CONGRÈS INTERNATIONAL DE GÉOGRAPHIE AMSTERDAM 1938 SOUS LE HAUT PATRONAGE DE SA MAJESTÉ LA REINE WILHELMINA EXCURSION A ZEELAND 11-16 JUILLET „LUCTOR ET EMERGO” SECRÉTARIAT DU CONGRÈS .RDAM – KOLONIAAL INSTITUUT – MAURITSKADE 63 UNION GÉOGRAPHIQUE INTERNATIONALE UNIVERSITEITSBIBLIOTHEEK UTRECHT 4079 6025 CONGRÈS INTERNATIONAL DE GÉOGRAPHIE AMSTERDAM 1938 SOUS LE HAUT PATRONAGE DE SA MAJESTÉ LA REINE WILHELMINA EXCURSION A ZEELAND 11-16 JUILLET Direction Dr. P. DIELEMAN Membre de la députation permanente des États provinciaux de Zélande SECRÉTARIAT DU CONGRÈS AMSTERDAM- KOLONIAAL INSTITUUT – MAURITSKADE 63 UNION GÉOGRAPHIQUE INTERNATIONALE COMITÉ D’HONNEUR. Jhr. Dr. J. W. Quarles van Ufford, Commissaire de la Reine dans la Province de Zélande Middelburg. Jhr. W. Z. van Teylingen, Chambellan de Sa Majesté la Reine Oostkapelle. Dr. H. F. Lantsheer, Chambellan de Sa Majesté la Reine Oostkapelle. J. A. van Rompu, Membre de la députation permanente des Etats provinciaux de Zélande Terneuzen. Dr. J. H. M. Stieger, Membre de la députation permanente des Etats provinciaux de Zélande Goes. J. M. van Bommel van Vloten, Membre de la députation permanente des Etats provinciaux de Zélande Goes. A. D. F. van der Wart, Membre de la députation permanente des Etats provinciaux de Zélande Goes. C. P. Vogelaar, Membre de la députation permanente des Etats provinciaux de Zélande Krabbendijke Capitaine de Vaisseau H. J. van der Stadt Vlissingen. Lieutenant-Colonel G. Berghuys Middelburg. Dr. W. M. G. Jolles, Président du Tribunal d’Arrondissement Middelburg. Dr. W. F. E. Baron van der Feltz, Procureur de la Reine Middelburg. C. E. de Jonge, Directeur de 1’Enregistrement et des Domaines en Zélande et WEst-Brabant Middelburg. M. Fernhout, Bourgmestre Middelburg. C. A. van Woelderen, Bourgmestre .... Vlissingen. Dr. P. W. H. F. Tellegen, Bourgmestre . . Terneuzen. Dr. R. M. van Dusseldorp, Bourgmestre . . Goes. Jhr. Dr. J. Schuurbeque Boeye, Bourgmestre . Zieriksee. B. A. Th. M. Truffino, Bourgmestre .... kluist. J. C. L. A. Berkers, Bourgmestre Sluis. D. H UININK, Bourgmestre Verc. COMITÉ D'ORGANISATION. Dr. P. Dieleman, président . : Middelburg. Jhr. F. Beelaerts van Blokland Middelburg. G. J. Bensink Koudekerke. Jhr. Ir. J. L. Boreel Middelburg. P. DE Bruyne Middelburg. Jhr. Dr. A. F. C. de Casembroot Westkapelle. Dr. W. K. H. Dieleman, secrétaire .... Middelburg. Ir. J. J. van Leeuwen Middelburg. Dr. A. Meerkamp van Embden Middelburg. Dr. J. Moolenburgh Middelburg. Jhr. Dr. T. A. J. W. Schorer, secrétaire . Middelburg. Dr. S. S. Smeding Middelburg. Dr. B. D. H. TELLEGEN Middelburg. Ir. A. G. Verhoeven ’s-Gravenhage Dr. M. W. G. van der Veur Middelburg. Ir. J. P. Walland Middelburg. C. D. A. Zimmerman Middelburg. TABLE DES MATIÊRES. Page Avant-propos; Dr. P. Dieleman, Directeur de 1’Excursion en Zélande 9 La Zélande; L. van Vuuren, Professeur de Géographie humaine a 1’Université d’Utrecht 13 La genèse géologique de la Zélande; Dr. L b. Steenhuis a Haarlem 3/ L'anthropologie de la Zélande; P. J. MÉERTENSa Amsterdam 46 Apercu del’ histoire générale de Zélande; Dr. A. Meerkamp van Embden a Middelburg Les cours d’eau de la Zélande; Ir. F. L. Schlingemann a ’s-Gravenhage . /a Les conditions hydro-géologiques dans la province de Zélande; Ir. W. F. }. M. Krul, a ’s-Gravenhage. . 80 Dunes et digues de Zélande; Ir. J. J. van Leeuwen a Middelburg La digue maritime de Westkappele; Jhr. Ir. J. L. Boreel, Ingénieur du Polder V/alcheren 1L Fixation de terres alluviales; Ir. A. G. Verhoeven, Directeur du bureau technique des Domaines neerlandais a ’s-Gravenhage Les Polders; Dr. P. Dieleman a Middelburg 138 L’agriculture dans la province de Zelande; Ir. J. D. Dorst, Secrétaire de la Société Agricole Zélandaise a Goes 145 par Dr. P. Dieleman. L.S. Vous connaissez certainement la phrase de Raynal: ~La terre que j’habite; c’est moi qui I’ai rendue féconde; c’est moi qui I’ai embellie; c’est moi qui I’ai créée.” Veuillez m’excuser d’un peu de chauvinisme, lorsque je dis que la Zélande a été créée par les Zélandais, qui I’ont conquise sur la mer, en endiguant les terres qui la composent. La Zélande! Résultat merveilleux d’une terrible lutte contre la mer toujours menacante, résultat qui permet au Zélandais libre et indépendant de dire: „C’est moi qui lui ai opposé des digues défensives contre lesquelles se brise sa fureur!” Et notre paysan, libre depuis le moyen age, ajoute, a I’instar du poète: „C’est grace a moi que des villes superbes comme Middelburg et les autres pressent la vase et le limon de I’Océan.” Les armoiries zélandaises portent un lion nageant, a demi plongé dans les vagues, avec la devise: Luctor et Emergo. Cette devise exprime bien ce qu’est la Zélande. C’est dans ce pays que nous serons heureux de vous souhaiter la bienvenue, si vous y venez a I’occasion du Congrès International de Géographie. Vous serez les bienvenus dans notre archipel mystérieux, au milieu des iles et des presqu’iles des bouches de I’Escaut, de ce superbe fleuve qui, bien qu’il prenne sa source en France et soit le fleuve national de la Belgique, n’en est pas moins le fleuve de la Zélande, pays de I’Escaut par excellence, car la Zélande doit son origine et son importance a I’influence de I’Escaut. Chacune des iles a son caractère propre, ses coutumes, ses moeurs, ses patois, ses idees religieuses et ses opinions politiques; on pourrait parler des ~Etats-Unis” de Zélande! Ces lies distinctes, séparées, sont cependant unies par un caractère général dont le trait essentiel est le sens de la AVANT-PROPOS Généralement les Zélandais aiment la gaité, mais ils sont aussi trés religieux et trés sérieux. Ils savent „ridendo dicere verum”. La Bruyère a dit: „C’est rusticité que de donner de mauvaise grace. Le plus fort et le plus pénible est de donner: que coüte-t-il d’y ajouter un sourire?” Et c’est absolument la vérité, en Zélande, le sourire ne fait jamais défaut. Ici, le climat est doux a cause de la pénétration des grands estuaires, qui conservent la chaleur de I’été, et aussi un peu, vraisemblablement, gra.ce a I’influence du chaud Gulfstream. Le sévère Pascal a écrit: „On ne voit presque rien de juste ni d’injuste qui ne change de qualité en changeant de climat”. J’espère donc que nos hótes de I’été prochain jugeront favorablement nos moeurs et nos coutumes, se conformant ainsi aux usages de simplicité de notre pays. Et cela sera certainement possible a des congressistes qui savent qu’il a toujours et partout existé des gens comme nous. Octave Noël écrit trés justement dans son ~Histoire duCommerce du monde : ~le monde a vieilli, mais il a peu changé et 1 on y retrouve aujourd’hui les mêmes passions, les mêmes lois générales et les mêmes aspirations qu’a ses origines; on a la pérennité des mêmes faits sous la pression des mêmes causes, sous toutes les latitudes et a toutes les époques; c’est 1 unité et I’harmonie des lois qui président a I’échange et a de multiples manifestations, ainsi que la périodicité des phénomènes ou des crises qui I’affectent”. La confirmation de cette vérité sera le résultat du congrès et aussi celui de la visite a la province de Zélande. Nous avons tenu a apporter ,un soin particulier aux excursions, dont cette brochure est I'introduction importante, car ce sont des savants expérimentés et trés érudits qui ont écrit d’intéressants articles sur les sujets importants concernant la Zélande. Vous pourrez y lire des articles sur la géographie humaine, I’histoire du pays et du peuple, la géologie. liberté de conscience, de I’indépendance et de I’hospitalité. Toutes nos iles et presqu’iles portent la livrée zélandaise; la Flandre-Zélandaise aussi: partout vous trouverez un cachet de propreté merveilleuse qui témoigne de soins méticuleux. Nous leur sommes trés reconnaissants de leur grande bienveillance et nous espérons qu’ils seront récompensés par la visite d’un trés grand nombre de congressistes-excursionnistes. Vous verrez notre pays et nos petites villes, avec leurs magnifiques monuments. Vous verrez notre défense contre I’ennemi naturel, qui est aussi notre ami. Vous verrez nos dunes, nos digues de mer cuirassées de grands bloes de granit, ou fortifiées par des murs de ciment armé, nos digues qui entourent nos lies verdoyantes, comme des rubans verts. La digue rompue, tout peut être perdu. Pour éviter un tel cataclysme, il faut une vigilance perpétuelle, une énergie prête a lutter contre tous les dangers, une abnégation capable de tous les sacrifices. C’est un combat qui ne cesse jamais un seul instant, et cette lutte a formé le caractère d’une population. Mais n’a-t-elle pas donné ace peuple un caractère fier et tenace, prudent et laborieux? N’est-ce pas aussi a cause de cette circonstance que les Zélandais aiment tant leur sol, leur sol instable, souvent a la discrétion des flots, a la merci d’une tempête, maïs ou la vie est cependant tranquille, agreste et idyllique? N'est-ce pas le symbole de la vie humaine? Et n’est-ce pas la même chose partout oti règne la beauté? La Zélande, notre douce province, et ses habitants, vous attendent et vous recevront avec la plus grande cordialité. la genèse du territoire, la fluctuation des eaux, la grande lutte séculaire contre la mer, I’agriculture, les difficultés a surmonter pour se procurer de I’eau potable, I’antbropologie, les atterrissements, la nouvelle méthode de plantations des „schorren”, etc., etc. par L. VAN VüUREN, Professeur de géographie humaine a 1’Université d’Utrecht. La naiMance de La Zélande. Un auteur frangais a dit: ,,Le bon Dieu a créé le monde entier, hors les Pays-Bas, qui ont été créés par les Hollandais” 1). II y a une certaine vérité dans ces paroles. En effet la lutte a été assez dure. La partie oriëntale de notre pays diffère beaucoup en nature, en caractère, non seulement physiquement, mais bien sur aussi en structure sociale, de la partie occidentale. Cette dernière partie de la Hollande est constituée par des alluvions, 1’immense delta marécageux du Rhin et de la Meuse, de 1'Escaut et en partie même de la Tamise s’étendant au commencement du ,,holocène” (■—20.000) jusqu’a une ligne partant de 1’embouchure du Humber vers Cap Skagen. Durant cette période la terrasse alluviale a été formée, terrasse d’accumulation généralement nommée ,,la terrasse Würm”, qui est partout a la base des terres d’alluvions marines. D ès le commencement de la période holocène supérieure (■—5000) la mer du Nord reconquérait les terrains de cette delta immense et déposait sur les terres sabloneuses de la terrasse Würm 1’argile marine. Dans ces temps-la les dunes commengaient a se former dans une ligne de Calais jusqu’a Wieringen. Le climat se changeait en même temps, devenaitplus chaud et plus humide, et favorisait la formation des tourbières dans les lagunes entre les dunes et les terres diluviales. Or, d’un cóté la mer, de 1’autre cóté les crues des fleuves, menagaient constamment ces terrains. La menace du cóté de la mer était renforcée par les changements, qui s’accomplissaient pendant cette période dans la conduite de la mer du Nord. En premier lieu la hauteur du niveau *) „God