LE TRAVAIL DE LA FEMME DANS ::ïiA:Xï^^ P. HERFST LE TRAVAIL DB LA FEMME DANS LA GRÈCE ANCIENNE. LE TRAVAIL DE LA FEMME DANS LA GRÈCE ANCIENNE. PROEFSCHRIFT TER VERKRIJGING VAN DEN GRAAD VAN DOCTOR IN DE LETTEREN EN WIJSBEGEERTE AAN DE RIJKSUNIVERSITEIT TE UTRECHT, OP GEZAG VAN DEN RECTOR MAGNIFICUS DR. J. A. C. VAN LEEUWEN, HOOGLEERAAR IN DE FACULTEIT DER GODGELEERDHEID, VOLGENS BESLUIT VAN DEN SENAAT DER UNIVERSITEIT TEGEN DE BEDENKINGEN VAN DE FACULTEIT DER LETTEREN EN WIJSBEGEERTE TE VERDEDIGEN OP VRIJDAG 5 MEI 1922, DES NAMIDDAGS TE 4 UUR DOOR PIETER HERFST, GEBOREN TE GOUDA. A..OOSTHOEK. — UTRECHT. — 1922. OHLENROTHSCHE BUCHDRUCKEREI OEORC RICHTERS ERFURT AAN MIJN OUDERS. AAN MIJN VERLOOFDE. I Bij het beëindigen van mijn academiese studie kan ik niet nalaten een woord van oprechte dank te richten tot U, Hoogleraren, Lectoren en Privaat-docenten van de faculteiten der letteren en wijsbegeerte en der godgeleerdheid, aan wie ik mijn wetenschappelike vorming heb te danken. In het biezonder ben ik U dankbaar, Hooggeleerde Bolkestein, geachte Promotor, voor de welwillende wijze waarop U mij, zonder moeite of tijd te sparen, altijd hebt ter zijde gestaan. Steeds was het mij een groot genoegen te luisteren naar Uw adviezen en altijd zullen de aangename uren die ik bij U heb doorgebracht in mijn herinnering blijven voortleven. Ook aan U, Hooggeleerde J. C. Vollgraff (f), van Gelder (f), Damsté, Ovink, C. W. Vollgraff, Schrijnen, Galand, Obbink, ben ik zeer veel dank verschuldigd. Met genoegen denk ik ook terug aan Uw college's, Zeergeleerde Rutgers van der Loeff, van Hoorn, Hulshof, van den Berg van Eijsingha. Ten slotte wensen ik ook een woord van dank te spreken tot de bibliothecaris van de Universiteitsbibliotheek te Utrecht, J. F. van Someren, en aan alle beambten van die bibliotheekvoor de voorkomendheid waarmee zij mij, ook wanneer ik veel van hen vergde, hebben geholpen. Introduction. Quand quelqu'un se met a traiter un sujet pris dans llüstoire économique de la Grèce, il s'apercpit bien vite de la pauvreté de ses sources et il se voit forcé de tirer tout le profit possible des rares données que les auteurs et les inscriptions lui fournissent. D'ailleurs, nulle tracé de données statistiques, sans lesquelles il est tres difficile de se former une idéé bien juste des situations économiques. Ce manque de bonnes sources s'explique facilement. Aucun auteur de 1'antiquité n'a traité particulièrement de 1'économie. Un écrit tel que VÉconomique de Xénophon renferme peu de chose de ce que nous appelons «éconcmie». Ce manque d'écrits spécialement économiques est a son tour la conséquence du peu d'intérêt que les hommes prenaient en général aux situations et aux questions économiques en tant que celles-ci existaient. Les situations économiques furent, du moins après Hésiode, assez constantes; seulement les guerres y ont amené de temps en temps de légers changements. Mais ces changements n'ont pas influé sur la facon de produire, ils ne faisaient que déplacer les richesses. Cette grande constance a été la cause (non 1'effet!) du fait qu'on ne songeait guère a la possibilité d'autres situations. Aussi point d'écrits renfermant des plans d'amélioration des situations économiques — même dans la République dë Platon cette question est a peine effleurée — et enccre moins un parti ou un groupe d'hommes cherchant a apporter un changement total a ces situations. Ajoutez a cela qu'en Grèce le travail s'est fait en grande partie non pas dans des fabriques ou des ateliers, mais dans les maisons. L'industrie domestique («Hauswirtschaft») 10 y domine. Par la ia question ouvrière n'existe pas, d'oü il s'ensuit qu'on n'écrit pas sur les situations sociales. D'ailleurs, comme les conducteurs spirituels des Grecs appartiennent généralement a la classe aristocratique des grands propriétaires fonciers, ils regardent avec un certain dédain ceux qui doivent gagner leur vie en travaillant. Aussi les rares écrits entamant les questions en rapport avec 1'économie, parient surtout de 1'agriculture. Les plaidoyers prononcés dans les procés ne sont pas non plus une bonne source de renseignements sur les situations, püisque tout naturellement il s'agissait le plus souvent de cas extraordinaires et d'exceptions. Pourtant, dans ces plaidoyers, de même que dans les écrits de Platon et de Xénophon, nous pouvons puiser beaucoup de données indirectes pour notre ouvrage. Les pcètes comiques, parmi lesquels Aristophane occupe une place dominante, nous présentent les situations d'une facon fort exagérée; cependant dans bien des cas nous pouvons nous faire par leurs pièces une idéé assez nette de la réalité. De tout ce que nous venons de dire, il résulte que, pour les questions économiques, nous puisons nos connaissances dans différentes observations détachées, dans quelques paroles isolées et dans les données indirectes que nous fournissent les inscriptions, d'oü il résulte que bien des conclusions sont plus ou moins hypothétiques. Les sources de 1'histoire économique sont donc peu abondantes. Cela est surtout vrai au point de vue des travaux de femmes, puisque 1'homme concentre sur lui tout 1'intérêt, ce qui est 1'effet du röle peu important de la femme dans le travail. Jusqu'ici ce sujet n'a jamais encore été traité spécialement que je sache. On trouve bien dans les différents lexiques, encyclopédies et manuels par-ci par-la des observations sur les travaux de femmes, mais évidemment on n'est pas allé jusqu'è fouiller systématiquement tout 11 le terrain. Cependant une seule partie, Pétat des hétaires, a été traitée trés minutteusement. Aussi les résultats de ces recherches exposés dans un article (Hetairaï) de Schneider dans Pauly-Wissowa et dans un autre (Meretrix) de Navarre dans le Dictionnaire des Antiquités grecques et romaines me semblaient si dignes de foi que, sur ce terrain, je n'ai pas fait de recherches personnelles, mais que je m'en suis rapporté a ces deux articles. On verra par la suite que j'ai traité a part les différents métiers et travaux et que j'ai esquissé dans la mesure du possible, le développement de chaque profession dans le cours des temps. Peut-être j'aurais mieux fait de traiter époque par époque et de crayonner la position de la femme dans le travail pour chaque époque a part. Seulement Pinsuffisance des sources me Pa rendu •mpossible. Dans bien des cas j'ai été forcé de me borner a reproduire les rares données qu'un seul lieu nous offre. Pour limite chronologique j'ai pris le premier siècle après J.C., bien qu'une seule fois j'aie profité des observations d'auteurs qui ont vécu après et naturellement dans bien des cas des sources lexicographiques. Géographiquement je me suis borné a la Grèce et a PAsie mineure. J'avais primitivement Pintention d'étendre mes recherches jusqu'a PEgypte des temps de 1'hellénisme, mais j'y ai renoncé pour des raisons pratiques.1 Si donc les limites chronologiques et géographiques sont assez larges, la nature des sources nous a forcé de nous restréindre dans bien des cas. En effet, les auteurs qui nous sont les plus utiles,. Aristophane, Xénophon, Platon et Démosthène, ont tous vécu aux cinquième et quatrième siècles et ne songent guère qu'a des situations athéniennes, tandis que le plus grand nombre des inscriptions qui nous fournissent des détails pour notre sujet, ont été trouvées a Athènes. L'essai sur le travail de la 1. Voir: Reil, Beitrdge zur Kenntnis des Gewerbes im hellenistischen Aegypten, Leipzig 1913, p. 173. 12 femme en Grèce s'est donc en grande partie borné au travail de la femme dans 1'Athènes du cinquième et du quatrième siècle avant J. C. Dans mes recherches j'ai banni les occupations de la femme dans les offices religieux, cette espèce de travail sortant de la sphère de mon sujet. A part cette exception, j'ai concu 1'idée «travail» dans le sens le plus large du mot. Comme en vertu du statut universitaire le latin n'est plus obligatoire pour les thèses, de sorte que 1'agrégé a le droit de se servir, outre du hollandais, d'une des autres langues, sauf autorisation par la faculté, je me suis demandé scrupuleusement quelle langue je prendrais. Le latin présentait, vu le caractère du sujet, des difficultés particulières, et comme 1'emploi du hollandais aurait fort restreint le cercle de ceux qui pourraient se servir de eet opuscule, je n'avais plus qu'a choisir une des langues modernes. Or, j'ai fini par choisir le francais a cause des nombreux services que les livres de Glotz, de Guiraud et surtout 1'éminent Dictionnaire des Antiquités de Daremberg et Saglio m'ont rendus pour 1'étude de mon sujet. CHAPITRE I. Terminologie. Importance du travail de la femme. I. Agriculture. Elevage. Viticulture. Quand dans les Lois de Platon1 le tjêvog 'A&rjvcüog met sur le tapis la position de la femme dans la vie économique, il dit qu'a ce point de vue Sparte tient le milieu entre 1'Attique {oi naq rjfüv tónoi-) et la Thrace. Les Thraces et bien d'autres peuples, dit-il, font dans 1'agriculture et Pélevage le même usage des femmes que des esclaves.3 Notre auteur prétend que chez les Athéniens les femmes veillent au ménage et confectionnent les vêtements, tandis que la Lacédémonienne s'occupe plutöt d'autres choses. Bien qu'il énumère plusieurs occupations de la Lacédémonienne et de 1'Athénienne, il ne fait dans tout ce passage aucune mention de leur participation ni a 1'agriculture, ni a l'élevage, ni a la viticulture. De même, dans toute la littérature et les inscriptions, il n'y a que fort peu de traces d'occupations de femmes dans ces métiers. Chez Homère les hommes seuls s'occupent du labourage et même les brebis ne sont pas traites par les femmes.4 Béloch5 dit, il est vrai, que les Grecs s'étant établis dans des habitations fixes, ont abandonné 1'agriculture aux femmes, de même que plus tard ce fut le cas chez les 1. VII 805 E. 2. VII 805 A. 3 Sggxe? rats yvvai^i xqümw. xai nolXa Stega yévrj, ystOQ- yeïv re xai fiovy.oXüv xai Ttoinaiveiv xai öiaxovelv ntjdèv öiav dovXcw .... 4. Cf. Olotz, Le travail dans la Grèce ancienne, p. 19. 5. Griechische Geschichte 72. I. p. 80. 14 Athamanes dans la vallée du Pinde,1 mais il ne cite aucun passage a 1'appui de cette assertion. Pas plus que les autres auteurs, Xénophon,2 traitant de 1'agriculture, ne parle de la part que la femme y aurait prise. D'aüleurs, ce qui est caractéristique, c'est que les Grecs n'ont pas de mot pour notre « paysanne ». Le mot ayoóng* ne se présente que comme adjectif. Nous trouvons aypöubtis chez Sappho4 dans le sens de «campagnarde». Les mots ayoolxog et %(üqlxic, chez Lucien5 ont la même signification. Dans le dialoguede Lucien Aphrodite conseille a Paris de prendre une femme, non pas une aygolxog ou xojqixk; comme sont celles de PIda, mais' une femme originaire de 1'Hellade, d'Argos, de Corinthe ou de Sparte. Cette opposition prouve que Lucien veut dire: non pas une campagnarde, mais une femme civilisée. A mon avis, ce röle effacé que joue la femme dans 1'agriculture, s'explique par 1'organisation de ce métier chez les Grecs. La plupart des paysans avaient leur maison dans les villes ou les grands villages; probablement ils n'auront pas eu de ferme a la campagne, mais seulement un hangar ou un petit batiment. Encore de nos jours nous voyons que la femme travaille peu sur les champs, excepté au temps de la moisson. J'ai ici en vue 1'agriculture, et non pas 1'élevage, qui a été de peu d'importance en Grèce. U Héraclide de Pont 23 (FHO II 219): èv rfj 'Ata/uba* %&oa yemgyovat /ié» al ywaïxes, vèfxovoi Sè oi avÖQeg. 2. Oeconomicus V et VIL 3. passim. 4. fragm.71 dans 1'édition deHiller-Crusius: tfe 6'd.yooïöncls xoi inep/xéva anóXav . . . êiXyei vóov oröx imcna/iéva rè Pgdxe' Snetjv inl x&v ayvoam; Athénée (121 C.) cite ces vers en partie, quand il parle de 1'art de se draper dans ses vêtements. Cf. Suidas s. v. ayooubttf; : o yemgyixds te&Q • ■ • • *»?^*«<»ff aygoianiQ dtd tov T. 5. Deorum dial. .XX 13. 15 L'Economique de Xénophon1 prouve que les Grecs estimaient, eux aussi, la femme peu propre aux travaux des champs ; Ischomache dit que Dieu a donné a la femme une nature qui la rend propre a travailler dans la maison, puisqu'elle n'est pas assez robuste pour supporter le froid, la chaleur et les expéditions fatigantes. D'ailleurs 1'éducation des enfants, dit-Ü, réclame trop sa présence. Nous trouvons la même opinion chez Eschyle.2 Hésiode, le poète des paysans compare les femmes aux faux-bourdons fainéants (xr}q>ijveg) qui ne bougent pas de la ruche et dévorent ce que les diligentes abeilles ont recueilli pour eux :3 ol (sc. xrjtpfjveg) S'èvzoa&e [xévovteg ê7irjQe 'Ahtifiia&ri, avöga yvvaud Jieql xaXaaiovgylag öévaa&ai ó/zovoslv, xdv p,r\ ènundfievov rfj sTuaxafiévf); A. Ov dfjxa. 2. Ovös ye deï ovdév ' yvvatxelov yag xovxó ye fid&rj/xa. et dans le Lysis* un homme dit qu'il encourrait une bonne tripotée s'il touchait aux outils qui servent è la lainerie. De même Xénophon3 raconte que Soera te a dit que les femmes seules sont compétentes en matière de lainerie. Dans les mots xaigmaxgig* êgyaaxgig,1 ëgc&og,5 èqiovgyóg* et xaXaavovqyóg,1 nous trouvons une dénomination générale pour les femmes chargées de la lainerie. En outre, de 1'itymologie du mot xcdaauwgyóg, qui d'après Boisacq8 signifie celle «qui se donne de la peine», il résulte que 1'on a toujours considéré ce travail comme quelque chose d'essentiellement féminin. De même les lexicographes ont mis un rapport entre les mots êgi&og et ëgiov (laine), 1. Alcibiades I 126 E. 2. Lysis 208 E. 3. Mem. III e. IX § 11. Cf. Stobée, Flor 85, 21. 4. Etym. Magn.: xaigcoazgiSsg ■ igyacrgiêeg, vqpaazgiöeg. 5. Suidas. Photius, AsSewv owaywytf p. 13, 22 ^ /ua&ov sgia igya^ofj^vn. Théocrite XV, 80 avec scolie. Eustathe sur Ylliade XVIII550. Moeris ovvégv&oi 'Atxotol, avvvcpaivovaai "Eilape^. Titre d'une comédie de Timoclès: aweoyol. Koek y annote: rectius fortasse owégiöot. 6. Eustathe sur Vlliade XVIII 550. Scolie sur Théocrite XV 80. 7. passim. 8. Dictionnaire étymologique de la longue grecque p. 938: «ra- tooui Ces mots supposent un Terfanje m. 'qui se donne de la peine', le travail de la laine étant le labeur par excellence pour les femmes de 1'antiquité grecque». Cf. Scolie sur Platon, Lois 805 E: zaXaalag • êgyamag fj êgtovgylas. 