OBSERVATIONS PRATIQUES SUR DIVERS ACCIDENS VÉNÉRÏENS   OBSERVATIONS FRATIQUES RARES et CURIEUSES sur divers ACCIDENT VÉNÉRIENS & autres qui leur font relatifs. p o u r.' Servir de Supplément a u MèmoireClinique fur les Malad'tes Vénèriennes. ouvrages de G,- le F-EBURE Ancien Pr'ofeffeür & Confeiller-Médecin dé MONSIEUR, FrèreduRoi T. C. Médecin Pratiquant & Amfterdam. A Utrecht' chez BARTHELEMY WILD.' 1 7 2 3.  EPIGRAPHE Vit» brevis , ars long» , occafio celer , experimentum periculofum, judicium difiicile. Hl PPOCRATIS Aphor*.t.  OBSERVATIONS R ARE S ET CURIEUSES, SUR DIVERS ACCIDENS VÉN ÉR-IE NS ET AUTRES QÜI LEUR SONT RELATIES. O B S E R V A T I O N. SUR LA DYSURIE VENERJENNE EÊSENTlELLE. Il eft des maladies fur les quelles on reviendra longtems avant qu'elles foient apprö A  fondies & connucs. Celle ci eft de leur nombre. J'en ai parlé dans mon Métnöire Clitiique. p. 262. On a pu remarquer ..mon in certitude. Je le tairois, pour i'honneur de .mon Art, fi plufieurs obfervations n'étoient .venues depuis enrichir mon expérience. Je n'entends point parler ici dela fiy/urie SymptomatiqueDyfurie, compagne prdinaire de la Gonorrhée Virulente. Je n'ai en vue .que la Dyfurie Effentielle, .Djyftm Vènérienm Sectie, comrae Astruc la nommée, de Morbis Veneris T._ï. p. 282, Cap. Ut Cependant m. Jlftruc n'a point parlé de celle qui fait le fujet de cette obfervation. Xa Dyfurie dont il a plus favamment que .cliniquement traité, provient de laPhlogofi Eryfipelateufe dcPUrètre, hPhkgofi Eryfipelalede Urethra producatur. Celle que j'ai fouvent lieu de lemarquer exifte fans aucun figne d'inflammation, L'urine brule enparcou'rant le trajefl: urinaire. Les malades resfentent des démangeaifons & des picotemens ala region du Pulk, dans lesTefticules,au 'Scrotum, éprouvent des paroximes & comparent ce qu'ils reffentent > 1'écouleraeat  ; fubit d'unc iiqueur qui parvient jusqu'au ■bouc dc 1'Urctre oü ellc femble s'arrê- ; ter- ' S'il m'efc permis dsaccorder un mot aux conjectures, je crois, d'après mon obfervation, que le Virus qui caufe ces Dyfuries cft plus volatil que celui qui donne les écoulemens gonorrhoïques. ^Les tempéramens fjcs & bilieux, dont le fang eft dépouillé de férofités, j lont plus fujets que les pituiteux ■ chez qui les Glandes flaccides font coujours abreuvées d'humeurs visqueufcs. On peut établir une jufte paralelle entre cette affeclion & POphthahn'a Srche. La Dyfurie ne donne aucun écoulement, par le défautde véhicule. Elle fait fentir eet Erétysme dont nous avons parlé, par la titillation des pointes acides du Virus fur les Fibres Nerveufes qui correspondent de pröche en proche ïusqu'a la FoffeteNavicuhüre, oü fe termine le nombre infini de Glandes qui fc trouvent implantées le long du Canal de 1'Urine, Glandes dont les Anatomiftes n'ont encore bien reconnu que quelques unes des principales. A 2  4 Quoiqu' il femble que, dans cette efpece de maiadie, le Virus foit plus exalté, puisqu'il eft libre detous les fucs qui pourroient enchainer fon aetivité; cependant je n'ai jamais vu que la Dyfurie Vénérienne repandit la femence du mal dans la maffe des humeurs. Ce qui prouve, peut - être, que le Virus a befoin d'un véhicule un peu grosfier pour être entrainé dans le cours des fluides. Et ce qui rendroit moins probab'le lefyftèmeingénieux qui fait exifter & circuler le Germe Virulent avec eet JEt-her invilible, plus vraifemblable que démontré , Ie Fluïde.Nerp>eux ( les.mêle ouoalesdonne féparément,dans de .: la. Gonfem de.. Rofes pour former un Bol:  II ?Iufieurs recommandent le Mafiic,\c San* de Dragon , la Colopksne, hvReJlve de'Gayac, la Pier re Hêmaütsr\eSaffran de ATars.4/}>ingsnt^. PAlun & cequ'ils trouvent de plus fort dans la clasfe des Aftnngcns. Maïs j'ai conftaniment remarqué que ces remédes exafpèrent le mal, comme ils irritent tous les écoulemens féreux pour lesquels on les donne. CeS' Médicamensy n'agifiant que par crispation &z contenant plus ou moins de Seis Acides,,. doiventr femblables- au Poivre & autres Aromates quiT. mis dans la bouche, excitcnt la falivation ,• augmcnter 1'écoulement , par la préffibn & 1'irritation des Fïbrcs Musculaires,- Ils caufent une féchcrcffc aride' qui, détourne la Sécrétion^ mais ne la tarit'pcint,, de même q-u'onfent une chaleur brü.antc fueccder.au Ptyalisme caufé par !c Pcivre, . Ainfi,. Paftriction TCnsnt a ceffer,Fnumeur rncrLiifiqoe"reprendfon cours fi elle n'a dcja reflué dans la masfe &jeaufé tous les ravages fuites de la répercuflioR. Les Abforbans, au contraire 9 dépuren t en pompantThumeur, defféchent & fortifient. en enlevant la caufedu.mal ,c'eftaA. 6  12 g=@=« dire en diffipant les humeurs abondantes-& fuperflues. Enfin les Injedtions termineront heureufement la cure. Je préfère celle-ci a. toutesles autres, fi. j'en excepte pcurtant les Eaux: Thermales. Of jiquarum plant aginis £p rofarum, ana zw, Tutkia praparatte g? Trofchicorum \ alborumRhafis ,ana. 3;; [Mifce fecundumartemproJnjeShiJê.  Hl. EXPÉRIENCES DÉMONSTRATIVES Sur deux efpècss drHypoftafe de PUrine. Page 268; de mon Mèmolre Clinique, -je parle d'un Phènsmene que j'ai remarqué dans 1'Urine de quelques perfonnes qui croioient avoir des Pertes- de Semence , voici mes mots, „ d'abord elles (les Urines) „ ne paroiffent point troublées, ce n'eft „ qu'un quart d'heure après- qu'il des„ eend au fond du vafe un limon blanc & épais fort femblable, en apparence,,k.de 3, la Semence. J'ai vu plus. Un hommeren„ doit ce limon. avec 1'Urine, & 1'ceil le voi„ ok fortir comme un fil. Ilfedépofoitausfi„ tót & formoit unGlaire épais &.blancqul „ nageoit en colonne. Mis fur du linge, il 9, n'y laiffoit aucune marqué de femenee,, mais une teinte jaune que 1'urine lui avaic 5, communiqué j il s'y refolyoit entiere-  „ ment. Chaque fois que le malade urinoir^-, „ il fe formoit un nuage pareil & , dans 24* „ hcureSyOn auroit pu en remplir plus de „ la moitié d'un verre de 4 onces. Cette „ Perfonne,d'ailleurs,fe portoit bien,e.toit „ grafie, vermeille & voioit une femme toustr les joursw\ . . ; J'avois oublié d'ajouter quej'urine étoit plus crue qu'elle ne doic 1'être, c'eft-a-dire qu'elle étoit féreufe,. peu colorée,.lans-odeur, claire ,.qu'elle paffoit-. trés-lentement k Ia putréfadtion & qu'i'1 s'y deveiopoir. peu cu point d'ódeur d'Alkali YolatiL. - A 1'aide dés Vulner-aircs,des Balfamiques-,... des Martiaux, j'avois fait disparoitre cette: eolonne glaireufe. • Quelques mois après,, „ ayant repris 1'üfage de fes alimens ordinaires, parmi lesquels,. les viandes falées &>-. fumées, les poiffons fecs tenoientle premier fang, le Malade vint me retrouver pour la mêmc- indispofition. Je réfolus d'enpénétrcr la caufc. • Enxonféquence, je fis beuiïiir fon urine feu nud dans une basfine ouverte, Quand elle commenca k bouillir, elle nefe troublii  ?oiiU, cotnrac il arrivé communément/lans i'evaporaüon de FuriHej raais je. vis, .avec étonnement, le Glair'e nager a la fut lade , fe coagivlcr, ,&,prendre un blanc raat & opaque, comme. fi c'eut eté un blanc d'ceuf, L'urine. ne dépofa point cotte maticre terreu-, ie qui s'eu lépare dans l'urine ordinaire. Satksfait, .jene pousfai pasplus-loin 1'évaporation, & fis une autre épreuve pour me convaincre de la découverte. J'avais encore de fon urine dans une autre, bouteillc. J'en fe par ai. la maüer.e. glaireufe .&. verliii dcffus Je 1'Acide Yitriolique. Elle: fe coagula furie charap. Enfin je répétfa un experience de feu Mrv. Buquzt, favanc Cnimiiïe, de Med. &.la Fa-culté. de Paris. Je verfai fur la matière glaireufe de PAlkaliVolaiiJCaiiJliqite &hdiïïb\utron s'opéra dans le moment. • D'oü ,je fus certain que ce Glaire n'étoit autre qu'une Mattere Lhnphatique. ■ Quclque tams . après j'eus lieu d'obferver la mème intempérie dans l'urine d'une autre perfonne & j'y reconus encore la Lyra^ phe...  16 Je vais encore faire mentionid'une autre efpècede Sédiment de 1'Urine que j'ai remarqué dans celle de deux individus.Le premier ne s'en étoit appereu qu'k la fuite d'une Gomrrhée & lui en atiribuoit la caufe. Lfautre parvenu k l'age de 37 ans, n'avait, difoit-il,-habi« té aucune femme. Tous deux rendoient des Floccons dansleur Urine qui, quelquefois, 1'arrêtoient au moment de fortir. • Ils reffentoient de la douleur euurinant, douleur qu'ils comparoienc k 1'effet d'une Crampe, (*). Ils n'en avoient aucune , ni daus 1'érecdtion, ni dans 1'éjaculation, (&) Quand Furine repofoit durant 1'éfpace d'une demi-heure, lefond du vafe étoit rempli d'un (_a) Ne pourroit - on pas rapporter ce fentiment d'une douleur fourde, h 1'eS'ort de la matière dtrangere fur le SphinScr de la Veffie dont les nèrfs fenfiblemcnt afFefiés communiquent. leur reffent-iment h ceux des Muscles Ifchio-Cavcrneux , Bulbo-Caverncux , 6c Proftatiques ? O) Cette matifcre n'y jouant aucun role, ne pouvoie faire éprouvcr de fenfation douloureufe. Cequi fuuble appuyer mon aflërtion.  iëdimen t muqueux, fans beaucoup de cohérence,qui en acquiroit encore moins en vicillisfant,quoiqu'ildevint plusepais. L'urine etoit. crue. D'ailleurs nul figne deMaladie,nul fymptoroe qui put faire foupconner que h caufe du fédiment fut dans les Reins ou dans la Fesfie. J'ai foumis, a différentes reprifes., l'urine. de ces deux maladesa I'dvaporation. Ellem'a: fourni beaucoup de Maiiere Terreufe que plufieurs prétendent être la même que celle des os, des Seis, & une quantité trèsmarqude de Subftance Extraclive ,, prcuvée telle par fon indilfolubiliré dans 1'efprit-devin & par fon analyfe dont les produits ont été. les, mêmes que ceuxdss fubftances animales. J'ai fait putréfier cctte urine &. laiffcau. Soleil le foin de l'evaporauon. Elle s'eit peu. troublée,a donné de foiblesmarquésd'Alkalefcenfce-,. mais quand I'dvaporation 1'a mife au point d'un-firop clair; la foetidité s'eft manifeftée & après la difficcation complette, j'ai. retiré du bocal, un refidu qui s'enlevoit par écailies. ]e Uai broid , lavé & jen ai féparé uneSubftaa*  ee Calcaire, des Seis & une Matière Gelatineufe que j'ai foumife al'adiion del'Efprit" de-Vin. Ileftdevenu laiteux, ceque j'attribue k la matière favonéufe diftinguée par !e favant m. Rouelle de 1'Acad. des Sciences de Paris. Enfin après avoir retiré ceque 1'Efprit de Vin ne pouvoit diffoudre, j'ai recennu une Matière'extradtive diffoluble dans 1'Eau.. Jé n'ai pas cru qu'il fut néceffaire de porter!' plus loin mes expériences. Rèfiexions. ■ If m'a" fuffi des Epreuves que j'ai faitas pouf être très-convaincu que ces Sédimens Urinaires ne font nullement des Pertes de Semence. Et s'ils arrivent, oü font remarqués a la fuite de quelque Gomrrhèe, c'cft a tort qu'on les regarde, & plus a tort qu'on les traite comme vénéricns- ou dus k quelque affect-ion vénérienne. II n'eft prcsque point de jour qu'il ne ine vienne des, malades avec leur Bouteille d'Ürine remplie de' ces efpèces de Sédimens &c  j^turoiS' pu rapporter les obfervations que j'-ai fakes fur un grand nombre de Dépots qui i ni'ont paru dificrer : fur ceux entre autres,. qu'Hippocrate défigne au 76me Jphorisme ,. Section, IV. fous ie norn de ■ runculcs, Poils ou Fils T(i%st, commeron voudralesnonimer, dans 1'urine de ceux qui on: des Gononhées ou •chez qui elles viennent de cefier ; dans celle desfemmes fujettès au Fleurs - Blanches. Ges fi!s ne viennent pas des Reins .corame ce.ux dont Hippocrate parlc , mais -du. Ganal Urinaire. Et chez les feinmes , ilï font..entïainés. pat 1'eau qui tombe le long itli^ulve-.  20 les malades: pnreequ'ïl n'eft pas rare que 1'homme le plus expert rencontre tous-ïes*joursdes casnouveaux qui 1'embaraffent: parcequ' enfin c'èft a ceuxqüi ont obfervéjd'enri-. cbir la maffe des connoilïances, de guider ia pratique & d'allonger 4e fil du favoir dans les détours obfcurs des Sciences oü la Nature fe plait a laffer nóere foibleffe. Ufus-& experïentia dtminantur in ar-libus a dit Aristote. Par Ia connaiffance que j7ai donnée du* Sediment qui fait le fujet de la première expérience , on voit que c'eft un Hypoftafe naturel de PUrine, & que Is Limfhe furabondante qui, après avoir fervi aux ufages aux quels elle eft deftinée, reprend ordinairement la route du- Canal Thorach'igue pour rentrer dans le fang par la Souclaviere f meke , peut s'égarer dans leg voyes des urines. Quoique , dans lés corps Ken témpérés, il n'y ait pas beaucoup tfHypoJlafe & qu'il ne refte point autant de fuperfluité ; cependant ce n'eft point une incommodité dont les fuites puiffent avoir des confé-  quences filcheufes furtout fi les fondtions animales reftent parfaitement réglées. On fait que les Perfönnes grafles, celles qui mangent beaucoup & qui vivent dans 1'oifiveté ont plus d'humeurs fuperflues que les Tempéramens maigres ou les ■ Perfönnes qui font beaucoup d'éxercice. On ne doit point encore ranger dans la elaffe de PHypoftaji non naturelle celle qui donne lieu k ma fcconde expérience. Cependant il n'eft point hors de régie de propofer quelques remcdes, tels que 1'ufage des Eaux Minérales, desRefrigerans, des Balfamiques doux, des Bains, pour diminuer 1'adustion qui epaisfit la fuperfluité des fucs nu« tritifs dans les Reins ou \sVejjie* On trouvera peut-être étrange de fuppofer de pareils corps dans les Reins,quand on fait que leurs tuyaux font tels que leSangouleChylefont trop grosfiers pour pouvoir y être introduits. Mais 1'expérience a.conlté divecfes fois que même, dans 1'état de Janté, ces tubes peuvent fe dilater affez pour donner paffage k des fucs fuperflus qui fe dévoyent des routes ordinaires. Ils fe grumelent par la cha-  ces r==gE= " leur qiPils éprouvent dans ces vifcèrcs,' au ,point méme de paffer avec peine dans les Urétères, effort-, qui peut caufer des douleurs reffenties par les Nerfs que ces Canaox. recoivent de PIntercosta!. Ce font de pareilles caufes qui défefpèrent fouvent les Médecins, quand des perfönnes ne ceiFent de fe plaindre fans que leur fanté paroiffe alteréc, fans qu'elle le foit eö effet. Ils rapportent a une immagination | bleffée des plaintes dont leur perspicacité ne peut découvrir le fondement & les Piaignans, dans I'accès de leur mépris pour 1'infuffifance de 1'Art, courrent a des Charlatans qui leur vendent leurs Baumes & font merveilles fi la Nature qui égaroit les fucs, leur fait reprendre leur cours ordinaire. Mais fi, par un coup moins heureux & plus commun, leurs remédes indifcrets detruifent le tempéramment, 1'impuiflance de 1'homme favant les a mis a 1'abri du reproche, & comme ils n'ont rien a risquer, ils jouent toujours heureu» fement.  IV. O BS E R V A TI O N. '$*r la Gonorrhie externe autrement nommée Fattffè ou Bafar de. Gonorrhcea fpuria. Stillicidium è Balatio. Astrüc de Morb. Feaer. Pag. 286. L a Circonférence de 1a bafe du Gland eft marquée d'un doublé rang de petits mamelons, que l'on nomir.e indifféremment Glandes Sébacées ou G'landesOdorlférames, avec PAnatomifte tyson. El les font la lource d'une ccrtaine crafle epaiffe, blanche, visqueufe, de raauvaife odeur. La furface de la memhrane interne du Pre"puce fuinte, ordinairemerk, une liqueur tenue, qui 1'empêche de fe coler au Gland. Cette liqueur fert encore a détremper 1'épaiffeur de celle qui s'amafle k la bafe du Gland. Par un vice de conforniation, ces Glandes peuvent fe trouver, foit en moindre nombre, foit ouvertcs par un Orifice plus grand  ique nature. Par quelque caufe acciden» telle, elles„peuvent avoir perdu leur ton,, étre plus lachées que 'dans i'état na,turel. La Flaccidité de ces Glandes occafionnera le dégorgement d'une humeur tenue, limphatique. Une trop grande ouverture,produira le même efFet, les fucs trouvant a s'échapper, avant qu'une élaboration fuffi•ïante'leur ait donné la • confillance qu'ils doivent avoir. A ces caufes prochaines ,il peut s'enjoindre d'élöigrtées. Une humeur peccantequetxonque, trouvant ces Glandes affoiblies, les choifira pour égoüt. Telle eft la fource des Ophthalmies continuelles, des Ht'morrhoïdes blanches &c. &c Suivant ledégré de I'acreté, la quantité des fels,la chaleur du fang,cec écoulement exiftera avec ou fans inflammation. Ainfi cette efpèce de Gonorrhée peut ne point reconnoitrede caufe vénérienne. Entre autres exemples-, j'en ai trois qu'on ne peut refuter. Un Prótre, homme de mceurs irréprochs;ble porta longtems une Gonorrhée de cette cfpè-  kg efpece fans s'en appercevoir, 1'acreté de la liqueur, la malpropreté caulèrent un Phlmofis, II le négligea, 1'iniiammation fe termina par le Sckirre, le Schirre par le Carcinoim & il mourut pour la fauffe honce de n'avoir ofé déclarer un mal trop fouvent fcandaleux. Un jeune homme, dès fon enfance, étoit fujet a cette efpèce d'écoulement. L'acreté de Phumeur augmenta avec l'age. Vers le tems de la puberté, il lui furvint un PhimoJis enorme, & le Gland & le Prépuce etoient ulcérés. On m'appela, je rémédiai a 1'inflammation, par les moiens connus, je découvris le Balanus & j'y trouvai desChancres qui 1'avoient déja carié profonddment. II resta fmême quelqucs cicatrices. Quoiqu'on ait pris tootcs les mefures pour détourner cette humeur, cependant il s'en échappe toujours quelque peu par les Glandes &-,fans le foin & 1'éxtrêmc proprcté, le jeune homme feroit encore fujet au mêrfae inconvenient. Un homme marié depuis un an avec une ■femme qui regoit toute fonaffecV.on, elt fubiB  .tement, attaqué d'un Phimojls. -N'aiant a fe „reprocher aucune infidélité, il rcgarde ccc accident comme le fruit d'un excès nuptial, ,&n'y applique que de 1'eau tiéde & du laitu II adoucit le mal; mais ne le guérit point. L'Epiderme du Giand & du Prépuce que la liqueur avoit entamée dev'ient chancrcux, ïe Baiamts s'endurcit, le Carcir.ome fe ma.nifefte. Je ne fus confulté qu'au moment .qu'il ne reftoit plus qu'a couper la tére de laVergc pour fauvcr le reftc & .la yie du ma■lade. Je fis 1'amputation. Rêjlexiotis. ■-.*fe.;^4->. Ainfi le livre qui prévient 1'erreur eft aus,fi utile que celui qui la redrcffe. A quoi fer.viroit 1'aJminiCtration du mercure dans cet.te efpèce de Gonorrhée, finon a empireple jnal par la qualité que ce minéral pofféde d'augmenter les excrétions, a jetter de 1'inquiétude fur tout le cours de la vie, a mettre le divorce ent re des epoux unis. Et qu'un Médecin qui, quoique initié  27 l;es ©Htórcs de la nature, a fouvent de ia peine ii reconnoitre fa marche oblique, ofe, avec fécurité, rependre ces traites dangcreux oü Pon promet aux malades une guérifon fure fans 1'afiïftanee des Ministres de fanté. N'eft il pas refponfable de toutes les be'vues que feront les malades, de tout le mal qui leur arrivera ? Son imprudence n'eftelle pas un crime? Je ne dis point qu'il eft •un mal-honnête homme parceque 1'inten'tion feule fait Ia tache de 1'ame; mais s'il ne doit être jugé queparl'évenement, quejele p!ains,fi fon creur eft droit & fenfible! Le .plus bc! éloge que je puiffe faire de m. Tis•sot eft de publier ici fes regrets d'avoir ecrit ;fon j4y>i: au Peitple. Le malheur de la plupart des Mddecins eft de courrir r.près la reputation. Ah! qu'ils fachent qu'elle eft un ombre qui fuit devant -ceux qui la pourfuivent. Quand jepub'iai Suite de la Eibliograpkie de M. Astr'uc, j'y ajoutai ce fecond titre ou le MeJecin de /bi*mêtne9 pour plairc au Libraire & favorifer la vente du livre. Heureufement 1'ouvrage ne contenoit de médecine domeftique que le B -2  28 site? titre. Ceux qui l'ont aeheté peuvent me donner au diable; mais certaincment, ils neme maudiront poinc dans leurs douleurs. ■Trahement. Comme il eft trés-difücile de rendre le ton aux Glandes. Comme il eft impoflible de rémédier aPcxceffive-extenflondcleurorifke. Comme il eft très-difficile de corriger les humeurs limphatiques qui fe portent fur telle ou telle partie du corps. Comme il eft trés-dangereux de les rcpercuter. On ne doit donc chercher qu'une cure palliative pour la Gonorrhée externe non-vénérienne. L'ufage des Bains Minéraux, des Eaux Minérales en boisfon, des Balfamiques doux eft tout ceque je crois devoirconfeiller. Enfin , on oindra la couronne du GJand avec la Pommade fuivantc. O/ei Oliyarum, gj Cera novcs, jj Campkom 9 £)j fiat ex arts Pomatmn.  =Ë®« 2,9 Trahement de la Gonorrhée Vènèrienne. Maïs, au contraire, fi cette Gonorrhée eft vcnériennc; après avoir employé les remedes généraux en pareille occafion, il faut prendre le plus grand foin de dclTéc'her les Glandes,afin que,par untrop longabreuvement, elles ne perdent point leur rcffortfe que 1'écoulement ne dégénéré point en habituel. Ainfi 1'on fuivra le précepte de Gahen qui veut que les parit es les plus huivides feient le plus forteinent dejfechècs, & 1'on ufera ou du Collire de Lanfranc adouci avee les Eaux de Rofes & de Plantain, ou d'une dilïblution dc Pierre provenue de la calcination de quatre oncesde Vitrïol Blanc, d'une once de Litharpe d'O, ftAlun, de Salpïtre, brulés dans un pot de terre neuf. ou en diffout une once dans une livre de feconde Eau de chmtx & autant de vin Blanc. On peut encore fe fervir du Collyre fuivant. 4 Aq: rofarum £? Plantaginis, ana,ft>$ Aqua pitte 9 gjj -duripigmenti , _ Viridis JEris, 9ij B i  -dlo'és,. 5 3' Fiat ex arte Collyrium.. Quand les Glandes font rafFerrnies on cchéve de leur rendre le ton avec. une diffolutioiv. de Cinnabre dans le Vinatgre difiiilè j.ou bi enavec le Lait Virginal fuivaat.. OJL Sacchari Saturnu. t] Superprojice aq. communis impregnatee aïumi-nis rupei q: [rut albefcat & kinc emergai Loc Virg'meum..  On eft bicn ncuf quand, après avoir lu les meillcurs traites, il fe préfente des cas que 1'on n'y trouve point, que leurs auteurs n'ont pas rnênié foupconnés. On eft bicn etonné quand on a lu les guérifons merveüleufes des Vendcurs de Secrets & qu'on voit certains accidens réfifter a tous les remédes connus, mettre en défaut la pratique la plus judicieufe;' C'eft alors qu'on eft tenté de bruler les livres & de blasphémer la Mcdecine. Mais quand 1'ardcur eft temperée, quand le zélc de 1'humanité 1'emporte fur le dégout des conwariétés, quand 1'arabition veut brifer les entraves de la feience, on trouve, avec une parfaite théorie du phyfique de 1'homme, des expédiens que 1'on n'auroit pas cru devoir efperer. Que 1'eftimable auteur de h Phïhfophh de Ia Nature ne rougiffe donc point de fe réB4  5* tra&er d'avoir dit qu' „ il feut r-anger ces „ art (la Médecine> avec celui de dechif„ frer les Hiéroglyphes & de compofer des „ Almanacs". Cette fajllie d'un homme qui fait une bonne digeftion n'eft nijufteni honnêce: majs eequi dévient encore moins pardonnable k un Philofophe qui fe piqué de vërité & qui femble ne méprifer un art conjedtural que parcequ'il marche-toujours au flambeau de la raifon & tient en main le compas VUranie, c'eft d'avoir dit que „la „ Médecine fut ignorée des Grecs pendant „ 5co ans, c'eft-a-dire durant 1'intervaUe „ qui s\*coula entre la guerre dQ-Treye- & „ ceile du Péloponèfe». II s'appuye du téraoignage de Pline qui n'a dit autre chofe qué „depuis la prife de Troye jusqu'au tems d'Hippoctate, 1'Antiquité offre peu de faits authentiques &-re!atifs k la Médecine'*. Mais il favoit trop, pour parler autrement, que,.dans ce long intervalle de tems, la glorieufe Familie des Afelépiades, les defcendans ttEsculapt, Ife transmkent, finon la répucation de pghé*.  33 re & de Machcion (i) qui, d'une mém main, portèrent Ia mort dans les rangs ennemis & la fanté 'dans les leurs, du moins la connoiflance & la pratique d'un art qu' Hippocrate (2,) fit rsffortir avec eclat. La Familie des Asclépiades ne refta pas même feule en pofiellion de Ia pratique de la Médecine. 1'Hiftoire nous laifie les noms $? Epimènide\ de Thalès de Mikt qui vivoit 307 ans envirorr après Esculape, de Phrêcide , tfEmpédoch , i?Acron , tfAlcmoeon de Crotont né vers 1'an 3488, & de plufleurs autres dont les noms, ne prouvant plus, dcviennent fuperflus. Dcpuis que la Pirilofophie' cherche k s'étaBlir fur les dabris de la Théologie, a- mefure qu'elle fait fe£r.e,clle'devient turbulente. Elle prend infenfiblemcnt eet esprit in- ( O Ils etoient fils óCEseulape du quet h fiétion a fait un Dieu. Au nombre des Princes grecs qui vinrent aflréger Xroye, ils amenèreut un corps d'ar-mée qu'ils comhiandèrent tout !e tems dè la guerre. (2) Hippocrate étoh de Ia familie des Afclépiatie-f qui commeuce en Esculape nommé en grec Afclefius* B 5  34 quiet qui haït' le voifinage, & tourmente quand on ceffe de la tourmenter. Elle aflette le mépris pour tout ce qui n'eft point elle & pourfuit pour fe donner de 1'importance. Mais 1'equerre de Ia raifon ne nivelle point tous les raifonnemens que 1'on nous donne pour Philofophiques & fi, malheureufement, la Philofophie moderne fuceéde a la Theologie,.la raifon, pour changer der monftres,. n'en aura pas moins a combattre. Mais, fans vouloir rien dire de la certitude des fciences abftraites, & fixer le dégré de cor.fiance que 1'on doit aux uncs; & aux autres , fans vouloir discuter lequel' doit Pemporter chez les hommes ou du befoin phifique ou du befoin moral, fi lesx autels de" Jitphzr font plus utiles & plus fecrés que ceux d^ylpoltonje dirai feulement que la Médecine eft la plus belle de toutes les Sciences & par fon objet & par la multitude de toutes celles qu'elle renferme. Un homme mérite le nom de fazant pour pofféder foit 1'Anatomie, foit 1&  35 Botanique, foit la Chimic , foit teute autre des branches diverfes que la Phifique comprerki. Ainfi celui qui les cultive toutes doic être univeriei , gêné ral , de tous les tems, de tous les lieux. Un Miniftre de ia Religion eft inatile oü les hommes fe font fait d'autresopinions. Un Légifte, hors le labirinte des loix de fon pays , n'a plus de confeils a donner. Mais le Médecin, ecolier de la nature , la fuit fous tous les ciels , ïa connoit, Papplique aux bcfoins de fes femblables. Le langage cette barrière que la nature a mis entre les hommes eftfranchie par fes connoisfances. II lit la maladie dans les yeux, dans lepouls, dans les excretions, it foulage fans avoir befoin dehparole (i). Scn art ne fe borne point aux pays civilifés, les Sauvages (a) en ont befoin, l'acccüil!ent,lc déif- (i) Pourquoi refuferoit-on aux Mededws des hommes cc que font tous les jours les Médecifls- Vét&riuairesï (i) J'avourai que les Sauvages ont moins befoin des fecours de la Madccinc que les pcuples civilifés, puisque pour me fervir des paroles de Rousseaü , neus mus Aonnons plus ie maux que la Médecine ne peut fusmir B 6  fient, parceque la raifon qu'ils n'ont point corrompue ne leur fait point préférer des fophismes destrudteursau bien fenfible, auvrai bien. Les hommes ne font pas les feuls a jouir des avantages de la Médecine, fa bienfaifance s'etend aux Animaux, auxPlantes (3). Tous les individus (4) que la nature a for= ie remêdes, (^Egalité des Conditions~). Mais au moins, tl eft certain que les fauvages ont fouvent recours \ la Chirurgie, ik je n'ai point eijtcndu féparer deux branches qui doivent être intimement liées pour valoir tout leur prix & dont la force unie, comme celle des lames d'un aimnat artifisiel, efl incomparablement plus gr ar.* ie que la fomme de leurt forces particulières* (3) Henri Munting , Mddecin de Groningue a lais-. ïi une maniere de guérir les plantes , en les arrosant, quand elles font malades , avec du lait & de 1'eau. Et tous les Jardiniers ne font-il pas des Médecins des Plantes ? (4) Un inftinft Médiciual porte les Animaux vers les. plantes qui leur font falutaircs . ainG nous voions les Chicns courir au Clüendent. PJine aflure que Ia Saignés nous vient du Cheval-Marin qui fe frote rudement contre des rofcaux pour donner une ifluc ü fon fang , lors qu'il fe fent lourd & péfant. On tient que ies Egyptiens ufcrent les premiers des Clyfteres a 1'imitation 4? la Cynogne qui s'en Qouae avec foa long bet.  s? tiïésy recourrent pour prolonger leur vier pour en ecarterlesdouleurs. Les Esprits qu'on appele forts, paree*qu'ils s'élévent au deffiis de tout , de la raifon mêrne, fe font une loi de tout méconnoitre, de tout dénigrer. Ils etablificnt leurs déclamations contre la Médecine fur deux argumens vagues ajii ieur fervent de Chevaux de Bataille eternels. i> Les Pays oü la Médecine e'.t le moins-cultivée, difent-ils, oü les Médecins font en plus petit nombre, ne font point expofés a la mortalité dans une plus grande proportion que ceux oü cette Science elt cultivée , oü fes Miniftres font rependus. 2. Ilsaffurent que certaines maladies, fans les fecours de la Médecine , malgré les efforts des Médeeins , ont eu leur invafion , leur progrès & leur terme de deftruition , telles ont ilé la L'.pre , PElephantiafis ; telle eft la Befte qiü , femblable aux neuves qui fe dé- JJérodate & Paufamas rapportent que Mélampe remarqua la vertu putfiative de rElleboii par 1'efFet qu'il produifoit fur les Chevres qui le recherchent quand elles ont befoin de fe purger. B 2  S8 ^» bordent, portent la terreur , le ravage & la mort dans les campagnes qu'ils innondent & quirentrent enfuite dans leur lit pour y reprendre un cours paifible. Telle eft enfin la Vérok, qu'ils voient k fon déclin & qui, felon leurs prédiclions, finira par fe perdre. Ces afiertions font eblcuiilantes & crues parcequ'elles font defirces ; mais elle» n'ont que 1'effet dn discours (i) ePAjax. Dèsqu' UlyJJe a parlé tous les Esprits fe rendent a la fageffe de fes raifons & les Princes Grecs lui adjugent les armes d'Aehilie. II eft de fait que les Médecins ne font multipiics qu'én raifon des Maladies & des bcfoins des hommes. Partout oü 1'on respire xun air pur , oü les hommes ont peu de vices , il y a peu ou point de Médeeins, Un Barbier coupe le poil , panfe queiques bieilüres & fuffit feul a beaucoup d'individus. Dans les grandes Villes, au contraire, oü 1'approche des hommes, leur etroite communication , la preflion continuellc des uns contre les autres, corrom- C i) Voyez ks Metaraorulijfes SOviie. Lib. XIU.  pent Pair r engendrent les msiadies, les Médeeins viennent & fe font. Et fans aller ehercher d'exemples hors la Ville que j'habite , oü 1'lmmanité a-t-elle plus befoin de Medecins ? en qnel lieu du monde lui rendent - il plus de fervices ? Le Printeras apporte des fiévres intermittentes. L'Eté prépare les fiévres bilieules & putrides qui viendront avec PAucomne fondre fur les habitans. Les brouillars de 1'IIiver, le paslage fubit de la gelee a. 1'humidité donncnt les Rhumcs, les Fluxions , les Rhumatismes. II n'eft presque point d'individus affez heureux pour échapér cnaquc année k la mahdie J beaucoup en ont plufieurs durar.t fa révolution. Les Médecins y font en grand nombre , il n'y en a point encore affez. Pour la Lepre & VElephantlap, on en doit la disparition aux mceurs , aux habitudes , au Commerce des Peuples, qui ont totalement varié. La Pep depeupleroit une partic de 1'univers fans les Barrières que la fageffe des hommes prend tapt de peine k lui oppofer » & Pon .doit au A&rcur*  40 Papparente begninité du Mal - Vènirkn. Ainfi quand VInoculation aura , généralement, affbibli le Virus-Variolique , 1'ingratitude des hommes en otera 1'honneur k la Médecine. Mais laiflbns blasphémer Pamhèe , il en? fera puni & n'en croions pas moins que IaMédecine eft ia première, la plus haute, la plus utile des Sciences, qu'un Médecin htrmain eft im préfent des Cieux, qu'un Médecin favant eft un Dieu. Tout malade qui penfera ainfi fera guérL La confiance eft Ie premier des remédek. Quand je traiterai des effets de 1'immagïnation en Médecine, j'en citerai des exemples furnaturels. Mais auffi, pour être audesfüs de Phumanité, le Médecin doit étre infatiguable dans 'fës études & fes recherches , il doit être pénétré de fa fcience, il doit avoir Penthoufiasme du genie & fe croire capable, comme Esculape, de reflufciter Hïppolhe. Si.quelqu'un trouve ces refiexions déplaeées qu'il les pasfe. Son ennui me dit mêEae qtfil n?a pas befoin de lire ce traité. Ma  41 pjume errante pour le bien de 1'humaniténe fe fixe point d'objet, j'écris tout ceque je crois utile & furement ces idees le feront aux Médecins pour les quels, principalement, je m'occupe. En preflant les refforts de leur ame, je leur donnerai de la rcadtion. CitOryens, au milieu, des peuples- efclaves, les feuls hommes vraiment libresqui partagent leurs fonótions avec la divinité, je leur ap,prends a fe refpecler dans leur caractère, le faire refpettcr. Et le lcdteur honnéte, y gagnant auffi, y puifera les fentimens de déférence, de confiancc aveugle qu'il doit k celui qui- adoucit les rigeurs de fa vie, qui prolonge fes jours. 11 fe convaincra que tous les temoignages de fa générofité ne feront jamais en proportion avec fa reconnoiffance & qu'elle feratoujoursfortaudcfibusdu bienfait» Rafluns au fujet de. nótre obfervation. TRIPLE OBSERVATION. Sur une- -Gonorrhée dartreufe; fur une Gonorka croifa. av£C Pécoulement appelè Fkurs.  Blanches fir' une Gonorrhée darireufe héréditaire croifjèe avec des feurs-llanch.es. ■ ïl y a deux ans, environ, je fus cónfulte par un homme & une femme qui avoifcnt avec- etrx deux' petits'filies, 1'unë de trois,Pautre dequatre ans,-très-jolies, mais pales & le fond de la carnation un peu jaunatre & livide. J'ai eu"une Gonorrhée , me dit le ' Mart,avant d'être marié,je me fistraiter; On m'affura' que j'ëtois guéri & j'époufai,5 ma femme. Quelque tems après elle s'apper • „ cut d'une humidité aux parties naturelles „ qui ne lui étoit point ordinaire, elle 1'attri„ bua a des Fleurs-Blanches & a 1'état de gros • ,, felle oü elle fe trouvoit. Elle accoucha „ heureufement & a terme de cette petite nlle que vous voyez. Des le fecond jour „ de fa naifiance, il fe manifesta un écou„ lement femblable a celui "de Ia mère. La Sage-Femme que nous confultamcs nous „ raifura en nous affirmant qu'elle avoit plu„ fieurs fois vu la mème chofe, fans qu'il en fut furvenu de fuites facheufes. Ma „ femme devint enceinte de cette feconde  ' "jÊtou 43* „ Clo & jc fus trós-inquict qnand je vis „ que eet enfant apportoit avec- la vie un „ ecoulement parcil, fans que le tems cut „ tari celui' de fa fecur. Je confultai & „1'on me dit que nous avions tous la „ vérole. Cependant je n'appcrcevois pas„ grande- incommodité ,, cxccpcé lors„ qo'il m'arrivoit d'ufer avec quelque in- • „ tempérancc des droits matrimoniaux, „ Alors je reffentois de la demangeaifon „ un ou deux jours après,- en urinant9* „ & il fortoit du canal une liqueur Man„ che quLdevenoit jaune fur le linge, &: „ s'en alloit en pouffiere quand on le décro„ toit. Nous fümes frottés de mercure &c „ primes des piiules. Au bout de fix mois „ nous etions encore dans le même état, k „ nötre fanté prés que nous trouvions très„ affoiblie. Mon ecoulement étoit devenuha„ bituel. Nous communiquames nos craintes „ a celui qui nous guériflbit. Tl y répondit en „ nous quitant & me di t que je n'avois qu'un „ echauffement qui fe disfiperoit avec quelques raffraichiffans, que ma femme n'avoit „ plus que des fieurs-blanches comme en ont  44 ggg^ga'" „ toutes les femmes & que mes filles 'vi-„ vroientfansdanger, avec leur ecoulement, „ jusqu'a 1'age de nubilité; Jei'écoutai fins être convaincu & portai mes"incertitudes „ chez uh autre Maftre trés - renommë j,- dans cette ville pour guèrir ces fortes de „ maladiës. Son premier mot fut de me ?, dire que nous avions tous quatre teCnau. n depisfe & qu'il falloit prendre de fes pilu» les. Nous en primes, la bouche s'enflamma, il nous purgea , nous fit prendre ,1 encore quelques boiffbns &, après huit ,,-mois de traitement,epuifés des remédesr „ du régime, des privations de tous gen„ res,mais fans le moindre changement dans „ nótre état, il nous affnra que le Virus „ etoit détruit, que ces fymptömes fe dis„ fiperoient en reprenant nos forces & „ qu'ils ne provenoient , que d'une foi„ bleffe de nature que le tems reftaureroit yt micux que tous les remédes. Nous attenir dimes l'évenement, vain efpoir,aucontrai,,-re, nos écoulemens femblèrent augmea„ ter'?. Cette hiftoire eft déjk bien longue , Mort-  -p'f5; 45: ;-fieur, me dit le Malade en s'interom,pant, elle vous ennuie peut-être; mais hclasl elle eft encore moins longue que nos malheurs. Je 1'affurai de toute mon attention & il reprit de la forte. „ Aiant cnvain cherché guérifon chez les „ gens de l'art, je crus que ceux qu'on ,, appélle Charlatans pouvoient avoir des „ recettes particulieres que les premiers ne „ connoiffoient point ou méprifoient de prati„ quer parceque leur art ne les approuvoit ,, pas. Et qu'on leur donnoit ce nom mé„ prifant par pure jaloufie & parcequ'ils n'étoient point promus dans les Ecoles, „ cequi ne devoit pas, felon mes foi„ bles lumières, exclure abfolument la „ Science. Je m'informai de celui qui „ jouiflbit de la plus grande réputation „ & 1'on m'en nomma un qui, difoit„ on , operoit tous les jours des mira„ cles. Nous nous y rendimes en familie. „ II improuva tous les remédes que nous „ avions pris , maudit ceux qui nous s, avoient traités, & nous afïura qu'ils j# nous evoient donne la Ferolt. Ma  femme penfa mourir de frayeur & Ia crain.„ te qu'il nous infpira nous fit prendre pré„ cipitammenc fes remédes. Trois jours .„ après en avoir fait ufage, nos écoulemens .., diminuèrent comidérablement, celui de ma femme & de ma fille ainée furent fup3, rimés tout-a-fait. Je me réjouiffois. Mais „ quel fut nötre douleur lorsque nous nous .j, vimes faifis de fymptömes effraiants & „9, très-douloureux. II me vint mal aux yeux, avec une extréme cuiflbm, j'y res3, fentis des élancemens infuportables & il ,3, en découla une humeur tout-k-fait fem^, blablek celle de mon ecoulement. Leventre de ma femme s'éleva & devint dur, fes „ jambes refufèrent de la porter &, pour 3, la première fois depuis que nous prenions des rémedes., elle fe mit au lit. Ma Fille ainée qui avait toujoursconfervé 1'appétit, le perdit tout-k-fait, il lui vint desbou,, tons fur tout le corps avec démangeaifon .,, & chaleur. Ma Cadette ne rcffentit rien. .,, Je courrus precipitamment & presque k .,, tatons chez nótre Guérifeur qui me dit, s, en s'applaudiffant, que fes rémedes opé-  ~£5= .47 „ roient, que c'étoit lk cequ'on dcvoit ap„ peler des rémedes, qu'il falloit continucr. „ Qu'kvois-je a faire? nous deyions 1'en croire. „ Nous primes encore les médicamens qu'il „ me donna & bientötnosdouleursfurentau. „ point de ne pouvoir plus les fupporter.Nous „ avons pour voifin un Apothicaire que tout le „ Quartier confulte & qu'on dit être plus fa„ vant qu'un MéJecin(». J'allai le trouver. II ,, blama ma trop crédule confiance & me don„ na a prendre plufieurs bouteilles qui vé„ ritablement nous foulagèrent & nous re„ vinmes bientöt ou nous en etions aupara,, vant, c'efL-k-dire en fanté a nos écoule,„ mens prés. Nous le priames de nous con„ tinuer fes foins., &; nous devons dire qu'il „ le fit avec un zélc particulier. II nous „ fit prendre des boiffons, des poudres, des „ pilulcs, des conferves, beaucoup plus que „ nous n'en avions encore p;is jusques lk, „ il ne ménagea rien. Tanröt nous etions „ mieux, tantöt moins bicn, cependant nos {a} lei , le peuple appelle l'Apothicaire quand il elt malade & le Médecin quand il meurt. En France c'eft le Chirurgien.  ... 4B sajsr-» .,5, écoulemens diminuoient infenfiblement-& 5, leur couleur étoit très-blanche. Infin nous „ nouscrümes guéris, l'Apothicaire Ie crut „ ausfi. Mon écoulement étoit türi & celui de .mes filies, il n'en rcftoit peu ou point ii ma „ femme. Nous acquitamesfon mémoire,il -étoit cher pour des Bourgeois qui depuis s, longtems depenfent gros pour leur fanté; ,, mais j'avoue que je ne donnai jamais d'ar. „ gent avec plus de fatisfaftion". 3, Nous paffames deux mois dans cette 9, fécurité. Ma jeune fille fut la première a .,, refientir une cuiflbn k IsPartieFémimne-, ,, fa mère y regarda & vit beaucoup de pe.,, tits boutons, elle les lava avec du lait; mals dès le lendemain i'écoulement reprit com,, me ancicnnement&même parut d'une cou„ leur un peu plusverce. Je retournai en infor,, mer 1'Apothicairequi me raffura & me don.,, na quelque chofe pour ma Fille, Ma Fem,, men'eut des reffentimens du fienque plus s, de trois Mois après. De tems en tems-,, 4, elle éprouvoit des demangeaifons par tout „ le corps & dernierement clle a gardé les 39 Fiévres plus de trois mois. l'Apothicaire a  - „ -a dit cue 1'écoulement , fuecédant k la - „ fievre, provenoit de foiblefle& qu'il n'au„ roit aucune fuice. Cependant il dure en„ core. Ma Fille ainée revic auffi le fien „ vers le même tems, mais iln'etoitpascon„ tinuel. Pour moi, je m'appergus d'une „ rougeur aux Bourfes qui s'étendoit entre „ les Cuiffes & me donnoit beaucoup de „ démangeaifon , furtoue quand le tems „ changcoit. Mcsinquiétudes reprirent avec „ ces accidens & afin de n'avoir rien k me „ reprochcr fur des fantés qui me font auffi „ chèrcs, je vis encore un Médecin auquel „ différentes Perfönnes donnent beaucoup „ d'eloges. Nous fommes reftés entre fes „ mains plus de fix mois & nous n'y avons regagné que nos écoulemens qui „ font, a tous, revenus. A la véritc , Ia „ rougeur que j'avois aux tefticules eftpres„ que disfipée & ne me donne que, tres-pc-n „ de démangeaifon. Ma Femme ne refient „ plus les feux qui courroient entre „ fa Chair & la Peau. „ Ruiné parle prix de tant de traitemens, „ extenuépar tant deremédes, désespérant C  5, de pouvoir jamais recouvrer la fanté, j'avois abandonné nötre vie k la volonté „ de Dieu, & fait la promefle de ne plus. „ prendre, m donner de médicamens k ma 9, Familie, quand la haute réputation que ,, vötre favoir vous acquèrre & qiü s'accroit 3, chaque jour, eft venue me frapper de quelque lueur d'espérance. Angmentez ,, la, Monfieur, fi vous voyez espoir de ,, finir nos malheurs; mais s'il eft impoffi9, ble d'y apporter reméde, di.tes le moi, je ,, vousprie, avec la franchife que vouspro„ feffez. L'habitude de ia peine m'a apprit „ k la fupporter. Ma Femme qui devroit 9, me haïr,me Confole&me foutient. Nous „ iious foulageons mutuellcmcnt en pleu,, rant enfemble jur ces pauvres enfans qui périffent par la faute . . . „ Ce malheureux homme qui pleuroit amé.rément ne put achever. Remarqutis* $e raffurai ces bonnes Gens & leur prp-  ■nat du foulngcment. Mon pronoftic etoic fondé fur ce que je reconnus une Gonorrhée -Dartreufe. J'en avois pour garand, la tache rouge que le Mari avoit eu fur les Tefticules -& k la partie laterale interne des €uiffes duranc tout le tems que 1'écoulenient avoit été fuspendu , VOphthalmiê dont il fut affligé quand le Charlatan repercuta 1'humeur morbifique. Je crus encore en reconnoitre des Symptomes, equivoques k la vérité, dans le prurit rependu fur toute Phabitude du corps de la Femme après le traitement de PApotaicaire, dans 1'efpèce tfEryftpele qui couvrit la Fille ainée, enfin dans les boutons qui parurent k la Vuïve de la Cadette. J'étois jufte fur le compte du mari 5c je ne lui eus pas plutót fait prendre VAnrimoïne préparé que je donne pour les Dartres (i) qu'il s'en déclara plufieurs, dans le cuir chevelu , fur la mamelle gauche, (O Enfin , nprès rivoir longtem? promis de publier •"le fpecifique que j'ai pour !es Dartres, je le donnera'i •deTmitivement dans le courant dc cette annee. Ca  £2 -sg^s aux cuifies. Elles rendoient beaucoup de fcrofité acre & fe couvroient de croutesqui fcchoient -& tomboient cn. écailles. II guérit dans 1'éfpace de fix mois& ne prit pasun grain deMercure que je jugeai très-inutile,d'après la grande quantité qu'il avoit confumée. ' Mon expérience & mes obfervations m'ont fuffifamment appris que le-Mal- Vénérien ne dcgénére jamais en Dartre comme on lecroit vülgairement, & que les Dartres, quoique fouvent elles paroiffent Symptomatiquesjïc peuvent cependant jamais être des Signes DemonJïratifs. Elles fuccédent a des Symptömes vcnëriens, mais elles exiftoient auparavant dans les humeurs j & 1'acretc du Virus & 1'acide des Seis Mercuriels que 1'on Mon rctardcment a différjer cette publication n'a en, pour principal objet , qui le 'defir cle m'afibrer de fa ipécificiré , psr un nombrc fuffifant d'cxpcrienccs. Je les répéte depuis 7. amiCcs & , quand les Malades m'ont fecondé , je n'ai vu que des iucccs. Dans ce pays furtout , j'ai cu tout Hen de multiplier mes esfais , puisque 1'ufage des viandes falées , du poiQbn fee, de la viande de Cochon, le thé, les/cndeat com» znua.es & trés - rcfraftaires.  