schiep de Wereld uit het grondelooze niet" „Maar één land is er, dat hij menschen scheppen liet" Die menschen zijnde Zeeuwen". ZEELAND (LA ZÉLANDE) de la mer et par conséquent la hauteur de la marée montait constamment, et en second lieu la marée méridionale venant du cóté de I’Atlantique et passant par le Pas de Calais, s’accentuait de plus en plus. L’influence de ces deux phénomènes ne tardait pas a se faire sentir. Les raz de marée et la morsure sournoise des passes, aidés par les crues des fleuves, brisaient enfin la partie méridionale de la ligne protectrice des dunes. La mer se procurait de nouveau une entrée dans la lagune remplie d’une couche assez épaisse de tourbières, couvrant cette couche d’argile marine, mais formant en même temps de nombreuses passes en forme d’entonnoir, morcelant le terrain en diverses petites iles. Voila en quelques mots le sort drama – tique de la Zélande, qui, sans I’homme, aurait disparue du globe, engloutie par les vagues. Pendant les premiers siècles de notre ère commence la lutte opiniatre des premiers occupants du sol de ces petites iles. Cette lutte s’est perpétuée d’une génération a I’autre, et de nos jours elle n’a pas encore cessé. L’activité de L’bomme. La Zélande porte dans son écusson un lion héraldique, qui d’un mouvement fier surmonte les vagues prêtes a I’engloutir. La Zélande a inscrit la-dessous sa devise ~Luctor et Emergo”. Je lutte et j’émerge. Ces premiers occupants furent des bergers originaires de la Flandre. Le seul bétail qui pouvait se nourrir de plantes halophiles, seule végétation qui pousse dans ce sol d’une salinité trés forte, fut leurs moutons. Ils batissaient de petites collines, oü ils pouvaient se sauver, ainsi que leurs troupeaux, en cas de marée haute. De nos jours on trouve encore plusieurs de ces collines surtout a I’ile de Walcheren et dans le Zuidbeveland. Elles donnent un aspect remarquable au paysage (Vliedbergen). Dans ces temps reculés I'homme ne connaissait pas encore suffisamment la technique de maitriser les forces de la mer menacant constamment son existence. Nous ne connaissons pas exactement I’époque a laquelle les habitants ont commencé a construire les digues pour protéger d’une manière permanente leurs terres. Xous possédons pourtant des cartes anciennes, montrant encore le morcellement de ce pays. La plus ancienne de ces cartes date d’environ 1200. Ace moment la construction des digues était en pleine activité. II parait que I’on a commencé I’endiguement vers 1000. On établit la digue a une certaine distance du bord extérieur des terrains envasés par la mer, et assez élevée pour retenir I’eau, même en cas de marée haute. De cette manière on gagnait constamment de nouveaux enva- sements suffisamment émergés. Ces terrains endigués sont les polders de nos jours. Le terrain endigué était protégé contre I’eau de mer par les digues, mais dès ce moment commenqait une lutte contre I’eau pluviale confluant dans le nouveau polder. Dans cette lutte l’homme était aidé par le caractère des marées. La différence entre le niveau de I’eau de la marée haute et celui de la marée basse étant normalement de 4 m., donnait en général I’occasion de faire refluer I’eau du polder Let Poldert. Polder „Vrouw Belia". Lichtbeelden-Instituut. vers les passes, pourvu que la base du nouveau polder restat audessus de la marée basse. En ce cas il n’y avait qu’a établir dans la digue des écluses dont le nombre et les dimensions dépendaient de la surface du polder. Mais cette écluse devait être en état de se fermer au commencement de la marée haute. Ces écluses étaient construites toujours lors de I’achèvement de la digue. Après I’achèvement de tous ces travaux I’homme était maitre de la situation hydrographique. II pouvait régler dans le polder le niveau de I’eau souterraine et par conséquent le nouveau polder pouvait être cultivé, ce qui était impossible auparavant. De cette manière on ajoutait toujours de nouveaux polders aux autres de sorte que la Zélande se compose de nos jours en grande partie de polders nombreux. Du moment que le polder était endigué et que le dessècliement du sol avanqait la contraction du sol commenqait. II résulte de ce phénomène que les plus anciens polders ont le niveau le plus bas. C. ad. que les polders le plus récemment endigués, et par conséquent le plus rapprochés de la mer, sont les plus élevés. Les polders récents sont en général les plus fertiles et les plus ricbes. II va sans dire que la menace de la mer ne disparaissait point. Malheureusement I’tomme avait trop grande confiance en ses digues. A mesure que le nombre des polders s’accroissait il démolissait les digues des anciens polders. Ce procédé avait des conséquences désastreuses. Nous savons que surtout pendant les 15ème et 16ème siècles de marées trés hautes détruisirent a plusieurs endroits les digues, la mer reprit sa maitrise sur les terrains arrachés a son pouvoir. L’exemple le plus remarquable est la perte des immenses polders a I’est d’lerseke, connus de nos jours comme: „Het Verdronken Land van Zuidbeveland”. (1530—1570). Grace a la fertilité extraordinaire de I’argile marine, qui forme en grande partie le sol des polders, grace aussi au développement industriel de la Flandre avec ses grandes villes et sa nombreuse population, I’agriculture zélandaise a eu de bonne heure un développement prodigieux. Les lies zélandaises formaient avec la campagne flamande le véritable grenier des Pays-Bas. A cause de la fertilité du sol et de son aptitude, la culture du blé a joué jadis un róle capital et même exagéré dans I’exploitation agricole. Mais pendant les dernières années du moyen age, jusqu’au milieu du 17ème siècle, la Zélande a joué son róle dans le commerce et dans I’oeuvre coloniale des Pays Bas. Grace a leur situation géographique entre la Hollande proprement dite et la Flandre industrielle, grace aussi aux splendides voies de mer formées par les nombreuses passes, les Zélandais prenaient part au commerce qui se développait dans la période hanséatique entre les Pays Baltiques, I’Angleterre, la Flandre et la France. Longtemps Middelburg a été le centre des „marchands aventuriers”. Zieriksee, Vere, Goes, Vlissingen et aussi Bergen-op-Zoom jouissaient d’une prospérité assez grande, mais ne pouvaient se maintenir pendant le löème siècle, le siècle glorieux d’Anvers, située sur I’Escaut qui se jette dans la seule passé restée navigable pour les grands navires: de Honte ou Westerschelde (I’Escaut Occidental). II est vrai que par la clöture de I’Escaut, au commencement de I’insurrection contre I’Espagne, la Zélande a partagé dans la grande oeuvre coloniale de notre pays, surtout par I’initiative des émigrants flamands, ayant leur centre a Middelburg. Mais cette renaissance des villes commerciales de la Zélande n’a pas duré longtemps. Pourtant c’est dans cette période que la Zélande nous a donné les deux célèbres amiraux: De Ruyter et Evertsen! La prospérité et la gloire de cette période se peint encore de nos jours dans I’aspect splendide de ces anciennes villes de la Zélande. Dès lors Ia population de la Zélande a consacré sa vie a I’agriculture. Elle a gardé en grande partie son caractère champêtre et par son zêle, par son habilité, la Zélande se trouve maintenant a la première place comme région agricole. C’est ainsi que le peuple Zélandais est devenu une vraie population agricole. L’agriculteur zélandais montre une prédilection prononcée pour les cultures arabies a cause des qualités spéciales de I’argile marine qui forme en grande partie le sol des lies. Le caractère sémi-océanique du climat a favorisé cette prédilection. L’ agriculture et 1’éLevage. De cette manière ont été jetées les bases du développement agricole de la Zélande. Par conséquent I’élevage de la vache laitière, du mouton et du porc se trouvait toujours en Zélande au second plan. Seulement Pélevage du cheval de trait a fait, en rapport a\ ec la prédilection pour la culture, des progrès remarquables. Maison Écossaise, Vere. Lichtbeelden-Instituut. Dans les environs de Goes, d’lerseke-Kruiningen ou I’on trouve les polders les plus anciens de I’ile de Zuidbeveland et par conséquent a niveau bas, se trouve une surface assez importante de prairies permanentes occupée pour I’élevage de la vache laitière. Du reste la terre labourable de la Zélande est caractérisée en premier lieu par la fonction, qu’elle a remplie pendant des siècles pour I’alimentation des Pays Bas. Ce sont les céréales de la Zélande et surtout le froment blanc (de Zeeuwsche tarwe), célèbre, qui tenaient la première place. La seconde place était occupée jusqu’au commencement du 19ème siècle par la garance (meekrap) et d’autres plantes-racines, comme betteraves fouragères, pommes de terre et oignons. Parmi les plantes industrielles le lin, le colza, la moutarde blanche et noire, le pavot et le carvi se classent a peu prés dans eet ordre. La culture de garance a disparu dans la seconde partie du 19ème siècle a cause du développement remarquable de I’industrie des matières colorantes (aniline), mais on en voit encore de „Vainqueur van Herseur" nos jours dans le pavsage les tracés en forme de larges granges oü I’on distillait les racines pour obtenir la célèbre teinture rouge. Heureusement au moment de la disparition de la culture de garance commencait le développement merveilleux de la culture des betteraves sucrières. Aux plantes énumérées ci-dessus s’ajoutaient déja de bonne heure les plantes legumineuses comme les fèves et fèveroles, les pois et les haricots nains a écosser. La grande cride agricole. Dans la seconde moitié du siècle passé s’accomplissait dans ce système de culture un changement causé par la grande cnse agricole. En premier lieu les cereales, jadis importantes, devaient céder leur place aux cultures plus intensives et plus rémunératrices. Dans cette période critique se montra la force des agriculteurs Zélandais. Ils se sont eux-mêmes débrouillés, trouvant dans I’enseignement professionnel et 1 amélioration de leurs cultures les moyens les plus sürs pour combattre la concurrence d’outremer. La Société Zélandaise d’Agriculture fondée déja en 1843 a largement contribué ace succès. O est elle qui a organisé I’enseignement professionnel, le controle des produits agricoles, Froment blanc. Lichtbeelden- Instituut. le crédit mutuel et les co-opératives de production et d’achat. Pour la sélection il faut mentionner ici le travail méritoire du Wilhelmina-polder oü I’on a obtenu une nouvelle variété de pommes de terre nommée la „Bevelander”. Au développement de I’agriculture se joignit surtout au 20ème siècle le développement de I’horticulture. Surtout les vergers de Zuidbeveland avec leurs magnifiques paravents de peupliers donnent un aspect remarquable au paysage. Le sol riche et le climat favorable rendent possible I’horticulture avec ses produits exigeants. C’est dans I’horticulture que la partie de la population laborieuse qui ne peut pas trouver une place dans les cultures arabies est en état de gagner sa vie. Les statistiques suivantes montrent la situation de I’agriculture en Zélande qui est le résultat de l’aperfu que nous avons donné ci-dessus. Culture fruitière. Uitgever s-Maatschappij „Misset” Emploi du sol en 1935 (hectares). 