EVANGELINOS APOSTOLIDIS SOPHOCLIS NÉO-HELLÉNISTE PAR D. C. HESSELING MEDEDEELINGEN DER KONINKLIJKE AKADEMIE VAN WETENSCHAPPEN, AFDEELING LETTERKUNDE DEEL 59, SERIE A, N°. 7 AMSTERDAM — 1925 1925 EVANGELINOS APOSTOLIDIS SOPHOCLIS NÉO-HELLÉNISTE PAR D. C. HESSELING Avant la publication des livres de Thumb (1895) et de Pernot (1897)') on ne disposait en Europe d' aucune grammaire du grec moderne tenant compte des progrès de la philologie néo-hellénique. Des savants de différentes nationalités, en premier lieu M. Hatzidakis, avaient, depuis au moins vingt ans, posé les bases d'une grammaire vraiment scientifique de la langue actuelle, mais jusqu'a la fin du XIXe siècle le débutant dut se contenter de livres qui reproduisaient dans leur orthographe des idéés erronées sur 1'origine de la langue moderne. On y trouve couramment des graphies comme ï) Ttfiixtgj robg yêpsvTixig, rxitj irarptSouq* avoufitxivw, aT«&«'w, vol fifjLou (an lieu de oi riptig, rouq yêpsvrsgy tlq TrxrpiSsg, ÓLve/3advco, air&aiw), vk eipcxt); dans les paradigmes du verbe on y lit pêle-mêle des formes d'un usage général, des dialectismes et des constructions de puristes; avec une impartialité déconcertante on y donne le choix entre quatre formes du futur; le chapitre sur les. diphthongues cite comme telles des voyelles simples, et ainsi de suite. Sans doute M. MeyerLflbke réédita, en 1889, la grammaire de Simon Portius (de 1638) et son commentaire fait valoir les résultats acquis par la science, mais son livre s'adresse aux spécialistes; le philologue, bien moins encore 1'étudiant, n'y trouve pas 1'exposé ) A. Thumb, Handbuek der neugriechischen Volkssprache, Strassbourg, 1895. Seconde édition, revue et augmentée, ibidem, 1910. — H. Pernot, Grammaire grecque moderne. Paris, 1897. Quatrième édition, ibidem, 1921. 167 2 complet dont il a besoin. Ce manque d'un bon manuel a été cause que jusqu'en 1892, date de la publication de YEinleitung in die neugriechische Gratntnatik de G. N. Hatzidakis (Leipzig), les philologues allemands, quand ils citent le grec moderne, renvoient d'ordinaire a Mullach, Gratntnatik der griechischen Vulgarspracke in historischer Entwicklung (Berlin, 1856), livre embrouillé et fantaisiste, comme nous allons le montrer tout a 1'heure. L'Amérique était plus heureuse. Elle possédait depuis 1842 une grammaire grecque moderne, excellente sous plusieurs rapports. C'était 1'ceuvre d'un Grec, professeur al'Université de Harvard. II est vraiment étonnant que cette grammaire soit restée a peu prés inconnue en Europe. Legrand, le consciencieux bibliographe, ne la mentionne pas dans la liste qu'il donne „des principales grammaires parues depuis le commencement du XlXe siècle"x). Krumbacher (Byzant. Zeitschrift, I, 1892, p. 5 de la Préfacé), en citant les savants qui ont établi 1'importance de la langue populaire pour 1'histoire du grec, commence par Mullach et oublie Sophoclis. Dans les Neugriechische Studiën de G. Meyer (I, Vienne, 1894) son nom ne figure pas parmi les 224 auteurs cités a la fin de cette bibliographie. Aujourd'hui encore Sophoclis n'est connu en Europe que par son Greek Lexicon of the Roman and Byzantine Periods (from B. C. 146 to A. D. 1100), New-York—Leipzig, 1860, 1870, 1887, 1916. Et il parart bien qu' on ne se sert de ce livre que pour y chercher les mots que' les dictionnaires usuels ne donnent pas; presque jamais mention n'est faite de la remarquable introduction de ce lexique, tant de fois réimprimé. Le premier qui en ait signalé 1'importance fut M. Psichari; en 1899 il paria en termes de juste admiration de „cette magnifique introduction" *). Malheureusement il ne ') E. Legrand, Grammaire grecque moderne. Paris, 1878, pp. XI—XL. *) Études de Philologie néo-grecque publieés par J. Psichari, Paris, 1892, p. XVIII et suiv. de la Préface. 