LibertÉ , No; ï; Egalite , FraternïtÉ. LE SPECTATEUR RÉPUBLICAIN. -Ptfr w 5ö«V/^ de Gens de Lettres & tfAmïs de la Libertê. La Liberté cft 1'idole des amcs Fortes. (Tendredi 6 Fèvrier 1795. v. St. Le 18 Pluyiofe St. Rép.') Au Public. "Voici un nouvel enfant de la Liberté. Amis & défenfeurs de cette Caufe fublime, c'cft a vous que nous le recommandons! Répandés-Ie dans nos villes & nos provinces ; propagés-en la leéture partout 011 il y a encoie des hommes qui penfent ; pronez le même , s'il fe peut, devant les ariftocrates & les fatellites du pouvoir arbitraire. Patriotes désintéréffés, qui airnés fincérement votrepatrie, bons & paifibles Bataves, c'eft pour vous que nous écrivons! Acceuillés avec intêret une feuille toute confacrée a faire circuler parmi vous les lumiéres utiles. Faites plus; aidés nous de vos confeils & de vos avis: nous les recevrons touiours avec rernnmic. fc*"«iw«-iiuuö# lorsque nous noua-Ueque nous lui Dréfentnns 9 tromperons; communiqués nous tour ce que vous jugerez important dans les circonftances afluelles : la caufe de la Liberté ne pourra qu'y gagner. Cette Reine du monde, 1'idole des ames fortes, & 1'effroi aes lyrans, plane fur nos têtes. Ne laisfons pas échaper 1'occafion qu'elle nous préfente de régénérer notre Conflitution & nos moeurs ; rafTemblons-nous tous aux pieds de fes autels; dépofons y toutes nos baines, toutes nos diffenfions particulières, & jurons de ne vivre désormais que pour défendre les droits de 1'humanité Sc faire le bonheur de notre patrie. Ici le public nous arrêtera , fans doute, pour nous demander ce que fera la feuil-  co Former un centre cornmun oü toutes les pour arriver (i ce terrac. Le despotisme élumiéres utiies puiflent fe réünir; propager branie de rechef fes reflbrts perfides & fances lumiéres dans nos villes & nos provin guinaires; mais nous aimons a croire que ces; les faire circuler parmi tous leurs c'eft la dernière convulfion qui doit le conhabitants; ouvrir des discuflions fur tous duire au torabeau. les objets qui peuvent concourir a alïurer Nous mettrons donc de la politique dans une bonne Conftitution a notre patrie; étre, notre fcuillc ; mais nous n'y en mettrons en un mot, les Apotres zélés & conftants pas trop. Cependant ce que nous en dide rhumanité, de la liberté, de la vertu rons pourra tenir lieu de la plupart des & des moeurs: voila, en fubftance, notre gazettes, paree que nous éviterons de nous Pr°jet. noyer dans des détails inutiles. Nos moyens font, une philantropie fans ,„ B . „ ^ „, , , r r Rt&acteurt dn Speet. Rihubl. bornes, un ardent amour pour 1'ordre & la Juftice, p ur tout ce qui peut, en un mot, contribuer au bonheut & a la pros Utrecht y. Février. périté des hommes; de bonnes & nombreu- On a enlevé hier, mais fans 1'aveu de Ia fescorrefpondances; la facilité de nous pro ; Municipalité & d'une manière irré^uliècurer les meil/eurs papiers étrangers, dès-j re, ces tableaux funèbres qui tapifiaiemnn, que le cours des poftes fera rétabli ; les Eglifes, & qui y furent placés bien mofos lecours qu'on nous a promis, & ceux que pour honorer Ia méraoire des morts nous pouvons efpêrer de tous les amis fin pour contenter 1'orgueil des vivans ' rL cères de Ia liberté; enfin la comunication n'était plus attriftant que Ia vue de ces fi™ offictelle des opérations les plus importan- res hideufes de morts & de griphons don* tes des nouvelles adminillrations de nos vil- ia fi inutile fcience du blafon les avair fur les & de nos provinces, que nouscherche- chargés , & rien auffi n'excitait davanraJ rons a nous procurer: voila ce quiformera la pitié que ce vain étalage d'armoiries & la bafe de notre travail de diftinétions de rang. L'orgeuil qui'eft Ce Journal & donc fait, comme on Ie déplacé partout, 1'eft furtout dans le tem voit, pour devemr une vraie Feuille natio- Ple de l'Etre Suprème oü tous les nale; & c'eft a ce titre que nous lui avons hommes confondus , font 'profeflfon d'étm donné le nom de Spectateur Repu- Freres et Egaux , d'honorer le BLICAIN' même Pére, & d'adorer le même Dieu Les événemens qui fe paflent autour de Si nos temples ont befoin de quelque 'dé nous, fous nos yeux mêmes, font de natu coration, fi I'honneur d'y perpétuer fon nom re a interefler tout homme qui penfe bien. ert dü al'homme, cen'eftqu'a celui qui aété Nous touchons au dénouement d'un grand j utile a fes concitoyens, & dont la vie a été Procés; les partis s'agitent, fe démènent; f remarquable par des fervices fignalés en ver! nous verrons dans peu la raifon triompherj Ia patrie & rhumanité. Oui,si 1'onfubflituait des préjugés , Ia liberté de la tyrannie; iha tous ces frivoles hochets de la vanité faudra cependant encore de vigoureux etTorts 1 le nom glorieux des citoyens qui ftfont dis' nale; & c'eft a ce titre que nous lui avons donné le nom de Spectateur Republicain. Les événemens qui fe paflent autour de nous, fous nos yeux mémes, font de natu re a interefler tout homme qui penfe bien. Nous touchons au dénouement d*un grand  O) tingués, & Ie rdcit de leurs belles actions, lentemcnt parmi nous, & on fe deman • la poftérité les lirait avec un faint refpect, de ce qui peut en entraver les roues? nous auiïons fréquemment préfent a notre On s'appercoit a peine que nous fommes en elprit le fouvenir des bienfaiteurs qui nous révolution ; la lcène a changé d'acleurs, ont affranchis & qui ont coopéré a notre bon- mais jusqu'ici 1'aftioneft a peu-près la même« heur. En y rencontrant, pait-étre, Ie nom j On languit furtout aptès 1'inftant oü 1'onforde fes parens, oö ferait iai/i du Iouable or-1 mem une milice bourgeoife, & oü Pon ougueil d'y être infcrit après eux, & ces ta- ? vrira des Sociétéa populaires. Tous les bieaux offriraient des exemples dignes de j amis purs & défintérefles de la liberté enfervir de modèles, qui rapelleraient aux uns vifagent ces deux chofes comme faifant parleurs devoirs, qui exciteraient 1'ëmulation tie des bafes folides qu'on peut lui donner. des autres, & les enflammeraient tous du dé- La première fournit, a tout citoyen , Ie fir de les imiter. | moyen de ièrvir la patrie, & lui procurede Puisqtie nous en fommes fur ce fu- j bons déffenfèura. C'eft ainfi que nos brajet , voici un autre abus dont il eft ^ ves Libérateurs commencérent chez eux aulfi a défirer que Ia liberté & 1'amour ■1'apprentiflage des armes, & qu'ils fe font du bien public nous affranchifle bientöt: ■ formës a ces quaütés militaires & a ces verc'eft l'ufage pernicieux d'enterrer dans les • tus guerriéres, qui leur ont obtenu des triomEglifes. Peut êire eft - il la caufè des épi- ] phes dont on ne trouve aucun éxemple démies qui font quelques fois des ravages ; dans les annales du monde. Tous les dans le coeur de 1'Eté. II eft fenfible pour \ Francais sont Soldats , ils sont tous toute perfonne éclairée & raifonnable, qu'en \ exerces au maniement des armes, effet cette coutume ne peut qu'être funefte \ eft • il dit dans le ClXe. article de a ceux qui raflemblés dans ces lieux confa-j 1'Aéte conftitutionnel. C'eft aufii de cette crés au culte, y refpirent un air corrompu ï manière que nouspourrons, au befoin, fou» & imprégné de miasmes morbifères, qui \ lager nos frères & amis les Francais & accèlèrent & dévelopent le germe des ma- j partager leur fervice. Pendant que nos ladies. On a déja plufieurs fois fongé qu'il troupes, formées de nouveau, fetont leurs conviendrait de réformer eet abus ; mais émules dans la glorieufe carrière qu'ils paribus un régime oü par le feul mot d'In- i courrent, & combattront avec eux contre novation on mettolt obftacle a toute 1'ennemi commun & pour la plus belle des améltoration, (comme fi la fcience du bien l caufes, nos müices bourgeoifes pourront faire public eut été feule dans 1'impoffibilité d'ac-1 le fervice intérieur. quérir), on n'a rien corrigé a eet égard. I Les Sociétés populaires font également A la fuite de ces refïexions nous en \ d'uoe utilité inconteftable. C'eft pour cela hazarderons encore quelques unes qui nousj que I'augufte Sénat des Representans ont été fuggétées par des perfonnes d'un js du Peuple Francais, en fupprimant ces clubs civisme reconnu : nous défirons qu'en con jaeobins qui ufurpaient les droits du peuple fidération du motif qui les tiifte elles foy. i & oü fe tramaient des projets contraires au ent favorablement acceuüües. On s'éton I bien public, a maintenu & protégé lesSone que le char de la révolution avance fi| cietes populaires»  co d'étre pris par les Repréfentans Provifoires du Peuple de Hollande, c'eft 1'anéantifTement du Stadhoudérat, des charges de Capitaine ■ & - dmiral Gènéral des ProvincesUnies, & de toutes leurs dépendances. Nous apprcnons encore que quelques. unes des villes & diftricis de Ia Hollande, qui, ci-devant, n'avaient point de fuffrage a Paffemblée des Etats, viennent d'envoyer des députés a PAffemblée des Repréfentans provifoires, a la Haye. Cet exemple eft trop beau pour n'être pas fuivi avec empreflement dans toute la République. II attachera de plus en plus a la patrie des milliers de perfonnes, qui, jusqu'ici, avaient été comptées pour 'rien , quoiqu'clles contribuaftent comme les autres aux charges de PEtat. La Haye, 31 Janvier 1795. II parait en général que 1'efprit public eft plus avancé en hollande que dans les autres provinces ; Fon y rravaiile du moins au grand oeuvre régénérateur de Ia révolution, avec une fageffe & une activité dignes d*être 'mitées. Parmi les piêces intéreifantes qu'y a fait éclore Pépoque, a jamais wémorable, oü nous nous trouvons, on doit mettre au premier rang celle que nous allons ajouter ici. Elle a été publiée i Ia Haye avec toute Ia folemnité que] fon imporrance requiert, au fon des trompettes, au carillon des cloches, & en préfence d'une multitude de Citoyens qui ont fait éclater leur joye par des acclamations multipliées. •Eilea auffiété, depuis, fucceffivetnentpromulguée dans toutes les villes de la hollande. Cette piéce B digne d'étre offerte a Pat* tention des contemporains & transmife ala poftérité , renferme les principes les plus naturels & les plus - facés. Les vévités qu'ils expriment lont d'une évidence inconteftable; & malgrd cela, quiconque eüt osé les avouer parmi nous, il y a quelques femaines, aurait été traité de blasphémateur en politique. En voici Ia teneur. 1. „ Que tous les Hommes font nés avec des Droits égaux, & quecesDroits naturels ne fcauroient leur être otés: " 2. „ Que ces Droits conüitent en EgaHléy Liberté, Sdreté, Propriété, & Réfislance a Fopprcfion : " 3. „ Que la Liberté eft Ia faculté quiappartient a tout Homme, de pouvoir faire ce qui ne trouble pas les autres dans leurs Droits: Qu'ainu* fa limitation naturelle fe trouve dans ce principe: Ne fats point d autrui ce que tu ne veux point qu'on fafe a tot - mSme: " 4. „ Qu'il eft donc permis i tous & un chacun de manifefter a d'autres fes penfées & fes fentimens, foit par la voye de la Preffe ou de toute autre manière:" 5. ,, Que tout Homme a le droit de fervir Dieu de telle manière qu'il veut ou ne veut point, fans pouvoir être forcé a cet égard en aucune facon:" 6. „ Que la Sureté confifte dans la certitude] qu'on a de ne point être troublé par autrui dans 1'exercice de fes Droits, ni dansla paifible pofTeflion de Propriétés légalemeat acquifes:" 7. „ Que cbaeun a droh de Suffrage dang PAffemblée Légiflative de ;la Société entiè» re, rbit perfonnellement, foit par une Repréfentation, au choix de laquelle il ait concouru:" 8. „ Que le but de toutes les Société*  C7) Civïles doit être d'aflurer aux Hommes la paifible jouilTunce de leurs Droits naturels:" 9. „ Qu'ainfi la Liberté naturelle de pou¬ voir faire tout ce qui ne trouble pas les autres dans leurs Droits ne fcauroit jamais fuuffrir d'obftacle, que Iorsque Ie but de Ja So ciété Civile 1'exige ablölument:" 10. „ Que de pareilles bornes a la Liberté naturelle ne f9auroient être poiées que par le Peuple ou fes Repréfentans:" 11. „ Que par conféquent perfonne ne fcauroit être obligé a céder ni facrifter rien de fes propt iétés paniculières a la Communauté générale, a moins que cela ne foit expreffément réglé par la volonté du Peuple ou de fes Repréfentans, & après une indemnité préalable:" 12. „ Que la Loi eft 1'expreffion libre & folemnelle de la volonté générale; qu'elle eft égale pour tous, foit pour punir, foit pour recompenfer:" 13. „ Que perfonne ne peut être accufé en Juftice, arrêté, ni mis en prifon, finon dans tels cas & fuivant telles formalités, qui font préalablement fixés par la Loi même:" 14. „ Qu'au cas qu'il foit jugé néceflaire de tenir quelqu'un Prifonnier, perfonne ne doit être traité plusrigoureufernent qu'il n'eft abfolument nécelfaire pour s'affurer de fa perfonne:" l5- >» Que, tous les Hommesétantégaux tous font éligibles a tous Poftes & Emplois, fans aucuns autres motifs de préférence que ceux des Vertus & de Ia capacité:" 16, „ Que chacun a Ie droit de concourir ï exiger de chaque Fonclionnaire de 1'Adminiftration publique, compte & juftification de fa geftion: " ,» Que jamais 1'on ne fcauroit apporter la moindre reftri&ion au droit de tout i Citoyen, de repréfenter ce qui eft de fon in- I têret a ceux a qui 1'autorité publique eft confiée : 39 18. „ Que la Souveraineté repofe dans Ie Peuple entier, & qu'ainfi aucune portion du Peuple ne fgaurait fe farroger:" iy. „ Que Ie Peuple a, entouttems, le droit de changer fa Forme de Gouvernement, de la corriger, ou d'en choiür une au;re." Utrecht. Malgré Ie calme avec lequel Ia révolution s'eft effeétuée dans notre ville, on n'avait pft dans les premiers momens procéder d'une manière parfaitement reguliere a Pétablilfe. ment de toutes les autorités provifoires. Peutêtre, même, eüt il été alors trés - difficile de Popérer difFéremment qu'on n'a fait, fansdonner nailTance a de grands obftades.Aujourd'hui que ces difficultés n'exiftent plus; aujourd'hui qu'il eft connu ce grand principe, proclamé par la plus puilfante Nadon de la ter» re, & difté par la Nature, que la $oü' verainttó réfide dam Vuniverfalitó des Citoyens, ie peuple rentré dans fes droits, ayant réfolu d'employer des formes plus juridiques, s'eft réüni en aiTemblées , publiqueinent convoquées, &, après avoir décbargé le comité - révolutionaire de toutes fonctions ultérieures, il s'eft occupé de nouvelles nominations. Nous en ferons connaitie 1'objet & la compofition dans nötre prochain N>. Le 5 Février 07e Pluviq/e) des repré» fentans provifoires du peuple de la Province d* Utrecht , escortés d'un détachement de bouzards, ontpublié, i'dans nötre ville, au fon de trompe & des cloches, Pabolition da B a  SUPLEMENT au Nb. 2. DU SPECTATEUR RÉPUBLICAIN. f R A N C E. Ê^)es citoyens Balaves ayatit étéadmis è la barre de la Convention, le 9. pluviofe, Vorateur y fit le discours fuivant: „ Dans 1'ivreflè univerfelle que font éprouver les événemens glorieux qui immortalifent a jamais les armées fraucaifes , les députés des patriotes bataves, accompagnés des infortunées victimes de la révolution de 1787, s'empreffent d'apporter a la repréfentation nationale Fexpreffion fidéle de leurs vceux & de leur joie. „ Elles font donc enfin réalifées, ces promefles acquittées aujourd'hui par la bravoure d'un peuple de héros ! Le Stadhouder eft en fuite, & 1'Anglais palit d'étonnement & d'épouvante. „ Elles fe réaliferont, ces promeifes faites depuis fi Jong-temps par les patriotes bataves, de fe montrer dignes de recouvrer leur liberté , d'y concourir du moins, de tout leur pouvoir. En efiet, citoyens , fi 1'oppreffion dans Iaquelle le peuple hollandais a gémi fi long-temps, ne lui a pas permis de brifer lui-même, & fans fecours, des fers rivés par la force , tout annonce aujourd'hui, tout nous permet de vous dire, en] fon nom, qu'il ne reftera pas enarrière , & qu'il méritera Ie b/enfait de Ia liberté. „ Par-tout 1'infureclion éclate, par-tout le patriote fécoue 1'horrible chaine qui le comprimoit; par-tout le Francais libérateur eft béni : vos armées marchent aux acclamations d'un peuple reconnoiflant. Amfterdam, Ia populeuse Amfterdam, a fait retentir jusques aux nues le bonheur de fa délivrance: elle a invité les Francais a entrer dans fes murs; elle les a reeus en amis, en frères. „ Citoyens-repréfentans, si ce tableau est fidéle, s'il n'est que 1'expofé des faits, hésiterez-vous a mettre le sceau a vos dispofitions généreuses, en remettant a la Hol. lande devenue libre par vos mains, leprix, Finestimable prix de 1'indépendadce natio. nale , le Ifeul moyen de rendre cette bril* lante conquéte réellement utile a la France, & funeste aux despotes, dont les derniers efforts vont fans-doute fe réunir bientöt pour tenter de vous 1'arracher ? Pou r le bonheur commun des deux Républiques , pour leur intérêt réciproque, & fur-tout pour le maintien de ce que vous devez attendre de nos effortsj, nous vous demandons, législateurs, nous demandons a la représentation - nationale |de Ia France, qu'elle daigne laisser au peuple lïbre de nos villes & de nos campagnes le choix le plus prompt de ses autorités constituées. Toutes les régences de notre pays étoient compofées des adhérens du Stadhouder, des amis des Anglais, de vos ennemis naturels,, de nos oppresseurs: il est urgent de les remplacer; 1'èxistence physique & morale de nos eontrées 1'exige, Ié commande; & toutjest perdu, s'il ne s'éta-blit d'abord un gouvernement provifoire qui veille a la marine , aux digues, aux perceptions, aucommerce, & a tout ce qui constitue notre pays factice. »* Ce n'eft qu'ainfi, cen'eft quepar Iavoi© Ai  A Utrecht^ de Pimprimerie du Spsctateur-Rspublicaik. de magistrals choMs par Ie peuple dans des assemblées provisoires, sous les yeux des repréfentans du peuple francais, que vous préviendrez, citoyens , tous les maux que la désorganisation entrainerait, & qui, plus chez r.ous que par tout ailleurs, seroient iriéparables. „ A ce prix, citoyens, tous Iesfacri/kes paraitront légers au Peuple Batave; il volera lui même au-devant des efForts de tout genre que vous avez droit d'exiger de fa part; Penthoufiasme de 1'indépendance recouvrée le rendra capable de tout. „ Citoyens, Ie droit de conquête vient de vous acquérir unenation induftrieufe, énergique, & digne de quelques égards par fes anciens travaux pour la liberté. Une politique bien entendue, & notre équité feront le refte. Les Bataves méritent d'étre libres: en brifant leurs fers, la reconnoiflance en crée pour eux de bien plus doux , qu'ils feront gloire de montrer a tout PU nivers. Réponfc du Préfident. Citoyens-Bataves, L'amour de Ia liberté, la confiance qu'ins pire Ia loyauté de Ia nation francaife, ont dirigé vos pas vers la Convention nationale: vous la félicitez fur fes travaux & fur Ia gloire des héros qui terraffent & diffipem les armées des despotes coalifés. „ Cette époque, a jamaismémorabledans les faftes des nations , doit faire treffaillir tous les amis de la liberté : ils font tous i frères, la nature eft leur mère commune; i elle leur a diftribué des droits égaux ; & t ceux qui, dans votre patrie, n'ont pas dé \ généré de Pantique vertu qu'elle s'étoit ac- a quife autrefois, doivent éprouver une fen c fation bienjdélicieufe en voyant flotter dans c Ia Hollande le figne caractéristique de la liberté, 1'étendard tricolor. „ Comptez, citoyens bataves, fur les principes invariables qui conduiront déformais Ia nation francaife, dégagée de toute tyrannie. Si fes ermemis s'en rapportent a fa loyauté , h fa générofité , que ne doivent pas efpérer ceux qui chériifent la liberté! Rendus bientót dans votre patrie, ^car votre zèle vous apelle fans doute auprès des phalanges vicfcorieufes,) vous verrez par vous mêmes que la juftice, Ia probitd, 1'humanité, le droit des gens, font des vertus & des devoirs pour le peuple francais, pour fes armées & pour fes repréfentans." La Convsjitim nationale a décréti la mention konorable & Hn/ertion de cetts adrejfe au bulletin. Nouvelles. Les bruits , fi fouvent répandus, d'une paix générale avec toutes les puiffances du continent, paraiifent s'accrêditer de plus en plus. II eft même des faits qui femblent indiquer que déja elle eft conclue; mais nous ne nous empreiferous pas trop d'y compter. Ce qu'il y a de certain , c'eft que Ia Convention Francaife y parait trèsdifpofée; & 1'angleterre même ne fera pas exceptée, fi elle peut fe réfoudre a dépo(er fa morque, a rendra les colonies, & is iemander la paix. Le célébre Général Keiler man, qui avait 'té incarcéié fous le régime de Robespier'c, vient d'étre élargi & renvoyé a la têe de Parmée des Alpes. II eft arrivé r Paris un envoyé du Duc de Toscane, iour négocier de fa part , a ce qu'on flare un aéte dj neutralité avec la Frane. On y attendait également PambalTaeur de Suéde.  Liberté, No. 3. EgalitÉ, Fraternite. LE SPECTATEUR RE PUBLIC AIN. Par une Société de Gens de Lettres & d'Amis de la Liberté. La Liberté eft 1'idole des ames Fortes. XVendr'edi 13 Février 1795. v. St. Le 25 Pluviofe St. Rép.") AVX P.EDACTl URS EU JoURNAL. J"e m'empresfe de prófeei de la voie qui m'eit ouverte par votre Journal, pour comnuaiiquer quelques réfiexions au public. Je continuerai a en ufer de même, dans la fuite , fi vous trouvez que celles- ci ayent afiez d'intêret pour être imprimées. Vous avez invité , dans votre Icr. NJ. les habitans cette ville a fe réünir en Sociétés populaires. Rien ne me paraitplus propre, en effet, a former 1'efprit public, fans le quel il ne faurait y avoir de vraie Liberté & d'amour de la patrie. Je crois donc qu'il ferait a défirer que la Municipalité, ou le Comité, choifi en dernier lieu par la Bourgeoifie , s'occupat inceflament des inoyens d'établir ces Sociétés populaires, & fixat un mode régulier pour leur organifation. La ville étant divifée en 8 Sections, on pourrait établir une Société au centre de chacune d'elles, en choififlant un empla- [ cement propre a contenir les bourgeois du . quartier. Dèsque le plan de ces Sociétés fe' rait publié , elles fe rendroient chacune k leur pofte, & éliraient un préfident & un fécrétaire, a la pluralité des voix. , Le préfident ouvrirait chaque féance par la lecture des Droits de Phomme & du Citoyen, qu'on ferait imprimer en grands caraclères, & afficher fur les 4 parois de Ia falie. Après cela on lirait a haute voix les arrêtés du Gouvernement, les publications de la Municipalité, &c. ainfi que la rélation de ce qui s'eft palTé de plus important dans les autres parties de la République. A la fuite de ces leétures, le préfident demanderait fucceffivement a tous les membres de la Société s'ils ont quelque propofition importante a faire, quelque vue utile au bien public a offrir^Le Sécrétaire confignerait dans fes régiftres ce qui s'y ferait paflé d'intéreffant a cet égard, afin que les perfonne* C  qui n'auraient pü aflifter a la féance, foierir k- même de fe mettre, enfuite, au courrant de ce qu'on y a fait. Le but de ces Sociétés, étant de former Pefprit public, & d'entrctenir ou de faire re naitre l'union & Pharmon/'e parmi tous les bons Citoyens, on devrait in fliger une peine quelconque a celui qui y porterait atteinte par des perfonnafités offenfantes, & qui-tendraient a réveille* Pesprit de parti. Les plaies que ce monftre, jaloux de notre bonheur, a faites k la République, font trop grandes & trop récentes, pour ne pas nous fburnir la lecon la plus utile. Dans une époque aufïï mémorable que celle ou. nous nous trouvons , le falut de Ia Patrie doit être la première, Ia fuprême Loi poor tous fes enfans. Rappellons-nous donc k chaque inftant , qu'il ne faut jamais confondre la différence d'opinions avec celle des fentiroents, & qu'on n'eft pas criminel en voulant fuivre diverfes routes pour parvenir au même but. Diftinguons - nous , en un mot, par une fagefTe & une fermeté I toute épreuVe, & rendons la révoïurion que nous avons commencée, digne, a tous égards, du nom Batav». Je reviens k 1'objet principal de cette lettre. Quoique fous le régne de la Liberté & de 1'Egalité ou ne doive violenter perfonne, il eft cependant bon de faire connaitre les Citoyens qui aiment fincèrement leur patrie, & qui s'inréreffent a elle. Je défirerais, en eonféquence, que, dans chaque Société po pulaire, on dreflat des liftes de tous le-; Ci;oyens du quartier, & qu'ou les placat a demeure dans la Société, k la vue de tout le monde. On parviendrait bientöt a discerner, par cette voie, les citoyeas purs, & 7.élés pour la chofe publique, de ceux qui,, abforbés dans leurs intéréts perfonels & leur indolence, n'y prennent aucune part. Un ancien législateur, auflï habile philofophe que politique, avait porté une loi', par la quefle il était enjoint a chaque Ciroyendefe déclarer ouvertement, en cas de révolution. Le tableau que je propofe rendrait le même fervice, en faifant connaitre les perfonnes qui ne fréquenteraient que rarement les Sociétés populaires , ou qui prendraieut peu de part a ce qui s'y pafte. Au refte , fi Pon trouvait que ce ferait trop d'établir huit Sociétés dans notre ville, on pourrait les réduire k quatre, & réünir deux feclions pour chacune d'elles. Je fou« mets ces différentes idéés au jugeraent du public, dans Pefpoir qu'elies pourront être utiles, fi ce n'eft par elles -mêmjs, du moins en rappellant fon attention fur un objet qui me parait d'une grande importance. Salus & fraternitc UlrecSt II. Fivriet 1795. v. Se. Fr a tt c e». Les derniéres féances de la Convention nationale , préfentent un degré d'intêret, qui nous fait regretter que les bornes de notre feuille ne nous permettent point de nous y étendre, autant que nousl'aurions dé' firé. II y a été fait plufieurs rapports trèsimportans, non feiilement pour la France, mais pour PEurope emiére. Parmi ces rapports, on a furtout remarqué celui de Fourcroy, Sar les arts & les fciencts qui ont con - tribué a la défenfe de la Répttldiquc, & ceux de Boifiy - d Anglas, dont le i' Sur les principes adlmls du Gouvernement Francais & les ba/es du crédit national; & Ie fecond  ( 13) Sur les rélations de la République - Franc-aife avec lei autres Peuples, & fur les intéréts de ceux ■ ci par -rapport a elle. Quoique ce fecond Discours foit le dernier , dans 1'ordre chronologique , nous nous croyans cependant obligés de Ie faire I connaitre, fans délai, paree qu'il eft de Ia ï dernière importance pour toutes les Nations. I La convention • nationale , après 1'avoir en-1 tendu avec Pïntéret le plus vif, en a ordonné i fa traducrion dans toutes les langues, & 1'eu-1 voi a toutes les Municipalités, a toutes les '\ armées, ainfi qu'a fes agens chez toutes les j Puiflances neutres. Ce beau discours mérite \ d'autant plus d'étre connu , qu'on doit le ] regarder, fuivant 1'expreffion d'un des mem- \ bres de la Convention, comme la déclaration. du Peuple Francais. Séance du ir. Pluviofe. Boiffy- d'Anglas , da Comité-de Salut- \ public, è la Convention Nationale. j! „ J'ai retracé, dans un premier difcours, les ': principes de juflice & de loyauté fur lefquels re- [ pofe aujourd'fiui le gouvernement de la France: ' j'ai fait voir coramenr ce gouvernement, tout a la fois ripublicain & révolutionnaire, venait de | jeter au milieu de vous les fondemens d'un vérita- | ble crédit public , & de créer, en préfence de « TEurope enüère, une puiiïance en queique forte « nouvelle. ,, J'ai fait voir couiment le Peuple Francais, E fortanc tout - a - coup du fommeil de 1'efclavage, | avait repris fa place parmi les Nations du nom-[l bre desquelles on voulait 1'effacer, comnsencé de •! réparer fes immenfes pertes, & préparé tous les | germes de fa prospériié futute. „ Maintenant je vais porter mes regards fur la J (ituation extérieure de ce vaP.e empire, fur fes I relations avec les autres Peuples, & fur les in-j têrets de ceux-ci par-rapport a lui.