L'OBLIG ATIOM des CH RE TI EN 3 RjÊiFORMES de ce pays A CONTRIBUER ACTUËLLËMENT pour le MAINTIEN de leur CULTE PUBLIC exposée et puessée dans un SER M O N< sur j Chron. XXIX: Vs. 5. cl la fin. Qui est celui d'entre vous, qui se disposera yolon* tairement a offrir aujourd'hui iibéralement a VEternel? Prononcé le Dimanche 28 Avrü 1799 dans L'EGLISE WALQNNE DE LA HAYE, & A R JACOB HENRI VERNEDE3 Uun des Pasteurs de la dite Egüse. a la Have Ca ez I. van CLEEF, 1799.  L'Juicur a entre les maint Vapprob#tlon des EgHfes Examinatrkes.  AVERTISSEMENT. t>omme quelques endroits de ce Discours pourroient avoir plas ou moins d'obscurité pour ceux, qui n'appartiennent pas a 1'Eglife Walonrie de la Haye, il ne sera pas imv tile peut-être d'informer le Lecteur, que la Commission pour les Objets du Culte public dans la dite Eglife, ayant, de 1'approbation du Consistoire , publié le Prospectus d'une Souscription relative au Maintien de ce Culte, la Ven. Comp. en a donné el-  AVE RTISSÈMENT. ie même connoisance au Troupeau par une Noiificaüon, lüe de la chaire aux trois exercicés du Dimanche 21 Avril: et a de plus invité les deux Doyens des Pasteurs a traiter le Matin et le Soir du Dimanche suivant des Sujets propres a seconder leurs rehgieuses vües, — C'est ce qui a donné occasion a ce Sermon, dont 1'Auteur supplie le Dieu de ïoute grace de rendre la Publication utile a 1'Eglife Réform|e de ce Pays en gënéral, et spécialement au Troupeau, dans lequel il exerce son Ministère' et dont plusieurs Membres ont déja signalé leur Zèle par la promptitude et la liberalité de leur offrandes.  L'OBLIG ATIO N des CHRÈTIENS R^FORMES de ce pays A GONTRIBUER ACTUELLEMENT pour. le M A I N T I E N de leur CULTE PUBLIC SERMON. sur i Chron. XXIX: Vs. 5. a la fin. Qui est celui d'entre vous, qui se disposera volon' tairement a ofrir aujourd'hui libêralement a V'Eternel? M.F. II est sans douts du devoir des Ministres de PEvangile de choisir pour lujets de leurs Sermons des Matières, qui ayent par leur Importaflce intrinsèque des droits a 1'attention de leurs Auditeurs. Ilne faut donc pas s'étonner s'il arrivé rarement que ces Matières ayent 1'attrait de la Nouveauté, parceque plus ellet sont importantes et plus aussi elles sont fréquemment ramenées. Celle, dont nous hous proposons de voui entretenir pendant cette A  C 2 ) hejire?fait cependant une exception h cette régie, pjisqu'elle joint au mérite de rirapprtance celui de Ja Nouveauté. C'est fur RCtufcafton, oh se treuyent actutllement les Chrêtkns Réformis de ce Pays, a conPribuer pour k Matntiendeleur Culte public, que vont rouIer nos réflexions. - Au.ssi longtems que dans cette République la Relïgion Réformée put etre considérée comme la Religion de PEtat les Ministres de cette Religion ne fürent point dans le ca, de presser une Oblïgadop, qui ne regardoit pas ceux auxquelsils portoient la Parole. Mais , vous Iesavés, il n'en est plus de rneme aujourd'hui; et dès-lors il ne peut flu etre trés utile de mettre sous les yeux des Keformés, etla Nature, et les Fondemens d'unc Obhgatios , qui, quoique nouvelle pour eux , n'en est pas moins cssentielle et indispenfable. C'est dans* cette conviction que les Conducteurs de cette Eglise, après vous avoir communiqué un Plan propre a lui assurer la Conservation de son Culte,ontinvité ceux de vos Pasteurs, qui seroient chargés aujourd'hui des fonctions de la Prédication, & traiter des Ma. tieres, dont Ia méditation pourroitpar la Gra. ce de Dieu contribuer a seconder les vues de  C s ) leur Zèlei — Quelque délicate que soit irne tache de ce genre, vos Paiteurs n'ont pas crü pouvoir $'y refuser. — Dès qu'il s'agic d'être utile a son troupeau le vrai Ministre de* 1'Evangile ne confulte, ni ses Gouts, ni ses Repugnances: — et après-tout que lui irapor* tent les Jugemens des hommes, lorsque vaquanc avec fidélitè a Voeuvre de son Ministère il peut dans un» pleine confiance adopter ce langage de St. Paul: Celui qui me Jugeest le Seigneur. Veuille ce Dieu, qui, s'Il' est le Juge, est aussi la Force de Ses Oints, accomplir mainte. nant Sa vertu dans Finfirmitê de SonServiteur, Oui. O Eternel! Envoïe sur lui, tnvoïe sur nous tous Ta lumière et Ta vér i té, afin qu'elles nous conduisent et nous introduisent en la montagne de Ta Saint et é et en Tes Tabernacles! — Nonpoint a nous, Seigneur.' Non point <ï nous, mais a Ton Nom donne gloire pour Vamour de Ta Misérkorde, pour Vamour de Ta Vérité ! Amen ! L'Enoncé de la Matière , sur laquelle nous avorss dessein de fixer vos pensees vous aura déja fait scntir combien le Texte, que nous avons choisi, y est applicable. — Quelques Observations seront eependanc nécessaires, A » i Cor. VI: vs. 41 vs.mii vs. 3.. EéCXVï vs. i.  C 4 ) tant pour Péclaircir, que furtout pour nou* fournir 1'occasion de décrire avec plus de précision la Nature de 1'Obligation, que les clrconstances actuelles imposent aux Chrêtiens Réformés. Nous vous les proposerons ces Observations dans la Première Partie de ce Discours; et nous en destinons la Seconde a presser les Motifs principaux, qui doiveut engager ces Chrêtiens a s'acquitter de cette Obligation avec Zèle. — Favorisez-nous de vptre attention. I, I. Nótre première Observation se rapport? a VObjet des fifrandes, que David invite les Israélites a présenter A l>Eternel: et pour le déterminer eet Objet il ne faut que jetter un coup-d'oeil fur 1'occasion de notie Texte. David k la fin d'yn regne, durant lequ.el il avoit éprouvé d'une fa9on signalée les efFets de la bienveuillance et de la protection du Très-Haut, concüt le dessein de Mtir un Temple digne, si je puis parler ainsi, digne par sa magnificence de servir de domicile i cette Arche, que le Monarqucdu Monde avoi daigné choisir pour Itre au milieu des Isrkcli.  