prend ordinairemcnt pour lc détruireont dévelopcnt ce vice particulier. Ainfi une GonorrhéeVénérienne,fons cefiër de couler, ne fe raetamorphofe pointen Gonorrhée - Dartreufe, mais finit par Pêtre; parceque le Vice-Dartreux etanterratique,il fe portealafubftancefpongieufe de 1'urètre & fur fes glandes déja affoiblies qui lui préfentent des émonctoircs directs. Un nombre infini d'obfervations & cei!c-ci encore , m'ont encore- appris que le ViceDartreux fo communiqué par fuccefiion, par fuccion , mais jamais par contagion ; quoique j'aievu plufieurs perfönnes qui m'ont juré qu'elles avoient gagnédes Dartres pour avoir couché avec des Dartreux. Mais, ou elles s'étoient meprifes fur 1'éfpéce de Maladie psorique dont elles avoient été attaquées & ce n'étoit qu'üne Ga/e, ou elles portoient en elles le Virus - Dartreux qui ne s'etoit dévelopé que depuis. S'il eft des perfönnes qui doivent s'infeeter par contagion , ce font furement des Epoux, & cependant, depuis que je vois des Dartres &, dans le nombre infini quej'en ai vu,je ïvaipasmêmeunfeul C 3  54 ^^ast foupgon que !e lit nuptial ait fervi a diffémi» ner cette maladie. Je le crus pourtant quand je vis que la femme qui fait le fujet de cette obfervation avoit reffenti un Prurit par tout le corps; mais après deux mois d'ufage du reméde Ami-Dartreux, je fus pleinement défabufé. Cette epreuve ne me laiffa aucun doute fur la nature de 1'Ecouiement , je vis qu'il devoit provenir du Croïfement. des Fhurs-Blanches & du Flux. Gonor-rhoique. ■ J'ai deja parlé dans mon Memo/re Climque. p. 222 & 233. de cette Maladie Batarde ; mais comme je fuis le premier Praticien qui Pait obfervée , le premier Auteur qui 1'ait décrite, il eft néceffaire que je fonde mon' affertionpar desraifons phyfiologiques& que je la prouve par des faits. Je vais fronder des fentimens regus, foutenus par de grands noms , confacrés par Pufage: mais c'eft pour avoir voulu les respefter que je les ai richcr-  55 chés avec le fiambeau de 1'obfervation & quo fai reconnu 1'erreur. Tous les Auteurs font d'accord que les Flëurs -Blanches découlent du Vagin & dc la Matrice, Les Auteurs les plus fameux , conduits par le cclébre Astruc , placent exclufivernent le fiége de la Gonorrhée des femmes a la Propte , aux Glandes de Covper, aux Glandes Botryformes disperfées dans le Vagin, enfin dans les Célules qui fe trouvent a ia face intérieure de VUretre. Nicolas de- Blegny dont le nora eft peu rependu; mais qui cependant a fait un traité Méthodique fur la Maladie-Vénérienne avant que celui de m. Aftruc fut ecrit, eft , presque le feul , qui le place dans la Matrice. II a fenti la vérité ; mais il n'a pas fu la rendre. Et pour avoir ignoré l'art de parer fes raifons , il a perdu fa eaufe. " J'avoue que , dans les Gonorrhées Virulentes , la Pro/late , les Glandes de Cowper & les Célules de VUretre font affeclées. L'inflammation de ces parties, la douleur C 4  en affurent. Mais certainement elles ne font point fouillées dans ceque 1'on- a coutume d'apeller Gonorrhée -Benigne durant la quelle on n5a pas le moindre reflentiment de douleur. Et cependant, fi ces parties etoK ent affedtces, les fels de l'urine ne manqueroient point d'y caufer, par irritation, plus ou moins de peine, teile que les hommes en reffentent, foit en urinant, foit dans 1'éreclion , foit quand il arrivé que les humcurs font dispofëes a 1'incandesccnce. Cette efpèce de Gonorrhée ne peut done avoir fon fiége que dans le Vagin & Wierus. Et, quoique la Gonorrhée-Virulente affecte d'autres parties, ce n'efl point une raifon pour que celles-ci foient privilégiées puisque la complication des fymptomes n'impii* que point. Et pourquoi le Vagin & VUtsrus feroientils exep s de la contagion du Virus, tandis qu'ils font directement foumis a fon aeiion? Sans qu'il foit befoin d'une cxplicarion plus * fale que probatoire, la raifon décide,. & 1'67A cère-Vérolique de la Matrice porte les plusincrédales a la conviéliom  Je n'entendspoint, par Ik, quelafemence charie X&Vice-Vènérkn , & placer exclufïvement fon fiége dans cec efprit nerveux. Mais la Semence,en expulfant la liqueur proftatique & celle des autres Glandes de Furètre qui lui fervent de véhicule, porte la Contagion dans la capacité' du Vagin & de la Matrice-. D'oü il arrivé , qu'apres une Gonorrhée bien & Méthodiquement guérie, la première femence eft fouvent teinte de jaune & peut communiquer un écoufement, même une Gonorrhée infiammatoire. La preflion que les Proftates eprouvent dans Pérection & féjactilation, exprime un rcfte de liqueur qui n'eft point encore régénërée ouqui, pour avoir féjourne dans des refervoirs qui n'ont point été purifiés par une fuccefficn fuffifante de bons fucs, peut vicier les parties aux quelles elle s'attacheJ Ainfi, aprè's la Caftration, un homme peut encore Séeonder, sll eft refté, dans les vcficulcs fé. minaires, de la liqueur vivifiante fufufamment é-laborée. Puisqu'il eft prouvé & conftant que la liqueur proftatique ^enfemble avec la femenC 5  5% ce eft portee dans le Vagin & VUterus & qu'elle y fouille immédiatement, en tems &eGonorrhée, VoriticQ des vaiffeaux d'oü flue 1'humeur lymphatique nommée Fleurs-Blanches, elle peut donc être reprife par abforbtion, & porter dans cette liqueur & fes re.fervoirs, le principe de 1'acreté. Voici les deux écoulemens croifés (i). Voyons apréfent comment il en peut réfulter une telle éxacerbation qui ne puiffe céder auxRemédesSpéciüqucsdela MaladieJrinérienne. On a vu que lorsque la Gonorrhée affecte feulemcnt le Vagin & la Matrice, elle n'eft point Virulente, c'pst-a-dire que la fomme du Virus n'eft point en affez grande quantité pour produire 1'inflammation & que les humeurs abondantcs qui lubrefient continuellement ces parties 1'cmoüffent encore & le divifent. (i) Ils le feroient de tnêine quand la Gonorrhée ne powroit avoir fon ficge dans VUterus. II fuffit qu'on 1'admette dansle Vagin au fe trouvent auffi pluncuisibouches des tuyaux excrétoires d'oü fiuent \esFleurs-Blanchcs,  59 Comme cëtte efpèce de Gonorrhée ne potte avec elle aucune efpèce d'incommodité, elle eft toujours négligée cu méconnue. La femme croit avoir' des Meurt - Blanchcs. Le mari crainderoit de troubler la tranquilité conjugale par un aveu indifcret, il fe complait d'ailleurs a fe croire le feul qui ait porté le poids de fa faute. Ainü Ie Virus entré dans la circulation par le.vaiffeaux limphatiques de ia Matrice & da Vagin altére chaque jour les humeurs Qi), les porte fouvent au plus haut d-égré d'acrimonie, I! y a trop de Virak pour que les liqueurs puiffent en abfGrber touce Pact* dité. II n'y en a pas affez pour caufer des Congeftions ou autres accidens confidéra- (e) Je n'tntcm'.s point iri dcuder le cKréïcnrf ilevé depuis tam d'annécs entre les favans, fur le ik'gc du Vice-Vdiidricn. Cependant s'il (lok utile d'aflcoir un jugeurent, je crois qu'il peut, par la fuccesfion du tems, infecter toutes les liumeuis, que celles qui font mnqueufes, visqueufes, lymphatiqucs , ont le plus d-'afSaké avec lui & que ce font elles qui 1'ratrodirifent dans Ia circulation. La Gonorrhée n'eft qu'un etpöce de flux limphatique \ la plupart des fympionjcs vénériens ne font que des congeftions féicufes. C 6  6o g=»=8 bles & d'ailleurs 1'égout habituel entrsine les liqueurs qui, fans cette évacuation facile, pourroient fe raffembler & fe coaguler. Quand le Virus a fait des progrès dans la masfe des humeurs, quand il eft, pour ainfi parler, incorporé avec elles, il eft très-difficile de reconnoitre le mal, a plus forte raifon de juger fon intenfité. Et ce voile épais que, fouvent la malade ne peut lever , jette le Médecin dans 1'embarras du Diagnoftic. La Couleur de 1'écoulement le guidera-telle dans la recherche des fymptömes? le Virus ainfi mêlé dans les humeurs ne peut leur communiquer de couleur, parcequ'il n'en a pas, & le flux confervera celle qu'il regoit du temperamment. Ainfi, chez les femmes pituiteufes, 1'écoulement fera fereux & blanchatre. Avec une conftitution fanguine, la matière fera rouflatre. Si la bile damine , l'humeur fera jaune & plus acre. Tirera-t'il fon diagnoftic dc ce qu'a dit Saglipi? „ Si une femme avoue qu'elle a „ des Fleur s-Blanches pendant le tems de les „ régies, foyez fur quelle a la Gonorrhée;  6-1 „ fi elle dit au contraire que te$ Fleur s-BIan„ ches fe fuppriment pendant le tems de fes „ Régies, foyez perfuadé qu'elle eft faine". Cet auteur favant & Clinique, mort trop tot pour la Médecine & l'Humanité n'avoit point obfervé cette efpèce d'ecoulement. Ce Flux ne doit point avoic lieudurantles Menstruis puisqu'il fe fait par les tuyaux excrétoires qui leur donne paffage, & que , 1'humeur lymphatique cede k 1'efibrt du fang qui fe porte dans des vaiffeaux qu'il n**i point journellement 1'habitude de parcourir.. Le figne le moins equivoque qui pourra guiderle Médecin feradonc 1'écoulement habituel des Fleurs-BIanches. Elles fluront fans jnterruption parceque le virus qui circule avec la lymphe augmente fon excrétion & qu'il titille, par fes pointes acides, les tuyaux excrétoires des vaiffeaux lymphatiques de la Matrice & du Vag in. Cependant, cette perte lymphatique pourra fe trouver fuspendue fi la femme a un Flux HemorrhoidaX ou tout autre écoulement foit naturel foit artificiel quiferve d'égout aufuperflu des humeurs. Cl  6% Mais ce qui-portera fandoutek Pévidence, c'eft quand,après s'être convaincu qu'il n'cxiste aucun vice Dartreux , Scrophuleux, ou v Scorbutique qui exafpère la Lymphe & entretienne 1'écoulement, on verra que lesremédes Anti-Vénériens reftent fans aflet. Mais pourquoi ,dira-1- on 9le Mercure ne pourra-t-il détruire, par favertufpécifique,le Virus qui circule avec les humeurs lymphatiquesPEt quand il 1'aura chaflë ou neutralifé, Quand il ne reftera plus que des Fl'eursBlanches ordinaires, quand les caufes de leur exacerbation feront enlevées, pourquoi ces Fleurs-BIanches ne ccderont-elles pas k leur tour aux moyens que la Thérapeutique enfeignePCar enfin, pour avoïr vielli dans les liqueurs animales, le Virus n'a point changé de nature & lorsque fon Antidóte ordinaire i'aura combattu, lorsque de bons alimens auront travaillé k la régénération des humeurs, pourquoi refteroit - il des traces ou du vice ou des humeurs viciées? Cet argument illufoire a fait jusqu'ici le malheur des Malades & entretenu 1'apathie des Médecins,  6% Je demandede Combien de manièreson emploie le Mercure pour la guérilbn tesMa'.adiesrênêrunnes? On repond. l\ fe prcnd entier foit intérieurement foit cxtérieurement, & fous forme de Seis. II s'emploie cxtérieurement foit appiiqué k la furface du corps fous forme d'Onguent, foit reeu eu vapeurs cequi s'apelle MétkodeFumigatoire. U pénétre les pores infinis ou» verts k la fuperficie de la peau & eftregu par les vaiffeaux inhalans qui 1'introduifent dans la circulation oü la plus grande partie confervc fa forme fphérique. La vitesfe dUfang empéche fes globules de fe raffembler&. deforcer le calibre de fes vaiffeaux oud'y former des obftruciions. La pefanteur de ces globules & leur agitation augmentent 1'oscülation des vaiffeaux, la rapidité du fang & lui donnent une circulation plus précipitée. Onpeut s'en convaincre clairement avec une bonne montre k fecondes. Cette impulfion fe communiqué de proche en proche k tous les autres liquides & augmente, en proportion, les differentes éxcrétions, Auffi Pufage des frictions rend-il nc-  64 ceffairement plus abondant le flux de l'éfpè» ce de Fleur s-Blanches dont nous parions. Cependant comme le cours des liqueurs dans les vaisfeaux lactés'&iimphatiques eft beaucoup plus lent que celui du fang dans les arteres & les veines, il arrivé fouvent que plufieurs globules de mercure s'y raffemblenr, & donnent lieu a des Congeftions de différentes natures, ou, par la' rencontre des acides, torment des refultats Mins qui exaltent Pacreté a laquclle ces humeurs font' déja dispofées. Donne -t'-on" Ie Mercure-Crud fntérieurement comme il fe trouve dans les Pilules de Barberouffe & de Belaste, comme le recommande M. Gervaife, Médecin de la Faculté de Paris & M. le Chirurgien Ple/tk auquel on fait honneur de cette Méthode parcequ'il Pa ecrite? Une partie du Mercure fera emportée par les fecondes voies; cetle que la trituration aura extremement drvifée & reduite en une efpèce d'état de chaux, fera attaquée par- des Subftances falines & produira, dans les voies de Ia digestionles effets d'une combinaifon Saline-Mer-  65' curieile, d'oü les Superpurgations ou les Vomiffemens * 1'autre enfin prendra la route de la circulation, mais s'étant débarasfée dans 1'Eftomac des vehicules qu'on a tant pris de peine a lui donner,, il fe précipitera en maffe dans les vaiffeaux, y circulera en désordre, n'enfilera que les plus gros & fera trop & point aifez. D'oü U occafonne quelque fois des. Douleurs affez for-tes dans les membres , des Hémorrhagies, des Engorgemens mtannès, des Cêphalalgies *&c.fBz c'eft un-rêmède yam & inutile toutes les fois m'il y a engorgement aux glandes , exostofe , carie. Tableau des Maladies-Vénériennes par M Thion de la CsAum.-Médeeia-de la Facul. té de Paris. Le prend-on, enfin, fous forme de Seis? leur action corrofive porte vifiblement une empreinte délétère fur les vifcères foumis a leur contact immédiat. Les humeurs en contradtent beaucoup d'acreté & le remdde n'a point affez, d'énergie pour réfoudre les congeftions anciennes, particulierement celles des os, parcequ'on ne peut le donner en affez grande quanüté. Auffi les Sels-Mer.-  66 curie/s augmëntent & exafpèrent - ils routes les efpèces d'écoulemens & rendent-ils celui, dont il s'agit ici plus diffieile k guérir; i° parcequ^il n'ont pu detruiré entierement le Virus que les humeurs delaient, 2P paree qu'ils leur ont communiqué une nouvelle forte d'acrete'muriatique. Ces fels laiffenï encore des douleurs après leur ufage, occafionnent fouvent un Prurit général fur toute 1'habitude du corps, &hatënt toujoursla déclaration du Vice-Dartreux fi jusques Ik, engourdi dans les humeursMuqueufe & febacée de ■ la Peau, fonfiége ordinaire, il n'avöit point' acquis affez d'acrimonie pour rompre fa tiffure. Ainfi le Croifement de la Gonorrhée - Vénérienne & des Fleurs- £lanches9 fans dénaturer abfolument les deux maladies, fans en produire une nouvelle,leur donne pourtant, perecque Pon a vu, un dégré d'exacerbation refraetaire aux remédes de 1'une & de 1'autre, niérne k la combinaifon de ces remédes, s'ils ne font pas choifis d'après les principes qui réfultent de ces preuvesLa fin de cette obfervation oü nous nous occuperons du Traitement démontrera nötre  Théorie. 11 nous reste encore a parler du Pronoftic que je portai fur 1'dtat des deux petites filles. J'avois lieude foupgonner qu'elles avoient enfemble hérité & du Vice-Dartreux & du rïrm-'rènêrie* & je ™ ™ trompois pas puisque la Cadctte eut une dartre vive fur la main droite. II n'cn parut- aucune tracé furl'ainée, quoique je n'culTe ofé 1'efpérer d'après 1'cruption qui fe fit quand le Charlatan la traita. Jc les ai guenes dan* Péfpacedes a 7 m0'is- Leur parfaite guérifon m'a fait raire une refléxion fur le fiégedu Vïrm-Vénmen. Seroit-il guériffable quand il eft regu avec les principes de la vie, s'il n'avoit proprement fon fiége que dans le Fluide Nerveux ? _ Quoique Perfönnes m Descartes, nart encore logé fin opintcn a PBotel de Péndence, & que eelle-ci foit moins faite aue toute autre pour y trouver place ; Cependant, d'après la généralité des opinions aftuellement regues parmi les Phyficiens fur les principes de la vie, il y a tout lieu de prémmer que les Molécules-Organiqttes que Pon dis-  58 tihgue dans la Semence font de raturë" ner▼eufe.- Ainfi donc, fi ces molécules cor.J tenoient le Virus, toutesies parties du corps foit foiides , foit fiuides en féroient également partagétes , -tous les principes fe-roient généralemënt infecfés. Car Tes Nerfs ne font-ils pas les premiers rudi^ mens de 1'Embrión, les premiers A-gents de la Vie? le Fluide Aërien qu'ils renfermenr la première des humeurs, le principe de toutes les autres, qui leur communiqué le mou-> vement, n'eft - il pas la Vie même ? Et, peur? tant,une affeclion hereditaire ne porte point un type marqué de dégénérescence; Souvenfr les enfans , fous 1'apparence d'une bonne fanté, confervent , longtems avant qu'il fe déclare, le Vice qu'ils ont regu de leursparens, &, s'ils en apportent les Symptomes en naiffant, ces Symptomes ne différent point de ceux qui font propresala maladie, fil'on-, veut les examiner , avec un oeil judicreux, qui ne voit dans ies chofes que ce- qü'elles font. Ainfi 1'enfant d'un père Scrophuleux n'a que les écrouelles. L'ënfant d'un Dartreux n'a que des dartres. L'ënfant d'un  Yérolé n'apporte que des engorgemens, des écoulemens, des. puftules , des ulcères, & ce qu'il eft important de remarqucr, jamais de Carks. Je dirai plus. Je n'ai jamais eu ücu d'affurer que, ces différents Vices innés préfentaffent k la Thêrapeutlque plus de diffaculté que ceux que 1'on regarde comme accidentels , toutes les fois que les Symptóraes ne fe déclarent point avec la naisfance & qu'ils ne font point en fomme plus grande que celle des forces de ia vie. D'oü j'ai conclu , avec affez de vraifemblance, que les Scrophuks & les Dartres font toujours innées, foit que les parens les aient transnii'fes avec le fang , foit que , par une dispofition particulière des humeurs, elles ne foicnt communes qu'a 1'individu qui les porte. Mais on trouvera .une raifon fuffifante de la comm unication de ces vices comme de celle de la Vérole, du père a 1'enfant., dans 1'espèee de lymphe féminale que fourniffent les proftates & les cellules de 1'urêtre pour fervir de véhicule a VJura Seminalis & qui pénétre dans les trompes comme 1'ont prouvé les exocriences de Ruyfch , pour fervir £  9© -Pentretien de la Veficule - Ovaire oüfe ferme 1'embrion. *Répugne-t-il même qu'une partie de ce véhicule (s'incroduife dans Poeuf avec la femence qui le Séconde ? non fans doute d'après Pinfpedtion du germe que Pon voit dans Poeuf de poule. La trés grande fubtilité des efprits de la femence a befoin i d'un véhicule qui les conduife jusque dans I le refervoir de la Génération, & ce doit être ce véhicule fpermatique qui éprouve la première fermentation qui fe communiqué .èlaférofité lymphatique que la Véficule conÜent. 'Thérapeutique. üuration da Mari. Son traitement mt firn» ple. Après lui avoir fait prendre VAntimoi,4ie purifié de fon fouffre pour Paffeórion dartreufe, il fit ufage de VOpiate fuivant. D/L Medulla caffia,, Magttejta, Rkti, ana9 .zri  tföiaphorcuci Mineralis, ^iv Succini pp. Bals : judaici ficci, ana , -.gij Misce, fiat ex arte Opiata citm fyrupo de rofis ficcis. .Dofis ad drachmam 'unam iteranda bh in die. Curation de la Femme. Quoique le Mer,cure, par fon adion, augmente le cours des Fleurs-Blanches foit naturelles, foit croifées, cependant il n'eft point d'autre Spéciflque connu que 1'on puiffe lui fubltituer pour le Virus Vêrolique, & , fans Mercure, 1'on ne .pourra jamais être fur de la guérifon. Quoi faire donc ? Si 1'on pouvoit féparer la Spécificitè du Mercure & ne •faire prendre aux malades que cette Spécificitè , il feroientguéris fans être incommodés de fon adUon. Cette idee fublime a concevoir feroit re,gardée comme une rêverie , une pure folie, .fi ce phénomène n'arrivoit journellement .jins qu'on le remarque , fans qu'on 1'pbfer-  ve. Les Phificiens •& les Chimiftes s'appefentiffent fouvent fur des riens & :n'ont pas daigné jetter le regard fur la plus belle propriété du Mercure. Seroit-ce Pcffec de 1'habitude dont le propre eft de dégrader le merveilleux ? On fait tous les jours bouillir du Mercure ( Crud dans de Peau, pour tuer les Vers. On • voit qu'après la plus longue ébullition, il n'a pas perdu un grain de fon poids, que • cependant cette eau tue les vers , qu'elle occafionne même le ptyalisme (Ti), & Pon n'a pas fait la moindreVefiexion, ficen'eft, pour nier contre toute evidence, que cette eau foit fpécifique. On a negligé jusqu'a prefent les recherches utiles que" Pon pourroit faire fur les émanations infenfibles des Corps. Cette matière ouvre cependant un vafte champ oü les favans moiffonneroient avec fruit. CO Cequi prouve que Ie Ptyalrsme n'eft point, comme 1'ont cru quelqucs auteurs , opéré par l'aétioa du Mercure; mais qu'il eft un effcr.propre de ce Mï•ftéral.  ïuisque Peau n'a pas diffbus le moindre : -atóme de Mercure, puisqu'en la diftillant ■on n'y rctrouve pas la moindre particule qui ait crait au Mercure , puisque cette eau a cependant les Vertus Mercurielles, il en faut donc conclure que Peau a féparé du demi-Mêtalune partie de fa ■Spécificité. Ainfi j'ai cru que je pourrois, eu ufant de cette préparation fimple, dispofer de la fpecificité du Mercure, fans êcre embarasfé de fon poids & de fon action. Je fais ■une application neuve de cette eau qu'on a eu peine jutqu'ici a nommer Mercur telle , & je crois avoir trouvé , en elle, la vraie &feule manière decombattre le Virus« Vénérien quand on le foupgonne dans un ecoulement Gonorrhoïque ou mêlé aux •Fleurs -Btanches. Aucune des Expériences que j'ai faices jusqu'ici ne m'a été contraire & cette Méthode réunit, k 1'avantage de guérir furement, celui de pouvoir être donnee fur un fimple foupgon, fans craindre que fon action nuife au ternperamD  „■74 s^^s ment, a la maladie compliquée & aux remé • des qui lui convierment. Quand le Scorbut it trouve croifé avec la /'We je donne cette eau mercurielle. Elle n'éxaspère point le Scorbut, perceque le Mercure ne nuit keette maladie qu'en raifon de fon adtion ou par 1'acreté de fes fels. Voici de quelle manière je prépare mon Eau Mercurielle. IJL Mercurii 3?M, Semï-Iibram. Jnfunde per 24 hor as in aqua di/til/ata lib: ij. 'Pfobi agitentur in lagenê viired. Pofl 'fubfidentiam decantetur aqua fervanda ad ttfttm. La dofe ordinaire eft d'une bouteille cntière par jour , on peut en faire fa boifïbn ordinaire & la couper avec du vin ou de la bierre. On modifie la quantité journaliere, ou la fuspend même, ou bien on 1'allie avec des purgatifs, fuivant les circonftances & la néceffité. Quand la perfonne eft d'un temperamment echauffé  7§ ■cu naturellement enclein au ptyalisme jc prépare le randde de Ia manière fuivante. If. Mercurii s>hi, femi-lihram, Mei .... 3ij infunde fub cineribus calidis par 24 horas ïn aqiue pur. pais jamais une féroüté fimple, del'eau.  83 fèufès forment, feules, 1'engorgement ,-on pourroit 1'appeller Lymphatocèle («ƒ). Le Lymphatocèle fe divife encore en fimple, en batard & en Compliqué. I Le fimple occupe feulement la loge du Testicule. II Le Batard n'occupe que le Gordon. III Le Compliqué occupe la loge du Testicule & le Cordon. II- faut bien manquer d'expérien- <<0 On demandcra peut - être pourquoi le Lymphatocile fe circonserit dans un feule capfüle. S'il a fon fiege dans le Tiffu célulaire de la Tumquc - Vaginale r nc devroit - il pas occuper également les deux loges ? Je réponds , ii ne les occupe pas par un eaufe moins forte que celle qui fait quel'ffydrecêle n'eft point toujous» - générale. Les Célules Membraneufes de la Tumquc Vaginale prefentent une rèüftance confidérable a 1'effort de la congeftion & retardent Ia communkation des fucs viciés auffi longtems que ceux-ci nefont point en fomme fuffi'ante pour forcer les membraues. Chaque loge comprend d'abord un Lymphatocèle ou un Hydrocèle particulier & ce n'eft que, par une longue fuctesfion de tems , que 1'acreté des fucs & leur affluence brifeut les obftacles & déclrirent les membranes. Mais aux endroits ou les célules .font plus ferrées & même attacbeés de manière a formerdescloifons, Ie'mal fe.tronvebomé&circonserit.  ze pour fe mJprendre fur la nature , du < Spcrmatocèle & le croire une Hernie de PinfLeftin un Enterocólc. La Hernie prefente une groffeur Sphérique, .médiocrement molle au toucher, qui ne fouffiroit point, fans douleur comme fans danger ^ une for.te comprcffion. El'e laiffe fouvent la faculté .de fentir le Tefticule en, 1'cxplorant.. Au contraire , le Tefticule forme la groffeur dans le Spermatocèle. II conferve fa forme, il eft dur , peu ou point fcn». fibleu Le-Cordon eft libre amoins que le Spertnatocèle ne foit compliqué. avec le Lymphatocèle B&tard OU le Varicocèle. Le. Lymphatocèle compliqué jéteroit plutót dans Pinccrtitude celui qui n'a point eclairé la Théorie du flambeau de la pratique , parceque 1'engorgement du Cordon reffemble affez aux inteftins quand ils font descendus jusques dans le Scrotum. Cependant la tumeur qui renferme le Tes. ticvile , fa figu.re , une espèce d'élafticité que Pon fent en la touchant & que n'a point le Spermatocèle ordinaire , encore  moins VEnterocèle, feront toujoursunmoyen fur de reconnoltre la vérité. Mais il n'en eft point ainfi du Lymphamek-Batard. J'ai vu nombre de Geus de l'art qui ne manquoient point de favcir, le prendre pour un Epiplocéle. Dans cette espèce de Lymphatocèle, on fent les Vaiffeaux Spermatiques gonflés, • noueux , presque femblables aux' bandes graiffeufes de 1'Epiploon qui le rendent , au toucher , inégal, raboteux. Comme cette Membrane , descendue feule , - ne prend point , ordinairement , autant d'extenfion & de Volume que 1'inteftin & n'eft point, en général, une maladie auffi facheufe , il eft poffible de fe meprendre avec peu ou point de connoiffance du Lymphatocèle. Je ne puis mieux le comparer qu'a un paquet de ficelles nouées de diftance en diitance.que 1'on fent dans 1'éspace du Scrotum. II n'eft point d'ailleurs plus douloureux que UHerttte nommée Epiplocèle. Mais G'elt avec moins de danger qu'on le confondra avec le Varicocèle & , dans le fait , cela importe tres-peu.  9--' 4vec moins de pcinc , on diftin*uera le Lymphatocèle du Spermatoclls quoique , jusqu'ici, on les tic confon- L- Spermatocèle ne remonte jamwS le Cordon Spermatique , & ü conferve exaétefflerit Ia forme du Tefticule , parceque fes Vaiffeaux etant également engorgées, fe font diftendus dans la même proportion. 11 peut provenir de la retention volontaire de la femence , même d'un épaiffiffemcnt caufé Par 1'acide du Fnusf Vénérien ou Scrophuleux ; mais il fuccedera plus rarement a la fuppreffion d'une Gonorrhée , puisqu'il eft rare qu'elle affecte les Véficules - SéminaU res. Enfin , dans le Spermatocele la femence que 1'on éjaculera fera plus tenue que dans 1'état de nature & la couleur fera gnfatre a caufe de fa limpidité , parceque 1'elaboration ne peut-être auffi parfaite que fi les Vaisfeaux du Tefticule n'etoient. point oh* iirués,  Mals la- Semence ne fubira aucune ai-' tération dans le Lymphatocèle parceque le> Tefticule refte faia. II fera Sphérique parceque la Tunique 'Vaginale etant disténdue ne doit point garder la forme du Tefticule. La tumeur eft élaftique par ie dégré de tenfion" qu'éprouve cette Enve lope. Elle doit être caufée par la füppresfion d'un flux Gonorrhoïque quelconque 5 quand on fait que les Metaftafes ou translations d'humeurs morbifiques fe font par le tiffu célulaire. L'une & 1'autre tumeur caufera beaucoup de dicidence dans le Scrotum d'oïi fuivra le tiraillement du cordon qui fera très-douloureux. Ainfi 1'on ne pourra fe dispenfer de porter continuellement un fuspenfoir. Le Spermatocèle, s'il n'eft point compliqué , fe refoud facilement. Aidés de la Chaleur des Tefticules oü circulent fans ceffa les Elemens de la vie , les Médicamens . heureufemcnt choifis-léveront les ©bftruólions & rcfoudront la con^cftion des  -e>3 -humeurs. Mais il eft a craindre que la tumeur ne reprenne un nouvel accroisfe■ment, fi 1'on n'a point entièrement dégagé tous les Canaux. La plus petite obftrucïion que 1'on n'auroit point levée fuffiroit pour en occafionner de nouvelles par la fucceffion des fucs qui fe retrouveroient arrêtés & le mal reviendroit a fon ■premier état. Les Inciftfs '& les Rèfoluilf: < taut internes qu'externes dont on fait fouvent un ai rage inconfidéré quand on n'a point 1'expérienee qui rend le traitement facile, ont plufieurs fois conduitle Schirre a fuppuration ■&c , pis encore , 1'ont fait dégénerer en Cancer. Le Lymphatocèle ne m'a point, jusqu'ici, . prefenté, pour la cure, les mèmes facilitég que le Spermatocelt & je ne puis faire de pronoftic heureux , fondé , feulement, fur 1'ufage des Médicamens internes ou externes. La froideur des fucs limphatiques & graifleux& la lenteur de leur cours, fournisfent k leur adtion des fecours trop foibles. •,Une opération bien dirigée eft la feule res-  r.§>4 ~=^= fource du malade, fi le Lymphatocèle oceti pe feulement la tunique vaginale/ Car s'il eft Batard ou Compliqué , il feroit imprudent de tenter aucune espèce d'Qpération. Une fimple Emplatre faite de deux parties d'emplatre de Mucagimbus & d'une partie de celui de Nuremberg , diffous dans Phuïle de Lys me rend , pour la réfolution du Spermatocèle , tout le fecours que j'ai lieu d'en attendre. Je le feconde de 1'ufage intérieur de la Préparation de Mercure que j'emploie le plusfamilièrement & que je ferai connoitre a lafindecctouvrage. Divifé autant qu'il le peut-être, fans additions de fels, je regarde le Mercure, fous cette forme, comme le fondant le plus général dont on puiffe fe fervir avec fuccès& fans crainte, contre les congeftions de différen- : tes espèces. L'Obfervation fuivante fera fuffifamment .connoitre Ie parti que Pon peut prendre pour ■le Lymphatocèle.  95 , O B S E R V A.T I0|. Jl y a un an environ qu'un jeune homme vint me confulter pour un engorgement du Tefticule furvenu a la fuite d'une Gonorrhée tombée dans les bourfes qu'il traitoit depuis fix mois. J'explorai le Scrotum & je fentis le Tes. ticule une fois plus gros que nature. L'élafticité approchoit de celle d'une balie de Paume. Les Vaisfeaux-Spermatiques etoient engorgcs,la Gonorrhée cou\o\t encore &il reftoitau Confultant un Porreau fur le Balanus. je portal mon proghoftic & jugcai le Lymphatocèle incurable. Je lui pro-, mis de guérir 1'écoulement. & 1'excroisfance. J'emploiai cependant, duraat le tems de la cure , des Cataplasmes , des Emplatres, desLinimens, des Fomentaüons pour effaycr de résoudre le Lymphatocèle. Tous les moyens curatifs furent inutiles & je £ laiffai, quand je m'appercus y?M  £>6 • augmentoient Pengorgement & Ia 'ferïfibirirté. Quelque tems après, ce jeune-homme gagna une nouvelle Gonorrhée & chercfïa des fecours ailleurs dans 1'espérance qu'un autre parviendrcït mieux que moiadiffiper la groffeur de fon Tefticule. Ce nou* rel écoulement fe fupprima comme le premier, & la Metaftafe fc-fit fur le même Tefticule. Ce fut, dans eet état , ■ qu'il vint me retrouver. Je remediai a Pinflammation avec le Cataplasme fuivant-. Of Vttel: ovi^ Camphone, g£ ■ dijfbfoe adde, Mica panis-, gjj ■ Croci orientali: , gjj Aceti fatum}, jjjjj Goque cum aq: S: „q: ad confifienüam ■Cataplas : La reïolution fe fit en trois ou quatre 4ours4 mais -le Tefticule refta comme au- ,pa-  91 paratant c'eft-k dire plus gros que je ne 1'avois laiffé la première fois. Je finis cette Gonorrhée & perdis le malade de vue. A fix mois dela il vint me revoir. Le tefticule étoit gros comme une noix de Coca9 dur, mais un peu fenfible. La verge étoit retirée & figuroit un nombril. Le Cordon etoit fchirreux & remontoit, en eet état, jusqu'a 1'anneau de 1'Oblique externe, ce qui faifoic croire k ce pauvre jeune homme qu'il avoit un Bubon. II étoit défespéré. Son inquiétude 1'avoit conduit chez un Charlatan qui, en deux mois, avoit porté la tumeur au dégré oü je la voiois. II me pria de le délivrer de cette tumeur ou de la vie &, malgré toute ma répugnance, fes inftances me förcèrent k 1'entreprendre. J'aurois fans doute pratiqué Ia Caftration', fans le fchirre du cordon qui me fembloit remontrer jusque dans 1'Abdomen. Mais elle eroit impratiquable,je ne vis que le partides cauftiques. J'appüquai fur Ie Scrotum une longue trainee de Pterre a Caut'ere (Ruptorium CcmmuE  98 =Sés ne CV) je .fcarifiai 1'efcarre & procurai incesfamment fa chute avec VOnguent Bajiiic. Les premièresenvelopes ctoïent brulées, iaTunique Vaginale n'avoit qu'une tache noire trèsfuperficielle, & je vis claircment, par une legére fiu&uaiion (bj, qu'elle contenoit la matière de la tumeur qui étoit devenue très-fénfible du coté oü j'avois appliqué le cauftique. J'emplis 1'ouverturede charpie , je panfai avec VOnguentBafilic mêlé a moitié avec le digeftif ordinaire fait de Terébemhine, de jaune tPceuf Scd'Hui/e ó? Hyper ham & je lürcbargeai le tout du Ca'yiplasme maturatif fuivanc , -8 .V- O) Je préférai la Pierre I Cautère parcequ'elle dispofe ii ia fuppnration &, d'flüleur.s, comme je la compofe mpi-mémc, je Tuis fur de fon effet. (h) On pourroit croire que je èonfonïs ici le Lymphatocèle avec VHydrocèle : mais qu'on remarque que La pierre a cautère a, feule, dispofé cette partie de la tuimeur a fuppuration, tandis que 1'autre refte dure & que j'emploie, pour Fammollir les Maturatifs & les Jupuratifs. Enfin j'ai déja dit qu'entre le pus £ji i'eau ',il y a de Ia différeiice.  99 Of Mf/iis ad confiflentiam cocli, §iv Ceparum fab cineribus coclarum , Caricarum Pinguium, §iv Bulliant in Tantilltini aq: ad confistentiam,quibus adde Pulyeris lini, Je continuai le même panfement trois ou quatre jours de fuite & je reconnus tous les fignes de maturité dans la tumeur du cöté que j'avois ouvert. Je pris un Biftouri droit & une Sonde Cauelêe. Je pincai la tunique enl'élévant^je fis la ponétion k la partie fupérieure de la tumeur, j'inférai nia fqnde & continuai rincifion de baut en bas jusqu'k la partie la plus déclive,prénant bien garde de ne piquer ni le tcsticule-ni les vaiffeaux fpermatiques, maladreffe qui occafionneroit une Varice ou unAnérriswe par épanchement. II fortit une grande qunntité de pus blanc & épais &, fur la fin, un peu de ferofité rougcatre. La tumeur d|minua des deux tiers de fon volume & je reconnus, après 1'évacuation de la matière, la Tunique Albuginèe. Je panfai la plaie avec des plumaccaux de E 1  xoo charpic mollete (a), trempés dans un digeftif très-doux compofé du Digelüf décrit plus bas page 114 , de Baume d'Arcaus 9 ü'Qxgu&nt Baftiicon, d'Huile d'ceuf, de.trèspeu de Térébenthine & ó'Hui/e d'Hypericum. Je continuai le maturatif fur le cöté oppofé du Scrotum, je recouvris extérieurement le cordon & une partie des musclesabdominaux d'un large emplatrede Mucaginibus & affujétis le tout avec le Bandage sippeléSpica de Paine. La Suppuration fe foutint longteras & en abondance, la plaie fe détergeoit journellement, les chairs etoient belles, le cordon fe dégorgeoit de jour en jour & enfin j'incarnai la plaie & la cicatrifai avec le Baume iPArcaus -auquel j'ajoutois quelques gouttes de Baume Verd de Metz. Ainfi, je fis plus que je n'avois efpéré. II ne refta au malade qu'un peu de roideur dans le cordon. Le Tefticule revint a fa forme ordinaire & le Scrotum fe régénéra parfaitement. La jeuneffe & la bonne conftitution du (<0 Pour ne point comprimer le tefticule ni les vaisfeaux fpeiuatiques. Ü  101 malade fecondèrent les fuccès de 1'opération, il n'eut que deux légers refientimens de fievre quand j'appliquai le cataplasme matutif. Je ne le foumis point a une diéte auftère. I'l répara chaque jour fes forces par de bons alimens, & je lui fis faire journcllement ufage du peïit lait cannélé dont voici la recette. If Laclis neem: ib iv Coque & adde Cremoris Tartari , |j Jteratim Bulliant per femi-horam cum Tantillüm Ginnamomi. Ce petit lait entretenoit la liberté dirventre & tous les huit jours je purgeois avec le Minoratif fuivant. q. Fol: Senna S. S. %G Tamarindorum, Coque in aq: q: f: Sf ad colatwa gvj Adde Sal: Polychres: 3j Aquée Napkte , E S  Ï02 Syr: L'monum, ana, gj Pro Duplki Doji. Le SAE,cocèLE ou Tumeur Charnue eft une excroiflance d'une chair blanche qui vient au corps du Tefticule plus communement aux Epididymes, & nait fouvent aux membranes de ces corps. II vient encore a la partie convéxe du Dartos, mais très-rarement. Le Sarcocïle fuccéde affez fouvent a la Hernie- Vénérienne, quand la réfolution ne s'eft point faite ou quand elle s'eft faite imparfaitement il peut être vénérien. Car il eft poffible qu'il ne le foit pas, fi, par un traitement mcthodique, le Virus aétó détruit. II ne eft point encore, fi la Gonorrhée qui la caufé n'étoit point vénérienne. Ce n'eft alors qu'un Schirre purement Lymphatique. Les chutes, les contufions donnent aufii lien a des Sarcocèles.. Le Sarcocele croit peu a peu , n'eft point fenfible , relte dur & fa furface eft inégale. II eft imposfible de le confondre avec une Hernie compléte, même avec le Spermatoci-  103 m puisque lc Tefticule ne conferve plus fa figürè. S'il arTecle le Dartos, il n'en impofe pas davantage. La tumeur fera plus fphérique, étendra la peau plus umformement, on la fentira adhérente au Scrotum &, fi elle n'eft point a fon dernier période d'accroiffement , on explorera tant foit peu le tefticule. Les contours de la masfe charnue , fes inégalités , les grains que fa furface préfente, ferviront a la faire reconnoitre. Le taft enfin qui ne s'apprend point,difccrnera facilement un bloc dechair & le diftinguera de toute autre tumeur. Si le Sarcocèle n'eft point compliqué, fi la figure du Tefticule n'eft pas beaucoup attirée,° fi la maffe de chair ne nait point de fon proprecorps, mais de fes membranes(a), je le traite avec affez de fuccès. J'en ai guéri neuf 1'année dernicre. Celui du Dartos préfente plus de difficultés. II faut fans doute en attribuer la caufe au manque de vie & (/) C'eft ce dont ou ne peut être fur qu'apiès avoirfait rouverture de fes cnvelopes: mais on a quelque lieu de te foupconner I les lemédcs externes ne riuffiüent pas. E4  204 Sstes d'action de cette partie, a la froideur des: liqueurs qui 1'abreuvent. Cependant, il n'eft point abfolument inguériilabie. • II, eft des Auteurs qui recommandent d'ouvrir le Scrotum avec le Cautère Potentiet & de confumer le Sarcocèle avec les poudres & les onguens escarotiques. S'ils avoient jamais pratique cette méthode, les inconvéniens qu'ils en auroient vuré(ulter,les auroient dégoutés de la recommander. II eft bien dangereux pour les jeunes Pra,ticiens de lire ces livres fans nom que leurs, Auteurs auroient rougi d'avouer, ces Manuels, ces Diclionnaires & toutes les Compilations indigeftes de même espèce, ou. 1'avarice & le befoin de manger entaffenr ians choix, comme fans expérience, des Méthodes & des R ecetes prifes fur la foi d.'autres Anonymes ou de Gens peu connus. Ne tombe-c-il pas fous les fens de tout autre que d'un, Compilateur qui ne fait pas lire cequ'il ecrit,queles Corrofifscauferont autant d'inflammations qu'on feradepanfemens-,, que, de ces inflammations, proviendront les plus facheux. accidens,; qu'il n'eft pas au  105 pouvoir de 1'Operateur de fixer fi bienjes poudres & les onguents cauftiques qu'il puisfe garantir les parties voifines de leuradtion; qu'enfin, il réfultera, de leur mixtion avec les humeurs déja viciées, une acreté encore plus rébelle aux remédes? Dans le commencement de ma pratique, j'ai fouvent été dupe des ces livres qui femblent ecrits par les mainsde Phumanité. Leurs avis, leurs moyens furs & facilcs me mettoicnt fouvent dans le plus grand embarras & me laiffoient feul entre le mal & les difficultés. Ces contre-tems m'ont fait revenir aux principes fondamentaux qui ne connoifient point de méthode, mais qui s'appliquent aux circonftances. II n'eft que deux moiens de rémédier au Sarcocè/e, Pun trés-fimple que nous allons propofer. L'autre elt la caftration, quand le poids de la tumeur devient inluportabïe ou qu'elle menace de dcgénérer en Gwcer. Le premier moyen confilte a faire fur Ie Sarcocèk, s'il eft vénérien, de deux en deux jours, des friiftions avec un gros, chaquc fois, d'Ongaent Mercuriel Doublé & d'apE5  3CÓ j—»— pliquer deffus un emplatre mi-parti d'èmplatre de Kanis cum Mercurio Duplex , de Mucaginibus &' Norimbergenfe föndus dans Vhui/e de fys. S'il arrivé que les frictions ou 1'emplatre de Ranis echaulfent le Scrotum au point de 1'excorier, on fuspend 1'ufage de VOnguent Mercuriel & 1'on fait un emplatre fimple de Mucilages & de Nuremberg avec Vkuile de Lys. Si le Sarcocèle n'eft pas vénéricn, je dispenfe des frictions: mais, dans 1'un conime dans 1'autre cas, je fais intérieuremen: prendre le Mercure fondant. L'Hydrocele ou Tumeur aqueufe a fon fié ge dans la Tunique Vaginale. Elle peut être Vénérienne; mais rarement elle fuccéde immédiatement a la Gonorrhée fupprimée. Elle eft plutöt une fuite du Lymphatocèle Batard , du Varicocèle ou du Cyrcocèle. Quand il furvient des tumeurs de ce genre aux Tuyaux Spermatiques, elles géïient la circulation du fang compriment les Vaiffeaux Lymphatiques, d'oü la féparation de la férofité, qui s'infiltre dans le tiffu des tuniques, les relache, les amin-  107 cit, diftend leurs pores & s'cpanche dans les cavités. Les chutes , les coups, les contufions donnenc ajiffifóuk'1*'rfyd%cM. Cecte tumeur eft encore une des fuites de 1'Hydropifïc du Bas-Ventre & reconnoit les mêmescaufcs. On ne doit pas.a 1'exemple de Mr. Garangeot , mettre VEmphyj'èim au nombre des Hydrocèles. L'eau a fon fiége dans le tiffu cellulaire du Scrotum & cette enflure n'a ni les mêmes caufes, ni les mémes dangers que VHydróciïè. L'emphyfème eft une infliltration d'jau qui gagnc h Yerge^a gonflc & cr.'jfe le Phimojis ou le Parap'iymofis. Au contraire,dans 1'épanchcmcnt quiconftitue le vrai Hydrocèie, la Verge n'eft nullemcnt gonrlée. Elle fe retire en proportion du volume que la tumeur acquerre & bientöt on finït par ne plus 1'appercevoir que comme un nombrij. La tumeur n'eft ni liffe, ni transparente , le Scrotum conferve des rides amoins que 1'Hydrocèle ne foit très-confidérable. Elle eft dure&t infenfi- . E 6  Ï08 ss&-s ble , car l'eau comprimés dans les difFérentes célules membraneufes de la Tunique - Vaginale , ne peut laisfer appercevoir que peu ou point d'ondulatioa. C'eft parceque 1'on peut dire qu'il y a autant tfHydrocïhs que de Cloifons engorgées, que 1'on rend compte pourquoi 1'Hydrocèle eft rarement générale , & qu?on trouve presque toujours un Tefticule dans fon 1'état naturel.. Malgré que les Auteurs , aient propo» fé des Médicamens externes & internes pour la Cure- de VHydrocsls , je. puis affurer d'après 1'expérience (a) y qu'ils font tous inutiles & jefuis fuffifarnment fondé a croire que les livres n'ont fait que fe copier fans examen. - II n'y: a que 1'Opération qui puis- Je n'iii eu. occnfion de bien remnrquer VFfydrocèJe que. depuis i amiées ; mais , dans cette espèce de tems , j'en ai plus que fuffifarnment vu pour les exatniner & les bien connottre. I;e grand nombre (THyilrodlts qie, je vois freqcemment dans aia pratique  ior> fe réusfir: mais de qu'elle manière ladoit-on faire ? , ar. Quelques uns recommandent la pondtion •, mais tous avouent que le moyen n'eft que palliatif & qu'on doit y revenu chaque fois que la Tunique, que 1'on peut regarder comme un Kifte, vient a fe remplir Cette opêratibn n'eft donc bonne qu'au cas oü 1'on craindroit que le Malade ne put fupporter 1'opcration curative. Carr lorsqu' il n'eft point de danger imminent, pourquoi perdre , paf fon féjour dans des eaux croupiffantes & acres, un Tesucule que Pon eut pu conierver? Chaque Praticien a encore fa méthode pour opérer. II y en qui prétendent que 1'on doit faire 1'ouverturc des enveiopes tóuefe , metend , paf expérience , qu'il eft des «LU, particuliéres aux différents Pays ou plus conunu2 dans les uns que dans les autres. Nous aurons plus d'une fois Be» de prouver cette -rem»rque tres - esfenLa théorie de Ia Mé- ticlie aux Médecius qui voia^cnt deeine eft univetfeUe, Ta pratique eft iouvent locale ; c'eft au difcernement de la faifir. E7  IIO avec la Pierre a Cautère ; mais cette pratique. n'eft pas reflechie, car, comme nous Pavons dit plus haut, les liqueurs, venant a la diffoudre, acqucrent un nouveau dégré d'acrimonie & peuvent, par réforbtion la mêler aux humeurs faines. Je ne connois qu'une feule manière de bien opérer , c'eft avec le Biftouri droit. Je pince le Scrotum avec deux doits de la ' 'maih gauche a la partie laterale fupérieure de Ia tumeur, un Aide en fait autant a la partie inférieure. La Peau ainfi éiévée je fais la poncïion , puis j'introduis ma' fonde canelée & je pourfuis mon incinon jusqu'a la partie Ia plus décüve Cette première incifion faite , j'appergois le fac des eaux. Je le pince également, fais la poncïion avec mon Biftouri & le conduis encore avec la fonde jusqu'au fond de la tumeur. Après 1'évacuation de la Matière $d) ou 03 II peut arriver qu'cn croiant Perc«r meHydrpcHe on ne créve qu'une HamtptiU Alors on voit foitir • du lang & de Ia matière pêle-mêle. Mais fi l'0n a pu  III des eaux. J'examine 1'état du Tefticule & des Vaiffeaux-Spermatiques. Souvent ils font variqueux, mais ce n'eft point une caufe pour les couper. Le fang qui les engorge peut reprendre fon cours quand lts font décbargés du poids qui les tiraille. On ne doit les amputer que dans le cas oü ils feroient fchiweüx ou pourris (£), & 1'on s,'y prend comme nous alions le dire plus bas. Si le Tefticule eft fain, on doit le conferver , s'U eft Malade , il faut encore ft meptndre fur ftspfcce de la Tumeur , au moins il n'eft pas permis d'en méconnoitre les caufes. YlUmttocèle ncpeut arriver qu'a la fuite de coups, de ehtttes oude contufion, violcntes. C'eft un épanchement de fang qui fe fait entre la Tunique Vaginale ou dans la capacité des Dartos , fouvent dans les deux envelopes. II eft rare' qu'on n'apercoive point fur le Scrotum quelques tracés de cequi la caul'é. (£) Ou ne doit point balancer a faire une Opératie» néceflaire : mais il eft beau de 1'épargner quand elle n'eft point abfolument néceffitée. Lc favoir & rieuce fervent a le iugèï.  na g^gfcg chercher a le fauver. Si 1'on fent quelque fluctuation foic au Tefticule , foit a 1'épididyme , c'eft le figne d'un abcès formé fous VAlbuginée dans le corps du Tefticule. II faut 1'ouvrir dans toute fa longeur avec une lancette & favorifcr la fupuration. Si la matière eft louable, fi le Tefticule fe dégage , s'il n'y refte aucune dureté , c'eft une preuve qu'on pourra le conferver. Mais on doit Ie retrancher fi fes Vaiffeaux font pourris. Cette foustraction eft cequ' on appeleC«tration. Avant de la decrire , il faut apprendre a panfer VHydrocèle ouvert, quand le Tefticule eft confervc. Premier appareil. On aura le plus grand foin de ne point comprimer les Vaiffeaux Spermatiques. A eet effet, on matelaffe les deux cötés du Cordon avec de la charpie brute faite avec du linge ufé. On recouvre cette garniture de plumalfeaux trempés dans 1'eau & 1'Eaii- de - vie , ou dans une fbible teinture d'£au de Boule de  Mars ou dans l'eau de Satu.rne. On couvre eet appareil d'une ou de deux Compresfes imbibées de la même liqueur. On fait des embrocatïons fur le Bas - Ventre & iur les aines avec de VHutlè rofat ou avec du heurre 'frats , de la graïsfe de 'pre , de la malle de Batuf. Enfin on ajoute encore des Hnges mollcts ou de la futaine , & 1'onaffujetit le tout avec le Spica de Paine, de forte que la Verge foit Lïbre & n'arrofe point 1'appareil en urinant. Le Panfement fini, j'ouvre la Médiane & fais une copieufe (aignée. Je mets le malade a Pufage du Peut Lait Tartarii'c, recommandé ci diffus pag. 101, en fupprimant la Canelle. 11 en boit une talie toutes les hcures & obferve une diéte rafraichisfante, fans cependant s'abftenir desalimens fak bres & legers dont on peut faire un ufage modéré. Second Panfement. II fe fera 24 ou 36 heures après. L'appareil levé, le Chirurgien obfervera fcrupuleufement Pétat des Vaiffeaux &. du. Tefticule, ce qu'il pourra librement  U4 faire , n'étant plus empêché par le fang. Si les Vaiffeaux ne font que variqueux, il tentera, durant trois ou quatre jours, la réfolution, par le mélange de 1'Eau avec 1'Eau - de - vie, 1'Eau de Boule de Mars aigui'fée avec un peu d'Eau-de-vie , 1'Eau de Saturne. Si 1'on trouve quelque partie de la Tunique Vaginale qui fuit Calleufe, on la tóüchera avéc la Pierre - Infernale, pour folliciter la fonte, & 1'on couvrira 1'escarre, dans les autres panfemens, avec le Digéftif fuivant, qui rendra fléxiblcs les parties rérfittentes , amolira les Vaiffeaux oü fe font formé 'des Obitrudtions. C'eft le feul que 1'on puiffe employer fur ces parties délicates, pour prevenir les inflammations frequentcs que les Digeftifs ftimulans ne manqueroient pas d'attirer. OL de la meilleure Huile cPOlhe, IfcjfS falies bouillir dans un pot neuf de terre pernijfé. Ajoutez de Cêrufe c? de Min'ium, de chaque, Jji?  dl Ore 'vierge, jfghez avec une fpatule de Ter & reürez i'ongmnt 'du feu lorsqu'il fera brun. Laïffez- le refrbidtr & 'quand il prendra de la confijlance, ajouisz, de ïncipï.c Rouge., 5jtf Get onguent dont la plus longue expérience me confirme la bonte, tout fimple qu'il eft , vaut bien la peine d'être admis dans les Dispenfaires oü 1'on ne trouve pas un feul DigelUf adoucinantO*), un onguent qui raffemble les prcpriétés de faire fuppurer, d'incarner & de cicatrifer a tems, On eft ordinairement obligé d'emploicr plufieurs espèces d'onguents 8r, par le defaut de bien connöitre le moment de les varier, U (£> U Térébmm* eft trop indfflntót emploi- ée dans 1» Digeftifs , & U arnve'föuvent qn ^ irrite , tend les parties , rehverfe les bords des playes.  i ió arrivé, ou que par une trop longue fuppuration , il fe fait une déperdition de fubftances utiles ; ou qu'en hatanC ou retardant 1'ufage des Defficatifs, on donne lieu a des chairs fongeufes , a des eallofités, cequi prolonge la guérifun desplayes, ou les exaspère. L'expérience a confté qull n'implique point qu'un même onguent réuniffe les qualités fuppuratives , incarnatives & defficatives. Suppurer, incarner, cicatrifer , eft 1'opération de la nature, fur un corps fain, fans 1'affistance d'aucun reméde. Ainfi celui qui ne feit que féconder la nature fans'la contrarier, eft le meilleur que 1'Art puiffe trouver. II eft pourtant des cas oü 1'on doit modifierce digeftif, y mêler de la Teribemhine , des jaunes d'Oeufs , de VHuile tfHypericum , de la teinture de Myrrhe Sc d'A/sts , du Camphre , augmenter la dofe dü Préciphê, &c. Selon les dégrés de putréfacbion , la crue des chairs & les circonftances a 1'infini que la pratique préfente & que la Théorie n'apprend point.  Ainfi 1'on couvriva des plumaceaux avec eet onguent, pour les appliquer fur tous les endroits de la plaie qui de vront fuppurer & fur fes levres extérieures. On ne lévra 1'appareil que toutes les 24 heures & quand le Tefticule & le Cordon feront en leur état naturel, ou ceffera d'inférer de la charpie dans la capacité du Scrotum , on rapprochera les levres de la plaie qui n'auront ceffé de fuppurer , ou bien on les rafraichira avec les cifeaux, fi elles font endurcies. On fait que le Scrotum fe régénère très-facilement. Durant tout le tems de la Suppuration , on ordonnera la diéte raffraichilfante & Pon entretiendra la liberté du Ventre avec des Minoratifs placés a des diftances indiquées par 1'é.tat du Malade. Mais fi, dans le moment de POpération ou dans les panfemens fubféquens, on voit que PArt ne laiffe aucun espoir de fauver le Tefticule ou que le Cordon foit Calleux, même Cartilagineux tel qu'une fois je Pai vu ., il ne faut point prolonger la Ma-  n8 ladie & retenir le Malade par des foms impuirlans.: majs on retraucher a les parties gatées. C'eft ce qu'on appele Cafiration. De la Crastration. C^e mot eft effraiaht par l'idée d'anéantiffement qu'il laiffe après lui. II infpire encore d'autres frayeurs, celles de la mort. Celles-ci fe font transmifes desCbirurgiens qui craignoient d'opérer ou ne favoient pas le faire, aux Malades bien aifes d'éviter une Opération facheufe même aux dépends de leur vie,& de ceux-ci auxChirurgiens novices aux quels ils difent rPoperezpas, caronenmeurt, & qui répoiïdent je tfopsreraipas, car on ftfa cfèja dit qiPon en ineürt. L'erreur a même gagné quelques iivres ou 1'on lit on en Meurt. Mais fi 1'expérience & les fuccès qu'elle me donne tous les jours, donnent quelque poids a mon autorité, je dirai que j'ai pratiqué vingt deux fois cette opération & qu'il n'eft mort aucun des Opérés. Cepen-  dant il eft des fiijets incapabics de fiig: «oreer 1'Operation. C'eft ;,u Chirurgen de les juger avant que de les e.uvpren- dre. -Jf, Cette Opóration fe pratique de uitierentcs maniéres. Nous en avons effaié pluficurs. Voici celle a laquelle nous nous tenons ordinairement. Elle eft fimple ftJa funplicité eft la premiire qualité des Operations. Te funpofe le Scrotum ouvert comme pour Popération de VHydrocUc. On doit foigneufementexaminer s'il n'ya point de descente, car il peut y enavoir fans qu'on 1'ait foupgonné & fi 1'oncoupoit malheureufemcnt 1'inteftin,'il s'en fuivroit une mort incvitable. Cette précaution indilpenlable a prendre,. m'empêche de féparer d'un feul coup le Scrotum & le Tefticule de fes parties voi•flnes m, comme le recommande M. An- (a) On «tranche les deux de la même manière s'U eft nécefïaire , après avoir coupé les membranes &m» les Cordons a découvert.  ï20 toine Petit, grand Chirurgien & célébr* Médecin de la Faculté de Paris. Quand la hernie eit formée par VEoiploon, s'il eft dur & qu'il ai: acquisun volume confidérable, cequi fait une nouvelle complication, on doit le couper; mais il faut bien éxaminer s'il ne renferme point quelque circonvölution d'inteftin. Affuré qu'il n'éxifte aucune defcente, je coupe le cordon (a) audeffus des Varices & des Callofités, & débarafle, avec mes cifeaux, le tefticule de fes envelopés, &, d'un même tems, je coupe, avec le Bistouri ou le rafoir, les lambaux de la Bourfe qui me feroient incommodes. Le Sang abonde par les Vaiffeaux-Spermatiques fanguins &, fouvent, par une Branche arterielle qui rampe dans le Dartos (<0 Cependant, quand 1'echachement d'un ou des deux tefticules., quand la gangrene, ou toute autre caufe qui .ne laiffe aucun doute fur Ia perte du tefticule, néceffitc 1'Opératiori , quand Ie cordon n'eft point engorgé cc qu'il eft pliyfiq'uemcnt impofïïble de fuppofer une Hernie, je préfére la Méthode de m. Petit, comme etam plus fcumaine & plus prompte.  