168 3 dit rien de la grammaire du même auteur, quoiqu' on y constate 1'application des idéés foncières qui caractérisent le lexique. J'aimerais présenter quelques remarques sur la personne et sur 1'ceuvre de 1'excellent helléniste que fut Sophoclis. II y a des savants qui par la seule facon de traiter les problèmes, et sans jamais parler d'eux-mêmes, nous révèlent leur caractère. Quand après 1'étude de leur oeuvre on lit leurs biographies, on a 1'impression de voir confirmé ce qu'on sentait depuis longtemps. Tel fut Sophoclis. Son esprit indépendant, la rude franchise de sa parole, sa grande probité scientifique, son dédain de tout succès facile, tout cela se reflète dans son style et dans la belle simplicité avec laquelle il énonce des opinions qui a son époque avaient la valeur de véritables découvertes. Voici sur sa vie') quelques détails qui sont en parfaite harmonie avec ce que nous suggère 1'étude de ses écrits. II naquit a Tsangarada, village de Thessalie, a une date qu'il cachait soigneusement. Son vrai nom était Evangelinos, fils d'Apostolos, Sophoclis étant un sobriquet que dans sa jeunesse on lui avait donné a cause de sa prédilection pour l'ülustre poète antique; il en fit plus tard son nom de familie. Au village il n'avait pas eu besoin de ce luxe: les paysans se nommaient d'après leur père et donnaient a leur fils atné comme prénom celui du grand-père. Sophoclis appartenait a une familie oü la dignité de ') Je les emprunte a un article de G. H. Palmer, intitulé Reminiscences of Professor Sophocles {The Atlantic Monthly, LXVII, 1891, pp. 779—788). On trouve des notices biographiques dans Appleton's Cyclotaedia, New-York, 1888—1889, i. v., et dans The National Cyclopaedia of American Biography, V, New-York, 1907, p. 239. — Mon ami et collègue M. van Vollenhoven, profitant d'un séjour a Boston, m'en a rapporté des livres de Sophoclis sur le grec ancien que je ne connaissais pas, et un beau portrait datant d'environ 1860. 169 4 nrpota-rwg (primat) était presque héréditaire. C'étaient des ééns fortement charpentés n'ayant de faiblesses ni pour les Turcs ui pour leurs compatriotes. Voici une anecdote qui nous renseigne sur les moeurs des ancêtres de notre héros. Un soir, son grand-père Evangelinos, seul a la maison, vit venir chez lui trois hommes, qui lorsqu'il leurdemanda ce qu'ils venaient faire, lui répondirent: „Te tuer." — „Et qui vous a envoyés ?" — M. Un Tel [un ennemi politique d'Evangelinos]". — „Qu'est ce qu'il vous a promis?" — „Cinq drachmes la personne." „Eh bien, je vous en donne quinze, a chacun de vous, si vous me tuez M. Un Tel." — Les trois bravi acceptèrent et le lendemain Evangelinos s'enfuit a Scyros, oü il resta cinq ans, délai convenable a cette époque pour fair oublier pareille aventure. De retour a Tsangarada, il y fut 7rpovrn>c comme auparavant. Sophoclis semble avoir quitté de bonne heure ce milieu peu favorable aux études pacifiques. Son oncle Konstantios, habitant le Caire en qualité d'agent des moines du Sinaï, se chargea de son éducation; ce fut grace a lui qu'il passa ses années de jeunesse parmi les moines. Toute sa vie il garda un souvenir de vive gratitude et de chaude sympathie pour son oncle et pour les habitants du Sinaï, mais nous ne savons rien sur ses études ni sur sa carrière avant son arrivée en Amérique. II y vint en 1827 et fut professeur de grec ancien, d'abord a Amherst, puis a Hartford et a New Haven. En 1842 on l'attacha comme „tutor" a 1'Université de Harvard; sept ans plus tard il y fut nommé professeur adjoint („assistant professor") et en 1860 „professeur de Grec byzantin et moderne", le premier, a ma connaissance, qui ait porté ce titre, en Amérique ou ailleurs. Lorsqu'il mourut, en 1883, il avait atteint un age trés avancé; quelque temps avant sa mort il lui échappa qu'il n'était pas trés loin d'avoir cent ans. On peut donc admettre, avec le biographe de V American Biography, qu'il naquit avant 1800. 