MÉMOIRES SECRETS SUR LA R U S S I E. T OME SE CO ND.   / fOW ï~tP d I CL. LLf MÉMOIRES SECRETS sur 276 Hl6 LA RUSSIE, ET PARTICULIERE MENT SUR LA FIN DU RÈGNE DE CATHERINE II ET LE COMMENCEMENT DE CELUI DE PAUL I. Formant nn tableau des moeurs de St. Pétersbourg, a la fin du XVIII' siècle. Et contenant nombre d'anecdotes recueillies pendant un séjour de dix années , Sur les projets de Catherine a 1 egard de son nis , les bizarreriea de ce dernier , le mariage manqué de la grande - duchessa Alexandha avec le roi de Suède , et le caractère des principaux persounages de cette cour , et nommément da SoUVAROW. Suivies de remarques sur 1'éducation des grands seigneurs , les moeurs des femmes , et la religion du peuple. T O M E S E C O N D. AMSTERDAM, i 8 o o.   SIXIÈME CAHIER. QUELLES RÉVOLUTIONS ATTENDENT LA RUSSIE?  m  QUÊLLES RÉVOLUTÏONS ATTENDENT LA RUSSIE? Attitude et Jbrce du despotisme. Deux oukas de Paul, favorables a une rcvolution. Avilisscment du peuple: autres obstacles locqux. Le despotisme se roidit: la noblesse s'indigne. Elle seule peut changer le gouvernement: comment et pourquoi. Dérnembrement pro~ bable. Changement a espérer. Terreur prêmaturèe. Les Russes ne seroi.t pas toujours esclaves. Si la révolution frangaise doit faire le tour du- monde, ainsi que plusieurs le prétendent , certes e est en Russie qu'elle arrivera en dernier lieu; c'est aux frontiéres de ce Vaste empire, quel'Hercule francais posera  RÉVOi-UTIONS FÜTURES. deux colonnes, oü la liberté lira longterns: Non plus ullra; c'est la qu'un nouveau monde est encore caché pour eïleT. Le despotisme, le pied posé sur le front dun esclave, et s'attachant au ciel d'une main criminelle, 1'insulte et la brave: peutêtre doit-il un jour s'avancer a sa rencontre jusqu'aux cbamps de Ia Germanie et décider, dans ün cornbat terrible, des destinées du monde. Déja il a envabi la malbeureuse Pologne, et paroit faire, au nord et au levant, les mêmes progrcs que la liberté au couchant et au midi. Déja le continent ne semble plus partagé qu'entre deux empires prépondérans, la France et la Russie: leurs principes et leurs intéréts sont diamétralement opposés ; ils cbercbent a se heurter, et, dans leur choc, ils écraseront les puissances secondaires qui les séparent encore. Ce sera le combat du jour contre la nuit, la dernière lutte entre la pbilosopbie et la raison, entre la barbarie et 1'ignorance. Le mur célèbre, que les Chinois out élevé contre les incursions des  FoRCE DU DESPOTISME. 5 Tartares, ce chef- d'oeuvre de travail et de lacheté, est moins inaccessible et moins épais que l'atrnosphère ténébreux qui garde la Russie contre 1'approche de la raison, et la sépare des autres peuples. Le moscovilisme, treinblant a 1'aspect du danger, est sans cesse occupé a renforcer ce nuir et a réparer les brèches qu'y fait la raison. Ce imonstre politique est comine la salamandre, qui étoufle le feu qui 1'environne sous 1'écuine immonde qu'elle jette de sa gueule impure, et convertit lallamme en fumée obscure.. Ce n'est pas qu'jl n'y ait en Russie des. lmnières et des vérités: mais ceux qui les possèdent, plus prudents encore que Fontenelle-, bien loin d'oser ouvrir la niain pour les répandre, ne cherchent qua les étouffer; car ceux qui sont instruits sont les seuls intéressés a protéger 1'ignorance et a réduire en systènie raisonné resclavage et la tyrannie. Aussi long-terns qu"il n'y aura pas une classe nornbreuse d honijnes éclairés, qui soufiriront de Ja servitude  e RÉVOLTJTIONS FUTtlRES. dont le peuple souffre, il ne faut poïnt s'attendre en Russie a une révolution spontanée. Mais si quelque chose pouvoit dès aujourdhui hater ce moment suprème, eest 1'oukas que Paul dans sa sagesse vient de publier, et par lequel, en abolissant la noblesse que donnoient les rangs militaires et les chai'ges civiles, il a créé un vrai Tiers Etat qui n'existoit pas encore en Russie; car quelques affranchis devenus marchands, ou quelques artisans étrangers, jie mériloient pas ce nom: il n'y avoit guères que des esciaves et des nobles, Tous ceux qui avoient un rang, soit civil ou militaire, c'est-a-dire, tous ceux qui avoient un peu d'argent et d'éducaüon, acquéroient la noblesse ou ses privileges y et se hatoient d'en affecter I'esprit et les préjugés: mais aussitöt que cette porüon éclairée de la nation n'aura plus le droit de partager les honneurs et les avantages da la tyrannie, en profitant des abus du gou-r yernement et de lavilissement des peuples,  OtTKAS DU TIERS ETAT. 7 elle se tournera vers la liberté. Graces a la démence du despotisme, il a lui-même créé ses ennemis et creusé son propre tombeau. L'espace immense, qu'il avoit mis entre l'homme esclave ou paysan, etl'homT» me libre ou noble, est a la fin rempli, Le Tiers État se dressera comme un géant; d'une main puissante, il élevera 1'esclave; de 1'autre, il frappera le noble : avant ui* siècle , il les aura peut - être nivelés. Une autre démarche de 1'empereur, aussi moscovitique dans ses principes, et aussi heureuse dans les effets contraire» qu'elle produira, e est qu'il a proscrit par une autKe ordonnance les imprimeries dp son empire: il n'en laisse subsister que; trois, pour imprimer ses oukas et les livres. d'église , ou ceux qui pourront subir la triple censure d'un suppöt du gouvernement, d'un suppot de l'école, et d'un suppót de la sainte église orthodoxe grecque 3. En voulant par~la étouffer les lumières et les lettres^ il leur a rendu le plus grand service qu'ü soit en état de leur rendre. Du morneriife.  8 ReVOLÜTïONS futurès. oü la philosophie et la liberté ont une presse libre, le plus grand bien qu'on puisse ïeur faire est de briser les autres. Tous les livres qui ont opéré la révolution, dont notre siècle est témoin, se trouvent en Russie, et en grand nombre: ce qui pourra s'y en glisser encore de 1'étranger, fut-ce de Vienne même, sera meilleur que tout ce que 1'on pourroit y imprimer avec approbation*; ainsi, je le répète, Paul a rendu un trés - grand service aux lettres et a la liberté, Qu'on lui pardoïine 1'intention en faveur de 1'effet. La Russie est encore bien loin pourtant . de jouir de ce bienfait dans sa plémtude , et c'est vainement encore que iimbécille prévoyance du despotisme appelle le danger, en cherchant a 1'éloigner. Le peuple ■russe, abruti par des siècles d'esclavage , est semblable a ces animaux dégénérés, pour qui la domesticité est devenue une seconde nature. II ne pourra retourner a la liberté que graduellement et par des chemins longs ~et difficilesj il ne la connoit pas même  AviLlSSÊMETJT DU PEUPLE. § encore: êtrelibie, signifie pourlui, pouvoir quitter la glèbe oü il est enchainé, et mener une vie fainéante et vagabonde. II déteste le travail, paree qu'il n'a jamais travaillé pour lui; il n'a pas même encore 1'idée de la propriété: ses champs, ses biens, sa femme, ses enfans , luimême, appartiennent a un maitre qui peut en disposer, et qui en dispose a son gré. II ne s'intéresse a rien, paree qu'il n'a rien : son attachement pour son village n'est que celui du boeuf a la crèche oü il est habitué. II est sans patrie, sans lois, sans religion. Le christianisme, comme il est enseigné et pratiqué par le peuple russe, ne mérite pas plus le nom de religion, que les termes dont un bouvier se sert pour conduire ses boeufs ne méritent celui de Jangage, comme je le prouverai ci-après. Le désespoir de quelques-uns de ces malheureux paysans pourra bien de tems en teins produire, comme auparavant, des rcbellions partielles contre leurs seigneurs: mais une révolution générale en Russie ,  RÉVOLUTIONS FUTURES. c'est une chimère. La Russie est trop vaste, trop dépeuplée, pour pouvoir se lever en masse, et cette masse trop étendue et trop mince seroit bientöt déchirée. De misérables bicoques de quelques milliers d'habitans sont ordinairement a une distance de cinquante lieues de France, sans autre liaison entre elles que des hameaux dispersés dans le bois a six ou sept lieues 1'un de 1'autre, et dont presque chacun a son petit tyran particulier. Comment un peuple aussi disséminé pourroit-il jamais former un ensemble? un régiment de Fanagorie, sous les ordres d'un Souworow, suffiroit pour massacrer la population d'un gouvernement. Outre les obstacles naturels, que le moscovitisme opposera encore long-tems a toutes innovations dans 1'esprit de la révolution frangaise, il est renforcé tous les jours par les auxiliaires qui lui arrivent en Russie de 1'étranger. C'est aujourd'hui le refuge commun de l'ignorance, de la barbarie, de la superstition et des préjugés,  Obstacles locaüx. 11 poursuivis en Europe. Nulle part les hommes , qui en sont irnbus, ne sont si bien accuedlis qu'en Russie: ils y retrouvent Temfance de leur patrie, le siècle dor de la iëodalité. Lorsqu'ils arrivent, ils sont (out émerveillés de se sentir eux- mêmes déja trop éclairés, trop avancés pour cette heureuse terre: ils craignent encore d'y paroitre dangereux, et se renf'oncent avec délices dans la crasse barbarie oü ils sont nés. Tel un paresseux se replonge, en fermant les yeux, dans le sommeil dont un rayon de soleil 1'avoit tiré malgré lui. L'homme qui apporte en ces climats quelques lumières et quelques sentimens, les sent peu a peu s'obscurcir et s'éteindre dans son coeur; et, si le despote vient a lui donner quelques centaines dames pour prix de la sienne, il trouve très-juste, tres - heureux qu'il y ait des esclaves, et qu'il le soit lui -même ^. Autocrates de Moscovie! pourquoi n'usez-vous pas plus. souvent encore de ce moven infaillible, et qui a même quelque chose de généreux?  12 RéVOLTjTIONS FUTURES. Avez-vous dans votre empire un étranger, dont les talens vous soient utiles et les lumières et la probité dangereuses, donnez-lui une centaine de paysans: eüt-il 1'ame d'un Francais, il prendra celle d'un Russe. Mais, prenez - y garde ; ces auxiliaires vous trabiront enfin: si ce n'est pas par les germes lucides qu'ils apportent, ce sera par leur corruption même. Tel le tronc du hêtre dépouillé de verdure, et privé de vie, luit encore en poumssant. Cependant il y a parmi la noblesse, et même a la cour de Russie, des ames généreuses et fières, qui, sans étre éprises d'un système d'égalité et de liberté parfaites, sont indignées pourtant de 1'abnégation honteuse que 1'on exige d'elles; car le despotisme ne convient qu'a des barbares, et les gentilsbommes russes ne le sont plus. Loin de s'adoucir et de prendre des formes moins révoltantes, a mesure que les moeurs s'bumanisent, il se roidit au contraire de plus en plus, etrend son joug plus ridicu* le et plus odieux: il s'efl'orce de retourner  Principes libÉratjx des nobles. j3 vers la barbarie , en raison de ce que les. peuples s'avancent vers la civilisation. Dans les autres pays de 1'Europe, il descend lui - même quelques degrés de son tróne, pour ne pas heurter de trop haut la raison et 1'opinion qu'il est enfin obligé de respecter 6 : mais , en Russie, il monte encore et écrase même le sens commun. 11 est vrai que, jusqu'a ce siècle, la marche de 1'esprit humain en Russie a été si peu parallèle a celle qu'il a tenue en Europe, que la date de 1'entier asservissement des Russes est 1'époque oü il s'établissoit partout ailleurs des communes, et oü Ion rendoit les serfs a la liberté. II est assez remarquable que le tzar, quichassa lesTartares de la Russie, fut le même qui soumit ses Russes a la servitude féodale inconnue jusques la en ces climats : tant il est vrai que les tyrans ne travaillent jamais que pour eux-mêmes 7. Cette conduite revêche du despotisme, qui est le comble de 1'orgueil et de la démence, lui sera fatale alafiuj la génération  14 RÉVOLUTIONS FUTURES, présente demande des ménagemens. En së présentant sous la forme d'une femme pleine de graces et couverte de gloire > 1'autocratie recevoit aisément des hommages qui n'avoient rien d'humiliant: ceux du guerrier avoient au contraire quelque chose de chevaleresque; ceux du courtisan , quelque chose de galant qui sembloit les erinoblir. Mais lorsqu'elle voudra, sous les formes dures et hizarres d'un Kalmouck , exiger des adorations personnelles, elle soulevera tont être pensant. Un jeune homme rempli de sentimens généz'eux peut-il, sans se sentir profondément avili, ployer a tous momens les genoux et baiser la main d'un homme, qui n'est ni son père ni son bienfaiteur, qui ne lui inspire ni amour, ni vénération, ni reconnoissance, et qu'il méprise peut-être au fond de son coeur? Et lorsqu'on cherchera avee une impudeur vraiment incroyable, et par des détails et une affectation ridicules, a rendre ces hommages plus révoltans, ne deviendront-ils pas insupportabless ?  Principes libêraux des nobees. i5 La raison ne peut s'anéantir dans 1'ame, qu'elle est venue une fois habiter; elle est semblable au lion du désert, qui se retire lentement a 1'aspect d'une troupe lacbe et nombreuse: mais, si elle a 1'audace de le harceler jusques dans son fort, il s'élance a travers les armes; il triompbe ou périt. Que 1'autocrate tremble donc de pousser la raison, 1'honneur et le bon sens a bout! les hommages qu'il exige pourront hater, plus qu'il ne pense, quelque catastrophe a la cour de Russie 9. Ce ne sera pas encore une révolution franeaise; mais ce sera peut - être la seule pour laquelle la Russie soit müre, -celle d'une aristocratie plus éclairée. II faut en convenir, 1'ami de la liberté et de la Russie ne peut souhaiter encore un autre changement; c'est le seul dont ce vaste empire soit susceptible encore. Le peuple, dans 1'état déplorable oü nous 1'avons vu, est jindigne de la liberté: il faut 1'y préparer, la lui faire désirer, avant de la lui offrir; ü en abuseroit3 ou, chose  jfi RÉVOLUTIONS FUTUR.ES. plus horrible, il n'en voudroit pas. — Une vérité revoltante et honteuse a 1'huniaïiité, c'est que le gouvernement russe est moins encore porté a la tyrannie que le peuple n'y est enclin a 1'esclavage! tant il est avili, tant il est dénaturé par ses tyrans! Ce n'est donc point encore a lui qu'on peut s'adresser 10. Quoique la noblesse ait la même babitude a courber son front devant le despote, pour humilier encore davantage celui de ses esclaves, cependant elle est éclairée et s'éclaire tous les jours. Elleaété corrompue plutöt que civilisée; mais elle conserve pourtant des vertus, que mille ans d'esclavage ou de tyrannie n'ont pu anéantir: c'est elle qui, digne désormais d'un gouvernement moins barbare, voudra avoir des lois écrites ailleurs que dans le cerveau timbre de ses autocrates. Elle cominence a sentir le poids de ses chaines avilissantes: elle les brisera un jour, pour alléger ensuite celles de ses serfs ; elle fera ce que la «oblesse de Pologne a voulu faire, et  Principes libéraux des nobles. 17 et effacer ainsi la tache qu'elle imprima si long-terns sur le front de 1'humanité, en reniant les crimes dont ses autocrates lont rendue complice 11. Ces tems ne sont peut-êtrepas si éloignés. Plusieurs jeunes têtes se nourrissent des exemples de 1'antiquité, et méditent en secret le sublime Jean - Jacques : plusieurs , après. s'être oubliés un instant dans 1'histoire des nations, reportent avec horreur les regards sur la leur et sur eux-mêmes. Comment en effet, a la fin du dix-huitième siècle, dans un pays qui n'est pas environné d'une triple enceinte d'airain, dans un pays oü plusieurs savent lire et oü quelques-uns pensent, peut-il exister encore un pareil gouvernement " ? Des Russes peüvent - ils désormais être traités comme des Marocains? Dans notre siècle, eten Europe, ce n'est plus qu'a force de justice, de gloire, de vertus ou de bienfaits, qu'on peut se faire pardonner le malheur et 1'opprobre detre despote. Ce nest qu'en étourdissant la raison, a force de graudes actions, qu'on a. a  18 Révoeutions futures. peut la forcer a se taire: tel 1'aigle de Jupiter étouffoit sous ses ailes les cris du malheureux escarbot. Le despotisme est une idole, dont les pieds sont de boue , et les bras de fer; il a le corps gigantesque, mais creux: sa tête se cache dans un nuage épais que les esclaves prennent pour le ciel; il n'y a plus que les sots qui 1'adorent, et les laches qui en fassent semblant. Quand je montre en Russie la noblesse comme le seul corps sur lequel la liberté puisse poser le premier pas en entrant dans eet empire, je n'entends pas désigner la troupe méprisable qui suit la cour, comme une troupe de sales corbeaux suit les camps pour dévorer les cadavres. Ceuxla sont vils partout, et les valets parvenus plus vils encore que les courtisans - nés. Ce n'est ni le tröne, ni 1'autel, ni la personne sacrée du despote, qui les attachent ; c'est la plus sordide Mcheté : 1'homme qui a le crédit et la puissance est toujours Ie dieu qu'ils adorent. On  Principes libéraux des nobles. 19 les a vu ramper de favoris en favoris, comme une chenille rampe de feuille en feuille, ne laissant que ses excrémens sur la dernicre qu'elle a rongée. II n'est peutêtre pas un de ces infames qui lèchent aujourd'hui dévotement la main de Paul, qui, quelques mois auparavant, ne la lui eui coupée a 1'ordre d'un Potemkin. On ne peut attendre de pareils Mches que des intrigues ou des révolutions de cour déja trop fréquentes en Russie: elles ne servent qu'a prolonger la barbarie ou Ia misère. Mais quelques families puissantes oü 1'instruction s'est établie, comme une étrangère sous un toit hospitalier 13; quelques jeunes gens pleins de courage et de talens, désireux de se faire un nom, prciiteront peut. - ètre de quelques heureuses circonstances, comme celle qui vient d'échapper, pour modifier au moins, en attendant mieux, les formes atroces du gouvernement; pour placer un bon princé sur le tröne, et donner a un sénat ou a un conseil quelconque plus d'influence  2 O RÉVOI.UTIONS FUTURES. que 1'autocrate n;cn laisse a ses valets ; pour prescrire au moins quelques hornes a des abus qui n'en ont point. Ce que les Dolgorouki ont pu exécüter, il y a un deini-siècle, d'autres pourront le mieux soutenir aujourd'hui l4. Mais, il faut le dire, ce projet ne peut être concu que par 1'ambition la plus nol)le et la plus dégagée de petits intéréts; il ne peut être exécuté que par un grand courage, un grand crédit, et plus encore de persévérance. Ce qui peut accélérer la fermentation dans quelques bonnes tètes, c'est que depuis long-tems le mérite est un titre d'exclusion a la cour de Kussie. Pour parvenir aux honneurs et aux emplois , il faut avoir une hassesse au-dessus de toute expression, une imbécille abnégation dont tout le monde n'est pas doué. II y a une grande dilférence entre posséder les talens nécessaires pour remplir dignement une grande place, et avoir les petits manége? nécessaires pour y parvenir ou se la conserver. De la vient que les mécontens et les disgraciés sont ordinairement 1'élite de la noblesse et des  Principes i.ibéraux des nobles. 