G H □ fe"4J ! É E S S AI E S S AI d'exposé rationnel des principaüx cas de syntaxe de la langue franqaise actuelle par A. SUNIER, MaItre de Langue fran(;aise au Gymnase üe La Haye * LA HAYE, VAN CLEEF FRÈRES 1903 ■ PK K F ACE. Ceci 11'est point ce qu'on est convenu d'appeler „une gramniaire" et notre Essai 11e tend ii reniplacer aucuu des ouvrages ayant cours ;i 1'heure qu'il est, niais il pourra leur servir de conipléinent, de supplément ou d'appendice, selon qu'on trouvera le mot plus juste, plus vrai ou plus modeste. On pourra s'étonner, ü première vue, de la disposition des matières que nous avons pratiquée; mais on s'abuserait de croire que nous ayons classé les chapitres si la volée, comme retombent les grains lancés par la main du semeur. Le principe directeur de notre Essai est celui-ci: faire sentir et comprendre que 1'étude de la syntaxe est avant tout une questio» de constatations puis de réflexion, mais non point un jeu de mémoire; que de plus, pour celui qui étudie la syntaxe en vue de la pratique normale et correcte d'une langue, le vrai terrain d'étude c'est la langue actuelle, écrite et parlée, celle-ci surtout. Cela nous a amené ii écarter 1'élucidation purement liistorique des cas de syntaxe que nous avons traités; mais nous nous sommes astreint a guetter et a saisir les principes, souvent latents, bien que toujours palpables, croyons-nous, qui activent 1'évolution constante de notre idionie et dont la grammaire ne peut et ne doit que constater les diöërents aboutissements, sans jamais se croire le droit de rèyenter le présent ni 1'avenir. Oependant, étant donné le but pratique que nous poursuivons, nous avons cru devoir nous abstenir de relever les nombreuses fluctuations que 1'on constate journellenient dans la langue courante, ce que nous pourrions appeler les nouvelles palpitations du génie de la langue frangaise; mais nous avons admis ce qui est d'usage général. Le verbe étant le pivot autour duquel gravite toute la phrase, c'est du verbe que nous nous sommes au fond uniquement préoccupé. Faire ressortir les diversités de construction et, par suite, de sens; exposer le fonctionnement des modes et 'des temps en tenant toujours uniquement compte de 1'état de la langue normale actuelle, tel a été notre but. Xous 1'avons poursuivi non point surtout par 1' énumération des régies,, mais plutöt en discutant leur application. Cela, croyons-nous, est essentiel au premier chef; on empèclie la mémoire d'entrer trop en jeu et on aiguillonne 1'esprit qu'on pousse a la réflexion et au raisonnement. Nous avons débuté par la conjonction si, paree qu'on la rencontre tout au long de la syntaxe du verbe; elle v remplit des fonctions particulières, bien a elle, et tous les étrangers un peu au courant de notre langue savent combien de vilains tours leur a d'abord joués le minuscule mot si. Le cliapitre de la conjonction si une fois étudié, chacun sera renseigné sur le système que nous voulons suivre; 011 sera de plus familiarisé avec des idéés, des considérations, des constatations qui faciliteront la compréhension et surtout 1'ex- position des cjuestions les plus importantes de notre syntaxe. Nous croyons que 1'étude de la syntaxe, basée sur la constatation de ce qui est et se donnant pour but la mise au clair du pourquoi de ce que 1'on constate, devient un exercice intellectuel attvayant et un puissant moven de développement linguistique. C'est pourquoi notre Essai pourra ëtre utile surtout a ceux qui se préparent a subir des examens, car il leur donnera une certaine facilité d'exposition, il les habituera a raisonner les cas de syntaxe qu'on pourra leur soumettre. D'autre part, a 1'école, les maitres désireux de supprimer le thème conirae un élément plutót défectueux, mais qui sont soucieux de maintenir comme préoccupation première de leur enseignement, la compréhension claire et nette, ainsi que 1'usage correct de la langue qu'ils enseignent, ces maitres trouveront dans notre Essai un soutien, leurs élèves un guide encourageant pour les lectures grammaticales ou la diseussion d'exercices de syntaxe, dont nulle méthode ne saurait se passer sans graves préjudices pour 1'élève et peut-être pour le maitre. Une longue expérience nous a virtuellement démontré que la discussion grammaticale, faite par les élèves, de phrases ou de textes rationnellement choisis a eet effet, finit par intéresser vivement la classe, éveille le sens linguistique, le souci de la correction de la forme, ce qui se constate indiscutablement plus tard dans les compositions et les traductions des élèves. C'est de plus un exercice pratique de premier ordre, car il amène nécessairement. 1'élève lï réfléchir et a s'exprimer en francais. C'est un peu dur au début, mais les élèves s'y font vite; on leur fournit d'abord les formules du raisonnement, peu a peu ils se lancent et finissent par s'en tirer assez bien. Nous -sommes convaincu que notre Essai est susceptible de plus d'une amélioration; iiussi serons-nous fort reconnaissant a tous ceux qui voudront bien nous communiquer leurs observations ou nous signaler des lacunes, d'autres cas a traiter; nous en tiendrons sérieusement compte. La Haye. avril, 1903. L'AUTEUK. LA CONJONCTION SI. Nous allons envisager la conjonction si dans ses fonctions de conjonction interror/ative, conditionnelle, concessive et dubitative. Conjonction interrogative si. La conjonction interrogative si s'emploie dans la proposition principale ou indépendante, et dans la proposition subordonnée. Proposition indépendante. Ex. Est-ce vous qui avez dit cela, ou si c'est votre adversaire? On préférera d'ordinaire: Est-ce vous qui avez dit cela, ou est-ce votre adversaire ? ou encore: Est-ce vous ou votre adversaire qui avez dit cela ? La construction avec si: Est-ce vous qui avez dit cela, ou si c'est votre adversaire ? a quelque chose de relevé; elle ne rentre point dans le domaine de la langue familière. Voici un exemple classique emprunté au Cid (de Corneille): acte III, scène V. Justes cieux! me trompé-je encore a 1'apparence, Ou si je voÏ8 enfin mon unique espérance? 1 Remarquons en passant la construction interrogative „me trompé-je", que les étrangers évitent ou ignorent le plus souvent. Elle n'est pas d'un usage fréquent dans la langue parlée. Proposition subordonnée. Dans la proposition subordonnée, la conjonction interrogative si rattache Yobjective a la principale; elle est suivie de VInclicatif. ■f Ex. Tu nous diras si elle est la. ou: Si elle est la, tu nous le diras. Tu ne lui diras pas s'il est la. Dis-nous s'il est content. Toutes ces propositions avec si sont des compts directs. II ne faut pas confondre Yinterrogative si avec la dubitative ou la conditionnelle si. L'interrogative si marqué la question indirecte; la dubitative, qui dépend toujours d'une principale négative ou interrogative dans un sens négatif, fait ressortir qu'on ne sait guère a quoi s'en tenir; la conditionnelle énonce un fait duquel dépend la réalisation du fait de la principale. Ex. Nous saurons s'il est lii = Nous voulons savoir s'il est la. Wij moeten (zullen) er achter komen, of hij er is of niet. L'idée qu'on a dans la pensée c'est: est-ce qu'il est la? l'renons maintenant une proposition dubitative: Je ne sais pas (Sais-je, moi, .... Est-ce que je sais . . . .) s'il'est la. Cela signiiie tout simplement: inutile de me demander s'il est la, car je rien sais rien .... Wat weet ik er van of hij Avec la conditionnelle: Tu partiras, s'il est la, 1'action de partir dépend de la présence de 1'autre. Pour faire ressortir plus vivement encore la différence qu'il v a entre le si interrogatif et conditionnel, reprenons 1'exemple ci-dessus: Tu ne lui (B) diras pas s'il (C) est la (interrogatif). Tu ne le lui diras pas, s'il est la (conditionnel). La première phrase signifie: est-ce qu'il est la? c'est possible, mais alors tu ne diras pas it B que C est la. C'est le si interrogatif. La dernière a un sens tout différent. II s'agit de dire quelque chose a quelquun que la personne désignée par *tu" va voir ou rencontrer. La personne qui parle a „tu" lui recommande de ne pas dire la chose en question si certain tiers (een derde man) est présent. lei la réalisation de la principale dépend de la subordonnée ; nous sommes donc en présence de la conjonction conditionnelle si et non point de Yinterrogative, ni de la dubitative. Conjonction conditionnelle si. La conjonction conditionnelle si exprime la réalité ou la supposition; elle rattaclie lft proposition adverbiale de condition a la principale. Ex. (condition réelle) Si tu pars, tout est perdu. (condition supposée) Si tu partais, tout serait perdu. Si la condition est réelle, le verbe est au Présent ou au Passé Jndéfini; si elle est supposée, le verbe se met ;i Vimparfait ou au Plus-que-parfait, de 1'Indicatif ou du Subjonctif. Emploi des temps après la conjonction conditionnelle si. La conjonction conditionnelle si ne peut étre suivie que de cinq temps; quatre de Ylndicatif: le Présent, 1'Imparfait, le Passé Indéfini et le Plus-que-parfait, et un seul du Subjonctif: le Plus-que-parfait. Ce ne sont point lii les temps normaux qu'exigerait la pensee qu'on exprime, car ces cinq temps en représentent quatre autres. Cela vient de 1'idée de futurité que contient toujours la conjonction conditionnelle si. Chaque fois qu'on se sert de cette conjonction, on se reporte en pensée a un moment du passé ou du futur, quand il n'est pas question du présent absolu — (Si la terre est fertile, le travail de 1'homme la rendra féconde), — ou du moment de la parole, conime c'est le cas dans cette phrase-ci: Si tu ra'es pas content, il faut le dire. Par suite, le moment du passé ou du futur auquel on se reporte devient un présent. Expliquons-nous. Quand on dit: Si notre voyageur revient demain, il vous fournira tous les renseignements voulus .... ou bien, avec un passé: Si tu avais dit cela, chacun aurait compris, .... il est clair que dans la première phrase on se reporte en pensée a demain, dans la seconde, au moment du passé auquel il eüt été bon de dire la chose indiquée par cela. II découle de la que le verbe de la proposition subordonnée amenée par la conjonction conditionnelle si exprime toujours un doublé rapport de temps; un présent par rapport au moment que 1'on a en vue comme point de repère, et un futur quant au moment absolu de 1'action du verbe de cette même proposition conditionnelle. En effet, cette action devait venir après ce qui se passait au moment du passé que 1'on a en vue, ou doit se produire au moment du futur que 1'on indique (ou suppose), c'est-ii-dire au futur dans les deux cas. Si notre voyageur revient demain, il vous .... 1'action de revenir est future par rapport au moment de la parole. Si tu avais dit cela, chacun aurait compris .... 1'action de dire est future par rapport au moment du passé après lequel il eüt convenu de parler. Or la futurité étant déja exprimée par la conjonction si, la forme du verbe n'a plus a le faire. C'est pourquoi, après la conjonction conditionnelle si, on remplace toujours: le Futur absolu ou présent par Ylndicatif Présent; le Futur antérieur par le Passé Indéfini; le Conditionnel Présent par Vimparfait de VIndicatif; le Conditionnel Passé par le Plus-que-parfait de 1'Indicatif ou du Subjonctif. Ex. Si tu viens demain, amène ton fils. Si tu as fini a quatre heures, viens nous prendre. Si tu faisais cela, tes parents seraient bien contents. Si tu avais voulu i . , . . .. . , J nous aunons triomphe! bi tu eusses voulu ) On dirait également, dans les deus derniers cas: Tu ferais cela, que tes parents seraient bien contents. Une supposition ! tu ferais cela, c'est nous qui serions contents! lère Kemarque. L'unique cas d'emploi du Subjonctif après la conjonction conditionnelle si, c'est celui du remplacement du Conditionnel Passé par le Plus-que-parfait du Subjonctif, de la forme du moins. S'il eüt répondu ainsi, chacun aurait compris. 2e Remarque. Signalons et discutons en passant le remplacement de Ylndicatif par le Subjonctif après que employé pour si. Ex. Si tu agis conformément ii ses ordres et qu'il soit content de toi, tu seras largement récompensé. La conjonction conditionnelle si éveillant toujours une idee de futurité, il découle de ce fait qu'elle entraine également une possibilité de doute. Cette idéé de doute une fois exprimée dans la conjonction si, il est inutile de l'exprimer dans le verbe, de la 1'emploi de Ylndicatif. Mais la conjonction que n'exprime que 1'idée conjonctive, copulative, elle n'éveille par elle-même aucune idee accessoire; donc, quand elle remplace si, 1'idée de doute n'étant plus exprimée par la conjonction, on la fait ressortir dans la forme du verbe. Conjonction concessive si. II y a des grammairiens qui ne veulent pas entendre parler de la concessive si. Nous sommes de ceux qui persistent a ne point voir une conditionnelle, ou autre chose, dans si employé comme suit: S il a été nommé, c'est qu'il le méritait. (Zoo hij benoemd werd, is het omdat hij het verdiende .... ou d'un style plus familier: Dat hij benoemd werd . ...) Dégageons le sens concessif. Quand se servira-t-on de la construction ci-dessus ? Naturellement pour contester la parole de celui qui prétendra que „il" ne méritait pas d'être nommé, mais qu'il 1'a été pour des raisons autres que des droits légitimes a cette nomination. Celui qui se sert de la phrase ci-dessus fait une sorte de concession, car il veut dire, au fond: „il a été nommé, je concède cela; mais je ne concède point qu'il ne 1'ait pas mérité." La proposition concessive exprime un fait qui doit mettre obstacle a 1'accomplissement de 1'action de la principale, nous dit la grammaire. C'est justement ce qui a lieu dans la construction que nous discutons. En effet, la fa?on dont le second interlocuteur comprend le fait de la nomination met obstacle ;ï ,ne le méritait pas," pensee de celui a qui il s'adresse. Voici comme nous nous représentons la chose: Le premier interlocuteur dit: M. B. ne méritait pas d'être nommé. L'autre reprend: S'il a été nommé, c'est qu'il le méritait. Prenons un exemple classique, emprunté également au Cid, acte I, scène VI, la querelle entre le comte don Gormas et don Diègue. Comme on sait, ils discutent la question de savoir qui des deux était le plus digne d'occuper le poste de gouverneur du prince de Castille. Don Diègue ayant rappelé ses anciens exploits, le comte réplique: Et qu'a fait, après tout. ce grand nombre d'années Que ne puisse égaler une de mes journées'? Si vous futes vaillant, je le suis aujourd'hui. Ce dernier vers ne peut pas signifier autre chose que ceci: Je reconnais que vous avez été vaillant (donc: concession), mais est-ce que cela prouve que je ne le sQis point! Jusqu'ti preuve plus logique du contraire, nous resterons partisan du si concessif. Après la conjonction concessive si on ne se sert jamais du Subjonctif. Les temps présents et passés de YIndicatif peuvent tous s'employer avec si concessif; cependant le Passé Antérieur ne se présente pas souvent dans cette construction. Exemples: Si nous sommes dêja préts, c'est que nous n'avons pas perdu une minute. (Zoo wij al gereed zijn, komt het, dat wij geen tijd verloren hebben). S'il était nn'content, c'est que personne n'avait 1'air de comprendre. S'ü fut vénéré de tous, c'est que jamais vie n'a été plus noblement remplie. Si tu es arrivé encore a temps, c'est que le train était en retard. Si ce jour-la on eut fini avant quatre heures, c'est que le travail avait repris a midi et demi. Si tu avais agi conformément aux ordres de ton chef, il était inutile de rien craindre. (Zoo het waar was, dat ge overeenkomstig de bevelen van Uw chef gehandeld hadt, dan behoefdet ge voor niets bevreesd te zijn). Le Conditionnel s'emploie également après si concessif. Voici un exemple cueilli dans le Figaro, reproduisant les débats ii la Chambre. Un député attaquait le ministre de la guerre: (voix au centre): Quelle indiscrétion! (1'orateur): II faudrait le prouver! Cependant, s'il y aurait quelque indiscrétion ii imposer la chose au ministre, 1'honneur de 1'armée réclame cette enquête, devant laquelle vous reculez. Cet emploi du Conditionnel est d'autant plus remarquable qu'il se présente ici, non point dans une phrase rédigée, mais au contraire dans une repartie assez vive; c'est donc un cas d'emploi spontané dans la langue parlée. Nous terminerons cet exposé concernant la conjonction si, cunditionnelle et concessive, par un tableau synoptique du remplacement des temps du Conditionnel, par YIndicatif et le Subjonctif, dans la proposition conditionnelle de supposition et la proposition concessive de supposition, remplacement qui se fait a 1'aide de la conjonction si, grace au sens de futurité qu'elle comporte. Rappelons d'abord que le Conditionnel Passé s'exprime de deux manières en francais: J'aurais chanté et J'eusse chanté Tu aurais chanté , Tu eusses chanté, etc. etc. II faut veiller a ne point confondre cette deuxième forme du Conditionnel Passé avec le Plus-que-parfait du Subjonctif. C'est la même forme, mais le sens est loin d'étre le méme. Exemples: Tu aurais (eusses) voulu, qu'il eüt (aurait) compris. Tu aurais (eusses) voulu qu'il eüt compris (Subjonctif). La première phrase signifie: Als U maar gewild hadt, dan hadt U het hem wel aan het verstand weten te brengen. La seconde: U hadt gaarne gezien, dat hij begrepen had. La différence est grande comme on voit. II est ii peine besoin de dire que, dans la langue parlée, c'est 1'accent phraséologique qui fait ressortir la différence de sens de ces constructions identiques. TABLEAU SYNOPTIQUE du remplacement des temps du Conditionnel par Vimparfait et le Plus-que-parfait de 1'Indicatif et du Subjonctif, dans la proposition conditionnelle et concessive de supposition. Proposition conditionnelle. Indicatif. Imparfait. Si tu disais cela, chacun comprendrait. Plus-que-parfait. Si tu avais dit cela, chacun aurait (eüt) compris. ou avec 1' Imparfait.2) Tu disais cela que chacun comprenait. Conditionnel. Présent. Tu dirais cela, que chacun comprendrait. Passé. Tu aurais (eusses) dit cela, que chacun aurait (eüt) compris. Subjonctif. Imparfait. ') PI us-que-parfait. Si tu eusses dit cela, chacun aurait compris. ') L'Imparfait dn Subjonctif ne remplace jamais le Conditionnel Présent dans la proposition conditionnelle. a) La construction avec 1'Imparfait a quelque chose de plus vif et implique une idéé de léger reproche. La construction avec le Phis-queparfait se traduirait simplement par: Als je dat gezegd hadt, dan had iedereen het begrepen; celle avec Vimparfait devrait se rendre comme ceci: Hadt dat toch gezegd, dan had iedereen het begrepen! On pourrait également 1'exprimer en francais par: Que ne disais-tu cela, chacun aurait compris! Cependant la construction sans la conjonction exclamative que est préférable, paree qu elle est plus nette, plus nerveuse aussi. Proposition concessive. Indicatif. Imparfait. Même si (Si même) eet homme était votre ennemi, il ne faudrait pas le repousser. PI us-q ue-parfa it. Si même (Même s')il avait dü périr a la peine, il n'aurait jamais renonce a son entreprise. Conditionnel. *) Présent. (juand même (alors même que) eet homme serait votre ennemi, il ne faudrait pas le repousser. Passé. Quand même Waurait du périr ii la peine, il n'aurait jamais renonce a son entreprise. Subjonctif. 