Chansons Internationales. Répertoire: PISUÏSSE & BLOKZIJL. Stoomdr. B. van Mant ge m Hofl. Amst. i Répertoire PISUISSE & BLOKZIJL. Chansons internationales. CHANSONS FRANCA1SES: Blz. 3. La Duchesse Anne Vieille chanson bretonne. 4. La Cloche d'Ys „ „ „ 5. Jou Tambour „ „ franccomtoise. 6. Le boudoir d'Aspasie „ „ n 7. Le roi a fait battre tambour . . „ „ n 8. Brave marin „ „ saintongeoise. 9. Les Princesses „ „ tourangelle. 10. La Violette doublé „ „ n 11. Mon Habit Béranger. 12. Le Sénateur „ 13. Autour du Chat Noir Aristide Bruant. 14. Les Canuts „ b 15. A Biribi „ „ 16. Nini-Peau-d'Chien „ „ 17. Mén ace „ n 18. La Vigne au Vin „ „ 19. La Berceuse bleue Gabriele de Montoya. 20. Les Inquiets Gaston Dumestre. 21. Problêmes Xavier Privas. 22. La Chanson des Heures „ „ 23. Chanson d'Adieu „ „ 24. Berceuse „ „ 25. Le testament de Pierrot .... „ „ 26. Les Ruïnes „ „ 27. Beau Page Normat-Delmet. 28. Aubade pour Elle Réveille-Delmet. 29. La Paimpolaise Theodore Botrel. 30. Berceuse bretonne „ „ 31. La Fanchette „ „ 32. Les trois mouchoirs de Cholêt . . „ „ 33. Ta bouche Maurice Boukay. 34. A ta Porte Christien. 35. J'ai tant pleuré Georges Millandy. 36. Bouquets de deux sous Louis Michaud. 37. Pour les Pauvres Briollet-Lelièvre. ENGLISH FOLKSONGS: Blz. 38. The keys of Heaven Old Cheshire Song. 39. Robin-a-Thrush Old Suffolk Song. 40. The Vicar of Bray 16'h Century Song. 41. Larry O Toole William Thackeray. 42. The Midshipmite Weatherly. 43. Mad Willie . . • Harrington-Gilbert. 44. Follow me 'Ome Rudyard Kipling. 45. My old Durra Alb. Chevallier. 46. Grandmother's Story Backwood. 47. The Curate and the Maiden . . . Smale. 48 4Q.The tin Gee-gee Cape. 50. The old umbrella ) 51. Maroona 1 Plantation Songs. DEUTSCHE BRETTL'-, CABARET- U. VOLKSLIEDER. 52. Phyllis und die Mutter ] 53. Der Tod von Basel 54. Das verlorene Lieb 1 0 s ieder- 55. Das Huhn und der Karpfen. . . . ] 56. Liebesphilosofie Heinrich Heine. 57. Das Lied vom Staar Von Wolzogen. 58. Fein Röschen Otto Julius Bierbaum. 59. Gigerlette Von Wolzogen. 60. Der Orgelmann singt Otto Julius Bierbaum. 61. In der Gasse Leo Greiner. 62. Die Pantöffelchen Klink. 63. Moderne Treue Marie Madeleine. Hef recht van nadruk, vertaling en opvoering is voor alle in dit répertoir opgenomen liederen wettelijk verzekerd. La Duchesse Anne. (Vieille chanson bretonne.) C'était Anne de Bretagne, ) Duchesse en sabots, j ^IS' Revenant de ses domaines En sabots, mirlitontaine. Ah! Vivent les sabots de bois! Voila qu'aux portes de Rennes ^ Avec ses sabots, ) ^IS' Trouva trois beaux capitaines En sabots, etc. Ils saluent leur souveraine ) Avec ses sabots. j ^S- Lui donnent un pied de verveine En sabots, etc. S'il fleurit vous serez reine ) Avec tes sabots j Elle a fleuri la verveine En sabots, etc. La duchesse Anne fut reine ) Avec ses sabots, ( ^IS Les Bretons sont dans la peine En sabots, etc. Les Bretons sont dans la peine) Avec les sabots l ^lSm Ils n'ont plus de souveraine En sabots, mirlitontaine, Ah! Vivent les sabots de bois! La Cloche d'Ys. (Légende bretonne) Ys, la ville maudite, Avait dans son clocher Une cloche bénite Qi'i pleurait son péché. Digue don, don daine Digue don, don dé. Les Anges 1'ont eux-mêmes Fondue et ciselée; Elle eut a son baptême Le bon Saint-Guénolé. Digue don .... Pourtant, quand 1'Insoumise S'engloutit dans la Mé ... Avecque son Eglise Périt la Cloche aimée. Digue don .... Ne pleurant qu'Elle seule, Le Saint, tout chagriné, Réclama sa Filleule Mil et trois cents années. Digue don Fit a Dieu