21 Tiabitans de Moscou: s'ils se réunissent et s'arrétent une fois a un plan, c'en est fait du règne des bêtes. De toutes les dominations , celle de la sottise et de 1'ignorance sur la raison et les lumières est la plus absurde et la plus honteuse a supporter. Malheurcuseinent pour les despotes, mais heureusement pour l'huinanité, depuis qu'il y a des autocrates, au— cun n'a pu comprendre encore que 1'homme le moins empressé a obtenir leurs graces par des bassesses, est toujours celui qui les mérite le mieux par le3 talens ou les vertus. En Russie, tout chernin a la gloire est fermé au jeune ambitieux qui se sent des moyens. La trouveroit-il a vaincre des sauvages et a conquérir des Steppes Is sous les ordres d'un favori, d un barbare ou d'un sot ? la verroit - il dans 1'anticbambre du despote, a attendre qu'il sorte pour lui baiser la main a genoux, ct marcher devant ou après lui jusqu'a sa chapelle, tous les jours de fêtes 15 ? la mettroit-il a suivre dans une. cbanccllerie, ou prés d'une cour étrangère, quelque  22 RÉVOLUTIONS FUTUB.ES. routine détestable , ou quelque trame dont il n'ose blamer ümpolitique ou 1'absurdité 17 ? Non, il n'est pour lui de route a la gloire que dans un nouvel ordre de cboses , et tout le sollicite. Les courtisans sont la lie de la hation; les favoris, la lie des courtisans: les despotes prenuent tant de soin a éloigner d'eux le vrai mérite, que leur parti n est plus que celui de la canaille. Mais une catasrophe plus malheureuse et plus prochaine qui paroit menacer les tzars, c'est un démembreruent de leur vaste empire. Depuis un siècle, la Russie, sous le sceptre de fer du despotisme, scmblable a la paté sous le rouleau du boulanger, s'est amincie en raison de ce qu'elle s'est étendue. Toute la masse du centre a été poussée vers les bords pour y former un ourlet qui en impose sur sa véritable force: ces bords appesantis se détacberont de ce centre qui ne peut plus les supporter. Qu'on jette les yeux sur la carle, 011 sera effrayé de lïmmense étendue  démembrement probable. 1?> de eet empire romanesqué, des bords de la Vistule au bout le plus loinain de 1'Asie , et même jusqu'en Amérique; des rives du Phase jusqu'a la Lapponie! c'est presque le quart des continens habités! Cette surface compte au plus trente millions d'habitans , et de vingt nations différentes de moeurs, de religion et de langage ! Et c'est la tête de Paul qui gouverne autocratiquement tout cela, du milieu de Pétersbourg, du milieu de la cour de son palais , ou il a planté un piquet, du milieu d'un bataillon quarré, oü cinq ou sixofficiers le saluent de 1'esponton! L'empire de Russie me paroit semblable a ces araignées, nommées faucheurs; elles ont un petit corps sur de longues jambes qui s'en détachent au moindre raccroc qu'elles rencontrent dans leur marche gigantesque. II faudra moins qu'un Potemkin pour occasionner ce démembrement ; mais la Russie n'y aura pas gagné grand'chose 1S. Une espérance qui doit lui sourire , c'est de voir bientöt sur le tröne un  2^ RÉVOLUTIONS FUTURES. empereur assez sage, assez grand pour lui donner des lois auxquelles il se soumettra lui-même; un prince assez magnanime pour se trouver humilié de régner sans gloire sur un peuple sans droits, et qui sache établir du baut de son tröne une rampe douce pour arriver sans chüte a la liberté: voila ce qu'un véritable ami des Russes et de 1'humanité doit souhaiter; voila ce qui peut seul aujourd'hui immorlaliser un empereur! Pierre I lui-même gémissoit déja de n'être que le despote d'une nation esclave. Dans une entrevue qu'il eut a Marienwerder avec le roi de Prusse, il félicita tout haut ce prince de son bonheur d'avoir une nation qu'il gouvernoit avec des lois , tandis qu'il ne pouvoit gouverner la sienne qu'avec le knout; et il promettoit de lui donner un regime plus doux, aussitót qu'elle seroit assez policée pour en être susceptible I9- Ce tems est arrivé pour les Russes: ils sont bien dignes désormais que leur souverain les laisse monter au niveau des peuples les moma  Changement a espérer. *5 asservis de fEurope. La raison et IV manité auront déja beaucoup gagné, quand ils auront un gouvernement modéré: fütil encore absolu, comme celui de Prusse, ou aristocratique, ainsi que celui d'Angleterre, sous ce nouveau régime les Russes pourront encore figurer long - tems dans 1'histoire, en se préparant a cette grande révolution de 1'esprit humain dont on les croit déja susceptibles. Elle ne peut être qüe le dernier terme de la civilisation, et le retour aux idéés simples et primitives, après avoir parcouru le cercle immense des erreurs et des folies humaines. La liberté et 1'égalité ne feront le bonbeur des hommes, que lorsque des idéés sai'nes seront devenues les préjugés du peuple: la Russie est encore a des siécles de ces préjugés - la. Rassurez - vous donc, Russes StaroïWertsi, Russes de la vieille roche, qui a chaque coup que 1'Hercule frangais a porté sur les abus et sur les tyrans, avez frémi pour vous - inêmes; vous tous qui  2.6 RÉVOLUTIONS FUTURES. tremblez encore de ses succes , et tressaillez de crainte a une vérité, comme un criminel a la lueur de 1'éclair, rassurezvous : le tems n'est pas encore venu. Avant d'arriver a cette régénération redoutée, vous devez encore passer par tous les degrés de la civilisation: avant d'avoir un peuple instruit, il faut avoir eu un peuple policé j le vótre est encore dans 1'enfance: avant d'en venir a un gouvernement raisonné, il faut avoir eu des rois; vous n'avez encore que des autocrates: avant de craindre les démocrates , les démagogues et les 7 Do jacobins 10, il faut avoir eu des royalistes , des aristocrates, des monarchiens; vous n'avez encore que des esclaves. Renforcez leurs cbaines, versez leur sang, buvez leur sueur en toute sécurité; arrachez encore 1'eniant des mamelles de sa mère pour la forcer a allaiter des chiens qui ont perdu la leur 21: le jour de la rémunération ne luira point encore sur la Russie. Craindriez-vous une constitution? vous n'avez pas encore de lois, Redouteriez-  Terreur prématurée. 27 vous une assemblee nationale? Eb! vous n'avez pas encore un parlement, pas même un divan; car votre sénat est loin de rnériter ce nom. Un muphti, 1'alcoran a la main, a quelquefois réprimé les tyrans de Byzance; — mais qui peut réprimer les vótres ? Vos lois, votre religion, sont-elles ailleurs que dans satête? vos ames ne sontelles pas les siennes ? son baton n'est - il pas votre sceptre; votre bassesse, sa grandeur; et votre nullité, le zéro qui marqué ce qu'il vaut? Rassurez - vous: 1'heure de la liberté n'a point encore sonné. Avant ce moment terrible pour vous , le soleil verra encore long-tems les mêmes crimes. Vous aurez encore des Jarmak, des Razin, des Pouoatschew, avant d'avoir -des la Fayette et des Dumouriez: vous cbangerez encore de tyrans , avant de changer de gouvernement; vous éprouverez ertcore toutes les horreurs des révolutions de cour, avant de voir celles du peuple. Dans vos families impériales, on verra peut-être encore les pères assommer leurs  28 RÉVOLUTIONS FUTUK.ES. fils a coups de baton a la face du ciel, les égorger dans un cachot; les tantes, détroner et charger de fers leurs neveux au berceau; les épouses , étrangler leurs maris et massacrer vos ernpereurs: — oui, vous verrez peut - être encore une fois ces scènes horribles, avant que la nation lasse de tant de crimes et de tant de honte appelle enfin elle - même son dernier tyran a son tribunal. Mais enfin cette époque mémorable doit arriver en Russie comme ailleurs: la marche de la liberté est comme celle du tems, lente, mais süre; et le Nord la reverra un jour, On a beaucoup écrit de 1'influence que le climat doit avoir sur les hommes; et un philosophe politique " prétend qu'il en a beaucoup sur leurs lois et leurs gouvernemens; je le crois, pour certaines applications secondaires: mais partout les principes sont les mêmes. Le climat ne peut agir sur la morale d'un peuple qu'au défaut des lois et des religions qui cn sont les premiers modificateurs, et qui  Terreur prématurée. 29 se transplantent partout. Je sais bien qu'une campagne déserte et inculte en Russie produira spontanément quelques plantes différentes de celles d'une campagne laissée en fricbe en France: mais, si 1'on cultivel'une comme 1'autre, et qu'on y sème du même grain, on y recueillera le même fruit. L'influence sensible des climats ne peut donc avoir lieu que sous les zones oü la race humaïne est physiquement dégénérée; et d'ailleurs la Russie n'embrasse -t- elle pas ' aujourd'hui tous les climats de 1'Europe? Quoi! le Russe, ce descendant des libres et vaillans Slaves, seroit condamné a un éternei esclavage, tandis que le Suédois, plus septentrional que lui , se vante de sa liberté! Moscou, qui est sous le même degré que Londres, seroit toujours une vilïe barbare, oii les arts et les lois demeureroient étrangers! Eh! sous quel climat donc üorissoit, dès le buitième siècle, la grande Nosvgorod, cette ville puissante, commercante etlibre, dans un tems oü les peuples qui se glonfient le plus maintenant  3o Révolutions futures. de leur liberté croupissoient encore dans 1'ignorance, sous la massue de la féodalité 23 ? Les Slaves 24, qui fondèrent cette république, semblent, comme les Francs, porter leurs destins et leur caractères erapreints dans leurs noms immortels. Mille ans d'esclavage et de tyrannie n'ont pu effacer cette noble empreinte. Tous les Russes n'ont point encore oublié que leurs pères ont été plus heureux.  3i NOTES DU SIXIEME CAHIER. i. Ije génie de la révolution, comrne un autre ArchiHiède, n'auroit besoin que d'un point de contact et d'appui pour soulever ce monde-la : la Grèce pourra le lui offrir un jour; mais son levier ne posera que sur les ruines d'un empire. 2. II dit quelque part: Si j'avois la main pleine de vérités , je me garderois bien de 1'ouvrir. 3. II a depuis bien perfectionné la proscription des livres : il a même delendu 1'imporlation des catalogues  g3 N OTES. étrangers, et enjoint aux libraires de meilre sur les ouvrages qui avoient pu supporter la triple censüre = aVec permission impériale, au lieu des mots liberté impériale qu'on employoit auparavant. 4- Veut-on un échantillon des scrupules de la eensure russe, même avant que Paul 1'ait triplieP Sous le rè-me de Catherine, c'étoit un suppót de pohce, „oumié Legendre, qui la iaisoit pour ce qui s'impnmoit a Pétersbourg en langues étrangères. II effaca dune plèce de poésie , oü il étoit question de 1 ces mots , ce dien malin, en notant qu'il étoit indecent de donner cette épithète a un dien. II pernut pourtant que 1'auteur y substituat le mot ladin. Une autre fois, il raya d'une ode a la louange de Catherine, une strophe oü se trouvoient ces ver.: Partoul la foudre gronde et le glaive saiguise; Un roi tombe du tröne, et son sceptre se br.se. Cela faisoit allusion aux préparatlfs de guerre en 17q0, et aux commencemens de la révolution. Cetoit alors un blasphème polidque d'oser entrevoir que Louis XVI tomberoit du tröne. O mes anus ! «e riez-vous pas ?  IN otes. 33 5. Rien n'est si fatal a 1'humanité que ces hommes qui ont des lumières sans avoir de principes, ou qui renient ceux que leur conscience leur rappelle. Ils resscniblenl a ces fruils vermoulus , dont le dehors séduit et dont le dedans fait horreur. Ces hommes sont surtout dangereux , lorsqu'ils ont assez d'esprit pour envelopper sous des sophismes spécieux des erreurs révoltantes. Voyez la note sur Nicolaï. 6. La conduite du jeune roi de Prusse et celle de Paul offrent un contraste bien frappant: 1'un s'eflorce de se guinder dans les cieux; et 1'autre, de descendre au niveau de son peuple et de me paroitre que le premier scrviteur de 1'état, Je lis dans la même relation une proclamation russe qui condamne une douzaine de mallieureux Polonais a perdre le nez et les oreilles, et a être envoyés en Siberië, pour avoir manqué au respect et a la fidélité jurée a sa majesté moscovite (il n'est pas dit en quoi), et une lettre du roi de Prusse a une petite ville qui s'étoit insurgée. Paul agit en Kalmouc barbare, et Frédéric-Guillaume parle en père a ses enfans : 1'un est un Nabuchodonozor qui s'érige en dieu, et n'est qu'un bceuf; 1'autre, un bon roi, qui s'honore d'être homme. 2. 3  34 NOTES. frCest le tzar Iwan Wasiléwitsch L L'histoire russe le nomme pourtant le libérateur ; et le prince Sch.... a fait un assez bon poè'me épique a son honneur. 8. J'ai vu Paul k sa Wachtparade , pendant qu'un officier étoit a genoux devant lui attendant sa main pour la baiser, tirer lentement son mouchoir de sa poche, se moucher, s'essuyer le front, se retourner pour voir ses soldats, replier et rempocher lentement son mouchoir, puis enfin tendre sa main auguste a 1'officier toujours a genoux, après 1'y avoir ainsi avec affectation laissé cinq minutes. Cet officier étoit un Suisse! Qu'il y a Ioin de la au jeune roi de Prusse, qui vient de se mettre en colère prés d'Elbing, paree qu'un paysan se jetoit a ses pieds pour lui présenter une requête! Aucun homme, dit le roi , ne doit se mettre a genoux devant un homme. Qu'on voie aussi plus haut la punition d'un prince Galitzin, pour n'avoir pas baisé assez tendrement la belle patte de Paul.  N O T E S. 35 9- Les éinigrés francais ont démontré que la révolution n'est arrivée en France, que paree que la reine avoit négligé 1'étiquette, et que le roi avoit été trop populaire! 10. Quand je parle ici du peuple russe, je n'y comprends ni des hordes tartares , ni des peuplades de Cosaques, oü quelques souvenirs d'une espèce de liberté se conservent encore ; mais d'une liberté de barbares qui ne s'en servent que pour faire des esclaves: c'est une espèce de liberté anglaise. 1 ï. Que le lerme de noblesse n'effarouche ici personhe. Celle de Russie ne forme point, comme celle de France ou d'Allemagne, ce corps féodal et chevaleresque, qui se croit a la lettre issu d'un autre sang que le reste des hommes, et qui en demeuroit séparé par son moral et ses préjugés autant que par ses privileges. Le mot noble, en francais et en allemand, marqué cette différence, puisqu'il désigne une qualité innée de 1'ame: ea russe, Dworannoï, qui désigne  36 N o t e s. un noble, ne signifie que propriétaire de biens ruraux, paree que 1'homme libre seul pouvoit en posséder. 12. Tant qu'on n'aura pas découvert quelque horde, dont le chef fasse égorger et rótir un de ses sujets pour son diner, on ne connoftra point de gouvernement plus barbare que 1'aütocratie. Quand cesserat-on de compter au rang des nations policées celle qui 1'endure? quand cessera-t-on de lire dans les géographies allemandes : „ II y a en Europe tant de gouvernemens absolus, le Dannemark, la Russie, etc.", comme si ia Russie avoit un gouvernement pareil a celui du Dannemark? C'est une autocratie, vous diton ; cela ne ressemble a rien de ce que vous connois- sez. Et c'est un parêil autocrate qui déclare dans ses oukas, que ses sujets ne peuvent avoir de liaisons avec la France, paree qu'elle n'a point un gouvernement raisonnable et régulier !! i3. Plusieurs de ces families ont jusqu'a 20 mille esclaves, des villes et des canons, des richesses immenses, et surtout des parens généraux et chefs de régimens. C'est plus qu'il ne faudroit: une bataille décideroit la chose pour eux, et non contre eux.  N O T E S. 14. 37 Les families Dolgorouki, Galitzin , Sollykow, etc. ont souvent bien mérité de la Russie. Ce furent elles principalement qui secouérent 1'indigne tyrannie d'un Mentschikovv et d'unBiron; ce furent elles qui, a la mort de Pierre II, voulurent établir un gouvernement moins arbitraire. L'occasion rcnaït plus heureuse que jamais. Paul envoie son armée combattre a 700 lieues. Quel moment pour les bons Russes! i5. Steppes est le nom que 1'on donne aux plaines désertes dont la Russie est environnée. C'est tout ce que peut faire de mieux un général russe. iG. C'est 1'unique affaire des chambellans et gentilshorames de la chambre, 17. C'est tout ce que fait un sous-ministre, ou un ambassadeur.  38 N O T E Si 18. Par la tournure que prennent les affaires, 11 n'est pas trop hasardé de prévoir que la première échancrure que 1'on fera a eet immense paté sera du cóté oü il semble vouloir s'étendre encore, je veux dire, du cóté des Turcs; soit que les Grecs régénérés et affranchis repoussent enfin les barbares Musulmans et Russes, soit que les Francais puissent s'ouvrir un chemin par 1'Hellespont. L'Hercule francais, semblable a Archimède, n'a besoin que d'un point pour toucher et renverser ce colosse. 19. L'humanité n'accordera jamais le titre de grand homme au barbare qui tua son fils, décapita sa maitresse, et fouetta son épouse; mais il étoit un grand prince. II inspire a la fois de 1'horreur et de 1'admiration , comme une nature sublime et sauvage. Le trait que je cite est rapporté par le laron de Pöllnitz, témoin auriculaire de sa conversation avec le roi. Un autre trait, qui ne fait pas moins d'honneur a ce grand caractère , et qui prouve combien il étoit au-dessus des petites vanités impériales de sa prétendue familie, c'est qu'éfant environné par 1'armée turque, et désespérant d'échapper, il écrivit au sénat, comme un autre Alexandre : Choisissez pour mon successeur celui  Notes. 3q qui vous en paroitra le plus digne. Le sénat d'alors étoit bien différent de celui d'aujourd'hui: il y avoit un Dolgorouki, qui, semblable aSully, avoit le courage de déchirer quelquefois les ordonnances tyranniques du tzar. ao. Je ne sais ce qu'on entend maintenant en France et en Allemagne par cette épithète devenue si redoutable et si odieuse : mais il sera curieux d'instruire mes lecteurs de ce qu'elle désigne en Russie, oü elle est aussi fatale a celui qui la recoit que le nom de juif Vétoit ci-devant a un malheureux Espagnol. L'inquisition politique a même aujourd'hui des formes plus expéditives que la religieuse : pour les supplices, je ne sais laquelle a les plus cruelles. On sait que ceux qui étoient accusés de judaïsme étoïent brülés en Espagne c mais en Russie, on ne sait ce que deviennent ceux qu'on soupconne de jacobinisme; ainsi 1'on ne peut suivre la comparaison. En attendant, voici, pour 1 édification des étrangers , les marqués infaillibles auxquelles le gouvernement russe reconnoit un jacobin. Un homme qui sait lire et écrire, de quelque nation qu'il soit, est violemment suspecté. S'il est Francais, il n'y a aucun doute, jacobin. Quiconque lit les gazettes, dangereux: quiconque en parle, jacobin.  40 N o t e s. Celui qui paroitroit douter que le lioucher Souvorow, avec 5o mille Cosaques, puisse faire la conquêle de la France en une campagne, jacobin. Celui qui oseroit dire que les Francais sont bons soldats , que Bonaparte est grand général, et que les Autrichiens ont été quelquefois battus, jacobin. Celui qui auroit pensé que la Pologne n'appartenoit pas a la Russie, et qu'il étoit permis aux Polonais de se défendre contre les Russes, jacobin. Tout gentilhomme russe qui oseroit dire , qu'on pourroit demeurer encore quelque tems sujet fidéle en cessant d'être vil esclave, jacobin. Tout capitaine aux gardes, et tout officier russe, qui oseroit murmurer de ce que son caporal devient tout-a-coup son commandant, jacobin. L'homme qui s'imagine quïl faut trailer les Russes comme des hommes, ne les plus vendre, ne les plus troquer comme un vil bétail, jacobin. ; Un jeune seigneur a qui son maltre a danser n'auroit pas appris k faire une révérence assez profonde, et celui qui, en baisant la main de 1'autocrate, ne le feroit pas aussi tendrement que si c'étoit celle de sa mailresse, jacobin. Celui dont le cocher ne connoissant pas sa majesté tzarienne (qui pourtant est bien reconnoissable) n'arrêteroit pas sa voiture, pour en descendre et se prosterner dans la neige ou la boue, jacobin. Du tems de Catherine, celui qui portoit un habit vert foncé et de grosses bottes étoit Irès-suspect aux  N O T E S. 4i favoris. Aujourd'hui quiconque porte un habit vert elair et des bottines est odieux a Paul. Quiconque se fait suivre par un chien , porte un chapeau rond et un gilet au lieu d'une veste , est arrêlé et traité en jacobin. Cette énumération, qu'on pourroit augmenter, ne paroitroit peut-être qu'une exagération: mais il est trop vrai que cliacune de ces inculpations pourroit être fatale a celui a qui on la feroit, et que la perte de plusieurs personnes n'a pas eu de causes plus raisounables et moins ridicules. 