LECTÜRES CLASStQUES .EDMOND ROSTAND LA PBINCESSE LOINTAINE ■complete uitgaaf | GEANNOTEERD DOOR l M. J. HOOG ZWOLLE — W, E. J. TjEENK WILLINK 4 1921 EDMOND ROSTAND LECTURES CLASSIQUES :-: N°. 52 EDMOND ROSTAND LA PRINCESSE LOINTAINE PIÈCE EN QUATRE ACTES EN VERS Représentée pour la première fois, a Paris. Ie 5 avril 1895, sur le théatre de la RENAISSANCE. COMPLETE UITGAAF GEANNOTEERD DOOR I. M. J. HOOQ ZWOLLE — W. E. J. TJEENK WILLINK — 1921 3 EDMOND ROSTAND. Edmond Rostand naquit le l«r avril 1868 a Marseille. Son père était le savant Eugène Rostand, membre de 1'Académie des sciences morales et politiques, auteur d'études remarquables d'éconómie politique et traducteur aussi de poètes latins. Le jeune homme fit d'abord ses humanités au célèbre collége Stanislas et ensuite son droit. Mais il ne tarda pas a se sentir plus attiré vers la littérature que vers 1'étude un peu aride des lois et en 1890 il publia déja un curieux volume de poésies intitulé les Musardises (c k d. passe-temps, bagatelles). C'était un recueil de vers sans prétention oü lepoète chante librement et comme illüi vient tout ce qui remplit sa jeune ame, comme Daudet 1'avait fait, également au début de sa carrière littéraire, dans les Amoureuses. En 1894 il débuta sur la scène de la Comédie francaise par les Romanesques, comédie en 3 actes, et ces vers délicieux, murmurés par deux fiancés de dix-huit ans a 1'ombre d'un vieux mur, lui valurent aussitöt, un grand triomphe. L'année suivante déja il fit jouer au théatre de la Renaissance la Princesse lointaine et en 1897 au même tbéatre la Samaritaine, pièce biblique, évangile comme Pauteur 1'appelle, en 3 tableaux. Ces deux pièces affirmèrent la souplesse et la vigueur du talent du poète; Pinterprétation sublime du röle principal, de Mêlissinde dans Pune et de Photine 4 dans Pautie, pai la célèbre actrice Sarah Bernhardt ne contribua pas peu au succès. „Elle fut une flarame et une prière" c'est en ces termes que Rostand s'exprime plein de reconnaissance a propos de son interprétation du röle de Photine. Si d'un cöté la Samaritaine avait trouvé un grand nombre d'admirateurs, il y en avait aussi qui se trouvaient offensés par la manière un peu légère dont 1'auteur avait traité ce sujet d'un ordre élevé. Mais la même année encore le grand charmeur Rostand sut imposer le sdence a toutes les critiques par une nouvelle pièce qui excita 1'enthousiasme universel, cette pièce dont Emile Faguet a dit, avec quelque exagération, qu'elle ouvrait le 20"eme siècle d'une manière éclatante et triomphante et qu'elle annoncait toute une période nouvelle. Cette pièce fut Cyrano de Bergerac, comédie heroïque en 5 actes, représentée pour la première fois le 28 décembre 1897 au Théatre de la Porte SaintMartin. Plusieurs causes ont contribué a donner a cette oeuvre un succès énorme. Ce fut d'abord le désir du public de voir enfin sur la scène autre chose que les éternelles histoires d'adultère et les imbroglios psychologiques dónt on commen$ait a se lasser, puis la manière magistrale dont le röle principal était interprété par le grand comédien Coquelin, mais surtout 1'excellence même de la pièce. Ce qu'on admire dans cette pièce c'est 1'imagination brillante, la verve étincelante, la sensibilité délicate, et plus que tout cela le grand enthousiasme, le pur idéalisme qui s'incarne dans le personnage de Cyrano, eet homme exalté mais au coeur si noble, si loyal, si désintéressé. Cyrano valut k son auteur la croix de la Légion d'Honneur que le ministre des Beaux-Arts lui remit le soir de la répétition générale. Le 15 mai 1900 Rostand fit représenter au Théatre Sarah Bernhardt une nouvelle pièce, VAigUm, qui a pour héros le fils de Napoléon Ier, le duc de Reichstadt. Dans cette pièce on troüve encore de trés belles et nobles pensées, quantité de passages agréables et une infinité de jolis vers et de jolis mots, mais la figure du héros de la pièce, qui n'est qu'une imitation faible du'Hamlet de Shakespeare, 5 n'est pas trés propre a nous intéresser. Cependant Rostand, de qui la virtuosité d'artiste est prodigieuse, a donné dans cette pièce aussi des scènes dont la beauté est incontestable ; nous ne citerons que celle ou Metternich oblige le ducde Reichstadt de considérer en son image dans la glacé tous les ancêtres royaux dont Pesprit est en lui, et Pémouvante scène de la plaine de Wagram avec ses plaintes des blessés et des mourants. Disons encore que le róle du duc de Reichstadt fut créé de nouveau par Sarah Bernhardt. Le 30 mai 1901 PAcadémie francaise jugea Rostand, agé alore de 33 ans a peine, digne d'être admis parmi les Quarante pour occuper le fauteuil de Henri de Bornier. Mais ce ne fut qu'en 1903 qu'il put'être installé, car pour rétablir sa santé, sérieusement éprouvée a la suite des repétitions de PAiglon, il avait dü s'absenter de Paris. II s'est retiré alors a Cambo dans les Pyrénées oü il s'est fait batir une splendide maison de campagne, Arnaga, entourée d'un pare magnifique. C'est la qu'il a véCu les plus heureuses années de sa vie avec la charmante femme qu'il avait épousée, Rosemonde Gérard, poétesse elle aussi, auteur d'un gracieux volume de poésies champêtres, les Pipeaux (pipeau, flüte du berger).1 Après PAiglon, Rostand a attendu longtemps avant de donner une nouvelle pièce. Ce n'est qu'en 1910 que parut sa dernière comédie, Ckantecler, pièce en 4 actes en vers, représentée pour la première fois le 7 février 1910au Théatre de la Porte Saint-Martin. Cette fois-ci 1'éminent dramaturge, qui s'entendait si bien aux exigences de la scène et dont on a dit qu'il était „le théatre fait homme", s'est trompé eD demandant au théatre plus qu'il ne peut donner. Si dans les pièces précédentes déja Rostand s'était montré surtout poète lyrique et si cette qualité lui avait inspiré des scènes d'une grande beauté dans le cadre desceuvres dramatiques, dans Chantecler il Pest exclusivement et son oeuvre est devenue un trés beau poème lyrique, mais a i.i-}^ftioanoaa enoore