tels reproches Tant et tant répétés, Que Dieu lui dit: „Ta Cloche, va la ressusciter!" Digue don .... C'est par sa voix profonde, Qu'un jour sera chanté Le „Te Deum" du monde, Clamant sa Liberté. Digue don.... Cloche, sonne sur 1'Heure, Grande Carillonnée! Que nul de nous ne meure, Sans t' entendre sonner... . Digue don, don daine, Digue don, don dé! Joli Tambour. y, (Vieille chanson franccomtoise). Joli tambour revenant de Ia guerre ) Ratataplan, ratataplan. \ bis' Fille du roi était a sa fenêtre j Ratataplan. j *>l5■ „Joli tambour, donnez-moi votre rosé." — „Fille du roi, donnez-moi votre coeur!" — „Joli tambour, parlez-avec mon père!" — „Sire Ie Roi, donnez-moi votre fille!" — „Joli tambour, tu n'es pas assez riche". „Sire le Roi, je suis Duc d'Angleterre" „J'ai trois vaisseaux dessus la mer jolie", „L'un chargé d'or, 1'autre de pierreries" „Et la troisième pour promener ma mie!" „Joli tambour, tu peux prendre ma fille!" — „Sire le Roi, je vous en remercie: „Dans mon pays y en a de plus jolies.... Et ratataplan, ratataplan, Y en a de plus jclies!" Le boudoir d'Aspasie. (Vieille chanson franccomtoise.) Tout est charmant chez Aspasie, L'Art y prodigue son savoir, Mais ce que j'aime a la folie ) ^ C'est son sopha, c'est son boudoir. ) Un jour dans 1'ombre de mystère, L'Amour chez elle vint s'asseoir; II croyait être avec sa mère ) ^ Sur ce sopha, dans ce boudoir, j Je veux 1'aimer pour toute ma vie, Heureux de quelquefois pouvoir. Causer avec la belle Aspasie ) ^ Sur son sopha, dans son boudoir, i Vous, qui contre mon Aspasie, Tachez en vain de m'émouvoir, Que peut votre philosophie j ^ Contre un sopha; contr'un boudoir. ) Elle est coquette, elle est volage, Je le sais bien, mais ne veux pas le savoir ... Quelle est la femme qui soit sage ) ^ Sur un sopha, dans un boudoir? ' Le Roi a fait battre tambour. (Vieille chanson franccomtoise.) Le Roi a fait battre tambour (bis.) Pour voir toutes ses dames, Et la première qu'il a vue Lui a ravi son ame. Rataplan, rataplan, rataplan, (bis.) — „Marquis, dis-moi, la connais-tu? (bis.) Qui est cette jolie dame?" — Le Marquis lui a répondu: — „Sire Roi, c'est ma femme." Rataplan, etc. — „Marquis, tu es plus heureux qu'moi, (bis.) „D'avoir femme si belle „Si tu voudrais me 1'accorder, „Je me chargerais d'elle." Rataplan, etc. — „Sire! Si vous n'étiez pas le Roi... (bis.) „J'en tirerais vengeance; „Mais puisque vous êtes le Roi: „A votre obéissance ...." Rataplan, etc. — „Marquis, ne te féches donc pas (bis). „T'auras ta récompense: „Je te ferai dans mes armées „Beau-maréchal de France!" Rataplan, etc. — „Adieu, ma mie! Adieu, mon cceur! (bis.) „Adieu, mon espérance! „Puisqu'il te faut servir le Roi, „Séparons-nous d'ensembles!" Rataplan, etc. La Reine a fait faire un bouquet (bis.) De belles fleurs de lyse, Et la senteur de ce bouquet A fait mourir marquise. Rataplan, rataplan, rataplan. Brave Marin. (Vieille chanson saintongeoise). Brave marin revïnt de guerre ) , • Toudoux.... j bls' Tout mal chaussé, tout mal vêtu .... Pauvre marin, d'oü reviens-tu? Toudoux.... Madame, je reviens de guerre (bis.) Qu'on m'apporte ici du vin blanc Que le marin boive en passant Toudoux Brave marin se mit a boire (bis.) Se mit a boire et a chanter La belle hötesse a pleuré. Toudoux.... Qu' avez-vous donc, la belle hötesse (bis.) Regrettez-vous votre vin blanc, Que le marin boit en passant Toudoux.... C'est pas mon vin que je regrette (bis.) Mais c'est la perte de mon mari.... Monsieur, vous ressemblez a lui Toudoux.... Ah! dites-moi