121 & Pendroit de la cloifon, & qui vient de la hon teitfe hypagraftiqiïe. On ics laiffe dégorger & , presque toujours,les caillotsde fang etanchent 1'hémorrhagie & bouchent les artéres. Mais fi la perte etoit trop abondante ou que la foibleffe du Malade ne put la fupporter, alors je cautériferois avec un boutondefeul'artère fpermatique feulement. Car fi 1'on touchoit auCamlDfferennvez le CautérePotentieldl en réfulteroit autant d'accidens, pour le moins, que fi Pon en faifoit la ligature. J'ai trouvé cette méthode préférable k celle d'emploier l'Agaric qui n'agit que par compreffion ou a celle de replier le cordon, manière qui ne me paroit point extremement fure & qui, du moins pour moi, n'eft ni prompte ni facile a pratiquer. II ne refte plus que le panfement. Après avoir relevc le cordon, avoirendelfous tamponé la plaie avec du vieux linge & de la charpiefine & brute, on panfe, comme nous 1'avons dit plus haut, après 1'opération de X>hydrocsls. •Le PNEUM ATOCELE ou Hernk-Vmtcufe F  122 .a^&rs eft raremcnt une ïuite de h Conorrhée TejlicuJairé. Je n'ai eu occaiion, dans.le grand nombre de malades que je vois journellement, de le remarquer qu'une feule fois , encore pouvoit-on plut'ót 1'attribuer aux fuitcs d'une fievre intermittente que le malade avoit trainee fort longtems, qu'a la Chaudepiffe qui 1'avoit précédé. II eft difticile de fixer les fignes pathogno" moniques de cette efpèce de tumeurque 1'on peut aifément confondrc avec Vhydrocè/e. Je n'eiitends point ici comptcr pour un Pneumatocele lc^ bourfoufflement emphyfémateux du Scrotum fur lecjuel quelques Auteurs fe méprennent. Dans le Pneumamek , les vents occupent ou les loges du Dar los OU la Tunique - Vaginale. II peut être une fuite _ naturelle de Ia Tympanite, quand les Vents font répendus dans la capacité de "?Abdomen. II eft encore ordinaire a certaincs perfönnes qui font tourmentecs de flatuofités qu'elles rendent inceffamment par les éructations & les voies ïntefti'nalés , quoique 1'"Abdomen ne foit  333 point mètéorifé (a). L'air qui circule •avec les fluïdes peut s'en féparer, fi leurs canaux, tels que les Vaiffeaux Spermatiques, font rcfcrrcs ou obftrués; d'oü'il réfultcra un Tmumatodh. II peut auffi provenir de fucs viciés qui, fubiffant une espèce de fermentation dans les cnvelopes des Tefticules, laiffent echaper l'air qu'ils contiennent. La propenfion a cette maladie fera plus prochaine , fi quelque fiévre intermittente ou autre s'eft mis de la partie , par lapuiffance qu'ellcs ont de dispofer ii la putréfaólion. J'en puis citer un exemplc. OBSERVATION. u n pauvre homme avoit une Gonorrhée qui lui tomba dans les Bourfes. Quelques (_a\ J'ai vu une rorfonue que 1'on eütpu prendre pour .un Eólrpyie. A cliaque mouvement de IVpaule quYlle faifoit, les vents f.rtoient avec bruifl't.ment par la bon■cbe & le fondement. F 2  ï-£4 jours aprcs il fut arrêté par une . fiévre t iercé automnale. II fuspendit les réme ■ des anti-vénériens durant 1'espace de fix femaines environ. L'inflammation des Testicule fe termina par induration & quand il vint me trouver, le -Tefticule droit etoit confidérablcment enflé, d'une fermeté élastique & fans que le toucher lui caufat de douleur. Le cordon etoit engorgé , mais uniformement, je ne pus y reconnoitre aucune varice ouaspérité. Jejugeai que cette tumeur etoit un Lyrnjihatocè/i.Cependant 1'état uni du cordon & la roldeur ou je le trou,vois ne me fatisfaifoit point-fur mon pronostic. Je lui ordonnai des remédes pour la févre & le perdis de vue. A plufieurs mois de la , il ;m5énvoia chercher. II étoit fur Je lit de la mort. La fiévre qu'il avoit négligée, lui avoit occafionné une Hydropifie du Med'iapin dont il mouroit. Je ne lui ,füs d'aucun fecours. Quand il fut mort,, je fus curieux d'quvrir la Tumeur Tefticuïaïre. Je trouvai dans la capacité des Dartos une rleine cuiUer environ d'eau rouffa» tre: miU apeine euffe-je enfoncé ia poin-  i*5 te du Scalpel dans ia Tunique Vagina'e, qu'il en fortit des vents d'une o.1cur nidoreufe, & la tumeur ainfi que le gonliement du Cordon dispararurent presqu'encierement. Je fendis cependant ■ la Gaine Spermatique. Je trouvai Partère étranglée en dificrens endroits, fes tuniques & celles des veines calleufes, de petites tumeurs venteufes dans le tiffu cellulaire & fur la tunique albuginée, qui étoit raionnée de petits vaiffeaux très-rouges , tels qu'on en voit ferpenter fur la Sclérotique quand elle eft cnflammée. Les vaiffeaux qui forment le corps du tefticule ctoient pourris & nageoient dans une férofité jaunatre & fanguinolente, Üu voioit, entre les membranes, de petits grains pleins de vent. Ei.fin le canal déférent etoit flétri. PJflexion Par cette obfervation , on voit que les fignes diagnoftics font auffi difficiles k fixer F 3  p qu'a faifir. Dans VHydrocèle, Ia, tumeur eft. également unie,, rénittente , même élaftique. Dans Ie Lymphatocèle &le Varicocèle,.. le Cordon Spermatique eft engorgé,. mais il n'eft point uni, mais il n'a point cette tenfion, cette inftéxibilité que lui donnent les vents dans Ie Pneumatocèle. C'eft donc la le feul iigne qui peut, je ne dis pas. le faire rcconnoitre ,. mais le faire foupgenner,.fi,, d'ailleurs, le malade n'eft point fujet aux vents ,. aux flatuoficés, s'lf n'eft point. menacé de PHydropifie venteufe. Pour le traitement, je n'en vois point. d'autre,. après. ayoir ufé les généraux que 1'on confeille ordinairement pour la Hernie Venteufe , que d'ouvrir la tumeur avec un Biftouri comme dans 1'opération de VBydrocïle. & , quand on a mis les ' O) Tels font les Cataptasmes fortifians Si carminatifs , les Foinentations faites avec Ie vin rougedans le quel on fait bouillir des feuillis de rofes, du Qurniii & diftcrentes plantes Aromatiqucs. Mais je n'ai. aucune. confiance en ces remédes. IÉ  i::7 vents en lïberté & qu'on eftaffurcqueleTesticuie n'ett poinc endomagé, de fermer la plaie & cicatrifer. Cette Méthode eft préférabie ala ponélión qui n'eft qu'un moyen palliatif & peu fur, fi les vents font enfcrmés dans la Tunique Vaginale. Le CIRCOCELE eft un Anevrkme-Vrai de 1'Artère Sparmatiquc. II paroit , par la recherche que j'ai faite dans plufieurs Auteurs, que cette maladie n'a point encore etc bien définie, ccqui vient du peu de fois qu'elle fe prefente dans la pratique , du peu d'attention qu'on y donne, par 1'impofübilité oü 1'on fait étre de güérirlesengorgemens des Vaiffeaux Spermatiques, & paree qu'on le confond avec le Varicocèle & le Lymphatocsli. M. Zachark Vogel, Médecin de Lubec (a) & quelques autres 1'ont bien deiïni un em- f» In Act : Nüv : Accti. nat. citdoforum. T- 1I£. p. 117. F 4  128 barras de fang dans les Vaiffeaux du Cordon, Spermatïque ; mais je cröis être le feul qui ait dit que c'étoit un Anevrismc & fans doute je 1'ignorerois encore fi je n'avois eu occafion de le remarquer k 1'ouverture d'un Cadavre. J'ai vu quatre fois eet accident. II prefente dans un endroit de la longeur du cordon une Tumeur Sphérique de la grosfeur d'une noix moienne , ni molie ni dure (F), le refte du cordon eft variqueux, car les Varices & le Lymphatocèle „font des caufes du.Circccèle. J'avois fenti un légêr batement (c), maïs je ne 1'avois point affez reflechi pour foupcoimcr un Ansyrisme. (O Elle ("n'eft point extrémement mollete, parceque. la gaine des Vaiffeaux Spermatiques a 1'artère forme une doublé enveloppe qui la comprimé plus ou moins. (<0 II peut exifter- auffi' des Anevrismes ftns pulfation. D'ailleurs elle diminue a mcfurc que la tumeur grosfit. Mais, quand elle exilte , eft-il toujours bicn poffihle de. la fentir a travers les tégumens, 1'envelope du.cordon & fon tiffu cellulaire ?  12Q Je fus appellé , il y a environ fix mois , pour un malade qui mourut de moit fubite tandis qu'on me cherchoit. Durant fa vie il m'avoit confulté pour un Circocè.'e & un engorgement du Tefticule droit. Jedemandai la permiflion d'ouvrir le Scrotum, ceque les Parents m'accordérent avec beaucoup d'honneteté. Je trouvai les cloifons de la Tunique-Vaginale remplks d'une limphe epaiffe & grumeleufe, affez femblable au Sperma Ceti, la mcmbrane cellulaire de la prolongation du Péritoine , etoit egalement engorgce. Les Tuniques des Veincs étoient variqueufes, plus epaisfes que dans 1'état de nature, celles de PArtère formoient une poche k 1'endroit du Circocèle & leurs parois étoient confidérablement aciincies. On congoit aifément comment fe forme eet anévnsme, quand on fe fouvienc que PArtère fait des Zigzags dans les mailiesdes Veines Spermatiques. Si ces Veines font variqueufes, fi le Tiffu Cellulaire eft engorgé , les Canaux Artériels feront etranglés dans leurs courbures & la circulaF 5  <*ion s'y fera avec peine. Ainfi' le fang s'amafferapar la force qu'il regoit du cceür dans rintérvalle d'une etranglure , il forcera & dilatera les Tuniques de fes tuyaux , les amincira en les dilatant, leur oteraMeur reffort en les aminciffant &: 1'enveloppe commune des Vaisfeaux Spermatiques cédant k la même impulfion, il fe formera, par fucceffion, une poche affez confidérable pour former un Circocè/e. Par la pofition de 1'anevrisme, ,on voit qu'il eft impofüble d'y faire de compreffion '& qu'on doit mettre le Circocéle: au nombre des anevrismes vrais internes. Je crois qu'il n'y en a jamais eu de cette espèce qui fe foit rompu , paree que 1'enveloppe du cordon le préferve & le garantit. Cependant un fembbblc anevrisme pourroit rompre par une forte preffion ,. par un effort violent , un coup de pié' ou tout autre accident. II s'enfuivroit inccffamment de cette rupture un Anéwhmz faux & un Hamatocè/e ; c'eft-kdixs qtfïl fe feroit un epanchement. de'fang;  I» dans le propre corps du Tefticule , dans la Tunique vaginaie & la capacité du Scrotum , même dans celle du Bas - vcntre. Le danger feroit biencó: annoncé par 1'engorgement des parties & 1'infiammation. II eft certain que fi 1'on tardoit a'ors a faire 1'opération, il deviendroit difncile de fauver la vie au malade. La Caftration eft nécesficée. Onouvre le Scrotum, comme nousï'avons dit plus baat, on fait fortir tout le fang epanclié , on coupe le cordon au dellus de 1'anevrisme & 1'on fait la foultraétion du Tefticule. Le VARTCOCELE eft aux Veinesceqycle Circocèlc eft a 1' Artère. II occupe les Veines 'Spermatiques, celles du Dartos, ou ferpence fur le Scrotum. Le Varicocèle eft rarcment priraitif, furtout s'il provient de caufe vénérienne. II eft une fuite dü Spermatocèle ou du Lymphatocèle, il peut exifter avec le Circocèle. Si le calibre des Yeines fe trouve refierré par F 6  132 quelque engorgementou obftruction, lefang reprendra d'autant plus difficilement fa route vers le cceur qu'il n'a,dans ces parties,pour furmonter la forame des forces etrangères,que celles qu'il tire des tuniques de fes propres tuyaux. II eft dépourvu de 1'impulfion du fangartériel qui fe trouve auffi diminuée, de la réaftion des membranes & de 1'aetiondes muscles. Ainfi, féjournant dans fes couloirs, il en diftendra les parois &, par la diiatation, formera des varices. II eft difficile de diftinguer le Farkodh desVeines Spsrmatiques du Lymphatscèle-Baïtir(i,]e erois même qu'ils font prcsque toujours compliqués quand la maladie viellit. Ainfi la connoiffance en importe fort peu. Q and lesVeines Spermatiques font variqueufes, il eft impoffible de les rendre en leur état naturel. Ceia eft aifement conga de qui connoit le LtfwSpermatique. Quand ce font celles du Dartosqui forment 1'engorgement, il eft presque impofiiblede leur rendre le ton. Quand ce font celles du Scroutm, celaeft bien difficile, mais il eft plutót permis de Fefpèrer.  133 Les Sangfues font ceque je fais de mieux pour dégorger les vaiffeaux. On empêche enfuit» le féjour du fang, par le Vin Aftringent dont je vais donner la formule. - II rend le ton, favorife la circulation. En revenant a ce fecours auffi fouvent qu'il ett nécesfaire , on obtient guérifon , s'il n'exifte point de caule éloignée qu'on ne puiffe détruire. Vinum Aflringens. ip Radic: TormentiUne, §ij Flor: Planiaginis & Centinod/i, ana, manip. ij Balaujiiorum, Rofarum Ruhrarum & Seminwn Sumac contuforum , ana, manip. j Coque in Fini Qjtantit. Suf. ad lil. iv. Ju Colawd dijjblve AluminU. jij F?  VII. O. BSER.VATIONS Sur la Strangurie Habituele ou la Difficuliê d,uriner. J'ai traité Partiele de la Strangurie dans mon Mèmoire Clinique d'une manière fatisfaifante & je ne vois rien a ajouter que quelques remarques iégères. J'obferverai que cette maladie eft plus rare en Hollana'e qu'elle ne 1'eit a Paris & que plus on approche des cercles Polaires, plus on en eft tourmenté. Comment accorder une contradictiön qui paroit li revoltante? & celui qui Pavance, fans le prouver, ne feriible-t-il point de ces trigauds Qui fouflent h lu fois & lefroid & leChaudf Quand la chaleur de VAtmosphère augmentelcs fouffrances, on eft foulagé par tout ce qui rafraichit. Quand la lailon froide eft  contraire, on trouve dans fa chalcur une dimmutiona fes doulcurs. D'oü vient eit-il des malades aux quels la chaleureft contraire ?■ d'oü vient en ctt-H que fe trouvent mal du froid? expliquons-le & le phénoméne fe trouvera au niveau des chofes fort ordinaires. On fait que nous avons dit que la Strangurie Habituele provient de fixcaufes, 1 des Camojïtés,idcsBridesouCircatrices, 3 desUlcères fongeux4 de VExpanfien des célules du. tiffu cellulaire, 5 de VOblitèration de Purst/v, 6 du Schirre de la Profiate ou du Ferumontanum. II ert encore unefeptièmecaufo que nous avons obfcrvée depuis, c'eft le racorniffiment de ia. Vejjie. Si ce font des Carnofités qui gêhent le paffagc de l'urine & caufent la Strangurie; femb:ables aux excroiifances qui prennent racine fur le Balanus, elles feront plusou moins fpongieulcs, plus ou moins humides, rarcment Coronciileufes, c'est-a-dire féches & dures (a). Quand le froid fe VAmosphl» t» II en efl fait mentio'n dc cette efpèce dans !c Zol diacus de Nitolas de BUgny edition de 1Ö80. paj. 6a  I3<5 re diminuera la diaftole en concentrant le fang & la chaleur, les vaiffeaux qui rendent , le fang au tiffu fpongieux de Vurêtre en recevront beaucoup moins; d'oü les Carnofités s'affaifferont & donneront aux urines un paffage plus libre. Ainfi 1'été ou les Pays chauds conviendront peu a ceux qui auront des Carnofités. L'état de 1''Atmosphère, la différence des lieux, ne peuvent infiuer fur les Caroncules. Si ce font des Brides ou des Cicatrices venues a la fuite d'ufcères vénériens dans 1'urêtre, la chaleur les affouplira & le froid leur fera contraire, en roidiffant les fibres calleufes. Ainfi Phiver & les pays froids rendront aux malades qui ont des Callojïtés leur état plus infuportable. Quand des Ulcères fongeux occafionnent la Strangurie, la chaleur augmentera la difficulté d'uriner pour la raifon que je viens de donner en parlant des carnofités. Obf. 7. dans le Midichiifche und Ctiirurgifcki Vahrnehmungen de M. Muzell. 8° 1754- par M. J. Schmiddar.s les Ephéme'rides des Curieus de laNatuie «3, 1677. Obf. 92. pag. 15a.  SÊfÊST 137' Ainfi, quand le tiffu cellulaire forme, par expanfion , des poches dans 1'urêtre,.qui mterceptent le . cours des urines; il eft clair, que, fi le fang fe retire de.ces poches mernbraneufes, 1'embarras s'affaifferaen raifon de la lenteur de-fon cours & de fon éloignement. ]3onc, la Chaleur del'Atmosphère incommodera les malades par 1'affluance du fang dans toutes les extrémités: Mais l'óblitcïation qui provient du deffechement des glandes & de l'urèrre fera augmentée par le. froid qui referre & racourcit les fibres. Les faifons & les cümats n'auront point ou très-peu d'influence fur les malades dont les Propriet ou le Verumontanum font endurcis au point du Sclnrre, fur ceux qui ont la veffie deffechée & retrécie - (yj Cc.u ftpttëiue caufc 0 t» Strangurie provient des injedions afïrinicnttrs Hrflifi&tóment admimfüécs & qu'on a mal adroitewem faites jusque dans la Ve§e. Alors la Capacité de ce Vifcere ctant diminuée, il ne peut plus contenir autant de liquide que dans 1'état naturel & le malade eft obligé de le vuider autant de fou qu'il fe remplit. La fréquence-du befoin eft en raifon du racorniffement.-  23B =Ë^=' C'eft ainfi qu'avec un peu de connoiffance 'ëe la nature & de 1'efpèce des chofes, on eclipfe ie merveilleux que les ignorans fe plaifent toujours k faifir & qu'ils fecouent fur tout ee qui les environne. 11 peut tirer un Théologien d'embarras; mais il eft bien dan-' gereux qu'un Médecin s'en laifie aveugler. II pourra réfigner fes malades; mais il lesperdra , fi le hazard n'entreprend de les fauver, C'eft par 1'étude de la nature que 1'on par-vient k connokre fon inrluence fur les corps qui lui font foumis. C'eft par elle que 1'on rend compte de tant d'inverfions apparentes que les favantes mains de cette ouvriere lublime n'ont jamais dispofées. C'eft par el- On d»it foupconncr cette caufe de la Strangurie , quand l'urine coule aplain canal, quand elle forme encore un peu t'arcenfortant, quandelleeft crue , quand on refi'ent de la douleur en urtnant vers le col de la Veffie & aucune dans 1'éjaculation. La douleur que 1'on éprouve en urtnant, eft cauféepar les nerfs du col cle la Veffie, qui eft toujours plus ou moins enflamroé & fouvent gami de petits ulcères. A 1'ouverture des cadavres, je 1'ai trouve fchirreu.v,. avec üesilydtttites, ainfi que la membrane interne de ce vifcere.  le que la Médecine devient utile & celle de raifonner (a) pour voir & apprend're. Quand on fait, on juge les rapports des climats aux Maladies, des ciimaxs aux médicamens Sc de ceux-ci aux Malades & aux Maladies. Une maladie peut porter le même nom dans tous-les pays, mais certainement elle n'eft point ex^dtement la mème dans touslespays.EllediiTère en raifon de la place que le malade occupe fur le globe. En Trance r en Italië, la vitefiede la circulation fait dans prcsquetoutes les maladiescraindre que le fang ne dominè. A peine connoisfons-nous ici les maladies inrlammatoires. Jusques dans les moin- ■ dres afièttions, on voit que le fang tranquille eft plus porté a la diffolution qu'a 1'efferves- cence. . • u •. La lenteur de la Diaftole de la Syftole du coeur & des artéres ne laifle promener dans les extrérmtés qu'un fang pefant; & d'oü vient que la Straiigufie eft, ua 00 MorU non cloqutntid fed remédüt cmat.tur a dit g£LiE, Prff- P.- 10'  14° ==$fe=g le plus fouvent produite par 1'obliténitiorï du canal urinaire (£). Les Charlatans qui'ne raifonnent point & furtout ceux qui ont des bougies a vendre ont entendu dire qüe les Anciens bruloient les Carnofités avec des Bfcarotiques &, fans favoir, fi les Carnofités ne font point auffi communes que les Anciens le croioient, qu'elles font encore plus rare ici que partout ailleurs, fi même il y en exifte; ils fourrent dans VUrêtre des bougies corrofives qu'ils décorent du beau nom de fondnntes & font des ravages irréparablcs. Les emplatres aux quels on joint les corrofifs ne font qu'endurcir les Caroncules & les emplatres quelsqu'ils foicnt ne font qu'augmcnter le retreciffement qui provient toujours d'une rigidité de la fibre. (J) 11 eft ordinaire aux ;Hollandois de garder longtems une Stnorrhée. Le virus dcfiéche la membrane de 1'urêtre par ion acreté, & 1'effluxion immoderée des fucs cxtdnue les Glandes, 11 n'eft point rare encore que l'oblitération de 1'urêtre foit due aux rémedes aftringents, aux injeftions mal admjniltrées, comme ou le_verra plus bas.  I.4Ï 'II faut recherclier la caufc de cette rigidi-, té dans la manière commune de guérir ici les Gonorrkées. Ou donne tout bonnement des Pilt/les Mercurielles & du Baume de Cepahu ou de VEjfencg de Tèrébènthine ou de la Teinture de SuccinTerebenthinée ou mêlee a VEfpritde Vitriol dulcifié. Si la Gonorrhée réfifte a ce traitement, ou fait ufer d'une injeclion tfEmAlumineufe ou de Vitriol, ou même de Sublimé-Corroflf,qu'on injecte d'un trait & kpleine force dans 1'urêtre, dans laVeffie,.audela,fii'on pouvoit. L'écoulement eft - il encore rébelle, on fait jouer les grands refforts, XesDécoSliotis Sudorifiques, la diifolution de Ré/ine de Gayac dans le Gènievre & le Sitblimé - Corrojif. Enfin fi l'écoulement tarit, on crie yictoire-, s'il fe mutine, c'eft alors uneFoiblesfe de -Nature, une Perte de Semence. (een Zaad-Vloed.') Eft-i! etonnant, après tant d'abfurdités, que les Glandes & la Proflati foient defféchées, que le Verumontamtm foit fchirreux, que la Veffie fe racorniffe, que fon Spincter perdre fon refldrt , qu'il furvienne des  ■142 r^ïïs incontinences d'urine (0), que tous les fucs lubréfinnts foient-k fee, que les fibres fe racourcitfent ? Aufll vois-jc ici beaucoup de perfönnes rurgiens refufer opiniatrement de faire une faignée otdonnée par le Médecin,. &. le Médecin, dans 1'impuiffance de la faire ,. (ZO ou 1'esclave du préjugé doftoral , recourir aux loix qui ne le dcffendoienc point, perdre. fes malades, les voir mourir, en fupporter encore la faute pour le malheur de les avoir vus.. (<0 Autre fois , ils 'ent eu a Paris Ia même tentatiou : mais un Arrêt du Parlement les remkaleuï place & leur deffendit da. pouvoir fe charger de la conduite des malades.. Ci~) II y a un dérai-fiécle que les ;Médecins fatisfaits de la Théorie de la Chirurgie , fe refufoiens öpiniatrement a la pratiquer. lis revienneat de cette trreur. G3  Un Médecin s'etoit etabli dans un Bourg eu deux Chirurgiens tenoient toute la pratique , ils le virent avec ;cbagrin & refolurent de le faire déguerpir. II favoit la Chirurgie mais il ne 1'avoit jamais pratiquée &, il'appeloit bonnement les Chirurgiens quand il s'agiflbit de- faigner, d'appliquer les Vefficatoires , de les panfer. Ceux - ci pretextoient des abffcuces , ne fe rcndoient chez les Malades que vingt quatre beures aprös 1'appel du Médecin, au tems oü ils [avoient qu'ils ne Ie trouveioient point. Ils faifoient la faignée fi elle etoit devenue contre indiquée, rëfufoierit de la faire fi elle etoit, encore falutaire. Ils'disputoient efirontemcnt avec le Médecin quand ils le rencontroient, fur une fcience qu'il ne foupconnoic-nt pas, mais toujours avec fuccès devant des gens fncapa'blei de réconnoitre 1'ignorance & Ia niauvaife foi & qui veioient deux hommes contre un deux hommes qu'ils avoient vu naiire , dont ils connoifibicn la familie , deux hommes Jeurs egaux cequi n'eft pas de petite importance. Enfin ces honnêtes gens faifoient toujours fi bien que la plupart des malades du Médecin périfibient. Fatiqué , révolté , le cceur flétrï par tak d'horreurs , il leur laifla le champ libre , c'eft oü ils 1'attandoient. L'ame n'eft - elle point navrée , ne faigne -1 - elle point en voiant ceux qui ont juré de fécourir les hommes , les aflaffiner avec ce fang froid baibaie , parcequ'ils font furs de 1'impunité ? Ne ftroiton pas tenté de maudlre cent fois la Médecine, puisque les maladies feroient moins deftructrices, fi 1'on ne reflechifibit qu'il fe-  359 reit injurte dc s'abftcnir d'une cliofc 'utile paree qu'on en peut abufer? II eft bien malheureux que le vain orgcuil des Médecins alt inventé , dans des Ecolcs oifeufes , Ca) des Maladies 'nobles & des Maladies viles ; qu'ils aient diftingué dans leur art des Branches digncs d'eux & d'autrcs au deffous de leur 'pratique & de leur attention. Qu'eiuTent - ils repondu k celui qui leur eut demandé la partie de leur corps qu'ils mépri"foient, ou regardoient inutile & dédaigneroient de foigner ? Ce préjugé qui ne put naitre que dans des tems barbares fatisfit d'abord leur ambition en leur donnant des inférieurs , mais il prépara des rivaux h leurs desceiadans.& 1'aviliflcincnt de 1'Art. Euifentils ofé croire qu'il viendroit un tems & qu'il fe trouveroit des lieux CO oü il i'eroit élévé un mur entre la Médecine , la Chirurgie & la Pliarmacie , oü des mix affigncroient leurs fonctions respectives & prononccroient des amendes contre le Médecin qui ofe- Cfl) A ConPantinople, la Médecine n'a point encore fouffert ce déchirement. Le malade recoit de la même main tous les foins dont il a befoin. Voyez U-s Lettres Juives du Marquis d'argens. Lettre 50. T. II. CO Dans les différentes Provinccs de la République, le Médecin ne peut exercer la Chirurgie s'il n'eft recu Chirurgien. Le Profefleur d'Anatomie qui préSde a 1'cxainen des Eléves doit êtr« ïlüdecin - Chirurgien par une fuite du préjugé, celui qui ré unit  100 roit etnpiéter fur 1'une des deux autres branches («■)* Les Médecins modernes voudroient revenir conrre les anciens préjugés ; mais 1'empreinte en eft innéfacable & Ia fcience médicinale fe discré'dite tous les jours. II eft beaucoup de perfönnes intimement perfuadées que Ia Médecine eft abfblument inutile , que Ie' Médecin n'eft confulté que pour la forme & par une habitude que Ton respeéte pour fonancienneté, que la Chirurgie pourroit feule fuffire aux hommes. II faudra bien des années , bien de Ia perféverance de Ta part des Médecins , bien de Ia fcience & des fuccès pour qu'ils reprennent Ia place qu'ils les deux titres ne doit point espérer d'étre confulté par Ie même individu comme Médecin & chirurgien. Qui le voit comme Chirurgien, appelte un autre Médecin. Qui- Ie vak comme Médecin , fe fait panfer par un autre Chirurgien. On se fauroit ici fe perfuader qu'un même homme puifle tant favoir. Les Préjugés que le peuple s'eft fait fur Ia Médecine lui viennent des Médecins il n'a fait que les groffir. L'esprit & les intéréts font venus a changer , on voudroit difluader Ie peupie, mais les ïacines des l'erreur ne s'anachent que tres - Ientement & avec beaucoup de difficulté'. 00 A Rotterdam , les Médecins prescrivent cV prfpai-ent les Médicamens & Tes Apothicsires font peu de chofes s'ils ne fourniffent quelque Médecin. Cet ufage  doivent. eccupcr. Mais c'eft envain qu'ils y prétendront fi le public ne trouve point en eux des hommes qui puiflènt le foulager dans tous fes befoins , fur' toutes les parties de fon Corps. Qu'ils exercent avec dignité , non "avec cette dignité fcholaftique qui fait lc pédant , mais avec la dfgofcé do foi-mêmc , qu'elle les fuïve dans toutes les opérations, & leur mahr ne fera point avilie , 1'humanité leur en repond. Mais .n'eft - il point honteux qu'un Médecin ne puifie fe dire. Chirurgien s'ir n'eft recu dans im Collége de' Chirurgie ? N'eft-il pas abfurdc que le Médecin qui, dans les Univerfités, a appris de la bouche Jes Médecins la Chirurgie & la Matière Médicale & toutes leurs opérations , qui a fubi des examens 1b Scalpel ii la maiir & d'autres fur les fourncaux de ]a Chymie Phannaceutique , qui 's'eft' rempli de 1'univcr- eft venu depuis que les Médecins en Corps fe rendirent devant lts Bpurgucmattres pour fe plaindfö de la mauvaife qualité des Drogues qui fe trouvoient dans les Böu-" tiques des Apothicaires & du préjudice que leur Réputation & les Malades en fouffroient. 11 eft vrai que les Infpedjteurs des Colléges de Médecine font, cfcaque année , la vifite des Iioutiques : mais on fait que ces vifitcsne font que de pur apparat.' Le tems en eft fixé & elles font toujours prévues» On préfc'nte aux Vifiteurs quelques médicamens choifis qu'ils avoient vu 1'année préetdente & qu'on leurremontreral'année fuivante. Enfin les Vifites fe terminent par des complimens & fouvent par un Repas, tel qu'il fe pratique a Pari.  161 falité de 1'Art, qui a recu le droit d'ètre le juge de ceux qui vculent s'adonner aux branches ipférieurcs , H'ait pas celui de les exercer O», ou driivé déscendre k Te faite juger par fes jufticiab'es? On concott aiféuient que qui peut moins, ne peut plus. C'eft le cas des Chirurgiens & des Apothicaires ; mais il implique de penfer que qui peut plus, ne ptiife pas moins. Les Chirurgiens de Paris ont longtems disputé contre les Médecins , les ont furieufement humiliés ; mais il ne leur a jamais pafl'é par la tête d'interdire la Chirur- ( a ) Pourquoi deffend - on aux Chirurgiens & aux Apothicaires de faire la Médecine & d'tmpiétcr fur leurs fon&ions respecrives ? C'eft que le Chirurgien & l'Apothicaire font fenfés n'être inftruits que de la Branche qu'ils veulent pratiquer & qu'ils ne font obligés de faire preuve de favoir que fur cette feulc partie de la Phyfique. Mais le Médecin qui a tout appris, qui a fait preuves fur toutes les Parties de 1'Art & furchacune en particulier , peut-il êtrè empêché de pratiquer ce qu'il sait faire , ce dont on 1'a jugé capable ? C'eft comme qui voudroit empêcher le Chirurgien qui fait toute la Chirurgie , qui a fubi des examens fur toutes fes parties, d'opércr fur les yeux , d'arracher des dents , de placcr des bandages. Cela arrivé cependant oü les Médecins ne peuvent exercer la Chi- " nirgie. Un Chirurgien ne fauroit pratiquer les Accou-; cheraens s'il n'eft recu ex profefo Accoucheur & examiné particulièrement fur cette .partie de la Chirurgie. " ...  i63 gïe aux Médecins. Ils ont eu un moyen plus fur &plus fort que toutes les ordonnances pour les en exclure, ce font les Connoiflances fuperieures qu'ils ont acquüés. II eft des ufages qui convenuient fans doute pour les tems oü ils ont été etablis , mais qui , n'aiant plus aucun rapport avec les néccfutés aciuelles, nous feroient croire que ros plres étoient déraifonnables. L'oubli , la de^iétude oü la raifon les met, les laisfent fubfiitcr; mais li, ce qui fait leur bbjet venoit en diseufTiou , les juges dclairés , en rapprochant 1'esptit du Légiflateur des ciiconftanccs & des tems oü ils devroient prononcer, ne fe rendroient point au vceu de eens qui font intdrefl'üs a dtüendre 1'abus.  IX. OBSER V A T I O N. Sur une Paralyfie - Vénérienne & Sur ie nombre des Maladies que Ie VirusVentrien feut occafwnner. u n homme de trente quatre ans, d'une conftitution maigre , avoit eu une Gonorrhée Virulente qui fut arrêtée par desAstringens dans les premiers jours qu'elle commencoit a couler. Six mois fe pafferent fans que fa' fanté parut altérée : mais, un jour, fans caufe apparente , il tomba , immédiatement après le repas en Hémiplégie. Elle etoit incomplette 8e il ne perdit que le Mouvement, qu'il retrouva après 1'ufage des Médicamens ordinaires, qui lui furent adminiftrés fur le champ. II s'appercut alors que fa Gonorrhée etoit revenue. II la porta chez un Chirur-  -g^fe -3-65 gien qui, a i'iside de quelques pilu'es , la répercuta & la crue guérie. Un mois après la prétendue guérifon , PHémip/égie revint. En trois jours de tems, il en fut quitte encore & l'écoulement reparüt. II retourne en informer le même Chirurgien qui lui redonne des pilules &le guérit, afamanière, une feconde fois. Quinze jours après, même accident, même Gonorrhée. Le Malade va trouver un autre Chirurgien. 11 ne foupgonnoit point que le retour de fon ecoulement fut la guérifon de fa Paralyfie. Même traitement , même effet, encore VHémïpIegie , encore la Gonorrhée. Toujours changeant de guériffeur, il eprouva cette alternative huit -fois de fuite & , ehaque fois., la Paralyfie devenoit plus facheufe. La langue reftoit plus ou moins embaraflee. L'ceil du cóté .affedté s'affoibliflbit. Enfin un de fes amis lui perfuada de me confulter. C'eft dans eet état qu'il vint me trouver. Après 1'avoir interrogé , je diftinguai clairement que 1'intermittence de la Gonor-  l66 rhée & de la Paralyfie etoit le figr.e certsia d'une Vèrole confirmée. Traitement. padminiftrai i alternativement les bains & les fricbions k la dofe d'une drachme d'onguent Mercuriel fait au doublé. Je ne jugeai point k propos de faire faliver le malade, paree qu'il avoit la fibre féche & tendue , parceque fon fang fe portoit k 1'incandescence , parceque, le (lége de la Paralyfie etant dans les Nerfs , il eut été dangereux de leur donner de trop fortes vibraxions. . La Paralyfie , il eft vrai, etoit Sympto* ïïiatique & provenoit de la translation de 1'Humeur Gonorrhoïque qui, par le réfouJement, obftruoit les principes des Nerfs ou quelques vaiffeaux lymphatiques & fanguins qui,venant k lescomprimer,interceptoient la circulation de leur fluide. Mais clle n'etoit pas moins une maladie parti-  i67 culiere , diftindïe de la Vèroh & qu'il falloic éombattfe par les remédes qui lui font proprcs. Cette remarque eft effentielle k faire, parcequ'il eft des ignorans qui, aiant entendudireque la Vérole prend le masqué de diflerentes maladies, partent de lk pour voir ce mal dans toutes les maladies & pour trafter indiftin&ement toutes les maladies avec leurs pilules. II ne font aucune diftinction entre les fignes 0\ Démonftratifs, Pathognomoniques, Commémoratifs, Univoques & Equivoques. La Paralyfie dont-il s'agit ici etoit Symplomaüque ou Secondaire paree qu'elle etoit f (a) Pour étre parfaiteMent entendu , il faut donner fon Dictionnairc. Ainfi on appelle Signes Paihognomuniques ceux qui font proprcs k la maladie. Une Gonorrhée - Virulente , des Cliancres , des Poulains font des Signes Patliognomoniques de la Vérole. lis fout aulfi Dcmonjlraiifs 'paree qu'ils prouvent que le malade cifc attaqué de ce Mal. On appelie, en géuéral , Démonjlrntifs tous ceux qui fervent a le faire reconuoltre. Les signes ^Commémoratifs font ■  furvenue k la fuite de la Gonorrhée, Éile etoit unSigne Démonftranf- Equivoque qui dévenoit Umvoque pour être joint a un figne Gomménwratif grave., fa voir la Gonorrhée Intermittente qui la précédoit. Mai& 1i elle eut été EJJintisth ou Primitive, c'eft - k - dire fi le Malade en eut été attaqué avant que d'avoir eu une Gonorrhée , je ne l'aurois poinujugée Vérolique & certainement le Mercure n'eut jamais contribué a ia guériion. Ainfi quand une Maladie quelconque eft caufée par le Virus Vénérien , il faut enlever la caufe & traiter en même tems la Maladie Symptomatique par les remédes ceux qui ont prëcédë une affection quelconque , qui font foupconner la préfrnce du Virat , & fans lesquels , on ne pourroit la fuppofer. Par exemple Ia Gonorrhée Virulente qui a précédé la Paralyfie «!ft le Signe Commëmoratif qui reud cette Maladie un Symptöme Bëmoofottif. pour les Signes Vuivoques , "il n'y en a point fans l'avcu du malade 8u -s'ils ne font -plufieurs en nombre ; car -tout Symptbme ifolé eft: équivoque , fi le malade ne le confirme pas. fcyez mon Mémoirt CUtiique, Pa£. Ï4'  qui lui font proprcs , afin de rétablir enüércnient les fonftions qui ont été blesfées. Car il arrivé fouvent que la maladie , non fculement ne céde point a la feulö adminiftrarion du Mercure ; mais encore qu'elle réfifte aux remédes particuliers, quoique la caufe qui 1'a produite foit entièreraent enlevée. Cette opiniatreté tienc a 1'organifation des parties qui fe trouvent detruites ou trop endomagées pour que Part puiffe jamais les remettre en leur premier état. Tout le tems du traitement, le Malade fit ufage de VApoféme fuivant dont il prenoit une verrée toutes les heures. Apozema. lf Guaiaci, Tol: £? Flor: GahnduU manip. j flor: ftcechados, manip: Coque in aqua q: f: ad lib: jj Adde Sacchari , gjj Fiat fecundum Artem. H  Eocrhaave recommandc dans la Paralyfie Pufage de la Coloquinte. -fe -la joignis aji Mercure, dans les Pilules fuivantes. Le malade en prenoit deux, foir<&matirt, S?ilula° Mercuru pracdp: per fe, 5** FulptcCohcyn-th: Gr ana x ■ O ad: Cancrorum:i 5v £yr: de Rheo comp: £ 1: T. ea A. F. es Pond. Gr : üij Te le purgeai autant de fois que fon état & les circonftances parurent Pexiger '& dans Pespaee de cinquante- cinq jours,, je le rétablis entiéremcnt & fans qu'il ait eu de rechute. * ij • Reflextent. Tam lat} palet mali (Venerei) nam* Smntam Symptomstum discrepantium fyndre-  'men compleblitur ,_ut non tam morbus unicus, quam morborum Was effe p'tdentur. L'influ* ence du Mal (Vénérien) prcnd une telle ctendue , il fe produit fous tant de Symptomes différens , qu'il femble être , plutót , -une ramas de toutes les maladies , qu'une maladie particulière , dit M. Astruc , Lib. IV. Cap. I. pag. 399. Et trois lignes plus haut . . . Qud (lue) non una aut altora corporis pars, naturalisve ceconomite functiones pauciores l gc.f«» „ runt fe Ghirurgici manum idmolientes". Les Medecins revenus aeux, s'élevèrent enluite contre cette prife dc policflion , comme on le peut vöir par les patojes de Conrad Gilini dans fon Opus. de Morhó Gallict 5> advertant, bi qui cenfidunt in iftis imperitis, ut Barbhonforibus , Sutoribus, ac Cerdonibus & ma„ ximè Viatoribus , qui noftrarum carnium fuut Carnifi„ ces". Mais ces Barbiers', ces Cordonniers, ces Cou reurs, ces Bourreaux avoient trop fait & les Médecin» point affez. H 3  i?4 gggs^g belle partie da la Médecine ont regu les malades. Mais ce n'eft encore qu'en Trance oü le voile des préjugés eft entièrement déchiré. Boerhaave n'a pas dédaigné, dans la chaire qu'il illuftra, de faire des lecons particulières & fuivies fur les maiadies-vénériennes , d'enrichir la preffe de fes cours, favans, & cependant les Médecins de ce Pays ne traitent point encore volontiers Paffection vénérienne. Ils craindroienc s'ils étoient trop connus pour celle-ci, que leur pratique n'en fouffrit de 1'altéfation* lis fe cachent, pour ainO dire, quand ils en traitent. Avant moi , un Médecin en traitoit beaucoup & avec fuccès, il etoit même , a proprement parler, le feul en vogue ; mais il etoit Juif & peu confulté en Médecine. Chirurgien en même tems que Médecin , fon adreffe & fon habileté, le tems, avoient vaincu la répugnance des Malades , & la néceffité le faifoit appeler dans les Maladies Chirurgicales. M, Rodrigez-,  ad Espagnol, eft mort il y a un peu plus d'un an. Les Médecins ecrivent ici trés-peu & • fi 1'on a quelques livres , on les doit, le plus fouvent, a des Profeffeurs. Auffi Ie Peuple a t-il la plus grande dévotion a ceux qui poffédent ce ticre & les regarde d'une espèce bien au deifus des Médecins ordinaires. Certainement il eft des Profeffeurs dont Ia réputation eft juftenient exaltée. Et les Univenïtés de ces Provinces en ont fourni un trés - grand nombre. On ne nomme qu'avec refpect & reconnoiffance les noms de Boek.ha.ave , de Ruysch , de DlEMERBROEK , de BlDLOO , de van DEK. Linden , d'AiaiNüs , de Gal'bius , de Burmann, de Camper, de Haan, de van Doeveren, &c. &c. &c. Mais cependant il eft des Médecins famés , qui, par une longue pratique honorée de fuccès ont plus de droits a la vénération publique que des Profeffeurs ordinaires, plus fcholiaftes que cliniques, qui perdent a differter le tems précieux de H4  370" 1'obfervation , qui , continuellement aigris par la dispute, contrarient jusqu'a la nature; que des jeunes gens qui commencent leur réputatiön. Baltus , van Forest , de Graaf , Lemmius , Swammekdam , "Vallus , van Dale, Kerckring (i) ne furen: point Profeffeurs. D'ailleurs il eft bien moins de Chaires que de Médeeins dignes de les remplir, & la Profeifion de foi qu'on exige des ProfïiTeurs qui doivent tous être de la Communion Reform mee, exclue des fujets dont le favoir & la réputatiön font perdues pour les Academies & le Public. C'eft ainfi que M. Hovius Fils d'un Père célébre , Pun de? premiers Praticiens de cette Ville, bien au deffus des Profeffeurs de quelque réputatiön , Pegal des grands Profeffeurs, ne (i) Natif d'Amferdam «erca la Médecine & mourut a Hamhour* , Réfident du Grand Duc de Toscane. II trouva le fecret d'ainmolir 1'Ambre jauue fans lui citer fa transparence , pour le faire fervir d'enyelope «ux cadavres que 1'on. veut conferver & garentir de corruptibilité.  177 peut jamais 1'être , paree qu'il eft attaché a la Communion de Rome. On tient fortement ici a fes anciennes idéés & c'eft eet attachement dont les Médecins craignent le contre-coup, s'iis s'avifoiènt de les contrarier. Ils n'ofent pas même faire afficher les Iivres dont ils font auteurs, moyen de débit auffi honnète qu'innoeent & dont les libraires en Frmce font un ufage utile & journalier. On voit a tous les coins des Rues de Paris ecrit en gros caradtères les noms d'An~ lams Petit , de Portal , de Macquer , de Jussieü , de Poissonnier , de Vicq- d' Azir , &c. &c. Qui annoncenc les Cours qu'ils doivent ouvrir ou le titre des Iivres dont ils fijne un préfent utile a 1'oumanité. Mais, ici, les Médecins fe croiroient deshonoré^ fi Pon hfoit ainfi leur nom en plein air. J'en ai apporté Pufage non toute'ois fans etonner beaucoup de monde & fcanda'.ifer mes Confrères. Cependant je viens -d'ètre imité par un as~ H5  ï78 S»s tre Médecin & les Libraires qui voient leur intérêt a faire connoitre leurs ouvrages, coramencent, a mon exemple , k en rependre les titres , par la voie des affiches. Ce n'eft point le feul préjugé que j'aie du vaincre. Mais nous devons k la vérité & k la juftification de nos Concitoyens adoptifs , de dire qu'ils ne réfiftent point aux preuves du favoir. Le préjugé fuit devant la fcience. Prudens, fenfés, juftes, ils ne croient point les hommes fur parole; mais ils s'y fient entièrement lorsqu'ils les connoiffent & favent leur capacité. Quand un Médecin a, dans ce Pays, une fois capté, par fes fuccès , la coniiance des habitans, il eft fur de la conferver & de la voir accroitre auffi longtems qu'il s'en ren« dra digne. La Mode ne peut rien fur la réputatiön des gens de mérite & la mode n'en exaltcra roint qui ne foient dignes de; Pêtre. On ne depend point du caprice de quelques Femmektes qui fe prennent de belle pafficn pour une perruque bien fri-  179 fee, pour une jambe bien tournée ou pour une main pocelée. Le mérite feul donne 1c ton & il ell rare que des yeux Hollandois prennent le change. Mais il faut avouer que je dois une partie de ma réputatiön a M. le Médecin van Zelde de Schoonhoven qui a pris foin de la rependre par la traduction élégante qu'il a bien voulu faire de mon Memoire CUn'tque. Dans la préface erudite & favante qui précéde fa traduction Hollandoile, il a expofé, d'une maniere energique T les inconvénicns qui refultent de livrer le-traitement des Maladies-Vénériennesadesmains inexpertes. II a noaimé les grands Médeeins qui n'ont pas dédaigné de s'en occuper , il cite , entre autres , Astruc , Boerhaave, van Swieten, 1'honneur de'' 1'ecole de Vïenne & qui réuniiïbit la confiance & 1'eftime de fa fouveraine. II recherche les caufes qui ont pu eloignerles Médecins du traitement de ces Maladies. Scroit-ce pour le mépris de ceux qui les mentent, qui gagnent un mal dont 1'hon* H 6  i8o nèteté & la prudence les euffent préfèrvé ? mais, repond-il, combien ces Perfönnes coupables ne font-elles pas de victimes innocentes aux quelles Phumanité doit des fecours ? & d'ailleurs ce mal eft-il la feule indispofition que les hommes fe procurent par leur faute & leur intempérance? Zal tiu immer daarom een Geneeskundige weigeren den zutken ( ziektens die de Menlchen door ongeregeldheden zig zelfs op den hals haaien) de noodige hulpe we te brengen? Waarom zal men dan ook langer afkeerig zyn , om den Venus-zieke Ly der en allen magsiyken byfland te doen? JVnarom zoude men dan ook decze nog langer aan derzelver ongelukkig noodlot overlaaten ? Voorreeden p. „ yij. „ Et le Médecin refufera-t-il de donner des fecours dans ces fortes de „ Maladies (que les hommes s'attirent „ par leur intempérance ) ? Pourquoi au- ra-t-il donc plus long tems de Paver3, Gon a fecourir des malades malheureux „ & fouffrants du mal-vénérien ? Pour„quoi,. les abandonneroit-:! plus iong'„ tems au malheur qui les pourfuit. w.?  Enfin fi je puis ajouter quelque chofe a tant de- raifons puiffantes , je demandrai a tout ledleur fenfé, en rentnurt dans le fens de M. AstrüC', s'il faut être Médecin pour traiter un mal qui peut occafionner & produit trés-fouvent des Fiévre3 Lentes & des Intermittentes, 1'Hydropifie, des Obllrudtions du Foye, de la Ra te, &c, la Jauniffe, des Diarrhées de toutes espèces , PAfieótion Hypochondriaqne & Hyftérique , la Phthifie, PEcthifie, 1'Hémoptyfie , la Vomique, la Dyspnée & 1'Orthopnée , des üouleurs de tète de difFerentesespèces telles que le Clou & la Migraine,. &c. 1'Epilipfie ,1'Apopléxie, le Vertige, des Convulfions,desFauiTes Couches fréquentes, en un mot toutes- les maladies que la Pathologie peut dénombrer? Doit-on être Chirurgien quand ce mal ouvre de ulcères fur toutes les parties du corps, forme des Dépots , creufe desFiftules, carie les os , produit des Exoftoies , des Hyperoftofes, POftéofarcofe ou le ramolliffement des os, des Tumeurs Schirreufes, Gommeufes, Carciaomateufcs , PO-  82Ï phthalmie, des Taches, des Puftules fur ls cornée, des Fiftules Lacrimales, même le Glaucóme, la Cataracte, 1'Hypopion , la "> Surdité, 1'ülcere des orèilles, 1'Ozéne ou 1'ulcère du nez; quand il repend fon horreur fur toute 1'habitude du corps ?  X. OBSERVATIONS. iS"»r les Fiévres Intermhtentes qui font complh quées avec le Mal- Vénèrien, ou qui fur viennent durant le traitement, C/ettc Obfervation eft particuliere a ce Pays ou, tout au plus, a ceux oü la ftevre eft, comme dans celui-ci, le tiran des habitans. II -n'eft perfonne qui ne payc lc tribut a !a Contagion, au moins une fois. II en eft qui gardent eet hóte incommode durant un & plufieurs luftres. Ainfi je n'entends point parler de la fiévre fécondaire ou fymptömatique qui, quelque fois, peut être un Signe Démonftratif de la Vérole: mais je paric de la fiévre eü'entielle, très-indépendante du Virus, que le Mercure exaïpère & qu'il faut détruire pour finir heureufement le traitement de la Maladie,-Vénérienne. » Le Mercure exaspère la fiévre par Paction  184 =@g=> qu'il communiqué au fang & aux humeurs. Les febrifuges ne conviennent poinc au traitement des Maladies Vénériennes parcequ'ils font tous de nature tonique' & que les Toniques font contraires k la réfolution des Congeftions. Ainfi 1'embarras oü fe trouve le Médecin peu exercé a voir cette complication & la mauvaife réuffite de fes remédes, devienc funeste au Malade, par le changement de Méthode, par le ramas des remédes que fon incertitude multiplie, d'oü réfulte la dégénérefcence de la fiévre qui prend un caractère de malignité &d'opiniatreté refractaire a la meilleure adminiftration. Sydenham a' fait cette rémarque avant moi. Mais fr la multiplicité des remédes eft dangereufe, ilne faut pas non plus lesbannir ds la pratique & s'en remettre entièrement k la nature. C'eft un extréme dans lequèl quelques Médecins ont donné,. ou par originalité , ou parcequ'ils pratiquoient dans des pays ou la qualité de l'air les raiTuroit contre les evénemens, pays ou la fiévre eft plutót une Dépuratiofi qu'une maladie. Ainfi  185' Lobb a comdamné toute efpèce de Médecine dans les fiévres. Ramazzini a blamélamultiplicité des Médicamens ,• maisquclquesuns ont abufé du nom de eet obfervateur célébre pour les profcrire indiftinctement. C'efl après s'être imbus de femblableg préjugés que j'ai vu des Médecins etrangers condamner irréfragablcment, ici, la méthode que nos meilleurs praticiens (i) s blanchisfous une longue fuite d'années, d'études & de fuccès, emploicnt dans le traitement des fiévres. II fe cabrent furtout contre 1'uiage familier que nous faifons du (O Amfierdam dans tous les tems a eu de grands Médecins. La grandeur & la richefle dela Ville les y attirent. Le nombre des niakdes les forme. Galenus-, Swammerdam , Ruysch , y ont - pratiqué , m. Tronchin que 1'humanité vient de perdrc y a exercé fa profeffion. Le favant m. Camper ne Fa quittée que pour prendre pofi'cHion d'une Chaire de Médecine a Harderwyk. Elle poffédc encore M. M. Fovtus , van Alpiien", Famars , de Gorter, Tro.'chel, Oosterdyk, Ottens, le ProfefleurBurmann, van der Vorm, le Profefleur Bonn ; van Rh in, & pluueu'rs autres dont la lifte *rop longue fcmblcroit faite par oftèntation &mife ideSfein de flatter des Perfönnages, au mérite des qucls je tte vcu'x que reudie hommage.  186 Quinquim pour abréger les fiévres detour.es les efpèces & dont ils n'ont point vu des fuccès auffi fuivis dans les pays oü ■1'effervescence du fang porte toujours a 1'état inflammatoire oü Pórgasme contrarie Peffet de cette ecorcö. Leur médecine délayante & raffraichiffante, leurs fels tombent en discrédit & la fiévre qu'ils ne peuvent couper conduifent leurs malades a 1'Hydropifie , a 1'Ictère , a toutes maladies qui naiffent de i'obftruction des vifcères. Je ne prétends point faire ici leur critique, j'ai donné dans cette prévention comme eux & c'eft Texpérience que j'en ai faite qui m'a convaincu de la vérite de la Sentence de Celse differunt pro naturd locorum genera medicina (r). La première année que je pratiquai la médecine en cette Ville, je tremblai de la quantité d'écorce du Perou que Pon y faifoit prendre & de la hardieffe avec laquelle on la donnoit, je vis quelques malades qui s'en trouvoient mal patcequ'on la leur avoit mal f CO Pr af. L. i. p. !•  sier 187 donnée ou qu'ils 1'avoient mal prife, je par vins k guérir heureufement certain nombre de perfönnes fans le fecours du fpecifique & je me crus fuflifamment autorifé k le blasphémer. J'écrivis une lettre. bien tournee oü j'en improuvois leftement 1'üfage & je félicitai, k part moi , le peuple de Hblfande dé ceque j'ctois venu k. tems pour réformer un abus. Je fus puni par oü j'avois pêché. A peine ma lettre étoit-elle imprimée~que je fus asfailli d'une fiéTrer tiercé vers la moitié de Pété, Je me traitai fuivanc ma méthode &c je n'y gagnai que la dégénérelcence de ma fiévre^ en doublé-tiercé, mes forces s'affaiffolent & je voiois que j'allois être viftime de mon opiniatreté Je fis prier m. le Médecin Capadosse de venir me vifiter, il le fit avec une cordialité que je n'oublierai jamais. II prit la peine de combattre mon opinion & prouva viclorieufement la fienne en m'enlevant la fiévre & me rendant la fanté. Mais elle avoit jetté de trop profondes racines dans les humeurs pour efpèrer d'en enlever la caufe avec une ou deux onces  de quinquina; J'en ar pris pendant plus de fix mois confécutivemenc la valeur de trois livrcs & pl us & j'ai encore apris, par moi-même, que la quahtité (a) ne peut jamais intéreflér aucun vifccre, quand il eft indiqué & prudemment adminiftré. Cette legon qui m'ouvröit les yeux fur mes erreurs me donna le plus vif regret d'avoir public un ouvrnge qui pourroit peutÉtre retenir quelques jeunes praticiens, enraciner les préjugés & détourner les malades qui n'ónt qu'une demie confiance ou qui font habitués i disputer avec ceux qui les traitent. J'ai recherché exactement tous les exemplaires qui fe trouvoient encore dans le commerce & je les ai retirés. C'eft ainQ que devroient en agir les auteurs de bonne foi qui ont eu le malheur d'égarer leurs lecteurs: OJ Cïuk qui donnent le quinquina en tremblant, ne réuiïiu'ent jamais. II eft des rémédes que 1'on doit crain«!re de donner &. ceux !!t ne doivent être admimftrés que rarement ou point du tout: mais on "ne doit point ufer de psrchnonie dans 1'adminiftration d'un réméde stile. Voici deux Apborismes , qu'il faut avoir pré lents i Les Purgatifs doivent être donnés refracld doft. 4 Les Spécifiquts doivent être donnés largd dojf.  