Cour Permanente de Justice Internationale. Permanent Gourt of International Justice. Comité Consultatif de Juristes. Advisory Committee of Jurists. PROCÈS-VERBAUX PROCÈS-VERBAUX DES OF THE SÉANCES DU COMITÉ PROCEEDINGS OF THE COMMITTEE 16 JUIN—24 JUILLET 1920 JUNE 16™—JULY 24™ 1920 AVEC WITH ANNEX ES. ANNEXES. 38 BS 88 88 88 83 LA HAYE - VAN LANGENHUYSEN FRÈRES - 1920. THE HAGUE - VAN LANGENHUYSEN BROTHERS - 1920. Cour Permanente de Justice Internationale. Comité Consultatif de Juristes. "d PROCÈS-VERBAUX DES séances du comité 16 JUIN—24 JUILLET 1920 AVEC ANNEXES. 88 88 88 Permanent Gourt of International Justice. Advisory Committee of Jurists. PROCÈS-VERBAUX OF THE proceedings of the committee JUNE 16TH—JULY 24™ 1920 WITH ANNEXES. 88 88 88 IA haye — van langenhuysen frères — 1920. the hague — van langenhuysen brothers — 1920. PREFACE. PREFACE. □ Lors de sa deuxième session, a Londres, en Février 1920, le Conseil de la Société des Natioos, sur le rapport de M. Léon Bourgeois, décida de constituer un Comité, chargé de préparer un projet pour 1'établissement de la Cour Permanente de Justice Internationale, visée a 1'Article 14 du Pacte, et de présenter un rapport au Conseil. Ce Comité fut, en définitive, composé comme suit: M. Mikeichiro Adatci, Envoyé Extraordinaire et Ministro Plénipotentiaire de S. M. L'Empereur du Japon & Bruxelles; M. Rapael Altamira, Sénateur, Professeur a la Faculté de Droit de rUriiversité Um- ^e Madrid; M. Clovis Bevilaqua, Conseiller juridique au Ministère des Affaires Etrangères du Brésil; M- le Baron Descamps, Sénateur, Ministro d'Etat de Belgique; M. Francis Haöerup, Envoyé Extraordinaire et Ministre Plénipotentiaire de S. M. le Roi de Norvège a Stockholm; M. Albert de Lapradelle, Professeur a la Faculté de Droit de Paris; M. le Docteur Loder, Membre de la Cour de Cassation des Pays-Bas; Lord Phillimore, Membre du Conseil privé de S. M. le Roi d'Angleterre; M. Arturo Ricci-Busatti, Ministre Plénipotentiaire de S. M. le Roi d'Italie; Conseiller Juridique au Ministère des Affaires Etrangères d'Italie ; Mr. Elihu Root, Ancien Secrétaire d'Etat des Etats-Unis d'Amérique. M. Raoul Fernandes, ancien délégué brésilien a la Conférence de Paris, a d'abord assisté aux séances du Comité avec voix consultative, comme conseiller de M. Bevilaqua, empêché; au cours des travaux du Comité il a été nommé membre du Comité en remplacement de celui-ci. □ At its second meeting, in London, in February 1920, the Council of the League of Nations. after hearing the report of M. Léon Bourgeois, decided to appoint a Committee for the purpose of preparing plans for the establishment of the Permanent Court of International Justice provided for in Article 14 of the Covenant, and of presenting a report to the Council. The membership of the Committee, as finally settled, was as follows: M. Mineichiro Adatci, Envoy Extraordinary and Minister Plenipotentiary of His Majesty the Emperor of Japan, at Brussels; M. Rafael Altamira, Senator, Professor of the Faculty of Law of the University of Madrid; M. Clovis Bevilaqua, Legal Adviser to the Ministry of Foreign Affairs of Brazil; Baron Descamps, Senator, Belgian Minister of State; M. Francis Hagerup, Envoy Extraordinary and Minister Plenipotentiary of His Majesty the King of Norway, at Stockholm; M. Albert de Lapradelle, Professor of the Faculty of Law of the University of Paris; Dr. Loder, Member of the Suprème Court of the Netherlands; Lord Phillimore, Member of the Privy Council of His Majesty the King of England; M. Arturo Ricci-Busatti, Minister Plenipotentiary of His Majesty the King of Italy, Legal Adviser to the Ministry of Foreign Affairs of Italy; Mr. Elihu Root, Former Secretary of State of the United States of America. M. Raoul Fernandes, former Brazilian delegate to the Paris Conference, was present at the meetings of the Committee, at first in a consultative capacity, as adviser to M. Bevilaqua, who was prevented from attending; but in the course of the Committee's work he was ap- — IV — Le Docteur James Brown Scott a assisté aux séances en qualité de conseiller juridique de Mr. Root. Les membres du Comité, acceptant la gracieuse invitation du Gouvernement de S. M. la Reine des Pays-Bas, décidèrent de siéger au Palais de la Paix, a La Haye. C'est la que se tinrent les séances du 16 juin au 24 juillet 1920. Le présent volume contient les procès-verbaux du Comité, avec leurs annexes. Les annexes remises au cours d'une séance ont été imprimées immédiatement après le procés-verbal de cette séance. Un doublé index, chronologique et systématique, des procès-verbaux et des annexes facilitera les références. Tous les membres du Comité, a 1'exception de Mr. Elihu Root, s'étant exprimés en francais, c'est le texte anglais des procès-verbaux qu'il convient de considérer comme une traduction. sauf pour les discours et remarques de Mr. Root. Londres, septembre 1920. Le Secrétariat du Comité Consultatif de Juristes. pointed a member of the Comittee to replace the latter. Dr. James Brown Scott was present at the meetings as legal adviser to Mr. Root. The members of the Committee, accepting the gracious invitation of the Government of Her Majesty the Queen of the Netherlands, decided to meet at the Peace Palace at the Hague. It was there that the meetings were held from June 16th to July 24th 1920. The present volume contains the ProcèsVerbaux of the Committee together with their annexes. The annexes are printed immediately after the Procés-Verbal of the Meeting at which they were presented. A doublé index, according to the chronology and subject-matter of the Procés-Verbaux and annexes, will facilitate references. As all the members of the Committee, with the exception of Mr. Elihu Root, spoke in the French language, the English text of the ProcèsVerbaux is to be looked upon as a translation, except in so far as concerns the speeches and remarks of Mr. Root. London, September 1920. The Secretarmt of the Advisory Committee of Jurists. PREMIÈRE SÉANCE (publique), tenue au Palais de la Paix, a La Haye, le 16 juin 1920, a 4 heures. FIRST MEETING (Public), held at the Peace Palace, the Hague, on June 16th 1920, at 4 p. m. Présidence de M. le BARON DESCAMPS. i) Sont présents: M. Léon Bourgeois, Membre du Conseil de la Société des Nations; M. le Jonkheer H. A. van Karnebeek, Ministre des Affaires Etrangères des Pays-Bas; tous les membres du Comité, excepté M. Bevilaqua; le Secrétaire Général et les Secrétaires. Dès 1'ouverture de la séance, M. le JONKHEER VAN KARNEBEEK prononce un discours pour sóuhaiter la bienvenue de la part du Gouvernement Néerlandais au représentant du Conseil de la Société des Nations et aüx membres du Comité. (Voir annexe i). M. LÉON BOURGEOIS salue, au nom du Conjseil de la Société des Nations, les membres du Comité et exprime la gratitude du Confeeil envers le Gouvernement Néerlandais pour 1'hospitalité qu'il a offerte au Comité. (Voir annexe 2). Le PRESIDENT remercie, de la part des membres du Comité, M. le Jonkheer van 'Karnebeek et M. Léon Bourgeois. (Voir annexe 3). La séance est levée a 5 heures. Le Président: (signé) Brn. DESCAMPS. Le Secrétaire-Général: (signé) D. ANZILOTTI. BARON DESCAMPS in the chair. i) Present: M. Léon Bourgeois, Member of the Council of the League of Nations; M. le Jonkheer H. A. van Karnebeek, Minister of Foreign Affairs for the Netherlands; all the meïnbers of the Committee, except M. Bevilaqua; the Secretary General and the Secretaries. At the opening of the meeting, M. le JONKHEER VAN KARNEBEEK delivered a speech of welcome on behalf of the Dutch Government to the Representative of the Council of the League of Nations and to the members of the Committee. (See Annex 1). M. LÉON BOURGEOIS welcomed, in the name of the Council of the League of Nations, the Members of the Committee, and expressed theigratitude'of the Council to the Dutch Governrnent for the hospitality which it had offered to the Committee. (See Annex 2). The PRESIDENT thanked, on behalf of the members of the Committee, M. le Jonkheer van Karnebeek and M. Léon B our geois. (See Annex 3). The meeting closed at 5 p.m. The President: (signed) Brn. DESCAMPS. The Secretary-General: (signed) D. ANZILOTTI. 1) Lors d'une séance secrète, a laquelle étaient présents tous les membres du Comité, sauf M. Bevilaqua, et qui s'est tenue immédiatement avant la séance publique, le Comité a élu comme Président M. le Baron Descamps et comme Vice-Prcsident M. Loder. II a été communiqué au Comité que le Secrétaire Général de la Société des Nations a désigné comme Secrétaire Général du Comité M. le Commandeur A n z i 1 o 11 i, sous-Secrétaire Général de la Société des Nations; et pour le remplacer en cas d'empêchement M. Hammarskjöld, Secrétaire de Légation, membre du Secrétariat Permanent de la Société des Nations. 1) During a secret meeting at which there were present all the members of the Committee, except M. Bevilaqua, and which was held immediately before the public meeting, the Committee elected as President Baron Descamps, and as Vice-President M. Loder. It was announced to the Committee that the Secretary General of the League of Nations had named as Secretary General of the Committee Commendatore Anzilotti, under-Secretary General of the League of Nations, and to replace him in case of impediment, M. Hammarskjöld, Secretary of Legation, and member of the Permanent Secretariat of the League of Nations. - 2 — ANNEXE No. i. Discours prononcé par M. le Jonkheer van Karnebeek. Mesdames et 'Messieurs, Avant qu'il soit procédé a 1'installation de la Commission nommée par le Conseil de la Société des Nations en vertu de 1'article 14 du Pacte pour préparer le projet d'une Cour Permanente de Justice Internationale, je voudrais, au nom du Gouvernement de Sa Majesté la Reine, vous saluer et vous adresser quelques paroles de bienvenue. Je saisis cette occasion pour saluer tout d'abord Son Excellence Monsieur Léon Bourgeois, 1'éminent représentant de la Société des Nations a cette réunion. Qu'il soit le bienvenu sur le sol néerlanldais. Je salue en sa personne 1'homme d'Etat qui a présidé aux travaux de la grande commission dans chacune des deux Conférences de La Haye et auquel les services rendus a la cause de la justice internationale ont valu des titres d'autorité et de méVite impérissables et universellement reconnus. En adhérant a la grande institution internationale qui marqué une étape nouvelle dans 1'histoire de rhumanité, les Pays-Bas se sont promis de contribuer dans la mesure de leurs ïbrces a la réalisation des hautes idéés éthiques qui ont présidé a sa création. Heureux de mettre, dans 1'avenir comme dans le passé, leurs ressources a la disposition de 1'organisation du droit et de la justice internationale, le Gouvernement et le peuple néerlandais apprécient hautement 1'accueil qui fut fait au témoignage de sympathie qu'ils éprouvaient le besoin tie donner a 1'oeuvre que la Société se propose d'entreprendre ici, et ils la remercient d'avoir accepté 1'offre d'hbspitalité que, dans un esprit d'estime et de collaboration, ils ont été amené a lui faire. En m'adressant plus particulièrement a vous, Messieurs les membres du Comité, je rends hommage a la haute autorité juridique et morale que vos noms représentent. Le problème de la communauté internationale et des moyens de résoudre pacifiquement les conflits entre Etats, a été, notamment dans les dernières décades, la préoccupation constante des esprits les plus élevés et des hommes d'état les plus éclairés. La ANNEX No. 1. Speech delivered by M. le Jonkheer van Karnebeek. Ladies and Gentlemen, Before the launching of the Committee appointed by the Council of the League of Nations in accordance with' Article 14 of the Covenant to prepare a plan for a Permanent Court of International Justice, may I on behalf of the Government of Her Majesty the Queen bid you welcome. I seize the opportunity to greet, first of all, His Excellency M. Léon Bourgeois, the eminent representative of the League of Nations at this gathering. May he be welcome to Dutch soil! In him I greet the statesman who has presided over the labours of the chief Committee of each' of the two Hague Conferences and whose services to the cause of international justice have entitled him to a position of authority and inv perishable merits which are universally recog' nised. In joining the great international institution which marks a neW stage in the history of mankind, the Netherlands intend to aid to the utmost of tbJeir ability in the réalisation of the high moralideas which have led to its formation. The Dutch Government and people are always glad, in the future as in the past, to put their resources at the disposal of the movement destined to organise justice and international law. They highly appreciate the reception accorded to their expression of sympathy with the work which the League is to undertake herc and beg to thank the League for having accepted the offer of hbspitality which they have made wishing to .collaborate and to show their respect for the work to be undertaken. Addressing myself now in particular to you, Gentlemen, members of the Cornjmittee, I wish to pay homage to the high judicia! and moral authority associated with your names. The problem of international community andthemethods of peaceful solution of disputes between States has, especially in the last few decades, been the' constant thought of the most distinguished mindsand the most far-seeing statesmen. The First Hague Conference, the work of which is often - 3 - Première Conférence de la Haye, dont 1'oeuvre souvent méconnue s'arrêta aux limites des possibilités pratiques, créa, k la suite d'une proposition de 1'éminent délégué britannique Lord Pauncefote of Preston, k la veille du siècle actuel, 1'appareil ingénieux destiné k faciliter et a favoriser — comme 1'exposa dans son admirable rapport il y a plus de vingt ans le Baron Descamps ici présent — le recours a 1'arbitrage reconnu par les Puissances k cette époque comme le moyen le plus 'équitable de régler les litiges qui n'ont pas été résolus par la voie diplomatique. Depuis lors s'accentua le mouvement qui tenidait a 1'introduction dans les rapports internationaux d'une instance permanente, de nature essentiellement juridique, appelée k résoudre par 1'application des régies du droit les différends qui pourraient surgir entre les Etats. Ce mouvement, s'inspirant d'une remarquable initiative américaine, k laquelle se rattachent les noms bien connus de Messrs. Elihu Root et James Brown Scott, que nous avons également 1'honneur de voir parmi nous, — ce mouvement prit forme a la Seconde Conférence et aurait abouti si 1'accord sur le choix des juges et la constitution de la Cour avait pu s'établir. Le sort échu ensuite a la Cour des Prises eut raison des efforts qui furent encore faits par certaines Puissances en 1910 pour achever 1'ceuvre que la Conférence de 1907 n'avait pas terminée. Messieurs! Les événements n'ont pu arrêter la marche progressive des idéés. La Société des Nations a repris le fil qui semblait abandonné pour longtemps, et vous a confié la mission de 1'éclairer en vue des d'éeisions importantes k prendre dans un avenir prochain. La grandeur de cette tache se révèle, quand on apercoit audessus de la lutte des intéréts et des passions, la clarté de 1'idée puissante de régler 1'avenir de 1'humanité par le droit. Dans un monde qui a passé par une des plus grandes épreuves que 1'histoire ait jamais connue, dans une communauté internationale chancelante et presqu'k bout de ressources, 1'ceuvre, consacrée k la justice, qui va se poursuivre dans ce Palais destiné k cette fin, apparait comme un réveil, comme une promesse de reconstruction morale, comme le message d'un avenir meilleur, digne de la Société des Nations. II ne m'appartient pas d'approfondir les problèmes que soulève 1'examen auquel vous allez vous livrer. Ces problèmes sont difficiles et multiples; mais les difficultés se dissiperont devant 1'expérience de jurisconsultes consommés, qui, hommes d'état k la fois, n'ignorent pas combien 1'Etat, personne juridique sensible et complexe, underrated, went as far as was practicable at the time, and created on the eve of the present century, on the proposal of the eminent British deïegate, Lord Pauncefote of Preston, the ingenious machinery destined to facilitate and to encourage recourse to arbitration which was recognised by the Powers, at that time, as the most équitable means of adjusting disputes not capable of solution by diplomatic means. This was most ably explained by Baron Descamps in his report, more than 20 years ago. Since then there has been a decided impetus to the movement which tended to the introduction in international relations of a permanent tribunal, with a purely judicial basis, and empowered to resolve byrules of law disputes which might arise between States. This movement, gaining new inspiration from a remarkable American initiative with which is associated the well known names of Elihu Root and James Brown Scott, whom we likewise have the honour to see amongst us, took form at the Second Hague Conference and would have been successful, if it had been possible to reach agreement on the mefhod of choosing Judges and on the constitution of the Court. Later the fate met with by the Prize Court proved too strong for the efforts made by certain Powers in 1910 to complete the work which the Conference of 1907 had not finished. Gentlemen, events have not been able to arrest the onward march of ideas. The League of Nations has taken up again the thread which for a long time seemed abandoned, and haslentrusted to you the task of assisting it, by your advice, to formulate the important decisions to be taken in the near future. The grandeur of this task is apparent when, above the conflict of interests and passions of mankind, is seen the guiding star of the noble idea of governing the future by the laws of justice. In a world which has passed through one of the greatest trials which history has ever known, in an international society shaken to its fundations, and almost at the end of its rescurces, the work of justice which is to be carried on in this Palace appears like an awakening, like a promise of moral reconstruction, like the message of a better future worthy of the League of Nations. It does not fall to me to examine in details the problems which the work to which you are to devote yourself will raise. These problems are difficult and multiple, but they will be dissipated bef ore the experiencé of jurists versed in international law who, being also statesmen, fülly realise how much the State, as a delicate and complex legal organism, differs from an indi- — 4 - cssentiellement différente de la personne naturelle, se soumet difficilement a tout système qui ne tient pas compte de son caractère et de ses besoins spéciaux. Messieurs! Permettez-moi' de rappeler. k cette occasion les paroles de M. Léon Bourgeois, qui résumait sa pensee en disant: „L'obligation de résoudre par un règlement pacifique les conflits intemationaux est la loi première de la Société humaine". C'est lk 1'id'ée élevée k' laquelle le Palais, oü nous sommes réunis et oü vos travaux vont se poursuivre, k été consacré. Sóyez — en convaincus que les sympathies du peuple néerlandais vous entourent et que nous formons le vceu sincère que le grand effort que vous ferez pour enrichir riiumanité d'une institution de justice qui aura la confiance de toutes les nations, soit couronné de succès. vidual and who know with what difficulty the State submits itself to any system which does not take account of its special character and néeds. Gentlemen, permit me to recall on this occasion the words of M. Léon Bourgeois, who summarized his viewpoint in the following words: "The obligation of settling international conflicts by pacific means is the first law of hulman Society". It is to this lofty ideal that the Palace where we are gathered and where your meetings are to be held is consecrated. Rest assured that the sympathies of the Dutch people surround you and that we cherish the sincere wish that the great effort which you are to make to enrich humanity with a institution of Justice, which shall have the confidence of all the Nations, may be crowned with success. — 5 — ANNEX No. 2. ANNEXE No. 2. Discours prononcé par M. Léon Bourgeois. C'est un grand honneur pour moi d'avoir été délégué par le Conseil de la Société des Nations pour ouvrir les travaux du Comité des juristes chargé de préparer le statut de la Cour Permanente de Justice Internationale. L'autorité personnelle des membres de votre Comité assure le succès de vos travaux. Elle est le présage et.vle gage du respect qui entourera dans 1'avenir 1'institution suprème dont les décisions devront établir dant le monde la souveraineté du droit. Je salue ici MM. Adatci, Altamira, Bevilaqua, Descamps, Hagerup, de Lapradelle, Loder, Lord Phillimore, M. RicciBusatti et,particulièrement, Mr. Elihu Root, le grand jurisconsulte et l'éminent homme d'état américain dont la présence nous permet d'affirmer que, dans 1'ceuvre qui nous rassemble, 1'ancien et le nouveau monde ne sauraient, malgré des difficultés passagères, être séparés par une barrière durable. Ces deux mots d'ancien et de nouveau monde ne peuvent plus signifier que monde du passé et monde de 1'avenir. C'est bien 1'humanité toute entière qui formera demain le monde nouveau. II est juste que La Haye ait été désignée pour la réunion de votre Comité. Le souvenir des Conférences de 1899 et de 1907 ne peut s'effacer de la mémoire de ceux qui ont eu 1'honneur — il en est parmi vous — d'y participer. II serait injuste d'oublier ces premiers essais de 1'organisation de la justice et de la paix. Certes, les ouvriers d'alors n'ont pas eu le pouvoir et n'ont même jamais rêvé d'établir d'un seul coup, dans un même temps, la puissance souveraine du droit. Ils savaient que la force des intéréts et des passions demeure et demeurera toujours redoutable. II a fallu trois siècles au christianisme pour établir son empire sur le monde, et nul ne pouvait imaginer qu'une convention internationale suffirait, quelle qu'en füt la solennité, pour réaliser ce qui n'était rien de moins qu'une révolution universelle. L'oeuvre, cependant, est loin d'avoir été inutile. Speech delivered by M. Léon Bourgeois. It is a great. honour for me to have been delegated by the Council of the League, of Nations to open the meetings of the Committee of Jurists charged with the duty of preparing the constitution of the Permanent Court of International Justice. The personal authority of the members of your Committee assures the success of your labours. That authority at onoe presages and giuarantees the respect Iwhich will surroundl in the fut ure that suprème institution whose décisions must establish the sovèreignty of law in all the world. Ij welcome here Messrs. Adatci, Altamira, Bevilaqua, D escamps, Hagerup, de Lapradelle, Löder, Lord Phillimore, Ricci-Busatti and particularly Mr. Elihu Root, the great jurist and eminent American statèsman, iwhose presence permits us to affirm thiat in the work which has called us together the old world and the new world, in spite of passing difficulties, cannot be separated by a durable barrier, and that indeed the two words „old world" and „new world" can now have no other meaning than the world of the past and the world of the future. For it is nothing less than humanity as a whble which will form the new world of to-morrow. It is fitting that The Hague has been designated for the meetings of your Committee. The recollection of the Conf erences of 1899 and 1907 can never pass from the memory of those who had the honour, — and there are some of them amongst you — to take part in them. It would be unjust to allow these first steps in the organisation of justice and peace to be forgotten. It is true that the artisans of these times had not the power and did not even dream of establishing ajtl a single blow and at once the sovereign power of right. They knew that the force of special interests and of passion remains and will remain always ïormidable. It tobk three centuries for Christianity to establish its empire in the. world, and no one could have imagined that an international convention, however solemn. could suffice to realise what must be nothing less than a universal révolution. — 6 — Les chemins ont été ouverts. Les méthodes ont été déterminées. L'idée généreuse qui, depuis Henri IV, grace aux travaux des philosophes du i8ème et du ioème siècles, avait pu gagner les esprits supérieurs, avait pris pour la première fois, a La Haye, une forme concrète dans une série d'actes internationaux qu'avaient contresignés les représentantfe de plus de quarante nations. Et rimportance des résultats pratiques ne peut être méconnue. Est-ce dans le Palais de la Haye qu'on peut oublier les arbitrages et les enquêtes qui, notamment dans les affaires du Dogger Bank, de Casablanca, du „Carthage" et du „Manouba" ont, a plusieurs reprises, écarté des risques de conflits graves et peut-être des guerres entre plusieurs grandes Puissances ? Mais il fallait sans doute qu'une terrible leoon de choses füt donnée au monde pour que la semence germat, pour que pénétrat dans la pensée, non seulement des Gouvernements mais des peuples, cette vérité essentielle que ce n'est pas dans les conflits de la force qu'on pourra jamais découvrir les fondements de (la paix entre les Etate, pas plus que ceux de la paix entre les hommes. Hélas, il a fallu les horreurs de ces quatre années de guerre, les ruines accumulées, les millions de morts, les crimes inexpiables pour ouvrir les yeux du plus grand nombre, et si, dans certains pays, la folie ambition des politiques peut encore admettre le retour de semblables catastrophes, elle soulèvera désormais dans 1'ê.me des simples innombrables la révolte ouverte du sentiment et de la conscience. Une autre condition s'est réalisée. La victoire des soldats de la civilisation et de la liberté a permis de répairer les plus graves des injustices de 1'histoire, d'abblir les plus cruelles des servitudes du passé. Les 'peuples conquis ont été libérés, les flroits des nations a se constituer elles-mêmes ont étSé reoonnus. II est possible mgintenant d'envisager 1'heure oü 1'état de fait ne sera plus contraire aux régies du droit. Un tribunal dont les sentences doivent garantir le maintien de la paix n'a d'autorité que si cette paix est fonÜée sur le droit lui-même. La paix, avons-nous déja dit, c'est la durée du droit. Dans toute la mesure oü le droit aura été assuré par la victoire, vous pourrez, Messieurs, travailler librement a son triomphe définitif. The work, however, is far from having been useless. Roads were opened. Methods were laid down. That generous idea which, since the'time of Henry IV, thanks to the labours of the philosophers of the eighteenth and nineteenth centuries, has succeeded in winning the support of all superior intelligences, took for the first time at The Hague a concrete form in a series of international acts which were countersigned by the representatives of more than forty nations. Nor should the importance of the practical results be disregarded. It is not here, in this Palace of The Hague, that we should forget the arbitrations and the inquiries which, notably in the affairs of the Dogger Bank, of Casablanca, of the "Carthage" and of the "Manouba", on several occasions warded off the risk of serious conflicts and perhaps even of war between several great Powers. It needed, however, without doubt that a terrible object-lesson should be given to the world in order that into the minds not only of governments but of peoples there might sink the essential truth that it is nQt in the conflicts of force that one can ever discover the foundations of peace between States any more than between individuals. It has, alas, needed the horrors of four years of War, of accumulated ruins, of millions of dead and of crimes which are inexpiable, to open the eyes of the greater number of men, and if in some countries the mad ambition of politicians can still contemplate a return to similar catastrophes, it would arouse immediately infthef soul of innumerable simple people the open revolt both of feeling and of conscience. And another condition has been realised. The victory oï the soldiers of civilisation and of liberty enabled reparation to be made for some of the most serious injustices of history and the abolition of some of the most cruel servitudes of the past. The conquered peoples have been freed and th!e)rightslof nations to constitute themselves have been recognised. It is possible now to contemplate the hour when the world de fado will not be oontrary to the world de jure. A tribunal whose sentences should guarantee the maintenance of peace has only authority if that peace is founded on public right itself. Peace, as we have already said, is simply the stable existence of right, and in all that measure in which right has been assured by the victory, you will be able. Gentlemen, to work in freedom towards its final triumph. - 7 - Je suis venu ici, Messieurs, au nom Idu Conseil de la Société des Nations. C'est, en effet, ce Conseil qui a, par application de 1'article 14 du Pacte de Versailles, été chargé de 1'organisation de la Justice internationale. Un mémorandum du Secrétaire Général a posé devant vous, avec une interprétlation aussi exacte que possible du Pacte, les questions principales que vous aurez a résoudre. Ces questions, j'en rappelais moi-même quelques-unes dans mon rapport a la session du Conseil tenu a Londres au mois de février dernier: Comment la Cour Permanente sera-t-elle organisée? Comment ses membres seront-ils nommés? Quel sera leur nombre et leur situation? En quel pays, en quelle ville son siège sera-t-il fixé? Quelles seront ses régies de procédure, aussi bien en ce qui concerne 1'instruction que le jugement des litiges? Quelles seront, enfin, lesjlimites de sa compétence? Sur ce demier point, le Pacte lui-même et les divers traités qui viennent d'être signés ne Vous donnent pas seulement un certain nombre d'indications, mais vous apportent des décisions précises, et si quelques dispjositions de ces traités et du Pacte vous semblent impliquer des restrictions regrettables, il ne faüt pas oublier que, sans même envisager aucun amendement au Pacte, le Conseil et 1'Assemblée, inspirés par vos travaux, peuvent, en vertu des art. 12 et 15, acxroitre considérablemlent le champ d'action de la Cour. Dès maintenant, certains points vous paraitront sürement acquis. La Cour |de Justice doit être une véritable Cour Permanente. Ce n'est pas simplement a des arbitres choisis éventuellement en cas de conflit par les parties intéressées, c'est a un petit nombre de juges siégeant constamment, recevant un mandat dont la durée permettra 1'établissement d'une véritable jurisprudence, qu'il appartiendra de dire le droit. Cette permanence est un symbole. C'est un siège élevé au milieu des nations, oü toujours sont présents les juges, vers qui . puisse toujours se porter 1'appel des faibles et se dresser la protestation du droit violé. Choisis non en considération de 1'Etat auquel ils appartiennent mais a raison de leur autorité personnelle, de leur passé, du respect qui s'attaché a leur nom connu du monde entier, ces juges représenteront le véritable esprit international, qui n'est nullement, comme on 1'a pré- I have come here, Gentlemen, in the name of the Council of the League of Nations. That Council, by the application of Article 14 of the Covenant of Versailles, was charged with the organisation of international justice. A Memorandum by the Secretary-General has set out for you, with as exact as possible an interpretation of the Covenant, the principal questions which you will have to resolve. These questions I summed up myself to a certain degree in my report to the session of the Council held in London in February last: How should the Permenant Court be organised ? How should its members be appointed ? What will be their number and status ? In what country and in what town will the seat of the Court be fixed? What will be its rules of procedure, both in the matter of preliminary , pleadings and of judgment ? What will be, finally, the limits of its competence ? On this last point the Covenant itself and the different treaties which have been lately signed not only give you a certain number of indications, but bring you precise décisions, and if some of the dispositions of these treaties and of the Covenant appear to you to imply regrettable restrictions, it must not beforgotten that withou|t necessarily envisaging any amendment of the Covenant, the Council and the Assembly, inspired by your labours and in virtue of Articles 12 and 15, can considerably increase the field of activity of the Court. From the start, however, some points will appear to you to be already certainly obtained. The Court of Justice must be a true Permanent Court. It is not simply a question of arbitrators chosen on a particular occasion, in the case of conflict, by the interested parties; it is a small number of judges sitting constantly and receiving a mlan!date the duration of which will enable the establishment of a real jurisprudence, who will administer justice. This permanence is a symbol. It will be a seat raised in the midst of the nations, where judges are always present, to whom can always be brought the appeal of the weak and to whom protests against the violation of right can be addressed. Chosen not by reason of the State of which they are citizens, but by reason of their personal authority, of their past career, of the respect which attachés to their names known over the whole world, these judges will represent a truly international spirit which - 8 - tendu, la négation des légitimes intéréts de chaque nation, mais qui est, au contraire, la sauvegarde de ces intéréts, dans la limite même de leur légjtimité. Cette Cour Permanente ne • sera pas, nous 1'avons dit, une Cour d'arbitrage, mais une Cour de justice. La Cour d'Arbitrage dont nous avons rappelé les éminents services, ne cessera point de fonctionner, dans tous les cas pour lesquels elle a été créée. Mais elle a ses caractères propres, son domaine déterminé. II y a, entre la sentence arbitrale et 1'arrêt d'un tribunal, une différence essentielle, différence aussi profonde que celle qui existe entre 1'équité et la justice. L'arbitrage peut tenir corrïpte de mille éléments de fait, de mille contingences, souvent de certaines nécessités d'ordre politique. L'arrêt de justice ne tient compte que de la règle définie et fixée par la loi. On peut idire que, dans chaque Etat, le domaine de la justice proprement dite s'est étendu peu a peu a mesure que les législations, s'étendant elles-mêmes et pénétrant plus profondément dans le jeu des relations individuelies, précisaient pour chacune de ces relations les droits et les obligations de chacun des citoyens. Certes, la définition juridique Ides droits et des obligations n'atteindra jamais la totalité des rapports entre les hommes, mais on peut dire que le progrès de la vie normale, a 1'intérieur des Etats, a toujours suivi 1'accroissement du domaine de 1'autorité judiciaire, et c'est pourquoi rindépendance de 1'autorité judiciaire vis a vis des pouvoirs politiques semble, de plus en plus, 1'une des garanties essentielles de la liberté et de la paix intérieure. Messieurs, nous pouvons donc prévoir qu'il en sera de même pour les Etats. Ils n'ont encore, les uns vis a vis des autres, que des rapports incertains, dont la nature est mal définie, dont les régies sont livrées encore aux contestations sans fin, au hasard!, k 1'arbitraire, ainsi qu'il en était entre les citoyens de chaque Etat aux premiers ages de la civilisation. Ce que la Société des Nations se propose précisément de créer, c'est cette définition nouvelle et plus compléte du nombre le plus grand possible des relations entre les Etats, de fagon a donner une compétence toujours plus étendue au pouvoir suprème de la justice. Je sais que, pour certains esprits, ce qui devrait être organisé avant tout, c'est la justice internationale. II n'y a pas d'opposants contre le projet de constitution de la Cour de Justice, mais plusieurs juristes éminents voudraient réserver, jusqu'a nouvel ordre, 1'organisation proprement dite de la Société des Nations. is by no means, as some people pretend, a négation of the legitimate interests of each nation, but which is, on the contrary, the safeguard of these interests, within the very limits of their legitimacy. This Permanent Court will not be, as I have saidi, a Court of arbitration, but a Court of justice. Thé Court of Arbitration, whose eminent services we all remember, will certainly not cease to function in all the cases for which it was set up. But it has a special character and its range of action is already determined. There is between the sentence in an arbitration and the judgment of a tribunal an essential différence, a différence as profound as that which exists between equity and justice. Arbitration can take account of a thousand elements of fact and a thousand contingenties, and often of certain necessities of a political kind. The decrees of justice take account only of a rule defined and fixed by law. In every State the domain of justice properly so-called has spread step by step as the body of legislation, extending itself and penetrating more deeply into the interplay of individual relations, defined for each one of these relations the rights and obligations of every citizen. Certainly the juridical définition of these rights and obligations will never reach the sum of the points of contact between people, but it is f air to say that progress in normal life, in the interior of States, has always followed an enlargement of thè domain of judicia! authority, and it is for that reason that the independence of the judicia! authority vis-a-vis the political power appears more and more one of the essential guarantees of liberty and internal peace. Gentlemen, we can foresee jthlenthat it will b'e the same in the case of States themselves. Thjey have up to ïiow one towards another uncertain modes of contact, thè nature of which is badly defined, thè laws of which are still at the mercy of endless differences of opinion, or of arbitrary chance, just as it was between the citizens of each country in the first ages of civilisation. Thè precise object of the League of Nations is just this new and more complete définition of the largest possible number of relations between States, in such a way as to give an alwaysincreasing compétence to the suprème power of justice. I know that, in the minds of certain people, the view is that what must be organised before everything is international justice itself. There are no real opponents of the project of setting up a Court of Justice, but there are certain eminent jurists who would prefer to reserve, until some fresh - 9 - Me sera-t-il permis de dire pourquoi le Conseil de la Société des Nations a considéré les deux institutions comme complémentaires 1'une de 1'autre, comme devant être organisées en même temps, comme ne pouvant, si elles doivent vivre, se passer 1'une de 1'autre? Essayons de nous rendre compte de la puissance d'action d'une institution de justice internationale. Quelle sera la matière offerte a ses décisions? Quel sera son pouvoir de pénétration dans les faits? Quelle sera la garantie d'une exécution exacte de ses arrêts? La justice suit nécessairement 1'organisation de la vie elle même. Dans 1'intérieur d'un Etat, les tribunaux ne peuvent véritablement et utilement statuer que si des lois précises ont déterminé les rapports entre les hommes, fixant, par conséquent, les droits et les obligations, et offrant aux représentants du droit le moyen de confronter les faits avec le droit ainsi défini et d'en réprimer les violations. En d'autres termes, la vie précède le droit. Tant qu'elle est inorganisée, tant que le fonctionnement de ses différentes formes politiques, sociales ou économiques n'ont pas été déterminées, une action d'équité peut s'exercer entre les tendances et les forces contraires, mais 1'action véritable du droit n'est pas née. Entre les Etats, il ne peut en être autrement. La vie internationale tend a se développèr chaque jour avec une intensité que nul, il y a un siècle, n'aurait pu prévoir et n'aurait osé mesurer. L'interdépendance des phenomènes de tout brdre, politiques, économiques, financiers, sociaux, fait retentir jusqu'aüx extrémités du monde la répercussion des besoins et des activités de chacun. La création d'organes intemationaux oü se réglera, dans un intérêt supérieur, le flux et le reflux de toutes ces forces est indispensable a la paix et a la prospérité de chacun et de tous. Le Conseil de la Société des Nations s'est donné pour tache de créer aussi rapidement que possible ces organes de la vie internationale: organisation de la statistique universelle; organisation du travail, organisation de 1'hygiène, organisation de la liberté du transit; tels sont les principaux objets auxquels il a consacré sa dernière session de Rome. L'institution d'un organisme économique et financier n'a pu être enterprise dès cette session; la situation générale du monde, profondément troublée par les conséquences de la guerre, ne peut être d'ailleurs déterminée tant que la si- arrangement, the organisation of the League of Nations specially so-called. May I be permitted to say why the Council of the League of Nations consider the two institutions as complementary the one to the other, as of necessity being organised at the same time and as being unable, as long as they wish to preserve their existence, .to do without each other ? Let us try now to estimate the scope of action of an institution of international justice. What will be the material offered for its décisions ? What will be its power of exploring facts ? What will be the guarantee of an exact executiom of its décisions ? Justice follows necessarily the organisation of life itself. In the interior of a State the Courtscan only give décisions in any real and useful sense, if precise laws have already determined the relations between men, fixing in consequence their rights and obligations and offering to the representatives of law the means of confronting the facts with the law so defined and of repressing the violations of it. In other words life precedes law. In so far as it is unorganised, in so' far as the functioningj of its different forms, political, social or economie, have not been determined, the action of equity can be exercised between conflicting forces and tendenties, but the true action of law has not yet been born. Between States it cannot be otherwise. International life tends to develop every day with an intensity which no one a century ago could have foreseen or dared to estimate. The interdependence of matters of every order, political, economie, financial, social, makes feit at the very extremities of the world the répercussion of the needs and activities of everyone. The creation of an international organ through which, in the higher interest of all, the flux and reflux of all these forces shall be regulated, is indispensable to the peace and prosperity of each and all. The Council of the League of Nations has undertaken the task of creating as rapidly as possible these organs of international life: the organisation of universal statistics, the organisation of labour, of health, of the freedom of transit: these are the chief objects with which it dealt at its last session in Rome. At that session, the institution of an economie and financial organisation could not be undertaken. The general situation of the world, profoundly troubled as it is by the conséquences of the war, cannot be determined until the special - 10 - tuation spéciale des signataires du Traité de Paix n'aura pas elle-même été définie par les Etats directement intéressés. Mais, dès maintenant, le Conseil a arrêté le programme des travaux de la Conférence universelle a laquelle seront confiées les études préliminaires, qui permettront de jeter les bases de cette mutualité financière qui donnera une forme stable au crédit international. Comment 1'ensemble de ces organismes pourrait-il être protégé contre les conflits de chaque jour si Tinstitution judiciaire n'était point toujours présente et toujours prête a les éviter ou a les résoudre ? Mais comment, en retour, 1'organisation judiciaire internationale, qui doit avoir pour tache de garantir le respect des droits et 1'exécution des obligations entre toutes les nations pourrait-elle suifire a sa tache si le fonctionnement régulier de tous ces organes de la vie internationale n'avait pas été d'abord préalablement assuré? Enfin, il est un demier point de vue auquel il faut se placer pour envisager les rapports nécessaires de la Société des Nations et de la Justice Internationale, et 1'étroite solidarité qui existe et qui existera toujours davantage entre leurs deux actions. J'aborde ici nettement le problème décisif des sanctions. Quelle serait 1'efficacité, quelle serait la réalité d'une sentence de justice, si elle ne trouyait pas dans une forte organisation des institutions internationales ce qu'on appelle en termes techniques 1'exécutive de ses décisions? Le Pacte prévoit plusieurs degrés de sanctions: sanctions juridiques, sanctions diplomatiques, sanctions économiques; en dernier lieu, et dans des limites trés spécialement déterminées, sanctions militaires. II est souhaitable qu'on ne soit pas obligé d'y avoir recours, mais il est impossible de penser que toutes tentatives de violence disparajtront de ce monde et que, par conséquent, ropposition de,la force du droit a la force dé la violence ne soit pas, hélas, encore bien longtemps nécessaire. Le Pacte a prévu, dans son art. 9, la constitution d'une commission militaire, navale et aérienne, chargée de donner son avis sur 1'exécution des dispositions des articles 1 et 8 et, d'une facon générale, sur les questions militaires navales et aériennes. Le Conseil de la Société a, dès sa session k Rome, fixé le statut de cette commission militaire, qui, dès maintenant, peut se mettre k l'ceuvre. Ainsi, peu k peu, va se former le cycle com- situation of the signatories of the Treaty of Peace has itself been defined by the States directly interested. But already the Council has drawn up the programme of work for the universal Conference to which shall be entrusted the preliminary investigations which will enable the foundation to be laid of that financial co-operation which will give stability to international credit. How is this collection of organisations to be protected against the conflicts of everyday, if the judicial institution is not always present and always ready to ward off a conflict or to settle it ? But how on the other hand, can the international judicial organisation which must have for its task to guarantee respect for the rights and the execution of the obligations between all the nations, be sufficiently strong for its task, if the regular functioning of all these other organisations of international life has not been assured beforehand ? Finally, there is a last point of view, which we must take in order to envisage the necessary relations between the 'League of Nations and the International Court of Justice, and the close soiidarity which exists and which will always exist tolanl increasing degree between their two actions. I approach here briefly the decisive problem of sanctions. What would be the efficacy, what would be the reality of a sentence of justice, if it did not find in a strong organisation of international institutions what one calls in a technical term the executory of these décisions? The Covenant foresees several degrees of sanction, juridical sanction, diplomatic sanction, economie sanction, and as a last resort and, within limits very closely confined, military sanction. It is much to be desired that we should not be obliged to have recourse to that, but it is impossible to think that all tendenties towards violence will disappear from the world and that in consequence the opposition of the force of right to the force of violence will not be, alas, still for a long time necessary. The Covenant has provided in Article 9 the constitution of a military, naval and air Commission, charged with advising on the execution of thè dispositions of Articles 1 and 8, and in a general way to advise on military, naval and air questions. The Council of the League at its session in Rome laid down the terms of reference for this Commission, which can now get to work. So little by little there will be a complete cycle of international life. Thè organisations whose co-ordination is necessary for the development — 11 - plet de la vie internationale. Les organes dont la coordination est nécessaire au développement de cette vie vont pouvoir entrer en action. Les obligations précises qui résulteront, pour chacun des Etats, de leur intégration dans cette existence commune, pourront être définies successivement. Le réseau du droit se resserrera entre ces personnes morales dont le développement particulier dépendra chaque jour davantage du développement de la vie commune. Et les conditions juridiques auxquelles seront soumis, en vertu des mêmes principes de droit, les actes de chacun et les actes de tous, offriront a la justice internationale la matière toujours plus riche, plus abonldante de ses décisions. Messieurs, les jurisconsultes qui sont assemblés a La Haye me pardonneront d'avoir semblé devancer les avis que nous sollicitons de leur science et de leur expérience. Je suis loin, croyez-le, d'avoir eu une telle pensee. Parlant au nom du Conseil de la Société des Nations, j 'ai voulu simplement montrer quelle grande place, a nos yeux, doit prendre la Cour de Justice dans 1'organisation internationale du monde. Nous la voulons armée de la plus haute puissance morale, organisée pour une pénétration aussi profonde que possible dans les rapports de la vie des nations. Nous sommes prêts a assurer aussi complètement que possible et 1'étendue de sa compétence et 1'exécution de ses arrêts, et c'est en raison même de la confiance que nous mettons en son action bienfaisante que nous devons établir entre les pouvoirs généraux du Conseil et de 1'Assemblée et les pouvoirs propres de la Cour la solidarité la plus étroite et 1'harmonie la plus parfaite. Vous allez, Messieurs, donner la vie au pouvoir judiciaire de 1'humanité. Les philosophes et les historiens nous ont dit les lois de la grandeur et de la décadence des Empires; nous attendons de vous, Messieurs, les lois qui assurent la perpétuité du seul empire qui ne peut connaitre de décadence; 1'empire de la Justice, expression de 1'éternelle Vérité. of this life will be able to begin to work. The precise obligations which will result for each State from their intégration in this common existence will be one after another defined. The network of law will be drawn more tightly between these legal personalities whose individual development will become daily more and more dependent upon the development of their relations one with another. The acts of one and all will be subject to the same legal standards, judged according to the same principles of justice, and consequently a continually increasing abundance of material will be furnished upon which the décisions of international justice may be based. Gentlemen, the jurists who are assembled at The Hague will pardon me for having appeared to forestall the advice which we solicit from1 their knowledge and their expérience. I am far, you must believe, from having had any such thought. Speaking in the name of the Council of the League of Nations I have wished simply to show what a largé place in our eyes the! Court of Justice must take in the international organisation of the world. We wish to see it armed with the highest moral power and organised for a penetration as deep as possible into all the points of contact in the life of nations. We are ready to assure as completely as possible the extent of its compétence and the execution of its judgements, and it is just because of thé c'onfidence that we place in its beneficent action that we wish to establish between the général powers of the Council and the Assembly; and thé special powers of the Court the closest solidarity and the most profound harmony. You are about, Gentlemen, to give life to thé judicial power of humanity. Philosophers and historians have told us of the laws of the growth and décadence of Empires. We look to volui, Gentlemen, for laws which will assure the perpetuity of thé only empire which can show no décadence, the empire of justice, which is the expression of eternal truth. - 12 - ANNEXE No. 3. Discours prononcé par le Baron Descamps. Ma première parole comme Président du Comité des Jurisconsultes chargé de rédiger un projet de Cour Permanente de Justice Internationale, sera une demande a M. le Ministre des Affaires Etrangères de vouloir bien transmettre a Sa Majesté la Reine des Pays-Bas, avec 1'expression de notre profond respect, les vceux que nous formons pour Son auguste personne, pour la Familie Royale et pour le peuple néerlandais. Je remercie M. le Ministre des Affaires Etrangères et M. le Délégué du Conseil de la Société des Nations qui ont bien voulu nous apporter, avec leur souhaits de bienvenue, Pappin de leurs paroles autorisées. II y a des souvenirs qui sont plus qu'une joie, qui sont une force pour 1'ame. Celui que nous emporterons des discours de Leurs Excellences M. le Jonkheer van Karnebeek et M. Léon Bourgeois sera de ce nombre. II demeurera pour nous un puissant réconfort et le meilleur des encouragements au moment oü nous allons nous efforcer de remplir une mission difficile entre toutes. Le Conseil de la Société des Nations a constitué un Comité de jurisconsultes chargé de lui présenter un pro jet d'organisation de la Cour Permanente de Justice Internationale, visée par Partiele 14 du Traité de Versailles du 28 juin 1919. La première tache qui s'impose naturellement a ce Comité est de constater 1'état actuel du droit international. Trois conférences de la Paix, les deux premières tenues a La Haye, la troisième tenue a Paris, se sont occupées, dans des conditions différentes, de 1'organisation de la justice internationale. II importe, en vue d'une solution lumineuse du problème posé, de caractériser 1'intervention de chacune d'elles. C'est a la Conférence de la Paix de 1899 que revient 1'honneur d'avoir créé pour la première fois une Cour mondiale de justice internationale sur la base de 1'arbitrage. Le rapport a la Conférence s'exprime sur ce point dans les termes suivants: „L'établissement d'une Cour Permanente d'Arbitrage répond aux aspirations les plus profondes des peuples civilisés, aux progrès réalisés dans les relations des Etats, au développement moderne du conten- ANNEX No. 3. Speech delivered by Baron Descamps. My first words as President of the Committee of Jurists entrusted with drawing up a plan for a Permanent Court of International Justice, will be to request the Minister for Foreign Affairs' to be good enough to convey to Her Majesty the Queen of the Netherlands the exprjession of our profoundest respect and our good wishes for Herself, the Royal Family and the Dutch people. I beg to tender my thanks to the Minister for Foreign Affairs and to the -Delegate from the Council of the League of Nations who have welcomed us and are giving us the support of their authority. There are memories which are more than joys — memories which strengthen the soul. The recollection of the speeches of Their Excellenties M. le Jonkheer van Kavnebeek and M. Léon Bourgeois will be one of these. It will be a powerful encouragement to us in the eminently difficult mission we are about to undertake. The Council of the League of Nations has establishèd a Committee of Jurists, to formulate fend submit to it for adoption a plan for the establishment of the Permanent Court of International Justice, provided for in Article 14 of thè Treaty of Versailles dated June 28th, 1919. The first task with which this Committee is confronted is clearly to ascertain thè present state of international law. Three Peace Conferences, the first two held at the Hague, the third at Paris, have under different circumstances, dealt with the organisation of international justice. In order to throw light on the problem before us, it is important that we should define what each of these has accomplished. The honour of having created for the first time an international Court of Justice based on arbitration belongs to the Peace Conference of 1899. The Report on this question laid before the Conference reads as follows : „The establishment of a Permanent Court of Arbitration is in response to the highest aspirations of civilised peoples, to those ideas of progress which have been realised in international relations, to the - 13 - tieux international, au besoin qui pousse les nations de nos jours a rechercher une justice plus accessible dans une paix moins précaire. Cette grande institution peut être un puissant auxiliaire pour l'affermissement du sentiment du droit dans le monde." Les traits caractéristiques de la nouvelle institution, au point de vue de son organisation, étaient les suivants: I. Désignation par chacune des Puissances signataires d'un nombre égal d'arbitres inscrits sur une liste générale, au titre de membres de Ja Cour. II. Libre choix, fait dans cette liste, des arbitres appelés a former le tribunal en exercice dans les divers cas de recours a 1'arbitrage. III. Institution a La Haye d'un Bureau international servant de greffe a la Cour et pour•voyant aux services administratifs. IV. Institution d'un Conseil Permanent d'administration et de haut controle, composé des représentants diplomatiques des Puissances accrédités a La Haye, sous la présidence de M. le Ministre des Affaires Etrangères des Pays-Bas. Au point de vue de la compétence, la Convention pour le règlement pacifique des conflits internationaux, après avoir traité des bons offices et de la médiation ainsi que des commissions internationales d'enquête, donnait de 1'arbitrage, a 1'article 15, la définition suivante: „L'Arbitrage international a pour objet le règlement de litiges entre les Etats par des juges de leur choix et sur la base du respect du droit." Précisant la portée de eet article, le rapport a la Conférence s'exprimait comme suit: „Dire que 1'arbitre est juge et qu'il statue en droit, c'est dire que 1'arbitrage ne s'applique pas a toute espèce de différends entre Etats. L'article 16 déterminait ensuite la nature des questions litigieuses qui sont du ressort propre de 1'arbitrage. L'article 16 n'allait pas toutefois au dela de cette reconnaissance générale. Sous 1'empire de eet article, chaque Etat décidait souverainement, k ce point de vue, si tel ou tel cas serait soumis a 1'arbitrage, sous la réserve, des obligations qu'il pouvait avoir contractéés par d'autres traités. Touchant ce dernier point, l'article 19 renfermait la disposition suivante: „Indépendamment des Traités généraux ou particuliers qui stipulent actuellement 1'obligation du recours a 1'arbitrage pour les Puissances signataires, ces Puissances se réservent de conclure, soit avant la ratification du présent acte, soit postérieurement, des modern development of international Htigation, to the need which urges nations in our day to seek a more accessible justice in a less uncertain peace. This great institution can be a powerful auxiliary for the strengthening of the feeling of justice in the world". The characteristic features of the new institution, from the point of view of organisation, were the following: I. The appointment by each of the signatory Powers of an equal number of arbitrators, entered in a general list as members of the Court. II. The free choice, from this list, of arbitrators who would be chosen to form the tribunal for each case which may arise for arbitration. III. The establishment, at the Hague, of an International Office which would serve as registry to the Court and provide for the administrative services. IV. The establishment of a Permanent administrative Council, to exercise suprème control, composéd of the diplomatic representatives of the Powers accredited to The Hague, with the Dutch Minister for Foreign Affairs as President. With regard to the compétence of the Court, the Convention for the pacific settlement of international disputes, af ter referring to "good offices" and to médiation, and also to international commissions of enquiry, gives under Article 15 the following définition of arbitration: "International arbitration has for its object the settlement of differences between States by judges of their own choice, and on the basis of respect for law". The Report submitted to this Conference defines the meaning of this Article more accurately in the following terms: „To say that the arbitrator is judge and acts according to law, is to say that arbitration is not applicable to every variety of chspute between States". Article 16 fuither defines the nature of litigieus questions which come under the compétence of arbitration proper. ' t&j Article 16 did not, however, go beyond this general recognition. Under thè present Convention, each State decided absolutely, from this point of view, whether suoh a case should be submitted to arbitration, saving always obligations it might have contracted by other treaties. On this last point, Article 19 embodied the following regulation: „Independently of general or private Treaties expressly stipulating recourse to arbitration as obligatory on the signatory Powers, these Powers reserve to themselves the right of concluding, either before the ratification — 14 — accords nouveaux, généraux ou particuliers, en vue d'étendre 1'arbitrage obligatoire a tous les cas qu'elles jugeront possible de lui soumettre." C'est en application de cette disposition que s'est formé un réseau extrêmement remarquable de conventions arbitrales dans le monde des Etats. L'article 21 de la convention stipulait que „la Cour Permanente sera compétente pour tous les cas d'arbitrages a moins qu'il n'y ait entente entre les parties pour 1'établissement d'une juridiction spéciale". En ce qui concerne la procédure arbitrale, il n'existait pas, >avant la Conférence de 1899, de régies juridiques générales acceptées de concert par les Etats. Un projet de règlement concernant cette matière avait été élaboré par 1'Institut de Droit International, et complété par d'autres travaux de jurisconsultes éminents. L'ceuvre a laquelle s'était adonné 1'Institut avait-été fécondée par la pratique de nombreux arbitrages intemationaux. C'est en puisant a la doublé source de la Science et de 1'Expérience que la Conférence de 1899 a consacré un des chapitres les plus intéressants de son oeuvre a 1'élabonation d'un Code de procédure arbitrale comprenant les points fondamentaux de cette procédure, appelé a servir de règlement type, a combler les lacunes des compromis, et a constituer un ensemble de régies que la volonté des parties peut sans doute dominer et modifier, mais qui sont particulièrement précieuses pour les cas et dans la mesure oü les Etats ne disposent point autrement. Telle a été dans ses grandes lignes l'ceuvre imparfaite sans doute, mais remarquable de la Conférence de 1899. On a fait a cette oeuvre divers reproches dont les uns sont sans doute fondés a certains égards, mais dont les autres ne paraissent pas toujours justifiés. On s'est plaint du nombre peu considérable de litiges déférés a la Cour Permanente de La Haye. Le rapport du Secrétaire général atteste que durant la période qui s'est écoulée depuis 1'entrée en action de la Cour de La Haye, une vingtaine de litiges ont été soumis a cette Cour. II y a quelque rigueur, ce semble, a demander a la jeunesse les fruits de 1'age mür, et il n'est peut être pas juste de reprocher a une institution ce qui est imputable, dans une large mesure, a la volonté défaillante des Etats. II convient seulement de reconnaitre que certaines conditions du fonctionnement de cette institution ne sont pas de nature k donner toujours une impulsion of the present act or later, new agreements, ge* neral or private, with a view to extending obligatory arbitration to all cases which they may consider it possible to submit to it." The application of this disposition has given rise to an extremely remarkable system of arbitral conventions between the members of the farnily of nations. Article 21 of the Convention laid down that „the Permanent Court shall be competent for all arbitration cases, unless the parties agree to institute a special tribunal." As regards the procedure of arbitration, there was, prior to the 1899 Conference, no general judicial regulation in existence which had the endorsement of all the States. A draft-scheme, designed to regulate this matter, had been formujated by the "Institut de Droit International" and had been supplemented by other works of eminent jurists. The work to which the Institut devoted itself had borne fruit in numerous cases of international arbitration. Thus the 1899 Conference, under the twofold inspiration of Science and Expérience, devoted one of the most interesting chapters of its work to the elaboration of a Code of Procedure in Arbitration which, since it contained the governing principles of this Procedure, was intended to serve as a Standard body of rules to fill the gaps of compromises and to establish a compendium of rules which the parties can, no doubt, overrule and modify, but which are of particular value in cases where the Governments do not make other arrangements. Such, in broad outline, was the work of the 1899 Conference, imperfect no doubt, but nevertheless remarkable. Its work has met with diverse criticisms, some óf which are undoubtedly legitimate in( certain respects, while others do not always appear to be justified. It has been made a ground of complaint that so little litigation is brought before the Permanent Court of The Hague. The report of the Secretary-General shows that from the time the Hague Court first entered upon its duties, some twenty cases have been referred to it. It would appear somewhat exacting to demand of youth the expérience of a ripe age, and it is scarcely just to reproach the institution with inactivity, when this is in a large measure due to the lack of response on the part of Governments. ,\Ve must admit however, that the working of this institution is, under certain conditions, not always calculated to give a real stimulus to the - 15 - efficace a une telle volonté, et a faire éclore et mürir les fruits que 1'on peut attendre d'une organisation développée de la justice internationale. Fonctionnement trop coüteux pour de multiples affaires contentieuses, a-t-on remarqué, et d'oü sont trop absentes les garanties de permanence vraie et de professionnalité de la judicature, telles que nous les voyons assurées dans les juridictions nationales, au grand avantage du développement d'une jurisprudence ferme, continue et progressive. II y a peut être quelque méprise a vouloir calquer 1'organisation de la juridiction internationale sur le type des juridictions nationales. II convient de ne jamais perdre de vue ce que les jurisconsultes, dans leur langage parfois un peu rude, mais expressif, entendent dire lorsqu'ils affirment que „le siège de la matière" n'est pas précisément le même, les sociétés nationales étant, par essence, des sociétés de subordination des individus a un gouvernement souverain a leur égard, et la société internationale étant, par excellence, une société de coordination entre Etats jouissant d'une égale souveraineté. Mais sans admettre ici une assimilation compléte, il est a coup sür expédient de rechercher comment des résultats favorables dans 1'ordre national peuvent être atteints, en une large mesure, tout au moins, par des moyens appropriés, a une situation distincte dans 1'ordre international. C'est sans doute en se placant k ce point de vue que le programme de la Seconde Conférence de La Haye portait: „Améliorations k apporter aux dispositions de la Convention relative au règlement pacifique des conflits internationaux en ce qui regarde la Cour d'Arbitrage". Observons maintenant' comment la nouvelle Conférence a dirigé ses travaux dans cette voie. Un effort trés remarquable a été fait en 1907 par la Seconde Conférence de la Paix en vue de réalisef le progrès de la justice internationale dans deux sphères d'importance primordiale: celle de 1'organisation et celle de la compétence des juridictions. Au premier point de vue, la Conférence, en même temps qu'elle revisait la Convention pour le règlement des conflits internationaux, et formulait notamment des régies nouvelles concernant la pratique en matière de commissions internationales d'enquête, et de procédure sommaire arbitrale, la Conférence a consacré une bonne part de son activité a 1'élaboration d'un „Projet de Convention relative k 1'établissement d'une Cour de justice arbitrale" appelée a fonctionner „a cóté" — suivant une expression souvent reproduite — de la Cour existante, et destinée, même dans 1'opinion des principaux protagonistes goodwill of the Governments and to bring to maturity the fruits which might be expected to result from a completely organised system of international justice. It has been said that this is too costly an organ for the multitudious marters which are in dispute, and one which lacks the guarantees of a truly permanent and professional judicature, such as we know to be assured in national jurisdictiën, to the great advantage of a firm, continuous . and progressive jurisprudence. There may possibly be a mistaken idea underlying this desire to model the organism of international jurisdiction upon the prototype of national jurisdiction. It would be well never to lose sight of what jurists mean, when, in their somewhat crude but expressive language, they assert that the "subject-matter" is not preeisely the same, as in national communities; the individuals are subordinated to the sovereign Government, while the international community is eminently one in which the States are coordinated anid enjoy equal sovereignty. Without, however, admitting in this case complete assimilation, it is unquestionably expediënt to ascertain in what manner results favourable in the national order, can be attained, to a high degree at any rate, by means which are appropriaté to a clearly defined international situation. It was, no doubt, from this point of view that the following words were contained in the programme of the Second Hague Conference: "Improvements to be made in the provisions of the Convention relative to thè pacific settlement of international disputes as regards the Court of Arbitration". Let us now consider what the new Conference has done in this direction. A' very remarkable effort was made in 1907 by the Second Peace Conference with a view to assuring the progress of international justice in two spheres of the greatest importance: its organisation and its judicial compétence. In thè first instance, while revising the Gomvention for the pacific settlement of international disputes and formulating fresh regulations governing the practice of international Commissions of Enquiry and of summary procedure in arbitration, thè Conference devoted a good deal of its time to the elaboration of a "Draft Convention relative to thè creation of a Court of Arbitral Justice", called upon — according to a much'-used term — to act "side by side" with the existing Court and intended by the principal advocates of the new institution to take the place of thè former organisation at a relatively early date. - 16 - de l'organisme nouveau, a se substituer, a une date plus ou moins rapprochée, a 1'organisme antérieur. Les premiers articles de ce projet sont ainsi concus: „Art. i. Dans le but de faire progresser la cause de 1'arbitrage, les Puissances contractantes conviennent d'organiser, sans porter atteinte a la Cour permanente d'arbitrage, une Cour de justice arbitrale, d'un acces libre et facile, réunissant des juges représentant les divers systèmes juridiques du monde et capable d'assurer la continuité de la jurisprudence arbitrale. Art. 2. La Cour de justice arbitrale se compose de juges et de juges suppléants choisis parmi les personnes jouissant de la plus haute considération morale et qui tous devront remplir les conditions requises, dans leurs pays respectifs, pour 1'admission dans la haute magistrature, ou être des jurisconsultes d'une compétence' notoire en matière de droit international. Les juges et les juges suppléants de la Cour sont choisis, autant que possible, parmi les membres de la Cour permanente d'arbitrage. Le choix sera fait dans les six mois qui suivront la ratification de la présente Convention." Mais quant au mode de composition de la Cour, il a dü être omis dans le projet, tous les efforts faits et toutes les combinaisons présentées pour concilier le principe de 1'égalité des Etats avec 1'établissement d'un nombre nécessairement restreint de juges, ayant finalement échoué. Cette lacune demeurant ou verte, le pro jet admet dans son article 6 que la Cour en perspective désignera annuellement trois juges effectifs avec trois suppléants, appelés a former une délégation spéciale répondant a des exigences pratiques souvent signalées. Remarquons encore, au point de vue du fonctionnement de la délégation spéciale, qu'aux termes de l'article 20: „Chacune des parties a le droit de désigner un juge de la Cour pour prendre part, avec voix délibérative, a 1'examen de 1'affaire soumise a la délégation. Si la délégation fonctionne en qualité de Commission d'enquête, ce mandat peut être confié a des personnes prises en dehors des juges de la Cour". L'essai d'établissement d'une nouvelle Cour de justice arbitrale a cóté de la Cour existante est demeuré a 1'état de desideratum. La Conférence a dü se bomer a consigner parmi les vceux émis par elle la recommandation suivante: „La Conférence recommande aux Puissances signataires 1'adoption du projet ci-annexé de The first articles of this Draft arè thus con* ceived: „Art. 1. With a view to promoting the cause of arbitration, the contracting Powers agree to.constitute, without altering the status of the Permanent Court of Arbitration, a Court of Arbitral Justice, of free and easy access, composed of judges reprèsenting the various juridical systerns of the world and capable of ensuring continuity in jurisprudence of arbitration. Art. 2. The Court of Arbitral Justice is composed of judges and deputy judges chosen from persons of the highest moral reputation, and all fulfilling conditions qualifying them, in their respective countries, to occupy high legal posts, or be jurists of recognised compétence in -matters' of international law. The judges and deputy judges of the Court are appointed, as far as possible, from the members of the Permanent Court of Arbitration. The appointment shall be made within the six months following the ratification of the present Convention". But the way of constituting the Court had to be omitted in the Draft, all the efforts made and all the combinations suggested for conciliating the principle of the equality of States with the fixation of a necessarily limited number of judges having finally failed. This point remaining undecided, the Draft lays down, in Article 6, that the proposed Court shall annually designate three acting judges and three supplementary judges to form a special délégation answering to practical requirements as often indicated. It is also to be noted, with regard to the working of the special délégation, that under Article 20: ' 'each of the parties coricerned may nominate a judge of thè Court to take part, with power to vote, in the examination of the case submitted to the délégation. If the délégation acts as a Commission of Inquiry, this task may be entrusted to persons other than the judges of the Court." The attempt to establish a new Court of Arbitral Justice, in addition to the existing Coürt, has not advanced beyond the stage of a desideratum, The Conference was obligèd to limit itself to including among the resolutions issued the following recommendation: 'The Conference recommends to the signatory Powers the adoption of the herewith annexed — 17 - convention pour 1'établissement d'une Cour de justice arbitrale, et sa mise en vigueur dès qu'un accord sera intervenu sur le choix des juges et la constitution de la Cour." Sur un autre point, qui tient a la compétence des cours d'arbitrage, la Conférence n'a pas été beaucoup plus heureuse: il s'agit de 1'arbitrage obligatoire. Après des tentatives multiples et d'admirables joutes en vue d'arriver a une entente concernant un traité mondial d'arbitrage, soit sans réserves, soit accompagné de réserves avec indication toutefois de certaines catégories de litiges oü 1'arbitrage serait en tout cas obligatoire, la Conférence a fini par résumer de la manière suivante les points sur lesquels 1'accord s'est trouvé acquis: „La Conférence est unanime: 1. a reconnaitre le principe de 1'arbitrage obligatoire; 2. a déclarer que certains différends et notamment ceux relatifs a 1'interprétation et a 1'application des stipulations conventionnelles internationales, sont susceptibles d'être soumis a 1'arbitrage obligatoire sans aucune restriction." C'est dans 1'état rappelé a grands traits par les observations précédentes que la Conférence de Paris troüva 1'organisation de la justice internationale lorsqu'après une guerre sans précédent dans les annales de 1'humanité, son attention se porta sur les exigences futures de 1'établissement et du fonctionnement des institutions organiques de la justice du monde. La Conférence, pressée sans doute par des travaux estimés plus urgents, ne crüt pas devoir aborder une tache qui, a tant de titres, paraissait s'imposer a elle. Elle s'est bornée a consigner dans le Traité de Versailles un article 14 ainsi concu: „Le Conseil (de la Société des Nations) est chargé de préparer un projet de Cour permanente de justice internationale et de le soumettre aux membres de la Société. Cette Cour connaitra de tous différends d'un caractère international que les Parties lui soumettront. Elle donnera aussi des avis consultatifs sur tout différend ou tout point, dont la saisira le Conseil ou 1'Assemblée." Ce n'est pas que le Pacte de Versailles ait omis de parler de 1'arbitrage comme instrument propre a terminer les différends internationaux. Dans 1'ordre des moyens de résoudre les conflits susceptibles d'amener une rupture des relations pacifiques, il a, au contraire, divisé nettement les contestations en litiges arbitrables et en litiges qui ne le sont pas. „Tous les membres de la Société", dit l'article 12, „conviennent que s'il Draft Convention for the establishment of a Court of Arbitral Justice, and of bringing it into force as soon as an agreement has been reached respecting the selection of the judges and the constitution of the Court." On another point, bearing on the compétence of the courts of arbitration, the Conference was not much more successful: the question of obligatory arbitration. After nurnerous and admirable attempts to arrivé at an understanding in the matter of a worldwide Treaty of Arbitration, either without exceptions or recognising exceptions but indicating certain catégories of disputes in which arbitration would always be obligatory, the Conference ended by summing up in the following manner the points upon which agreement had been reached: "The Conference is unanimous: ï. in admitting thè principle of compulsory arbitration; 2. in declaring that certain disputes, in particular those relating to the interpretation and application of the provisions of international agreements, may be submitted to compulsory arbitration without any restriction." It was in the conditions broadly summed up by the preceding observations that the Paris Conference found the organisation of International Justice, when, after a war unprecedented in the annals of humanity, it directed its attention to the need, in future, of the establishment and activity of the organic institutions for the world's justice. The Conference, doubtless under the pressure of seemingly, more urgent work, thought it should not enter upon a task, which had seemed to claim its attention on so many grounds. It confined itself to including in the Treaty of Versailles an Article 14 to this- effect: „The Council (of the League of Nations) shall formulate and submit to the Members of the League for adoption plans for the establishment of a Permanent Court of International Justice. The Court shall be competent to hear and determine any dispute of an international character which the parties thereto submit to it. The Court may also give an advisory opinion upon any dispute or question referred to it by the Council or by the Assembly." The Covenant of Versailles did not fail to refer to arbitration as the proper instrument for terminating international disputes. On the contrary, among the means of settling conflicts which might lead to a rupture of pacific relations, the Covenant makes a clear-cut division into differences which are arbitrable and those which are 9H - 18 - s'élève entre eux un différend susceptible d'entrainer une rupture, ils le soumettront soit a la procédure de 1'arbitrage, soit a 1'examen du Conseil." Mais réduisant a ses limites extrêmes la sphère des litiges arbitrables, il n'a admis la première des procédures prévues par lui qu'a 1'égard des différends entre Puissances, qui sont susceptibles, a leur avis, d'une solution arbitrale. Et il s'est contenté, en formule demière, d'ajouter que „parmi les litiges qui sont généraiement susceptibles de solution arbitrale, on déclare tels les différends relatifs a 1'interprétation d'un traité, a tout point de droit international, a la réalité de tout fait qui, s'il était établi, constituerait la rupture d'un engagement international, ou a 1'étendue, ou a la nature de la réparation düe pour une telle rupture". L'énumération des litiges généraiement susceptibles de solution arbitrale était textuellement la même que l'énumération consignée dans une lettre axlressée le 29 mars 1919 par 1'honorable Elihu Root au président du Comité national républicain. Mais Ia portée des deux énumérations est toute différente gra.ce a 1'addition du terme „généraiement". Le Comité des jurisconsultes, chargé de préparer un projet de Cour permanente de justice internationale, ne peut se dissimuler les difficultés grandes d'une tache oü tant d'hommes d'état et de juristes ont échoué lors de la Conférence de 1907. Mais, pénétré de la nécessité et de la grandeur de l'ceuvre a accomplir, il se met a l'ceuvre, estimant qu'il faut s'efforcer de tirer des obstacles rencontrés il y a quelques années et dont beaucoup n'ont pas disparu aujourd'hui, non un motif de douter d'une heureuse solution, mais une méthode süre pour atteindre celle-ci. Les questions de procédure relatives au fonctionnement de la justice internationale ne présentent pas actuellement de bien graves difficultés. Résolues une première fois, dans les points fondamentaux auxquels il convient de se limiter, par la Conférence de 1899, elles ont été reprises et élucidées a nouveau par la Conférence de 1907, et 1'entente a pu assez facilement s'établir a leur égard. C'est sur les points relatifs a 1'organisation et a la compétence des juridictions internationales, a 1'obligafion de recourir éventuellement a ces juridictions, et aux régies que doivent suivre les juges dans 1'appréciation des faits qui leur sont soumis, qu'il importe de faire la lumière et d'arriver a de satisfaisantes solutions. Quoiqu'il en soit, nous nous efforcerons d'examiner en jurisconsultes profondément dévoués a l'ceuvre qui nous rassemble les nombreuses not. "All the Members of the League", says Article 12, "agree that if there should arise between them any dispute likely to lead to a rupture, they will .submit the matter either to arbitration or to inquiry by the Council." But reducing the sphere of arbitral suits to its extreme limits, the Covenant admits the first of the procedures provided for, only in the case of such differences between Powers as in their opinion are susceptible of settlement by arbitration. And it contents itself with adding as a concluding formula that "disputes as to the interpretation of a treaty, as to any question of international law, as tot the existence of any f act which if established would constitute a breach of any international obligation, or as to the extent and nature of the réparation to be made for any such breach, are declared to be among those which are generally suitable for submission to arbitration." The list of cases which can generally be considered susceptible to settlement by arbitration was identically the same as that mentioned in a letter dated March 2_9th, 1919, addressed by thè Honourable Elihu Root to the President of the National Republican Committee. But the tendency of the two lists is entirely different owing to the addition of the word "generally." The Committee of Jurists, entrusted with the preparation of a plan for a Permanent Court of International Justice, fully realises the great difficulties which are attached to a task in the accomplishment of which numbers of statesmen and jurists have failed since the Conference of 1907. Inspired, however, by the urgency and grandeur of thè work to be accomplished, it will undertake the task, hoping to profit by the obstacles experiencéd in the past many of which have not yet disappeared, and to see in them, not a reason to doubt an ultimate successful solution but a method of reaching it. The questions of procedure relating to the operation of international justice do not actually present great difficulties. They were resolved in the first instance — on fundamental principles by which it is necessary to be guided — at the Conference of 1899, and have been reconsidered and revised by the Conference of 1907, and it was comparatively easy for the agreement to be reached on the subject. It is. the clauses relating to thè organisation and the compétence of international jurisdiction, to the obligation of having recourse to this jurisdiction, and to the rules and regulations which the judges will have to follow in considering and dealing with the facts submitted to them, which will need elucidating and solving in a satisfactory manner. — 19 — questions qui sollicitent notre attention et j'ai la profonde conviction qu'une réunion composée d'hommes comme les Loder, les Lord Phillimore, les Elihu Root, les Adatci, les de Lapradelle, les Ricci-Busatti, les Hagerup et les Altamira, ne se séparera pas sans avoir jeté quelque lumière sur les grands problèmes dont elle est appelée a s'occuper et sans concourir, pour sa part, au progrès de la justice internationale et de la civilisation mondiale. As far as we are concerned, we will endeavour, as jurists profoundly devoted to thè task which has brought us together, to examine the numerous questions which require our attention, and I am thoroughly convinced that an assembly composed of men like M. Loder, Lord Phillimore, Mr. Elihu Root, MM. Adatci, de Lapradelle, Ricci-Busatti, Hagerup and Altamira, will not separate before having thrown some light on the important problems set before them, and before having contributed to the progress of international justice and universal civilisation. — 21 — qième SÉANCE (non-publique), tenue au Palais de la Paix, a La Haye, le 17 juin 1920. Présidence de M. le BARON DESCAMPS. Sont présents: tous les membres du Comité (excepté M. Bevilaqua); Mr. James Brown Scott; les secrétaires particuliers de M. le Baron Descamps et de M. Adatci; les membres du Secrétariat. La séance est ouverte a 9.30 h. du matin. Le PRESIDENT ouvre la discussion sur le projet de régies de procédure soumis au Comité par le Secrétariat. (Annexe 1). Les articles 1, 2 et 3 du pro jet sont adoptés sans discussion. M. ALTAMIRA demande que le mot (langues) „officielles" soit biffé de Partiele 4; autrement il serait obligé de demander 1'addition de 1'espagnol. M. HAGERUP demande que le texte du plan qui doit être rédigé par le Comité, soit rédigé en frangais seulement, en raison des difficultés qui surgissent lorsqu'il s'agit d'interpréter un document rédigé en deux langues, quand les deux textes doivent avoir un caractère authentique. Si cette proposition était adoptée, les membres conserveraient, bien entendu, le droit de parler frangais ou anglais pendant les travaux du Comité, selon leurs préférences. Après une discussion, a laquelle prennent part Lord Phillimore (qui exprime le désir que le document final dans lequel seront incorporées les décisions du Comité soit rédigé en frangais et en anglais), Messieurs de Lapradelle, Loder et le Secrétaire général du Comité, M. Anzilotti, le PRESIDENT constate la décision du Comité de laisser de cöté des régies de procédure l'article 4 et de remettre a plus tard la question de la langue dans laquelle les décisions du Comité seront rédigées. Toutefois, le Comité admet que les membres du Comité ont le droit de se servir de la langue frangaise ou anglaise et de demander qu'un résumé soit fait, en frangais ou en an- 2ND MEETING (Private), held at the Peace Palace, the Hague, on June 17th, 1920. BARON DESCAMPS in the chair. Present: all members of the Committee (with the exception of M. Bevilaqua); Mr. James Brown Scott; the private secretaries of Baron Descamps and of M. Adatci; the members of the Secrétariat. Thè meeting was opened at 9.30 a.m.. The PRESIDENT proceeded to the discussion of the proposed rules of procedure submitted to the Committee by the Secrétariat. (Annex 1). Articles 1, 2 and 3 of thè draft were adopted without discussion. M. ALTAMIRA proposed that in article 4 the word "official" (languages) be omitted; if not he would have to request that the Spanish be added. M. HAGERUP proposed that the text of the plan to be drafted by the Committee should be made out only in French because of the difficulties connected with the interpretation of a document drafted in two languages, when both of the texts were to be authentic. He suggested that, if his proposal be accepted, the members would continue to have the right of exercising their choice between speaking Frènch or English in the Committee. After a discussion in which the following members took part: Lord Phillimore (who expressed the desire that thè final document embodying the décisions of the Committee be made out in French and in English), Messrs. de Lapradelle, Loder, and the SecretaryGeneral of the Committee, M. Anzilotti; the PRESIDENT stated that the Committee had ajgreed to omit Article 4 from the rules of procedure and to defer until a later time the question of the language in which the décisions of the Committee were to be drafted. The Committee, however, agreed that the members would have the right to use the French or the English langu- - 22 — glais, d'un discours prononcé dans 1'une ou 1'autre langue par 1'un des membres. L'article 5 est adopté, k 1'exception des mots: „si un membre en exprime le désir". On convient aussi que le procés-verbal de chaque séance sera mis a la disposition des membres du Comité au moins une heure avant 1'ouverture de la séance suivante. L'article 6 est adopté sans discussion. Le premier paragraphe de l'article 7 est également adopté sauf quelques légères modifications k la rédaction du texte francais. Quant au 2e paragraphe, LORD PHILLIMORE fait remarquer que, en sa qualité de représentant de la Grande Bretagne, il ne saurait considérer comme définitives des décisions prises a la simple majorité des voix. De telles décisions ne peuvent être que provisoires. Le PRESIDENT fait observer que le Comité ne peut pas invalider d'avance ses propres décisions. M. LODER estime qu'il y a lk un malentendu. Les décisions doivent être prises k la majorité des voix. Tout membre dissident peut exposer librement les motifs de sa décision contraire, et ces motifs seront consignés au procés-verbal. Toutefois, M. Loder pense que 1'on pourrait donner satisfaction k Lord Phillimore en stipulant qu'il y aura une seconde lecture des décisions adoptées. Si 1'on se mettait d'accord sur eet amendement, les premières décisions prises k la majorité des voix seraient toujours provisoires jusqu'au vote définitif. LORD PHILLIMORE ne pense pas que le moyen proposé par M. Loder satisfasse complètement a son objection. Sans doute certaines décisions d'une importance secondaire pourraient être prises k la majorité des voix, mais pour des questions d'une importance réelle, 1'unanimité s'impose. II estime qu'il ne lui est pas possible, personnellement, de se lier par des décisions qui causeraient un mécontentement plus ou moins vif dans son pays. M. HAGERUP fait remarquer que les membres du Comité ne sont pas les représentants de tel ou tel pays, mais bien des juristes indépendants: leurs différents pays auront toute liberté de décision quant k la proposition qui sera le résultat du travail du Comité. Le Comité n'est pas une conférence diplomatique. S'il présentait ce caractère, il serait en effet nécessaire que ses age, and to ask that a résumé be made in French or English of a speech made in English or French by one of the members. Article 5 was adopted, except the words: "should a member so desire". It was further agreed that the procés-verbal of one sitting should be placed at the disposition of the members of the Committee at least one hour befóre the beginning of the next meeting. Article 6 was adopted without discussion. The first paragraph of Article 7 was also adopted after some slight modifications in the draft of the French text. Concerning the second paragraph, LORD PHILLIMORE made it clear that, as) a representative of Great Britain, he was unable to agree to any décisions being taken by a simple majority vote. He wanted it to be understood that such décisions could only be provisional. The PRESIDENT remarked that the Committee cannot invalidate its own décisions beforehand. M. LODER thought there was a misunderstanding. The décisions must be taken by majority votes; an objecting member could always have his divergent opinion noted in the procèsverbal. M. Loder thought that the objection of Lord Phillimore could be met bysripulating that there should be a second reading. If this amendment were adopted, the first décisions taken by majority vote would always be provisional until the final vote. LORD PHILLIMORE remarked that he did not think that his objection could be entirely met in the way proposed by M. L o d e r. No doubt in some matters of minor importance, it would be possible to accept majority décisions, but matters of real importance would have to be decided unanimously. He stated that it would be impossible for him to consider himself as bound by décisions which would give rise to more or less keen dissatisfaction in his own country. M. HAGERUP pointed out that the members of the Committee were not representatives of individual countries: they were independent jurists; their countries had complete liberty of décision on the proposal which would be the outcome of the work of the Committee. The Committee was not a diplomatic conference. If it were, unanimous décisions would be necessary. - 23 - décisions fussent prises k 1'unanimité. Mais tel n'est pas le cas. D'autre part, il faut que les travaux du Comité aboutissent a un résultat tangible, c'est a dire au projet qui sera soumis a 1'Assemblée. Ce projet devra forcément faire 1'objet d'un vote final et s'il n'obtient pas 1'adhésion de la totalité des membres du Comité, celle de la majorité suffira. M. ADATCI estime que 1'opinion de M. Hagerup est la plus logique et que celle de Lord Phillimore est la plus humaine. II pense que les opinions divergentes qui sont exprimées au sein du Comité, pourraient et devraient être conciliées, grace aux efforts du Président en vue d'obtenir 1'unanimité. Le PRESIDENT promet de s'efforcer de concilier les différentes opinions. II propose la procédure suivante: il y aura d'abord un vote en première lecture, puis une seconde lecture. Si 1'unanimité ne peut être obtenue a la seconde lecture, mention sera faite au procés-verbal des opinions divergentes des membres opposants et des motifs sur lesquels ces opinions sont fondées. Le Président rédigera, d'accord avec Lord Phillimore, un texte en ce sens, qui formera un nouvel article des régies de procédure. M. ALTAMIRA insiste sur ce point que les raisons données a 1'appui d'une opinion divergente ne pourront être que des raisons ayant un caractère juridique. Le PRESIDENT passé ensuite a 1'examen de la question de la méthode de travail que devra suivre le Comité. II pense que le projet d'ordre du jour soumis par le Secrétariat (annexe 2) contient des questions a la fois trop nombreuses et trop détaillées pour une première délibération. A son avis, le Comité devrait commencer par étudier un nombre restreint de points importants nettement définis. Mr. ROOT présente un projet de résolution a 1'adoption du Comité. (Voir annexe 3). II dit qü'il est tout a fait d'accord avec les remarques du Président. Le Comité devrait prendre pour point de départ les travaux qui ont dé ja été faits. Le monde sait qu'on est en train de reprendre le travail pour la réalisation du principe de la justice dans les relations internationales. Dans le monde entier, il existe un respect profond pour les travaux qui ont été faits k La Haye, lors des Conférences de 1899 et de 1907. Le Comité devrait commencer par fixer les relations qui existent entre ses travaux et ce qui a été fait lors des Conférences de la Haye. L'opinion publique Such was not the case. On the other hand it was necessary that the efforts of the Committee produce tangible results, namely a plan to submit to the Assembly. This plan must come to a final vote, and if it did not obtain unanimous support, a majority vote would suffice. M. ADATCI submitted that the opinion of M. Hagerup was the more logical one and that of Lord P h i 11 i m o r e the more human. He thought that the divergent opinions expressed in the Committee might be reconciled and that this should be done by the efforts, of the P r es i d e n t in order to obtain unanimity. The PRESIDENT gave assurance that he would use every effort to conciliate the different opinions. He proposed the following procedure. Tthere should be: first a provisional vote, then a second reading. If a unanimous décision is not reached after the second reading, the divergent opinions of dissident members together with the grounds on which diff erences are based should be recorded in the procés-verbal. The President would draft, in agreement with Lord Phillimore, a text on these lines, which would form a new Article of the rules of procedure. M. ALTAMIRA ernphasized that the grounds employed in support of a divergent opinion could only be of a juridical nature. The PRESIDENT proceeded to the consideration of the method of work to be followed by thie Committee. He thought that the draft agenda submitted by the Secrétariat (annex 2) contains too many and too detailed questions for a preliminary discussion. In his opinion the Committee should start by considering a limited number of clearly defined important points. Mr. ROOT presented a résolution for adoption by the Committee. (See Annex 3). He said that he was in entire harmony with the views expressed by the President. The Committee should take as its starting point the work which' already has been accompiished. The world knows that we are about to resumé the task of making possible the application of the principle of justice in international relations. Throughout the entire world there is much respect for the work done at the Hague in the Conferences of 1899 and 1907. Thè Committee should start by making clear the relations which exist between its work and that accompiished at the - 24 - dans les divers pays serait reconnaissante de savoir que le Comité commence ses travaux dans eet esprit. Mr. Root sait que ce sera le cas surtout en Amérique. Les membres du Comité ont recu du Secrétariat de la Société des Nations des projets pour 1'établissement d'une Cour Permanente de Justice Internationale. Mr. Root mentionne les pro jets établis par des juristes de la Norvège, du Danemark, de la Suède, de la Hollande et de la Suisse; il mentionne également les projets communiqués par 1'Allemagne et par 1'Autriche. Mr. Root exprime le désir que le Comité témoigne sa reconnaissance et exprime son respect pour tous ces travaux. Le premier objet de la résolution est le suivant: il ne serait pas heureux de choisir un seul plan, parmi ceux qui existent, et d'en faire la base des discussions du Comité, si ce n'était pas les travaux de la seconde Conférence de La Haye qu'on prenait comme point de départ. II ne faut pas oublier que les membres présents ne représentent que dix pays. II faut prendre en considération, dans les travaux du Comité, les sentiments de tous les autres peuples qui ne sont pas représentés au Comité. A eet effet, il serait même désirable, dans 1'opinion de Mr. Root, d'adopter une résolution qui impliquat la prise en considération de tous les pro jets communiqués aux membres. II faut que tous les pays se sentent représentés au sein du Comité par leurs travaux préparatoires. En se placant a un point de vue pratique, on peut dire que 1'adoption de cette résolution aurait le même effet que la proposition du Président: on devrait soumettre d'abord aux discussions du Comité des questions de principe. Mr. Root prend un exemple. Si 1'on commencait par traiter de 1'organisation de la Cour, on prendrait comme point de départ les dispositions du plan provisoire de 1907; puis on lirait les dispositions du projet des Cinq Etats, puis celles de 1'Autriche, et ainsi de suite. Puis, on discuterait. Toutefois, 1'effet de la résolution serait moins d'influencer la méthode de travail du Comité que de lui fournir un point de départ pour ses délibérations. Le PRESIDENT remercie Mr. Root dont les principes sont trés analogues aux siens. II exprime le vceu que les membres qui le désirent soumettent au Comité leurs opinions sur les problèmes généraux a résoudre. C'est du reste ce que lui-même a 1'intention de faire plus tard, au cours de la séance. M. HAGERUP demande a Mr. Root s'il désire que le Comité s'adresse, en premier lieu, Hague Conferences. Public opinion in the various countries would be grateful to know that the Committee was beginning its work in this spirit. Mr. Root knew that it would be so in America. The members of the Committee had received from the Secrétariat of the League of Nations plans for the establishment of a Court of International Justice. Mr. Root mentioned the plan drawn up by jurists of Norway, Denmark, Sweden, Holland and Switzerland, also the plans sent by Germany and Austria. Mr. Root expressed the desire that the Committee should indicate its recognition and respect for all these efforts. The first purpose of the résolution is the following: it might not be timely to select one single plan from among those in existence and to adopt it as the basis of the Committee's discussions, if it was not the results of the Second Hague Conference that were adopted as a starting point. It must not be forgotten that the members present represented only ten countries. In all the work of the Committee, the sentiments of all the other peoples not represented on the Committee must be taken into consideration. For this purpose, Mr. Root thought that it would be désirable to adopt a résolution which involved the consideration of all thè plans communicated to the members. All countries must feel that they are represented on the Committee by their preparatory efforts. From a practical standpoint, it could besaidthlat thè adoption of this résolution would have the same effect as the adoption of the President's plan: questions of principle should first be discussed by thè Committee. Mr. Root cited an example. If one begins by considering the Court's organisation, thè provisions of the tentative plan of 1907 would be taken as a starting point; then the provisions of the plan submitted by the Five Powers would be read, then those of Austria, and so on. Then there would be a discussion. In any case, the effect of the résolution would not be so much to affect the order of the Committee's work as it would be to furnish a starting point for its deliberations. The PRESIDENT conveyed his thanks to Mr. Root whose principles very much coincided with thè opinions of the President. The President expressed the desire that the members who so wished might explain their viewpoints on the general problem before the Committee. Hè intended to do so himself later in the session. M. HAGERLJP asked Mr. Root if he desired to have the Committee address itself directly to - 25 - a 1'opinion publique du monde. Dans 1'affirmative, pense-t-il que la résolution doive être publiée afin de donner au monde 1'assurance que le Comité prendra en considération les travaux des conférences de La Haye et les divers plans gouvernemehtaux et autres qui ont été mis a sa disposition? M. Hagerup pense qu'il ne serait pas nécessaire de faire mention de cette intention, paree que le mandat des membres du Comité comprend la prise en consideration desdits projets. En ce qui concerne la méthode de travail, M. Hagerup propose qu'on discute d'abord quelques principes fondamentaux, tels que les principes mentionnés par M. Bourgeois dans le discours prononcé par lui a la séance solennelle. M. LODER s'élève contre la publication de la résolution. Si des Communications doivent être faites, il faut qu'elles fournissent des renseignements exacts sur des points déterminés et non seulement de vagues déclarations ou des vceux. M. DE LAPRADELLE émet quelques observations sur les deux points visés par la proposition de Mr. Root. Premièrement Mr. Root désire rendre hommage aux travaux qui ont déja été faits en vue de la solution du problème devant lequel le Comité se trouve actuellement placé. Cet hommage peut sans inconvénient être consigné dans le procés-verbal, dont on pouvait faire parvenir un extrait a la presse. En second lieu Mr. Root désire, dans 1'opinion de Mi. de Lapradelle, choisir un des pro jets existants pour servir de base aux travaux du Comité. Ce pro jet devrait, selon M|r. Root, être celui de 1907. M.'de Lapradelle pense, cependant, qu'il serait imprudent de se lier a un projet déterminé. II vaudrait mieux étudier tous les projets mis a la disposition du Comité, les oublier, et puis se mettre au travail. M. de Lapradelle propose 1'adoption de la partie de la résolution de Mr. Root qui vise le premier point; quant a 1'autre partie de la résolution, il propose qu'elle soit réservée. M. ADATCI et M. HAGERUP déclarent se rallier au point de vue émis par M. de Lapradelle. M. Hagerup est d'avis que si le Comité commencait par rendre hommage de la facon proposée par M. de Lapradelle, cela ferait un excellent effet; mais il préférerait que cet hommage fut rendu d'une manière générale et sans nommer spécialement chacun de ceux auxquels il s'adresse. public opinion in the world. If so, was Mr. Root of the opinion that the résolution should be published in order to give to the world the assurance that the Committee was going to take into account the works of the Haguei conferences and thé different governmental or private schemes which have been placed at its disposition? M. Hagerup thought that it was not necessary to mention this intention, for the reason that the mandate to the members of the Committee gave instructions to consider the schemes in question. With' (regard to the metbod of work, M. H agier ü p , moved that some fundamental principles should, first of all, be discussed, such for instance as the principles mentioned by M. Bourgeois during his speech at the formal opening meeting. M. LODER was opposed to publication of the résolution. If something was to be published, it ought to be some definite points and not vague expressions of opinion, or vceux. M. DE LAPRADELLE contributed various observations on the two points referred to in Mr. Root's proposition. First Mr. Root desired to pay homage to the work which has already been accompiished for the solution of the problem before the Committee. This homage might well be made in the procés-verbal, and an extract from it communicated to the press. Secondly iMr. Root wished, as M. de Laprfadelle understood him, to select one of the existing schemes as a basis for the work of the Committee. This scheme should be, according to Mr. Root, the 1907 scheme. M. de Lapradelle believed however that it would be imprudent to identify oneself with a given plan. It would be better to study all the schemes placed at the disposition of the Committee, then to forget them, and finally to set to work. M. de Lapradelle moved the adoption of the first part of Mr. Root's résolution and the postponement of a décision on the second part. M. ADATCI and M. HAGERUP declared that