ETIENNE GIRAN §t scolairesf ffllustrés concernant les HHH H Nouveau Testament omes de 126 illustrations I, Images et premières le^ous» H; Premiers récits évangéliques» Hl. Récits du Nouveau Testajnents, IV. Lecous d'tustofre évaiagélique* Comité waHoft, ETIENNE GIRAN Section Supérieure No. 4. Le<;ons d'histoire évangélique Comité wallon d'action évangélique libérale Avant^propos Ces uleqons d'histoire évangélique* font partie de la série des manuels seolaires édités par le Comité wallon d'Amsterdam. Ce que j'ai dit des trois manuels précédents trouverait ici encore son application, surtout en ce qui concerne le cüoix des sujets, la forme littéraire, la succession des lecons, les questionnaires, etc. Je me permets de ne pas le répéter et je demande instamment aux personnes qui voudront bien faire usage de ce manuel de se reporter aux nExplieations nécessaires* du premier et aux «Avant-propos» des deux autres. TJne indication cependant me paralt indispensable: afin que le cycle d'études soit complet, il est nécessaire, avant chaque lecon de résumer, dans la mesure du possible, les récits parallèles des deux derniers manuels. Ce résumé préparera, de f'acon trés pratique, la pensée des élèves a la nouvelle lecon qui, trés souvent, n'est qu'un simple complément aux récits déja étudiés. Ces ilegons d'histoire évangélique» sont écrites pour des élèves de 18 a 16 ans: il était nécessaire de donner aux récits traditionnels un caractère nettement historique. J'ai cru devoir initier progressivement les élèves a des questions qui se poseront d'une facon plus nette dans les classes de la Seetion /rangaise ou qui seront, plus tard, nettement abordées dans les cours spéciaux d'instruction religieuse.') ') Les cours d'instruction religieuse durent trois ans; on se sert du manuel édlté par la liórame critique: Jisus de Nazareth. (B. Uiran). Nourry. 62 Rue des Ecolea. Paris. 4 Toutefois, la critique biblique ou 1'exégèse de tel ou tel passage inacceptable sous sa forme évangélique ne doivent être qu'une porte ouverte devant l'esprit des élèves: ce n'est nullement 1'essentiel. C'est d'une grande importance sans doute, car une critique loyale est peut-ètre la meilleure sauvegarde de la foi dans 1'ame moderne. Mais ce qui importe, par dessus tout: c'est Vaction bonne. C'est vers cette action bonne qu'il faut orienter la pensée, la volonté, toutes les forces actives de 1'élève. Et si 1'on peut, sans exercer la- moindre pression sur 1'être intime de 1'enfant — par 1'exemple ou la persuasion ou 1'expérience — lui inspirer le besoin de s'unir, par la prière, a 1'Esprit vivant d'oü émanent toutes les viriles énergies, on aura donné a eet enfant une discipline intérieure inapprêciable. Désormais, sans intermédiaire, il pourra lui-méme, dans le secret de son être intime, puiser abondamment a cette source d'eau vive dont parle le Mattre.') Ces petites «lecons d'histoire évangéliquey> ne sont donc que des occasions offertes aux éducateurs pour mettre en lumière, devant les élèves, les valeurs essentielies de la vie. Elles ne sont qu'un fil conducteur, bien fragile, au milieu de l'inextricable réseau des difflcultés évangéliques, mais, malgré leur insuffisance, elles peuvent donner lieu a une action bienf'aisante et c'est avec joie que je les confie aux monitrioes et aux moniteurs de nos écoles: ils en feront sortir de la vie. E. G. i) Nota bene. — On trouvera, a la fln, de oe quatrieme manuel quelques exempies de «priëres» trés simples, sous ce titre: èlèvations. ECONS D'HISTOIRE ÉVANGÉLIQUE 6 La Palestine Ié" LEQON Le Nouveau Testament I*« Année. — Lefon. — C'est en Palestine que Jésus a vécu et que se sont déroulées les scènes des Evangiles. Les Evangiles ont été rédigés bien longtemps après la mort de Jésus. Le plus ancien est 1'Evangile selon Mare, il a été écrit vers 1'an 90. L'Evangile selon Luc a été écrit vers 1'an 100. L'Evangile selon Matthieu vers 1'an 110. Le quatrième Evangile (selon Jean) date environ de 1'an 120. Mais les documents sur lesquels ont travaillé, les Evangélistes remontent a 1'an 70 environ. Les trois premiers Evangiles portent le nom d'Evangiles synoptiques, paree qu'ils ont de nombreux passages paralleles. 7 Questionnaire. — /. Les Evangiles ont-ils été écrits h F époque apostolique? — 2. Quel est le plus ancien? — j. A quelle époque remonte-t-il? — 4. Que Is sont les autres Evangiles? — 3. Citez les quatre Evangiles dans Pordre du Nouveau Testament? — 6. Quels sont les Evangiles synoptiques? 7. Pourquoi les appelle-t-on ainsi? — 8. A quelle époque remontent les Evangiles selon Matthieu, Luc et Jean? — 0. A quelle époque remontent les documents primitifs ? Versets bibliques. — L'Evangile est au milieu de vous, comme du reste dans le monde entier. II y porte des fruits. D y gagne du terrain. (Col. 1:5). Les temps sont venus. Repentez-vous et croyez en 1'Evangile. (Mare. 1: 15). — J'ai serré ta parole en mon coeur. (Psaume 119: 11). — Ta parole m'a rendu la vie. (Psaume 119 : 50). — Ta parole est la vérité. (Jean XVII: 17). Ilëme Année. — Récit. — Jésus n'a rien écrit. Les disciples n'ont pas cru non plus devoir fixer leurs souvenirs personnels par 1'écriture.' Un seul a laissé des notes écrites: c'est Matthieu, le péager. II a rédigé quelques «discours du Mattre,» appelés les logia (paroles). Un des compagnons de Pierre appelé Mare écrivait a peu prés a la même époque un recueil d'anecdotes conceraant la vie de Jésus. x> C'est ce recueil d'anecdotes qui a servi de base au rédacteur final du second Evangile et c'est pour cela qu'on 1'a appelé: Evangile selon Mare. — Le rédacteur final du premièr Evangile a travaillé sur le recueil d'anecdotes de Mare et sur les discours du Mattre, de Matthieu: son Evangile est appelé 1'Evangile selon Matthieu. — Le troisième évangéliste s'est servi lui aussi de ces documents. — Mais il avait en outre des documents personnels. Questionnaire. — 1. Les disciples el Jésus ont-ils laissé des souvenirs écrits? — 2. Qu'est-ce qu'a écrit Matthieu? — j. Un compagnon de Pierre n'a-t-il pas lui aussi écrit quelque chose ? — 4. Sur quoi ont travaillé les rédacteurs du premier et du second Evangile? — 6. Sur quoi a travaillé F Évangéliste Luc f >) Ce recueil est connu sous le nom de «proto-Marc.» (le Mare primitif). L'évangéliste Jean 2ème LECON Le Nouveau Testament (Suite) Ie™ Année. — Lecon. — Les Actes des Apötres ont été écrits vers la fin du premier siècle. Ils nous rapportent des épisodes de 1'activité des deux apötres les plus connus: Pierre et Paul. Les premières Epttres du Nouveau Testament sont: 1'Epitre aux Romains, aux Corinthiens, aux Thessaloniciens, aux Ephésiens, aux Colossiens et aux Philippiens. II y a 21 épitres; 13 sont attribuées a Paul; les autres sont attribuées a Jacques, a Pierre, a Jean et a Jude. Une est sans nom d'auteur: 1'épitre aux Hébreux. 8 Questionnaire. — /. Quel est le contenu des Actes des Apêtres? — 2. A quelle époque remontent-ilst — J. Combien y a-t-il d'épttres dans le Nouveau Testament? — 4. A qui sont-elles attribuées? — 5. Quelles sont les premières épttres du N. T.? Versets bibliques. — Je vous parle comme a des personnes raisonnables; jugez vous-même de ce que je dis. (1 Cor. X:15). — Examinez toutes cboses et retenez ce qui est bon. (I Thessaloniciens V: 21). — Ta parole a été la joie et 1'allégresse de mon eoeur. (Jérémie XV: 16). — Si quelqu'un m'aine, il gardera ma parole (Jean XIV: 23). — Celui qui garde ma parole vivra. (Jean VIII: 51). Heine Année — Récit. — Le quatrième Evangile occupe une place a part dans le Nouveau Testament. Les préoccupations de 1'auteur ne sont pas exclusivement historiques. Certes, on y trouve des détails historiques fort intéressants et que ne possèdent pas les Evangiles synoptiques, mais 1'auteur a voulu surtout faire une oeuvre d'édification mystique. II nous présente un Christ surnaturel, miraculeux, incarrration de Dieu sur la terre. Ce Christ se fait 1'égal de Dieu: «moi et le Père, dit-il, nous ne faisons qu'un. -— Celui qui m'a vu a vu le Père.» Evidemment ce Christ n'a rien de commun avec 1'humble prophéte des synoptiques qui ne veut pas même être appelé bon: «Pourquoi m'appelles-tu bon ? dit-il. «Dieu seul est bon.» L'auteur de ce livre est inconnu. II écrivait au comraencement du second siècle, vers 1'an 120. II a peut-être travaillé sur des traditions qui lui venaient de Jean, le disciple de Jésus. Questionnaire. — Le quatrième Evangile est-il de même nature que les synoptiques? — 2. Na-t-il rien d'historique? — 3. Qu'a voulu Vauteur du quatrième Evangile? — 4. Quelle est la nature du Christ qu'il nous présente ? — J. Ressemblet-il au Christ des synoptiques? — 6. A quelle époque écrivait l'auteur du quatrième Evangile? 9 Maternité Les récits de la naissance Ière Année. — Leyon. — Deux Evangiles seulement parient de la naissance de Jésus: c'est 1'Evangile selon Matthieu et 1'Evangile selon Luc. Leurs récits ont pour but de montrer que Jésus a rêalisé les prophèties anciennes. Michée avait prédit que le Messie naitrait a Bethléhem: «Et toi, Bethléhem, terre de Juda, tu n'es pas la moindre entre les villes de Juda, car c'est de toi que sortira le dominateur d'Israël»: les Evangiles font naitre Jésus a Bethléhem. (Matth. II : 5). On avait cru voir dans Esaïe que le Messie naitrait d'une facon miraculeuse: les Evangiles font naitre Jésus d'une fagon miraculeuse. (Matth. I : 23). -C'est autour de ces prophèties anciennes que se sont formés les gracieux récits de la naissance. On ne sait rien de précis a ce sujet. 10 tl Questionnaire. — i. Quels sont les Evangiles qui parient de la naissance de Jésus ? — 2. Quel est le bui de ces récits1 — 3. Pour quoi dit-on que le Christ ,est né a Bethléhem ? — 4. Pour quoi dit-on qu'il est né d'une facon miraculeuse? — j-, Pouvez-vous raconter quelques gracieux épisodes de la naissance ? Versets bibliques. — Tout cela arriva afin que fut accompli ce qui avait été dit par les prophètes. (Matth. 11 : 23). — Hérode fit tuer tous les enfants de Bethléhem: alors fut accomplie la prophétie de Jérémie. (Matth. II: 18). HèmeAnnée. — Récit. — Le prophéte Esaïe avait dit: «Les rois de Tarsis, des lies et de Séba offriront des présents, ils apporteront de 1'or et de 1'enceris et publieront les louanges de 1'Eternel.» C'est pour accomplir cette prophétie que le premier évangéliste a rapporté la gracieuse légende des Rois Mages, offrant de 1'or, de 1'encens et de la myrrhe. C'est aussi pour accomplir une prophétie de Jérémie qu'on a voulu que Jésus fut un «rejeton de la maison de David.» — Aucun de ces gracieux épisodes ne se trouve dans le plus ancien des Evangiles: 1'Evangile selon Mare. A 1'époque oü on 1'écrivait ces traditions n'étaient pas encore connues. La question du lieu de naissance de Jésus ne se posait pas pour Mare: Jésus de Nazareth était né a Nazareth. C'est pour cela qu'après 1'échec de Jésus a Nazareth, il lui prête cette parole: «nul n'est prophéte en son pays.» II y a de nombreuses raisons pour croire que 1'Evangile selon Mare est dans le vrai. Questionnaire. — 7. Commentpeut-on expliquer la gracieuse légende des Mages? — 2. Dans quel Evangile se trouve eet épisode? — 3. Quel est F Evangile le plus ancien ? En parle-t-il? 4. Pour quoi ? — 5. Ou donc l'auteur du second Evangile croit-il que Jésus est né? — 6. Y a-t-il une déclaration de Jésus qui confirme cette opinion? — 7. Pour quelle raison fallait-il que le Messie fut de la maison de David? Jésus au milieu des docteurs 4ème LECON Jésus fils du commandement 1*"> Année. — Le9on. — Joseph et Marie habitaient a Nazareth. On ne sait presque rien de 1'enfance de Jésus. L'Evangile nous dit simplement qu'il croissait en stature, en sagesse et en grace. Elevé dans un milieu israélite, il professait naturellement les doctrines du scribe de sa synagogue. II croyait que le peuple d'Israël était 'le peuple êlu de Dieu, que la Loi avait été dictée par 1'Eternel a Moise et que les prophètes étaient 1'écho définitif de la Parole divine. Comme tout le peuple, il attend le Messie qui délivrera Israël. Devenu fils du commandement il doit obéir a la Loi et se soumettre aux purifications légales. C'est pour cela que ses parents 1'amènent a Jérusalem. Le matin et le soir, il doit réciter les paroles traditionnelles: «Ecoute, Israël, 1'Eternel 12 notre Dieu est le seul Eternel. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton ame et de toute ta force.» Questionnaire. — i. Que savons-nous de l'enfance de Jésus ? — 2. Des légendes ne se sont-elles pas crêêes autour de lui? Quelle est leur valeur? •— j. Jésus, enfant, avait-il dé/a les croyances qu'il professera plus tard? — 4. Crqyait-il par exemple que Dieu est le Père de tous les hommes? — 5. Que pensait-il de la Loi et du Messie? — 6. Devenu fils du Commandement que devait faire Jésus? — 7. Pouvez-vous raconter son séjour a Jerusalem ? Versets bibliques. -- La loi de 1'Eternel est parfaite: elle restaure 1'ame. (Psaume XIX: 8). — Marcbe dans la voie des gens de bien et garde les sentiers des justes. (Prov. II: 20). — Je suis 1'Eternel, ton Dieu. (Psaume 81:11). — Tu es mon Père, mon Dieu fort. (Psaume 89 : 27). — 11 vaut mieux obéir a Dieu qu'aux hommes. (Act. V: 29). — Obéis a la voie de 1'Eternel. (Deut. XXVIII: 1). U*me Année. — Récit. — Jésus va a Jérusalem avec ses parents. C'était d'ailleurs son désir le plus vif. Son séjour a Jérusalem, sa discussion avec les docteurs, sa réponse a ses parents montrent 1'interêt passionné qu'il portait aux choses religieuses. II a le sentiment qu'au-dessus de son père il y a un autre Père qui a, lui aussi, des droits. C'est a ce Père céleste qu'il pense a Jérusalem. Et c'est d'un ton tout naturel qu'il dit a ses parents qui le cherchent: «Pourquoi me cherchiez-vous ? Ne savez-vous pas que je dois être dans la maison de mon Père?» Joseph et Marie ne le savaient pas, et ne comprenaient pas leur fils. Ils étaient même trés probablement un peu effrayés par son exaltation religieuse. Jésus revient a Nazareth avec eux, mais Marie «garde toutes ces choses en son coeur». Questionnaire. — 1. Que savez-vous du voyage de Jésus 'a Jérusalem et de son séjour au Temple? — 2. Qu'est-ce que démontre son attitude? — 3. Vers qui va sa pensée dans le Temple? — 4. Que répond-il a ses parents qui le cherchent? — j. Ses parents le comprenaient-ils ? — 6. Sa tnire oublia-t-elle vite eet incident? 18 14 Le précurseur 5ème LECON Jean-Baptiste I»™ Année. — Récit. — Durant toute sa jeunesse Jésus travailla avec son père. Son père mourut. Chef de familie, Jésus travailla doublement pour sa mère, ses frères et ses sceurs. Mais ses préoccupations religieuses ne le quittaient pas. II continuait a lire les prophètes. II passait de longues heures k méditer et a prier. 15 Un jour, il entendit dire qu'un de ses cousins,1) Jean, attirait de grandes foules sur les bords du Jourdain. II s'y rendit. *) Jean parlait avec violence! II annoncait la venue du Messie. Mais au lieu de s'en réjouir, il dépeignait eet événement sous un jour redoutable. Israël s'était montré indigne des promesses de Dieu. C'était un «.mauvais arbre» un «nid de vipères.» Tout arbre qui ne porte pas de bons fruits sera coupé et jeté au feu! Dieu va exterminer cette race et se faire un nouveau peuple! Israël est en péril s'il ne se repent pas et si tous ne participent pas au baptême de repentance! p-Questionnaire. — I. Quelle était Vexistence de Jésus a Nazareth? — 2. Navait-il plus de préoccupations religieusesl — j. Pourquoi quitia-t-il Nazareth 1 — 4. Pour Jean Baptiste, Vavénement du Messie était-il nécessairement un privilege réservé a Israël seulement i — 5. A quelle condition Vavénement du Messie peut-il être profitable a Israëli — 6. Quelle est la menace qui pèse sur Israël, s'il ne se repent i Versets bibliques. — Placez-vous sur les chemins, regardez et demandez quels sont les anciens sentiers, quelle est la bonne voie. Marchez-y et vous trouverez le repos de vos ames. (Jér. VI: 16). — Marchez d'une manière digne de Celui qui vous appelle a son Royaume. (Thessal. 11:12) — C'est moi, 1'Eternel qui t'appelle ala justtce. (Esaie 42:6). — La charité est 1'accomplissement de la Loi. (Rom. XIII: 12). — La charité vient de Dieu. (I Jean IV: 7). n>me Année. - Lecon. — Jean Baptiste parlait avec dureté aux pharisiens, aux prêtres et aux Juifs orgueilleux mais il parlait avec douceur aux humbles. Un jour la foule 1'interrogeait, disant: «Que devons-nous faire?» Et il répondit: «Que celui qui a deux habits en donne a celui qui n'en a point et que celui qui a de quoi manger fasse de même. i) II etait fils du prêtre Zacharie et d'Elisabeth, cousine de Marie. 9) A ce moment-la, Jésus avait trente ans. 16 Des péagers lui dirent: «Maitre, que devons-noüs faire? Et il leur dit: «Soyez justes n'exigez jamais plus que vous ne devez exiger.» Des soldats lui dirent: «Et nous, que devons nous faire ?» Et il leur dit: «ne faites de la peine a personne et n'exercez pas de violen ces!» Le peuple était dans 1'admiration et se demandait si JeanBaptiste n'était pas le Messie lui-même? Questionnaire. — /. Jean Baptiste parlait-il a tous le même langagel — 2. Quels conseils donne-t-il a la foule qui l'interrogel — 3. Pourquoi dit-il aux péagers de ne pas exiger plus qu'il ne leur est prescrit d'exiger 1 — 4. Quel est le sens du conseil qu'il donne aux soldats t — 5. Quel est l'esprit gênéral des conseils que Jean Baptiste donne a l'armée, aux fonctionnaires et a la foule 1 17 Le Jourdain 6ème LEQON Le Baptême de Jésus V>™ Année. — Lecon. — Jean-Baptiste donnait une haute portée morale a la grande attente d'Israël. Le baptême qu'il prêchait, était une nouveauté pour les israélites, mais Jean-Baptiste le liait intimément a la venue du Messie; c'était, a ses yeux, un moyen puissant de préparer ses sentiers: «Prenez conscience de vos défaillances morales! Humiliez-vous dans le sentiment de vos péchés I Renoncez a vos mauvais désirs! Purifiez vos coeufs! ... Et le Messie viendra! C'est seulement sur des cceurs purifiés qu'il peut régner!..»') Cette haute pensée morale impressionne fortement Jésus. II sent que cette oeuvre de libération spirituelle est 1'oeuvre même de Dieu. II se fait baptiser. C'est 1'Esprit de Dieu qui 1'exalte et 1'enthousiasme. C'est Dieu qui le sacre prophéte. II pariera. II se fera 1'écho de 1'Esprit vivant! Sa vie appartient désormais a Dieu. !) Jean-Baptiste prêchait: i°. le sentiment du pêché. — 2n. Le repentir. — 30. La résolution de renoncer au mal. — 40. L'effort morat en vue d'une purification progressive. 18 Questionnaire. — i. ISTy avait-il pas dans Patiënte messianique du peuple élu un peu d'orgueili — 2. Comment JeanBaptiste donne-t-il a cette attente une portee morale i — 3. Quelles sont les grandes lignes de la vie nouvelle que propose JeanBaptiste i — 4. Qu'est-ce qui impressionne le plus Jésus dans la prédication de Jean-Baptiste? — j. Jésus voit-il F action de Dieu dans son enthousiasme 1 % — 6. Que lui ordonne Dieu 1 Versets bibliques. — La bonté de Dieu te convie a la repentance. (Rom. II: 4). — Souviens-toi d'oü tu viens et repens-toi. (Ap. III: 3). — Humiliez-vous sous la puissante main de Dieu. (1 Pierre V : 6). — Puriflez-vous . . . cessez de mal faire. Apprenez a pratiquer la justice. Protégez 1'opprimé. Faites droit a 1'orphelin. Défendez la veuve. (Esaïe I: II). Année. — Récit. — Comme plusieurs personnes, trés exaltées par la parole de Jean-Baptiste se demandaient s'il n'était pas lui-même le Messie, Jean-Baptiste, leur dit: «Moi, je vous baptise dans 1'eau pour la repentance, mais celui qui viendra après moi est plus puissant que moi et je ne suis pas digne de délier la courroie de ses souliers. Lui vous baptisera dans 1'esprit et le feu!» Et pour bien montrer que 1'avénement du Messie n'est pas un privilège, mais une menace, il ajoute: «Dans sa main le Messie tient le van, et il balaiera son aire, et il amassera son grain dans le grenier, mais la paille, il la brülera dans un feu inextinguible.» — L'aire du Messie: c'est le monde; le van qu'il tient a la main, c'est le jugement: le bon grain qu'il ramasse: ce sont les araes qui tendent a la perfection; le grenier: c'est la vie éternelle; la paille qu'il brülera: ce sont les ames esclaves du mal. Questionnaire. — 1. En quels termes Jean-Baptiste annoncet-il la venue du Messie 1 — 2. Donnez l'explication de la parabole du van, de Faire et du bon grain 1 — 3. L'avénement du Messie peut-il être pour Israël un sujet de joie f 19 La tentation 7èrac LECON La tentation T>«> Année. — Récit. — Jésus quitte Jean-Baptiste en proie a un grand trouble. D'angoissantes questions surgissent dans son esprit: «Sera-t-il mêlé a I'oeuvre du Messie? — Que sera le Messie? Quand viendra-t-il ? Réalisera-t-il 1'idéal des prophètes? C'est dans le jeune et la solitude qu'il veut penser a ces graves problèmes et sonder son ame. II se retire dans le désert et il s'interroge sous le regard de Dieu. Les croyances qu'il tient de sa mère le poursuivent: Le Messie doit apporter 20 1'abondance matérielle k Israël; tous les prophètes raffirment! Va-t-il avec le Messie, se préoccuper de ces besoins materiels ? — Le Messie doit faire de grands prodiges, il pourrait même se jeter impunément du haut du Temple: «Dieu, dit le psalmiste, enverrait ses anges pour le soutenir.» — Le Messie sera un chef guerrier, il dispersera par le glaive les ennemis d'Israël: Jésus va-t-il participer k cette tache ? — Et ces pensées le tourmentent. II se sent aux prises avec des croyances redoutables. C'est cette lutte que le second Evangile dépeint d'un trait: «II était parmi les bêtes sauvages.» — Mais 1'Esprit de Dieu vivait en lui et 1'évangéliste ajoute: «Les anges le servaient.» Questionnaire. — /. Quel est l'itat d'esprit de Jisus après son baptême 1 — 2. A quoi se décide-t-il? — 3. Que fait-il dans le désertl — 4, Quelle est la première des croyances traditionnelles qui le préoccupe? — 3. Quelle est en second lieu, Fidée que de nombreux israêlites se font du Messie? — 6. L'dme pacifique de Jésus ne s'émeut-elle pas devant une autre notion du Messie ? — f. Caraciérisez la lutte qui se livre dans Fdme de Jésus ? Versets bibliques. — Jésus a été tenté comme nous, en toutes choses, mais il n'a point commis de pêché. (Hébreux IV: 15). — Que personne ne dise lorsqu'il est tenté: «C'est Dieu