Je ne parlerai que des trois fiérrss les plus communes, la Continue Simpk, Vlmimiiteth te tiercé & la Quarte, durant les quelies ou n'abondonne point le traitement de la Maladie Vénérienne. Nous ne manquons pas de fiévres putrides & malignes; mais comme, lorsqu'elle furviennent , tout reméde ceffant & toute autre maladie mife kl'écart, il ne faut prendre foin que de celle qui menace imminemment les jours du malade, il feroit inutile ici d'en prescrire le traitement qui nous jetteroit au delk des bornes dans lesquellcs nötre matière nous circonTcrit. La Fiévre Continue Simpk nommée Ephémère .par quelques uns, Syno'que non putride par les autres,n'eft ici a proprement parler nil'une ni 1'autre, car elle.fe borne rarement k vingt quatre heures,même k deux ou trois jours & Pon- reconnoit toujours dans fon caradtère plus au moins de dispofition k 1'alcalefcen* ce. Cependant ou doit diftinguer les Vernales de celles qui viennent en Automnc. Dansle Pj-intems, elles font ordinairement de courte  .100 r^n- duréc & n'ont point de fuites facheufes. L'on a rarement befoin de recourir a 1'ufage du quinquina. Mais quand le foleil eft entre au Signe de L'Ecréviffe, il eft affez difficile de les mettre a fin fans ce febrifuge & il eft très-commun de les voir dégénérer en Ojjartes rebelles. Lommius prétend que 1'invafion de cette fiévre n'eft précédée ni par le dégout, ni .par les au tres précurfeurs des fiévres de mauvais caracxère; mais je penche vers le fentiment d'HrppocRATE qui regardoit, comme presque imposfible, de les diftinguer a ce période. Elle commence par le friffon, mal de tê,te, péfanteur dans les membres, par un resfentiment de douleurs fourdes & vagues, par des naufées & maux de cceur. L'accès fe termine par la fueur & quelquefois par une grande aridité de la peau. Le redoublement fuit de -prés le declin & ne lailfe pas plus de deux ou trois heures d'intervalle. Les fymptömes n'ont point une entière Témiffion comme dans les fiévres intermittentes. L.es malades ont presque toujours  unc très-grandc foif & defirenr. des acides. Comme il n'eft guére poflible de reconnoicre le caractère de cccte fiévre le jour qu'elle s'annonce, il eft prudent de vuider les premières voies, furcout quand le malade fe plaint du mal de cceur. Ainfi,après 1'a..voir préparé durant un jour, avec une eau de Tamarins nitrée oudu Petit Lait nitré, on lui paffe VEmetique de la manière fuivante: Df Tartari Emetici^ gr. iv Aqtas Coctte, §iv Le malade en prend une cuillcrée k bouche de 7 en 7 minutes. Quand il eft presfé par 1'effêt du remede, il le favorife avec de 1'eau tiéde, & quand le cceur eft foulagé, il reprend 1'émétique comme aupa■ravant. Le lendemain ou le furlendemain au plutard, filafoibleffeexigecedelai, on donne la potion fuivante en deux verrees,, k une heure de diftance.  'Polio Pitrgans Of, 'Fiftula Alexandriné tontuft-^ ^{j Tamarinderum, 5j Sa!. Nitri, 9j Buüiant in aq. f. q. ad gvj Jn colaturd diffohe Manna , gij Syr. Berber. gj F. ex arte. Dès le leridemain on met k 1'ufage du reméde fuivant, que Van continue jusqu'au parfait rétabliffement. La crainte des rechutes ordinaires en cette ville, .me le fait toujours prolonger une quinznine de jours au delk de la disparition de la fiévre, avec attention d'éloigner ou de rapprocher les prifes fuivant la néceffité des cireonftances. Of Magnefta Angl. PJiei, ana, 9}j JSal. Mirabilis, g;v Mqu£ CoSxs §vj Mifce, On  =ae= I9J On en prend une taffe d'heure en heure. Cependant on doit quelquefois diminuer les dofes & eloigner les prifes , fi le malade eft trop purgé, cequi pourroit atterrer fes forces. Si la fiévre s'opiniètre, ou que le Médecin le juge néceffaire dès le commencement de la maladie, il ajoute a cette recette une once & demiede la meilleure Ecorca du Perou. Durant tout ce traitement, on n'interrompt 1'ufage des mercuriels que les jours de 1'émétique & de la purgation. La Fiévre Tiercé ou celle que 1'on a de deux jours 1'un, eft foumife au traitement de Ia continue. J'ai dcja dit qite les Vernales cedent aifez fouvent fans effort furtout quand la faifon eft belle; mais quand elles paffènc fix a fept paroximes fans qu'on appcrcoive de diminution, je donne le quinquina comme je viens de le dire. Je n'attends pas fi longtems fi les acces font de vingt a vingt quatre & trente henre & fi les frilfons font violens. II ne faut point -prendre 1'abondance des fueurs pour «ne dépuration utile qui faflc efpérer la f n I  194 « de ia fiévre, elles affoibliffent gratuitement le malade & 1'accès é& revienc ni moins fort, ni moins affidüment. Nous 1'avons dit plus haut, les fiévres ne font point, icis une' fimple cffervefcenee du fang qui tend a -une Dépuration, d'autant plus dangéreule a troubler qu'elle. devoit être fölutaire. L'cxpcttative au chevet du lit des malades eft auffi blamable que la précipitation fous un autre cicl. Dans les circonftances oü le malade peut prendre fans inconvénient le quinquina en c'fp^ce, j'ordonne la poudre fuivante. 0£ Pul». Cortids Pcrimani opt: $'] Mm Mifie F. Puh: N°? XVJ On en prend un paquet toutes les heu- res. Quand la fiévre a laché prifö °n nS prend plus que huit poudres par jour ; puis quatre ou fix , que 1'on continue^ fans inconvénient , autant de tems que 1'on prend du mercure. Car il eft ï - craindre que 1'ufage de ce minéral ou les  i95 ;purgations que 1'on eft indispenfablement obligé de placer a certaines intervalles, ne 'rappélent une fiévre qui, de fa nature, a grande propenfion a la récidivc. C'est en Automne que 1'on trouve leplus de Fiévres Quartes , c'eft -a-dire celles qui reviennent tous les trois jours. Ce font auffi celles-la que 1'on garde des années entiöres. Je crois cependant que cette tenacité ne vient que de la negligence de ceux que 1'on confulte dans les commencemens. II eft quelques Médecins trop confians en Sydenham qui, croiant avec lui, que 1'on ne peut chaffer cette fiévre en moins de fix mois , entretiennent les malades dans une fauffe fécurité & laiffent k la fiévre le tems de jetter dans les humeurs des racines profondes. Je ne dis point que pour eviter un extréme , on doive fe porter vers un autre & , qu'il faille brusquer ie traitement: mais je prétends qu'il eft toujours dangereux de la F% vieIlir> $$4 dans un Pays qui eft I 2  ï95 ur,e excepticn a tous lesautres. ]'aivu,principa;ement,des vieliards mourir decettefiévrc, pour s'en être trop remis k la nature dont on avoit mal fu mefurer les forcesOn doit commencer le traitement par les evacuans emétiques & laxatifs, xomme celui des fiévres précédentes. Et, quand on a laiffé paffer le nombre d'accès que 1'on croit fuftire au broyement des humeurs & k leur dépuraüon, on fait ulage de la Poudre fuivante que t'on peut regarder comme un port affuré. Puhis Fehrifug: *2£ Coriicis Feruvianirubri Ca), Cascarilla, ana, th Rad: Centiana alba püh: §U Martis rore pp. . gij Salis Centanrii Minoris & Tartari Shnplicis, ana, 9ij v' Mis: divid: in 24 partes aquales ad totidem chartas. Dn en prend un paquet toutes les beu* O) J'ai «marqué que le Quinquina rouge eft le plus efficace dans ,les Fiévres quartes.  ÏQ7 rès, la nuit exceptée, & 1'on répéte trois fois de fuite la même quantité. Mais fi la fiévre fe fait encore reiTentir , on en recommence 1'ufage,que 1'onprolonge, a-la dofe de 6a 8 pacquets par jour, auffi longtems que la fiévre s'opiniatre ou que i'on craint la recidive. On prend cette poudre dans du vin ou du thé & 1'on s'abftient d'eau pure dont, en cette Ville, la vapidité eft tres-dan. gereufe, de lait , de bierre, de choux , de navets, de féves, de poix fecs ou frais, de viandes & de poiffons falés , de fruits cruds & furtout de melon; de poiiTon frais &, particuiierement, d'une espèce de Merluns trés-gros & tris-beaux, mais excesfivement fievreux qu'on nomrie ici Schelvlfch. Le goüt naturel que les habitans ont pour le poiiTon rendent, fouvent, les foins & le favoir du Médecin infruétueux. II ne faut qu'en manger une fois pour rappeler une fiévre qui fembloit êcre ab-, folument guérie. Tous les Praticiens ont fait cette obfervation. I l  Ainfi , fi 1'on ne contrarie point, par quelque imprudence, 1'effet du febrifuge que nous venons de donner, je puis asfurer qu'il eft immanquable. L'année derrière j'ai furement gueri plus de deux eens fiévres quartes. C'eft avec le même fuccès & de la même manière que 1'on peut prendre la poudre fuivante : Dfi Cort. Peruv: Rabri, pute. ' gij Viir: Mart: Ui Solve cum f: q: aq: pur: £? evap: ad Jjccitatem. F. ex arte Puh: No. 16. Cette Poudre eft ce'TIe que M. Schütstal , Apothicaire renommé de cette Vilie diftribue avec beaucoup de fuccès. La formuie eft du Célébre M. Gauthr Forsten Versceur ,aujourd'huy Profefleur de Médecine & d'eCtiymie dans 1'Univerfitéde Gromngue & qui pratiquoit ci-devant en cette Ville.  e^»ae 199 Enfin, pour compléter ce que nous devbns diie fur Ia fiévre quarte, nous remarqüerons, contre la préfomption commune, qu'on peut en être attaqué plufieurs fois dans la vie & qu'elle n'eft point , ici, un brévet de vie pour ceux qui 1'ont eu. Mais un avis général qu'il ne faut point omettre, c'eft que, dans les tems oü les fiévres font epidémiqucs ou communes, les Médecins ne doivent point, fans une néceffité niarquée, agiter les humeurs par despurgationsindiscrétesqu'on dit de PrècauüonSc qui ne manquent guéres dedispofer a recevoirla fiévre. Ainfi , dans ces tems de contagion , j'ai foin de mettre dans le traitement antivénérien, le plus d'uniformité qu'il eft poffible & j'éloigne les purgatifs. I4  aoo XL REMARQUES T- R E S--U T I L E S. quelques Jndispoftions & AffèStions que les inexpérimeniés ont coutume de prendre pour des Symptomes Ventriens ,.tels font les Mauxde Gorge ,les Engorgemens Lyrnphar tiqucs, les maux des yeux , boutons qu'il eft inutile , j'i/ tPeft dangereux. d* traiter par le Mercure. ySans les livres fur les maladies vénériennes mis a la portée de tout le monde , ces Remarques feroient inutües; mais comme on ne les lit ordinairement qu'après avoir courru quelque danger, on y voit les objets a travers le microscope de 1*  201 crainte, on fait de fauffes comparaifons de ce qu'on lit avec ceque 1'on fent ou croit léntir, & le refultat de ces lecturcs eft, ou de faire une dangereufe appücation des remédes qu'ils indiquent , ou d'aller aux Charlatans qui ont acquis la licence d'entretenir 1'erreur. 1. Maux de Gorge. On lit dans des livres qu'il vient dans la gorge des ulcères vénériens. Y fent-on quelque echauffemenc, les Amygdales font-elle* gonflées , la déglution fe trouve-1-elle gênee par quelque caufe que ce foit, on croit avoir des ulcères, on court au premier guériffeur qui, ne cherchant que 1'occalion de vendre les pilules, les donneroit pour un chien perdu (V). Cetteerreur eit, ici, plus commune que dans les autres pays. VAngine Catfiara/tijk 00 Pikanterie qui fe trouve dans Ie Médecin Malgrt lui, ComeMie de Molière. On vient ConfÏÏIter Ie Médecin fait malgré lui fur un chien qu'on a perdu, 'i| or! donne pour Ie retrouvcr de prendre un Picotin dc'piiu'M is  S02 les maux de gorge pituiteux, y font trésfréquents &, comme i!s exiftent, fouvent, fans fiévre, comme la Phlogofe des Glandes Amygdales produit, communément, de petits abces, la frayeur augmente en raifon de 1'espéce de reffemblance avec les maux de gorge vénériens. Mais fi 1'on a le malheur de donner le mercure ou des remédes echaufians, fi 1'on faigne les malades, on ne tarde point k reconnoitre la bévue que 1'on a faite. Le mal qui,n'auroit été rien, s'il eut été traité par de fimples purgatifs, prend un accroiffement confidérable & peuLavoir des fuites facheufes. Le Rhumatisme, affedtion trés commune en ces contrées, en impofe encore quand il fe jette fur VQefophage ou la Trachêe- Artire. Comme nous nous propofons d'en parler ailleurs, nous n'entre^ons ici dans aucun détail. Voyez plus bas VOBS. XII. $ iq. 2 Congeflions Ly-mphatiques. Mais la vérité n'eft point auffi facile k reconnoitre quand le malade a des Congé-pions >  Lymphaüques & le tort n'eft point de con« fulter; mais de confulter des ignorans. II eft même poffible de fe meprendre, avec quelque pratique, fi 1'on n'a le plus grand foin d'interroger exadtement le malade &c de s'affurer par des fymptömes Commémoratifs ou Concomitans de la nature de 1'engorgement. II eft posfib'e que la lymphe dont les vaiffeaux ne font point partout d'un caiibre égal, dont la circulation eft ralentie par un nombre infini de valvulcs, qui doit êcre peu coulante par fa nature grafie &visqueufe, forme fouvent des obftru&ions &, fe rnffenrble, particulièremcnt, dans les Glandes Conglobécs des Aines,duCou,des Aisfè!es,&c & les en gorge. Aux Caufes prlfcs de la nature de fa Lymphe ■& de Ia manière de circuler, il peur s'en joindre d'autres que 1'ore appélera eloignées, telles font des humeurs acid es aux quelles elle fervira de véhicule: ainfi les Scrophuleux font fujets aux cngorgcmens lymphatiques. L'ufagc des Sudorifiques & des' Depuratifs peuvent encore en procuI 6  204 jer, quand ils font donnés fans préparation préalable, quand on n'a point eu foin de modérer 1'effervefcence du fang & de delaycr les humeurs; fi, dans le tems de la fueur, l'air vient afrapperinopinément lafurface du corps & referre, par fa fraicheur, les orifices des porres. J'en ai plufieurs fois remarqué qui provenoient de ces caufes. C'eft ainfi qu'e j'ai vu des malades que d'autres médicamentoient pour des maladies vénériennes depuis un mois ou fix femaines, venir me trouver dans leur effroi. Ils croioient qu'il leur furvenoit des Bubons Véroiiques & voirempirer leur maladie fous la main qui les traitoit. Avec moins de connoisfances oudevérité, j'aurois confirmé leurs craintes & n'euffe pas manqué, par une pratique indiscrète & hors de lieu, de reculer 1'inftant de la guérifon. Le mercure encore peut en produire & former des dépots, s'il eft donné fans avoir dispofé les vaiffeaux a le reccvoir s'il circule avec confufion, s'il eft arrété dans fa marclle, foit par un excès de bouche, foit dans le feu de la débauche, foit pour s'être.  =^E= 205 indiscréteraent expofé a la fraicheur de l'air. II n'eft guères poffible de donner une raoyenfur de connoitre les Engorgemens Lymphatiques. Le plus certain eft la pratique & furtout un reil clinique. Le parfait Diamantaire n'a point appris a jugcr, au premier coup d'ceil, de la qualité & du poids d'un diamant, a diftinguer le vrai du factice parfaitement imité. II eft plufieurs chofes fur lesquelles on ne peut recevoir que des notions. Elles fervent de fanal aux hommes ordinaires. Le genie les oublie & fe guide feul. La perfeclion eft au dela des regies. La tumeur lymphatique eft ordinairement indolente dans fes commencemens, circonfcrite & dure. Le Bubon Glandulcux eft ausfi fphïrique & ferme, mais il eft douloureux & paffe affez promptement a la maturité. L'Engorgement Lymphatique dégénéré moins fouvent en abcès qu'en Schirre & fes progrès font toujours très-lents. A ces fignes, a la vérité fort fujets a varier , on doit tirer d'autres éclairciffemens de 1'afpect du malade, de fa conftitution, furtout de fa confeffion, s'il n'cxifte I 7  2CÖ aucun Symptóme qui puiffe décider le Médecin. Quant aux engorgemens qui furviennent dans le cours du traitement, il font moins difficiles a reconnoitre. Dans les premiers jours d'un traitement, il eft poffible qu'il fe déclare des bubons, fi le malade, peu de tems après une jouiifanceimpure, s'eft mis entre les mains d'une perfonne de Part pour une gonorrhée, des chancres, ou tels autres fymptömes qui fuivent de pres la faute & précédent d'ordinaire les congeltions inguinales. II peut paroltre des bubons durant le traitement, fi le malade a des chancres, une gonorrhée , des ulcères, dont la matière morbi fique fe porte fur les Glandes des Aines, par 1'ufage inaproprié des remédes repercuffifs, ou s'il fe fait une métaftafe fans caufe apparente. Mais, fi tous les fymptömes ont entrèrement disparu ou qu'il n'en refte plus que des traces légères, s'ils ont ceffé après une dépuration manifefte & conduite par un traitement régulier , certainement il ne  207 furvicndra point deBubonsvénérïcns& s'il paroit quelque engorgement dans les glandes inguinales, on doit en impiicer la 'é&wiötè a toute autre caufe qu'au Virus-Vénéricn. 3- Maladies des Teux. Comme la pluspart des malades fe plaifcnt a cliercher loin la caufe de tous les maux qui les affligent & qu'il ne manque point de gens qui nouriffcnt la crainte & 1'erreur; les Maladies duyeux, pour peu qu'elles foient rebelles aux premiers remédes qu'on emploie^ font rapportées aux fuitesd'anciennes Gonorrhées ou d'autres maladies vénériennes qui, dans ie tems, ont été traitées & guéries. En effet, il fembleroit aux doutes de certaines perfönnes pufillanimes & bornées, qu'après qu'elles ont été guéries de maladies vénériennes, elles ne doivent plus être malades, qu'elles ne doivent pius mourir. Resfentent-elies la moindre incommodité, la  208 la crainte les faifit, la défiance leur fait accufer le Médecin, &, le plus honteux, c'eft qu'il eft des miférables qui ne rougiffent point d'appuyer 1'incercitude. Nous ne parierons ici que des affections les plus communes telles font 1'enfiuré des Paupières , le Crithe au orgelet, le Chalazeowou Grêle, le Porofa ou Lithia/is, 1'Ophtaimie. Quoiqu'il foit poffible que 1'acide du Vi. rus vénérien epaiffiffe 1'humeur visqueufe des paupières, par fon affinité avec les fucs féreux, gras & visqueux , & qu'il y produifedes inflammations, des tubercules durs, rénittens & de forme différente; cependant le mal ne prend jamais ce dégré d'accrpisfement qu'on n'en voye des traces dans les autreshumeurs, que les yeux n'y foientpréparés par leur foibleffe & qu'il n'aitprécédé des fignes moins équivoques. Ainfi lorsqu'a 1'improviste, 1'ceil fera furpris d'inflammation , lorsqu'il naitra fur la paupière quelque tubercule parafite qui genera fes fonctions, il ne faudra point en ac-  209-. cufer une dernière jauiffance ,. un traitement antérieur , un vice ancien. II ne faut en chcrcher la caufe que dans quelqu'accident,. tel qu'une piquure, un vent coulis, un coup, un attouchement; ou dans une indispcfition particulière des humeurs des paupières qui s'arrêtent ou s'èpanchent entre les. interftices de leurs fibres. Un fimple Collyre rafraichiffant remédira k Veiifiure de Paupières, quand elle eft inflammatoireles Fortifïans & les RéfoUir tifs,. quand elle tient de 1'Emphysème ou de VOedhm. VOrgekt cédera facilement a quelques Pulpes Emollientes & Réfolutives ou, dans lecas de Popiniatreté,un Oculifte adroit i'ouvrira fans douleur comme fans danger, & en exprimera Phumcur. La Grèle & la Pierre ou le LhkiaJJs font des tumeurs presque femblables & qui ne different de Porgelet que par la figure, la transparence & la mobilité. La Grêle eft ronde & la Pierre eft plus dure & ra-  boteufe. Ges petits tubercules s'extirpent' ■auffi facilementque 1'Orgelct &fans plus'de' danger. Pour les petites Puftules purulentes qui milTent prés ou entre les Cils, elles ne méritent pas Ia peine qu'on s'y arrête. Elles naiffent fans caufe de malignité, s'ouvreut & fupurent en peu de tems & guérifiènt fans remédes. Mais nous parierons plus longuement de VQphtalmie plus commune que ces autres ' accidents, quand on eft infeété de Vice Vénérien. Comme il eft important de ne la point négliger ; il faut apprendre a connoltre les caufes qui la produifent pour ■ne point balancer fur le choix des remédes. UOphtalmie eft très-rarement le Symptome d'un Verole ancienne & cacrtée , quoiqu'il foit poiïible que Phumeur de la Conjonclive foit infectée de Virus. Cette espèce ejt même une des plus réfractraire parcequ'eile eft presque toujours 6 kéreufe. D'oü fuit , par une plus grande dépravation des humeurs & les progrès du  211 Virus- vers les parties voifines , VEStropiott ou 1'eraillemcnt, fi le vice s'eft communiqué a lajace interne des paupières. Puis, Popacité & la pourriture de la cornée, ie Miocephalcnr, le Strapkylome, le Mslon. Enfin 1'écoulement des humeurs de 1'ceil, fa chute & la perte de la vue. Mais ces Maladies de 1'ceil, lorsqu'elles font vénéricnnes , font fufuTammer.t incliquées par d'autres Symptomes Concomitans ou Commérotatifs,par la conduited u maiade, par 1'aveu dé fa vie paffee, & les remédes qu'il a pris. VOphthalmie- eft donc plus fouvent, Ie Symptóme d'une Gonorrhée répercutée, furtout, fi le malade, a 1'organc de la vue tendre & fenfible. Tout a coup la Conjonctive devient rouge & douloureufe & VEpiphora fe manifeite. L'inflammation fait des progrès rapides & mefurés fur 1'intenfité du mal, d'oü Ie Chcuiolh & le Lagophtahnos qui eft 1'état le plus violent de VOphihalmie. Mais fitöt qu'on eft parvenu a rappeler Pc-  212 coulement gonorrhoïque ,. la violenc-c des ' Symptómcs fe diffipe en auffi peu de tems qu'ils en ont mis a prendre leur accroiifement & le malade eft bientöt rétabli. Ainfi 1'on doit facilement reconnoitre VOphthalmk Vénérienne , foit qu'elle foit récente, foit qu'elle foit invétérée. Toutes 'les fois qu'elle ne viendra point durant le traitement d'une gonorrhée, toutes les fois qu'elle fuccéderaa une gonorrhée dont la dépuration aura été parfaite, qui aura paffe par les différents périodes de la guérifon , que 1'on n'aura point contrainte par des remédes aftringens ou des injeétions repercuffives, elle ne fera point vénérienne. Elle ne le fera point encore pour furvenir durant le traitement méthodique de quelques autres fymptömes vénériens , a moins qu'il n'y ait une translation manifefte. Elle le fera bien moins encore , en furvenant, longtems après avoir eu des accidents vénériens , après qu'ils auront été guéris, quand on ne reffcntira aucune autre in" eommodité.  '3.1% •Pour VOphthalmïe invéterée a la quelle on auroit été fujet dans un age tendre ou qui refifteroit au traitement bien adminiftré des Maladies-Vénérienne!), elle ne doit nullementeffraier , car ellene peut êtreVérolique. 4- Taches 6? Boutons cutanés. Les Boutons que le Printems, cette Saifon ou la nature entière entre en effervescence, fait poindre fur le vifage & les ■reins des jeunes gens furtout , font d'un grand profit pour ceux qui fondent leurs espérances fur la crédulité. Vérole, Vérole. Et ce cri de ralliement ne fe profère jamais envain. On a lu que le Virus-Vénérien , fe mêlant a 1'humeur fébacée de la peau , s'épaiffit dans fes réfervoirs & forme des puftules, même de petits ulcères cutanés , .& qui fe placent de préférence au tour du  front , vu que eet endroit eft plus garni qu'aucun autre de glandes & de lacunes cutanées. Ainfi dès qu'on appercoit k cette pïïce une grande quantité de boutons; fans faire réflexion que ce font de fitnples Ebulitions dont les puftules font petites,, d'un rouge très-vif, qu'elles blanchiffent bientöt a leur pointe & donnent, quand on les preffe, un Baurbtlloip blanc, qu'elles •S'affaiffent affez vice fans, pour 1'ordinaire, laiffer de traces après elles j qu'elles font en trés-grand nombre , rapprochées , ne paroiffant, pour la pluspart, qu'entre cuir & chair, ce qui rend la peau ru'de au toucher & qu'au contraire les Puftules vénériennes ont tout un autre aspect. Que celles-ci font féparées, dures, coniques., douloureufes , pourprées , xeintrées k leur bafe d'une aréole vio'.ete, presque toujours feches, laiffant un large place ecailieufe ., furfuracéc oü. fouvent il en vient ■une nouveile. Sans , dis-je'-, faire réfléxion k tant de différenccs , on s'epouvante 5 & ., dans la fraieur , aug-  mentée par le-reproche da paffó, on court k des Charlatans qui ne manquent point de confirmer 'la fauffe applicaüon .,-qu'on a faite de fes lcetures. Heureux encore fi perte de 1'or puniffoit feulemcnt cette aveugle crédulité; mais on paye de fa. fanté, par 1'abus des. remédes toujours dangereux dès qu'ils nc font point nécesffités. Medkamentum non femper agris protest, nocet femper funk, a dit élgammenc :CELSE ia) „ Les Médicamens ne fervent pas tou„ jours aux Malades , & nuifent fure', ment aux perfönnes bien portantes „. Pour le Furonde, VEpinyffide & la Termtntht, nous les avons fuffifarnment fait connoitre dans nötre Mémoire Clinique p. 63 & 64. de Pédition ^Utrecht. On fe méprend de même aux Tadiesfurtout aux Tadi:s Hépatiqaes & aux Exantemes Scorbatiques que Pon cioit être des Ephiïides - réroliqites. Mais voici leurs difTcrences. ' % L- II- C. 13- pi 87.  -,2ï6 Les Tdchcs Hèpatiques font, par leur nonj\, particulières aux perfönnes qui travaillenc du Foie. Leur couleur eft d'un RougeErun. Elles font inégales & prurigineufes. Les' joues , le Nez, le Cou , la Poitrine , le Dos, font leur place d'election. A ces lignes pris de 4a nature de la tache, on doit joindre tous ceux qui fontconnoitre les affections du Foie. Les "-ExantemesScorbuüques font purpurines, livides, quelque fois noires. E'.les ne font jamais protubérantes, mais elles font fouvent tres--larges. Elles reffemblent affez aux êphéüdes que certaines femmes portent au front. Le vifage & les mains en font exempts. C'eft aux jambes qu'elles paroiffent particulièrement. Les Epkélides- Virulente; font tant foit peu protubérantes -, féparées, oidinairement de couleur rofe, jaune -ou de feuille morte quand elles fe paffen*. Elles font occafionnëes par ia rupture des vaiffeaux de la -peau. II s'extravaife, fous Pcpiderme, quelques goutteleïes de fang qui teignent 1'humeur muqueu- fe  ,GiJ Te & protubèrent en raifon de leur quantit-é. ■5- 'Ulcères. Mak ce qui donne plus de tribuIatloöV '•ce font ces Ulcères Chiromens & refractaire* qui dëfespèrcnt les malades , laffent la pratique , & promcncnt 1'incertitude du Médecin & du Chirurgien. J'avoue qu'il eft .pardonnable de croire a ceux qui promettent beaucoup quand 1'Artabandonne: mais 1'Art abandonneroit-il auili fouvent, s'il etoit fccondé par le régime & furtout par ■un aveu clarr & fincère de tous les antéoddens? Je fais que le vice qui caufe tant dc désordres femble quelque fois obftiné a rcfier cachc, mais les malades s'obftinent encore plus que lc mal & TJarpocrate ce Dicu Silcntieux n'eft jamais mieux fervi que dans ces circonftances. Ou le paffe ne prcïenft K  2lS plus a la mcmoire que des objets confuse ou reccniu par une f'auffe honte, on croit que 1'Art guerira fans qu'il fcupconne 1'espècc de maladie. On eft fouvent dans cette perpléxité quand .ce font des femmes qui confultent. II faut 9 avec elles , chercher la vérité , car elles ne la prefentent jamais & 1'on doit encore, quand .on la devinéc, ufer de précautioos pour la leur faire enteridre, fi 1'on ne veut fe mettre mal avec le Sexe enticr, & fouvent nuirc a fa réputatiön. Tant les femmes font d'accord pour fe venger de cette indiscrétion. Lorsqu' une Femme eft mariée, la difficulté eft k moitié levée , le mari (a) eft en charge (,3) 11 eft encore des civconftanefs oii 1'on doit être circonfpcét même ave c les hommes. "C'eft quand un mari vient confultcr pour un accident vénérien & qu'il accufe avec naïveté , n'avoir point vu d'autre Femme que la ficiir ne. Avec trop de vérité, on risque d'ofl'enfcr fon amour propre qu'il voudra deft'endre én raifon de ce qu'il 1'a maladroitement compromis , & 1'on aura h fe reprocher d'avoir gratuitcment troublé la tranquilité d'un homme oui vivoit beureux au fein de 1'errcur. Auffi, quelques  219 •de porter toutes les iniquftés. Mais fi c'eft une fille, mais fi c'eft une veuve qui le foit depuis trcs-longtems, mais fi c'eft une Pcrfonne vouée au céiibat de Religion, le Médecin ofera-t-il proférer une vérité outrageante qui feroit niée, fifflée? Cecime rappele un hiftoire qui m'eft arrivée & qui pourra donncr aux Médecins-une legon de Circonfpection. A V oü je Profcffois & exercois comme jel'ai toujours fait, 1'Art des accouchemens, je fus un jour appelé par des Perfönnes de qualité chez lesqueiles je n'avois encore jamais été. On m'introduifit dans une chambre. J'y reftai avec une vielle Dame & une jeune Perfonr.e qui etoit dans le lit. Après avoir-fait les premières queftions 4 ta. malade, je m'informai, fclon mon habitude , fi cette Dame etoit fa mère , clle queftions que h cnriouté d'un homme 'nVe fafle dans ces Cortes d'avantures , il n'apprend jamais de moi . q«e ce qu'il veut favoir & ce n'eft la vérité. K s  ivc repondit affirmativement. Mais je ne demandai point affez, car je -ne m'ihformai point fi la flllë etoit mari'éc , ou fi la rccre etoit dans le fecret. Elle n'y etoit pas, & fur les rcponfes de la Malade qui furent affez naïves , j'aflürai fa mère qu'en peu d'heures, elle feroit delivrée Déli- vrcc? qu'cntendez-vous par-la,-me dit la vielle, en jettant fur moi un regard enflam- ■föé Ouï, Madame, delivrée; repondis- jé en appercevant ma'méprife & de ce ton qui, en affirmant , eut préféré de fe rétrac- ter. Mais il n'en etoit plus tems. Je ne falirai point le papier de toutes les brdures que cette bonne Dame rne prodigua & des preuvcs concluantes de la. chastcté de fa fille. Elle les-débitoit avec «int de garrulcnce , que je n'en perdis guère». fnalgré ma précipitation a regagner la porte & ma voiture. Ceci pourtant me fit faire des réfiex.ions fur le trop parler & je n'en etois point encore foiti quand un laquais vint me xetrouver. Dn juge bien comment je I'acceuillis Sc  221 dè' qiièllc manière j'ecfrangeai les civilités de la Dame. Elle .vint elle même & il n'y . eut forces d'excufes & de priores qu'elle ne me fit, elle pieuroir-a chaudes kirmes & je me laillai aifément vaincre par les raifons d'une. mère qui apprend inopinément & fans préeautions qu'une fille Pespoir de fa familie, elevée avec foin , qu'elle croit fage, a qui elle a toujours donné 1'excmple de 1'être , doit accoucher dans une héure. Je retournai & rendis a ces femmes tous les ferviccs qui dependoient de mon miniltè. re, Ainfi, pour foi, pour la perfonne que 1'on confulce , pour ceux qui 1'environnent, le Médecin doit toujours, dans les circonitances délieates , faire venir du plus loin qu'il peut 1'occafion de la maladie. Pour la Vénérienne furtout, fur la diffémination de la quelle on eft accoutumé a entendre mille conces , il feroit impardonnable de brusquer la vérité. C'eft ainfi qu'en inculpant tout, excepté la malade , j'ai fouvent mis a tes que d'avoir fait 1'aveu^deTeur'fmW K3 • . <  222 • =5Sgjg^ Passons aux fignes qui fervent k diftinguer les differentes fortes d'ülcères les plus communsi favoir les Veroliques, les Scorbutiques les Scrophuleux r & les Cancereux. II feroit impertinent de faire des queftions fufpectes fi 1'on découvroit, en fomme lüftifante,. des Symptomes du Scorbut^des Ecrouellcs, ou du Caneer. Les Ulcères Scorbutiques fe portent aux jambes de préfcrcnce. Ils font humides * fanicux, produifcnt des chairs baveufcs & livides. Le fang qui en fort eft pale, verd ou noir. On a de la peine a laver le linge qu'il ataché. Ilscarient rarement les osqul fontdeffous; mais, fouvent, la gangrene gagne les orteils. Les Ulcères Scrophuleux font toujours précédés d'une Tumeur Schirreufe ou presque Schirreufe. Ils occupent les glandes Conglobées , fe placent au col, fous le menton , aux environs des articulations , attaquent principalement les doigts des piés & des férc peu du cancereux. Les bords font;  durs, renverfcs & douloureux , fouvent fistuleux. L'ülcèrc Cancereux fe manifeftc trop par fes ravages & les douieurs eruélles qu'il fait reffentir, pour qu'il foit befoin d'en donner une longue defcription. II eft toujours procédé du Schirre & tant qu'il n'eft point ouvert, il porte le nom de Cakter Occulte. II eft Mamfefte , auffitöt que fa matière qui le forme vient, en fe raréfiant , a diftendre la peau , 1'amincir , la rompre & donner cours k une fér'ofité' corrofive & bruiante qui ouvre inccffamment un ulcère formidable & fait eprouver des douieurs anguleufcs. II repend une odeur infecte , s'etend viflbleraent fans que 1'Art puiffe arrèter la rapidité de fes progrès. II ronge les vaiffeaux fanguins qu'il rencontre & caufe , par lk, des hemorrhagies confidérables. Son fond eft rempli de chairs fongeufes , fes bords font livides, verds&purpurins, tuméfiés, renverfcs, fes environ^ «m, ,;o„„o'o j -o;„co-r  gg#= 225 réfypèle & de 1'Oedème, parcequ'on doit alors foupgonner qu'ils font cntretenus par un Vice Scrophuleux, vcorbutique ou Dartreux, &c je crois qu'il feroit auffi dangcrcuxque difficile de les guérir. Enfin j'ai dans mon Mèmoire CHnique affez longucment traité , des differenties du Ctfrfcer & de VÜ/cere Verciume de la Matrice , pag. 59 & fuivantes; dés Doukurs P%mïiennes , Scöfbutiques , Góuteufes , Rhumatkmaks & Mtrcurielks pag. 77 & fuivantes , pour m'eviter Ia peine d'y revenir ici , ce qui ne feroit que mé répéter. Il me refte a dire , qu'au milieu -de tant de différences, de tant d'affections , dont les Symptomes ont , entre eiix, de la reffemblance; 1'unique rcffource, pour ne point s'egarer, eft de chcrcherd'air.resfignes qui puiffent caract-érifer la m.i!adie. Car tous ceux dont nous ve.ions de parler fonc très-equivoques s'üs exUtmc feuls. K5  226 XII. DEUX OBSERVATIONS Sur la Courbure de la Ver ge, D'oü Naijfent des REMARQJJESfur quelques Maladies qui reflent après Pentière deftruSion du Virus & qui'., pour la plupart, font inguêriffables: telles font les Tubercules dit Prépuce, Certains Poireaux, crêtesfif Condylómes, le Phimofis & Paraphimofis habituels, certaines Exoftofes, /^Nodus, Hyperoftofes, Ankilofes, Tophus, Ganglions, les Rhagades au Gcrcures, quelques Bubons Schirreux & Ulcérés, les Caries , /eTremblement, /'Alopefie oula Chute des Poils, /'Affaiffement du Nez & le Nazillement, le Serrement de la Bouche appels Bridure, &c. &c. &c. X. s, X_Jn homme qui vint me confulter aï, voit eu une Gonorrhée Virulente pour  ==3^ 227 „ Ia qucllc il avoit pris cöntinuellemenc „ des remédes, plus d'un an & demi, fans „ aucun foulagement. Au contraire; du„ rant le traitement , il etoit furvenu ,, des douieurs oftéocopes & une Courbu„ re de la verge qui 1'inqui.étoit beaucoup. ,, Chaque fois qu'il etoit en éreclion , e „ mernbrft viril flechiflbit du cótü gauciie , ,, mais fans douleur. Son Chirurgien en „ attribua Ia caufe k la Corde de fa Chau„ depiflc. „ Craignant avec rairon pour la vcrole , ,, il fe rendit k 1'Höpital de Bieétre k Pa,„ ris oü il fut traité fuivant la méthode „ de cette maifon , c'eft-k-dire par les „ Friclidns Mercurielles &la Salivation. A„ prés fix femaines , 1'ecoulement fut par„ faitement blanc, les douieurs étoient pas„ fées; mais la verge inclinoit toujours „ du cóté gauche. Le Cairurgien gagnant „ Maitrife, gargon inftruit, ainfi que tous „ ceux qui pratiquent dans eet Hopital ju„ ftement celcbre pour Ie traitement des „ Maladies Venériennes., lui donna quelK 6  223 =S« ,, ques remédes pour tarir la Gonorrhée & ,, pour fe froter le Membre. Mais des af„ faires 1'appelant en Province, d'ail- leurs raffuré fur Petat de fon fang, peu 3, incommodé de cette Courbure , il parr.it 9, & abandonna fa guérifon au tems & a la 9, nature „. „ Six mois s'etoient écoulés quand il re,, vint a Paris, bien fansécoulement, mais 9, toujours avec la Courbure. II voulut fe 3, marier , auparavant il * eut voulu fe 3, voir entièrement guéri & fes amis me le 3, recoaunandèrent „. Caufes* Apres les queftions d'ufage, je fus eertain que le Virus qui avoit occafionné eet accident , ne pouvoit plus Pentretenir , puisqu'il etoit entièrement détruit. J'explorai la Verge & n'y trouvai aucun empêchement fenfible qui püt en gèner Pè-  ,~§£s 229- rection. D'aillcurs, clle fc faifoit fansdouleur , quoiqu'imparfaitement. L'ejaculation etoit auffi libre que la diretiion de la Verge le permettoit. La caufe devoit donc exifter dans les muscles. En effet, le Muscle ÉreSfeur du cóté droit etoit fans mouvemenc. Le Virus , en epaiffiffant les fucs de fes vaiffeaux Lymphatiqu.es (.«') , avoic arrècé la circulation du fiuide dans les nerfs qu'il regoit & occafionné la Paralyfie. Ainfi ce nmfcle , etant privé du mouvement , devoit s'etendre & fuivrc naturcllcment 1'impulfion de foa antagonifte. D'oü. la verge foibliffoit-du cötc oülemufcle agiffantexercoit fon action. L'erection etoit imparfaité , parceque la contraction ne fe faifant point éga- O) On demandra pourquoi le Virus avoit afl'eftd ceMuscle de préfêrence V par une raifon fimple. Les Vaiffeaux Lymphatiques font fujets aux obltrucfrions cumme nous 1'avons escplique OllS. XI, § 2 , pag-, 203. Ainfi les Vaifleaus de cette partie fe trouvant engorgés , le Virus , en circulaut avec la lyraphe , s'y airèta cumme elle, augmenta la congestion & la rendil ylus iiiciiUbluble. - K7  330 lement des deux cótés du Penis, le retour du fang n'etoit point fuffifarnment empêché. Traitement. J'effaiai premièrement les remédes généraux externes, car je jugeai bien que les internes auroient été abfolument inutifes. J'ufai de frictions iocales avec 1'onguent mercuriel, comme propre a lever les obftruclions. J'y joignis enfuite tous les linimens fortifians & anti-paralytiques qui font les plus vantés dans la pratique. Enfin j'emploiai les embrocations faites avec les Eaux de Balaruc, de Bar'eges, d?Aix - la-Chapelle , telles a la vérité qu'on les trouve dans des Bu.reaux eloignés des fources: mais je fuis très-für que, fur les lieux, ellesn'auroient pas mieux réuffi. Tous mes foins furent fans cffet. Après tant d'efforts inutiles, il me vint une idee que mon malade adopta avec tout le courage immaginable. Ce fut 1'application du Cautère actuel.  Les anciens qui en faifoient un ufage pius familier que nous, opéroient des cures mefveilleufes. On 1'a abandonné pour raffoa d'une précenduecruauté qui n'eft qu'appaperrte & qui ne doit point entrer en balance avéc le bien qui peut en refulcer. La Nouvelle Chirurgie coupe, taille fans fagon & femble craindre de bruler. Je puis cependant afftirer , &tous ceux qui Pont eprouvé lediront comme moi, que la douleur occafionnee par le cautère aótuel eft bien au deifous de la douleur continuée du Cautère Potentiel , & fort inférieure a 1'ouvercure d'un abcès qui n'a point acquïs fon point de maturité, aux incifions & coupures que 1'on fait aux Plaies , aux Ulcères fongeux & finueux. D'ailleurs la guérifon etarrt le feul but de Part & 1'efpoir du malade. II doit avoir affez de raifon pour fe foumettre a tout cequ'exige le Chirurgien & celui-ei, affez de courage pour entreprendre tout ce qui peut 1'honorer. Voici mon raifonnement dans 1'application du cautère. 99 J'ili tout fait pour fortifier les nerfs de  £32 „ cette partie fans avoir pu.y réuffir. D'oü vient ? C'eft que les Médicamens que j'ai emploiésn'etoient point de nature adegor- 5, ger, les vaiffeaux qui les comprimenc. Et „ la caufe fubfiftant toujours1'effet ne peut „ celfer. „ Je dois donc lever les obftructions des „ vaiffesux Lymphatiques , & dès qu'ils „ n'exerceront plus de preffion fur les nerfs, „ ceux-ci reprendront natureliemenc leurs „ fonttions & c'eft alors que les fortifians „ pourront me feconder. ,, Mais comment opereré-je ce dégor„ gement? Par des emmolliens & des ré„ folutifs? Je les ai emploiai fans fuccès. «, Par ï'emplatre véficatoire ? Sa principale „ action portera fur la peau& lemufclen'en „ fera que médiocrement atteint; d'ailleurs „ il n'eft pas fans inconvcnient de placer des „ Cantharides auffi prés de la Veffie. Une j, plaie eft cependant le moyen le plus di„ reet pour défobftruer les vaiffeaux en eta„ bliifant la fuppuration & c'eft le propre „ mufcle qui doit fuppurer. II n'eft donc „ d'autre manière pour y parvcnir que cel-  „ le dc 1'atteindre avec un bouton de feu,. „ d'y faire une bruiure qui fe couvrira d'un „ escarre dont on favorifera la chute par une pctite moucheture & 1'action de „ 1'onguent Ba/i/icon,.&c d'attirer, par fup-„ puration, tous les fucsvicies „. J'avois raifon & ie fuccès 1'a demontré.. J'appliquai le cautère fur le Mufcle crecteu» en deux endroits, afin qu'H ne fut pas befoin d'y revenir fi 1'une des plaies venoit k fe fermer trop tót. Une feconde opération réufiit raremcnt, le Chirurgien n'a plus le mcme efpoir,le Malade la même confian-ce. Jefoutins 1'écoulement purulcntaufli' longtems que les ongnents fuppuratifs purent exercer leur action. Enfin les playes s'incarnèrcnt & quand les cicatrices furent faites , ' je fortifïai la partie par le moyen du vin rouge bouilli avec des hcp. bes aromatiques , le malade fut parfaite-ment guéri»  234 IL „ II y a quelque tems que je fus con„ fulté pour une autre espèce de Courbure „ de la Verge. Celle de ce Malade fe cour„ boit en en bas dans le tems de l'ereètion „ avec une affez vive douleur augmentée „ encore par 1'ejaculation. Cet homme a„ voit eu des chancres fur le Balanus & „ particulièrement au frein du prépuce „ qu'un de ces ulcères avoit entièrement „ détruit. Depuis la cicatrifation de cechan„ ere, la verge avoit commencd a fe courber& „ le tems ne faifoit qu'accroitre cette inconi „ modité „. „ II avoit déjk confulté différentes per„ fonnes qui toutes lui avoient donné de „ noüvelles dofes de Mercure. ' Leurs remè3, des étoient demeurés fans effet. CWÏ» Jc ne fus pas longtems a reconnoitre la  caufe de cette incommodité. Elle dependoit d'un Tophus ou Ganglion qui s'etoit formé a 1'endroit de la duplicature des membranes du gland & interne du Prépuce. II adhéroit fortementalafubftancede 1'urè.tre. Cette courbure etoit provenue a la fuite du chancre, parceque celui qui 1'avoit traitén'avoit point en foin de foutenir la fuppuration affez de tems & de s'oppofer aux Congeftions que Paffluence de la lymphe, en ces parties, ne manque point de former, au. lieu. de ia cicatrice. II devoit en arréter les progrès avec la pierre infèrnaie ou les legers ca.thcrétiques. Le Membre , dans le tems de 1'erection , etoit forcé de s'inclinerpar la contraction occafionnée par le Tophus. Traitement. Les Tophes, ainfi que toutes les Congeftions Lymphatiques, font très-difficiles a ré~ nr ccilc-ia» ce n'eft point une raifon, pour  qu'en pareille occafion ,.je porte toujours un Pronoftic affirmaüf. Je le couvris d'une mouche véficatoiré & le panfaitous les jours avec 1'OnguentBafilic' ordinaire aiguifé de cantharides & d'un peu de préoipité rouge. Je reprimai le gonflejnent des bords de la playe. qui tendent tou-jours k s'elever en forme de bourlet,-& j'ypaffai légérement: la pierre infernale. Enfin,■> quand le Tophus fut entièrement efiacé ,^ quand la playe fut unie & vermeille , je Ia1 cicatrifai,- en deux jours, avec VJEmpMtfn* de Nuremherg que Pon doit mettre au rang des meilleurs Epulotiques. R E M A* R Q U E S.' C'eft envain que j'aurois tenté guerifon ,fi ie Tophus eut été placé aux parois internes de 1'urétre ou dans les corps caverneux, comme il peut arriver. Quand 1'adlion peut s'en promettre beaucoup furtout  fi les onguents & les emplatres font les feuls .rcfuges. Mais il eft encore des Congeftions Lymphatiques qui fe forment aux parois internes du prépuce a la fuite de chancres profonds ,qu'un.Phimofis n'a pas permis de panfer méthodiquement & de déterger ; il en vient ausfi au bout du prcpuce,a la fuite d'un Phimofis, ce qui forme un bourlet; fur toutes les autres parties de cette peau mobile, foit a 1'une ou a Pautredefesmembranes, foit aux deux a la fois. Elles font appelées , par m. Astruc Phymata feu TubercuJa , (Tube reu fes) Chorda {Cordes) (de Morb. Vene. L. III. C. VIII. §. II.) Les Tubercules font ronds, les Cordes font oblongucs. Toutes ces Tumenrs produites parlalymphe & par confóqüent de la mómc espèce., ne changent de nom qu'en raifon de la place qu'elles occupent. On appele Tophus celles qui s'attachcnt aux parties ligamenteufes, Ga-urlions celles qui viennent aux partus nerveufes ou tendineufes Tubercules  238 =*8Ë= quand elles font a la peau , dans les chairs. Ces Tubercules & Cordesfont plus ordinaires que les gangüons de 1'urêtre & principalement, que ceux des corps caverneux. Ils font iiuffi plus communs que ne le croient les Médeeins qui voient quelques malades Vénériens, -& les Auteurs qui n'en parient point,fi 1'on en excepte m. Thion de la Chaume, qui en a fait un petit chapitre d'aprcs m. Aftruc. (Tableau des Malad: F'enériennss Le Phimofis habituel eft une effet nécefl'aire des tumeurs de la membrane interne du prépuce , de fon extrémité, du frein,puisqu'eUes empêchent la peau de revenu fur elle - même. Elles font Lymphatiques, par conféquent dures & indolentes tant qu'elles ne menacent point d'abcéder ou de dégénérer en cancer. Quelque fois elles fe réfolvent d'ellcsmêmes & fans remédes, mais le plus fouvent, il faut les aider; car on fait combien ce? engorgemens lymphatiques font refractaires  & combien Ia nature eft inerte dans les endroits mernbraneux. Ainfi, quand elles font réccntes, ënfa-ilite laréfolution, par les inirnerfions de~la • «ge ÏS le alt tiéde; par les injections ltrc PrépuCC & ie gland, faites avec la W&toe liqueur , for c laqué once delaquelle « Pleitte cuillerk bouchc d'eau 1 ! |: : Oi Pon a trituré-un grain de .Slv'fi par les emplatres de JfcÉtefStfgW que l»on étend fur toute la circonférencc du prepuce; par les fumigations loc ! '!- ön trouve la formule plus bas .§• 3- Quand elles abcédent purement & fimplement, on les pa.nfe avec Ie Digeftif fuivant. OJL Térêbintkittte lotar, Zj Ung. de Styrace, O ld Hyperre:, ana, JPrecipitati rubri, gram x Titel: on\ q: f: pro utlg:. Et 1'on a foin de reprimer les bords avec  2U0 Ha pierre infernale. .Enfin on finit la guérïTon >av'ec un autre digeftif lait d'un Mélange égalde Tirebenihïne., de mon Digeftif ordinaire, 'de Baume cPAraeus, & de douze grains de Prèciptté Rouge, par chaque once. Maisfi ces tubercules deviennent carcinomateux, il ne refte que 1'extirpation. Ainfi il vaut fouvent mieux neles point tourmenter, furtout quand ils font anciens, que de les faire dégénérer en une maladie cruelle.&dangéreufe. Si les Tubercules ou Cordes font mobiles, fans adhérence, on les extirpera comme il eft dit plus bas au §. i, en parlant des verrues cancércufes. Mais s'ils ont des racines profondes, s'ils font adherents., il faut amputer la Verge,furquoi 1'on peutconfuitcr 1'obfcrvation XIII. Ces Remarques font très-importantès pour ceux qui, perfuadés qu'il eft poffible de guétir tous les accidens que la Vérole a produit, courrent de guérifieur en guériffeur & , trompés par tous , périffent miférablement des effets cruels de remédes inutiles & deftru&eurs. Cet  2|1 Cet avis n'eft pas moins utile aux Médecins foigneux de leur réputatiön, qui doivent favoir, par avance, juger les maladies difficileskgucrir& celles fur les quelles 1'Art n'a quetrès-peu ou point de prife; afin de ne point, par un pronoftic indifcret, troppromettre ou légérement comdamner, cequi compromet également. Celse le leur recommande particuliérement de Medkind, Lib. 5. Cap. a6. Atu u ^nte omn}afci_ re Medicus debet qua mfanabiUa fmt & aim diffrcilimem curationëm habeant, qua promptiorem &c. II eft Certain qu'il eft tel accident du quel on n'eprouve qu'une trés - legére incommodité & qu'il feroit fort dangereux de chercher a guérir. Si tous ceux qui fe mê!ent du traitement des maladies vénériennes favoient tant foit peu raifonncr, ils connoitroient pourquoi il eft des reliqimts contre les quels tous les remédes doivent echouer. Quand le Vkus a fait des nrno+Ae Ann* in. Porties folides, quand leur organifation eft K«f "mumagee oü detruite, la médecine S I  242 ^fes bg peut les reparer, puisque la -Médecine ne peut qu'aider au travait de la nature &, que Ia nature' ne travaille plus. 11 eft, pourtant, des exeptions. C'eft aux lumières de i'expérience a les juger. A la prudence & il I'honnêteté de faire le Pronoftic. je vais donner, par ordre, le réfultat de quelques Obfcrvations. ' §• i. Des Pclreaux, Crêtes, Car.diJutnes, &c. O n fait qu'il eft regu d'appeler Poireaux les excroiffanceslongues & rondes; penuesy celles qui font plus larges a leur bafe, arrondies & demi-fphériques ; Condyhmes, celles qui font plates , peu elevées & qui tiennent, en longeur, une certaine ctendue; Crêtes , celles qui font dechiquetées comrne la crête k Yenereis > ff II}' C, Quana les exwiSTsnces font longue*  2gl telles que les poireaux ou font attacheespu un pédicule , comme les fraifes , les mures, les marisques , on peut les lier prés' de leur bafe avec un lil ciré, parun noeud' chirurgical que 1'on ferre, chaque jour duellement. ' ° ' Cette méthode comdamnée par m As truc eft fouvent efficace & elle m'a reusfi , je puis dire plus que toutes ies autres. Cependant il n'eft point rare de voir des poireaux rcpouffer de leurs racines Je n'ai jamais vu revenir des excroiffances a' pedicule. . Mais fi les poireaux ou les fics étoient enfiammes, fenfibles ou tcndants au Carcinome, il ne faudroit pas parrer Un Ijen qm feroit alors dangereux. QUöiqu'infenfible , quoique fans inflanimation , queIque fois la hgature peuten produire & TesZ dre extremement doulourcux. Alors ie> fcul moyen, pour prévenir des fuites fa cheufes, eft de les couper & de hifièr be-7 coup faigner, afin de défemplir Ie, „tfjK engorgés. /W'dU* L 6  %5% fto. On les coupe avec de bons cifeaux, d'mr feul coup, ou avec un biftouri , trés- x prés de la peau après les avoir faifies avec des pinces. On laiffe abondamment faigner. Si les racines ne font ni dures, ni calleufes, on les couvre d'une jmouche de taffetas d'Angleterre qui , fouvent , fuffit pour guérir la. coupure. Si vingt - quatre heures après , les bords font enflamraés, on les panfe avec le Digeftif fimple indiqué page 114, auquel on ajoute de la Têrèbemhine & une plus forte dofe de Précipté rouge, quand il fe forme des tubercules. On doit bien prendre garde-, quand font des Poireaux , des Vernies, des Crêtes que 1'on a coupé de ne point laiffer féjourner le fang fur les parties iaines, de crainte qu'il ne diffémine. A eet effet, je fais faigner la plaie dans da 1'eau tiéde, puis dans de 1'cau froide pour reiferrer la fibre 5c. arrêter 1'hémorrha- Cette méthode louée par tous les- auteurs & que la raifon femble approuver, eft ce-  pendant une des moins fures que 1'on puiffe emploier. Presque toujours , j'ai vu revenir les excroiffances, excepté celles qui ont un pédicule & que je confeille d'extirper de eette manière quand elles font féches&-fen-fibles. J'ai voulu rendre cette méthode plus effjcace en cautérifanr. les racines , après les avoir bien laiffé faigner. J'ai emploié la Pierre de VmioL, VEau Mercuriellt pure, la Pierre Infernale , le Cautère ASluel. L'escarre tombé, , j'ai panfé la plaie comme nous venons de le dire a 1'aur.re page, ligne ro. Vaine précaution, j'ai vu des verrues & des poireaux renaicre de leurs cendres. Je les brulois, ils revenoient encore. Cependant cette méthode elt trés-utile, après 1'incifion des Fraifes , des Mures, des. Fics, ü leurs racines font calleufes, poreufes,. c'elta-dire parfemées de trous, comme 1'eft un jonc, fi enfin elles tendcnt au Cancer. 