C S ) fes le Symbole Auguste de Sa préserice. Mais Dieu, qui vouloic que des mains moins guerrières lui élevassent ce Templej afin d'apren-' dre aux humainsi que les Vertus d'un Sage Pa* cifique sont infiniment plus agréables a ses yeux , que celles d'un Héros Conquérant i chargea le Prophéte Nathan d'annoncer de Sa part k David, que 1'honneur, auquel il aspiroit, étoit reservé a Saloihon, a qui Sa Providence destinoit un regné également long* paisible et glorieus» En acquiescant pleinement a la volonté du Seigneur, David vouluÉ cependant faciliter a son FjIs 1'exécution d'un aussi important ouvrage : et en lui donnant des directions détaillées sur la manièrej dont devoit être construit un Edifice, qui par soti étendue et sa somptuosité surpasseroit tous les autres de ce genre, il fit un amas consïdé* rable £or, d" ar gent > de pierres précieuses et de tous les autres matériaux, qui devoienc entrer dans sa construction. ~ Voüspouvés voir, M. F. i ce que 1'Auteur du Livre, dont nötre Texte est-tiré, rapporte a ce sujet* tant dans les versets qui le précédent immédiatement, que dans le Chap. XXIIème. de ses Chro. niques; etvousVexigeréspas de nous, quenous nous engagions ici dans les calculs si diftereris A 3  C 6 ) qu'on afaits des talent dyor et d* ar gent \ dont il y est parlé. Néanmoins corame les sommes, que David avoit déja amassées, quelque im. portantes qu'elles füssent, ne suffisoient pas encore pour remplir entièrement ses vües, il fit une Convocation solemnelle de tout ce qu'il y avoit de plus distingué dans les divers ordres de 1'Etat, desorte qu'on peut envisager a juste titre 1'Assemblée, qui en fut la suite, corame une Assemblée de tout le Peuple d'hrdel. De Ik vient que c'est aussi a ce Peuple , non moins qu'a ses Chefs, que le Monarque des Juifs. rassasié d'années, s'adres.?e en commencant un discours, dans lequel il leur fait part de ses dernières volontés. — Nous regrettons de devoir passer sous silence tout ce que ce discours présente d'iméressant. Qu'il nous suffise de remarquer, qu'après avoir communiqué aux Israélites le Projet, qu'il avoit formé, et les raisons, pour lesquelles il en demandoit 1'exécution k son Fils, David invite tous ses Sujetsa y concourir; et c'est a cette fin que tendent en particulier les paroles de nötre Texte. Qui est, dit ce Prince, qui est celui d'entre vous, qui se disposera yolonttirement è ofrir aujourdïhui libéralement a ïEternel? Déja, M. F.3 vous démélés le sens de ces  C 7 ) Paroles ; et afin de les éclaircir pleinement il ne faudra que vous proposer encore la Paraphrase , qu'en a donnée un Commentateur, avec qui il nous est honorable d'avoir soutenu durant qdelques années la relation de Collègue, et dont les.Ecrits offrent le si rare assemblage de ïa profondeur de 1'Erudition de la délicatesse du Gout et de la splidité du Jugement. „ Quelques efforts que j'aye fait veut dire David je ne présume pas qu'ils suffisent pour 1'exécution d'une entreprise, „ qui intéresse toute la Nation,' C'est a vous „ de voir si vous voulés y contribuer; et si quelqu'un de vous se sent efFectivement disy, posé a le faire, qu'il remplisse ses mains i, avec libé'ralité, et qu'il se signale en offrant ,, volontairememt Ie sacrifice de ses largesses' au Seigneur." Cet exposé de 1'Occasion et du Sens de nötre Texte vous fait connoitre suffisamment rObjet des dons, aux-quels les Israélites étoient invités. Cet Objet netoit, ni David, ni Salomon, niles Sacrifi'catcurs, m les Lévites, ni ceux qui devoient travailler a la Construction' du Temple, ni ceux qui fourniroient les maté"1* riaux nécessaires. Non. Cet Objet, c'étoic,Dietf Lui méaie.' C'est cé qui paroit de li A"4' C. Chals  C 8 ) Ex XXV vs. 2: facon Ia plus évidente par cet ordre,que 1'Etefnel donna a Moïse lörs de Ia construction dü tabernacle : Parle aux Enfant d''Israël, et qu'on prennt une ofrande pour Mot. Vous prendris Men ofrande de tout homme» dont le coeur ma Voffrira volontairemem. C'est a cet ordre queDavid dans nótre Texte fait manifestement allusion: et de la vient que les dons dont il s'agit, y sont représentés comme des ofrandes a l Eternel; c'est-a. dire, comme des dons qui se rapportoient directement a 1'Etre Suprème, a St Religi«n et a Son Culte. — Et c'est la, M. F., ce qui distingue essentiellement dei dons de ce genre de ceux de la Bénéficence, de la Générosité, ou de 1'Equité, qui, quoique la Religion en doive être toujours le principe , ont cependant toujours les Hommes pour Objet direct. M. F. Les Ofrandes aux - quelles les conjonctures appellent les Chrêtiens Réformés de ce Pays sont exactement de la même nature que celles aux - quelles David invitoit les Juifs de son temps — Et ici c'est a regret que nous nous voyons contraints a faire inention de eertaines fausses idéés, que font naitre et que propagent, quelquefois, je 1'avoue, un Zèlei qui n'estpoint selon la connoistanet; mais plus  C 9 ) souvent peut-êtrecet Esprit d'Irréligion, qui, 'ne perdant jamais de vüe tout ce qui peut tendre au détriment du Christianisme, cherche ■afrapper les PdsteurS, afin que peu-a-peu ies Brebis soyent dispersies. —< J'ai en vüe celles que donnent a connoitre tant de propos peu réfléchis, pour ne rien dire de plus, par ïesquels on représented'une facon, tantótplus, tantöt moins enveloppée, les contributions, auxquelles les Réformés sont invités, comme ayant pour objet principal et immédiat 1'entretien des Ministres de 1'Evangile. M. F. Ce n'est que la plüs intïme convic tion qu'un préjugè de ce genre, s'il devenoit général, porteroit dans ce paysun coup mortel 'a nötre Religion, qui aye pü nous faire furmonter une répugnance secrette, que nous re dissimulons pas avoir éprouvée, a vous propofer nos réflexions sur cet Article. — Nous allons le faire avec simplicité et avec candeur, — nous contentïint de nOus approprier ce langage de St. Paul, auX Corinthiens. Qtie personne ne pense que je sois imprudent: mats encore supportês-moi dans mon imprudence. % Nul de vous ne contesteraqu'une charge, ou une vocation quelconque doit fournir convenablement a 1'entreticn de ceux, quis'y dévouenr. Ag * Cor. XI. vs. i. et 16".  