- Je dirai comment de 1'établiOTement de fa liberté doit nécelfairement réfulter de bonheur du Monde; & I la paix de 1'Duivers, de celle que vous allez néf gocier avec vos voifms. J'avertirsi la plupart de ceux qui nous font la guerre, des dangers devanr lefquels ils fe préetpitent, en fe déelarsni contra nous, & qui font iels, que leurs fuccès même, s'i/s étaient pofïïbles, ne feraient que les rendre pius prelTana. je repoufferai les calomnies atroces de ces ora. teurs ftipendiés par les tyrans, qui, ne pouvanr. plus efpérer de nous aflervir par les armes, veu. lent nous fufciter encore au;ant d'eunemis qu'il y a de gouvernemens en Europe, & nous enlever ce crédit national qui réfulte, pour un grand Peuple, de fon refpeét pour les autres Nations, & ; de fa morale publique. „ 11 eft tems que les formules d'une politique' ancienne &mal-avifée faiTent place aux expres-" flons fianches & Ioyales d'un homme libre; ü il eft mm que la vérité reprenne, a la tribune du légiflaceur, 1'inüuence qu'elle n'y devait jamais perdre. Le langage que je tiendrai contraftera' d'une manière remsrquable avec les paroles infidieufes dont retentiflent en ce moment les féances • de cette autre aflemblée foi-disant repréfentative, qui, dans fes débats menfongers, dans fes faflfaronnades chevalerefques, dans fes Adrefles adulatrices, nie vos fuccès, méconnafc vos victoires, ■ outrage vos principes, & ofe menacer encore une liberté que trois années d'attaques infructueufes luraient dü. la forcer & refpefter enfin. „ Lorsque les pallions les plus exsfpéréesforgent sartout des armes pour nous divifer, nous déruire ju nous enchaSner, animés par des paflions plus ïobles, enflamrnés par 1'amour de la liberté & de a Patrie, nous devons oppofer la juflice imperw urbable a leur fougue violente, & !a conftance épublicaine a leur impétuofi é ïénéraire. )5 Prèsque tous les uónes de ia Terre fe font é-  C »4 5 branlés pour fe précipiter fur nous; leurs tniniflres I fe font ligués; leurs armées fe f^nc nggloroérées; leurs foudres fe font allumés pour déiruive notre liberté naiflante ; mais leurs cohortes dévaftatri ces, renverfées par nos bataillons patriotes, fe font diflïpées comme ces nuages épafs qui fem- ' blent annoncer 1'orage, & qu'un vent ialutaire -difperfe & anéaatir. ,, Tant quenous n'avons eu acombaitre que Ia haine des wis coalifés & la furie de leurs fóldars, Ia valeur bouillante des Francais, leur cou-1 •rage indpuifable, les facriGces conltans de tous les citoyens, ont fuöi pour prouver a 1'Univers comfcien nous fommes dignes de la liberté , & corabien eft chimérique 1'efpoir de ceux qui veulent la détruire. Mais aujourd'hui, Citoyens, que aos triomphes ont porté fépouvante dans Ie fein : des pays qui prétendaient donner des fers .a la : 'France, nous avons un autre genre d'attaque a J foutenir, d'autresefforts a repouiTer. On ne peut vaincre les Francais, on cherche a les calomnier. j „ Tous les Peuples du Monde admirent notre courage; tous gétniffent de voirrépandre leur fang & épuifet leurs tréfors pour nous arracber notre liberté: on veut nous déttuire dans leur opinion, & rejeter fur nous feuls les calamités fans nombre que verfe fur eux cette longue & terrible guerre. Nous n'avons point a redouier la fureur des rois ■coalifés, ni les efforts de leurs foldats; mais nous , refpecterons toujours l'opinion des Peuples, quels que folent leurs gouvernemens, leur force, leur -faiblelTe, leur bonheor ou leur infortune. „ Nous ne cherchetons point, comrae on nous en a fouvent accufés, a troubler leur organifation intérienre , a leut faire adopter nos lois; mais hous ne fouffrirous pas qu'on empoifonue a leurs yeux nos principes, qu'on nous enleve leur eftiine, & que les auteurs ambitieux d'une guerre ■funefle rejettent fur nous les triftes fcu'us de leur vanité & les crimes de leur ambition. „ L'hunaanité gémit & fouffre depuis trois années; manité foutTrante; que nous feuls nous fommes avides de leur fang; qu'aucune paix n'eft ni füre ni honorable avec nous; que la continuation de depuis trois anrées 1'Europe eft inondés de fvfg* les Peuples font accab'és d'impdis; le défir in| fenfé de pcuager ou d'an'ervir la Frarèe, eft évidemment Ia caufe ou le prétexte de tous ces naiheurs; & 1'orfqu'une panie de nos ennemis, décourajée par nos fuccès ou éclairée par 1'expérience, parair vouloir laiffer refpirer la Terre, lorsque des Peuples indignés des maux terri'oles donc ou les accable, femblent commander panout, a leurs gouvernemens, de mettre un terjne aux horreurs de la guerre, quelques politiques cruels & attificieux veuknt leur perfuader que nous | feuls nous fommes infenfibles a ces cris de rhumanité foutTrante; que nous feuls nous fommes avides de leur fang; qu'aucune paix n'eft ni füre ni honorable avec nous; que la continuation de la guerre eft avantageufe pour eux; &, qu'etifin, ce qui eft abfurdement contradictoire, notre.orgueil & notre ambition font, d'uae psft, trop tedoutables pour qu'on traite avec nous, & que de 1'autre, nos etforts nous ont trop épuifés pour qu'on ne puilTe pas efpérer, en nous combattant, des fuccès certains. „ Nousdevons, Citoyens, par refpectpour 1'humanité relever ces concradiftions, répondre a ces calomnies, préfenter la lumière a tous les yeux, & lever le mafque de cas machiavéliques gou. vernemens, qui, fe jouant du fang des homme* & de la fortune des Peuples, veulent arriver a une grandeur coloüale fur la ruine des principales puilTances de 1'Europe. „ Nous devons convaincre tous les hommes vet* tueux que nous déteftons la guerre fans Ia craindre; que nous fomnres toujours préts a en faire celTer les horreurs, lorsqu'on nous préfentera une paix conforme a notre dignité, & propre a garantir notre fureté. Nous devons en même tems avertir tous les Peuples, que, prêts a négocier avec franchife, nous ne fouffrirons pas que foa paralyfe nos armes, que 1'on fufpende nos triomphes pat des négoctations fauffes ou infignifhntas." (£« fuite 0u iV». SsivaM.')  No. 4. LlBERTB, EGALITE, FrATERNITE. LE SPECTATEUR RÉPUBLICALN. Par une Société de Gens de Lettres & d'Amis de la Liberté. La Liberté eft 1'idole des nmes Fortes. QMardi 17 Février 1795. v. St. Le 29 Pluviofe St. Ré]).) [Suite da Discours êe BoiiTy- d'Anglas, inférê dans Is No. precedent.] ' os armées, qui bravent les faifons, maliri- fenc les élémens, & tournent a leur avanrage tous les obuacles que la Nature & 1'art femblaient leur oppofer; nos armées qui, s'élancant fur les inondations glacées de la Hollande , en ont achevé la conquête en moins de rems qu'il n'en fallait autrefois pour y voyager, fe chargeront de démor trer a nos ennemis que, loin d'étre épuifés par trois années de guerre , nous n'avons fait qu'accroiae nos reffources, &ajouter 1'expérience des chefs, la difcipline des foldats, a cette ardeur républicaine qui n'a jamais cefl'é d'embra fur leurs ames. Mais nous devons furtout prouver a 1'Univers que 1'ambition da gouvernement Anglah, l'intérec de la maifon d'Autrhhe, & 1'orgueil de la Rufiie , font les feules caufes des malheurs du Monde. „ PunTances de 1'Europe, ouvrez les yeux, conteroplez vos véritables dangers; connailTez enfin vos véritables ennemis, confidérez avec effroi 1'abime dans lequel ils vous entralnent, tantóten fefant de Ia France un épouvantail qui vous troub!e, tantót en vous la préfenunc comme une proie facile a partager. Peuples fouffraas, mo- narques trompés, Républiques enviées, fuive2 avec moi les Cours de Fienne, de Pétersbourg, & fur tout de Londres, dansledédaleténébreuxde leur politique aflucieufe ,• le flambeau de 1'évidence va vous conduire, & vousverrez enfuite quels font les projets que vous devez craindre, les ennemis que vous devez combattre, les amis que vous devez embraffer. ,, La politique du cabinet de VUnne eft depuis long-tems dévoilée: conftans dans leurs ambitieux projets, les princes fe fuccédent depuis plufieurs fiécles fur ce tróne, en coufervant toujours le méme efprit, en fuivant fans-celTe le même fyllê' me. Le but eft toujours invariable, mais les moyetis d'y atteindre varient coniinuellement. La maifon d'Autriche a fu employer tour a|tour, pour s'agrandir, les traités, les ruptures, lesmariages, les intrigues & les armes. „ Avant que la Ruffie Fiit clvilifée, et que la PrulTe füt devenue une puiflance, la France , la Turquie & la Suéde fervaient feules de digue pour protéger 1'Empire contre les empereurs. Depuis que les rivaux de la cour de Vienne ont augmenté en noinbre & en forces,elle a fu négocierfi adroi-  C 16) tement, qu'ellea manqué, par artifice, brifer les contrepoids qui ba'ancaient fa puilïance. E'.le a fu affaiblir les Turcs en les facrifiant aux Rulles; elle a teüement féduit la France ,que la Prulle s'eft vue au moment d'une cmiére deftrucVion, malgréle génie de Fredéric & la difcipline de fes foldats. „Deux fois depuis cette époque, elle a é'é fur le point d'envahir laBaviere, d'abord par la voie des armes, & derniérement par un échan^e; enfin, voyant que, malgré les liecs avec la France, les Frangais n'avaient pas fécondé fes vue», elle a voulu détruire perfldemenc fan alliée ; profitant des fecoufles de notre révolution, elle a favorifé nos ennemis intérieurs, tramé des complots au fein de notre gouvernement, & a ligué contre dous toute 1'Europe, fous le prétexte faftueux de foutenir la querelle des rois, mais dansle deffein réel de ne nous arracher 1'Atface, \zLonaine & une panie de la Flandre, & de fe dépwraiFéi n jamais de la futveiliance d'un Peuple dont 1'éclat excita toujours fon envie, & dont la force réprima toujours fon audace. L'événemenc a trompé fon attente; elle a déja perdu les Païs-flas, fes places, fes canons, fes tréfors; fes armées ont difpatu devant les notres, la réputation de fes généraux s'eft évanouie, & tout annonce que le jour de la juftice eft enfin arrivé pour elie. Elle n'offre plus que Je fpeébcle de 1'ambition irompée & de la colére impuiflante. Elle craint la paix, mais elle ne^ peut continuer Ia guerre; & il n'éft aucune puiflance de 1'Europe qui ne voie que fa politique fetait d'engager toutes les autres a fe ïuiner, a fe battre pour elle, & a lui readre ce «ju'elle a perdu. „LüPrufe doit favoir a préfent de quel cóté était 1'artifice, de 'quel cóté était la fincérité. Tout doit faire regretter a Fredéric-Guillaumed'avoir écomé les confeils de fon ennemi narurel, plutót que les envoyés pacifiques d'une Nation libre qui lui montraienc la vérité & lui olfraienr une amitié utile; d'avoir été la dupe de quelques intrigans couronés, de quelques négociareurs adroits qui font emrainé dans la feule route qui pouvait le petdre. ÜEfpagne, F Empire, la Sardaigncdoivent éptouvet les mêmes regrets. Ces puifiances doivent volt en frémilTant, 1'abime dans lequel on a voulu les plonger. Elles n'ont que la trifte perspedive, ou de partager lefort de la Hollande, ou de s'anéantir fous le jong des deux cours qui les ont féduices.^ Ahl ce qu'il faut, furtouc, pour Pintéret de 1'Europe, montrer a ces puiffances trompées, c'eft Ie danger dont elles font menacées par deux colofTes qu'elles foutiennent, & qui finiraient par les fubjuguer, fi notre devoüment, bo» lacrifices & notre courage ne parvenaient a les arrêter dans leur raarche. L'Anglettrre & fa ; Rufjie, voila les tyrans qu'il faut dénoncer au Monde; voili les torrens dévaftauurs donc il fauc arréter 1'irruption. Plus adroites, mieux placées, moins malheureufes que f/fiUricbe, e'les om feules jusqu'a prél'ent profité des malheurs univerfeis & des erreurs de Ja coalition. / „ Sorcez de voc.-e fuinmeil, Etats de 1'Empiie, roi de Prufle, & vous toutes puiffances maritimes; vos flottes, vos forces, vos cultivateurs, vos finances, votre fang, on vous fait tout faciiSer pour donnet a la RuJJie 1'empire de la Terre, & celui des mers a l'orgueilleul'e Albion. Oubliez-vous que les habitans da Nord détruilirent 1'Empire Ronain , plu» uni, plus redoutable que vous? Faut il rappeler a votre mémoire ces irruptions des Gotbi &des Pandalei inondant 1'Europe em'.ère pour en détruire tous les Empires? Faut il vous rappeler que depuis 60 ans laRufiie, civilifantgroflié ement fes peuples barbares, confervant une force fauvage , niè ne er» s'enrichifTant des arts & de la taftique moderne, a déja humilié les Cbinois & fon dé des colonles fur la cóte dAmérique ; qu'elle a ttarchi Ie Caucafe, foumis ia Géorgie, impolé oes lois a une panie de la Peife, fubjugué les Cofaques, ddtruiclesTartara, conquis h Cftméé, parcagé I» Pohgne, épouvanté 1'empire Otiowan, foulevé h Gréce[i. vous en avons fait connaitre la nectliité,apprer,ez én les moyens; nous fommes trop grands, trop forts pour avoir rien a déguifer. „ Nos dangers pafl'és, la néceilTéd'enrendrele retour impoflible; 1'exemp/e de laligue memcsnte qui voulut nous envabir & qui a porré un moment la défolation dans le cceur de Fi France, le devoir d'indemnifer nos concitoyens de leurs facrifices, le défir fincère de rendre la paix folïde & durable, nous obligent a étendre nos frontières, a nous donner de grands fieuves, des montagnes & 1'Océan pour limites, & a nous garantir ainfi d'avance, & pour une longue fuite de fiécles, de tour envahiffement & de toute attaque. A ce prix, les puilTances de 1'Europe peuvert compter fur une paix inviolable, fur des alliés courageux qui fauront bien les dégager du poids de ces deux coloffes téméraires qui veulent, dans leur coupable délire, s'arroger tout a Ia fois 1'empire de la Ter re & des mers. „ Telles font, Citoyens, les grande» vérités que tout nous commande aujourd'hui de développer aux yeux de 1'Europe. „ En vain voudrait-onëgarer les Peuples, en leur difènt que notre gouvernement n'étant que provifoire, aucnn lien , aucun traité ne peuvent avoir de garantie. Notre gouvernement eft le plénipotentiaire nommé par Ia totalité du Peuple Francais, pour tetminer en fon nom Ia révolutïon & la guerre; & je doute qu'on air jamais vu d'ambaffadeur revétu d'un plus ample pouvoir & d'un plus auguffe caraeTère. „ Qu'importent les combinaifonsdontfe forment les g-ouvernemens , lorsque 1'on traite avec les Peupfes a qui ces gouvernemens apparriennenrl Elfe fera bien plus foüde cette paix que vous denranderez bientót, lorsqn'elle vous fera donnéepar faffentiment du Peuple enrfer. Notre gouvernement, c'eft la volonté de Ia Nation; nos formes, c'eft Ia jnftice; nos principes, c'eft 1'humanité ; notre garantie, c'eft la loyauti & le courage cfune Nation qui a voulu être libre. v Appréciez notre gouvernement actuel par le fpectaclc qu'il ofTre au monde; ii a répriméles troubles itrteffins, anéanti les faétions rebelles, brifé les échafauds, ouvert les prifons, vertgé le fang innocent, voué a la mort & a 1'infamie les miniflres de la terreur; il a rendu Ia liberté an commerce, la tranquillité a fagriculrure; il a mis a 1'ordre du iour. dans r'mtérieur, la juttice, & fur fes fronliéres, la victoire. ,, Ah! tous les Peuples éc'airés écouteront ,ave c le fouris du mépris ék de lapitié, les politiques abfurdes ou perfi Jet qui mettent en doute fi la Nation qui fait vaincre, a le pouvoir de négocier; qui tféttt eneore foutenir que la paix eü impofiible, au moment oü tont dérnontre que 1'obltiua. tion eft infeufée & la réfiftance vainc. „Adoptez, Citoyens, les idees que jevieasde tracer: parlez avec cette noble franchife qui con• ient a Ia majefté du Peuple Francais, & vou» verrez bientót Ie3 fubtilités diplomatiques de vos ennetnis confondues par la fageife de vos confeils , comme vous aveï vu leur tétuérité puuie par le courage de vos guorriers". Fin ths Discours de BoiSSY -d'AnglaS. Utrecht, ii Fevrier. Notre Municipalité provifoire, qui, quoique extrömement furchargée, ne perd point de vue ce qui intérelTe le bien public & la fortune des particuliers, aenvoyé a Amlferdara un de fes membres, accompagné d'un Négociant intelligent, afin de fe concerter avec cette ville concernant Ia circulation des Asfignats. II paraitra inceframment un régleme n a ce fujet, qui conciliera les befoins des troupes avec Vintêret des habitans; d'après ce qui en eft parvenu a nótre connoifiance, on ne recevra ce papier que des Militaires Francais, qui eu^roê mes ne pourront éraettre que des Afiignats au deflousde la valeur de 10 L. de France, & après s'étre préalablement procuré une autorifation de leurs Ofiiciers. Les particjliers a leur tour devront les préfenter au rembourfement au Comité de commerce qui fera étabÜ pour cet objet, & qui 1'eiTectuera en efpèces ou en récdpijfé qui auront le même cours. Les dernieres nouvelles d'Angleterre annoncent que 1'infurrecTion eft générale dans les trois Royaumes, qui peut être ne tarderaient pas a. s'ériger comme la France en Republi • que une et iNDiVtsiBLE, fi ce qu'on dé« bité fur la mort du Roi fè vérifiait. Nous fuspendrons notre jugernent & ce dernier égard jusqu'a ce que des avis plus authentiques éclairciffent nos doutes. A 1'éaard de la nouvelle defiufurrecTion elle a été apportée par des anglois même arri¬ vés a Amiterdam. AVIS DES REDACTEURS. Nous fbifons paraitre sp trotss enve-yetts en mime tems i tros abtmnis les No. 3 £? 4 de e» JoOK-nal, afin de leur procurer M fittisfa&fan. de lire de fuite , fir ett ertier, lt beau fi? précreux Difciurs de BeiJfy-tTjltiglas. Neus leur reconmaridons A tous, au nam de Ybrnnnnilê, iTen répoudre Ir. leiSure autant que pojjible. A Utrecht, de 1'imprimene du Spectateur-Rkpublicain.  No. 5. LibertÉ, Egalite, Fraternite. LE SPECTATEUR RÊPUBLICAIN. Par une Société de Gens de Lettres & tfAmis de la Libsrtè. La Liberté eft l'id«le des ames Fortes. Hol L A N DE. es foupcons & lesdéfiances réparidusde. puis quelque tems au fujet du crédit de la ; fameule banque d'Amiterdam, avaientbeaucoup influé fur leprix de fes aftions, tombé a environ un tiers de plus que 1'argent de Caisfe. Mais la publication que les Repré. fentans provifoires de cette ville ont publié k cet égard, doit entièrement ralTurerle public. Il confte, d'après les informations prifes par le Comité de Commerce & de marine, qu'il n'y a réellement aucun déficit dans cette banque, mais bien un grand nombre tTObiïgations fur la compagnie des Indes, fur la Province de Hollande & de West. Frife, la Chambre d'Empiunt, & la Tréfolie d'Amiterdam; obligations que les Repréfentans provifoires travailleront a faire convertir en efpèces au plutót polTible,s'engageant, outre cela, a prendre les mefures les plus efficaces, pour que dorènavant il ne foit plus levé ni déiivré de la dite Banque, contre la nature de fon inftitution primitive, aucunes efpèces quelconques, de 1'autorité de qui que ce foit, ni par emprunt,nid'au« cune autre manière illégitime. Ce que nous venons de dire fervira a rele* ver Terreur du Repréfentantdupeuple,ito/^td'Anglas, qui, d'après de faux mémoires, fans doute, avancait a la féance de Ia Convention Nationale du 7. Pluviofe, que Ia Banque d'Amrterdam (qui,fuivant lui, femblait être 1'arbitre du crédit de 1'Europe) ,, que cette banque, dis je , avait été transportée dans celle de Londres". Nous efpèrons que les papiers francais s'emprefleront, au plus vite, de réparer une erreur aufli confé» quente, & qui pourrait porter les atteintes les plus facheufes a notre crédit-national. Le 6 Février, on planta a la HayeTarbre de la Liberté, au fon de la mufique, & au cbant d'hymnes patriotfques. Le Citoyen J. G. H. Hahn, a Ia tête d'une nombreufe E (Mardi 17 Février 1795. v. St. Le 29 Pluviofe St. Rêp.)  députation des Repréfentans provifoires du Peuple de Hollande, fit un discours a la bourgeoifie, rclaif aux circonfhnces; & il le termina en s'adrefiant aux Repréfentan; de la Nation Francaife, & au célèbre Général PiCfucuu, qu'on avait invités a cette céré nionie. Voici comme/n il s'e.vpn'ma, enparlant k ces derniers: „ Dites a votre Nation que ce ne fera pas en „ vain qu'elle aura facrifié fon fang & fes tréjors „ pour brifer nos cbaines, ïï conquérir le peuple „ Batave, non a fatfttjettifement, mais a Fin- ! „ dépendance & a la Liberté. C'efl au moment , „ folemnel de notre hommage publied cette Liberté, que ie peuple libre de la Hollande accepte avec „ entbouftasme la déclaration de fon indépendar,ce, „ que porte votre dernier manifefte , que votre „ conduite généreufe prouve journellement, & qui » efl certainement le tnoyen le plus für de punir » 'yra,ls > de confondre nos enncmis communs, : „ & de travailler a votre bonheur & au notre. » P«'fe Ie Peuple Hollandais, ren du par la nation ' „ Francaife a fes droits éternels, conferver (Tdge ,, en age, £? par une alliance folide avec elle, & fondée fur la juftice éternelle Ia feu,e manièrs légale d établir un gouvernement parfaitement ii bre. Si le plan que je viem d'efqu/flir n'eil pas tout ce qu ilpourroit étre, ii prouvera , dumoins, ^ue j ai défiré de me rendre utiie dans les cir conftanees fi iméreiïantes oü nous nous trouvons Onmetrouvera, d'ailleurs, toujours prêt a donner tous les renfeignemeats & les éclairciffe mens door je fuis capable, en s'addrelTant par lettres aux Rédacteurs de Spectateur Republi cain, au bureau du ce Journal , cbezj. Altheer imprimeur Libraire 4 Utrecht. nouvelles Utrecht 15 Février. (bis ~\ Notre amonr pour notre patrie, Soutiendra toujours tes draptauxi Car fur laterre & fur ks eau^ tout craindra notre main hardie, Aux armes Uollandais! &c. sTütrccAt, de nrnprlrHerTe du ^pkctatTü^TRTFublicain,  C<24) aprésquele Gouvernement eut fait io,a 12,000 recrues, elle eft rentrée dans fes affaires. Par lement - Brit.vnnique. Les papierspublics de ce Pays ont parlé, dans le tems, des débats qui etirent üeu dans Ie Parlement, a 1'occafion de/adrt/baulloi; mais ils n'en ont parié qu'en muvelhfles. Notre qualité de Sp ctateurs - Républicains nous impofantd'autresdevoirs, nous nous croyons obligés de faire connaitre, comme une piéce digne de toute 1'attention de nos contemporains & tres - importante pour 1'Hiftoire, Ie Discours que le célébre Fox prononca pour s'oppofer a la rédaftion de cette adreffe. Ce Discours, fi digne de figurer a coté de celui de Boissy-d'Anglas, Cque nous avons publié dans nos No. 3 ét 4.) mérite a tous égards d'étre IQ, médité, & foigneufement confervé pournosdescendans, paree qu'il repofe d'un bout a I'autre fur des faits inconteftables, & qu'il eft desplus pro-1 pres a donner une idéé jufte de la fituation ■ aftuelle des affaires en Europe. Pitt avait débuté par un enchainement; de fophismes tendant a prouver, d'un coté, la néceffué de continuer la guerre, &, de I'autre, l'impoffibilité,de faire un traitéfolideavec Ia France, a caufe de 1'inftabilitéde fon gouvernement. Voici quelle fut la ré ponfe de fon célébre antagonifte. Discours dc Fox fur la guerre a&uelle, & fur la nécejjhó, pmr FAngleterre , de faire la paix avec la République Frangaife. "Fatigué commedoicl'êirecetteaffemblée, d'entendre les miniftres répéter toujours les mèmes fb. pbifmes fur la guerre, je croiFais manquer a mon catactère, fi je n'éuoupais mon op'mion furlacrife alarmante oü nous nous trou^ons. i J'ai vu avec platfir, dans les difcours de quel. i ques optnans, que la raifon & la vérité avaientre- I pns leur empire fur plufieurs membres trompés, I voir de ^ISS^.SJ^^'^* *** leS Pa0™CES • U™s > font enmrement au pou- au commencement de la guerre, par les fantómes qu on leur avait préfentés. , Qui n'aurait, en efFet.é é révolté des horribles maximes mifes en avant, cette nuic, par MM. Pitt & DunJ.3»? Fixons d'abord le vrai point de la queftion. Pi.t prérend qu'adopter 1'adrelTe au roi, ce n eft pas s'engager a ne jamais faire la paix avec la République Franpaife. „ Je déclare, moi.que ce ferait s'engaeer, de la manier* la plus direfte, a ne faire, la paix que dans le cas de la plus impérieufe nécefiité. „ N'avons nous pas été aflez long.tems dupes de ce langage obfeur & contradicto re ? Ah' nous n en ferions pas oü nous en fommes aujcurd'hui, li Ion avait franchement avoué, il y a un an qu'une fois la guerre commeneée, elle ne pourrait ceffer, tant que la F.ance ferait République! Mais pour nous y entrainer, on nous la monirait comme purement defenfive. Cela efl fi vrai, qu'a prefent plufieurs de ceux qui I'ont votée, aflurent qu ils n'ont jamais Congé a détruire le gouvernement fraocais. „ On vous a dir,enpar!antdelanésoctation entamée par la Hollande, que nul traité folide ne • peut ê.re fait avec le couvernement aduel de France. Cette aflertion m'amène a examiner oü en eft la guerre, oü nous en fommes nous-métnes Les miniftres ne veulent pas cacher que des pla- ces fortes ont été prifes Franchife vraiment admirable de leur part! & c'eft ainfi qu'ils parient des triomphes des Franpaisl N'eüt il pas été plus noble de dire; nos défaftres font tels que 1'Europe moderne n'en a jamais vu de femblables depuis 1 irtuption des Goths & des Vandales. „ Les Francais ont conquis la Flandre.plus de la moitié de la Hollande(*), toute la rivegauche du llhin, Mayence excepié; une partieduPiemont, • la plus grande partie de ia Catalogne, toute la INavarre. Qj'on cherche une fernb/ab.'e campagne dans les anna'es de l'Ëuropel lis ont pris , ditesvous, des p.'aces fortes: montrez moi cinq campagnes oü tant de places fortes aient été emportées. Et qu'on ne me reproche point d'exagérer l?,?0!„ralto!! non» ïe P"le avecfaufterefranclule d on homme qui doit lever le voile dont eft couvert l'abime vers lequel nous a pouffé Ia folie lans exemple de nos miniftres. M L'eothouGafine des Francais eft fans doute admirable. Mais je penfe que fi notre pays était envahi par une armée franpaife, nous aurions fait es mémes prodiges; & nous ne les ferons que orfque nous ferons ferrés de prés comme ils Pont -té. car, malgré toutes les déchmatioas pompeues des miniftres, ils ne perluaderont jamais au Peuple que, fi nous concluons la paix avec la  C 3o ) fons de penter que Tagriculmra y eft plas encouragée qu'elle ne 1'a jamais été. Si je me trompe, qui nf affurera que le miniftre n'eft pas auffi trompé, puifqu'il ne tient fes détails que de perfonnes qu'il paye en raifon des melTonges qu'clles lui fonr. Quant a 1'état des indigens en France,ils yfont auffi protégés, nowris avec autant de foin qu'en Angleterre, & très-certainemerc les panvres en France font, en ce moment, beaucoup mieux traités que fous Tanden régime. Nous ne pouvons fortir trop tót d'une gnerre auffi défaftreufe pour nous. Je ne demanderai pas, comme un des préopinans, fi la paix peut ëtre füre ou non: en fait de garantie, tout eft relattf; nous en aurons nne auffi forte ici que celle que nous euffions pu attendre de l'ancien gouvernement de France. Voyez l'iiiconféquet.ce avec laquelle on raifonne; on vous a dit que les années francai'es ne tarderaiem pa* a fe dilïoudie, & enfni-e on a ajouté qu'il fers.it impolhb e de les iieender, même a la paix. Je ne prétends pasdécider fi, dans ce cas, la Ftance reprend ait le jong cruel de fi n ancienne monarchie, ou le fardesu plus pefant encore de la tyrannicqu'e le vient de dé ruire. Comme philofophe, je doisdes vojux il la France , comme politique, ce c'eft pas a moi k la diriger. On a avancé que c'eft nous qui avions élevé Robefpierre, & que c'eft nous qui l'avions ren verfé. Je n'ai ladetfus aucnne donnée: mais je dirai qu'en attaquant la France, nous avions don né des armes a ce tyran, & qu'en fuyant devant» les Francais, nous avons caufé fa per|e. Je foutiens que, fans pefer Ia moralite de ceux qui gou vernent aujourd'hui la France, nous devons traiter avec ceux qui font dépofitaires du pouvoir. On nous a appris qne leroi avaitaccepté lacouronne de Corfe. La doit-il au droit de conquéter? Non: il ne nous en eüt pas alors parlé. II a voulu fans doute répondre d'une manière touchante a tous ceux qui ont prétendu que les Peuples n'avaient pas le droit de choilir & de dépofer a leur gré leurs gouverneurs. M. Burke, dont on vient de nous recommander de lire les ouvrages, cor-teffe ce droit aux Nations Le roi Georges Pa doublement dementi, puifqu'il a été deSitué par les Aroéricains & élu par les Cortes. j JVI. Elliot annonce que les Cortes fe font réu- nis en affemblées primaires pon- choifir Ie roi Oeorges; & comme les Cortes étaient fans doute las du joug de la France, fa raajeflé, voulant fe conformer au décret de la Convention nationale, du ;p novembre, eft venue au fecours de ces malheureux opprimés. Nous verrons les avantaI ges que nous tirerons de ce fupréme honneur. Un membre a déclaré que demander la pair, nJK? 'U* Pl'eds de la Convention. Quand donc la ferons-nous cette paix.? Devons. nous verier tout notre fang, épuifer tous nos trélors, afin qu „ p„irre dife a|ors ♦ , content de nos effons ? 1/ vaut mieux traittr actuellement. Je le propofuis déja 1'année derniere: je fuis loin de m'en repentir. Si notre mmiftere r.e fe croit pas encore aflez batru, notre malh nreufe Patrie a affez fou(F;rt. Fant-it, pour (.,„ bon plaifir, qu'elle foit entierement ruinée ? Quelle prcteufe pour y conierver nos cooquétes? eft-ce en tenant mme flotte devant Toulon? Mais l'amirauté n'eft pas leule coupahle; l'inep ie de nos miniftrés les, rend, pour la plupart, indiine«de notre confïance. J'eipere que le moment n'eft pas loin 011 la refponfabilite ceffera d'ë.re nu mot vide de lens. Nous remonterons alo s a fonduede la guerre; nous fewrons la ma-iere dont efie a été conduite. HelasJ notre trille pofition m'affeéte; car je vois trop que nous ne pou vons fortir de cette lutte fans des pertes férieuf s & fans une home ineffacable. je décbre que cette guerre a prisfa fource comme celle d'Annrique, dans la haine du mimfrere pour la liberré. II eft tems de finir. Je m en tiens aux raifo.is que j'ai développées, il y a deux an=, contre Ia guerre. Le Peuple peut bien , dar.s cette crite terrible , demander aux miniftres le facrifice de leurs intéréts particuliers & de leurs vues ambitieutes. Je vous le répete, dans un an vous reconnaitrez a vérué de tout ce que je vous dis aujourd'biif. |e conclus en demandant qu'on raye de i'Adrefle 'u roi rout ce qui peut nous empécher de traitet iu plus tóe a^ec la France. Fin dis Discours de Fox. A Utrecht, de rimprimerie du Spectateur. Repu blic ai.v.  