At enira rempublicam negat posse consistere, nisi is qui imperitet, habeat sapientiae studium; aut is ad imperandnm deligatnr, quem esse inter omnes sapientissimum constet. Moribus etiam hnjuscemodi cunctos cives imbnendos esse dicit, ut iis, in quorum tutelam atque fidem respublica illa credatur, auri atque argenti habendi cupido nulla sit; nee specie communi privatas opes appetant: nee hnjusmodi hospitia succedant, ut caeteris janua non reclusa: cibos victumque ita sibi curent, ut acceptam mercedem ab bis quos protegunt, communibus epulis insumant. Matrimonia quoque non privatim maritanda esse, sed fieri commnnia, despondeatibus ipsis ejusmodi nuptias publice civitatis sapientibus et magistratibus, et sorte quadam ei negotio praditis; idque praecipue curantibus, ne dispares sui, vel inter se dissimiles copulentur. His adiiectitur utilis necessariaque confusio. confondus sans différence aucune, afin qu'étant ainsi mêlés il devienne difficile aux parents de les reconnaitre. De cette raanière, ceux-ci, ne connaissant pas les leurs, regarderont comme Iels tous ceux qu'ils verront avoir 1'age de leurs enfants, et il n'y aura plus qu'une seule et grande familie. Pour les mariages euxmêmes, il existe une certaine réunion de conjonctures que 1'on r eherche. Ainsi, un mariage s'annonce avec des conditions de slabilité si les nombres des jours se rapportent & certains accords de la rausique. Les enfants qui seront nés de semblables mariages seront imbus de goüts analogues les uns aux autres, et h 1'école de maitres communs ils puiseront les meilleurs principes, aussi bien garcons que filles. Pour ces dernières, Platon veut les voir initiées a tous les arts qu'on regarde comme attributs exclusifs des hommes, sans excepter les manoeuvres de la guerre : puisqu'elles ont la même nature qu'eux, elles ont les mêmes aptitudcs. Une cité de ce genre n'aura besoin de rien emprunter aux législations étrangères : la prudence du souverain, soutenue par des moeurs et des institutions telles que nous les avons exposées, dispensera de toutes autres lois. Du jeste, cette république est en quelque sorte un idéal de la vérité : c'est une conception de son esprit, et Platon ne la présente que comme un exemple. A cóté de celle-la il en est une autre, également très-morale, ut permiïta nutrimenta imeroram ignotorum adhnc, agnitionis parentibns afferant difficultatem : ut, dum suos liberos nesciunt, omnes quos viderint ejus setatis, suos credant, et veluti communium liberorum omnes omnium sint parentes. Haec ipsornm connubiorum quaeritur tempestiva conjunctio, cujus fut nam stabilem fidem credit, si cum harmonia musicae dierum consonent numeri: et qui de talibus nuptiis erunt orti, studiis congruentibus imbuentur, et optimis disciplinis communi pr$ceptorum magisterio docebuntur, non virile secus modo, verum etiam feminarum; quas vult Plato omnibus artibus, quae proprie virorum putantur, conjungendas esse, bellicis etiam; quippe utrisqne quum natura una sit, eamdem esse virtutem. Ejusmodi civitatem nullis extrinsecus Jatis legibus indigere; regia quippe prudentia et ejusmodi institutis ac moribus, quibus diclum est, fundata, caeteras leges non requirat. Et hanc qaidem, ut figmentum aïiquod veritatis, exempli causa per se compositam vult esse rempublicam. Est et alia npiima quidem, et satis justa, et ipsa quidem specie et dicis causa très-juste,élevée aussi sous les auspices et, sous 1'inspiration del'équité, république qui n'est pas, comme la précédente, une utopie tout idéale, mais qui a réellement quelque consistance. Le philosophe n y procédé pas en son nom, il ne règle pas 1'ordre et le bien-être de 1'état selon des principes et des fondements établis par lui-même; mais il se propose & peu pres le problème suivant: « Étant donnés un emplacement et une réunion d'hommes, par quels procédés un législateur pourra-t-il, eu égard & la situation des choses et & la nature des habitants, y faire régner les bonnes lois et les bonnes moeurs? » Or, dans cette seconde république, Platon veut encore que les enfants soient allaités, soient instruits en commun; mais pour ce qui est des mariages, des enfants, des patrimoines, des intérieurs, il s'écarte des plans par lui tracés dans la première république. (ci les mariages sont une affaire privée, personnelle, et ne regardent que les futurs époux. II laisse aux parties le droit de contracter mariage comme elles 1'entendent, tout en recommandant aux chefs de 1'État de surveiller les intéréts communs. Ainsi, il n'y aura pas empêchement a une alliance entre riches et pauvres, et réciproquemerit; méme, en maintenant des positions égales de fortune, il y aura utilité k ce que les caractères se mélangent: k ce qu'un homme violent se marie avec une femme tranquille, un homme d'un tempérament calme, avec une femme civitas fabricata, non ut superior sine evidentia, sed jam cum aliqna substantia. In hac non suo nomine, de statu et de commodis civitatis, requirens originis ejus principia et fundamenta, disponit; sed eo tendit, quemadmodum civilis gubernator ejusmodi locum conventusque multitudinum nactus, juxta naturam prasentium rerum et convenarum debeat facere civitatem plenam bonarum legum et morum bonorum. In hac equidera easdera puerornm nutricationes, easdem vult esse artium disciplinas. Sed in connubiis, et partubus, et patrimoniis ac domibus desciscit a prioris observatione reipublica. Matrimonia privata et singularia faciens, procoruraque ipsornm. Et si in contrabendo matrimonio consulere ex voluntate sua debeant, universae tarnen civitatis principibus, ut communis commodi causam decernit spectandam esse. Quare et dites inferiores nuptias non recusent, et locupletum consortium inopes consequantur : et, si vires opum congruunt, ingenia tamen diversa ti humeur vive; pareeque, gr&re aux correctifs obtenus par cette fusion des individus, les naturels divers ne pourront que s'améliorerdans les générations subséquentes, etainsisera-t-ilencore contribué au bien-être de la république. Lesenfants congus par des parents de caractères opposés, tout en conservant des traits de ressemblauce avec chacun de leurs auteurs, ne manqueront ni de vigueur pour agir, ni cependant de prudence pour arrêter une détermination. Les enfants devront être élevés selon les vues adoptées par leurs parents. Les maisons et les propriétés devront être particulières, dans les proportions d'étendue qui peuvent être permises a un seul possesseur. Toutefois, notre philosophe ne permet pas qu'elles soient démesurément agrandies par avance, ou dissipées par désordre, ou abandonnées par négligence. II veut que pour cette république soit promulgué un code de lois; et il exhorte le législateur qui en préparera 1'ensemble a toujours avoir les vertus sous les yeux. Le mode de gouvernement qui lui parait par-dessus tous avantageux est celui qui offre un tempérament des trois pouvoirs; pour 1'aristocratique ou le démocratique, il estime qu'exercés seuls et sans restriction ils ne sont point praticables. miscenda esse; ut irscundo tranquilla jungatur, et sedato homini incitatior muiier applicetur; ut talibus observationum remediis et proventibus soboies natura discrepante confecta, morura proventu meliore coalescat, et ita compositarum doraorum opibus civitas augeatur. Puerperia quoque ipsa momm dissimili seminio concepta, quum utriusque instar similitudinis traxerint, neqiie illis vigorem rebus gerendis, neque tarnen in spectandis consilium defuturum, Instituendos vero eos esse, utcumque parentes censuerint. Domos vero et possessiones habeantprmtas, ut queunt singuli, qua quidem nee immensum augeri per avaritiam, nee prodigi per luiuriam, aut deseri per negligentiam sinit. Legesque civitati huie promulgari jubet, et legum moderatorem, quum aliquid tale concipiet, ad contemplandas virtutes hortatur. Imperitandi autem modum enm esse utilem censet, qui ex tribus fuerit temperatus. Nee enim val optimatium, vel etiam popularis imperii solos et me ros status utiles arbitratur. Loin de croire que les fautes des gouvernants puissent rester impunies, Platon pense qu'ils doivent de leurs actes un compte d'autant plus sévère qu'ils sont placés plus haut par leur pouvoir. D'autres formes de républiques, ayant également les bonnes rnoeurs en vue, lui semblent pouvoir être imaginées; mais pour celle qu il décrit, et oü il veut faire régner 1'ordre, il recoinmande au chef de 1'État de suppléer avant tout aux lacunes de la iegislation ou de corriger les lois vicieuses. Viendront ensuite les amélioralions portant sur les moeurs corrompues et sur les institutions préjudiciables aux intéréts de 1'État; et, en supposant que les bons conseils et la persuasion ne puissent agir sur une multitude trop dépravée, il faudra 1'arracher k ses habitudes par la violence et contre son gré. Mais dans une république qui déji marche bien, toute la population, comme il le remarque, se laisse naturellement conduire a la voix de la justice et de fa bonté. De tels citoyens aimeront leurs proches, respecteront les magistrats, écarteront 1'intempérance, réprimeront 1'injustice; la pudeur, et les autres qualités qui honorent une existence seront de leur part les objets de très-grands hommages. Ce ne saurait être a 1 improviste qu'une multitude assemblée se régularisat en cité aussi savamment régie : il faudra qu'au préalable elle ait été composée d'hommes a 1'éducation desquels auront présidé les meilleures lois et les plus excellents principes, d'hommes qui Nee impnnitas rectorumculpas relinquit : sed magis censet his debere constare rationem, qui sint potiores potestate. Et alii publicarum rerum status definiri ab eo putantur, nitentes ad bonos mores; et super republica, quam vult emendatione constare, rectori mandat, ut prins residuas leges compleat, aut vitiosas leges correctas velit, deinde mores perniciosos, et disciplinas corrumpentes commoda civitatis ad meliora converterit; a quibus si consilio et suadela depravata multitudo deflecti non poterit, abducenda est tarnen ab incepto yi et ingratis. In actuosa vero civitate describlt, quemadmodum simul omnis bominum multitudo bonitate et justitia conducta babeatur. Hi tales complectentur proximos, honores custodient, internperantiam arcebunt, injnriam refrenabant, pudicitia ornamentisque c$teris vitae honores maximos deferentes. Nee temere multitudo convolet ad ejusmodi rerumpublica- seront modérés 5 1'égard des autres et s'accorderont bien ensemble. Selon Platon, il y a quatre classes de coupables : la première, celle des hommes constitués en haute dignité; la deuxième. celle des membres d'un gouvernement oligarchique; la troisième, celle des démocrates; la dernière, celle des tyrans. Les premiers se produisent, lorsque les plus sages citoyens étant bannis de la ville par des magistrats séditieux, le pouvoir est déféré è ceux qui n'ont que la force du bras, lorsque ceux qui pourraient gouverner au nom de la persuasion n'occupent plus le pouvoir et 1'ont cédé a des mains turbulentes et brutales. L'oligarchie existe, quand une majorité d'hommes sans ressources et sans aveu se met a la discrétion de quelques riches, se livre & eux corps et ftmes, et quand ainsi la souveraine puissance devient 1'apanage non pas d'hommes éclairés, mais de quelques parvenus opulents. La démocratie se constitue, lorsque la multitude indigente prévaut sur la fortune des riches et que le peuple a pu faire proclamer cette devise : « chances égales pour tous d'arriver aux honneurs.» Enfin il y a pouvoir tyrannique, lorsqu'un homme, s'affranchissant avec audace des entraves de la légalité, envahit par une agression non moins criminelle Pempire désormais sans régies, rum slatus, nisi qui optimis Iegibus et egregiis institutis fnerint educati, moderat! erga effiteros, inter se edhgruentes. Quatuor culpabilium civium genera esse : unum eorum qui sunt honore praecipui: alterum paucorum, penes quos rerum est potestas: tertium omnium: ultimum dominationis tyrannicffi. Et primum quidem confieri, quum prudentiores viri per magistratus seditiosos civitate pelluntur, deferturque potestas ad illos, qui sunt manii tantummodo strenui: nee ii, qui blandiore consilio agere res possint, adipiscuntur imperii facultatem, sed qui turbidi violentique sunt. Paucorum vero status obtinetur, quum inopes criminosi multi simul paucorum divitum impotentiée subjacentes, dederint se atque permiserint : omnemqtie regendi potestatem non mores boni, sed opnlentia fuerit consecuta. Popularis factio roboratur, quum inops multitudo viribus obtinuerit adyersus divitum facultates, lexque ejus jussu populi fuerit promulgata, ut ex aequo liceat omnibus honores capessere. Ad h$c tyrannidis illius singnlare caput tune oritur, quum is, qui leges contumacia sua ruperit, simili illegum conjuratione adoptatus iuperium établit pour unique loi que ia multitude entière des citoyens obéira a ses désirs, k ses caprices, et lorsqu'il ne met plus de bornes aux hommages qu'il prétend exiger. invaserit: constitnens deinceps, ut omnis civium mnltitudo, desideriis ejns e* cupiditatibus parcns, obsequium suum tali fine moderetiir. APÜLÉE DE LA DOCTRINE DE PLATON LIVRE III PHILOSOPHIE APPLIQÜÉE AU RAISONNEMENT L'ótude de la sagesse, étude que nous appelons pliilo-ophie, parait généralement embrasser trois spécialités ou parties : une qui s'applique a la nature, une qui s'applique & la morale, et une troisième, dont je me propose de parler maintenant, qui s'applique au raisonnement dans le discours et qui constitue 1'art de raisonner. Puisque nous allons parler du discours, disons d'abord qu'il se produit sous une variété infinie de formes : il donne ou transmet des ordres; il raconte; il exprime le couijoux, le souliait, le voeu, la colère, la haine, 1'envie, la faveur, la pitié, 1'admiration, le mépris, le reproche, le repentir, la douleur; tan tót Studium sapienti®, quam philosophiam vocamus, plerisque videtur tres species seu partes liabere : naturalem, moralem, et, de qua nunc dicere proposui rationalern, qua continetur ars disserendi. Sed quum disseramüs de oratione, cujus variae species sunt, ut iinperandi, vel mandandi, narracdi, succensendi, optandi, vovendi, irascendi, odiendi, inYidendi, favendi, miserandi, admirandi, contemnendi, ohjurgandi, pcnitendi, deploraudi, lum voluptatem afferendi, tum metuui incutiendi} in quibus oratoris N. È. Cc traité n'oïrant d'un bout a 1'autM qu'üne longue nornericlatlire et qii'une scrl« de déduclions, n'élait pas susceptible d'ètre résumé daus un Argument aoinmaii'c couirné les deux livres qui précèdeat. il apporte le plaisir, tantót il inspire la crainte; et dans ces genres divers, 1'orateur excellent sait restreindre les pensees qui sont trop vastes, développer celles qui n'ont pas assez d'étendue. Son talent consiste a présenter des idees vulgaires de manière a les rehausser, des idéés neuves sous une forme qui semble tout habituelle, et réciproquement des idéés communes sous une forme nouvelle; a affaiblir les grandes pensées; a faire naitre des plus petits moyens les plus grands effets : son art enfin se compose d'une foule de secrets du même genre. Parmi les différentes formes du discours, il en est une sur laquelle nous devons spécialement insister : c'est la forme énonciative, pronuntiabilis. Elle présente un sens complet, et elle est la seule qui formule une erreur ou une vérité. Sergius 1'appelle effatum (principe), Varron, proloquium (idéé première), Cicéron, enuntiatum (énoncé); les Grecs, protase, d'autres fois axiome; ce que je traduis, a la lettre, par protension ou question; toutefois je préfère le terme plus usité, de proposition. Les propositions donc, comme les conclusions mêmes auxquelles elles aboutissent, sont de deux espèces l.es unes sont positives et en même temps simples, comme quand nous disons : Celui qui règne est heureux; les autres sont subordonnées ou conditionnelles et en même temps composées, comme quand vous dites : Celui qui règne, s'il est sage, est heureux; car vous subordonnez une condition, par laquelle, s'il n'y a point sagesse, excellentis est, lata anguste, angusta late, Vulgata decenter, nova usilate, usitata nove proferre, extenuare magna maxima e minimis posse efficere, aliaque id genus plurima. Est una inter has ad propositum potissima, qnae pronuntiabilis appellatur, absolutam sententiam comprehendens, sola ex omnibus veritati aut falsitati obnoxia; quam vocat Sergius efiatum, Yarro proloquium, Cicero enuntiatum, Groei frotasin, tum axioma; ego verbum e verboi tum protensionëm, tuiu rogamentum; familiarius tamen dicetur propositio. Propositionum igitur, perinde ut ipsarum conclusionum, duaï species sunt : altera prsdicativa, qu® etiam simplex est; ut si dicamus, Qui rcgnat beatus est: altera substitutiva, vel conditionalis, qu$ etiam composita est; ut si aias: Qui regnat, si sapil, beatus cst> Substituis enim conditionem, qua, nisi sapiens est, il n'y aura pas bonheur. Nous allons présentement pai'ler de la proposition positive, qui par sa natare est la première, et comme 1'élément de la su.bordoniiée. II existe encore d'autres diflérences qui tiennent a la quantité et a la qualité. Relativement a la quantité, il y a des propositions universelles, comme : Tout ce qui respire est vivant; d'autres, particulières, comme : Certains animaux ne respirent pas; d'autres, indéllnies, comme : L'animal respire; car on ue détermine pas si c'est tout aninial, ou certain animal : du reste, ces dernières espèces de propositions sont toujours regardées comme particulières, paree que, dans 1'incertitude, il est plus prudent de conclure a ce qui a le moins d'extension. Relativement a la qualité des propositions, les unes sont attributives, paree qu'elles assignent un certain attribut ii tel ou tel sujet, comme : La vertu est un bien; on indique ici que la vertu a le bien pour attribut. Les autres sont négatives, paree qu'elles ment 1'existence de certain attribut chez tel ou tel sujet, comme : La volupté n'est point im bien; on nie que le bien soit 1'attribut de la volupté. Mais les stoïciens croient en faire aussi une proposition attributive, quand ils disent : II arrivé a certaine volupté de n'étre point un bien. C'est indiquer ce qui arrivé & la vertu, autrement dit, indiquer ce qu'elle est. Conséquemment, selon eux, c'est la une proposition attributive, paree qu'il y est parlé de 1'existence d'un attribut, & propos d'un sujet dans lequel eet attribut parait ne pas exister. En un mot, non slt beatus. Nos niuic de praedicativa öicemus, qnae natura prior est, ac velut elementmn substitutivae. Strnt ali«e dlfferentiae, quantitatis et qualitatis. Qnantitatis qnidem, quod aliae universales snnt, ut, Omnt spirans litil; ali« particulares, ut, Quaidam animalia non spirant; aliae indeflmtai, Ut, Animal spiral : non enim definit, utrum omne, an aliquod; sed tarnen pro particulari semper valet, qnia tutius est, id ei incerto aecipere, qnod minus est. Qualitatis autem, quod ali® dtdica'.ïia' snnt, quod tkdicant aliquid de quopiam; ut, Virlus bonum est; dedicat enim, virtuti inesse bonitatem; aliae aMicatiia;, qua abdicant aliquid de quopiara; ut Voluptas non est bonum; abdicat enim, voluptati inesse bonitatem. At Stoici hanc qnoque dedicatWam putant, quum inquiunt. Evenil cuidum voluptati bonum non esse; ergo dedicat, quid evenerit ei, id est quid sit. Idcirco dedicativa, inquiunt, est, quia, ei, in quo negavit esse, dedicat id, quod les stoïciens n'appellent propositions npgatives que celles qui sont précédées de la partieule négtttirs. Mais en ce point, comme en d'autres, il est facile de les réfuter; car si 1'on pose ainsi la formule : Ce qui n'a aucune substance n'est pas, ils seront contraints, d'après leur énoncé, de reconnaitre que ce qui n'est pas existe pourtant, paree qu'il a la négation de la substance. Du reste, la proposition, comme dit Platon dans le Théétète, se réduit rigoureusement a deux seules parties du discours, le nom et le verbe, comme : Apulée disserte; ce qui est vrai ou faux, et ce qui par conséquent forme une proposition. D'oti quelques-uns même ont pensé que ce sont la les deux parties uniques du discours, paree que seules elles peuvent constituer le discours parfait, autrement dit, paree qu'elles renferment un sens complet. Suivant cette opinion, les adverbes, les pronoms, les participes, les conjonctions, et les autres termes énumérés par les grammairiens, ne sont pas plus des parties du discours que les ornements ne font partie intégrante du vaisseau, que les poils ne font partie de l'homme; ou, da moins, le discours étant comparé k un navire, toute cette nomenclature grammaticale en représentera les clous, la poix et le goudron. Quoi qu'il en soit, des deux parties énoncées ci-dessus, 1'une est appelée le sujet, comme étant efïectivement subordonnée ; c'est Apulée; 1'autre se nomme non videtnr esse. Solum autem abdicativum vocant, cui negativa particala praponitur. Veram hi quidem quum in aliis, tnm in hac re vinenntur; si qni ita rogaverit, Quod nullam substunlium habet, non est; cogentur enim secundum quod dicunt, confiteri esse quod non est, quod nullam substantiam habet. Caterum est propositio, ut ait in The$teto Plato, duabus paucissimis otationis partibus constans, nouiine et verbo : ut, Apuleius disserit; quod aut veram, aut salsum est : et ideo propositio est. TJnde quidam rati sunt, bas duas solas oraifonis partes esse, quod ex iis solis fieri possit perfecta oratio, id est, quod abunde jententiam comprebendant. Adverbia autem, et pronomina, et participia, et contunctiones, et id genus Cffitera, qu® grammatici numerant, non magis partes orationis esse, qnam navium aplustria, et hominum pilos, aut certe in universa compage orationis vice clavorum, et picis, et glutinis deputanda. Porro ei duabus prsedictis partibus altera subjectiva nominatui, velut subdita; ut ApuUiut; 1'attribut, disserte, ou bien ne disserte pas : elle attribue effectivement & Apulée tel ou tel fait. II est permis, en laissant la même valeur ci chacun de ces deux termes, de développer n'importe lequel en un plus grand nombre de mots; ainsi, au lieu d Apulée 011 peut dire : Le philosophe platonicien de Madaure; de même, au lieu de disserte, on peut dire : se livre a wie dissertation. D'ordinaire, le sujet a moins d'extension, et 1'attribut en a davantage, ce dernier pouvant s'appliquer non-seulement au sujet de cette proposition, mais encore a d'autres; car Apulée n est pas le seul qui disserte : un grand nombre d'autres sont dans le même cas, et le même attribut peut leur convenir pareillement. Toutefois, 1'attribut peut se trouver être 1'énoncé d'un fait qui soit exclusivement propre au sujet, comme quand on dit : Ce qui est cheval a la propriété de hennir. C'est un fait paiticulier au cheval que celui de hennir; et dans ces phrases toutes particulières, il y a parite d'extension dans le sujet et dans 1'attribut. Ce dernier, contrairement aux autres cas, n'a pas plus d extension; si bien, qu il est possible de ren verser 1'ordre et de mettre pour sujet ce qui était d'abord 1'attribut, en disant d'une manière inverse : Ce qui a la propriété de hennir, est cheval. Mais on ne peut intervertir ainsi lorsque les deux termes sont (1 inégale extension; car, bien qu'il soit vrai que tout homme est un animal, néanmoins, si vous prenez 1'inverse, il ne sera pas altera, declarativa; ut, disserit, vel non disserit; declarat enim, qtrid faciatApuleias. Licet autem, eadem vi manente, utramvis partem in plura verba protendere; ut si pro Apuleio, dicas Philosophum Platonicum Mudaurensm : item, pro dmeretido, dicas e«m uti oratione. Pleramque autem subjectiva minor est, feciarativa major : et non hanc modo, sed alias quoque subjectivas comprehen' dens. Non enim solum Apnleius disserit, sed et alii plnrimi, qui sub eadem declaratione possunt contineri; nisi forte proprium cujuspiam de eo declaretnr : nt si dicas, Qui equus est, hinnibile est; at proprium est equi, binnire. Et idcirco in his propnis par est declarativa, par subdita; ac non, ut in carteris, major • qmppe qunrn eadem possit, mutata vice, Sllbdita flen, et quam prins habuerit subditam, nunc habere sui declarativam, nt si, verso ordine, ita dicas, Quod hmnbile e.tt, ejuus est. At non itidem, ubi impares partes snnt, convertere vices possis. Non emm quia verum est, Omnem hominem animal esse; idcirco, si con- vrai, pour cela, que tout animal soit un homme; attendu que, si le liennissement est particulier au cbeval, 1'état d'animal n'est pas exclusivement le partage de 1'homme, et qu'il y a une quantité innombrable d'autres animaux. Ainsi donc, même lorsque les termes de la proposition sont intervertis, 1'attribut se reconnait a plusieurs caractères distinctifs : d'abord, paree que eet attribut peut avoir plus d'extension que le sujet; ensuite, paree qu'il n'est jamais exprimé par un nom, mais toujours par un verbe; et précisément cette dernière propriété empêeherait a elle seule de confondre entre eux le sujet et 1'attribut, leur extension se trouvat-elle égale. D'un autre cöté, si 1'on étudie leurs points de ressemblance, on verra que, eomme il y a des propositions délinies et des propositions indétinies, de même il est constant que le sujet et 1'attribut sont tantöt définis, comme animal, homme, tantöt indéfinis, comme ce qui n'est pas animal, ce qui n'est pas homme; car on ne détermine pas ce qu est tel sujet ou tel attribut, en disant ce qu'il n'est point: on indique seulement qu'il est autre chose que ce qu'on énonce. Maintenant, nous avons a dire quels sont les rapports des quatre propositions entre elles, et il sera bon de les considérer sur une figure quadrangulaire. Soient donc sur une meme ligne supérieure (voyez ci-après) une proposition générale attributive, et une proposition générale négative, comme : Toute volupté est Vertas, verum erit Omne animal hominem esse. Neque enim ut proprium est equi, hinuibile, ita proprium est homini, animal esse: quum sint animalia alia innumera. Aguoscitur hino de pluribus declarativa, licet converso ordine rogamentum proponatur : primo, quod plnra' comprehendere potest declarativa, quam subdita; dehinc, quod nunquam vocabulo, sed semper verbo terminatur; quo pracipue etiam in illis proprietatibus a pari subjectiva discernitur. Id etiam pro similitudine tenendam est, quia, ut sunt propositiones definita et indefinit®, ita etiam oonstat, particulas tam subjectivas quam declarativas partim defiuitas esse, ut, homo, animal; partim indeanitas, ut non homo, non animal. Non enim definiunt, quid sit, quum hoe non sit, sed tantum ostendunt, aliud prater hoe esse. Nunc dicendum est, quemadmodum quatuor illa propositiones inter se aifecta sint: quas non ab re est in quadrata formula spectare. Sint igitur in superiore linea, ut infra scriptam est, universalis dedicativa et abdicativa : ut Omnis vo- un bien > — Nulle volupté n'est un bien; et soient ces deux propositions dites propositions contraires. De même, sur une ligne inférieure et au-dessous de chacune des deux générales, placons des propositions particulières : Certaine volupté est un bien • — Certaine volupté n'est pas un bien; et appelons ces deux dernières sous-contraires entre elles. Ensuite, menons des lignes obliques qui se coupent, Tune alla:it de la générale attributive h la particuliere négative, 1'autre allant de la particulière attributive è la générale négative. De cette manière, nous établissons un rapport entre des propositions k extension et comprébension inverses, que nous appellerons contradictoires. De ces dernières, il faut absolument que 1 une ou 1'autre soit vraie, ce qui implique I entière et parfaite contradiction; mais entre les deux propositions sous-contraires et les deux propositions contraires, il n'y a qu'une contradiction partagée. Sans doute deux contraires ne sont jamais vraies ensemble, mais quelquefois elles sont fausses ensemble; réciproquement, deux sous-contraires ne sont, a la vérité, jamais fausses ensemble, mais quelquefois elles sont vraies ensemble; et par conséquent la réfutation de 1'une d'elles est la confirmation de 1'autre, sans que pourtant, par réciproque, la preuve de la vérité de 1'une soit la réfutation de 1'autre. Quant aux contraires, démontrer la vérité de 1'une, c'est par le lait même, nier 1 autre; et pourtant la réciproque n'existe luplas honum est, mlla vohtplat est homtm; dicanturqne h® inter se incongrus. Item in infenori linea sub utraque particulares subnotentur : Qucedam vo/uptas bomm est, quceiam non est bonum : dicanturque l.ae inler se snbpares. Deinde dncantnr obliqua, line® angulares : altera pertinens ab „„iversali dedicativa ad particularem abdicativam; altera a particnlaii dedicativa ad universalem abdicativam : qua mterse, et quantitate et qualitate contraris, alterutra nominentur quod jam necesse est alterutram Yeram esse, qua; dicitnr perfecta pugna et integra. At inter subpares et incongruas pugna dividua est; quod incongru® nunquam quidem fiant simul yerae, interdum tarnen simul menüuntur : subpares autem mutata vice, nnnquam quidem simul menüuntur, interdum tarnen fiunt simul verse; et ideo utriusris harum revictio confirmat alteram, non tarnen et utnusvis confirmatie reviucit alteram. De incongruis qui utramvis posuit, utique alteram tollit: non tarnen, mutata vice, qui utramvis tollit, utique alteram ponit. pas : réfuter 1'une, n'est pas établir 1'autre. A 1'égard des contradictoires, prouver n'importe laquelle, c'est toujours réfuter 1'autre, et réfuter 1'une c'est toujours prouver la seconde. Enfin, chacune des deux propositions générales, quand elle est établie, établit sa particulière, et néanmoins elle peut être réfutée sans détruire celle-ci; de même que, vice versa, toute proposition particulière infirrae par sa réfutation la générale correspondante, et ne 1'établit pourtant pas par sa preuve. On vérifiera sans peine tous ces principes, en jetant les yeux sur les propositions ellesmêmes, combinées dans la figure que voici : Toule toluptc est un bien. Contraires Nulle toluplê n'est un bicn. Certaine roluplê est tin bien. Sous-contraires Certaineroluptèn'estpasmiHen. On connait, en effet, d'une manière certaine ce qu'accorde celui qui énonce une proposition. Enimvero de alterutris qui utramvis coinprobat, nnnquam alteram refutat: et qni alteram refutat, utique alteram comprobat. Oteram universalis utravis particularem suam comprobata utique conftrmat : revicta non utique iniirmat. Particularis autem, versa vice, universalem suam revicta utique iniirmat; probata non utique firmat. Hcec omnia ita esse, ut dicimus, ex ipsis propositionibus facile ostendunt infra scripta. Omnia voluptas bonum est* Incongru» Nulla voluptas bonum est. Qurrdam voluptas bonum est. Subpares Qufföum voluptas ncn est bonum. C^rtum est enim, quid concedat, qui aliquid proposuenU un detruit 1 une ou 1'autre des propositions générales, de trois mameres : en démontrant, ou que sa proposition particulière est fausse, ou que sa contraire est vraie, ou encore que sa souscontraire est vraie; mais pour établir cette même proposition generale, ïl n'y a qu'une seule manière, c'est de démontrer que sa contradictoire est fausse. Pareillement, on détruit la proposition particulière d'une seule manière, en démontrant la vérité de sa contradictoire; et on 1'établit de trois manières, en démontrant, ou que la proposition générale correspondante est vraie, ou que 1 une des deux autres, è savoir sa sous-contraire ou sa contradictoire, est fausse. Nous observerons la même chose dans les propositions équipollentes. Or on appelle équipollentes, celles qui sous des énoncés différents ont la même valeur: elles sont ou vraies ensemble ou fausses ensemble, et se prouvent conséquemment. 1'une par 1'autre, comme la proposition indéfinie et la proposition particulière. De plus, si une proposition quelconque prend a son commencement la particule négative, elle équivaut a sa contradictoire. Soit, par exemple, la proposition générale affirmative : Toute volupté est un bien : si on la fait précéder d'une negation, on aura : II n'est pas vrai que toute volupté soit un bien; proposition qui équivaut k la contradictoire de la précédente^ c esU-dire a : Certaine volupté n'est pas un bien. II faut savoir qu il en est de même pour les trois autres sortes de propositions. Destruitnr antem „travis universalis trifariam: dnm aut particularis ejus falsa ostenditnr, auttravis ei duabus eateris vera, sive incongrua, sive snbneutra Instruitur antem uno modo, si alterutra ejus falsa ostenditnr. Contra, narticans nno qu.dem modo destrnetnr, si alterutra vera ostenditnr. Instruilnr antem nianam : si ant universalis ejus vera est, aututravis ei duabns eateris falsa £'Ve Su.bp3r &*• si™ Eadem servabimus etiam in aqnipollentibus prop.sition.bus, équipollentes autem dicuntur, qua alia enunciatione tantumdem possunt, et simul vera finnt, aut simul falsa : altera ob alteram scilicet sicut indeönita et particularis. Item omnis propositie, si assumat in principio negafvam part.culam, fit alterutra ejus aquipollens; ut quum sit universalis ded.cat.va, Omms voluptas bonum: si ei negatie praponatur, fiet, Non omnis voluptas bonum; tantumdem valens, qnantum valebat alterutra ejus, Quwdam voluptas non est bfmum. Hoe in cateris tribus proposiüonibu» intelligendum est. 14. Passons maintenant a la conversion. Les propositions qui peuvent être converties sonl. la générale négative et sa contradictoire, c'est-&-dire la particuliere afflrmative. Cela tient a ce que les éléments constitutifs de ces propositions, c'est-k-dire le sujet et 1'attribut, peuvent toujours changer de place entre eux sans qu'elles cessent d'être vraies ou fausses. En effet, comme cette proposition-ci est vraie: Nul homme sensé n'est impie; de même, si vous changez les deux membres de place, il sera vrai de dire: Nul impie n'est homme sensé. Pareillement, comme c'est une proposition fausse que celle-ci • Nul homme n'est animal; ainsi, en 1'intervertissant, elle sera fausse : Nul animal n'est homme. Le même procédé de conversion s'applique a la particuliere aflirmative : Certain grammairien est homme, et Certain homme est grammairien. On ne peut pas toujours opérer de cette manière sur les deux autres or/lres de propositions. Ce n'est pas que parfois on ne les intervertisse; mais néanmoins elles ne sont pas pour cela appelées conversibles; car il suffit qu'une opération trompe dans quelques cas, pour qu'on la regarde comme inceraine et qu'on la rejette. II faut donc dans chaque proposition s'assurer, par tous les sens qu'elle présente, si elle conserve encore son caractère distinctif après la conversion. Ces propositions qui ne se convertissent point sont peu nombreuses : elles se réduisent & cinq seulement. En effet on énonce, d'un sujet, ou sa nature propre, ou son genre, ou sa différence, Deinde de conversione. Convertibles propositiones dicnntnr universalis abdicativa, et alterutra ejus, id est, particnlaris dedicativa : eo qnod particnl® earum, snbjectiva etdeclarativa, possunt semper servare inter sevices, permanente conditione veritatis aut falsitatis. Nam ut vera est hra propositio, Nullus prudeits est impiiis; ita, si convertas partinm vices, verum erit, Nullus impius prudcns. Item, nt falsum ost, Nullus homo est animal; ita, si convertas, falsa erit, Nullum animal homo. Pari ratione et particnlaris dedicativa convertitnr, Quidam grammaticus, homo est; et, Quidam homo, grammaticus est. Qnod dnae c$tera propositioi.es semper facere non possnnt, qnamqnam interdnm convertantur : nee tarnen idcirco cnnvertibiles dicnntnr; nam qnod alicnbi fallit, incertum repudiatnr. Ergo nnaqnceqnc propositio per omnes significationes repei ienda est, an etiamconvereacongruat. Kec innumerae sunt istae, sed quinque sol®; aut enim proprietas declaratur est un homme. Mais cela n'a lieu que pour la conversion la plus simple de toutes, laquelle en logique se nomme réciproque. En eflet, il y a une autre manière de convertir les propositions, qui change non-seulement 1'ordre, mais encore la qualité même de leurs parties constitutives. Ainsi, un sujet, un attribut particuliere deviennent généraux et réciproquement. Or, ce mode de conversion s'applique aux deux propositions qui restent, k savoir, è la générale affirmative et & la particuliere négative. Exemples : Tout homme est un anima!; Tout ce qui n'est pas animal, n'est pas homme; et encore : Certain animal n'est pas être raisonnable; Certain étre non raisonnable est animal. II en est perpétuellement ainsi, comme on peut s'en convaincre au moven des cinq espèces d'attributs citées plus haut. 11 y a enchalnement de propositions, lorsqu'elles ont un terme commun qui les unit les uns aux autres de manière & ce qu'elles aboutissent è une seule conclusion. Ce terme commun, que 1'on nomme moyen terme, peut être ou sujet dans les deux propositions, ou attribut dans cliacune d'elles, ou sujet dans 1'une et attribut dans 1 autre. De 1&, par conséquent, trois formes, que les logiciens nomment figures. Dans la première, le terme commun est sujet d'une proposition et attribut de 1'autre. Or, nous donnons k cette forme le nom de première, non pas seulement paree que dans lënumération il faut commencer par une, mais aussi mal homo. Verum hoe in simplici conversione, quae in conclusionum illationibus reflexio nominatur. Est enim et altera propositionum conversio, qu® non tantum ordinem, sed etiam ipsas particulas in contrarium perducit: ut quas deflnita est, indefinita fiat; et contra, qua indefinita est, deflnita. Hanc conversionem vicissim reliquae duae admittunt, universalis dedicativa, et particularis abdicativa : nt, Omnis homo, animal; omne non animal, non homo, item Quoddam animal non est rationale; quoddam non rationale, animal. Id ita esse perpetuo, ut dicimns, per illas quinque prcedictas species explorabis. Gonjugatio autem propositionum, dicitur ipsa connexio earum per aliam communem particulam, quainter se copulantur; ita enim possuntad unam conclusionem consentire; quae particula communis necesse est aut in utraque propositione subjecta sit, aut in utraque declarans: aut in altera subjecta, in altera declaraus. ires igitur formulae flunt; quarum prima dicatur, quum illa communis particula paree qu'elle donne les conclusions les plus iraportantes. La dernière est plaeée la troisième, paree qu'elle ne conclut qu'au particulier; et Ia deuxième passé avant celle-ci, paree qu'elle aboutit a des conclusions générales, bien que seulement négatives. La supériorité de la première proposilion tient a ce qu'elle aboutit k des conclusions de toute espèce. J'appelle conclusion ou proposition déduite, celle qui s'infère et se conclut d'un faitconcédé par 1'adversaire, d'une coneession; or une concession, c'est une proposition dont eet adversaire accorde la vérité. Soit, par exemple, cette phrase : Toute chose honnète est-elle bonne? Voilü une proposition. Si 1'adversairo déelare. y donner son assentiment, elle devient une concession; ou supprime la forme interrogative, et on a une proposition générale : Toute chose honnète est bonne. Joignez-y une autre proposition pareillement avancée et accordée : Toute chose bonne est utile. De eet enehainement, comme bientöt nous le montrerons, résulte un premier mode de proposition concluante, laquelle est générale si la conclusion est directe : Bonc toute chose honnète est utile; et particulière, si la conclusion est formée en convertissant: Donc certaine chose utile est honnète. Car en convertissant des propositions générales affirmatives, on ne peut obtenir que des propositions particulières. Or, je dis in altera subjecta, in altera declarans est; qui ordo non tantum enmneratione, sed conclusionum dignitate contentus est. Quippe ultima est formnla tertia, qnia nihil in ea nisi pari iculare concluditur. Hac superior est secunda, quae habet conclusiones universales, sed tarnen abdicativas tantum. Et ideo sic prima pollet, quia in omlie genus illationum concluditur. Dico autem illationem vel illativum rogamentum, quod ex acceptionihus colligitur et infertur. Porto acceptio est propositio, qu$ conceditur a respondenteut, si quis ita proponat. Estne omne Koneslum bonum ? propositio est; et, si assentire se dieet, St acceptio, remota interrogatione : qua; et ipsa tarnen communiter appellatnr propositio, Omne honeslum bonum est. Huic junge alteram acceptionem similiter propositam et coucessam, Omne bonum utile est. Ei hac conjugatione, ut moi ostendemus, primi modi flt illativum: si directim, universale, Omne igitur honeslum, utile est: si reflexim, particulare, Quoddam igitur utile, est honestum: qnia particulaiiter tantum in relleiionibus converti qu'il y a conclusion directe quand le sujet est le même aussi bien dans les propositions concédées que dans la proposition concluante; et pareillement, quand 1'attribut est le même dans 1'une et dans 1'autre. 