Math. X Vs. 9 et zo. vs. 7 a i i ] Et queïle qüalification plus douce\ qUe celle d'msensé pourrions nous donc donner a celui , qui voudroit excepter le Ministère facré de cette règle universellement établie? Ce n'a point été certainement ï'intentfon de JésusChrist. Nefaitesprovision, dit-il k ses Apörres en les envoyant prêcher 1'Evangile, ne faites provifio» ni d'or, ni Sargent, ni de monnoye, carL'ovvmtB. ist bigne de sa nourri-türe : et eest de ce mot de nótre Sauveur que St. Paul au Chap. ïtewè de sa Icre aux Corinthiens nous donneun commentaire, aussi clair qu'instructif: Qui est-ce, y dit-il, qui eu-ce qui va jamats a la Guerre a sesdépens? Qitiest-ce qui plante la vigne, et ne matige pas de son fruit ? Qiü est-ce qui pait le troupeau, et riuse pas de son lait? Ne savés. vous pas que ceux, qui semployent aux choses sacrées, mangent de ce qui estsacré; et que ceux, qutservent a Vmtelt tarticipent è Vautelï Le Seigneur a ordon- sé tout de mém?, que ceux, qui annon- :ent l'Evangile, vivünt de l'Evangilf. II y a plus» Tout en accordant qu'il n'y [ a cet egard aucun engagement effecif de la part des troupeaux, nous ne discon'enons pas qu'il y auroit, relativement k tous cs Pasteurs actuels, peu d'tquité; et, rela-  C ü ) tivement h quelques uns d'entre eux, de Finhumanité et de la barbarie, he pas chercher les moyens de fuppléer a des honoraires, fur lesquels ils ont acquis un droit légitiine. —Mais, M. F., ces honoraires font bien loin de faire le tout. Ne faut-il pas des fonds pour 1'acquisition et 1'entretien des Temples? N'en faut-il pas pour le falaire de ceux, qui y font employés? N'en faut-il pas pour tous les objets de détail, qui s'y rapportent ? — Dailleursi S'il ne s'agissoit que des Pasteurs, combien n'y en a t'il point, qui, s'ils renoncoient au fervice du Sancruaire , pourroient couler au fein d'une honête aifance des jours sereins et paisibles — ou même se procurer des établisfemens infiniment plus avantageux felonie mondei que ne l'est un Ministère, dont les revenus, suffisans dans le tems , oü ils fürent fixés, ne font plus depuis nombre d'années en proportiori avec le rang, que pour 1'intéret même de la Religion, ce Ministère doit occuper, tant dans la Société, que dans 1'Eglife? — Et après toüty s'il n'étoit question que d'une espèce de dédommagement pour les Pasteurs, ce feroit k Ceux qui sont actuellement en fonction, et quï seroient dans le cas d'en vouloir profiter, que  pourroicnt et que devroient se borner ies mesures a prendre. — Mais il n'en est pas ainsi, M. F. Ces t a un C%V;infiniment plus relevé que se rapportent les Dons , que demandent dans ee Pays les circonstances des Eglises Réformées. C'est a ce Dl EU même, qu'elles adorent en esprit et en vérité. C'est Sa Religion , qu'il s'agit demaintenir par le maintien de Son Culte. Ce Culte, ci-devant entretenu par 1'Etat, périclite: et s'il faut — s'il faut - ou qu'il s'anéantisse, — ou que les Réformcs prennent sur eux de pourvoir a son entretien, n'est-ee pas a eux, non moins qu'aux anciens Israelites que s'adresse cette voix: Qiii est celui d'entre vous, qui se disposera volontairement & ofrir aujourd'hui li* béralement k l'Eternel. 2. L'Êtendue qu'il étoit ne'cessaire de donner a nötre première Obfervation nous permettra d'abréger la plupart de celles , qui nous restent a vous proposer. ~ La feconde a pour objet PUniversalité des Personnes, que David invite d, faire h rEternel leurs ofrandes. C'est a tous les ordres de FEtat qu'il s'adresse, et par cela mêmea toutle Peuple: aussi paroit-il par le vs. gtme du Chap: de nötre texte, que ce Peuple contribua aussi bienque  ( 13 ) ses Chefs, au'succès du projet religieux de son Roi. 1 Et en effet des entreprises, qui ex- cèdent les moyens des Individus les plus riches, s'exécutent 'avec facilité dès que tous ceux, qui sont en état d'y concourir, ne se refusentpoiat a le faire. L'Expérience laprouvé mille fois. -n D'un autre coté. West-il pas de 1'équité et de la justice même, que lorsque 1'acquisition ou la conservation d'un Privilege exige des sacrifices, ces sacrifices soyentfaits, en raison de leurs moyens relatifs, par tóus ceux, qui aspirent a en recueillir les fruits. — Vous prévenés 1'Application, M. F. Oui. Quiconque s'intéresse au Maintien du Culte au milieu de nos Eglises dok se montrer comme les Israelites le firent du tems de David. A firnitation de ce Prince les Riches doivent donner Pexemple; les Gens aisés doivent le suivre; et, a moins qu'il n'appartienne a la classe des Nécessiteux, personne ne doit se soustraire a ceDevoirsacré. —r Chrêtiens Réformés! C'est le concours unanime de vos effort;, qui seul peut en assurer 1'efficace. O puissiez- vous le comprendre! Puissiez-vous, dans un $ems, oü la Concorde seule peut consolider les. projets formés pour.le Maintien de vos Pré-»  Ga!. V Vs. 15. Eph. IV C 14 ) fogativcs spirituelles, conserver au milieu de vous l'unité de Vesprit par le Hen de la PaLv-. Souvenez-vous dans ces conjonetures de cette énergique lecon de 1'Apötre: si vous vous mor. dés et vous dévorês les wis les autres, prenez garde que vous ne soyés consumés les uns par les autres. — Je le sais. Une uniformité parfaite de sentimens ne sauroit avoir lieu fans miracle. Mais prevenez, en suivant la véritê ayec la ckarité, prevenez, autant qu'en vous est, ces éclats scandaleux, qui, nuisibles a vous-meines, fourniroient a ceux du dehors des ?ujcts de triomphe. Réunissez-vous autour de vos Autels chancelans, afin de les raffermirfur leurs bases : et si leDanger, quilesmenace, devenoit au milieu de vous une occasion fatale de débatset de ruptures, craignez que 1'aspect de ces Autels , désertés ou détruits, ne vous arrache bientöt cette douloureuse complainte: O Israël, ta per te vient de toil Dira-t'on, qu'afin de prévenir des malheurs de ce genre, ainsi que pour d'autres raisons, dans le détail desquelles nous ne saurions entrer, il pourroit être utile de former, non des Fonds particuliers, mais un Fonds gênêral au moyen duquel on pourroit pourvoir aux besoins de toutes les Eglises du Püys. — Nous  C *5 ) avQuons, M. Fr. que lorsqu' on considère Ja chose en elle même et indépendamment des circonstances, des Raisons de la plus grande force milkenten faveur d'un Plan de ce genre; —pourvu qu'on ne perde point de vüe, qu'un Fonds général ne