2* 20 car ils 1'expliquent comme r)(jM0&ov) êota kqyaXoiihr\ cependant ce mot a toujours eu outre la signification de «lainière», celle de «femme qui travaille pour un salaire». Tandis que nousvoyons que la femme a pris une large part a 1'industrie lainière, il faut en excepter le peignage et le nettoyage de la laine qui semblent avoir été principalement du domaine de 1'homme. Dans un seul passage de 1'Odyssée le poète parle, il est vrai, de femmes esclaves qui peignent la laine, mais il parait que plus tard seulement des femmes réduites a une grande misère se sont chargées de ce genre de travail, ce que nous pouvons d'ailleurs conclure d'une poésie de Cratès de Thèbes1 citée par Plutarque,2 xai fJL7]v Mixxvllov elaeïdov x&v èoloov £aivovta yvvalxd re ovyt-atvovoav róv hfióv yevyovxag êv aivfj drjioxfjxi. Si donc nous voyons ici qu'une femme aide son mari qui est peigneur de laine, en général le peignage se faisait par des hommes hors de la maison,3 du moins aux temps ultérieurs, ce que nous prouve Lucien.4 II met en scène la Philosophie qui se plaint de ce que les hommes lui consacrent si peu de temps et s'appliquent a toutes sortes d'autres choses comme «lota £aivew a>e eèeoya eïrj xaïg yvvaigi xai sv^gvxa » (peigner la laine afin de faciliter le travail des femmes). Aussi «gdvxota » le mot pour « peigneuse de laine» ne se présente que comme titre de pièces perdues d'Eschyle et de Platon, le poète comique. Le filage a toujours été considéré comme un travail fort propre a la femme. Ordinairement la maitresse de la maison s'en chargeait, secondée par ses esclaves ou 1. Bergk, Poetae lyrici graeci II Crates frg. 6. 2. De vit. aer. al. 7 (Moralia 830 C). 3. Blümner, Leben und Sitten der Griechen I 173. 4. Fugitivi § 12. 21 des aides payées. On appelait ces femmes vrj&ig1 ou xegvijTis.2 D'après Boisacq8 ce dernier mot signifie « femme filant la laine et vivant du produit de son travail». De la les mots %tqvf\g et xegvrjrag avaient la signification affaiblie de « vivant du travail de ses mains». Souvent elles ne s'occupaient pas que du filage, mais encore des autres préparations de la laine. Les fileuses, si elles ne sont pas des esclaves, appartiennent au plus pauvres classes de la population. Déja du temps d'Homère il parait que ces fileuses étaient des pauvresses, puisque dans le 12me livre de 1'Iliade il est question d'une femme qui en filant de la laine gagne un humble pécule (vs. 433 sqq.): ahX' ë%ov, ojare TÓkavra yvvr) xeovfjug dhyfhjg, ffit axa&fiov sxovaa xat eïqiov dficplg dvèhtei lodt,ovQvyavlaxQia. 27 b) Le pilage dans le mortier et la mouture. Dans les temps historiques on n'entendait pas encore Part de moudre le blé au moyen de deux meules; on se contentait de le broyer dans un mortier. Bien qu'aux cinquième et quatrième siècles la mouture ait été sans doute d'un usage plus fréquent, on se servait encore quelquefois de la méthode primitive, ce que nous apprenons par le mortier (8i.fj.og) qui dans les Guèpes d'Aristophane est volée chez une marchande de pain.1 Tant hommes que femmes étaient chargés de la mouture. A cöté du mot ahxQig* se présente, bien que peu souvent, le mot akéxrjg, et a cöté de r\ /uvXco&póg, r) fuvko&oig3 et r) fivkaxgig* nous trouvons ó fxvkoy&QÓg, bien que le plussouvent au sens de « propriétaire d'un moulin»/• Les mots dXergig et fj,vXoj&oóg s'emploient sans aucune différence de signification, ce que nous apprennent Hésyche et Eustathe6 qui traitent ces mots comme des équivalents. Seulement le mot alexgig peut aussi être le nom des jeunes filles qui préparent la farine pour les pains d'oblation. Nous savons qu'en guise de punition on faisait travailler les esclaves dans les moulins7 ce qui prouve que Pon considérait la mouture comme un travail bien dur. Aussi ces femmes passaient pour les plus misérables. Callimaque p. e., dans son Hymne sur Délos,8 fait dire a Héra que Latone a mis au monde Apollon et Artémis en un «endroit ou même les malheureuses» «dlexQÏdeg » ne venaient pas accoucher, mais oü seulement les phoques faisaient des 1. Aristophane, Vespae 238. 2. passim. Cf. Blümner, Technologie la p. 38. 3. Athénée XI 494 E. 4. Pollux VII 180. 5. Suidas: 6 txvXwva xexxrjfj,évog xai èoyaCófievog. 6. Sur YOdyssée VII 104. 7. Lysias I 18. 8. vs. 242. 28 petits. Dans une épigramme chez Plutarque1 il s'agit d'une procession oü on voyait dans les rues non seulement des pauvres et des vieux, mais même une «jtaxvaxeirjg dhxgïg *'• Y a-t-il eu des femmes qui, engagées par des entrepreneurs, moulaient le blé pour le public et non pas pour Volxos? C'est ce que nous ignorons. En des temps ultérieurs il semble que 1'invention du moulin a eau ait facilité leur tache. Dans une épigramme de VAnthologie palatine mise au nom d'Antipater,2 on conseille auxmouleuses de faire la grasse matinee puisqu'on a inventé le moulin a eau qui pourra alléger leur travail.3 De cette épigramme, évidemment écrite au premier siècle après J.C., Baudrillart4 conclut que 1'emploi du moulin a eau qui, vu Strabon,6 existait déja du temps de Mithridate (donc environ 100 av. J. C.) ne s'est étendu que peu a peu, du moins dans 1'Asie Mineure. c) La cuisson. Cette dernière préparation de la farine revenait souvent aux femmes.6 Celles qui étaient spécialement chargées de ce travail s'appelaient aixonoial, dpxonoioi ou aoxoxónoi. En quelques endroits Hérodote7 parle de oixonoiol féminines dans les villes et les armées des Perses et des peuples de 1'Asie Mineure. De même en Platées8 il restait au siège des yvvcüxeg oixonovoi au nombre de 110. Mais ces femmes ne devaient pas seulement veiller a la cuisson du pain; elles devaient aussi moudre leblé. C'est ce que nous apprend Théophraste.9 II cite comme un signe ö'dypoixla quand un homme s'amuse d'abord avec 1. Moralia 1101 F. 2. IX 418. 3. Cf. Quack, De Socialisten I 20. Marx, Das Kapital XIII 3, b. 4. Daremberg et Saglio, Dictionnaire III* 1961. 5. XII—3—30. 6. Guiraud, Main d''oeuvre p. 122. 7. III 150. VII 187. 8. Thucydide II 78. 9. Charactères IV neol dygouttag. 29 sa aaoTioióq ce qui lui vaut une raclée soignée, tandis qu'ensuite il 1'aide a moudre le blé pour lui et sa familie.1 Toutes ces oaonovol ou aoxonoioi servent donc dans une armée ou font le pain qu'il faut au ménage. Parfois cependant les femmes pratiquent la cuisson du pain comme un métier. Ménard, dans son livre «la Vie privée des anciens »2 prétend qu'avant la période macédonienne la cuisson ne formait pas une industrie spéciale. Par contre Mau dans Pauly-Wissowa3 prétend qu'au cinquième siècle le métier de cuire le pain était déja trés répandu. Mau base son opinion surtout sur la mention fréquente d'aQxoTtmiai et d'dgxojtóhdeg. Nous connaissons d'ailleurs le boulanger Théarion4 qui chez Platon est plaisamment rangé parmi les &avfjóatoi owfidmov &egaTtsoxai de même qu'un auteur sur Part culinaire et un cabaretier. Le fait qu'on moulait ordinairement le pain a la maison nous permet de conclure que la cuisson s'y faisait aussi et que seulement les moins riches, ceux qui devaient se refuser des esclaves, achetaient leur pain au boulanger. Kumanudis, traitant de quelques terres cuites dans un art iele de VEyrifieole aQxcuoXoyitrf* admet Pexistence de boulangeries déja au septième siècle. II y compare deux terres cuites dont 1'une6 représente des femmes, 1'autre7 probablement des hommes occupés a cuire et a pétrir du pain. II soupconne que la première donne le tableau du travail domestique, la seconde celui 1. Ceci d'après une note de Fraenkel et Groeneboom dans leur édition de Théophraste. Dans les «codices antiquissimi» nous lisons aaonoióv neigwv Xa#éïv, et dans les «recentiores» aaojwióv tzvq&v Xafieïv, versions inexplicables. 2. p. 90. 3. II 2754 s. v. « Backerei ». 4. Platon, Gorgias 518 B. Athénée IV 12. 5. 1896 p. 201. 6. Jtlvaè 11, 2. Blümner, Technologie l* fig. 24. 7. nlvaè 11, 1 Blümner, Technologie I* fig. 29. 30 - du métier, puisqu'on y voit un plus grand nombre d'ustensiles et de meilleurs fours. (Le sujet d'une terre cuite de Thèbes du même siècle1 représentant quatre femmes pétrissant du pain.tandis qu'une cinquième joue de la flüte, semble d'après Glotz2 être emprunté au travail domestique. Ce nombre relativement grand ne s'oppose pas a Sette supposition. Rappelons a ce sujet que dans la maison d'Ulixe3 douze femmes sont chargées de faire du pain.) Par conséquent Ménard a tort en prétendant qu'avant la période macédonienne la boulangerie ne constituait pas une industrie spéciale.4 Cependant tout porte a croire que la femme n'y a été guère employée. Toujours est-il qu'il y a eu quelques femmes qui faisaient des pains pour les vendre. C'est ce que nous apprend Aristophane, Vespae 238, oü quelqu'un vole le mortier d'une marchande de pain. Cette vendeuse pilait donc le grain tout en se chargeant probablement de la cuisson.5 Bien curieux est sous ce rapport un passage chez Athénée8 oü il cite Phérécratès. Celui-ci dit que jamais personne n'a vu de (myetgaiva ni de poissonnière; la profession devant être aussi en rapport avec le sexe. Par le mot fjuvyelgaiva ii désigne évidemment une cuisinière. Cette remarque a de quoi nous surprendre davantage, si nous admettons un rapport entre le mot fiayetgatva et le verbe fjAaaeiv,1 pétrir, puisque cette dernière 1. BlUmner I2 fig. 25. Buil. de corr. heil. 1900 pl. IX. Perrot et Chipiez VIII 138 fl. I. 2. Le travail p. 78. 3. Odyss. XX 107. 4. La préparation de pain a domicile n'a jamais complètement disparu. Cf. Besnier dans Partiele pistor, pistrina chez DarembergSaglio, Dictionnaire IV 494. 5. Dans une boulangerie a Pompée on a trouvé aussi des moulins ce qui porte a croire que les deux métiers étaient réunis. 6. XIII 612 B. 7. Comme le font Pollux, Hésyche et Muller, Grieksch Woordenboek S. V. /Lidyeigog. 31 aCtion revenait particulièrement a la femme ce que nous avons vu en parlant de quelques terres cuites. De même Platon en parlant des occupations qui conviennent mieux aux femmes qu'aux hommes, cite aussi 1'action de faire cuire et bouillir.1 Dans un autre lieu, il me semble qu 'Athénée secontredit, puisqu'il y dit2 xoi>g dè xd Jié[X[Aaxa TiQoaixi xs xoi>g noiovvxag xovg nXaxovvxag oi tiqóxeqov órj/Movgyovg èxdlovv. Ici Athénée parle donc de or\fuovqyoi males,3 mais la citation qu'il fait ensuite du «Pseuderaclès » de Ménandre, nous prouve qu'il a voulu parler de,femmes. D'ailleurs Casaubone a déja proposé de corriger le texte dans ce sens-la. Pollux4 dit que la drj/Movoyóg est celle qui pendant les noces, pétrit la pate pour les patisseries et qui prépare les sacrifices. Hésyche5 dit aussi qu'elle fait'des patisseries pendant les noces. (èv xoïg yd/uoig jiéfxjj.axa néoaei). Si les explications de Pollux sont justes, la èrjfuovQyóg n'a pas été une «cuisinière par profession », mais nulle part dans tout le passage oü Athénée parle de la drjfuovoyós on ne voit qu'il soit question d'un repas de noces.* Comment faut-il expliquer les mots de PhérécratèsPProbablement il a regardé la question seulement du cöté lexicologique; il aura voulu dire que le mot équivalent féminin de /jdyeigog manquait. Cependant ce qui est remarquable, c'est que nous ne voyons nulle part le mot óipoTtoióg désignant une femme. Le nombre de femmes qui ont fait un métier de ce genre de travail n'aura donc pas été trés grand. En général les 1. Platon Respublica V 455 C.: tip xarv nojcdvcov xs xai êy>t}fidxcov êsqojietav. 2. IV 172. 3. Cf. Eustathe sur YOdyssée XIX 135. 4. III 41. 5. sub voce ÖTj/j.tovQyóg. 6. La scolie sur Arist. Eq. 650 parle de ön/uovgyol comme de femmes qu'on appelait au temps du scholiaste ■önovvij.cpideg (filles d'honneur). 32 occupations de la femme en préparant des aliments se bornaient a Yólxog. Pour faciliter la comparaison je donne ici une liste de mots désignant les hommes et les femmes qui s'occupaient de ces métiers: Traduction du „ Hommes ,• Femmes nuimnca mascuhn alearriQ meunier dXéxrjg ,, aXexgig dgxoxónog boulanger dgxoxónog dqtOTioióg ,, dgxonoióg dgxonónog ,, dgxónxrjg ,, (cuisinière) drjfuovgyóg xodofjsóg celui qui grille xodofieóxgia xodo^irj fjta£o7i47txr)g \ boulanger de [wZoTioióg ] pain d'orge fivXoy&QÓg meunier nvlaxqig fwXay&Qig ■. ÓTtxaveég rötisseur ó\paQXvxr)g cuisinier óipoTcotóg Tie/xfMixovQyóg patisseur Ttkaxovvxonoióg aaonoióg boulanger oixtmoióg 3°. La Cordonnerie. II n'y a que deux exemples oü il est question de femmes employées dans cette industrie et encore les trouvet-on dans des passages qui ne nous avancent guère. Dans une inscription votive d'une affranchie1 nous trouvons, si les mots comblant la lacune sont justes, qu'il s'agit 1. I. G. II 776 col. I. Guiraud, La main-d'oeuvre p. 149. Voir Chap. II. 33 d'une axvxotóftog (cordonnière) qui habitait dans le Pirée: efi LJeiq\aieï ohtovaa axvr[otó/iog. Une autre inscription1 du même groupe parle d'une vev[q]oqdq>og, « cordonnière ». 4°. La Peinture de Vases. Surun vase, reproduit e.a.chez Daremberg et Saglio,2 nous voyons un atelier de potiers oü une femme est occupée a décorer des vases. Le fait qu'elle est assise sur une espèce d'estrade porte a croire qu'elle se trouvait a la tête de 1'atelier. Wilamowitz disant3 que «obwohl wir eine Frau als Leiterin einer Töpferei kennen » fait sans doute allusion a cette représentation. 5°. L'Ivoirerie. Dans un passage d'Homère il s'agit de femmes qui peignaient sur ivoire4: '£3g ö'drs tig xèXêtpavxa yvvfj (poivuci fMrjvr) Mrjovig 77e Kdeiqa, Tiaqrfiov èfi/xevat ïtttkov. 6°. La Métallurgie et 1'Exploitation minière. Dans le BuUet. de corresp. heil. XIII 1889 p. 77 on a reproduit une inscription oü il est question d'une femme qui dore les casques faits par son mari (xgvaangia). Quant a la date de cette inscription, on ne saurait la fixer. Le mot xqvaanqva. (doreuse) ne se présente que dans ce passage, tandis qu'au sujet des xqvocotal (doreurs) on trouve fort peu de chose qui puisse nous renseigner, le métier de doreür étant naturellement peu répandu. Du reste, quant a la Grèce, c'est 1'unique exemple de travail féminin dans cette branche de 1'industrie. Diodore deSicile, dans une description du travail dans les mines d'or sur les frontières de PEgypte, de 1'Arabie 1. I.G. II6 772 b. A. col. I 24. Voir Chap. II. 2. Dia. IV p. 1127 fig. 304. 3. Staat und Gesellsehaft p. 120. 