la belle hötesse (bis.) Vous aviez de lui trois enfants; Vous en avez six a présent.... Toudoux.... On m'a porté de ses nouvelles (bis.) Qu'il était mort et enterré, Et je me suis remariée Toudoux.... Brave marin vida son verre ) , • Toudoux.... \ Sans remercier, tout en pleurant, S'en retourna-t-au régiment. Toudoux.... Les Princesses. (Vieille chanson tourangelle). Derrière chez mon père, — Vole, vole, mon coeur, vole! — Derrière chez mon père Y-a-t-un pommier doux i Toudou, éiou. | bis. Deux belles princesses, Vole, vole, mon coeur, vole! — Deux belles princesses Sont couchées dessous. (^a, dit la première, Vole, vole, mon coeur, vole! — Qa, dit la première, Je crois qu'il fait jou'. Qa, dit la seconde — Vole, vole, mon coeur, vole! Qa, dit la seconde, J'entends le tambou'. II va-t-a la guerre, — Vole, vole, mon coeur, vole! II va-t-a la guerre Combatt're pour nous. Qu'il perd, ou qu'il gagne, — Vole, vole, mon coeur, vole! — Aura mes amou' Les aura toujou'. La Violette doublé. (Vieille chanson tourangelle.) J'ai un grand voyage a faire, ) Je ne sais qui le fera \ Ce sera rossignolette, Qui pour moi fera cela. La Violette doublé, doublé La Violette doubiera. Rossignol prend sa volée ) Au palais d'Amour s'en vaj Trouvant la porte fermée, Par la fenêtre il entra.... La Violette doublé, etc. Bonjour 1'une, bonjour Pautre,) Bonjour belle, que voilé. { ^5" C'est votre amant qui demande, Que vous ne 1'oubliiez pas! La Violette etc. Quoi, mon amant me demande) Que je ne 1'oublie pas? \ ^"5" J'en ai oublié tant d'autres, J'oublierai bien celui-la! La Violette doublé, doublé, La Violette doubiera. Mon H a b i t. Béranger. Sois-moi fidéle, ö pauvre habit que j' aime! Ensemble nous devenons vieux; Depuis dix ans je te brosse moi-même £t Socrate n'eüt pas fait mieux. Quand le sort a ta mince étoffe Livrerait de nouveaux combats, Imite-moi, résiste en philosophe. Mon vieil ami, ne nous séparons pas. Je me souviens, car j'ai bonne mémoire Du premier jour, oü je te mis; C était ma fète, et, pour comble de gloire Tu fus chanté par mes amis. Ton indigence qui m'honore Ne m a jamais banni de leurs bras: Tous ils sont prèts a nous fêter encore, Mon vieil ami, ne nous séparons pas. ton revers j'admire une reprise, C'est encore un doux souvenir; Feignant un soir de fuir la tendre Lise Je sens sa main me retenir. On te déchire, et eet outrage Auprès d'elle enchaine mes pas. Lisette a mis trois jours a tant d'ouvrage, Mon vieil ami, ne nous séparons pas. Ne crains plus tant ces jours de courses vaines üü notre destin fut pareil; Ces jours mêlés de plaisirs et de peines Mêlès de pluie et de soleil. Je dois bientöt, il me le semble, Mettre pour jamais habit bas; Attends un peuy nous finirons ensemble, Mon vieil ami, ne nous séparons pas. Le Sénateur. Béranger. Mon épouse fait ma gloire, L'autre jour dans sa campagne Rose a de si jolis yeux; II nous mena par hasard. Je lui dois, on peut m'en croire, II m'enivra de champagne Un ami bien précieux: Et Rose fit lit-apart. Le jour oü j'cbtins sa foi Mais de la maison, ma foi, Un Sénateur vint chez moi! Le plus beau lit fut pour moi, Quel honneur, quel bonheur! Quel honneur, etc. Ah, Monsieur le Sénateur, A 1'enfant que Dieu m envoie Je suis votre humble serviteur. ...... Pour parrain je l ai donné. De ses faits, je tiens régistre, C'est presqu'en pleurant de joi C'est un homme sans égal. Qu'ii baise le nouveau-né, L'autre jour chez un ministre Et mon fils, dès ce moment II mena ma femme au bal. Est mis sur son