N. 8. £,ïbertÉ, Ecalite, Frate*nite. LE SPECTATEUR R ÉPUBLTC AIN. Par une Société de Gens de} Lettres & d'Amis . de la Liberté. La Liberté eft 1'idole des amet Fortes. QVendredi 27 Février 1795. v. St. Le «? Ventufe St. Rép.) Le Spectateur a ses Abonnés. Jfe n'eus pasplutöt fongé a donner un Journal Francais); a cette ville, que les curieux & les oififs fe mirent en campagne pour en rechercher 1'auteur. A-peine le ier. N>. était-il publié, qu'ils avaient déja fait conjeftures fur conjeciures; & comme il fallait bien leur donner un objet quelcon que, elles tombèrent fur deux .Citoyens que je me difpenfe de nommer. Lorsque j'ai voulu favoir furquoi 1'on fondait cette fuppofition, on a é:é fort embaraffé de me ré pondre Mais on voit bien , (me difaient quelques uns de ces faifeurs de conjeciures) on voit bien que les perfonnes ,, qui travaillent a ce Journal poffédent la langue Francaife, &, parconféquent, ce ,, ne peut ê>requ'untel & un tel" Ac- cablé de cet argument, j'avoue que je n'eus pas la force d'y répondre. Je détourrtai donc la converfati on; & comme j'étais bien für de n'êire pas même foupconné, je voulus favoir de cet admirable raifon/ieur, ce que le public per fait de mon Journal; 6> j'eus tout beu de me féliciter du charmant privilege do. t j'ai le bonheur de jouir, d'en- tendre 'glofer fur mon compte ^ fans qu'on £b doute k qui 1'onparle. Maisavantde préfenter Ie tableau des jugemensdont ma feuille eitl'objetj il eft bon de dire au public raifonna. bh. qu'il fe flatterait cn vain de parvenir i détener le SpcStateur cn chef, ou, fi vous voulés, 1'auteur, ramc de ce Journal; & j'opine trop bien de lui, j'ai même, s'il faut le dire , trop bonne opiraion de moi même, pour croire que cette.partie du pu. blic foit jamais capable de confondre des< chevillcs - ouvrières , avec une maitrefechevtlle, telle que-celle qui préfide k la rédaciion du Spec tateur-Réi-ublicain. Je fais fort bien que vouloir perfuader k des fats qu'ils ont tort, c'eft tenter 1'imposfible. Je les laifferai donc fe délecter de ' leurs fottifts; & afin de ne pas les troubler dans leurs jouiflances, j'ai pris; une. fois" pour toutes, le parti d'entendre leurs ba* va dages avec la plus grande réfignation.; Je ne fais fi le public fera auffi patiënt, ausli fiegmatique que moi. „ Le Spectaeur Républictm eftunefeuille- admirable, (me dit la première perfonae qui1 H  C3*> m'en paria;) n je le trouwe fi fort de mon „ gout que je m'en Vais m'abonner fur le ti charop, & j'engagerai tous les honnêtes „ gens que je connüis a en faire de 5, même." Le public raifomahfc fèntira, lans que j'aia befoin dele dire, fi cet éloge avait de quoi me fiatter. Je ne me fentais donc pas de joie ; & je me retirais trèsfatisfait de moi-même, dans le deffein d'al/er m'évertuer dans mon cabinet pour mériter! de plus en plus un fuffrage auffi flaneur. J'en étais fi occupé, que je n'avais pas même eü le tems de réflcchir que ce jugement pouvait bien n'être pas celui de tout le public, lorsqtie je rencontrai une autre de mes connaiffances qui avait le Spectateur a la main . ..... Mais que devins je en entendant Ie jugement qu'elle en portalt! „ Cette feuille eft dan „ gereufe, elle ne contient que des idéés „ exaltées, & le ftile en eft d'ailleurs fi „ ampoulé qu'on peut a peine Ie compren dre". Comme je favais que mon interlo cuteur avait encore grand befoin d'ouvrir de tems a autre une grammaire frangaife, je lui pardonnai volontiers cette derniérepartie de fa fentence, & je Iaiffe au bon-fens a ju ger de I'autre. Pourquoi Iecacherais-jenéanmoins ?... cet. te critiqueporta un terrible coup a mon amour propre; je me demandais même déja s'il fallait continuer ma feuille ...llejlfi doux de fe voir paraitre en public deux fois la femaine... Je me Iaiffai doncgagner, & je réfolus de faire encore quelques tentatives. Peut • être, (me difais-je en moi-même) peut-être ne fera t-il pas entièrement impoffible de rarnener certaines gens qui paraiffent fi fort prévenus contre ma pauvre feuille ... qui fait même s'ils n'en viendront pas a luifaire Ieurcour ? Tout occupé de ces idéés, j'entre chez un pcrfonnagedcdifUnSt'ion, &lui demande ce qu'il penfait du Spectateur - Répi blicain .. . . „ Le Spectateur Républi. ,, cain . . . c'eft une feuille déteftable , oh! „ nem'en parlez pas, jene veux paslavoir; „ j'en friffone." C'était lans-doute Ie cas de lui demander Vavcz vous IA ce Spc&aleur? & nele confondés vous pas avec d'autres feuilles? mais je ne Ie lis point, & pourquoi ?...le public le dé vinera fans peine. Trois jugemens auffi oppofés, (& je fais grace a mes leóteurs d'un grand nombre d'autres, paree qu'ils fe rapportent prèrque tous a un de ces trois,} me frappèrent d'un étonnement que j'auraïs peine a rendre, ik me firent prèsque creire que la déraifon venait d'étre mife a l'ordre du jour. Cependant comme j'avais peut«2tre entendu tout cela avec quelque prévention, je réfolus d'en reprendre 1'examen dans le filence de la retraite. Mes lecteurs me pardonneront, fans doute, Ia franchife avec la quellejevais leur dire le réfultat de mes recherches. En repaiTitiit dans ma tête la condition des perfonnages que j'avais entendus, (& il y [ en avait de toutes les efpèces,) je visquema feuille était de nature h nepasplaire:Laux Ariflocrates ; paree qu'elle nc pronera jamais leurs ridicules prétentions, & qu'elle profeffera toujours courageufement les principes de la Liberté & de 1'Egalité. IIaux gens, foi difant, comme-il.faul; paree qu'a moins de s'aveugler, il eft impoffible a un honnête homme de ne point voir, dans la plupart d'entr'eux, des gens comme il ne faudrait pas qu'ils fufent. IIR enfin le SpectateurRépublicain doit déplaire aux fois, paree que bouffisde leurs petites idéés, ils croyent qu'on ne peut bienpenferfi 1'on ne;penfe comme eux. Malheureufement pour I'humanité, cetteclafle n'eft pas Ia moins nömbreufe. Mais, Monfieur Ie Spectateur fur  quels Lecteurs comptés-vous donc? Cette queftion eft un peu délicate Cependant je crois pouvoir vous dire que les honnêtes-gens de tous les partis, Jes vrais amis de Ia Liberté, les hommes qui ne défirent que de s'inilruire & de fe rendre utiles a leur patrie, les défenfeurs de la Religion & de rhumanité, toutes les perfonnes, en un mot, qui n'ont d'autre pré tention que de faire le bien, feront & doivent-être néceffairement, les amis & les par tifans zélés du SpectathUr-Républicain. Et avec une tribune d'hommes auffi effima ble, & aulTi précieux, il eft bien permis, fins doute, de fe confoler du malheur de n'être pas lu par les c aft es privilégiées, par tous ces êtres, en un mot, qui n'ont pour tout mérite que leur opiniatreté a fe croire d'une autre espèce que Ie refte des hommes. 11 ferait bien étrange que des perfonnages de , cet ordre vouluffent entendre parler Raifon, Humanité, Bonheur public, Amour dela patrie &c. &c. Tout leur favoir, toutes leurs régies de conduite, toutes leurs penfées, font corcentrées dans ce feul mot, Egoïsme. Ils rfentendent rien au-dela. Au refte, qu'il me foit permis de le dire ingénument; s'il eft une partie du public qui ne foit pas tout a fait contente du Spectateur, le Spectateur a bien fes raifons auffi de n'être pas fatisfait. Malgré 1'invitationformelle des Rédacteurs, par la quelle tous les amis du bien public étaient priésde vouloir concourrir au fuccès de cette feuille, en y envoyant leurs reflexions & leurs avis, fur tout ce qui neut concerner Ie bien être de la République; malgré leurs inftances, dis-je, ils n'ont recu encore qu'un trés petit nombre de morceaux; aucune des autorités conftituées, municipalités & repréfentans provifoires, ne leur a fait part de la moindre délibération ou publication; & cora- ( 33 > me leurs féances, dans cette ville, continuent a fe tenir a huis dos, le Spectateur ne peut rien en aprendre ni par lui-même nï par fes adjudants. Ce n'eft donc pas entièrement la faute du Spectateur, fi fon Journal n'apas préfenté dés les premiers No. tout 1'intêret dont il peut-être fufceptible. II e/père cependant qu'une foisinftruisde 1'état des chofes,lesgens honnêtes & vertueux , les vrais amis d'une Liberté fage &modérée,s'emprefferontd'envoyer au Bureau-Général du Spect ateur. tout ce qui leur paraitra propre a éclairer la Nation fur fes véritables intéréts, & aafiurer fa profpérité actuelle & future fur des bafes inébranlables. Mais comme il eft dans ces provmees un grand nombre de perfonnes qui, par un excés de modeftie qu'il ne nous apartient pas de blamer , ou par d'autres raifons particulières, n'aiment p.rint k paraitre en public, le Spectateur les invite a employer le voile de Vanonyme pour lui faire part de leurs vues, foit en Hollandaïs foit en Francais; & il les avertit qu'afin de leur procurer toutes les facilités poflibles , il fera placer inceffamment, a la porte du BureauGénéral, une Caife dont lui feul aura Ia clef, & oü chacun pourra jetter fes avis, réflexions , nouvelles, plaintes, &c, &c. fans avoir befoin de fe faire connaitre. Utrecht 24. Février. Hier matin Ia Bourgeoifie de cette ville s'eft de nouveau aflemblée par fections, & a nommér des commiffaires qu'elle a chargé de travaille a un plan pour la convocation générale de tous les citoyens, a 1'effet de choifir eux mêmes leurs EleBeurs. L'on affure même que dèsque ces EleScurs ferent nommés, ils procèderont au renouvel-  N°. ix, LïbertÉ, Egahte, FraternitÉ. LE SPECTATEUR RÉPUBLICAIN. Par une Société de Gens de Lettres & tfAmïsde la Liberté. Lu Liberté eft 1'idole des ames Fortes. Qlardi leio Mars 1795- v- Le 20 Ventófe St. Rép.~) es Deipotes de Fienne & de Bcriin, vaincus, mais non corrigés, fe difpofent (dit-on) a une nouvelle campagne. Leur politique homicide, accoutumée a compter pour rien 1'efpèce humaine, & a faire des peuples qu'ils gouvernent 1'inftrument paffif de leurs caprices & de leurs haines, va en core facrifier 2 ou 300 mille combattans. La moderne Carthage, Albion, corrompue par fes richeffes, avilie par fes honteux re vers, foudoyera une partie de ces troupes & fuppléera a 1'indigence du gouvernement Autrichien. Peuples! quand cefferez• vous donc d'étre les artifans de vos propres infortunes? quand ferez-vous un retour fur vous-mêmes? quand difcontinuerez-vous d'inonder la terre de fang, & de la couvrir de deuil pour la caufe de vos TyransArrachés, il en eft tems, arrachés le bandeau fatal qui vous dérobe la vérité. Les Francais combattent pour la caufe fublime de Fhumanité, pour leur liberté, leur patrie, leur conftitution ; & vous, vous marchés a la boucherie pour des Dominateurs perfides & inhumajns, qui" vous trompent en vous immolant, qui ne peuventpardonner au Peuple Francais d'avoir voulu vous éclairer fur vos droits, & vous rendre dignes' d'en jouir. ... Les droits de l'homme ; voila, en effet, ce qui provoque la vengeance des oppreffeurs qui n'en connaiflënt d autres que ceux de 1'ufurpation & de la force. C'eft ce décalogue facré de la Nature qui eft 1'objet de leur haine. Mais, ils ont beau faire; la vérité triomphera: les peuples apprendront tot 011 tard qu'on ne les force de fe battre que pour les empêcher d'étre libres, & pour faire rouiller dans leur propre fang les chaines dont on les charge: ils fe feront juftice de ceux qui les ont égarés. Mais hélas! avant que ce tems oü la raifon, la religion & la juftice doivent reprendre le deffus, arrivé, que de fang, peut-être, il faudra encore répandre! C'eft aux ames honnêtes & fenfibles, c'eft a tous les vrais amis de l'humanité a hater ce moment par leur courage & leur zèle pour la propagation des bons principes. L  C44) La féance de Ia Convention du3ventofë , Qn février) fut marquée par un des rapports les plus mémorables qui ayent encore été fait dans cette aiTemblée. II avait pour objet les culles religieux, Cette discuffion, a la fois fi importante & fi délicate, avait été foigneufement écartée depuis longtems, mal gré la néceffité de fixer l'npinion publique a cet égard, lorsque BoilTy Danglas demanda a être entendu, au nom des Comités do Sa/ut Public, cle fardé générale & de Légiftaiion. „ On a répété trop longtems, dit il, qu'il était des chofes qu'il nefallait jamais dire; ah! nécoutés plus les confeilsde cette politique timide qui, au lieu de guéiir les maux Iesdéguife; qui , au lieu de fonder les plaies du gouvernement, s'attache a en dérober la vue. II faut tout vous dire, paree que vous pouvez tout réparer; il faut tout vous aprendre paree que vous pouvez d'un mot anéandr pour jamais tout ce qui s'opofe a 1'idLrmiffement devosloix". Après cela Boiffy expofe les morifs preflans qui ont forcé les 3 comiiés réunis d'entretenir la Convention de la policedes cultes.,'> A ces mots, ajoute t il, le légiflateur doit s'élever a toute Ia hauteur de la Philofophie; il doit contempler avec calme les agitations qui font nées des opinions religieufès, & leur influ . ence terrible fur Ie f>rt de 1'efpèce humaïne. II ne s'agit pas toute fois d'examiner s'il faut une religion aux hommes ; c'eft au tems & a 1'expéiience i vous inftruire Ia deffus Vous êtes parvenus a rendre [ étrangère au gouvernement une puiiTance trop ! longtems fa rivale, & ce triomphe eft de j tous ceux que vous avez remportés celui qui! confolide le mieux la démocratie que vous avez ju'ée. Le culte a été banni de 1'organifation politique, il n'y rentrera plus. Vos ' maximes doivent être è fon égard cellesd'u- ne tclérance éclairée, mais d'une indépenj dance parfaite .... Pourquoi ne fuivriés! vous pas, a l'égard des cultes, cette légiflaI tion naturelle que vous avez adoptée a 1'é; gard des focietés qui ont pour objet la discusI fion des intéréts publics ? Je fais bien que ces dernières méritent infiniment plus la fa|veur du gouvernement, paree qu'elles peuvent 1'éclairer & le furveiller lui même; mais enfin les p.atiques religieufes peuvent s'exercer auffi: 1'empire de 1'opinion elt affez vafte pour que chacun puiffe y habiter en paix. Le exur de l homme eft un afile facré oü Focil du gouvernement ne doit point defcendre. Surveillós donc cc que vous ne pouvez empécher , régularifés ce que vous ne pouvés défendre. Que toutes les cérémonies fuient libres. Que rien de cequi contlitue la hiérarchie; facerdotale ne puifie renaitre parmi vous. Mettés auf(rangdesdélits politiques tout ce qui tendrait a rétablir ces corporations religieufes que vous avez fagement détruites; qu'il n'y ait aucun prêtre avoué parmi vous, aucun édifice defiiné au culte, aucune dotation,aucun revenupublic; en un mot, en refpectant toutes les opinions, ne Iaiffés renaitre aucune ferfte. Lescultes, quels qu'ils foient, n'auront de vous aucune préférence, vous n'adopterés point celui ci pour perfécuter celui lk, & vous laifferez a chaque citoyen la faculté de fe livrer a fon gré aux pratiques de la religion qu'il aura choifie. ,, Les edifices publics, les monumens font les domaines de 1'état; vous ne fouffrirés pas qu'ils foient Ie théatre d'aucun acte religieux. Ils ne peuvent être prêtés a aucune fecte, car fi vous y en admattiésune, il faudrait les admettre toutes, & il en réfulterait une préférence ou une lutte dont vous devez prevoir les dangers. „ Votre policedoits'étendre fur Ia mora. Ie qui fera répandue dans les affemblées de-  (45) ftinées aux cérémonies d'un culte particulier: cette morale ne doit jamais être en oppofition avec les loix de 1'etat , avec les principes du gouvernement: tout doittendre au même but dans une République bien or ganifée, & il ne faut pas que rien au monde puiffe con/pirer contr'elle. „ Citoyens ,fèntons 1'avantage de notre po fition, qui nous permet d'apliquer ainfi les principes de Ja philofophie a un fyltême de gouvernement regardé, il y a quelques .années, comme une fpéculation impoffible a réalifer. „ La théorie que je viens d'expofer repofe fur deux bafes inébranlabJes, Ja police publique & 1'inftruction. Vous avez fondé Tune & I'autre, & vous.allés profher des avantages immenfes qui doivent en réfulter. C'eft par 1'inftruction que feront guén'es toutes les maladies de 1'efprit humain ; c'eft elle qui anéantira toutes les feétes, tous les préjugés Emparés-vous donc de fon influence ; dirigés la vers le perfeétionnement de 1'efpéce humaine , & vous au ■ rez rempli votre tache, & vous aurez éteint le fanatisme, fans que 1'éxêcution de , vos loix puiffe corner un feul regret a la , fenfibilité de vos ames. Ainfi vous confom , me réi avec certirude Ia révolution commen- » cée par la philofophie; ainfi vous dirige , rés, & fans aucune fecouffe violente, les , hommes que vous êtes appellés a gouver- * ner, dans le fermer de la raifon. Ce fera „ par 1'influence & par 1'aciion de celle-ei que vous anéantirés toutes leserreurs; &, femblables a la Nature, qui ne compte pas avec te tems, mais qui mürit avec lenteur & perfévérance les tréfors dont elle doit ^ enrichir Je mondei, vous préparerés con / ftamment, & par la fageiTe de vos loix, Ie i, feul régne de Ja philofophie, le feul em , pire de la morale. Bientot les hommes ne f feront guidés que par le feul attraic de Ja lo vérité; ils feront tous bons paree qu'ils feront heureux, & heureux parcequ'ils feront libres. Bientot Ia religion de Socrate,de Mare. Aurèie & de Cicèron fera la religion du monde. Vos fêtes nationales, vos inftruc tions républicaines fauront embellir & mef tre en adion les préceptes faCrés de cetre morale que vous voulés graver dans le coeur des hommes. Mais plus certe reiL gion politique doit être bienfefante & don'. ce, plus vous devez éviter de Ja fouilier d'avance par des perfécutions & par des iajuftices." Ce rapport, fréquemment interrompu par les plus vifs aplaudiffements, fut fuivi d'un décrêt portanr en fubftance ; „ Que 1'exer„ cice d'aucun culte ne peut être troublé; „ que la république n'en falarie aucun; „ qu'elle ne fournit aucun local ni pour „ 1'exercice du culte, ni pour Ie logement ,, des miniftres; qu'aucun de ces derniers „ ne peut paraitre en public avec des ha„ bits religienx; qu'aucun figne particulier „ a un culte, ne peut être placé dans un " heu Pllblic5 qu'il ne peut êtie fait au,, cune convocation ni proclamation pub». , que pour y invifer les citoyens; qu'il , ne peut être formé aucune dotation per' Pétuelle ou viagére, ni établi sracune , taxe pour en acquitter lesdépenfes; que , quiconque troublerait par violence 1'exercice d'un culte quelonque, ou en ou, tragerait les objets, fera puni." Nouvelles. A la féance de la Conveniion ■ nationale du 3a Ventofe, on fit kftore d'une iettte de Mede France & de celle de la Réunion, par Ia quelle les habitans de ces deux iles sfTurent la Convention de leur entier dévouement, & dl font qu'ils font tous, en vrais rópublicains, déterminës & combattre jufqu'a ja mort les efclaves des tyran»  C50) Nouvelle, s. Les affaires de 1'Efpagne s'en.brouiüent de plus en plu?; riia g^é cela la cour ne leut point, ou se veui pa? paraiire feu ir encore, toute la prolbndeur de 1'a- b me oü fennaii.e le pervers cabinet de St. Jsnies. L'amiial Gravina a perdu plufieurs vaifleaux de fi* escadre par une affreuie lempête, & on n*a point di uouvelies de l'escadre de famiral Labara. L ex pédiiion comre ks établifkmer.s francais de Sc. Do mmgue n'a point réuffi. ün horrible ouragan a défolé Ci ba; plus de 70 batiurei s ont péri; uialheuts dom fe rekveia avic peine le coromerce de la Havane.„-'ambaliaiieur de la cour d'Efpagne auptés des EtaisGénéiaux de la République liatave, a quitté la Hol lande. On ccrit de Biest, en datte du3 ventofe, „ Lecon ,. t:e Amiral Vainstadel vient de pauk en pofte pour „ AmfterCavn, avec plufieurs cfficurs & matelots: il „ a le titre de Commandant Général des forces nava„ les de la République, dans les mers du Nord. „ Hkr une oivifion de fix vaillaux de 74, trois frégaus & crois cotvettes, cor-imandée par le contre„ amiral Renaud.n, a appareillé; elle a pris pour fix „ mois de \ivrrs; on ignure fa defiination. „ On prépare unefeconde cxpéd:tion pareil!e,qui feri „ commancée parle contre-soiiul NiH.ly ;èlle don tm„ baiquer qutlqires troi pes , ainfi que le Cêncrsl de ,, terre du fourneao. Ou croit que la dcftmac.on ell pour St. üomingue. „ Une croiüóme expéditionfe prépare; elle eft com „ poléc de trois vaitkaux convenis en fiütes, le Fli „ buftier de 50, le Brave &. Ie Scévola de 4(1, por„ caiu du canon de s6,avec quelques corveues; elle prtnd ., pour öix mois de vivres, & tout porte a croire que fa deftination eft pout les iks de France & de „ la Rcut.ion. Le Gé é al Hoche, commandant-en chef de l'armêe de l*oueff, annonce, „ quel'empire de la raifon „ vient enfin de rendre a Ia patrie tous fes enfans, & ., que le jour oü ks Francais ne doivent faire qu'u „ ne feule familie eft arrivé. Chareite, (ajouce-t-if) „ & les pricipaux chefs de fon armée au nom des „ t'endiens, Caumart.n au nom des Cbouans, vier.„ nent ce figner un ofte par le quel ils déclarent aux „ Repréfentans du peuple francais que leurs intentions „ font de vivre déformais fous les loix de la Républi„ que une & indivilible; & qu'ils s'engagent a remec„ ire leurs armes & leuis munitions de guetre & de „ bouche; mais (pourfuit HÖCH6) tandis que les ci„ toyens ren.rent dsns le kin de la patrie, il eft des „ trgan.'s de profcflion qui, ne ConnauTant de parti „ que celui du raeuitte & du pillage, exécutent des „ forfaits inouis öi fembknt en méduerdeuouveaux.—• „ L'lnfiant eft arrivé ou tous les bons cicoyeis doivent ,, fe réunir pour !e „ Maifeille, fe font répandus dans les autres diitrifts, ,, ik luttout dans celui f Ailes; ce tnouvemenc nous a ,, paru méiiter une mefure extraordinaire, & nous a„ vons ciü devoir déehrer la commune d Arles en état ., de fiégc. A'i refte que les ennemis de la Républi., que n'efpéretit pas trioinphcr de ces événemens fo,, mentés dans le midi. Les féiitieux, les hommes de „ fang, les voleurs feront pourfuivis fans relache. — ,, Kous mêm.s, nous ne marchons qj'au milieu des „ lt;Iets & ucs poijnatds; mais nous avons pour nous „ notre courage, leftinie des gens de bien, le ref'p.'ct ,, & la C0i.fiar.ce des vrais patriotes; & nous mèpri- , loos les poignards. On nous a préfentés inJu „ r ftement comme ks perfécuceuis des ardens Répu,,"bt'Caius, & des vrais patriotes. Mais ces petriotea „ que nous avons petfécutés, ce font les affiHi s ue j,, nos p é-écefleurs; ce l'or.c ces mêmes brigands qui „ regrettent Roberspierre, qui déïfient U moiftagfte cc „ vom ffent des horreu:s contre la Convention; ce fonc „ ces tigres qui demandent du fang & toujours du „ fang, qui veulent en avoir jusqu'aux genoux; iS: qui, „ cans kur idióme atroeement énergique, difent que s'ils redevknuent jamais ies-maitres, il nereilerapas ,, un enfant a Ia matnelle; ce fonc e-ifi.) ces voleurs qui ,, ne pouvani plus p.ller P eMe""et peur mieux dire a prendre les Colonies Hollandaifes, dans Ie gouvernement des quelles le Stadhouder fervïra, dit-on, de préte nom a la Grande Brétagne. II faut efpèrer, pour les interets des Bataves, que leurs généreux Iibérateurs n'oublieront pas ce qu'iis fe doivent a eux mémes dans cette occafion; & qu'ils re fouffriront point que leurs plus cruels ennemis nous arrachent uae des fources les pius fé:ondes de la pro fpérité de notre patrie. Si cette entreprife feréalifait, la France en reffeniirau elle même les premiers coups NORVEGE. Il y a eu a Bergen, un incendie affreux qui a menacé de confumer la ville. Tous les equipages de 1'efcadre franfaife qui était dans le port, ont courru au feu. Leur aétiviré furp-enante & leur zéle infatigable ont beaucoup contribué a éteindreles Hammes & a préfetver Bergen. Le gouvernement & la bourgeoifie om envoyé des députadons a bord de 2'efcadre des Répubüquair.s pour y exprimer les feu thnens de la reconnaiffance pobh'qheï Cette es- csdre a appareilié du port de Bergen par ufl' tent d'efl, emmenant avec elle un nombreux convoi de prifesfaites fur fes ennemis. SUEDE. A coté des plaintes atnères que tout ami de 1'humanité doit faire contre les gouvernemens qui ne travaiilent que p mr a.Turer leur despotisme, il ne faut pas négliger de piacer les trans qui honorent les gouvernements modétés. Les lettres de Suéde en Foutniffent un exemple qui mérite d'étre confïgné dans i'hiftoire. Les taxateurs de la ville de Stockoüu, en fefant la répanidon des impots fur les babitans de cette cspitale, avsient chargé plus que de coutume quelque citoyens peu aifés. La Cour s'eft empreffée de réformer cette opératiou peu conforme, a-t elle dit, a fes principes de juftice & de modération. Le Recent a publié a ce fujet un refcrit, dans le quel on a remarqué les paroies fuivantes, qui mériteraient J'être gtavées en caraftères d'or dans tous les endroits oü peut tomber la vue des Princes & Potentats de la Terre ; ,, Notbe coeur paternïl bat egalement ., pour tous nos ccn;stoye.\'s, saWs d:sTmcno.n de ,, itAKc wi de fortcive". •—■ L'h.ureux pays que N  C50 celui oü Ie gouvernement eft animé de femblables dtspofitions t CONVENTION-NATIONALE. (Séance du ler. Mars. ne. Ventofe). Freron ayant obtenu Ia parole pour une motion d'ordre, prononca un discours affez long & vivement aplaudi, dans Ie quel il manïfefta ouvertement le voeu de rous les gens de bien de voir enfin cefler legouvernement-révelutlonaire, & Ia Conftitution démocratique de 1703 régner a fa place. „ Que font, en «Ter, dicil, les inflitutions-ré„ volui'ionaires, finon des appats pour 1'ambition & „ des moyens pour Ie despotisme: telle eft la nature de ce gouvernement qu'il femble être un piège ten„ du par Ie démon de 1'ambition; il faudrait des an„ ges pour le faire marcber, Si nous n'avons que trop „ fenti que nous fommes des hommes. Uu membre de „ cette affemblée adit, avec raifon, que c'était une dictature; or toute diétature fupofe un diftateur ou „ des diclateurs; & tout diflateur eft un tyran. Ut. „ tons-nons donc d'eiTjcer du fol de la Liberré cette „ inyention fans exemple de la tyrannie, ce marche,, pied du trêne de Robespierre". Freron démontre enfuite la neceffké de revifer toutes les loix ponées fous ce régime atroce, & qui, fuivant fon exprefllon , font pour ainfi dire grofils de tyrannie. „Enfin, ajoute-t-il, tout ie peuple nous de„ mande que nous préparions les travaux qui doivent, „ quand nous aurons diclé les conditions d'une pa:x 1, glorieufe avec les ennemis de la France , metire „ fans danger & fans crainte de fécouffes, Ia Conflin tution en aflivité". (Séance du o.Mars.j On litle voeu de la ville dAnvers. pour fa réunion a la France. „ Repréfentans (difent les magifttats de cette ville), dépofitaires de nos deflinées, 1 vous manifeflez les intentions non équivoques de les as- \ furer a jamais. Tous ks babitans de notre commune vous adreffent par notre organe, le jufle tribut de leur reconnaiffance \ de tous les points de nos provinces le peuple, ravi a la vue de vos expioits, admlre la métamorphofe beureufe que vous venés dopèrer. Oui, citoyens , 1'Europe entière plongée dans les horreurs du fanatisme, le detpotüme affn fur tous lestrones, gou-\ vernant la verge de fer a la main, ne fefaitnt de PEurope qdune familie malheureufe encbainie par les vohntês arbitrair es d'une forte A'individus qu'une origine plus diftinguêe femblait mtttre en droit de donner des loix d leurs fem blables; la liberté fufoquée fous le joug de Pariftocratie gémiffait dans les ténébres. Set erts ont percé la voute des antres oü elle était précipitée; la nation francaife les a entendus; elle feule s'eft éveillêe a fes plalntes ; elle feule s'efl armée pour la défendre, elle feule eft aujourdbui parvenue li la faire triompber. II ne fallait rien moins qn'une nation magnanime &" valeureufepour faire avorter les r.ombreux complets que les ennemis déclaris du bien public n'ont ceffè dt fomtnter contr'elle, qui püt venir d bout de dêraciner l'arbre antique de la féodalité, du despotisme Si de la tyrannie, Si faire germer en fa place la tige fleurie de la liberté. Ta as commencé, nation unique, cet ouvrage furnaturel •■ le viodérateur fupréme de l'univers, convainctt de la faintetè, de la juftice de ta caufe, ajfocia d tcs armes, comme compagnons inféparables, le triomphe S? les fuccès Nous commencans d refpirtr; une beureufe fraterniti, ur.e bienfefanté liberté, une parfaite ègalitè, feront les bafes immuables de notre fé. licité future. Raois par les dêlices que nous préfagent ces avenirs flatteurs, nous follicitOHi de vous dans tout l'épanchement de nos coeurs, la réunion intime de nos provinces, avec la nition qui feule ap:i opèrerleur félicité. Vive la République Franfaife fur toute la lurface du globe! [[Séance du 3 titan, 13 'ventofe'). CambaCeres , au nom du Comité de-falut-public, fait un long discours fur ks relations ex érieutes de la république, & fur fes dispofitions par raport a la paix. II preffe la Convention de prefcrire au|Comitè-de-falut-public la maidie qu'il doit fuivre dar.s es négociations avec les puiffances etrangêres, & d'a. lopter |un mode d'après Ie quel les principes foient refpectés, les convenances obfervées, & les gouver-emens étrangers engagés a entamer des négociations qu'ils défirent. Il propofe, en conféquence, un décret par le quel on fixerait les pouvo'rs du comité re« lativement a ces négociations: mais la discuffion en eft ajournée-  (53) Dans la métne fóance, un courrier confirme Theureufe nouvelle de la pacificaüon de la Vendie, & des aplaudiffemens unanimes s'élévent de toutes les parties de la falie. — Après celaBoissy d'Anglas, vient parIer de Pagiotage, le définir & propofer des moyens de 1'arrêter. Vagiotage, dic-il, tient a une erreur de 1'efprit, a 1'égarement du coeur, a une cupidité fans mefure. Lorsqu'un homme achette un effet qoe'con que, qui lui parait d'un prix modéré , mais dont il prévok le rencheriflemenr, & qu'il le revend enfuite avec bénéfice, il tfagiote pas , il commerce. Mais quand un homme s'oblige a fournir dans un tems donné, a un ctrtain prix, un effet quelconque qu'il ne pt.fféde pas, qu'il ne peut ni ne veut vendre, & que celui qui lui en fait foufcrire 1'engagement ne veut point acheter ; quand le terme arrivé , le prétendu vendeur paie au prétendu acheteur on re coit de lui la ditTérence en plus ou en moins du prix au quel fe trouve alors la marchandife avec celui qu'on avait ftipulé, il n'y a point de commerce', II n'y a qu'un jeu de hazard, qu'un véritable agiotage. Ce jeu n'eft pas précifement illicite, mais il eft immoral; & c'eft avec juftice que les hommes vertueux le méprifent: il tarit les fources naturelles de la richeffe de 1'état; il tend a bannir la morale de la focié é; il en chaffe féconomie, en éloigne la fruga'ité, y fait nnitre le luxe & les vices inféparables d'une opulence proraptement accrue. Mais comme les loix ne peuvent le profcrire formel.'ement, ni même 1'arteindre , elles doivent du moins Ie dénoncer a 1'opinion publique comme un vice nuifible a Féiat*, comme me babitude faite pour exclure ceux qui s'y livrent, de la compagnie des citoyens probes „fenfés. Vagiottge, eft fans doute, comme les au> tres jeux un scle de Liberté civile, mais il effunmau i vais ufage de cette liberté ; & le mépris doit s'accroi- < ue pour lui en raifon de ce que dans ce jeu comme r dans les autre-, 1 On cemmence par être dupe t On fiuit par être fripon. \ Pour arrêter les f.mefks effets de Vagiotage, BoissV 'i prop >fe de rendre au commerce les affemblées de né-| i gocians honorés de 1'eftime publique, & qu'on appel- ! lalt afttrefois la Bourfe. „ Faites (ajoute-t il) qu'aii lieu de traiter en fecret les négocians puiffent opércr en public, qu'i's apprennent a s'sprècier les uns les autres; qu'il s'établiffe tout naturellement entr'eux une efpêce de furveillance d'honneur qui comprimé la cupidité & faffe diftinguer la délicateffe. . . . Paris n'était autrefois qu'une ville de confommation & de luxe; vous devez en faire une cité induflrieufe & manufacturiére; qu'elle foit amerée par vos foins a être 1'émule d'Amllerdam & la rivale de Londres; fixés-y par le bonheur qui réfulte de Ia l.berté, & par les bienfaits du gouvernement, Ie génie du commerce & des arts Vous creufe ez ces canaux qui unis. fant Paris a la mer, le rendrort Ie voifin de tous les peuples, & fes habitans les concitoyens de tous les hommes; & teSeine, fiére de fa liberté, n'aura plus rien a envier a la Tamife:' La difcuffion fur le projet de décret eft ajournée. Le repréfentant du peuple envoyé a Ljon, annonce par une lettre dont il eft fait lefture dans cette féance, „ que Ia trés-grande majorité de cette commune „ eft excellente, & veut fincêrement 1'ordre, la ju„ ftice & les loix; qu'en un mot le triomphe de la „ République eft affuré a Lyon, comme dans tout „ le refte de la France." Dans la féance du 14e. Ventofe (4e. Mars) Carnet, au nom de comné de falut public, enrretient 1'affemblée d'un étabiiffement fonné dans feoceinte de ce comité, fous le titre de bureau- topographique• &. biflorique, chargé de rédiger les divers plans de campagne, les aétions d'éclat, la correfpondance des généraux & des repréfentans du peuple prés les armées. Ces ma ériaux raffemblés & compsrés ferviront a former un jour un corps fuivi de 1'hiftoire militaire de ia évolution. Il fera beau d'y voir comment des rerues mal armées, fans habitude des exercices miliiaies, fans autre difcipline que la confiince, ont arrêié e débordetnent des légions réiinies contr'elles de toues les contrées de 1'Europe; comment de bons cuhimeurs, qui ne demandaient qu'amour & fimpleffe, forcés de combattre pour Ia défenfe de leurs foyers, nenés par des chefs choifis parmi eux, chantant des hymnes a la liberté, out vaincu & difperfé ces cohor?  