4. Ylliade IV 141 sq. 3 34 et de 1'Ethiopie raconte que les femmes et les hommes étaient chargés de moudre les pierres aurifères. Cependant dans les mines du sol hellénique il n'y a pas eu de travail féminin.1 Si nous embrassons maintenant d'un coup d'ceil genéral tout 1'ensemble, nous voyons que dans différentes industries il n'y a pas tracé de travail de femme. Cependant llnsuffisance de nos sources ne nous permet pas de conclure a Pabsence absolue de travail féminin dans ces métiers. Nous ne saurions que constater pour quelles industries il n'y a rien dans nos sources qui puisse révéler 1'activité de la femme. Ces industries sont (je prends ici le classement de Blümner2: fabrication de papier et d'autres articles pour écrire, d'huiles et d'onguents et Pouvraison de la pierre et des « matières dures» (bois, ivoire, corne, os, métaux, verre etc). Dans tous les métiers que j'ai traités dans cette partie, nous trouvons pourtant bien des exemples de travail d'homme, bien que dans la confection de vêtements la part que 1'homme a eue, ait été peu importante, exception faite pour le filage, puisque nulle part je n'ai trouvé d'exemple d'un homme occupé a filer.3 Tandis que de nos jours les femmes n'exercent pas la cordonnerie ni la corroierie, si ce n'est dans les grands ateliers, il est bien curieux que nous ayons trouvé deux exemples de cordonnières. III. Le commerce. Le commerce chez les peuples primitifs se fit dans sa plus ancienne forme d'une ville a 1'autre et entre pays. Ce n'est que plus tard que le commerce se développe a 1. Ardaillon, Les mines du Laurion. Chap. V. Organisation du travail etc. 2. Technologie und Terminologie. 3. Cf. Blümner, Technologie. 35 rintérieur de la ville.1 Or ce genre de commerce, soit terrestre, soit maritime, n'a jamais été exercé par la femme grecque.2 Celles-ci ne se sont appliquées qu'au commerce local, qui ne s'est établi qu'a une époque ultérieure. Aussi il faut aller jusqu'aux auteurs et aux inscriptions du cinquième siècle pour rencontrer des marchandes. Sans doute ce fait ne prouve pas qu'avant ce siècle il n'y ait pas eu de femme faisant le commerce. Cependant pour le temps antérieur au septième siècle, il nous est permis de constater qu'il n'y a pas eu de marchandes. Le commerce s'était encore peu développé et dans les poèmes homériques il n'y a aucune tracé de commerce fait par des femmes. Si 1'on considère la matière qu'ont traitée les auteurs qui se placent entre Homère et le cinquième siècle, tels qu'Hésiode et les premiers lyriques, nous sentons qu'il est peu probable d'y rencontrer des marchandes. Hésiode habite la campagne; il ne parle que de la vie dans les villages oü le développement économique est peu avancé. Les poètes lyriques ne s'approchent du train ordinaire de la vie que dans les chansons a boire et les chansons d'amour. Aristophane npus met le premier en rapport avec les « dames de la halle ». Mais elles jouent si fréquemment un röle dans les oeuvres de eet auteur qu'il faut en conclure que bien avant lui elles ont fait leur entrée a Athènes. Généralement Aristophane et Démosthène sont en cette matière nos seules sources, de sorte que ce qu'on peut dire au sujet de ces marchandes se rapporte surtout aux situations athéniennes. Toutefois il est probable qu'a Athènes, plus qu'ailleurs, sauf a Corinthe peut-être, les femmes se sont occupées du commerce en détail. Ménandre, rhéteur du deuxième 1. Handwörterbuch der Staatswissenschaften V p. 244. s. v. Handel. 2. Dans une inscription (L G. VIII 2000) se présente le mot è]fi7ioniQ, qui est probablement un nom propre. 3* 36 siècle après J. C. raconte que dans quelques cités les convenances ne permettaient pas aux femmes de faire le commerce au marché.1 II dit littéralement: Kal ydg yvvavxovófxovg noXkai rcöv nóXecbv siaiv ai xelq°' rovovoai. 'Ev dlhüg dè rcöv nólecov crihe tiqö TcXrj&ovorjg dyogag véov q>aiveo&ai ome fiexd deiXr/v óyjiav xaXóv, ovde yvvalxa xamjXeveiv rj SXXó n noteïv rcöv xatd rrjv dyogdv. (Note de Walz sur dXXaïg: Aid. codd. aöraïg. Heer èviaig, Melius Jacobs dXkatg, quod cum avróg saepe commutatur.) Hermann-Blümner2 cite lui- aussi ce passage a commencer par ovdé et en conclut a tort qu'il y avait dans quelques villes un décret qui interdisait aux femmes de faire le commerce sur 1'agora.3 Bien qu'il ne faille pas donner trop de valeur historique a ce passage, nous pouvons admettre que les femmes ont eu a Athènes, bien plus que dans les autres villes, une large part au commerce, du moins pour ce qui regarde la vente en détail. Des différents passages oü nous avons recueilli les données sur ces métiers il réstüte que généralement le commerce exercé par des femmes s'est fait au marché. En plusieurs lieux il s'agit d'une dyogd yvvavxeia, mais les commentateurs ne sont pas d'accord sur la significa t ion de ces mots. Examinons ces passages d'un peu plus prés. Théophraste parlant dans ses Caractères4 des qualités du flatteur, dit qu'il est dfiékei dè xai rdx rfjg yvvaoteiag dyogag diaxovfjoai dvvaróg dnvevoxi « naturellement aussi capable de faire, sans souffler, des commissions sur le marché aux femmes ». 1. Rhetores graeci Walz IX 608 p. 205. 2. Griechische Privataltertütner 421. Anm. 2. 3. Cagnat dans son artlcle «mercator» renvoie a Blümner. 4. II. Koiaxelag. 37 Cet auteur dit dans un autre de ses caractères1: xai rfj yvvatxi dè rfj êavrov ngolxa eioeveyxafAévrj fir) ngiao&ai Qegdnaivav, akXa fM) et AthénéeXIII 566 F, qui dit que les juges de 1'Aréopage n'étaient pas admis s'ils avaient déjeuné èv xamiXeim nous prouvent qu'il y avait chez la xanr/Mg un local oü on pouvait manger les choses achetées. L'étymologie qu'Hésyche donne du mot xdnrjXog nous apprend qu'elles ne vendaient pas que du vin, püisqu'il met un rapport entre ce mot et le mot xdm] qu'il explique par «xgoyrj »,2 Boisacq" dit que l'étymologie du mot n'est pas établie, mais Muller4 est d'accord avec Hésyche. Seulement la 1. vs. 1120. 2. Kénn dè i) TQoqpr). 3. s. v. xaTttfiog. 4. Grieksch woordenboek. x&nr\kog .... oorspronkelijk dus handelaar in levensmiddelen, « worstkoopman ». 11 vente de vin était la spécialité de ces vendeuses. La scolie sur Aristophane, Plutus 1120, dit ceci: xanr/Xig èariv r) róv olvov moXovoa et Pollux1 interprète le mot xdmrjXog ainsi: xanrjXoi dè ov ytóvov oi fiexafioXeïg aXXa xai oi róv olvov xegawóvrsg: « non seulement les marchands mais aussi les mélangeurs de vin ». L' étymologie donnée par la scolie sur Aristophane, Plutus 426, est également curieuse: eïgr/rai xanrjXig, napa ró xax-óvsiv róv nr/Xóv ' nr/Xog dè ó olvog' d&ev xai apmeXog oiovei ëfjmrjXog o'öoa, r\ èv avrfj èypvaa róv nr/Xóv: «La xajtr/Xig est ainsi nommée d'après le frelatage du vin; Or nrjXóg signifie vin, d'oü est dérivé le mot apuieXog qui veut dire en quelque sorte êfjun.r)Xog, c. a. d. la plante qui renferme le vin. navdoxeérgia — Aubergiste. II y a peu de différence entre une xanr\Xig et une jtavdoxemgta. Aussi la scolie sur Aristophane, Pkttus 426, dit « Jiavdoxevrgiav ' 'Avri rov xajir/Xiv, naga ró dé%eodai TTCwfctc». Dans sa boutique ou sa salie aelle on pouvait de même que chez la xajcrjXig prendre des repas. Chez Aristophane2 une navdoxe&iQia met une autre navdoxeirtqva en garde contre Dionysos qui lui a mangé toute sa provision de pain, de viande, d'ail, de pcisson salé et de fromage. Dans une épitaphe trouvée a Syracuse, il s'agit d'une navdóxva.Dittenbergerya fait cetteannotation «navdóxva i. e. jiavdóxeui, cf. Herodianus I p. 248 qui hoe vocabulum a jiavdoxevg eadem ratione derivatum sensit ac fiaolXeta a fiaoiXevg. Multo frequentior sane navdoxeórQui dicitur».3 aXóncoXtg — Marchande de sel. Quant a ce genre de marchandes nous savons seulement qu'on a trouvé deux épitaphes d'aXojuóXideg.* f. VII 193. 2. Ranae 580. '; 3. Dittenberger Sylloge* 901. 4. I. Q. II3 3932. III2 1456. 12 aXqyaójuoXig. Vendeuse de farine. Diogène Laërce1 raconte que Cléanthe faisait cuire du pain ou qu'il préparait en général des farineux (td dlytta ënettev) chez une dXojitÓTtmXig. Outre de la farine elle vendait donc probablement aussi du pain ou quelque chose de semblable.2 Pollux3 nomme une ywri &XQondi[hdoi?]. La femme du vendeur de pourpre aidait sans doute son mari dans 1'exercice de son métier. me^avonlóxoStO^e^avrjTtXóxo^msqyrjnXóxog1— Tresseuse de couronnes. areqxaióncoXic, meyavoiwArfiQia2 — vendeuse de couronnes. De plus d'un passage nous pouvons conclure qu'il n'y avait pas de différence entre la tresseuse et la vendeuse de couronnes. En effet chez Plutarque» quelqu'un donne a des vendeuses de couronnes des conseils sur le tressage et chez Aristophane* une axe7ió)Xri^ et plus loin d'une cptnkr\ consacrée, par une [oxv7m\eió[n(oXt4].i Mais comme il ne reste que les lettres eto, 1'addition qui en a fait oxvTtnsw700X14 n'est pas tout a fait digne de foi, d'autant moins que le mot oxvn7isvomah\s qui sert de base a cette addition, a été construit lui-même sur les lettres ewmoXr^. Pourtant 1'addition me parait assez plausible, puisque le mot axvTiTiewmóXrii, qu'on trouve aussi chez Aristophane,3 est le seul qui se termine par ewmoXr^. Pas plus que la vendeuse d'étoupe on ne saurait ranger sous une des rubriques traitées le métier de la femme nommée "Aoxe^ qui fournissait du roseau (xaXafüdeg) au temple de deux déesses a Eleusis * Ce roseau devait peut-être servir a consolider le toit.5 ■ Ci-dessous je donne une liste de marchands classes sous les mêmes rubriques que les marchandes. En outre j'ai ajouté a la fin quelques rubriques oü 1'on ne rencontre que des hommes. A droite sont imprimés les métiers de femme équivalents en tant qu'ils se présentent. 1°. Comestibles et boissons. m. nom de 1'article f. aXXavxon(bXr)£ saucisses aXojtcbXriï sel aXóntoXu; dX(pixo7tóXr^ farine aXyixóncoXig dqxomx>Xr\C, pain yXvxeqo7iQdx7]i sucreries êyxoidoTKÓXriZ gateaux èXaionojXrjC huile iatxiooxóXrjg hachis la%adoncbXr,g figues iaXadóntoXtg lx&vo7W)Xri<; poissons xajirjXog (détaillant) xcmr\Xig 1. I.O. II6 775 b. col. I 24. 2. 1.0. II6 775 d. 8. 3. Eq. 129. 4. 1.0. II* 834 b. col. 1 v. 64. 5. Mc. Clees, A study etc. p. 32. 49 m. nom de 1'article f. xavkoTooXriz choux xeyxQivoJtwkriz orge xodiojióbjc; tripes xQsoTKÓXrjg viande xQt&oTiéXrjC orge xvQfjPionwXrjg son XaxavoTuóXrjg légumes kexdtoTubXrje purée de légumes fieliTOTtdóXr/Z miel fieXirónoAic /Mfjfigado7uóXr}g sardines olvomóXrjg vin ójuoQOTUüXrjZ fruits öjuoqótuoXiz óajiQioTccóXrj^ légumineuses SangioncoXig ófOQiomóXrjC poissons etc. 6y>07icbXr)£ „ Ttavdoxevg (aubergiste) navdoxe&toia nvqo7téiXr\g f romen t ót£o7tti)XriG. carottes or\aaiioTabXr\g sésame orioanóJimXiG aÜKpioTuóXrjS silphium oixomjóXrjG blé axavbixo7tó>Xr\z cerfeuil oxoQoèoTubXriG ail TOQixoTtxbXriz poisson salé xeiJMxomi>kr)Z tranches de poisson salé TvgoJitóXrj^ fromage (pavtxoTtmXrj^ lentilles XtdooJuóXrjZ purée d'orge toonwXr)£ oeufs wQaioTiojXrjg fruits 2°. Vêtements etc. ■ygvfieojtcóXrjg friperie sQionoiXr/g laine 4 50 m. nom de Partiele f. i/MiTLoxdnrj/.oc vêtements IfAariÓTiojXig Uvo7iéfa\z linge ó&onoTth>)£ parfums CcoombXriz1 victimes hfiava>T07i(bhiC encens XifiavoytÓTaoXic^ fjLVQOJtóhrjC parfums fivoóizoaXig noQopvQOTtdaXrj^ pourpre TcootpvoÓTtoaXtg areopavojtcbXrjC couronnes OTeaxtvÓTttoXig rubans xaiviómaXic, 4°. Toutes sortes d'articles. yeXyoTtóXrjg bibelots yeXyÓJicoXig TiavroTtojXrjC divers rcavxóncoXii; ócoTcomóXr/s bibelots 5°. Métaux etc. aQyvQOTiQaxrjC argent fJeXovoTtcbXrjZ aiguilles fMOTQioTtéXrjg cuillères vofuofjmoncbXrjg monnaies avbrjQOTubXrjg fer %aXxo7Kt)Xr]£ bronze 6°. Armes. &o)QaxombXrjS cuirasses XoyoTicbXriz panaches (iaxaiQ07icbXr]£ gl? ives 1. Hésyche: Caxwiró/tys • ó tè iega fa naiodoxwv xai ó xónog ^atóntoXiQ. Stephanus (Thesaurus linguae graecae) dit t,(oóna>XiQ « non locum sed venditricem indicat», mais je ne sais pas sur quelles données cette assertion se fonde. 51 7°. Livres. Papier, m. nom de Partiele f. fiifiiioTuóirjS livres %aqxo7i(x>lr\g papier 8°. Animaux. Imuóvrjz chevaux óoeojTzéArjg muiets ÓQvt&ojteóXrjg oiseaux ópxvyoncbXrjg grives JtQofJaroTicóXrjQ brebis 10°. Marchands d'articles difficiles a classer sous des rubriques. ayxioTQojióXrie hamecons avdoajioöoxdnrjXos esclaves ÖKp&eQOTtoiXrj^ cuir êvraqpiojcóXrjS articles pour des pompes funèbres xrjQojióXrj^ cire xoXXoTzoiXrjZ colle xoaxivoTtcóXrjg passoires xgrjTziSoTcóXri^ souliers XaqDVQojioiXrjS butin Xrjxv&oTiwXriG lécythes £vXona>XriQ bois mvaxonojX-r/g planches (oiseaux montés sur des planches) . axevojubXrjC outils oTzagtoTióXrig tressages mv7i7ieionmXr)g étoupe mvnneiÓTtxohi avQ/MuoTtwXrjS vomitifs tpag/MixoTióiris médicaments 4* 52 m. nom de 1'article f. %OQèombh]g foin XOQxomólrie cordes pour des instruments de musique. IV. Sages-femtnes et femmes médectas. Le récit d'Hygin1 qui raconte la facon dont les femmes en Grèce se seraient insinuées dans ces professions, est assez connu. Dans les temps anciens les Athéniens auraient empêché les femmes et les esclaves d'apprendre la médecine. Or, une jeune fille, nommée Agnodice, désireuse d'apprendre la médecine, se déguisa en homme et entra en apprentissage chez Hiérophile. Apprenant qu'une femme allait accoucher, elle se présenta chez elle et offrit de 1'assister. Seulement la femme ne se confia a ses soins qu'après avoir appris que ce médecin appartenait a son sexe. Lorsque Agnodice commenca a se faire un nom et que par la les femmes n'admirent plus les médecins auprès de leur lit, ceuxci trainèrent Agnodice devant les tribunaux. Ce ne fut qu'après le secours des Athéniennes aristocratiques que Pon changea la loi en sorte que les femmes pussent apprendre la médecine. Tout ce récit d'Hygine nous semble assez invraisemblable. Aussi ii a trouvé peu de foi auprès des historiens modernes de la médecine et des autres savants qui s'en sont occupés. La plupart2 le regardent comme un conté. Welcker8 essaye d'en expliquer la naissance d'une facon rationnelle: « Der Jungfrau Rechtssache war rein, daher sie Hagnodike genannt ist, und der Arzt bei dem sie lernte war kein Leichtfertiger, sondern ein Hierophilos, 1. Fabulae 254. ;"..,';„ 2. E. a. Siebold, Versuch einer Geschichte der Geburtshülfe p. 64. Haeser. Lehrbuch der Geschichte der Medizin I p. 97. 3. Kleine Schriften III «Die Entbindung». 53 nicht der bekannte Arzt Herophilos welchen Sprengel1 an die Stelle setzt». Ce qui rend le récit encore plus invraisemblable, c'est que dans toute 1'antiquité il n'y a aucun exemple d'un accoucheur. A Sparte on a trouvé une pierre sur laquelle sont représentés deux démons (les Dioscures) qui assistent une Lacédémonienne en couches.2 Mais il nous serait difficile d'en tirer des conclusions au sujet du vrai état de cette matière a Sparte. Chez Nonnos nous trouvons, il est vrai, un exemple d'un accoucheur c. a. d. Hermès, mais ce n'est que dans une allégorie. Comme chez d'autres peuples primitifs il n'y a que de rares exemples d'hommes exercant cette fonction,* on peut admettre comme contraire a la réalité ce qui fait le fond du récit c. a. d.: des hommes en Grèce assistant aux couches. En général nous avons donc le droit de dire qu'en Grèce pour les accouchements on réclamait 1'assistance de sages-femmes,4 et qu'on ne recourait aux médecins qu'en des cas trés compliqués.5 Aussi dans les écrits hippocratiques on se plaint de ce que les médecins sont si peu au fait de ma la dies de femmes.' 