testament! S'il me trouve dans son chemin, Quel honneur, etc. II me frappe dans la main! .... , A table ïl aime qu on rie. Quel honneur, etc. . .... Maïs parfois j en suis trop ver Chez moi un temps effrayable J'ai poussé la raillerie Me retint après diner.... Jusqu'a lui dire au dessert: II me dit d'un air aimable: „On croit, j'en suis convaingu „Allez donc vous promener. „Que vous me faites co „Mon cher, ne vous gênez pas, „Quel honneur, quel bonheur! „Mon équipage est en bas." „Ah, Monsieur le Sénateur, Quel honneur, etc. „Je suis votre humble serviteui Aatour da Chat Nofr. Aristide Bruant La lune était sereine Quand sur 1' boulevard Je vis poindre Sosthène Qui m'dit: „mon cher Oscar, „D'ou viens-tu, vieille branche?" Moi je lui répondis: „C'est aujourd' hui dimanche, „Et c'est demain lundi!" La lune était moins claire Lorsque je rencontrai Mademoiselle Claire A qui je murmurai: „Comment vas-tu, la belle?" „Trés bien, et vous?" — „Merci"... „Apropos", me dit-elle, „Que cherchez-vous ici?" La lune était plus sombre, En haut les chats braillaient, Quand j'apergus dans 1'ombre Deux grands yeux qui brillaient. Une voix de rogomme Me cria: „Nom d'un chien! „Je vous y prends, jeune homme! „Que faites-vous?" — „Moi? Rien." La lune était obscure Quand on me transborda Dans une préfecture Oü 1'on me demanda: „Etes-vous journaliste, „Peintre, sculpteur, rentier, „Poête ou pianiste.... „Quel est votre metier?" Refrain : Je cherche fortune, autour du Chat Noir, Au claire de la lune, a Montmartre le soir Les Canut s. Aristide Bruant. Pour chanter: Veni Creator i ^ II faut une chasuble d'or j Nous en tissons pour vous, grands de 1'Eglise, Et nous, pauvres canuts, n'avons pas de chemise. C'est nous, les canuts! Nous sommes tout nus! Pour gouverner il faut avoir i Manteaux ou rubans en sautoir. ^ Nous en tissons pour vous, grands de la terre, Et nous, pauvres canuts, sans drap on nous enterre. C'est nous, les canuts! Nous sommes tous nus! Mais notre règne arrivera j Quand votre règne finira! i Nous tisserons le linceul du vieux monde, Car on entend déja la tempête qui grogne. C'est nous les canuts! Nous sommes tout nus! A Biribi. Aristide Bruant. Y en a qui s'font de mauvaises têtes Au régiment. Ils s' tirent au flanc, ils font la béte, Inutilement, Quand ils n'viulent plus faire 1'exercisse Et tout 1' fourbi On les envoie faire leur service A Biribi. A Biribi, c'est en Afrique, Ousqu'le plus fort Est obligé d'poser sa chique Et d'faire le mort; Ousqu' le plus malin désespère De faire chichi, Car on n' peut jamais faire le paire. A Biribi. A Biribi, c'est la qu'on marche, Faut pas flancher — Quand le chaouche crit: „En avant, 'arche!" 11 faut marcher! Et quand on veut faire des épÉltes C'est peau d'zéhi: On vous met les fers aux quat' pattes A Biribi. A Biribi, c'est Ia qu'on crève De soif et d' faim, C'est la qu'il faut marmer sans trève Jusqu'a la fin; Le soir on pense a sa familie Sous 1'gourbi.... On pleure encore quand on roupille A Biribi. A Biribi, c'est 1 k qu'on raie, On rale en rut, La nuit on entend hurler l'm&le Qu' aurait jamais cru Qu'un jour il serait forcer d'connaitre Mam'selle Bibi Car tót ou tard il faut en être A Biribi. On est sauvage, lache et féroce Quand on en revient, Si par hasard, on fait un gosse On s'en souvient.... On voudrait mieux, quand on s'rappelle Ce qu'on a subi, Voir son enfant a B[ Nouvelle Qu'a Biribi 1 Nini Peaa-d'Chien. Aristide Bruant. Quand all' était petite Alle s'en allait A Saint-Marguérite Oü qu'a' s'déssalait. Maint'nant