2) Imparfait. Cet homme fiït-il votre ennemi, il ne faudrait pas le repousser. Plus-que-parfait. Eüt-il du périr a la peine, qu'il n'aurait jamais renonce ii son entreprise. ') On peut se passer des conjonctions quand même ou lom même que; alors on rattache en général les deux propositions par la conjonction que et on supprime la virgule. Cet homme serait votre ennemi qu'il ne faudrait pas le repousser. 3) Le Subjonctif, comme on le voit, amène la construction interrogative complexe ou siinple. On ne se sert guère de cette construction qu'avec les verbes avoir, être et devoir. Les autres verbes peuvent a la rigueur s'employer a la 3e personne du singulier; aux autres personnes on fait usage de 1'auxiliaire de mode devoir. On pourra donc fort bien dire: II nous faut cette maison, coiïtiit-elle trois fois plus. Mais dans les autres cas on se servira du verbe devoir, construction optative. Quand même tu vaincrais encore, rien ne serait sauvé (langue parlée). Dusses-tu vaincre encore (que) rien ne serait sauvé (langue écrite). Conjonction dubitative si. La conjonction dubitative si, comme son nom 1'indique, exprime avant tout une idéé de doute. Elle rattache Yobjective ïi la principale et ne s'emploie qu'avec quelques verbes déclaratifs. Cette conjonction peut se construire avec tous les temps de 1'Indicatif et du Conditionnel; elle n'est jamais suivie du Subjonctif. Exemples: Sait-on jamais si 1'on est juste ou non? Je ne sais pas si vous aurez le temps de finir. II doute si vous seriez content de ce qu'on vous répondrait en pareil cas. II ignore si la loi permet ou interdit ces sortes de transactions. Nous ne savons pas s'il a le temps de vous accompagner. II doutait alors si nous avions suivi toutes ses recommandations. Le prince et moi doutons fort si ce jour-la il fut question d'abdiquer. A ce moment-la, le malheureux, pris d'horreur, ne savait plus s'il veillait ou s'il était en proie au plus douloureux cauchemar. LE MODE DANS LA PROPOSITION SUBORDONNÊE. La proposition subordonnée peut être subjective, objective, prédicative, attributive, adjective et adverbiale; c'est-a-dire qu'elle peut remplir les fonctions: 1°. d'un substantif,, comme sujet, objet, prédicat ou attribut; 11°. d'un adjectif, comme déterminatif ou qualificatif; III". d'un adverbe, pour marquer le lieu, la cause, le temps, le but, la concession, la condition, la conséquence et la comparaison, c'est-a-dire un rapport circonstanciel avec le verbe de la principale. Proposition substantive. sujet: II est bon que tu partes. objet: II veut que vous reveniez (compt. direct). II est persuadé que vos parents sont la (compt. indirect). prédicat: Le fait est que vous avez tort. attribut: II a exprimé le désir que vous veniez aussi. Proposition adjective. déterminative: II ne faut pas croire tout ce qu'il dit. Voila la maison qu'il vous faudrait. qualificative: Ces gens, qui vous connaissent de longue date, vous recommanderont. Proposition adverbiale. de lieu: Nous irons oü vous voudrez. de cause : lis restent ici paree qu'ils se savent en süreté. de temps: Yous 1'avertirez quand il (en) sera temps. de but: lis ont agi ainsi pour qu'on n'ait Wen a leur reprocher. de concession: Tu viendras, bien qu'on ne t'ait pas prévenu. de conséquence: Vous agirez de sorte qu'on soit content de vous. de comparaison : II a plus travaillé que vous (ne) pensez. La proposition substantive est rattachée a la principale par les conjonctions que et si (interrogative) ou par un pronom relatif ou interrogatif. La proposition adjective est rattachée a la principale par un pronom relatif, c'est pourquoi on la nomme aussi: proposition relative. La proposition adverbiale est rattachée a la principale par une des nombreuses conjonctions ou locutions conjonctives marquant le rapport adverbial. LE MODE DANS LA PROPOSITION SUBSTANTIVE. Dans la proposition prédicative on se sert de Ylndicatif quand la principale est afjlrmative; du Subjunctif quand elle est négative ou interrogative. Ex. Le fait est que vous avez tort. La vérité n'est pas qu'il vous ait trompé. Au lieu de cette dernière construction on préférera: 11 n'est pas vrai qu'il vous ait trompé. Dans la proposition attributive 1'emploi du mode dépend de la principale. Si le verbe et son objet éveillent une idéé de doute, d'irréalité, de sentiment, on se servira du Subjonctif; si au contraire ils expriment 1'affirmation de la réalité on se servira de Ylndicatif. Ex. II a exprimé le dèsir que vous veniez le voir. II a fait le serment qu'on ne 1'y prendrait plus. II a fait la déclaration publique qu'on peut compter sur lui et tous ses partisans. Tu feras Yaveu que tu as commis ce crime. Proposition objectice et subjective. Le mode de la proposition objective dépend en général de la nature du verbe de la principale; il peut se faire qu'il dépende du plus ou moins de réalité de la subordonnée. La proposition subordonnée subjective ne se rencontre qu'avec les verbes impersonnels. L'emploi du mode y est soumis a des régies tres précises et aujourd'hui encore fidèlement observées, dans la langue parlée comme dans la langue écrite. Nous allons passer en revue les difierentes espèces de verbes qui se construisent avec des propositions objectives ou subjectives. Verbes déclaratifs (ou verbes exprimant la parole ou la pensee). Les verbes déclaratifs les plus usités sont: dire, croire, penser, avouer, reconnaitre, prétendre, admettre. déclarer, espérer présumer, supposer, se douter, sentir, etc. Nous soulignons les derniers afin qu'on y prenne bien garde. Règle générale: tou.s ces verbes sont absolument suivis de Ylndicatif lorsqu'ils sont employés aflrmativement et que rien dans la phrase n'affaiblit le sens affirmatif; ils sont ie plus souvent suivis du Subjonctif lorsqu'ils sont employés a la forme négative ou interrogative. Ex. Nous espérons que vous comprenez (comprendrez) maintenant qu'on ne saurait faire autrement. II sent bien qu'il a tort. Tu présumes qu'on te veut du mal. Tu ne te doutes pas qu'on puisse agir ainsi. II ne croit pas que nous Vat/ons aper$u. J'ai peine a croire qu'on Yait renvoyé pour un motif si futile. Nous ne disons point que vous ayez menti. J'ai peine a croire que tu ciies osé parler ainsi. On est souvent tenté de mettre le Subjonctif après les verbes espérer, présumer, sentir, se douter de, supposer, paree qu'on les considère comme des verbes exprimant le doute, ce qui est une erreur. Celui qui dit: je sens, je présume, je suppose, etc. n'est pas stir de la chose, c'est vrai, mais il penche vers Vafjirmation; de lk 1'emploi de Ylndicatif après la forme affirmative sans atténuation. En effet: Je suppose. je sens, je présume, j'espère, je me doute iqu il est la, signifie: j'ai jplus de raisons d'admettre qu'il est la que de croire le contraire. lère Remarque. Lorsque ces verbes sont employés a un temps (jussé, la forme négative ou interrogative est souvent suivie de 1'Indicatif ou du Conditionnel. Ex. Eux n'ont pas prétendu qu'il fallait refuser n'importe quelles propositions. Hs ne croyaient pas que nous réussirions. Ou pourrait construire ces deux phrases avec le Subjonctif aussi, 111 ais eela ferait une diiterence de sens. Si nous prenons la construction : Eux n'ont point prétendu qu'il fallait refuser cela nous lait comprendre que celui qui parle était, dès 1'abord, convaincu qu il fallait refuser. Oeux dont il parle n'étaient pas de eet avis ou, en tout cas, ne l ont pas exprimé. Dans 1 autre phrase: lts ne croyaient pas que nous réussirions, le fait est accompli; s il ne 1 était pas, si 1'on attendait encore le résultat, il faudrait le Subjonctif. Ils ne croyaient pas que nous réussirions, se traduirait plutót par: Zij dachten toen niet, dat wij slagen zouden. La construction avec le Subjonctif serait mieux renduepar: Zij waren van meening, dat wij nooit slagen konden (dat de zaak nooit kon gelukken .... que nous réussissions jamais). 2l Remarque. Lorsque la proposition objective ou subjective est placée en téte de la phrase, on met toujours le verbe nu Subjonctif. Ex. (iu'il ait agi ainsi, nous 1'admettons. Qu'on ait répondu sans retard, c'est vrai. Le Subjonctif sert ici a exprimer une idéé restrictive, il y a un mais dans la pensée de celui qui parle. II accepte la réalité du fait, mais il rejette les conséquences que son interlocuteur prête a ce fait. Expliquons-nous et prenons a eet efiFet 1'exemple: Qu'il ait eu tort iVagir ainsi, je le reconnais volontiers On parle de quelqu'un qui a fait une action que celui ou ceux a qui s'adresse la phrase ci-dessus désapprouvent. Celui qui dit la phrase ci-dessus parle comme il le fait pour protester contre 1'une ou 1'autre appréciation qu'on a faite de la personne en cause, celle qui a fait 1'action que 1'on discute. La preuve absolue qu'il en est ainsi, c'est qu'on peut toujours continuer la phrase par une proposition adversative introduite par mais. II v a donc dans la pensée de celui qui parle une idee de négation portant non sur le fait, mais sur les considérations d'ordre moral ou autre auxquelles ce fait donne lieu, a 1'égard de la personne qui en est 1'auteur. C'est ce désir de négation, de protestation qui explique le Subjonctif. La phrase ci-dessus signifie donc : Qu'il ait eu tort d'agir ainsi, je le reconnais volontiers, mais je ne reconnais point du tout que cela prouve ce que vous vous permettez d'en conclure. (Ik geef wel toe, dat hij ongelijk gehad heeft aldus te handelen, maar wat ik niet toegeef is, dat het een bewijs zou kunnen zijn voor hetgeen gij omtrent hem belieft te veronderstellen). .?« Remarque. Quand le fait exprimé dans la subordonnée est réel pour celui qui parle, il se sert de YIndicatif, quelle que soit la forme de la principale. Ex. II ne croit pas que tu sois malade. Celui qui parle ne sait pas lui-même si celui a qui il parle est malade ou non. II ne croit pas que tu es malade. Celui qui parle sait que celui a qui il parle est malade et il lui apprend qu'un tiers, désigné par il, ne veut pas croire ce fait indéniable. Cette construction ne saurait se présenter lorsque celui qui parle est également sujet de la principale, c'est-a-dire, lorsque le verbe de la principale est a la lère personne. On dira donc toujours: Je crois qu'il est de retour.... mais: Je ne crois pas qu'il soit de retour.... et jamais: Je ne crois pas qu'il est de retour. C est tout siniple. Celui qui parle déclare dans la principale qu il 11 admet pas le fait de la subordonnée; il ne saurait donc mettre le verbe au mode de la réalité. Si nous appuyons sur ce cas, c'est que nous avons eu souvent 1'occasion de constater que bien des gens le coraprennent moins facilement qu'on ne s'y attendrait. 4e Remarque. Quelques verbes déclaratifs peuvent marquer la volonté — dire, entendre, prétendre, écrire —; ils sont alors toujours suivis du Subjonctif. Ex. Nous entendons qu'on fasse ainsi: Dis-lui qu'il s'en aille. Avec dire et écrire on se sert beaucoup de YInfinitif. Ex. Ecris-lui de revenir demain soir. Dis-lui de faire ainsi. Ces verbes peuvent avoir le sen.s déclaratif et impératif dans la même phrase, par rapport a différentes subordonnées. Ex. II a dit qu'il rentrera (rentrerait) a sept heures et qu'on ne Vattende pas pour diner. 5e Remarque. Le verbe comprendre peut être verbe déclaratif' et verbe de sentiment; dans ce dernier cas il est toujours suivi du Subjonctif. Ex. Je comprends qu'il a eu tort de parler ainsi. Vous cornprenez qu'en pareil cas il aurait vite fait de nous refuser son concours. Dans ces deux phrases, comprendre est 1'équivalent de voir, de sentir, de se rendre cotnpte. 2 II n'en est pas de même dans les exemples suivants: Je comprends qu'il ait agi ainsi. II comprend parfaitement que vous ayez refusé net. Ici, comprendre marqué un sentiment d'approbation; il équivaut a: il est naturel que.... Le verbe savoir donne lieu aussi a quelques remarques. On ne dira jamais: Je ne sais pas qu'il vienne, mais toujours: Je ne sais pas s'il vient (ou: viendra). De même on dira toujours: Sait-il que je suis la? et jamais: que je sois la? Si Ion ne saurait dire: Je ne sais pas qu'il vienne, par-contre on dira parfaitement: Je ne savais pas qu'il riendrait, Je ne sache pas qu'il vienne. II faut aussi se rendre bien compte de la différence de sens qui existe entre les deux constructions suivantes: a. Je ne sache pas qu'on lui ait refusé cela. b. Je ne sais pas si on lui a refusé cela. a. \ oor zoover ik weet, heeft men hem dat niet geweigerd. b. Ik weet niet of men hem dat geweigerd heeft of niet. La première phrase signifie que celui qui parle est pour- ainsi-dire certain de la réalité du fait exprimé dans la subordonnée, il veut dire qu on na pas refusé; la deuxième phrase exprime le doute, Yignorance totale au sujet de ce fait. Verbes impersomiels. Les locutions et verbes impersonnels marquant la probabilité, la certitude ou la vraisemblance suivent la règle générale des verbes déclaratifs. La lère et la 2e remarque leur sont également applicables, mais pas les autres. Ex. II est vrai qu'il fait bon ici. II est probable que nous serons invités. Est-il certain que vous 1 'ayez vu? II n'est pas sur qu'on les ait avertis. II n'était pas vrai qu'on irait a sa recontre. II n'était pas du tout certain qu'on allait prendre (prendrait) ces mesures. II était peu probable alors qu'on disposerait un jour d'explosibles aussi puissants. Etait-il admissible alors qu'un jour viendrait oii les hommes traverseraient les airs aussi sürement que les oiseaux de passage? Cet emploi fréquent du Conditionnel après ces constructions négatires ou interrogatives de verbes et d'expressions marquant la parole ou la pensée, n'a rien qui doive étonner. Le Contionnel, a travers les iiges, a remplacé le Subjonctif dans plus d'un cas. On disait encore fort bien a la fin du 15e siècle : Qui me payast, fallasse .... pour : Quelqu'un me payerait que j'irais .... ou bien, Si quelqu'un me pavait, j'irais. C'est ce qui explique que le Conditionnel a souvent au fond le sens dubitatif, irréel du Subjonctif. Dans certains cas cependant ces deux modes marquent tout autre chose. Voyez: a. II n'avait pas dit que son fils revint. b. II n'avait pas dit que son fils reviendrait. Hij had niet gezegd (bevolen), dat zijn zoon moest terugkomen. Hij had niet gezegd (verteld), dat zijn zoon zou terugkomen. On pourrait naturellement employer l'Indicatif pour niarquer la certitude absolue: II n'avait pas dit que son fils revenait.... phrase qu'il conviendrait de traduire comme suit: Hij had niet gezegd, dat het vaststond dat zijn zoon terugkwam. Remarque. Les locutions et verbes impersonnels marquant Ie doute, la nécessité, Ia possibilité ou un sentiment sont toujours suivis du Subjonctif. II se peut qu'il s'en aille pour de bon. II importe qi^e nous agissions sans retard. II est bon (juste, beau, etc.) qu'on lui rende les honneurs qui lui sont dus. II faut que tu reviennes sans retard. II semble, il me semble. L'expression impersonnelle „il me semble" équivaut aux déclaratifs: je crois, je pense, je trouve, je suis d'avis. Elle est donc suivie de ÏIndicatif ou du Conditionnel et du Subjonctif, suivant qu'elle est affirmative, ou mterrogative et négative. La remarque I, relative aux verbes déclaratifs, lui est aussi applicable. Ex. II me semble que vous êtes dans l'erreur. II nous semble qu'on devrait partir sans retard. II ne m'a pas semblé alors qu'ils désiraient vous revoir. II ne lui a jamais semblé qu'on piit leur refuser cela. 11 semble équivaut a: on dirait, on supposerait, on serait tenté de croire, de dire, de supposer, etc. Cette locution impersonnelle expnme donc la supposition et est suivie du Subjonctif. Ex. II semble qu'on veuille a tout prix meloigner. II semblait d'abord qu'ils voulussent tout tuer. Remarque. II semble s'emploie aussi dans le sens de 1'impersonnel il para'it; on se sert alors de ÏIndicatif ou du Conti it ionnel. Ex. II semble qu'il a re'ussi a convaincre tout le monde de son innocence, car il a été acquitté sans discussion. II semble qu'on pourrait aussi prendre ce chemin-la; eux, du moins, vont par la. Verbes de volonté et de résolution. Les yerbes de volonté (vouloir, demander, exiger, réclamer, désirer, ordonner, commander, etc.) sont toujours suivis du Subjonctif. Les verbes de résolution (résoudre, décider, ordonner, commander, décréter, etc.) sont presque uniquement suivis de ÏIndicatif aujourd'hui. Ex. II veut que vous parliez sans détour. 11 ordonne qu'on punisse le coupable. Le général a ordonné qu'on donnera 1'assaut demain matin, a 1'aube. Vos parents ont décidé que vous irez passer une année en Angleterre. Remarquons qu'avec commander et ordonner on se sert le plus souvent de V lnfinitif. II (nous) a ordonné d'aller les avertir. II (nous) a commandé de partir sur-le-champ. Nous avons déja dit plus haut que certains verbes déclaratifs — dire, écrire. prétendre, entendre — peuvent s'employer dans le sens de la volonté et qu'alors ils sont suivis du Subjonctif. Verbes de sentiment. Les verbes de sentiment ou verbes affectifs constiuits avec la conjonction que sont toujours suivis du Subjonctif: (aimer, regretter, se réjouir, s'attrister, détester, être content, heureux, enchanté, chagriné, etc. etc.). Ex. II aime qu'on reconnaisse et qu'on approuve hautement le beau cöté en toute cliose. lire Remarque. Avec ces verbes-ci 1'lnfinitif est absolument préférable quand la principale et la subordonnée ont le même sujet. On ne dira donc pas: Nous sommes contents que nous soijons arrivés mais: Nous sommes contents d'être arrivés. Nous ne prétendons point qu'on serait pendable pour s'être servi de la forme personnelle, mais 1'usage réclame ïlnfinitif. 