quimetente.» (Jacques 1:13). — Ne nous laisse pas tomber dans la tentation. (Matthieu VI: 13). — Aucune tentation ne vous est survenue qui n'ait été humaine. (I Cor. X: 13). — Heureux celui qui est vainqueur de la tentation (Jacques 1:12). — Je te garderai a 1'heure de la tentation. (Apocalypse III: 10). Ilèm» Année. — Lecon. — Jésus repousse cette idéé d'un Messie dont les préoccupations seraient d'ordre matériel. Cette notion d'un Messie qui établit sa puissance par des prodiges lui parait 21 indigne de sa haute mission. La seule évocation d'un Messie qui verserait le sang, se faisant ainsi le serviteur de 1'esprit du mal, le froisse dans son ame croyante. Mais qu'est-il lui, l'humble Nazaréen, pour dire sa pensée et ses craintes et ses révoltes ? On ne 1'écoutera pas! Et son angoisse s'accroit de son impuissance. — Mais 1'Esprit de Dieu veille en son ame. Les «anges le servent», selon la jolie image de Mare. Voici que s'éclairent en lui ces paroles du Deutéronome: «Ce n'est pas de pain seulement que 1'homme vivra, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.» — «Tu ne mettras pas ton Dieu k 1'épreuve.» — «Tu adoreras 1'Eternel ton Dieu et tu le serviras lui seul!» Jésus comprend tout! Le Messie apportera le «pain spirituel», la nourriture de 1'ame; il ne mettra pas son Dieu k 1'épreuve par des prodiges inutiles; il ne versera pas le sang et ne servira pas le mal: il servira Dieu seul. Questionnaire. — /. Que pense Jésus des trois notions traditionnelles qui se présentent a son esprit? — 2. A-t-il F autorité nécessaire pour s'élever centre la tradition ? — j. Se laisse-t-il aller au découragement? — 4. Quelle est la parole de F ancien Testament qui, s'êclairanl dans sa pensée, répond a chacune des notions qu'il repousse f Mettez en présence les notions traditionnelles et la réponse bibtique. — Dans quelle certitude Jésus trouve-t-il la paix f 22 Capernaüm gèrae LECON A Capernaüm I*™ Année. — Lecon. — Jean-Baptiste ayant eu 1'audace de blamer la conduite d'Hérode Antipas, celui-ci le fait jeter en prison. — Lorsque Jésus apprend eet événement, il sent que le moment est venu pour lui de se faire 1'écho de 1'Esprit de Dieu. II se rend a son tour a Capernaüm, sur les bords du lac de Tibériade. Sa parole simple attire bientöt de grandes foules, il s'inspire étroitement des idéés dé Jean-Baptiste. Mais il ne tarde pas a se dégager de cette influence. II comprend, tout de suite, que 1'idée que Jean-Baptiste se faisait du Royaume de Dieu est inacceptable. II sait que le vrai Royaume oü Dieu règne est une ame purifiée par son Esprit. Et il affirme que le Royaume de Dieu est «au-dedans de nous.» «Le Royaume des cieux, dit-il, est semblable a un grain de sénevé qu'un homme a semé dans son champ. D'abord c'est la plus petite de toutes les graines, mais quand elle a germé, on voit naitre une plante. Bientöt elle devient un arbre dans les branches duquel les oiseaux du ciel vienhent faire leur nid.» — Le grain de sénevé: c'est 1'Esprit de Dieu. Le champ: c'est 1'ame. L'arbre: c'est la vie humaine. Les oiseaux du ciel sont la foi, 1'espérance, la charité, 1'amour, la bonté, la pureté, la justice, le pardon. Questionnaire. — i. Qu'est-ce qui est arrivé a Jean Baptiste? — 2. Que fait Jésus en apprenant eet événement? — 23 j. Que savez-vous de sa prédication au début de son ministère ? — 4. Que pense-t-il du Royaume de Dieu ? — 3. A quoi comparet-il ce Royaume i — 6. Expliquez la parabole du grain de sénevé. Versets bibliques. — Jésus leur dit une parabole: Un aveugle peut-il conduire un aveugle? Ne tomberont-ils pas tous deux dans la fosse? (Luc. VI: 39). — Tout ce que Dieu a créé est bon . . . pourvu qu'on le prenne avec reconnaissance. (Matthieu VII : 34). — Celui qui injurie son père ou sa mère doit être mis a mort. (Exode XX : 12). — Ce peuple s'approche de moi en paroles et m'honore des lèvres, mais son coeur est loin de moi et le culte qu'il me rend n'est qu'une lecon apprise des hommes. (Esaïe XXIX : 13). — C'est en vain qu'ils m'honorent, ils enseignent des doctrines qui ne sont que des commandements d'hommes. (Matthieu XV : 7). Ilème Année. — Legon. — Les scribes et les pharisiens reprochaient a Jésus de ne pas recommander le jeune a ses disciples. Jésus leur répondit: «Ce n'est pas ce qui entre dans la bouche qui souille 1'homme, mais les mauvaises pensées, les calomnies, les faux témoignages, 1'orgueil, le vol, la fraude, voila ce qui souille 1'homme.» Les pharisiens reprochaient encore a Jésus de s'élever contre la tradition. A quoi Jésus répondit: «Et vous, pourquoi transgressez-vous le commandement de Dieu, a cause de votre tradition? Dieu ordonne, en effet, d'aimer et de soutenir son père et sa mère, mais les scribes disent que si un fils consacre au Temple 1'argent qu'il destinait a. ses parents, on ne peut rien lui reprocher!» — Cela indignait Jésus et il disait: «Vous avez anéanti la loi de Dieu k cause de votre tradition!» — Alors, des disciples s'approchant, lui dirent: «Sais-tu, que les pharisiens sont scandalisés?» — Jésus leur répondit: «Laissez-les: ce sont des aveugles conducteurs d'aveugles. Questionnaire. — 1. Quel reproche les pharisiens /ont-ils a Jésus i — 2. Que répond Jésus ? —3. Les pharisiens adressaient-ils a Jésus d'autres reproches ? — 4. En quoi les pharisiens sous prêtexte cfobéir a la tradition transgressaient-ils la loi de Dieu? — 3. Jésus est-il trés ému de la colère des pharisiens? 24 L'appel des disciples 9ème LECON Les disciples1) I*" Année. — Récit. — Les évangélistes aiment a entourer de mystère les moindres événements. Ils donnent a l'appel des disciples un caractère tel que eet appel ressemble plutöt a un commandement; «Jésus, nous dit le troisième Evangile, passait sur les bords de la mer de Galilée, il vit Jacques fils de Zébédée et Jean son frère qui étaient dans leur barque, arrangeant des filets. Aussitöt, il les appela. Et, laissant Zébédée leur père, dans la barque, avec les ouvriers, ils le suivirent.» Les évangélistes se proposent évidemment de montrer par des récits de cette nature que Jésus avait une grande autorité. Mais on ne quitte pas son travail et on n'aban- 1) Manuel II: oeme Lecon. Simon, (dit Pierre) et André son frère, Jacques et Jean, fils de Zébédée, Philippe, Barthélémy, Thomas et Matthieu le péager, Jacques fils d'Alphée, Thaddée, Simon le Cananeen et Judas. 25 donne pas, pour toujours, son vieux père sur un ordre semblable. Evidemment Jésus, avant de désigner ses disciples, les avait éprouvés. II les connaissait depuis longtemps, il était, par avance, sur qu'ils accepteraient. Ils étaient pour la plupart de trés modeste origine, et, en suivant Jésus, ils devaient faire le sacrifice de leur gagne-pain. C'était une résolution trés dure a prendre. Plusieurs avaient des charges de familie. Mais, dans ce conflit de devoirs, c'est 1'amour de Jésus et de son oeuvre divine qui 1'emporta. Questionnaire. — i. Uappel des disciples d'après les Evangiles n'a-t-il pas un caractêre particulier ? ■— 2. Pourquoi les évangélistes raconteni-ils ainsi rappel des disciples? — 3. Cet appel peut-il être le rêsultat d'une simple rencontre? — 4. La situation sociale des disciples ne leur créait-elle pas des devoirs ? — j". Est-ce sans lutte qu'ils se décidèrent a suivre Jésus? Versets bibliques. — La moisson est grande, mais il y a peu d'ouvriers; priez donc le maitre de la moissou qu'il envoië des ouvriers dans sa moisson. Voici je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups. (Luc. X : 2—3). — Sois fidéle jusqu'a la mort et je te donnerai la couronnc de vie. (Apocalypse II : 10). — L'Eternel rendra a chacun selon sa fidélité. (I Samuel XXVI: 23). Ileme Année. — Lecon. — II y a dans les évangiles quelques traces de luttes douloureuses des disciples. Au début, 1'enthousiasme était trés grand. C'est avec joie que tous voulaient s'associer a Poeuvre de Jésus, mais Jésus lui-même montrait les difficutés. «Maitre lui disait quelqu'un, je te suivrai partout oü tu iras!» Jésus lui dit: «Les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel des nids, mais le fils de thomme n'a pas un lieu oü reposer sa tête.» Ce qui se dégage de ce récit c'est que Jésus ne pressait personne pour recruter des disciples. Mais une fois qu'on s'était engagé a le suivre il ne souffrait pas de defail- 26 lances —'«Maitre, lui disait un de ses disciples, jetesuivrai! Mais permets-moi de prendre d'abord congé de ceux qui sont dans ma maison!» — Jésus voyant une hésitation dans son ame lui répondit: «Nul homme qui a mis la main a la charrue et qui regarde en arrière n'est propre au royaume de Dieul» Et plus tard lorsque Jésus résolut d'aller a Jérusalem oü ses adversaires étaient tout puissants, les hésitations se manifestèrent plus ouvertement: «Maitre permets-moi d'aller d'abord ensevelir mon père.') «Jésus, lisant dans 1'ame de ce disciple, lui dit: Laisse les morts ensevelir les morts, *) mais toi, va annoncer le Royaume de Dieu!» Questionnaire. — Jésus acceptait-il tous ceux qui s'offraient a lui comme disciples? — 2. Citez un exemple. — j. Mais une fois qu'on avait accepté (Fêtre son disciple, Jésus admettait-il qu'on hésitdt. Citez un exemple. — 4. Que voulait dire le dernier disciple en par lant d'aller ensevelir son père?—5. Quelle signification peut-on donner a la réponse de Jésus? !) Evidemment cela signifie: Mon père est agé laisse-moi retourner auprès de lui jusqu'a sa mort. Je veux lui fermer les yeux!» 2) Jésus n'aurait jamais parlé de la sorte si vraiment le père de ce disciple était mort Mais c'ctait une mauvaise excuse. La formule brutale est un raccourci de ces préoccupations: «Ces raisons-la sont des raisons de lache. Ces sentiments-la ne doivent plus exister dans 1'ame de ceux qui se vouent a la vie. Ce sont la des choses du passé, des choses mortes, des cadavres recalcitrants! «Laisse les morts! Toi, tu es appelé a la vie!» 27 Le sermon sur la montagne H)ème LECON Le sermon sur la montagne lère Année. — Legon. — Jésus avait compris qu'il devait garder tout ce qu'il y a d'excellent dans la Loi attribuée a Moïse et dans les enseignements moraux des prophètes. II le dit ouvertement dans le sermon sur la montagne. «Ne pensez pas, déclarait-il, que je sois venu abolir, mais accomplir.» Et son enseignement, en efïet, compléte merveilleusement la Loi et les prophètes. Mais il est souvent en contradiction avec la Loi et il le dit avec la même franchise: «Vous avez entendu 28 qu'il a été dit aux anciens: tu tiendras les serments. Mais moi je vous dis de ne point jurer du tout . .. Que votre oui soit oui, que votre non soit non.» — «Vous avez entendu qu'il a été dit: oeil pour ceil, dent pour dent. Mais, moi je vous dis de ne pas résister au méchant. . . . Donne k celui qui te demande et ne te détourne point de celui qui veut emprunter de toi. Soyez miséricordieux comme le Père est miséricordieux. — Aimez vos ennemis, faites du bien a ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maudissent; priez pour ceux qui vous outragent.» Questionnaire. — /. Jésus rejetait-il la Loi et les Prophètes? — 2. Jésus n'a-t-il jamais été en contradiction avec la Loi? — -Citez un exemple a propos du serment. — 4. Que dit-il de la Loi du talion? — 3. Quelle doit être l'attitude du disciple de Jésus en face de ses adversaires? Versets bibliques. — Ne jurez ni par le ciel, ni par la terre, ni par quelque autre chose que ce soit; mais que votre oui soit oui, que votre non soit non. (Jacques V : 12). — Si un homme fait une blessure a son prochain, on lui fera la même blessure. Oeil pour oeil, dent pour dent. On doit lui faire le même mal qu'il a fait a son prochain. (Lévitique XXIV : 19). jjème Année. — Récit. — C'est probablement paree que 1'ancienne Alliance avait été établie sur le mont Sinaï que le rédacteur final du premier Evangile place, sur la montagne, ce discours de Jésus. Luc le place dans la plaine.') En réalité, les divers enseignements qui le composent ont été donnés a des moments différents. S'ils sont ici groupés en un seul bloc, c'est sans doute paree qu'ils constituent en partie ou en totalité «ces paroles du Maitre» (logia) que le disciple Matthieu avait jadis rédigées8) L'idée d'une récorhpense ou d'une punition !) Luc. VI : 17. «Et étant descendu avec eux. ...» etc. !) Voir la t*™ lecon, Hème Année. 29 y revient souvent; le rédacteur n'a pas su se dégager complètement de la doctrine des prophètes. '1 Mais, tel qu'il est, ce discours reste un des plus remarquables témoignages de 1'Esprit vivant dans le monde. «Heureux dit Jésus, les humbles d'esprit. Heureux ceux qui sont doux. Heureux les miséricordieux: Heureux ceux qui ont le coeur pur. Heureux ceux qui procurent la paix. Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice.» Pourquoi sont-ils heureux? L'auteur des logia dit: «paree qu'ils obtiendront une récompense ou qu'ils seront rassasiés». En réalité, ils sont heureux simplement paree qu'ils sont doux, miséricordieux, pure; pacifiques, affamés de justice. — La source du vrai bonheur se trouve dans 1'être intime. Questionnaire. — I. Le premier et le troisüme évangélistes placent-ils le discours de Jésus dans un même endroitï — 2. Pourquoi se présente-t-il en un seul bloc, dans le premier Evangile f — Ny-a-t-il pas quelques vestiges de la doctrine des prophètes1 Ou'était cette doctrine t — 6. Pourquoi ceux dont il est question dans les béatitudes sont-ils heureux f — 7. Ou se trouve la source du vrai bonheur f I) Voir: Matthieu V : ao, sa, 25. »6. 46. VI : i, 4, 5. 16. «7 etc. — Les prophètes disaient: Dieu est jnste, si tu es fidele il te récompensera. Si tu lui désobéis, il te punira. La punition ou la récompense sont toujours liées a 1'acte bon ou mauvais. 80 La charité ostensible Hème LECON La charité ostensible I*« Année. — Lecon. — Jésus s'est toujours élevé avec force contre les gens qui font parade de leurs vertus. Humble de coeur et d'esprit, il se sent saisi d'indignation devant ceux qui, par leur ostentation, rendent suspectes les plus nobles qualités: «Prenez garde, dit-il, de ne pas pratiquer votre justice devant les hommes, afin d'être vu par eux! — Quand tu fais 1'aumöne, ne sonne pas la trompette devant toi, comme font les hypocrites, dans les synagogues et dans les rues, afin qu'ils soient glorifiés par les hommes. Quand tu fais 1'aümöne, que ta main gauche ne sache pas ce que fait ta main droite afin que ton aumöne soit faite dans le secret.» Ir ne s'agit pas de paraitre, mais d'être. Peu importe que les hommes croient que nous sommes bons ou charitables. L'essenciel: c'est d'être bon et charitable. Questionnaire. — i. Jésus admirait-il ceux qui, ostensiblement, se montraient meilleurs que les autres 1 — 2. Contre quoi nous met-il en garde? — 3. Comment Jésus veut-il que nous fassions faumdne? — 4. Comment ne faut-il jamais 81 faire l'aumóne? — 5. Quelle est la lecon qui se digage de ce récitl Versets bibliques. — Ce que voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le aussi pour eux. (Luc. VI : 31). — Quand je distribuerais mes biens pour la nourriture des pauvres, si je n'ai pas la charité cela ne me sert de rien. La charité est patiënte, elle est pleine de bonté, elle n'est point envieuse. La charité ne se vante point, elle ne s^enfle point d'orgueil. Elle exuse tout, elle croit tout, elle espère tout, elle supporte tout. La charité ne périra jamais. (I Cor. XIII: 3—8). IlèmeAnnée. — Lecon. — Pierre, s'étant approché de Jésus lui dit: «Maitre, combien de fois dois-je pardonner a mon frère? Jusqu'a sept fois?» Jésus lui dit: «Je ne te dis pas jusqu'a sept fois, mais jusqu'a septante fois sept fois.» Alors Jésus lui proposa une parabole: «Le Royaume des cieux, dit-il, est semblable k un roi qui voulut faire rendre compte a ses serviteurs. On lui en amena un qui devait dix mille talents. Mais comme il n'avait pas de quoi payer, il se jeta a. genoux devant son Maitre. Celui-ci, ému de compassion, lui abandonna sa dette. Mais ce serviteur, étant sorti, rencontra un de ses compagnons qui lui devait cent deniers et, 1'ayant saisi k la gorge, il 1'étranglait, disant: Paie ce que tu dois! Et son compagnon se jettant a. genoux, le suppliait: Aie pitié, je te paierai! Mais lui ne voulut point et il le fit jeter en prison. Le Maitre, ayant appris cela, fit appeler son serviteur et lui dit: Méchant serviteur ne devais-tu pas avoir pitié de ton compagnon de service comme j'ai eu pitié de toi?» Et Jésus termina sa parabole par ces mots: «Que chacun pardonne a son frère de tout son cceur.» Questionnaire. — /. Quelle était la question qui préoccupait Pierre? — 2. Que signifie la répopse de Jésus ? — 3. Pouvezvous citer un ver set biblique qui résumé la parabole de Jésus? — 4. Que pensez-vous du serviteur qui, ayant obtenu grdce devant son maitre, ne sait pas faire grdce? — 3. Est-ce par crainte de ne pas obtenir notre pardon que nous devons pardonner ? 32 12èn>e LECON L'enseignement de Jésus I*« Année. — Le90n. — Jésus recherchait la solitude, c'est en dehors des villes, auprès d'une source ou d'un puils qu'il expliquait a. ses disciples le sens profond de ses paraboles. Mais il était rare que Jésus fut seul avec eux. Ceux qui 1'avaient entendu une fois auraient voulu 1'entendre toujours. Ses adversaires eux-mêmes le suivaient. Des pharisiens le harcelaient de questions: Maitre Maitre! disaient-ils. A quoi Jésus répondait: «Pourquoi m'appelez-vous Maitre et ne faites-vous pas ce que je dis ?» — Cette idéé revient souvent dans 1'enseigne- ment de Jésus: «Ce ne sont pas ceux qui me disent: Maitre, dit-il encore, qui entreront dans le Royaume des cieux: mais ceux-la seuls qui font la volonté de mon Père!» — Jésus ne demande pas a ses disciples d'adopter ses croyances il leur demande d'obéir a la volonté de Dieu. 11 ne dit pas: «Croyez a telle ou telle chose.» II dit: «Faites ce que je vous dis!» Questionnaire. — Est-ce dans les maisons seulement que Jésus enseignait?— 2. Elail-il souvent seul avec ses disciples? — 3. Que répond Jésus a tous ceux qui rappellent: Maitre i — 4. Quels sont ceux qui entreront dans le Royaume des cieux? ■—■ 3. Jésus demande-t-il qu'on ait les mêmes croyances que lui? Versets bibliques. _ Le centenier de Capernaüm disait a Jésus: «J'ai sous moi des soldats qui m'appellent chef. Je dis a l'un: va et il va. Je dis a 1'autre: viens et il vient! Je dis a mon serviteur: fais ceci! Et il le fait.» Or, Jésus ayant entend 11 ces paroles dit: «Je vous dis que même en Israël je n'ai pas trouvé une si grande foi!» (Luc. VII : 8—9). — Mon fils, obéis a ma parole (Genese XXVIII: 8). — Nous servirons 1'Eternel et nous obéirons a sa voix. (Josué XXIV : 24). neme Année — Leypon. — Jésus proposait toujours de nouvelles paraboles a ses disciples. II ne se lassait pas de leur expliquer sa pensée. Celui qui cherche le «Royaume des cieux, disait-il, est semblable a un marchand qui cherche de belles perles. Ayant trouvé une perle de grand prix, il vend tout ce qu'il possède et achète cette perle.» Un jour, qu'il était en train de parler a. ses disciples quelqu'un entra dans la maison oü il se trouvait et lui dit: «Maitre, ta mère et tes frères sont la dehors qui te cherchent.» Jésus savait évidemment oü il pourrait retrouver ses parents et, voyant qu'il pouvait faire sortir de ce simple fait un en- 38 34 seignement nouveau, il répondit: «Qui est ma mère et qui sont mes frères?» Puis portant ses regards sur ceux qui étaient autour de lui, il dit: «Voici ma mère et mes frères. Quiconque fait la volonté de Dieu, celui-la est mon frère et ma sceur et ma mère.» Jésus voulait montrer par ces paroles que nous sommes tous les enfants de Dieu et que 1'humanité est une grande familie. Mais les vrais enfants de Dieu sont ceux qui font sa volonté. Questionnaire. — I. Jésus s'efforcait-il de Men expliquer sa pensée a ses disciples ? — 2. Racontez la parabak de la perle de grand prix. — 3. Que répondJésus a ceux qui viennent tavertir que ses parents sont la? — 4. Pourquoi Jésus rêpond-il ainsi? — 3. Qui sont ses frères, ses sceurs, sa mère?— 6. Que voulait dire Jésus? 35 La fontaine de Nazareth 13ème LECON Jésus a Nazareth1) Année. — Lec,on. — La mère et les frères de Jésus étaient venus a Capernaüm pour le voir, puis étaient retournés k Nazareth. Jésus décide de s'y rendre k son tour. II part avec ses disciples. Le jour du Sabbat, il parle dans la synagogue. A ce propos le troisième Evangile nous rapporte un récit que ne connaissent pas les autres. II dit que Jésus ouvrit le livre d'Esaïe et chercha un passage, concernant le Messie. II le lut a, haute voix. Puis, ayant fermé le livre, il dit: «Aujourd'hui cette parole est accomplie.» Cela voulait dire: «Je suis le Messie attendu!» Personne ne voulait le croire et tous dans la synagogue furent remplis de colère. Questionnaire. — i. Qu'avaienl fait la mère et les frères de Jésus? — 2. Que décide Jésus? — 3. Le jour du Sabbat l) Voir Manuel n° 3, page 36 et 37. Résumer ici les deux lecons qui traitent du même sujet. 36 que fait Jésus a Nazareth? — 4. Quel est le récitdu troisième Evangile? •— 3. Quelle est la rêflexion qu'ajouta Jésus? — 6. Que voulait-il dire? — 7. Quel écho éveilla sa parole? Versets bibliques. - L'Esprit de 1'Etei ■nel est sur moi, paree qu'il m'a oint pour porter la bonne nouvelle aux débounaires; il m'a envoyé pour guérir ceux qui ont le coeur brisé, pour annoncer aux captifs la liberté et aux prisonniers le retour a la lumière, (Esaïe 61 :1—2). — Fils de 1'homme, tu habites au milieu d'une familie de rebelles qui ont des yeux pour voir et qui ne voient point, des oreilles pour entendre et qui n'entendent point. Pars sous leurs yeux, comme partent des exilés. (Jérémie XII : 2). — Eternel, tu es ma force et mon appui, tu es mon refuge au jour de la détresse. (Jérémie XVI: 19). Ijème Année — Récit. — On amena a Jésus de nombreux malades. Mais 1'autorité de Jésus n'était pas assez grande a. Nazareth; on 1'avait vu grandir; on ne croyait pas en lui. Or c'est la foi qui guérit le malade: la oü il n'y a pas de foi il ne peut pas y avoir de guérison. Les habitants de Nazareth riaient de 1'impuissance de Jésus; ils lui adressaient des injures. Alors Jésus leur dit: «Un prophéte n'est méprisé que dans son pays') parmi ses parents et dans sa maison.» Cette parole montre que les frères et les sceurs et la mère de Jésus ne voulaient pas croire en lui. Sa mère même, dira plus tard en parlant de Jésus: «II a perdu 1'esprit!» Les habitants de Nazareth s'étant levés, le chassèrent de la ville et le menèrent jusqu'au sommet de la montagne pour le jeter dans un abime. Mais Jésus, passant au milieu d'eux, s'en alla. Questionnaire. — 1. L'autorité de Jésus était-elle grande a Nazareth? — 2. Qu'est-ce qui feut guérir un malade? — 3. Devant 1'impuissance de Jésus, que firent les habitants de Nazareth? — 4. Que leur dit Jésus? — 3. Que montre cette parole ? — 6. La mère ne dira-t-elle pas, plus tard, une parole qui montre clairement sa pensée? — 6. Comment se termine le séjour de Jésus a Nazareth? Jésus était donc né Nazareth ? 