3° On peut bruler les excroiffances avec des Cathérétiques & ils réuffiücnt '. affea  254 ■bien fi les excroiflances font humides. On •n'a même que le choix des cathérétiques ou des escarotiques fi ce font des Condy /omes, de petites Verrues, un Choux-fleur, fortes d'excroifiances qui ne peuvent être faifies ni par le fil, ni par les cifeaux. Voici la mixtion que j'emploie familièrement. Df Preciphati rubri , Aluminïs ufli , Puheris Sabina , ana, Bj Unguenti Bafiliconïs, 3j On' ritelli, q: f: ad conftflenmm. On en couvre un ou plufieurs petits linges qu'on met fur les excroiflances, on ramene le prépuce fur le gland, s'il eft poffible , & 1'on envelope la verge de linges trempés dans l'eau antiphlogiftique fuivante, pour prévenir 1'inflammation. Of, Camphora, Diffoln in aqua yiia,  s=S== 255 . Cr oei Oriënt alis, ïjjj Exprim: tinSlur: feparatim in aqua dijlill: fkij Cola, Misce&Adde, -dceti Saturni: 5j On renouveile les panfemens deux fois par jour. Quand les excroiflances font confumées, quand il ne refte plusquedespeaux féches, formées par 1'épiderme, on en facilite la féparation par un liniment fait a parties egales d'huile tfamandes douces & de Cire y'terge. J'ai dit que cette méthode réuffiffoit quelque fois; maisil arrivé auffi que les excroiflances renaifient au moment qu'on les croit pariaitement detruites. Cette Pomade cathérétiqne n'a point de prife fur les excroiflances calleufes , fé. ches , cutannées, telles que les Crêtes formées par un fimple repli de la peau. Les Escarotiques font donc le feul re. cours. Saus rapponei ici tous ceux que 1'on  trouve indiqués dans les Auteurs & que 1'impuiffance femble avoir multipliés , il fuffït de dire que VEau Mercurielle faite par une faturation parfaite de Vif-Argent dans de bon Esprit de Nitre eft le plus héroïque des remédes de cette claffe. On touche les excroiffances avec le bout pointu d'urte allumette, & 1'on a foin de faire tomber les goutteletes qui , en s'etendant fur les parties voifines , les offenferoient gratuitement. On touche le Choux-fleur avec un petit pinceau. Puis pour eviter 1'inflammation & la douleur , on oint la piace touchée avec le liniment dont je viens de parler a 1'autre page 9 lig. il Mais fi cette eau ne prenoit que peu ou point fur les ConJylomes cutannés ou fur les Verrues plates & larges, on les attaqueroit avec la Pierre- a-Cautère , aiant grand foin de couvrir les parties voifines d'un emplatre défenfif qu'on féneftre pour affeoir la pierre. On recouvre d'un fecond emplatre bien affujéti & Pon recommande le repos au malade tout le tems de Paction du  Cauftique. On feariflel'escarre:, on procure fa chute, & 1'on panfe comme il eft die plus haut page 252, ligne 10. Mais ce moien eft impratiquable fi le Condylome eft trop proche du fondement , dans la crainte que 1'humidité de cette partie n'etende. la pierre &.ne faffe des ravages confidérables.. Souvent , après avoir inutilement ufé des Gathérétiques & des Cauitiques Minéraux , j'ai réuffi avec les Cauitiques Végétaux, favoir les fucs de Chélidaine ou Grand Éclair (Chelidonium vulgare- majus. C B. P.) de Tithymale r Efule ,. Epurge ,. Catapuce \ ( Efula minor , Dod. Tithymalus félim Pint C. B. P. Tithymalus latifolius ,.. Catapucia diélus.. Inft. rei herb.), de.Figuier, de VHcrbe dite aux verrues. On grate les verrues ou les poireaux avec un canif , ou la pointe des cifeaux ou même avec une air guille, jusqu'au point de les faire faigner, & 1'on humeóte autant de fois qu'il eft néceffaire ,. avec Pun ou Pautre de ces fucs..  $9$' =^*=' Mais fi les eycroiffances O) rëfraftaires font livides de couleur bleue & douloureufes , ■ il faut mieux les abandonner que de les conduire , en les irritant , au tcrnie du Cancer. C'elt un grand' défagrement de les garder; mais c'eft un plus' grand danger quand elles dégénérent en Car-' cinome, • t Si ce malheur arrivé , on reffent dans 1'excroiffance des douieurs lancinantes , bientöt la pointe abcéde & repend ■ une féroiité ichoreufe & fi 1'on n'en prévient trés - promptement les fuites, le Cancer fait des progrès rapides & menace le Penis entier. Ainfi, fans différer, quand on doit extirper 1'excroiffance, le Cancer eft manifefte. A eet effet , on la prend de la rnain gauche avec des pinces & , de la droite, on la ceme. On débaraffe fes fVz) Le Chmix - Fleur , quand il eft maltraité, peut aifdment dégénérer eu Cancer & 1'amputation de la Verge eft le feul reméde. Nous en parierons dans 1'ob.fervation fuivante.  259 racines- & on les emporte avec ie biftouri ou les cifeaux courbes. Après avoir laiffë faigner la plaie dans l'eau tiéde ,.on cauténfe profondément avec un bouton de feu & 1'on panfe enfuite -avec le Digeftif animé dont voici la formule: jL Tércbinihinz,. Titel: O por: ana,. Ung: de Styrace5ij Olei Hyper: Tinei: Aloë & Myrrhde, ana, M. F. Sl A. Quand 1'cfcarre eft tombé , on examine foigneufement 1'état de la plaie & furtout la qualité de la matière,,car fi elle etoit ichoreufe ou fétide, le Cancer ne feroit point entièrement extirpé, & 1'on devroit recourir encore a 1'attion du feu. Mais fi le pus eft louable, fi 1'ulcère fe déterge, on adoucit le Digeftif, ou plutót on lui fubftitue le fuivant.  2£ Térébinth: 558^ Bals: drcai'y §j Vitslli ovi, Olei hyper: 6? met Digeftm indic: fupra p: 114., ana , gj Misce1 Et 1'on finit la cure avec mon Digeftif fcul. ■ Je ne parlerai point de la cure des Sinus; & des Fifmles, fi les excroiffances en ont occafionné. Cela nous meneroit trop loin & au dela des bornes que doit, avoir eet' ouvrage. L'opération de lafiftule eft decrite par tous les Auteurs & 1'orrpeut les confulter. Du Phimojis & du Paraphimojïs habitue/s. C^uand on a euun Phimofis inflammatoire qui s'eft terminé par induration; quand  2ÓI ?on a eu des chancres fur le gland, enfemble avec un phimofis & que le Chirurgien n'a point eu foin d'injecter des eaux décerfives entre le prépuce & le Balanus; quand on a eu au bout du prépuce des gercures ou rhagades, des chancres profonds qui on détruit une ou les deux membranes; quand il furvient des ganglions ou tubercules au frein ou dans quelqu'autre partie du prépuce, ilrefte, trös-fouvent ., un Phimofis habituels. II eft occafionné, ou par 1'engorgernent limphatique des fibres du Prépuce qui perdent leur foupleffe, & la peau mobile ne peut plus revenir fur elle-même; ou par Padhérance de la membrane interne du Balanus auquel elle eft reftée collée par la cicatrifation des chancres; ou par le retreciffement du prépuce a caufe des cicatrices des rhagades ou des chancres; ou bien enfin par les tubercules qui diminuent fa largeur, & genent fa mobilité. II rcfte un Paraphimofis habituel quand le Paraphimofis primitif a été de longue durée <0U s'eft terminé par leSchirre; quand la peau  2ó2, s'eft fendue circulairement ; quand, naturéllement, le prépuce eft un peu court. Le Phimofis habitucl, s'il .ne refte ni tubercule ni ganglion ., n'eft aucuncraent dangereux; mais il emouffe la volupté en recouvrant les houpes nerveufes les plus fenfibles au plaifir. Le Paraphimofis eft plus fupportable, il n'emporte aucune privation. Mais j'ai vu niaintes gens qui eutent cent fois préféré un Phimofis dans la crainte d'ètres pris pour des Juifs. La plupart de mes. lecfeurs riront de cette idéé , mais elle tient au mépris général que les Hollandois ont pour cette nation fugitive, quoique, de tous les peuples, ce foient eux qui les ont le plus favorablement acceuillis. Plus libres des préjugés que la plupart des Européens, nos Républicains auroient vu les Juifs comme ils voient les autres fedtai•res , comme ils voient les Turcs qui font .circoncis comme les Juifs, comme ils voient les Quakers qui ne font pas plus batifés que les Juifs., fi les Juifs 1'euffent mérité. Ce n'eit point aux préjugés des peuples .qu'ils  doivent le mépris général qui les laiffe dans Pabjcction, c'eft a eux, c'eft a leurs fen- ■timcns, c'eft h leur esprit qu'ils pjif.nt dans une Réligion que le Rabimfme a noiéé dans une mer d'abfurdités, de fuperfti- :tions, d'impiétés, decrautés, depréceptes jnfames (ri). M. Astruc a dit que les Femmes étoient auffi fujettes au Phimofis habituel n appelle Phimofis, dans le Séxe , 1'oblitéra:tion de la vulve ou du vagin, qui vient ,du referrement ou de la. réunion des par- O) Le Doftcur South a dit dans un de fes fermons ,„ voyez le T. I. p. 539. „ Que les Juifs étoient un „ Peuple revêclie, michant, opiniatre, en un mot „ tel, qu'ilfcmble que Dieu 1'avoit clioifi, pour la m&„ me raifon que iocrate avoit clioifi Xantippe pour fa „ femme ; c'efi - a - dire feulement a caufe dc fes dis„ pofitions les plus mauvaifes qui fe Pouvoient trou„ ver dans tout Ie genre liumain , & cela dans lx ,, vue d'exercer & de faire connoitre fon extréme pa„ tience „. O') Cet Auteur prétend que les Péddraftes y font auffi fujets. Voyez le Uns III. Chap. VIIJU  264 ties. II peut'être du k des chancres , qut ont colié la-vulve ou raeorni fes fibres par des cicatrices difformes & calle-ufes, il peut Vêtre encore a quelque engorgement lymphatique de la vuive -ou des nymphes que l'action du Mercure n'a pu réfoudre. J'avoue que je n'ai jamais été confulté par des femmes pour pareille incommodité. A joindre qu'elles confultent rarement, je crois qu'elles ne prendröient guéres lapeiquede chercher kdetruire cette bridea moins que la vulve ne fut entièrement fermée. Celles qui font fujettes k ces fortes d'accidens favent trop profiter de tous les avantages pour livrer k la Chirurgie ce qui peut ailleurs leur faire un mérite & quand on pratique les maladies vénériennes, on fait ,qu'en pire etat, les femmes ne recherchent point les fecours de 1'Art. Au petit nombre qui fe préfente,on feroit tenté de croirequ'elles ne font point k moitié dans cette maladie» Traitement Quand le Phimsfis habitnel eft ancien^ il  ' il eft inguériffable avec les retttèdes ordk ■naires. Quand il eft récent, il ne 1'eft guéres davantage. Voici cependant cequ'il eft poffible d'effayer. S'il provient d'un engorgement lymphatique, on fomentera le prépuce avee la»décoétion emmolliente dont je vais donner la formule. Elle fervira encore a baigner la Verge, a féringuer entre le prépuce & le gland, a tremper des linges pour 1'enveloper. Au préalable, on couvre immédia[ tement la peau avec un emplatre de Mucagi\nibus. Of Rad: althaa & nymphaa, lij Fol: ma/pa,par iet ar ia gf viola, ana, manip: jj Flor: ckamameli Smeliloti, ana, manip: g -Coque in aq: q: f: ad, ■& adde fpiritüs pint, |iv M  Fiat foius quo hnbuunutrHhtea quadruplicata qu ss^sa- tre nature qui changent de nom fuivant- les., parties qu'elles affectent.. Quelques Auteurs, ne fe donnent pas la peine de lesdiftinguer, parceque , difent - ilsle diagnoftic eft inccrtain. En effet ces. diftindtions font plus, faites pour 1'Ecole que connues dans la Prar lique , Vbyez nètre Mémoire Clinique , pag,. 73. Cependant pour n'être point accufé. de confufion & de vouloir gratuitemcnt embrouiller les idéés, nous fuivrons lechcmin battu. UExoftofs eft une tumeur de Pos qul= fe divifc en vraie ou lèghhne en faujje ou ïa-iarde apellée Nadus. VExofle rraie intéreffe la fubftance-même de Pos & fe. foudivife encore en Spongieufe & en Solide. La S pongieufe fait reffentir quelque douleur, la compacte eft abfolument infenfible. Le Nadus ou Exaftofe Batarde eft une tumeur fchirreufe du Périofte,. produite par des fucs viciés, mais comme cette peau deliée e,ft douée d'un fentiment exquis, elle eft être trés - douloure'ufe. La douleur ir?Ue &. produit Pinflammatioa, ainfi la  pëaü qui recouvre cette exoftore eft toujours rouge & enflammée. Le fcjour de la Lymphe, occafionne 1'oéïemê, ainfi cette exoftofe regoit t'imprefiion du doigt, Quand on a 1'habitude des Maladies Vénériennes, on fait que cette espèce eft la plus commune. VHyperoftofe eft une tumeur des os fpongieux. Cette tumeur eft plus uniforme que 1'exoftofe qui occupe, ordinairement, une place circonferite. ■ Elle eft comphne ou incomphtte. Incomplette', quand affectant les articuiations, il ne fe trouve qu'un os gonflée. Alors, le mouvement eft diminué, mais non perdu. Complette, quand les deux os qui s*articuj lent enfemble font également exoftofés ; alors, le périolte, les ligamens, les mufcles fouffrent beaucoup de dilation , des tiraillemens confidérables & caufent des douieurs aigues. Les os devenus monftreux ne peuvent plus gliffer dans leurs capfules, ils fe collent, par 1'épaiffement de la finovie qui les lubréfioit & le mouveM 4  &7a , cs3fe— Kent eft totalement perdu, c'eft qu'on- apen* ComracJiottde 1'articulation, Soudure, Ankilofe, Il avoit plu k feu M.-Du-vernet de diftinguer fept espèces d'Ankilofe. i. L'une par inactioti qui provient de 1'épaiffifferaent de la Synovie , k Ia fuite des fradtures,. des luxations, &c. 2. La feconde glaireufe*, quand, par les mauvaifes digeftions ^ la Sinovie a contraóté un caradtère glaireux , g. La troifième fèreufe, qui n'eft autre qu'une hydropifie de Partiele.- 4. La quatrième purulente , qui ■ eft occafionnée par Pacrimonie de la Sinovie qui ronge les ligamens, les cartiiages & produit-des ab* cès dans les artieulations. 5. La cinquième gouieufe, qui eft caufée par un dépöt de la matière arthritique fur 1'articulation. 6. La fixième par fraclure , parcequ'elle arrivé k la fuite des fractures qui ont pénétré dans 1'articulation , elle eft caufee par Ie fuc nouricier qui fe répen.1 dans cette cavité. q-. La feptième enfin exoftq/ee-, qui n'efb qu'un gonflement des Epiphifes.. Feu. M. Petit Mfc Chirurgien de Paris  273 grand Anatomifte,en avoit diftingué cinq espèces (a). 1. L'une qui furvient aux fraclur-esdes arciculations, par lc cal qui joint les os enfemb-le. La feconde, qui eft produ-ite par la Sinovie qui s'épaiffit & s'endurcit dans 1'articulation , après une fracture, une luxation, &c. La troifième, qui arrivé par le gonflement des ligamens. La quatrième , qui vient a la fuite d'un abcèsdc 1'articulation; dont ia matière carie les os, alors, quand 1'exfoliation eft faite, le fuc nourricier s'épanche & foude les deux os qui fe font cxfoliés. La cinquième, qui vient-de la goute quandia matière gypfeufe s'endurcit St joint les os. D'autres, parmi les quels on comptc feu M. Lieutaud ,- n'en ont diltingué que deux espèces, l'une,dans laquelle les ligamens feuls font affectés , 1'autre , oü. 1'os le trouve exoftofé. Quoique le mouvement foit cup. dié par ces deux ankil-oiès cependant dans ia prc- (a) Veyez VArt de gadrh les Mal ad', es da os p 14,*, •uit- de Lexdc, an; 1709. M 5  274 miere,ïln'ya ni foudure,. ni perte entière du mouvement. Ces Auteurs, étoient trop inftruits, pour fe tromper fur la chofe; mais ils ont fait une meprife de mots. Ces diffèrentes esphees dPAnkilefes ne font que les-diffèrentes caufes de Pvinkilofe; car 1'Ankilofe etant Synomine k la foudure de 1'articulation , cha? que fois qu'il n'y a point de foudure , il n'y a point d'Ankilofe , & chaque fois que les osfontfoudés, c'eft un Ankilofe.. L'AnIcilofe eft une; k la vérité, elle peut être produite par diffèrentes caufes & il eft mêmeeffentiel de les diltinguer pour les traicer convenablement. Ainfi les divifions font puériles & ne. fervent qu^ jetter des epines dans un chemin déja trop raboteux. Le Tophus elt la tumeur qui nait aux ligamens. Elle eft, communément, tant foit peu mobile,ronde, ce qui fert, outrelelieu de fa pofition, k la diltinguer des exoftofes. Elle eft dure & rénittente. Ganglion eft le nom, donné aux tumeuxf  275 des nerfs & des tendons. Le Ganglion eft enkifté, dur, rond ou oblong, fouvent mobile, in(ènfible& n'excédanr guéres la grosfeur d'une olive. Les efforts , les dhutes , les coups, en produifent fréqoemmenc atrx tendons des poignets, des pieds & des mains. II eft rare que le levain vérolique en faffe naitre. Quoique quelques unes de ces tumeur» foient refraftaires & réfiftent a l'adminiftration bien conduite des remédes anti- vénériens, parcequelles font trop dures trop compactes: cependant, fi 1'onen voit" un fi grand nombre refter ou récidiver , fl feut le rapporter aux mauvaifes methode* que 1'on emploie. J'ai vu beaucoup de perfönnes qui difoient avoir pris des railliers de pilules , avoir bu des rivières de décoctton , qui fe croiOIent parfaitement faines, en être guéries par une méthode Jpécifique. VExaftofs vraie & fpongïeufe peutfegué-rir par une bonne methode , j'ën ai l',n* née derrière guért une qui avoit réfifté aui. M 6  %l6 g=S»g friétionsmercuriclles & k- la falivation. J'étpis bien perfuadé qu'elles avoient été mal dirigdes ; mais le malade refufaconftamnient de s'y foumetre une feconde fois. Je lede-*, terminai en faveur des Sudprifiques , j'expofai la jambe oü, 1'exoftofe avoit cru, h quelques fumigations me.rcurielles, le malade: fut parfaitement guéri. VExoftofe vraie & compable n'a pas le même avantage & il eft rare, a moins qu'elle nevfoit. recente & trés-petite, qu'elle; céde aux remédes anti-vénériens, quoique: le mal foit entièrement détrijit. Mais om peut la porter fans incommodité,.. On voit, par fa nature, qu'elle ne peut guéres devenir cancereufe, Le Nodus ou Exofiofe Batarde céde fa cilenient k la bonne adminiftration des remédes, k moins que,, par quelque mauvaife pratique, ou par trop de negligence,. on n'ait laiffé carier 1'os. Cette exoftofe peut s'ulcérer ou dégénérer en Can-, eer, par qu'elle parcourt tous les périodes des tumeurs inflammatoires&fchirreu-. fes..  Les Hyperoflofes fe guériffent plus difficiï'ement que les Exoftofes. Et 1'Ankilofe, jamais. Les Tophes peuvent céder aux remédes locaux; mais.il eft rare que le mercure les diffipe , parcèque , comme Pa. très-favamment remarqué , 1'illuftre Boerhaave, te mal eft fixè dans des endroits qui fe trpuvent presque hors de la portee de Paclioh du cceur&. d£s artéres. Qquia malum figitur in locis, ad. qua;: aótio cordis & arteriarum vix pertingit («)•) Ec dans ces .endroits eloignés du cencre de la vie, la nature n'a quede très-foibles molens pour réfoudre les congeftions. Le Ganglions ne fe réfolvent guéres plus facilement. Quand VExóftofe praie fpongieufe a réfifté a diffèrentes methodes,, il faut, presque toujours fuppofer qu'elles ont été infuffifantes , furtout fi le malade; n'a point O) In .Praf. Edit: Lus- Bat: 'ALoyfii Luiftni pra£ fixd.. M 7  a7& e^-» recu de fridrions. Alors il eft de Ia prwdence de recommencer fur nouveaux frais & d'adminiftrer les Sudorifiques aux quels on pourra ajouter, avec prudence & comme nous le dirons plus loin, 1'ufage modéré foit interne foit externe du mercure. On expofera la partie malade k la fumée d'un Trofchique fait de la manière fuivante que 1'on dirigera fur la partie malade , après 1'avoir alumé. On prend la précaution d'entourer la jambe pour concentrer la fuméc, ou de la conduire par le moien d'un entonnoir de fer blanc fait exprès pour s'adapter a la partie. OJL Cinndbari tiathi, Thuris, jiloes, Opoponax i Gum. Ammoniaci, am, panes aptales 9 Ex omnihis f. Pul. $> adde Cariou :puh; q/> pro trofchi: 'ad Suf> fituin.  S>3 279 Mais fi le Malade a fubi des traitemens. convenables , foie qu'on les ait adminiftré foi - même , foit qu'on les juge tels par le rapport du malade , foit qu'il ait été traité par des maitres d'une réputatiön confirmée, ou dans des lieux oü les abus ne font point enracinés, tels que dans la célébre Montpellieh.', on ne doit-, tout au 1 plus , qu'effayer les Sudorifiques & les Fumigations Merciirielles loeales, les Véficatoires que 1'on fait longtems fuppurer & dont j'ai vu , diverfes fois ,. de merveilleux effets. Voyez mon Mémaïre Climque, pag. 208. Mais fi, par Pabus des médicamens incififs, le fang eft raréfié ou qu'il y fot portê de lui même ; fi le malade reffent dans la tumeur des elancemens fréquens^ fi la peau* devient rouge & tendue; enfin fi 1'on craint le Cancer, il faut fe refoudre a Pextirpation de Pexoftofe. Le moyen eft douloureux & n'eft pas ^ même exempt de danger, furtout, quand le malade n'eft pas jeune & d'un bon tem-pérarament y mais le danger eft encore moias.  2,8b imminent que la mort affreufe oü conduiroit le Cancer de cette partie. L'année derniere, j'ai fait cette opération. fur un malade de 35 ans, affoibli par une longue fuite de traitemens, mais fans aucun vice. manifefte dans les humeurs. Elle réuffit parfaitement. Je vais la rapporter. L'Exoftofe etoit placée fur fa crête du Tibta, k fa partie fupérieure, cinq travers de doigts au deffous de fes Condyles c'eft a-dire du genou. Elle occupoit une place de trois pouces environ de longeur- fur deux de largeur. Elle protubéröft de la groffeur d'une ceuf de poule & faifoit des progrès rapides versie cancer. Après avoir préparé pendant quinze jours le maiade par une diéte raffraichiffante & dépurante , après Pavoir purgé deux fois, je procédai a- 1'opération. On a befoin pour la faire d'un biftouri. droit, de pinces, d'un trépan perforatif , d'un cifeau, d'un maillet de plomb ,. de eharpie brute, de compreffes , d'une ban$e roulée k deux chefs, d'eau de-vie-&;  d'eau, d'eau de luce . pour faire refpirer au; malade, de ferviettes. Le Malade etoit affis & retenu dans fon i fauteuil par deux. aides. Sa- jambe etoit etendue en pofition horizontale. Je.l'avois fixée fur une planche garnie d'une futaiue, par le moyen de deux courroyes,. paffées dans quatre trous faits exprès, & fortement ferrés avec une bouclé: Depuis-le mollet jusqu'au talon , la jambe etoit garnie avee des linges preffés,. afin qu'elle ne put por^ ter k'faux en aucun endroit. A' 1'avantage de contenir furement la jambe, jejoignois celui de 1'engourdir, cequi rend la douleur moins fenfible. . La planche etoit clouée fur uneescabelle de bois fichée dans le plancher-oü elle etoit fortement arrêtée. Ainfi je n'etois point embaraffé par des aides qui gènent toujours plus ou moins ne tienaent jamais trés-ferme. Je fis fur 1'exoftofe une ihcifion cruciale, . je relevai les tégumens & coupai abfolument leurs angles. Je divifai & féparai en- fuite le périofte. Ce fut le moment le plus douloureux de 1'opcration. Mais. quand le  Chirurgien eft adröit, il eft bientót paffeV Je fis vingt quatre trous avec le Trépan trés-prés les uns des autres & avec le cifeau, j'achevai très-promptement 1'öpération. Je tamponai de charpie & laisfai faigner, après avoir donné plus de libercé a la circulation,. en relachant la courroye d'en haut. - L'éxostofe etoit pröfonde, 1'éxoftofe etoit cancéreufe , ainfi je ne devois point epargner une douleur de plus, pour retirer de cette opératictt tout le fruic que le courage de s'y livrer , & la patience de la fupporter ,donnoient droit au malade de s'en prometire. Après avoir tari & effuié le fang, je cautérifai profondement la bafe de 1'exoftofe avec le bouton de feu , pour prccurer une exfoliation plus facile& plus fure. En conféquence, je m'etois prémuni de plufieurs cautères de même forme. J'en avois trois a plaques rondes & propres ii bruler le fond, ils avoient quatre lignes "de diamêtre: j'en avois trois autres faits en olive pour bruler la cirGonférenee.-  'jt panfai avec de la charpie trempée dans de l'eau aiguifée avec un peu d'eau-de-vie,, .parceque j'avois brulé prés de lamoéle, & je couvris la plaie de plufieurs compreffes humeétée de l'eau anti-phlogistique dont plus haut j'ai donné Ia formule, § i. pag. 254. & j'aflujétis 1'appareil par le moyen d'une bande circulaire.. L'exfoliation fe fit a merveille, je continuai les autres panfemens quelquefois avec de la chapie feche, quelquefois avec de la charpie mouillce dans l'eau-de-vie, fuivant les douieurs que Ie malade reffentoit. J'entretins 1'écat de la plaie avec des plumaceaux capables d'affujétir. les chairs & chargésdu Digeftif indiqué,.pag. 114: méld avec lejaune d'ceuf &. un peu. de térébenthine. quand il ne fortit plusd'ésquilles,quand 1'osfournit de bonnes chairs, graineufes & fermes, d'un rouge vermei!, je panfai avec le digeftif indiqué, §. 1. pag. 260 & rinis la cnre k 1'aide du feul digeftif, pag. 114. Le AWw ou VExostOje-Balarde, quand elle nj? fe réfout point par lés anti-véné*  riens, abcéde ordinairement & acquère très-: fouvent un caractère carcinomateux; II efb inutile d'en répéter ici le traitement que-. 1'on trouve trés au long dans \e Mémoirt Cliniqut % 14. pag. 104 & fuivantes, & 1'on peut encore confulter ceque nous allons di-^ re plus bas de la Carie.- Pour VHyperoftofe & VAnkilofe , - après» avoir emploié les véficatoires qui font ce qu'on peut ordonner de mieux y on doit es* aier le cataplasme fuivant: - Df, Coclear: Terreftr: n°. xx Galeis, Sa/: Ammonïac: ana, § j Contunde in mortario, ad putri- ' Jaginem & dijfilutionem psrféciam, Sdlis Amm. "deindè fub Catapl. -form: admow. On afoin de faire fouvent remuer lebras du-' malade. Enfin fi ces fecours ne réufiffent point» on peut définitivement tenter les bains de  Barèges, de Bourbon.,. dPAix'la-Cliapelle. Mais il faut toujours fe resfouvenir de ceffer tous les médicamens quand on redoute les approehes du Cancer. On tente la réfolution des Tophes par le moien des fumigations géne'rales & locales, par 1'application des emplatres malaxés de Kanis cum Mercurio & deMacaginilus. Les Douges faites avec les eaux de Barèges & les autres Eaux Thcrmales ont ;quelquefois réuffi. Mais il eft a craindre,qu'en irritant cestumeurs, elles ne deviennent cancéreufes. Dans ce cas malheureux, il faut lè réfoudre a Pextirpation. Pour la faire, on confultera rplus haut, la manière d'extirper les verrues, :§. i. pag. 25g. Les Ganglions fe diffipent fouvent, par la feule précauüon que Pon a de les manier " tous les matins doucement & de les humeoter avec un peu de falive. On y applique enfuite un lame de plomb frotée, chaque jour, avec du Mercure. Enfin Pon recourt aux fumigations quand ce moyens ne réufisfent point.  «88 -ss&ag §• 4- 2?^ Rhagades ou Gercures. JL ous les endroits du corps qui ont 'beat*, toup de plis font fujets aux Rhagades. Ain1J les Bourfes-, le Prépuce, VAnus, les Levres , les Mains & les Piés y font principalement expofe's. Les Négres font trèsfujets en Amèrique aux Rhagades des piés •qu'ils appellent Crabes. La chaleur deffeche l'épiderme , le fend, & caufe les Crabes. Le travail ainfi que Ia eoutume d'aller nüds j>iës les entretiennent. « Le tiraillement au quel les fibres du Prépuce, de P_Anus, des 'Commiffures des Levres font continuellement fujettes, donne raifon de la difficulté de guérir les Rhagades de ces parties. La rudeffe du travail «mpêche auffi de cicatrifer celles des mains & des piés, c'eft pourquoi il eft trés - ordinaire de les voir fubfilter apres tin traitement trés» •aethodique.  il y a des rhagades fuperficielles, d'autres profondes , d'autres Malignes. Ordinairement., elles font fuperficielles au prépuce. Elles en occupenc le bout 5c le milieu au deflbus delacouronnedugland, quand la coupure circulaire occafionnée par le Paraphimofis n'a point été bien guérie. Elles font encore fuperficielles aux Bourfes, a moins qu'elles ne foient produites par un vice dartreux , ce qui n'eft point rare. Elles le font auffi a 1'anus, a moins qu'elles ne foient entre tenues par Pacreté' des déjections ou par un Commerce infame; aux levres., a moins que la malpro« preté ne les envenime journellement. Celles-ci céderont affez facilement. i3. En contractant le moins poflible les fibres des parties. »«. En délaiant les déjecti,-ons par quelques prifes de Sel tfAngleterre , & en corrigeant la caufe de leur caufticité. gs. En touchant legérement les Rhagades deux & trois fois par jour avec une Pierre- Je Vitriol & les couvrant de plumaceaux ou de comprelfes trempées dans la li-  288 queur anti-phlogiftique.indiqnée plns'hauX S i. pag. .254 Mais les Rhagades des Mains .& des piés font profondes & fouvent Malignes. Quand elles font profondes fans être malignes., ou les panfe avec le digeftif, p. 114, fur une once du quel on ajoute un fcrupule de Précipité blanc. On furcharge les Plumaceaux de linges trempés dans VEau ^énti-phlogifiique, p. 254.. Mais quand elles font malignes, il faut les laver avec VEauP/iagédéniquei-confamer les mauvaifes chairs avec la pierre infernale & les panfer avec le digeftif fuivant, fi Pon neprefére Se Baume d'Acier. Of Têrèbinihina lotee^ Titel: ororum, ana, Ung: de Styrace, Aegyptiac: ana^ 5jj Oiei Hyperic: Tindl: Myfrka, ana, £j &£sce Ce  Ce n'eft point encore fans fuccès qu'on les expofca des Fumigations dont voicila formule. Jf Cinnabari, Aloes, Myrrha, ana, part is aquales, Craffiusculè contunde & fiat Pul* Pis. Quand "les chairs font belles , lquand Ia plaie eft unie , on cicatrife avec le Digeftif fuivant, en continuant, jusqu'a findeguérifon, 1'ufage des fumigations. - 3£ Mei digepTm indicati fupra m- 114, Ij Terebinth: venei: ~-r Bals: Arcai, Bals: viridis mettns: sy Vit el li ovi, M. F. Baljamum. •N  QGO Quand les Rhagades font parfaitêmentdcsféchées, on envelope encore , durant quelque tems , les parties oü elles étoient, avec .des linges trempés dans 1'Eau anti-Phlogifti;que,p. 254, afin d'affermir la peau .Sc depr.éiferver de la récidive. §•5- pes Bübem Schirreux, Fijlukux., Ulcsrés & Carcinomateux. ,/Vprès ce que nous avons dit des Eubons^ dans nótre Mémoire Clinïqm pag. 53 Sc yfi , il ne nous refte rien a dire. Auffi ne.ferons nous ici mention que de trois Obfervations ifolées. Auparavant, il faut fe rappeler que nous avons diftingué deux espèces de Bubons. Lun quioccupe Ier, g andes Sc que 1'on peut dommer Glandulo - Phhgmoneux ; 1'autr.e .qui n'eft qu'une conge.uo.i dum le üfl»  cellulaire & qu'on peut appelcr OzdimxsoSc ';irrh:i:x. Le premier fe refout facilcmeiit, ou vienc facilement a fuppuration. Le fecond, par la froideur des parties qu'il occupe , fe refout lentement & difficilement. II tend au Schirre & leSchirre peut dégénèrcr en Cancer, . II abcéde auffi quelquefois, rnajs avec ■beaucoup de lentcur. Le pus fouvent fraie des finus, ronge, detruit aux cnvirons, ouvre des ulcères rebelles. On en va vok quelques exemples. T R E M I E R E O B S E R V A T I O K, -9» -A Paris, je fus appclé pour la femme .„ d'un Fripier fous les piliers des Ha•„ les. Elie etoit dans fon lit & fe plai„ gnoit d'une trés-grande douleur dans la „ cuifie & la jambe gauche. Je les exa„ minai & les trouvai - confiderablement .„ engorg'ées, avec cedème, mais fans altérag, tion a Ia peau. Les douieurs étoient Na  «pa infupportables, quand on appuyöit fur fa „ partie latérale interne de la cuiffe. Je m'informai des caufes extérieures de cetj,, te maladie. On me fit voir au deffous du pli de Paine, du même cóté, une tu„ meur enorme , percée d'une cinquantai- ne de petits trous d'od fortoit une ,, fanie féreufe. C'etoit un bubon ou plut„ tót une tumeur oedemato - fchirreufe, qu' k force de maturatifs, un garcon barbier .„ de la boutique voifme & qu'k Paris on ,„ nomme Major, avoit faitabcèder. Mais il n'avoit eu ni 1'esprit ni le favoir 4, d'ouvrir 1'abcès, & la matière, ne trouvant „ point d'iffue, oudu moins n'en aiant que „ d'imparfaites par les petits trous fiftuleux,, 4, avoit fufé, en raionnant. Lesfinusetoienc „ larges , profonds , ferpentoient entre les „ vahTeaux cruraux, toute opération ej£ toit impratiquable. Je me retirai & j'ap9, pris, trois femaines après, que cette femroe #, etoit morte  Rèfiêxion Get événement malheurcux fait voir que le feul parti qu'on ait a prendre, quand it fe préïente un bubon de cette espèce, eft d'ouvrir une plaie par ie moyen de la Pierre a Cautère. On fait une large ouverture , & 1'on facilite la fuppuration avec Y'önguent Brun ordinaire ou- Baf.licon. On applique, s'il le faut,. par deflus Ie plumaccau de charpie , un large emplkre de Mucilages afin de dispofcr a la fonte. Enfin on a foin de ne laiffer cicatrifer les bords de la plaie, qu'après avoir entièrement détergé le foier de 1'ulcère. SECONDE 0B S ER VATTON» u n gargon jardinier d'un Village k g „ lieues de cette Ville vint me confulter, „,' il y a un peu plus d'une année. II avoit „: eu un Poulain dans l'aine que, fur fon rap-  „ port,-je jugai avoir été cedemato-fchir^ „ reux. Un Chirurgien 1'avoit traité. A„ prés qu'il eut fait abcédé la tumeur & „ qu'elle eut longtems fuppuré, 'il voulut 1'ammener a cicatrice. - Mais ce n'etoit. „ point auffi facile qu'il 1c croioit. Tous „ fes eflbrts furent inutiles & I'ulclrc ne „ fit qu'accfoitre. Après 10 mois de. traitement , le'malade vint me trouver.. „- L'üicère etoit plus long que large &. „ occupoit plus d'espace qu'une main de „ grandeur ordinaire n'en pourroit cou„ vrir. Ses bords étoient calleux & ren. „ verfés , violets , faigrians & doulou„ reux. II ne donnoit qu'un,Mor tenu „ & fétide.. Traitement, Le malade n'avoit pris que des pilules,, ainfi "je jugeai réoefïairc de le recraiter. II etoit maigre '& confiiérablément extenué  par la grande déperdition de fucs qui fe faifoit par les vaiffeaux lymphatiques de 1'ulcere. (II mouilloit chaque jour trois mouchoirs püésen huit doublés). Cependant il etoit jeune, bien conftituc & fans aucun autre vice apparent. Jé lui fis faire, de deux en deux jours, des frictions fur les jambes, fur les cuiffes & fur les ' bras, a la dofe d'un demi-gros d'onguent mercuriel chaque fois. Je le purgeai tous les huit jours avec une once de SeldPAngleterre & j'ordonnai pour boili'on ordinaire une décoction' de Salfepareille faite avec deux onccs de cette racine fur trois bouteilles d'eau, réduites a deux. Le malade la coupoit avec un tiers de lait. Je panfai durant huit jours confécuüfsavec le Baume d'Acier fait comme il fuit. On trouve cette recette décrite dans M. Astkvq, de lidlrbis Vetiereis, L. IV. C. XII. P? 5£Ó. „ If jfqute fort is duplicis , i-iij ' „ Aciculas ex puro chaifue 5, cenfeftas , qttas ex modo, - N 4:  ,., cjuo dijjiliunt, dignofcerefa„ «/e aliquol injice- da„ ïprc ebullitio maxima fiat, s, tfj/de tune Oiharum opti;« »»', jüj iv „ Confundantur omnia donec ,, i»£ ngaenti vel Balfami Jpe„ e/?»» [72>/ refrixe- „ dukiscant ,,.. Après que j'cus réprïmai les chairs, je me fervis, durant quelque tems du premier Digeftif indiqué ci deffus § 4, p. 288. enfuite du fecond, p. 289. Je fis faire quelques fur roigatlons locales avec les poudres fumigatoires mentionnées, au § 3.p. 278. & je procurai une bonne cicatrice, au moien- de 1'Emplatre de Nuremberg, En. trois mois &. 20 jours, le malade fut parfaitement guéri..  t r.o i s i e m e o b s e r v a t i o n.. „ Il y a fix mois qu'un- Chirurgien m'in„ vita d'aller vifiter unCanadien. II me dit „ qu'il y avoit fix mois que le malade avoit „ eu deux bubons qui étoient abcédés au „ bout de 12 ou 13' femaines & que, de„ puis ce tems, les ulcères empiroient cha„ que jour, fans que tous les anti-véné„ ricns, même les Sudoriflqucs , puffent „ corriger 1'acrêté des humeüffi II les a„ voit toujours panfé avec le digeftif or^ „ dinairefaitde Tèrèbenthine - de jauwtfmif „ &' tf'huile tfhyperïcum „. „ Je vifitai le malade. La membrane* „ adipeufe etant très-epaiffe & chargèe de„ graiffe fur le PuBiï &', en général, fur' „ toutes les parties de la génération ,- les; „ ulcères y étoient, pour ainfi dire , en„ fouis. On en comptoit cinq ou fix; „ qui communiquoient enfemble. Leurs. „ bords étoient fongueux & renverfés &. „ donnoient- ua Ichor trés-abundant &. fé~ N 5  20§ g^-a „ tidc. Mon avis fut qu'il étoit poffible* „ de guerir cct homme, & fon Chirurgien „ le remit en mes mains „. Traltemsm A mon premier panfement, je réunis les plaies & ouvris tous les finus avec un bifrouri droit que je conduifis, par le moven d'une fonde cannelée. Je les tamponai avec.de Ja charpie feche .& brute , par defllis j'étendis descompreffes trempéesdans l'eau de-vie & l'eau. Je ne levai eet apparcil que 2.4 heures après. Je trouvai, au fecond panfement, les bords des finus médiocrement enflamrncs dispofés a fuppurer. Je panfai avec un fimple Digeftif fait avec la Terèbenthike , ie jaune ei'éuf- & quelques gouttcs A'huik Wkyperkum. . Je m'en fervis deux panfemens de fuite, après quoi je fubftituai leBaume^Ackr &, quandj'eusfurmohté Sc corrigé les chairs, je continuai les p$|tfemens.comme dans 1'obferyation précédente..  aviccettedifférence pourtant que, quelques fois, j'étois obiigé de mêler au Digeftif, le Baume d'acicr , afin de' reprimer les fonguofitcs. Malgré tous les traitemens qu'il avoit fubi , la putridité de VJckor me détermitia k lui.faire prendre les mêmcs remédes : que j'avois adminiftrc au jardinier qui • fait le fujet de 1'obfervation précédente. En quatre mois , je le rétablis parfaitenient. %. 6. Des Caries. La Caric eft, avec l'cxoftofc, le plus ïq-fraCtaire des Symptómes Vénériens & réfitte fouvent, non fculement aux Frictions mercurielles , aux Sudorifiques, aux Fu. migations; mais k tous les fecours de' PArt. Généralemcnt, on diftingue deux fortes N 6 -  500. gg@gg- de carie , la Manifeste & la Cachèe. Linie cxpofe a la vue 1'os-depouillé de fes chairs & du périofle. La feconde eft cachée, parcequ'elle eft reïouverte de mauvaifes chairs, de chairs fasques, violettes ou livides & qui n'adhé* rent point a 1'os. Souvent encore elle eft enfermée & entretenue par la matière d'un abcès que 1'on négligé d'évacuen Ainfi 1'ceil découvre trés - facilement la première. II inftruit auffi de 1'autre quandil eft exercé par la pratique. A ce défaut, nous enfeignerons que la fonde fe fraie chemin a travers les mauvaifes chairs , fans, faire reffentir de douleur; qu'elle trouve. 1'os inégal; & que ,,iouvent, les plumaceaux. qu'on léve de deffus 1'ulcère font noircis& de mauvaife odeur. L'Obfervation fuivante inftruira de quelle manière on doit guérir une. Carie mani$fto.  o b S E R. V a T I O' Ni „ Une Femme vint me trouver il y a> „ 18 mois & me confulta fur une Caris „ qu'elle avoit depuis trois ans-au Corona!T „ précifement fur une des boffesdu front aui „ deffus de 1'arcade furcilière droite. L'ösj „ etoit découvert de la grandeur de fix li,r gnes en circonférence , s'élevoit au ni„ veau de la peau & fe détachoit presque; „ circulairement, de manière que Pon pou„ voit paffer, en deffous de fes bords „la la„ me d'un inftrument. Cependant il etoit „. trés- adhérent en fon milieu. La peau „ etoit fur Pos fain dans un état „ naturel & ne préfentoit aucune altéra„ tion. C'étoit une parfaite carie •féche; »» 00 »• . , Je vis que 1'os feroit très-longtems a s'ex- folier,. vu fon epaifleur encette partie. Aint- fa') E* Cgrit humiit eft celle qui fournit quelqtl» snntieie. N-7  302 s2Ë=' fi je p;opcfai a cette femme d'enlever Ia carie avec Ie cifeau (£) , fi elle vouloit en être premptement délivrée. L'expédient etoit trop militaire pour elle, elle ne voulut point fe foumettre a 1'opération & ne me laiffaque le choix que de la ic//^ou du Cautère actuel. Mais cette carie etoit trop epaiffe peur Ia ruginer , ainfi je fis choix du feu, toutesfois, fansespèrer qu'il hatit beaucoup 1'exfóüation. Après avoir garni les chairs environnantes de charpie trempde dans l'eau &: 1'eau-de-vie, j'appliquai plufieurs fois le feu & répétai cette manceuvie quelquesjours de fuite. Mais, voyant que je necaufois qu'une inflammation gratuite , j'abandonnai cette carie aux foins de Ia nature. II fe paffa un an & demi fans qu'on y vit de j changement confidérable, cependant 1'os mort 6'élevoit infenfiblement & fcmbloit être jour-, nellement chaffépar celui qui fe régêneroit en i co J'aurois fait quelques tróüs avec !c' Perforatif & nu moyen du débordecieiit de 1'os , je -1'aurois facile- Mient l'jyaré avec le ciic.m...  defföus.La malade refientit quelque petite douleur a eet endroit, je touchai 1'os & je vis qu'il n'etoit pas eloigné de tomber. Je 1'ébranfai doucement tous les jours & enfin le séparai. Je rafraichis les chairs toutautour & penlaiavec de la charpie trempée dans 1'Eau de Sa~ lurtie. 24 heures après, (aianttout préparé pour le lecond panfement avant que de lever le premier apparcil , pour ne point expofer a Paction de l'air le nouvel os qui auroit pu en être altéré ), je trouvai les chairs machées par la coupure des cifeaux dispofées a la fuppuration. Je couvris 1'os, d'un leger Plumaceau trempé dans 1'Eau de Saturne , par deffus , j'en ajuftai un autre couvert de mon Digeftif fans addi- tion , & je ne renouvellai plus les panferaens que tous les deux jours. Toutes les chairs fe régénérèrent parfaitement & cette Pcmme fut bientöt gué- • rie. La Carie Cachêe eft beaucoup plus ordinaire que la précédente. ■ Elle furvient  S*&!-* aux parties exoftofèes; après 1'ufage in'-' discret des remédescorrofifsappljqués fur les1 ulcères; & eft une ft ite des abcès ouverts' trop tard. On peut confulter ceque nous avons dk de: 1'èxtirpation de 1'exoftofe § 3, pag. 280. Mais quand on renconre une carie dans le fond d'un ülcère, il faut, avec lè DechausCoiry découvrir 1'os , ou confumer les mauvaifes chairs avec le Baume tf'yicier non' lavé, que 1'ón applique une ou deux fois. Après la dénudation- de 1'os, le premier panfement fe fait avec de la charpie féche dont on emplit le fond de 1'ulcère,afin d'arrêter 1'hémorrnagie qui a toujours-. lieu. Si 1'os eft fimplemenr alté'ré , iffuffit, dans les panfemens fubféquens, d'appliquer des plumaceaux trempés dans 1'Eau deSaturne. On empêche la crue des chairs ,. jusqu'a 1'cntière exfo'iation , en les couvrant de plumaceaux de charpie feche , ou recouverts d'Orguent Ba— ftTtcon, fur une once- duquel oir mêle un gros.ou environ &cPrécipi;éRougr,x)u de Bau~  me KActer, mêlé k moitié avec un Digeftif ordinaire. Mais rareraent cc tnoyen eft affez expéditif. On eft obligé de fubftituer k 1'Eau de Saturne, XesTiinturesd^AloesB deMyrrhe-o\i les poudres d'/w, ÜAriftolochedPEuphorie. Quand les caries font profondes, ces Temrares & ces Poudres font encore infuffifantes & 1'on eft obligé de recourir k 1'opération qu'on nefait point ordinairement auffuót qu'on le voudroit,par la répugnance & la crainr te des malades-. II y a plufieurs manióres d'enlever les earies favoir, avec la rug'me,avec Vexfoliatifv avec \e-trêpan- la fcïe&c le cautère abluel. Les diffèrentes circonftances du mal décident la méthode: On rugine les caries, quand elles ont peu de profondeur. II y a des rugines de toutes les formes fuivant les diffèrentes furfaces d'os. Ainfi 1'on prend celle qui convient k 1'endroi: fur le quel on doic opérer: On deffend les bords d3 1'Ulcère du tram--  300 ^ja? chant de la rugine, avec un peu de charpie.Elle fert auffi a les garantir du contact de l'air. On ratifTe enfuite jusqu'k ce qu'on foit au vif & 1'on n'appuye que legérerhent', furtout fi Pos eft mince & fans appun On panfe après, comme il eft dit dans Pobfervation précédente. VExfollatïf n'eft plus qu'un inftrumentóPArfe'nal & 1'on ne s'en fert point ou presque point. Lc Trêpa/t s'cmploie comme nous avons dit nous en être fervi au §. 3. pag. 28.2. C'eft dans les mèmes circonftances que Pon fe fert dc la Scie, furtout fi-Pexoftofe eft long. On Icie les deux. extremités & 1'on enlevela partie fciée avecle cifeau & le maillet. Au même Paragraphe, même page, ainfi que dans 1'obfervation précédente, p. 302, on a vu la manière de fe fervir du Cautère Ac/ue/^que Pon peut dire être la première & la plus fure méthode. II eft bon d'avertir' ici que lorsque la carie eft prés de la moëlle, on doit la deffendre de 1'infiammation ,, avec de la charpie trempée dans Peau & Peau-de-vie, qui fert a refroidir le cautère. -  S07 Si la moelle eft corrompue, il faut panfer le fond de la plaie avec le digeftif animé preicrit § 1, pag. 259 & enfuite avec celui qui fe trouve indiqué a la page fuivante , 260. Enfin, de quelque manière que 1'on ait produit 1'exfoiiation de 1'os carié , on rcconnoit qu'elle eft parfaite & que la guérifon eft bonne , quand la cic'atricc eft profonde , ferme, blanche & adhérentc. Mais, au contraire, fi cette cicatrice eft noire, molle, fans adhérence, audeffusduniveaudela peau, 1'os eft encore altéré & 1'on doit fe preffer de prévenir les fuites d'une recidive.dangéreufe.. Feu M. Petit le Chirurgien finit fon cha-pitre de la carie , par quelques Aphorismes. Nous en transcrirons quelques uns, pour leur grande utilité. Foyez IJ Art; de guêrir lit maladies des os.- C'iap. II. ƒ>.. J41.  gof aagg-r sfpkorismes» 1. «*, Quand les Ulcères voifins des ospaffent n un an fans fe cicatrifer, c'eft un grand hazard 3> s'il n'y a pas de carie M, % „ Quand lemalade dit avoir fenti des dou„ leurs violentes & profondes au commen„ cement de 1'apofthème qui a caufé 1'ülcè„ re, c'eft une preuvequ'il y a carie oudisn pofition a la. carie „. 3- „ Les os font fouvent altérés fans que les„ chairs foient gatées f» „. (<0 Comme on peut Ié remnrquer cUns rbbfervwio» ét la femme cirdeiïus p^g. 501.  4- Les Ulcères des articulations, de 1'osil, „ de la bouche & du nez, font plus fifjeis .,, a la carie que ceux des autres parties „. 5- „ Tous les os qui font découverts de leur „ période ne s'exfolient pas „. 6. „ Lorsque 1'os eft prêt a s'exfolier, le malade fent de la douleur fi on le touche „ avec la fonde ,v 7- „ II ne faut pas ebranler trop tót la partie ^ qui doit fc féparer „. ( i ) Ce qui ne doit s^entendre que des os qui out perdu leuv périolte fans autre altération. Remarqut at M. Petit.  310 -Öfe 8. .„ II eft pourtant néceffaire de 1'ebranler .4, quand. elle eft prête a fe détacher JV §•7- Du Trembkmsiit. e tremblement des membres peut venrr de caufe Vénérienne, ainfi que la Paralyfie (c) dunt il eft, quelque fois, lePrécusfeur, & ce tremblement eft refractaire aux anti-vénériens. Mais il peut encore être caufé par les effets du Mercure-, & certainement de nou velles dofes de Mercure ne feroient que Pexaspèrer. II eft très-important de rapporter chacun de ces tremblemens a leurs caufes respectives, 13 Pon veut fe préferver de Perreur Sc foulager •les malades. .CO Voyez rObfcrvaiion isa psg. 164»  311 'La première espèce de tremblement eft toujours accompagnée de foibleffe & ceffe dans Pinaction. Les poids qu'on léve le fuspendent ou le modèrent. II vient & augmente infenfiblement. Dans la feconde espèce, on conferve la force, on trcmblefoit dans pact-ion, foit dans le repos, foit en levant un fardeau. Son invaüon eft- brusque & 1'on fe fouvient, ou de s'être expofé au froid durant 1e traitement mercuriei que 1'on a fubi, ou d'avoir commis quelqu'autre inconféquence, époque a la quclle on fait devoir rapporter cette incommodité. L'un & 1'autre tremblement eft ou parcicl ou générai. On doit traiter le premier tremblement comme la Paralyfie. Ainfi confultez 1'Obfervation IX. page 164. Par l'obferva^ion fuivante , cn vcra la manière de trdtcr cel ai que le mercure oe.cafionne.  312 jg^feg» O B ê B, -R V A T I 0 K. t-Tn Officier k qui j'admimftrois les „ frictions mercurielles, par !a méthode par „ extinction, & qui gardoit la chambre de„ puis le commencement du traitement, for„ tit par un caprice inconcevable , après Ia „ vingtiéme friction , c'eft-k-direk un peu „ plus de la moitié de la guérifon. (Nous etions au mois de Fevrier ). II alla . „ k la comédie; mais au moment oü , dans 55 unecouliffe, il s'épnnouiffoitauprès d'une „ actrice & faifoit valoir fes graces, il tom„ ba perclus de tous fes membres. On 1'em„ porta précipitamment & je fus auffitót ap,, pellé ,r Trahemmt. Je 'le fis mettre dans un bain tiëde au fortir du quel je le fis maner k la manière Angloife. (50- Les Uhtres , Caries, En proportion d'un luif 300. Pour la dispnrition de la vérole , je crois franchctnent qu'elle eff encore éloienée & particulié'rément en cette ville , la plus -infecte'c de toutes. celles que je coimöisfe. Quoique j'aie vu Paris , Lon>.!rcs, Bor. deaux Si Marfeille. Et comment ne le fcioit elle pas puisque la navigation entiéticiit une; comrrtmication journalière avec les deux Indcs ? Les Gens de nier infccTx-nt les licux de de'bauche & es Maifons ne font foumifes a aucune policc de fantu Les femmes fans aucun foin d'elle niêmes , mal. pnpres , fervent aux plaifirs des hommes jusqu'a ce qu'slles tombeut en pouriture , & géndraleinent ks > hotnncs ne font point délicats dans leurs choix. O 4  %1Q =^Bj<- ï cgales partfes. On fè fert de cette pfe made foir & matin. Les Parfumeurs font en droit dedébiter ces fortes de pomades & 1'avidité leur fait vendre de la graiiïe de Porc potir celled'Ours qu'il eft difficile de fe procure.r pure&a bon compte. Par exemple a Paris, toute leurPomade dite de graifle d'Ours eft verte, tandis que Paxonge de eet animal eft parfaitementblanche & délicate. Cette couleur fadtice ferviroit, avec un peu plus de connoiffances que n'en ont le commun des Parifiens, a découvrir la. fuperchérie. II y a quelques années que, par un Savoyard, que j'avois k mon fervice, je me proeurai de belle & bonne graiffe d'Ours qu'un de fes coufins, garde - chaffe prés de ChamUry, m'envoia par le courrier de Lyon. J'en fegus trois livres & j'en donnai k diffèrentes Perfönnes. qui cherchoient k. réparer leu' chévelure. Ils la mêlèrent avec de Phuife de noix muscade & j'ai vu des places totalfment dégarnies depuis plufieurs années,fe eouvrir de nouveaux cheveux.  