LA NUIT CHAMPETRE > O u LES MARIAGES PAR DÉPIT, COMÉDIE EN DEUX A C T E S, MÊLEE D'ARIETTES ET DE VAUDEVILLES. Par le Citoyen St.-AUBIN. Représentée , pour la première fois , sur le théatre des Amusemens - Comiques , a Paris ce 4 Décembre 1787. A AMSTERDAM. Chez L E R O U X , Tmprimeur-Libraire. 1788.  PERSONNAGES. Mde. GESVAIS, veuve d'un meunier, et riche. B L A IS E, son ganjon de moulin. LE BAILLI. SABET, hièce et pupillö du Bailli. La scène est dans la Place Publique du Viïïage.  L A NUIT CHAMPETRE. ACTE PREMIER. SCÈNE PREMIÈRE. Th se promènent tous les deux sur la place oü ils arrivent chacun de leur cólé sans se voir. II est dix heures du soir. Mad. GERVAIS, BLAISE. Mad. gervais. Air : De la Romance de Nina. Rien ne géne ma volonté ; Mais a quoi sert eet avantage? Je méprise la liberlé Si le coeur n'en sait faire usage. Triste veuvage, Dans le bel age ? Hélas! hélas ! L'hymeu a de plus doux appas. ( his. ) blaise. Dans Ie plaisir , dans la gaité, J'vois tons Irs garcons du village , Et mol tont seui de ce cöté , Je Ui'promène coniine unsauvage. A a  4 LA NUIT CHAMPETRE, Qu'eu personnage, Morgué j'enrage , Hélas ! hélas ! Babet cause tout mon embarras. ( bis.) Mad. g k r v a i s. Le cruel moment que 1'ennui ? Dès que le jour est fini, je ferme mon mouliu , je reste seule, et j'ai des fra veurs a mourir. blaise. C'estdécidé , gnia pus d'rpos pour moi; j'ai biau être fatigué du travail, drès que j'suis couché, v'la 1'idée d'ï'abet qui me r'passe pav la tête, mon lit m'semble un fagot d'épiues, j'ny saurais t'nir , faut que j'coure. Mad. g e b v a i s AH ! C'est toi, Blaise ... Tu pavles toul seul ? blaise. Oui, n'ot maitresse, j'devise avec moi-même .... Et vous, cjuoi donc vous faites par ici ? Mad. g e r v a i s. Je rêve. blaise. . M'est avis qu'vous feriez c'te besogne-la pus a votre aise entre vos draps. Mad. g e r v a i s. II est bien bonne heure, je suis sortie pour me promener, et je m'ennuie. blaise. J'craisbian tout'seule. Qu'en'prenez-vous queuqu'zun pouri vous m'ner ? 9a vous divertirait. [Mad. g e b v a 1 s. Eh ! quiprendre ? Corament veux-tu que je fasse ? blaise. Parsjué co mme les autres. Tï'faut pas avoir la meine si refrogoée. ïaut laisser v'nir cheux vous qu'euqu'jenn garcod et n'pas faire la méchante, s'ils ont envie d'vous cajoler I d'amfaut d'la douceur, n'ot bourgeoise. Mad. g e r v a 1 s. Tu parles comme tusais, mon ét at de veuve ne me permet pas de recevoir la jeunesse cbez moi; je ne puis i>oir que de« gens établis, qui aieat de la maturitó, de la raison ...  COMÉDIE. 5 blaise. Oui, v'la Ia bpnne recette pour s'ennuyer : j'crais ben qu'iïsvous donn'ront des conseils, mais pour du plaisir néant; t'iiéa, pour ïire d'bon cceur, faut des grivois qui n'ayont qu'ca k songer. Mad. g e R V A i s. Et les propos, et les caquets ? blaise. Quand on va dret son chemin , on laisse dire. Et c'est ea~ core tant pis pour s'tila qui jase. Mad. g e b V ais. Les jeunes gens sont si indiscrets... blaise. Eh ! Laissez donc Fles :eunes en font pus qn'iïs n'en dis^nK et les vieux en disonl pus qu'Üs n'en font. Croyez-moi, le/ nns n'front pas moins causer que les aulres. Moqiiez-vou» d'ca, assemblez cheu vous la bande joyeuse , du moins s'i» vous prenait fantaisie d'un second mari, vous auriez d'cjuoi choisir. Mad. g e r v ais» Ce ne scrait pas un jeune homme toujours. La jeunesse est trop volage , trop inconslante. blaise. Ah ! ah ! v'ot mari était beu v.cux, tous ben éveülée vous parlez d'ca par expérience. Mad. g e r v a i s. Je Pui toujours aimé, mon mari blaise. Ehben. faut en aimer un sutre, et pis- gn'ya è parier que Fdëfunt ne r'viendra pas. Eauten prendre unqui vaille encoren.ieux qu'Iui. G'n'est pas qui n.'eut son mérite d'a ? quand cen'serait que d'vous avóir lai.ssé dn Mftn , mais feut s'en servir de c'bian; et en faire part a qu'euq'boa vivant qu'en saura proüler. Aib ! Jupüer un jour enfureur. .Ali! qu'inie venve