1. Tcrrcs labourables 107.416 2. Prairies permanentes 33.963 3. Jardins en total 5.547 Jardins pour I’alimentation de la familie 2.388 Jardins maraichers pour la vente 490 Culture de semences potagères 0 Culture fruitière pour la vente 2.443 Pépinières Culture de fleurs ‘ Culture d’oignons a fleurs 1 • 4. Bois en total 1.014 5. Digues et bermes 5.064 6. Terrains incultes en total 3.989 Bruyère et sable Terrains de sable mouvant 33 Dunes 2.83 G 7. Jonchaies 8. Accrues, alluvions, etc 7.1G0 9. Eaux et marais °.532 10. Routes et chemins de fer 2.10.» 11. Terrains non imposables 3.488 12. Terrains batis et terrains d'agrément 3.12 < Total 178.158 La première statistique montre I’emploi du sol en 1935. On voit clairement dans cette statistique le róle prépondérant joué par la culture arable. Elle occupe 107.416 ha., tandis que les prairies permanentes n’atteignent qu’une surface de 33.963 ha. Les cultures arabies sont caractérisées par la statistique 11. STATISTIQUE I. Surface Produc- 1925/’34 Cultures de la Zélande. Siirfarp 1935 1935 ouriace ha. hl. ha. Froment d’hiver 28.905 43,3 17.929 Froment de printemps 004 33,3 475 Seigle 1.941 25,9 2.134 Orge d’hiver 842 43,2 1.037 Orge de printemps 5.548 50,1 4.702 Avoine 4.360 02,9 0.031 Sarrasin 13 17,9 8 Céréales en total 42.219 32.910 Fèves et fèveroles 1.867 36,5 2.253 Pois 9.827 28,4 10.230 Haricots nains a écosser 5.470 23,0 4.527 Plantes légumineuses en total 17.104 17.010 Colza 120 32,4 361 Aloutarde noire 2 14,0 8 .Moutarde blanche 59 24,5 134 Carvi (Prod. en sacs de 50 kg.) 308 27,7 529 Pavot (Prod. en kg.) 159 1.198,0 1.511 Lin 4.010 4.659 Semences 473 398 Autres plantes industrielles 54 145 Plantes industrielles en total 5.845 7.745 Pommes de terre de consommation 13.831 205,0 15.400 Pommes de terre de féculerie —* Betteraves a sucre (Prod. en 1000 kg.).... 12.834 41,4 18.000 Betteraves fouragères 5.631 5.632 Choux-navets et navets 179 277 Carottes fouragères 179 316 Chicorée (Prod. en 1000 kg.) 54 36,0 104 Oignons (Prod. en sacs de 50 kg.) 1.800 423,0 1.850 Autres plantes racines 13 Plantes racines en total 34.508 • 41.652 Trèfle 4.328 4.990 Luzerne 1.448 1.711 Prairies temporaires 1.780 1.872 Autres fourragères 98 108 Plantes fourragères en total 7.654 8.681 Jachère 26 54 Terres labourables en total 107.416 j 108.058 Prairies permanentes en total 33.963 j ■— 34.545 Tardins en total 5.547 I 5.247 STATISTIQUE II Les chiffres des productions par ha. que I’on trouve dans la statistique II pour les diverses cultures parlent pour euxmêmes. Ils donnent la preuve de I’habilité des agriculteurs zélandais et de la fertilité du sol. La statistique 111 donne les chiffres de I’étendue et du nombre des exploitations agricoles et horticoles en 1930. On voit que 40,8 % des exploitations sont exploitées par les propriétaires. Ce pourcentage est le plus haut dans la classe des exploitations de I—s ha.: 43,9 %. Le nombre total de ces exploitations atteintles 5.407, eest a peu prés la moitié du total des exploitations. Quant aux résultats financiers des exploitations agricoles en Zélande nous sommes en état de donner les chiffres suivants de 284 exploitations controlées pendant 1934/1935. STATISTIQUE 111. Étendue et nombre des exploitations agricoles et horticoles en 1930. a. Nombre des exploitations. b. Pet. du nombre exploité par les propriétaires. c. Pet. de I’étendue exploitée par les propriétaires. I—s ha. s—lo ha. 10 —2O ha. 20—50 ha. ab c ajb | c a|b|c a|b c 5407 42,9 43,1 1915 38,1 I 39,4 1650 37,9 39,2 1776 |42,8 40,5 50-—lOO ha. 100 ha. et plus Total abc a bcabc 478 j‘29,7 29,1 19 j.52,6 | 69,5 11245 |40,8 | 38,9 II faut prendre en considération, par rapport a ces chiffres, qu’il s’agit d’une année anormale a cause de la crise mondiale. Ces exploitations avaient une étendue de 7238 ha. de terres labourables et 2795 ha. de prairies permanentes. Le produit brut par ha. était en florins 308,07 et le produit net 39,23. II s’ensuit que les céréales occupaient en 1935 une surface de 42.219 ha., tandis que les plantes légumineuses, racines et industrielles occupaient une surface de 57.517 ha. Ces chiffres montrent que les céréales ont cédé la première place aux autres cultures. Quoique le résultat obtenu par I’agriculture en Zélande soit magnifique, il y a un revers de la médaille, propre du reste a 1 occupation créatrice dans toutes les régions agricoles. En premier lieu la surface des terres labourables est limitée, en second lieu il y a une limite économique de la surface qui rend rapportable 1 exploitation de culture arable. La première limite est déja depuis longtemps atteinte (voir la statistique 11, il n y a plus que 26 ha. jachère), la seconde est déja depuis longtemps franchie. Ces phénomènes se font ressentir dans le problème de la population. Les parents ne sont plus en état de trouver une nouvelle exploitation pour leurs enfants. De nos jours on peut trouver en Zélande plusieurs fermes, oü les enfants ne se marient pas ou trés tard. Ils restent a la ferme paternelle, n’étant pas en état de commencer une propre exploitation. II en résulte que dans la province de Zélande les naissances ont diminué d’une manière inquiétante. Les chiffres donnés ci-dessous mcntrent ce phénomène. La popuLalion. Ferme de Zuidbeveland. Lichtbeelden- Instituut. 1850-’54 1855-'59 1860-’64 1865-’69 1870-’74 1875-’79 1880-’B4 1885-’B9 339,64 313, 327,95 332,15 339,04 330,97 304,16 303,36 1890-’94 1895-’99 1900-’O4 1905-’O9 1910-’l4 1915-’2O 1921-’25 1926-’3O 296,46 288,48 269,15 237,55 211,96 187,83 171,75 146,50 Pour rendre possible une comparaison on trouve ici les chiffres concernant cette diminution dans les autres provinces des Pays Bas pendant la période de 1850 a 1930. Provinces 1850—1854 1926—1930 Noordbrabant 307,04 254,14 Gelderland 289,50 191,88 Zuidholland 343,57 152,54 Noordholland 301,14 133,12 Zeeland 339,64 146,50 Utrecht 323,82 169,16 Friesland 276,40 165,14 Overijsel 285,17 185,28 Groningen 285,72 156,55 Drente 273,69 201,43 Limburg 285,62 235,09 On voit que le peuple de la Zélande, supérieur, non seulement du point de vue anthropologique, mais aussi du point de vue de sa force intellectuelle et de son caractère, se trouve a peu prés a la fin de la sombre liste. Seulement la Hollande Septentrionale a atteint un chiffre absolu plus bas, maislepourcentage de la diminution est plus grand en Zélande. Dans la Hollande Septentrionale agissaient les mêmes facteurs, mais la diminution y était agrandie par I’accroissement des grandes villes, que I’on ne trouve pas en Zélande. Cette influence est Nombre moyen des naissances légitimes annuelles sur 1000 femmes au-dessous de 50 ans. Si nous appliquons la méthode de Bürgdorffer en fixant la mortalité naturelle pour la Zélande a 1000: 60 = 17, on voit clairement, que le peuple de la Zélande est a peine en état de se maintenir. Nous savons que ce peuple religieux fait tous ses efforts pour combattre ce danger. Les efforts pour I’acquisition de terres labourables, I’intensification du procés agricole en avanfant 1 horticulture, qui exige un grand nombre de main d oeuvre, 1 avancement des cultures des plantes racines, qui donnent a leur tour du travail a beaucoup plus de mains que la culture extensive des céréales, sont les principaux moyens qu’on a appliqués. II y a encore I’industrialisation. Je ne crois pas qu’on puisse attendre en Zélande un grand succès par ce moyen. De génération en génération les Zélandais sont des agriculteurs, des marins ou des pêcheurs. Ils n’aiment point la vie d’ouvrier Industriel. II est vrai, qu’a Vlissingen, sur I’ile de Walcheren, a Terneuzen, Sluiskil et Sas van Gent, lelong du canal de Terneuzen a Gent dans la Flandre Zélandaise, on trouve une industrie assez remarquable, mais je ne crois pas que ce soient des agriculteurs Zélandais qui travaillent dans ces usines. Ils vont chercher leur vie ailleurs dans I’agriculture, dans les nouveaux polders de Wieringen- ou dans les pays d’outremer. En outre on cherche la solution par moyen d’une mobilité sociale. Les enfants de nos agriculteurs Zélandais cherchent une autre profession. On les trouve a nos universités, dans I’instruction publique et dans les autres professions intellectuelles. Nous ne pouvons qu’espérer que ces moyens auront pour résultat que la belle race saura se maintenir en pleine force, aussi dans I’intérêt général du peuple néerlandais. énorme. Selon les dernières données (Communication no. 3 du Bureau Central de la Statistique, Mars 1937) la diminution des naissances sur 1000 de la population moyenne a été de 12%, pendant la période de 1930 a 1935. Pour la Zélande elle était pendant la même période de 9,8%, c’est a dire que les naissances sur 1000 de la population moyenne en Zélande reculaient de 19,2 en 1930 a 17,3 en 1935 = 9,8 %!!! Nous avons déja mentionné que la population Zélandaise est d’un caractère profondément religieux. Au moment du recensement de 1930 on comptait: Réformé Réformé 1 c.f„ ~laoo< 1 Luthérien néerlandais | chrétien j Reforme <1899) j évangélique HFHF| H F j H F 59121 60342 959 965 13678 14493 414 442 Catholique Israélite | Sans culte j HF|HF | H F |_ 31345 30767 j 93 94 I 8734 6747 Les chiffres conlirmert le caractère religieux de la population Zélandaise. Seulement les provinces du Brabant et du Limburg montrent un même petit nombre degens „Sans culte”. II faut encore mentionner une statistique trés intéressante, publiée en mai 1937 par le Bureau Central de la Statistique concernant I’influence de la religion sur la diminution des naissances. Les div-ers cultes ont été combinés en quatre grands groupes: Réformés, Catholiques, Israélites et „Sans culte”. Pour la Zélande on a obtenu le résultat suivant: Diminution des naissances sur 1000 femmes mariées au-dessous de 50 ans, de 1909/1910 a 1935 Réformés Catholiques Israélites Sans culte 44,55 % 37,83 % 4,43 % Comparée avec celle des autres provinces la diminution chez les catholiques de Zélande est la plus grande, tandis que pour les réformés on trouve seulement chez les réformés du Limburg un pourcentage, qui est plus haut. II est trés intéressant que dans le Limburg la diminution chez les catholiques est a peu prés aussi grande que dans la Zélande (37,44 %). La diminution peu considérable chez les ~Sans culte” est difficile a interpréter. Le Bureau de la Statistique est d’opinion, que chez les ~Sans culte” la diminution des naissances a déja commencé antérieurement. La religion. Le 1 janvier 1936 la population de la Zélande montait a 253.005 (127.276 H. et 125.729 F). Elle gagnait pendant 1935 par I’excédent des nés vivants sur les décès 1094 H. et 938 F. et perdaitpar I’excédent des inscrits sur les radiations de 379 H. et 560 F. La densité de la population (nombre d’habitants par km.2 terre) était en 1830 82,8; en 1920 133,8; en 1930 138,8 et en 1936 141,7. Le chiffre de densité est la plus basse de toutes les provinces des Pays-Bas excepté Drente (en 1936 89,5). L’ alimentation d’eau potabie. L alimentation d’eau potable