2e Remarque. Les intransitifs de ces verbes peuvent se constrare avec la conjonction de ce que et sont alors suivis de Undicatif. C est qu'avec la conjonction de ce que, la subordonnée devient une adverbiale de cause, et celle-ci se met toujours a 1 Indicatif quand elle exprime la i-ause réelle. Lx. Nous sommes enchante's que vous soyez venus. Nous sommes enchantés de ce que vous Hes venus. Lorsque le verbe de la principale est au Conditiorwel, 1'u.sage rejette plutót la conjonction de ce que; mais si 1'on s'en sert elle est toujours suivie du Subjonctif. Ex. Vous vous affligeriez qu'on eut (de ce qu'on eut) recours a ces gens-la, n'est-il pas vrai? Nous aurions été bien contents qu'on lui rendit (de ce qu'on lui rendit) enfin justice. On ne pourrait jamais dire: \ ous vous affligeriez de ce qu'on avait recours Nous aurions été bien contents de ce qu'on lui rendait (ou: lui avait rendu) justice. Cela s'explique parfaitement. Quand Ie verbe de la principale est au Conditionnel, la subordonnée exprime la supposition, partant Yirréalité, ce qui amène forcément 1'emploi du Subjonctif, même après la conjonction de ce que. ■!e liemarfl»e- Les verbes affectifs transitifs ne se construisent pas avec de ce que, probablement paree qu'on sent encore dans cette conjonction le génitif du pronom ce qui, qu'il ne P°lnt confondre avec la conjonction. Ex. Vous seriez fort surpris de ce qu'on pourrait vous objecter en pareil cas. Etes-vous content de ce qu'il vous a rapporté ? (Zijt ge tevreden met hetgeen hij voor U meegebracht heeft?) 4e Remarque. L'usage permet aujourd'hui de supprimer la négation ne après les verbes affirmatifs de crainte ou d'appréhension. Ex. Tu crains qu'il (ne) soit mécontent de ces nouvelles. Verbes de doute et de négation. Les verbes dotder, nier, contester, disconvenir, dissimuler, etc. qui marquent le doute ou la négation, sont ordinairement suivis du Subjonctif, ce qui est tout naturel, paree qu'ils éveillent une idee d'irréalité a 1'égard de la subordonnée. Ex. Nous doutons qu'ils aient dit vrai. Ils ne nient pas que vous ayez fait de votre mieux, mais ils sont mécontents du résultat. lère Remarque. Aujourd'hui dissimuler et se dissimuler sont ordinairement suivis du Conditionnel, quand la réalité de la subordonnée est plutót douteuse. Ex. II vous ont exposé la chose ainsi pour dissimuler qu'on pourrait encore tout sauver. On se servirait tout aussi bien des verbes cacher, taire. lis ne se dissimulent pas qu'on decrait agir sans tarder. On dirait tout aussi bien: Ils comprennent parfaitement etc. Lorsque la subordonnée exprime un fait certain, la langue actuelle préfère YIndicatif. Ex. Vous ne vous dissimulez pas que personne nadmet votre raisonnement. II a essayé de dissimuler qu'il était renseigné depuis la veille. 2» Remarque. Le verbe douter employé négativement est suivi de YIndicatif plutöt, lorsque la subordonnée exprime un fait indiscutable. Ex. Je ne doute point que 1'antiquité a connu maint héros dont 1'histoire ne fait nulle mention. JTZTIr* U* ™rbeS mpêcher' 9 de, defendre, vedler a, avoir soin, qui marquent 1'empêchement sont suivis du Subjonctif accompagne' de la négation ne'. Aujourd hui 1 usage permet de supprimer ne. Ex. Vous empêcherez qu'ils (ne) sortent. \ous veillerez a ce qu'ils ne reviennent pas. Vous aurez soin qu'on ne lui fasse pas de mal Avec les deux verbes vedler a et avoir soin la négation >,e expfétive ne saurait s'emplojer. Remarque. Empêclier et prendre garde peuvent se construire avec 1 Indicatif. Ex. «. Cela n'empêche pas qu'il ait tort. b. Cela n'empêche qu'il a tort. a. Dat belet niet, dat hij nog best ongelijk kon hebben. b. Dat belet niet, dat hij toch ongelijk heeft ou bien: ■Hij heeft toch ongelijk. Dans !a construction avec le Subjonctif, 1'empêche.nent p rrai e ie sufjïsant; dans la coustruction avec YIndicatif, empechement est absolument insuffisant aux veux de celui qui parle. Le verbe prendre garde marqué en général Yempêchement maïs ,1 peut aussi signifier: n'oubliez pas, songez, souvenezvous. Dans ce cas il demande YIndicatif dans Ia subordonnée. Ex. «. Iienez garde qu on ne vous voie pas. b. Prenez garde qu'il vous connatt et qu'il remarquera votre présence. a. Zorg dat men je niet ziet. b. Bedenk, dat hij je kent en dat hij je tegenwoordigheid wel merken zal. Le mode dans la proposition adjective ou relative. La proposition relative explicatice marquant un fait réel est toujours a YIndicatif ou au Conditionnel, jamais au Subjonctif. Elle a le plus souvent la valeur d'une adverbiale de cause. Ex. Vos supérieurs, qui ont pleinement confiance en vous, se sont portés garants de votre honnêteté. La proposition relative déterminative se met a YIndicatif quand elle exprime la réalité, c'est-a-dire la qualité acquise; elle se met au Subjonctif quand elle exprime la qualité requise, c'est-a-dire une nécessité ou une possibilité. Ex. On demande un homme d'age mür et qui soit au courant de ces sortes dWfaires. Ils ont engagé un teneur de livres qui est au courant de ces transactions. Voila un endroit qui nous conviendrait. Vous lui indiquerez un endroit oü il puisse goüter un repos absolu. . V Envisageons une seule et même phrase avec les deux modes: Nous voulons louer une maison qui èst. bien située et qui contient dix chambres. Nous voulons louer une maison qui soit bien située et qui contienne dix chambres. Dans le premier cas la maison est connue et les deux qualités sont acquises. Dans le deuxième cas on cherche une maison qui ait les deux qualités requises. Remarque. Bien que la qualité soit acquise, on se sert du Subjonctif dans deux cas pour atténuer ce que 1'Indicatif aurait de trop absolu. 1°. Après un superlatif ou lorsque le substantif qualifié par la relative est précédé de 1'un des adjectifs seul, premier, dernier, unique. Es. C est le plus beau livre qu'il ait écrit. Vous êtes le premier qui ait eu pitié de lui. Cependant quand la subordonnée exprime un fait incontestable on se sert de YIndicatif. Ex. II vous enverra les meilleurs cigares qu'il aura en magasin. \ otre voisin est le seul qui a refusé de pavoiser. Avec la périphrase grammaticale eest, il si peut que 1'on se trouve en présence d'une proposition simpte dont le complément est mis en évidence. Dans se cas on se sert de YIndicatif. Ex. C est la plus grande maison qu'il a achetée. On na ici qu une proposition simple et non pas une principale et une subordonnée. 11 ne faut donc point confondre ce cas avec 1'autre. Ex. a. C est la plus grande maison qu'il a batie. b. C est la plus grande maison qu'il ait batie. «. Hij heeft het grootste van die huizen gebouwd. b. Dit is wel het grootste huis, dat hij ooit gebouwd heeft. Loinnie on voit, la différence n'est pas mince et il est plus qu utile de bien faire sentir ces différences a quiconque s'occupe de 1 étude de notre langue. II. On se sert encore du Subjonctif d'atténuation après une principale négative ou interrogative dans un sens négatif. Ex. II n'y a personne qui ne sache cela. \ a-t-il personne qui se prétende immortel ? Dans ces deux phrases la qualité est acquise; on se trouve donc en présence du Subjonctif d'atténuation. Il ne faut pas confondre ces cas-la avec ceux-ci, oü la cjualité est requise. Je ne vois rien dans tout cela qui puisse vous nuire. II n'y a personne parmi vous qui puisse se prétendre lésé dans ses intéréts. \ ous n avez pas émis deux idéés qui soient justes. Ce n'est pas la un cas qui soit pendable. Le mode dans la proposition adverbiale. Proposition adverbiale de lieu. La proposition adverbiale de lieu est amenée par 1'adverbe oh. Elle se met toujours a ïlndicatif ou au Conditionnel. Ex. Vous irez oü 1'on vous dira d'aller. Dans ce cas ils iraient oü vous voudriez. Nous nous établirons oü nous pourrons. ]ire Bemarque. La proposition de lieu amenée pour oh que a le sens concessif; dans ce cas elle se met toujours au Subjonctif. Es. Nous les retrouverons, oü qu'ils soient. Nous les suivrons, oü qu'ils aillent. 2e Bemarque. La proposition introduite par 1'adverbe ou peut fonctionner comme substantive objective et comme adjective déterminative. La substantive objective se met toujours a YIndicatif. Ex. Nous vous dirons oü ils sont. Savez-vous oü ils vont? On ne vous dira jamais oü ils se sont cachés. Lorsque les deux propositions ont le même sujet ou qu il ne saurait y avoir équivoque, on met la subordonnée a YInfinitif. Ex. Ces malheureux ne savent oü aller. Vous trouverez oü vous loger. Saurait-il oü se cacher? Vous ont-ils dit oü vous adresser? La proposition adjective déterminative amenée par oh suit les régies données plus haut; si elle exprime la qualité acquise, ffyy 4 rMk"W' '• reqttise, elle se met ,u Ex. \ oiJu un endroit oü nous serons bien Nous choisirons un site oü 1'on soit bien abrité contre Ie vent du nord. Proposition adverbiale de cause. La proposition adverbiale de cause est amenée par les conjonctions: paree que, de ce que, puisque, vu que, attendu que, comme, eest que, ce nest pas que, non que, non pas que. nluMt ITT ^ "ttendU q"e Siffnifient P"^"e et ^^rent p ut dans le style de pratique. Aujourd'hui il est rare qu'on se serve d a cause que pour paree que. Ex. Vous ne sauriez partir, attendu qu'on vous 1'a expressément défendu. II faudra renoncer a toutes poursuites, vu que la loi ne prévoit point ce cas. Comme est au fond une conjonction comparative, mais elle peut exprimer aussi la cause et le temps Ex. Comme il ne faisait de mal a personne, on lui a permis de rester la (la cause). Comme il disait ces mots, tous se levèrent et lacclamerent longuement (le temps). Les conjonctions paree que et puisque différent de sens • paree que marqué la cause que 1'on suppose inconnue de celui coZe. °n 8 6; PUiSqUe eXprIme k '!ause *ue !'<»» suppose Ex. II a refuse' paree qu'il ne vous connait pas. Puisqu'il vous connait, il acceptera. Cette dernière phrase se rendrait le mieux par: Hij kent je immers en zal het wel aannemen (zal het wel goed vinden). Elle répond a la question: Mals, acceptera-t-il ? La première ne pourrait jamais se construire avec puisque. Cependant on dirait parfaitement avec le futur: a. II refusera paree qu'il ne vous connait pas. b. II refusera puisqu'il ne vous connait pas. Pour préciser la diflërence de sens de ces deux constructions, on pourrait les traduire comme suit: u. Hij kent je niet en zal daarom wel weigeren. b. Hij kent je immers niet en zal natuurlijk daarom weigeren. La proposition adverbiale de cause se met toujours a 1 Indicatif ou au Conditionnel, excepté lorsqu'elle est amenée par ce n'est pas que, non que ou non pas que; après ces trois locutions la proposition de cause se met au Subjonetif. II est tout naturel que 1'adverbiale de cause s'exprime par 1'Indicatif. En effet, la principale est Veffet de la cause exprimée dans la subordonnée; 1 effet ayant eu lieu, la réalité de la cause ne saurait être douteuse, puisqu'elle précède nécessairement son effet. Les locutions conjonctives ce nest pas que, non que, non pas que sont tout aussi naturellement suivies du Subjonetif. En effet, elles indiquent que celui qui parle nie, ne reconnaït pas comme cause de la principale, le fait énoncé dans la subordonnée; d'oü il découle nécessairement que ce fait, raême quand il est réel, est irréel comme cause de la principale. Ex. Si je refuse, ce n'est pas que je veuille 1'abandonner a son sort, mais je n'ai pas les moyens de faire ce que tu me demandes. On 1 a renvoyé, non pas qu'on soit si mécontent de lui, maïs paree quon na plus de quoi 1'occuper. Dans cette phrase-ci le fait amené par non pas que est réel en soi, mais irréel comme cause du renvoi. La proposition adverbiale de cause peut étre introduite par que, apres une proposition principale interrogative. Ex. Avez-vous mal a 1'estomac, que vous ne mangez pas» Etez-vous mécontent, que vous faites si grise mine? Que remplace également paree que et puisque après d'autant et a autant plus. Ex. Nous vous accordons volontiers votre demande, d'autant plus que nous sommes fort contents de vous. A votre place je refuserais, d'autant que la chose me paraU assez louche. La proposition adverbiale amenée par paree que s'abrège au moven de l'Infinitif, mais jamais la proposition amenée par puisque. r VInfinitif, toujours précédé de la préposition pour, est le p us souvent au passé. Cela s'explique tout simplement par le fait que la cause précède 1'effet. Cependant 1a cause peut e un fait existant de tout temps, une vérité générale, choses pour lesquelles il n'y a ni passé, ni futur, mais un présent continu; dans ce cas VInfinitif est au présent. Ex. L homme n'est point faible pour étre mortel, mais pour ne pomt mesurer la durée de 1'effort a celle de ses propres forces. II est indisposé pour at oir mangé trop de fruits. Remarquons en passant que l'Infinitif, régi par la préposition pour peut exprimer: la cause: II sera récompensé pour s'être si bien conduit. le but: II a agi ainsi pour inspirer confiance. la concession: Pour s'être trompé, on n'est pas un menteur. (Al heeft men zich vergist, daarom is men nog geen leugenaar). On peut encore abréger la proposition de cause par le Participe Présent ou Passé. Ex. Les fonds nous manquant, nous nous voyons contraints de renoncer a cette entreprise. Ces gens n'ayant rien compris a vos explications, s'en sont allés fort mécontents. Enervé de tout ce bruit, il est allé s'enfermer dans sa chambre, au quatrième étage. On ajoute parfois au Participe Passé la locution quil est, que nous sommes, etc. Cette construction se présente également avec les adjectifs. Ex. Fatigués que nous sommes de cette opposition toujours renaissante, nous agirons sans vous. II ne comprend rien a tout ce qui se passé, inaccessible qu'il est aux réalités de la vie. La proposition adjective explicative, comrne nous 1'avons dit plus haut, peut également exprimer la cause. Ex. Ces personnes, qui ont longtemps séjourné en Afrique (paree qu'elles ont longtemps séjourné), vous föurniront tous les renseignements désirables. Proposition finale ou de but. Elle est amenée par quatre conjonctions qui demandent toujours le Subjonctif: afin que et pour que marquent le but a atteindre; de peur que, decrainte que marquent la fin a éviter. Ex. Faites doucement, afin qu'on ne vous entende pas. Eloignez-vous, de crainte qu'il (ne) vous voie. La négation ne, après de crainte que et de peur que, peut étre omise aujourd'hui. Les conjonctions finales peuvent étre remplacées par que après 1' Impératif. Ex. Viens, que (afin que) je te montre les preuves de ce que j 'avance. Taisez-vous, qu'il (de peur qu'il) ne vous fasse un mauvais parti. C'est la une construction plutót littéraire; on dirait familièrement: ^ iens, je m'en vais te montrer les preuves.... La proposition finale s'abrège par Ylnfinitif régi par afin de, pour, de peur de, de crainte de. L'Infinitif n'est jamais accompagné de ne explétif. Ex. Xous partions a cinq heures afin d'arriver a temps. II ne vous ont rien dit pour ne pas vous inquiéter. Ils sont rentre's au plus vite de peur d'être surpris par 1 orage. Proposition adverbiale de temps. La proposition adverbiale de temps exprime la simultanéité, la postériorité et Vantériorité, c est-a-dire qu'elle exprime que 1'action de la principale se fait en meme temps, après ou avant 1'action de la subordonnee. La proposition adverbiale de temps marqué également le temps normalement nécessaire a raccomplissement de 1'action, ou la duree, c est-a-dire le prolongement de 1'action de la principale. Conjonctions de simultanéité: marquent le temps: quand, lorsque, alors que, pendant que, tandis que (alors que est du style élevé); la durée: pendant que, durant que, tandis que, tant que, aussi longtemps que, etc. Toutes ces conjonctions demandent Vlndicatif ou le Conditionnel. Exemples: le temps. Lorsqu'il partait pour les Indes, il savait qu'il ne reviendrait jamais ici. Nous irons le trouver, pendant que tu feras ces commissions. la durée. Quand nous serons installés dans notre nouvelle demeure, nous pourrons nous livrer a tous ces exercices. Pendant qu'ow attendra le résultat des négociations, nous pourrons nous procurer tous les renseignements désirables. Pendant que et tandis que. La première marqué simplement la simultanéité de deux actions qui peuvent différer de durée entre elles; tandis que marqué la simultanéité et la durée égale. De plus tandis que éveille une idee de contraste, d'opposition entre les deux actions. Ex. II est venu nous voir pendant que nous étions a la campagne. Eux ont travaillé tout le temps, tandis que vous, vous riavez rien fait. Remarque. II faut veiller a ne pas remplacer quand par si lorsque, 1'idée n'étant pas généralisée, la proposition amenée par lorsque ou quand ne saurait avoir le sens i'une conditionnelle. Ex. Quand (Lorsque) tu auras re<;u de ses nouvelles, tu informeras sa familie. Avec un Futur, si ne saurait jamais s'employer. 