37 Le Levain 14ème LECON Les paraboles du Royaume des cieux Année. — Le9on. — Les paraboles que Jésus prononce au commencement de son ministère sont moins précises, moins lumineuses que celles qu'il prononca plus tard. On y sent les hésitations d'une pensée qui n'est pas encore arrivée a. sa forme définitive. Elles constituent un petit groupe d'enseignement concernant exclusivement le Royaume des cieux.') Jésus voulait montrer a ses disciples que le Royaume des cieux ne descendrait pas miraculeusement du ciel, mais qu'il fallait le chercher sur la terre, dans 1'ame de tous les hommes. «Le Royaume des cieux est au-dedans de vous!» disait Jésus. Et il le comparait a du levain qu'une femme met dans la paté qu'elle pétrit. Le levain semble perdu dans le bloc énorme de paté, et cependant, dès qu'il y est, son action se fait sentir. On voit la paté s'animer, se soulever, se gonfier, grossir démesurément. L'Esprit de Dieu ressemble a ce levain: c'est lui qui vivifie 1'a.me. 1) Ce sont les paraboles du 'trésor caché et de la perle (Matth. XIII: 44); du filet (XIII : 47); du grain de sénevé (XIII : 31); de 1'ivraie (XIII : 24—30 et 36—43); etc. Manuel 1, page 32; Manuel 3, p. 33; Manuel 3, p. 43. 38 Questionnaire. — i. Y a-t-il une différence entre les paraboles du début et de la fin du ministère de Jésus? — 2. A quoi cela tient-il? — j. De quoi traitent les paraboles du début? — 4. Pouvez-vous en citer quelques-unes? — J. Pouvez-vous en raconter une oralement? — 6. Oü est le Royaume des cieux? — 7. Racontez et expliquez la parabole du levain. Versets bibliques. — II en est du royaume de Dieu comme quand un homme a jeté de la semence en terre, la semence germe et croit. D'elle-mème la terre produit 1'herbe et 1'épi. (Mare IV : 26—29). — A quoi comparerai-je le royaume de Dieu? II ressemble au levain qu'une femme a pris et qu'elle a caché dans trois mesures de farine, jusqu'a ce que tout soit levé. (Luc XIII: 20—21). Les péagers vous devancent dans le Royaume des cieux. (Matth. XXI: 31). — Cherchez premiérement le Royaume des cieux et sa justice et toutes choses vous seront données par dessus. (Matth. VI: 33). Le Royaume de Dieu Ijèmc Année. — Lecon. — Le royaume des cieux est aussi appelé, dans les Evangiles, le royaume de Dieu. Le royaume de Dieu est un royaume oü Dieu règne. Or, Dieu ne règne pas seulement dans les cieux, il règne aussi et surtóut dans une ame soumise a son Esprit. II peut règner dans notre ame et dans 1'a.me de tous. Le Royaume de Dieu commence dans 1'ame humaine mais il peut rayonner sur le monde entier. II doit un jour s'étendre a toute la terre. Ét c'est a cela que, dans notre modeste milieu, nous devons travailler. Si humbles que nous soyons, nous devons travailler au triomphe de la vérité, de la justice, du bien, de 1'amour fraternel. Mais avant de songer a changer les autres, songeons a 39 nous changer nous-mêmes. Dieu règne-t-il sur nos pensées, sur nos sentiments, sur nos actions? Non! Or, c'est la qu'il faut de toute nécessité, établir son règne. Dieu aide, mais il faut vouloir! «Óte premièrement la poutre qui est dans ton oeil et tu verras ensuite comment öter la paille de 1'ceil de ton frère.» — Et Jésus ajoutait: «Plusieurs me diront: Maitre, n'avons-nous pas prophétisé en ton nom ? . . . Alors, je leur répondrai: Retirez-vous de moi, ouvriers d'iniquilél» Questionnaire. — /. Comment appelle-t-on aussi le royaume des cieuxf — 2. Qu'est-ce que le royaume de Dieu? — 3. Est-il seulement réalisable en nous? — 4. A quelle ozuvre devons-nous consacrer nos efforts? — 3. Mais a quoi tout d'abord devons-nous songer? — 6. Pourquoi? — 7. Que disait Jésus? — 8. Suffit-il de se réclamer de Jésus ou de par Ier en son nom? 40 Le Semeur 15ème LECON Le Semeur I*" Année. — Legon. — «Un semeur sortit pour semer.» ') Ce semeur, dans la parabole, est évidemment le prophéte de la Galilée. Jésus reste le grand, 1'incomparable, le divin semeur. Mais avant lui, d'autres semeurs étaient sortis pour semer. Moïse, Amos, Jérémie, le premier et le second Esaïe avaient jeté dans 1'ame d'Israël une riche et abondante semence. — En dehors d'Israël d'autres semeurs s'étaient levés. Bien longtemps avant Moïse (vers le 22ème siècle) Hammurabi, un roi de Babylone, avait édicté des lois morales dont un grand nombre des lois attribuées a Moïse semblent n'être qu'un écho! — Bien avant 1'époque d'Hammurabi, dans 1'antique Egypte, des sages inconnus s'étaient aussi levés. Ils avaient 1) Voir dans lc Manuel II, page 31 et dans le Manuel III, page 40 ou dans Matth. XIII : 3—33. 41 jeté dans 1'ame de leurs contemporains d'admirables préceptes de vie. Et ces préceptes ressemblent étrangement aux Proverbes bibliques! On y trouve même la grande idéé, 1'idée centrale de la doctrine des prophètes d'Israël.') Ces semeurs, sortis pour semer dans des champs divers et a diverses époques, semaient des graines identiques: ils étaient tous des semeurs de divin. Ils s'approvisionnaient au même grenier, a 1'inépuisable grenier de 1'ame qu'ensemence éternellement, le Grand Semeur: 1'Esprit vivant de Dieu. Questionnaire. — i. Quel est le semeur auquel fait allusion la parabole 1 — 2. N'y avait-il pas eu d'autres semeurs en Israël, avant Jésus? — 3. Que savez-vous du grandlégislateur de Babylone ? — 4. N'y avait-il pas eu, en Egypte, des semeurs inconnus? — 3. L'idéal moral des semeurs de Babylone ou & Egypte a-t-il quelque ressemblance avec l'idéal des semeurs d'Israël? — 6. Oü s'approvisionnaient-ils? ■— 7. Quel est 1'Eternel Semeur? Extraits des «bibles païennes». — Extraits du Code d'Hammurabi: 22«me siècle environ avant J. C. «Si un homme crève 1'oeil a un homme libre,,on lui crèvera 1'oeil. S'il lui brise une dent, on lui brisera une dent. (Comparez avec Exode XXI: 23). Extraits du Papyrus Prisse. (Egypte: trentième siècle environ avant J. C): Mon fils, si tu écoutes mes préceptes tous tes desseins progresseront .... Quiconque garde toutes mes paroles n'éprouvera aucune amiction en ce monde et croitra dans le bien. (Comparez Proverbes 1: 33, II : 1.5.) Le fils qui recoit la parole de son père deviendra vieux a cause de cela. (Comparez Prov. IV : 10 — III : 1, IV : 4.) L'obéissance d'un fils envers son père, c'est la joie. (Comparez avec Prov. X : 1) Extraits du Livre des morts. (25 a 30 siècles avant J. C.; 11 a 16 siècles avant Moïse): Je n'ai point commis d'iniquités contre les hommes. Je n'ai point opprimé les petites gens! Je ne suis pas pervers. Je n'ai pas fait pleurer, je n'ai pas tué, je n'ai point commis !) L'idée centrale de la doctrine des prophètes peut se ramener a cette formule : Dieu est fidele et juste; il protégé ceux qui le servent et il punit ceux qui se 42 de fraudes. Je n'ai pas volé. Je n'ai pas juré. Je suis pur. (Comparez avec le Décalogue). Les Semeurs en dehors des champs bibliques IIème Année. — Lecon. — Dieu est le Père de tous les hommes. Son champ c'est le monde. Et le Grand Semeur, 1'Esprit vivant ensemence éternellement 1'ame humaine. Dans tous les milieux, a toutes les époques, des hommes de bonne volonté et de grande foi, se sont levés et, ouvriers de 1'Esprit, échos de sa divine Parole, ils ont jeté dans 1'ame de leurs disciples des germes de vie. En Chine, c'est Confucius, c'est Lao-Tseu, c'est Meng-Tseu. Dans 1'Inde, ce sont les Brahmanes, c'est Cakya-Mouni. En Grèce, c'est Zénon, c'est Socrate, c'est Platon. A Rome, c'est Epictète, c'est Marc-Aurèle .... Et tous ont jeté dans 1'ame de leurs contemporains des préceptes de vie et des germes de divin. Tous, unis a Dieu par la prière, ont recu, de son Esprit vivant, de merveilleuses inspirations et, 1'ame débordante de. vie divine, ils ont semé, a pleines mains, ce qu'ils avaient saisi de semence éternelle! Des religions diverses sont nées. Mais si différentes qu'elles puissent être, elles sont sceurs, étant filles de 1'ame humaine et de 1'Esprit vivant. Elles suivent parfois des sentiers différents et ont d'autres guides terrestres mais elles conduisent 1'ame humaine vers les mêmes sommets de lumière, de justice et d'amour: elles sont animées du même Esprit. Toutes portent en elles, un peu de la divine semence de 1'Eternel Semeur. Questionnaire. — i. Est-ce que 1'Esprit vivant a li mi té aux champs d'Israël, de la Babylonie ou de l'Egypte son activité divine 1 — 2. Quels sont les semeurs qui se sont levés dans le mondei — j. Pouvez-vous citer par crnur leurs noms? — 4 Qu'ont-ils répandu dans l'dme de leurs contemporains 1 — 5. Pourquoi les différentes religions sont-elles sasurs? — 6. Qu'y a-t-il de commun en elles ? 43 Jésus et les infirmes | genie LECON Les aveugles Iére Année. — Lecon. — Tous les Rabbis d'Israël passaient pour accomplir des prodiges. Dès qu'un fait inexpliqué ou mystérieux se produisait, on n'en cherchait pas la cause reelle; on disait; «C'est un miracle.» Et cette explication suffisait a tous. Aussi a-t-on attribué a Jésus un grand nombre de miracles. Le premier Evangile rapporte la guérison de deux aveugles qui le suppliaient de leur rendre la vue. Jésus, d'après le récit évangélique, leur toucha les yeux en disant: «Qu'il vous soit 44 selon votre foi.» Et leurs yeux s'ouvrirent. Ces récits miraculeux sont 1'écho des légendes qui, du vivant même de Jésus, se formaient autour de sa personne. II est certain que des malades, atteints de maladie nerveuse ont été guéris par Jésus et il n'y a la rien de surnaturel.') Une foi vivante peut amener la guérison d'un malade. II est même possible qu'un aveugle dont la cécité momentanée provient d'une paralysie partielle du système nerveux soit guéri par la foi. Mais les évangélistes attachent a ces faits une importance que Jésus n'y attachait pas et la preuve en est qu'il disait toujours a. ceux qui s'en allaient guéris: «N'en parlez pas! Que personne ne le sache!» Ce n'était pas lade la modestie: Jésus se préoccupait uniquement de vie morale. Les yeux peuvent être une occasion de chute morale: «Si ton oeil te fait tomber dans le pêché, disait-il, arrache-le et jette-le loin de toi!» Jésus ne se préoccupait pas des membres du corps: il se préoccupait de 1'ame. II est venu, non pour rendre la vue aux aveugles du corps, mais aux aveugles de 1'ame. Questionnaire. — i. Le miracle êtait-il pour les israêlites une chose inacceptable ? — 2. Racontez aVapres le premier Ewingile la guérison de deux aveugles. — 3. D'oü viennent les récits de cette nature 1 ■— 4. De quel genre pouvaient être les maladies de eeux que Jésus a guéris 1 — 3. Dans ce cas, qu'est-ce qui guérit? —-6. Un aveugle peut-il être guéri par la foii — 7. Jésus voulait-il que son autorité s'établtt sur les guérisons qu'il accomplissait? — 8. De quoi Jésus se préoccupaii-il exclusivemenl? — p. Les yeux ne nous f ont-ils jamais tomber dans la tentation 1 — 10. Jésus avait-il pour mission de faire des prodiges 7 Versets bibliques. — Si ta main droite te fait tomber dans le pêché, arrache-la et jette-la loin de toi. (Matth. V : 30). — Vous avez des yeux et vous ne voyez pas. (Mare. VIII: 18). — Maitre, !) Voir Manuel 3, page 27. 45 fais que je recouvre la vue! (Mare. X : 51). — 11 s'élèvera de faux Christs et de faux prophètes: ils feront de grands prodiges et des miraeles. (Matth. XXIV : 24) — Les esprits des démons font des prodiges. (Apocalypse XVI: 14). — Quelques scribes et quelques pharisiens dirent a Jésus: «Maitre, nous aimerions te voir faire un miracle.» Jésus répondit: «Une génération méchante et adultère demande un miracle!» (Matth. XII: 39). — Les Juifs demandent des miraeles et les grecs cherchent la sagesse. (1 Corinth. I : 22). Les miraeles n*me Année. — Lecon. — Les Israélites donnaient le nom de miracle a tous les faits extraordinaires, prodigieux, inexpliqués qui se produisaient devant eux. Les prodiges leur semblaient être des «signes du ciel». Ils croyaient qu'uw grand prophéte devait nécessairement faire des miraeles. Le miracle, a leurs yeux, était la preuve d'une mission divine. Déja certains Rabbis s'étaient élevés contre cette notion. Le Talmud1) raconte a. ce sujet une anecdote curieuse. Eléazar était un rabbi trés savant. II avait toujours raison. Un jour dans une discussion, un de ses interlocuteurs, lui dit: «Tu veux avoir raison encore. Mais si je disais a. eet arbre qui est ici de s'arracher et d'aller se planter la-bas et s'il y allait, que dirais-tu?» — «Je dirais, répondit Eléazar, que eet arbre qui était la n'y est plus et qu'il est la-bas; mais cela ne prouverait pas que tu as raison!» En effet, 1'excellence d'un enseignement ou la vérité d'un précepte de vie ne se prouve pas par un miracle. Jésus 1'avait compris depuis longtempsl «Des faux prophètes viendront qui feront des prodiges et leur bouche sera pleine de mensonges! Des méchants viendront qui émerveilleront les foules naïves et leur cceur sera plein de haine!» Aussi, lorsque des iricrédules demandent a Jésus 1) Livre juif dan» lequel sont reunis les explications et 1'enseignement des rabbis d'Israël. 46 de faire un miracle, il refuse trés nettement: il ne mettra pas son Dieu a 1'épreuve! La vérité de son enseignement s'imposera a 1'ame humaine par la conviction. Et, plus tard, 1'apötre. Paul complétera sa pensée, en disant: «Je vous parle comme a des hommes raisonnables, jugez vous-mêmes de ce que je dis.» Questionnaire. — r. Qu'est-ce que les juifs tntendaient par le mot: miracle? — 2. Attribuaient-ils aux miraeles une valeur particuliere? — j. Le miracle prouverait-il la vérité d'une doctrine? Citez l'anecdote d'Eléazar. —4. Jésus croyaitil que le don des miraeles était réservé aux vrais prophètes seulement? — 5. Pourquoi Jésus refuse-t-il de faire des miraeles devant la foule? — 6. Sur quoi veut-il édifier la vérité de son enseignement? — 7. Que dit l'apótre Paul d ce sujet? 47 La guérison des malades 17ème LECON La guérison des malades J>re Année. — Récit. — Jean-Baptiste arrêté comme agitateur, avait été emprisonné. Mais, dans sa prison, il avait entendu parler de Penthousiasme que soulevait Jésus. On disait: «C'est le Messie!» Jean-Baptiste n'était pas convaincu. II résolut d'envoyer, auprès de lui, quelques-uns de ses disciples pour 1'interroger. Les disciples de Jean se rendent donc auprès de Jésus et lui disent: «Es-tu celui qui doit venir, ou devons- 48 nous en attendre un autre?» Jésus ne répond pas d'une facon directe. Peut-être n'était-il pas encore fixé lui-même. II dit aux envoyés de Jean: «Allez et rapportez a. Jean ce que vous avez vu et entendu: les aveugles recouvrent la vue, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent et 1'Evangile est annoncé aux pauvres.» Ces paroles que les rédacteurs du premier et du troisième Evangile attribuent a Jésus ne peuvent avoir qu'un sens symbolique. Jésus a repoussé depuis longtemps 1'idée d'un Messie miraculeux.') Si son action messianique ne s'était étendu qu'aux infirmes elle n'aurait eu qu'une médiocre portée. C'est de tous les hommes ou plutöt de leur ame aveugle, sourde, malade, infirme qu'il se préoccupe. Et voici, a son contact les ames aveugles voient, les volontés boiteuses se redressent, les pensées lépreuses sont purifiées, les cceurs sourds entendent, les énergies mortes ressuscitent: la Bonne Nouvelle d'amour est annoncée a tous ces pauvres, a tous ces affamés, a tous ces misérables que sont les hommes. Questionnaire. — i. Pourquoi Jean-Baptiste envoie-t-il des messagers d Jésus? — 2. Que répond Jésus? — 3. Jésus n'avait-il pas repoussé depuis longtemps, l'idée d'un Messie miraculeux? Quand et comment? — 4. Cette parole, prise dans son sens littéral, caractérise-t-elle le Messie tel que l'entendait Jésus? — 5. De quoi Jésus se prêoccupait-il? — 6. Comment faut-il entendre la réponse de Jésus? Versets bibliques. — Pharisien aveugle, nettoie premièrcment 1'intérieur de la coupe et du plat! (Matth. XXIII : 26) Ils ont des yeux pour ne pas voir et des oreilles pour ne pas entendre. (Romains XI: 8). — Que le Père ouvre les yeux de votre coeur. (Ephésiens 1: 18). J'étais aveugle et maintenant je vois. (Jean IX : 25). *) Voir même Manuel, page 19 a at. 48 Jusques a quand Boiterèz-vous des deux eötés? (i Rois XVIII: 21) — Heureux ceux qui ont le coeur pur. (Matth. V : 8). Tu passes pour être vivant et tu es mort. (Apocalypse III : 1). Relève-toi d'entre les morts et le Christ t'éclairera. (Ephésiens V : 14). — Je suis venu dans le monde, dit Jésus, pour rendre témoignage a la vérité (Jean XVIII: 37). — Le Messie neme Année. — Lecon. — Le premier Evangile raconte que lorsque Jésus vint demander a. Jean-Baptiste de le baptiser, Jean s'y opposait, disant: «C'est moi qui ai besoin d'être baptisé par toi 1» Après le baptême, le même Evangile attribue a Dieu ces paroles adressées, non plus a Jésus, mais a la foule: «Celui-er es mon fils bien aimé, en qui j'ai mis toute mon affection.» II ressort clairement de ce récit que, pour l'auteur du premier Evangile, Jean-Baptiste sava.it au moment du baptême que Jésus était le Messie. Mais la démarche des disciples de Jean-Baptiste contredit ce récit. Personne au moment du baptême de Jésus ne soupconnait que Jésus se proclamerait un jour Messie. Jésus lui même 1'ignorait probablement encore. D'autre part, la réponse de Jésus aux envoyés de Jean semble n'être qu'un écho des paroles d'Esaïe: «Alors s'ouvriront les yeux des aveugles: les ore|les des sourds entendront; le boiteux bondira comme un cerf et la langue du muet se déliera de joie.» Ce n'est pas ainsi que Jésus entend le röle du Messie. II rève d'un Messie qui, divin messager de pureté, de justice, de vérité et d'amour, viendrait pour «apporter la bonne nouvelle aux débonnaires, pour guérir les cceurs brisés, pour annoncer aux prisonniers le retour a la lumière.» C'est la. d'ailleurs, ce qu'il a déclaré trés nettement a Nazareth.1) 1) Esaïe, 6i : i. — Voir même Manuel, page 35, et Manuel 3, pages 36 et 37. 50 Questionnaire. — i. Quel est le récit du fremier Evangile concernant le baptême de Jésus ? — 2. Qu'est-ce qui ressort de ce récit ? — j. Peut-on concilier ce récit et la démarche des disciples? — 4. Savait-on, au moment du baptême de Jésus, qu'il serait le Messie? — 5. La réponse de Jésus ne rappellel-elle pas êtrangement une parole d'Esaïe ? Laquelle ? — 6. Jésus parlageait-il cette conviction d'Esaïe concernant le Messie? — 7. Que devait être le Messie a ses yeux ? — 8. Jésus ne s'élaitil pas d'ailleurs prononcê d'une facon trés nette? 51 Jésus et la Samaritaine 18ème LECON La source de la vie I*« Année. — Lecon. — Jésus avait décidé de prendre part a la Paque juive. II réunit ses disciples et il se dispose a traverser la Samarie.') C'est au cours de ce voyage que le quatrième Evangile place 1'épisode du puits de Jacob.2) Jésus lui dit: «Si tu connaissais le don de Dieu et si tu savais quel est celui qui te demande a boire, tu lui aurais toi-même demandé 1) Voir Manuel 3, page 55 ou lire Luc. IX : 51-56. 2) Voir Manuel 3, page 54 ou lire Jean IV : 1—125. 52 a. être désaltérée et il faurait donnë de Peau vive!» Cette eau vive c'est 1'Esprit de Dieu, 1'Esprit de pureté, de justice, de vérité, d'amour. Cette eau, ajoute Jésus, devient dans 1'ame de celui qui s'en abreuve «une source qui jaillit jusque dans la vie éternelle.» L'Esprit de Dieu ressemble, en effet, a une source intarissable: la vie en jaillit éternellement. Celui qui s'y abreuve, s'abreuve aux sources mêmes de la vie. Oü sont ces sources? Dans 1'ame humaine. Certes, les prophètes d'Israël et les initiateurs religieux des peuples antiques ont creusé des puits profonds; Peau qui en jaillit est limpide et saine. Mais elle n'est ni aussi claire, ni aussi pure, ni aussi vivifiante que Peau de cette source merveilleuse qui jaillit abondamment de Pame du Maitre galiléen. Et c'est la le don de Dieu. C'est a cette source qu'il faut s'abreuver, c'est de cette eau vive qu'il faut désaltérer son ame. Elle jaillit directement de 1'Esprit vivant: 1'Esprit vivant est la source éternelle de vie. Questionnaire. — i. Pourquoi Jésus veut-il aller a Jérusalem ? — 2. Quel est 1'Evangile qui nous rapporte l'entretien de Jésus et de la Samaritaine? — 4. Que répond Jésus? — £. Qu'est-ce que cette eau dont parle le Maitre? — 6. En quoi 1'Esprit de Dieu ressemble-t-il a une source? — 7. Oü sont les sources de la vie? — 8. N'y a-t-il qu'une source? — p. Pourquoi la source que Jésus a creusée est-elle supérieure aux autres? — p. Pourquoi faut-il y abreuver son dme? Versets bibliques. — Une femme a Samarie vint puiser de Peau. Jésus lui dit: Donne-moi a boire. Car ses disciples étaient allés a la ville pour acbeter des vivres. La Samaritaine lui dit: «Comment, toi qui es juif me demandes-tu a boire, a moi qui suis une femme samaritaine?» Jésus lui répondit: «Si tu connaissais le don de Dieu et quel est celui qui te demande a boire, tu lui aurais toi-même demandé a boire et il t'aurait donné de l'eau vive.» — «Maitre, lui dit la femme, tu n'as rien pour puiser et le puits est 53 profond'): d'oü aurais-tu cette eau vive?»