sauroit jamais subsister sans des Fonds particuliers qui le ferment. II n'y a donc pas lieu d'être surpris que ce Plan aic trouvé des Partisans et des Apologistes. — Nous respectons leurs lumières et leurs vües: mais nous croyons pouvoir avancer, que quelque beau, qu'un Plan pareil puisse paroitre dans la spéculation, il est, du moins pour Ie présent, inexécutable dans ;la pratique. — La Constitution même de nos Eglises, en, yertu de laquelle elles sont toutes, dans ce qui concerne leurs Finances, absolument indé- pendantes: Leurs Intéréts dhTérens, puis* qu'il y en a, qui déja sont en possession de Foads, dont elles peuvent consacrer les reve?ius a 1'entretien de leur Culte, tandis que d'autres en sont, comme la nötre, entièrement destituées: La Non - existence actuelle d'un Corps, a qui la Dircction de ce Fonds devroit être unanimément confiée. — La variété des opinions, tant de ceux qui compo* sent les différens Troupeaux de cc Pays, que  C s6 ) des Commissions diverses, chargées de veiller a leur Bien:: — Et surtout les malheureuses Divisions, qui déja existent dans quelques tines de nos Eglises; et même dans quelques unes des plus considérables: — Ce sont la tout autant d'Obstacles, qua moins que de se repnésenter les hommes, non tels qu'ils sont , mais tels qu'ils devroient etre, on ne sauroitse flatter de voir applanis assez a tems, pour que nos Eglises ne recoivént pas le plus notable préjudice de Délais, dont on ne sauroit assigner le Terme, et dont après tout le succes reste toujours incertain. Des Fonds parth cutters, ditfgés avec sagesse, peuvent contribüer de beaucoup a le faciliter ce succes, ïci comme en toute autre chose, il faut commencer par faire le Bien, afin que Ie Mieux puisse en éclorre dans la suite. 3. Nötre troisième Observati'on concernera la Mesure des Ofrandes sollicitées par David. II ne fixe rien a ce sujet: il se contente d'inviter les Israelites èt offrir libèralement a VEternel. II vouloit que chacun d'eux consultat son état et ses moyens, et suivit après cela Ie dictamen d'unc Conscience éclairée. — Le Peuple étoit dans 1'impuissance d'en faire autant que les Grands ei les Riches^ et si ces der-  t *7 ) ♦ïerniers s'étoient bornés a en faire autant qu* le Peuple, jamais les Fonds requis pour la construccion du Teraple n'auroient été amassés. Tous cependant devoient dans leurs Ofrandes suivreles impulsions de ce Zèle,- qui aime 3 faire plütöt le plus, que le moins. Encore ici 1'Application aux Chrêtiens Réfbrmés seroit superflüe. Chacun d'eux, ayant égard a ses facultés et a ses dépenses, doit fournir son contingent de manière,' qu'il puisse se rendre le témöignage de 1'avoir fait avec Uhèraütê. Et pour les diriger en ce poine qu'ils méditent sérieusement un trait de 1'ïïistoire Evahgélique , que Fon cite fréquemment en traitartt de ia Bénéficence, mais qui se rapporte directement aux actes de Piété et de Zèle, puisque le trenc, dont il y est fait mention, étoit celui, oü Ton nïettoit les Ofrandes pour 1'entretien dü Temple de Jérusalem. Comme Jêsus regardoit, dit St. Luc. au Chap, XXIeme de son Evangile. // vit des riches qui mettoient leurs dons au tronc. 11 vit aussi une pauvre yeüve. qui y mettoit deux petites pièces de morinoye. Et il dit: Certes je vous dis que cette pauvre veuve a plus mis que tous les autres: car 'vous ceux - ci ont mis aux Offrdndes de Dieu de leur superflu; mais celle-ci V5.1 f £  < 18 ) LucXIV vs „8130 y a mis de sa disette, tout ce qu'elle avoit pour vivre. M. F. ce reek dans sa noble sim- plicité offre a chacun de nous, quelle que soit sa condition, les Ieeons Jes plus inftructives. Elles sont si naturelles, qu'il nest pas même besoin de les indiquer: et nous passons k une quatrième Observation. 4. Elle regarde le Tems, auquel les Israelites étoient invités a faire leurs Ofrandes. C'étoit d'abord Aujourd'hui, dit David. Et cela même ne donne t il pas quelque lieu de taxer ce Prince d'une précipitation inutile? II savoit que ce n'étoit que sous le regne de son Successeur que le Temple devoit être élevé; et ignorant de combien 1'Etre suprème jugeroit encore a propos de prolonger ses jours, n'auroit-il pas pü laisser a Salomon Ie soin de recueillir les dons nécessaires? Mais outre que les Exhortations et PExcmple d'un Roi, vénérable par sesannées, par fes travaux, et surtoutpar sa religieuse Ferveur, étoient infiniment plus propres a faire impression sur le Peuple, que ceux d'un jeune Prince, a peine sortj de 1'cnfance; outre cela vous trouve- rés une pleine justification de la conduite de David dans ces sentencieuses paroles du Sauveur. Qui est celui d'entre vous, qui youlant h&tir  ( 19 ) üne tout ne s asseye premierement, et ne caïcttla dépense pour voir s'il a de quoi l'achevert de peur qu'après en avoir jetté le fondement, et n'ayant pu achever, tout ceux qui le verront ne cotnmencent a se moquer de lui, en diranf. Cef homme a commencé è bdtir etiliïa pü acheyeri — En effet Salomon devaut immédiatement après le décès de son Père coramenccr nn travail, sur lequel le plus ou le moins de fonds devoit avoir une grande influence, ne falloit>il pas, pour qn'il püc prcndre des mesurcs relati\ es, qu'il süt d'avance k quoi se montoient ceux, dont il pouvoit dis*. , poser? — Et n'est-ce pas dans une pofition du même genre que se trouvent Ceux , qui dans nos différentes Eglises sont appelés a mettre en oeuvre les moyens propres a y maintenir le Culte Public? Ne faut-il pas, s'ils veu. lent raisonnablement se promettre de ne pas user leurs forces pour néant, ne faut-il pas, qu'en ayant égard aux circonstances particulières des troupeaux, dont les intéréts sont confiés a leur Prudcnce, non moins qua leur Zèle , ils saississent le premier moment, qu'ils fugcront favorable a la réussite de leurs tra* vaux ? Déja dans plusieurs de ces Eglises , ainsi que dans la nötre .quelques uns des fraix, B z  ( 20 ) qu'exige le Service Divin, sont tombés & leur charge, et la oü, comme on 1'a observé ailleurs, (*_) „ la oü il s'écoule toujours un „ temps considérable entre 1'Introduction des „ moyens et leur Effet réel: la oü, si les „ moyens que 1'on propose ne répondoient pas a 1'attente , il faut s'assurer la Possibilité de recourir a d'autres: la oü il est incon3J testable que, si 1'on n'avoit pas toujours une année d'avance en caisse, il seroit im„ possible de satisfaire toujours a ses enga„ gemens." — Qai niera qu'il ne soit de la Sagesse d'adresser dès a présent aux Chrêtiens Réformés cette invitation solemnelle: Qui est celui cTentre vous, qui se disposera volontairement a offrir aujourd'/iui libiralement a l Eternel? 