21. Cette atrocité a eu lieu en Livonie. 2 2. Montesquieu. Alexandre Newskoï, dont les moïnes russes ont fait un saint et un héros , est le plus hiche des tzars qu'ait eus la Russie, et peut-être le plus vil des tyrans connus. C'est lui qui acheva la ruine de cette  42 NOTES. ville illustre par un massacre génëral de tous ses- habitans. Loin de s'unir aux Nowgorodiens, qui secouoient courageusement le joug des Tartares , il se lit lui-même 1'exécuteur de ces brigands contre ses propres sujets, et détruisoit les villes qui refusoient de payer tribui a 1'étranger. On a vu des tyrans exercer pour leur compte de pareilles cruautés ; mais il étoit réservé a saint Alexandre de donner 1'exemple de la plus absurde bassesse. 24. Slawa, en russe, signifie gloire; et certainement les Frangais et les Russes sont les peuples les plus heureusenie.it nommés. On voit que les mots Slawoï ou Slawnoï , qui signifient les glorieux, et dont les étrangers ont fait Slaves etEsclavons, sont étrangement défigurés. D'autres étymologistes prétendent pourtant que toutes les nations slaves ou sclaves, étant connues en Europe comme asservies, on donna dans 1'Occident le nom d'esclave aux malheureux qui avoient, comme elles, perdu leur liberté, et que c'est de ces régions que tous les genres de servitudes sont venus en Europe.  SEPTIÉME CAHIER. CARACTÈRE NATIONAL.   CARACTÈRE NATIONAL. Du Noble, da Courtisan, du Pajsan, de l'Artiste et du Soldat russes. jL/e caractère russe, a-t-on dit, est de n'en avoir aucun , mais de savoir merveilleusement s'adapter celui des autres nations. Si 1'on ne veut parler que des Russes de la classe supérieure, on a raison; mais cela pourroit s'appliquer également a tous les peuples a demi policés , et même aux habitans de toutes les grandes villes, dont les physionomies se confondent aussi bien que les moeurs, paree qu'ils tirent leurs institutions et leurs alimens des mêmes sources, que leur race est mélangée, et leur genre de vie le même.  46 CARACTÈRE NATIONA1. Le noble Russe, le seul Russe qu'on puisse voir dans 1'étranger et bien connoitre dans son pays, a efléctivement une grande aptitude a s'identifier avec les opinions, les moeurs, les manières et les langues des autres nations. 11 sera frivole comme un ci-devant petit-maitre frangais , fou de la musique comme un Italien, raisonnable comme un Allemand , singulier comme un Anglais, bas comme un esclave, et fier comme un re'publicain. II cliangera de goüt et de caractère aussi facilement que de modes , et cette souplesse d'organes et d'esprit est sürement un trait qui le distingue. L'on ne s'étonnera point de cette grande mobilité, si l'on se souvient que le Russe est un peuple nouveau sur lequel toutes les nations ont plus ou moins influé. II a regu de 1'étranger des arts, des sciences, des vices et peu de vertus. Le génie du gouvernement et le caractère particulier de 1'autocrate s'impriment sur toute la nation, comme sur un seul homme, et la religion  D U N O U L E. 47 grecque, la plus absurde de toutes les sectes chrétiennes, acheve de la dénaturer. On peut dire du Russe que son gouvernement 1'avilit, que sa religion le déprave ,* et que sa préten due civilisation Fa corrompu. Ce n'est donc qu'a travers toutes ces institutions vicieuses , que l'on peut remonter au caractère primitif de cette grande nation : mille ans d'esclavage sous les Varègues, sous les Tartars et sous ses propres 'tzars , n'ont pu Feffacer ; et que ne doit pas avoir été ce peuple, qui, dans sa misère et ses chaines, nous montre encore tant de belles qualités! Le paysan russe, sans propriété, sans religion, sans morale, sans honneur, est hospitalier, humain , serviable, gai, fidéle et courageux: plus on s'enfonce loin des villes, plus on le trouve bon; le plus sauvage est toujours le meilleur, le plus éloigné de son tyran est le plus prés de la vertu; il a, en un mot, toutes ces vertus innées qui nous rappellent les moeurs patriarchales, et ses vices ne sont que ceux de la servitude. Les restes de barbarie  48 Caractère national. que montre encore la portion la plus éclairée offrent un contraste dégoutant. Cette barbarie se déccle par la grossièreté des moeurs, le mépris outrageant pour les hommes en général, le dédain pour les inférieurs et la crainte servile pour les supérieurs ; par 1'indifierence pour tout ce qui tend a perfectionner , 1'ignorance des convenances sociales, 1'orgueil insolent, la bassesse, 1'impudeur, le manque d'esprit public et de patriotisme , mais surtout par le défaut de eet bonneur qui quelquefois tient lieu de la probité et même de la vertu. Le Russe a demi éclairé est le plus vil des hommes; il rampe comme le ver; il invite a 1'écraser; il est plus servile que son gouvernement n'est despotique: il est impossible a son maitre de n'être pas son tyran. Ce seini-barbare est surtout propre au métier de courtisan; car il est également cruel, avide , lache et rusé: mais on auroit tort d'attacher au mot courtisan, lorsqu'il est question d'un Russe, ces idéés d'urbanité, delégance de moeurs, et de délicatesse d'esprit  du Courtisan. 49 d'esprit, dont ils se vernissent ailleurs r. En Russie, celui qui réussit a la cour, surtout auprès des grands, n'est souvent que le plus effronté et le plus infame personnage, qui est prêt a offrir son dos au roi des grenouilles, non pas gisant dans le marais, mais manié par un bras aussi vigoureux que celui de Pierre I. Tout homme bien pensant, tout jeune homme d'une ame noble ou d'un esprit cultivé, ne plaira point a la cour; et si sa naissance ou les circünstances 1'y attachent, il sera craint et disgracié a 1'instant oü il sera reconnu. Le Russe en général aime a s'instruire et honore les étrangers i il n'y a que ceux qui manquent absolument d'éducation , qui les haïssent, ou qui en soient jaloux lorsqu'ils se trouvent en rivalité avec eux. Une chose qui leur fait moins honneur distmgue encore les Russes; c'est une espèce de politesse basse et servile , qui s'exbale en complimens sottement flatteurs: des gestes rampans, une corïtenance humble et soumise devant leurs supérieurs, rappellent 2. 4  5o Caractère national leur servitude oriëntale. Ils ne savenl pas être polis sans bassesse , ni flatteurs sans flagornerie : c'est que pour être vraiment poli, il faut être vraiment honnête, et ne pas faire par contrainte, par intérêt et par devoir, ce qu'on ne doit faire que par sentiment ou par bienséance. On trouve en Russie dans la caste opprimante deux sortes de gens qui différent absolument de moeurs et d'opinions. Des siècles les séparent: apeine s'imagine-t-on qu'ils sont du même peuple, quo&ju'ils soient souvent de la même familie. B Les uns sont les frondeurs de toute réforme, de toute instruction, de toute amélioration: ils voudroient faire reculer la nation vers la barbarie et la séquestrer du reste de 1'Europe ; ils regardent toute, civilisation comme perversive, et Pierrel est pour eux non le législat eur, mais le corrupteur.de son empire; ils sont pétris de superstitions, d'ignorance et de préjugés barbares. Les Raskolnikis politiques détestent les étrangers, plus que ne le font les Turcs et les Chinois 21,  bü Courtisan; 5i mais ils ont souvent des moeurs et des vertus domestiques, et les excès de la révolution frangaise firent triompher'leur système. Lés autres sont ceux qui, adoptant les moeurs et les usages de 1'Europe, s'efforcent de marcher de niveau avec leurs contemporains , et les dévancent trop souvent pour la corruption et les ridicules. Ils sé font gloire de mépriser ou d'ignorer les anciens usages de leur pays : ils önt de 1'esprit, ils sont sociables $ et acquièrent des connoissances et des talens. C'est parmi eux que l'on trouve des hommes d'un grand mérite et aimables plus que partout ailleurs : mais , pour la plupart, ils sont plus polis qu'honnêtes, plus dépravés qu'instruits, et plus vains qu'orgueilleux* Ils sont persécutés sous le règne ténébreux de Paul, qui s'efforce de tout ramenèr au siècle des Ivan-Basüides; et les lueurs de la révolution frangaise en ont effrayé plusieurs qui se remettent docilement a la lisière des la barbarie.  52 Caractère national Au milieu de cette barbarie, la nation russe est demeurée exempte de trois erreurs funestes, qui ont souillé le reste de lEurope de crimes et d'abus. Jamais les Russes ne se lirent un faux point d'honneur de se venger d'un démenti par un meurtre 3: leur histoire ne fait mention d'aucune guerre, d'aucun massacre, occasionnés par un fanatisme religieux 4; et ils n'ont jamais regardé la naissance comme supérieure au mérite 5. La Russie n'estima point jusqu'ici la noblesse en raison inverse de sa valeur supposée, je veuxdire de son ancienneté; ce qu'on y appelle noblesse a vraiment une origine noble et précieuse , la liberté : noble ne signifioit qu'homme libre et propriétaire, ainsi qu'on 1'a vu plus haut. Après 1'ivrognerie, le vice le plus prononcé et le plus commun parmi les Russes, c'est le vol. Je doute qu'aucun peuple de la terre soit plus naturellement enclin a s'approprier le bien d'autrui: du premier ministre au général d'armée , du laquais au soldat, toutvole, toutpille et tout friponne.  du Courtisan. 53 On n'a point en Russie pour le voleur ce mépris avilissant qui le couvre d'infamie, même parmi la dernière populace: ce qu'il a de plus a craindre en volant, c'est d'être obligé de rendre ce qu'il a pris, car il compte pour rien quelques coups de béton; et, lorsque vous 1'attrapez sur le fait, il s'écrie en ricanant: Winawat, Gospodin! Winawatl (je suis fautif, monsieur), et il vous rend son butin, comme une rancon suffisante. Ce vice honteux répandu dans toutes les classes est a peine blamé. II arrivé quelquefois que, dans les appartemens de Ia cour oü les personnes qualifiées et les officiers supérieurs ont seuls entrée , l'on vous enlève votre portefeuille, comme dans une foire 6. Un étranger qui loge avec un Russe, füt-ce unKniaiss, apprendra a ses dépens qu'il ne faut rien laisser sur sa toilette ou son bureau, et c'est même un dicton russe que ce qui n'est pas enfcrmé appartient a qui le veut prendre. On attribue faussement aux Spartiates la même qualité: mais un Anglais, qui a publié un livre sur  54 GARACTÈRE S ATIÓJiAi la ressemblance des Russes avec les Grecs, après avoir prouvé qu'ils mangeoient, chantoient et dormoient comme eux, a oublié d'ajouter qu'ils voloient mieux encore. D'oü vient donc que les Russes sont plus voleurs que les autres peuples a demi policés? seroit-ce paree que le larcin est moins puni en Russie qu'ailleurs ? Non, cela vient de 1'immoralité de la religion grecque 7, du manque de lois et de police , mais surtout de la mauvaise éducation des nobles, entourés dès le berceau par des esclaves qui leur communiquent la bassesse de leurs sentimens. Si vous êtes en Russie plus qu'ailleurs exposé a être volé en détail, vous y risquez moins qu'en Angleterre d'être assassiné. Je parcourois avec plus de sécurité les places yides de Pétersbourg et les déserts de Russie , que les rues populeuses de Londres et les routes fréquentées de France. Partout oü je rencontrois une cabane , j'étois sur de trcuver sur son seuil 1'hospitalité, et, $i jc portois une cocarde a mon cbapeau,  du Noble. 55 je me faisois respecter et craindre des malintentionnés. Si le vol et 1'ivrognerie sont les vices les plus saillans des Russes , 1'hospitalité et la valeur sont leurs qualités les plus marquantes. Onvoit, de 1'excès de 1'esclavage et du malheur, naitre quelques biens, comme on voit, du sein de la corruption, sortir quelques germes. Les pays oü les hommes sont esclaves ou sauvages sont pauvres en population, lors même qu'ils sont fertiles : par conséquent les hommes doivent y être a 1'aise, et, pour peu qu'on leur laisse de force et de tems ; ils se procurent en abondance les premières nécessités de la vie. Ayant peu de besoins et une propriété mal assurée, ils vivent au jour le jour, et sont dispensateurs faciles des biens dont ils jouissent. Un serf partage volontiers son pain , son sel et sa cabane avec le passant 8; et un noble aussi volontiers sa table et ses plaisirs avec un étranger \ L'esclave russe ou livonien peut tous les  56 CarACTÈRE SATIOKAt ans mettre le feu a une forêt, et ensemencer une terre vierge encore, qui lui rend dix ou quinze pour un : eet esclave n'emploie pour lui que le plus absolu nécessaire de son terns et de ses denrées , pour ne pas mourir de faim et succomber k ses travaux: tout le reste est consacré a augmenter le snperflu de son tyran io. Or en Russie , oü il y a trente millions d'eselaves , il n'y a pas cent mille tyrans qui s'engraissent de leur sang et de leurs sueurs; et ce sont ceux-la seulement qui composent la classe consomrnatrice d'un empire immense et fertile : il n'est donc pas étonnant de voir les seigneurs russes étaler un luxe et une profusion qui en imposent, et qu'on cbercheroit en vain dans les pays oü les biens et les maux sont plus également départis. 11 faut avouer que plusieurs de ces grands seigneurs conservent des qualités louables. lis sont en général plus enclins k jouir de leurs richesses qu'k les accumuler: ces richesses sont renaissantes comme la race d'hommes qui en est la source, et ne leur  dtj PaYSAK. üj content souvent rien a acquérir. La munificence de leur tzar et les prévarications de toute espèce en sont ordinairement 1'origine impure: mais ils savent qu'ils peuvent aussi facilement les perdre que les obtenir, et ils en jouissent; quelques-uns même le font avec une noblesse qui leur fait supposer des vertus, ou du moins des remords. Le génie du peuple russe se tourne avidement vers le commerce, et y paroit surtout propre. Lorsqu'un paysan peut obtenir un passeport de sonmaitre ilsehate de quitter ses ingrats sillons pour embrasser quelque genre d'industrie , dans 1'espérance d'amasser de quoi acheter sa liberté; mais il est en cela souvent trompé 11. Les marcbands russes , pour la plupart esclaves et encore entravés par le gouvernement le plus absurde , peuvent rarement, malgré toute leur industrie, s'élever a de grandes spéculations: ils se bornent au tralie intérieur ; et, au lieu d'être les négocians dans leur propre pays , ils n'y sont  58 Caractère natiónal cfue les commissionnaires des Anglais , et se voient obligés de se rabattre, comme adleurs les Juifs, sur un peut. commerce de détail de merciers et de colporteurs. On est vraiment émerveillé de voir avec quel soin la pobtique russe cherche a ruiner ses sujets. Ils ne peuvent commercer avantageusement, qu'autant qu'il y a concurrence entre les nations étrangères qui ont besoin des productions naturelles de la Russie: cependant le cabinet de Pétersbourg a fermé tous ses ports aux rivaux de 1'Angleterre. Les Anglais sont les seuls pourvoyeurs de la Russie, et les arbitres du prix de ses productions et de la valeur de ses roubles, puisqu'eux seuls fixent le change : ils font en un mot ce commerce avec le même avantage qu'on le fait chez tous les peuples barbares, doirt le gouvernement plus barbare encore vend des privileges a quelque compagnie exclusive I3. Mirabeau 1'a dit, le peuple russe est Ie plus malléable des peuples. Un jeune paysan sauvage, brute, timide, arraché a son  Du Paysats. hameau , est en moins d'un mois métamorphosé en laquais élégant et adroit, ou en soldat leste et hardi. Son maitre en fait en peu de tems son tailleur, son musicien, même son chirurgien et son avocat. On m'avoit répété cent fois que le meiLleur moyen de leur apprendre quelque chose, c'étoit de les battre; je ne pouvois le croire; je 1'ai vu. Lorsqu'on délivre quelques centaines de recrues a un officier, pour en former un nouveau bataillon, on lui fournit aussi le drap etle cuir nécessaires pour les habiller. Ayant rangé ces malheureux a la file , il leur dit: « Toi, tu seras le tailleur , toi le cordonnier, et toi le musicien de la compagnie. « S'ils murmurent, on commence par distribuer quelques coups de baton a ces élus, et on leur donne quelques mauvais instrumens pour aller s'essayer dans leur art respectif. On renouvelle la bastonnade , jusqu'a ce qu'ils r.ipportent une botte ou un habit passablement faits, et qu'ils sachent jouer la marcJie du régiment. « Mais, disois-je k un  (io Caractère national- colonel qui se vantoit d'en user ainsi pour former les g renadiers de Moscou, Le baut clergé est plus respectable , et du moins plus respecté. Rien n'est plus pompeux qu'une messe solemnelle célébrée par un archevêque, qui se fait babilier au milieu du temple par son clergé, comme jadis le grand sacrificateur 6. Platon et Gabriel, archevêques de Moscou et de Pétersbourg, sont des hommes vénérables par leur caractère et par leur conduite, surtout par les soins qu'ils se sont donnés pour réformer les moeurs de leurs confrères. Mr. Samboursky, chapelain des grands-ducs, est un homme fait pour honorer son état et sa nation. II est le seul prêtre russe qui aille sans barbe: il en obtint difficilement la permission, étant a Londres, et eut le courage de continuer a se raser après son retour. Mais, s'il  Prêtres. y5 a laissé sa barbe en Angleterre, il en a rapporté des connoissances et des goüts utiles a son pays. II s'applique a faire fleurir 1'agriculture aux environs de TzarskoéCélo-, oü il a défriché des déserts et desséché des marais, pour en faire des champs fertiles ou des jardins anglais ''. C'est ainsi qu'il se venge du mépris de ses confrères les plus bigots, qui le regardent comme un hérétique. II a obtenu une autre exemption non moins extraordinaire. Sa femme étant morte, il eut la permission de continuer, comme veuf, ses fonctions de curé; ce qui est contre la hiërarchie grecque. II faut être marié, pour être curé: mais comme un prêtre ne peut se marier qu'une fois, s'il perd sa femme, il doit s'enfermer dans un couvent. Les femmes de popes sont par cette raison les plus choyées et les plus heureuses des femmes. L'ignorance et 1'ivrognerie, qui caractérisent le clergé russe, sont peut-être, comme je 1'ai noté, les eauses principale!»  