a d'agrément, A sVontenter tont l'rulonse , AU' peut goüfcr, saus qü'onmédise, Le plaisir du cbanjjeiueat. A 3  LA KUIT CHAMPETRE, Songez q.,el honhenr est le vAtre , Et rroyez-moi , „'en pardez rien;' Car ca n'eüt pasété bien Pendant le bail de 1'autre. ( Hs. j Mad. g e r v a i s. Blaisef tu as du bon sens ; tes conseils ne son, pas ro,uva;4 et dans I impafence que j'ai de me rendrela vieplus agréable je su.s presque disposée a les suivre. Je penserai . . mais ié ne me détemnnerai pdint a faire cette démarche . que je n'aie trouvé qudqu'un qui m'aime véritabiement, et dont je ne sois bien sure. ; blaise. Vous aimer, morgné, c'est pas si difficiJe. Vous en va fez ben la pe.ne , et ,'en connais p„s dvfuatre qui nVecuJeriont pas .. .T nez , parexernple,1'baiJfi. J'ons r'marquépus d'une fois qu. vous r'garde avec des yeuxqui disent qu'vous n'Ji dépiaisez pas. Mad. .g e r v a i s. fi donc Tu parfes d'un jeune homme aimable : en vérité il n'est ni 1'un ni 1'autre. ' U. i i H Jel'savons ben. Mais ca n'empêohe qu'y soit amoureux, et vous n'manquerez pas d'pus gentils. Mad. g e r v a i s. Ton attachement, mon cher B)a[,e, mérite ma eonfiance Je veux te fa.re part de tontes les idéés qui me viendront a* ce sujet, et ne rien concluresans ton avis. blaise. Grand marei, n'ot bburgeoise. Mais t'nez pour commencep faites c'que j'vous dis , mariez-vous. Mad. g e r v a i s. > Cela mérite au moins de la réflexion ... Je ne dis pas que tot, on tard mon cceur „e puisse devenir sensible, mais pour prérenir les regrëfs inutifes que peut donner ,,ne démarche précipitée , je veux connoilre avant de fixer mon choix. blaise. Bien pensé.fautêtre sürdeleux amiquié.en avoirdespreu-  C O M é DIE. ves même : ah! jarni que 1'mariage est une bonne école pour rendre une femme prudente. Mad. g e r v a i s. Mais enfin , cela n'est-il pas juste ? Air : Tandis que lont sommeille: L'hymen qui nous engags Avcc un inconstant, Est undur esclavage; Mais c'est un noeud charmant, Lorsquedesfeux d'un jeune amant, Son caeur même est le gato. Si je faisais un mauvais choix , Peut-èlre avant qu"il fut un mois, J'essuiernis encore une fois , Les chagrins du veuvage. ( Elle sorl en regardant tendrcment Blaise , qui n'jfail pas alieniion. ) S C E N E II. BLAISE, seul. All'ama foi dl'esprit, not maitresse; il y a ben des fillesde quinzeans qui n'valent pas c'te veuve-la qu'en a vingt-deux, aussi j'mélonnais ben qu'all'ne sentit pas qu'euqu'démengeaison d'tater d'un second mariage... AII' est ben heureuse. ca n'dépend qu'd'all. Et moi, j'aime Eabet, Babet m'aime iton, nous nous aimons tous deux comme ca, et j'nen si pas pus avancé. C'vilain bailli n'veu! pas tant seulement souffrir qu'oa lar'garde Ah ! mon guieu , on a ben raisond'dire qu'l'amour n'va jamais sans qu'euque auicrociie. A 4  8 LA NUÏT CHAMPETRE, SCÈNE III. BLAISE, BABET. b a b e t , sortant de la maison du bailli , avec un air inquiet. N'y a-t-il personne ? Je tremble toujours d'être appercue. Je me suis dérobés pour te parler un moment. blaise. Viens, viens, ma chère Babet; j'suis seul, n'aie pas peur. (d part.) Tatigué ciu'eu mine avenante. babet. Je crains.... blaise. Fi donc, 5a óte tout 1'plaisir. Air : Du Serin qui te fait envie. babet. blaise. Tu.sais,monclier, combicnje t'aime. C'te parole-la fait mon bonhpnr. Soi= sure que j'taimons de d'mème ; ( Ca doit dissiper ta frayeur. En effet, quand je te regarde , ' Je crois ne plus trembler tant. L'amour veut que 1'on se nasarde, Et qu'on prorite de Tinstant. blaise. Allons, allons, rassure-toi ; causons, et reprends ta belle humeur. babet. Ah ! j'ai trop de chagrins. Je suis bien malheureuse ! Mon oncle m'a dit hier au soir qu'il alioit songera me marier au plutöt. blaise. Eh ! ben morgué, tout d'suite ? Tu n'as qu'a 1'y dire quej'suis tout prêt.  