11 y a conclusion indirecte, quand le contraire de ce que nous venons de dire a lieu. Dureste tout ce raisonnement, qui consiste en propositions aecordées et propositions concluantes, doit s'appeler conclusion ou syllogisme. Suivant Aristote, on peut très-convenablement définir le syllogisme : Un discours dans lequel certaines choses êtant accordées, il en résulte nécessairement quelque autre chose de plus que ce qui est accordé, mais par suite méme de ce qui a étc accordé. Dans cette définition, il ne s'agit d'autres formes de discours que de la forme énonciative, laquelle, comme nous avons dit plus haut, est seule absolument vraie ou (ausse. On y dit exprès au pluriel, certaines choses étant accordées, paree qu'une seule proposition ne suffirait pas pour faire un raisonnement. Toutefois, ce n'est pas 1'avis du stoicien Antipater, qui, contrairement è 1'opinion commune, regarde comme formant un syllogisme complet ces deux propositions : Tu vois, donc tu vis; tandis qu'il n'est véritablement complet que de la manière suivante : Si tu vois, tu vis; or tu vois; donc tu vis. Je continue : Comme nous voulons toujours conclure non a ce qu'on nous accordé, mais & ce qu'on ne nous accordé pas, a eet effet potest nniversalis dedicativa. Directim autem dico inferri, quum eadem particula subjecta est tam in conjugatione, quam in ipsa illatione: itemque declarans se eadem, quum est utrobique : reflexim vero, quum hoe fit versa vice. Gaeternm tota ratiocinatio ista, qua; acceptionibus et illatione constat, collectio vel eonclusio noniinetur. Secundum Aristotelem commodissime potest ita definiri : Oratio, in qua, concessis aliquihus, aliud quiddam pricter illa qua: concessa sunt, necessario evenit, sei per illa ipsa conctssa. In qua definitione et orationis species non alia, quam pronuntiabilis intelligenda est, qnae, ut supra dilimus, sola aut vera est aut falsa. Et, concessis aliquitms, pluraliter ideo dictnm est, quia ei una aceeptione non fit collectio : Licet Antipatro Stoico contra omnium sententiam videatur plena conclusio esse, Villes, villis igitur : quum sit illo modo plena, Si vides, vivis : alqui villes : rivis igitur. Item, q>iia concludere volumus, non qaod concessum est nobis, sed quod negatum : idcirco in defini- la définition porte : II résulte nécessairement quelque auire chose de plus que ce qui est accordé. C'est pour cela qu'il y a superfluité dans les formules des stoïciens, quand ils aboutissent diversement a une conelusion dissemblable, comme : 11 fait jour ou il fait nuit; or il fait jour; ou quand ils redoublent le même lerme : S'il fait jour, il fait jour; donc il fait jour. Car c'est contre toute logique qu'ils transforment en conelusion un fait qui leur est accordé de lui-même sans controverse. II y aurait plus apparence de raisonnement a dire : S'il est jour, il fait clair; or il est jour, donc il fait clair. Car enfin ce n'est pas lft reproduire la proposition concédée; et le terme il fait clair, qui se trouve dans la conséquence, s'était aussi trouvé dans une des prémisses. Mais, dans ce cas même encore, nous dirions que c'est mal raisonné, attendu que quand la conséquence dit il fait clair, cela signifie qu'il fait jour maintenant, tandis que la majeure n'indique pas qu'il fasse clair maintenant, mais établit seulement que s'il fait jour, il fait en mêmetemps clair. II importe beaucoupde distinguer s'il s'agit d'une chose qui existe actuellement, ou d'une chose qui n'arrivera que sous certaines conditions préalables. La définition dit encore : II résulte nécessairement; elle s exprime ainsi, pour qu'on distingue le syllogisme rigoureux de la simple induclion qui argumente d'après des analogies. Car dans 1 induction aussi, certaines choses soiit aecordées; comme,' tione aliud quiddam, printer illa qua concessa simt, necessario evenire. Quapropter supervacanei sunt modnli stoicornm, non idem diflerenter peragentes: ut, Dies est, aut nox : atqui dies est. Item idem geminantes, Si dies est, dies est : dies igitur est. Fmstra enim colligunt, quod sine controversia ultro con ceditur. Ulud potius verisimile est, qunm dico, Si dies est, tucet: atqui dies est : igitur et lucet : non male colligere prater quod accepi. Nam quod est in conclusione lucet, fuerat et in propositione; hoe tarnen ita retutabimus, aliter dici in conclusione, igitur lucet, ut ostendatur nunc lncere: aliter in propositione acceptum, in qua non est dictum, nunc lucere; sed tantum consequens esse, ut, si dies sit, utique et luceat. Multum autem refert, itane nunc adfirmes aliquid esse, an tantum solere esse, quum aliud quiddam praecesserit: itemillud, quod in eadem defiuitione necessitas comprehensa est, factum est, ut conclusionis vis a similitudine inductionis distingueretur. Nam et in ind>'"4i' :• par exemple: L'homme meut sa machoire inférieure; le cheval meut sa mdchoire inférieure : de même le bceuf et le chien. De ces concessions on arrivé h cette autre induction: Ainsi pareillement tout animal meut sa mdchoire inférieure : or, c'est ce qui n'est pas vrai a 1'égard du crocodile. On peut, tout en accordant les premières propositions, se refuser ici & leur conséquence; tandis que si le syllogisme avait existé, il aurait fallu accepter la conelusion, qui existe virtuellement dans ce qu'on a accordé: c'est ce qui motive ces mots, il résulte nécessairement. Enfin, la dernière partie de la définition n'est pas elle-même sans portée: elle montre que c'est par suite de ce qui a été accordé qu'on doit arriver a la conelusion, et qu'autrement celle-ci est illusoire. Mais voilü assez de développements a eet égard. Disons maintenant de quelles manières et par quelles coriibinaisons on pourra en se renfermant dans un certain nombre de propositions énonciatives arriver & des conclusions véritables: on y parvient au moyen des ligures. Par une première figure on trouve seulement neuf modes, dont six sont concluants; dans la deuxième, quatre modes, dont trois sont concluants; dans la troisième, six modes, dont cinq sont concluants. Je parlerai successivement de chacun de ces modes en leur ordre; mais je dois dire a 1'avance que les particulières seules ou les négatives seules conceduntur : ut puta, Homo inferiorem malam movel; equus inferioremmalam morel : ilem bos et canis. Ei istis acceptionibua in conclusione aliud qnid intertui : Ergo et omne animal inferiorem malam movel; quod qunm sit in crocodilo falsum, potes, superioribus concessis, illationem ipsam non recipere, quam tibi in conclusione non licuisset recusare: quippe cujus illatio in ipsis acceptionibus continetur, et ideo in ea additum est, necessario evenire, Is'e nltima quidem pars definitionis vacat, sed ostendit per ipsa, qua} concesserit, evenire debere illationem, caeterum ratam non fore. Ac de his quidem satis dictum. Nunc tradendum est, quibus modis et conjugationibtis fiant iutra certum numerum praïdicativi generis verae conclusiones; quippe in prima formala^iovem soli moduli, sex autem conjugationes reperiuntur: in secunda quatuor moduli, tres coujugationes: in tertia sex moduli, quinque conjugationes. De quibus hic jam suo ordine demonstrabo: prajfatus, neque ex particularibus solis, neque ab- attendiwii T ^ c°nclusi°ns ^«nent satisfaisantes, attendu que souvent même elles peuvent en donner de fausses areillement, quel que soit le nombre des propositions affir- matives si on les combine avec une seule. qui soit négative la conclusion devient non pas affirmative, mais négative- tant est grande la prépondérance d'une seule de cette dernière e'spèce combinée avec les autres! Semblable est 1'influence des pro- ST? ; Une d'elles' f'uelle soit, mèlée culière ' me P°Ur C°nduante une Pr°P°sition parti- »ans la première figure, le premier mode est celui qui de pré- IL.8»« generale affirmativej exemple: Toute chose juste est honnète ; Toute chose honnète est bonne: Donc toute chose juste est bonne. Maïs si vous concluez par conversion : Donc certaine chose bonne est juste, la même combinaison donnera le cinquième mode. Carunegé- Zn,t|nat'Ve "e fUt êtFe C°nVertie que de cette man'ère, 16 la' en,Sei«né Précédemment. Le deuxième mode est dans lequel on eondut directement k une négative géné, fleri.C0nCl"si011em' 5'lia s*Pe Possunt et falsa conducere. tar d bd riCa!!ïiS' " "traViS aMiCa'iVa dedicati- Similis etiam n T lUatlonem' tant«® vel u„a mixta csteris pravalet. isr™ t,s est-mraTis enim mixta u—• Omne juslum honestum: Omne honestum bonum ; Omne iyitur juslum bonum est• At si reflexim inferas, Quoddam igilur bonum, juslum, at ex eadem conjngati„ne qui„t„5 ra„d„s; „am sic tantun, reflectl posse ,1niTer. <5 rale d'une genérale affirmative et d'une générale négative; exemple : Toute chosejuste est honnête : Nulle chose honnète n'est honteuse : Donc nulle chose juste n'est honteuse. Mais si vous concluez par conversion : Donc nulle chose honteuse n'est juste, vous obtiendrez le sixième mode. Car, comme nous avons dit, la proposition générale négative se convertit simplement. Seulement, n'oublions pas que c'est de 1'affirmative que doit être tiré le sujet de la proposition concluante dans le deuxième mode; c'est pour cela qu'il faut considérer cette proposition affirmative comme la première, quand même on énoncerait d'abord la négative. Et en général c'est la proposition la plus inlluente du syllogisme qui doit être considérée comme la première. Dans le sixième mode, le sujet est tiré d'une proposition négative : c'est la seule différence qui distingue ces deux modes. Arrivons au troisième mode : d'une affirmative particulière et d'une affirmative générale, on y conclut directement a une particulière affirmative; exemple : Certaine chose juste est honnète : salem dedicativam, supra docui. Secundus modus est, qui conducit ex universalibus dedicativa et abdicativa abdicativum universale directim x ut Omne justum, honestum: Nullum honestum, turpe : Nullam igitur justam, turpe. At si reflexim inferas, Nullam igitur turpe, justum, sextum modum effeceris; nam, ut dictum est, reflectitur in se universalis abdicativa. Tantum meminisse debemus, subjectum ex dedicati"va txahendum ad illationem in secundo modo, atque ideo eam priorem aestimandam, licet ante abdicativa enuntietur. Similiter et in cffiteris quóe prior est potestate, prior inteJligatur. In sexto autem modo trahitur subjectiva ex abdicativa; hsec sola differentia eorum. Item tertius modus, qui conducit ex dedicativis particulari et universali dedicativum particulare directim : ut, Quoddam justum, honestum Certaine chose juste est honnète : Rulle chose juste n'est mauvaise : Donc certaine chose honnète n'est pas mauvaise. Le sixième mode est celui qui, d'une générale affirrnative et d'une particulière négative, conclut directement k une particuliere négative. Exemple : Toute chose juste est honnète : Certaine chose juste n'est pas mauvaise : Donc certaine chose honnète n'est pas mauvaise De ces six modes, les trois premiers se ramènent au troisième des indémontrables, si on convertit la première proposilion du premier et du deuxième. Pour le troisième, il oiïre la même combinaison que le deuxième, n'en différent qu'en ce qu'il tire son sujet de celle des prémisses du deuxième qui est une générale. Aussi on le ramène au troisième des indémontrables, en convertissant non-seulement une des prémisses, mais encore la conséquence. De même le quatrième et le cinquième naissent du quatrième indémontrable, si on convertit la première de leurs prémisses. Pour le sixième mode, on ne pourra par la conversion ni d'une de ses prémisses ni des deux le ramener k quelqu'un des indémontrables : il ne se prouve que par 1'impossible. II a Quoddam justum, honestum: Nullum justum, malum : Quoddam igitur honestum, non est malum. Sextns modus est, qui conducit ex dedicativa universali et abdicativa particulari abdicativum particulare directim : ut, Omne justum, honestum : Quoddam justum, non est malum : Quoddam honestum, non est malum. Ei his sei modis primi tres rediguntur ad tertium indemonstrahilem, conversa jiriore propositione primi et secundi; tertius enim secundo eamdem conjugationem habet: hoe uno differeus, quod ei universali trahit particulam subjectiyam : propter quod non tantum propositionis, -verum etiam illationis conversione redigitur ad tertium. Item quartus et quintns nasenntur ex indemonstrabili qnarto, conversis prioribus propositionibus eorum. Seitus autem modus nee utraque nee altera redigi conversa ad indemonstrahilem aliquem potest, sed per impossibile 15. cela de commun avec le quatrième de la deuxième figure; et c'est pour cela que tous les deux ils sont comptés les derniers. Quant aux autres, leur ordre est disposé, dans toutes les figures, selon 1'importance diverse qu'ils prennent en raison des prémisses qui y sout combinées et de leurs conclusions. Car comme 1'affirmation s'énonce avant la négation, et que ce qui est général prévaut sur ce qui est particulier, les propositions générales prennent le pas avant les particulières, et les propositions affirraatives, soit prémisses, soit conséquences, passent avant les négatives. Le mode qu'on place avant les autres est celui qui se ramène le plus facilement & l'indémontrable,c'est-a-dire qui s'y ramène par une seule conversion; et, du reste, c'est la seule manière de prouver que ces modes arrivent ü une conclusion certaine. II y a encore une manière de prouver, commune a tous les modes, même aux indémontrables : c'est celle qui est dite : par 1'impossible, et que les stoiciens appellent première constitution ou premier exposé. Ils la définissent ainsi: Si de deux prémisses on infère une conclusion, chacune d'elles combinée avec le contraire de la conclusion, infórera nécessairement le contraire de la prémisse restante. Voici maintenant 1'ancienne définition : Nier la consèquence d'un syllogisme quelconque en méme temps qu'on accepte une des deux prémisses, c'est nier la seconde prémisse. Cet aphorisme a été formulé contre ceux qui en concédant tantum approbatur : sicuti quartus in secunda formula, et ideo utrique novissimi numerantur. Gaeterorum autem in omnibus formulis ordinatio facta est pro differentia conjugationum et illationum. Nam quia prius sit dicere, quam negare, potentiusque est universale, quam particulare : priores sunt universales particularibus, et utrisque dedicatio et illatio similes sunt; et is praeponitur modus, qui celerius ad indemonstrabilem redigitur, id est, una conversione, qua una probatio est certos eos ad eludendum modos esse. Est et altera probatio communis omnium, etiam indemonstrabilium, quae dicitur per impossibile, appellaturque ab Stoicis prima constitutio, vel primum expositum; quod sic defiuiunt : Si ex duobus tertium quiil colligitur, alterum cum eorum contrario illalionis colligit contrarium jelich, Veteres autein sic definierunt: Omnis conclusionis ai sublala sit illatio, axsumla ulterutra propositiotie tolli reliquam. Qua res inventa est adversus eos qui, concessis acceptioni- des prémisses se refusent impudemment è la conséquence; car il les réduit è 1 absurde, attendu que de ce qu'ils nient on tire une conclusion contraire è ce qu'ils avaient concédé auparavant. Or, il est impossible que deux choses contraires soient simultanément vraies. Ils sont donc, sous peine d'absurdité, contraints d'admettre la conséquence; et les dialecticiens ont eu raison de déclarer que ce mode est vraiment celui dans lequel le contraire de la conclusion, combine avec une des deux prémisses, détruit 1'autre prémisse. Les stoïciens prétendent qu'une conséquence n'est niée ou (ju une des prémisses n'est réfutée, que si on emploie une particule négative, comme tout est, il n'est pas vrai que tout soit; certaine chose est, il n'est pas vrai que certaine chose soit. 11 se forrne donc contre toute conséquence huit conclusions contraires; attendu que chaque prémisse est réfutée de deux manières; et 1'on construit deux fois quatre syllogismes, tantöt en faisant préceder d'une particule négative la conséquence, tantöt en acceptant la contradictoire de cette conséquence même. Choisissons pour exemple le premier des modes indémontrables : Toute chose juste est honnète: Toute chose honnète est bonne : bus, ld, quod ei illis colligitur, impudenter recusant; per hoe enim compelluntur ad impossibilia; dam ei eo, quod negant, contrarium aliquid invenitur ei quod ante concesserant. Porro contraria'simul esse Tera, impossibile est. Ergo per impossibile compelltintur ad eonelusionem. Nee frnstra constitnerunt dialectici, eum verum modum esse, cujus adversum illationis eum altera acceptione tollit reliquam. At Stoici quidem tantum negativa particula praïposita putant illationem rec.iisari, vel ei propositionibus alteram tolli: utpote, Omnis, non omnis : quidam, non quidam Fiunt igitnr adversus unamquamque eonelusionem contrariiE, qu» opponantur, octo, qiioniam utraque acceptio bifariam tollitur : fiuntque eonelusionem bis quaterna, modo negativa particula praposita iliationi, modo alterutra illationis accepta Exemplo sit primas indemonstrabilis: Omne justum, honestum. Omne honestum, bonitm • Donc toule chose juste est bonne. Celui qui se refuse & cette conclusion après avoir accepté les prémisses, dira nécessairement: Certaine chose juste n'est pas bonne. Or, si vous faites précéder cette proposition d'une des deux qui sont accordées: Toute chose juste est honnête, vous aurez une conséquence selon le sixième mode de a troisième figure: Donc certaine chose honnète n'est pas bonne; ce qui est le contraire de la deuxième proposition, laquelle avait accordé : Toute chose honnète est bonne. Pareillement, si les préraisses restant les mêmes, nous concluons par 1'équipollente, nous aurons cette conséquente-ci, qui est encore tout 1'opposé: Donc il n'est pas vrat que toute chose honnète soit bonne. De même, nous aboutirons a deux autres conclusions, si nous prenons la deuxième proposition comme nous avons établi la première, k savoir: Omne igitur juslum, bonum. Qui liane illationem concessis propositionibiis negat, necesse est dicat, Quoddam juslum non est bonum. Huic si proponas priorem ex duabus concessis, mne juslum, honestum; fit illatio secundum seitum modum in tertia formula, Quoddam igitur honestum, non est bonum ; quod repugnat secundae propositioni, qua concessérat: Omne honestum, bonum. Haec item omnino opposita conclusio est, si nsdem manentibus, aequipollentem ejus inferas : ut, Non igitur omne honestum, bonum. Similiter et altera flant dua conclusiones, si ut nunc proposuimus priorem propositionem, sic assumamus posteriorem, NOTES de LA DOCTRINE DE PLATON LIVRE PREMIER Page 169. De la Doctrine de Platon. Quelques éditions portent de VEnsemble des Doctrines de Platon. Pour la concordance des trois traités, voir 1'Avant-propos. — L. 1. A eause de son extérieur. En grec nW/s veut dire large; et Platon avait de larges épaules. — L. 2. II s'appelait d'abovd Aristoelès, etc. — Voyez pour ces détails et pour les suivants la Vie de Platon, par DiogèneLaërce. — L. dernière. Le mois appelé Thargélion chez les Attiques. C est & peu prés notre mois d avril. — Et le jour oü, dit-on, etc. Ce jour était le sixième de Thargélion. P. 170, 1. 2. On rapporte qu'il vint au monde le lendemain d'un anniversaire de la naissance de Socrate. Le texte est beaucoup raoins explicite : « Nous savons que Socrate était né Ia veille. » — L. 15. Des demi-dieux. Le texte dit : « des héros; » mais ce dernier mot est restreint en fran5ais & une signification qui ne convient pas ici. k. 17. En efjfet Speusippe, qui avait recueilli sur son compte des détails de familie. Speusippe était neveu de Platon, attendu que Potone, sa mère, était soeur de ce philosophe. L. dernière. II eut deux frères germains. On sait que les « frères germains » sont fils du même père et de la mème mère. C'est ce que dit le texte latin. P. 171, 1. 3. Aux jeux Pythiens et aux jeux Isthmiques. Les premiers étaient consacrés k Apollon, les seconds, & Neptune. — L. 10.On lui avait inculqué d'abord les principes de la secte d' Héraclite. Diogène-Laërce dit quece ne fut, au contraire, qu'après la mort de Socrate. — L. 12. Les autres socraticiens. Bien que ce mot ne soit pas dans le dietionnaire de 1'Académie, nous 1'avonshasardé. Traduire : « les autres disciples de Socrate,» serait admettre, ce qui n'est pas, que Socrate reconnaissait « des disciples. » Pour le mot socratique, nous estimons qu'il s'applique exclusivement aux choses. — L. dernière. La continence. On sait que les pythagoriciens s'abstenaient de manger de la viande.— De ce qu'il avait remarqué que les pythagoriciens fortifiaient leur intelligence par d'autres études. C'est en qtioi les pythagoriciens différaient des cyniques, qui négligeaient la philosophie naturelle et rationnelle pour ne s'occuper que d'une morale dure et imprudente. Ils différaient aussi des épicuriens, qui cultivaient è la vérité la philosophie et la morale, mais qui repoussaient les mathématiques et la logique. P. 172, 1. 4. De la religion des prétres. Littéralement : « des rits des prophètes. » — L. 8. Les guerres dont l'Asie êtait alors le thédtre. Ce sont probablement les guerres de Cyrus le Jeune contre Artaxerce Mnémon, son frère. — L. 17. A différentes écoles. Le texte dit : « k diflérentes officines. » — L. 18. La logique. Littéralement : « la partie intellectuelle. » P. 173,1. 3. De l'un et de l'autre sexe. On cite parmi les femmes, Lasthénie de Mantinée et Axiothéa de Phliasie. — L. 7. En autant d'or qu'en portent comme insigne h leur oreille. Les jeunes gens de condition libre portaient k 1'oreille droite un pendant qui s'appelait cltvOtpio», c'est-k-dire, signe de liberté. Les jeunes filles libres en portaient aux deux oreilles. — L. dernière. La philosophie appliquée ü la nature. La traduction exacte serait : « la philosophie naturelle, » sens tout a fait contraire au passage. P. 174, 1. 5. Son opinionsur Dieu. Ce qui suit est presque tout entier littéralement traduit du Timée de Platon I Tov fxèv OVV 7C01VJTYJV et le traducteur de la collection de M. Nisard, qui reproduit comine nous ce mot sciens dans le latin, le rend par : « sans le connaitre; » ce qui ne semble pas conséquent. L'éditeur du Dauphin élève du moins des doutes sur la correction du texte en eet endroit: « Ce passage ne me parait pas sain, dit-il; car, si c'est par 1'illusion d'un bien apparent, comme le dit Apulée ou Platon, que 1'on se jette dans le mal, comment supposer que ce soit en connaissance de cause? » La réponse nous semble facile : sciens fait allusion a sibi usuram eorum utilem credit, et & imagine boni sollicitatus; et ce mot sciens signifie, selon nous, « agissant avec calcul. » La suite nous semble le prouver. P. 210, 1. 17. Aurait-on le sens commun. Le mot £ mot donne : « tu différerais du sens commun. » Et cette seconde personne du singulier est mise ici d'une manière générale. P. 211, 1. 15. Et, comme jusqu'au dernier moment etc. Cette phrase est extrêmement difficile. L'éditeur du Dauphin veut voir une glose dans tout ce passage, depnis si quis autem iis abutitur jusqu'a non potest. Oudendorp ne donne pas d'explication; et le traducteur de la collection de M. Nisard ne reproduit pas en frangais les mots les plus difficiles de la phrase etiam quum obit. Nous les rendons par : « jusqu'au dernier moment. » — L. 20. Regardé absolument comme un mal. Nous ajoutons absolument. Pour ce passage, voir le Gorgias et le Philèbe de Platon. P. 212,1. 4. La volupté ne saurait non plus étre appelêe un bien ou un mal etc. — Voir le Gorgias de Platon et son Philèbe. P. 213, 1. 5. Est essentiellement sociable. Le texte dit «est une compagne. » Pour tout ceci, Voir le traité de Platon, Des Lois. Voir aussi, et surtout, le livre de Cicéron, de Amicitia. — L. 16. La distance des rangs. Mot & mot « la distance de la vie. » — L. 19. D'autres espèces d'amitiés. — Voir le Lysis de Platon. P. 214, 1. 9. Platon compte trois espèces fFamour. — Voir le Banquet de Platon. — L. 17. Êlégantes et nobles. « Facet® et urbanse, » dit le texte. P. 215, 1. 3. Tout ii fait indigne de l'homme. « Inhumanissimus. » P. 215,1. 4. D'une ma.lad.ie toute corporelle. Platon la précise : « d'une inflammation de la bile. » — L. 14. Qui briguent les honneurs. « Honoripetarum. » Le mot est curieux. — Ceux qui désirent les richesses. Le texte dit, en propres termes : « ceux qui s'abstiennent de 1'ivresse, » abstemiorum. L'éditeur du Dauphin s'étonne avec raison de ce mot, auquel il Teut substituer abstentorum, c'est-ci-dire: « s'abstenant, » et s'abstenant par avarice. Oudendorp partage ces doutes, sans accepter la solution qu'on en donne. II est bien certain qu'il s'agit ici, en dépit des mots, de 1'amour de 1'or. On peut supposer qu'Apulée a voulu caractériser ici cette passion par un symptöme assez commun aux gens avides de richesses, qui s'abstiennent de goüter aux flots de leur opulence, de s'y enivrer : «... Miser abstinet ac timet uti. » P. 216, 1. 2. Amour du gain. II n'y a qu'un mot dans le texte, et un mot composé : lucricupidinem. Platon avait dit dans son Hipparque : ydoxépins. — L. 7. Pleine de caprices. Le texte latin dit luxuriosa. Nous avions traduit une première fois : « pleine de divagations. » Le mot de « débauches, » du traducteur de la collection de M. Nisard, est peut-être trop fort. — L. 9 .Xe pire de ious, c'est Vhomme, etc. Voyez Platon, liv. VIII et IX de la République. P. 217, 1. d 7. Aux corps coloréspar lesoleil. C'était chez les anciens une coutume d'exposer son corps aux rayons du soleil pour lui donner de la vigueur, de la fermeté, du coloris et un tempérament sec. — L. avant-dernière. Selon notre philosophe. Nous ajoutons de temps en temps des incises telles que celle-lè, pour faire bien comprendre la portée des infinitifs que présente constamment le texte, et qui sont motivés par des dicit, profitetur exprimés souvent £ de longs intervalles. P. 219, 1. 13. D'être rayé du nombre des vivants. Mot h mot : « d'ètre chassé de la vie. » P. 220, 1. 9. Pour eux tous. II y a dans le texte une anacoluthe dans le pluriel quos omnes, qui doit, par la série des idéés, se rapporter au singulier virum pessimum. Nous 1'avons conservée. — L. 16. Et que les premiers. Ainsi entendons-nous cette fois superiores, comme un peu plus haut, et non pas dans le sens de « plus parfaits. » P. 221, 1. 18 .Et il plane en quelque fagon au-dessus des temps. L'expression du texte et esse quodam modo intemporalern est è remarquer. P. 222, 1. 13 et suiv. 11 est convaincu que le soin de sa destinée appartient aux dieux immortels. — Voyez les paroles de Socra.te dans Cicéron, Tusculanes, liv. I, ch. xli : « Vous-mémes, juges, qui m'absoudrez, vous n'aurez pas Ü redouter la mort. Car de son vivant comme après soi un homme de bien ne peut éprouver aucun mal, et jamais ses intéréts ne seront négligés par les dieux immortels. » — Dégagée des Hens du corps, l'dme etc. Cicéron, Tusculanes, liv. I, ch. xltx : « Nous, au contraire, lorsque notre dernière heure est venue, nous croyons y voir une expression de la volonté divine; nous quittons la vie joyeux et reconnaissants, comme des prisonniers qu'on tire d'un cachot et qu'on débarrasse de leurs chaines. » Au reste, rien n'est plus beau que le Phédon en eet endroit. P. 223, 1. 6. Et en quelque sorte (Tétui de l'drne. Le texte dit: « animi cervices. » — Voyez le dialogue de Platon intitulé Lachès. — L. 8. Que le sage seul est riche. Ce sont les termes mêmes de Platon, & la fin du Phèdre. P. 225, 1. 6. Quand il subira la perte de ses plus chères affections. C'est-ü-dire, des objets de ses plus chères affections. Nous avons cherché il conserver le trope latin affectibus. P. 226, 1. 19. Pour embellir l'dme. L'expression latine genialis locus est entendue autrement par le commentateur de 1'édition du Dauphin. II pense qu'il s'agit de la patrie. Nous expliquons : le lieu de la résidence du génie, et par conséquent l'dme. P. 227, 1. 8. Le suivant. Mot & mot : « le valet de pied. » P. 228, 1. 3. Oü il se mélera aux chccurs des dieux et des demidieux. L'expression permixtam rappelle les deux vers de Virgile, églogue IV, v. 15, oü il est question d'une semblable apothéose : Ule Deara vitam accipiet, divisque videbit Permixtos heroas, et ipse videbitnr illis. P. 229, 1. 13. Le législateur que chérit la sagesse. Littéralement : « le chéri de la orudence. » Le texte en eet endroit est obseur ''' fort tourmenté. L'éditeur du Dauphin lit prudentiae delectus, et entend : « un choix de personnages prudents. » Oudendorp parait accepter ce sens, pnisque tout en préférant la le?on dilectus, il la regarde comme un synonyme de delectus, dont il fait un substantif. P. 229, 1. 16. Par son énergie. Nous lisons vi sua, et non pas, avec Oudendorp, via sua : ce qui pourrait bien être une 1'aute d'impression. — L. 18. Les hommes en dge de porter les armes. Ainsi traduisons-nous juventus, dont 1'étymologie est « qui juvare potest. » — L. dernière. Pour la troisième partie de l'dme, celle des désirs, etc. Nous n'avinns pas dans notre première édition saisi le sens de eet alinéa. Illam desideriorum partem, c'est la partie de l'£tme dont il a été question plus haüt, p. 204, 1. 4, « qui est le siége des désirs et des appétits. » Nous voyons que le traducteur de la collection de M. Nisard s'est engagé, peut-ètre d'après nous, dans cette mauvaise voie, dont nous avons héte de sortir. P. 230, 1. 15. Les administrés. Mot è mot : « ceux qu'ils protégent..» — L. 20. A ce que les mariages ne soient disproportionnés ni sous le rapport de la fortune ni sous celui des sympathies. Littéralement : « k ce que ne soient pas accouplées des personnes inégales éi elles-mêmes ou dissemblables entre elles. » P. 231, 1. 8. Si les nombres des jours se rapportent a certains accords de la musique. C'est au commencement du huitième livre de sa République, que Platon parle de ces concordances entre le mariage et 1'harmonie musicale. L'endroit est des plus obscurs et tout k fait énigmatique. — L. 12. Aussi bien gargons. Le texte donne virile secus, pour virilis sexus. La mème forme se trouve dans Plaute, Ruaens, act. I, sc. II, v. 212; édit. de M. Naudet, vol. III, p. 212. — L dernière. II en est une autre, également trcs-morale, etc. C'est celle que Platon décrit au cinquième livre des Lois. P. 232 , 1. 1. Sous Vinspiration de l'équité. L'expression du texte, dicis causa, est ü remarquer. — L. 19. II ny aura pas empéchement a une alliunce entre riches et pauvres. Ceci est pris au sixième livre des Lois. On trouve une application plaisante de cette théorie dans une comédie de Plaute, VAululaire, act. III, sc. v, vers 4 : Nam, meo quidera animo si idem faciant caïteri, Opulentiores pauperiorum filias Ut indotatas ducant nxores domum : Et malto fiat civitas concordior, etc. Et M. Naudet, vol. I, p. 29-2, rappelle également le passage de Platon qu'Apulée traduit ici. P. 233, 1. 14. II veut quepour cette république etc. Toute la fin de eet alinéa n'avait été encore que vaguement comprise une première fois par nous. — L. dernière. lis ne sont point praticables. Mot ü mot : « ils ne sont pas utiles, » e'est-a-dire : « on ne peut s'en servir. » P. 235, 1. 1. Et s'accorderont bien ensemble. Nous avions mis une première fois : « seront... retenus & 1'égard d'eux-mêmes. » L'expression inter se nous décide k renoncer éi ce sens. — L. 3. Selon Platon, il y a quatre classes de coupables. Gela est dit plus haut, p. 215, 1. 13, dans les mèmes termes. Voyez, d'ailleurs, le traité de Platon intitulé le Politique. L1VRE TROISIÈME Page 237. Livrf. m — philosophje appliquée au raisonnemunt. Dans certaines éditions, ce traité est intitulé «spi EpuwiV, de VInterprètation; dans d'autres, du Syllogisme catêgorique; dans d'autres, enfin, ces deux titres se tj-ouvent réunis. A en juger par ce que notre auteur répète en plusieurs endroits, cette troisième partie du de Dogmate Platonis devrait paraitre empruntée a Platon, comine les deux premières. Mais, soit qu'Apulée ait oublié lui-même cette division, soit qu'il ait cru ou voulu dissimuler ses sources, il est certain que ce dernier livre est bien plutöt emprunté d'Aristote que de Platon. L'ouvrage d'Aristote dont nous voulons parler est intitulé nept Epfivivtia;, comme 1'est celui-ci dans certaines éditions. La matière est la même; les exemples donnés sont souvent identiques. De plus, dans un même manuscrit, k la suite du traité d'Aristote, on trouve le commentaire de Boëce et le livre d'Apulée, qui en est présenté en quelque sorte comme le complément. Ouoi qu'il en P. 253, 1. 4. Si on les combine avec une seule qui soit négative, la conclusion devient non pas affirmative, mais négative. Le vers technique dit: Pejorem sequitur semper couclnsio partem. — L. 14. Toute chose juste est honnéte : etc. II faudrait rétablir ainsi : Nulle chose honnète n'est honteuse, Toute chose juste est honnète; Donc, nulle chose juste n'est honteuse. C'est la figure cElArEnt, dont Apulée, en intervertissant 1'ordre fles prémisses, a fait cAlErEnt. — Pareillement le sixième mode p. 254, 1. 7 et 8, est figuré par cAlEntEs, au lieu de cElAntEs. — Pareillement encore, citant le troisième mode, p. 254, 1. 17, Apulée change DArll en dlrAI; citant le septième, p. 255, 1. 5, de dAbltls, il fait dlbAtls; le quatrième, p. 255, 1. 13, de fErIO, il Puit flrEO; le huitième et le neuvième, p. 255, l. 14, de fApEsmO et de frlsEsOmOrUm, il fait fEspAmO et frEsIsOmOrUm. P. 257, 1. 8. Comme le pense d'eux tous Ariston. Le texte est ici très-douteux. Oudendorp lit : ut universitas maris, quai demonstrabilis non est, et ut circuli etc. — L. 15. Le premier mode, dans la deuxième figure. C'est cEsArE. — L. avant-dernière. Au deuxième des modes indémontrables. A savoir, cElArEnt, de la première figure. — Si l'on y convertit les termes de la deuxième proposition. Dans ce cas, comme nous 1'avons indiqué dans une note précédente (celle de la page 253), le syllogisme se construit plus régulièrement. -P. 258, 1. 1. Le deuxième mode, a savoir, cAmEstrEs. — L. 11. Le troisième mode, fEstlnO. I.. 17. Intervertissons dans ce syllogisme etc. Ce sera la figure fErIO, de cette manière: Nulle chose honnète n'est honteuse, Certaine chose jnste est honnète; Donc, certaine chose juste n'est pas honteuse*. ce qui 1'assure et la perpétue; k savoir, leurs différences et leurs qualités contraires. II en resnlte, en effet, un ensemble, une harmonie, un éqnilibre, que 1'intelligencê reproduïre.6 ''eiltaSSeZ admirer' ®' qUC Sa la"gue est imI)uissa"le a dignemeni faif' nni'^nt3!!" 0n passe au Créateur' on reconnatt un être esseruiellement paret retln'. T„? Pre"séraei" «""'truit le monde comme un artisan, embrasse f4 providence tout ce qui existe. Le tróne extérieur de sa magnificence est place au deli des espaces célestes; et les différentes créatures particinent lason tróne S°U eXCe"e,"!e• <1U'e"es sont' liar leur P05*»"- P'us rapprochees Dieu ne Femplit pas lui-même les différents attributs dont se compose sa toute- rtp minCf 6t C°Ur d/S r0'S d'0lient' oü les monarques abandonnent a une foule e ministres un grand nombre de leurs attributions, représente assez bien la maniere dont ce roi suprème gouverne tous les mondes. Oui, Dieu ne se réserve que la haute surveillance sur cette multitude inflnie de pouvoirs subalternes qui parut agissent directement dans 1'mtérêt de 1'ensemble. Plusieurs flctions analogues ïndiquent encore quel est le röle qu'il s'est airisi réservé: Dieu, c'est la trompette dont 1 eclatant signal orgamse en un instant les combats, les mélées, et lance chacun dans la voie de 1'honneur et du courage; Dieu, c'est la loi promulguée la loi !ni71.g1eur' 5°rnt f samles.exiSenees asU'eignent et conduisent le magist'rat le soldat, le pontife; eest le cuitivateur, dont la mam a conflé les germes au sol' et qui voit grandir sous ses yeux la vigne, le pahnier, le platane; c'est Ie pilote au gouvernail, Ie conducteur sur sou char, le chorége au théStre, Ie général sur le champ de bataille; avec cette différence, qu'il y a pour Dieu sérénité et cahne inal~ „anS. SUrVe"lanCC qU'" eXel'Ce' et que jamais la '"«HipUcité de tant dé ïessorts ne trompe son regard ou ne fatigue son activité. Ce Dieu uuique est désigné sous une multitude inflnie de noms: il est Jupiter Satuine, eTemps; illest le Foudroyant, l'Hospitalier, le Belüqueux, le Triomphateur et le celebre Orpliée résumé poétiquement ses attributions dans quelques vers narmonieux. h«c»4««'® A cóté de ce pouvoir sans hornes, Apulée place quelques aulres pouvoirs, sur 1 etendue et les attributions desquels la logique de tout son Traité exigeait qu'il iejait: c'estie uesiin' "«**>■ s Aurastee; ce soul les trois Parques. Dieu remplit tout de sa présence. II est le principe, la raison et la fin de tout • il est constamment suivi de la Necessité vengeresse, laquelle the tót ou tard du sacri* J,ubte et garantit une sécurité inaltérable a celui qui des le her- ceau s est voue a connaitre Dieu, a l'honorer, & le chérir. APULÉE TRAITÉ DU MONDE [De longues réflexions et un examen attentif m'ont démontré, ó Faustinus! que si jamais a la philosopliie est réservé Ie priviege de suivre avec succes les traces de la vertu, de bannir les viees, de participer aux choses divines, c'est surtout lorsqu'elle s applique è interpréter la nature et è découvrir les secrets placés tan de nos yeux. En effet, pendant que les autres sciences, eflrayees par la grandeur de 1'entreprise, regardaient un semblatravail comme trop ardu et trop profond, la philosopliie seule, pleine de contiance en son génie, ne se jugea pas indigne detre appelée k la discussion des choses divines et des choses huinaines. Elle crut que de si belles études, un semblable travail, s alhaient bienavec la noblesse de sa destination, et qu'entre de tels soins et la nature de ses goüts, de ses habitudes, il y avait une parfaite conformité. En effet, les hommes, réduits aux organes du corps, ne pouvaient parcourir le monde et ses mystères mtimes : c'était seulement de leur séjour terrestre qu'ils pou- tconsideranti mihi et diligentius intnenti, et sspe alias, Faustine, mihi virtutis gatm, expultrixque vitiomm, divinarum particeps rerum philosophia vider: etnunc maxime, quum natnra interpretationem, et remotarnm ab oculis e- "" lnvestlgatlonein S'bl ïindicet- Nam 5m,m caiteri magnitudine rei territi, UodT ' lab°rem ardiram et profundum existimarent, sola philosophia sutim rum eSPeXI' —• neo indi§mm se existimavit, cui divinarum et humanae: 1111 ^^sceP*atio deferatur; sed conducere ac decere tam bonas artes et coniT0 1 0peram 'igennitati professionis suse credidit, et istins modi curam Penetriüi0 ta^^US stu(^*s e* moribus. Nam quum homines mundum ejusque a corpore adire non possent, et e terreno domicilio illas regiones inspi- vaient apercevoir les régions supérieures. Mais du moment qu'ils eurent trouvé dans la philosopliie un guide dont les découvertes les éclairaient, ils osèrent voyager en esprit a travers les espaces célestes, en siiivant, ces routes que la science leur frayait par sa pénétrante exploration et que la réflexion seule leur avait révélées. Ainsi, bien que la nature eüt semblé vouloir, par les conditions mêmes de l'intervalle, nous tenir écartés de ce monde lointain, cependant notre pensée, rapide et puissant intermédiaire, nous rapprocha en un instant de son immensité. L'ame, avec son intuition divine, n'eut pas de peine tl yoir et a reconnaitre les principes auxquels les mondes doivent leur création. Elle en transmit la connaissance ü d'autres : de même que certains prophètes remplis de la majesté des dieux révèlent au reste des mortels ce que, par un privilége divin, ils sont appelés seuls a yoir. C'est pour cette raison, que les écrits qui nous retracent la nature et les qualités d'un lieu, les murailles d'une -ville, le cours d'un fleuve, les sites pittoresques des montagnes, leur élévation, et d'autres détails de ce genre, ne manquent pas d'attacher trèsvivement les lecteurs; que les crêtes de Nysa, les profondeurs du Corycus,'les asiles consacrés de 1'Olympe, les sommets de l'Chsa et les autres curiosités du même genre, excitent tour a tour un enthousiasme exclusif. Je prends les hommes en pitié, quand je les vois ainsi consacrer une admiration inépuisable a des objets cerent; philosophiam ducem nacti, ejusque inventis imbuti, animo peregrinari ausi sunt per caeli plagas, his itineribus, quae exploratione acnminis sui, pervia sapientise, solis cogitationibus viderant: ut, quum ipsius intervalli conditione a mundi vicinia natura nos secretos esse -voluisset, immensitati tarnen ejus volncri curriculo cogitationum nostrarum nos pernicitas intimaret; facillimeque ea, de quibus origo ejus est, anima divinis oculis suis aspexit et agnovit, aliis etiam ejus scientiam tradidit, veluti prophetae quidam deorum majestate completi effantur c^teris, quae divino beneficio soli vident. Quare et eos, qui nobis unius loei ingenia qualitatesque describunt, aut moenia urbis, autalicujusamnis fluenta, aut amcenitates et magnitudines montium, alia multa descripta ab aliis plerique ?.tudiose legunt. Nysae juga, et penetralia Goryci, et Olympi sacra, et Ossae ardua, et alia hu juscemodi sola duntaxat et singula extollunt. Quorum miseret me, quum /anto opeve nee magnis et oppido paucis inexplebili adrair3tionc capiuntur. Hoe é si peu importants et si peu nombreux. Du reste, cette admiration n'a rien de surprenant, puisqu'ils n'ont jamais rien soupconné, rien imaginé qui méritat de leur part un examen plus approfondi. Ce serait s'ils avaient pu contempler pareillement tout le globe terrestre et 1'universalité des mondes, ce serait alors qu'ils auraient cru devoir accorder moins d'éloges & de petites et minces portions, paree qu'ils en auraient saisi 1'ensemble. C'est pourquoi nous dirigeant d'après 1'autorité d'Aristote, le plus prudent et le plus éclairé des philosophes, et d'après celle de Théophraste, nous dirons, autant que notre intelligence nous le permettra, tout ce qui regarde 1'ensemble des corps célestes; nous embrasserons leurs natures et leurs fonctions; nous expliquerons les secrets qui président a leurs mouvements.] Le monde entier se compose de 1'assemblage du ciel, de la terre et des substances qui tiennent de ces deux natures. Ou encore : le monde, c'est 1'ordre, embelli par la providence divine et par la vigilance éclairée des dieux; c'est 1'ordre, gravitant autour d'un Point cardinal, (ainsi traduirai-je le mot grec xtvrpov); et ce point, solide et immobile, ri'est autre que notre terre, oü naissent et vivent des animaux de toute espèce. Les parties supérieures sont entourées et couvertes, comme 011 peut le voir, d'un air limpide qui en est en quelque sorte le dóme; au delÊt est le séjour des dieux, que nous appelons le ciel. La nous voyons raydnner des "liseyenire adeo non est mirabile, qunm nihil majus suspexerint, neque ad aliïmd intenderint, quod majore diligentia contemplandum esset. Caeterum, si terMrom orbem, omnemque mundum contemplari pariter aliquando potuissent, "unus eiignas ejus et singulas partes dignas laudibus credidissent, qnibus esset "niYersitas eomprehensa. Quare nos Aristotelem prudentissimam et doctissimmn Philosophomm, et Theophrastum aoctorem seciiti, qtiantum possnmus cogitatione contingere, dicemas de omni hac cffilesti ratione, naturasque et officia complexi; , cur, et quemadmodum moveantur, explicabimus.] Mundiis omnis societate Cffili et terra constat, et eornm naturis quae utrinsqno rat. Vel sic : mundus est omata ordinatio, Bei iminere, deorum recta custodia, jus cardinem (sic enim dixerim xévTpov) robustum et immobilem, genetrix ^qne altrix animantium omnium habet tellus: supernis omnibus, ut videri poi aêris liquiditate, ad modum tegminis, septis et opertis. TJltra deorum do- myriades de corps divins, le soleil, la lune, les autres astres; et ces nobles et brillanls flambeaux, le ciel les entrame avec lui dans le mouvement de rotation par lequel il nous dispense et les jours et les nuits : choeur perpétuel de constellations, qui cheminent sans devoir jamais s'arrêter dans la série des ftges! Mais quoique le ciel entier roule ainsi comnie une sphère, il fallail pourtant qu'il fut tenu par des pivots; et un mécanisme divin en a effectivement assujetti deux points opposés, comme 1'ouvrier avec des pinces tourne et retourne la pièce qu'il veut arrondir: c'est ce que nous nommons les pöles. De chacun d'eux, comnie centre, part une ligne droite, dite axe. qui divise et détermine les mondes, par cela même qu'elle place le globe terrestre dans le milieu. Ces points extrêmes, que nous disons être immobiles, sont placés de telle sorte, que 1'un apparait au-dessus de nos têtes du cöté du nord : c'est celui qui s'appelle septentrional; 1'autre, qui est le pöle antarctique, est comme enfoui dans la terre et noyé en quelque sorte au milieu des vapeurs humides et molles du midi. Le ciel lui-même, avec les étoiles qui naissent au ciel et tout le système des astres, s'appelle ether: non pas, comme quelques-uns le pensent, paree qu'il est brülant et enfiammé, mais paree qu'il obéittoujours a une rotation très-rapide. Loin de se ranger dans les quatre éléments connus de tous, 1'é- mus est, quod vocamns cslum : quod quidem divinis corporihus onustum videmus, ignibus pulcherrimis et perlucidis solis et luns, et reliquorum siderum, cum quibus fertur per orbem dierum noctiumque curriculis, agens stellarnm choros intermino lapsu, finem nulla svi defectione factura. Sed quiim omne caelum ita revolvatur ut gphsra, eam tarnen radicibus oportet teneri, quas divina machinatie ^rflbus affixit, ut in tornando artifex solet forcipe materiam comprehensaj i :jciprooo volumine rotnndare; eos polos dicimus : a quibus, velut a cardinibus, directio qusdam profecta, axis est dictns, divisor et disterminator mundi, orbem terrs in medietate constituens. Verum hi vertices, quos immobiles diximus, ita sunt, ut supra caput alter appareat ex parte Borea}, qui septemtrionalis vocatur : alter Antarcticus humo tegitur, humidus et austrinis vaporibus mollis. Sed cslum ipsum, stellaeqne caeligenaB, omnisque siderea compago, ^Etlier vocatur : non, ut quidam putant. quod ignitus sit et incensus: sed quod cursibus rapidis semper rotetur : Elementiun, non unum ex quatuof ther en est tout a fait distinct; et si 1'énumération le metlecinquième, par son rang il est le premier: car son essence est inal' térable et divine. • De cette multitude innombrable d'astres, les uns roulent avec la partie mobile de 1'univers qu'entoure de son cercle le zodiaque aux obliques contours et aux douze signes étincelants; les autres sont des étoiles errantes, qui n'ont pas le mouvement des premiers astres, et qui ne sont nullement semblables ou égales entre elles : attachées k différents globes, elles n'observent pour ainsi dire qu un ordre désordonné. En defa et au dela sont encore d'autres constellations qui, en raison de leur nature distinctive, sont crues n'ètre sujettes aueune erreur : brillantes conductrices de mille autres clartés, elles torment 4 la voute si pure des cieux un bril— lant diadème de douce et sainte lumière. Sept étoiles, signalées chacune par le nom d'une divinité, sont fixées a autant de globes, et placées graduellement les unes au-dessus des autres, de telle tacon que le globe plus élevé soit plus grand que son inférieur. Unies mutuellement par des attractions réciproques, elles se rattachent encore a 1'ensemble de eet univers, oü rien, comme on dit, ne marche a 1'aventure. Ici est le globe de Phénon, que nous appelons Saturne; après lui, en deuxième, Ie globe de Phaéthon, que nous nommons Jupiter; en troisième lieu Pyroéis, quae nota suilt eunctis, sed longe aliud, numero quintum, ordine primnm go. nere divinum et inviolabile. Jam astrorum innumerabilis multitudo partim labitur cum orbis inerrantis regione quam circulo suo amhit signifer, obliqua complexione circumdatos, et s.gnis duodocim illuminatiis: partim errantibus stellis, qu® neque priornm motus liabent, nee sane inter se similes et aiqnales; sed affli® diversis globis inordinatum, ut s>o duerim, ordinem servant: a^que ultra Sl,nt, aliffi citra S qua! Pr°Pter natmam ejusmodi nullis creduntar erroribus vag®, et inflnitos numero greges ducunt, et simplex atheris dorsnm alma et sacrata amcenitate lucis coronant. Septem vero deorum nominibus illustres, totidem orhjbns affliai s«nt, et gradatim sibimet superlat», ut superior inferiore sit major, ac TOissim mutnis adhasionibus nex®, oomplem illius orbis, qui inerrabilis di'citur, continentur. Hic Phaenonis globns, quem appellamus Saturmim; post quern Phaethontis secundus est, quem Jovem dieimus : et loco tertio Pyroeis, quaa dit par beaucoup d'astronomes étoile d'Hercule, par un plus grand nombre, étoile de Mars. Après lui vient Stilbon, a qui quelques-uns ont donné le nom d'Apollon, les autres celui de Mereure. Lucifer, le cinquième, est regardé comme étoile de Junon, ou encore de Vénus. Ensuite c'est le globe du Soleil, eten dernier lieu la Lune : celle-ci détermine 1'horizon des espaces éthérés, alimente 1'ardeur des feux divins et immortels, et dans ses phases périodiques et toujours égales elle se dissipe et se reproduit tour a tour. Après ces parties qui sont bornées par les saintes limites de 1'éther, espaces dont nous avons indiqué les mesures et 1'équilibre, il en est encore d'autres, naturellement immuables, mais mortelles, et déja presque terrest.res. I,es premières limites de ces espaces sont occupées par une substance délicate et par de la vapeur; attendu qu'elles sont en contact avec 1'influence ignée de 1'éther qu'elles avoisinent, autant qu'il peut y avoir influence exercée par le plus grand sur le plus pelit, par un principe très-actif sur une substance plus inerte. Mais dans la partie qui est brülée par le cours ardent du soleil, certaines flammes se montrent a nos yeux : ce sont des météores rapides lumineux, étincelants, que les Grecs appellent Comètes, Docides et Bothynes; fréquemment nous les voyons glisser et disparaitre: ils s'allument facilement, et s'éteignent plus facilement encore. Vient ensuite 1'air inférieur, dont la substance est plus trouble multi Herculis, plures Martis stellam vocant. Hanc sequitur Stilbon, cui quidam Apollinis, caeteri Mercurii nomen dederunt. Quintus Phosphorus, Junonia, immo Veneris stella censetur. Deinde Solis est orbis: et ultima omnium, Luna, altitudinis aethereae principia disterminans, quae divinas et immortales vivacitates igninm pascens, ordinatis ac semper aequalibus invectionibus solvitur atque reparatur. Post eam vero partem, quae sancti aetheris finibus coercetur, cujus mensa adpensaque distinximus, est et natura immutabilis regio, et mortalis, ac jam poene terrena : cujus primae sunt partes tenuiores et vaporatae; quippe quum finitimis ffltheris attingantur ardoribus, quantum maximis parva, et quantnm rapidis possunt pigriora contingi. Sedex ea parte, quse curriculis finitimi inuritur Solis, se jaculari atque emicare et scintillare flammae quaBdam ostensa oculis nostris videntur t^uas Graeci Cometas, et Docidas, et Bothynos appellant, quasque labi et iluere frequenxer videmus, lucere facile, facilnisque restingui. Exin et qui contierit un principe de froid glacial. Toutefois sa partie supérieure, grace au voisinage d'une atmosphère lumineuse et chaude, reste constamment brillante et se revêt parfois d'une clarté des plus pures. Bien souvent les aspects y charigent et se modifient, attendu que cette atmosphère est essentiellement corruptible. La se préparent les nuages qui se grossissent, les soufflés contraires qui se disputent l'espace, les orages violents qui éclatent, les neiges même et les frimas qui se hérissent, la grêle rapide qui se précipite et frappe les airs; Ik se forment les vents, 'es tourbillons, les trombes qui conspirent pour provoquer les tempêtes, et enfin les carreaux de la foudre et les feux célestes 'ancés du haut du ciel. L'air est en contact avec la terre, et celle-ci contient en elle es mers. Elle estpeuplée d'êtres vivants; de verdoyantes forêts la recouvrent, des sources toujours vivesla rafraichissent; sillonnée par des courants, plus vastes encore, d'une onde fraiche, elle es voit tantót bomer leur course dans 1'enceinte même qui les Porte, tantöt se cofifondre dans 1'abime des mers. Ce n'est pas Jout: le coloris d une infinité de fleurs, des montagnes élevées, f e vastes plaines, des bois épais y répandent la variété; elle se fecourbe en rivages sinueux; elle est parsemée d'iies; elle est eornme rayonnante de villages et de cités, que les hommes in' Ustrieux ont su construire en réunissant leurs communs efforts. 