Religion. Je 1'heureuse exception qu'offre leur église dans les annales du christianisme. Leurs disputes et leur faux zèle n'ont pas, comme ailleurs, occasionné des guerres, des massacres et des persécutions. Si l'on excepte les violences de Pierre I pour réformer les barbes et les babits longs, et celles de Nicon pour établir sa nouvelle liturgie, 1'histoire russe ne présente aucune de ces saintes fureurs qui ont ensanglanté la terre. Cet arcbevêque Nicon avoit raison de vouloir simplifier et purifier le culte; mais il eut tort d'engager le tzar Alexis a employer la violence. On coupoit la main a ceux qui ne vouloient pas faire le signe de la croix avec trois doigts: il en résulta un schisme. Ces scbisrnatiques ne veulent reconnoitre ni les livres saints traduits par Nicon ni ses nouvelles litanies: encore aujourd'bui, ils aimeroient mieux se laisser couper la main que de ne pas faire le signe de la croix avec deux doigts, pour attester que le Saint-Esprit ne procédé que du père. On les nomme Basholnikiss'• eux-  J E U JU £ S, 97 eux-mêmes se nomment Staroï-vertst (vieux croyans). Le culte public leur étoit défendu; mais ils tenoient des assemblees, et, sous le prince Potemkin, ils obtinrent la permission de se batir plusieurs églises. Son plan étoit de s'étayer un jout de cette secte puissante et fanatique. De riches marchands et de grands seigneurs y sont attachés, et elle est très-répandue parmi les paysans. Du reste, on ne persécute plus Jes Raskolnikis, et les Russes cn général montrent la plus grande insouciance concez'nant la foi des autres. Le peuple obsei've avec la plus scrupuleuse exactitude les quatre grands carêmes qui lui sont prescrits; il pousse alors la superstition jusqu'a sabstenir de sa femme et de sa tabatière. Le Russe bigot ne se reprochera pas autant un vol ou un meurtre, dont le prêtre 1'absoudra facilement, que d'avoir niangé un oeuf, de la viande ou du laitage, pendant le carême. De L'huile de chanvre, du poisson,. des herbes, des raciues et des 7  Religiotc champignons, sont alors sa seule nourriture, et, après six semaines d'une pareille abstinence, il est exténué. Les riches ont des tables somptueuses, des poissons, des fruits exquis: quelques-uns même servent gras en faveur des étrangers ou des malndes; mais j'ai vu un dévot ne pas vouloir manger sa soupe au poisson , paree qu'elle lui étoit servie avec une cuillère qui avoit touché au bouillon gras. Ces jeünes rigoureus ont fait dire a quelqu'un que les Russes ne savoient prendre le ciel que par famine. Chaque Russe, outre une amulette bénite qu'il porte au cou, qu'il a recue a son baplême, et qu'il ne quitte plus , garde ordinairement dans sa poche une empreinte de cuivre qui représente Saint - Nicolas, ou tout autre saint son patron. 11 la porte partout avec lui, aussi dévotement que le pieux Enée ses dieux pénaffes: c'est souvent 1'uniqué meuble qu'un paysan, ou un soldat en voyage, ait sur lui. Rien n'est plus singulier que de \oir quelquefois ce soldat, i  I It A C E S< 4 Note s. gcptembre ; 4°. son inoculation de la petite vérole, le 21 novembre; et 5°. son jour de nom, le 24. Chacun de ses généraux s'efforcoit de lui envoyer, pour ces jours solemnels , un bouquet de sang, je veux dire, la nouvelle d'un massacre: c'étoit 1'hommage qu'elle préféroit. Les ennemis des Russes avoient surtout a se tenir sur leurs gardes, les jours qui précédoient peg fêtes; car ils étoient attaqués, 3. A certains jours de Tannée , les popes font une tournée dans leurs paroisses, pour demander, de cabane en cabane, des oeufs, du beurre, du lin, des poules, etc. On les voit revenir, couchés ivres morts dans une charrette parmi ces provisions, ou chantant du haut de cette chaire ambulante. 4. TJn général russe faisant baptiser, dans son antichambre, lcnfant de 1'un de ses domestiques, y conduisit la compagnie qu'il avoit a diner, pour jouir du spectacle. Le prêtre ayant officié avec une aisance et une dignité qu'on n'attendoit pas , le général 1'applaudit en battant des mains et en criant i 3ravo! bravo! Au reste, ces baptémes russes par immersion  NoTÊS. sont toujours de la plus grande indécence, ïorsque l'on baptise un Turc ou un Kalmouk de vingt-cinq ans, qui se dépouille tout nu, et que le prêtre plohge flans la cuve en présence de ses marraines, comme lTngénu en présence de Mlle. de St. Yves. Les mariages ont aussi plusieurs cérémonies ridicules. J'ai Vu une dame, mariant sa femme de chambre dans sa chapelle, y gronder vertement le chapelain de ne savoir pas ces cérémonies, les diriger et les prescrire elle-même. Cette femme de chambre étoit Anglaise,, et un ministre de sa nation lui servoit de père. Soa air grave contrastoit singulièrement avec les singeries du pope officiant, et il prouvoit bien qne ce n'est pas toujours la barbe qui donne un air respectable. e. Pendant la guerre avec la Suède, comme on avoït besoin urgent d'hommes , on enleva pourtant plusieurs milliers de fils de prêtres, dont on forma quelques bataillons d'artillerie: plusieurs avoient déja commencé leurs fonctions saccrdotales. Ils furent arrachés, comme des esclaves, a leurs autels et a leurs femmes , pour venir apprendre a manoeuvrer le canon dans le eamp du général Mélissino,  io6 NOTEJ. D'Artois, pendant son séjoür k Pétersbourg, étoit justement a une pareille cérémonie , Ïorsque Catherine lui envoya un officier avec la nouvelle que Dumouriez avoit été défait a Nerwinde. Les Russes s'imaginèrent que c'étoit sa dévotion a leur saint Alexandre qui lui procuroit un si heureux message, et le prince voulut faire un compliment a 1'archevêque, qui lui répondit assez impoliment: Je n'ai prié que pour les vrais croyans. On sera peut-ötre étonné d'apprendre que Catherine, qui se moquoit tant avec Frédéric et Voltaire de 1'épée bénite qu'avoit envoyée le pape au général autrichien Daun, en ait fait elle-même bénir une par le métropolitain de St. Alexandre Newsky, pour en faire présent k Mr. d'Artois. Cette épée étoit d'or, garnie de brillans, avec ces mots sur la garde : Dieu et le Roi; elle n'a pas été plus miraculeuse que celle de Daun. 7- Ceux du grand-duc Alexandre, dont il fut 1'ordonnateur et souvent 1'exécuteur, furent construits d'après une idéé très-ingénieuse. Catherine avoit fait pour ses peüts-fils un conté, intitulé : le Tzaréwitsch Chlore. Ce petit Chlore entreprend un voyage, pour arriver sur une montagne oü fleurit la rosé sans épines, et  N O T E S. 107 la cueille après mille dangers et mille fatigues. Mr. Samboursly a représenté dans la nature même les scènes et les aventures de ce conté. Le centre du jardin est une montagne sur laquelle s'élève le temple de la rose sans épines , et le chemin qui y conduifc offre toutes les allégories instructives que Catherine avoit inventées pour les jennes princes. Un fils adoptif du digne Samboursky a fait un poëme descriptif de ces jardins, que j'ai traduit en francoit ailleurs. A une surprise, que tentèrent les Suédois , on la vit sortir de sa  n8 Caractère lente en uniforme, se mettre a la tête d'un bataillon, et marcher a 1'ennemi. Plusieurs autres femmes suivoient 1'armée contre les Turcs. Le sérail de Potemkin étoit toujours composé de belles amazones, qui se plaisoient a visiter les cbamps de bataille et a examiner les vigoureuses nudités des Turcs étendus sur le dos, le cimeterre a la main, et 1'air encore menacant, comme 1'Argant du Tasse le parut a la douce Herminie 6. Dans les campagnes, on remarquoit encore davantage la masculinité des femmes. On leur remarquera sans doute un peu de ce caractère dans tous les pays, oü les hommes sont esclaves: elles s'y trouvent souvent dans le cas, étant veuves ou filles majeur es , de prendre le gouvernement de leurs terres, dont les habitans sont leur bien, leur propriété, comme un vil troupeau. Elles entrent alors dans les détails les moins convenables a leur sexe. Acheter, vendre, échanger des esclaves, leur dislribuer leur téche, les faire déshabiller  DES FEMMES. U9 devant elles pour leur inniger les verges, sont des choses qui répugneroient autant a la sensibilité qua la pudeur d'une femme, dans un pays oü les hommes ne seroient point ravalés au niveau des animaux domestiques, et traités avec la même indifférence7: mais ce sont des fonctions, dont plusieurs femmes russes sont souvent obligées et même charmées de s'acquitter. Cette habitude d'en agir ainsi avec les hommes, et celle qüont encore les deux sexes de se montrer nus et pêle-mêle dans les bains, émoussent de bonne heure dans les femmes cette pudeur qui leur est naturelle , et j'en ai vu d'aussi aguerries a eet égard que les hommes les moins modestes 8. 11 ne faut point attribuer au libertinage, ui a une grossière volupté, cette espèce d'effronterie de quelques femmes russes. Elles vivent, dès leur enfance, dans la plus grande privauté avec la foule de leurs esclaves: elles se lont rendre mille services particuliers , et même secrets , par des esclaves males, qu'elles regardent a peme  120 Caractère comme des hommes. Les moeurs domestlques leur fournissent, tous les jours, les occasions de satisfaire et même de prévenir leur curiosité sur tous les mystères de 1'amour, et d'émousser, a sa naissance, 1'irritabüité nerveuse. II faut être leur e'gal pour les faire rpugir: un esclave n'est. pas pour elles un être de la même espèce 9. J'ai déja remarqué combien la manière dont on traite les hommes en Russie est révolfante. II faut que la sensibilité se soit déja émoussée, et que le coeur se soit déja ossifié par des spectacles cruels, pour pouvoir soutenir un instant, sans horreur et sans indignation, celui des punitions que l'on innige quelquefois aux esclaves. Mais il faut convenir que l'on est plus révolté encore de voir les femmes y assister et même y présider, et quelquefois infliger ellesmêmes ces punitions. Je me suis trouvé a des tables, oü, pour quelques légères fautes d'un laquais, le maitre ordonnoit froidement, et comme une chose toute simple, de lui délivrer cent coups de bagottes. On  DES FEMMES. 121 le mène sur-le-champ dans Ia cour, ou seulement dans une antichambre, et tout cela se fait en présence des femmes et des jeunes filles, qui, en mangeant et riant, entendent les cris du malheureux fustigé io. Je ne suis pas le premier qui ait remarqué qu'en Russie les femmes sont en général plus méchantes, plus cruelles, plus barbares que les hommes; c'est qu'elles sont encore beaucoup plus ignorantes, plus superstitieuses. Elles ne voyagent guères, s'instruisent peu, ne travaillent point. Toujours entourées d'esclaves pour satisfaire ou prévenir leurs désirs, les dames russes passent leur tems f couchées sur un canapé, ou a une table de jeu. On les voit rarement lire, plus rarement encore s'occuper de petits ouvrages de main ou des soins de leur ménage; et celles, qu'une éducation étrangère et soignée n'a point humanisées , sont réellement encore barbares. C'est parmi elles que vous retrouverez cette Romaine, dont parle Juvénal, lanuelle, envoyant un esclave au supplice, répondit &  122 Caractère celui qui la conjuroit d'épargner un homme : O (lemens , ita servus homo est 1 et cette autre qui montre ses bijoux et ses colifichets a ses amies, tandis qu'on entend les cris dün esclave : Ce n'est rien, dit-elle è, ses compagnes effrayées, c'est un homme que je Jais Justiger. S'il y avoit de telles femmes a Rome, que doit-on attendre de Pétersbourg ou de Moscou? Aussi vais-je citer des traits horribles. Je préviens pourtant que ce sont des excès, des monstres, que je cite: mais il est bon d'apprendre jusqu'oü peut aller quelquefois la férocité d'une femme, Ïorsque le gouvernement, la religion, les lois et les usages du pays, semblent 1'autoriser. Faut-il s'étonner si 1'esclavage et la tyrannie pervertissent les hommes, lorsqu'ils transforment en bêtes furieuses le sexe le plus sensible et le plus doux! Une princesse K ky retrace 1'idée de tous les crimes , de tous les emportemens et de toutes les turpitudes. On 1'a vue faire dépouiller des hommes, les faire  DES FEMMES. 12.3 battre de verges en sa présence, compter iroidement les coups, et exciter 1'exécuteur a les appesantir. On Fa vue, dans les accès de son ivresse ou de sa brutalité, faire attacher par ses femmes esclaves un homme esclave nu a un poteau, le faire, en eet état, mordre par ses chiens, ou rustiger par ces mêmes femmes. On Fa vue leur arracher les verges, et le frapper ellemême sur les pariies .... les plus sensibles, ou enfin prendre une bougie allumée, et lui bruler le poil ... mêlant ainsi les jouissances monstrueuses düne cruauté atroce a celles düne horrible lubricité .. . La plume tombe ... la bonte et Findignation font monter le sang ... Je ne puis pousser plus loin ces détails. Les supplices, qu'elle faisoit subir a ses femmes, portoient Ie même caractère , et c'étoit alors des hommes qu'elle choisissoit pour bourreaux. Après les avoir fait fouetter a nu, souvent pour assouvir sa fureur et sa vengeance, elle leur faiso't poser leurs mamelles pantelajites sur le marbre froid  .124 Cara ctère. d'une table, et fustigeoit elle-même les parties délicates. J'ai vu une de ces malheureuses, a qui elle avoit souvent infligé ce chatiinent, et qu'elle avoit de plus estropiée. Lui mettant ses doigts dans la boucbe , elle lui avoit déchiré les lèvres jusqu'aux oreilles. J'ai vu., dis-je, cette pauvre fille , ainsi décbirée , trainer ses jours déplorables dans une écurie, oü elle étoit nourrie et cachée par-la charité des autres domestiques. Son crime étoit d'être soup£onnée par sa Messaline de lui avoir enlevé les faveurs de lün de ses méprisables favoris. De pareilles indignités, qu'elle avoit déja commises a Moscou, forcèrent le frère de cette Tisipbone de 1'envoyer a Pétersbourg, pour la soustraire a la vengeance du peuple. Elle continua a mener une vie infernale , a 1'ombre d'un parent puissant qu'elle avoit a la cour: mais ce parent fut enfin obligé de lui défendre de prendre ses propres esclaves pour domestiques ; ■ elle dut louer des gens lib'res, qui ne restoient qu'un jour auprès d'elle. A la fin, elle  DES FEMME S. 125 n'avoit plus que des soldats, qu'on lui envoyoit par corvee, pour la servir et assouvir sa fureur dans tous les genres. J'ai donné a ce inonstre son titre de princesse, n'osant lui donner celui de femme. II est agé de quarante ans : il est düne taille et d'une épaisseur immenses. II ressemble a 1'un de ces Spliinx, que l'on voit parmi les monumens gigantesques des Égyptiens. II vit encore, et j'en donnerai 1'adresse a ceux qui voudront le voir. J'ai connu une autre dame de la cour, qui avoit dans sa chambre a coucher une espèce de cage obscure, oü elle tenoit enfermé un esclave, son perruquier. Elle le tiroit de la elle-même, tous les jours, comme l'on tire son peigne de son étui, pour se faire accommoder, et le» renfermoit aussitót, le plus souvent après 1'avoir souffleté pendant sa toilette. Le malheureux avoit un morceau de pain , une cruche d'eau, un petit banc et un pot de chambre, dans sa boite. II ne voyoit le jour, que pendant le tems qu'il arrangeoit une perruque  Ji6 Caractère sur la tête chauve de sa vieille géolière. C'étoit au chevet de son lit qu'elle avoit cette prison portative, dont elle se faisoit suivre a la campagne. Et son mari souffroit cette horreur! Comment n'étoit-il pas troublé dans son sommeil par les soupirs que poussoit le misérahle assis a ses cótés entre quatre planches. II passa trois ans consécutifs dans la même gchenne; et, lorsqu'il reparut, il étoit horrible et pale , courbé et rabougri comme un vieillard. Le principal motif d'une aussi étrange barbarie étoit que cette sempiternelle prétendoit cacher a tout le monde qu'elle portoit perruque, et, pour cela, elle séquestroit un homme de dix-huit ans de la société humaine pour rapetasser en secret ses charmes délabrés. Les mauvais traitemens et les jeünes, qu'elle lui faisoit outre cela endurer, étoient pour le punir d'avoir voulu s'échapper, et de ce que, malgré tout 1'art et les soins du matheureux, elle devenoit tous les jours plus vieille et plus détestable. Au reste, je le répéte, je ne cite point  DES FEMMES. \%~f ces infamies, aussi incroyables qu'elles sont vraies, comme des traits caractéristiques et généraux, que l'on doive reprocher aux dames russes: ce sont les crimes de deux femmes ; mais ces crimes n'auroient pu se commettre ailleurs qu'en Russie. Les parens, les familiers, les connoissances des furies qui les commettoient, ne les eussent point ailleurs envisagés comme des singularités de rhumêur de ces dames. Les parens du jeune homme eussent eu le droit de se plaindre, et de réclainer non-seulement la justice, mais 1'indignation et la vengeance Ir. Ce n'est pas seulement a la cour, et dans leurs ménages, que les dames avoient pris de l'ascendant sur les hommes. On ne voit nulle part tant de femmes s'arroger la primauté, et jouer le röle actif en amour. Catherine étoit bien propre, par son exemple, a leur donner ces moeurs et ce goüt masculins et dévergondés. Sans être aussi impudente qu'une Messaline, elle réalisoit de nos jours, et a la face de sa cour et de son empire, ce que des relations fabuleuses  128 Caractère rapporlent de la reine dAchem. Changeant souvent de favoris, et son ardeur, aussi bien que son rang, la mettant toujours dans le cas de faire les avances, les femmes de sa cour se formèrent sur son exemple , et plusieurs surpassèrent le modèle. Qui n'a pas connu les fureurs amoureuses düne Maria Pawlowna? Quel jeune officier, un peu appétissant, n'a pas été violé par madame S w? Toute la Russie même n'a-t- elle pas été scandalisée des amours de madame P.... n ? On avoit vu auparavant mesdames B n, K... n, G... n IZ, et tant dautres, faire, a 1'envi de leur souveraine, un vrai b .. du palais des tzars. A la fin de sa vie , Catherine s'étoit si bien masculinisée, qu'il lui falloit des femmes: ses ébats avec les tribades Daschkow, Protasow et Branitska , n'étoient ignorés de personne, et le dernier favori ne servoit plus guères qüa tenir les flambeaux. Presque toutes les fernmes de la cour, a 1'instar de leur auguste souveraine , tenoient des hommes en titre et en fonction de  ti E S 3? S M M ES. I29 de favoris; je nc dis pas d'amans, car cela méleroit du sentiment a la chose. II n'y avoit qu'un besom physique grossier, et souvent rien autre chose que i'envie de suivre la mode. Ge goüt étoit devenu comme celui du boire et du manger, ou du bal et de la musique. Point de tendres intrigues , moins encore de fortes passions 13. L'ambition et la débauche avoient banni 1'amour. Le mariage n'é'oii; qu'une association, qui ne supposoit que Ia convenance: heureux si 1'amitié venoit quelquefois , sans y être priée , adoucir des chaines , que 1'intérêt des pareus , ou la vanitó seule, avoit formées. Ce qui achève de prcuvsr la dépravation , rabrutbseraent , la confusion des moeurs et des goftts sous le règne de Catherine, c'est la décGir/ertc que l'on fit, il y a quelques années h Moscou, d'une association , connue sous le nom de Club physique. C étoit ur.e espèce d'ordre, surpassant en turpitude tout ce que l'on a raconté des institutions et des mystères les plus 2. O.  i3o Caractère impudiques. Les hommes et les femmes initiés se rassembloient, a certains jours, pour se livrer pêle-mêle aux débauches les plus infames. Des maris y faisoient admettre leurs femmes; des frères, leurs soeurs. Ce qu'on exigeoit dans les hommes , étoit de la vigueur et de la santé; dans les femmes, de la beauté ou de la jeunesse. Les récipiendaires n'étoient initiés, qu'après avoir donné leurs preuves et sübi des visites. Les hommes recevoient les femmes, et les femmes les hommes. Après un repas splendide, le sort décidoit des accouplemens. A la révolulion francaise, la police eut ordre de fureter et de.dissoudre chaque espèce d'ordres ou de rassemblemens ; et ce fut alors que l'on examina le club physique , dont les membres furent obligés d'en révéler les mystères. Comme ces membres de 1'un et 1'autre sexe appartenoient aux plus riches et aux plus puissantes families, et qu'il n'étoit pas question de politique dans leurs assemblées , on se contenta de fermer et d'interdire cette loge gcandaleuse.  