C O M Ê D I E. 9 frttt qne précisernen:! cVestpas a toi quMl veut me marier. Et vpila ce qui me désespère. B L A 1 S *. Et a qui donc ? BABET. A un antre. ■b l a r s e. A un autre , ventrebille! babet. Juge de mon chagrin. blaise- Dis-lui, qu'tu n'en veux pas. babet. Tu sais comme il est obstiné ? blaisf.. Kon 1'vfiiir tète. Vpvès tout, c'ne«t pis ton Et tu peux bsn 1 y i un letc. a.y> père ? d'est Wen pire , v rainA jtó'an berceau quand ie per- encore a la lisicre. Ah' n*faut ptfs te laiaéér m'né'r comm'ca , et pui* en fait e^lusS on a ben t'dvoit d'consulter son gout avant celui des autres, peut-être. Si tu avais vu d'an'el ton il m'ï parlé?... Tiens, avec sa gTSSi grave, comme quaud il prononce une sentence. Et au fait. A qui est-ce^onc. Ui veut te marier? b a b E r. A son fermier. Ace vieux ladre d'Ambroia^ ƒ ah jarhi, qn'eu lapage qu* j'vas faire.  fO LA nuit chAIHPETRe) Air : £>„ Vaudeville du Sorcier. Jevais trouver dan., sa tanière, Ce loup qui pourst.it ma Babet. C'abord pour entrer en matière, Je iui détache un bon soufflet , itpuis sur sa vieilie careasse , Je frapperai tant, tant, tant , tant, tant, Vu on y verra pas une place Qui n'atteste parsa noirceur. Et ma vengcance et ma fureur. ( fcs, ) * J, t , BABET. t'en pr,e0ntud;eJsBIaiSe' ^V** ^ ^ère-toi, Je tont. pouv'„ r /aaD Tv-lT0'1 °n,rlewn 83 ^ de ™li " donc de ce E> V T qUa"d Ü Ieur en ™t. Jum qu d ferazt, s, t« te chargeais de paretls terts? ü,„. BLAISE. prï:?;1 ^ mVengS- C«' veuX-tu que Cümme tU V°UdraS' de mal a Ambro,e_ T-eir;t^ sffit* * est plU8 rich, IngratJ peux.tu f];re d^cL^omme cela ? Air : Triste raison. Toujours. toujours, je te serai fidelle , L argent, m Tor , ne sauroient m'éblouir ; Paie mes soins d'une ardeur mutuelle , £f je n'aurai jamais d'aulres desirs. t blaise. ■i u me desarmes .. mais j'endève avec tout ca O,/ r «ou, en aller tous deux ben I0i„ ben Inin • ? Q ' ^ ( Le Bailli arrivé, et entend les dermeres paroles.)  C O M £ D I E. 11 SCENEE IV. BLAISE, BABET, LE BAILLL IE B*lU!,Je montrant. II est bon d'être averti, t ela l'ait qu'on peut se précautionner. Ah! scélérat. Am : Fanfare de St. Cloud. JLj'ipiuje e».t trop mauifVste , Pris delicto flagrante; I!ès demain , je te proteste , 111 serns in carcërè. Tu cünimets un crime énorme, JVn suis témoin de visn ; C'est nn rSpt en bonne forme : Demain tn seias j enclu. BLAISE. Monsieur le BailÜ.-. LE HAILLI. Le procés est toni fait. BABET. jNe le pcrdez pas. ]e vous én prie. r, ff B A 1 L L T. Les lois sont fotmellés". BLAISE. Monsieur... L E B A I L L I. Séduction. BABET. De grace... I. E B A I L L I. Enlèvement. BABET. Laissez-vous fléchir. LE BAILLI. Une affaire d'or.  12 lanuitchampetre, C'que j'an disais c'rrétait qtpar magnère d'plaisanterie. ax l e b a i l l r, ,i Babet. V0l,s avaas-je pas défendu de lui parler ? boJsoTr2 aFèS ^ *e «™nd malheur de se dire Je sais que re drole-la ne'dit pas deux mots qu'il ne parle ll2°Z»:CfïeSHge etbie»él-ée -prêtep'omtPoS; a aes piopos de cette espèce. Monsieur l'bailli, deux'paro'les tant seulement. Voulez- ei '?é aUbi,an \B'A]r ' ^ VOt' inteiUi°n 6st d'faire •« en 1 etablissant, n'est-ce pas ? Jsans contredil... Au fait. ^VTif*' Pi0"' -^iro"éba^qu'aH' g»Wdesoa coeur A c tUa qU all a ckoisi, et qu'all' u'aime que li ? j- e b a i l l i. C'est son devoir. («i ql)0;cfue cela ne ^ s ja cou_ tume de certains endroits. (7.awf. ) Eh bien ? blaise. Ehbian, baillez-Ja-moi, j'nous aimons, Je serai complai«ant, Babet s ra sage, et j'serons tretous contens etiieureux. babet. C'est bien dit. ie bailli. C'est donc votre avis... ce n'est pas le mien, et j'opiue tout le contraire. Un garcon de moulin qui n'a pas le sol eest b,en la ce qu'il vous faut. Non, non, je vous destinè un Eerm.er qui vous aime aussi, et qui a de plus, de bon a.gent comptant. Voila 1'essentiel en méuage. blaise. Eh ! si n'tientqu'a ca, faites-moi vot' farmier, j'sauraim'engraissertout aussi bian qu'un autre. babet. En effet, c'est encore un arrangement que 1'on peut prenJre.  