5. A ces Observations nous en ajoutons une dernière, relative au Principe dont les dons des Isriiélites devoient procéder. II falloit qu'ils s'y disposassent volontairement: et la nature même de ces dons requerroit que rien de contraint ni de forcé, n'en diminuat la va- (*) Voyez le Prospectus de la Commisslon pour les Objets du Culte dans 1'Eglise Walonue de Ia Haye.  C « ) |euT< — Nous 1'avons observé ; ces- dons avoient Dieu lui même pour Objet: c'étoient des ofrandes a, V Eter nel: c'étoient des actes de Religion, qui se rapportoient a Lui directement. Or quoique des actes de ce genre soyent certainement des actes d'obligation et de devoir, qui ne sent qu'aux yeux d'un Dieu, qui surtout^ égard au coeur, ils perdent tout leur prix, dès que la spontanéïté n'enfait pas le caractère. II est vrai, comme ü paroit par le livre de 1'Exode, que Dieu Lui tnême imposa un trihut pour le Sanctuaire a tous les Israélites agés de plus de vingt ans; tribut, qu'afin d'accomplir ioute Jusice, JésusChristpaya Lui même, comme on peut 1'inférer du Chap. XVII de St. Mathieu. Mais ce tribut tenoit a la Theocratie; et 1'on peut d'autant moins en tirer des inductions pour les Chrêtiens , qu'il conste par le même livre de 1'Exode que lors de la construction du Tabernacle Dieu prescrivit expressément a Moïse de n'exigerdes Israélites, que des contributions absolument libres. En cifant le passage qui le prouve , nous avous déja remarqué que David dans nótre Texte y fait manifestement allusion, et Ton voit par le ljvre d'Esdras que les ofrandes, faites pour 1'érection du Second Temple, ne fürent B 3 Ch. XXX vs. 12 et 13- Vs.34-27 Ch.XXV vs. a, Ch. TI vs. 68etVlll vs. a|.  Ch. I vs. 25; pas moïns volontaires, que celles, qui eürens 1'élévation du Premier pour Objet. M. F. Si même sous 1'ancienne Oeconomie les ofrandes a f Eternel devoient être faites. sans contrainte » a combien plus forte raison doivent - elles se faire de la sorte sous cec Evan^ile, que St. Jaques nomme a juste titre une Loi de Liberté- II impose le Devoir , mais il veut que ce soit la considération même de son importancc qui détermine ses Disciples, h. s'en acquiter. — £t qui est celui dentre les Chrêtiens Réformés qui ne se disposera pas a le remplir volontairement pour peu qu'il diseerne le poids des Motifs, qui le fondent? C'est a vous les exposer ces Motifs , non avec toute 1'étendue, dont ils seroient susceptibles, mais avec celle, que les bornes de nos Discours prescrivent a nos réflexions, que nous destinons une Seconde Partie. lh Un premier Motif, qui fonde pour nous fObligation de faire pour la Conservation et 1'Entretien de nötre Culte des ofrandes a riternel, c'est un $ Motif de Zèje pour Sa Gloire..  ( *3 ) Cette Gloire de Dieu, est, ou interne, oü externe. L'une consiste dans 1'Assemblage de toutes les Perfections dans Son Essence adorable: 1'Autre se rapporte a la Manifestation de ces Perfections aux Créatures intelligentes: et vous sentés que c'est cette dernière que nous avons ici en vüe. — En ce sens Dieu est dit glorifié sur la Terre, lon-que les Hommes, se formant de Ses Attributs gloricux des idéés, assortics kleur éminence, Lui voüent tous les sentimens, dont ces Attributs doivent être la source. Cela posé; je demande, si, entant que Chrêtiens , nous ne sommes pas pleinement persuadés, que c'est TEvangile, qui nous don» ne au sujet de toutes les Perfections de Dieu et de tous les Devoirs, qui en résultent pour les Hommes, les idéés les plus justes, tout a lafois, et les plus sublimes: —, et si, entant que Réformés, nous ne reconnoissons pas hautement, que de toutes les Communions Chrêtiennes ü n'y en a aucune, oü la Doctrine et la Morale de 1'Evangile soyent professées avec plus de pureté, que dans celle, dont nous faisons partie? — Dès-lors il faut, — ou que nous méconnoissions absolument les Devoirs, que nous impose le titre de Chrê- B 4  C *4 ) tiens Réformés, — Devoirs aux-quels nous nous engageons toutes les fois que nous adopT tons ces Demandes de POraison Dominicale: S Dieu.' Ton Nom soit sanctifié! Ton Regne aienne! Ta Volonté soit faite sur la Ter re, comme au CielJ — ou que nous contribuons , autant qu'en nous est, a tout ce qui peut scr-: vir au maintien eik la propagation de la Religion , que nous professons. C'est cqnvaincües de cette Obligation que nos Eglises se sont signalée^ tant de fois par des dons généreux, afin deprévenir 1'extinction ou le déchet de Celles, qui en Francet Cn Piémont, en Pologne, dans le Palatinatet dans d'autres Pays confessoient une Foi d'un prix égalb, la leur. Et mpntreroient • elles moins de Zèle aujourd'hui, — lasurtout, oü il s'agit de pep. pétuer dans leur propre sein la vraye connoissance de leur Dieu, de leur Sauyeur et de S,on Evangile? — Ainsi naviennel — Non. Dans un Tems, oü 1'on voit de toutes parts s?