BES FEMMES. l3l On a beaucoup de relations sur les bains russes: mais comme ils ont une grande influence sur le caractère et sur les moeurs des femmes du peuple particulièrement, il ne sera pas hors de propos d'en parler ici sous ce rapport. A mon arrivée en Russie, lüne de mes premières recherches fut de réaliser 1'idée que m'en avoient donnés les voyageurs, et que je croyois iausse. Jeune, et venant dün pays oü les moeurs sont de la plus sévère décencc, je me promettois de contempler a mon aise des trésors, que jamais mon oeil n'avoit entrevus que furtivement. Je me retragois les bains voluptueux de Diane, et, nouvel Actéon, je ne méditois rien moins que d'aller surprendre des nymphes. Un jour donc, je descendis avec un ami les bords de la Néwka, pour m'approcher dün bain public ; mais je ne fus pas obligé d'aller bien loin pour me convaincre que les belles Russes étoient accoutumées a exposer leurs charmes aux yeux des passans. Une troupe de femmes de tout age, invifée par la chaleur  ï3a GiiiCtii^ de juin , n'avoit pas jugé a propos d'aller jusques dans 1'enceinte des bains. Elles s'étoient mises nues, i^ageoieni eL folatroient vers les bords de la rivière. Ce spectacle, auquel je n'ctois pas habitué, fit sur moi la plus vive impressip;i: je ra'arrêtai et m'appuyai sur le quai, sans que ma présence ni ma proximité troubiassent en rien les jeux des baignev^ses **. J'ai été depuis, plusieurs fois, dans les bains, et j'ai revu les mêmes choses sur la rive des is]es de la Névai Mais après le 'tableau que je viens (Je tracer, de plus amples détaiïs seroient trop licentieux. II existe, k la vérité, un ou/tas de Catherine la chaste , qui enjoint dans les villes aux entrepreneurs de bains publics de construire des bains séparés pour les deux sexes , et de ne laisser entrer dans ceux des femmes que les hommes nécessaires pour le service, et les peintres et les médécins qui vicndroient y étudier leur art. Ainsi un amateur prend 1'un de ces titres pour être introduit. Les deux sexes ont doncmaintenant  BES FEMMES. lod a Pétersbourg leurs étuves et leurs enceintrs séparées par une cloison: mais plusieurs vieiiles femmes aiment toujours mieux se mêler aux hommes; et (Tailleurs, après avoir pris le bain cliaud, hommes et femmes sortent tout nuds, pour courir ensemble se plonger dans la rivière qui passé derrière les bains. Les femmes les plus pudiques tiennent alors devant-elles la branche de bouleau, dont elles se sont servies pour se flageller dans 1'étuve. Lorsqu'un homme veut prendre un bain séparément, c'est souvent une femme qui le lave, le savonne et le flagelle: elle s'acquitte de ces soins avec tout le détail et 1'indifférence possibles. Dans les campagnes, les bains sont encore sur Tanden pied, c'est-a-dire que tous les sexes et les ages les prennent ensemble, et qu'une familie coinposée d'un père de quarante ans, düne mère de trente-cinq, dün fds de vingt, et düne fille de quinze, s'y montrent les uns aux autres dans 1'état d'innocence et se flagellent mutuellement. Ces usages qui nous paroissent si  a.34 Caracïïrï choquans, et qui le sont toujours chez un peuple qui s'habille et qui n'est plus sauvage, ne sont pas un effet de la corruption et ne supposent pas le libertinage. Ce ne sont même pas ces bains, d'ailleurs si salutaires au peuple russe , qui le portent aux débaucbes. Au contraire, 1'habitude de voir sans cesse et de bonne heure des nudités sans voiles , émousseroit les sens et réfroidiroit l'imaginaüon, si on lui laissoit le tems de s'enflammer par la curiosité contrainte. Jamais un jeune Russe ne sentira palpiter son coeur et bouillonner son sang, a 1'idée d'un sein naissant, 11 n a point a soupirer après 1'aspect de quelques charmes secrets, qu'il ose a pcine deviner; car il a, dès 1'enfance , tout vu, tout examiné. La jeune fdle russe ne rougira jamais involontairement d'une curiosité ou d'une pensée indiscrète, et son époux n'aura rien de nouveau ni a lui montrer ni a lui apprendre. L'amour n'a donc plus ces alentours piquans et délicats, qui font ses vrais charmes, ni ces préludes du plaisir plus  DES FEMMES. l35 doux que le plaisir même. Si les sentirnens exquis ne viennent plus ennoblir la plus heureuse des passions de 1'homme, elle ne sera plus qu'un besoin momentané, trop facile a contenter pour y mettre du prix. Ce n'est donc point en Russie qu'il faut chercher des Julies, amantes de St. Preux, et moins encore des Julies, épouses de Wolmar. Pour ce dernier, je ne sais quelle idéé avoit Rousseau de lui donner une telle patrie. Le pays de 1'esclavage n'est pas celui des belles passions: on auroit peine a y trouver 1'étoffe d'un roman. Cependant le Russe est sensible, gai, chante et danse volontiers ; et le recueil des chansons populaires atteste qüautrefois il fut inspiré par 1'amour. On y trouve souvent une sensibilité exquise, et une mélancolie touchante qui vous charme et vous attendrit H. Après ce que j'ai dit des dames russes, je crains que l'on ne prenne une trop mauvaise idéé des femmes de Russie, oü il y en a tant d'aimables et de charmantes 16. Pr esque toutes ont de 1'esprit naturel et des  n36 Caractère graces ; les yeux, les pieds et les mains, comme on les désire; une aisance dans les mahières, un goüt dans les ajustemens, et des agrémens dans la eonversation , qu'on ne retrouve que chez les Frangaises. Ces dames russes, si spirituelles, si aimables , ont du goüt pour les arts. Elles rient, k la représentation düne bonne comédie , sentent fort bien un trait malin, comprennent parfaitement une équivoque, et applaudissent a un vers brillant: mais les traits de sentiment semblent perdus pour elles; je ne les ai jamais vu pl'eurer a une tragédie. Lesméres, lesfilles, les amantes, voyoient dün oeil sec Mérope, Antioone et 'Zaïre, au théatre francais cle Pétersbourg , que Floridor, Auj 'rëne et la flus, illustroient encore. On trouve rarernent cbez les femmes russes les vertus domestiques, et eet esprit d'ordre et d'économie si nécessaire a la médiocrité. Elles feront plutot les charmes de la société que les affaires de(leurs ménages, et sont plus propres a faire les plaisirg  BES" FEMMES. iZj u Palais Taukioue. 23ü cïe cette immense salie. II n'y a ni rneubles xii ornemens; mais aux deux extrémités, qui s'arrondissent en demi - cercles, il y a -des vases de marbre de Carrare, surprenans par leur prodigieuse grandeur et par la beauté de leur travail. Prés de cette salie se trouve le jardin d'hiver, qui n'en est séparé que par la colonnade. La voute de ce batiment immense est soutenue par des pilastres qui ont la forme de palmiers: on a pratiqué dans 1'intérieur des murs des tuyaux de chaleur, qui circulent tout autour des batimens 5 et des canaux de métal, rernplis d'eau chaude, entretiennent une égale température sous ce parterre délicieux. L'oeil se promène avec ravissement, tantöt sur des plantes et des arbustes de tous les pays , tantot il se repose avec admiration sur une tête antique, ou bien il parcourt avec étonnement la diversité des poissons de toute couleur, contenus dans des vases de cristal. Un obélisque transparent reproduit a la vue, sous mille teintes  240 Desgription diverses, ces merveilles de 1'art et de la nature, et une grotte tapissée de glacés les réflécliit a 1'infini. La tenapérature dé-' licieuse , 1'odeur enivrante des plantes, et le silence voluptueux de ce lieu enchanteur, piongent 1'arne dans une douce rêverie , et transportent 1'imagination dans les bois de 1'Italie : 1'illusion ne se détruit que par 1'aspect de tout ce que 1'hiver a d'apre et de rude, quand vos regards encbantés se portent hors des croisées sur les frimats et les glacons qui entóurent ce magnifique jardin. Au milieu de eet élysée s'élève majestueusement la statue de Catherine II en mai^bre de Paros. C'est sur ce théatre de sa grandeur que le prince Potemkin disposa les apprêts de la fête qu'il donna a sa souveraine , avant son départ pour les provinces méridionales oü la mort 1'attendöïtï Ce favori sembloit avoir un secret pressentiment de sa fin prochaine, et il vouloit encore jouir de toute la plénitude de sa faveur. Les préparatifs de cette fête étoient immenses ,  du Palais Taurioue. 241 irnmenses, comme tout ce que son imagination enfantoit. 11 avoit occupé pendant plusieurs mois les artistes de tous les genres: plus de cent personnes se rassembloient tous les jours pour se pre'parer aux röles qu'il leur avoit confiés, et chaque répétition étoit une espèce de fête. Enfin le jour fixé arriva, au gré del'impatience de toute la capitale. Outre rimpératrice et la familie impériale , le prince Potemkin avoit invité toute la cour, les ministres étrangers , la noblesse du pays , et un grand nombre de particuliers des premières classes de la société. L'ouverture s'en ft a six heures du soir, par un bal masqué : a 1'approche de la voiture de 1'impératrice, on distribua avec profusion des mets, des habillements et des boissons de toute espèce, a la populace assemblee. L'impératrice entra dans le vestibule aux accords düne musique brillante, exécutée par plus de trois cents musiciens; dela elle se rendit dans la principale salie, oü la foule la suivit: elle monta sur une 2. 16  242 Description estrade, qui lui avoit été élevée au milieu de la salie et qui étoit entourée de décorations et d'inscriptions en transparents. La foule se distribua sous la colonnade et dans les loges; alors commenca le second acte de ce spectacle extraordinaire. Les grands-ducs Alexandre et Constantin, a la tête de la plus belle jeunesse de la cour , exécutèrent un ballet. Les danseurs et danseuses étoient au nombre de quarante-buit , tous babillés en blanc, revêtus de inagniliques écharpes, et couverts de pierreries dont on estimoit la valeur a plus de dix millions de roubles. Le ballet fut exécuté sur des airs choisis, analogues a la fête, et entremêlés de chants. Le célèbre Lepicq termina le ballet par un pas de sa composition. On passa alors dans une autre salie, ornée de plusieurs riches tapisseries des Gobelins : au milieu on voyoit un éléphant artificiel, couvert d'émeraudes et de rubis; un Persan, richement vêtu, lui servoit de cornac. Au signal qu'il donna en frappant  uu Palais Taurioue. 2^3 sur une cloclie, une toile se leva, et l'on vit dans le fond un rnagnifique théatre. On y représenta deux ballets dün genre nouveau, et le spectacle fut terminé par une comédie fort gaie, qui amusa beaucoup 1'assemblée. Au spectacle succédèrent des choeurs , des danses variées , et une pompe asiatique remarquable par la diversité des costumes , tous représentant les divers peuples soumis a la domination de rimpératrice. Bientót après tous les appartemens illummés avec le plus grand soin furent ouverts a la curiosité de la foule empressée: tout le palais sembloit en feu ; le jardin étoit couvert de pierres étincelantes; des glacés sans nombre, des pyramides, et des globes de cristal, réfléchissoient en tout sens ce spectacle magique. On servit une table de six cents couverts; lereste des convives étoit servi debout. La vaisselle étoit d'or et d'argent; les mets les plus recherchés étoient servis dans des vases de la plus grande richesse; les liqueurs les plus précieuses \  244 Description du Palais Taurique. couloient a grands flots de coupes antiques; des lustres, du plus grand prix, éclairoient la table. Les officiers et les domestiques, richement vêtus , s'empressoient, en grand nombre, a prévenir les désirs des convives. L'impératrice resta, contre sa coutume, jusqu'a minuit: elle sembloit craindre en s'éloignant de troubler la félicité de son favori. Quand elle se retira, des choeurs nombreux et une musique harmonieuse firent retentir les voütes du palais d'un hymne en son honneur. Elle en fut si émue, qu'elle se tourna vers le prince Potemkin pour lui témoigner sa satisfaction: celui-ci , entrainé par le sentiment de tout ce qu'il devoit a sa souveraine , se jeta a ses pieds , prit sa main y et 1'arrosa de larmes. Ce fut la dernière fois qu'il put, dans ce lieu, témoigner sa reconnoissance a 1'auguste auteur de sa grandeur.  NOTE AD DJ Tl ONNELLE SUR KORSAKOW. A 1'occasion de la retraite des Russes de la Suisse les papiers ont publié 1'anecdote suivante tirée de la Vie de Catherine par Mr. de Castéra. « Korzakojf (favori de rimpératrice) étoit düne jolie figure et düne taille trèsélégante; mais n'ayant ni de 1'esprit, ni des connoissances, il ne pouvoit, pas plus que Zoritz, porter atteinte au crédit de Potemkin. Un seul fait suffira pour le faire connoitre. Dés qu'il eut obtenu la place de favori, il crut qu'un homme comme lui devoit nécessairement se procurer une bibliothèque. Aussitöt il fit venir le plus fameux libraire de Pétersbourg, et lui dit qu'il vouloit avoir des livres pour les placer dans  246 Note additionnelle. la maison de Wasieltschikoff, dont rimpératrice venoit de lui faire présent. Le libraire lui demanda quels livres il lui falloit. — « Vous savez cela mieux que moi, « répondit le favori; c'est votre affaire. De « gros livres en bas, de petits en haut: voila « comme ils sont chez rimpératrice. * * Nous sommes loin de vouloir contester la vérité de cette anecdote qui nous a été confirmée par plusieurs personnes dignes de foi, auxquelles le libraire la raconta dans le moment même; mais nous devons prévenir nós lecteurs qu'en la publiant les papiers ont confondu le favori Korsahow avec ce Korsahow qui commandoit 1'armée russe en Suisse. Celui-ci est un homme d'esprit et de connoissances; il a fait la campagne de Flandre comme volontaire sous le prince de Cobourg, et il sait trés-bien ce que c'est qu'une bibliothèque.  TABLE DES MATIÈRES contenues DANS CET OUVRAGE. Lf- ch'ijfre romain indique le volume, le chiffre arabe la page. A. Ablai-Kitt. Ruines de cette ville, I, 100. Academie de Pétersbourg, traitée avec hauteur par la princesse Daschkow, II, 141. Le comte Gregoire Rozoumowsky refuse d'en êtrë, II, 141. Aepinüs , précepteur de Pau!, se trouve dans la détresse, I, 326. AUcmands, leur existence a Pétersbourg, I, 110,111. Alexandke-Newskoï, saint et tyran russe, II, 41. AlexandPvE Pawlomtitsch , grand-duc de Russie. Impression que fit sur lui la princesse Louise de Baden, I, 37. Destiné par Catherine a lui succéder immédiatement, I, 18?. Mal entouré dopuis la retraite de Laharpe, ibid. Proclami Tzaréwitsch par son père, I, 186. Son portrait, I, 269. Soupconné par son père, I, 275. Rcponse naïve qu'il fait a l'age de douze ans, II, 165. Découvre un seciet que Catherine II vouloic lui cacher, II, 166. Préparé a son mariage par Mad. de  248 Tabie T...kow, II, 167. Son mariage précoce a fait tort a sa santé, II, 163. Alexandrine, grande-duchesse , élevée pour être reine de Suède, 1,2. Sa première entrevue avec le jeune roi, 1, 14. Son portrait, ibid. Est amoureuse du roi de Suède, I, 18- En re^oit le premier baiser, ibid. Est demandée en mariage par 1'ambassadcur de Suède, I, 20. Tombe malade après la rupture de ce mariage, I, 26. En reste mélancolique, I, 29. Destinée a un archiduc dAutriche, I, 47. Seule beauté comparable a la princesse Elisabeth de Baden, I, 49. Ame, signification de ce mot en Russie, I, 254, II, 144. Amidctes, les Russes en portent toujours au cou, II, 9S. Anecdotcs. Duportrait du jeune roi de Suède, I, Du régent de Suède joué sur le théatre de 1'Hermitage, I, c. Du comte de Schwerin, renvoyé de Russie ,1,9. De la manière sentimentale avec laquelle Catherine traita le mariage de sa pecitefille, I, 12. Première entrevue de Catherine et du jeune roi de Suède , I, ij. Du premier baiser donné par le roi de Suède a la grande-duchesse Alexandrine, I, 18. De Ia rupture du mariage projeté entre le roi de Suède et la grande-duchesse Alexandrine, I, 21. Des secours offerts au jeune roi de Suède contre ses états, 1, 28. Bon mot de rimpératrice Marie au sujet du mariage de ses filles, 1, 29. De la jument blanche envoyée en guise de femme au grand-duc Iwan Wasiüéwitsch,  des Mattere s. 249 I, 54. Mot dit par Catherine au sujet de la garderobe des princesses de Baden, I, 37. Propos tenu par le grand-duc Constantin sur les princesses de Baden, ibid. Accident arrivé a la princesse Elisabeth de Baden lors de sa présentation , 1, 39. Épigramme de Thugut sur Stackelberg, 1, 44. Paul I prétend que le roi de Suède ne sait pas écrire, I, 47. De la dot que Catherine prétend avoir laissée a la Russie , 1, 49. De Pordre de St. André envoyé au prince héréditaire de Baden, I, si. D'une singulière présentation faite a Catherine II, I, $3. Propos tenu par le jeune roi de Suède a des dames curieuses , I, 117. Propos tenu par Catherine au sujet d'un colonel, I, 118. Sur les bustes de Voltaire et de Fox, I, 120. Sur 1'Avis au peuple par Tissot, I, 122. D'un homme de lettre voyageant en Tauride , I, 130. Épigramme du prince de Ligne sur Potemkin, I, 152. Sur le consentement forcé du roi de Pologne au second démembrement de son royauine, I, ió8> Sur rhumiliation que lui fit éprouver Paul, 1, 169. Chanson que fit Potemkin en rhonneur de Catherine, I, 171. De la querelle entre Potemkin et Repnin, I, 173. Sur les débauches de Zoubow et de Soltykow , I, 17$. Entrevue de Paul I et du baron Ungern - Sternberg, I, 194. Anglais arrété a Pétersbourg pour avoir porté un cb.ap.3au rond, I, 207, De Madame de Likarow, I, 212. Saillie de Souvorow contre Paul, I, 217, D'un officier condamné au knout pour avoir tenu un propos indiscret, I, 221. De la visite que Pierre III  2f O T A B L E fitalwaniïl, I, 238. Concernantl'officier Araktschéief, I, 241. SurBilistein, I, 242. Touchant le général MeyendorfF, I, 245. Propos d'un Anglais pour exprimer son mépris pour la nation russe, I, 24$. D'un officier fait soldat pour avoir ötésonépéi, I, 246. Sur le monument littéraire érigé a Catherine II, par une société de Russes a Hambourg, I, 249. Entrevue de Pierre I et du roi de Prusse a Marienwerder , II, 24. Sottise du censeur Legendre , II, 32. D'une Livonienne, forcée par ses maitres d'allaiter de petits chiens, II, 26-41. De la manière dont on forme en Russie les musiciens et les artisans , II, S9- Chapitre de Puffendorff, rétabli par ordre de Pierre I, dans la traduction russe , retranché de nouveau par celui de Catherine II, II , 69 et suiv. Un officier russe vole une assiette a la table du roi de Suède , II, 74. Respect religieux du peuple russe pour les cachets, ibid. Exactitudc machinale du soldat russe, II, 81. Anecdote du siège d'Otschakow, II, 84. D'un soldat qui refuse le grade d'officier, ibid. Joie féroce de Catherine au sujet de la bataille de Brzescz , II, 85- Épigramme du comte Panin contre le prince Wiasemsky, II, 86. Traitement singulier qu'une dame russe fit éprouver a 1'objet de son culte, II, 200. Réponse grossière de 1'archevêque de Pétersbourg au comte d'Artois, II, ro6. Plusieurs anecdote-s qui prouvent la férocité des femmes russes» II, 121 et suiv. Sur les bains russes , II, 133, i?o. Brouillerie de Catherine II et de la princesse Daschkow,  des Matièkes. a;i II, 138- Épigramme d'Alexandre Narischkin sur la princesse Daschkow, II, 142. Six exemples de 1'impudeur des dames russes, II, 149, 146, 147, 148- 150- Le comte Bruce fait donner par erreur deux cents coups a un Francais nouvellement arrivé, II, 147. Entretien de Catherine, II et de La Harpe, II, 160. Les lecons de botanique de Pallas donnent aux grands-ducs les premières idéés de la génération, II, 169. L'accoupleme'nt d'une levrette les achève, II, 166. Repartie du grand-duc Constantin a Mr. de Sacken, II, 196. Aventure de Mr. d'Orbeil, II, 209. De Mrs. de Masson, II, 211. Les émigrés francais obligés d'aller a la messe en parade a Pétersbourg , II, 221. Paul I fait lui-même la police dans les mes, II, 222. Tapissier puni pour avoir porté des pantalons, 11, 224. Noble résistance du baron de Rosen a Catherine II , II, 233. L'impératrice Marie mise aux arrêts pour avoir intercédé pour un facttonnaire, II, 239. Anglais, leur qxistence a Pétersbourg, I , 110. Les arbitres'du commerce de la Russie, II, 58 - 79. Anhalt (le comte d') auteur d'une description de la maison des cadets de Pétersbourg , I, 107. Anne, régente de Russie, I , 31. Ara de triomphe, élevés par Catherine a ses généraux , I , 112. Aremberg (comtesse d') voyez Schakowsky. Aristocratie, seul gouvernement amélioré pour lequel la Russie soit nsüre, II, 15. U est probable qu'elle sera introduite en Russie, II, 20.  