... Jésus lui répondit: «Quiconque boira de 1'eau de ce puits aura encore soif: mais celui qui boira de 1'eau que je lui donnerai n'aura jamais soif et 1'eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d'eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle. — (Jean IV: 7—14). Les vrais adorateurs Uème Année. — Lecon. ■— La femme samaritaine émue par les paroles de Jésus lui dit: «Seigneur, je vois que tu es prophéte. Mais nos pères ont adoré sur cette montagne *) et vous dites, vous, que le lieu oü il faut adorer est a Jérusalem.» — «Femme, lui dit Jésus, crpis-moi, 1'heure vient oü ce ne sera ni sur cette montagne, ni a Jérusalem que vous adorerez le Père! .... L'heure vient et elle est déja venue oü les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité, car ce sont la les adorateurs que le Père demande. Dieu est Esprit et il faut que ceux qui 1'adorent, 1'adorent en esprit et en vérité.» Adorer Dieu en esprit et en vérité, c'est 1'adorer de toute son ame, c'est 1'aimer de tout son coeur, c'est le servir de toutes ses énergies, non pas seulement dans un temple ou dans une église mais au cours de Pexistence tout entière, dans toutes les heures de la vie. Mais comment adorer et aimer et servir un Dieu-Esprit qu'on ne voit pas, qu'on n'entend pas, qui n'est pas saisissable par les sens? Dieu est sensible au coeur. Ceux qui ont le coeur pur voient Dieu et 1'entendent. Esprit vivant, Dieu est, pour nous, 1'Esprit de Sainteté, 1'Esprit d'Amour, 1'Esprit de Pardon, 1'Esprit de Vérité, 1'Esprit de Justice. Aimer Dieu, servir Dieu: c'est 1) La source de 1'Esprit vivant d'oü jaillit la vie est aussi trés profonde, mais Jésus nous a appris comment on y puisait: par la mêditation, 1'cxamen de conscience, la prière. -) Le mom Garizim oü les Samaritains avaient construit un temple, a 1'époque de Néhémic. 54 aimer et servir la justice, la vérité; c'est pardonner a, ses adversaires; c'est aimer son prochain; c'est tendre a la perfection, c'est se sanctifier tous les jours davantage. Les vrais adorateurs de Dieu ne se reconnaissent pas a ce fait qu'ils professent telles ou telles croyances; qu'ils appartiennent a telle ou telle église; qu'ils se rattachent a tel ou tel parti: les vrais adorateurs de Dieu sont ceux qui dans leur être intime, dans leur vie familiale et dans la vie sociale, se consacrent entièrement a la recherche ardente et au service quotidien du Vrai, du Bien et du Juste. Les adorateurs que le Père demande sont ceux qui, Paimant de tout leur cceur, le cherchent de toute leur ame et consacrent toutes leurs énergies a réaliser ce qu'ils ont saisi de sa sainte Volonté. Questionnaire. — i. Samaritains et /ut/s adoraient-ils Dieu dans le même Temple 1 — 2. Que répond Jésus a la Samaritaine qui lui par le de deux lieux de culte ?— 3. Qu'eslce que «.adorer Dieu en esprit et en vérité U — 4. Pouvonsnous saisir Dieu par les sens? 3. Qu'est-ee que Dieu, Esprit vivant? ■—■ 6. Comment pouvons-nous l'aimer et le servir? — 7. Les vrais adorateurs sont-ils ceux qui se contentent de réciter des priéres apprises ou d'assister a des services religieux? — 8. Quels sont les adorateurs que le Père demande? 55 L'enfant prodigue gardant les pourceaux 19ème LECON La mort spirituelle I=re Année. — Lecon.') — Nous ressemblons tous a 1'enfant prodigue. Dieu nous a donné notre part du patrimoine humain. Nous avons reen une raison, une conscience, une volonté, de véritables richesses morales. Nous pourrions faire valoir ces dons et être bons, purs, saints, divins. Mais nous gaspillons toutes ces richesses dans la poursuite de joies trompeuses: nous ressemblons a 1'homme fou de la légende oriëntale qui, ayant un coffret plein de bijoux, les jetait a droite et a gauche, inconsciemment, en riant d'un rire stupide. A certaines heures, des forces obscures poussent la volonté hésitante a des actes condamnables: aux heures d'oubli ou de laeheté ou d'inconscience, nos instincts, nos appétits, nos passions mauvaises deviennent les maitres de notre être intime. Et ces maitres redoutables et autoritaires nous obligent parfois, comme 1'enfant prodigue, a garder les pourceaux, ces pourceaux que sont les pensées sales, les sentiments inférieurs, 1) Lire la parabole de 1'enfant prodigue (Luc XV : 11—31) Man. a, p. 41. 56 les désirs malpropres. II y a même des heures oü ce sont les pourceaux qui nous gardent. Et ils nous imposent leur nouriture, et notre ame se repait d'aliments répugnants: lectures dangereuses, réflexions malsaines, conversations impures. L'ame qui consent a vivre dans la boue et en semblable compagnie est perdue. Fille de Dieu, elle a quitté la maison paternelle. Elle a dissipé son divin patrimoine. Elle ne vit plus: elle est en train de mourir. Questionnaire. - /. Quelles sont les richesses morales que nous avons recues de Dieu? _ 2. Si nous les faisions valoir que pourrtons-nous être? - j. Qu'avons-nous fait de ces richesses? — 4. Qui sont nos maitres? — 5. Qu'est-ce que ces maitres exigent de nous? — 6. Qu'est-ce que ces pourceaux que nous gardons? — 7. N'arrive-t-il pas que ce sont les pourceaux qui nous gardent? — 8. L'ame qui est en proie d eet esclavage vit-elle? Versets bibliques. _ Reviens, infidèle Israël, dit 1'Eternel; je n'assombrirai pas pour toi mon visage, car je suis clément; et je ne garde pas, a toujours, ma colère. Seulement reconnais ta faute! •.. (Jérémie III : 12). — J'ai pêché contre toi et j'ai fait ce qui est mal a tes yeux! (Psaume 51 : 6). — Nous étions morts par nos fautes. II nous a rappelés a la vie avec Christ. (Ephésiens II : 5). Le retour a la vie II<=»e Année. — Lecon. — Comme 1'enfant prodigue, nous devons premièrement avoir conscience de notre misère morale: «Mon Dieu, j'ai pêché contre toi!» Ensuite il faut prendre la résolution de sortir de cette situation morale: «Voici, je me lèverai et j'irai vers mon Père!» Puis faire effort, se lever, dresser ses énergies, vouloir, agir. 57 C'est en cela que consiste 1'effort moral: rompre avec les habitudes que nous avons prises, s'en dégager, revenir a la vie pure. Nous serons peut-être trés vite fatigués de eet effort, nous nous égarerons sans doute souvent encore. Mais il ne faut pas nous décourager. II faut persister dans notre résolution. C'est par eet effort soutenu, persévérant, que nous reviendrons a la vie. Dieu nous attend. Bien plus, il vient a notre avance, comme le père de 1'enfant prodigue. Depuis longtemps il nous appelait, il cherchait a nous délivrer de 1'esclavage du mal. C'est son Esprit de pureté qui nous rend conscients de notre pêché, qui nous pousse a nous lever, a nous libérer et a revenir aux sources de la vie. Le repentir fait naitre en nous le sentiment du pardon de Dieu. Nous étions morts et nous revenons a la vie! Questionnaire. — i. Quelle est la première condition du retour a la vie? — 2. Comment 1'enfant prodigue exprimait-il le sentiment qu'il avait de son pêché? — j. Suffit-il d'avoir le sentiment de son pêché? — 4. En quoi consiste l'effort moral? — 3. Un effort passager suffit-il? — 6. Dieu est-il indifférent 'a notre effort? — 7. Pourquoi Dieu nous pardonne-i-il ? 58 Le figuier stérile 20ème LECON Le figuier stérile I*« Année. — Lecon. — Le plus pauvre des israélites possédait quelques plants de vignes et un figuier: aussi les prophètes d'Israël et Jésus y font-ils de nombreuses allusions dans leur enseignement. A maintes reprises.'jésus compare 1'ame de 1'homme a un arbre qu'on doit cultiver soigneusement afin qu'il porte beaucoup de fruits: «Un homme, dit-il un jour, avait plan té un figuier dans sa vigne. II vint y chercher du fruit et il 59 n'en trouva point. Alors, il dit au vigneroh: «Voici trois ans que je viens chërcher du fruit sur ce figuier et je n'en trouve point; coupe-le; pourquoi rendrait-il plus longtemps la terre inutile ?» Mais le vigneron prit la parole et dit: «Seigneur, laisse-le encore cette année jusqu'a ce que j'aie creusé autour de lui et que j'y aie mis du fumier. Peut-être portera-t-il du fruit a 1'avenir? S'il n'en porte pas, alors tu le couperas!» Le maitre de la vigne symbolise Dieu; le vigneron symbolise Jésus; le figuier symbolise 1'ame du peuple d'Israël; le sol c'est le monde. Cet entretien familier cache une grande et profonde lecon. Dieu a mis son espoir en Israël: il 1'a mis dans le monde comme on met un figuier dans un champ. Pendant plusieurs années,') il lui a montré sa sollicitude et sa protection. II lui a donné un vigneron qui, pendant trois ans, s'est livré a une culture trés active et Israël ne donne pas de fruits. Israël n'est donc plus le peuple de Dieu: Dieu mettra son espoir en d'autres peuples. Questionnaire. — i. Pourquoi les prophètes et Jésus /ontils souvent allusion a la vigne et au figuier? — 2. En quoi l'ame humaine peut-elle être comparée a un arbre f rui tier t — j. Raconlez la parabole du figuier stérile. — 4. Que symbolisent les dwers éléments de la parabole? — J. Quelle est la signijication de cette parabole? — 6. A quoi correspond cette période de trois ans dont parle le maitre de la vigne ? — 7. Jésus pensait-il que son ministère se bornerait a cette durêe de trois ans; n'espérait-il pas pouvoir cultiver plus longtemps son champ? — 8. Quelle est 1'action du fumier sur les racines de la plante ? Que symbolise ce fumier dans la pensée de Jésus ? Versets bibliques. — Vous les connaitrez a leurs fruits. (Matth. VII : 20). Tout arbre qui est bon porte de bons fruits, un mauvais arbre porte de mauvais fruits. (Matth. VII : 17). L'arbre 1) On croit généralement que cette période, de trois ans marqué la durée du ministère de Jésus. 60 qui porte de mauvais fruits sera coupé et jeté au feu, (Luc VI : 43). — Les fruits de 1'Esprit sont 1'amour, la joix, la paix, la patience, la bonté, la fidélité, la douceur, la tempérance. (Galates V : 22) — Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruits Si vous portez beaucoup de fruits vous serez mes disciples. (Jean XV : 5). — Mon fruit, dit la Sagesse, est mcilleur que 1'or, que 1'or pur (Proverbes VIII: 19). — Le fruit du juste est un arbre de vie. (Proverbes XI: 30). La parabole des talents') Uéme Année. — Lecon. — Jésus revient souvent sur cette idéé que Dieu a déposé en nous des germes divins et que nous devons les cultiver:' cette culture de 1'ame est notre premier devoir. Dieu nous a confié des richesses spirituelles, il nous a donné une intelligente, une volonté, une conscience, un coeur, une ame. Mais une intelligence qui ne cherche pas, s'appauvrit; une volonté qui ne s'exerce pas, s'affaiblit; une conscience qui ne s'éclaire pas, tous les jours, devient trés obscure; un coeur qui ne se donne pas, est étouffé par Pégoïsme; une ame qui ne s'élève pas, qui ne s'enrichit pas, qui ne se purifie pas, perd peu a peu toute sa valeur. Jésus veut que nous fassions valoir ces richesses que Dieu nous a confiées. II les compare aux richesses terrestres: «Un maitre, dit-il, allant en voyage, confia a 1'un de ses serviteurs cinq talents, a 1'autre deux et a 1'autre un. Celui qui avait recu les cinq talents s'en alla et les fit valoir et il en gagna encore cinq. Celui qui en avait recu deux, en gagna aussi deux autres. Mais celui qui n'en avait gagné qu'un, fit un trou dans la terre et y cacha 1'argent de son maitre. Le maitre a son retour loua les deux premiers serviteurs et traita avec sévérité !) Lire la parabole dans Matthieu (XXV: 14—30). Parabole des mines • Luc (XIX : n-a8). 61 le troisième.» Nous devons donc faire valoir les richesses spirituelles et morales que Dieu nous a confiées: il faut cultiver notre intelligance, fortifier notre volonté, éclairer notre conscience, purifier notre coeur, enrichir notre ame. Alors semblables aux serviteurs fidèles, nous entendrons une voix dire en notre être intime: «Cela va bien!» Questionnaire. — i. Quelle est l'idée sur laquelle Jésus revient si souvent i — 2. Quel est le premier devoir de ceux qui se réclament de Jésus1 — J. Quelles sont les richesses spirituelles que Dieu nous a confiées? — 4. Si nous ne les faisons pas valoir qu'esl-ce qui arrivé d chacune d'elle? — 5. A quoi Jésus compare-t-il les «valeurs» morales 1 — 6. Pouvezvous raconter la parabole des talents 1 — 7. Que devons-nous faire si nous voulons obéir d Jésus 1 — 8. L'approbaiion de Dieu nous est-elle assuréef 62 Le bon Samaritain 21ème LECON Le bon Samaritain I*« Année. — Lecon. ■) La parabole du bon Samaritain se trouve dans le troisième Evangile seulement. L'évangéliste la rattache k la question d'un docteur de la Loi qui aurait dit a Jésus: «Qui est mon prochain?» C'est pour répondre k cette question que Jésus aurait raconté la parabole du bon Samaritain. 1) Lire, dans le Manuel ïj les pages a8 k 31 et dans le Manuel a, les pages 43 et 44. — Ou bien lire la parabole (Luc X : 25—37). 63 Et après nous avoir montré 1'indifférence coupable du prêtre et du lévite et 1'amour agissant du Samaritain, 1'évangéliste met dans la bouche de Jésus cette question: «Quel est celui des trois qui te semble avoir été le prochain du blessé?» A quoi, le docteur de la Loi répond: «C'est celui qui a exercé la miséricorde envers lui.» Alors Jésus lui dit: «Va et fais de même. C'est-a-dire: «Agis comme un prochain conscient de son devoir.» La legon que 1'évangéliste tire de cette parabole est belle. Mais la portée de la parabole est plus grande. Notre prochain n'est pas seulement celui qui exerce la miséricorde envers nous: c'est aussi celui qui se montre dur a notre égard, c'est surtout celui qui a besoin de notre miséricorde. Le prochain du blessé est bien le Samaritain certes, mais c'est aussi le prêtre et le lévite. Seul le Samaritain a fait son» devoir d'homme et c'est cela que Jésus veut mettre en lumière. Or, il se trouve que les deux premiers qui passent auprès du blessé sont deux hommes qui se disent religieux: ils sont des autorités dans le Temple. Ils ont une doctrine conforme aux livres sacrés. Ils accomplissent tous les rites de leur religion. L'autre, le Samaritain passé pour un hérétique, un mauvais Juif, un être impur. Quel est celui que Jésus donne en exemple? C'est le Samaritain. C'est que Dieu ne regarde pas a-la doctrine; il regarde a la vie. On peut se rattacher a une religion, a un Temple, a une Eglise et manquer a tous ses devoirs d'humanité. L'essentiel n'est pas de croire, c'est de faire. Questionnaire. — i. Dans quel Evangile se trouve la parabole du bon Samaritain? — 2. A quoi Vévangêliste la rattache-t-il? — J. Pouvez-vous raconter la parabole du bon Samaritain? — 4. Quelle est la question que 1'évangéliste attribue a Jésus comme conclusion de la parabole ? — J. Quelle 64 est la lecon que 1'évangéliste tire de la parabole? — 6. La réponse du docteur de la Loi esl-elle une définition du prochain ? — 7. Qui est le prochain du blessé? — 8. N'y a-t-il pas des indications tres importantes que Jésus a volontairement mises en lumière et qui donnent a la parabole sa vraie portee? — p. Bes deux hommes professant la religion et de celui qu'on traite d'incrédule, quel est celui que Jésus donne en exemple? — 10. Pourquoi? Versets bibliques. — Tout ce que vous voulez que les hommes vous fassent, faites-le leur aussi de même. (Matthieu VII : 12). — Ce n'est pas celui qui me dit: «Maitre! Maitre!» qui entrera dans le Royaume des cieux, inais celui-la seul qui fait la volonté de mon Père. (Matthieu VII : 21). — Le Fils de 1'hamme leur dit: «J'ai eu faim et vous ne m'avez pas donné a manger. J'ai eu soif et vous ne m'avez pas donné a boire; j'étais étranger et vous ne m'avez pas recueilli; nu et vous ne m'avez pas vêtu; malade et en prison et vous ne m'avez pas visité.» —«Seigneur quand ne t'avons-nous pas secouru?» — «Toutes les fois que ne 1'avez pas fait a 1'un Ides plus petits d'entre mes frères, c'est a moi que vous ne 1'avez pas fait. (Matthieu XXV : 42). — Si vous ne faites du bien qu'a ceux qui vous aiment, que faites-vous d'extraordinaire ? (Luc VI: 33). Faites du bien a ceux qui vous haïssent. (Matthieu V : 44). — Si quelqu'un dit: J'aime Dieu et qu'il n'aime pas son frère, c'est un menteur. (1 Jeau IV : 20). L'amour de Dieu consiste a garder ses commandements. (t Jean V : 3). Mes bien aimés, aimons-nous les uns les autres .... Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu, car Dieu est amour. (1 Jean IV : 7). La nouvelle loi Ilème Année — Lecon. — La grande loi de la vie pour Jésus est la loi d'amour. L'auteur du quatrième Evangile résumé son enseignement dans cette parabole: «Mes bien aimées, je vous apporte un commandement nouveau: c'est que vous vous aimiez les uns les autres.» Ce n'est pas aux doctrines, aux croyances, qu'on reconnaitra les disciples de Jésus. «C'est a ceci qu'on reconnaitra que vous êtes mes. disciples'si vous 65 vous aimez les uns les autres!» La vraie vie n'est donc pas donnée par telle ou telle croyance: c'est du cceur que jaillissent les sources de la vie! La vraie vie jaillit spontanément du cceur de 1'être aimant et généreux qui consacre toutes ses forces, toutes ses énergies, au bien des autres! Un poète contemporain a dit: «Le seul bonheur qu'on a vient de celui qu'on donne.» Ceux qui ne vivent que pour eux ne vivent pas et ils n'ont que 1'ombre du bonheur. «Les terres d'un homme riche, disait Jésus, avaient beaucoup rapporté. Et il réfléchissait, disant: Que ferai-je? Car je n'ai pas de place pour amasser mes fruits? Voici ce que je ferai: j'abattrai mes greniers et j'en batirai de plus grands. Ensuite, j'y amasserai toute ma récolte et tous mes biens. Et je dirai a mon ame: Mon ame, réjouis-toi, tu as beaucoup de biens en réserve pour beaucoup d'années; repose-toi, mange, bois, réjouis-toi! Mais Dieu lui dit: Insensé! Cette nuit même, ton ame te sera redemandée .... II en sera ainsi de tous ceux qui amassent des biens pour eux-mêmes et qui ne sont pas riches en Dieu.» Être riche en Dieu: c'est avoir son cceur débordant de désintéressement et d'amour; c'est accumuler, dans ses jours, les bonnes pensées, les généreuses initiatives, les actions bienfaisantes; c'est emplir les greniers de son ame de joies répandues et de misères soulagées. Questionnaire. — i. Comment l'auteur du quatrième Evangile résume-t-il l'enseignement de Jésus ? — 2. A ' quoi se reconnaissent les disciples de Jésus 1 A leurs croyances 1 — j. La vraie vie est-elle donnée par les croyances 1 D'ou jaillitelle? — 4. L'égoïsme peut-il assurer le bonheur 1 — 5. Pouvez-vous raconter fiaelement la parabole de 1'homme riche qui ne pensait qu'a lui? — 6. L'ame se nourrit-elle du produit des récoltes ? De quoi peut-elle se nourrir 9 — 7. Qu'est-ce qui arrivera a ceux qui ne songent qu'a amasser des biens pour eux-mêmes? — 8. Qu'est-ce que être riche en Dieu? , 66 La parabole des noces 22*™ LECON L'appel au banquet de la vie li" Année. — Lecon. — Un jour que Jésus était a table avec des pharisiens, un des convives lui dit: «Heureux celui qui prendra part au banquet dans le royaume des cieux!» Jésus lui répondit par une parabole. «Un homme donnait un grand souper. II y invita beaucoup de gens. Puis, a 1'heure du souper, il envoya son serviteur dire aux invités: Venez, car tout est > prêt. Mais ils se mirent tous a s'excuser. Le premier 67 dit: J'ai acheté un champ et il me faut nécessairement sortir pour le voir; je te prie, tiens-moi pour excüsé. Un autre dit: Je viens de me marier, je ne puis venir. Et le serviteur, étant de retour, rapporta ces choses k son maitre. Alors le maitre mécontent dit a son serviteur: Sors promptement, va dans les places et les rues de la ville et fais entrer ici les pauvres et les estropiés et les aveugles et les boiteux. Et le serviteur dit: Maitre, ce que tu as commandé a été fait et il y a encore de la place. Alors le maitre dit au serviteur: Sors dans les chemins et le long des haies et presse d'entrer tous ceux que tu trouveras .... car je te dis, en vérité, qu'aucun de ces hommes qui ont été invités ne goütera de mon souper.» — Le maitre de la maison est Dieu. Le banquet symbolise le banquet de la vie. L'appel de Dieu s'adresse d'abord aux israélites instruits, puissants, capables de donner Pexemple. Le serviteur c'est Jésus. L'invitation qu'il leur apporte est une invitation a 1'ceuvre de vie, a 1'ceuvre de libération morale, a 1'ceuvre de justice, a 1'ceuvre d'amour. Mais les invités s'excusent. Alors on invite les pauvres, les infirmes et, comme il y a place pour d'autres convives, l'invitation sera adressée a tous ceux qui sont de bonne volonté, aux étrangers et aux païens. L'appel au banquet de la vie est adressé a tous les êtres conscients. Questionnaire. — i. Comment Jésus fut-il amené a prononcer la parabole des noces? — 2. A quoi compare-t-il le royaume de Dieu ? — 3. Pouvez-vous raconter la parabole des noces? — 4. Qui est le maitre de la maison 1 — 5. A qui est adressée la première invitation? — 6. Quelles excuses invoquent les invités et comment peut-on les résumer? — 7. Qui est le serviteur qui transmet l'appel? — 8. En quoi consiste l'invitation transmise par le serviteur? — p. Qui invile-t-on ensuite ? — 10. Que signifie cette parabole ? Versets bibliques. — Moi 1'Eternel, je t'ai appelé dans les voies de la justice (Esaïe 42 : 6) — Israël, je t'ai appelé parton nom, je t'ai parlé avec bienveillance afin que tu puisses me connaitre. (Esaïe 45: 4). — L'Eternel m'a appelé dés ma naissance. (Esaïe 49 : 1). — J'ai appelé et vous n'avez pas répondu. J'ai parlé et vous n'avez pas écouté .... Voici, mes serviteurs mangeront et vous aurez faim. Mes serviteurs boiront et vous aurez soif. Mes serviteurs se réjouiront et vous serez dans la tristesse. (Esaïe 65 : 12, 13). Tous sont appelés, Juifs ét Grecs (1 Corinth. I : 24) Considérez qui vous êtes, vous que Dieu a appelés (1 Cor. I : 26). Celui qui vous a appelés est fidéle. (I Thessal. V : 24). Saisis la vie éternelle a laquelle tu as été appelé. (1 Thimothée VI: 12) Hem» Année. — Lecon. — Le premier Evangile rapporte la même parabole, mais il donne quelques détails que ne mentionne pas le troisième. II dit que le maitre de la maison en voie ses serviteurs auprès de ceux qui étaient invités au banquet de la vie. Mais les invités outragent et tuent les serviteurs. (Ces serviteurs sont, de toute évidence, les prophètes). Et plus tard, lorsque les pauvres, les infirmes et les étrangers ont envahi la salie du festin, et se mettent a table, . . . le maitre de la maison entre. Et il voit un homme qui n'est pas revêtu d'un habit de noces. Alors il lui dit: «Ami, comment es-tu entré ici sans avoir un habit de noces?» Et comme 1'homme reste sans répondre, le maitre le fait mettre dehors. II est évident qu'il ne sagit pas ici d'un vêtement de soirée. Cet habit de noces, exigé par Dieu, pour prendre part a la vraie vie, symbolise le vitement de 1'ame qui doit être revêtue de pureté, de douceur, de sincérité, de foi, de fldélité, de vérité, d'amour, de pardon. C'est la une parure qui convient a 1'ame: «Ayez non cette parure extérieure qui consiste k avoir des ornements d'or ou de beaux habits, mais la parure 68 69 qui convient a la personne cachée, parure incorruptible d'une ame paisible et pure.: c'est cette parure qui est d'un grand prix devant Dieu.» *) Sans cette parure, 1'ame ne peut pas participer a la vie. Questionnaire. — i. Le troisième èvangéliste est-il le seul a raconter la parabole des noces ? — 2. Quel est le premier changement qu'on remarque dans la rédaction du premier ?