C54) tes fileceieu fes & tacïiclennes conduites par lcsnobks coiypbées de la fdencc militaire. Sans doute la France aura auffi fes Tacite pour acquitter Ia patrie reconn-iiTante enve s ceux qui ont fi bien mérité d'elle. En attendant vo re comité a fait dreffer le tableau des prir.cipaks victoires ou aetions qui ont rempii cette immortelle campagne. Volei le léfumé de ce tableau qui comprend un erpace de 17 mois, en commencant a Ia bataille d'llmscoote & fi- nifiant a. la prife de Rofes. 27 vicloircs, dont 8 en bataille mngée; 120 combats de moktdre tmportance; 80,0-0, ennemis tttés, ot,coo flits prifoniers; 116 placcs fortes ou villes importantes, dont 36 après fiége cu blocus; 230 forts ou redoutes; 3,800 boucbes d feu; 70,000 fitfils; l,ooo milliers de poudre & po drapeaux. Le tableau dont nous venons de rendre le précis, doit ê re fufpendu dans la falie de la Convention, di ftribué aux repiéfeutans du pei:p!e, envoyé aux armées, aux corps adminiflratifs & aux mnnicipalkés. ZELANDE L'arnirauréavait renvoyé trois mille-cinq ' eens matelots, fauie de fonds néceffaires pour les entre tenir.On avaitchoiö précifément Ie moment oü nos ftöres JesFrancaisfont entrés enZélancie pourremercier ces bra vesmarins, fans doute pour leur faire croire que c'était a cette entrée qu'il fallait attribuer leur licenciement, & les indifpofer contre 1'heureufe tévolution qui vient de s'opérer. Le civhme brulant ik la noble générofi té d'un kul négociant de ceite viile a dcioué cette perfidie atroce. LOVISSEM, (c'eft Ie nom de ce citoyen refp.'ct.ible, qui mérite d'étre offert a la re eonnaiffance de tous les amis de la liberté), LOV1SSEN a donné douze deus de Zélande achaque matelots; il a équipé trois corfaires pour courrir-fus aux anglais, & le telle de ces marins a éié placé fut des batunens marchands. Au milieu des révolutions oü trop fouvent i'intê ret particulier domine fous Ie voile du patriotisme, oü le parti vainqueur ne cherche qu'a s'élever fur ks ruines du vaincu, il eft confolant pour un philantrope de voir le vrai républicanisme prendre un effor auffi généreux, & prêcher 1'araour de la patrie par des exemples auffi éncrgiqies Buaves, qui que vous foyés, permettés • nous de vous offrir LOVlSikN , comare Ie plus beau modèle que vous puisfiez fuivre. belg1que. (Bruxelles 28e Février). Le Général Ferrand, commandant de cette ville a rendu un jugepunt, qui, en produifant unexcen-mt effet fur 1'efprit A Utrecht, de rinjpiimerie du S des citoyens égarés, amufe beaucaup les habltinj. Un bourgeois d'ici répandait avec beaucoup d'aiFecUtion des bruits auffi ridicules que faux. Ce malveiilant débitait que les Autrtchiens avaient repafl'é le Rhin , que les Francais avaient levé le fiégede Luxembourg, &_que l'ennemi s'avancaic en triomphe vers .Varrur. L'e général Ferrand ayant été inftruit de cela fit amener devant lui cet individu afl'ez opulem; .après I'aioir convaincu de l'abfurdité des propos qu'il tenait, il l'a condamné a fe rendre a fes fraix fur les bords du Rhin & devant Luxembourg, accompagné de deux gendarmes: la il fera dreffé procés verbal de ce quM aura vu; pnis mon homme teviendra iet bka convaincu, fans doute, qu'il n'eft qu'un imbécille. Le Spectateur faifit cette occafion pour donner un avis falutaire aux malveillans & aux Ariliocrates. La plupart d'entr'eux, dans leur rage impuifiante, n'ont d'au.re occupaüon qus de forger les bruits les plus faux éi ies plus abfurdes, dans le but de dégouter les bons citoyens de la révolution, & d'entretenir la déliance & Ja zizanie dans Je public. Mais qu'ils y prennent garde! Si nos amis ies Francais fe font monrés généreux envers eux jusqu'a préfent, il eft eerain auffi que leur patience aura des bornes, & qu'ils trouveront bien moyen, s'il lefaur, de leur imprim.r Ie refpect & Ia crainte, dont ces malveillans commen- cent déja a s'émanciper Et alors ils pour- raientbien n'en être pas quictes, pour faire un voyage i'ur les fiontiéres. . . . _ Quant a ces ëtres mille fois méprifables qui ne rougifl'entpasde dire „ que files Francais feconduifent au. „ milieu de nous avec tant de douceur & de généro„ fité, il ne faut l'attribuer qu'a la crainte, & au fen,, timent qu'ils ont de la faibleffe de lears moyens", je leur coni'eille d'aprendre a fe taire pendant qu'il en eft encore tems, & de ne pas avoir l'imprudence de ré vei lier le Lion qui dort, de peur qu'ils ne lui fourniflent lYccafion d'efkyer fes forces fur eux-mi nes. Du ter. Mars, L'armée de Sambre & Meufe, bus les ordres du général Jourdan. p.ofirant des avances de Ia prife d'üinmerick & de fa puüdon avanta. *eufe fur Ie bas rhin, vient de paffer ce fleuve, & 'aiie gauche de cette armée s'eft réunie a l'af e droite ie celle du nord. Ce te jonctlon eft, fans contrelit, une des manoeuvres tniiuaires les plus habiies de :ette campagne, & elle doit affurer de nouveaux uccès aux républicains, pour les opérations ultérieu:es contre les armées coaliiëes, en méme tems qu'elle préfeme un front redoutable & impofant, qui s'étend iepuis Coblentz jusqu'aux extrém tés des provincesunies. Tous les efforts de l'ennemi pour le rompre, s'il ofait le tenter, deviendraient fans doute fuperSus, par Ia bonté des pofitior.s occupées par les Francais, qui d'ailleurs ne font nullement difpfés a la guerre défenfive, mais au contraire a poufl'er leurs opérations avec une nouvelle vigueur. v b.ct ATbIFR' ReV ü b l 1 CA in. '  C5«> » tacheraft unfquement aux uleis & aux vertui. 11 » faiialt" Permettés que je vous artéte un mament (dis-ja a mon interlocuteur, qui commencalt a s'ammer) .... vous n'ignorés pas fans-doute les raifons qui ont engagé jusquicl a tenlr une conduite oppoféa a celle que vous confeillés; , dei »i raifons, repllqua-t.il vlvement, des raifons.. . < . »» ah! de grace ne profanéi pas ce nom facre; on a%* valt tout au plus des pré/ex/es, qui fervaient de >» voile a des intéréts particuliere, & qu'on ne rou- j » Rtffklc pas de donner comme 1'elTec d'un zéle fincêre •> Pour la Religion ; mals ces prêtextes , quelques m fpécieux qu'ils ayent pü vous paraltre, n'en lom «, pas moins entiêrement contraires a la voixéterneile st de la Juftice & du Chriftianisnae. », Cette conduite eft contraire a la Juftice', pa'ce ,> que les hommes naiflent tous avec ies mêmes droits, ii que 1'immoralité & Ie manque de talent doivent n feuls les empêcher de parvenu aux poftes les plus „ éminem; & que les citoyens d'un éut participant ,i tous, chacun luivant fes facultés, aux impofitions i» publiques, aux dangers & aux maux de la patrie, „ il eft juffe qu'ils pariicipent auffi tous égaLmentaux t, avaniages de la focieté. „ Cette conduite eft contraire au Cbriftiani.me; & „ on le fentira aifément, pour peu qu'on y réfiecnifi, fe. C'eft une grande erreur decroire, comme on „ le fait trop fouvent, que la fociété foit faite pour „ Ia religion, & non la religion pour Ia fociéié. Le „ vaiflèau eft-il pour les voiles? la montre pour fon reflbrt? .... Non fans-doute. Hen eft de même ,, de 1'Evangile. Cette doctrine bienfefante a été ac „ cordée aux hommes pour comribuer a leur bonheur „ général; & c'eft violer fes principes fondamenraux h que de la faire fervir de prê exte pour éluigner telle „ ou telle clafle ou fccte d'hommes des bienfaits com „ mnns de la fociété. Les juifs étaient fondés, fans doute , a n'admet „ tre aux arantages civiis & politiques de leur Etat, „ que ceux qui adopiaient leurs opinions religieufes; „ DIEU le leur avait ordonné; la religion par la quel. „ Ie il voulut les diftinguer de tt\is les autres peu„ pies, leur en faifait un devoir inviolable. Mais il „ n'en eft pas de même fous le régne de l'Evangjle , „ qui n'a point éié donné a un etat, a une feéte, a i, une coramunion patüculiére, mais a tous les hom„ mes fans excepiion. Et c'eft de Ia que je conclus „ que les Catholiques, les Réformés, les Luthéri„ ens, Calviniftes, Remonftrans, & tout autant de ,, fectaires qu'il y en a dans le monde, ne doiventjaii mais oublier qu'ils font, ou que du moins ils dei, vraient être Chretiens, avant tout; &, qu'a ce i, titre, ils manquent les uns & les autres a leurs pre miers devoirs, en fe traitant réciproquement dbi „ rétiques ou de non-ortkodoxes, & en éloiguant de» „ avavtages ctvlls ceux qui leur Tont opofés de feotlii mens dans les focié'.és oü ils dominent". Le Spkctatbur. ne pót s'empêcher de reconnaftre toute la folialté des raifons que le Philofophe-Chrêtien venalt de lui déveloper; muis, plus timide que lui, il Infilia longtems fur ce que la malle de fa nation n'étaic pas encore mdre pour ces vérités, „ C'eft la ii le /angage de la foiblefle, (repllqua fur le champ „ fo.i aoverfaire) c'eft ce qu'on ne ceffe de répéter, n pour laiffer croupir les hommes dans 1'ignoranee. „ II eft tems de les tirerde leur léthargie religieufe, ii auffi bien que de leur femmeil politique; il eft tem» de faire briller la vérité a leurs yeux, de leur don„ ner les lumiéres falutaires qui doivent les mtlrir, „ comme les rayons du foleil milriffent les moiflóns & „ les fruits de nos campagnes. Des fanatiques, dont „ 1'unique foin eft d'entrete»ir 1'erreur parmi les pey„ pies, ont voulu fe perfuadet a eux-mêmes, & ont perfuadé a une intinité de perfonnes, que ce tju'üs „ appeilent la Religion-Cafbolique, la Religion Refor„ mée, la Religion Lutbèrienne, &c. &c. &c. font „ tout autant de Religions différentes. Ces cris de „ parti font encore de nos jours répétés a chaque in„ ftaut dans diverfes églifes, & perfonne ne s'éléve „ pour les étouflfer de tout le poid* du bon fens, de „ la raifon & de 1'Evangile. O Peuples I quand fecoue» i, rez enfin la doublé chaine dont on vous aaccablés? „ quand dépoferez vous les préjugés nombreux qu'on „ vous a fait fucer avec le lait? ,, Quand apprendrez vous a voir les chofes pat „ vous-mèmes, & non par les yeux des fanaiiques& „ d.s ambi:ieux qui ne cherchent qu'a vous fédui„ re? . . . Ce qne vous nonmés la Religion Catbo* „ lique, la Religion Proteftante la Religion Lulbi. „ rienr.e, ne font que des fcetes pariiculiêres, comme „ tant d'autres. II n'y a qu'une feule Religion vrsi„ ment digne de DIEU & des hommes, c'eft leCnruri, TiANis.me;nonpas celui qu'on enfeigne dans la pousii fiére de nos colléges, non pas celui des faux-dé,, vots, mais tel qu'il eft contenu dans lefublirae code „ de 1'Evangile. C'eft la oü tout vrai chrêtien doic „ chercher fa croyance, en vouant a un oubli éternel „ tous ces rèves inutiles ou dangereux , toutes ces dé„ cifiuns orgeuilleufes des cornrnentateurs, des fyno„ des &: des conciles, qui remplilfent tant d'énormes „ volumes, & qui n'auraieut jamais du voir Ie jour. „ Rien n'eft plus fimp'e, plus beau, plus fublimea „ mes yeux; rien m; parait plus propre è affurer le „ bonheur de l'humanité que le Chriftiauisme pris „ dans toute fa pureté primitive; mais, je dois 1'a„ vouer auffi, rien ne reflenible moins a cette doétri» , ne célefte, que le Chrütianisme tel qu'on l'enfeigne „ encore allez généralement aujourdhui. Qu'on rèn„ de donc a cette doctrine toute la fimpliciié qui la „ diftingue dans 1'Evangile, qu'on 1'épure de touus  (57) Us oplnlons humalnei pow ne s'en tenirqu'anxbel„ les & touchantes kcons du Légiflateur des Chrê„ tiens & de fes Apottes, & je fuls convaincu qu'on „ ne trouveta pas un homme de bon fens en Europe, „ qai ne s'empreffe de fe ranger fous fes étendarts „ Que cette révolu „ eft le plus a-dent de mon coeur; il eft fans-doute „ auffi celui de tous les gens de bien". E^cbamé de cet eniretien, le Spectateur aurait bien voulu le prolonger encore; mais fon arni étaii faiigué; il fe correnta donc de I'engager it le reprendre^me autre fois, & fur la protneffe qj'il lui en fit, ii 'e rerira dans fon cabinet pour méditer fur lout ce i qu'il venait d'entendre. i > 1 8bbbb> NOUVELLES. CoLONiES - Frakcaises. (St. Domingue % Ver.dè- I miaire; 29 y-bre.") Le Gouverneur par interim, de ' St Domingue, a écrit au préfident de la Convention 1 une lettre qui y a été lue dans Ia féance du 6 Mars, 1 & par la quelle il 1'infiruit de la fituation aftuelle de ' la paitie francaife de cette iie. „ Une portion de ré-"*1 publicains peu nombreufe, dit-il, mais dévouée, oc- H cupe au nord les poftes importans du Port de Paix 3 & düCap; aufud, les Cayes; & dansl'oueft, Sai- \11 quemole. Les deux officiers que je charge de vous f P remettre cette lettre, vous rendront un compte dé- P taillé de notre fituation. Ils ont un Journal qui ren-, nl ferme toutes les dattes des événemens de la guerre que nous foutenons." u Un des Officiers envoyés par le gouverneur la- di veaux,eft admisa la barre, & annonce qu'il apporte les S archives des fx-commiffaires civiis Polverei & San-, ui tbonax, & préte , au nom del'armée républicaine , le;Pc ferment de n'abandonner les forts dont la déknfe leur! eft con'iée, qu'en s'enfeveliffant fous leurs cécom-jllc bres. II eft admis aux honneurs de la féance. j & Iinde; ORiFtvTALKF. Le citoyen PViilanmes, Offi-jf cier de marine, & commandant la corvette le Léger, , P: notnellemeut arrivé des indes oriëntale? a Psris, ra-! I1 porte qu'il éiaii du nombre des Officiers employés fur , a\ 'les deux gabarres expédiées psr l'&lfeiBJblêê- con(lj-| et tuante fous les ordres d Entrecafieaiix, pour aller al la recherche de la Peyroufe. D'1- 'trecafteaux étant] v> mort dans les mers de 1'iade, Dauribeau, fon fecoudjiat ptit le commandemetit des deux gabarrei; mais fur f« Inouvelle de l'abolltion de la royauté, ce traitre arbora le pavillon blauc, & fut (è meute avec fes deux gaharres fous la proteétion des Hollandais, dans file de Java, ou elles font depuis felze raois. Le citoyen J IVillaumes & quarante autres citoyens des équipages, In'ayant pas voulu prendre part a cette trahilbn, obI tinrent des Holandsis, aprés beaucoup de follici'afitions, un parlementaire pour fe rendre a Pile de Fran\C' Jr*r c*. ffrtU*"m' «ioure qu'ili ont préfumé avoir paffé lur Ie* traces on a dü périr Peyroufe, ayant donné dans des éceuik qilj ne fonc décrits fur aualne carte, ni par aucuni voyageurs, & oü ils ont eux mêmes été expolés a pdrir. „ court en OBt le bruit dans linde, que quelques navires ont rencontré des debris, mais cela n'eft pas bien confirmé (.Ife-de France, 9 d 7 Drumairej. L'a'dreffe de lile de-la.Réunion a la Convention.Nationale, lue dans une de fes dernières féances, annoncait un cornbat qui a eülieu entre les habitans de ceice ile & de i'ile-de-France, & les anglais. Comme nous venons de recevoir des détails a ce fujet, nous nous empresf jns d'en faire part au public. L'expédition proje:töe par les anglais, contre Pile* de France, était préte a s'effecruer. Les vaiil'eaux armés, tant ^Madras, qu'a Bombay & au Rengale. allaient mettre a la voile. Le rendez-vous était a hodrigue, oü devait fe trouver, avec les forces de 1'Europe, le général Mer.dows, aux ralens du quel Pitt avait confié les fnccès de 1'enireprife. Le commodore Newcome avait divifé fon efcadre en deux parn'es; 1'une expédiée dans les cétroits, I'autre deilinée a croifer fur file-de-France, ik compofée de 2 vaisieaux, le Centurion de 50 canons, & le Diomüs de 44. A la nouvelle de l'apparition de l'ennemi, le pre. nier voeu a été de l'aüer cnercher, le combattre, le irendre ou le forcer de q.ukter fa ftation. La voix nublique, la réfolution de 1'affemblée, celle du coüité de défenfe ont é é unanimes. Notre divifion a rencontré le Ier, Brumaire les eo« iemis, a 8 lieues environ dans le Nord de file • RotiIe. A trois heures de l'après-midi 1'acTion s'eft en;agée, les anglais ayant l'avantage du ven;; & après in combat glorieux, la diviiion eft rentrée dans "ie ort aux approches de ia nuit. Nous a,-ons eü 38 hommes tués & 87 blefTés, fur os trois batimens ia Cybèle, la Prudtnte & le Jean'art. L'anglais de fon coté a éié maltraité; le eenJiion, furtout, a extrêmement fouiferr. Nous ne juvons même plus douter, aujourdbui 7 brumaire, ue 1'er.üemi n'ak levé la croilière On s'occupe ici vee une trés-grande activité a remettre les Jrégates n état de reprendre promptement la mer. Pavml les morts, L«hyr eft péri viftime d'un dé'ouemeiU héroïque. Il avait été blefle d'un biscayen u talon; comme on le preffait de defcendre pour fe  fatrejpanfer, en lui fefan.trerrtarquer qu'il portalt beauco p de Tant;: Non, (a-r-il rép>ndu) f ai juré de tmurrit a mon po/ie, je ne ie quitterai pas. Ui) incment après un boulet lui a coupé les reins, ies dcrniers mois out été. Courage , mes amh: vengés. nous. Sixte Brunei, matelot de la Prudente, s'eft auffi fort diflingué. Ce brave homme étant occupé a charger un canon, un bou'et vient & lui empoice le poignet; fans donner aucun fi^ne d'afrération , il fa/fit le refouloir de la main ganche, achéve de charger,l t va enfuite faire étarcfier fon fang qu'il perdait a fl lts. CONVENTI01V-IV.-lT(ONALE. (Suite de la fè arce du \$e Ventofe), On lit une leure du reprélen tant du pei p'e prés 1'armée navale de la méditerranée, & 1'armée d'ltalie, dans la quelle il donne les rapjrts les plus fatisfaifants fur fa mifiïon & t'éui des forces de terre & de mer auprcs des quelles il fe trouve. — Une autre lettre de Bayonne annonce quatre nouveaux batimens pris fur l'ennemi. Le repréfentant du peuple envoyé dans la Haute.Lcire écrit que tout ce département eft enüércment dévoué a la Convention, & qu'il ne veut fe régler que par elle; que fes habitans font des voeux fincêres pour qu'elle ne (bit plus en butte aux divifions qui ont fait tant de victimes; qu'ils chanttnt avec un ésjal enthoufia me, les viftoi ie- des armées répubiicaines & la cl.ü.e des hommes de fang. Caaiuon, au nom du Comité des-finances, propofe un décret tendant a pourvoir a ce que les citoyens, qui auraient perdu leurs titres provifoires de créance fur l'état, ne foient pas privés de leurs revenus annu«Is. La nation eft trop jufle, dit-il, pour vouloir profiter de cette creonftance pour anéantir des crémces léjdiimes; mais auffi devons nous prendre desprécautions telles qu'en favorifant des citoyens malheureux, nous n'ouvrions pas une porte a la friponerie.— Camion lit. en conféqience Ion projet en X. articles, & 1'affemblée l'adopte. Les citoyens de la feftion de Montreui! viennenten malle féliciter la Convention, „ fur les beaux jours „ de juftice & d'humanité qu'elle a rappellé fur le fol de la République". Aurry, au nom du Comité militate, fait rendre nn décret relatif au c»rps-de-génie militaire de la Ré publique, qui ftatue que ce corps fera compofé de 437 officiers, & de fix c. mpa ;nies de mineurs; que 1'école de M-'tz fera cónfetvé;; & qu'il fera formé a Paris un comité eentral des fo tificatiors qui s'occupera de fotmer les plans génétaux de défenfe & de conllructions a faire pendant la campagne fuivante, & les préfentera au Comité de Salut Public. (Séance da 15 venHfe, ^ maft.) On lit une lettre de fa^ence de commetce & d'extraélion de Ia Belgique, qui annonce, „ que la collefUon complette des chefs-d'oeuvtes du Rubens, Vandick , Jordaens , Craykr, Michel-ange &c. eft expoféa au regarddu public dans le fa'-lon qui précéde Ie Muféum National. Ce monument des arts, ajoute«t-on,atteftera fansceffe la valeur & l'intrépidité des armées du Nord & de Sambre & Mc ufe. Une députation de Ia Municipalité de Gand eft ad. mife a la barre; elle s'y plaint vivement des énormes con ributions qui ont été impofées a cette ville, & qui furpafnt dix années des fubfides ordinaires, qui é.aient percus par 1'ancien gouvernement. — „ On dit que le Beige eft riche; mais on fe trompe; le Bel. ge ell économe & laborieux. Ce n'eft ni 1'or ni i'argent qui font fa tichelle; c'eft la culture, les foins & le travail afiidu qui lui donnent une certaine aifance. Ainfi ce n'eft que par la fueur de fon front qu'il peut payer, dans des cas urgens, deux ou trois années de fubfides a Ia fois. Le terrorhme même ne faurait le forcer a en payer dix, puisque fon fol ne produit pas dix récoltes par an . . . . Francais, vous étes vsinquetirs, mais vous étes auffi les apótres des droits éterne's & imprefcriptibles de I'homme; nous reclamons la juftice & vos promeffes au nom d'un Peuple qui, dans fes malheurs même, ne ceffe de vous admirer. iNpus ofons donc efpé er que cette contributioH feta au moins reduite & la fomme qne le comiié-de falutpublic fixa le 30 meflidor". Cette péti.ion eft renvoyée a ce comité. Allemagne, '' Vier.ne 4 Févriei'). Les dernièresnou. velles de la Hollande , (ap.ês celles de I'entréedes francais) ont moins iroublé nutte cibinet qu'on avait droit de s'y atttndre. La Coalitien aurait-elle a cet é^ard des reffoutces que le refte de 1'Europe ne foupc anne pa vous égare. Leurs principes les obligent k reprimer févérement tous les actes dejviolence. Leur générofite les force a empêcber les vecgean ces perfonnelles, leur loyauté leur défend de fouffrir aucun acle illégal. Letrr premier défir eft auffi de voir retablir le peuple dans I'exercice de fes véritables drojtsi, de détruire fes efpérances del'ariftocratie& de faire taire le fanatis me. Les Francais y rêtrffiront; fis vous in vitent a les feconder. Fait d Utrecht le 27 Ventofe. D. V. RAM EL. FRANCE. La Vendie n'eft plus Cette pbtafe qui a'avait aucun lens lorsque f aftucieux Bartére la prononcait 4 la tribune de la Convention, cette phrafe eft enfiu réaüfée. Ce fléau terrible qui a menscé pendant quelque tems la Liberté de la France, qui a couté fa vie a tant de fes enfans, qui a ravagé tant de belles contrées, cette guerre dont la poftérité ne pourra croire tous les détails, la VeNoéE, en un aiot, n'est puis. Ontre ce que nous en avons dit dans nos derniers Nos. nous croyons faire piaifir a nos lecteur» en leur communlquant k discours pronsncé le Se. ventofe, devant les repréfentans du peuple, au nom des chefs de la VENDéE. Et it fuffira d'avertir, pour fintelligence de ce discours, que 1'entrevue des Repréfentans du Peuple avec ïcs chefs de la VEiNDée, a eü lieu fous une tente fur-montée da pavilfon tricolor, & dreiTée en rafe campagn e, foos les raars de Nantes. „ Citoyens repréfentans, en mus rappellant au fein Je la Patrie commune d tous let Franfais; en rendant tapaix & le repis d des contrées afftigées fi longtems par les horreurs de la guerre civüe, vous avez acquis ies tiires les plus flatteurs a la reconnaiffance publique, La notre furpaffe encore, s'il epJ poffible, fi? nous n'ouhüerons jamais que fous cette tente, oü fe font traités des intéréts fi majeurs fi? ft puiffants, vous vous étes mout rés conftamments les amis de la juftice , de l'bumanité, de Le Henfefance, fi? les foutiens de l'honneur fi? de la gloire- de tous les franfais fans exception. fappui de ce que Bourfault difait a Ia Conveniion. Pour récompenfe de vos généreux eforts, venez parcourir nos campagnes, lorsque Undufirie, le travail protégés par nos loix ,, fi? encouragis par la paix, auront effdcé les traces de la guerre, fi? réparé les maux qu'elle entraine après elle. ; „ L'image du bonheur qui aura remplaci le deuil qui les couore maintenant, portera d vos coeursPannonce des bénédiétions de tous les heureux que vous aitrés fitit". Quatre jours après la tenue de ce discours, c. a. d. ' Ie 12 veuofe, les adminiftrateurs du diftrict de Nan. tes ont écrit a la Convention, pour la folliciter de proroger la miïïlon des repréfentans du Peuple Ruelle, Dornier & Bollet envoyés dans leur département, & qui ont fi bien réüffi a'y faire revivre la justlce & rhumanité, & a fe concilier la cotifiance & 1'eftime des Vendéens. Cette demande eft renvoyée au comité-de-falutpublic. Bourfault, remarque, pendant Ia difcuffion, qn'une correfpondance faifieprouve que la guerre des Cbonans était foudoyée par l'Angleterre; que pendant dixhuit mois les cdtes de france avaient été accefllbles aux fateHites de cette puiffance, mais qu'enfin on avaK pris deg mefures pour qu'elle ne puiffe plus y envoyer des recruesde fcêlérats, des bandes démigrés. Ces traitres, ajoute-t-il, ont toujours été méprifés de la Vendie mème; ils font été de Charette; ils fe font fait hai'r partout, & I'Aoglererre veut les vomir a quelque prix que-ce foit fur nos cótes. — Les cbottans ainfi appellés-, parceque comme des ovfeaux de nuk, comme des chouettes, ils ne marchent que la nuit, atTaffinent depuis 1'otient jnfqu'a alencon; leurs hoftilités font des maffacres, leurs viétoires des égorgemens. II y a deux mois que j'ai pris vingt- cinq barils de poudre qui leur étaient envoyés par les an. glais. Cette guerre n'eft pas dangereufe pour la pa* trie, mais pour 1'hnraanité. Le feul moyen de la tetminer eü d'envoyer deux repréfentaas qai s'occupeat uniquement de cette affaire". Les affiches d'angers du 9.. ventofe, viennent a  cean engraiiTé's de chair humaine; la Loireroulantplus de cadavres que de callloux; le Rhóne & la Saóne changés en fleuve de fang; Vauclufe en fontaine de larmes, Nantes en tombeau; Paris, Arras, Bordeaux, Strasbourg, en boucheriesLyon en ruines; le Midi en défert, & Ia France entière en un vaffe theatre d'horreurs, de pillages & de meurtres." , HOLLANDE de la Have, le 19 Mars, A la Séance des Repréfentants-Provifoires du Peuple de Hollande du 12 de ce mois, les Députés de la Province aux Etats-Cénéraux annoncèrent, qu'on avoit recu de Zeelande Ia communication officielte, que le Stadboudèrat y avoit été aboli ainfi que la Dignité de Premier-Noble de la Province, donc le Prince d'Orange étoit revétu, & en vertu de laquelle il avoit la première des fepc Voix a 1'Affemblée des Etats de Zeelar.de. avec la qualiié de Marquis de Veere & de Flefmgue. Ils firent également rapport de la Cé rémonie, qui avait eu lieu la veille. Le Préfident des Etats Géxéraux ayant recu de la part du Repréfentant Fiangois, Alquier, 1'invitation, pour que 1'Af femblée admit une Députation chargée de lui remettre divers objets tirés du Cabinet Stadboudérien cVHiftoire-Naturelle, & l'AlTemblée ayant répondu , qu'e/le fe tronvolt fort bonorée de Pattendre, le Général Dumonceau s'y étoit rendu en grande pompe , ac compagné d'un nombre de Militaire» Frangois & de plufieurs Généranx, portant les Pièces, qu'il étoit chargé de remettre a L, H. Puifances, (nommément du Génétal de Winter , Officier Hollandois de naiffance, qui porta en cette occafion le Uèton deCommandement de 1'Amiral Tromp,) & précédé de la Bande entière des Muficiens de l'Armée du Nord . Adrais dans la Salie d'Aflerablée, aptès avoir préferué une Lettre du Repréfentant Alquier. le Général Dumonceau prononca le Discours fuivant, qu'il reraitenfuite par écrir. La Probité & la Vertu affurent h Viéto;re. LlBERTE EGALITE. Quartier Génétal de la Haye le 21 Ventofe, 1 année Républicainé. Le Général de Brigade, Commandant en chef a la haye, aux Citoyens Repréfentans du Peuple Ba tave. Le Reprêfen'ant du Peuple Francois, par une conféquence nêcc faire des principes de gènérofué, qui ca. ractirifent une Nation libre , me charge , Citoy-ns . de la mijpon honorable de remettre entre vos mains au nom de la Nation Frar-cjü'e, le Sabre du brave jtmlrfl Ruyter; le Baton de Comraar.denunc de PA miral Tromp; un Canon dont un Roi des Indes avoit fait hommage aux Etats-Géuéraux; une Coupe dan> laquelle les premiers Fédèris ont bu, d la naijfance de la Liberté tiatave, ft? une fur laquelle les mè. mts Fèdéres ptanteient un Clou, en figne d'adhéfion d 1» iihïrté. ft? dont les Sta lhouders s'étoient embarés. " A Utrecht, de rinipiimerie du Spkctateur-Repu blicain. Ces gages précieux, qnl rappellent d la tnêmoire des Bataves le courage béroïquè, qui pgnala deux de leurs plus grands Générattx, ne peuvent mieux être dépofé qu'entre les mains des Repréfentans dun Peuple, dont ces Grands-Hommes ont immortalifé le nom 6? la gloire. Le Citoyen Huber , qui préfiJoit ce jour-li a 1'Affemblée des Etats Gênéraux de Ia part de la Province Ae Frife, réponditau Général Dumonceau en ces termes. „ Citoyen Ginsral, Les Repréfentans de la Nation Batave vous témoignent leur fatisfaction, en recevaut un gage de l'amitié , de 1'eftime, & de Ia confidetation des Repréfentans Francais, Puiffe la mémoire de nos deux Héros, les plusiüudresDifenfeurs de notre Patrie, ecflammer d'un faint zéle tous les Bataves! Que leur exemple nous foit facré, & que jusqu'a notre dernier inflant nous ne ceffions de défendre la Patrie, & de lui vouër notre exifteRce jusqu' au dernier foupir. Ils vous fëlicitenc, Citoyen General, d'étre choifi pour leur porter ces honorables Armes: lis applaudiflent a votre zéle; is honorent vos fentimens & votre courage; & leurplusgrande efpérance eft fondée fur l'aitente de voir vos feminiens unanimement recus parmi vos Fréres". Cette Réponfe achevée, la Mufique des Troupes Francoifes joua, dans 1'Appartement qui communiqué a la Salie de 1'Affemblée de L. H. Puifances, nommée la Cbambre de la Tréve (paree que la Trêve avec 1'£. fpagne en 1609. y fut fignée) dilf rents Airs Frangois, noramment celui: Ou peut-on être mieux qn'au /tin de fa Familie ? Le Général Frangois & tout !e Cortège, qui 1'accompagnoit, étant partis enfuite, le Citoyens Grasveld, Député de la Province de Gueldre, propofa, par un Discours analogue a l'occafion, „ que ,, 1'Affemblée donnat aux Repréfentans du Peuple Fran„ gois un Repas folemnel, au nom de la Confédéra„ tion entière de la Nation Batave, pour y jurer , en „ prèfence de i'Etre-Suprême, & aux yeux du Peu,, ple libre des Provinces.U/ties, par ces précietifes Re- liques du Patriousine & de l'Héroïsme denosbra,, vesAecitres, de nt nous pas rendre indignes du nom „ de leurs De.cendans; de ne rendre ce fol de la Liberté „ d la Tyrannie qu'avec le dernier foupir; & de dé„ fendre la libre Navigation des Mers, avec fancien„ ne gloire, la fermjé, & la confhnce d'un Tromp „ & d'un Ruyter". Les Etats Gênéraux ayant agréé cette Propofi ion d'un Repas fraternel, deux Membres de l'All'emb.'