2$2 T A B I I Araktscheief , ofïïcier russe. Anecdotes a son sujet, I, 241. Adjoint du grand-duc Alexandre dans le gouvernement de Pétersbourg, I, 273. Arkarow, gouverneur général de Pétersbourg. Portrait de ce monstre, I, 290. Le conndent de Paul , 1, 291. Armee russe. Changemens que Paul y fit, I, 219. Armfeld , conspirateur protégé par la Russie ,1,6. Se trouve a Pétersbourg avec le régent de Suède, I, 7. Végète a Carlsbad , 1, 44. Artides de gazettes , tirés de celle de Pétersbourg, II, iSï. Artois (comte d') Insolence qu'il éprouva de la part de 1'archevêque de Pétersbourg , II, 106. Recoit une épée bénite de Catherine , ibid. Assassinat, rare en Russie, II, 54. Attclagcs russes, défendus par Paul, I, 209. Altesti, auteur d'une brochure impeitinente, I, $r. Secrétaire de Zoubow, I, 336. Anecdotes sur lui , ibid. Aubert , secrétaire de légation a Vienne, déserte avec les papiers , I, 349. Auguste-Sigismond , roi de Pologne, envoie au grand-duc Iwan Wasiliéwitsch une jument blanchs en guise de femme, I, 34. Autocratie , n'étoit pas un gouvernement humiliant sous Catherine II, II, 14. L'est devenue sous Paul I, ibid. Est un gouvernement barbare, II, 36. Avis au peuple, par Tissot, confisqué a Pétersbourg, ï, 122,  DES MaTIÈRES. 2SJ B. Bacmeister, historiographe de la Russie, I, 128. Baden-DotiRLAC (princesses de ) conduites en Russie , I, 36. Prennent madame de Branicka pour Cachet-ine II, ibid. Décorées du cordon de SainteCatherine , I , 37. Badex-DoüRLAC (Elisabeth, princesse de) épouse du grand-duc Alexandre, la seule princesse allemande heureuse en Russie, I, 32. Accident qui lui arrivé lors de sa présentation, I, 39. Aime le grand-duc Alexandre , ibid. Fait confession de foi et prend le nom d'Elisabeth-Alexiéwna , 1, 4°Fiancée au grand-duc Alexandre, ibid. Persécutée par Paul I, 1, 48. Sa beauté, I, 49. Baden-Dourlac (Frédérique, princesse de) passé tristement ses jours a Pétersbourg, I, 39. Epousa le roi de Suède, I, 47. Sa beauté, I, ?o. Les présens qu'elle recut de la cour de Russie , I, 51. Baden-Dourlac (Louise, princesse de) voyez : Baden-Dourlac (Elisabeth). Bains russes, II, 131, 150. Baiser, donné par le'roi de Suède a la grandeduchesse Alexandrine, I, 18. Paul I ordonne la manière dont on lui doit baiser la main, I, 213. Balalaika, instrument de musique russe, II, 60. Bariatinsky (prince de) un des étrangleurs de Pierre III, I, 170. Se'sauve de Pétersbourg a la mort de Catherine, I, 198. Satyre contre lui, 1, 3 51. Baptême , par immersion , II, 104. Baton, grand instituteur des Russes, II, 99. Anecdote a ce sujet, ibid.  - 54- Tabh BaüER , officier supérieur de Farmée de Potemkin. Emploi que celui-ci fit de ses talens, I, 172. Beloselsky (prince de) envoyé de Russie a Turin, disgracié par Catherine II, 1, 98. Son éloge, I, 99. Auteur de poésies francaises, I, 126. benkendorf (madamede) chassée et rappelée par Paul 1,1, 268. Berne (état de) envoie a Catherine II la correspon- dance de La Harpe avec les insurgés du Pays-de- Vaud, II, ióo. Beseorodko (comte de) donne des fêtes au roi de Suède, I , 16. Presse le roi de signer Ie con- trat de mariage, I, 23. Dépense qu'il fit dans sa maison pour y recevoir Catherine, I, 58. Son portrait, I, 28S. Origine de sa fortune, 1, 339. Satyre contre lui , I, 381. Bilistein (le baron de) anecdote singulière qui le concerne, I, 242. Biltets d'absolution , servent de cartes de süreté a Pétersbourg , II , 220. Bobrinsky , fils de Catherine II et de Grégoire Orlow, I, 148. Son portrait, I, 170. Reconnu par Paul pour son frère, I, 239. Boudry, nompris par Marat de Pétersbourg, II, 200. Bouil, inscription d'une médaille russe, II, 82. Bouttourlin (comte) cité pour ses connoissances locales de Paris, II, 198. Branicka (comtesse de) favorite de Catherine II, prise pour elle par les princesses de Baden, I, 36. Potemkin meurt entre ses bras, I, 153. Bkakicki (comte de) mari de la favorite, orateur de 1'ambassade polonaise, I, 50.  des m a a i è r e s. 2,-$ Bruce (comtesse de) surprise par Catherine entre les bras de son favori, 1, 158Bruce (comte) réception qu'il fit a un cuisinier francais, II, 174. BrucrneR, instituteur chez le prince Kourakin, II, 174, 179Brunsvic (Sophie, princesse de) épouse du Tzaré- witsch Alexis , I , 31. Buchshewden, sa conduite humaine en Pologne, II, 68. Büüberg (Mr. de) conduit en Russie la princesse de Cobourg et ses trois filles, I, 11. Envoyé en Mecklenbourg pour y négocier une rénonciation, I, 12. Bonaparte. Ses victoires procurent des bals a la cour de Pétersbourg, I, 126. Bureau des suppliques, établi par Paul, I, 225. C. Cabinet, ce que c'est en Russie, I, 349. Cachet, respect religieux que le peuple russe lui porte, II, 74. Anecdote remarquable a ce sujet, ibid. Camard. Paul I défend de se servir de ce mot, I, 5 54- Caractère national des Russes, II, 4c. Carêmes (les quatre) des Russes, II, 97. Catalogues de livres étrangers, proscrits en Russie, II, 3i. Catherine II, impératrice de Russie, veut rétablir  / Table son influencc en Suède et marier une de ses petites-filles au jeune Gustave, I, 2. Ses intrigues avec Armfeld, I, 5. Ses calomnies contre le régent de Suède, I, 7. Compromise par les papiers d'Arrafeld, ibid. Ne veut pas recevoir la notification du manage du roi de Suède avec une princesse de Mecklenbourg ,1,9. Fait remettre a la cour de Suède une note insolente, 1, 10. Veut déclarer la guerre a la Suède, ibid, Invite le roi de Suède a Pétersbourg, I, 12. Le reqoit a 1'Hermitage, 1,13. Sc dit presque amoureuse de lui, ibid. Chagrinée de la difference qu'elle remarque entre ce prince et le grand-duc Constantin, I, 16. Fait donner le premier baiser a la grande-duchesse Alexandrine par le roi de Suède, I, ig- Consultè son clergé sur le mariage de cette princesse, I, 19, 27. Veut donner a la Suède une reine grecque, I, 19. Fait dresser le contrat de mariage, I,2o. Humiliation qu'elle éprouve, I, 21. Eprouve une première attaque d'apoplexie, I, 25. S'enferme dans son palais de Tauride, I, 27. Sa dernière entrevue avec le roi de Suède, I, 2g. A détruit a coups de canon les maris de ses petitesfilles, I, 31. A été épouse malheureuse, I, 32. Recoit les princesses de Baden, I, 36. Leur fait visite chez elles, I, 37. Prétend avoir ressemBé a la princesse de Baden, I, 38- S'occupe du projet de deshériter son fils, I, 38. Reqoit des députés de la Pologne, ibid. Ses derniers beaux jours, I, 41. Appelée par les Russes Yekataiina, 1, 44. Achète le palais du prince Potemkin, I, 45-  DES MATIÈRES. 2$7 45. Sa lésinerie envers la gouvernante des princesses de Baden, I, 51. Elle aima mieux gratirier que récompenser, I, yz. Devint avare sur la fin de sa vie, ibid. Comparée a Junon par un poè'te de cour, I, 53. Circonstances qui hatèrent sa mort, I, s8- Devenue tiès-grosse, ibid. Se confie aLambro, ibid. Pronostics de sa mort, I, 59. Paroit très-gaie la veille de sa mort, I, 60. Ecrit un billet badin sur la retraite de Moreau, I, 61. Plaisante sur la mort du roi de Sardaigne, ibid. Trouvée sans connoissance dans son appartement, I, 62. Son agonie, I, 6$. Sa mort, I, 68. Regrettée par ses petits-enfans, I, 69. Son portrait, I, 73. Son caractère, I, 74. A été macontente du portrait que Lampi en a fait, I, 76. Son gouvernement fut doux de prés, arbitraire dans les provinces, I, 8i- Sa foiblesse envers les préjugés russes, I, 82. N'a pas été une Messaline, I, 83- Son amour pour la gloire, ibid. Comparaison entre Catherine et Louis XIV, I, 84- EHs a craint les hommes de génie, ibid. Sa générosité, I, 8S- Régularité de son genre de vie, ibid. Elle a été le dictateur de 1'Europe depuis la mort de Frédéric le grand, I, 88. La révolution francaise a altéré son caractère , 1, 89- Elle la rendit 1'ennemie de la philosophie et des arts, I, 90. Dans son délire elle traita le roi de Pologne de rebelle, I, 91. Elle n'a pas protégé efticacement les lettres, I, 92. Ses ouvrageslittéraires , 1, 93. Ètoge de ses lettres a Voltaire, I, 93. Elle est auteur de l'instruction pour le code, 1,94- De sa tragédie i. 17  358 T A B L E d'OIeg, I, 96. Elle représenta dans cette pièce son piojet de subjuguer la Turquie , I, 97. Elle détestoij la poésie et la musique, ibid. Son insensibilité, ibid. Disgratie un ministre a cause du style de ses dépêches. I , 98. Mqnuméns littéra-res de son règne , I, 99. Toutes ses entrepiiscs ont été abandonnées avant que d'être achcvées , 1, 102. Projets que sa mort a fait avorcer, 1, 103. Ce que c'est que les deux cents qua-ante villes qu'elle a baties, I, 104. Mot de Joseph II a ce sujet, I, 109. Ses plus beaux monumens sent le qiiai de la Néwa et la statue de Pierre le gran i , ibid. Critique de la dernière , 1, 106. Eile b ama Storch d'avoir fait imprimer un livre aüemand avec des ca>actères francais, I, 108. Des batisses qu'elle a faites a Tsarskoe-Sélo , I, 122. A fa;t batir des tombeaux pour ses chiens et pour Lanrkoi, I, 115. Des caiomnies répandues contre elle en Europe, I, 119. Fait enlever de sa galerie les busces de Vo'taire et de Fox, I, 120. Sa haine contre Washington, I, 121. Escampe satyrique sur elle, I, 124. A fondé un höpital vénérien pour des dames I, 129. A bati Ia ville de Sophie, ibid. A érigé en charge de cour les foncrions de iavori, I, 136. Ne l'a jamais laissée vacante, ibid A eu douze favoris en titre, ibid. Sa générosité envers ses favoris disgiaciés , I, 13-7. Sa mam'ère de vivre avec les favoris, I, 142. A hujmjiié Stanislas Poniatowsky après 1'avcir fait roi-, I , 147. Sa passion pour Gregoire Oriow , ibid.  desMatières. 259 Èn eut un fils et deux filles , 1, 148. Fit batir le palais de marbre, ibid. Son attachement pour Potemkin, I, 150. Douleur que sa mort lui causa, I, 194. Pourquoi, ibid. Surprend Korsakow en infidélité, I, i;8- Son attachement pour Lanskoi, I, 159. Désespoir que lui causa 'sa mort, ibid. Sa conduite envers Momonow , I, 161. Avoit deux années de plus que 1'ahnanach de la cour n'annoncoit, I, 175. Sa conduite envers son fils, I, 180. Elle a voulu 1'exclure de la succession, I, 182. Comment elle a été empêchée d'exécuter ce projet , 'ibid. Honneurs funèbres que lui rend son fils , I , 193. Elle est ensevelie a cóté de son époux, I, 196. Récompenses militaires qu'elle a instituées, II, 65. Fureur qu'elle témoigne contre les Polonais insurgés, II, 67. Elle a rendu féroce le soldat russe , II, 69. Défcnd d'enseigner la poésie et la musique a ses petits-fils, II, i$g. Son entretien avec Laharpe , II, i<5o. Défend qu'on instruise ses petits-fils dans les mystères de 1'amour, II , 166. Son impatience d'avoir des arrière-petits-fils, II, 168. Ses projets sur le grand-duc Constantin , ibid. Permet Ja circulation du Moniteur, quoiqu'il Peut traitée de Messaline, II, 187- Mauvais choix qu'elle a fait dans les instituteurs de ses enfans, II, 194. Cazanova, ses tableaux de la prise d'Otschakow et d'Ismaïl, 1, 98. Censure , établie par Paul I, II, 7. Echantillon de sa manière de juger les livres , II, 32.  a6o T a b l e -s Chambcllans, leur occupation a la cour de Paul ï, II , 21, 37. Chapeaux ronds, proscrks par Paul, I, 207. Anec- dote a ce sujet, ibid. Pourquoi Paul les a pros- crits , 1, 246. Chappe (abbé), son ouvrage sur la Russie déteste par Catherine, I, 100. La princesse Daschkow veut lui brüler la cervelle, II, 142. Chdtimens, infligés aux Russes par leurs maitres,- II, 80. Chauvc. Paul I défend de se servir de ce mot, I, 354. Chlore, tzaréwitsch, conté allégorique, composc par Catherine II, II, 106. ClNCiNNATUS ( ordre de) défendu en Russie, I, I2r. Climat, ne s'opposera pas a 1'introduction de la liberté en Russie , II, 28. Club physique, a Moscou , ordre cynique , II, 129. Cobenzl (comte de) ambassadeur d'Autriche a Pétersbourg, I, 61. Joue des comédies devant Catherine, I, 98. Son portrait, I, 125. Sa passion pour le théatre et pour les fêtes , I, 125, 126. Admis dans les petites sociétés de Catherine, I, 163. CoboüRG (Anne, princesse de) épouse du grand-duc Constantin. Son portrait, I , 42. CoboüRG (princesses de) conduites en Russie, 1, 41. Les Russes se moquent du mauvais goüt de leur habillement, ibid. Cocher de Paul I, son altercatlon avec son maitre, I, 321. Colonels russes, leur manière d'exister, I, 117.  des MaTIÈRES. 2Ö1 Colonne rostrale, élevée par Catherine en I'honneuf - d'Orlow , 1, 113. Commerce, le génie du peuple russe 1'y porte, II, 52. Entraves que le gouvernement y met, II, 57, 58. Celui de la Russie est passif, II, 78. Commères (les) comédie russe, II, 152. ConseiL dc guerre , tenu par Paul contre un cheval, I , 322. Constantin - Pawlowitsch , grand-duc de Russie. Ses poiissonneries Ie font mettre aux arrêts, I, 16. ' Propos tenu par lui sur les princesses de Baden, I, 37. Ne veut pas épouser une princesse de Cobourg, I, 42. Exemple de sapolissonnerie , I, 46. Casse le bras au comte de Stackelberg, 1, 124. Son portrait, I, 274. Anecdote sur Ia nuit de ses noces, I, 275. Sa bassesse envers le favori Zoubow, I, 278. Sa conduite lache envers le même, I, 281. Anecdotes sursaférocité, I, 333. Son mariage précoceest cause qu'il n'a pas eu d'enfans , II, 168. Destiné par sa grand'mère au tróne de Constantinople, ibid. Sa repartie a Air. de Sacken , II, 196. Constitution du 3 mai, traitée par les favoris de Catherine d'idöle du despotisme, I, 51. Cosaqueries du général Denisow, I, 1. Cosaques - Zaporogucs, habitent les mêmes lieux occupés jadis par les Amazones , II, 145. Costume des Suédois , les rend odieux a Paul, I, 30. Coürlande (princes de) traités avec mépris par le grand-dnc Constantin, I, 37. Élevés a Riga, I, 90. Leurs malheurs, ibid. Coürlande (princesse de) projet de Zoubow de 1'enlever, I , 28?.  z6z T A B L E Coartisans russes, leur lacheté , II, 18. Leur por- trait, II , 48. Couvent des demoiselles a Pétersbourg. Défauts de cette maison d'éducation , II, 171. Cristin , Genevois , ses intrigues a Stockholm et Pétersbourg, 1, 45. Cünet d'Orbeil , voyez Orbeil. CustINE. Son expédition en AUemagne sert de prétexte a Catherine pour faire venir en Russie les princesses de Baden, 1, 49. D. Danaurow, aide de camp de Paul, I , 316. DanilownA , voyez Matrona. Darmstadt (Natalie, princesse de) première épouse de Paul, 1, 31. Daschkow (princesse) son caractère, II , 119. Origine de sa btouillerie avec Catherine, II, 138. Son avarice, II, 140. Son aventure avec le comte Rosoumowsky, II, 141. Son procés avec Narischkin, II, 142. Delille, citation de ses Jarains, I, 106. Dc'membrement prochain de la Russie, II, 22. Commenceta du'cóté delaTurquie, II, 38. Demuth (madame) son aventure, II, 235. Denisow , général russe. Ses cosaqueries, I , 1. Général des Cosaques du Don, envoyés contre les Francais , I , 43. Députés de la Polognc , recus par Catherine comme ceux d'une province soumise, I, 30. Derjavin, secrétaire de Catherine, auteur de ses pièces de théatre , I , 123.  ii i s Matiêres. 26\ Dc'sertinn, inconmie en Russie avant Paul I, I, 24.9. Despotisme (image du), II, 4, ig. I se roi.iit en Russie a mesure que les lumières y font des pro^rès, II, 12. Liaionnairc en trois cents langues entrepris paf Catherine II , 1, 93. • Dieu de poche des Russes , II , 98. Anecdote a ce sujet, II, 99. Doi.ookouka (princesse) amante du comte de . Cob-nzl, 1, 12y. Doioorouky (Georges, prince de) destiné pour la fonnc au commandement contre la Suède, I, 49. DoLGOKOL'KY (prince) sénateur sous Pierre I, déchire les ordon::ances de cï prince, II, 39. Bot de Catherine II: la Tauride et ld Poiogne, 1, 49. Duel, inconnu en Russie, II, 92. Divorannow (jioble) signification de ce mot, II, 35. E. Eckataiinoslaw, ville fondée par Catherine. Épigramme de Joseph II a ce sujet, I, io^. Gouvernement de ce nom supprimé par Paul , I, 218. Èducation (plan d' ) composé par Catherine pour ses petits-fils , II, 197. Celle des grands seigneurs est encre les m.iins des étrangers, II , 172 et suiv. InHuence qu'a eue sur le caractère des seigneurs russes leur èducation par des étrangers , II , 1-6. Elisabeth, impéianxe de Russie. Son règne a'vu naitre les lettres en russie, I, 92. Sa fille naturelle enkvée par Oriow, I, 170. Elisabeth , princesse de Baden. Voyez BadenDourlac.  2Ö4 T A b i. e Émigrés francais. Depuis leur arrivée en Russie, fl s'y estopéréunerévolution dans 1'éducation, II, 180. Leur conduite a Pétersbourg, II, 10, 207. Obligés par Paull d'aller a la messe en parade, II , 221. Enjambce de Catherine, estampe obscène , I, 171, Épc'c bénite , donnée par Catherine au comte d'Artois, ( II , 106. Epithalame sur le mariage du grand-due Alexandre, .1,53. Épitaphes de Catherine, I, 119, 120. De Bauer, I , 172. Estampe obscène sur Catherine, I, 124, 171. Esterhazy, dénonce La Harpe a Catherine II, II, 160. Etiquette, ancienne russe, rétablie par Paul, I, 211, 213. Pourquoi Paul I en a introduit une si sévère, ,11, H- Étrangers, ilss'abrutissenten Russie, II, 11. Exemple de Mr. de Nicolai, II, 33. F. Favoris , leur influence a la cour de Pétersbourg, I, 135 et suiv. Liste des douze en titre de Catherine II, I , 143 et suiv. Femmes. Prééminence qu'elles ont prise en Russie, II, 115. Ont pris en Russie le earactère masculin , II, 118. Leur impudeur, II, 119. Leur insensibilité, II, 120, 136. Leur oisiveté, II, 121. Exemples de leur férocité, II, 122. Leurs qtJP lités aimables , II, 135. Elles manquent des vertus domestiques, II, 136. I'Éodor , tzar de Russie, brule les diplómes de la noblesse russe, I, 327.  DES MATIÈRES. 26? Fêtcs, données a Pétersbourg au roi de Suède, I, 16. Grand nombre de fétes chez les Russes, II, 91, 103. Description de celle donnée par Potemkin a Catherine , II , 237. Filles dejoie russes, cachent leurs amours a 1'image de leur saint , II , 101. Flemming (Mr. de) Suédois, conseille au roi de ne pas agir contre les lois du royaume, I, 24. Fox , son buste jeté dans un coin par Catherine , I, 121. Fracs, défendus par un oukas de Paul 1,1, 248. Francais, leur existence équivoque a Pétersbourg, I, 110. Y sont vexés depuis la révolution , II, 206. France (la) alliée naturelle de la Suède, I, 8FredÉric II, roi de Prusse , ne permet pas que la princesse de Wirtemberg destinée a Paul aille jusqu'a Pétersbourg , 1, 49. FrÉdÉric - GülLLAüME II, roi de Prusse, modèle que Paul s'est proposé, I, 317. Frederic-Guillaume III, roi de Prusse, anecdote qui le concerne , I, 252. Pa'allèle entre lui et Paul I, II , 33, 34. Fredérique , princesse de Baden. Voyez Baden- Dourlac. G. 'GabrieL, archevêque de Pétersbourg, consulté par Catherine II sur 1'abjuration de sa petite-fille , I, 19. Son éloge, II, 94. Galiitzix (Georges, prince) envoyé aux arrêts  *?