170 / 5 Sa répugnance pour toute communication concernant sa vie personnelle était telle qu'il refusait de répondre aux questions les plus simples s'y rattachant. Ainsi lorsqu'après un voyage en Grèce, oü il avait fait visite' a sa mère, on lui demandait comment il 1'avait trouvée, il ne proféra que ces mots énigmatiques: „Sur un pommier", et paria d'autre chose. Ses amis — et il en avait beaucoup parmi ses collègues et ses élèves —, qui vantaient sa sincérité et sa grande bonté de cceur, le trouvaient mystérieux et excentrique. On 1'aimait et on ne s'offusquait pas de sa verve caustique, qui cachait une grande tendresse pour les faibles. On répétait avec un sourire son verdict: „Les Américains ne savent rien et ne sauront jamais rien; impossible de leur apprendre quoi que ce soit". II s'en servait pour justifier son indulgence aux examens. Y avait-il un „mystère" dans la vie de Sophoclis, une imprudence ou un méfait, commis & 1'age de la passion et qui 1'aurait forcé de s'éloigner de 1'Orient? Nous n'avons pas la-dessus le moindre indice et tout ce que nous savons de sa personne s'oppose a pareille supposition. II disait qu'il était venu en Amérique „paree qu'il aimait la liberté". La belle tête a crinière de lion, aux yeux étincelants, qu'après sa mort on a mis a la première page de la seconde édition du lexique, est le portrait d'un homme trés énergique mais foncièrement bon. Je m'explique son exil volontaire par son antipathie pour les Turcs et pour „la Grèce bavaroise" („Bavarian Greece")1) de son époque. Malgré quelques expressions peu orthodoxes qu'on pourrait citer de lui sur le culte byzantin, il était trés attaché a son église nationale.'II n'avait jamais porté 1'habit monacal, mais „ce sage d'Orient i peine apprivoisé", comme 1'a nommé un de ses amis, ') A Romaic Grammar, Hartford 1842, p. IV. Ce sont les dirigeants bavarois qu'il visait lorsqu'il lanca ces paroles: „Les hommes en général et les Allemands en particulier sont méchants". 171 6 était dans son cceur un moine, gardant sinon les idéés, du moins la vie austère de ses compagnons de jeunesse. De la son excentricité. Célibataire et ascète, il habita durant sa carrière de quarante ans a Harvard la même chambre modeste, une vraie celluie de moine, sans tapis et presque sans meubles, y faisant lui-même sa cuisine frugale et réservant la plus grande partie de son traitement pour les nécessiteux et pour faire du bien a son village natal: il y fit construire un pont et amener 1'eau de la montagne. Jamais il ne permettait qu'on fït son portrait; les dessinateurs et les peintres que ses amis lui envoyaient trouvaient porte close ou étaient poliment éconduits. Gontre 1'appareil des photographes il était impuissant. Or cette aversion pour „le moi haïssable" est une vertu éminemment monacale, surtout en Oriënt. Elle va de pair avec la bienfaisance et 1'humilité. Toutefois chez Sophoclis cette humilité n'était pas incompatible avec un sentiment trés profond de sa dignité professionnelle. Un jour, il amena au poste, après une poursuite acharnée, un gamin qui avait eu 1'audace de lui jeter une boule de neige et il insista pour qu'on infligeat une amende a ce polisson, après quoi il dédommagea les parents en leur en remboursant le montant. L'autorité devait montrer qu'on ne manquait pas impunément au respect dü a un professeur d'Université! Les bons rapports avec le Mont Sinaï ne furent jamais rompus. Les moines lui envoyaient souvent des pots de eonfitures, qu'il partageait avec les quelques families qu'il fréquentait et dont les enfants 1'adoraient. 