ée avecle Grettiei Quarlei furent nommés, pour en donner connoiffance formeile au Repréfentant Alquier: il fut réfolu en métne tems de faire p.'éfent au Générrd 0««c»!:e<»«, comme ayant étéchargé ï'une ïniffion aufli honorable & amicale de la part de -•e Repréfentant, d'un Cheval de felle complettement équipe; de donner une Gratification de cent Ducats en Efpèces aux Muficiens Frangois; & d'écrireau Repié'entatjt Alquier uue Lettre de remerciment, qui fut atrétéc le lendemain.  N°. ir5. LlEERTü, EGALITE, FRATERNITE. LE SPECTATEUR RÉPUBLICAIN. QVendrcdi 2.7 M^rr 1795.^. Sik 7 Germinal St. Rêp.) LETTRE AUX REDACTEURS Cll ER SPECTATEUK. f qu'eft ce qua cela, comment fuis je citer a quelqu'un qui ne me conait pas? Se pourait il qu'a. prés avoir lu mes douze premiers uumeros il eut pris de famitié pour moy au^ait il démélé au travers des nuages qui ont déja obfcurci Mon debut dans cette difficile cariere que j'ay le coeur bon (atticle premier abfolument neceffaire pour reuffir en quoique ce foit) de Ia bonne volonté, du talent &c. Oui c'eft cela tu las deviné. Oh! oh 1 il me tutoye c'eft un Jacobin non cefl un bon gros Hollandais qui a un peu couru le monde qui aime fa patrie & la fureur, ik qui par confequent commence a Sintereffer a toi car tu peux être utile. Je parle au fingulier, parceque je trouve que cela eft raifonnable quand on re s'adreffe pas a plufieurs individus; & ma manie eft de tacher tiV-oir de la raifon, fans me laifler influencer par Vordre cu jour j'adis nommé mode dont je voudrais qu'on adoptatce qui s'acotde avec ma manie. Malheureufement leguüle de cette bouffole deftinée a guider les humains, eft fi prodigieufement mobile & fujette a de fi fortes variations, qu'on ne fait prèsque jamais fi on eft fur la bonne route on croit parler ou agir avec raifon & on ne fait que barbouilJer — au rifqoe que tu me donnés en ceci pleinement raifon je veux técrire de tems en tems, tu te plains qu'on te negligé & moi je te prophétife que tu feras biemót excedé, de miflives en tous genres, des lors préviens moi de me taire par une iigne joicte a 1'aver- tiffement , man altrM nommé impavido n'a êjjêi ecrit. Je réprens Ia plume que javais quittée pour lire ton N. 13. & je te prie de dire aux abonnés dont ra fais mention quils n'ont pas raifon, car tu tannonces comme SpeSlateur & non comme nouveiifte, les gazettiers ancrés depuis longtems dans leur profeflioa auront toujours de 1'avantage dans la trifts lutte qu'oa vent te faire entreprendre — laiffe leut le plaifir de raconter un jour plutót, des nouvelles vrayes ou fausfes, & ne t'en mêle que pour nous annoncet brievement des faits importans & furs. —— Les longs discours dont on fe plaint font précieux cat ils vifent & rectifier les opinions & c'eft Ia, la vraye guerre, qui décidera du fort de PEurope. Celle qu'on fait par mer & par terra n'eft quacceflbire; il fagit d'uncombat moral & a mort, entre 1'ariftocratie & la démocratie, il faut dérnomrer de quel cöté eft 1'avantage & c'eft la, la tache d'un Spectateur zelé & intelligent,or comme notre patrie s'eft decidée il faut tous faire tous nos eflbrts pour tacher de lui faire avoir raifon; cela n'eft pas bagatelle, car les profondes recherches des premiers genies, depuis 1'origine, des nations. Jufqu'a peu pres ce jour, n'ont rien réfumé, de fatisfaifant- —■ P. Paulus eft le feul qui ait établi des principes. —— Sans doute fon discours fur Ia liberté & 1'egalité fondé fur les droits & les devoirs de 1'hom» me, apuyé fur les plus belles maximes du plus touchant des philofophes, fans doute dis je ce chef d'oeu- Q  C 64) vre du coenr & de 1'efprit d'un Cottpatriote embrafi 1'ame de mon Cher Spectateur. (Ccrtalnemcnt, mal n'oublions pas ce que nous devous aujji aux ouvrage, lumineux & profonds , des couragcux lègiftateur Francais) la marchea fuivre pourprocurer Ie bonheur de notre chere & malheureux patrie, eft ïï d/fïïcile qu'on deviendrait infailiiblement fou en cherchant a la calculer, fans être d'acord avec foy même fur les points cipiteaux — adoptons en pour le moment trois le moral, Ie politique, & 1'exeeutif. Le moral eft traité par P. Pauluspénétrons nous de fes lumiéres & ne cherchons qu'a les étendre & a les apliqner faifant voir a nos compatriotes étonnés de leur moderadon que fon génie les travaille par 1'influence irrefiftible de la raifon - ils en feront furpris — & s'admirant eux mêmes, ainfi que leur etoile polaire, lis perfifteront; fe contentant de plaindre ceux que la paffion ou leurs interets individuels aveuglentj tandis que les autorités prendront pour Guide la declaration fublime de la Municipalité de ma ville na alel .... Ah! ah[ tu es d'Amfterdam, je ne fais cher Spectateur, par quel prettige je babille avec toi comme fi tu etais de ma Société intime, je te ren voie a mon début qui peut être même eut été brulé fans laver-{ tifferaant du N°. 13. &c. Le SpeBateur te remercie abonné impavido de ton intéreffante mi/Jive, & perfuadé que fes leeïeurs y trouveront comme lui, des teftéxions judicieufes il iHnvite a lui continuer ta correfpondance. A F egard du voeu exprimé d la fin de ta lettre, nous le taifons, quoique marqué peut-être au coin dun civisme prévoyant & éclairè, parcequ'il nous parait un peu prématurè. De prime abord il beurtera fortement F opinio» du plus grand nombre; 11 convient par confequent qu'il ne foit produit qu'etayi des raifons que tu nous promets; Sans rien préjuger fur leur force n'bazarde ton fentimeni qu'avec la certitude den démontrer la fagefe; Evite furtout en croyant préfenter wie idéé utile d nos concitoyens de jetter au milieu deux une pomme de difcorde. Je t'invi H a murir ta penfée. En attendant ajfis dau ïtres objets de bien public, font dfgnes dé focctt* IPer. Aide oous d flimuler nos compatriotes dont on I blame la lenteur. La Campagne que les valcurevx I Rêpublicains n'ont point difcoUinuie malgré l'inclé1 metice de la faifon, va reprendte une nouvelle «fi». vtté; Encourage notre jeuncffc d veler aux front rères, II y aura bientot trois mois que les Francais nous ont porté la liberté qu'avons nous fait jusqu'ici d'important pour l'affurer? Nótre armée n'eft point encore organifée, on n'a pas même l'air de s'cccuper d remplir ks vuides que ia guerre y a faits, pourquoi une partie de nos troupes ne partage t • elle pas déja les efforts & les fuccès des Francais? pourquoi tan. dis que ceux cy répandent chaque jour leur fang pour notre dejfenfe nous fommes mus encore, ft peu occupés de leurs befoins ? Quant paratra t - /'/ un arrengement fur ks afpguats qui mette nos libérateurs & défenfeurs d portée de fe procurer les objets de première nécejpté? Qtiant efl ce enfin qu'une alliance intime & permanente ajfurera la profpérité future des deux Républiques ? Voila cher impavido, matière a occuper ton efprit fi? exercer ta plume. » , »■ HOLL A N D E. Amsterdam déja des intéréts locaux, des rïvalités de pouvoir, des méfiances réciproques menacent de troubler l'union indifpenfable pour travailler au bien public. Et c'eft dans celle de nos villes Ia plus intéreffée au falut de 1'état, a la régénération de ia patrie, c'eft dans la floriffante & populeufe Amfterlam que la difcorde le plus functie ennemi des hanains voudrait allumer fes brandons. La Municipalité lyant refufé par une lettre aux repréfentans provifoires le prêter le ferment, une députation de ceux cy, eft renue fur la fin de Ia femaine derniêre pour 1'engager 1 fe retraéter, quelques uos de fes membres y ont :onfenti, un plus grand nombre s'y eft refufé, lesRe)réfentans ont cru neceffaire de févir contre ce refus,. lx ont été mis chez eux en etat d'arreftation & 1'on ipprend que plufieurs autres ont depuis donné leur démilTion. Nous ne fommes pas encore parfaitement inltruis des motifs de ce refus, il fe peut que de pari  C65> ■ & d'autre on foit également bien intentioné & qne It diffieulté vienne da manque de s'entendre. La Mum' cipalité ne fe croit pas obligée de préter le ferment a ceux qui n'etant que réprefentans provifoires, ne peuvent ce femble d'ecréter des Mefures dont 1'eiFet pui/Te être permanent; mais dans ce cas la Municipalité elle même n'etant que provifoire avait elle le droit de fexiget de fesfubordonnés, ainfi quelle l'a fait a 1'égard de la troupe bourgeoife f Le meilleur, pour couper court a toutes ces difficuftés ferait qu'on fe hata de préfenter au pluftót un plan régulier & général afin que l'univerfalitédesCitoyens de la République puiffe donner fon libre fuffrage & élire fes propres repréfentans; Ceux cy alors fe conftituant de fuite eu etats Generaux, ou, Convetitión-Natiotiale pourraient proceder avec force & autorité a la régénération de Ia patrie, & tracer avec fuccès & d'une main hardie 1'aete conflitutionnel. Lies perfonnes prévoyantes ont vu des le commen cement de la révolution, (dansla manière dont on y.a travaillé,) des principes de divifion , cependant il faut en convenir, on ne pouvait peut être y procéder différemment-fans rencontrer auffi de grands obftacles. lf conviendrait donc aujourdhui, de paflèr fur quelques points, ptuflót que d'emraver la marche de la révolution. qui quoique lente jusqu'ici a cependant été accompagnée de fuccès. Tout retard peut avoir les plus facheufes conféquences. i Chacun fait que la repréfentation provifoire de la i Province d'Hol'ande eft parfaitement compofée on at- ( tcnd de lafagèfTe de fes membres & de leur Zèle pour le I bien public toutes les mefures capables d'ecarter un pareil malheur. Une adreffe a leurs concitoyens contenant 1 une décïaration précife de leurs vues & de leurs fen- t timens eclairerait les tins, raffurerait les autres, & des ë armerait tous les malveillans. >■ Utrecht, Dimanche 22 Mars a 9 heures du , matin le Général Plchegru eft part! pour Paris, & de * la fans doute il fe rendra a fa nouvelle deftination, , nous avons ici fon digne fuccefleur le Général Mo- , rtau , le meme jour efl parti le Repréfentant Fran- 1 la cais Ramel qoi doit fe rendre de Bois-le-duc a la ii- Haye il eft ici remplacé, par fon collégue Ricbard. a Tandis que quelques tins parient de nouvelles affai1- res entre nos d'effenfeurs Republicains, & les atmées el aliiées, d'autres alfurent que l'ouvrage de la paix ene I tré ia France & Ia pruffe eft fur le point de fe con* ; fommer, fi même il ne l'eft déja. A travers ces nouvelles plus ou moins contradictoires ie fpeftateur impartial peut appercevoir qu'on - s'occupe férieufement des moyens de faire celTer la 1 guerre, cette frénefie fanguinaire , qui traine a fa fuite > tant de calamités. Puifïïons nous bientót voir réalifer i a ce fujet les voeux de tous les amis de 1'humanité, : & reunir enfemble les deux plus précieux biens, dont ■ 1'homme puiffe jouir fur la terre, la paix &la LiBERrél FRANCE. Le voeu général dans toutes les pardes de Ia République eft pour le retour de ce calme & de ce repos dont elle efl; privée depuis tant d'années; La pacifiI cation de la Yendée eft déja l'aurore du jour fereia qu'on a tout lieu d'attendre,& \zConvtntion Nations^ Ue s'occupe férieufement des moyens d'applanir les; voyes d'une pacificatïon extérieure, On mande de Strasbourg que le Baron de Hardenberg nommé Miniilre plénipotentiaire du Roi de Prusse pour les négociations avec Ia France a la place du feu comte de Goltz, eft déja arrivé a Bafie. Des iettres de Ia fuiffe ajoutent auffi que les préliminaires de paix font fignés entre la République Francaise & le Landgrave de Hesse Cassel. Mais tandis que la France triomphante prête de voIer a de nouvelles viftoires, veut la paix, &" travaillé véritablement a faire cefier les fureurs de la guerre & aflurer le repos & le bonheur de 1'Europe. „ 11 eft encore ( comme la dit CAMBACERés dans fon „ difcours a la féance du 12 Mars) des Gouverne„ mens que tant de pertes & de défaites n'ont pas „ mutis pour la réfipifcence, & dont 1'orgeuil préfè-,, rerait de s'enfevelir fous les ruines, plütot que derendre hommage a la juftice & i la liberté.  (66) Tels font furtout les fentimens peu pacifkyues de l'Angleterre que Pitt continue a pouffer vers une mine inévitable fi elle ne change promptement de fisthème; Le vettueux patriote Statihope convaincu de cette vérité, après avoir fait de courageux & inutües efforts pour fauver fa patrie a pr/s fa démifiïon afin du moins, de n'être pas complice des crimes d'un Gouvernement , parvenu au dernier degré de .corruption & d'endurciffement. Tour,on Ie ter. Mars il eft forti de ce port una «fcadre de 15 vaiffeaux de ligne, 11 fregates, 7 briks & quelques avifos Ie Repréfentant Letourneur s'eft embarqué fur le Sans-culotte qnl fin fait partie & qui eft un des plus beaux vaiffeaux de 1'Europe, ou foupconne généralemeiic que cette expédition fera dirigée contre la Corse & déja on as fute que les Anglais & les Emigrés qui s'y trouvaientonc pris Ie prudent parti de fe retirer. Paris, parmi les obieis de majeure importance dont s'occupe Ia convention, elle ne perd pas de vue les mefures propres, finon a ramener 1'abandance, du moins a bannir cette difette effrayante, dont Ia mal\eillance & la cupidité fe fervent pour exciter le ttouble. Plufieurs débats intéreffans ont eu lieu a ce fujet & enfin il en eft réfulté un décret falutaire préfenté par Boissy & amendé par Romme, & qui fans doute déconcertera les projets des mal intentionnés, „ quelle que foit leur habileté a faifir toutes les fcr- mes, a proficer de toutes les circonftances, la „ France, fEurope (dit Merlin de Thionville) dot„ vent favoir que nous ne le céderons pas en coura„ ge aux douze cent milie braves qui expofent leur „ vie aux Frontieres pour la déffenfe de la liberté. „ Repréfentans du Peuple (ajoute • t-il) je le dé„ clare a vos ennemis j'ai les yeus ouverts fur eux; „ Je tiens le fil d'sne vafte conjuration, je Ia dévoi„ lerai lorsqu'il fera tems; & duflé je périr au milieu „ des généreux citoyens, qui au premier fLjnal font „ préts a vous faire un rempart de leurs corps, je „ combittrai vos affuflins. A coté de ce généreux dévouement pour la chofe publique on peut placer un trait bien digne d'étre publié. II s'était manifefté quelques troubles dans le département de 1'Aveyron, voici un acte d'beroifine auquel ces troables qui font sppaifés ont donné lieu. Un fergen: des volontaires du Tarn eft pris par les rebelles. Ceux cy exigent qu'il jure de foutenir le Roi & la Religion Catbolique le digue foldat de Ia liberté refufe. On le menace de la moit, „ je préfére ,, une mort glorieufe, s'ocrie-t-il, a une vie qu'il „ faudrait a cheter par un ferment infame". Cette réponfe générenfe ne défarme point les rebelles, le Volontaire eft mis eu piece. La Convention a pris un décret pour hoi orer la mémoire de cet intrépide Volontaire , & pour faire jouir fa familie des fecours auxqu'els elle a droit; des exemples d'un dévouement auflï Sublirne honorent également & ceux qui ies donnent & Ia Nation qui les récompenie. AVIS au PUBLIC, ■Le Spectateur-RéPUBLiCAiN parait réguliérement deux fois par femaine, le Mardi & leVendredi. Le prix de i'abonnement eft de 14 fiorins de Hollande, pour 1'année entière, compofée de 104 Numéros; de 7 florins, pour fix mois; & de 3 flor. lof. pour trois mois. Chaque abonné eft prié de payer, du moins la moitié de fon abonnement d'avance. Le Bureau-GéNéRAL eft a U:recht chez j. Altheer, lmprimeur-Libraire prés le Dóme,, — a Amfterdam chez Crayenschot, Libraire fur Ie Kalverltrat; a la Haye,chez Plaat" a Leyde chez les freres Murray, a Rotterdam chez D. Vis; & a Haarlem chez C. Plaat, a Dordrecht chez' BLussé, a Arnhem chez Troost, a Middelbourg chez VV. A. Keel. On s'abonne également aux mêmes condicions, chez tous les Libraires de nos Provinces & de 1'étranger. A Utrecht, de 1'imprimerie du Spectateur - Republicain.  No. if. LlBERTB, EgaLItÊ , FrATERNITE. LE SPECTATEUR RÉPUBLICALN. Q/Lardi 31 ikfm 1793. 11 Germinal St. Rép.') JL out ce qui concerne futilité publique a un droit inné Ü paraitre dans notre feuille: c'eft ce qui nous engage a faire mention de la féance publique du Lyeée des arts de Paris, du 10 Ventófe. Parmi les objets intéreffans qui ont été traités dans cette féance, on a diftingué particulièrement: io. Un Taport fait par Dutrone, fur des anatomies artificielles & pièces anatoraiques du citoyen Bertrand, médecin, & principalement fur des piéces pathologiques dont la vérité & l'exa&itude pourraient être de ia plus grande utilité pour 1'étude de Ia médecine. zo. Un métier nouveau trés • firaplifié par les frères Collartgette, pour fabriquer des toiles, mouffelimes, étoffes de laine, & autres dans les très-grandes Jargears, de manière que le jeu entier de Ja navette & du métier fe fait de lui-même, Sc fans exiger d'autre force que celle d'un enfant de 15 ans. La féance du Lycée, dont nous parions, était la 25e, depuis fa fondaiion, fans que les mouvemens ré volutionnalres qui fe font fuccédés depuis trois années aient ralenti fes travaux. A 1'emulation générale répandue fur les arts, il a joint 400 éducations gratuites, & dans ce moment il en ajuuteóoo en faveur des élèves de 1'école normale. Quel bel exemple cet êtabliffement ne fournit-il pas a tous les véritables amis des arts & du bien public' 1TALJE. (Savone 15e. Février). La cour de Turin parait ab: ttue. L'aproche d'une nouvelle campagne 1'éclaire fur fa fituation; elle en fent, plus qu'elle n'avait encore fait, toute ratnertume. Un crédit épuifé par un papier • monnaie fans bypothêque; des recrues difficiles chez un peuple mécontent; les fymptómes d'une difette que le renchériffement de toutes chofes amêne a grands pas: tant de réalités déplorab'es ne fouftrent plus qu'on fe fafle illafion. Les miniftres affemblés dans le dernier confeil ont été for» cés de confefler des vérités tardives, & de faire preu-» ve d'impuiflance, plutót que d'incapacité- On dit que le fils ainé du Roi avait prévu tous les malheurs qui arrivent, & que même au premier voyage des émigrés d'drtois & Condé a Turin, il a eil 1'honneur d'étre tourné en ridicule pour fes opinions fut la coalition. Ce prince, ajoute-t-on, fe voit maintenant confulté. On eft fi honteux d'avoir ri de fes prédictions, qu'on 1'écoute aujourdhui comme un oracle. (De Turin le 18e. Fevr.) Le mauvais état des £• nances royales a fait mettre en vente les bien ecclefiafliques. Le gouvernement a même fupprimé plufieurs monaftéres; mefures qui pourront produire, comme on Ie prêfume, 39 a 30 millions. Tous les préparatifs que 1'on peut faire, fe font pour la campagne prochairs. On dit que c'eft le général Colli qui aura le commandement en chef de 1'armée. HOLLANDE. (La Haye 26e. Mars). La bourgeoifie armée de notre ville, au nombre d'eiiviroa 800 perfonnes, a paffé avant hier une revue générale R  C70 nexiftait plus; chaque individu n'était qu'une machi ne allant, venant, penfant on ne penfint p»s, leioi que la tyrannie le pouffait ou 1'animait. Ce reflor; efl brifé, la terreur a difparu, la penfée a reeouvré tou; fes droits. Ce moment eft beau, fans doute, ii eli bien confolanr, mais il a auffi fes dansers; nous mar chons d'abimes enablmes; la moindre chüte„ au poini oü nous en fommes, peut caufer des défsirres irrépa «bles. Ce moment doit donc érre 1'objet de toutes vos méditarions, de votre prévoyance, même de vos craintes. Cette faiisfadion que 1'on a néceffairemeni éprouvée, en fe convaincant qu'on exiftait encore après tant de défaflres, ce fentiment doit bientot s'af. faiblir;. & s-'il eft la véritable force du gouvernement, celui, ci s'affaiblit donc a proportion. Vous en êtes arrivés a ce point que 1'on ne va plus voir que 1'infuffifance de noire gouvernement;, car s'il eft meiileui dans fes effets, il eft auflï mauvais dans fon principe. II eft également arbitraire & fans frein; il fait le bien fans doute; mais c'eft paree que les membres en font bien choifis. Supofés que 1'on replace des hommes atroees, & è l'inftant Ie mal eft partout." Ici 1'orateur croit que pour ranimer la confïance publique & faire luire 1'efpoir au fond de tous les coeurs, la convention ne doit pas changer fur le cbamp Ie gouvernement actuel, mais s'occuper de toutes fes forces a édiiier un gouvernement durable. II retrace ce que les diverfes affemblées ont fait de puis 1'origine de la révolution. „ L'alTemblée conftiruame effaca en grande partie les tracés du régime qui avait précedé fa convocation; elle ne fit que modifier la royau>é, quand il fallait la détruire. L'asfembléelégiflative ne futoccupée qu'a Jutter contre Ia cour; elle fit peu pour la legiflation; Ie peu qu'elle fit en augmenra la confufion. Vous avez anéanu' la monarchie; vous avez piomis a la France un gouvernement Républicain". Ici Bailleul déveiope les obftacles qui ont empêché & qui s'oppofent encore a létabliiTement fiable; les principaux fur les quels il s'arréte font Ia confufion qui régne dans les loix, & j ie défordre de 1'adminiflration; il en conclut que 1'as-) fembiée a fuivl une route qui n'eft pas Ia meilieure, & qu'il faut s'apliquer a la chercher. Aprês ce discours Lectintre de Verfailles prend la jparole pour démontrer la nécellité de mettre enfin en aétivité Ia conftitution de 1793. Mais ayant eü* la maUadreffe de mettre Ie trop fameux 31 Mai au nombre des immortelles journées, qui ont caractérifé la révolution, il s'éleve de violens murmures, la déïibération devient fort tumuitueufe. Plufieurs voix demandent que Lecointre foit rappellé a 1'ordre. II reprend ainfi:" Laconftitution de 1793 ne nous apartient pas, elle eft la propriété du Peuple. La liberté & le bonheur ne s'ajournent pas: la conjlitution démocratifue, les dreits de lbomme & du Citoyen, voila te cri de tous (es Francais! Que 1'arche faiute qui reaferme • jnos phts chères efj-èrances, s'ouvre a nos re?ards;. les ennemis du bien pub ic peuvent feuls retarder cet j inftant fortuné, pour exercet impunément des fureurs, Ij des brigandages, & épier des chances favorables pour t ramener la tyrannie: déja des malveillans de tout | genre s'sgitent de route part, par l'incurie des autorités conllituées & par Ie relachement des loix i Harons-nous d'anéantir I'affreux gouvernement révo!u. tioni.aire . . . rendons au Peuples fes droits, n'at- tendons pas q'u'il les reprenne". Lccointre pro- \ pofe enfuite un projet de décret-, mais le tout eft renvoyé aux comités de falut-public, fureté générule & I léiiftation. Les repréfentans dans les déparremens des boucbes\de tbone & du Var éctivent, ,. q«e des hommes qui |„ reetettent le tégne de Robcfpietre agbent le midi; ,, que des placards incendiaires ont été alfichés a ,, Tou/on; que onze perfonnes arrètées dans le port „ comme prévenues d'émigration, ont été égorgées ,, par une horde de brigands, au moment oü elles „ allaient être livrées aux tribunaux; que ia voix des „ repréfentans du Peuple a é é méconnue. Ils ajou,, tent que la générale bat en ce moment; qne leur |„ maifon a été inveftie; que les égorgeurs cherchent „ de nouvelles viftimes, mais qu'il ne parviendront „ pas, malgré leurs raenaces, a les faire cotnpofer | „ avec leur devoir." On lit enfuite, & Ia con- : vention aprouve, un arrêté de ces repréfentans tendant a reprimer ces troubles dans leur naiflance, (Séance du 30 Ventófe). On lit deux lettres, une du repréfentant Ramel & I'autre du Général en chef Picbegru, qui toutes deux annoneent a la Convenriors les nouveaux fuccès des armées républicaines, entr'autres la prife de la fortereflc de Bourtatige, des pofte? de Statenzil, Nieuwe & Oudefcbans, & de la partie d'Ostfrife, depuis ia rive gauche de PEms, vis-a vis Beurtange, jusqu'a 1'embouchure. Trois pièces de de canon, 2 caiffons, 44 chevaux & des prifonnier. ont été Ie prix de ce fuccès. Boilfy-d'Anglas obtient Ia parole, & prononce un discours que fon éloquente vérité nous obliite a inférer ici prêsqu'en entier. Malheur a 1'ame glacée qui Ie trouverait trop longl II intéreffe le fort de plufieurs miilions de petfonnes, de la France, de 1'hutnanité: smière Ces titres doivent é;re fuffifans fansdoute pour lui mériter 1'attention la plus férieufe de la part de tous les hommes qui penfent. Les nouvelles du jour n'out de mérite que pour un moment; mais les grandts vérités de la Morale & de la Politique font faites pour intêrelfer dans tous les tems; & c'eft de I obfervation ou de la violation des accens qu'elles font entendre, que dépend le bonheur ou le malheur, des Peuples. „ Le jour oü nous avons précipité de cette tribune Ie tyran qui déshonorait le tempte de la liberté, nous avons con.raélé, a Ia face de 1'Uaivers, fengagemenr.  C 74 ) 4--! 8 .4. Utrecht i Avril 1795. Lundi & Mardi 30 & 31 Mars les Seaions de flórre ville ont été aflVmblées, pour 1'examen & l'accept» don du plan propo'"é par la Comité de fuivei!lance, touchant ces trois quellions. I. De cotnbien de membres doit étre compofée la Munic'tpaliié? 3. Quels font ceux qui ónr droit de concourrir a fa nomination ? 