C O M £ D I E. *3 ie bailli. Et que je ne prendvai pas, ma conscience ne me le permet point - en un mot, voicj ma sentenee défimt.ve. Je vous défends de vous revoir. {d Babet.) Vous , reutrez. {a Blaise.") Toi, vas-t'en, et saus appel. babet, tristement. Adieu donc, Blaise. blaise, de méme. Adieu, Babet. SCÈNE V. LE BAILLI. Dans le fond je les plains, et ne saurais blamer leur. tendresse lorsqu'un sentiment tout pareil siége dans mon ame ; mais un rnstre comme Blaise n'esl point fait pour pretendre è 1'honneur dépouser la nièce d'un bailli. Je vais me hater de conciure avec Ambroise... Elle me gêne, et je veux m'en débarrasser pour me li.rertout entier a 1'amour de 1'a.mab e objet, dont le mérite et les attraits ont saisi, et appiéheude toutes les facultés de moa ame. SCÈNE VI. LE BAILLI, Mad. GEB. V AI S. Mad. g e r v a i s. Peut-on souliaiter le bon soir a monsieur le Badh ? le bailli. M\ ! ma cbère madame Gervais, que je suis ravi d'entendre votre voix. Mais combien j'en veux a la nuit. dont 1'obscurité ïn'empècbe de prendre communication de vos charmes. Mad. gervais. Ah! tiève de plaisanterie, s'U vous plait, la coquetterïe  »4 LANUIT CHAMPETRE «'es, point mon défaut et jê ne viens point ici cheréher des compluneiis. r Lucr a8S Ne vousy trompez pas, 'mdame Gervais, c'est Ie préci< de messem-mens ppdr vo„S; depllIS lon,-tem. vos „Ss ontasslgnemon cceur en prariiigfce iilsrtDceHNnteryeS de vot t . J ,ausependanie ru ; , n mout , mais son de< es élant. un acte ^ empire , ^ g rds sont un apporntement a mettre, qui m'obJige a fournir e produtre; e: ,e reduiers jugement con,, adictou! ,» ™ x aunez vous la»f»er condamner par déiaut. W Mad. g e r y vis Mons.eur Ie Bajll, , tout embrouülé crue soit vo,re iareon voici ce que j ai u vous repondre. Air: TVteé ftfcto» ; toi sèalefals mon bankeur. Des charmes de la liberté, Vous jouissez en homme sage; Les fatigues du mariage Pourraient uuire a votre santé. L E BAIELl. C'est prenrlre a ma conservation un intérét bien tendre cette nouvelle preuve de votre bon cceur ne fait ou'ailumer ntes.eux. Je brule, ,e meurs... Madame, convolons tous dlx .terativement et qu'üne délicieuse unton nous déltvre par adjonction de 1'ennui d'être veufs. y Mad. gervais. . Encoreu"e fois votre propositie,, m'honore infiniment mais ,e ne me deplais point dans mon état de veuve, et j'ai le tems de refleclnr avant que d'en changer. L E BAILLI. Non, non , tems perdu que les délais. Ain : Dès l'instant. On croit au printems de sa vie Pouvoir se jouer de 1'amour ; Mais cette saison est suiyie Dun été qui fuit saus retour.  COMÉDIE.' 10 Sans iouir , sans plaisir , on gagne 1'automne ; La neige couvre les gtiérets , Et 1'hfver qui nous environne. (bis.) ; Ne laisse plus que des regrets. ( bis. ) Mad. gervais. Ce tableau des ages me parait assez juste; mais a peine suis-ie dans 1'été, vous êtes plus prés de 1'hiver que de 1'automne, etceserait trop contrarier la nature que de vouloir réuuir des saisons si éloignées... Pardon, je suis peut-être ua peu trop franche, mais c'est mon caractère. Au revoir, monsieur le bailli. SCÈNE VII. LE BAILLI. Me voilahors de cour... N'importe, ne nous rebutons pas; un premier refus ne doit pas détruire mon espérance. 11 se fait tard , rentrons, allons rêver pendant le calme de la nuit aux moyens de vaincre mon inhumaine. Air : Amour, amour. Amour , amonr, achève tonouvrage, Adoucis 1'objet de mes vceux. HUi Air: Adieu donc, damefrancaise. Adieu donc , belle meunière , Qui me failes soupireï. Suite du premier. Fais-lui goüter mon tendre hommage , Et partage de si beaux. feux. Suile du secund air. Faut-il me désespérer Par votre humeur haute et fiére, Moi qui ne veux respirer Qu'afin de vous adorer. Premier air. Amour , amour, achève tonouvrage, Adoueis 1'objet de nies voeux.  