théir points of view coincided with that of M. de Lapradelle. M. H ager up was of the opinion that it would make a favorable impression if the Committee started by paying homage in the way proposed by M. de Lapradelle, but he would prefer to have that homage expressed in a general way rather than by enumerating individually each one to whom the résolution wa's addressed.' - 26 - Mr. ROOT, par 1'organe de Mr. Brown Scott, fait ressortir que la proposition de M. de Lapradelle n'est pas identique a la sienne. Mr. Root désire que les travaux de La Haye forment le point de départ des travaux du Comité. M. DE LAPRADELLE, de son cöté, fait observer qu'il est opposé a 1'idée de prendre le projet élaboré a La Haye en 1907 comme base des travaux du Comité. Ces travaux doivent être absolument indépendants. II désire également attirer 1'attention de ses collègues sur ce fait qu'il y a un grand nombre de plans: il mentionne spécialement le projet de 1'Union Juridique Internationale, qui va être distribué aux membres du Comité par les soins du Secrétariat. Le PRESIDENT désire savoir si Mr. Root consentirait a ce qu'on adoptat la première partie de la proposition qu'il a faite et a ce qu'on en réservat la seconde partie. Personnellement, le Président ne désire pas se prononcer sur la question de savoir quel plan on choisirait pour servir de base aux travaux du Comité. LORD PHILLIMORE désire qu'hommage soit rendu au pro jet de La Haye de 1907, mais ce doit être seulement un hommage; il désire que 1'on rende également hommage au plan élaboré par la Conférence des Neutres, au mois de février 1920. Mr. ROOT dit que la résolution qu'il a proposée peut parfaitement se scinder en deux. II serait trés satisfait si la première partie pouvait être prise en considération immédiate. Cette partie est celle aux termes de laquelle le résultat des travaux de la Conférence de La Haye serait pris comme .point de départ pour les travaux du Comité. Le PRESIDENT fait remarquer qu'en 1907 deux points importants ne purent être résolus. Pour cette raison, il pense qu'il ne serait peutêtre pas expédient d'adopter le pro jet de 1907 comme base de la discussion. II exprime le désir que Mr. Root n'insiste pas sur la proposition et qu'il se contente de voir rendre hommage aux travaux de La Haye. M. RICCI-BUSATTI est d'avis qu'il serait préférable de faire ressortir seulement d'une facon générale, les liens qui rattachent les travaux du Comité a ceux de la Conférence de la Haye, plutót que de se servir de ces derniers comme base pour l'accomplissement de la tAche du Comité. Mr. ROOT pointed out, through Mr. Brown Scott, that M. de Lapradelle's proposal was not identical with that of Mr. Root, whose wish was that the work' of the Hague should be imade the starting point of the Committee's work. M. DE LAPRADELLE, on his side, pointed out that he was opposed to the idea of taking the scberne worked out at the Hague in 1907 as the basis of the work of the Committee. Its work ought to be absolutely independent. He desired also to draw the attention of his colleagues to thè fact that a great number of schemes exists; he especially mentioned the scheme of thè Union Juridique Internationale, which is to be supplied to the Committee by the Secrétariat. The PRESIDENT wantod to know if Mr. Root would agree to having the first part of his proposal adopted and to defer action on the second part. Personally, the President did not desire to decide on the question which scheme ought to be chosen as the basis for the work of the Committee. LORD PHILLIMORE desired that respect be paid to the Hague scheme of 1907, but that nothing further be implied. He desired also to render homage to the scheme elaborated by thè conference of the Neutral Powers in February 1920. Mr. ROOT said that the résolution proposed by him might perfectly well be divided into two parts. He would be quite satisfied if the first part only were given immédiate consideration. Aocording to the terms of this part of his résolution, the results of the work of the Hague Conference should be taken as starting point for the work of the Committee. The PRESIDENT remarked that in 1907 two important points could not be agreed upon. For this reason, he thought it would not be advisable to adopt thè 1907 scheme as the basis of the discussion. He expressed the desire that Mr. Root would not press the point, but be content in having homage paid to the work of the Hague. M. RICCI-BUSATTI was of opinion that it would be better to point out only in a general way the connection between the work of the Committee and the work of the Hague Conference, rather than to adopt this work as basis for the work of the Committee. - 27 — Le PRESIDENT rappelle le fait qu'a cöté du pro jet de 1907, il existe un grand nombre de plans d'origine privée. II ne serait pas possible d'en faire une énumération compléte. LORD PHILLIMORE fait remarquer qu'il est maintenant parfaitement clair que la proposition de M. de Lapradelle est différente de celle de Mr. Root. II demande que la proposition de Mr. Root soit réservée et que 1'on ne prenne de décision qu'après avoir consulté tous les membres. M. DE LAPRADELLE est d'accord avec cette proposition, quant au fond, mais il s'agit de se mettre aussi d'accord sur les termes. II demande la permission de lire le projet de communiqué a la presse qu'il vient de rédiger. (Voir annexe 4). Mr. ROOT fait remarquer que, sous sa forme actuelle, le communiqué tend a rabaisser le travail de la Conférence au même niveau que les autres travaux, oeuvres de commissions particulières ou de juristes isolés. II rend hommage a tout le monde également et sans distinction. M. LODER est d'avis que des rerherciements et des louanges vagues ne sont point nécessaires et pourraient même produire une impression défavorable sur 1'opinion publique. Toutefois il ne s'oppose pas a cette communication, mais il youdrait qu'on fit une déclaration précise quant a la base 'des travaux du Comité. M. DE LAPRADELLE répond aux objections de fond de Mr. Root, et a celles de M. Loder, qui sont des objections d'opportunité. II ne croit pas 1'objection de Mr. Root justifiée. Les travaux de la Conférence de La Haye sont placés en tête de l'énumération. En mentionnant d'autres travaux a la suite de ceux de La Haye, il indique seulement que le Comité entend pui'ser libéralement a toutes les sources. On pourrait, avec avantage, diviser cette énumération en deux parties et les traiter dans deux alinéas différents. Le Comité veut faire une oeuvre juridique scientifique. Quant a 1'objection de M. Loder, M. de Lapradelle pense que son texte indique' clairement que le Comité tiendra compte de tous les projets provenant des différents pays, et que, de cette facon, 1'opinion publique sera satisfaite! Le PRESIDENT, sur une remarque de Mr. Root, propose de viser dans deux alinéas séparés, les travaux de La Haye, et les documents 1 et pro jets particuliers. , The PRESIDENT called the members' attention to the fact that a great number of schemes of private origin existed in addition to the scheme of 1907, and that it would be impossible to make a complete énumération of them. LORD PHILLIMORE pointed out that it was now quite evident that the proposal of M. de Lapradelle was different from that of Mr. Root. He suggested that Mr. Root 's proposal should be reserved, and that no décision should be taken until all the members should have been consulted. M. DE LAPRADELLE agreed in principle with this suggestion, but desired to arrivé at an agreement on details. He asked permission to read a proposed press communiqué which he had prepared. (See Annex 4). Mr. ROOT pointed out that in its present form the communiqué tended to reduce the work of the Conference to the same level as other work undertaken by special committees or individual jurists. It pays homage to all eqiially and without distinction. M. LODER considered that expressions of thanks and praise were quite unnecessary, and that they might even create an unfavorable impression on public opinion. However, he would not oppose this communication, but wished that a definite announcement be made concerning the basis of the work of the Committee. M. DEI LAPRADELLE answered Mr. R 00 t's objections founded on principle and those of M. Loder founded on expediency. He did not consider that Mr. Root's objection was justified. The work of the Hague Conference was placed at the beginning of the list. In mentioning other works in addition to those undertaken at the Hague, he only intended to show that the Conference nieant to draw upon all possible sources of information. It might be advantageous to divide the list into two parts and to treat them under two separate headings. The Committee aims to produce a scientific legal structure. Regarding M. Lo d er ' s objection, M. ie Lapradelle considered that his text clearly showed that the Committee wóuld take into consideration all schemes from various countries, ind that this should satisfy public opinion. The PRESIDENT, following a remark made >y Mr. Root, proposed that the works underaken at the Hague, and private documents and schemes, should be dealt with in separate parajraphs. - 28 - M. HAGERUP se rallie a cette proposition. Le PRESIDENT donne lecture d'un exposé qu'il a rédigé après étude des divers documents soumis au Comité. Cet exposé fait suite au discours prononcé par lui la veille. (Voir annexe 6)'. Après avoir donné lecture de son exposé, le Baron Descamps 1'explique et le résumé en ces termes: II est nécessaire, tout au moins a 1'origine, que tous les Etats prennent part, dans une certaine mesure, au choix des jurisconsultes, mais il faut essayer de concilier le principe de 1'égalité juridique des Etats avec certaines garanties qu'il conviendrait de donner aux grands Etats. II faut donner initialement aux grands Etats le droit de nommer leurs arbitres, et comme ceux-ci seront, sans nul doute, les jurisconsultes les plus éminents de chaque Etat, on pourra leur laisser en pleine confiance le soin de nommer ensuite les membres de la partie permanente de la Cour de Justice, soit 9 juges et 6 juges suppléants. Ce sera ensuite la Cour qui établira son règlement d'ordre intérieur, en vue, par exemple, de se scinder en chambre de procédure sommaire et en chambre de justice ordinaire. Commie garantie, on soumettrait ce règlement a 1'approbation du Conseil ou de 1'Assembléè de la Société des Nations. Rappelant ensuite la part importante que Lord Pauncefote a prise a 1'établissement de la Cour d'Arbitrage, le Baron Descamps remarque que le résultat des travaux de cette Cour est fort honorable: elle a examiné un nombre assez considérable de cas, a la satisfaction générale. Airisi la totalité des membres nommés par chaque Etat a la Cour d'Arbitrage, k raison de quatre arbitres par Etat, formeront un collége qui devra choisir les juges destinés a composer la partie permanente de la nouvelle Cour. En procédant a cé choix, les membres du collége ne devront pas perdre de vue que les grands systèmes juridiques du monde döivent être représentés a la Cour Permanente. M. ADATCI exprime d'abord sa sympathie pour les efforts du Baron Descamps de concilier toutes les susceptibilités. II constate que 1'opinion courante est celle de 1'adoption du principe de 1'égalité des Etats. Ce principe est admis depuis longtemps, mais il est parfois fictif, et il faut, avant tout, sotnger a la viabïlité de la Cour. M. Adatci est d'avis qu'il faut traiter cette grave question, a la manière de jurisconsultes sociológues plutöt qu'a celle de jurisconsultes forrnalistes. M'. HAGERUP agreed with this proposal. The PRESIDENT then read a report which he had composed after considering the documents submitted to the Committee. This report was complementary to the speech delivered by him the day before. (See Annex 6). After having read his report, Baron Descamps explained and summarised it as follows: It is essential, especially at the outset, that all States take part, to a certain extent, in the selection of jurisconsults, but an attempt must be made to reconcile the principle of juridical equality of States with certain guarantees which should be given to the great Powers. States originally must have the right to nominate their arbitrators, and as these will doubtlèss be the most distinguished jurisconsults of each State, they may safely be entrusted with the task of nominating subsequently the members of the permanent part of the Court of Justice, namely nine judges and six deputy judges. The Court itself would define its own rules of procedure. It might for instance divide itself into a court of summary procedure, and an ordinary court of justice. As a precaution, such administrative arrangements would be subject to the approval of the Council or Assembly of the League of Nations. After recalling the important part which Lord Pauncefote has taken in establishing the Court of Arbitration, Baron Descamps pointed out that the results achieved by this Court were very creditable; it has examined a considérable number of cases to the satisfaction of all concerned. Thus all the members chosen by each State for the Court of Arbitration, four being selected by each State, will form an electoral college to choose the judges who will constitute the permanent section of the new Court. In making their selections, it is incumbent on thè electoral college not to lose sight of the fact that the great systems of jurisprudence of the world ought to be represented in the permanent Court. M. ADATCI expressed first his sympathy for the efforts made by Baron Descamps to put at ease all susceptibilities. He considered that general opinion was in favour of the adoption of the principle of equality amongst States. This principle has long been recognised, but is often more apparent than real. The viability of the Court must be primarily considered. In the opinion of M. Adatci, this vital question must be treated from the standpoint of sociological rather than formalistic jurisprudence. - 29 - L'adoption de Monaco comme Membre de la Société des Nations a été proposée. En droit formel, les droits de Monaco sont égaux a ceux des Etats-Unis. Mais cette solution serait-elle satisfaisante pour la conscience publique? M. Adatci fait appel a 1'expérience de ses collègues qui admettront que la question est pour le moins douteuse. La base de la paix mondiale, dit-il, c'est la réalité vivante de 1'existence des principales Puissances et des autres Etats. D'ailleurs, a tous les points de vue: population, territoire, richesse, mouvement économique, commercial et financier, histoire, races, systèmes de civilisation et de jurisprudence, intéréts vitaux, régionaux etc, en un mot en ce qui regarde tous les éléments de 1'activité humaine, il est indispensable que lesdites Puissances soient représentées au sein de la Cour qu'il s'agit de créer; quel que soit 1'aspect sous lequel on envisage la question, on arrivé a ce résultat final qu'il faut que les cinq grandes Puissances soient représentées a la Cour. M. Adatci insiste sur la justesse de la distinction qu'il y a lieu de faire entre les affaires judiciaires intérieures et les affaires internationales. II est profondément convaincu que 1'exclusion éventuelle de la Cour d'une ou de plusieurs personnes ressortissants desdites Puissances, la rendrait nécessairement non-viable. C'est la une vérité éclatante que personne ne peut nier. Pourquoi done ne pas 1'admettre franchement, sans aucune ambiguité? II faut, dit-il, que nous ayons tous ici le courage juridique et la tournure d'esprit réaliste sans lesquels on ne saurait créer une personne juridique viable. Quoique, naturellement, on fasse abstraction de la nationalité des juges dans 1'exercice de leurs fonctions a la Cour internationale en question, il faut tenir compte du sentiment intuitif des peuples, fluide délicat, violent et irrésistible. M. Adatci passé ensuite a la question relative au nombre des juges. Les juges permanents seraient, selon le Baron Descamps, au nombre de 9 et les suppléants de 6. M. Adatci pense qu'un total de 13 serait préférable: 5 juges que les grandes Puissances seraient invitées a désigner et 8 qui seraient'nommés par les autres Etats lesquels seront bientöt au nombre de 50 environ. Cette organisation nécessiterait la nomination d'un juge ad hoe par les Puissances, parties aux litiges, qui n'auraient pas de représentant, ce qui pourrait, le cas échéant, porter momentanément a 15 le nombre des juges; il en serait de même au cas oü une des colonies anglaises, „self governing dominions", par exemple le Canada ou 1'Australie, serait mêlée a 1'affaire. II fait aussi Monaco was proposed as a member of the League of Nations. According to strict law, the rights' of Monaco are equal to those of the United States. But would such a solution of the problem satisfy public sense of justice? He feit sure that his colleagues would, from their own expérience, admit the doubtfulness of the question. The real basis of world-peace, he declared, was the co-existence of the principal Powers and the other states. Furthermore, from all points of view: population, territory, wealth, trade and commerce, finance, history, race, systems of civilisation and jurisprudence, vital interests, regional interests, etc, in brief with regard to every human activity it was imperative tliat thè named Powers be represented on the Coürt in process of formation. From whatever points of view the question was considered, the conclusion was reached that the five great Powers must be represented on the Court. M. Adatci insisted on the accuracy of distinguishing between internal judicial questions and those of international character. He was decidedly of the opinion that the possible exclusion from the Court of one or more persons representing the named Powers would render thè Court impracticable. That fact was undeniable. Why not admit it frankly, without any ambiguity? Herewemust all, he declared, possess the juridical courage and a sense of realities, lacking which we shall be unable to create a living juridical organism. Although naturally the nationality of judges in the discharge of their duties on the international Court in question may be disregarded, it is necessary to consider the intuitive sensibilities of peoples, a delicate quality, violent and irrésistible. He (M. Adatci) then turned to the question of the number of judges. According to Baron Descamps there should be 9 permanent judges and 6 supplernentary judges. M. Adatci believed that a total of 13 would be preferable: 5 judges which the principal Powers should be asked to designate, and 8 who should be named by the other Powers; those Powers will soon number approximately 50. This organisation would entail the selection of a judge ad hoe by those parties who, being parties to any law suit, possess no representative ön the court. This might, should the situation arise, increase temporarily the' number of judges to 15. The same procedure would be followed if one of the English self-governing colonies, for example Canada or Australia, were concerned in a case. He noted also that according to his scheme the principal Powers should be always in the minority, a cir- - 30 — remarquer que, d'après son plan, les principales Puissances seront toujours en minorité, ce qui pourra donner pleine garantie aux autres Etats. M. HAGERUP propose une motion d'ordre. II est prématuré, d'après hii, de discuter déja les détails des problèmes. II propose un échange de vues sur les points suivants: i°. Organisation de la Cour; 2°. Juridiction de la Cour; 3°. Règlementation de la procédure; 4°. Siège de la Cour. Mr. ROOT demande, qu'avant de prendre une décision sur la proposition de M. Hagerup, on pfocède a un vote sur le projet de résolution soumis par M. de Lapradelle. (Annexe 5). Après lecture, le projet est adopté a 1'unanimité. On soulève alors la question de savoir si la résolution doit être communiquée a la presse. Mr. ROOT désire qu'on procédé a cette communication. Les autres membres ne s'y opposant pas, la proposition de Mr. Root est adoptée. Le Secrétariat est chargé d'assurer 1'exécution de la décision. La discussion sur 1'ordre du jour de la séance suivante est reprise. On adopte la proposition de M. Hagerup dans ce sens que 1'on décide que la discussion sera limitée a 1'organisation de la Cour. Sur la proposition de LORD PHILLIMORE, il est entendu que chaque membre sera libre de donner son avis sans être lié par un questionnaire. Sur la proposition de M. DE LAPRADELLE, le Secrétariat est chargé de préparer un tableau synoptique des différentes dispositions des projets existants relatifs a rorganisation de la Cour. (Voir annexe j): Le Secrétariat est également chargé de faire imprimer pour la séance prochaine le discours du Président. La séance est levée a iah. 30 de 1'après-midi. Le Président: (signé) Brn. DESCAMPS. Le Secrétaire-Général: (signé) D. ANZILOTTI. cumstance giving full guarantees to the other Powers. M. HAGERUP raised a point of order. He thought it premature to discuss the details of the problems at this stage. He suggested an exchange of views on the following points: 1. Organisation of the Court; 2. Jurisdiction of the Court; 3. Rules of Procedure; 4. Seat of the Court. Mr. ROOT requested that before coming to a décision concerning M. Hagerup's proposal, a vote should be taken on the draft résolution submitted by M. de Lapradelle. (Annex 5). After being read, the draft was adopted unanimously. The question was raised as to whether this résolution should be communicated to the press. Mr. ROOT, wished that this should be done. The other members had no objection, and Mr. Root's proposal was carried. The Secrétariat was instructed to carry out this décision. The discussion of the agenda for the next meeting was reopened. The proposal of M. Hagerup was adopted with the understanding that only the question of the Court's organisation should be discussed. On the suggestion of LORD PHILLIMORE, it was agreed that each member might express his opinion freely without being subjected to a "questionnaire". In consequence of a proposal made by M. DE LAPRADELLE, the Secrétariat was entrusted with the preparation of a tabular synopsis of the different existing schemes concerning the organisation of the Court. (See Annex 7). The secrétariat was also instructed to have the Presi den t's speech printed for the next meeting. The meeting closed at 12.30 p.m. The President: (signed) Brn. DESCAMPS. The Secretary-Qeneral: (signed) D. ANZILOTTI. 33 ANNEXE No. 2. ANNEX No. 2. Projet d'agenda général. a. Questions préliminaires. I. Quelle forme devra être donnée aux résultats du travail du Comité? Rapport avec, comme annexe, projet complet de convention? Exposé des motifs a cóté du rapport? Le document a présenter au Conseil de la Société des Nations? b. Principes généraux. II. Quels traits devront distinguer une Cour permanente de justice internationale? Permanence réelle: comment la définir? Les juges ne devront pas être choisis par les parties a chaque litige spécial. La juridiction de la Cour sera obligatoire. La Cour se laissera guider exclusivement par des principes de droit. Les principes a appliquer devront être les mêmes dans tous les cas. Les jugements antérieurs de la Cour seront pris en considération comme préeédents, en vue de l'établissement d'une jurisprudence permanente. III. Les traits ci-dessus sont ils compatibles avec des fonctions arbitrales? Si oui, la nouvelle Cour devra-t-elle être en même temps une Cour de Justice et une Cour d Arbitrage? Dans Taffirmative, la Cour d'Arbitrage de La Haye devra-t-elle subsister? Si non, la nouvelle Cour devra-t-elle être complètement exclue des fonctions arbitrales ou peut-on laisser aux parties a un litige la faculté de demander a la Cour ou a ses membres de faire fonction d'arbitre? IV. Quelle importance doit être accordée aux dispositions des articles 12 et 14 du Pacte de la Société des Nations pour la réponse a donner aux questions de principe ci-dessus? V. Le projet de convehtion a proposer par le Comité doit-il contenir, dans un préambule, les principes qui inspireront les réponses aux questions ci-dessus? c. Compétence de la Cour. VI. La Cour devra-t-elle avoir compétence pour connaitre de tout litige soumis a elle par les parties, ou la compétence de la Cour devra-telle être limitée? Dans'ce dernier cas, la Cour Draft of general agenda. a. Preliminary questions. I. What form should be given to the outcome of the work of the Committee: Report with complete draft convention as an annex ? Exposé des motifs apart from report? Document to be presented to Council of the League of Nations ? b. General principles. II. What features should distinguish a permanent Court of International Justice? Real permanency: hbw to define? Juidges not to be chosen by thè parties in each special case. Jurisdiction of Court compulsory. Court to be guided exclusively by principles of law. The principles to be followed not to vary from case to case. Earlier judgments of Court to be taken into consideration as precedents for establishing a permanent practice. III. Can above features be conciliated with arbitral f unctions ? Jf so, shall new Court be, at the same time, Court of Justice and of Arbitration ? If affirmative, shall Hague Arbitration Court subsist ? If not, is new Court to be wholly excluded from arbitral functions, or can it be left open to the parties to a dispute to ask thè Court or its members to act as arbiter? IV. What should be the influence on the answèrs to the above questions of principle of the provisions of the Covenant of the League of Nations Artt. 12 to 14? V. Should the draft convention to be proposed by the Court contain, in a preamble, the priaci' pies which will form the answers to the above questions ? c. Competency of the Court. VI. Shall the Court be competent to hear and determine all cases brought before it by the parties, or shall the competency of the Court be limited in some way ? In the latter case, shall the - 34 — devra-t elle décider elle-même si elle est compétente ou non dans un cas donné (conformément a des régies a formuler)? Si la Cour est compétente dans tous les cas qui lui seront soumis, se prononcera-t-elle sur le litige tout entier ou seulement sur les questions de droit impliquées dans chaque cas? Si la compétence doit être limitée, comment faut-il tirer les lignes de démarcation? La compétence doit-elle être restreinte a des conflits de nature juridique? a des questions qui peuvent être résolues sur la base de principes de droit? Quid, au sujet des réserves habituelles concernant rindépendance, 1'honneur et les intéréts vitaux? Interprétation du passage de l'article 13 du Pacte concernant les questions généraiement susceptibles d'une solution arbitrale; ce passage est-il applicable a la Cour a créer en conformité de l'article 14? Si oui, quelle est la portée du passage: devra-til être considéré comme une série d'exemples de questions de droit, ou comme une. énumération de questions spéciales susceptibles d'être résolues par 1'arbitrage? VIL La Cour (conformément aux principes résultant des réponses aux questions ci-dessus) n'est-elle compétente que pour connaitre de litiges entre les Membres de la Société, ou bien est-elle également compétente pour connaitre des litiges entre des Membres et des Etats qui ne sont pas Membres, ou entre deux ou plusieurs Etats qui ne sont pas Membres? VIII. La Cour Permanente aura-t-elle compétence pour connaitre seulement de litiges entre Etats ou bien aussi de litiges entre des Etats et des particuliers ou entre deux ou plusieurs particuliers ressortissants de différents Etats? Si un particulier peut être partie a un litige soumis a la Cour, quelles sont les conditions dans lesquelles cette possibilité pourra être reconnue: le particulier doit-il être supporté par son gouvernement? Des „litiges touchant a des mtérêts internationaux ?" En cas de doute, qui décide sur la compétence de la Cour? IX. La Cour aura-t-elle seulement compétence pour connaitre de litiges portés devant elle par accord entre les parties, ou aussi de litiges dont elle aura été saisie par une des parties seulement? Si la réponse a la seconde partie de la question précédente est affirmative, la Cour aura-t-elle le droit d'appeler devant elle 1'autre partie, et aura-telle le droit d'instituer une procedure ordinaire ou devra-t-elle se restreindre a instruire le cas? X. Les régies générales de la compétence de la Cour Permanente une fois fixées, la Cour Court itself decide whether it is competent or not in a special case (according to rules to be laid down)? If the Court is competent in all cases brought before it, shall it give a décision on the whole case or only on the legal points involved in the case ? If competency be limited, how are the limits to be drawn: Competency restricted to conflicts of a juridical nature? to questions that can be resolved according to principles of law? What about the customary reservations for independence, honour and vital interests? Interprétation of expression in covenant, Art. 13, about questions generally suitable for arbitral solution: is that passage applicable to the Court set up according to Article 14; if so, what is its scope: should it be considered as a series of examples of juridical questions or as an énumération of special questions suitable for arbitration ? VII. Is the Court competent to hear and determine disputes (according to principles resulting from answers to above questions) only between Members of the League of Nations or also between Members and non-members and between two or more non-members ? VIII. Shall the Permanent Court be competent to hear and determine disputes only between States or disputes also between States and private citizens or between two or more private citizens of different States ? If a private citizen is permitted to be a party to a dispute before the Court, what are the conditions: is the private citizen's case to be supported by his State? "Disputes interesting international relations". Who is to decide on the competency in doubtful cases ? IX. Shall the Court be competent to hear and determine only such disputes as are brought before it by agreemerft between the parties or also such disputes as are brought to its notice by one party only? If the latter part of the question be answered in the affirmative, shall the Court have the right to summon the other party and start an ordinary procedure or shall it restrict itself to an investigation of the facts of the case ? X. The general rules of competency of the Permanent Court once having been laid down, shall — 35 — devra-t-elle, en dehors de ces principes, avoir compétence pour connaitre de litiges définis spécialement, par exemple, dans le Traité de Paix? Interprétation de 1'expression „juridiction instituée par la Société des Nations" dans le Traité de Versailles etc. XI. La compétence 'de la Cour en conformité de l'article 14 du Pacte pour donner des opinions légales sur des questions de droit. Ce droit devra-t-il être entouré de garanties visant 1'exclusion de la possibilité pour la Cour de donner des opinions légales sur des points qui pourront plus tard être portés devant elle pour former 1'objet d'un jugement? XII. Le problème de la nouvelle Cour, ou d'une section de la nouvelle Cour, comme cour d'appel dans des procés de droit international privé, ou des procés de prises. d. Siège de la Cour. XIII. La nouvelle Cour devra-t-elle être établie au siège de'la Société des Nations? Si non, quel endroit doit être considéré comme le lieu le mieux adopté pour servir de siège a la Cour Permanente? Points dejvue: tradition, conditions locales. e. Composition de la Cour. XIV. Quelles conditions devront être remplies par les membres de la Cour? (1) Conditions a rempïir a 1'époque de 1'élection ou de la nomination. Tous les membres de la Cour devront-ils avoir une haute compétence juridique? (cette question devra être considérée en même temps que celle de la compétence de la Cour: compétence pour toutes les questions soumises a la Cour; pour des questions de droit international privé; pour des questions de prise). Comment constater 1'existence de connaissances juridiques dans les cas oü ces connaissances sont requises? (nécessité d'avoir rempli les conditions requises .pour être nommé aux hautes fonctions judiciaires dans son propre pays? nécessité d'avoir exercé pareilles fonctions? autorité reconnue en matière de droit international?) Qui sera compétent pour décider dans des cas douteux si les conditions requises ont été remplies ou non? (2) Faits entrainant la révocation, la suspension ou 1'exclusion des juges. Les fonctions de juge a la Cour Permanente seront-elles compatibles avec d'autres fonctions publiques ? Des fonctions internationales ? des fonctions the Court, apart, from such principles, be competent in specially determined cases resulting, for instance, from the Peace Treaty. Interprétation of the term „jurisdiction set up by the League of Nations" in the Versailles, etc. Treaty. XI. The competency of the Court according toArt. 14 to give advisory opinion on legal points. Should this right be surrounded by certain guarantees intended to exclude the possibility of the Court giving legal. opinions in cases which may later come before it for judgment? XII. Problem of new Court, or section of new Court, as Court of Appeal for cases of private international law and for prize cases. d. Seat of the Court. XIII. Shall the new Court be established at seat of the League of Nations? If not, what place should be considered as best fitted to serve as the seat of thè Permanent Court of Justice. Viewpoints : tradition; premises. e. Composition of the Court. XIV. What qualifications should be fulfilled by the members of the Court? (1) Conditions to be fulfilled at time of election or appointment. Shall high juridical competency be required from all members of the Court (this question to be considered in connection with question of competency of the Court: competency for all questions submitted.to the Court; for private international law questions; for prize questions)? Where juridical knowledge is required, how shall the existence of such knowledge be stated (fulfilrrient of conditions for an appointment to high judicial functions in own country? actual exercise of such functions ? recognised authority in matters of international law ? Who is finally to decide in doubtful cases whether conditions fulfilled or not? (2) Facts that entail révocation, suspension or exclusion of judges. Can other public offices be held at the same time as office of judge on Permanent Court ? International offices? offices either in own or other countries ? Private positions ? — 36 - dans son propre pays ou ailleurs? des positions privées ? Les juges auront-ils le droit de recevoir d'autres appointements que ceux qui leur sont attribués en leur qualité de juges? Autres raisons de révocation: p. ex. incapacité notoire de remplir ces fonctions. Qui devra en décider: la Cour elle-même? Le corps ayant élu ou nommé la personne en quesstion? Le corps ayant présenté la personne en question ? (3) Un juge qui vient d'être nommé, doit-il prêter serment d'impartialité ou faire une déclaration solennelle au même effet mais sous une autre forme? XV. La méthode d'élire ou de nommer les juges. Principes: il faut qu'il soit impossible de mettre en doute 1'impartialité de la Cour. II faut que le principe de 1'égalité des Etats soit sauvegardé. II faut que la Cour ne soit pas trop nombreuse pour pouvoir travailler efficacement. Nomination directe? Par les gouvernements. Par d'autres corps. Système de roulement. Election par les gouvernements par scrutin de liste mais sans composition préalable d'une liste générale, et sans désignation préalable. Composition d'une liste générale par désignation par les gouvernements. Election par les gouvernements parmi les candidats figurant sur la liste. Désignation par un corps; nomination par un autre. Division des états en groupes: chaque groupe fera un certain nombre de désignations et un certain nombre d'élections parmi les personnes désignées par les autres groupes. Désignation par les gouvernements. Election par un collége électoral spécial: les membres de la Cour d'Arbitrage de La Haye? L'Assemblée de la Société des Nations? Si le système de désignation par les gouvernements est adopté, combien de candidats seront désignés par chaque gouvernement? Combien de candidats choisis parmi les ressortissants et combien choisis parmi les étrangers? Dans la même hypothèse, la liberté de choix dis gouvernements doit-elle être limitée, p. ex. par 1'obligation de tenir compte de propositions faites par des corps spéciaux, des universités, etc. Dans toute hypothèse, combien de juges seront choisis ou nommés? Combien pourront être des ressortissants du même Etat? Les élections se feront-elles individuellement ou par scrutin de liste? Can money be drawn from other sources (except private fortune) during office as judge on Permanent Court? Other grounds : examples, notorious incapacity to fill office. Who is'to make décision: Court itself? Body having elected or appointed person in question ? Body having nominated person in question ? (3) Shall an oath or other solemn declaration as to intended impartiality, etc. be taken from newlyappointed judge? XV. Method of electing or appointing judges of Court. Principles: it should be impossible to question the impartiality of the Court; the 'principle of equality of States should be safeguarded; the Court should not be so large that it cannot carry on efficiënt work. Direct appointments ? By governments. By other bodies. Rotation system. Voting by governments, by lists, without foregoing composition of general list, and without nominations ? Composition of general list by nomination by governments. Election by governments from general list. Nomination by one body; appointment by another. Division of states into groups: each group to make a certain number of nominations, and a certain number of élections from among the persons nominated by the other groups. Nomination by governments. Election by special electoral body: Hague Arbitration Court panel ? Assembly of the League of Nations ? If system of nomination by governments is adopted, how many candidates shall be nominated by each government ? How many of own and of foreign nationality? In same case, shall certain restrictions be put on the liberty of nomination of the governments; shall they, for instance, take into account proposals made by special bodies such as universities, etc. ? In any case, how many judges shall be elected or appointed ? How many judges may be citizens of the same state? Shall the élections be made individually or by block' vote? If élections are made by states shall each state have the same number of votes ? Length of judges' terms of office. — 37 - Si les élections sont faites par les Etats, tous les Etats auront-ils le même nombre de voix? Durée du mandat des juges. Comment remplir les vacances: Election ou nomination de juges suppléants, dans raffirmatif, comment régler leur entrée en fonctions? Doit-on procéder a une nouvelle élection? Le juge suppléant doit-il être nommé par le corps ayant désigné son prédécesseur? How to provide for vacancies: shall deputy judges be elected (appointed) and, if so, according to what rules shall they take office; or shall new élections be held; or shall the deputy judge be appointed by the body which nominated the judge whose seat has become vacant ? /. Organisation de la Cour. XVI. Le Président de la Cour, comment doit-il être élu: par la Cour elle-même, par un corps autre que la Cour? (Société des Nations). XVII. La Cour doit-elle siéger in pleno ou doit-elle se diviser en plusieurs chambres? Dans ce dernier cas, doit-on laisser a la Cour le soin de décider si pareille division est nécessaire ou non? Chambres spéciales pour des procés de droit international privé; pour des procés de prise; pour remplir les fonctions d'un tribunal de requête; pour les questions de travail etc. Quorum in pleno et dans les chambres. - XVIII. Les parties au litige doivent-elles avoir le droit d'influencer la composition de la chambre de la Cour qui connaitra du litige en question ? Droit de récusation: d'office; par 1'intermédiaire de la Cour; par les parties sans donner d'explications; par les parties et par la Cour pour des raisons d'intéfêt spécial touchant 1'objet du litige. XIX. Doit-il être permis a un juge ressortissant d'un des états partie au litige de prendre part a l'instruction et au jugement de ce litige? Dans 1'affirmative, ce droit doit-il être absolu ou conditionnel (réciprocité) ? Le juge doit-il avoir le droit de refuser de siéger a la Cour pendant la consideration d'un litige spécial? Dans raffirmative, ce droit doit-il être absolu? XX. Vacances, traitements, allocations, immunités et privilèges des juges. Domicile des juges. XXI. Secrétariat de la Cour. Greffe de la Cour. L'organisation de ces institutions doit-elle être réglée laissée a la Cour* elle-même, ou doit-elle être réglée par exemple dans le document établissant la Cour? f. Organisation of Court. XVI. How is the president of the Court to be elected: by the Court itself ? By a body other than the Court? (League of Nations). XVII. Shall the Court sit in pleno or shall it be divided into several chambers ? In the latter case, shall it be left to the Court to decide whether such division is necessary or not? Special chamber for private international lawsuits, for prize cases, to act as Court of Claims, etc. ? Quorum in full Court and in chambers. XVIII. Shall the parties to a dispute have the right of influencing the composition of the committee of the Court that is to hear and determine the dispute in question? Right to challenge: by office, through the Court, by the parties without giving reasons; by the parties and through the Court for reasons of interest in the subject-matter of the case. XIX. Shall a citizen of one of the parties be allowed to take part in the hearing and determination of the case to which his state is a party ? If so, shall thè right be absolute or conditional (reciprocity) ? Shall a judge have the right to refuse to sit in the Court during the consideration of a special dispute? If so, shall this right be unconditional? XX. Holidays, treatment, allowances, immunities, and privileges for judges. Domicile of judges. XXI. Registry and Secrétariat of Court. Shall the organisation of these bodies bè left to the Court itself, or, for instance, be made in the document establishing the Court? - 38 - g. Droit matériel a appliquer par la Cour. (Comparer b ci"l - i. Décisions of the Court: aa. Décisions to be taken unanimously or by majority vote? In the latter case, shall divergent opinions be noted? bb. Times for giving décisions. cc. Award: In whose name to be given ? How authenticate ? How communicate, publish and preserve? Divergent opinions to be noted ? Judgments to be interpreted by Court ? Draft of judgment to - 40 - la Cour; pro jet de jugement a être communiqué préalablement aux agents des parties afin de permettre a ceux-ci de proposer une meilleure rédaction des passages jugés ambigus. k. Frais. XXX. Un tocus standi spécial doit-il être donné a la Société des Nations ou a ses organes (Bureau de travail) etc. devant la Cour; dans 1'affirmative quel doit-être ce locus standi? XXXI. S'il est considéré comme désirable d'adopter le système d'une procédure sommaire, comment faudra-t-il 1'organiser? Procédure écrite seulement, en vue de la limitation des délais? be communicated to parties' agents beforehand in order to have them suggest re-drafting of passages which seem to them not to be clear. Jc. Expenses. XXX. Shall a special locus standi be given to the League of Nations before the Court: if so, what shall this locus standi be? XXXI. If summary procedure is adopted, how should it be organised ? Written procedure only, for shortening of times? — 41 — f. ANNEXE No. 3. Projet de Résolution présenté par Mr. Root. II est proposé: Que le Comité adopte comme base de ses délibérations sur la matière qui lui a été soumise, les actes et résolutions de la seconde Conférence de la Paix de 1907. Que les divers plans pour 1'établissement d'une Cour permanente de Justice qui ont déja été préparés par des juristes au nom de la Suède, du Danemark, de la Norvège, des Pays-Bas, de la Suisse, de 1'Allemagne, de 1'Autriche, soient soumis au Comité et que les matières dont ils traileiil respectivernent soient prises en consideration par lui. ANNEX No. 3. Draft Résolution submitted by Mr. Root. Resolved: That the Committee adopts as the basis for consideration of the subject referred to it the Acts and Résolutions of the 2nd Peace Conference at the Hague in the year 1907. That the provisions of the several plans for an International Court of Justice already elaborated by Representative Jurists of Sweden, Denmark, Norway, Holland, Switzerland, Germany, Austria, be laid before the Committee and considered as the subjects to which they respectively relate are taken up for consideration. - 42 - ANNEXE No. 4. Projet de Résolution présenté par M. de Lapradelle. La Coinmission commence ses délibérations en rendant hommage aux travaux des deux Conférences de La Haye, des Gouvernements, des Associations Scientifiques Internationales et des Jurisconsultes de toute nationalité dont les études ont précédé la sienne; elle tiendra compte de toutes les sources d'information qui sont maintenant a sa disposition, pour répondre a la confiance de la Société des Nations. ANNEX No. 4. Draft Résolution submitted by M. de Lapradelle. The Commission starts its deliberation by paying homage to the work performed at the two Hague Conferences, by the several Governments and by the scientific Associations and the jurists of all nationalities, the work of which have preceded the works of the Committee and which will guide the Committee in its efforts to fulfil the object for which it has been summoned bv the League of Nations. - 43 - ANNEXE No. 5. Résolution adopté par le Comité. La Commission commence ses délibérations en rendant tout d'abord hommage aux travaux des deux Conférences de La Haye qui ont déja préparé, avec une exceptionnelle autorité, la solution du problème de 1'organisation d'une Cour de Justice Internationale. Prête a considérer encore les projets émanés des Gouvernements, des Conférences d'initiative Gouvernementale, des Associations Scientifiques Internationales et des Jurisconsultes de toute nationalité dont les études ont précédé la sienne, elle tiendra compte de toutes les sources d'informations qui sont maintenant a sa disposition pour répondre a la confiance de la Société des Nations. ANNEX No. 5. Résolution adopted by the Committee. The Committee starts its délibérations by paying homage to the work of the two Hague Conferences which have already prepared, with an outstanding authority, the solution of the problem of the organisation of the Court of International Justice. The Committee is prepared to take into consideration also the schemes emanating from several governments, from conferences summoned at the initiation of governments, from international scientific organisations and from jurists of all nationalities, the works of which' have preceded those of the Committee. The Committee will avail itself of all the sources of information which are, at the present moment, at its disposal in order thus to fulfil the object for which it has been summoned by the League of Nations. — 44 — ANNEXE ■No. 6. Exposé lu par le Baron Descamps: Les difficultés du problème soumis au Comité des Jurisconsultes. — La méthode appropriée a la solution de ces difficultés. Le Comité des jurisconsultes, chargé de préparer un projet de Cour permanente de Justice internationale, ne peut se dissimuler les difficultés grandes d'une tache oü tant d'hommes d'état et de juristes ont échoué lors de la Conférence de I1907. Mais, pénétré de la nécessité et de la grandeur de l'ceuvre k accomplir, il s'est mis a l'ceuvre, estimant que ce qu'il faut s'efforcer de tirer des obstacles rencontrés il y a quelques années et dont beaucoup n'ont pas disparu aujourd'hui, ce n'est pas un motif de douter d'une heureuse solution, mais une méthode süre pour atteindre celle-ci. Les questions de procédure relatives au fonctionnement de la justice internationale ne présentent pas actuellement de bien graves difficultés. Résolues une première fois, dans les points fondamentaux auxquels il convient de se limiter, par la Conférence de 1899, elles ont été reprises et élucidées k nouveau par la Conférence de 1907, et 1'entente a pu assez facilement s'établir k leur égard. C'est sur les points relatifs a 1'organisation et k la compétence des juridictions internationales, k 1'obligation de recourir éventuellement a ces juridictions, et aux régies que doivent suivre les juges dans 1'appréciation des faits qui leur sont soumis, qu'il importe de faire la lumière et d'arriver a de satisfaisantes solutions. Un fait est constant k ce point de vue: autant l'ceuvre réalisée par la première conférence de la Paix a été féoonde et a fini par recueillir, dans la conscience générale d'un grand progrès réalisé, un assentiment unanime et enthousiaste, autant l'ceuvre entreprise par la seconde conférence de la Paix a été en butte a d'irréductibles oppositions et a été finalement compromise en partie dans sa réalisation. D'aucuns ont signalé comme cause de ce résultat le manque de préparation suffisante qui a. nui sur plus d'un terrain aux délibérations de la Haute Assemblée. Et il semble bien que la conférence a reconnu elle-même le bien-fondé, k certains égards, de ce fait, lorsqu'en prévision d'une réunion ultérieure, elle a cru devoir appeler précisémènt 1'attention des Puissances „sur la né- ANNEX No. 6. Note read by Baron Descamps. About the difficulties of the problem submitted to the Jurists Committee and a proper method for solving these difficulties. The Jurists Committee, which has been entrusted with the préparation of a plan for a Permanent Court of International Justice, cannot forget the great difficulties of a task which so many statesmen and jurists have failed to' achieve . at the 1907 Conference. Convinced, however, óf the necessity and of i the greatness of the work to be accompiished, the members of that Committee have set to work, considering that the remembrance of the obstacles which had to be overcome a few years ago, and of which a few have not yet disappeared, ought to provide them with the means of finding the true method which will enable them to reach a satisfactory solution, rather than lead them to doubt the possibility of reaching that solution. The questions of procedure concerning the working of international justice do not present any really serious difficulties now. They were already solved, at least in their essential points, to the discussion of which the Committee ought to limit its activity, at the 1899 Conference; they were discussed again and elucidated at the 1907 Conference and it was then easy to come to an agreement. There remain now to discuss and make clear, so that satisfactory solutions may be reached, the questions concerning the organisation and the compétence of international jurisdictions, the obligation of having eventually to accept them, and the rules which (the judges will have to follow in their appreciation of the facts which may be submitted to them. It may be observed that whereas the work of the first Conference was rich in successful results and met in the end with a unanimous and enthusiastic approval, the work undertaken \by the second Conference met with unbreakable opposition and its results were partly a failure. The want of sufficiënt préparation, which was a handicap to the progress of the délibérations of the Conference on several questions, was pointed out as a cause of that failure; and it seems that the. Assembly itself recognised the truth of that facf when, in anticipation of a subsequent meeting, it précisely called the - 45 - cessité de préparer les travaux de cette troisième conférence assez longtemps d'avance, pour que ses délibérations se poursuivent avec 1'autorité et la rapidité indispensables". Mais les sources des embarras survenus sont en réalité plus objectives et plus profondes, et il n'est pas sans importance de les relever dans les sphères diverses oü elles se sont accusées. Dans la sphère de 1'organisation des juridictions internationales, le dualisme des deux Cours appelées a constituer ces juridictions a parü trop accentué a beau coup d'Etats qui au lieu de nouvelles institutions campées en face de 1'institution existante, destinées a lui faire concurrence et, dans 1'intention de plusieurs, a la supplanter définitivement, auraient préféré 1'adoption dans 1'espèce, d'une méthode moins radicale et plus harmonique. C'est en se plagant a ce point de vue qu'un éminent jurisconsulte de la Délégation Suisse, M. Carlin, avait instamment demandé „qu'on reste sur le terrain de l'ceuvre de 1899, c'est a dire conserver a la Cour permanente son caractère et sa composition actuelle et chercher dans ses limites les améliorations dont pouvait être susceptible le fonctionnement de cette institution". D'autre part, le système de classification des Etats au point de vue de la part attribuée a chacun dans le fonctionnement pratique de la nouvelle Cour, a prêté le flanc a trop de critiques pour qu'on put se promettre un résultat universellement adopté. Et certes, la distinction entre la jouissance d'un droit et son exercice, 1'une présentée comme sauvegardant foncièrement 1'égalité juridique des Etats, 1'autre représentée comme pouvant porter de multiples atteintes a cette même égalité, n'était pas de nature a donner a tous, tout apaisement. Dans la sphère de la compétence, soit virtuelle, soit effectivement rendue obligatoire, la diversité de nature des différends internationaux, dont les uns sont d'ordre juridique et les autres d'ordre politique, la difficulté de trouver entre ces deux ordres une ligne de démarcation toujours nette, le caractère mixte attribué a certains litiges considérés comme se référant a la fois au droit et' a la politique, et surtout, la crainte manifestée par divers Etats, ombrageux a toute perspective de limitation de leur souveraineté, d'être entrainés dans la voie des procédures juridictionnelles obligatoires a abandonner d'avance et sans réserve des droits estimés, a tort ou a raison, inaliénables, semblaient détourner les esprits pratiques de 1'adoption de régies impliquant une astreinte commune et uniforme. D'autres points encore comme celui des sources auxquelles doivent puiser les juges pour so- attention of the Powers to the necessity of "preparing, long beforehand, the work which would have to be accompiished by the third Conference so that the délibérations might progress with the necessary speed and authority". But those difficulties are in fact derived from deeper and more objective causes and it is not useless to search for them and hold them to light. In the domain of the organisation of international jurisdictions, the dualism of the two Courts which are going to form those jurisdictions has seemed too strongly marked to several States. They would have preferred a less thorough and more conciliating method which would have avoided all antagonism between the already existing institution and the new one, bound to compote with, and supposed to supplant it altogether. The eminent jurist of the Swiss Délégation, M. Carlin, adopted the former point of view and therefore instantly asked that the next conference should remain within the limits of the work of the 1899 Conference, id est: should preserve the character and the actual composition of the Permanent Court and try and find, within the limits of that institution, the improvements which might be brought to it. On the other hand the system which consists in establishing an order among the States to determine the share which each of them ought to have in the practical working of the new Court has incurred too many criticisms to enable one to expect a universally adopted result. As a matter of fact, the distinction between the possession of a right and the exercise of it, the one being considered as safeguarding completely the legal equality of States, and the other as involving numerous attacks upon it, was not of a nature to give satisfaction to all. With regard to compétence, either potential, or made efficiently obligatory, the variety of international differences, — some of which are of a legal order while the others are political, — the difficulty of finding a clear line of démarcation between those two classes, the mixed character of certain differences which are considered as proceeding at the same time from law and from politics, and above all, the fear of various States that a limitation might be imposed on their sovereignty, that they might have to submit to obligatory jurisdiction, and sacrifice beforehand and altogether certain rights considered as inalienable, were as many reasons capable of preventing practical men from accepting rules which implied a common obligation, identical for all. Other points, such as the sources from which the judges might borrow in order to solve — 46 - lutionner les différends internationaux, ne laissaient pas de susciter certaines appréhensions. Les difficultés graves, a coup sür, que nou£ venons de signaler, ne paraissent pas dans 1'ordre de 1'organisation de la justice internationale, insurmontables, a condition de chercher le progrès en donnant le pas a une méthode uinitaire et évolutive sur une méthode peüt-être trop radicalement dualiste, et de trouver un terrain de conciliation plus heureux que celui oü 1'on s'est trop cantonné, entre les exigences légitimes de 1'égalité des Etats et les nécessités d'une composition éclectique du personnel des juridictions internationales. Et dans 1'ordre de la compétence effective de ces juridictions, il ne parait nullement impossible d'adopter des mesures sérieusement et loyalement obligationnelles, sans faire litière d'une part de certaines appréhensions persistantes avec lesquelles il faut compter, sans donner d'autre part aux régies adoptées un caractère purement potestatif et sans livrer tout engagement a des faux-fuyants qui 1'annulent, en le subordonnant, ou peu s'en faut, a cette condition oü s'accuse trop la vieille conception absolutiste de la souveraineté: „si tel est le Don plaisir individuel des engagés". En tout cas, il ne parait pas que la solution des difficultés pendantes doive être cherchée dans ce que 1'on a appelé la séparation compléte et méthodique des conceptions d'arbitrage et de justice. Insistons un instant sur ce point pour dissiper tout équivoque. S'il s'agissait simplement d'observer que la juridiction d'arbitres se caractérise par le choix des juges lappelés a statuer, sans faire appel a des magistrats permanents et professionnels de carrière, tandis que dans la juridiction que 1'on peut appeler magistraturale pour la distinguer de la juridiction arbitrale, le juge est nommé une fois pour toutes dans des conditions indépenidantes du choix des parties, on constaterait un fait incontestable. Si 1'on ajoutait que dans la juridiction arbitrale les normes a suivre pour rendre la justice, peuvent dépendre a leur tour plus ou moins du choix des parties, tandis que dans la juridiction magistraturale, Finterprétation et 1'application des régies de droit sont soumises a des normes plus stables et universellement reconnues, on constaterait encore un fait général constant. Si 1'on faisait en outre remarquer que la juridiction arbitrale est ordinairement, a la différence de la juridiction magistraturale, une juridiction de concert, qui revêt le plus souvent a ce titre un caractère volontaire des deux parts et ne permet pas, comme la juridiction magistra- international differences, were the cause of some apprehension. It does not seem impossible to overcome those difficulties as far as the organisation of intern national justice is concerned, if we are determined to achieye progress by using a unitary and progressive method, father than an absolutelyi dualist one, and to find a more appropriate ground for conciliation than the one on which we have stood up to now, between the legitimate demands of the equality of States and the eclectic composition of the staff of international tribünals. With regard to the effective compétence of those tribunals, it does not seem at all impossible to adopt certain measures which would be seriously and loyally obligatory, which would reassure at the same time certain persisting fears, on the other hand it would be necessary to avoid that those rules, when accepted, had a merely potential character, that conventions) could be rendered useless by possible subterfuges: which would be the case if the compétence of those jurisdictions was practically subordinated to the condition: "if such is the will of the parties concerned", which is but an expression of the ancient absolutist conception of sovereignty. In any case, it does not appear that the solution of those difficulties ought to be found in what has been called the complete and methodical séparation of the concepts of arbitration' and of justice. Let us considler this point one moment in order to avoid all mistake. If it was only a question of making it clear that the jurisdiction of arbitrators is characterised by the possibility for the parties of choosing their judges without choosing necessarily professional and permanent judges, whereas in the judiciary jurisdiction, the judge is nominated onoe for all under conditions which exclude a choice by the parties, there would be no difficulty whatever. It would suffice to state this recognised fact. If one added that, in the arbitral tribunal, the rules to be followed may depend more or less ön the choice of the parties, whereas in the judicial tribunal those rules are to be applied and interpreted according to more stable and indeed universally recognised principles, it would still be stating a recognised fact. If one stated also that the arbitral jurisdiction is ordinarily a jurisdiction of conciliation, which! affects in most cases a voluntary character on böth sides and which does not allow the uniJ lateral exercise of a legal action, and that all those points constitute as many differences — 51 — ANNEXE No. 7. ANNEX No. 7. TABLEAU SYNOPTIQUE. SYNOPSIS. TABLEAU SYNOPTIQUE. SOM M Al RE. A. ORGANISATION. I. Nombre des juges. II. Les juges suppléants. III. Durée du mandat. IV. Droit de présenter des candidats. V. Nombre des candidatf». VI. Eligibilité. VIL Electeurs. VIII. Suffrage et mode d'élection des juges et des juges suppléants. IX. Nationalité des candidats. X. Nationalité des juges. XI. Incompatibilité avec d'autres fonctions. XII. Immunité diplomatique des juges. XIII. Rémunération des juges. XIV. Election du Président. XV. Limite d'age des juges. XVI. Constitution d'un tribunal chargé de régler un cas particulier. XVII. Droit de récusation. XVIII. Le mode de combler les vacances. XIX. Révocation, suspension, décès ou démission d'un juge. XX. Règlement d'organisation. XXI. Siège de la Cour. XXII. Bureau de la Cour. B. COMPÉTENCE I. Accessibilité de la Cour. II. La Cour peut-elle connaitre de conflits dans lesquels une ou deux des partits sont des personnes privées? III. La Cour est-elle compétente quand une seule des parties a recours a elle? IV. Caractère des conflits. G. PROCÉDURE. I. Régies de procédure. II. Procédure sommaire. III. Bases de la sentence. IV. Droit d'appel. V. Révision. VI. Droit d'intervention. VII. Effet des sentences. VIII. Comment 1'exécution des sentences sera garantie. IX Frais généraux de la Cour. X. Frais de procédure. XI. Langue. XII. Publication des opinions divergentes dans la sentence. SYNOPSIS. TABLE OF CONTENTS. A. ORGANISATION. L Number of judges. II. Number of deputy-judges. III. Term of office of judges. IV. Nomination of candidates. V. Number of candidates. VI. Eligibility. VII. The Electors. VIII. Votes. IX. Mode of election. X. Nationality of candidates. XI. Nationality of judges. XII. Incompatibility with other functions. XIII. Diplomatic immunity of judges. XIV. Salary of judges. XV. Election of President. XVI. Age limit for judges. XVII. Composition of the tribunal for deciding the case. XVIII. Right to challenge. XIX. Mode of filling vacancies. XX. Rules of Court. XXI. Seat of the Court. XXII. Registry of the Court. B. COMPÉTENCE. I. Access to the Court. II. Can the Court take cognisance of conflicts in which one or two of the parties are private persons? III. Has the Court jurisdiction when only one of the parties appeals to it? IV. Nature of the conflicts. G. PROCEDURE. X, Rules of procedure. II. Summary procedure. III. Basis of the award. IV. Right of appeal. V. Revision. VI. Right of intervention. VII. Effect of judgments. VIII. Guarantees for the execution of judgments. IX. General expenses of the Court. X. Costs. XI. Language. XII. Publication in the award of dissenting opinions. — 54. — a. Organisation. 1 Projet 1907. 2. Cinq Puissances neutres. 3. Union Interpar¬ lementaire. 4. Union Juridique Internationale. I. Nombre des juges. 15. (art- 4> 15. (art- n) 15. (a^. 2) 5. Danemark. 6. Korvège. 21. (art- 1) 2i (art. 1) 7. Pays-Bas. 7. (art- 2) 15. (art- 1] 15 (art. 13) Chaque Etat un juge. (art. 18) 15. (art- 14) 15. (art- 13) 8. Snede. 0. Suisse. 10. Italië. 11. Allemagne 12. Antriche. II. Nombre des juges suppléants. 1. Projet 1907. 2. Cinq Puissances neutres. :>. Union Interparlementaire. 4. Union Juridique Intern atio n aIe. 6 15. 6. (art. 4) (art. 11) (art. 2) — 55 — a. Organisation. I. Number of Judges. 1. 1907 draft scheme. 2. Scheme of Five X ent ral Powers. 3. Draft scheme of the Interparlianientary Union. 4. Scheme of Inter¬ national Law Union. 5. Official Danish scheme. 6. Olflcial Xorwegian scheme. 7. Official Duteh scheme. 8. Official Swedish scheme 9. Official Swiss scheme. 10. Official Italian scheme. 11. German proposals to the Paris Peace Conference 12. Austrian propo¬ sals. 1. 1907 draft scheme. 2. Five Neutral Powers. 3. Interparliamentary Union. 4. International Law Union. 15. 15. 15. 21. 21. 7. 15. 15. One state one judge. 15. 15. II. Number of Deputy Judges. 6. 15. 6. (art. 4) (art. 11) (art. 2) (art. 1) (art. 1) (art. 2) (art. 1) (art. 13) (art. 18) (art. 14) (art. 13) (art 4) (art. 11) (art. 2) — 56 — 5. Danemark. 6. ïïorvège. 7. Pays-Bas. 8. Snéde. 9. Suisse. 10. Italië. 11. Allemagne. 12. Autriche. 1. Projet 1907. 2. Cinq Puissances neutres. 3. Union Interpar¬ lementaire. 4. Union Juridique Internationale. 5. Danemark. 6. Korvège. 7. Pays-Bas. 8. Suède. 9. Suisse. 10. Italië. 11. Allemagne 12. Autriche, 15. 15. 5. 15. III. La durée du mandat des juges. 12 ans. 9 ans. a vie. 9 ans. 9 ans. mm Danemark 6 ans. 6 ans. 9 ans. (art. 6) (art. 6) (arts. 2 et 4) (art. 6) (art. 13) (art. 3) (art. 9) (art. 4) (art. 3) (art. 7) (art. 7) (art. 7) (art. 18) (art. 14) 1. Projet 1907. 2. Cinq Puissances neutres. 3. Union Interpar¬ lementaire. 4. Union Juridique 1 nternationale. 5. Danemark. 6. Xorvèjjje. 7. Pays- Kas. 8. Snede. 9. Suisse. IV. Droit de présenter des candidats. Les Membres de la Société des Nations. (art. 6) Les Puissances. (art. 12) Les Membres de la Société des Nations. (art. 4) Les Gouvernements. (art 3) = Danemark. (art. 3) Certains colléges judiciaires, les facultés de droit des universités nationales et les Gouvernements. (art. 3) Les Gouvernements des Etats qui sont Membres de la Société des Nations. (art. 3) Les Etats qui sont Membres de la Société des Nations. (art. 13) — 57 — 5. Denmark. 15. orway. 15. (art- 6) 7. Ketherlands. 5. (arts. 2 and 4) 8. Sweden. 15. (art. 6) 9. Switxerland. 10. Italy. 11. Germany. 12. Austria. 8. (art- 13> III. Term of Office of Judges. 1. 1907 draft scheme. 12 years. (art- 3) 2. Five Neutral 9 years. (art- 9) Powers. 3. Intcrparllamentary Lifetime. (art 4) Union. 4. International Law 9 years. (art- *) Union. 5. Denmark. 9 years. ^art- ^ 6. Nomay. Same as Denmark. (art. 7) 7. Netherlands. 8. Sweden. 6 years. (art- V 9. Switxerland. 10. italy. 6 years. (art- 18) 11. Germany. 9 years. (art. 12. Austria. IV. Nomination of Candidates. 1. 1907 draft scheme. 2. Five Neutral The Members of the League of Nations. (art. 6) Powers. 3. intcrparllamentary The contracting Powers. ' (art. 12) Union. 4. international Law The Members of the League of Nations. (art. 4) Union. 5. Denmark. The Governments. (art. 3) 6. Norway. Same as Denmark. ] \ (art. 3) 7. Netheriands. Certain judicial bodies, the Law Faculties of the National Universities, the Governments. (art. 3) 8 Sweden. The Governments of states Members of the League of Nations. (art. 3) 9. Switxerland. States Members of the League. (art. 13) — 58 — 10. Italië. 11. Allemagne. 12. Autriche. 1. Projet 1907. 2. Cinq Puissances neutres. 3. Union Interpar¬ lementaire. 4. Union Juridique Internat! onale. 5. Danemark. 6. Sïorvège. 7. Pays-Bas. 8. Suède. 9. Suisse. 10. Italië. 11. Allemagne. 12. Autriche. 1. Projet 1907. Les Etats représentés au Congrès des Etats. (art. 14) 2. Cinq. Puissances neutres. 3. Union Interparlementaire. V. Nombre des candidats. Chaque membre présente au maximum autant de candidats qu'il y a de mandats è, conférer et au minimum la moitié de ce nombre, en tous cas trois au moins. (art. 6) Chaque Puissance a le droit de présenter autant de candidats qu'il y a de sièges a conférer. (art. 12) A concurrence de trois par chaque Etat. (art. 4) Chaque Gouvernement présente au maximum autant de candidats qu'il y a de mandats et au minimum la moitié de ce nombre. (art. 3) Chaque Gouvernement présente autant de candidats qu'il y a de mandats. (art. 3) Chaque collége, faculté et Gouvernement présente une recommandation de deux personnes au plus. (art. 3) = Danemark. (art. 3) Chaque Etat propose au moins un et au plus quatre candidats. (art. 13) = Suisse. (art. 14) VI. Eligibilité. a) Des personnes jouissant de la plus haute considération morale et qui tous devront remplir les conditions requises, dans leurs pays respectifs pour 1'admission dans la haute magistrature, ou être des jurisconsultes d'une compétence notoire en matière de droit international. b) Choisis autant que possible parmi les membres de la C.P. A. (art. 2) Des personnes jouissant de la plus haute considération morale et qui tous doivent remplir les conditions requises,-dans leurs pays respectifs, pour 1'admission dans la haute magistrature, soit judiciaire, soit administrative, ou être des jurisconsultes d'une compétence notoire en matière de droit international. (art. 4). a) Des personnes jouissant de la plus haute considération morale, et qui tous devront remplir les conditions requises, dans leurs pays respectifs pour 1'admission dans la haute magistrature, ou être des jurisconsultes d'une compétence notoire en matière de droit international. (art. 3) b) Choisis autant que possible parmi les membres de la C. P. A. (art. 3) c) Ne seront éligibles que les candidats présentés par 5 Puis¬ sances au moins. (art. 12) — 69 — 10. Italy. 11. Germany. States represented at the Congress of States, (art 14) 12. Austria. V. Number of Candidates. 1. 1907 draft scheme 2. Five Neutral Each mernber may nominate a number of candidates equal to Powers. the number of vacancies and not less than half the number ; in no case less than three. (art. 6) 3. interpariiamentary Each Power has the right to present as many candidates as Union. there are seats to be filled. (art. 12) 4. international Law Not more than three for each state. (art. 4) Union. 5. Denmark. Each Government may nominate a number of candidates equal to the number of Vacancies and not less than half that number. (art. 3) 6. Norway. Each Government may nominate a number of candidates equal to the number of vacancies. (art. 3) 7. Netheriands. Each judicial body, Faculty of Law and Government recom- mends not more than two persons. (art. 3) 8. Sweden. Same as Denmark. 9. Switxerland. Each state proposes at least one and at most four candidates. (art. 13) 10. Italy. 11. Germany. Same as Switzerland. (art. 14) 12. Austria. VI. Eligibility. 1. 1907 draft scheme. a) Persons of the highest moral reputation and all fulfilling conditions qualifying them in their respective countries to occupy high legal posts, or being jurists of recognised compétence in matters of international law. b) Appointed as far as possible from the members of the P.C. A. (art. 2) 2. Five Neutral Persons of the highest character who shall possess the qualifi- Powers. cations required in their own countries for elevation to high legal office, whether administrative or judicial, or shall be jurists of recognised authority in international law. (art. 4) interpariiamentary a) Persons enjoying the highest moral consideration and who Union. aii fulfil the conditions requisite in their own countries for admission to the high magistracy, or being jurisconsults of well-known competency on matters of international law. (art. 3) b) Chosen as far as possible from among the members of the P- 0. A. (art. 3) O Are eligible only candidates who shall have been presented by five Powers at least. (art. 12) — 63 — 3. interpariiamentarT Each power enjoys an equal elective power. Union. (art. 12) 4. international Lav An equal number of votes. (art. 3 cf. art. 3 of the Covenant.) Union. 5. Denmark. 6. Norway. 7. Netherlands. 8. Sweden. 9. Switxerland. 10. Italy. 11. Germany. 12. Austria. Equal number of votes for all states. (art. 2 of. art. 3 of the Covenant.) Same as Denmark. (art. 2 cf. art. 3 of the Covenant.) Different states may have different number of votes. (art. 4) Same as Denmark. (art. 13 cf. art. 3 of the Covenant.) Equal number of votes. (art. 14) Equal number of votes. (art. 13 cf. art. 3 of the Covenant.) IX. Mode of election. 1. 1907 draft scheme. 2. Five Neutral Powers. 3. Interparliamentary Union. 4. International Law Union. 5. Denmark. 6. Norway. 7. Netherlands. 8. Sweden. 9. Switxerland. 10. Italy. See Art. 6, pars 6, 7 and 8 and Art. 7. The judges and deputy judges are elected by secret ballot. The election of deputy judges will take place only after the election of the titular judges is finished. In order to be elected, candidates must obtain at least one half of the votes. If a greater number of candidates than there are seats to be filled receive an equal number of votes, preference will be given to those of greater age. (art. 12) Judges shall be elected by secret vote. First the judges shall be elected, then the deputy judges. At the first ballot an absolute majority to be elected. At the second ballot a bare majority shall suffice (arts. 3 and 6). If two candidates of the same nationality obtain a sufficiënt number of votes to be elected, the ca^ndidate who has the largest majority, or in the case of an equal number of votes, the oldest candidate shall be elected. (art. 7) See art. 5. Same as Denmark. See art 4, sub 3. (art. 5) The election shall proceed for one judge at a time. To secure election as a judge a candidate must have an absolute majority of the total number of votes cast. If, höwever, an absolute majority of the voters has not been reached at two divisions, a bare majority secured by one candidate over any and all of the others at the third division shall suffice for his election. (art 6) The fifteen candidates who have received the greatest number of votes are elected. (art. 13) — 64 — 11. Allemagne. 12. Autriche. 1. Projet 1907. 2. Cinq Puissances neutres. 3. I n ion Interpar¬ lementaire. 4. Union Juridique 1 ntern ationale. 5. Danemark. 6. Norvège. 7. Pays-Bas. 8. Snede. 9. Suisse. 10. Italië. 11. Allemagne. 12 Autriche. 1. Projet 1907. 2. Cinq Puissances neutres. 3. Union Interpar¬ lementaire. 4. Union Juridique Internationale. 5. Danemark. 6. Norvège. 7. Pays-Bas. 8. Snede. Chaque Etat désigne sur la liste générale de proposition 15 personnes; les 15 personnes dont les noms réunissent le plus grand nombre de suffrages sont choisies comme juges. (art 1) Sont élus ceux qui ont obtenu le plus grand nombre de voix. (art- 16) X. Nationalité des candidats. ün tiers au plus des candidats proposés peuvent être des ressortissants du membre qui fait la proposition. (art. 6) Un tiers au plus des candidats proposés par un Gouvernement pourront appartenir a la Puissance en question. (art. 3) Une Puissance ne peut désigner, k la première élection, qu'un tiers, au maximum, des candidats, qu'elle propose, parmi ses propres ressortissants ; et, aux élections ultérieures, trois au maximum. ^art 3) Un des candidats proposés par un Etat ne devra pas être ressortissant dudit Etat. (art- 13) Suisse. (art. 14) XI. Nationalité des Juges. Ne peuvent appartenir a la Cour plus de deux juges ressortissants de la même Puissance. (art- ^) II ne pourra être élu parmi les juges et les juges suppléants plus de deux candidats d'une même nationalité. (art. 13) La Cour se compose de 8 juges titulaires et 3 suppléants d'une nationalité européenne, 5 titulaires et 2 suppléants d'une nationalité américaine, 2 titulaires et 1 suppléant d'une nationalité asiatique. (art 2) Nul Etat ne peut avoir, ni parmi les juges titulaires ni parmi les suppléants plus d'un juge de sa nationalité. (art. 7) II ne pourra siéger a la fois plus de deux juges qui soient nationaux d'une même Puissance. (art- *) = Danemark. (art- A) La Cour se compose de 7 juges de nationalité différente, (art. 2) Ne pourront appartenir a la Cour plus de deux juges qui soient nationaux d'un même Etat. — 65 — 11. Germany. From the total list of the proposed each state shall nominate fifteen .persons. The fifteen persons who receive the most votes shall be elected as judges. (art. 1) 12. Austria. Those will be considered elected who obtain the largest number of votes. (art. 15) X. Nationality of Candidates. 1. 1907 dratt scheme. 2. Five Neutral Not more than one third of the candidates nominated may Powers. be subjects of the nominating states. (art. 6) 3. Intcrparllamentary Union. 4. International Law Union. ft.\tet 5. Denmark. 6. Norway. Not more than one third of the candidates nominated by Governments may belong to the state in question. (art. 3) Only one third at most of the candidates at the first election may be subjects of the country by which they are nominated, not more than three at succeeding élections. (art. 3) 7. Netherlands. 8. Sweden. 9. Switzeriand. One at least of the candidates proposed must not bea national of the proposing state. (art. 13) 10. Italy. 11. Germany. Same as Switzeriand. (art. 14) 12. Austria. XI. Nationality of Judges. 1. 1907 draft scheme 2. Five Neutral Not more than two judges of the same nationality may belong Powers. t0 the Court. (art. 4) 3. interpariiamentary There shall not be elected among the titular judges and deputy Union. judgesmore than two candidates of the same nationality. (art. 13) 4. international Law The Court shall consist of eight judges and three deputy judges Union- belonging to European states, five judges and two deputy judges belonging to American states, two judges and one deputy judge belonging to Asiatic states. art. 2) No state may have more than one judge of each nationality either among the judges or the deputy judges. (art. 7) 5. Denmark. Not more than two judges of the same nationality may sit on the Court at the same time. (art. l). S. Norway. Same as Denmark. (art. ]) 7. Netherlands. The Court is composed of seven judges of different na¬ tionalities. ,v( (art 2) 8. Sweden. There shall not be more than two judges who are nationals of any one state. — 66 — 9. Suisse. 10. Italië 11. Allemagne. 12. Autriche. 1. Projet 1907. 2. Cinq Puissances neutres. 3. Union interpar¬ lementaire. 4. Union Juridique Internationale. 5. Danemark. 6. Norvège. 7. Pays-Bas. 8. Snéde. 9. , Suisse. 10. Italië. 11. Allemagne. 12. Autriche. 1 Projet 1907. 2. Cinq Puissances neutres. 3. Union Interpar¬ lementaire. 4. Union Juridique Internationale. 5 Danemark. 6. Norvège. 7. Pays-Bas. 8. Snede. 9. Suisse. 10. Italië. Dans la section de procédure sommaire ne pourront siéger en même temps deux membres appartenant au même Etat. (arts. 1 et 12) Aucun Etat ne peut avoir plus d'un membre. (art. 13) XII. Incompatibilité avec d'autres fonctions. Les fonctions de juge sont incompatibles avec toute autre fonction publique ainsi qu'avec toute fonction privée qui comporte un intérêt personnel ou qui poursuit un but politique. En cas de doute, la Cour décide. (art. 13) Les juges 'ne peuvent exercer d'autres fonctions d'ordre politique ou judiciaire. (art. 14) Aucun membre ne peut exercer d'autres fonctions publiques. (art. 8) = Danemark. = Danemark (art. 8) (art. 10) XIII. Immunité diplomatique pour les Juges. Les juges jouissent des privilèges et immunités diplomatiques dans 1'exercice de leurs fonctions et en dehors de leurs pays. (art! 5) Les juges jouissent des privilèges et immunités diplomatiques dans 1'exercice de leurs lonctions. (art. 13) = Projet 1907. (art. 7) — 67 — It shall not be permissible for two judges who are nationals of the same state to serve in the division for summary procedure at one and the same time. (arts. 1 and 12) 9. Switzeriand. 10. Italy. 11. Germany. 12. Austria. No state can have more than one member. (art. 13) XII. Incompatibility with other functions. 1. 1907 draft scheme 2. Five Neutral The performance of judicial duties shall be incompatible with Powers. any other public duties and also with any private duties of a nature entailing personal interest or a political object. In doubtful cases the Court shall decide. (art. 13) 3. Interparliamentary ITnion. 4. International Law The members of the Court may not perform any other duties ünion. of a political or a judiciary order, (art. 14) 5. Denmark. No member can exercise other public duties. (art. 8) 6. Norway. Same as Denmark. (art. 8) 7. Netherlands. 8. Sweden. Same as Denmark.- (art. 10) 9. Switzeriand. 10. Italy. 11. Germany. 12. Austria. XIII. Diplomatic Immunity of Judges. 1. 1907 draft scheme. The judges enjoy diplomatic privileges and immunities in the exercise of their functions outside their own country, (art. 5) 2. Five Neutral The judges shall be granted diplomatic privileges and immun- Powers. ities in the performance of their duties. (art. 13) 3. Interparliamentary Union. 4. International Law Union. 5. Denmark. 6. Norway. 7. Netherlands. ;,'f Same as 1907-draft. (art 7) 8. Sweden. 9. Switzeriand. — 68 — 11. Allemagne. 12. Autriche. 1. Projet 1907. 2. Cinq Puissances neutres. 3. Union Interpar¬ lementaire. 4. Union Juridique In ternation ale. 5. Danemark. 6. Norvège. 7. Pays-Bas 8. Snéde. 9. Suisse. 10. Italië. 11. Allemagne. 12. Autriche. 1. Projet 1907. 2. Cinq Pnissances neutres. 3. Union Interpar¬ lementaire. 4. Union Juridique Internationale. 5. Danemark. (j. Norvège. 7. Pays-Bas. 8. Snede. 9. Suisse. 10. Italië. 11. Allemagne. 12. Autriche. XIV. Rémunération des Juges. Une indemnité annuelle de 6.000 florins néerlandais. Pendant 1'exercice de leurs fonctions une somme de cent florins par jour. (art. 9) Une indemnité annuelle fixée par 1'Assemblée de la Société des Nations. (art. 13) Une indemnité annuelle de 25 000 florins. (art. 9) Les régies seront fixées par 1'Assemblée de la Société des Nations. (art- 8) = Danemark. (art. 8) Une indemnité annuelle et pendant 1'exercice de leurs fonctions une certaine somme par jour. (art. 12) L'indemnité annuelle est fixée par une Convention spéciale. Dans certains cas une pension sera accordée. (art. 9) XV. Election du Président. La Cour élit son Président. (art. 8) = Projet 1907. (art. 15) = Projet 1907. (art. 8) La Cour élit son Président. (art. 13) = Danemark. , ,. (art. 13) = Danemark. (art. 11) = Danemark. (art. 14) La Cour élit son Président tous les deux ans. (art. 19) 11. Germany. 12. Austria. — 69 — XIV. Salary of Judges. 1. 1907 draft scheme. An annual salary of 6,000 Netherlands florins. In the exercise of their duties the judges receive the sum of 100 florins a day. (art. 9) 2. rive Neutral An annual salary to be fixed by the Assembly of the League Powers. of Nations. (art. 13) 3. interparliamentary An annual salary of 25 000 florins. (art. 9) Union. 4. International Law Union. 5. Denmark. The rules to be fixed by the Assembly of the League of Nations. (art. 8) 6. Norway. Same as Denmark. (art. 8) 7. Netherlands. An annual salary and during the exercise of functions a certain sum a day. (art. 12) 8. Sweden. The amount of the annual salary is to be fixed by special convention. In certain cases a pension shall be paid. (art. 9) 9. Switzeriand. 10. Italy. ........ 11. Germany. 12. Anstria. XV. Election of President. 1. 1907 draft scheme. The Court elects its President. (art. 8) 2. Five Neutral The Court shall elect its own President. (art. 15) Powers. 3. interparliamentary The Court elects its President. (art. 8) Union. 4. International Law Union. 5. Denmark. The Court elects its President. (art. 13) 6. Nor way. Same as Denmark. (art. 13) 7. Netherlands. Same as Denmark. (art. 11) 8. Sweden. Same as Denmark. (art. 14) 9. Switzeriand. 10. italy. The Court shall elect its President every two years. (art. 19) 11. Germany. 12. Austria. — 71 — XVI. Age limit for Judges. 1. 1907 draft scheme 2. Five Neutral The judges shall retire upon reaching the age of 70. (art. 11) Powers. 3. interparliamentary The age limit is fixed at 75 years. (art. 4) Union. 4. International Law Union. 5. Denmark. Rules to be fixed by the Assembly of the League of Nations. (art. 8) 6. Norway. Same as Denmark. /art. 8) 7. Netherlands. 8. sweden. It shall be obligatory on a judge to retire at the age of 70. (art. 9) 9. Switzeriand. 10. Italy. 11. Germany. 12. Anstria. XVII. Composition of the Tribunal for deciding the Case. 1. 190 7 draft scheme 2. Five Neutral The Court is composed of seven judges. (art. 26) Powers. ' ' 3. interparliamentary The standing orders will fix the number of chambers which lJnion' Wl11 De constituted within the Court, which is composed of 16 Judges- (art. 14) 4. international Law The quorum of the Court is eleven members. (art. 8) Union. 5. Denmark. The quorum of the Court is fifteen members The Court can, however, decide if not less than eleven members are present if some members have been prevented during the proceedings from taking part in the examination of the case. (art. 11) 6. Norway. The Court is set with fifteen members. Eleven members, how¬ ever, form a quorum in case of unavoidable absence during the trial of the case. (art. 11) 7. Netherlands. A full session of the Court is required — seven judses. (art. 8) 8. Sweden. A minimum of seven judges of the.Court shall constitute a quorum. The Court cannot sit with more than fifteen judges. (arts 11 and 18) . Switzeriand. ^he Court consists of five judges when exercising its ordinary jurisdiction. (art 15) 10. Italy. — 72 — 11. Allemagne Le tribunal se compose de 3 juges. (art. 15) 12. Autriche. Le tribunal se compose de 9 juges. (art. 13) XVIII. Droit de Récusation. 1. Projet 1907. 2. Cinq Puissances Ne sont récusés des juges que pour des motifs bien déterminés neutres. (intérêt personnel, etc.) (art. 28) 3. Union Interpar- lementaire. 4. union Juridique Chaque partie indique 2 juges qui s'abstiendront de siéger. Internationale. (art. 8) Quand un juge a la nationalité de 1'un des Etats, parties au litige, sans qu'aucun autre ait celle de 1'adversaire, il cède son siège au premier suppléant qui n'a la nationalité d'aucun des Etats en cause. (art. 10) 5 Danemark Chacune des parties a le droit d'exclure jusqu'a trois juges. (art. 10) 6. NorTège. Chacune des parties doit récuser 3 juges. (art. 10) 7. Pays-Bas. Aucune influence des parties sur la composition du tribunal. 8 Snéde. Ne sont récusés des juges que pour des motifs bien déterminés (intérêt personnel etc.) Lorsqu'un membre de la Cour appartient a 1'une des Parties en litige tandis qu'aucun membre n'appartient a la Partie ad verse, il abandonnera pendant la durée de 1'instance son siège de juge a la Cour. (art. 18) 9. suisse. Chacune des parties doit récuser 5 juges. (art. 15) 10 Italië. Chacune des parties choisit un juge parmi les 7 juges com- posant le tribunal. (art- !!» 11. Allemagne. Parmi les 3 juges sont 2 juges choisis par chacune de^ti°* 12. Autriche. Chacune des parties doit récuser 3 juges. (art. 13) XIX. Le mode de combler les vacances. 1 Sas ion? En cas de décès ou de démission d'un juge ou d'un juge 1. Pro jet 1907. suppléant, il est pourvu a son remplacement selon le mode fixé pour sa nomination Dans ce cas, la nomination est faite pour une nouvelle période de 12 ans. (art. 6) 2 Cinq Puissance. Les juges suppléants ontrent en fonctions comme.juges d'après „entre. le nombre des voix obtenues lors de leur election En cas d'égalité de voix, c'est le plus agé qui entre en fonctions. (art. 12) — 73 — 11. Germany. 12. Austria. The tribunal shall give its décisions through the representation of three members. (art. 15) The tribunal shall pronounce its décisions by a commission of nine members. (art. 13) XVIII. Right to challenge. 1. 1907 draft scheme. 2. Five Neutral Powers. 3. Interparliamentary Union. 4. International Law Union. 5. Denmark. 6. Nor way. 7. Netherlands. 8. Sweden. 9. Switxerland. 10. Italy. 11. Germany. 12. Austria. Judges may be excused by the Court for certain well-defined reasons (personal interest in the subject matter, etc.) (art. 28) Each party designates two judges, who will abstain from sitting. (art. 8) When a judge is of the nationality of one of the states parties to the dispute, without any of the other judges being of the nationality of the adverse party he shall give up his seat to the first deputy-judge who is not of the nationality of any state party to the case. (art. 10) Each party has the right to challenge not more than three judges. (art. 10) Each party shall challenge three judges. (art. 10) The parties may have no influence on the composition of the tribunal. A challenge cannot be lodged against a judge of the Court save for certain well-defined reasons (personal interest in the subject matter, etc). In the event of a judge of the Court being a national of one of the states at variance with each other and there being no national of the other state on the t.ench, the said judge shall withdraw from the Court while the dispute is being dealt with. (art. 18). Each party must challenge five judges. (art. 15) Each party chooses one judge among the seven judges on the tribunal. (art. 21) Each party shall choose one of the three members sitting. (art. 15) Each of the parties shall eliminate three of the fifteen members of the Court. (art. 13) XIX. Mode of filling vacancies. 1. 1907 draft scheme. 2. Five Neutral Powers. Should a judge or deputy-judge die or retire, the vacancy is filled in the manner in which the appointment was made. In this case the appointment is made for a fresh period of twelve years. (art 3) Deputy-judges shall take precedence for duty as judges according to the number of votes received before election. In cases of equality, the eldest shall take precedence. (art. 12) — 74 — 3. Union Interpar' lementaire. 4. Union Jnridiqne Internationale. 5. Danemark. 6. Norrège. 7. Pays-Bas. 8. Snéde. 9. Suisse. 10. Italië. 11. Allemagne. 12. Autriche. 1. Projet 1907. 2. Cinq Puissances neutres. 3. Union Interpar¬ lementaire. 4. Union Juridique Internationale. 5. Danemark. 6. Norvège. 7. Pays-Bas. 8. Snéde. 9. Suisse. 10. Italië. 11. Allemagne. 12. Autriche. En cas de décès ou de démission d'un juge, il est rem placé par cooptation, a la majorité des juges titulaires en fonctions, parmi les juges suppléants. Le nombre de ces derniers est complété lors de la plus prochaine Conférence de la Paix. (art. 4) En cas d'empêchement les juges suppléants remplacent de plein droit les titulaires. Le remplacement se fait dans chacune des catégories géographiques. La priniauté se détermine par le nombre de voix obtenu ou a égalité de voix par 1'ancienneté d'age. (art. 9) Lorsqu'un juge est décédé ou autrement a cessé d'être membre de la Cour, il est remplacé par le suppléant qui prend sa place pour le restant de la durée du mandat du membre sortant. (art. 7) = Danemark. (ai"L 0 = Projet 1907. (art. 5) Lorsqu'un juge cesse d'appartenir a la Cour, le premier dans 1'ordre numérique des juges suppléants le remplace a vie dans ses fonctions. (art- 0 En cas de retraite ou de décès des élus les juges suppléants entrent en fonctions en suivant 1'ordre des voix qu'ils ont recueillies. (art. 13) Les juges en cas de vacance sont remplacés par les personnes dont les noms, après ceux des 15 élus, ont réuni le plus grand nombre de suffrages et dans 1'ordre du nombre des voix obtenues. (art- 14) XX. Règlement d'organisation. La Cour fait elle-même son règlement d'ordre intérieur, (art. 32) = Projet 1907. (art- 17) = Projet 1907. (art- 14) Projet 1907 Projet 1907 Projet 1907. = Projet 1907. (art. 14). (art. 14) (art. 24) (art. 16) — 83 — 8. Sweden. The Court shall exercise jurisdiction in all cases where the parties are agreed respecting the compétence of the Court. Such agreement shall be held to exist if there is a general agreement between the parties, if neither party raises any objection to the agreement being regarded as applicable, or when there is a special agreement. (art. 15) 9. Switzeriand. -f}1, Disputes referred to judicial settlement are decided by the judge whom the parties indicate If within eight weeks after the failure of the attempted conciliation the parties are unable to agree on the compronm mentióned in art. 52 of Convention I of the Hague of October 18th, 1907, the plaintiff party may apply for a décision of the International Court of Justice. (art. 37). 10. italy. Cases referred to the Court by the Council and brought forward by one of the parties ouly. ft Germany. ■ Every Member of the League of Nations shall have the right to bring a complaint, which must be answered by the opposite party. (art. 30) 12. Anstria. Disputes of a legal character shall be heard and determined by the Court unless one of the parties to the dispute, within two weaks after the Court has been apprised of the matter, raises objections on the ground that its vital interests are involved. (art. 12) IV. Nature of the Conflicts. J. 1907 draft scheme. It follows from art. 17 that the Court has jurisdiction overall kinds of disputes. 2. Five Neutral All matters relating to the points in art. 21, and, moreover, Powers. any dispute of an international nature, which the parties thereto shall agree to submit to the Court. (art. 22) 3. interparliamentary Conflicts with regard to the interprétation and application of Union. conventional stipulations enumerated in art. 2. 4. international Law All conflicts of an international character which the states shall Union. submit to the Court according to art. 14 of the Covenant. (art. 1) 5. Denmark. 6. Norway. 7. Netherlands. Conflicts of a juridical nature and other conflicts which the parties submit to the Court in conformity with art. 14 of the Covenant (art. 21) 8. Sweden. 9. Switzeriand. . The Court has no jurisdiction: (L) if the claim made is based neither on a provision of a contract nor on a rule of international law and the claim is not susceptible of décision on juridical principles; (2) if the claim made touches the honour and vital interests of the defendant party, and if this party demands in consequence that the matter be settled by process of médiation. (art. 39) 10. itaiy. : 3 All cases. (art. 22) — 85 — 11. Germany. The Court shall be the regular official body for the décision of legal disputes between states (art. 30). If the defendant party raises the objection that the question concerns merely a conflict of interest or a legal matter of dominating political significance, the Court must first of all decide on the merits of this objection. Should this objection be well-founded, it shall refer the conflict for settlement to the médiation office. (art. 33) 12. Anstria. Disputes of a legal character, namely, those which are suitable for décision on the basis of the principle of international law (general or special existing between them) unless one of the parties raises objections on the ground that its vital interests are involved. (art. 12) — 86 — c. Procédure. I. Régies de Procédure. I Projet 1907. La Cour suit les régies de procédure édictée par la Convention pour le règlement pacifique des conflits internationaux sauf ce qui est prescrit par la présente convention (art. 22). La Cour peut proposer des modifications II apporter aux dispositions de la présente Convention qui concernent la procédure. (art- 33) 2. Cinq Puissances Fixées dans la présente convention. neutres. 3. Union Interpar- La Cour suit les régies de procédure édictées par la Convention lementaire. p0ur le règlement pacifique des conflits internationaux. (art. 15) 4. Union Juridique La Cour arrête elle-même son règlement de procédure que les Internationale. parties ne peuvent modifier. (art. 13) 5. Danemark. Fixées par la Cour. (art- ") 6. BTorvège. = Danemark. (art- ^) 7. Pays-Bas. Fixées dans la présente Convention, la Cour a le droit de proposer des modifications. (arts. 23 et 26—77) 8 snéde. Sauf dispositions contraires il sera fait application par analogie des dispositions de la lère Convention de la Haye du 18 octobre 1907, et du Projet de la Cour de justice arbitrale élaboré en 1907. (art- 22) 9. Suisse. 10. Italië. Si le compromis est muet sur ce point, ou en 1'absence de compromis, le tribunal établira des régies de procédure en tenant compte des circonstances spéciales au cas envisagé. Lorsqu'il n'en est pas décidé autrement, on observera les régies établies par la Convention de la Haye du 18 octobre 1907 pour le règlement pacifique des conflits internationaux, dans la mesure oü elles seront applicables. (art. 25) II Allemagne. 1 La Cour rédige ses régies de procédure d'après les principes de la Convention de la Haye du 18 octobre 1907 sur la solution pacifique des conflits internationaux; ces régies de procédure, pour entrer en vigueur, doivent obtenir 1'approbation du Congrès des Etats. (arfc- 34) 12 Autriche. — 90 — 5 Snéde. ). Suisse. 10. Italië. 11. Allemagne. = Danemark. (arts. 17 et 25) La Cour appliquera en première ligne les conventions existant entre les parties. A défaut de telles stipulations la Cour prendre pour base les principes du droit des gens. S'il n'existe pas de règle généraiement connue ou reconnue par les Parties, la Cour prendra pour base les principes génêraux de la justice et de 1'équité. . (art. 42) La Cour s'inspire pour rendre ses arrêts des conventions internationales, des usages du droit international et des principes généraux du droit et de 1'équité. (art. 35) 12. Autriche. IV. Droit d'appel. 1. Projet 1907. 2. Cinq Puissances neutres. 3. Union Interpar¬ lementaire. 4. Union Juridique Internationale. 5. Danemark. 6. Norvège. 7. Pays-Bas. 8. Suède. 9. Suisse. 10. Italië. 11. Allemagne. 12. Autriche. La sentence düment prononcée et notifiée aux agents des parties, décide définitivement et sans appel la contestation. (art. 22 jo. art. 81 de la Convention sur le règlement pacifique des conflits internationaux). = Projet 1907 (art. 47) = Projet 1907. (art- 15) La sentence décide la contestation définitivement et saus appel. (art- 19) = Danemark. (art- 19) = Danemark. (art- ^ = Danemark. (art- ^) Les décisions sont définitives. (art. 13) 1. Projet 1907. V. Revision. Les parties peuvent se réserver dans le compromis de demander la révision de la sentence arbitrale. Cette révision ne peut être motivée que par la découverte d'un fait nouveau qui eut été de nature è exercer une influence décisive sur la sentence et qui, lors de la clóture des débats, était inconnu du Tribunal lui-même et de la partie qui a demandé la révision. (art. 22 jo. art. 83 de la Convention *ur le règlement pacifique des conflits internationaux). — 91 — 8. Sweden. 9. Switxerland. 10. Italy. 11. Germany. 12. Anstria. Same as Denmark (arts. 17 and 25) The Court applies in the first instance the agreements existing between the parties. In default of such agreements it founds on the principles of the law of nations. If there is on the matter no generally recognised rule of this law, ór none recognised by the parties, it decides in accordance with justice and equity. (art. 42) The décision of the tribunal is based according to international agreements, international customary law, and according to general principles of law and equity. (art. 35) IV. Right of Appeal. 1. 1907 draft .scheme. 2. Five Neutral Powers. 3. Interparliamentary Union. 4. International Law Union. 5. Denmark. 6. Norway. 7. Netherlands. 8. Sweden. 9. Switxerland. 10. Italy. 11. Germany. 12. Anstria. The award duly pronounced and notified to the agents of the parties settles the dispute definitively and without appeal (art. 22 cf art 81 of the Convention concerning the Pacific Settlement of International Disputes). Same as 1907 draft. Same as 1907 draft. (art. 47) (art. 15) The award settles the dispute defmitely and without appeal. (art. 19) Same as Denmark. Same as Denmark. Same as Denmark. (art. 19) (art. 47) (art. 19) The awards are final. (art. 13) V. Revision. 1. 1907 draft scheme. The parties can reserve in the compromis the right to de mand the revision of the award. The demand can only be made on the ground of the discovery of some new fact which is of a nature to exercise a decisive influence upon the award, and which, at the time the discussion was closed, was unknown to the tribunal and to the party demanding the revision (art. 22 cf. Article 83 of the Convention concerning the Pacific Settlement of International Conflicts). — 92 — 2. Cinq Puissances neutres. 3 Union Interparlementaire. 4. Union Juridique Internationale. 5. Danemark. 6. Jïorvège. 7. Pays-Bas. 8. Snéde. 9. Suisse. 10. Italië. 11. Allemagne. 12. Autriche. Une révision peut être admise k la requête de 1'une des parties, si elle est motivée par la découverte d'un fait nouveau antérieur a la sentence, et dont la connaissance, de 1'avis de la Cour, aurait été de nature k exercer une influence sur la sentence. (art. 47) = Projet 1907. (art. 15) A la requête de 1'une des Parties si elle est motivée par la découverte d'un fait nouveau qui, de 1'avis de la Cour aurait pu exercer une influence sur la sentence. (art. 19) = Danemark. (art. 19) = Danemark. (art. 26) A la requête de 1'une des Parties si elle est motivée par la découverte d'un fait nouveau qui eut été de nature a exercer une influence décisive sur la sentence, dans les conditions prévues k Part. 83 de la lère Convention de la Haye du 18 octobre 1907. (art. 45) VI. Droit d'Intervention. Lorsqu'il s'agit de 1'interprétation d'une Convention k laquelle ont participé d'autres Puissances que les parties en litige, chacune des Puissances signataires a le droit d'intervenir. (art. 22 jo. art. 84 de la Convenfcion sur le règlement pacifique des conflits internationaux). Lorsqu'un différend soumis k la Cour touche les intéréts d'un Etat tiers, celui-ci a le droit d'intervenir au procés, (art. 48) = Projet 1907. (art. 15) Lorsqu'il s'agit de 1'interprétation d'une convention a laquelle ont participé des Puissances qui ne sont pas parties en litige, chacune de celles-ci a le droit d'intervenir au procés. (art. 49) Droit d'intervention dans le cas oh le difïérend est relatif k une convention internationale générale ou concerne a d'autres égards les intéréts d'un Etat tiers. (art. 21). 1. Projet 1907. 2. Cinq Puissances nentres. 3. Union Interpar¬ lementaire. 4. Union Juridique Internation ale. 5. Danemark. 6. Norvège. 7. Pays-Bas. 8. Suède 9. Suisse. 10. Italië. — 93 — Five Neutral Powers. 3. Interparliamentary Union. 4. International Law Union. 5. Denmark. 6. Norway. 7. Netherlands. 8. Sweden. 9. Switxerland. 10. Italy. 11. Germany. 12. Austria. The case may be revised at the request of one of the parties, if such request be based upon the discovery of some new fact which existed before the sentence and which, in the opinion of the Court, would have affected the sentence. (art. 47) Same as 1907 scheme. (art. 15) At the request of one of the parties, if such request be based upon the discovery of some new fact which, in the opinion of the Court, might have affected the sentence. (art. 19) Same as Denmark. (art. 19) Same as Denmark. (art. 26) Upon the de mand of one of the parties", based on the grounds of the discovery of some new fact which is of a nature to exercise a decisive influence upon the award in the circumstances laid down in Art. 83 of the First Hague Convention of October 18th, 1907. (art. 45) VI. Right of Intervention. When there is a question as to the interprétation of a Convention to which Powers other than those in dispute are parties, each of the Powers is entitled to intervene in the case. (art. 22 cf. art. 84 of the Convention for the Pacific Settlement of International Conflicts). Whenever a dispute submitted to the Court affects the interests of a third state, the Jatter may intervene in the case. (art. 48) Same as 1907 draft. (art. 15) When there is a question as to the interprétation of a Convention to which Powers other than those.in dispute are parties, each of these Powers is entitled to intervene in the case- (art. 49) When the dispute bears reference to an international convention or otherwise touches the interests of a third state, such state has the right to intervene in the dispute. (art. 21) 1. 1907 draft scheme. 2. Five Neutral Powers. 3. Interparliamentary Union. 4. International I.»»v Union. 5. Denmark. 6. Norway. 7. Netherlands. 8. Sweden. 9. Switzeriand. 10. Italy. iüfli - 101 - 3ième SÉANCE (non-publique), tenue au Palais de la Paix, è La Haye, le 18 juin 1920. 