— J. Ce changement peut-il donner lieu a une interprétation nouvelle? — 4. Quel est la conclusion inattendue que le premier èvangéliste donne a cette parabole? — j". S'agit-il, dans la pensée de Jésus, d'un habit de soirée? — 6. Faut-il un habit de noces «pour prendre part» au banquet de la vraie vie? — 7. Qu'est-ce que eet habit de noces? — 8. Pouvez-vous citer un ver set biblique qui parle de cette parure spirituelle? — p. Cette parure de l'dme est-elle nécessaire? 1) 1 Pierre III : 3. Jésus et les petits enfants 23ème LECON Ressemblez aux petits enfants I*™ Année. — Legon. — Jésus accueillait avec affection et avec joie les petits enfants qu'on lui amenait pour qu'il les bénit. Un jour,') comme ses disciples tentaient de les écarter de sa route, il leur dit: «Laissez venir a moi les petits enfants. Le royaume des cieux est pour ceux qui leur ressemblent.» Les enfants !) Se reporter, dans le Manuel 3, aux pages 47 et 48 et dans le Manuel 3 aux pages 53 et 53. 70 71 sont ignorants. Faut-il se vouer a 1'ignorance? Non, Jésus n'a pas pu vouloir dire cela, puisqu'il veut que ses disciples soient la lumière du monde. — Mais si les petits enfants savent peu, ils n'ont pas Porgueil de leurs médiocres connaissances: ils sont humbles d'esprit; ils ne pontinent pas; ils n'imposent pas leurs pauvres et maigres idéés aux autres; ils ne se figurent pas savoir toute chose et ils ne jugent pas de trés haut ceux qui ne pensent pas comme eux. C'est en cela d'abord que nous devons leur ressembler: pas d'orgueil spirituel, être humbles d'esprit et prendre conscience que les plus savants d'entre nous savent trés peu en regard de ce qu'ils ignoreht. C'est la la condition essentielle du respect des consciences et de la paix religieuse dans les églises. — Les enfants ont 1'esprit chercheur, ils sont intéressés par tout, ils questionnent sans cesse, ils veulent savoir: c'est en cela aussi que nous devons leur ressembler. II faut entretenir en nous notre soif de connaitre. — Les enfants n'acceptent pas sans réfléchir ou sans objection tout ce qu'on leur dit: ils écoutent avec confiance certes, mais ils raisonnent. Leur raison active et aigue trouve parfois des arguments qui nous surprennent. Questionnaire. — i. A quelle occasion Jésus dit-il a ses disciples de laisser approcher de lui les petits enfants? — 2. Quel est F enseignement qu'il tire de la présence de ces enfants ? — j. Jésus recommande-t-il par la de se faire ignorant comme les enfants? — 4. Les petits enfants sont-ils les seuls a savoir peu de chose ? — 5. En quoi faut-il leur ressembler sous ce rapport? — 6. Quelle est la condition du respect des consciences? — 7. En quoi faut-il encore ressembler aux petits enfants? — 8. Que faut-il faire? — p. Les enfants croient-ils absolument tout ce qu'on leur dit? — 10. En quoi faut-il ici encore imiter les enfants? Versets bibliques. — En vérité, je vous dis que celui que ne recevra par le royaume de Dieu comme un petit enfant, n'y 72 entrera point. - (Mare X : 15). - En vérité, je vous dis que si vous ne vous eonvertissez et ne devenez comme les petits enfants, vous n'entrerez point dans le royaume des cieux. (Mare IX : 36) — Ne soyez pas enfants quant a 1'intelligence. (1 Corinthiens XIV : 20). — Croyez en la lumiêre afin d'être des enfants de lumière (Jean XII : 36). J'habiterai, dit 1'Eternel, avec celui qui est humble d'esprit. (Esaïe 57 : 15). Heureux les humbles d'esprit, car le royaume des cieux est a eux. — (Matth. V : 3). Cherchez 1'Eternel, recherchez la justice. (Sophonie II : 3). Cherchez Dieu et vous vivrez. (Amos V : 6) — Je vous parle comme a des personnes raisonnables: jugez vous-même de ce que je dis. (1 Cor. X : 15) Soyez enfants a 1'égard du mal. (1 Cor. XIV : 20). La nouvelle naissance n*™ Année — Lecon. — L'enfant n'est pas seulement humble d'esprit, avide de connaitre, doué d'un sens critique constamment en éveil; ce qui caractérise surtout l'enfant, c'est qu'il a une ame de confiance, de foi, d'adoration. Et c'est en cela aussi que nous devons lui ressembler: avoir une confiance absolue dans les ordres de notre conscience; avoir une foi invincible au Christ, conscience normale de 1'humanité; cultiver en nous les sentiments d'adoration que nous inspire 1'Esprit vivant, 1'Etre des êtres, le Père souverain. Le petit enfant a aussi une ame de candeur, d'innocence: toutes choses sont pures a ses yeux trés purs. Son regard trés clair est le symbole de son ame. C'est en cela surtout qu'il faut lui ressembler. «Heureux ceux qui ont le coeur pur, disait le Maitre, car ils verront Dieu.» Le vieux prophéte d'Israël avait depuis longtemps écrit: «C'est du coeur que jaillissent les sources de la vie.» Mais les mauvaises pensées viennent bien vite ternir la pureté de cette source. La candeur, 1'innocence de l'enfant disparaissent et font place a des désirs troubles a des sentiments impurs. II faut reconquérir notre ame d'enfant. II faut nous faire k nouveau une ame 7» de pureté. «II faut, dit Jésus, que vous naissiez de nouveau! En vérité, je vous le dis, si un homme ne nait de nouveau, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu!» II faut se faire une ame neuve, un coeur neuf! Comment? Par 1'examen de conscience, chaque soir; par la résolution prise chaque matin d'être meilleur que la veille; par 1'effort moral; par la recherche toujours plus ardente de la vie en Dieu; par la communion toujours plus intime avec le Christ. Questionnaire. — L'enfant est-il seulement humble d'esprit, avide de connaitre et doué du sens critique? — 2. Que faut-il faire pour lui ressembler? — 3. Qu'est-ce qui encore caractérise le fielil enfant? — 4. D'oü jaillisent les sources de la vraie vie? — 3. Ces sources peuvenl-elles se troubler? — 6. Que deviennent la candeur et l'innocence primitives? — 7. Que faut-il faire? — 8. Quel est le conseil étrange que donne Jésus ? — p. Que signifie cette expression ? — 10. Comment peut-on retrouver son ame d'enfant? 74 Le pharisien et le péager 24ème LECON La fausse humilité l«e Année. — Lecon. — Jésus aimait a se dire «doux et humble de cceur.» Ce qui le frappait surtout chez les enfants qu'on lui amenait, c'est leur humilité naturelle: «Quiconque, disait-il, saura se rendre humble comme eet enfant, celui-la sera le plus grand dans le royaume des cieux! Et il ne se lassait pas d'exalter 1'humilité. II y revient dans la parabole du 75 pharisien et du péager.') L'orgueil spirituel était le défaut dominant des israélites religieux. Mais, malgré dix-neuf siècles de Christianisme, il n'a pas disparu des églises chrétiennes: on pourrait presque dire même qu'il y règne en maitre. Seulement, il a pris une forme nouvelle. Le pharisien d'aujourd'hui n'a plus la naïveté de se glorifier en public: au contraire, il multiplie les manifestations d'humilité. II fait ouvertement profession d'être un pauvre pécheur, «né dans la corruption, incapable par lui-même de faire le bien,» il s'accuse, il s'humilie, il se frappe la poitrine! Mais cette confession faite, son orgueil spirituel se manifeste sans scrupule. Persuadé qu'il possède la vérité religieuse, il ne tolère pas qu'on pense autrement que lui; ceux qui n'acceptent pas aveuglément ses croyances ne sont pas chrétiens; ils ne peuvent pas être sauvés: ils font une oeuvre mauvaise; ils sont des ennemis de Dieu, des négateurs du Christ, des ouvriers du mal. Certes, les lèvres de 1'homme qui pense ainsi peuvent faire des proclamations d'humilité chrétienne, mais, nécessairement, de son coeur, s'élève la prière du pharisien de la parabole. «Je te remercie, ö mon Dieu, de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes qui sont aveugles, sourds, incrédules, orgueilleux, morts a la vie spirituelle, privés a tout jamais des béatitudes célestes!» C'est la de la fausse humilité. Questionnaire. — i. Quel était le trait particulier que Jésus aimait chez les enfants? — 2. Parle-t-il souvent de V humilité? Dans quelle parabole en particulier? —j. Pouvezvous raconter cette parabole? — 4. L'orgueil spirituel est-il un défaut exlusivement israélite ? — J. Est-ce que le pharisien d'aujourd'hui se glorifie en public? — 6. Que fail-il au contraire? — 7. Mais, dans la vie pratique, ses actes, son attitude ne démentent-ils pas cette apparente humilité? — 1) Se reporter, dans le Manuel 3, aux pages 49, 50 et 51, ou lire: Luc XVIII: 1—14. 76 8. Quelle. est en réalité la priére que doit nécessairement faire en son caur un homme qui est intimément assuré de son sa/ut? — g. Est-ce la de l'humilité vraie f Versets bibliques. — Le pharisien priait ainsi en lui-méme: «ó Dieu ! Je te rends graee de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes qui sont ravisseurs, injustes, adultères, ou même comme ce péager!» Le péager n'osait pas même lever les yeux au ciel, disant: «O Dieu, sois apaisé envers moi qui suis pécheur!» (Luc XVIII : II) — Je crains de trouver parmi vous de l'orgueil (II Corinthiens XII : 20) — On entend dire qu'il se passé parmi vous des choses impures et vous ètes enflés d'orgueil! (I Cor. V : 2) Qu'aucun homme, par une fausse humilité, ne 1'emporte sur vous tandis qu'il est animé d'un vain orgueil. (Colossiens II : 18) Hurailiezvous sous la puissante main de Dieu (1 Pierre V : 6.) La vraie humilité II ™« Année. — Lecon. — Celui qui est vraiment humble ne croit pas qu'il possède la vérité absolue; il ne tranche pas en pontife toutes les questions; il ne se figure pas avoir le monopole du christianisme; il ne se figure pas être meilleur ou plus chrétien que ses frères. II croit de toute ame aux choses qu'il accepte pour vraies; sa conviction est absolue, mais ses croyances ne le sont pas. II sait que ses croyances sont des représentations humaines, des notions imparfaites d'une Réalité qui lui échappe; il ne prétend pas ramener toute la Révélation a des formules définitives. Inébranlable dans sa conviction, il est humble d'esprit: son humilité lui vient du sentiment de son ignorance et surtout de son imperfection. II ne juge pas, il ne condamne pas: il évite de se comparer aux autres et si la comparaison s'impose, il porte immédiatement ses regards vers ceux qui sont plus grands, plus instruits, plus purs que lui. . II dit a Dieu: «Rends-moi plus conscient encore de 77 mes faiblesses, de mes désobéisances, de mon pêché!» — Mais le sentiment de son pêché ne lui est pas une humiliation. Au contraire, ce sentiment qui le rapproche de Dieu, le grandit. Et il prend ainsi conscience de sa vraie nature. II est de race divine. Enfant de Dieu, il ne doit pas se trainer dans la poussière: il prie debout, le regard levé vers le ciel! — II a le sentiment de sa dignité, sans éprouver le momdre orgueil spirituel: fils de 1'homme et fils de Dieu il sent tout ce qui 1'attache au mal, mais il a conscience de tout ce qui le relie au divin. Questionnaire. — i. Qu'est-ce que ne fait pas celui qui est vraiment humble i — 2. Est-il moins convaincu que les autoritair es i — 3. Que sont, pour lui, les croyances humainesi ■— 4. D'oü lui vient son humilitél ■—s.Juge-t-il? — 6. Vers qui porte-t-il ses regards? Pourquoi? — 7. Que dit-il a Dieu dans ses prières ? — 8. Etre humble, est-ce s'humilier ? Le sentiment du pêché diminue-t-il ceux qui l'êprouvent? — p. Le sentiment de la dignité est-il contraire a l'humilité chrétienne ? 78 Jésus et le jeunè homme riche 25ème LEQON Le jeune homme riche I«e Année. — Lecon. — Comme Jésus allait se mettre en route, un jeune homme s'approcha de lui et lui dit: «Bon Maitre, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle?» Jésus le reprit et dit: «Pourquoi m'appelles-tu bon? Un seul est bon: c'est Dieu!»1) — L'humble de cceur et d'esprit qu'était Jésus n'aimait pas les hommages. Mais, désireux de répondre a ce jeune homme, il reprit: «Tu connais les commandements de la Loi: Tu ne commettras pas d'actes impurs; tu ne tueras point; tu ne déroberas point; tu ne diras point de faux témoignages; tu ne feras tort a personne; honore ton 1) Comment aprés une déclaration aussi nette, peut-on rouloir faire de Jisus >'égal de Dieu ? 79 père et ta mère . . . . » Mais le jeune homme 1'interrompant, lui dit: «Maitre, j'ai observé toutes ces choses, dès ma jeunesse.» Alors Jésus sentit se lever dans son cceur une affection profonde pour ce jeune homme et il le regarda. Le jeune homme était vêtu d'habits somptueux: sürement il était riche. Serait-il capable de faire le sacrifi.ee de ses richesses ou bien lui tenaient-elles tant a cceur qu'il préférerait les conserver? «11 te manque une chose!» lui dit-il. Et comme le jeune homme le regardait avec inquiétude, il ajouta: «Va, vends tout ce que tu as, et donne-le aux pauvres.... Puis, viens et suis moi!» Alors une grande tristesse s'empara du jeune homme car il était fort riche et il se retira silencieusement, incapable de faire le sacrifice de ses biens. Jésus était plus triste encore et c'est avec une véritable douleur qu'il dit a ses disciples: «Comme il est difficile a ceux qui possèdent des richesses d'entrer dans le Royaume de Dieu!» Et, comme ses disciples s'étonnaient, il corrigea sa pensée, disant: «Mes enfants, il est bien difficile a ceux qui mettent leur confiance dans leurs richesses, d'entrer dans le Royaume de Dieu.» Questionnaire. — I. Comment le jeune homme riche aborda-t-il Jésus et que lui répondit Jésus? — 2. Que pensezvous de la réprimande de Jésus? Est-ce la réprimande de quelqu'un qui se croirait d'une nature surnaturelle? — Pourquoi Jésus éprouva-t-il une sympathie si soudaine pour ce jeune homme? — 4. Jésus pouvait-il supposer que ce jeune homme était riche? — 5. Que lui dit Jésus pour éprouver sa bonne volonté? — 6. Que fit le jeune homme? — 7. Quelle remarque fit alors Jésus? — 8. L'explication qu'il ajoute d sa remarque corrige-t-elle sa pensée? — p. En qui faut-il mettre sa confiance pour vivre de la vraie vie? Versets bibliques. — Recommande aux riches de ce monde de ne point mettre leur espérance dans les richesses incertaines 80 (1 Tiraothée VI : 17) — La charme des richesses étouffe la semence divine. (Matthieu XIII: 22.) L'amour de la richesse est la racine de tous nos maux. (Timothée. VI: 10) A vous maintenant, riches! Pleurez et géhissez ... Vos richesses sont pourries, vos vêtements sont rongés par les vers. Votre or et votre argent sont rouillés et leur rouille s'élèvera en témoignage contre vous . . . Voici, le salaire des ouvriers qui ont moissonné vos champs et dont vous les avez privés, crie! (Jacques V : 1—5.) Ne vous amassez pas des trésors sur la. terre oü les vers et la rouille détruisent et oü les voleurs percent et dérobent; mais amassez-vous des trésors dans le ciel oü les vers et la rouille ne détruisent pas et oü les voleurs ne percent ni ne dérobent. Car la oü est votre trésor, la aussi sera votre coeur (Matthieu VI : 19.) Des richesses II«».e Année - Lecon. — Les évangélistes terminent 1'épisode du jeune homme riche par cette parole de Jésus: «II est plus facile a un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'il ne Pest a un riche d'entrer dans le royaume de Dieu.» C'est la une de ces images hardies par lesquelles Jésus aimait a frapper 1'esprit de ses auditeurs.1) Mais Pexplication qu'il donne de sa pensée aux disciples montre qu'il n'a pas dit: Les riches n'entreront jamais dans le Royaume des cieux. II a dit que «.ceux qui mettent leur confiance dans les richesses» y entreraient difficilement. Les pauvres aussi bien que les riches peuvent mettre leur confiance dans 1'argent. Or, la fortune est capricieuse, incertaine, trompeuse. Mettre sa confiance en 1'argent c'est édifier Ia maison de sa vie intérieure sur le sable. L'argent, en lui-même, n'est ni mauvais ni bon: c'est 1'usage qu'on en fait qui est mauvais ou bon. La pauvreté n'est pas une vertu et la richesse n'est pas un ') Quelques exégètes, peut-être un peu fantaisistes, affirment que dans la pensée du Maitre, il s'agissait d'une petite porie de Jérusalem réservée aux piétons et appelée communément: le trou de 1'aiguille. Lorsque les portes des remparts étaient fermées, cette petite porte servait de passage aux troupeaux, aux anes et aux chevaux: mais les chameaux n'y passaient qu'avec une extréme difficulté. 81 crime. L'argent est une force, un pouvoir: si on le met au service de la vérité et de la justice on en fait un instrument de Dieu. C'est l'amour de l'argentqui est dangereux: «L'amour de l'argent est vraiment la racine de tous nos maux.» II est la cause de tous les vols, de toutes les guerres, de tous les crimes sociaux. — Celui qui aime l'argent pour les plaisirs égoïstes qu'il lui procure, celui-la ne possède pas son argent: c'est son argent qui le possède. II ne peut pas participer a la vraie vie. Ce qui condamne les mauvais riches c'est, parfois, la facon dont ils ont acquis leur fortune; c'est, presque toujours, 1'usage égoïste qu'ils en font; c'est, surtout, le fait de fermer jalousement les mains sur leurs richesses quand il y a tant de misères au tour d'eux: «Votre or et votre argent sont r oui Hés, dit l'auteur de 1'épitre de Jacques, et c'est cette rouille qui s'élèvera contre vous!» L'or et l'argent qui ne servent pas a la vraie vie sont une source de responsabilités redoutables pour ceux qui possèdent et doivent leur être un incessant remords. Questionnaire, i. Par quoi se termine l'épisode du jeune homme riche? — 2. Jésus a-t-il voulu dire que les riches n'entreraient jamais dans le Royaume des cieux? — 3. N'y a-t-il que les riches qui mettent leur confiance dans les richesses ? — 4. Qu'arriVera-l-il a ceux qui mettent leur confiance dans les richesses? — 3. L'argent en lui-méme est-il mauvais et la pauvrelé est-elle une vertui — 6. Qu'est-ce qui peut être mauvais quand on a de l'argent? — 7. L'argent peut-il être une puissance bienfaisante? — 8. Qu'est-ce qui est vraiment dangereux et peut devenir la racine de maux sans nombres ? — p. Celui qui aime l'argent peut-il dire qu'il possède son argent? — 10. Qu'est-ce qui condamne les mauvais riches? 82 Jésus devant Jérusalem 26ème LECON Jésus devant Jérusalem I*« Année. — Lecon. — Les Evangiles synoptiques ne nous disent pas si Jésus s'était déja rendu plusieurs fois a Jérusalem. Ils ne parient que du voyage que Jésus fit k douze ans et de son entrée solennelle, quelques jours avant sa mort. On croit cependant que Jésus est venu souvent a Jéruzalem,') soit a 1'occasion de la fête de Piqués, soit a d'autres occasions. Jésus a le sentiment que 1'heure est grave. La résolution qu'il a prise de se rendre k Jérusalem pour y proclamer la Nouvelle Alliance aura sans doute des conséquences tragiques. II sait que ses adversaires sont nombreux, qu'ils sont décidés k s'emparer de lui. S'ils y réussissent, il est probable que Jésus ne retournera plus jamais en Galilée. Alors les beaux ') Le quatrième Evangile fait allusion a plusieurs voyages. 83 jours de la Galilée s'éclairent darts son ame: il revoit le lac de Tibériade et ses humbles amis, les pécheurs. Maintenant Jérusalem se dresse devant lui, Jérusalem la «tueuse de prophètes!» 4— «Jérusalem, Jérusalem qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois j'ai voulu rassembler tes enfants comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes et tu ne 1'as pas voulu!»1) Et des pensées tristes l'assaillënt. Que lui réserve la ville mystérieuse? La prison ? La mort ? La prison et la mort sans doute! «Maintenant mon ame est troublée, dit-il.!) Que vais-je demander a Dieu?... Qu'il me délivre de cette heure?».. L'heure, en effet, est trqublante. Jésus voudrait pouvoir continuer sa belle mission parmi les hommes! Ses ennemis vont-ils, en s'emparant de lui, 1'empêcher de la poursuivre ? Et la tentation de demander a. Dieu de le délivrer de cette heure grandit en lui! Mais il se ressaisit et dit: «Non! C'est pour cette heure que je suis venu!» Quel que soit le péril auquel il s'expose, il entrera k Jérusalem et c'est la qu'il proclamera la Nouvelle Alliance. Questionnaire. — 1. Les Evangiles synoptiques parlent-ils de plusieurs voyages de Jésus a Jérusalem 1 — 2. Jésus n'y esi-il allé que deux foisi — 3. Pourquoi Jésus a-t-il voulu se rendre^ a Jérusalem 1 — 4. Son séjour a Jérusalem présente-t-il du dangert — 3. Jésus a-t-il la certitude de retourner en Galilée ? — 6. Jérusalem avait-elle la réputation d'être accueillante aux prophètes 1 — 7. Jésus n'éprouve-t-il pas un trouble passagèrl Que dit-il t — 8. Quelle crainte éprouve-t-il? •— p. Demande-t-il a Dieu de le délivrer de l'heure cruelle qu'il traverse f — 10. Quelle est la rêsolution qu'il prend 1 Versets bibliques. — Celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra a cause de moi la sauvera. (Matthieu XI: 39). 1) Luc XIII : 34. Ceci semblerait montrer que Jésus a été plusieurs fois a Jérusalem. I) Jean XII : „. 84 — Je suis le bon berger: le bon berger donne sa vie pour ses brebis. (Jean X: H) — Comme Jésus approchait de Jérusalem, il vit une grande foule et il pleura sur elle en disant: «Si au moins tu connaissais dans ce jour ce qui est a toi et les choses qui regardent ta paix! Mais maintenant, elles sont cachées a tes yeux! (Luc XIX : 41). — La sagesse de Dieu a dit: Je leur enverrai des prophètes et des apötres; et ils tueront les uns et persécuteront les autres! (Luc XI: 49) — II ne convient pas qu'un prophéte meure en dehors de Jérusalem. (Luc XIII: 33). Réveille-toi, réveille-toi, lève-toi, Jérusalem (Esaïe 51 :17). — Jérusalem, loue 1'Eternel. (Psaumes 147 : 12). L'entrée de Jésus a Jérusalem Ilime Année. — Lecon. — Jésus avait envoyé deux de ses disciples a. une bourgade voisine de Bethphagé, prés du mont des Oliviers, *> pour y prendre un anon sur lequel il avait Pintention de faire son entrée k Jérusalem. Les évangélistes racontent eet épisode comme si Jésus était doué du don de divination: ils aiment k mettre du miraculeux dans tous les récits qui le concernent. De leur temps, on croyait que le pouvoir miraculeux était une preuve de divinité. Aujourd'hui nous avons une autre notion du divin. Ce qui est divin en Jésus ce n'est pas son pouvoir de faire des choses extraordinaires8): c'est sa bonté, son amour, sa pureté, sa merveilleuse irfcuition des vérités spirituelles et morales; c'est san esprit, reflet de 1'Esprit du Père; sa parole, écho du Verbe éternel; sa vie, manifestation de la vie en Dieu. Avant d'entrer a Jérusalem, Jésus s'était entendu avec un de ses amis, habitant dans les environs de Bethphagé. II avait con ven u avec lui que ses envoyés lui diraient: «Le Maitre a besoin de eet ane.» Les disciples vont dans la bourgade voisine, prononcent les paroles convenues et amènent a. Jésus la monture dont il avait 1) Se reporter au Manuel a, pages 52 et 53, et au Manuel 3,.pages 58 et 59. *) Voir, même Manuel, pages 47, 48 et 49. 