IÓ LA NUIT CHAMPETRE, Second air. Oui, pour vous, belle meunière , Au lit je vais soupirer. SCÈNE VIII. BLAISE, avec un hauibois dont il joue. AlR : Sentir avec ardeur. Exprimer son ardeur A cell' qu'on aime , C 'est le bonheur , Du cceur. Babet, tu sommeilles , Que Blaise te réveille ; Sensible a son ardeur , Dis-lui je t'aiine : C'est le bonheur Du cceur. (II rèpete Vair sur son hauibois. ) Air : De sa modeste mère. BLAISE. Entends-moi, ma brunette , Réponds a ma chanson; Mon hautbois le répète. C't'aveu-la , cher'poulette, M'rend pus content qu'un roi. ( lljoue Vair: Oui, noirn'est pas si diable. ) babet, d la fendtre. Que j'en aime le son. Seule dans ma cbambrette Je m'occupais de toi. SCÈNE  C O M E D I E. '7 SCÈNE IX. les pbécedens, LE BAILLI, en robe-de-chambre. le bailli. Quel est donc I'lnsolent ? le perlmbafeur ? le vagabond ? qui vient troubier la tranqni!lité publique ? b \ b e t , d demi roix. Je meursdepeur, retire-toi. mon ami. l e Ba i L l i. Oü est-il donc ? je ne vois personue. blaise, qui s'est tapi conlre la maison. J'ai tout plain de cfeoses a le dire. babet. Tu me les diras demain l e bailli. Qu'entends-je ?... Quoi, vous n'êtes pas endormie, mademoiselle ? babet. II fait si chaud! je prends 1'air. l e b a i l l tt Qu'estPqu'estPqiresl-ce que c'esi ?.. Allons, allons, rentrez , et fermez votre feuètre. Le serein est daiigereux, ( appercevant Blaise. ) Ah ! ah ! que fais-tu la ? blaise. Je m'promène. le bailli. A 1'lieure qu'il est, a minuit, monsieur se promène , ma- fdemoiselle prend 1'air. Et des sérénades J'en vois trop, coquin, tu ne m'échapperas pas. {II vapour te prendre au collel, el Blaise s'échappe en lui laissam son liaut-bois. ) blaise de loin. Bonn'nuit, monsieur le Bailli, vous avez d'bonn'serres mais vous n'me t'nez pas. ' B  l8 LA NUIT CPAMPETRE. SCÈNE X. "L E BAILLI. Belle capture encore, si je pouvais en jouer: j'irais k mon tour donner une aubade & madame Gervais Mais.... N'iniporte . c'est une preuve du délit, au greffe , demain matin ; je me fais rendre plainte par le procureur fiscal, ensuite, ordonnances, informations et.. . Je t'apprendrai, coquin, que ce n'est pas avec celte musique-la, qu'on endort Ia justice. Pour entr'acte, la danse n'est pas ce que j'airne. Fin du premier acte.  C O M Ê" D I E. '9 ACTE II. La nuit se passé pendant V'entr''acte ; le jour commence a être un peu fort au commencement de cette scène , et augmente pendant qu'elle se joue. SCÈNE PREMIER E. Mad. GEB. VA I S. AiR : De Friquette , dans Figaro directeur de marionneltes. Quand l'amour a blessé notreame, La loi d'une austère pudeur, An lieu d'éteindre notre flamme , Ne fait qu'en accroitre 1'ardeur. Que'.Ie est notre faiblesse ; La fuite du plaisir Augmente le desir. ( bis* ) Quand on a fait cboix d'un amant, Vainement la raison s'offense ; L'amour connait-ü la prudence , II n'en devient que plus pressant. ( bis. ) Ub coeur blessé de son atteinte , Eurouve d'abord de 1'effroi; Bieotüt il bannit toute crainte: On ne connaït plus que sa loi. ( ter. ) Après tout, pourquoi rongirais-je du ehoix que j'ai fait je suis plus riche que lui, et voila tout.... Mais comment me résondre k m'expliquer la première Il faudra pour- tant que j'en vienne la, car si je m'obstine k me taire, Ie respect, pour sa maitresse. 1'enipêchera de parler, et plus il m'aiuierait, moins il oserait me le dire. ' B 2  20 LA NUIT CHA M PET RE, SCÈNE ï I. LE BAILLI, MADAME GERVAIS, le bailli. Pardon, madame, si je vous aborde avec 1'apparence de ]a colère. Prés de vous on ne devrait s'occuper que de vos charmes; mais je suis d'une inquiétude, d'une perplexité... madame gervais. Eh bon Dieu! qu'y a-t-U donc, monsieur le bailli ? l e bailli. Madame, permettez.... scuffrez octroyez.... Mad. geüvais. Quoi donc ? ie bailli. Que je rende plainte devant vous, des faits et déporletneiis de votre garcon de moulin. Mad. gervais. Blaise ? le bailli. Oui, madame, c'est un libertin , un suborneur, un ... Mad. gervais. Et qu'a- t-il donc fait ? l f. bailli. Comment,madame , troublerie repos des babitans par