'nferions aeris qualitas turbidior infunditur, cui permiitus est glacialis rigor; int/ïPen°riS ViCinia ckritatis et Pr0I>inqui caloris afflatn nitescit, ac sincerioré iatu "m '°Ce • vestitur' Hujus saepe mutabilis convertitur species : qnum sit veh»™ Y1,tl.ablh' et m nubes c°gitnr. et reciprocis flabris aperitnr, et nimbis e entobus rumpitur, nivibus etiam et glacie inhorrescit, et pracipiti granlosa 7" Terheratar : turbine, flatibus, Typhonumque conflict» fit procel- Aeri te S fU.lminum' et missiIillm caelestium jaculis ignescit, mantib ™ C0ItiunSitur. _ eaque in se suscipit raaria. Haec frequentatur anihaecflumj' ®c S1 yarum viriditate -vestitur, hsec fontium perennitate recreatur, c°nfandit •^ lapsus,nunc erroribus terrenis vehit, modo profundo in mari ®emoru 63 em *n^n^sco*°"kus florum, altitudine montium, camporum aequore, V3r,a';ur : s^nuosis inflexa litoribus, distincta insulis, villulis S^Ue co^ucenst quas sapiens genus homo communibus usibus fabricatur. tendre rosée blanchie sous 1'influence de la fraiclieur matinale. Que 1'air emporté dans la région .des nues vienne a s'épaissir, ce sont des amas de iiuages qu'allourdit la vapeur exhalée du sein des eaux. Lorsque ces nuages épais ont occasion de se heurter, la pluie sen échappe aussitót; et 1'on remarque autant de variétés dans les diverses pluies qui tombent, qu'il peut y avoir de conditions dans le rapprochement de tous les nuages. Ceux-ci sont-ils semés clair, ils ne rópandent qu'une rosée fine. Sont-ils plus condensés, il s'en échappe ces larges volumes d'eau que nous nommons pluies. II y a encore les averses; mais il faut observer une diiïérence, c'est que la pluie se prolonge : au contraire, plus une averse est soudaine, plus elle est violente, et plus elle est instantanée dans sa précipitation, plus elle s'arrête promptement. Les neiges sont, a n'en pas douter, le résultat des secousses qu éprouvent les nuages : lorsque ceux-ci, avant de se résoudre en eau, se brisent, se déchirent et produisent par leur agitation des espèces de flocons d'écume, cette écume, bientót g'acée par la rigueur du froid, se hérisse, se détache victorieusement des nuages, et tombe en abondance sur le sol : c'est ce que nous appelons le temps de la neige. On dit qu'il grêle, lorsque 1 eau qui s'écliappe des nuages en les crevant tombe avec l'i lourdeur et Ia promptitude d'une pierre; son poids même augmente alors sa rapidité : elle triomphe de la molle résistance consimüis, si mollitia roris matutinis frigoribus incanuit. Ergo aer actus in nnnuMum denset, et ea crassitudo aquarum foetu se grayidat. Imber eiprimitur, quum inter se urguentur nnbium densitates, totque diyersitatibus pluviffl cadunt, qnot modis aer aubilis conditionibus cogitur; raritas enim nuluum stilUC'd,a dispergit : qua, concrete vehementius, effundunt agmina largiora et eas aquas, qnas .mbres yocamns; a quibus hoe diffemnt nimbi, qnod pluvia jugis est : nimbus autem quanto repentinns est, tanto vehementior : et quanto improvisior pr$cipitatio ejns est, tanto breviore casu restringitnr. Nives antem colligi jactatione densarum nubium constat : nam prinsqnam in aqnam deilnant, fracte ac discissae spumas agitationibns suis facinnt, et moi geJatus humor rigore Irigon, ïnhorrescit. H«, victis nubibus, crebrior ad terram venit. Eam tempestatem nos ningorein yocamns. Grandinare yero tnnc dicis, quum aqua nubem lapidoso pondere et festinante perrampit : eademque yi et ad pernicilatem incita, et, i:' 18 ncnt propliètes et révèlent 1'avenir? témoin 1'oracle de Delplies, el les autres. J'ai vu moi-même auprès d'Hiéropolis, en Phrygie, sur le revers d'une montagne assez peu élevée, une ouverture naturelle, autour de laquelle il y avait un rebord trèsmince et de médiocre hauteur. Est-ce & dire que ce soient lÈi les soupiraux de Pluton, comme veulentles poëtes; ou bien, n'est-il pas plus raisonnable de croire que ce sont des exhalaisons mortelles? En effet tous les animaux qu'on en approche, qu'on y penche ou qu'on y jette, sont asphyxiés par 1'atteinte de ce soufflé empoisonné; ils sont entrainés en tourbillonnant, et périssent, On dit que les prêtres eunuques seuls osent s'y hasarder de plus prés, en tenant toujours le visage en 1'air; tant ils savent que les effets de ce mal, qui des lieux inférieurs exhale une vapeur méphitique et nuisible, atteignent et frappent aussi plus facilement ceux qui se présentent dans une position inférieure. Souvent il est arrivé que des courants d'air naturels, errant dans les cavités de notre globe, lui imprimassent des secousses; plus souvent encore, que ces courants d'air, augmentant de violence et s'engageant .dans les défilés du sol, oü ils ne trouvaient pas d'issue, occasionnassent des bouleversements. Ces phénomènes ont autant de noms divers qu'ils paraissent eux-mêmes être variés. En effet, ceux qui en renversant tout ce dont ils approchent procèdent par une direction oblique et latérale, frappant a angles sine cibo potuque sint, pars vero praesagiis effantes futlira? quod in oraculis delphicis caeterisqne est. Vidi et ipse apwd Hierapolin Phrygiae, non adeo ardui montis vicinnm latus nativi oris hiatu reseratum, ettenuis neque editae marginis ambitu circumdatum : sive iila, ut poet® volunt, Ditis spiracula diceuda sunt, seu mortiferos anhelitus eos credi prior ratio est. Proxima quaeque animalia, et in alvum prona atque projeeta, venenati spiritus contagione corripiunt, et vertice circumacta interimunt. Antistites denique ipsos semiviros esse, qui andeant pi oprius accedere, ad superna seraper sua ora tollentes. Adeo illis cognita est vis mali ad inferiora, aeris noxii crassitate densa, inferiores quoque facilius adire atque percellere. Saepe accidit, ut nativi spiritus per terrae concavas partes errantes concuterent solida terrarum; sapius, ut spiritus, crescente violentia, et insinuantes se telluris angustiis, nee invenientes exitum, terram moverent. Horum motuum tam varia sunt nomina, quam diversi esse videntur. Namque obli- aigus, sont appelés, en grec, épiclintes; ceux qui bondissent, déplacant et replafant les corps selon la verticale et & angles droits, s'appellent brastes; ceux qui semblent engloutir, s'appellent chcismaties; ceux dorit la violence produit des déchireraents dans Ie sol, s'appellent rhectes. A la suite de ces phénomènes, certaines localités lancent des exhalaisons, d'autres vomissent des rochers, quelques-unes, du limon; il en est qui font jaillir des sources dans des lieux oii 1'on n'en avait jamais vu, trawant de nouvelles routes k des fleuves étrangers. On nomme ostes les mouvements qui bouleversent le sol; palmaties ceux qui, tout en 1'agitant et le faisant trembler, ne présentent aucun danger de cliute, et ne font pas dévier les corps de la verticale; on appelle mycétias les sourdes harmonies produites sous terre par ces courants incessamment inquiets. Ce sont, en effet, de véritables mugisseinents qui s'échappent, comme de profonds soupirs, lorsque ces mêmes courants, trop faibles pour ébranler la terre, se dirigent en tous sens la surface du sol par les chemins qu'ils rencontrent. Sur la mer on trouve des phénomènes analogues, lorsque la masse des flots qui s'élancent va tantöt frapper en avant les rivages, tantót se replier en arrière sur les golfes qu'elle entame. C'est le résultat d une sympathie sensible entre le ciel et la mer, sympathie qui quis lateribns proxima quaeque jactantes, et acntis angulis mobiles, epiclintae grxce appellantur; sedqui subsiliunt, excutientes onera et recuperantes, directis angulis mobiles, brastae vocitantur : illi autem, qui abstrudere videntur, chasinati® dicti; quorum impulsu dissilit tellus, rhectas sunt nominati. Ilis passionibus contingit, ut quaedam terrae exspirent halitus, aliae vomant saxa, nouDnllsG cceuum; sunt, quae fontes pariunt insolentibus locis, peregrinorum fluminum sulcantes vias. Osta sunt motus, quibus solum quatitnr : palmatiae vero appellantur, quorum X'avitat:one illa, quae trepidant, sine inclinationis periculo nutabunt, quum directi tarnen rignris statum retinent. Mycetias vocatnr tetri rudoris inquietudo terrena. Audiuntur mugitus, interioribus gemitibus expressis, quum spiritus invalidus ad terram movendam per aperta telluris inventis itineribus, discurrit. His talibus marina sunt paria, quum fluctuum currentium mole nunc progressibus litora, nunc recursibus £inus caesi quatiuntur. Sentitur etiam caeli marisque cognatio, quum menstruis se reconnalt 4 la concordance des pliases de la lune avec le flux et le reflux. Je vais expliquer en peu de mots, et comme je le pourrai, mon opinion sur le système général de 1'univers. Entre les éléments, 1'air, la mer et la terre, il règne une harmonie parfaite; et au milieu de tant de causes qui leur sont également favorables ou contraires, en ce sens qu'elles peuvent créer ou détruire en particulier, cette harmonie garantit au monde dans son ensemble 1'impossibilité de finir, comme il y a eu pour lui impossibilité de commencer. Quelques-uns ont coutume de trouver étonnant, que la nature étant composée de principes divers et qui se combattent les uns par les autres, de sec et d'humide, de froid et de cl mud, ces incompatibilités n'aient pas encore provoqué la dissolution et la ruine de notre monde. Mais nousleur répondrons par une similitude qui les satisfera. Dans une ville, les éléments les plus opposés et les plus contraires se combinent, de manière è former de choses dissemblables un tout parfaitement uni. En effet, on y voit ensemble des riches et des pauvres,des adolescents mêlés avec des vieillards, des laches avec des courageux, des pervers avec des hommes de bien; et, cependant, on ne pourra se refuser & convenir qu'en vérité rien n'est plus admirable que 1'aspect d'une ville sagement administrée. C'est un seul tout composé de plusieurs parties; c'est un ensemble parfaitement homogène, quoi- cursibus lunae decrementa et accessus fretorum atque aestuum deprehenduntur. Veram enimvero, ut possum, de universitate quod sentio, breviter absolvam: elementorum inter se taiita concordia est, aeris, maris, atque terrae, ut admirari minus deceat, si illis eadem ineommoda soleant ac secunda contingere, particulatim quidem rebus ortus atque obitus adferens, uDiversitatem vero a fine atque initio vindicans. Et quibusdam mirum videri solet, quod, quum ex diversis atque inter se pugnantibus elementis mundi natura conflata sit, aridis atque fluxis, glacialibus et ignitis; tanto rerum divortio nondum sit ejus mortalitas dissoluta. Quibus illud simile satisfaciet, quum in urbe ex diversis etcontrariis corporata •pxum insequalium multitudo concordat. Sunt enim pariter dites et egentes, adolescens c#;t^ipó|i.tvov xai Siaipepó|Aivov, auvaJov xai 5taSov, xal i: na-, tw» tVj xa> i; tjoq nAvxdi ailés, ayant chacun leur genre, leur espèce distincte, leurs conditions particulières de vie et de mortalité. C'est du monde que les êtres animés lirent leurs esprits -vitaux. C'est & ses courses déterminées que se rattachent les dates certaines de ces événements qui nous frappent toujours d'une admiration nouvelle : les combats que se livrent les vents; la foudre qui décliire les nuages et sillonne les cieux; les luttes du temps sarein et du temps d'orage; les éclairs, les pluies, et réciproquement ce calme universel qui ouvre 1'univers entier 4 1'allégresse et au bonlieur. Deverdoyants feuillages forinent la chevelure de la terre; des sources fraiches jaillissent de son sein, des courants d'eau y trouvent leur principe, leur existence, leur entretien. Elle n'est point fatiguée par ses révolutions, ou vieillie par lessiècles; et pourtant, des éjections de toute espèce, brusques ou insensibles, 1'ébranlent constamment, des alluvions fréquentes 1'inondent, la voracité des flammes la consurae en partie. Bien que daus les diverses localités ces accidents semblent des désastres funestes pour elle, ils sont salutaires dans 1'ensemble, et contribuent au raffermissement de 1'équilibre. Les tremblements de terre sont 1'exlialaison de certains soufflés comprimés, qui n'agitaient le sol que paree qu'ils cherchaient & s'échapper; les pluies qui inondent la terre, outre qu'elles sont une espèce d'engrais servant u développer ses productions, la délivrent encore de miasmes ravit, fixitque leges vivendi atque moriendi. Ex hoe animantia vitales spiritus ducunt. Illinc statis cursibus temporam eventus, qui admirationi esse solent, quum vel inter se ventorum praelia ciuntnr, vel dissectis nubibus fulminat cóblum, et tempestates inter se serenae liibernaeque confligunt, micant ignes, imbres rampuntur : et rursus, placatis omnibus, amcena laetitia mundi reseratur. Videas et viridantibus comis caesariatain esse terram, et scatebris fontium raanantem, et aquarum agminibus concipientem, parientem atque educantem, nee occasibus fatigari, nee seculis anilitari, excussam erumpentibus semper tam pigris quam moventibus feeibus, aquarum séepe alluvionibus mersam, flammarum per partes Voracitate consumtam; quée tarnen illi quum regiunaliter videantur esse pestifera, ad omnem salutaria sunt, et ad redintegrationem ejus valent; et quum movetur, profecto spirat illos spiritus : quibus clausis, et eflïigia quéerentibus, movebatur. imbribus eliain madefacta, non solum ad educandos foetus suos opimatur, verum contagieux; les ouragans dissipentet purifient les courants d'air trop intenses ou viciés; les chaleurs adoucissent les apretés d'une teinpérature glaciale; le Iroid de 1'hiver. ralentit, diminue le feu recélé dans les veines de la terre. Des animaux croissent, d'autres se développent auprès de ceux qui s'éteignent, une génération qui nait pullule a la place d'une génération qui meurt; et un certain nombre d'êtres, en disparaissant, dégagent la place pour un même nombre qui vient a la lumière. 11 nous reste & traiter du point capital de cette question, c'esta-dire, a parler de celui qui dirige le monde; car il semblerait que quelque cliose manquat a mon discours, si, parlant sur le monde, peut-être sans talent, du moins le rnieux qu'il m'est possible, je ne faisais point mention de eet être souverain. Or, contrairement a ce que dit Platon, il vaut encore mieux parler insuffisamment de lui, que de n'en point parler du tout. C'est une opinion ancienne et profondément gravée dans tous les esprits, que 1'existence d'un Dieu , auteur des créatures, et en même temps principe de conservation et de persistance pour ce qu'il a formé. Rien n'est si vigoureusement constitué, que, sans le secours de Dieu , il puisse se suffire par sa propre nature. C'est en suivant cette opinion que les poëtes ont osé dire que tout est plein de Jupiter, etiam pestifera a contagione proluitur. Flabris autem, spirantium auranim graviores et minus puri aeris spiritus digeruntur atque purgantur. Tepores frigus glaciale mitificant, et brumalis austeritas terrestrium viscerum venas remittit : et pars gignentium, alia adolescentium, caetera occidentium vices sustinent : sorsque nascentium, obitorum loco pullulat, et occidentium numerus nascentibus locum pandit. Restat, quod caput est sermonis liujus, ut super mundi rectore verba faciamus; indigens quippe orationis hujus videbatur ratio, nisi de mundo disputantes, etsi minus curiose, at quoquo modo possemus, de eo diceremus. De rectore quippe omnium, non, ut ait ille, silere melius est, sed vel param dicere. Vetus opinio est, atque cogitationes omnium hominum penitus insedit, Deum esse, originis et haberi auctorem, Deuinque ipsum salutem esse et perseverantiam earum, quas effecerit, rerum. Neque ulla res est tam praestantibus viribus, quaB viduata Dei auxilio, sui natura contenta sit. Ilanc opinionem vates secuti, profitori ausi sunt, oinuia Jove plena esse; cujus proesentiam non jam cogitatio sola, point indifféremment 1'aspect de son visage. II avait pour asile un admirable palais, dont les toits étincelaient des neiges de 1'ivoire, des éclairs de 1'argent, des flamraes de 1'or, des rayonnements du vermeil. A une entree succédait tou,jours une entree nouvelle. Les portes intérieures étaient protégées par des portes 3xtérieures tout en fer, et par des murailles aussi solides que le diamant. Aux abords du palais, des hommes intrépides, attachés a la personne du roi, exercaient une surveillance continuelle en se remplafant au sort. Tous avaient des fonctions : dans le cortége du monarque, ils étaient écuyers; et au dehors, selon les localités, ils étaient des gardiens, des portiers, des majordomes. Parmi eux encore quelques-uns étaient appelés oreilles du roi4 yeux de l'empereur. C'était grace & ce genre d'intermédiaires que le prince passait aux yeux des hommes pour un dieu, attendu que par les rapports de ses émissaires il apprenait tout ce qui se faisait dans ses États. II avait des payeurs, des reeeveurs, des agents du flsc. II avait pareillement placé dans les villes des officiers de tou te espèce : les uns chargés du département des chasses, d'autres qui passaient pour préposés aux largesses et aux récompenses; d'autres, dont les fonctions étaient aussi importantes qu'assidues, devaient exercer une infatigable surveillance. Dans toute 1'étendue du royaume d'Asie, borné a 1'occident par 1'Hel- admirabili regia, eujns tecta fulgerent eboris nive, argenti luce, flammis ei auro, vel electri claritate : limina vero alia prae aliis erant; inte«iores fores exteriores jamiie munibant, portaeque ferratae, et mnri adamantina Srmitate. Ante fores viri fortes stipatoresqne regalium laternm tutelam pervigili custorlia per vices sortinm | sustinebant Erant i nter eos et diversa offlcia; in comiiatn regio armigeri quidam, I at eitrinsecns singuli custodes loeoram erant, et janitores, etatrienses. Sed inter j eos anres regi®, et imperatoris ocuii quidam homines vocabahtur. Per qua; officio— | rum genera rex ille ab hominibus deus esse credehatnr : qunm omnia, qu«cnn-| qne ibi gererentur, ille Otacustarnm relatione diseebat. Dispensatores pecnni®, s qu-estores vectigalium, tribunos serarios babebat. Alios et alios pralecerat eateris urbibus. Alii venatihus agendis provinciam nacti, pars donis et mnneribns pra- j fecti putabantur, et esteri perpetuis magnisque curis, observationi singularum i rcrum oppositi erant. Sed per omne Asiaticum regnum, quod ab occidente Hel- |l lespnntus terminabat, ab ortn gens iriehoabat Indorum, Duces ac Satrap® ubiqne lespont et ïi 1'orient par les Indes, des généraux et des satrapes étaient partout répandus; chaque eontrée avait ses esclaves royaux. C'étaient des coureurs de jour, des veilleurs de nuits; les uns portaient & chaque instant des messages ; les autres allumaient assiditment des fanaux; et C£s clartés qui brillaient alternativement sur tous les points les plus élevés du royaume apprenaient a 1'empereur en un seul jour ce qu'il lui importait de savoir. C'est :i un pareil système de monarchie que 1'on peut comparer le grand royaurne du monde, si pourtanl on a le droit de mettre en parallèle avec le maitre, le souverain des dieux, la nature lache et corrompue des mortels. Or, lorsqu'il est inconvenant pour certains hommes, pour un roi, d'exécuter par soi-même tout ce qui peut lui être profitahle, combien ne sera-ce pas plus inconvenant pour un Dieu ? Ainsi n'en doutons pas : Dieu se maintient toujours parfaitement dans sa dignité. Des hauteurs oü il séjourne, il a placé des puissances secondaires dans toutesles parties du monde et de 1'univers. Ces puissances qui résident dans le soleil, dans la lune et dans la vaste étendue du ciel, garantissent par leur sollicitude la conservation de tous les habitants de la terre. Mais cette surveillance ne leur demande pas 1'aide d'un grand nombre de subordonnés, ainsi qu'il arrivé pour 1'homme. Celui-ci est contraint de s'associer plusieurs auxiliaires dans ses travaux, attendu que sa faiblesse le condamne & avoir besoin d'une 1'oule de bras. Voyez les mécaniciens dispositi, et permixta locis omnibus mancipia regalia. Ex eo numero erant excursores diurni, atque nocturni exploratores, ac nnncii et specularnm incensores assidni. Tum hornm per yices ineens® iaces, ex omnibus regni sublimibus locis, in nno die imperatori significabant, quod erat scitu opus. Igitur regnum illud ita componi oportet cum mundi aula, ut inter se comparantur summus atque exsuperantissimus divüm, et homo ignavus et pessimus. Quod si cui viro, vel cuilibet regi indecorum est per semetipsum procurare omnia qua proficiant; multo magis Deo inconveniens erit. Qnare sic putandum est, «urn maxime majestatem retinere, si ipse in alto residens, eas potestates per omnes partes mundi orbisque dispendat, quae sint penes solem ac lunam, cunclumque caelum. Horum enim cura salutem terrenorum omnium gubernari. Nee multis ei opus est, nee partitis hominum conservitiis : quibus, propter ignaviam, appositum est pluribus indigere. An non ejusmodi compendio machinatores fa- raettreen mouvement un nombre infini de machines kl'aided'un seul ressort ingénieux. Voyezencore ceuxqui font manoeuvrer de petites marionnettes en bois : selon qu'ils tirent tel ou tel fil pour faire mouvoir un membre, la tête tourne, les yeux roulent, les mains exécutent tout ce qu'on veut; et la marionnette, dans ses mouvements pleins de précision, semble être une petite personne vivante. De même en agit la puissance céleste : elle imprime savamment 1'impulsion a tout 1'ensemble ; et le mouvement générateur, mis une fois en action, garantit de proche en proche et par la combinaison des ressorts le jeu de toute la machine : un mécanisme est niïi par un autre,qui en fait a son tour manoeuvrer un troisième. II y a pour 1'économie du système entier accord parfait, non d'une seule manière, mais au moyen d'agents divers et souvent, opposés. II a suffi d'un premier moteur, d'un principe d'action, comme nous 1'avons déja dit; et depuis lors, tout a marché, grace & 1'action réciproque des rouages. Que 1'on se ligure des sphères, des cubes, des cylindres et d'autres solides, jetés ensemble suivant un plan incliné; tous, il est vrai, se précipiteront en bas, mais ce ne sera pas avec la même espèce de mouvement. Voici encore une comparaison assez exacte. Si d'une même enceinte que 1'on ouvrira, on laisse sortir ensemble des oiseaux, bricarum, astutia unius conversionis multa et varia pariter administrant? eu! etiam illi, qui in ligneolis hominum flguris gestus movent, quando filum membri, quod agitare volent, traxerint, torquebitur cervix, nutabit caput, oculi vibrabunt, manus ad oinue ministerium praesto erunt, nee invenaste totus videbitur vivere. Haud secus etiam eóelestis potestas, quura initinm sciente et salutifera opera moverit; ab imo ad secundum, et deinceps ad proximum, et nsque ad supremum, attactu continno vim suae majestatis insinuat: et aliud alio commovetur, motusqne unius alteri movendi se originem tradit. Mundo eqnidem consentiunt, non una, sed diversa via, et plerumque contraria. Et prima remissione ad motam data, simplicique inchoato principio, impulsibus mutuis, ut supra dictum est, moventur qnidem omnia; sed ita, ut, si quis sphaeram et quadratum et cylindrnm et alias figuras per proclive simul jaciat, deferentur quidem omnia, sed non codem genere movebuntur. Nee illud dissimile exemplum videri oportet, si quis pariter patefacto gremio, des animaux aquatiques, d'autres, terrestres; cliaque espèce, .guidée par son instinct inné, s'empressera de courir a son élément : les uns regagneront 1'eau, les autres iront se réunir, selon leurs liabitudes et la loi de leur nature, aux animaux sauvages 011 aux animaux domestiques; on verra s'élancer 'promptement dans les routes de l'air ceux qui sont doués de cette faculté ; et notez que ce sera d'une même enceinte que tous auront été lachés. Ainsi est naturellement constitué le monde. En ellet le ciel qui, obéissant a un mouvement fort simple de rolation, passé par les alternatives de jour et de nuit, le ciel qui est divisé en plusieurs segments bien distincts, n'en reconnait pas moins des lois générales. Par les accroissements de son disque et par ses diminutions régulières la tune indique les mois; de son cóté, le soleil parcourt les cieux dans sa marche annuelle, aussi bien que ses compagnons, l'agréable Lucifer, et Mercure, son inséparable satellite. Pyroïs, 1 étoile de Mars, opère sa révolution en deux ans; Jupiter, a la vive et brillante lumière, emploie six fois plus de temps k fournir sa route ; et Saturne, placé dans une région plus haute, y consacre trente années. Or, au milieu de tous ces corps, il n'y a qu'un seul mouvement de rotation, qu'un mode de révolution umque pour le globe; il règne un concert et une harmonie parfaite entre ce choeur d'étoiles qui se lèvent et se couchent dans des lati- animales simnl abire patiatar, volucrum, natatilinm, atqne terrestrium gre»es; ommvero adsuumlocum qu*q„e, duce natura, properabunt: pars aquam repetent; illa. ïuter cicures atqne agrestes legibus et institutis snis natnrali lege aggregabuntur; ibnnt per aeris Yias prapetes, qnibus hoe natura largita est. Atqne ab uno sinu abeundi facnltas concessa omnibus fnerat. Sic natura mundi est constituta. Nam quum caelum omne simplici circumactu volvatur, nocte dieque mstinctum, divenis mensuramm iequalitatibns separatnm, qnamvis una sphïra omnia concluserit; incrementis tarnen globi sni, decisioneque lnminis menstrua tempora lnna significat, et caeli spatium sol annua reversione collustrat, ejusque comités amosnns Lucifer, et communis Cyllenius stella. Etenim Pyrnis Mavortium sidus circuli sui biennio conflcit spatia : Jovis clarnm fulgensque, seiies eadein mnltiplicat cursibus suis tempora, qua: Saturnus sublimiot triginta spatiis annorum circumerrat. Verum inter haec una mundi conversio, unusque reversionis est orbis, et unus concentus, atque unus stellarum chorus ex diversis occasibns 19. rer, qu'il ne nous empêclie de la concevoir. Présentons pour exemple la comparaison suivante, tout imparfaite qu'elle est. I.'ame 11e s'apergoit point dans 1'hornme, et pourtant on 11e saurait nier que par elle ne s'exécute tout ce qu'il y a de remarquable dans les actes humains. Si la substance de 1'ame et sa tigure ne se manifestent pas aux yeux, c'est par les résultats de ses actes que 1'on reconnait sa puissance et ses qualités. Toutes les ressources nécessaires la vie humaine, agriculture, jardinage, métiers, beaux-arts, objets de sensualité, 1'homme les trouve dans son génie. Je pourrais citer encore les lois destinées a adoucir les humains : ces institutions politiques, ces théories morales qui garantissent aux peuples une sécurité si douce, en faisant succéder aux horreurs des batailles le calme d'une paix délicieuse. Or, pourrait-on être assez injuste appréciateur des faits pour refuser a Dieu une puissance pareille, quand on reconnait le pouvoir de eet être souverain, son auguste essence, son immortalité; quand on sait qu'il est le père de toutes vertus, et la vertu même ? Qu'iinporte qu'il échappe aux regards des mortels, puisque des oeuvres toutes divines nous révèlent et nous montrent ses traces? Car les phénomènes que nous voyons s'opérer dans le ciel, sur la terre et dans les eaux, nous devons les regarder inferiore licet imagine capiamus exempla. Anima in homine non videtur: et tarnen fateantnr omnes necesse est, hujus opera omnia, qua per hominem praeclarafiunl, provenire; neque anima* ipsius qualitatem ac flguram oculis occurrere, sed momentis ab ea gestarum reium intelligi, qualis et quanta sit. Omne quippe humanae vitae prassidium iugeuio ejus estparatum : cultus agrorum, usus fi-ugum, artifieum sollerlia, provenlus artiuiu, commoditates vitae humanae. Quid de legibus dicam, quae ad mansueiaciendos homines sunt invente? quid de civilibus institutis ac morilius, qui nunc populorum otiosis conveiitibus frequentantur; et, asperitate bellorum pacata, mitigantur quiete? Nisi forte tam injnstus rerum aeslimator potest esse, qui haec eadem de Deo neget, quem videat esse viribus exsupeiantis&imum, augustissima specie, immortalis aevi, genitorem virtutum, ipsamque virtutem. lTnde nihil mirum est, si mortales oculi ejus non capiunt aspectum, quando divinomm oycrum vestigiis sit perspicuus atque manifeslus. Gaeterum ea, quae 1'éclair, du tonnerre, de la foudre, de la pluie, de la sdrénité). Plusieurs 1'appellent Frugifer (qui fertilise), d'autres, Gardien de la Ville; d'autres, Hospitalier et Amieal : 011 lui dunne aussi les noms de tous les sentiments qui sont des devoirs. II est encore Jupiter Belliqueux, Triomphateur, Conquérant, Porte-trophée. Enfin, vous retrouverez unefoule d'appellations de ce genre dans le vieux langage romain et dans celui des haruspices. Orpliée, voulant délinir la puissance de Dieu, 1'exprime dans les vers qui suivent: Principe et fin de tont, tète et centre du monde, Partout est Jupiter : C'est la foudre qui gronde; G'est 1'axe de la terre, et le pivot des cieux; C'est 1'homme au fier regard; c'est la vierge aux doux yeux; G'est tout feu qui jaillit, tout souflle qui respire; G'est la base des tlots et de 1'humide empire; G'est Phébus; c'est sa soeur, au flarabeau pale et doux; C'est le maitre, le roi, c'est le père de tous; G'est lui qui cache tout, lui qui fait tout paraitre; Et sa tète contient les gerraes de chaque être. Ce que les Latins nomment fatum (fatalité), les Grecs 1'appellent imarmeni (décret), en raison de ce que c'est un enchaine- origine, interminum ad finem. Dicitur et Fulgurator, et Tonitrualis, et Fulminator, etiam Imbricitor, et item Serenator; et plures eum Frngiferum vocant, multi Urbis custodem, alii Hospitalem, Amicalemque; et omnium officioruin nominibus adpellant. Est et Militaris, et Triumphator, et Propagator, et Tropsophorns; et multo plura ejusmodi apud haruspices et Romanos veteres invenies. Orpheus vero, liane etl'ari potestatem volens, liis de eo verbis canit: Ztbs xpönoq yèvtio, Ztü; u?t enfinentium, volunt dici decretum; idem ireicpwjjiivïiv dicunt, quod oiunia in lioc ötatu ment de causes étroitement liées entre elles. Ils 1'appellent encore péprómeni (déterminé), paree que tout dans ce monde est rigoureusement déterminé, et que rien n'y est vague et indéeis; ils 1'appellent aussi mira (parties), paree que c'est, en quelque sorte, un composé de détails; puis Némésis (distri bu tion), paree qu'a cbaque être son róle est distribué; puis Adrastée, c'est-adire puissance vengeresse a laquelle on ne saurait se dérober. Les Parques sont trois : nombre qui s'accorde avee la nature du temps, d'autant plus qu'il y a analogie entre les divisions du terrips et les attributions qu'on leur prête. En effet, ce qui est dé ja filé sur le fuseau représente le passé; ce qui se roule sous les doigts indiqueleprésent; etcequi n'apasencore été tiréde la quenouille pour être filé, semble représenterraveniretle temps qui n'est pas accompli. Les fonctions des Parques sont du reste expressivement indiquées parlesnomsqu'elles portent: Atropos préside au passé, lequel Dieu lui-même ne saurait empêcher d'être fait. Lachésis a recu le soin de 1'avenir, paree que Dieu a déterminé la fin de ce qui doit être un jour. Clotho est chargée du présent, et elle doit faire en sorte qu'une vigilance active ne manque jamais au monde. Quant a Dieu, il parcourt incessamment toute la terra, comme on s'en convaincra sans peine en relisant les belles pages de Platon Oui, comme le dit une vieille parole, et rerum definita sint, nee sit in hoe mundo aliquid interminatum; idem fatum jAotpav vocant, quod ex partibus constet; hinc vtjieatv, quod unicuique adtrihutio sua sit adscripta. Adrastea, eademque ineffugibilis necessitas ultionis. Sed tria fata sunt : numerus cum ratione temporis faciens, si potestatem earum ad ejusdem similitudinem temporis referas. Nam quod in fuso perfecium est prateriti temporis habet speciem, et quod torquetur in digitis, momenti praesentis indicat spatia, et quod nondum ex colo tractum est, subactumque cura digitorum, id futuri et consequentis seculi posteriora videtur osteudere. Hêec ilJis conditio ex nominum eorumdem proprietate contingit; ut sit Atropos praeteriti temporis fatum, quod ne Deus quidem faciet infectum: futuri temporis Lacliesis a fine cognominaia, quod etiam ïllis, quae futura sunt, finem suum Deus dederit. Clotho praesentis temporis habet curam, ut ipsis actionibus suadeat, ne cura solers rebus omnibus desit. Deum vero ire per omnes terrasque, non frustra arbitrabitur, qui audiet Platonis ha:c verba. *** Deus namque, sicut vetus inquit NOTES DU TRAITÉ SUR LE MONDE Do Monde. Voir 1'avant-propos. Apulée composa eet ouvrage d'eni|irunts fails en partie a Aristote, en partie a Théophraste. Les éditions les plus anciennes portent un titre dont la traduction est: Cosmographie cl'Apulée, philosophe platonicien, ou Traité sur le Monde, adressé a Faustinw. Page 301, 1. 1. De longues ré/lexions etc. Ce début jusqu'i 1'alinéa : « Le monde entier se compose, » (p. 303), peut ètre considéré comme une préiace ou une épitre dédicatoire. La plupart des éditions le délachent, en quelque sorte, de 1'ouvrage au moyen de caractères italiques. Nous Tavons enteriné entre ci'ochets. L. 2. O Faustinus. C'est sansdoutele mème personnage dont le nom figure en tète de la Doctrine de Platon. L. 6. Pendant que les autres sciences. Littéralement : « pendant que les autres, » en sous-entendant « hommes. » L. io. A la discussion etc. Le texte donne disceptatio; et le dictionnaire de 1'Académie autorise èi entendre « discussion, ;> dans le sens de « examen. » r. 302, 1. 1. Muis du moment qu'ils eurent trouvé dans la plalosophie un guide dont les découvertes les éclairaient, ils oscrent voyager en esprit a travers les espaces célestes. — Voyez Oviile, au liv. XV de ses Métamorphoses, v. 62, quand il parle de Pythi%ore : . lsque, licet Cffili regione remotus, Menie deos adiil : et qu® i'.atura negabat Visibus liumanis, oculis ea peetoris iiansit. «Quoiqne cloigne des régions célestes, le philosophe s'éleva par ses contemplations josqn'an séjour des diem; et ce que la nature refusait 5 ses organes niortels, 1'cfiil de sou intelligence le pénétxa.» P. 302, 1. 19. Les crétes de Nysa. Nysa ou Nyssa était une ville de 1'Inde, nommée ainsi de la nourrice de Bacchus. II y avait une Nysa en Eubée, une autre en Lycie, une quatrieme en Ionie; enfin, il y avait sur l'Hélicon un bourg du mème nom, lequel était aussi consacré a Bacchus. — Les profondeurs du Corycus. C'était une caverne du Parnasse, en Phocide. II y avait du mcme nom un promontoire en Cilicie, et une très-haute montagne en Pamphylie. P. 303, 1. 9. Et d'après celle de Théophraste. Ce philosophe était disciple d'Aristote. — L. 14. Le monde entier se compose. Ici commence le deuxième chapitre du traité dans Aristote. — C'est l'ordre etc. Nous avons eu déji 1'occasion de signaler plus haut, même volume, p. 275, que le root grec xóa/xo; et le mot latin mundus ont le doublé sens de « monde » et de « ornement, ordre. » C'est 14 une belle et significative synonymie. Apulée la rappelle dans le cours de ce traité, page 325. — L. avant-dernière. Le dóme. Mot k mot « le tégurnent, la couverture. » P. 304, 1. 19. Non pas, comme quelgues-uns le pensent, paree qiïil est brülant et enflammé, mais paree qu'il obéit toujours a une rotation très-rapide. Cette remarquable étymologie est traduite littéralement d'Aristote : non óltzo toZ aiOtctÖcu , a flagrando, sed a-rro gZ «ei 6e7v, quod semper currat. P. 305, 1. 4. De cette multitude etc. La transition de eet alinéa est ménagée dans le texte par 1'adverbe jam. Nous n'avons pas osé risquer : « Maintenant, de cette multitude, etc. » — L. 13. De mille autres clartés. Littéralement : « de troupeaux infinis. » — L. 17. Que le globe plus élevé. Nous avions, une première fois, traduit : que 1'étoile plus élevée, etc. » Le texte d'Aristote prouve qu il s agit ici des « globes » et non des « étoiles. » — L. 20. Oü rien, comme on dit, ne marche a Vaventure. Mot k mot, « qui est dit, incapable d'erreur. » üne traduction plus libre ne serait peut-ètre pas moins exacte: « ... A 1'ensemble de eet univers, qui est appelé firmament. » P. 306, 1. 12. Immuables, mais mortelles. L'éditeur du Dauphin donne dans son texte et dans sa paraphrase : « changeantes et mortelles. » Nous nous autorisons, avec Oudendorp, du grec d'Aristote, pour conserver itamutubHiss tn mpt7ctov tt xoti P. 330, 1. 15. De ses émissaires. Le texte dit, en reproduisant Aristote : «de ses otacoustes; » c'est-4-dire « de ses écouteurs. » P. 331, 1. 15. Des hauteurs oü il séjourne, il aplacé des puissances secondaires etc. — Voyez le Timée de Platon, et la première Dissertation de Maxime da Xyr. P. 332, ]. 8. Elle inprime savamment l'impulsion ii tout 1'ensemble. II y a beaucoup d'incertitude dans le texte & eet endroit; et Aristote n aide pas a y remédier, car on ne trouve rien de semblable dans son traité. — "L. 17. Des cubes. Ainsi traduisons-nous d'après Aristote. Le latin littéral donne : « des quarrés. » P. 334, 1. 14. Vn principe de vie. Le texte donne alimenta. P. 336, 1. 3. L'dme ne s'aper$oit point dans l'homme. ün raisonnement de ce genre se trouve dans Platon, au dixième livre des Leis. P. 337, 1. 