3RD MEETING (Private), held at the Peace Palace, the Hague, on June 18th, 1920. Présidence de M. le BARON DESCAMPS. Sont présents: tous xes membres du Comité (a 1'exoeption de M. Bevilaqua); Mr. James Brown Scott; les secrétaires particuliers de M. le Baron Descamps et de M. Adatci; les membres du Secrétariat. La séance est ouverte a 9I/2 heures du matin. Le PRESIDENT donne lecture du texte revisé de l'article 7 des régies de procédure; (la rédaction définitive de ces régies est reproduite a 1'annexe 1). Le nouveau texte est approuvé a 1'unanimité. Le Président communiqué un questionnaire relatif au problème de 1'organisation de la Cour, qu'il a préparé a la demande du Comité. (Annexe 2). Ce questionnaire est adopté, avec une modification d'ordre et une addition, proposées respectivement par Lord Phillimore et M. Loder. (Voir annexe 3). '-SSf'?1 Au cours de la discussion, LORD PHILLIMORE dit que dans 1'exposé de ses points de vue, qu'il va faire au Comité, il compte traiter exclusivement de la question de la nomination des juges. M. ADATCI demande la parole pour une courte explication. II désire souligner le fait que la question de la composition de la Cour est le problème le plus difficile parmi ceux qui se posent devant le Comité. Sous ce rapport, il se permet de rappeler les discussions qui ont eu lieu dans la Commission instituée par la Société des Nations pour élaboi^er les proijets de conventions concernant les Communications et le transit. Cette Commission s'était divisée en deux camps: dans 1'un, on soutenait la thèse de 1'égalité des Etats et dans 1'autre, on voulait tenir compte des exigences de la réalité. Après de longs échanges de vues, on tomba d'accord, en ce qui concerne la composition du Comité permanent du Transit etc, sur un texte consigné dans le rapport de la Commission. Ce texte consacre une certaine inégalité entre les Etats. BARON DESCAMPS in the chair. Present: all members of the Committee ^with the exception of M. Bevilaqua); Mr. James Brown Scott; the private secretaries of Baron Descamps and of M. Adatci; the members of the Secrétariat. The meeting was opened at 9.30 a.m. The PRESIDENT read the revised text of article 7 of the rules of procedure (the final form of the rules of procedure is included in Annex 1). The new text was unanimously adopted. The President communicated to the meeting a questionnaire, prepared by him on the request of the Committee, concerning the question of organisation of the Court. (Annex 2). His questionnaire was adopted with a re-arrangement of order and an addition, proposed respectively by Lord Phillimore and M. Loder. (See Annex 3). During the discussion LORD, PHILLIMORE said that in the explanation of his views, which. he would give to the Committee, he intended to deal solely with the question of the nomination of judges. M. ADATCI asked to make a short explanation. He wished to emphasize that the question of the composition of the Court is the most difficult problem1 among those which present themselves to the Committee. In this connection he recalled the discussions which took place at the Commisöion instituted by the League of Nations to for^nulate draft conventions dealing with Communications and transit. This Commission was divided in its opinion: one element supported the principle of equality of states, the other wished to take into consideration the dejniand of the real state of things. After prolonged discussion, agreement was reached concerning the composition of the permanent Committee of Transit, etc, on a text included in the report of the Commission. This scheme recognised inequality to a Icertain extent between the various states. - 103 — nomination des juges. Sur les autres points, qui lui semblent secondaires, il préfère réserver son opinion. Le PRESIDENT constate que M. Bevilaqua n'est pas présent et que M. Fernandes, qui a le droit d'assister aux réunions en qualité de conseiller de M. Bevilaqua, est également absent. M. HAGERUP dit que son point de départ est le même que celui de M. Altamira. Lui aussi est d'avis que toute question soumise a une cour, peut se résumer en une question juridique. Si cela est, il est impossible de comparer des comités administratifs, tels que le Comité dont a parlé M. Adatci, d'une part, et une Cour de Justice, d'autre part. M. Hagerup ne va pas jusqu'a dire que les litiges ne possèdent pas d'autres aspects, qui pourraient obliger les membres du Comité a les envisager sous un autre angle. Ces aspects pourraient impliquer la nécessité de conserver la Cour Permanente d'Arbitrage a cöté de la Cour de Justice, qu'on est en train de créer. M. Hagerup laisse cependant de cöté ce problème particulier pour faire valoir son opinion que la nouvelle Cour doit être une institution jhridique. Or, sur le terrain du droit, il y a un principe indiscutable, celui de 1'égalité de tous les Etats souverains. Les tentatives de la deuxième Conférence de la Paix, en vue de créer une Cour Permanente, ont échoué, grace a 1'impossibilité oü 1'on s'est trouvé de donner satisfaction, en même temps, a ce principe, et aux exigences de certaines grandes Puissances qui prétendaient exercer une influence prédominante sur la composition de ,1a Cour. C'est la la difficulté qu'il faut, en premier lieu, envisager. Le principe de 1'égalité des Etats c'est la Magna Charta des Etats secondaires. Et c'est une considération éminemment juridique. II ne faut pas mêler de la politique aux problèmes d'ordre juridique, et M. Hagerup est fermement convaincu que si 1'on taehait d'introduire un élément d'inégalité dans le projet de 1'établissement de la Cour de Justice, ce pro jet tomberait, comme est tombé le pro jet de 1907. Les pays scandinaves, la Suisse et probablement les autres Etats de second ordre s'opposeraient a son adoption. II n'est pas possible d'arriver a un compromis en se placant sur le terrain qu'a choisi M. Adatci. n^ie Quant aux modalités de la nomination des juges, M. Hagerup est tout prêt a se rallier a embodies the main principles for guidance in the solution of the prqblem of the nomination of the judges. With regard to the other points, which in his opinion are of secondary importance, he reserved his opinion. The PRESIDENT statedthat M. Bevilaqua and M. Fernandes, who was entitled to atterid the meetings as the counsellor to M. Bevilaqua, were both absent. M. HAGERUP said that his starting point was that of M. A11 a m i r a. He also thought that every question submitted to a Court could be reduced to a legal question. If this was true, a oomparison between the administrative Committees mentioned by M. Adatci and the Court of Justice was impossible. M. Hagerup did not go so far as to say that disputes do not present other aspects which may make it necessary to consider them from other viewpoints. These other aspects may indeed make it necessary to maintain the Permanent Court of Arbitration along with the Court of Justice which the Committee is in the process of creating. M. Hagerup, however, did not enter into that particular point. He went on to state that in his opinion the new Court should be a juridical organisation; but in the domain of law there is one indisputable principle, that of the equality of sovereigra states. Theendeavours of the Second Peace Conference to create a Permanent Court did not succeed, because it was found impossible to act at the same time on this principle and to meet the exigencies of oertain great Powers to exercise a predominant influence in the composition of the Court. This is the difficulty wjhidh foremost it is necessary to solve. The principle of the equality of States is the Magna Charta of the smaller States and it is an outstanding juridical argument. Political comsiderations should not come into account for the solution of juridical problems, and Ml H a g e r ui p is convinced that if one tried to introducé an element of inequality into the scheme for the Court of Justice, this scheme would fall to the ground as did the scheme of 1907. Tibe Scandinavian countries, Switzeriand, and probably other states of secondary rank would oppose its adoption. It is impossible to strike a compromise in adopting the point of view presented by M. Adatci. With regard to the details of the nomination of the judges M. Hagerup was prepared to accept any opinion reconcilable with the prin- - 104 - toute opinion compatible avec le principe de 1'égalité des Etats, qui est pour lui le point essentiel du problème. Son point de vue se trouve exposé en détail dans le projet commun des pays scandinayes, auquel il a collaboré luimême; mais le pro jet des Puissances neutres de février dernier et celui de 1'Union Juridique Internationale lui semblent pleinement acceptables. L'essentiel, pour M. Hagerup, c'est de trouver — sur la base juridique indiquée — des juges indépendants, possédant la plus haute compétence, la plus vaste expérience. les plus hautes qualités morales. M. DE LAPRADELLE veut se borner a dire son opinion, sans y ajouter les arguments qui müitent en sa faveur. La distinction entre le point de vue politique et le point de vue juridique est selon lui fondamentale. Sur le terrain juridique, les Etats sont égaux; 1'égalfté des Etats pour la nomination des juges n'est que la conséquence nécessaire de ce principe. A Bruxelles, oü dominait surtout 1'esprit pacifiste, ainsi qu'a la conférence de 1'Union Juridique Internationale a Paris, on s'est rendu compte de cette vérité, et on s'est unanimement prononcé en faveur du principe de 1'égalité des Etats. M. de Lapradelle espère vivement que réchange de vues entre les membres du Comité, aboutira a les rallier tous autour de ce même principe. M. LODER est heureux de constater que, jusqu'ici, presque tous les membres se sont prononcés en faveur du principe de 1'égalité des Etats, principe dont s'inspire également le projet de la Haye de février dernier. II faut se rendre compte, en premier lieu, du fait qu'il s'agit ici d'une question d'ordre juridique et qu'il faut essayer de trouver les moyens les plus efficaces pour protéger le caractère juridique de la nouvelle institution. M. Loder se rallie a ce qui a été dit par M.M. Altamira, Hagerup et de Lapradelle. LORD PHILLIMORE dit que, a son avis, le Comité a la tache de préparer le plan pour 1'établissement d'une Cour Permanente de Justice qui devrait être une Cour de Justice dans le sens véritable du mot, une cour devant laquelle pourraient être cités des Etats ayant contrevenu a la loi des nations, sans leur consentement préalable. Du principe ainsi posé découlent deux conséquences essentielles. D'abord il faut de bons juges, ce qui ne veut ciple of equality of States, which is to him the essential feature of the problem. His particular point of view is set forth in detail in the joint scheme of the Scandinavian countries, in the préparation of which he has taken part himself; but the proposal of the neutral Powers dated February last, and also the proposal of the Union Juridique Internationale seem to him quite acceptable. In the opinion of M:. Hagerup the really important thing is to find, on the juridical basis that he had indicated independent judges in possession of the highest competency, the largest expérience, and the highest moral character. M', DE1 LAPRADELLE wished to state'his opinion without adding the arguments which go to support it. In his opinion the distinction between the political and juridical point of view is funclamental. In' the domain of law the States are equal, and the equality of States with regard to the nomination of judges is nothing but the necessary conséquence of this principle. At Brussels, where the pacifist spirit was predominant, and also at the Paris conference of the Union Juridique Internationale, this truth was taken into consideration, and a, unanimous decisdon pronounced'in favour of equality of States. M. de Lapradelle sincerely hoped that the exchange of opinions between the members of the Committee would result in gaining their support for this same principle. M. LODER was glad to state that up to this point almost all the members had favored the principle of equality of States, the principle which also inspired the Hague scheme of February last. It was necessary to realise first of all that the question to be solved is a juridical question, and that an attempt must be made to find the most effective means to protect the juridical character of the new organisation. M. Loder wished to support the arguments of M. Altamira, M. Hagerup, and M. de Lapradelle. LORD PHILLIMORE' said that in his opinion the Committee's task is to prepare plans for the establishment of a Permanent Court of Justice which should be a Court of Justice in the true sense of the word, a Court before which it should be possible to call States having broken the law of Nations, without having to obtain their consent in advance. From the principle so stated, there arose two essential conséquences: i. It is necessary to have good judges; that — 105 — pas nécessairement dire des jurisconsultes experts. Un juge doit avoir bien d'autres qualités encore. II lui faut de la loyauté, de la probité, une certaine largesse de vues, de la patience et du courage. Si les juges sont choisis parmi des jurisconsultes éminents, figurant sur une liste unique, il n'est pas certain que le résultat obtenu soit celui auquel on aspire. II faut qu'il y ait la possibilité de choisir comme juge, non pas seulement des jurisconsultes, mais aussi, par exemple, des administrateurs. Deuxièmement, il faut que la Cour ait derrière elle une i force matérielle pour assurer 1'exécution de ses décisions. II ne faut pas que les Etats puissent éviter de se conformer aux jugements de la Cour. Dans cet ordre d'idées, il est nécessaire de composer la Cour de telle sorte qu'elle renferme des représentants des grands Etats — expression a laquelle Lord Phillimore donne, pour le moment, le sens commun et étroit d'Etats étendus et populeux. Si la Cour ne comptait pas ces représentants parmi ses membres, il lui manquerait, comme 1'on dit en Angleterre, le „backbone", 1'épine dorsale. Lord Phillimore pense aussi a la situation de la Cour vis-a-vis 1'opinion publique. Peuton vraiment concevoir que les peuples des grands Etats admettent que leur patrie se soumette au jugement d'une Cour oü elle n'est pas représentée? Le doute qui existe a cet égard est une des raisons pour lesquelles il faut qu'il y ait, derrière la Cour, une grande force matérielle. Lord Phillimore craint que 1'Anglais ordinaire ne soit point satisfait d'une Cour au sein de laquelle sa patrie ne serait pas représentée. Pour cette raison Lord Phillimore ,se rallie a la proposition de M. Adatci. II déclare que 1'observation de celui-ci concemant la nécessité d'assurer la viabilité de la Cour a fait sur lui une impression profonde. Lord Phillimore n'ignore pas que cette proposition va a 1'encontre des vues qui ont trouvé leur expression dans plusieurs projets existants, entre autres dans celui des cinq Etats neutres. Mais d'autre part, le principe sur lequel est basée 1'opinion de M. Adatci a été adopté dans la Convention relative a 1'établissement d'une Cour Internationale des Prises. D 'ailleurs, les intéréts des petites Puissances seraient sauvegardés par le fait que leurs représentants seraient toujours en majorité a la Cour. Lord Phillimore examine ensuite quelles sont actuellement les grandes Puissances. II fait observer que le caractère de grands et de petits Etats n'est point permanent. La Russie, par exemple, s'est scindée en plusieurs petits does not necessarily mean expert jurisconsults. A judge ought to have many other qualities, hle must have loyalty, probity, a certain breadth of vision, patience, and courage. If judges are chosen from among eminent jurisconsults named in one single list, it is not certain that the results obtained would be those hoped for. It must . be possible to choose judges not only from among jurisconsults but also, for example, from among administrators. 2. The Court must have behind it a material force to ensure the execution of its décisions. Governments must not be able to evade complying withf the judgments of the Court. With this in view the Court must be so constructed that it mcludes representatives of the „Great Powers", an expression to which Lord Phillimore gave at the moment only the common and narrow meaning of the word, — States of large territory and great population. If the Court did not include representatives of these among its members, it would lack what in England is called „back-bone." LordPhillimore considered also the relation of the Court to public opinion. Is it possible to conceive the peoples of the Great Powers consenting to have their country submit to the judgment of a Court on which they are not represented? The doubt which exists in this connection is one of the reasons for which it is necessary to have behind the Court a strong material force. LordPhillimore f eared that the ordinary Englishman would not be at all satisfied with a Court on which his country was not represented. For this reason Lord Phillimore agreed with the proposition. of M. Adatci. He declared that the observations of M. Adatci concerning the necessity of assuring the Court's practicability had made a profound impression on him. Lord Phillimore did not disregard the fact that this proposition goes counter to the views which had found expression in several of thè existing plans, among others those of the Five Neutral Powers; but on the other hand the principle on which M. Adat c i's opinion is based had been included in the Convention relative to thè establishment'of an International Prize Court. Furthèrmore the interests of the small Powers; would be protected by the fact that their representatives are always in the majority on the Court. Lord Phillimore proceeded to consider the question of which actually are the Great Powers. He observed that the character of great and small Powers is by no means fixed. — 106 — Etats; d'autre part, le jour n'est probablement pas trés éloigné oü 1'Argentine et le Brésil seront de grandes Puissances, ce mot étant toujours employé dans le sens restreint qu'il a défini précédemment, — des Puissances qui seraient certainement aussi grandes que les Dominions Britanniques si celles-ci étaient séparées de la métropole. II fait également observer que, si les ÉtatsUnis ne formaient pas un seul Etat, ils auraient plus de 40 votes, tandis que, maintenant, ils n'en ont qu'un seul, et que d'autre part, la Monarchie Austro-Hongroise qui autrefois n'avait qu'une voix, dispose de trois voix depuis qu'elle s'est scindée en trois Etats différents. Lord Phillimore attire aussi 1'attention du Comité sur les cas oü 1'inégalité entre les Etats est déja acceptée en droit international. II mentionne les dispositions du Pacte de la Société des Nations, selon 'lesquelles les Etats n'ont en général qu'une voix, tandis que la Grande Bretagne en a sept. II mentionne également le nombre inégal de votes donnés par la Convention Postale aux différents membres de 1'Union. Lord Phillimore résumé ainsi sa thèse: il faut que la nouvelle Cour ait derrière elle la force matérielle. Elle n'aura cette force que si elle renferme des représentants des grandes Puissances; sinon la nouvelle Cour n'aura pas plus d'autorité que la Cour Permanente d'Arbitrage. II est vrai que celle-ci, en plusieurs occasions, a évité de petites guerres, mais elle a été insuffisante pour prévenir la grande guerre. On peut donner aux petites Puissances toutes sortes de satisfactions formelles et leur faire toutes sortes de concessions qui ne touchent pas au fond même du problème, mais Lord Phillimore ne peut aidmettre le principe sur lequel sont basées les revendications des petits Etats. II se rallie a la proposition de M. Adatci. M. RICCI-BUSATTI déclare que son point de départ n'est pas le même que celui des autres membres. Néanmoins ses conclusions ressembleront peut être a celles de ses collègues. La différence entre la politique et le droit, entre 1'équité et la justice, entre un arbitrage et une décision judiciaire, a été fortement mise en relief. Tout de même, il est impossible de la définir exactement. En effet, dans 1'opinion de M. Ricci-Busatti il n'y a pas de question qui ne puisse être résolue sur la base du droit; mais il n'y a pas non plus de différend entre Etats entièrement au dehors de toute considération politique. II est également impossible de Russia, for example, was cut up into several small < States; on the other hand the day was probably not far off, when the Argentine and Brazil would be Great Powers,— the word being employcd in the restricted sense which he had earlier defined, — Powers which should be in reality as large as the British Dominions if these were separated from the .Mother Country. He observed also that if the United States did not form one single Government, they would have more than 40 votes, whereas now they have only a single one; and on the other hand, the AustroHungarian Monarchy, which formerly had only one vote, now has three after her division into three separate States. Lord Phillimore also drew the attention of the Committee to the cases of inequality between States already recognised by international law. He mentioned the provisions of the Covenant of the League of Nations, according to which States have generally only one vote, while Great Britain has seven; he mentioned also the inequal number of votes given by the Postal Convention to the different members of the Union. Lord Phillimore summed up his remarks as follows: The Court must have behind it material force. It will have this force only if it includes representatives of the Great Powers; otherwise the new Court will have no more authority than the Permanent Court of Arbitration. It is true that the latter on several occasions has avoided small wars, but it was unable to prevent the Great War. It was possible to give to the small Powers all kinds of formal satisfaction and to make all kinds of concessions to them which do not touch the heart of the problem, but the principle on which the claims of the small Powers are based could not be admitted. He gave his support to the plan of M. Adatci. M. RICCI-BUSATTI remarked that his starting point was not the same as that of the other members, but that his conclusions were perhaps similar to those of his colleagues. The différence between politics and law, between equity and justice, between arbitration and judicial décision had been sharply pointed out. It was impossible, however, to define the différence exactly. In the opinion of M. Ricci-Busatti all questions might be decided on a legal basis; yet this fact did not exclude political considerations from influencing disputes1 between States. Similarly it was impossible to tracé clearly the line of demarcation between the functions of an arbitrator and those - 109 - méthode de la civilisation: de trouver des moyens de^ concilier, pour assurer des fins utiles, des théories politiques en conflit. Mr. Root n'a pas trouvé la solution qu'il cherche, mais il a la conviction que cette solution peut être trouvée. Mr. Root exprime, a ce propos, le désir de pouvoir examiner en détail les propositions du Baron Descamps et de M.'Adatci. II désire attirer aussi 1'attention de ses collègues sur la question de savoir quelles relations il doit y avoir entre la nouvelle Cour, dont 1'organisation a été confiée au Comité par la Société des Nations, et 'les organes politiques de la Société. II est possible que la solution du problème se trouve dans 1'assimilation de 1'organisation de la Cour avec les organes politiques de la Société des Nations. Les pouvoirs d'une Cour découlent toujours du pouvoir politique; Mr. Root mentionne quelques exemples de cette yérité. Serait-il possible de confier l'élection des juges a 1'Assemblée et en même temps au Conseil de la Société des Nations? Mr. Root désire soumettre cette idéé a la considération de ses collègues. L'effet pratique de 1'idée serait d'assurer aux petites Puissances la protection de leurs intéréts par 1'Assemblée, oü elles sont en majorité, et aux grandes Puissances la protection des leurs par 1'activité du Conseil oü elles ont la prépondérance. Un autre avantage pratique de 1'idée, c'est qu'elle donnerait les moyens de choisir les meilleurs juges. En effet, elle rend possible la discussion confidentielle des mérites des candidats et elle permet aussi d'apprendre d'avance si un candidat est disposé a accepter le poste qui pourrait lui être offert. Mr. Root ne prétend pas donner a son idéé Ia valeur d'une conclusion définitive; il 1'offre seulement comme une méthode qui s'approche peut-être davantage de la solution qu'on recherche qu'aucune de celles qui ont été proposées jusqu'ici. Le but des travaux du Comité est de trouver une solufion qui permette aux intéréts divergents de prévenir 1'injustice et de proposer 1'action. Pour arriver a ce but, il faut trouver un moyen pratique, un de ces moyens, qui dans le gouvernement des différents Etats servent a assurer la' liberté. Mr. Root ajoute que son esprit reste ouvert a 1'examen des propositions de ses collègues, ainsi qua celui des autres systèmes qui ont été proposés. Le PRESIDENT remercie Mr. Root de son lumineux exposé qui, tous les délégués voudront of civilisation: to find the means of conciliating, for a useful end, conflicting political views. Mr. Root had not found the desired solution, < but he had the conviction that this solution might be found. Mr. Root expressed, in this connection, the wish to study in detail the proposals of Baron Descamps and M. Adatci. Mr. Root wanted also to draw the attention of hi$ colleagues to the question of what relationship there should be between the new Court and) thie political organs of the League of Nations. It was possible that the solution of the problem would be found by articulating the new organisation with the political organisation of the League. Courts derived their powers from the political power; Mr.' Root mentioned some examples of this. Would it be possible to vest the power of election of judges both in the Assembly and in the Council? Mr. Root desired tó submit this idea for the consideration of his colleagues. The practical effect of the idea would be to assure to the small Powers the protection of their interests by the Assembly where they are in the majority, and to the great Powers the protection of theirs by thie activity of the Council where they are prédominant. Another practical advantage of the idea was that it rnakes possible the selection of the best men, it allowed for the confidential discussion of the merits of the candidates, and permitted also the finding out in advance whether a candidate wofuld be willing to accept a position that might be offered to him. Mr. Root did not consider his conclusion as final, but only as a plan which approached more nearly perhaps the desired end than any proposed up to the present time. The Committee's aim is to find a solution which would allow divergent interests to prevent injustice 'and to suggest action. To do this, a practical means must be found, one of the means employed by the various governments to guar antee liberty. Mr. Roo t added that his mind remained open to examine his colleagues'projects, and also those of the other systems proposed. The PRESIDENT thanked Mr. Root for his clear explanation, which all the delegates would - 110 - bien en convenir, forme une base sérieuse de discussion. Lui-même se propose de 1'examiner d'une facon approfondie. II est heureux que Mr. R o o t, qui mieux que personne est a même de renseigner les délégués au sujet des institutions américaines, ait bien voulu en exposer les points les plus importants dans leur rapport avec la discussion actuelle. Le Président, s'adressant ensuite a M. Hammarskjöld, rend hommage a ses qualités de traducteur rapide et clair qui ont permis, même a ceux des membres du Comité qui n'étaient pas aussi complètement au courant de la langue anglaise que les autres, de saisir toute la pensee de Mr. Root. Comme il avait été enténdu que chacun des délégués exposerait a tour de róle ses idéés sur le problème a l'ortdre du jour, le Président prend la parole pour expliquer son point de vue. II dit tout 1'intérêt qu'ont eu, pour lui, les idéés que les différents délégués ont exposées. II remarque que quelques-uns de ses collègues s'attachent a bien distinguer les conceptions du droit de celles de la politique, tandis que d'autres disent qu'il n'existe pas de grande différence entre ces deux conceptions. II voudrait, cependant faire toute réserve a ce demier égard. Dans le Mémorandum, préparé par la section juridique du Secrétariat Général de la Société des Nations, on a reproduit certain passage d'un discours de Mr. Root, oü celui-ci a entrepris de définir les différends d'ordre juridique. (Voir VIII, note, dernier alinéa). Le Président trouve que la définition, ainsi donnée par Mr. Root, est la plus intéressante parmi celles qui ont été formulées dans la discussion pour établir les traits essentiels des questions juridiques. II rappelle que c'est cette définition qui a été reprise par le Pacte de la Société des Nations, en son article 13. Malheureusement on a, dans le Pacte, ajouté le mot: „généraiement", ce qui réduit sensiblement la portée de la définition et en change 1'idée. En effet, aux termes du Pacte il est laissé aux Etats de décider si une question est susceptible d'arbitrage ou non. Le Comité devra selon le Baron Descamps voir s'il est possible de se rapprocher du texte de Mr. Root. La nécessité de sauvegarder 1'égalité juridique des Etats étant a peu prés universellement admise, comment concilier cette égalité avec ce que le Baron Descamps appelle la nomination „éclectique" des membres de la Cour: tout Etat partie au litige doit avoir un représentant a la Cour. II faut bien se rendre compte du fait que les juges a la Cour s'occuperont de statuer, non pas de leurs affaires, mais de celles des autres agree, should provide a serious basis of discussion, He himself intended to study it with great care, He expressed his satisfaction that Mr. Root, preeminently qualified to inform the Committee on American institutions, had explained some of the chief points relating to the present discussion, The President, speaking then to M. Hammarskjöld, praised his ability as a rapid and accurate interpreter, enabling the members of the Committee who were not as thoroughly familiar with English as other members to grasp thoroughly Mr. Root's thought. As it had been settled that each of the delegates would in turn present his views on the question on the agenda, the President stated his own views. He expressed his interest in the ideas advanced by the various delegates. He noted the fact that some of his colleagues made a clear distinction between legal and political conceptions, while some others declared that there did not exist any great différence between those two conceptions. He, however, should pref er to reserve entirely his opinion on the latter view. In the Memorandum prepared by the Legal Section of the Secrétariat General of the League of Nations, a certain part of a speech by Mr. Root where he undertook to give a définition of „disputes of a legal character" had been reproduced. ( See V111, note, last paragraph). The President thought that this définition of Mr. Root's was the most interesting among those formulated in the discussion of what constitutes the principal features of a juridical question. He recalled that this définition had been taken over by the Covenant of the League of Nations in article 13. Unfortunately in the Covenant the word „generally" had been added — an addition which had reduced considerably the scope of the définition and altered its meaning. According to the Covenant, in fact, it was left to the States themselves to decide whether a question was subject to arbitration or not. Baron Descamps was of the opinion that the Committee should see if it were possible to approach the text* of Mr, Root. The necessity of safeguarding the legal equality of States being almost universally recognised, the question arose as to how this equality was to be reconciled with what Baron Descamps called the "eclectic" nomination of the members of the Court: the mode of nomination according to which each State, party to a dispute, should have a representative on the Court. One must keep in mind the fact that the judges would have to deal not with their own affairs, - 111 - Etats; ce qui rendrait un privilège d'autant moins justifiable. Le Président, reprenant ensuite, afin de les élucider, plusieurs points de 1'exposé fait par lui la veille, estime que pour arriver a une solution satisfaisante du problème actuel, il faudra assurer la représentation des grands systèmes juridiques, au sein de la Cour. Ceci n'a rien de contraire a l'égalité juridique des Etats, et atteint, d'autre part, le but visé par les grandes nations. Le Président ajoute qu'a son avis, en procédant a 1'édification de la Cour de Justice, il ne faut pas faire table-rase de tout ce qui a été construit antérieurement dans le même sens. II existe une Cour d'Arbitrage, comprenant généraiement quatre membres nommés par chaque Etat, et „jouissant de la plus haute considération morale" et „d'une compétence reconnue dans les questions de droit international". Ce sont les termes mêmes des Conventions de 1899 et de 1907. Pourquoi ne pas confier a un tel aréopage la mission de concourir k la formation de juridictions nouvelles, dans des conditions qui sauvegarderaient a la fois l'égalité juridique des Etats et les revendications des grandes nations? En vue d'atteindre une solution, a coup sur remarquable, du grand problème des juridictions internationales, le groupe des quatre délégués, nommés par chaque Etat comme arbitres internationaux, désignerait un de ses membres, et 1'ensemble des membres ainsi désignés constituerait d'abord une Haute Cour, placée au sommet de la Justice Internationale, et appelée a connaitre des crimes contre 1'ordre public international et le droit des gens universel. Les membres de cette Haute Cour choisiraient k leur tour les juges de la Cour Permanente de Justice Internationale, en se conformant k 1'obligation, déja visée par le projet de la Conférence de 1907, de comprendre dans leur choix, des juges représentant les principaux systèmes juridiques du monde, tels que nous les voyons réalisés, notamment dans les principaux Etats. La Cour Permanente de, Justice Internationale ainsi composée pourrait enfin, en considération des exigences-pratiques, se répartir en plusieurs chambres, conformément a un règlement d'ordre a approuver par le Conseil et par 1'Assemblée de la Société des Nations. Cette conception n'est sans doute qu'une esquisse susceptible d'améliorations k divers points de vue, mais elle semble de nature a retenir 1'attention du Comité en ce qu'elle s'appuie, pour réaliser le progrès, sur une institution qui a fait ses preuves, en ce qu'elle a, pour point de départ, une égale délégation faite par les Etats a des but with those of other States: a fact which rendered a privilege all the less justifiable. The President, in order to explain several points of the exposé which he had made the day before, continued the discüssion. He thought thlat im order to arrivé at a satisfactory solution of the present problem it would be necessary to assure the représentation of the great- legal systems on the Court. That involved nothing contrary to the legal equality of States, but secured the ends which the great nations wished to attain. The' President added that in his opinion it was not necessary, in proceeding to the construction of the Court of Justice to discard everything which had been done before for the same purpose. A Court of Arbitration was in existence, made up in general by four members named by each State and "enjoying the highest moral consideration" and "of recognised ability in questions of international law". These are the very terms of the 1899 and 1907 Conventions. Why not entrust to such an aeropagus the mission of co-operating in the formation of new jurisdictions under conditions which protect both the legal equality of States and the claims of the great nations ? In order to arrivé at a positive solution of the great problem of international jurisdiction, the group of four delegates named as international arbitrators by each State should designate one of its members, and the group of members so tiesignated should constitute at the outset a High Court, placed at the summit of International Justice and called upon to take cognisance of crimes committed against international good order and the universal law of nations. The members of this High Court should dhoose the judges of the Permanent Court of International Justice, in conformity with the obligation already laid down in the plan of the 1907 Conference, to include in its choice judges representing the principal juridical sysjtems of the world such as these systems are in practice notably in the principal States. The Permanent Court of International Justice thus constituted would be able, in answer to the demand of' practical circumstances, to divide itself into several chambers, conforming to rules of procedure to be approved by the Council and by the Assembly of the League of Nations. This conception was, without doubt, nothing more than an outline, subject to impro.vements from various points of view; but it seemed to merit the attention of the Committee, because, to make a step in advance, it took for its starting — 430 — M. HAGERUP. croit qu'il est difficile de créer l'égalité entre les sections nationales de 1'Institut de Droit International, qui est une Corporation privée, et les groupes nationaux de la Cour d'Arbitrage, dont les membres sont nommés par les gouvernements. M. DE LAPRADELLE déclare qu'après la discussion qui vient d'avoir lieu, il retire son amendement et se rallie a l'article 6 du projet R o o t—P hillimore, tel qu'il a été amendé par M. Loder. M. LODER a composé un nouveau texte oü il a tenu compte de toutes les modifications sur lesquelles on est tombé d'accord. II donne lecture de ce texte qui est ainsi congu: „Trois mois au moins avant la première élection, le Secré? taire-Général de la Société des Nations demande par écrit aux membres de la Cour Permanente d'Arbitrage de La Haye, de procéder par groupes — chaque groupe comprenant les membres nommés par un pays déterminé — a la présentation de six noms au plus de personnes remplissant a leur avis les conditions requises et qui sont disposées a accepter la dignité de juge, de sorte que chaque groupe ne pourra présenter plus de deux ressortissants du pays que représenté ce groupe". LORD PHILLIMORE et M. DE LAPRADELLE déclarent se rallier a ce texte. Le PRESIDENT dit que l'idée de faire présenter simultanément des candidats nationaux et étrangers est trés séduisante. II craint cependant que cette'idée, telle qu'elle se trouve exprimée dans le texte qu'on vient de soumettre, ne conduise a des désignations faites a 1'aventure, a des coalitions et a des intrigues. Elle aurait été réalisée d'une fagon plus simple par le système qu'il a proposé lui-même. Le principe peut être bon, mais la pratique risque d'être défectueuse. Le Président ne votera pas contre le texte, mais il s'abstiendra. II n'a pas confianoe dans la consultation, telle qu'elle a été proposée par M. de Lapradelle. II aurait préféré le système développé dans son avantrprojet et d'après lequel des hommes d'une compétence remarquable, tels que les membres de la Cour Permanente d'Arbitrage, nommés eux-mêmes par les gouvernements, auraient choisi les juges dans des conditions extraordinairement favorables. M. HAGERUP thought that it would be difficult to put the national sections of the Institut de Droit International, which is a private Corporation, and the national groups of the Court of Arbitration, of which the members are appointed by the Governments, upon a basis of equality. M. DE LAPRADELLE declared that, in view of the discussion which had just taken place, he withdrew his amendment and supported Article 6 of the Root—Phillimore plan, as amended by M. Loder. M. LODER had composed a new wording containing all the modifications that had been agreed upon. He read this wording, which was as follows: "Three months at least before the first election, the Secretary-General of the League of Nations shall address a written request to the members of the Permanent Court of Arbitration at the Hague, to undeitake, by groups, — each group containing the members appointed by a particular State — the nomination of a maximum of six persons, fulfilling, in their opinion, the required conditions, and who are prepared to accept the appointment as judges, subject to the condition that each group shall not submit more than two candidates of the same nationality as the country which it represents." LORD PHILLIMORE and M. DE LAPRADELLE said that they would accept this formula. The PRESIDENT said that the idea of nominating national and foreign candidates simultaneously was very attractive. Nevertheless, he feared that the idea, as expressed in the wording just submitted, would lead to haphazard nominations, and to coalitions and intrigues. It would have been realised in a much simpler way by the system which he had himself proposed. The principle might be good; but this did not appear to be a satisfactory way of putting it into practice, The President would not vote against this formula, but he would abstain from voting. He had no confidenoe in thè method of consultation, suggested by M. de Lapradelle. He would have preferred thè system worked out in his own draft scheme, which provided for the selection of the judges, under extremely favourable conditions, by men of unusual ability, such as the members of the Permanent Court of Arbitration, who were themselves appointed by Governments. IH1 — 431 — M. RICCI-BUSATTI, tout en reconnaissant le bien fondé des considérations du Président, déclare qu'il se rallie a la proposition RootPhillimore. Le PRESIDENT passé a 1'examen de ce projet, tel qu'il a été amendé par M. Loder. II craint que le système proposé par M. de Lapradelle, avec 1'appui de M. Altamira, ne fasse une impression peu favorable sur l'Assemblée, qui se verra obligée de voter sur une liste de candidats proposés par une foule trés diverse de colléges. D'autre part le Président craint, il le répète, que le fait de proposer six candidats dont deux nationaux, ne donne lieu a des intrigues. II aurait préféré quelque chose de plus net, par exemple une liste de candidats nationaux dressée par les quatre membres de la Cour d'Arbitrage pour chaque pays, et puis une discussion entre les membres de tous les pays. Done, les Etats ayant ainsi participé a la désignation seraient tous représentés. M. ALTAMIRA trouve que 1'expression finale de l'article 6, tel qu'il se trouve maintenant formulé, n'est pas suffisamment claire. II propose qu'on y ajoute une formule s'inspirant de celle adoptée.par la Conférence de Bruxelles des associations pour la Société des Nations. Chaque Etat aurait le droit de Droposer un nombre maximum de candidats de sa nationalité et, afin qu'il füt indiqué clairement que le juge est exclusivement au service de la justice, un nombre plus élevé de candidats d'autres nationalités. II suggère d'ajouter la formule suivante: „les autres étant des jurisconsultes étrangers". On décide que l'idée de M. Altamira sera prise en considération par le Comité de rédaction. Le PRESIDENT met au vote l'article 6 du projet Root-Phillimore tel qu'il est formulé dans le texte soumis par M. Loder. A la suite du vote, fait par appel nominal, l'article est adopté, sauf rédaction, a 1'unanimité; le Président s'est abstenu. Le Président ouvre la discussion sur l'article 7 et invite Lord Phillimore a foumir des explications a son sujet. M. LODER rappelle son amendement, se rapportant a cet article (voir article 3 des amendements soumis le 6 juillet par M. Loder). M. RICCI-BUSATTI recognised the soundness of the President's arguments, but nevertheless declared that he would support the Root—Phillimore proposal. The PRESIDENT went on to consider this project, as amended by M. Loder, in detail. He feared that the system proposed by M. de' Lapradelle, and supported by M. Altamira, would create an unfavourable impression upon the Assembly, which would find itself obliged toi vote upon a list of candidates proposed by a collection of bodies of very different kinds. On the other hand, the President feared — he emphasised this — that the submission of six candidates of whom two were national candidates, would give riseto intrigues. He would have preferred something simpler, for instance, a list of national candidates prepared by the four members of the Court of Arbitration for each country, followed by a discussion between the members of all countries. As all States would thus have taken part in the selection, they would all be represented. M1. ALTAMIRA thought that the final expression contained in Article 6 as now amended, was not sufficiently clear. He proposed that a formula based upon that adopted by the Conference of Associations for the League of Nations, held at Brussels, should be added. Each State should have the right to submit a certain maximum number of candidates of its own nationality, and a larger number of candidates of other nationalities, in order to make it quite clear that the judge's sole duty is the administration of justice. He suggested that the following formula should be added: "the others being foreign jurisconsults." It was agreed that M. Altamira's idea should be considered by the drafting Committee. The PRESIDENT put Article 6 of the Root—Phillimore project, as drafted by M. Loder, to thè vote. The vote, which was taken by calling over thè names, resudted in the adoption of the Article, subject to drafting amendments. The voting was unanimous except that the President abstained from voting. The President opened the discussion upon the 7th Article, and requested Lord Phillimore to explain its contents. M. LODER drew attention to his amendment dealing with this Article. (See Article 3 of the amendments submitted by M. Loder on the 6th July). - 432 - LORD PHILLIMORE remarque que cet amendement diffère de l'article 7 du projet Root—Phillimore principalement en ce qu'il charge le Secrétaire-Général de la Société des Nations d'ajouter, aux noms des candidats, le nombre de voix qu'ils ont obtenu. Lord Phillimore n'y voit pas d'inconvéhient. II poursuit en disant que l'article 7, dont il donne lecture, n'est que la continuation de l'article 6, et fait observer que la dernière partie de l'article renferme l'idée exprimée par Mr. Root, relativement a la Commission médiatrice. Lord Phillimore a consulté Mr. Root sur l'idée suggérée par l'amendement de M. Loder. Mr. ROOT pense qu'il faut rechercher la procédure la plus simple; s'il n'y a pas d'objection a ce que le Secrétaire-Général ajoute aux noms des candidats le nombre des voix obtenues, il n'est pas non plus nécessaire de le stipuler expressément. Le Secrétaire-Général est naturellement libre de répondre a des questions qu'on pourrait lui poser a ce sujet. LORD PHILLIMORE se range a cette opinion. Selon lui toute disposition inutile est une pierre d'achoppement. Le PRESIDENT demande si 1'on doit yraiment mentionner le nombre de voix, sans indiquer en même temps les pays qu'elles représentent. La voix de Haïti ne saurait avoir la même importance que celle de 1'Angleterre. M. LODER ne voit pas d'objection a ce qu'on mentionne également les nominateurs. Le PRESIDENT, comme Lord Phillimore, pense qu'il vaut mieux ne point régler cette question dans le texte, et laisser au Secrétaire-Général le soin de la résoudre. II constate que la première phrase de l'article 7 est adoptée sans opposition. Le Président donne lecture de la seconde phrase, et, a la demande de M. Altamira, il lit également les remarques que ce demier a formulées au sujet de cette phrase. M. ALTAMIRA a la parole pour exposer l'idée qui est au fond de ses remarques. II veut éviter que la majorité des juges soit élue en dehors de la liste de candidats présentée au Conseil et a l'Assemblée. Dans cet ordre d'idées, il voudrait limiter le droit qu'a la Commission médiatrice de reoommander la nomination de personnes non jnentionnées sur cette liste. LORD PHILLIMORE stated that the principal différence between this amendment and Article 7 of "the R o o t—P hillimore plan, was that the former provided that the Secretary-General of the League of Nations should add to each name upon the list of candidates, the number of nominations obtained. Lord Phillimore saw no objection to this. He went on to say that Article 7, which he read, was only a continuation of Article 6. He pointed out that the last portion of the Article contained the idea expressed by Mr. Root, concerning the Joint Conference. Lord Phillimore consulted Mr. Root on the idea suggested in M. Loder's amendment. Mr. ROOT thought that the most simple procedure must be sought. Though there was no objection'to the addition by the Secretary-General of the number of nominations received to the names of the candidates, there was no necessity to insert a definite stipulation to this effect. The Secretary-General was naturally free to answer questions that might be put to him on this subject. LORD PHILLIMORE agreed. In his opinion, every useless condition would be a possible stumbling block. The PRESIDENT wondered whether the number of nominations should be mentioned without at the same time indicating which countries had made them. The nominations of Haiti could not have the same value as those of England. M. LODER had no objection to the nominating States being mentioned. The PRESIDENT agreed with Lord Phillimore, that it would be better not to deal with this question in the text, but to leave it to be settled by the Secretary-General. ,He declared that the first sentence of Article 7 was adopted without opposition. The President read the second sentence, and, at M. Altamira's request, also read the notes that the latter had drawn up concerning this sentence. M. ALTAMIRA obtained permission to speak in order to develop the idea upon which his notes were based. He wished to avoid any possibility that thè majority of judges might be elected from outside the list of candidates submitted to the Council and the Assembly. With this object, he wished to limit the right possessed by the Joint Conference, to recommend the appointment of persons not contained in the list. — 433 — M. LODER propose la solution suivante: substituer a la dernière phrase de l'article 7 une formule ainsi concue: „Sont seuls éligibles les candidats qui figurent sur la liste mentionnée a 1'alinéa précédent". Mr. ROOT dit que la disposition qu'on est en train de discuter visait a deux fins. Elle devait d'abord écarter la difficulté que souleva la proposition de M; de Lapradelle, c'est-a-dire éviter de paraitre enlever^aux gouvernements uh róle qui doit leur revenir. En second lieu, on voulait assurer un pro jet réalisable; il ne fallait pas exagérer les garanties jusqu'a rendre irréalisable l'organisation qu'elles devaient sauvegarder. Mr. Root fait remarquer que 1'expérience démontre que, lorsque deux corps naturellement opposés doivent se mettre d'accord, il pourrait être impos'sible d'obtenir cet accord a moins que 1'on n'y ait recours a des moyens de conciliation. Pour que cette conciliation puisse être obtenue, il est essentiel qu'on laisse toute liberté a ceux qui sont chargés de cette tache. Si le Conseil s'oppose absolument a la nomination d'une personne désignée par l'Assemblée, ou réciproquement, il pourra devenir nécessaire de trouver une troisième personne, qui puisse satisfaire tout le monde. Mais il faut laisser toute liberté de choix a ceux qui doivent la trouver. En exigeant que les listes soient composées par les membres de la Cour Permanente d'Arbitrage, on aura étabH un niveau de compétence et de conduite si élevé qu'il est inconcevable que la personne désignée en dehors de la liste ne possède pas les mêmes qualités. Le PRESIDENT demande si MM. Altamira et Loder maintiennent leurs amendements. II exprime 1'avis que, si la Commission de conciliation peut choisir en dehors de la liste dans tous les cas oü il y aura désaccord, on court le danger que la Cour soit composée de trop de personnes ne figurant pas sur la liste: il faut que cette procédure soit limitée a des cas strictement exceptionnels. MM. ALTAMIRA et LODER admettent la nécessité politique d'avoir recours a des personnes qui ne figurent pas sur la liste, mais ils pensent qu'il sera difficile de trouver d'autres personnes compétentes: d'autant plus que la liste, assez nombreuse en elle-même, renfermera des noms de personnes d'inégale compétence. M. LODER suggested the following method: the substitution of the words "only those candidates contained in the list mentioned in the preceding Paragraph shall be eligible," for the last sentence of Article 7. Mr. ROOT said that the clause under discussion had been intended to fulfil two purposes. Firstly, it was to overcome the difficulty raised by M. de Lapradelle's proposal; that is to say, to avoid appearing to take away from the Governments a róle which ought, by right, to be theirs. Secondly, the intention was to ensure that the plan should be reaüsable; the nature of the guarantees must not be such as to render the organisation, which they were intended to protect, impracticable. Mr. Root pointed out that expérience showed that whenever two bodies, which are by nature opposed to each other, have to come to an agreement, such agreement might beimpossible, unless some method of conciliation be used. If this process of conciliation is to be fruitful, it is essential that as much liberty as possible should be allowed to those who have to carry out the task. If the Council were absolutely opposed to the appointment of a person selected by the Assembly, or vice-versa, it might be necessary to find a third person who would be satisfactory to everyone. But those who had to find this person, must be given complete freedom in their choice. Sucb(a high Standard of compétence and moral authority would be established by laying down that the lists should be drawn up by the members of the Permanent Court of Arbitration, that it would be inconceivable that the person selected from outside this list, would not conform to this Standard. The PRESIDENT asked whether M. Altamira and M. Loder wished to maintain their respective amendments. He expressed the opinion that, if the Joint Conference were able to choose from outside the list in every case of disagreement, there would be a danger that the Court would contain too many persons not included in the list. Such a procedure must be strictly limited to exceptional cases. MM. ALTAMIRA and LODER admitted that it might be politically necessary to makeuse of persons not contained in the list, but they thought that it would be difficult to find competent persons elsewhere; more especially, as the list itself, being of considérable size, would probably exceed the total number of suitable persons. 435 - soient, devant la nécessité de sortir d'une situation difficile, disposés a accepter une nomination. M. HAGERUP se rallie a l'idée de Mr. Root. Le PRESIDENT suggère l'idée d'adopter une formule indiquant qu'on doit autant qué possible se tenir aux noms figurant sur la liste. LORD PHILLIMORE^croit cette idée juste, mais il faut lui donner plus de précision. II propose d'exiger pour le choix en dehors de la liste 1'unanimité des membres de la Commission. M. DE LAPRADELLE envisage le cas d'une personne de la plus haute compétence, ne figurant pas sur la liste, paree que, lorsque celle-ci a été composée, elle exergait des fonctions incompatibles avec celle de juge. Cette personne peut être libre au moment de l'élection; il doit done être possible de la nommer. Toutefois, s'il est désirable que la Commission puisse chercher en dehors de la liste, il faut cependant créer des garanties pour éviter que toute la Cour ne soit composée de personnes autres que les candidats officiels. Selon M. de Lapradelle, cette garantie ne saurait être trouvée dans runanimité de la Commission; ce serait dangereux. II croit qu'il faut la chercher dans la limitation du nombre des juges qui peuvent être désignés par la procédure extraordinaire, a un cinquième, par exemple, du nombre total. M. HAGERUP, le PRESIDENT et Mr. ROOT se rallient a l'idée de Lord Phillimore. M. ALTAMIRA votera contre la proposition. Le PRESIDENT soumet au vote a mains levées l'article 7 du pro jet R o o t—P hillimore, sauf rédaction, et avec une addition s'inspirant de l'idée de Lord Phillimore. L'article est adopté. Le Président ouvre alors la discussion sur l'article 8 du pro jet Root—Phillimpre. LORD PHILLIMORE fait observer que M. Altamira a proposé des modifications de détail a cet article. II le prie de bien vouloir les. expliquer. Personnellement il n'a pas d'objection a ce qu'on ajoute a l'article toutes les institutions qu'on trouve utiles, pourvu que 1'on n'exagère pas en mentionnant des institutions tout-a-fait be included upon the list of candidates, would be prepared to accept an appointment, in order to provide a means of ending a difficult situation. M. HAGERUP agreed with Mr. Root on this point. The PRESIDENT suggested that a formula should be adopted indicating that the names upon the list should be used as far as possible. LORD PHILLIMORE thought that this was a good idea but that it should be made a Httle more precise. He proposed that the choice of a person not contained on the list should require the unanimous consent of the members of the Conference. M. DE LAPRADELLE pointed out that it was possible that a person with' the highest qualifications might not be contained in the list, because, at the time it was drawn up, he held a position1 incompatible with the duties of a judge. This person might be available at the time of the election; it should therefore be possible to appoint him. Nevertheless, though it was désirable that the Committee should be free to choose from outside the list, guarantees should be created to avoid the possibility of the whole Court being composed of persons other than the official candidates. In M. de Lapradelle's opinion, the unanimity of the Joint Commission would not serve as such a guarantee; there was an element of danger. He thought it must be found in the limitation of the number of judges who could be appointed by this exceptional procedure, for instance, to one-fifth of the total number. M. HAGERUP, the PRESIDENT and Mr. ROOT supported Lord Phillimore's idea. M. ALTAMIRA said that he would vote against the proposal. The PRESIDENT put Article 7 of the R o o t—P hillimore plan, subject to amendments of form, to the vote by a show of hands. The Article was adopted. The President then opened the discussion upon the 8th Article of the Root—Phillimore plan. LORD PHILLIMORE drew attention to the fact that M. Altamira had proposed amendments affecting the detail of this Article. He asked M. Altamira tobeso good as to explain them. Personally, he had no objection to the addition of all institutions which it was thought advisable to include in the Article, provided that 436 — insignifiantes. II est vrai qu'il ne s'agit que d'une recommandation; mais ce n'est pas une raison pour aller trop loin. M. ALTAMIRA explique la portée des remarques qu'il a faites au sujet de l'article 8. II fait observer que dans certains pays les universités sont dirigées par des recteurs; ce titre devrait done être mentionné. II y a aussi des pays oü il n'y a pas de facultés de droit, mais seulement des écoles de droit; on ne devrait pas les omettre. En outre, les recteurs peuvent être des savants sans être des jurisconsultes; il faut en tenir compte. Afin d'exclure les corps non qualifiés, et pour ne pas oublier les colléges compétents, il voudrait substituer a 1'expression „sociétés scientifiques" les mots „académies nationales et royales". Le PRESIDENT signale la formule qu'il avait adoptée dans son avant-projet (article 5, alinéa 3); il a mentionné les Hautes Cours de Justice, les facultés de droit des universités, les académies ou sections d'académies vouées a 1'étude du droit, et enfin les autres grands organes de la vie juridique, estimés particulièrement compétents. II croit que ces quatre catégories sont celles dont il faut tenir compte; il fait spécialement observer qu'elles comprennent les sections nationales de 1'Institut de Droit International. M. ALTAMIRA croit pouvoir accepter la formule du Président. M. RICCI-BUSATTI déclare qu'il votera contre cet article qui lui parait inutile, et qui peut être nuisible. Les membres de la Cour d'Arbitrage s'adresseront certainement aux personnes qu'ils estimeront pouvoir consulter avec le plus d'utilité. Si 1'on adopte cet article, on crée pour eux une obligation morale de procéder a certaines consultations; s'ils n'en tenaient pas compte, des froissements et des difficultés en résulteraient. C'est une complication qui causera des démarches sans fin, la plupart absolument inutiles. En Italië cinq Cours Suprêmes, vingt universités, plusieurs académies et associations doivent être consultées. M. Ricci-Busatti n'est pas opposé a l'idée même, mais il voudrait que les membres de la Cour d'Arbitrage fussent libres de s'adresser a qui bon leur semble. Après une courte discussion sur le terme a employer pour désigner le tribunal qui doit être consulté, on se met d'accord sur la formule proposée par M. DE LAPRADELLE „les plus hau- this was not carried too far by the inclusion of quite insignificant institutions. It was true that it was only a question of a recommendation, but this was Uot a reason for exaggeration. M. ALTAMIRA explained the hearing of the notes he had made upon Article 8. He pointed out that in certain countries, Universities were under the direction of Rectors; this title should therefore be mentioned. In some countries also there were no legal faculties, but only schools of law; these should not be omitted. Further, the Rectors might be learned men but not jurisconsults; this fact must be reckoned with. In order to exclude bodies which were not properly qualified, and to avoid the exclusion of competent bodies, he wished to substitute the words "national and royal academies" for the expres sion "scientific societies." The PRESIDENT drew attention to the formula he had used in his scheme (Article 5, Paragraph 3): hie had mentioned the high Courts of justice, the legal Faculties of Universities, the Academies or sections of Academies devoted to the study of law, and finally any other great legal bodies considered particularly competent to advise. He thought that these were the four catégories which must be taken into account; hè particularly pointed out that they included thè national sections of the Institut de Droit International. M. ALTAMIRA thought that he could accept the President's terminology. M. RICCI-BUSATTI said that he would vote against this Article, as it seemed to him to.be useless and even harmful. The members of the Court of Arbitration would certainly consult those persons whose advice they thought would be most useful. If this Article were adopted they would be under a moral obligation to consult certain bodies; if they did not take the advice offered, offence might be given, and difficulties would follow. It was a complication which would lead to endless négociations, which would mostly be quite useless. In Italy there were five Suprème Courts, twenty Universities, several Academies and associations which must be consulted. M. Ricci-Busatti was not opposed to the idea itself, but he wanted the members of the Court of Arbitration to be free to consult whomsoever they might wish. After a short discussion as to the phrase to be used in the description of the tribunal which was to be consulted, the Committee, on the pro- — 437 — tes Cours de Justice", formule générale et qui s'adapte également bien aux pays oü il n'y a qu'une juridiction judiciaire suprème, et a ceux oü il y en a plusieurs. Quant a la formule employee pour distinguer les corps scientifiques, on se met d'accord, après ün échange de vues, pour laisser aux membres de la Cour d'Arbitrage euxmêmes le soin de 1'interprêter; toutefois, on ajoutera au mot „académies" 1'épithète „nationales" et a 1'expression „facultés de droit" la phrase „ou, a leur défaut, les grandes écoles de droit". Le PRESIDENT met au vote a mains levées l'article 8 du projet Root—Phillimore amendé par le Président et sous-amendé de la fagon indiquée ci-dessus. L'article est adopté, sauf rédaction, a l'unanimité, moins le vote de M. Ricci-Busatti. L'article est ainsi congu: „Les membres pour chaque pays de la Cour Permanente d'Arbitrage seront priés de consulter les plus hautes Cours de Justice, les facultés de droit des universités ou, a leur défaut, les grandes écoles de droit, les académies nationales ou sections d'académies internationales vouées a 1'étude du droit, ainsi que les autres grands organes de la vie juridique estimés particulièrement compétents, afin d'assurer la présentation dès personnes les plus compétentes, les plus expérimentées, et possédant la plus haute considération mórale st juridique". Après un échange de vues avec Lord Phillimore sur la procédure a suivre, on se met d'accord pour entreprendre la discussion de l'article ii du pro jet Root—Phillimore, cet article se rapportant a la question de la nomination des juges: le Président en donne lecture. Un court débat s'engage sur plusieurs points d'ordre rédactionnel. On se met d'accord sur les points suivants: ï. 1'expression „dans la mesure du possible" doit être supprimée; 2. 1'obligation morale s'applique seulement a la représentation des différentes civilisa- *tions et des différents systèmes juridiques; 3. le terme „chercher" doit être maintenu. M. HAGERUP rappelle son amendement concernant la représentation des différentes formes de civilisation et des différents systèmes juridiques. II maintient son point de vue, mais n'insiste pas devant l'opposition de plusieurs (surtout de M, Adatci) qui tiennent beaucoup a cette phrase. Mais il préfère la formule suggérée par posal of M. DE LAPRADELLE, agreed upon the words "the highest Courts of Justice"; this expression, owing to the use of the plural, was equally adapted to countries in which there was only one suprème judicial jurisdiction and to countries in which there were several. After a discussion concerning the phraseology used in describing the scientific bodies, it was agreed to allow the members of the Court of Arbitration themselves to put their own interprétation upon it; however, to "Academies" the adjective "national" was added, and after the expression "legal Faculties" the words "or if none exist, the great schools of law" were inserted. The PRESIDENT put to the vote, by a show of hands, Article 8 of the Roo t—P hillimore plan, as amended by the President, and as further amended in the way described above. Article 8 was adopted, subject to amendments of form, by all members except M. Ricci-Busatti. The article read as follows: "The Members of the Permanent Court of Arbitration of each Country shall be requested to consult the highest Courts of justice, the legal Faculties of Universities or, if none exist, the great Schools of law, the National Academies or sections of international Academies devoted to the study of law, also any other great legal bodies considered particularly competent to advise, in order to ensure that persons of the greatest ability and expérience, and of the highest moral character and judicial réputation, may be nominated." After exchanging views with Lord Phillimore concerning the procedure to be adopted, the Committee agreed to consider Article 11 of the Root—Phillimore plan next: this Article dealt with the question of the appointment of the judges. The President read it. A short discussion ensued, upon several points connected with the phrasing. An agreement was reached on the following points: 1. the expression "so far as practicable" was to be deleted; 2. the moral obligation only applies to the représentation of different civilisations and legal systems; 3. the word "seek" was to be maintained. M. HAGERUP reminded the Committee of his amendment concerning the représentation of the various forms of civilisation and legal systems. He still held to his opinion, but he would not press it in face of the opposition of several members (in particular M. Adatci) who attached much importance to this phrase. Neverthe- - 438 — le Président „les grandes formes de civilisation et les principaux systèmes juridiques". Mr. ROOT a la parole pour s'expliquer sur la forme a donner a cette idée. II trouve, dit-il, deux formules différentes; celle qu'il a employée dans ses instructions aux délégués américains a la deuxième Conférence de la Paix, et celle qui se trouve dans le pro jet Root-Phillimore. Toutes deux avaient pour but d'écarter, non pas par définition, mais par description, une difficulté pratique dont Mr. Root avait 1'expérience, celle de s'expliquer les formes de procédure et les manières de penser d'autres nations. Mr. Root s'est trouvé dans la nécessité de suivre 1'activité des Cours de I'Amérique Espagnole. II a senti toute la difficulté de saisir 1'esprit de la procédure de ces Cours, mais en même temps il 1'a trouvée admirablement adaptée aux besoins des pays ou elle était appliquée, bien qu'elle fut absolument inapplicable aux Etats-Unis. Dans le monde entier, le droit est le produit des habitudes et des coutumes des peuples. On a done besoin d'une Cour oü figurent les particularités de tous les peuples du monde civilisé. II ne s'agit pas de faire représenter a la Cour tel ou tel pays, mais bien de créer une Cour qui comprenne tous les cas qui sont portés devant elle, et qui sympathise avec eux. On peut, a ce sujet, trouver un grand nombre de formules satisfaisantes; 1'èssentiel c'est, dans le plan pour l'établissement de la Cour, d'en insérer une qui indique, d'une fagon générale, que la Cour doit comprendre tous les éléments nécessaires pour assurer 1'étude sympathique de tous les conflits. Le PRESIDENT, LORD PHILLIMORE et M. ALTAMIRA expriment leur adhésion aux idéés exposées par Mr. Root. M. ALTAMIRA remercie Mr. Root de ses explications ainsi que de 1'appui qu'il vient^ de donner a la doctrine qu'il a toujours lui-même défendue. M. LODER déclare au contraire que le discours de Mr. Root ne 1'a pas converti, mais, se sentant seul, il s'abstient pourtant de présenter un amendement. II propose la suppression du mot „cependant" au début de la dernière phrase de l'article n. Le PRESIDENT constate que les modifications proposées par M. Hagerup, c'est-a-dire 1'insertion dans l'article n du projet Root— less, he preferred the wording suggested by the -president: "the great forms of civilisation and the principal legal systems." Mr. ROOT obtained permission to speak in order' to give his views concerning the way in which this idea should be expressed. He said that he had found two different wordings for it: that which he had used in his instructions to the American Delegates at the second Peace Conference, and that contained in the RootPhillimore plan. Both were intended, not by definiticn but by the descriptive method, to avoid apractical difficulty which' Mr. Root had himself experienoed, namely that of understanding the methods of procedure and modes of thought of other nations. Mr. Root had had to follow the proceedings of the Courts of Spanish America. He had found it extremely difficult to grasp the significance of the procedure of these Courts, but at the same time, he had found that it was admirably adopted to the needs of the countries in which it was used, though quite unsuitable to the United States. All the world over, law is the product of the habits and customs of the peoples. For this reason, a Court was needed on which the special characteristics of all the nations of the civilised world were represented. It was " not a question of the représentation of any particular country upon the Court, but of creating a Court which would understand, and be in sympathy with, all the cases Ibrought before it. There were a large number of satisfactory methods 'of expressing this; the essential point was to insert, in the plan for the establishment of the Court, a general indication that the Court must contain all the elements necessary to ensure that all disputes reoeive a sympathetic hearing. The PRESIDENT, LORD PHILLIMORE and M. ALTAMIRA expressed their agreement with the views put forward by Mr. Root. M. ALTAMIRA thanked Mr. Root for his explanations, and also for the support he had given to a doctrine which he himself had always upbeld. M. LODER, on the contrary, said that .Mr. Root's speech had not converted him, but as he feit that he stood alone, he would refrain from putting forward an amendment. He proposed the deletion of the word "nevertheless" at the commencement of the last sentence of Article n. The PRESIDENT declared that the amendment proposed by M. Hagerup, that is to say, the insertion of the expression concerning - 439 - Phillimore, de la formule de 1'avant-projet du Président sur la présentation des systèmes juridiques, sont adoptées. M. DE LAPRADELLE propose une série de modifications a la rédaction de l'article 11: 1. la suppression de la première proposition, qu'il trouve complètement inutile; 2. en vue de souligher le caractère mondial de la Cour, 1'insertion, a la première phrase, des mots „du monde" au lieu „des Membres de la Société des Nations"; 3. 1'insertion de cette dernière expression a la fin de la deuxième phrase. M. de Lapradelle trouve que la deuxième proposition de la première phrase, ainsi que la deuxième phrase, qui sont trés importantes, doivent être soumises au vote. Le PRESIDENT s'oppose a la suppression de la première proposition, qui contient une indication fort utile. LORD PHILLIMORE insiste pour que la rédaction primitive de l'article 11, sauf la dernière phrase, soit soumise au vote. M. RICCI-BUSATTI tient a faire une déclaration. II n'aime pas 1'insertion dans un texte tel que celui que 1'on est en train de rédiger, de formules relatives a une „obligation morale" aux „formes de civilisation" et aux „différents systèmes juridiques"; tout cela est trop vague et prête a une foule de critiques, mais comme ses collègues apprécient les formules de ce genre, il est prêt a voter en faveur de l'article tel qu'il résulte des amendements adoptés, puisqu'il contient quelques garanties pour la composition de la Cour. M. HAGERUP demande que le texte amendé de l'article 11 soit lu avant d'être mis au vote; ce texte est ainsi concu: „Dans toute élection de juges ou de juges suppléants, les électeurs devront s'assurer que les juges élus soient en possession des conditions requises; ils auront 1'obligation morale de chercher la représentation a la Cour des grandes formes de civilisation et des principaux systèmes juridiques du monde. Tous les juges doivent appartenir a des Etats différents." M. DE LAPRADELLE demande la division après le mot „requises". Le PRESIDENT met au vote la première partie de l'article jusqu'au mot indiqué. Cette partie est adoptée a mains levées. the représentation of legal systems, contained in the President's draft scheme, in Article 11 of the R o o t—P hillimore plan, was adopted. M. DE LAPRADELLE proposed a series of amendments to the form of Article 11: 1. the deletion of the first proposition, which he thought entirely unnecessary; 2. the substitution at the end of the first part of the Article, of the words "of the world" for the words "of the Members of the League of Nations", in order to emphasise thé universal character of the Court; 3. the insertion of the latter expression at the end of the Article. M. de Lapradelle thought that the second proposition contained in the first part, and also the second part of the Article, which were very important, should be put to the vote. The PRESIDENT opposed the deletion of the first proposition,. as he thought it gave a very useful indication. LORD PHILLIMORE insisted that the original form of Article 11, with the exception of the last part, should be put to the vote. M. RICCI-BUSATTI wished to make a statement. He did not approve of the insertion of an expression, implyingia "moral obligation" to assure the représentation of "forms of civilisations" and "different legal systems", in a draft of this kind; such expressions were too vague and lent themselves to a host of criticisms. As, however, his colleagues seemed to like expressions of this kind, he declared that he was prepared to vote in favour of the Article as now amended, since it contained a number of guarantees for the composition of the Court. M. HAGERUP asked that the amended draft of Article 11 should be read before being put to the vote. The draft was as follows: "In all élections of judges and supplementary judges the electors shall satisfy themselves that the judges elected are in possession of the necessary qualifications; they shall be under the moral obligation to seek to have represented in the Court the main forms of civilisation and the principal legal systems of the world; but there shall be but one member of the Court elected from any one State." M. DE LAPRADELLE requested that the first part should be divided after the word "qualifications" for the purpose of voting. The PRESIDENT put the first part of the Article, as thus divided, to the vote. This part was adopted by a show of hands. — 440 — Le Président met au vote la deuxième partie de la première phrase. Cette partie est également adoptée a mains levées. Enfin, le Président met au vote la deuxième phrase de Partiele. Cette phrase est adoptée a mains levées. L'article n du projet Root—Phillimore est done adopté par le Comité, sauf rédaction finale. LORD PHILLIMORE déclare qu'on se trouve maintenant en présence du premier article, et de la première phrase du deuxième article du projet Root—Phillimore. II fait remarquer que MM. Altamira et Loder ont proposé des modifications a ces articles; il demande a M. Loder s'il insiste sur ses amendements. M. LODER répond affirmativement. LORD PHILLIMORE propose alors que la discussion des dispositions en question soit différée jusqu'a la séance prochaine. Le PRESIDENT propose la substitution des articles i et 2 de son avant-projet aux dispositions du pro jet Root—Phillimore que vient d'indiquer Lord Phillimore. II est d'accord pour remettre au lendemain la discussion de ces questions. Mr. ROOT propose qu'on utilise la fin de la séance pour voter sur la question du nombre des juges et des suppléants. M. RICCI-BUSATTI rappelle qu'il y a encore des points concernant la nomination des juges, qui n'ont pas été soumis au vote, a savoir: 1. la co-optation par la Cour (article 6 des amendements Loder); 2. le nombre des scrutins (articles 4 et 6 des amendements Loder). LORD PHILLIMORE fait observer qu'on a déja pris des décisions sur ces deux points, sauf rédaction. ^§0* M. DE LAPRADELLE voudrait qu'on tranchar d'abord la question des suppléants. Le PRESIDENT lui fait remarquer qu'on a déja voté sur cette question et que le principe des suppléants a été adopté. Le Président propose de soumettre au vote: il le nombre de juges; 2. la durée de leur mandat. The President then put the remainder of the first part of the Article to the vote. This was also adopted by a show of hands. Finally, the President put the second part of the Article to the vote. This part was adopted in the same way. Article 11 of the Root—Phillimore plan was thus adopted by the Committee, subject to final drafting. LORD PHILLIMORE said that they should now deal with the first Article and the first sentence of the 2nd Article of the Root—Phillimore plan. He said that MM. Altamira and Loder had proposed amendments to these Articles, and he asked M. Loder whether he maintained his amendments. M. LODER replied in the affirmative. LORD PHILLIMORE then proposed that the discussion of the clauses in question should be postponed until the next meeting. The PRESIDENT proposed that Articles 1 and 2 of his scheme should be substituted for those clauses of the Root—Phillimore plan mentioned by Lord Phillimore. He agreed to postpone the discussion of these questions until the following day. Mr. ROOT proposed that the time still remaining should be used for the purpose of voting upon the question of the number of judges and deputy judges. M. RICCI-BUSATTI pointed out that there were still some points concerning the appointment of judges, which had not yet been voted upon. These were: 1. co-optation by the Court (Article 6 of the Loder amendments); 2. the number of ballots (Articles 4 and 6 of the Loder amendments). LORD PHILLIMORE pointed out that these two points had already been decided; it only remained to draft them. M. DE LAPRADELLE wished the question of deputy judges to be dealt with first. The PRESIDENT called his attention to the fact that this question had already been voted upon, and that deputy judges had been accepted in principle. The President proposed that 'the following points should be voted upon: 1. the number of judges; 2. the period of their appointment. — 441 - Sauf rédaction et 1'addition éventuelle d'une disposition tirée de son avant-projet, il proposé 1'adoption de la première partie de l'article 2 du pro jet R o o t—P hillimore. LORD PHILLIMORE, a la demande de M. Hagerup, explique pourquoi ce pro jet propose le chiffre de onze juges et de quatre suppléants. Comme on 1'a expliqué de facon plus détaillée au cours d'une séance précédente, on veut que la Cour soit finalement composée de quinze juges, mais ce nombre ne doit être atteint que progressivement, au fur et a mesure que s'élargira la juridiction de la Cour. Le quorum de 9 étant proposé, il faut toujours avoir onze juges nommés, pour 1'assurer, en cas de maladie, ou en toute autre cause d'absence. Le chiffre 11 est le minimum auquel on doive s'arrêter si 1'on veut assurer une Cour vraiment représentative. M. HAGERUP se déclare satisfait de 1'explication fournie par Lord Phillimore. II fait cependant remarquer que si le nombre des juges est limité a 9, il sera difficile de faire représenter d'une facon adéquate les différents systèmes juridiques. M. RICCI-BUSATTI, en remarquant que la discussion s'est maintenant transportée dans le domaine de l'organisation intérieure de la Cour, reprend l'idée qu'il a exposée a plusieurs reprises, a ce sujet, et qui tient a la fagon dont il congoit son fonctionnement et sa nature. II voudrait une Cour composée d'un nombre plus considérable de juges prêts a siéger; le chiffre de vingt cinq serait pour lui le minimum. Si 1'on adoptait ce chiffre, on se trouverait plus en accord avec 1'esprit de l'article 11, qu'on vient d'approuver. Comme il sait, cèpendant, que ses idéés ne sont pas partagées par la majorité de ses collègues, il se déclare disposé k accepter le nombre de 15. Mr. ROOT propose que la suggestion de M;. Ricci-Busatti soit considérée comme une proposition et mise au vote. M. RICCI-BUSATTI se rallie. Le PRESIDENT met au vote la question de savoir si la Cour doit comprendre vingt cinq juges. Le Comité, k mains levées, répond négativement. He proposed that the first part of the second Article of the R o o t—P hillimore plan should be adopted, subject to redrafting and to the possible addition of a clause taken from his draft plan. LORD PHILLIMORE, at the request of M. Hagerup, explained why the number of 11 judges and 4 deputy judges had been proposed in this plan. The intention, as had already been more fully explained at a previous meeting, was; that the Court should be finally composed of fifteen judges, but the increase up to this number was to be gradual, keeping pace with the extension of the Court's jurisdiction. As the number of 9 had been proposed as a quorum, at least eleven judges must be appointed in order to provide for cases of illness and other causes of absence. Eleven was the minimum number which' would ensure a genuinely representative Court. M. HAGERUP declared himself satisfied with Lord Phillimore's explanation. He pointed out, however, that if the number of judges were limited to 9 it would be difficult to obtain the adequate représentation of the different legal systems. M. RICCI-BUSATTI after pointing out that the discussion now bore upon the interior organisation of the Court, once more put forward an idea which he had already expressed on several occasions in this connection, and which arose out of his conception of the operation and nature of the Court. He wanted a Court composed of a larger number of judges, all available to sit; he took the number of 25 as a minimum. The number of 25 would be more in accordance with the spirit of Article 11 which had just heen adopted. As, however, he knew that his opinion was not shared by the majority of the members, he said that he was prepared to accept the number of 15. Mr. ROOT proposed that M. Ricci-Busatti's suggestion should be conside red as a motion and put to the vote. M. RICCI-BUSATTI agreed. The PRESIDENT put to the vote the question as to whether the Court should be composed of twenty five judges. The motion was rejected by the Committee by a show of hands. 442 — Le PRESIDENT met au vote la proposition de composer la Cour de onze juges et de quatre suppléants. Cette proposition est adoptée a mains levées. Le PRESIDENT met au vote la proposition de fixer a neuf ans la durée du mandat des juges. Cette proposition est adoptée a mains levées. La séance est levée a 12.30 heures de 1'aprèsmidi. Le Président: \ (signé) Bm. DESCAMPS. Le Secrétaire-Général: (signé) D. ANZILOTTI. The PRESIDENT then put to the vote the proposal that the Court should .be composed of eleven judges and four deputy judges. This proposal was adopted by a show of hands. The PRESIDENT put to the vote the proposal that the judges should be appointed for a period of nine years. This proposal was also adopted by a show of hands. The meeting closed at 12.30 p.m. The President: (signed) Brn. DESCAMPS. The Secretary-General: (signed) D. ANZILOTTI. — 443 — ANNEXE No. i. Amendement a l'article 6 du projet RootPhillimore proposé par M. Ricci-Busatti. Après les mots: „la liste sera composée de la manière suivante" substituer les alinéas suivants: Chaque Membre de la Société des Nations pourra désigner une personne, choisie par ses délégués a la Cour Permanente d'Arbitrage, soit parmi ses nationaux, soit parmi les nationaux d'un pays différent. Si ces délégués ne sont pas d'accord sur la personne a choisir, le Gouvernement désignera la personne qu'il préfère, parmi celles dont ils lui auront proposé les noms. Lorsqu'un juge cessera, pour quelque motif que ce soit, de faire partie de la Cour, les Membres de la Société, autres que ceux par lesquels ont été désignés les juges restant en charge, seront invités a faire une nouvelle désignation conformément a 1'alinéa précédent et la nouvelle nomination sera faite conformément a l'article 2. (Voir les articles 2 et 6 du pro jet déposé par moi le 30 juin). {signé) RICCI-BUSATTI. ANNEX No. 1. Amendment by M. Ricci-Busatti to Article 6 of the Root-Philli more plan. The following paragraphs to be substituted after the words: "the list shall be composed in the following manner": Each member of the League of Nations may nominate one person chosen by its delegates to' the Permanent Court of Arbitration, either from amongst its subjects or from amongst the subjects of another country. If the delegates cannot agree upon the choice of a person, they shall submit a number of names from which the Government shall select one for nomination. Whenever a judge ceases for any reason to belong to the Court, thè Members of the League other than those who nominated the judges still holding office, shall be invited to submit a new nomination in accordance with the prececlingi paragraph and the new appointment shall be made in accordance with Article 2. (See Articles 2 and 6 of the plan submitted by me on the 3oth June). (signed) RICCI-BUSATTI. — 444 - ANNEXE No. 2. Texte présenté par Lord Phillimore (voir projet Root-Phillimore, Article 6). Trois mois au moins avant la première élection, le Secrétaire Général de la Société demande par écrit aux membres de la Cour Permanente d'Arbitrage a La Haye de procéder par groupes, chaque groupe renfermant les membres nommés par un pays détterminé a la présentation d'au plus 6 noms de personnes remplissant a leur avis les conditions requises et qui sont disposées a accomplir la dignité de juge, de sorte que chaque groupe ne pourra présenter plus de deux ressortissants du pays présenté par le groupe. ANNEX No. 2. Text submitted by Lord Phillimore (compare Root-Phillimore plan, Article 6). At least three months before the first election, the Secretary-General of the League shall request in writing the Members of the Permanent Court of Arbitration at the Hague to undertake by groups, each group consisting of the Members appointed by a particular country, the nomination of a (maximum of six persons, who, in their opinion, fulfü the required conditions and are prepared to accept the pcöition of judge, subject to the condition that no group may nominate more than two subjects of the country which it represents. — 445 — 20'ème SÉANCE (non-publique), tenue au Palais de la Paix, è La Haye, le 9 juillet 1920. Présidence de M. le BARON DESCAMPS. Sont présents: tous les membres du Comité (a 1'exception de M. Bevilaqua); M. Fernandes; Mr. James Brown Scott; les secrétaires particuliers du Baron Descamps et de M. Adatci; les membres du Secrétariat. La séance est ouverte a 9.40 heures du matin. LORD PHILLIMORE rappelle que 1'on a pris, la veille, la décision de commencer cette Séance par la discussion du premier article et de Ja première partie du second article du pro jet Root—Phillimore. II déclare que Mr. Root et lui-même sont d'accord pour accepter les articles 1 et 2 de 1'avant-projet du Président, au lieu des dispositions sus-mentio|nnées, a condition que deux modifications soient introduites dans le texte Descamps: a. les mots: „et en mesure d'assurer la continuité et le progrès de la jurisprudence internationale des arrêts" doivent être rayés du premier article de 1'avant-projet Descamps; b. ces mêmes mots doivent être introduits, avefc les modifications nécessaires, a la fin du second alinéa de l'article 2. Lord Phillimore continue en disant que M. Altamira a proposé d'ajouter au dernier alinéa de l'article 2 de 1'avant-projet Descamps la formule: „ou des arbitres exercés dans des affaires d'un caractère international". II se rallie a cette proposition et répète que, si le Président veut bien accepter les deux modifications qu'il vient de signaler, il pourra, ainsi que Mr. Root, adopter le texte du Président. Le PRESIDENT, en remerciant Lord Phillimore de s'être rallié au texte de son avantprojet, déclare accepter la modification demandée. En ce qui concerne l'amendement de M. Altamira, il fait valoir que les mots: „et posséder une expérience reconnue", a 1'alinéa 2 de l'article 2 ont été insérés justement en vue des mêmes considérations qui ont dicté cet amendement. 20™ MEETING (Private), held at the Peace Palace, the Hague, on July 9th, 1920. BARON DESCAMPS in the chair. Present: all members of the Committee (with the exception of M. Bevilaqua); M. Fernandes, Mr. James Brown Scott; the private secretaries of Baron Descamps and of M. Adatci; the members of the Secrétariat. The meeting opened at 9.40 a.m. LORD PHILLIMORE reminded the Committeé that it had been decided, on the previous day, to commence this meeting by discussing the first Article and the first part of the second Article of the Root—Phillimore plan. He said that Mr. Root and he had agreed to accept Articles 1 and 2 of the President's plan instead of the above mentioned clauses, provided that the two following modifications were introduced into the Descamps text: ff. the words "and for the purpose of assuring the continuity and progress of international jurisprudence" to be struck out of the first Article of the Descamps plan; b. these words to be inserted, with the necessary modifications, at the end of the second paragraph of Article 2. Lord Phillimore went on to say that M. Alt a m i ra had proposed to add the expression, "or Arbitrators with expérience in cases of an international character", to the last paragraph of the 2nd Article of the Descamps plan. He accepted this proposal and repeated that, if the President would agree to the two alterations that he had just mentioned, both he and Mr. Root would be in a position to adopt the President's version. The PRESIDENT thanked Lord Phillimore for having accepted the text of his plan and stated that he agreed to the required alterations. Concerning M. Altamira's proposal, he pointed out that the words "and be of recognised expérience", contained in Paragraph 2 of the second Article had been inserted for — 446 — Le Président donne lecture de l'article i de Son avant-projet. M. RICCI-BUSATTI propose que 1'expression „le traité de Versailles du 28 juin 1919", qui figure a l'article 1 de 1'avant-projet du Président, soit remplacée par les mots „le Pacte de la Société des Nations". Après une courte discussion cette proposition est adoptée a 1'unanimité. M. DE LAPRADELLE voudrait supprimer, dans la dernière partie de l'article ier le mot „directement" qui lui semble inadéquat. Après un échange de vues, au cours duquel on fait valoir que le mot en question est utile pour marquer la différence entre la nouvelle Cour et la Cour d'Arbitrage, la proposition de M. de Lapradelle est mise au vote. Elle est rejetée, contre les voix de MM. Hagerup, de Lapradelle et Ricci-Busatti. M. LODER demande des explications sur 1'expression employée dans le premier article de 1'avant-projet Descamps, indiquant que les États demeurent Iibres d'avoir recours a des tribunaux spéciaux d'arbitrage. Le PRESIDENT déclare que cette expression indique que la nouvelle Cour n'est pas destinée a remplacer les tribunaux internationaux, dont 1'existence et la constitution peuvent résulter de la simple volonté des parties. II importe de maintenir cette disposition. L'article venant d'ailleurs d'être adopté, le Président prie M. Loder de revenir lors de la seconde lecture, sur la question qu'il a soulevée. Le Président donne lecture du second article de son avant-projet; il fait observer que l'amendement Altamira doit être pris en considération en même temps. M. ALTAMIRA lit alors son amendement. LORD PHILLIMORE appuie cet amendement. M. DE LAPRADELLE fait valoir que le but visé par le Comité est d'assurer a la Cour les services de juges qui aient en même temps la compétence d'hommes pratiques et celle d'hommes d'étude: on veut des arbitres et des savants. Dans ces circonstanoes, il croit préférable d'insérer a 1'alinéa 2 de l'article 2 de 1'avant-projet Descamps le mot „compétence" au lieu du mot „expérience". exactly the same purpose as that which had inspired M. Altamira's amendment. The President read Article 1 of his draft scheme. M. RICCI-BUSATTI proposed that the expression "the treaty of Versailles of June 28th, 1919" in Article 1 of the President's plan should be replaoed by the words "the Covenant of the League of Nations". After a short discussion this proposal was unanimously adopted. M. DE LAPRADELLE wished to delete the word "directement" in the last part of Article 1 (French text), as it seemed to him to miss the point. After a discussion, in which it was pointed out that the word in question served to bring out the différence between the new Court and the Couit of Arbitration, M. de Laprade 11 e's proposal was put to the vote. It was rejected; MM. Hagerup, de Lapradelle and Ricci-Busatti voted in favour of it. M. LODER asked for an explanation of the expression, used in the first Article of the Descamps plan, which provided that States retained the right to make use of special Courts of Arbitration. The PRESIDENT said that this expression was meant to indicate that the new Court was not intended to replace international tribunals, whose existence and constitution were entirely dependent 'upon the will of the parties concerned. This provision must be maintained. As the Article had just been adopted, the President asked M. Loder to bring this question up again at the second reading. The President read the second Article of his draft scheme; he pointed out that M. Altamira's amendment must be considered at the same time. M. ALTAMIRA then read this amendment. LORD PHILLIMORE seconded it. M. DE LAPRADELLE pointed out that the Committee's intention was to ensure the appointment of judges possessing both practical and theoretical ability. Men who were both arbitrators and learned were needed. Under these circumstances, he thought it préférable to insert the word "compétence", instead of the word "expérience" in Paragraph 2 of Article 2 of the Descamps plan. — 447 — Le PRESIDENT explique que le mot „expérience" a été inséré en vue de donner satisfaction a certains points de vue exposés par Lord Phillimore, qui craignait de voir exclure de la Cour les hommes pratiques. D'après M. DE LAPRADELLE il y a entre les alinéas 2 et 3 de l'article 2 une certaine contradiction: a 1'alinéa 2, on parle seulement de 1'expérience pratique, tandis qu'a 1'alinéa 3, on se sert, d'une facon générale, de 1'expression compétence, qui comprend en même temps la compétence théorique ét pratique. II fait également observer que le mot „ou", a 1'alinéa 3, semble ouvrir la Cour a. des juges qui n'ont pas de compétence en matière de droit international. Le PRESIDENT est disposé a insérer ramendement de M. Altamira dans 1'alinéa 2 du deuxième article de son avant-projet, bien que l'idée de M. Altamira se trouve, a son avis, déja exprimée dans le texte de cet alinéa. M. ALTAMIRA explique que nombre d'hommes d'Etat, ayant une haute compétence en matière de droit international, n'ont jamais publié de travaux scientifiques dans ce domaine: il faut éviter de les exclure de la Cour. M. FERNANDES appuie ce point de vue. M. HAGERUP, après avoir obtenu du Président une explication sur la question de savoir de quelle facon l'amendement Altamira sera inséré a l'article 2 du pro jet du Président, déclare qu'il ne s'oppose pas a cette insertion, a condition qu'on maintienne au troisième alinéa le mot „jurisconsultes". Les gouvernements ont, a plusieurs reprises, nommé a la Cour d'Arbitrage des personnes qui n'étaient pas des jurisconsultes; cette chose ne doit pas arriver en ce qui concerne la Cour de Justice. Le PRESIDENT propose de supprimer au 2ème alinéa de l'article 2 les mots „et posséder une expérience reconnue" pour insérer au 3ième alinéa, après les mots „d'une compétence notoire", les mots „ou d'une expérience reconnue". Plusieurs membres se rallient a cette proposition. M. DE LAPRADELLE remarque que 1'expérience n'est qu'une forme, ou peut-être qu'une source, de la compétence. II craint que les critiques qui s'occuperont du pro jet ne disent que lorsque le projet présuppose la compétence sans 1'expérience, il prévoit en même temps 1'expérience sans la compétence. The PRESIDENT explained that the word "expérience" had been inserted to satisfy certain views expressed by Lord Phillimore who feared that practical men might be excluded from the Court. In M. DE LAPRADELLE'S opinion, Paragraphlsi 2 and 3 of Article 2 were, to some extent, contradictory. In Paragraph 2 practical expérience only was mentioned, whereas, in Paragraph 3, the expression "repute" was used, in a general way, to include both theoretical and practical ability. He also pointed out that the word "or" in Paragraph 3, seemed to throw the Court open to judges of no special ability in international law. The PRESIDENT was prepared to insert M. Altamira's amendment in Paragraph 2 of the second Article of his plan, though he thought that M. Altamira's idea was already expressed in that Paragraph. M. ALTAMIRA explained that there were a number of statesmen of great ability in international law, who had never published scientific works upon the subject. These men must not be excluded from the Court. M. FERNANDES supported this point of view. M. HAGERUP, after obtaining an explanation from the President concerning the method of inserting the Altamira amendment in Article 2 of the President's plan, said that he would not oppose this insertion, provided that the word "jurisconsults", in the third paragraph, were retained. Governments had, on several occasions, appointed persons to the Court of Arbitration, who were not jurisconsults. This must not happen in the case of the Court of Justice. The PRESIDENT proposed to delete the words "and be of recognised expérience" in the second Paragraph of the 2nd Article, and to insert the words "or of recognised expérience", in the third Paragraph, after the words "of established repute". Several members supported this proposal. M. DE LAPRADELLE said that expérience was only one form, or perhaps one source, of compétence. He f eared that the critics who would discuss the plan would say that, as the plan presupposed ability without expérience, it must also admit the possibility of expérience without ability. — 448 — M. de Lapradelle rappelle également que les conditions requises pour être nommé aux hautes fonctions dans la magistrature ne sont pas les mêmes dans tous les pays, et qu'en France ces conditions sont si simples qu'elles ne constituent pas une garantie suffisante. Mr. ROOT remarque que la question la plus importante lui parait être celle des moyens qui permettront d'obtenir des juges d'une grande expérience judiciaire, des juges qui Ont cette habitude de penser juridiquement et cette largeur d'esprit que seule 1'expérience peut donner: 1'expérience acquise dans des Cours telles que celles oü siègent M. Loder et Lord Phillimore, par exemple, serait la meilleure compétence pour la tache de juge international. Le PRESIDENT croit que le texte qu'il a proposé tient suffisamment compte de cette observation. M. DE LAPRADELLE demande si le Comité admet la possibilité de nommer comme juge un jurisconsulte qui n'a jamais fait fonction de juge ni d'arbitre. Le PRESIDENT répond affirmativement. M. RICCI-BUSATTI fait valoir que plus on élargit la formule, plus on crée de difficultés; c'est pourquoi il croit que la formule la plus brève serait la meilleure; et il propose de s'en tenir a celle qui a été adoptée par la Convention de 1907 pour la Cour d'Arbitrage. Se référant aux observations de Mr. Root, il admet que 1'expérience judiciaire est sans doute utile et que les qualités requises pour un grand magistrat sont peut-être aussi requises pour un bon juge international; mais il faut également posséder une expérience spécifique dans les questions internationales, qui seront l'objet des jugements de la Cour; sans cela, on risquerait d'y apporter un esprit qui ne serait pas exactement celui dans lequel ces jugements devront être rendus. II s'oppose d'ailleurs k 1'expression „d'une expérience reconnue", paree qu'on ne sait pas de quelle expérience il s'agit; cette allusion k 1'expérience devrait viser un domaine déterminé pour être efficace. II n'aime pas non plus 1'expression „magistrats ..... constitués dans des conditions de réelle permanence": c'est la Cour qui est permanente et non pas les juges, et la manière dont elle le sera doit ressortir des dispositions qui la concernent. M. de Lapradelle also recalled the fact that the qualifications required for appointment to high judicial office were not the same in all coujntries, and that in France these conditions were so simple as to be of no value as a guarantee. Mr. ROOT said that, in his opinion, the most important question was that of the means by which it would be possible to obtain judges with great judicial expérience who were in thè habit of thinking judicially and who possessed that broadmindedness which expérience alone can bring. The expérience gained in Courts such as those, for instance, in which M. Loder and Lord Phillimore sat, would be a most admirable qualification for the position of an international judge. The PRESIDENT thought that the wording proposed by him took sufficiënt account of this considerati on. M. DE LAPRADELLE asked whether the Committee would admit the possibility of appointing, as judge, a jurisconsult who had never performed the duties of either judge oitarbitrator. The PRESIDENT replied in the affirmative. M. RICCI-BUSATTI pointed out that every addition to the clause would lead to corresponding difficulties; for this reason he thought that the shortest possible formula would be the best. He suggested that that adopted by the Convention of 1907 for the Court of Arbitration should be used. Referring to Mr. Root's remarks, M. RicciBusatti said that judicial expérience was doubtless useful, and that the qualities required in a great national judge are, perhaps, also required in a good international judge; but, for the latter, specific expérience was also necessary in international questions of the kind which would come before the Court for décision; otherwise there would be a danger that the judgments of the Court would not be Idelivered in a true international spirit. Further he was opposed to the expression "of recognised expérience", because it was not stated what expérience was referred to. If this reference to expérience were to serve a useful purpose, it should refer to expérience in some definite sphère. Nor did he like the expression "judges ..... established under conditions' of permanence" : it was jthe Court that was permanent, not the judges; the nature of this permanence must be brought out in the clauses dealing with the Court. — 449 — Le PRESIDENT dit que les trois points mentionnés au ier alinéa de l'article 2 de son avantprojet sont ceux qui caractérisent les juges de la Cour permanente de Justice. Même si 1'on supprimait une partie de l'article, on devrait maintenir ces points. C'est le porti que placé a 1'entrée de 1'édifice. Personnellement, le Président préférerait supprimer la référence a la magistrature administrative qui se trouve a l'alinéa 3 de l'article 2, et il demande aux membres qui ont proposé cette formule s'ils y tiennent. Si 1'on ouvre la Cour aux administrateurs, on 1'ouvre en même temps aux politiciens, ce qu'il faut éviter. LORD PHILLIMORE propose d'accepter l'article 2 de 1'avant-projet du Président, avec les modifications proposées par le Président lui-même au début de la séance. On maintiendrait ainsi la formule simple „d'une expérience reconnue"; pour satisfaire le Président, on devrait peut-être supprimer 1'expression „magistrature administrati ve''. Après un échange de vue général, M. DE LAPRADELLE propose de supprimer le 3ème alinéa de l'article 2 de 1'avant-projet du Président. M. HAGERUP, insiste sur la nécessité de marquer, dans le texte, que les juges doivent posséder des connaissances juridiques. M. DE LAPRADELLE fait valoir que tout l'article 2 est plutót adressé a 1'opinion publique qu'aux juges. Le PRESIDENT rappelle que dans les textes jusqu'ici adoptés, il a toujours été fait mention des1 qualités morales que devront posséder les juges en même temps qu'une compétence notoire en droit international. M. DE LAPRADELLE propose 1'adoption d'une rédaction aux termes de laquelle 1'expérience de juge national serait un criterium suffisant de la compétence nécessaire aux juges de la Cour Permanente. Le PRESIDENT s'oppose a cette formule: il ne suffit pas d'être un jurisconsulte éminent en droit civil pour être un bon juge international; il faut 1'expérience des questions de droit international, afin d'éviter que les conflits internationaux pe soient traités comme de pures affaires civiles. II est du reste impossible de faire abstraction The PRESIDENT said that the three points mentioned in the first Paragraph of Article 2 of his draft scheme were intended to characterise the judges of the Permanent Court of Justice. Even if the greater part of this Article were to be deleted, these points must be maintained. They constituted an introduction to the work of the Committee. Personally the President would pref er to delete the reference to the administrative magistracy contained in the third Paragraph of Article 2, and he asked the members who had proposed it whether they insisted upon its retention. If the Court were thrown open to administrators it would at the same time be open to politicians; this must be a voided. LORD PHILLIMORE proposed that Article 2 of the President's plan should be accepted with the modifications proposed by the President himself at the beginning of the meeting. The simple expression "of recognised expérience" would thus be retained; perhaps the "administrative offices" should be deleted, to meet the wishes of the President. After a general discussion, M. DE LAPRADELLE proposed that the third Paragraph of Article 2 of the President's scheme should be deleted. M. HAGERUP insisted upon the necessity of a definite statement in the text to the effect that the judges must have a thorough knowledge of law. M. DE LAPRADELLE pointed out that the whole of Article 2 was addressed to public opinion rather than to thè judges. The PRESIDENT recalled that, in all texts adopted hitherto, the moral qualities required of judges, and also well known ability in international law, had always been mentioned. M. DE LAPRADELLE proposed that a wording should be adopted laying down that expérience as a national judge would be a sufficiënt criterion of compétence to perform the duties of a judge of the Permanent Court. The PRESIDENT opposed this. An eminent jurisconsult in civil law would not necessarily be a good international judge; expérience of questions of international law was needed, in order to prevent international disputes being treated as ordinary civil cases. Besides, it was impossible to disregard entirely conditions 450 — des conditions qui ont toujours été exprimées dans les textes antérieurs. Mr. ROOT donne lecture de la formule proposée par M. Renault lors de la 2ème Conférence de la Paix et adoptée par cette Conférence après de longues discussions: „ se compose de juges et de juges suppléants choisis parmi les personnes jouissant de la plus haute considération morale et qui tous devront remplir les conditions requises, dans leur pays respectif, pour 1'admission dans la Haute Magistrature, ou être des jurisconsultes d'une compétence notoire en matière de droit international". La plupart des membres se rallient a ce texte, et M. Altamira déclare que la formule Renault lui donne pleine satisfaction, puisqu'elle tient compte en même temps de la compétence acquise par la science et de celle acquise par 1'expérience. Le PRESIDENT appuie la proposition de Mr. R o o t et, a la demande de Lord Phillimore, soumet au vote la formule de M. Renault. La formule est adoptée a main levée. (En conséquence elle sera insérée comme alinéa 3 de l'article 2 de 1'avant-projet Descamps). M. HAGERUP veut faire ressortir que, d'après le texte adopté, des fonctions dans la magistrature administrative ne seraient pas considérées comme un titre de compétence pour le poste de juge international. A son avis, le point est capital, paree que les connaissances juridiques ne sont pas toujours requises pour 1'entrée dans la magistrature administrative. Le PRESIDENT constate que le Comité est d'accord avec M. Hagerup sur ce point. Le Président oüvre la discussion sur l'article 9 du projet Root—Phillimore. II en donne lecture. LORD PHILLIMORE obtient la parole et explique qu'une disposition correspondante a celle de l'article 9 du projet Ro o t—Phillimore se retrouve dans la plupart des projets antérieurs, et que son expérience lui fait considérer une telle disposition comme désirable. II sait que M. de Lapradelle a des doutes a cet égard, mais il espère qu'on pourra néanmoins se mettre d'accord. M. LODER n'est pas satisfait du mot „instruction" dans le texte du projet. Ce mot lui semble trop étroit. Le PRESIDENT voudrait remplacer les derniers mots de l'article: „dont ils ont été appelés which had always been included in previous plans. Mr. ROOT read the formula which had been proposed by M. Renault, at the second Peace Conference, and adopted by that Conference after lenghty discussion: is composed of judges and deputy judges chosen from persons of the highest moral