des concerts nocturnes, en conter a Babet, vouloir 1'épouser mat. gré moi, ne sont-ce pas la des délits s'ufEsans ? je vous en de mande justice, madame; sans ie respect que j'ai pour vous j'aurais déja u>é de mon autorité; mais comme A a i'iion- neur de vous appartenir Mad. gervais. Comment , il aime Babet ? l e bailli. Oui, madame, et pis qui est, elie 1'aimerait également, si, je n'y metlais opposition. Mad. g e rva is. Vous avez raison, il faut mettre ordre a ce!a Mais  C O M É D ï E. 21 Toyes un pen eet animal, aimer votre Ëlleule, votre papille , votre nièce ? ^ Madame, outre ces "es-la, qui la rendent recommandable, elle n'est pas sans agrémens. Mad. gervais. A labonneheure; mals elle n'est pas la seule , e ,1 pe,,t trouver ailleurs a qui s'adresser. Ah! soyez sur que je U> parlerai. C'est de quoi je vous pi* vons" senfez que Babet n'est point faite pour un amant de cette espece-Ia. Mad. gervais. Non certainement, et pour Peu qu'il en ait envie d trouvera beaucoup mieux. LE BAILLI. Beaucoup mieux? Mad. gervais. Oui, les femme, ont du goüt; et quand on al. tournure et la jeunease de Blaise, on peut aspi.er * bien ues choses. Je n'ai rien * repliquer, Üvous appartient, vous le défendez, c'est dans 1'ordre. Mais vous m'avez promw. Mad. gervais. De lui faire une bonne lecon , et je vous le promets encore*. e'est dans la racine qu'il faut attaque* ce mal-la. DUO. L E B A I L L Y , Mde. GERVAIS. Air •• Dans notre heureux asila. Du haut de la montagne , L'on voit couler dans la campagne Un clair et faible ruiapeau , Qui doücement, Le bas du coteau ,. Et proméne son eau Dans 1'herbage crui devient plus beau..  22- XA NUIT CHAMPKTRE M^e. q E R y A j s ' Mais dans 1'été Survient un orage : Son cours précipité Devient agité; On le voit s'enfler, Hs-étrnd, délruit et ravage, Sans s'arrêter. Du haut de la montagne, etc. SCÈNE III. Mad. GERVAIS le plus prudent- maf, ™ Joubl>er.... ce seroit peut-être t piuuent, maïs comment mV r^nn/lrp ? at lui ferai nart d'nn k™L„ , / resouclre • •••• Non, ie donnerai^tt^bi nh UL3teI J ÏÏ* ^' * ^ -nee, le détacheront de cei^tile^'^ """"""^ dons point de tems. P Ê1Je5 allüus' ne Pe»> SCÈNE I y. BLAISE, Mad. G E R V A I S. blaise. Air : C'est la petite Thérèse. U ne fant dans la jeunesse S'occuper que de 1'amour,A cell' qui nous intéresse , Fant en parler r.uit et jour. 11 ne faut , etc. Quand 1'ag' vient, le feu s'abaisse un n'pcut pus faire sa cour : c'est 1'ennui de la tendresse. On devient sage a son tour. 11 ne faut, etc.  C O M É D I E. Marl. u f. R v a i s. > . Tu parl»s de 1'amour comme si tu ne songeois qu a lui. f'ra dn biau, e. vous ine r'mernerez d 1 av.s. Mad. gervais. Crois-tu que je parvinsse a plaire 1 qaelqu'un si , en avois 1'envie ? blaise. Ouiens c'te question? et pourquoi donc pas? Mde. gervais. _ Parle-moi vrai, trouves-tu ma figure assez aimabïe. Ah! morgués! vot' figure l aV e'si p« ****** • ™* Ppensez; homn! si j'étoia i 1'avenant d'vet portée.... Mad. gervais. J e serois de ton goüt peut-être ? Eh bain je n'oserois pasï'dtre Mais Vla 1W lachak Mad. g e r v a i s. Tu n'es pas sincère; je sais que tu aia.es Babet. Ah ' c'est vrai. je n'm'en cai' pas, maison va la maner, etf ICe qu'aU' n'aime pas encore, faut teut aire ausst, il n-envautguèrehpeine. ^v Ais> Mais ce mari lui fait de grands avantages, et ce n'est pas bien a toi de troubler leur union. blaise. Ca se peut bain , mais quand on aime.... Mad. gervais. On fait être délicat. Ne pouvaut faire la fo= ****** iï faut lui laisser prendre un élabl.wement lionnete, ton cóté tache de te faire egalemeut un sort. blaise. Oiidiable voulez-vous que j' trouv'ca moi?.... Mad. gervais. Te connais une ve,.ve fort è son aisc qui n'auvait pas d* ^iaaaceasedécider ea ta faveur, et a t'ennchir pour,.  