11 en faisait autant avec le barril de vin que tous les ans il recevait de ses amis en Grèce, et il se montrait fin connaisseur dans 1'art de doser la quantité d'eau que pouvait supporter chaque cru. Qu'on ajoute a ses relations sociales, cordiales mais peu nombreuses, le plaisir que lui procurait 1'élevage de ses poussins et on aura nommé tout ce qui pouvait le distraire d'un travail sans relache. 172 7 Sophoclis inaugura son activité scientifique par la publication de plusieurs livres d'étude qui eurentungrandsuccès1). Sa grammaire du grec ancien donne un exposé clair et assez précis du dialecte attique (phonétique, morphologie, syntaxe), augmenté de remarques sur les autres dialectes grecs. L'auteur n'a cessé de réviser son livre. Dans les dernières éditions la distinction entre les formes purement attiques et les autres est devenue plus stricte; tittttw, le verbe qui comme exemple de conjugaison regulière a si longtemps défiguré nos grammaires européennes, est remplacé (en 1847) par Bau'keU*; le paragraphe sur la pronOnciation, qui d'abord ne contenait que des observations sur la difficulté qu'il y a a la connaïtre, est divisé en deux parties, présentant 1'une un tableau de la prononciation moderne, 1'autre celui de la prononciation probable de la langue ancienne. Les Exercices de grec (voir la note ci-dessous) renferment des phrases empruntées aux „bons auteurs" que 1'élève traduira a 1'aide du glossaire. Sophoclis a admis parmi ces „bons auteurs" A polio do re, Arrien et Lucien, paree qu'on trouve chez eux en plus grand nombre que chez les anciens des passages d'une certaine étendue susceptibles d'être rendus littéralement en anglais correct. II sait que „certaines personnes affectent quelque mépris pour les écrivains postérieurs, probablement pour montrer leur familiarité avec 1'époque classique", mais il ne partage par leur manière de voir. „Si en matière de style ') First lessons in Greek*, Hartford, 1839. A Greek grammar for the use of learners, Hartford, 1838; les éditions suivantes (il en parut 6 ou 7) sont intitulées A Greek grammar for the use of schools and colleges (1841—1847). Greek lessons for beginners*, 1843. Catalogue oj Greek Veris*, 1844. Greek exercises, followed by an English and Greek Vocabulary,, containing about 7300 words; livre publié en trois éditions, dont je connais celle de 1845: on y trouve a la fin une „partie du maltre", détachable du livre et contenant la traduction des phrases qui forment les exercices. — J'ai marqué d'un astérisque les livres que je n'ai pas eu sous les yeux. 173 8 ils sont un peu inférieurs a leurs devanciers, pour le contenu ils sont au moins aussi intéressants qu'eux. Qui donc ne concédera que 1'Anabase de Xénophon a moins d'importance que 1'histoire d'Alexandre le Grand, écrite par Arrien et Plutarque ?" L'Histoire de VAlphabetgrec et de la Prononciation grecque^) s'adresse aux érudits. Ce remarquable petit livre est resté, a ce qu'il semble, absolument inconnu en Europe. II n'est nommé ni dans la longue liste d'écrits sur la matière qu'a publiée Mullach (o. 1. pp. 116—120) ni dans 1'apercu historique donné par Blass s), ni dans le gros livre de Papadimitrakopoulos3), ni ailleurs, que je sache. L'auteur y développe sa méthode et esquisse ensuite une histoire des sons et de 1'accent grecs pendant la période ancienne, c'est-a-dire jusqu'au temps des Byzantins. II se montre absolument exempt des préjugés qui a son époque, et bien plus tard encore, prédominaient chez ses compatriotes; les résultats auxquels il arrivé sont presque identiques a ceux que vingt ans plus tard a publiés Blass dans son livre bien connu. Un des points trés rares sur lesquels il diffère du philologue allemand concerne la prononciation de S- et quoiqu'il les nomme des explosives („mutes"), il attribue aux deux premiers la valeur des sons anglais ƒ et th (dans thin, thick), au troisième celle de 1'allemand ch ou de 1'espagnol j. Comme beaucoup de philologues de son temps il ne savait pas bien distinguer, semble-t-il, les aspirées des spirantes. Sophoclis se méfiait du témoignage des transcriptions en ') History of the Greek Alphabet and Pronunciation, Cambridge [Etats Unis], 1848; une seconde édition, la seule que je connaisse, en parut en 1854. 