réputation, and all fulfilling conditions qualifying them, in their" respective countries, to occupy high legal posts, or jurists of recognised compétence in matters of international law". Most of the members accepted this wording and M. Altamira said that the Renault formula completely satisfied him, since it took into account both compétence acquired by scientific research and that obtained by expérience. The PRESIDENT seconded Mr. Root's proposal and, at Lord Phillimore's request, put M'. Renault's wording to the vote. It was adopted by a show of hands. (This formula was therefore inserted as Paragraph 3 in Article 2 of the Descamps plan). M. HAGERUP wished to point out that, according to the wording adopted, the holding of an administrative post would not be considered as a qualification for the position of intjemational judge. In his opinion, this point was most important because legal qualifications were not always required for administrative appointments. The PRESIDENT stated that the Committee agreed with M. Hagerup on this point. The President then laid Article 9 of the Root—Phillimore project before the Committee for its consideration. He read the Article in question. LORD PHILLIMORE was given permission to speak. He explained that a clause corresponding to Article 9 of the Roo t—P h i 11 imore plan was to be found in most of the preceding plans, and his expérience convinced him that some such provision was désirable. He kneW that M. de Lapradelle had doubts on this point, but nevertheless hè hoped that an agreement could be reached. M. LODER was not satisfied with the word "instruction" in the French text of the plan. It seemed to him that the meaning was too narrow, The PRESIDENT wished to replace the last words of (the French text of) this Article by the - 451 — k connaitre" par le mot „saisis". II a également quelques objections a faire sur 1'ordre des articles adopté dans le pro jet R o o t—P hillimore. LORD PHILLIMORE répond qu'il se rallie a 1'adoption du terme „saisis". L'ordre dans lequel les articles doivent se succéder est une question que le Comité de rédaction pourra examiner plus tard. Le Comité se rallie a ropinion de Lord Phillimore sur ces deux points. M. DE LAPRADELLE pose la question suivante: un juge soumis a la réélection et qui n'a pas été réélu, doit-il pouvoir continuer a connaitre d'une affaire dont il a été saisi? ne doit-on pas considérer qu'il a perdu la confiance de la Société des Nations et, dans ces conditions, ne serait-il pas nuisible a 1'autorité de la Cour et de la justice de lui permettre de continuer 1'exercice de ses fonctions de magistrat? II est, quant a lui, enclin a répondre „oui" a cette dernière question et demande, en conséquence, le rejet de l'article 9 du projet Root—Phillimore. Le PRESIDENT remarque que M. de Lapradelle se place a un point de vue de perfection en exigeant une règle applicable a tous les cas qu'on peut imaginer. Cependant il s'agit ici de tenir compte avant tout de 1'expérience pratique et de faire la'balance entre les inconvénients et les avantages d'un système. En realité l'article exprime un principe généraiement admis: un juge doit liquider une affaire qu'il a commencée. M. DE LAPRADELLE cite a 1'appui de son opinion 1'exemple de l'organisation judiciaire francaise. M. LODER cite l'article 11 du projet des Cinq Puissances aux termes duquel les juges ayant atteint la limite d'age, terminent les affaires dont ils ont été saisis. II croit qu'il faut ou bien, comme le veut cet article, laisser les juges terminer les affaires dont ils sont saisis, ou bien, ainsi que 1'a proposé M. de Lapradelle, laisser tomber l'article. Dans la première éventualité il faut en tout cas substituer au terme „instruction" une expression moins limitative. LORD PHILLIMORE après s'être mis d'accord avec Mr. Root, déclare que toutes les solutions que 1'on peut envisager présentent des inconvénients. L'inconvénient le plus sérieux est celui-ci: une partie a un litige est en justice de- word "saisis". He also had some objections to raise concerning the order in which the Articles were placed in the Root—Phillimore plan. LORD PHILLIMORE answered that he accepted the word "saisis". The relative position of the Articles could be considered later by the drafting Committee. The Committee agreed with Lord Phillimore on these two points. M. DE LAPRADELLE put the following questions: Supposing that a judge had been put up for re-election but had not been re-elected, would he be able to continue to sit in a case which he had begun? Should it not be considered that he had lost the confidence of the League of Nations and that, under these circumstances, it would be harmful to the authority of the Court and to the interests of justice, to allow him to continue in the exercise of his duties as a judge ? In his opinion, the answer to the latter question should be in the affirmative, and he consequently asked for the rejection of the 9th Article of the Roo t—P hillimore plan. The PRESIDENT said that M. de Lapradelle had adopted a counsel of perfection: he demanded a rule which could be applied under all conceivable circumstances. It was essential, however, to consider the matter in the light of practical expérience, and to weigh the advantages of a system against its disadvantages. As a matter of fact, the Article expressed a generally admitted principle: a judge must complete a case which he has begun. M. DE LAPRADELLE quoted the example of the French judicial organisation in support of his opinion. M. LODER quoted Article n of the Five Power Plan, according to which judges who had attained the age limit would complete cases they had begun. He thought that either, as laid down in this Article, the judges should be alloiwed to complete cases which they have begun, or that, as M. de Lapradelle had proposed, the Article should be omitted. If the first alternative werte adopted, the word "instruction" in the French text must, in any case, be replaced by a less restrictive expression. LORD PHILLIMORE, after having come to an agreement with Mr. Root, stated that every possible solution would have some disadvantages. The most serious difficulty would be the following : A party to a suit, which has been proceeding — 456 - Le PRESIDENT constate que Mr. Root et Lord Phillimore acceptent l'amendement de M. de Lapradelle. L'article 12 du projet Root—Phillimore avec l'amendement de M. de Lapradelle est adopté a main levée. MM. RICCI-BUSATTI et HAGERUP se sont abstenus de voter. Sauf rédaction, l'article 12 serait a peu prés le suivant: „La Cour élira son président et son vice-président; elle nommera son greffier. II n'y a pas d'incompatibilité entre les fonctions de Secrétaire Général de la Cour Permanente d'Arbitrage et de greffier de la Cour Permanente de Justice". Le PRESIDENT ouvre la discussion sur l'article 13 du projet Root—Phillimore et en donne lecture. LORD PHILLIMORE constate avec plaisir qu'une disposition analogue se retrouve dans le premier alinéa de l'article 15 de 1'avant-projet du Président et que par conséquent il y a accord entre lui et le Président, sur ce point. Mais, comme il ne connait pas 1'opinion de ses autres collègues au sujet de cet article, il désire 1'expliquer. A son avis, il serait dangereux de faire du président de la Cour un trop grand personnage. Dans le système anglo-américain, le président d'une cour n'est que le premier d'entre ses pairs. Lord Phillimore croit que le système Continental n'est pas le même: c'est pourquoi il faut créer des garanties. Le meilleur moyen sera de stipuler un terme pour les fonctions de président. Ce terme ne doit cependant *pas être trop court, puisque le président est soumis a 1'obligation de résider a La Haye et peut être obligé d'y transporter son domicile. Pour plusieurs raisons Lord Phillimore croit qu'une période de trois ans sera satisfaisante; si 1'on rend le président rééligible, on est presque certain qu'un bon président conservera son mandat de président pendant neuf ans, tandis qu'un mauvais président ne le conservera que pendant Trois ans. Lord Phillimore recommande 1'adoption de l'article 13 du pro jet Root—Phillimore. M. RICCI-BUSATTI se déclare d'accord avec Lord Phillimore et rappelle que le système proposé par lui prévoyait des présidents de section qui auraient nommé, tous les 6 mois, celui qui serait pour ce terme considéré comme „le premier" entre eux. Ce système a 1'avantage de The PRESIDENT said that Mr. Root and Lord Phillimore accepted M. de Lapradelle's amendment. The 12th Article of the R o o t—P hillimore plan, as amended by M. de Lapradelle, was carried by a show of hands. MM. RICCI-BUSATTI and HAGERUP did not vote. - Subject to amendments of form, the Article would read more or less as follows: "The Court shall elect its President and its Vice-President, and appoint its Registrar. No incompatibility shall be held to exist between the duties of Secretary-General of the Permanent Court of Arbitration and those of Registrar of the Permanent Court of Justice". The PRESIDENT then laid the i3th Article of the Root—Phillimore plan before the Committee. He read the Article. LORD PHILLIMORE was happy to say that there was a similar clause in the ist Paragraph of the i5th Article of the President's plan, and that, consequently, he and the President were in agreement on this point; but, as he did not know the opinion of his other colleagues upon the contents of the Article, he would like to explain it. In his opinion, it would be dangerous to make the Presidency of the Court too important a post. Under the Anglo-American system, the President of the Court was only primus inter pares. Lord Phillimore thought that the Continental system was not the same; for this reason precautions must be taken. The best way was to lay down a fixed duration for the appointment of the president. This period, however, must not be too short, because the president is obliged to be domiciled at the Hague, and might therefore have to change his residence. For various reasons Lord Phillimore thought that a period of 3 years would be satisfactory; if the president were made eligible for reetoction, it was almost certain that a good president would keep his appointment for 9 years, whereas a bad president would only do so for 3 years. Lord Phillimore recommended that Article 13 of the R o o t—P hillimore plan should be adopted. M. RICCI-BUSATTI said that he agreed with Lord Phillimore, and recalled the fact, that the system proposed by him provided for présidents of sections, who would select one of their number every six months, who would be considered as primus inter pares for this — 457 — ne pas donner trop d'importance a la durée des fonctions présidentielles. II demande encore si le président sera élu a la majorité relative ou absolue. D'une manière générale, il voudrait souligner la nécessité de régler la métjiode d'élection. LORD PHILLIMORE croit qu'on doit laisser a la Cour le soin de régler cette méthode. M. DE LAPRADELLE voudrait savoir si les juges suppléants auront le droit de prendre part a l'élection du président. LORD PHILLIMORE estime qu'il faut, en effet, trancher cette question. Mr. ROOT pense que les juges suppléants ne doivent pas prendre part a l'élection puisqu'ils ne sont pas membres de la Cour. Pour cette raison, on doit insérer a l'article 13 1'expression ,,par les juges titulaires". M. LODER et LORD PHILLIMORE se rallient a 1'opinion de Mr. Root. M. RICCI-BUSATTI pense qu'en excluant les juges suppléants de l'élection, on abaissera rimportance de leur róle. D'après M. DE LAPRADELLE les juges suppléants ont deux missions: l, la mission pratique de pourvoir aux vacances; 2. la mission politique de donner satisfaction a des pays dont aucun ressortissant ne peut être juge titulaire a la Cour. Cette seconde fonction des juges suppléants exige qu'il y ait entre eux et les juges titulaires une parfaite égalité, en ce qui concerne l'élection du président. LORD PHILLIMORE croit qu'on doit se placer exclusivement au poirit de vue pratique. Est-il vraiment possible de faire venir a La Haye,' tous les trois ans, les juges suppléants, exclusivement pour prendre part a l'élection du président, c'est-a-dire pour une pure question de dignité? II appuie la proposition d'ajouter la formule „par les juges titulaires" au texte de l'article 13 du projet Root—Phillimore. M. DE LAPRADELLE fait observer que si un juge suppléant se trouve empêché de venir a La Haye pour l'élection, il aura la faculté de s'abstenir. La seule différence entre les juges titulaires et les juges suppléants est que, tandis que le premier fonctionne de droit, le dernier fonctionne en cas d'empêchement des autres; il period. This system had the advantage of not making the period of tenure of office as president a matter of great importance. He also raised the question as to whether the president should be elected by a simple or absolute majority. He wished, in a general. way, to lay emphasis upon the necessity of regulating the method of election. LORD PHILLIMORE thought that it ought to be left to the Court to decide the. method. M. DE LAPRADELLE wished to know whether the deputy-judges would have the right of taking part in the election of the president. LORD PHILLIMORE thought that this question ought to be settled. . Mr. ROOT thought that the deputy-judges ought not to take part in the election, because they were not members» of the Court. For this reason, the expression "by the ordinary judges" must be added to Article 13. M. LODER and LORD PHILLIMORE agreed with Mr. Root. M. RICCI-BUSATTI pointed out that by excluding deputy-judges from the election, the importance of their position would be lessened. In M. DE LAPRADELLE'S opinion, the deputy-judges served two purposes: 1. the practical purpose of filling vacancies; and 2. the political purpose of giving satisfaction to countries which could not have one of their subjects as an ordinary judge upon the Court. This second purpose demanded that there should be complete equality between the deputyjudges and the ordinary judges in the matter of the election of the president. LORD PHILLIMORE thought that the matter should be looked upon solely from the practical point of view. Was it really possible to make the deputy-judges come to the Hague ever}" three years solely for the purpose of taking part in the election of the P;resident, that is to say for a mere question of dignity ? He supported the proposal that the expression "by the ordinary judges" be added to Article 13 of the Root—Phillimore plan. M. DE LAPRADELLE pointed out that if a deputy-judge found himself unable to come to the Hague for the election, he would be entitled to abstain from doing so. The only différence between ordinary judges and deputy-judges was that, whereas the former would take their seats in their own right, the latter would do duty only - 458 — n'y a done aucun motif pour qu'ils ne prennent pas part a l'élection du président. Le PRESIDENT signale un inconvénient. Il pourra arriver que les juges suppléants rendent possible l'élection d'un président contre la volonté de la majorité des juges titulaires. Mr. ROOT croit qu'on ne doit pas envisager la question comme une question de dignité. II ne s'agit que d'assurer a la Cour la possibilité de fonctionner dans les meilleures conditions. Les juges titulaires devront collaborer tous les jours avec le président, et ce qui importe, c'est que eette collaboration soit agréable et féconde, Si 1'on donnait aux suppléants le droit de prendre part a l'élection du président, il pourrait arriver que le président élu eüt un caractère si difficile et si autoritaire que le travail en souffrit. II ne faut done pas'que les juges suppléants aient le droit de décider de 1'attribution d'une fonction qui peut avoir une influence si considérable sur le travail er le bien-être des juges titulaires. M. DE LAPRADELLE a la parole pour répondre aux deux objections qui ont été exprimées par le Président et par Mr. Root. Contre celle du Président, M. de Lapradelle fait valoir que les suppléants ne pourraient déterminer le résultat de l'élection, contre la volonté des juges titulaires, que si le nombre des juges titulaires était beaucoup plus restreint qu'il ne le sera normalement. Répondant a 1'objection de Mr. Root, M. de Lapradelle se rallie d'abord a 1'opinion que la charge de président doit être considérée comme une charge de travail plutöt que de dignité. Mais il n'en est pas moins vrai que le fait de participer ou non a l'élection est pour les juges suppléants une question de dignité. A 1'ap,pui de sa thèse M. de Lapradelle fait observer que les doyens des facultés sont élus par tous les membres de la faculté, quelle que soit leur fonction ou leur grade. Un président, qui sera primus inter pares, doit sortir de l'élection de tous. II maintient la proposition qu'il a faite. M. RICCI-BUSATTI admet que, si 1'on fait des juges suppléants des juges de second ordre, qui ne viendront a La Haye que rarement, il ne sera pas raisonnable de leur faire entreprendre un voyage qui pourra être assez long, unique,ment pour prendre part a l'élection du prési- in the absence of the former. There was, therefore, no reason why they should not take part in the election of the president. The PRESIDENT pointed out a drawback. It might happen that the deputy judges would make possible the election of a president against the wishes of the majority of the ordinary judges. Mr. ROOT thought that this question should not be considered as one of dignity; it was only a question of enabling the Court to carry out its duties under the most favourable conditions. The ordinary judges would have to work with the president daily, and the important point was that their collaboration should be pleasant and profitable. If the deputy judges were given the right of taking part ih the election of the president, it was quite conceivable that the president elected would be so authoritative and difficult to get on with, that the work of the Court would suffer in conséquence. The deputy judges, therefore, ought not to have the right to take part in a proceeding which might have such an influence upon the work and wellbeing of the ordinary judges. M. DE LAPRADELLE obtained permission to speak in order to answer the two objections put forward by the President and Mr. Root. In answer to the President's objection, M. de Lapradelle pointed out that the deputy judges could not decide the result of an election against the wishes of the ordinary judges, unless the number of ordinary judges were much smaller than it normally would be. In answer to Mr. Root's objection, M. de Lapradelle began by stating that he agreed that the post of president should be considered as one entailing work rather than an additional dignity. Nevertheless the fact remained that, from the point of view of the deputy judges, the question of taking part or not in the election, was a question of dignity. In support of his argument M. de Lapradelle pointed out that Présidents of Faculties were elected by all the members of the Faculty, no matter what their position or rank was. A president who was to be primus inter pares must be elected by all. M. de L apradelle maintained the proposal he had made. M. RICCI-BUSATTI admitted that if deputy judges were to be made a species of second class judge, who would only come to the Hague occasionally, it would not be reasonable to make them undertake a journey, that might be of considérable length, simply to take part in the - 459 — dent. Si, au contraire, comme dans son système, les juges suppléants ne différent que peu des juges effectifs, faisant partie de la Cour au même titre que ces derniers, il ne voit pas pourquoi on ne permettrait pas aux deux catégories de prendre part aux élections sur un pied d'égalité. Le PRESIDENT fait remarquer a M. de Lapradelle que, quel que soit le nombre des juges titulaires, il pourra toujours arriver qu'il y ait partage de voix de telle sorte que les juges suppléants restent arbitres de la situation, ce qu'il faut tacher d'éviter. Le Président demande a M. de Lapradelle s'il maintient sa proposition. M. DE LAPRADELLE la maintient et propose en conséquence 1'insertion a l'article 13 de la formule: „par les juges titulaires et suppléants". Le PRESIDENT met au vote cette proposition. Elle est rejetée a main levée. M. DE LAPRADELLE constate que sa proposition a été rejetée par une seule voix. Le PRESIDENT met aux voix le texte origi-' nal de l'article 13 avec addition de 1'expression „par les juges titulaires". Ce texte est adopté a main levée. M. RICCI-BUSATTI propose qu'on ajoute au texte ainsi adopté 1'expression suivante: „a la majorité absolue des voix". Le PRESIDENT met au vote cette proposition. Elle est rejetée. Le Président passé a l'article 14 du pro jet Root—Phillimore, dont il donne lecture. II donne également lecture des articles 9 et 10 de son avant-projet, qui se rapportent au même point. II fait remarquer que ces articles correspondent au résultat de la discussion qui eut lieu au sein du Comité au sujet des incompatibilités. Par conséquent il en propose 1'adoption. LORD PHILLIMORE fait observer que les deux premiers alinéas de l'article 10 de 1'avantprojet du Président correspondent a l'article 14 du pro jet R o o t—P hillimore. Dans ces conditions on pourra procéder au vote indifféremment sur 1'un ou sur l'autre des deux projets. Le dernier alinéa de l'article 10 de 1'avantprojet traite plutöt de la matière dont il est question a l'article 16 du projet Root—Phillimore. election of the president. If, on the other hand, as in his own plan, the deputy judges differed but little from the ordinary judges and formed part of the Court upon a footing of equality with them, he saw no reason why both classes of judges should not be allowed to take part in the élections on equal terms. The PRESIDENT pointed out against M. de Lapradelle's proposal that, whatever the number of judges might be, it was possible that their votes would be so divided that the deputy judges might be left in a position to decide the result: steps must be taken to avoid this. The President asked M. de Lapradelle if he still maintained his proposal. M. DE LAPRADELLE replied in the affirmative, and proposed that the phrase "by the ordinary and deputy judges" be inserted in Article 13. The PRESIDENT took a vote upon this proposal. It was rejected by a show of hands. M. DE LAPRADELLE pointed out that his proposal had been rejected by a majority of one vote only. The PRESIDENT took a vote upon the original text of Article 13 with the addition of the expression "by the ordinary judges"; this was adopted by a show of hands. M. RICCI-BUSATTI proposed that the expression "by an absolute majority", should be added to the wording which had been adopted:. The PRESIDENT put this proposal to the vote; it was rejected. The President then passed to the consideration of Article 14 of the Root—Phillimore plan, which he read. He also read Articles 9 and 10 of his own draft scheme, which dealt with the same subject. He pointed out that these Articles were in accordance with the result of the discussion which had taken place in the Committee on the subject of incompatibilities. Consequently he proposed that they should be adopted. LORD PHILLIMORE pointed out that the two first paragraphs of Article 10 of the President's plan were similar to the i4th Article of the RoOt—Phillimore plan. It was a matter of indifference, therefore, which of the two projects was voted upon. The last paragraph of Article 10 of the President's plan, on the other hand, dealt with the subject contained in Article 16 of the R o o t— Phillimore plan. hhhm> — 469 — Se référant ensuite a la formule soumise par M. Hagerup, Lord Phillimore demande quel serait exactement 1'effet de cette formule quant au róle de la Cour d'Arbitrage dans la présentation des candidats. v,*:n. M. HAGERUP répond que son amendement n'aurait d'autre effet que de limiter le nombre des candidats que cette Cour serait appelée a proposer. Le PRESIDENT donne lecture de l'amendement proposé par M. Hagerup (voir ci-dessus). Après une courte discussion les membres du comité se trouvent d'accord pour ajouter a l'article 15 du projet Root—Phillimore l'amendement de M. Hagerup, afin de bien marquer que le nombre de candidats ne pourra, même dans le cas visé par cet amendement, excéder le chiffre de six. On est également d'accord pour remplacer le mot „pas" dans la phrase „ne doit pas dépasser", par le mot „jamais*". Le Président donne lecture de l'article ainsi amendé, qui, sauf rédaction, est congu de la manière suivante: „II sera pourvu a la nomination aux sièges de juges ou de juges suppléants devenus vacants, selon la méthode adoptée pour la première élection. Dans ce cas (le cas d'élection partielle) le nombre des candidats k proposer par les groupes nationaux de la Cour permanente d'arbitrage, ne doit jamais dépasser le doublé du nombre des juges ou juges suppléants a élire. Dans chaque cas spécial l'élection visera la période de neuf ans". M. FERNANDES rappelle au Comité qu'il s'est parfois trouvé obligé d'écarter des considérations logiques pour des considérations politiques. Mr. Root a soulevé des difficultés trés graves lorsqu'il a indiqué qu'avec le système du Président, certains pays représentés k la Cour pourraient facilement perdre leur représentation. On lui a donné raison, trés sagement, et c'est la une première infraction a la logique; car, en principe, on devrait admettre que lés juges suppléants, par définition, deviendraient titulaires en cas de vacance. M. Fernandes demande maintenant a Lord Phillimore de faire a son tour une concession aux exigences pratiques, en admettant que les juges titulaires choisis dans les élections partielles, ne seront nommés que pour le temps qui reste a courir du mandat de leur prédécesseur. C'est, selon M. Fernandes, la seule fagon possible de faire fonctionner le système qu'on a adopté pour la nomination des juges. Referring to the formula proposed by M. Hagerup, Lord Phillimore asked what exactly its effect would be upon the róle of the Court of Arbitration in the nomination of candidates. M. HAGERUP answered that his amendment could only have the effect of limiting the number of candidates that that Court would be called upon to submit. The PRESIDENT read the amendment proposed by M. Hagerup (see above). After a short discussion the members of the Committee agreed to add M. Hagerup's amendment to the i5th Article of the Root—Phillimore plan, in order to emphasise that the number of candidates could not, even in the case contemplated by this amendment, exceed six in number. It was also agreed to replace the word " not" in the phrase " shall not be more than" by the word " never". The President read the Article as thus amended; subject to amendments of form, it was worded as follows: " Vacancies in the office of judge or supplementary judge shall be filled as in the case of original appointments. In such cases (bye-elections) the number of candidates to be submitted by the national groups of the Permanent Court of Arbitration shall never be more than twice the number of judges or deputy judges to be elected. In every case the appointment shall be for the full term of nine years." M. FERNANDES reminded the Committee that it was sometimes necessary to put political considérations before logical considérations. The difficulties put forward by Mr. Root when he had pointed out that, under the President's system, certain countries represented on the Court might easily lose their représentation, were very serious. The Committee had admitted that he was right, and this in itself amounted to a first breach of the rules of logic; for theoretically, the deputy judges should, as their title implies, become full rank judges in the event of a vacancy. M. Fernandes now asked Lord Phillimore, in his turn, to make a concession to practical requirements, and to agree that regular judges elected at by-elections should only be appointed for the unexpired portion of their prodecessors' mandate. In M. Fernandes' opinion this was the only possible way in which the system adopted for the appointment of judges could be made to work. — 470 — M. Fernandes croit qu'il'sera facile de mettre d'accord pour une élection générale trente pays qui sont représentés par dix juges, tandis qu'il serait trés difficile d'obtenir un accord sur une élection isolée. II remarque qu'en tout cas, les grandes Puissances sont a 1'abri; elles n'ont rien a perdre sous le système R o o t--P hillimore, tandis que les autres Etats risquent de voir aggraver les difficultés qu'ils doivent éprouver pour arriver a 1'entente nécessaire. M. DE LAPRADELLE demande a M. Fernandes qe que devient dans son système la continuité de la jurisprudence. M. FERNANDES répond que les juges qui ont servi d'une facon satisfaisante, seront réélus. II ajoute que si un changement de jurisprudence peut être amené par un changement de personnes, aucun système au monde ne pourra 1'empêcher; et, en tout cas, ce point de vue a été déja délaissé par 1'acceptation du mandat temporaire des juges au lieu du mandat a vie. LORD PHILLIMORE rappelle l'idée, déja suggérée par lui, de diviser l'article 15 après le mot „élection". II croit pouvoir constater que la majorité des membres, y compris Mr. Root et lui même, sont d'accord pour ne point admettre l'idée du Président de prendre un suppléant comme juge titulaire, pendant le temps qui reste a courir du mandat d'un titulaire décédé. II croit cependant que les membres sont d'accord sur la partie de l'article qu'il vient de signaler. Si 1'accord est ainsi établi sur la nécessité d'avoir de nouveaux titulaires, reste a résoudre la question de savoir pour combien de temps ceux-ci seront nommés. II y a des considérations d'ordre pratique qui militent en faveur des deux solutions possibles. Lord Phillimore n'a pas négligé les difficultés qui, ainsi que 1'a fait valoir M. Fernandes, découleront pour les petites Puissances du système Root—Phillimore. Mais ces difficultés sont contrebalancées par 1'avantage de 1'enchevêtrement des mandats. Lord Phillimore croit que beaucoup de membres appuient le système qu'il préconise justement a cause de cet avantage. Le PRESIDENT met aux voix la première phrase de 1'article 15 du projet Root—Phillimore. Elle est adoptée par le Comité. II met aux voix la seconde phrase du même article (amendement de M. Hagerup). Elle estéga- M. Fernandes thought that it would be easy for the thirty countries represented by ten judges, to come to an agreement at a general election; whereas this would be very difficult at a by election. He pointed out that, in any case, the great Powers were protected; they would have nothing to lose under the R o o t—P hillimore system whereas the other States are exposed to the danger of seeing the difficulties, which they have to encounter in order to reach the necessary agreement, become greater. M. DE LAPRADELLE asked M. Fernandes how the continuity of jurisprudence would be assured under his system. M. FERNANDES replied that those judges whose service had been satisfactory would be reelected. He added that if a change in personnel could bring about a change in jurisprudence, no system in the world could prevent it; in any case this point of view had already been abandoned by the acceptance of the principle of temporary appointment instead of appointment for life. LORD PHILLIMORE called attention to the suggestion he had already made, that is to say, to divide Article 15 into two, after the word " appointments". He thought he could state that the majority of the members, including Mr. Root and himself, were agreed not to accept the President's idea, according to which a deputy judge would become a regular judge for the unexpired portion of the appointment of a deceased regular judge. He thought, however, that the whole Committee accepted that part of the Article which he had just mentioned. Presuming therefore that they were agreed upon the necessity of having new regular judges, the question of the period for which these should be appointed remained to be settled. There were practical considérations which militated in favour of two possible solutions. Lord Phillimore had not overlooked the difficulties which, as M. Fernandes had pointed out, would arise for the small Powers under the Root—Phillimore system. But, these difficulties were counterbalanced by this advantage: the appointments would overlap. Lord Phillimore thought that many members would support the system he advocated precisely for this reason. The PRESIDENT took a vote upon the first part of Article 15 of the Root—Phillimore plan. It was adopted by the Committee. He then put the second sentence, consisting of M. Hagerup's amendment to the same Article, — 471 — lement adoptée; le Président déclare s'abstenir. Le Président demande aux membres s'ils ont des observations a faire au sujet de la troisième phrase de l'article. M. FERNANDES propose que cette phrase soit rédigée de la manière suivante: „ Dans chaque cas spécial, l'élection visera la période qui reste a accomplir par le juge sortant." M. DE LAPRADELLE fait valoir que lorsqu'il ne reste qu'une ou deux années a courir jusqu'a 1'expiration du mandat du juge sortant, le nouveau titulaire serait élu pour une période si courte qu'il serait difficile de trouver une personne disposée a accepter le poste. Mr. ROOT déclare que 1'argument de M. de Lapradelle relatif a la nécessité d'assurer la continuité de la jurisprudence de la Cour, a fait sur lui une grande impression. Cette continuité est encore plus importante en matière de droit international que lorsqu'il s'agit de la juridiction interne, puisque dans ce dernier cas on peut toujours suivre le droit positif, tandis que le juge international doit souvent se laisser guider par ses conceptions juridiques. L'argument de M. de Lapradelle ne peut pas être réfuté, si 1'on se place au point de vue de 1'effectivité de la Cour. Mr. Root signale également la difficulté de s'assurer le concours d'un juge compétent pour une période trés courte. II ne pense pas qu'il soit difficile d'obtenir un accord sur le choix d'un bon juge lorsqu'il n'y a qu'une seule place a remplir. Quand il s'agit de l'élection d'un plus grand nombre de juges, le danger d'un marchandage est beaucoup plus grand. Le PRESIDENT remarque que la dernière observation de Mr. Root frappe tout le système pour la nomination des juges, adopté par le Comité. Après quoi il met aux voix l'amendement proposé par M. Fernandes. MM. HAGERUP et RICCI-BUSATTI s'abstiennent. L'amendement est rejeté par 5 voix contre 2. M. DE LAPRADELLE déclare que la discussion antérieure a été inspirée par le souci de la Cour plutêt que par celui des juges, par des considérations d'ordre juridique plutót que par des considérations politiques. II demande qu'il soit fait mention de sa déclaration au procés-verbal. to the vote. This was also adopted; the President abstained from voting. The President asked the members whether they had any remarks to make concerning the third sentence of the article. M. FERNANDES proposed that this sentence should be as follows: " Every special election shall be for the unexpired portion of the appointment of the out-going judge." M. DE LAPRADELLE pointed out that if only one or two years of the out-going judges' appointment remained outstanding, the new judge would be elected for such a short time that it would be difficult to find any one prepared to accept the post. Mr. ROOT stated that M. de Lapradelle's remarks concerning the necessity of ensuring the continuity of the Court's jurisprudence, had greatly impressed him. This continuity was still more important in international law than in the case of a national jurisdiction, since, in the latter case, positive law could always be applied, whereas an international judge must often be guided by his own conceptions of law. M. de Lapradelle's argument was unanswerable if considered from the point of view of the efficiency of the Court. Mr. Root also drew attention to the difficulty there would be in obtaining a competent judge for a very short period. He did not think it would be difficult to agree upon the selection of a good judge when there was only one vacancy to fill. In the case of the election of a larger number, the danger of bargaining was much greater. The PRESIDENT stated that Mr. Root's last remark affected the whole system of appointment of judges adopted by the Committee. He then took a vote upon the amendment proposed by M. Fernandes. Messrs. HAGERUP and RICCI-BUSATTI abstained from voting. The amendment was rejected by five votes to two. M. DE LAPRADELLE declared that the preceding discussion had been inspired by anxiety for the welfare of the Court rather than by the interests of the judges — by judicial rather than political considérations. He requested that this statement should be recorded in the Procés-Verbal. rffnitffflHB — 472 Le PRESIDENT ouvre la discussion sur l'article 16 du projet R o o t—P hillimore. II remarque que l'article 10, alinéa 3, de son avant projet s'y rapporte. II donne lecture de ces deux dispositions. Le Président distingue trois cas: 1. Un juge déclare au président de la Cour de ne pouvoir siéger; si le président est d'accord avec lui, le juge s'abstient. 2. Le juge fait une déclaration au président de la Cour qui n'en reconnait pas le bien-fondé; dans ce cas 1'affaire doit être portée devant la Cour. 3. Le président de la Cour estime que le juge doit s'abstenir; s'il y a désaccord entre le président et le juge, la décision doit être prise par la Cour elle-même. II serait, en effet, dangereux de laisser au président le droit de décider s'il y a lieu ou non que le juge s'abstienne. LORD PHILLIMORE ramène la question a deux points: 1. Si un juge ne voit pas quel est son devoir, le président doit le lui suggérer. 2. Si le juge est trop consciencieux. Lord Phillimore explique qu'en Angleterre il n'y a pas de règle positive au sujet de ces deux cas. Toutefois, un arrêt rendu par un juge qui a, soit directement, soit par sa femme, un intérêt pécuniaire dans une affaire, est nul. La stipulation expresse qui a été insérée dans le projet avait pour but de donner satisfaction aux idéés continentales sur ce point. Le PRESIDENT insiste sur les raisons pour lesquelles on ne peut donner au président de la Cour le droit de décider, en cas de désaccord entre lui et un juge. M. LODER propose la suppression de la première phrase de l'article 16 du projet Root— Phillimore. LORD PHILLIMORE y consent: il n'insiste pas pour maintenir cette partie de l'article qui y avait été introduite dans un but de conciliation. La récusation est une institution continentale dont il ne comprend pas bien la nécessité. M. LODER pense également que la phrase est superfiue. Si une partie trouve qu'un juge a un intérêt direct dans une affaire, elle pourra toujours le faire récuser; seulement elle ne pourra pas le faire dans les conditions posées dans l'article 16. The PRESIDENT opened the discussion of the i6th Article of the Root—Phillimore plan, and stated that Article 10, Paragraph 3 ot his own plan dealt with the same subject. He read both these clauses. He distinguished three possible cases: 1. A judge declares to the president of the Court that he cannot sit; if the president agrees, the judge withdraws. 2. The judge acts as in (1); if the President is not of the same opinion, the matter must be taken before the Court. 3. The president of the Court thinks that the judge ought not to sit. If the president and the judge do not agree, the point must be decided by the Court ïtseit. It would indeed be dangerous to allow the president to have the right of deciding whether or not the judge should sit. LORD PHILLIMORE suggested two possible contingencies: 1. If a judge did not see his duty clearly, the president should suggest it to him. 2. A judge might be too conscientious. Lord Phillimore explained that in England there was no definite rule for these two cases, but a décision, made by a judge who, either personally or through his wife, had a financial interest in the case, was void. The express stipulation inserted in the plan was intended to satisfy Continental ideas on this point. The PRESIDENT laid emphasis on the reasons against giving the president of the Court the power of décision in the event of a différence of opinion between him and a judge. M. LODER proposed that the first sentence of Article 16 of the R o o t—Phillimore plan should be deleted. LORD PHILLIMORE agreed; he attached no great importance to the retention of this part of the Article; it had been introduced in order to reconcile opposing views. The right of challenge was a continental institution, and he did not really see the necessity for it. M. LODER also thought that the sentence was superfluous. If a party thought that a certain judge had a personal interest in the case, that party could always arrange for his exclusion from the case, but would not be able to do so under the provisions of Article 16. — 479 — Après un échange de vues, LORD PHILLIMORE propose de mettre aux voix purement et simplement la formule de 1907. Le PRESIDENT met au vote cette formule. Elle est adoptée. Le Président donne lecture de l'article 19 du projet Root—Phillimore. p LORD PHILLIMORE ayant constaté 1'accord existant sur cet article, et le PRESIDENT ayant déclaré que la question du domicile des juges sera discutée plus tard, Varticle est adopté sans discussion. Le PRESIDENT donne lecture de l'article 20 du projet Root—Phillimore. Cet article correspond a l'article 12 de 1'avant-projet du Président. LORD PHILLIMORE constate qu'une disposition du même ordre se retrouve dans tous les projets. After an exchange of opinions, LORD PHILLIMORE proposed that the wording of 1907 alone should be voted upon. The PRESIDENT took a vote upon this wording, and it was adopted. The President read Article 19 of the R o o t— Phillimore plan. LORD PHILLIMORE stated that the members ^of the Committee were in agreement concerning \his Article, and the PRESIDENT said that the question of the domicile of judges would be discussed later; the Article was thereupon adopted without discussion. The PRESIDENT then read Article 20 of the Root—Phillimore plan. This Article corresponds to Article 12 of the President's plan. LORD PHILLIMORE said that a clause of the same kind was contained in all plans. M. RICCI-BUSATTI désire qu'il soit bien entendu que les juges ne jouiront des privilèges diplomatiques que dans 1'exercice effectif de leurs fonctions ; il remarque que 1'opinion publique n'est pas trés favorable, en général, a Pélargissement de ces privilèges. Après discussion, le Comité se trouve d'accord pour reconnaitre que les juges doivent jouir des privilèges diplomatiques dans les mêmes conditions que les diplomates: ils doivent, par exemple, en jouir, non seulement pendant leur séjour en Hollande, mais aussi dans les pays qu'ils traversent pour se rendre a leur poste, ou a leur retour. LORD PHILLIMORE att ire 1'attention sur la formule de l'article 5 du projet de 1907, qui a trait a cette question. ^ M. DE LAPRADELLE pense qu'il y a lieu d'améliorer cette formule qui, lorsqu'elle a été adoptée pour la première fois en 1899, était destinée a répondre a une situation différente de celle d'aujourd'hui. II voudrait y insérer, par exemple, une expression disant que les juges jouiront des privilèges seulement „durant le terme de leurs fonctions" ou „pendant le temps de leurs fonctions." On se met cependant d'accord sur 1'adoption de la formule de 1907 qui est ainsi concue: „Les juges jouissent des privilèges et des immunités diplomatiques dans 1'exercice de leurs fonctions et en dehors de leur pays". M. RICCI-BUSATTI wanted it to be clearly understood that diplomatic privileges would only be given to judges during the actual performance of their duties. He remarked that public opinion, generally speaking, did not favour the extension of these privileges. After a discussion, the Committee agreed that the judges should enjoy diplomatic privileges under the same conditions as diplomats; for instance, they should enjoy these rights not only during their residence in Holland, but also in the countries through which they would have to travel on their way to and from their duties. LORD PHILLIMORE called attention to the wording contained in Article 5 of the project of 1907, which dealt with this question. M. DE LAPRADELLE thought that this wording could be improved; at the time of its adoption in 1899 it had been intended toemeet different requirements from those now existing. He wished for instance to- insert an expression to the effect that the judges would only enjoy such privileges during the period of their appointment or during the performance of their duties. The Committee however agreed to adopt the wording of 1907, which was as follows: "The judges enjoy diplomatic privileges and immunities in the exercise of their functions and outside their own country." — 480 — Le PRESIDENT donne lecture des articles 21 et 22 du projet Root—Phillimore. A la demande de LORD PHILLIMORE ces deux articles seront discutés en même temps. Le PRESIDENT remarque que l'article 14 de son avant-projet traite du même sujet. LORD PHILLIMORE déclare qu'il préfère le texte du Président, d'après lequel le traitement des juges serait fixé par l'Assemblée et non par le Conseil. Le PRESIDENT préfère, de son cöté, se rallier maintenant au texte du projet Root-Phillimore qui donne au Conseil le droit de fixer 1'indemnité. LORD PHILLIMORE rappelle que, lors d'une des premières discussions, le Comité, sur 1'initiative de Mr. Root, s'est mis d'accord pour omettre, dans le projet qu'il doit présenter, de mentionner le montant du traitement des juges. Si, cependant, le Comité désire indiquer, soit dans le texte même, soit dans le rapport — et de préférence dans celui-ci — une somme déterrninée, Lord Phillimore suggère que 1'on se base sur celui des plus hauts magistrats anglais, c'est-a-dire £, 6.000.—. Le PRESIDENT déclare qu'il préfère l'article de Lord Phillimore et retire le sien. M. LODER est d'avis que c'est le statut et non pas le Conseil qui doit fixer le traitement des juges. II faut en tous cas que le traitement ne soit pas fixé annuellement. Si, après un certain temps, on désire le modifier, on peut le faire en modifiant le statut. Comme le Comité n'est chargé de faire qu'un projet, il n'y a pas de raison de ne pas proposer une somme; le Conseil aura la faculté de ne pas 1'accepter. Si le montant ne devait pas être fixé par le statut, M. Loder préférerait, en général, l'idée du Président de conférer a l'Assemblée le droit de le fixer. M. Loder remarque qué les observations qu'il vient de faire au sujet de l'article 21, se rapportent également a l'article 22. A propos de cet article, il remarque encore que la disposition d'après laquelle le Conseil dressera un plan ne lui semble pas claire. Le Président a proposé que les iuses aient droit a 1'éméritat comme pension: a son avis. le montant de la pension devrait être fixé dans le statut indépendamment de 1'éméritat. The PRESIDENT read Articles 21 and 22 of the Root—Phillimore plan. At LORD PHILLIMORE'S request, these two Articles were to be discussed at the same time. The PRESIDENT pointed out that Article 14 of his plan dealt with the same_ subject. , LORD PHILLIMORE said that he preferred the President's text, according to which the salary of the judges was to be fixed by the Assembly and not by the Council. The PRESIDENT, oh the other hand, now preferred the text of the Root-Phillimore plan which gave the right of fixing the salary to the Council. LORD PHILLIMORE recalled that, at one of the first meetings, the Committee had agreed, at Mr. R o o t's suggestion, not to mention the amount of the judges' salaries in the plan to be submitted. If, however, the Committee, wished to indicate a definite amount either in the plan itself, or in the report—preferably in the report—Lord Phillimore suggested the same sum as that paid to the highest English judges, that is to say, £ 6.000. The PRESIDENT said that he withdrew his Article, as he thought that Lord Phillimore's was better. M. LODER thought that the statute of the Court should fix the salaries of the judges, and not the Council. In any case the salary must not be fixed annually. If, after a certain time, it were desired to alter the salary, this might be done by amending the statute. As the Committee's task was only to prepare a draft-scheme, there was no reason why it should not propose a sum; the Council need not accept the suggestion made. If the amount were not to be fixed by the statute, M. Loder would, generally speaking, prefer the P r e s i d e n t's idea; namely to give the right of fixing the salary to the Assembly. M. Loder said that the remarks he had just made concerning Article 21 applied equally to Article 22. With regard to the latter article, he said further that the clause providing for the préparation of a plan by the Council, did not seem to him to be clear. The President had proposed that the judges should be entitled to their salary as a pension on retirement. In his opinion the amount of the pension should be laid down in the statute, quite independently of any comparison with the salary. — 482 — tion de savoir si la Cour devra fonctionner pour un temps plus ou moins long. Or, il ne croit pas qu'il y ait lieu de s'attendre a ce que les rapports des Etats changent radicalement avec la constitution de la Cour de Justice. Quelques auteurs du Pacte ont peut-être eu l'idée que la Société des Nations était quelque chose de tout a fait nouveau; cette idée n'est pas exacte; on se tromperait également si 1'on pensait que la Cour de Justice va donner un nouvel aspect aux relations internationales: qu'on se borne a espérer que la justice et le droit seront mieux respectés. Pendant quinze ans — de 1899 a 1914 — il n'y a eu effectivement que onze arbitrages, devant la Cour de La Haye; la plupart des solutions ont été achevées a peu prés en deux semaines. Cette expérience semble justifier 1'opinion que les juges ne seront pas trés occupés. Dans ces conditions, il ne croit pas qu'il y ait lieu de leur donner une rémunération fixe trés élevée. Si le Comité est d'un autre avis, M. RicciBusatti s'abstiendra de voter, afin de ne pas appuyer une solution qui, a. son avis, s'écarte de la réalité des choses. D'après M. HAGERUP, la question qu'on est en train de discuter est grave et délicate. Si 1'indemnité n'est pas trés considérable, il sera difficile dans certains pays de trouver une personne compétente disposée è. accepter la dignité de juge. D'autre part, si on donne aux juges une rémunération par trop élevée en proportion de leur travail, on rendra la Cour impopulaire, et cela nuira a son prestige. M. Hagerup se demande également quelle sera,sous le rapport des traitements, la situation faite aux juges suppléants. Doivent-ils être assimilés ou non aux juges titulaires? Personnellement M. Hagerup croit que pour les juges suppléants le système préconisé par M. Ricci-Busatti, c'est-a-dire un système de traitement proportionné a la durée effective des fonctions, peut être adopté. Enfin, il faut prendre en considération la question du remboursement des frais de voyage. La suggestion de M. Loder de faire proposer par le Comité lui-même le montant des traitements, ne parait pas opportune a M. Hagerup. Le Comité risquerait de compromettre son travail. II est, en effet, problématique que 1'on obtienne 1'unanimité du Conseil et de l'Assemblée sur une question de cette nature; la question des salaires est toujours une pierre d'achoppement. Mais il ne voit cording to Lord Phillimore, they would probably not do so for more than two or three months, and only if there were cases to be dealt with. Thus the whole question depended upon the time during which the Court would sit. He did not think that there was any reason to suppose that relations between States would radically alter with the formation of the Court of Justice. Some of the authors of the Covenant perhaps thought that the League of Nations was something quite new; but this was not so. It would also be a mistake to imagine that the Court of Justice would give a new aspect to international relations: all that could be hoped was that law and justice would be' held in greater respect. During the fifteen years—from 1899 to 1914— there were only eleven effectual cases of arbitration before the Hague Court; the greater number of these cases were completed in about two weeks. This would appear to justify the opinion that the judges would not be very busy. Under these circumstances, he did not think that there was any occasion to give them a high rate of fixed salary. If the Committee thought otherwise, M. Ricci-Busatti would abstain from voting, in order to refrain from giving his support to an arrangement which in his opinion lost sight of realities. In M. HAGERUP's opinion, the question under discussion was very important and delicate. If the salary were not very considérable it would, in certain countries, be difficult to find a competent person prepared to accept a post as judge. On the other hand, if the judges were remunerated upon a scale which was too high in proportion to their work, the Court would be made unpopular and its prestige would be damaged. M. Hagerup also wondered what would be the position of deputy judges in the matter of salaries. Should they be treated in the same way as regular judges, or not? Personnally M. Hagerup thought that for the deputyjudges, the system advocated by M. RicciBusatti might be adopted; that is to say, a system of payment proportionate to the length of their tours of duty. Lastly the question of the repayment of travelling expenses must be considered. M. L o d e r's suggestion, that the Committee itself should propose the amount of the salaries, did not appear advisable to M. Hagerup. The Committee might thereby endanger the success of its work; it was very doubtful whether a unanimous décision would be reached in the Council and Assembly upon a question of this —■ 486 — la formule qui se retrouve aux articles 21 et 22 du prqjet Root—Phillimore. II fait observer que le chiffre de £ 6000 lui a été suggéré par Lord Phillimore dans des conversations privées. Le chiffre de 6000 florins, mentionné dans le projet de 1907, est naturellement inadmissible. II sera extrêmement difficile pour le Comité de se mettre d'accord sur un chiffre. Le Comité n'est pas en possession de toutes les informations nécessaires pour pouvoir soumettre au Conseil une proposition déterrninée. Le résultat auquel on arrivera sera forcément de la nature d'un compromis; ce sera une conciliation entre deux forces, celle de ceux qui recoivent et celle de ceux qui donnent. Cette transaction doit être faite par des représentants de ces deux forces, tandis que les membres du Comité n'en représentent aucune: il s'agit d'une affaire, et d'une affaire qui n'est pas trés simple paree que les conditions a régler sont trés différentes; les frais pour un juge hollandais et les dépenses que devrait faire un juge japonais sont toutes autres. Mr. Root ajoute qu'indépendamment du résultat auquel on arriverait, on rencontrerait des objections. II y aura, au sein du Conseil et de l'Assemblée, les mêmes. divergences qu'au Comité; or ceux qui, ne seraient pas favorables a la proposition du Comité concernant les traitements, deviendraient des ennemis du plan tout entier. C'est pourquoi Mr. Root préfère laisser la décision au Conseil ou a l'Assemblée de la Société des Nations; mais il ne veut pas choisir lui-même entre ces deux organes. Mr. Root reconnait que les observations de M. de Lapradelle 1'invitent a penser qu'il faut augmenter 1'importance des juges suppléants. II est disposé a abandonner la position qu'il a prise précédemment en ce qui concerne le droit pour les juges suppléants, de prendre part k l'élection du Président de la Cour. II est disposé a donner ce droit aux juges suppléants afin de donner aux pays dont ils sont les ressortissants, 1'impression qu'ils sont représentés k la Cour par des personnes d'une dignité égale k celle des juges titulaires. D'autre part, Mr. Root prie M. de Lap ra de 11e de considérer s'il ne pourrait pas abandonnei l'idée de laisser en blanc dans le texte du projei du Comité le montant du traitement des juges Ce blanc donnerait 1'impression facheuse que U Comité a taché de se mettre d'accord sans 3 réussir, et rendrait aussi le document incomplet Ne vaudrait-il pas mieux expliquer clairement qu< la somme doit être fixée par le Conseil ou pa 1'Assemblée? En tous cas on peut se décider pou 1'un de ces deux organes, puisque le Pacte h< contient aucune disposition qui résolve ce point wording, dealing with salary and allowances, contained in Articles 21 and 22 of the RootPhillimore plan. He said that the amount £ 6.000 had been mentioned to him by Lord Phillimore in a private conversation. The sum of 6.000 florins, mentioned in the plan of 1907, was naturally quite out of the question. It would be extremely difficult for the Committee to agree upon a figure. It was not in possession of all the information necessary to enable it to submit a definite proposal to the Council. The result eventually arrived at would necessarily be of the nature of a compromise between two opposing forces: those who received and those who paid. This bargain must be made between representatives of the two forces; but the members of the Committee represented neither. It was a matter of business and not a very simple one at that; as the conditions to be dealt with were very different. The expenses incurred by a Dutch judge and a Japanese judge respectively would be on an altogether different plan. Mr. Root added that, no matter what result were arrived at, there would always be objections. The same differences of opinion would exist in the Council and Assembly as in the Committee, and those who objected to the Committee's proposal concerning salaries, would oppose the whole plan. For this reason Mr. Root preferred to leave the décision to the Council or the Assembly of the League of Nations; but he did not wish to choose between these two bodies himself. Mr. Root said that M. de Lapradelle's remarks had led him to think that the importance of the position of the deputy judges should be increased. He was inclined to abandon his previous standpoint with regard to the question as to whether the deputy judges should have the right to take part in the election of the President of the Court. He was now disposed to give the deputy judges this right, in order to make their respective countries feel that they were represented upon the Court by Members holding a position equal to that of the regular judges. On the other hand, Mr. Root asked M. de Lapradelle to reconsider his view that the amount of the salary to be given to judges should be left blank in the Committee's draft scheme. Such a blank would give the undesirable impression that the Committee had tried to come to an agreement and failed; further the document would appear incomplete. Would it not be better to explain clearly that the amount was to be fixed by the Council or the Assembly? In any case they could decide in favour of one of these two bodies, since the Covenant contained no provision which settled the point — 487 — M. DE LAPRADELLE remercie Mr. Root de s'être rallié a son idée sur la situation qu'il convient de donner aux juges suppléants. Le PRESIDENT communiqué au Comité une proposition émanant de M. Hagerup et relative au traitement des juges; cette proposition est ainsi concue: „Les juges toucheront un traitement annuel a fixer par la Société des Nations. Ce traitement ne peut pas changer pendant le terme du mandat d'un juge. Les juges suppléants toucheront dans 1'exercice de leurs fonctions une indemnité a fixer pour chaque affaire par le Conseil de la Société des Nations. Les juges et juges suppléants qui ne résident pas au siège de la Cour auront droit a une indemnité pour frais de voyage nécessités par 1'accomplissement de leurs fonctions." M. HAGERUP explique son amendement. II remarque qu'on est d'accord pour éviter de fixer, dans le statut de la Cour, le montant de l'indemnité. II a cru devoir laisser ouverte dans son texte la question de savoir si la décision doit être prise par le Conseil ou par 1'Assemblée: personnellement il serait satisfait que 1'on donnat la décision au Conseil, a cause de la difficulté d'obtenir 1'unanimité nécessaire dans l'Assemblée. Si, cependant, la décision du Conseil doit également être prise a 1'unanimité, il peut se rallier k l'idée de donner la décision a l'Assemblée. Le PRESIDENT suggère l'idée de donner Ia décision a la majorité de l'Assemblée sur la proposition du Conseil. En réponse a une question de M. RicciBusatti, le Président constate que l'Assemblée ne pourra qu'accepter ou rejeter la proposition du Conseil. Elle pourra cependant jouer un róle positif, en faisant entendre au Conseil que telle ou telle proposition lui semble agréable. Le Président donne lecture d'un nouveau texte soumis par M. Hagerup. Ce texte est ainsi concu: „Les juges toucheront un traitement annuel a fixer par la majorité de l'Assemblée de la Société des Nations, sur la proposition du Conseil. Ce traitement ne peut être changé pendant le terme du mandat d'un juge. Les juges suppléants toucheront, dans 1'exercice de leurs fonctions, une indemnité a fixer pour chaque affaire par l'Assemblée de la Société des Nations statuant a la majorité des voix sur Ia proposition du Conseil, M. DE LAPRADELLE thanked Mr. Root for having adopted his view of the position that should be given to deputy judges. The PRESIDENT communicated to the Committee a proposal concerning the salary of judges, made by M. Hagerup, which was as follows: " The judge shall receive an annual salary to be fixed by the League of Nations. This salary cannot be altered during the period of a judge's appointment. The deputy judges, for the actual performance of their duties, shall receive an indemnity to be fixed in each case by the Council of the League of Nations. Judges and deputy judges who do not reside at the seat of the Court shall be entitled to a refund of travelling expenses incurred in the performance of their duties." M. HAGERUP explained his amendment. He said that it was agreed that the amount of salary should not be determined in the statute of the Court. He had thought it better to leave the question, as to whether the point was to be decided by the Council or the Assembly, open in his proposed wording. Personally he was in favour of allowing the Council to decide, on account of the difficulty of obtaining the necessary unanimity in the Assembly. If, however, the décision of the Council must also be unanimous, he was prepared to accept the idea of giving the right of décision to the Assembly. The PRESIDENT suggested that the question should be decided by a majority in the Assembly upon a proposal submitted by the Council. In answer to a question of M. Ricci-Busatti, the President said that the Assembly would only be able to accept or refuse the Council's proposal. It might however take a more active part, by informing the Council that such or such a proposal would be acceptable to it. The President read another wording submitted by M. Hagerup. This amendment was as follows: "The judges shall receive an annual salary to be fixed by a majority of the Assembly of the League of Nations upon a proposal made by the Council. This salary shall not be altered during the period of a judge's appointment. The deputy judges shall, for the actual performance of their duties, receive an indemnity to be fixed in each case by the majority vote of the Assembly of the League of Nations, upon a proposal made by the Council. — 488 — Les juges ou juges suppléants qui ne résident pas au siège de la Cour auront droit a une indemnité pour frais de voyage nécessités par 1'accomplissement de leurs fonctions." M. RICCI-BUSATTI constate qu'en proposant que l'Assemblée statue a la majorité des voix, on propose en même temps un amendement a l'article 5 du Pacte; d'ailleurs il n'a pas d'objection a faire k cette proposition. M. LODER attire 1'attention sur la nécessité de donner le même traitement a tous les juges siégeant en même temps. M. ALTAMIRA propose d'insérer dans l'amendement de M. Hagerup une formule qui indique que l'indemnité des juges est égale, tout comme leur situation. Mr. ROOT s'oppose a cette idée. II faut pouvoir tenir compte de la différence entre les dépenses que les divers membres auront k supporter, et aussi de la cherté de la vie; en général, Mr. Root ne voudrait pas imposer trop de restrictions k la Société des Nations relativement a la décision qu'elle doit prendre. Judges or deputy judges who do not reside at the seat of the Court shall be entitled to a refund of travelling expenses incurred in the performance of their duties." M. RICCI-BUSATTI stated that a proposal that the Assembly should decide by a majority would amount to a proposal to amend Article 5 of the Covenant; however he had no objection to make to the proposal. M. LODER called attention to the necessity of giving the same salary to all judges sitting at the same time. M. ALTAMIRA proposed that a clause should be inserted in M. Hagerup's amendment, indicating that the emoluments and position of judges would alike be equal. Mr. ROOT opposed this. It must be possible to take into consideration the différence between the expenses of the various members, and also the cost of living. Generally speaking, Mr. Root did not want to impose too many restrictions upon the freedom of the décision to be taken by the League of Nations. Le PRESIDENT observe que le texte de M. The PRESIDENT pointed out that M. Hage- Hagerup distingue entre traitement et indemnité rup's wording distinguished between salary and et donne aux juges titulaires un traitement fixe, indemnities. It gave the regular judges a fixed tandis que les suppléants ne recevront qu'une salary, whereas the deputy judges would only indemnité. C'est la différence fondamentale entre receive an indemnity. That was the essential difter- 1'idée de M. Hagerup et celle de M. de ence between M. Hagerup's idea and that of Lapradelle M- de Lapradelle. Le Président propose qu'on procédé au vote The President proposed that a vote should sur le traitement k donner aux juges titulaires, be taken upon the salary to be given to regular réserve faite des frais de voyage. Quant aux autres judges, reserving the question of travelling expenses. parties de l'amendement de M. Hagerup, il y Concerning the other parts of M. Hagerup s a plusieurs points sur lesquels il faut se mettre amendment there were several points upon which d'accord: an agreement had yet to be reached : 1. La décision doit-elle être prise par 1'Assem- l. Should the Assembly decide by a majority blée statuant k la majorité des voix sur la pro- upon the proposal of the Council? position du Conseil? 2. Comment sera fixée l'indemnité des juges 2. How should the payment of deputy judges suppléants? be fixed? 3. Comment faut-il exprimer que, le traitement 3- How could it be best expressed that, once une fois fixé pour un juge déterminéi le montant the salary of a certain judge has been fixed, the en doit être maintenu comme minimum pendant amount fixed must be considered as a minimum la durée du mandat de ce juge? during the period of his appointment? M ALTAMIRA votera le texte k la condition M. ALTAMIRA said that he would vote for que 'dans le rapport soit clairement exprimée 1'im- the text of the proposal, provided that the impor- portance que le Comité attribue aux traitements tance attached by the Committee to the salary — 489 — des juges. La dignité et la considération sociale d'un fonctionnaire a été et sera toujours proportionnelle au traitement qu'il recoit; c'est-a-dire a la situation économique. II faut aussi considérer que, en général, les jurisconsultes ne sont pas riches. II faut s'assurer, enfin, le concours des hommes les plus éminents en leur faisant connaitre qu'ils jouiront d'une situation économique vraiment avantageuse, d'autant plus que les juges de la Cour future, tels que nous les désirons, seront tenus de quitter et peut-être de perdre pour toujours, les moyens d'existence qu'ils avaient dans leur pays. Le PRESIDENT met au vote le premier alinéa de l'amendement de M. Hagerup. Cet amendement est adopté sauf rédaction et sauf la question des frais de voyage. II est convenu que 1 indication faite par M. Altamira sera prise en considération pour le texte du rapport. M. RICCI-BUSATTI s'est abstenu. Le PRESIDENT ouvre la discussion sur le second alinéa de l'amendement de M. Hagerup. Cet alinéa a trait a l'indemnité a donner aux juges suppléants. M. HAGERUP apprécie les observations de M. de Lapradelle; il ne tient pas au mot indemnité. Mais, d'autre part, il ne croit pas que 1'opinion publique comprenne pourquoi on donnerait aux suppléants, qui ne travaillent pas, le même traitement qu'aux juges titulaires. Les juges suppléants ne résideront pas nécessairement a La Haye: le projet Root-Phillimore prévoit, dans son article 26, qui fixe le quorum définitif a sept juges, 1'absence de plusieurs juges titulaires avant qu'il soit nécessaire d'appeler des juges suppléants. Le PRESIDENT fait remarquer que dans le système adopté, le premier, et peut-être le second des juges suppléants, pourront venir siéger quelquefois, tandis que. les autres n'auront presque rien a faire. Dans ces conditions, le Président ne peut pas être favorable a l'idée de mettre tous les juges suppléants sur un pied d'égalité avec les juges titulaires. M. DE LAPRADELLE admet que cette observation est trés sérieuse. II répond a celle de M. Hagerup en remarquant que la Cour doit toujours commencer a siéger avec neuf juges. D'ailleurs, les juges suppléants ne se trouveront pas of the judges was clearly expressed in the report. The dignity and social position of an official were, and always would be, in proportion to the salary he received, that is, in proportion to his financial position. It must also be remembered that, as a rule, jurisconsults were not rich. In order to ensure that the most distinguished men would compete for these posts, they must know that they would have an advantageous financial position ; especially as the judges of the future Court, according to the Committee's views, would be bound to give up, and perhaps lose altogether, their means of livelihood in their own country. The PRESIDENT put the first Paragraph of M. Hagerup's amendment to the vote. It was adopted, subject to amendment in wording; the question of travelling expenses was left undecided. It was agreed that the suggestions made by M. Altamira would be taken into consideration in the report. M. RICCI-BUSATTI abstained from voting. The PRESIDENT opened the discussion of the second Paragraph of M. Hagerup's amendment. This Paragraph dealt with the indemnities to be paid to deputy judges. M. HAGERUP appreciated M. de Lapradelle's remarks; he did not insist on the word "indemnité" (indemnity), but, on the other hand, he did not think that public opinion would understand why the same salary was given to deputy judges, who did not work, as to regular judges. The deputy judges would not necessarily live at the Hague. The Root—Phillim ore plan, in Article 26, which fixed the quorum at seven judges, made allowance for the absence of several regular judges before it would become necessary to summon deputy judges. The PRESIDENT pointed out that in the system adopted, the first, and possibly the second, deputy judges would sometimes take their seats, whereas the others would have practically nothing to do. Under these circumstances, the President could not look favourably upon the idea of putting all the deputy judges upon the same footing as the regular judges. M. DE LAPRADELLE admitted that this was a very important point of view. In answer to M. Hagerup he said that the Court must always commence its sittings with nine judges. Besides, the deputy judges would not necessarily reside near the — 490 — nécessairement prés de la Haye; ils seront dans des pays différents, peut-être trés éloignés, d'oü il serait difficile, parfois impossible, de les faire venir d'urgence, lorsqu'on en aurait besoin. Ils devront done être disponibles a La Haye. Même s'il n'y avait pas d'autres raisons, leur présence serait hautement désirable, presque nécessaire, afin de leur donner 1'opportunité de se pénétrer de Tesprit de justice internationale, dont le tribunal sera le promoteur. II est d'une importance extréme pour le recrutement de la Cour que le jeune magistrat ait 1'occasion d'en suivre les travaux sans y siéger. Or, ces jeunes magistrats qui se formeront aux affaires, doivent être les meilleurs, tout comme les juges titulaires doivent être les meilleurs. Mais on ne peut assurer de bons juges suppléants sans leur donner un traitement égal k celui des juges titulaires. M. RICCI-BUSATTI trouve les observations de M. de Lapradelle trés justes et trés sérieuses. II croit aussi fort importante 1'observation du Président. II faut concilier les deux points de vue, et on pourra le faire en donnant k tous les juges un traitement proportionnel a. leurs services. Mr. ROOT fait valoir que le bon sens s'oppose a l'idée de donner le même traitement a. ceux qui font un travail effectif et k ceux qui ne sont pas obligés de travailler ni de renoncer a leurs anciennes occupations, mais qui viennent seulement pour s'instruire. II serait du reste impossible pour les juges titulaires d'être, même dans la chambre des délibérations, entourés de juges élèves. II croit d'ailleurs qu'on doit donner une large indemnité aux juges suppléants pour les périodes oü ils sont appelés a servir, même une indemnité qui, par jour, dépasse celle des juges titulaires. Avant tout, il ne faut pas restreindre la liberté du Conseil et de l'Assemblée dans la détermination des traitements et des indemnités. . M. HAGERUP désire préciser la divergence d'opinion qui existe entre lui et M. de Lapradelle. Dans le système de M. de Lapradelle, les juges suppléants se trouveront toujours k La Haye. Le système de M. Hagerup est tout autre. II croit que, puisque le Président saura d'avance quels sont les cas qui devront être jugés par la Cour, lors d'une session déterrninée, il pourra connaitre, en temps utile, quels juges seront empêchés de siéger et prendre les dispositions nécessaires pour les remplacer. Les seuls cas imprévus sont ceux de maladie ou de décès qui Hague, they would be in different countries, possibly very remote, whence it would be difficult and sometimes impossible for them to come at short notice, when needed. They must therefore be available at the Hague. Even if there were no other reasons for it, their présence there would be highly désirable, if not necessary, in order to give them the opportunity of saturating themselves with the spirit of international justice evolved by the Court. It was extremely important, irom me poim ui view of the recruiting of the Court, that young judges should have the opportunity of following the work of the Court without sitting on it. Further, these young judges, who were to train themselves up for the business of the Court, must be the best, just as the regular judges must be the best. Good deputy judges, however, could not be obtained, unless they were given a salary equal to that of the regular judges. M. RICCI-BUSATTI thought that M. de Lap rade 11 e's remarks were very true and very important. He thought that the remarks of the President were also of great importance. The two points of view must be reconciled by some means; this might be done by giving all the judges a salary in proportion to their services. Mr. ROOT pointed out that it was contrary to common sense to give the same rate of pay to those who did the actual work and to those who were neither obliged to work, nor to give up their former occupations, but came simply to learn. It would also be an impossible situation for the regular judges to be continually surrounded by student judges, even when considering their judgments. He thought that a large indemnity should be given to the deputy judges for the periods during which they were called upon to do duty, possibly one which, in daily rate, would exceed the salary of regular judges. Above all, no restriction must be put upon the freedom of the Council and the Assembly to determine the salaries and indemnities. M. HAGERUP wished to define the différence of opinion existing between him and M. de Lapradelle. According to M. de Lapradelle's system, the deputy judges would always be at the Hague. M. Hagerup's system was quite different. He thought, that, since the President would always know beforehand what cases were to be tried by the Court at a particular session, he would know in good time which judges would be unable to sit, and could take the necessary steps to replace them. The only unforeseen contingencies would be cases of illness or death occurring during the session; — 493 — Après une courte discussion sur les avantages respectifs du système d'un barème et de celui de 1'envoi de notes concernant les frais de voyage, on se met d'accord pour laisser a la Société des Nations le choix entre ces deux systèmes. M. ANZILOTTI fait observer que la Société des Nations a déja adopté le système des notes de voyage. L'alinéa 3 de l'amendement de M. Hagerup est adopté. M. DE LAPRADELLE soulève la question de savoir si les mêmes incompatibilités seront applicables aux juges suppléants qu'aux juges titulaires. Le PRESIDENT donne lecture de l'article 10 du projet Root—Phillimore qui traite de cette question. A son avis, d'après ce texte, le juge suppléant doit être considéré comme libre d'exercer certaines fonctions qui sont incompatibles avec la position d'un juge titulaire; il pourra, par exemple, servir comme avocat ou conseil dans des litiges internationaux. Le Président croit qu'il serait utile en tout cas d'indiquer dans le texte de l'article qu'il n'a trait qu'aux juges titulaires. M. HAGERUP, au contraire, croit qu'il faut assimiler les juges suppléants aux juges titulaires, en ce qui regarde 1'incompatibilité. M. DE LAPRADELLE est du même avis. En ne soumettant pas les suppléants a certaines incompatibilités, on s'exposerait a avoir des juges suppléants qui pourraient compromettre la Cour. Lorsqu'on a 1'honneur d'être appelé a La Haye, on doit laisser toute occupation qui puisse être considérée comme incompatible; par exemple on ne doit pas donner des consultations: c'est justement cette nécessité qui constitue une des difficultés du recrutement des juges suppléants. M. LODER fait observer qu'aux Pays-Bas cette incompatibilité n'existe pas. M. HAGERUP demande quelle sera la situation d'un diplomate. LORD PHILLIMORE pense d'accord avec Mr. Root, que la question des incompatibilités concernant les suppléants est peu importante. II trouve cependant préférable d'assimiler les juges suppléants aux juges titulaires. amendment. After a short discussion upon the respective merits of a schedule system and that of submitting statements of travelling expenses, it was agreed to leave the choice between thèse two systems to be made by the League of Nations. M. ANZILOTTI pointed out that the League of Nations had already adopted the latter system. The third Paragraph of M. Hagerup's amendment was adopted. M. DE LAPRADELLE raised the question as to whether the same rules concerning incompatible duties would be applicable to deputy judges and to regular judges. The PRESIDENT read Article 10 of the RootPhillimore plan, which dealt with this question. In his opinion, according to this clause, the deputy judges must be considered free to undertake certain duties which were incompatible with the position of a regular judge. They could for instance act as advocate or counsel in international disputes. The President thought that in any case it would be advisable to make it clear in the wording that the Article only referred to regular judges. M. HAGERUP, on the contrary, thought that deputy judges should be subject to the same rules concerning incompatible duties as regular judges. M. DE LAPRADELLE was Of the same opinion. If the deputy judges were allowed to undertake any kind of duties without certain restrictions, there would be a danger that some of them might compromise the position of the Court. Anyone, who had the honour to be summoned to the Hague, must give up any occupation which could be considered as incompatiblè; for instance, advisory opinions must not be given: this necessity in particular formed one of the main difficulties of recruiting deputy judges. M. LODER pointed out that this was not regarded as an incompatible function in Holland. , M. HAGERUP asked how a diplomat would be situated. LORD PHILLIMOTE thought, as also did Mr. Root, that the question of incompatible functions was unimportant, with regard to the deputy judges. He thought, however, that it would be préférable to class the deputy and regular judges together. — 494 — Mr. ROOT croit qu'il n'y a pas de danger a laisser la question sans être réglée, paree que personne ne dépassera les limites de ce qui est convenable a cet égard. II fait observer la ressemblance qu'il y a entre le problème devant lequel on se trouve maintenant placé, et celui qu'on a eu a résoudre en 1907, lorsqu'il s'agissait des membres de la Cour d'Arbitrage; ces membres peuvent en effet, k certains points de vue, être considérés comme des suppléants, puisqu'ils ne sont appelés k siéger que dans des cas particuliers. La solution adoptée en 1907 est exprimée dans l'article 62 de la Convention sur le règlement pacifique des conflits internationaux. La formule employée dans cet article est la suivante: „Les membres de la Cour Permanente ne peuvent exercer les fonctions d'agents, conseils ou. avocats, qu'en faveur de la Puissance qui les a nommés membres de la Cour." Mr. Root trouve cette formule suffisante pour les besoins actuels. Le PRESIDENT fait observer que le texte appuyé par Mr. Root a été introduit en 1907; il ne se trouve pas dans la Convention de 1899. Aussi le Président réserve-t-il son opinion a cet égard. En 1899 on a trouvé exagéré de restreindre de cette facon la liberté des membres de la Cour. II rappelle que sur 200 membres de la Cour d'Arbitrage, seulement une vingtaine ont effectivement exercé une fonction d'arbitre. Mr. ROOT déclare qu'il est disposé a adopter une formule qui assimilerait, au point de vue des incompatibilités, les juges suppléants aux juges titulaires. Le PRESIDENT met aux voix la formule proposée par Mr. Root, c'est-a-dire la formule qui se trouve dans 1'art. 62 de la Convention de 1907. Cette formule est adoptée. Le Président, rappelant la communication qu'il a faite k la séance précédente au sujet du texte francais de la formule relative aux incompatibilités, sur laquelle les membres du Comité se sont mis d'accord, donne lecture d'une traduction francaise de cette formule, préparée par le Secrétariat; cette formule est ainsi concue: „L'exercice par les membres de la Cour, pendant la durée de leur mandat, de toute fonction qui relève de la direction politique, soit nationale, soit internationale, ' des divers Etats, est déclaré incompatible avec leur fonction de juge." Elle est approuvée. Le Président ouvre la discussion sur 1'art. 23 du projet Root—Phillimore. Mr. ROOT thought there would be no danger in leaving the question without a definite ruling, since nobody would transgress the generally accepted principles upon the subject. He drew attention to the resemblance which existed between the present problem and that which had to be solved in 1907, with reference to the members of the Court ot Arbitration; these members could in some respects all be considered as deputies, since they were only called upon to sit in special cases. The solution adopted in 1907 was contained in Article 62 of the Convention for the peaceful settlement of international disputes. The wording used in this article was as follows: " The members of the Permanent Court may not act as agents, counsel or advocates except on behalf of the Power which appointed them members of the Court." Mr. Root thought this wording sufficiënt for the present needs. The PRESIDENT pointed out that the wording advocated by Mr. Root had been introduced in 1907; it was not contained in the Convention of 1899. The President also reserved his opinion concerning it. In 1899 it had been thought unnecessary to limit in this way the freedom of action of members of the Court of Arbitration. He recalled the fact that, of the 200 members of the Court of Arbitration, only 20 have actually done duty as arbitrators. Mr. ROOT said he was prepared to accept a wording which would class the deputy judges with the regular judges for the purpose of the rules governing incompatible functions. The PRESIDENT took a vote upon the formula proposed by Mr. Root, that is to say, the formula contained in Articte 62 of the Convention of 1907. This wording was adopted. The President recalled the announcement he had made at the last meeting concerning the French version of the formula upon which the members of the Committee had agreed, dealing with incompatible functions, and read a French translation of this formula prepared by the Secrétariat, which was as follows: " L'exercice par les membres de la Cour, pendant la durée de leur mandat, de toute fonction qui relève de la direction politique, soit nationale, soit internationale, des divers Etats, est déclaré incompatible avec leur fonction de juge." It was approved. The President then laid Article 23 of the Root—Phillimore plan before the Committee. — 495 — LORD PHILLIMORE remarque que l'article 17 de 1'avant-projet du Président contient une disposition d'après laquelle les Etats Membres de la Société des Nations sont tenus de supporter les frais de la Cour par parts égales. La même disposition se trouve dans le projet des Cinq Puissances. Le projet Root—Phillimore n'a pas adopté cette formule, craignant qu'on n'imposSt aux Etats vraiment petits un fardeau trop lourd. M. LODER fait observer que la disposition du projet des Cinq Puissances avait été adoptée en vue de souligner l'égalité des Etats. On est d'accord pour laisser a la Société des Nations le soin de distribuer les frais. M. HAGERUP soulève la question de la situation des Etats qui ne sont pas Membres de la Société des Nations, mais qui ont pourtant signé la Convention établissant la Cour. On est d'accord pour considérer que cette question doit être traitée lors de la discussion des régies de procédure. Le PRESIDENT, ouvrant la discussion sur l'article 24 du projet Root—Phillimore, soulève la question de savoir s'il ne faut pas indiquer que la Cour aura la faculté de siéger ailleurs. II attire 1'attention sur la formule insérée dans l'article 13 de son avant-projet. LORD PHILLIMORE pense qu'il est évident que, si les Parties se mettent d'accord pour le demander, la Cour pourra siéger ailleurs qu'a La Haye. II ne trouve pas qu'il soit nécessaire de donner une indication spéciale a. ce sujet. ^ M. DE LAPRADELLE est d'avis que, puisque c'est la Société des Nations qui fixe le siège de la Cour, c'est également elle qui doit décider si la Cour peut se transporter ailleurs dans un cas déterminé. En réponse a une question posée par M. RicciBusatti, LORD PHILLIMORE déclare que lorsqu'il y a accord entre les parties et la Cour, celle-ci pourra sans aucun doute transférer son siège. M. RICCI-BUSATTI déclare qu'il peut accepter le texte du projet Root—Phillimore sous le bénéfice de la déclaration de Lord Phillimore. Mr. ROOT s'oppose formellement a donner aux Parties et a la Cour le droit de transférer le siège de la Cour dans un cas déterminé. Ce qui fait la LORD PHILLIMORE said that Article 17 of the President's draft scheme contained a clause according to which the States Members of the League of Nations were bound to contribute to the expenses of the Court in equal shares. The same clause was to be found in the Five Power Plan. The Root— Phillimore plan had not adopted this provision, fearing that too heavy a burden would be thereby imposed upon the really small States. M. LODER pointed out that the clause in the Five Power plan had been adopted in order to emphasise the equality of States. It was agreed to leave the task of allotting shares in the expenses to the League of Nations. M. HAGERUP raised the question of the position of States which were not Members of the League of Nations, but which had signed the Convention establishing the Court. \ The Committee agreed that this question should be dealt with when the rules of procedure were considered. The PRESIDENT, in laying Article 24 of the R o o t—P hillimore plan before the Committee, raised the question as to whether a provision should not be included giving the Court the right to sit elsewhere. He drew attention to the clause con"tained in Article 13 ot his plan. LORD PHILLIMORE thought that it was obvious that, if the parties mutually agreed to make a request to this effect, the Court could sit elsewhere than at the Hague. He did not think it necessary to insert any special provision to this effect. M. DE LAPRADELLE thought that, as it was the League of Nations which would fix the seat of the Court, the League should also decide whether the Court could move elsewhere in any particular case. In answer to a question put by M. RicciBusatti, LORD PHILLIMORE said that if the parties and the Court were agreed upon the point, the latter could undoubtly sit elsewhere. M. RICCI-BUSATTI said that he could now accept the wording of the Root—Phillimore plan, thanks to Lord Phillimore's statement. Mr. ROOT was definitely opposed to giving the parties and the Court the right to transfer the seat of the Court for a particular case. The — 496 — différence entre la Cour permanente de Justice et essential différence between the Permanent Court la Cour d'Arbitrage, c'est précisément que les of Justice and the Court of Arbitration lay in the membres, et avant tout le Président, de la pre- fact that the members, and in particular the Première se trouveront toujours a La Haye, et que sident, of the former would always be present at les parties sauront toujours oü s'adresser. On doit the Hague, and that parties would always know se borner a dire que le siège de la Cour est where to make application. All that should be établi a la Haye. said was that the seat of the Court would be established at the Hague. Le PRESIDENT relève la différence entre le transfert du siège de la Cour et certains déplacements momentanés qui peuvent être nécessaires. II fait également observer qu'aux termes de l'article 7 du Pacte de la Société des Nations, celle-ci peut transférer son siège. M. DE LAPRADELLE fait valoir que cet argument parle en faveur de 1'adoption de la formule simple qui se trouve a l'article 24 du projet R o o t—P hillimore. Le PRESIDENT met aux voix cette formule. Elle est adoptée. La séance est levée a 12.40 heures de 1'après-midi. Le Président: (signé) Brn. DESCAMPS. Le Secrétaire- Général: (signé) D. ANZILOTTI. The PRESIDENT drew a distinction between the transfer of the seat of the Court and temporary removals which might be necessary. He also pointed out that, according to the terms of Article 7 of the Covenant of the League of Nations, the League could transfer its seat. M. DE LAPRADELLE pointed out that this argument was in favour of the adoption of the simple wording contained in Article 24 of the Root—Phillimore plan. The PRESIDENT put this wording to the vote. It was adopted. ' The meeting closed at 12.40 p.m. The President: (signed) Brn. DESCAMPS The Secretary- General: (signed) D. ANZILOTTI. — 497 — 23'Ème SÉANCE (non-publique), tenue au Palais de la Paix, a La Haye, le 13 juillet 1920. Présidence de M. le BARON DESCAMPS. Sont présents: tous les membres du Comité (a 1'exception de M. Bevilaqua); M. Fernandes; Mr. James Brown Scott; les secrétaires particuliers du Baron Descamps et de M. Adatci, les membres du Secrétariat. La séance est ouverte a 9.40 heures du matin. Le PRESIDENT prend la parole. II dit que les membres du Comité forment une familie de jurisconsultes associés pour la réalisation d'un grand but et unis par une sincère amitié. L'un d'eux va quitter le Comité pour quelques jours afin d'aller célébrer une fête qui rappelle pour lui de nombreuses années de bonheur familial. Le Président demande la permission de devancer un peu 1'heure qui va sonner pour offrir a ce membre, avant son départ, les plus cordiales félicitations de ses collègues et tous les voeux qu'ils forment en ce moment pour lui et pour les siens. Les membres du Comité sont heureux de trouver une occasion de lui exprimer les sentiments de haute estime et de vive affection qu'ils ont pour 1'homme éminent qui a rendu, non seulement a son pays, mais au monde international les plus importants services. Le Président prie Lord Phillimore au nom des membres du Comité, de présenter a Lady Phillimore, avec leurs respectueux hommages, 1'expression des sentiments qu'il vient d'exprimer. LORD PHILLIMORE remerciele Président de ses aimables paroles. Le PRESIDENT déclare qu'il a deux propositions a communiquer: 1. Une proposition signée par Mr. Root et par lui-même, concernant la convocation d'une conférence è. la Haye pour 1'avancement du droit international. II en donne lecture (voir annexe 1). 