85 besoin. Son entrée a Jérusalem semble ne s'être effectuée que dans 1'après-midi.') Car les Evangiles nous disent que Jésus et ses disciples montèrent au Temple, mais comme le soir était déja venu, ils sortirent de nouveau de la ville et se rendirent a Béthanie. Questionnaire. — /. Que diseni les Evangiles au sujet de l 'entrée de Jésus a Jérusalem f — 2. Quelle est la prêoccupation évidente des évangélistes qui racontent 1'épisode de l'dnon 1 — 3. Pourquoi les évangélistes cherchent-ils toujours a donner aux actes de Jésus un caraetère sur naturel 1 — 4. Est-ce que nous avons aujouraVhui la même notion de divin t — 3. Qu'est-ce qui, a nos yeux, est divin en Jésus f — 6. Comment expliquezvous l'entretien des disciples, de Jésus et du maitre de l'dnon f — 7. A quel moment a lieu 1'entrée de Jésus d Jérusalem ? — 8. Que fait-il dans la ville f — 9. Le soir venu, ou se retire-t-il? 1) Rappeler les récits de 1'entrée de Jésus a Jérusalem: Manuel a pages 52 et 53. Manuel 3, pages 58 en 59. 86 Jésus chassant les marchands du Temple 27*™ LECON Jésus au Temple I«e Année. — Lecon. — La tradition chrétienne a fixé au dimanche qui précède la fête de Paques, 1'entrée de Jésus a Jérusalem.') Le lendemain de son entrée dans la ville, Jésus se rend au Temple. Or, il y avait dans le Temple, plusieurs cours: 1'une d'entre elles était réservée aux marchands et aux changeurs. t) On appelle, de nos jours, la fête qui commémorc son entrée a Jérusalem, le dimanche des Rameaux. 87 Les marchands aménaient la les bestiaux qu'on réservait aux sacrifices: on y voyait des bceufs, des moutons, des agneaux, des colombes. Les changeurs avaient installé leur tables prés de 1'entrée: les israélites qui venaient des pays voisins pouvaient échanger leur monnaie contre de la monnaie ayant cours en Israël. Les marchands et leurs clients discutaient avec violence le prix des animaux. Jésus qui rêvait d'une religion «en esprit et en vérité» est profondément révolté par les marchandages auxquels il assiste. II s'indigne de voir le Temple de Dieu transförmé en marché aux bestiaux. II exhorte les marchands k sortir, mais comme ils ne lui obéissent pas, il renverse les tables des changeurs, les chaises des marchands de pigeons, et, se saisissant d'un fouet, il les chasse du Temple, en disant: II est écrit: «Ma maison est une maison de prière et vous en avez fait une caverne de voleurs.» Questionnaire. — i. Comment s'appelle la fête que célèbrenl les églises chrêtiennes en souvenir de rentree de Jésus d Jérusalem? — 2. A quelle époque cette fête a-t-elle Heul — j. — Qu'est-ce que fait Jésus le lendemain de son entrée a Jérusalem 1 — 4. N'y avait-il pas dans le Temple une cour réservèe aux marchands 1 — 5. Qu'y voyait-onl — 6. Qu'est-ce qui indigne Jésus? — 7. Que fail-il? — 8. Sur quelle parole biblique s'appuie-t-il pour chasser les marchands du Templet Versets bibliques. — Salomon entrant dans le Temple se placa devant 1'autel, en lace de 1'assemblée d'Israël et dit: «Eternel, j'ai bati une maison qui sera ta demeure... Mais quoi? Dieu habiterait-il véritablement sur la terre? — Voici, les cieux et les cieux des cieux ne peuvent te contenir, combien moins cette maison que je t'ai batie? Toutefois, ö Eternel, que tes yeux soient, nuit et jour, ouverts sur cette maison Ecoute la prière que ton serviteur fait en ce lieu. Daigne exaucer la supplication de ton 88 serviteur et de ton peuple. Exauce et pardonne. (I Rois VIII: 27). Ma maison sera appelée une maison de prière par tous les peuples. (Esaïe 56 : 7). — Est-ce a vos yeux une caverne de brigands que cette maison sur laquelle mon nom a été invoqué? (Jérémie VII: 11). — Dieu est Esprit et il veut que ceux qui 1'adorent, 1'adorent en esprit et en vérité. (Jean IV : 24). - Votre corps est le Temple de 1'Esprit saint. (I Corinthiens VI : 19). — Vous êtes le Temple du Dieu vivant. (II Corinthiens VI: 16). Le culte et les holocaustes Hème Année. — Lecon. — Les scribes et les, principaux sacrificateurs étaient frappés d'étonnement. Quelques-uns avaient assisté de loin a 1'expulsion des marchanps du Temple et ils comprenaient toute la portée du geste que venait d'accomplir Jésus. Ils auraient bien voulu 1'accuser devant le peuple et dire qu'il était un perturbateur, un révolutionnaire mais ils redoutaient les discussions au sujet des sacrifices dans le Temple. Les prêtres, en effet, tiraient un grand pront des sacrifices et ils n'ignoraient pas que les prophètes s'étaient depuis longtemps élevés contre ces sacrifices. Les paroles d'Esaïe leur revenaient en mémoire: «Qu'ai-je a faire de la multitude de vos sacrifices? dit 1'Eternel. Je suis rassassié des holocaustes de béliers et de la graisse des veaux. Je ne prends point plaisir au sang des taureaux, des brebis et des boucs! Quand vous venez vous présenter devant moi, qui vous demande de salir mon Temple? Cessez d'apporter de vaines offrandes! J'ai en horreur 1'encens. Je ne puis voir le crime associé aux assemblées religieuses. Vos mains sont pleines de sang. Lavez-vous purifiez-vous!1)» Les prêtres connaissaient ces paroles d'Esaïe. Ils comprenaient que Jésus se faisaient 1'écho du grand prophéte. Et ils n'osaient pas 1'attaquer a propos des sacrifices, mais ils se promettaient de !) Esaïe I; ix. 89 lui faire prononcer un jour des paroles compromettantes et de le prendre en faute. Le peuple commencait a s'intéresser a ses idéés et c'était la le grand danger. Si Jésus triomphait, les prêtres devaient disparaitre: c'était la fin de leur puissance et de leur fortune. Un culte sans sacrifice n'a pas besoin de prêtres. Or, de toute évidence Jésus voulait fonder une religion nouvelle, une religion sans prêtres, sans sacrifices, sans Temple. II fallait de toute nécessité le forcer a se taire et s'il ne voulait pas se taire, il fallait trouver les moyens de le faire périr. Questionnaire. — i. Quelle impression l'expulsion des marchands du Temple fit-elle sur les scribes et les prétres t — 2. Pourquoi ne dénoncaient-ils pas Jésus au peuple ? — j. Quelle était 'la source des revenus et de l'influence des prêtres? — 4. Qu'avait dit Esaïe au sujet des sacrifices? — 5. Pourquoi les prêtres n'accusent-ils pas Jésus de vouloir abolir les sacrifices? — 6. Avaient-ils renoncé a le prendre en faute? — 7. Pourquoi Venseignement de Jésus constituait-il le plus grand des dangers pour les prêtres? — ê. Quelle était la solution qui s'imposait aux prêtres? 90 Jésus et les prêtres 28ème LEQON La question des prêtres I«« Année. — Lecon. — Jésus se promenait dans le Temple. Quelques prêtres s'approchèrent de lui et lui dirent: «Veux-tu nous dire qui t'a donné autorité pour faire ces choses ?» Jésus ne répondit pas directement a cette question. II savait que cette demande cachait un piège. Et, s'adressant a. 1'un d'eux, il dit: «Laissez-moi d'abord vous poser une question. Lorsque 91 vous m'aurez répondu, je vous dirai par quelle autorité je fais ees choses. D'oü venait Pautorité de Jean-Baptiste? Du ciel ou des hommes? Répondez-moi.» Et les scribes et les prêtres, discutant entre eux, disaient: «Si nous disons: du ciel, il dira: Pourquoi n'avez-vous pas cru en lui? Mais si nous disons des hommes, il dira: Vous ne croyez donc pas que Jean-Baptiste était un prophéte I» — Or, le peuple croyait en Jean-Baptiste et eux-mêmes croyaient que Jean était un grand prophéte. Alors, s'étant concertés, ils répondirent a Jésus: «Nous ne savons pas.» Alors, Jésus leur dit a son tour: «Moi non plus, je ne vous dirai pas par quelle autorité je fais ces choses!» S'il avait dit: Mon autorité vient des hommes, ils auraient dit: Tu n'es donc pas prophéte! S'il avait dit: Elle vient de Dieu, ils auraient dit: II a blasphémé. L'autorité qui s'attache a toute parole de vérité vient de la Vérité qu'elle exprime. Or, Dieu est Vérité, et tous ceux qui se font 1'écho de la vérité se font nécessairement 1'écho de Dieu. Ceux qui avaient entendu Jésus savaient de qui lui venait son autorité! Son autorité lui venait de 1'Esprit qui, vivant dans son ame, lui inspirait ses adorables paroles. Fils de 1'homme, il se sentait, par 1'esprit, fils de Dieu et sa mission était de rendre témoignage a son Dieu. Questionnaire. — /. Quelle est la question que les prétres adressent a Jésus? — 2. Pourquoi Jésus ne répond-il pas directement aux prétres? — j. Que leur dit-il et quelle est la question qu'il leur adresse a son tour? — 4. Pourquoi les prêtres hésitent-ils? — 5. Quelle est la rêponse qu'ils finissent par donner a Jésus? — 6. Que répond alors Jésus d la question qu'ils lui avaient adressée ? — 7. Si Jésus avait répondu d'une facon tres tiet te, les prétres n'auraient-ils pas trouvé dans ses paroles une occasion de l'accuser? — 8. Comment expliquez-vous qu'une parole de verité tire son autorité de Dieu lui-même? — g. D'oü venait l'autorité de Jésus? — 10. Jésus en avait-il conscience? 92 Versets bibüques. _ La foule était frappée par 1'enseignement de Jésus; car il enseignait comme ayant autorité et non comme les scribes. (Matthieu VII: 29). - Mon témoignage est vrai, car je sais d'oü je viens. (Jean VIII: 14). — Le Père qui m'a envoyé est avec moi. (Jean VIII: 16). - Celui qui m'a envoyé est Vérité et ce que j'ai entendu de lui, je le dis au monde. (Jean VIII: 26). Je parle selon ce que le Pére m'a enseigné. (Jean VIII: 28). — Les scribes et les pharisiens dirent a Jésus: «Nous avons un seul Père, Dieu.» Jésus leur répondit: «Si Dieu était votre Père vous m'aimeriez.... car c'est lui qui m'a envoyé.» (Jean VIII: 42) Si je dis la vérité, pourquoi ne me croyez-vous pas? Celui qui est de Dieu écoute les paroles de Dieu. (Jean Vfll: 47). L'accusation des Sadducéens Année - Legon. — Le quatrième Evangile insiste beaucoup sur les poursuites des Sadducéens. Les Sadducéens étaient un parti religieux opposé aux pharisiens. Ils possédaient le pouvoir sacerdotal. Tous les prêtres et le Souverain Sacrificateur étaient Sadducéens. Ils considéraient naturellement Jésus comme leur ennemi le plus dangereux et ils se montraient a.son égard les plus violents: «Jusques a quand, lui direntïls un jour, tiendras-tu notre esprit dans 1'indécision? Si tu es le Christ, dis-le nous franchement.» Ils voulaient pouvoir 1'accuser de blasphème. Jésus le comprit et ne répondit pas de facon catégorique, ne leur cachant pas cependant qu'il avait le sentiment d'être fils de Dieu. Alors les Juifs prirenl des pierres et les jetèrent contre lui. Jésus se contenta de leur dire: «J'ai fait devant vous plusieurs bonnes ceuvres, pour laquélle me lapidez-vous?» Les Juifs répondirent: «Ce n'est pas pour une bonne oeuvre que nous te lapidons, mais pour un blasphème. Nous te lapidons paree que toi qui n'es qu'un homme, tu te fais Dieu!» — Jésus leur répondit: «N'est-il pas écrit dans votre Loi: Vous êtes tous des dieux ?» 93 Jésus, en rappelant cette parole du psalmiste1) veut montrer qu'il ne se met pas en dehors de 1'humanité. «Et c'est paree que j'ai dit: Je suis fils de Dieu, que vous me lapidez? Tous les hommes sont fils de Dieu, paree qu'ils sont les enfants de son Ësprit.» — L'apötre Paul, en effet, dira plus tard: «Tous ceux qui sont conduits par 1'Esprit de Dieu sont fils de Dieul — L'Esprit lui-même rend témoignage a notre esprit que nous sommes fils de Dieu! — Dieu nous a appelés non seulement d'entre les juifs mais aussi d'entre les païens .... Les pa'lens eux-mêmes seront appelés fils de Dieu!3) Questionnaire. — i. Ou'étaient les Sadducéens? — 2. Pourquoi êtaient-ils parmi les adversaires les plus violents de Jésus? — 3. Quelle est la question qu'ils lui posèrentpour lui faire dire des choses imprudentes? — 4. Jésus tomba-t-il dans le piége? — 3. Que firent les Juifs? — 6. Que leur demanda Jésus? — 7. Que rêpondirent les Juifs? — 8. Comment Jésus expliquait-il le titre qu'il se donnait? — p. Pouvez-vous citer des ver sets bibliques qui confrment cette filiation divine? 1) Psaume 82: 6. ï) Romains VIII: 14—16. — IX : 26. 94 Jérusalem. 29ème LECON Les enseignements de Jérusalem lm An»ée. — Lecon. — Tous les jours, Jésus se rendait au Temple. Et la, il enseignait. «Un homme, disait-il, planta une vigne et il 1'entoura d'une haie. II creusa une cuve et batit une tour. Puis il confia le tout a des vignerons et il partit pour un long voyage. Lorsque la saison des fruits fut venue, il envoya un serviteur auprès des vignerons afin de recevoir les fruits de la vigne. Mais les vignerons, s'étant emparés de lui, le battirent et le renvoyèrent a vide. Alors le maitre de la vigne envoya vers eux un autre serviteur; les vignerons se saisirent de lui, lui firent subir toutes sortes d'outrages et lui meurtrirent la tête. Le maitre envoya un autre servi- 95 teur: ils le tuèrent. Ils agirent ainsi a 1'égard d'un grand nombre de serviteurs, frappant, blessant, tuant tous ceux qui venaient vers eux. Alors le maitre dit: «Que ferai-je? J'enverrai mon fils bien aimé. Ils le respecteront peut-être.» Mais les vignerons, en le voyant venir, dirent entre eux: «Celui-ci est 1'héritier. Venez. Tuons-le et 1'héritage sera a nousj-, — lis se saisirent de lui, ils le tuèrent et le jetèrent hors de la vigne. — Que fera le Maitre de la vigne? II viendra, il frappera ses vignerons et il donnera la vigne a d'autres. Le maitre de la vigne est Dieu. La vigne, c'est le privilège des enfants de Dieu, c'est la vraie vie. Les méchants vignerons sont les israélites. Les, serviteurs persécutés ce sont les prophètes. Le fils qui est tué, c'est Jésus. Les vignerons a qui sera confié la vigne sont ceux qu'on appelle les païens. Questionnaire. — /. Comment les mauvais vignerons recurent-ils le serviteur du maitre de la vigne 1 — 2. Que fit le maitre de la vignet — J. Que firent les vigneronst — 4. Est-ce que le maitre de la vigne se lassa d'envoyer des serviteurs et comment se conduisirent les vignerons t — 5. Quelle décision prit le maitre de la vigne 1 — 6. Que dirent les vignerons en voyant venir le fils du maitre t et que firent-ilst — 7. Quelle résolution prend le maitre de la vignet — 8. Qui ■ sont les mauvais vigneronst — g. Qui est le maitre de la vignet — 10. Quels sont les serviteurs que le maitre envoie t — ij. Quel sont les autres vignerons a qui le maitre confie sa vignet — 12. Quelle est la signification de la parabole des mauvais vignerons t Versets bibliques. — Jc vous ai envoyé mes serviteurs, les prophètes. je les ai envoyés dès le matin, pour vous dire: «Revenez de votre mauvaise voie! Mais vous n'avez pas écouté (Jérémie XXXV: 15). Ne faites pas de mal a mes prophètes, dit 1'Eternel. (Psaumes XV: 5). — Elie dit a 1'Eternel : «Les enfants d'Israël ont abandonné 96 ton alliance, d Eternel, ils ont tué par 1'épée tes prophètes; je suis resté seul et ils cherchent a m'óter la vie. (1 Rois XIX: 10). Nos pêres se sont soulevés contre toi, ils se sont révoltés contre toi, ils ont tué tes prophètes qui les conjuraient de revenir a toi! (Néhémie IX : 26). — Je t'avais planté, 6 Israël, comme une vigne exquise et maintenant tes sarments sont des sarraents sauvages ! (Jérémie II: 21). Vous observerez les commandements de Dieu, vous obéirez a sa voix et vous le servirez. (Deutéronome XIII: 4). — Si vous refusez d'obéir a la voix de mes serviteurs, les prophètes, que je vous envoie tous les jours je ferai de cette ville un objet de malédiction pour toutes les nations de la terre. (Jérémie XXVI: 4). Nous obéirons a la voix de 1'Eternel, notre Dieu. (Jérémie XL1I : 6). — Vous avez obéi de tout votre coeur. (Romains VI: 17). La parabole des deux fils IlémeAnnée. — Lecon. — Les anciens du Temple et les principaux sacrificateurs murmuraient entre eux et prononcaient des paroles de menaces! Les étrangers, les païens, les gens de mauvaise vie remplaceraient les enfants d'Abraham? On ne pouvait pas tolérer de semblables paroles! C'était un scandale! II fallait le faire cesser!... Mais Jésus reprenant la parole leur dit: «Que vous en semble? Un homme avait deux fils et s'adressant au premier, il dit: Mon enfant va travailler aujourd'hui dans ma vigne. II répondit: Je ne veux pas; mais plus tard, s'étant repenti, il y alla. Puis s'adressant a 1'autre, il lui fit la même question. Celui-ci lui répondit: Oui, Seigneur et il n'y alla pas. Lequel des deux fils a fait la volonté de son père? Les scribes et les pharisiens qui étaient la, lui dirent: Le premier. Alors Jésus reprit: En vérité, je vous le dis, les péagers et les gens de mauvaise vie vous de vancent dans le Royaume des cieux!» Et les prêtres s'en allèrent, le cceur plein de projets de vengeance. 97 La lecon qui se dégage de cette parabole n'est pas destinée seulement aux scribes ou aux prêtres auxquels s'adressait Jésus! De nos jours encore il y a deux catégories d'hömmes qui rappellent les deux fils de la parabole. II y a d'abord ceux qu'on appelle les croyants et ensuite ceux qu'on appelle les incrédules. II en est parmi les premiers qui s'inclinent dévotement devant les ordres du Dieu de leur église et qui disent: «Oui, Seigneur» mais ils sont jaloux, méchants, égoïstes injustes, hypocrites et haineux. II en est parmi les seconds qui ne veulent pas qu'on leur parle de Dieu ou des églises et qui, dociles aux ordres de leur conscience, sont justes, bons, fraternels, devoués, animés d'un esprit d'amour et de véritable renoncement; ils ne disent pas: «Seigneur, Seigneur,» mais il font, sans le savoir, la volonté de Dieu. II y a cependant deux autres fils dont ne parle pas la parabole: C'est celui qui, disant: «non», ne fait pas la volonté de Dieu; c'est ensuite celui qui, disant: «oui», s'efforce, de toute son ame et de toutes ses énergies, a faire la volonté de Dieu. C'est ce dernier que nous devons être. Questionnaire. — i. Qu'est-ce qui dans Venseignement de Jésus indignait les principaux sacrificateurs? — 2. Pouvezvous raconler la parabole des deux fils ? — 3. Est-ce que cette parabole devait calmer Vanimosité des prêtres? — Pourquoi? — 4. Cette parabole ne trouve-t-elle d'applicaiion qu'a 1'époque de Jésus? — 3. Quelles sont les deux catégories d'hommes qui se partagent le monde? — 6. Quels sont ceux qui peuvent être comparés au second fils et en quoi lui ressemblent-ils? — 7. Quels sont ceux qui peuvent être comparés au premier fils ? — 8. Quels sont ceux qui font la volonté de Dieu ? Et quelle est la volonté de Dieu? — p. N'y a-t-il pas deux autres fils dont ne parle pas la parabole? — 10. Auquelfaut-il ressembler ? 98 Jésus éerivant sur le sable gOème LECON Ne jugez pas I*" Année. — Lecon. — Le quatrième Evangile rapporte un épisode que ne connaissent pas les Synoptiques et qui ne figure pas d'ailleurs, dans tous les manuscrits du quatrième Evangile. «Jésus était assis dans le Temple oü selon sa coutume, il enseignait. Les scribes et les pharisiens désireux de lui faire prononcer des paroles dangereuses lui amenèrent une femme de mauvaises mceurs. Et, 1'ayant placée au milieu de 1'assemblée, ils dirent a Jésus: «Maitre, cette femme a urie conduite immorale, or, Moïse a commandé, dans la Loi, de lapider ces sortes de femmes. Et toi, que dis-tu?» Ils parlaient ainsi pour 1'éprouver, afin de pouvoir 1'accuser. Mais Jésus, s'étant baissé, écrivait avec le doigt sur la terre. 