2) F. Blass, Ueber die Aussprache des Gritchischen*, Berlin 1888, pp. 2—5. La première édition est de 1870. ') Th. Papadimitrakopouloi, Mxtrxvsc; tü>v •jrtpi Tr,g s.XXy)VCKf£ Trpctpopac èpovTfiaüav ówcSeli-euv, Athènes, 1889, pp. 15—19 de la préface. 174 9 d'autres langues et plus encore des arguments tirés, comme il dit ailleurs (A Greek grammar, 1841, p. 20 et suiv.), „de sons non articulés proférés par les animaux". II se base presque exclusivement sur 1'interprétation de passages d'auteurs (pour ot, par exemple, sur Thucyd., II, 54) et sur le témoignage des anciens grammairiens, qu'il cite in extenso après chaque paragraphe. En 1842 parut sa grammaire du grec moderne, du roméique, comme il le nomma: elle fut réimprimée en 1860'). Cette seconde édition se distingue de la première par 1'agrandissement de plusieurs chapitres, par une rédaction plus exacte, par la suppression de la chrestomathie et du glossaire; elle est précédeé d'une ample introduction (28 pages). Ce qui rend ce livre digne de tout notre intérêt se trouve déjè dans 1'édition de 1842; on peut dire hardiment que pour sa teneur générale cette grammaire n'a été surpasseé qu'un demi siècle plus tard. A la première page on lit une note qui, en marquant le point de vue oü se place 1'auteur, donne en même temps une idéé de son style vigoureux. En voici la traduction. „Quelques-uns 1'appellent [la langue moderne] XhksSuipixïi. Gn croit que ce terme est dü a Athanase Christopoulos, qui, par suite de sa connaissance superficielle du grec ancien, s'imagina que le roméïque (qu'il possédait a fond), n'était qu'une légère modification des dialectes éoliens et doriens. Avec autant de droit il aurait pu 1'appeler turcoionien ou graeco-latin. En réalité le roméïque est la descendante légitime du grec byzantin, qui représente la dernière période de 1'attique populaire". Quel vif sentiment de la continuité du grec a une époque oü 1'étude de la Koine n'avait pas encore commencé, oü les inscriptions chrétiennes et les papyrus n'étaient connus qu'en petit nombre, oü comme textes médiévaux en grec ) A Romaic Grammar, accompanied by a Chrestomathy with a Vocabulary. Hartford, 1842; Romaic ar Modern Greek Grammar, Boston, 1860 175 10 non-savant on ne disposait guère que de deux poèmes attribués a Prodrome ') et édités par Coray ! Des dizaines d'années après la première édition de la grammaire, des savants renommés discutaient encore sur le grec moderne, sans se soucier de la langue médié vale; d'autres redoublant d'audace sautaient toutes les périodes historiques pour rattacher des mots obscurs d'aujourd'hui a des racines indo-européennes. Citons quelques autres exemples de la sagacité de Sophoclis: il condamne la graphie rtpixïg (ace. plur.) en disant que Taccusatif a la même forme que le nominatif (donc rtfiég) et que certainement les Eoliens n'ont pas prononcé -oug comme '. \ . f 0.30 „' 2. J. H. KERN, De taalvormen van 't Middelengelse gedicht Havelok. . . „ 0.30 „ 3. N. VAN WIJK, Taalkundige en historiese gegevens betreffende de oudste betrekkingen tussen Serven en Bulgaren , 0.30 „ 4. A. J. WENSINCK, New data concerning Syriac mystic literature. . . „ 0.40 N°. 5. C. C. UHLENBECK, Over een mogelijke verwantschap van het Baskisch met de Palaeo-Kaukasische talen f 0.30 „ 6. A. J. BARNOUW, Echoes of the Pilgrim Fathers' speech. . ....... 0.40 DEEL 57 (1924) N'. t J. J. SALVERDA DE GRAVE, Turoldus ........ .i .....f 0.30 „ 2. C. W. VOLLGRAFF, '"Epitpoq eq yxX ÏTfzrov (Over den oorsprong der dionysische mysteriën) \ ....... . . . . . ,, 0.40 '„ 3. J. P. B. 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