9. A retracé sa propre ressemblance... sur le bouclier de la Minerve etc. Cicéron, au quinzième chapitre du premier livre des Tusculanes, signale aussi ce fait : « Phidias sui similem speciem inclusit in elypeo ilinerv;e. » — L. avant-dernière. Le terme de toute hauteur. C'est Aristote qui donne du mot grec oipavo; cette remarquable étymologie : «TTO tou Spov iTvo.! t5» contrat que si eiic n'avait pas d'enfants de son nouveau mariage toule la forlune revicndrail aux 11 s du premier lit. Par Ie testament même de la more, quApulee produit devan iuges, il prouve qu'après elle l'hèritage doit revemr tout entier au seu , «Is qut lu ie«te. Si son mari Bgure sur eet acte, c'est pour un legs tres-peu consideratie, et uniquement alin qu'il soit reconnu que Pudentilia n'a pas voulu 1'oubtier. L'oraleur termine en présentant de nouveau, sous la forme de propositions tout 1 fait concises, les huit principaux chefs d'accusation ; et il les refute successivement les uns aprés les aulres avec la plus rigoureuse précision. APULÉE APOLOGIE Maximus Claudius, et Yous, ses assesseurs, ]e savais d'avance S n'en pas douter, comment Sicinius Ëmilianus, vieillard d'une étourderie notoire, procéderait dans son accusation oontre raoi. II 1'avait déférée devant vous sans se donner la peine d'y réfléchir; il devait donc, ii défaut de griefs véritables, la remplir d'arguments empruntés & la calomnie. Mais si 1'homme le plus innocent peut etre accuse3 le coupable seul peut être convaincu. Cetteunique considération me rassure plus que tout le reste; et en vérité je rends graces aux dieux, puisqu'ils m'accordent 1'occasion et les moyens, devant votre tribunal, d'abord de justifier la philosophie aux yeux de ceux qui ne la connaissent point, ensuite de me disculper moi-même. Je dois le dire pourtant: outre que ces calomnies semblaient graves au premier aspect, elles ont été si soudaines, qu'elles ont fait de la défense une tache difficile; car, vous lesavez, cette aflaire date seuleinent de cinq ou six jours. Je m'étais chargé de Certus equidem eram, proque vero obtinebam, Maiime Claudi, quiqne in conailio estis, Siciniura /Emilianum, senem notissimce temeritatis, accusationem mei, piius apud te cffiptam, quam apud se cogitatam, penuria criminum, solis iionviciis impleturum. Quippe insimulari qnivis innocens potest; revinci, nisi nocens, non potest. Quo ego uno pracipue conftsus, gratulor medius Mius, 'quod mihicopia et faeultas, te judice, obtigit, purgandffl apud imperitos pbilosopliióe, et probandi mei. Quamquam ista calnmnia, ut prima specie graves, ita ad difflcultatem defensionis repentina fuere. Nam, ut memmisti, dies abhinc qnintus an seitus est, plaidor conlre les Granius pour Pudentilla, ma femme, lorsque, par mie cabale montée et sans que je m'y altendisse, les avocats de eet Émilianus se mirent a m'attaquer de propos injurieux, è me reprocher des maléfices, et finirent en m'accusant de la mort de mon beau-tils Pontianus. Je compris qu'ils se proposaient bien moins d'entamer un procés criminel que de m'insulter et de faire du scandale; et je les somniai le premier, a plusieurs reprises, de formulerune accusation. Alors Émilianus, voyant que vous-même, Claudius, étiez fort mécontent et que ses propos constituaient. de véritables actes, commence k avoir peur, et cherche quelque moyen pour échapper aux suites de son inconséquence. Que fait-il? Lui qui, peu auparavant, criait partout que j'avais assassiné Pontianus fils de son frère, n'est pas plutöt mis en demeure de signer une telle accusation, qu'il oublie tout k coup la perte de son jeune p'arent, etle voilé soudain muet quand il s'agit de s'expliquer sur un aussi grave attentat, Toutefois, ne voulantpas paraitre se désister tout & fait, il se rejelte sur la magie; et comme c'est lè un grief plus commode k jeter k la face des gens qu'il n'est facile d'en établir la fausseté, il juge k propos de choisir ce seul texte pour son accusation. Encore même n'ose-t-il le faire ouvertement : il dépose le lendemain un mémoire signé du nom d'un enfant, du nom de mon beau-fils Sicinius Pudens; et au bas il ajoute qu'il se charge de 1'assister: quum me causam pro more mea Pudentilla adyersus Granios agere aggressnm, de composito, nee opinantem, patroni ejus incessere maledictis, et insimnlare magicorum maleficioram, ac denique necis Pontiani priyigni mei, coepere. Qua ego qmtm intelligerem, non tam crimina judicio, quam objectamenta jurgio prolata, ultro eos ad accnsandum crebris flagitationibus provocavi. Ibi vero JEmilianus, qiium te quoqne acrius motum, et ei verbis rem factam videret, qnjerere occenit ex diffldentia latibulum aliquod temeritati. Igitur, Pontianum fratrissui fllium qui paulo prins occisnm a me clamitarat, postquam ad subscribendum compellitur, illico oblitus est de morte cognati adolesceutis, subito tacens tanti jriminis descriptionem. Tamen ne omnino desistere yideretar, calumniam magi®, qua facilins infamatur, quam probater, eam solumsibi delegit ad accusandum. Acne idquidem de professo audet; verum postera die dat libellum, nomine priyigni mei Sicinii Pudeutis, admodum pueri : et adscribit se ei adsistere. manièré nouvelle d'attaquer par 1'entremise d'un tiers. Son hut était de se mettre ü couvert derrière eet enfant, pour éviler des poursuites comnae calomniateur; nu'is, Seigneur, vous devinates judicieusement toutes ses manoeuvres, et vous lui ordonnates encore une fois de soutenir en son nom propre 1'accusation qui était portée. II promet de le faire; mais alors même on ne peut encore le décider k une attaque franche : déjè il trouve le moyen de lancer contre vous des calomnies indirectes; et reculant toujoursdevant le róle périlleux d'accusateur, il persiste k demander la permission d'assister son neveu. Aussi, même avant que les plaidoiries fussent commencées, a-t-il été facile de pressentir de quelle nature serait 1'accusation, quand on a su que celui qui 1'avait provoquée et ourdie craignait d'en accepter la responsabilité, surtout quand eet homme élait Sicinius Émilianus. Car bien certainement, s'il avait eu appris quelque chose de vrai sur mon compte, il n'aurait pas tant hésité a produire de si nombreuses et de si graves accusations contre un homme étranger ei sa familie. N'est-ce pas le même qui a eu 1'audace d'arguer de faux le testament de son oncle, bien qu'il en conniït 1'authenticitéï Et avec quelle opiniatreté ne 1'a-t-il pas fait! Quand 1'honorable Lollius Urbicus, après avoir pris 1'avis des autres consulaires, eut prononcé que la pièce était bonne, valable et tenue pour telle, ce forcené ne craignit pas de iiovo more per alium lacessendi; scilicet ut, obtentu ejus statui®, ipse insimulationis falsffi non plecteretur. Quod tu qiium solertissime animadvertisses, et idcirco enm denuo jussisses proprio nomine accnsationem delatam sustinere; pollicitus ita facturum, ne sic quidem qiiitns est, ut cominus ageret, percelli, sed jam adversum te contumaciter eminus calumniis velitatur. Ita toties ab accusandi periculo profugus, in adsistendi venia perseveravit. Igitur et priusquam causa ageretur, facile intellectu cuivis fuit, quaüsnam accusatio futura esset, enjus qui fuerat auctor et machinator, idem fieri professor timeret : ac prcesertim Sicinius iEmilianns; qui, si quippiam veri in me explorasset; nunquam profecto tam cunctanter hominem extraneum tot tantorumque criminum postulasset; qui avuncuii sui testamentum, quod verum sciebat, pro falso infamarit, tanta quidem pervicacia, ut quum Lollius Urbicus V. G. verum videri, et rutum esse debere, de consilio consulariiun virorum pronunciasset, protester contre eet arrêt solennel en jurant, malgré tout, è haute voix que le testament était faux. Le scandale fut tel, que sans 1'extrême modératiou de Lollius Urbieus le misérable était perdu. Fort de moninnocence et de votre équité, j'espère que la voix de ce raême magistrat éclatera encore dans ce jugement. Car c'est sciemraent qu' Émilianus calomnie un liomme non coupable; et, en vérité, cela lui est d'autant plus facile que déjü devant le préfet de la ville et dans une affaire extrêmement importante, il a été, comme je 1'ai dit, convaincu de mensonge. Or, de même qu'un honnête homme qui a eu un moment d'erreur s'observe ensuiteavec plus de sollicitude, de même un esprit dépravé persévère dans le mal avec plus de confiance, et 1'audace de ses désordres augmente avec leur nombre. La honte, en effet, est comme un vêtement que 1'on ménage avec d'autant moins de soins qu'il est plus usé. Je crois donc nécessaire, pour maintenir mon honneur intact, de n'attaquer le fond de la cause qu'après avoir réfuté toutes ces calomnies. Car ce n'est pas moi seul que j'ai a justilier; il faut encore que je défende la pliilosophie, dont la dignité repousse avec dédain la moindre réprimande ïi 1'égal de la plus grave accusation. Je parle ainsi paree que, il y a peu de jours, les avocats d'Ëmilianus ontprodigué contre ma propre personne une 1'oule de contra clarissimam vocem jiiraverit vecordissimus iste tarnen, illud testameutum fictum esse: adeo ut aegre Lollius Urbieus ab ejus pernicia temperarit. Quam quidem vocem, et tua cequitate et mea innocentia fretus, spero in hoe quoque judicio erupturam. Quippe qui sciens innocentem criminatur : eo sane facilius, quod jam, ut dixi, mentiens apud praefectum urbis in amplissima causa convictus est. Namque peccatnm semel, ut bonus quisque postea sollicitius cavet, ita qui ingenio malus est, confidentius integrat; ac jam de caetero, quo séepius, eo apertius delinquit. Pudor enim, veluti vestis, quanto obsoletior est, tanto incuriosius habetur. Et ideo necessarium arbitror, pro integritate pudoris mei, priusquam ad rem aggrediar, maledicta omnia refutare. Snstineo enim non modo meam, verum etiam philosophise defensiorem, cujus maguitudo vel minimam reprebensionem pro maximo crimine adspernatur. Propter quod paulo prius patroni iËmiliani multa in me proprie conficta, et mensonges et se sont livrés contre les philosoplies, en gdnéral, a ces attaques familières aux ignorants. Ils 1'ont fait, je le veux bien, aveo cette loquaeilé de louage qui les earactérise, attendu que chez eux c'est purement une affaire d'intérêt et d'argent: 1'usage les autorise en quelque sorte è mettre leur impudence aux gages de qui veut les acheter; et je compare ces clabaudeurs aux bêtes sauvages qui ont coulume de prêter le veniu de leur langue pour faire souiïrir les autres. Cependant, ne fiit-ce que pour moi-même, je düis en peu de mots répondre a leurs calomnies; autrement, malgré le soin que j'apporte a ne pas me souiller de la moindre tache ou du moindre déshonneur, si je laissais passer quelque chose de ces insinuations frivoles, je paraitraisen admettre la vérité plutöt qu'en dedaigner le mensonge. D'ailleurs, je suis intimement convaincu que le propre d'une ame pudique et qui se respecte c'est de supporter avec peine les propos calomniateurs. Voyez ceux même a qui leur conscience reproche quelque méfait : si on les attaque, ils manifestent la colère et 1'indignation la plus vivej et pourtant, par cela même qu'ils se sont engagés dans la route du vice, ils ont du s'habituer a entendre mal parler d'eux; a défaut d'autre voix, leurs remords les avertissent qu'on pourrait è juste titre les accuser. S'il en est ainsi, comment 1'homme innocent et juste, dont 1'oreille novice, en pareille matière, n est pas accoutumée aux imputations facheuses, et qui alia communiter in philosophos sueta ab imperitis, mercenaria loquaciïate effutierunt. Quie etsi possunt, ab his utiliter blatterata ob mercedem, et auetoraïnento impudentia depensa haberi, jam concesso quodam more rabulis id genus, quo ferinae solent lingu® sus Yirns alieno dolori locare; tarnen vel mea catisa \jaucis refellenda sunt, ne is, qui sedulo laboro, ut ne quid maeul® aut inhonestamenti in me admittam, videar cnipiam, si quid ej friyolis prateriero, id agnovisse potius, quam eontemsisse. Est enim pudentis aninii et verecundi, ut mea opinio fert, vel falsas vituperationes gravari : quum etiam hi, qui sibi delieti alicujus conscii sunt, tarnen quum male audiunt, impendio eommoveantur, et obirascantw; quamquam, exinde ut malefacere ccp.perunt, consueverint male audire. Quod sj a casteris silentium est, tarnen ipsi sibimet conscii sunt, posse se merito increpari. Enimvero bonus et innoiius qnisqne rudes et imperitas aures ad male audiendum habens, et landis adsuetudine contiunelise insolens, multo est trop habitué aux éloges pour 1'être aux outrages, comment un tel liomme, dis-je, ne serait-il pas doublement ulcéré lorsqu'on 1'accuse de ce qu'il aurait bien plutót le droit de reprocher aux autres! Que si par hasard je semble vouloir me justifier d'inculpations ineptes et tout-è-fait frivoles, ce reproche doit tomber sur mes accusateurs : pour eux est la honte de 1'attaque; pour moi, 1'honneur de la repousser victorieusement. Or donc , il y a peu de jours vous avez entendu 1'aecusation débuter ainsi: « Nous accusons devant vous un philosophe d'une beauté remarquable, et très-disert (voyez le grand crime!) tant en grec qu'en latin. » C'est bien, si je ne me trompe, dans ces termes mêmes que commencait le réquisitoire de Tannonius Pudens, homme fort peu disert, il est vrai, pour sa part. Plüt au ciel que ces accusations si graves de beauté et d'éloquence, il me les eüt véritablement intentées! je n'aurais pas eu de la peitie a répondre : je lui aurais dit comme le Paris d'Homère dit a Hector: Nul re doit rejeter les dons des Immortels : Ne les a pas qui veut Voilï ce que pour la beauté j'eusse répondu; j'eusse encore ajouté qu'il est permis , même ü des philosophes , d'avoir une fi- tanto ex animo laborat, ea sibi immerito dici, quae ipse possit aliis vere objectare. Quod si forte inepta videbor et oppido frivola veile defendere, illis debet ea res vitio verti, quibus tnrpe est etiam haec objectasse : non mihi culpae dari, cni honestum erit etiam haec diluisse. Audisti ergo paulo prins, in principio accusationis ita dici : Accusamus apud te philosophum formosum, et tam grcece, quam laline (proh nefas!) disertissijnum. Ni si fallor enim, his ipsis verbis accusationem mei ingressus est Tannonins Pndens, homo vere ille quidem non disertissimus. Quod utinam tam gravia form® et facnndiffi crimina vere mihi opprobrasset! non difflcile ei respondissem, quod Ilomericns Alexander Hectori: Oüxot duóSXtj-c' èffxi Oewv i^txu^sa "Oaoa. xev aiixol Sdiriv, éxüv 5' oux av 115 tkoito. 13 3cc ego de forma respondissem : praeterea, licere etiam philosophis, esse vultu liberali: Pythagoram, qui primum sese philosophum nuncuparit, eum sui seculi gure distinguée : que Pythngore, qui le premier prit le nom de philosophe, était le plus beau de son époque; que 1'antique Zénon, originaire de Vélia, celui qui le premier de tous enseigna par un artilice ingénieux h présenter une question sous deux points de vuc opposés, que ce Zénon, dis-je, était aussi d'une beauté incomparable, selon le dire de Platon; que pareillernent beaucoup de philosophes sont. connus pour avoir été d'un extérieur charmant, et que tous ils rehaussaient les agréments de leur personne par la dignité de leurs mceurs. Mais ce système de défense, je 1'ai dit, nepourrait me convenir en aucune facon. En effet, outre que je n'ai qu'une ligure médiocrement belle, 1'assiduité des travaux littéraires enlève au corps tous ses agréments : elle le rend grêle et chétif, elle diminue 1'embonpoint, flétrit les couleurs, afl'aiblit les forces. Cette chevelure même, que par un impudent mensonge ils ont pretendu ne flolter sur mes épaules que pour ajouter & la beauté de mon visage, cette chevelure, vous vovez, est-elle bien séduisante, bien soignée? Peut-il y avoir crinière plus hérissée, plus embarrassée, plus enchevêtrée! Ne ressemble-t-elle pas a de 1'étoupe réunieen paquets et par bourres? C'est un fatras inextricable, tant il y a longtemps que je négligé, non-seulement de la peigner, mais encore de la démêler et de la séparer sur mon front. C'en est, je pense, assez pour réfuter cette accusation de cheveux, dont ils faisaient un crime capital. eicellentissima forma frisse : item Zenonem illam antiqnnm Velia oriundnm, qui primus omnium dictionem sollertissimo artificio ambifariam dissolverit, enm quoque Zenonem longe decorissimum fuisse, ut Plato autumat. Itemque multos philosophos ab ore honestissimos memoriae prodi, qui gratiam corporis morum honestamentis ornaverunt. Sed haec defensio, ut dixi, aliquammultum a me remota est : cm, praeter formae mediocritatem, continuatio etiam litterati laboris omnem gratiam corpore deterget, habitudinem tenuat, succum exsorbet, colorem obliterat, vigorem debilitat. Capillus ipse, quem isti aperto mendacio ad lenocinium decoris promissum dixere, vides, quam sit amcenus ac delicatus, horrore implexns atque impeditus, stuppeotomento adsimilis, et inaequaliter hirtus, et globosus. etcongestus ;prorsum inenodabilisdiutinaincuria, nonmodo comendi, sed saltem expedienti etdiscriminandi. Satis, utputo, crinium crimen, quodilli qnasi capitale intenderunt, refutatum est. Pour parler maintenant de 1'éloquence, admettons quej'en aiu quelque peu; y aurait-ii donc la quelque chose qui put parailre étrange ou blamable? Quoi! dès mes premières années je me suis voué corps et üme h 1'étude des belles-lettres; j'ai méprisé toutes les autres jouissances jusqu'è. 1'age oü me voici; j'ai plus travaillé que na peut-être jamais fait aucun homme; j'ai travaillé le jour, j'ai travaillé la nuit; j'ai prodigué, j'ai sacrifié une constitution des plus vigoureuses, et je n'aurais pas eu le droit d'acquérir quelque talent oratoire! Mais qu'ils ne craignent rien de celte éloquence : malgré tous mes efforts, j'en suis plulót encore a 1'attendre qu'ii la posséder. Pourtant si cette pensée, qu on rapporte se trouver dans les poésies de Statius Cécilius est vraie, que 1 innoeence est de 1'éloquence, je conviens en elïet, & ce point de vue, et je ne m'en cache pas, que je ne me regarde comme inférieur & personne en éloquence. Car a raisonner ainsi, est-il quelqu'un de plus disert que moi? Jamais je n'ai concu une pensée que j'aurais rougi de dire hautement. Oui, en ce sens, je me proclame d'une éloquence ineomparable; toute mauvaise action a toujours été pour moi un crime infame. Oui, je suis très-disert: car il n'existe pas de moi un seul mot, un seul acte que je ne puisse soutenir & la face de tous. C'est ce que vais démontrer il propos de certains vers dont je De eloquentia vero, si qua mihi fuisset, neque miram, neque inyidiosum deberet videri, si ab ineunte aï&pov aitoAéaapuv j [Dixerit liic tantum quum nil nisi pulcber Alexis Exstitit, et vertunt quilibet in te oculos. Cur, anime, os canibus monstras, aficisque dolore Postmodo? non Phaedrum sic prius amisimus?J .Et, ne plures coinrnemorem, novissiraum versum ejiis de Dione SyiuaibuLo si diiero, fiaein faciam : Kc.(rai 0' £upuy/jow lv JtaxpiJi, tijxio? aoroï;, 2 ijxöv Ojjaov epwti A'uiv. [Civibus ingenti in patria laudate jaces nunc, Qui insanum me animi reddis amore, Dion.J Sed snmne ego ineptus, qui h«ec etiam in judicio? au yos potius caiuuiülOi»i, yui 22. ralité d'un auteur sur an simple badinage poétique! Vous n'avez donc pas lu ce qu6 repond Catulle des critiques malveilhmts? Poëtes, il suffit que nos moBurs soieiit sans tache; Nos vers, c'est autre chose L'empereur Adrien, voulant honorer d'une inscription le lombeau du poëte Voconius son ami, y traca ces mots : Ton vers était laseif, mais ton ame était pure. Distinction que certes il n'eüt jamais établie, si des vers trop badins pouvaient servir de base a une accusation d'impudicité; car de ce même empereur Adrien je me rappelle en avoir lu beaucoup en ce genre. Ose donc, Émilianus, dire que ce soit faire mal que d'imiter un empereur, un censeur, le grand Adrien, dans ce qu'il a fait, dans ce qu'il a transmis ü la postérité. Du reste, peux-tu penser que jamais Maximus condamne ce qu'il sait avoir été composé par moi a 1'exemple de Platon ? Les vers que j'ai cités de ce grand liornme, sont d'autant plus chastes qu'ils sont plus clairs, d'autant plus pudiquement écrits qu'ils s'expriment avec plus de franchise.. En effet, vouloir en pareille etiam h®c in accusatione? quasi uUnm specimen mornm sit versibus lndere. Catullum ita respondentem malevolis non legistis? Nam castum esse decet pium poetam Ipsum, versiculos nihil necesse est. Divus Hadrianus, quum Voconii amici sui poeta tumulnm versibus veneraretur, ita scripsit: Lascivus versu, mente pndïcus eras. Quod nunqnam ita diiisset, si forent lepidiora cannina argumentum impudiciti® habenda. Ipsins etiam divi Hadriani multa id genos legere me memini. Audesis igitur, JEmiliane, dicere, male id fieri, quod imperator et censor, divus Hadrianus fecit, et factum memori® reliquit. l'V Caeternm Maximum qnidqnam pntas culpaturum, quod sciat Platonis eiemplo a me factum? Cujus versus, quos nunc percensui, ianto sanctiores sunt, qnanto apertiores, tanto pudicius compositi, quanto simplicius protessi. Namque h$c et matière tout gazer, tout dissimuler, voila oü est le crime; mais parler en termes clairs et positifs, c'est badiner. Lelarigage sans détours est innocent; user de réticences, c'est penser a mal. Je pourrais encore citer de Platon ces paroles admirables et divines, qui, connues des ames religieuses, (et le nombre en est rare), nele sont point des profanes. 11 existe, dit ce phi'.osophe, deux Vénus ayant chacune leur amour distinct et leurs diflérents adorateurs. L'une est la Vénus vulgaire, présidant aux amours de lapopulace : c'est elle qui pousse aux plaitirs sensuels non-seulement les créatures humaines, mais encore le bruies, les bêtes sauvages; et sous ses puissantes, sous ses brutales étreintes, elle enchaine comme des esclaves les êtrej dont elle s'est emparée. L'autre est la Vénus céleste, présidant au plus noble amour : celle-ci ne règne queparmi les hommes, et ne s'intéresse même qu'aun petit nombre d'entre eux; jamais elle n'excite ses adorateurs a de honteux penchants : elle ne sait point provoquer ou séduire. Son amour nest ni déréglé ni lascif; tout en est sérieux, sans apprêt. Elle n'inspire de passion que pour les beautés de la vertu : et, si quelquefois elle recommande les agréments corporels, c'est pour défendre qu'on leurimprime quelque souillure, c'est pour proclamer que dans les corps on doit aimer seulement ce type de beauté pure et immortelle, révélée par id genus omnia dissimulare et occultare, peccantis; proSteri et promulgare, ludentis est. Quippe natura vox innocenti®, silentium maleBcio distributa. Mitto enim dicere alta illa et divina Platonica, ranssimo cuique piorum gnara, Cffitemm omnibus profanis incogniU : geminam esse Venerem deam, proprio quamque amore et diversis amatoribus pollentes. Earum alteram vulganam, qua sït pradita populari amori, non modo hnmanis animis, verum etiam pecuinis et ferinis ad libidinera imperitare, ut immodico trucique perculsornm animalium serva corpora complexu vincientem : alteram vero caïlitem Venerem, prasditam optimati amori, solis hominibus, et eorum paucis curare, nullis ad turpitudinem slimulis vel illecebris sectatores suos perceiientem. Quippe ejus amorem non amcenum et lascivum, sed contra incomptum et serium , pulchritudinem honestaiis [virtutis] amatoribus suis conciliare : ct, si quando decora corpora commendet, a contumelia eorum procul absterrere, JN'eque enim quidquam alind in corporum forma diligendum, quam quod admoneat divinos animos ejus pulchritudir.is. avance auxames divines dans leur séjour au ciel. Aussi Afranius nous a-t-il laissé ce vers oii 1'on retrouve son élégance iiabituelle. Pour le sage 1'amour, le désir pour les autres. Et pourtant, si tu veux savoir la vérité, Émilianus, ou si jamais pareil langage peut être compris de toi, 1'amour du sage est moins de la passion que du souvenir. Pardonne done au philosophe Platon ses vers sur 1'amour, afin que je ne sois,pas dans la nécessité, contrairement a la maxime qu'Ennius met dans la bouche de Néoptolème, de me livrer a une longue dissertation philosophique; ou bien, si tu me tiens rigueur, je passerai facilement condamnation sur un crime dans lequel j'aurai Platon pour complice. Quant a vous, illustre Maximus, comment vous exprimerai-je ma reconnaissance en termes assez expressifs pour 1'attention avec laquelle vous écoutez tous ces appendices de la défense? appendices nécessaires pourtant, puisqu'ils répondent & mes accusateurs. J'ose encore implorer de vous la mème attention pour ce qui me reste a diie avant que j'aborde le chef de 1'accusation principale. En eiïet, vient maintenant cette longue et magistrale sortie contre les miroirs. « Un miroir! s'est écrié Pudens (et j'ai cru qnam phus veram et sinceram inter deos Tidere. Quapropter, ut semper, eleganter Afranins hoe scriptum reiiquit : Amabit sapiens, cupient exteri. Tarnen si verum velis, iEmiliane, vel si hcec intelligere unquam potes; non lam amat sapieos, quam recordutur. Da igitnr veniam Platoni philosopho versnum ejns de amore, ne ego necesse habeam, contra seatentiam Neoptolemi Enniani, plurihus pliilosophari : vel, si tu id non iacis, ego me facile patiar in luijascemodi versibus culpari cum Platone. Tihi aiitem, Maxime, liabeo gratiam propensam, qnum has quoque appendices defensionis me$, idcirco necessarias, quia accusationi rependnntur, tam attente audis : et ideo lioc etiam peto, quod inihi ante ipsa crimina superest, audias, ut adhuc fecisti, libenter et diligenter. Sequitur enim de speculo longa ilJa et censoria oratio, de quo, pro rei atroci<; qu'il allait en crever); un miroir! quelle atrocité! un pMosophe se servir d'un miroir! un pliilosophe posséder un miroir! » Eh bien! oui, j'ai un miroir, je te 1'accorde : car peut-être croirais-tu m'avoir fait une objection, si je songeais è nier. Mais il n'est pas rigoureusement logique d'inférer de lè, que j'aie l'habitude de m'ajuster devant un miroir. Si je possédais une garde-robe de comédien, est-ce que vous en conclueriez par argumentation que j'ai l'habitude de me revêtir du long manteau tragique, de 1'liabit jaune de l'histrion, ou de la casaque bariolée que porte le mime aux fêtes solennelles de Bacchus? Je ne le pense pas; et réeiproquement, il y a une foule d'objets dont je n'ai pas la propriété et dont pourtant je me sers. Que si donc 1'usage ne prouve pas la possession, la possession ne saurait prouver 1'usage; or, c'est moins la possession d'un miroir qu'on me reproche, que l'habitude de m'y regarder. 11 te resterait donc k établir quand et en présence de qui je m'y suis contemplé, puisque tu dénonces 1'acte d'un philosophe se regardant au miroir comme un plus abominable sacrilége (et c'est la vérité) que 1'introduction furtive d'un profane au milieu des atours de Cérès. Eh bien! admettons que je confesse m'y être regardé. Quel crime est-ce donc, après tout, que de connaltre son image? de ne pas 1'avoir seulement enfermée dans un endroit, mais de la transporter oii 1'on veut, en la tenant dans un petit miroir? Igno- tate p$ne diruptus est Pudens. clamitans : Habel speculum philosophus, possidet speculum philosophus. Ut igitur babere concedam, ne aliquid objecisse te credas, si negaro : non tarnen ex eo accipi me necesse est exomari quoque ad speculum solere. Quid enim si choragium thymelicum possiderem; num ex eo argumentarere etiam, uti me consuesse tragcedi syrmate, histrionis crocota, [vel ad trieterica orgia] mimi centunculo? Non opinor. Nam et contra pliirimis rebus possessu careo, usu fruor. Quod si neque habere utendi argumentum est, neque non utendi non habere; et speculi non tam possessio culpatur, quam inspectio : illud etiam dcceas necesse est, quando et quibus praesentibus in speculum inspexerim; quoniam, ut res est, majus piaculum decernis, speculum philosopho, quam Gereris mundum profano videre. Cedo nunc, etsi inspexisse me fateor, quod tandem crimen est imaginem suam nosse, eamque non uno loco conditam, sed, quoquo velis, parvo speciüo promtam res-tu que rien ne mérite raieux d'ètre regardé par tine créature humaine que sa (igure? Je sais, moi, qu'un père aime bien mieux parmi ses fils ceux qui lui ressemblent. Aux citoyens qui ont bien mérité d'elles les cités accordent, en récompense, 1'érection d'une statue, afin qu'ils se voient eux-mêmes. Ou bien, que signifient les statues, les portraits reproduits par les différents arts d'imitation? Est-ce k dire que ce qui parait louable sortant dc la main de 1'artiste doive être jugé blamable quand c'est la nature qui 1'offre, surtout si 1'on songe que la rapidité et 1'exactitudc de la ressemblance sont bien plus merveilleuses dans le miroir? En effet,toutes les copies exécutées de main d'homme exigent un long travail, et pourtant la vérité est loin d'en être aussi satisfaisante. L'argile, le marbre, la toile, peuvent-ils jamais recevoir cette vie, cette fraicheur, cette fermeté, ce mouvement surtout, qui constituent le véritable mérite de la ressemblance? Dans le miroir, quelle merveilleuse reproduction de toute lapersonne! A-la fidélité se joint la mobilité avec 1'obéissante exactitude du moindre geste; 1'image est toujours de 1'age de ceux qui la contemplent, depuis les commencements de 1'enfance jusqu'a la vieillesse la plus avancée. Elle suit toutes les phases de 1'existence, elle prend les diverses attitudes, elle imite la tristesse aussi bien que la joie. Au contraire, une statue d'argile, de bronze, de marbre, gestare ? An tu ignoras, nihil esse adspectabilius homini nato, quam formara suam? Equidem scio, et filioriim cariores esse, qui similes videntur: et publicitus simulacrum suum cuique, quod videat, pro meritis praemio tribui. Aut quid sibi statuae et imagines variis artibus effigiatae voluut ? nisi forte quod artificio elaboratum laudabile habetur, hoe natura oblatum culpabile judicandura est; quum sit in ea vel magis miranda et facilitas, et similitudo? Quippe in omnibus manu faciundis imaginibus opera diutino sumitur, neque tarnen similitudo aeque ut in speculis comparet: deest enim et lnto vigor, et saxo color, et picturae rigor, et motus omnibus, qui pracipua fide similitudinem repraesentat. Quum in eo visitur imago mire relata, utsimilis, ita mobilis, et ad omnem nutnm liomims sui morigera; eadem semper contemplantibus aeqnaeva est, ab iaeunte pueritia, ad obeuntem senectam : tot aetatis vices induit, tam varias habitudines corporis participat, tot vultus ejusdem laetantis vel dolentis imitatur. Enimvero quod luto fictum, vel aere infnsum, vel Irpide incusum, vel cera inustum, vel pigmento illitum, vel une effigie en cire, ua portrait pein-t sur la toilc, ou enfin toute autre représentation obtenue par 1'art des hommes se trouve au bout de bien peu de temps privée de ressemblance; e'est comme un cadavre, avec sa face toujours la même et toujours immobile. Combien donc, quand il s'agit de voir reproduire un visage, doit-on mettre au-dessus des procédés de 1'artiste le poli si ingénieux du miroir et son éclat créateur! Aussi, de deux choses 1'une: ou bien il faut nous ranger de 1'avis d'Agésilas le Lacédémonien, qui ne souffrit jamais que la peinture ou la sculpture reproduisit ses traits, paree qu'il n'était pas assez content de sa propre ligure; ou bien, si 1'on croit pouvoir conserver les liabitudes généralement admises, de ne pas proscrire les statues et les portraits, pourquoi penser qu'il soit convenable de contempler son image sur de la pierre plutöt que sur de 1'argent, sur une toile plutöt que dans un miroir? Regardes-tu comme bonteux qu'un homme examine assidument son propre visage? Mais le sage Socrate, nous dit-on, était le premier & conseiller & ses disciples de se regarder fréquemment au miroir : il voulait que celui qui était content de sa beauté veillat atlentivement a ne pas gater ces avantages corporels par de mauvaises mceurs, et qu'au contraire celui qui se croirait.peu favorisé sous le rapport de 1'extérieur, s'appliquat sérieusement a cacher cette laideur par la beauté de sa vertu. alio quopiam hiunano artiücio adsimulatum est, non multa intercapedine temporis dissimile redditar : et, ritu cadaveris, urnun vnltum et immobilem possidet. Tantum praestat artibus, ad imagmis similitudinem referundum, laevitas illa speculi fabra, et splendor opifex! Aut igitur unius A gesilai Lacedaemonii sententia nobis seqiienda est, qai se neque pingi, neque fingi nnquam, diffidens formae snae, passus est: aut si mos omnium caeterorum hominum retinendus videtur, in statuis et imaginibus non repudiandis, cur existimes imaginem saam cuique visendam potius in lapide, quam in argento? magis in tabnla, qnam in speculo? An turpe arbitraris, formam suam spectaculo adsiduo explorare? An non Socrates philosopluis ultro etiam suasisse fertur discipulis suis, crebro ut semet in speculo contemplarentur? uti qui eorum foret pulchritudine sibi complacitus, impendio procuraret, ne dignitatem corporis malis moribus dedecoraret; qui "vero minus se commendabilem forma putaret, sedulo operam daret, ut virtutis laudw Homme vraiment sage, qui faisait d'un niiroir un précepteur de morale! Citerai-je Démosthèrie, ce prince de 1'éloquence? Tout le monde sait que c'élait devant son miroir, comme devant un maitre, qu'il étadiait ses causes; et eet excellent orateur, qui déja avait formé son éloquence a 1'école du pliilosoplie Plalon, sa logique rigoureuse a celle du dialecticien Eubulide, demanda, en dernier lieu, & son miroir le parfait accord du débit et du geste. Or, crois-tu que le rhéteur qui va prodiguer 1'invective doive apporter plus de soin a la bienséance pour prononcer ses discours, que le philosophe qui tonne contre les vices? C'est devant des juges désignés par le sort que 1'avocat va parler pendant quelques instants; c'est devant toute espèce d'auditeurs que le philosophe disserte sans cesse; c'est sur les limites d'un champ que plaide le premier; c'est sur celles du bien et du mal que nous instruit le second. Mais quoi! ce n'est pas seulement pour ces raisons que le philosophe doit se regarder au miroir: souvent il faut qu'il examine, non pas seulement sa propre ressemblance, mais encore la raison même de cette ressemblance. Est-il vrai, selon que le dit Épicure, que des images partent de nous comme des émanations continuelleinent échappées des corps? que venant & rencontrer une surface polie et solide, elles s'y brisent et se réfléchissent de telle soft^qu'elles turpitudinem tegeret. Adeo yir oraninm sapientissimus speculo etiam ad disci plinam inorum ntebatur. Demosthenem vero, primarmm dicendi artificem, quis est, qui non sciat, semper ante speculant, quasi ante magistrum, caasas meditatum? ita ille summus orator, quum a Platone phiiosopho facundiam hausisset, ab Eubulide dialectico argumentationes edidicisset, novissiinam pronunciandi congruentiam ab speculo petivit. Utrum igitur pntas majorem curam decoris in adseveranda oratione suscipiendam rbetori jurganti, an phiiosopho objurganti? apud judices sorte ductos paulisper disceptanti, an apud omnes homines semper disserenti? de finibus agrorum litiganti, an de finibus bonorum et malorum docenti? Quid? quodnecob liaec debet tantummodo philosophus speculum invisere. Nam sjepe oportet non modo similitudinem suam, verum etiam similitudinis ipsius rationem considerare : Num, ut ait Epicurus, profeet® a nobis imagines, velut quêedam exuviaj, jugi fluore a corporibus manantes, quum lave aliquid et solidum oifenderunt, illigae reüectantur, et retro express» contra versum respon- sc reproduisent en arrière et en sens inverse? Ou bien, conime prétendent d'autres pliilosophes, les rayons lumineux qui sortent de nos prunelles se mêlent-ils, se confondent-ils avec la lumière externe, comme le pense Platon? ou bien partent-ils seulement des yeux, sans aucun secours du dehors, comrae le veut Arcbytas? ou sont-ils rompus par la résistance de 1'air, comme le croient les stoïciens? ou bien, allant tomber sur un solide dont la surface est brillante et polie, font-ils 1'angle de rédexion égal a 1'angle d'incidence, et reviennent-ils a leur propre image, de manièrti a pouvoir reproduire dans 1'intérieur du miroir ce qu'ils touclient et voient au deliors? Pensez-vous que les pliilosophes 11e doivent pas curieusement approfondir tous ces phénoniènes, et étudier dans une solitude contemplative tous les miroirs, aussi bien solides que liquides? Outre ces questions que je viens d'énoncer, n'y a-t-il pas lieu de raisonner encore sur les suivantes? Pourquoi dans les miroirs plans les images apparaissent-elles vis-k-vis de 1'observateur avec une pirité presque identique? pourquoi dansles miroirs convexes et sphériques sont-elles rapetissées? pourquoi sont-elles, au contraire, agrandies dans les miroirs concaves? Quand et pourquoi dans ces derniers ce qui était k droite se trouve-t-il transposé & gauche? Dans quel cas 1'image se forme-t-elle derrière le même miroir? dans quel cas se reproduit-elle en avant? Pour- deant : an, uti alii philosophi disputant, radii nostri, seu mediis oculis proliquati, et lurnini extrario mixti atque inuniti, uti Plato arfcitratur; seu tantum oculis profecti, sine ullo foris adminiculo, ut Arcbytas putat; seu intentn aeris fracti, ut stoici rentur; quum alicui corpori incidere spisso et splendido et laevi, paribus angulis, quibus inciderant, resultent ad faciem suarn reduces, atque ita quod extra taugunt ac visunt, id intra speculum imaginentur. Videnturne vobis deliere philosophi haee omnia vestigare et inquirere, et cuncta specula vel uda vel su da soli videre ? Quibus prater ista, quae dixi, etiam illa ratiocinatio necessaria est, cur in planis quidem specnlis ferme pares obtutus et imagines videantur; in tumidis vero et globosis omnia defectiora; at contra in cavis auctiora : ubi, et cur lava cum dexteiis permutentur : quando se imago eodem speculo tum recondat penitus, tum foras exserat: cur cava specula, si exadversum soli retineantur, appositum fomi- H. 23 quoi les miroirs coneaves, s'ils sont placés en face du soleil, enflamment-ils un corps combustible placé a leur foyer? Comraent se fait-il que souvent apparaissent dans les nuages des arcs de diverses coüleurs, et deux soleils qui rivalisent, de ressemblance? 11 existe encore en ce genre d'autres questions, qui font la matière d'un gros volume dans les oeuvres du Syracusain Archimède. Génie supérieur que celui-la, dont 1'admirable sagacit.