23RD MEETING (Private), held at the Peace Palace, the Hague, on July 13th, 1920. BARON DESCAMPS in the chair. Present: all the members of the Committee (except M. Bevilaqua); M. Fernandes; Mr. James Brown Scott; the private secretaries of Baron Descamps and M. Adatci; the members of the Secrétariat. The meeting opened at 9.40 a.m. The PRESIDENT opened the discussion. He said that the members of the Committee were a family party of jurisconsults met together to accomplish a great object and united by ties of true friendship. One of their number was about to leave the Committee for a few days to celebrate an anniversary which would remind him of many years of domestic happiness. The President asked permission to offer this Member, before his departure, the somewhat premature but most cordial congratulations of his colleagües, and all good wishes for the happiness of him and his family. The members of the Committee were happy to have the opportunity of giving expression to the high esteem and real affection which they feit for the distinguished man who had rendered such important services, not only to his own country but to international society. The President on behalf of the members of the Committee asked Lord Phillimore to present their respects to Lady Phillimore, and to convey to her the congratulations and good wishes he had just expressed. LORD PHILLIMORE thanked the P r e s i d e n t for his kindness. The PRESIDENT said that he had two proposed amendments to bring to the notice of the Committee: 1. A proposal signed by Mr. Root and himself, concerning the calling of a Conference at The Hague for the advancement of international law. He read this proposal. (See Annex 1). — 498 — 2. Une proposition faite par le Président relative a l'établissement d'une Haute Cour de Justice Internationale, chargée de juger les crimes contre le droit des gens universel. (Cette proposition est reproduite a 1'annexe 2). En 1'introduisant, le Président rappelle que dans la séance de la veille, il avait attiré 1'attention sur le projet qu'il avait déposé au début des travaux du Comité, k la demande de Mr. Root, et oü se trouve une disposition concernant 1'institution d'une Haute Cour de Justice Internationale, appelée a juger les crimes contre 1'ordre public international et contre le droit des gens universel. (Voir annexe au procésverbal du 21 juin: projet d'organisation de la Justice Internationale, articles 3 et 4). II désire appeler 1'attention du Comité sur cette disposition et indiquer brièvement pourquoi il la considère comme n'étant pas étrangère au but que poursuit le Comité, a titre de complément nécessaire de l'organisation de la justice internationale. Et, d'abord, peut-il exister des crimes contre le droit des gens universel, c'est a dire tels que la sécurité de tous les Etats se trouve atteinte par de tels attentats? Le droit international connait de tels crimes, et 1'expérience prouve, malheureusement, qu'ils ne sont pas un mythe dans 1'histoire des rapports internationaux, spécialement en temps de guerre. La constitution même de la Société des Nations sur des bases positives fournit d'ailleurs un terrain nouveau, sur lequel on peut se représenter la perpétration de tels crimes; par exemple, des attentats contre des institutions d'un caractère essentiellement international, comme le Conseil dé la Société des Nations. Ce n'est pas seulement un Etat, ce sont tous les Etats, Membres de cette Société, qui pourraient, dans certains cas, se trouver atteints par de tels attentats. Et ici se pose une seconde question: faut-il attendre que de tels attentats soient commispour organiser a leur égard une juridiction ex post facto? Au sens du Président, il est plus sage d'organiser une juridiction qui n'ait a aucun point de vue, le caractère d'une vindicte après coup, et dont 1'existence seule puisse exercer une action préventive importante. Troisième question: comment composer une telle juridiction ? Le meilleur moyen semble bien être que le groupe des délégués de la Cour Permanente d'Arbitrage nommé par chaque Etat, désigne un membre de la Haute Cour, car ici surtout il importe que tous les Etats soient représentés et que le but de justice internationale poursuivi demeure a 1'abri des influences politiques diverses. Quatrième question: quelles garanties donner 2. A proposal submitted by the President with reference to the establishment of a High Court of International Justice for the purpose of trying crimes against the universal law of nations. (This proposal is inserted in Annex 2). In introducing this plan, the President recalled the fact that at the last meeting he had drawn attention to the plan which he had handed in at the commencement of the Committee's sittings, at the request of Mr. Root, in which a clause was contained dealing with the establishment of a High Court of International Justice for the purpose of trying crimes against international public order and against the universal law of nations. (See Annex to the Proces-Verbal of 2ist June; plan for the organisation of International Justice, Articles 3 and 4). He wished to call the Committee's attention to this suggestion and to indicate shortly the reasons why he considered that it was not unconnected with the object which the Committee had in view, but a necessary complement to it in the organisation of international justice. First of all the question arises : do crimes against the law of nations exist, that is to say, crimes of such a nature that the security of all States would be imperilled by them? International Law recognises the existence of such crimes, and expérience unfortunately shows that they are no mere myth in the history of international affairs, especially in war time. Further the formation of the League of Nations upon a definite basis opens up a new field in which the perpetration of such crimes is conceivable; e.g. outrages against the authority of institutions of an essentially international character, such as the Council of the League of Nations. In certain cases not merely one particular State, but all States which are Members of this League, might be affected by such acts. A second question now arises: should one wait until such outrages are committed and then organise an ex post facto tribunal to deal with them? In the President's opinion it would be wiser so to organise a tribunal for this purpose that a prosecution could not in any way be considered as a revenge, and that the very existence of this tribunal might have a considérable preventative effect. Thirdly, how should such a tribunal be composed ? The best way would seem to be for each group of Delegates appointed by a particular State to the Permanent Court of Arbitration to nominate one member of the High Court; because in this case it is particularly essential that all States should be represented, and that the aim in view—the administration of international justice—should be protected from all political influences. — 499 — concernant le fonctionnement juste et opportun d'une telle juridiction ? L'in terven tion nécessaire de l'Assemblée ou du Conseil de la Société des Nations. Mise en mouvement sur leur initiative, la Haute Cour posséderait les pouvoirs appréciateurs nécessaires pour caractériser le délit, appliquer la peine et déterminer les moyens éventuellement appropriés a 1'exécution de la sentence. Et elle déterminerait par un règlement d'ordre sa procédure. Telle est, dit le Président, 1'économie de la disposition qu'il a soumise au Comité et dont il sollicite la prise en considération en priant les membres d'y voir, non une proposition du Président qu'ils ont choisi et auquel ils ont donné tant de marqués de cordiale déférence, mais la simple" suggestion d'un membre qui appelle 1'attention de ses collègues sur un point qui lui parait mériter une particulière attention. Aucun des membres n'ayant pris la parole, le Président demande si le Comité désire un échange de vues au sujet de la proposition. M. RICCI-BUSATTI croit qu'on ne pourrait discuter cette proposition sans en avoir le texte sous les yeux. Pour cette raison, il suggère l'idée de remettre la discussion a plus tard. Le PRESIDENT ayant déclaré que le texte sera distribué au cours de la séance, M. RICCI-BUSATTI déclare qu'il préférerait que la discussion fut remise a la semaine prochaine. M. DE LAPRADELLE croit que 1'institution proposée vise exclusivement 1'avenir. Le PRESIDENT confïrme cette opinion. II ajoute que, comme les nations institueront tót ou tard l'organisation qu'il vient de proposer, il vaut mieux que le Comité s'en occupe dès maintenant. M. HAGERUP ne peut pas se prononcer sur le fond de la question. Son opinion personnelle a été exposée par lui, il y a déja des années, dans ses cours a 1'Université. II tient a déclarer que la guerre n'a aucunement modifié cette opinion. Mais il trouve que la question est en dehors du mandat du Comité: l'invitation adressée par Sir Eric Drummond aux membres parle seulement d'une juridiction internationale qui doit être ouverte aux parties. Si le mandat avait compris la création d'une Haute Cour de Justice, M. Hagerup Fourthly, what guarantees should be imposed to ensure the just and timely operation of such a tribunal? The previous intervention of the Assembly or the Council of the League of Nations must be stipulated. The High Court, if set in operation on the initiative of these bodies, would possess the necessary powers to. define the crime, to impose the penalty and to determine the appropriate means for the execution of the sentence in each case. The Court would determine its procedure by rules of Court. Such, said the President, was the operation of the provision which he had submitted to the Committee, and which he begged the Committee not to consider as a proposal made by the President whom they had chosen and to whom they had paid so many friendly marks of respect, but as a mere suggestion of a member who wished to call the attention of his colleagues to a subject' which seemed to him to be worthy of special consideration. As none of the Members made any remarks, the President asked whether the Committee wished to have a discussion upon this proposal. M. RICCI-BUSATTI thought that it was not possible to discuss the proposal without having the text before them. For this reason he suggested that the discussion should be postponed until later. The PRESIDENT stated that the text would be distributed during the meeting, and M. RICCIBUSATTI said that he would prefer that the discussion should be postponed until the following week. M. DE LAPRADELLE thought that the proposed institution was only intended to deal with future events. The PRESIDENT confirmed this opinion. He added that, as the nations would, sooner or later, establish the institution he had just proposed, it would be better for the Committee to consider the question now. M. HAGERUP feit that he could not commit himself upon the principle of the question. His personal opinion he had already expounded many years ago in his lectures at the University. He wished to state that the war had in no way modified his opinion. He thought, however, that the question was outside the scope of the Committee's mandate; the invitation sent by Sir Eric Drummond to the members mentioned only an international tribunal to which parties should have a free access. If the mandate had included the création of a High Court — 500 — aurait refusé de 1'accepter, et si le Comité entre dans la discussion du fond de la question, M. Hagerup s'abstiendra d'y prendre part; si nécessaire, il se retirera même du Comité. Bien que la proposition du Président ne vise que 1'avenir, elle est incontestablement de nature politique; quelle que füt 1'attitude prise par lui, lors d'une discussion éventuelle, sa responsabilité serait engagée;,or il tient absolument a garder sa neutralité, moins pour des raisons personnelles, que paree que son attitude pourrait, dans une certaine mesure, engager son pays. Le PRESIDENT respecte les scrupules de M. Hagerup, mais il se trouve, par rapport a lui, dans une position diamétralement opposée: s'il avait pu prévoir qu'on tacherait d'empêcher la discussion de la question de l'établissement d'une Haute Cour de Justice, cette perspective eüt été pour lui une raison de plus de participer aux discussions du Comité. La proposition du Présidé n t ne s'occupe pas du passé. II s'agit de prévenir la perpétration de crimes contre le droit des gens universel: elle n'est que le complément indispensable de l'ceuvre que le Comité est appelé a accomplir. of Justice, M. Hagerup would have refused to accept it, and if the Committee undertook a discussion of the principle of the question, M. Hagerup would take no part in it. If necessary, he would even retire from the Committee. Though the President's proposal only referred to the future, it was indisputably of a political nature. Whatever attitude he might adopt if a discussion were to take place, he would be held responsible; he insisted upon maintaining his neutrality, less for personal reasons than because his attitude might, to some extent, be binding upon his country. The PRESIDENT respected M. Hagerup's scruples but he took a view diametrically opposed to that of M. Hagerup. If he had been able to foresee that an attempt would be made to prevent discussion of the question of the establishment of the High Court of Justice, this circumstance would have been for him an addition al reason for taking part in the Committee's meetings. The Pr es i d e n t's proposal did not concern the past. Its purpose was to pfevent the perpétration of crimes against the law of nations: it was but the indispensable complement of the work that the Committee had been called upon to do. M. DE LAPRADELLE a été frappé de 1'ob- M. DE LAPRADELLE had been struck by the jection de conscience formulée par M. Hagerup. conscientious objections expressed by M. Hagerup. Lorsqu'on pose une question de conscience on Conscientious scruples also involved a question of pose en même temps une question de sentiment, feeling, and that did not lend itself to discussion. et cela ne prête pas a discussion. Cependant, et Nevertheless M. de Lapradelle, in order to afin d'éviter toute équivoque, M. de Lapradelle, avoid any misunderstanding, and in his turn raising en se placant k son tour au point de vue de la a conscientious objection, asked M. Hagerup to conscience, demande k M. Hagerup de retirer withdraw the word " neutrality": this word was le mot de neutralité qu'il a prononcé, ce mot now unsuitable since .they were all Members ot étant devenu impropre, puisqu'on se trouve main- the League of Nations. tenant dans la Société des Nations. M. de Lapradelle had at one time feit the M. de Lapradelle a eu, a une certaine épo- belligerent spirit, but he had discarded it and now que, 1'esprit du belligérant, mais il 1'a abandonné feit as a citizen of the League of Nations, who pour 1'esprit du citoyen qui est entré dans la wished to see peace and justice established through Société des Nations, et qui veut réaliser, dans le the instrumentality of the League. * cadre de la Société, la Paix et la Justice. It was now a question of building up the future II s'agit maintenant de construire 1'avenir et non and not raking up the past. There was no longer d'évoquer le passé. On ne se trouve plus devant any question of particular crimes; no one knew des crimes déterminés, on ne sait pas qui seront who would be the perpetrators of the crimes in the les auteurs des crimes a 1'avenir; c'est pourquoi future, and therefore a Court could be constructed on peut construire une Cour in abstracto. La in abstracio. The League of Nations was born of Société des Nations est née des souffrances des the sufferings of the nations, and its object was peuples et a pour but de prévenir la répétition to prevent a repetition of the calamities which des calamités qui lui ont donné naissance. Pour gave rise to its création. For the achievement pouvoir réaliser ce but, il faut une organisation of this end a stable judicial organisation was re- judiciaire stable qui puisse agir contre les coupa- quired which could take action against those guilty bles d'attentats a la justice internationale, de quel- of crimes against international justice, no matter que nationalité qu'ils soient. On n'a pas encore what nation they belonged to. The past could assez de sang-froid pour pouvoir regarder le passé; not yet be considered as coolly and impartially — 501 — mais on peut en avoir bien assez pour construire 1'avenir, en assurant l'organisation de la justice internationale puisque cette justice elle-même existe. II y a d'ailleurs d'autres crimes contre le droit international universel que des crimes de guerre. On peut done procéder en regardant 1'avenir sans rien évoquer du passé. M. de Lapradelle croit que, dans cet esprit, la conscience de M. Hagerup et la sienne peuvent se rencontrer. Le PRESIDENT déclare qu'il fait sienne la déclaration de M. de Lapradelle. M. HAGERUP demande la parole pour expliquer dans quel sens il s'est servi du mot „neutralité". II dit qu'il n'a pas pensé a la neutralité entre deux belligérants, mais a celle entre deux opinions divergentes. II apprécie les considérations de M. de Lapradelle; mais, en se placant a un point de vue théorique et pratique, il ne con^oit pas comment serait fait un code pénal international ni comment serait organisée Papplication des peines. D'ailleurs, il n'a pas invoqué, comme 1'a dit M. de Lapradelle, des raisons de sentiment. II a dit que la question, par la force des choses, a assumé un caractère politique et qu'il ne peut pas, comme membre de cette commission, se mêler de la politique. C'est la une raison qui n'est pas sentimentale mais tout a fait pratique, qui s'ajoute pour lui a la raison de conscience, ou plutót peutêtre, de prudence, qu'il vient d'exposer: — de prudence, paree qu'elle engagerait non seulement sa propre attitude, mais, il le répète, celle de son pays. M. H agerup finit en rappelant que le mandat qu'il a recu de la Société des Nations ne comprend que l'établissement d'une Cour de Justice; il demande au Comité de tenir compte de ce fait. M. ALTAMIRA déclare qu'il se rallie complètement a la proposition du Président et au commentaire de M. d e L a p r a d e 11 e. Tel a été toujours son point de vue, celui qui 1'a guidé en écrivant son livre sur la situation de I'Espagne pendant la guerre, et 1'espoir le plus chéri de son esprit en ce qui concerne les conséquences possibles de la terrible lecon recue par 1'humanité. II pense toutefois qu'il faudrait remplir une condition: les Hens organiques qui a coup sür existent entre la proposition du Président et le travail qui est visé dans le mandat des membres doivent être expliqués. as necessary, but it was quite possible to be sufficiently impartial to build up the future by organising International Justice, since the latter was already in existence. There were also other crimes against International Law besides crimes against the rules of war. It was possible therefore to make provision for the future without stirring up memories of the past. M. de Lapradelle believed that if they worked in this spirit, M. Hagerup and he would be able to reconcile their respective consciences. The PRESIDENT declared that he endorsed every word that M. de Lapradelle had said. M. HAGERUP requested permission to speak, in order to explain his use of the word "neutrality". He said that he had not meant neutrality as between belligerent States, but as between two opposite opinions. He fully appreciated M. de Lapradelle's arguments, but looking upon the matter from a theoretical and practical point of view, he could not see how an international penal code could be drawn up, or how the» enforcement of penalties was to be organised. Again, he had not, as M. de Lapradelle had affirmed, made any reference to a question of feeling. He had said that the question was, by force of circumstances, vested with a political character and that he could not, as a member of this Committee, become involved in politics. Herein lay a purely practical reason, with nothing sentimental about it, which supplemented the conscientious scruples— or perhaps he should rather say motives of prudence—which he had just explained. He used the word prudence because not only his own attitude but, he repeated, that of his country would be involved. M. Hagerup ended by recalling the fact that the mandate given him by the League of Nations only referred to the establishment of a Court of Justice. He asked the Committee to bear this in mind. M. ALTAMIRA stated that he completely agreed with the President's proposal and with M. de Lapradelle's remarks concerning it. He had always held the views which found expression in this proposal, and had been guided by them in writing his book on the situation of Spain during the war: it had been his most cherished hope, in connection with the possible results of the terrible lesson administered to mankind, that such a Court would be evolved. He thought, however, that there was one condition to be complied with: the organic connection undoubtedly existing between — 502 — Si 1'on réussit a convaincre, non seulement les membres du Comité, mais aussi 1'opinion du grand public, des relations étroites qui peuvent exister entre la Cour Permanente de Justice et la Haute Cour, telle qu'elle a été concue par le Président; si de cette manière, on fait comprendre que la nouvelle organisation contemplée rentre dans le mandat du Comité, ou en est le complément nécessaire, alors la discussion sera plus facile paree qu'on verra la proposition sous un aspect différent, et on ne craindra plus de sortir des limites du mandat en la prenant sérieusement en considération. M. ADATCI est favorable a la création d'une Haute Cour de Justice préalablement a la perpétration des crimes qu'elle aura a juger. II rappelle que, lors de la Conférence de la Paix a. Paris, on a beaucoup discuté la question d'établir un tribunal compétent pour juger les crimes de guerre. Mais cette idée 1'a choqué paree que ce tribunal aurait eu a connaitre «des crimes ex post facto. Le problème se pose autrement lorsqu'il s'agit d'établir une Cour avant la perpétration. des actes punissables; c'est pourquoi la proposition du Président plait beaucoup a M. Adatci. Seulement, le Comité est chargé, a son avis, de créer une Cour et non pas deux: il croit done que le Comité dépasserait les limites de son mandat en s'occupant de la proposition soumise par le Président. II pense que cette proposition doit être renvoyée a. une nouvelle Conférence de droit international. A ces considérations, viennent s'ajouter pour M. Adatci des considérations d'ordre pratique: le Comité n'a devant lui qu'un temps extrêmement limité pour achever les travaux dont il a été chargé. M. RICCI-BUSATTI aurait préféré que la ques¬ tion ne fut pas discutée a la présente séance; mais la discussion s'étant engagée, il croit devoir déclarer quelle est son attitude vis a vis de cette question. Tous les membres qui se sont prononcés jusqu'ici ont évoqué le cauchemar du passé, quoique tous désirent écarter ce souvenir des travaux du Comité. Cela démontre que le passé est nécessairement lié a la question et que la discussion ne peut pas éviter le terrain politique. Cette circonstance est pour M. Ricci-Busatti un motif suffisant pour écarter la proposition préjudiciellement. A la raison qu'il vient d'exposer, viennent s'ajouter des considérations d'ordre juridique. Selon 1'ar- the P r e s i d e n t's proposal and the work covered by the mandate given to the members must be fully explained. If not only the members of the Committee, but also general public opinion could be convinced of the close ties which might exist between the Permanent Court of Justice and the High Court, as conceived by the President; if in this way it could be made generally understood that the proposed new organisation came within the mandate of the Committee or was its necessary complement, then its discussion would be easter because the proposal would be looked upon in a different light, and there need be no fear of overstepping the limits of the mandate by devoting serious consideration to it. M. ADATCI was in favour of creating a High Court of Justice before the crimes which it would have to try had been committed. He recalled that, at the time of the Peace Conference at Paris, the question of establishing a tribunal with jurisdiction over crimes against the rules of war had been much discussed. But this notion had shocked him because this tribunal would have had to deal with crimes defined ex post facto. It was quite a different matter, now that the intention was to establish a Court before the punishable acts had been committed; for this reason the President's proposal pleased M. Adatci very much. In his opinion, however, the Committee was entrusted with the task of creating one Court and not two: he thougt therefore that the Committee would exceed its mandate if it concerned itself with the proposal submitted by the P r e s i d e n t. He thought that this proposal ought to be submitted to a new Conference on international law. In addition to these considérations, in M. Adatci's opinion, there were some practical reasons to be taken into account: the Committee had only an extremely limited time in which to complete the work with which it had been entrusted. M. RICCI-BUSATTI would have preferred that the question should not be discussed at the present meeting; but as the discussion had been commenced, he feit that he must make his attitude clear. All the members who had already spoken on the subject had referred to the nightmare of the past, though they all wished to exclude any remembrance of it from the work of the Committee. This showed that the past was necessarily bound up in the question and that the discussion was bound to have a political bearing. This fact was for M. Ricci-Busatti a sufficiënt reason for ruling the proposal out of order. To the reason he had just given there were — 505 - manière a rendre possible 1'activité d'une Haute Cour. Ainsi le Comité éviterait de dépasser son mandat; ce qui arriverait, au contraire, si 1'on adoptait la proposition du P r é s i d e n t qui suggère l'établissement d'une Haute Cour, indépendante de la Cour Permanente de Justice. On donnerait également satisfaction aux scrupules de conscience de M. Hagerup et, enfin, on indiquerait a l'Assemblée la direction qui parait la plus désirable en cette matière. Mr. ROOT déclare qu'il prend un grand intérêt a la proposition du Président. II a pensé qu'il était désirable d'établir entre les nations ci vilisées un accord sur la facon dont on devait traiter les crimes contre les principes universellement reconnus de 1'humanité, de la justice et de la morale. La proposition du Président, si éloquemment supportée par M. de Lapradelle, a par conséquent toutes ses sympathies. II voudrait done que le fait que le Comité n'est pas fermé aux idéés dont s'inspire cette proposition fut clairement exprimé; mais il reconnait que des difficultés sérieuses se présentent. D'abord il faut qu'il y ait une loi pour qu'il puisse y avoir une punition. Les Etats étant les seuls sujets de droit international, un particulier ne peut être puni que si 1'acte qu'il a commis est punissable selon le droit national applicable en 1'espèce, c'est a dire, si 1'acte qui viole la loi des nations compromet en même temps la paix et la dignité du pays dont la loi est applicable. Dans ces circonstances la question se transforme en une question de souveraineté. II s'agit en effet de savoir dans quelle mesure un État déterminé est disposé a modifier les exigences de la souveraineté en vue de permettre aux représentants d'une autre souveraineté de punir des actes commis sur i son territoire. Cette question implique celle d'un individu qui doit obéissance a deux autorités différentes. Un officier qui obéit a son gouvernement peut être considéré par la Société des Nations, dans un cas déterminé, comme commettant un crime contre le droit international. Si cette opinion prévaut, 1'autorité de la Société des Nations prime la souveraineté de 1'Etat. Ceci est inadmissible, tant que 1'on ne peut s'autoriser que de principes généraux. II faut que les cas soient nettement définis. Autrement on créerait le „sur-Etat:" une grande autorité centrale, exercant son pouvoir sur les Etats, jusque-la indépendants. Mr. Root croit qu'il faut faire une distinction. II y a un domaine de justice punitive qui est entièrement séparé de celui qu'on est maintenant en train de discuter; c'est 1'application des lois de define the crimes and assess the penalties in order to make the operation of a High Court possible. In this way the Committee would not exceed its mandate, which would be the case if, on the other hand, the President's proposal, which contemplated the establishment of a High Court independent of the Permanent Court of Justice, were adopted. The conscientious scruples of M. Hagerup would also be satisfied, and lastly, an indication of the most désirable line to take in this connection would be given to the Assembly. Mr. ROOT declared that he took a deep interest in the President's proposition. He had long feit that it would be désirable to establish an understanding between civilised nations as to how crimes against universally recognised principles of humanity, justice and morality should be dealt with. He consequently' sympathised profoundly with the President's proposal, which had been so eloquently supported by M. de Lapradelle. He would therefore like the fact that the Committee was not opposed to the ideas on which this proposition was based to be clearly recorded; but he recognised that some serious difficulties existed. In the first place, unless there is a law to be broken there can be no penalty for breaches of it. As only States are subjects of International Law, an individual can only be punished if the act which he has committed is punishable according to the national law which applies to the case, that is t'o say, if the act, which constitutes a breach of the law of nations, also affects the welfare and dignity of the country whose law is applicable. Under these circumstances, the question transforms itself into one of sovereignty; it practically amounts to a question as to how far a given State is prepared to modify its sovereign rights, in order to allow representatives of another sovereign State to punish acts committed within the former's territory. This question involves another: the situation of an individual owing allegiance to two different authorities. An official who obeys his Government may, in a given case, be considered by the League of Nations as having committed an offence against International Law. It this opinion were upheld, the authority of the League of Nations would supersede the sovereignty of the State, and, so long as the only authorisation for this is based on general principles, it is inadmissible. Cases must be clearly defined, otherwise a " super-State" would be created —a great central authority exercising its power over States which, up to that time, had been independent. Mr. Root thought it necessary to make a distinction. There is a sphère of penal justice, which — 506 — la guerre aux actes de guerre. L'échange de vues actuel porte sur la juridiction dont ressortissent les crimes internationaux en temps de paix. C'est dans ce domaine qu'une définition soigneuse est indispensable. Parmi les actes qui rentrent dans cette catégorie, Mr. Root distingue entre les actes dont les Etats assument la responsabilité et ceux qui sont désavoués pas les Etats. Pour ce qui est des premiers, ils créent une relation entre Etats; pour ce qui est des seconds, ils mettent leurs auteurs hors de la protection de leur gouvernement, c'est a dire hors de la loi. Mr. Root prend 1'exemple de la traite des noirs. Dans cet ordre d'idées Mr. Root préconise la création d'une catégorie spéciale de criminels qui ont été désavoués par leurs gouvernements et mis hors la loi. Si 1'on créait ensuite une juridiction spéciale pour ces criminels, cette juridiction élargirait successivement sa sphère d'activité. C'est la méthode normale a employer pour assurer la collaboration de 1'opinion publique a la réalisation du progrès. II faudrait d'abord créer pour tous les Etats 1'obligation d'extrader les personnes accusées, paree qu'il est impossible de donner a la Cour ou a un gouvernement déterminé le droit de s'assurer, dans le territoire d'un Etat quelconque, de la personne du criminel: ce serait un acte de guerre. . En outre, selon Mr. Root, la juridiction devrait être mise en mouvement par les gouvernements souverains, qui devraient s'adresser a la Cour en disant que telle et telle personne a commis tel et tel acte qui a été désavoué par son gouvernement. Mr. Root se demande quelle sera la nature de la procédure a suivre. II croit qu'il est impossible de la confier a un "sur-Etat". II pense qu'il sera nécessaire de se servir de 1'autorité des différents Etats. Dans ces circonstances, la première question qui se pose est la suivante: les Etats du monde sont ils disposés a renoncer, dans la mesure nécessaire, a leur souveraineté individuelle? Ce n'est qu' après avoir obtenu une réponse a cette question, que 1'on pourrait procéder a la création d'une Cour. Pour le moment, Mr. Root pense devoir se borner a suggérer l'idée de référer la question a la conférence visée par la proposition R o o t—D e s c a m p s, dont le Président a donné lecture, la conférence devant formuler une recommandation sur ce point. II sera en effet nécessaire de donner a tous les Etats du monde le moyen de se prononcer sur ce problème. is quite distinct from that under discussion : that is, the application of laws of war to acts of war. The present exchange of views concerned jurisdiction over international crimes in time of peace. An exact définition of such offences is indispensable. Amongst acts included in this category, Mr. Root. distinguished between acts for which States accept responsibility, and those disowned by States. The former give rise to relations between States; the persons responsible for the latter are deprived of the protection of their Governments, that is to say, they are outlawed. Mr. Root took the Slave Trade as an example. In this connection, Mr. Root pointed out the advantages of the création of a special classification for criminals who have been disowned by their Governments and outlawed. If, following upon this, a special tribunal for these crimes were created, the jurisdiction of this tribunal would be gradually extended. This was the normal method which should be employed to assure the collaboration of public opinion in the réalisation of progress. In the first place it would be necessary to create an obligation binding all States to extradite accused persons, because it would be impossible to give the Court, or a particular Government, the right to arrest the criminal within the territory of some other State: it would be an act of war. Further, in Mr. Root's opinion, the tribunal should be set in operation by a communication from Governments of sovereign States, to the effect that such and such a person had committed such and such an act, which had been repudiated by his Government. Mr. Root next considered the nature of the procedure to be followed. He thought that it would be impossible to entrust it to a " super-State" ; the authority of the various States must be used. Under these circumstances, the first question which arises is the following: Are the Governments of the world prepared to give up their individual sovereign rights to the necessary extent? Only when an answer had been given to this question, would it be possible to proceed with the création of a Court. For the moment, Mr. Root thought it better to limit himself to a suggestion that the question should be referred to the Conference contemplated by the R o o t—D e s c a m p s proposal which the President had read; the Conference should be called upon to make a recommendation on the subject. It would, in fact, be necessary to give all the Governments of the world an opportunity to express their views on the problem. LORD PHILLIMORE croit devoir exprimer son opinion sur la question puisque ses collègues ont jugé bon de le faire. LORD PHILLIMORE thought that he should express his opinion on the question, since his colleagues had seen fit to do so. He thought that — 520 — III. Qu'en vue de mieux mettre en reliëf l'ceuvre a entreprendre, la Conférence nouvelle prenne, si possible, le nom de Conférence pour 1'avancement du droit international. IV. Que cette Conférence soit suivie de Conférences périodiques semblables, assez rapprochées pour permettre de continuer, en toute opportunité et fécondité, l'ceuvre entreprise, dans ce qu'elle aura d'inachevé. Le prqjet actuel de Cour Permanente de Justice Internationale organise une juridiction générale compétente pour toutes les questions que lui soumettra 1'accord volontaire des Parties, avec judicature obligatoire pour les questions spécifiées a l'article 13 du Pacte de la Société des Nations, en tant que leur solution dépend des traités ou de régies recues en droit des gens. II y a lieu d'admettre que 1'activité de la Conférence dont les réunions sont ici recommandées, en étendant incessamment le domaine du droit international, élargira incessamment aussi le cadre de la judicature obligatoire devant la Cour, sans abolir les limites qui constituent une sauvegarde contre tout excès de pouvoir. Et 1'on peut désormais envisager 1'ensemble des institutions établies pour 1' application du droit aux affaires intemationales comme un vaste organisme, a la fois souple et intégral, oü le fonctionnement des juridictions proprement arbitrales peut alterner avec un office permanent de justice internationale et sous 1'égide duquel est appelée a se déployer, dans le respect effectif et progressif de 1'ordre juridique, la vie des Nations. III. That in order to emphasise the character of the task to be undertaken, the new Conference should, if possible, be called the Conference for the advancement of International Law. IV. That this Conference should be followed by periodical similar Conferences, at intervals sufficiently short to enable the work undertaken to be continued, in so far as it may be incomplete, with every prospect of success. The present project for a permanent Court of International Justice organises a tribunal with a general jurisdiction over all questions submitted to it by voluntary agreement between the parties, and with a special compulsory jurisdiction in the questions specified in Article 13 of the Covenant of the League of Nations, in so far as their settlement depend upon the interprétation of treaties or of rules recognised by the Law of Nations. It is most probable that the operations of the Conference herewith recommended, by continually extending the scope of International Law, will also continuaSy develop the Court's compulsory jurisdiction, but without destroying the limits which form a protection against any abuse of power. Thereafter the group of institutions, set up for the application of law to international affairs may be regarded as one vast organisation, flexible yet complete, in which Tribunals of Arbitration constitute an alternative to a Permanent Court of International Justice, and under the aegis of which international life/ will develop and law will be held in real and increasing respect. (Signé) ROOT, DESCAMPS. (Signed) ROOT, DESCAMPS. — 521 — ANNEXE No. 2. Proposition du Baron Descamps. Article 1. II est institué une Haute Cour de Justice Internationale. Article 2. Cette Gour se compose d'un membre par Etat respectivement choisi par le groupe des délégués de chaque Etat a la Cour d'Arbitrage. Article 3. La Haute Cour de Justice Internationale sera compétente pour juger les crimes contre 1'ordre public international et le droit des gens universel, qui lui seront déférés par l'Assemblée plénière de la Société des Nations ou par le Conseil de cette Société. Article 4. La Cour possédera un pouvoir appréciateur pour caractériser le délit, fixer la peine et déterminer les moyens appropriés a 1'exécution de la sentence. Elle déterminera la procédure a suivre dans ce cas, par son règlement d'ordre intérieur. ANNEX No. 2. Proposal submitted by Baron Descamps. Article 1. A High Court of International Justice is hereby established. Article 2. This Court shall be composed of one member for each State chosen by the group of delegates of each State upon the Court of Arbitration. Article 3. The High Court of International Justice shall be competent to try crimes against international public order and the universal law of Nations, referred to it by a public full meeting of the Assembly of the League of Nations, or by the Council of the said League. Article 4. The Court shall have power to define the character of the offence, to fix the penalty and to decide the means by which the terms of the sentence are to be enforced. The Court shall lay down the procedure to be used in this case in its internal regulations. — 522 — ANNEXE No. 3. Tirage a part des Articles 25 et suivants du projet Root-Phillimore. (Texte revisé, d'après les décisions du 13 juillet). Article 25. La Cour aura une session chaque année. Sauf disposition contraire dans le règlement d'ordre de la Cour, cette session commencera le 15 juin et continuera tant que 1'ordre du jour de la Cour n'aura pas été épuisé. Le Président aura le droit de convoquer la Cour en session extraordinaire quand cela lui parattra nécessaire. Le Président aura aussi le droit, a la requête des parties, de convoquer trois juges pour décider les affaires que les parties voudront voir déterminer de cette manière. Article 26. A la première audition d'un cas, au moins neuf juges devront être présents. Si neuf juges ne sont pas disponibles, les juges suppléants entreront en fonction jusqu'a concurrence de ce nombre. Les juges suppléants seront appelés a siéger d'après un système de rotation suivant leur ancienneté d'age. Si, pour une raison quelconque, un ou plusieurs des juges se trouvent hors d'état de continuer a siéger pendant toute 1'audition du cas, 1'audition pourra néanmoins être poursuivie, a condition qu'il y ait un quorum de sept juges présents. Article 27. Si, lors de 1'instruction d'un cas déterminé, la Cour ne renferme pas de juge de la nationalité d'un des Etats parties au litige, cet Etat nommera, en vue de 1'instruction, un juge qui prendra part a la décision du litige sur un pied de parfaite égalité avec les autres juges, membres de la Cour. Si la Cour ne renferme pas de juge de la nationalité d'aucune des parties au litige, chacune d'elles nommera un juge qui prendra part a la procédure concernant le litige et a la décision a son sujet. S'il y a plus de deux parties et que deux ou plusieurs des parties fassent cause commune, elles seront représentées a la Cour par un juge seulement. Ce juge sera nommé de commun accord par les parties. ANNEX No. 3. Separate copy of Articles 25 to 28 of the RootPhillimore plan. (Revised version, embodying the décisions of July i3th). Article 25. The Court shall have one session every year, which, unless otherwise provided by rule of Court, shall begin on the i5th of June and continue until the business before the Court is disposed of. The President shall have the power to convoke an extraordinary session of the Court when he deerns it necessary. The President shall also have the right, when requested by the parties, to assemble three judges to try cases that the parties wish to settle in this way. Article 26. There shall be present at the first hearing of a case not less than nine judges and, if there be less than this number available, their places shall be filled by supplementary judges called in rotation in the order of age. If, for any reason, any of the judges are unable to continue during the hearing, the remaining judges, provided there is a quorum of seven, can continue the case. Article 27. If, on the trial of a case, there is no judge upon the Court belonging to one of the litigating States, that State shall, for the purpose of the trial, appoint a judge who shall take part in the disposition of the case with equal rank with the other judges on the bench. If neither of the parties in litigation before the Court has a judge, each shall appoint a judge to take part in the proceedings and the disposition of the case. If two or more of the parties are in the same interest, they shall have but one judge, to be agreed upon between them. — 523 — Article 28. La Cour est accessible a tous les Etats qui sont Membres de la Société des Nations et aux Etats qui ne sont pas Membres de la Société, mais qui acceptent les conditions posées par le Conseil de, la Société, en conformité avec Partiele 17 du Pacte. La Cour connattra seulement des litiges entre Etats, mais un Etat pourra soumettre a la Cour les droits qu'il fait valoir au nom de ses ressortissants ou au nom de ressortissants d'un autre Etat que le premier Etat a le droit de représenter en vertu d'un traité. Article 28. The Court is open to all States who are Members of the League of Nations and to States not Members of the League of Nations who comply with the conditions laid down by the Council under Article 17 of the Covenant. The Court shall take cognisance only of suits between States, but the State may put forwara rights which it claims on behalf of any of its citizens or for the nationals of another State on whose behalf it is entitled by treaty to appear. — 524 — ANNEXE No. 4. Amendements proposés par M. Ricci-Busatti aux Articles 25—28 du projet Root-Phillimore. Article 25. Supprimer la phrase: „Sauf disposition contraire dans le règlement d'ordre de la Cour" et rédiger la première partie de l'article de telle facon qu'il soit établi que la session n'aura pas lieu s'il n'y a pas d'affaires a régler. Article 26. Ajouter, au début de l'article, les mots: „Lorsque, soit sur la demande des parties, soit par décision du Président, la Cour siégera en séance plénière.": sauf rédaction pour ce qui reste. Ajouter l'article suivant (26 bis): „Dans chaque affaire, les parties eYi cause pourront demander, de commun accord, que le tribunal soit composé de trois juges ou d'un seul juge, a désigner soit par elles-mêmes soit par le Président, parmi les membres de la Cour. „Sous réserve des dispositions de l'article 26 et de 1'alinéa précédent, le tribunal serait composé, dans chaque affaire, de cinq juges et deux juges suppléants: le règlement de la Cour établira 1'ordre dans lequel les juges seront appelés a siéger." Article 27. Alinéa premier: substituer aux mots: „cet Etat nommera, en vue de 1'instruction ", les suivants: „cette partie pourra, soit nommer parmi les personnes qui figurent sur la liste visée a l'article ... un juge .. ., soit demander que les ressortissants des deux Parties adverses, s'ils figurent parmi les juges, soient exclus du tribunal." 2me alinéa: Substituer les mots: „nommera" par les mots: „pourra nommer". Article 28. Substituer aux mots: „mais un Etat etc." jusqu'a la fin, les mots suivants: „soit que le différend porte exclusivement sur les droits de 1'Etat lui même, soit qu'il ait indirectement pour objet les droits et intéréts de ses ressortissants, ou des ressortissants d'un pays dont 1'Etat partie en cause a la protection." ANNEX No. 4. Amendments proposed by M. Ricci-Busatti to Articles 25 to 28 of the Root—Phillirhore plan. Article 25. The words "unless otherwise provided by rule of Court" to be deleted, and the first portion of the Article to be so worded that it shall be laid down that the session shall not take place if there should be no cases to be tried. Article 26. Add at the beginning of the Article the words: "Whenever, either at the request of the parties, or upon the décision of the President, the full Court sits" the remainder of the Article approved, subject to amendments in wording. The following Article to be added (26 bis): "In any case the contesting parties may by mutual agreement request that the tribunal should be composed of three judges or of a single judge, to be appointed either by themselves or by the President from amongst the members of the Court. "Subject to the provisions of Article 26 and the preceding paragraph, the Court shall be composed in each case of five judges and two deputy judges. The rules of Court shall lay down the order in which the judges shall be called upon to take their seats." Article 27. In the first paragraph substitute the words " this party may either nominate a judge from amongst persons included on the list mentioned in Article or claim that the subjects of the two contesting parties, ifany are included amongst the judges, shall be excluded from the Court", for the words "that State shall for the purpose of the trial appoint. . ." In the second paragraph substitute the words "may appoint" for the words "shall appoint". Article 28. Substitute the words "whether the dispute concerns rights of the State itself exclusively, or whether it indirectly concerns the rights and interests of its subjects or of subjects of a country which the State concerned in the case has under its protection", for the words " but the State etc." to the end of the paragraph. — 525 — 24'Ème SÉANCE (non-publique), tenue au Palais de la Paix, a La Haye, le 14 juillet 1920. Présidence de M. le BARON DESCAMPS. Sont présents: tous les membres du Comité (a 1'exception de M. Bevilaqua); M. Fernandes; Mr. James Brown Scott; les secrétaires particuliers du Baron Descamps et de M. Adatci; les membres du Secrétariat. La séance est ouverte a 9.50 heures du matin. Le PRESIDENT rouvre la discussion sur les articles 25 et 26 du projet Root—Phillimore. II appelle 1'attention du Comité sur l'amendement déposé par Lord Phillimore en vue de se rapprocher du point de vue du Président, et comme suite a sa déclaration de la veille. Cet amendement est ainsi concju: Ajouter a la fin de l'article 25 : „La Cour désigne annuellement trois juges qui, avec le président, forment une section spéciale. Les parties peuvent, de consentement mutuel, s'adresser au président pour que leurs affaires soient décidées par cette section. Si un juge faisant partie de la section est empêché, le président a le droit de désigner un des autres juges a sa place." Ajouter au commencement de l'article 26: „Sauf dans les cas visés dans l'article précédent." Le Président constate, en réponse a des questions qui lui sont posées, que l'article 25 n'a pas encore été adopté. II explique que la proposition de Lord Phillimore se rapproche du Projet de Convention de 1907, qui également prévoit une section spéciale de trois juges. Ce rapprochement constitue un gage pour que l'amendement soit trouvé acceptable. Personnellement, le Président aurait préféré plusieurs chambres dont une composée de cinq juges, et 1'institution d'un ou de plusieurs juges uniques; mais il constate le pas fait par la proposition de Lord Phillimore. II donne lecture d'un texte qui exprime toute sa pensée au sujet de l'organisation de la section spéciale. Ce texte est inséré a 1'annexe 2. Une discussion s'engage au sujet de l'amendement proposé par Lord Phillimore. Le mode 24™ MEETING (Private), held at the Peace Palace, the Hague, on July 14th, 1920. BARON DESCAMPS in the chair. Present: all the members of the Committee (except M. Bevilaqua); M. Fernandes; Mr. James Brown Scott; the private secretaries of Baron Descamps and M. Adatci; the Members of the Secrétariat. The meeting opened at 9.50 a.m. The PRESIDENT re-opened the discussion on Articles 25 and 26 of the Root—Phillimore plan, and drew the Committee's attention to the amendment presented by Lord Phillimore, in accordance with his statement on the previous day, with a view to reconciling the P r e s i d e n t's point of view and his own. This amendment was worded as follows: Add at the end of article 2 5 : " The Court shall designate, annually, three judges who, with the President, shall form a special section. Parties may, by mutual consent, apply to the President for the purpose of having their case decided by this section. If a judge included in the Section is unahle to sit, the President may appoint one of the other judges to take his place." Add at the beginning of article 26: " Except in the case mentioned in the preceding article." The President stated, in answer to a question put to him, that Article 25 had not yet been adopted. He explained that the proposal of Lord Phillimore resembled the plan of the 1907 Convention, which also made provision for a special section of three judges. This similarity gave promise that the amendment would be found acceptable. Personally, the President would have preferred several chambers of which one should be composed of five judges, and the institution of one or more chambers with a single judge, but he admitted that Lord Phillimore's proposal was a step in the right direction. He read a statement which expressed his ideas on the organisation of a special section; this statement is included in Annex 2. — 526 — de désignation des juges qui feront partie de la section spéciale, est particulièrement étudié. Les juges seront-ils désignés par le président ou par les parties, ou bien pourront-ils siéger d'office? M. RICCI-BUSATTI fait valoir qu'il est désirable de laisser aux parties directement, ou par 1'intermédiaire du président, une certaine influence sur la composition de la section, tandis que M. Loder et le Président font valoir que cette méthode rappellerait trop celle propre k 1'arbitrage. Au cours de la discussion, la question suivante est également soulevée: la Cour peut-elle utilement juger avec un nombre pair de juges? M. FERNANDES dépose l'amendement suivant: „La Cour statuera au complet, les juges suppléants étant appelés a remplacer les juges titulaires absents ou empêchés. Si toutefois onze juges ne sont pas disppnibles, neuf juges suffiront comme quorum minimum pour l'audience." Cet amendement se rapporte a l'article 26 du projet Root—Phillimore. Le PRESIDENT en donne lecture, mais déclare qu'il ne peut pas s'y rallier. LORD PHILLIMORE explique l'idée du projet Root—Phillimore. Le chiffre 11 ne serait que nominal; des cas inévitables de maladie et d'absence ramèneraient presque toujours ce chiffre a 9; c'est le chiffre qu'il trouve préférable. Mr. ROOT donne son approbation k l'amendement de M. Fernandes. II croit qu'on doit pouvoir compléter la Cour en faisant appel a autant de suppléants qu'il faut pour faire le nombre de 11; mais d'autre part, ce chiffre ne doit pas être obligatoire. La Cour doit pouvoir siéger avec neuf juges. Le PRESIDENT donne lecture de sa proposition et déclare qu'il lui est impossible d'accepter le chiffre de 11 juges proposé par M. Fernandes et appuyé par Mr. Root. Son système comprenait cinq juges; dans un esprit de conciliation il est allé jusqu'a neuf, mais ce chiffre représenté le maximum des concessions qu'il peut faire. Dans ces conditions il reprend sa proposition. M. RICCI-BUSATTI se rallie au texte du Président, sauf rédaction. A discussion took place on the subject of the amendment proposed by Lord Phillimore. The method of appointing the judges who were to form the special section was especially considered: should they be named by the President or by the parties, or could they sit ex officio ? M. RICCI-BUSATTI pointed out that it was désirable to allow the Parties, either directly or through the President, to have a certain influence on the composition of the section, while M. Loder and the President pointed out that this method would too much resemble that proper to arbitration. In the course of the discussion, the question was also raised whether the Court could successfully perform its duties with an even number of judges. M. FERNANDES proposed the following amendment: "The full Court shall sit, deputy judges being called upon to replace regular judges who are absent or unable to sit. If at any time eleven judges are not available, nine judges shall suffice to constitute a quorum for the hearing of a case." This amendment related to Art. 26 of the RootPhillimore plan. The PRESIDENT read it but stated that he could not accept it. LORD PHILLIMORE explained the idea of the Root—Phillimore plan. The number 11 would be merely nominal; cases of illness and absence would always reduce the number to 9, which number he thoüght préférable. Mr. ROOT expressed his approval of M. Fernandes' amendment. He thought that it should be possible to make up the number of the Court to 11 by calling upon as many deputy judges as might be necessary for this purpose. On the other hand, however, this number should not be compulsory. The Court should be able to sit with nine judges. The PRESIDENT read his proposition and said that it was impossible for him to accept the number of eleven judges, proposed byM. Fernandes and supported by Mr. Root. His system involved five judges; in an attempt to effect a compromise he had consented to nine judges, but this number represented the utmost concession which he could make. Under these circumstances he reverted to his proposal. M. RICCI-BUSATTI agreed to the President's proposition, subject to alterations in wording. — 527 — Le PRESIDENT met aux voix sa proposition. Elle est adoptée a main levée, a une voix de majorité, et avec deux réserves. En conséquence il n'y a pas lieu de procéder a un vote sur l'amendement de M. Fernandes. MM. ALTAMIRA et DE LAPRADELLE demandent des explications sur le vote. En réponse k une question de LORD PHILLIMORE, le PRÉSIDENT déclare que la question de 1'ordre dans lequel les suppléants seront appelés a siéger a été déja décidée dans un autre sens que celui qui est proposé a la fin de l'article 26 du projet Root-Phillimore. Mr. ROOT demande au Président quelle est exactement la portée du texte qui a été adopté. II a 1'impression qu'on a adopté d'abord l'amendement deLord Phillimore, puis celui du Président. II y a cependant contradiction entreces deux amendements; pour sa part, Mr. Root n'a pas de préférences, mais il croit qu'il faut choisir 1'un ou l'autre de ces amendements. Le PRESIDENT explique qu'a son avis tout a été suffisamment discuté. L'amendement qu'il a proposé a un caractère nettement transactionnel. II a adopté le principe que la Cour siégera normalement in pleno, sauf la division de la Cour en chambres. II lui a été impossible d'accepter le nombre de onze juges. En tout cas, la question est maintenant tranchée par le vote qu'on vient de prendre. Si 1'on veut y revenir, on pourra le faire en seconde lecture. LORD PHILLIMORE donne lecture de l'article 25 du projet Root-Phillimore et de l'amendement qu'il a déposé. II demande si ce dernier texte a été adopté a la place du texte correspondant de l'article 25 et quelle est, dans ce cas, la relation entre ce texte et celui soumis par le P r é s i d e n t texte qui a été également adopté. II croit qu'on est d'accord sur le premier alinéa de l'article 25; mais entre le 2ème alinéa et l'amendement du Président il y a contradiction. Le PRESIDENT déclare que le texte de l'article 2 5 du projet Root—Phillimorea été adopté jusqu'aux mots „lui paraitra nécessaire", inclusivement; puis on a adopté le texte du Président jusqu'a 1'expression „a la demande des parties" inclusivement. The PRESIDENT took a vote upon his proposition. It was adopted by a majority of one vote, on a show of hands; two members made reservations. Consequently, there was no need to vote upon M. Fernandes' amendment. MM. ALTAMIRA and DE LAPRADELLE asked for an explanation concerning the vote. In answer to a question of LORD PHILLIMORE, the PRESIDENT stated that the question of the order in which the deputy judges should be called to the Bench had been already decided in a way different from that proposed at the end of Art. 26 of the Root—Phillimore plan. Mr. ROOT asked the President what was the exact scope of the text which had been adopted; he was under the impression that first of all Lord Phillimore's amendment had been adopted and then that of the President. There was, however, a contradiction between these two amendments. Mr. Root personally had no preference, but he thought that it would be necessary to select one or the other of these amendments. The PRESIDENT explained that, in his opinion, the whole question had been sufficiently discussed. The amendment which he had proposed was clearly in the nature of a compromise. He had adopted the principle that the Court should normally sit in pleno, subject to the division of the Court into Chambers; he had found it impossible to accept the number of eleven judges. At all events, the question had now been settled by the vote just taken. If it were desired to reconsider it, it might be done at thè second reading. LORD PHILLIMORE read article 25 of the Root—Phillimore plan and the amendment which he had proposed. He asked if the latter had been adopted instead of the corresponding text of Art. 25, and if so, what the relation was between this amendment and the one presented by the President, which had also been adopted. He thought that the first paragraph of Article 25 had been agreed upon, but that Paragraph 2 and the P r e s i d e n t's amendment were contradictory. The PRESIDENT stated that the text of Article 25 of the Root-Phillimore plan had been adopted up to and including the words " when he deerns it necessary;" then the President's text had been adopted up to and including the expression "at the request of the parties." ifej — 531 - ' M. DE LAPRADELLE admet la proposition R o o t—P h i 11 i m o r e, mais désirerait préciser certains points. II se demande, par exemple, si le juge ad hoe aura le droit de marquer son dissentiment. LORD PHILLIMORE dit que oui. M. DE LAPRADELLE continue alors en disant que c'est un point extrêmement délicat, paree qu'un juge national marquera toujours son dissentiment contre une sentence qui est défavorable a son pays. C'est pourquoi on ne doitsrecourir aux juges ad hoe qu'en dernier lieu. La méthode a employer serait de prendre d'abord le juge ressortissant d'une des parties en litige dans la Cour, et de donner aux parties le droit de choisir chacune un juge ad hoe parmi les suppléants. Ainsi on arriverait en même temps a donner un peu de vie a 1'institution des juges suppléants. M. LODER, bi en que se sachant en minorité, tient a faire une déclaration. II est hostile a l'article 27 du projet Root—Phillimore paree que cet article évoque encore l'idée de 1'arbitrage au lieu de celle de la justice. II pense que l'idée de donner aux parties un représentant k la Cour est erronée. Si 1'on donne aux parties le droit de choisir ce juge, ón se trouve en pleine procédure d'arbitrage. Si 1'on stipule que les systèmes juridiques seront représentés, on a encore adopté une idée fausse. II y a du reste contradiction entre les efforts qu'on a faits pour instituer une Cour composée des meilleurs juges, et la proposition d'y introduire des juges occasionnels. * M. Loder voudrait que 1'on supprimat tout l'article 27, mais si 1'on ne trouve pas cela possible, il ne peut en tout cas aller plus loin que d'accepter des assesseurs avec voix consultative nommés par les parties. Dans cet ordre d'idées il propose la rédaction suivante de l'article 2 7 : „Si, lors de 1'instruction d'un cas déterminé, la Cour ne renferme pas de juge de la nationalité d'un des Etats partie au litige, cet Etat nommera, en vue de 1'instruction, un juge qui aura une voix consultative dans la Chambre du Conseil. „Si la Cour ne renferme pas de juge de la nationalité d'aucune des parties au litige, chacune d'elles nommera un juge qui prendra part a la procédure avec voix consultative". En réponse a une question de M. de Lapradelle, M. Loder déclare que, dans son système, un juge ressortissant d'une des parties doit sortir de la Cour. M. DE LAPRADELLE accepted the RootPhillimore proposal, but desired to make certain points clear. He wished to know, for instance, whether a judge ad hoe would have the right to have his dissent recorded. LORD PHILLIMORE answered in the affirmative. M. DE LAPRADELLE then went on to say that this was an extremely delicate point, because a national judge would always record his disapproval of a sentence unfavourable to his country. For this reason, judges ad hoe should not be used except as a last resort. The method to be employed would be, first of all to remove from the Court the judges representing one of the parties in the case, and then to confer on each of the parties the right to choose a judge ad hoe from amongst the deputy judges. Thus, at the same time, a little life would be put into the institution of deputy judges. M. LODER, although he realised he was in the minority, wished to make a statement. He was opposed to Article 27 of the Root-Phillimore plan, because this Article still involved the idea of arbitration instead of justice. He believed that the idea of giving the parties representatives upon the Court was wrong. If the right to choose such judges were given to the parties, this would give the proceedings a characteristic essentially belonging to arbitration. Again, by stipulating that the various legal systems should be represented, a mistaken idea would be introduced. Furthermore, there was a contradiction between the attempts which had been made to ensure the establishment of a Court composed of the best judges, and the proposal to bring temporary judges into the Court. M. Loder desired to suppress the whole of Article 27 but if that was found impossible, he was prepared to agree to assessors with advisory powers appointed by the parties, but he could not in any case go further. He consequently proposed the following wording for Article 27: " If at the time of the preliminary examination of a given case, the Court does not include a judge of the nationality of one of the States parties in the case, this State shall appoint, for the preliminary examination, a judge who shall take part with an advisory capacity in the délibérations preceding the judgment. * If the Court does not contain a judge of the nationality of either of the parties in the case, each State shall appoint a judge who shall participate in the proceedings, in an advisory capacity." In answer to a question by M. de Lapradelle, 532 LORD PHILLIMORE exprime 1'avis que si 1'on adopte une idée, il faut en accepter les conséquences jusqu'au bout. II apprécie beaucoup l'idée de M. Leder, et il la trouve trés belle, puisqu'elle est entièrement conforme aux exigences du droit strict, mais elle n'est pas pratique: c'est pourquoi il croit devoir se rallier plutöt a l'idée de M. Adatci; il peut accepter aussi l'amendement de M. Hagerup qui s'en inspire. M. RICCI-BUSATTI déclare que les mêmes raisons pour lesquelles M. Loder est hostile a l'article 27 lui semblent militer en faveur de cet article. II admet cependant que les objections de M. Loder sont trés graves, et il relève surtout la difficulté qui ressortirait de la différence d'origine entre les juges — les juges ordinaires, élus par le Conseil et par l'Assemblée, tenant leur mandat de la Société des Nations, tandis que les juges adjoints seraient nommés par leurs gouvernements: pour la cohérence du système, il lui parait plus raisonnable de donner aux représentants des parties le caractère d'assesseurs. D'autre part, afin que la disposition dont il s'agit puisse satisfaire aux différentes circonstances qui peuvent se présenter, il propose un amendement portant que, si 1'une des parties en cause est représentée dans la Cour, et non l'autre, celle-ci pourra, soit nommer un juge parmi les personnes qui figurent sur la liste des présentations, soit demander que le ressortissant de la partie adverse soit exclu du tribunal. Mr. ROOT est d'avis que tout ce qui a été dit par M. Loder, s'applique parfaitement a la juridiction nationale. Pour ce qui est de la juridiction internationale, il faut tenir compte des observations de M. Adatci. Les nations doivent aller a la Cour avec 1'assurance d'y rencontrer une pleine compréhension: dans ce but il est nécessaire, au moins pour les pays qui différent le plus de 1'ordinaire, d'avoir è. ia Cour un juge de ieur nationalité et un juge qui y siège sur un pied de parfaite égalité avec les autres. C'est pourquoi Mr. Root appuie la proposition du projet Root-Phillimore, tout en voulant y ajouter l'amendement de M. Hagerup. Le PRESIDENT déclare qu'a son avis M. Loder confond l'organisation juridique nationale et M. Loder stated that, according to this system, a judge of the nationality of one of the parties would give up his seat. LORD PHILLIMORE expressed the opinion that, if a theory were adopted, all the conséquences must also be accepted. He appreciated M. Loder's idea highly and found it admirable in that it was entirely in conformity with the requirements of strict law, but it was not practicable. Lord Phillimore feit therefore that he would be better able to support M. A date i's view; he could also accept M. Hagerup's amendment which was based upon it. M. RICCI-BUSATTI stated that, as far as he was concerned, the reasons for which M. Loder was opposed to Article 27 appeared to be in its favour. He admitted, however, that M. L o d e r's objections were very serious, and he mentioned in particular the difficulty which would result from the fact that the judges would derive their positions from different sources—the ordinary judges elected by the Council and the Assembly, holding their position under the League of Nations, and the judges ad hoe being appointed by their Governments. It would therefore seem more consistent with the system adopted to give the representatives of the parties the character of assessors. On the other hand, in order that the provision in question should meet the various circumstances which might arise, he presented an amendment to the effect that, if one of the parties were represented on the Court but not the other, the latter should be able, either to appoint a judge from amongst the persons who appear on the list of nominations, or to request that the representative ot the opposing party be excluded from the tribunal. Mr. ROOT was of opinion that all that M. L o d e r had said applied perfectly to national tribunals; but in relation to an international tribunal, M. Adatci's observations must be taken into consideration. Nations should be able to go before the Court with the certainty that their case will be fully understood. For this purpose there must be, at any rate in the case of those countries which differ most widely from the normal type, a judge of their nationality on the Court, who must sit on a footing of complete equality with the others. For this reason Mr. Root supported the provisions of the Root—Phillimore plan, and, at the same time, wished to have M. H ag er up's amendment added to it. The PRESIDENT said that, in his opinion, M. Loder had confused national and international 533 - l'organisation juridique internationale. Une assimilation compléte entre ces deux organisations est impossible. Le but de la justice internationale est de remplacer la violence par la procédure devant le juge. Pour arriver a ce but il faut inspirer aux parties la confiance; il faut leur donner la garantie qu'elles seront défendues comme elles entendent être défendues. Dans cet ordre d'idées il parait nécessaire de leur assurer qu'un des leurs soit présent au tribunal. L'observation de M. de Lapradelle sur le droit des juges nationaux de motiver leur dissentiment dans la sentence, doit être réservée pour la séance oü 1'on s'occupera de^ la motivation des jugements. Reste k examiner l'idée de mettre les assesseurs nationaux sur un pied d'égalité avec les juges. Le Président croit que donner suite a cette idée serait dépasser le but: il suffit de mettre les assesseurs dans une situation qui leur permette de remplir leur mission, et k ce point de vue il n'est pas nécessaire de leur accorder autre chose qu'une voix consultative. Les assesseurs eux-mêmes préféreront dü reste souvent n'être pas obligés de se prononcer sur la solution du litige. Pour ces raisons, le Président qui avait auparavant eu une opinion différente, croit pouvoir se rallier maintenant a. la proposition de M. Loder. II suffit d'avoir des assesseurs, mais d'autre part il est nécessaire d'en avoir. LORD PHILLIMORE observe d'abord qu'un juge national ne donnera pas nécessairement toujours son vote en faveur de son pays: il cite Pexemple de Sir Robert Webster, qui dans 1'affaire de 1'Alaska s'est prononcé contre la Grande-Bretagne. Lord Phillimore signale une difficulté du système préconisé par le Président; si deux Etats sont en litige, et que 1'un d'eux soit représenté a la Cour, celui-ci devra-t-il dégrader son juge au rang d'assesseur pour assurer l'égalité entre le juge de sa nationalité et 1'assesseur envoyé par l'autre partie? Lord Phillimore croit que cette solution est inadmissible: il vaudrait certainement mieux donner k l'autre partie le droit de nommer un juge. M. HAGERUP se rallie k Lord Phillimore. Comme lui, il pense qu'il est inadmissible de dégrader un juge au rang d'assesseur. Le PRESIDENT fait observer que, dans le système Loder, un juge ressortissant d'une des parties doit se retirer pour être remplacé par un assesseur, nommé par cette partie. legal organisations; a complete analogy between these two organisations could not be established. The object of international justice is to substitute procedure before a judge for methods of violence. To attain this end, the parties must feel confident— they must be given a guarantee that their case will be defended as they would wish it to be done. For this purpose it would seem necessary to assure them of the présence of one of their subjects upon the tribunal. M. de Lapradelle's remark concerning the right of national judges to have the reasons of their dissent recorded in the judgment, should be brought up for discussion at the meeting at which the question of including a statement of reasons in the judgment would be considered. It remained to consider the idea of placing assessors on an equal footing with the judges. The President thought that by adopting this suggestion they would overshoot the mark. All that was required was to give the assessors a position which would enable them to fulfil their duties; for this purpose it would suffice to give them advisory powers. The assessors, furthermore, would themselves prefer not to be forced to commit themselves to an opinion upon the solution of cases. For these reasons, the President, who had previously held a different opinion, now feit that he could agree to M. Loder's proposal: assessors would suffice, but on the other hand, they were absolutely essential. LORD PHILLIMORE observed, in the first place, that a national judge would not necessarily always vote in favour of his own country. He quoted the example of Sir Robert Webster, who pronounced against Great Britain in the Alaska affair. Lord Phillimore drew attention to a difficulty involved in the system contemplated by the President. If two States were concerned in a dispute, one of which was represented on the Court, would the latter have to reduce its judge to the status of assessor in order to assure complete equality between the judge of its nationality and the assessor sent by the other party? Lord Phillimore thought that such a solution was inadmissible; it would certainly be better to give the other party the right to appoint a judge. M. HAGERUP agreed withLordPhillimore: like him he thought that it was inadmissible to degrade a judge to the rank of assessor. The PRESIDENT observed that in M. Loder's system a judge who was of the nationality of one of the parties would retire and be replaced by an assessor appointed by that party. — 534 — Mr. ROOT est convaincu que la présence des assesseurs ne donnerait satisfaction ni aux grandes ni aux petites puissances, paree qu'un assesseur aura toujours une position d'infériorité. Ils ne peuvent que donner des renseignements, et la Cour n'est pas obligée de tenir compte de ce qu'ils disent. C'est seulement le droit de prendre part aux délibérations et aux décisions qui donnerait a la présence d'un représentant des parties une importance réelle. Tout autre arrangement ne pourrait donner satisfaction ni aux grandes puissances, qui pourraient occasionnellement ne pas être représentées a la Cour, ni aux petites puissances, qui ne le seraient que rarement. M. LODER prie Mr. Root, qui croit que le système préconisé par M. Loder est inacceptable, de proposer une solution qui soit a la fois équitable et possible. L'idée exprimée par Mr. Root, dans 1'opinion de M. Loder, n'est pas pratique. Mr. Root voudrait qu'il y eüt toujours a la Cour un juge représentant chacune des parties; mais cela sera difficile, lorsqu'il y aura plus de deux parties. Le projet R o o t—P hillimore a bien proposé une solution a cette difficulté, mais cette solution, dans la pensée de M. Loder, n'en est pas une. II prend un exemple: il y a un litige entre deux Etats, un qui est représenté k la Cour et un autre qui ne 1'est pas. Ce dernier envoie un juge ad hoe, qui siège a la Cour sur le même pied que les autres juges, bien que nommé par un gouvernement. Quoique oppose a cette idée, M. Loder 1'admet pour le moment, mais il fait observer que de cette faoon on arrivera a un nombre pair de juges, ce qui rendra impossible le fonctionnement du tribunal. M. DE LAPRADELLE fait ressortir la difficulté de la question en présence de laquelle on se trouve. II considère que si la justice internationale était arrivée a un haut degré de perfection, il ne serait pas nécessaire de toucher a la composition de la Cour. Le serment ou la déclaration qui devra être prononcée par les juges, doit déja exprimer l'idée de leur parfaite impartialité qui induira les Etats a soumettre tout naturellement leurs différends a la Cour, sans penser a sa composition : les juges seront, non pas dénationalisés, mais supra-nationalisés. M. de Lapradelle admet cependant que la justice internationale n'a pas encore atteint ce degré de perfection. La solution qui s'impose, pour le degré immédiatement inférieur, est que le juge ressortissant d'une des parties laisse sa place. Le fait d'avoir la nationalité d'une des parties Mr. ROOT was convinced that the présence of assessors would satisfy neither the great nor the small Powers, because an assessor would always be in a position of inferiority. He would only be able to give information, and the Court would not be obliged to take account of what he said. The présence of representatives of the parties would only be of real value if they were given the right to take part in the délibérations and in the décision. Any other arrangement would give satisfaction neither to the great Powers, who might perhaps at times not be represented on the Court, nor to the small Powers who would but rarely be represented upon it. M. LODER asked Mr. Root, who thought that the system suggested by M. Loder was unacceptable, to propose a solution which would be both équitable and possible. Mr. Root's idea, in M. Loder's opinion, was not practical. Mr. Root desired that there should always be a judge upon the Court representing each of the parties; but this would be difficult when there were more than two parties. The R o o t—Ph i 11 i m o r e plan included a proposed solution for this difficulty, but this solution, in M. Loder's opinion, did not dispose of the difficulty. He took an example: a case arises between a Country represented on the Court and another which is not. The latter sends a judge ad hoe who sits on the Court with the same status as the other judges, although appointed by a Government. Though opposed to this idea, M. Loder admitted it for the sake of argument; he wished to point out that the result would be an even number of judges, which would render it impossible for the Court to proceed. M. DE LAPRADELLE underlined the difficult character of the question now before the Committee. He considered that, if international justice reached a high degree of perfection, it would not be necessary to meddle with the composition of the Court. The oath to be taken or the déclaration to be made by the judges should of itself suffice to convey the notion of that complete impartiality on their part, which would induce the States to submit their disputes to the Court as a matter of course, without considering its composition. The judges would be not denationalised but super-nationalised. M. de Lapradelle admitted, however, that international justice had not yet reached this pitch of perfection. The solution applicable to the next lower stage of development would be to cause a judge of the nationality of one of the parties to give up his seat. The fact that a judge was of the — 535 — peut être considéré comme une juste cause de récusation: dans la pratique le juge offrira probablement lui-même de se retirer. II admet toutefois qu'il y a contre ce système une grave objection tirée de 1'expérience arbitrale: on a besoin des lumières des représentants nationaux dans la chambre des délibérations, on a besoin de quelqu'un qui puisse éclairer le tribunal, même sur les préjugés nationaux, et apprécier 1'effet que produira, dans son pays, la forme sous laquelle la sentence aura été rédigée. M. de Lapradelle, qui est trés sensible a 1'évocation par M. Adatci du souvenir de M. Renault, se rappelle avoiraentendu ce dernier dire que les objections contre 1'exécution des sentences arbitrales venaient, le plus souvent, non pas de leur contenu, mais de leur forme, quiblessait les préjugés nationaux, dont il faut tenir compte si 1'on veut assurer le but de la juridiction internationale qui est de garantir la paix: la sentence doit produire le minimum de froissement; pour arriver a ce résultat, il faut que les parties aient un de leurs nationaux, ou un autre hom me de leur confiance, a la Cour. De 1'avis de M. de Lapradelle, cet homme peut parfaitement se contenter du róle d'assesseur: un assesseur peut être aussi écouté qu'un juge; la seule différence est que sa voix ne compte pas dans la majorité. Done la vraie solution semble être que lejuge ressortissant d'une des parties se retire et soit remplacé par un assesseur. Si on adopte la solution contraire, si 1'on permet a la partie non représentée d'envoyer un juge ad hoe, on peut arriver k l'égalité, mais jamais k la réciprocité de situation. Cette réciprocité peut être obtenue seulement par le système des assesseurs. Ce système doit done êtrè adopté, mais il ne doïi être mis en exercice que si, parmi les juges suppléants, il n'y a pas de national de la partie ou des parties non représentées. M. de Lapradelle désire trés vivement donner de la vie k 1'institution des juges suppléants. Si 1'on nomme des juges ad hoe, ils motiveront toujours leurs opinions; et comme ils seront, dans la plupart des cas, d'opinions divergentes, leurs votes n'auront pas de valeur; mais 1'exposé des motifs de leurs opinions reprendra tous les arguments qui seront de nature a froisser les parties; leur présence a la Cour pourra ainsi, parfois, rendre difficile 1'exécution des sentences. nationality of one of the parties might be considerèd as a sufficiënt ground for challenging his right to sit. In practice, a judge would, in all probability, offer to withdraw. M. de Lapradelle nevertheless admitted that there was a grave objection to this system: expérience gained in proceedings by arbitration shows that there is a need for the special knowledge of national representatives during the délibérations; someone is needed who can enlighten the Court even on such matters as national prejudices and estimate the effect which the form given to the sentence would produce in his country. M. de Lapradelle, who appreciated highly the reference made by M. Adatci to M. Renault, remembered that he had heard him say that objections raised with reference to the execution of sentences of arbitration more often arose, not from their substance, but from their form, which wounded such national prejudices as must be taken into account, if the object of an international jurisdiction—to-guarantee peace—were to be attained. The sentence should cause a minimum amount of offence; to attain this result both parties must have one of their own citizens, or someone else in whom they have confidence, upon the Court. M. de Lapradelle's opinion was that this man would find the róle of assessor quite sufficiënt: just as much attention might be paid to an assessor as to a judge; the only différence would be that he would not be able to affect the décision by his vote. The true solution, therefore, would seem to be that a judge of the nationality of one of the parties should withdraw and be replaced by an assessor. If the contrary solution were adopted, if the unrepresented party were allowed to send a judge ad hoe, theoretical equality might be attained, but not an exactly similar situation for both parties. The latter could be obtained only by the system of assessors. This method should, therefore, be adopted; but it should not be used unless there were no deputy judge of the nationality of the party or parties represented. M. de Lapradelle was very anxious to put life into the constitution of deputy judges. If judges ad hoe were appointed, they would always give the reasons for their opinions, and as they would generally dissent from the majority, their votes would have no value; but the statement of the reasons for their opinions would restate all the arguments likely to hurt the parties' feelings; the présence of such judges on the Court might sometimes therefore render the enforcement of sentences difficult. — 536 — M. LODER demande une réponse aux objections qu'il a soulevées contre le projet RootPhillimore. M. FERNANDES constate qu'un certain nombre des membres du Comité se sont maintenant ralliés autour de l'amendement qu'il a déposé l'autre jour, mais qu'il vient de retirer. II croit que le système Root-Phillimore est le plus sage. La plupart des Etats ne seront pas représentés a la Cour; il faut leur donner la satisfaction légitime, d'être représentés par un juge qui prend sa place sur un pied de parfaite égalité avec les autres juges, lorsqu'une affaire qui les concerne est soumise a la Cour. M. Fernandes croit que ces considérations doivent 1'emporter sur celles que lui-même avait jusqu'ici fait valoir en se placant a un point de vue théorique. S'adressant a M. Loder, M. Fernandes dit que dans tous les systèmes, et non seulement dans celui qui prévoit la nomination d'un juge ad hoe, il peut arriver qu'on aboutisse a un partage des voix. LORD PHILLIMORE est surpris de 1'objection de M. Loder concernant la parité du nombre des juges de la Cour, parité a laquelle on arrivera nécessairement par 1'adjonction d'un juge ad hoe. Cette conséquence de 1'institution des juges ad hoe, aux yeux de M. Loder, rend ce point spécial du système Root — Phillimore peu pratique. A ceci, Lord Phillimore répond que le nombre des juges composant les cours en Angleterre est trés souvent un nombre pair. II ne croit pas que 1'éventualité du partage des juges puisse se produire souvent. Elle pourrait du reste se produire même dans le système préconisé par M. Loder. Lord Phillimore est d'avis que ce système soit dès maintenant mis aux voix. Pour ce qui est des arguments si habiles de M. de Lapradelle, Lord Phillimore les apprécie certainement, mais il croit qu'il y a une considération pratique qui doit 1'emporter sur ces arguments, et c'est la nécessité d'arriver a un système qui garantisse que les sentences de la Cour seront acceptées. Elles le seraient difhcilement dans les pays de I'Amérique du Sud et de 1'Asie, si elles étaient rendues par une Cour composée exclusivement d'Européens ou d'Américains, et oü les pays intéressés n'auraient que des assesseurs sans voix délibérative. Le PRESIDENT fait observer qu'il n'est pas certain que même les grandes puissances soient toujours représentées. M. LODER requested an answer to the objections he had raised against the Root—Phillimore plan. M. FERNANDES stated that a certain number of the members ot the Committee were now in favour of the amendment which he had submitted on a previous day, but which he had just withdrawn. He thought that the Root—Phillimore plan was the wiser. The great majority of States would not be represented on the Court. Their dignity must be satisfied by allowing them to be represented by a judge who would take his seat on an equal footing with the other judges, when a case which affected them was brought before the Court. M. Fernandes thought that these considérations should outweigh those which he himself had until now put forward, looking at the matter from a theoretical point of view. Speaking to M. Loder, M. Fernandes said that a split vote might occur under any system and was by no means confined to that which provided for the appointment of judges ad hoe. LORD PHILLIMORE expressed his surprise at M. Loder's objection to a Court of an even number of judges, which would follow automatically upon the addition of a judge ad hoe. The conséquence of the employment of judges ad hoe appeared to lead M. Loder to consider that this particular part of the Root-Phillimore plan was not practical. Lord Phillimore's answer to this was that the Courts in England were very often composed of an even number of judges. He did not believe that it would often happen that the judges would be equally divided: besides, the same thing might happen even in the system advocated by M. Loder. Lord Phillimore thought that this system should be voted upon at once. Concerning M. de Lapradelle's very able arguments, Lord Phillimore certainly recognised their value, but he thought that there was a practical consideration which should out-weigh them, and that was the necessity of finding a system which would guarantee the acceptance of the sentences of the Court. It would be very difficult to induce South-American and Asiatic countries to accept them, if they were pronounced by a Court composed exclusively of Europeans and Americans, and on which the interested countries were only represented by assessors without the right to vote. The PRESIDENT observed that it was not certain that even the great Powers would always be represented. — 537 — LORD PHILLIMORE admet la justesse de cette remarque, mais fait valoir qu'il est encore moins probable que les Etats asiatiques et sudaméricains aient un représentant. Le PRESIDENT continue en disant que les petits Etats n'auront tous ensemble que cinq ou six juges a la Cour, tandis que les grandes puissances y seront pour la plupart représentées. On cherche a réaliser la justice impartiale. Dans ce but il est nécessaire de laisser aux parties le droit de défendre leurs intéréts, et d'exercer une juste influence sur la sentence, mais, d'autre part, il faut se souvenir du principe que personne ne peut être en même temps partie et juge. M. LODER admet la justesse de 1'observation de Lord Phillimore qu'une Cour peut trés bien juger\ avec un nombre pair de juges. Aussi ses objections ne se sont-elles pas adressées contre ce point. II a seulement voulu souligner que le nombre des juges doit être fixé d'avance. Si une partie non représentée a la Cour a le droit d'y envoyer un juge ad hoe et d'augmenter ainsi le nombre des juges, la Cour sera dénaturée. II se peut que la méfiance entre les nations soit si grande qu'on ne puisse faire accepter une Cour telle qu'elle devrait être; mais ceci n'est pas une raison pour former une Cour qui n'en est pas une: le projet Root—Phillimore semble impossible a M. Loder. M. HAGERUP s'adresse au Président. II ne veut pas parler de grandes et petites puissances; il veut distinguer seulement entre les pays qui sont représentés è. la Cour et ceux qui ne le sont pas. II pense que ces derniers seront représentés d'une facon plus adéquate selon le système R o o t— Phillimore. II n'a pas eu 1'occasion d'étudier pratiquement, dans son fonctionnement, le système d'assesseurs. Mais il ne croit guère que ce système soit pratique; il pense en effet qu'une puissance ne remplacera pas volontiers son représentant a la, Cour par un assesseur, dans un cas qui 1'intéresse particulièrement. C'est pourquoi il se rallie a l'article 27 du projet Root-Phillimore avec l'a'ddition que lui-même a proposée. M. DE LAPRADELLE croit que le système des assesseurs servira mieux les intéréts des petits Etats. Un petit'Etat qui n'est pas représenté a la Cour n'obtient pas une situation d'égalité avec une grande Puissance en envoyant un juge ad hoe: beaucoup de raisons contribueraient a accentuer LORD PHILLIMORE admitted the accuracy of this statement, but submitted that it was even less probable that the Asiatic and South-American States would have a representative. The PRESIDENT went on to say that the small States would not have more than five or six judges altogether on the Court, while the great Powers would for the most part be represented. Their aim was to secure an impartial administration of justice. To achieve this, the parties must retain the right to defend their interests and to exert a reasonable influence upon the sentences; but on the other hand the principle that no one can be a judge in his own case must be borne in mind. M. LODER admitted the accuracy of Lord Phillimore's remark to the effect that a Court could very well deliver judgment with an even number of judges. His objections were not directed against this point. He had only wished to emphasise that the number of judges must be fixed beforehand. If a party not represented on the Court had the right to send a judge ad hoe and thus to increase the number of judges, the nature of the Court would be changed. It might well be that there was such a degree of distrust between the Nations, that it would be impossible to get them to accept a Court composed as it really should be; but this was no reason for forming a Court which was not a true Court. The R o o t— Phillimore plan seemed impossible to M. Loder. M. HAGERUP addressed the P r es i d en t. He did not wish to distinguish between great and small Powers; he only wished to distinguish between the countries which were represented on the Court and those which were not. He thought that the latter would be represented in a more satisfactory way under the Root—Phillimore system. He was not conversant with the workings of the system of assessors, but he hardly believed that it was a practical one. He thought that as a matter of fact a Power would. not willingly replace its representative on the Court by an assessor in a case which was of especial interest to it. For that reason he supported article 27 of the Root—Phillimore plan, with the addition which he had himself proposed. M. DE LAPRADELLE believed that the system of assessors was better calculated to serve the interests of the small States. A small State which was not represented on the Court would not attain a footing of equality with a great Power by sending a judge ad hoe: many reasons would combine to — 538 — la différence entre le juge ad hoe et le juge titulaire. L'envoi d'un juge pourrait donner une satisfaction d'amour-propre au petit Etat, mais ses intéréts véritables seraient mieux servis si lui et son adversaire nommaient des assesseurs. Ce système seul peut assurer l'égalité. Mr. ROOT croit que c'est une erreur de considérer la question comme une question isolée. On demande a tous les pays du monde de consentir a être assignés devant une Cour, même contre leur volonté, dans une affaire dans laquelle ils sont intéressés. C'est une chose qu'on n'a jamais demandé aux nations auparavant, et a moins qu'elles ne soient unanimes k y consentir, tout le travail du Comité sera sans aucune utilité. La grande difficulté qui s'oppose a ce consentement vient de 1'antipathie instinctive des peuples pour une Cour composée de juges étrangers, aux décisions de laquelle ils devraient se soumettre: si on ne peut pas leur dire qu'ils seront représentés k la Cour, il sera impossible d'obtenir leur consentement. Ce consentement sera encore plus difficile a obtenir si on leur dit que les représentants qu'ils auront k la Cour devront céder leur' place quand il s'agira de juger un litige auquel ils sont parties. II faut s'assurer le consentement des masses, avant d'obtenir celui des Ministères des Affaires Etrangères; mais dans ce but, il faut pouvoir dire aux masses qu'il y a dans la Cour au moins une personne qui peut les comprendre. Les petites questions, telles que la question de savoir si le nombre des juges devrait être pair ou impair, n'ont pas d'importance; ce qui importe, c'est de rédiger le projet de sorte qu'il soit facile aux peuples d'accepter l'idée de la juridiction obligatoire. Le PRESIDENT déclare que si la question se pose sur ce terrain, elle devient trés délicate. Si a la situation déja trés inégale, on ajoute encore un élément d'inègalité, le système devient inacceptable. Le Président rappelle ce qu'il a dit auparavant au sujet de la tache du Comité, qui est de créer une juridiction impartiale: il remarque que dans le système qu'il préconise, il y aurait toujours quelqu'un pour défendre les intéréts des petits Etats. Le Président voudrait donner a 1'assesseur une voix délibérative, mais il peut se rallier k l'amendement de M. Loder, d'après lequel le juge ressortissant d'une des parties se retirerait, et les parties seraient représentées chacune par un assesseur avec voix consultative. II mettra tout d'abord aux voix cet amendement. Avant le vote, un court échange de vues s'engage; il en ressort que: accentuate the différence between a judge ad hoe and a regular judge. The dignity of a small State might be satisfied by sending a judge, but its real interest would be better served if it and its opponent each appointed assessors. Only this system could guarantee equality. Mr. ROOT believed that it was wrong to consider this as an isolated question ; every country in the world was invited to consent to be summoned before a Court, even against its will, with reference to questions in which it was interested; that was a thing which had never been asked of nations before, and unless they all gave their consent, the entire work of the Committee would be useless. The main difficulty in obtaining this consent arises from the instinctive mistrust feit by nations for a Court composed of foreign judges and from their reluctance to submit to its décisions. If they cannot be assured of représentation on the Court it will prove impossible to obtain their assen t. This assent will be still more difficult to obtain if a State is informed that any representative which it may have on the Court must give up his place when a case in which it is concerned is brought up for trial. The support of the masses must be assured before obtaining that of the Foreign Offices; but for this purpose it must be possible to teil the masses that there will be at least one person upon the Court who is able to understand them. The minor questions, such as whether the number of judges should be odd or even, are not important. The important point is to frame the plan in such a way that it will be easy for the people to accept the idea of compulsory submission to jurisdiction. The PRESIDENT declared that the question, regarded from this point of view, was an extremely delicate one. If an already unequal situation were rendered still more unequal the system would be unacceptable. The President reminded the Committee ot what he had said previously with reference to the Committee's task, which was to create an impartial tribunal. He remarked that, in the system which he advocated, someone would always be present to protect the interests of the small States. The President wished to give the assessors the right to vote, but was prepared to accept M. Loder's amendment which eliminated the judge of the nationality of one party and introduced assessors with advisory powers only. He 'would first take a vote upon this amendment. Before the vote a brief exchange of views took place, in which the following points were brought out: — 539 — 1. L'amendement de M. Loder vise aussi le cas oü aucune des parties n'est représenté a la Cour. 2. L'amendement de M. Hagerup est rattaché au texte de l'article 27 du projet Root— Phillimo re, tel qu'il a été amendé par M. Loder. Ce texte est soumis au vote. II est adopté. L'amendement de M. Hagerup est mis aux voix séparément; il est également adopté. Le PRESIDENT ouvre la discussion sur l'article 28 du projet Root-Phillimore. LORD PHILLIMORE exprime 1'avis que les" articles 28—30 (voir annexe 3 au procés-verbal de la séance précédente) du projet Root— Phillimore ont été déja. adoptés par le Comité après de longues discussions. M. RICCI-BUSATTI rappelle qu'il a proposé des modifications a ces articles. (Voir annexe 4.) M. ADATCI annonce également qu'il proposera un amendement a l'article 28. II s'y voit obligé surtout paree que l'article 27 a été adopté seulement avec l'amendement de M. Loder. Le PRESIDENT distingue dans l'article 28 deux points déterminés: 1. La Cour a-t-elle le droit de connaitre seulement de litiges entre Etats, ou aussi de litiges auxquels des particuliers sont parties? Le Président constate que le Comité est d'accord pour reconnaitre que la Cour sera compétente seulement pour des litiges entre Etats. 2. Quels sont les Etats qui peuvent être parties devant la Cour? LORD PHILLIMORE est d'avis que cet article a été, en principe, adopté dans les discussions antérieures. II croit que les remarques que M, RicciBusatti a formulées relativement a la dernière partie de l'article sont plutót d'ordre rédactionnel, et qu'elles peuvent être renvoyées au Comité de rédaction. Pour son compte, il persiste a croire que la rédaction adoptée dans le projet est la meilleure. M. RICCI-BUSATTI demande s'il pourrait être admis a défendre sa proposition devant le Comité de rédaction. II déclare que la formule qu'il a proposée est, a un certain point de vue, rédactionnelle, mais la rédaction a, dans ce cas, beaucoup d'importance au point de vue théorique et r. M. Loder's amendment also covered the case in which none of the parties were represented on the Court. 2. M. Hagerup's amendment related to the text of Article 2 7 of the R o o t—P hillimore plan, as amended by M. Loder. This text was voted upon and adopted. M. Hagerup's amendment was voted upon separately; and was also adopted. 1 The PRESIDENT laid Article 28 of the RootPhillimore plan before the Committee. LORD PHILLIMORE expressed the opinion that Articles 28 to 30 incl. (see Annex 3 to the preceding Procés-Verbal) of the Root—Phillimore plan had already been adopted by the Committee after long discussions. M. RICCI-BUSATTI announced that he had modifications to propose to these articles. (See Annex 4.) M. ADATCI also announced that he intended to propose an amendment to Article 28. He feit obliged to do this mainly because Article 27 had only been adopted with M. Loder's amendment. The PRESIDENT drew attention to two distinct points in Article 28: 1. Should jurisdiction of the Court be limited to cases between States, or should the Court also have jurisdiction over cases in which private individuals are parties ? The President stated that the Committee was agreed that the Court should only have jurisdiction over cases between States. 2. What States may be parties to cases brought before the Court? LORD PHILLIMORE was of opinion that this Article had in principle been adopted in the preceding discussions. He thought that the observations which M. Ricci-Busatti had made with reference to the last part of the Article, only affected the phraseology of the Article and that they might be left to the Drafting Committee. Personally, he still thought that the wording adopted in the project was the better. M. RICCI-BUSATTI asked if he would be allowed to defend his proposal before the Drafting Committee. He admitted that the formula which he had proposed, from one point of view, affected only the wording, but the wording, in this case, was of great importance, both from the practical and theoretical point — 540 — pratique; il pourra accepter l'article si la rédaction en est faite conformément a sa proposition, tandis qu'il ne 1'accepterait pas sous sa forme actuelle. Le PRESIDENT fait observer que le Comité de rédaction est un comité strictement restreint et que pour lui conserver ce caractère, il est préférable que les membres du Comité ne participent pas a ses travaux. M. HAGERUP se demande si l'article 17 du Pacte, auquel on s'est référé dans l'article 28 du projet Root-Phillimore, couvre la question des frais. Les opinions des membres sont divisées sur ce point. Le PRESIDENT constate que le point peut être différé jusqu'a la discussion des régies de procédure. M. RICCI-BUSATTI fait observer qu'il y a des cas oü il serait impossible de soumettre a des conditions spéciales, aux termes de l'article 17 du Pacte, l'accès a la Cour des Etats qui ne sont pas Membres de la Société des Nations. Ces cas sont, par exemple, ceux dans lesquels 1'appel a la Cour est directement visé par les traités de paix pour toutes les parties contractantes, sans distinction. Les membres du Comité reconnaissent la justesse de 1'observation de M. Ricci-Busatti; il en sera tenu compte lors de la rédaction. Les membres du Comité, a 1'exception de M. Ricci-Busatti, reconnaissent également que par Etats Membres de la Société des Nations, on doit comprendre tous les Etats mentionnés a 1'annexe au Pacte. Après un échange de vues avec M. RicciBusatti, LORD PHILLIMORE déclare que la dernière phrase de l'article 28 dans la rédaction du projet Root-Phillimore, vise les minorités dont certains Etats ont accepté la protection. M. RICCI-BUSATTI avait compris la phrase autrement: la dernière partie de son amendement doit être, par conséquent, modifiée. Le PRESIDENT met aux voix l'article 28 du projet R o o t—P hillimore, sauf les observations de M. Ricci-Busatti. L'article est adopté par le Comité avec cette réserve. Le Président ouvre la discussion sur l'article 29 du projet Root—Phillimore. of view. He could accept the article if it were formulated in accordance with his proposition, while he could not do so if it retained its present form. The PRESIDENT pointed out that the Drafting Committee was a body with a strictly limited sphère of action and that, in order to preserve this character, it would be préférable that members of the Committee should not take part in its work. M. HAGERUP asked if Article 17 of the Covenant, to which reference was made in Article 28 of the Root—Phillimore plan, covered the .question of expenses. The opinion of the members was divided on this point. The PRESIDENT stated that the point could be postponed until the discussion of the Rules of procedure. M. RICCI-BUSATTI observed that there were cases in which it would be impossible to make access to the Court, in the case of States which were not Members of the League of Nations, subject to special conditions as laid down in Article 17 of the Covenant. Such cases were, for instance, those in which recourse to the Court on the part of all the contracting parties, without distinction, was directly provided for by the Treaties of Peace. The members of the Committee acknowledged the accuracy of M. Ricci-Busatti's observation, which would be duly considered in the drafting of the Article. The members of the Committee—except M. Ricci-Busatti—recognised also that the phrase " States, Members of the League of Nations" should be understood to mean all the States mentioned in the Annex to the Covenant. After an exchange of views with M. RicciBusatti, LORD PHILLIMORE declared that the last sentence of Article 28 in the Root— Phillimore plan referred to the minorities which certain States had undertaken to protect. M. RICCI-BUSATTI had understood the sentence in a different way; the last part of his amendment would therefore have to be altered. The PRESIDENT took a vote upon Article 28 of the Root—Phillimore plan subject to M. RicciBusatti's comments. The Article was adopted by the Committee with this reservation. The President laid Article 29 of the Root— Phillimore plan before the Committee. — 553 — Le PRESIDENT estime qu'il pourra facilement être donné satisfaction a ce désir. L'article est adopté. Article 2. M. ALTAMIRA fait observer que 1'expression „expériencè reconnue" est vague. En quoi cette „expérience reconnue" doit-elle consister? M. DE LAPRADELLE déclare que le Comité de rédaction tiendra compte de 1'observation de M. Altamira et trouvera une formule plus précise. Mr. ROOT demande aux membres du Comité de rédaction pour quelle raison la rédaction de 1907, adoptée par le Comité in pleno, a été écartée. M. DE LAPRADELLE explique la manière de procéder du Comité de rédaction et ajoute, quant a la question de fond, que ce Comité a essayé de concilier dans la formule les deux opinions continentale et anglo-américaine, dont la première préfère, comme juges internationaux, les jurisconsultes qui ne sont pas des magistrats, tandis que la dernière donne sa préférence aux magistrats nationaux. Le Comité a voulu exclure de la fonction de juge international les magistrats nationaux qui n'ont pas fait de travaux spéciaux en matière de droit international. The PRESIDENT thought that this request could easily be satisfied. The Article was adopted. Article 2. M. ALTAMIRA pointed out that the expression " well known expérience" was vague—of what should it consist? M. DE LAPRADELLE said that the drafting. Committee would bear M. Altamira's remarks in mind and would find a more definite expression. Mr. ROOT asked the members of the drafting Committee why the wording of 1907, which had been adopted by the Committee in pleno, had been set aside. M. DE LAPRADELLE explained the procedure adopted by the drafting Committee and added that, with regard to the principle involved, the drafting Committee had tried, in the wording adopted, to reconcile the Continental and AngloAmerican points of view, the former of which preferred to have as international judges jurisconsults who were not judges by profession, whereas the latter preferred national magistrates. The Committee had wished to exclude national judges who had not specialised in International Law from appointment as international judges. Après un échange de vues sur le procédé suivi After an exchange of views on the procedure of the par le Comité de rédaction, M. HAGERUP drafting Committee, M. HAGERUP again brought ramène la discussion sur la question de fond, en the discussion to bear on the principal question, and expliquant les motifs pour lesquels il croit qu'il explained the reasons which led him to believe that n'y aurait pas de danger a se rallier a la formule there would be no danger in accepting the wording du Comité. L'essentiel est de fixer comme con- of the Committee. The essential thing was to lay dition que les juges doivent être des jurisconsultes. down that the judges must be jurisconsults. M. FERNANDES appuie cette opinion en pre- M. FERNANDES supported this opinion, and nant 1'exemple de l'organisation de la haute magi- took as an example the organisation of the Brazilian strature du Brésil. La constitution brésilienne ne Bench. In the Brazilian Constitution the only con- pose, comme condition pour être nommé juge a dition required for appointment as judge of the la Haute Cour, qu'un „savoir notoire". Cette for- High Court was "an outstanding knowledge". mule n'a pas eu d'inconvénients puisque, dans la No difficulties had arisen from this provision, as, pratique, elle a toujours été comprise comme exigeant in practice, it had beén always understood to un savoir spécial en matière de droit. imply a special legal knowledge. Sur la proposition de M. de LAPRADELLE, On M. DE LAPRADELLE's proposal, Article 2 l'article 2 est réservé. • was reserved. Mr. ROOT proposera de nouveau, lorsque la Mr. ROOT said that he would again propose discussion de l'article sera reprise, 1'adoption de the adoption of the wording of 1907 when the la rédaction de 1907. Article was once more brought up for discussion. — 554 — Article j. M. HAGERUP soulève la question de savoir si la résolution de l'Assemblée et du Conseil doit être prise a 1'unanimité, ainsi que le Comité avait tout d'abord été d'accord pour le proposer. Après un court échange de vues, on reconnait qu'on doit laisser k ces organes le soin de résoudre eux-mêmes cette question. L'article est adopté avec de légères modifications rédactionnelles. Article 4. M. FERNANDES soulève la question de la durée du mandat du juge élu pour remplacer un juge sorti ou décédé. A son avis le remplacant ne devrait siéger que pour le reste du temps du mandat de son prédécesseur, pour les raisons déja données par lui a ce sujet dans une des séances précédentes. Sur ia proposition du Président, cette question est réservée. M. ALTAMIRA demande s'il ne serait pas utile de consigner dans cet article la faculté pour les juges de démissionner; mais on est d'accord pour reconnaïtre qu'une stipulation expresse a cet effet n'est pas nécessaire. M. RICCI-BUSATTI demande des explications sur le sens du terme „remplacement eftectif". II désire qu'il soit fixé a partir de quel moment le nouveau juge est k considérer comme membre de la Cour. Plusieurs membres ayant exprimé leurs opinions a cet égard, M. DE LAPRADELLE précise ainsi la question : k quel moment commence a courir le délai de neuf ans, qui est la durée du mandat ordinaire des juges? II constate que les membres du Comité sont d'accord pour reconnaïtre la nécessité qu'un juge reste en fonction jusqu'a la nomination de son remplacant. Dans ces circonstances on convient de supprimer le mot „eftectif". Article 5. M. ALTAMIRA met en doute la nécessité de cet article. II pense qu'il fera doublé emploi avec un autre article subséquent. Mr. ROOT demande au contraire que l'article soit maintenu. M. HAGERUP a proposé une addition, renvoyant aux articles 6 et suivants (présentation etc.) Article 3. M. HAGERUP raised the question whether the décision of the Assembly and the Council must be unanimous, as the Committee had, at the outset, agreed to propose. After a short discussion it was agreed that this question should be left for those bodies to decide. The Article was adopted with some slight alterations in the wording. Article 4. M. FERNANDES raised the question of the period for which judges, elected to replace judges who had retired or died, should be appointed. In his opinion the successor should only take his seat for the unexpired portion of his predecessor's appointment, for the reasons he had already given at a previous meeting. On the President's proposal this question was reserved. M. ALTAMIRA asked whether it would not be advisable to mention in this Article that judges would have the right to resign: however, it was agreed that an explicit stipulation tó this effect was unnecessary. M. RICCI-BUSATTI asked for an explanation of the meaning of the phrase " their places have been actually filled." He wished the exact time at which thé new judge would become a member of the Court to be laid down. After several members had given their opinions on this point, M. DE LAPRADELLE summarised the question as follows: when should the period of nine years, which was the normal length of the appointment of judges, actually commence? He stated that the members of the Committee were agreed upon the necessity of a judge continuing to do duty until his successor had been appointed. In these circumstances it was agreed to delete the word "actually". Article 5. M. ALTAMIRA raised a doubt as to whether this Article was really necessary. He thought that it was duplicated by a subséquent Article. Mr. ROOT on the other hand wished it to be maintained. M. HAGERUP proposed an addition referring to Article 6 and the following articles (nomination etc). — 555 — M. DE LAPRADELLE voudrait que l'article 4, alinéa i, et l'article 5, fussent combinés dans la rédaction suivante: „Les membres de la Cour sont élus pour neuf ans par l'Assemblée et par le Conseil." LORD PHILLIMORE se rallie aux idéés de M. Hagerup et de M. de Lapradelle, et propose une formule ainsi concue: „ Les membres de la Cour sont élus par l'Assemblée et par le Conseil de la manière suivante." Le PRESIDENT suggère la rédaction suivante: „Les membres de la Cour sont élus par l'Assemblée et par le Conseil sur une liste de personnes présentée par les groupes nationaux de la Cour d'Arbitrage." M. DE LAPRADELLE offre alors une rédaction transactionelle concue en ces termes: „Les membres de la Cour sont élus pour neuf ans de la manière suivante." L'article est réservé. Article 6. M. HAGERUP s'élève contre le changement apporté par le Comité de rédaction a la décision, prise par le Comité in pleno, de fixer le nombre des présentations a 6. II est appuyé par Mr. ROOT. Le PRESIDENT explique que le nombre de 6 aurait pour résultat un nombre trop élevé de pré. sentations. M. RICCI-BUSATTI désire savoir si les membres de la Cour Permanente d'Arbitrage nommés par un certain pays parmi les ressortissants d'un autre pays sont visés par le texte. Mr. ROOT est d'avis que la formule par laquelle sont désignés les Etats qui sont autorisés è, faire la présentation n'est pas assez large, d'autres Etats que ceux mentionnés k 1'Annexe au Pacte devant être invités. • rp \ t LORD PHILLIMORE propose, d'accord avec Mr. Root, la rédaction suivante: „tous ceux qui, a 1'avenir, entreront dans la Société des Nations." M. RICCI-BUSATTI préférerait: „chacun des Etats faisant partie de la Société des Nations ou mentionnés a 1'Annexe au Pacte." Pour les raisons qu'il vient d'indiquer, Mr. ROOT demande que 1'alinéa ier soit réservé. M. DE LAPRADELLE wished Article 4, Paragraph 1, to be combined with Article 5, as follows: "The members of the Court shall be elected for nine years by the Assembly and by the Council." LORD PHILLIMORE agreed with the suggestions of M. Hagerup and M. de Lapradelle and proposed the following: "The members of the Court shall be elected by the Assembly and by the Council according to the following system." The PRESIDENT proposed the following: "The members of the Court shall be elected by the Assembly and by the Council from a list of nominations submitted by the national groups of the Court of Arbitration." M. DE LAPRADELLE then proposed as a compromise: "The members of the Court shall be elected for nine years according to the following system." The Article was reserved. Article 6. M. HAGERUP objected to the change made by the drafting Committee affecting the décision, arrived at by the Committee in full session, to fix the number of nominations at 6. He was supported by Mr. ROOT. The PRESIDENT explained that if the number 6 were adopted, the result would be that too large a number of nominations would be obtained. M. RICCI-BUSATTI wished to know whether the wording of the Article covered members of the Permanent Court of Arbitration appointed by certain countries from amongst the subjects of another country. Mr. ROOT thought that the phrase, which indicated the States authorised to make nominations, was too limited in its scope; States other than those mentioned in the Annex to the Covenant must be invited to do so. LORD PHILLIMORE, in agreement with Mr. ROOT, proposed the following wording: " all those which shall subsequently join the League of Nations." M. RICCI-BUSATTI preferred the following: " each of the States belonging to the League of Nations, or mentioned in the Annex to the Covenant." Mr. ROOT, for the reasons he had just given, asked that the first Paragraph should be reserved. — 556 — Le PRESIDENT déclare que Talinéa 2 est également réservé. Article y. Sur la proposition de LORD PHILLIMORE, les membres du Comité conviennent de supprimer 1'expression „a la majorité des voix." L'expression „groupe national" doit être modifiée pour s'accorder avec la rédaction future de l'article 6, réservé. L'article est adopté; M. RICCI-BUSATTI s'abstient de voter. Article 8. Mr. ROOT préfère la rédaction de l'article 7 du projet Root—Phillimore. M. RICCI-BUSATTI voudrait que la matière traitée dans cet article füt renvoyée au règlement de la Cour. Le PRESIDENT, appuyé par M. HAGERUP, fait valoir que le but de l'article est de caractériser le système, qui fait appel a trois organes, le Conseil, l'Assemblée et le corps présentateur. • Sur la proposition de M. HAGERUP, les membres du Comité conviennent d'ajouter au premier alinéa de l'article un renvoi a l'article 11, alinéa 2. A cet égard, M. DE LAPRADELLE propose la rédaction suivante: „ éligibles sauf 1'exception prévue a l'article 11, al. 2." A la demande de Mr. ROOT, l'article est réservé. Article g. Après une discussion sur la rédaction de 1'alinéa ier, on se met d'accord sur la rédaction suivante, proposée par M. de Lapradelle: „L'Assemblée et le Conseil procèdent, indêpendamment 1'une de l'autre, a l'élection d'abord des juges titulaires et ensuite des juges suppléants." Cet alinéa formera un nouvel article 9; 1'alinéa 2 est adopté comme article 9 bis. L'alinéa 3 est adopté comme article 9 ter, ier alinéa. L'alinéa 4 est adopté, avec des modifications de rédaction, comme article 9 ter, 2e alinéa. Article 10. Sur la proposition de LORD PHILLIMORE, le mot „élection" est substitué au mot „scrutin". Lord Phillimore fait valoir que, puisqu'il y aura deux sortes de scrutins, le mot „scrutin" serait équivoque. The PRESIDENT stated that Para. 2 would also be reserved. Article 7. On LORD PHILLIMORE'S proposal, the Committee agreed to delete the expression " by a majority of votes." The phrase "national group" was to be modified to make it tally with the future wording of Article 6, which had been reserved. The Article was adopted; M. RICCI-BUSATTI abstained from voting. Article 8. Mr, ROOT preferred the wording of Article 7 of the Root—Phillimore plan. M. RICCI-BUSATTI wished the subject dealt with in this Article to be left to the rules of Court. The PRESIDENT, supported by M. HAGERUP, pointed out that the object of this Article was to describe the system, in which three bodies took part: the Council, the Assembly and the nominating body. On M. HAGERUP's proposal, the Committee agreed to add a reference to Article 11, Para. 2, to the first Paragraph of this Article. For this, M. DE LAPRADELLE proposed the following wording: "... eligible for appointment, except as provided in Article 11, para. 2." At Mr. ROOT's request this Article was reserved. Article g. MlV* After a discussion concerning the wording of the first Paragraph, the following wording, proposed by M. de Lapradelle, was adopted: "The Assembly and the Council shall proceed to elect, by independent voting, first the judges and then the deputy judges." This Paragraph would form a new gth Article; Paragraph 2 was adopted as Article 9 bis. Parapraph 3 was adopted as Article 9 ter para. 1; the 4th paragraph, with an amended wording, as Article 9 ter para. 2. Article 10. At LORD PHILLIMORE'S proposal the word " voting" (scrutin) was replaced by the word "election." Lord Phillimore pointed out that, as there would be two kinds of votings (scrutin), the word might lead to misunderstanding. - 557 — Article ji. M. HAGERUP, appuyé par LORD PHILLIMORE, propose 1'addition a l'alinéa ier d'un renvoi au principe exprimé dans l'article 17 des régies de procédure, afin d'assürer une solution en cas de partage des voix. M. ADATCI s'oppose a 1'adoption, dans cet alinéa, d'un nombre limité d'élections; il fait valoir que le Comité a déja provisoirement discuté le système contraire. M. DE LAPRADELLE répond, se référant aux dispositions du projet, que le cas se trouve organiquement résolu par celui-ci. Sur la proposition de LORD PHILLIMORE on se met d'accord pour adopter un moyen artificiel a trouver, qui permette le départage des voix. M. FERNANDES demande si, au sens du texte, le Conseil et l'Assemblée auront a choisir dans une liste plus ou moins large proposée par la commission médiatrice, ou s'ils devront adopter ou rejeter la proposition faite par cette commission. En vue de donner satisfaction a. cette observation, M. DE LAPRADELLE propose de rédiger les deux dernières lignes du premier alinéa de la manière suivante: „en vue de choisir pour chaque siège non pourvu un nom a présenter a 1'adoption séparée de l'Assemblée et du Conseil". Pour donner satisfaction a 1'opposition de M. ADATCI, qui voudrait retourner au texte de l'article 3 du projet Root—Phillimore, M. FERNANDES propose de laisser aux deux corps le choix du moment oü la médiation doit prendre place. L'article est réservé. Contre le vote de M. ALTAMIRA, qui renvoie aux déclarations faites par lui lors de la discussion de l'article correspondant du projet Root—Phillimore, l'alinéa 2 est adopté, avec une modification rédactionnelle. Mr. ROOT fait valoir que le délai (de trois jours) ne peut être fixé par le Comité. Sur la proposition de M. HAGERUP, et avant que les objections de Mr. Root aient été formulées, le Comité se met d'accord pour reconnaïtre M. HAGERUP, supported by LORD PHILLIMORE, proposed that a reference to the principle laid down in Article 17 of the rules of procedure be added to the first Paragraph in order to ensure a result in the event of an equality of votes. M. ADATCI opposed the adoption of a limited number of votings in this Paragraph; he pointed out that the Committee had already provisionally discussed the alternative system. M. DE LAPRADELLE answered by referringto the provisions of the plan and said that the problem was implicitly solved therein. On the proposal of LORD PHILLIMORE, it was agreed to adopt an artificial means for attaining a result in the event. of an equal division of votes. M. FERNANDES asked whether the meaning of the text was that the Council and the Assembly would have to choose from a more or less extensive list proposed by the Joint Conference, or whether they would have to adopt or reject the proposal made by the Joint Conference. In order to make this point clear, M. DE LAPRADELLE proposed that the last two lines of the first Paragraph should be worded as follows: " for the purpose of choosing one name for each seat still vacant, to submit to the Assembly and to the Council for their respective acceptance." In order to meet the wishes of M. ADATCI, who desired to return to the wording of Article 3 of the Root—Phillimore plan, M. FERNANDES proposed that the choice of the time when the joint Conference should take place, should be left to the two bodies concerned. The Article was reserved. Paragraph 2 was adopted with a modified wording; M. ALTAMIRA voted against it and referred to the views expressed by him at the time of the discussion of the corresponding Article of the Root—Phillimore plan. Mr. ROOT pointed out that the time limit (three days) could not be laid down by the Committee. On M. HAGERUP'S proposal and before Mr. Root's objections had been stated, the Committee agreed that a provision should be added to the — 558 — qu'il faut ajouter k l'alinéa une disposition destinée paragraph, providing for a décision in case of an a départager les voix en cas de partage au sein equal division of votes upon the Court. de la Cour. L'alinéa est réservé. The paragraph was reserved. La séance est levée k 12.45 heures de 1'après- The meeting closed at 12.45 P-rn. midi. Le Président: (signé) Brn. DESCAMPS. Le Secrétaire- Général : (signé) D. ANZILOTTI. The President: (signed) Brn. DESCAMPS. The Secretary-General: (signed) D. ANZILOTTI. — 559 — ANNEXE No. i. APER£U des questions relatives a l'établissement d'une Cour Permanente de Justice Internationale qui n'ont pas encore été discutées a fond par le Comité, le 15 juillet. I. La Cour pourra-t-elle avoir des fonctions arbitrales? (interprétation du mot „arbitrage" dans le Pacte de la Société des Nations: ce mot a-t-il seulement le sens étroit et technique ou équivaut-il au terme: règlement judiciaire?) 