1. Geschichte der Medizin im Altertum. p. 568. 2. Marx, Athen Mitt. X p. 177. Tafel VI. L'explication donnée ci-dessus et de la main de Marx est de nature hypothétique. 3. Ce n'est qu'a Hawaï que des vieillards remplacent les sagesfemmes. (J- H. Baas, Geschichtliche Entwicklung des drztlichen Standes p. 4. Ploss-Bartels, Das Weib in der Natur- und Völkerkunde» II p. 83. 42: Die Helfer bei der Oeburtsarbeit) 4. Cf. Neuburger und Pagel, Handbuch der Geschichte der Medizin p. 190: «Aber auch da wo die Knidier im Corpus Hippocraticorum das Maskulinum setzen ist es nur als allgemeiner Ausdruck für «man» gebraucht.» 5. Cf. Salomon Reinach dans le Diciionnaire de Daremberg et Saglio III 1682 (s. v. medica). Baas, Grundrifi der Geschichte der Medizin und des heilenden Standes p. 79. 6. IIsqI yvvaixelwv na&mv 62. 54 Ce qui est curieux, c'est qu'Homère ne parle nulle part de sage-femme.1 Probablement c'est au hasard qu'il * faut attribuer ce fait. Qu'est-ce qu'on sait au sujet de ce métier de sagefemme? On les faisait venir a domicile et a mon avis c'est avec raison que Neuburger-Pagel2 combat la supposition de Haeser3 que les sages-femmes prenaient des pensionnaires. Haeser fonde cette hypothèse sur Aristophane Lysistrata 746 et 747, oü une femme dit: alX oixadé fi tbc; xyv fiaïav cb AvaiaxQdxrj anÓTtEfitpov cbg xayvaxa. mais probablement la femme veut retourner a sa propre maison oü est la sage-femme. Les femmes qui se destinaient au métier d'accoucheuse recevaient leur instruction chez des sages-femmes qui pratiquaient déja depuis un certain temps.4 Platon5 est peu exigeante pour celles qui aspirent au métier: il faut qu'elles aient enfanté, mais il leur est interdit d'être de nouveau enceinte. Par contre le médecin Soranos, qui a vécu dans la première moitié du deuxième siècle après J. C, et qui a écrit sur les maladies de femmes est autrement difficile.8 II faut qu'elles sachent lire et écrire, qu'elles soient intelligentes, qu'elles aient la mémoire tenace, qu'elles jouissent d'une bonne santé, qu'elles soient actives et modestes. Leurs doigts doivent êtres longs et effilés et il leur faut renoncer au filage pour ne pas nuire a la délicatesse de la peau. Enfin pour ne pas succomber a la tentation de provoquer Pavortement, elles ne convoiteront pas Pargent. En considérant cette différence d'exigences il ne faut pas perdre de vue que 1'ouvrage ti Mala chez Homère est un nom calin pour «petite mère». 2. Handbuch der Geschichte der Medizin p. 191. 3. Lehrbuch der Geschichte der Medizin und der epidemischen Krankheiten p. 97. 4. Neuburger-Pagel, Handbuch p. 190. 5. Theaetetus 149. 6. negi ywaixeleuv nd&ow. 56 oü Platon les a énumérées est d'une tout autre nature que 1'écrit scientifique oü Soranos a formulé les siennes. II y a eu aussi des femmes qui voulaient passer pour sagesfemmes sans en avoir les connaissances nécessaires ce que nous prouvent les mots xaïg ye 8vta>e naimg chez Platon.* Maïa était le mot ordinaire pour sage-femme. A cöté de ce mot il y avait encore beaucoup d'autres dénominations que 1'on trouve en grande partie dans les écrits hippocratiques. Les voici par ordre alphabétique: avayéxqia, dvayexqig, dxéaxqta, dxeaxqig, idxqaiva, idxqta, iaxqivrj, iaxqófuua, iaxpóc,, /jxuevxqia, et r) èxaaxpdaaovaa, Ttaqaqjdaaovaa (sc. yvvrj). Quand des complications réclamaient une opération chirurgicale on appelait les sages-femmes aussi ópupaXr,TÓftog, ófjxpdkoxófxoz ou )J xafiovaa (sc. yvvrj). Sauf les trois derniers mots, on se servait de tous ces mots sans différence de signification, mais sans aucun doute quelques-uns en auront été des termes plutöt employés dans les écrits scientifiques. Maïa était le mot dont se servait le commun, tandis que le mot Unpót; était aussi assez généralement employé. D'ailleurs une glosse citée par Wekker2 fuüajL ai iaxqivcu, ai fJorj&oooxu xaïs ywaiiiv èv xoj xixxeiv nous prouve bien que les mots ont eu presque la même signification. Cependant la juxtaposition des deux mots dans une inscription de la fin du quatrième siècle avant J. C.:3 ®avoq[rQÓxri] Me[iixéa>g yvvrj]. Maïa xai iaxqög 0avoargdxrj èv&aèe xeïxai [av)êévi Xvnr)[Q]d, naaiv dè êavovaa no&eivrj nous fait supposer que les mots fxma et iaxqóg ne sont pas tout a fait identiques et que Yiaxqóg (r)) s'est occupée aussi de la guérison de maladies, particulièrement de maladies de femmes. Cette supposition acquiert une plus 1. Theaetetus 150 A. Cf. Siebold, Versuch etc. p. 109. 2. Kleine Schriften III p. 194. 3. I. G. II» 2343. 56 - grande certitude par quelques passages dans les textes. Dans Plliade1 nous lisons qu'Agamède et dans 1'Odysseé2 qu'Hélène connaissent beaucoup de tp&Qfwxa. (remèdes et sortilèges). Dans 1'Hippolyte d'Euripide3 la nourrice demande a Phèdre, si elle souffre d'une maladie qu'elle doit cacher; en ce cas les femmes pourront 1'assister. Probablement dans des cas peu graves les femmes se sont ordinairement adressées a une autre femme ayant quelque expérience médicale, mais qui n'exercait pas la médecine comme un métier, tandis que pour les maladies plus graves on appelait la fidïa, appelée a cette occasion iaxpóg. II faut aller jusqu'a Pline4 pour lire d'une vraie femmemédecin grecque. Elle s'appelait Salpè et donnait des remèdes pour soigner les maladies des yeux, les morsures de chiens enragés, les fièvres etc, et elle a écrit aussi sur la médecine. Platon5 dit que les sages-femmes seraient aussi de bonnes ngofiv^axquu, entremetteuses pour les mariages, mais qu'étant des femmes honnêtes, elles refusent de s'y prêter pour éviter d'être regardées comme des racoleuses.6 Chez les Grecs aussi c'était la femme qui soignait les malades. C'est ainsi que dans les instructions a son épouse, Ischomaque dit que cette tache ne lui paraitra pas trés agréable.7 Sa femme lui répond qu'au contraire ce travail lui plaira, pourvu que les malades soient reconnaissants. Démosthène reconnait lui aussi la valeur de 1. XI 740. 2. IV 226. 3. vs. 293 sq Cf. Salomon Reinach, dans le Dictionnaire de Daremberg-Saglio III 1682 (s. v. medica). 4. Nat. hist. XXVIII c. 19. Cf. Siebold, p. 407. 5. Theaetetus 149 D. "Ag' oüv ëxi xai xdêe avtwv jjo&rjoai Sxi xai ngo/j-vrjozgial eiat deivóxaxai, (hg ndaaoipoi ovow negl rov yvaniai nolav xQTj nolcp dvSgi avpovaav &q iglazovg naïdag xlxxeiv. 6. 150 D : ótA zi/v adtxóv xe xai axexvov ^vvaymyrjv dvögós xai ywatxóg, fi dij zigoaywyelag övo/ia 6g xai xiMpn duupégovat naga xois ^ nevixQoïg. Cf. Hermann-BlüiBner, Privatalterthümer p. 288. 4. Miller, Mélanges de litt. grecque p. 432, 28. 5. CorrectJon de Miller. 6. XX. 'Arjdlag. 58 - pas toujours a allaiter les enfants. II parle d'un homme qui se charge de la besogne d'une xix&rj' xai ró navbiov xrjg xix&rjz aqpeiófievoc /Mxocófjsvog oixiteiv avxóg. Cependant nous pouvons accepter comme un fait que dans la plupart des passages oü il est question d'une xix&rj, on songe a une femme qui remplace la mère pour allaiter les nourrissons,1 ce qui s'accorde avec 1'explication de Thomas Magister: xix&rj dè Xéyexai rj /maxóv 7mqi%ovaa. Puis quand Soranos2 nomme quelques conditions auxquelles une xix&rj doit répondre, il est clair qu'il songe seulement a une femme qui doit remplacer la mère pendant les premiers mois après la naissance de 1'enfant. La xoofpóg était en général la femme qui s'occupait de 1'éducation compléte de 1'enfant. Par contre la juste signification des mots xc&rjvrj et xc&rjvóe n'est pas süre. Dans les passages des auteurs oü se trouvent les mots xt&fjvrj ou xc&rjvóg, on ne trouve rien de certain au sujet des fonctions de ces femmes. Dans deux lieux cependant les mots xocxpoi et xc&r/vai se suivent, ce qui parait indiquer que la fonction de ces deux femmes n'a pas été la même. Aussi Thomas Magister et Eustathe mettent une différence entre la xqocpóg et la xc&rjvrj. Suidas au contraire compare la xc&rjvrj ou xt&rjvó^ a la xgoaióg.3 L'étymologie du mot xc&rjvrj qui d'après Boisacq et Muller est en rapport avec le mot &fja&ai, allaiter, porte a croire que primitivement il a eu la même signification que le mot xix&rj. Quant a la vraie signification des mots xc&rjvrj et xc&rjvóï aux temps historiques nous ne 1. Chez Stobée 98, 72 les mots t/t0tj et TQocpóg signifient également «nourrice sèche ». 2. negi ywaixeltov naftow c. 30. 3. Suidas. s. v. zi&rjvag • Tgoqpovg. s. v. n&rjvóg • Kvgltog èml yvvmxög tijg Ttd»jW)j5cXjjg 'AX.e£dvöoq>. 4. Suidas. S. v. vtf&n • xrj&ag dè xai xég XQoqioiig. 5. XIII 582 B. 6. Meineke veut lire xccêrpi ce qui n'éclaircit pas beaucoup le passage. 7. Hésyche: xofjlcncoia * èni/xEXrjZQUi, zQO(póg. 8. Hellas und Rom II 51. 9. Ilias VI 399, 467. Odyss. XIX 401. 60 enfants. C'est donc a juste titre que Hermann-Blümner1 attaque 1'assertion de Forbiger en renvoyant aux lieux d'Homère8 oü 1'on voit clairement qu'il y avait en tout cas des mères qui allaitaient elles-mêmes leurs enfants. Plus tard les nourrices (proprement dites) sont tres fréquentes et bien des épitaphes en Attique du temps postérieur a Euclide sont destinées a des xtx&at? Ce qui est curieux, c'est que le mot xix&rj se présente une fois comme nom propre.4 L'emploi relativement fréquent de nourrices proprement dites se trouve encore confirmé par Eustathe5 et Aristophane de Byzance qui, énumérant les qualifications des différents ages, nomment naxbiov après le BqétpoQ et ajoutent: tö xQetpófievov vnó xyp^c,. Nauck préfère ici «xix&r/g», ce qui me semble juste. Si donc plus tard l'emploi de nourrices proprement dites parait avoir été assez fréquent, il faut que pour la plupart des families, pour des raisons pécuniaires, il ait été impossible d'avoir une xix&rj. II est difficile d'admettre que des gens qui ne pouvaient pas avoir d'esclave,6 pussent bien se payer une nourrice. D'ailleurs quand Dion Chrysostome7 dit que ce n'est pas une honte, si la mère de quelqu'un sert de nourrice auprès d'orphelins ou d'enfants riches (fuo&ov xtx&eóarj nalöa xcov óoqpavcov r) nkovaicov), il en résulte que, du moins de son temps, seulement les mères riches pouvaient louer une nourrice. Chez Aristophane8 un certain Cinésias vient appeler sa 1. Privatalterthümer p. 288 Note 2. 2. //. XXII 83 Odyss. XI 488. 3. I. O. II8 2729, 3097, 3111, 3522, 4039, 4050, 4139, 4260. 4. I. O. II8 4196. Cf. Bechtel, die Attischen Frauennamen p. 65. 5. sur l'Odyss. VIII, 193. 6. Voir Arist. Politica 1323 a. avec le commentaire de Newman IV p. 567. 7. Ed. Dindorf. Ip. 134 (Oratio VII); 8. Lysistrata 880 sq.: avTT] xl néaxeuQ; ovê'ÈP^eïg xd naiAiov akovxov 8v xa&T]Aov ëmtp rjfiégav; 61 ■ femme, paree que leur enfant n'a été lavé ni allaité depuis cinq jours, ce dont on peut conclure que cette femme allaitait elle-même son enfant. Lysias1 raconte comme une particularité que la femme d'Euphiletos, un homme qui n'est pas trop riche, allaitait elle-même son enfant. L'emploi de nourrices propremeittdites était donc assez fréquent. C'est ainsi que Platon* parmi les professions qui ne sont pas strictement nécessaires dans la cité, il est vrai, (a ovxéii xov èvayxatov ëvexd èaxtv èv talg nókeoiv), nomme aussi celles de la xix&rj et de la xgoyóg, qui pour les femmes des aróXaxec doivent soulager la tache de soigner les enfants et qui doivent veiller a ce que ces femmes se reposent pendant la nuit.3 Plutarque4 exprime le désir que la mère allaite elle-même son enfant, ce qui prouve que de son temps, du moins dans les milieux qu'il fréquentait, l'emploi de nourrices était chose ordinaire. Nous pouvons donc conclure que surtout après le sixième siècle, chacun prenait une nourrice, si ses moyens le lui permettaient. Comment expliquer eet usage? Lenz5, qui admet que déja dans les temps homériques des nourrices allaitaient les enfants, cherche la cause de eet emploi fréquent de nourrices, outre dans les occupations nombreuses de la maison, dans 1'envie d'augmenter autant que possible le nombre d'enfants, puisque selon une vieille croyance les femmes qui allaitent, ne sauraient pas concevoir. Cependant chez les Grecs, surtout après le temps d'Homère, un grand nombre d'enfants n'a jamais été considéré comme un bien désirable.* ■1. I. 9. 2. Respublica II 373 B. 3. Respublica V 460 D. 4. De puer. educ. 5 (Moralia 3 A.) Cf. Favorinus chez Aulus Gellius XII i. 5. Geschichte der Weiber im heroïschen Zeitalter. Consultée dans une version néerlandaise de 1792, 6. Mulder, Quaestiones nonnullae etc p. 115. 62 - Donc des causes énumérées par Lenz, une seule tient debout; c'est celle qui dit que la maitresse de la maison avait beaucoup a travailler. Bien que cette explication ne me satisfasse pas, je ne saurais trouver d'autres causes. II me paraitrait absurde d'accuser la femme grecque d'indolence, puisqu'elle connaissait peu le luxe. Soranos1 donne des conseils pour le choix d'une nourrice. Par Plutarque2 nous savons qu'a Athènes surtout les nourrices lacedémoniennes étaient trés recherchées,3 paree qu'elles avaient un système spécial pour endurcir les enfants. C'est ainsi qu'Alcibiade a été élevé par une nourrice lacédémonienne.4 Des épitaphes attiques parient aussi de xtx&ai du Péloponnèse5 et de Corinthe.' Ces nourrices étrangères ont été recueillies naturellement dans les maisons. Nos données ne nous permettent pas de conclure s'il arrivait aussi qu'on confiait les enfants aux nourrices pour les soigner chez elles, comme cela se fit chez les Babyloniens7 et plus tard chez les Egyptiens.8 b) La nourrice sèche (garde). D'après Platon9 la situation naturelle est que les enfants sont élevés par une nourrice. La tragédie surtout nous apprend le röle important de la tQov c. 30. 2. Lycurgus 16 : Aió xai zó» IftuOev hm toïg xéxvot? Aaxmvacds èwvovvzo ziz&dg (oxyton). 3. Plutarque parle indifféremment de xoexpot et de zafkd, et le rapport de ces mots avec le reste du texte nous prouve qu'il parle de femmes qui outre de 1'allaitement se chargeaient aussi des autres soins de 1'enfant. 4. Plutarque, Alcibiades 1. 5. I. G. II3 3111 (Kaibel, Epigr. 47). 6. I. G. II3 3097. 7. H. Winckler, Die Gesetze Hammurabis § 194. 8. Greek Papyri, Grenfell Hunt II p. 118/119 No. 75. Cf. Sudhoff, Arztliches aus griechischen Papyrusurkunden, p. 153. 