3 Avec le Présent ou le Passé il est possible d'emplover quand et si lorsque la durée de 1'action peut étre considérée comnie une condition d'accompli ssement de 1'action de la principale. Ex. Ces mesures-la, quand elles sont rigoureusement appliquées, produisent toujours un mécontentement général. On dirait tout aussi bien: si elles sont rigoureusement appliquées etc. etc. Avec un passé: Quand (Si) les tétes se montaient, il détournait habilement la conversation. (Mocht het gebeuren, dat men zich te warm over de zaak maakte, dan wist hij altijd behendig het gesprek een andere wending te geven). II faut donc bien faire ressortir la diflerence de sens qu'il y a entre des constructions comme les deux suivantes: Als je komt, moet je je broer meebrengen. Si tu viens, tu amèneras ton frère. Quand tu viendras, tu amèneras ton frère. Comme. Lorsque de deux actions partiellement simultanées 1'une se produit brusquement pendant que 1'autre est en train de s'accomplir, on remplace volontiers lorsque et quand par la conjonction de manière comme. Ex. Comme il allait partir, on vint le prévenir que vous étiez de retour. Comme nous sortions du défilé, 1'orage qui menacaitdepuis une heure éclata brusquement. Dans ces constructions-la, comme se rend en hollandais par juist toen, net toen. La proposition de simultanéité s'abrège par le Gérondif, le Participe Présent et le Participe Passé. Ex. II chante souvent en travaillant. Vous n'entrerez jamais la, lui vivant... (tant qu'il vivra). Nous les avons vus partant (forsgw'ils partaient) pour la guerre, résolus a donner leur vie pour leur pays. Vaincue, humiliée, la France restait encore fidéle a sa mission de soldat du progrès (Pendant qu'elle était, Lorsqu'elle était vaincue, humiliée, la France... .) Tout étourdi encore de sa chute, il se préparait déja a reprendre la lutte. (Pendant qu il était encore tout étourdi....) Une fois installés la, nous pourrons faire toutes les recherches nécessaires. (Quand nous serons installés la, nous Remarque. Le Gérondif se rapporte toujours au sujet de la principale, a part quelques cas oü toute équivoque est impossible. De la une différence de sens marquée entre les deux phrases suivantes. Ex. Nous les avons rencontrés en partant pour la chasse. Nous les avons rencontrés partant pour la chasse. en partant = lorsque nous partions. partant = lorsqu'ils partaient. La simultanéité s'exprinie encore par une relative explicatke. Ex. Ces pêcheurs, qui étaient occupés a retirer leurs filets, ont vu passer les trois navires de guerre étrangers. Conjonctions de postériorité: temps: après que. durée: depuis que, dès que, aussitót que, sitöt que. Ces conjonctions sont toujours suivies de l'Indicatif ou du Conditionnel. Ex. Ces affaires pourront se régler dès qu'on nous aura renseignés. Aussitót qu'ils seront en vue, on tirera des salves d'artillerie. II faut bonne mémoire après qu'on a menti. La proposition adverbiale de postériorité ne peut s'abréger que par 1 Infimtif Passé et cela seulement quand elle marqué le temps, donc uniquement avec après. Ex. Après avoir relevé la position de 1'ennemi, le général fit amener de 1'artillerie. On peut encore se servir de la locution aussitót après pour marquer la succession immédiate de 1'action de la principale. ~usslt6t après avoir lu votre lettre, il télégraphia I heureuse nouvelle a vos parents. Le Participe Passé peut également servir a abré"-er la proposition de postériorité. Ex. Ayant vu oü en étaient les choses, il alla faire son rapport. (Après avoir vu etc.). Arrivés la, nous vimes que tout espoir de salut était vain (Dès que, Après que nous fümes etc.). Conjonctions d'antériorité: temps: avant que. durée: en attendant que et jusqu'a ce que. Les deux conjonctions avant que et en attendant que sont toujours suivies du Subjonctif. Ex. Partez, avant qu il soit trop tard. Faites cela, en attendant qu'il revienne. On abrège la proposition d'antériorité par en attendant de et avant de ou avant que de suivies de Ylnfinitif. Ex. ïsous vous écrirons avant de rien décider. Prenez toujours vos mesures en attendant d'avoir tous les renseignements nécessaires. Avant que de est d'un usage peu fréquent aujourd'hui; on prefere avant de. II n'est pl„ dWg, dc c0„struire M avec 1 Infinittf. La conjonction jusqu'a ce que est suivie de 1' Indicatif lorsqu'elle marqué uniquement la durée. Ex. Yous irez vous promener jusqu'a ce qu'il fera nuit. II restait toujours au travail jusqu'a ce qu'on venait 1'appeler. Lorsqu'a 1'idée de durée s'ajoute une idee de but, on se sert du Subjonctif. Ex. Vous ne sauriez rester ici jusqu'a ce qu'on vienne vous appeler. Nous lutterons jusqu'a ce cjue nous ayons gain de cause. Lorsqu'il s'agit du passé, on est en présence d'une réalité, et on se sert beaucoup de 1'Indicatif aujourd'hui. Ex. Tu as travaillé jusqu'a ce que tu as eu (eusses) fini, n'est-ce pas? („tu as eu fini" est un Passé Indéfini surcomposé). II s'est obstiné a son labeur jusqu'a ce que ses forces 1 'ont trahi. Dans la première de ces phrases il y a eu but, mais au moment de la parole le but étant atteint, c'est 1'idéé de réalité quil'emporte. Dans la seconde il n'y a pas eu d'idée de but, mais seulement de durée, car il n'a pas travaillé afin que ses forces le trahissent. Beniarque. Après le verbe attendre, jusqu'a ce que se remplace généralement par que. Ex. Tu attendras qu'il soit de retour. On abrège parfois la proposition amenée par jusqu'a ce que au moyen de YInfinitif précédé de jusqu'a. Ex. Ces malheureux avaient bu jusqu'a ne plus pouvoir tot ze niet meer konden. Ils se sont désolés jusqu'a s'en mourir. On rendrait le mieux le sens précis de cette phrase comme suit: Ze hebben zich zoo aan het verdriet overgegeven, dat ze, als 't ware, er geheel door verlamd (moreel vernietigd) waren. Dans ces constructions avec YInfinitif, jusqu'a marqué le degre', Yintensité de 1'action, plutót que la durée. C'est au fond la mème construction qu'avec la préposition a, employee seule, comme dans ce cas-ci: Si j'avais de 1'argent a n'en savoir que faire = Indien ik zooveel geld had, dat ik er geen weg mee wist C'est une consécutive d'intensité. Que conjonction de temps. I". La conjonction que remplace toujours qunnd et lorsque après les déterminatifs de temps: le jour, le soir, la semaine, l'année, etc. On pourrait tout aussi bien se servir de 1'adverbe ou. On ne dira jamais: Le jour quand il est venu, mais toujours: Le jour que, la nuit que, etc. II. Après une négation, ou les adverbes encore, déja, a peine, quand la principale, qui doit précéder dans ce cas, exprime une action en train de se faire et au cours de laquelle la Subordonnée se produit brusquement. Ex. Nous n'avions pas fait vingt pas sous le couvert, que les Peaux-Kouges se levaient de toutes parts en poussant leur cri de guerre. A peine il avait franchi la grille, que sa jeune femme accourait a sa rencontre. On rencontre cependant quand et lorsque dans ces deux cas, sans que cela fasse aucune différence de sens, mais alors 1'action de la subordonnée n'est point présentée a 1'esprit avec la même vivacité. Ex. II était prés de quatre heures du matin et je mejetai tout habillé sur mon lit, espe'rant faire un bon somme avant le départ; mais j'avais a peine fermé 1'oeil, loraque le valet de chambre vint me réveiller. Tous les chasseurs étaient déja arrivés. III". Que remplace depuis que après un déternnnatif de temps précédé de tmei, voila, il y a. Ex. II y a plus de vingt ans qu'il habite ici. Voila quinze jours qu'on ne 1'a vu. Voici deux mois au moins que ses parents ne savent pas ce qu'il est devenu. Remarque. Si la subordonnée est négative on supprime pas quand le verbe est a un temps compost comme dans le 2e exemple ci-dessus. IV". Que peut encore retnplacer les locutions conjonctives avant que et sans que, lorsque la principale est négative; dans ce cas le verbe de la subordonnée est accompagné de ne. Ex. Tu ne reviendras pas qu'on ne te 1'ait expresséinent ordonné. (... . avant qu'on te 1 ait.. ..) Nous ne partirons pas qu on ne nous ait autorisés a le faire, (sans qu'on nous ait. ...). Remarque. Dans le cas oü que est employé uniqueiuent pour éviter la répètition de ces conjonctions, on ne se sert pas de la négation ne. Ex. Nous reviendrons avant que vous soyez de retoui ou que vous ayez pu soulïrir de notre absence. Proposition concessive. La proposition concessive exprime un fait qui doit mettre obstacle ii 1'accomplissement de la principale, mais qui n'en empêche pas la réalisation. La concessive exprime un obstacle réel ou suppose. La concession reelle peut étre afjïrmative ou interrogative. Llle s exprime par le Subjonctif et VIndicatif. La concemon supposée s exprime par le Conditionnel que 1'on P ut remplacer par VIndicatif ou le Subjonctif (voir le Tableau synoptique, page 10). Conjonctions de concession réelle. concession affirmative: quoique, bien que, tout que, quelque que, quand même, si. 4 concession interrogative: qui que, quel que, qU0i que, qui que ce soit qui, qui que ce soit que, quoi que ce soit qui ou que, si que, soit que. 4 4l<"j0ncüOM qm"""el *• Ex. II refuse, bien que chacun lui dise daccepter Nous vous recommanderons, quoique ce soit peine perdue. Quelque que et tout que. La conjonction quelque que nest pus guere employee aujourd'hui; on la remplace volontiers par de YTndi tTn™, & ^ ^ nettement affi™atif etestsuivie de 1Indicatif. Quelque que a plutót le sens interrogatif, dubitatir LtZ i0T SU,V7 dU Subj°nctif- Lorsque la conjonction ut que remp ace quelque que, elle demande le Subjonctif. II • faut donc veiller a bien saisir la nuance Si nous disons: Tout bon qu'ü est, cette fois-la il s'est faché tout rouge, (Al is lnj ook nog zoo goed, dien keer is hij erg boos geworden) * Nous dirons cependant: Tout bon qu'il vous paraisse, je me méfierais .... (Al lijkt h,j U nog zoo goed, ik zou toch een ooa in t zeil houden). Dans le premier cas, celui qui parle reconnait pleinement la qualité diêtre bon a celui dont il parle; dans le second cas on voit bien qu'il prétendrait plutót le contraire. On ne saurait inettre, vu 1'usage actuel, la première de ces phrases au Subjonctif, ni la seconde a 1'Indicatif'. Quand même. Cette conjonction peut avoir le sens réel ou le sens supposé. Prenons deux exemples: a. Quand même il faisait nuit, il fallait partir. b. Quand même il ferait nuit, il faudrait partir. a. Al was het nacht, toch hadt TJ moeten vertrekken. b. Al wa§ het nacht, dan moet ge toch vertrekken. Dans la première phrase il s'agit d'une chose qui a eu lieu. La personne a qui 1'on s'adresse aurait dü partir a. telle ou telle occasion; elle ne 1'a pas fait, on le lui reproche et elle essaye de s'excuser en prétextant qu'il faisait nuit. L'autre lui fait observer que ce n'était point la une raison de ne pas partir. Dans la phrase b tout est supposition. On cause d'un fait qui pourrait se produire. L'un des interlocuteurs est d avis que si alors il faisait nuit on ferait mieux de ne point partir. L'autre lui répond qu'au contraire, même pendant la nuit, il faudrait partir si la chose avait lieu. Si. La conjonction concessive d'affirmation si est toujours suivie de YIndicatif. (voir 1'article concernant cette conjonction, page 6). Encore que et nonobstant que. La première est plutót du style élevé, purement littéraire; la deuxième ne s'emploie plus guère. Elles se construisent avec le Subjonctif. Les conjonctions interrogatives de concession réellergiu que, quel que, etc. etc. sont toujours suivies du Subjonctif. Les locutions pronominales oü entre la périphrase grammaticale qui que ce soit qui ou que, quoi que ce soit qui ou que, s'emploient comme suit aujourd'hui: «. le nominatif qui qui ne s'emploie qu'avec la périphrase. Ex. Qui que ce soit qui vous ait dit cela, c'est un vil imposteur, reprit le chef. b. 1 accusatif qui que s'emploie comme complément direct ou comme prédicat. Ex. Qui que vous soyez, parlez! Qui que vous ayez vu, soyez sur que ce n'était pas lui. Qui que, régi par une préposition, se périphrasait toujours autrefois. On aurait donc toujours dit: De qui que ce soit que vous parliez, faites-le toujours dans un esprit de justice et de vérité. Aujourd'hui on dirait parfaitement: De qui que vous parliez, évitez toute médisance. Quoi que s emploie plutöt sans la périphrase. Ex. Quoi que vous demandiez, demandez-le poliment. On ne saurait avoir raison aux yeux de tout le monde, quoi qu'on fasse ou qu'on dise. Quoi que est un pronom substantif qui ne représente que la chose; quel que est un pronom adjectif qui peut se rapporter aux noms de personnes et de choses. Ex. Quels que soient vos adversaires, traitez-les avec déférence. Quels que soient ton culte et ta patrie, dors sous ma tente avec tranquillité, dit 1'Arabe hospitalier. (juelles que soient vos intentions, veuillez nous les communiquer. Ou que, nous 1 avons dit au sujet de la proposition adverbiale de lieu, est toujours suivi du Subjonctif. Ex. Ou que vous alliez, le remords vous suivra. Si que et soit que sont toujours suivies du Subjonctif. Es. Donnez aux malheureux, si peu que ce soit. Si grands que soient vos griefs contre lui, usez de bienveillance, cela vaudra mieux. Soit quon vous acquitte, soit qu'on vous condamme, nous vous resterons fidèles. Jère Remarque. On peut supprimer le verbe en rapport avec soit que et remplacer toute la proposition concessive par tant bien que mal. Ex. II s'en est tiré tant bien que mal. Cette phrase signifie: Soit qu il s'en soit bien tiré, soit qu'il s'en soit mal tiré, il s'en est tiré. Goed of kwaad, hij heeft zich uit de verlegenheid (moeilijkheid) weten te redden. 2e Remarque. Devant un substantif ou un adjectif predicatif\ soit peut se construire sans que. Ex. Soit habileté, soit heureuse maladresse, le ministre a su se tirer de ce mauvais pas. Hetzij handigheid, hetzij meer geluk dan wijsheid, de minister heeft zich er uit weten te redden. Soit grands, soit petits, tous nous servirons de pature au ver rongeur, objet de tous nos mépris. Conjonctions concessives de supposition. La concession supposée est amenée par les conjonctions: Quand, quand même, quand bien même, lors même que, alors même que. La plus usitée est quand menie. Toutes ces conjonctions demandent le Conditionnel; mais on peut le remplacer par 1'Indicatif et le Subjonctif. (Voir le tableau svnoptique, page 10). Ex. Quand même cela serait, mieux vaudrait ne point parler comme vous faites. On dirait également: (Et) quand cela serait, mieux vaudrait Cela serait, quHl vaudrait mieux ne ... . On pourrait mettre quand même dans la principale. x. Cela serait, qu'il vaudrait quand même mieux ne point Parler comrae vous faites. On peut se servir aussi de la construction complexe. Cela serait- il, qu il vaudrait mieux .... ou aveo le Subjonctif: Cela füt-ïl, qu'il vaudrait mieux .... Comme nous 1'avons dit plus haut, la conjonction quand meme est la plus employée; quand a quelque chose d'un peu brusque, d exclamatif le plus souvent; quand bien même rentre dans le style grave, sert a appuyer; alors même que et lors meme que font plutöt partie du style littéraire et ne s'emploient guere dans la langue parlée. La construction avec le Subjonctif Imparfait ou Plus-que-parfait a également quelque chose La Proposition concessive de réalité affirmative sabrège au moyen de Infinitif précédé de la préposition pour, du Participe et du Gérondif généralement précédé de tout. Ex. Pour être instruit, il n'en est pas moins sot. (Al is hij nog zoo geleerd, toch is hij een dwaas). \ ous 1'avez condamné le sachant innocent ( quand meme vous saviez qu'il était innocent, et non point: wen que vous le sussiez innocent). Soutenu par tout son parti il a tout de même éte' culbuté t Par la coahtion de la droite et du centre. ^ o.us ^ous prétendez son protecteur, tout en lui faisant le plus de mal possible. Remarque. Rappelons en passant que Infinitif avec pour peut marquer: la cause: II a été puni pour avoir menti. le but: Yous partirez demain pour arriver a temps. la concession: Pour être instruit, il n'en est pas moins sot. La concession afjirmative se marqué encore par une adjective qualificative. Ex. Lui, qu on avait averti la veille encore, s'y est laissé prendre comrae un bel oison. (Hij, hoewel nog den vorigen dag gewaarschuwd, is er in geloopen als een jong gansje). Proposition conditionnelle. Pour la proposition conditionnelle amenée par si, voir 1'article sur la conjonction si (page 3) et le Tableau synoptique (page 9). II n'y a qu'une conjonction conditionnelle simple, c'est si, qui peut être remplacée par que. Nous avons traité ce cas a 1'article de la conjonction si. Par contre le francais compte une bonne douzaine de locutions conjonctives conditionnelles, dont plusieurs sont plutöt hors d'usage, en tout cas dans la langue parlée. Les unes expriraent la condition ou la supposition, les autres ont un sens restrictif, elles marquent une réserve (een voorbehoud). Outre que marqué 1'extension. Les moins employées sont: posé que (on préfère: supposé que) en cas que, au cas que (on se sert plutöt de si). Ces trois amènent toujours le Subjonctif. A la charge que, hors que, hormis que, sont également peu employées aujourd'hui; d condition que remplace a la charge que et se construifarbitrairement avec VIndicatif ou le Subjonctifƒ pour hors que et hormis que on se sert de sauf que excepté que avec VIndicatif ou le Subjonctif. Cela posé, voyons les conjonctions conditionnelles d'usaire régulier qui nous restent: Si est toujours suivie de VIndicatif, excepté dans un seul cas lorsquon remplace le Conditionnel Passé par la forme du Plus-que-parfait du Subjonctif; Suppose que, pour peu que, a moins que, pourvu que, loin que, au lieu que, toujours suivies du Subjonctif; Si ce riest que, excepté que, sauf que, sinon que, suivies de 1 Indicatif, du Conditionnel ou du Subjonctif; A condition que est arbitrairement suivie de VIndicatif ou du Subjonctif, ainsi que du Conditionnel. Outre que, suivie de VIndicatif ou du Conditionnel. La conjonction Si. Lorsque la phrase se compose dune principale régissant le Subjonctif et d'une objective dont 1'accomphssement dépend d'une conditionnelle exprimée, lalangue actuelle met de préférence la subordonnée au Conditionnel, lorsque le verbe de la principale est un déclaratif. Ex. Je ne crois pas que vous seriez (fussiez) content, si cela arrivait. Croyez-vous qu'il accepterait jamais, si on lui posait de pareilles conditions ? Cette dernière phrase, avec le Subjonctif, aurait un autre sens. Croyez-vous qu'il acceptdt jamais, si on lui faisait de pareilles propositions? signifie: Zoudt ge meenen, dat hij ooit toe zou stemmen, indien men hem dergelijke voorwaarden stelde? II y a doute pour celui qui parle. La construction: Croyez-vous qu'il accepterait jamais, si on etc. peut, dans la langue usuelle, avoir le même sens aussi maïs elle signifie plutót: Ge meent toch niet, dat hij enz' ce qui prouve que pour celui qui parle il v a certitude. II veut dire tout simplement: Je crois, moi, qu'il n'accepterait jamais, si on lui faisait de pareilles conditions. Au fond c'est une exclamation: Comment! vous croyez qu'il accepterait, si on.... etc. Avec le Subjonctif la phrase signifie: Je ne saurais croire qu'il acceptat. . . . et vous, qu'en pensez-vous V Supposé que. Au lieu de supposé que on se sert aussi de: h supposer que. Ex. Supposé qu'on le reprenne pensez-vous que sa peine soit aggravée ? ou: A supposer' qu'on le reprenne, etc. On peut aussi se servir de Ylmpératif du verbe supposer: Ex. Supposons qu'il vous reconnaisse, que ferez-vous alors? (Stel eens dat hij U erkent, wat zult ge dan doen?) Mais si le verbe supposer est employé au sens purement déclaratif, il faut se servir de VIndicatif. Ex. Supposons plutót qu'il s'est trompé, ce sera plus loyal. (Laten wij maar liever veronderstellen (aannemen), dat hij zich vergist heeft, enz.) A moins que signifie si... ne .. . pas, de la la négation ne qui accompagne le verbe de la subordonnée. On peut aujourd'hui supprimer ne. Cette conjonction est toujours suivie du Subjonctif. Ex. Tout est perdu a moins qu'on (ne) lui accorde le pardon le plus complet et qu'on (ne) lui refasse une position. Au lieu que, loin que. Ces conjonctions marquent que celui qui parle écarté une idéé, une supposition érnise par un autre. ou qu'il avait faite d'abord. On préfère de beaucoup aujourd'hui, a 1 emploi du Subjonctif, la construction avec ['Infinitif précéié de au lieu de, loin de, bien loin de. Ex. Au lieu de vous fuir, il recherche partout votre présence. Lom de le repousser, comme je m'y attendais, on 1'a recueilli avec amour. Au lieu que s'emploie encore dans le sens de tandis que, avec 1' Indicatif. Ex. Nous avons toujours servi la république, Monsieur, au lieu que (tandis que) celui que vous osez nous donner en exeraple a été le laquais des trois formes de gouvernement qui se sont succédé dans ce pays, les cinquante dernières années. Si ce n est que, excepté que, sauf que, sinon que ont le sens restrictif et marquent que celui qui parle fait une réserve, une exception. L'emploi du mode après ces quatre conjonctions dépend le plus souvent du verbe de la principale, mais il dépend également du plus ou moins de réalité que celui qui parle reconnait au fait exprimé dans la subordonnée, ce qui est surtout le cas après les verbes déclaratifs. Ex. Ils ne prétendent rien, si ce n'est qu'on a tort (aurait tort, a eu tort) de les accuser. (Zij beweren niets, behalve dat men ....) Nous ne déclarerons rien, si ce n'est que vous faites votre devoir. On ne vous demande