3. Quel eft le mode, d'Eleaiori qu'il convient d'a dopter'? En géneral on a admis dans les diverfes f-aions le plan qui a été préfenté; et quant a IVternaiive propoféc , de proceder par des Ele&eurs, ou immédiatement par le peuple lui même, ce dernier moyen a prévalu. Plufieurs malveillans qui fe plaifent a entretenir la crainte & agiter le peuple par des contes abfurdes, ont cherché a troubler ces jours derniers la tranquilité & fordre dont nous jouilfons. Malgré l'entiêre fécurité, que doit infpirer la loyauté des Francais, ils] avaient accrédité qu'un des articles de la paix avec la Pruffe était la rentrée dn Stadhouder & l'arrivée prochaine des Pruffiens, & comme un fot trouve toujours un plus fot qui le croit , on fe livrait deja a de vaines jaaances. A Tjfelftein petite ville a trois Iieues d'ici, on avait déja fubflitué l'Orange au firn bole tricolore de la Liberié; une populace égarée s'etait portée contre la Municipalité, qui a été, dit on, forcée de fe fouftraire par la fuite a fon aveugle fureur. Auffitot on a envoyé d'ici, pour les convertir des Apotres perfuafifs, c. d. un détache ment de volontaires & de houzards Franfais ; un regard de ces braves miflionaires de la Liberté , a portê la terreur dans 1'ame des malveillans, les principaux agitateurs ont été faifis, & tout eft rentré dans 1'ordre. aux Auteurs du Spectateur-Repubucain Utrecht, i Avril. Comme II fuffitde vous prêfenter une idéé utile pour étre aflurés que vous daignerés i'acceuillir, veuillés f. v. p. a ce titreinférerdans vótre prochain No. 1'article ci joint qui intérelle tous nos concitoyens. L'hopital général des Francais, dans nótre ville,fe peuple de plus en plus de malades. Ceux qu'on ne peut garantir du trépas, font enterrés dans un cimetiére 1 tjui leur a été deligné , & qui elt fitué derrière 1'Eglife 1 de St. Nicolas. Un des objets de vótte feuille etant s d'exercer une furveillance adive fur tout ce qui intérefle Ja fureté 0; le falut public, & de fignaler tout , ce qui peut leur étre contraire, nous vous prions d'a j vm.ir des conféquences facheufes que cela peut en- A Utrecht, de 1'imprimerie d« Spectateur - Republicain. '~ trainer, fi on ne fe hate d'y remedier. Déja dans un de vos No. vous vous étes avec bien de la raifon, éle vés contre fantique & funefte ufage d'inhumer'darw les Eglifes; il faut efpérer qu'un fage & falutaïre efprit de reforrr.c , nous en aiï'ranchira tot ou tard. En attendant n'agravons pas les dangers qui en réfultent, en transfurmant en Charnier dangereux, un emplacement de notre ville qui avoifine une de fes plus agtéables promenades (ie rempart). J| eft urgent de s'entendre avec nos amis les Francais pour leur procurer un autre local hors de 1'enceinte de la ville Certalnemenc les principes d'humanité qu'ils profefienc dune manière fi dïfttaguée, nous garamiifsnt qu'ils ne fe refuferont point a une demande auiïï jufte & raifonnable. Cet objet eft digne de toute la follicuude d'une Muuicpahté paternelle. Et nous penfons auffi, que fi déja il n'a pas été le fujet des judicieufes obferva. tions de nos Medecins, c'ett fans doute paree qu'ils l'ont ignoré Sans entrer ici dans 1'enumération des inconvèniens qui peuvent en réfulter, il fuflira de prévenir, que fi on ne s'empreffe de corriger cet abus on a tout lieu de redouter que l'air fe corroinpe dans nótre ville, & qu enfuite les ardeurs de I'eté y dévetbpenr le germe de ma'.adiss contagieufes. Faifonsce que nous diere une fage théorie, & n'sttendons pas les lecons ttop chéres d'une funefte evpérience. , ♦ # # Les micbans qui ne cefent de s''agiter en tout fens pour jemer le dé.ordre & l'inquiétude dans Pame de tous les honnêtes citoyens, cm rèpandu ces jours deruiers les nouvelles les plus abfurdes & les plus ridicu. les. Ils poufaient même la démence jusqu'd dire que le Dauphin avait été couromé le 25 du mois dernier. St ce conté ne fe délruifait pas affez de lui même par Ion abfurd.té, nous dirions que les nouvelles rcfues de Parts, & dont les dernières font du 27 mars, ne con. ttennent pas un mot de relatif a cet objet, & qu'el. (es annoncent au contraire formellemcnt, qutPcffervefcence pafigère qui £ était manifejlée d Paris efl tréyjdentièrement appai/èe , & que le peuple veut mom que jamais entendre parler de royauté & de yranme. Nous nous étendrons davantage fur ces 'pets l ordinaire prochain. Nous ajouterons cepen. tant que les fcélérats & les brigands, qui ne reconlaisjent d'autre élement que te dé.ordre, agitent er.coe le midi, & 0nt même voulu afajjiner le repréfenant du peuple qui eberebait de les ramener d la raton D'un autre coté les rebelles de la ci devazt fendée, ou pour mieux dire ie parti des Chouans Umtnne de jour en jour , & ceux qui ré/Went font ourfutvts avec vigucur.  (74) vention ordonne, „ qu'il fera nommé une coramis„ (Ion de fept membres charrée de préfenter, dici au premier floréal, un prejet de décret fur le mode le „ plas prompt de préparer les loix organiques de la „ conllitution, & fur les moyens de mettre partielie„ ment & fucceffivement en activiié les dlfpofitfOM „ de Tatle-conftitutisnel, accepré par le Peuple en » 1793. v. st. Par un troifiême dêcrer, pris au commencement de la féance, la Convention arréte, „ qu'il fera établi t, une école publique deffinée a 1'enleignement des „ langues orientales vivanes, d'une utilité recornue „ pour la politique & le commerce. Cette école fe„ ra compofée d'un profeffeur d'Arabe litteraire & „ vulgaire, d'un pnfeffeur pour le turc & tart are „ de Crimée, & u'un profeffeur pour le perfan & le „ malais. Ces profeffeurs feront connaitre a leurs „ éléves les rappons politiques & commerciauxqu'ont „ avec nous les peuples qui parient ces laugues." Paris 13 Germinal Le Procés des p évenus qui a caufé tant & de fi kmgs débats, qui a fourni occalion a Merlin C de Thionville) de propofer la convocation des alfem blées primaires, afin de procêder a celle d'une nouvelle légiflature, projet qui a été depuis couraaeufe ment combattu & fagement rejetté: ce procés qui a donné lieu a une lutte li acharnée entre le parti Jaco bin, & le parti moderé, vient enfin d'étre terminé a la fatisfatfion de ce dernier, & au contentement génera! de ceux qui defirent que le calme fuccêde bientót ii tant d'orages. .11 ne fera point neceffaire de les renvoyer a une nouvelle légiflature ni a leurs commétans ainfi que quelqu'un 1'avait propofé La Convention s'eft décidée pour 1'opinion de Blad qui dans la Séance du 9 Germinal difait qu'il y aurait de la lacheté de la part de l'affemblée d'abandonner ce procés. ,, S'ils ,, font innocens, difait il, il faut avoir le courage de „ le proclamer authentiquemenr, s'ils font coupables „ il faut avoir le courage de les conduire a l'eehafaud." Ce fajet de difcorde a été enfin étotiffédans la féance du 12 Germinal; au moment ou un attroupement d'nararaeség»rés,violaitl'enceinte de Ia fallede lalibené, & que les confpirateurs fe croyaient triompbans, 1'atutude energique de la convention a bientot détruit cette coupable efpérance. Auffitot que la foule a été diflipée, la convention qui avait été un inftatu paralifée s'efl montrée ce quelle doit être, Ifabeau au nom du Comité de fureté générale, a donné le détail des événemens de cette journée,des atrenrats formés contre les Patriotes. Anguis, dit il, chargé de parcourir Paris pour rame ner la calme a été attaqué & bleffé fur la place da Pantbien & retenti piitoaokc dans la meme fection. Devant cette tribune on a dreffé des liftes de profcrip. ion, & deffiné ie ponrait de ceux que 1'on devait maffacrer. II elf rems, dit andré Dumont, que le Peuple connaiffe fes bourreaux, ies vérltabfes Kovaüfies. On a ini'l.lté ia conven ion, elle doit montre'r toute l'enercie diAne de fon caraftére, elle doit prendre une grande mefure. V^us ne voulés plus de la mort, mais chasfés du territoire Frsnciis ces hommes, étrangets a. toute probité humaioe. • . Au milieu des plus vifs appIaudüTemens la convention a décrété, que Coilot, Billuud, Fadier Barrè. re & feront déportés cette nuit. On décrese enfuite l'arrellation ce Dnhem, Cbou* dieu, Cbdles, Lèonard Bcurdon, Uuguet. Amar Foufedoire, ik liuamps, & leur envoi au' cbsteais de Ham. On raconte que la même fection du Panthéon qui a arretté Anguis quant il vifitait les prifons, a fait feu fur Ie Kepréfeniant Pcniêres. La Convention pour comprimer la malveiliar ce a invefii Ie Général Pichegru de l'autorité necefliiire & l'a nommé Géneral en chef de la force armée Harilienne; & pour fauver cette commune on a décr, té que l'arïs eit en etat de lïège. Barras, & Merlin ( de Thionvüle) font arijoins a Pichegru; ainfi ce grand Général après avoir vaincu les ennemis du dehors, eft dedjné 4 combattre ceux du dedans. La Convention a auffi adopté tfne proc'amation aux habitans de Paris, préditée par Mattbicu au i.oindu Comité de fureté .ténérale. hlle a pour objet les événemens de cette grande journée. Aujourdhui 13, Billaud, Collot & Barrère ont éé arrêtés au moment oü ils partaient pour leurde» llination. Lèonard-Bourdon lui même avait é é retenu dans Ia fection des Graviiiiers. Tout tft pacifi ci? Paris eft trar.qttille. ITALIË. (Naples 6. Mars ) La cour éprouve en ce moment les plus vives arianes. Elle a dtcouvert une nouvelle confpiration. On dit le pian uès-ancien, les confpirateurs trés-nombreux, forganiftrion trés compliquée. Le goiiverm ment a tenu plufieurs confeils fècrers a Ca/erte. On a fait atrê.er beaucoup de roon^e; les rues font remplies de fortes patrouilles. Ces mefuns qu'on regarde comme néceffaires ont jeité ia cot.fternation & la déiiance dans Ia ville. L'incarcé. radon de perfonnes de tout état, de toute profeffion, dont quelques-unes ont été recherchées au loin, font croire que le complot s'étend par tout-le royaume. A Utrecbt, de 1'imprimerie du Sv e ctatf. un - Refu blicaim.  M°. 21. LlBERTE, ËGAL1TE, FrATERNITE. LE SPECTATEUR RÉPUBLICALN. (Mardi 13 Avril 1795. v. St. 25 Germinal St. Rêp?) Utbïcbt 12 Avril. TLji moment n'eft pas encote Venu oü 1'on pourra •«eet de toute I'étendue de la confpiration, qui a taili d'éolaier.dans la prèsque totalhé de notre république. Ce qu'il y a de certaiti, c'eft qu'elle a été organifée avec beaucoup de méchanceté, & que, fans la pré fence des Franeu's, elle aurait pü avoir des luuestresfacheufes. , , Les malveillans avaient commencé par répandre de tout coté des bruits, tendant a faire croire au Public, qu'un des articles du traité de paix entre la Prulle Ci la République Francaife, porterait la réïotégration du Stadhouder, & parconCéquent la nuilité de la réyo;ution qui vient de s'opérer dans toutes les Provinces Unies. Et comme il falïait encore quelque chole de plus pour divifet les efprits, exciter des désordres, & fa.re même couler le fang s'il était néceffaire, (car les méchans ne peuvent pardonner a la révolution, le calme & la douceur qui l'ont caraftérifée) , les agitateurs annoncaient a fenvi, que les troupes Pruffiennes s a prochaient de notre territoire, & qu'elles ne tarderuent pas a paraitre parmi nous. II y avait meme déja dei perfonnes qui publiaient qu'elles feraient ici Jeudi paffé-, & enfuite de ces bruits, la cocarde tricolore avait dlsparude deffus plufieurs têtes. Les gardes bourp-eoifes commencaient a éprouver des infultes •, 1 anfrocratie & 1'orangtsme levaient la tête de tout coté. On difait ici que les Pruffiens étaient a Arnhem; on affurait les avoir vüs a Rhenen; on difait a Amlterdam qu'ils étaient a Utrecht, a la Haye qu ris étaient a Rotterdam: 1'allarme ainfirépandue partout, les malveillans efpéraient, fans-doute, de pouvoir bouleyerfer fans peine fordre aftuel des chofes. Mais file crime eft entreprenant, fi rien ne lui coute pour parvenu a fes fins, il eft auffi une providence qui veille Tur les manoeuvres perfides, & qui protégé la vertu. Les mouvemens excités a la Haye, a Amfterdam, fur grand nombre d'autres points de la République, om été étouffés dans leur uaiffance, & n'ont eü ainfi aucune fuite. Plufieurs perfonnes arrétées pour leurs vociférations infenfées d'orangisme , ont fubi ou vont fubir inceflamment la peine qu'ils ont méritée. Cependant ce ferait trop bien opiner des amis du despotisme ari. llocratique, & des égoïftes de tout genre, que de croire qu'une telle lecon pourra les cor.iger. Honteux de n'avoir pu réüffir dans leurs manoeuvres perfides , ils ne cefï'eront d'en ourdir de nouvelles, tant que le Gouvernement n'exercera point fur eux la furveillance la plus aclive, & ne fera pas une juftice exemplaires des grands coupables. Car il ine faut pas s'y méprendre: les perfonnes qu'on aappréhendéesne font, fuivant toute apparence,qazdemalbeureuxinftrumens, & c'eft a ceux qui les ont employés qu'il faudrait remonter. La confpiration a été outdie de longue datte; eile a étendu fes ramifications de tout coté: il ferait donc trés important, pour le falut de la patrie, que les Etats-Généraux, nommaffent au plus vite une commijfton, chargée de fuivre ces manoeuvres jusques dans leurs derniers retranchemens, & d'en punir févérement les auteurs. Cette mefure vigoureufe comprimerait les malveillans, & affurerait Ia rranquillité publique. Mais ce qu'il ne faut pas omettre d obferver, paree que ce raprochement peut donner lieu a des téflexions très importantes, c'eft que les mouvemens, dont nous parions, ont eü lieu en même tems que ceux qui ont agité Paris. Et fans vouloir pvéjuger la-deffus, on ne risquerait peut être pas de fe tromper beaucoup, en foupconnant que toutes ces agitations ont été conceriées par les fcélérats des différens partts, dans la vue de tentet s'il ne ferait pas poffible de ramener, & ici & en France , 1'ancien ordre des chofes. Mais la contenance majeftueufe &impofante de la Convention, d'un coté, la loyauté de Ia Nation FrancaU fe, de I'autre,doivent êtreunaffez für garant, cefemi ble, de la ftabilité du gouvernement Républicain , & du fort de la République Batave. Si 1'on a craintpous X  C8i> Pruvair-on fe méprendrfi fur 'e bit des confpita tcurs, U,rfque, dans les raffemblement, on entendait les némes hommes demander, par un étrange contralie, la royjuté & la conflitution republicsine de 17'3 > dn puin & la difparition de la eocarde notiorale, & tout a Ia fois 1'ouverture du Temple & ceiie de 1'amre des Jacobins? „ Pourrait-on s'y méprendre, Jor/que les confpirateurs, pour marchet a des attentats nouveaux, ofaient commander a la Convention-nationale une loi pour remettre en liberté , Ibus Ie nom de patriotes oppiimés, leurs anciens complices détenus depuis le 9 thermidor? II ne leur reftait, plus qu'a exhumer Robefpierre, ou plutót a reporter fur le tróne de la tyrannie qu'ils avaient exercée avec lui, les hommes «lont la France entière réclamait le fupplice. Ces hom mes, quoiqu'accufés, femblaient, jufques dans leur ddfenfe méme, opprimer encore la Convention, du haut de cette même tribune d'oü nagueres, ils diétaient, par Eiilliers, des arrêts de .prol'cription: elle était devenue pour eux comme un retranchement Impénétrable d'oü ils infultaient a notre longue patience, lis avaient appelé autour d'eux tout l'alfreux cortége de leurs propres fo.faits , & les crimes auxiliaires de leurs complices. La juflice nationale en a purgé le fanétuaire des lois; elle les a vomis pour jamais du 1'tin de la République. „ Pourait-on ,-'y méprendre enfin, lorfque Ia Convet.tion retrouvait dans les demandes des faétieux les mêmes propofuions qui, depuis un certain tems, je. tées comme un tifon de difcorde par quelques uns de fes membres au milieu de fes delibérations, tAI iaient autour de ces derniers tous ies ennemis de la République. [La fin a Ptrdiitelri fmiaht.) Dans Ia féance du 19 Germinal, Pekt a prononcé un trés-beau discours, dans Ie quel nous avons rerrinrjué les 3 paragraphes fuivants qui intéreffent particultê'eraent notre patrie. „ L'entrée des troupes Francaifcs en Hollande doit donner la paix a 1'Europe: vous qui avez voté Ia liben é & le bonheur du monde, vous ne devez rien né^iiger pour rendre cet événement utile. ,, Si vous ne vous empreffez de traiter avec la Hol¬ lande, ft vons continuez tToccupei en pays comme une conquéte, le commerce fuira cette république, vous anéantirez cette belle crêation de i'induflrfe humaine: dans trois mois cette coiurée von< fera it charge, & fes richeflês fugitives iront groffir les ttéfors de vos ennemis. „ Qu'il eft beau de prefenter Polivier de la paix, iorsqu'on a Ie front eeint des lauriers de ft victoire.' La modèration du vainquear encbal ie Ia foriutie; & 1'on devient moi s redoutab'e par fes propres forces que par le défefpoir des vaincus, Iorsqu'on ne leur rend pas le courage en le poufiant -i 1'excés: il eft tems de borner nous-mêmes uos conquétes; mais aprês nous être montrés juftes &modêrés, nous nous moture encore tertibles; & fi les tois refufent la paix, nous la conclurons un jour fur leurs tróties renvetfès. „ Dans la féance du 21 germinal, Reubell, au nom des trois comités, a donné connoifl'ance des articies du traité de paix conclu a Bd'e le 16 germinal, entre 1'agent de Ia république, Barthelcmy, & le miniftre de fa majeffé le roi de Prull'e. „ En voici h fubitance. „ // y aura paix, amitié, bonne inteliigcncc entre la république frangaife & le roi de Pruffe. „ Toutes bdfliliiês cefferont entre les deux puiffances, d compter de la ratification du pré/ent traité, aucune d'elles t e pourra fournir conti e l am: e aucun fecours en hommes, chevaux, argent, contingent ou mur.itions de guerre. ., L'une des deux puiffances ne pourra accorder le paffage fur fon territoire d des troupes ennemies de Pautt e. ,. Les troup:s rêpublicaines évacucront dans quinze jours la parite des états pru>flens qu'elles occupent jur la rive droite du Rhin. Les troupes francaifes conti' nueront doccuper la partie les états du roi de Pruffe fttues fur la rive gaucbe du Rhin. Les relations commerciales feront rétablies fur le pied oü elles étoient avant la guerre. „ Les prifonniers de toute grade feront rendus dici d deux mois. „ La convention a déctété 1'ajournement a quintidi pour la rat tication de ce traité. A Utrecht, da 1'imprimerie du Spectateur - Repu blicaik.  N. 23. LffiERTE, EGALITE , FSAl ERNITE. LE SPECTATEUR RÉPUBLICALN. QMcirdi 21 Avril 1795. v. St. 1 Floréal St. Rep.) (Fin de F adreffe de la Convention au Peupk Franfais, fur les événemens du 12 Germinal') „ JL3e nouveaux attentats fe méditaient & s'exécu taient prefque fous les yeux de la Convention nationale. Les tétes de plufieurs repréfentans étaient publiquemenc demandées. Un membre de la Convention qui, au milieu des ténebres de la rmit, s'était porté dans un raiTemblement pour y faire refpecter la loi, avait été méconnu, outragé, frappé, & détenu comme otage par une troupe de furieux. Un autre avait éprouvé le même fort, ap'-ès avoir elfuyé un ceup de feu it bout portant. Les barrières de Paris étaient fvrtnées, afin qu'aucun repréfentant ne put echapper au maffacre. ,, L'opinion publique fignalait a la Convention les principaux auteurs dc ces manoeuvres: elle a fu juf que darts fes rangs même les atteindre & les punir. Les coupables fe ont pa t-ut recherchés & punis, & la jullice, comme la fl che de Guillaume Teil, faura, en re frappant que les coupables, relptéter les en fans de la Patrie. Plus d'une fois, Ciroyens, votre voix nousaccufa de ne pas riéptoyef comte les ennemis in^é ieuts qui paraülaient 1 ous cerner de plus prés, cette énergie nationale qui a poulfé nos conquêtes fur le territoire étranger; nous repohdons h ce reproche en cefLnt de le mériter. Les chefs de ta'it de complets font arrctés, & il ne relle plus a. leurs obfcurs complices que le défefpoir & l'tmpuifiance. ,, Revivifiée par ces'grandes mefures digncs du Peuple qu'elle repréten e, la Convention• nationale va reprcnJre avec une nouvelle atflivité le cou's de fes travaux: commerce, Boapces, mftruétion publique, trai és de paix, lois organiques de la conflitution npubücaine de -793, fubfiftances, tout va rerr-plli dctonTiais les ducuifions ife 1'Alf.mblée. La meture de- péiils fe.-a toujours cci'e de fon courage; aujourdhui que fa mvche eft degagée de toute erurave, elk je parle plus d'abandonnner fon pofle; elle renouvelle ferment d'y refter, ct avoir été concu que par le Jtfarcbiavelifle Pitt & fes adhérens, & éxécuté par ceux de leurs agens qui fe tronveut au milieu de nous. C'eft auffi ce que confirment les Repréfentans dans leurs aJreffes aux peuples chez lesquels üs font en misfion. Le comité de falut public leur ayant envoyé a tous une lettre circulaire propre a dtffiper les inquiétudes que ces nouveaux troubles auraient pu faire nai. tre, ils fe font empreffés d'en faire ufage. A Liege le Re prêfentant du peuple Roberjot a adrefTé a ce fujet aux membres de 1'adminillrstion la lettre fuivante, datée du 17 germinal 3e année Ripublicaine. n 'Je nt'empreffe CiToïetn de vous donner connais„ fance de la dépêche que fai rep e cette r,uit du „ Comité de Salut Puouc fur les mouvemens qui ont ,, (ü lieu d Paris le 12 de ce mois, Fous y verrés _/«.„ qu'a quel point s'eft montrêe Paudace des tkkiiori„ stes. I.a Convention a été outragêe; mais Fattitu„ de ferme quelle a manifeflée, la confïance que lui „ ont dor né let bom Citoyens, ont déjoué le projets des „ malveillans. Tout eü calme en ce moment; la ju„fiice, l'bumanité, £? les principes triomphent; le „ fuccès de la campagne eft affuré- Les TwiïtEs oe paix vont fe fuivre; les 48,000. Louis de Pitt feront ,, enpureperte; & la patrie fera fauvée; vive la République.' En Hollande le Repréfentant Alquier a écrit a la Municipa'ité d'Amfterdam une lettre, qui renferme la . fubftattce de la même dépêche, qui lui avait é é apportée parun Courier extraordinaire de pAitts. D'après ce qui eft dit dans la dépêche du comité, que les cor- j 1 refpondances étrangêres annoncaient depuis quelque tems, qu'il y aurait un mouvement dans Paris, il témoignc ne point douter que celui qui s'eft manifeflé dans nos Provinces.ne vienne de la méme fource. „ II exhorte, „ en coaféquence , les officiers muuicipaux arédoubler ij„ dans ces momsns eririqaes d'exaaitude & de fir• „ meté dans leurs poftes; il fait connaitre fon éton■{», nement que la vigilance fnt fipeuaftive, ou l'a: j „ mour de 1'ordre fi refroidi dans notre patrie, que j „ jusqu'ici 1'on n'eut pu découvrir les chefs d'uamou„ vement, qui s'eft manifefté i la neme heure, en dU J„ verfes places, fort éloignées l'une de 1'au-re. Nouj„ bhés pas, ajoute-t-il, que les premiers effais que vos I „ ennemis feront de leurs forces, entraineraient votre „ patrie dans un abime de maux, & que partout ou j „ les fêiitieux triomphent, leurs fuccès incutpent ks „ Magiftrats le foibleffe & de négligence. Enfiu il ,, déclare que les repréfentans du peuple Francais co i„ counontavec les Mumcipel'ués, & avec toutes les „ autorités conftkuées, a maintenir la tranquilité pu„ blique, & qu'ils feront faifir & punir fans delai mili. ,, tairement tous ceux qui auraient caufé quelquj „ mouvement ouprê'é 1'oreille a la voix des agiiateurs". ANGLETERRÊ. * Lombres 14e Mars) lln'eflplus douteux que les agitateurs du 12 Germinal, criminels agens du GouiernementBritannique ,n'ev.!f nt pour obj-t d'ope.erun changement contraire è la pacificatiën; la pièce fuivante prouve qu'on favait depuis 1 mg tems, A Londres,le projet de paix entre la France c? la Pr*]fe. C'eft un articleafie?. e -.t aordinaireextraitlittéralemerft da lUerning• Cbronicle, qui dés ie 13 mars en pattoit déja comme d'un fait certain. " Nous pouvons annoncer, d'ap és des aatorités décifives, la paix entre la France & la Pruffe. Les miniftres de ce pays ne nient pas le fik. Les conditions du traité ont même tranfpiré dans le public. Un corps de troupes prufiietir.es elt peut être en ma-che dans ce moment; 1*09 craint vi vemen, que l'électorst de llanovre ne devienne le theatre oü ies deux puiflauces alliées porteronc bientót leurs armées. La France doit garantir a Ia Prufle Ja conquête de ce pays; c'eft-la le prix de la paix. „ Nous apprenons dela même fource quel' empereur perfitte a refuf.-r l'emprunt que lui a offert l'Angleerre. Les mouvemens extraordinsi es qui s'operent dans le voifinage de fes états, ne lui permettent pas de contintier la guerre fans expofir é-Uemment fa propre fureté. Les propofitions q .ie lui fait la France tont trop avattagenfes pour étre long.tems refufées, & il n'y a pas de doute qu'il n'accepie comme le roi de Pruffe, i'offre qui lui eft faite de lui garantir la iaviere. „ Ainfi les francais nons enlcvenr avec ajrefie tous nos aliiés, confervent l'immenfe frontiere qu'ils ont eonquife, & peuvent fottrire de pitié au fot o'trueil •< a la fuffi'anee de ces hommes d'état, qui délai^uent de traiter a»ec un peuple qui va devenir 1'arbire de 1'Europe." On écrit de Ia Jamsïque que les F.ancais ont ealevé  C 85) de vive force, k fj'nt Domingue, Ie Cap Tiburon qui eiait occupé par les troupes britanniques , dont üs ont fait un grand carnage. Les Républicains ont en outre pris ou coulé bas plufieurs batimens qui étaient dans le port. Les chefs des émigrés Francais qui ont des comxnandemens dans les corps des troupes levées en Aagleterre, pour une espédirfon que i'on fuppofe devoir etre dirigée contre les cotes de France, ont recu 1'ordre de fe rendre fur le champ a Souihampton, & de s'y préparer a s'embarquer au premier avis pour Jerfey. C'eft le point de départ pour une defcente, fi les circonflances la favonfent. Sans doute que cette defcente, depuis fi longtems projetée, aura lieu cette campagne comme les précédenies, & s'il y avait a prévoit une defcente ce ferait bien pluflot celle des Républicains en Angleterre. Suivant les lettres def«r/J>»w/£,du8,leVice-Amiral Harwey eft forti pour fa cruifière dans la mer du Nord, a la tête d'un vaiffeau de 98 Canons & de trois de 74; le Marebovougb de 74 forti dePlymoutb, a rejoint Je même jour cette divifion qui a paffé aux Dunes. On portera a feize vaiffeaux de ligne cette efcadre, chargée de furveiller pendant fa croifiére un armement de 300 voiles de uanfport préparé par les Franfais fur leurs cotes, & qui,ace qu'on affure,fera en etat de mettre en mer dans les premiers jours de May. ^ CONVENTION-NATIONALE, Séance du at Germinal, ïce. Avril. Rewbell, au nom du comité de falut public. „ Repréfentans du peuple, vous étes a la veille de recueillir les ftuüs de vos principes,- des puiffances qui paroiffoient avoir juré Ia pene d'une république goavernée par des tyrans & tourmentée par des factieux, fe font emprefTées de vous demander la paix, depuis que vous avez prouvé a 1'univers que la jufiice & 1'humanite- feront les feuls guides qui dirigent tous vos j pts, pour opérer le bonheur du peuple. Votre comité' de falut public a fuivi vos ir.temions pour des pais ' particlles; il offre a votr; ranncation celle qu'il vient \ de conclure avec le roi de Pruffe. (Applaudiffemens • rcitéré-0 f „ Nous n'avons pas oublié un indam que fi les voeux du peuple franfais étoient pour la paix, ce ne pouvoit être que pour une paix glorieufe, qui ne put ni compromettre Ia dignité, ni bleffer lesj intéréts de la] république. II falloit auffi lier par fon propre intérét, au maintien de la paix, un gouvernement qui reprénoit des fentimens d'amitié qu'il n'auroit jamais dü r nipre. „ Teute autre paix n'auroit éténi folide ni durableV: ce n'auroit été qu'un fimulacre de paix. Vous juge-: res dans votre fageffe, a la lecture du traité, fi votre i comité de falut public a atteint le but. „ Quoique vous ne vous foyez pas encore prononcë's fur les limites du territoire de la république, votre comité a cru devoir traiter dans le fens qui lui a para avoir obtenu jusqu'a préfent 1'aflentiment de la nation; mais 1'objet principal auquel il s'eft attaché, a été de rétablir des relations commerciales qui nous deviennent ft néceffaires, & de les étendre, en étoignant 'autant qu'il a dépendu de lui le théatre de la guerre du Nord de 1'Allemagne. (Nouveaux applaudiffemensl. „ Lapropofitionen avoit é.é faite par Ie roi de Prnsfe. 11 acqueroitpar-la une grande confidération parmi les états d'Empire, dont il devenoit le bie faiteur; & nous avons cru qu'il étoit bon qu'une puiffance, qui redevenoit notre amie, jooit dans 1'empire germa nique d'une préponderance qui peut devenir trés-utile a laj république. Nous nous y fommes prétés d'autauc plus volontiers, que toutes les relations prou.ent qua la nation pruflienne n'a laiffé échapper aucune oceafion dans tout le cours de cette guerre, de nous donner des temoignages d'affeétion & d'eftime, qu'un intérét mal entendu n'avoit pu parvenir a altérer, Plufieurs voix. C'eft vrai. Reubcll continue. II ne faut" pas vous difïïmuler que votre comité de falut public a effuyé tous les obftacles que l'étoignement des lieux de la conférence cV les formes diplomatiques devoient naturellement faire naltre. Mais, fecondé par le zele infatigable de votre ambaffadeur en Suiffe, il les a tous vaincus, & tl ne s'eft fervi d'autres armes que de cette franchife & de cette loyauté tépublicaine qui doit finir psr porter la convicriou dans tous les cceurs. „ Cette paix, citoyens repréfentans, n'eft pas la feu'e qui foit la naatiere des meditations de votre comité de falut public. Continuez de déployer toute F énergie de ia fageffe, & vous parviendrez a déjouer les complots de tous les malveillans. Les émiffaires de nos cruels ennemis ne font que trop, inftruits des voeux de plufieurs autres gouvernemena pour la paix; de 14 toutes ces agitation*. Peuple francais, refte inacceflible a toutes les iafinuations perfides des brigands qui brülent de déchirer Ie fein de leur patrie; fois convaincu que c'eft celui des peuples de la terre qui faura fouffrir avec le plus de conftance, qui fonira victorieus de cette lutte terrible dans la quelle nous fommes engagés; fonge aux malheurs éternels que cauferoit un feul mouvement d'impadence; prends l'attitude ferme & impotente qui convient a 1'homme l.bre; montre-toi calme & ferme; compte fur le courage de tes repréfentans , & tu affureras ton bonheur & celui de Ja poftérité la plus reculée." La république francaife & fa majefté Ie roi de Pruffe, également animés du defir de mettre fin a la guerre qui les divife, par une p^ix foUde enire les deux nations, ont nomme pour leurs pléuipotentiaires, favoir:  C86) 11 république uanc/a're. Le cin yen Fiancois Barchélemy, fon ambaffadeur f»! Surfte. El le n i de Pruffe, Kon miniftre d'étar, de fuerre & du cabinet, CharIrs Augufle, baron de Hardenberg, chevalier dé 1'ordte de 1'A'gie-rouge, de l'Aigle - blanc & de Sainr- Stanislas; Les quels, après avoir échangé leurs pleins pouV(fr«, ont arré'é les articles ftit'vans: Art Ier. II y aura paix, smitié & bonne liuellipence entre la répnbliqne frarcaife & le roi de Pruffe, tant corifiJeré comrcetel, qu'en qualité d'élefleur de Bf.indèbourg & de co-état de 1'empire germanique. 