9. Leges VII 788—794. 63 restait pendant une grande partie de leur vie la conseillère préférée. Le röle qu'elle joue dans la tragédie ne doit pas s'écarter beaucoup de la réalité.1 Platon2 leur attribue une grande influence sur leurs pupilles et prétend qu'elles pourraient former le caractère des enfants en leur racontant d'autres histoires que celles qu'elles racontent ordinairement. Selon Platon8 la mauvaise éducation par les mères et les xqocpoi est encore la cause de ce que les hommes se servent moins bien de la main gauche. Bien qu'en général je ne m'occupe pas des situations dans 1'Egypte hellénique, il importe peut-être d'observer que les xqocpoi y étaient une espèce de « dépositaires » chez qui on placait les enfants jusqu'a 1'age de deux ans. VI. Occupations de ménage. Toilette. Ce n'est pas ici le lieu de parler des occupations de la maitresse de la maison. Mais il importe de savoir par qui elles ont été assistées dans leur ménage. Puisque parmi les esclaves qui aidaient la maitresse, il y en avait quelques-unes désignées spécialement aux soins de la toilette (surtout de la coiffure) je traiterai ces deux groupes a la fois. L'insuffisance de nos sources nous met dans 1'impossibilité de constater a quel point 1'habitude a existé, dans les différentes époques, d'avoir des domestiques spécialement préposées a la toilette. Ce que nous pouvons stipuler, c'est qu'aux temps antérieurs a 1'Hellénisme généralement le peu de luxe nous défend de supposer l'emploi fréquent de domestiques qui se seraient occupées exclusivement de la toilette. Nulle part en Grèce on ne trouve de coiffeuses indépendantes ayant leur «salon». Seulement en Egypte, on trouve, L Cf. Hermann-Blümner, Privatalterthümer p. 288, note troisième. 2. Respublica II 377 C 3. Leges VII 794 E. 64 sous 1'empire, parmi les noms de xovgeïg qui ont une propre affaire, des noms de femmes.1 Les femmes qu'il faut ranger sous cette rubrique sont, suivant 1'ordre alphabétique: aBga OU aBga. k (k*~jl*X»js^ D'après le « Thesaurus Linguae Graecae » de Stephanus la juste orthographe est dBga (avec «spiritus lenis ») ; d'après lui le mot dBga n'est autre chose que le féminin de 1'adjectif dBgog qui signifie «tendre, doux». Le mot, soit dBga, soit dBga parait avoir designé une servante de confiance. Les lieux qui peuvent apporter quelque lumière, se trouvent chez Suidas,2 Eustathe3 et Lucien.4 Suidas donne 1'explication suivante: ovxe r) auticög êegdmaiva ome r\ ev/xogcpog degamaiva ièyexai, dlX' oixózgiy) ywatxóg xógr\ xai ëvxifwg eïre oixoyevrjg elre fxr) «on ne nomme pas ainsi une simple servante, ni la servante de taille élégante, mais une jeune fille qui demeure dans la maison, assiste la maitresse, est honorée et qui est née ou non dans la maison». Voici 1'explication d'Eustathe : ai yovv dgenxdi xoïg deoTióxaig dovXai aBgai Xeyófievai èb^ixcöc; «les esclaves élevées avec le maitre de la maison et appelées en dialecte aBgai. Un peu plus loin dans 1'explication du même vers, il dit: ëoxi dè dBga xaxd LTavaaviav r) avvxgoqpog xai naga %eïga ftegdnaiva, r) xai oixóxgiy) xai ëvzi/uog «la servante grandie en même temps et dont on peut toujours disposer, qui demeure dans la maison et qui est honorée ». Dans un fragment de Ménandre,6 il s'agit d'enfants \. B. G. U. I 9; IV 15—19. Cf. Chapot, dans le Dictionnaire de Daremberg-Saglio V 354. s. v. tonsor. 2. s. v. SPaa. ■ 3. sur 1'Odyssée XIX 28. 4. de merc. cond. § 39. 5. C. A. F. III p. 149 frg. 520. 65 dont la mère est morte et qui sont élevés par une concubine (naXkaxf)1) du père,une femme qui a été d'abord la dBga de la mère. Voici donc, ce que nous pouvons conclure de ces passages: la dBga était une servante qui assistait la maitresse dans différentes occupations, ce qui résulte surtout de la combinaison des mots ywatxóz dBga2 et &Bga rijg /j,rjtgóg.3 Le mot parait être d'origine sémite.4 dleimgia. dleimris, le masculin équivalent de ce mot désigne 1'homme qui entraine les jeunes lutteurs. Nous ne pouvons que deviner les fonctions de Yaksimgia. Le mot ne se présente que comme titre de pièces du temps de la comédie moyenne, d'Antiphane, (ou d'Alexis5), de Diphile* et d'Amphis.7 Aussi dans les fragments de Lysias8 nous le trouvons une fois. Balavig? BaJ.dviaaa,10 BaXaveózgta.11 Baigneuse. II n'y a pas de quoi nous étonner que ces mots ne se présentent qu'une fois, puisque aussi dans les maisons de bains pour femmes servaient des hommes.1* Notons ici que chez Homère, ce sont des femmes qui préparent les bains des hommes.13 1. Probablement Hésyche a mal compris ce lieu en expliquant afiga comme öovkn, naiïxjy.rj. II explique Ie pluriel par vêai bbvtm. % Luc. de merc. cond. (XVII) § 9. 3. Ménandre CA. F. III p. 149 frg. 520. 4. Boisacq. Dict. etym. Muller, Grieksch Woordenboek. 5. CA. F. II p. 17. Athénée III 123 B. 6. CA. F. II p. 543. 7. C. A. F. II p. 236. 8. frg. XXXIX a (88) Pollux VII 17. 9. Suidas: fSa/xivig ■ tj rov fSahxvécog yvvrj. 10. Anth. Palat. V 82. 11. Pollux VII 166. 12. v. Esveld, De balneis lavationibusque Graecorum. Utrecht 1908 p. 214 et p. 231 note. 13. v- Esveld c. II. Heroibus in lavando mulieres operam dabant 5 66 &aXa/j,t]7ióXog. Femme de chambre. Ce mot ayant cette signification se présente seulement dans 1'Odyssée.1 Dans les Septem contra Thebas* oü Eschyle raconte le sac d'une ville, le choeur dit: navzoöanóc; dè itagnoc, xafiaöig Tteoatv akyvvei, tuxqóy è'öfJLfia &ai.afj,rjjtóXu)v. Evidemment on ne se sert pas de ce mot ici dans le sens de «femme de chambre», mais dans celui de «femme de ménage ». Suidas dit que la &aXaiir\nóï.og est la servante d'un temple. XOfUOTQia. Ce mot se présente seulement chez Hésyche, qui 1'interprète comme èmfiekrjroia, rooqpóg [ê/jJiXéxzQia]. Comme èfjunUxxQia ne peut signifier autre chose que «coiffeuse», les éditeurs ont pris ici ce mot comme une explication du mot xo/ifiojTQia qui est placée a tort après le mot xo/moTgta.3 L'explication «rgoojoV» indique qu'elles s'occupaient aussi probablement aussi de 1'élevage des enfants. xop/MÓzQia- Femme de chambre. Aide a la toilette. Pollux* et Hésyche5 mettent le mot en rapport avec xó/irj «chevelure » et le traduisent par «coiffeuse ». Suidas6 par contre dit que la xofifjuóroia soignait la toilette des femmes,bien que 1'addition du mot êfmXéxrgta indique que quand même le mot ne serait pas en rapport étymologique avec le mot xó/xr/ la xomwnoia était surtout préposée aux soins de la coiffure. Les passages chez Aristophane et Platon oü nous rencontrons le mot, ne nous apprennent rien sur les fonctions de la xofifMÓroia. Chez Aristophane,7 1. VII 8; XXIII 293. 2. vs. 345. 3. Cf. Suidas s. v. xo/jtfidrzgia. 4. II 31 oi dè jisqi Trjv xó/xrp> %eiQOTÉxvai xo/i/icvnai xai xo/u/xa)XQiai ai ywoXxsQ. 5. xo/i/jiattQia • ij xoafiovaa-xds xolxaG xal ydovoa, xovgts. Cf. Helladius chez Photius Bïbl. 530, 14. 6. xofifilÓTQia: è'jxnUxxoia, ij xoafwvaa zag yvvaïxaq. 7. Eccl. 737. 67 quelqu'un met son mobilier sur le pavé pour le porter au marché et suppose que ces objets sont des femmes qui se mettent en rang pour un cortège. A une de ces prétendues femmes, il donne le nom de xo/Lifianoia. Parmi les métiers qui sans être strictement nécessaires, il est vrai, ont été d'une grande utilité, Platon1 range celui de xo/ufMoxgia. Syrianos apporte plus de lumière en disant que les xopparxgiai savent pallier les vilains visages en mettant des fards.8 II parait donc que Pollux et Hésyche trouvent a tort un rapport entre les mots xó/xt] et xoLifxióTQia bien que sans doute la coiffure occupat une large part dans la toilette de la femme grecque. C'est ainsi que Clément d'Alexandrie nommeles miroirs, les résilles et lespeignes, comme des articles dont se servent les xoliluoxquu* xovgeóxoia* xovgig.* Quant a ces mots, je les ai trouvés seulement dans les passages cités, parmi lesquels deux titres de comédies perdues. Tout ce que nous savons au sujet de ces femmes, c'est que leurs fonctions ne peuvent pas avoir beaucoup différé de celles de la xoti/jxóxgia.6 xa/ua. Femme de ménage. Elle surveille le personnel et remplace la maitressse de la maison. On connait le passage dans YEconotnique oü Xénophon parle de ce qu'on doit exiger d'une xa/ua. 1. Rep. II 373 C 2. Syrianos, (Rhet. gr. Ed. Walz IV) p. 383 al xo/tfioizgiai zè dvo/j.og(fu Ttgóaoma xda/iotg èm&èzoig xaMnzovaw. Cf. Saglio dans le Dictionnaire de Daremberg-Saglio IV 239 s. v. ornatrix et Eustathe sur Vlliade XIV 169: xdkixoTÜ^sxai èv djioggrjzm el ntag Xd&n imnotovaa yvvaaay.wg rep xdiXei xai fj,i) vnofiohfuiuyv êx léxvrjg xofiftarnxijs öoxoïrj aètijg zó xaXóv, a/la yv^auyv. 3. Paed. III— 4—26 xo/ifióTiai dé xai xonp.oitgim Jiegi zag ywaïxag ijicpmoXevovaiv al fièv xazónxga, al dè zovg xexgvqpaXovg, uXXai zovg xzèvag. 4. PI ut, Anton. 60. 5. Antiphane C. A. F. II 62. Amphion C. A. F. II 242. 6. Etym. Magn. et Hésyche S. v. xoftuangia. 5* 68 vnoazdzqia. Dans un temple d'Amyclée consacré a la déesse d'Onga et d'Oga on a trouvé deux pierres datant probablement du deuxième siècle après J. C. sur lesquelles sont sculptés des articles servant a la toilette de femme, comme des résilles, un miroir, des peignes, des souliers, des aiguilles, des bottes a toilette etc. Sur une de ces pierres on lit1 Aavayrjza 'Avzmdxoov léoeia et sur 1'autre2 'Av&ovarj Aa/naivézov vnoaxazqut Jusqu'ici on n'a pas retrouvé autre part le mot vnoazdTQia. Que peut-il signifier? Hésyche3 explique le mot ozdzoia comme èfjmlêxxQia. L'Etymologicum Magnum"' donne ce dernier mot comme explication de xoliluozqui. C'est donc une espèce de femme de chambre, aidant probablement a la toilette de la prêtresse, puisque sur les deux pierres, celle de Vlêoeia et celle de 1 'vTtoazdzgia sont sculptés les mêmes objets. Aberdeen5 suppose que les figures représentent des objets que les femmes ont consacrés a la déesse en s'engageant a son service. Le fait que VvnoqzdzQut et l'iégeia sont dénommées de la même facon dans les deux inscriptions, porte a croire que 1 'vjcoazdzgia a été a la fois une prêtresse ou une sousprêtresse. VII. Les hétaires. Comme la matière fournie par les différentes sources ont été presque entièrement traitée dans les articles de Schneider dans Pauly-Wissowa* et de Navarre dans 1. I. G. V I, 248. Boeckh. C. I. G. 1466. 2. I. G. V I 249. Boeckh. C. I. G. 1467. 3. S. V. OT&TQia. 4. S. v. xonfiétoia. 5. Dans Walpole, Memoirs relatïng to European and Asiatic Turkey 1818, p. 456. Cf. Quarterly Review 18182 p. 244 oü Aberdeen traite les mémoires de Walpole. 6. s. v. Hetairai. 69 Daremberg et Saglio1, je me bornerai surtout a donner un résumé des parties des articles mentionnés lesquelles ont quelque importance pour notre sujet. Désignation. La désignation primitive de ces femmes était sióqw] ou noQvidtov, mais déja chez Hérodote on trouve 1'euphémisme êxalga «amie ». Ce mot resta le terme le plus usité. A cöté de ce mot se présentent quelques noms dont on ne saurait établir la juste signification : chtóavonXóxog10 1. Privatalterthümer, p. 69 note 6. 2. Trés rarement un homme libre — et encore moins une femme libre — se louait, forcé par la misère comme ouvrier dans un moulin (voir Blümner, Privatalterthümer'' p. 33 et la citation de Dinarque, in Demosthenem, (I) 23). 3. vs. 238, 1397. 4. Main-d'ceuvre p. 167. 5. Buil. de corr. heil. XIII 1889 p. 77. 6. vs. 1397. Cf. Becker, Charikles II p. 190. 7. v. Leeuwen dans son commtntaire sur ce vers: parentum nominibus additis civem se esse docet. 8. Aristophane, Lysistrata 456 sqq. 9. Voir Chap. I. 10. Arist. Thesm. 446. 78 qui après la mort de son mari doit pourvoir a son entretien et a celui de ses cinq enfants. Wilamowitz1 dit: « es gibt die Wascherin und die Flickerin, auch die Kneipwirtin, alles Bürgerinnen», mais il ne m'a pas été possible de rien trouver concernant une citoyenne aubergiste.2 Quand, au quatrième siècle, bien des femmes, forcées par les circonstances 'temporaires,3 doivent recourir a un métier pour gagner leur vie, plusieurs d'entre elles auront choisi le métier de marchande, comme 1'a fait la raiviÓTicoXiz du 57me plaidoyer de Démosthène. Da ns ce plaidoyer Démosthène défend Euxithéos contre Paccusation d'avoir usurpé le droit de cité. Euxithéos et sa mère vendaient des rubans sur le marché (rjiieïe ÓLioXoyoviiev raivia^ ncaXslv). S'ils avaient été des étrangers ils auraient dü payer le droit de marché en vertu d'une loi de Solon. Mais selon Euxithéos les livres de marché prouveraient que lui et sa mère la xaiviómoXig n'avaient jamais payé ce droit, ce dont on peut conclure qu'ils ont été des citoyens. Ce passage prouve qu'a Athènes, du moins du temps de Démosthène, on considérait comme quelque chose d'exceptionnel une citoyenne faisant le commerce, puisque 1'accusé Eubulidès trouvait dans le fait que la mère d'Euxithéos était vendeuse de rubans un motif assez important pour supposer qu'elle n'était pas citoyenne. De tout ce que nous avons dit, il ressort que dans la vente en détail on trouve relativement peu de citoyennes. 4°. Sages-femmes. Du récit connu4 de la première sage-femme par Hygin et plus particulièrement des mots «tune Athenienses legem emendarunt ut ingenuae artem medicam discerent» 1. Staat und Gesellschaft p. 120. 2. Peut-être Wilamowitz songe a Ia partie navdoxewoia dans le mot forgé que nous trouvons chez Aristophane (Lys. 458). 3. Voir Chap. III. 4. Voir Chap. I 79 un certain Petitus, dans son livre «Jurisprudentia romana et attica »,x conclut qu'une loi athénienne dont le sens avait été d'abord «ne quis servus neve qua femina artem medicam discito» a été changée plus tard en «ingenuae artem medicinam (sic) discunto». Siebold2 tout en considérant le récit d'Hygin comme invraisemblable8 ne sentait pas que Petitus avait reconstruit ces lois rien que d'après ce récit, et c'est ainsi que Siebold tire encore de ces prétendues lois des conclusions sur Pappréciation des sages-femmes chez les Grecs. S'il y a donc tout lieu de douter qu'il y ait eu une loi prescrivant aux sages-femmes d'appartenir a la classe des citoyennes, c'est un fait, qu'on en parle toujours avec respect4 et qu'il n'y a pas d'exemple d'étrangère ni d'esclave exercant cette profession. En tout cas un tres grand nombre de sages-femmes, sinon toutes, étaient citoyennes.5 5°. Nourrices sèches et nourrices proprement dites. II n'y a pas eu de citoyennes servant de nourrices sèches. Pourtant des citoyennes, pressées par les temps durs, ont pu se voir forcées a aller exercer le métier de nourrice proprement dite (rit&rj), ainsi que Démosthène le raconte dans son plaidoyer contre Euboulidès.6 Dion Chrysostome semble avoir Connu des xix&ai libres, car il dit qu'il n'est pas honteux pour quelqu'un, si sa mère gagne son salaire comme rir&rj.'' 1. Leyde 1741. III p. 387. 