a été depuis les temps les plus reculés de grande importance pour la Zélande. Le problème ét Alt difficile a résoudre surtout dans les iles, qui n’ont pas de dunes lesquelles ont en général un réservoir abondant d’eau potable. L eau qui se trouve dans les fossés n’est quelquefois que modérément salée, mais trop saumatre pour être employée comme eau potable. Pour le bétail on creusait des puits peu profonds. Mais l’eau obtenue de cette manière ne pouvait être employée par la population. Même en 1911, I’année anormalement sèche, l’eau fut envoyée par train a Goes. Pour Zuidbeveland on a résolu le problème en construisant la prise d eau dans les terres diluviennes de la terre ferme aux en\irons de Woensdrecht-Ossendrecht et un réseau de plus de cent cinquante km de longueur. L’ile de Zuidbeveland est reliée depuis 1861 par une digue de chemin de fer a la terre ferme et c est lelong de cette digue, que passa la conduite d’eau. A présent cette conduite se trouve bien enclose dans le nouveau polder ~Kreekrak”. On fait a présent aussi une conduite d eau de Zuidbeveland a Walcheren pour procurer a cette ile le même eau potable d’Ossendrecht. Pour la Flandre Zélandaise le problème est aussi résolu; on reqoit pour le milieu de ce pays déja de I’eau excellente d une grande prise d’eau prés de Sint-Jansteen prés de Hulst. L’ile de Walcheren reqoit l’eau de ses dunes. Foute conclusion tirée de ces chiffres est dangereuse, sauf celle que la diminution des naissances est en pleine activité chez tous les cultes! II va sans dire que la circulation dans un pays comme la Zélande offre des problèmes énormes. En ce qui concerne le raccordement des lies par chemin de fer a la terre ferme ce nest qu en 1864 que la digue fut construite dans le Kreekrak oü passé a présent le chemin de fer de Bergen op Zoom a Vlissingen. Mais le barrage du Sloe entre les lies de Zuidbeveland et Walcheren (le Sloedam) na été construit qu’en 1870—1871 après des négociations de plusieurs années avec le gouvernement beige. De ce moment le port de Vlissingen, Middelburg et Goes sont raccordés par chemin de fer au réseau de la terre ferme des Pays-Bas. Par la construction de ce chemin de fer le Sloe et le Kreekrak étant barrés par la digue, les Pays-Bas étaient obligés de faire creuser de nouvelles passes pour la navigation d’Anvers vers le Rhin. Cette obligation donna naissance au canal a travers Zuidbeveland de Hansweert a Wemeldinge, remplafant la passé du Kreekrak et au canal a travers Walcheren, de Vlissingen a Vere, passant par Middelburg, remplajant la passé du Sloe. Le canal de Zuidbeveland est devenu un des canaux les plus fréquentés de I’Europe. La statistique ci-dessous en donne la preuve: Ëcluses de Hansweert (y compris les navires de mer). an nombre des navires capacité de charge 1931 . . . 81.475 27.480.000 1932 . . . 77.484 24.840.000 1933 . . . 73.874 24.762.000 1934 . . . 80,123 26.983.000 1935 . . . 77.208 27.219.000 L élargissement du canal étant devenu nécessaire est en pleine activité. En même temps le pont pour le passage du chemin de fer et pour la grande route seront soulevés de sorte que les plus grands navires puissent passer sans retard. Le grand roi Guillaume ler a déja fait creuser le magnifique canal de Perneuzen a Gand, qui donne de nos jours I'accès La circulation. Ëcluses de Terneuzen (navires de mer y compris). nombre des capacité de charge en an navires S.T. de 1000 kg 1931 . . . 34.566 11.006.000 1932 . . . 32.506 10.159.000 1933 . . . 31.976 9.961.000 1934 . . . 32.841 9.995.000 1935 . . . 31.187 9.778.000 Un service provincial établit le raccordement entre les iles de Walcheren et la Flandre Zélandaise avec de nombreux bateaux a moteur passant par le Honte ou Westerschelde. Deux de ces lignes prennent leur point de départ a Vlissingen pour le raccordement de Vlissingen a Breskens et I’autre pour le raccordement de Vlissingen a Terneuzen. Deux autres prennent leur point de départ a Hansweert et a Hoedekenskerke. Les bateaux partant de Hoedekenskerke établissent la communication avec Terneuzen, ceux partant de Hansweert avec Walsoorden. Le raccordement des iles de Walcheren, Noord- et Zuidbeveland avec les iles de Schouwen et Duiveland, St. Filipsland et Tolen s’accomplit par divers services, prenant leurspoints de départ a Vere, a Kortgene et Zijpe, Stavenisse, lerseke, etc. Le Honte ou Westerschelde forme la route internationale pour le grand port d’Anvers. Assis sur la terrasse d’un petit restaurant a Hoedekenskerke on peut voir de tout prés passer les pavillons du monde entier flottant sur les steamers qui viennent de I’Océan se rendant vers le port d’Anvers etd’autres qui sont partis de ce port pendant la marée pour continuer leur voyage. Du port de Vlissingen partent une fois par jour les steamers vers I’Angleterre en correspondance avec les trains rapides qui transportent les voyageurs de toutes les capitales de I’Europe. au port de Gand qui se developpe d’une manière merveilleuse. La statistique ci-dessous montre la valeur économique de ce canal: La pêche. La pêche dans les fleuves et les estuaires de la Zélande a été depuis les temps les plus reculés un des principaux moyens II va sans dire que dans la Zélande se composant toute entière de polders entourés de digues, la construction des routes pour la communication intercommunale sur les lies offrait maintes difficultés. Jusqu’au commencement du 20ème 'siècle I’on peut dire que ces routes étaient en général dans un état déplorable surtout en automne pendant la récolte des betteraves. De nos jours I’amélioration des routes a fait de grands progrès, de sorte que c’est un plaisir de circuler en Zélande en auto. La difficulté reste toujours lors qu’on doit se rendre d’une ile a I’autre par moyen de bateau. La grande route internationale de Rozendaal Bergen-op-Zoom—Goes —Middelburg.—Vlissingen est de nos jours en état supérieur admettant la plus grande vitesse. L’ile de Tolen est récemment raccordée a la terre ferme par moyen d’un pont fixe sur le „Eendracht.” „Ostréiculture”. Lichtbeelden-Instituut. Malheureusement les résultats de la pêche qui avaient beaucoup souffert de la crise mondiale, ne se remettent pas encore. Tandis que la pêche des diverses espèces de poissons montait en 1931 a 9.283.664 kg. avec une valeur de plus d’un million de florins, I’on attrapait en 1936 11.220.601 kg. n’ayant qu’une valeur de 577.070 florins. La production des huitres et des moules dans les fleuves de Zélande sou ff rede nos jours d’une situation critique. Tandis qu’en 1926/27 la production montait en total encore a une valeur de 2.731.230 florins la valeur n'était en 1935/36 que 1.029.281 florins. La quantité était a la saison 1926/27 environ de 45 millions kg. tandis que dans la saison 1935/36 la quantité était environ de 37,5 millions kg. Les statistiques IV, V et VI montrent le nombre des bateaux de pêche enregistrés dans les communes au bord des fleuves et estuaires de la Zélande et les résultats de la pêche de poissons et de la production des huitres et des moules. d’existence pour la population. A la pêche des diverses espèces de poissons se joignait I’ostréiculture principalement exécutée dans I’Escaut oriental prés de Zuidbeveland. Les huitres renommées de la Zélande sont originaires de cette culture. On exploite environs 3 ou 4 mille ha. et I'on se sert d’environ 120 bateaux a moteur pour la culture. La commune dTerseke forme la station centrale et existe a peu prés exclusivement de cette culture et de la récolte des huitres. Pendant les dernières années I’écrevisse est redevenu un article de commerce pour Zuidbeveland. II parait que les écrevisses trouvent une bonne demeure sous les bloes de basalte couvrant le pied des digues. En outre la pêche des moules, des crevettes, des caracoles est assez importante. NOMBRE ET TONNAGE BRUT EN M3 DES BATEAUX DE PÊCHE DE CHAQ.UE SORTE ENREGISTRÉS DANS LES DIVERSES COMMUNES EN 1936. Voiliers Bateaux Bateaux Bateaux i • demi, , demi- ~ m , . r-y y -I a a 4. > pontes lotal Communes ou les pontes vapeur moteur et bateaux pour la e,a' non-pontés pêche cotière sont . . , a> a> o i w o o enregistres u bo u bot- bo £ bps 60 Cf-ce£c£c£c oCo£o£o^oC z | £ Z £| s | £ z Hz £ Communes au bord des fleuves et des estuaires de la Zélande Bergen op Zoom .... —* 11 377 11 406 23 49 45 832 Biervliet • 1 29 —* 1 29 Burg 1 21 2 Filippine 16 838 10 375 5 28 31 1241 Goes 2 60 I 1 43 64 Grauw 3 137 19 768 3 21 25 926 Haamstede 17 —* | 17 Herkingen 13 13 Hoedekenskerke 1 21 2 Hontenisse 3 285 2 72 222 7 379 Hoofdplaat 1 1 1 1 lerseke 1 127 117 6244 20 957 44 113 182 7441 Kattendijke 24 24 Klinge 10 296 6 151 1 4 17 451 Kortgene • 25 25 Krabbendijke 4 147 2 7 6 154 Middelburg —* 1 21 2 Nieuw-Vosmeer —• j 35 35 Oost- en West-Soeburg 2 8 2 8 Ouwerkerk 24 24 Rilland-Bat 1 8 1 31 3 6 5 45 St. Filipsland 24 24 Stavenisse 1 1 1 1 Terneuzen •—< •—« 6 91 2 79 18 42 26 212 Tolen 1 142 10 605 24 1024 12 60 47 1831 Wemeldinge 1110 – j 13 2 113 Wissekerke ■— • • 24 24 Wolfaartsdijk ■— 1 21 2 Zaamslag •—* 2 6 2 6 Zieriksee 15 | 692 1 18 2 21 18 731 STATISTIQ.UE IV. Escaut |; Escaut Espèces de poissons, i oriëntale | oriëntale Escaut crustacés et mollusques Partie j Partie Grevelingen occidentale lotal oriëntale occidentale kg }FI | kg F1 Ij kg F1 ü|Fl ij ki fT~ 1. Hareng 4.491 1.100 |[ 1.900 228 j| G. 391 1.328 2. Hareng jeune J jj | 3. Anchois 48.083 15.867 j I j 48.083 15.867 4. Esprot —• – jj . .—-ij .—. —. .—. —. . 5. Flet commun 876 403 6.560 2.325 j 2.765 1.339 12.855 5.237 jj 23.056 9.304 6. Anguilie 385 192 jj 825 634 210 128 1.670 1.253 j 3.090 2.207 7. Eperlan —* -- j .—. . —. —. j . 8. Orphie 2.458 1.770 500 120 j 2.958 1.890 9. Raie bouclée 2.715 481 1.650 495 840 114 jj 5.205 1.090 10. Limande 34.190 4.113 22.920 690 220.545 25.631 j 277.655 30.434 11. Maquereau 7.800 795 . 7.800 795 12. Diverses espèces de poissons 1.240 300 12.087 4.469 j 6.550 4.172 24.885 14.184 44.762 23.125 13. Blanchaille 1.105.131 22.181] 942.826 18.108 6.145.265 110.542 8.193.222 150.831 14. Crevette j . 359.073 49.246 1 395.242 53.250 1.062.707 170.110 j 1.817.022 272.606 15. Homard 5.026 5.610! 12.687 16.891 j 2.408 2.869 46 53 j 20.167 25.429 16. Crabe 14.800 740 j 24.125 3.278] 32.955 4.075 71.880 8.093 17. Caracole (bigorneau).. . J 179.610 10.777! 65.500 3.810] 43.200 1.728 7.470 523; 295.780 16.838 18. Bucarde comestible. .. . j 264.875 2.007 264.875 2.007 19. Buccinum undatum .. .. j 3.500 280 92.030 10.327 34.275 4.456 129.805 15.063 . 