élever des Hommes audacieux, qui, souffrant impatiemmpnt le frein, par lequel la Religion cherche a contenir leurs Passions, osenc attaquer 1'Etre Suprème dans Sa Révélation, dans Sa Proyidence, dans Ses Perfec. fions, et jusques dans Son Existence: - Dan? un Tems, pu, en se prodiguant a pleines  ïnirins les uns aux autres le plus fastueux encens, ils ne prodiguent pas avec moins de profmion a ceux, qui osent prendre en main la cause de VEternel et de son Oint, le dédain et le sarcasme : — SeriooiS'nous assez laches pour avoir bonte de cet Evangile, qui en nous faisant connoitre le seul yrai Dieu et Celui, qtt'It a envoyé, Jésus Christ, a seul les paroles de la Vie éternelle ? Ne nous ferions-nous pas plus que jamais un Devoir de ne point délaisser nos assemblees mutuelles, afin de donner, en y assistant, un témoignage public de nötre attachement a nötre Ste. Religion ? Ne nous rêjouirions-nous pas au Seigneur toutes les fois que dans 1'Eucharistie nous pourrons en faire une profession solemnelle? — Et si de pareils sentimens nous animent, ne regarderons - nous pas , plutöt comme un Privilège honorable, que comme une Charge onéreuse, de pouvoir par des offrandes volontaires pour le maintien de nötre Culte Rejigieux, justifier ce beau langage dans nötre bouche? Qite les autres choisissent qui ils yeulent servir. mais pour moi et ma maison vous servir ons f Eternel \ Pour moi, a Dieu ne plaise que je me glorifie sinon en la Croix de nCfre Seigneur Jésus-Christ! B 5 Tosué XXIV. vs. 15- Gal. VL vs. 14.  d. r; Boullier. (*) Voyez son Sennon sur le Zèle. Pap. 17 et i3. Ajoutons, et c'est un second Motif} qu*ici, corame en toute autre occafion, la Gloire de Dieu a la plus étroite relation avec nötre Bonheur. Pour le contester il faudroit n'avoir aucune idéé des Avantages précieux, dont le Culte public est la source. C'est, et nous ne 'saurions nous refuser de vous mettre devant les yeux le Tableau expressif, qu'a tracé des Avantages de ce Culte confidéré en lui même i un Prédicateur , dont le Nom feul reveille 1'ielée de ce génie penetrant et de cette nerveuse éloquence , que 1'on vit revivre en ce Fils, dont la perte, toure récente encore, offre a nos Eglifes Walonnes la matière des plus justes regrets : „ Le Culte public '* C'est ainsi qu'il s'exprime, (*) „ est un cen„ tre d'oü partent les plus puissans secours „ pour connoitre la Religion, et les encoura- gemens les plus efficaces pour la pratiquer. „ Dans le Culte public que faisons-nous ? Nous prenons tout 1'ünivers k témoin de „ 1'hommage que nous rendons a Dieu, de „ notre soumission a ses Loix, de la créance  j»? que nous donnons k ses vérités. Eternel ï ,, je te célèbrerai parmi les Peuples ; je te „ Psalmodierai parmi les Nations. Unis dans „ ce Culte, les Fidèles serrent les diens de „ leur commune Foi avec ceux de la Cha„ rité mutuelle. L'exemple y allume la fer- veur, et y affermit dans la pratique du de- voir. On s'y entre - soutient par la com„ munion des mêmes Prières. Chacun pui„ fe dans la dévotion publique de quoi ra- nimer la sienne propre. C'est dans ces „ Temples sacrés , oü les vrais adorateurs „ se rassemblent pour entonner les louanges „ du Créateur, pour apprendre ses volontés, „ pour faire monter vers le Ciel leurs voeux réunis: c'est au milieu de cet assemblage des Saints, que Dieu se rend présent d'une „ manière toute singuliere, et qu'il aiine a communiqucr aux coeurs,qui le cherchent, „ les plus douces influences de sa grace. O que c'est une chose bonne , que c'est une w chose agriable de voir des Frères s'unir de „ la sorte! Cest comme la rosée d'PIermon, „ comme celle qui descend sur les Montagnes „ de Sisn. Cest la que YEternel a ordonnè „ la bénédiction et la vie a toujours.. Tel estChrêtiens Réibrmés, nörre Culte  Ps. LXXIII. vs. 28. public, considéré en lui-même. Nous nous proposions de vous le repréfenter encore dans sa relation indissoluble avec ce Ministère Evangélique , sans lequel il ne sauroit subsister: mais, contrahits a nous resserrer, nous vous invitons a en faire le sujet de vos méditations réfléchies et impartiales; et vous fentirés qu'envi agé sous ce nouvel aspect il offre, dans tous les Ages, dans tous les Périodes, dans toutes les Circonstances de la Vie» et même a 1'heure de la Mort, il offre, disje, a tous ceux , qui ne refusent point de s'en prévaloir, une source d'Instructions et de Lumières : un moyen de Conyerfion et de Sanctification : et un Principe de Consolation et d'Espérance, non moins que d'Encouragcment et de Force, -.— En qui de nous, pour se conserver un Privilège, qui peut avoir incessamment sur son Bonheur d'au-si sensibles influences, qui de nous ne fera pa*,s volontair rement le sacrifice d'une légere partie de ces biens temporels, dont, hélas! nous ne faisons tous que trop souvent un li frivole u?age? — Qu'il abjure donc cette Protestation du Psalmiste: Approcher de Dieu est men bien. 3. M. F. Si la Religion feule peut procur rer a 1'Homme une Félicüé rétlle et durable,  C 29 ) cVstaussi,et c'est-ce qui nous conduita untrofsième Motif, cest aussi cette Religion qui nous ofFre la seule base solide du Bonheur de la Société civile. Non. Quels que puissent etre les Sophumes et les Déclamations des vains Raisonneurs du siècle , jamais iïs ne parviendront a ébranler seulement cetté Thèse: — C'est qu'un Peuple est heureux a proportion qu'ayant de plus saines idéés de la Religion , les Loix de cette Religion y sont plus généralement observées. — D'un autre coté, il n'est pas moins certain que le Culte public est a plus d'un égard le Soutien, non moins que le Dépositaire de la Religion: et que sans ce Culte il eet également impossible, et qu'elle se conserve dans sa pureté, et qu'elle déploye toujours sur les cceurs sa salutaire efficace. Nous pouvons a cet égard, nous référer aux réflexions , que nous vous avons proposées, lorsqu'appliquant a nos Eglises la Voix de Jêsus-Christ a celle dEphèse, nous vous avohs prouvé, que la Privation du Culte public et des Moyens extérieurs de salut traine après soi , a proportion qu'elle est plus ou moins totale , VIgnorance, Vlrriligion , la Superstition, le Fanatisme et le  ( 3o ) Dêrègkment des Blaeurs, — (*) Et pensés» vous, M. F., que si les Eglises Réformées de ce Pays éprouvoient ces suites inévitables de la Cessation du Culte public, la Nation entière n'en ressentïroit pas bientót les funestes contre-coups ? — Les Réformés fontils donc au milieu de cette Nation un Corps, si peu considérable , qu'il ne puisse avoiü qu'une influence minime sur ses Opinions, ses Mceurs et ses Destinées? Mais les calculs faits tout récemment démontrent, que leur nom. bxe surpasse de beaucoup celui des Membres de toutes les autres Communautés religieuses prises ensemble. — Et quelle est la Conclusion qui en découle"? — Nous frémissons en 1'énoncant: et ne remplira-t'elle pas d'épouvante quiconque s'intéresse véritablement au bien de la Patrie ? — C'est que 1'époque de l'Anéantisfement du Culte public dans les Eglises Réformées seroit pour cette Patrie la sombre époque de calamités de tout genre; et de calamités d'amant plus terriblesy qu'elles s'aggraveroient d'année en année , et de genéra- (*) Voyez mon Sermon sur Apoc. II. vs. 5. impriOié au commencement de cette Année.  