2. Versuch einer Geschichte der Geburtshülfe § 50. 3. § 24. 4. Voir Chap. IV. 5. Cf. Welcker, Kleine Schriften III p. 195 sq. Büchsenschütz, Besitz und Erwerb p. 293. Quant a Phénarète, la mère de Socrate, il est sur qu'elle était citoyenne d'Athènes. 6. LVII 35, 45. 7. Ed. Dindorf I 134 Oratio IV. 80 - Quant a la plupart des rir&ai des inscriptions, on ne sait pas a quelle classe elles ont appartenu.1 Une de ces femmes, nommée 'Pcot-dvr/ a été sans doute citoyenne.2 6°. Occupations de ménage. Les femmes chargées de ces occupations pour gagner leur vie, n'ont jamais été citoyennes. 7°. Hétaires. De peu de filles de citoyens athéniens nous savons qu'elles sont devenues hétaires»; encore ne se sont-elles jamais engagées dans les maisons publiques.4 La plupart d'entre elles étaient naturellement pauvres. Dans bien des cas elles étaient réduites a la misère par la mort de leur mari.5 Pourtant nous savons quelques cas oü des femmes de qualité se sont faites hétaires.6 Les hétaires libres gagnaient plus que les esclaves ou les affranchies. C'est ce que nous apprend pseudo-Démosthène quand il raconte7 qu'une Nicarète disait des esclaves lui gagnant de 1'argent comme hétaires, que c'étaient ses filles, pour les faire passer pour des femmes libres. Nicarète fit cela ïv' d>£ fxeyioxovg Liio&ovg Ttqóxxoixo xovC, BovXofxévovg' JtirjoidCeiv avxaïc cbg êlev&éqaig ovoaig. 8°. Entremetteuses. Je n'ai rien trouvé au sujet de 1'état social de ces femmes. Donc dans tous les groupes, on ne rencontre que par exception des citoyennes, sauf parmi les sages-femmes 1. Cf. Guiraud, Main-d'oeuvre p. 166. 2. I. G. III 1457. 'Pa>$dvn Zo>7ïóqov 'AXaiéois TÏr&n. Cf. Helen Mc. Clees Ph. D. A study of women in Attic inscriptions p. 31. 3 Pauly-Wissowa VIII p. 1372. Daremberg et Saglio III p. 1827. 4. Schoemann-Lipsius, Griechische Alterthümer* I p. 563. 5. Lucien, Dial. merel. VI. 6. Ploss-Bartels, Das Weib inNatur- und Völkerkunde9 p. 578. 7. In Neaeram. (LIX) § 19. 81 et dans le commerce en détail. Je suis donc d'accord avec cette conclusion de Büchsenschütz1: « Wenn so allerdings die Frauen mittelbar für den Erwerb arbeiteten, indem sie dazu beitrugen den Besitz zu erhalten, oder auch zu vermehren und den Wert desselben zu erhöhen, so ist eine unmittelbare Erwerbstatigkeit denselben nur ausnahmsweise zugemutet worden. » Sans doute cela est en rapport avec le fait que peu de femmes libres restaient célibataires.2 II. Etrangères libres. 1°. Agriculture. Ici aucun cas d'étrangère libre ne nous est connu. Comme les étrangers, du moins en Attique, ne pouvaient pas posséder de biens immeubles et qu'ils pouvaient travailler la terre seulement comme fermiers ou comme ouvriers agricoles3, la plupart des étrangers se sont appliqués au commerce ou a 1'industrie. Sans doute il a été de même pour les femmes, d'autant plus que, comme nous avons vu, le travail de femme dans 1'agriculture a été généralement assez rare. 2°. Industrie et métiers. Bien que probablement du temps de Démétrios de Phalère les métèques formassent le quart de la population totale d'Athènes,4 nulle part nous ne trouvons fait mention spécialement d'étrangères travaillant dans 1'industrie. II ne sera donc pas trop hardi de prétendre que dans ces branches les étrangères n'ont pas joué un röle important. Sans doute il y a aussi un rapport entre ce 1. Besitz und Erwerb p. 293. 2. Zimmern, The greek commonwealth p. 331 sqq. Mulder, Quaestiones nonnullae ad Atheniensium matrimonia vitamque ■conjugalem pertinentes p. 108. 3. Guiraud, Main-d'ceuvre f. 160. 4. Guiraud, p- 159. 6 82 .feiLer. la domination de 1'industrie domestique avec son emploi d'esclaves.1 En outre n'oublions pas que souvent nous ne pouvons pas, d'après nos sources, constater si nous avons affaire a des citoyennes ou a des étrangèrès libres. 3°. Commerce. Le commerce tant par mer (ÈLmogia) que par terre se trouvait a Athènes le plus souvent entre les mains des métèques, en tant qu'il ne s'agissait pas de la vente d'articles produits par les paysans et les artisans.2 Nous avons donc le droit de supposer que parmi les marchandes, il y a eu beaucoup d'étrangèrès. Cependant le nombre de celles dont on peut établir avec certitude, qu'elles ont été étrangèrès, est fort petit. La Ggfftxa xarnjKc;, d'une des inscriptions d'affranchies a Athènes3 doit avoir été une Thrace, puisqu'ici le mot Qoqxxa n'est probablement pas un nom propre. Si donc le nombre des marchandes dont nos sources disent catégoriquement qu'elles étaient étrangèrès, est minime, du fait que la plupart des marchands étaient des étrangers, il nous est permis de conclure que les marchandes, du moins a Athènes, ont appartenu généralement a la classe des étrangèrès. 5°. Nourrices. Comme nous avons déja vu ailleurs, les nourrices originaires du Péloponnèse et plus spécialement les Lacédémoniennes, en tout cas des étrangèrès, étaient tres recherchées a Athènes. C'est ainsi qu.'une inscription trouvée a Athènes4 est consacrée a une xixêri Mèhxta, fille d'un laoreirj^ (étranger privilégié) nommé Apollodore. 1. Quand Guiraud, dans le chapitre sur Ie travail libre, parle des étrangers, il ne fait pas non plus mention de travail de femmes. 2. Wachsmuth, Stadt Athen II p. 493. Glotz, Le travail dans la Grèce ancienne p. 199. 3. C.I.G. II2 773 A. Voir la troisième partie de ce chapitre. 4. t G. II3 2729. Cf. Helen Mc. Clees Ph. D. A study etc. p. 31. 83 6°. Occupations de ménage. Voir la quatrième partie de ce chapitre. 7°. Hétaires. Celles qui n'appartenaient pas a la classe des esclaves, étaient souvent des étrangèrès.1 II parait que surtout les musiciennes ont été étrangèrès (libres?). Du moins Suidas dit que les fiovaovpyoi étaient BdgBagoi yvvaïxeg. III. Affranchies. Malheureusement, dans bien des cas, les textes ne nous apprennent pas, si nous avons affaire a des affranchies ou bien a des étrangèrès. Pourtant, de quelques femmes, nous pouvons dire avec certitude, qu'elles ont appartenu a la classe des affranchies. Plusieurs fois déja.j'ai parlé des inscriptions de la série l. G. II2 768—776, continuée dans les suppléments. Ces inscriptions, datant d'environ 300 av. J. C, étaient gravées sur des tables de marbre trouvées sur 1'Acropole ou dans ses environs. Chaque table compte un grand nombre d'inscriptions, qu'il faut classer en trois groupes. Je donnerai ici de chaque groupe un exemple : 1°. II2 768, 16 sqq. Evrvxk xaTcr/Xi^ djtotpvyovaa 2ojazoaxov Mvrjacatgaxov 'AhoTtexfpEv, qpióXr] ma&fióv [H]. 2°. II5 772 b. B. col. 1 vs. 18. [Afj]iióarQaro^ Ar\Lvoaxqaxov [II]ajU.r)(vei)g) "Qxifiov Tcda(aiovgyóv), èv 'Hyoyfmuiöcóv) (oi)x(ovaav), qpidfo] H. 3°. II5 776 c. B. vs. 2-7. Méhzxa èfi MeXixei olxo(vaa) hBavoytófnoiXic;) aTiéfqnrye} OtXoyelxova Ztfuovldov 'Acptovalov. Koehler, 1'éditeur de cette partie du corpus, croit que les coupes ((pidlai) dont parle chaque inscription, ont été consacrées a Athènes par des esclaves a 1'occasion de leur affra/ichissement. II développe cette opinion d'une facon .plus explicite dans les «Mitteilungen des 1. Daremberg et Saglio III9 1827. 6* 84 • Deutschen Archaologischen Instituts inAthen» de 1878.1 II concoit anotpvymv ou anorpvyovaa suivi d'un nom de citoyen a 1'accusatif comme: «esclave affranchi(e) de». A 1'aide d'autres inscriptions, publiées par lui dans 1'article précité, il prouve que nous avons ici affaire a des affranchi(e)s. Et c'est encore d'une facon convaincante qu'il combat 1'opinion de Rangabé qui, dans ses «Antiquités helléniques »2, avait traduit aaiotpvyibv par « acquitté dans un procés contre». De même il réfute définitivement 1'hypothèse de Curtius3 avec laquelle Wallon* se déclare a peu prés d'accord. D'après cette hypothèse les cpiAlax auraient été consacrées par des esclaves qui, ayant atteint un asile, auraient recouvré la liberté. S'il y a encore, quant a quelques détails, des opinions contradictoires, tous les commentateurs sont d'accord qu'il s'agit ici d'affranchi(e)s. Aussi c'est comme telles que je les regarderai.5 1 °. Agriculture. Aucun exemple. 2°. Industrie et métiers. Bien des femmes, après leur affranchissement, allaient s'appliquer a la confection de vêtements, ayant déja acquis quelque habileté pendant leur esclavage. Ainsi le nombre de xalaaiovoyoi* mentionnées dans la série d'inscriptions susnommée, monte jusqu'a une vingtaine. On trouve dans ces inscriptions aussi la oxvxoxólioz* et la vevgoodtpog.7 1. p. 172. 2. II p. 881 sq. 3. Inscriptiones Atticae nuper repertae. 4. Mem. Ac. In. B. L. XIX 1853, 2 p. 266. 5. Cf. Calderihi, La manomissione e la condizione dei liberti in Grecia p. 430. Celui-ci donne aussi le reste de la littérature. 6. G. II 776 c. A. 9. 7. /. G. II 772 b. A. col. I 24. 85 Quant a la préparation de comestibles je n'ai pu trouver aucun exemple. 3°. Commerce. Comme dans la plupart des cas les affranchies. choi sissaient naturellement le métier qu'ils avaient appris comme esclaves, il n'y a pas de quoi s'étonner qu'il n'y eüt pas beaucoup de femmes qui sont entrées dans le commerce après leur affranchissement. Les rares cas oü nous trouvons pourtant fait mention d'affranchies qui sont marchandes, s'expliquent probablement ainsi: Beaucoup d'esclaves avaient un commerce ou exercaient un métier pour leur propre compte et payaient a leur maitres une ojtocpogd.1 Moyennant une somme d'argent mise de cöté, ils pouvaient acheter leur liberté. Les marchandes, nommées dans les inscriptions susdites, sont une y.ojir\Ug^une faBavcozóncofog,3une arjaa[fi\óntotyig)1 et une [azv7i7i\eió[jtcoXig?].s Dansles « tituli sepulcrales hominum incertae originis», nous trouvons nommées MèXtxxa akoniohg*, [Arjf.irj]zQia .... (jijcokg;7 et 'EXecpavzig i/nazióncoXii. Toutes ces femmes sont selon toute probabilité des affranchies.8 Laf facon dont ces noms nous sont présentés, et aussi leur caractère, montre qu'en tout cas elles n'ont pas été des citoyennes. La navöoxevzQia dans les Ranae d'Aristophane9 est aussi une affranchie, puisqu'elle invoque KUtov comme son jigoazazr/g.10 1. Schoemann-Lipsius, Gr. StaatsaliertA I p. 170. 2. I.G. II2 768, 16. 3. I. G. II5 776 c. B. 4. 4. I.G. II5 768 c. col. II vs. 15, 769 col. II. vs. 12. 5. I.G. II5 775 d. vs. 8. 6. I.G. II 3932. 7. I.G. II3 3650. 8. Guiraud, Main-d''oeuvre p. 149 se basant sur le nom 'EXe(pavxiq suppose que Viiiaxióncohg est une affranchie. 9. vs. 569. 10. Calderini, La manomissione p. 353. 86 4°. Sages-femmes. Voir la première partie de ce chapitre. 5°. Nourrices. Dans deux passages d'auteurs différents, nous lisons, qu'une rit&ri a été affranchie, mais dans les deux cas cela se faisait seulement a un age avancé. Voici le premier passage1 tov dè Moaxicovog 9jv riz&rj Tt£ avrr/ TigeaBvréga, yeyovvT êjur) degémaiv', èXev&éga dè vvv. L'autre rirth) se rencontre dans 1'oraison de Démosthène contre Euerge et Mnèsibule.2 Celli-ci était aussi ngeoBvtèga et après la mort de 1'homme qu'elle a épousé après son affranchissement, elle est rentrée dans 1'ancienne maison. Parmi les «tituli sepulcrales hominum incertae originis» il se trouve aussi quatre noms de xix&ai.3 Probablement on rendait souvent la liberté a une tir&rj, quand elle était devenue trop vieille pour remplir ses fonctions. 6°. Occupations de ménage. Voir la quatrième partie de ce chapitre. 7°. Hétaires etc. Probablement un grand4 nombre d'hétaires, travaillant pour leur compte s'est composé d'affranchies. Un exemple connu, c'est celui de Nécuga contre qui pseudo-Démosthène a prononcé son 59me plaidoyer.5 1. Ménandre, Samia 21 (ed. v. Leeuwen). 2. XLVII § 55, 56. 3. I. O. II 3522 'AoxsfAiaia]. 4039 Novurpig, 4050 Ilatdevois, 4139 ZwétT), 4260 OMqa. Calderini (p. 353) les range parmi les affranchies. 4. Pauly-Wissowa VIII p. 1342. Daremberg et Saglio III p. 1826. 5. Voir § 18 de ce plaidoyer. 87 IV. Esclaves. 1°. Agriculture. Les rares données que nous fournissent les auteurs et les inscriptions, ne nous offrent pas d'indications précises de travail d'esclaves (femmes) dans ces métiers. Comme cependant en général, on occupait peu d'esclaves dans 1'agriculture,1 du moins après le septième siècle, il fallait bien s'attendre a ce résultat négatif. 2°. Industrie et métiers. . On sait que la maitresse de la maison, assistée par ses esclaves, s'occupait presque toujours a faire elle-même les vêtements nécessaires. Mais nulle part je n'ai pu trouver une indication d'esclaves (femmes) qui en atelier, au service d'un entrepreneur, préparaient la laine ou confectionnaient des vêtements. Apparemment cela se faisait seulement a domicile et a usage domestique, tandis qu'on ne vendait que le superflu. Le pilage et la mouture ont été considérés chez les Grecs, comme le travail le plus lourd dont on puisse charger la femme. Aussi nous ne trouvons nulle part d'exemples de femmes libres moulant du blé, puisqu'on en chargeait toujours des esclaves. Burckhardt2 regarde même la mouture comme le travail le plus ancien d'hommes asservis. Les femmes qui cuisaient le pain, étaient aussi des esclaves, sauf de rares exceptions.3 3°. Commerce. Comme nous avons vu, les esclaves pouvaient aussi faire un commerce au profit de leur maitre ou en tout cas vendre au marché des objets fabriqués a domicile. C'est ainsi qu'Eschine,4 parlant des biens que Timarque a hérités de son père, parle aussi d'une yvvaïxa aiióoyiva 1. Glotz, Le travail p. 104. 2. Griechische Kulturgeschichte I p. 156. 3. Voir la première partie de ce chapitre. 4. In Timarchum (I) § 97. 88 - ênujraiiévrjv êoydCeo&ai xai ëgya Xenxd elg xr)v dyogdv êxyégovaav (femme qui savait travailler la filasseet qui apportait son ouvrage subtile a 1'agora). 4°. Sages-femmes. Voir la première partie. 5°. Nourrices. Tandis que les xgocpoi appartenaient toutes a la classe des esclaves,1 il faut y ranger généralement aussi les xlx&ai. '6°. Occupations de ménage. Toilette. Toutes les femmes qui peuvent être rangées sous cette rubrique, étaient esclaves. 