rien, excepté que vous fassiez votre devoir. Qu avez-vous appris? — Je ne sais rien, sinon qu'il a réussi a s'échapper. Nous ne voulons rien, sinon qu il tienne sa promesse. II n'a rien ordonné, sauf qu'il fallait se dépêcher. Vous n exigerez rien, sauf qu'on vous reconduise ici. Ils ne craignent rien, si ce n'est qu'on les contraigne a quitter le pays. A conclition que. Nous lui accorderons sa demande a condition gtt'il se charge (chargera) de vous placer. On lui avait confié la direction de la fabrique a condition qu'il apporterait (apport&t) toutes les améliorations possibles au reglement et a la répartition des travaux. La proposition amenée par a condition que s'abrège par YInfinitif préeédé d'a condition de. Ex. Vous obtiendrez ce poste, a condition de verser une caution de 10,000 florins. Après les conjonctions si ce nest que, excepté ou sauf que, sinon que on contracte ordinairement la subordonnêe quand les deux propositions ont le même verbe. Ex. 11 ne faut rien faire, sinon partir sans retard. On ne doute de rien, si ce n'est de sa force de volonté. Si ce n'est toi, c'est lui qui payera les pots cassés, Au lieu de: II ne faut rien faire, sinon qu'ii faut partir, etc. Outre que marqué 1'extension et est toujours suivie de 1 'lndicatif. Ex. Outre qu'il est paresseux, c'est un vilain caractère. La proposition conditionnélle peut se construire sans conjonction, cela donne quelque chose de plus vif, de caractéristique a la pensée. Ex. Est-ïl légèrement indisposé, il se croit déja mort! Voulons-nous réussir et gagner la confiance des gens, faisons preuve d'honnêteté et d'économie. II parle, chacun se tait pour 1'écouter; il se léve, tous s'empressent autour de lui. 4 La condition s'exprime aussi par VImpératif : Ex. Béfléchis deux secondes et tu verras qu'il ne te reste qu'a céder. Parle, et chacun te soutiendra. A la troisième personne on se sert du Subjonctif, cela va de soi. Ex. Qu'il réclame son dü et 1'affaire est réglée. Qu on fasse ce qu il faut et nous sommes sauvés. On supprinie aussi la conjonction que. Ex. Vienne la guerre de 1'indépendance, la guerre pour le foyer, les héros ne manqueront pas. On abrège la conditionnelle par le Participe et le Gérondif. Ex. Le cas échéant (si le cas se présente) vous pourrez compter sur notre aide. Venant de la, il pourrait nous renseigner, (S'il venait de la, il ). En agissant ainsi vous auriez eu gain de cause. Vaincus, nous n'aurions jamais plus eu 1'occasion de triompher de nos adversaires, (Si nous avions été vaincus, ....). Envisagées ainsi, les choses vous auraient paru moins embrouillées, (Si vous les aviez envisagées ainsi, les choses ....). Proposition consécutive. Elle exprime la manière ou Yintensité de 1'action de la principale, dont la subordonne'e est le resultat. Elle est toujours amenée par la conjonction que appuyée d'un substantif ou d'un adverbe. locutions conjonctives de manière: ainsi que, de manière que, de fayon que, de sorte que, de telle sorte que, a tel point que,' si bien que, sans que. locutions conjonctives d'intensité: si que, tant que, tellement.... que, tel.... que, tant de .... 'que, pour que! Les locutions conjonctives de manière sont suivies de Ylndicatif lorsque la principale est au passé ou au présent, paree qu'alors la conséquence est réelle, vu qu'elle a déja été produite ou qu'elle est en train de se produire ou qu'on la tient déja pour certaine. Ex. Nous lui avons expliqué les choses de faijon qu'il lui sera facile de répondre a toutes les objections qu'on ne manquera pas de lui faire. Vous vous conduisez de telle sorte que chacun a une entière confiance en vous. II les a froissés a tel point qu'ils ont juré de ne plus remettre les pieds ici. \ ous vous y ètes pris de faijon qu'on sera contrahit de faire droit a vos justes réclamations. Si bien que marqué la conséquence sans 1'idée de manière: L'affaire est réglée, si bien que je n'ai que faire ici. Cette conjonction est toujours suivie de Ylndicatif. Les locutions conjonctives de manière sont suivies du Subjonctif lorsque la principale est a Ylmpératif ou au tutur; c'est qu'alors la conséquence n'est point réelle, paree qu'il faut encore qu'elle se produise et que de plus on ne la croit pas encore certaine. Ex. Ils vous écriront de telle sorte que vous soyez pleinement satisfait. Prenez vos mesures de fa$on que nous soijons seuls. Sans que nie Yeffet de 1'action de la principale; cette conjonction est toujours suivie du Subjonctif. Ex. Nous ne saurions prendre aucune décision sans qu'il soit la. Les choses s'arrangèrent sans qu'on eüt besoin de recourir a la force. Quand Ia principale est négative on remplace ordinairement sans que par que avec ne. Ex. On ne saurait parler sans qu'il vous interrompe (ou: qu'il ne vous interrompe). Le ne est nécessaire ici; on ne doit jamais 1'omettre. Avec sans que, il est inutile, sans marquant déja la négation. La proposition consècutive de manière s'abrège par YInfinitif précédé des locutions prépositives de manière a, de fagon a, en sorte de ou sans. Ex. Fais en sorte de ne pas le mécoutenter. II faudra leur parler de manière a les convaincre de vos bonnes intentions. Nous 1'avons dit sans y penser. II entendra et écoutera tout cela sans y rien comprendre. Les locutions consécutives d'intensité sont toujours suivies de 1 Indicatif, a 1 exception de pour que, toujours suivie du Subjonctif. Cette dernière est appuyée, dans la principale, par 1'un des adverbes trop, assez, ou un autre terme marquant 1' intensité. Lx. II est trop puissant pour qu'on parvienne a le renverser aussi facilement que vous dites. Ces braves gens ont assez souffert pour qu'on fasse enfin droit a leurs justes plaintes. Ces raisons-la sufjïsent pour excuser ce retard; mais le fait que vous venez d'apprendre est un motif deplus pour quon prenne les mesures les plus énergiques. La proposition amenée par pour que s'abrège au moyen de YInfinitif précédé de pour. Cela nous fait quatre cas de réduction de la proposition adverbiale au moven de 1 'Infinitif précédé de pour, qui peut donc exprimer le but, la cause, la concession et ïintensité. Les locutions tel... . que et tant de... . que comprennent toujours un substantif déterminé par le pronom tel ou servant de complément a 1'adverbe tant. Ex. II a mis tant de bonne grdce a s'excuser, que vous ne sauriez lui en vouloir plus longtemps. Ils s'approclièrent en proférant de telles menaces que tous les témoins de cette scène de sauvagerie s'enfuirent dans toutes les directions. Si la principale est interrogative ou négative, on met la subordonnée au Subjonctif; le verbe est accompagné de ne si le sens de la consécutive est négatif. Ex. Ces choses-la ne sont pas si rares qu'on ne puisse les considérer comme un signe des temps. (Die dingen komen niet zoo zelden voor, dat men ze niet zou kunnen beschouicen als een kenmerk van den toestand onzer dagen). Ces choses-la ne sont pas si rares qu'on puisse les considérer comme des manifestations localisées (. . .. dat men ze zou mogen beschouwen als plaatselijke gevallen). La consécutive d' intensitê peut se construire sans conjonction. mais alors elle précède toujours la principale qui commence par un des adverbes tant ou tellement. Ex. II est si bon qu'il ne saurait rien vous refuser. II ne saurait rien vous refuser, tant il est bon. Nous avons tant couru que nous sommes hors d'haleine. Nous sommes tout hors d'haleine, tant nous avons couru. Proposition comparative. L'emploi du mode dans la comparative ne donne lieu a aucune remarque, car le yerbe est toujours a Vlndicatif. Cela va de soi. Du moment que 1'on fait une comparaison, on considère naturellement comme réels les éléments de la comparaison. Nous allons passer en revue les principales constructions de la proposition comparative, ainsi que ses diverses attributions. La proposition comparative se construit souvent sans conjonction. La comparaison alors est marquée: a. par 1'adverbe ainsi. Ex. Ainsi dit, ainsi fait. C est une faijon vive et expressive de marquer la rapidité de 1 exécution, une fois la décision prise. Cependant on dira parfaitement: Nous avons agi ainsi que vous nous 1'aviez recommandé. On marqué donc la manière dont 1'action a été faite. b. par le pronom tel, quand la comparaison se fait entre deux substantifs, pour marquer la qualité. Ex. Tel père, tel fils. Tel peut s'employer absolument. Ex. Tel vous m'avez connu, tel vous me retrouvez. (Zooals gij mij toen gekend hebt, zoo vindt ge mij heden terug). On marqué donc Végalité de la qualité. c. par les adverbes autant, tant, pour marquer 1 egalité d1 intensitê. Iu. avec le substantif: Autant nous admirons la modestie de son esprit, autant nous déplorons la gaucherie de ses manières. Tant vaut 1'homme, tant vaut sa parole. Cette seconde phrase signifie: la valeur morale de son caractère vous garantit la valeur de sa parole, une fois qu'il 1'a donnée. II". avec le verbe. Ex. Autant il vous a plu, autant il leur déplait. d. par les adverbes plus et moins, répétés ou combinés: plus .... plus ; moins .... moins; plus .... moins ; moins.... plus. C'est pour marquer la proportion. On s'en sert avec le substantif, le verbe et 1 'adjectif. Ex. Plus il a d'argent, plus il en dépense. Flus vous vous facherez, moins il comprendra. Plus il s'est montré confiant, moins ils ont cherché a abuser de sa bonté. Moins vous lui reprocherez sa mauvaise conduite, plus il s'efforcera de vous la faire oublier. Plus il était célèbre, moins sa vie était paisible. Conjonctions de comparaison. Ces conjonctions servent a exprimer : I". la comparaison sans idee accessoire: comme, de même Ex. Dans deux mois, eux repartent pour les Indes; mais nous, nous restons jusqu'au printemps. L'affaire est arrangée? — Oui, oui! nous partons tous, d'ici trois mois. Ce remplacement facultatif, ne Voublions pas, du Futur par le Présent, donne a la phrase une allure plus familière. L Imparfait et le Fasse Déflni. En général, les étrangers qui étudient notre langue se préoccupent avant tout du Passé Défini. C'est bien a tort, car dans la langue d'aujourd'hui, 1 emploi de 1 Imparfait est bien plus difficile a saisir et surtout a expliquer clairement. Les nuances que peut marquer 1'Imparfait de 1'Indicatif sont trés variées, tandis que le Passé Défini ne comporte qu une seule acception, il présente a 1'esprit le moment de 1 action dans la totalité de sa durée, commencement et fin. Cette durée est souvent définie, déterminée par la nature même de 1 action ; mais elle peut 1'être par des déterminatifs de temps quelconques, éléments de la proposition ou de la phrase dans laquelle figure le Passé Défini. Ex. Frappé d'une balie au coeur, il tomba raide mort. Alors il se mit a 1'oeuvre avec une fièvre, un entrain que je ne lui connaissais point et qui dura jusqu'a 1'achèvement de cette belle oeuvre. Dans ces deux exemples la durée, pour les verbes tomber et se mettre, est déterminée par la nature même de l'action; pour le verbe durer, au contraire, le temps que nécessite 1 action est détermine par se mettre a l'oeuvre, qui en marqué le commencement, et par jusqu'a Vachèvement, qui en marqué la fin. Expliquons-nous au sujet de tomber, afin que 1'on con9oive bien ce que nous entendons par: la durée est déterminée par la nature même de Vaction. Un homme est debout; une balie le frappe au coeur et il tombe. L'action de tomber durera juste le temps qu'il faut pour que le corps passé de la position i'être debout a celle d'être par terre. II en est de même de l'action de frapper; elle dure juste le temps qu'il faut a la balie pour pénétrer jusqu'au coeur. On ne pourrait pas déterminer la durée du verbe être. Si nous mettons la phrase au passé, nous obtiendrons: Un homme était debout; une balie le frappa au coeur et il tomba. C'est que le verbe être exprime le présent continu, donc indéterminé, car on ne sait pas depuis quand eet homme était debout la; les deux autres marquent le présent momentané et déterminé. C'est la, au fond, la caractéristique distinctive de l'Imparfait et du Passé Défini dans la narration, l'exposition détaillée d'un fait; \'Imparfait sert a exprimer les présents continus, tandis que le Passé Défini marqué les présents momentanés. Tout fait que 1'on raconte, imaginaire ou réel, est composé d un certain nombre d'actions, accompagnées de circonstances; le narrateur y ajoute des considérations, des réflexions ou caractérise les actions, les choses, les êtres qu'il fait défiler devant notre esprit. Toute action dont le narrateur précisera, déterminera la durée, qu'il voudra ne nous faire envisager qu'un instant, il 1'exprimera au moyen du Passé Défini, que dans la langue familière on remplacera par le Passé Indéfini: ce sera le présent momentané ; au contraire, les circonstances, les réflexions, les considérations et caractérisations seront exprimées au moyen de 1'Imparfait: ce sera le présent continu. Expliquons maintenant pourquoi nous tenons a caractériser 1 Imparfait et le Passé Défini au moyen de 1'idée du présent. Tout fait nécessite, pour son accomplissement, un certain espace de temps et, raconté, se compose des différents éléments indiqués plus haut. Or, tous ces éléments, au point de vue de leur durée, sont compris dans Vespace de temps que nécessite l accomplissement du fait que Von raconte; ce sont par conséquent tous des présents par rapport a eet espace de temps. Vous racontez une chose qui s'est produite un certain après-midi. Tout ce que vous faites rentrer, pour le temps, dans la partie de 1'après-midi qu'embrasse votre récit est indiscutablement au présent par rapport d cette partie de Vaprèsmidi ; les présents continus seront a 1'Imparfait, les présents momentanés seront au Passé Défini, que 1'on fera mieux de remplacer par le Passé Indéfini dans la langue familière. II découle de ce qui précède que le Passé Défini s'emploie beaucoup moins aujourd'hui dans la langue familière, écrite et parlée; on le remplace le plus souvent par 1'Imparfait ou le Passé Indéfini. Nous allons le démontrer au moyen de nombreux exemples. Suppasons quelqu'un en train de raconter 1'emploi de sa journée; si sa langue maternelle est le francais, il lui sera impossible de s'exprimer comrne suit: Ce matin je quittai la maison vers dix heures et je passai d'abord chez mon beau-frère qui demeure au bout de notre rue. En sortant de chez lui je rencontrai mon vieil ami Duchatel qui m'apprit votre retour. Je courus chez vous, mais vous n'étiez pas la. Alors je me rendis chez votre associé qui me dit que je vous trouverais chez vos parents. J'y allai du même pas. Ceux qui se contentent d'étudier 1'emploi de 1'Imparfait et du Passé Défini dans les grammaïres trouveront ces phrases correctes et grammaticalement construites. C'est parfaitement juste; mais nous n'oserions prétendre que ce soit du francais comme on le parle; c'est a peine si (ja pourrait s'admettre dans la langue écrite. II faut donc apprendre a s'exprimer autrement. On dirait fort bien comme suit: Ce matin j'ai quitté la maison vers dix heures et j'ai passé d'abord chez mon beau-frère. En sortant de chez lui je rencontrais (j'ai rencontré) mon vieil ami Duchatel qui m'apprenait votre retour. J'ai couru chez vous, mais vous n'étiez pas la. Alors je me suis rendu chez votre associé qui me disait (m'a dit) que je vous trouverais chez vos parents. J'y suis allé du même pas. On pourrait même, suivant 1'usage actuel, mettre tous ces verbes a 1'Imparfait, dans la langue écrite, comme dans la langue parlée, paree que c'est la langue familière ici. II est a peine besoin de dire que dans le style soutenu, purement descriptif, dans les oeuvres historiques, scientifiques ou philosophiques, le Passé Défini est encore en usage et que même il ajoute souvent a la clarté de la phrase. II faut donc bien se garder de croire qu'il ait disparu de notre langue; maïs la langue parlée 1'a pour ainsi dire rejeté et on 1'y remplace le plus souvent par le Passé Indéfini. Ne dites donc pas: L année passée ils firent un voyage en Allemagne, mais cette anne'e ils vont en Suisse; employez le Passé Indéfini: L année passée ils ont fait un voyage en Allemagne, niais cette année.... II en est de méme dans la langue rcrite familière; en voici un exemple: „Avec 1'aide des habitants accourus a leur secours, les aéronautes ont pu aussitót dégonfler leur ballon, qu ils ont fait transporter a la gare, avec la nacelle et les divers agrès. Ce matériel a été réexpédié a son point de départ. Les aéronautes, qui ont fait au cours de leur voyage une série d observations extrêmement curieuses et intéressantes a la fois, sont partis pour Paris par le train de sept heures vingt-huit du soir." On peut dire, sans exagération aucune, que 1'emploi actuel de 1 Imparfait, dans la langue usuelle, ne saurait s'apprendre dans aucune grammaire. I] faut lire les journaux, les romans, contes et nouvelles, les petites pièces de théatre en prose; il faut surtout écouter parler ceux qui savent le „bon" francais, comme on dit dans tous nos pays de langue fran9aise. Nous allons citer et discuter quelques passages empruntés a des écrivains de 1'heure actuelle, romanciers, conteurs et journalistes. Ces fragments ont été cueillis dans des oeuvres ou des articles paru les dix dernières années. »A d'x heures on venait le prendre et on le conduisait au bureau du commissaire. II y trouvait de nombreuxcamarades s attendant comme lui a étre interrogés. Deux heures plus tard on les reldchait tous, sans autre explication." On ne veut pas présenter séparément a notre esprit les dififérentes actions qui détaillent un seul fait; 1'emploi de V Imparfait tend a nous donner une vision d'ensemble. Celui qui parle ou écrit semble nous dire: je trien vais vous détailler l affaire. Vous savez déja ce qui est arrivé, mais vous ignorez encore comment cela s'est passé. Autre exemple : „Un mouvement se produisit tout a coup dans le public: des matelots se levaient, un petit alpin (Fransche soldaat, die dienst doet in de Alpen, tusschen Frankrijk en Italië) montait sur une table pour mieux voir; une nouvelle artiste venait d'entrer en scène, mais de taille si exiguë qu'il nous était impossible de la découvrir par-dessus les épaules d'une assistance mise tout a coup debout. — Assis! assis! réclamait-on de toutes parts. — Faut-il que j'en couche une douzaine sur le flanc! tonnait une poitrine robuste. C'est au fond le même cas que dans 1'exemple précédent et la chose s'explique encore plus facilement. Ces Imparfaits sont la uniquement paree qu'on veut détailier le fait énoncé d'abord: un mouvement se produisit tout a coup dans le public. Ce „mouvement", c'est-a-dire le changement d'attitude du public, est caractérisé par les dififérentes actions qu'on énumère; ce „mouvement" est donc l'action qui se produisit au moment dont il est question; les autres verbes expriment au fond les circonstances qui ont accompagné