C 31 > tion en génêration. — Ah ! veuille le Dieu des Mi. éricordes détourner ces calamités de nos têtes et de celles de nos Enfans après nous ! Chrêtiens Réformés , faisons du moins a cette fin tont ce qui est en notre pouvoir. — Ainsi nötre mémoire sera en héaédiction au milieu des Générations a venir, dont nous nous serons rendus les Bïenfaireurs: et nötre Zèle, dont elle recueilliront les fruits, les enflammera d'une Emulation semblable k celle, que doit nous inspirer PExemple des Fidèles, qui ont vécu avant nous. C'est u» quatrièmc Motif. 4. Oui. Parcourons 1'Histoire de 1'Egliset elle nous offrira depuis Moïse jusqu'è JésusChrist, depuis Jésus-Christ jusqu'au tems, oü nousvivons, des Modèles, dont les conjonctures actuelles nous appellent h presser les vestiges. Voyez le Zèle des Juifs lors de Ia Construction du Tabernacle : il fQt tel que Moïse fut contraint d'y mettre des bornes et d'empêcher le Peuple d'ofrir. Vous le voyés ce Zèle également abondant en ofrandes dans 1'occasion a laquelle nötre texte se rapporte, et lors i de 1'érection du second Temple : il se soutint jusqu'a la destruccion de Jérusalem: et chacun sait que dans les choses, qui re- Exod.1 XXXVL vs. 6.  ( 3» ) gafdent le Service Divin , il nè se dérrfenè pas encore aujourd'hui. De Tanden Israël portons nos regards sur TIsraël sehn Vesprit, et nous verrons la même Ferveur efficace caractériser toujours ses véritables Enfans. Et , s'il en étoit besoin, qu'il seroit aisé de tirer des preuves de cette assertion, tant du Livre des Actes et des Epitres des Apötres, que des Ecrits des Pères de 1'Eglise. Mais qui ne sait, qüe cette Eglife , depuis sa Nalssance jusqu'au regne de Constancin le Grand, fut non seuïement toujours séparée de 1'Etat, mais qu'elle essuya même quelquefois les plus cruelles persécu«ons de la part des Puissances temporelles? Durant tout Ce Période, qui comprend plus de trois Siècles, ne füt-ce pas dans le seinde ses Membres qu'elle trouva partout abondamment de quoi subvenir aux besoins de son Culte? —— Depuis lors , si Ton en excepte la' durée du regne du fameux Julien , ennemi plus rafiné et plus dangéreux du Christianisme que tous ceux, qui 1'avoient attaqué par les proscriptions et les supplices, — depuis; lors, il est vrai, 1'Eglise jouït presque parfout du privilège d'avoir, selon 1'Oracle d'E-. sayé  C 33 ) sh'ye, les Rots pour nourriciers , et les Prineesses pour nourrices, mais ses Enfans ne se signalèrent pas moins par leurs ofrandes volontaires.— Heureuse cetce Eglise, si des Pomifes aussi rapaces, qu'ambitieux, entrainéi q.ielquefois, je 1'avoue , par la barbarie de leur siècle , mais plus souvent encore mettant a profic 1'ignorance des Peuples , n'eussent pas de la faqon la plus criante abusé de leur Zèle , et porté Paudace, dirai-je ou la démence, jusqu'a faire des Graces spirituelles, dont ils se disoient les seuls Dispensateurs , un infame trafic! Du sein de ces ténèbres Dieu fit faillir la lumière. II suscita des Hommes puissans dans les Ecritures, et doués en même tems de ce généreux Courage, qui brave, et les travaux, et les dan gen j des Hommes , dont les Noms, révérés dans les fastes de 1'Eglise, — mais par cela même non moins flétris de nos jours par les Ennemis de 1'Evangile, qu'ils le fürent autrefois par le Va« tican, — passcront ala Postérité la plus rcculée avec celui des Bienfaiteurs du genre-humain. — Rome frémit en voyant de toutes parts les Peuples briser les fers, par lesquefe elle les tenoit asservis. Hors d'état de maintenir sa Domination sur les Consciences par C fh. XLIX. vs. 23.  Philippe ii. ( u ) des Foudres spirituels, qui n'étoient plus res". pectés, elle employa Ia Pcrsécucion , arme fa • vorite de Terreur,pour forcer ceux qui avoient abandonné ses Autels , k abjurer ce raisonnable service , qu'cn se modèlant sur le; Premiers Siècles de l'f'.'glise ils avoient substitué a un Culte grossier , et k plus d'un égard idolatre. Mais — Perte de Biens et de Charges , Prisons , Exils , Flagellations, Galères, Tortures, Buchers, Echaffauts, Rien ne put remporter le triomphe sur le Zèle ardent et inébranlable de la Foi. Pen atteste les Manes de ces Hollandois magnanimes , qui dans cette Rcpublique le scellèrent de leur sang, sous la tyrannie d'un Prince, dont Fatroce Fanatisme y fraya le chemin k une heu* reuse Liberté! «— Et vous aussi, je vous en atteste, vénérables Réfugiés , qui dans des tems moins reculés encore vintes,au péril de vötre vie et n'emportant que vótre ome pour butin , chercherdans ces Ciimats cette liberté de Religion et de Culte, que vous enlevoit une Patrie également ingrate , injuste et parjure! — Chrêtiens Réformés de ce Pays! Après vous avoir cité ces Modèles, ce seroit insulter, et k la cendre de vos Pères, et au respect que vqus devés k leur mémoire, que  C 35 ) de vous en proposer de nouveaux. — Non. C'est Ie sang de ces Martyrs et de ces Con* fesseurs, qui coule dans vos veines! Et vous vous sóüstrairiés a des Ofrandes , que vos Ayeux n'auroient pas même jugées dignes du titre de Sacrifices! 5. Ce qui enfin doit nous engager, M. F. a faire volontaireuient ces offrandes, c'est Ia Soumission avec laquelle nous devons entrer dans toutes les vües de Ia Providence. Qui est-ce qui ohsttrcit le Conseil par des paroles sans sgience? C'est 1'énergique question que PEternel Lui-même fit a Job: et j'avoue qu'afin de ne pas nous rendre les objets de la censure qu'elle renferme, nous ne devons ratsonner qu'avec la plus respectueuse circonspecuon sur les vües d'un Dieu, a 1'égard duquel'se vérifie tous les jours ce mot de nos Sts. Livres : Voila tels sont les lords de ses voyes ; mais combien est petite ■la portion que nous en connoissans! 