7°. Hétaires. Les hétaires, dans les maisons publiques, étaient des esclaves. Aussi la plupart des fxovoovgyoi appartenaient a cette classe. V. Position finaneière. En traitant de la position finaneière des femmes, je considérerai seulement les femmes libres qui, moyennant leur travail, pourvoyaient a leurs besoins, puisque ce n'est pas ici le lieu d'examiner la position finaneière de celles qui n'entrent pas dans cette catégorie, c. a. d. les maitresses de maison et les esclaves. Nous verrons dans le chapitre suivant, que la pauvreté était la principale cause qui forcait les femmes a prendre un métier. Or, les métiers, accessibles a ces femmes, n'étaient généralement pas de nature a enrichir celles qui les exercaient. La plupart d'entre elles n'auront pas mené large, ce qui résulte encore de la facon dont on en parle. L'insuffisance de nos sources cependant ne nous permet pas d'examiner pour chaque métier en particulier, quelle a été la position finaneière de ces femmes. 1. Seulement Plutarque de puer. educ. § 5 (Moralia 3 C): al zlxdai Sè xai al xgocpol .... axe puo&ov qpiiovoai est en contradiction avec cette règle. - 89 - Ce qui est curieux, c'est qu'Eusèbe1 oppose une nlovoia yvvrj a une %eqvrjxie} ou une xanrjMg. Cette opposition s'applique probablement aussi aux temps d'avant J. C. C'est ainsi que la scolie sur Aristophane, Ranae 1350, lieu oü Eschyle chante une femme qui va le matin au marché vendre le surplus de sa laine, dit qu'Aristophane qui fait parler la femme a la première personne, ridiculise ici la pauvreté d'Eschyle.3 Dio Chrysostome4 dit que ceux qui reprochent aux autres que leur mère est ëqiêog; Tovyfjzoia ou Tir&ri font cela pour prouver la pauvreté de ces gens (ov yciQ alfoog avra sqovoiv, av Mycooi, f} ég arj/neïa neviag). Ce qui ne s'accorde pas tout a fait avec tout cela c'est que Démosthène5 dit des xlx&ai, ëqc&oi et xqvyrjtqiai,6 femmes qui ont été forcées par les temps de prendre un métier, que de pauvres qu'elles étaient, elles sont devenues riches. En rapport avec le caractère de ce plaidoyer oü les métiers énumérés sont présentés sous le jour le plus favorable, il faut prendre cette déclaration cum grano salis. Quand Xénophon, dans les Memorabilia,1 fait dire a Socrate, que différents hommes gagnent dans leur métier de quoi vivre largement — Nausicude dans la préparation de la farine (alyixonoda), Cyrèbe dans la boulangerie (aqxonoda) et quelques autres personnes dans la confection de vêtements (xla/xvöovqyla, %kavièonoua, êïcopuöonoda) — nous voyons peu après que c'étaient tous des patrons, puisque 1 'auteur dit, qu'ils exploitent des esclaves. Or, sauf la potière que Wilamowitz suppose 1. Praep. evang. p. 259 A. 2. Cf. Etym. magnum %eovi\ai • neviXQaïs ywwgi xai and AeiQÜii' ^óoaig. 3. Scolie sur Aristophane, Ranae 1350: ndhv ênl nevlav xai fiucgonoêneiav avröv xco/j-cpdeï. 4. Orat. VII 260 R. (Dindorf I p. 134.) 5. LVII § 45. 6. Dio Chrysostome qui parle' aussi de zh&ai, igiêoi et rovyrjTQiat, s'est servi trés probablement de ce passage de Démosthène. 7. II C 7. § 6. 90 avoir été patronne,1 je n'ai pu trouver nulle part un exemple d'une femme se trouvant a la tête d'un atelier ou commerce, de sorte que la conclusion générale, que les femmes exercant un métier n'ont pas fait partie des plus riches, ne me semble pas trop risquée. Les hétaires seules semblent être parvenues quelquefois a une grande richesse.2 VI. Les femmes exercant un métiér étaient-elles mariées ou célibataires? Zimmern3 et Mlle Mulder4 ont prouvé, que fort peu de femmes dans la Grèce des cinquième et quatrième siècles sont restées célibataires. Mes recherches ont confirmé cette opinion, puisque d'aucune femme libre, a 1'exception des hétaires, je n'ai-pu prouver qu'elle soit restée célibataire. N'oublions pas cependant, que dans les sources, surtout dans les inscriptions, nous pouvons voir plus aisément, quelles femmes ont été mariées que de reconnaitre celles qui ne 1'ont pas été, puisque pour celles de la première catégorie le mari est souvent nommé, tandis qu'il n'y a aucun motif de mentionner expressément le célibat d'une femme non mariée. Quant aux femmes suivantes, que j'ai énumérées suivant Pordre alphabétique, il est certain, ou presque certain, qu'elles ont été mariées. dxéaxgta (Lucien LI 24) Bcdavlg (Suidas s. v.) xanrjHc (I. G. II2 773 A) iiaïa (0aivaQétrj) Platon, Theaet. 149 noQ(pvQÓ7tcoi.i4 (Ins. Coss 309) arjaafiójioihg (I. G. II5 769 col. II 12) {xaiviónioXig Démosthène LVII 34 xix&r) „ LVII 55, Peigneuse de laine (Cratès frg. 6). 1. Voir Chap. I 2. p. 33. 2. Pauly-Wissowa VIII p. 1354. 3. The greek commonwealth p. 331. 4. Quaestiones nonnullae p. 107 sq. CHAPITRE UI. Causes et motifs qui ont porté les femmes a prendre un métier. Dans ce chapitre nous pouvons passer sous silence un grand nombre de femmes exercant un métier et qui ont appartenu au rang des esclaves. Ordinairement, quand une esclave était affranchie, elle devait, pour gagner sa vie, continuer le métier qu'elle avait appris comme esclave, son état pécuniaire ne lui permettant pas ordinairement d'y renoncer. La cause générale qui forcait 'une femme a prendre un métier, ou a se faire hétaire,1 était la pauvreté. Un seul passage, Stobée 60,5, semble indiquer que des femmes ont appris aussi quelquefois un métier par précaution pour être a même de gagner leur vie en cas d'appauvrissement. Stobée cite de YAvlrfcqic, de Ménandre: ra naiQipa (jlsv tioisï xaioóc, txoxe dXXóxQia, ocb&i ö'avxd jtov tol aófiaxa ' Biov d'ëveaxi fiW daipaXeC êv xaï£ xè%vas4. Quand la femme assistait son mari dans son métier, ce qui se faisait souvent, ainsi que nous 1'avons vu dans le chapitre précédent, c'était ordinairement, paree que le mari ne voyait pas d'autre moyen d'échapper a la faim. Ceci se trouve nettement exprimé dans le fragment de Cratès,2 que j'ai traité dans Ie premier chapitre. Si les femmes ne prenaient un métier que lorsque la pauvreté les y forcait, il faut admettre qu'elles acceptaient 1. Lucien, MereU dial. III 3, VI, VII. Surtout le récit dans le sixième de ces dialogues est curieux. Après la mort de son marl Crobylè a vécu d'abord de tissage et de filage, mais plus tard elle se décide a faire de sa fille une hétaire pour se mettre a même de gagner sa vie. 2. Bergk, Poetae lyrici graeci II Cratès frg. 6. 92 - de 1'ouvrage pour n'importe quel salaire et que par conséquent le travail de femme était a meilleur compte que le travail d'homme. Le seul lieu qui nous en donne un exemple, se trouve dans la Politique1 d'Aristote. II y dit qu'il y a des magistrats, les yvvaixóvofioi et les naidóvoLioi, qui doivent surveiller l'emploi de femmes et d'enfants «tooneo dxokov&oig » par de pauvres gens.2 Le développement peu avancé de 1'industrie chez les Grecs nous explique en quelques mots, pourquoi nous ne trouvons pas plus de passages qui nous prouvent, que le travail de femme était a meilleur compte que le travail d'homme. D'ailleurs nous avons vu au premier chapitre, que dans 1'industrie en tant qu'elle exsistait, la femme jouait un röle peu important. En général nous ne saurions donc pas prétendre que le bon marché de la maind'oeuvre de femme en ait favorisé l'emploi. La pauvreté, voila la cause principale. Mais cette pauvreté doit avoir elle-même une cause. Quand en Grèce un artisan ou en général quelqu'un appartenant a la classe inférieure, mourait, il laissait ordinairement sa femme dans 1'indigence, puisqu'il n'y avait pas encore la moindre tracé d'assurances. Parfois ces femmes avaient alors, en prenant un métier, bien de la peine a pourvoir a leurs besoins. Ecoutez les plaintes de la tresseuse dé couronnes dans les Fêtes de Démeter d'Aristophane:3 êfiol ydo ÓLvfjQ dné&avev fxèv êv Kvtcqco, naiódgia Tiévze xaxaXmmv ' dycb fxófog ax£v, olov yvvaixovo/ua xai naiöovofita. toïq yao anÓQoiQ dvdyxt) XQfjo&ai xai yvvai£i xai naiaiv v'yoneo dxoXoé&oig dia ttjv ddovHav. Cf. p. 1336 b. 3. Thesm. vs. 446 sqq. ^ n 93 que j'ai de la peine a nourrir en tressant des couronnes sur le marché aux couronnes». La veuve dans les Dialogues des Hétaires de Lucien1 laquelle plus tard fera devenir sa fille hétaire, dit, qu'après la mort de son mari, elle doit gagner sa vie en tissant et en filant; après qu'elle avait vécu quelque temps de 1'argent provenant de la vente des outils de son mari: eha vvv uèv vnan>. 3. VI 174. 4. Pausanias VII—21, 14. 103 of Mylitta introduced by the Phoenicians.' All this is beside the mark. The expression 'Aypodnrjg Liêxeoxi, as my friend Mr. W. Wyse points out to me, is clearly equivalent to the adjective èTiacpoódvzog'lovely','charming'» Comme d'après les passages cités ci-dessus, cette espèce de travail n'était pas regardée comme une honte, 1'observation de Pausanias n'aura probablement pas eu un sens désapprobateur. Tout cela me semble servir de preuve a la justesse de la conception de Frazer. Si donc nous voyons qu'en général on ne méprisait pas ces occupations, il y avait pourtant une différence d'appréciation selon le genre du travail. Une xepyfpcic,, fileuse est d'après YEtymologicum Magnum1 xamivf] (humble, de position inférieure) puisqu'elle vit de travail manuel, (tioqo. ró êx xwv idicov %eiqa>v zgéojeodai) et dans un dialogue de Lucien2 quelqu'un se vante d'être devenu célèbre par la rhétorique, tout en n'étant que le fils d'une couturière qui faisait des raccommodages (dxéaxQia), Pourtant on estimait le travail d'une axéaxQia moins déshonorante que celui d'une cppvyavioxpia (quelqu'une qui grille de 1'orge) puisque dans une des lettres d'Alciphron,3 quelqu'un menace une femme qu'il a prise chez un axeorrjtz (raccommodeur de vêtements) de lui faire griller de 1'orge a la campagne, si elle ne travaille pas mieux. En résumant, nous pouvons dire, que les femmes qui gagnaient leur pain par la lainerie et autres industries analogues, étaient considérées comme de pauvres créatures qui essayaient de gagner honnêtement leur pain. b) Préparation de comestibles. Au premier chapitre nous avons vu que 1'on regardait la meunerie comme le travail le plus lourd dont on put charger les femmes. De même la cuisson du pain était ordinairement le travail des esclaves. Platon trouvait les 1. S. v. %eoyrjftiQ. 2. LI (Rhetorum Praeceptor) 24. 3. II 24. 104 les pays et en tout temps cette espèce de femmes a eu une réputation assez mauvaise, mais surtout en Grèce il parait qu'on les a regardées avec un grand dédain. Quels en ont été les motifs? D'abord les marchandes au marché semblent avoir été mal famées pour leurs cris et leurs querelles. C'est ainsi que Dionyse, dans les Ranae d'Aristophane,2 dit que les poètes ne doivent pas crier comme des marchandes de pain: Xoidogeïa&ai d'oti &éiug dvögag notr/xag dSoneg dgxonóiXidag. Dans le Plutus d'Aristophane3 Chrémyle conclut a cause des cris que pousse la Pauvreté, qu 'elle est aubergiste ou Xexc&ÓTtwXig: IIENIA oïea&e d'elvai xiva fie; XPEMYAOZ navdoxefagiav fj Xext&óncoXiv, ov ydg &v xoaovxovl êvéxgaye^ r)/uv ovdèv rjdixquévrj. 1. Platon, Respublica V 455 C. . . . xai tijv xürv nondvwv xe xai êtpnuéxarv feganelav êv olg órj rt doxeï xó ywaixeiov yévog elven. 2. vs. 857. 3. vs. 426. femmes, plus que les hommes, propres a cuire des gateaux et a faire la cuisine.1 Cependant, comme les femmes n'ont presque jamais considéré cette espèce de travail cömme un métier, on trouve peu de jugements a ce sujet. c) De même nous ne pouvons pas considérer a part les jugements sur le reste des industries, puisque les données nous manquent. 3°. Le commerce. Au premier chapitre nous avons vu que parmi les femmes qui s'occupaient de la vente en détail, le nombre de marchandes au marché était fort grand. Or, dans tous les pays et en tout temps cette espèce de femmes a eu une réputation assez mauvaise, mais surtout en Grèce il parait qu'on les a regardées avec un grand dédain. Quels en ont été les motifs? D'abord les marchandes au marché semblent avoir été mal famées pour leurs cris et leurs querelles. C'est ainsi que Dionyse, dans les Ranae d'Aristophane,2 dit que les poètes ne doivent pas crier comme des marchandes de pain: XotóoQsïa&ai 6'o'è &épug dvdgag notr/xag &one.q dgxonóikibac,. Dans le Plutus d'Aristophane3 Chrémyle conclut a cause des cris que pousse la Pauvreté, qu 'elle est aubergiste ou Aexc&ÓTtojfog: IIENIA oïeo&e ö'elvat xiva fie; XPEMYAOZ navdoxefagiav f] Xext&óncofav, ov ydg dv xoaovxovl êvéxgaye£ r)/uv ovdèv rjdixquévrj. 1. Platon, Respublica V 455 C. . . . xai tijv xürv noaavarv xe xai êtpnuaxwv ■d-eoanelav êv olg órj n Soxeï zó ywaixeiov yévog elven. 2. vs. 857. 3. vs. 426. 106 Dans les Vespae1 Aristophane dit d'une jtavdoxeétQui qu'elle a la voix d'un cochon. Qu'elles montraient au besoin leurs griffes, c'est ce qu'Aristophane raconte dans la Lysistrate2 oü des marchandes, ayant Tesprit belliqueux, sont envoyées les premières contre 1'ennemi. Mais non seulement elles étaient réputées criardes et querelleuses, mais aussi trompeuses, surtout paree qu'elles trichaient avec la mesure. C'est encore Aristophane qui nous apprend cela. Thesm. 347: xeï ng xamr\kog ij xaTirjVig rov %oóg ij rcov xorvkdv ró vó/Maiut bialvLudverai, et Plutus 435: "'"-^ &q' êarlv r) xamjXi^ rjx rórv yeiróvtov i) Talg xorvhug oei pte dtadvfialverai; Le mépris qu'on a pour les marchands en général, et par conséquent pour les marchandes, est attribué par Platon3 a leur soif de faire de trop gros bénéfices: ra dè x&v av&oémov nXfjfh) nav rovvavriov è'^et rovroig, óeó/Mvd re a.[xéxQiog öeïrai xai ê(óv xegdaiveiv ró /uérgia anXrjoroJG aiQeïrai xeodalveiv. dio ndvra ra Jtegi rt)v xanrileiav xai êfiTtoqlav xai Jtavdoxelav yêvtj dtaBéBkr/ral re xai êv alaXQoïg yéyovev övetöeaiv. Nous lisons dans Aristophane4 qu'aussi le public ne se gênait pas d'offenser de toutes les facons les marchandes, plus particulièrement les agronéhdeg- (nos poissonnières manquaient5). C'est donc principalement Aristophane 1. vs. 36. 2. vs. 456. 3. Leges XI 918 D. 4. Vesp. 238, 1388. 5. v. Leeuwen sur Aristophane, Vespae 238 dit que dans la nouvelle comédie le röle des èoronéliêse est rempli par les ix&von&ku, (poissonnlers) qui par 1'accroissement du luxe arüraient particulièrement 1'attention. lOti qui nous donne une mauvaise impression des marchandes. Le passage cité de Platon, de même que le jugement général sur les collègues masculins, nous prouve qu'Aristophane n'aura pas trop exagéré. Cagnat, dans 1'article «mercator» chez Daremberg-Saglio,1 se servant de beaucoup de passages aussi en dehors d'Aristophane, énumère les causes suivantes de la mauvaise réputation des marchands: improbité, manque de bonne foi, fraude, surtout avec les poids et les mesures. En outre bien des hommes avaient choisi ce métier, paree qu'ils n'étaient pas capables de gagner leur pain d'une autre facon. 