cette action, ils nous font voir de quelle manière elle a eu lieu. Or, la manière d'être s'exprime avant tout par 1'Imparfait, car c'est un présent continu, indéterminé. Autre cas: d Mais nous allons manquer le train! Si vous voulez rentrer par celui de 9 heures trente a Paris, nous n'avons que le temps. Nous nous levions, Maxence et moi." lei 1 lmparfait nous donne a entendre que 1'action de se lever avait pour ainsi dire commencé déja avant que celui qui parlait eüt achevé sa phrase. C'est comme si 1'on disait: Et Maxence n avait pas achevé sa phrase que nous étions déja en train de nous lever, lui et moi. Voici un fragment plus caractéristique encore. Nous soulignerons les Imparfaits que ceux des étrangers qui ne sont pas trés familiarisés avec notre langue hésiteraient probablement a emplover. „Marcus, 1'heureux rival de Mayol, était il y a trois mois a Nice, a la „Jetée Promenade." Un jour, parmi son courrier, il trouvait une lettre de SanRemo; 1'intendant de Gui?ardi lui proposait et lui assurait un cachet (ici: betaling per keer) de deux cent cinquante francs par soirée, pour chanter durant une semaine a la villa du banquier. Marcus acceptait. II était, en plus, indemnisé de ses frais de déplacement et de séjour. Le soir mêrae de son arrivée, une voiture venait le prendre a son hotel et le conduisait a la villa des Polombes. Deux valets poudrés le cueillaient a la portière et, a travers de vastes couloirs de marbre, l'emmenaient dans un immense salon éclairé a „giorno". Marcus y trouvait toute une troupe de music hall déja réunie. Un grand rideau de satin cerise coupait le salon en deux; les laquais invitaient Marcus a s'asseoir, et, un orchestre invisible ayant attaqué une valse, le rideau souvrait. Et Marcus effaré avait un recul." Ce passage prouve surabondamment ce que nous disions plus haut de 1'eniploi actuel de \' Imparfait dans la langue familière, écrite ou parlée. L'aut.eur veut nous raconter une chance inouïe qu'a eue son héros; c'est comrae s'il nous avait dit d'abord: „Vous connaissez Marcus, le célèbre chanteur de Nice? Eh bien! je m'en vais vous raconter la bonne fortune qu'il a eue cette fois-la." Puis 1'auteur nous détaille cette bonne fortune, comme il détaillerait par exemple 1'extérieur de son personnage: il était blond et avait les yeux bleus; ou bien le milieu dans lequel il vivait: les gens qu'il fréquentait a cette époque-la de son existence n'étaient pas des plus huppés, etc. etc. Exposons, pour terminer ces considérations sur 1'Imparfait et le Passé Défini, un cas trés fréquent de nos jours et que chacun aura probablement déja remarqué. Supposons quelqu'un ayant re$u de mauvaises nouvelles de la maison, par exemple, et qui part sans retard pour aller retrouver ses parents. On terminera 1'exposé de la chose par une phrase comme celle-ci: Et le même soir il partit (aujourd'hui plutót: il parfait) pour son village natal. La phrase avec le Passé Défini évoquera la vision d'une (/are, d'un embarcadère, d'un bureau de départ oü la personne en question va prendre le train le bateau ou la diligence.... et c'est tout. La phrase avec 1'Imparfait évoquera la même vision d'abord; puis elle entralnera pour ainsi dire la pensee a la suite de celui qui part. On le verra non-seulement monter dans le train ou dans la chaise de poste, mais on aura encore la vision de la continuation de 1'action, on suivra en imagination le train, le bateau ou la diligence. Est-il besoin de dire qu'il faut pour cela- un sens que les étrangers n'ont point, mais qu'ils peuvent acquérir? — Com- ment? — Ce n'est certes point en apprenant des régies de graramaire. Dans la majorité des cas qui précédent, nous nous sommes trouves en présence de propositions indépendantes ou de phrases de coordination, rattachées les unes aux autres par un certain rapport de simultanéité. En outre il était plutöt question de la langue parlée. Voyons maintenant le jeu (de werking) de Vimparfait et du Passé Défini pour marquer le rapport de la cause a Veffet, et les rapports de simultanéité et de succession dans la phrase détacbée, et le style soutenu de la langue plutöt écrite. Rapport cansatif. 1°. Lorsque deux actions sont rattachées par le rapport causatif\ on met les deux verbes au Passé Défini quand iJ s'agit d'un fait particulier et qu'il y a succession. Ex. Lorsqu il entra, elle leva les yeux et remarqua sa paleur (le 3e Passé Défini marqué uniquement la succession). 11°. Lorsqu'a 1'idée de cause s'ajoute une idéé de simultanéité partielle, la cause se met a 1'Imparfait et Yeffet au Passé Défini. Ex. Elle pleurait abondamment, ce qui finit par attendrir le coeur de ses juges. Nous avancions résolument en poussant de grand cris, ce qui intimida nos agresseurs et les fit reculer. III0. Lorsqu'a 1'idée de cause s'ajoute une idéé d'habitude, de coutume, de répétion indéfinie de 1'action, les deux verbes se mettent a 1'Imparfait. Ex. Chaque fois que je le rencontrais il me saluait d'un invariable: te voila, garnement! Quand on lui rappelait ce triste épisode de sa vie de garnison, il s'affligeait toujours. Rapport de succession. 1°. Lorsque la succession est irrégulière, c'est-a-dire que la fin de chaque action ne marqué point le commenceraent de 1'autre, on se sert de VImparfait. Ex. C'était 1'anniversaire de notre ainé et nous avions invité quelques-uns de ses petits camarades. Ils s'amusaient au jardin et de ma chambre je les entendais qui criaient, sautaient, se bousculaient a perte de soufile. II". Les actions au contraire se succèdent-elles régulierement, on se sert du Passé Défini. Ex. Debout a sa fenêtre il regardait la lisière du bois. Tout a coup un homme sortit des broussailles, regarda attentivement autour de lui, puis frappa des mains. A ce signal deux autres s'avancèrent, qui portaient un gros sac de toile grise. Remarque. Les considérations et explications qui ont précédé auront fait comprendre a chacun que 1'Imparfait s'impose pour expriruer la succession irrégulière, paree qu'alors les différentes actions n'apparaissent point séparément, mais comme une vision d"1ensemble. Rapport de simultanéité. I". Lorsque la simultanéité est présentée comme indéterminée, indéfinie, ce qui est généralement le cas, on 1'exprime par 1'Imparfait. Ex. — Oü étiez-vous? — Dans sa chambre; lui lisait et moi, j'écrivais une lettre. Nous savions qu'il allait en voyage et qu'il emportait son appareil photographique. 11°. Lorsque de deux actions simultanées 1'une commence avant 1'autre ou que 1'une, par sa nature même, ne saurait comprendre qu'une partie du temps normal de Vautre, celle qui est dé3" ™ train de s'accomplir se met a 1' Imparfait, 1'autre au Passé Défini. C'est la simultanéité partielle. Es. Nous étions a table, lorsque nous regümes votre dépêche ; toutes nos illusions, notre joie s'envolèrent comme des oiseaux effrayés, fuyant a tire d aile (s'envoler marqué Yeffet et la succession). Ces gens allèrent le trouver, pendant qu'il était dans ses terres, a deux lieues de la capitale. III . Lorsque la simultanéité est présentée comme rigoureuse, absolue, c est-a-dire que la durée de chacune des actions est déterminée par la durée de 1'autre ou des autres, on se sert du Passé Défini dans le style soutenu; mais du Passé Indéfini dans le style familier et dans la langue parlée. Ex. Pierre-Fran9ois Beau vallet était né quand ce siècle avait un an, a Pithiviers, un bon pays qu'il aima toujours et oü il n alla jamais (qu'il a toujours aimé et oü il riest jamais allé). La simultanéité absolue est marquée par les deux adverbes toujours et ne.. .jamais qui représentent ici le même espace de temps, car ne...jamais n'est pas autre chose que la négation de toujours, comme ne.. .personne est la négation de quelqu'un, ne...rien celle de quelque chose. II suffirait de remplacer toujours par beaucoup pour qu'on puisse mettre les deux verbes a 1'Imparfait. Alors, au lieu de présenter a 1 esprit une idéé d'action, la phrase exprimerait Yétat, c'est-a-dire une manière d'être; donc la simultanéité indéfinie. Pour terminer, citons un exemple de style narratif descriptif emprunté a une nouvelle récemment publiée. Cela permettra de constater la différence qu'il y a entre la langue écrite et la langue parlée. Qu on se rapelle la théorie sur le présent continu et le présent momentané. „Un après-midi que ] in speet ais mes parterres — je suis, vous le savez, un amant des fleurs — un petit gar^on me vint apporter une sorte d'imprimé: on m'y invitait a passer tout de suite au télégraplie. Un peu surpris, mais point inquiet, je descendis vers la petite maison de grès rose oü un jeune homine remplissait a la fois les fonctions télégraphiques et postales. L'endroit est assez solitaire: cinq ou six fermes 1'avoisinent, mais a bonne distance. Je franchis le couloir obscur et je me trouvai dans une chambre blanchie au lait de chaux, devant un vague (une sorte de) guichet. Quelque anxiété me saisit en n'apercevant pas 1'employé. A sa place se tenait la Vieille. Elle me re^ut avec un calme extréme, mais ses yeux pétillaient d'une joie triomphante, et elle me dit: — L'employé est absent. II ne reviendra pas avant ce soir." 11 suffira d'un peu de réflexion pour constater que Ylmparfait marqué partout, dans ce fragment, le présent continu, tandis que le Passé Défini exprime le présent momentané. Le cadre temporel qui embrasse toutes les actions est indiqué par un après-midi. Tout récit en style soutenu permettra de constater la même chose. Voici, pour les traductions, un moyen mécanique assez commode et pratique de reconnaitre VImparfait. Chaque fois que le verbe hollandais pourra être paraphrasé par son Infinitif Présent précédé de la locution „ivas aan het" il faudra le rendre par YImparfait. Ex. Iedereen wist (was aan het weten), dat Ney een prachtige sabel van den Keizer ontvangen had, bij gelegenheid van het huwelijk van Napoleon I met Maria Louise van Oostenrijk. Die sabel hing (was aan het hangen) in den salon van de buitenplaats. Iemand uit Tours zag (on ne pourrait pas dire ici: was aan het zien) dat rijk versierde wapen en praatte (ici de même) er over in de stad. De politie hoorde er van spreken. Men zond gendarmes naar het landgoed. Ney stond (was aan het staan) voor het raam toen zij op de binnenplaats van het kasteel verschenen. On traduira donc: Chacun savait que Ney.... Ce sabre était accroché au mur du salon.... Quelqu'un de Tours vit.... et raconta la chose La police en entendit parler. On envoya des gendarmes Ney se tenait (était debout) a la fenêtre, lorsque les gendarmes débouchèrent dans la cour du chateau. L Imparfait, comme nous 1'avons exposé en traitant la conjonction si, conditionnelle et concessive, peut remplacer le 6onditionnel (voir le Tableau synoptique, pages 9 10). Le Passé Indéfini. Le Passé Indéfini marqué «» moment passé par rapport au moment de la parole. Comme son nom indique, le moment qu'il exprime est indéterminê. Ex. Lui aussi vous a reconnu. Nous avons répondu a sa lettre. II a refusé de vous recevoir. Hs ont fait un voyage en Angleterre. C'est la le véritable Passé Indéfini. II est sur qu'il peut aussi expnmer un passé déterminé, puisqu'il remplace souvent le Passé Défini, comme nous 1'avons vu plus haut. On se sert beaucoup du Passé Indéfini pour exprimer des faits récents ou qui se sont accomplis dans un espace de temps qui coraprend aussi le moment de la parole, donc avec les déterminatifs de temps: au jour d'hui, cette semaine, ce mat in, ce soir, re mois-ci, cette année, les derniers jours, etc. Ex. Tu as fait de grands progrès cette année. Nous 1'avons rencontré ce matin. Ces derniers temps on n'a plus entendu parler de lui. Cela découle tout naturellement de la définition cjue nous avons donnée plus haut du Passé Indéfini: c'est un moment passé par rapport au moment de la parole. C'est pourquoi tout fait connu, authentique, historique présenté séparément, sans relation avec d'autres, s'exprimera de préférence au moven du Passé Indéfini. Ex. La France alors a lutté contre toute 1'Europe. Les Grecs ont été vaincus par les Turcs dans la dernière guerre. Après la conjonction conditionnelle si le Passé Indéfini remplace toujours le 1'utur Antérieur: Ex. Si tu as fini ;t quatre heures tu viendras nous prendre. Cela vient tout naturellement de ce que la conjonction conditionnelle si éveille toujours une idéé de futurité, comme nous 1'avons exposé au chapitre de cette conjonction (page 3). Le Présent remplace le Futur Simpte, paree que le Futur Simple est le Présent du futur; de mème le Futur Antérieur étant le passé du futur, on le remplace par le Passé Indéfini, qui est le temps passé correspondant au Présent, puisqu'il est formé du présent de 1'auxiliaire et du Participe Passé du verbe que 1'on conjugue. Ce raisonnement s'applique également au remplacement du 6 Conditionnel Present par Ylmparfaü, et du Conditionnel Passé par le Plus-que-parfait après la conditionnelle si: Comparez: il doit partir, a : il partira; il devait partir, a: il partirait. Le Passé Indéfini peut reniplacer le Futur Antérieur lorsqu'il s'agit d'un futur passé peu éloigné. Ex. Attends-moi, fai fini (j'aurai fini) dans un instant. D ici deux jours nous sommes arrivés. Qa ne va pas trainer, tu verras! d'ici peu tous ces gens-la sont part is. Lang zal het niet duren, dat zult ge zien! over een poosje is al dat volk verdwenen. On s en sert parfois dans le langage familier pour marquer un passé du futur éloigné, niais déterminéet présenté conime certain. Ex. Yous pouvez être tranquille; dans trois mois il a fait son temps de service, il revient et 011 se met a 1'oeuvre sans retard. lii-marque. Le Futur Antérieur peut ii son tour reniplacer le Passé Indéfini, soit par politesse, soit par atténuation. Ex. V ous n aurez pas fait attention, je suppose. Ils auront oublié de vous avertir. C est absolument le méme eniploi qu'en hollandais. Le Passé Antérieur et le Plus-que-parfait. Ces deux temps inarquent Vantériorité, c'est-a-dire un moment du passé qui en précède un autre. Le Passé Antérieur n'a le sens de Vantériorité que comme temps relatif; nous démontrerons que comme temps ahsolu il exprime la succession. Prenons par exemple le jeudi comme point de départ; le mercredi, par rapport au jeudi, sera toujours un passé; le mardi, par rapport au mercredi et au jeudi, un passé antérieur. Le Passé Antérieur, comme temps absolu, est fort peu employé dans la langue parlée. Dans la langue écrite on s'en sert surtout dans des propositions qui contiennent 1 un ou 1'autre déterminatif permettant d'entrevoir la fin de 1'action; le commencement ressort de lui-même. Es. II eut vite saisi le röle a jouer en cette affaire. Vous eütes bientót fait de comprendre. On eut réglé 1'affaire en moins de rien. Discutons le dernier exemple. II est sur que l'esprit entrevoit le commencement de 1'action, sans qu'il soit nécessaire de 1'indiquer par 1'un ou 1'autre déterminatif adverbial. En effet, on ne dit point a quelqu'un: On eut réglé Vaffaire en moins de rien, sans que celui il qui 1'on s'adresse sache de quoi il est question ; il sait donc après quoi, a quel moment on se mit a régler 1'affaire; il entrevoit par conséquent le commencement de 1'action. La locution adverbiale en moins de rien permet d'entrevoir la fin de 1'action, puisqu'elle nous donne a entendre que celle-ci a duré juste le temps qu'il a fallu pour faire la chose fort vite. Dans les deux autres phrases, les adverbes vite et bientót jouent le même róle. II découle de ce qui précède que le Passé Antérieur, comme temps absolu, indique un moment passé dont on entrevoit le commencement et la fin. II ne saurait guère en étre autrement, puisqu'il est formé au moyen du Passé Défini de 1'auxiliaire. Vovons si cela est exact. Dans les temps composés formés au moyen du Participe Passé, celui-ci éveille seulenient 1'idée du passé; c'est Yauxiliaire qui marqué la caractêristique du moment que 1'on veut indiquer. Envisageons a ce point de vue: le Passé Indéfini: II a fini; le Futur Antérieur: II aura fini demain matin. Dans ces deux formes verbales, le Participe Passé marqué le passé, rien de plus, tandis que Yauxiliaire nous renseigne sur le moment de ce passé. Dans la forme du Passé Indéfini nous savons, grace au présent marqué par 1'auxiliaire, que ce passé est déja un fait accompli au moment de la parole; dans la forme du Futur Antérieur, Yauxiliaire nous apprend que ce passé est encore a venir, qu'il ne sera un passé qu a un certain moment du futur. Dans la phrase: II aura fini demain matin, 1 action de finir est un futur par rapport au moment de la parole, un passé par rapport a „demain matin." Du moment que c'est 1'auxiliaire qui donne la caractêristique du moment exprimé par les temps composés, le Passé Antérieur devra nécessairement marquer un passé défini, déterminé, c'esta-dire dont on entrevoit le commencement et la fin, car c'est la la caractêristique du Passé Défini, comme nous 1'avons établi plus haut. Cette caractêristique suffit a faire comprendre que le Passé Antérieur se présentera peu dans la langue parlée. On 1'y remplace volontiers par le Passé Indéfini surcomposé. Ex. II a eu vite fait de comprendre. Ceci encore est tout naturel: on remplace le Passé Défini par le Passé Indéfini simple et le Passé Antérieur par le Passé Indéfini surcomposé, qui est pour-ainsi-dire le passé du Passé Indéfini, comme le Passé Antérieur est le passr du Passé Défini et le Futur Antérieur le passé du Futur présent. Le Passé Antérieur, comme temps relatif, marqué également un moment déterminé, dont le cornmencement et la fin sont trés exactement indiqués. Nous allons le démontrer. Le Passé Antérieur, comme temps relatif dans la subordonnée, est toujours amené par une des locutions de postériorité ö peine, des que, aussitót que, après que, quand et lorsque. Ces deux dernières ont alors le sens des autres et marquent la succession rapide de 1'action de la principale. Elles ont en général dans la principale un corrélatif qui sert a marquer cette succession rapide. Ex. II partit dès qu'il eut re$u ces nouvelles. Quand il eut reass': Antérieur relatif marqué ïantériorité immédiate dans la subordonnée. Nous verrons plus loin qu'il en est de mème dans la principale, mais que ce n'est pas le cas du Passé Antérieur absolu. L expost' de 1 emploi du PIus-que-parfait fera ressortir que le Passr Antérieur relatif est d un usage nécessairement restreint, même dans la langue écrite. Le fait qu'il ne s'emploie dans la subordonnée qu'avec les conjonctions de postériorite' marquant la succession rapide suffirait déja ii établir la chose. Emploi du Plus-que-parfait. Le Plus-que-parfait. comme te nip s absolu et comme temps relalif marqué ïantériorité indéterminée. Comme temps absolu, il marqué tout simplement qu'uii fait passé a précèdé un moment quelconque du passé, auquel se reporte en pensêe celui qui parle ou écrit. Ex. On nous avait laissés longtemps sans nouvelles. II est bien sür que dans la pensée de celui qui parle ou ecrit, il j a un moment, un fait du passé qu'il revoit ou re vit, au moment oü il exprime la phrase ci-dessus. Envisagée dans la plénitude de ce qu'elle éveille dans 1'esprit de celui qui 1 entend ou la lit, cette phrase signiiie; Nous étions alors dans la situation de gens qu'on a laissés longtemps sans nouvelles. II ducoule de la que le Plus-que-parfait absolu exprime dans cette phrase, — ainsi que dans toutes celles oü Ion peut 1 employer, une antériorité indépnie. Cette caractéristique découle tout naturellement du fait que 1 auxiliaire est a Ylmparfait. II suffira pour s'en convaincre de ïeprendre au sujet du Plus-que-parfait le raisonnement fait plus haut sur le róle de 1'auxiliaire dans les temps composés. Nous avons établi plus haut que Ylmparfait exprime un moment plutöt inditerminé, dont on ne saurait fixer le conimencement ni la fin au moven des éléments de la proposition. 