| T A B r, E poaï avoir haisé la main de Paul trop négligetnraent , I, 213. Gardes (régiments des) traités san, ména^em^ par Patii, I, 190. Haine de Paul contre c.j corps, I , ?o8. Gasparisi, cantatrice a la cour de Catherine II, I, 9*. Gat::;'iina , ville ridicule batie par Paul I, 1, I2?. Gay , Üb-aire a Pétersbourg , I, 122. Geniilshonimes de Ia chambre, leur occ^-.ation a la cour de Paul, II, 21 , 37. Georgi , auteur d'une mauvaise description de Pétersbourg , 1, 107. Gilets défendus par un oukas de Paul I, I, 248. G0T.1.owkin (conue de), son aventure, II, erg. Gck jschakow (princes), neveux de Souvorow, I, 30?. Grand-duc (le) et le ver-luisant, fabie , II, I92. Grawmont, institutcurchezla princesseDolgorouka, II , 174 , 19-. Grrce. La liberté ne pourra entrer en Russie que par la Grèce, II, 31. GniBOwsRY, secrétaire de Zoubow , I, 335. Gaerres de religion, inconnues dans 1'histoire de Ia Russie, II, 52. Gustave III, roi de Suède. Catherine II veut 1'envoyer contre les Francais, I , 4. G'ustave Adoi.phe II, roi de Suède. On lui des- tine la gian le-duchesse Alexandrine , I , 2. Ses qua■!tes precoces, I, 3. Fiancé avec une princesse de Meckfenbourg ,1,8. Se rend a la cour de  DES MaTIÉKES. 267 Russie, I, 12. Sa première entrevue avec Catherine , I, ij. Et avec la grande-ducbesse Alexandrine, I, 14. Son portrait, I, 1;. Sage emploi de son tems a Péteisbourg , 1, 17. Estamoureux de la grande-ducbesse Alexandrine, I, 18. Lui donne le premier baiser, ibid. Fait la demande fo:melle de cette princesse, I, 20. Refuse designer le contrat de mariage, I, 22. Fermeté qu'il montré a cette occasion, T, 23. Sa dernière apparition a la cour, I , 26. Sa dernière entrevue avec Catherine , I , 28- Son départ de Pétersbourg, ibid. Présens qu'il fair a la cour de Russie, I, 29. Épouse une princesse de Baden , 1, 47. A fait trois voyages pour trouver une femme, 1, 49. Traité de petit roi par Catherine II, I, 59. Anecdote sur sa jeunesse, I , 117. 'Gynccocratie ou domination des femmes. Son influencc sur le caractère des Russes, II, 113 et suiv. Ff. Höpital vcnérien pour des dames bati par Catherine, I. 129. Horloger , coëffé par Paull, I, 323. Hospitalité, qualité marquante des Russes, II, 55, 87. Hus , maitresse du comte de Marko.w , 1, 4*5. Son portrait, 1, 2S6. Pau! I lui défend de suivre Mar• kow dans son exil , 1, 340. I. Imprimcrics, proscrites en Russie, et réduites au nombre de trois , II , 7.  S<5S T a b l e Jnscription des nouvelles monnoies russes, I, 354. Instruction pour le code, ouvrage de Catherine II, I, 93- Défendue en France, I, 122. Tirée de Montesquieu ct de Beccaria, I, 123. Traduite en francais, ibid. Ischwoschtsctiiki, ou cochers russes, forcés par Paul de s'habiller a 1'ailemande, I, 210. Itaüens, leur existence a Pétersbourg, I, iro. Ivrognerie, vice général parmi les Russes, II, 52. Iwan III, anecdote de lui, I, 238. Iwan Pawlowitsch, valet de chambre favori de Paul,J, 229. Nommé conseiller d'etat, I, 259. Iwan Wasiliewitsch I, grand- duc uc Russie, offensé par le roi de Po'ogne, I, 34. Surnommé le libérateur de la Russie, y a introduit ia servi? tude féodale, II, 13, 34. J. Jacobins, signifïcation de ce mot en Russie, II, 39. JosephII, son épigramme sur Catherine au sujet de la fondation de la ville d'Ekatarinosiaw, I, 105. Jument blanche, envoyée en guise de femme au grand-duc Iwan Wasiliéwitsch, I, 34. K. Kamasowsky, amant de la comtessë d'Aremberg- Schakowsky, II, 149. Kamar, nonce polonais, son apostrophe au roi Sta. nislas Poniatowsky, I, 145. Enlevé par ordre de Catherine, I, 167.  DES MATliRES. 269 Kamenskoi, général disgratie par Catherine, pour avoir pris le commandement de Taimée après la mort de Potemkin, I, 344. Kapieff, auteur de la comédie russe des Commè^ res, II, 152. Kapiew, favori de Zoubow, I, 337. JKlEÏEF, maitre de police de Pétersbourg; anecdota sur le cuisinier qu'il procura au comte Bruce, II, 147. Reprimandé par Catherine pour avoir permis 1'impression de la Potschta-Doukow, II, 189- Klisger, auteur allemand, vivant a Pétersbourg, I, 127. Kniaigenin, auteur d'une tragédie russe, défendue par Catherine, II, i;R. Kniaiss russe cette dignité regardée par Paul, comme supérieure a celle de prince allemand, I, 164. Korsahow, huitième favori de Catherine, I, 158Son infidélité, ibid. Korsakow, général, est un autre que le favori, II, 24v Kosciuszko obtient sa liberté par Paul, I, 191. Details sur eet homme fameux, I, 236. Kotzébue , auteur allemand vivant en Russie. Critique de ses ouvrages , 1, 127. Kouraktn (A'exis prince) favori de Paul, I, 311. Anecuote sur lui, I, 348. IIest disgracié, I, 353. Koutousow , satyre contre lui, I, 352. Kr aft , professeur de physique des grands-ducs, II , 164. K....KY (princesse) femme-furie, II, 122.  ?7° T a b l e L. La Harpe, instituteur des grands-ducs Alexandre et Constantin, détesté par Paul, I, 326; II, 199. Son entretien avec Catherine sur ses principes poütiques, II , 160. Et sur ]a guerre avec la France, II, 196. Sa retraite, II, 163. Lambro-Cazzioni, pirate, médecin de Catherine, I, 58- Lami (Taboe) auteur d'une explication des estampes de Hogarth, 1, 244. Lampi; a fait le portrait de Catherine, I, 75. Langeron (de) émigré francais, obligé de quitter , en Russie 1'ordre de Cincinnatus, I, i2r. Lakskoi, neuvième favori de Catherine. Son torn. beau a Tzarkoe-Zelo, I, n j, i79. Son portrait, I, 158- Empoisonné par Potemkin, I, 159. Lapki, chaussure russe, II, 60, 90. Lapoukhin (mademoiselle de) maitresse de Paul, I, 326. Le Boetjf, cuisinier francais, arrété comme empot- sonneur , II, 229. Le Brun (madame) a peint Catherine II après sa mort, 1, 117. Leclerc , a mal critiqué Lévêque , I, 128. Legendre , censeur sous Catherine II. Exemple de sa bêtise, II, 32. LÉon , empereur grec, personnage de la tragédie d'Oleg, I, 96. Leroux , tapissier franqais, recoit la bastonnade pour avoir travaillé en pantalons, II, 225. Levêque , son histoire sur la Russie , la meilleura qui existe, I, 100.  des M A t i è r e s. 27I Liberté, le peuple russe n'en est pas encore susceptible , il, g. Ni digne, II, 15. Arrivera pour. tant 1 n jour au Nord, II, 28. Paul I a riéfendu aux libraires de se servir de ce mot a la place de celui de permission, II, 32. Liewen (madame-de) grande-gouvernante des princesses de Russie, I, n. Satyre contre elle, I, 352. Lig.ne (prince de) son épigramme sur Potemkin, I, 192. Sa lettre au même, I, 173. Likakow (madame de) accident singulier qui lui arrivé, I, 212. Lindener ( major de ) ridicule manoeuvre qu'il exécute avec Paul , I, 328. Linuqwist, instituteur a Pétersbourg, II, 174. Littérature russe. Son éloge, I, 121. Liuoitiennes (dames) leur éloge, II, 191. Louis XIV, comparé a Catherine, II, 184. LoL'iSE, princesse de Baden. Voyez Baden-Dourlac. Lumieres. Ce qui s'oppose a leurs progrcs en Russie, n, *. Luxe, pourquoi ilpeut être poussé si loin en Russie, II, s-6. m, Magasin, Paul défend 1'usage de ce mot, I, 214. JMandini, chanteur a la cour de Catherine, I, 9. Mansbaendei, , pasteur francais a Pétersbourg. Son aventure , II, 21 g. Marat , rèie du iacobin , vit tranquille a la cour de Peter;bourg, II, 200. Marches militaires , différentes sortes introduites  VJX- T a b l e par Souvarow, I, 203. Marche des grenadiers, la permission de la jouer est une des faveurs de Paul, II, 82. Mariagcs, entre des esclaves d'age inégal, II, 83. Marie de Wirtemberg , impératrice de Russie. Ses voyages pour le mariage de sa fille Alexandrine, I, 29. Son bon mot a ce sujet, ibid. Est malheureuse, I, 32. Son portrait par Lampi, I, -6. Privée de 1'éducation de ses enfans , I, 181. Tombe la première aux genoux de Paul a son avénement, 1, 185. H lui assigne des revenus considéiables, I, 188- Parallèle entre cette princesse et 1'impératrice Catherine II, 1, 261. Sonportrait, I, 265. Nommée supérieure du monastère des jeunes demoiselles, I, 269. Obligée par son mari de servir de point d'attaque a ses troupes, I , 328. L'auteur la blame de sa vanité , I , 331. Mise aux arrêts par son mari, II, 235. Maria - Pawlowna , dame de la cour de Catherine. Sa lubricité, II, 128. Markow , écuyer de Paul, I, 322. Markow (comte de) ministre de Catherine. Chargé de la négociation pour le contrat de mariage du roi de Suède, I , 20 et suiv. Paul I fait mettre le scellé sur sa chancellerie, I, 204. Son portrait, I, 286. Disgracié par Paul, I, 288. Satyre contre lui, I, 351. Martin de Genève. Son aventure , II, 224. Masculinité des femmes en Russie , II, nS- Masson (major de) instituteur du grand-duc Alexandre , détesté par Paul, I, 326. Masson  DES MaTIÈRES. 275 Masson (Mrs. de); leur aventure, II, 211. Soup- connés d'avoir été impliqués dans le projet de derróner Paul l, II, 233. Maïrona-Danilowna, folie en titre de la cour de Catherine , 1, 162. Mecklenbourg (princesse de) fiancée au jeune roi de Suède ,1,8Medailles, frappées en Russie en 1'honneur de bati- mens qui n'ont pas été achevés, I, 103. En 1'honneur de Grégoire Oriow, I, 148. Médaille de Tschesmé , II, 82. mélissino , général, fait exécuter des manoeuvres et feux d'artifices peur le roi de Suède , I , 17, Satyre contre lui, I, 352. Mellin (madame de) commande le régiment de Tobolsk, II, 117. Le conduit al'ennemi, II, 118. Merkel , auteur d'un ouvrage allemand sur les Lettons , II , 8<5. Metschansky, quartier de Pétersbourg, I, 286, 34°. Meyendorff, général russe, disgracié, I, 245. Mioche , son aventure, II, 210. Mirabeaü, a recueilli dans sa correspondance une calomnie contre 1'impératrice actuelle, I, 330. Son jugement sur les Russes , II, s"8Momonow , onzième favori de Catherine, I, 150. Devient amoureux de la princesse Scherbatow, 1, 151. Moniteur. Catherine II permet sa circulation en Russie , malgté les injures qu'il concenoit contre elle , II, 187. 2. 18  274 T 4 B 1 E MoNTESQUiEU, a accordé trop d'influence au climat, II, 28. JVIorawieff ( Mrs. de ) cavaliers d'honncur des grands-ducs, II, 195. Moreau , général: billet écrit par Catherine au sujet de sa retraite, I, 60. Moscou (ville de) renferme tous les mécontens de Pempire, II, 20. Moscovitisme. Ce que c'est, II, 5. Muller, ses ouvrages historiques, un des menumens du règne de Catherine , 1 , 99. Critique 1'histoire de Pierre I , par Voltaire , I , 126. Musique nationale russe , II , 60. N. Narischkin (Léon) grand-écuyer et premier bouffon de Catherine, I , 61. Admis dans ses petites sociétés , 1, 162. Narischkin (Alexandre); son procés avec la princesse Daschkow, II, 142. Nassau (prince de) admis dans les petites sociétés de Catherine, I, 163. Dénonce La Harpe a Catherine II , II, 160. nélidow (mademoiselle), maitresse de Paul, lui présente le baron de Bilistein, 1, 244. Son por-i trait, I, 262. Est renvoyée, I, 326. Ne'wa (quai de la), bati par Catherine, I, 104. Nicolaï, auteur d'une description sèche de Berlin,I, 107. JSficüLAï (Mr. de). Son portrait, I, 319. Anecdote sur son insolence, I, 349. A quelle classe d'hommes il appartient, II, 33.  DES M.ATIÈRES. NlCOLE Cabbé), instituteur a Pétersbourg, II, 174. Nicon , a'cbevêque de Moscou sous le tzar Alexis, persécute les Razkolnikis, II, 73 , 96. Niélédinsky , un des favoris de Paul, I, 315. Noble , ne désigne en russe qu'un propriétaire, II, 3$. Nobles russes, on trouve parmi eux des principes libéiaux, II, 12, 16. Ils pont plutöt corrompus que civiiisés, II, 16. Ils donneront un jour la liberté a leurs serfs, ibid. Leur caractèie, II, 46. Deux classes de nobles russes , II , 50. Noblesse des charges, abolie par Paul, II, 6. La russe n'est pas un corps féodal , II, 3$. Ne donne pas de privileges pour les places, II, $2. Gothique, introduiteparPaul, II, 73, Héraidique,- créée par Paul, 1, 327. Noms patrommiqi>es des Russes, I, 52. Note insolente remise a la-Suède de la part de la Russie , I , 10. Nowgorod , ville libre et puissante dans le huitième siècle , II , 30. Ses habitans massacrés par Saint Alexandre Newskoï, II, 42. Numéraire , pourquoi il disparoit en Russie , II, 79. O. Obélisques, élevés par Catherine en 1'honneur de ses généraux, I , 112. Odart, secrétaire de Catherine II , I , 123. Officiers russes, ne connoissent pas le point d'hon- neur, II, 69. Oleg , pièce dramatique de Catherine II, I, 95.  276 TiBIE Orbeil (Cunct d') auteur de vers sur la statue de Pierre I , I, 131. Son aventure, II, 208. Ordres de Russie. Abus de leur distribution sous Catherine , 1, 51. Oklow (Alexis), associé a son frère dans les fonctions de favori, I, 148. Un des étrangleurs de Pierre III, I, 170. Surnommé Tschesminskoï, ibid. Enlève une fille d'Elisabeth, ibid. Punition que lui inflige Paul, 1, 197. Orlow (Grégoire) troisième favori de Catherine, I, 147. Son portrait, I , 148. Père de trois enfans de Catherine, ibid. Honneurs que lui rendit Catherine, ibid. Son voyage a Moscou , I, 149. Sa triste fin, ibid. Ostermann (comte de), donne des fètes au roi de Suède, I, 16. Son portrait, I, 284. Satyre contre lui, 1, 351. Oubri, secrétaire de Catherine II, I, 123. Oukas de Paul, qui contremande la levée ordonnée par Catherine , I , 188- Autre, qui exile de Pétersbourg tous les officiers démissionnaires, 1, 201. Autres qui défendent les fracs, gilets et pantalons, I, 248. Les mots de liberté et de révolution, ibid. Et la fabrication d'étoffes a trois couleurs, ibid. Autre , qui ordonne de se prosterner a sa rencontre, I, 251. Autre, qui crée un tiers-état, II, 6. Autre, qui enjoint aux Catholiques d'aller a confesse , II , 220. Outschitéli (instituteurs) francais et suisses. Influence qu'ils ont eue sur le caractère des Russes, II, 173 et suiv. Accusés de démocratie par les auteurs du Voyage de deux Frangais, II, igi.  desMatières. 277 p. Palais de marbre, construit pour Grégoire Orlow, I, 148- Palais taurique. Sa description, II, 207. Pallas , ses voyages, un des monutnens du règne de Catherine, I , 99. Anecdote sur des lecons de botanique qu'il donna aux grands-ducs , II, 165. Panin (comte de) gouverneur de Paul, ministre de Catherine II. Son éloge, I, 78, n8- Opérations désastreuses de son ministère, I, 118. Auteur de !a faveur de Wasiltschikow, I, 150. Pantalons, dcfendus par un oukas de Paul I, I, 248. Paul I, empereur de Russie. N'est pas consulté pour le mariage de ses enfants, I, 29. Sa haine pour le régent de Suède, I, 30. Antipathie que lui inspire le costume des Suédois, ibid. Sa manie de réunir beaucoup de titi'es, 1, 48. Persécute 1'épouse du grand - duc Alexandre , ibid. Impression que fait sur lui la nouvelle de la maladie de sa mère, I, 64. Arrivé a Pétersbourg, I, 69. Se prépare a prendre les rènes du gouvernement, I, 66. Son avénement au trone inspire une crainte générale, I , 72. Ordonne de nommer Frégate un Yacht, I, 104. A bati Gatschina, I, 129. Beaucoup d'églises, depalais, de casernes et de guérites, I, 132. Humilie le ci-devant roi de Pologne dans une cérémonie de cour , I, 169. Foiblesse de sa conduite comme grand-duc, I, 180. Preuve qu'il est fils de Pierre III, ibid. Son caractère méfiant , bisarre et cruel , ibid. üoit a la mort subite de Catherine de ne pas avoir été  278 T A B ï, E exclu de Ia succession , I, 184. Ses premiers aetej après son avénenient, I, 1S6. Sa conduite envers sa familie , I, <87- Envers le dernier favori, I, iS8- Son premier oukas, ibid. Impressions favorables que fcnt ses premières démarches1, 189. Sa conduite envers Koscluszko et Ignace Potocki, I, 191. Honneurs funèbres qu'il fait rendre a Catherine II et Pierre III , I , 19?. Recherche et récompense les officiers attachés a son père, I, 194. Punk Alexis Orlow, I, 197. Détruit 1'influence des gardes, I, 199. Punit tous les officiers démissionnaires, I , 200. Commence la réforme de 1'armée, I, 202. S'occupe des détails militaires, ibid. Établit sa Wachtparade , I, 205. Punit Zoubow , Markow , Terski et Samoïlow, I, 204, 205. Défend de porter des chapeaux ronds, I , 207. Ordonne au chargé d'affaires de Sardaigne , de quitter Pétersbourg , 1, 209. Défend les attelages russes , ibid. Et le fréquent usage des voitures , I , 210. Rétablit 1'ancienne étiquette barbare, I, 211 , 213. Défend de se servir du mot franqais de magasin , I, 214. Change 1'uniforme russe , I , 216. Disgracie Souvorow pour s'étre moqué de ces changemens, I, 217. Réforme tous les dicastères civiis , I, 218- Ses rigueurs envers les paysans, I, 220. Établit un bureau pour les supp'iques , I, 224., 225. Sa profusion , I, 227. II est mieux entouré que sa mère, 1, 228. II ce laisse conduire par son valet de chambre, I, 229. Publie un acte sur 1'ordre de succession, I, 231. Exile le général Meyendoiff  DES M A T I È R E S. 2?* pour avoir porté un vieil uniforme , T , 24?. Demande le rappel du ministre de Prusse, T , 246. Sa conduite a la cour de Montbéliard comme grand-duc, I, 247. Défend les fracs et les gilets, I, 248. Le mot de liberté , ibid. Témoigne son mécontentement a des Russes étabüs a Hambourg f pour avoir érigé un monument a sa mcre , I, 249. II est surnomméTemnoi, ou le ténébreux, I, 252. A distribué 82,000 Ames, lors de son couronnement, I , 254. A doublé la capitation des serfs, IRapport entre lui et son père, I, 299. Son èducation a été mieux soignée, I, 261. Regularité de ses moeurs, ibid. Sadéfiance, I, 264, Sa conduite envers son épouse, I, 268. Envers Arkarow, I, 291. Pourquoi a son avénement les ministres et généraux de sa mère ne lui étoient pas redoutables, 1, 292. Sa haine contre les gardes, I, 308. II est détesté par sa familie, I, 309. Manière dont il traite ses amis, I, 310. S'est proposé pour modèle Frédéric Guillaume I, roi de Prusse, I, 317. Anecdotes sur sa soldatomanie, I , 319 et suiv. Anecdotes sur sa haine pour le$ chapeaux ronds, I, 323. Maltraité son épouse pour 1'avoir vu parler bas a un courtisan , I , 348. Défend de se servir des mots de chauve et de camard , I, 353. A préparé une révolution en Russie en y créant un tiers-état, II, 6. Défend les imprimeries , II, 7. Établit une triple censure pour les livres étrangers, II, 7. Défend 1'introduction des catalogues étrangers, II, 32. Parallèle entre lui et Frédéric Guillaume III, II, 3].  