11 termine son article par ces mots: «On trouve même parmi eux des femmes, malgré la répugnance qu'on éprouve a laisser les femmes se mêler au marché d'affaires qui sont du ressort de !'homme». Quand le rhéteur Ménandre dit, que dans certaines villes il n'était pas «xcdóv», si une femme faisait le commerce en détail, c'est encore une preuve que 1'on n'estimait pas beaucoup ce métier. De même le fait qu'Aristophane ne sait pas ridiculiser Euripide de meilleure facon qu'en prétendant qu'il est le fils d'une marchande des quatre saisons, caractérise assez la situation. Peut-être a Corinthe, ville sur laquelle nous sommes plus mal renseignés, on aura jugé probablement avec plus d'indulgence, puisque Hérodote2 dit que les Corinthiens dénigraient le moins ceux qui devaient travailler pour leur pain: rjxioxa dè i KoQiv&tot övovxai xovg yeipoxè%va£. A Athènes il a même fallu évidemment faire une loi défendant de reprocher a des citoyens et a des citoyennes de se faire un métier du commerce sur 1'agora.3 1. III p. 1731. 2. II 167. 3. Démosthène LVII § 30: nooit tovq vófwvg, oi xeletiovrnv Svoxov ehai xfj xaxnyoglq tov xt)v ègyaalav xijv év xfj ayogg. ij xwv nofaiBW rj xatv nohxlöwv óveiöt^ovxd xm. Cf. Becker-Göll, Charikles II p. 191. 107 Pourtant Platon1 aurait trouvé absurde, si les aoiaxoi cu les femmes, s'étaient vus contraints de se faire aubergiste ou détaiilant. Si donc 1'opinion générale sur la marchande n'a pas été favorable, il arrivait qielquefois, comme nous avons vu au deuxième chapitre, qu'une citoyenne, réduite a la misère, n'avait plus d'autre ressource que de prendre le métier de marchande.2 L'assertion de Büchsenschütz3 « Madchen und Frauen vollends, welche sich mit dem Kleinhandel abgaben, wurden gewiB ziemlich allgemein der niedrigsten Klasse feiler Dirnen gleichgeachtet» me semble fort exagérée. La seule opinion favorable que j'aie pu trouver sur une femme de cette classe, se trouve dans une épitaphe a Syracuse pour une navöóxia xoriaxd.* Mais la valeur de ces paroles n'est pas trés grande, 1'épitaphe étant faite probablement par un parent de la défunte. 4°. Sages-femmes. Socrate disait selon Platon5 qu'il était le fils d'une sage-femme noble et respectable: ovx axr]xoac tog êytl> ei/u vlóe yiaiac, (uüa yevvaïag re xai BXoavqag, 0aivaQérrjg; C'est presque le seul passage que j'aie pu trouver chez les auteurs grecs dans lequel le jugement sur les accoucheuses est positivement favorable. La citation perd encore de son prix, paree que Socrate parle ici de sa mère. ï" Leges XI 918 D. E. inei el Tig, 8 fiijnoxe yévovco oèó' iatai, ngoaavayxdaeie — yeküov [ièv eljteïv, Sfiwg öè elgrjaecai — navèoxevoai tovq navtaf.fi dgloiovs Svdgas ènC xiva %gdvov f\ xanr\Xer>ew rj xi xiöv xoiovxoyv ngdxxeiv, ij xai ywaïxag lx. xivog dvdyxrjg eluagfiévrjg xov xoiovxov (xexaayelv xgónov etc. 2. Schoemann-Lipsius I 4.éd. p. 576 (éd. pr. p. 563). Da aber der Kleinhandel für ein gemeines und schmutziges Geschaft galt, so bleiben die Bürger ihm fern, wenn nicht die Not sie zwang zu diesem Gewerbe zu greifen. 3. Besüz und Erwerb p. 279. 4. Dittenberger Sylloge2 901. 5. Theaetetus 149 A. 108 De plus il y a une inscription oü 1'on parle avec respect d'une sage-femme [M]aïa xai iaxgós &avooxodxr] êv&dde xelxai [ov]&évi ivjirjlola, naaiv dè iïavovoa no&eivrj. « Ci-git la sage-femme et médecin Q>avoaxqdxr\. A personne elle n'a causé de douleur, mais sa mort signifia pour tous une grande perte.» Plus tard Pline1 nous raconte d'une certaine Olympias Thebana, une femme qui s'est fait une certaine célébrité en s'appliquant a guérir des maladies et même en écrivant la-dessus des traités. Pourtant la conclusion de Siebold* se basant surtout sur ce passage et disant: «dass im Altertume Hebammen in hohem Ansehen standen», mesemble trop hardie. D'autres ont accepté cette conclusion. C'est ainsi que Reinach dit dans son article « medicus» dans Ie dictionnaire de Daremberg et Saglio3 «Les accoucheuses tant en Grèce qu'a Rome paraissent avoir été fort considérées», et il renvoie è Siebold et a un passage de Ploss-Bartels ,Das Weib', qui se fonde aussi sur Siebold. Si donc les preuves positives de haute estime des accoucheuses manquent presque absolument, nous pouvons pourtant conclure de certaines données, que la profession de sage-femme n'a pas été en déshonneur. II faut bien que le récit d'Hygine4, d'après lequel enfin seulement des citoyennes pouvaient se fafre accoucheuses, ait eu un fond de vérité. En outre le fait que ni Aristophane ni Ia plupart des auteurs de comédies ne se sont moqués des sages-femmes, ce qu'ils aimaient a faire quand il s'agissait de marchandes, nous dit qu'on ménageait les accoucheuses. A mon avis il faut chercher 1'explication de ce fait dans le respect qu'on avait pour 1. Nat. hist. XXVIIIc. 19. ' 2. Versuch einer Gesthichte der Geburtshülfe § 52. 3. III 1683. 4. Fabulae 254. 109 1'habileté et 1'adresse des sages-femmes, qualités que toute femme ne pouvait pas acquérir. Un auteur de comédies, Antiphane, dans le (Moojióvrjoog1 s'est exprimè moins favorablement au sujet de ces femmes. Les Scythes, dit-il, sont beaucoup plus intelligents que les Grecs, car: 4. xov jud Aia xix&ag elodyovot Baoxdvovg, xat TimÓayoyyovg ad&ig, wv tieï^ov xaxóv ovx ëoxtv ovdèv itexd ye /uaiac vt) Aia' aöxai d'vneoBailovoi fiexd yè vr) Aia 8. xovg itrjXQayvQxovvxdg ye' tioXv ydg aë yêvog luagojxaxov xovx' ëoxiv, el fit) vr) Aia tvÖ£ ix&vojtóAag Bovlexal ri4 Xèyeiv. II en fait donc voir de dures aux sages-femmes, car elles sont encore piresque les nourrices médisantes et que les Ttaioayaryoi.2 5°. Nourrices. Les fonctions des rit&at et des xqocpoi n'étant pas toujours séparées, on les jugeait de la même facon, de sorte que je traiterai les deux groupes a la fois. Les nourrices jouissaient en Grèce d'une grande estime, inspirée surtout par un sentiment de piété. Dans bien des cas la nourrice occupait une place égale a celle de la mère, ce que nous voyons clairement chez Platon qui parle souvent tout d'une haleine de la mère et de la TQoyóg.3 Dans beaucoup d'épitaphes, il est fait mention de xix&ai et de xqotpoi avec ou sans addition de iQr\oTt) ou dixaioxdxri.* La grande estime s'exprime nettement dans une épitaphe attique5 d'une certaine Melitta: 1 frg. 159 CA. F. 2. La verston de Cobet des vers 5/e txettodv óvei üXovxcovi xe xeïvxai. .«La nourrice Melitta, fille de VlooxeXrjc Apollodore. Ici la terre couvre la bonne nourrice d'Hippostxate: maintenant encore vous lui faites défaut et pendant que vousviviez je vous aimais, nourrice, et maintenant encore, pendant que vous êtes sous la terre, je vous vénère et je vous honorerai tant que je vivrai et je sais que vous écherra sous la terre le plus grand honneur chez Perséphone et Pluton, si du moins les bons sont récompensés ». Chez Démosthène1 nous lisons d'une affranchie xix&ri qui, après la mort de son mari, revient dans la maison de son nourrisson. Dans la tragédie nous pouvons voir la place considérable qu'occupait la xgocpóg. Cependant il ne faut pas perdre de vue, que cette vénération avait absolument un caractère personnel. On estimait et aimait beaucoup sa propre xix&rj ou xoo1 xaigcooécov 22 Callimachus, Hymn in Del.l — xaigaiorgideg 19 242 27 — — xofifidngta 67, 68 Cicero, Verr. II ie 34 (§86) 23 Z«e^"C 89,103 Clemens Alex. Paed. III, 4,2öj 67 Euripides, Hipp. 293 56 C(omicorum) A(tticorum) | Eusebius Praep. evang. p.l F(ragmenta) I p. 323 46 259 A 69 _ II p. 17 65 Eustathius in II. VI 399 57 — II p. 62 ^7 XIV 169 67 II p. 159 67, 109 XVIII 550 16, 19 — II p. 236 | 65 — in Odyss. VII 104 27 ■ — — II p. 242 67 — VII 107 22 — II p. 285 I 73 — VIII 193 60 II p. 477 73 XIV 385 23, 24 _ II p. 543 65 XIX 28 64 — II p. 554 j 73 — XIX 135 31 III 149 64, 65 F(ragmenta) H(istoricum) j — III 287 I 44 G(raecorum) II 219 14 — — III 945 [ 111 Harpocration s. v. dorwd/togl 72 - Crates (Bergk II frg. 6) 20,76, Helladius apud Photius Bibl.\ [90, 91 530, 14 66 Demosthenes in Buerg. et Heraclides Ponticus 23 (=i Mnes. (XLVII) § 55, 56 110 F. H. O. II 219) 14 — in Eubul. (LVII) 46, 78 Herodianus I 248 41 § 30 106 Herodotus II 167 106 — § 34 90 — III 150 28 § 35 79, 94 — VII 187 28 § 42 110 — VIII 96 26 — § 45 17, 75, Hesiodus opera et Dies 602 16, 75 79, 89, — Theog. 598 15 94 Hesychius s. v. Sfiga 65 § 55 86, 90 dxeozrjgwv 24 § 56 I 86 yekyonoiikeïv 47 — in Neaeram (LIX) § 18 86 — ór]/novgydg 31 § 19 80 toxmdAng 50 — §56 57 — — {hjkdorgia 59 Dinarchus in Dem. (I) 23 77 — xónnlog 40 Dio Chrys. (Dindorf) I p. 134 17, 60, xoóofirj 26. (260 R) 79,89 - — xo/ilovgta 51,68,67 Diodorus Siculus III 13 33 — fidyeigog 30 Diogenes Laert. V 2, § 168 | 42 — — Ttodozgux 16 120 I page | page Hesychius S. v. oratgia 68 1. G. II3 4196 60 ifpamqk 21 — II3 4260 60, 86, — — tpgvyta 26 | 109 (HippocratesJ^teeiytwoixe^tov — II6 768 c 183, 85 jid&mv 62 53 — II6 768 c col. II vs. 15 [ 44 Homerus, Ilias IV 141 33 — II5 769 II vs. 12 j 44, 85, VI 399 59 90 - VI 467 59 — II5 772 b A col. I 24 33,84 XI 740 56 — II* 775 b col. I 24 28 — XII 433 sqq. 21 — II5 775d 8 48, 85 XXII 83 60 — II* 776 B 4 45,83 — Odyss. IV 226 56 — II* 776 c 84, 85 - VII 8 66 - III8 1456, 1457 41, 80, — — XI 448 60 109 — XIX 401 59 — V1 248, 249 68 XX 107 30 — VIII 2000 j 35 XXIII 293 66 C. I. G. (Boeckh) 2519 j 45 Hyginus, Fab. 254 52,109 3657 Dittenberger 2 900 44 Inscriptiones: qq] 41 \(yj I. G. II2 768 83, 85 Paton-Hlcks, The inscrip- — II8 772 b 83 tions of Cos 309 45, 90 — II2 773 A 82, 90 Michel, Recueil d'inscr. gr. — II2 776 col. I 32 1000 71 — II2 834 b col. I vs. 64 i 48 Bulletin de corr. heil. XIII — II2 834 b col. I vs. 71 45 1889 p. 77 33 II3 1434 93 — II3 2343 55 Lucianus, Demon. vital — H3 2729 60, 82, (XXXVII) § 63 39 109 — Dial. deor. XX 13 14 — II3 3097 60, 62 meret. III 3 91 — II3 3111 60, 62, VI 80,91, 109 93 — II3 3522 60, 86, VII 91 109 — Fug. 12 20 — 11" 3650 44, 85 33 . 24 — II3 3932 41, 85 — Lexiph. 34 43 — II3 4039 60, 86, — Merc. 'cond. § 9 65 109 § 39 64 — II3 4050 ■ 86,109 — Rhet. praec. 24 23, 90, — II3 4109 109 103 — II3 4139 60, 86, — Tox. 13 I 73 i 109 Lucretius V 1352 | 18 121 I page I page Lysias 19 61 Plato Theaet. 149 A 107 _ I 18 27 149 D 56 — frg. XXXIXa (88) 65 - 150 A 55 Menander frg. 945 111 150 D 56 Menander, Samia (v. Leeu- — comicus « Savigia » 20 wen) 21 86 Plinius N. H. XIX 57 17 Menander (rhetor) Rhet. gr. — XXVIII 19 56,108 Walz IX 608 p. 205 36 Plutarchus Mor al. 3 A 61 3 C 88 „ . 41 E 46 Pa^n: - - 646 B 46 Greek Papyri Grenfell-Hunt -go q 40 II p. 118/119 No. 75 62 784 A jg Greek Papyri from the Cairo 830 C 19 76 Museum 30 col. 29 lines 1101 F 28 2. 24 23 _ Vita Aem. Paul. 8 23 B. G.U. 19 64 Alcib , 62 — 'V 15-19 64 AnUm gn 67 — — Lycurg. 16 62 Pausanias VII, 21, 14 22,102 Lys. 15 72 Photius, Bibl. 530, 14 66 Phoc. 18 25 — s. v. êgiöo? Pollux I 246 26 önMoToia 59 — II 31 66 — xoöo/iEVTQia 26 — III 41 31 noarngm 16 III 50 59 — Aéiemv owayajyrj p. 13,22 19 — IV 125 24 Plato Alcib. I 126 E 19 — VI 37 42 — Gorg. 518 C 29 - VII 17 65 — Legg. VII 794 E 63,109 — VII 148 16 VII 805 A 13 VII 150 16, 26 _ _ vil 805 E 13 — VII 166 65 — XI 918 D 105, — VII 169 23, 76 107 — VII 180 27 — Lysis 208 E 19 — VII 193 41 — Rep. II 373 B 61 — VII 198 43, 47 II 373 C 67 — VII 199 46 II 377 C 63 — X 18 37 — V 455 C 21, 31, Sappho frg. 71 (Hiller-Cru- 102, sius) 14 104 Scholia in Arist. Eq. 650 31 V 460 D 61 — Nub. 41 73 — Symp. 176 C 72 980 73 — Theaet. 149 54, 90 Plut. 426 | 41 122 I page I page Scholia in Arist. Pint. 427 43, 44 Suidas s. v. yegvijrig 76 1120 41 Syrianus (Rhet.gr. Walz IV| Ran. 1350 89 p. 383) | 67 — H- VI 491 21 Theocritus III 32 16 — Plat. Legg. 805 E 19 - III 35 16 Theocr. III 32 16 XV 80 16, 19 - XV 80 19, 82 — Epigr. 80 109 Soranus iteol ywmxetatv Theodorus Prodr. Ep. ndêmv 54, 62 p. 93 43 c 30 58 Theophrastus Char. II 36 Stobaeus, Florileg. LXX — IV 28 12 24 - XX 57 — LXXXV 21 19,101 XXII 37,39 Strabo XII 3 § 30 28 — Hist. plant. VI 81 46 Suidas s. v. dfSoa 64 Thucydides II 78 28 — dyopiérns 14 Xénophon Conv. III 10 73 dhpadnmhc, 42 — Cyrop. I 2 § 3 38 fSaXavk 65, 90 — Mem. 116 76 èqiftoi 19 117 sqq. 22, 89, EvQVTilSnz 43 93,112 — xofifianqia 66 III c 9 § 11 19,113 — /nvXofioóc 27 — Oecon. V 14 — — noqipvQÓTMofot; 45 — — VII 14 — 3tQOfivt)atqia i 73 - VII 22, 30 15,101 — rf&n 59 — VII 37 56 — ziêrtvac. 58 IX 11 111 uêrjvóg \ 58 — Rep. Lac. 13 112 Stellingen. Vrouwen oefenden in de klassieke tijd in Griekenland slechts zelden een beroep uit. II. De zogenaamde vrouwenemancipatie te Athene (Cf. Bruns, Vortrdge und Aufsatze, p. 154- 193) heeft weinig te betekenen gehad en is van geen invloed geweest op de economiesche toestanden. III. Het bericht dat Plutarchus (vit. Pericl. iy) ons geeft over een uitnodiging tot bijwoning van een vredesconferentie die Pericles aan alle Grieken gericht zou hebben, kan niet in zijn geheel juist zijn. IV. Onjuist is de mening van Busolt (Griechische Staatskunde, p. 195) dat de slavenarbeid direct of indirect veel heeft bijgedragen tot de verarming van de onderste lagen van de burgerij in Griekenland. V. Seneca, Ep. Mor. LXXIII, § 6: vitiis, quae vel bello rumpenda sunt? Delendum videtur vocabulum: vel. VI. Vergilius, Aen. II 263: Pelidesque Neoptolemus, primusque Machaon. Legendum videtur: divusque Machaon. VII. Vergilius, Aen. III 684- 686: contra iussa monent Heleni, Scyllam atque Charybdim inter utramque viam leti discrimine parvo, ni teneant cursus: certum est dare lintea retro Legendum censeo: inter, namque via est. VIII. Lucanus, Phars. III 284—288: Non, cura Memnoniis deducens agmina regnis Cyrus et effusis numerato milite telis Descendit Perses fraternique ultor amoris Aequora cum tantis percussit classibus, unum Tot reges habuere ducem. Immerito Robert Samse (Phil. Wochenschrift, 19 Nov. 1921 No. 47 Sp. 1125) legere mavult «Solis» pro «Cyrus» (Cf. Roscher, Lexikon der gr. und röm. Mythologie, s.v. Memnon). IX. Herodotus IV 125: xagaooo/névaiv dè xai xovxcov rjioav vnoyevyovxec, oi Exé&ai eg xoiig 'Ayao^ógoovg. Immerito van Herwerden expunxit verba: oi Ixv&ai. X. Herodotus IV 131 - noXXdxig dè xoiovxov yivofièvov. Legendum censeo xovxov. XI. Sophocles, Oed. Tyr. 1031: xi d'aXyog loypvx' êv xaigoïg fis Xa/uBdveio. Cum Dindorfio legendum censeo: êv vónaig fie. XII. Sophocles, Oed. Tyr. 766: 10. jiÓQsoxtv " dlXd TiQÖg xi xovx' èv avxög xaff avxov — " neioexai ydg allo fièv daxegyèg ovdèv, yrjg d'cbxetotv doq>ahjg. Post vocabulum avxov excidisse opinor vel alia-verba vel haec: , fir) xaxov deivójg Tza&rj, &aooeïv xsXevw. XIV. Het is wenselik dat op het gymnasium vroeger met de lectuur van Homerus begonnen mag worden dan volgens het tegenwoordige leerplan veroorloofd is.