qu'alle est grande A' marche le soir Avec celles d'la bande De Richard-le-Noir. A la Bastille On aime bien Nini Peau-d' Chien, Alle est si bonne Et si gentille! On aime bien Nini Peau-d' Chien A la Bastille. Alle a la peau douce Aux taches de son A 1'odeur de rousse Qui donne un frisson, Et dans ses prunelies Au ton vert-de-gris 1'Amour étincelle Dans ces yeux d' souris. A la Bastille, etc. Quand le soleil brille Dans ses cheveux roux, L'Géni d'la Bastille Lui fait des yeux doux. Et quand a' s' promène Le long de 1'Arsenal, Tout 1' quartier s'amène Au bout du canal A la Bastille, etc. Mais celui qu'alle aime, Qu'alle a dans la peau, C'est Bibi-la-Crême, Paree qu'il est costeau, Paree que c'est un homme Qui n'a pas 1'foi blanc, Faut voir aussi comme Nini 1'a dans Tsang! A la Bastille, etc. M é n a c e. Aristide Bruant. Chez un bistro du quartier d'la Viltouse Les barbillons trinquaient è la santé D'un d leurs poteaux qui décarrait d' Centrouse Et 1'on chantait: „Vive la Liberté." Ohé, les Apaches! A nous les eustaches, Les lingues a viroles, Les longes d'assassin, Pour les bidons des roussins! Et pour el ventre des casseroles! Tant pis pour vous, messieurs de la Raclette, Tant pis pour vous, messieurs les collégiens! i-aut pas chercher les gargons d'la Villette, Car leurs couteaux sont pas faits pour leschiens! Ohé, les Apaches! — Quand les fliccards veulent nous ceinturer d'riff'e Nous fabriquer, nous conduire a la tour, Marrons su'l'tas! Ces jours y a d'la rebiffe On leur-z-y met le vingt-deux dans 1' tambour. Ohé, les Apaches! Faut pas non p'us allez s' frotter derrière Nos petites bergèr's qui s'balladent icigo.... Oü ben, sans qa, gare a la boutonnière, Gare au coup d scion dans 1 lidonbem du gol Ohé, les Apaches! Nous aut's, on fait pas d' politique, On vote toujours pour el' Gouvern'ment, On s'fiche du roi comme d'la République. Pourvu qu'on puisse travailler tranquillement. Ohé, les Apaches! A nous les eustaches! Les lingues a virole, Les longes d'assassin, Pour les bidons des roussins! Et pour el ventre des casseroles! La Vigne ati Vfn. Aristide Bruant. De terre en vigne, La voila, la joli' vigne! Vigni, vignons, vignons le vin, La voila, la joli' vigne au-vin, La voila, la joli' vigne! De vigne en fleur, La voila, la joli' fleur! etc. De fleur en grappe. De grappe en cueille De cueille en hotte. De hotte en cuve. De cuve en presse. De presse en tonne. De tonne en cruche. De cruche en verre. De verre en bouche. De bouche en ventre De ventre en terre, La vo la, la joli' terre, Terri-, terrons, terrons le vin, La voila, la joli' terre-au-vin La voila, la joli' terre Berceuse Bleue. Gabrielle de Montoya. C'étaient deux amants, Qui rèvaient d'amour lointaine, C'étaient deux amants, Que réniaient leurs parents. Ils s'en sont allés Sur une barque fragile; Ils s'en sont allés Aux pays des exiles. Sur les grands flots bleus lis tentêient 1'aventure Sur les grands flots bleus, L'aventure d'être heureux. Mais le vent les prit Quand ils échangérent leurs Smes; Mais le vent les prit Dans son tourbillon maudit. L'amant dit: „Mon coeur, Je me ris de la rafale". L'amant dit: „Mon coeur, „Prés du tien n'aura pas peur". L'amante a ces mots Dit: „Mon coeur n'a plusd'alarmes ' L'amante a ces mots Dit: „C'est fini de nos maux." „Je veux qu'un baiser „Nous serve de viatique; „Je veux qu'un baiser „Dernier vienne nous griser, „Mes yeux dans tes yeux „Et ma bouche sur ta bouche „Mes yeux dans tes yeux „Nous pouvons aller aux cieux". Leur voix s'éteignit