280 T A B I ï Ne voit pas ses enfans pendant une année entière, II, 169. Leqon d'humanité qu'il donne a ses fils , ibid. Abolit les écoles instituées par Catherine, II, 170. Défend a ses sujets de faire étudier leurs enfans en Allemagne, II, 183. Défend rentree en Russie a toas les étrangers, II, 184. Et ]a lecture des papiers franqais, II, 189. Sa conduite brutale envers madame de Masson, II, 21 j. Ordonne d'aller a la messe et a confesse, II, 220. Maintient en personne la police prés de 1'église catholique, II, 222. Punit un tapissier pour avoir travaillé en pantalon, II , 224. Fait mettre son épouse aux arrêts, II, 235. Paysans russes , leur sort aggravé par Paul, I, 218. Leurs vertus et leurs vices , II, 47. Persan, présenté a Catherine II, I, 53. Pétersbourg, tableau de cette ville par Storch , 1, 108. Description générale de cette ville , I, 109. Coup d'ceil sur sa population , 1, 110. Peuple russe, n'est pas encore susceptible ni digne de la liberté , II, 8 , 15. Son caractère, II, 45. PlERRE I. Catherine lui érige une statue, I, 105. Gémissoit d'être le despote d'une.nation esclave, II, 24. Salettre au sénat sur la succession, II, 38. Fait rétablir le chapitre de Puffendorff, sur le caractère des Russes , II , 69. Fait amener les dames a la cour par la police , II, 143. Pierre III. Paul visite son tombeau et lui rend des honneurs funèbres, I, 193. Parallèle entre lui et son fils , I, 259 et suiv. Pistor, enlève le nonce Kamar, I, 167,  desMatières. a8i Platon , archevêque de Moscou , a compose des homélies pour les popes russes, II , 90. Son éloge , II, 94- Platonique (amour); pourquoi on a dit que Cathc. rine avoit fini par-la, I, 166. Pleschtscheieff, un des favoris de Paul, i, 314. Potte de cour, compare Catherine II a Junon, I, 53. Point d'honneur , inconnu parmi les officiers russes, II, 6. Sans préjudice a leur bravoure , II , 72. Pologne, Catherine II prétend que c'est sa dot, 1, 49. Traite ses députés comme ceux d'une province soumise, 1, 50. PoniatowsKI (StanislasJ, deuxième favori de Catherine , I , 144. Son portrait , ibid. Le seul des favoris de Catherine qu'elle ait humilié, I, 147. Anecdote sur sa signature de la confédération de Grodno , I , 168. Humiliation qu'il éprouve a la cour de Paul, I, 169. Paul lui rend des honneurs funèbres , II , 224. Popow (Mitrophane) bouffon et membre de Ia eommissi n de législation de Catherine , I , 122. Popowïtsch , ou fils de prêtres, on en forma des bataillons, II, 105. Portraits. De la grande-duchesse Alexandrine, I, 14. Du roi de Suède actuel , I , r?. Du duc de Sudermanie, I, 17. De CatherineI, II, 75. Du comte de Cobenzl, I, 129. De Platon Zoubow, I, 140. De Stanislas Pon'atowski, I, 144. De ; Grégoire Orlow, I, 148. De Potemkin, I, 150. De Zoritsch, I, 157. De Lanskoi, I, 199. De Momonow, I, 160, De Paul 1,1, igo, 28a.  282 T A E'l E D'Araktscheief, I, 242. De rimpératrice actuelle, I, 269. Du grand-duc Alexandre, I, 268. De mademoiselle Nélidow, I, 262. Du grand-duc Constantin , I , 274. De Piston Zoubow , I, 276. De Nicolas Soltykow, I, 283. Du comte Ostermann , I, 284. De B°sborodko, ibid. De Markow, L, 286. De Samoilöw, I, 288. D'Arkarow, I, 290. De Nicolas Repnin, I, 29? et suiv. De Souvorow, I, 298 et suiv. Du prince Kourakin, I, 311. De Air. de Rastaptschin, I, 312. De Mr. de Pleschtscheieff, I, 314. De Mr. de Mélédinsky, I, 315. . De Mr. de Nicoiaï, ibid... De la comtesse "Woronzow, maitresse de Pierre III, I, 326. D'une princesse K.. .ky, II, 122. Du général Pratasow, II, 163. De Mr. de Sacken, II, 164. Poteaux, représentent des villes a batir, I, 104. Potemkin, ce que c'est que les villes et ports qu'il a batis en Crimée, I, ro$. II a été le cinquième favori de Catherine, I, 190. Sa passion pour elle, ibid. Son portrait, I, 151. Jeu de mot du prince de Ligne sur lui, 1, 192. Son cynisme, I, 153. Samaladie et sa mort, ibid. Regrets de Catherine sur sa perte , I, 194. Ses richesses, I, 199. Chanson russe qu'il composa en 1'honneur de Catherine, I, 171. Manière dont il employa ses officiers supérieurs, I, 172. Son entrevue avec le prince Repnin, I, 173. Sa mort a empêché Catherine d'cxclure de la succession son fils, I, 183. Devoit être proclamé roi de Tauride, I, 231. Donne pne fête a Catherine II, II, 237.  DES MATIÈRES. 28? Potschta-Doukow, ouviage périodique de Radischeff, défendu a Pétersbourg, II, 189Pouschkin, (princesse) commande 1'arméc de son mari, II, 116. Pratasow, général, et gouverneur du grand-duc Alexandre. Son portrait, II, 163. Présentation singuliere d'un Francais, d'un Persan, d'un Calmouck et d'un Russe, I, 53. Pkétorius, (Mad.) femme de chambre de la du- chesse de "Wurtemberg, I, 316. Prêtres russes, leur caractère, II, 92. Princes aüemands blamés de ce qu'ils tenoient leurs filles en Russie comme au marché, I, 33. Princesses allemandes, mariées en Russie, ont toutes été malheureuses, 1, 31. Catherine en a fait venir onze en Russie, 1, 49. Prix d'un homme en Russie, II, 199. Pronostics de la mort de Catherine, I, 59. Protasow (Mlle.) éprouveuse de Catherine, I, 141, 166. Ses prétendues nièces sont les filles de Catherine II, I, 148Prussaki, sobriquet donné aux soldats de Paul par les gardes, 1, 308. Prusse (la) alliée naturelle de la Suède, I, 8Potocki (Ignace) obtient sa liberté par Paul, I, 191. Püffendorff. Traduction russe de son histoire de 1'Europe sous Pierre I , II , 69. Nouvelle sous Catherine II, avec des retranchemens, II, 70.  28+ Tabiï R. Radischeff, auteur d'un ouvrage périodique. Son histoire tragique, II, igg et suiv. RaskoLnikis". Leur persécution par le liturgiste Nicon, II, 7? , 96. Ont été favorisés par le prince Potemkin, II, 96. Rastaptschin , un des favoris de Paul, I, 312. Origine de sa faveur, 1, 313. Exilé de la cour par Catherine II, I, 314. Ratikow, sa fortune subite , I, 240. Re'compenses militaires, instituées par Catherine II, II, 69. réglin (Mr. de) ministre de Bavière a Pétersbourg, chassé par Paul, II, 234. Religion grecque, la plus absurde secte du christianisme, II, 89. Repnin (Nicolas, prince de) profite de 1'absence de Potemkin pour battre les Turcs, I, 193. Son entrevue avec Potemkin , I , 173. Envoyé par Paul contre des paysans insurgés, 1, 220. Son portrait, I, 293, 298. Avoit conseillé a Paul de réclamer ses droits contre sa mère, I, 294. Se déshonore dans ses vieux jours , ibid. Bat 1'armée turque en 1'absence de Potemkin, I, 299. En est maltraité pour cela , ibid. Nommé a Ia mort de ce favori, gouverneur-général de la Livonie, I, 296. Est envoyé contre les Polonais insurgés, ibid. Affront qu'il reqoit, I, 297. Créé feld-maréchal par Paul, ibid. Son insolence envers lc roi de Pologne, I , 343. Et envers le comte  DES M.ATIÉRES. 28? d'Artois, ibid. Anecdotes sur sa conduite a Berlin en 1797 ,1, 394. Satyre contre lui, I, 352. Révolution de 1762, parfaitement décrite par Rhu- lières, 1, 169. Révolution. Paul I défend a 1'académie de Pétersbourg, de se servir de ce mot en parlant du cours desastres,I, 248. Générale, impossible en Russie, II, 9, 15. La première qui attend la Russie, est un démembrement, II, 22. Révolution francaise , a changé le caractère dj Catherine, I , 89. S'arrêtera aux frontières de la Russie, II, 3. Rhulièkes, témoignage que 1'auteur rend a son ou- vrage sur la révolution de 1762, I, 170. Rib as , amiral, présente un médecin a Catherine II, I, 98. Gouverneur de Bobrinsky, I, 148. Ribas (madame). Anecdote qui la concerne, I, 243. Richelieu (duc de) émigré francais, présenté a Catherine, I, 52. Rociïe - AlMON (princesse de la) émigrée franqaise, maitresse de Zoubow, I, 282. Roger (chevalier de ) nommé commandant d'urt fort qui n'existoit plus depuis vingt ans, I, 338. Rogekson , médecin du corps de rimpératrice, chargé de visiter les favoris avant leur entrée en fonction , 1, 141 , 166. Romanzow , feld-maréchal, anecdotes sur sa per- sonne , 1, 342. Romanzow (Serge, comte de) ambassadeur en Suède. Le régent porte des pla;ntes conrre lui, I, 6. Rosen (baronde) général, résisteaCatherine, II, 231.  2g6' T a b t e RothenfelD , enlève 1c nonce Kamar, I, 167. Rozoumowsky (Grégoire, comte) renvoie ]e diplome d'académicien, II, 142. Russie , est aujourd'hui 1'asyle de la supersrition et des préjugés, II, 10. Menacie d'un démembiement prochain, II, 22. Elle ressemble a une araignée-faucheur, II, 23. S, Sacken (de) gouverneur du grand-duc Constantin, II, 164. Sakalow (mademoiselle) ou madame Ribas , fait la fortune du baron de Bilistein , I , 243. Saint , de la création de Paul, II, 108. Saint-IVIichel , ordonne a Paul I de lui batir une église , 1, 327. Samboursky, chapelain des grands-ducs, son éloge, II, 94. Exécute dans le jardin du grand-duc Alexandre, les allégories du conté de Chlore, II, 107. SamoïLow (comte de) procureur-général, donne des fêtes au roi de Suède, 1, 16. Enrichi et arrèté par Paul, 1, 209. Son portrait, 1, 288. A été président de Ia chancellerie secrète, I, 289. Récompensé et destitué par Paul, 1, 289, 29c.' Satyre contre lui, I, 351. Sardaigne (chargé d'affaires de) chassé de Pétersbourg par Paul, pour un propos , 1, 209. Sarti, compositeur a la cour de Catherine, I, 98. Schakowskoy (princesse) épouse du comte d'Arem- berg. Sonhistoire, II, 149.  DES IYIaTIÈRKS. 287 Sc he rb at ow (prince), auteur d'une histoire de Ia Russie , I, 128. Scherbatow (princessede), épouse dejMomonow, 1, 161. Schklow, souveraineté de Zorïtsch, I, 157. Schouwalow (comtesse de) conduit en Russie les princesse de Baden, I, 36. Satyre contre elle, I, 352. Schwerin (comte de) envoyé a Pétersbourg pour y notifier le mariage du rot de Suède avec la princesse de Mecklenbourg, n'est pas recu, I, 9. Sa correspondance avec les personnes qui entouroient la princesse Alexandrine, 1, 11. SÉgur (Mr. de) lit des vers a Catherine II, I, 98. Fait Pépitaphe d'une chienne de Catherine, 1, 124. Admis dans les petites sociétés de Catherine, 1, 163. Sénat russe, institution méprisable, II, 27. Respectable sous Pierre I, II, 39. Sentinelles , placées par Paul I, I, 319. Serment, exigé par Catherine II de tous les Francais, II, 218. Etendu a beaucoup d'Allemands, Suisses et Italiefts, II, 219. II a sauvé la vie aux Francais a Pétersbourg , II, 226. SlÉVERS (baron de) invite Ie roi Stanislas d$ se rendre a Grodno , I, 168- Slaves, peuple dont descendent les Russes, II, 29. Signification glorieuse de leur nom, II, 30. Ha servi aux Européens pour désigner les esclaves , II, 42. Société (petite) de Catherine, I, 124. Amusemens qu'on y prenoit, I, 162.  38-8 Tabii Société philadelphique a Pétersbourg, II, 233. Soldats russes, comment ils sont formés, II, 62 et suiv. Ils craignent plus la canne de leurs officiers que le canon de l'enhemi, II , 64. Leur existence malheureuse, II, 66. Leur caractère, II, 67. Ils étoient plus humains sous le règne d'Elisabeth , II, 68. Soltykow (familie de) la seule en faveur sous Catherine , 1, 80. Soltykow (Nicolas) introduit Zoubow auprès de Catherine , 1, 140. Ministre de la guerre et gouverneur des jeunes grands-ducs, I, 166. Créé feld-maréchal, I, 281. Son portrait, 1, 283. Satyre contre lui, I, ??o. Manière dont il s'acquitta de ses fonctions de gouverneur des grands-ducs, II, 163. Soltykow (Pierre) adjoint de Zoubow, dans les fonctions de favori, I, 161. Détails sur sonlibertinage , I, 175. soltykow (Serge) premier favori de Catherine II, père de Paul, I, 143. Le seul favori que Catherine ait choisi dans une familie puissante , I, 167. Soltykow (oomtesse) gouverne son mari, II, 116. Soplüe, ville batie par Catherine II, I, 129. Souvorow (maréchal de). Ses bonnes qualités, I, 204. Anecdote au sujet de son fils, I, 205. Disgracié par Paul, pour une saillie, I, 217. Son portrait, 1, 298. Raison de la confiance que le soldat a en lui, I, 299. Sa manière de vivre, I, 300, 301. Exemples de son ignorance, ibid. Róle qu'il joue a Varsovie, ibid. Sa conduite ridicule, I, 302. II  DES M a. t i É r e S. 28? II est superstitieux, I, 302. Fait qiislqucfois le.médecin,!, 303. A défcndu toutes les manoeuvres qui ont rapport a Ia retraite, ibid. Sa haine contre les Frangais, ibid. Ses bonnes qualités, I, 304.. Anecdote au sujet de son fils , 1, 309. Et de sa fille, 1 , 306. Pourquoi Paul lui a rendu ses bonnes graces, ibid. Son épigramme sur Kamenskoy et Soltykow, I, 346. Satyre contre lui, I, 351. Sa harangue au combat de Brzescz, II, 8s". Stackelberg ( comte de,,) envoyé en Suède après la paix de Véréla, I, 2. Gagne Gustave III, I, ?. Demande son rappel après la mort de ce prince, ibid. Éloge de son esprit, I, 43. Humilié par le baron de Thugut, ibid. Fut des petites sociétés de Catherine , I , 44. Nomnié chambellan auprès de Stanislas Poniatowski, ibid'. Joue des comédies a la cour de Catherine, I, 98. A le bras cassé par le grand-duc Constantin ,1, 124. Origine de sa fortune, II, 231. Stackelberg (colonelde) forcc-le roi de Pologne a signer le second traité de' partage , 1, 1 óg. Stanlslas Poniatowski , voyez Poniatowski. Staroï-Wertsi, Russes vieux croyans, n'ont pas encore une révolution a craindre , II, 25.. Origine de cette sec te , II, 97. Statuc de Pierre I, critiquée, I, ioó.. Steding (Mr. de) ambassadeur de Suède a Pétersbourg, I, 13. Demande en mariage pour son souvérain Ia grande-duchesse Alexandrine, I, 20. Sa conduite lors de la rupture de cs mariage,  290 T A B L E I, 24. Admis dans les petites sociétés de Catherine , 1, 163. Steinbock, sa correspondance au sujet du mariage du roi de Suède avec la grande-duchesse Alexandrine, I, 11. Steppes, signification de ce mot, II, 37. Sternberg, voyez Ungern-Sternberg. Storch , auteur d'un tableau de Pétersbourg et de tables statistiques sur la Russie, I, iog, 127, i3rMorceau tiré du pre'mier de ces deux ouvrages, II, 237- ' '[ ' StrÉKALOW , chargé de la négociation pour le mariage des! princesses de Baden, I, 36. Strogonow (comte de) donne des fétes au roi de Suède, 1, 16. Sudermanie (ducde) régent de Suède , se montre opposé au systême russe ,1,4. Sa haine pour Catherine, ibid. Est joué sur le théatre de 1'Hermitage , I, 5. Représenté par Catherine comme un jacobin ,1,7. La ménage en ne publiant pas les papiers d'Armfeld , ibid. Veut maner son pupille a une princesse de Mecklenbourg ,1,8. Accusé d'assassinat par Catherine , I, 10. Accorde que le roi ne soit marié qu'a sa majorité, I, 12. Le conduit a Pétersbourg, I , 13. Son portrait, I, 17. Paroit gagné par Catherine, I, 19. Paroit faire des représentations a Gustave , au sujet de son refus de signer le contrat de mariage avec la grande-duchesse Alexandrine, I, 23. Succession (ordre de) très-incertain en Russie, I, 184. Paul a essayé de le fixer, I, 231.  desMatières. 291 Suédois, gagnés par les promesses de Catherine, 1, 12 , 23 , 24. Suisses, vexés a Pétersbourg depuis la révolution francaise, II, 206. T. Tatichef, historiën de la Russie, I, 128. Tauenziehn (baron de) ministre de Prusse a Pétersbourg. Pourquoi Paul a demandé son rappel, I, 246. Tauride , Catherine II prétend que c'est sa dot, I , 49- Tcmndi , surnom donné a Paul I, I, 252. Théatre russe. Son éloge, I, 121. Thiemann , secrétaire du prince Repnin, I, 345. Thugut (baron de) prend le comte de Stackelberg pour le roi de Pologne, I, 4}. Son épigramme contre le premier, ibid. Tiers-état , créé par Paul ,11,6. II finira par détrnire le gouvernement russe, II, 7. Tissot, son avis au peuple confisqué a Pétersbourg par ordre de Catherine, I, 122. Titres. Manie de Paul I d'en accumuler beaucoup, I, 47, 48. Tolérance religieuse en Russie , II, 52, 73. Tolstoï (comte), sa conduite humaine en Pologne, II, 68. Tombcaux , batis par Catherine a Tzarskoe-Zelo, pour ses chiens et pour Lanskoi , I, 113. Torsky , rapporteur du sénat, enrichi et cassé par Paul, 1, 204. Toutoulmin , cavalier d'honneur des grands-ducs, II, 196.  2fz' T a b i. e Tribades de Catherine II , II, 128. Turquie (la) alliée naturelle de la Suède, I, 8. T kow (madame de) ckoisie par Catherine II, pourpréparer le grand-duc Alexandre a son mariage, II, 167. Tzarskoe-Zclo (chhteau de); sa description, I, 112. U. UN'Gekn-Sternberg (baron de) vieux officier ani ciennement attaché a Pierre III, comblé d'honneurs par Paul, 1, 19.4. Anecdote sur lui, I, 238- Uniforme, (vieux) fait la fortune d'un officier, J, .195. Du soldat russe, I, 216. -k.3 : • V. Vadime, tragédie russe , défendue par Catherioe comme séditieuse , II, 153. Valeur, qualité marquante des Russes, II, s~8Ve'rc'la (paix de) réconcilie Catherine et Gustave III, I, 1. Vie de Catherine, par Castéra. Citation de eet ouvrage, 1, 119, Sacritique, I, 128; H , 152. Villes, ce que c'est que les deux cents quararjte fondées par Catherine, I, 104. Vol, vice inhérent aux Russes de toutes lefr-classes, II ,• 52. Anecdotes a ce sujet , II , 74. yoltaire, blamé sur sa manière d'écrire 1'histoire, I, 101, 127. Son buste jeté dans un coin par Catherine, I, 120. Sa lettre au prince Béloselski, I, 126.  des matières. 29? Voyage de deux Francais dans le Nord. Ses auteurs accusent les Outschitéli de démocratie, II, 181. Voyage a Moscou , ouvrage défendu en Russie, II , 200. \V. . JVachtparadc, occupation principale de Paul, I, 20J. "Washington, détesté par Catherine II, I, 121. Wasiltschikow , quatrième favori de Catherine II, I , 190. "Wiasemsky (prince) , procureur-général; calembour du comte de Panin a son sujet, II, 86. Willamow (mademoiselle de) gouvernante de la grande-duchesse Alexandrine ,1, 15. Wirtemberg (Marie , princesse de) impératiice de Russie , voyez Marie. "wirtemberg (duc de) ne se laissa pas enlever ses enfans par Catherine, I, 230. Witfort , ministre d'Angleterre a Pétersbourg, I, 208. "Wolkousky (prince), aide de camp du feld-maréchal Repnin , 1, 349. "Woronzow (comtesse) maitresse de Pierre III, I, 262. Son portrait, I, 326. / y. Tacht, changé en frégare par ordre de Paul, I, 104. Yekatarina, nom donné a Catherine II, I, 44. Yermolow, dixième favori de Catherine, I,. 160.  294 TiBlE Ygor, grand-duc de Kief, personnage de Ia tragédie d'Oleg , 1, 96. YrHRMANN , gouverneur-général de la Sibérie. Son éloge, II, 230. Youssotjpow (prince). Satyre contre lui, I, 351. Z. ZacharieConsta.NTONOWJ.tsch, valet de chambre • de Catherine II, I, 62. Zawadowsky, sixième favori de Catherine, I, 156. ZawADOWSKY , directeur de la banque de Pétersbourg. Satyre contre lui , I , 393. Zokitsch, septième favori de Catherine, I , 156. Son portrait , ï, 157. Devint après sa chute souvei ain de Schklow, ibid. Rappelé a Ia cour par Paul, I, 158. Zoubow (Plafon), dernier favori de Catherine II. Chargé de dresser le contrat de mariage du roi de Suède, ï, 20. Annonce a rimpératrice ia rupture du mariage, 1,2?. Marqué de I'humeur au roi, 1, 26. Annonce a Paul Ja maladie de sa mcre , I, 63. Son désespoir lors de la mort de Catherine, 1, 69. Histoire de sa fortune, I, 140. •Son portrait, ibid. et 276. Son èducation par Catherine , I , 161. Ses adjoints dans les fonctions de favori , ibid. Exemple de son insolence, I, 167. Bien traité par Paul les premiers jours de son mgne, I, 188. Le scellé est mis sur sa chancellerie, I, 204, 280. Anecdotes sur ce favori, I, 276. Paul 1 lui donne une maison pour le chasser du palais, I, 281. A fait faire la guerre  desMatières. 29? en Perse pour son compte, I, 281. Exilé de Russie, ibid. Ses amours a Toeplitz, t, 282. Veut enlever la princesse de Coürlande, I, 283. Est rappelé en Russie, ibid. Anecdote sur ce favori avant sa fortune, I, 3 3v Anecdote concernant son insolence, I, -;38- Satyre contre lui, I, 390. Zoubow (Valérien), frère du favori et son adjoint, I, 161. Détails sur son libertinage , 179. Ses richesses , I, 176. Sa guerre en Perse, I, 306. Comment il se trouve tout a coup sans armée, I, 307. F I N.   TABLE DES MATIÈRES CONTEKDES DANS LE IP VOLUME. SIXIÈME CAHIER. Chjelles révolutions at- texdent la russie ? Attitude et farce du despotisme. Deux oukai de Paul, favorables d une révolution. Avilissement du peuple: autres obstacLes locaux. Le despotisme se roidit: la noblesse s'indigne. Elle seule peut changer le gouvernement: comment et pourquoi. Démembrement probable. Changement d espérer. Terreur prématurée. Les Russes ne seront pas toujours esclaves. SEPTIÈME CAHIER. Caracte re national. Du Noble, du Courtisan, du Paysan, de VArtiste et du Soldat russes. HUITIÈME CAHIER. Religion. Eglise grecque. Prétres. Fétes. Jeunes. Dieu de]poche„et Images.  NEUVIÈME CAHIER. Gynécocratie. De son influence sur les femmes en Russie. Leur caractère , leur immodestic , leur cruaute', leurs moeurs, leurs bains, leurs talens, leurs charmes. La Princesse Daschkow. DIX1ÈME CAHIER. Èducation. Anecdotes sur celle des grands-ducs: leurs gouverneurs et leurs pre'cepteurs. De celle des Russes en général. Des Outschitéli: leur influence. Des jeunes Russes. Précautions de Paul pour arrêter la civilisation. Les gazettes. Radischeff. Apo. logue du grand-duc. onzlème CAHIER. Supplément. Francais et Suisses en Russie. Persécutions qu'ils y éprouvent. Proscription de plusieurs. Serment qu'on exige d'eux. Billet d'absolution. Nouveaux traits de Paul. Réfexions. DESCRIPTION du PALAIS TAURIQUE ET de LA FÊTE QUE LE PRINCE POTEMKIN Y DONNA A L'IMPÉRATRICE CATHERINE II. NOTE ADDITIONNELLE sur KpRSAKOW. TABLE des MATIÈRES. F 1 2i.