g^gg 321 Fafmi ces diftributeurs de fauffes Pomades, je ne dois pas oublier un maitre coquin qui k circulé dans toute PEurope & qui fans doute y rode encore. II avoit été Perruquier & trouvant qu'k ce metier, il ne feroit pas fortune, il réfolut de tromper le Public. II fit une Pomadequi, difoit-il, devoit faire croitre les cheveux en 24 heures & qu'il compofoit avec la graifle de 50 fortesd'animaux tous plus difficilesafe procurer les uns que les autres. Pour mieux en impofer, il avoit trouvé le fecret de s'ajuster artiftement de faux cheveux avec lesquels il formoit une coeffure ridicule. Je Pai vu a Lendres prêt k être aflbmmé par la Populace qui n'aime point les dix étages de boucles bien poudrées. C'étoit a la Poisfonnerie de la FJeet, dans la Cité. II avoit d'abord marché k piéd, mais voyant que le: peuple s'amaflbit au tour de lui, il fe refugia dans un caroffe de place, oü bientót il futaffiégépar tous lesPolicons quimonterent fur le devant, fur le derrière, fur PImpérial,, & qui, en moins de rien, briférent le malheu05  gas- '— xeux fiacre. Gene Fut qu'k grande peine que Ie. Macaroni («) s'échapa. Depuis il n'ofa plus fe montrer 4ans les rues qu'accompag? né de quatre Porteurs de chaife. Six moi&s après, je fus très-furpris de rencontrer mon dróle en Hollande & voyageant dans une .Barque. Je le reconnus, mais il n'avoit que quelques miférables poilsqui fe perdoient fur fa, tête & fon écuier que j'avois vu avec des cheveux presque auffi beaux que. les fiens9 , les avoit rafés de la longeur du doigt & trés-ra^ xes. Je lui demandai s'il n'avoient point, eux deux, fait quelque maladie, il me dit que non & m'ajouta avec un clin d'ceil propre k me mettre dans la confidence, qu'k la Kermis (¥) d'Amfterdam , je les verrois avec de plus . beaux cheveux que jamais. II tint parole.. li avoit. une boutique oü.le peuple.Hol- ; Macaroni vient d'un Italien trés - ridicule qui parut a LonArcs , il y a beaucoup d'anne'es. Ce •om eft rcfté & le peuple le donne . h toutes ceux . qui . paroiflént dcvant lui , avec des manicres ou des tuodes^ mx qjiefles fes yeux, se ibnt point accóutuméj... {£) SVir*.  gg^gg* 323 iandois moins ennemi de la frifure que celui de Londres & moins irrascible , fe contentoit d'admirer froidement ces ridicules Perfonnages -& d'en rire, $9. , ^ 14 au niOi ?aO/b nyitj JüBl fi ziout i*.zn'& Du Nazïllement , de P Affaijfement dn ■ Nez, de Ja Chute des Dents & ds la Puanteur de la Bouche. I_ze nafillement eft un figne certain de la « carie des os palatins oumaxillairesquidonnent paffage, dans les narines, a l'air que Pexpiration fair. fortir de la Trachée-Artere. Quand une partie de ces os eft dë-tachée; quand le vomer & les os fpongieux du nez font auffi cariés, quand fa voute eft affaiffée & fait ce qu'on appele un Nez Camard- la voix eft abfolument eteinte, parceque Pélafticité de l'air ne trouve plus • de réfiftance & qu'il fe perd dans un trop. grar.d* espace. En eet ctat, les O $  324- boiffons prifes paf la bouche , fortent par les narines. Ces accidens font d'autant plusalfreux que les os ne fe régénérent point. Ulairaliptique c'eft -a- dire la Médêcine Wtelionelle guérit fort bien ces fortes de caries; mais il faut bien avoir foin de prévenir toute espèce de falivation. Quand on a été manqué par cette méthode, on doit recourir aux Sudoriflques, qui ne font jamais fans effet. On doit, durant tout le tems de la eitje , déterger les. ulcères du nez & de Ia. bouche, qui, quelque fois,. gagnent VOefofhage. Onfèfert du.gargarisme fuivant. ^£ Agrimoui: /wr/y> 3jj ifciv confumptionem terttte ■ partïs 6? cola. -On en boit une taffe d'heure en heure. II prit' foir & matin une drachme de Crème de Tartte dans une cuillerée de lait de beurre. Quatre jours après je purgeai avec les verrees dont on trouve la formule pag. 101. & je les répétai tous les 4, 5 ou 6 jours felon le befoin & les forces du malade. J'ordonnai qtfon dirigent fur la partie malade la vapeur d'une forte décoction de Fleurt de Sureau & qu'on y trempat des flanelles .pour enveloper la partie. Au bout de huit jours , le genou étoit trés défenfié & fans apparenee d'inflamaiation. Je continuai le lait de beurre, mais  Sg6 j'ordonnai qu'on y fit bouillir une poignée de fleurs de fureau, (fur chaque bouteille de lait,) & je mis le malade a 1'ufage des pilules fuivantes, dont i! 'pril 10, foir & matin &, par deffus, ;une taffe de fon lait, 'Of Saponis venet: gvj Extracl: Dentis Leonh, 3j f? Gum: ammoniaci, Syr: de Papav: rhead: q\ fi F. P. ex ponder e gr: iij Apres qu'il eut pris de ces pilules durant 15 jours, il recut, fur toutes les articulations, des fomentations faites comme il luit. Of Flor: Sambuci, manip. j Saponis albi minut: feèJ: gj fenfim affunde aq: cocla, fciv Vini rttbri generoft, gyj F, fottis. On  'Ga envclopoit les genoux du malrJe avec des fianelles trempées dans cette fomentarion, & le foir, en fe couchant, il prenoit le bol fuivant. ~ü Kermes mlner: gr: j Theriaca Andromacï, jij ■F. -Bolus* "Etbuvoit pardeflus quatre onces d'une for«e infufion de Fleurs de Sureau & de Chardom* Bmh-o NOTA. Cette méthode eft prescrite par m. Tissor & je gu'éïis tous 'les jours , & de la même manière k peu" prés, les Rhumatismês les plus douloureux & [ej plus anciens. Cependant, quand les douleurs font Snvetéréej, quand la Sinovie eft fixée par le tems & I'abus des remédes , j'applique avec fuccès les vöfic». toires, fuivant encore, on cela, 4'indicaüon du célébrê Trofeffeur. Avant que de termmer eet article, „ons dévons pre'«ïnir des ravages que peut faire le rhumatisme pratique &, de combien de mani&es il peut en hnpoSet. II fc jute fouvent fur la trachésnère , occafio* P  g2§ -Cg^gB ne des toux de gpfier, une grande fécherefie a cette partie & caufe des inquiétudes ,aux malades qui ne croient avoir rien moins que la gorge remplie d'UJ.cères. Ils fe plaignent ordinairement de fentir dans le goGer le mouvement d'une valvule iiicotnmodc & fans» celle en agitation. Avec peu de réfléxion, on ordonne (les réfolutifs , des aitringens & 1'on augmente le Bi al. II fe jette encore , au rapport de M. Tiflbt , fur le .poumon , le ventricule & les inteltins. II fe préfente comme le rhume & donne des coliques d'eftomac & «le bas - ventre, capables d'éxercer , de laffer même , les Praticiens qui ne fongent point au Rbumatisme. Je 1'ai encore vu fe jetter fur la veflie & caufer la ,foangurie & la mort. Je fus appelé, il y a deux ans environ, pour un Libraire de cette Ville , , qui fcuffroit cruellement de Ylschurie depuis 24 heures. Par la confeöion du malade , par les douieurs vagues qu'il reffentoit depuis longtems , pat le RJiumatisree tlont, diffèrentes fois, il avoit e,u des attaques, je ne pus méconnoitrc la caufe de fa maladie : mais ii étoit trop tard pour y rémédier , la gangrènc ayai: Mf, des progres & il irohihE 36 heures après»  XIII. t) B S E R V A T I O N. Sur 12 Amputaüon de Ja Verge. On coupe la Verge en tout ou en partie. L'Opération eft la même. L'appareil difïere en quelque chofe. Ainfi que-, dans toutes les opérations, on doit ici préparer.,par avance , toutcequi doit ou peut fervir. Les inftrumens font unrafoir, unoudemc petits boutons de feu , pour cautérifer, s'il eft néceffaire, les branches coupées des artéres honteufes internes & externes. L'appareil confifte i*. En une canule de plomb.longue de trois pouces environ, garnie, a fixligne's de l'une de fes extrémités, d'une plaque ou feuille de même mctail ' ronde , mince , fendue crucialement pour Pa  g.40 jPOüvoir la plier au befoin & la -faire fervir Ae calotte. a°. En des boutons de Vitriol de Chypre envélopés dans du coton, en de la xharpie brute & mollete, de l'eau .& de 1'esprit de vin mélés & féparément, en un .emplatre fait avec le bol d'armenie, la terre figillée , le fang dragon, la noix de galle, 1'aloss , le niaftic , (le Camphre s'il y a lagangrène féche), le tout reduiten pou? .dce Jne & incorporé avec le blanc d'ceuf^ en confiftance de püte ; en une jeompresfe plyée en huit doublés, xoupée en croix de malthe & percée au milieu, ainfi que Femplatre, en du vieux linge; enfin, en _un Bandage de Taffetas ciré, formd d'u« se bande qui faffe une circulaire autour du corps , d'un ecuffon de toute la largeur du Pfibi.s & qui finiffe au périnée par une bande perpendiculaire divifée en deux branies, que Pon affujétit a la circulaire par le moyen de deux ajguilletes. .Ce Banda.ge , a 1'écuffon prés 5 eft celui dont jon fe /fert pour la fiftule a 1'anus. Routes ces chofes préparées & mfeg  én or'dre fur un plat oü a portee de la main du Chirurgien, il commence 1'opération dö la manière fuivante. Après avoir affis le malade fur une chaile garnie de couflrns , pour qu'il fe tienne fur un plan incliné, deux aides 1'afFermisfent fur le fiége, paffent fes bras derrière leur dos & ecar'tent fes cui'Tes avec leurs jambes , favoir 1'aide du cóté droit avec la jambe droite & celui du cóté gauche avec fon genou droit. L'Opérateur eft au milieu. II s'arme d'un rafoir bien tranchant &, après avoir pris la verge a^ vee fa main gauche , i! coupe d'un feul coup, une ligne environ au deffus de la gangrene. S'il refte un moignon , il le trempe dans l'eau tiéde pour garantir les nerfs de Pimpreffion de l'air, ee qui caufe une douleur trés vive, & teïflfe faigner. Si la verge eft entièrement coupée, on arrofe la plaie dans de l'eau tiéde & on la eouvre avec de la Charpie mouillée. Le fang fort par plufieurs jets des artè- P 3  34» S^T- reshonteufes& fouvent s'arrêtedelutmcrae,. quand il fe forme quelques eailiots a 1'ori!' fice des vaiffeaux. Mais s'il donnoit toujours avec abondance, alors on toucheroit l'ouverture des artéres & des veines avec les boutons. de vitriol entourés de coton , pour ne point offenfer les parties voifines.' On?, bruleroit même légérement avec le cautère actuel fi 1'hémorrhagie étoit opiniatre. Quand le fang eft étanché, on doit mettre l'appareil. A eet effet, on enfile 1'eniplatre dans la .canule du cóté le plus court, la toile de 1'emplatre tournée vers la platine. On introduit enfuite cette canule dans le canal urinaire jusqu'a, 1'emP;:ure, c'eft-a-dire de la longeur de fix lignes , on envelope le moignon & on y le coëSe de la platine. On trempe la compreffe dans de 1'esprit-de-vin & de l'eau ou dans de l'eau-de-vie camphrée & onlap3ffe dans la canule par ie trou que 1'on a fait au, milieu. Elle fert a rafüjjétir. On en couvre le moignon & on la retient  243 par une petite bande circulaire, s'il rcftc affez de prifc. Enfin , on aflujétit le tout par le moyen du bandage oü 1'on a pratique , a la partie déclive, un trou pour pafièr la canule ou un doigtier troué, s'il reste un moignon. Si la gangrene féche a nécefüté l'ani« putation , on léve l'appareil le iecond, jour; fi c'eft la gangrene humide, on attend au troifième. Au fecond panfement, on couvre la plaie de Plumaceaux trcmpés dans le Digeftif fimple fait avec Ia Tèrébiftthine , le jaune tfcevf & Vhuile d'Hypericum , tel qu'on en a déja vu plufieurs formulés dans les Obfervations préeédentes. Si la partie a été gangrénéc , on ufe du digeftif prescrit OBS. XII, §. i, pag. 259, jusqu'a ce que la fuppuration s'établiffe & Pon réintroduit,h chaque fois, la canule dont on récouvrc la platine avec une compreffe féche ou trempéc dans Pesprit-de-vin camphré, fi 1'on craint encore la gangrene. II eft a propos d'avoir deux ou trois canules i°. parceque , l'urine leur communiqué une mauP 4  $44: ^i^" Vaifc odeur & que la propreté exige qu'on Te* nc-toye. 2?.Pareequ'eiles peuvent caffer, ou les platines rompre, ce qui reduiroit k-1» néeeffité de s-'en palier, jusqu'k se qu'on en eut fait faire, & , durant eet intervaile, l'urine mouillcroit l'appareil & cau^feroit des démangeaifons des ebulitions ,. -des éryfipèlcs, &c-. Enfin , quand il eft tems de de'terger ia plaie , on fubftitue au Digeftif précétlent celui que 1'on trouve , même obfenvation-, même paragraphe , pag. aóo, dans la mixtion duquel entre le baume é'Arcaus. Enfin 1'on cicatrife avec ua fimple Emplacre de Kuremïerg. Quand la verge eft entièrement guérie , s'il n'en refte point affez pour porter l'urine hors de la culote , on fait nfage- d'un urinal de fer blanc pu d'arjgenj qu'un artifte adroit peut ajufter,. fang, qu'on &'en trouve incommodé. Ce qui nècesfiie Pi&fiputatiofö Le Sphatik & le Cancer font des caufe*  ^= 345* qüi neceffitent la iouftra&ion de la verge. Le bphacèle moins encore que le Caneer. II eft deux Cortes de gangrene ou deux modifications de cette maladie. L'une eft nömmée humide, 1'autre eft appelée féche, le Sphacèle eft le dernier dégré de la mortifieation. On fait ,~ quand on a quelque teintufe de Chirurgie, que les inflammations fe terminent de trois manières , par réfolution , par induration ou par mortification. La- dispofition des humeurs, autant que le traitement , conduifent a l'une de ces trois fins. - • La réfolution eftr plus ordinaire a moins ' que Pabus du traitement ne contrarie le vceu de la nature. L'induration eft une fuite ordinaire du mauvais emploi des repercufiifs & des aftringens; La gangrene provient autant de la putridité du fang & de la lymphe que de 1'excès des topiques emolliens. Vers le printems, on a coutume de voir des Phimofis & des Chancres gangreneux qui, par leurs proP 5  346 ==5fe= grès rapides, étonnent les malades & préviennent Application des remédes. Quand la gangrene n'eft due qu'au mativais traitemens, elle eft moins prompte, maiselieagit plus profondement. La gangrene s'annonce par la diminution de la douleur , par la flaccidité de la tumeur & fa couleur brune. La partie s'ammollit de -plus en plus, céde a Pimpreffion du doigt, devicnt livide. Quelque fois il s'éICve fur la peau des Phliclahes a bafe noire & remplies d'une férofité brune & fétide. Enfin le fentiment & Ja chaleur fe perdent entièrement , la peau deviene noire, tombe en lambeaux & il en fort un Jchor d'odeur infecle & cadavéreufe. C'eft le der nier dégré de la gangréne ou le Spha€Ïle. Souvent la gangrene eft circonfcrite par «ne ligne très-vifible de démarcation, cette ligne eft purpurine. Elle eft un figne de la iéparation qui doit naturellement fe faire du vif d'avec te mort & qu'il ne faut favoxifer que par le fecours de quelques adjudants. On temarque toujcurs cette  féparation dans les Phimofis gangreneux, dom: nous avons parlé plus haut & qui: effraient par la rapidité de la contagion. Le gland eft fain fous le prépuce qui tombe en pourriture & il feroit auffi cruel qu'ignorant .de faire une.o« pération inutile & deftructrice. II fuffic de couper les lambeaux du prépuce qui cauferoicnt une difformité, s'ils étoient confervés. Mais fi 1'ceil ne diftingue pas nettement les progrès de la gangrene, fi clle fe confond avec les parties faines, il y a lieu de croire qu'elle continue fes ravages &, fi les remédes externes ne 1'arrètent bientót, il ne faut pas retarder une opération que plutard il ne feroit peutêtre plus tems de faire, furtout fi la contagion pénétroit jusqu'a la racine du Penh. Cependant , quoiqu'il y ait lieu de préfumer que la gangrene foit profonde, il ne faut pas s'effraier au point de précipiter 1'opération , fans s'aflurer auparavant fi le gland eft auffi Sphacélé. Car il fc. P 6  348 ^feroit impardontiable de- fouftraire une pat» 'rie faine. Ainfi,- 1'on doit fcarifier le prépuce, le replier en arrière , fcarifier •encore le Balanus ,. & fi le malade eft fenfible a ces incifions s'il coule un fang vermeilla partie n'eft point gangrenée. Voila ce qui régarde la Gangrene hami de.. » Dans la Gangrène Séch'eil n'y a que peu ou point de gonflement. La peau eft: peu ou point altérée. On ne voit point de Phliétaines. Communément cette gangrène ne donne aueune mauvaife odeur.;;, mais èlle durcit & racornit les parties. J'ai trouvé les corps caverneux entiérement cartilagineux-, froncés Se, dans les plis, un espèce de duvet blanc reffemblant a la génrination nommée moafiffure.. Ses progrès font lents, infenfibles, les.parties fe dér tachent d'elles mêmes. J'ai vu le gland., te verge entière tomber fans douleur; .mais %uand la. verge fe détache., c'eft un figns .  asS^g? 349' des progrès de la ■ gangrene daas 1'abdomen & il eft rare qua le malade en récha— ge. J'ai toujours vu arriver cette espice de gangrene k. la fuite des Phimofis cedemateux négligés ou mal traités. La Putridité du fang eft une des premières caufes de la gangrene humide. La dépravation de la Lymphe eft une des principales- qui occalionne la gangrene féche, auffi celle - ci fuccéde -1 elle,, presque toujours k l'cedème. Le Balanu: eft pourri , la verge 1'eft, en tout. ou en partie & j'ai fouvent obfervé que la' peau, ainfi que la membrane externe du prépuce • étoient faines. „ Un Prince d'une Maifon Souveraine,» „ me confulta,il y a 18 mois. IIavoit eu „ un Phimofis que Pon avoit traité avec „ 1'Eau Alumineufe-vparcequ'il fortoit de „ deffous le prépuce une humeur féreu„ fe, jaunatre &. très-fétide.. L'aftriction ,, de l'eau alumineufe 1'arrêta;. & , depuis - ce tems, le g and s'endurcit tous les „ joncs.de plus en plus & le prépuce ne^ P 7  35o - „ revint plus fur lui-même. C'eft en „ eet érac qu'il me confulta. J'examinai le gland , par le moyen d'un Specu„ lam & je vis que la membrane interne ,, du prépuce etoit dure , cartilagineu,, fe & d'une couleur pourprée. La peau „ du gland etoit flétrie, adhérenteen quel„ quesendroits. Le volume du gland etoit di3, minué. II etoit dur & infenfible. J'affu„ rai que , cette partie etoit fpacelée , & „ qu'elle tomberoit bientót fans effort; mais ,, j'ajoutai qu'il etoit néceffaire de faire 1'amputation, pour prevenir la gangrene qui „ commencoit a s'étendre au propre corps ,, de la verge. Le malade redouta 1'opération & me remercia. II voyagea durant \, quelque tems & au bout de deux mois, ,, il vint me revoir. J'ai perdu le gland , „ me dit - il, ainfi que vous me 1'avezan,, noncé, il eft tombé il y a un mois ; ,, mais je m'appercois que la verge s'en„ durcit tous les jours & je vous prie de 3, vouloir bien me fauver la vie, car je com,, mence furieufement a craindre. Je la „ préfére a un membre qui m'cft deve-  nu très-inutile & qui ne me laiffe plus „ que les regrcts du paffe. En effet , la „ gangrene faifoit des progrès affez rapides. „ Je fis 1'amputation a un doigt du Pubis & „ le malade guérit fort bien „. J'ai vu un macon dans le mème état. II avoit eu un Phimofis que Pon avoit panfé, me dit-il, avec une eau verte (fans doute de Peau de vitriol). II avoit eu auffi des chancres fur le gland , ce dont je jugeai par les cicatrices profondes qui j'y vis. Une Gonorrhée avoit encore été de Ia partie, d'oü le canal de 1'urêtre s'etoit ob;itéré & racorni. II avoit une ftrangurie habituelle. Malgré mon pronoftic,, il refufa de fe foumettre a Popération , fa terge tomba & il mourut, a. peu de tems de la, cnlembie de la gangrène & d'une Hydropific de poitrine. J'ai coupé le Balanus ï un matelot qui avoit également eu un Phimofis qu'U avoit négligé durant ïó mois. Le prépuce etoit fain , fa jiiembrane interne etoit dure & d'un pour-  " previf, ainfi que la peau dnIJtf/dw&.r. LeBaüi«wadhóroit au prépuce vers la couronne. Les glandes fébacéesrépendoient Une humidlté fdreufe& foetide. Le volume du gland n-'etoit pas très-diminué , mais il etoit infénfible , dur & flétri. Avant d'en venir a 1'amputation , je fis des fcarifications profondes pour m'asfurerde 1'ëtat de la- gangrene* Noüs avons dit'qUe le' Cancer nécciiïte ausfi 1'amputation. II fuccéde- au Schirre. Ainfi toutes les" espèces d'excroifartces, les-tubercules du Prépuce & du'frein peuvent Pöccafïönner , fur quoi 1'on peut revoir 1'OBSERVATION XII , pag 240 & le §; 1 , pag. 158. On y lira les Signes Diagnoftics du Cancer & la manière de le prévenir; La Gangrène ainfi que le Cancer de !a Verge, quoique, le plus ordinairement • produits par des caufes vénériennes, peuvent » cependant provenir d'une dispofition particuliere du fang & de la lymphe, des humeurs fefccées, fok- que 1'on ait -Communi-  gg&gg- 353 qué- avec une femme fouillée d'un cancer k la matrice, foit qu'on ait recu quelque coup ou qu'on ait eu tout autre accident, d'oü réfulte une meurtriffure , une contufion , &c. Il eft parlé de femblables maladies dans les Auteurs qui ont écrit avant 1'apparition du mal vénérien en Europe. Lifez le Phi~ lomum de Valescus de Taranta , Profesfeur dans les Ecoles de MantpeWer, Llv. VI, Chap. 6. DeUlceribusfê Puftulis Vifiga. Ilécrivoit vers Pan., 1400. Nousallons le traduire^ „ Les caufes (dfe ces Ulcères & Puftu„ les) Peuvent être primitives, ou an- técédentes, ou concoraitantes. Primiti„ ves , par une bleffure, une contufion 9 ,, par le coit pratiqué avec une femme fale,. ,, malfaine ou attaquée d'un cancer. On „ peut encore contracter ces maladies, en „ chauffant des culotes malpropres êc ta„ chées de matière purulente, en retenant - entre le prépuce & le gland de la lemen-  3S4 r**^=g-- „ ce 011 des humeurs de mauvais caraétè* re ^ui- venant a fe corrompre, ulcèrent« les parties avec lesquelles elles font en contadt ,,. Jean de Gade-essen , Médecin Anglois qui vivoit en 1320, dit dans fon Refa Ang/ica, an Chapitre de curd ulcerum yirga , 3, Les Ulcères (de cette partie) provien„ nent ou du commerce avec une jeune fille n ( fans doute avec une Pucelle ) , ou avec 3, une femme dans le tems des fes regies9 ,, ou de la rétention de l'urine & de la fe- mence „. Lanfranc de Milan , Docleur en Médecine qui vivoit en 1290, dit au ChapitreII, Traité 3,. de fa Chirurgie Pratique, iPra&icafeu ars completa Chirurgie*} „ Le j, . Cancer fe forme a la verge comme nousa,, vons dit qu'il venoitauxautresmembres,,. Caneer fit in Virgd, ficut in aüïs diximus fieri metribris. Pierre d'Argelata Médecin, qui vi-  gg®g» 355 vort en 1470, parle de 1'amputation de la Verge, dans fa Chirurgie, Liv. II, Traité 30, Chap. 3. Je letraduisauffi. „Les Pultules viennent d'une matière corrom„ pue qui féjourne entre le Prépuce & le Gland , après que Pon a vu une femme }^infectée (Fmta) (*> La place devient (a ) Cc mot Fada caufe de grnndcs disputes parmi les Savans , au fujet de 1'origine de la. vérolc. Ceux qui fouticnnent que-la vévole eft ancienne prétendent que Fada fignifie Gatée , Cortompue , attaquée du Mal nomtné aujourd'huy Vêr»le. Ceux qui prétendent , que cette maladie n'eft connue un Europe , que depuis Pan M94 & , que les Espagnols 1'ont apportée des Jsles Antillcs, difentque Fada ne doit etrepris que dans 1'acception d'une femme mal- propre , qui communiqué avec les hommes dans le tems de fes menftrues , qui a des ulcères ou des cancers a la matrice. Ceux qui voudronc s'inftruire de tous ces débats, plus fcientiliques que f.ilubres , peuvent lire deux traités , que M. de sanchez , meien Premier Médécin dcsArmécs Rulles , a donné anonhnement cn 1772 & en 1-74. Le prémier eft imitulé Difertation fur rorigine de la Maladie Vénérienne , pour frouver que lemal n'eft pas vcnu d'Jmerique , mais qu'il a commeac' en Europe par une Épidémie. Le fecond a pour Titrc : Examen lliftoirique fur Vaiparilion ié la Maladie Vé-  m5- ËË^èfir 't, en fuite noire & ia verge tombe enpïïi* tréfaétion, cequiobiigekfoaftraireleparn tic girtée": Enfin Eberh\ GöCKitrtfs dans• krConfti.Med. 52. Dit qu'il a vu un cancer au gland pour avoir frette trop rUdemcnt une Puftale , &c. Joh. Rhodius , Cent. 3. Obs. Rapporte, qu'il vint a- un homme un can-eer au gland, pour i,roir vu fa femme dar» Ie tems de fes régies; %>e la manière de rémédier a fa- Gan* grène , de fe préparer c\ POpératiotf & de la diête qu'on doit oiferver. Ea ^rsinte que Paspect de Ia- gangrene' nérhnne en Europe & fir la nature dé cette Epidc* wie. Mais il faut lire auffi le Premier Liyre du traité fut til- Maladies Vénérienne; de M. Asteuc q«i eft >, Ja tfrtc da parti contraire..  infpire-ayx Pratieiens peu exerces., leur £& prodiguer les remédes, compliquer les formules & cacher ainfi leur incertitude & leur ignorance fous les décombres de La fcience vainement encasfés. Peine, dans fbn Hifloire Naturelle, traite cette pratique trés-criminellemcnt, & ne fait aucune liifficulté de la nommer Impudetice, Fraude , Perfidk. Oftentatio ank & pertentofa fchn» tite penditath ejl, dit - il encore , au Lhre xix , Chap, i. C'eft une vaine Parade de fcience, unejaftance, une forfanterie. Peu 4e rémédes , mais bien choifis ont plus d'effet qu'un mélange indigefte oü les principes -reftent confondus , enchainés & font privés de leur adtion, On -rémédie fuffifamment a la gangrene humide par le moyen de PEaj Antiputride formuiée au §. j. de VDbs. xil 00 Que 1 on fe fouvienne que je ne parle que de la gtuigrène des parties naturelles; car, S des parties plus cpjifidérables & plus voifines du cceur , elle peul produjre d'autres symptöiues & néceulwr d'surxej m». *ens. ,  £5$ pag. 254. On en injecte plufieurs fois paf jour entre le prépuce & le gland, oncouvre la gangrene d'un linge chargé du Digeftif indiqué pag. 288. §. 4, Obs. XIL & 1'on récouvre le tout de compreffes imbibées de la même liqueur. Quand la pourriture eft tombée, la plaie détergée, il furfft de faire ufage, jusqu'a guerifon, ,de mon fimple Digeftif ,, Foyez pag. 114. La fiévre eft presque toujourc de la partie , ainfi Pon doit bien fe garder d'ordonner les Cardiaques & les Aléxkères que -.quelquesuns prodiguent indiftinétement. La 4iéte délaiante & tempérante eft la feule que Pon doive prescrire &, Pon tire du .fang au malade fuivant fes forces. Les défaillances, la foibleffe du pouls^ -les fincopes , font plus ordinaires dans la Gangrene féche : auffi, doit-on, quand ces Symptómes fe manifeftent,, ufer des Diaphorétiques & des Cordiaux On ordonne une diéte nouriffante & Pon recommande le ju/ep fuivant,dont on prend unecuilleréededeux «n deux heures.  I ' ** Julapium. .Of Aqttte Cardui EemdiStï, gyj ConfecJionis Alkermes - 5j Lilii Paracelfi, gut: xxx Syr: Limonum , Misce. Plufieuts recommandent Fufagc intérieur du' Quinquina ; mais je n'ai jamais remarqué qu'il foit utile dans la Gangrene de caufe externe. Je ne 1'emploie qu'a Ptextérieur, de la manière fuivante. Ce vin remplace l'eau anti-putride que nous avons pi%scrite pour la Gangrene - Humide. Of Corticis Peruviani rübri cras- fiuscuVe trui., gïy <\a~) J'ai éprouvé que le Quinquina rouge obticut 1a juéfcrence pour la guerifon de la Gangrene., cocune t>oas .felle des Fidvpes Quarjcs.  "56e: '-s^ Coque lente in vini rubri Jfrly ad eonfompiionem dimidia partis. '■Cola. Separatim , Recipe Su- blimati corrojivi, gr. viij Myrrha , 3 (5 Camphorce, 51 Dijfolve in Spiritès vini , gg Miscecum vin: peruv: 6? Ammoniaci: ^rfcf/i Saturni, Servatur ad ttfum. €>n humecte les Scarifications qi>e Pok a faites avec cette liqueur oü Pon trempe des compreffes pour en couvrir les parties gangrenées, jusqu'acequc lemort commen«e k fe féparer du vif. E eft encore des Auteurs qui veulent, li «es fecours font impuiffans, que Pon emploie les Cauftiques , mêmes les Cautères; mais j'ai eu lieu de remarquer qu'ils font toujours trop ou point aflez & , comme il  36c il eft dangereux de temporifcr quand ;1 s'agit de la vie, je me dfiternüne a 1'opération toutes les fois que Ia partie donne prife (comme la Verge), furtout. fi la gangrene eft lente, profonde & qu'elle donne peu de marqués extérieures. / Si le tems le permet , je prépare, durant deux ou trois jours, le malade k f'ó* pération. On le peut presque toujours dans la Gangrene Séche. Dans la Gangrene Hunfide, le mal eft plus urgent & laiffe moins de tems k la délibération. La Diéte préparatoire confilte k relever les forces du malade, par des aümens nourifians, du bon vin, furtout s'il a des fois-' bieffes&fi lepoulseftinégal. On lui fait aus'fi prendre lejulep que nous avons ordonné plus haut.Mais il ne faut pas tant craindre la foiblefie du malade que l'ondoive attendre, pour opérer , le retour de fes forces. On 1'espéreroit vainement, puisque ces fymptömes, cette défaillance, ces friffons , font produits par le poifon glacial de la gangrene. Mais fitdt que la contagion eft enlevée, malgré Q  $6» ==fes ]a perte du fang, malgré Pauftérité de fa diéte, on voit le malade renaitre , pour ainfi dire, & reprendre de nouvelles forces. Après 1'opération., il ne faut plus penfer aux Cordiaux, la diéce tempérante les remplace. Les fucs d'Orange & de Citron, les gelées de Grofeille & de Berberis fuffifent pour réjouir le cceur. Ou, tout au plus,, quelques gnuttes d'jEtker Minéral tfHoffiman, dans une cuilleréede limonade ou d'eau de grofeilles, rendent le cours aux esprits que la foibleffe fuspend. On a foin d'éviter toutes les penfées oifeufes mères de la lafcivité , de crainte que le fang ne fe porte avec trop de violence aux parties que 1'on a le plus grand intérêt de tenir dans Pinaciion.  XIV. •SeMAR(JÜIS. Sur ■Le traitement de la Vérole par les Sudorifiques. Les préjugés & la légércté font Ie malheur de 1'esipcce humaine. Les hommes ont autant de créduliré que d'opmiatreté. Conltans , inconflans avec Ia même raifon , ils font, presque toujours, cequ'ils ne devroient point être. Quand la Maladie Vénérienne f» com-menga fes ravages en Europe, clle effraia Ca) On fait que c'eft Jean Fernel qui i'anomméela premier Mal Vênérien, pcnfant juftement qu'il dtoithon. tcux aux nations de s'infulter réciproque-ment enappeJant cette maladie du nom du peuple dont on croioic 1'avoir recue. C'ét.»it entretenir des -haines naüonalcs ■qui font reugir riuimamté. C'eft aiuli, giIe rejeuanr, Q2  •364 Ê^fe & tous les esprits furent atterrés. 'Oncherchoit , on demandoit des remédes & 1'on périflbit en les cherchant. On apporta le Gaiac , le Pays qui avoit donné le mal fournit le reméde. L'espoir réparut. Le Ic malheur de ce mal les uns fur lês autres, les Hollandois , les Aifricains & les Maures 1'appéloicnt Mal A'Espagne , parceque les Espagnols 1'ont apporté des Antilles. Les Francois Mal de Naples paree qu'ils 1'ont gagné dans la, conquéte qu'ils firent de ce Royaume. Les Allemands & les Anglois., Mal Francois, paree qu'ils croioient 1'avoir recu des Francois. Les Polonois Mal des Allemands. Les Moscovites , Mal des Polonois. Les Portugais , Mal Caftillan. Les Indiens , Mal Portugais. Les Turcs , Mal des Ckt etiens. Les Parans, Mal des Turcs ; &c. Ces noms injurieux tcnoient Ji 1'esprit de vengeance : mais les devots qui ne fe vangent pas fi légéremeiit, avoient honoré le mal du nom du Saint qu'ils invoquoient dans leur détreffe. Les Beats Allemands prioient faint Mevius & nommèrent la vérole Mal de faint Meyius Les Catalans & lfs Arroganois lui donnerent le noin de Saint Sement. D'autres eclu' de Saint Job , de Saint Evagre , de Saint Roch , de Saint Bennon , de Sai'nte Reine , de Sainle Colombe , &c. Je ne fais de quel ceil des Saintes qui furent fans - doute tres - thaltcs voioient de pareilles offrandes. Magdeleine encore eut pxs prendre de ttls pécheurs en pitte.  Éois opéra desmiracles & la Sérënité chasfa la paleur de la crainte. Mais laconfiance fuit aveo la,fraieur. Quand onconnutle rcméde, on Ie méprifa, on en vint même jusqu'a le blasphémer & 1'inconftance embraffa tout ceque 1'avarice voulut lui préfenter. On fubftitua au Gaiac y-\es racinesde'Sfuine & de SalfepareiUs (6), le bois de SaJJafras. Les nouveaux remédes furent pronés & n'eurent jamais 1'efficacité du premier.' Parcequ'on généralifa trop 1'adminiftration du Gaiac , parcequ'on en fit, quelque fois, une mauvaife application, paree- f» Quoique Ia Salfspareille foit tres - inférieure au Gaiac , cependant elle ne doit point entrer en ■com-" p'araifon d'efficacité avec YEsquine & Ie Sajfafras. La Salfcpareille réuffit trés - bien quand on fait 1'emploier potar les douieurs que nous avons appelées Mercuriel- \ lis , Voyez le Mcmoire Cliriique pag. 84 , pour les tunseurs gommeufes , les tubercules , les ulcères' qu; ont refifté i 1'adminiffration du mercure. En général , elle eft excellente pour purifier le fang après 1'ufage aes Seis Mércuriels & pour adoucir 1'acreté qu'ils' eomniuuiqucnt. Q §  qu'on ne fut pas modi fier & que les tem* perammens echauffés & bilieux , les poitrinaires, les perlonnes d'une conftitutioh foible , celles qui tendent a 1'Hectifie ne purent fupporter 1'héroisme d'un reméde qui caufe une grandedéperdition de fubftance, onehangea la methode, on donna de plus foibles décoclions, on fit moins fuerles malades &,„ pour ne favoirpoint particularifer,onneguérit plus. Les Sudorifiques affoiblis ne conveisoient pas davantage aux temperammensufés. & fans reffort, & pouvoient encore moins guérir ceux qui avoient befoin de toute 1'energie du fpécifique. Cette faufie pratique les fit tomber en discrédit Sc, le plus eton-nant, c*eft que perfonne n'en foupgonna Ia caule. Le Mercure dont 1'üfage fe rependit (ay Ca~) On 1'avoit déja emploié pour la Vérole , avanc qu'on eut apporté le Gaiac; mais avec beaucoup de tiroidité, parceque les anciens avoient dit qu'il etoit un poifon. Ceux qui le donnoient en tremblant, n'ayoient que peu ou ppint de fuccès. Les Charlatans qui en faifoient un ufiige abufif tuoient les gens. Amfi on embrasi fa avec fureur uue nouvelle méthode que 1'on croioit t  vint, pour le bonhcur de Phumanité, reparer les maux caufes par les préjugés, 1'ignorance & la Lógéreté. En vérité les hommes ne le meritoient pas. Mais aujourd'huy qui viendra les fecourir. Ils oncauffidécrié le mercure, ilsl'ont défiguré. Ils s'immaginent n'en plus avoir befoin. La Vérole n'eft plus rien, croit- e.xempte de tout danger. Ce ne fut qu'après le discvédït des Sudorilïqucs qui fe foutinrent fans équivoqtre depuis 1'année 1518 jusqu'en 1560 que 1'on ï-tprit 1'ufiige du Mercure & que Jf.an Beranger de Carpi Médecin & Profeffeur de Chirurgie a Pavie & Jean deVigo Chirurgien du rape Jui.es 11, reétifièrent la manière de le donner & s'acquirent par Ik autant de réputatiön que de Tichelles. L'on peut confulter Alphonse Ferïv lib. de ligno fanBo, Cap. 6. Fallope traff. de morbo Gallico, Cap. 67. & , particuliérement Antojne Fracantjanö qui s'exprime de la manière fuivante dans fbn livre de morbo Gallico luce edito an. 1564. Atius fanationis modus haVetur ex innnBionibus hydragyrum 'recipieniibus , qua qaidem licet quandoque fanare vide antur, tarnen tanquam nimis yiolentum &pericuhfum jam non erat amplius in ufu, fed nunc fecundus asitur annus, morbo Gallico rebelli £? contumaci maxime failo, quöd multi fint couiïi, £? quid.r.i doilifimi yiri, iteriim ai pradiclas inujtSionct deyenire. Q 4  368, ils, aétueilement, c'eft un ep'ouventail frivole f une Bagatelle que 1'on guérit avee une demi - douzaine de pilules , avec un atóme de mercure,- même fans ce minéra!. Gn dit, & cependant on meurt tous les jours de la Vérole. Elle creufe dans les os des caries profcndes, ouvre des ulcères , ankilofc les jointures , eftropie pour le refte de la vie. On n'y fait nulle attention & ie préjugé prévaut. Malheureufement, il eft entretenu par ceux qui devroient le combattre , !e détruire , par les gens de i'art. Depuis m. Astroc , on a fait des livres £ms nombre, on parle de nouvelles méthor des, de fuecès , de prodiges opérés, & 1'on n'y voit pas un feul Tableau des maladies effraiantes , incurabies,. que produitla Vérole. L'humanité doit fans doute a ceux qui fe font occupés de bonne foi de la recherche de remédes utiies ; mais la peinture d'un mal qui peut faire le malheur de la vie , qui perd les génerations, n'eut-elle.  pas été plus utile que des méthodes inccrtaines, & peu néceffitées par 1'efficacité des anciennes qui s'eft toujours conftamrnent fouten ue ? La vérité de mes obfervations pourra effraier, mais je rendsun fervice k 1'humanité. Je n'ai rien outré, je n'ai point exagéré le mal, au contraire, quoique, peutêtre , il feroit bien de le faire. L'ceil n'eft frappé que par ce qui 1'etonne, il faut dts traits fortement diffinés pour faire impreffion fur 1'ame. L'esprit fe familiarife trop aifément avec les objets ordinairès. Ainfi naiffent 1'infouciance & le mépris.^ Sans cette fauffe fécurité oü 1'on eft fur le compte des maladies vénériennes, elles féroient moins de vietimes. Mais les malades méprifent le mal , les MCdacins le traitent légércment. D'oü fes progrès rapides, la corruption des parties folides, acciderts que l'art ne peut réparer. D'oü le plus grand nombre encore de maladies que 1'on juge incurables & qu'on guériroit par une méthode fufSfante. Q5  Mais on croit difficilement tout cequ'dü; n'a point vu, & comme la plupart des Médecins & des Chirurgiens voient peu de maladies ve'nériennes, comme ils ne voient guéres que les gens en etat de payer & que' ceux-ci attendent rareruent a 1'extrémité pour fe faire traiter,. ils s'entretiennenc dans 1'opinion que la vérole eft dégénérée,, qu'elle n'eft plus rien. Pour s'en faire une autre idéé il faut voir les» pauvres qui, plus crapuleux, plus lents k chcrcher des fecours,font toujours pl us grié vemen t affectés. Mais on neies voit point , ou bien on ne les voit que dans les hopitaux,oü i'habitude,,, la routine & 1'infenfibilité n'obfervent point. II faut donc, pour connoitre le mal tel qu'il eft , s'appliquer particulièrement k cette branche de la médecine,. obferver avec foios & furtout favoir obferver. Je vois communément, par an, deux mille malades vénériens; Durant leur traitement, je les revois, ordinairement, tous les 8 jours, je.: tiéns un journal de leur maladie. Or je demande fi j'ai droit k quelqu'autorité. & y a longtems queje 1'écris, il faud.ijen.  ssffis' 371 revcnir aux méthodes fondamentales, fi 1'on ne veut pas que cette maladie abatardiffe 1'éfpèce humaine. L'infuffifance des remédes, 1'infoucianGe oü 1'on eft du mal, l'ont multiplié au point que, fur cent individus, an auroit fouvent peine a en trouver un qui n'ait point eu dans fa vie quelque accident vénérien. Je foutiens que cette maladie eft actuellement plus repcndu que dans les tems oü i'horreur de fes fimptomes, en féquestrant du nombre des vivans , eloignoit des jouiffances fufpeües. Et fes racines jettées jusque dans les principes de la vie, influent néceffairement fur les générations. Malgré tous ces remédes tant vantés, ces méthodes bénignes, ces expériences fans nombre, cescertificats abufifs, cesproneurs achetés, je dirai qu'il n'eft que deux méthodes pour guérir efficacement les maladies vénériennes,.ce sont les Sudorifiques & les Frictions Mercurielles. Lesmodificationsdecesdeux méthodes, les légères décoctions, les demi-fueurs, les demifrictions, tous les fels mercuriels, trouvent quelquefois leur place quand le maleftléQö  gg@ga 'ger, quand ils font concomitans, ou quand' les circonftances réduifenc k une cure pallative : mais généralifer ces méthodes eft d'une confequence funefte. Aux grands Maux, les grands Rémedes ,a dit Hippocrate, Secl. L Aphor. 6. (a). Francois I, Roi de France,.gagna, comme tout le monde le faitla maladie vénérienne. Ses Médecins étoient fort embarafées fur le choix des remédes qu'on devoit era-ployer. Les frictions Mercurielles, difoienr>ils, font un port affuré , mais on frotte tour le monde & doit - on traiter un Roi comme jÈOutle monde? Avec cerefpect mal entendu,r le roi n'auroit puint été guéri fans Le Coq fon premier Médecin qui conclut la confultation endifant avec humeur, le Roi a gagné la vérolecomme un vilain (#), il doit être frottè comme un Vilain. C'eft cette timidité, cette per;- 00 Vieux mot qui fignifie homme éu Pevple, ment que Pon fe fait Médecin ,. on fe dévoue a 1'humanité & Pon n'eft plus a foi. On doit craindre le blame, mais le biame feul de ne poiat remplir fes devoirs. (JT) iJ.&vUrs e:oit alors fon p-.tm.2r Módceki.  L'amour de la nouveauté, est encore unautre ecueil de la Médecine, un autre malheur pour les malades. C'eft eet amour,. compagne de 1'incertitude qui a varié r chan'gé, extenué, abandonné la méthode fudorifique &, après elle', la méthode Mercurielle. Auffi neguérit on plus aujourd'hui. Les uns ont toute leur vie des pertes de femence pour avoir eu une fimple Gonorrhée. D'autres, pour avoir eu des chancres, ont des phimofis ou des paraphimofis habituels , desrougeurs qui leur reviennent de tems en tems fur le gland. Les glandes fébacéesde la couronne du Balanus rependént une humeur plus forte & plus acre que dans 1'état naturel. D'autres pour avoir eu cequ'ón appele une Chaudepijfe dans les bourfes, en demeurent incommodés pour la vie, le tefticule refte plus gros qu'il n'étoit auparavant, fait resfentir des douieurs quand on fatigue & quand le tems change,faiteprouverun tirailiement Gontinuel dans le cordon & fouvent obligeatoujours porter un fuspenfoir, fi 1'on ne veut pas s'expofer au Sarcocèle , a VHyu'rocèle- & a toutes ies aucres tumeurs  Sfe- S75-dè cette claffe dont ailleurs on a vu les fuites fachcufes. Je n'aurois pas fitótfaitii je voulois pafler en revue les divers reliquats^ ou foibles ou confidérables , dont les trois> quarts de ceux qui ont eu des accidents vénériens,ont a fe plaindre.- On les confole en leur difant Ce/a doit itre ainji; mais Cela ne feroit point ainfi (I la Méthode curatoire eut été fufrifante. J'aime mieux trop faire que de ne point faire affez & quand les malades veulent me croire, leurs plaifirs paffes ne leur content point de' fouvenirs amers. Pour ceux que d'autres ont traité avant moi, je fais ceque je puis,. mais on fait que le dommage est fouvent audeffus de toutes les réparations. Venons k ceque nous devons dirc des Sudorifiques* Cette Méthode fi longtems curatoire, fi longtems efficace, n'a point perdu fes vernis, pour être tombée en défuétude. C'eft, une Méthode-Mère dont on tire autant d'avantagcs que du Mercure, quand onfaitl'ap~ proprier, quand on fait 1'adminiitrer. Je vais entrer djns quelques details qui feront  s?6 ütiles au Perfönnes Cliniqües , maisdonr Piil uniforme & fixe ne tirera aucun profit. Les Malades attaqués d'ulcères fur i'habitu-: de du corps, dans la gorge & dans le nez, d'exó- ftofes,de caries, de douieurs Rhumatismales&c de Goute,qui ont été manqués par lesMercüriels, aux quels il refte des Douleurs outout autre accident occafionné par le Mercure, doivent être traités par les Sudorifi* tjiies". Le Mercure pénétre plus difficilement & plus lentement dans la fubftance des os qu'une décoction dont la circulation eft plusuniforme & plus fuivie: Elle pénétre librement dans toutes les-parties du corps v lave, corrige, attenue, diffout les congéstions & chaffe les fucs viciés par la transpiration & les urines. Ainfi, elle réfout entièrement les tumeurs des os qui réfiftent presque toujours k Paction du mercure, elle procure plus vite & plus furement 1'exfoliation dès caries. Elle convient encore dans les ulcères de la gorge & du nez, parceque Ie Mercure, portant toujours plus ou moins fon aftionfur les glandes falivaires, s'oppo-  371 fe k la cicatrifation. Elle eft un reméde aiïiiré contre les douieurs de Rhumatisrae & de Goute que le mercure exaspère. Enfin elle chaffe ce minéral hors des vaiffeaux oü fes globules fe rasfemblent, forment des congeftions, caufent des douieurs. Mais les Perfönnes dont le fang eft aride, incandefcant, chez qui la fibre eft dans un orgasme continuel , qui font émaciées, phthifiques, hémopthiques, pulmoniques ,. confumées par une fiévre lente,qui ont des dartres , la gale, des gonorrhées inflammatoires, des bubons, doivent s'abftenir des Suderifi-^ quis.. Ils ne conviennent point aux Malades émaciés, hedtiques, en confomption•, maisles-mercuriels ne leur conviennent pas mieux, & quand on a le malheur, dans eet etat, d'avoir quelque mal vénérien, on ne doit chercher qu'une cure palliative & fe rendre ie 'peu de vie dont on doit jouir, le moins infuportable qu'il eft pofilble. Ils ne conviennent point dans toutes les maladies psoriques, parcequ' ils portent leur adtion a la peau.& qu'ils doivent les?,  exaspérer & caufer des prurits très-difficiles k fupporter. Ils ne conviennent point, en généralr dans toutes les affections inflammatoires , parceque 1'acreté aromatique du gaiac, enraréfiant le fang r ne feroit qu'augmenter 1'inflanimation. Le feul reproche que 1'on ait fait aux Sudorifiques eft de caufer 1'HydropiGe, quand on en prolonge trop longtems 1'ufage: mais la prudence 'fait en préferver, & 1'Hydropifie provenant de cette caufe, fut - elle oonfirmée, eft très-facile a guérir. Decoclum Sudorificum, "3fi Scob. Guaiaci (a) *xjj; (<0 II y a deux fortes de Eois de Gaiac, 1'uu eft tres brun quelque fois presque non', extremement dur,ferré, trés - rcfineux, celui - ci eft le meilleur. L'autre eft de couleur du Buis, moins compacte, rooms dui, moins réfjneux. C'eft de cette forte dont on ('e fert plus communémer.t, en cette ville, pour faire des poulies, & divers autres ouvrages.  879 Salfie-parill* Fruftratlm refecla, §iv Ja: Pura, tfexij Ttifunde per korai i\ in Olli jjëtUi novd, deinde vafe rite clau. o coq: in diplomate ,Jettlo g? continuo igne ad tertia parjp confumpt: Decobl: refrigerat: Cola 6? *» lagenis vitreis perfetlè obturatis fervatur ad ufum. Secundarium DecocJum vel BochetUrn, Ligno, quodinollA Super eft, affunde aques nova, ïfexij Jteritm ad confuptionem 4* partis lento igne de coque, Cola. Detine in vafe vi* treo. Préparations Quelques jours en avance, on prépare le malade par une faignée, s'il y a quelques fignes de pléthore, par un ou deux laxaüfs; II obferve une.diétealtérante&rafS-aicbiflkn.-  ito te, telle eft 1'ufage des alimens- légers des foupes de veau & de poulet, des viandes blanches; des légumes temperans comme les chicorées, les laituesles epinards; les pommes cuites, les fruits rouges, favoir les mures, les fraifes,.les cerifes, les grofeilles. Après huk, dix ou quifize jours de préparation, quand la fi. bre eft alfouplie & les pores heureufement dispofés, on lui fait prendre la décoction fudorifique, de Ia manière fuivante. Manière de prendre les Sudorifiques. ' Gn tient le malade dans un atmospbère echauffé k un dégré audeffus de la chaleur du fang, Gn ferme bien les iffues par „ mation, quand Ia chaleur de Patmosphè„ re vient a rarefier le fang & les humeurs „ foumifes aux loix de la: circulation. On fe méprend presque toujours aux douieurs que les malades reffentent foit en urinant, foit dans I'erettion, foit dans 1'ejaculation &, furtout, quand elles correspondent a la foife navicutaire. On ne s'i'mmagine pas que cette douleur foitdue a la contraction des parties qui gènent les ramifications nerveufes disperfées tant a la proftate qu'au Verumontat:um, dont quelques unes vont fe rendre a la foifete naviculaire oü- elles portent la fenfibiiité. Mais on eft intimemcnt perfuadé que ces' parties font ulcerées & qu'il faut les dc'terger avec des bougies & cicatrifer avec des injeétions aftringentes. L'opiniatreté de l'écoulement confond a 3  390 toutes les epreuves & , s'opinatrant corr> me lui, on paffe en revue la claffe entiere des aftringens, des defficatifs, &c. qui ne font qu'empirer le mal & rendre la proftate fchirreufe. . Les injeétions aident difïïcilement & les bougies jamais paree qu'elles ne vont point au fiége du. mal , paree qu'elles folïicitent la fuppuration quand il ne faut que deffécher. II en eft , ici, comme de lagoBorrh.ée externe de la quelle nous avons parlé Obfermiion IV , pag. 23. On a lu, qu'il etoit trés-difficile de rendre le ton aux glandes, pag. a8 , & certainement le Eioyen d'y parvenir n'eft pas d'y exciter la fuppuration. Les injeétions emmollientes ne r uffiffent qu'imparfaitement & lentement , parceque leur propre eft d'amolïir, de reiacher, de diftendre Ia fibre &. qu'on a befoin de la reprimer en la déroidiffant , en procurant le retour du fang. C'eft ce qui mérite la préférence, comme on Ie verra plus bas, aux legers réfolutifs , •aux anti-phlogiftiques..  