2. II est reconnu par le Comité que les traités de paix rendent la nouvelle Cour compétente dans un certain nombre de cas déterminés, indépendamment des limites générales qui pourront être tracées pour l'activité de la Cour. Dans les traités de paix ces cas ne sont pas définis d'une manière absolument certaine: parfois la juridiction est désignée seulement par 1'expression „juridiction instituée par la Société des Nations". Le Comité doit-il se prononcer, éventuellemen.t sous forme d'un vceu, sur Tinterprétation des expressions de cet ordre? 3. Les conditions sous lesquelles la Cour doit pouvoir donner des avis consultatifs. Ces conditions doivent viser a éviter a la Cour de se lier les mains par des opinions dans des cas qui pourront être soumis a sa juridiction. 4- La Cour comme cour d'appel en matière de droit international, comme cour internationale des prises, comme tribunal pour certaines questions de travail, etc. 5. Conditions a remplir par les juges au point de vue de leur compétence, si la Cour doit connaitre des questions visées sous no. 4 ci-dessus. 6. L'élection d'un juge pourra-t-elle être invalidee s'il est démontré que la personne élue ne remplit pas les conditions requises par le statut de la Cour? 7. Les juges auront-ils le droit de recevoir des appointements, allocations ou honoraires d'autres sources que la Société des Nations ? ANNEX No. 1. SUMMARY of the questions relating to the establishment of a Permanent Court of International Justice which have not yet been fully discussed by the Committee; July 15th. 1. Will the Court be competent to act as a Court of arbitration? (interprétation of the word "arbitration" in the Covenant of the League of Nations: is this word to be understood in the narrow and technical sense only, or is it equivalent to the term: "judicial settlement" ?) 2. The Committee recognises that the Treaties of Peace give the new Court compétence in a certain number of specified cases, independently of any general limits which might be set to the activities of the Court. In the Treaties of Peace these cases are not defined with absolute accuracy: sometimes the jurisdiction is described by the term " tribunal instituted by the League of Nations." Shall the Committee ultimately give its décision, possibly in the form of a recommendation, with regard to the interprétation of terms of this kind? 3. The conditions in which the Court should be able to give advisory opinions. The aim of these conditions must be to prevent the Court from binding itself by giving such opinions in cases which might eventually be submitted to its jurisdiction. 4. The Court as a Court of Appeal in questions of international law, as an international Prize Court, as a tribunal for certain labourquestions etc. 5. Conditions to be fulfilled by the judges from the point of view of their compétence, if the Court is to deal with the questions referred to in Paragraph 4. 6. Can the election of a judge be invalidated if it can be proved that the person chosen does not fulfil the conditions required by the Statute of the Court? 7. Will the judges be allowed to accept salaries, allowances or emoluments from sources other than the League of Nations? — 560 — 8. Doit-il y avoir des chambres spéciales a la Cour pour les questions visées dans no. 4 ci-dessus ? 9. De la force de la sentence: seulement pour le litige spécial et pour les parties a ce litige ? (sauf sous forme de précédent). 10. Droit d'intervention. 11. Révision ou appel. 12. Locus standi spécial pour la Société des Nations, pour le Bureau du Travail, pour les autres organisations du même ordre, relevant de la Société des Nations. 13. Délais et sanctions pour 1'exécution des sentences (le dernier alinéa de l'article 13 du Pacte est-il applicable?) 14. Les signataires du Statut de la Cour doiventils assumer 1'obligation de modifier leur législation intérieure en cas de conflit entre cette législation et une sentence rendue par la Cour? 15. Plusieurs questions de détail concernant la procédure. 8. Should there be special branches of the Court for the questions referred to in Paragraph 4? 9. The legal force of the sentence: for the suit only which it terminated, and for the parties to . this suit? (except in the form of a precedent). 10. Right of intervention. 11. Revision or appeal. 12. A special locus standi to be given to the League of Nations, to the Labour Bureau, and to other similar organisations dependent on the League of Nations. 13. Times , and sanctions for the proper carrying out of sentences (is the last Paragraph of Article 13 of the Covenant applicable?) 14. Shall the signatories of the Statute of the Court take upon themselves the duty of modifying their internal législation in cases where this législation and a sentence pronounced by that Court do not agree? 15. Several questions of detail relative to procedure. — 561 — ANNEXE No. 2. Texte préparé par Ie Comité de rédaction, d'un avant-projet pour l'institution d'une Cour Permanente de Justice Internationale. Article ier. Indépendamment de la Cour d'Arbitrage, organisée par les Conventions de La Haye de 1899 et de 1907, et des Tribunaux spéciaux d'Arbitres, auxquels les Etats demêurent toujours libres de confier la solution de leurs différends, il est institué, conformément a 1'Article 14 du Pacte de la Société des Nations, une Cour Permanente de Justice Internationale, directement accessible aux parties. Chapitre 1. Organisation de la Cour. Article 2. ' s La Cour Permanente de Justice Internationale est un corps de magistrats indépendants, choisis sans égard a leur nationalité parmi les personnes d'une expérience reconnue, jouissant de la plus haute considération morale, et possédant une com pétence notoire en matière de droit international. Article 3. La Cour se compose de quinze membres: onze juges -et quatre suppléants. Le nombre des juges et suppléants peut être éventuellement augmenté par l'Assemblée, sur la proposition du Conseil de la Société des Nations, a concurrence de quinze juges et six suppléants. Article 4. Les membres de la Cour sont élus pour neuf ans. Ils sont rééligibles. Ils restent en fonction jusqu'a leur remplacement effectif. Même après ce remplacement, ils continuent de connaitre des affaires dont ils sont déja saisis, Article 5. Les membres de la Cour sont élus par l'Assemblée et par le Conseil. Article 6. Trois mois au moins avant la date de l'élection, le Secrétaire-Général invite par écrit les membres de la Cour d'Arbitrage appartenant a chacun des Etats mentionnés a 1'Annexe au Pacte de la Société ANNEX No. 2. Text prepared by the drafting Committee, of a Draft Scheme for the establishment of a Permanent Court of International Justice. (Translation). Article 1. A Permanent Court of International Justice, to which Parties shall have direct access, is hereby established, in accordance with Article 14 of the Covenant of the League of Nations. This Court shall be in addition to the Court of Arbitration organised by the Hague Conventions of 1899 and 1907, and to the special Tribunals of Arbitration to which States are always at liberty to submit their disputes for setüement. Chapter 1. Organisation of the Court. Article 2. The Permanent Court of International Justice shall be composed of a body of independent judges, chosen regardless of their nationality, from amongst persons of wellknown expérience and high moral character, who possess a recognised compétence in international law. Article 3. The Court shall consist of fifteen members: eleven judges and four deputy-judges. The number of judges and deputy-judges may be hereafter increased by the Assembly, upon the proposal of the Council of the League of Nations, to a total of fifteen judges and six deputy-judges. Article 4. The members of the Court shall be elected for nine years. They may be re-elected. They shall continue to discharge their duties until their places have actually been filled. Though replaced, they shall complete any cases which they may have begun. Article 5. The members of the Court shall be elected by :he Assembly and by the Council. Article 6. At least three months before the date of the ïlection, the Secretary General of the League of Nations shall address a written request to the nembers of the Court of Arbitration, belonging — 562 — des Nations, a procéder par groupes nationaux a la présentation des personnes en situation de remplir les fonctions de membre de la Cour. Chaque groupe ne peut en aucun cas présenter plus de deux personnes, sans distinction de nationalité. Article 7. Avant de procéder a cette désignation a la majorité des voix, il est recommandé a chaque groupe national de consulter la plus Haute Cour de Justice, les Facultés de Droit des Universités, ou les Académies ou sections d'Académies nationales ou internationales, vouées a 1'étude du droit. Article 8. Le Secrétaire-Général dresse, par ordre alphabétique, une liste de toutes les personnes ainsi désignées; seules ces personnes sont éligibles. Le Secrétaire-Général communiqué cette liste a l'Assemblée et au Conseil. Article 9. L'Assemblée et le Conseil procèdent indépendamment 1'une de l'autre a l'élection des juges titulaires. Dans toute élection, les électeurs veilleront a ce que les personnes appelées a faire partie de la Cour, non seulement réunissent individuellement les conditions requises, mais assurent dans 1'ensemble la représentation des grandes formes de civilisation et des principaux systèmes juridiques du monde. Sont élus ceux qui ont réuni la majorité absolue des voix dans l'Assemblée et dans le Conseil. Au cas oü le scrutin de l'Assemblée et du Conseil appellerait a la Cour deux membres de la même nationalité, le plus agé est seul élu. Article 1 o. Si après le premier scrutin il reste encore des sièges a pourvoir, il est procédé de la même manière h un second scrutin, puis a un troisième. Article 11. Si, après un troisième tour de scrutin, il reste encore des sièges a pourvoir, il est formé une Commission médiatrice de six membres, nommés, trois par l'Assemblée, trois par le Conseil, en vue d'obtenir la formation d'une liste commune, a présenter a 1'adoption de l'Assemblée et du Conseil. Peuvent être portées sur cette liste, a 1'unanimité, toutes personnes satisfaisant aux conditions requises, alors même qu'elles n'auraient pas figuré sur la liste de présentation de la Cour d'Arbitrage. to each of the States mentioned in the Annex to the Covenant, inviting them to undertake, by national groups, the nomination of persons in a position to accept the duties of a member of the Court. No group may nominate more than two persons; the nominees may be of any nationality. Article 7. Before making these nominations, which will be decided by a majority of votes, each national group is hereby recommended to consult its Highest Court of Justice, its Legal Faculties and Schools of Law, and its National Academies and national sections of International Academies devoted tothestudy of Law. Article 8. The Secretary-General shall prepare a list, in alphabetical order, of all the persons thus nominated. These persons only shall be eligible for appointment. The Secretary-General shall submit this list to the Assembly and to the Council. Article 9. The Assembly and the Council shall proceed to elect the judges by independent votings. At every election, the electors shall bear in mind that not only should all the persons appointed as members of the Court possess the qualifications required, but the whole body also should represent the main forms of civilisation and the principal legal systems of the world. Those candidates who obtain an absolute majority of votes in the Assembly and the Council shall be considered as elected. In the event of two candidates of the same nationality being elected by the votes of both the Assembly and the Council, the eldest of these shall be considered as elected. Article 1 o. If, after the first voting, one or more seats remain to be filled, a second, and if necessary a third voting shall take place. Article 11. If, after' the third voting, one or more seats still remain unfilled, a Joint Conference shall be formed consisting of six members, three appointed by the Assembly and three by the Council, for the purpose of composing one list to submit to the Assembly and Council for their acceptance. If the Conference is unanimously agreed upon any person who fulfils the required conditions he may be included in its list, even though he was not included in the list of nominations made by the Court of Arbitration. — 563 — Si trois jours après la réunion de la Commission médiatrice 1'entente n'est pas obtenue, les membres de la Cour déja nommés pourvoient par cooptation aux sièges vacants, en choisissant parmi les personnes qui auront eu des voix, soit è. l'Assemblée, soit au Conseil. Article 12. Quand la désignation des juges titulaires est terminée, il est procédé de la même manière a celle des juges suppléants. Articlé 13. Les juges titulaires re^oivent un traitement annuel, déterminé d'une manière égale, et pour neuf ans, par l'Assemblée, sur la proposition du Conseil. Le Président recoit une indemnité spéciale, et déterrninée pour la même période de temps. Les juges suppléants recoivent une indemnité égale au tiers du traitement des juges titulaires. Un règlement spécial déterminé les pensions auxquelles ont droit les juges. Article 14. L'exercice de toute fonction qui relève de la direction politique, soit nationale, soit internationale, des Etats, est incompatible avec la qualité de membre de la Cour. Article 15. Les membres de la Cour ne peuvent exercer les fonctions d'agents ou de conseils dans aucune affaire d'ordre international. Ils ne peuvent participer au règlement d'aucune affaire dans laquelle ils sont antérieurement intervenus comme agents ou conseils de 1'une des parties membres d'un Tribunal national ou international, d'un Tribunal d'Arbitrage, d'une Commission d'enquête, ou k tout autre titre. En cas de doute, la Cour décide. Article 16. Les membres de la Cour ne peuvent être relevés de leurs fonctions que si, au jugement unanime des autres membres, ils ont cessé de répondre aux conditions requises. Le Secrétaire-Général en est officiellement informé. Cette communication emporte vacance de siège. Article 17. En dehors de leurs propres pays, les membres de la Cour jouissent des mêmes privilèges et immunités que les agents diplomatiques. If an agreement is not reached within three days of the assembly of the Joint Conference, those members of the Court who have already been appointed shall proceed to fill the vacant seats by co-optation, making their selection from amongst those candidates who have obtained votes either in the Assembly or in the Council. Article 12, When all the judges have been appointed, the election of the deputy judges shall take place in the same way. Article 13. The judges shall receive an equal annual salary, fixed for a period of nine years, to be determined by the Assembly upon the proposal of the Council. The President shall receive a special grant to be fixed for the same period. Deputy-judges shall receive a grant equal to one third of the salary of the judges. Special provision shall be made for the pensions to which judges shall be entitled. Article 14. The exercise of any function which belongs to the political direction, national or international, of States, by the members of the Court, during their term of office, is declared incompatible with their judicial duties. Article 15. No member of the Court can act as agent or Counsel in any case of an international nature. No member may participate in the décision of any case in which he has previously taken an active part as agent or counsel for one of the contesting parties, or as a member of a national or international Court, or of a Commission of Inquiry, or in any other capacity. Any doubt upon this point is settled by the décision of the Court. Article 16. A member of the Court cannot be dismissed unless, in the unanimous opinion of the other members, he has ceased to fulfil the required conditions. When this happens a formal notification shall be given to the Secretary-General. This notification makes the seat vacant. Article 17. The members of the Court, when outside thei# [>wn country, shall enjoy the privileges and immunities of diplomatic representatives. — 564 — Article 18. Tout membre de la Cour doit, avant d'entrer en fonctions, donner, en séance publique, une déclaration solennelle de sa volonté d'exercer ses attributions avec impartialité et en toute conscience. Article 19. La Cour élit, pour trois ans, son Président et son Vice-Président: ils sont rééligibles. Elle nomme son Greffier. La fonction de Greffier de la Cour n'est pas incompatible avec celle de Greffier de la Cour permanente d'Arbitrage. Le traitement du Greffier est fixé par le Conseil sur la proposition de la Cour. Article 20. Le siège de la Cour est fixé a La Haye. Le Président et le Greffier résident au siège de la Cour. Article 21. La Cour tient une session chaque année. Sauf disposition contraire du règlement d'ordre de la Cour, cette session commence le 15 juin et continue tant que le róle n'est pas épuisé. Le Président convoque la Cour en session extraordinaire quand il lui parait que les circonstances 1'exigent. Article 22. La Cour exerce ses attributions en séance plénière. Si, pour une raison spéciale, 1'un des membres de la Cour estime ne pouvoir participer au jugement d'une affaire déterrninée, il en fait part au Président. Si le Président estime qu'un des membres de la Cour ne peut siéger pour une raison spéciale dans une affaire déterrninée, il en avertit le membre intéressé. Si 1'un et l'autre ne sont pas d'accord dans chacun de ces cas sur 1'attitude a prendre, la Coui décide. Si la présence de neuf juges titulaires n'est pas assurée, ce nombre est parfait par 1'entrée en fonc tion de suppléants. Article 23. Les suppléants sont appelés dans 1'ordre di tableau. Le tableau est dressé par la Cour, en tenan compte, d'abord de la priorité d'élection; ensuite Article 18. Every member of the Court shall, before taking up his duties, make a solemn déclaration in open Court that he will exercise his powers impartially and conscientiously. Article 19. The Court shall elect its President and VicePresident for three years: they may be re-elected. It shall appoint its Registrar. The duties of the Registrar of the Court shall not be considered incompatible with those of Registrar of the Permanent Court of Arbitration. The salary of the Registrar shall be decided by the Council upon the proposal of the Court Article 20. The seat of the Court shall be established at The Hague. The President and the Registrar shall reside at the seat, of the Court. Article 21. A session shall be held every year. Unless otherwise provided by rules of Court, this session shall begin on the 15th June and shall continue for so long as may be necessary to complete the cases on the list. The President may summon an extraordinary meeting of the Court whenever he considers that necessary. Article 22. The full Court shall sit. If, for some special reason, a member of the Court considers that he cannot take part in the décision of a particular case, he shall so inform the President. If, for some special reason, the President considers that one of the members of the Court should not sit on a particular case, he shall give notice to the member concerned. In the event of the President and the member not agreeing as to the course to be adopted in any such case, the matter shall be settled by the décision of the Court. If nine judges cannot be present, deputy-judges shall be called upon to sit, in order to make up this number. Article 23. Deputy-judges shall be called upon to sit in the order laid down in the list. This list shall be prepared by the Court, having regard first to the order in time of each election, — 565 — du nombre de voix obtenues au dernier scrutin; enfin, a l'égalité de voix, par Pancienneté d'age. Article 24. En vue de la prompte expédition des affaires, la Cour compose annuellement une chambre de trois juges, spècialement consacrée au jugement des affaires en procédure sommaire. secondly to the number of votes obtained at the last voting and lastly, in the event of an equality of votes, to age. Article 24. With a view to the speedy despatch of business the Court shall form, annually, a chamber composed of three judges; this chamber shall be devoted to the trial of cases by summary procedure. Article 25. Si la Cour renferme un juge titulaire de la nationalité d'un seul des Etats en litige, et qu'elle compte un juge suppléant de la nationalité de l'autre partie, il est procédé par voie de tirage au sort a la détermination d'un juge titulaire qui lui cède son siège. |jÉ Lorsqu'une des parties n'a pas de ressortissants parmi les membres de la Cour, elle désigne un juge de sa nationalité, en le choisissant autant que possible parmi les personnes qui ont été l'objet d'une présentation de la part des groupes nationaux de la Cour d'Arbitrage. Le juge ainsi nommé devient temporairement membre de la Cour sur un pied de parfaite égalité avec ses collègues. Si, parmi les membres de la Cour il n'existe aucun juge, ni titulaire ni suppléant, de la nationalité d'aucune des parties en cause, chacune peut désigner (sur la liste de présentation de la Cour d'Arbitrage) un juge qui prendra part, a titre consultatif, au jugement du litige. Au cas oü 1'une des deux parties seulement aurait, soit un juge titulaire, soit un juge suppléant dans la Cour, l'autre partie peut demander que le juge se retire, pour être remplacé par un autre juge, nommé dans les mêmes conditions que le sien. S'il ne fait pas usage de ce droit, le juge national ne se retire pas, mais il n'a plus, lors du délibéré, qu'une voix consultative. Article 25. If the Court includes a judge of the nationality of one only of the contesting States, but contains a deputy-judge of the nationality of the other State, the judges shall draw lots in order to decide which of them shall give up his seat to the deputyjudge. Should one of the parties have no judge of its nationality amongst the members of the Court, this party shall appoint a judge of its nationality, if possible making its selection from amongst the persons who have been nominated by the national groups of the Court of Arbitration. A judge, thus appointed, temporarily becomes a member of the Court upon a footing of absolute equality with his colleagues. If there is no judge or deputy-judge of the nationality of either of the contesting parties upon the Court, each party may appoint (making its selection from the list of nominations made by the Court of Arbitration) a judge who will take part in the trial in an advisory capacity. Should only one of the parties have a judge or deputy-judge upon the Court, the other may request that this judge be called upon to withdraw from the Court and be replaced by another judge appointed under the same conditions as its own. If the said party does not exercise this right, the national judge will not withdraw, but will only take part in the délibérations in an advisory capacity. Article 26. Article 26. Les frais de la Cour sont supportés par la Société The expenses of the Court shall be borne by des Nations. the League of Nations. — 566 — Chapitre 2. La compétence de la Cour. Article 27. La Cour connait des litiges entre Etats. La réclamation d'un particulier contre un Etat étranger ne peut venir devant la Cour que si 1'Etat du reclamant la présente en son nom. Un Etat peut présenter non seulement la réclamation d'un de ses ressortissants, mais aussi celles des membres d'une minorité nationale, a la protection de laquelle il est habilité par traité. Article 28. La Cour est accessible aux Etats mentionnés a 1'annexe au Pacte de la Société des Nations. Elle Pest également aux Etats qui se soumettent aux conditions fixées par le Conseil de la Société des Nations, conformément a PArticle 17 du Pacte. Article 29. Entre Etats, Membres de la Société des Nations, la Cour statue, sans convention spéciale, sur: a. Tinterprétation d'un traité; b. tout point de droit international; c. la réalité de tout fait, qui, s'il était établi, constituerait la violation d'un engagement international; d. la nature ou Tétendue de la réparation due pour la rupture d'un engagement international ; e. Tinterprétation d'une sentence rendue par la Cour. Peut être soumis a la Cour, par la convention des parties, soit générale, soit spéciale, tout différend de quelque nature qu'il puisse être. En cas de contestation sur le point de savoir si un différend rentre, ou non, dans les catégories ci-dessus visées, la Cour décide. Article 30. Lorsqu'une partie dénie compétence a la Cour, il appartient a celle-ci de statuer sur le point de savoir si, par une convention antérieure, la partie n'a pas accepté cette compétence. Chapter 2. Compétence of the Court. Article 27. The Court shall have jurisdiction to hear and determine suits between States. The claim of a private individual against a foreign State can only be taken into consideration by the Court if the State to which the applicant belongs has submitted it in its own name. A State can submit, not only. the claim of one of its own nationals, but also those of the members of a national minority, when it has been entrusted with their protection by treaty. Article 28. The Court shall be open to the States mentioned in the Annex to the Covenant of the League of Nations. It is also open to States which accept the conditions laid down by the Council of the League of Nations, in accordance with Article 17 of the Covenant. Article 29. Between States which are Members of the League of Nations, the Court shall have jurisdiction (and this without any special convention giving it jurisdiction) to hear and determine cases concerning: a. the interprétation of a treaty; b. any question of international law; c. the existence of any fact which, if established, would constitute a breach of an international obligation; d. the nature or extent of réparation to be made for the breach of an international obligation ; e. the interprétation of a sentence passed by the Court. A dispute of any kind may be submitted to the Court by a general or particular convention between the parties. In the event of a dispute as to whether a certain case comes within any of the catégories above mentioned, the matter shall be settled by the décision of the Court. Article 30. Wherever a party refuses to recognise the jurisdiction of the Court, it will be for the Court to decide whether the party has agreed to submit to its jurisdiction by virtue of some previous convention. — 567 — Article 31. Dans les limites de sa compétence, telle qu'elle est déterrninée par l'article 29, la Cour applique successivement: 1. les conventions internationales, soit générales, soit spéciales, posant des régies expressément reconnues par les Etats en litige; 2. la coutume internationale, attestation d'une pratique commune, acceptée comme loi; 3. les principes généraux de droit reconnus par les nations civiliséqe; 4. les régies de droit qui se dégagent des décisions judiciaires et de la doctrine des publicistes les plus qualifiés des différentes nations. Article 32. La Cour donne son avis sur tout point ou tout différend d'ordre international qui lui est soumis par le Conseil ou par l'Assemblée. Lorsque la Cour donne son avis sur un point d'ordre international, indépendamment de tout différend actuellement né, elle constitue une Commission spéciale de trois a cinq membres. *■ - Lorsqu'elle donne son avis sur une question qui fait robjet d'un différend actuellement né, elle statue dans les mêmes conditions, que s'il s'agissait d'un litige porté devant elle. Chapitre 3. Procédure. Article 1. La langue de la Cour est le francais. La Cour peut, a la demande des parties, autoriser 1'emploi d'une autre langue devant elle. Article 2. La Cour est saisie par une requête adressée au Greffe. La requête indique l'objet du différend et désigne les parties en cause. Le Greffe fait immédiatement notification de la requête aux intéressés. II en informe également les Membres de la Société des Nations, par 1'entremise du SecrétaireGénéral. Article 2 bis. Dans le cas oü la cause du différend consiste en un acte effectué ou sur le point de 1'être, la Cour Article 31. The Court shall, within the limits of its jurisdiction, as defined in Article 29, apply in the order following: 1. international conventions, whether general or particular, establishing rules expressly recognised by the contesting States; 2. international custom, as evidence of a general practice, which is accepted as law; 3. the general principles of law recognised by civilised nations; 4. rules of law derived from judicial décisions and the teachings of the most highly qualified publicists of the various nations. Article 32. The Court shall give an advisory opinion upon any question or dispute of an international nature referred to it by the Council or Assembly. When the Court shall give an opinion on a question of an international nature which does not refer to any dispute that may have arisen, it shall appoint a special Commission of from three to five members. When it shall give an opinion upon a question which forms the subject of an existing dispute, it shall do so under the same conditions as if the case had been actually submitted to it for décision. Chapter, 3. Procedure. Article 1. The official language of the Court shall be French. The Court may, at the request of the contesting parties, authorise another language to be used before it. Article 2. A State desiring to have recourse to the Court shall lodge a written application addressed to the Registrar. The application shall indicate the subject of the dispute, and name the contesting parties. The Registrar shall .forthwith communicate the application to all concerned. He shall also notify the Members of the League of Nations through the Secretary-General. Article 2bis. If the dispute arises out of an act which has already taken place or which is imminent, the — 568 — a le pouvoir d'indiquer, si elle estime que les circonstances 1'exigent, quelles mesures conservatoires du droit de chacun doivent être prises a titre provisoire. En attendant son arrêt, cette suggestion de la Cour est immédiatement transmise aux parties et au Conseil. Article 3. Les parties sont réprésentées par des agents. Elles peuvent charger des conseils ou avocats d'assister les agents devant la Cour. Article 4. La procédure a deux phases: 1'une écrite, l'autre orale. Article 5. La procédure écrite comprend la communication a juge et a partie des mémoires, contre-mémoires, et, éventuellement, répliques, ainsi que de toute pièce et document a 1'appui. La communication se fait par 1'entremise du Greffe dans 1'ordre et les délais déterminés par la Cour. Toute pièce produite par 1'une des parties doit être communiquée a l'autre en copie certifiée conforme. Article 6. La procédure orale consiste dans 1'audition par la Cour des témoins, experts, agents et avocats. Pour toute notification a faire en dehors du pays oü elle siège, la Cour s'adresse directement au Gouvernement de la Puissance sur le territoire de laquelle la notification doit produire effet. II en est de même s'il s'agit de faire procéder sur place a l'établissement de tous moyens de preuve. Article 7. Les débats sont dirigés par le Président, et a défaut par le Vice-Président; en cas d'empêchement par le plus ancien des juges présents. Article 8. L'audience est publique, a moins qu'il n'en soit autrement décidé par la Cour, è la demande de 1'une des parties. Article 9. II est tenu de chaque audience un procèsverbal, signé par le Greffier et le Président. Ce procés-verbal a seul caractère authentique. Court shall have the power to suggest, if it considers that circumstances so require, the provisional measures that should be taken to preserve the respective rights of either party. Pending the final décision, notice of the measures suggested shall forthwith be given to the parties and the Council. Article 3. The parties shall be represented by agents. They may have Counsel or advocates to assist the agents in Court. Article 4. The procedure shall consist of two parts: written and oral. Article 5. The written proceedings shall consist of the communication to the judges and to the parties of cases, counter-cases and, if necessary, replies; also all papers and documents in support. These Communications shall be made through the Registrar, in the order and within the time fixed by the Court. A certified copy of every document produced by one party shall be communicated to the other party. Article 6. The oral proceedings shall consist of the hearing by the Court of witnesses, experts, agents and advocates. For the service of all notices outside the country in which the seat of the Court is situated, the Court shall apply direct to the Government of the State upon whose territory the notice has to be served. The same provision shall apply whenever steps are to be taken to procure evidence on the spot. Article 7. The Proceedings shall be under the direction of the President, or, in his absence, of the VicePresident; if both are absent, the senior judge shall preside. Article 8. The hearing in Court shall bè public, unless the Court, at the written request of one of the parties, shall otherwise decide. Article 9. Minutes shall be made at each hearing and signed by the Registrar and the President. These minutes" shall be the only authentic record. — 569 — Article i o. La Cour peut, même avant tout débat, demander aux agents de lui produire tous actes, et de fournir toutes explications. En cas de refus, elle en prend acte. Article 11. A tout moment, la Cour peut confier une requête ou expertise a une ou plusieurs personnes de son choix. Article 12. Au cours des débats, les juges posent aux témoins, agents, experts, avocats ou conseils, toutes questions qu'ils estiment utiles; les agents, avocats et conseils ont le droit de poser, par 1'entremise du Président, toute question que la Cour juge utile. Article 13. La Cour rend des ordonnances pour la direction du procés, la détermination des formes et délais dans lesquels chaque partie doit finalement conclure, et prend toutes les mesures que comporte 1'administration des preuves. Article 14. Après avoir recu les preuves et témoignages dans les délais déterminés par elle, la Cour peut écarter toutes dépositions ou documents nouveaux qu'une des parties voudrait lui présenter sans 1'assentiment de l'autre. Article 15. Lorsqu'une des parties ne se présente pas, ou s'abstient de faire valoir ses moyens, l'autre partie peut demander a la Cour de lui adjuger ses Conclusions. La Cour y fait droit, après s'être assurée que ces conclusions: 1. sont conformes a la matérialité des faits; 2. reposent sur des preuves sérieuses; 3. sont fondées en droit. Article 16. Quand les agents, avocats et conseils ont fait valoir, sous le contróle de la Cour, tous les moyens qu'ils jugent utiles, le Président prononcé la clöture des débats. La Cour se retire en chambre de conseil pour délibérer. Les délibérations de la Cour sont et restent seerètes. Article 1 o. The Court may, even before the hearing begins, call upon the agents to produce any document or to supply to the Court any explanations. Any refusal shall be recorded. Article 11. The Court may, at any time, entrust one or more persons whom it may select, with the task of carrying out an inquiry or giving an expert opinion. Article 12. During the hearing in Court, the judges may put any questions, considered by them to be necessary, to the witnesses, agents, experts, advocates or Counsels. The agents, advocates and Counsels shall have the right to ask, through the President, any questions that the Court considers useful. Article 13. The Court shall make orders for the conduct of the case, shall decide the form and time in which each party must conclude its arguments, and make all arrangements connected with the taking of evidence. Article 14. After the Court has received the proofs and evidence within the time specified for the purpose, it may refuse to accept any further oral or written evidence that one party may desire to present, unless the other agrees. Article 15. Whenever one of the parties shall not appear before the Court or shall fail to defend his case, the other party may call upon the Court to decide in favour of his claim. The Court shall do so provided that it is satisfied that the claim is: 1. in conformity with the actual facts; 2. supported by substantial evidence; 3. well founded in law. Article 16. When the agents, advocates and Counsel, subject to the control of the Court, have presented all the evidence and taken all other steps that they consider advisable, the President shall déclare the case closed. The Court shall withdraw to consider the judgment. The délibérations of the Court shall take place in private and remain secret. — 581 — M. de LAPRADELLE propose, d'accord avec L o r d P h i 11 i m o r e, la nouvelle rédaction suivante: „La Cour est ouverte aux Membres de la Société des Nations et aux Etats mentionnés a 1'Annexe. Elle est accessible aux autres Etats aux conditions, fixées par le Conseil." Le PRESIDENT distingue entre trois différentes catégories d'Etats: 1. les Membres de la Société des Nations; 2. les Etats mentionnés a 1'Annexe au Pacte, qui ne sont pas encore Membres de la Société des Nations, mais qui peuvent le devenir a tout moment; 3. les autres Etats. II s'oppose formellement a Pomission de tout renvoi a 1 article 17 du Pacte, dans le texte de l'article 28 du projet du Comité. LORD PHILLIMORE, d'accord avec le Président, distingue deux classes, parmi les Etats qui ne sont pas Membres de la Société des Nations. La Cour est ouverte aux Membres de la Société sans aucune condition; elle est ouverte aux Etats qui ne sont pas Membres de la Société, mais qui sont mentionnés- a 1'Annexe au Pacte, ainsi qu'a tout autre Etat conditionnellement; mais les con¬ ditions ne doivent cependant pas être nécessairement les mêmes pour les Etats mentionnés al'Annexe et pour les Etats qui n'y sont pas mentionnés. Pour les Etats appartenant a la première catégorie, la condition peut être limitée, par exemple, a la participation aux frais. Lord Phillimore constate qu'il y a accord sur les principes qu'il vient d'exposer, c'est a dire: 1. La Cour est ouverte de droit aux Etats Membres de la Société des Nations; 2. La Cour est ouverte, sous conditions, aux Etats non Membres, cités a 1'Annexe; 3. La Cour est accessible aux autres Etats, qui acceptent de se soumettre aux conditions fixées par la Société des Nations. II propose qu'une rédaction soit préparée pour la séance prochaine. M. ADATCI appelle 1'attention sur la différence de traitement, prévue par le Traité de Versailles, entre diverses catégories d'Etats. Après une discussion sur la question de savoir si le renvoi k l'article 17, proposé par le Président, doit être maintenu, ou s'il peut être omis, ainsi que cela a été proposé dans la formule de Lord M. DE LAPRADELLE, in agreement with Lord Phillimore, proposed the following new wording: " The Court shall be open to Members of the League of Nations, and to States mentioned in the Annex to the Covenant. Other States shall have access to it under the conditions laid down by the Council." The PRESIDENT drew a distinction between three different classes pf States: 1. Members of the League of Nations; 2. States mentioned in the Annex to the Covenant, who are not yet Members of the League of Nations, but which may become so at any time; 3. Other States. He formally opposed the omission of any reference to Article 17 of the Covenant in the text of Article 28 of the Committee's project. LORD PHILLIMORE, in agreement with the President, wished to distinguish between two classes of States not Members of the League of Nations. The Court would be open to Members of the League unconditionally, and it would be open to States, not Members of the League but mentioned in the Annex to the Covenant, and to all other States, on certain conditions. The conditions, however, would not necessarily be the same for States mentioned in the Annex and for those that were not. For States belonging to the former class, the conditions might, for instance, be limited to a share of the expenses. Lord Phillimore stated that the Committee was agreed upon the principles he had just put forward, namely: 1. The Court shall be open of right to States which are Members of the League of Nations; 2. The Court shall be open of right, but subject to conditions, to States, not Members, but mentioned in the Annex; 3. The Court shall be accessible to other States, which agree to submit to conditions to be fixed by the League of Nations. He proposed that a draft should be prepared for the next meeting. M. ADATCI called attention to the different treatment accorded by the Treaty of Versailles to States in various catégories. After a discussion as to whether the reference to Article 17, proposed by the President, should be maintained, or could be omitted, as proposed by Lord Phillimore and M. de — 582 — Phillimore et de M. de Lapradelle, lePRESIDENT propose la formule transactionnelle suivante: „ tenant compte de l'article 17 du Pacte de la Société des Nations." L'article, rédigé d'après le texte proposé par Lord Phillimore et M. de Lapradelle, avec 1'addition que vient de proposer le Président, est adopté. M. ADATCI se basant sur sa conception de Tinterprétation qu'il faut donner a l'article 14 du Pacte, s'oppose- a Tinstitution d'une juridiction obligatoire avec droit d'assignation unilatérale. LORD PHILLIMORE et M. DE LAPRADELLE contestent ce point de vue. M. RICCI-BUSATTI le partage dans une certaine mesure. En principe, il est partisan de la juridiction obligatoire, qui a été acceptée déja. par T Italië dans certains traités d'arbitrage, mais il croit qu'il ne serait pas utile d'en parler dans le projet d'organisation de la Cour puisqu'elle ne ressort pas des dispositions du Pacte. Si Ton veut faire des propositions a ce sujet, il vaut mieux les faire séparément, pour ne pas mettre en danger le projet tout entier. II maintient la proposition qu'ü a soumise au Comité le 30 juin. M. ADATCI propose l'amendement suivant: „La Cour est compétente pour connaitre des différends entre Etats, conformément a l'article 14 du Pacte de la Société des Nations." II ajoute qu'il défendra autant que possible cet amendement; mais qu'il se rallierait a l'idée exprimée par M. Ricci-Busatti, si l'amendement n'était pas accepté. Le PRESIDENT propose 1'addition suivante a l'alinéa 1: „et sauf acceptation par les parties d'une autre juridiction." Cet amendement n'est pas adopté paree qu'il est considéré comme faisant doublé emploi avec l'article 1 qui exprime la même idée. Le PRESIDENT propose la rédaction suivante de l'alinéa ier: „Entre Etats Membres de la Société des Nations, la Cour statue sans convention spéciale sur les différends d'ordre juridique, c'est a dire ceux qui ont pour objet " Cette formule est adoptée sauf suppression des mots „c'est k dire ceux". Lapradelle in their wording, the PRESIDENT proposed the following draft as a compromise: ".... In accordance with Article 17 of the Covenant of the League of Nations." The Article was adopted in the form proposed by Lord Phillimore and M. de Lapradelle, with the addition just proposed by the P r e s i d e n t. M. ADATCI, in view of the interprétation which he put upon Article 14 of the Covenant, opposed the institution of a compulsory jurisdiction and the right of unilateral arraignment. LORD PHILLIMORE and M. DE LAPRADELLE opposed this view. M. RICCI-BUSATTI agreed with it to some extent. He was, as a rule, in favour of a compulsory jurisdiction; this had already been accepted by Italy in certain treaties of Arbitration; but he thought that it would not be advisable to mention it in the plan for the organisation of the Court, since it was included in the provisions of the Covenant. If it were desired to put forward proposals on this subject, it would be better to make them separately, so as not to endanger the whole plan. He still held to the proposal he had submitted on the 30Ü1 June. M. ADATCI proposed the following amendment: "The Court shall be competent to hear and determine disputes between States in accordance with the terms of Article 14 of the Covenant of the League of Nations." He added that he would press for the acceptance of the amendment, but that he would support M. R i c c i-B u s a 11 i's suggestion if the amendment were not accepted. The PRESIDENT proposed the following addition to Paragraph 1: "and unless the parties agree to accept another jurisdiction." This amendment was not adopted as this was thought to duplicate Article 1, which contained the same idea. The PRESIDENT proposed the following wording for Paragraph 1: " Between States which are Members of the League of Nations, the Court shall have jurisdiction (and this without any special convention giving it jurisdiction) to hear and determine cases of a legal nature, that is to say, cases concerning " This wording was adopted, except that the words: „that is to say, cases" were deleted. — 583 — M. RICCI-BUSATTI propose un amendement au premier alinéa: „La Cour connait également de tous différends, de quelque nature qu'ils soient, qui lui sont soumis par la convention, soit générale, soit spéciale, des parties." Cet amendement est adopté. Après 1'adoption de l'article, M. ADATCI, dont l'amendement principal est rejeté, reprend la proposition de M. Ricci-Busatti concernant la disjonction du statut de la Cour de toute la question de la compétence de celle-ci. Cette proposition est mise aux voix èt rejetée. M. DE LAPRADELLE propose de substituer dans le numéro 2 de l'article 29 les mots „dans les catégories ci-dessus visées" par les mots „dans sa compétence." La proposition est rejetée. II est expressément entendu que le no. 2 (alinéa 4) de l'article 29, doit rester tel qu'il est. L'article est adopté avec les amendements signalés ci-dessus. M. RICCI-BUSATTI vote contre; M. ALTAMIRA s'abstient considérant que le texte n'exprime pas assez nettement le concept juridique de justice obligatoire. Article jo. Le PRESIDENT a proposé la substitution du mot „engagement" au mot „convention" en adoptant la formule suivante: „Si par un engagement les parties ont accepté cette compétence". LORD PHILLIMORE, qui ne partage pas 1'avis du Président, mais reconnait le besoin d'une rédaction plus claire, propose un nouveau texte: „Lorsqu'une partie dénie compétence a la Cour, il appartient a celle-ci de statuer sur ce point en ordre préjudiciel". Ce texte n'est cependant pas adopté. M. RICCI-BUSATTI fait valoir que la disposition de l'article 30 ^ne diffère pas, au fond, de celle du no. 2 de l'article 29. Mr. ROOT s'oppose formellement a ce qu'une modification quelconque soit apportée au no. 2 de l'article 29. M. DE LAPRADELLE, dans ces circonstances, retire l'article 30, et LORD PHILLIMORE en propose la suppression. M. RICCI-BUSATTI proposed the following amendment to the first Paragraph: " The Court shall also have jurisdiction to hear and determine all disputes of any kind, which may be submitted to it by a general or particular convention between the parties." This amendment was adopted. After the adoption of the Article, M. ADATCI, whose principal amendment had been rejected, again took up the proposal made by M. Ricci-Busatti, to omit the whole question of compétence from the Statute of the Court. . This proposal was put to a vote, and rejected. M. DE LAPRADELLE proposed to substitute the words: " within its compétence" for the words: "within any of the catégories above mentioned," in Paragraph 2 of Article 29. The proposal was rejected. It was expressly agreed that Number 2 (Paragraph 4) of Article 29 should remain as it was. The Article was adopted with the amendments mentioned above. M. RICCI-BUSATTI voted against this Article. M. ALTAMIRA abstained from voting, as he considered that the text did not express the legal conception of compulsory jurisdiction with sufficiënt clearness. , Article jo. The PRESIDENT proposed the substitution of the word "obligation" for the word "convention" by the adoption of the following formula: " Whether the parties have bound themselves by an obligation to accept its jurisdiction." LORD PHILLIMORE did not share the President's opinion, but recognising the need for a clearer wording, proposed the following: " Should a party dispute the jurisdiction of the Court, the latter shall determine this point before proceeding with the case." This wording, however, was not adopted. M. RICCI-BUSATTI pointed out that Article 30 did not fundamentally differ from No. 2 of Article 29. Mr. ROOT formally opposed any alteration of No. 2 of Article 29. M. DE LAPRADELLE, in these circumstances, withdrew Article 30, and LORD PHILLIMORE proposed that it should be deleted. — 584 — Sur la proposition du PRESIDENT, et dans 1'intention expresse de permettre aux membres de se rendre compte si l'article est vraiment inutile, il est réservé. Article ji. Le PRESIDENT propose 1'addition suivante au no. 4 : „Comme moyens auxiliaires de la détermination deS régies de droit". LORD PHILLIMORE présente quelques objections a la rédaction actuelle du numéro. II fait valoir que les décisions judiciaires constatent, mais ne créent pas le droit. M. RICCI-BUSATTI s'oppose a la différence d'expression qu'il note entre les numéros i et 2 en ce qui concerne la portée de la règle; la coutume, comme toute convention, qu'il s'agit d'appliquer, doit être en vigueur entre les parties en cause; il maintient les autres objections qu'il a déja formulées contre la rédaction originaire de l'article. M. DE LAPRADELLE déclare qu'il est opposé a toute modification des numéros 1—3, tandis qu'il désire la suppression totale du numéro 4. On ne peut pas fixer la source de droit visée sous ce numéro, d'une manière distincte: il n'est pas possible d'appliquer les lois, la coutume, les principes généraux du droit sans avoir recours a la jurisprudence et a la doctrine. L'article est adopté. M. DE LAPRADELLE vote contre le numéro 4. Article 32. M. DE LAPRADELLE explique la différence entre un différend et un point soumis a la Cour pour avis; tandis qu'un différend est un conflit actuel, un point est plutöt une question théorique. Cette différence entraine la nécessité d'une solution différente dans les deux cas. Un point peut être examiné par un nombre restreint de juges, tandis qu'un différend doit être examiné selon une procédure qui se rapproche de celle qui doit être suivie pour un jugement. Mr. ROOT s'élève contre le droit qu'aurait la Cour de donner des avis consultatifs a 1'occasion d'un conflit actuellement né, ce qui lui parait être une violation de toute convenance juridique. On the proposal of the President, and with the object of allowing members to consider whether the Article was really useless, it was reserved. Article 31. The PRESIDENT proposed the following addition to Number 4: " As subsidiary means for the détermination of rules of law." LORD PHILLIMORE put forward some objections to the present wording of this item. He pointed out that judicial décisions state, but do not create, law. M. RICCI-BUSATTI opposed the different methods of expression used in Numbers 1 and 2; with reference to the scope of the application of the rules. Custom, like any convention applicable to a case, must be in force between the parties in dispute. He also maintained the other objections, which he had already expressed, to the original draft of the article. M. DE LAPRADELLE stated that he was opposed to any modification of Numbers 1 to 3, but that he wished Number 4 to be deleted. The source of law referred to under this heading could not be clearly defined. Laws, customs, and general principles of law could not be applied without reference to jurisprudence and teaching. The Article was adopted. M. DE LAPRADELLE voted against the fourth heading. Article 32. M. DE LAPRADELLE explained the différence between a dispute and a point submitted to the Court for an advisory opinion ; whereas the former was a practical case, the latter was more in the nature of a theoretical question. This différence made it necessary to adopt a different method of solution in the two cases. A point of law might be considered by a limited number of judges, whereas a dispute must be dealt with by a procedure more nearly resembling a trial. Mr. ROOT was opposed to the Court's having the right to give an advisory opinion with reference to an existing dispute. In his opinion this was a violation of all juridical principles. 585 - M. DE LAPRADELLE attire son attention sur les dispositions de l'article 13 du Pacte et sur le droit qu'a le Conseil de renvoyer a la Cour un conflit qui lui a été soumis, mais qui aurait dü être tranché judiciairement, et sur la nécessité pour la Cour de procéder, dans ces circonstances, comme s'il s'agissait d'un véritable jugement. Mr. ROOT se déclare convaincu par ces arguments. La séance est levée a 11 heures du soir. Le Président: (signé) Brn. DESCAMPS. Le Secrétaire- Général: (signé) D. ANZILOTTI. M. DE LAPRADELLE called his attention to the provisions of Article 13 of the Covenant and to the right of the Council to send to the Court any case which had been submitted to it but which ought to have been settled by judicial means; in such circumstances the Court must adopt a procedure similar to that qf an actual trial. Mr. ROOT stated that he was convinced by these arguments. The meeting closed at 11 p. m. The President: (signed) Brn. DESCAMPS. The Secretary- General : (signed) D. ANZILOTTI. — 587 — 28'Ème SÉANCE (non-publique), tenue au Palais de la Paix, a La Haye, le 20 juillet 1920. Présidence de M. le BARON DESCAMPS. Sont présents: tous les membres du Comité (a 1'exception de M. Bevilaqua); M. Fernandes; Mr. James Brown Scott; les secrétaires particuliers de M. le Baron Descamps et de M. Adatci; les membres du Secrétariat. La séance est ouverte èt 9.40 heures du matin. Le PRESIDENT, constatant que le Secrétariat a déja, fait distribuer les trois compte-rendus des séances de la veille, lui adresse les remerciements du Comité (Annexe No. 1); il déclare que, ce faisant, le Secrétariat a accompli un véritable tour de force. (Applaudissements). On passé a la discussion du Chapitre III (procédure) du texte soumis par le Comité de Rédaction. Article ier. Cet article est adopté sans discussion. Article 2. ^ LORD PHILLIMORE attire 1'attention sur l'article 23 du chapitre III et soulève la question du droit d'intervention. II croit que l'alinéa 4 est inutile si ce droit n'est pas admis dans une mesure plus large que cela n'a été fait dans l'article 23, qui parle seulement de traités généraux. Le PRESIDENT et M. DE LAPRADELLE font valoir que l'alinéa a deux autres buts: 1. notification pour autres fins que 1'intervention ; 2. tenir lieu de stipulation concernant la publicité. M. FERNANDES propose la formule suivante: „Le droit d'intervention est reconnu aux Etats ayant un intérêt légitime, soit d'assister une des parties en cause, en raison d'un droit conjoint, 28™ MEETING (Private), held at the Peace Palace, the Hague, on July 20th, 1920. BARON DESCAMPS in the chair. Present : all the members of the Committee (except M. Bevilaqua); M. Fernandes; Mr. James Brown Scott; the private secretaries of Baron Descamps and M. Adatci; the members of the Secrétariat. The meeting opened at 9.40 a.m. The PRESIDENT stated that the Secrétariat had already distributèd the three summaries of the meetings of the previous day, and expressed the thanks of the Committee (Annex No. 1). He said that the Secrétariat had really achieved the impossible. (Applause). The Committee then proceeded to discuss Chapter III (Procedure) of the text submitted by the Drafting Committee. Article 1. This Article was adopted without discussion. Article 2. LORD PHILLIMORE called attention to Article 23 of Chapter III, and raised the question of the right of intervention. He thought that Paragraph 4 would be useless if this right were not conceded to a wider extent than had been done in Article 23^ which only mentioned general treaties. The PRESIDENT and M. DE LAPRADELLE pointed out that the Paragraph had two other objects: 1. Notification for purposes other than intervention ; 2. To take the place of a provision regulating publicity. M. FERNANDES proposed the following wording: "The right of intervention is granted to States having a legitimate interest, either to assist one of — 588 — soit d'exclure le demandeur ou le défendeur. Dans le premier cas, 1'intervenant agira dans les mêmes délais accordés a la partie assistée. Dans le second cas, 1'opposition sera formée dans les délais et selon les formes déterminées par la Cour." M. HAGERUP de son cóté a proposé la formule de l'article 21 du projet des trois pays Scandinaves, qui ne limite pas le droit d'être notifié et le droit d'intervention aux Membres de la Société des Nations. L'article est adopté. Article 2 bis. M. FERNANDES voudrait voir appuyer les mesures conservatoires par des sanctions efficaces, tout en laissant k la Cour 1'appréciation des limites imposées par les circonstances a la portée de ces sanctions, selon le texte de l'amendement qu'il a présenté et qui a été distribué aux membres du Comité. (Voir annexe 2). MM.'ROOT, ADATCI, DE LAPRADELLE et LORD PHILLIMORE s'opposent a cette idée qui leur semble imprudente. Sur la proposition de M. de LAPRADELLE la rédaction suivante du second alinéa est adoptée. „En attendant l'arrêt, 1'indication de ces mesures est immédiatement transmise aux parties et au Conseil". L'article est adopté, avec des modifications rédactionnelles. Article 3. Cet article est adopté avec des módifications de rédaction. Article 4. Cet article est adopté sans discussion. Article 5. Cet article est adopté avec des modifications de rédaction. Article 6. II est décidé que le premier alinéa formera seul l'article 6. Les deux autres alinéas seront insérés a un endroit a déterminer. M. FERNANDES signale que le projet adopte un système différent pour les notifications qui devront être faites dans le pays oü est établi le siège de la the contesting parties, by reason of a joint right, or to debar the plaintiff or the defendant. In the former case, the intervening party shall conform to the same time-limits as those fixed for the party which it is assisting. In the latter case, the opposition shall be formulated within the times and according to the forms laid down by the Court." M. HAGERUP, for his part, proposed the wording of Article 21 of the plan of the three Scandinavian countries, according to which the right to receive notification and the right of intervention were not limited to Members of the League of Nations. The Article was adopted. Article 2 bis. M. FERNANDES wished the provisional measures to be supported by effective penalties, though it should be left to the Court to decide the extent to which the penalties should be imposed in the particular instances, as provided in the amendment which he had submitted and which had been distributèd to the members of the Committee. (See annex 2). MM. ROOT, ADATCI, DE LAPRADELLE and LORD PHILLIMORE were opposed to this, «is they thought it would be unwise. At M. DE LAPRADELLE'S proposal, the following wording for the second Paragraph was adopted: " Pending the final décision, notice of these measures shall forthwith be given to the parties and to the Council." The Article was adopted with some modifications in the wording. Article 3. This Article was adopted with modifications in the wording. Article 4. This Article was adopted without discussion. Article 5. This Article was adopted with modifications in the wording. Article 6. It was decided that the first Paragraph alone should form Article 6. The other two Paragraphs would be inserted in a position to be settled later. M. FERNANDES pointed out that the project adopted a different system for the service of notices in the country in which the seat of the — 589 — Cour, et pour celles qui devront être faites dans d'autres pays; cela lui parait être inadmissible dans plusieurs cas. II est reconnu que tous les Etats doivent être placés sur un pied d'égalité a cet égard. Dans cet ordre d'idées on suggère de biffer les mots „en dehors du pays oü est le siège", tandis que Mr. ROOT attire 1'attention sur l'article 25 de la Convention de 1907, et M. HAGERUP sur les dispositions du projet des trois pays Scandinaves et de celui des cinq Puissances neutres. M. DE LAPRADELLE, fait valoir que le cas ne peut présenter d'intérêt actuel que s'il s'agit de notifications a faire a des personnes qui ne sont pas directement ou indirectement en contact avec la Cour; il propose la rédaction suivante: „Pour toute notification a faire aux témoins et aux experts, la Cour s'adresse directement au Gouvernement de 1'Etat sur le territoire duquel la notification doit produire effet." L'amendement est adopté, mais après avoir été légèrement modifié: les mots „a d'autres personnes que les agents, conseils et avocats" sont substitués aux mots „aux témoins et aux experts". L'article est adopté avec cet amendement. Article J. Cet article est adopté avec des modifications de rédaction. Article 8. Cet article est adopté avec des modifications de rédaction. Article g. Cet article est adopté sans discussion. Article 10. Cet article est adopté avec des modifications de rédaction. Article //i M. ADATCI propose d'ajouter k l'article la phrase suivante: „Elle peut également requérir 1'avis des comités techniques constitués par le Conseil de la Société des Nations, lorsqu'il s'agit de questions qui rentrent par leur nature dans le ressort de leur compétence spéciale." Cet amendement est rejeté, mais, en s'en inspirant le PRESIDENT propose 1'insertion après le mot „personnes" des mots „corps ou organes". Court was established, and in other countries; in his opinion, this was inadmissible in many cases. It was admitted that all States must be treated alike in this respect. In this connection, it was proposed to delete the words " outside the country in which the Court has its seat", while Mr. ROOT called attention to Article 25 of the Convention of 1907, and M. HAGERUP to the provisions of the plan of the three Scandinavian countries, and of that of the five Neutral Powers. M. DE LAPRADELLE pointed out that the question would only be of importance in connection with the service of notices upon ■ persons, who were not, either directly or indirectly, in permanent contact with the Court, and proposed the following wording: "For the service of all notices upon witnesses and experts, the Court shall apply directly to the Government of the State upon whose territory the notice has to be served." The amendment was adopted, except that the words " upon witnesses and experts" were replaced by the words: " upon persons other than the agents, counsel, and advocates." The Article was adopted with this amendment. Article 7. This Article was adopted with modifications in wording. Article 8. This Article was adopted with modifications in wording. Article g. This Article was adopted without discussion. Article 10. This Article was adopted with modifications in wording. Article ii, M. ADATCI proposed the addition of the following sentence: " It may also consult the technical bodies constituted by the Council of the League of Nations, upon questions of such a nature as to come within their special compétence." This amendment was rejected, but, borrowing an idea contained in it, the PRESIDENT proposed that the words: "bodies or organisations" should be inserted after the word "individuals". — 590 — LORD PHILLIMORE veut ajouter le mot „bureaux". Sur la proposition de M. DE LAPRADELLE 1'insertion de la formule „corps, bureaux, commissions ou organes" est adoptée. L'article ainsi modifié est adopté. Article 12. Cet article est adopté avec des modifications de rédaction. Article 13. Cet article est adopté sans discussion. Article 14. Cet article est adopté sans discussion. Article 75. M. HAGERUP fait valoir que 1'hypothèse du no. 1 est 1'une de celles qui sont visées par le no. 2 ; le no. 1 devrait par conséquent, être supprimé. On reconnait le bien-fondé de cette observation. Le PRESIDENT propose la formule suivante, destinée a remplacer l'alinéa 2: „La Cour a toute liberté pour les accueillir après s'être assurée que ces conclusions sont suffisamment fondées en fait et en droit." M. DE LAPRADELLE appuie la suppression du no. 1. LORD PHILLIMORE propose une formule de transaction qui est amendée par M. de Lapradelle de la facon suivante: „La Cour fait droit a la condition de s'être assurée que ces conclusions, reposant sur des preuves sérieuses, sont fondées en fait et en droit." M. RICCI-BUSATTI fait valoir que l'article est parfaitement inutile si les pouvoirs de la Cour restent absolument les mêmes lorsqu'il s'agit de rendre un jugement par défaut. Une disposition expresse k ce sujet ne se justifierait que si 1'on avait 1'intention de limiter ces pouvoirs dans 1'intérêt du demandeur et pour punir la partie adverse de sa négligence. Mais une telle prétention n'étant pas admise dans les rapports entre Etats, il propose la suppression de l'article. Mr. ROOT maintient, premièrement, la nécessité des jugements par contumace, et, deuxièmement, la nécessité que ces jugements soient bien motivés. LORD PHILLIMORE wished to add the word " bureaux." On M. DE LAPRADELLE'S proposal, the expression "bodies, bureaux, commissions or organisations" was adopted. The Article was adopted with this modification. Article 12. This Article was adopted with modifications in wording. Article 13. This Article was adopted without discussion. Article 14. This Article was adopted without discussion. Article 75. M. HAGERUP pointed out that the hypothesis contained in number 1, was covered by number 2 ; therefore, number 1 should be eliminated. The justice of this contention was admitted. The PRESIDENT proposed the following wording, to replace Paragraph 2 : " The Court shall be free to decide accordingly, provided that it has satisfied itself, that the claim is well-founded in fact and law." M. DE LAPRADELLE supported the deletion of Number 1. LORD PHILLIMORE proposed a compromises which was amended by M. de Lapradelle at follows: "The Court shall do so provided thait is satisfied that the claim is supported by con, clusive evidence and well-founded in fact and law." M. RICCI-BUSATTI pointed out that the Article was quite useless if the powers of the Court were to be exactly the same even in case of judgment by default. The inclusion of a special provision on this point would be justified only if the intention were to limit these powers in the interests of the plaintiff and in order to punish the other party for its négligence. But, as such a provision does not apply to international affairs, he proposed the suppression of the Article. Mr. ROOT maintained, firstly, that judgments by default were necessary, and secondly, that such judgments must contain a full statement of reasons. — 591 — M. DE LAPRADELLE soumet la nouvelle for mule suivante: „La Cour, avant d'y faire droit, doit s'assurei que ses conclusions, reposant sur des preuveï sérieuses, sont fondées en fait et en droit." Le PRESIDENT veut ajouter a cette formule, entre les mots „sont" et „fondées", le mot „suffisamment". Cette proposition est mise aux voix et rejetée. La formule de M. deLapradelleest adoptée. M. RICCI-BUSATTI vote contre. Article 16. Cet article est adopté avec des modifications de rédaction. Article IJ. Cet article est adopté avec des modifications de rédaction. Article 18. Cet article est adopté sans discussion. Article ig. Le PRESIDENT propose la formule suivante destinée a remplacer la dernière partie du premier alinéa: „Les dissidents ont la faculté de demander que leurs oppositions ou leurs réserves soient constatées." Sur la proposition de M. DE LAPRADELLE un vote préalable est pris sur les deux questions suivantes: 1. Le juge peut-il marquer son dissentiment sur le dispositif seulement? Le résultat du vote sur cette question est affirmatif. 2. Le juge peut-il marquer son dissentiment sur les motifs? Le résultat du vote sur cette question est négatif. Le PRESIDENT propose 1'addition suivante: „sans pouvoir être motivées" a la formule qu'il a soumise. Avec cette formule l'alinéa i de l'article 19 est adopté, malgré Pabstention de M. DE LAPRADELLE ; celui-ci déclare que, n'ayant pas pu saisir la proposition, il doit s'abstenir. M. DE LAPRADELLE submitted the following wording: " The Court must, before doing so, satisfy itself that the claim is supported by conclusive evidence and well-founded in fact and law." The PRESIDENT wished to add the word "sufficiently" to the expression "well-founded". This proposal was rejected by a vote. The Article was adopted with M. de Lapradelle's wording. M. RICCI-BUSATTI voted against it. Article 16. This Article was adopted with amendments in wording. Article 17. This Article was adopted with amendments in wording. Article 18. This Article was adopted without discussion. Article ig. The PRESIDENT proposed the following wording, to replace the last part of the first Paragraph: " Dissenting judges shall be entitled to have the fact of their dissent or reservations mentioned." On M. DE LAPRADELLE'S proposal, a preliminary vote was taken upon the following questions: 1. Should the judge have the right to record the fact of his dissent only? This question was decided in the affirmative. 2. Should the judge be entitled to give his reasons for dissent? This question was decided in the negative. The PRESIDENT proposed the following addition to the wording proposed by him: " The reasons for dissent or reservations shall not be expressed." With this wording Paragraph 1 of Article 19 was adopted. M. DE LAPRADELLE abstained from voting, saying that, as he had not understood the proposal, he was bound to do so. Au sujet de l'alinéa 2, M. DE LAPRADELLE In connection with Paragraph 2., M DE LAPRAappuyé par M. Fernandes exprime le désir DELLE, supported by M. Fern an des, wished to — 592 — que 1'on n'étende pas aux juges nationaux le droit de marquer leur dissentiment, afin de leur garantir une plus grande indépendance envers leur pays. LORD PHILLIMORE et Mr. ROOT s'opposent a cette idée. La question de savoir si les juges nationaux doivent pouvoir marquer leur dissidence est mise aux voix. En conséquence du résultat du vote, l'alinéa 2 est supprimé. L'alinéa ier de l'article est adopté. Article 20. Cet article est adopté sans modifications. Article 21. Cet article est approuvé sans discussion. Article 22. M. FERNANDES demande s'il n'y aurait pas lieu de déterminer la nature du fait nouveau en indiquant qu'il ne pouvait pas être connu par la partie en question. Le bien-fondé de cette observation est entièrement admis. Dans. cet ordre' d'idées, LORD PHILLIMORE propose 1'insertion d'une formule qui réponde a 1'expression anglaise „due diligence". M. DE LAPRADELLE propose la formule suivante: „Et que, même en faisant toute diligence, la partie ne pouvait connaitre..." La rédaction de l'alinéa est réservée. Les alinéas 2, 3 et 4 sont mis au vote et adoptés. L'alinéa ier est adopté en principe. Article 23. LORD PHILLIMORE exposé 1'institution de 1'intervention dans le droit anglais. II souligne particulièrement le fait qu'en Angleterre un intervenant peut s'associer seulement a la partie défenderesse. M. LODER donne des explications sur la même institution telle qu'elle existe dans le droit néerlandais : ce droit reconnait 1'intervention a cöté du demandeur aussi bien que 1'intervention a cöté du défendeur. debar national judges from the right of recording their dissent; the object of this was to afford them a greater measure of independence with regard to their own country. LORD PHILLIMORE and Mr. ROOT opposed this. The question as to whether national judges should have the right to record their dissent was put to the vote. As a result of this vote, Paragraph 2 was eliminated. The first Paragraph 2 of the Article was adopted. Article 20. This Article was adopted without alteration. Article 21. This Article was adopted without discussion. Article 22. M..FERNANDES thought that it should be tated ,that the new fact must be of such a nature hat the party in question could not have knowedge of it. The justice of this was fully recognised. In this connection, LORD PHILLIMORE proposed the insertion of an expression corresponding to the English expression "due diligence." M. DE LAPRADELLE proposed the following wording: "And that, even by the use of due diligence, the party could not have knowledge of. . ." The wording of the Paragraph was reserved. Paragraphs 2, 3 and 4 were put to the vote and adopted. Paragraph 1 was adopted in principle. Article 23. LORD PHILLIMORE explained the right of intervention as existing in English Law. He emphasised, in particular, the fact, that in England, an intervening party could only associate itself with the defendant. M. LODER gave an explanation of the same institution as it existed in Dutch Law. This admits of intervention both on the side of the plaintiff and of the defendant. Le PRESIDENT explique comment le droit The PRESIDENT explained that the right of d'intervention au cas oü il s'agit d'une Convention intervention in a case concerning a general Con- — 593 — générale constitue une extension de la notion de chose jugée. En effet, il est nécessaire de distinguer entre 1'intervention du chef d'un intérêt né et 1'intervention en raison d'un intérêt exclusivement virtuel. M. HAGERUP déclare qu'il trouve le texte de 1'art. 23" acceptable mais incomplet. II faudrait y faire une addition qui pourrait être formulée en ces termes: „Chacun des Etats signataires a la faculté d'intervenir au procés et, s'il exerce cette faculté, il devient partie au litige au point de vue de la chose jugée. II en est de même de tout Etat dont les intéréts sont touchés par le procés." M. LQDER propose, dans le même ordre d'idées, l'article 48 du projet des Cinq Puissances. LORD PHILLIMORE suggère la formule suivante : „Lorsqu'un Etat tiers pense qu'un différend soumis a la Cour touche ses intéréts, cet Etat peut former une requête aux fins d'admission a 1'intervention; et la Cour, si bon lui semble, y fera droit." M. FERNANDES se trouve quant au fond d'accord avec Lord P h i 11 i m o r e, mais il voudrait qu'on fit dépendre le droit d'intervention de certaines conditions: par exemple, il faudrait indiquer que les intéréts en jeu doivent être des intéréts légitimes. Le PRESIDENT croit que la solution de la question de 1'intervention doit être empruntée au droit commun; il propose un texte basé sur cette thèse: „Lorsqu'un Etat estime que, dans un dinerend, il peut être porté atteinte a ses droits, cet Etat peut adresser a la Cour une requête aux fins d'intervention, et la Cour peut y donner satisfaction ..." M. ADATCI propose d'amender le texte proposé par M. Loder en y remplacant le mot „droit" par le mot „intérêt". M. DE LAPRADELLE demande si la Cour, dans sa composition normale, sera compétente pour, connaitre du cas des tiers intervenants, bien que ceux-ci ne soient pas représentés a la Cour par un de leurs nationaux. On est d'accord pour laisser cette question ouverte. Le PRESIDENT propose la nouvelle formule suivante: vention amounted to an extension of the principle of res jttdiccüa. A distinction must be drawn between intervention based upon an existing interest, and intervention for a purely potential reason. M. HAGERUP said he thought the wording of Article 23 was satisfactory as far as it went, but that it was incomplete. An addition was necessary,. which might be worded as follows: " Every signatory State shall have the right to intervene in the proceedings. If it exercises this right, it shall become a party to the case in so far as the res judicata is concerned. The same shall apply to any State whose interests are affected by the case." M. LODER suggested Article 48 of the Five Powers' plan in the same connection. LORD PHILLIMORE suggested the following wording: " Should a third State consider that a dispute submitted to the Court affects its interests, it may request to be allowed to intervene; the Court shall grant permission if it thinks fit." M. FERNANDES agreed with Lord Phillimore on principle, but wished to make the right of intervention dependent upon certain conditions; for instance, it should be stated that the interests affected must be legitimate interests. The PRESIDENT thought that the solution of the question of intervention should be drawn from common law. He proposed a wording based on this idea: " Should a State consider that its rights may be affected by a dispute, it may request the Court to grant it permission to intervene, and the Court shall accord such permission ..." M. ADATCI suggested to amend the wording proposed by M. Loder, by replacing the word "right" by the word "interest." M. DE LAPRADELLÉ wished to know whether the Court, with its normal composition, would be competent to hear the suits of third parties, supposing that the latter were not represented on the Court by a judge of their nationality. It was agreed to leave this question open. The PRESIDENT proposed to following new wording: — 594 — „Lorsqu'un Etat estime que dans un différend un intérêt d'ordre juridique le concernant est en cause, il peut adresser a la Cour une requête, a fin d'intervention. La Cour décide." La formule du Président est adoptée sauf rédaction. Elle formera un article a part a insérer avant 1'art. 23 originaire. Ce dernier article est adopté sous la forme suivante empruntée a M. A s s e r et inspirée par l'article 84, de la Convention de 1907: „Lorsqu'il s'agit de Tinterprétation d'une Cónvention a laquelle ont participé d'autres Etats que les parties en litige, le greffe avertit sans délai tous les signataires. Chacun d'eux a le droit d'intervenir au procés et s'il exerce cette faculté, Tinterprétation contenue dans la sentence est également obligatoire k son égard." M. HAGERUP s'est opposé a 1'expression „au point de vue de la chose jugée" dans la rédaction originaire de l'article 23. Article 24. Cet article est adopté sans discussion. M. LODER attire 1'attention sur Tapercu des questions laissées encore ouvertes par le Comité et qui ont été soumises par le Secrétariat; (voir annexe au procés-verbal du 19 juillet, matin; 25e séance). II croit que le Comité doit discuter au moins le point qui traite de l'établissement pour la Cour d'une compétence en matière de droit international privé. Le PRESIDENT fait valoir les grandes difficultés de ce problème et recommande qu'on s'abstienne de Taborder. Les membres du Comité se rangent k Tavis du Président. La séance est levée a 12.40 heures deTaprès-midi. Le Président: (signé) Brn. DESCAMPS. Le Secrétaire-Général: (signé) D. ANZILOTTI. " Should a State consider that it has an interest of a legal nature, which may be affected by the décision in the case, it may submit a request to the Court to be permitted to intervene. It will be for the Court to decide upon this request." The President's formula was adopted, subject to amendments in wording. It would be a separate article to be inserted before the original Article 23. The latter Article was adopted in the following terms, borrowed from M. Asser and based on Article 84 of the Convention of 1907: " Whenever the construction of a Convention to which States other than those concerned in the case are parties is in question, the Registrar shall notify all such States forthwith." Every State so notified has the right to intervene in the proceedings; but if it uses this right, the construction given by the judgment shall be as binding upon it as upon the original parties to the dispute." M. HAGERUP objected to the expression " will take force of res judicata" (au point de vue de la chose jugée) in the original wording of Article 23. Article 24. This article was adopted without discussion. M. LODER called attention to the summary of questions still left open by the Committee, submitted by the Secrétariat; (see Annex to the Procés-Verbal of the morning of July 1 gth; 2 5th meeting). He thought that the Committee should, at any rate, discuss the question of granting the Court a Jurisdiction in private International Law. The PRESIDENT pointed out the great difficulty of this problem and recommended that they should not deal with it. The members of the Committee agreed with the President. The meeting closed at 12.40 p. m. The President: (signed) Brn. DESCAMPS. • ,i. The Secretary-General: (signed) D. ANZILOTTI. — 595 — ANNEXE No. i. LA COUR PERMANENTE DE JUSTICE INTERNATIONALE.*) (Texte revisé du Comité de Rédaction, avec, en regard, compte-rendu des délibérations du Comité du 19 juillet.) Article Adopté. M. RICCI-BUSATTI demande que le mot ,directement" soit expliqué dans le rapport. Indépendamment de la Cour d'Arbitrage, organisée par les Conventions de la Haye de 1899 et 1907,, et des Tribunaux spéciaüx d'Arbitres, auxquels les Etats demeurent toujours libres de confier la solution de leurs différends, il est institué, conformément a 1'Article 14 du Pacte de la Société des Nations, une Cour Permanente de Justice Internationale, directement accessible aux parties. Chapitre I. Organisation de la Cour. Article Réservé. Mr. ROOT proposera de nouveau, lorsque la discussion de l'article sera reprise, 1'adoption de la rédaction Renault. Article 3. Adopté (avec des additions rédactionnelles). La Cour se compose de quinze membres: onze juges titulaires et quatre juges suppléants. Le nombre des juges titulaires et des juges suppléants peut être éventuellement augmenté par l'Assemblée, sur la proposition du Conseil de Société des Nations, a concurrence de quinze juges titulaires et six juges suppléants. Article 4. Adopté (avec des modifications rédactionnelles.) Toutefois les deux questions suivantes sont réservées: 1. La question des juges élus pour remplacer un juge sorti, décédé, etc. 2. La question de savoir a quel moment commence a courir la période pour laquelle un juge est élu. II a été proposé de transférer l'article 4, alinéas 2 et 3, après Partiele 12. Les membres de la Cour sont élus pour neuf ans. Ils sont rééligibles. Ils restent en fonction jusqu'a leur remplacement. Après ce remplacement, ils continuent de connaitre des affaires dont ils sont déja saisis. *) Le present document même ordre. été distribué seulement en francais; il en est de même pour les documents altérieurs du — 596 — Article 5. Réservé. M. HAGERUP a proposé une addition, renvoyant aux articles 6 et suivants. (Présentation, etc.) M. DE LAPRADELLE a proposé la combination de l'article 4, alinéa 1, avec l'article 5, dans la rédaction suivante: „Les membres de la Cour sont élus pour neuf ans par l'Assemblée et par le Conseil". LORD PHILLIMORE se rallie aux idéés de M. Hagerup et de M. de Lapradelle, et propose la rédaction suivante: „Les membres de la Cour sont élus par l'Assemblée et par le Conseil de la manière suivante." Le PRESIDENT a proposé la rédaction suivante : „Les membres de la Cour sont élus par l'Assemblée et par le Conseil sur une liste de personnes présentée par les groupes nationaux de la Cour d'Arbitrage." M. DE LAPRADELLE propose encore cette rédaction transactionnelle: „Les membres de la Cour sont élus pour neuf ans de la manière suivante." Article 6. Réservé, sauf l'alinéa ier qui est adopté. M. RICCI-BUSATTI pose la question de savoir si les membres non-nationaux pour un certain pays de la Cour Permanente d'Arbitrage sont visés par le texte. Mr. ROOT est d'avis que la manière de désigner les Etats qui sont autorisés k faire la présentation n'est pas assez large, d'autres Etats que ceux mentionnés k 1'Annexe du Pacte devant être invités. LORD PHILLIMORE propose, d'accord avec Mr. ROOT, la rédaction suivante: " all who shall hereafter join the League." M. RICCI BUSATTI propose la formule suivante : „Chacun des Etats faisant partie de la Société des Nations, ou mentionnés k 1'Annexe du Pacte." Article 7. Adopté. Avant de procéder k cette désignation il est L'expression „k la majorité des voix" doit être recommandé a chaque groupe national de consulter biffée. la plus Haute Cour de Justice, les Facultés de L'expression „Groupes nationaux" doit être rem- Droit des Universités, et les Académies ou sections — 597 — placée pour s'accorder avec la rédaction future de l'article 6, réservé. d'Académies nationales ou internationales, vouées a 1'étude du droit. Réservé. Article 8. Mr. ROOT préfère la rédaction de l'article 7 du projet Root-Phillimore. M. RICCI-BUSATTI voudrait renvoyer la matière traitée dans cet article au règlement de la Cour. On est d'accord, sur la proposition de M. HAGERUP, d'ajouter au premier alinéa de l'article un renvoi a l'article 11, alinéa 2. A cet égard, M. DE LAPRADELLE propose la rédaction suivante: . .. éligible „sauf 1'exception prévue a l'article 11, paragraphe 2". Article q. L'alinéa ■ 1 est adopté dans la rédaction suivante, proposée par M. DE LAPRADELLE: ,,L'assemblée et le Conseil précédent, indépen„damment 1'une de l'autre, a l'élection, d'abord des „juges titulaires, ensuite des juges suppléants." Cet alinéa formera un nouvel article 9. Alinéa 2 adopté comme article 9 bis. Alinéa 3 adopté comme article 9 ter, ier alinéa. Alinéa 4 adopté avec des modifications de rédaction, comme article 9 ter, 2e alinéa. L'Assemblée et le Conseil procèdent, indépendamment 1'une de l'autre, a l'élection, d'abord des juges titulaires, ensuite des juges suppléants. Article 9 bis. Dans toute élection, les électeurs veillent a ce que les personnes appelées a faire partie de la Cour, non seulement réunissent individuellement les conditions requises, mais assurent dans 1'ensemble la représentation des grandes formes de civilisation et des principaux systèmes juridiques du monde. Article 9 ter. Sont élus ceux qui ont réuni la majorité absolue des voix dans l'Assemblée et dans le Conseil. Au cas oü le doublé scrutin de l'Assemblée et du Conseil se porterait sur plus d'un membre de la même nationalité le plus agé est seul élu. Article 1 o. Adopté. Sur la proposition de LORD PHILLIMORE le mot „scrutin" est substitué par le mot „élection". Si après la première élection il reste encore des sièges a pourvoir, il est procédé de la même manière a une seconde élection, puis k une troisième. Article Alinéa ier réservé: M. ADATCI s'oppose a 1'adoption dans l'alinéa d'un nombre limité d'élections. M. FERNANDES fait valoir que le Conseü et 1'Assemblée n'auront pas k choisir dans une liste proposée par le comité de médiation, mais k adopter ou rejeter une proposition faite par le comité. Alinéa 2. Peuvent être portées sur cette liste, k 1'unanimité, toutes personnes satisfaisant aux conditions requises, alors même qu'elles n'auraient pas figuré sur la liste de présentation de la Cour d'Arbitrage. 598 - En vue de donner satisfaction a cette observation, M. DE LAPRADELLE propose de rédiger les deux dernières lignes du premier alinéa de la manière suivante: „ou de choisir pour chaque siège non pourvu „un nom a présenter a 1'adoption séparée de 1'As„semblée et du Conseil". Pour donner satisfaction k 1'opposition de M. ADATCI, qui voudrait retourner au texte de l'article 3 du projet R o o t—P h i 11 i m o r e, M. FERNANDES propose de laisser aux deux corps le choix du moment oü la médiation doit prendre place. Alinéa 2 adopté; contre le vote de M. ALTAMIRA qui renvoie aux déclarations faites par lui lors de la discussion de 1'article correspondant du projet R o o t— Phillimore. Alinéa 3 réservé. Mr. ROOT fait valoir que le délai (de 3 jours) ne peut pas être fixé par le comité. Sur la proposition de M. HAGERUP, et avant que les objections de Mr. ROOT aient été formulées, le Comité se met d'accord qu'il faut ajouter k l'alinéa une disposition tendant a départager les voix en cas de partage au sein de la Cour. Article 1 Supprimé. Article 1 Transféré après l'article 25. La rédaction de l'article est laissée, sauf approbation par le Comité, a MM. HAGERUP, DE LAPRADELLE et FERNANDES. M. HAGERUP propose l'amendement suivant: „Les juges toucheront un traitement annuel a fixer par l'Assemblée de la Société des Nations sur la proposition du Conseil. Ce traitement ne peut être changé pendant le terme du mandat d'un juge. Les juges suppléants toucheront pendant l'exercice de leurs fonctions, une indemnité a fixer de la même manière. Les juges titulaires et les juges suppléants qui ne résident pas au siège de la Cour auront droit k une indemnité pour frais de voyages nécessités par l'exercice de leurs fonctions." Sur la proposition de LORD PHILLIMORE le Comité se met d'accord pour reconnaïtre que le salaire du président ne doit être déterminé que pour 3 ans. — 599 — MM. ROOT et HAGERUP s'opposent contre la fïxation du traitement des suppléants a un tiers de celui des titulaires. Mr. ROOT et LORD PHILLIMORE sont en faveur de laisser la décision dans la matiè.re visée dans l'alinéa 3 a la Société des Nations. II est constaté par M. LODER que le règlement visé a l'alinéa 4 doit être fait par la Société des Nations. La question du traitement a donner aux juges nationaux ad hoe est soulevée. Article 19, alinéa 4, doit être transféré immédiatement après l'article 13. Article 14. Adopté avec 1'addition d'un nouvel alinéa ainsi concu: „En cas de doute, la Cour décide." La proposition de M. DE LAPRADELLE, d'ajouter l'alinéa suivant: „Quiconque exerce une fonction incompatible „avec la qualité de membre de la Cour est considéré comme démissionnaire", est rejetée. La nécessité d'expliquer en détails les considérations qui ont abouti a 1'adoption de cet article est reconnue, a cause du fait que la formule a été acceptée en séance secrète oü il n'y avait pas de proeès-verbal. L'explication peut être fournie dans le rapport (M. Ricci-Busatti) ou sous forme d'un annexe au procés-verbal (L o r d P h i 1limore). L'exercice de toute fonction qui relève de la direction politique, soit nationale, soit internationale, des Etats, est incompatible avec la qualité de membre de la Cour. En cas de doute la Cour décide. Article 1 5. Adopté (avec une modification rédactionnelle). Adopté. Les membres de la Cour ne peuvent exercer les fonctions d'agents, de conseils ou d'avocats dans aucune affaire d'ordre international. Ils ne peuvent participer au règlement d'aucune affaire dans laquelle ils sont antérieurement intervenus comme agents, conseils ou avocats de 1'une des parties, membres d'un Tribunal national ou international, d'un Tribunal d'arbitrage, d'une Commission d'enquête, ou è. tout autre titre. En cas de doute la Cour décide. Article 16. Les membres de la Cour ne peuvent être relevés de leurs fonctions que si, au jugement urianime des autres membres, ils ont cessé de répondre aux conditions requises. — 600 — Le Secrétaire-Général en est officiellement informé. Cette communication importe vacance de siège. Article 17. Adopté. En dehors de leurs propres pays, les membres de la Cour jouissent des mêmes privilèges et immunités que les Agents diplomatiques. Article 18. Adopté (avec une modification rédactionnelle). Tout membre de la Cour doit, avant d'entrer en fonctions, faire, en séance publique, une déclaration solennelle de sa volonté d'exercer ses attributions avec impartialité et en toute conscience. Article 19. Adopté (avec une modification rédactionnelle). Le dernier alinéa doit être transféré immédiatement après l'article 13, k sa nouvelle place (voir ci-dessus). La Cour élit, pour trois ans, son Président et son Vice-Président: ils sont rééligibles. Elle nomme son Greffier. La fonction de Greffier de la Cour n'est pas incompatible avec celle de Secrétaire-Général de la Cour Permanente d'Arbitrage. Article 20. Adopté. Le siège de la Cour est fixé a la Haye. Le Président et le Greffier resident au siège de la Cour. Article 21. Adopté. II est entendu que la Cour doit se réunir chaque année quand même il n'y aurait pas d'affaires a traiter. La Cour tient une session chaque année. Sauf disposition contraire du règlement d'ordre de la Cour, cette session commence le 15 juin, et continue tant que le róle n'est pas épuisé. Le Président convoque la Cour en session extraordinaire quand les circonstances 1'exigent. Article 22. Les alinéas 1 et 5 sont adoptés. Sur la proposition de LORD PHILLIMORE, le comité se met d'accord pour faire de ces deux alinéas un nouvel article (22). Les alinéas 2,3,4 sont réservés. A propos de ces alinéas M. FERNANDES a repris son amendement aux articles 25 et 26du projet Root—Phillimore. Cet amendement fut, lors de la discussion de ces textes, renvoyé a la seconde lecture. II vise 1'élargissement du róle des juges suppléants. La Cour exerce ses attributions en séance plénière. Si la présence de neuf juges titulaires n'est pas assurée, ce nombre est parfait par 1'entrée en fonction des juges suppléants. Article 23. Adopté (contre 1'abstention de M. Ricci- Les suppléants sont appelés dans 1'ordre du Busatti). tableau. — 601 — Les mots: „du nombre d'ordre des voix obtenues Le tableau est dressé par la Cour, en tenant au dernier scrutin; enfin, a égalité de voix, par" compte, d'abord de la priorité d'élection et ensuite sont biftes. de 1'ancienneté d'age. Article 24. Adopté. En vue de la prompte expédition des affaires, La phrase „si les parties le demandent" est la Cour compose annuellement une chambre de ajoutée. trois juges, spécialement consacrée au jugement des affaires en procédure sommaire, si les parties le dèmandent. La question visée ci-dessus au point 2 de 1'art 4 est reprise. Le PRESIDENT propose le texte suivant: „II est pourvu aux sièges devenus vacants du terme des fonctions, de décès, de retraite ou pour toute autre cause, selon la méthode suivie pour la première élection de 1'ensemble des juges. Le juge suppléant qui prend la place d'un juge titulaire devenue vacante, achève son mandat. Le mandat de 9 ans commence a courir a la date de cet achèvement." LORD PHILLIMORE explique ainsi le système proposé: L'élection du nouveau juge est faite selon la méthode adoptée pour l'élection de 1'ensemble des juges. Un juge suppléant est élu de la même manière. Le nouveau juge prend la place du juge sorti pour le reste du mandat de celui-ci; de même pour le juge suppléant remplacant un juge suppléant sorti. II y aurait done de nouvelles élections tous les neuf ans. Cette méthode est acceptée sauf rédaction. Article 25. Le PRESIDENT propose le texte suivant: 1. Lorsque la Cour renferme un juge titulaire, de la nationalité de chacune des parties en cause, ces juges conservent le droit de siéger dans 1'affaire dont la Cour est saisie. 2. Si la Cour ne renferme qu'un juge titulaire de la nationalité d'une seule des parties en cause, l'autre partie désigne pour siéger, parmi les juges suppléants, un juge de sa nationalité, s'il en existe. S'il n'en existe pas, elle choisit un juge, de p'référence parmi les personnes qui ont été l'objet d'une présentation de la part des groupes nationaux de la Cour d'Arbitrage. 3. Si la Cour ne renferme aucun juge titulaire de la nationalité des parties en cause, chacune de ces parties procédé a la désignation ou au choix d'un juge de la même manière que dans le cas précédent. — 602 — 4. Lorsque plusieurs parties font cause commune, elles ne peuvent désigner ou choisir qu'un seul juge de commun accord. 