20. Mye de Sable 8.850 163 8.850 163 total en 1936 270.984 38.321 1.713.858 117.769 ’ 87.202 7.782.123 333.778 11.220.601 577.070 total en 1928 387.600 | 52.610 1.433.459 179.819 599.234 100.796 2.217.292 322.174 4.637.585 655.399 STATISTIQUE V. RËSULTATS DE LA PÊCHE DANS LES FLEUVES ET LES ESTUAIRES DE LA ZÉLANDE EN 1936. STATISTIQUE VI. PRODUCTION DES HUÏTRES ET DES MOULES DANS LES FLEUVES DE LA ZÉLANDE EN 1936. Huitres Moules Total 1936 Quantité Valeur | Quantitó Valeur |j Quantité Valeur y Mois Pièces kg F1 ]} kg F1 kg F1 janvier 906.939 63.116 36.281 3.658.300 69.269 3.721.416 105.550 février 941.759 64.725 39.751 2.629.000 52.547 2.693.725 92.298 mars 647.464 44.839 27.049 1.943.100 40.962 1.987.939 68.011 avril 269.919 17.740 9.811 454.100 9.690 471.840 19.501 mai 8.792 581 313 28.724 631 29.305 944 juin _ ~ 944.400 20.830 944.400 20.830 juillet _ _ 3.333.070 81.185 i 3.333.070 81.185 aoüt 4.974 344 275 3.800.540 91.833 3.800.884 92.108 septembre 263.644 19.761 19.809 4.548.340 109.091 4.568.101 128.900 octobre 851.954 58.400 53.151 I 5.834.349 143.775 5.892.749 196.926 novembre 1.374.225 93.220 81.457 5.582.694 135.501 5.675.914 216.958 décembre 2.875.833 192.169 166.744 5.215.988 127.255 5.408.157 293.999 Total 8.145.503 554.895 434.641 37.972.605 882.569 38.527.500 1.317.210 par Dr. J. F. Steenhuis. Le géograpbe étranger qui arrivé par un cöté quelconque a proximité de la Zélande, sera aussitöt frappé par deux faits: sa formation dans la mer et par la mer, et I’irréalité des frontières administratives dans le sens que leur donne la Science naturelle. 11 peut entrer dans la Zélande par la mer, par I’Escaut, par les bouches de la Meuse, par la Belgique et, grace a la puissance créatrice de nos ingénieurs, par les terrains hauts du Brabant. Dés qu’on a dépassé les dunes maritimes jeunes, peu élevées et relativement étroites, que I’on vienne du cöté de la mer ou d'ailleurs, on arrivé dans le pays des polders d’argile marine, ou I’on rencontre par-ci par-la des terrains sableux, et dans le pays des digues. L’ile de Goeree présente le même aspect que celui de l’ile de Voorne: un rivage de dunes morcelées comme laisse de terrains plats et étendus au milieu de cbenaux et de bras de rivière, s’étendant parfois aperte de vue. On dirait une contrée sortie toute entière de la mer: le blason zélandais dont le lion porte comme souscription ~luctor et emergo” est le symbole de cette formation. L’observateur entrera naturellement plus avant dans les détails, mais pour I’fiomme qui pénètre pour la première fois dans les eaux zélandaises, dans les prés et les cbamps, c’est la vue générale qui le frappe le plus et reste gravée dans sa mémoire. L’auteur de cette étude se propose de donner un bref apercu paléogéographique de la genèse géologique, afin que la vue générale soit dépouillée des voiles de I’invisible ou, en d’autres termes, afin que la vue intellectuelle y ajoute I'image régionale. Prés de la dernière station située sur le territoire du Brabant, du cöté de la bruyère, on a exécuté entre le 22 juillet 1912 et le 9 mai 1914, un forage d’une profondeur de 1205 mètres. Au-dessous de 1174 m.—A.P.0), le calcaire viséen du ) A. P. signifie étiage d’Amsterdam. LA GENESE GÉOLOGIQUE DE LA ZÉLANDE Ce profond forage de Woensdrecht constitue pour ainsi dire I'avant-poste de nos connaissances au sujet de tout le tertiaire et de presque tout le paléogène de la Zélande. Inutile de démontrer que les résultats stratigraphiques de ce forage, après son achèvement, étaient souvent rattachés a leur importance pour I’Europe septentrionale et occidentale et que I’endroit géographique de la Zélande actuelle se trouve indiqué sur les cartes paléogéographiques. Ce que nous connaissons de la genèse géologique de la Zélande est fondé, quant aux formations antérieures a I’holocène supérieur qui a été déposé entièrement ou presque aux temps historiques, sur des fouilles accidentelles et transitoires effectuées dans les terrains plus anciens c’est-a-dire pléistocènes, et sur le mince affleurement du scaldisien des deux cötés de la frontière néerlando-belge, sur les résultats des forages d’eau et de ~brongas” (gaz des marais, méthane) et sur les recherches relatives a la qualité du sol. Surtout celles-ci sont les plus nombreuses. Elles sont répandues sur presque toute la province, vu les travaux hydrauliques et ceux qui se rapportent a I’entretien ou au redressement des digues. Quoique I’on puisse chercher partout de I’eau, on ne trouve de I'eau potable, outre dans les dunes, que le long de la carbonifère inférieur était atteint, recouvert du carbonifère supérieur stérile et improductif, d’une épaisseur de 257 m. Entre 680 et plus de 917 m.—A.P., se trouve le crétacé, c’esta-dire la craie de Maastricht, la craie de Nouvelles et la craie de Herve, puis le crétacé supérieur. L’éocène atteint même une épaisseur de 462 mètres. Cette couche se compose de 1’ asschien, du bartonien, du laekénien, du bruxellien (facies panisélien), de I’yprésien, du landénien supérieur, du landénien inférieur et du heersien (paléocène). Au-dessus, on a foré successivement le rupélien inférieur (9 m), le rupélien supérieur (91 m), le miocène moyen (boldérien d’Edeghem) (25 m), le miocène supérieur (sables noirs d’Anvers) (10 m), le pliocène inférieur (diestien) (18,60 m), le pliocène moyen (poederlien-scaldisien (26,40 m), le pléistocène inférieur marin (icenian) (16 m), le pléistocène inférieur fluviatile (16,20 m) et I’holocène (6,40 m). Voici donc, en substance, ce que nous savons: nous connaissons en son entier ou partiellement I’asschien de quelques endroits de Zeeuwsch-Vlaanderen, de Vlissingen (Flessingue) et peut-être également de Goes. Les chiffres de la hauteur de la couche supérieure, qui varient entre 18 (Groede) et environ 100 m (Vlissingen) A.P., sont tous beaucoup plus élevés que le chiiïre de AVoensdrecht (218 m—A.P.). En outre, il est possible de partager Zeeuwsch-Vlaanderen en deux territoires: une partie oriëntale avec des chiffres entre 54 (Sluiskil) et 88 m (Neuzen) —A.P., a laquelle seront rattachés Vlissingen et Goes, et une partie occidentale avec des chiffres entre 18 et 30 m—A.P. On peut admettre a ce sujet une explication tectonique: des failles en escalier exclusivement vers le bas mais a une allure ou dans une mesure différentes, soit également vers le haut. La direction de ces failles sera peut-être a peu prés celle du S.E. au N.0., mais on n’en sait pas encore les particularités. On ne connait que peu de dates relatives a I'oligocène inférieur ou tongrien. On en sait davantage en ce qui concerne I’argile septarienne ou rupélienne de Zeeuwsch-Vlaanderen, de Zuidbeveland, de et de Schouwen. Pour Haamstede, I’ile de Schouwen et Goes, les chiffres de la profondeur sont du même ordre que ceux de Woensdrecht, c’est-a-dire 133—137 (H.), 97 (G.) et 118 m—A.P. frontière, dans les terrains sableux. De la vient qu’un réseau de forages de mailles assez étroites se trouve répandu sur toute la province. En 1925, le nombre de forages s'élevait a 445 et il a augmenté depuis lors de plus de 100. En outre, depuis quelques années, on s’est occupé de la Zélande en ce qui concerne I’établissement de la carte géologique. Quoique la carte géologique de toute la province ne soit pas encore achevée, les travaux préparatoires sont terminés pour une grande partie. De plus, I’état-major du ~Rijks Geologische Dienst” (service géologique du Royaume) et la section de la carte géologique qui y est rattachée, ont si sérieusement discuté les différents problèmes, que le présent article, qui semble être un peu prématuré, n’aura pas vieilli dans quelques années. On peut en conclure que Haamstede ainsi que Goes appartiennent a la bordure marginale ou occidentale du massif de Woensdrecht (zone de massifs de Rozendaal—-Hasselt), et que la partie occidentale de Zeeuwsch-Vlaanderen dans le sous-sol de laquelle on constate Fabsence compléte du tertiaire postéocène – peut être considérée comme un massif élevé qui se relie au massif de a travers le reste de ce terrifcoire. L’auteur préfère se taire au sujet des particularités de la surface oligocène moyenne (rupélienne). Entre le rupélien supérieur et le scaldisien on trouve partout des couches de sables glauconifères que I’on n’a pu subdiviser en boldérien, anversien et diestien. Les chifires de la profondeur de la partie supérieure de toutes ces couches —• prise comme unité présenten! a peu prés le même aspect que celui de I’argile septarienne, tandis que les chiffres de I’épaisseur diminuent d’autant plus que I’on s’éloigne de la zone de broyage occidentale 53,60 m, Goes 42,50 m, Haamstede 27 a 28 m, Zeeuwsch-Vlaanderen 2,50 a 14 m). Presque a cbaque point, sauf en Zeeuwsch-Vlaanderen occidentale, on trouve, immédiatement au-dessus du sable glauconifère les sables du pliocène moyen ou du scaldisien, dans lesquels la glauconie est rare. On trouve le scaldisien a une profondeur qui augmente vers le nord, mais pourtant d’une épaisseur assez invariable et qui s’élève pour Woensdrecht a 26,40 m, pour Goes a 20,50 m et pour le reste a 14 m au maximum. On trouve l’affleurement dans la colline oü est situé le village de Nieuw-Namen ou De Kauter (hameau). En ce qui concerne le paléogène il est vraisemblable et quant au néogène il est certain que I’endroit de I’écorce terrestre qui s'appelle maintenant Zeeland, et qui porte ce nom de plein droit, a toujours fait partie du fond de la mer. Nous ne connaissons pas encore de sédiments marins Les chiffres sont différents d'une part pour Kapelbrug, St.-Jansteen, Klinge et Hulst, d’autre part pour le reste de Zeeuwsch-Vlaanderen et Walcheren: 6 18, 16 —25 et 38—43 m—A.P. du pliocène supérieur, mais nous avons observé, excepté en Zeeuwsch-Vlaanderen et Walcheren, que le pléistocène inférieur marin ou fluviomarin (icenian) dont la formation est rangée dans le günzien, formele toit de la mer scaldisienne. Par opposition avec les sédiments tertiaires, I'icenian présente le caractère des dépots littoraux: la faune des mollusques présente de plus en plus, de bas en haut, le caractère des habitants d’une mer peu profonde et de basfonds, tandis que le sable, qui est assez souvent grossier, est mêlé de cailloux du bassin du Rhin et de la Meuse. Au commencement du pléistocène, Zeeland appartenait au delta de ces fleuves. Les changements de climat se réfléchissent dans la variation graduelle de la forme des mollusques observée dans le sous-sol de toute la partie occidentale des Pays-Bas. A ces phénomènes s’étaient ajoutées une regression de la cöte et une diminution de Tinfluence marine. Tandis qu’au commencement du pléistocène inférieur la cote suivait la partie nord de la Flandre et traversait peut-être Walcheren, le fond de la mer auquel s’étaient ajoutés des cailloux fluviatiles constituait de plus en plus une partie integrante du pays, jusqu’au moment ou, après le günzien, se forma un territoire marécageux avec une faune de mollusques d'eau douce et terrestres. Zeeland appartenait, avec la partie occidentale du Brabant, la partie septentrionale de la Belgique, Utrecht et la Hollande, a un terrain assez uni ou peu accidenté, rehaussé pendant un temps considerable par des sables fins, du limon et de I’argile, et dans lequel se formaient par-ci par-la de petites tourbières. La bruyère du Brabant s’étendit vers I’ouest. On ne possède pas de détails au sujet de I’évolution de cette couche. Quant a Zeeland, I’épaisseur s’élève de zéro (De Kauter) a prés de 20 mètres en Zeeuwsch-Vlaanderen, a plus de 20 m en Zuidbeveland et a moins de 40 m vers le nord et le nord-ouest. Dans le sous-sol de Walcheren, ce prérissien a disparu vraisemblablement tout entier, dans celui de Schouwen partiellement, surtout a la