99 Comme ils persistaient a 1'interroger, il se releva et leur dit: «Que celui de vous qui est sans pêché lui jette le premier la pierre.» Et, s'étant baissé de nouveau, il se remit a écrire sur la terre. Eux, 1'ayant entendu et se sentant repris par leur conscience, se retirèrent, les uns après les autres. Jésus resta seul avec la femme qui était la. au milieu de 1'assemblée. Alors, Jésus, s'étant relevé et ne voyant plus que la femme, lui dit: «Femme, oü sont tes accusateurs? Est-ce que personne ne t'a condamnée?» Elle répondit: «Personne, Seigneur.» Et Jésus lui dit: «Je ne condamne pas non plus. Va, et ne pêche plus.» Questionnaire. — i. Que faisait Jésus dans le Templet — 2. Pourquoi les adversaires de Jésus le poursuivaient-ils de leurs questionst — j. Qu'était la femme que les pharisiens amenaient d Jésus t Que dirent-ils a Jésus t ■— 4. Pourquoi lui posaient-ils cette question t — 5. Qu'est-ce que fit Jésus 1 Et que leur répondit-ilt — 6. Que firent les accusateurs de la femme t et pourquoi agirent-ils ainsi t — 7. Racontez l'entretien de la femme et de Jésus qui termine eet épisode t -— 8. Quelle est la lecon qui se dégage de tout cela t — p. Cet épisode se (rouve-t-il dans tous les Evangiles t Versets bibliques. — Qui es-tu, toi, qui juges ton prochain? (Jacques IV : 12.) — Ne jugez point afin que vous ne soyez point jugés. (Matthieu VII: 1.) — Ne jugez pas selon 1'apparence, mais jugez selon la justice. (Jean VII: 24.) — Si votre justice ne dépasse celle des scribes et des pharisiens, vous n'entrerez pas dans le Royaume des cieux. (Matth. V : 20.) — L'Eternel rendra a chacun selon la justice. (1 Samuel XXVI: 23.) — II y a un Dieu qui juge! (Psaume 58 :12.) — O Eternel, lève-toi et juge la terre. (Psaume 82 : 8.) — II n'y a point de distinction, car tous ont pêché. (Romains III : 23.) —. Le pêché est une désobéissance a la Loi. (I Jean III: 4.) — Qui ést né de Dieu ne commet pas de pêché. (I Jean III : 9.) — II n'y a point de pêché en Jésus. Quiconque demeure en lui ne pêche point. (I Jean III: 5.) — Quiconque aime est né de Dieu. 100 Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu, car Dieu est araour. (I Jean IV : 7). — Dieu est amour et celui qui demeure dans l'amour demeure en Dieu et Dieu demeure en lui. (I Jean IV : 16.) — Si quelqu'un dit: J'aime Dieu et qu'il haïsse son frère, c'est un menteur . . . Que celui qui aime Dieu aime aussi son frère. (1 Jean IV : 20.) Le premier commandement IIème Année. — Legon. — Un scribe qui avait entendu Jésus discuter avec ses adversaires, s'approcha de Jésus et lui dit: Quel est le premier de tous les commandements? Jésus répondit: «Le premier est: Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cceur, de toute ton ame, de toute ta pensée et de toute ta force. Voici le second: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. II n'y a point d'autre commandement plus grand que ceux-ci.» Et le scribe lui dit: «Bien, Maitre, tü as dit selon la vérité qu'il est 1'Unique et qu'il n'y en a point d'autre que Lui et que Paimer de tout son cceur et de toute sa force et aimer le prochain comme soi-même, c'est plus que les holocaustes et les sacrifices.» Et, Jésus, voyant qu'il lui avait répondu avec sagesse, lui dit: «Tu n'es pas loin du Royaume de Dieu.» II ne manquait qu'une chose a ce scribe: c'était de vivre la loi d'or qu'il venait d'approuver. Et Jésus ne manque pas une occasion de le dire: «Toutes les choses que vous disent les scribes, gardez-les et faites-les; mais n'agissez pas comme ils agissent, car ils disent et ne font pas. Ils lient des fardeaux pesants et difficiles a porter sur les épaules des hommes, tandis qu'eux-mêmes ne veulent pas les toucher du bout des doigts! Tout ce qu'ils font, ils le font pour être vus des hommes. La grande préoccupation morale de Jésus, celle qui manque le plus aux pharisiens était celle-ci: ne pas se •eontenter de paraitre, mais être! «Malheur a vous, disait-il, 101 scribes et pharisiens, paree que vous nettoyez le dehors de la coupe et du plat mais en dedans vous êtes pleins de désirs et de méchanceté!» Les scribes et les pharisiens se mirent a s'acharner après lui, violemment, et a le presser de parler sur plusieurs sujets, lui dressant des pièges, pour surprendre quelque parole imprudente. Questionnaire. — /. Tous les scribes qui entouraient Jésus lui étaient-ils absolumeni hostiles ? — 2. Pouvez-vous citer un scribe qui ait parlé d Jésus sans mauvaise intention et qui lui ait répondu sans haine 1 — J. Quelle est la question que ce scribe fit d Jésus? — 4. Que répondit Jésus? — 5. Le scribe répondii-il avec violen fe a Jésus? Que lui dit-il? — 6. Pourquoi le scribe approuvait-il aussi joyeusement les paroles de Jésus? — 7. Qu'est-ce qui manquait a ce scribe bienveillant pour avoir la vraie vie? — 8. Les scribes mettaient-ilsd'accord • leurs paroles et leurs actes ? — 9. Les scribes et les pharisiens étaient-ils satisfaits de la facon dont parlait Jésus? 102 Le dernier repas 31ème LECON La Nouvelle Alliance I"e Année. — Lecon.— Le soir de la fête de Paques était arrivé. Jésus se rendit, dans une maison amie, avec ses disciples pour y manger le repas pascal.1) Depuis longtemps, il attendait ce jour. II avait décidé de faire ce jour-la une proclamation solennelle: il voulait proclamer la Nouvelle Alliance. 1) Lire dans le Manuel 3 les deux recits du dernier repas, pages 66 et 67. 108 Les israélites avaient fait jadis, par 1'intermédiaire de Moïse, une alliance avec Dieu: c'était 1'Ancienne Alliance. La loi de Pancienne Alliance avait été gravée sur des tables de pierre et avait été donnée par un Dieu, extérieur au monde, se manifestant dans le fracas de la foudre et 1'éblouissement des éclairs. La loi de la Nouvelle Alliance ne ressemble pas a la loi de l'ancienne. Elle est donnée par un Dieu, Esprit et Vie qui habite dans 1'ame des hommes; elle est inscrite, en caractères mystérieux, dans le cceur des hommes. II suffira a 1'homme de se pencher sur son être intime pour y lire la loi souveraine de vie. Désormais Dieu devient sensible, non pas aux yeux, mais au cceur et il se manifeste, non dans le tonnerre, mais dans la conscience. La proclamation de la Nouvelle Alliance est la proclamation de la Nouvelle Loi, de la Loi intérieure qu'écrit, en toute ame, 1'Esprit vivant. Et cette Loi intérieure, loi d'amour, de vérité, de justice et de vie, libère 1'ame humaine de 1'esclavage de la Loi mosaïque. Elle rend inutile les prêtres, les autels et les holocaustes. Désormais chacun peut, sans intermédiaire, s'unir a Dieu. C'était la une véritable révolution spirituelle dans ce judaïsme que les prêtres avaient réussi a imposer; Jésus en avait conscience. C'est pour cela qu'il avait voulu faire cette proclamation le jour de Paques. La Paques était non seulement la fête du printemps, du renouvellement, de la vie renaissante; c'était aussi la fête joyeuse de la libération d'Israël. Jésus voulait que la Nouvelle Alliance fut tout cela: un printemps de 1'ame, un renouvellement intérieur, une nouvelle naissance, une libération, une résurrection. Et c'est pourquoi il avait attendu le repas pascal pour proclamer la Nouvelle Alliance! II voulait unir a tout jamais, dans 1'esprit de ses disciples, le Renouveau moral au renouveau de 1'ame nationale et de la nature. Renouveau moral, renouveau national, renouveau de la 104 nature elle même, tout est 1'ceuvre du même Esprit: la fête de Paques, désormais, unira ces trois printemps dans une même pensée. En proclamant la Nouvelle Alliance, Jésus proclamait le triomphe éternel de la Vie, mais surtout le triomphe de 1'Esprit vivant, libérateur souverain et créateur de vie divine. Questionnaire. — i. Jésus prit-il des précautions pour matiger le repas pascal avec ses disciples? — 2. Pourquoi désirait-il matiger ce- der nier repas avec ses disciples? — 3. Qu'était Pancienne Alliance? — 4. En quoi la Nouvelle Alliance se distingue-t-elle de F ancienne? — 3. Qu'est-ce que la proclamation de la Nouvelle Alliance? — 6. Qu'est cette Loi intérieure et quelles peuvent être ses conséquences? — 7. En quoi la proclamation de la Nouvelle Alliance était-elle une révolution spirituelle? — 8. Pourquoi Jésus voulait-il proclamer la Nouvelle Alliance le jour de Paques? — p. Quels sont les trois printemps qui se trouvent unis dans la pensée de Jésus? — 10. En proclamant la Nouvelle Alliance qu'est-ce que Jésus proclamait? Versets bibliques. — Moïse prit le sang des taureaux immolés et le répandit sur le peuple. Puis il dit: «Voici le sang de 1'alliance que 1'Eternel a eonclue avec vous.» (Exode XXIV: 8). — Voici dit TEternel, les jours viennent oü je traiterai une Alliance Nouvelle avec la maison d'Israël. (Jérémie XXXI: 31). — Voici 1'Alliance Nouvelle que je ferai avec les enfants de la maison d'Israël: je mettrai ma Loi au-dedans d'eux; je 1'écrirai dans leur cceur et ainsi je serai leur Dieu et ils seront mon peuple. (Jérémie XXXI : 33). — Comme ils mangeaient, Jésus, ayant pris du pain et prononcé une bénédiction, le rompit et le donnant a ses disciples, il dit: «Prenez, mangez, ceci est mon corps.» Et ayant pris une coupe et ayant rendu grace, il la leur donna, disant: «Buvez, car ceci est mon sang, le sang de la Nouvelle Alliance!» (Matthieu XXV : 26—28). — Dieu nous a permis d'être les ministres d'une Nouvelle Alliance, non de la lettre, mais de 1'esprit, car la lettre tue et 1'esprit vivifie. (II Corinthiens III : 6). 105 La nourriture de 1'ame rjime Année — Lecon. — Les Evangiles synoptiques ne disent rien ou presque rien de 1'enseignement de Jésus au cours de cette dernière soirée. Mais le quatrième Evangile nous rapporte tout un discours qui pourrait bien se rapporter tout entier a ce dernier repas. Jésus, pendant sa carrière messianique, s'était uniquement préoccupé de la vie de 1'ame. II était venu pour apporter, aux ames affamées et assoifées, le breuvage qui désaltère et la nourriture qui apaise. En proclamant la Nouvelle Alliance, ses préoccupations n'avaient pas changé: plus que jamais, au contraire, il était persuadé qu'il devait insister sur cette nourriture et ce breuvage de 1'ame. La Nouvelle Alliance ne deviendrait une réalité que si les hommes se nourrissaient d'Esprit, de eet Esprit qu'il s'était efforcé de rendre manifeste dans son enseignement, dans ses entretiens, dans sa vie. C'était la le pain de vie, le breuvage salutaire: «Je suis le pain de vie; celui qui vient a moi n'aura jamais faim et celui qui croit en moi n'aura jamais soif.... Je suis le pain vivant.... Si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement; et lepain que je lui donnerai, c'est ma chair ... .En vérité, je vous le dis, si vous ne mangez pas la chair du Fils de 1'homme et si vous ne buvez son sang,1) vous n'avez pas la vie en vous-mêmes. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle .... car ma chair est vraiment une nourriture et mon sang un breuvage. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang demeure en moi et je demeure en lui.» Et, réalisant dans un geste, cette image hardie, Jésus tend le pain a ses disciples et leur dit: «Mangez, ceci est ma chair!» et en leur tendant la coupe: «Buvez, ceci est mon sang, le sang de la Nouvelle Alliance.» Ce sont ces dernières paroles que nous l) Le sang était pour les israélites le siège de 1'ame. 106 ont conservées les Synoptiques mais on sent qu'il faut les prendre non selon la lettre, mais selon 1'esprit: elles constituent une sorte de parabole vécue, réalisée, que, volontairement, Jésus a faite dramatique, afin qu'elle se grave mieux dans 1'esprit de ses disciples. Ce que le Maitre donne a manger: c'est son enseignement, c'est sa pensée, c'est sa vie, c'est son ame et 1'on peut dire que c'est la chair de sa chair et le sang de son sang! C'est la le pain de vie qui peut nourrir 1'a.me affamée et le breuvage de vie qui peut apaiser 1'ame que rien ne désaltère. Questionnaire. — i. Les Synoptiques nous parlenl-ils de F enseignement de Jésus pendant le dernier repas? — 2. Le quatrième Evangile ne nous donne-t-ilpas une indication? — 3. Quelle a été la grande préoccupation de Jésus? — 4. La proclamation de la Nouvelle Alliance donne-t-elle a ses pensées une orientation nouvelle? — 3. A quelle condition la Nouvelle Alliance peut-elle devenir une réalité? — 6. Citez quelques paroles que Fauteur du quatrième Evangile prête d Jésus. — 7. Quelles sont les paroles qu'ont conservées les Synoptiques. — 8. Peut-on expliquer les paroles de Jésus dans les Synoptiques par les paroles que rapporte seul Fauteur du quatrième Evangile? — p. Qu'est-ce que Jésus donne a manger? 107 32*™ LECON Jésus a Gethsémané La prière de Jésus I*» Année. — Lecon. — C'est au sortir du repas pascal que Judas va trouver les principaux sacrificateurs pour livrer son maitre.') Jésus, trés troublé par le départ du disciple qu'il soupconnait se retire dans le jardin de Gethsémané. Et la, il est en proie a une grande angoisse. Ses disciples, incapables de veiller 1) Se reporter au Manuel a, pages 58 et 59; au Manuel 3, page 67. 108 se sont endormis.') Jésus est seul et le danger est plus grand que jamais. Mais ce qui lui est une véritable torture c'est 1'idée qu'un de ses disciples le trahit. II lui semble impossible qu'une pensée aussi criminelle ait pu naitre dans son esprit! C'est de cela que Jésus souffre le plus. Et de son cceur troublé, de son ame triste jusqu'a la mort, cette prière ardente monte vers Dieu: «Mon Père, si c'est possible, que cette coupe passé loin de moi!» Ce qu'il veut écarter de lui, c'est 1'idée de la trahison d'un disciple, ce sont les brutalités des soldats, c'est la condamnation, c'est la mort. II est jeune encore. II pourrait avoir devant lui de belles années d'apostolat! II n'est pas possible que ses disciples restent seuls! Ils ont encore tant besoin de son enseignement,-de son excemple! «Toutefois, ajoute-t-il, non pas ma volonté, mais ta volonté!» Et c'est au cours de ce combat intérieur qu'éclate, dans toute sa beauté, 1'adorable humanité de Jésus! Jadis il avait dit au jeune homme riche: II n'y a qu'un seul bon: c'est Dieu! Maintenant dans Pangoisse de son ame, il dit: «Ta volonté et non ma volonté!» II sent que sa volonté a lui n'est pas la volonté de Dieu. Et il le dit tout simplement. Plus tard, on voudra faire de Jésus la manifestation, 1'incarnation de Dieu lui-même. L'auteur du quatrième Evangile lui fera dire: «Moi et le Père, nous ne faisons qu'un . . . Celui qui m'a vu a vu le Père!» Ce n'est pas la le langage de 1'homme de douleurs du jardin de Gethsémané. II est plus humble: il invoque Dieu, il 1'implore, il lui fait 1'aveu de son désir de vivre, il le supplie de 1'exaucer: «Si c'est possible que cette coupe passé loin de moi!» .... Ce n'est pas la le lan-' gage d'un Dieu: c'est le langage d'un «homme de douleurs.» Questionnaire. — i. Que savez-vous de Pattitude des disciples dans le jardin de Gethsémané1 — 2. Est-ce que Jésus se sent en süretêl — 3. A-t-il quelque crainte concernant ') Manuel 3, pages 70 et 71. 109 Judas t — 4. Quelle est la prière qui félève du caur de Jésus t — 5. Quelle est cette coupe que Jésus veut écarter de ses lèvresi — 6. Pourquoi Jésus tenait-il a la viel — 7. Mais Jésus éxige-t-il de Dieu qu'il exauce sa prière ? — 8. Qu'est-ce que Jésus avait dit jadis au jeune homme riche concernant son humanité? ■— p. Dans les paroles de Jésus d Gethsémané y-a-i-il aussi une preuve de son humanité? — 10. N'a-t-on pas voulu plus tard faire de Jésus fégal de Dieu? — Le Jésus du quatrième Evangile ressemble-t-il au Jésus du jardin de Gethsémané? — 12. Ses paroles sont-elles d'un Dieu? Versets bibliques. — Ils arrivèrent en un lieu nommé Gethsémané, et Jésus dit a ses disciples: «Asseyez-vous ici, jusqu'a ce que j'aie prié.» II prit avec lui Pierre, Jacques et Jean, et commenca a être rempli d'effroi et d'angoisse, et il leur dit: «Mon ame est saisie d'une tristresse mortelle; restez ici et veillez.» Puis, ayant fait quelques pas, il se jeta a genoux sur la terre, et il priait quë, s'il était possible, cette heure passat loin de lui; et i) disait: «Abba (Père) toutes choses te sont possibles, éloigne de moi cette coupe; mais que ta volonté soit faite et non la mienneb II vint vers ses disciples, et, les trouvant endormis, il dit a Pierre: «Simontu dors I Tu n'as pu veiller une heure. Veillez et priez, de peur que vous ne tombiez en tentation: 1'esprit est plein d'ardeur, mais la chair est faible.» II s'éloigna de nouveau, et pria en répétant la même parole. Puis il revint et les trouva de nouveau endormis, car leurs yeux étaient appesantis, et ils ne savaient que lui répondre. II vint pour la troisième fois vers eux, et leur dit: «C'est trop dormir et vous reposer; assez! L'heure est venue; le Fils de 1'homme va être livré entre les mains des pécheurs. Levez-vous, allons! voici, celui qui me livre est proche ». (Mare. XIV : 32—52). La Volonté de Dieu IlèmeAnnée. — Lecon. — Jésus avait dit: «Que ta volonté soit faite et non la mienne!» On a toujours vu dans cette parole, une parole de résignation. Jésus, par avance, accepte ce qui va 110 se passer. Et il semble, en effet, que c'est ainsi qu'on devrait entendre cette parole. Le désir ardent de Jésus serait de n'être pas trahi, de n'être pas arrêté, de retourner en Galilée, de poursuivre son oeuvre de libération: voila sa volonté intime, sincère, profonde. — Or, sa volonté ne s'accomplit pas. Est-ce donc la volonté de Dieu qui s'accomplit? La volonté de Dieu est-elle qu'il soit trahi, arrêté, qu'il ne retourne pas en Galilée et qu'il laisse son oeuvre inachevée? Beaucoup de chrétiens, trés respectables, le croient; mais nous savons que si les hommes sont tentés ce n'est pas Dieu qui les tente, s'ils font le mal ce n'est pas Dieu qui les pousse a le faire; s'ils sont criminels ce n'est pas Dieu qui les excite au crime. Si Jésus est trahi, arrêté, condamné, crucifié c'est qu'un mauvais disciple veut le trahir; c'est que les prêtres commandent aux soldats de 1'arrêter; c'est que de faux témoins 1'accusent; c'est que des juges iniques veulent sa mort. Tout cela c'est le résultat de la volonté des hommes. Quelle est dans tout cela la volonté de Dieu? C'est que Jésus reste sincère, fidéle, loyal. bon, aimant, prêt au pardon, animé uniquement de 1'Esprit de vérité et d'amour! Voila la volonté de Dieu. La prière de Jésus n'était pas 1'acceptation aveugle d'une chose a laquelle il ne pouvait pas échapper; ce n'était pas une vulgaire résignation devant I'inévitable! C'était une chose infiniment plus grande: c'était une résolution, une consécration nouvelle, un acte de libération spirituelle: «Ta volonté! et non la mienne!» II importe peu d'être trahi ou arrêté ou condamné! L'essentiel c'est de rester l'enfant de Dieu, l'enfant de son Esprit, 1'ouvrier de sa Volonté sainte: «Ta volonté et non la mienne.» Les désirs de 1'homme sont vaincus. Jésus a triomphé de sa détresse: il ne reste que la volonté de son Dieu! Jusqu'a son dernier soupir, il s'efforcera de la réaliser. 111 Questionnaire. — i. Qu'est-ce qu'on a vu dans cette parole de Jésus: «Que ta volonté soit faite et non la mienne?» — 2. Quelle est la volonté de Jésus 1 — j. S'accomplit-ellei — 4. Quelle est la con clusion qui semble s'imposer ? — 5. Quand les hommes font le mal, Dieu est-il coupable de ce mali — 6. Qui est responsable de l'arrestation, de la condamnation et de la mort de Jésus ? — 7. Quelle est la volonté de Dieu 1 — 8. Que devient, ainsi comprise, la prière de Jésus d Gethsémané? — g. Quelle est la rêsolution que prend Jésus? — 10. Quelle est la volonté qui triomphe? 112 33ème LECON Jésus arrêté I«re Année. — Lecon. — Les soldats conduits par Judas s'approchent de Jésus et s'emparent de lui. Alors Pierre, réveillé en sursaut, tire son épée et frappe le serviteur du souverain sacrificateur. Jésus dit a Pierre: «Remets ton épée dans le fourreau.» Puis, s'adressant a ceux qui avaient envahi sa retraite: «Vous êtes venus vers moi comme après un brigand, avec des épées et des batons, pour me prendre. Chaque jour j'étais 118 au milieu de vous, enseignant dans le Temple et vous ne m'avez point saisi.» Et Jésus, sans faire la moindre résistance, se livre aux soldats et les suit. II est conduit devant le Sanhédrin. II est évident que si, au milieu de la nuit, le Sanhédrin est réuni, c'est que 1'arrestation de Jésus était décidée a. 1'avance et que les principaux sacrificateurs étaient sürs de pouvoir s'emparer de lui.1) Jésus est mis en présence de faux témoins qui disent: «Nous lui avons entendu dire: Je détruirai ce sanctuaire fait par la main des hommes, et, en trois jours, j'en rebatirai un autre qui ne sera pas fait de mains d'homme.» C'était la une accusation grave, car le Temple était, pour les Israélites, la demeure de Dieu, et les accusateurs de Jésus savaient bien qu'on ne lui pardonnerait pas de semblables paroles! Mais Jésus n'avait jamais eu 1'intention de démolir le Temple de Jérusalem: il faisait allusion a ce temple intérieur qu'est 1'ame humaine et qui n'est pas fait de mains d'homme. II avait parlé du culte sans sacrifice, du culte en esprit et en vérité. — Le souverain sacrificateur, se levant, lui dit: «Ne réponds-tu rien? N'entends-tu pas ce que disent ces témoins?» Mais Jésus gardait le silence. Alors le souverain sacrificateur, 1'interrogeantencore, lui dit: «Es-tu le Christ?» Et Jésus répondit: «Je le suis!» Alors le souverain sacrificateur, ayant déchiré ses vêtements, s'écria: «Qu'avonsnous encore besoin de témoins! Vous avez entendu le blasphème! Que vous en semble?» Et tous le condamnèrent a mort. C'est pendant eet interrogatoire que Pierre, reconnu dans la cour, par une servante, renia son maitre.5) Questionnaire. — i. Qu'est-ce qui se passé a Farrivée des soldats? — 2. Que dit Jésus a Pierre 1 — j. Qu'est-ce que l) Le troisième Evangile dit que les membres du Sanhédrin, convoqnés en bate s'assemblèrent dès qu'il fit jour. Cela parait difficile. ') Voir Manuel 3, pages 73, 74. 114 Jésus dit h ceux qui viennent l'arréter? — 4. Oü cohduit-on Jésus 1 — 3. Le Sanhédrin siégeait-il la nuit? — 6. Quelle est Faccusation qu'on porte contre Jêsusi — 7. Etait-ce une accusation gr ave 1 — 8. Si Jésus avait parlé dans ce sens que pouvait-il avoir diti — p. Que fait Jésus devant cette accusation et que lui demande le souverain sacrificateur ? — 10. Jésus garde-t-il le silencel — 11. Quel est Peffet que produit la réponse de Jésus 1 Versets blibliques. — Prenez 1'épée de 1'Esprit qui est la parole de Dieu. (Ephésiens VI : 17). — Je vous le. dis, il y aici quelque chose de plus grand que le Temple. (Matthieu XII: 6). — Comme Jésus s'en allait, au sortir du Temple, ses disciples s'approchêrent pour lui en faire remarquer les constructions. Mais il leur dit: «Voyez-vous tout cela? Je vous le dis en vérité, il ne restera pas ici pierre sur pierre qui ne soit renversée.» (Matthieu XXIV : 1) — Le souverain sacrificateur interrogea Jésus sur ses disciples et sur sa doctrine. Jésus lui répondit: «J'ai parlé ouvertement a tout le monde; j'ai toujours enseigné en pleine synagogue et dans le temple, oü tous les Juifs s'assemhlent, et je n'ai rien dit en secret. Pourquoi m'interroges-tu ? Demande a ceux qui m'ont entendu ce que je leur ai dit; ils savent ee que j'ai dit.» — Comme il prononcait ces mots, un des agents qui se trouvait la, donna un soufflet a Jésus, en disant: «C'est ainsi que tu réponds au souverain sacrificateur?» Jésus lui répondit: «Si j'ai mal parlé, fais voir ce que j'ai dit de mal; mais si j'ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu?» (JeanXVIII: 14) — Jésus, s'adressant a ses disciples, leur demanda: «Qui dit-on que je suis?» Ils lui répondirent: «On dit que tu es Jean-Baptiste; d'autres disent que tu es Elie, mais d'autres prétendent que tu es quelqu'un des prophètes.» — «Et vous, leur demanda-t-il, qui dites-vous que je suis?» Pierre lui répondit: «Tu es le Christ.» (Mare VIII : 28.) — Maitre, tu as les paroles de la vie éternelle et nous avons compris que tu es le Christ. (Jean VI: 69). 115 Pilate se lave les mains Jésus condamné [èm« Année. — Lecon. — A la suite de 1'interrogatoire subi par Jésus devant le Sanhédrin, les Evangiles racontent une série de comparutions devant Pilate,1) puis devant Hérode,5) puis encore devant Pilate.3) Mais comme a neuf heures, Jésus était déja crucifié, il est difficile de trouver le temps matériel, nécessaire a ses démarches. Le troisième Evangile est le seul a rapporter ') Manuel 3, page 75. a) Manuel 3, page 76 et 77. 3) Manuel 3, page 78. 