35^ ,, ÜN Monfieur'qui travaüle k Rotterdam „ dans un comptoir, Éfa confulcé pour une Ifchuric provenante de móme caufe, k la „ différence dans le traitement, qu'il ne „ s'eft jamais fervi de bougies & que celui „ qui la traité s'immagina que le mal etoit ,j dans les reins & le medicamenta pour la ,, gravclle. II lui fit prendre de la poudre „ ó?Upa urjï bonnepartoutailleurs& de l'eau 5, de cbaux qui, avec le Quinquina dont il a „ longtems fait ufage pour la fiévre , a 5, donné naiflance k des obftrudtions duikfó5> fentere ,,. Le Medécin crut reconnoitre la gravelle k quelques goutes de fang que le malade, de fois k autre , furtout en été , rependoit ava'nt ou après l'urine ; k la douleur qu'il reffentoit , en urinant, k la fofiètte naviculaire ; a la démangeaifon du périnée. Mais ces fignes, s'ils font communs k la gravelle comme k 1'affeclion de la glande proftate , font cependant variés par tant d'autres fymptömes conccmitans, qu'il faut peu d'expéricnce , pour prendre le ehanR 4  39-2- ge. Le malade reffentoit de ia pefanteus dans les reins ; mais il avoit la fiévre & 1'on fait que les fiévres intermitenr.es laifient beaucoup de pefanteur & de fatigue dans le dos & les lombes. Le Galcul des reins eft presque toujours annoncé par la néphréfie, la fortie des glaires & du gravicr. On piffe le fang pur & quelque fois du pus. Dans 1'inflammation . de la proftate , au contraire , on ne piffe ni le fang ni le pus. S'il echape quelques goutes de fang, elle font dues a la rupture de petites branches veineufes, qui n'en fournisfent presque jamais au dela d'une trentaine de goutes. Les urines font naturelles & ne font troublées que par de petits filamens que 1'on y voit nager & qui ne lont autres que des filets de la. liqueur prostatique. S'il fort quelques goutes de pus, c eft après un paroxime de 1'Ifchurie , quand 1'inflammation de la proftate s'eft terminée par fuppuration, cequi eft rare. Enfin il ne fort point de glaires, mais une matière blanche a- 1'orifice de. 1'uréire &  39» m - s'rnja v*« - On a panfé,durant tous ce tems,les ulcères, avec le beaume d'acier, qui a parfaitement cieatrifé & les caries, aveG la- tein„ïure de Myrrhs & d'A/oes. Tous les ulxères ont été détergés & confolidés, les exoftofes diffipées & les caries exfoliées & guéries dans 1'éfpace de 50 jours. Le pié droit feulement eft refté Ankilofé, mais la malade marche & fe porte bien. On travaille aétuellement k refoudre 1'engorgement du pié, attendu qu'il a recouvré un peu de mouvement-, ce qui fait efpérer que 1'Ankilofé n'èft pas encore parfaite,.. & que ce n'eft qu'une Hyper o/h/e ou unfimple gonflement des ligamens, un épanchemenc de la Synevie (ji). J'y fais faire des fumigations locales avec les trofchiques fuivans. (a) Ce qui fe confirme , vu que le pié devient libre» de plus en plus & récouvrc le mouvément. Nste ajeu^m Ie 30 JuUlet 17.82-  4°5 2£ Cinnabari, Gummi Ammoniaei, Opoponacis, Bdellii , ana, parus aqua/es. Carbon: pulv: Gum: Ardb: q: f: f: ex arte Trosch. Si elles ne réuffiffent point, j'ordonnerai les Frictions Mercurielles. Quoiqu'il en réfulte., la rnalade marchera affez librement, &, a cette incommodité prés, jouiradelavie & de la fanté. Un Aéteur de cette Ville, M. GiJJer qui a préféré fur le Théatre, les applaudiffemens du Public, a la Chirurgie qu'il a apprife, durant 10 années, fous les meilleurs maitres de Rotterdam & de la Haye, a luivi cette cure depuis le commencement & a panfé la malade deux fois par jour, avec toute 1'adreffe & Pin£lligence poffibles.  XVH. S.EMARQUES. Sur La Méthode de iraher les Maladies Vënériennes par les Fumigations Mercurielles. JL/es hommes font extrêmes dans presque tout ce qu'il font, dans tout ce qu'ils difenc. Loueurs intempcrans, Contempteurs acharnés. Sans ceffe outrés. Les Médecins qui, par etat, devróient être plus fages, font encore plus hommes que Médecins. Se prérente -1 - il quelque nouvelle méthode, ils 1'adoptent avec fureur oularejettent avec ire. Les uns & les autres fe mettent en fait de prouver ce qu'ils ne connoiffent point, ce qui eft le moins probable, nient  ^ÊSS 407 les chofes les plus claires& fuent fang & eaux k déraifonner méthodiquement. Ceux qui louent, appliquenc ce qu'ils adoptent k toutes les circonftances, le généralifent comme leur pafjïon, &., font punis de leur indifcrétion, par des revers inévitables & la malignitéde la critiquekla quelle ilsdonnent prife. Ceux qui blament, ne blament point avec plus de fobriété & font punis. de leur injuftice, par la perte du bien, qu'avec un peu moins d'irrafcibilité & de prevention, ils auroient retiré de ce qu'ils rejettent fans examen. II n'eft point de maladie qui ait plus multiplié ies méthodes que la vénérienne. L'a« varice d'un cóté. De 1'autre, 1'opinijltreté du mal & fes caprices. L'incertitude a du varier les méthodes & le motif eft trop louable pour devoir ,être repris. L'humardté follicitoit le travail. Mais le Charlatanifme, avec fes feorets perfides, eft venu augmenter l'incertitude & a fait psrdrc le profit des veilles.  4C8 Quand on eut trouvé un Spécifique dans le Mercure, ou commenca k 1'emploier en frictions -cequi fut nommé Méthode latraliptique. Les Symptomes locaux firent, naturellement, naitre Pidée des emptètres, des ceintures, de toutes les espèces de Topiques Mercuriels. Mais 1'infuffifance des frictions pour tous les individus , pour les (üfférens accidens, firent chercher £c trouver la méthode Futnigatoire, c'eft-a-dire celle de traiter par les Fumigations Mercurielles. Les deux méthodes ont été emploiées k peu de tems l'une de 1'autre & 1'on s'en eft toujours fervi avec avantage, quand on n'a pas voulu les rendre banales & s'opinia. trer k tout guérir, avec une feule. 'C'eft unreproche que Pon pourroit faire k des gens très-favans, qui, malheureufement , n'ont point èté k i'abri de la féduétion, des idéés 'favorites & de la prévention. M. Astruc croioit qu'on ne devoit guérir que. par les Friclions Mercurielks&:  3a falivation. Plus récemmcnt M.Lalouette, Chevalicr de i'Ordrc du Roi & Médecin de la Faculté de Paris a préconifé, par deiïus tout, les Fumigations, parcequ'il a trouve une préparation par de légères purgations, on aflbuplit lafibre par des boiflbns délaiantes, même par quelques bains. Enfin on choifit une chambre chaude, bien calfeutrée & inaccesfihle au froid extérieur.  419 XVIII. OBSERVATIONS Sur les Dartres. Cj)uoique neus devions faire un petit traité a part fur cette maladie psorique, cependant nous avons cru devoir le devancer par quelques Obfervations & Remarques, & leur donner place ici, par 1'afrinitc que 1'on a toujours cru exifter entre les Dartres & le Mal Yénérien, quoique, pourtant, leur nature, leurs caufes & leur cure foient diffèrentes , & le fuccès de la Dartre bien moins certain que celui de la Vérole, Norns Moa'ernes. Dartre eft le nom propre qu'en Trance., on donne a cette affeélion. Ce vice eft rependu dans la proportion d'un fur cent. Ceux qui ont le malheur d'en être attaqués, le fouffrent avec regret & pourtant avec patience , parccqu'ils croient qu'on ne peut les guérir. Les Médecins qui, jusqu'ici ons S 6  été dans 1'impuiffance de le faire, les ont ainfi perfuadés & entretiennent 1'erreur. Les Médecins de Holïande ne le guérisfent pas mieux , quoique ce vice y foit plus commun qu'en France & dans la proportion d'un fur vingt. Mais, par egards pour les malades, iïsn'ont pas rependu le nom affreux de cette maladie. Le peuple nomme la Dartre Scherpheit, acreté, parceque quand il confulte pour cette affection , on lui dit que c'eft un acreté du fang (qu'il faut feulement purger,) Les Médecins pallient le terme jusquesdans leurs ecrits & la nomment Hairworm, mot qui fignifie proprement 1'espèce de Ga/e, le Feu fauvage qui vient aux front de quelques enfans. D'autres 1'appellerft encore Dauwworm mot qui veut dire la même chofe, ou, tout au plus, qui laiffe entendre la Gratelle Blanche , & la Dartre Farineufe. Mais, pour moi,quiofe la reprefenter telle qu'elle eft, puisque j'apporte 1'arme pour la combattre, je penfe que fon vrai nom eft JVtld Fuurige Schurftheid, Galle-Chaude Sauvage. Le nom de Saitpage etant particuliérement nffecté  ^s^= 421 aux maladies réfraétaires, qui, femblabïes, en cela, aux mauvaifes herbes, renaiffent opiniatrement a 1'endroic d'oü on les arrache , tandis qu'il fuffk de mutiler tant foit peu une bonne plante pour la faire périr. II eft malheureux que la Langue Hollandoife , fi abondante partout ailleurs, ne puiffe pas fournir k la médecine pour exprimer, dans un mot , cette horrible affection. Noms Anciens. Les Arabes ont nommé ce mal Affati, les Grecs Lichen , les Latins Herpes , Impetigo. Et les Auteurs en font diffèrentes clasfes. Sarles.] M. Lieutaad, entre autres , en reconnoit de quatre espèces, favoir; Herpes Fugax, Farinofa, Miltaris, Serpiginq/a C'eft a - dire Dartre Volante, Farineufe, Miliaire, Vive ou Rongeante. 00 Sympfis univtrfx praxeos medica. Pars prima', p. 4.2. edit.s .tiiJUIoda.» : iu 4°. 1765. . s?  „• La Dartre Volante, dit-il,. eft cciie „ dont les Puftules dctachées les unesdes„ autres fuppurent & fechent en peu de „ tems.. Eilc occupe ordinairemcnt le vi„ fage & la démangeaifon qu'elle excitB" „ ne dure que quelques jours. La Miliaire „ prefente de petites Puftules innombra„ bles &' entaffées qui- forment de larges- plaques fur ia poitrine , les reins , les „ aines, le fcrotum,- les cuiffes, &c- Elle „ eft beaucoup prurigineufe & donne qucl„ que férofité lors .qu'on fe gratey.en quof„ elle approcbe un peu de la gale. Elle fe couvre ordinairement de croutes fu„ perficielles . . . La- Farineufe eft for„ mée par des puftules presque impercep„ tibles & qui, par leur union, font „ des taches rouges ou brunes , qui f«. „ couvrent d'une espèce de farine ecail„ leufe & blanch&tre. .. . . La Vhe „ creufe des ulcCres , fe couvre de crou„ tes humides qui tombent .facilement & „ laiffe des impreflions a la peau , d'oü il „ découle une fanie bruiante, Elle excite » beascQup de démangeaifon ou decuiiTon&  ,, laiffe des gonfiemens auxendroits qui en ont été le fiege „.. Le fentirnent de M. L'teutaud (a) eft d'un: grand poids & je le respecte infiniment , cependant , plus porté, avec ie fublimc Auteur de la Philqfophie de la Na-ure a yoi'r des individus que des GhuTes, des Genres, des ■ Espèces,je crois, furtout, d'après monexpérience , que, la Dartre ou le Vice Dartreux eft une individuel, & que fes Symptomes font des individus qui varient presqu'a. 1'infini fans fe rellcmbler. J'en ai, pour preuve , les remarques nombreufes que j'ai faites fur la Dartre & que je vaisextraire. Onverra de nouveaux Symptomes qui ne reviennent nullement a ceux qui fe trouvent désritsdans les livres. Cependant les gens amoureux des Syftimes. Cd) On doit cependant dïre qui fi m- Licutand diftingu« des Efpèces de Tartves , le traitement eft un-, e»qui le juftifie, & empêche qu'on ne l'affimile aux Auteurs prévenus qui ont indiqué des traitemens dift'érens pour les di&rentes tfpeces de Dartres qu'ils ont frites. ' ' ' ' ;  4*4 f^Hs & qui vouiront des Genres, pourront rapporter ces fymptömes aux Espèces avec les quelles, ils leur trouveront plus d'affinité ; fi , toutes fois , ils ne craignent point que ces Clasfcs, ces Espèces, ces Sortes ne retrecifiènt 1'obfervation , ne génen t la pratique & n'accoutument a la routine fi prcjudiciable en médecine. Soit dit en paffant , nótre fidele ne fera point compté parmi ceux que le flambeau du génie aura eclairés. Nous fommes copiftes, compilateurs, etroits, minutieiix,. nous ne favons que faire des Dief ionnaires , des Syftèmes & des Notes. La fureur de la méthode a tout clalfé, Lynnaus a clasïé les herbes, paffe encore •, mais Boijfur de Sauvages a clalfé les Maladies & c'eft le plus grand mal qu'il ait pu faire a la Médecine & a ceux qui le croiront. Si 1'on voit, du même ceil, la même maladie fur plufieurs individus , par une conféquence naturelle , on fuivra , pour tous, la même méthode, & cependant il eft d'obfervation , qu'on ne peut, fans varier le traitement,  mf&m 42-5. guérir trois individus dc fa maladie qui femble la même. Les Médecins qui pratiquent en favent fuffifarnment la raifon & je n'ai ni la volonté ni le loifir de discuter cette vérité, dont 1'apropos feulement me faic parler. Je reviens a la Dartre. Symptomes. J'ai vu beaucoup de fymptömes tels que seux fous les quels M. Lieutaud dépcint les Dartres vives, au vifage, aux bras, fur & dans les mains, au corps. Beaucoup de Farïneufes, particulierementy au vifage. Quelques MUIiair es, au vifage, aux cuisfes, au fcrotum. Trés - peu de Folames, Mais dans quelles espèces rangera-t-on les fuivantcs ? Beaucoup d'hommes ont au pli des aines & a la partie laterale interne des cuifies, au périnée, même fur les bourfes, des taches d'un rouge-brun, fans aucun reliëf, fans apparence dc boutons , qui viennent fans qu'on s'en appercoive, qui grandiffént peu,-  k-peu, fans incommoder, fans même dorfncr de démangeaifon ; mais' qu'i ,' avec le tems & furtout chez les per&nnes graffes,acquèrent de 1'acrimcnie, démangent alors, fucnt, fans pourtant caufer de boutons, de croutes, d'efilcrefcence. Je connois une petite fille (j'ai accöu: che fa mère,,& elle a trois ansactuellement) qui vint fort faine au monde ; mais . fur qui, une heure apr'ès qu'elle eut vu le jour 5■ j'appergusivlafofette du ecu unetachc d'unrofe vif & que je fis voir k Ia raere qui m'asfura fur le champ que c'etoit une envie de raifin. Cependant le leridemain Ia rougeur avoit disparu. & 1'enfant avoit une forte chaffie aux paupières. Je me doutai du fait. Quand les yeux furent guéris, Ia rougeur reparut en même endroit,. c'eft-kdire k nuque ; mais pale & de couleur de ieuille morte. Depuis j'ai toujours obfervé que, lorsque la tache eft rouge , elle eft prête a fe jetter fur les paupières, d'oü il fort, par les points ciliaires, une matière abondante. Cela dure deux ou trois jours & la tache reparoit k fa place ordinaire , mals-  S5§fe 4-7 flétrie, & telle que nous venons de le dire. Le Printems dernier , il lui paruc au front , a la racine des cheveux , une tache femblable , de trois k quatre lignes do diaraetre , elle fubfifta 8 a 10 jours , puis tomba en efflorescence , puis disparut. C'eft. la feule fois que je Paté vue fariner , qu'elle ait fariné en effet, mais fans puftules foit vifibles , foit impcreeptibles, telles que M. Lieutaud dit que font les Dartres farineufes ; car, pour mieuxobferver , je 1'ai confidérée au microscope. Un homme vint me confulter pour un grand feu dans la bouche & fur la langue, il me la montra , elle etoit couverte de veffies comme s'il fe la fut brulée avec de Peau bouillantc. II y avoit un mois qu'il avoit cette incommodité, fans que les remédes le foulagalfent. Je lui donnai des ralfraichiflans, des tempérans, mais encore fans mieux. Me perdant dans ceque ce pouvoit être., je lui fis diffèrentes queftions , je lui demandai s'il n'uvciS;  4ï8 s^m^i aucune démangeaifon fur le corps, H repondit que non ; mais pourtant que, quelque fois, le bras droit lui avoit déniangé. Je le fis déshabiller & j'y vis une petit tache jaune, grande comme une'leiïtille, qu'il me dit avoir quelque fois vue plus grande. J'effaiai le fpécifiqtie des Dartres & en trois jours, le bras fut couvert d'une veritable Eryfipèle avec phlogofe, laiangue fut dégagée. Je continuai le même traitement & il a parfaitemertt gu.ri. Pendant trois mois que je Pai medicamentai, il a erré fur toute 1'habitude du corps tahtöt des taches livides & jaunatres , tantót 'des boutons cryflallins d'oü il fortoit de la férofité, tantót un plaque miliaire, même crouteufe. Cequi femble prouver contre les Espèces, pufsque le même individu les rasfemble toutes, quoique, pourtant, il n'ait qu'une Dartre & non plufieurs. J'ai été confulté trois fois par trois perfönnes qui fe plaignoient de démangeaifon & de cuiffon par toute 1'habitude du corps, fans la moindre apparence de mal. Ce feu,  429 comme ils l'appelloient., courroit.entre cüir & cbair & fe faifoit par fois reflcntir plus vivcment dans un endroit que dans un autre. Tantót c'etoient des picotemens un chatouillement, un prurit & un feu brulant. Je les ai traitées toutes les trois avec le fpécifique des Dartres. A l'une, eft furvenu après huit jours de traitement, un ophtalmie confidérable avec des bu!bcs criftaliines fur les paupières .& autour des yeux. Quand eet accident fe manifelta, le prurit devint moindre & ceffaenfuite ainfi que J'ophthalmie. En 6 mois, ce malade fut guéri. A 1'autre, il vint, pendant, le traitement, des boutons autour de la bouche de la groffeur d'unpois rond &, entre, unmillierd'autres trés-petits. Ces boutons étoient fecs & demangeoient horriblement; mais vers la fin de la cure, ils fe couvrirent d'une farine blanchkre fort abondante, qui tomboit & fe régénera jusqu'a ce que tous les boutons qui diminuoient infenfiblemcnt furent entièrement eteints. Je ne puis mieux les comparer qu'ii un charbon ardent qui fe  4P -==3fr=g cöhfume fous fa propre cendre. Le troifieme cut un sbcès au périnée, &, fur le bras gauche, parut une tache de la largeur d'un gros ecu, d'abord jaunütre, puis brune, puis de couleur eendree. La ptau y devint rude & calleufe ainfrquele dedans des mains des ouvriers ou les talons de ceux qui marchent beaucoup , bientót elle fe gergea, fe fendit & il en fortir une matière fétide & Gypfeufe. La tumeur abcéda & donna un espèce -dé matière tout-a-fait femblable qui bruloit., en fortant , (felon les expreffions du malade) les bords de la plaie. Un Domeftique vint me confulter pour des boutons qui lui venoient au vifage & :au cou, fur toute la région que la barbe occupe. Quand ils naiffoient, il eprouvoit un très-grand prurit. Ils parvenoient a la grosfeur d'une noifette, puis reftoient longtems cn eet etat & très-durs , alors ils ne 1'incommodoient plus. Mais ils acqueroient inceffamment de lamoleffe, ils devenoient rouges, fecouvroient de pcints mii-  ïiartes qui dormoieht un fuintement continuei Jg qui figürqfént une espèce dc fraife. En eet ctat , cec. humme etoit tourmen té d'une cuiffon ïnfupportable. Enfin ces boutons abcédoient & il en forton une matière platreufe, feche & friable. ■L'un n'etoit pas plutót paffe, qu'il en renaiffoit un autre a la même place. Je questionnai eet homme & lui derhandai s'il n'avoit jamais eu d'autre eruption. 11 me dit qu'il n'avoit rien fènti , excepté qu'un an auparavant , il avoit en une forte démangeaifon fous la plante du pié gauche qui 1'avoit tourmenté durant un mois. Je le traitai & il for'tit beaucoup plus de boutons qu'auparavant, mais tous de la même forte. Derrière les oreilles, il fe fit un fuintement & bientót le cuir chévelu fut rempli de dartres appelées F"ives. Enfin tous ces accidens diminuerent infenfiblement & le malade fut guéri dans une espace de fix mois. Nous copicrons encore ici de nótre 71Umoire Clhümn pag. 67 , une autre forte de  43a ==a=5 Dartre que nous avons quelque fois reroarquée Jur le Balanus. „ Ce font des taches „ d'un rouge-pourpre dont la grandeur eft „ plus ou moins circonscrite , cependant „ toujours' fbrt larges. On les prend fouu ve"t pour des chancres, parcequ'ellcs ju femblent être une ecorchure au .premier „ coup d'ceil. Cependant I'aggrégation de 9, la peau n'eft point rompue. Quelque „ fois elles font a fon .niveau, quelque fois 3, elles extubèrent comme les Condylomes „ & jettent par des porres tres-dïlat'és & „ dont 1'ceil appergoit aifément 1'onfice, une 3, matière epaiffe , verte , jaune , quelque „ fois blanche,,. Voila donc de nouvelles Dartres, s'il eft des Espèces de Dartres. Mais nous 1'avons dit, il n'eft qu'un Vice Dartreux qui fe reproduit de mille manières. En peut-on douter, quand on voit reünies, fur le mème individu , ce qu'on appelle des Dartres vtvés , farinenfes, mi/iaires, &c ? J'ai vu un nombre infini de fois des Perfönnes avoir au vifage des Dartres  farifleuYes; fur le corps des bourons cryitslMns féparés, fignes dc: la Dartre volante^ aux cuilfes, aux bras ou fur d'autres en•droits, des Dartres vivcs & très-vives. Con • fcrvons les epithètes connueg pour ne point arnencr la confufion, elles nous fcrviront-a diltinguer 1'intenQtd & la mafignité du mal; mais ne diföns plus les Dartres , difons Ja Dartre ; car fon Virus eft un comme celui de la vérole, du feorbut, des fcrophules-, fee. II femble que 1'erreur eft venu2 des modernes; car les anciens n'ont eu qu'un mot pour fignifierle Vice Dartreux-, affatk, llchen, herpes, Siége, M. Astrtjc a etabü le fiége dë la Dartre dans les Cellules dc Ia membrane réticulaire ou muqueufe qui eft entre 1'epidcrme & la peau. La faine médecine ne peut lui en donner d'autre , & c'eft ainfi que 1'on explique taifonrtóbiement les frequentes T  434 translations ou métaftafes de' cette humeur erratique. Mais il eut du ajouter & /ïége aujp dans les glandes cutannies. En effet , on remarque que les endroits les plus glanduleux font affedtés de préférence & que la Dartre crouteufe & rongante fe fixe particulierement aux places oü fe trouvent des plans de glandes plus fer« rés. Ainfi la Dartre Vive eft plus commune dans le cuir chévelu , derrière les oreilles , au front, aux mains & dans leur paume, au pli des cuiflès, au Scrotum, fur le gland. On ne voit guéres, fur le refte du corps t que des fymptömes de Dartre Volante s dont les boutons font détachés, ou, tout au plus , des fymptömes de Dartre Milliaire. C'eft parceque ce vice fe plait de préférence aux endroits glanduleux qu'il est des Gonerrhées Dartreujés. II fe jetjLé fur les proftates & 1'on a vu ailleurs qu'il eft trés - difficile de 1'en déloger. ,11 occafiorne auffi des Gonorrhées externes, en fe ^ortant fur les Glandes Sébacèes du  '455' ■JSdatw. pen puis citer un exemple fra. pant. „ UnPerruquier Frangois vint me confirt•9, ter, il yaplus d'un an, pour desporreaux „ qui rependoient une humeur abondan„ te, fétide & trós-jaune. II avoit auffi „ Gonorrhée interne. Mais, M mfieur, iUS u dit-il, ne croiez pas que tout eeta foit „ véroüque. Ce n'eft que 1'effet d'une Dar. „ tre que j'ai depuis plus de huit ans. J'a „ paffe lesrémédes, j'ai pris du merciiic -„ en quantité & 1'on n'a pu me gumt ■„ Pour Ia Gonorrhée, elle m'eit revenue' „depuis queiques jours. H y a fort'iong» tems que je n'ai eu aucun commerce •?, impur & j'ai peine a croire qu'elle foie „ vénérienne , cependant je ne fuis point -,, auffi, fur fon compte, comme fur celui des porreaux „. Je ris & ne pus le croire. je ch-=r. chai partout & ne vis tracé de D^trc Encore paffe, lui dis-je, que ]a Gonorrhée foit dartreufe , mais les porreaux certaine ment ne le font point & vous avez été .iusqu'ici mal traité. 11 ne vouiut point T a  . jen convenir, cependant il fe founit-k tout c-e que j'ordonnai & je commencai la cure des . Dartres qu'il difoitavoir, & de la Vérole que je _luifuppofois. Bientót il fortit fur 1'habitude da -corps des boutons Dartreux, il vint au vifage des efflorcscences, aux cuiffes, &, fur la tête, quelques taches vives. La-Gonorrhée finit en moins de fix. femaines. Lcsporreaux féchérent au moyen des remédes locaux, .cependant ils repoufibient continuellement ;& , apr.es plus de -10 mois de traite.ment, leur opiniatreté m'étonna. Le maJade toujours dans 1'idée que ces fymp.tómes n'etoient dus qu'k la Dartre & ,qu'une Dartre etoit inguétiffable , s'ennuioit depuis longtems, ne prenoit point pu prenoit mal Jes médicamens &, ne pouvant guérir fans remédes, irritoit encore fon ennui & fes inquiétudes. Enfin, H s'en re•jnit au tems. A trois mois de lk -il vint uie rétrouyer , les porreaux étoient au même etat _£ü je les avois vu la première fois & il coujbit, des glandes fébacées , une humeur fi «bündanie .que-fa cliemife en etoit -imbibée  437- en peu d'heures & que cette deperdition epuifoit fes-forges. L'acreté etoit telle que la verge etoit enflam'mée & gonflée. J'arrêtaicefiux, c'eft tout ce qu'il vouloit&, quelque tems après , il eft parti pour fon Pays. Te fuis encore très-perfuadé que la Dartre n'a jamais- produit ■les porreaux; mais: je fais qu'il font entrétenus par fon humeur dont les glandes fébacées fontcontinuellcment ubreuvées, & qu'ils ne' guériront jamais que ces glandes ne foient" defféchées & le Vice Dartreux entièrement: détruit. TramTdttons. Ce vice erratique , quand il eft repercftté & qu'il fe porte fur des parties in- ' ternes, produit des accidens mortels & c'eft cette expérience funefte qui a beaucoup fervi a intimider le commundes Médécinsfe a leur faire dirc, qiSil fam bien fe garder de tottrmenter la Dartre. ' Cette répercufïïm peut occafionncr toi*»' m les maladies internes & , plus fouvent, T 3  43® des phlogo&s , des eréfypèles, des dépots purulens. Le poumon , le foye font , frequemment, attaques & on les a vu, a I'ouverture des cadavres, couverts de VéficulesDartreufes, fembïabies k celles que j'ai f emarqué fur la langue d'un Dartreux, enflammées même, gangrenées. Le méfentère &c. le pancréas font auffi le fiége de la tranfla2ion , parceque ces viscères font glanduleux. J'ai eu occafion de les obferver, avec tous les fymptömes de ia Dartre, fur des fujets qui, durant leur vie , en avoient eu fcr le corps des fymptömes, qui s'etoient portés k f/intérieur, plus ou moins long-, tems avant leur mort. Caufes t? Dijfémïnation. Mais quelles font les caufes tant proehaines qu'eloignées de cette affection ? Eft-elle toujours primitive & elfentielle ?-■ Eft-elle quelquefois fecondaire & fymptömatique ? Eft - ce un vice particulier ou une Dégénérescence de quelque autre maladie ? La Dartre fe duTémine-t-elle ?  Les Auteurs font trés - dilatoires fur 'öutes ces queflions ,'ils fe repiient en arriere plutót qu'ils n'avancent & ne parlcnt qu' avec timidité. Les uns diient que cette aflèclion depend fouvent d'un vice du foye ou de la rate , paree que le fcalpel anat mique leur a L;:Té voir ces" vifecres altérés , affeétés, vr'aiment Dartreux ; mais ils ont pris 1'effet Tour la caufe. L'a'tcration du foye ou de la race etoit 1'cffet confécutifdc la Dartre Sc non la caufe qui 1'avoit produite. D'autres difent que les Dartres font dues, pour la plupart, a un Vice Vérolique, Scorbutiqce ou Scrophuleux, paree que les vérolés, les fcorbutiques &: les ecrouclleux y font plus fujets que les autres, par la mixtion des deux humeurs qui s'irritent en fe combinant , & fouvent par 1'uiage immodéré des rémedes dépuratifs ou diaphorétiques qui ont le propre d'attirer les humeurs a la peau. Voici nötre fenf'ment que 1'expériencc eonfirme &, quoique nous nei'ayons lu nuile T 4  part , il n'eft pa-s moins affifmatif." La Dartre eft ou- innée ou acquife. Elle- fe communiqué trés-ordinairement a' vee le germe de la vie , quand quï le pefè ou la mere ont des Dar-tres. Sans être héréditaire , on peut em core 1'apporter avec la vie, telle eft li petite fille de la-quelle j'ai fait mentiort plus haut. Son père & fa mère n'ont ja« mais- eu ni Dartre ni aucun des Virus aux quels on la rapporte. Par confequent ce vice inné tient k des circonftances trop obfeures-f pour que la fagacité humaine puiflè les pénétrer. & fi , chaque jour, il arrivé fous nos yeux mille chofes qui echapent aleur perfpicaeité,- comment perceront - ils k travers le voile de la génération , les en* velopes multipliées qui leur cachent l'ac-> croiffement- du Fcetus ? Se livrer aux conjedfures en matière pareilSe, c'eft donner a-p!sifir de 1'aliment k 1'erreur.- Le Vice Dartreux fe diffémine par le fein? eemme par les voies de la génération; mais-. il. n'a- que ces deux - maróèrcs. de- fe repea-  =5^; 441 dre. Les attouchemens, les baifers, le cómmerce charncl ne le communiquent point. On le gagne encore moins pour coucher dans les mèmes draps, pour fe fervir du même verre, de la même cuillier, &c. On a compté beaucoup de Fables fur la diffémination de ce vice , dans 1'incertitude d'affeoir la vérité de fon origine. Mais le mauvais choix des alimens, 1'inlalubrité de l'air peut 1'occafionner par la dépravation des humeurs. Ces alimens font toutes les forces de poiflbns , principalement ceux qui font féchés , fumés & falés ; les viandes falées & fumées d'oü les Ilollandoh, ictiophages, par la pofition de leur fol, & trés - friands des viandes falées, font très-fujcts aux dartres. La viande de cheval , . de chat & autre de cette espèce, dont on fe nourrit dans les tems de difete & de détreffe, peut ausfi : être 'mife au nombre de leurs caufes • eloignées. Telles font encore les eaux vaprdes & laumatres que 1'on boit a Amjierdm. u T 5  442 Enfin l'air que 1'on refpire fous un Ciel epais Sc nébuleux, fur le bord des lacs dont les eaux dorment & croupiffent & fur k rivages de la mer. D'oü vient qu'on. a cru que la Dame etoit une fuite du Scorbut , paree que le Scorbut & la Dartre font ordinaires aux Marins & k ceuxqui habitent le voifinage de la mer. Pour les caufes prochaines, elles fetrouvent dans la dispofition des humeurs qui favorifent le vice, qui font plus ou moins propreskle contracter, qui Pentrétiennentcaché plus ou.. •moins de tems, qui hktent fondévelopement, ■ qui difpofent k une moindre ou plus grande malignité, qui rendent les fymptó-. mes rcfractaires k Padminiftration des remédes. ■ Ainfi , il n'eft. point rare que. ce vice refte fort longtems affoupi, ou, qu'aprèg/ la difparition de quelques taches légeres, on n'en revoie,.de longtems, aucun figne. Mais quand on a eu la Vérole ou des Symptomes Véncriens répercutés, ou qu'on a fait un long ufage des fudorifujues ou des fels mer-  curiels, il n'eft pas etonnant de Ie voir fe dcveloper avec energie & refifter k plufieurs methodes. Fbyez ce que nous avons dêja dit a ce fujet, Obs. V. pag. 52 & fuivantes. pag. 66 & fuivantes. Tout ce qu'on vient de dire peut donc fe réduire aux corollaircs fuivans. Coroiiaires. 1. Le Vice Dartreux eft diftrnct, k part & n'a de commun avec les autres Virus que dc fe trouver fouvent uni avec eux dans le même fujet, & de s'exafpdrer 11111-' tuellcment. 2. II fe manifefte fur la peau de diffèrentes manières; mais le plus petit fymptöme comme le plus confiderable provient du même vice, & le méme vice en peut produiie de forts & de foibles, qui paroitront ou alternativement, ou tous enlèmbie. Lc tems, comme les circonftances lui donnent de 1'énergic. T 6  444' g^aa-- g. II fe communiqué feulement. par, lesvoies de la génération & de la fuccion. La mauvaife dispofiticn des' humeurs & les alimens de mauvais caraétère peuvent le faire naitre. 4. II peut refter trés - longtems affoupi dans les humeurs & n'attendre, pour fe déveloper , que 1'occafion d'un autre vice. . 5. Le Vice Vénérien ne dégénéré jamais en Dartre. 1. Paree qu'il implique qu'un Virus change.de nature. . 2.. Paree que ,1e Virus Verolique & le Dartreux font deux Vices difünéts, Mais ils s'exafpèrent routuellementck, comme les remédes que Pon adnüniftre pour le mal vénérien ne font pas . propres a la guérifon-de la dartre, on dit que c'eft un. vice dégénéré, rebelle, incu,rable. 6. Tous les endroits du corps, foit internes, foit externes, recouverts d'une mem.'J»rane réticulajre, ou glanduleux, lont fus?  eeptibles d'ètre attaqués par le Vice Dartreux. Pronoftïc: Parceque nous avons dit jusqu' ici, on doit preflentir le pronoftic que Pon peut por ter fur ce vice. S'il eft originaïre , il eft plus difficile k guérir que s'il eft acquis par le lait d'une nourrice; & fi la fuccion Pa communiqué, il eft plus rebelle que s'il vient de la feule dispofition des humeurs ou des alimens. Si le fujet eft jeune, robufte, fain d'ailleurs, il eft plus aifé a guérir qu'un viellard, ou qu'un homme foible, émacié par fes intempérances ou par les maladies. Le mal eft moins grave fi les fymptömes font rares &■ légers, & la difficulté de la guérilon augmente en raifon de Pintenfité, de la malignité & de Pancieuncté des fymp,tomes. . Si le vice eft compliqué avec ie mal vénérien, le forbut , L*s ecrouelles , il eft T 7  446 i' Ë5^= plus refraftaire, furtout fi 1'on a pris'beaucoup de fels mercuriels qui laiffent ure trés grande acreté dans les humeurs, ou 15 1'on a feit ufage des .fudörifiqucs donc le propre eft d'attirer 1'affluence des humeurs a la peau Sc d'allumer le fang, en enlevant fa férofité. Cure. - On a longtems cru que les vices pforiques devoient être attirés a la peau & fortir par fes emonctoires. Les porres femblent une voie dircéle pour purger les humeurs , les metaftafes ff dangéreufès faifoient craindre toute méthode répercuffive; d'oü 1'on a beaucoup loué les Diapkcrétique;. Mais par la nature des Sudorifiques & leur manière d'agir, il auroit été faciïe de prévoir qu'ils ne pouvoient être curatoires. Quand on dispofe le corps a recevoir les Sudorifiques, on doit dèlayer les humeurs leur donner beaucoup de fluidité , afin de les prélerver de 1'acreté de ces remédes.  SS»" 447 On aflbuplit Ia fibre , & particulierement celle de la peau, par des bains, des douches, des-fridtions féches , pour amincir , dilater les porres & donner toute facilité k la fortie des excrétions. Mais fi les orifices des porres font continuelleraent abreuvcs par unc humeur visqucufe , mordante , inflammatoire , fi les fibres de Ia peau font dechirées , irrkées par 1'irruption habituelle de fucs viciés , comment parvicndra-t-on k leur donner ce dégré de foupieffe , fans la quelle, l'excrétion n'elt qu'imparfaite, tumultueu- m On pourra garantir les humeurs internes de 1'acreté des Sudorifiques ; mais comment en préfervera-t-on 1'humeur de Ja membrane muqueufe , celle des glandes ? Les bains nétoieront k la vérité les croutes adtuelles, donneront k. la peau un mollcfie nomentanée ; mais , hors du bain , mais qv.and 1'adtion des remedcs agira fur fes fibns fenliblcs , Piariammation ne ie-  4^8r^*-*- prendra' -1 - elle pas une nouvelle intens té? ■ Le vice eft dans les cellules de la membrane rétlculaire , il obftrue les porres de la peau, uieèr.é: fa tiffure. Ainfi d^s qu'il eft mis en mouvement , il fe porte encore vers les porres en plus grande abondance, force leur calibre , augmente les obftructions, & déchire plus. Si le vice dartreux etoit dans -le fang, s'il etoit même dans la graiffe, ■ on pourroic peut être -fe promettre davantage des Sudorifiques. II trouveroic, dans ces humeurs, une plus grande quantité de véhicule pour dé»laier, emouffer fes pointes acerées. II feroit préparé a 1'excrétion de plus loin & quand il- parviendroit aux porres excrétoires, il y feroit atténué & dans un état de folution incapable d'affecter les houpilles nerveules de la-peau qui, d'ailleurs, n'auroit, en foi,aucune diipofition prochaine a 1'inflammation. II faut donc détourner le vice de la peau pour 1'eviX.ier. Les turgatijs fe-prefente-  449 rent & on les emploia après avoir oblervé les mauvais effecs des Sudorifiques*. Ils femblerent niêm> raériter de la confiance , quand on vit , par- leur ufage\ la peaufe déterger, reprendrefon poli. Mais le mieux ne fut pas de longue durée. II ceffa avec 1'evacuation , & 1'on trouva que 1'on avoit- gratuiteraent affoibli les malades & que le mal revenoit. avec ufure. On ne doit point s'en etonner, quand on lait que l'abus des purgatifs entraine beaucoupd'humide radical & qu'ainfi ,. ils doivent appauvrir le fang, cchauffer les viscères.- Les Purgatifs-font donc tombés en discrédit comme les Sudorifiques & 1'on s'en eft tenu a la diéte rafraichilTante.qui a tempéré le mal jusqu'a ce qu'on ait trouvé la.Spécifique de .la Dartre. II n'eft point a douter que la- fage na* ture n'ait mis partout le bien a cóté du mal & le reméde a cóté de nos maladies; mais ou nos préjugés & nötre entêtement nous font méconnoitre fes fecours, oh eüe. a jugé néceffaire de nous condamner au trayail.de les chercher. Et le,malheur eft  4$0 sggÈgg* qu'il y en a peu quichercbent&très-peu qui cherchent bien. On a deja trouve contrepoifon de la Vérole O) groffe & petite, f» celui des Fiévres, (c) celui de la Gaie, OO celui de la Dyflenterie , (?| biencót celuide la Rage (f) & j'etpère qu'on ne cheichera plus celui de la Dartre. ( gj. fev remplin.i niwS engagcmens , en le pubHi;ns-: iixeffaa.raenu- («) Le Mercure. (b) L'lnoculadon. (O Le y inquina, (<Ü Le SouSVe. («•) L'lt ecaeuanba. C/j Le Mercure. Cs-) L'Aiitimoiiie prcprmf te! ca'c» foa lieu jê ÏW* pifquerai tres-au Jona. -  45! XIX. OBSERVATIONS Sar ht abels 6? les Fijhtlei ■ du Périnée,' :'>'\'. J ' I.:.. ... ' . „ Xi y a quelque tems qu'un homme ' 9, vint me confulter''pour un écoulement ,, gonorrhoïque qui lui caufoit une extréme. „ douleur dans tout le canal de 1'urêtre. „ La matière etoit verte, demauvaifeodeur, „ je n'y vis qu'une gonorrhée virulente. „ Cct homme avoit la voix eteinte & a ,, peine pouvoit-on 1'entcndre parler, je „ lui demandai fi cette extinction provenoit „ d'un rhume , il me repondit qu'il n'avoit „ ni toux, ni më a la poitrine, ni a 1'efto„ mac. La reponfe; m'étonna ,; cependant „ en reflechiflant que la gonorrhée pouvoit „ avoir fon fiégedans les véficules féminaires, qu'elles pouvoient même être très„,affeClées , comme la fuite me le prouva.  45*" Ü&ij> 7f je cm qü'iï etoit poffiblc de rapportèV ,r 1'extindtion a cette caufe,.ainfi que fin^««i /c?/j- fai eu lieu de le remarquer. On „ en fcrMvëHa raifon dms les rapports des „ Organes de la génération avec ceux de la « -parole f».. J'ordonnai la phlébotomie & , pour ,5 boiffon , de l'eau* de citron légercment ,5 nitrée ou de l'eau fimple acidulée avec irVEau ds- Kabel.- Cet • homme bu| bien 5,-de l'eau que j'avois ordonnée ; mais il 5, négligea la (aignée. Dcmcurantk iolieucs 5, de la ville, je ne pouvois le -voir tous les ,, jours „.. „ A huit jours dela, fa Femme vint me „ dircquefon mal empiroir , que les dou3, leurs étoient infupportables , que Pe« 3, coulement etoit d'une abondance ex3, trême, -que cette dé pcrdition 1'affoibliffoit ,, confidérablement & qu'n etoit obligé de 9, -garder le lit „. (a~) J'ai vu ausfi l'extinftion de la voix 'Sym'ptómé de" Vérole. Elle provenoit alors de la rigidiré & da I'aspérlté des fibres de la tranchée - artcre - & - de Ja : £lwce  „ J'ordonnai dc faire fur lechamp la faignée .„qu'on ayoiï négligéc , de renouveller „ toutes les quatre -heures, fur la region du „ périnée, fur les bourfes & tout le canal de „ i'urinc en géneral, un cataplasme de mie „ de Paifi^c Lait & de Snffran. On fit encore „ tout,exccptélafaignée. Lafoibleffeduma.,, lade intimidoiteeux qui 1'approchoient ,,. „Huit jours après, on vient encore me .,, rendre compte de fon etat, même fituation., „ même fouffrances, on me dit même que, „ les douieurs augmentoient au point que le „ malade nepouvoit plus les fupporter. Tant „ d'opiniatrêté m'etonna & je commencai k „ foupepnner quelque chofe de plus qu'une „ gonorrhée & qu'il fe formoit un abcès au „ périnée. LeSiége de la gonorrhée apuyoit „ mes craintes. Jefisdesqueftions; mais on „ ne put y repondre d'une manière affez „ claire pour qu'il me fut poflible d'affeoir „ un jugement. J'ordonnai que, fans plus „ différer , fans avoir aucun égard k la foi„bleffe du malade, on lui tirat du bras une „■forte dofe de fang & qu'on me i'ammênac 5, dès le lendemain „.  „ Enfin il fat faigné & vinten Ville. Je .vifitai & tóuchai le périnée. La peau n'en ..„ etoit point altérée. II etoit dur& la ten. 9, fion etoit médiocre; mais tres-douloureux ,, quand on y portoit feulement le bout du . 9, doigt, furtout vers laracine de la verge. Jè ,, me confirmai dans 1'idée que 1'abcès fe .9, formoit dans les Veficules femina'ires. 5, Car, chaque fois qu'un abcès eft inté9, rieur, profond & que la douleur fe fait particulierement reifentir vers la racinede -9, la verge, c'eft une marqué que les veficules .„ feminaires en font le fiége. Si la douleur 9, eft plus vivement-fentie vers-le fondement, .9, ce font les Proftates qui abcéderont- Si „ 1'abcès eft extérieur & prés de 1'anus, ce ,, feront les Glandes de Cswper. Ces différen.,, ces font trés - effentielles a connoitre pour .„ le pronoftie, -car les abcès des veficules „ feminaires font plus dangereux que ceux 9, de la proftate, & s'ouvrent presque tou.,, jours en dedans. Et après-ceux-la, les plus a craindre font ceux de la proftate.' Mais heureufement,ies glandes de Cowpci  ■Öèe .-4SS 9, font plus ordinairement affeètées „. ,, Je voulois encore qu'il fut faigné pouï prévenir une fuppuration dangereufe; mais je ne pus jamais le gagner fur des gens ,, auffi rétifs qu'ignorants , accoutumés k ,, disputer avec ceux qui les traitent &,qui dans leur humeur indocile, veulent qu'on ,, les guériffe a leur fantaifie. Je ne fus pas ,, mieux recu k ordonner la dicte. Et m meurt-on pas ft Pon ne mangt point (a) ^ ,, me repondirent-ils & de Ik continuérent „ a recorder leur malade, malgré que la fa„ ge nature refusat chez lui toutes espèces ,, d'aümens. De mon ordonnance, on ne ,, voulut donc faire que le cataplasme , compofé avec la Pulpe tfOignons de Lis, la Farine deLin, Vlluile de Canjomille, le 9, Lait & le Sajfran „. (_<0 Que des Payfnns tiennent ce propos & ecm autres auffi ridicules , cela n'e'tonne poiut ; mais que Descartes foit mort pour 1'avoir tenu , ce!» furprend jhvantage , furtout quand on ne reïlecbit point qu'il fit fouvent abus de la raifon & qu'il traitoit lareé,deciue en géometre.  „ Huit jours s'ecoulerent encore &rerrralade revint lui-même. 11 fouffroit plus que jamais, ilne pouvoit refter dans aucune po„ fition &il me preffa inftamment de Ie fou„ lager. L'abcês n'avoit point fait de progrès „ exterieurement vers la maturité quoiqu'il „ fut auffi très-loin de la réfolution. Ladou.,, leur augmentoit, mais-peu ou point de fiévre, aucun fymptóme qui annoneac la formation procbaine du pus. Tantöt 1'ecoulement etoit abondant par la verge, tantöt il ,,-diminuoit & alors la douleur redoubloit-k la région du périnée. II prenoit depuis „ quelques jours, foir & matin, buit gou5, tes de Baume de :Copahu fur du fucre ce qui le foulageoit beaucoup & favorifoit „ 1'excrétion gonorrhoïque. je dois ajouter ici que la voix etoit tant foit peu revenue & je remarquai que eet organe reprenoit „ vigueur chaque fois que 1'ecoulement etoit .g, trés-abondantque le fon fe perdoit , .,, quand il fe faifoit moins de déperdition,,. Je vis laTefolution impofiïble & la fup.„ puration encore très-eloignée. L'etatdó a, malade preiToit, parcequ-en cfiet, ïi etoit dans  ■■5- 3aris une fbibleffe extréme, plus ou moins i, fébricitant & ne pouvant prendre aucuh „ repos, quoique je lui etiile donné quel„ ques dofes de Syrop Diacode. On au„ roit encore attendu la maturité de 1'ab„ cès peutètre plus de trois femaines &., ,, encore, etoit -il a craindre que l'acreté „ du pus ne rongeat , en fe formant , les „ parties voifines , ne creusat des finus & ,, ne fuskt-intérieurement, exterieurement & par 1'anus, comme je 1'ai vu arriverplus 5, d'une fois „ Pour prevenir cesaccidens, autant qu'M •„ etoit en moi; je eouvris le Périnée d'un „ Èmpldtre VeJJJcatoire, afin d'etablir un e-„ coulement & de procurer, dans les parties, quelque dégorgement. je panfai enfuite avec Ponguent fuppuratif; quelque „ fois.avec lebeurre frais feulement; quclquè „ fois avec le Èafiihon aiguifé de qjelques „ grains de moucb.es cantharides, felon 1'etat „ de la fuppuration. Eile fe fuutint abon„ damment durant trois femaines. L'ecou„ lcmen't de 1'urêtre n'étoit pas moins copieux, mais toujours douloureux & j'en  „ amortiffois le fentiment par des injee„ tions de lait doux. Je fis continuer les „ boiffons nitrées & ie Baume de Copa.» hu »• „ Tout fembloit venir au micux, la fup„ puration etoit abondante & de belle qua„ lité, quand tout d'un coup l'urine fe fit „ jour par le Périnée & fortit en quanti,, té. Je fus fur le champ appelé & je vis une feule ouverture fans finuofités, une 3, ouverture , de toutes celles de cette es9, pèce, la moins impoflïble k guérir, f». 9, Qu'on obferve quelaparole aquitbeaucoup ^, par la rupture du canal,,. Yoila Petat oü fe trouve fe malade au f>10n fera peut-être étonné,que je laiffe en foupcon la faciïité de guérir, quand on fait que.la plaie du périnée guérit aprèsropérationdclalithotomieöa^rflK^«/ip«J-«/,& après .celle de 1'extraétion de la pierre engagée dans Vurètregua»d en fait que la plaie du périnée guérit après l''opération ge la litltotomie. i. 11 peut refter des fiftules après cette opération & il en refte fouvent , 11 la plaie vient 4 s'enflammer , fi la fuppuration eft longue & de mar»ikifc qualité , fi le fujet a ,1e fang appauvii, ouinpur.  : moment óü j'écris (30 Juillet) & je 1'ai -remis entre les mains d'un Chirurgien de cette Ville qui le guérira , s'il peut gué_ nr; mais que je crois ne point défroir nommer avant la réuffite. Les parens du ■malade étonnés & découragés par ce nouvel accident, m'ont prié d'amener quelqu'un de 1'art en confultation , je 1'ai fait &, fifr le defir qu'il m'en ont témoigné, j'en ai abandonne la cure au Confultant. L'espérance renait avec le changement. Ilu T 1 ?r ' °n to :,nc incifi0» i^g'-^N nale dans la dtreéhon des fibres qui fe rcjoignent f^fen*,* quand les levres de tk+m ^ point ét£ ^ par les ourils ; car s'il y a m abcès & fuppuranon , le trou n'eft plus longitudinal & ,a „t£ ».acérée & détruite par le pus fe repare mal & il eft tVè ' «re quri ne refte .point de fistulc. Dans 1'extraaion de . P>erre cngagée dans Puren,, ce canal a encore moin, de fe Msr ^ *# v**mm *• perinj par 1 fo,„ que prend i'opdrateur , avant de couper d nrér Ia peau versla panie fuperieure de la ve ge fin q„e la plaie des tégumens & celle de 1'urétre Ile fr troHvent point en regard. V S  46o -safes Moyens que Pon peut emploier pour tentet ;guérifon II fe préfente trois indications a remplir. .1. de guérir la gonorrhée. 2. d'empècher, .autant que poffible, l'urine d'abreuver la playe. 3. de cicatrifer. 1. On viendra a bout de guérir la go-norrhéc en donnant au malade pour boiffon ordinaire une foible décoction de Salfepareïlle legérement nitrée &, foir & matin, trois des pilules fuivantes. OjL CaJam: Aromat: .grana xij. Aquila Alba , grana viij Bals: Canadiens: gut: iv Syr: Diacod: S: Qj F: P,. n°. 6, (fi) Le ioO#o"'T«öü'eeoiTigecettefeuille.,, lctrou s'eft «fermé, puis r'ouvert „puis refenné encore; mais avec callofité. Le Chiruif t'fie & la mort. Sa voix reite .rauce.  Ï2't' purger tous -les- huit jours. f Aquilte A/ba, gr: x' Cremorh Tartari, gr : xviij Pi/u/: Hydrag: Bbntiï gr: x Syr : Abfinthy q: f: f: PU: n. 9. On prend ces pilules , trois par trois, dans -'espuce d'une heure , & 1'onboit du thé léger, óu de l'eau de veau oudepoulet, ouun bouillon fait avec des herbes. •2. Ii n'eft guéres poffible de dérourner affez l'urine, pour qu'elle ne mouilie abfolument point la plaie. Cependant on doit introduire, dans la veffie, une fonde fléxible qui, quoique genante, doit y rester oü y être introduite chaque fois que le malade veut piffer. 3. Enfin les panfemens doivent fe faire fimplcment 1. En injeótant dans 1'urêtre une trés legére teinture de Myrrhe dans lé vin blanc, adoucie par le miel de NarV3  bonne , au point de ne. caufer aucune douleur. i. En appliquant, fur le troufiftuleux-,.. üne pate faite de Myrrhe, de Couperofe &,& Eau-de-vie. Les Panfemens fe renouvellent toutes les 24, heures II. » y a plufieurs années que je fus 9, appelé pour voir un Bijoutier qui avoit. une tenfion confidérable avec inflamma3, tion a la région du périne'e & une forte. 9, fiévre. Il eprouvoit de fréquens accès d'isa churie depuis que la tumeur prenoit de. 9, Paccroiffement, parceque, preffant fur le 9, col de la veffie & lui communiquant de 9, Pindammation, elle interceptoit ie cours 9, des urines. Ce maiade gardoit depuis- trois ans une gonorrhée habituelle & 9, avoit déja eu deux. fois le même depót.9, les deux années précédentes, & toujours . ,, au printems. Je fis appliquer fur la tu9, meur un cataplasrae de Farins de Ltn^n (d) C'eft ainfi que la cicatrice eft parvenue h fe faire. & 1'on ne pouvoit la faire rsieux.  sttaf 465 tf-iïÖigiion de Lys, de Lait & de Gomtm ,y Ammoniac, je le mis a la diéte & or,, donnai une boiffon faite avec un ticrs de,,• Petit Lait, un tiers tfEau de Vichi & „ un tiers de Vin blanc du Rh'm ou de Mo„ felle , aiguifée d'Esprit de Nitré dul„ cifié , a la dofe d'une pleine cuiller „ a bouche. II urina avec un peu plus „ de facilitc &, dans cinq jours, 1'abcès H de lui feu] , fe fit , jour au dehors. „• Je panfai avec mon Digeftif ordinaire ;, (pag. 114), & dans trois femaines le malade fut guéri de eet accident, fans que le canal de 1'urctre ait été aucunement endomagé. ■ Cet abcès avoit fon fiége dans les glandes de Cowper , paree que la fiuftuation fe faifoit fantir exterieurement & prés du fondement. II etoit fujet a la récidive paree que la gonorrhée, ayant fans fiége dans ces glandes, avoit, par fon féjour , abreuvé, déchiré leur fubftance. II revenoit partieuliérement au printems , parcequ'en ce tems 1'effervescence du fang & la pulfation V4  46+ T*$pr~: plus vive des artéres favorifuit 1'inflaiurnation. Ce Flux Gonorrhoïque etoit d'autant plus difficile a guérir qu'il datoitde loin & que le pus, ramaffé dans ces glandes, n'a qu'une iffue etrcite, longue & tor* tueafe-. in. „ 11 y a trois ans, un Cordonnier vint me confulter. II avoit anciennement eu „ une gonorrhée avec la quelle il s'etoit „ embarqué pour les Grandes Indes. Sur „ le vaiffeau , le Chirurgien le traita au<„ tant qu'il le fut & que le fa-vent tous les ,, Chirurgiens, a peu prés, quinaviguentau „ Service de la République & , des- deux „ Compagnies des Indes. II lui fit prendre, „ felon leur-ufage, des pilules de Pknk qui ne font rien, des pilules de fublimé c<-p„ rofif qui font beaucoup de mal, du bau„ me de Copahu &■ de la Teinture de Suc„ cin qui reuffiflent quelque fois quand „ la gonorrhée n'eft point inflammatoi^ 94 re. Celle - ci 1'etoit , 1'éccule.ment j  „ fe fupprima & fe porta fur les Veficules „ Seminaires & les Proftates. Les douieurs „ du périnée annoncerent bientöt un abcès „ trés - dangereux. II fut traité comme la „ gonorrhée, c'eft-a>diremal,&le tems,aiant „ muri le pus & corrodé lesmembranes, il fe „ fit jour par le périnée & par 1'anus, &plu« „ fieurs finus lui donnerentdes iffues tortueu» „ fes. En eet état, on le fit ufer de bougies. „ Au Cap de bonne Espérance, il lui fur„ vint dans les bourfes un dépot formé par „ l'urine què diffèrentes fiftules laiffoient „ pénétrer dans le Scrotum. A 1'aide des „ Cataplasmes , ce fac s'ouvrit auffi & de„ puis ne ceffa de laiffer couler, par plu„ fieurs trous fiftuleux-, & pus & eau. C'eft „ dans eet état qu'il revint a Amfterdam avec un fiévre lente. Je ne lui ordonnai „ qu'une cure palliative, qui confifta a lui „ deffendre tous les alimens falés, fumés& „ de mauvaife digestion , k entretenir la „ liberté du ventre par quelques purgatifs 3, légers placés a distance, favoir deuxon„ ces de Pulpe de cajje dans deux verrées ,i de petit lait. Soir & matin il prenoit V S  466 ?