54 la NtriT r w * *, „ dönneroit un tarnhie crnrI * '' u" Vaniteu*> veuve-Ia gaussez. ' U°L 6,1 >amb™ » Babet.... bast vous J:r.VOk tU ^^-^e>et tu peuxdé- (A part) VentrebilJ, Si e dev'™; • i (Aw«V Mais faud a;t n,Val e 'Vh' lerrm'i'feraiS «■ ?a al dtrait que u„ tZnpeul ° a„ . • Ma('- 6 ï r v a r s ■"U contra \rp tn j ■ »fi« qu'elle soit plUs tbrT^ ^ ^ Chang6r le *°ar s'ma-.... j>3u- r„ , Mad. gervais rp • , gervais Tiens , Je mienest a |01. . me v L tout a vous : n'y a pas moyen d'y tenir. ■Am : Accompaghés de plusieurs autres La tendresse ne snffit pas ; Quoiqu'au V)sage. ait rfej aj)pag ^ Par in.stant la faim nous chagrine; Eiie dessèche les desirs , ' Et pour réïeiüer les plaisirs, L'amour a besoin de cuisine.  C O M É D I E. ^5 SCÈNE V. Mad. GERVAIS, BLAISE,BABET; babet. Ingrat ? Te t'v prends, je vois quel fonds je devais faire sur tes promesses perfides? Moi qui t'aimais sitendrement, vas, je ne veux te parler, ni te voir de ma vie. blaise. Ecoutez doncunpeu la raison, je n't'en aime pas moins; mais Ambroise t'épouse, tu vois bain qu'il faut que j'me r'tourne. babet. Ne t'avois-je pas promis de ne jamais y consentir. blaise. C'est vrai, mais tu n'es pas tout-a-fait ta maitresse. Mad. gervais. J'ai ta parole. blaise. Soyez tranquille. 3 a b e t. Je t'aimais si bien. Mad. gervais. Je t'aime bien davantage. blaise. La d'Jamour, ici d'zécus ?.... Comment faire ? Mad. g e r v a i s. Quoi! tu balances ? blaise. Non pas, non pas.... Mais voyez comm' all' soupir, j'vous ï'avais bain dit. babet. Si tu revenais k moi, je t'atmerois encore. Mad. g e b v a i s. Je meurs, si tu me manques de foi. blaise. Eh! morgué, me v'la entrf 1'enclume et I'marquiau. babet. Mon petit Blaise ? Mad. gervais. Mon gros réjoui ? (Elles. le prenneiu chacun par un membre ).  a6 LA NUIT CHAMPETRE, ut blaise. Me v'Ia pris. babet. lu ne m'écoutes plus. , . . , mad- gervais. Je Ie tiens, il est a moi, allons; viens. (Elle l'emmène de force). SCÈNE VI. BABET, LE BAILLI, qui surrient. BABET. noSrf;'e^'atteh,d-e k une pareille traliison>inoi ^ «>- noucdis a tout pour lui. n Encore dans la rue ? et san" doute" Mie conversation avec monsieur Blaise, que je viens de rencontrer. BABET. Ah! mondieu , non. Mon enfant, crois-moi, pensl sagement; tu trouves un bon parti, ne le refuse pas pour ce nigaud qui n'a rien , et qui ne te convient a aucun égard. BABET. ; Vous n'avez pas besoin de me le recomrmnder davantage • je vous assure que je ne le verrai plus, (d pari. ) dussé-je en mounr de chagrin. ' l E BAILLI Tu commences donc a sentir quelle 'folie tu faisois de J aimer. Surement, car pendant ce tems-M il ne songeait qu'a madame fcrervais , avec qui il va se marier. e E BAILLI. Madame Gervais, elle aurait la faiblesse? BABET. Eh oui, avec son air prude, fiez-vous-y, a présent. LE BAILLI. Comment?.... mais j'en suis annulé. J'avais donc ce rustre9  C O M E D T E. 27 ;e manant pour rival, cela me piqu« ; et ce dróie qui avait sucore 1'audace de tromper eet enfant... Allous, allons, oublions-le, et remets a ma sagacité ie soin de nous venger kous deux. B A B E T. Oui. je sens a présent combien ona tort de se 6er aux appareiK es. A ir : C'est un propos. Un amant par des soms trompenrs Kous engage et féduit nos coeurs ; Puis il se rit de nos douleurs. Pauvres fillettes , Vos amourt tl es Sont vos malheurs. LE BAILLY. Solidemenf: prononcé. Am: Sous les pas d'un diserct amant. Aux Iransporls d'un jeune galant , On se laisse prendre , on s'égare ; Plus on se livre a ce penciiant, Plus de regrels on sr prépare: II vous promet mille douceurs; Mais bientót 1'ingrat se dégage , Et vous pr-3'ez de vos pleurs Le trioniphed'un volage. S C E N E V I T. BABET, LE BAILLI, BLAISE. BLAISE. Ah! me v'la pourtant dépétré de c'te folie qui veut que l'l'épouse mangré moi... Je n'veux pu9 songer qr.'a Pabst. %t jarni? k cjuoi sert le bian, si I'amour n'a pas c'qui I'y faut. 1 BABET. Le voila encore, empêchez-le d'approcher, je vous en prie. BLAISE. Moi, mol la quitter! ah! queu vilain tour; je n'rr.e 1'pardonnerai d'ma vie. L E BAILLI. Oses-tu bien encore paroitre devant moi?  28 LA NUIT r tt 1 7,r ^ „ * LHAMPETRE, ■•■ta. L lo e( , , , " °" "°"l°it »«™»»; i. "»'e»u,!,. " 1ue moi' 1" 'tat l-on ^™'n.t ëifr *rmes ^ Air : La chanson que chantait Liscue. BABET. Tu neseras plus infidèle? Jezi'ensaisrien. Mon onele,nefais-jc pa» tien ? BLAISE. Ah ? non, et toi ? C n'rst pas comm'c'a Qu'fuutdire, m'am'zel. LE BAILLT. Mes chers enfans , {bis.) Laissez -moi reprendre mes sens. ( Après un moment de réjlexion.) Ma tigresse serapunie. Venez' ca. {bis.