5. Les juges désignés ou choisis comme il est dit ci-dessus, doivent satisfaire aux prescriptions des articles, 2, 14, 15, 18, 22 du présent statut. Ils statuent sur un pied d'égalité avec leurs collègues. Ce texte est adopté comme partie du texte préparé par le comité de rédaction, et puis réservé. Ici entrent l'article 13 et l'article 19, alinéa 4 ; voir ci-dessus. * Article 26. Adopté (contre le vote de M. Ricci-Busatti). Les frais de la Cour sont supportés par la Société des Nations. M. HAGERUP soulève la question de la situation des Etats qui ne sont pas Membres de la Société des Nations et qui n'ont pas adhéré a la convention établissant la Cour. Ces Etats sont visés par le prqjet de rédaction seulement dans les cas qui rentrent sous l'article 17 du Pacte. M. RICCI-BUSATTI, supporté par M. HAGERUP, propose la suppression de l'article. Mr. ROOT pense que l'article 17 couvre tous les cas. M. DE LAPRADELLE propose le nouveau texte suivant: „Les frais de la Cour seront supportés par la Société des Nations de la manière que l'Assemblée décidera sur la proposition du Conseil". «ïf£ : Chapitre II. La compétence de la Cour. Article 27. Alinéa ier est adopté. Les alinéas suivants sont La Cour connait des litiges entre Etats. supprimés. La discussion a porté sur la définition de l'idée de la représentation de particuliers par un Etat. Le PRESIDENT a proposé le texte suivant: „La Cour ne connait que de litiges entre Etats. Mais un Etat peut saisir la Cour de demandes concernant des droits qu'il fait valoir en faveur de ses ressortissants, ou des ressortissants d'un protectorat ou même d'un autre Etat a la protection duquel il est habilité par traité." Après discussion le président propose la formule suivante: — 605 — Réservé. Article 30. LORD PHILLIMORE a proposé de substituer aux deux derniers membres de phrase la formule suivante: „Si par un engagement les parties ont accepté cette compétence". Cet amendement n'est pas adopté. LORD PHILLIMORE propose une nouvelle rédaction: „Lorsqu'une partie dénie compétence a la Cour, il appartient a celle-ci de statuer sur Ce point en ordre préjudiciel." Cet amendement n'est pas non plus adopté. M. RICCI-BUSATTI a fait valoir que l'article 30 rentre dans le no. 2 de l'article 29. M. DE LAPRADELLE a, dans ces circonstances, retiré l'article 30 et LORD PHILLIMORE et M. LODER en ont proposé la suppression. La réserve est faite sur. la proposition du Président dans 1'intention expresse de permettre aux membres de se rendre compte si l'article est vraiment inutile. Article 31. Adopté. Bans les limites de sa compétence, telle qu'elle M. RICCI-BUSATTI s'oppose contre la diffé- est déterrninée par l'article 29, la Cour applique rence d'expression entre les nos. 1 et 2 dont le successivement: dernier dit „acceptée comme loi" tandis que le , t ^ • 1 , , , premier dit que les régies doivent être expreLé L ï' Lf- C1°nve"tl°ns internationale*, sort générales, ment reconnues par les partij ? S01t SpéC1&leS' fab^nt des. rèSles expressément II vote contre le no. 2. reconnues par les Etats en ht.ge; Le PRESIDENT propose 1'addition suivante 5 L* C°UtUme internati°nale' attestation d'une au nQ F F iduuniun suivante pratlqUe commune, acceptée comme loi; „Comme moyens auxiliaires de la.détermination 3- Les principes généraux de droit reconnu des régies de droit." par les nations civilisées; L'alinéa étant mis aux voix avec cette addition, 4- Les régies de droit qui se dégagent des M. DE LAPRADELLE vote contre. décisions judiciaires et de la doctrine des publicistes II déclare qu'il considère qu'il n'est pas possible les plus qualifiés des différentes Nations, comme de fixer la source de droit visée sous no. 4, d'une moyens auxiliaires de la détermination des régies manière distincte des conventions internationales, de droit. de la coutume, des principes généraux du droit. Article 32. Adopté. ':»r^ .La L-our donne son avis sur tout point ou tout Des objections soulevées par Mr. ROOT contre différend d'ordre international qui lui est soumis le droit pour la Cour de donner des avis consul- Par le Conseil ou par l'Assemblée. tatifs dans des différends actuellement nés, ont Lorsque la Cour donne son avis sur un point été écartées par des arguments tirés de l'article d'ordre international, indépendamment de tout dif13 du Pacte. férend actuellement né, elle constitue une Commis¬ sion spéciale de trois a cinq membres. Lorsqu'elle donne son avis sur une question qui fait robjet d'un différend actuellement né, elle statue dans les mêmes conditions, que s'il s'agissait d'un litige porté devant elle. — 607 — ANNEXE No. 2. Mémoire de M. Hagerup concernant la question visée a Tart. 43 du projet des Cinq Puissances neutres. Lorsque la partie assignée devant une Cour ne se présente pas a la Cour, les législations différentes ont adopté des différents systèmes dont les principaux sont les suivants. Pour mieux élucider ces différences prenons un exemple. Supposez que le demandeur prétend d'avoir livré des marchandises a la partie adversev D'après 1'un système, la Cour n'a pas a demander des preuves pour le fait de la livraison des marchandises, mais seulement a rechercher si, en droit et en justice, le fait est une base suffisante pour les conclusions du demandeur. D'après l'autre système le demandeur a — rnême dans 1'absence de la partie adverse — a prouver la livraison des marchandises. Ce dernier système est le système anglais. Le premier système est le système Continental adopté — avec quelques modifications légères — dans les codes de procédure civile les plus récents. C'est aussi le système adopté par l'article 43 du projet des Cinq Puissances Neutres. Le texte de ce projet se trouve aussi dans le projet des commissions premières des trois pays du Nord. II a été proposé par moi au sein de ces commissions et sur le sens de ce texte il ne peut pas y avoir de doute. Ce système est en général recommandé par la science contemporaine, paree que l'autre système soumet le demandeur au désavantage de devoir prouver mêmé des faits que la Partie adverse ne pourrait pas en bonne foi contester si elle s'était présentée devant la Cour. Cependant, on a fait valoir que ce système ne donne pas satisfaction aux exigences des rapports internationaux. Ce n'est pas, dit-on, conforme a la dignité des Etats souverains qu'un Etat puisse unilatéralement assigner un autre Etat et dans 1'absence de la Partie adverse puisse demander que la Cour admette sans preuve tout fait allégué par lui. Je m'incline devant cette considération. Seulement, je ne peux pas me rallier a un texte qui oblige la Cour de demander en tout cas des preuves pour les faits invoqués par le demandeur. II peut y avoir des faits notoires (c. a. d. des faits que chaque personne dans la situation de juges connait) et il se peut aussi que pour d'autres raisons, dans 1'espèce, la Cour trouve une preuve superfTue. Je crois qu'on doit laisser a la Cour une libre appréciation des circonstances. Pour cette raison je préfère — après müre réflection — la formule proposée en premier lieu par M. le Rapporteur avec la modification de la rédaction adoptée par lui. ANNEX No. 2. Memorandum of M. Hagerup concerning the question raised in article 43 of the Scheme of the Five Neutral Powers. To meet the case which arises from the nonappearance of the defendant before a Court, different methods, of which the following are the principal, have been adopted in different systems of law. As an example to make these differences clearer, let us suppose that the plaintiff claims to have delivered goods to the other party. According to one system, the Court must not dernand proofs of the fact that the goods were delivered, but only to consider whether in law and justice the fact is a sufficiënt basis for the conclusions of the plaintiff. According to the other system the plaintiff is called upon — even in the absence of the other party — to prove that the goods were delivered. The latter is the English system. The former is the Continental system, adopted—with some slight modifications— in the most recent codes of civil procedure. It is also the system formulated in Article 43 of the Scheme of the Five Neutral Powers. The text of this Scheme is also embodied in the scheme of the first Commissions of the three Northern Countries. It was proposed by me at the sittings of these Commissions and there can be no doubt as to the meaning of this text. This system is generally recommended by modern expert opinion, because the other system places the plaintiff under the disadvantage of having to prove even such facts as the other party could not in good faith dispute if he had presented himself before the Court. Nevertheless, it is claimed that this method does not satisfy the demands of international relations. The claim is put forward that it is not in conformity with the dignity of sovereign States that a State should unilaterally be able to summon another State and should, in the absence of the other party, be in a position to dernand that the Court -should admit without proof any allegation made against that other party. I admit the force of this consideration. But I cannot agree to a text which makes it necessary for the Court in every case to dernand proofs of the facts brought forward by the plaintiff. There may be well-known facts (i. e. facts known to every person in the position of a judge); and also for other reasons the Court may possibly consider proof superfluous. I hold that the Court should be given free powers to appraise the circumstances. For this reason, after careful consideration, I prefer the formula first proposed by your Rapporteur, but with his modification of the drafting. — 608 — ANNEXE No. 3. Amendement concernant une procédure pour suppléer a celle des interdits, par M. Raoul Fernandes. On ne saurait prétendre que la procédure ordinaire, telle que le projet 1'institue, peut convenir a tous les différends éventuels entre des Etats. L'action judiciaire, selon la pénétrante analyse de Savigny, est une réaction du droit violé, qui, étant spécifique, doit assumer, pour atteindre son but, la nature et la forme commandées par le caractère du droit lui-même. Les Etats, dans leurs rapports avec les choses, soit dans le domaine patrimonial a titre public ou a titre privé, soit dans le domaine de la souveraineté territoriale, exercent de jure ou de facto la possession, dont l'objet est tantót une chose, tantót la jouissance d'une servitude et souvent, en dehors de toute idée de propriété, 1'ensemble des pouvoirs politiques constitutifs de la souveraineté. Ce rapport juridique est réglé en droit international d'après les principes empruntés au droit romain. Or, dans le droit romain la protection possessoire, comprenant la possession des choses et la quasi-possession des servitudes, était assurée par les interdits, dont la procédure a été adoptée par le droit judiciaire des nations modernes comme une nécessité sine qua non du régime économique basé sur la propriété, telle que nous 1'avons héritée des Romains. Dans les rapports internationaux aussi bien que dans les relations nationales, la défense judiciaire de la possession en dehors du rite des actions possessoires est une impossibilité logique, tout au moins en ce qui concerne la possession ou quasi-possessio retinenda, avec son doublé caractère de répression immédiate du trouble de la possession et d'exclusion de toute controverse basée sur la propriété. Cependant, quoique convaincus que la juridiction internationale sera trés imparfaite tant qu'elle n'admettra pas l'action possessoire dans le cadre infranchissable tracé par la fonction juridique de 1'institut de la possession, nous nous rendons compte qu'il y a des étapes a franchir et qu'il serait peut-être impolitique de placer la Cour dès a présent dans 1'obligation de s'engager dans des procédures comportant une voie exécutoire immédiate et dépourvue de souplesse. Mais, d'autre part, il nous semble possible de ANNEX No. 3. Amendments regardlng a procedure to take the place of the procedure of interdicts, by M. Raoul Fernandes. The ordinary procedure established by the scheme can hardly be considered applicable to all disputes which might arise between States. Legal action is, according to Savigny's profound analysis, a reaction of the law that has been violated, a reaction which, being of a specific nature, must, in order to attain its end, assume the character and form prescribed by the nature of the law itself. In their relations with things, States, whether as subjects of private or public property, or in the sphère of territorial sovereignty, exercise de jure or de facto possession, sometimes over things, sometimes over servitudes and often—outside any conception of property—with regard to the complex of political powers which constitute sovereignty. In international law, these legal relations are based on principles borrowed from Roman Law. In Roman Law, possessory protection, including the possession of things and the quasi-possession of servitudes, was assured by interdicts, and the interdict procedure was adopted by the laws of modern nations as a sine qua non of an economie system based on property, such as we have inherited from the Romans. In international, as well as national, relations, any legal defence of possession—apart from the procedure of possessory actions—is a logical impossibility, at least in the matter of the possession or quasi-possessio retinenda in its doublé character as immediately repressing interference with possession and as excluding all controversy based on rights of ownership. Although we are aware that international jurisdiction will be far from perfect as long as it does not admit possessory action within the strictlydefined limits formed by the legal characteristics of possession, we realise that this can only be done by degrees, and that it would, perhaps, be inexpedient to burden the Court at the outset with the duty of undertaking procedures which would entail a course of direct executory action, devoid of elasticity. On the. other hand, it would seem possible to meet the need in question, to some extent at least, by adopting a compromise which already exists in Article 4 of the Treaty of October i3th 1914, between the United States of America and Sweden, — 609 — parer dans une certaine mesure au besoin dont il est question en nous inspirant d'un expédient déja adopté par l'article 4 du Traité du 13 Octobre 1914, passé entre les Etats-Unis d'Amérique et la Suède pour le règlement pacifique des litiges, et dont le texte est le suivant: „Dans le cas oü la cause du différend consisterait en actes déterminés déja effectués ou sur le point de 1'être, la Commission indiquera, dans le plus bref délai possible, quelles mesures conservatoires du drqit de chacun, devraient, selon son avis, être prises a titre provisoire et en attendant le dépót de son rapport." En 1'adaptant a la jurisdiction de la Cour, nous suggérons le texte suivant, comme amendement au chapitre de la procédure. Article: „Dans le cas oü la cause du différend consiste. en actes déterminés déja effectués ou sur le point de 1'être, la Cour pourra ordonner, dans le plus bref délai, a titre provisoire, des mesures conservatoires adéquates, en attendant le jugement définitif". (signé) R. FERNANDES. regarding the peaceful settlement of disputes. The text of the Article reads as follows: " In case the cause of the dispute should consist of certain acts already committed, or about to be committed, the Commission shall, as soon as possible, indicate what measures to preserve the rights of each party ought, in its opinion, to be taken provisionally, and pending the delivery of the report. * In order to adapt this text to the jurisdiction of the Court, we would suggest the following, as an amendment to the Chapter on Procedure. Article: " In case the cause of the dispute should consist of certain acts already committed or about to be committed, the Court may, provisionally and with the least possible delay, order adequate protective measures to be taken, pending the final judgment of the Court." (signed) R. FERNANDES. — 611 — 29'Ème SEANCE (non-publique), tenue au Palais de la Paix, a La Haye, le 20 juillet 1920. Présidence de M. le BARON DESCAMPS. Sont présents: tous les membres du Comité (a Texception de M. Bevilaqua) ; M. Fernandes; Mr. James Brown Scott; les secrétaires particuliers de M. le Baron Descamps et de M. Adatci; les membres du Secrétariat. La séance est ouverte a 3.30 heures de 1'après midi. Le PRESIDENT ouvre la discussion sur les articles qui ont été réservés lors des séances du 19 et de la séance du matin du 20 juillet. Article 2. Mr. ROOT retire la réserve qu'il a faite le jour précédent au sujet de cet article, mais propose 1'ihsertion après le mot „morale" de la formule suivante: „qui tous devront remplir les conditions requises dans leurs pays respectifs pour 1'admission dans la haute magistrature ou possédant...." M. DE LAPRADELLE rappelle l'article 44 de la Convention de 1907. II dit qu'il se serait contenté de la formule suivante: „La Cour Permanente de Justice Internationale est un corps de magistrats indépendants, choisis sans égard a leur nationalité, parmi les personnes d'une science et d'une expérience juridique reconnues". Mr. ROOT, appuyé par Lord Phillimore, fait valoir la nécessité de laisser ouverte la possibilité pour certains pays de choisir leurs juges internationaux dans leur haute magistrature. M. ALTAMIRA attire 1'attention de ses collègues sur le fait que les juges des différents Etats ne possèdent pas tous, d'une manière égale, la préparation juridique indispensable a un bon juge international. II n'est pas douteux, par exemple, que, tandis que le juge anglais ou américain pos- 29T* MEETING (Private), held at the Peace Palace, the Hague, on July 20th, 1920. BARON DESCAMPS in the chair. Present: all the members of the Committee (except M. Bevilaqua); M. Fernandes; Mr. James Brown Scott; the private secretaries of Baron Descamps and M. Adatci; the members of the Secrétariat. The meeting opened at 3.30 p. m. . The PRESIDENT opened the debate upon the Articles which had been reserved at the meetings of the igth and the morning of the 20th July. Article 2. Mr. ROOT withdrew the reservation he had made on the previous day, concerning this article, but proposed that^the following formula should be inserted after the wórd " character" : " who must all possess the qualifications required in their respective countries for appointment to high judicial office, or be of..." M. DE LAPRADELLE called attention to Article 44 of the Convention of 1907. He said that he would be satisfied with the following wording: "The Permanent Court of International Justice shall be composed of a body of independent judges, chosen regardless of their nationality from amongst persons of recognised legal knowledge and expérience. " Mr. ROOT, supported by LORD PHILLIMORE, pointed out the necessity of allowing certain countries to choose their international judges from among persons holding high judicial office. M. ALTAMIRA called his colleague's attention to the fact that judges in different countries do not possess, in an equal degree, the legal training essential for a good international judge. There is no doubt, for instance, that whereas an English or American judge has been prepared by such a — 612 — sède cette préparation a un degré supérieur, d'autres juges nationaux n'ont que rarement 1'opportunité de s'occuper de questions internationales. Le PRESIDENT suggère 1'adoption de la formule „les conditions requises pour l'exercice de la plus haute magistrature". Mr. ROOT demande un vote sur la formule qu'il a proposée. M. DE LAPRADELLE en propose une autre ainsi congue: plus haute magistrature de leurs pays, ou „des jurisconsultes possédant...." L'article est adopté avec des modifications s'inpirant des propositions qui viennent d'être faites. Article 4. M. ALTAMIRA soulève la question du droit que devraient avoir les juges de donner leur démission. LORD PHILLIMORE répond que cette faculté résulte du droit commun. Article 5. Une nouvelle formule est proposée par le PRESIDENT. II explique que 1' expression „groupes nationaux", qui avait, la veille, soulevé quelques objections, peut être maintenuan puisqu'elle ne signifie pas „groupes de nationaux". L'article est adopté dans les termes proposés par le Président. Article 6. Le PRESIDENT propose pour le premier alinéa une nouvelle formule qui est adoptée. Au sujet du second alinéa M. HAGERUP s'oppose a la fixation du nombre des candidats a deux; il rappelle qu'on a, dans une séance précédente, adopté le nombre de six. Une suggestion du Président tendanta insérer dans l'alinéa 2 l'expression „pour chaque place" n'est pas admise. Article 8. Un nouveau texte proposé par le PRESIDENT, est adopté par le Comité sans discussion. Article 11. Après une discussion prolongée, au cours de laquelle un nombre considérable de rédactions ont été proposées par MM. FERNANDES, ADATCI, training to a very high degree, other national judges rarely have the opportunity of dealing- with international questions. The PRESIDENT suggested that the expression "the qualifications required for appointment to high judicial office" should be adopted. Mr. ROOT asked for a vote to be taken upon the wording that he had proposed. M. DE LAPRADELLE proposed another: " the highest judicial offices in their country, or jurisconsults of. . ." The Article was adopted with modifications based on the proposals just made. Article 4. M. ALTAMIRA raised the question of the right of the judges to resign. LORD PHILLIMORE answered that this was a natural right. $$rM Article 5. A new wording was proposed by the PRESIDENT. He explained that the expression " national groups"; which had given rise to some objections on the previous day, could be maintained, as it did not mean " groups of persons of a particular nationality" (groupe de nationaux). The Article was adopted with the wording proposed by the President. Article 6. The PRESIDENT proposed a new wording for the first Paragraph, which was adopted. Concerning the second paragraph, M. HAGERUP was opposed to the limitation of the number of candidates to two. He recalled the fact that, at a previous meeting, the number six had been adopted. A suggestion made by the President to insert the words " for each seat" in Paragraph 2 was rejected. Article 8. A new wording proposed by the PRESIDENT, was unanimously adopted without discussion. Article 11. After a prolonged discussion, in the course of which a large number of suggested wordings were put forward by MM. FERNANDES, ADATCI, — 613 - ROOT, DE LAPRADELLE, LORD PHILLIMORE, M. HAGERUP, et le PRESIDENT, on se met d'accord sur le fond de la question a résoudre. Cet accord est consigné par M. DE LAPRADELLE dans la formule suivante, qu'il propose pour l'alinéa ier de cet article: „Si, après la troisième élection, il reste encore des sièges a pourvoir, il est a tout moment formé, sur la seule demande, soit de l'Assemblée, soit du Conseil, une Commission médiatrice..." Sur la proposition du PRESIDENT jl est décidé que la rédaction finale de l'alinéa sera laissée a M. de Lapradelle qui la présentera demain. En ce qui concerne l'alinéa 3, l'alinéa 2 ayant été déja adopté la veille, M, HAGERUP propose la formule suivante: „Si après la réunion de la Commission médiatrice 1'entente n'est pas obtenue, les membres de la Cour déja nommés pourvoient, dans un délai a fixer par le Conseil, par cooptation aux sièges vacants." M. DE LAPRADELLE en propose une autre ainsi concue: „Si, par le moyen de la Commission médiatrice, l'élection n'a pu être faite ou 1'entente ne peut être obtenue, les membres de la Cour déja nommés pourvoient par cooptation aux sièges vacants en choisissant parmi les personnes..." La rédaction finalement adoptée est fondée sur ces deux propositions. Article /j. Cet Article est adopté avec une légère modification de rédaction. Article 22. Le Comité se met d'accord pour former des alinéas 2 a 4 de Tanden article 2 2 un nouvel article qui portera le no. 22. D'autre part, les alinéas 1 et 5 doivent former un nouvel article 22 bis. A ce dernier article M. FERNANDES propose un amendement portant augmentation du nombre des juges réguliers a onze; le quorum serait de neuf juges. L'article est adopté sous cette forme amendée. Article 24 bis. Le PRESIDENT soumet une nouvelle rédaction destinée a remplacer celle qu'il a indiquée la veille. Cette nouvelle rédaction est adoptée sans discussion. ROOT, DE LAPRADELLE, LORD PHILLIMORE, HAGERUP and the PRESIDENT, agreement was reached upon the principle of the question under discussion. This agreement was expressed by M. DE LAPRADELLE in the following provision, which he proposed should be adopted as paragraph 1 of the Article: " If, after the third sitting, one or more seats still remain unfilled, a joint Conference may be formed at any time, at the request of either the Assembly or the Council." On the PRESIDENT'S suggestion, it was decided that the final wording of the paragraph should be left to M. de Lapradelle, who would submit it on the following day. Paragraph 2 having been already adopted on the previous day, M. HAGERUP proposed the following formula for para. 3 : " If, after the joint Conference has met, an agreement is still impossible, the members of the Court, who have already been appointed, shall, within a timelimit to be laid down by the Council, proceed to fill the vacant seats by a system of co-optation." M. DE LAPRADELLE proposed the following: " If the Joint Conference is not successful in procuring an élection or coming to an agreement, those members of the Court who have already been appointed, shall proceed to fill the vacant seats by co-optation, making their selection from amongst those persons..." The wording finally adopted was based on these two proposals. Article 75. This Article was adopted with a slight modification in the wording. Article 22. The Committee agreed to form a new 2 2nd Article out of paragraphs 2 and 4 of the old Article 22. Paragraphs 1 and 5 were to form a new Article 22 bis. M. FERNANDES proposed an amendment to the latter Article, intended to increase the number of judges to eleven; the quorum would be nine. The Article was adopted as thus amended. Article 24 bis. The PRESIDENT submitted a new wording intended to replace that which he had proposed on the previous day. This new wording was adopted without discussion. — 614 — Article 23. M. DE LAPRADELLE propose la suppression du ier alinéa qu'il trouve superflu. Cette proposition, mise aux voix, est rejetée. M. RICCI-BUSATTI déclare que la rapidité des travaux du Comité 1'empêche de faire une série de remarques sur cet article, ainsi que sur certains autres. On ne dispose pas du temps qu'il faudrait pour approfondir d'une facon suffisante les dispositions dont il s'agit, et les amendements que 1'on voudrait y introduire. L'article est adopté sans modifications. Article 23 bis (anciens 13 et ig, alinéa 2). M. DE LAPRADELLE soumet, d'accord avec M. Fernandes et M. Hagerup, une nouvelle rédaction. M. RICCI-BUSATTI propose que 1'allocation des juges ad hoe soit définie de la même manière que 1'allocation des juges suppléants. Le texte de M. de Lapradelle est d'abord soumis au vote et approuvé. Puis le PRESIDENT propose une formule qui exprime l'idée de M. Ricci-Busatti. Cette formule, mise aux voix, est adoptée, de même que 1'avant, dernier alinéa de l'article. II est decidé que les appointements du greffier seront réglés dans le même article. Article 26. Le PRESIDENT donne lecture d'une rédaction nouvelle. On reprend alors le texte proposé par M. de Lapradelle la veille. La rédaction du Président, avec une modification résultant du texte de M. de Lapradelle, est adoptée. M. RICCI-BUSATTI appelle 1'attention du Comité sur les cas sporadiques visés dans les grands traités de paix, oü la Cour est compétente pour juger de conflits auxquels une des parties est un Etat qui n'est pas Membre de la Société des Nations. On reconnait qu'il est inutile de faire une exception pour ces cas, puisque le Conseil, en posant ses conditions, s'inspirera du Traité de Versailles. M. DE LAPRADELLE maintient son vote contraire a cet article. L'article est adopté. Article 23. M. DE LAPRADELLE proposed that the first Paragraph should be deleted, as he thought it superfluous. This proposal was put to a vote and rejected. M. RICCI-BUSATTI said that the rapidity with which the work of the Committee had to be done prevented him from making various comments concerning this Article, as also concerning certain others; there was not sufficiënt time for satisfactory consideration of the provisions in question and the amendments which it was desired to introducé into them. The Article was adopted without alteration. Article 23 bis (old numbers 13 and ig, para. 2). M. DE LAPRADELLE, in agreement with M. Fernandes and M. Hagerup, submitted a new wording. M. RICCI-BUSATTI proposed that the grants made to judges ad hoe should be fixed in the same way as those made to the deputy-judges. First of all, the wording proposed by M. de Lapradelle was voted upon and adopted. The PRESIDENT then proposed a wording intended to express M. Ricci-Busatti's idea. This wording was voted upon and adopted, as was also the last Paragraph but one in the Article. It was decided that the salary cf the Registrar should be dealt with in the same Article. Article 26. NÊj*V The PRESIDENT read a new wording. The wording proposed by M. de Lapradelle on the previous day was then considered. The P r e s i d e n t's draft, with an alteration drawn from M. de Lapradelle's version, was adopted. M. RICCI-BUSATTI called the attention of the Committee to the various cases, mentioned in the principal treaties of Peace, in which the Court would have jurisdiction to hear and determine disputes in which one of the parties was a State not a Member of the League of Nations. It was agreed that it was unnecessary to make an exception for such cases, since the Council, when formulating its conditions, would base them upon the Treaty of Versailles. M. DE LAPRADELLE voted against this Article. The Article was adopted. — 615 — Arlicle 2g. Mr. ROOT remarque 1'omission de la disposition contenue dans l'article 30 du prqjet Root— Phillimore, aux termes de laquelle les moyens diplomatiques doivent être épuisés avant que soit formé le recours a la juridiction internationale. En soulignant 1'importance de la disposition en question, il en demande 1'insertion dans le projet du Comité. M. FERNANDES rappelle que, sur sa proposition, le Comité avait déja décidé de «jnodifier la formule du projet Root—Phillimore, de manière a écarter 1'obligation de recourir préalablement a toutes les voies diplomatiques. II appuie sur les inconvénients pratiques d'une telle condition, et propose a nouveau qu'on se borne a exiger en termes généraux la tentative d'arrangement amiable par la voie diplomatique. LORD PHILLIMORE, dans cet ordre d'idées, propose la formule suivante: „Lorsqu'un difféjend tel qu'il est prévu dans . . . s'élève entre Etats, et que le différend n'a pu être réglé par voie diplomatique et que Ton n'est pas convenu pour une autre juridiction dans le sens de l'article 13 du Pacte, la partie qui se prétend lésée peut en saisir la Cour permanente". On admet qu'il est désirable d'insérer une disposition a cet effet. Une rédaction sera préparée pour mercredi. La place que la nouvelle disposition devra occuper dans le texte est réservée. M. ALTAMIRA se félicite de voir adopter de nouveau l'article 30 du projet Root—Phillimore, qui a ses préférences, étant une expression la plus claire possible de la justice obligatoire. Article 30. M. FERNANDES propose l'amendement suivant: „Lorsque la partie assignée allègue de ne pas avoir accepté la juridiction de la Cour, celle-ci décide sur le point de savoir s'il y a un engagement de sa part." LORD PHILLIMORE demande des renseignements sur la portée du mot „engagement". II voudrait savoir si ce terme comprend également les obligations involontaires. Article 2g. Mr. ROOT noticed that the provision contained in Article 30 of the Root—Phillimore plan, according to which diplomatic means must be exhausted before recourse to the International Jurisdiction, had been omitted. He emphasised the importance of this provision, and asked that it should be inserted in the Committee's plan. M. FERNANDES recalled the fact that the Committee, on his proposal, had already decided to modify the wording of the Root—Phillimore plan, in such a way as to eliminate the stipulation that all diplomatic methods must be attempted before recourse is made to the Court. He laid emphasis on the practical difficulties entailed by such a condition, and again proposed that a provision, laying down in general terms only that an attempt must be made to settle the dispute by diplomatic means, should be inserted. LORD PHILLIMORE proposed the following wording in this connection: "When a dispute, of the nature provided for in . . . has arisen between States, and it has been found impossible to settle it by diplomatic means, and no agreement has been made to choose another jurisdiction, as provided in article 13 of the Covenant, the party complaining may bring the case before the Permanent Court." It was admitted that it was désirable to insert a provision to this effect. A draft was to be prepared for Wédnesday; the place in which the new provision was to be inserted was left open. M. ALTAMIRA was very glad that Art. 30 of the Root—Phillimore plan had once more been adopted. This provision appealed to htm as being the clearest possible way of expressing the adoption of a compulsory jurisdiction. Article 30. M. FERNANDES proposed the following amendment: "When the defendant party alleges that it has not accepted the jurisdiction of the Court, the latter shall decide whether an agreement exists." LORD PHILLIMORE asked to be informed éts to the meaning of the word " engagement" (agreement). He wished to know whether it also included involuntary obligations. — 616 - Mr. ROOT soulève des objections contre une formule qui lierait les Etats également dans des cas oü ils ne sont pas liés par le Pacte de la Société des Nations ou par des traitésou conventions. En réponse k une proposition de M. LODER, appuyée par Mr. Root, de supprimer l'article, le PRESIDENT explique la différence entre 1'obligation générale de soumettre les litiges k un règlement judiciaire et 1'obligation de porter un cas déterminé devant une certaine Cour. Le President dit qu'il importe de couvrir les deux alternatives. LORD PHILLIMORE fait valoir que la rédaction actuelle a été interprétée de deux facons diamétralement opposées par M. Hagerup et par M. de Lapradelle; le texte est done équivoque. D'accord avec M. R o o t il propose de nouveau la suppression de l'article. M. HAGERUP propose la formule suivante: „Lorsqu'une partie dénie la compétence de la Cour, il appartient k celle ci de statuer sur le point de savoir si la partie n'a pas accepté cette compétence, soit par son adhésion au Pacte de la Société des Nations, soit par une autre convention." M. FERNANDES propose une autre formule: „Si la compétence de la Cour est contestée par 1'Etat défendeur, soit en raison de 1'objet du litige, soit paree' que le dit Etat ne se croit pas obligé a la juridiction de la Cour, celle-ci statue sur la question en ordre préjudiciel." La suppression de l'article est finalement décidée, sur la proposition de M. DE LAPRADELLE. La séance est levée k 6.35 heures de 1'après-midi. Le Président: (signé) Km. DESCAMPS. Le Secrétaire- Général : (signé) D. ANZILOTTI. Mr. ROOT objected to a wording which would be equally binding upon States in cases in which they were not bound by the Covenant or by Treaties or Conventions. In answer to a proposal by M. LODER, supported by Mr. Root, to eliminate the article, the PRESIDENT explained the différence between a general obligation to submit cases for judicial settlement, and an obligation to submit a certain case to a particular Court. The President said that both alternatives must be mentioned. LORD PHILLIMORE pointed out that the present wording had been interpreted in two diametrically opposite ways by M. Hagerup and M. de Lapradelle: it was therefore ambiguous. In agreement with Mr. Root, he again proposed that the Article be deleted. M. HAGERUP proposed the following wording : " When a party refuses to recognise the jurisdiction of the Court, the latter shall decide whether the party has accepted this jurisdiction by virtue, either of its adherence to the Covenant of the League of Nations, or of some other Convention." M. FERNANDES proposed another wording: " If the jurisdiction of the Court is disputed by the defendant State, either by reason of the subject matter of the case, or because it does not consider itself bound to submit to the jurisdiction of the Court, the latter shall decide the point as an interlocutory question." The Article was finally deleted, on M. DE LAPRADELLE'S proposal. The meeting closed at 6.35 p. m. The President: (signed) Brn. DESCAMPS. The Secretary-General: (signed) D. ANZILOTTI. — 617 — 30IEME SÉANCE (non-publique), tenue au Palais de la Paix, a La Haye, le 21 juillet 1920. Présidence de M. le BARON DESCAMPS. Sont présents : tous les membres du Comité . ANZILOTTI. 33RD MEETING (Private), held at the Peace Palace, the Hague, on July 23rd, 1920. BARON DESCAMPS in the chair. Present: all members of the Committee (with! the exception of M'. Bevilaqua); M. Fernandes, Mr. James Brown Scott; the private secretaries of Baron Descamps and of M. Adatci; the members of the Secrétariat. The meeting opened at 3.30 p.m. The PRESIDENT asked M. de Lapradelle to continue the reading of his report. M. DE LAPRADELLE complied. The reading took place as at the morning meeting. The reading was adjourned at 7 p.m. until 9 a.m. on the following morning. The meeting closed at 7 p.m. The President: (signed) Brn. DESCAMPS. The Secretary-General: (signed) D. ANZILOTTI. — 690 — Le PRESIDENT remercie M. Loder de ses airxxables paroles. II exprime le vceu que les liens de confraternité qui se sont formés entre les membres du Comité, persistent et que les membres se sentent toujours a 1'avenir associés a' l'ceuvre qu'ils ont commencée. Le Président adresse au nom du Comité tous ses remerciements a M. Loder pour les attentions cordiiales dont il a entouré ses collègues et pour le concours qu'il a prêté aux travaux du Comité. Sur la proposition de M. ADATCI et de M. DE LAPRADELLE, on se met d'accord pour consigner au procés-verbal l'expression de la gratitude du Comité envers les fonctionnaires de la biblilothèque du Palais de la Paix, qui ont su contribuer au résultat obtenu en facilitant aux membres les recherches qu'ils avaient besoin de faire. Mr. ROOT prend la parole et exprime ses remerciements personnels aux membres du Comité pour leur aimable courtoisie qui a si grandement atténué les difficultés qu'il a dü surmonter pour se faire comprendre de ses collègues et pour suivre les délibérations du Comité. Le PRESIDENT est heureux de saisir cette occasion pour remercier Mr. Root de sa. précieuse collaboration. M. RICCI-BUSATTI soulève la question de savoir de quelle facon le résultat des travaux du Comité doit être porté a la connaissance du Conseil. II dit que 1'on'doit choisir entre le Président et le Secrétariat. II se demande s'il ne serait pas opportun que le President voulüt bien se rendre a Saint Sébastien. LORD PHILLIMORE croit que le Secrétariat Idoit servir d'intermédiaire en l'occurrence. Mr. ROOT fait une proposition en trois points: 1. Aux termes de 1'invtitation adressée aux membres du Comité, il parait évident que le Comité doit communiquer au Secrétariat de la Société des Nations le résultat de ses travaux; 2. Le Comité doit demander a son Secrétaire Général de porter a la connaissance du Conseil que toutes informations et explications ultérieures que pourra désirer le Conseil, lui seront fournies par le Président ou par le Rapporteur; TThe PRESIDENT thanked M. Loder fof his kind words. He hoped that the ties established between the members of the Committee would endure, and that in the future the members would always feel their mutual association in the great work of which they had laid the foundations. The President, in the name of the Committee, thanked M. Loder very heartily for the Itindness he had shown to his colleagues and for his valuable assistance in the work of the Committee. At ML ADATCI's and M. DE LAPRADELLE'S proposal, it was agreed to record, in the procés-verbal, the Committee's gratitude to the Officials of thie Library of the Peace Palace Iwhio had contributed to the result achieved, by faölitating the research work that members had found it necessary to do. Mr. ROOT expressed his personal thanks for the courtesy which the members of the Committee had shown him and which had greatly reduoed his difficulties in malking himself under' stood and in following the Committee's discussions. The PRESIDENT gladly took the opportunity of thanking Mr. Root for hi^ valuable coL laboration. M. RICCI-BUSATTTI asked how the result of the Committee's work was to bp laid before the Council. He said that the choice lay between the President and the Secrétariat. He asked whether it would not be advisable for the President to undertake thè task of goine to San Sebastian. LORD PHILLIMORE thought that the Secrétariat ought to represent the Committee at the Council meeting. Mr. ROOT submitted the three following propositions: 1. that it is clear from the terms of the invitation sent to members of the Committee, that the Committee must place the result of its labours in the hands of the Secrétariat of the League of Nations; 2. that the Committee should ask its Secretary-General to inform the Council, that any further information or expilanation that the Council might wish for, would be supplied by the President or by the Reporter - 691 - 3. II doit être consigné au procés-verbal que le Comité ne veut, dans aucune mesure, se faire 1'avocat du résultat de ses travaux. Ayant été sollicité de donner son avis, le Comité ne pourrait pas presser 1'adoption de cet avis, sans que sa dignité en soit diminuée. Ces trois propositions sont mises aux voix et adoptées. Sur la proposition de Mr. Root, les vceux adoptés par le Comité en première et deuxième lectures sont soumis a un vote final, avec des modifications de rédaction. Les vceux sont adoptés définitivement et signés par les membres du Comité. (Voir les trois dernières pages de 1'annexe ire). La séance est levée a midi. Le Président: (signé) Brn. DESCAMPS. Le Secrétaire-Général: (signé) D. ANZILOTTI. 3. that it must be stated in the procés-verbal that the Committee have no wish to advocate or argue its conclusions. Having been asked to advice the Committee could not press for thè adoption of this advice without detracting from its dignity. These three propositions were voted upon and adopted. At the proposal of Mr. Root, the Résolutions adopted by the Commititee in both first and second readings, the wording of which had been modified, were submitted to a final vote. The Résolutions were finally approved and signed by the members of the ConLtmittee. (See last three pages of Annex 1). ' The meeting closed at noon. The President: (signed) Brn. DESCAMPS. The Secretary-General: (signed) D. ANZILOTTI. - 693 - ANNEXE No. i. ANNEX No. i. RAPPORT. REPORT. Messieurs, L'article 14 du Pacte de la Société des Nations est ainsi eoncu: Le Conseil est chargé de préparer un projet de Cour Permanente de Justice Internationale et de le soumettre aux Membres de la Société. Cette Cour connaltra de tous différends d'un caractère international que les Parties lui soumettront. Elle donnera aussi des avis consultatifs sur tout différend ou tout point dont la saisira le Conseil ou l'Assemblée. Chargé de préparer ce projet de Cour de Justice Internationale, le Conseil de la Société des Nations a, le 13 février dernier, décidé d'en confier 1'examen a une Commission de Jurisconsultes. Cette Commission s'est réunie a la Haye le 16 juin 1920. Elle était ainsi composée: MM. Adatci (Japon), Altamira (Espagne), Bevilaqua (Brésil), remplacé par M. Fernandes, Baron Descamps (Belgique), Hagerup (Norvège), de Lapradelle (France), Loder (Pays-Bas), Lord Phillimore (Grande-Bretagne), MM. Ricci Busatti (Italië), et Elihu Root (Etats-Unis). Le premier devoir du Comité était de considérer, d'après le Pacte, quelle était, de sa nature, cette Cour Permanente de Justice Internationale, dont elle avait a déterminer 1'orga* nisation, la compétence et la procédure. Si sobres de renseignements que soient a cet égard les travaux préparatoires du Pacte,' quelques indications peuvent cependant être recueillies sur 1'origine de l'article 14. Aucune tracé de Cour Permaneute de Justice Internationale ne se trouve dans les projets de Lord Robert Cecil ou du Général Smuts; aucune tracé, non plus, dans les deux premiers projets américains. Pénétré de la nécessité d'un tribunal international, qui fut vraiment en mesüre d'introduire dans la justice internationale les pro- GentlEmen, Article 14 of the Covenant of the League of Nations is worded as follows: The Council shall formulate and submit to the Members of the League for adoption plans for tbe establishment of a Permanent Court of International Justice. The Court shall be competent to hear and determine any dispute of an international character which the parties thereto submit to it. The Court may also give an advisory opinion upon any dispute or question referred to it by the Council or the Assembly. : Having been given the task of preparing this plan for a Court of International Justice, the Council of the League of Nations, on the I3th February last, decided to entrust tbe examination of the question to a Committee of Jurisconsults. This Committee met at the Hague on the 1,6th June, 1920. It was composed as follows : Messrs. Adatci (Japan), Altamira (Spain), Bevilaqua (Brazil) replaced by M Fernandes, Baron Descamps (Belgium), Hagerup (Norway), de Lapradelle (France), Loder (Netherlands), Lord Phillimore (Great Britain), Messrs. Ricci Busatti (Italy), and Elihu Root (United States) The first duty of the Committee was to consider what, according to the terms of the Covenant, was the nature of this Permanent Court of International Justice, the organisation, compétence and procedure of which it had to define. Some indications can be traced concerning the origin of Article 14, though the work carried out preparatory to the Covenant contains very limited information on the subject. No tracé of the Permanent Court of International Justice is to be found in the plans of Lord Robert Cecil or General Smuts, nor in the two first American plans. The authors of the first Anglo-American plan for a League of Nations, convinced of the necessity for an international tribunal which should really in- - 694 - cédés, les formes et les süretés du droit interne, le premier projet anglo-américain d'une Société des Nations, chapitre II, art. 2, 4 et 7, prévoit une Cour de droit international. ' * Qu'on 1'appelle „Cour de droit international", ou, comme dans une rédaction ultérieure, (Bases de discussion, 3 février 1919, art. 11 et 12) „Cour Permanente de Justice Internationale" par une déoomination qui lui est restée, cette Cour nait dans des conditions telles qu'elle forme, a cóté de la Cour d'Arbitrage de la Haye, une institution judiciaire, qui prend vis-a-vis d'elle une physionomie distincte et une valeur complémentaire. Quels qu'aient été les services rendus a la Justice et a la Paix par 1'institution en 1899, a La Haye, d'une Cour Permanente d'Arbitrage international, il n'en est pas moins incontestable qu'en vertu même des dispositions fondamentales de sa constitution, elle n'est guère plus qu'un cadre permanent, un vaste collége d'arbitres, oü passent d'une manière intermittente des tribunaux internationaux éphémères; les arbitres parfois inclinent a se considérer en médiateurs plutót qu'en interprètes fidèles du droit, en diplomates plutót qu'en juges, en conciliateurs appelés a prononcer entre Etats de la manière la moins pénible pour chacun d'eux plutót qu'en magistrats appelés a tenir rigoureusement égales les balances de la justice, „II y a la", disait Mr. Root dans ses instructions aux délégués américains a la Conférence de la Haye en 1907, „deux méthodes radicalement différentes, qui correspondent a des conceptions trés distinctes, qui conduisent a des conséquences trés différentes. II arrivé souvent qu'un Etat, qui serait disposé a soumettre son litige a une décision judiciaire impartiale, ne soit pas disposé a le soumettre a cette manière de pro. cédure diplomatique. S'il pouvait exister un tribunal prononcant sur les litiges entre Etats avec autant d'impartialité et d'objectivité que la Cour suprème des Etats-Unis dans les procés qui se déroulent entre citoyens des divers Etats de 1'Union, ou entre étrangers et citoyens américains, il n'y a pas de doute que les Etats seraient beaucoup plus prêts a soumettre leurs difficultés a la décision de ce tribunal qu'ils ne le sont maintenant a recourir aux chances d'un arbitrage". Une loi d'évolution constante des institutions juridictionnelles indique que toujours une justice facultative n'est pas restée longtemps sans être troduce the procedure, forms and guarantees of national law into international Justice, provided in its second Chapter, Articles 2, 4 and 7, for a Court of International Law. Whether it is called „a Court of International Law" or, as in a subséquent wording, (Bases de discussion, February 3rd, 1919, Articles 11 and 12) „a Permanent Court of Interna-* tiorial Justice", which latter title has remained, the circumstances under which this Court comes into existence are such that it forms, side by side with the Court of Arbitration at the Hague, a judicial institution, .which assumes, in relation to that Court, a quite distinct character and a complementary position. However great were the services rendered to the cause of Justice and Peace by the création, in 1899, at the Hague, of a Permanent Court of International Arbitration, it is nevertheless indisputable that, by reason of the fundamental provisions in its constitution, that Court was hardly more than a permanent framework, a vast body of arbitrators, from which a number of international tribunals were composed from time to time, only to disappear. There was at times a tendency for the arbitrators to consider themselves as mediators rather than as faithful interpreters of Law^ as diplomats rather than as judges, as conciliators called upon to decide between States in the way least painful to each of them, rather than as judges, whose duty it is to administer impartial justice. „The two methods", said Mr. Root in his instructions to the American Delegates to the Hague Conference of 1907, „are radically different, proceed upon different standards of honorable obligation and frequently lead to widely differing results. It very frequently happens that a nation, which would be very willing to submit its differences to an impartial judicial détermination is un willing to subject them to this kind of diplomatic process. If there could be a tribunal which would pass between nations upon questions with the same impartial and impersonal judgment that the Suprème Court of the United States gives to questions arising between citizens of the different States, or between foreign citizens and the citizens of the United States, there can be no doubt that nations would be much more ready' to submit their controversies to its décision than they are now to take the chances of Arbitration." There is an immutable law, in the évolution of legal institutions, which shows that an optional jurisdiction has always sooner or later been fol- - 695 - suivie d'une justice fixe obligatoire. „Les décisions d'un litige par une Cour Permanente composée de juges de profession seraient judiciaires' V disait M. Asser a la Conférence de 1907; „elles constitueraient un précédent, tendraient a faire progresser le droit international; elles seraient obligatoires non seulement pour les parties en litige, mais encore pour tous les Etats participant a la création de la Cour, elles seraient rapides, elles seraient, enfin, last but not least, peu couteuses, et la justice, pour être populaire, doit être bon marché. Au lieu d'une Cour Permanente, la Convention de 1899 ne donna que le fantóme d'une Cour, un spectre impalpable, ou, pour parler plus nettement, elle donna un Greffe avec une liste." (Actes et doouments, II, p. 235). M. de Martens, après avoir été un des champions de la Cour Permanente d'Arbitrage a la première Conférence, croyait, lors de la seconde, devoir se poser cette question: „Quelle est done cette Cour, dont les membres ne se connaissent même pas?" et il yrépondait: „La Cour de 1899 n'est qu'une idée qui, quelque- ( fois, prend corps et ame, puis disparait de nouveau." Avec la Cour d'Arbitrage, ce sont les parties qui choisissent leurs juges, après que le litige est né; avec la Cour Permanente de Justice Internationale, les plaideurs ne doivent plus avoir le choix du juge. Avec la Cour d'Arbitrage, il n'y a pas chez ceux qui jugent un lien permanent, et dès lors pas d'esprit de corps, ni de continuité progressive de jurisprudence; avec la Cour de Justice Internationale, composée de magistrats, associés d'une manière constante a la même ceuvre et, sauf exception, toujours maintenus, d'affaire en affaire, sur leur siège, k persistaUce d'une tradition est obtenue, le' développement harmonieux et logique du droit international est assuré. Dans la Cour d'Arbitrage, il est. a craindre que les juges, enclins a considérer 1'affaire du point de vue politique, ne donnent pas a la règle de droit assez d'importance. Dans la Cour Permanente de Justice Internationale, le droit prendra, nécessairement, plus d'autorité, et même de rigueur. A la Cour d'Arbitrage il y a place, & cóté de jurisconsultes, pour des hommes politiques. A la Cour de Justice, il y aura place, a cóté de jurisconsultes, pour de grands magistrats, n'eussent-ils, durant toute leur carrière, rencontré que d'une manière indirecte et rare les problèmes du droit international. lowed by a definite compulsory jurisdiction. M. Asser, at the Conference of 1907 said: „The sentences of a Court composed of professional judges would have a judicial character, they would create precedent and make for progress in International Law. They would be binding, not only upon the contesting parties, but also upon all States taking part in the création of the Court; they would also be speedy, and, last but not least, they would be inexpensive, and justice, if it is to be popular, must be cheap. Instead of a Permanent Court, the Convention of 1899 created only a phantom, an impalpable ghost, or, in plain words, it consisted of a Registry and a list." (Actes et Documents, II, p. 235). M. de Martens, who had been one ofthe champions of the Permanent Court of Arbitration at the First Conference, feit, at the Second Conference, the need to consider the real nature of this Court, the members of which did not even know each other. His answer to this question was as follows: „The Court of 1899 is only a shadow which, from time to time, materialises, only to fade away once again." In the Court of Arbitration, it falls to the parties to choose their judges, after the commencement of the dispute; whereas in the case of the Permanent Court of International Justice, the contesting parties no longer have the choice of the judges. In the Court of Arbitration there is no permanent tie between the sitting judges, and consequently, no "esprit de corps" nor progressive continuity in jurisprudence; on the other hand, the Court of International Justice, being composed of judges, permanently associated with each other in the same work, and, except in rare cases, retaining their seats from one case to another, can develop a continuous tradition, and assure the harmonious and logical development of International Law. It is to be feared that the judges of the Court of Arbitration, being inclined to regard the case from a political standpoint, may not give sufficiënt weight to the rules of Law. In the Permanent Court of International Justice, Law necessarily becomes more authoritative and also, possibly, more severe. The Court of Arbitration may include politicians in addition to Jurisconsults. In the Court of Justice, there will be, besides Jurisconsults, great judges, who may have only encountered questions of International Law indirectly or rarely during their careers. - 696 - Comme le disait M. Léon Bourgeois, en ouvrant, le 16 juin, les travaux du Comité: „Cette Cour permanente ne sera pas une Cour d'arbitrage, mais une Cour de justice." L'arbitrage peut tenir compte de mille éléments de fait, de mille contingences, souvent de certaines néeessités d'ordre politique. L'arrêt de justice ne tient compte que de la règle définie et fixée par la loi. Mais, si la Cour Permanente de Justice Internationale n'est pas une Cour d'Arbitrage, au sens strict du mot, il n'en demeure pas moins que, si 1'on prend le mot arbitrage comme synonyme de jugement entre Etats souverains, la Cour de Justice Internationale est, a cêté des autres tribunaux internationaux, un des organes par lesquels s'exerce le fonctionnement de l'arbitrage international. Sans doute elle n'e3t pas le seul; d'autres tribunaux arbitraux peuvent exister en dehors d'elle, et parmi eux, la Cour Permanente d'Arbitrage de la Haye, telle que 1'a créée la Convention de 1899 et développée celle de 1907.' Mais elle n'en est pas moins, non seulement de sa nature, mais aux termes du Pacte (art. 13) une Cour éventuellement appelée a statuer toutes les fois qu'il est stipulé que les parties peuvent, ou doivent, recourir a l'arbitrage. Non seulement les dispositions du Pacte, relatives a l'arbitrage, doivent être considérées comme dominant aussi bien l'organisation d'une procédure arbitrale, au sens strict du mot, qu'une procédure devant la Cour, mais, aux articles 12, 13, 15 du Pacte, l'expression „arbitrage" doit être interprétée comme signifiant „règlement judiciaire international". Le 16 juin, en ouvrant les séances du Comité, M Léon Bourgeois demandait: „Quelles seront les limites de la compétence ? Sur ce dernier point, le Pacte lui-même et les divers traités qui viennent d'être signés ne donnent pas seulement un certain nombre d'indications, mais apportent des décisions précises, et, si quelques dispositions de ces traités et du Pacte semblent indiquer des restrictions regrettables, il ne faut pas oublier que, sans même envisager aucun amendement au Pacte, le Conseil et l'Assemblée, inspirés par vos travaux, peuvent, en vertu des art. 12 et 15, accróitre considérablement le champ d'action de la Cour." Dans la disposition de Partiele 14, nul commentaire ne pouvait être plus autorisé que celui de 1'homme d'Etat qui, appelé a organiser a la Haye, en 1899 et 1907, sous sa première As M. Léon Bourgeois said in his opening speech at the commencement of the Committee's labours, on the 16th June : This Permanent Court will not be a Court of arbitration, but a Court of justice. Arbitration can take account of a thousand elements of fact and a thousand contingenties and, often, of certain necessities of a political kind. The decrees of justice take account only of a rule defined and fixed by law. But, though the Permanent Court of International Justice is not a Court of Arbitration, in the strict sense of the word, it is none the less true that, if the word "Arbitration" be considered as signifying the administration of Justice between sovereign States, it is, like the other International Tribunab, one of the institutions whose functions are international Arbitration. Doubtless it is not the only such body; other tribunals of Arbitration may exist in addition, amongst others the Permanent Court of Arbitration of the Hague, as created by the Convention of 1899 and developed by that of 1907. Nevertheless, it is to be a real Court, not only by définition, but by the express terms of the Covenant (Art. 13), and must, if called upon, hear and determine all cases, which it is laid down that the contesting parties may or shall submit to arbitration. Not only must the provisions of the Covenant, concerning arbitration, be considered as governing both the organisation of procedure by arbitration, in the strict sense of the term, and proceedings before this Court, but also, in Articles 12, 13 and 15 of the Covenant, the word „Arbitration" must be interpretedas implying „Judicial Settlement of International Disputes." On the 16th June, when opening the session of the Committee, M. Léon Bourgeois asked: „What are to be the limits of the compétence of the Court ? On this point, the Covenant itself and the different treaties which have been lately signed not only give a certain number of indications, but also definite décisions ; and if some of the dispositions of these treaties and of the Covenant appear to imply regrettable restrictions, it must not bo forgotten that, without necessarily contemplating any amendment of the Covenant, the Council and the Assembly, inspired by your labours and in virtue ot Articles 12 and 15, can considerably increase the field of activity of the Court." No one is more entitled to interpret the dispositions of Article 14 than the statesman, who was first called upon to take part at the Hague in 1899 and 1907, in the organisation, - 31 - ANNEXE No. i. Pro jet de regies de Procédure pour le Comité Consultatif de Juristes. 1. Les séances du Comité ne sont pas publiques; toutefois, dérogation pourra être faite a cette règle dans des cas déterminés et par décisions spéciales. Les délibérations sont confidentielles; cependant, le Secrétariat est autorisé a fournir au public des résumés succincts des questions traitées dans chaque séance et du progrès qui a été fait. 2. Les membres du Comité ont seuls le droit de prendre part aux discussions. Le secrétaire du Comité a le droit de fournir lui-même des explications et de charger des membres du Secrétariat d'en fournir. 3. Les conseillers et les secrétaires privés des membres ont le droit d'accompagner les membres aux séances. Avec le consentement du Comité un membre pourra dans des cas déterminés, charger ses conseillers de fournir des explications. 4. Le Frangais et 1'Anglais sont reconnus comme les langues officielies du Comité et de ses travaux. Si un membre du Comité en exprime le désir, un discours prononcé dans 1'une de ces langues sera résumé oralement dans 1'autre, par les soins du Secrétariat. 5. Les procès-verbaux des séances contiendront un résumé succinct des délibérations et, in extenso, les décisions du Comité, ainsi que les déclarations, les pro jets et amendements déposés par ce membre. Un projet ronéographié de procés-verbal de chaque séance sera présenté aux membres au commencement de la séance suivante. Ces procès-verbaux ne seront pas lus a la séance. 6. Tous les projfets et tous les amendements soumis a la décision du Comité seront dans Ia mesure du possible présentés par écrit au Président. Si un projet ou un amendement n'a pas été distribué avant le commencement de la séance, 1'ajournement de la séance sera prononcé si un membre en exprime le désir. 7. A la fin de chaque séance, le Président soumettra au Comité 1'ordre du jour de la séance ANNEX No. 1. Draft of rules of Procedure for the Advisory Committee of Jurists. 1. The sittings of the Committee are, unless otherwise decided in special cases, not public. The délibérations are confidential. However, the Secrétariat is authorised to furnish shört public statements of the questions treated and of the progress made at the sittings. 2. Only the members of the Committee have the right to take part in the discussions. The Secretary of the Committee has the right to give himself, and to ask members of the Secrétariat to give, explanations. 3. The counsellors and private secretaries of the members are entitled to accompany the members to the sittings. Wfith the consent of the Committee, a member may, in special cases ask his counsellors to furnish explanations. 4. French and English are recognised as the official languages of the Committee and of the documents pertaining to its work. A speech pronóunoed in one of these languages shalk at the request of any member of the Committee, be analysed verbally in the other by the Secrétariat. 5. The procès-verbaux of the sittings shall contain a brief analysis of the délibérations, and, in extenso, points adopted by the Committee and déclarations, proposals or amendments that may have been made by any member should he so desire. A draft procés-verbal of each sitting shall be presented to the members (in roneographed copies) at the beginning of the next. These procès-verbaux shall not be read. 6. All proposals and all amendments to be discussed by the Committee shall, if possible, be presented to the President in writing. Should a proposal or amendment not have been distributed before the sitting, thè adjournment shall be pronounced at the request of any member. 7. At the end of each sitting, the President shall submit to the Committee the agenda of the next. - 32 — prochaine. L'ordre du jour une fois adopté, ne pourra être modifié que paf une décision du Comité. Les décisions du Comité sont prises a la majorité des voix. Les opinions divergentes seront consignéés dans les procès-verbaux des séances et, a la requête des membres directement intéressés, il en sera fait mention dans le protocole final constatant les résultats des travaux du Comité. The agenda once having been adoptèd can be modified only by a décision of the Committee. The décisions of the Committee are taken by a majority of votes. Divergent opinions shall be rendered in • the procès-verbaux of the sittings, and at the request of the members concerned, be noted in the final protocol containing the results arrived at by the Committee. — 47 — turale, 1'exercice unilatéral, au moins généralement, d'une action en justice, on constaterait un fait non moins général et non moins constant. Mais si 1'on part de ces observations pour placer le criterium de distinction entre les deux juridictions, dans ce fait que 1'une aurait pour objet propre et essentiel de dire le droit tandis qu'il n'en serait pas de même de 1'autre, il semble bien que 1'on commet une véritable méprise. L'objet propre de 1'arbitrage n'est pas en soi différent de l'objet propre de la fonction magistraturale. La première conférence de la Paix 1'a rappelé en donnant de 1'arbitrage a l'article 15 dè la Convention pour le règlement pacifique des Conflits internjationaux, cette définition demeurée classique: „1'arbitrage international apour objet le règlement de litiges entre Etats par des juges de leur choix et sur la base du respect du droit". Déterminant ensuite la nature des questions litigieuses qui sont du ressort propre de la juridiction arbitrale, l'article 16 signale expressément les questions d'ordre juridique. Sans doute il est possible, que 1'arbitre soit, de par la volonté des parties, investi d'un pouvoir appféciateur qui lui permette d'adopter des solutions conciliatrices au lieu de rendre strictement a chacun ce qui lui est dü en droit. Mais une telle prérogative qui n'est pas d'ailleurs toujours et nécessairement étrangère au fonctionnement de la juridiction magistraturale, constitue une attribution exceptionnelle, adventice, qui n'est pas liée de soi a la fonction arbitrale et qui n'empêche pas que 1'arbitrage demeure de sa nature un pouvoir de dire le droit, jus-dicere. Oh a reproché, il est vrai, aux arbitres de La Haye, par une interprétation large de leurs pouvoirs, alors qu'ils n'en avaient pas recu 1'autorisation formelle, d'avoir, dans certains de leurs jugements fait oeuvre de pacification plutót qu'oeuvre de justice, et dans d'autres cas d'avoir préféré 1'équité au strict droit. De tels reproches qui, pour avoir quelque valeur, devraient être précisés davantage, n'ont en tout cas qu'une portee accidentelle. Et si le premier, au cas oü il serait justifié, constituerait un abandon peu explicable de la véritable mission des arbitres, il importe, pour apprécier le second, de se rendre bien compte du róle que peut légitimement remplir 1'équité dans 1'application du droit international. Au point de vue de la fonction jurisprudentielle comme auxiliaire du développement et de 1'illustration du droit, il est possible sans doute que toutes les décisions arbitrales rendues a La Haye n'aient pas le même mérite. Mais en examinant les solutions intervenues, il convient peut être de between the two jurisdictions, one would bring no new element into discussion. But if one deduces from these facts that the essential object of one of those tribunals is to state the law whilst the object of the other is something different, one makes a real mistakte. The proper object of arbitration is not in itself different from the proper object of the judiciary function. The first Peace Conference made that clear in clause 15 of the Convention for the pacific settlement of international conflicts, which contains a définition which has become classical: "The object of international arbitration is the settlement of conflicts between States by judges of their choice and on the basis of the respect of the law." In article 16 which defines the nature of the litigious questions which are of the compétence of the arbitral jurisdiction, legal questions are expressly mentioned. It is no doubt possible for the arbitrator to be given, if such is the will of the parties, a power of appreciation which enables him to render conciliatory awards instead of determining what is strictly owed to each party by law, but such a prérogative, which moreover may also belong to the judicial tribunal, is only exceptional and adventitious; it is not, in itself, bound to the arbitral function and it does not divert the arbitration from its essential nature, which is that of stating the law: jus dicere. It has been alleged against the arbitrators at the Hague that, in virtue of a broad interprétation of their powers, and without having received any formal authorisation to do so, they had, in some of their judgments, aimed at pacification rather than justice and that, in öthers, they had preferred equity to strict law. Such reproaches ought to be more precise to be taken into consideration. At any rate, they are but accidentally justified; it is true that the first criticism, were it justified, could bè considered as an unexplainable forgetfulness of their true task on the part of the arbitrators, but to appreciate the value of the second criticism it would be necessary to arrivé at a clear concepfion of the part which equity may be legitimately allowed to play in the application of international law. If we consider the róle of jurisprudence as an auxiliary in the development of law, we may no doubt find that the arbitral décisions rendered at the Hague have not all the same value. But, when we examine those various solutions, We must remember that the combinations of facts which are amenable to law are infinitely varied; that the various cases do not give the judge an equal opportunity of rendering those judgments - 48 - se rappeler que la combinaison des faits qui donnent lieu a 1'application pratique du droit, vane a 1'infini; que tous les cas ne donnent pas également 1'occasion de rédiger ces arrêts de principe qui illuminent de brillantes clartés le domaine juridique; que le fait de s'attacher a quelque point particulier pertinent et relevant, au lieu de viser a résoudre toutes les questions de droit qui se trouvent plus ou moins engagées dans une espèce, est un phénomène qui n'est pas étranger au fonctionnement des plus hautes Cours nationales de justice dans les divers pays; qu'enfin, si en face d'une règle de droit positive et claire, le devoir de celui qui est appelé a exercer une juridiction, est de 1'appliquer, 1'équité est en droit international, comme d'ailleurs en tout droit national, le complément indispensable dü droit positif. Car le juge, ayant le devoir inéluctable de statuer, est souvent, par la force des choses, constitué ministre d'équité chargé de suppleer par les lumières de sa conscience et de la raison, a 1'obscurité, a 1'insuffisance ou au silence du droit positif. Et certes, les lacunes et 1'imperfection du droit des gens ne sont pas de nature a diminuer l'importance de cette tache. La solution harmonique et integrale du problème des Juridictions Internationales. En vue d'arriver a une solution harmonique et intégrale du problème des juridictions internationals, essavons de nous élever, si possible, a la conception d'un vaste organisme unitaire, ayant pour point de départ une égale délégation faite par les Etats, s'appuyant sur les institutions existantes pour réaliser le progrès, possédant a suffisance les éléments de permanence et de professionnalité, se développant sur la base du procédé de la cooptation pratiquée par d'éminents jurisconsultes, et oü satisfaction se trouve donnée d'une manière pratique, selon la nature des affaires, a 1'ensemble des desiderata concernant la distribution de la justice entre Nations. Considéré sous cet aspect, 1'office général de la justice internationale envisagé en toute son ampleur englobera les organismes suivants: iO. II comprendra d'abord la Cour d'Arbitrage actuellement existante qui pour dissiper toute équivoque entre la permanence d'une liste d'arbitres et la permanence juridictionnelle, et pour mieux répondre a la réalité, prendra, si 1'on veut, le nom de Cour des Arbitres Internationaux. Sa compétence s'étendra virtuellement a tous les cas que les parties s'engageront de lui sou- founded on principles, which seem to enhghten the whole juridical domain; that the fact ot taking into consideration some well estabhshed point instead of attempting to solve all the legal questions which are more or less mvolved in a case, is a phenomenon which one may observe in the working of the highest national courts of justice in the various States; that if it is the duty of the judge to apply the law, where it exists, we must not forget that equity is, in international as well as in national law, a necessary complement of positive law. The first duty of the judge is to render a sentence and he is often obliged by circumstances to render a sentence based on equity and to use the suggestions of his own conscience and of his reason in order to supply the deficiency of positive law; and the many gaps and imperfections in the law of nations are not of a nature to lessen the diffi¬ culties of our task. About the "harmonious" and "integral" solution of the problem of International Jurisdictions, With a view to arriving at a harmonious and integral solution of the problem of international jurisdictions, one ought to try and nse to the conception of a vast, homogeneous structure — at the basis of that structure are the delegations sent by the States, all equal. On the other hand, existing institutions, with suicient guarantees of permanence and prof essionality, would also be taken as the foundations from which the new institution would develop by means of a co-optation among eminent jurisconsults The whole of the desiderata concerning the distribution of justice between nations would thus receive a satisfactory solution. If we consider it in that way, the general office of international justice considered in all its magnitude will contain the following organisms : iO It will include the Court of Arbitration, actually existing. In order to avoid any misunderstanding regarding the permanence ot a list of arbiters and jurisdictional permanence, and in order to correspond more closely to facts the Court of Arbitration might take the namé of Court of International Arbitrators. Its compétence will extend virtually to all the - 49 - mettre, sous réserve de leur libre entente pour établir des juridictions en dehors de 1'office général de justice internationale, ou d'une dévolution a d'autres juridictions ayant droit de cité dans cet office. 2°. Elle comprendra secondement une Haute Cour de Justice internationale, également non permanente dans son fonctionnement, composée d'un conseiller par Etat, coopté par le Collége des délégués de chaque Etat a la Cour des Arbitres internationaux. Cette Haute Cour de justice internationale sera compétente pour juger les affaires qu'a raison de leur gravité exceptionnelle au point de vue de 1'ordre public international — comme lorsqu'il s'agit de crimes contre le droit des gens universel — 1'Assemblée de la Société des Nations ou le Conseil de cette Société lui déféreront. cases which the parties will agree to submit to it, under reservation of their décision to recognifie jurisdictions outside the general office of international justice, or of a dévolution to some other jurisdiction having a sort of right of citizenship within that office. 2». It will include a High Court of international Justice, not permanent, which will be composed of one councillor for each State, chosen by the delegates of the States at the Court of Arbitration, by means of co-optation. This High Court of international justice will be competent to judge certain cases which the Assembly or Council of the League of Nations will submit to it by reason of their exceptional gravity with regard to international public order, as would be for instance crimes against the universal law of nations. 3°. L office général de la justice internationale 3o. The general office of international justice comprendra en troisième lieu un Tribunal per- will includea Permanent Tribunal of international manent de justice internationale composé de neuf justice composed of nine judges and six deputy- juges avec six suppléants cooptés par les membres judges, who will be chosen by the members of de la Haute Cour de justice internationale, de the High Court by means of co-optation and maniere que, les pnncipaux systèmes juridiques in such a manner that the chief juridical systems du monde soient représentés dans ce Tribunal. of the world will be represented on that tribunal. Sa compétence virtuelle s'étendra a tous les The potential compétence of this tribunal will htiges que les parties peuvent être engagées a extend to all the differences which the parties lui soumettre, réserve faite encore naturellement -may have agreed to submit to it, excepting of ïci des cas oü les parties s'entendront pour éta- course, such cases as the parties have agreëd bhr une juridiction en dehors de 1'office général to submit to a jurisdiction outside the^general de justice internationale ou pour déférer le cas office of international justice, or to another juris- a une autre juridiction au sein de cette Cour. diction within the Court. Pour 1'expédition des affaires, le Tribunal per- For despatching cases, the tribunal will' manent de justice internationale se répartira con- be divided, according to internal regulations into formément a un règlement d'ordre intérieur, dans the following offices: i0 a first chamber called les offices suivants: i°. une première Chambre "ordinary sessions Court''' which will be conv dite des vacations ordinaires composée de cinq posed of five judges and three deputv-iudses ■ juges effectifs avec trois suppléants; 2». une se- 2o. a secorM chamber called "summarv proce- conde Chambre dite des procédures sommaires dure Court", which will be composed of three composée de trois juges et de deux suppléants judges and two deputy-judges and to which will et a laquelle pourra etre deférée en outre les be submitted also all differences for which the htiges pour lesquels les parties estimeront qu'une parties consider a tribunal of three judges suffi- jundiction de trois juges est suffisante; 30. un cicnt; 30. one judge and one deputy-iudge who juge umque avec un suppléant, compétent pour will be competent in all cases which the parties les cas oü les parties, a raison de la nature de decide to submit to him in consideration of the 1 affaire, estimeront pouvoir lui soumettre de pré- nature of the affair Sfl férence leurs litiges. The Permanent tribunal of international justice Le tribunal permanent de justice internationale can, under the conditions fixed by its internal peut, dans les conditions déterminées par son regulations, sit as an international Committee of règlement d'ordre intérieur, fonctionner comme inquiry in virtue of a décision of the Assembly commission internationale d'enquête, soit a la or of the Council of the League of Nations or demande des parties, soit en vertu d'une décision of a demand of the parties to that effect de 1'Assemblée de la Société des Nations ou du Conseil de cette Société. - 50 - II peut, en outre, dans les mêmes conditions, être chargé par 1'Assemblée ou par le Conseil de donner des avis consultatifs sur tout différend ou tout point dont ils estimeront devoir le saisir. Le règlement d'ordre intérieur par lequel le tribunal permanent de justice internationale exerce ses attributions, doit être soumis a 1'approbation du Conseil et a celle de 1'Assemblée de la Société des Nations. The Tribunal can also, under the same conditions, be required by the Assembly or the Council to give advisory opinions about any différence or any point which they think proper to submit to it. The internal regulations which the Permanent tribunal will apply in the performance of its work must be submitted to the approval of the Council and of the Assembly of the League of Nations. — 60 — 4. Union Juridique Internationale. % Danemark. 6. Norvège. 7. Pays-Bas. 8. Suède. 9. Suisse. 10. 11. Italië. Allemacne. 12. Autriche. La liste composée d'une part de candidats présente par les Gouvernements et d'autre part de membres d institut*>ns scientiflques internationales n'est pas limitative. (art. 4), = Projet 1907 sub a). (art' 1} -p. , (art, 1) = Danemark. = Cinq Puissances neutres. . L'élection se fait parmi les candidats pourvus de trois recommandations au moins. (art8- * et 4) — Danemark. (art" = Des personnes düment qualifiées, disposées a acc^ter les fonctions de juges. ^ar » Des personnes aptes et disposées a accepter les footions de juge. VII. Electeurs. 1. Projet 1907. 2. Cinq Puissances neutres. 3. Unian Interpar¬ lementaire 4. Union Juridique Internationale. 5. Danemark. 6. Jforvège. 7. Pays-Bas. 8. Snede. 9. Suisse. 10. Italië. 11. Allemacne. 12. Antriche. L'Assemblée de la Société des Nations. 5) Les Puissances contractantes lors d'une session de la Conféi-ence de la Paix. L'Assemblée de la Scciété des Nations. (art. 3) L'Assemblée de la Société des Nations. (art. 2) (art. 1) = Danemark. Un Conseil administratif ^ composé "g^J^ des Membres de la Société des Naüons a .. . et du Ministre des Affaires Etrangères de... (ait8- Une Assemblée Electorale oü chaque Membre de la Société des Nations est représenté par le premier dans 1'ordre numerique de ses juges l la C. P A. ou a son défaut, par le membre suivant qui n'est pas empêché. V I La Conférence des Etats (organe analogue a 1'Assemblé^dek Société des Nations). • „ (art. 18) Chaque Etat nomme un juge. Le Congrès des Etats. (art> 14) Séance plénière des Membres de la Ligue. (art. 13) VIII. Le suffrage. 1. Projet 1907. ■ : (art. o) 2. Cinq Puissances Egalité de VOIX. neutres — 61 — 4. International Law Union. 5. Denmark. 6. Xornay. 7. Netherlands. 8. Sweden. 9. Switxerland. 10. Italy. 11. Germany. 12. Austria. The list, which is composed of candidates presented by the Governments and of persons of scientific national institutions is not limitative. ^aT^ ^ Same as 1907 draft, point (a). (art. n Same as Denmark. ^ar£ ^ Same as Five-Power plan. The appointments are made among candidates having obtained three nominations at least. . (arts. 2 and 4) Same as Denmark. (arf. ji Candidates duly qualified for and disposed to accept the office ofjudSe- (art. 13) Persons who are suitable for and ready to accept the office of Judge (art. 14) VII. The electors. The Assembly of the League of Nations. (art. 5) The contracting Powers during a session of the Peace Conference, (art. 12) The Assembly of the League of Nations. (art. 3) The Assembly of the League of Nations. (art. 2) Same as Denmark. ^ar^. j. Permanent administrative Council composed of representatives of the Members of the League of Nations at . . . and of the Minister of Foreign Affairs at . . . (arts. 2 and 17) An Electoral Assembly wherever every state which is a Member of the League of Nations is represented by its foremost representatie in the P. C. A , or, in the event of his being prevented from serving, the representative nearest to him in order who is available. (art 2) The Conference of States (a body analogous to the Assembly of the League of Nations). (art 13* Each State appoints one Judge. The Congress of States. (art_ 14.. A plenary Assembly of the Members of the League, (art. 13) 1. 1907 draft scheme. 2. Five Neutral Powers. 3. Interparliamentary Union. 4. International Law Union. 5. Denmark. 6. Norway. 7. Netherlands. 8. Swedei 9. Switzerland. 10. Italy. 11. Germany. 12. Austria. 1. 1907 draft scheme. 2. Five Neutral Powers. VIII. Votes. The same number of votes for all voters. (art. 6) — 62 — 3. Union Interpar¬ lementaire. 4. Union Juridique Internationale. 5 Danemark. 6. Nor vege. 7. Pays-Bas. 8. Snéde. 9. Suisse. 10. Italië. 11. Aliemagne. 12. Autriche. Egalité de voix. Egalité de voix. Egalité de voix. — Danemark. (art. 12) (art. 3 j°. art. 3 du Pacte) (art. 2 j°. art. 3 du Pacte) (art. 2 j°. art. 3 du Pacte) Possibilité de différents nornbres de votes pour les divers Etats. (art. 4) = Danemark. Egalité de voix. Egalité de voix. (art. 13 j°. art. 3 du Pacte) (art. 14) (art. 13 j°. art. 3 du Pacte) IX. Mode d'Election. 1. Projet 1907. 2. Cinq Puissances neutres. 3. Union Interpar¬ lementaire. 4. Union Juridique Internationale. 5. Danemark. 6. Norvège. 7. Pays-Bas. 8. Snéde. Voir art. 6 par. 6, 7, 8 et art. 7. Les juges et les juges suppléants sont élus au scrutin secret. L'élection des juges suppléants n'aura lieu qu'après que Pélection des juges titulaires sera terminée. Pour être élus, les candidats devront avoir obtenu au moins la moitié des suffrages. Si un nombre plus grand de candidats que celui des siêges a remplir obtiennent un nombre égal de voix, il sera fait application du bénéflce de Page. (art. 12) Les juges sont élus au scrutin secret. L'élection se fait pour les juges d'abord, ensuite pour les suppléants. Au premier tour nul n'est élu sans la majorité absolue, au deuxième tour la majorité relative suffit. (arts. 3 et 6) Si 2 membres de la même nationalité obtiennent un nombre de voix suffisant pour être élus, celui d'entre eux qui obtient la majorité la plus forte, ou, en cas d'égalité de voix, le plus ancien d'age est élu. (art- ') Voir art. 5. = Danemark. (art 5> = Voir art. 4, sub 3. L'élection a lieu pour un membre a la fois. Pour être déclaré élu le candidat doit avoir obtenu la majorité absolue des suffrages exprimés. Si après deux tours de scrutin aucun candidat n'a obtenu la majorité absolue, l'élection aura lieu au troisième tour a la majorité relative des voix. (art. 6) 9. Snisse. 10. Italië. Les 15 candidats qui ont recueilli le plus grand nombre de voix sont élus. (art- 13> —,70 — XVI. Limite d'age des Juges. I. Projet 1907. 2 Cinq Puissances Les juges ayant atteint 1'age d© 70 ans prennent leur retraite, nentres. (art- U^> 3. Union Interpar- La limite d'age est fixée a 75 ans. (art. 4) lementaire. 4. Union Juridique * > Internationale. 5 uanemark. Dispositions a fixer par 1'Assemblée de la Société des Nations. (art. 8) 6. Horvège. = Danemark. (art- 8) 7. Pays-Bas. » •• 8. Snéde. Les juges ayant atteint 1'age de 70 ans seront tenus de prendre leur retraite. (art- 9) 9. Suisse. 10. Italië. II. Allemagne. 12. Autriche. PM • XVII. Composition du tribunal chargé de juger le litige. 1. Projet 1907. - j. 2. Cinq Puissances Le tribunal se compose de 7 juges. (art. 26) neutres. 3. Union Interpar- Le règlement déterminera le nombre de chambres qui seront lementaire. instituées au sein de la Cour. (art. 14) 4. Union Juridique La Cour ne juge qu'avec onze membres. (art. 8) Internation ale. 5. Danemark. La Cour ne peut délibérer valablement que si 15 membres au moins sont présents; toutefbis elle pourra se prononcer, 11 membres au moins étant présents, si des empêchements ont eu lieu au cours de 1'affaire. (art. 11) 6 Norvège. L'audience d'une affaire est ouverte dans la présence de 15 juges; toutefois elle peut délibérer valablement dans la présence de 11 juges au minimum, en cas d'empêchement au cours de l'audience. (art J1) 7. Pays-Bas. La Cour n'exerce ses fonctions qu'en pleno, (7 juges). (art. 8) 8. Suède. Le tribunal se compose de 7 juges au moins et de 15 juges au maximum. (arts. 11 et 18) 9. Suisse. Le tribunal se compose de 5 juges. (art. 15) 10. Italië. Le tribunal se compose de 7 juges. (art. 21) — 75 — 4. International Law Union. 3. interparliamentary In case of the death or retirement of a jüdge, he is replaced Union. by co-optation by the majority of the titular judges in office from among the deputy-judges. The number of the latter is completed at the next following Peace Conference. (art. 4) In case a judge is absent his place shall be automatically filled by a deputy-judge. This co-optation shall be carried out in each of the geographical catégories. Priority shall be determined by the number of votes obtained, or in the case of equality of votes, by age. (art. 9) The place of a judge who has died or otherwisc ceased to be a member of the Court is taken by the deputy-judge for the remainder of the term of office. (art. 7) 5. Denmark. 6. Norway. 7. Netherlands. 8. Sweden. 9. Switxerland. 10. Italy. 11. Germany. 12. Anstria. Same as Denmark. Same as 1907 draft. (art. 7) (art. 5) ün the retirement of any ordinary judge, the supplementary judge who stands first in order of succession shall take his place as ordinary judge for life. (art. 7) In case of resignation or death of a selected candidate the other candidates fill the vacancy in the order of the number of votes received by them. (art. 13) Upon the retirement of judges their places shall be taken by those persons who have received the most votes .after the fifteen who had been elected and this in the order of the number of votes obtained. * (art. 14) XX. Rules of Court. 1. 1907 draft seheme. The Court itself draws up its own rules of procedure. 2. Five Neutral Powers. Same as 1907 draft. 3. Interparliamentary Same as 1907 draft. Union. 4. International Lan Union. 5. Denmark. 6. Norway. 7. Netherlands. 8. Sweden. 9. Switzeriand. 10. Italy. 11. Germany. 12. Anstria. Same as 1907 draft. Same as 1907 draft. Same as 1907 draft. Same as 1907 draft. (art. 32) (art. 17) (art. 14) (art. 14) (art. 14) (art. 24) (art, 16) — 76 — 1. Pro jet 1907. 2. Cinq Puissances neutres. 3. Union Interpar- lementaire. 4. Union Juridique Internationale. 5. Danemark. 6. Norvège. 7. Pays-Bas. 8. Snéde. 9. Suisse. 10. Italië. 11. Allemagne. 12. Autriche. 1. Pro jet ' 1907. 2. Cinq Puissances neutres. 3. Union Interpar¬ lementaire. 4. Union Juridique Internationale 5. Danemark. 6. Norvége. 7. Pays-Bas. 8. Snéde. 9. Suisse. 10. Italië. 11. Allemagne. 12. Autriche. XXI. Siège de la Cour. La Cour a son siège a La Haye et ne peut, sauf le cas de force majeure, le transporter ailleurs. (art 11) La Cour a son siège a et ne peut, sauf le cas de force majeure, le transporter ailleurs. (art. 18) Cinq Puissances neutres. (art. 14) La Haye (art. 18) XXII. Greffe de la Cour. Le Bureau International de Cour La Cour nomme son grffier greffe. = Projet 1907. la C. P. A. sert de greffe a la (art 13) et les autres fonctionnaires du (art. 15) (art. 16) La Cour nomme son Secrétaire et son Bureau. (art. 13) = Danemark. (art. 13) Un bureau international sert de greffe a la Cour; le Secrétaire Général du bureau remplit les fonctions du greffier. Les secrétaires adjoints au greffier sont désignés par la Cour. (art. 15) La Cour nomme le Secrétaire Général et le personnel du Secrétariat. (art. 14) mm Projet 1907. (art. 20) — 77 — XXI. Seat of the Court. L 1907 draft scheme The seat of the Court is at the Hague and cannot be transferred, unless absolutely obliged by circumstances, elsewhere. (art. ] 1) 2. Five Neutral The Court shall sit at and may not remove elsewhere Power». unless caused by circumstances to do so. (art. 18) 3. Interparliamentary Union. 4. International Law ! Union. 5. Denmark. 6. Nor way. 7. Netherlands. Same as Five Power plan. ./art. 14) 8. Sweden. 9. Switzeriand. 10. italy. The Hague. {art# lg) 11. Germany. 12. Austria. XXII. Registry of the Court. 1. 1907 draft scheme. The. International Bureau of the P. C. A. acts as Registry to the Court of Arbitral Justice. (art. 13) 2. Five Neutral The Court shall appoint its Registrar and the other officials Powers. 0f the Registry. (art 15) 3. Interparliamentary Same as 1907 draft. (art ig* Union. * ) 4. International Law Union. 5. Denmark. The Court shall appoint its Secretary and other officials, (art. 13) 6. Norway. same as Denmark. (art 13) 7. Netherlands. An International Bureau acts'as Registry to the Court. The Secretary-General of the Bureau acts as Registrar. The staff at the disposal of the Registrar is appointed by the Court- (art. 15) 8. Sweden. The Court shall appoint the Secretary-General of the Court and shall organise a clerical staff. (art. 14) 9. Switzeriand. 10' "aIy- Same as 1907 draft. m 20) 11. ««erinany. 12. Austria. — 78 — b. Compétence. I. Accessibilité de la Cour. 1. Projet 1907. 2. Cinq Puissances neutres. 3. Union Interpar¬ lementaire. 4. Union Juridique Internationale. 5. Danemark.. 6. -Norvége. 7. Pays-Bas. 8. Snéde. 9. Suisse. 10. Italië. 11. Allemagne. 12. Autriche. 1. Projet 1907. 2. Cinq Puissances neutres. 3. Union Interpar¬ lementaire. 4. Union Juridique Internationale. L'accès de la Cour n'est ouvert qu'aux Puissances contractantes. (art- 21' L'accès de la Cour est ouvert tant aux Membres de la Société qu'aux autres Etats. (art- 2°) L'accès n'est ouvert qu'aux Membres de la Société des Nations et a leurs ressortissants. (arts. 20 et 21) La Cour ne connait que des conflits entre les Etats. Un Etat pourra saisir la Cour des demandes fondées sur les droits qu'il fait valoir au nom d'un de ses ressortissants contre un autre Etat. (art- 20) Accessible aux Parties Contractantes. (art. 12) Peut-être art. 30 implique que l'accès est limité aux Membres de la Société des Nations. • II. La Cour peut-elle connaitre de conflits dans lesquels une ou deux des parties sont des personnes privées. La Cour ne connait que de conflits entre Etats. Cependant un Etat peut saisir la Cour de demandes fondées sur des droits qu'il 'fait valoir en faveur de ses ressortissants contre un autre Etat. (art- 20> La Cour est compétente de connaitre de conflits entre Etats, entre personnes privées et Etats étrangers, et entre personnes privées. (art- 2) Art. 1 implique que la Cour ne connait que de différends entre Etats. • — 79 - b. Compétence. I. Access to the Court. 1. 1907 draft scheme. The contracting powers only may have access to the Court. (art. 21) 2. Five Neutral The Court is open both to members of the League and to Powers. other states. (art. 20) 3. Interparliamentary Union. 4. International Law Union. 5. Denmark. 6. Norway. 7. Netherlands. The Court is open only to states Members of the League of Nations, and to nationals of such states. (arts. 20 and 21) 8. Sweden. The Court is only to deal with disputes between states. A state can institute proceedings before the Court to establish a claim on behalf of one of its nationals against another. (art. 20) 9. Switzeriand. Accessible to the contracting parties. (art. 20) 10. Italy. 11. Germany. It is possible that Art. 30 should be read so as to mean that the access is limited to Members of the League of Nations. 12. Anstria. II. Can the Court take cognisance of conflicts in which one or two of the parties are private persons. 1. 1907 draft scheme. 2. Five Neutral Powers. Interparliamentary Union. International Law Union. The Court shall take cognisance only of inter-state ïitigation; nevertheless, a state may lay before the Court a suit based upon rights which it claims to put forward on behalf of one of its citizens against another state. (art. 20). The Court is open to deal with conflicts between private persons and foreign states and between private persons. (art. 2). It foliows from art. 1 that the Court has jurisdiction only over conflicts between states. — 80 — 5. Danemark. 6. Norvège. 7. Pays-Bas. 8. Snede. 9. Snisse. 10. Italië. 11. Allemagne. 12. Autriche.' L Projet 1907. 2. Cinq. Puissances neutres. 3. Union Interpar¬ lementaire. 4. Union Juridique Internationale. 5. Danemark. 6. Xorvège. 7. Pays-Bas. 8. Snéde. Arts. 9 et 15 semblent impliquer que la Cour ne connait que de différends entre Etats. = Danemark. La Cour est compétente pour des conflits soit entre Etats, soit entre un Etat et le ressortissant d'un autre Etat, soit entre des ressortissants d'Etats différents qui sont portés devant elle en vertu d'un traité ou d'un accord spécial, soit entre Etats, soit entre un Etat et le ressortissant d'un autre Etat. (art. 21) La Cour ne connait que des conflits entre les Etats. Nonobstant cette disposition, un Etat pourra saisir la Cour des demandes fondées sur les droits qu'il fait valoir au nom d'un de ses ressortissants contre un autre Etat. (art. 20) Les arts. 12 et 15 impliquent peut-être que la Cour ne connait que de différends entre Etats. La Cour, en dehors des différends entre les Etats, connait: a) des plaintes adressées par des particuliers contre les Etats et les gouvernants de ces Etats lorsque les Tribunaux de ces Etats se sont déclarés incompétents; b) des différends entre les ressortissants des divers Etats, dans la mesure ou 1'application de traités constitue l'objet de ces différends. (art. 31) L'exposé des motifs de M. Lammasch semble indiquer que la Cour ne connait que de différends entre Etats. III. La Cour est-elle compétente quand une seule' des Parties a recours a elle ? La Cour connait de tous les différends qui sont portés devant elle, en vertu d'une stipulation générale d'arbitrage ou d'un accord spécial, (art. 17. Voir aussi art. 19) La Cour connait, sans 1'assentiment préalable des parties, de différends relatifs & 1'interprétation d'un traité ou relatifs a certains autres points. (art. 21) Art. 2 semble impliquer que la Cöur est compétente quand une des parties a recours k elle. (Voir aussi art. 19) La Cour connait des conflits qui sont portés devant elle en vertu d'un traité ou d'un accord spécial, soit entre Etats, soit entre un Etat et le ressortissant d'un autre Etat. (art. 21) La Cour connait de tous les litiges pour lesquels les Parties s'accordent a reconnaitre sa compétence, tel accord pouvant être établi par convention générale (dans ce cas seulement si aucune des Parties ne profeste devant la Cour contre 1'applicabilité de la Convention) ou bien par accord spécial. (art. 15) — 81 — 5. Denmark. 6. Norway. 7. Netherlands. 8. Sweden. 9. Switxerland. 10. Italy. 11. Germany. 12. Austria. 1. 1907 draft scheme. 2. Five Neutral Powers. 3. Interparliamentary Union. 4. International Law Union. 5. Denmark. 6. Norway. 7. Netherlands. It seems to follow from arts. 9 and 15 that the Court has jurisdiction only over conflicts between states. Same as Denmark. The Court has jurisdiction over conflicts between states, between one state and a national of another state and over conflicts between nationals of different states, provided the conflict is brought before the Court by virtue of a Treaty or a special agreement concluded either between states or between one state and the national of another state. (art. 21) The Court has only to deal with disputes between states. This stipulation cannot, however, constitute an obstacle to a state instituting proceedings before the Court, to establish a claim on behalf of its nationals against another state. (art. 20) Arts. 12 and 15 may be so construed as to mean that the Court has jurisdiction only over conflicts between states. Besides jurisdiction over disputes between states, the Court shall be entitled to decide on; (a) complaints of private persons against foreign states and heads of states when the state tribunals have declared their incompetence; (b) disputes between subjects of different states which are Members of the League of Nations so far as the interprétation of state treaties form the object of the dispute. (art. 31) The explanatory remarks of Mr. Lammasch seem to show that the Court has jurisdiction only over conflicts between states. III. Has the Court jurisdiction when only one of the parties appeals to it ? The Court is competent to deal with all cases submitted to it in virtue either of a general undertaking to have recourse to arbitration or of a special agreement. (art. 17. See also art. 19) The Court shall have the power to try Members of the League of Nations without their previous consent on all matters relating to the interprétation of a Treaty or to certain other points. (art. 21) It seems to follow from art. 2. that the Court has jurisdiction when one of the parties brings a suit before it. (See also art. 19) The Court is competent to deal with conflicts which are submitted to it in virtue either of a Treaty or of a special agreement concluded either belween states or between one state and a national of another state. (art. 21) — 82 — 9. Suisse. La Cour connait de tous les litiges pour lesquels les Parties désignent la Cour comme juge. En outre, si dans le délai de deux mois après 1'échec de la tentative de conciliation, les Parties n'ont pu se mettre d'accord sur le compromis prévu a 1'art. 52 de la lère Convention de la Haye du 18 octobre 1907, la Partie demanderesse peut réclamer le jugement de la Cour. (art. 37) 10. Italië. La Cour connait de diflërends qui lui sont soumis a la demande d'une seule des parties, en cas de renvoi par le Conseil de la Société des Nations. (art. 22) 11. Allemagne. Chaque Membre de la Société des Nations a le droit d'intro- duire une action k laquelle 1'adversaire ne pourra se soustraire. (art. 30V 12. Autriche. La Cour connait de différends qui lui ont été soumis, k moins que la partie adversaire n'objecte, pendant les deux semaines après que le tribunal en a été saisi, que 1'affaire touche k ses intéréts vitaux. (art. 12) IV. Caractère des Conflits. li Projet 1907. Art. 17 implique que la Cour connait de différends de toute nature. 2. Cinq. Puissances Les différends relatifs a certains points énumérés dans 1'art. 21 neutres. et en outre les différends d'un caractère international pour lesquels les parties s'accordent a reconnaitre sa compétence. (art. 22) 3. Union Interpar- Les conflits relatifs k 1'interprétation et a 1'application des lementaire. stipulations conventionnelles énumérés dans 1'art. 2. 4. Union Juridique Tous les différends d'un caractère international que les Etats ,'• 1?" Internationale. soumettent k la Cour conformément k 1'art XIV du Pacte. (art. 1) 5. Danemark. 6. Norvège. 7. Pays-Bas. Conflits juridiques et d'autres conflits que les parties soumet- tront a la Cour conformément a 1'art XIV du Pacte. (art. 21) 8. Snéde. 9. Suisse. ; La Cour se déclare non-compétente: 1) si la demande formulée n'est basée ni sur une disposition contractuelle ni sur une norme quelconque tirée du droit des gens et n'est pas de nature a faire l'objet d'une sentence s'inspirant de considérations juridiques; 2) si la' demande formulée touche k 1'indépendance et aux intéréts vitaux de 1'autre partie et si celle-ci réclame, en conséquence que 1'affaire soit liquidée par la procédure de médiation. (art 39) 10. Italië. Différends de toute nature. (art. 22) — 84 — 11. Allemagne. L'organe régulier pour la décision de différends d'ordre juridique entre Etats est la Cour. (art. 30). Si le défendeur objecte que le différend est un simple conflit d'intérêts ou constitue un point de droit ou la question politique domine, la Cour a préalablement a se prononcer sur la légitimité de cette objection. Si elle reconnait le bien-fondé de cette objection, elle renvoie 1'affaire devant 1'Office de Conciliation. (art. 33) 12. Autriche. Différends de nature juridique, a savoir ceux qui sont suscep¬ tibles d'être décidés sur la base des principes du droit international (général ou spécial existant entre eux), a moins que 1'une des parties n'objecte que 1'affaire touche a ses intéréts vitaux. (art. 12) — 87 — Ca Procedure. I. Rules of Procedure. 1. 1907 draft scheme. 2. Five Neutral Powers. 3. Interparliamentary Union. 4. International Law Union. 5. Denmark. 6. Norway, 7. Netherlands. 8. Sweden. 9. Switzeriand. 10. Italy. The Court follows the rules of procedure laid down in the Convention for the Pacific Settlement of International Disputes except in so far as the procedure is laid down in the. present Convention (art. 22). The Court may propose modifications in the provisions of the present Convention concerning the procedure. (art. 33) Rules laid down by the present Convention. The Court follows the rules of procedure enacted by the Convention for the Peaceful Settlement of International Conflicts. (art. 15). The Court shall make its own rules of procedure, which the parties cannot modify. (art. 13) Laid down by the Court. Same as Denmark. (art. 14) (art. 14) Laid down in the present Convention; the Court has the right to propose modifications. (arts. 23 and 26—77) The pimovisions contained in the First Hague Convention of 1907 and the draft for a Court of Arbitral Justice except as otherwise stipulated. (art. 22) When the compromis contains no reference to procedure, the pavel shall make whatever regulations it thinks fit, considering the special circumstances of the case, or shall observe those laid down by the Hague Convention of October 18th, 1907 for the pacific settlement of International Disputes, in so far as they are applicable. (art 25) 11. Germany. The Court shall draft an order of procedure based upon the Hague Convention of October 18th. 1907, concerning the Pacific Settlement of International Disputes. This procedure shall require for its efficiency the consent of the Congress of States. (art. 34) 12. Austria. — 88 — II. Procédure Sommaire. 1. Projet 1907. 2. Cinq Puissances neutres. 3. Union Interpar¬ lementaire. 4. Union Juridique 1 nternationale. 5. Danemark. 6. Norvège. 7. Pays-Bas. 8. Snéde. 9. Suisse. 10. Italië. 11. Allemagne. 12. Autrlcke. La Cour désigne annuellement 3 juges qui forment une délégation spéciale. La délégation est compétente pour juger si les parties sont d'accord pour réclamer 1'application de la procédure sommaire. (arts. 6 et 18) La Cour désigne annuellement 3 juges qui forment une section spéciale pour la procédure sommaire. (arts. 16 et 51) = Projet 1907. (arts 17 et 18) La Cour constitue une commission de 3 juges qui est compétente pour la procédure sommaire des affaires que les Parties sont d'accord a soumettre a cette commission. (art. 12) = Danemark. (art. 12) La Cour désigrfe annuellement 3 juges qui forment une délégation spéciale qui est compétente pour la procédure sommaire; celle-ci est appliquée, si les Parties sont d'accord pour la réclamer. Chacune des parties a le droit de désigner un juge de la Cour pour prendre part, avec voix délibérative, a 1'examen d'une affaire soumise a la délégation. (arts. 9, 22, 23 et 53) == Danemark. (art. 12) t. Projet 1907. I 2. Cinq Puissances neutres. 3. Union Interpar¬ lementaire. 4. Union Jnridique Internationale. 5. Danemark. 6. Norvège. 7. Pays-Bas. III. Bases de la Sentence. Les sentences doivent être motivées. (art. 28) Lorsque la question de droit sur laquelle la Cour doit statuer est prévue directement ou indirectement dans un traité en vigueur entre les parties, ce traité forme la base de la sentence. A défaut de dispositions a cet égard, la Cour applique les régies du droit international en vigueur ou, si des régies de cette nature n'existent pas pour la question dont il s'agit, la Cour juge d'après ce qui, a son avis, devrait être larègledu droit international. (art. 2) Les sentences sont motivées. (art. 46) La Cour juge d'après le droit la justice et 1'équité. (art. 12) = Cinq Puissances neutres. = Danemark. Les sentences doivent être motivées. (arts. 15 et 18) (arts. 15 et 18) (art. 45) — 89 — 1. 1907 scheme. 2. Five Neutral Powers. 3. Interparliamentary Union. .4. International Law Union. 5. Denmark. 6. Norway. 7. Netherlands. 8. Sweden. 9. Switxerland. 10. Italy. 11. Germany. 12. Anstria. 1. 1907 draft scheme. 2. Five Neutral Powers. 3. Interparliamentary Union. 4. International Law Union. 5. Denmark. 6. Norway. ,7. Netherlands. II. Summary Procedure. The Court annually nominates three judges to form a délégation. The délégation is competent to decide if the parties concerned are agreed that the summary procedure is to be applied. (arts. 6 and 18) The Court shall nominate yearly three judges who shall form a special section of summary procedure. (arts. 16 and 51) Same as 1907 draft. (arts. 17 and 18) The Court shalj nominate a commission of three judges to decide, according to summary procedure, the cases which the parties concerned are agreed to submit to that eommission. (art. 12) Same as Denmark. (art. 12) The Court annually nominates three judges to form a special délégation to be competent to hear and determine cases in summary procedure. This procedure to be applied if the parties are agreed to request its application. Each party has the right to nominate one judge, member of the Court, to take part in the hearing and determination of a case submitted to the délégation. (arts. 9, 22, 23 and 53) Same as Denmark. (art. 12) III. Basis of the award. The judgment of the Court must give the reasons on which it is based. (art. 28) Whenever the point of law to be decided by the Court is provided for directly or indirectly by any Treaty in operation between the contesting parties, such Treaty shall form the basis of the judgment. In the absence of such Treaty provisions the Court shall apply the recognised rules of international law, or, should no rules applicable to the case exist, shall enter judgment according to its own opinion of what the rule of international law on the subject should be. (art. 2) The judgment shall give the reasons on which it is based. (art. 46) The Court shall dispense justice according to the law and to the principles of justice. (art. 12) Same as Five-Power Plan. (arts. 15 and 18) Same as Denmark. (arts. 15 and 18) The judgment of the Court must give the reasons on which it is based. (art. 45) — 94 — 11. A Hem a gn e. 12. Autriche. 1. Projet. 2. Cinq Puissances neutres. 3. Union Interpar¬ lementaire. 4. Union Juridique Internationale. 5. Danemark. 6. Norvège. 7. Pays-Bas. 8. Snéde 9. Suisse. 10. Italië. 11. Allemagne. 12. Autriche. VII. Effet des Sentences. La sentence est obligatoire pour les parties en litige et pour les Puissances qui ont profité de la faculté d'intervention (art. 22 jo. art. 84 de la (Jonvention sur le règlement pacifique des conflits internationaux). La sentence est exécutoire pour les parties en litige, ycompris les intervenants, et seulement en 1'espèce jugée. (art. 53) = Projet 1907. k " La sentence est obligatoire pour les parties en litige et les Puissances ayant profité du droit de 1'iutervention. Réglé soit par décret de 1'Assemblée de la Société des Nations soit par les conventions ou accords réglant la compétence de la Cour. (art- 49) La sentence est seulement exécutoire pour les parties en litige. (art. 46) La décision oblige 1'Etat, contre lequel elle a été rendue, a en appliquer de bonne foi les termes. (art. 36) Les décisions lient les parties a les exécuter en toute bonne foi. (art 13) VIII. Comment 1'exécution des sentences sera garantie. 1 Projet 1907. 2. Cinq Pnissances Dans les limites fixées par le Pacte 1'exécution des sentences neutres. est sauvegardée par la Société des Nations. (art. 53) 3. Union Interpar- lementaire. 4. Union Juridique Internationale. 5. Danemark. 6. Morvège. 7. Pays-Bas. 8. Snéde. 9. Suisse. L'exécution des sentences est garantie par la Société des Nations. (art- 43) — 95 — 11. Germany. 12. Anstria. ' VII. Effect of Judgments. 1. 1907 draft scheme. The award is binding on the parties in dispute and on Powers having availed themselves of the right of intervention (art. 22 cf. Art. 84 of the Convention concerning the Pacific Settlement of International Disputes). 2. Five Neutral The sentence shall only apply to the contesting parties, inclu- .Powers. ding any intervening parties, and to the particular case upon which judgment has been delivered. (art. 53) 3. Interparliamentary Same as 1907 draft. Union. 4. International Law Union. 5. Denmark. 6. Norway. 7. Netherlands. The award is binding on the partie3 in dispute and on the Power,s having availed themselves of the right to intervene in the case. Determined either by decree of the Assembly of the League of Nations or by the Conventions or agreements setting forth the compétence of the Court. (art. 49) 8. Sweden. 9. Switzeriand. The sentences are executory only for the contesting parties. (art. 46) 10. Italy. tl. Germany. The décision shall demand of the state in question to cany out its contents in good faith. (art. 36) 12. Austria. The awards bind the parties to carry them out in full good faith. (art. 13) VIII. Guarantees for the Execution of Judgments. 1. 1907 draft scheme 2. Five Neutral The performance of the terms of all sentences is placed under Powers. the guarantee of the League of Nations within the limits laid down by the Covenant. (art. 53) 3. Interparliamentary Union. 4. International Law Union. 5. Denmark. 6. Norway. 'v 7. Netherlands. 8. Sweden. 9. Switzeriand. Sentences pronounced are guaranteed by the League of Nations. (art. 43) — 96 — 10. Italië. 11. Allemagne. 12. Autriche. 1. Projet 1007. 2. Cinq Puissances neutres. 3. Union Interpar¬ lementaire. 4. Union Juridique Internationale. 5. Danemark. 6. Norvège. 7. Pays-Bas. 8. Suède. 9. Suisse. 10. Italië. 11. Allema gne. 12. Autriche. 1. Projet 1907. 2. Cinq Puissances neutres. 3. Union Interpar¬ lementaire. 4. Union Juridique Internationale. 5. Danemark. 6. Norvège. 7. Pays-Bas. 8. Suède. 9. Suisse. 10. Italië. 11. Allemagne. 12 Autriche. Les décisions obligent les Membres de la Ligue a concourir a leur exécution en vertu des dispositions du Statut, (art. 13) IX. Frais généraux de la Cour. Les Irais généraux de Ja Cour sont supportés par les Puissances contractantes. (art. 31) Les frais de la Cour sont supportés par la Société des Nations. Les M embres de la Société y contribuent par parts égales. (art. 19) Les Membres de la Société des Nations supportent une part égale des frais de la Cour. (art. 20) = Danemark X^l (art 20) Les frais généraux sont supportés par la Société des Nations et figurent sur le budget général de la Société. (arts. ] 9, 52 et 72) = Danemark. (arts. 28 et 29) X. Frais de Procédure. Chaque partie supporte ses. propres frais et une part égale des frais spéciaux de 1'instance. (art. 29) Chaque partie supporte ses propres frais de procédure pour chaque affaire. ;.. (art. 50) = Projet 1907. (art. 15) Chaque partie supporte des propres frais de procédure pour chaque affaire. (art. 20) = Danemark. (art. 20) Projet 1907. (art. 52) = Danemark. (art. 29) — 97 — 10. Italy. 11. Germany. 12. Austria. 1. 1907 draft scheme. 2. Five Neutral Powers. 3. Interparliamentary Union. 4. International Law Union. 5. Denmark. 6. Norway. 7. Netherlands. 8. Sweden. 9. Switzeriand. 10. Italy. 11. Germany. 12. Austria. 1. 1907 draft scheme. 2. Five Neutral Powers. 3. Interparliamentary Union. ■ 4. International Law Union. 5. Denmark. 6. Norway. 7. Netherlands. 8. Swed en. 9. Switzeriand. 10. Italy. 11. Germany. 12. Austria. The awards oblige the Members of the League to assist in the execution of them in conformity with the regulations of the statute. (art. 13) IX. General expenses of the Court. The general expenses of the Court are borne by the contracting parties. (art. 31) The expenses of the Court shall be paid by the League of Nations. Members of the League shall contribute equally. (art. 19) The Members of the League of Nations shall contribute equally towards the expenses of the Court. (art. 20) Same as Denmark. (art. 20) The general expenses are borne by the League of Nations and carried on the general budget of the League, (arts. 19, 52 and 72) Same as Denmark. (arts. 28 and 29) X. Costs. Each p irty pays its own costs and an equal share of the costs of the trial. (art. 29) Every contesting party shall pay ifs own costs in each case. (art. 50) Same as 1907 draft. (art. 15) Every contesting party shall pay its own costs in each case. (art. 20) Same as Denmark. (art. 20) Same as 1907 draft. (art. 52) Same as Denmark. (art. 29) — 98 — XI. Langue. 1. Projet 1907. 2. Cinq Puissances nentres. 3. Union Interpar¬ lementaire. La Cour décide du choix de Ia langue dont elle fera usage, et des langües dont 1'emploi sera autorisé devant elle. (art. 23) La langue est le frangais, a moins qu'il n'en soit décidé autrement è la demande des parties. (art. 29) Si le compromis n'a pas déterminé les langues a employer, il en est décidé par le tribunal. (art. 15 jo. art. 61 de la Convention sur le règlement pacifique des conflits internationaux ) 4. UniOn Juridique Internationale. 5. Danemark. Le francais. Une autre langue pourra être employée du con- sentement de la Cour et lorsque les deux Parties en sont d'accord. (art. 16) 6. Norvège. = Danemark. (art. 16) 7. Pays-Bas. La Cour décide du choix de la langue dont elle fera usage et des langues dont 1'emploi sera autorisé devant elle. (arts. 28 et 54) 8. Suède. = Danemark. (art. 19) 9. Suisse. 10 Italië. 11. Allemagne. - • • 12. Autriche. XII. Publication des opinions divergentes dans la sentence. 1. Projet 1907. 2. Cinq Puissances Si la sentence n'a pas été rendue a 1'unanimité, le sens des neutres. opinions dissidentes y est inséré. (art. 46) 3. Union Interpar- lementaire. 4. Union Juridique .WIÉS] Internationale. 5. Danemark. Les opinions divergentes ne sont pas publiées. (art. 18) 6. Norvège. Les opinions divergentes sont publiées. (art. 18) 7. Pays-Bas. 8. Suède. = Norvège. (art. 25) 9. Suisse. 10. Italië. 11. Allemagne. 12. Autriche. — 99 — XI. Language. 1. 1907 draft scheme. 2. Five Neutral Powers. 3. Interparliamentary Union. 4. International Law Union. 5. Denmark. 6. Norway. 7. Netherlands. 8. Sweden. 9. Switxerland. 10. Italy. 11. Germany. 12. Anstria. The Court déterminés what language it will itself use and what languages may b9 used before it. cart. 23) The official language shall be French unless it shall be otherwise decided at the request of the contesting parties. (art. 29) If the question as to what languages are to be used has not been settled by the compromis it shall be decided by a tribunal (art. 15 cf. art. 61 of the Convention for the Pacific Settlement of International Disputes). The French. Another language may be used with the consent of the Court and by agreement between the parties. (art. 16) Same as Denmark. (art 16) The Court déterminés what language it will itself use and what languages may be used before it. (arts. 28 and 54) Same as Denmark. (art. 19) XII. Publication in the Award of dissenting opinions. 1. 1907 draft scheme 2. Five Nentrai In case of a judgment by a majority the purport of the Powers. dissenting findings shall be included. (art. 46) 3. Interparliamentary Union. 