116 la comparution de Jésus devant Hérode: aucun des trois autres n'en parle. II semblerait donc que Jésus, interrogé d'abord par le souverain sacrificateur, a été simplement et uniquement conduit devant Pilate. Celui-ci se montre peu disposé a condamner Jésus.1) Les affaires des israélites 1'intéressent peu et il ne veut pas se compromettfe. Les récits évangéliques insistent beaucoup sur ses hésitations et semblent vouloir mettre en lumière la haine et la responsabilité des prêtres. Pilate essaie de sauver Jésus: les prêtres, invoquant leur Loi 1'obligent a le condamner. Alors, Pilate qui a le droit de gracier un condamné a Paques, propose de gracier Jésus. La foule exige que ce soit Barrabas, un obscur criminel. Pilate, las de lutter, incapable de prendre une résolution virile, craignant des complications redoutables qui pourraient ébranler son crédit a Rome, cède aux menaces des prêtres. Pour bien marquer qu'il ne veut pas être tenu pour responsable du sang de Jésus, il se fait apporter de 1'eau et, debout a la fenêtre du palais, devant la foule hurlante, il se lave les mains. Questionnaire. — /. Devant qui Jésus comparatt-il ? — 2. Toutes ces comparutions ont-elles pu avoir lieu en si peu de lemps? — J. N'y-a-t-ilpas un épisode qui manque dans certains Evangiles 1 — 4. Qu'est-ce qui semble devoir être considéré comme historiqueï — 3. Pilate hésite-t-il d condamner Jésus 1 — 6. Qu'est-ce que les évangélistes s'efforcent de montreri — 7. Pilate fait-il plusieurs tentatives pour sauver Jésus 1 — 8. Pourquoi Pilate cide-t-il? — p. Pourquoi se lave-l-il les mains devant la foule i 1) Manuel 3, page 78 et 79. Golgotha 118 34ême LECON Jésus sur la croix Legon. — Jésus condamné a mort est entrainé par les soldats. On le charge des bois de sa croix et, a la troisième heure du jour, c'est-a-dire vers 9 heures du matin, Jésus est crucifié sur le Calvaire.1' Maintenant, tout est fini. Les clous lui déchirent la chair: il va mourir. Aux pieds de la croix, ses bourreaux 1'injurient. Oü sont ses disciples? Jamais il ne s'est senti si seul! Et un grand découragement s'empare de lui. Les paroles du psalmiste lui remontent a la pensée: «Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?» A cette heure la plainte du psalmiste, passant par la bouche de eet homme de douleur qu'est Jésus, ressemble a un reproche! En effet, Jésus ne s'est-il pas montré fidéle jusqu'a la fin? Ne s'est-il pas consacré absolument a 1'établissement du Royaume de Dieu? — «Dis a ton Dieu de venir te sauver!» lui crient les soldats. ■— Oü est le Dieu de Jésus et que fait-il? — Dieu vit dans son ame. Et au moment oü ses disciples 1'abandonnent, Dieu est présent. Et pendant que ses ennemis le torturent, Dieu le soutient, Dieu 1'éclaire, Dieu le fortifie. Tout s'écroule autour de lui: mais un seul Etre demeure, c'est le Vivant qui habite son ame. Un sentiment d'amour infini penètre tout son cceur; il se sent plein de compassion, de tendresse inquiète pour ceux qui lui font tant de mal: c'est Dieu qui agit dans son cceur, le Dieu d'Amour. II se sent animé d'un grand désir de pardon: c'est Dieu qui agit dans son ame, le Dieu de Pardon! Et de ses lèvres monte une prière ardente: «Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font!» A ce moment la pensée du prophéte est vaincue, sa plainte ne trouve plus d'écho dans la conscience de Jésus: il s'est ressaisi, il s'est retrouvé, il a retrouvé son 1) Manuel a, pages 70 et 71. Manuel 3, pages 81 et 82. 119 Dieu. — Le Dieu des prophètes manifestait aux hommes son amour en les comblant de privilèges terrestres; Jésus, par ses douloureuses expériences, s'est dégagé de cette notion dangereuse: il a compris que Dieu manifeste son amour aux hommes par sa Présence, par son action dans 1'a.me, par la lumière qu'il y répand, par l'amour dont il 1'inonde, par tout le divin qu'inlassablement il y fait naitre. Jésus a reconquis son calme. II s'est fortifié dans ce sentiment qui a rempli toute sa vie: rien, rien au monde, ni la trahison d'un disciple, ni les injures, ni une injuste condamnation, ni la torture, ni la mort ne peuvent nous séparer de l'amour de Dieu. Et, de son ame apaisée, monte cette dernière prière, acte d'abandon, de confiance, de sérénité et de foi vivante: «Mon Dieu, je remets mon Esprit entre tes mains!» Questionnaire. — i. Que savez-vous de la crucifixion de Jésus? — 2. Pourquoi Jésus se sent-il si profondément décour agé'l — j. Quelles sont les paroles qui sortent de ses lèvres? Quel caractère prennent ces paroles a ce moment? — 4. Au moment oü Jésus prononcait ces paroles oü était Dieu et que faisait-il? — 3, Quel sentiment Jésus sent-il pénétrer dans son cceur et d'oü lui vient-il? ■— 6. Quel désir nait dans son ame et d'oü lui vient-il? — 7. Quelle est la prière qu'il prononce ? — 8. Qu'est-ce que marqué cette prière ? La notion du Dieu des prophètes iriomphe-t-elle ? — p. Quelle était F idéé que les prophètes se faisaient de Dieu ? — 10. Quelle est F idéé que Jésus s'en fait? -— 11. Quelle est la grande et vivifiante certitude qui donne le calme d Jésus? — 12. Quelle est sa dernière parole ? Versets bibliques. — Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné? (Psaumes XXII: 2) — Tu n'abandonnes jamais ceux qui te cherchent, ó Eternel. (Psaumes IX : 11.) — Je n'abandonnerai ni les malheureux ni les indigënts, dit 1'Eternel. (Esaïe XLI : 17.) — Vous avez appris de Dieu a vous aimer. (I Thessaloniciens IV : 9.) 120 — A qui vous pardonnez, je pardonne. (II Corinthiens II: 10.) — Je suis avec toi, dit 1'Eternel pour te délivrer (Jérémie I : 19.) — L'amour de Dieu est répandu dans nos coeurs. (Romains V : 5.) — J'ai 1'assurance que ni la mort, ni la vie . . ni les choses présentes, ni les choses a venir . . . ni aucune créature ne pourront jamais nous séparer de l'amour de Dieu . . » (Romains VIII : 39.) — Sois fidéle jusqu'a la mort et je te donnerai la couronne de vie. La gai'de du tombeau Après la mort Hème Année — Lecon. — Jésus étant mort, Joseph d'Arimathée obtint 1'autorisation de faire ensevelir son corps dans un tombeau 121 qui lui appartenait.1) Le sabbat ayant commencé, tous les israélites étaient obligés, par la Loi, de rentrer dans leur maison. Le corps de Jésus est donc laissé dans le sépulcre. Lorsque le sabbat est terminé, le surlendemain, les femmés galiléennes reviennent pour embaumer son corps. Mais elles trouvent le tombeau vide. Elles vont immédiatement le dire aux disciples qui refusent de les croire. Ces deux témoignages évangéliques montrent d'une indiscutable facon que ni les femmes galiléennes, ni les disciples n'avaient jamais entendu Jésus parler de sa résurrection.8) Marie Magdeleine exprimé leur sentiment en disant: Ils ont enlevê le corps de Jésus et nous ne savons pas oü ils Pont mis.3) On a pensé que Pilate avait fait en lever son corps pour éviter des troubles. D'autres ont dit que c'était Joseph d'Arimathée; d'autres enfin ont accusé les prêtres. Mais ceux qu'on a surtout accusés, ce sont les disciples. C'est la évidemment une accusation folie. Mais elle fut trés sensible aux premiers chrétiens et c'est probablement pour y répondre victorieusement que se forma peu a peu la tradition que rapporte seulement le premier Evangile. D'après eet Evangile, le lendemain de la mort de Jésus, les principaux sacrificateurs et les pharisiens seraient allés trouver Pilate et lui auraient dit: «Seigneur, nous nous sommes souvenus que eet imposteur quand il vivait, disait: Dans trois jours, je ressusciterai. Ordonne donc que le sépulcre soit gardé jusqu'au troisième jour, de peur que ses disciples ne viennent le dérober et qu'ils ne disent au peuple: il.est ressuscité des morts! La jdernière imposture serait pire que la première!» Alors Pilate leur aurait répondu: «Vous avez une garde. Faites garder le sépulcre comme vous 1'entendrez!» ') Mauuel 3, pages 84 et 85. -) Les passages dans lesquels on trouve des prédictions de Jésus concernant sa résurrection ont donc été ajoutés plus tard. ') Manuel 3, page 88. 122 En conséquence des soldats auraient été placés en faction devant le sépulcre. Le surlendemain, le tombeau étant vide les prêtres auraient donné de l'argent aux soldats en leur disant: «Allez dans la ville et dites: Les disciples sont venus de nuit, et ont pris le corps de leur Maitre pendant que nous dormions!» Si 1'on en croyait ce récit les soldats auraient pris l'argent et raconté ce qu'on leur avait recommaridé de dire. «C'est ainsi, ajoute 1'Evangile, que ce bruit se serait répandu, parmi les Juifs, jusqu'a aujourd'hui.» Ce récit du premier Evangile que ne connaissent pas les autres Evangiles est évidemment une réponse aux accusations des Juifs. Questionnaire. — i. Que fit-on du corps de Jésus 1 — 2. Que firent les femmes galiléennes, aprés le sabbat, le surlendemain ? — j. Quand elles racontent aux disciples ce qu'elles ont vu, les disciples les croient-elles 1 — 4. Que démontrent ces témóignages? — 3. Quelle est l'impression des disciples el des femmes 1 — Qui a pu enlever le corps de Jésus? — 7. N'a-ton pas accusé les disciples? — 8. Comment les premiers chrétiens ont-ils répondu? — p. Dans quel Evangile cette tradition a-t-elle trouvé place? 123 Pourquoi restez-vous la a regarder au ciel? (Actes I: u). 36ème LECON Les premières traditions 1«= Année. — Legon. — Le livre des Actes des Apötres qui a été écrit environ vers la fin du premier siècle ou au commencement du second (c'est-a-dire plus de soixante ans après les évènements qu'il raconte) continue 1'histoire évangélique. Les renseignements qu'il nous donne sont 1'écho de la pensée des chrétiens de cette époque. Des légendes s'étaient déja formées autour de la personne du Maitre et 1'imagination 124 populaire ajoutait tous les jours, des détails nombreux. C'est ainsi que, peu a peu, se formèrent les traditions concernant la résurrection. Paul et quelques disciples avaient eu des visions: ils étaient absolument convaincus qu'ils avaient vu ou entendu leur Maitre. Leur bonne foi ne saurait être mise en doute. Ces visions intérieures donnèrent vite naissance a des récits. merveilleux de résurrection. On affirma que Jésus était ressuscité le troisième jour; on donna comme preuve que le tombeau était vide, on multiplia les récits d'apparitions. Et, désormais, aux israélites qui disaient: «Jésus ne peut pas être le Christ, puisqu'il a été mis a mort, par ses adversaires!» les chrétiens pouvaient répondre: «Certes, il a été mis a mort, mais il est ressuscité le troisième jour!» Et cette croyance se répandit dans toutes les communautés chrétiennes. Mais vers la fin du premier siècle il n'y avait plus de visions. Depuis de longues années, personne n'affirmait avoir vu le Christ. Les iraélites disaient: «Puisque votre Maitre est ressuscité, pourquoi ne se montre-t-il plus? Oü est-il?» Et peu a peu, se forma une nouvelle tradition: Jésus ressuscité était, un jour, avec ses disciples et comme il leur parlait, il fut soudain élevé dans les airs en leur présence; une nuée le déroba a leurs yeux. Tandis qu'ils avaient les regards fixés vers le ciel, une voix mystérieuse leur dit: «Pourquoi restezvous la a regarder au ciel?» — Cette croyance naïve, fixée dans le récit des Actes des Apötres, s'est conservée jusqu'a nos jours. Elle a donné naissance, dans certaines églises chrétiennes, a la fête de 1'Ascension. Mais comme le dit 1'apötre: «ni la chair, ni le sang ne sauraient hériter la vie éternelle» Jésus d'ailleurs ne s'intéressait guère a sa vie physique et ce n'est pas la destinée de son corps qui doit intéresser ceux qui se réclament de lui: C'est son esprit et ce sont les destinées de son enseignement, ia-bas, sur la terre. 125 Questionnaire. — i. Les Actes des ApStres ont-ils été écrits d l'époque apostoliquef — 2. Ces récits ont-ils tous la même valeur historique f — j. Comment s'était formêe la tradition concernant la résurrection f — 4. Quelle était l'objection principale que les israêlites faisaient aux premiers chrétiensl — 3. Comment les chrêtiens se défendaient-ils i — 6. Vous semble-t-il que ce soit la résurrection qui démontre que Jésus est le Christ ? — 7. Vers la fin du premier siècle Jésus n'apparaissant plus, quelle était la question des Juifs f — 8. Comment les chrêtiens répondirent-ils i — p. A quelle fête cette tradition a-t-elle donné naissance i — 10. Les destinêes de l'être physique de Jésus ont-elles un rapport queleonque avec sa Bonne Nouvelle 1 Versets bibliques. — Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? (Luc XXIV : 5). — L'Eternel est vivant et ton ame est vivante. (II Rois II : 2). — L'Eternel est le Dieu vivant. (Jérémie X : 10). — Festus dit a Agrippa: Les accusateurs de Paul ont avec lui des discussions, au sujet d'un certain Jésus qui est mort et que Paul affirme être vivant. (Actes XXV : 19). — Le don de Dieu c'est la vie éternelle. (Romains VI: 23) — La lettre tue mais 1'Esprit donne la vie. (2 Cor. III : 6). Voici,' mon fils qui était mort est revenu a la vie. (Luc XV : 24). ■— Vous ne voulez pas venir a moi pour avoir la vie. (Jean V : 40). — Christ est ma vie. (Philippiens I : 21). — L'Eternel est ma force et ma vie. (Psaume XXVII : 1). 126 Pierre a Jérusalem L'activité des disciples IIème Année. — Lecon. — Après la mort de leur Maitre, les disciples reprirent peu a peu confiance. Ils commencèrent par grouper ceux qui avaient connu Jésus et, régulièrement, ils s'entretenaient avec eux du Maitre disparu. Des groupes assez importants se formèrent sous leur influence; et leur autorité allait grandissant. Un jour Pierre et Jean parlaient a. Jérusalem devant une grande foule; des prêtres s'emparèrent d'eux et les firent jeter en prison. Le lendemain, le Souverain Sacrificateur les interrogeait et ils répondirent avec tant d'assurance que les prêtres s'étonnaient, disant: «Ce sont pourtant des hommes du peuple et sans instruction!» — L'Esprit de 127 Dieu parlait en leur ame et ils obéissaient a ses directions. «La multitude de ceux qui croyaient en Jésus ne formaient qu'un seul cceur et qu'une ame. Nul ne disait: «ces biens m'appartiennent en propre!» Tout était commun entre eux. II n'y avait parmi eux aucun indigent. Tous ceux qui possédaient des champs ou des maisons les vendaient et apportaient le prix qu'ils en avaient retiré aux apötres. On faisait des distributions a chacun, selon ses besoins.» Cependant le grand prêtre et les Sadducéens étaient remplis de jalousie. Un matin que les disciples enseignaient dans le Temple le grand prêtre les fit arrêter! — «Ne vous avonsnous pas défendu d'enseigner au nom de Jésus? leur demanda-t-il. Et voici, vous avez rempli Jérusalem de votre enseignement et vous voulez faire retomber sur nous le sang de eet homme!» Pierre et les apötres répondirent: «II vaut mieux obéir a Dieu qu'aux hommes.» Furieux de ces paroles, les prêtres voulaient les faire mourir, mais un pharisien nomraé Gamaliel, docteur de la Loi, estimé de tout le peuple, se leva dans le Sanhédrin et ordonna de faire sortir un instant les apötres. Puis il leur dit: «Hommes israélites, prenez garde a ce que #ous allez faire, a 1'égard de ces hommes. Si leur oeuvre vient des hommes, elle se détruira; mais si elle vient de Dieu, vous ne pourrez la détruire. Ne courez pas le risque de combattre contre Dieu.» Questionnaire. — i. Quelle fut la première prêoccupation des disciples, après la mort de Jésus? — 2. Que faisaient-ils dans leurs réunions? — 3. Les prêtres leur permettent-ils d'enseigner en public? — 4. Que disait-on d'eux? Oüpuisaient-ils leur inspiration? — 3. Comment les premières communautés chrêtiennes étaient-elles organisées? — 6. Quel reproche leur fit le grand prêtre? — 7. Que se passa-t-il alors? — p. Qui était Gamaliel? — 10. Que dit-il? — 11. L'ozuvre des disciples a-t-elle été dé trui te? APPENDICE Les petites formules d'invocation qui suivent ne sont pas destinées a être apprises imperturbablement pour être récitées comme une lecon bien sue, au cours de la vie. Elles sont destinées a servir de «tuteurs» aux enfants, durant leurs jeunes années. J'ai pensé qu'il n'était pas inutile de'meubler leur esprit de quelques prières, brèves et simples, que leurs expériences personnelles modifieraient et enrichiraient plus tard progressivement. Plusieurs y trouveront des sentiments qu'ils éprouvent vaguement et peut-être ces courtes invocations suggèreront-elles, a un certain nömbre de jeunes volontés hésitantes, des résolutions pratiques. Les moniteurs et les monitrices pourront y trouver quelques indications pour commencer ou terminer leur lecon: il est désirable qu'on prie dans toutes les classes. L'élève qui a montré le meilleur esprit et la plus grande application peut être désigné pour dire — avec tout le sérieux que comporte un acte de cette nature — la prière qui ouvre ou termine la lecon. C'est au moniteur ou a la monitrice qu'il appartient de mettre 1'ame des élèves dans des dispositions favorables a la prière. Ce n'est pas vainement que le Maitre recommandait la prière a ses disciples. Tous les grands éducateurs ont compris 1'influence considérable de cette discipline spirituelle et il n'en est pas un qui ait méconnu 1'importance pédagogique de 1'exarhen de conscience. Lysis, le disciple de Pythagore était bien inspiré quand il écrivait, dans ses Vers d'or: «Ne laisse jamais tes paupières céder au sommeil sans avoir soigneusement examiné tous les actes de ta journée.» — Qu'elle se borne a être un examen de conscience ou qu'elle soit une élévation, une invocation ou une prière de demande, la 130 prière apaise, fortifie, console, exalte les nobles enthousiasines et rend invincible. II faut apprendre a prier. Certes, arrivé a 1'age de raison, en pleine possession de ses facultés, le libre croyant doit savoir parler a son Dieu sans intermédiaire et sans formule, mais l'enfant a besoin d'apprendre. II faut lui enseigner, par des exemples, ce qu'il convient de demander a Dieu. Dieu est Esprit et Vie et ceux qui 1'adorent doivent 1'adorer en esprit et le servir dans leur vie profonde. Quand on se réclame d'un Maitre dont les constantes préoccupations furent exclusivement d'ordre moral et qu'on veut prier dans sa communion, on demande seulement des biens spirituels. Heureux les enfants qui apprennent a prier sur les genoux de leur.mère et dont les paroles naïves s'élèvent vers Dieu comme le parfum exquis de leur ame trés pure. Apprenons a ceux de nos enfants qui n'ont pas eu ce privilège, les bienfaits et la douceur de la prière. E. G, IN VOCATIONS POUR COMMENCER LA LECON I. Notre aide soit en Dieu, Source de toute grace excellente et de tout don parfait. Amen. ■SQ& II. Sois avec nous, ó notre Dieu, durant ces quelques instants, consacrés a 1'étude de ta Parole. Amen. ■SQJ, III. Seigneur, éclaire-nous de ton Esprit et fais que les enseignements recus produisent en nous beaucoup de fruits. Amen. POUR FINIR LA LECON I. Seigneur nous voulons marcher sur les traces du Christ. Eclaire-nous. Soutiens-nous. Fortifie-nous. Amen. II. Seigneur, apprends-nous a faire ta volonté. Garde-nous de la tentation. Eclaire-nous de ton Esprit. Amen. 132 III. Que ta Parole, Seigneur, reste la lumière de notre vie, et que ton Esprit nous dirige et nous fortifie. Amen. ■S<3t IV. Père céleste, apprends-nous a rechercher les vrais biens. Donne-nous d'être ici-bas des serviteurs de ton Esprit. Amen. V. Père céleste, nous invoquons ta bénédictiou. Que ton Esprit vive en nous et nous donne les vrais biens. Amen. VI. O notre Dieu, garde-nous au sortir de 1'école et fais que les enseignements que nous avons recus se gravent dans notre cceur et nous guident dans notre vie. Amen. VII. Eternel, que ton Esprit reste avec nous. Qu'il éclaire notre vie. Qu'il fortifie notre volonté. Qu'il nous rende vainqueurs du doute, de la tentation et du mal. Amen. VIII. Père céleste, avant de nous séparer, nous voulons élever nos ames a toi. Grave dans nos cceurs les enseignements que nous avons regus, afin que nous vivions dans la communion de ton Esprit. Amen. en 188 IX. O notre Dieu, Souverain Maitre des ames, Source de Lumière et de Vie, éclaire-nous dans nos études, garde-nous des mauvaises pensées. Rends-nous vainqueurs par ton Esprit. Nous te le demandons au norn et daDS la communion du meilleur d'entre tes fils, Jésus de Nazareth. Amen. INVOCATIONS DU MAT1N1) I. Mon Dieu, garde-moi durant cette journée et donne-moi d'être bon, pur et travailleur. Amen. H, Mon Dieu, garde-moi durant cette journée. Je veux être bon, juste, franc, obéissant et fraternel. Eloigne de mes lèvres les paroles violentes et de mon cceur les mauvais sentiments. Donne-moi de faire ceuvre utile. Je te le demande, Seigneur, dans la communion de Jésus de Nazareth. Amen. AVANT LE REPAS (Classes moyennes et supérieures) I. Préside, ó Père céleste, a ce repas familial et que ton Esprit de pureté et d'amour nourrisse notre ame comme le pain que nous rompons nourrit notre corps. Amen. Ces invocations peuvent ê-tre dictees après une lecon sur le sérieux de la vie 134 II. . O Eternel, notre ame reconnaisaante bénit tous ceux dont 1'effort obseur nous permet de nourrir notre corps. Que ton Esprit qui nourrit notre ame nous rende justes, reconnaissants et généreux. Amen. EXAMEN DE CONSCIENCE DU SOIR " (Classes moyennes ou supérieures) I. Sentiment dn pêché. Mou Dieu, je me sens indigne de "toi. J'ai honte de moi-même. Pardonne-moi. Aide-moi a vaincre mes mauvaises pensées, mes mauvais sentiments. Je veux me rapprocher de toi, je veux vivre en toi. Aide-moi, Seigneur. Soutiens-moi. Amen. II. Doute. Père céleste, je me sens seul. Je te cherche de toute mon ame. J'ai besoin de ta Présence et de ton Secours. Je sais que tu m'aimes, Seigneur; donne-moi de te trouver, et de t'aimer. Amen. «<& III. Indécision. Mon Dieu, je cherche ta Présence. Je me sens faible et hésitant. Eclaire-moi. Fortifie-moi. Des pensées mauvaises me tourmentent. De- t) Ces courts «examens de conscience» peuvent être dictees après une lecon sur le sentiment du pêché, sur le doute, sur 1'indécision. etc. 135 livre-moi, purifie mon esprit, fortifie ma volonté. Amen. INVOCATIONS EN ENTRANT A L'ÉGLISE1) I. Père céleste, je viens, dans la communion de mes frères, élever mon ame vers toi. Garde-moi, durant ces quelques instants, passés sous ton regard. Fais que cette méditation produise en moi des fruits salutaires et bênis. Amen. 5