11. En conféquence, toutes hofli'ltés entre les deux puiffances contraétantes ceffironta compter de la ratifiirati n dn préfent traité; & aucune d'elies ne pourra, ,i compter de la même époque, fournir contre I'autre, en quelque qualité & a quelque titre qua ce foit, aucun fecouts ni contingent, foit en hommes, eu ehevaux, vivres, argent, munitions de guerre ou autrement. Ui. L'ane des puiffances contraélantes ne pourra accorder paffage fur fon territoire a des troupes ennemies de I'autre. IV. Les troupes de la républ'que francaife évacuéront, dans les quitze jour; qui 1'uivront la ratification du préfent traité, les parties des états Ptuffiens qu'elles pourroier.t occuper fur la rive droite du Rhin. Les contributions, livraifons, fournitutes & prefla tions de guerre, cefferont entierement, a compter de quirze jours après la fi^nature de ce traité. Tous les arrérages dus a cette époque, de'méme que les billets & promefTes données ou faites a cet érard, feront de nul effet. Ce qui aura été pris ou percu aptésl'époque fusdite, fera d'abord rendu gtatuitement, on payé en argent comptant. V. Les troupes de la république Francaife continueront d'occuper la partie des états du roi de PrufTe fitués fur la rive gauche du Rhin. Tout arrangement déflnftif a 1'égard de ces provinces, fera renvoyé jusqu'a la pacification générale entre la France & l'Empire Germanique. VI. En attendant qu'il ait été fait un traité de commerce entre les deux puiffances contraftantes, toutes les Communications & relations commerciales font rétab.ies entre Ia France & les états pruftiens, fur le pied oü elles étoient avant la guerre attuelle. VIL Les difpolitious de Partiele VI ne pouvant avoir leur plein effet qu'entant que la liberté du comaserce fera rétablie pour tout le nord de l'Allemagne, les deux puiffances contraélantes prendront des mefu res pour en éloigncr Ie théitre de Ia guerre. VUI. II fera accordé refpectivement aux individus dc« d ux nations. Ia main -levée des cffets, revenus ou biens, de quelque genré qu'ils foient, détente, faifis ou confisqués n caule de la guerre qui a eu lieu entre la France & Ia Pruffe, de méme qu'une prompte jultice a 1'égard des créaaces quelconques que ce3 individus pourroient avoir dans les états des deux puiffances contractsntes. IX- Tous les prifonniers faits refpectivement depuis I Ie commencement de Ia guerre, fans égard a la dilférence du nombre & du grade, y compris les marins & matelots pruflïens pris fur des vaiffeaux, foit Prusfiens, foit d'autres nations, ainfi qu'en général tous ceux détenus de part & d'autre pour caufe de ia guerre, feront rendus dans 1'efpace de deux mois au plus tard , après 1'échange des ratifications du préfent traité, fans répétition quelconque, en payant toute fois ies dettes particulières qu'ils pourroient avoir contractées pendant leur captivité. L'on en ufera de même a 1'égard des malades & bleffés, d'abord après leur guérifon. II fera inceffamment nommé des commiffaires, de part & d'autre, pour procéder a l'exécuiion du préfent rr.icle. X. Les prifonniers des corps faxons, mayercais, palatins & heffois, tant de Hcsfe-Casfel que de | Darmftadt, qui ont fervi avec 1'armée du roi de Prus' f?, feront également compris dans 1'échange fus • menj tionné. XI. La Répub'ique Francaife accueillera les bons j offices de fa majefté le roi'de Prufle, en faveur des i piinces & états de 1'empire germanique qui defireront eitrer dia-élement en négociation avec elle, & qui, pour cet effet, ont déja réclamé; ou reclameront eni core 1'intervention du roi. La république francaife, pour donner au roi de Prufle une première prettve de fon defk de concourir au rétabliffement des anciens liens d'atnitié qui ont fubfiflé entre les deux nations, confent a ne pas traiter comme pays ennemi, pendant 1'efpace de trois mois aprés la ratification du préfent traité , ceux des princes dudit Empire qui font Gtués fur la rive droite du Rhin, en faveur desquels le roi s'inteteffera. XII. Le préfent traité n'aura fon effet qu'après avoir été ratilié par les parties contractante.', & les ra ifications feront échangées en cette ville de iiale dans le terme d'un mois, ou plutót, s'il eft poffule, è compter de ce jour. En fol de quoi, nous fouffignés miniftres plénipotentiaires de la République Francaife & de fa majefté le roi de Pruffe, en vertu de nos pleins pouvuirs, avons figné le préfent traité de paix & d'amitié, & y avons fait appofet i.os fceaux refpeétifs. Fait a llale, le fcizieme du mois de germinal, de \'f*i troifieme de la Repub.ique Fra: caife (5 Avril '7^S> A Utrecht, de Vlmpiiiuerie du SP£.CTAT£.uR-REiJuBt.icAXiv.  N°. 24. liberte, Egalite, Frateinite'. LE SPECTATEUR RÉPUBLICALN, (Vendrcdi 24 Avril 1795. v. St. 5 Florèal St. Rép.) De la SUISSE, zee. Mars. IL/es Emigrés rentrent en foule fur nótre territoire, afin,difent ils.de fe raprocher de la France. Les ptincipau* d'entre eux prociament b««e"ent 1ue a con; flitution de 1789 fe» bientot fubftuuée a celle de 793, ils difent avoir un parti a Paris. & que leur rappel en France efl ioynanqu.ble d'fti a cro.i mots. eind nombre d'entre eux a la faveur de. paffe ports qu'ils obtienuent des baillis fuiffes, fous des noms foppofés, fe portent en maffi dans let départemens du Mon/.blanc, de VAin, & de Rbone V ^ejjncune autorité ne les arréte: la furvetllance femble éteinte fur les frontiêres. „:„„„.:„, (Laufame ler. AvsiU) Les contrerévolutionnaues avaient voulu ne voir dans la loi de garant.e de la repréfentation.nationale (du ter germinal) qu une meiure de circonftar.ee, qui prouvait, felon eux, lapproche de fon heure fuprême. Aujourdhui ils 1 ont en horreur, comme ayant oppofé une réfiftance fupérieure a leurs derniers efforts. Cependant ils s agitent encore plus que jamais, & fondent 1'elpoir de leurs proiets fur deux ou trois bafes pnncipales. I". La non rééleéfion des membres de la Convention pour 1'affemblée prochaine.' 2°. L'exclufion des mêmes membres du confeiV éxécutïf ■conftiiuiiouel,, & de la •Municipauté de paris. 3°.^ cotPs n.om" breux, & compofé, comme 1'affembiée legiflauve, d'hommes tout a-fait nouveaux. Le grand oracle de ces infatigables malveillans, elt aftwellement le comte de Montgaillard. 11 eft perfuadé qu'en contratrant de faire la guerre aux francais cette campagne ci & celle de 1796, ils feront mévi tablement'furcés de fe donner un roi, & de faire la contre - révoiwion eux-mêmes en 1797. Ce qui elt inconteüabie, c'éft que ces hommes pervers ont de nombreufes correfpondances en France parmi les anarchifles & les royaliftes. Le gouvernement francais ne nous parait pas y veiller d'affez prés; li femole 's'endormir fur kuis manoeuvres. De TURIN le \ 1 Mars. On attribue aux Franfais le projet de forcer Ie p asfage de la Btcbette pour pénéttet dans la Lombardie. Le Gouvernementen ayant été informé, a garm ce pofte important de 4 a 5 mMe Autricbicnu Toutes les troupes ont recu ordre de fe tenir ptêtes a marcher. Le Roi a donné ordre de préparer non feulement fes équipages, mais méme ceux 'des Princes fes enfans, avec les quels il fe propofe dit-on d'aller vifiter les divers cantonnemens des troupes, immédiatement après les Fêtes de Paques. Sans doute qu'il pré voit auffi que fi une pacification générale ne vient pas bientot mettre obftacle aux nouvelles entreprifes que méditent les Républicains, il doit ptendre certaines précautions. . Il s'eft tenu ici, en prèfence de 1 atchiduc de milan, plufieurs confeils de guerre pour 1'ouverture de la campagne. L'Europe n'apprendra pas fans étonneraentque le Pape, aprés avoir ordonné des prières publiques pendant [trois jours, pour attirer Ia bénédiction du ciel fur les troupes aut richiennes, a accordé aux Soldats 1'empereur des indulgences fltniires. Pie VI. dormait, fans doute, lorsqu'ü diftaic cette bulle: il oubliait, du moins, que nous fommes a la fin du XVTIIe. fiêcle ALLEMAGNE. (Brème 23 Mars). Depuis le 17 il paffe ici tous les jours des corps d'émigrés a la foldede 1'Angleterre, qui quittent ia frontière pour fe rendre dans Ie pays d'Hanovre, a Zelle & dans le Lu< nebourg. Ils croient bonnement qu'on les envoye dans ces quartiers pour les laiffer repofer & leur donner une nouvelle formation: mais voici la véritable raifon pour la quelle on les y fait palier. 11 y a enviton deux mois qu'il y eut quelques mouvemens dans le Hanovre. On a fcü que les troupes du pays ne tireraient pas fur les paylans. Le gou,vernement a fait enlever de force, & pendant la nuk, tous les enfans des payfans en Sm de potter les stAa  C88} »m» & ks a envoyés former un cordon dans 1*01denbourg et a 1'Ooft frife. Les dix mille hommes qoi torment ce cordon fonc pour la plupart des eufants de '5 a 20 ans, qui n'ont jamais porté les armes. Les vieux ioldats qu'ils ont remplacé ont éé envoyés a 1 armée, pour completter les régimens qui ont beaucoup looftere dans la dernière campagne. Les émigrés n onc donc é;é envoyés en Hanovre que pour con- ientrcepays. On a obfervé que les émigrés & autres corps qui ont paffé du fervice de Hollande a celui dangleterre, ont e tl ordre de garder les cocarees fi? ècharpes oranges. On dit que toute i'infanterie anglaife doit repaffër en Angleterre. » L-jsjgj^—a- ' 11 , FRANCE. A coté des attentats de tout genre qui désbonno rem 1'humam'té, & dont le recic occupe les trois quarts des pages de 1'hiftoire, 1'homme fenfible aime a placet les ttahs qui la relévent & qni 1'honnorent; il aime a les répéter & a les faire connaitre autant que poffibie. Ces traits font pour lui des pbares confolateurs, öu fon ame fe repofe avec délices, & refpire méme avec un noble orgeuil en penfant qu'il exifle encore des hommes. Voici un de ces traits, tel qu'il a été communiqué t Ia Convention pat le Repréfentant du Peuple Borel, en raiffion a Lyon. „ Le 9 Germinal, a Ptenne, département de 1'Ifére, cinq enfans de 1'age de huit a quatorze ans, plaeés dans un petit bateau de la riviére du Gers, s'amufaient a le faire monter & defcendre au gré de 1'eau; la riviére était forte; le courant devenu plus rapide entraine Ie bateau vers le déchargeoir de féciufe des moulins; il fut auffi-tót renverfé, coula a fond & les enfans difparurenr. „ Un Citoyen de Vicune, Jean Pichart, inflruit de 1 événement, coutt du coté de la riviére oü la nouvelle du malheur attirait une foule de fpecrateurs. A peine arrivé, Ia voix de ces enfans criant au fecours, frappe fes oreilles. II céde a une impulfion natutelle, quitte fon habit & fon porte-feuille ren fermant une fomme conféquente, perce ia foule, fe jette a I'eau, fe porte prés de ces enfans Iuttant encore contre les flots, en enlêve deux au danger, faifit un troifième a la faveur d'une corde qui lui fut jet- ' rée, les porte a la nage, les dépofe dans un bateau, retourne au fecours des deux autres, les rejoint, les amêne auprés des trois premiers, & fort au milieu des plus vifs applaudiffemens." j „ Cette aétion, ajoute Borel, mérite de trouver! place dani iereceuii de» faits héroïques, & la Con-| 1 • f vention-Nationale en 1'annoncwt a Ia France emM* « apprendta que, fi le fol de la liberté f? pend, un' i tems fouillé par les crimes d'êtres povers & dénLü ■ La Convention ordonne Ia mention honorable au ■ procés-verbal & .„ balletin du tr.ii de courage de ' & 16 renV°' 3U Comité dinftruclion pu! Voici la fin du Discours de IdotfiT^d'A^ns'as aue ITnl'sT?" **~ **" *« Onterf gNos\Z me nous l avions annoncé. dA,t?UOfnS' ue P.rolOBgeons pasplus longtems ces déba s ab]urons k Jamais ces «SS; uJ raif, n profpér'té d "" S'and Peuple. L'humarüté, la rairoö, la politique fonc d'accord avec la juftice- .1le vous parie par ma voix, eile retentie dans vos a'mes comme au fond de mon coeur, nous commandeTm ' Péneufemeoc d'éteindre Ie flambeau de ia vengeanée de rallumer celui de la vérité, de redrefferITbafan' ' Cr*Jf " & d'a™her'a la liberté c vo e, ranglans, ces dê$ouilles criminelies qui la fouilletu „ Soyons aufli vertueux que les ufurpareurs ont été coupables, auffi juftes qu'ils ont été iniquea? aaffl humains qu'ils ont été barbares. », Nous avons aflez conquis de provinces ,il faut acme lement conquérir 1'eftime de tous les Peuples. Voia lei conquêtes pures folides, dignes de nous; les uoes font la fauvegarde des autres. Voila les conquetes que le hafardne dirige pas, qae l'enviene fuic jamais, & qu aucun revers ne faitperdre.' Elles foumettent les cceurs, défarment les ennemis, multiplient les aliiés, afterinuTeiit le crédit & conduifent a une écernelle gloire. " le n8 fens pIus que )limais a"jourd'hui Ie repréfentant du Peuple Franfais, en vous invitant ace grand fJmA Iadi!?re'lfa.bie afte ^ juftice qu'il ordonnerai lui méme s'/l était aiïemblé. „ Citoyens, abjurons tout efprit de parti, toute poi Imque de circonftance; banniftons toutes les barnes étouffons toutes les femences de difcorde, anéantisl fons-les dans un même fentiment, celui de 1'équité Soyons dignes de nous eftimer les uns les autres; ma> chons enfemble & d'un pas égal a PuTermiflenient du gouvernement républicain , & ne perdons jamais de vue que 1'Europe nous obferve, que le Ciei nousiu ge, & que Ia poftérité nous attend. CONVENTION- NATiONALdE. (.Séance du aoe- Germinal). Grand nombre de leclions fe préfentent a 1'aflemblée pour Ia féliciter de 1 attitude énergique qu'elle ne ceffe de déployer. Sur la propoötion du Comité de fecours-publics, ou accorde trois miliions aux habitans du diftrict d'A-  C«9) venes, dans les environs de Msubeuge, qu! ont exirémemeiu foufferc par les dépredations inonies des autrichiens. Le Comte donne connaiffance d'un fait qui jette un grand jour fur les caufes & les auteurs du mouvement qui a eü lieu le 12 Germinal. 5> Vous vous rappel'és, fans-doute, dit- , qu'il y a tres-peu de tems le Roi George manifeftant a fon confiJent Pitt fes inquiérudes fur la durée de la guerre, celui-ci lui répondit pour le calmer: 11 fe prépare actuelkment en France un grand coup, qui doit anéantir le gouvernement de ce pays, & opérer la contre • révolution. Vous vous rappellés encore que le convté de falutpublic vous dit hier, „ que quelques navigaieirs air„ glaisayant rencontré quelques uns de nos Pècheurs, „ leur ava'vem offert du pain blanc & fuperbe a 5 „ liards la livre." Moyen de féduction qui n'a point réüfii, „ Eh bien, citoyens, 1'anccdote fuivante que j'ai extraite d'une ieitre de Rouen du 18 Germinal, confirme la réponfe de Pitt a fon maitre: la voici. Le courier du Havre raporte qu'avant hier il y 1 avait beaucoup de voiles a la vue de ce port, & qu'il n'en paraiflait plus lovs de fon départ, hier 19, a 4 I heures: qu'eft-ccque cela fignifie/ / II eft bien évident, felon moi, quele mouvement du_ ia eft le grand coup dont parlaic Pitt, & qu'il était eombiné entre lui & ceux qui l'ont couffamment G bien fervi ici depuis plufieurs années. (Séance du 21 Germinal). A la fuite d'un raport 1 deChênier, au nom des 3 comités réunis, fa Convention a porté le décret fuivant: Le comité de fureté générale eft chargé de prendre ■ toutes les mefures néceffaires pour faire dharmer fans i délai les^ hommes cormus dans leurs fecliens comme ayant eü part aux horreurs commifes fous la tyran < tóe qni a précédê le 9 Thermidor. Les repréfentans q du Peuple en miffiön font chargés de prendre les mêmes mefures dans les départemens foumis a leur fur- l veillance, & dans ceux oü il n'y a pas de repréfen- a lans, tes aiminiflrations du diftricï feront procèder au b difarmement, dia charge den rendre compte au co p tnité de fureté générale. p La Convention décréte enfuite que les comités en-' n yoyeront tel nombre de gendarmes a cheval qu'ils le n jugeront a propos, avec du canon, hors de Paris pour protéger i'arrivage des fubfiftancei. qi Les repréfentans nommés, pour' affurer, dans les Ie départemens, f'éxécntion des lois relatives a 1'in- cl ftrudion-publique, font Dupuis, (da feine & orfe) , a Baraillon, La Kami, Bailleul & Jard'- Panvitliers bi (Séance du 22 Germinal), Sur Ia propofition de n< Saladin, au nom du comité de Légiflstion, 1'affem- h, blée décrête: tl Art. t. Tous les dier ets qui met tent les citoyens hors xv de la lol, pdr fuite »u h Poceafiou des'évènamens da 31 mai, ser & ajuin, Pont rapportés, II. Tous jugemens rendus en conformité & êxêcutien des décreis, arrêtés, acles, procédures ou pourfuitet décernés ou dirigés contre les dits citoyens, font £? de* ! meurent annullês. Ilt. Ceux d'entre les dits citoyens qui fe font fous\ traits par la fuite d Peffet des dits dêcrets, mandats d arree ou arrêtés, font autorifés d rentrer dans leurs foyers, I V. Tous les citoyens déftgnis aux articles précédens Jont rémtégrés dans leurs droits politiques & dans leurs hens: en conjèquence tous fcellés ou féqueflres mis fur leurs biens feront levés, fur leur réquifition en vertu du préfent décret. PARlsTatf"Germinal. * Les lettres ont a regretter Ia perce de Franpois Je aeufebateau qui vient de mourir dans la folitude oü il s'etaic retiré. 11 était né avec un talent facile & agrdabfe, dont les produtfions précoces avaient faic conceyoir de hautes efpérances. Sa carrière politique n'a été fignalée par aucun afte de fermeté. II avait éprouvé de grands malheurs qui avaient affoibli les forces de fon ame, & celles de fon talenr. On apprend que la divifion de 1'efcadre de Brest, eft enfin arrivée a Toulon. Elle eft compofée de ,ix vaifleaux de ligne, cinq frégates & deux bricks. Jt) peut fonder de grandes efpérances fur cette joncion, pour rétablir 1'empire de la marine Francaife lans la Méditerranée. Les négociations avec 1'Efpagne font dans une grane activité: eile ouvre enfin les yeux fur fes vrais ntêrets. ^ Une lettre de J. Feraud repréfentant du Peuple 'rangais d Pamiée de la Mo felle & du Rhin, du uar Her général d'Oberulm, 11 Germinalperte ce quifutti „ Chers CoIIégues nous avons tenu notre eneageifnti Hier a neuf heures du matin, l'ennemi nous attaqués en force depuis Brettenheim , jusqu'au ois de Momback. Le combat s'eft engagé avec Ia lus grande vigeur de part & d'autre; on s'eft tiré lus de quatre heures a mitraille, & le feu de la ousquéterie a duré cinq grandes heures fans interptron. „ Un inffantnos braves'foldats ont été obligés de utter un ouvrage que nous avions jetté la nuit fur plateau de Mayence, dont l'ennemi voulait noos tafier. 11 y eft entré, & deux minutes après il en été, a fon tour, ignominieufement chaffé, a lt yonnette. II a été également repouffé, a la bayonitte, des ravinsquifontau deffous du bois de Mom. 'ck, oü il a été chargé pendant trois fois, impéeufement, par nótre infanterie, aux ordres du Gé^ :ral Sandos, Vers les deux heines, i'eaaemi a com»  ( 90 mencê* fa rwaite & eft rentré êua Majéfice. Nog, Que ft la malveillance & la petfidie s'eftorcenr de «oiiDW oscupenc les mêmes pofidons, & ont repris réduire tous les principes ou problèmes, 1'bamanicé, leurs travaux avancés. Ie patriotifrae & la fageffe doivent fe hater de les met» La perte de 1'ennmi eft confidérable, parcequ'il tre a 1'abri de toute conteftation, & de leut donner a du attaquer de front nos poftes, qui étaient affés enfin une bafe indeftructible; couverts par Ia nature du terrein, & par le feu d'une Déclare ies articles fuivans principes fondamentaux partie de 1'artillerie volante & des bat redes du boi3 de 1'ordre focial & de la République Francaife. de Momback. Tous ont bien fait leur devoir: fol- Ait. Ier. Le Peuple fouverain de France eft Ia col- d«s officies & généraux méritent beaucoup d'tlo-f Ieftton des citoyens dé tous ies départemens, fans ces ' On en doit a t'officier du génie Fayatt qui a diftinction d'état, de profefïïon & de fortune. été tué fous mes yeux, dans les travaux, & qui eft Aucune feftion ou fraétion du Peuple, aucun état mort en continuant a faire des voeux pour le triom- ou proftffion, aucune fociété, affeinblée ou attrou- phe de la République. Cet intéréffant officier mérite pement nombreux ou nom, ne fonc le Peuple Fran- d'autant plus les regrets de fa patrie, qu'a-beaucoup cais; & quiconque dit le contraire, eft ou imbécilie, de courage & d'intelligence, il joignait les vertus fili- ou impofteur, ou bruand. ales Ilnourriffait, avec fes appoimemens, fa mere Celolqut patle aux cuoyens de leur* vertus, fans & fa familie, qui font dans Ie befoin, & que je les avertir de leurs erreurs, ou de leurs droits fans vous recommande particuïiérëmem leur rapeler leurs devoirs, eft ou un flaneur qni les „ Je partirai dans trois ou quatre jours, & j'efpère trompe, ou un fripon qui les pille, ou un ambitieux ciue' i'aurai le bonheur de vous apprendre quelque qui cherche a hs affervir. nouvel avantage, car nous nous attendons a être de Le vér-iable ami du Peuple eft celui qui lui adresnouveau attaqués. fe courageufement des vérités dures; c'eft lui que le I i i ii T Peuple doit chérir, honorcr & preférer dans les CONVENTluN - NA 1 loNALE. éleaions. (Séance du 23 Germinal). Sur la propofition de fl. L'égalité des droits entre fes crroyens eft la bafe Merlin de Douai, au nom du comité de Ja/ut public, eflentielle de la République. la Convention rend le décret fuivant, que les circon- L'inégalhé entre les talons & la médiocrné, entre flances rendent dun intérét trés-majeur, & qui doit finduftrie & 1'incapicité, entre lacbvué & la pareüe, rajfurer entièrement tous les amis de la liberté & dc entre 1'éconoinie & la prodigalité, entre la fobneté & la République, ainfi que les ames timorées quicroyaient 1'interopérance, entre Ia probité & la friponnerie, endevoir uourrir des défiances. Cefl la déclaration des tre la vertu & le vice, eft dans la République, plus principes qui doivent diriger a jamais & la Nation- encore que dans tout autre gouvernement, la loi es- Francaife ,& fes Repréfentans. , Icinielé de la Nature & des mceurs. Déclaration des principes efcntiels de f ordre focial lil. La liberté d'agir n'étant que le pouvoir de é de la République. faire ce qui ne nuit pas a autrui, ne peut jamais en- La Convention confidérant: ttainer 1'impunité des adions criminelles. Que les feules bafes de 1'ordre focial & du bonheur IV. De même la liberté de s alfembler paiiiblement pubiic, ce font les mceurs, les principes & les lois,\ n'entraine pas 1'impunité des crimes ou delits commis Que ies mceurs ne peuvent être le fruit que de 1'edu daus les affemblées. . , catlon, de linfttuaion, des inuicutions publiques, Le droit de s'organifer', de déhbérer, de prendre des habitudes & du tems; des artêtés, n'ap^rtient qu aux feules affemblées au- Que les lois fages font V refulrac d'une profonde torifées par la loi, & rêunies fous la forme, dans tes méditation, & que la certicude de leur exécution nc Reuk, aux jours & heutes qu'elle a prelctus. peut être fondée que fur les mceurs j Tout autre raffemblement qui, fous quelque déno- Oue les principes invariablement pofés fuppléenc, mination que ce pilt être', fe permeitrait d arrécer des au moins un tems, a 1'établiffement des ruceurs & a la déliberaüons quelconques, n'eft qu un attroupement Peifection des lois; prohibé; & fi 1'on y écoute la propofition de refilter Que 1'époque a laquelle il eft le plus impottant de a la loi & aux autoiip conftituées, c eft un atnouoroclamer ces principes, c'eft celle oü l'expérunce a pement: féditieux. démCré lerdangersde leur violation; Aucune afiémblée illégale , aucun attroupement, Que la même époque eft aufii celle oü le fentiment aucuns mouvemeus fediiieux% ne peuvent eire txcuies douloureux des maux que 1'etreur enfaute , doune une pat 1'abus des principes fur 1 iiifurreétion. ■ force irréfiftible a la vérité- (La jutte au ho,jrava»t.) S'SÏÏA: Z ts aUunit AÜUm ^Urd, aé, fMaires «"IftZT? " 3 w«rt IM(W ■■/„„„, l$r at»mem»t fo,r h, 5 v,»h V" P'hre, af.» >«'■!' fmgent Je rsjcr c» cajequenu " a Utrecht, de l'imprimerie du ïVTcTATEWfc» Repu ulicaim.  No; 25 LibertÉ, Egalite, FraternïtÉ. LE SPECTATEUR RÉPUBLICALN (Mardi *8 Avril 1795. v. St. 8 Florèal St. Rêp.*) Fm de la Déclaration des principes de F ordre focial & dela République, qui doivent fervir de régie au ffeuple Francais & a fes Repréfentaus. L-infutreaion ne pouvant s'exercer que lorfques le ^Tvernement viole les droits du PW**»**^ rébellion puniffable, tant que cettei« «.on de la r,art du eouvernemenc n'a pas été formellement recon Le & dSée par ia majorité dei affemblées pnm.ires de toute la République légalement convoquée . V Toutfyliême d'adminiftration ou de leg.flaaon tendam a foumettre les Francais au régime de ta ter. Teil a prefcrire, perfécuter ou diffamer, en maffe, des é ats^profeffions ou fonctions quelconques; a éfablir e irefe. citoyens d'autres diftinft.ons que celle des bons & des mauvais; a nourtir entr'eux des fenfimens de haine ou de diviüon; hooorer du nom d I patriotes les hommes fans mceurs, fans probité & fan humanité; a altérer ou corrompre les principes de la moiale naturelle; a étabiir des dénommauons, coftumes ou fignes de ralliemens particuliers, eft un cnme. Tous difcours, écrits , opinions, déhbérations, adreffes ou péucions «ndaot a i'établiirement ou a la propagtóon de Ces fyftêmes, font des crimes. , Toute ptovocation & toute mefure cendanc au rétabliffement de la royauté, toute infulte aux fignes extérieurs & généraux du républicanifme autorifés par la joi; tous difcours, écrits, pétiuons, adrefles ou delibérations tendant au même but, font des crimes. VI Dans toutes les circonflances oü 1 ordre iociai, la liberté & la tranquÜlité publique, la fureté des perfonnes ou des propriétés feront mis en penl par dis révoltes ou attroupemens féditieux, le corps lég.flauf doit otdonner l'emploi de ta force, prononcer & faire exécuter fur le champ, contre les chefs, quels qu il» puiffent être, toutes les mefures de pohce & punitions néceffaires pour Ie falut de la Patrie. Dans le même cas, les autres coupables & compU ces doivent être traduits fur Is champ devant le jute d'accufation, & immédiatement après 1'accufation ad« hiife, jugés par les tribunaux, fur la déclaration du juré de jugement, fans obferver les délais prefcrits par la loi pour les délits otdinaites. Seront obfetvées au furplus toutes les autres reglee prefcrites par Ia loi pour les jugemens criminels. Le corps légiflatif indiquera, a cet effet, tel nombre de tribunaux établis, dans la République qui feront par lui jugés néceffaires, pour la celérité de f exemple. VII. La liberté de parler, d'écrire, d'imprimer, d'émettre fon opinion ou de faire des adrefles & pétitions individuellement fignées, n'entraine pas 1'impunité des délits commis par difcours, écrits, affiches, i cris publics, opinions, adreffes & pétiiions. Toute adreffe ou péütion pottée en maffe aux autorités conftituées, & préfentée par un suis grand nombre de citoyens qu'il n'eft permis pat ta loi, ou fans fignature individuelle, eft réputée attroupement prohibé. Tous difcours, écrits, opinions, adreffes ou petitions qui tendraient a ptovoquer la defobeiffance a la loi, la réfiftance a 1'ordre public, 1'aviliffement des autorités, 1'attentat aux perfonnes & aux propriétés, ou quelques unes des aétions déclarées crimes ou délits par la loi, font des crimes. Les membres de Ia repréfentation nationale ne peuvent être recherchés, accufés ni jugés pour raifon de ces faits, fur lapourfuite d'aucune autorité conftituée, mais uniquement en vettu de décret de la repréfentation elle-même. A 1'égard de tous ks citoyens fans diftinftion, ta peine ne peut être prononcée qu'aprês' qu'un jnré. légal aura declaré d'abord que le difcours, 1'écrit, 1'opinion , 1'adreffe ou la peikion font faits dans fintehtion de provoquer le crime, & enfuite que la perfonne prévenue en eft coupable. VIII. En ce qui conceme les fecours de la Kepu* blique, ils ne peuvent étre accordés qu'aux vrais m> digeus, laborieux, temperans, econoaes & proces,  C92) lis doivent confiftfr prïncipa'ement en fubfittattcés & autres objets en nature; & pour ceux qui font en érat de travaiiler, en occaflons & moyens de travail. Les hommes immoraux, indïgéns ou non, & ceux qui, pouvant travailler, refuferaient de le faire, ne recevront en fecours, jufqu'a l'araendem.