cöte. Ce territoire assez uni et faiblement incliné vers le nord, subit après sa formation une importante régression de quelques Les sédiments du würmien, du temps de la terrasse inférieure, amenés soit par I’eau des rivières soit par le vent, ne contribuèrent pas au rehaussement et donc pas a I’extension de la bruyère du Brabant. L’histoire de Zeeland contemporaine commenca avec I’holocène. Le climat et la situation hydrographique auront été favorables a la formation de tourbières et de tourbe. Tandis qu’il n’est pas exclu qu’une tourbière assez étendue et située des deux cotes de la frontière dans les environs de Sint-Jansteen se soit déja formée dans le temps boréal et dont la fin fut peu glorieuse et précoce, il est certain que la tourbe a grande profondeur, un peu plus jeune, se formait a bien des endroits. On sait actuellement, pour chaque ile zélandaise, que la profondeur varie entre environ 7 et 17 mètres —A. P.; mais on est dans I’ignorance au sujet du sous-sol des dunes et des chenaux, faute de faits et par suite de I’abrasion trop profonde. II est cependant certain que le commencement de la formation de cette tourbe de I’holocène inférieur est un reflet de la situation hydrographique, et que la destruction rapide était un effet de I’influence funeste de I’eau saline. Quant au climat, la tourbe pouvait se former partout, et alors les tourbières auraient pu continuer d’exister pendant tout I’holocène. Le fait que la tourbe ne se forma pas partout ni aux mêmes endroits a la fois et que les tourbières locales ne jouirent que d’une courte existence, aurait pu s’expliquer dizaines de mètres, et en outre des changements de climats dans les temps glaciaires, interglaciaires et interstadiaires, presque sans interruption. Pendant toute la période glaciaire cependant, c’est-a-dire pendant presque tout le pléistocène, le paysage resta assez invariable, vu qu’il s’était développé avant ou pendant le commencement du mindélien. Malgré la violence du transport des eaux du Rhin et de la Meuse pendant le rissien, ce territoire ne fut pas atteint: le cóne de déjection des sables grossiers connu sous le nom de hoogterras (terrasse supérieure), s’amincit ici. La bordure de la calotte continentale scandinave n’y arrivait pas non plus. La cóte de la mer éémienne (Riss- WLrm-interglaciaire), se trouvait a quelques kilomètres, vers le nord et vers I’ouest. frappante entre la Hollande et les lies hollandaises et zélandaises. La Hollande proprement dite est abritée contre la mer, a la fois par les dunes jeunes du temps historique, et par la ceinture de dunes anciennes. Celle-ci ne s’étend pas parallèlement a la cóte d’aujourd’hui, mais forme avec elle un angle aigu, et s’amincit vers la cóte, prés de Monster. Devant cette rangée de dunes anciennes, nous trouvons une série de sédiments sur 1 holocene inferieur, c est-a-dire le sable marin ancien, I’argile marine ancienne et la tourbe générale des polders. De même au sud de 1 endroit oü la rangée de dunes anciennes semble disparaitre dans la mer, nous trouvons ces trois éléments nettement dessines. II est alors par le niveau et la composition de I’eau pbréatique. Par suite de I’élévation graduelle du niveau de la mer, la bruyère fut submergée et le terram ou 1 on rencontrait par-ci par-la des petites tourbières et des mares allait faire partie de la mer et des bas-fonds. II est en outre vraisemblable que I’Escaut a fait sentir son influence. II y a quelques mois, I’auteur de eet article a constaté, a I’occasion d’une recherche géo-hydrologique a I’ouest de la Sint Geertruidsbronne (Source de la Sainte Gertrude) dans le bas-fond a I’ouest de Bergenop-Zoom, que la „tourbière a grande profondeur” est couverte d’argile fluviatile, et que I’holocène inférieur se trouve a une plus grande profondeur, ce que I’on ne peut expliquer sans supposer une érosion fluviatile précédente. Ges sédiments d’argile fluviatile sont jusqu’a présent les seuls dont la formation put être rattachée a I’Escaut. II convient de même de rattacher a I’Escaut la bordure haute du territoire du Brabant. Cependant, jusqu’ici ni le sol ni le sous-sol néerlandais ne présentent des vestiges de sable oude cailloux de I’Escaut. D’après ce que nous savons actuellement, pendant I’holocène inférieur, I’Escaut a traverse le territoire zelandais comme fleuve: la cóte a du s'étendre de telle manière que la partie oriëntale de la province est restée a un niveau plus élevé que celui des marées. Dans la partie occidentale, le rehaussement causé par les sables et les argiles marines alla de pair avec I’élévation continuelle du niveau de la mer. Actuellement, nous nous rendons compte d une différence Dans tout le territoire de Zeeland, a I’exception des terrains sableux le long de la frontière, la tourbe de ce temps s’est encore conservée, quoique localement. Cbaque 11e se compose de moelles anciennes, avec de la tourbe a une mince profondeur dans le sous-sol. Cette contrée étendue de tourbières, qui fut seulement divisée par des bras de rivière, a existé jusqu'aux temps historiques. Elle a été ~tuée” comme telle et détruite dans le sens géologique du mot. Le terrain tourbeux fut submergé par la mer et la Zélande actuelle naquit dans la mer. Pendant les inondations des marées hautes, tout le territoire a pu être submergé, et I’abrasion des terrains tourbeux avec leur sous-sol a pu être vigoureuse, mais pourtant pas assez violente pour que des moelles ne pussent se conserver. La nature et I’homme en ont formé et retenu ce qui constitue maintenant la véritable Zélande: le pays des dunes et des digues, des polders d’argile marine et de sable marin, de bas-fonds et de bancs de sables, de chenaux, de bouches et de bras de fleuve. Le procédé d’abrasion par la houle et les courants a continué et cause les éboulements des digues et les glissements des rives tant redoutés. L observateur attentif a la configuration des polders s’en rendra compte trés facilement. Sur la rive sud de I’Escaut, vrai que le sable marin ne peut pas toujours être discerné, mais on peut constater partout la présence de I’argile marine ancienne et de la tourbe. II est par conséquent vraisemblable que les terrains de Ia Zélande actuelle, étendus jusqu’aux bouches de la Meuse d’aujourd’hui, furent séparés de la mer et abrités contre les marées par la ceinture de dunes anciennes, ce qui permettait la sédimentation d’argile dans un bas-fond et la formation de tourbières étendues sur ce bas-fond émergé. Les conditions climatologiques favorables a la formation de tourbières avaient subsisté, et les conditions hydrographiques furent créées d’une manière naturelle par la ceinture de dunes anciennes. II va de soi que de même que I’eau du Rhin maintint une issue a travers ces rangées de dunes, de même les eaux de la Meuse et de I’Escaut purent s’écouler librement. Pourtant ces bouches de la Meuse et de I’Escaut ont été submergées et ont disparu. Tandis que Ie pays pléistocène émergé accusait pendant des milliers d’années un caractère conservateur, au commencement de I'holocène la formation de tourbières et I’inondation de I’eau de mer se livrèrent un combat mutuel, et la mer remporta la victoire. Par suite de la manière propre aux ondes amères de se barrer et de s’endiguer, un terrain tourbeux étendu put se former derrière la rangée de dunes anciennes. Le terrain était voué a la destruction. De ce qui restait, de ce qui fut formé dans la suite et de ce que I’homme créa en fait de collines de refuge, de buttes, de digues, de barrages, d’écluses, etc., se forma une des parties les plus caractéristiques du sol néerlandais, le domicile des solides Zélandais dont la devise devra rester jusqu’a la fin des siècles: ~Luctor et emergo”. les sables fins et glauconifères du pliocène inférieur et du miocène troubleront surtout I’équilibre dans le sous-sol, en cas de cbangements de pression favorables. Ailleurs, il faut chercber le mal dans le prérissien fluviatile. par P. J. Meertens. Au sujet de I’anthropologie de la Zélande, l’aperfu qui suit ne peut être présenté que sous toute réserve, et il n’est pas du tout impossible que la continuation des recherches transforme foncièrement I’idée que nous nous faisons de la formation du peuple zélandais. Bien que, depuis longtemps et a plusieurs reprises, Zeeland ait été I’objet d’études anthropologiques, et plus particulièrement de recherches cranologiques, le matériel dont on dispose pour ces recherches est encore trop restreint pour que I’on puisse en tirer avec certitude des conclusions. Ace point de vue, il en est de la Zélande comme de toute la Hollander jamais des groupes quelque peu nombreux de la population n’ont été examinés assez minutieusement pour que le résultat des recherches puisse servir de base süre a la connaissance anthropologique de notre peuple. A trois endroits différents de la Zélande, on a trouvé des cranes de quelque importance: sur la plage de Domburg (Walcheren), dans la région submergée de Reimerswaal, a I’est de Zuidbeveland, et dans la région submergée de Saaftingen, a I’est de Zeeuwsch-Vlaanderen x). *) Voir pour ces études: J. C. de Man, Beschrijving van eenige aan het strand van Walcheren gevonden schedels en vaneen cranium osteoscleroticum (Description de quelques cranes trouvés sur la plage de Walcheren et d'un cranium osteoscleroticum). Archief Zeeu wscii Genootschap der "Wetenschappen, II (1866—1869), dl. 6, blz. 135; idem, Bijdrage tot de kennis van den schedelvorm in Walcheren (Etude sur la connaissance de la forme du crane, a Walcheren), Ned. Tijdschr. voor Geneeskunde, 1885, dl. 11, blz. 97; idem, Twaalf schedels van Reimerswale en de bevolking van Zeeland. (Douze cranes de Reimerswale et la population de la Zélande.) Middelburg, 1893; idem: De verspreiding der bevolking in Oud-Zeeland’s eilanden "Walcheren, Noord- en Zuid-Beveland en Saftinge, opgehelderd door craniologische onderzoekingen. (La distribution de la population dans les iles de I'ancienneZélande, Walcheren, Noord et Zuidbeveland, et Saaftinge, éclaircie par des recherches craniologiques) Ned. Tijdschr. v. Gen., 1895, dl. 11, blz. 1; Joh. Sasse Az., Over Zeeuwsche schedels. (Cranes zélandais) Koog aan de Zaan, 1891; L. de Pauw et V. Jacques, Le cimetière de Saaftingen. Bulletin de la Société d’Anthropologie de Bruxelles, 111 (1884—1885), p. 191. Je ne mentionnerai pas les cranes trouvés a Domburg par le Dr J. C. de Man, Tauteur ayant démontré ANTHROPOLOGIE DE LA ZÉLANDE Conformément a cette observation, I'index cepbalicus de Zeeland, qui est de 80,8, c’est-a-dire a peu prés celui des qu’il s'agit d’ossements de Flamands tombés en 1253, a la bataille de Westkapelle. Voir: J. C. de Man, De begraafplaats ~Bloemendaal" te Domburg. (Le cimetière de Bloemendaal, a Domburg.) Ned. Tijdschr. v. Gen., 1889, dl. I, blz. 441. Les cranes de Domburg indiquent un type germanique a tête ronde, mêlé de têtes courtes; les cranes ronds de Zuidbeveland indiquent une race a tête courte, et les cranes de Saaftingen présentent le même type que ceux de Zuidbeveland. Paysan de Beveland ('s Gravenpolder) On ad met, en s’appuyant même sur des arguments historiques, qu’un groupe de la race alpine (homo alpinus) qui s’est répandue après la période glaciaire sur la majeure partie de I’Europe centrale et occidentale, aurait longé la cóte oriëntale de la Mer du Nord, en se dirigeant vers le nord, et, entre autres endroits, se serait établi en Zélande. L. Bolk a été frappé par la ressemblance physique des populations de la Bretagne et des iles zélandaises 3). Cette race alpine se distingue par la petitesse de la taille, des épaules larges, une peau mate, des cheveux foncés, des yeux marron, un crane rond et un visage large et court. Bolk cite surtout le paysan de Zuidbeveland comme le représentant encore souvent pur de ce type brachycéphale alpin 4). C’est une erreur de considérer ce type alpin comme identique au type celtique qui, il est vrai, a du avoir aussi en Zélande ses représentants, trop peu nombreux cependant pour ne pas s'être complètement perdus dans la population alpine primitive, qu’ils avaient probablement dominéé pendant un certaintemps 5). x) L. Bolk, Over den index cephalicus en de absolute maten van het hoofd der bevolking van Nederland. (De I’index cephalicus et des mesures absolues de la tête, dans la population des Pays-Bas.) Verslagen der Kon. Akademie van afd. Natuurkunde, XXVIII (1919—T920), blz. 969. 