11 en est de même du Plus-que-parfait absolu. Comme pour Vimparfait, la fin de 1'action s'entrevoit parfois, mais pas le commencement. C'est en cela que le Plus-que-parfait absolu diffère totalement du Passé Antérieur absolu qui, au fond, exprime la succession. Prenons 1'exemple suivant: II eut bien vite fait de comprendre. Que nous dit cette phrase dans toute 1'étendue de sens qu elle comporte? — Qu'un certain „il" avait a comprendre quelque chose et que, par suite de n'importe quelle circonstance, il eut vite compris, après tel ou tel moment que celui qui parle envisage, et que celui qui écoute (ou qui lit) peut concevoir grace ;i ce «jui a précédé. Au fond, le Passé Antérieur absolu est un Passé Défini qui succède immédiatement ii un autre. La preuve en est qu on ne saurait concevoir la phrase: . II eut vite fait de comprendre, que comme suit: Après que cela fut arrivé, il comprit bien vite, ce qui revient a: Cela exit lieu. et il comprit tout de suite. Lorsque le fait dont on parle était habituel, on se sert du Plus-que-parfait. Ex. Dans ces cas-la, il avait vite fait de comprendre. Cela encore confirme la théorie développée plus haut sur le rüle de Yauxiliaire dans les temps composés. Comme temps relatifs, nous 1 avons dit plus haut, le Passé Antérieur et le Plus-que-parfait marquent tous deux Yanté- m Antél'ieUr eX,,rime rantóriorité et etermmee' le Plus-que-parfait marqué 1'antériorité indéfinie. Ex. Nous eümes fini avant qu'on vint nous appeler. iNous avions fini quand on vint appeler. II n'est certes pas nécessaire d'être fort avancé dans la la !?ff' , de la Ian^ue fran?aise pour saisir sans effort avec tT , ?nS deS d6UX principilles" CelIe -nstruite Zant V S88* me'"' d°nne 4 entendre *'U'on euf f'»< avoir fi ?P ' (,Ue méme Ü a fallu se d^cher pour avoir fini avant. La phrase construite avec le Hus-nue-parfait dit simplenient e 21 ?r' """ Jepui" ri« ne nous ie revele. on avait fini, voila tout. I' en sera toujours de même dam la principale. Dans la proposition subordonnée le Passé Antérieur ne s'einÏT ;JU a/pres .Ies conJonctions de postériorité marquant le moment: (a peme, après que, dès que, aussitót que, quand et '•"<»» dé> « Ph. haut, et cela LleJ, lorsqu on veut marquer Yantériorité immédiate. es que ce n est pas Ik 1'intention de celui qui parle ou qui ecnt, il se sert du Plus-que-parfait. Expliquons cela par des exemples. Des qu'il eut disparu au coin de la rue, je rentrai dans Ia maison. J'™,Tlaéme phr"ae °" se ser,ira Ju «"•-WA"' I". Lorsqu'il sera question d'une chose habUuelle, la pensée envisageant alors le fait a travers le déterminatif temporel „d.ique fois-_ telkens", qui rend le moment indéterminé. Des qu'il avait disparu au coin de la rue, je rentrais dans Ja maison. Cette phrase, dans toute san acception, se rendrait le mieux comme suit: Ik wachtte telkens (Ik keek hem telkens na) totdat hij om den hoek van de straat verdwenen was en ging dan weer in huis. II". Lorsqu'on voudra présenter la succession des deux actions comme si rapide qu'elles en deviennent pour-ainsi-dire simultanées, on se servira également du Plus-que-parfait. On reraplace alors volontiers la conjonction des que, aussitót que par a peine. Ex. II avait a peine disparu au coin de la rue que je rentrais dans la maison. Cette phrase doit se rendre en hollandais par: Hij was ternauwernood den hoek om, of ik stond weer in huis. Le Plus-que-parfait s'eniploie encore après les conjonctions de postériorité marquant le temps, lorsqu'on veut présenter 1'action de la subordonnée non seulement comme une antériorité immédiate, mais encore comme la cause de 1'action de la principale, dirions-nous. Ex. Dés qu'il avait appris que 1'ennemi se trouvait prés de Vionville, le lieutenant-général von Stulpnagel avait ordonné 1'attaque. Après qu'elle avait reconnu le champ de bataille, cette batterie prenait position sur la hauteur située au Sud, Sud-Est de Bruville. Öes parents étaient ii Baden-Baden, mais a peine les journaux avaient-ils mentionné 1'accident, qu'ils étaient accourus en toute hate. Ritowski n'était de retour a Varsovie que depuis quinze jours, mais aussitót qu'il avait appris la maladie de son ami, il était reparti pour St. Pétersbourg. Apres les conjonctions de postériorité marquant la durée: < eputs que, jusqu'a ce que, quand, lorsqite, tant que, et toutes celles qui comportent (in zich behelzen) une idéé d'antériorité on se sert du Plus-que-parfait. Ex. Tant qu'il avait été en santé, il avait réussi a faire face a toutes ces lourdes dépenses. Depuis qu'on lui avait refusv cette grace, Brécov rt était plongé dans un niorne abattement. Les braves enfants avaient continué leurs cris l'appel jusqu'a ce qu'on était venu a leur secours. ' C est paree que tu avais tout préparé h 1'avance, 'que la chose a si bien marché. Comme elle avait recommandé qu'on la laissat dormir tranquillement, ce n'est que vers onze heures que les doniestiques commencèrent a s'in(iuiéter. Le Putur et le Oonditionnel. Le F,U,r ,st „„ tem])s de lndicahf c est-a-d.re du mode de 1'affirmation; le Conditionnel marqué egalement Vaffirmation, mais de fagon moins absolue que 1 Indicatif, car la réalité du fait dépend d'une condition. tomparons deux exemples: Nous saurons cela deniain. Ici, celui qui parle est absolument certain qu'il saura le lendemain, la chose en question. Nous saurions cela deniain, s'il voulait. Ici, celui qui parle est certain qu'il saura la chose en question le lendemain, si celui dunt il parle reut faire le necessaire. Comme on voit, il y a affirmation, mais celui qui parle fait une réserve; eest la la véritable caractérisque du Conditionnel. Expliquons maintenant ce qui distingue le Conditionnel mode du Conditionnel temps. Le Conditionnel mode, comme dans 1'exemple discute' cidessus, exprime un fait dont la réalisation dépend d'une condition, exprimée ou sous-entend ue. Discutons un cas. J'irais, moi, et je rêclamerais. Si tu étais gentil, tu m'accompagnerais. Dans la première de ces phrases, la condition n est pas exprimée, mais elle se présente tout naturellement a 1 esprit. Quand est-ce qu'on se servira d'une phrase comme ci-dessus ? C'est bien simple. Deux ou plusieurs personnes discutent une attitude, une décision a prendre par 1'une d elle. L un lui propose ceci, un autre cela, un troisième lui dira enfin: J'irais, moi, et je rêclamerais. ()r cela ne saurait signifier autre chose que ceci: Si f étais vous (A votre place), j'irais et je rêclamerais. Le Conditionnel temps marqué tout simplement le futur par rapport a un passé. Ex. 11 a dit qu'il écrirait. Vous aviez promis qu'on irait demain. Ils espéraient que vous auriez terminé plus tót. Cependant on constate ici comme une réserve, une restriction dans 1 'affirmation-, car, que signifie au fond: II a dit qu'il écrirait? Simplement ceci: la promesse a été faite, mais rien ne garantit qu'elle sera tenue. Si cela était, celui qui parle se servirait du Futur: II a dit qu'il écrira. ,11 a dit qu'il écrirait", équivaut donc ii ceci: II est probable qu'il écrira, car il a promis de le faire. Nous avons donc démontré que la caractéristique du Conditionnel mode et temps, c'est 1'affirmation sous condition. Nous ne parierons ici ni du Futur Antérieur, ni du Conditionnel tasse; ils n offrent plus rien d'important a expliquer après ce que nous en avons dit aux chapitres de la conjonction si, conditionnelle et concessive, pages 3—10. Le Futur Simple est le Présent du futur; le Conditionnel Pi esent en est 1 Imparfait ou présent continu. < ela découle déja de la formation de ces deux temps, coniposes au moyen de 1'auxiliaire avoir et de VInfinitif Présent hollIndTis-U6 l 0n COnJUgU8" C'6st donc la même chose qu'en Ik zal zingen Te chanter — ui, Ik zou zingen Je chanter — ais (pour: avais). test ce qui nous explique les formes suivantes qui expriment egalement le présent du futur. J'a» plusieurs courses & faire aujourd'hui, demaiu, etc. Javais plusieurs courses a faire aujourd'hui, mais je ne sortirai point par cette pluie. L'emploi du Futur ou du Conditionnel, dans la même phrase amene une ditference de sens assez marquée. Nous allons faire ressortir ces cas. Ex. Vous exigerez qu'il se taise. Vous exigeriez qu'il se taise. II demandera que vous 1'accompagniez. II demanderait que vous 1'accompagniez. Les phrases avec le Futur expriment la réalitê pour celui qui les entend ou les lit, comme pour celui qui les dit ou les ecnt; celles avec le Conditionnel marquent simplement la supposition. Le Conditionnel éveille tout de suite dans la pensee 1'idée dune condition; eest comme si 1'on disait: En IJC"'eJl cas' S'il en était ainsi, il demanderait que vous 1 accompagniez. Cette différence de sens se présente également dans la subordonnée: | que la malade guérira. Le docteur nous a dit . , , , . I que la malade guerirart. La construction avec le Futur nous dit que 1'assertion du médecin a pleinement rassuré celui qui parle; pour celui-ci, la guérison de la malade est une chose qui ne fait plus de doute. Au contraire, la construction avec le Conditionnel laisse un certain doute dans la pensée; c'est comme si 1'on disait: Le docteur nous a assuré que la malade guérirait, si aucune complication ne se produisait. Le Futur marquera aussi Yordre ou la conséquence inévitable; le Conditionnel plutöt une requête ou un avis. , I tu partiras sans retard. Si tu crois cela , , . , I tu devrais partir sans retard. (Als je dat gelooft, moest je onverwijld vertrekken). On ne saurait dire: Si tu crois cela, tu partirais; il faut se servir de 1'auxiliaire devoir. Avec une idéé de supposition, dans le sens négatif, la conséquence s'exprimera au moyen du Conditionnel du verbe de la principale. Si tu croyais cela, tu partirais sans retard. Le Futur, au contraire, peut tout aussi bien s'exprimer avec un auxiliaire au Présent. Ex. Si tu crois cela, il te faut (tu dois) partir sans retard. On pourrait mettre 1'auxiliaire au futur; alors ce sera plutót un avis qu'on donnera. Ex. Si tu crois cela, il te faudra (tu devras) partir sans retard. D faut, pour bien saisir la nuance dans le cas exposé cidessus, tenir compte du fait que dans ces deux phrases le moment exprimé par le Futur ou Ie Conditionml est absolument le même; ïl n'y a aucune différence de temps entre: Si tu dis vrai, tu accepteras nos offres. et: Si tu disais vrai, tu accepterais nos offres. Les deux phrases se rapportent uniquement au moment de la parole; ce nest qu'au point de vue du plus ou moins de réalité qu'elles différent entre elles. La phrase: Si tu dis vrai, tu accepteras nos offres, peut se construire sans conjonction; elle marqué alors de fa9on toute particulière la conséquence inévitable: Tu dis vrai et tu acceptes nos offres. II nous semble qu'on ne pourrait rendre le sens total de cette phrase, (ju en la traduisant comme suit: Welnu goed! ik neem aan, dat gij de waarheid spreekt; maar dan kan het ook niet anders, of gij neemt vast ons aanbod aan. Cette construction s'emploie surtout pour marquer Yalternative Celui qui parle veut dire a 1'autre que ses actes ne paraissent guere s'accorder avec ses paroles et c'est pourquoi il sVcrie pour-ainsi-dire: Tu dis vrai et tu acceptes, ou tu mem et tu refuseras 11 dan kan het niet anders, of je zult weigeren. On ne pourrait pas se servir de la construction avec Vimparfait : Tu disais vrai et tu acceptais, pour remplacer la phrase: Si tu disais vrai, tu accepterais. C est que la phrase: Tu disais vrai et tu acceptais, ne peut se rapporter qu'au passé. Elle signifie: Cette fois-la (Lors de cette affaire) tu disais vrai et alors tu acceptais, cc (jui reviendrait a dire : Si tu avais dit vrai alors, tu aurais accepté. Au contraire, I«i phrase: Si tu disais vrai, tu accepterais, signifie: Si en ce moment-ci tu disais la vérité, tu accepterais. Etablissons maintenant les difïerences qu'il y a entre le francais et le hollandais, dans 1'emploi du Conditionnel qui, en francais, ne saurait être remplacé par YIndicatif que dans les cas traités aux chapitres de la conjonction si, conditionelle et concessive, pages 3—10. Discutons un exemple. La phrase hollandaise: Ik zou vandaag naar hem toe gaan, peut avoir deux acceptions. I". Elle peut signifier: Ik tras van plan vandaag, naar hem toe te gaan. et on la rendra en francais par: .Vavais 1'intention d'aller le voir aujourd'hui, Je devais aller le voir.... Je voulais aller le voir .... On ne dira pas: „J'irais le voir aujourd'hui," pour rendrela phrase hollandaise ci-dessus (nous verrons ce cas ii la page suivante). Mais si cette phrase 1'ouctionnait comme objective, alors on pourrait la rendre par le Conditionnel. Ex. Ik had U gezegd, dat ik vandaag zou gaan. Je vous avais dit que ar ais 1'intention d'aller. | que je devais aller .... que je voulais aller .... que fin lis aujourd'hui. On pourrait dire encore: yaurais assez 1'intention d'aller le voir aujourd'hui (ik zou nogal zin hebben ....), mais ce serait un tout autre sens, car la phrase signifierait alors que cette idee vient de nous venir, et non point que nous avions deja depuis quelque temps, comme le marqué la phrase : J'avais 1'intention d'aller le voir aujourd'hui. Avec les deux verbes auxiliaires deroir et vouloir, la différence de sens serait plus grande encore. „Je devrais (je voudrais) aller le voir aujourd'hui," e'veille une idee de nécessité, de désir, h laquelle s'ajoute une idéé de condition. Est-il besoin de dire qu'ici 1'idée de nécessité, de désir de'coule des verbes devoir et vouloir, et non point de la forme du Conditionnel surtout, comme le prétendent certaines grammaires? On nous dit également que le Conditionnel marqué lapossibihte: 1'exemple qui suit alors est toujours fait avec le verbe pouvoir, comme celui-ci par exemple: II se pourrait que j'aille le voir aujourd'hui: Or ce n'est point le Conditionnel qui éveille 1'idée de possibihté, c'est le yerbe pouvoir. Le Conditionnel y ajoute sa caractéristique: l'affirmation sous condition, sous réserve. II". Voyons maintenant la deuxième acception que peut avoir la phrase hollandaise: Ik zou vandaag naar hem toe gaan. Elle peut exprimer le Conditionnel mode et s'adresse alors a une personne a laquelle celui qui parle donne le conseil de faire la chose, d'aller voir Vautre. Dans ce cas il y a une condition sous-entendue; la phrase signifie par exemple: In uwe plaats ging ik (zou ik gaan) vandaag naar hem toe, et on la rendra en francais par: J'irais le voir aujourd'hui. On ne pourrait jamais, en frangais, mettre Ylmparfait et dire: A votre place j'allais le voir. La seule construction possible en francais c'est: (A votre place) yirais le voir. In uw plaats, A votre place exprime la condition, puisque cela signifie: Indien ik U was, Si j étuis voits. Voici une série d exemples qu 011 fera l)ien d'étudier soigneuseinent en constatant toujours la différence qu il y a entre les deux langues. Ik moest (nu) vertrekken om niet te laat te komen. Je devrais partir pour ne pas être en retard. Al vroeg iedereen het lieni, dan weigerde hij nog. Chacun le lui demanderait qu'il refuserait tout de même (on (limit aussi: qu'il refuserait quand même). I11 zoo 11 geval, liad ik hem niets gezegd. En pareil cas, moi, je 11e lui aurais rien dit. Zoo het maar niet regende, kwamen zij zeker. Elles viendraient volontiers sans cette pluie. Die menschen wilden wel, dat wij nooit hier gekomen waren. Ces gens voudraient bien ne jamais nous avoir vus ici. II vaut mieux éviter de traduire par : Ces gens voudraient bien que nous ne fussions jamais venus ici. Het kon zijn, dat zij veroordeeld werd. II se pourrait qu'elle fftt condamnée. Onze ouders zagen U zoo gaarne in ons midden (deux acceptions). Nos parents vous verraient bien volontiers parnii nous. Cette construction-ci éveille 1 idee d une condition sousentendue, par exemple: Si cela sepouvait, nos parents vous verraient.... Tandis que la phrase: Nos parents vous voyaient. volontiers parmi nous, éveille 1 idéé du passé; elle signifie: A cette epoque-la vous veniez souvent chez nous et nos parents en étaient enchantés. 7 Hij kwam dadelijk, als gij hem riept (deux acceptionsï. II viendrait tout de suite, si vous 1'appeliez. II renait tout de suite, quand vous 1'appeliez. Cette dernière construction éveille 1'ide'e d'une chose habituelle; elle revient a dire: Chaque fois (telkens) que vous 1'appeliez, il accourait. Ces exemples représentent a jieu prés toutes les acceptions du Conditionnel: afïrmation conditionnelle, désir, supposition, concesswn, conséquence supposée, etc. Ils établissent, clair corome le jour, que les e'trangers qui apprennent notre langue ne sauraient trop s'appliquer a bien saisir et a s'expliquer le fonctionnement du Conditionnel. Pour le remplacement du Conditionnel par Ylndieatif et le Subjonctif, il faut se reporter aux chapitres de Ia conjonction si, conditionnelle et concessive, et a notre Tableau svnoptique, pages 3—10. II faut aussi s exercer a bien saisir les diiïërences de sens entre des constructions conime les suivantes, déjit indiquées plus haut. a. Tu devais lui répondre et Tu devrats lui répondre. b. II fallait 1'appeler , II faudrait 1'appeler. c. II allait 1'arréter , II irait 1'arrêter. o. Je moest hem toen antwoorden et Eigenlijk moest je hem nu antwoorden. b. Ge liadt hem toen moeten roepen et Je moest hem eigenlijk nu roepen. c. Hij zou hem toen net arresteeren et Dan ging hij hem nu dadelijk arresteeren. 