é s'étendait, il est vrai, & toute la géométrie, mais dont pourtant le principal titre peut-être a la célébrité est d'avoir assidument consulté des miroirs! Pourquoi n'as-tu pas connu ce livre, Émilianus? Pourquoi, outre tes champs et tes mottes de terre, n'as-tu pas pratiqué la planche des mathématiciens et son sable menu? Crois-moi : bien que ta face hideuse ne diffère pas beaucoup de celle du masqué tragique de Thyeste, tu devrais pourtant, dans 1'intérêt de ton instructioii, te regarder au miroir; tu devrais quitter un instant la charrue pour étudier avec admiration les rides qui te sillonnent la face. Je ne serais pas étonné, du reste, que tu préférasses m'entendre parler de ton visage, tout contrefait qu'il est, plutöt que de ta conduite, beaucoup plus révoltante encore. Mais il faut que je te 1'apprenne : outre que je n'aime pas a vomir des injures, je me suis donné jusqu'a ce jour le plaisir d'ignorer si tu es blanc ou si tu es noir; et même a présent, en vérité, je ne saurais le décider encore parfaitement. Pourquoi cela? paree que tem accendunt: qui fiat, uti arcus in nubibus varie, duo soles smula similitudine visantnr. Alia praeterea ejusdem modi plurima, quóe tractat -volumine ingenti Archimedes Syracusanus, vir in omni quidem geometria multum ante alios adniirabili subtilitate; sed haud sciam an propter hoe vel maxime memorandus, quod inspexerat speculum s$pe ac d.iligenter? Quem tn librum, iEmiliane, si nosses, ac non modo campo et glebis, verum etiam abaco et pulvisculo te dedisses : mihi istud crede, quamquam teterrimum os tuum minimum a Thyesta tragico demutet, tarnen, profecto discendi cupidine, speculum inviseres : et aliquando, relicto aratro, mirarere tot in facie tua sulcos rugarum. At ego non mirer, si boni consulis me de isto distortissimo vultu tuo dicere, de moribus tuis multo truculentioribus reticere. Ea res est: prater quam quod non sum jurgiosus, etiam libenter te, nuper usque, albüs an ater esses, ignoravi; tu vis inconnu au milieu de tes chainps, et que moi, je suis plongé dans le sein de 1'étude; toi, ton obscure et ignoble position a été In obstacle a ce que 1'on t'observat; moi, jamais je ne me suis appliqué a rechercher les méfaits de qui que ce fut, ayant toujours pensé qu'il me convient mieux de caclier mes fautes que d'approfondir celles des autres. II m'est arrivé & ton égard ce qui arrivé a un homme qui, d'un endroit bien éclairé, doit être vu Par un autre placé dans un endroit obscur. C'est exactement de Cette manière que, pendant que j'agis devant tous et au grand Jour, je suis facilement vu par toi du fond de tes ténèbres, tanüis que, caché par ton obscurité même et fuyant la luinière, tu fie peux a ton tour être apercu de moi. Aussi ignoré-je complétement si tuas des esclaves pour cultiver tes champs, ou si tu fais avec tes voisins une association de travail; je ne le sais pas, dis-je, et je ne cherche pas & le savoir. Mais toi, tu sais qu'en un même jour> dans la ville d'OEa, j'ai afTranchi trois esclaves : entre autres griefs par toi fournis, ton avocat n'a pas oublié celui-la; et poUrtant il venait de dire que J'étais arrivé a CEa en compagnie d'un seul esclave. Or je voudrais bien que tu me répondisses comment sur un esclave j'ai Pu en affranchir trois,'a moins que ce ne soit encore la un des fiffets de la magie. Jamais mensonge accusa-t-il plus d'aveugle- adhuc, hercuie, non satis novi. Id adéo factüm, quod et tu rusticando obscurus es> et ego discéndo occupatus. Ita et tibi umbra ignobilitatis a probatore obstitit: ^ ego nunquam studui malefacta cujusquam cognoscere, sed semper potins duxi 05 peccata tegere, quam alieua indagare. Igitur hoe mihi adversum te usu venit, lill°d qui forte constitit in loco lumine collustrato, atque enm alter e tenehris Prospectat. Nam ad eumdem modum tu quidem, quid ego in propatnlo et celebri agani, feciie e tenebris tuis arbitraris : quum ipse, humilitate abditus et lucifuga, 11°Q sis mihi mutuo conspicuus. Ego adeo, servosne an habeas ad agrnm colenan ipse mutuarias operas cum vicinis tuis cambias, neque scio, neque kboro. ✓ A.t tu me seis eadem die tris QEae manumisisse; idque mihi patronus tuus l^er caetera a te sibi edita objecit : quamquam modico prius dixerat, me uno Serv° comité ÖEam venisse. Quod quidem velim mihi respondeas, qui potuerim uno tris manumittere, nisi si et hoe magicum est? Tantamne esse mentiendi, ment, ou peut-être plus d'habitude? Apulée est venu ft QEa avec un seul esclave, dit-on; puis ft quelques mots de la : Apulée, en un seul jour, a affranchi trois esclaves ft Olia. 11 eüt été même peu vraisemblable que si je fusse venu avec trois esclaves je les eusse affranchis tous trois; mais enfin, pourquoi ce nombre de trois esclaves eüt-il prouvé mon indigence ft les yeux plutót que le nombre de trois affranchis n'aurait prouvé mon opulence ? Tu ignores sans doute, Émilianus, tu ignores que c'cst un pbilosophe que tu accuses, quand tu lui reproches le petit nombre de ses serviteurs; car lut-ce une erreur, j'aurais dti 1'accréditer dans 1'inlérêt de ma gloire. Ne savais-je pas bien que nonseuleinent les philosophes, dont je rne déclare le disciple, mais encore les généraux du peuple romain, se sont gloriliés de n'avoii' qu'un pelit nombre de serviteurs? Tes avocats eux-mêmes, au bout du compte, n'ont-ils pas lu que M. Antoine, personnage consulaire, avait cbez lui buit esclaves seulenient? que Carbon, qui fut maitre de Rome, en avait un de muins? Faut-il doncque je leur cite Manius Curius, si célèbre par tant de récomptnses militaires, qui trois fois entra par la même porte en triomphateur? Eb bien, Manius Curius n'avait'ft son-service dans les camps que deux valets d'armée. Ainsi ce héros, qui avait triomphé des Sabins, des Samnites et de Pyrrhus, entretenait moins de cfficitatem dicam an consnetudinem? Yenit Apuleius QEam cum uno servo; dein, pauculis verbis intergarritis : Apuleius CEa; una die tris manumisit. IN'e illud qiiidem credibile fuisset, cum tribus venisse, omnes liberasse : qnod tarnen si ita fecissem, cur potius tris servos inopiae signum putares, quam tris libertos opulente ? Nescis profecto, nescis, .dEmiliane, philosophum accusare, qui famulitii paucitatem opprobraris : quam ego gloriae causa ementiri debuissem; quippe qui scirem, non modo philosophos, quorum me sectatorem 1'ero, verum etiam imperatores populi romani, paucitate servorum gloriatos. Itane tandem ne haec quidem legere patroni tui? M. Antonium consularem solos octo servos domi habuisse? Carbonem vero illum, qui rebus potitus est, uno minus? At enim Manio Curio, tot adoreis longe iöclyto, quippe qui ter triuinphum una porta egerit: ei igitur Manio Curio duos solos in castris calones fuisse? Ita ille vir de Sabinis, deque serviteurs qu il ne comptait de triomphes. M. Caton, sans attendre que d'autres fissent son éloge, a lui-même, dans un de ses discours écrits, consigne Ie fait suivant : lorsqu'il partit pour l'Espagne en qualité de consul, il n'avait emmené de Rome que trois esclaves; arrivé è la \illa Publica, il crut que c'était trop peu de monde pour son usage; il ordonna qu'on lui en achetat au marché deux autres, que de ses deniers il paya comptant par les mains de son banquier; et il en conduisit cinq en Espagne. Si Pudens avait lu ces détails, je suis convaincu qu'il se serait dispensé de son méchant propos; ou du moins, dans ce nombre de trois esclaves qu il reproche a un philosophe, il aurait plutót soiigé a trouver trop de luxe que trop d'économie. Le mêrrie, un instant après, m'a fait un crime de ma pauvreté. C est une accusation qu accepte un philosophe, et au-devant de laquelle il doit aller le premier. De temps immémorial, en effet, la philosophie est la compagne inséparable de la pauvreté. Économie, frugalité, contentement de peu, amour du devoir, horreur des richesses, sécurité, modestie, bons conseils, on trouve tout au sein de la pauvreté. Jamais inspira-t-elle 1'orgueil qui gonfle les hommes, les passions tyranniques qui les dépravent, le despotisme qui les rend farouches? Les plaisirs de la table ou du lit, elle ne veut, elle ne peut s'y livrer, paree que ces désor- Samnitibus, deque Pyrrho triumphator, pauciores servos habuit, qnam trimnphos. M. autem Cato nihil oppertus ut alii de se pradicarent, ipse in oratione sua scriptam reliquit, qnnm in Hispaniam consul proBciseeretur, tris servos solos ei Urbe duiisse. Quoniam ad villam publicam venerat, parum visum qui uteretur : jussisse dnos pueros in Foro de mensa emi : eos quinque in Hispaniam duiisse. Hae Pudens si legisset, ut mea opinio est, aut omniuo huic maiedieto supersedisset, aut in tribus servis multitudinein comitum pbilosophi, quam paucitatem, reprehendere maluisset. Idem inihi etiam paupertatem opprobravit, acceptnm philosopho crimen, et ultro profiiendum. Enimvero paupertas olim philosophia vernacula est, frugi, sobria, parvo potens, amula laudis, adversnm divitias possessa, habitu secura, cnltu simplex, eonsilio benesuada : neminem unquam superbia inflavit, neminem impoteutia depravavit, neminem tyrannide efferavit: delicias ventris et ingniuum neque vult lülas, neque potest. Quippe bac et alia ilagitia, divitiarum alumni dres et tant d'autres sont habituels aux nourrissons jes richesses. Oui, passé en revue tous les plus grands scélérats dont les liumains aient gardé la mémoire, tu n'y trouveras aueun coupable qui soit dans la pauvreté. Et au contraire, que 1'on prenne au hasard les personnages illustres, rarement y figure-t-il des riches. Tous ceux qui se recommandent ü 1'admiration par quelque genre de mérite, ont été des le berceau nourris au sein de 1'indigence. Sublime pauvreté! dans les premiers ages du monde, nous te voyons fonder toutes les villes, in venter tous les arts, t'abstenir de tous les vices, dispenser toutes les gloires, et conquérir chez toutes les nations un tribut mérité d'éloges unanimes. Chez les Grecs nous te voyons devenir justice dans Aristide, bienveillance dans Phocion, bravoure dans Épaminondas, sagesse dans Socrate, éloquence dans Homère. Chez le peuple romain nous te trouvons è 1'origine de la république naissante; et aujourd'hui cncore, pour attirer sur lui la protection des dieux immortels, tu leur sacrilies dans les vases les plus communs et dans des coupes d'argile. Que si pour un instant le tribunal devant lequel je plaide ma cause était occupé par Fabricius, par Scipion, par Manius Curius, ces illustres indigents dont les filles, mariées avec des dots prises sur le trésor public, apportaient & leurs époux la gloire de leur maison et les deniers de 1'État; si Publicola, qui bannit les rois, solent. Maxima quaque scelera, si ex omni raemoria hommum percenseas, niillum in ïllis pauperem ieperies : ubi contra, haud temere inter illustres viros, divites comparent; sed quemcunque in aliqua laude miramur, eum paupertas ab ïncunabulis nutricata est. Paupertas, inquam, prisca apud secula omnium civitatum j conditrix, omnium artium repertrix, omnium peccatorum inops, omnis gloria raunifica, cunctis laudibus apud omnes nationes perfuncta. Eadem enim est pau- | pertas apud Gracos in Aristide justa, in Phocione benigna, in Epaminonda stre j nua, in Socrate sapiens, in Homero diserta. Eadem paupertas etiam populo ro- j mnnn miv.r niti a unmnrdio lunüavit : prociue eo in nouieruum uiis miuiuiumima g simpulo et catino fictili sacrificat. Qu'od si modo judices de causa ista sederent C. Fabricius, Cn. Scipio, Manius Curius, quorum filice ob paupertatem de publico dotibus donatie ad maritos ierunt, portantes gloriam domesticam, pecuniam publicam : si Publicola regura si Agrippa, qui ramena le peuple, ces deux grands citoyens dont les funérailles, tant ils étaient pauvres, furent organisées par le peuple romain, grace ^l'aumöne volontaire de chacun; si Atilius Regulus, dont le petit domaine, en raison d'une semblable indigence, fut cultivé aux frais de 1'État; si toutes ces antiques families de consuls, de censeurs, de triomphateurs, un instant rendues la luraière pour assister & ce jugement, pouvaient entendre tes paroles; oserais-tu reprocher k un philosophe sa pauvreté devant tant de consuls qui furent pauvres eux-mêmes? Est-ce è dire que Claudius Maximus te semble un auditeur qui autorise a tourner en dérision la pauvreté, paree que le sort a pourvu ce magistrat d'un riche et puissant patrimoine? Tu es dans Terreur, Émilianus, et tu comprends mal cette grande Sme, si tu la mesures d'après les faveurs de 1'indulgente fortune plutót que d'après les principes sévères de la philosopliie; si tu crois qu'un personnage habitué a une morale austère, et blanchi dans les camps, ne sympathise pas avec une sage médiocrité plutót qu'avec une molle opulence. La fortune, il le sait, est comme un vêtement qui plait mieux quand il est proportionné que quand il est trop long. Si une tunique tralne au lieu d'être portee, elle gêne autant que des haillons qui pendraient en avant sur les jambes et empêcheraient de marcher. En effet, dans les objets d'usage journalier, tout ce qui dépasse la juste mesure est exactor, et Agrippa populi reconciliator, quorum funus ob tenues opes a populo romano collatis sextantibus adornatum est; si Attilius Regulus, cujus agellus ob similem penuriam publica pecunia cultus est; si denique omnes illae veteres prosapiae consulares et ceusoriae et triumphales, brevi usura lucis ad judicium istud remissae, audirent : auderesne paupertatem philosopho exprobrare apud tot consules pauperes? An tibi Claudius Maximus idoneus auditor videtur ad irridendam paupertatem, quod ipse uberem et prolixam rem familiarem sortitus est ? Erras, ^miliane, et longe hujus animi frustra es, si eum ex fortuna indulgentia, non ex philosophiae censura metiris : si virum tam austerae sectae, tamque diutina militiaB, non patas amiciorem esse coercitas mediocritati, quam delicatas opulentiae : fortunam, velut tunicam, magis concinnam, quam longam probare. Quippe etiam ea si non gestetur, et trahatur, nihilo minus quam lacinia praependens impedit et pra;cipitat. Etenim in omnibus ad vitae munia utendis, quidquid aptam plutót embarrassant qu'utile. Des richesses immodérées ressemblent ;i un immense gouvernail sans proportions, plus propre h submerger le vaisseau qu'a le diriger : 1'abondance n'en sert & rien, et 1'excès en est nuisible. Que dis-je? parmi les personnes opulentes, je vois qu'on loue de préférence celles qui, sans fraeas, avee un train modeste, dissimulent leurs richesses, et les administrent sans ostentation, sans orgueil, se rapprochant des pauvres par la simplicité de leur extérieur. Que si les riclies eux-mêmes, pour faire preuve de modération, cherchent Êi reproduire 1'image et eifc quelque sorie le vernis de la pauvreté, pourquoi rougirions-nous d'elle, nous autres qui, placés bien plus bas, la pratiquons en réalité et non par alTectiition? Je pourrais mêrne ipi argumenter contre toi sur les mots. Personne de nous, aurais-je a dire, n'est jamais pauvre quand il ne désire pas le superflu et qu'il peut se proeurer le nécessaire, lequel du reste, grace aux bienfaits de la nature, se réduit h peu de ehose. Le plus riehe sera toujours celui qui aura le moins de besoins; on aura autant qu'on voudra, quand on voudra le moins possible; et en ce sens, il est beaucoup moins judicieux de faire consister les richesses d'un homme dans ses propriétés et dans ses revenus que de les évaluer d'après 1'esprit même de eet homme. En effet, si 1'avarice multiplie ses besoins, si la soif du luxe est insatiable chez lui, des montagnes d'or ne moderationem supergreditur, oneri potius qnara usiu exuberat. Igitur et immodicffi divitiae, velut ingentia et enormia gubernacula, facilius mergunt, quam regunt: quod habent irritam copiarn, noxiam nimietatem. Quin ex ipsis opulentioribus eos potissimum video laudari, qui nullo strepitu, modico cultn, dissimulatis facultatibus agunt, et divitias magnas administrant sine ostentatione, sine superbia, specie mediocritatis pauperum similes. Quod si etiam ditibiis ad argumentum modestiae quéeritur imago queepiam et color panpertatis, cur ejus pudeat tenuiores, qni eam non simulatam, sed vere fungimur? Possnm equidem tibi et ipsius nominis controversiam facere : neminem nostrftm pauperem esse, qui supervacanea nolit, possit necessaria, qu$ natura oppido pauca sant. Namque is plurimum habebit, qui minimum desiderabit. Habebit enim quantum volet, qui volet minimum. Et idcirco divitias non melius in iundis et in fcenore, quam in ipso hominis sestimantur animo; qui si est ava- pourront I'assouvir : pour ajouter a ce qu'il possède déjft, il mendiera toujours; or, n'est-ce pas lè le signe incontestable de la pauvreté? Car enfin, toute envie d'acquérir yient de ee que 1'on croit éprouver un manque, quelle que soit d'ailleurs 1'importanee de ee manque. Philus n'avait pas un patrimoine aussi considérable que Lélius; Lélius, que Scipion; Scipion, que le riehe Crassus; et ii sori tour, le riehe Crassus ne trouvait pas le sien aussi opulent qu il 1 aurait voulu; si bien que, surpassant tout le monde, il était surpassé lui-même par son avidité, et que s'il paraissait riehe, c'était aux autres plutót qu';\ lui-même. Bien au contraire, les sages que j'ai cités, ne portant pas leurs désirs au delü de leurs moyens, établissaient une harmonie parfaite entre ce qu ils souhaitaient et ce qu'ils pouvaient avoir. Ils méritèrent donc bien légitimement leur richesse et leur félicité : car on est pauvre lorsqu'on éprouve un désir, puisqu'un désir est un besoin, et 1'on est riehe quand on n'a pas de besoins, puisque ce dernier état constitue la satisfaction. En un mot, 1'indigence se caractérise par les besoins, et 1'opulence par la satiété. Ainsi donc, Lmilianus, si tu veux que je passé pour pauvre, il te faut préalablement démontrer que je suis avare. Or, pourvu que rien ne me manque du cöté des biens de 1'ame, je m'inquiète peu de ce qui me manque en fait de biens extérieurs, paree que 1'abondance n en est pas plus honorable que la privation n'en est honteuse. ritia egenus, et ad omne lucram ineiplebilis, nee montibus anri satiahitur, sed semper aliquid, ante parta ut augeat, mendicabit. Cta qiüdem vera confessio est paupertatis. Omnis enim cupido acquirendi ei opinione inopi® venit. Kec refert, quam magnum sit, quod tibl ainus est. Non habuit tantam rem familiaiem Philus' quantam Lailius: nee Lalius, quantam Seipio: nee Scipio, quantam Crassus dive»: at enim nee Crassus dives quantam volebat Ita quum omnis superaret, a suamet avaritia superatus est: omnibusque potius dives visns est, quam sibi. At contra lii philosophi, quos commemoravi, non ultra volentes quam poterant, sedcongruentibus desiderus et tacuitatibns, jure meritoque dites et beati fuerunt. Pauper enim fis appeteudi egestate, dives non egendi satietate : quippini, inopia desiderio, npufas'idioceruuntur. Igitur, .Emiliane, si pauperem me haberi vis, prius avarnm esse doceas necesse est. Quod si nihil in animo deest, de rebus e.trariis quantum desit non laboro: quarum neque laus in copia, neque culpa in penuria consislit. 23. Mais suppose qn'il en soit autrement, et que ma pauvreté tienne a des revers de fortune; imaginons, comme c'est le cas le plus ordinaire, un tuteur qui ait diminué mon patrimoine, un ennemi qui me 1'aitravi, un père qui ne m'ait rien laissé. Peut-on faire un crime a une créature humaine de ce qui ne se reproche a aucun animal, tel que 1'aigle, le taureau, le lion? Si un cheval réunit les qualités qui lui sont essentielies, si son allure est bien égale, s'il est bon coureur, personne ne songera & le blamer de ce qu'il ne possède pointdepaturages; et toi, tu prétendras m'objecter comme un tort grave, non pas quelques actions ou quelques paroles indiquant une fime dépravée, mais la modestie de mon intérieur, le trop petit nombre de mes gens, la frugalité avec laquelle je les nourris, la simplicité avec laquelle je les habille, la rareté des régals que je leur donne. Eh bien précisément, quelque chétif que je te paraisse en tout cela, je trouve que j'ai beaucoup, et même trop; je désire me restreindre davantage, et je ne me croirai jamais plus heureux que quand je serai réduit au moindre train possible. Car, pour 1'ame aussi bien que pour le corps, la santé existe quand il n'y a pas embarras, la faiblesse, quand il y a multiplicité d'accessoires; et un signe certain d'infirmilé, c'est d'avoir besoin de beaucoup de choses. Oui: pour vivre, comme pour nager, celui-la réunit le plus d'avantages, qui est le plus libre de tout fardeau. La vie humaine est comme un océan, oü surnagent les corps légers et oü ce qui est Sed flnge haec aliter esse; ac me ideo panperem, quia mihi fortuna divitias invidit; easque, ut ferme evenit, ant tutor imminuit, aut inimicus eripuit, aut pater non reliquit: hoccine liomini opprobrari, quod nulli ex animaiibus vitio datur, non aquilaï, non tauro, non leoni? Equns si virtntibus suis polleat, ut si cequabilis vector, et cursor pernix, nemo ei penuriam pabuli exprobrat: tu milii vitio dabis, non facti vel dicti alicnjus pravitatem, sed qnod vivo gracili Lare, quod pauciores habeo, parcius pasco, levius vestio, minus obsono ? Atqui ego contra, quantulacunque tibi haec videntnr, multa etiam, et mmia arbitror, et cupio ad pauciora me coercere : tanto beatior futurus, quanto collectior. Namqueauimi, ita ut corporis, sanitas expedita, imbecillitas laciniosa est: certumque signum est infirmitatis, pluribus indigere. Prorsus ad vivendum, velnt ad Datandum, is melior, qui onere liberior. Sunt enim similiter etiam in ista vitae liumanée tem- lourd s'engloutit. Je sais que si les dieux l'emportent sur les hommes, c'est principalement paree qu'ils se suffisent k euxmêmes. Ainsi donc, celui de nous qui a le moins de besoins ressemble le plus aux dieux. Jugez d'après cela combien j'ai du être flatté quand vous m'avez dit, croyant m'outrager, que j'avais eu pour tout patrimoine une besace et un baton. Que ri'ai-je assez de grandeur d'ame pour ne rien désirer de plus que ces objets, et pour porter dignement le même appareil, comme Cratès, qui volontairement lui sacrifia ses richesses! Le croiras-tu, Émilianus? ce Cratès était. cité parmi les premiers personnages de Thèbes a cause de sa fortune et de sa noblesse, lorsque, épris de passion pour 1'extérieur modeste dont tu veux me faire honte, il distribua au peuple son opulent et riche patrimoine; il se débarrassa de ses nombreux esclaves, préférant être réduit k lui-même. Pour un seul baton, il dédaigna ses nombreux arbres fruitiers; il changea les plus élégantes maisons de campagne contre une seule besace, dont plus tard même il fit 1'éloge en vers, quand il en eut mieux reconnu 1'utilité; et, k eet effet, il parodia le passage oü Homère-célèbre 111e de Crète. J'en dirai le début, aiin que tu n ailles pas croire que j'ai arrangé touc ceci dans 1'intérêt de ma défense: pestate leyia sustentatui, gravia demersui. Equidem didiei, ea re praeedere maxime deos hominibus, quod nulla re ad usum sui indigeant. Igitur ex nobis, cui quam minimis opus sit, eum esse Deo similiorem. Proinde gratum habui quum ad contumeliam diceretis, rem familiarem milii peram et baculum füisse. Quod utinam tantus animi forem, ut praeter eam supellectilem nihil quidquam requirerem, sed eumdem oraatum digne gestarem, quera Grates ultro divitiis abjectis appetivit! Grates, inquam, si quid credis, ^milianc, vir domi inter Thebanos proceres dives et nobilis, amore hujus habitus, quem mihi objectas, rem familiarem largam et uberem populo donavit: multis servis a sese remotis, solitatem delegit: arbores plurimas et frugiferas prae uno buculo sprevit : villas ornatissimas una perula mutavit; quam postea, comperta utilitate, etiam carmine laudavit, flexis ad hoe Homericis versibus, quibus ille Gretam insulam nobilitat. Priucipium dicam, ne me haec ad defeusionem putes confiniiss?: Ma besace, au milieu d'nn monde corrompn, C'est ma ville chérie Le reste est aussi merveilleuxj et si tu avais lu la pièce, tu m'aurais plutöt envié ma besace que mon manage avec Pudentilla. A des pliilosophes tu reproches la besace et le baton! mais reproche donc aussi aux cavaliers leur harnais, aux fantassins leurs boucliers, aux porte-drapeaux leurs étendards, aux triomphateurs enfin leurs quadriges blancs et leur toge ii palmes! Ce n'est pas la, j'en conviens, le symbole de 1'école platonicienne, mais ce sont les insignes de la secte cynique. Aux yeux de Diogène et d'Antisthène, cette besace et ce baton furent ce que le diadème est pour un monarque, la cotte d'armes, pour un général, la tiare, pour un pontife, le lituus, pour un augure. Certainement Diogène le Cynique rivalisait avec Alexandre le Grand sur la réalité du pouvoir royal: car son baton était pour lui aussi glorieux qu'un sceptre. Enfin, je citerai 1'invincible Hercule lui-même (aussi bien, la supériorité morale ne te parait qu'une méprisable défroque de mendiant). Hercule lui-même, qui puriliait 1'univers par lui délivré de tant de monstres, qui domptait des nations entières, n'avait pourtant, tout dieu qu'il était, en parcourant ainsi la terre et avant que ses vertus 1'eussent appelé au ciel, ü-jjpij Tiq icó"Xt<; iffxi jxéow ivt otvoiti KgcXï] xal iunpa. Jam caetera tam mirifica : quae si tu legisses, magis mihi peram, quam nuptias Pudentillóe invidisses. Peram et baculum tu philosophis exprobrare ? igitur et equitibus phaleras, et peditibus clypeos, et signiferis vexilla, et denique triumphantibus quadrigas albas et togam palmatam. Non sunt quidem ista platonicae sectae gestamina, sed cynicae insignia familia. Verumtamen boe Diogeni et Antistheni pera et bacillus, quod regibus diadema, quod imperatoribus paludamentum, quod pontificibus galerum, quod lituus auguribus. Diogenes quidem Cynicus, cum Alexandro Magno de veritate regni certabuudus, baculo, vice sceptri, gloriabatur. lpse denique Hercules invictus (quoniam hcec tibi, ut quaedam meadicabula animi, jordeut), ipse, inquain, Hercules lustrator orbis, purgator ferarum, gentium domitor; is tarnen deus quum terras peragraret, paulo prius quam in cailum ob n'avait, dis-je, qu'une peau de lion pour vêtement et qu'un baton puur compagnie. Que si tu ne tic-ns nul compte de ces exemples, et si tu m'as cité ici, non pour que je ne plaidasse ma cause, mais pour que j'eusse a inventorier mes revenus, je veux bien t'apprendre 1'élat de ma fortune, supposé toutefois que tu ne la connaisses pas. Saclie donc qua mon frère et ft moi, notre pcre en mourant laissa vingt mille sesterces apeu dechose prés; que, malgré des vovages lointains, des études continuelles, des libéralités saus noinbre, je n'ai pas diminué trop sensiblement ina part d'héritage. Et pourtant, j'ai assisté beaucoup d'amis; j'ai donné des preuves de ma gratitude au plus grand nombre de mu maitres; a quelques-uns j'ai fourni une dot pour élablir leurs filles. Du restc, je n'aurais pas balancé & sacritier presque tout mun patrimoine pour acquérir, ce qui me semble bien autrement précieux, le mépris de ce mème patrimoine. Toi, au contraire, Émilianus, et les créatures de ton espèce, gens incultos et sauvages, vous ne valez réellement qu'autant que vous possédeï; comme ces arbres stériles et maudits qui ne produisent par eux-mêmes aucun fruit, et dont la valeur se calcule sur la quantité du bois que fournit leur souche. Toutefois, Émilianus, ménage désormais tes diatribes contre la pauvreté. Naguère toute ta fortune consistait en un petit champ virtutes ascitns est, neque una pelle vestitior fuit, neque uno baculo comitatior. Quod si hcEC exempla nihhi putas, ac me non ad causam agendam, verum ad censiun disserunduin vocasti; ne quid turerum mearum nescias, si tarnen nescis, profiteor mihi ac fratri meo relictuin a patre HS vicies, paulo secus : idque a me longa peregrinatione, et diutinis studiis, et crebris liberalitatibus modice iinminutum. Nam et amicorum plerisque opem tuli, et magistris plurimis gratiam retuli, quorumdam etiam filias dote auxi : neque enim dubilassem equidem vel universum patrimonium impendere, ut acquirerem milii, quod majus est, contemtnm patrimonii. Tu vero, iEmiliane, et id genus homines, uti tu es, iuculti et agrestes, tanti revera estis, quantum liabetis : ut arbor infcecunda et infelix, qua nullum fmctum-ex sese gignit, tanti est in pretio, quanti lignum ejus io tiunco. Attanien paree postea, ^Emiliane, paupertatem cuipiam objectaie, qui nuper prés de Zarath; c était la unrquement ce que ton père t'avait laissé : au temps des pluies, seul avec ton ane, tu le labourais en trois jours. Car il n'y a pas bien longtemps, que, plusieurs de tes proches étant morts coup sur coup, ta fortune s'est batie sur des Jiéritages qui ne devaient pas te revenir : circonstance a laquelle, du reste, plutót encore qu'è ton infernale figure, tu dois le sobriquet de Caron. Pour ce qui est de ma patrie, tu as rappelé, d'aprës mes écrits propres, qu'elle est située sur les confins de la Numidie et de la Gétulie; et tu as répété les expressions de semi-Numide et de semi-GétuIe, dont j'ai fait moi-même usage en parlant publiquement devant Lollianus Avitus. Mais je ne vois pas ce qu'il y a la de honteux pour moi, pas plus qu'il ne 1'était pour Cyrus le Grand d'être d'une race mixte, è savoir semi-Mède et'semiPerse. Ce n est pas du lieu oü est né, oü a séjourné un homme, que 1'on doit s'enquérir, mais bien de ses mceurs : ce n'est point le climat, c est 1'ensemble de la vie qu'il faut considérer. On permet, et c'est justice, qu'un jardinier, qu'un cabaretier, recommandent leurs légumes et leurs vins par la bonté du terroir, vantant, 1'un ses vins de Thasos, 1'autre ses légumes de Phliasie : en effet, ces productions de la terre acquièrent plus de saveur si le sol est fertile, le climat, humide y le vent, doux, le terrain, en usque agellum Zaratbensem, quein tibi unicum pater tiras reliquerat, solus uno asello, ad tempestivum imbrem, triduo eiarabas. Neque enim diu est, quum te crebra mortes propinquorum immeritis bereditatibus fcüserunt: unde tibi potius, quam ob istam teterrimam faciem, Cbaron nomen est. Be patria mea vero, quod eam sitam Numidi® et Getulias in ipso conflnio, meis suiptis ostendisLi, qnibus memet professus sum, quum Lolliano Avito G. V. prasente publice dissererem, Seminumidam et Semigetulum : non video, quid uiihi sit in ea re pudendum; haud minus, quam Cyro majori, quod geilere miito fuit, Semimedus ae Semipersa. Non enim ubi prognatus, sed uti moratus quisque sit, spectandam : nee qua regione, sed qua ratione vitam vivere inierit, eonsiderandum est. Olitori et cauponi merito est eoncessum, olus et vinum ei nobilitate soli commeudare: vinum Tbasium, oius Phliasium. Qnippe illa terra alumna multum ad meiiorem saporem juverit, et regio foeeunda, et ealnm pluvium, et ventus clemens, et sol apriens, et solum succidum. Enimvero animo bonne exposition, et la végétation, riche en sucs. Mais pour 1'arne humaine, véritable höte dont le corps est en quelque sorte pour les hommes unjieu de passage, que peut-il y avoir dans ces accessoires qui ajoute ou retranche a ses mérites comme è ses démérites? Toutes les nations n'ont-elles pas fourni des grands hommes dans tous les genres, malgré les distinctions que 1'on a faites entre peuples plus ou moins éclairés ? La Scythie, ce pays de glacé, donna le jour au sage Anacharsis, Athènes, si célèbre par sa finesse, au stupide Mélilidès. Non pas pourtant que j'aie eu jamais la pensée de rougir de mon pays, düt-il appartenir encore è la domination de Syphax; mais enfin, lorsque celui-ci eut été vaincu, le peuple romain fit présent de notre province au roi Massinissa. Plus tard, une émigration de vétérans la peupla de nouveau, et nous sommes une très-florissante colonie. Or dans cette cofonie, mon père occupa les fonctions suprêmes de duumvir, après avoir passé par tous les honneurs; et moi-même, dès que fus apte aux charges publiques, je conservai son rang dans la ville avec autant d'estime que lui, et sans avoir dérogé, je 1'espère, a la considération qui 1'entourait. Pourquoi ai-je produit ces faits? C'est afin de calmer ta bile, Émilianus; ou plutót afin d'obtenir grace devant toi, si par négligence peut-étre je n'ai pas pour venir au monde fait élection de domicile dans ta Zarath, eet autre centre de 1'atticisme. Et hominis eitrinsecos in hospitium corporis immigranti, qnid ex istis addi vel miimi ad virlutem vel malitiam potest? Quando non in omnibus gentibns varia ingenia provenere; quamquam videantur qnsdam stultitia vel sollertia insigniores. Apud socordissimos Scythas, Anacharsis sapiens natus est: apud Athenienses catos, Melitides fatuns. Neque hoe eo dixi, quo me patrice meae poeniteret, etsi adhuc Syphacis oppidum essemus. Quo tarnen victo, ad Masinissam regem munere populi concessimus, ac deinceps, veteranornm militum novo conditu, splendidissima colonia sumus. In qua colonia patrem habui loco principe duumviralem, cunctis honoribus perfunctum: enjus ego locum in illa republica, exinde ut participare curiam coepi, nequaquam degener, pan spero honore et existimatione, tueor. Cur ergo illa protuli ? ut mihi tu, iEmiliane, minus posthac succenseas : potiusque ut veniam impertias, si per negligentiam forte non elegi illud tuum Atticum Zarath, ut in eo nascerer. Nonne vos puditum est, haec crimina, tali viro vous autres, n'avez-vous pas eu lionte de m'opposer avec tant de persévérance de semblables griefs devant un tel magistrat? Quoi! les circonstances a la fois les plus frivoles et les plus opposées entre el'es, vous les blamez également! Y eut-il jamais aecusation plus contradicloire? Du baton et de la besace vous avezpristextepour accuser masévérité; des vers et du miroir, pour sligmaliser mes habitudes dissolues; de mon seul eselave, pour faire de moi un avare; des trois que j'ai affranchis, pour me travestir en prodigue; de mon éloquenee de Grec, pour me reprocher mon origine africaine. Mais réveillez-vous donc enfin, et pensez que vous parlez devant Claudius Maximus, devant un personnage grave, dont les moïnents sont réclamés par les intéréts de toute une province. Supprimez ces vaines diatribes, et produisez les crimes énormos dont vous m'avez accusé, mes sacriléges infames, mes odieux maléfices, mes ténébreuses manoeuvres. Pourquoi tant de mollesse dans les preuves, tant d'énergie quand il ne faut que du tapage? J'arrive, en efl'et, maintenant & 1'accusalion même de magie : immense bücher qu'on allumait, avec grand fracas, pour me perdre, et qui, contrairement a 1'attente de tous, s'est éteint dans je ne sais quels contes devieilles. Avez-vous jamais vu, Maximus, ces feux de paille qui rendent un bruit clair, jettent une large flamme, se propagent vite, mais oü ie combustible est si peu de chose, qu'après un incendie de quelques instants il ne reste plus audiente, tam adseveranter objectare ? frivola et inter se repugnantia simul promere? et utraque tarnen reprehendere ? Utcunque contraria accusastis; peram et baculum, ob anctoritatem : carmina et speculum, ob hilaritatem: unum servum, utdeparci: tris libertos, ut profusi; praterea eloqnentiam graecam, patriam barbaram? Quin igitnr tandem eipergiscimini, acvoscogitatisapudClaudium Maiimum dicere, apud virum severum, et totius provincie negotiis occnpatum? Quin, inquam, vana liaec convicia aufertis? quin ostenditis, quod insimnlavistis, seelera immania, et inconcessa maleficia, et artes nefandas ? Cur vestra oratio rebus ihccet, strepitu viget? Aggredior enim jam ad ipsum crimen magi®, quod ingenti tumnltu, ad invidiam mei. accensum, frustrata eispectatione omnium, per nescio qnas aniles fabulas, deflagravit. Ecquandone vidisti. Maxime, flainmam slipula exurtain, claro crepitu, largo fulgore, cito incremento, sed enim materia levi, caduco incendio, rien ? Je vous donne Ut une image de cette accusation; commencée par des injures, nourrie de mots, dénuée de preuves, elle ne laissera après votre sentenee nul vestige de ses calomnies. Émilianus la fait reposer tont entière sur ce seul chef : Apulée est un magicien; et a cette occasion j'ai bien envie de demander >1 ses savants avocats ce que c'est qu'un magicien; car si, comme j'ai lu dans un grand nombre d'auteurs, ce mot a en Perse la même significatiou que chez nous le mot prêtre, quel crime estce donc, après tout, d'être prêtre? d'avoir étudié, de connaitre et de savoir a fond les lois du rit, les régies des sacrifices, les théories du culte ? La magie est ce que Platon appelle le culte des dieux, lorsqu'il expose les principes d'éducation donnés chez les Pérses au futur héritier du tróne. Je me rappelle les paroles mêmes de ce divin génie, et vous allez, Maximus, les reconnaitre avec moi : « A lage de quatorze ans le jeune prince passé » aux mains de ceux qu'on nomme les pédagogues royaux; ce » sont les quatre personnages les plus remarquables de 1'époque, » cliacun dans sa spécialité : le plus savant, le plus juste, le » plus sage, le plus brave. Un d'entre eux lui enseigne la magie » de Zoroastre, fils d'Oromaze, autrement dit, le culte des dieux; » il lui enseigne pareillement les devoirs de la royauté. » Entendez-vous, accusateurs imprudents de la magie ? c'est une nullis reliquiis? En tibi illaaccusatiojnrgiis inita, verbis aucta, argumentis defecta, nullis post sententiam tuara reliquiis calumniie permansura. Quas quidem omnis JEiniliano fait in isto uno destinata, me magnm esse : et ideo mihi libet quarere ab eruditissimis ei advocatis, quid sit magus ? Nam si (quod ego apnd plurimos lego) Persaram lingua magus est, qui nostra sacerdos : quod tandem est crimen, sacerdotem esse ? et rite nosse, atque scire, atque callere, leges cffirimoniarum, fas sacrorum, jus religionum? si quidem magia id est, quod Plato interpretatur 6twv ÖEpaTCeiav, quum commemorat quibusnam disciplinis poerum regno adolescentem Pers® imbuant.Verba ipsadivini viri memini, qua tu mecum, Maxime, recognosce: Ai; titta 8i YtvojUvov èxüv xov itaïSa TiapaAaaSóvouaiv, oy; èxeivot paaide bu; KaïSaYwpu; óvciiaSouaaV «lal Sè tfra*Y|«voi Ilepaüv ol apKxxoi $ó;avx»; èv VjXtxLa xixxafeï* o xe ffocwTaTo;, xai o Sixaióxaxo?, xai ó «xwippovtffTaxoq, xai ó avSfeióxaxo;" oiv ó jjiiv jxa-j-siav xs SiSaaxti xyjv Zwpoauxpou, xoü *Qpo[i.a£ou* loii Si xoüxo Oiöv Ojsaiula* SiSdvAtt Si xai ta ^aoiXixa,. Auditisne, inagiam, qui eam temeie accusatis, avtem esse diis science agréée des dieux immortels, qui apprend fi les honorer, a les vénérer, une science toute de piété, de divination, constamment illustre depuis Zoroastre et Oromaze, ses premiers fondateurs; elle représente ici-bas les habitants du ciel. C'est une des premières études que 1'on enseigne aux monarques; et chez les Perses il n'est pas plus permis au premier venu d'être mage qu'il ne lui serait permis d'être roi. Le même Platon, dans un autre traité sur un certain Zalmoxis, Thrace de nation, mais voué a la même science, nous dit encore : « II faut soigner son ame, mon » clier ami, au moyen de certains encliantements; et ces en» chantements, ce sont les bons principes.» Que s'il en est ainsi, pourquoi me serait-il défendu de connaitre soit les bons principes de Zalrnoxis, soit la liturgie de Zoroastre ? Si d'un autre cöté, selon le sens vulgaire, mes accusaleurs entendent, k proprement parler, par magicien celui qui entretient commerce avec les dieux immortels, et qui par la force incroyable de ses enchantements peut réaliser tout ce qu'il veut, je m'étonne, en vérité, qu'ils n'aient pas craint d'accuser un homme è qui ils reconnaissent une telle puissance. En eiïet on ne peut se garantir, comme on le ferait en tout autre cas, contre les eflets d'une science si occulte et si surnaturelle. Quand on cite en justice un meurtrier, on vient avec une escorte; quand on accuse un empoisonneur, on fait plus attention ü ce qu'on • immortalibus acceptam, colendi eos ac venerandi pergnaram, piam scilicet, et diviniscientem, jam inde a Zoroastre et Oromaze, auctoribus suis, nobilem, caelitum antistitam ? quippe inter prima regalia docetur : nee ulli temere inter Persas concessum est magum esse, haud magis quam regnare. Idem Plato in al ia sermocinatione de Zalmoxi quodam, Thraci generis, sed ejusdem artis viro, ita scriptam reliquit : ©epaittueaOai Si -cijv eiptj, w jxaxapie, èuwSoï; tiaf ta? 5» èirw&a; xou{ tlvai tou? xaXou;- Quod si ita est, cur mihi nosse non liceat vel Zalmoxi bona verba, vel Zoroastri sacerdotia ? Sin vero more vulgari, eum isti proprie magum existimant, qui communione loquendi cum diis immortalibus ad omnia, qua velit, incredibili quadam vi cantaminum, polleat: oppido miror cur accusare non timuerint, quem posse tantum fatentur. Neque enim tam occulta et divina potentia caveri potest, itidem ut cetera. Sicarium qui in judicium vocat, comitatus venit; qui venenarium accusat. mange; quand on dénonce des voleurs, on surveille son bien. Mais celui qui intente un procés capital k un magicien, comme ceux-ci m'appellent, pourrait-il avec toutes les escortes, toutes les préeautions, toutes les surveillances imaginables, éviter une perte inévitable et cachée ? non, jamais; et par conséquent accuser un homme de ce crime, c'est ne 1'en pas croire coupable. Cepenrlant c'est un desgriefs que 1'ignorance intente communément aux philosophes. Quelqucs-uns d'entre eux reclierclient-ils les causes pures et simples de 1'existenee des corps; on les proclume impies et reniant les dieux, comme Épicure, Anaxagore, Leucippe, Déinocrite, et les autres qui prennent la défense de la nature. Quelques-uns choisissent-ils pour objet de leurs curieuses investigations la providence qui a ordonné le monde, et adorentils les dieux avec enthousiasme; on leur donne vulgairement le nom de magiciens : comme si, paree qu'ils savent que ces merveilles s'opèrent, ils savaient les opérer ! De ce nombre furent jadis Épiménide, Orphée, Pythagore, Ostanes ; et plus tard pareillement on suspecta Empédocle a cause de sa Catharmé, Socrate a cause de son Démon, Platon a cause de son Souverain Bien. Je me félicite donc d'être compté parrni tant et de si illustres personnages. Du reste rien de plus vain, de plus inepte, de plus puéril que scrupnlosius cibatur; qui furem arguit, sua custodit. Enimvero qui magum, qualem isti dicunt, in dïscriraen capitis deducit, quibas comitibus, quibus scrupulis, quibus custodibus perniciem caecam et inevitabilem jjrohibeat? nullis scilicet . ot ideo id genus crimeu non est ejus accusare, qui credit. Verum hac ferme communi quodam errore imperitoram philosophis objectantur : ut partim eorum, qiu corporum causas meras et simplices rimantur, irreligiosos putent, eoque aiant deos abnuere; ut Anaiagoram, et Leucippum, et Democritum, et Epicurum, caterosque rerum naturae patronos : partim autem, qui providentiam mundi curiosius vestigant, et impensius deos celebrant, eos vero vulgo magos nominent : quasi facere etiam sciant, quae sciant fieri : ut olim fuere Epimenides, et Orpbeus, et Pythagoras, et Ostanes. Ac dein similiter suspectata, Empedocli Gatharmce, Socrati Déeraonion, Platonis z6 oyciOóv. Gratulor igitur mihi, quum et ego tot ac tantis viris adnumeror. Caeterum, quóe ab illis ad ostendendum criinen objecta sunt, varia et inepta et les preuves avancées par les geus que voici pour établir celte aecusation; et je crains que vous n'y trouviez d'autre caractère d'un grief que celui de m'avoir élé imputée. Pourquoi, me dit mon adversaire, avez-vous cherché certaines espèces de poissons? Comrae si, dans le dessein de s'instruire, un pbilosophe n'avait pas le droit de faire ce qui serait permis a un gourmand pour assouvir sa gloutonnerie! Pourquoi une femme de condition libre vous a-t-elle épousé après qualorze ans de veuvage? Comme s'il n'était pas plus merveilleux que pendant si longtemps elle ne se fut pas remariée! Pourquoi, avant de vous épouser, a-t-elle consigné dans une lettre je ne sais quelle opinion adoptée par elle? Comme si on avait è rendre compte de la pensée d'autrui? Mais quoi! ajoute-t-on, une femme plus agée n'apas balancé è épouser un jeune homme. Eh bien! voilé précisément la preuve qu'il n'y a pas eu besoin de magie, quand on voit une femme être mariée avec un homme, une veuve avec un célibataire, une personne plus agée avec une plus jeune. Le reste est de la même force. Apulée a chez lui certain objet, qu'il adore mystérieusement. Comme si ce n'était pas plutöt un criine, de ne rien avoir a adorer! Un enfant est tombé en présence d'Apulée. Mais qu'auriez-vous dit si c'eüt été un jeune homme, ou encore un vieillard, qui fut tombé devant moi, soit par indisposilion, soit a cause d'un faux pas surun parquet glissant? Est-ce par ces arguments que vous me convaincrez de simplicia, vereor, ne ideo tantum cnmina putes, quod objecta sunt. Cur, inquit, piscium quaedam genera quaesisti? quasi id cognitionis gratia philosopho facere non liceat, quod luxurioso gulae causa liceret? Cur muiier libera tibi nupsit post annos quatuordecim viduitatis? quasi non magis mirandum sit, quod tot annis non nupserit. Gur prius, quam tibi nuberet, scripsit nescio quid in epistola, quod sibi videbatur? quasi quisquam debeat causas alienae sententiae reddere. At enim major natu non est juvenem adspernata. Igitur hoe ipsum argumentum est nihil opus magia fuisse, ut nubere -vellet muiier viro, vidua caelibi, major minori. Jarn et illa similia. Habet quiddam Apuleius domi, quod secreto colit. Quasi nou id potius crimen sit, quod colas non habere. Cecidit praesenle Apuleio pner. Quid eniui si juvenis, quid si etiain senex adsistente me corruisset, vel morbo coiporis impeditiis, vel lubrico soli prolapsns? liiscioe argumentis magiam pro- magie : la chute rl'un enfant, le mariage d'une femme, un plat de poissons? Je pourrais, en toute assurance, me contenter de ce que je viens de dire et entamer ma péroraison. Mais enlin, puisque grace a la longueur de 1'accusation j'ai encore une grande partie de la clepsydre & vider, voyons, examinons en détail chacun des griefs. Premièrement, que ce qu'on m'objecte soit vrai ou faux, je ne nierai rien; j'avoueraitout,comme si toutétait vrai. Deceltemanière, la multitude qui s'est réunie de mille endroits dans cette enceinte reconnaitra clairement que d'abord contre les pbilosophes rien ne pourrait être avancé qui füt vrai, et qu'ensuite, en fait d'accusations mensongères, il n'en n'est pas qu'ils ne puissent repousser par de bonnes raisons sans avoir recours au désaveu,tant ils sont forts de leur innocence. Je commeneerai donc par réfuter leurs arguments, et je prouverai qu'il n'y a dans tout ces faits rien qui tienne a la magie. Je démontrerai ensuite que, fussé-je le plus grand magicien du monde, je ne leur ai donné aucun motif, aucune occasion de me surprendre au milieu de quelque maléfice. Lè je placerai ce que j'ai a dire sur leurs basses calomnies, sur les lectures inexactes qu'ils ont. faites des lettres de ma femme, sur leurs interprétalions plus odieuses encore. Enfin, je parlerai de mon mariage avec Pudentilla; et je démon- batis? casu pueruli, et matrimonio mulieris, et obsonio piscium? Possera equidem, bono periculo, vel his dictis contentus perorare. Quoniam tarnen milii pro accusationis longitudine largiter aqu® superest, cedo, si videtur, singula consideremus. Atque ego omnia objecta, seu vera, seu falsa sint, non negabo: sed perinde, atque si facta sint, fatebor; ut omnis ista multitudo, quae plnrima undique ad audiendum convenit, aperte intelligat, nihil in philosophos non modo vere dici, sed ne falso quideui posse confingi, quod non ex innocentiae fiducia, quamvis liceat negare, tarnen habeant potius defendere. Primum igitur argumenta eorum donvincam, ac refntabo, nihil ea ad magiam pertinere : deinde, etsi maxime macas forem, tamen ostendara, neque causam ullam, neque occasionem fuisse, ut me in aliqno maleficio experirentur. Ibi etiam de falso invidia, deque epistolis mulieris perperam lectis, et nequius interpretatis, deque matrimonio meo ac Pagentillóe disputabo; idquearae susceptum officii gratia, quam lucri causa, docebo. trerai, qu'en contractant cette union j'ai voulu remplir un devoir bien plutót que ménager mon intérêt. II est vrai, du reste, que ce mariage a jeté Émilianus dans des angoisses et dans un déplaisir extrêmes : de la sa colère et sa rage ; de la cette accusation, qui est un acte de folie. Je veux jeter sur cette affaire une clarté et une évidence incontestable. Je vous prouverai, illustre Maximus Claudius, ainsi qu'a tout 1'auditoire, que ce jeune Sicinius Pudens, mon beau-lils, qui a 1'accusation de son oncle prête son nom et sa volonté, a été enlevé tout récemment a mes soins depuis la mort de son frère ainé Pontianus, beaucoup meilleur que lui; je prouverai qu'ainsi on 1'a criminellement irrité contre sa mèreet contre moi; que, sans qu'il y eüt de ma faute, il a abandonné les études libérales et secoué le joug de toute discipline : préludes bien coupables de 1'accusation que soutient contre moi ce malheureux, destiné a ressembler a son oncle Émilianus plutót qu'k Pontianus son frère ! Maintenant donc, comme 3e me le suis promis, je vais suivre pas a pas chacune des absurdes imputations de eet Émilianus, en commenfant par ce qui regarde le soupcon de magie. Vous avez remarqué, Seigneur, qu'un des faits qu'il cite lès son début comme son argument le plus vigoureux, c'est qu'a prix d'argent