2) L. Bolk, De verspreiding van het blondine en brunette type in Nederland. (La répartition des types blonds et bruns dans les Pays-Bas) ibid. II (1903 1904), p. 914. 3) L. Bolk, De samenstelling en herkomst der Nederlandsche bevolking. (Constitution et origine de la population néerlandaise). Ned. Tijdschr. v. Gen., 1924, Iste helft A, p. 672. 4) Ibid. 5) C£.: J. de Vries, Over den oorsprong van het Nederlandsche volk. Leiden, 11, (1931), dl. 11, blz. 217. (Des origines de la population néerlandaise); idem, De hypothese van het Keltische substraat (L’hypothèse du substratum celtique). Tijdschrift voor Nederl. Taal- en Letterkunde, L (1931), p. 181. provinces occidentales des Pays-Bas, diffère encore assez considérablement dans les diverses régions de la province, en ce sens que la population de I’ouest de Zeeland présente un type a tête plus allongée que celle de I’est de la province 1). L’ouest et I’est de Zeeland différent aussi en ce qui concerne la couleur des cbeveux et des yeux: sur la cóte occidentale, on rencontre plus de yeux bleus et de cheveux blonds; al’est, il y a surtout des yeux marron et des cheveux chatains 2). Germain, de race nordique (homo nordicus), a les cheveux blonds et le crane allongé. II est probable que les nouveauxvenus se sont surtout établis sur la cöte occidentale, sur les plages de Walcheren et de Schouwen, et qu’ils ont refoulé Après cette invasion celtique, dont il ne reste aucun vestige dans I’aspect physique des Zélandais, il y a eu une invasion franque, donc germanique. Contrairement aux Alpins, ce Paysanne de Beveland (Ovezande). Tant ici qu’a I’étranger, on a attribué le type brun des Zélandais a un mélange de sang espagnol, qui aurait eu lieu a I’époque de la révolte contre I’Espagne. L histoire nous apprend qu’il n’a pu être question de cela, car les troupes espagnoles ont séjourné bien trop peu de temps en Zélande. De plus, nous savons, par une des oeuvres d'un médecin de Zieriksee, Levinus Lemmus, que les Zélandais presentaient déja dans la première moitié du seizième siecle, des types nigrescents. Cette légende de mélange de race espagnole a cependant la vie dure, comme toutes les légendes. Le peintre beige, Rops, y fait allusion quand il écrit a Baudelaire, au sujet des Zélandais: „De I’alliance de I’Espagne et de la Flandre, de ce mariage de la neige et du soleil, est ne 1 un des plus beaux produits humains” 2). Dans le casque d’or ou d’argent, les grosses têtes d’épingles zélandaises et, en général, dans le costume des paysannes de Zélande, I’influence de la Frise semble indéniable3). Le droit frison a autrefois été en vigueur jusqu au Sincfal, !) L. Bolk, De bevolking van Nederland in hare anthropologische samenstelling. (La population des Pays-Bas, dans sa constitution anthropologique). Supplément 111 a: J. H. Gallée, Het boerenhuis in Nederland en zijne bewoners. (La maison rustique et ses habitants aux Pays-Bas), Utrecht, 1908, p. 66. 2) Cité par Bolk. 3) (J. A. Frederiks et J. C. de Man), Zeeuwsche kleederdracbten (Costumes zélandais). Middelburg, 1894. vers I’intérieur I’ancienne population; c’est ainsi que peut s’expliquer le contraste entre les populations de I’ouest et de I’est de la Zélande, contraste que nous avons signalé en commenfant. Ce n’est que plus tard que, par suite d infiltrations saxonnes et frisonnes, la population alpine primitive s’est mêlée de sang germanique. Bolk a admis, en se basant sur les cranes trouvés dans les régions de Reimerswaal et de Saaftingen submergées au XVIe siècle, que cette fusion na pu avoir lieu qu’après 1500. Ce croisement d'une race a tête longue et a cheveux blonds, avec une race a tête courte et a cbeveux foncés, et surtout la combinaison des yeux bruns avec un visage long et ovale, a produit une race humaine considérée comme I’une des plus belles de I’Europe, et que Bolk nomme la plus belle de notre pays 1). Je suis convaincu que, dans les recherches anthropologiques sur la Zélande, on n'a guère tenu compte de I'invasion trés importante des Flamands et des au XVIe siècle et antérieurement. Et ceci, aussi bien dans les recherches en Flandre, cependant, d’aucune de ces circonstances, on ne peut conclure a une occupation permanente, mais plutöt a des dominations passagères. Paysanne de Beveland (Ovezande) En 1921, M. le Dr. J. J. Wap a entrepris a Middelburg, une étude anthropologique de la population de cette ville, étude dont le but principal était de rechercher si le type nordique et le type alpin se rencontraient I’un prés de I’autre, et aussi mêlangés x). De plus, d’après la pigmentation et la forme du crane, il a constaté que, selon toute probabilité, a cóté de la race nordique blonde dolichocéphale et de la race alpine brune brachycéphale, il existe aussi un troisième type, brun, a la tête longue et aux yeux marron, qui, selon M. Wap, serait le type méditerranéen. En 1912, le Dr J. Sasse Az. avait déja constaté la présence de cette race en Zélande 2). II serait intéressant de savoir si cette race se rencontre ailleurs en Zélande, et dans quelle proportion, mais jusqu’a présent nous ne possédons pas de données ace sujet. Ce qui, au point de vue anthropologique, distingue la Zélande du reste des Pays-Bas, et lui fait une place a part, c’est que le type alpin s’y rencontre bien plus qu’ailleurs, et que, par conséquent le type germanique y est moins nombreux. M. le Professeur Dr P. Geyl constate trés justement que la Zélande oriëntale est d’ailleurs, de toutes les régions oü I’on parle le Néerlandais, celle dont le type est le plus éloigné du type germanique 3). Pour finir, voici quelques remarques sur des groupes de population s’écartant du type normal, dans I’ile de Walcheren et dans Zeeuwsch-Vlaanderen Occidentale. Les ouvriers travaillant a I’entretien des digues de WEstkapelle, village du littoral de Walcheren, présentent un type humain tout i) J. J. Wap, Rasmenging onder de bevolking van Middelburg. (Mélange de races parmi la population de Middelburg). ■—■ Ned. Tijdschr. v. Gen., 1921, 2de helft B, blz. 2777. 2) J. Sasse Az., Onzekerheden en vraagpunten betreffende de anthropologie van Nederland. (Incertitudes et problèmes a résoudre, au sujet de I'anthropologie des Pays-Bas.) Tijdschr. van het Kon. Ned. Aardrijksk. Genootschap, 2me série, t. XXIX (1912), p. 14. 3) P. Geyl, Geschiedenis van de Nederlandsche stam. (Histoire de la race néerlandaise), I. Amsterdam, 1930, p. 36. récentes de Bolk et d’autres, que dans les études craniologiques plus anciennes. Les noms de familie seuls indiqueraient déja une influence flamande marquée, qui paraït d'ailleurs aussi dans la langue. Ces ouvriers sont encore aujourd’hui caractérisés par leur forte charpente, leurs cheveux blonds et leurs yeux bleus; de plus, leur caractère, leurs coutumes et leur langue différent de ceux des autres babitants de I'ile. Ils se marient généralement entre eux, et, bien que leur nombre soit assez restreint, a fait particulier; la tradition les fait d’ailleurs descendre des Vikings oude pêcbeurs danois. C’est un fait que les Normands ont dévasté Walcheren a deux reprises, en 837 et en 991, et que, en 841, le chef viking, Harald, requt I’ïle en bénéfice. Paysan de Beveland (Ovezande). Une transplan tation d'émigrants venus au XVIIIe siècle de Salsbourg dans la région de Kadzand (Zeeuwsch-Vlaanderen occidentale), ne semble avoir exercé sur le pbysique de la population aucune influence notable, et c’est aussi le cas pour les nombreux Huguenots qui, surtout après la révocation de I’Edit de Nantes (1685), immigrèrent dans la même région. II est possible que ces derniers aient appartenu au même type que la population parmi laquelle ils cherchèrent et trouvèrent un refuge. Ces considérations ne sont d’ailleurs fondées que sur des impressions, une étude anthropologique de la population de eet intéressant asile n’ayant pas encore été entreprise. cela n’a pas produit de dégénération, ce qui prouve en faveur de la santé pbysique de cette curieuse race. par A. Meerkamp van Embden. Avant la période romaine on ne sait presque rien touchant I’histoire des régions, qui forment la Zélande d'aujourd’hui. Suivant Caesar, qui copiait Posidonius (135—97 av. J. C.), la partie septentrionale de la Gauie, située entre Seine et Marne au Sud et le Rhin au Nord, était occupée par des Beiges. Des légats des Remi lui racontent que la plupart des Beiges est d’extraction germanique. L’empereur Auguste organisa déja avant le commencement de notre ère une province Galha-Belgica, dont la frontière septentrionale était constituée par les eauxde I’Escaut (Schelde). Le territoire, lequel s’appelle maintenantZeeuwsch-Vlaanderen, était habité par des Ménapiens. Le reste de la Zélande appartenait a la Germama-Inferior; les habitants étaient des 2Karroonntn in 1899 AAn Pt FEAHSCUE IdUST VAH WEST riAAE OOST. 2 = EELVILLC. E>coonnc.n in 1906 3 .3610 ny _ 1906 Öa.ÖALtEnELLCö ” ’ 1916 Tr =TEOUVILLt „ , 1922 T -TAHCAVILLE . 