4- Malgré cette 'observation , qui niera qu'il est mille occafions, oü même en respeetant ces 'chosés ca' chées, qui sont pour l'Eternel nötre Dieu, nous pouvons discerner , du - moins en partie , quelles sont Ses Intentions , sans que nous ayons besoin a cette fin d'une Révélation lp4- C 2 Job. XXXVIII VS. 2. Job. XXVh VS. J4.  C 3* ) Joh. IX. vs. 4. Rom.XII VS. 2; eiale et directe? Un Malade convaincu de la salubrité d'un [remède qu'on lui présente, ne doit.il pas sentir que Tintention de Dieu est. qu'il cn fatse u-age pour recouvrer la santé'? Un Naufragé , a qui Ton tend une planche secourable, ne doit-il pas sentir que Tintention de Dieu est, qu'il 3,a sai.-isse fpour se gua-t rantir de la mort, qui le menace ? II seroit inutile de multiplier des exemples , dont Tapplication n'est que trop naturelle. -1— Oui. L'Eglise Réformée de cc Pays est ce Malade, qui pour se guérir doit se servir d'un reméde salubre. C'e:t ce Naufragé, qui pour se sauver doit saisir la p.'anché, qui lui est tendue : et Malheur sur elle , si préférant dans ces conjonctures ses pensees k celles du Roi seul sage , elie se rendoitTobjet de cette Interrogation foudroyante ! Qui est ce qni s'esi opposê au Seigneur, et s'en est bien irouvê? Ah ! Plütöt, M. C. F. intimément convaincus que Sa Volonté , lors-même qu'elle est en oppo;ition avec nos desirs les plus chers» est cependant toujours , peur parler avec St. Paul, bonne, agréable et parfaite, eflorcons nous sincèrement d'en dcmêler dans cette occafion , et la Bonté, et la Sagesse. Souyenonsnous d'oit nous sommes dêchus , et n'acquies-  ( 37 ) cerorS-nous pas avec humilité, avec résigrtation aux Dispensacions d'un Dieu!, qui inflige a Ses Enfans des Corrections de Père, afin de ne pas êrre cörtramt a les punir en Juge. Qui, Se souvenant cT avoir compassion, adoucit pour eux Ses Corrections par des témoignages de Support et de Bienveuillance: Qui, en les assujettissant a ces Corrections, les convie a manifester leur Repemance, leur Devoüement et leur Zèle : —- Et Qui , s'ils rapportent ces Corrections au grand faüc, auquel elles sont destinées, leur fait e.pérer tous les Biens, dont le Retour de Sa Faveur est linépuisablc source. — Voila , Chrêtiens Réformés, et nous vous 1'avons prouvé dans une autre occasion; — (*)Voila le vrai pointde-vüe, sous lequel vous dévés confidérer le Danger, qui menace vötre Culte. Et qui est celui, qui, plcincment persuadé que lorsque Dieu parle, c'est a nous a écouter; Iorsqu'Il commande , c'e t a nous a obéir ; lorsquil éprouve, c'e.-t i' nous a repondre a Ses vües; jorsqu'ïl frappe, c'est k nous a nous humiiier sous Sa puissante main. — Qui est - ce , C*) Voyez raon Sermon sur Apoc. II vs. 5; c3  Heb. X v t.7. (*) (t) C«s Cftations sont tirées de la Notification lüe de la Chaire le 21 Avril. dis-je, qui a 1'ouïe de 1'invitation, qué nötfe Texte contient, n'adoptera pas du cocur ce langage? Me Volei, 6 Dieu, pour faire Ta Volontè. APPLICATION. M. F. Si les Motifs qui fondent 1'Obligation, dont nous vous ayons exposé la Nature, n'ont pas perdu toute leur force en passant par nötre bouChe, ne pou»vons-nous pas nous pro. mettre, que, la ou les Conducteurs de ce Troupeau vous ont adressé dans ces circoastances une Invitation semblable a celle de David aux Israelites, vous vous empresserés de concourir avec eux a des mesures qui tende nt au Maintien de Vötre Culte Public. Les Moyens proposés, nous le disons d'après eux, (*~) se recommandent par leursimpliciti. Tout y est dailleurs libre et volontaire, ainsi que l'éxigeoit la nature de la chose. Vous sentés par cela même que c'e t de Vous-et de Vousseuls, —que dépend leur succès. Oui: pour parlcr encore leur langage; (f) Cest  C 39 ) :è laPiété et au Zèle a les vivifier, et è les rendre productifs. Sans la Ptété. sans le Zèle, tout Moyen quelconque sera toujours insuflisant. Nous croirions faire tort aux Dispositions qui animent la généralité des Membres de cé Troupeau, et ceux qui aiment a se joindre a lui dans 1'exercice du Culte Divin, si nous ne nous tenions persuadés que dans cette occasion la Voix de la Religion n'aura. pas vainement retentie a leurs oreilles.— Quant a ceux dont la Tiédeur, dirai-je, ou 1'Indifférence pour cette Religion, hélas ! trop sen» sibles pour pouvoir se les dissimuler, ne donnent pas lieu de concevoir les mêmes espérances, nous n'avons qu'un mot a ajouter. —• C'est que, — «'il est aisé de trouver des prétextes de dispense, quand on a le dessein de . ne pas remplir un Devoir. — si par la on parvient souvent a en imposer aux hommes, et même quelquefois a séduiresa propre conscience, — il faudra cependant un jour rendre compte de ces prétextes a un Dieu, qui est plus grand que nötre coeur, qui connoit toutes choses \ et dont on ne sauroit se jouer comme on se joue de Vhómmë mortel. Pour vous, Chrêtiens, M# T, C. F., dont C 4 •  Mach. V Vs. 16. I ( * ) Dans la Notificatlon citée ci dessus. ( ^) nous aimons k croirc que la Ferveur nVpas besoin d etre excitée par des considérations de ce genre; — Nous vous invitons a montrer paria promptitude et lalibéralké des Ofrandes que vova ferès a V'Eternel, que 1'Honneur de Sa Religion et le Maintien de Son Culte ne. sont pasa vos yeuxdes.choses de peudevaleur. Ranimez par des tcmoïgnages publiés de vötre Zèle la Piété presque éteinte de ces Tièdes, dont nous venons de parlcr. Faites aussi a cet égard luirt yêtri lumUrt devant les hommes, afin qu'ils voyent vos bonnes oeuvres et qu'ils\glorifient avec vous votre Père Cóleste. Souvencz-vous qu'il est beau de donner 1'exemple du bien'; et songez que si cette Eglise se trouve entre les Premières, aux-quelles 1'Invitation de nótre Texte est solemnellement adrcssée , elle peut par cela mème aspirer a Ja gloire — d'avoir reveillé le Zèle, en couragé ses EfForts et préparé leur succes dans d'autres parties des Héritages du Seigneur: — et de voir ainsi, selon le Vocu de Ses Conducteurs, (*) sa louange répandue dans toutes les E