j'ai acheté de certains pêcheurs quclques esjrèces de poissons. Laquelle donc de ces deux circonstances est de nature Quod quidem matrimonium nostrum jEmiliano huic immane quanto angori quantaeque invidiae fuit. Inde oninis hnjnsce accusationis obeund® ira et rabies, et deniqne insania exorta est. Qua si orania palam et dilucide ostendero, ttinc deniqué te, Glaudi Maxime, etomnes qni adsnnt, contestabor, pnemm illum SicininmPudentem privignnm meura, cujus obtentii et voluntate a patrno ejus accusor, nuperrime cur£e raeae ereptam, postquam frater ejus Pontianus, et natu major, et moribus melior, diem suum obiit: atque ita in me ac matrem suam nefarie efferatnm, non mea culpa, desertis liberalibus studiis, ac repudiata omni disciplina, scelestis accusationis hujus rudimentis, patruo iEmiliano potius, quam fratri Pontiano, similem futuram. Nunc, ut institui, proflciscar ad omnia ^miliani hujusce deliramonta, orsusab eo, quod ad suspicionem magiae, quasi validissimum in principio dici animadvertisti, nonnulla me piscium genera per quosdam piscatores pretio quxsisse. k me rendre suspect de magie? Est-ce paree que des pêcheurs ont cherché pour moi du poisson ? C'est donc k dire qu'il eüt fallu cliarger de cette commission des brodeurs ou des charpentiers ? Pour me dérober Ji vos calomnies je devais intervertir les attributions de chaque métier : c'eüt été au charpentier a me pêcher du poisson ; au pêcheur, h son tour, dégrossir du bois avec Ia doloire. Ce qui constitue le maléflce a vos yeux, est-ce paree que j'achetais les poissons a prix d'argent ? Si je les eusse destinés k ma table, on me les aurait apparemment donnés pour rien. Qui vous empêche donc de m'accuser d'une foule d'autres griefs ? car il m'est arrivé mille fois d'acheter du vin, des légumes, des fruits et du pain. A ce compte vous réduisez a la famine tous les marchands de poissons ; car qui osera se fournir chez eux. s'il est établi que tous les objets de bouche qu'on leur achète & prix d'argent sont destinés, non pas è la table, mais a des opérations de magie ? Que s'il ne reste plus rien de suspect dans 1'invitation faite & des pêcheurs d'exercer leur métier liabituel, c'est-ci-dire de prendre du poisson, (et notez qu'ils n'ont cité en témoignage aucun de ces hommes, attendu qu'ils n'existent pas), rien de suspect non plus dans le prix méme de la marchandlse achetée (et notez encore qu'ils n'ont pas précisé un chiflre, paree que, trop bas, il eüt été une misère, trop élevé, une invraisemblance); si dis-je, il ne reste nulle part rien de Utrum igitur horam ad suspectandam magiam valet? qnodne piscatores raihi piscem quaesierunt ? scilicet ergo phrygionibus aut fabris negotium istud dandum fuisse; atqueita opera cujusque artis permutanda, si vellém calumniis vestris vitare; ut faber mihi piscem everreret, ut piscator mutuo lignum dedolaret? An ex eo intellexistis, maleficio qusri pisciculos, quod pretio quaerebantur? Credo, si convivio vellem, gratis quaesissem. Quin igitur etiam ex aliis plerisque me arguitis? Nam saspenumero et vinum, et olus, et pomum, et panem pretio mutavi. Eo pacto cupedinariis omnibus famem decernis. Quis enim ab illis obsonare^iudebit, siquidem statuitur, omnia edulia, quae depeDso parantur, non ccEns, sed magi$,desiderari? Quod si nihil remanet suspicionis, neque in piscatoribus mercede invitatis ad quod solent, ad piscem capiundum; quos tarnen nulios ad testimonium produxere, quippe qui nulli fuerunt: neque in ipso pretio rei venalis, cujus tarnen quantitatem nullam taxavere, ne, si mediocre pretium dixissent, con- su:,peet, je somme Éinilianus de développer les inductiong vraisemblables qui l'ont araené a m'aecuser de magie. Vous vous procurez des poissons, dit-il. Je n'ai garde d'en diseonvenir; mais, je te le demande, pour se procurer des poissons, est-ce ik dire que 1'on soit magieien? Pas plus, selon moi, que si 1'on voulait se procurer des lièvres, des sangliers ou des volailles. Est-ce que les poissons seuls ont quelques propriétés mystérieuses, inconnues a d'autres et révélées aux magiciens? Si tu en sais quelque cliose, c'est toi, & coup sur, qui es le magieien; si tu 1'ignores, te voila obligé de convenir que tu m'accuses de cliosesque tu ne connais point. Faut-il que vous soyez assez ignares, assez étrangers enfin a toutes les fables qui courent dans le vulgaire, pour ne pouvoir même formuler cette accusation d'une manière vraisemblable! Car quel philtre amoureux peut être recélé dans un poisson brut, froid, et en général dans une substance tirée de la mer? A moins que vous n'ayez cru pouvoir établir votre mensonge sur ce qu'on dit de Vénus, qu'elle naquit du sein des mers? Apprends, Tannonius Pudens, combien ton ignorance est grande, d'avoir été fonder sur un achat de poissons une accusation de magie. Si tu avais lu Virgile, tu aurais vu infailliblement qu'on se proeure eet effet d'autres matières; car ce poëte, autant que je me rappelle, énumère les bandelettes moelleuses, la grasse verveine, temneretur; si plurimum, non crederetur: si in his, ut dico, nulla suspicio est, respondeat mihi jEmilianos, quo proximo signo ad accusationem magiae sit inductus. Pisces, inquit, quaeris. IN'oio negare. Sed oro te, qui pisces quaerit, magus est? Eqtudem non raagis arbitror, quam si lepores quaereret, vel apros, ve) altilia. An soli pisces habent aliquid occultum aliis, sed magis cognitum? Hoe si seis quid sit, magus esprofecto; sin nescis, confitearis necesse est, id te accusare, qnod nescis. Tam rudis vos esse omnium litterarum, omnium denique vulgi fabularum, ut ne fingere quidem possitis ista verisimiliter? Quid enim competit ad amoris ardorem accendendum, piscis brutus et frigidus, aut omnino res pelago quaesita? Nisi forte boe vos ad mendacium induxit, quod Venus dicitur pelago exorta. Audi sis Tannoni Pudens, quam multa nesoieris, qui de pbcibus argumentum magiae recepisti. At si Virgilium legisses, profecto scisses, aüa quaeri ad baac rem so- I encens mMe, les fils de diverses couleurs; il cite, en outre, le laurier qui se brise facilement, 1'argile qui se du reit, la cire qui se fond; enfin dans son grand poëme, il nous dit: • • • prêtresse soudain Eiprime nn lait impur d'une lierbe empoisonnée, Au flambeau de la nuit parl'airain moissonnée. Enfin, pour rendre encorle charme plus puissant, Elle y joint la tumeur que le coarsier naissant Apporte sur son front, et que pour ce mystère On enlève aussitót a son avide mère. Mais toi, qui m'aceuses k propos de poissons, tu attribues aux magiciens de bien aulres instruments: il s'agit, avec toi, non pas de dégarnir des fronts encore tendres, mais de racler des dos écailleux; non pas d'arracher des substances du sol, mais de les tirerdu fond de la mer; non pas de les moissonner avec la faux, mais de les accrocher avec 1'hamefon. Enfin Ie poëte cite parmi les instruments de maléfice le venin, et toi, les mets de nos tables; il recommande des lierbes, des bourgeons; toi, desécailles, et des arêtes. II dépouille un champ; toi, tu fouilles les flots. J'aurais pu t'indiquer encore nombre de passages analogues dans Théocrite, Homère, Orphée; j'auraispu t'indiquer des comiques, des tragiques, des historiens grecs; mais je sais de longue date lere. Ille enim, qnantum scio, en.imerat vittas mollis, et verbenas pingnk et tara mascula, et licia discolora: praiterea laurum fragilem, limom durabilèm ceram liquabilem : nee minus, qna: jam in opere serio scripsit: Falcibus et mess® ad lunam quaeruntur ahenis Pubenles lierbae, nigri cum lacte vencni; Qua;ritur et nascentis equi de fronte revulsus Et inatri pracreptus amor. At tu piscmm insimulator, longe diversa instrumenta magis attribuis : non frontibus tenens detergenda, sed dorsis squallentibus eicidenda: nee fundo revellenda, sed profimdo estrahenda : nee falcibus metenda, sed hamis inuncanda. Postremo, in maleficio ille venenum nominat, tu pulmentum : ille herbas et surculos, tu squamas et ossa : ille pratum decerpit, tu flnetum scrutaris. Memorassem tibi etiam Tbeocnt, paria, et alia Homeri, et Orpbei plurima, et eï conradiis et tragoediis gracis, et ei lnstoriis multa repetissem, ni te diidumanimadvenissem gra- "• 24 quetu n'as même pu lire une lettre écrite en grec par Pudentilla. Je ne citerai donc plus qu'un seul auteur, et encore est-ce un poëte latin; ceux qui ont lu Lévius, reconnaitront le passage : Avec mystère De tonte part on creuse, et Ton déterre Des charmes sürs et des pliiltres brülants: Ongles brisés, roitelets et rubans, Tiges, bouvgeons et racines sans nombre; Suaires, bandeaux, pierres a reflet sombre, Lambeaux de chair enlevés au poulain Voila ce qu'avec beaucoup plus de vraisemblance tu aurais supposé être 1'objet de mes recherches, si tu avais eu la moindre érudition; car ces fables accréditées dans le vulgaire auraient peut-être donné un air de croyance a tes imputations. Mais a quoi peut servir un poisson que 1'on a pris, si ce n'est & être cuit et présenté sur une table? Autrement, il ne mesemble pouvoir en aucune facon être utile a la magie, et je vais dire ce qui me le fait conjecturer. Pythagore, qui passé généralement pour avoir été partisan de Zoroastre et avoir comme lui été habile dans les sciences magiques, se trouvait, dit-on, un jour prés de Métaponte, sur le rivage de cette Italië qu'il avait adoptée, et dont il avait fait en quelque sorte une succursale de la Grèce. Ayant apercu des pêcheurs qui tiraient a eux un filet, il leur acheta la fortune tam fudentill® epistolam legere nequivisse. Igitar unum etiarn poetam latinura attiugam; versus ipsos, quos agnoscent, qui Lffivium legere : Pliiltra omnia undique eruunt. Antipalhes illud quxritur. Trochilisci, ungues, Ucnije, Radicula', horbai, surculi, Sauri, inlices bicodalu;, Ilinnientium dulcedines. Haec et alia quasisse me potius, quam pisces, longe verisimilius confinxisses (his etenim fortasse per famam pervulgatam fides fuisset), si tibi ulla eruditio affuisset» Enimvero piscis ad quam rem faciat captus, nisi ad epulas coctus? caeteram ad magiam nihil quicquam videtur mihi adjutare. Dicam unde id conjectem. Pythagoram plerique Zoroastri sectatorem, similiterque magiae peritnm arbitrati, eu# memorióe prodidernnt, qnumanimadvertissetpioxime Metapontum, in litore Italië suae, quam subsicivam Graeciam fecerat, a quibusdam piscatoribus everrictilin11 du coup; et quand il i'eut payée, il ordonna que sur-le-champ les Poissons qui étaient pris fussent relachés de la nasse et rendus h 1 abime. Or, certainement il n'eüt pas laissé échapper de ses mains une pareille capture s'il y eüt reconnu quelque chose dutile & la magie. Mais il faut dire que Pytliagore était un homme profondément instruit, un imitateur zélé des anciens; et il se rappelait avoir Iu dans Homère, ce génie universel ou plutót supérieur en quelque genre de connaissances que ce soit, une ®numération compléte des substances magiques : tout y est dit appartenir a !a terra, et rien aux flots. Voici comment Homère sexprime en parlant d'une magicicnne : Hélène recusillit ces philtres précieux : Presque tous ils étaient emprnntés a la terre; Et sa main les tenait d'une femme étrangère, D'une Africaine ^ans un autre passage on lit ces vers, qui ont a peu prés le ^ème sens : Ainsi parle Mercure, et du sein de la terre II tire au même instant ce charme tutélaire. ce n'est jamais une composition empruntée a la mer ou ÜUx P°*ssons que ce poëte met entre les mains de ses héros, soit Ca ^0ptunam jactus ejus emisse : et pretio dato, jussisse illico pisces eos, qui t6ne^antUr' S°*V* ret^us' et re(idi profundo. Quos scilicet eum de manibus egreru* n°nfuisse, si quid in his utile ad magiam comperisset. Sed enim vir Vel °le.^oc^us' etveterum aemulator, meminerat, Homerum poetam multiscium, öiar/s ^'"S Cunc^arum rerum apprime peiïtum, vim omnem medicaminum non ' sed terrae, scripsisse, quum de quadam saga ad hunc modum memoravit : Tola Ovyaxï]p i tpap[/.axa (jnqTióevxa, EaO).d. xa oi IIoM)$a[i.va icópev 0wvo; Ttafa>totxi; AlyuitTit], x-g cépet ^EiSwpo; apoupa j 4>app.axa, icoXXa [xèv éffÖXa p.tfUY|Atva, %oXka 8i Xyypa. "'ïne alibi carminum similiter: ƒ!? apa owvrjaa;, r.ópi oap|xaxov 'ApYti^óvTij; ^ Ex Ya'wjs ipuaa;. amen nunquam apud eum marino aliquo et pisciculento medicavit nee Pro- que Protée exécute ses métamorphoses, qu'Ulysse creuse Ia fosse, qu'Éole gonfle ses soufflets, qu'Hélène prépare sa coupe, Circé, ses breuvages, Vénus, sa ceinture. Vous êtes, de mérnoire humaine, les seuls de votre espèce : la propriété magique était dévolue aux lierbes, aux racines, aux bourgeons, aux petitespierres; et vous, parune sorte de bouleversement de la nature, vous la failes descendre des monlagnes dans la mer pour 1'introduire dans le ventre des poissons. J usqu'iei, dans leurs cérémonies mystérieuses, les magiciens invoquaient Mercurecomme intermédiaire des enchantements; Vénus comme séductrice des ames, la lune comme complice de ces opérations nocturnes; Trivia comme reine des ombres. Mais, grace a votre autorité, ce sera désormais Neptune, Salacia, Portune, et tout lechoeur des Néréides, qui, au lieu de soulever des orages sur mer, les soulèveront dans les cceurs amoureux. J'ai dit pourquoi je ne trouve aucun rapport entre la magie et les poissons. Maintenant, si Émilianus le veut, accordons-lui que les poissons aussi aident d'ordinaire dans les opérations magiques. Est-ce & dire pour cela que quiconque cherche des poissons soit magicien? A ce compte, il suflira de s'être procuré un brigantin pour être un pirate; un levier, pour être un enfonceur de portes; une épée, pour être un assassin. En quelque genre theus faciem, nee Ulixes serobera, nee JEolus follem, nee Helena erateram, nee Girce poculum, nee "Venus eingulum. At vossoli reperti estis ex omni memoria, qui vim herbarum, et radicum, et surculoruin, et lapillorum, quasi qnadam colluvione naturs, de summis montibus in mare transferatis, et penitns pisciuui ventribus insuatis. Igitur, ut solebat ad magornm caerimonias advoeari Mercurius carminum vector, et illex animi Venus, etluiia noclium conscia, etmanium potens Trivia : vobis auctoribus, posthaeNeptunus cum Salacia, et Portuao, et omni choro Nereidum, ab óestibus fretorum ad astus amorum transferentur. Dixi, curnon arbitrer, quidquam negotii esse magis et piscibus. Nunc, si videtur, credamus iEmiliano, solere pisces etiam ad magicas potestates adjuvare. Num ergo propterea, quicuuque quaerit piscem, magus est? Eo quidem pacto, et qui myoparonem qussient, pirata erit: et qui vectem, perfossor: et qui gladium, sicaiius. ^iiiilin rebus omnibus tam iunoxium dices, quin id possit aliquid aliqua que ce soit, 011 ne saurait citer rien de si inofïensif qui ne puisse nuire par quelque endroit, rien de si agréable qu'on ne puisse y reconnaitre un cóté dangereux. Cependant malgré cette facilité d'interprétalions, on n'a pasl'habitude de tout expliquersuivant les iiiductions les plus facheuses. Un achat d'encens, de cannelle, de myrrlie et d'autres parfums analogues ne laisse pas croire que 1'on se propose uniquement une cérémonie funéraire, puisque 1'on pourrait encore avoir en vue un medicament ou un sacrilice. Du reste, avec ce même argument de poissons, tu seras amené 4 établir que les compagnons de Ménélas étaient aussi des magiciens, paree que le grand poëte dit que dans 1'ile de Pharos «ils bannirent la faim avec des hamecons croclius. » Tu rangeras dans la même catégorie les plongeons, les dauphins et les squales, dont les pêcheurs font abondant commerce; tu y rangeras aussi les pêcheurs eux-mèmes dont 1'adresse consiste h se procurer toute espèce de poisson. —Mais dans quel dessein vous aussi vous en procurez-vous? — II ne me plait pas, et je n'ai nul besoin de te le dire; mais accuse-moi de ton chef, si tu le peux, de les avoir achetés comme on achète de 1'ellébore ou de la ciguë, ou du suc de pavot, et pareillement d'autres substances dont l'usage modéré est salutaire, mais dont le mélange et 1'excès sont nuisibles. Pourrait-on rester maitre de soi, si, achetant telles et telles substances, on s'entendaitaccuserd'empoisonnement, paree qu'elles peuvent faire périr des hommes? Voyons, pourtant, quelles ont obesse : nee tam l.'fcLum, qnod non possit ad tristitudinem intelligi. Nee tarnen idcireo omnia ad nequiorem snspicionem trahuntur : nt si tus, et casiam, etmyrrliam, ceterosque id gemis odores fnneri tantum emptos arbitreris; qiium et inedicaraento parentur, et sacrificio. Csterum eodem piscium argnmento, etiam Meuelai socios putabis magos fuisse, qnos ait poeta pnecipuus, fleiis bamulis apud Pliarum iosnlam famem propulsasse : etiam mergos, et delphinos, et seyllas, tu eodem refcies; etiam gulones omnes, qui impendio a piscatoribus mercantur; etiam ipsos piscatores, qui omnium generum pisces arte anquirunt. Gur ergo et tu qusris? Nolo equidem, nee necessarium habeotibi dicere : sedperte, sipotes, ad hoe qujesis^e me argue, ut si belleborum, vel ricmam, vel succum papaveris emissem. Item alia ejnsdem modi, quorum moderatus usus salutaris, sed eommiitio vel qiuulitas noiia est; quis ffiquo animo pateretur, si me per hoe veneücii arcesse- 24. été ces espèces de poissons si nécessaires h posséder, si rares 5 trouver, que 1'on en eüt mis, et avec raison, la découverte a prix. Ils en ont nommé trois en tout; il y a erreur pour un, mensonge pour deux : l'erreur consiste en ce qu'ils ont appelé lièvre marin ce qui était un tout autre animal. C'était notre esclave Thémison, versé dans la inédecine, qui me 1'avait apporté de lui-même, comme vous 1'avez entendu de sa bouche, pour le soumettre a mon observation : car il n'a pas encore trouvé de lièvre marin. Du reste, j'en conviendrai, je ne borne pas la mes recherches; non-seulement a des pêcheurs, mais a mes amis, je donne commission, dans le cas oü ils rencontrent un poisson peu connu, de m'en fournir la description, ou de me faire passer le sujet, soit vivant, soit mort s'il ne se peut autrement. Quel est mon but en cela ? je le montrerai tout & 1'heure. 11 y a eu mensonge de la part de mes accusateurs, qui ne croient pas avoir leur pareil en finesse, quand ils ont prétendu, pour me nuire, que j'avais demandé deux corps marins sous des termes obscènes. Tannonius voulait faire entendre que c'étaient : le.3 parties génitales des deux sexes; mais ce brillant orateur n'a pu venir a bout de s'expliquer clairement et sans longues hésitations; enfin il est arrivé, après je ne sais quelle périphrase, de nommer en termes aussi impropres que dégoutants les parties gé- res, quod ex illis potest homo occidi ? Videamus tarnen, quae fuerint piscium genera, tam necessaria ad habendura, tam que rara ad reperienduni, ut merito statuto .<: prsmio quaererentur. Tria omnino nominaverunt: unum falsi, duo mentiti. Falsi, quod leporem marinum fuisse dixerunt, qui alius omnino piscis fuit, quem mihi i Themison, servus noster, medicinae non ignaros, ut ex ipso audisti, ultro attulit l ad inspiciundum. Nam quidem leporem nondum etiam invenit. Sed profiteor, me l< qiuerere et cetera, uon piscatoribus modo, verum etiam amicis meis negotio o dato, quicunque minus cogniti generis piscis inciderit, ut ejus mihi aut formam ;; commemorent, aut ipsum vivum, si id nequiverint, vel mortuum ostendant. Quamobrem id faciam, mox docebo. Mentiti autem sunt callidissimi accusatores mei, ut sibi videntur, quum me ad I finem calumniae confinxerunt, duas res marinas impudicis vocabulis quaesisse; I quas Tannonius ille, quum utriusque sexus genitalia intelligi vellet, sed eloqui I propter infantiam causidicus gummus nequiret, multum ac diu haesitato, tandem i nitales d'un poissori male; quanta celles de la femelle , commeil ne pouvait absolument trouver une expression tant soit peu pudique, il a eu recours a mes écrits; il s'estrappelé avoir lu dans un de mes livres cette phrase : « Qu'elle cache ses parties sexuelles enramenant une cuisse et en les voilant de la main; » et ce grave moraliste m'a fait un reproche de ce que je n'ai pas balancé è exprimer honnêtement des images impudiques. Moi, tout au contraire, je lui reprocheraia bion plus juste titre, è lui qui se prétend passé mattre en matière d'éloquence, d'employer de sales circonlocutions pour ce qui est fort simple ii dire, de ne parler que du bout des lèvres, ou de garder un silence absolu pour des appellations qui ne présentent pas la moinrlre diffieulté. Car eniin, je le demande, si je n'avais pas eu a parler de la statue de Vénus, et que je n'eusse pas émisle mot « parties sexuelles» interfeminiurn; en quels termes aurais-tu donc formulé cette accusation, qui va aussi bien 4 ta sottise qu'il ta langue? Est-ilrien de plus absurde que de conclure de la ressemblance des mots k celle des choses? Et peut-être vous figuriez-vous avoir fait la une ingénieuse découverte. Sacliez donc que vous auriez dü dire : « Pour faire ses opérations magiques, il s'est procuré en fait de substances marines une pinne-marine et un pucelage. » Apprends en effet 1'exprest virile marinum, nescio qua circumlocutione male ac sordide nominavit. Sed euim feminal nullo pacto reperiens munditer dicere, ad mea scripta confugit : et quia e quodam meo libro legit : a Interfeminiurn tegat, et femoris objectu, et palmae velamento; » bic etiam pro sua gravitate vitio mihi vortebat, quod me nee sordidiora dicere honeste pigeret. At ego illi contra justius exprobraveiiin, quod qui eloquentie patrocinium vulgo proflteatur, etiam honesta dictu sordide blatteret, ac s$pe in rebus nequaquam difficilibus fringultiat, vel omnino obmutescat. Cedo enim, si ego de Veneris statua nihil dixissem, neque interfeminiurn nominassem; quibus tandem verbis accusasses crimen illud, tam stultitiiB quam linguae tuae congruens? An quidquam stultius, quam ex nominum propinquitate vim similem rerum conjectari? Et fortasse an peracute reperisse vobis videbamini ? At quzfisisse me fingeretis ad illecebras magicas duo haBC marina, veretillam et virginal; disce enim nomina rerum latiiia, quae propterea varie nominavi, ut sion consacrée, et sache que j'ai employé h dessein des synonymes pour te fournir 1'occasion de m'aceuser de nouveau. Cependant souviens-toi que prétendre qu'un liomme se soit servi des parties géuitales d'un poisson pour un acte amoureux, c'est lui intenter une accusation aussi dérisoire que si Pon disait: pour arranger ses cheveux, il a pris un peigne marin; pour attraper des oiseaux, un poisson volant; pour cliasser les monstres des forèts, un sanglier de nier; pour ressusciter les morts, des cranes marins. A cette partie de votre accusation je réponds donc, que c'est un conté aussi ridicule qu'absurde; que toutes ces bagatelles marines, tout ce fretin de rivage, je ne me le suis procuré ni a prix d'argent, ni gratis. Je réponds, en outre, que vous ne saviez pas vous-mêmes quels objets vous prétendiez que je m'étais procurés; car toutes ces frivolités que vous avez dites, on les trouve par tas et par monceaux sur tous les rivages; et, sans qu'il soit besoin de sedonner de peine, il suflit du moindre mouvement des flots pour qu'elles soient rejetées liors de la mer. Que 11e ditesvous donc qu'en même temps j'ai prodigué 1'or, que j'ai convoqué le ban et 1'arrière-ban des pêcbeurs pour faire prendre sur le rivage des petites coquilles cannelées, d'autres qui fussent rondes, et des cailloux polis? Ajoutez aussi que je leur ai demandé des pinces de crabes, des enveloppes d'oursins , des plumes de calmars, enfin des copeaux, des brins de paille, denuo instructus accuses. Memento tarnen, tam ridiculum argumentum fore, desiderata ad res venereas marina obscena, quam si dicas, marinum pectinem comendo capillo quaesitum, vel aucnpandis volantibus piscem accipitrem, aut venandis apris piscem apriculum, aut eliciendis mortuis marina calvaria. Respondeo igitur ad hunc vestrum locum, non minus insulse quam absurde commentum, me liasce nugas mariuas et quisquilias litorales neque pretio, neque gratis qnasisse. Illud etiam praterea fespondeo, nescisse vos, quid a me qua;sitiun fingeretis. Hac enim frivola, quae nominastis, pleraque in litoribus omnibus congestim et acervatim jacent, et sine ullius opera, quam libet leviter motis flucticulis, ultro foras evolvuntur. Quin ergo dicitis, me eadem opera pretio impenso per plurimos piscatores quaesisse de litore conchulam strialam, testam hebetem. calculum teretem? pr$terea cancrorum furcas, echinorum caliculos, loliiginum ligulas : postremo assulas, festucas, resticulas, et ostrea 1'ergami vermiculata des bouts de ficelle, des morceaux de bois rongés par les vers, ou bien encore de la mousse, de 1'algue, et les déjections de la mer qui sont sur tous les rivages, chassées par les vents, vomies par la marée, reprises par le gros temps, laissées sur place par le calme; car lesobjets que je viens de citer la peuvent tout aussi bien, en raison du nom, s'accommoder a vos conjectures. Vous dites que pour des actes amoureux il est bon de prendre dans la mer des parties sexuelles de males et de femelles; et vous le dites & cause de la réssemblance des noms. 11 serait tout aussi logique de prendre également sur le rivage de petites pierres pour la vessie, des testacés pour les testaments, des cancres pour le cancer, de 1'algue pour le frisson. En vérité, Claudius Maximus, vous mettez trop de patience, et, je vous le dirai même, trop de bonté, fi supporter si longtemps leurs argumentations. Pour ma part, quand ils présentaient ces faits comme étant de la dernière gravité, comme invincibles, je riais de leur sottise et j'admirais votre indulgence. Du reste, veut-on savoir pourquoi je connais déj& beaucoup de variétés dans la classe des poissons et pourquoi il en est quelques-unes que je ne voudrais pas ignorer encore? Je vais 1'apprendrect Émilianus, puisqu'il s'intéresse tant a ce qui me regarde. Oui, bien qu'il soit déjk sur la pente de 1'age, que sa vieillesse touche au terme, cependant, si bon lui semble, il peut [et caetera teredine vermiculata] : denique museum, et algam, et catera maris ejectamenta, quae ubique litorum ventis expelluntur, salo exspuuntur, tempestate reciprocantur, tranquillo deseruntur? Neque euim minus istis, quae commeinoravi, accommodari possunt similiter ex vocabulo suspiciones. Posse dicitis ad res venereas sumpta de mari spuria et fascina, propter nominum similitudinem. Qui minus possit ex eodem littore ealcnlus ad vesicam, testa ad testamentum, cancer ad ulcera, alga ad quercerum? Nae tu, Claudi Maxime, nimis patiens -vir es. et oppido proxima humanitate, qui hasce eorum argumentationes diu liercle perpessus sis. Equidem quum haec ab illis quasi gravia et invineibilia dicerentur, illorum stultitiam ridebam, tuam patientiam mirabar. Gceterum, quamobrem plurimos jam pisces cognoverim, quorumdam adhuc nescius esse nolim, discat iEmilianus, quoniam usque adeo rebus meis curat. Qnamquam est jam praecipiti £evo et occidua senectute, tarnen, si videtur, suscipiat acquénr des connaissances tardives et en quelque sorte posthumes. Qu'il lise les écrits des anciens philosophes pour reconnaitre enlin que je ne suis pas le premier qui ait fait des recherches de ce genre, mais que depuis longtemps mes devanciers, Aristote, Théophraste, Eudême, Lycon, et les autres disciples de Platon en ont fait autant; qu'ils ont laissé un grand nombre de livres sur la génération des animaux, sur leur manière de vivre, sur leur structure in time, sur leurs variétés. 11 est heureux que cette cause se plaide devant vous, Maxi mus, qui, instruit comme vous 1'êtes, avez lu certainement les nombreux ouvrages d'Aristote sur la naissance des animaux, sur leur anatomie, sur leur histoire, sans parler d'une foule innombrable de questions du même, ou d'autres écrivains de son école qui ont fait divers traités sur cette matière. Or, si ces recherches, qui leur coütèrent tant de soin, ce fut pour eux un honneur et une gloire delesrédiger,comment serait-ce une honte pour nous d'en vérifier 1'exactitude? surtout puisque, soit en latin, soit en grec, je tached'y mettre plus d'ordre et de brièveté, de suppléer partout aux lacunes ou de combler les omissions. Permettez, Seigneurs, si la chose en vaut la peine, qu'on lise quelques passages de mes élucubrations soi-disant magiques. Je veux prouver a Émilianus que ces recherches et ces explorations consiiencieuses vont plus loin qu'il 11e le pense. Greffier, passez-moi un doctrraam, seram plane, et posthumam : legat veterum philosophorum monumenta, tandem ut intelligat, non me primum haec requisisse, sed jampridem majores meos, Aristotelem dico, et Theophrastum, et Eudemum, et Lyconem, caterosque Platonis minores : qui plurimos librosde genitu animalium, deque victu, deque particulis, deque omni differentia reliquerunt. Bene quod apud te, Maxime, causa agitur, qui pro tua eruditione legisti profecto Aristotelis ictpl (Óiuv » "tpt £(iv avaTOjJifj;, *tpi £«I>wv iffTopla;, multijuga volumina; praterea problemata innumera ejusdem : tum ex eadem secta caterorum, in quibus id genus varia tractantur. Qua tanta cura conquisita, si honestum et gloriosum fuit illis scribere, cur turpe sit nobis experiri? prasertim quum ordinatius et cohibilius eadem graece et latine adnitar conscribere, et in omnibus aut omissa anquirere, aut defecta supplere. Permittite, si opera est, quadam legi de magicis meis; ut sciat me émilianus plura, quam putat, qua- volume de mes ceuvres grecques, qui se trouvent peut-être ici entre les mains de mes amis et des amateurs des sciences naturelles. üonnez de préférence celui oü je traite longuement des poissons. Pendant que le greffier cherche le passage, je citerai un exemple qui se rapporte a ma situation. Le poëte Sophocle, qui fut rival d'Euripide et qui lui survécut, car il atteignit une extréme vieillesse, était accusé de démence par son propre fils : è en croire ce dernier, 1'age avait fait perdre la raison a son père. Sophocle alors présenta son CEdipe a Colone, la plus belle de ses tragédies, que précisément il composait a cette époque; il en fit la lecture a ses juges , et il n'ajouta rien de plus a sa défense que ces mots : « Ayez le courage de me déclarer en démence, si vous ne goütez pas ces vers de ma vieillesse. » L'histoire rapporte qu'a ce moment tous les juges se levèrent devant le grand poëte, et lui prodiguèrent les éloges les mieux sentis, tant a cause de 1'intérêt du sujet que pour le style sublime de cette haute conception tragique; peu s'en fallut qu'au contraire ils ne déclarassent en état de démence 1'accusateur lui* même.... Greffier, avez-vous trouvé le volume? — Bien : j'en suis charmé. Nous allons voir si moi aussi, devant un tribunal, mes écrits peuvent me défendre. Lisez une petite parlie du commen- rere et sedulo explorare. Prome tu librum ex Gr®cis iijeis, quos forte hic amict habuere, sedulique naturalium quastionum ; atqtie quum maxime, in quo plura de piscium genere tractata sunt. lnterea dum bic qu®rit, ego exemplum rei competens dixero. Sophocles poeta Euripidi ®mulus et superstes, vixit enim ad extremam senectam : quum igitur accusaretur a filio suomet dementi®, quasi jam per ®tatem desiperet, protuiisse dicitur Goloneum suam, peregregiam tragoediarum, qnam forte turn in eo tempore conscribebat, eam judicibus legisse, nee quidquam amplius pro defensione sua addidisse, nisi ut audaciter dementi® condemnarent, si carmina senis displicerent. Ibi ego comperior, omnes judices tanto poet® adsurrexisse, miris landibus eum tulisse, ob argumenti solertiam, et cothurnum facundi®; nee ita multum omnes abfuisse, quin accusatorem potius dementi® condemnarent. lnvenisti tu librum? beasti. Gedo enim experiamur, an et mihi possint in ju- cement, et ensuitc quelques passages sur les poissons. Vous, pendant que le greffier va lire, arrêtez 1'eau de la clepsydre. (Ici devrait se trouver une citation prise dans les ouvrages d'Apulée sur 1'histoire naturelle.) Ce que vous venez d'entendre est la reproduction de ce que vous aviez déja lu en grande partie dans les auteurs anciens; et n'oubliez pas que dans ces ouvrages je traite seulement des poissons. J'y passé en revue ceux qui sont produits par 1'acle du coït, ceux qui naissent de la vase; je précise combien de fois et a quelles époques de 1'année, dans cliaque espèce, le besoin de la reproduction s'allume chez les femelles et chez les males; par quelles dispositions des membres et pour quelles causes la nature parmi les poissons a distingué les ovipares et les vivipares : car c'est ainsi que je traduis les mots grecs zoótoka et óotoka. lit pour ne point parcourir toute 1'échelle des êtres, pour ne pas traiter de leur différence, de leurs habitudes, de leur structure, de leur longévité, d'une foule d'autres détails aussi importants par eux-mêmes qu'ils sont d'ailleurs étrangers k la cause, je ne réclamerai plus de citations que pour deux de mes ouvrages: ce sont quelques endroits latins qui ont trait a ces mêmes connaissances. Vous y remarquerez, entre autres particularités rares et curieuses, des noms inusités chez les Romains, et qui n'avaient dicio litterae me® prodesse. Lege pauca in principio, dein quaïdam de piscihus. At ta, interea dum legit, aquam sustine. (Deest locus ex Apuleii libris physicis.) Audisti, Maxime, quorum pleraque scilicet legeras apud antiquos pliilosophorum. et memento, de solis piscibus liaec volumina a me conscripta : qui eorum coitu progignantur, qui ex limo coalescant: quotieset quid anni cujusque eorum gencris feminaï subent, mares suriant; quibus membris et causis discreverit natura viviparos eorum et oviparos; ita enim appello, quae grajci ^wvtoza za\ Et, ne operose per omnes animalium genitus pergam, deinde de differentia, et -victu, et membris, et atatibus, caterisque plurimis, scitu quidem necessarüs, sed in judicio alienis, pauca etiam de latiuis scriptis meis, ad eamdem peritiam pertinentibus, legi jubebo; in quibus animadvertes, quum rescognitu raras, tum nomina etiam Romanis inusitata, et in hodiernum, quod sciam, infecta; ea pas, que je sache, passt jusqu'ici dans notre langue; c'est moi qui, k force d'études et de recherches, ai donné k ces mots grecs un cachet tout national. Car je détie bien tes avocats, Émilianus, de me citer un livreoüilsaient vu ces mots latinisés Jp np parlerai que des animaux aquatiques : pour les autres, je signalerai seulement les points communs oü ils présentent des difïérences avec ces derniers. Ainsi donc, écoute ce que je vais dire. Tu vas t'écrier aussitöt qué je débite une kyrielle de mots magiques en grimoire égvptien ou chaldéen : Selacheia, malakia, malacostraca, chondracantha, ostracoderma, carcharodonta, amphibia, lepidóta, pholidóta, dermoptera, peza, nepoda, moniri, sunaguelastica. Je puis même continuer; mais ce n'est pas la peine de perdre mes instants a ces nomenclatures : j'aime mieux me ménager le temps d'attaquer les autres imputations. Vous cependant, greflier, lisez ce peu de noms grecs, que je viens de lire, tels que je les ai latinisés. (Ici manquent ces noms grecs latinisés pai 1'aateur.) Eh bien ! crois-tu que quand un philosophe, loin d'afïecter impudemment 1'ignorance et la grossièreté d'un cynique, se rappelle avoir été disciple de Platon ; crois-tu que ce soit pour lui une honte de connaitre plutöt que d'ignorer les sciences naturelles? de les négliger, plutöt que de les approfondir, que d'apprécier, même dans ces détails, les desseins admirables de la Provi- tamen nomina iabore meo et studio ita de Graecis provenire, ut tarnen latina moiieta percussa sint. Vel dicant nobis, ./Emiliane, patroni tui, ubi legerint lating liac pronuiiciata vocabula. De solis aquatilibus dicam, nee cateras animales, nisi in communibus differentes, attingara. Ausculta igitur, qua dicam. Jam me clamabis magica nomina iEgyptio vel Babylonico ritu percensere : itló-itia, paUxia, jiaXaxóffxpcua, yo^éxavÖa, o, P. 400, 1. 17. Que Carbon, qui fut maitre de Rome. C'est le Carbon qui au temps de Marius et de Sylla jouit d'une influence sans boi nes, et qui suivit le parti du premier. - L 20. Par la rnérne porte. Attendu, dit Casaubon, que c'é- les sThlrHT111, mèm° CÓté qU'Ü était allé vaincre les Samnites, et ,es Namens, placés tous sur la même rive du Tibre. P. 401, 1. 5. A la Villa Publica. C'était un édifice placé dans le Champ' de Mars. II était d'usage d'-y loger les magistrats qui allaient partir pour les provinces, et les députés qui arrivaient des nations lointaines. Tite-Live 1'indique, livres xxxix et xliii. L. 7. Que de ses deniers il paxja comptant par les mams de son banquier. « Le sénat aecordait une indemnité, un traitement, aux commandants d'armées ou de provinces.Ce traitement se payait, 4 soit en argent par le trésor public (Cic., Ép. fa.mil., v, 20), soit en nature par une contribution du pays; ce qui donnait lieu è dénormes abus, comme Verrès .(Verrines, m, 93) et ses pareils le montrèrent par des exemples trop cruels pour les tributaires, trop honteux pour le peuple romain. Dans la bonne latinité, ce traitement s'appelait Cibaria; plus tard, il prit le nom de Annonce, Salarium (Hist. August. Script, passim; Cod. Theodos. in gloss. nom.). Ainsi, lorsque Caton déclare qu'il acheta in foro de mensa deux esclaves de surplus pour le service de sa maison consulaire, il veut qu'on entende bien qu'il les paya comptant de ses deniers par les mains de son banquier : de mensa signifiant la mème chose que a nummulario, ab argentario, a trapezita. C'est ainsi que Plaute dit dans les Captifs (II, III, 90) : « Sequere me, viaticum ut dem a trapezita tibi. » (Note de M. Naudet.) - L'expression de mensa se trouve encore vol. I, p. 266 et p. 471. L. 15. De temps immémorial, en effet etc. Cet éloge de la pauvreté est le morceau de 1'Apologie que 1'on connait le mieux. II est aussi noblement écrit que pensé. Nous devons cependaut avouer, avec 1'éditeur du Dauphin, qu'il renferme une phrase au moins paradoxale : « Passé en revue tous les plus grands scélérats dont les humains aient gardé la mémoire, tu n'y verras flgurer aucun coupable qui soit dans la pauvreté. » Le seul moyen de justifier cette iihrase, c'est de supposer que 1'auteur n'entend parler que des forfaits produits par le despotisme et 1'insolence des riches; et, mème sous ce point de vue, notre orateur a abusé de la synecdoque. — L. 18. Horreur des richesses. Ainsi rendons-nous adversum divitias'possessa. II pourrait bien se faire que le sens fut « possédée pour faire contraste avec les richesses, pour constituer une sorte de propriété qui balan?itt les richesses..» II faudrait alors traduire « sorte de propriété, balan^ant les richesses. » p 4 02, 1. 2. Les plus grands scélérats. Ainsi traduisons-nous maxima scelera : littéralement « les plus grands crimes. » P. 402, 1. 9. Inventer tous les arts. Plaute, Stichus, act. I sc m vers 23 : ' Eo, gnia paupertas fecit, ridiculiis forem : Nam illa omnes artes perdocet, uhi quern attigit. p. 403, 1. 1. Agrippa, qui ramena le peuple. En lui réoitant, comme on sait, 1'apologue des membres et de 1'estomac. — L. 3. Grace ü Vaumune volontaire de chacun. Mot 4 mot : « par des sixiémes d'as réunis. » — L. 20. Si une tunique etc. Cette similitude est empruntée & Xénophon. P- 405, 1. 5. Plulus n'avait pas un patrimoine aussi considérable etc. II est plusieurs fois qu'estion. de ce personnage dans le traité de l'Amitié, de Cicéron: G'était un ami do Lélius et de Scipion. Que le riche Crassus. Ce Crassus prétendait, qu'un homme n a pas le droit de se dire riche 4 moins de pouvoir de ses revenus annuels entretenir une armée. Et pourtant, comme lc dit Valere-Maxime, liv. VI, oh. is, § 12 : « dans la suite, 1'indigence lui imposa le titre honteux de banqueroutier; car n'ayant pu payer ses dettes, ïl vit ses biens mis en vente par ses créanciers. On ne lui épargna pas méme une raillerie amère : tout ruiné qu'il était, il s'entendait encore saluer du nom de riche par les passaiits. » L. 11. Les sages que j'ai cités. Le texte dit : « ces philosophes que j'ai cités. » Or, en fait de philosophes a proprement parlor, il n'a été question que de Socrate. Mieux vaut donc, comme le pense 1'éditeur du Dauphin, supposer qu'Apulée veut parler aussi des Curius, des Fabricius; et, k ce point de vue, « les sages » est une expression plus juste. P. 400, 1. 6. Si un cheval etc. Cette seconde similitude empruntce encore è. Xénophon, dans son Èconomique, se retrouve dans le Dieu de Socrate, plus haut, p. 138. — L. 12. La frugaliti avec laque/le je les nourris, la simplicité avec laquelle je les habille, la rareté des régals que je leur donne. Nous avions traduit d'abord : «la frugalité de ma table, la simplicité de mes vétements, la rareté de mes festins. » ün examen attentif do la phrase latine, et la répugnance que nous éprouvons a faire signifier 4 vestio « je suis vétu , » nous déterminent a nous prononcer pour un autre sens oü vestio a le sens actif. P. 407, 1. 10. Ce Cratès était cité etc. 11 a xJéjè. été longuement question de lui dans les Florides, ci-dessus, p. 32 et 67. L, 12. Pour l'extérievr modeste. Le texte dit seulement : « pour 1'extérieur. » P. 408, 1. 3. Le reste est aussi merveilleux. Voici le francais littéral de toute cette pièce, telle qu'elle se trouve dans DiogeneLaërce : « Au milieu de 1'océan du faste est une ville aussi belle qu'opulente. Cetto ville, c'est ma besace. Jamais pour parvenir dans son enceinte qui ne contient rien, on ue voit 1 insolent parasite ou Tavide et impudent débauché se hasarder sur les flots. On y trouve du thym, de 1'ail et des figues. II ne s'y livre point de ces guerres acharnéesj comme en suscite la soif des richesses ou 1'amour de la gloire. » P. 409, 1. 1. Une peau de lion. A savoir, celle du lion de Némée. L. 10. Trop scnsiblement. II fout entendre ainsi, nous le pensons, 1'adverbe modice. L'orateur tient a faire preuve de niodestie, et en mème temps a ne pas paraitre trop dénué de patrimoine. 11 y a beaucoup de dextérité dans tout ceci. L. 17. Vous ne valez réellement qu'autant que vous pos- sédez. Le texte donne les mots mèmes employés par Horace pour exprimer cette pensée. Sat., lib. 1, i, vers 62. « tanti, quantum habeas, sis. » I'. 410, 1. 1. Prés de Zarath. Le géographe Ptolémée en fait une ville de la Mauritanië de Césarée [Mauritanië Ccesariensis). L_ 2. Au temps des pluies. Le texte donne : ad tempesti- viïm imbrem; c'est-ft-dire": « quand approchent les pluies de la saison, » qui doivent détremper le sol. Ainsi, on trouve dans les Géoryiqucs, liv. I, vers 213, ce précepte d'agriculturc : « tem pus... incumbere aratris, Dum sieca teilure licet, dum nubila pendent. » — L. 4. S'est bdtie. Le texte donne fulserunt, venant de fuleio. L, i. Le sobriquet de Caron. En effet, Caron s'enrichissait de ce que lui domiaient les morts. L. g. Pour cc qui est de ma patrie* C est-a-dire, de Madaure. P. 410, 1. 12.'Lollianus Avitus. Qui fut consul & Rome en 144 et proconsul d'Afrique en 145. (Tableau synchronique de la Vie d'Apulée.) Plus bas, p. 515 et suiv., il est longuement question de ce personnage. — L. 14. Semi-Mède, par sa mère Mandane, et semi-Perse par son póre Cambyse. — L. 20. Thasos. Ile de la mer Égée, en vue de la Thrace. — Phliasie. Entre Argos et Sicyone. — L. avant-dernière. Ces productions de la terre. Le pluriel neutre du texte, illa terne alumna, est bien curieux. P. 411, 1. 