4. International Law Union. 5. Denmark. Dissenting findings shall not be .made public. (art. 18) 6. Norway. Dissenting findings shall be made public. (art. 18) 7. Netherlands. 8. Sweden. Same as Norway. /art. 25) 9. Switzeriand. ^ 10. Italy. n.i'i 11. Germany. i 12. Austria. *vu-..i •■- • - 102 — A la demande du président, M. Adatci se déclare prêt a communiquer aux membres du Comité, a titre confidentiel, le document oü sont consignés les résultats des travaux de la Commission des Communications et du transit. M. ANZILOTTI explique que ce document a déja été envoyé au Comité par la Commission du transit, et qu'il ne tardera pas a arriver. Le PRESIDENT fait observer qu'il ne s'agit lk que d'un comité administratif, tandis que les travaux du Comité actuel ont en vue 1'établissemenr* d'une institution d'ordre juridique. On procédé a 1'examen de la question de la nomination des juges. Sur la proposition de LORD PHILLIMORE, il est décidé que tous les membres, dans 1'ordre alphabétique, exposeront leurs points de vue sur cette question. M. ADATCI ne désire rien ajouter, quant a présent, aux Communications qu'il a déja faites. M. ALTAMIRA est d'accord avec Lord Phillimore en ce qu'il considère la question de la nomination des juges comme la plus importante, spécialement paree qu'elle en entraïne trois autres, a savoir: i) le criterium d'éligibilité des juges, 2) la détermination du but final a atteindre par la Cour et 3) le caractère volontaire ou obligatoire de la juridiction. M. Altamira estime qu'en recherchant la solution qu'il convient de donner a ces questions primordiales, il est du devoir du Comité de tenir compte, non seulement de la lettre du Pacte, mais aussi, et en premier lieu, de son esprit et des espérances que la création de la Société des Nations a fait naitre parmi les peuples. II s'agit, a 1'heure actuelle, d'écarter toute équivoque; il faudra reconnaitre qu'il n'existe pas de questions politiques qui soient hors du droit; toute question politique ou économique est en dernière analyse une question de droit. Au point de vue juridique, la question de la nomination des juges est liée directement a la question de 1'égalité des Etats. A ce sujet, M. Altamira se réfère a la formule établie par la Conférence des Associations pour la Soci&é des Nations, tenue a Bruxelles, en décembre 1919. La formule se trouve reproduit© au Mémorandum élaboré par le Secrétariat de la Société des Nations, V: F. 16. (Annexe 4). M. Altamira considère cette formule comme le principe essentiel par lequel il faut se laisser guider pour pouvoir résoudre le problème de la At the request of the President, M. Adatci announced that he was ready to supply the members of the Committee with the confidential document containing the report of the Commission for Communications and transit. M. ANZILOTTI explained that this document had already been sent to the Committee by the transit Commission, and would shortly arrivé. The PRESIDENT, remarked that the Committee referred to was of an administrative nature only, while the present Committee was preparing the establishment of an institution of a juridical nature. The question of nomination of judges was next brought up for discussion. Following a proposal of LORD PHILLIMORE it was decided that all members in alphabetical order should express their points of view on this question. M. ADATCI had nothing at the time to add to his previous remarks. M. ALTAMIRA agreed with Lord Phillimore in considering the question of the nomination of judges as the most important problem, more particularly because it is closely connected with three other questions, viz: 1) the criterion of eligibility for appointment as judge, 2) définition of the Court's object, 3) the voluntary or compulsory character of the Court's jurisdiction. M. Altamira considered that it was the duty of thè Conference, in searching for a solution of these essential questions, to bear in mind, not only the letter of the Covenant, but also its spirit and the hopes raised in the minds of all nations, by the creation of the League of Nations. It is essential, at the present time, to avoid all unoertainty, it must be recognised that no political questions are outside the scope of justice j all questions, whether political or economie, are in their final analysis questions of law. From the juridical point of view, the method of nomination of judges is directly connected with the principle of equality of States. In this connection M. Altamira referred to the method laid down by the Conference of the League of Nations Societies which took place at Brussels in December 1919. This scheme is reproduced in the Memorandum prepared by the Secrétariat of the League of Nations para. V: F. 16. (Annex 4). M. Altamira considered that this scheme - 107 — bien nettement fixer des limites entre le róle des arbitres et celui des juges; ils exercent, dans bien des cas, les mêmes fonctions; leur origine est commune. L'équité, c'est enfin 1'essence même du droit, qui n'en est que la forme. On ne peut done pas baser la création de la nouvelle Cour sur des distinctions de cette sorte. II faut prendre plutót en considération le but et la nature des fonctions dont il s'agit; savoir: la solution des litiges par une autorité autre que celle des Parties elles-mêmes; il n'y a sur cette base qu'un problème de développements successifs. La Cour de Justice surgira graduellement de la Cour d'Arbitrage, telle qu'elle existe. Cette nouvelle Cour doit avoir une vie aussi indépendante que possible. En dernière analyse, son autorité découle de la communauté des Etats; mais il est nécessaire de bien distinguer les fonctions jttdiciaires des Etats de leurs fonctions gouvernementales. Si cette distinction peut vraiment être réalisée, ce serait un grand avantage pour le développement du droit international, de la Société des Nations et de ses organes. C'est pourquoi M. Ricci-Busatti voudrait écarter toute solution du problème concernant la nomination des juges, qui impliquerait un groupement quelconque des Etats; il préférerait s'en remettre a la Cour d'Arbitrage, selon le pro jet de M. le B aron Descamps. En ce qui concerne la „viabilité" de 1'institution a créer, M. Ricci-Busatti admet que 1'opinion de Lord Phillimore et de M. Adatci est, dans une certaine mesure, justifiée: 1'égalité entre les Etats n'existe pas en fait; mais d'autre part, il est actuellement impossible de nier qu'ils soient tous égaux en droit, et il faut maintenir ce principe. L'inégalité réelle aura, automatiquement, 1'influence qui lui est düe; 1'influence des différents pays sur la création et sur 1'activité de la Cour, sera proportionnée, tout naturellement, a 1'importanoe relative de chacun d'eux, tout comme dans chaque pays, l'inégalité sociale joue son róle, indépendamment de 1'égalité de tous devant la loi. Quant a la force matérielle qui assurera 1'exécution des sentences, celle-ci repose sur 1'engagement solennel qui a été pris par tous les Gouvernements. En revenant a 1'exemple mentionné par M. Adatci, M. Ricci-Busatti fait ressortir la différence qu'il y a entre 1'organisation judiciaire et les organisations politiques ou administratives; toute organisation de ce genre doit nécessairement tenir compte des différences entre les intéréts qui sont en jeu et s'y adapter autant que possible. On devra discuter longuement afin d'y réussir: M. Ricci-Busatti rappelle, a cet égard, que les délégués des Pays-Bas réclamaient a juste titre que of! a judge. In many cases they exercise the same functions; their origin is the same. Equity is the very essence of law, which is merely its form. It is thus impossible to found the new Court on distinctions of this character. It is the aim and nature of the function of the Court that must be considered. The Court was in-tended to settle disputes between States by an authority other than that of the States themselves. On this basis the problem is only one of successive development: The Court of justice would gradually emerge from the Court of Arbitration as it exists. The Court must have as independent a life as possible. In final analysis, its authority was derived from the community of States, but it is necessary. to distinguish clearly the judicial functions of a State from its governmental functions. If this could be achieved, it would be a great advantage for the development of international law, of the League of Nations, and of its organs. For this reason M. Ricci-Busatti wished to set aside every solution of the problem of the nomination of judges, which would involve any grouping of States. He should prefer to leave the task to the Court of Arbitration according to the plan of Baron Descamps. In that which concerned the practicability of the institution to be created, M. Ricci-Busatti admitted that toi a oertain degree the opinion of Lord Phillimore and of Mi. Adatci was justified: equality between states did not exist in fact, but on the other hand it was impossible to deny that they were all equal in law, and it was necessary to maintain this principle. Existing inequality would have automatically the influence to which it was entitled; the influence of the different countries on the création and activities of the Court would be proportional, quite naturally, to the relative importance of each one, exactly the same as in each country social inequality played its róle quite independently of the equality of all before the law. Regarding the material force to assure the execution of sentences, this execution rested on the f ormal obligation accepted by the governments. In reverting to the example mentioned by M. Adatci, M. Ricci-Busatti pointed out the differences which exist between the judicial organisations and the political or administrative organisations; all organisations of this nature should take into consideration the weight of the different interests at stake, and adapt themselves to the situation as much as possible. A thorough discussion was required in order to arrivé at a successful solution. M. Ricci-Busatti recalled in this connection that the delegates from Hol- - 108 — leur pays füt traité en grande puissance, pour les questions qui rentraient dans la compétence de la Commission dont a parlé M. Adatci; également la Belgique avait bien le droit être classée parmi les grandes Puissances, relativement aux questions d'industrie et de travail. Mais lorsqu'il s'agit de réaliser la justice dans la solution des litiges éventuels, il n'y a plus de grands ou de petits Etats: 1'intérêt de tous est le même. Mr. ROOT a 1'impression de se trouver maintenant en face de la difficulté qui a empêché la création de la Cour Permanente en 1907. La difficulté réside, en somme, dans le conflit entre le principe de 1'égalité des Etats et la crainte des grandes Puissances d'avoir a se soumettre aux jugements d'une Cour dont la majorité des membres seraient toujours des ressortissants de petits Etats. Quelques-uns des membres du Comité se sont ralliés a la première manière de voir, quelques autres a la seconde. La simple constatation de ces difficultés ne fournit cependant pas de solution. Les deux opinions sont, en quelque mesure, justifiées. L'égalité des Etats est le fondement du droit entre nations. D'autre part, de la décision de la Cour dépendent des intéréts autrement vitaux pour les grands groupements de population que pour les petits Etats. L'égalité juridique des Etats ne coïncide pas avec l'inégalité des intéréts pratiques qui dépendent de toute leur vie nationale. Le problème a résoudre est maintenant, selon Mr. Root, de concilier entre eux les deux points de vue. Mr. Root fait remarquer que des situations semblables se produisent fréquemment dans la vie intérieure des Etats. II cite comme exemple, les Etats-Unis qui s'étaient trouvés en 1787 devant un problème exactement semblable a celui que le Comité a maintenant a résoudre. Les Etats les plus grands et les plus populeux n'étaient guère disposés a admettre le principe de l'égalité, tandis que les petits Etats ne voulaient pas reconnaitre aux autres la suprématie qui leur était due, en raison de leur importance et de leur richesse. On sortit de cette impasse en créant deux chambres. La composition de 1'une était fondée sur le principe de l'égalité des Etats, et celle de 1'autre, sur le nombre d'habitants, abstraction faite des Etats souverains oü ils étaient domiciliés. La méthode, employée ainsi en Amérique, est la land claimed with all reason that their country be considered as a great Power in regard to the questions which came under the jurisdiction of the Commission mentioned by M. Adatci. Similarly, in the case of the questions of labour, Belgium, had the right to be classed as a great Power. But in the administration of justioe in eventual cases, great or small Powers did not exist: the interest of all is the same. Mr. ROOT said that he found himself confronted by thé difficulty which prevented the création of the Permanent Court in 1907. The difficulty was the conflict between the principle of the equality of States and the Great Powers' fear of finding themselves having to submit to the judgment of a Court in which the majority of the members were representatives of small states. Some of the members of the Committee supported the first point of view, others the second. However, a simple statement of the problem did not solve the difficulty. The two opinions were, to a certain extent, justified. The equality of States was the foundation of justice between nations. On the other hand, the great groupings of population had far more active interests dependent on the décisions of the Court than the smaller ones. llllp Juridical equality of States did not coincide with the inequality of practical interests which depènd upon the whole national life of the peoples. The problem to be solved by the Committee was, in the words of Mr. Root, to conciliate the two points of view. Mr. Root made the remark that similar situations were produced frequently in the interior life of states. He mentioned as an example the United States, which found itself in 1787 confronted by a problem exactly analogous tc- that which the Committee now had to solve. The larger and more populous States were not disposed to accept the principle of equality, while the smal: States did not wish to recognise the supremacv which was due to the great States by reason of their importance and of their wealth. The way out of the difficulty was by creating two chambers, the composition of one based on the principle of equality of States and the other on the population, without regard to the sovereign States in which the citizens resided. The method employed in America was the method - 112 - jurisconsultes considérés comme hors de pair au point de vue de la compétence et de la moralité, en ce qu'elle se développe sur la base d'une cooptation faite par eux et enfin en ce qu'elle assure aux grands Etats une juste représentation dans la composition de la Justice Internationale. Le Président passé ensuite a la question de 1'ordre du jour des deux séances prochaines. On décide que le lendemain, samedi, on continuera 1'échange de vues général sur la question de la nomination des juges, en discutant les systèmes déja suggérés par les membres. Le lundi suivant, les membres communiqueraient autant que possible au Président des propositions formulées. La séance est levée a 12 h. 35 m. Le Président: (signé) Bm. DESCAMPS. Le Secrétaire-Qênéral: (signé) D. ANZILOTTI. point an institution which had proved its worth, because it was founded on an equal délégation sent by the States, of jurisconsults unrivalled from the point of view of compétence and rnorality, because it was developed on a basis of co-optation made by them, and finally, because it assured to the great Powers a just représentation in the composition of the Tribunal of Intdrji|atkm> al Justice. The President proceeded to settle the Agenda of the two following meetings. Saturday wa^ decided upon for the continuation of the general exchange of opinion on the question of the üomination of judges; a discussion of the systems already suggested by the different members should take place. On Monday next the members might, if they desired, communicate their plans in writing to the President. The meeting closed at 12.35 pm. The President: (signed) Brn. DESCAMPS. The Secretary-General: (signed) D. ANZILOTTI. - 113 - ANNEXE No. i. Régies de procédure pour le Comité Consultatif de Juristes. 1. Lies séances du Comité ne sont pas publiques; toutefois dérogation pourra être faite a cette règle dans des cas déterminés et par décisions spéciales. Les délibérations sont confidentielles; cependant, le Secrétariat est autorisé a fournir au public des résumés succincts des questions traitées dans chaque séance et du progrès qui a été fait. 2. Les membres du Comité ont seuls le droit de prendre part aux discussions. Le secrétaire du Comité a le droit Üe fournir lui-même des explications et de charger des membres du Secrétariat d'en fournir. 3. Les conseillers et les secrétaires privés des membres ont le droit d'accompagner les membres aux séances. Avec le consentement du Comité un membre pourra dans des cas déterminés charger ses conseillers de fournir des explications. 4. Les procès-verbaux des séances contiendront un résumé succinct des délibérations et, in extenso, les décisions du Comité, ainsi que les déclarations, projets et amendements déposés par un membre. Un projet de procésverbal de chaque séance sera présenté aux membres (ronéographié) au commencement de la séance suivante. Ces procès-verbaux ne seront pas lus a la séance. 5. Tous les projets et tous les amendements soumis a la décision du Comité seront, dans la mesure du possible, présentés par écrit au Président. Si un projet ou un amendement n'a pas été distribué avant le commencement de la séance, l'ajournement de la séance sera prononcé si un membre en exprime le désir. 6. A la^fin de chaque séance, le Président soumettra au Comité 1'ordre du jour de la séance prochaine. L'ordre du jour une fois adopté ne pourra être modifié que par une décision du Comité. 7. Les décisions du Comité sont prises a la majorité des voix. Les propositions adoptées en première lecture doivent être soumises a un second' vote. Les opinions divergentes seront consignées dans les procès-verbaux des séances, et, a la requête des membres directement intéressés, il en sera fait mention, éventuellement motivée, dans le protocole final constatant les résultats des travaux du Comité. ANNEX No. 1. Rules of procedure for the Advisory Committee of Jurists. 1. The sittings of the Committea are mot public; in certain cases and by special décisions exception may be made to this rule. The délibérations are confidential. However, the Secrétariat is authorised to furnish short public statements of the questions treated and of the progress made at each sitting. 2. Only the members of the Committee have the right to take. part in the discussions. The Secretary of the Committee has the right to give explanations himself, and to ask the members of the Secrétariat to do so. 3. The counsellors and private secretaries of the members are entitled to accompany the members to the sittings. With the consent of the Committee, a member may, in special cases, ask his counsellors to furnish explanations. 4. The procès-verbaux of the sittings shall contain a brief analysis of the délibérations, and, in extenso, points adopted by thie Committee and déclarations, proposals or amendments that may have been made by a member. A draft procésverbal of each sitting shall be presented to the members (in roneographed copies) at the beginning of the next. These procès-verbaux shall not be read at the meeting. 5. All proposals and all amendments to be discussed by the Committee shall, as far as possible, be presented in writing to thé President. Should a proposal or amendment not have been distributed before the sitting, the adjournment shall be pronounced at the request of any members. 6. At the end of each sitting, the President shall submit to the Committee the agenda of the next sitting. The agenda once having been adopted can be modified only by a décision of the Committee. 7. The décisions of the Committee are taken by a majority of votes. The décisions carried at the first reading will be submitted to a second vote.' The divergent opinions will be 'noted in the procès-verbaux of the sittings and, at the request of the members directly interested, the objjections and the reasons therefor shall be included in the final protocol stating the results of the délibérations of the Committee. - 114 - ANNEXE No. 2. Organisation. (Questionnaire proposé par le Baron Descamps). O r gamisatio n. 1. Nombre de juges permanents. 2. Durée du mandat. 3. Conditions requises pour être juge. Incompatibilités. 4. Mode de nomination des juges: a) par 1'Assemblée de la Société de Nations ou par le Conseil de cette Société; b) par les Etats divisés en groupes et nommant chacun un certain nombre de juges; é) modes mixtes comportant d'abord des présentations puis des nominations; d) utilisation de la Cour Permanente d'Arbitrage et cooptation par les jurisconsultes de cette Cour pour la formation des diverses juridictions. 5. Participation éventuelle de juges nationaux aux litiges oü' sont engagés leurs Etats. 6. Composition des chambres. Dispositions a insérer dans le Statut et points k réserver au règlement d'ordre, pour être soumis a 1'approbation du Conseil et de 1'Assemblée de la Société des Nations. ANNEX No. 2. Organisation. (Questionnaire submitted by Baron Descamps). Organisation. 1. Number of permanent judges. 2. Term of office. 3. Qualifications for judges. Debarring circumstances. 4. Method of nomination of judges: a) by the Assembly of the League of Nations or by the Council of the League; b) by the various States in groups, each one naming a certain number of judges; c) various methods comprising first présentations, then nominations; d) use of the Permanent Court of Arbitration and cooptation by the jurisconsults of this Court for the formation of the various jurisdictions. 5. Participation, under certain conditions, of juidges in litigations in which their States are involved. 6. Composition of the chambers. Provisions to insert in the Statute and points to be reserved for the rules of order, to be submitted for approval by the Council and by the Assembly of the League of Nations. - 115 - ANNEXE No. 3. Organisation. (Questionnaire adopté par le Comité). Organisation. 1. Mode de nomination des juges: a) par 1'Assemblée de la Société des Nations ou par le Conseil de cette Société; b) par les Etats divisés en groupes et nommant chacun un certain nombre de juges; c) modes mixtes comportant d'abord des présentations, puis des nominations; d) utilisation de la Cour Permanente d'Arbitrage et cooptation par les jurisconsultes Ide cette Cour pour la formation des diverses juridictions. 2. Participation éventuelle de juges nationaux aux litiges oü sont engagés leurs Etats. Droit de récusation. 3. Caractère permanent de la Cour et domicile des juges. 4. Nombre de juges permanents. 5. Durée du mandat. 6. Conditions requises pour être juge. Incompatibüités. 7. Composition des chambres. Dispositions a insérer dans le Statut, et points a réserver au règlement d'ordre, pour être soumis a 1'approbation du Conseil et de 1'Assemblée de la Société des Nations. ANNEX No. 3. Organisation. (Questionnaire adopted by the Committee). Organisation. 1. Method of nomination of judges. a) by the Assembly of the League of Nations or by the Council of the League; b) by the various States in groups, each one naming a certain number of judges; é) various methods comprising first présentations, then nominations; d) use of the Permanent Court of Arbitration and cooptation by the jurisconsults of this Court for the formation of the various jurisdictions. 2. Participation, under certain conditions, of judges in litigations in which their States are involved. Right to challenge. 3. Permanent character of the Court, and domicile of the judges. 4. Number of permanent judges. 5. Term of office. 6. Qualifications required for a judge. Debarring circumstances. 7. Composition of the chambers. Provisions to insert in the Statute, and points to be reserved for thé rules of order, to be submitted for approval by the Council and by the Assembly of the League of Nations. — 116 — ANNEXE No. 4. Résolution de Bruxelles 1919. "La Conférence des Associations pour la Société des Nations réunie a Bruxelles au début de décembre 1919, a adopté la résolution suivante: „Dans 1'organisation d'une Cour de Justice internationale, il sera stipulé que cette Cour ne comprendra pas plus d'un juge de chaque nationalité; pour l'élection des juges, le principe de l'égalité des Etats sera respecté. Les juges seront choisis sur une liste de candidats proposés par les Etats. Chaque Etat aura le droit de proposer un nombre maximum (a fixer) de candidats de sa nationalité et, afin d'indiquer clairement que le juge est exclusivement au service de la justice, proposera un nombre plus élevé de candidats d'autres nationalités." ANNEX No. 4. Brussels Résolution 1919. At the Conference of the League of Nations Associations held at Brussels early in December 1919 it was resolved: „In the organisation of the International Court of Justice, it should be stipulated that the Court should not include more than one judge of any one nationality. In the election of judges, the principle of equality of States shall be respected. The election should be made free from a list of candidates nominated by the States. Each State shall have the right to propose a maximum (to be fixed) of candidates of each nationality and, in order clearly to indicate that the judge is at the exclusive service of justice, it shall propose a higher number of candidates of other nationalities". — 117 - 4ième SÉANCE (non-publique), tenue au Palais de la Paix, è La Haye, le 19 juin 1920. Présidence de M. le BARON DESCAMPS. Sont présents: tous les membres du Comité (a 1'exception de M. Bevilaqua); Mr. James Brown Scott; les secrétaires particuliers de M. le Baron Descamps et de M. Adatci; les membres du Secrétariat. Avec 1'autorisation spéciale du Président, M. van Hamel, directeur de la Section juridique du Secrétariat Permanent de la Société des Nations, est également présent. La séance est ouverte a 9.35 h. du matin. Le PRESIDENT prie M. Hammarskjöld de donner quelques explications au sujet du procés-verbal. Celui-ci explique que, par suite du surcroit de travail et aussi du non-fonctionnement momentané' du service ronéographique une partie du procés-verbal n'a pu être distribuée qu'immédiatement avant la séance. M. RICCI-BUSATTI demande si les membres peuvent faire des corrections dans les compterenldus de leurs propres discours. Le PRESIDENT ne voit pas d'objection a ce que des retouches soient faites. Après 1'approbation du Président et du Secrétaire Général, le bon a tirer sera donné. M. HAGERUP a remarqué dans les journaux du matin, un communiqué concernant les travaux de la séance de la veille, et dans lequel les opinions des différents membres et les arguments apportés de part et d'autre sont mis en lumière de faoon trop visible. II avait pensé que des communiqués ne seraient donnés a la presse qu'avec 1'assentiment du Comité. Sans vouloir insister sur ce point, il suggère que les communiqués ne seront publiés qu'avec 1'assentiment du Président et que ces communiqués ne devront pas renseigner sur les opinions émises inidividuellement par les différents membres. Le PRESIDENT se propose de faire une enquête au sujet du communiqué en question et d'examiner, d'accord avec le Chef du Secrétariat, tout communiqué qui sera envoyé a la presse. 4™ MEETING (Private), held at the Peace Palace, the Hague, on June 19th, 1920. BARON DESCAMPS in the chair. Present: all members of the Committee (with the exception of M. Bevilaqua); Mr. James Brown Scott; the private secretaries of Baron Descamps and of M. Adatci; and the members of the Secrétariat. With the special permission of the President, M. van Hamel, director of the legal section of the Permanent-iSecretariat of the League of Nations, was also present. The meeting opened at 9.35 a.m. The PRESIDENT asked M. Hammarskjöld to give an explanation concerning the procés-verbal. The latter explained that, owing to excess of .work, and roneographic difficulties, the distribution of a portion of the procés-verbal had not been possible until immediately before the meeting. M. RICCI-BUSATTI asked whèther members could make corrections in the record of their own speeches. The PRESIDENT saw no objection to slight alterations. The order to print would be given after final approval by the President and the Secretary General. ^ M. HAGERUP remarked that a communiqué dealing with the work of the previous meeting had appeared in the morning papers; it contained the opinions of different members and arguments pro and con in too great detail. He had thought that press communiqués were not to be issued without the consent of the Committee. Thbugh he did not wish to press the matter, he suggested that communiqués should only be issued with the approval of the President, and that they should not contain the members' individual opinions. The PRESIDENT said that he would'inquire into the matter and would examine, in co-operation with the Secretary-General, any communiqué for the press. - 118 - LORD PHILLIMORE demande si le procésverbal sera rédigé également en anglais. M. HAMMARSKJÖLD dit que ce texte sera prêt avant la fin de la séance, ou au plus tard, avant la fin de la journée. Le PRESIDENT ouvre la discussion sur les* idéés émises la veille par les différents membres, a propos de la question encore a 1'ordre du jour. M. ADATCI désire ajöuter quelques remarques que lui permet de faire 1'expérience qu'il a acquise récemment dans la Commission des Communications et du Transit. En ce qui concerne Ie caractère administratif du Comité Permanent du Transit, il se range, quant au fond, a 1'opinion émise la veille par M. de Lapradelle, mais il désire expliquer quelques nuances. Dans l'article 16 des pro jets de convention adoptés, il est stipulé que tous les différends seront soumis au Comité Permanent, pour y être jugés, quitte a faire appel, le cas échéant, a la Cour Permanente de Justice Internationale. C'est précisément M. Ricci-Busatti qui a montré, lors des délibérations a Paris, le Hen qui, nonobstant cette fonction judiciaire du Comité, devait exister entre le Conseil dé la Société des Nations et le Comité. D'autre part le róle de la Cour de Justice dont on s'occupe ici, ne sera pas non plus purement judiciaire (dernier paragraphe de l'article 14 du Pacte). * Après de longues discussions, on a décidé d'organiser le Comité Permanent sur une base d'inégalité, réalisant ainsi dans les actes écrits ce qui existe en fait dans le monde. ' Au point de vue formel, les Etats sont égaux, mais les membres du Comité actuel doivent traiter rimportante question de 1'organisation de la Cour en sociologues plutót qu'en juristes purs. Comme il s'agit de créer une institution entièrement nouvelle, il faut avoir lé courage et la sagesse d'admettre franchement certaines réalités. Si on exclut 1'une des cinq grandes Puissances siégeant au Conseil et représentant divers groupernents naturels (races, religions, systèmes juridiques), la nouvelle institution sera mort-née. La postérité sera reconnaissante d'une décision courageuse. Les peuples ont le ferme désir de ne pas se dominer les uns les autres, militairement et économiquement; ils veulent se soumettre a la décision d'une Cour pour réaliser tout ce que 1'esprit humain a de généreux. LORD PHILLIMORE asked if the procésverbal would be produced also in English. M. HAMMARSKJÖLD said that this text would be ready before the end of the meeting, or at any rate before the end of the day. The PRESIDENT opened the debate on the ideas put forward on the previous day by the members, on the subject of the agenda. M. ADATCI wished to add remarks based on recent expérience at the Communications and Transit Committee. Concerning the administrative character of the Permanent Committee for Transit, he agreed in principle with what M. de Lapradelle had said on the previous day; but he wished to explain some shades of différence. In article 16 of the draft Conventions adopted, it was laid down that all disputes should be submitted to the Permanent Committee for adjudication, subject to appeal to the Permanent Court of International Justice. It was M. RicciBusatti himself who pointed out, during the délibérations at Paris, that notwitihstanding this judicial power of the Committee, it must be connected' directly with the Council of the League of Nations. kf'M^ Oh thie other hand the function of the Court of Justice now under consideration would not be of purely judicial character (see last paragraph of Art. 14 of the Covenant). After Jong discussions, it was decided to organise the Permament Committee on an unequal basis, in this way giving documentary recognition of the existing conditions. Theoretically, States were equal, but the members of the Committee should deal with the important question of the organisation of the Court as sociologists rather than purely as jurists. As it was a question of creating an entirely new institution, it. was necessary to have the courage and wisdom to admit frankly the existence of certain actüal conditions. If one of the five great Powers seated on the Council, and representing various natural groups (races, religions, juridical systems), were excluded, the new institution would be still-born. Posterity would be grateful for a courageous décision. The nations desired strongly not to dominate other nations in a military or economie way; they wanted to submit themselves to the décision of a Court in order to give full play to the generosity of the human mind. - 119 - M. ALTAMIRA dit que les exposés de Lord Phillimore, de Mr. Root et de M. Adatci, qui représentent un point de vue différent de celui de M. de Lapradelle, de M. RicciBusatti et du sien, sont remplis de vues nouvelles: ils traJduisent 1'expérience et le sens psychologique de quelques-unes des grandes Puissances, et c'est la une considération esse|ntielle, car tout dépend de la bonne volonté, c'est-a-dire de la disposition d'esprit, de ces Puissances. Ces exposés n'ont pourtant pas convaincu M. Altamira paree que pour lui: i°. la force du tribunal ne résidera pas dans le nombre plus grand des juges appartenant aux grandes Puissances, mais dans 1'opinion publique des peuples qui forment la Société des Nations. II ne faut pas perdre de vue que 1'institution qu'il s'agit de créer, a été réclamée par le Conseil de cette Société lui-même, ce qui prouve déja que les grandes Puissances sont disposées a respecter ses décisions. Si elles n'ont pas foi dans le nouveau tribunal 1'idée de la Société des Nations sera faussée. Le tribunal tirera sa force de 1'autorité personnelle des juges: aussi cette autorité en devra-t-elle être la base, sans tenir compte de la nationalité des juges. A ce sujet, il s'appuie sur la résolution adoptée a la Conférence des Associations pour la Société des Nations a Bruxelles. Quant a la comparaison entre les intéréts des grands et des,petits Etats, M. Altamira n'est pas d'avis que les intéréts des premiers soient les plus importants. L'importance est la même, mais les nations faibles ont un intérêt supérieur a ce que justice soit rendue, puisque le droit est leur seule arme. M. Altamira attaché plus d'importance aux qualités morales qu'aux qualités professionnelles des juges. 2°- pratiquement, les „grandes Puissances" ne sont pas grandes, seulement par leur force militaire et leur développement économique, mais paree qu'elles ont contribué pour une grande part au développement de la civilisation. La minorité d'intellectuels, que 1'on trouve dans chaque pays, sera „ipso facto" plus nombreuse dans les pays dont la civilisation est la plus développée. Par conséquent, les grandes Puissances seront toujours suffisamment représentées a la Cour, si 1'on s'en tient au principe du choix des meilleurs. M. Altamira dit enfin que certains des arguments qui avaient été apportés pour combattre sa thèse n'étaient a la vérité, en dernière analyse, pas incompatibles avec celle-ci; et M. Altamira est disposé a accepter toute formule M. ALTAMIRA said that the statements of Lord Phillimore, Mr. Root and M. Adatci, which represented a point of view different from that of MM. de Lapradelle, Ricci-Busatti and himself, contained new clements: they contained the expérience and thè psychological sense of some of the great Powers. This was of primary importance, because everything depended on the good-will, in other words on the frame of mind, of these Powers. However, these statements had not convinced M. Altamira, because in his opinion: 1. the strength of the tribunal would not be derived from a greater number of the judges belonging to the great Powers but from public opinion in the countries which composed the League of Nations. It must not be forgotten that the institution to be created had been demanded by the Council of the League itself; which fact shbwed that the great Powers were ready to respect its décisions. If those Powers had no faith in the new tribunal, the idea of a Society of Nations would be distorted. The tribunal would derive its strength from the personal authority of the judges. This authority should be the basis of the tribunal without reference to thè nationality of the judges. In support of this point hè cited the résolution adopted at the Conference of Associations for the League of Nations held at Brussels. Concerning the comparation between the interests of the large and small States, M. Altamira did not share the opinion that the interests of the former were the more important. The importance was equal; but the weaker nations had a greater need that justice be done sinee the law was their only defence. M. Altamira thought that moral qualities had more importance than professional ability in a judge. 2. in practioe, the great Powers were not great because of their military power or economie development only, but because they had contributed more to the development of civilisation. TThte great Powers, as they had a more developed civilisation, would have ipso facto a. larger minority of intéllectual men. Consequently, they would always be sufficiently represented on the Court, if the simple principle of choosing the best men be adhered to. M. Altamira finally said that certain arguments put forward against his theory, were not really fundamentally incompatible with it, and M. Altamira was prepared to accept any scheme which, concerning the election of judges, - 120 - qui, en ce qui concerne la nomination de juges, a pour criterium le principe exposé par lui, savoir, la nécessité de choisir les meilleurs juges, sans tenir compte de leur nationalité. Le PRESIDENT demande si M. Fernandes est présent et, comme celui-ci est absent, le Président ajoute que le Comité aurait sans doute consenti a l'enteridre. M. HAGERUP fait observer que lors de la création de la Cour des Prises, on a établi une différence entre les grandes et les petites Puissances. Les grandes auraient eu un juge siégeant a titre permanent, les petites auraient été représentées d'après un système de roulement: c'était lè. une infraction au principe de l'égalité, mais il ne faut pas perdre de vue, qu'il s'agissait alors de substituer une juridiction internationale aux juridictions nationales, et que, par conséquent, la nouvelle institution représentait en tout cas un progrès immense pour les petits Etats: aussi cette Cour des Prises ne saurait-elle être considérée comme constituant un précédent. M. Hagerup se range a 1'ojpinion de M. Altamira: nous devons chercher, en dehors de toute considération politique, les juges les mieux préparés a leur tache. Lord Phillimore a dit également qu'il faut des hommes expérimentés et de haute moralité. Peuton cröire qu'on aurait jamais une Cour ne comprenant pas de juge anglais, ou, de fagon générale, de juges des grandes Puissances? Dès lors, pourquoi inscrire dans le projet une règle di'inégalité qui serait contraire au fondement du droit international, irait a rencontre de 1'opinion publique, exprimée unanimement par un grand nombre de corporations internationales, et qui rendrait le projet inacceptable pour la majorité des Etats qui sont membres de la Société des Nations? M. Hagerup passé ensuite a 1'examen des idéés exprimées par M. Adatci qui considère la question surtout au point de vue sociologique. M. Hagerup a cru comprendre que M. Adatci, d'accord avec 1'évolutionisme moderne, a dit que c'est le plus fort qui survivra. S'il s'agit du développement moral, ceci est vrai plutót de celui qui est le plus adapté a la civilisation. Dans la conception moldleme, les petits Etats sont des éléments indispensables au développement de la civilisation et du droit. M. ADATCI dit, avec Lord Phillimore, qu'une institution basée sur l'égalité juridique des Etats, n'est pas „viable". M. HAGERUP ne sait pas exactement ce qui veut dire cette expression. Peut-être veut-on took as its criterion, the principle laid down by him, namely the necessity of choosing the best, regardless of their nationality. The PRESIDENT asked if M. Fernandes was present and, as he was not, added that if he had been, the Committee wóuld probably have agreed to hear him. M. HAGERUP observed that at the time of the establishment of the Prize Court, a différence was recognized between the great Powers and the small ones. The great States would have had one permanent judge, the small ones would have been represented according to a system of rotation: this was a breach of the principle of equality of States, but one must not lose sight of the fact that then it was a question of substituting an international for a national jurisdiction, and that consequently at any rate the new institution represented a great gain for the small States. The Prize Court therefore could not serve as a precedent. M. Hagerup agreed with the opinions of M. Altamira: we must obtain judges from amongst those best prepared for the task, regardless of political consideratiens. Lord Phillimore also had said that distinguished men of high moral character were needed. Was it conoeivable that a court might exist without an English judge, or, in generaL judges of the great Powers ? Why then insert in the (proposal a rule of inequality which would be contrary to 'international law and' public opinion as expressed unanimously by] a large number of international bodies and would render it unacceptable to the majority of the members of the League of Nations? M. Hagerup then examined the views of M. Adatci who considered the question essentially from thie sociological standpoint. M. Hagerup understood that M. Adatci, in accordance with the modern evolutionary theory, hiad said that it was the strongest who would survive. From the standpoint of moral development, this was more true of the one best adapted to civilisation. According to the modern conception, theS small States were indispensable element» in thie development of right and civilisation. • M. ADATCI agreed with Lord Phillimore that an institution based on the juridical equality of States was not practicable. M. HAGERUP was not clear on the meaning of this. Did it mean that the large States would — 121 - dire par lk, que les grands Etats n'accepteraient pas une telle institution. C'est un point de vue sur lequel M. Hagerup n'a pas compétence pour se prononcer, et il le laisse de cöté dans cette discussion. Lord Phillimore a pourtant exposé un argument de fond, k savoir, qu'une Cour oü les grandes Puissances ne seraient pas représentées n'aurait pas „d'épine dorsale". A ce sujet M. Hagerup cite le mot de M. Bourgeois, qui a fait observer que „1'épine dorsale" de la Cour, c'est k présent la Société des Nations. C'est la un fait nouveau, qui place le Comité dans une situation toute autre vis-k-vis de cette question que celle dans laquelle on se trouvait lors de la Deuxième Conférence de la Paix. M. Hagerup ne comprend pas comment „1'épine dorsale" que constitue la Société des Nations, puisse être fortifiée par la représentation k la Cour de telle ou telle Puissance. Ilfautdistinguer deux cas différents: ou bien la Puissance en question est elle-même 1'une des deux parties en cause, ou bien il s'agit d'un différend entre deux autres Puissances. Dans le premier cas, il reste k savoir — le Comité aura kÜiscuter plus tard cette question — si le juge appartenant k la dite Puissance doit assister k la discussion de 1'affaire, au cas oü 1'autre partie n'a pas de représentant parmi les juges; et dans le second cas on ne voit pas comment le fait d'avoir parmi les juges un ressortissant de telle Puissance plutöt que de telle autre, pourrait influer sur la valeur de la sentence prononcée. C'est la qualité du juge, non sa nationalité, qui importe. La question du corps electoral ne doit être discutée en détail que plus tard. M. Hagerup fait observer cependant qu'en ce qui concerne la composition du collége électoral, il est prêt k se rallier k la proposition du Président, proposition qui se retrouve d'ailleurs dans le projet commun des pays scandinaves. II estime qu'il s'agit en premier lieu. de trouver une solution qui rendrait, autant que possible, les juges indépendants de leurs Etats. C'est pour cette raison qu'il se range de préférence k la proposition du Président, mais il ne serait pas hostile k 1'idée de donner & 1'Assemblée de la Société des Nations le droit de choisir les juges. Quant k la suggestion de Mr. Root, tendant k faire collaborer en cette matière 1'Assemblée et le Conseil, M. Hagerup y voit quelques objections. Toutefois, comme certains détails de cette suggestion lui ont échappé, il doit réserver son opinion. Mr. ROOT donne quelques explications complémentaires sur sa proposition; il s'agit de „concurrent votes" par 1'Assemblée et le Conseil. not accept such an institution? On this point M. Hagerup could have no opinion, so he refrained from discussing it. Lord Phillimore had advanoed, however, an argument to the effect that a Court on which the great Powers were not represented should lack backbone. In that connection, M.Hagerup referred toM.Bourgeois' words that the League of Nations was at present the backbone of the Court. Therein lay a new fact, which in this connection created an entirely different situation from the situation existing at the time of the second Hague Conference, -^f • M. Hagerup could not understand how the "backbone", which was the League of Nations, could be strengthened by the représentation on thè Court of a given Power. A distinction between two cases must be made: either the Power concerned is or is not a party in the case. In the first case (to be discussed later) the question arises whether the judge representing the said Power should take part in the discussion of an affair in which the other party was not represented among the judges. In the second case it was difficult to understand how the fact that there was among the judges one identified with one Power rathèr than with another could influence the value of the décision pronounced. It was the qualifications of the judge, and not his nationality, which was important. Details as to the electoral body should be left to later discussion. M. Hagerup observed, however, that regarding the composition of the electoral college, he was prepared to accept the President's proposition, the same as that included in the joint project of the Scandinavian countries. He beheved that it was of primary importance to find a solution which made the judges as far as possible independent of their governments. For that reason he preferred the President's proposition, but he would not object to the idea of giving to the Assembly of the League of Nations the right to choose the judges. Concerning thè suggestion of Mr. Ro o t to have the Council and the Assembly co-operate in this matter, he saw several objections. In any case, as certain details of the suggestion had escaped his at; tention, he would refrain from expressing an opinion now. Mr. ROOT gave a further explanation of his proposal, saying that "concurrent votes" of the Assembly and the Council should take place. ■ - 122 - M. HAGERUP termine en disant qu'il a conscience de la grande responsabilité qui lui incombe comme membre de ce Comité, et qu'il ne manquera pas de prendre en considération toute proposition tendant a concilier les opinions opposées. M. DE LAPRADELLE, avant d'entamer la discussion des différentes propositions, désire déclarer qu'il entend discuter la question avec la volonté d'arriver a un résultat. II désire également souligner le fait, que les membres du Comité n'ont pas d'instructions, pas même d'indications de leurs gouvernements. Ils n'ont pas de plans arrêtés a faire triompher. Ce sont des juges siégeant pour délibérer. Les raisons apportées en faveur de la thèse opposée a la sienne sont groupées autour de deux argumentations; celle de M. Adatci — c'est 1'argumentation sociologique, ■— et celle de Lord Phillimore. Au sujet de la proposition de Mr. Root, M. de Lapradelle dit qu'il trouve prématuré de vouloir concilier avant de savoir s'il y a désaccord. Dans 1'opinion de M. de Lapradelle, 1'argumentation sociologique de M. Adatci va a 1'encontre des lois de la sociologie. M. Adatci dit que, pour pouvoir vivre, la Cour qu'on est en train de créer doit s'appuyer sur les forts. Les forts sont les grandes Puissances; mais quelles sont les grandes Puissances et quel est leur nombre? On n'en sait rien. II n'y a pas de critérium scientifique. M. de Lapradelle se borne a prendre pour critérium la conscience, la > force morale. Si ce critérium est adopté, le principe de l'égalité est sauvegardé. Deux Etats qui viennent devant la Cour se sentiront toujours sur un pied de parfaite égalité devant la Justice. Si les grandes Puissances seules étaient représentées a la Cour, celle-ci n'inspirerait pas de confiance aux autres Puissances et les grands Etats préféreraient voir résoudre leurs conflits par le Conseil plutót, que par la Cour. Si les petits Etats se résignent a se soumettre a la dictature politique des grands Etats, jamais ils ne se soumettront a la dictature judiciaire de ceux-ci. II faut plus de justice et moins de force. Les grandes Puissances n'auront pas besoin de réclamer des sièges a la Cour. Ces sièges leur reviendront d'une fagon automatique. Ne vaut-il pas mieux, dès lors, obtenir ces mandats par 1'effet d'un acte spontané? M. de Lapradelle cite le dictum du juge S i r W i 11 i am Scott dans le cas Fox comme exemple de 1'esprit de justice internationale qui M. HAGERUP ended with the remark that he feit the great responsibility resting on him as a member of the Committee and that he would certainly give due consideration to every proposal made with the intention of reconciling opposing opinions. M. DE LAPRADELLE wished, before discussing thè various proposals, to state that he intended to discuss the question in such a way as to arrivé at a result. iHe also wished to emphasize the fact that the members of the Committee had no instructions or even suggestions from their governments. They had no definite policy which they must carry through. They were judges met together for deliberation. The reasons given for the thesis opposed tohis own were divided into two groups; those of M. Adatci, which were sociological, and those of Lord Phillimore. Concerning the proposal made by Mr. Root, he 'thought it was premature to try to compromise before making sure that real division existed. In Ml de Lapradelle's opinion the sociological line of argument of M. Adatci was contrary to thè laws of sociology. M. Adatci said that, if the Court they were about to create were to be a living force, it must rely on strength. Strength was represented by the great Powers ; but which were the great Powers, and höw many were they ? No one knew. Here was no scientific criterion. M. de Lapradelle was content to take conscience and moral force as his criterion. If this was adopted, the principle of equality would be saved. Two States coming before thè Court would always feel that they were on exactly the same footing before Justice. If only the great Powers were represented on thè Court, it would not inspire the other Powers with confidence. and the great States would generally prefer to have thèir disputes settled by the Council than by the Court. Even if the little States agreed to submit to thè political leadership of the big States, they would never agree to be dictated to in judicial matters. More justice and less force was required. The great Powers had no need to claim représentation on thè Court. They would obtain it automatically. Would it not be better thèrefore for thèm to obtain those mandates spontaneouisly ? M. de; Lapradelle quotèd the dictum of Sir Wi.lliam Scott in the „Fox" as an example of the spirit of international justice which ought to animate international judges. He thought that - 123 - doit animer les juges internationaux. II ne veut pas qu'on éveille chez les juges 1'esprit .national, en faisant d'eux des représentants de Puissances déterminées. M. de Lapradelle s'attache a considérer plus en détail les arguments de M. Adatci et de Lord Phillimore. II fait d'abord valoir que le Comité du Transit ne peut être cohsidéré comme analogue a la Cour de Justice. Examinant ensuite la conception du juge international, tel que le comprend Lord Phillimore, il déclare se ranger a 1'avis du dernier et ajoute que ce qui manque aux juges qua ne sont que des jurisconsultes, c'est 1'éducation intégrale. Mais il n'est pas d'accord avec Lord Phillimore lorsque celui-ci déclare que la Cour manquerait de force, si elle ne renfermait pas de représentants des grandes Puissances. Lord Phillimore ne tient pas suffisamment compte de la Société des Nations. Si cette Société ne donne pas assez de force a la Cour elle va a un échec certain. II n'est pas d'accord non plus avec Lord Phillimore, la oü celui-ci dit que s'il n'y a pas de juge anglais a la Cour, aucun anglais ne voudra voir sa patrie se soumettre a une sentence. M. de Lapradelle considère cet argument plutöt comme un argument politique. Le gouvernement anglais aurait des difficultés avec 1'opinion publique, mais ce serait une affaire d'ordre intérieur. On voit apparaitre derrière 1'opinion de Lord Phillimore, la conception d'après laquelle il faut laisser a 1'opinion publique la possibilité de reviser les sentences de la Cour. M. de Lapradelle prie Lord Phillimore et M. Adatci de bien vouloir reconsidérer cette question. II exprime sa conviction que tous les membres se rallieront a son avis sur la question essentielle de savoir si le privilège d'avoir un juge a la Cour doit être concédé a' certains Etats. Enfin, M. de Lapradelle s'adresse a Mr. Root pour lui demander son avis personnel sur les questions qui ont été discutées. Mr. Root n'a jusqu'ici présenté qu'un projet de conciliation, pro jet que M. de Lapradelle juge prématuré, puisqu'on ne sait pas si les opinions ont vraiment besoin d'être réconciliées. M. de Lapradelle est persuadé que Mr. Root se ralliera personnellement au principe de l'égalité qui est un des fondements de la constitution de la grande démocratie américaine. M. LODER dit qu'après le discours de M. de Lapradelle, il ne lui reste pas grand'chose it would be inopportune to awake the national spirit in the judges by making of them the representatives of certain Powers. M. de Lapradelle proceeded to consider more in detail the arguments of M. Adatci and of Lord Phillimore. In his opinion the Transit Committee could not be considered as comparable to the Court of Justice. Ml de Lapradelle, next examining Lord Phillimore's conception of the international judge, concurred and added that judges who were only jurists might not be entirely qualified. iHe disagreed with Lord Phillimor e's statement that the Court would not have strength if it did not include representatives of the great Powers. Lord Phillimore did not take sufficiently into account thè League of Nations. If the League did not supply sufficiënt force to the Court, it certainly would fail. He did not agree either with Lord Phillimore's opinion that if there were not an English judge on the Court, no Englishman would like to see his country submit to a given sentence. M. de Lapradelle considered this a political argument. The English Government might have some difficulties in dealing with public opinion at home, but this would be an entirely domestic question. Behind Lord Phillimore's opinion, rose the conception of the right to let public opinion correct the judgments of the Court. M. de Lapradelle requested Lord Phillimore and M. A da t c i to reconsider the question. He feit that the members would agree with him on the important question whether the privilege of always having a judge on the Court should be granted to certain Powers. Finally, M. de La pradelle asked Mr. Roo t for his personal opinion on the questions that had been discussed. Up till now Mr. Root had only put forward a proposal for a compromise, a proposal which M. de Lapradelle thought premature, because it was unceftain that there was need for a compromise. Ml de Lapradelle was convinced that Mr. Root personally would support thè principle of equality which is one of the fundamental principles of the constitution of the great American democracy. M. LODER said that after M. de Lapradelle's speech he had little to add. He was - 124 - a ajouter. II est frappé du fait que Lord Phillimore et M. Adatci visent le même but que les autres membres du Comité; il croit dès lors; qu'on pourra arriver a une décision unanime. Lord Phillimore et M. Adatci acceptent tous les deux le principe de l'égalité des Etats, mais en même temps ils font valoir la nécessité de tenir compte de la réalité des choses. M. L oder croit qu'on pourrait arriver a concilier les opinions divergentes en établissant des garanties pour que, au cas oü, dans la Cour, les représentants des petits Etats seraient en majorité, ces représentants ne contrecarrent point 1'action des grandes Puissances. M. Loder discute ensuite ce qu'a dit Lord Phillimore la veille, au sujet de l'inégalité des Etats; Lord Phillimore est d'opinion que l'égalité des Etats n'existe pas dans le Pacte de la Société des Nations. M. Loder ne peut partager cet avis. Chaque Etat n'a qu'un vote, et la Grande Bretagne ne forme pas une exception, les Dominions étant politiquement indépendants et devant, par conséquent, être considérés comme des Etats séparés. Done, le premier article du Pacte consacre l'égalité entre les Etats. M. Loder pense que la proposition faite par Mr. Root au cours de la séanoe de la veille était un peu prématurée; du reste il ne saisit pas bien la pensée de Mr. Root. Le problème actuel consiste a trouver un système qui garantisse le choix de bons juges et qui maintienne le principe de l'égalité des Etats. M. Loder discute différents systèmes de nomination des juges; il parle d'abord de celui qui cönsiste a confier le choix des juges a 1'Assemblée de la Société des Nations; c'est la méthode préconisée par le projet de La Haye de février dernier. M. Loder fait ressortir que dans la liste de candidats présentée par chaque Etat un tiers seulement de ces candidats appartiendrait a 1'Etat chargé de faire les propositions; les deux autres tiers seraient, par la force des choses, les hommes les plus éminents du monde entier, et parmi ceux-la, il y aurait certainement des représentants des grands Etats. M. Loder admet cependant qu'il peut y avoir un danger de coalition des représentants des Etats secondaires au sein de 1'Assemblée; mais on pourrait certainement trouver le moyen d'écarter ce danger. Une autre méthode de nomination est celle proposée-par le Président, méthode qui rappelle celle recommandée par les Etats scandinaves et qui consiste a faire choisir les juges par les membres de la Cour Permanente d'Arbitrage. Cette méthode avait été longuement discutée lors struck by the fact that Lord Phillimore and M. Adatci both sought the same end as the other members of the Committee. He thought therefore it would be possible to reach a unanimous décision. Lord Phillimore and M,. Adatci accepted the principle of equality of States, but they pointed- out that actual facts must receive proper consideration. M. Loder thought that it would be possible to reconcile thè different opinions by establishing guarantees to ensure that in a Court where the representatives of small States would form the majority, these representatives should not oppose the activity of the great States. M. Loder discussed next what Lord Phillimore had said the day before concerning the inequality of States; Lord Phillimore was of opinion that the equality of States did not exist in the Covenant. M. Loder disagreed. Each State had but one vote and Great Britain was no exception, the Dominions being politically independent and, therefore, having to be considered as separate States. So, Article i of the Covenant upheld equality between States. M. Loder considered that Mr. Root's proposal put forward at the preceding meeting was slightly premature. It was also not quite clear to him what Mr. Root's intention was. Thè question at issue was, to find a system which would ensure good judges, possessing all thè necessary qualifications of character and knowledge, and would malntain the principle of equality between States. M. Loder proceeded to consider possible systems of nomination of judges. One system would be to confer the power of choosing judges on the Assembly of the League of Nations. This was the system recommended by the Hague Plan of last February. M. Loder called attention to the fact that in the list of candidates presented by each State, a third only of the candidates would be nationals of the State making the proposals; the other two thirds would be by the nature of things the most eminent men of all thè world, and among thèse there certainly would be representatives of the great Powers. M. Loder admitted, however, that this plan might involve the danger of a coalition of the representatives of the secondary States in the Assembly. Means to avert this difficulty, however, might be found. Another method of nomination was that proposed by the President, similar in form to the recommendations of the Scandinavian countries, to have the members of the Permanent Court - 125 - de la Conférence de février, et elle avait été rejetée pour la seule raison qu'on craignait qu'elle rie füt pas adoptée par 1'Assemblée. Si, comme semble 1'indiquer 1'attitude du Président, cette crainte n'est pas fondée, on pourrait reprendre la discussion. M. Loder est convaincu qu'on pourrait arriver a une décision par cette méthode, ou par une autre du même genre. LORD PHILLIMORE se sent désarmé par rhommage adressé a la magistrature anglaise. II explique que la veille, en disant qu'il était le délégué britannique, il s'est servi d'une expression qui peut être mal interprétóe; il désire faire entendre qu'il n'avait pas recu d'instructions de son Gouvernement. II commencera ses remarques sur le sujet actuellement en discussion par un paradoxe: c'est la Grande Bretagne qui a comparativement le plus souffert de la guerre; jamais jusqu'ici elle n'avait ressenti une commotion telle que celle qui vient d'ébranler jusqu'au cceur le pays tout entier. Lord Phillimore dit ensuite que s'il se trouve ici, c'est seulement pour travailler a éviter a 1'avenir une catastrophe pareille. II a été président de la commission anglaise qui a préparé le premier plan de la Société des Nations. Ce plan était a certains égards plus complet que celui qu'on a adopté, et il regrette de ne pas être autorisé a le communiquer. — II est done venu pour aider a construire une partie de 1'édifice de la Paix. A son avis, la paix est plus importante que la justice. Le PRESIDENT rappelle 1'adage: „justitiu et pax osculatae sunt". LORD PHILLIMORE ajoute qu'il a suivi avec le plus grand intérêt 1'exposé de M. Altamira. II respecte son point de vue, mais ne peut s'empêcher de se souvenir que 1'Espagne est le pays de Don Quichote. Lord Phillimore parle ensuite de la difficulté de trouver de bons juges. Une Cour composée de jurisconsultes venus de toutes les parties du monde peut être excellente, mais elle aura toujours ce diéfaut que les mérites des membres ne seront pas connus, par exemple en Angleterre. On peut trés bien être convaincu qu'elle comprend de bons jurisconsultes sans être persuadé qu'elle. comprend de bons juges. Lord Phillimore veut que derrière la Cour il y ait la force: „I want the Sheriff behind me". S'il arrivé qu'une des parties refuse de se soumettre a une sentence qui lui déplait, on of Arbitration choose the judges. This method had been discussed at length at the February Conference, and had been rejected for the sole reason that it was feared the Assembly would not adopt it. If, as the President's attitude seemed to indicate, this fear was unfounded, the method might be reconsidered. M. Loder was convinced that a décision could be reached by this or a similar method. LORD PHILLIMORE said that he feit quite disarmed by the compliments paid to the English Bench. He feit that he had used an expression liable to misinterpretation at the preceding meeting. He had said that he was a delegate of Great Britain. He wished to explain that he had received no instructions from his Government. He opened his remarks on the subject under discussion with a paradox: Comparatively speaking, Great Britain had suffered most from the war: never before had she been convulsed by such a disturbance as now had shaken the very foundations of the entire country. His purpose at this conference was to try to avoid another such catastrophe. He had been President of a Committee in England which drafted the first plan for the League of Nations. This plan was more complete in some respects than that actually adopted and he regretted that he was not authorised to communicate it to the Committee. — He had come here to aid in establishing peace. In his own yiew, Peace was even more important than Justice. The PRESIDENT recalled the adage "justitia et pax osculatae sunt". LORD PHILLIMORE said that he had followéd with great interest M. Altamira's proposals, that he respected M. Altamira's view, but that he could not forget that Spain was the land of Don Quixote. Lord Phillimore then spoke of the difficulty of finding good judges. A Court composed of jurisconsults from all parts of the world might be excellent, but he feared that their merits would not be known, for instance in England. One might be convinced that it included good jurisconsults without being convinced that it included good judges. Lord Phillimore wanted force to back the Court: "I want the Sheriff behind me". If a décision was resisted by any State, the League of Nations should intervene. Failure to comply with a sentence constituted an act of — 126 — aura recours k la Société des Nations. La non-exécution de la sentence constitue un acte de guerre contre les Membres de la Société. Mais ce n'est pas encore la guerre, et c'est lk le point faible. II y aura toujours des hésitations. La formule du projet auquel Lord Phillimore a fait allusion, était bien plus nette: elle créait dans un cas de ce genre 1'état de guerre; mais cette formule a été affaiblie. C'est pour cette raison que Lord Phillimore veut intéresser les grandes Puissances k l'ceuvre de la Cour; ce sont elles qui font la police du monde, et, en les obligeant k avoir un intérêt direct, on les amènerait k agir, le cas échéant. II y a 'en effet des questions pour le règlement desquelles les grandes Puissances ne seront pas disposées k engager volontairement leur force. II cite un mot de B i smarck, et donne en exemple certains cas, susceptibles de se présenter dans les circonstances actuelles, et dans lesquels les grandes Puissances pourraient sous 1'influence de 1'opinion publique être dans 1'impossibilité d'agir pour appuyer une sentence de la Cour si elles n'y étaient pas représentées. war against the Members óf the League of Nations, but war did not necessarily follow — that was the weak point. There would always be hesitation. The English draft was clearer: according to it, such a situation would constitute a state of war. This clause, however, was weakened. For this reason Lord Phillimore wished to interest the great Powers in the work of the Court. They are the police of the world, and in obliging them to have a direct interest, they would be compelled to act when the situation demanded. Practically there were questions for the settlement of which the great Powers would not be disposed to act of their own volition.'He quoted Bismarck, and gave hypotheticalcases in which the great Powers would be prevented by public opinion from taking action in support of a. judgment of the Court, unless they were represented on it. M. DE LAPRADELLE demande si la même situation ne se produirait pas au cas oü les juges des grandes Puissances se trouveraient faire partie de la minorité, quand la Cour aurait pris une décision. LORD PHILLIMORE admet le bien-fondé de la question, mais dit qu'il faut se contenter de limiter le danger dans la mesure du possible. II fait observer combien il est nécessaire aux magistrats de puiser k toutes les sources la force requise pour 1'exécution de 'leurs fonctions. En vue de donner au nouveau tribunal toute la force et toute 1'autorité possibles, il désire donner, au sein du tribunal, une position spéciale aux grandes Puissances. Lord Phillimore rappelle la proposition du Président de faire représenter k la Cour les différents systèmes juridiques. II admet qu'on arriverait par cette voie au même résultat que celui qu'il avait proposé, mais ce serait une voie difficile et détournée. Lord Phillimore dit qu'il a cru comprendre du discours de M. de Lapradelle que celui-ci voulait dire qu'il y a déjk une majorité qui veut arriver k un résultat, mais que d'autre part il y a une minorité obstinée; il exprime pour sa part le désir qu'il n'y ait pas une majorité quf s'obstine. Lord Phillimore considère ensuite la question de la méthode d'élection; il dit que le M. DE LAPRADELLE raised the question whether, if the great Powers were among the majority on the Court when it decided a question, the same situation would not arise ? LORD PHILLIMORE admitted the logic of the question, but said that one must be content to confine the dangers within the narrowest possible limits. He pointed out how necessary it was that the magistrates should borrow from all sources the force required for the exercise of their functions. In order to give all possible strength to the tribunal, also to make the tribunal as authoritative as possible in every way, he wished to give a special position to the great Powers. Lord Phillimore referred to the President's scheme which suggested including on the Court representatives of the different systems of law. He admitted that the same end might bë achieved by this means, but he foresaw that it would be a roundabout way. Lord Phillimore said that from M. de Lapradelle's speech, he had drawn the impression that M. de Lapradelle wished tosay thlat a majority already existed who wished to óbtaini a certain result but that there was a tenacious minority; — he hoped there would not be a tenacious majority. Lord Phillimore next considered the — 127 — système des élections indirectes n'est pas acceptable. A 1'appui de son opinion a cet égard, il montre 1'évolution qu'ont suivie les régies adoptées pour les élections présidentielles en Amérique. On a pensé, au commencement, afin d'éviter une élection directe du Président par le peuple, former un corps électoral composé des citoyens les plus pondérés qui, agissant de leur propre volonté, et sans- avoir les mains liées, choisiraient pour Président le meilleur citoyen. Mais en fait on s'est écarté presque tout de suite de cette voie, et maintenant les électeurs ne sont que des chiffres. Au sujet du système de l'élection par les membres de la Cour Permanente d'Arbitrage Lord Phillimore dit que ces membres ne jouissent pas comme tels d'une grande autorité, que personne ne sait au juste qui sont les membres, et que les membres ignorent parfois eux-mêmes leur situation. II croit qu'il vaudrait mieux confier le choix des juges |aux gouvernements. Sans doute, il est 1'avocat du principe de l'égalité des Etats, mais il croit qu'il est avant tout nécessaire de donner de la force a la Cour. Lord Phillimore ne sait pas s'il a bien compris le système proposé par Mr. Root. II croit que ce système est le suivant: le Conseil de la Société des Nations dresse une liste de candidats et la communiqué aux gouvernements; puis les gouvernements dressent leurs listes de candidats. Ces dernières sont combinées par le Secrétaire-Général de la Société des Nations en une liste unique sur laquelle il indique le nombre des voix obtenues par chaque candidat. Si la liste des candidats ayant eu le plus de voix coïncide avec la liste dressée par le Conseil, l'élection sera terminée; sinon, les deux listes seront déférées a un Comité de Conciliation, composé d'un nombre égal de membres du Conseil et de membres de 1'Assemblée. La liste définitive, dressée par ce Comité, sera soumise a un vote formel du Conseil et de 1'Assemblée. M. RICCI-BUSATTI pense que M. Adatci, en s'appuyant sur 1'exemple du Comité des Communications et du Transit, a apporté a la discussion un élément trés utile, paree qu'il amène le Comité a considérer sous tous ses aspects 1'organisation de la Société des Nations et les relations entre ses divers organes. Le Comité du Transit et la Cour Permanente de Justice seront deux organes de la Société des Nations, mais, tandis que le Comité dépendra du Conseil auquel il se rattache et dont il ne sera qu'un des instruments techniques, lui permettant d'at- method of election. He declared that the indirect method of election was not acceptable. In support of this opinion, he traced the stages through'which this method had gone in American presidential élections. Originally it was thought that, to avoid the direct election of the President by the people, an electoral body composed of the most levelheaded citizens should proceed freely and according to its own judgment to choose the best citizen for President. But in practice this method was almost immediately departed from, and now the electors are nothing more than so many figures. Concerning the system of election by members of the Permanent Court of Arbitration, he said that these members as such did not exercise any great authority, that no one knew exactly who were the members, and that the members themselves sometimes were not conscious of their membership. He thought it better to confer the choice on the governments. Unquestionably he was the advocate of the equality of States, but he thought that it was of primary importance to give strength to the Court. Lord Phillimore was not entirely certain that he had understood Mr. R o o t's proposal. In his opinion, this system was as follows: the Council' off the (League of Nations prepares a list of candidates and communicates it to the governments, then the governments prepare their lists of candidates. These latter lists are combined into one list by the Secretary General of the League, on which list is indicated the number of nominations obtained by each candidate. If the list of candidates receiving most votes coincides with the list prepared by the Council, they are duly elected; othlerwise the two lists will be referred to a Conciliation Committee composed of an equal number of members of the Council and of the Assembly. The final list prepared by this Committee will be submitted to a formal vote of thè Council and the Assembly. M. RICCI-BUSATTI thought that M. A d a t c i, by introducing the example of the Committee for Communication and Transit, had contributed to the discussion a very valuable point, for thè! reason that the members of thej Committee are led by ittoconsider in all its aspects the organisation of the League of Nations and the relations between its various organs. Both the Committee of Transit and thè Permanent' Court would be organs of thè League of Nations, but while the Committee would depend upon the Council, as one of its many technical branches for - 128 - teindre les buts qui sont de son ressort particulier, la Cour 'doit être indépendamte et se rattacher a la Société dans son ensemble; cette dernière représente le „pouvoir judiciaire" qu'il faut bien distinguer du „pouvoir administratif", conformément aux principes qui sont a la base de toute constitution moderne. M. Ricci-Busatti reprend 1'objection opposée par M. Hagerup aLordPhillimore, lorsque celui-ci voulait, pour étayer la Cour, une force matérielle; il dit qu'au contraire la force dont on aura besoin sera surtout une force morale; il est disposé a adméttre, avec Lord Phillimore, que la paix est plus importante que la justice; sauf a bien déterminer leurs rapports. Le but de la Société des Nations est d'assurer la paix et la coopération internationale; le but.de la Cour permanente sera d'assurer la justice entre les Etats, et de contribuer par lk k maintenir la paix. II ne faut pas exagérer *le róle dé la Cour k cet égard; on ne doit pas s'attendre k ce qu'elle prévienne ou évite toutes les guerres: telle n'a pas été jusqu'ici la tache de la Cour d'Arbitrage. Les grands conflits politiques d'ou pourrait sortir une guerre, seront portés devant le Conseil ou 1'Assemblée de la Société; la Cour doit assurer Tempire du droit dans les relations internationales ordinaires; on la compromettrait en lui demandant davantage. M. Ricci-Busatti, après avoir passé en revue les diverses méthodes proposées pour l'élection des juges, se rallie k la méthode préconisée par le Président, estimant que le collége électoral doit de préférence être la Cour d'Arbitrage, qui est un corps judiciaire, et non pas 1'Assemblée de la Société des Nations, qui a un caractère politique trop marqué. Cette méthode n'est point en contradiction avec celle préconisée par la Commission italienne, qui confie aux Etats la nomination des membres de la Cour. Rien ne s'oppose en effet k ce qu'ils exercent cette facuké par l'entremise de leurs représentants respectifs figurant actuellement sur la liste des arbitres. M. Ricci-Busatti se réserve le droit de discuter ultérieurement les détails de 1'organisation dont il s'agit. Mr. ROOT, en raison de 1'heure avancée, cède la parole au Président qui n'a que quelques mots k dire. Le PRESIDENT estime qu'il faut tenir compte, non seulement de l'égalité des Etats, mais aussi de rimportance qu'il y a k assurer aux grands the attainment of its ends, the Court would be independent and would only be related to the League of Nations as a whole. It represents the "judicial power" which must be distinguishéd from the "administrative power", in accordance with the principles underlying all moderii constitutions. M. Ricci-Busatti repeated M. Hagerup's objection against Lord Phillimore's view when the latter wished to support the Court byj a material force; he said that, on the contrary, the power needed was above all a moral power, M. Ricci-Busatti agreed with Lord Phillimore's belief that peace is more important than justice — only their relative values should be accurately determined. He said that the aim of the League of Nations is to ensure peace and international co-operation; the aim of the Permanent Court will be to ensure justice between States and thereby to contribute to the maintenance of Peace. The róle of the Court must not be exaggerated in this respect: one must not expect to prevent all future wars. Such has not been up to this time the task of the Court of Arbitration. The great political conflicts from which a war might arise would be taken before the Council or the Assembly of the League of Nations. The Court must establish the reign of law in ordinary international relations. One would only weaken it by demanding more from it. M. Ricci-Busatti proeeeded to consider the methods proposed for the election of the judges. He shared the P r e si den t's opinion: the electoral body must be preferably the Court of Arbitration (which was a judicial body) and not tbef Assembly of the League of Nations which had toö marked a political character. This method was not in contradiction with that proposed by the Italian governmental Commission, which vested in the States the power of nominating judges. Nothing prevented, indeed, their exercising this authority through their respective representatives who appeared on the present list of arbitrators. M. Ricci-Busatti deferred until later the discussion' of the details of the proposed plan. Mr. ROOT, because of the advanced hour, yielded to the President, who had some short observations to make. The PRESIDENT thought that not only the equality of States must be considered but also the need to ensure effective représentation of - 129 - Etats une représentation effective a la Cour. A cet égard il se range a 1'avis de Lord Phillimore. II est vrai que Lord Phillimore apprécie peu l'élection a deux degrés. Mais il ne s'agit pas ici de simples électeurs; l'élection serait faite par des organes constitués en vue d'autres fins que l'élection, qui ne serait pour eux qu'une tache secondaire. Le Président attire 1'attention du Comité sur le problème de la création d'une Haute Cour de Justice Internationale. Les conditions dans lesquelles on a proposé a la Conférence de Paris d'instituer et de faire fonctionner une telle Cour ex post fado ont amené deux Etats a faire leurs réserves a ce sujet. Ces réserves n'ont pas de raison d'être, en présence d'une institution destinée a fonctionner dans 1'avenir et poursuivant une fin nettemtent définie: la répression des délits contre 1'ordre public international et le droit des gens universel. II n'est pas douteux que déja 1'existence seule d'une telle Cour exercerait une heureuse influence préventive sur la perpétration de ces délits. II est de tout intérêt que le Comité prenne 1'initiative d'organiser et de préciser les bases de cette Haute Cour. S'adressant a Mr. Root, le Président se prononcé contre 1'assimilation de la Cour, quant a son organisation, aux organes politiques de la Société des Nations. Pareille assimilation serait sans nul doute impopulaire, et 1'impopularité atteindrait le Conseil de la Société, ce qu'il faut avant tout éviter. Le Président exposé les avantages du système qu'il a proposé concernant la nomination des juges. Les idéés que contient sa proposition ne sont pas précisément nouvelles, comme on peut s'en convaincre en se rapportant aux discussions de la Deuxième Conférence de la Paix et aux pro jets des pays scandinaves, entre autres. En tout cas, elles ont 1'avantage d'offrir un moyen de sauvegarder l'égalité juridique des Etats tout en donnant aux grands Etats la certitude qu'ils seront représentés a la Cour. Mr. ROOT demande au Pré sident de vouloir bien formuler par écrit les idéés exposées par lui 1'autre jour et "d'après lesquelles la liberté du choix serait limitée par 1'obligation de faire représenter au sein de la Cour les différents grands systèmes juridiques existant dans le monde. Mr. Root ne voit pas comment on pourrait obliger, dans la pratique, les électeurs a restreindre ainsi leur choix. II serait heureux qu'on lui soumette un texte formel a ce sujet. the great States on the Court. In this respect he agreed with Lord Phillimore. The President thoUght that this might be achieved by means of indirect election. He knew that Lord Phillimore did not like this method for the nomination of judges, but in this case it was not a question of having only ordinary electors; the election would be undertaken by bodies created for purposes other than this duty, which would be secondary. The President called the attention of the members to the problem of creating a High Court of International Justice. The conditions under which it was proposed at the Paris Conference to establish and to set in operation such a Court ex post fado, gave rise to certain reservations on the part of two States. These reservations had no raison d'être in the présence of an institution proposed for the future with a clearly defined object: the punishment of offenses against international public order and the universal law of nations. There is no doubt that the existence alone of such a Court would exert a beneficial preventative influenoe on the perpétration of such offences. In any case it was important that the Committee should take the initiative in the organisation of this High Court and in laying down the principles on which it should be based. Speaking to Mr. Root, the President declared that he opposed the Court in respect to its organisation being likened to the political organs of the League of Nations. This would be without doubt unpopular, and unpopularity would react on the Council and League; this must be avoided. The President showed the advantages of thé system proposed by him for naming the judges. The ideas contained in his proposal were not exactly new, as might be inferred from the discussions of the second Peace Conference and from thè Scandinavun projects etc. In any case, they offered a means of safeguarding the legal equality of States, and yet gave the great States an assuranoe of représentation on the Court. Mr. ROOT asked the President kindly to put in writing the ideas expressed by him on a preceding day, according to which liberty of choice would be limited by the necessity of representing on the Court the various legal systems. Mr. Root did not see how, in practice, the electors could be made to limit their choice in this way. He would be glad to have a formal statement of the project. — 130 — Le PRESIDENT préparera pour lundi prochain le texte demandé et le soumettra a la discussion du Comité. M. DE LAPRADELLE fait toutes ses réserves sur 1'interprétation de 1'expression „systbmes juridiques du monde". La séance est levée a 12.40 de 1'après-midi. Le Président: (signé) Brn. DESCAMPS. Le Secrétaire-Générdl: (signé) D. ANZILOTTI. The PRESIDENT said he would prepare the document asked for, and would submit it on Monday for the consideration of the Committee. M. DE LAPRADELLE reserved his opinion concerning the construction of the expression "legal systems of the world". The meeting closed at 12.40 p.m. The President: (signed) Brn. DESCAMPS. The Secretary-General: (signed) D. ANZILOTTI. - 131 - 5'ème SÉANCE, (non-publique), tenue au Palais de la Paix, è La Haye, le 21 juin 1920. Présidence de M. le BARON DESCAMPS. Sont présents: tous les membres du Comité (a 1'exception de M. Bevilaqua); Mr. James Brown Scott; les secrétaires particuliers de M. le Baron Descamps et de M. Adatci; les membres du Secrétariat. La séance est ouverte a 9.35 heures du matin. Le PRESIDENT fait savoir au Comité que Sa Majesté la Reine des Pays-Bas s'est montrée trés sensible a 1'hommage que le Président Lui a rendu au nom du Comité, dans son discours lors de la séance d'ouverture. Sa Majesté la Reine sera heureuse de recevoir les membres du Comité. Le Président propose au Comité de demander une audience. Cette proposition est acceptée. Le Président donne quelques explications sur le „Projet d'organisation de la justice internationale" en sept articles, qu'il a composé pour satisfaire a la demande faite par Mr. Root au cours de la dernière séance. (Voir Annexe No. 1). II rappelle que tous les membres sont également convaincus de la nécessité d'aboutir. Pour cela, il faut d'abord la bonne volonté et ensuite une méthode, c'est a dire un ensemble de régies directrices. On trouvera une base solide et positive d'organisation dans la Cour Permanente d'Arbitrage actuelle. II faut procéder plutöt par évolution que par révolution, et nom pas renverser un système existant. il s'agit de concilier, tout en adoptant cette base, le principe de l'égalité des Etats avec la nécessité de donner aux grands Etats "une représentation dans la Cour. Le Président donne lecture des premiers articles de son projet, en faisant observer que la rédaction se rapproche autant que possible du Projet de Convention de 1907. Un simple coup d'ceil sur la liste des arbitres internationaux fait voir la haute valeur des personnalités que les Etats ont designées, et, en même temps-, combien elles sont quadifiées pour choisir les juges a la Cour de Justice. Quant a 1'Assemblée de la Société des Nations, nous ne savons pas d'avance comment elle sera composée, étant donné 1'époque encore troublée oü nous vivons. En chargeant 5™ MEETING (Private), held at the Peace Palace, the Hague, on June 218t, 1920. BARON DESCAMPS in the chair. Present: all members of the Committee (with the exception of M. Bevilaqua); Mr. James Brown Scott; the private secretaries of Baron Descamps and of M. Adatci; the members of the Secrétariat. The meeting opened at 9.35 a.m. The PRESIDENT informed the Committee that Her Majesty the Queen of the Netherlands had expressed her thanks for the homage paid to her by the President in the name of the Committee, in his speech at the opening meeting. Her Majesty would be pleased to receive the Members of the Committee. The President proposed that the Committee should ask for an audience. This proposal was adopted. The President gave some explanation concerning the "Project for the organisation of international justice", in 7 articles, which he had drawn up in response to the request made by Mr. Root during the last meeting. (See Annex 1). He pointed out that all the members of the Committee are equally convinced of the necessity of achieving success. For this, two things were necessary: first of all goodwill, and secondly: a method of work, that is to say, a number of governing rules. The present Permanent Court of Arbitration would be a suitable and positive basis of organisation. Progress must be made rather by évolution than by révolution, not by throwing aside a system already in existence. Thè principle of equality of States, adopted as a basis, must be reconciled with the necessity of giving the great Powers représentation on thè Court. The President read some of the first articles of his project and observed that the wording corresponded as nearly as possible to the Draft Convention of 1907. A single glance at the list of international arbitrators would show the outstanding merits of the persons appointed by the various States, and at the same time would show how well they were qualified to choose the judges for the Court of Justice. As regards the Assembly of the League of - 132 — les arbitres internationaux de nommer les juges, on ne privera pas les Etats de justes garanties, car ce sont eux qui désignent ces arbitres. On s'est demandé s'il est nécessaire de choisir les juges parmi les arbitres. Le Président signale que cette question a été examinéren 1907. Le Projet de Convention de 1907 stipule que les juges seront choisis, autant que possible, parmi les membres de la Cour Permanente d'Arbitrage. II faut encore envisager la grave question de la représentation des grands Etats dans la juridiction internationale,etace sujet le Président estime qu'il importe de stipuler que les grands systèmes juridiques du monde soient représentés dans la Cour. C'est la une idéé d'origine américaine: le Président rappelle les paroles de M. Choate, qui, lors de la Conférence de 1907, s'est prononcé dans ce sens (voir Actes et Documents, JTome II, p. 311, dernier alinéa). II cite ensuite Tadmirable rapport de Mr. James Brown Scott. Le Président donne lecture de quelques extraits de ce rapport. On n'a pas abouti en 1907, paree qu'on a trop oublié 1'organisation possible, en pratique, d'une telle garantie. Elle se concilie remarquablement avec la représentation, au sein de la Cour, de 1'Angleterre, de la France, de 1'Italië, des Etats-Üjnis d'Amérique et du Japon. Et elle est de nature a donner a la Cour 1'aspect mondial qui lui convient, en même temps qu'elle facilite un meilleur jugement des affaires internationales. En résumant, le Président répète que son projet est en realité fondé sur des idéés qui ont déja été présentées et acceptées antérieurement. II se rend trés bien compte, qu'en général les premières propositions concentrent sur elles toutes les objections. II n'a cependant pas hesité a formuler un projet, étant donné 1'esprit dans lequel travaille le Comité. Le Pro jet de 1907 renferme deux lacunes: la composition de la Cour et sa compétence n'ont pas été réglées. Ce sont ces lacunes qu'il faut maintenant s'efforcer de combler. En ce qui concerne le premier point, 1'organisation, tous les Etats demeurent distributivement et a titre égal les électeurs initiaux des juges, puisqu'ils nomment directement les membres de la Cour d'Arbitrage existante. Et le mandat confié a ceux-ci de pourvoir a la représentation dans la Cour nouvelle des principaux systèmes juridiques du monde est de nature a donner, aux grandes Puissances spécialement, tous les apaisements légitimes, en assurant une base vraiment mondiale a 1'institution nouvelle. Nations, one did not at present know how this body would be composed, having regard to the troublous times of the present. By entrusting the international arbitrators with the appointment of the judges, the States would not be deprived of what is due to them, because the arbitrators were chosen by them. The question had been put whether it was necessary to choose the judges from amongst the arbitrators. The President stated that this question already had been considered in 1907; the Draft of 1907 stipulated that the judges should be chosen as far as possible from among the members of the Permanent Court of Arbitration. The important question of the représentation of the great States in the International Court remained to be considered; and in this respect the President considered a stipulation necessary to the effect that the great legal systems of the world should be represented in the Court. This idea was of American origin. The President recalled the words of Mr. Choate, who at the Conference of 1907 put forward the same view. (See "Actes et Documents", Vol. II, page 311, last) paragraph) and also the admirable report of Mr. James Brown Scott. The President read some extracts from this report. Success was not achieved in 1907 for the reason that the possible organisation, in practice, of such a guarantee was too much forgotten. It reconciled itself remarkably with the représentation within the Court of England, France, Italy, the United States of America, and of Japan, fiy its nature, it gave to the Court the worldaspect which it needed, at the same time expediting a better settlement of international affairs. In conclusion, the President repeated that his plan was founded, in reality, on ideas which already had been presented and formerly accepted. He was quite aware of the fact that in general initial proposals attract all the objections. Nevertheless, he did not hesitate to draw up a plan, knowing as he did the spirit in which the Committee worked. The 1907 Draft involved two omissions: the Court's composition and its compétence were not settled. It was this hiatus which now dernanded to be bridged. Concerning the first point, the organisation, all the States remained, distributively and on an equal footing, the initial electors of judges since they name directly the members of the existing Court of Arbitration. The mandate, imposing upon this body the task of giving représentation on the Court to the main legal - 133 - LORD PHILLIMORE remercie le Président de 1'exposé qu'il vient de faire. Mr. ROOT déclare qu'il apprécie hautement la facon trés claire dont le Président a répondu au désir qu'il avait exprimé lui-même, de voir formuler le plan exposé. Mr. Root étudiera ce plan avec le plus grand soin. Lors de la dernière séance, Mr. Root avait eu 1'intention de faire quelques observations théoriques sur le problème qui se pose devant le Comité et de donner ensuite quelques exemples des nécessités imposées au Comité par la tache qui lui est assignée. Les membres du Comité ont posé deux principes auxquels ils peuvent tous se rallier: i) le but de la Cour qu'il s'agit de créer est la réalisation de la justice; 2) l'égalité des Etats doit être sauvegardée. — L'application du premier principe équivaut a l'adaptation de moyens a une fin — de moyens humains a une fin divine. En appliquant 1'autre principe, il est nécessaire d'examiner si ce principe couvre la transaction qu'on est en train d'entreprendre. Ce principe veut dire seulement que les Etats sont égaux en tant qu'ils ont tous le droit souverain de contr61er leurs propres actions sans en rendre compte aux autres. Ce droit s'exerce notamment par la faculté d'accepter ou de refuser les arrangements que va proposer le Comité. En procédant a la création d'une Cour, on dépasse les limites des droits souverains. En nommant des juges qui auront le droit de limiter, par leurs jugements, les droits souverains des Etats, on n'exerce pas des droits de souveraineté. Done, le droit de faire cette nomination doit avoir une autre source; cette source est le consentement mutuel des Etats. II faut par conséquent se demander si ce consentement peut être donné, et dans quelles conditions. Dans cet ordre d'idées, on ne peut pas prendre seulement en considération l'égalité des Etats. On sort du domaine de cette égalité pour entrer dans un autre domaine, oü tout fait relevant doit entrer en ligne de compte. Mr. Root prend un exemple: 1'Union Postale Universelle. Les Etats qui ont conclu cette Convention étaient incontestablement égaux, mais néanmoins, la Convention consacre une classification des Etats sur la base de leurs ressources et de leurs activités commerciales et autres. La même inégalité a été transportée au sein de la systems of the world, had the character of according to the great Powers all just satisfaction by providing a truly world-wide foundation for the new institution. LORD PHILLIMORE thanked the President for the explanation which he had just made. Mr. ROOT expressed his appreciation of the clear way in which the President had complied with his request to see the former's proposal formulated. Mr. Root said that he would study this plan with sympathetic appreciation. At thé last meeting, Mr. Root had intended to make some observations upon the theory of the subject now before the Committee, andi to make some references to the necessities imposed upon the Committee by the task entrusted to it. There were two fundamental principles laid down by thé members of the Committee, with which all agreed: firstly that the object of the projected Court is to ensure justice, and secondly that the equality of States should be saf eguarded. The application of the first principle amounted to an adaptation of means to an end: huimanmeans to secure a divine end. In applying the second principle, it was necessary to consider whether the principle covers the transaction we are going to undertake. The principle only meant that States are equal in so far as they have the sovereign right to control their actions without having to account for them to others. This right applied, especially, to the faculty of acoepting or refusing the proposals to be made by the Committee. When one came to the création of a Court, one would inf ringe on sovereign rights. To appoint judges who are to have the right to make décisions limiting sovereignrighta of States, was not an exercise of the powers of sovereignty. Accordingly, the right to make these appointments must have another source: this source was the mutual consent of States. . Consequently we must determine whether such consent can be given, and under what conditions. In this connection, one must not consider only the equality of States. The field to which this principle applies had been passed, and one had come to a state of affairs in which all reasonable considerations must be taken into account as relevant. Mr. Root took as an example the International Postal Union. The States who made that Convention were undeniably equal, but neverthel ess the Convention classed the States according to their resources and commercial and other - 134 - Société des Nations, qui, a certains égards, a adopté une classification analogue. En renoncant au principe de 1'unanimité, caractéristique des Conférences diplomatiques, et en soumettant tout litige a la décision d'une majorité des Etats, on se soumet a une régie autre que celle de l'égalité des Etats. Tous les Etats peuvent, sans rien abandonner de leur souveraineté, se mettre d'accord pour assurer la justice; mais pareil accord ne veut rien dire, a moins que les moyens pratiques donnant le plus de chance de réaliser la justice ne soient trouvés. Le but est d'assurer une institution qui primera la force. II a toujours existé une division en grands et petits Etats: c'est la force des grandes Puissances qu'il s'agit d'abattre. Les petites nations sentent que leur vie est en danger si le règne die la justice n'est pas assuré. La Cour dominera les grands et protégera les petits. Done, toutes les nations ne sont pas dans la même situation en présence du problème actuel; les grandes Puissances font de grands sacrifices, les petites Puissances ne sacrifient presque rien, mais obtiennent une protection dont les grands Etats n'ont pas besoin. Or, un problème qui implique une différence entre les divers Etats ne peut être résolu en appliquant le principe de l'égalité; une Cour composée d'après ce principe mettrait les grandes Puissances a la merci des Etats qui donnent peu et recoivent beaucoup. II ne faut pas oublier que les Etats sont composés d'êtres humains; ils sont divisés intérieurement entre un parti militaire et un parti pacifique; ce qu'il faut faire, c'est proposer un plan qui puisse, dans chaque pays, donner le dessus aux principes de Paix et de Justice. Le principe de l'égalité en a rencontré un autre: le développement de la démocratie, développement qui a fait naitre 1'idée de 1'indépendance des individus. Le projet du Comité concernant 1'institution d'une Cour permanente sera soumis non pas aux Ministères des Affaires Etrangères, mais aux démocraties qui les contrólent; et les individus qui constituent ces démocraties seront toujours persuaJdés que leur voix doit avoir autant de poids que celle de n'importe quel citoyen d'un autre pays. Dans ces conditions, il serait impossible de proposer un plan selon lequel, par exemple, les cent millions d'habitants des Etats-Unis consentiraient a voir limiter les droits souverains de leur patrie par une Cour oü le vote du demi-million de citoyens du Honduras entrainerait pour leur pays la perte du litige. II ne faut pas perdre de vue que la question qui va être posée devant 1'opinion publique, activities. The same inequality had been transferred to the League of Nations, which for some matters has adopted a similar classification. Directly one departed from the basis of unanimous agreement, which! is a characteristic of diplomatic conferences, and submits any case to the décision of a majority of States, other rules than that of the equality of States became applicable. All States could, without giving up any of their sovereign rights, enter into an agreement to ensure justice; but that meant nothing, unless practical means, giving all assurance possible thiat justice be done, are found. The object was to create an institution which will prevent the use of force. A division into great and small States has always existed. It is the power of the great States which is to be curbed. The little nations feel that their life is in danger, if justice is not established. The Court was to dominate the great Powers and protect the small ones. All nations, therefore, ;were not on the same footing with regard to this problem; the large Powers made great sacrifice; the little Powers sacrificed practically nothing, and on the other hand obtained a protection of which the great Powers were not in need. A problem which entails a distinction of this kind between the various States could not 'be solved by the application of the principle of equality; the formation of the Court on these lines would put the great Powers at the mercy of those States which give little and receive much. It must not be forgotten that the States are composed of human beings, divided among themselves into two groups: one military, one pacifist; the problem to be solved was how to give the upper hand in each country to the principles of Peace and Justice. The principle of equality had met with another principle : the development of democracy, a development which had given rise to the idea of thè independence of the individual. The Committee's plan for a Permanent Court would be submitted, not to Ministries of Foreign Affairs, but to the democracies which control them; and the individuals of which these democracies are composed would always hold the view that each of their votes carries as much weight as the vote of any citizen of anothër country.. Under these circumstances, it would be impossible to put forward a plan in which, for instance, the hundred million inhabitants of the United States would have to consent to have the sovereign rights of their country limited by a Court on which the vote of the half million inhabitants of Honduras — 135 — dans les grands pays, c'est la question de la création d'un pouvoir nouveau, accordant aux représentants d'autres Etats un certain droit de contróle sur 1'activité des divers Etats. Mr. Root ne veut pas paraitre pessimiste, ni critiquer aucun pays, mais il croit devoir faire remarquer que les Etats dont la civilisation est la moins avancée, auront aussi leur vote pour la constitution de la Cour, alors même que leur système juridique retarde tellement sur les sys- lemes généraiement acceptés, qu ils ont dü se soumettre au régime des tribunaux extra-territoriaux. Mr. Root désire a jou ter qu'a son avis 1'esprit de ces pays arriérés ne sera pas entièrement dégagé de toute idéé précomcue, lorsqu'ils viendront contribuer a la constitution de la Cour. II fait observer en outre qu'on aura sans doute beaucoup de peine a trouver les hommes vraiment dignes de siéger a la Cour et qu'il faudra insister auprès d'eux pour qu'ils consentent a abandonner leur foyer et leurs occupations, tandis que les hommes moins désirables chercheront par tous les moyens a obtenir la fonction de juge. Le monde n'est pas foncièrement changé. Mais les gouvernements ne peuvent pas demander a leurs peuples d'accepter une Cour qui sera composée en partie de membres appartenant a cette dernière catégorie. Si les gouvernements abandonnent une partie de leurs pouvoirs souverains il leur faut veiller a ce que ces pouvoirs ne soient cédés que contre de süres garanties. Pour les raisons qu'il vient d'exposer, Mr. Root croit qu'il faut concilier d'une facon ou d'une autre les opinions opposées; sinon, une Cour Permanente n'est pas possible.' Le PRESIDENT dit qu'il croit désirable que les membres du Comité soumettent respectivement leurs propositions, puis donnent leur avis sur les divers projets ainsi présentés. M. HAGERUP et ,M. ALTAMIRA pensent qu'il convient de trancher d'abord la question actuellement en lóüscussion. LORD PHILLIMORE se range a leur avis, bien qu'ayant lui-même un avant-projet a soumettre, mais il le fera plus tard. Le Comité décide de continuer la discussion sur la nomination des juges. M. ADATCI prend la parole pour fournir une précision. II commence par dire qu'il est désireux de voir aboutir les travaux du Comité et might decide a case against the United States. The questions which would be raised by public opinion in the larger countries must be remembered: namely the création of a new power giving tio representatives of other countries a certain! right to control the action of the several states. iMr. Root did not wish to appear pessimistic, non to criticise any country, but feit that he must bring out the fact that the States which are most backward in civilisation will also be entitled to vote in the constitution of the Court, even thOugh their legal system is so far different from the generally accepted ones that they have had to submit td a system of extraterritorial tribunals. Mr. Root added that in his opinion the minds of these) backward countries would not be entirely, tabulae rasae when they would come to contribute their share to the Court. Mr. Root pointed out also that there doubüess would be great difficulty to persuade men reallyi worthy to sit on the Court, and that they would have to be earnestly entreated, bef ore they would consent to leave their homes and their occupations, while less désirable men would tryby every, available means to obtain these posts. The world had not radically chianged. Governments could not ask the people they represent to acc