1915 U . UAVIZE . ‘ ©22 Suivant une communication du Professeur Oliver les habitats sur la cóte anglaise et sur la cóte normande étaient en 1923 ceux qu’on trouve indiqués sur les figures 1 et 2. En France la dispersion naturelle la plus remarquable a eu lieu aux environs de St. Clément prés Isigny, oü, dans 11. Habitat*) con.it at éé en 1920 ,mr La co te de l’ Angleterre et de La Normandie. Sur la cóte fransaise de I'Ouest a I'Est. SPAktZTiriA 111. Visite du Dr. J. P. Lotsy aux habitats pres de Southampton et de Poote en novembre 1923. Cette visite avait un but purement botanique. Le professeur Oliver fut de I’avis du Dr. Stapf qui croyait que la Spartina Townsendii était probablement un hybride, mais le Prof. Oliver était cependant d’avis, et avec raison, qu’il fallait des expérimentations pour démontrer la justesse de cette opinion. C'est ainsi que le Prof. Oliver et le Dr. Lotsy décidèrent d’aller visiter les habitats et de rassembler du matériel pour un examen plus précis dont se chargerait le Dr. Lotsy. Ces expérimentations n’ont pas encore abouti a ce moment-la a un jugement définitif, de sorte qu’on ne s’y arrêtera pas pour le moment. IV. Projet du voyage d’étudeó en Angleterre en ar ril 1924. La visite du Dr. Lotsy faite a Southampton et a Poole Harbour en novembre 1923 I’avait convaincu •—• en dehors de la question de I’origine hybride de Spartina Townsendii • de la valeur exceptionnelle de cette plante pour fixer des terres alluviales sans aucune dépense. C’est pourquoi il paria de cette question dans une réunion de la Société génétique néerlandaise: le résultat fut que cette société s’adressa au Gouvernement en le priant de rendre possible au Dr. Lotsy et a un ingénieur bien au courant des eaux zélandaises d’aller visiter dans le sud de I’Angleterre et, si possible, en Normandie également, les habitats de la spartine. C’est ainsi que le ministre des Finances chargea le Dr. Lotsy et I’auteur de eet article d’une mission a la cóte Sud de I’Angleterre, afin d’étudier I’utilité et la possibilité de faire des expérimentations sur les terrains extérieurs -1) appartenant a I’Etat au sujet de la plantation oude la fa£on de semer la Spartina Townsendii. Cette mission comportait par conséquent I’étude surplace des conditions spéciales hydrologiques et des conditions géologiques qui *) Terrains ~extérieurs": des terrains situés hors des digues. le délai étonnamment court de 15 ans, 1000 hectares de prairies se sont formés spontanément dans la Baie de Vevs, a I’embouchure de la Tante et de la Vire. V. Examen. Pour qu’on puisse mieux se rendre compte du travail effectué, on a indiqué sur une carte faite a eet effet (figure 3) les eaux, les baies, les rivières et les endroits qui ont été étudiés et visités spécialement. Ceux-ci se trouvent tous, sauf Manningtree qui est a 52° Latitude Nord, entre 50° 41 et 50° 55 Latitude Nord. Le 14 avril 1924 nous commencions notre travail sur les terrains extérieurs dans les eaux de Southampton, le long des bords de la Beaulieuriver et du bord nord de la Solent. Grace a la lettre d’introduction que le Prof. Oliver avait bien voulu nous donner pour Lord iVlontagu, ce dernier chargea son régisseur de nous montrer les endroits aux bords de la Beaulieuriver qui devaient nous intéresser spécialement, de sorte qu’il nous fut possible de terminer le vaste programma que nous nous étions fixé pour ce jour-la. Prés de Totton, une bande éfcroite de terres extérieures longe les bords: leur végétation qui se compose de Spartina Townsendii est presque continue et constitue un fond assez solide et tenace. Cette óolidité provient de La formation deó ler ra in.i ca que.) (~blikken”) due a cette pLante qui accumute et rellent la vaoe par iensemble de re.l raclnea extrêmement ratnifiéeó et déveioppée<). Tant que la végétation montre des lacunes, elle n’en est qu’au début. Le fond reste encore mou, surtout aux endroits nus. G’est ce que nous avons trés bien pu constater sur les bords extérieurs des jeunes „schorren”, sur lesquels s’étendent les marées de vive eau, prés d’Hythe. Ces „schorren” dont la végétation se développe de plus en plus, sont trés étendus. Les parties les plus anciennes ont ici également une végétation luxuriante de spartines, entrecoupée seulement de exercent leur influence sur le développement de I’espèce des spartines, afin de conclure de la comparaison de ces différents facteurs avec les facteurs correspondants en Hollande, dans quelles conditions la transplantation pourrait avoir du succès. II est évident qu’il fallait en même temps vérifier si vraiment la faculté accumulatrice de vase de cette plante était telle que les essais de plantation aux Pays-Bas justifieraient les dépenses a faire. Jusqu’ici nous avions pu constater que la table de végétation etait partout en dessous de la marée ordinaire. Le sol consistait a presque tous les endroits que nous avons visités en une épaisse couche d’argile. A quelques rares endroits on constatait un minimum d’épaisseur de 0,25 m tandis que dans I’Arnebay sur une surface de quelques mètres carrés la spartina se trouvait sur un sol purement sableux (sable a gros grains). C’est pourquoi il s’agissait de savoir si sur les cötes de 1 ïle de Wight la végétation se retrouvait également sur des terrains plus élevés et si elle était capable de pousser sur de plus grandes surfaces dont le sol était sableux. Lors d une excursion faite le 17 avril, la plante en question parut ne pas se trouver a I’est de Ryde (Ryde Sand et la Baie de St. Helen). On la retrouva cependant dans le Kings Quay. Ici également le terrain est a base d’argile. D’après des renseignements que j’ai eu d'un pêcheur qui habite la, il y a plus de 10 ans la plante y était fortement répandue. Le 18 et le 19 avril nous avons visité les bords de la Medina-river (connue ici depuis 1895), la Gurnard Bay, la Newton-river prés de Newton et la Yar-river prés de Yarmouth (connue ici depuis 1893). Dans les endroits couverts de la spartine I’épaisseur d’argile parut être assez variable. Dans les terres extérieures des bords de la Newtonriver la transition avec la végétation plus ancienne étalt la plus distincte. Sur les parties basses on trouvait la Spartina alternant avec 1 Aster Tripolium et Salicornia Herbacea et temps en temps par de petites criques. Les bords de la Beaulieuriver furent étudiés a Beaulieu, a Bailey’s Hard et a Bucklers Hard. Aux bords de la Solent on trouve des „schorren” couverts de Spartina Townsendii a Needs Oar. Pt. (prés de I’embouchure de la Beaulieuriver) et a Pitts Deep (prés de I’embouchure de la Lymingtonriver). Entre ces schorren il n’y a pas de terrains couverts d’herbe sur les cötes, mais seulement d’assez hauts bancs de gravier. Aussi il n’y a pas ici de rivières qui se jettent dans la Solent. Le 16 avril nous sommes allés visiter les terres extérieures de Poole Harbour. La spartine se trouve ici aüssi bien sur la cöte que dans les iles situées dans la baie même. Pour étudier les plantations proprement dites nous avons visité celles de Manningtree oü la plante devait pousser probablement dans des conditions correspondant le plus a celles qui dominaient sur les cótes de I’archipel zélandais. Nous constations en effet prés de Manningtree la présence de grands bancs de vase couverts d’algues comme cela avait été le cas a Poole Harbour avant la venue des spartines: les circonstances semblaient donc favorables a tout point de vue; pourtant la plantation, bien que réussie, n’était pas florissante. La raison se révéla bientót: on avait disposé les plantes non pas sur les bancs de vase mêmes, mais sur des endroits sableux, probablement paree que c’était plus facile a faire sur le sol plus solide des terrains de sable que sur les bancs trés mous de vase. Cependant la plantation commenfait déja a s’adapter, car des plantes qui étaient probablement issues de graines s’étaient établies ci et la sur les vrais bancs de vase. II s’agissait ici seulement d’une petite plantation réalisée plutót a la satisfaction personnelle d’un amateur que dans un but économique: aussi on ne peut en tirer des conclusions importantes. On a cependant pu constater que la Spartina Townsendii peut pousser et même se développer dans les environs d’Harwich, ce qui permettait de croire a sa faculté de pousser également sur les bancs de vase de I’archipel zélandais. Comme pour toute introduction d’une nouvelle plante il importe de ne pas perdre de vue le mot: ~Es kommt auf den Versuch an”; les plantes sont souvent capricieuses en ce qui concerne leur conduite dans des situations qui semblent presque identiques. VI. Salinité 9e l’eau. Pour se rendre compte de la sensibilité de la spartine vis a vis de la salinité plus ou moins grande de I’eau, on a ayant un pied de plus que les autres herbacées sur les „schorren”. Tandis que sur le littoral sud de I’Angleterre la plante était quelque peu protégée par les montagnes et les hauteurs voisines contre le vent du nord, il n’en était pas ainsi sur le littoral nord de I'ile de Wight. Cependant la spartine y prospérait autant. I’eau qui est a peu prés proportionnel a la salinité On a trouvé comme poids spécifique de l’eau: le. a Totton 1,011 2e. a Hythe 1,0185 3e. dans la Beaulieuriver a environ 4 miles de I’emboucliure 1,0145 4e. dans la Solent 1,024 se. dans Poole Harbour 1,026 Sur les cótes de I’ile de Wight on a également fait quelques expériences: leurs résultats différaient également et dépendaient de la marée haute et de la marée basse, de sorte qu’il semblait inutile de les noter. Ces mêmes différences du poids spécifique de I’eau existent également pour la partie occidentale de I’Escaut. Dans la Kreekrak le P.S. va d’environ 1,012 a 1,014, dans la Brakman on trouve 1,018, un peu plus vers la mer 1,024. /\es différences de salinité sur Les endroits ou La planLe pousse, démontrent qu elle est relatioement insensible d une salinité plus ou moins grande, de sorte qu une transplantation dans Les terres extérieures de La Zélande deoait réussir. VII. Composdion du soL; niveau. Comme nous I’avons dit plus haut, nous avons constaté une couche d’argile sur tous les endroits oü pousse la spartine, sauf dans une petite partie de Poole Harbour. L’épaisseur variait entre 0,25 m et plus d’un mètre. L’argile ressemble beaucoup a celle qui se trouve: te. aux environs de la nouvelle ile de „schorren” dans la Sloe au sud du barrage de chemin de fer; 2e. du cóté sud du nouveau polder dans la Kreekrak; 3e. sur les bords des nouveaux „schorren” dans le „Ver- dronken Land van Saaftingen” (Pays submergé de Saaftingen); 4e. sur les bords extérieurs des nouveaux „schorren” au nord du Dijkmeesterpolder. II était frappant de constater que les schorres sur la cöte se trouvaient uniquement prés de l’embouchure des fieuves. déterminé sur des endroits différents le poids spécifique de De la capacité des criques on pouvait conclure que la plupart des terres étaient de structure récente. On peut considérer les formations prés de Totton, Newtown et King Quay comme appartenant aux plus anciennes. Car des criques importantes comme celles au milieu des terres extérieures de formation plus ancienne dans i’archipel Zélandais se trouvent a quelques endroits seulement quoique la force de I’eau soit aussi grande que dans I’archipel zélandais oü elle permet Ia formation de puissants chenaux. Le niveau de ces terres diffère beaucoup. Sur les endroits qu’on avait visités, on I’a mesuré par rapport a I’horizon, faute d’échelle, se servant du point de la marée comme plande comparaison. Aussi on ne doit considérer ces mesures qu'approximatives. En même temps on a pris des renseignements ace sujet dans les localités mêmes, renseignements auxquels on ne doit attribuer qu’une valeur relative par la force des choses. Oependant ces observations et ces renseignements nous permettent de croire que La apartine en quedtion pouMe élan.) un domaine donl Le niveau peut varier entre 20 cm et 1 mètre et même peut être davantage au-t)e,uume de La marée. VIII. Le