7. La Scythie, ce pays de glacé. Littéralement : « chez les Scythes, trés indolents. » — L. 9. Au stupide Melitidès. II ne nous est rien parvenu sur eet liomme, qui étail, & ce qu'il parait, un type :proverbial de sottise et de fatuité. — Le traducteur de la collection de M. Nisard donne : « au stupide lils de Mélitus. » — L. 15. Mon père. L'édition du Dayphin veut que ce père soit le Thésée dont il est question au comrncncement des Métamorphoses. Nous avons fait, ü satiété, justicede cette erreur. — L. dernière. Ta Zarath, eet autre centre de l'atticisme. Des commentateurs supposent qu'il est fait allusion ce qu'Émilianus, qui se piquait de bien parler la langue d'Athènes , ne savait mème pas au contraire prononcer correctement dans sa propre langue le nom de Zarath, sa patrie. II nous parait plus simple de voir dans ces mots une ironie et une 'épigramme contre cette localité de Zarath, qui n'était rien moins qu'élégante et attique. Le traducteur de Ia collection de SI. Nisard donne'f « ... Si je n'ai pas choisi pour lieu de naissance 1'Attique et ta Zaralh. » Nous ne saurions admettre ce sens, auquel rien ne parait donner lieu. P. 412, 1.1 .Et vous autres. Ce sont les avocats d'Émilianus. — L. G. Ma sévérité. Ainsi traduisons-nous auctoritatem, ü quoi s'oppose un instant après hilaritatem, « mes habitudes dis— solues. » P. 413, 1. 11. Ce que Platon appelle le culte des dieux. Au chapitre i11 de \ Alcibiade, on retrouvo cette définition, ainsi que tout le passage qui suit. P. 413, 1. 18. Le plus savant. A tort une premièro^fois nous traduisions : « le plus sago. » P. 414, 1. 7. Dans un autre traité sur un'certain Zalmoxis. Ce traité est le Charmide. — Ilérodote, au livre IV, parie longuement de Zalmoxis. P. 41S, 1. 15. Comme si. paree qu'ils savent que ces merveillcs s'opèrent, -ils savaignt les opérer! Nous avions une première fois généralisé la pensée : « comme si, paree qu'on sait qu'une chose etc. » Nous nj coinprenoris pas Ijien lp sens qu'attache èt cette phrase le traducteur de la eollection de M. Nisard; il donne : « comme s'ils sav'aient eux-mèmes feindre les choses dont ils constatent 1'existence. » — L. 18 et suiv. De sa Catharmé. Littéralement : « de ses expiations. » Diogène-Laërce rapporte, en effet, qu'Empédocle avait coinposé un poëme de einq mille vers sur les expiations, en grec catharml. — De son Souverain Uien. C'était 1'expression symbolique par laquelle ce philosoplie désignait la Divinité, la dégageant, la purifinnt des appellations plus ou moins déraisonnables dont on a coutume de la revêtir. P. 4IC, 1. 8. Après quatorze ans de veuvage. Nous lisons quatuorderim, dans le texte, d'après une observation concluanto de Casaubó i et d'après ce qui se lit plus bas, p. 502, 1. 5. — L. 11. Je iie sais quelle opinion adoptie par elle. — Yoyez plus bas, page 497, 1. 5 et suiv. P. 417, 1. 1. Un plat de poissons. Mot h mot : « un ragoöt de poissons. » — L. 4. Une grande partie de la clepsydre. On sait que la clepsydre, ou horloge d'eau, était le' régulateur du temps pour la durée des plaidoiries. Voir plus bas, p. 551, la dernière noie. — L. 19. Sur leurs basses calomnies. Le texte donne de falso invidia; et il faut probablement regarder falso comme ie faisant qu'un avec invidia, ainsi que dans Térence, Andr., vers 75 (de notre édition, vol. I, p. 30) se trouve sémper-lenitas. Nous aurions pu, avec'Véditeur du Dauphin, joindre les deux mots par un trait. P. 418, 1. 2. Bieriplutót que ménager mon intérét. Le signe de la comparaison, magis, manque dans le latin : c'est un hellénisme. P. 4*19, 1. 3. Des charpentiers. Mot a mot : « des forgerons. » La finale de ce dernier mot nous gènait. — L. 4. Me dérober ti vos calomnies. Le texte dit calumniis vestris vitare. Cette syntaxe avec le datif ou, peut-étre, 1'ablatif, est des plus curieuses. On la trouve dans Plaute, Curculio, act. II,' sc. m, v. 19. — Et voyez-y la note de M. Naudet. L. 13. Tous les marehands de poissons. Le mot cupedinarius a presque exclusivement ce sens. Voy. MétamorpK., vol. I, p. 28. P. 420, 1. 2. Les mductions vraisemblables. Ainsi traduisonsnous proximo signo. Le sen's que nous donnons ii proximus, et que nous croyons le vrai, est bien remarquable. Nous i'avons déj& rencontré i la page 385 : proximum argumentum. Plus loin ce même adjectif se présente avec une autre nuance. {Note de la page 551.) L. 18. Apprends. Le texte donne audi sis, oü sis est pour si vis. Si tu avars lu Virgile, tu aurais etc. Voir la vin® églogue, vors 64 et suiv. I • 42], 1. l. L encens mdle. G'est-a-dire le plus pur. On n'employait pas pour les sacrilices celui qui est .appelé encens femelle, et qui se présente en larmes moins transparentes. L. 3. Enfin dans son grqnd poëme. Voir VÉnéide, liv. IV, vers 513. — [■■ 16. Le poëte cite parmi les instruments de maléfxce le venin. En effet, Virgile, églogue III, vers 95, dit : « ... ponto mihi lecta venena. » On sait que cette églogue est la reproduction de celle de Théocrite, duquel Apulée parle quelques lignes plus loin. P. 422, 1. 3. Qui ont lu Léoius. II est question dans Aulu-Gelle, liv. II, ch. xxiy, d'un Lévius, auteur de poésies amoureuses. L. 16. Autrement, il ne me semble etc. Toute cette phrase est fort obscure dans le texte, et a donné lieu k diverses interprétations. — L. 19. Partisan. Ainsi traduisons-nous cette fois seetatorem. Nous avions mis dans notre première édition : « disciple; » et le mot était impropre, attendu que Pytliagore est de plusieurs siècles posterieur a Zoroastre. Le traducteur de la collection de M. Nisard donne aussi': « disciple. » L. avant-demière. Une succursale de la Grèce. Plaute 1'appelle « une Grèce exotique. » Ménechmes, act. II, sc. i, vers 11. 31. P. 423, 1. 2. Et rendus a l'abime. On sait que Pythagore voulait quc les humains s'abstinssent de matiger d'aücuu ètre vivant. L. io et suiv. Voici comment Homère s'exprime etc. Yoir VOdyssée, jiv. IV, v. 127. — Dons un autre passage. Voir 1'Odyssee, liv. XX, V. 302. Toutes les opérations inagiques énumérées ensuite se trouvent pareilleraent dans VOdyssée. P. 424, 1. I. Soit que Protée etc. Voir VOdyssée, liv. IV, v. 455. — L. 8. Pour Vintroduire. Le latin, plus énergique, donne : « pour le coudre. » L. 13. Salacin, Portune. II en est question au liv. I\ des Métamorphosei. — Voyez notre premier volume, p. 131. — L. avant-dernière. Un brigantin. Le mot latin est myoparonem, que Scaliger supposc formé de la ressernblance de ce batiment avec le corps effilé d'un rat. P. 425, 1. 3. Un cóté dangereux. Ainsi traduisons-nous tristitudinem. Ce mot ne se trouve, ce semble, que dans Apulée. L. li. Paree que le grand poête dit etc. 11 s agit d llomere, dans VOdyssée, liv. IV, v. 355. — L. 12. lis bannirent la faim etc. On trouve également dans Cicéron, de Finib., liv. IV, c. 25,'propulsare famem. P. 42G, 1. 6. Thémison, versé dans la médecine. Ce nom de 1 liémison semble avoir été particulièrement porté par des médecins. Celse en cite un, dans son premierlivre; et Juvénal, sat. x, v. 221, en nomme un autre. P. 427, 1. 3. Cette phrase : « qu'elle eache etc. » Évidemment les Métamorphoses n'étaient pas composées lorsque Apulée pronongait ce discours; car il n'aurait pas manqué de citer, outre cette phrase-ci, ou H sa place, celle qu'il consacre dans le liv. II des Métamorphoses, & une peinture exactement semblable, vol. I, p. 49 . « Ses charmes m'étaient un peu dérobés par la main jalouse dont » elle les ombrageait. » Précisément cette dernière phrase donne feminal, qui est un synonyme iCinterfeminium. La remarque que nous faisons ici confirme, ce nous semble, la conjecture par nou» Émise dans notre Notice préliminaire, vol. I, p. xvi. — L. 9. A lui qui se prétend etc. A savoir, Tannonius Pudens. P. 428, 1. G. Peigne marin; etc., et au bas de la page : despinces de crabes, des enveloppes d'oursins, etc. Nous avons cbercbé a reproduire le plus exactement tous ces noms latins. P. 428,1. 18. Qu'en méme temps. « lei, comnie dans une multitude de passages des comiques, et des orateurs, et de tous les auteurs qui ont pris le ton de la conversation, eadem opera, ou simplement eadem (Plaute, Bacchid., act. III, sc. iv, v. 20), aussi bien que ma opera (Plaute, Casin., act. II, sc. v, v. 1) k 1'ablstif, signifie : « en raênle temPs- » {Note de M. Naudet.) — Nous avions eu donc tort de traduire une première fois : « que je me suisdonné beaucoup de mal. » P. 429, 1. 1. Dei bouts de ficclle. Après resticulas, que nous traduisons ainsi, viennent huit mots qui semblent apocryphes. — I-. 12. De l'algue pour le frisson. II faut savoir que algeo signifie : « avoir froid. » L. 13. Je vous le dirai méme, trop de bonté. Le texte dit p,j oxima humanitate; et 1 on s accorde ;i entendre proximus dans le sens de « propice, avenant, » sens différent de celui que nous avons signalé pour les pages 385 et 420. (Notede lap. 549.) P. 4 30, 1. 5. Les autres disciples de Platon. L'expression caileros Platonis minores est vraiment i\ remarquer. Ij. 21. Mes élucubrationssoi-disant magiques. Nous ajoutons soi-disant. P. 431,1. 8. Une extréme vieillesse. Prés do cent ans, au rapport do Lucien, De la Longévité, et de Valere Maxime, VIII, 7, 12 étr. L. 15 et suiv. Se levèrent devant le grand poëte, par admiration de ses beaux vers. — Pour le style sublime de cette ha&fe conception tragique. Le texte donne ob cothurnum facundiae. II faut remarquer cothurnus signifiant : « noblesse, sublimité. » I . 4 32, 1. 2. Arrëtez l eau de la clepsydre. Notre première version, impropre de toutes manières, donnait : « Qu'un autre tienne le clepsydre. » Voici, pour ce passage, 1'excellente^note de M. Naudet . « Apulée fait dans co mème plaidoyer plusieurs allusions 1'usage ancien que 1'on connait très-bien, et que les juges d'ü présent regrettent peut-ëtre : celui de fixer une certaine mesure de temps aux discours des avocats et de la régler par la clepsydre. Mais Apulée nous instruit aussi d'une certaine particularité, qui apportait quelque tempérament h cette rigueur, et montrait que 1 intention du législateur avait été do modérer le superflu sans res- treindre le nécessaire. Dans le temps accordé pour discourir la lec- 4 ture des piéees ne comptait pas. Ou rencontre plus bas (p. 510), un passage analogue & celui-lA, et dans lequel 1'orateur, donnant lecture d'une lettre honorable pour lui, dit cl 1'huissier : « Je vous autorise a laisser couler 1'eau de la clcpsydre, » licebit aquam sinas fluere. » P. 432, 1. 15. Tonte Céchüle. Le texte donne omties genitus, forme curieust P. 433, 1. 5. Pour,les autres. Le texte donne cceterw animales, \ 'au féminin pluriel. P. 434, 1. 1. S'en rapporter a son pèrc el a sa mère. G'était une sorte de locution proverbiale, pourdire : « ne pas montrer de curiosité. » L. 5. Je vais les réciter. II était impossible de songer ü reproduire en vers francais les vers latins. G'est même avec grand'peine, et non sans avoir soumis nos scrupules & un naturaliste, que nous sommes parvenu a en donner cette traduction. — 1Mures du latin est Vuranoscope-rat décrit par Daubenton et Bonaterre dans 1'Encyclopédie mèthodique. C'est un poisson fort commun dans la Méditerranëe, et que 1'on mange en dépit de son extréme laidcur et de sa grossièró ressemblance avec le crapaud. Lacépède le riomme uranoscopus mus. Rondelet 1'appèlle raspecon. II a été impossible de trouver le sens précis du mot charadrum. Ennius 1'aurait-il donné pour la contraction du mot charadrium? mais charadrium est le nom de 1'oiseau qu'on appelle « le pluvier »; et aucun poisson, aucun crustacé n'a été désigné ainsi. On a pensé que, mentalement au moins, il fallait remplacer le mot charadrum, inintelligible malgré tous les efforts qu'ori fait pour le comprendre, par le mot carabum, en francais crabe. Les mots apriclum piscem paraissent indiquer le capros-sanglier de la mer qui baigne les rivages de la Ligurie et ceux de la campagne de Rome. Le caprgs est désigné par Rondelet sous le nom de sanglier, et par Daubenton et Ilaüy sous le nom de dort sanglier. Sa chair est dure, et répand quelquefois une mauvaise odeur; mais le caprice, souvent inconcevable, des Itomains pouvait bien s en arranger. _ Vos élops esturgeons. Artedi fait une seule espèce de 1'élops, de 1'esturgeon ou de 1'acipenser. Les élops sont pour Cuvier distincts des esturgeons; ils constituent un genre it part, qui habite les mers des 111des et dont plusieurs espèces fournissent un aliment délicieux. Mais dans 1'article du Règne animal consacré au genre esturgeon, Cuvier dit : « II y a lieu de eroire que le petit estur- " geon, ou steriet, est 1'élops ou 1'acipenser, célèbre chez les anciens.» — Le scarus est un poissön dont Aristote parle longuement et dans plus d'un passage. « D'après de nouvelles recherches, dit Cuvier dans sou Règne animal, il me parait être le scarus si eélèbre chez les anciens, et que, sous le règne de Claude, Elipertius Optatus, commandant d'une flotte romaine, alla chercher en GrècS pour le .' répandre dans la mer d'Italie. On le mange encoro aujourd'hui enGrèce, en 1'assaisonnant de ses intestins.» — Ces mots: «qui égale presque le cerveau du maitre des dieux,» sont, au dire de Suidas, une fa^on de parler empruntée des Perses, qui désignent par 1;\ ce qu'il y a de plus délicieux. — Les mèlunures, espèce de poisson, du groupe des characins. — Les labres tourds. Le mot turdus désigne probablement un de ces poissons de mer qui portent dans les localités oü on les rencontre le nom commun de tourds, lequeï est une corruption du mot turdus, grive. Scaliger pense que les tourds sont des saumons ou des truites saumonées, a cause des taches ou grivelures qui distinguent ces poissons. Mais il est convenable d'admettre, que le tourd n'est pas autre chose que la grive de Belon et d'Artedi et la grande grive de Duhamel, c'est-4-dire une espèce du genre labre. Turdus veut dire conséquemment labre tourd, labrus turdus de Lacépède. — Les labres merles. C'est una autre espèce do labre, le labre merle de Daubenton et de Haüy, labrus merula de Lacépède. Camus pense que le merle et le tourd ne sont que deux variétés de la mème espèce : on voit par ce qui précède, que les naturalistes sont d'une tout autre opinion. Cuvier dit que les espèces du genre labre sont difficiles & distinguer Ü cause des nombreuses variétés que présentent leurs couleurs. II admet toutefois ces deux espèces. La première se trouve dans l'Océan et dans la Méditerranée, la seconde, dans la Méditerranée seulement. — Les ombres de mer. C'est une espèce de poisson mal connue, mais que 1'on désigne ainsi dans tous les anciens auteurs. — Les succulents caviars d'Atarné. Le mot cal varia du texte est un-substantif neutre. Or, calvaria signifiant une espèce de poisson, est féminin. Ne pourrait-on pas admettre que calvaria signifle caviar, sorte de préparation culinaire fort recherchée de certains peuples, et composée d'ceufs choisis d'esturgeons et d'autres espèces ichthyologiques? — Lespourpres. Bien que puissent dire les lexicographes, purpura signifle pourprc en histoire naturelle, et murex signifle rochér. hes pourprès'eX les rockers ou murex sont des mollusques. — Les jeunes tortues. L'expression de mus marinus est quelquefois employée par Pline 1'Ancien pour signifier tortue. Le mot muriculi peut donc signifier : « de jeunes tortues. » — Echinus est tout a fait Voursin. P. 435, 1. 11. Les cndiantements. Le texte dit carmina, qui veut dire aussi : « des vers chantés »; et il faut entendre le mot latin dans ce doublé sens, comme quand Virgile dit au septième livre de VÈnéide, vers 757 : « neque eum juvere in vulnera cantus. » — L. 1 'i .11 montre commcnt d'une blessure d'Ulysse le sang etc. Odyssée, liv. XIX, vers 456 etsuiv. P. 436,1. 9. La petite espèce de crustacés que vous autres nommez lièvre marin, etc. Ce passage est fort obscur. Pline 1'Ancien consacre le mot lepus a désigner un poisson qui ressemble au lézard par sa forme allongée, ou, si 1'on veut, une espcce de crustacé; car les poissons ne manquent pas d'os, et les crustacés en sont dépourvus. L'expression de leporem "marinum désigne donc probablement, dans tout ce morccau, 1'espcce de squille appelée squille mante, que 1'on trouve dans toutes les mers de 1'Europe, et qui a douze paires de pattes thoraciques, reposant sur douze pièces correspondantes réunies a la ligne médiarte du corps. 11 est inutile de dire qu'il ne s'agit pas ici de 1'espèce de phoque que les Russes appellent lièvre de mer (morskoïzaötz). Le seules dimensions de eet animal interdiraient toute comparaison : un phoque qui a six pieds de longueur environ n'est pas un pisciculus. En définitive, ce dernier inot pisciculus devait se traduire autrement que par poisson. Le mot exossis, « sans os, » ne concorde pas avec les duodecim ossa qu'Apulée attribue au pisciculus dont il parle. II en est de, mème du mot rara, qui ne doit pas étonner, après que 1'auteür a dit qu'on ne trouvait eet animal décrit par aucun auteur. Rara signifie donc extraordinaire ou remarquable, et non pas rare. Le mot corculum signifie probablement plutót 1 'oreillette du cceur que le coeur entier; mais Aristote n'est pas entré dans cette dislinction des parties. P. 437, 1. 5. Comme apprend ö. le faire- chez tui a ses propres dépens. Ces quatre derniers mols traduisent suomet obsónio. Apulée fait comprendre ici que la maison d'Émilianus, oü a étó recueilli Puilens, est devenue pour celui-ci une écolede sensualité, C'est encoro 1£ une rectification due 4 ce savant Académicien. P. 442, 1. 5. Niez, si vous en avez l'audace. Nous acceptons ici la correction de Bosscha : Si audetis, au lieu de videtis. Cette dernicre le^on.est évidemment fautive : ni les juges ni les accusateurs ne pouvaient voir Thallus, « dèpuis longtemps relégué 4 la campagne » (mus bas, lig. 20). P. 443, 1. 18. Sur ta requéte. Ainsi dit le latin : petitu tuo. I L'éditeur du Dauphin donne, par inadvertance, petitu meo. P. 4 44, 1. 10.11 suffit d'un morceau dejayet écliauffé, etc. Pline, Ihst. Nat., liv. XXXVI, ch. xix; Dioscoride, liv. VI; Aulu-Gelle, liv. XX, ch. i, aceordent également ces propriétés au jayet. P. 445, 1. 3. Ne protesterait pas contre la gravitè de cette dipósition. Oü nous lisons refragaretur 3Vec Saumaise et Bosscha, d'autres lisent suffragaretur. — L. 5. II eüt été beaucoup plus avantageux pour toi. Ainsi traduisons-nous facilius; et nous croyons, avec Price, entrer mieux dans le sens qu'en mettant « plus facile. » — L. 7. De commencer tes extravagances. Le texte donne coepisse dementire : ce dernier verbe, assez rare, se trouve dans Lucrèce, liv. m, vers 465; dans un autre endroit de 1'Apologie (p. 493), et dans Tertullien, de Anima. P. 447, 1. 2. Les Douze-Tables en ontproclamé l'interdiction. Le texte de la loi est: Si quis alienas frugis excantassit, capital esto. L'expression delegala, que l'éditeur du Dauphin change, sans plus de facon, en interdicta, veut dire, que la magie est « livrée, est abandonnée & 1'action et a la vindicte des lois. » — L. 4. Qu'on peut exercer sur les fruits de la terre. Ët non pas, comme traduisait notre première version : « qu'on peut emprunter 4 des plantos. » La loi ne pouvait se montrer si sévère ü 1'égard de la magie qu'en considération des dangers oü celle-ci pouvait jeter 1'agriculture, source première de la nourriture des citoyens. — Le traducteur de la collodion de M. Nisard a commis, ce semble, la inème erreur que nous. — II faut donc entendre ici par illecebras frugum 1'action d'attirer les moissons, de les faire passer d'un terrain dans un autre; opération magique 4 laquelle Virgile fait allusion dans 1'églogue vm, v. 99 : Atque satas alio vidi tradueere messes. P. 4 4 7, 1. 12. Un banquet de fdte. Le texte dit convivium tempestivum; mot & mot : un banquet de circonstance, qui se célébrait a 1'occasion de telle ou telle solennité. — L. 13. Dé régler le culte de l'État. C'était en effet, dans le principe, 1'attribution spéciale des quindécemvirs. — L. 14. Pourquoi. Le texte donne simplement tui. — L. 15. N'en est-ce pas trop pour garder un seeret? Mot ü mot : « s'ils sont trop nombreux pour une complicité. » — L. 20. Pour qu'ils comptassent. Un commentateur veut qu'on lise mundarent, « pour qn'ils uettoyassent. » P. 448, 1. 6. Le médecin Thémison. C'était un esclave d'Apulée, comine nous 1'avons vu plus haut, p. 426. P. 4 49, 1. 12. Vn prévenu. Ainsi traduisons-nous facti reus. P. 450, 1. 3. Les trois facultés de notre (wie. A savoir : 1'intelligence, 1'imagination et la mémoire. — L. 13. Les os. Le texte donne ossi, genitif singulier neutre, rarement usité. P. 451, 1. 1. Se dégagent au dehors. II y a dans le texte foras corporis, qui semble plus grec que latin. — L. 3. Qui en est macuté dans tous les sens et dans toutes. les formes. Platon, de qui ce passage est emprunté, donne exactement xaTairoiici'UEi to uSu.a. De même un peu plus bas, albedo répond a to du même Platon. C'est pourquoi nous substituons dans notre texte albedo i dulcedo donné par Oudendorp. — L. 19. Vil voile se répand soudain sur sa raison. Nous trouvons les mêmes termes mentis nubilo, au volume I, p. 356. — L. avant-dernière. Haut mal. Littéralement : mal plus fort, mal plus grand que tout ce qu'on pourrait lui opposer. — Mal comitial. Si dans des comices assemblés une personne venait & tomber d'épilepsie, la séance était levée aussitöt. — Platon s'étend beaueoup sur les symptömes de ce mal, dans son Timée. P. 452, 1. 4. Je partage... cette opinion. Le texte donne : Cui ego fidem arbitratus, expression remarquable, qui s'ajoute k tant d'autres empruntées è Plaute; Bacchides, act. III, sc. vi, v. 41. — L. 15. Toutes choses égales dailleurs. Ainsi rendons-nous 1'advcrbe wque. 1'. 452, 1. 19. Sur les épileptiques. Diogène-Laörce mentionne ce même ouvrage sous le titre de l'Épilepsie. L. 20. Sur les jalousies des animaux. II est certain que 1 héophraste avait composé un ouvrage ainsi intituié. I'. 453, 1. avant-dernière. Couvert de crachats. Voir (p. 55G) la première note afférente la page 442. 1'. 454, 1. (j.^Si ses yeux se dét'ournent, toi tu retournes ki véiité. II y a IA dans les mots latins une série de rapprochements qui sont du plus mauvais goüt. P. 455, l. 5. D'une vieillesse abrutie. Le texte dit crudai senectutis; et eet adjeetif est fort embarrassant & traduire. Faut-il entendre : « une verte vieillesse, » comme dans le passage de Virgile, humde, liv. VI, v. 30 4 : « cruda deo viridisque senéetus »? L'épithète deviendra trop favorable et sans portée. Faut-il entendre « une vieillesse prématurée »"? En plusieurs endroits eet hpmme est donné pour un vieillard presque décrépit. Nous avions traduit une première fois : « d'une vieillesse que rien n'éelaira jamais. « L. dernière. Gctt'dien des livres. Le texte dit promus, chargé de prendre les livres sur les rayons des bibliothèques et de les en ïctiiei pour les lecteurs. L etymologie du mot est promere, « tircr. » ',&1> '• dernière. Vous ave: appendu un ex-voto au rjenou d unestatue. Ges ex-voto s'appliquaient ordinairement avec de la cire. Juvénal dit dans sa satire x, v. 55 : • • genua inceraie deonim. P. 458, 1. 8. De la verve ine. C'était une plante qui faisait i peu prés 1'office de notre buis bénit. L. 15 et suiv. Que de sueurs on veut faire essuyer a des innocents avec ce linge! II y a dans le texte un jeu sur les mots sudores, « sueurs, » et sudariolum, « mouchoir. » ^ P. 4o9, 1. 7. D'imiter les compagnons d'Ulysse, qui jadis etc. \oyez Odyssée, liv. XX. — Quand ils auaient dérobé. Le verbe manticulari « dérober » est curieux. — L. 12. Tai Hè en Grèce initié etc. Ces détails sont de la dernière importance pour la biographie d'Apulée. — L. 10 et suiv. Vous savez quel objet etc. Le culte de Bacchus était des plus mystérieux. Virgile parle (Georg., liv. I, v. 166) du «van mystique de Bacchus, » mystica vannus Iacchi. On suppoi?ait que ce van'contenait les membres d'Osiris ou de Bacchus, déchirés par Typhon et recueillis par Isis. L'objet dont il est ici question devait représenter une de ces reliques. — Mais moi, comme je l'ai dit, etc. NÓus avons signalé plusieurs autres passages dans lesquels Aputóe constate*sa curiosité religieuse. P. 460, 1. 4. 11 se trouve doiifs les mains de tout le monde. Au fragittnt xvm des Florudes (plus haut, p. 62), Apulée rappelle pareillqment ce discours, ou d'autres aualogues : « A la louange de ce diéu (Esculape) j'ai composé en grec et en latin une hymne..! Déj ci J en prose comme en vers, je lui ai préseiité le tribut de ma respectuEuse él'oquence. » — L. 8. Entendez-vous, Maximus? vingt voix viennent de le murmurer. L'éditeur du Dauphin n'interprète pas eet endroit d'une manière charitable. « Ne croyez pas, dit-il, que ce concours de voix soit fortuit : c'étaient bel el bien des gens soudoyés ü 1'avance par 1'orateur. » Cette interprétation n'est pas nécessaire; en effet, il est bien certain, d'un cóté, que le talent oratoire d'Apulée n'était pas le moins du monde mis en doute : il nous le prouve suffisamment dans plusieurs passages des Florides, oü 1'on reconnait l'homme qui est en possession de la faveur publique. D'un autre cèté, il n'est pas étonnaut qu'un discours religieus sur Esculape, sur le dieu protecteur de la ville, en eüt assez vivenjgnt intéressé les habitants pour qu'ils Tapprissent par cceur. -— L. 16. Ceriains emblèmes de ces mémes mystèrës. Le texte dit : « certains joujoux, certains hochets. » L'auteur veut faire comprendre sans doute qu'a ces objets on reconnait les initiés, comme les enfants & leurs joujoux. — L. 19. La laine, dépouille etc. Le texte dit, d'une manière plus éuergique et en forme de mépris : «la laine, excrément etc. » — Un animal sans énergie. La brebis. P. 461, 1. 2. II sert de ve'tement et de costume. Le texte dit inductui et amictui. Le second de ces mots s'entend, des habits; le premier semble s'appliquer plus spécialement a la chaussure. I oyez plus haut, p. 24 : « Caleeamenta quibus erat inductus. » —Dès lors ces chaussures seront celles dont il est question au livre XI des Mi'tarnorphoses (t. I, p. 370) : « Ses pieds divins étaient recouverts de sandales tissues avec les feuilles du palmier. » P. 461, 1. 10 ot suiv. De porter sa main ü ses lèvres en signe (Tadoration. C'était le geste habituel en pareil cas. Voyez, vol. I, p. 127 : « lis portaient & leurs lèvres leur main droite, 1'index placé en travers sur le pouce; et, se prosternant, ils 1'adoraient avee un respect religieux. » — Des cliamps. Le mot rurationis, du texte, semble exclusivement Apuléien. L. 17. Une seule pierre arrosée d'huile, un seul rameau couronné. Yoir le fragment i" des Florides : « Ni chène surchargé de cornes, ni hètre couronné de peaux... ni pierre baignée de parfums. » (Plus haut, page 9.) — L. avant-dernière. Mézence. « Le contempteur des dieux, » comme 1'appelle Virgile, Énéide, liv. VIII, v. 7. P. 462, 1. 2. Ce superbe ennemi de toute religion. Le texte dit contumacia divini : « mépris de tout droit divin. » L. 5. Peu m'importe. Littéralement : « je n'en tournerais pas la main », ce qui était en latin une locution proverbiale. L. 7 et suiv. Qu'elle me présente un signe, et elle apprendra de moi quels sont ces objets que je conserve renfermés. Un passage tout a fait analogue se rencontre dans Plaute, Miles gloriosus, act. IV, sc. II, vers 26. Cedo signum, si liarurn Baccharum es. Ges signes, ces moyens de reconnaitre.se formulaient ainsi : « J'ai mangé au tambour; j'ai bu aux cymbales; j'ai porté 1'orge; je me suis caché sous le voile, » comme les adeptes du culte de Cybèle auraient dit pour sè faire reconnaitre. — Les adorateurs de Bacchus eussent exigé qu'on leur montrAt des osselets, 'des sphères, des toupies, des pommes, des rouets, des miroirs, des toisons. — Les initiés aux mystères d'Éleusis auraient dit : « J'ai jeune; j'ai bu le melange saint, j ai püisé è la corbeille; j'ai déposé le fruit de mon travail dans le panier, et du panier je 1'ai remis dans la corbeille. » — Price pense qu'il s'agit de signes empreints sur la peau, de certains tatouages. L. IS. De l'avoir rendu plus blanc. Nous jouons, comme 1'auteur, sur ce doublé sens du mot « blanc », qui veut dire aussi: « déclaré innocent. » — L. 20. Un certainpique-assiette. Ainsi traduisons-nous le mot gumia, qui se trouve dans le mème sens chez Lucilius, et que Scaliger fait dériver du grec yóp-o?, « charge d'un vaisseau. » — L. avant-dernière. Que dans sa maison je me suis occupé de sacrifices nocturnes. C'était un sacrilége que de s'occuper des choses saintes ailleurs que dans les temples. Comélius Nepos (I'ie d Alcibiade, ch. iv) dit que celui-ci était décrié, « paree qu'on prétendait qu il aecomplissait chez lui des mystères religieux. » — P. 463, 1. 2. A la fumée des torches. Ainsi traduisons-nous twdaceo fumo. D'autres lisent a ccede et fumo. — L. 4. A se trainer volontiers fout le jour. Ces trois derniers mots traduisent le latin de die. C'est, k proprement parler, sans attendre le soir et 1'heure haliituelle des repas. On sait que devaneer le soir pour se mettre ;ï table était un acte de grande intempérance. Plaut. Asin., act. IV, sc. n, v. 16 : de die potare. Horace, Odes. liv. I, i, 20 : partem solido demere de die. — L. 11. Durant longues années, U/ysse allait sur les lords de la mer, etc. Odijssée, liv. I, vers 58 : « Ulysse, ravi s'il voyait seulement s'élever dans les airs la fumée de sa terre natale, recevrait ensuite la mort avec joie. » P. 464, 1. 16. Quintianus, iciprésent a mes cötés. II était d'usage que 1'on ftit assisté de quelque ami lorsqu'on plaidait. « Dicenti mihi adsistit, » dit Pline le Jeune (liv. VI, lelt. 6). Voyez encore Métamorphoses (liv. III, lom. I, p. 74) : « Non content de me refuser même une consolante assistance, etc. » P. 4 06, 1. 1. L'orgie de la veille lui a-t-elle porté h la tête? Au lieu de helluo, donné par plusieurs éditions, nous lisons, avec Bosscha, heluco, ablatif d'helucus ou (Vhelucurn, qui signifie, dans Tertullien, lourdeur de Ute. — Vans Sabrata. C'est-^-dire dans le lieu mème oti se prononja 1'Apologie. G'est la une importante constatation, résultat d'une le^on toute nouvelle. Voyez Oudendorp, vol. II, 524, et les notes. — I,. 3. Répondait d'une manière ansez distinguée a tes hoquets divrogne. Le texte dit : tibi obruetantem, que nous n'osons traduire que par une antiphrase. — L. 5. Vos nomenclateurs. Nos huissiers cFaudience sont k peu prés la mème chose. On donnait encore ce nom & des hommes qui & 1'époque des comices étaient pris k gages par les candidats. Placés derrière ceux-ci, ils leur soufflaient k propos le nom des différents citoyens. Les candidats s'adressaient ü ces citoyens, les appelaient nominativement, et, grAce k la flatterie de ces familiarités, ils les décidaient k voter en leur faveur. — L. 11. Ou que, se baignant pour la seconde fois. Le premier pèdes de toutes formes, des tétraèdres, des hexaèdres, des dodécaèdres, des pyramides. P. 469, 1. IS. A condition que ce serait du bois. Un peu plus lom cette préférence exclusive est motivée. ■— L. 17. Voulant m'étre agréable. L'expression qui milii factum volebat est remarquable. « G'ést une de ces ellipses si fréquentes dans le langage usuel. Celle-ci correspond a ces phrases banales et très-souvent sans conséquence : Je suis votre serviteur; je suis tout & vous, prêt a vous servir; je désire vous être agréable. Quelquefois la formule s'exprimait en son entier, comme dans ce passage d'Horace (liv. I, sat. ix, v. S) : quid agis, dtilcissime, rernm? — Suaviter, ut mme est... et cupio omnia qtue vis. Plaut., Aulul., II, i, -25; Bacchid., III, iii, 91; Mostell., III, W, 129; Pers-, II, v. 10; Terent., Adelph., V, vn, 20. — Symmach., Epist., lib. i, 27 : tibi cui semper factum volo; ibid., 60 : Cu' ego propter ea factum volo. » (Note de M. Naudet.) — L. 19. Un petit meuble en ébène. Le mot loculos semblerait indiquer que ce petit meuble était un damier avec ses cases. P. 470, 1. 20. Une dame de condition. A savoir Capitolina. P. 471, 1. 1. Dans toute la ville avec une peine infinie. Le texte joue sur le mot oppido, qui vent dire tout ensemble : « 4 la ville» et « extrêmcment », et qui se trouve répété deux fois. — L. S. Je passé a votre troisième calomnie. Vous parlez de la fabrication d'uné image décharnée, etc. Le texte, en eet endroit, serait inintelligible si 1'on n'expliquait pas les accusatifs macilentam, vel omnino evisceratam formam etc., par 1'ellipse du verbe fwisse sous-entendu. L. 19. A fabriqué pour moi a öEa. Ce passage est un de ceux qui concourent a prouver d'une manière péremptoire que rApologie ne fut pas prononcée dans la ville mème d'CEa (Notice sur la vie et les ouvrages d'Apulée, t. I, p. xi). Remarqüons dans cette phrase fabneatus est3 a la voix active, lorsque quelques lignes plus haut se trouve fabricatam au passif. L. avant-dernière. Que le scélérat appelait un squelette. Le texte joue sur les deux mots scelestus et sceletum, qui se ressem- nt fort en latin. On voit par la que le c chez les Latins se pro'nSait toujours comme notre k. nv' /f'^' '* Que^e sirénitè dans les traits du dieu! Rien . ^US ^ci|ux que ce portrait de Mercure. Voyez aussi Yirg. Ath !' IV' v' 558' 859' 0vide' Métamorph., liv. II, v. 731: énée, liv. XII; Ausone, épitre 21. en7~ L' lS' De cet intermédiaire divin, qui circule du ciel aux nièrw Déj^ Une Première fois Mercure a été déflni de cette ma* e (vol. I, p. 378), Superüm commeator et Inferüm. <10P' 473) 1- 1- Par ton et Par tes mérites etc. Ainsi entenJI)s-nous «do et merito. D'autres lisent cevo emerito. L. 15. Mais nul ne voit le travail de cet immortel artisan. ^ ProPos de cette belle tirade, un passage & peu prés Mable dans le traité du Monde, plus haut, p. 328 : et c 'J''11' sans doute, a crée et conserve tous les êtres qui sont nés CaéS p0ur remP'ir le monde; mais ce n'est pas k dire cepenHjj comme un artisan qui travaille de son corps, il ait de ses ito cet univers- Son infatigable providence, placée loin '•es P US' S étend sur le monde entier et embrasse les détails dont esPaces immenses le séparent. » ''' pour tous ineffable. En ce sens que personne ne assez dignement parler de lui. ^ littéralement traduit du grec dans Gicéron, De Legibus, tio' > c. 45 « Agri autem ne consecrentur, Platoni prorsuS assenTerra Si modo interPretari potuero, his fere verbis utitur : S9Bocir respondance avec Pudentilla. Ici commence dans beaucoup d'e >' tions ce qu'elles donnent comme la seconde partie du plaidoye • Nous avons dit ailleurs pourquoi nous pensons que c'est k tort. — L. 21. Et les mille autres calomnies antérieures. Nous traduisons ainsi multa antea pericula vitte. On sait que pehcvl""' signifie souvent c< accusation. » P. 470, 1. 5. M. Antoine en dirigea une contre Cn. Carbon. C e?' peut-être cette accusation que signale Cicéron [Epit., 1. IX, xx) dal sa lettre ëi Pétus, oü parlant de Carbon, il dit: « Déj& son pere avait t accusé par M. Antoine... Peut-ètre y a-t-il erreur de mémoire cn Apulée mème, et au lieu de M. Antoine eüt-il dti mettre L. Crassus. est du moins certain que ce dernier, ayant dix-neuf ans, intenta ui accusation contre Cn. ou Caïus Carbon. Cicéron rapporte le fait difiérents endroits, et il en est fait aussi mention dans le traité causis corruptce eloquentiee. — C. Mutius, contre A. Albutius. b inimitiés de ces deux personnages sont indiquées par les vers de cilius que Cicéron rapporte dans le liv. I de son traité des Biens^ des Maux : «.... Hinc hostis Mutii Albutius, hinc inimicus. » P. Sulpitius, contre Cn. Norbanus. Cicéron nomme ce der® Caïus Norbanus, et parle de cette accusation fameuse, au liv. l'Orateur. — C.Furius, contre Af. Aquilius. Encore voir CicoH ^ Brutus, c. xlix et i.xii ; le mème de Officiis, lib. II, c. xiv. i® ron dit Fufius. — C. Curio, contre Q. Metellus. On croit que le V mier était C. Curio, tribun du peuple, et le seeond, Q. Metellus ■ Ier. Cteéron les réunit dans une même citation, Brutus, c. LXXX Mais pour 1'accusation et pour d'autres détails, il reste muet. L. ig. Qui a déjü, un pied dans la tombe. Le texte dit cal laris : adjectif formé de capulus, « cercueil. » — L. avant-dernière. Non pas de ce misérable habitant ' ÏAfrique que voici, mais d'Émilianus Scipion l'Africain. II se _ que 1'auteur établisse une différence entre Afer et Africanus. ^ P. 477, 1. I. De cette büche. Nous avons hasardé cette ex^cl)t sion, si familière, pour traduire frutex, qui signifie littéralo»1 une büclie au propre. Le substantif latin se trouve dans Plaute, Mostell. act. I, sc. i, v. 12; et nous constatons, une fois de plus, 'es emprunts qu'Apulée fait au vieux comique. P. 477, 1. 3 et suiv. Lenvie seule, et nul autre motif. Le texte donne aliam rem invidia nullam esse; ce qui constitue une syntaxe remarquable, celle de alius suivi de 1'ablatif. P. 478,1. 3. D'avoir aposté un accusateur complaisant. L'expression demissum du texte est ingénieusement expliquée par un com'nentateur. Demittere accugatorern, dit-il, c'est le cacher dans un endroit secret, d'oü il s'élance, comme d'une embfiche, sur sa proie. — L. 10. Je prétends forcer Emilianus. En lui prouvant que Pudentilla ne m'a pas enrichi. — L. 17. Sicinius Amicus. Hemarquons ce dernier nom, qui se 1)1 trouve, avec un y, dans Virgile, Énéid., i, 221; v, 373; et oü la deuxième syllabe n'est pas longue comme dans « Amicus, ami. » P. 479, 1. 6. De la fortune de leur père. Cette fortune ne devait pas êtro celle que Sicinius Amicus avait recjue lui-même de s«n père, puisqu'il était mort sans cesser d'ètre fds de familie; il faut entendre ici la fortune qu'il avait pu directement recevoir de sa mère par héritage, en vertu d'un droit nouveau, qui date précisément da temps des Antonins. — L. 10. Elle consentit a des publications de mariage. Nous ■tvions traduit une première fois : « Elle consentit ci ce qu'il fut dressé un projet d'acte de mariage etc. » Nous revenons au sens lu'un peu plus haut prescrit invinciblement la mème expression : tabulai nuptiales. — L. 12. St' bien que quand etc. Le texte donne eo ad dum, •ocution un peu dilférente de celle qui s'emploie d'ordinaire en ce c;is : eo usque dum. ■— L. dernière. Privée du commerce conjugal, dont elle avait l'ris l'habitude. Avec Bosscha nous lisons dans le texte adsuetudine, 'u oü d'autres lisent desuetudine. P- 480, 1. 16. Et très-judicieusement. Ce sens de non de nihilo doit prévaloir sur celui de notre première traduction : « a différents propos. » — L. 20. Vous, passez-möi la lettre. II s'adresse au greffier, °u a quelque serviteur. P. 481,1. 3. Lis plus haut, etc. Apulée ne s'adresse plus a Emilianus. La lettre a été rendue par oelui-ci, qui, sans doute, s'est troublé; et la lecture en est faite, cette fois, par le grefiier qu'interpelle ici 1'orateur. L'emploi du pronom ejus dans la phrase suivante le prouve : si c'était Emilianus qui lüt, il -y aurait, & coup sur, lingua tua et non iingua ejus. Nous avions une première fois commis cette inexactitude, que n'a pas évitée le traducteur de la collodion de M. Nisard. P. 482, 1. 2. Elle se yarda bien de se dessaisir etc. Littéralement : « elle aima mieux retenir que lacher. » P. 483, 1. 18. Quatre millions de sesterces. On estime que c'est la valeur de plus de huit cent mille francs de notre monnaie. L'éditeur du Dauphin n'en compte que cent soixame-quinze mille. — llemarquons 1'expression singuliere, aliquanta pecunia. P. 485, 1. 18. En qui il puisse avoir une entière confiance, une foi alsolue. Nous avions une première fois traduit improprement : « il qui il puisse confier toute sa fortune en pleine siireté. » — « Rerum omnium credere alicui, veut dire : avoir une entière confiance en quelqu'un, s'en rapporter en lui sur toutes choses. Avec omnium rerum, on sous-entendait probablement divinarum et humanarum, comme on pourrait le penser, d'après une locution analogue, très-usitée aussi : neque humani neque divini quidquam creduas. Plaut. Asin., act. V, sc. U, v. 4. » (Note de M. Naudet.) P. 480, 1. 8. De combien de vertus elle était dotée. Le texte dit : virtulum ejus dotes; et nous soupijonnons la une adresse oratoire. Apulée veut tout d'abord faire croire & son désintèressement : il s'est contenté, pour dot, des vertus de sa femme. P. 487, 1. 3. Cette bonne foi parfaite. Nous lisons conspecta fide. D'autres lisent, et veulent justifier, compecta fide. — L. 19. II est le fouet, il est la torche d'Èmilianus. Le fouet .et la torche sont les instrurnents dont se servaient les Furies. P. 488, 1. 1. Ne rachète mieux des proces. Nous abandonnons notre première traduction: « nul n'embrouille mieux les cftuses. » P. 489, 1. 1. Autrefois, c'était sa personne, maintenant ctc. Le mot solens indique d'une mauière spéciale un commerce bonteux. — L. 9. Qu'après avoir fait un corps d'écriture. C'est-a-dire, qu'après avoir souscrit une obligation qui vous engage k payer une certaine somme. II y a, en même temps, allusion aux pages d'écritura que font les écoliers. P. 489, 1. 14. On le poursuivait. Le verbe flagitare, est spécial. — L. 17. Paix! dit-il a la fin. Des manuscrits donnent flax. qui n a pas de sens. Des éditions lisent lex, comme si c'était Rufinus qui implorait lui-même le secours de la loi. Pax est beaueoup plus probable : un débiteur qui a poussé ses créaneiers a bout doit bien plutót recourir a leur commisération qu'au bénéfiee de la loi. — L. dernière. Trois millions de sesterces. Un peu plus de six cent onze mille francs. P. 490, 1. 6. Homme plein... de moralitè. Le texte, qui du reste a été fort tourmenté & eet endroit, donne Homo morum. L. 10. A dd renoncer enfin etc. Nous lisons avec 1'éditeur du Dauphin, nunc demum, au lieu de totarn domum. — LAT.Elleserait encore aujourd'hui chez ses parents. Le verbe sedére du texte, était une expression consacrée pour indiquer i'état d'une jeune fille qui ne se mariait pas. Térence dit, dans 1 'Eunuque, V. 583 : « Virgo in conclavi scdet; » et dans les Adelplies, v. G76 : « Au sedere oportuit domi virginem tam grandem? » En grec, de même : le verbe "SWSca, qui répond Éi sedere, est appliqué dans Herodote (liv. I, ch. cxcix) aux Assyriennes qui s'asseyaient dans le temple de Vénus, y attendant les étrangers. P. 491, 1. 9. Dans le fard du visage de la fille. II ne faut pas voir dans le immedicatum du texte une idéé de négation. — L. 17. De la fortune. Le texte dit : « de toute la quarantaine », ce qui, complété, signilie : « de toute la quarantaine.de dix mille sesterces. » (Voyez plus haut, p. 483, 1. 18.) P. 492,1. IS. Ce complai'sant de sa femme. Le texte dit aquariolus, « qui donne, qui offre de 1'eau. » P. 493, 1. 4.Sans l'inoflfensif poignardde thédtre. Le texte donne cluden, dinis. G était un poignard dont le fer rentraU & vólonté. Ce mot vient de claudere, « renfermer. » D'autres lisent ludione. L. 13. Nous avons pris... une copie homologuée de cette letti-e. Par le mot homologuée nous rendons le sens de 1'adverlw latin teslato. La lettre de Pontianus s'était retrouvée après sa mort dans ses papiers, qui avaient été, sans doute, remis entre les mains des juges. 32. que nous rendons ainsi, est formé des deux mots porro Quirites, exclamation adressée devant les Quirites, devant le peuple rornain. P. 498, 1. 5. Ne se portait pour moi. Le texte dit simplement pro me ferret, sans addition de se. L. 9. II n'y a pus de discours qui ne puisse être incrimini, si etc. On a cité le mot d'un premier président, d'un Lamoignon, cesemble, qui « ne demandait que deux lignes du plus honnête homme pour le faire pendre. » Le cujavis est & remarquer : il rappelle le cujumpecus de Virgile, Églog., m, v. 1. P. 499,1. 2. Venez donc d. moi. 11 y a le pluriel dans le texte : êiOirc. Ce pluriel doit s'entendre ii la fois des deux fils et de la bru de Pudentilla. — L. 5. Si les mots volaient. Voy. plus haut, p. 85, une note d'un passagé des Florides. P. 500, 1. 3. Dites, dites etc. Apulée s'adresse, comme nous avons dit plus haut, soit èi son lecteur particulier, soit au greffier du tribunal. — L. 12. Si la destinée de chaque mortel est un torrent im~ pétueux. 