*Qèeas~ „ une demi pinte de l'eau minérale artifi„..cielle fuivante que 1'óri faifoit tiédir. Of Sal: Stdat: aj Tart: Mart: Sol: n: xjj Aq : Coct il y avoit trois ans, & 1'humeur s'etoit 3, portée fur les bourfes. On 1'avoit traité & le tout parut guéri. II ecoit cepenn dant toujours resté une dureté femblable 3, a un petit pois au propre corps du tes? 3, ticule droit. Avec le tems il fe forma ,3 une adhérence aux envelopes & , fans,r inflammation , fans aucun prccurfcur ,, d'inflammation , même fans douleur ,. il s'ouvrit une fiftule a la partie antérieure. ?r du Scrotum. Dans le même temsle ma,,. lade avoit gagné une nouvelle gonorrhée ,r & il crut que ce fuintement de matière' 3,- etoit un' chancre. II me confulta & je „.. reconnus 1'adhéfion du Scrotum avec les ,,. autres envelopes du testicule , avec le jv testicule même , ce qui formoit , a eet „. endroit une groflèur comme- une - av^--■  "-ff"?**"-" 475 n tlne environ. Du reste , le testicule9, avoit fa forme ordinaire „. Je jugeai, qu'a la fuite de fa première gonorrhée,. il etoit resté cantonné dans un endroit des cloifons membraneufes des canaux qui forment le testicule, un petit engorgement dont la matière, aiant fermenté avec le tems, avoit produit un abcès ; que , par juxtapofition, le pus, en percant les membranes, avoit formé adhéfion avec 1'albuginée qui eft propre au tefticule; que celle-ci, etant corrodéc, s'etoit unie a la tunique vaginale , puis au cremaster ,.. puis au dartos; enfin que la matière s'etoit fait jour par le Scrotum. J'ordonnai de faire dans 1'abcès, avec une féringue appropriée, des injeétions avec une Décoction d'Orge, de Genüane, d'/m de. Florence, adoucie par le. rniei rofat & aiguifée de Teinture de Myrrlte \ de panfer avec une tente couverte de Baume d^slrcceits & de contenir l'appareil avec un emplatre Diapalme. Le malade guérit parfai» tement en deux. mois. de tems , fans au»  cun vcstige ni d'engorgeinent,. ni do fMu- !è. ., . u , ...;-:o: £i JJÖ .. 2.; Hernie de PUrètn. „. Un homme avoit une gonorrhée uc~ „ puis- fix mois. Son inquiétude & 1c P, peu de foulagpment qu'il éprouvoit Ha* „ voient conduit chez un ph-arlataa, un „ Chirurgien & un Médecin. J'etois le ,, quatrième qu'il confultoit.. II feplaignoit „ de mal en- urinant-, particuliérement „ au milieu- de la- verge, de- fourTranee „ dans l'ére&ion ,. &ö l'écoulement, fans „ être abondant, etoit verd. & fortoit^ „ moins par goutes ., que par bourbillons „ qui précédoient l'urine oü, qui. paroi*„ foient, en preflant le-canal de fa.racine „ vers ie balanus. Cet homme eft d'un „ temperamment fee & bilieux. J'explorai ' „ la verge & je fentis- en deiTous, a 1'en» ^.droit. oü.il.reflentoit.ditmal, une gros- -  „ TeuT, 'fans durêté ni cedême, qui prétók „ fous le doigt & revenoit volontiers è, „ 1'état de nature, auffi longtems qu'on .„ exercoit la preflien. D'ailleurs , cet^at,„ touchement n'etoit nullement relTcnti „.par le malade. Je vis.clairement que le ,, fiége de la gonorrhée etoit a cette place ,, & que I'urêtre formoit un .fac herniai- v5J re )>• L'Ulcêre gonorrhöïque avoit dilate , a eet endroit, la fubftance fpongieufe de I'urêtre. Je craignis que, par la fuite, il ne vint a la detruire & a rompre la .memtranc, l'urine faifant, a eet endroit , des .efforts journaliers. A eet effet j'ordonnai de porter toujours une plaque de plomb .affujétie avec une bandelette , & je lui fis prendre neuf goutes par jour , en trois fois, de Teiraure de Myrrhe & de Gomme Lacque faite avec VEau de Rabel, dans une cuillerée de vin. Quand j'apergus 1'ulcêre détergé, la matière blanehe (. il 1'a portee, dans fo» ouvrage, jusqu'a' 1'intempérance & rapporter ce qu'il a ecrit, ce feroit, plutót faire le recenfement de-: ce qu'on a dit avant lui, que 1'analyfe de fes idees. SrPHJLLLDOS MNEMO.STNO W CRLTJCON Of vrye oneenzydige gedack-. ten ever ongemakken door ,t' gebruik der teeldeelen oorfpronkelyk om die wel en regt te kennen en te geneezen. Verdeelt in drie Deelen. Aamvyzende, derzeher overkomft uit America , poortplantinge, eerften en tegenwoor-  =~^g= 495. digen /laat; verborgentheid; verderffelyke be-fmett'wgen ; doodelyke gevolgen; /ydeude deelen;. en zeekere Geneezingswyze. Met plasten. Oneenzydig opgefteld door Johannes Dan, Schlichting Med. c?. Chir. Dtcl. Lid var, de Keizerlyke Academie der Natuur --en Geneeskunde r en van de Koninglyke Franfche Academie der Chirurgie te Parys; mitsgaders, van 't alom vrykundig Commercie te Neurenberg. Derde Druk. Van veele fouten verbeetert en met nuttige aanmerkingen door den Auteur zelfs vermeerdert. Daar agter ge voegt, een Obfervatie van een minerale Bron by Amfterdam en te Vianen. Amfterdam by Jan Morterre; Boekverkoop er. 1755. In %vo. 651 paginaas, C'eft - a - dire. ME¬ MO f RE srPH/LLIT/QJJE & CRJTTQfJE. Ou Reftexions iibres & impartiales fur les maladies qui affeclent les parties de lagénération, fur- la manière de les bien connoitre & de les guérir; divisé en trois parties; favoir leur invafon d'Amerique ; leur dissemination en Europe; leur pi emier etat c? celui oü elles fanl aujourd'huy ;leursf mptomes cachés&dangereux; hursftues mor te Hes;. les pc. rites q ? elles.  496 ^m=- affeilent; & la 'pure manière de hs guérir. A§*tc " Figures. Donnè impartialement; par Jean Ban. Sthlhhting yDotleur en 'Médecine & en Chirurgie;. Membrede /'Academie Impériale de la-Nature 5? de PArt de guérir ; de PAcademie Royale Franpoife de Chirurgie de Paris; £? du tres-favant Commerce de Nuremberg. - Troifteme Edition.- Epurèe de beaucoup de fa ut es; & augmentée par P Auteur de Remarques1 Utiles. ■ On y a -ajeutéitns Obferpation fur une fource d'Eau Minerale entre Amflerdam & Vianen. A Amfterdam;~. chez Jean Morlerre; ■ Libraire. 1755^ In %po. 651 pages. La première Edition parut en 1740. Celle ci eftdediée a-M. M. AndréMie Buchner Prof. dans 1'Academie de HalIe. A M. Jacques- Benigne Winslow, Med. de la Faculté de Paris; a. M. Jean Astruc, Prof. au Collége Royal de France ; a M. Jean Tkéodore Eller, Confeiller aulique & Premier Médecin du Roi de Pruffe. D'ailleurs, dans fon titre ,. PAuteur explique affez le but de fon ouvrage & les parties contenues. De tous ceux qui font ecrits fur le même fujet, en langue Bollandoiiè,,  serui-ci eft le plus eftimé & réellement Ie plus utile. En ccrivant fon livre, 1'Auteur a beaucoup profité de celui de M. Aftruc qu'il avoit fous les yeux & qu'il cite tres fouvent. La première partie qui doit beaucoup a 1'Illuftre Auteur do- Morbis Vedeneis parle de 1'origine de la ve'role & de fa diffémination. La feconde donne 1'explication Anatomique des parties naturelles de 1'Homme & de la Femme. La Troifième eft cdnfacrée k la Thérapeutique. LEtroifième ouvrage hollandois fur les maladies vcnériennes dont nous aions k parler eft un opuscule avec ce titre: De geneeswys der Venerifche ziektens gemaklyk en onkostbaar gé* maakt, ten dienflen voor de zulken dié zich zelvezonder DoSlor of Ckirurgyn genezen willen, voorafgegaan van de gepaft middelen om zfch door ■ voor te behoeden, by een vermoedelykg befmettinge , en vergezeld met de noodige recepten om die in de Apotheken te doen vervaar dt gen , door *■ * * M. D. in klein 8m_ voor Rekening van den Auteur. > C'eft- ki - dire. Methode aifée & peu conteufe dk  49? =Sïë« guérir les maladies yénériennes , pour ceux qui Toudront fe traiter fans Pajfftance d'aucm Médecin ou Chirurgien. On y a joint ua préferyatif affuré & les formules des rémedes ttecejfaires-que Pon peut faire prèparer dans lautes les' Pharmacies. Par M. . . . D. M, Pour le tempte de PAuteur, petit %yo. (1782) ■ Quelques bien faits que foient ces fortes d'ouvrages, quelques connoiffances que leurs Auteurs pofïédent, il leur eft bien difficile de les faire paffer a leurs leóteurs toujours inexpérimentés & mauvais juges dans ce qui les touche d'auffi prés. Si le Médecin , quand il eft malade, ne fait pas, fur foi-même,. faire une jufte application de fa fcience. Que petit-on attendre drun particulier etranger en Médecine , qui errera fur les Symptomes, qui fera perpléxe dans le choix des remédes, tremblant & inconftant dans leur adminiftration ? Gette confiance du Médecin populaire feroit le pius grand honneur a 1'numanité , fi elle ne risquoit point dc lui devenir funefte par les abus. Qutrant le zèle, comme laplupart des con>  mencans, j'ai, moi même, acceuiUiceterreur ; mais 1'obfervation, me 1'aiant fait reconnokre, j'ai été le premier a me comdamner. Comme 1'Auteur de eet. ouvrage Hollandois , j'ai débuté dans la carrière de la Médecine par un opuscule femblable & untitre trés - reffemblant. Le Gouvernement i'acceuillit & le rependit. Tant qu'il effe refté entre les mains des Médecins, les malades en ont retiré des avantages; mais litót, qu'eux mêmes, ont voulu prendre la bar* re du Gouvernail,. ils ont donné contre mille ecueils que 1'homme de 1'Art, avec laa connoiffance qu'il cn a, a fouvent, grand5" peine k eviter. Je comptois finir ici ce Volume d'Obfer* vations déja trop gros ; mais je regois un nouvel ouvrage, qui m'entraine k quelques lignes de plus, II s'agit d'une méthode neuve & le befoin que nous avons encore de lumieres,m'empèche de le couvrirdes ténébres du filence. Voici fon titre. Méthode nouvelle & facile de guérir les maladies véniriennes m imroduifant le Mercure dans la circulc-  ihn- des humeurs par les petits' vaiféaux aiforbans de P intérieur de la louche, avec des remarques & obfervations ■ de M. M. Hunter & Cruikhank en faveur de cette méthode-; fuivies d'un traité fur la gonorrhée. Traduit de Panglois de M. P. Clare. a Ia Haye , 8w. 124.pages.La Méthode de PAuteur confiiïe a faire frotter de trois ou quatre grains de CVcmel Pintcricur des joucs , avec les doigts huiliectés de falive; & cela de tems a autre dans le cours de la journée, un grain-a chaque fois ;: aiant foin de faire cette fristion interne fur et autour des endroits oü les glandes falivaires s'ouvrent dans la bouche. Afin de prevenir les inconvéniens ,- dit PAuteur , qui pourroient furvenir en avaiant la poudre Mercurielle, je confeille-a mes malades- d'appliquer particuiièrement Le Galomelüux levres, ainfi qu'a la furface extérieure des gencives. On doif s'abftenir de boire, pendant une demi - heure & même plus longtems après la fricfion s afin de r,e- pas entrainer le Ca,-  gü^=g 5CTE hmel dans 1'eftomac & de lui donner le tems néceffaire pour être abforbé. Le lecteur ne doit pas fuppofer (c'eft toujours M. Clare qui parlc.) que je prétende en général exciter la falivation ou que je penfe que le Virus Vénérien paffe plus promptement par Paugmentation & 1'abondance de la falive que par les autres fécrétions. Cependant la quantité de Mercure que je juge être néceffaire pour arrêter les progrès de la maladie & en faciliter la guerifon, doit, chez plufieurs malades, produire eet effet, c'eft-k -dire exciter plus ou moins la falivation ; mais lors qu'elle a lieu, elle eft presque toujours fi modérée que 1'on en eprouve rarement de grands inconveniens. Rêftéxions Je n'irai point oppofer de raifons dogmatiques k 1'expérience plus forte que to* tes les raifonnemens : non k mon expérience ; mais k celle de M. Clare qui s'an* noncc a' ec trop de b-nne lei, pour qu'on  3ra :lui fuppofe Pintention de batir fur la CTddulité & de profiter de Pamour des nouveautés. M. Clare previent même par plufieurs 5-eponfes, les objeétions qu'on pourroit lui faire. i. II s'objeéle que le Mercure, adminiftré de cette manière, ne doit exciter qu'un falivation momentanée, puisqu'il n'agit qu'en irritant les glandes falivaires. —— A quoi il repend par une Gbfervacion couronnée du fuccès. Mais une feule Obfervation, me permettem-t-il d'ajouter, cent même fuffifent- elles pour affirmer, furtout, quand il improuve, quand il rejette, quand il comdamne les fricrions Mercurielles, a prés trois fiécles d'Obfervation ? a. II continue a s'objecler. Les frictions de Mercure dans la bouche rendent les dents noires. Mais, repond-il, durant un long traitement mercuriel, les dents deviennent noires & mal propres & d'ailleurs, dit - il, aucun de mes malades ne s'eft  piaint de cette incommodité, durant le traitement par ma méthode. 3. Le Calomel laifle un gout de cuivre, très-désagréable dans la bouche. Pour 1'eviter, repond-il, on peut appliquer le Calomel en forme de Suppofttoke a la furface interne du rectum. Enfin une objeclion plus férieufe eft la dernière que M. C. fe propofe. Comment pouvoir regarder comme furfaces abforbantes , des furfaces glanduleufes qui paroiffent rejetter conftamment ce quelles renferment; par lesquellcs d'ailleurs fe font les fécrétions même ( la falive) & qui enfin doivent être préfumées rendre par la fuite tout ce qu'on'auroit pu leur faire abfor ber ? —— Pour couper le nceud M. Clare repond en bref (ce font fes termes) qu'il n'y a point de plan ni de fyftème contre le quel on ne puiffe trouver des objections réelles 011 imaginsircs. Tout ce que je defire, ajoute-il, c'eft que 1'on péfe avec févérité, mais auffi avec impartialité, tous les avantage? & les désavantages de  ma méthode & qu'on ne lui accorde en= ■fin que le mérite qu'on lui trouvera . , Si ce n'eft pas refoudre la folution en Phifiologifte, c'eft du moins repondre en trèsgaland homme. . Mais une objection plus puiffante que toutes les autres & qü'auroit du peut-être fe faire encore M. Clare. Ma Méthode eft-elle fuffifante? Adminiftré - je as* fez de Mercure"? en entre-t-ii affez dans la circulation pour guérir des maladies anciennes invéterées , qui affeêlent les folides? guerit-elle enfin les. exoftofes, les caries qite les friclions Mercurielles, avec toute leur puisfance , ent fouvent bien .de la peine a rèfoudre & que Pon doit favorifer, adjuder même par les fudorifques £§ les fumigations? enfin, ai-je affez d'expêriences? Si M. Clare peut -repondre affirmativeinent, fa méthode eft fans contrédit préférable aux frictions. Mais, non content de m'en tenir a des objections vagues & oifeufes, j'espère bien 1'éprouver , inceffamment , fur quelques douzr.incs de malades, Sc  « tai en rendre un compte exacte & fidéle. Comme je n'ai point dc fecrets k préconilèr , a faire valeir ; je fuis, dans ces expériences , tres - désintéreffé & je nc , cherche que le mieux, le plus agréa'ble , le plus fur & le plus prompt. Ainfi , le feul , peut être , en Europe , "vraiment eh etat d'eprouver une méthode, par laquanthé de malades que je traite tous les jours, je promets k M. Clare autant dè véracité, qu'il met de bonne foi & de probité, en •publiant fa méthode. Les Médecins font dans 1'habitude honteufe de déprimer & de découragcr tous les efforts de la recherche & de 1'etude. Moi, aflèz heureufement né pour voir ie talent fans jaloufie, par' ceque je fens la puisfance de i'atteindre; fans envic mercénaire, puis'que je puis dire, dans la force du 'terme , que la fortune me favorife au dela de ma demande ; mes Frères ne trouvent en moi qu'un ami qui les aide, qui les 'confeille,' qui les eelaire, qui les fert, & qui concourt, avec eux, au bien de 1'humanité. II feroit trés k fouhaiter pour les HolY  5c6 SÈÊ^ Jandois que cette méthode eut toute 1'efficacité que je defire. Elle conviendroit k merveille au régime leger qu'ils veulenc obferver , & s'allieroit avec le foin de leurs affaires dont., quoiques malades, ils ont grand' peine a fuspendre le cours. En Prance, en Angleterre , quand on eft affeóté majeurement, on fait retraite chez un homme de Part &, dans Péfpa,ce de .50 k 60 jours, on en fort parfaitement guéri & fans courir, pour 1'avenir aucune espèce de danger. Ici, c'eft: tout autre chofe. Depuis cinq annécs que j'y exerce la Médecine & que j'y jouis de la première réputatiön pour le traitement des maladies vénériennes , il ne s'eft pas préfenté un feul malade pour prendre penfion durant fon traitement, quoique j-'aie, diffèrentes fois offert toutes les commodités néceffaires k ces fortes de maladies. Plus defireux de Ducats que de fanté, les Hollandois ne veulententendre parler d'aucune relache dans leur commerce. Ils comppfent avec le Médécin pour la quantité de rerres de vin que la coutume des affaires &  1'habitude des Colleges f» les entrainent * boire journellement; & ils croyent 1'avoir bien trompé quand ils en ont bu au dela du nombre qu'une tolérance forcée a faic accorder. Enfin ils veulent des remédes a leur gout, Tel ne veut que des pilules , tel autre de"-' mande des poudres, tel autre une DoilTorj & , au milieu des entraves oü ils retiennent continuellement celui qui les traitent, ils le rendent encore responfable des aecidens caufés par leur imprudence. Ont - ils une gonorrhée inflammatoire • ils fuppofent le Médecin ou le Chirurgien! en correspondance fi intime avec la natii'Te , qu'il foit en fon pouvoir de dire au mal va -1 - en & qu'il s'en aiite. Se porte-t-elie fur les bourfes; il faut, tout en marchant, tout en buvant, la leur guérir avec >un emptótre ou plutót par le fimple attou- C«> Affembtóc, clofes oü Ton fe rcild toaa hs ^ |our tomtt, boire & jouer. C'eft ce q„-e„ Angktera °n .ppcle Gfato. C'eft ce que h 3ayeté & bTytrUU liancoifes ne wrmouTent pas. Y 2  508 ■=ggf^ chement. Es-ce un Bubon; ils querelient s'ils devient trop gros & les empêche de maicher. Ils nous croyent en main les rènes de la nature & veulent que , malgré leurs incartades , nons en foions toujours les maitres. . En exigeant que 1'on force en leur faveur , 1'ordre naturel, ils ont forcé 1'Art au mal néceffaire de les tromper & de déguifer, fous des noms etrangers, les accidens qui réfultent de tant d'inconféquences. En hyver, il .arrivé fouvent que :le Mercure, quoiqu'en petite dofe, porte fon action k la bouche & caufe un ptyalisme inflammatoire trés-violent & très-douloureux. Alors, on leur dit que cüeft une Eréfipèle (Roos) , on leur couvre les joues d'un emplatre & ils .s'en vont contens. Le Mercure forme-1- il .dépot fur ,ies articuiations, ergorge -1 - il les apcné.vrofes & les ligamens, on leur dit qu'ils ont la goute & , après qu'ils ont refufé de garder la chambre pendant quelques jours pour une bubon ou une chaudepiffe tomjbée fur les bourfes, ils gardent le lit pour  ia. préteniue goute,. pendant la majeure partie de 1'hyver. Privé du régime, plus curatoire que les remédes; privé de l'ufage des bains, le premier fecours dans le traitement des maladies vénériennes , on eft obligé de louvoyer, fi 1'on a quelque prudence &, au milieu de tant d'éceuils , on ne peut jamais s'aifurer, de furgir hcureufement au port. Auffi les rèliquats de la maladie vénérienne font ils' fans nombre. Combien de tefticules reftent engorgés, combien de Sarcocéfes , d'Hydrocèles , de Spèrmatocèles , incommodités auffi gênantes que dangereufes dans leur iffue ? Combien d'écoulemens opiniatrès , c'éït adire de Gonorrliées Habituelles? Combien d'embarras dans le canal de I'urêtre ? Quelle difïiculté n'ont pas, pour uriner, presque tous ceux qui ont eu plufieurs des gonorrliées? Souvent encore ils cprouvent , dans le canal, des chaleurs brulantes & très-incommodes. póür les quelles, ils cherchent envain du foulagement. Et cependant, 1'expérienee'Y'S  5ïo ne corrige ni les traitansni les traités. EsGuérifeur fuit toujours la même pratique;, le Malade , les mêmes habitudes. En général la Chymie Pharmaceutique a trop d'empire , ici, en médecine. &, en médecine auffi,. les malades ont trop de licence. Je 1'ai dit fouventes fois ,. il ne faut. entre le Médecin & le malade que la com- munication de l'art. Le commérage entraine le mépris & de l'art &. de 1'artifte. Placons toujours le Médecin fur Phoriibn Sc le malade a Poptique. Au fein de tant d'obftacles, de tant de.-. JSrigandage , pour me fervir du terme. du Docteur Hecquet, voions fi , dans letraïtemént de la gonorrhée par M. Clare,, nous trouverons quelques nouvelles resfources également uti'es k celui qui. traitera & qui fera traité. Cette maladie fi commune,, fi négligée,. fi dangereufe, a été, jusqu'ici , la pierre d'achopement de l'art, & je puis affurer,avec toute ma naïveté, que je cherche encore une manière parfaitement fure & fixe pour les traiter,, &, pourtant,. je dois. dire,, avec la même;  SU fr'anchifc & fans' préfomptiori , qu'il n'eft perfonne , plus que mói , en étac de les trailer & de les guérir toutes, fi toutes font g-uci-ilfablcs. Nous copierons littéralement M. Clare. „ L'accident vénérien , dont nous traitons ici, fe diftingue en deux maladies, c'eft- a - dirc en première & feconde infeétiom, ou pour parler mieux, en maladie locale & maladie univerfelle. Elle eft locale lorsque les parties feules de la génération font affeclées, elle fe nomme alors Gonorrhée Simpte ou ChaudepiJJe. Elle eft univerfelle lorsque i'economie générale du corps eft a'ttn^uée par' le virus vénérien & alors elle fe nomme Gonorrhée Virulente , celleei dégénéré presque toujours en vérole, & peut même porter ce nom. L'infeétion locale lorsqu'elle n'eft pas fuivie dc chancres , de bubons ou d'infiammation dans les tefticules, peut être güérie affea, promptement de la manière fuivante „. „ On injtctera dans I'urêtre de 1'huiie douce , telle que 1'huile d'amandes, ouauY4 *  5-12. ggggeg,., tre femblable (<*) > cette injeétion. fer& faite cbaude , deux ou trois fois par jour. Après le huitiéme jour, on fe fervira de 1'injection fuivante, un peu chau5 de, pendant 4 ou 5 jours & auffi longtems qu'il fera néceffaire. Pïtrioli Alb : 3f?-9j Solve in aq: Fontan: gij „ Une emulfion purgative peut être priie deux fois par femaine , & on peut faire chaque jour fur les aines , une petite Friction , d'onguent Mercur riel „. ,, Par ce moien une gonorrhée , prife dès qu'elle commence a paroitre , peut C a ~) 11 eft, bien efienticl de ne pas fe fervir d'huile ranee dont 1'acide exalté eft trés - contraire k 1'etat infiaramatoire outre qu'il eft des perfönnes qui n'ont ni 1'adrelje , ni la commodité , ni la volontt: de fe fervir de féringues , la fujeffion de n'emploier les injcdtions que cliaudcs doit jetter bien des malades , dans un embarras presque infurmomable. Cette note n'est pas de M. Clare.  êtré 'généralement guérie en 15 jours 9 fafts crainte d'aucune mauvaife fuite. S'il furvenoit quelques fymptóraes inquiétans ou-douloureux , on peut y remédier faciiement de la manière fuivante „• „ Lesardeurs d'urine, par une abondante boiflbn rafraichiffantc dans la quelle entrera de la Gomme Arabique & du nitre j le Priapisme & la Cordée, par des Opiates prifes au lit ; le Phimofis & le Paraphimofis , par des cataplasmes emolliens & de 1'huile injeétée entre le gland & le prépuce; les Bubons, fax des emulfions purgatives & de 1'onguent mercuriel ; la Hernie Humorale, par des faignées & des purgatadns douces, avec des fomentations emollientes & des cataplasmes fur la partie. Les Chancres, par 1'huile & de fortes friétions' mercurielles „. Dans la feconde infeétiori, ou Gonorrhée Virulente .... La recette fuivante guérira, même une vérole déclarée , auffi certainement que s'il y avoit fativi* tkte „: y i 1  ^ Mercurii Cakinat: gr; j ^üf Sulph: uintim: Preecip: gr : ïy ad iij' Extraïï: Thèbaic: gr: ff— gr : j Confery: Cynosbat: q: f: ut f. Bolus. Omni Noiïe Hor: decubltus fumend.. Of Bad: Salfsparill: ■ pj Laureolx f», 3ijCV «r ƒ«»/.• ft üj Ce/tf/w*. C*/>/«/. ff 4 ter de die.: „ II eft néceffaire de continuer le remé- de 15 jours après que les fymptömes ont: dispara; pendant la cure , le malade doir fe tenir chaudementobferver une diételégérement nouriffante & boire • abondamant des bouillons & autres liquides fafraichiffans. ( en note ) Les bains chauds -9, joints aux autres remédes, font auffi üaa . GO Rac'me de Mezereo/i..  515 trèr-bcn effet & hitent beaucoup la guerifon Tor mul* Med. p. 138 ,,. Ce que je crois• devoir ajouter (V) A Paris, j'avois beaucoup entehdu par3ér de deux hommes qui , difoit-on, expediënt en § ou 15 jours toutes les espèces de gonorrliées , fans retour, fans accidens, fans en manquer une feule. Tels font les hommes, ils ne louent & ne blament jamais a demi. On diroit qu'ils por> («1 Que 1'on faffe attention que je ne prétends nullejnent faire ici une critique amère de M. Clare aux con* Hoill'ances du quel je reuds toute juftice. Je 11e doute même pas qu'il n'ait eu des fuccès avso fa-méthode. Mais , je 1'ai déja dit. Ou ne peutcomp.' tér ni fur une , ni 'fur cent expériences ; il en faut plus de mille ( dans 1'étcndue du nombre } pour aflurft une méthode. Que de tempérammens ! que de circónftances ! Jene r'apporte ici que ce j'ai vu,quecequej'ai fait & jamais ce que j'ai lu. Et je répéte encore que' je n'ai point de méthode favorite , point de méthode neuvê, point de médiode générale, f\- que j'en cherche uifime une pour guérir furement, promptement & généra- ' kwent toutes les Gcnorrhécs. Y-6"  tent k ..chaque ceiL un verre de muhiplh' ant. Je cherche ces hommes divins & les trouve, pourtant, avec quelque peine, malgré leur réputatiön. Ils fe cachent, me dit-on, pour fe fouftraire k 1'envie, k la perfécution des Médecins, qu'ils ecraferoient avec plus de liberté. Cela fe peut„ Voyons les. Je les vois. pentends déraifonner des gens- parfaitement ignorans, mais d'une ignorance craffe &fangeufe. N'importe, VArcanum eft peutêtre bon. J'en achete & 1'emporte., Dans la bouteille d'un de ces Charlatans , je découvris aifement -de l'eau rofe & de l'eau piantain,.au fond un fédiment rougeatre , c'ctoit de la Pierre Calaminaire ( a)* Dans 1'autre je ne vis que de,l'eau pure avec O) Depuis les expériences que je fis de ces deux fortes d'injeélions , il vint un jour un domeftique me trouver fouffrant des douieurs aigues , pouvant apeine me parler. 11 tire de fa poclie une fiole que je recoimus pour venir de chez 1'homme a Pierre Calaminaire & une fëringue. Ce malheureux valet avoit inrêöé jusques dans la veffie &«kt'.e poudre, par ï'irritiop  517 un- fédiment blanc , qui. n'etoit autre que du Vitriol: alb ; lis donnoient avee chaque. bouteille une feringue , & quelques pilules, puur la forme. Voila donc le. fecret me dis - je de guérir . les gonorrhées en 15 jours. La raifon dit non-, niais tout le monde dit oui & eft - il poffible que tout le monde fe trompe auffi groffièrement. j'emploiai leurs injections, puis j'en préparaide femblab!es& j'operai fur des gonorrhées virulentes fV) & non, virulente?., recentes .& anciennes. A tous qu'elle caufoit aux fibres nerveufes, donnoit lieu a uue ftrangürie conGdérable. J'eus bien de la peine , avec toutes les injeétions démiilcentes , a réparer le mal caufé par la prémière. 11 fouSrir crucllement du, ratu plus de trois iémaincs. Cette obfervation d'éLmontre la nécejfité de faire voir aux malades comment ils doivent injeéter. , vu que la manière n'eft poin* indifférente. (<* ) J'eus pourtant le foin dans les gonorrhées virulentes & récentes de ne rendre les premières injections que purement anti - pblogiftiques , en ne mettant que 6 a 8 grains de vitriol fur deux livres d'eau & ajoutatit une teinture de faflran 0; qtulqu:s gouttes d'eau - de,\ie cainplirce, • ï, 1  558 ggggg^" ceux qui" avoiént' des gonörrh'ées" virulerv tes ou recentes quoique benignes,- furvint dyfurie , ftrangurie ifchurie, inflarhmation des tefticules: Je 1'avois prévu. Lesv gonorrhées anciennes s'en trou verent bien ,je 1'avois encore prévu & , par celles - la on reconnoit, a quoi tient la haute réputatiön de ces empiriques. On ne leur' porte guéres que des gonorrhées ulées par lé tems , habituelles ou qui ont ennuié' lé guériiTeur & le malade. Alors 1'in-jection aftringente rédonne en peu de jours le ton aux glandes & 1'ón cr'le au' Mi rade. Non, mon expérience m'a confirmé' dans 1'idée certaine que les injections ne/ conviennent nullement dans 1'invafion d'une gonorrhée. J'ai vu le lait , de beaucoup' préférable a toutes les huiles,-rances pour' la plupart, j'ai vu, dis-je, que le fimple' laitinjecté, en vued'adoucir 1'inflammation?* lupprimoit 1'ecoulement , donnoit la dyfusie & portoit la gonorrhée fur les tefticules. Mais autant les injeétions fon a crain-dce dans-1'invaficn &, avant la dépura-  5ïO tion*de 1'humeur gcnorrhoïque autant elles trouvcnt place , quand il ne faut que rendre Ie ton aux .glandes de 1'urêtre, ou de la proftate.. Si nous voulions dire tout ce que I'expérience nous fournit fur la gonorrhée if Jaudroit recommencerun livre, quand nousnous apercevons que celui-ci eft déja trop epais. Mais, comme il nous refte encore des epreuves k faire fur cette maladie de. P.ürêtre & que nous voudrions bien trouver , pour Ia traiter, unc méthode auffi générale qu'il puiffe en être, fure en même tems, convenabie k tous, peu gênante- O) Que 1'en jiige , avec qoelque lueurde raifon le danger de repercuter une humeur viciée & quj tend a une dépuration vifible. J'ai Vu méme tels écoulemens gonorrboïques que toutts !es injeftions ■ n3om Pu writer un feu* infu.t. j'ai vu méme d'ancwnnes gonorrhées dont rhumeur paraidWt de qualité parfaite, qui ne fcmbloit provenir que d'une fimple. atonie , s'irrircr par une première injeaion faite avee 1c Sutre de Salurne bien plus innocent encore. <3«e ia Pierre Calamaahe & le Vitriol & caufer Ja-.: djfuiie & l.s-dou'.cjrs qui l'a,com; asneut.  5-° &, furtout, peu dispendieufe,' no«s*re-f tardons de publier, nos obfervatiöns furo? qui la regarde. Elles srouveront place éfts leurs.' F I N; •  Bautes ó corriger & Addïtions. i»üg-. 2. Ligne 4. je. le tairois Lifez jeniS: tairois r- 12 .Veneris lifez Venereis 5. Ajoutez a la fin de cette oh* fervation, Voici une obfervation faite fur une dyfurie d'une autre qualité, que, peut-êtres. on pourroit également rapporter a la perte de femence , ou , qui pour mieux dire , n'eft ni l'une ni 1'autre. „ Un Priem „ d'enterremens (#) vint , il y a quelque tems me confulter ( depuis 1'imprcfïïoa de la. première feuille, de eet ouvrage ), „. II fe plaignoit d'une difficulté en uri„ nant , avec.douleur & perte de fubftam„ ce. II devoit , difoit-il , fatisfaire ce !l 5,. befoin plus fouvent que toutes les demi„heures & , chaque. fois, il ne iachoit „ qu'une trés- petite quantitc d'urine „. avec un ièntiment de preffion doulou? ■ (<0 Ce font ici des gens qui portent les biilets dHrtvfe iition pour les enterremens .  „ reux. Souvent l'urine etoit arrêtce paf des glaires trés - longs & qu'il ne rcndoit „• qu'avec bcancoup d'efforts & de douleur. „ Le périnée etoit toujours dans un etatdc 5^ tenfion. II me dit avoir eu , il y avoit?, is ou lóannées une gonorrhée que , dans; „ !e tems, il fit foigner „. Je crus reconnoitre une maladie de Ia veffie & j'ordonnai quatre gouttes de Teintere de Myrrhe & de Gomme laqué faite par VEaude Rabel, dans du vin blanc, a prendre trois fois par jour. A'ütfitór, il fe fitunecoü» lement confidérable , de couleur brune &très-fétide. La presfion & Ia dyfurie ces* férent, il ne refta qu'une chaleur, en urinant qui provenoit autant'du reméde que' de Pacrêté de 1'humeur. Les glaires perdirent leur confiftance & leur tenaeité & ne parurent plus dans l'urine que comme des fïls. L'écoulement diminua de jour en jour , perdit fa mauvaife odeur , vint de la confiftance & de la couleur du" glaired'éeuf & enfin disparut dans* 1'éspace de-6 mois.  5*5 Queflton. ■ - D'oü provenoit cette maladie ? etoit-cc de 1'ancienne gonorrhée? oui. D'oü les glaires fertoient - ils ? etoit-ce de laVesfie? non. Depuis la prétendue guérifon de cette gonorrhée , le malade avoit toujours eprouvé une presfion en urinant & plus ou moins do dyfurie Ces accidens n'avoient fait qu'aecroitre avec le tems. La qualité de 1'humeur ne permet point de douter de fon o*rigine & j'ajouterai que quatre fois fa femme etoit devenue groife fans que jamais fon fruit eut prospéré. Ces glaires provenoient de la proftate s. quoiqu'au premier inftant , il parüt plus naturel qu'ils fortiffent de la vesfie ; mais il n'implique point que la liqueur proftatique eut acquis ce dégré de viscofité & avec la réfiéxion, on voit que la tenfion du périnée., la presfion en commencant d'uriner, la dyfurie, ne pouvoienc être, ausfi continuellement, occafionnées par un viceenfermó dans la vesfie. Enfin le change' ment fubit arrivé dans la nature de 1'humeur , furtout prés de la guerifon r, la couleur & la confiftance r.aturcllo a lü  524 - g^§g=g" liqueur proftatïque qu'elle a repris, la dié' parition totale de tous les fymptömes prouvent affez que la vesfie n'étoit point le fiége du mal. Avec quelque connoiffance dé ce vifcere & de. fes maladies , on fait que celle - ci n'eut point eu une ifTue ausfi prompte , ausfi plaine,. ausfi favorable. Une feconde Obfervation. de même genre vient a 1'appuy. Un très-riche Négociant du Nord eft aétuellement ( Decembre 178a ) entre mes mains, je ie traite, de la même manière & les fuccès repondent aux premiers. Page 8 , ligne 2.ajoutez. II'eft facile dë«üftirguer fi cette perte limphatique propent, ou de^ acunes de I'urêtre,-OM des Glandes de Ccwper ou des Proftates. Si le filet blanc précéde l'urine, il vient des lacunes , parcequ'elles ont presque toutes leur Orifice proche du gland; S'il fort pele mêle avec l'urine, il vient des glandes de Cowpe.r, parceque leurs canaux* font longs, tortueux , plus avant dans i'urêtre & que leur liqueur n'éft exprimée , en urinant, que par 1'action des muscles . accélérateurs qui couvrent tout - a- fait ~  *es glandes. Enfin fi les filets ou plutdc le glaire ne fort qü'aprcs l'urine, il vient de la proftate. .Ces différences font effentielles a connoitre pour le traitement. L'injection reuffit bien fi la foibieffe eft dans les glandes de I'urêtre; moins fi ce font les Cowpericnncs qui foient réiachées; bien moins encore quand il s'agit de rendre le ton aux proftates. Cteft la longue expérience qui donne ces connoiffancesignorées du commun des Praticiens & qu'on ne trouve dansaucun livre. Au furplus, quand on connoit 1'Anatomie de 1'urêtre., onvoit pourquoi Us injections doivent avoir plus 011 moins d'empire fur ces diffèrentes parties. wieme page ligne 15 lifez lubréfiante. 10 3 lifez nerveufes 1 15 16 lifez favant Chimifte & Médecin de laFaculté de Paris. 24 —— s lachées lifez laches -*— .26 ajoutez avant les Rèflèxions. Depuis que j'ai ecrit ces Obfervations , j'ai encore vu trois perfönnes qui avoient  de ces écoulemens, fans pouvoir les rapporter a aucune espèce de commerce impur. Une, entre autres, etoit encore fans aucune habitude des femmes & avoit toujours un ecoulement foit externe, foit interne, quand les Glandes fébacées fe defféchoient, Fhumeur fe portoit fur celles de 1'urêrtre. Page 27 ligne 9 efc lifez foit 29 10 lifez Galien 36 ■ 6 de la note , lifez d^un aimant artïficiel. - .53 première, lifez pour le de- truire, developent. 57 2° feconder lifez féconder - 61 12 lifez habitude . . 61 3 4 lifez entretient 70 4 feconde lifez feconde —- 102 12 x>.prh imparfaitement,; ajoutez alors ibid. 15 lifez il ne 1'eft « 103 —— 15 & 16 lifez beaucoup al- terée  120, //gw première de Ia note, lifez 1'ecachement . 127 3 lifez & de cicatrifcr. 128 ligne deux de la note. lifez forme a 1'artère. —- 133 Je dois ajouter une Obferva„ tion tout récente. „ II y a trois ans e, qu'un malade vint me eonfulter pour „ une gonorrhée viclle d\in an & tou» ,, jours traitée. II en avoit eu précedem- ment une autre qui s'etoit portee fur „ les bourfes, d'oü il lui reftoit un cns, gorgement douloureux dans le cordon j „ c'etoit un Faneocile. L'épidydime etoit „ auffi gonflé & fenfible. Je traitaice malade & il guérit de fa gonorrhée dans 1'espace de fix mois, mais 1'cngorgement & la fenfi„ bilitédemeurerent. Ilnefutpasplutötgué-„ ri, qu'il regagna une nouvelle chaudepiffe, „ Celle-ci fe porta bientót fur le tefticule „ déja malade. Je remediai a cette nou„ veile inflammation, elle disparut, pour„ tant le tefticule reftoit plus engorgé & „ plus douloureux encore qu'auparavant, ?, & le malade qui demeuroit hors  de-cette Ville, düt partir. "Je ne piis -9, que lui donner des avis pour foigr.er 9, 1'avenir & le 'charger de -quelques er9, donnances. II ne fut pas plutót chez • 9, lui que le: tefticule s'engorgea de nou3, veau;&il fut obligé de g:.rdér le lit. „ II m'ecrivit , mais il rendoit fi mal & „ 'es fymptömes & fes'fouffrances , que „ mes avis ne pouvoient lui être falutai3, res. Le mal augmentoit & je lui con- feillai de fe faire apporter en Ville ; il y vint „. „ II avoit beaucoup de fiévre & les dèux Dartos contenoient deux abcès déja murs , je les ouvris. II én fortk .„ du pus mêlé de fang. Je fis des in.„ jettions dans la capacité du Scrotum avec .„ une décoction frOrge , d'' Aigremoine ^ ^, d'/m de Florence, de Genüane, a la quel„ le on ajoutoit du Mtel rofat & quelques goutes de Telnture de Myrrhe. Je „ panfois avec des Tentes couvertes du di3, geftif de Têrehenthine , de Jadne d'eeuf ,, & ÜHuifc d'Bypericum. La fuppuration „ fe foutint 1'espace de fix femaines, mais la  ^5 s,9 ■w la matière refta toujours mince & fanguinolente, quoique fans aactine odeur. 3, De jour en jour le cordon diminuoic j3 & j'eus enfin la fatisfattion peu atten-3, due de le voir revenir, ainii que ie s, tefticule , a fon etat naturel. li faut dire que, durant tout le tems de la ■ -3, fuppuration , le malade a rendu beau9, coup de matière femblable par le canal | de I'urêtre , principalement -, après i'u| „ rine „. II eft certain , pour ne point allonger cette Obfervation par des refléxions peu importantes , que eet abcès k été d'un grand fecours au malade & || que , fans cela , il lui feroit toujouns i refté beaucoup d'embarras & d'incom: modité dans le tefticule & le cordon. Page 139 Ltgne 18 lifez de la diaftole & de la fyftole ibii 20 effacez & a la fin de la ligne 151 15 cadavre lifez corps Page 174 point d'alinéa a la fccoLde 1Z  gne, il doit être a la cinquiéme après tiphiri %c avant Boerhaave. Page 175, lig»e.i99_ lifez de HAHN * I^6) . 15 effacez fils d'un père cêlébre. L'Auteur du traité eftimé de ocu~ lis n'eft point le père, pas même le parent de M. Hovius qui pratique aétuellement Ja Médecine a Amfterdam, avec tant de fuccès & de réputatiön. , ttq -r—.7 van ZELVE , lifz van zelden . 3 de la note, lifez Abraham zoon Galenus , pour ne. pas le confondre avec le grand Galien. Ligne fuivante, ajoutez Tulmus, Médecin, Politique & Bourguemaitre d'Amfterdam. ibid 7 , effacez Harderwyk & lifez Franeker oü M. Camper, aétuellement Membre du Souverain, releve 1'eclat d'une chai*e de Médecine. Enfin, ligne 10, M. van der Vorm eft mort, ü y a plus d'un an. „ jgó, 10 lifez toutes les maladies.  mm sn Fdge 192 ligne 3 lifez. tamarjndorum, 202 ajoutez cette recette d'un gar- garisme efficace dans les maux de gorge dont 'il s'agit. Oxim: Seilf gj A/urn,, p9 p. gr: xij Nitri pur: gr; Xv Diagrid, gr; vlij M. F. S. 4. -— 219 10 lifez a Verfaillos, ott je .... ibid ligne dern'ere de la note, lifez & ce n'eft pas !a vérité. 237 12 ajoutez, il vient encore des congeftions femblubics au canal de I'urêtre & , fans caufe apparer,r;e , furtout dans les gonorrhées. C'eft, i! faut croire, quelque particule de Virus qui fe cantonnc, cpaiffit la lymphi & proi.tir un engorgement. Ceux-ci cedent faciiement k Z 2  532 de petites frictions mercurielles iocales & a un fimple emplatre de Lbdano. J'ai vu, recemment un tubercule négligé, abcéder, produireune fiftule & laiffer paffage k l'urine. Page 241 ligne 4 lifez difficiles k guérir, ou fur les quelies l'art . . . ibid -14 duquel lifez dunt 256 20 pour être entièrement maitre de la Pierre -a- Cautère , on la red uit en poudre, on la mêle avec du Bafilicon_% on 1'etend en forme d'emplktre fur 1'emplatre contentif qu'on couche enfuite fur le féneftré. —— 258, —— 16 reportez quand a la ligne avant le cancer. —— 270 24 effacez être qui eft le premier mot de la ligne. r—— 272 20 lifez&c qu'elle eftcau- fée . . . . _ 285 17 ajoutez mais il faut .bien prendre garde, dans 1'extirpation des  533 "faphes & des Ganglion; de ne point offenfcr dangercufement les ligafflens , les nerfs & les tendons dont, avec quelques connoiffances anatomiques , on connoit fuffifament 1'importance. Auffi 1'cxtirpation de ces tumeurs ne doit jamais ètrepratiquée qui? dans les extrêmcs. Page 300 ligne 6 fasques lifez flasques ibid 9 lifez que 1'on a né¬ gligé 302 6 effacez le fecond que -— 314 apant der nier e ligne , effacez par 316 apant demi ere ligne, lifez 1'on a paQe . . . 318 14 Alun brulé & l'appareil renouveilé toutes les 24 heures. Le malade qui eft, aujourdhuy , venu me' voir (20 Novembre) eft guéri. La fiftule eft parfaitement cicatrifée fans callofité, 1'ecoulement eft tari par les injections fakes* avec le Sucre de Saturne , la fiévre eft disfipée: mais la difficulté eft toujours extrême dans 1'organe de la parole & même eft plus confidérable depuis la guérifon. C'eft M. le Blanc , Chirurgien de cette Ville qui a fini cette cure, fous mes yeux & je 1'employe fouvent dans diffèrentes opérations oü i! m'aide avec beaucoup d'adreffe & d'intelligence. Page 463 ligne 20 lifez aiant fon fiége .. . " 1 » ftgne première lifez faVcrifoient  537 Page 480, ligne 12 ont lifez a 404 ligne première du territoire lifez de la haute juftic» . . 507 10 traitent lifez traite 508 2 s'ils lifez s'il ibid 6 effacez les 509 21 effacez des 516 #£«0 demiere a la note, lifez irritation 517 7 de la note, lifez s'in- j etter Z'5-  358 On me feroit un crime de 1'oubli du Livre de M. Vak Wr, en cette Ville,.furtout, oü fon reméde eft trés rependu. Cependant ce n'eft qu'k eet inftant que la connoilfance nous en vient & au moment que je revois cette dernière epreuve. Avec.plus de place & de tems , j'aurois parlé plus longtems des remarques fages de ce Chirurgien inltruit. C'eft la feconde edition que rrous avons entre les mains , PAuteur Pa dit confidérablement augmentée & corrigée. Void le Titre. Verhandeling over eene byzondere bereidingen gebruik van het bytende Sublimaat in de Venus - Ziekte, door proepen onderzocht en bepes • tigd, beneffens eenige aanmerkingen omtrent de Gonorrhaea, en eene andere druiping, die zonder Venerifche befmetting kan ontflaan, door Gerrit Jan van Wy , Heelmeefter te Amfterdam. en Lid pan het Konftgenootfchap te Utrecht, onder de Zin/preuk,. befteedt den tyd met Konft en Vlyt, te Amfterdam, by Petrus Conradi , 1777. C'eft-a-dire. Traité fur «pe préparation particuliere du Mercure  S3£ Sublimé Corrofif & fur fon ufage dans les Maladies Vénériennes. Avec 1'examen de ce reméde, les preuves & temoignages de fa fpécificité. On y a joint quelques remarques fur la Gonorrhée & une autre espèce 'd'ecoulement qui ne provient point de caufe vénérienne. Par Gerard - Jean van Wy, Chirurgien a Amfterdam & Membre de la Societé d'Utrecht , fous la devife; fait avec Ie tems , Art & Soin. A Amfterdam chez Pierre Conradi, 1777. ivo. 86 pages. Nous paflérons rapidement a la préparation du Sublimé Corrofif. La voici. „ On réduit le Sublimé en poudre trés-fine. dans. un mortier de pierre. On le met enfuite dans un creufet fur trés-peu de feu &l'on verfe du meilleur Alcohol, il doit furnager le.. Mercure , de la hauteür d'un doigt. On. y.met le feu &, on laifle bruler jusqu'a ce qu'il s'éteigne.. Ii s'evapore une fumée confiderabie & acide. Quand elle eftdisparue,^ on reverfe encore fur le Sublimé une pareine quantité & Alcohol & on le brule de la.mcme manière, jusqu'a 4 ou cinq fois,. Z 6  £43' =S=g" Cce qui dépend du Mercure-& de ia bonté de V Alcohol). Enfin , on répéte le procédé jusqu'a ceque le Mercure ibit de couleur de cendre de tabac ou de poudre Diagrede. Autrement, la préparation ne feroit point affez borme & pourroit occafionner le Pcyalisme „. „ Quand Ie Mercure eft forti du creufet 9 on Ie reduit encore en poudre très-fubtile & on le conferve pour l'ufage „. „ Chaque fois que VAlcohotett. brulé, avant que d'en remettre de nouveau, on doit remuer avec une fpatule de fer ,,. La dofe de ce Mercure eft d'un grain jusqu'a quatre dans une décoétion de têtes de Salfepareille ou en pilules. Voici une for- • mule de ces pilules avec lesquelles il femble que M. o>an Wy guérit les gonorrhées a trés- eourt terme.  ^2 Merc: Sub: Corros: Adufi: 9] Rhei elebtï,- 3ij Gum Arab: 3jfS JVf. F. P. No. 160. On en fait prendre quatre le matin & quatre le foir après les avoir fait preceder d'un fimple purgarif. Le fuivant ed emploié de préférence par 1'Auteur. 1/, PM Ektl: Bj Pu!: Dïag: gr: s M. On emploie le même reméde depuis 1'invafson de la Gonorrhée jusqu'a fa guerifon. Quand j'emploiois encore le fublimé corrofif; je 1'ai auffi brulois,& j'en ai donné la préparation il y a dix ans dans une brochure intitulée;_ Methode fatnilière pour guérir  les Maladïèi Ventrtennes &c. La voici.Ypa>. S2 ) „ On prend go grains de Sublimé Corrofif que 1'on mee en poudre" impalpable , ou Ie triture dans un mortier de verre avec fuffifante quanché d'huile d'a'nis.. On veffe ce fublimê & cette huile fur une loucoupe que 1'on place fur le feu. On mét ie feu a Pruile, quand elleeft confureée," ore réjette" le fublimé dans le mortier, on le triture avee de nouvelle huile & Pon répételemême? procédé fept a huit fois de fuite. Enfin on reduit le mercure en püüdre impalpable & on le diffout' dans l'eau ou 1'esprit de vin ... . Le tems ne nous permet pay d'etendre nos réflexions fur ce fel mercuriel que je n'ofe plus empfoier a quelque fauce quül foit mis. Cependant il eft très-certain qu'on en peut tirer de grands avantages • quand il eft manié prudemment & je fais que la préparation que M. van 7Vy lui fait fubir emoufle fon-acidiré, diminue fon héroisme. L'on doit s'en-rapporter a la veracité, Pinteiligence & la probité de ce Pra* ticien juflement célébre.  543 T A B L E I OBSERVATION fur la dyfurie vénérienne ejfeniiellt PaSe 1 II OBS. fur la perte de femence ■ 6 III. EXPERIENCES DEMONSTRATL- VES fur deux espèces d'Hypofiafe de Purine • *3 IV OBS. fur la Gonorrhée externe autrement nommée faujfe ou ba'.arde. 23 V Pag. 31. TRIPLE OBS. fur une gcnor* rhie dar.reufe; fur une gonorrhée croifée avec Pecoulement appelè Fieurs blar.ches; fur une gonorrhée dartreufe héréditaire-croifée avec des, fieurs blanches. • ^ VI REMARQUES fur d'ferentes espkes d*engorgemens qui fe forment^ dans la capacité du Scrotum , principalement apres lafuppres--  544 fïondes Gonorrhées g> qui r effent fouvent aux' remédes après Pemière extintlion du Virus , iels font le Spermatocèie r le Sareocèle £? le Lymphatocèle , le Cyrcocèle, le Pneumatocèle , /'Hydrocèle & }s Varicocèlc' page 1% BE LA CRASTATION. . j J g VII OBS. fur la Strangurie habituelle ou la difficultè druriner. « jg^ VIII QUESTION. Eft-it des remédes pour PimpuiJJance qui vient h la fuite des MaladiesPènériennes &, è leur défaut, un Médecindoit-il adminiftrer ■ les Aphrodifiaques qui ne fervent qiPa tromper momentanèment le malade fir fon etat, ou a fatisfaire fes defirs luxurieux aux depeuds du peu de forces qui lui reftent? t^. IX OBS. fur une Paralyfie Vinèrienne & fur le nombre des Maladies que le V,rus Vénérien peut occafonner j^..  545 X OBS. fur les fiévres intermhtentes qui font compliquées avec le Mal Vénérien ou qui fur viennent durant le traitement page 18.3 XI REMARQUES TRES-UTILES fur quelques indispofitions 6? affe&ions que les inexpèrimentés ont coutume de prendre pour des fymp* tómes Venériens , tels font les maux de gorge , les engorgemens lymphatiques, les maux des yeux, les boutons & les taches furl'hctbitude du corps, les ulcères malins, le cancer de ia matrice, diffèrentes espèces de douieurs, &c. Et qu'il eft ïnutile, s'il n'eft dangereux, de tr alter par le mercure 2,00 XII DEUX OBS. fur la courbure de la verge. D'oü naiffent dts REMARQUES fur quelques maladies qui reftent après 1'entière deflruction du Virus & qui, pour la plupart, font inguèriffables: telles font les tubercules du prépuce p. 237, certains Poireaux, crêtes £? Condylómesp.242, le Phimofis c?le Paraphimofis habituels, p. 260; certaines exoftofes, les Nodus , Hyperoftofes , Ankilofes, Tophus , Ganglions p. 269; les Rhagades eu  54'6 Gercures p. 286; quelques Bubons Schirreux '& Ulcères p. 290; les caries p. 299; le tremblement p. 310; 1'alopécie ou la chute dss •poifs p. 316; /'affaiffement du Nez <$? /aNazillement p. 323 ; le ferment de ia bouche eppel'e Bridure p. 329; &c. &c.&c. page 216 XIII OBS. fur Pampütation de la Vtrge 339 XIV REMARQUES fur le traitement de fa Verolt par les Sudorifiques. pag. '363 XV. OBS. fur Pifchurie m la retention d'urine , propenant de caufe pénérienne. pag. 383 XVI OBS. fur la guerifon heureufeSprompte d'ulceres, de caries & d'exofitfes aux jambes. pag. 401. XVII REMARQUES fur la Méthode de traiter les Maladies Finerietmes par les Fumigations Mercurielks pag. 406  547 , XVIII OBSERVATIONS fur lesDartres page 419 XIX OBSERVATIONS fur les abcès & les pfiules du Périnée pag. 451 XX REMARQUES PRATIQUES pag. 472 Fiftule au Scrotum 474 -Hernie de I'urêtre 4-6 La malqiie vénérienne fournife a 1'influence des Epidemies. Sesfymp.tömes foumis k 1'ordre des faifons 47 8 XXI TITRES de trois Livres Hollandois .^ecrits fur les maladies pénériennes pag. 483 Methode nouvelle & facile de guérir les maladies vénériennes &c. par M. P Clare. 499 Extra'u de la Méthode de M. van Wy. 538