11 ne faut pas oublier que la phrase: II allait 1'arrêter, peut encore signifier: Hij tras op u-eg om hem te gaan arresteeren. Dans ce cas le verbe aller n'est pas employé conime avxiliaire, il a le sens propre et marqué le mouvement non le temps. Les deux propositions: Tu detais lui répondre, II fallait 1'appeler, équivalent ti celles-ci: Tu attrais dü lui répondre, II aurait fallu 1'appeler. C'est le remplacement du Conditionnel Passé mode par 1 Imparfaiit de 1'lndicatif (voyez aussi le Tableau svnoptique, page 9). On ne saurait en aucun cas remplacer: II allait 1'arrêter par: 11 serait allé 1'arrêter, car dans cette dernière construction, le verbe aller ne fonctionne point conime auxiliaire, il a le sens propre et marqué simplement le mouvement, rous 1'avons dit ci-contre. Le verbe aller, comme auxiliaire, ne marqué jamais que le temps, le futur trés prochain; il signifie: être sur le point de. En hollandais il se rend par les adverbes de temps: net, juist, quand il est a Vimparfait; et par zoo, lorsqu'il est au Présent. Ex. II ra le saisir - Hij zal hein zoo griipen. II allait partir lorsqu'on vint 1'arrêter = Hij zou juist (net) vertrekken, toen men hem kwam arresteeren. Dans les deux cas ci-dessus, devoir et falloir fonctionnent comme auxiliaires de temps pour éveiller 1'idée du futur, mais ils fonctionnent également comme auxiliaires du mode Conditionnel, puisqu'ils éveillent une idéé de condition. En eff'et: Tu derais lui répondre, ou: Tu aurais du lui répondre, éveillent en nous la pensée suivante, par exemple: Si alors tu avais fait ce qu'il fallait, tu lui aurais répondu. Temps de l'Impératif. LTmpératif a un temps aimple qui marqué le présent et le futur, et un temps composé qui expnme Je futur (intérieur. Ex. Finis ce travail pour demain. Pars sur-le-champ. Aie fint avant ce soir. Le Futur peut exprimer l'Impératif. Ex. Tu partiras, je le veux. ru se ras parti avant demain, ou gare! Zorg maar, dat je voor morgen vertrokken ben, anders wee je! Le Subjonchf peut également remplacer Ylmpératif. Ex. (Ju il parte et ne revienne plus! Qu'ils soient tous partis avant demain! Emploi de. temps du Subjoactif. Lemploi des temps d„ >>ubjonctif n ofïre guere de difficultés. Le Présent exprime Ie moment de la parole et le présent « solu II s est toujours employé après le Présent et le Futur ■ maïs dans a Iangue d'aujourd'hui le Présent du Subjonctif tend a remplacer 1 Imparfait. Ex. Vos parente désirent que vous soyez plus prudents. Tu diras qu ,Is fassent ces deux courses eet après-midi. n ne saurait prétendre quon soit criminel en pareil cas (présent absolu). Nous voudrions que tu reviennes (et non pas: C|ue tu revmsses) dans quinze jours. Ils ont exigé que vous lui donniez un cadeau. Nous ne prétendons point que ce serait une faute de dire • Je voudrais qu'il rertnt; mais on préfère aujourd'hui: Je voudrais qu'il revienne, dans la langue parite, comme dans la langue écrite. La 3e personne du singulier de Yhnparfait du Subjonctif, comme dans le cas ci-dessus, s'entend souvent encore, paree qu'elle a un son plein, harmonieux même; mais les formes en asse, assions, assiez; usse, ussions, ussiez; isse, issions, issiez, lourdes et dures, ont dispara de la langue parlée. La langue écrite s'en sert beaucoup moins, par contre-coup. Personne ne dirait plus aujourd'hui: Jls ont exigé que nous leur donnassmis vos adresses et celles de vos parents. Cela pourrait encore s'écrire a la rigueur. Au fond, ce développement survenu dans 1'emploi du Présent du Subjonctif, empiétant sur Yhnparfait, est tout simplement un phénomène phonétique qui ne saurait nous surprendre. L'oreille fut de tout temps un agent tout puissant dans les jKuiers francais. Les formes de Yhnparfait du Subjonctif, terminées par la sifflante dure, saufii la .'Je personne du singulier, sont disgracieuses et choquent l'oreille, parait-il. De la probablement aussi, dans la langue parlée, 1'usage trés développé de YInfinitif pour éviter, cela se sent, les formes en asse, usse, isse. Aucun Francais de langue ne s'avisera de dire, par exemple: Je voudrais bien que vous le vissiez; II faudrait que vous sussiez cela: II a exigé que vous partissiez; lis avaient craint que vous crussiez la chose et que vous prissiez de graves niesures. Ont-ils exigé que nous leur dissions tout ce qui se passerait. Elle désirait que vous lui donnassiez cela. C'est « peine si cela pourrait s'écrire. II est sur cependant que dans la langue purement descriptive on rencontre encore l Lnpar fait du Subjonctif. Dans la langue parlée, en tout cas, on se sert d'autres tournures. Reprenons les exemples ci-dessus; on peut les rendre comme suit: Si seulement vous pouviez le voir. II (vous) faudrait savoir cela. II a exigé votre départ, ou bien: II veut absolument que vous partiez. Ils avaient craint tlls craignaient) de vous voir admettre la chose et prendre de graves mesures. Nous rempla^ons ici croire par admettre, paree qu'on ne dirait guère: Ils avaient craint de vous voir croire. ..., ces deux oua de suite étant désagréables ii l'oreille. Est-ce qu il faudra leur dire tout ce qui se passé? Elle désirait que vou.s lui donniez cela. II résulte de ce qui précède que 1'emploi de Yhnparfait du Subjonctif, excepté la 3e personne du singulier peut-être, est tort restreint aujourd hui, même dans Ia langue écrite. Ce temps s'employait après tous les temps passés de VIndicatif et les deux temps du Conditionnel. Autrefois, lorsque le verbe de la subordonnée dépendait d'uïie proposition conditionnelle, la concordance des temps se faisait avec la proposition conditionnelle et non pas avec la principale. On disait par exemple: Je ne pense pas qu'il accepte si on lui pose de pareilles conditions. Je ne pense pas qu'il acceptat si on lui posait de pareilles conditions. Aujourd hui on se sert parfaitement du Subjonctif Présent dans les deux cas. On peut aussi se servir du Conditionnel: Je ne pense pas qu'il accepterait si on lui posait de pareilles conditious. Cela est tout naturel, car la pensee est au fond simplement ceci: II »'acceptera (riaccepterait) pas si on lui pose (posait) de pareilles conditions. La proposition: Je ne pense pas, est au fond superflue, en dehors du fait, dirions-nous. Le Subjonctif Passé ou Parfait s'emploie dans les mêmes cas que le Subjonctif Présent, et Ton peut dire que dans la langue familière il supplante souvent le Plu*-que-parfait après les temps passés de Vlndicatif et après le Conditionnel. Nous le démontrerons plus loin. Ex. lis désirent que tu ai es ré'jlé 1'affaire avant la tin de la seniaine. Le directeur sera enchanté qu'on ait déja expédié toutes ces marchandises. Si 1'on savait cela, on exigerait que tu aies rembourse la somnie dans les huit jours. Hs voulaient que nous eussions (ayons) terminé avant le ler inai. Après le Passé Indéfini, 1'emploi' du Subjonctif Passé est depuis longtemps d'un usage trés régulier. On ne dirait plus guère aujourd'hui: Vos parents ont toujours regretté que vous n eussiez pas poursuivi vos recherches. On préférera: Vos parents ont toujours regretté que vous nayez pas poursuivi.... Dans la langue écrite, le Plus-que-parfait du Subjonctif peut s'eniployer régulièrenient après les temps passés de 1'Indicatif et du Conditionnel; mais, comrne nous 1'avons fait remarquer plus ' T* ! ImJ,art'ait et le Passé Indéfini on rencontre souvent aujourd hui le Subjonctif Passé, surtout dans la langue parlée. x. Nous aurions été enchantés qu'on vous ent envoyé la A6jh longteraps avant - -* te™psadu^W^ten^ 168 ~^'-Prime„tlesquatre Le Présent a toujours exprimé et exprime encore le présent futur réels, c est-a-d.re un moment présent ou futur par rapport au moment de la pa rol e. P C'est probablenient cette caractéristique qui aura facilité d une poussée latente mais sftre, le remplacement du Subjonctif ™Pa>f<*' Par le Présent, après le Conditionnel; et eest pourquoi aujourdhu. Ie Subjonctif Présent exprime aussi le présent et futur relaüfs, cest-a-dire un ou A/tor nar rapport au moment du verbe de la principale, la oü il remplace Impa,fait apres d autres temps que le Conditionnel Présent. Ex. II redoute qu'on vous en veuUle (présent réel). II craint qu'alors on (ne) nous punisse (futur réel). te jour-la il aurait bien voulu que tu Vaccompagnes (present relatif). Ses anns auraient aime' que vous communiquiez la chose a la première assemblee (futur relatif). Le comité voudrait bien que tu sois la le jour de Ia distnbution des prix (futur réel). Je regretterais que tu sois ici (présent réel). Nos parents auraient été enchantés que tu partes dans tuut jours avec nous (futur réel). II decoule de ce qui précède que le Subjonctif Imparfait exprimait le présent et le futur réel, après le Conditionnel Pi ésent, sans aucun corrélatif; le futur et le présent relatifs apres les temps passés. Aujourd'hui il ne marqué plus guère que le présent et le futur relatifs, puisqu'on ne s'en sert plus. pour-ainsi-dire, après le Conditionnel Présent, seul cas oü il exprimait le présent et le futur rêels, sans 1'aide d'aucun corrélatif temporéi. Ex. II avait exigé qu'on part'it sur-le-champ (présent relatif). Tu n'avais pas ordonné qu'on fit cela dès le lendeniain (futur relatif). En effet, quand est-ce qu'ii fallait partir sur-le-champ ? — Au moment du passé oü le sujet de la principale exigeait qu'on partit. Donc: par rapport au moment oh l'on dit (ou écrit) cette phrase, c'est-a-dire par rapport au moment de la parole, les deux actions — exiger et partir — sont des passés. Considérées relativement a leurs raoments propres, c'est-a-dire relatifs, ces deux actions sont simultanées : A un certain moment il a exigé et on est parti a ce moment-la. Si nous disions, ce qui se pourrait encore, surtout a la personne du singulier: Tu voudrais bien qu'on t'accordcit cette faveur, le Subjonctif lmparfait exprimerait le présent réel; et si l'on donnait ii la subordonnée le sens futur, le Subjonctif lmparfait exprimerait alors le futur réel: Tu voudrais bien cjue, le moment venu, on Vaccordat cette faveur. h'appelons que même lorsque le moment du verbe de la subordonnée est déterminé par un rapport de temps quis'établit non pas atec la principale, mais atec une proposition conditionnelle, le Subjonctif Présent tend également a supplanter \'lmparfait. On dirait donc tout aussi bien: Je ne croirai jamais qu'il refuse, si on lui demandait la chose ainsi, que: .... qu'il refusdt, si on lui demandait la chose ainsi. Le rapport mtime de sens et de temps qui existait entre le Subjonctif et Ie Conditionnel apparait ici encore. Trés souvent «lans la construction ci-dessus, on remplace le Subjonctif par ie Conditionnel. On dirait parfaitement et menie de préférenee: Vous ne me ferez jamais croire quil refuserait si 011 lui demandait la chose ainsi. Le Subjonctif Passé ou Parfait s'emploie surtout aprés le Present, le Futur, le Passé Indéfini et le Conditionnel Present. 11 peut exprimer: I". le passé par rapport au moment de la parole. Lx. Pensez-vous quil ait dé ja pris les mesures nécessaires ? II voudrait que tu aies été chargé de 1'aft'aire. II . le futur antérieur, cest-a-dire: le futur par rapport au ; de la principale, mais le passé par rapport a un autrc futur exprinié dans la subordonnée. (- est ce qui a toujours lieu quand Ia principale est au Futur ou au Conditionnel Présent. Ex. Nous tiendrions h ce que vous ayez achevé le classe_ lllent 'les pièces du procés d1 ici quelques jours. V ous veillerez a ce que tous aient tenniné leurs devoirs avant Vheure de la promenade. Comme on le voit il y a trois futurs, par rapport au moment e 1(1 parole, dans chacun de ces deux exemples. Voyons le second: a. le moment oü il faut veiller;' b. le moment oix ils auront terminé; c. le moment de la promenade. Le moment b est un futur par rapport au moment a, mais un passé par rapport au moment c. Cest dans ce cas-ci, oü il exprime le futur antérieur, que Ie Passé du Subjonctif supplante souvent le Plus-que-par fait, dans la langue familière, surtout dans la langue parlée. Le Plus-que-parfait marqué également le passé absolu et le passé du futur ou futur antérieur. Ex. Ils ne pensaient pas qu'on Veilt déja informé de ce qui se passé (passé absolu). Aurions-nous pu exiger que la Compagnie de 1 Est eitt versé toute la somme avant la reprise des travaux (passé du futur)? Dans cette dernière phrase on pourrait aussi se servir du Subjonctif Passé: Aurions-nous pu exiger que la Compagnie de 1 Est ait ■ versé toute la somme avant la reprise des travaux, s'il est question d'un futur antérieur réel, c'est-a-dire d un futur antérieur par rapport au moment de la parol(', ce qui sera le cas si les actions de „verser la somme et dereprendre les travaux" doivent encore se produire. La phrase: Aurions-nous pu exiger que la Compagnie de 1'Est eïït versé toute la somme avant la reprise des travaux, peut exprimer un fait se rattachant au passé dans tous ses éléments, et que 1'on discute. Elle se rendrait alors le nneux en hollandais comme suit: Zoudt ge meenen, dat wij toen hadden kunnen eischen, dat de Oosterspoorwegmaatschappij eerst de geheele som zou moeten gestort hebben, alvorens ze het werk hervatte, gelijk zij gedaan heeft ? Mais cette phrase peut aussi exprimer: a. que 1'action „d'exiger" a déja eu lieu; b. que 1'action de „verser la somme" ainsi que celle de „reprendre les travaux" n'ont pas encore eu lieu. „ 'l in>uver" al°rs en présente du futur antérieur reet te gZfr ' hebben'alv0l'e"« «■<■«"»» het werk thêoru"!, 7e,n, d" '* C'°"Sll"ei' "" " ^'»»' naturellement 4 Quand on se met a manger, rnême sans appétit, on finit par manger avec appétit; ou plus simplement encore: II suffit de se mettre a manger pour e'veiller 1'appétit. La seconde phrase nous fait voir en imagination celui qui pa.le « tram de courir, de ^ ^ b chapeau s envole, tombe a terre: les deux sujets apparents n'en font qu'un, comme dans 1'autre exemple. ^ en ^^zZifTinzrrrde ~ninti™ ex prime aussi la manière dont se fait 1'actio'n dek prtoripahf ou le wogen grace auquel elle s'effectue. ' Ex. La-dessus ils s'en sont allés e« riant comme des tous (Ia manière). Vous ne réussirez qu'm observant la plus stricte economie et en faisant appel a toute votre puissance de travail. Ce qui revient a ceci: Ils s'en sont allés et ils riaient ,} !a manière des IOUS (comme rient les fous). Vous ne réussirez quYrn mogen de la plus stricte economie et de toute votre puissance de travail. 2e Remarque. Le Gérondif marquant la simultanéité peut avoir pour corrélatif 1'adverbe tout qui le précède toujours immédiatement. Ex. Tl nous expliquait gravement ces choses tout en composant (et en raême temps il composait) un bouquet trés original des fleurs et des herbes qu'il avait cueillies en chemin. c. la proposition concesxire de réalité afprmative. Ex. Vous vous prétendez son protecteur, tout en lui faisant le plus de mal possible. Dans ce cas-ci le Gérondif a presque toujours pour corrélatif 1'adverbe tout; cependant on peut 1'omettre sans que cela nuise en rien au sens de la phrase. Si par exemple dans la phrase ci-dessus on se servait de 1'expression ,tout le mal possible", il va de soi qu'on en viendrait tout naturellement a supprimer le tout corrélatif du Gérondif et qu'on dirait: Vous vous prétendez son bienfaiteur en lui faisant tout le mal possible, plutöt que de dire: Vous vous prétendez son bienfaitear tout en lui faisant tout le mal possible. Ce ne serait pas une faute de — Róle du Participe Passé et de Yauxiliaire dans les temps composés, 83, 84. - Le Passé Antérieur absolu ïemplacé par le Passé Indéfini surcomposé, 84. Le Passé Antérieur comme temps relatif, 85. — II marqué également un moment déterminé, 85. - Les conjonctions de posténorité et le Passé Antérieur, 85. — Ce qui a été démontré, 1 , II", 85, 86. Le sens du Plus-que-parfait comme temps relatif et comme temps absolu, 86. - (Jue la caractéristique provient du temps de lauxdiaire, 86, 87. — Distinction caractéristique entre le Passé Antérieur et le Plus-que-parfait, 87. — Qu'au fond le Passé Antérieur absolu est un Passé Défini, 87. — Que le Passé Anterieur et le Plus-que-parfait comme temps relatifs marquent lanteriorité, 87, 88. - Le Plus-que-parfait rempla5ant le Passé Antérieur après les conjonction de postériorité marquant le temps: I", II", 88, 89. — Le Plus-que-parfait après les conjonctions de postériorité pouvant marquer la eause, 89. — Le Plus-que-parfait après les conjonctions de postériorité marquant la durée, 90. Le Futur et le Conditionnel, 90. — Caractéristique, 9. — Le Conditionnel mode et le Conditionnel temps, 91. — Que le Futur Simple et le Conditionnel marquent tous deux ie présent du futur, 92. — Différence de sens qu'amène, dans la même phrase, 1 emploi du Futur Simple ou du Conditionnel Présent, 92, 93. — Le Futur marqué Vordre, la conséquence inévitable; le Conditionnel une requête, un avis, 93. — Que le Futur Simple et le Conditionnel Présent expriment le même moment, 93 (au bas) 94. — La proposition conditionnelle construite sans la conjonction si, 94, 95. Les différences entre le francais et le hollandais dans Vemploi du Conditionnel, 95. — Discussion d'une phrase hollandaise pouvant exprinier le Conditionnel temps et le Conditionnel mode, 95, 96. — Les auxiliaires devoir et vouloir, 96. — Remarque concernant le verbe pouvoir, 96. — Série d'exemples en hollandais et en francais représentant a peu prés toutes les acceptions du Conditionnel, 97, 98. — L'Imparfait de 1'Indicatif en remplacement du Conditionnel Passé, au haut de la page 99. — II allait l arrêter et il serait allé l'air eter: le verbe aller employé comme auxiliaire de temps, 99. — Devoir et falloir, au bas de la page 99. Les temps de 1'Impératif, 100. — Le Futur et le Subjonctif marquant 1' Imperatif, 100. Les temps du Subjonctif, 100. -- Le Présent et 1'Imparfait, 100—103. — Le [Subjonctif Passé et Plus-que-parfait, 103, 104. — La nature des moments exprimés par le Présent et VImparfait, 104, 105. — Le Conditionnel remplar;ant le Subjonctif, au haut de la page 106. La nature des moments exprimés par le Passé et le PI us-que-parfait, 106—108. Tableau Général du remplacement des temps. Les temps de Ylndicatif, 109, 110. - Les temps du Subjonctif, 110. L Inflnitif dans la réduction des propositions substantives, adjectives et adverbiales. — L'adverbiale de lieu, 113; —de cause, 113; — lemploi de pour et de, 113; — l'adverbiale de hut: 114; de temps, 114; — de concession de réalité, 114; de condition, 115; — réduction de la consécutive et de la proposition d intensité, 115; — 1 Infinitifc/e nar rat ion, remarque au bas de la page 115. Le Participe dans la réduction des propositions relatives et adverbiales. — La proposition relative explicative et determinatie, 116. — Les propositions adverbiales: de cause, 116, a; de simultané.ité, 116, b; — de postériorité, 116, c; — la concessive de réalité, 117, d; — la conditionnelle 117, e. Le Gérondif dans la réduction des propositions adverbiales suivantes: de cause, 117, a; — de simultanéité, 117, b; — sens fondamental du Gérondif, 117, au bas de la page; — le frérondif marquant la manière et le moijen, 118, lère ren'arque; le corrélatif tont devant le Gérondif de simultanéité, 118, 2e remarque; — la concessive de réalité, 118, c; — le corrélatif tout devant le Gérondif de concession, 118.