11 est curieux de retrouver dans Sénèque, Questions naturelles, liv. II, une comparaison 'tout a fait id'entique : « Quemadmodum rapidorum aqua torrentium etc... sic ordinem rerum Fati aiterna series rotat etc. » P. 501, 1. 14. L'empereur Pius. C'est Antonin le Pieux, 1'empereur rógnant. — L. 17. Toi, la dernière des créatures. Ainsi traduisons-nous tune, ultime. D'autres lisent tune, ultro. — L. 20. Surveiller ses affeetions. Nous avons vu la même expression : amorem ou amores revincere, vol. I, p. 109, a la fin. P. 502, 1. 4. Les dix mois de votre grossesse. II faut entendre des mois lunaires. L. 9. Toute vivante et sans craindre votre regard. Le texte donne viventi et videnti, expression consacrée en grec comme en latin : Homère, lliad., li, 83, et ailleurs : £wvtos xat ln\ X0ovi Scpxoiuyou. Térence, Eunuque, act,,I,-.se. i. (de notre édition, vers 73) vivus vidensque pereo; Lucrèce,.liv. III, v. 1059 : Mortua quoi vita est prope jam vivo atque videnti; Cicéron, pro 1'. Quinctio, 50, vivo videntique funus indicitur. Cette formule ne conservait plus en latin toute la force que nous avons tenu ii lui rendre dans notro traduction. P. 503, 1. 6. Crime qu'on ne saurait excuser. Nous nous rangeons a 1'avis des commentateurs et des lexicographes, qui font de impetibi/is un synonyme d'impatibilis. — L. 7. Les Athiniens se montrèrent plus respectueux etc. Plutarque raeonte le fait dans ses Préceptes de politique. — L. avant-dernière. Si lu avais jamais goüté le charme des lettres. II y a iei un jeu de mots sur le doublé sens du mot lettres." P. 505, 1. 6. En bien meilleur grec. Le comparatif latin grcecatior est de forme bien bizarre. — L. 11. Cette phrase ironique. Nous retrouvons ici dans le latin dissimulamentum, signifiant : « ironie, » comme dans les Florides. Voyez ci-dessus, p. 13 et 77. P. 500, 1. 4. A nos largesses. Mot k mot : « aux sportules. » C'étaient des sortes de dons ou d'aumönes, que les petsonnes riches faisaient distribuer dans des occasions solennelles. Cinquante mille sesterces paraissent représenter environ une dizaine de mille francs. — L. 18. La loi Julia, sur le mariage des différentes classes, ne pronónce nulle part cette interdiction : « Ne vous mariez pas a la campagne. » II est certain que cette interdiction n'était point prononcée; mais cependant un mariage contractó"£t la campagne offrait assez souvent des cas de nullité, en ce sens qu'on pouvait n'avoir pas toujours k la campagne le nombre de.témoins voulus pour la célébration du mariage. Dans les Métamorphoses mème (t. I, p. 179, 453), nous voyons un plaidoyer, peu sérieux il est vrai, dans lequel Vénus oppose cette cause de nullité au mariage de sou fils : « Le mariage est nul : il a^ctiS,consommé dans une campagne, saus témoins, sans le consentement du póro; il ne saurait ètre considéré comme légitime. » P. 507, 1. 7. Ce vers, si cónnu, de la comidie, On n'en sait plus 1'auteur; Pricè pense que c'est Philémon. — L. 13. De te causer trop de plaisir. II s'adresse a Émilianus. L. 19. Quand Vudentilla vint au monde, son père déclara sa naissance. Gapitolinus, dans la \~ie d'Antonm le Vieux, dit que ce fut eet empereur qui institua cct usage. 11 parait cependant remon- ter è une plus haute antiquité; et Price prétend qu'il est dü & Servius TuUiiis. P. 507, 1. dernière. Aussi bien dans les registrespublics que dans les papiers de la familie. Les pères de familie retiraient un extrait des registres publics, comme on le fait de nos jours. P. 508, 1. 2. Qu'il en considcre le lin. C'est-a-dire le ruban, le lien avec lequel est attaché ce papier, et qu'il se convainque que ce lien est bien intact, qu'il n'a été ni coupé ni détaché. D'autres lisent lignum. — L. 8. Oui, comme Ulysse, ce Mézence a fait une erreur de dix ans. II y a ici jeu de mots sur le doublé sens de errare, qui veut dire se tromper, et en même temps faire de longs voyages. On se rappelle que Mézence était un des deux surnoms injurieux donnés è Émilianus. (p. 40!.) — L. 10. Ce multiplicateur faussaire. Le texte dit quadruplator. II y a ici jeu de mots, paree que ce substantif signifie & la fois « qui multiplie » et « qui se fait (lélateur public, pour avoir le quart des biens de celui qu'il accuse. » 11 faut renoncer & reproduire de semblables effets. — L. 18. On aurait pu croire que l'erreur du calcul tenait et SUIV. Barliarus, mari jaloux, son histoire, I, 290, 291. Bnrthéleny, cité en son Voyage du jeune Anacharsis, II, 79 et suiv. Barthius, son jugement sur Apulée, I, xxxiv. Basileus, image symbolique, II, 468, 473,563. Batdille (apprèts d'une) comparés a la vie hnmaine, II, 335. Bntliylle, sa statue dans le temple de Junon, II, 35, 84. Bayle. Son opinion sur les Métamorphoses, Beau fils (bistoire tragique d'un), I, 323, 337. Beauté, la beauté du visage ne saurait ètre un grief contre un homme, II, 378 et suiv. Bed», cité, IJ, 574. Belette venant ponr dévorer un cadavre, I, «jo- xirdiu ae son irou un serpent mort, Bèlier étranglant un chien, I, 310. Bclle-mère (bistoire d'une), I, 323, 337. Bclléi'oplion, I, 232, 375, 467. Belloue, I, 264, 371. Berger (M.), cité, II, 85. Béronlde, son jugement sur les Métamorplioses d'Apulée, I, xxxiv, xxxv, xlii, xliii. — Ses digressions, I, 456, 462. Besace, de Cratès, II, 408, 546. Biens (quels sont les vrais), II, 140.- Leur divislon, d'après Platon, II, 197, 193. Lesquels doiveit ètre spécialement recherches, II, 208 et suiv. Bio* (M.), cité, II, 542. Blanc. Voyez Le Blanc. Bodiu (Jean), auieur de la Démonomanie est rapproché d'Apulée, II, 101. Boileau cité, I, m. Bois, substance préférée ponr les images dei dieux, II, 474, 475. BoiMMouade (M.), cité I, xxxv. Buite mystérieuse dont on charge Psvché. I. 186, 190. Bonheur, deux espèces de bonheur, II, 226 Borée, II, 314. Bosscha, continuateur de la demière édition latine d'Apulée, I, xxxiv, xlii, 407 et dans les notes, passim.; II, 273, 567. Bothynes (météore), II, 306. Bouche, ëxige la plus grande propreté, II, 383, 536 et suiv.— Comment «ommèe,ibid. Boulevards extérieurs, I, 25, 413. Bouviers, surnom decertains Ipdiens, II, 17. I Brachmanes, visités par Pythtgore, II, 37. Brastes (certaines exhalaisons), II, 321, 354] Brebis formidables et a toison d'or I 181 182. ' ' Brigands (scènes, demeures,actes de), I, 94, 95, 102, 122, 195, 202, 204 et suiv. jusqua 219, 429, 431, 432, 433. Brouillards, leur eau se, II, 312. Buflon, cité, I, 462. Biirnouf (M.), père, cité, 1,487, 488. Byrrhèue, dame d'Hypate, parente de Lu. dus, I, 34. — Son palais, I, 35 et suiv. — Refoit Lucius a un maguifique repas, I, 51. Cabalistique, recettes cabalistiques, I, 37. 1 Cachet, prétendu mystérieux, II, 468etsuiv. j 11. 1 Cadavre rappelé a la vi«, I, 82; n, 64. Caye dosier oü 6e blotlit uo galaat, I, 299. 34 B C Cngliostro, rapproché d'Apulée, II, 364 et suiv. Calcbas, II, 132. Caldéron. Son explication du mythe de Psyché, I, 439. Calomnie. Elle indigne 1'innocent comme le coupable, II, 317. C'alpuruianus. Des vers lui avaient été adressés par Apulée, II, 381. Cahni, orateur célèbre, II, 617. fnlvHBO. I. 15. Camarade obligeant, II, 41, 88. Cambyic, fait Pythagore prisonnier, II, 36. Campagne, lieu vraiment favorabie pour les mariages, II, 506 et suiv., 672. Canna, nymphe, 1,162. Cauova, sculpteur inspiré par le sujet de Psyché, I, 442. Capitoliua, dame de distinction d'(Ea, II, 469, 470. Cappadoce> I, 263, 470. Caractères inconnus, I, 392, 492. Carbon, orateur, II, 476, 566. Carbon, Romain austère, II, 400, 643. Cardan, rapproché d'Apulée, II, 101. Cariuoudas, magicien, II, 510, 574. Carou. Voyez Charon. r„*th„np r.ft nn'était cette ville au temps d'Apulée, I, x, xi. — Elle est le thé&tre de ses triomphes, ibid. — Abondait en amis de 1'instruction, II, 45. — oon eioge, 11, oo. Cainubon, cité, II, 643,548,555,656,675,578. Cassandre, prètresse, II, 132. Castor et Pollux, I, 360. Catégis, vent très-orageux. II, 316. Catharmé d'Empédocle, II, 415, 648. Caton, Romain austère» II, 401. Catou, philosophe, II, 439, 655. ..ratour TT 617. 575. l'utullc, cité II, 17, 29, 381, 390, 536, 538.— Changeait le nom de sa maltresse, II, 387. Caiulus, poëte érotique latin, II, 385, 637. Causidici, nom donné aux avocats, II, 449. Caverne de brigands, I, 102. — Ce qui s y passé, I, 103 et suiv. Cccias, uom d'un vent, II, 315. (Dclue, cité, II, 650. Cenchrée, ville de Grèce, I, 365, 482. Ccp de vigne d'un centurion, 1, 317, 474. Cerbère, I, 118j 431. fcrdou, négociant, 1, 46, 420. Cérèa, I, 298 ; — implorée par Psyche , I, 172, 473. — Sa toilette, II, 393, 540. — Plaide la cause dc Cupidon, I, 169. Cérès, planète, II, 110. CcrvantèB, rapproché d'Apulée, I, 426. César, grand orateur, II, 517. Chaldcen, I, 420. — Voyez Diophane. Chaldéens visités par Pythagore, II, 37. Champollion 1© Jen»e, cité, I, 493. Changements subis par le monde, II, 339. Chant (heure dn) de certains oiseaux, II, 32, — Du coq, I, 58, 236. Charbon du bücber, II, 384. f lMu-iniis, aimé et chanté par Apulée, 11,386. Cliarite jeune fille ravie par des voleurs (Voir d'abordl'article Jeune captive).— Fuit avec son amant, I, 217.-Le reste de ses aven. t o/.o o» sniv. — Sa mort, I, 251. Charlatan. Tour de force d'un charlatan sur la place publique, 1, b. Charon, nocher des enfers, I, 188, 190. a Tvmilianus. II. 410, 461. ciiarpentier (!■•). Son explication du mythe d'Apuiee, 1, *oo. TT 1A1. oiwiywi * — Cha&maties, exhalaisons, II, 321, 3o4. Chasse (description ü une;, ï, i.il cité 1. XXV!, 474. Chat-lvuanti heure de son chaut, II, 32. Chaudet, sculpteur inspire par ie sujei ao psyché, I, 442. Chauve-souris, elle gronde, II, 32. Chêne sur chargé de cornes, II, 1. Chersaia, distinction d'animaux, II, 184. Cheval, comment un cnevai s apprecie, 11, 138. — Comparaison de 1'homme au cheval, ibid. — Chevaux furieux, I, 222. — Chevaux malades, I, 286. Chevelure,son soin reprochéa Apulée,II,379. Chcveux, ornement des femmes, 1,40,41,419. Chien qui garde les enfers, I, 189 et suiv. — Qui vomit une grenouille, 1, 310. — Étranglé par un bélier, I, 310. Chiens furieux,1,100,313.-En pierre, 1,35. Chimère euflammée, I, 254. Chceur, le monde comparé a un choenr, II, 334. Cholca, distinction d'animaux, II, 184. Christianisme, rapidité de ses progrès, I, vm. fbryseros, banquier de Thèbes; comment il déjoue des brigands, I, 106, 107, 430. Cicéron, grand oraieur, n, ouo, ui • Cité 1, 413, 422, 462 ; II, 77, 80, 85,91, 93, 143, 146, 147, 148, 152, 158, 164, 282, 284, 285, 287, 357, 365, 639, 543, 544, 545, 650, 555, 665, 571. Cigale, heure de son chant, II, 32. Cimetière (un), I, 116. Circé, magicienne, II, 424. Cité, comment Platon la définit, II, 228. Clarissime, titre d'honneur, II, 533 et suiv. Clarus. Voyez Sicinius Clarus. C'lawdia, maitresse de Catulle, II, 387. ('laudien, cité, II, 539. ( laudius Voyez Maximus. C lément, poëte ami d'Apulée, II, 19, 78. Clepsydre, I, 69,424; II, 417,432, 548, 651. Clotho, II, 34*. Clyiiua, II, 132, 154. Cohorte martiale, I, 208, 462. Colère de Vénus, I, 166, 178 et suiv. Columelle, cité, II, 574. Combinaisons de propositions, II, 242, 270, 287, 289, 294. Comcdie mixte, II, 41, 87. Comètes, II, 317. Comitial (mal), II, 451, 558. Comparaison (une), II, 30. Comparaison. Vojez Honte, Fortune, Vie, Richesses, Ame humaine, Homme sauvage, Feux de paille, Navire, Maconnerie, Marionnette, Cheval, Bataille, Ville, Royaume des Perses. Compter (manière de), II, 508, 573. Concert invisible, I, 139, 151. Conclusion, II, 238, 249 et suiv. Con8eiller de parlement (songe d'un), II, 156. Contes de Fées, I, 453. Contradictoires (propositions), II, 243, 244. fouty (pressentiments d'une princesse de), II, 155. Conversion des propositions, II, 246 et suiv. Coptos, I, 61, 423. Coq, heure de son cbant, II, 32. Corbeau, répète ce qu'on lui apprend, II, 31. — Dupé par le renard, II, 72. Corinthe, I, 344 et suiv. Corncille. Voyez Psyché. Cornelia (loi), I, 263. Corneliua Nepos, cité, II, 100, 562. Corps, leur principe, II, 177. — Corps liumain, composé de diverses substances, II, 191. — Sa perfection, II, 189 et suiv. Corvinua, officier public, II, 527, 579. Corycus, montagne, II, 302, 347. Corydon de Virgile, II, 388. Cosmos, nom grec du monde, II, 32B, 334. Coupables divisés par Platon en quatre catégories, II, 215.—Autres catégories, II, 235. Coupe volée, I, 282, 283. — Coupe des Muses, II, 65. — Effet du trop grand nombre de coupes bues, ibid. Courier, sou opinion sur Apulée, 1, xxxv. — Sur la Luciade grecque, I, xtu, xlvï. Cotisiii (!»!.), son opinion sur le mythe de Psyche, I, 442, 443. — Traductenr de Platon, II, 274. Crachats lancés sur les épileptiques, II, 442, 453 et suiv. CriigBus (J.), pique-assiette et glouton, II, 462 et suiv Son portrait, II, 466. Craaaua, riche Romain, II, 405, 405. Cratès, son désintéressement, II, 33, 67, 83, 95, 407 et suiv. — Comment i! parodie un passage d'Homère, II, 408, 546. Crcon, 1,13. ('rcopbile, höte et rival d'Homère, II, 37. Crcuzer (M.), cité, I, 435. Crieur public, II, 22. Critins,aimé et chanté par Apnlée,II,386,387. Crocodile, comment il se fait nettoyer Ia bouche, II, 384, 537. Crouus ou Chronua, II, 342. Cubique (forme), II, 178, 274. Cuisinier qui veut servir une cuisse d'ane en guise de chevreuil, 1,272—V. aussi Frères. Cujaa, cité, II, 577. Culte de dilTórents dieux, II, 125. Cupitlou, époux de Psyché, 1,139,158.—Description gracieuse de son sommeil, 1,158,159. — S'enfuit loin de Psyché, 1,161 Vient au secours de Psyché endormie d'un sommeil léthargique, I, 191.— II plaide devant Jupiter, I, 192.— Uni a Psyché par Jupiter, 1,193, 194. — Troupe de Cupidons, I, 361. Curio, orateur, 11, 476, 566. Curiosités (les) de la nature attachent trèavivement, II, 302. C'urius (BI.), sa noble pauvreté, 11,400, 402. Cuvier (conté du), I, 277, 472. Cuvier, cité, II, 552, 553. Cybèle, I, 264. Cyclades (iles), II, 309. Cygnes, chantent leur mort, II, 53, 91. — Un cygne s'abatdans le sein de Socrate, II, 170. Cynthia, maltresse de Properce, II, 387. Cyrénéens, secte fondée par Aristippe, II, 71. Cyi us Ie Cirand, son origine, II, 410, 547. Cythèrej I, 128. Dame qui se passionne pour Lucius-Ane, I, 345. — Leur union, I, 346, 347 et suiv. Damigeron, magicien fameux, II, 510, 574Dardanua, magicien fameux, II, 510, 574. Daubenton, cité, II, 552, 553. Dauphin (édition d'Apulée a 1'usage du) I, xyi et suiv. — Dans les notes, passim. D De Calonne (M. Ernesl), son opinion snr le mythe de Psyché, I, 439 et suiv. — Son poëme de YAmour et Psyché, I, 442. bécurions quinquennaux, I, 403, 497. Déesse représentée par une vache, I, 378. Déesse du Champ. Ce que c'était, 1,398,495. • Déesse Syrienne, I, 264. Pélie, maltresse de Tibulle, II, 387. Dclille, cité, I, 419- Iicmca» donne une lettre de recommandation a Luciiis, I, 27. Demi-voyelles, II., 323, 35S. Democharcs, riche liabitant de Platée, dont la maison est forcée par des voleurs, 1,111. Démocratie, quand existe-t-elle? II, 235. Pcmocrite, grand naturaüste, II, 58. — Ëtait contemporain du sophiste Protagoras, ibid. — Calomnié, II, 415. Démon de Socrate, Traité de Plutarque; son analyse, II, 100 et suiv. — Citations de ce traité, II, 150, 151, 159. Démon. Sens de ce mot, II, 103. Démons, ce quïls sont, II, 29, 81, 116. — Leur constitution, II, 120. — Ont des passions, II, 124, 125. Dcmostliène, faisait usage du miroir,II,396. Dents, rempart d'ivoire, II, 38, 85, 189,277. j —Poudre a 1'usage des dents,II, 381 et suiv. Penys, le tyran, engage Platon a venir en Sicile, II, 173. — Autre Denys, maitre de Platon ponf.'les premiers principes, II, 171. Dépravé (p«»#rait d'un), II, 216, 217. Descarte», cité, II, 155. Désuétude, ses cffets, II, 52. Dévouement d'une épouse, I, 210, 463. Diane, sa statue, I, 35 et suiv. — Dictynne, I, 371. — Fille de Latone, II, 170. Dianoitiki, ce que c'est, II, 180. Dieu de Socratt (Traité sur le), par Apulée. Réflexioas générales sur ce traité, II, 99 et suiv. — 11 doit avoir été improvisé, II, 102. — Quels morceaux en sont les plus remarquables, II, 103. Dieu souverain, II, 111. — Opinion de Platon sur Dieu, II, 174. — Noms qu'il lui donne, ibid. — Considéré comme créateur du monde, II, 327, 331, 336, 342. Diéu a tète de chien, I, 378. Dieux (énumération des différents), II, 107, 108, 109 et suiv. Dieux supérieurs, II, 110, 111. — Leur séjour est tranquille, II, 123. — Platon en reconnait trois espèces, II, 184. Diogèue le Cynique, II, 67, 408. Diogêne Laërce, cité, II, 83, 94, 273, 288, 292, 538, 546, 548, 559. Diomcde, II, 131. Diou, beau-frère de Denys, rendu a la Sicile par Platon, II, 173. — Jeune Syracusain. Distique de Platon sur lui, II, 389. Dio» Chrysottome, cité, II, 78. Diophane, Chaldéen et prophéte, I, 45. — Sa rencontre mystérieuse avec un jeune homme, I, 46, 67, 420. Dioscoride, cité, II, Siïf Discours (le), se produit sous une ïnfinité de formes, II, 237. Dissection, Apulée s'en occupait, II, 435. Docides, météores, «II, 306. Doctrine de Platon, II, de 61 a 294. Doxasti, ou nature sensible, II, 180. Dragons furieux, 1, 184,185— Autre, 1,259. Dussaulx, traducteur de Juvénal, I, xxxvu. E E>iêse, I, 367. fyhyre, I, 3. ^•«charme, musicien, II, 65, 94. -*1piclinteSj nom de certaines exhalaisons, . II, 321, 354. ®picure, calomnié, II, 415. Püepsie, II, 441. — Description de cette nialadie, II, 450. — Ses divers noms, II, 4ol, 55g_ — ges causesi Gpiménide, calomnié, II, 415. — Maitre de Pytbagore, II, 37. ®Pone, déesse des muletiers, I, 93, 427. potige avee laquelle uue magicieune ferme une blessure, I, 17, 23, 411. Epou theO, maxime platonicienne, II, 227. Epouse courageuse, I, 210, 463. EPoux mystérieux de Peyché, I, 139. — Ses conseils a Psyché, 1, 140, 141, 147, 149. — . Quel il est, I, 158. son opinion sur 1'ApoIogie, II, 365. Gsclavc cruellement puni par son maitre, If 261. — Escfcve complice d'une marètre criminelle, I, 333. — Son opinifltreté, I, 334. — Son supplice, I, 386. — Esclaves employés 4 des travauxpénibles, 1,286, 472. Eaculape, protecteur de Carthage, II, 62. E«ope, cité, II, 72. Essences (deux) créatrices, II, 176, 273. Ëtéocles, I, 339,477. Étésiens, vents, II, 315. Éther, ast un élément distinct, II, 304, 305. Étvmolopifl fl« na mn» TT Etna, volcan, II, 319. Étoiles, II, 182, 183. Êtres terrestres, II, 184, 276. — Territoria ux. ihid. Ëtrille (description d'une), II, 25, 80. Études littéraires (les) trop assidues enlèvent au curps luus ses agrements, il, 379. Eudème, naturaliste, II, 430. Euronotus. vent. TT. 31K Europe (bornes de 1'), II, 311. rnirus, vent, II, 315. Eurvbate. fourbe fameur TT lqr Ktn Euryio, maitre de Platon, II, 172. Évathlua, élève de Protagoras, II, 58 et suiv. Ex-voto offerts aux dieux, II, 9, 457, 559. Exhalaisons de la terre, II, 319. — Inspi- ratrices, ibid. et suiv. Exhydries, certains veHts, II, 314. F ^•Mua eonsulte un devin, II, 439, B55. "•iriciua, Romain austère, II, 388. — Sa Pauvreté, II, 402. £atalité, II, 343. tuitiuus. Apulée lui dédie quelques ouVrages, II, 197, 278. — Le traité du Monde est dédié, II, 297, 301, 346. «üomius, nom d'un vent, II, 315. péci le revendent a leur maitre, I, 342. Frimas, ce que c'est, II, 312 et suiv. Frugifer, nom de Jupiter, II, 343. Fulgence, explique i'allégorie de Psyché, I, 434. Fulgurutor, épithète de Dieu, II, 342. Fulminator, ibid. Furius, orateur, II, 476, 566. G Gal» al in (comte de). Voyez Villart. Gange, fleuve, II, 16. Ganymède, I, 375. Génies, Dieux, II, 127, 150, 154, 185. Génie, protecteur de chaque homme, II, 129. — Comment il faut ltonorer, II, 130. Génita, déesse, II, 127, 150, Genoux, ont une certaine religion, I, 61, 423. Gcntilis, jeune homme, chanté par Lucilius, II, 387. Geoffroy-Saint-Hilaire (M.), cité, 11,82. Géographie (notions de), II, 308 et suiv. Géométriques (Bgures), servant de type aux divers éléments, II, 177. Gérard, peintre inspiré par le sujet de Psyché, I, 442. Gillua, prince des Crotoniates, rachète Py- tbagore, II, 36. Girardin Saint Mare (M.). Son opinion sur le mythe d'Apulée, I, 438. Girodet. Son tableau des funérailles d'A- tala, I, 432. Glacé, ce que c'est, II, 312. Glaucua, frère de Platon, II, 170. Gnide, I, 128. Golbcry (M. de), cité, II, 538. Goumy (M.) These sur Apulée, I, 439. Gouvernail (la richesse comparée a un), II, 404. Gouvernement (divers modes de), II, 233 et suiv. Gracclitis, célèbre orateur, plein d'entralnement, II, 517. Graiiius (familie des), contre laquelleplaide Apulée, 11,374,531. Grêle, ce que c'est, II, 313. Grenouille s'élangant de la bouche d'un chien de berger, ï, 310. Griffons hyperboréens, I, 394. Griphes, II, 26, 80. Grotte ombragée de feuillages et consacrée, II, 9. Gruter. Son jugement sur Apulée, I, xxxiv Cité, II, 89. Gucroult (M.) cité, I, 488. Giiiguiaiit (M.) cité, I, 435. Gymnosophistes, II, 17, 37. — Leurs usages, II, 17. Il Habitude (!'), personniflée en déesse, I, 178. Halysis, météore lumineux, II, 318, 353. Haras de chevaux furieux, I, 222. Harmonie universelle, II, 324; harmonie de la nature, II, 355. Haut-mal, II, 451, 558. Haüy, cité, II, 552. Hécate, I, 371. llector, ce que lui répond Paris, II, 378. Hedypathetica, nom d'un poëme d'Ennins, II, 434. — Citation, ibid. ïicinsins. Son jugement sur Apulée, 1, xxxiv. — Cité, II, 297. llélène prépare une coupe magique, II, 424. Ilélénus, II, 132. HémuB, de Thrace, brigand, I, 210, 463. llépbcBtioii, nom d'un cuisinier, I, 274. Iléraclite étudié par Platon, II, 171. — Cité, II, 323, 324, 342. llercule, purgeait la terre de ses monslres, II, 68, 408.— Simplicité de son vètement II, 409, 546. Béritiers (diverses sortesd'), II, 577. Hérodote, cité, II, 548. Hêtre, couronné de peaux, II, 10. Heures, I, 166. — Jetant des roses, I, 361. — Sèment de fleurs 1'ülympe, I, 194. Hibèriens, comment ils se nettoient les dents, II, 381, 536. Hï&erate, II, 310, 348. Hibou, heure de son cri, II, 32. llicctaoii, II, 132, 154. Eiéroglyphes, 1, 392, 492. Iiipparquo, jeune fille de haute naissance qui épousa Cratès, II, 33, 83. Hippias, sophiste, II, 23, 24 et suiv., 79. Ilippocrate, II, 63. Dippone. Yoyez Épone. Hirondelle, heure de son chant, II, 32.—Travaux des hirondelles prés Coptos, I, 61,423. Domère était pauvre et éloquent, II, 402. — Cité, I, 472; II, 75, 85, 122, 131, 141, 154, 160, 277, 338, 378, 535, 536, 550, 554, 559, 562,571. — Chréophyle fut son rival, II, 37. Homme, est supérieur a toutes les créatures huraaines, II, 187. — N'est, en venant au monde, ni absolument bon, ni absolumcnt mauvais, II, 199. — Quand est-il parfait? II, 193. Homme sans culture, a quoi comparé, II, 409. Honoraires de Thalès et de Protagoras, II, 58 et suiv. üonorinus, filsd'un proconsul de Carthage, II, 28, 29. Honte, a quoi comparée, II, 376. Hortcnsius, célébre orateur, 11,517. llorace, cité, I, 413, 419 J II, 77, 87, 88, 536, 546, 555, 564. Hosiotis, ce que c'est, II, 205, 280. llostancs, célébre magicien, II, 510. Hostie, maHresse de Properce, II, 387. llugo (V. M.) Cité, II, 143. Hyagnig, musicien et pére dc Mnrsyas, II, 12. — Type d'Émilianus, II, 76. Hymette (L*) en Attique, I, 3. Hypate, ville de Thessalie, I, 7, 25, 78, 425. llypataviuB, valet de chanibre, I, 274. Hyrcanie Imer d'), II, 311, 348. Iannès. Voyez Jannès. lapyx, vent, II, 315. Jcosaèdre, figure géométriqne, II, 177. lda (mont), figuré en bois, I, 358. lliade (une scène de 1'), II, 131 et suiv. llissus, II, 133. Imarmenty ce que c'est, II, 343. Improvisation (modèles d*), II, 70, 72. Inde (description de 1'), II, 15 et suiv. Indémontrables, modes (en logiqae), 11,257. Initiation (préliminaires d'une), I, 393, 39V et suivantes. — Deuxième initiation, I, 398. — Troisiéme initiation, I, 401. lnquiètude (1*), personnifiée comme suivanta de Vénus, I, 179. lnscriptions citées, I, 469; II, 89. Instruments de musiqne (énumération da quelqnes), II, 52. Invocation a Isis, I, 367, 396. Iris. Yoyez Are. lsidoro, cité, I, 453. ■*!*, déesse, I, 367. — Ses différents noms, I, 367. — Son bizarre cortége, I, 375. 376. Vaisseau qui lui est consacré, I, 384. Ismcuias, musicien, II, 136, 159. luie, üls d'Énée, II, 115, 146* Jannes, magicien fameux, II, 510, 574. Jardinier qui achéte Lucius-Ane, I, 307. — Se bat avec un militaire, I, 317. — Est conduit dans la prison publique, I, 321. Jayet on Jais, substance bitumineuse : propriété qu'on lui suppose, II, 444, 557. Jcanne d'Arc, ses voix, II, 158. Jéttiis-Christ. Les païens lui opposaient Apulée, I, xxv, xxvi. Jeune captive saisie par des brigands, I, 122. — Sa douleur, I, 123. — Son histoire, I, 124. — Fuit avec Lucius-Ane, I, 198, 199. — Est ressaisie par les brigands, I, 201. — Sa conduite avec un inconnu, I, 217. Voyez Charite et Tlépolème. Jeux publics (description d'une salie de), I, 111. — Jeux publics préparés, I, 357. — Istbmiques, II, 172. — Pythiens, ibid. Jugement criminel (description d'un), I, 69 et suiv. — Même tableau, I, 330 et suiv. Jugement de Pèris, I, 358 et suiv. Julia (loi), II, 566, 572. Junon, II, 34, 84. — Plaide, avec Cérè«, I J pour Cupidon, 1,169.- Son temple, 1,173 et suiv. — Son temple a Samos, II, 34.— Prière que lui adresse Psyché, I, 174, 451. Jupiter, d'oü vient son nom, II, 342, 358. - Figure le ciel, II, 338. - Ses noms, II, 342 et suiv. — Vers compoeés a son éloge, II, 343. — Intervient en faveur de Cupidon/I, 192. _ Discours qu'il prononce, ibid. et 193. — Ordre qu'il donne a Mercure, I, 193. — Unit Psyché è Cnpidon, ibid. — Hoipftoiier, I, 222. Jupiter, planète, II, 305. Juate-Lipae. Son jugement sur Apulée, I, XXXIV. Justice, sous quel point de vae 1'envisage Platon, 11,204 et saiv. — Attributsde la justice bumaine, II, 205. — Sa vénalité, I, 362. Juturue, II, 123, 149. Juvéual cité, I, 456, 495; II, 550, 573. L Laboratoire d'nne magicienne, I, 84. Lacédémone, I, 187. Lacópède, cité, II, 650, 553. Lacheala, II, 344. Lactance. Jugement qu'il porte snr Apulée. I, XXIV. Laerte, père d'UIysse, II, 141, 160. I.a Fontaine, auteur d'un roman de Psy. ché. Voyez Psyché. — Son conté du Cuvier, I, 472; de la Afandragore, I, 477. I.aharpe, cité, II, 275. Laine, est une substance profane, II, 460. Lamachua, brigand fameux, I, 105, 429. — ovu cjipeuiiion ei sa mort, I, 107, 108. Lun.rliu. (M.), cité, I, 442. _ Beauxvere oü il décril un »ase qui retrace lliistoire de Psyché, I, 443 et suiv. Lampe, sympathie entre sa lumiêre et celle du soleil, I, 44. — Autre sympathie d'une lampe, I, 158, 160, 448. - Lampe rel* gleuse, I, 377, 490. I.ampo, II, 132, 154. Langue. Une langue pure ne saurait servir 0 U>ID ,UIA turrompue, II, 384. Laniste, ce que e'était, II, 522, 577. Lanterne, meuble de sorcellerie, I, 88 427' TT L'10 ' ' Laocoon (groupe du), I, 449. l-prutl. (M. Victor). Soa opinion sur ls mythe d. Psyché, I, 439. - Son poëma Intitulé Ptychê, I, 442. Lares, II, 185. Larves, II, 128. LatoHo, II, 170. Laurier-rose. La fleur en est pour les ani- maux une nourriture mortelle, I, 99. I38, 539. Vènus, planète II, 29, 110, 183. Vers adressés par Apulée a un homme en lui envoyant une poudredentifrice, II, 381 et suiv. — Vers amoureux du mème, II, 386. et suiv. — Beaucoup depoëtes ont fait de pareils vers, II, 385, 388 et suiv. Vers tecbniques, propres a faire reteuir les formules de la logique, II, 289. — Vers prononcés par un oracle, I, 132. Vertu, constitue 1'état le plus noble et le plus parfait de 1'ame, II, 202. — Elle est une et simple, ibid. — Elle tient essentiellement au libre arbitre, II, 210. Vertus, sont le sonverain bien, II, 198. — Vertus moyennes et supérieures, II, 202. Verveine, son emploi, II, 458, 559. Vesta, planète, II, 110. Vèsune. volcan. II. 319, 354. Veuve, engage peu les prétendants a 1'épou- ser, II, 512, 513. Vinrllnt (M.t. Clté. I. 426. Vices. Trois vices attaquent les trois parties de 1'ame, II, 201. — C'est Ie vice qui perd les ames origiuellement bonnes, II, 218. Vie, comparée a un ocóan, II, 406,407. Vieillard, mort, nageant a la surface des eaux dans les enfers, I, 188, 454. — Autre vieillard, qui tend un piége affreux, I, 258. Vieille qui sert de domestique a des bri- gands, I, 104,120, 122 et suir.— Raeonte la fable de Psyche, I, de 127 a 194. — Elle veut s'opposer a la fuitc de Luciu*-Ane et de la jeune captive, I, 197 et suiv. — Sa mort, I, 201. — Autre vieille qui pousse nn brigand pat la fenètre, I, 109, 110. Villa publica, ce qne c'était, II, 401, 544. Yillnrs (abbé de), auteur dn Comte de Ga' balis, II, 101, 154 et suiv. Ville (1'univers comparé a une), II, 322. Tillcmaiu (M.) cité, I, VIII, XI; II, 364. Vin, par qui appliqué pour la première fois au soulagement des malades, II, 63. virgile, loué, 11,387, suiv.—Cité, I, 449,466, 476; 11,12,30, 46, 53,77, 81, 83,91,107,109, 115, 123, 127, 139, 142, 143, 146, 149, 150, 159, 275, 284, 354, 356, 358, 420, 421, 541, 546, 549, 554, 561, 563, 565, 567, 571. Vocoiiius, potte, II, 390. Voix humaine, inférieure a une foule cnnstruments, II, 52.— Voix sorties de corps invisibles, au service de Psyché, 1,138. suiv. — Voix entend ue par Socrate, II, 133, 134, suiv. —Autres voix, II, 154, 156, 158. Yolatcrranua, son jugement sur Apnlée, i, xxxiv. Volcans, II, 319. Voltnire regarde les Métamorplioses comme un livre très-curieux, i, xlvi. Voluptè, ne saurait être appelée absolument un bien ou un mal, II, 212. Volupté, fille de Cupidon et de Psyché, I, 194, 456 et suiv. Vos», cité, II, 227. Vulcain, époux de Vénus, I, 41, 76. *~ Cuisinier de 1'Olympe, 1,194. W — x — ^ Wolf, cité, II, 277. Wo«er. Son jugement sur Apulée, I, xxxiv; — cité, II, 146, 163, 350. Xcuocrnic, auteur de satire», II, 65, 94. Xénopliou, cité, II, 65, 545. Xerxcs, ne se prodiguait pas, II, 329. Yeux. Hommes appelés les yeux des rois, II, 330. z zachla», prophete égyptien, qui évoquait les ombres, I, 61, 423. — Prière qui lui est adressée ibid. — II ressuscite un mort, I, 62. SEacyiitlic, I, 211, 464. Zalmozis, magicien, II, 414, 548. Zarath, patrie d'Émilianus, accusateur d'A- pulée, II, 411, 547. aüéuon de Velia, était de belle Ogure, II, 379. lénon, fondateur de la secte des stol'ciens, II, 386, 537. — Disciple de Cratés, il évite un scandale a sou maitre, II, 33, 34. — Ses principes étudiés par Platon, II, 172. Zéphyr, vent, II, 315. Zéphyr, dieu qui transporte Psycbó, 1, 135, 142, 143. — II transporte aussi les sceurs de cette princesse, I, 143, 144, 153. — II les fait périr, I, 164. Zeus, II, 342. Zint, vent, II, 316. Zootoka, ce que c'est cbez les ürecs, II, 432. Zoroastre, maitre de Pytbagore, II, 36, 84. — Est un des fondateurs de la science magique, II, 414, 422, 549. Zygia, nom sous lequel Junon était adorée dans 1'Orient, I, 174, 451. IIN DE LA TABLE ANALYTIQUE INDEX DES MOTS LATINS S1GNALÉS DANS LES NOTES OU REMARQUABLES PAR EUX-MÈMES N. B. — Nous ne donnons la qu'une nomenclature très-incomplète des bizarreries qui so rencontrent dans le latin d'Apulée. Nous indiquons seulement celles dont il est fait mention dans nos Notes. Pour ce qui est de I'exposé entier de la lexicographie de notre Auteur, il se trouve, rédigé avec tout Ie soin possible, dans la belle édition d'Oudendorp, t. III, p. 038. Abdicativus, a, um, IT, 239, 287. Abrumpere (produire brusquement), II, 521, 577. Abstemius, II, 215, 283, 464, 585, 596. Adorare (orare ad), I, 62, 424. Adorea, I, 221, 465. Adscribere, inscribere, subscribere, II, 374, 532. Adulescens, I, 290, 473. Adulta fax, I, 395, 494. Advenerare, ro, II, 115, 146. Adversator, II, 114, 146. ^Eque (adverbe), II, 452, 558, .®rugo, I, 25, 413. JEther (étymologie curieuse), II, 304, 347. Afer, Africanus, II, 476, 566. Aficis (pour afficis), II, 389, 538. Aliquam multum, I, 29, 397, 414. Aliquanta pecunia, I, 483, 568. Alius (suivide l'ablatif), II, 477, 567. Alumna (pluriel neutre), II, 410, 547. Amat (a coutume), II, 42, 89. Ambages solis, I, 368, 485. Ambifariam, II, 59, 379, 535. Ambulare (sens particulier), I, 72, 255, 425, 469. Angularis, II, 243, 288. Animales (fèmin. plur.), II, 433, 552. Animi cervices, II, 223, 284. Anniculus, a, um, II, 140, 160. Antiae, arum, II, 13, 77. Aplustria, II, 240, 287. Apposiverunt, II, 588 (Frafjm.). Apriclus piscis, II, 434, 552. Aquariolus, II, 492, 569. Aquilus, a, um, II, 121, 140, 148. Arbitratus fidem, II, 452, 558. Argumentum, I, 376, 489. Athenae atticae, I, 29, 414; II, 57, 93. Attingere (pour accidere), II, 525,578. Auctoritas (sèvèritè), II, 412, 547. Audacia soluta, II, 468, 563. Audi sis, II, 420, 549. Aureus asinus, libellus, infans, etc., I, 405, 406, 448. Bajuli, voyez Boni. Barbaricust a, um, tome I, pages 358, 479. Beatitudo, II, 208, 281. Beatus, Felix, I, 40, 391, 41?>. 4'. Boni bajuli, II, 340, 358. Bono periculo, II, 70, 95. Buccones, II, 196, 570. 35. B A Caeli chorus, II, 109, 143. Caelum (pourquoi ècrit ca), II, 144. Caesi sinus, II, 321, 354. Calvaria, II, 434, 553. Cambiare mutuas operas, II, 39^, 543. Camcena togatorum, II, 66, 94. Gandens rosarium, I, 98, 428. Gandentium deutium, II, 38, 85. Gandidatus, II, 523, 578. Gaprouffi, arum, II, 13, 77. Gapularis, II, 476, 566. Garmina, II, 435, 554. Castellum, I, 213, 464. Gataclista, I, 376, 489. Catamita, I, 14, 411. Gatena, II, 319, 353. Causa, voyez Dicis. Celox, ocis, II, 590 (Fragm.] Cepe, II, 591 {Fragm.) Cerdo, I, 45, 420. Gernulus, I, 316, 474. Cervices animi, II, 223, 284. Charadrum, II, 434, 552. Chorus caeli, II, 109, 143. Cibarius panis, I, 181, 453. Citimus, a, um, 11, 119, 148. Claudeo, es, II, 131, 154. Glausula, 11, 25, 80. Gludeu, dinis, II, 493, 569. Cofani, II, 592 (Fragm.) Gogitatio (cuisson), I, 121, 4j}2. Golumnatio scenae, 55, 92. Gomitium cogitationum, II, 383, 592 Comminari (chasser devant soi), I, 216 464. Goncilium, II, 57, 93. Gonfarreare, I, 356, 479. Gongestu uno, I, 62, 424. Gonterui (au parfait), I, 262, 470. Contrahere mulierem, I, 9, 410. Gontumacia divini, II, 462, 561. Gonvenire in manum, I, 194, 456. Convenire de, I, 244, 469. Convivium tempestivum, II, 447, 558. Copi®, II, 189, 277. Gorculum, II, 436, 554. Corollarium, I, 56, 422. Gorporatus, a, um, II, 322, 355. Gothurnus facundiae, II, 431, 551. Crassities, I, 209, 463. Credere rerum, voyez Remm. Crocota, II, 393, 540. Gruda senectus, II, 455, 559. Gruores, II, 126, 149. Cui (pour Gur), II, 447, 558. Gujavis, II, 498, 571. Gupedinarii, II, 419, 549. Curriculum Minervae, II, 519, 575. De die, II, 463, 562. Dedicativus, a, um, II, 239, 287. Defacare, I, 297, 473. Deformatus, I, 377, 490. Deincipe die, II, 42, 89# Delegatus, a, um, II, 447, 557. De mensa, II, 401, 544. Dementire, io, II, 445, 557. Demittere accusatorem, II, 478, 567. Denseo, ses, II, 313, 349. Designatus, a, um, I, 323, 47 5. Despuere, II, 442, 556. Destinare, no, I, 16,411. Diadema, « (fém. sing.), I, 359, 479. c D Dicis causa, II, 232, 235. Disciturum, II, 589 (Fragm.). Disseminationes, I, 403, 497. Dissertare latine, II, 126, 150. Dissimulamentum, II, 11, 77, 505, 572. Drvidua pars, II, 512, 574. Divini contumacia, I, 462, 561. Dixi, II, 530, 582. Docilis (sens passif), II, 208, 181. Dos longa, II, 513, 574. Dotales (seul), II, 530, 581. Dotales servi, I, 327, 476. Dracones, I, 184, 453. Dubius et Obscurus, II, 529, 580. Ducatrices, II, 201, 279. E Echinus, II, 434, 554. Educare (mettre au monde), I, 367, ; 484. Egelidus (un deses sens), II, 312, 349. Electrum, II, 330, 356. Eliquare, quo, I, 4, 409. Elogium, H, 523, 578. Emerita stipendia, II, 127, 15f. Eo ad dum (locution conjonclive), II, 479, 567. Errare (deux sens), II, 508, 573. Esse (matiger), I, 393, 493. Evitare (priver de la vie), I, 75,425. Excellentissimus mons, II, 119, 148. Fabricari, cor (dépon.), II, 471, 564. Factum veile, II, 469, 564» Falso-invidia, II, 418, 548. Famem propulsare, II 425, 550. Fastigatio, II, 25, 80. Fastigium liiemis, II, 11, 75» Favitor, II, 514, 574. Fax adulta, I, 395, 494. Felix, Beatus, I, 40, 391, 418, 492. Feminal, I, 49; II, 550. Feminea lux, I, 36P \85. Festivitas mea, I, 42, 419. Fidenj arbitratus, II, 452, 558. F Fidem (per), 1, 174, 451. Filum liberale, I, 122, 432. Flagitare (sens spécial), II, 498, 563. Fluor, oris, II, 29, 81. Foetntinae, arnm, II, 384, 537. Foras corporis, II, 451, 558. Fructuosus, II, 34 , 84. Fructus et Fruges, II, 34, 84. Frugifer, II, 34, 84. Frutex, II, 477, 567. Fngela, 1®, II, 522, 577. Fulsi [de fulcio), II, 410, 546. Fundare familiam, I, 210, 463. G Geminus obtutus, I, 6, 409. Genitus, üs, II, 432, 552. Generosus, a, um, 1, 34, 167, 415, 450. Gigneutia, um (sens passif), II, 175, Genialis locus, II, 226, 284. 180, 273, 274, 327, 356. Genialis torus, I, 364, 480. Gaarus (iconnu), II, 42, 89, 391, 538. Graecatior, II, 505, 572. Gratiae gratissimae, I, 361, 480. I Gregarius, I, 221, 465. I Gumia, II, 462, 51 i. llallucinari, II, 55, 92. Heluciim, helucus, II, 466, 562. Ilerediolus sterilis, II, 30, 81. Hereditates scelerat®, I, 355, 479. Ileres justus, legitimus, II, 521 577. Ileros (demi - dieti), II, 170, 204 271. H Hilaritas [habitudcs dissolues), II, 412, 547. Hirae, arum, II, 190, 278. Homo morurn, II, 490, 569. , 1 Homo [fèminin), I, 157, 448. ! Honoripeta, ae, II, 215, 283. , Humilitas [sens propré), I, 240, 268. i Hypotheticus, a, urn, II, 266, 291. Ignobilis maritus, I, 139, 447. 111$ [gén. sing. fêm.), I, 393, 491. IHecebrae frngum, II, 447, 557. Illutibarbns, II, 13, 77. Imber tempestivus, II, 410, 546. Immedicatus (sans négation), II, 491, 569. Immixtus [sans négation), I, 217, 464. Immo (sonsens), I, 53, 422. Immunitus, sens propre, I, 240, 468. Impetibilis, II, 503, 572. Impotentia, I, 319, 322, 474, 475. Incïdere [non suivi de in), II, 181, 275. Incommobilitas, II, 201, 279. Incumbens securus, I, 233, 667. Indocibilitas, II, 201, 279. Inductus, fis [subsiantif),ïl, 24,461,560. | Inermis [sens propre), I, 240, 468. Ingrata virgo, I, 132, 445. ' Inhians, I, 164, 449. Inhumanissimus, II, 215, 282. Inhumanus, I, 143, 447. Inscribere, suhscriber», adscribere, II, 374, 432. Insinuatis manibus, I, 278, 472. Insolentia linguae, II, 385, 527. Intelligendi substantia, II, 176, 274. Intemporalis, II, 221, 284. Interfeminium, II, 427, 560. Investis, 1, 166, 450. Invidere [ne pas voir), II, 381, 536. Invinins, a, urn, I, 393, 493. Ipse [sens de seul), II, 320, 354. Itare, to, II, 522, 577. J Jovi [pour Jovis, nominatif), II, 109, Jurulentus, a, um, 1,121, 432. Justus heres, II, S21, 877. Jovis (nominatif), 1, 132, 446. Juvenalis (adjectif), II, 325, 3b5. Jupiter [singuliere étymologie), II, 347, Juventus (soti étymologie), II, 229, 358. 285. I L Lactem [aceusatif singulier masculin), I, 257, 470. Latine dissertare, II, 126, 150. Lectum hordeum, I, 220, 465. Legitimus heres, II, 521, 527. Lepus marinus, II, 436, 554. Ligula, £, II, 25, 80. Limpidum tegmen, I, 337, 489. Locato [impèratif), II, 109, 143. Locus genialis, II, 266, 284. Longa dos, II, 512, 574. Lorica domus, I, 201, 461. Lucricupido, dinis, II, 216, 283. Lucubrare viam, I, 200, 461. Ludicrae oblectationes, I, pages 375, 488. Luminare solem, I, 396, 494. Luxus nepotalis, I, 33, 414, 415 M Macci, coram, II, 496, 570. Malle (suivi d'un ablatif), I, 80; II, 486, 568. Mansuis, e, I, 229, 466. Manticulari, lor, II, 459, 559. Matrona, I, 33, 415. Meditullium vitiorum, II, 203, 280. Medius fidius, II, 373, 431. Mensa, I, 266, 471; II, 401, 544. Mentis nubilum, I, 356; II, 451, 558. Metus, terror, I, 360, 480. Minare [mener], 1,216,464; II, 312, 349. i, Minerv® curriculum, II, 519, 575. Minores (disciples), II, 430, 551. Missio, I, 101, 428. Moliri, ior (passif), I, 375, 488. Montium excellentissimus, II, 119, 148. Mundus (ses deux sens), II, 180, 275, 303, 325, 347. Muriculi, II, 434, 454. , Mustulentus, a, urn, I, 36, 4'.6. Mut, II, 585 (Fragm.). Myoparo, onis, II, 424, 550. N Non de nihilo, II, 480, 567. Novacula, ae, I, 156, 448. Nubilum mentis, I, 356; II, 451, 458. O Obstitus, a, um, II, 108, 142. Obteruerit [parfait du subjonetif), II, 384, 537. Ne ut (oüj£ oiïuï), II, 49, 91. Nepotalis luxus, I, 33, 414, 415. Nequitur, II, 513, 574. Ningnis, II, 587 [Fragm.). Obructare, to, II, 466, 562. Obscurus et Dubius, II, 529, 580. Observitare, II, 133, 158. Octangula sphaera, II, 177, 274. Offula, II, 72, 95. Olenticeta, torura, II, 384, 537. Opitulator sodalis, II, 41, 88. Pams cibarius, I, 181, 453. Paaiscus, I, 194, 456. Pars dividua, II, 512, 574. Partes, I, 57, 422. Passivus, a, um, I, 180, 453. Patagium sinuatum, I, 42, 419. Patientia, I, 264, 471. Pax placida, I, 330, 476. •Pectoralis (suöslanlif masculin), l, 377, 489. Penetrare se [sens actif), I, 269, 471; H, 190, 278. Penitior, tioris, II, 586 (Fragm.) Perfluus incessus, I, 375, 488. Periculo bono, II, 70, 95. Periculum (accusation), II, 475, 566. Perpetuus, a, urn, I, 194, 456. Piscis apriclus, II, 434, 552. Pollinctores, II, 588 [Fragm.) Pollinctum, II, 64, 94. Pomoerimn, 1, 25, 413. Quadruplator, II, 508, 573. Quam {adverbe a sens complexe), II, 519, 576. Quam incontanter, I, 403, 497. Rarus (mm de ses sens), II, 436, 554. Rationabilitas, II, 186, 276. Re probata, D, 70, 95. Oppido [doublé sens), II, 470, 564. Omatus vir, I, 24, 412; II, 527, 579. Ostentum, ostentunim, II, 589 (Fragmenls.) p Postremissimus, II, 144, 522, 577. Postremius, II, 112, 144, 522, 577. Pradicativiis, II, 239, 287. Praditus [suivi du datif), II, 116, 129, 147, 391, 539. Prsfiscine, II, 49, 90. Praesens, I, 367,483. Préestigiae, arum, II, 316, 353. , Probata re, II, 70, 95. Procerulus, a, um, II, 35, 84. ; Promtuarium rationis, II, 189, 277. Promulsus, a, um, II, 13, 77. Promus (substantif), II, 455, 559. Propulsare famem, II, 425, 550. Proquiritare, II, 498, 570. Protaonius, II, 139, 160. Protelare, lo, I, 256, 469. Protumidus, a, um, II, 108, 142. Proximus, a, um, II, 385, 420, 549 551. Pythagorissare. so, II, 38, 85. Q Qaatenus, I, 205, 461. Queri (converser), II, 42, 89. Quod bonum, felii et faustum, I, 39 402,417. R Receptitii servi, 1, 327, 476. Reformatio, I, 399, 495. Regina csli, I, 367,484. Regio, onis [tin de ses sens), 1,299,473. Relicinus, a, um, II, 19, 79. Religiositas, II, 205, 280. Reluctare, cto, I, 209, 463. Remulsus, a, um, II, 13, 77. Rerum alicui credere, II, 485, 568. Resticulffi, arum, II, 429, 551. Restipulari, lor, II, 528, 580. Reus facti, II, 449, 558. Revereri, vereri, II, 28, 530, 581. Revincere amores, I, 169; II, 501, 571. Rodus [substantif), II, 121, 148. Rupicones, II, 19, 79. Ruratio, II, 461, 561. s Salutiger, II, 116, 147. Salve [pris substantivement), I, 38, 417. Sapientia, a [un de ses sens), II, 201, 280. Scaevus, a, um, I, 22, 412. Scalpere, po, II, 34, 83. Scammellum, II, 586 [Fragm.), Scelera, um, [pour scelerati), II, 402, 544. Sceletum, ti, II, 471, 564. Scenae columnatio, II, 55, 92. Sciens, eiitis [agissanl avec calcul), 11,210,282. Scius, II, 587 [Fragm.), Secta, II, 124, 149. Sectator, II, 422, 549. Securus incumbens, I, 233, 467. Secus [substantif neutre) virile, II, 231, 285, 323, 355. Sedere, deo [en parlanl d'une fille), II, 490, 569. Sedile, I, 399, 495. Semestris luna, I, 369, 486. Semissem, II, 590 [Fragm.). Senectus cruda, II, 455, 559. Sequius [neutre), I, 362, 480. Signare (signifier), I, 385,494. Similium tuorum, II, 50, 91. Sinuatum patagium, I, 42, 419. Sinus cffisi, II, 321, 354. Sodalis opitulator, II, 41, 88. Solens [un de ses sens), 11, 489, 568. Solum «etberis, II, 11, 75. Soluta audacia, II, 468, 563. Sphaera octangula, II, 177, 274. Spiritus [un de ses sens), I, 37, 417. Splendidare, do, II, 529, 580. Stipendia emerita, II, 127, 151. Stipendium decimum, I, 210, 463. Stipulari, lor, II, 528, 579. Stirps (masculin), II, 509, 574. Stramen, inis, I, 308, 474. Studia [un de ses sens), I, 400, 496. Subjugator, II, 205, 281. Subscribere, inscribere, adscribere, II, 374, 532. Substantia intelligendi, II, 176, 274. Succiduus, a, um, II, 113, 146. Sucus, ci, II, 35, 84. Sudariolum, II, 458, 559. Summitas, II, 201, 279. Supplicia [un de ses sens), 1,205,280 281. T Tantisper [un de ses sens), I, 208,462. j Tempestivus imber, II, 410, 546. Tempestivum convivium, II, 447, 558. ' Temporius (adverbe), I, 301, 473.