} Ooi, je yous marie.  C O M I D I B. 29 blaise et babet, ensembleTout de bon ? l e bailli» Oui, pour faire enrager madame Gervais , et lui apprendre a S C E ,N E VIIL les précédens, Mad. GERVAIS. Mad. gervais. Eh bien! on t'attend, Blaise ; viens donc, cela n'est pas honnèle. le bailli. Madame, il ne faut plus y songer. Il épouse ma nière, et ce iieu , f'ormé sous ma proleet.011, est revétu de touteia validité requise. Mad. gervais. Comment? que dites-vous ? blaise. Quel'afFaireestbaclée, vqt'richgsse m'avait dounéla berlue pendant un moment ;■ mais l'amour a beau s'fourvoyer, faut toujours qui r'vienne a sou nid. Mad. gervais. Et tu crois que je souffrirai une pareilie offense. le bailli. Allons , allons , madame Gervais, de la modération. Réfléchissez epie ce mariage iné^al que vous vöuliez faire, ne vous convenait point. Je suis mieux votre fait, acceptez ma main , et tout est réparé. Mad. gervais. Vous épouser ? Vous ? Non , pas possvble. D'abord votre age me rappeilerait sans cesse le défunt; et d'un aulre cóté, après le tour que vous venez de me jouer si cordiaiement, vous n'échapperiez pas a ma vengeauce. l e bailli. Madame , je prends acte de la déclaration , et vous signifie mon désistementeubonjie et dueforme... Cepeudant...  3o LA NUIT CHAMPETRE, blaise. Mais c'tapendant, acouté donc, feu ma bourgeoise, vous n ieriez pas si mal. Mad. gervais. Ta,s- toi, monstra. Je te défends de me parler jamais, et d approcüer seulement de mon moulin. blaise. Ah 11a li? Vous ditesca parc'que ... sufEt. Mais, si vous cnaumiez ben fort. Mad gervais. J'a.merais mieux mourir de fahn, que de moudre pour toi. l e b a i i. l i. Ab ca, nous perdons du tems. Allons songer aux préparatrfs de la noce. Madame, sans rancune. TNous ferez-vous lhonneur d'en être... Ah ! si vous eussiez vouiu, nous en aunons fatt deux , madame... Mad. gervais. {apart.) Je ne sais trop comment faire Si 1'on vient k savoir ce qui m'est arrivé, on se moquera de moi dans le viüage . . En 1'épousant, tout est féparé ... Cependan t... ( haut.) Allons , nous en ferons deux. Je vóus accepte par dépit. r r l e bailli. Ce sentiment n'e.st pas exirêmement tendre; mais nous taclierons de vous en insinuer d'autres blaise. Eh ! morgué , vivat, nous v'la tous emminagés. VA U D E.V I L L E. Musique ncuve. l e b a i l l v. Après mille fachens débats, Chacun obtient ce qu'il desire. Amans , ne vous rebutez pas, Ceci doit vous instruire : Si Pon vous chicane d'abord , Croyez-moi, n'en fait, s que rire , L'onfinit par ètre d'accord , Souvent Torage mène au port. (bis. )  O O M É D I 2. 3i BABET. L'objet de mes vceux les plus doHX,' Me quittait pour une rivale ; J'éprouvais sans vos soins jalouz Cette pi rte fatale. Je passé du plus triste sort A des plaisirs que rien n'égale; Je n'envisageais que Ia mort, Et 1'orage me mène au port. (bis.) BLAISE. Mon pauv' caeur était dans 1'étiaa , Entre 1'amour et la finance; Mais 1'amour, quoiqu' 1'argent soitbiau, Faisait pencherla balanee: Des deux cotés ca m'donnait fort; Mais v'lafqu'par une lieureuse chance Le bon "ent devient le plus fort, Et 1'orage me mène au port. (bis.~) Mde. GERVAIS. Daignez, messieurs, être indulgens , Passez-nous cttte bagatelle , Et faites grace a nos talens , Ln faveur de notre zèle ; Kous ne faisons qu'un vain effort I'our diriger notre nacelle.... Mais de vos mains le doux accord . Sans orage la mène au port. E I N.