Doucement dans la rafale, Leur voix s'éteignit Et se perdit dans la nuit. Tout deux en s'aimant Sous le linceul bleu des vagues, Tout deux en s'aimant Dorment éternellement. Les Inquiets. Gaston Dumestre. Quand la nuit tombe sur Paris, Une bande noire chemine: Ce sont les inquiets, sans logis; Par la tristesse et la famine Leurs yeux quêteurs sont agrandis, Ils vont, ils vont Le long du fleuve profond, Au bruit des vagues chanteuses, Bergant leurs ames rêveuses, Les yeux brillants du désir Des flots verts, qui font mourir. Les inquiets ont de fous espoirs D'amantes qui leur seraient douces, Et dans la tristesse des soirs Rêvants de brunes et de rousses, Ils recherchent les coins biens noirs, Ils vont, ils vont etc. Les inquiets dorment sur les bords Du fleuve en rêvant de richesses, La lune a 1'air d'un flambeau d'or. Et les pierreuses de düchesses Ils rêvent: leur douleur s'endormit, Ils vont, ils vont etc. Problêmes Xavier Privas. Je n'ai pas le sou, et je veux me gise ... Problême! Je n ai pas le sou, dis-moi, poète, oü Je puis me griser quand-même! Te griser, frère, tu le peux Sans peine: Elle a 1'ivresse pour les gueux. La Seine! Je n ai pas le sou, et je veux un baiser. . . Problême! Je n ai pas le sou, dis-moi, poète, oü Prendre ce baiser, quand-même? Ce baiser, frère, tu le peux Sans peine Trouver chez 1'amante des gueux: La Seine! Je n ai pas le sou, et je veux m'reposer ... Problême! Je n'ai pas le sou, dis-moi, poète, oü Me reposer, quand même? Te reposer, frère, tu Ie peux Sans peine.... Elle a 1 sommeil pour les gueux La Seine! La Chanson des Heares. Xavier Privas. A qui sait aimer, Les Heures sont roses, Car c'est le Bonheur Qu'elles font germer, Dans 1'Eden sécret Des Amours écloses. Les Heures sont roses A qui sait aimer. A qui sait rêver Les Heures sont grises, Car c'est le Souci Qu'elles font lever, Dans 1'ame troublée Par d'amères crises. Les Heures sont grises A qui sait rêver. A qui sait souffrir Les Heures sont noires, Car c'est la Douleur Qu'elles font mürir, Dans 1'ame blessée Du choc des déboires. Les Heures sont noires A qui sait souffrir. A qui sait mourir Les Heures sont blanches, Car c'est le Repos Qu'elle font fleurir Aux coeurs détachés Des vitales branches. Les Heures sont blanches A qui sait mourir. Chanson d'Adieti. Xavier Privas. Je t'ai rencontré un soir de Décembre, Oü tu te trouvais sans abri, sans pain' On avait fermé ta petite chambre Et tu te mourais de froid et de faim. Je t ai dit: „Veux-tu que je te protégé Et fasse plus doux ton rude chemin, Sous tes pieds meurtris ondra 1'albe neige, Ton oeil attnsté sourira demain!" Tu m^as regardé, craintive et tremblante, Tu m'aspris la main, tu m'as dit: „Merci 1" Et tu m'as suivi, 1 ame moins dolente, L esprit moins troublé, 1 'oeil plus adouci. Puis, faisant de toi mon idole sainte, Je t ai cmsacré mon coeur pour autel, Et, sur Ie Bonheur dont tu semblais ir bin ich sehr gewogen, „Du, blonder Fahnrich-fratz! „Dasz Leutnant Du geworden, „Das freut mich riesig, ja, „Und kriegst Du erst 'nen Orden, „Dann sprichst Du mit Mama. „Du brauchst nicht so zu klagen, „Ich wart' auf Dich fürwahr, „Du brachst ni^ht zu versagen: „Treu bleib' icn immerdar!" Sie nahm einen weiszen Bogen: „Mein viel geliebter Hans, „Dir bin ich sehr gewogen „Und Dir gehör ich ganz. „Nicht wagen, sondern wagen, „Darum bin ich so frei, „Dir g'rade aus zu sagen: „Dir bleib' ich ewig treu!" Nachdem sie überflogen Das Blatt, erhob sie sich, Besah sich all die Bogen .... Und gahnte fürchterlich.