-nt de leur conduite, que le nécefTaice le plus étroic & li pius ïndifpenfable. Ceux qui favoriferont la pareflè ou 7e déCordre, ea faifant donner des fecours aux hommes fans vrai befoin ou fans mceurs, en multipliaot les emplois inutiles, ou en y placant des hommes incapables, en décourageant le travail par des traitemens avantageux 6c attribués a des polles oiiifs ou inoccupés, feront réputés düapidaceurs des fonds publics, ck refponfables de ieur faufié application. _ Ceux qui chercbent a perfuader au Peupfe que les citoyens doivent étre nourris aux dépens de la République font les ennemis de la vertu, du travail & de Ia Patrie. IX. En ce qui concerne les finances publiques. L'Etat n'eft jamais ruiné par les dépenfes indifpenfables, mais par les dilapidations, les rapines, la cupidiié, le défaut d'écouomie, d'ordre, de compiabilité 6c de publicité. Sans rien retrancher fur les dépenfes néceffaires, elles doivent étre foumifes a la plus feverc économie. Nul ne peut créer ou multiplier ies emplois 6c commilïïons fans 1'autorité de la loi, & le nomnre des couimis & employés doit étre fans égard pour une fauffe humanité, réduit au nombre abfoiument necesfaire d'hommes doués de probité, de défintéreffemeut, d'intelligence & de fagacité, avec un traitement fuffifant & modéré. Tout citoyen qui a pris part a 1'adminiftration, dou, i tout moment, fe tenirprêt a rendre compte i de fa fortnne paffée & préfente. ] Les contributio;is publiques doivent étre mefurées i fur les dépenfes fixes & annuelles de la République, < réglées fans épargne & avec économie. r Elles doivent fuivre la proportion des revenus qui c appartiennent aux contribuabies, fans iurcbarge d'au- n cune taxe arbitraire, 6c fans manquer a aucun des en- a gagemens qui ont été pris foas la foi publique. L'ordre le plus clair doit régner dans les recettes & b dépenfes de la République. La comptabilité doit c étre a jour & rendue publique, ainfi que la fortune ri de 1 Etat. La juflïce, bien plus encore que Ia richeffe, eft Ie p 'alut de la Républiqne & le vrai fondement du crédit n national & de la confiance. X. Hors Ie feul cas de précautions forcées & mo- ti mentanées q„e peutexiger Ia fubfiltance publique dans ai les tems decrife, & qu'il faut toujours concilier avec fe le refpect pour la proprieté 6c avec la juftice, la pro-' * ^^'enC0UraietDent!de la Pfoduction, de l'induftrie * y efl hé effentiellement, n'ont pour bafes folides™ H bllque ies fecours accordés aux inventions avania. s geules am/i qu'aux grands établifll-mens, 1'ouverture ƒ le nombre & ,a fnaiiké des communica ions, 1' nv o' i /able futete des perfonnes & des propri js 6t fhon- - neur attaché aux travaux utiles p,üpn-iei» «»«»>• ' jJkT- corP°rations °" coali'tions, 6c même toutes - delibérations non exprelTement autotifées par ia loi : entre, citoyens de même êtat ou proftffioj ,Pfon prol - bibée, comme contraire, aux principes de Ia libenk s Les affociations wiéreffées qui tendent a s'erapareï d une fo«e de denrée ou de fervices quelconques, i » fe les faire vendre exciulïvement ou de préférence a ■ mettre obftacle a la vente que le propriéfairpeu'en r«\ . c - e" c,rculati0" d* fós denrées & fervi. ces, k en faire monter ou defcendre Ie prix, a mul». - Püer ies revendeurs intermediaires entre le vendeur de ■ première main & le confommateur, ieuSher le! citoyens de * occuper du méme genre de trat ai/, ton tes menaces, réunions ou violences tendant è la même im, ne font point un commerce, mais un brigandage; ce font des attentats puniffables è la liberté 6c a la fortune publique. XL En ce qui concerne les mceurs: lerefpeft pour a vertu la vierileflé, 1'inrirmité & la faibleffe pour le malheur, pour la pauvreté honnéte, laborieufe tempérante & économe, la fraternité mutuelle & ta bienfadance envers 1'humanité fouffrante, font les principes effent.els de la profpérité de la République. Les citoyens qui auraient notoirement 6c publiquementmanqué a ces obligations, ceux qui violeraient hab.tuellement les regies de ia temperance, qui negligera.ent au vu 6t au feu de leurs conciroyens, ies devoirs de pere, de üls ou d'époux, ceux qui feraient furpris dans quelque aélion contraire, foit a ta déiicatefle de la probité, foit aux fentimens de 1'hutnanité, doivent être fraternellement cenfurés dans le« aflemblées légales. Les vertus 6c les talens raodeftes feront déclarés par les bons ciioyens, pour être honorés, employés, récompenfés, 6c, s'ils font dans un vrai befoin, fecourus par la République. II ne peut pas y avoir de vrai patriotifme fans tempérance, fans mceurs, fans amour du travail, fans humanité, fans probité 6c fans défintéreffement. La liberté entière fera accordéeaux opinions & pratiques religieufes. Les abns qui feraient contraires aux principes ci-deffus 6c a Ia tranquillité publique feront furveillés 6c réprimés par Ia police. ' Les cérémonies, les rites, les fêtes 6t les caleo-  (93) cViers de chaque culte religieus, ne feront Jamais par u'e-des iaftitutions publiques, qui u'ont rien de com mtin avec ces differeos cakes. Tous les citoyens fe traiteront enftéres, fans égan pour leurs opinions religieufes. XII. Les citoyens & les autorités régleront leu conduite fur la préfênte déclaration des principes. Ces principes, fortdés fur la regie éterneile & inde flructible de'la morale naturelle, font a jamais immuables. Ils guideront invariablement la repréfetuation nationale dans fes décrets, & les autorités confti.uées dans leurs déliberations. La'préfenre déclaration fera lue, chaque décade, aux enfans dans les écoles primaires. Elle fera lue en ptéfence des citoyens, dans toutes les affemblées légales. Elle demeure-ra affichée dans tous les lieux des féances du corps légiflatif, des adminiftrations, des tribunaux & des affemblées légales. La Convention nationale ordonne que cette déclaration fera imprimée, affichée & envoyée fur le chainp aux municipalités, aux feétions de Paris, aux armées de terre, aux armées navales, pour y être lue, publiée & proclamée follennellement. 4 ' < CONVENTION • NATIONALE. Dans f impoffibiihé oü nous fommes de donner, en euüet, le discours intèteffant que prononca Pelet, a la féance de la convention du 19 germinal, nous nous bornerons aux paragraphes fuivants qui font de nature a mériter 1'attention de tous les amis de rhumanité. Après un coup d'oeil rapide, mals trés philofophique, fur la fituation actuelle de la plupart des grandes puiffances de 1'Europe; après avoir calculé ce qui leur reffe 4 craindre & k elpérer; après avoir fait paffer, fous les yeux de la Convention, le tableau des maux qui ont affligé & affligent encore la france, & en avoir démontré les principales fources, Pelet conjure 1'affemblée d'établir enfin la République, de réalifer enfin les efpérances de bonheur & de I libené dont on berce depuis cinq ans le Peuple,! qu'on trompe avec des mors, qu'on opprirae & qui fouffre; après avoir parié du furhauflément efrayant des comeftibles, des draps &c. &c. il continue ainfi: „ La marche rapide des événemens ue faurait étre preffentie par les combinaifons politiques; mais les erreurs & les torts d'un mauvais fyftéme de gouvernement nous offreut des caufes ttop ïrappantes des maux 1 dont nous fouffrons: on ne viole jamais impunement, en adminiftration, les principes étwnels de la juftice ; toute loi éverfive de ces principes eft mnefte dans fes j conféquences. „ Voyez quels étonnans contraftes offre notre fituation: nous triomphons au dehors par notre énergie, 11'Europe entière eft dans la ftupeur: encore une campagne glorieufe, encore un grand effort, & ces rois qui devaieni nous conquérir font réduits a nous de» !■ mander la paix. Cependant la faibleffe & le découra' i gement parailient fe glitter dans 1'intérieur. Au dehors une étertielle confiance anime nos foldats; ici la déifiance de nous mêmes nous obfede: la, onne fe mé« ; prend pas fur le choix du cherain qui mêne a la jgloiie; ici nous paraiffons héfiter & méconnaiire lea routes du bonheur. t „ Quel eft donc ce génie malfefant, toujours ac1 tif au milieu de nous? pourquoi voic on les idéés [ du jufte & de 1'injufte fouvent dénaturées ? pourquoi f le crime & la violence fe font ils flattés de 1'impunij té? pourquoi le veritable ami de la Patrie, i'homme , inftruic, le philofophe éclairé a-t-il 1'ame navrée? i pourquoi s'inquiete-r-il du forc de iaFranceau milieu j méme de fa gloire ? Ah.' c'eft qu'il craint les effets de la dép-avation politique, c'eft que tant que vous n'aurez qu'un gouvernement fans,garantie, le fage never^ ra ni bonheur ni fécurité. | „ Sans gouvernement, il n'eft point de mefure qui puiffe extirper les abus de 1'anarchie; une excellente conflitution peut feule réunit & lier tous les intéréts. „ Sortons enfin, il en eft tems, de la léthargie ou! nous fommes; ua état provifoire, des lois de citconftance entralnent néceffairement 1'anarchie, & finironc i par nous plonger dans les horreurs fanglantes des trou- jbles civiis. I ,, Vous avez juré 1'unité & 1'indivifibilité de la République, vous voulez la liberté & 1'égalité, vous voulez la démocratie, mais vainement efpérez-vous tenfr ces magnifiques promefTes, & accompJir ce grand vceu national, fi vous ne faites régner dans toutes les parties de la conflitution & du gouvernement qui en fera la fuite, cette harmonie fociale qui concilie toutes les volontés, & qu'on peut appeler une forte de ciment politique, fans lequel tout 1'édifice du gouvernement fe difperfe, fe diffout & s'écroule. „ Qu'ell.ce qu'une conflitution ? ce n'eft pas Pad. miniftration; ce ne font pas des lois partielles: c'eft ie concert des lois conftitutives d'un Peuple,' c'eft' ia répartition des pouvoirs, c'eft 1'enfemble des lois qui déterminent le caraétere, les mceurs, les habitudes, & qui particalariientnn Peuple en le diftinguanr Je tous les autres. .» A quoi reconnait-on qu'un Peuple eft /ibre? :'eft lorfque des lois qu'il a difcutées & confenties ne >euvent être ebarsgées fans fon aven. „ La libené exifle-t-elle dans unpsys oü ua pou;  C94) voir détacbé du Peuple, quofqu'établi par lui, jouira de l'érrange fcculté de lui donner telle ou telle loi conifitutive; oü on pourra, fans le confulter, chnnger, quand fes lêgiflateurs le jugeront convenable, fes opinions, fes mceurs, fon caractere & fa religion? ,, Cenainemenr, pour ê:re libre, il faut être affuré de fon exillence fociale, civile, morale & politique; il faut ne pas craindre que les volonrés verfa'iles d'une puiffance fans contre-poids difpofent de vos deftinées, & cbangent arbitrairement la conflitution. Qu?l le efl dans celle de 93 ia force qui garantit a la Na. tion la durée de fon exlftence républicaine? ou eft la force, oü eft 1'inftitmion protc-Atice qui la mette a 1'abri des innovations des lêgiflateurs ? „ Si nous avons vu les deux premières Affemblées nationales dépafler les mjndats & les pouvoirs qu'el les paraifTaienr avoir rtcas pour étendre les conquêtej de la liberté, fi nous devons 1'établiflement de la Ré publique a cette beureufe audace, ne devons-nous pas tout craindre auffi de la contagion de 1'exemple? ne devons-nous pas entourer la liberté publique de formes plus raflurantes, de barrières plus folides, & rendre noire bonheur immuable? „ Qui peut nous garantir que les lêgiflateurs qui fuccéderont a la Convention nationale porteront plus de refpect a la conflitution ? Dans quelle partie de ce nouveau code trouvons-nous la dilpofition prévoyante qui empêche une mnin téméraire de la renverfer ? Quel fera le concre- poids du pouvoir des lêgiflateurs a venirf Toute autorité que j'apercois au de la ou au-deffus de la loi, a laquelle la loi ne prefcrit, n'as figne, ne marqué pas fa place, je 1'appelle arbitraire. „ Lorfque le régime politique de Ia Nation fera conüé a ceux qui ne m'ofTrironc d'autre garantie que celle.de leur probité préfumée, il eft impoffible que je ne redoute pas leur ambition; il eft impoffible que je puiffe me fier a des hommes: la loi feule peut être ma furetéje ne puis me confier qu'a la loi, je ne veux croire que les promeffes de la loi. La conrtitution de 93 ■ é:é acceprée par Ie Peuple"; le befoin univetfellement fenti d'un gouvernement qu'on croit y trouvet en fait defirer 1'exécution ; on convient généralement que fes principes fonc ceux de la démocratie; mais 1'un dit quV/ faut lui donner me ame, celui-ci demande qu'on lui fafe des jam¬ bes, fans lefquelles 'ü ferait impoffible ie la faire mar* cher, un autre veut qu'on s'occupe d'y ajouter des lois organiques. „ Citoyens, tous ces avis fe réuniffent au même, tous ces voeux n'en font qu'un, c'eft celui du bonheur public, c'eft le vceu de voir un gouvernement lage fuccéder % tant d'effais orageux. II eft impoffible que Ia franchife & la bonne-foi n'expliquent d'une manière uniforme ce que nous entendons par lois organiques. Certes, ce font toutes les mefures correftionnelles on additionelles néceffaires pour impri» mer le mouvement & la vie a la conflitution: c'eft ce iravail que vous avez confié a une commiffion de fept membres, qu'il importe que vous fafliez enfin paraftre fous vos yeux, & que vous difcutiez avec la plus férieufe attemioa. Enjoignez lui d'une manier» exprefle de vous préfenter fans délai le réfultat de lés réflexions, & raettez enfin a 1'ordre du jour cette difcuffiou préparatoire de nos deftinées futures." 1 afr PARIS 22e. Avril; v. St. La Convention vient de déjouer un nouveau complot', & de fe montrer digne de fon pofte. Dans Ia féance du ip Germinal au foir (18e. Avril') Rovère fit le rapport des datigers que courraient Paris & 1'As ■ femblée. Thuriot, Cambon, & d'autres dépurés frappés du décret d'arreftation , mais qui s'y font fouftraits, é^aént a la tête d'un mouveawnt qui avait pour but d'ouvrir les prifons, de pillcr, de tomber fur la Convention, de faire déporter Tallien, Barras, Friron, Dubolsaancé, faire reprendre le procés de Coltot, Billaud Barrêre, afin de les acquitter, d'égorger une partie des jeunes £ens de Paris, & de remettre, en un mot, le ierrorifme & les ecbaffauds, a 1'ordre du jour. On avait diftribué de 1'argent, du vin, de Peau-de-vie. Un des conjurés a découvert Ie complot ; & enfuite des mefures prifes par les committés de gouvernement, quatorze des conjurés ont été arrêtés, & par la le calme affuré dans Paris. La Convention a rétabli toutes les adm/niïrratr'ons des département & des diiiricts, anéanties par Robefpierre. — Une lettre de Saumur. du »4 geiminal, s'expriaie ainfi: Vive a jamais la république! le général Stofft.et fe rend; il a demandé la paix: II ne refte plus qtfa dompter quelques Chouans qui font beaucoup de mal; mais n'ayant plus Stojjiet ils tomber ont fous peu. A Utrecht, de rimprimerie du Spec tateur-Repubmcain.         co C'eft la en effét que fe forme 1'esprit public, & que fe propagent les bons principes; c'eft Ia que la lumiére de la vérité jaillit du frottement & du choc des efprits; c'eft Ia que, de lafermentation des opinions, fortent des idéés falutaires & toutes épurées. C'eft la,enfin, qu'onofe dévoilerweccourage, & combattre avec fuccès, les perfides manoeuvres des enneru/s du peuple. HOLLANDE. Quoique Ia Liberté de la prefle foit établie par Ie fait, puisque les Francais nous ont apporté tout genre de liberté utile & falu taire, cependant les repréfentans provifoires du peuple de Hollande, aflemblés Ie 30 & 31 du mois dernier, vieux ftile, ont jugé convenable de décréter Ia liberté de tous les cultes, ainfi que Ia liberté entiére de Ja presiè, fauf. Ie devoir de ne Iéfer qui que ce foit. Bel exemple k imiter! dm/lcrdam, Ie 2 France, c'en eft fait de notre gouvernement, de nos lois & de notre religion. D'autres puiffances font en paix avec la Franca. Le Dannemarck, la &iéde, les cantons Suifl'es font-ils donc anéantis, qaoique aliiés avec elle? & cetre République de Génes que nous avons fi cruellement traitée, ne s'applaudit elle pas de 1'amitié des Francais ? Les Etats Unis o'Amérique ne jouifl'em-i/s pas d'une brillante profpérité, d'une grande furerd, quoique leur beau gouvernement foit auflï fo.idé fur les droits de 1'homme, & par la même três-rapprocbé de ce qu'on appelle la pefte francaife. Ce? Etats-Unis ne viennent il pas de conclureun traité avec nous ? Pourquoi donc la contagion ne feraitelle a craindre que pour nous? Je m'étonne toujouis de 1'entêtement de certains hommes qui ferment les yeux pour ne pas voir les faits qui combattent leurs chitnériques théories. „ La révohuion francaife exifte depuis i?8o, & Genêve eft cependant lefeulEtatquienaitéprouvé une a peu pres femblable. Comment pourrait-elle arriver jufqu'a nous ? nous ferat't-e'le apponée par quelques miffioniiaires débarqués è Douvrcs? car, graces au ciel, le miniftre ne nous parle plus de tous ces complots contre la conttitution , quifemblaient I'eitrayer tant depuis deux ou trois ans. Tous ces rèves n'ont pas éié perdus pour lui, puifqu'avec quelques bills il eft venu a bout de rendre la monarchie anglaifè beaucoup plus abfolue qu'elle ne 1'a jamais é;é. „ On s'eft plaintdupeu de zele déployé pourle fóutien de la guerre. Quaud je propofais, il y a un an, de négocier avec la France, on ne fe plai. gnait pas de cette froideur. „ Elle nedoit pas nous étonner après le mépris que les miniltres ont fi long-tems profelTe pour la France? On nous demandait auttefoisquelieraifon nous avions de croire que les Franfais feraientplus qu'ils n'avaient fait dans les guerres précédentes ? Les faits out parlé. Je conviendrai, fi i'on veut, que les réquifiuons contre lefquellesleminiftre s'elt élevé, font des moyens tyranniques. Mais fi une armée francaife était au milieu de nous, ces moyeas ne feraient-ils pas légitimés par la néceffité ? „ Les miniftres nous peignentlatévolution francaife comme uu fleau, & ils nous demandent fi nous voudrions ptendze pour nous un fi msuvaïs j gouvernement. Mais le gouvernement qui pefait für la France, depuis plufieursfiécks, était-il donc fi bon? Le gouvernement de Prcffeeft-ii unemerveiile? Approuvons-nous les horreurs comrnifes en Pologne? Nous les tolérons néanmoins. Je ne vois donc pas pourquoi nous nous indignerions coutre le rnauvais gouvernement des Francais, s'il eft cnoitï paf «Ub „ Dans les guerres précédentes, nous avons re?u- r et fait des propofitions de paix: je n'ai jamais \ ouï dire que ce füt fe dégrader. Depuis quand une ouverture de paix eft-elle un afte de foumilïïon? Commencez par déclarer que vous ne voulez porter aucune atteinte au gouvernement aftuel de France -, alois nous ferons d'accord fur 1'Adreffe au roi. Ce ferait óter a la France un de , fes plus forts argumens. Alors la Convention ne I pourraic plus dire au Peuple: Vous voyez que les puiffances étrangéres attaquent votre indépeüdance, & veulent vous impofer le joug. „ II n'eft pas d'exemple decalamitésfemblables a celles que nous avons éprouvées. Nous avons, il eft vrni, conquis I* Martinique, Saüite-Lucie' une partie de la Guadeloupe & ia Corfe. Mais qu'ont perdu nos aliiés ? Toutes leurs co'nquétes en France, les Pays-Bas, la moitié de Ia Hollande, toute la rive gauche du Rhin, une partie du Piémont, la Catalogne & toute ia Navarre. Qu aft-U arrivé fur les mers? C'eft a tort que le roi nous a annoncé, 1'année derniere, que H flotte de Toulon était anéantie. Une efcadre nombteufe eft prête a fortir de ce port. „ Dans l'Océan, nous avons, il eft vrai, rempor. té une victoire navale brillante & immortelle. Mais fi 1'on en croit plufieurs rappons, dans cette journée même, la flotte francaife était fupéneure a la nötre. La marine francaife a recu un grand échec, mais il n'eft pas irréparable. Car d'après tous les bruits qui circulent, ils ont en ce moment a Breit, une flotte que nous pouvons a peine égaler. 11 faut donc nous attendre a une nouvelle réfillance en mer. Si nous battons 1'ennemi, il fe relevera. Si nous étions battus pat lui, les conféquences en feraient incalculables. „ Nous nous foumettrons» dit-on, quand la néceffité parlera. Mais alors ce fera vraiment un opprobre. Alors nos ennemis fanront que nos moyens font épuifés. Abandonnons donc au plus-tót, Ie projet abfurde de donner un gouvernement a la France, & offrons-lui la paix. Nous le pouvons fans deshonneur. „ Mais queiles en feront les conditions? s'écrient les miniftres. C'eft è eux de les déierminer & de fuivre les négociations. Mais il ftudra , dit on, abandonner les Colonie» Francaifes & les royaliiies qui les ont fécondés. Cet argument eft fort, j'en conviens. Mais ce n'eft pas par mes confeils qu'on a teudu la main aux royaliftes. La honte de cet abandon retovnbera fur les miniftres feuis. C'eft a eux d'en répondre. ,, Je viens maiatenant a ce quiconcerne nosaU lié-. Quslques membres oat affuré que nous n'en avions plus, & on leur a demandé le morif de cette affenion. Ils 1'ont puifé dans le difcours même du Roi. II y eft dit, que la Hollande né-  C*5 ) goeie. On n'y patle d'aucun traité avec qui que ce foit. II parait que nous ne devons attendre au-cun fecours de la Prufle dans la campagne prochaine, 9c pour remplir ce déficit, nous ferons forcés de fournir de 1'argent a fAutriche; car fon difcrédit eft tel, qu'elle n'en peut trouver ailleurs. „ Ponr mol, je penfe que 1'Autricbe nenousfécondera pas mieux cetre année, que la PrnfTe 1'année derniere. On me repond que ia Pruffe eft une Cour fans foi. Tous les geuvernemens arbltraires iè reffemblentames yeux. L'Auiriche & la Pruffe m'infpirent une égale défiance. Oü font les preuves de la fidelité de l'Autriche a fes engagemens? A-t on oublié qu'elle a été fortement foupfonnée de nous avoir trabis a Toulon, en ne nous y envoyant pas les troupes promifes? On nous vantait auffi a la derniere feflion , la coopération de Ia Prufle. Je ne fais s'il y a ici des Officiers qui aient fetvi dans la derniere campagne. Mais il eft de fait qu'il a régné toujours entre les Anglais & les Autricbiens Ia plus grande animofité. ,, Quel accord y aura-t-il donc entre eux P Et cependant on va nous accabler d'impóts fous 1'é- trange prétexte que les r-rancais peuvent étre ruinés les premiers. C'eft aulïl 1'efpérance dont on sous flattait 1'année derniere. (La Suilt a un des Nos. procbains.') Nouvelles j On nous écrit de la Haye, en datte du | 18*. de ce mois, qu'il vient d'arriver un | Courier, avec la nouvelle, *' qu'une paix „ particuliere eft conclue entre le Roi de „ Prufle & Ia République Francaife." On racontait auffi, dans cette réfldence, qu'un vaiffeau parlementaire avait conduit fur nos cötes, il y a peu de jours, deux commiffaires de la Grande-Brétagne, pourporter des propofitions de paix; mais on ajoute qu'ils n'ont pas été bien acceuillis. Cette dernière nouvelle mérite confirmation. «■ ■ ' ■ —f Errata. Dans le n<\ précédent, au fecond vers da fecond couplet de l'hymne a la Liberté, au lieu de Nous fimes le ferment, il faut, Nous fimes le j'ufie ferment. AVIS au PUBLIC. Le SpEmraoR-RépuBLtCAiN parait réguliérement deux fois par femaine, le Mardi & Ie Vendre-li méros; de 7 flonns, pour fix mois; & de 3 flor lof. pour trois mois. Chaque aboané eft prié de payer, du mo.ns, la momé de fon abonnement d'avance. Le Bureau-GéxéRAL eft a Utrecht chez J. Altheer, Impr.meur - Libraire prés le Dome, - a Amfterdam chez Cravenschot, Libraire fur Ie ïuJZ^ltr p376' cj!ez,PkLAAT'ƒ \**A' chez lesfreres Mcrray, a Rotterdam chezD. Vrsj&i Kncei■ &de'{é\^ge?. ^ * auxmêmes indiaans, cheztous les Libraires de nos LesRédaéïeurs recevrent, avec reconnaijfance, tous les avis, nouvelles & réfiexions utiles qu'on vou. dra hen leur communiquer, (en les adrcfant au bureau de leur Journal a U recht 1 tant en flïlZ dais qu'enfrancais, et *'Wf™"/".*'"^ au public,en Zier ou par eltZ Maislis fe dotven d eux . même, & au Public de déclarer bautement, que ce ferait en vair, qu'on lur Jnvoyl rmtt fous le fitte*| Lettres, des diatribes plus propres d ofenfer & d rebuter les bonnêtes gens, qu'dles tnfirmre. Les Rèda&curstrès-convatncus que le ridicule n'eft la raifon que des Cots, comme le dit\f.lZ Tacques, font hen déctdés a ufer, dans toute létendue du terme, de la précieufe liberté de lapreffè dont nous joujfons man jamass den abufer. Ainfi leurs abonnés, & le public, engér.éral, peuvent être tres-perjuadés que leurs femlles ne retentiront, en aucun tems, d'inveftives indécentes contre ce qutly a de plus refpeSable; tf que la religion & une faine pbilofopbie feront toujours les flambeaux 4 la lueur des quels tls écriront, paree qu ils nont dautre but que celui d'étre utiles. a Utrecht, de i'iinprimerie du Sfectateur.Rbpubmcain.  No. 7. LieertÉ, Egalite, Fraternite. LE SPECTATEL7R RÉPUBLICAIN Par une Société de Gens de Lettres & d'Amis de la Liberté. La Liberté eft 1'idole des ames Fortes. (Mardi 24 Février 1795, v. St. Le 6 Ventófe St. Rép.~) Esprit public 1 un fpeclacle bien intéreffant pour toute ame honöéfe, de quelque pavti qu'elle foit, de voir une révolution s'effect.uer avec autant d'ordre, de.fageffe is. demodération, que celle qui fe paffe fous nos yeux. Toutes les nouvelles qui nous arrivent des différentes parties de la République, s'accordent a dire que la face des affaires y a été changée de la manière la plus paiflble. Dans la Hollande comme dans le pays d'Utrecht, de Gueldre, d'OverylTel 2 de Groningue, de Frife & de Zélande, partoutj, en un mot, la juftice & lamodération femblent avoir été mifes, d fordre du jour; & s'il eft quelques points oü le changement d'adminiftrauon ne fe foit pas opéré auffi légalement qu'il etlt été a défi rer, il ne faut Patrribuer, peut-être, qu'au manque d'harmonie; ou, pour mieux dire, au défaut d'un point commun deréünion entre tous les vrais patriotes. D'ailleurs, nous aimons a le croire, le jour approche oü toutes ces irrégularités feront réparées. L'orJre ii.cjrcain des cho- fes, dans le quel r.ous nous trouvons, ne peut convenir a Ia République, Plus que tout autre état, elle a beft-in d'une conltitution fixe, & nous ne craignons pas d'étre contredits, en avangant, que tous les bons citoyens fotipirent après I'inftant oü ils la verront paraitre; tous font impatiens d'étre fous des autorités ftables & légalement conftituées, tous défirent de voir renaitre le calme, la fécurité, le refpeét pour les loix, 1'union & la concorder, qui peuvent feuls affurer a jamais le bonheur de leur Patrie. Cesperfonnes n'ont donc pü* voir, qu'a* vee la plus douce fatisfaction , qu'au moment, oü des paffions ennemies du bien public, commeccaient a fermenter dans quel¬ ques têtes, les Repréfentans provifoires d'Amfrerdam , fi dignes, par la fagefTe qui les anime, de donner Ie ton au refte de la République, que ces Repréfentans, dis je, fe foient fortement prononcés contre tous les moyens violents que la haine, la vengeance & 1'efpn't de parti voudraient employer. La publicaiion qu'ils ont faite a ce G  fu;et eft fi belle, fi admirable a nos yeux, que nous ne pouvons nous défendre de défirer que les principes qu'elle rei ferme, fervent conftamment de bafe a toutes les refor mes, a toutes les démarches, a toutes les opérations des autorités conllitiiées, dafis toute 1'étendue de Ja Répufiïïque. Peut-être, même, ferait-il a défircr pour le bien étre de la Batavie, & pour les intéréts de la caufe fublime de la liberté, que les autorités provifoirement établies, publiaffent, quelques jours avant la tenue des alTemblées-généralcs, un oubli te. tal de tous les délits politiques intérieurs ii la révolution. Tous les citoyens fe trou vant ainfi rétablis dans une parfaite égah'té, pourraient véritabletnent fraternifer enfemble, & fe préparer, dans une confïance mutuelle, a célébrer 1'epoque a jamais mé morable, qui va décider les deftinées de la Nation Batave. Si cefouhait, de la part d'un ardent ami des hommes & de la Liberté, pouvait n'étre pas un rêve; s'il pouvait s'effeér,uer dans toute* fon étendue, Ie jour qui le vevrait réalifé ferait le plus beau qui ait en core lui fur la Batavie, depuis celui oü elle jetta les fondemens de fon indépendance, en fe fouftrayant au glaive fanatique de l'Efpagnol. Bons & paiflbles Bataves ne vous y méprenés donc jamais, je vous en conjure. Si vos ancêtres fe font acquis une gloire immortelle en a-rachant ce pays au tyran qui 1'opprimait; fi la poftérité la plus reculée doit encore admirer leur eonftance & leur courage héroïques, elle mettra a la même place, peut être même préférera t elle, les noms de ceux qui de nos jours auront travaillé a guèrir les playes de 1'Etat &i fauver une République préte h périr, tenue des alTemblées-généralcs, un oubli tc. ties hommes & de la Liberté, pouvait Ca3) avec toute le zè'e, toute la probité, tout le défintérefieinent qui doivent caraclérifer un vrai Républicatn. Car il eft bien plus djfficile, bien plus giorieux, de ré:ablir un corps gangréné dans prèsque toutes fes part/es , que de Ie g iérir d'une feule oppresfton, quelque violente qu'elle puiifent être. Onfait tout avec des hommes vivement animés de 1'amour de la patrie, mais il faut prèsque des prodiges pour ranimer fes feux dès qu'ils commencent a s'éteindre. Ces prodiges vous les ferez Bataves , pourvü que vous le vouilliez fincétement. Rien n'eft impoffible jt la vertu, parceque le ciel ne manque jamais de couronner fes efforts. RéuniÖèz vous donc tous autour de 1'autel de la patrie; renor.cez y a tout efprit de parti; ne placés votre confïance qu'en des perfonnes qui en foient dignes p3r les qualités de 1'efprit & du coeur; & fuyez comme des peftes publiques, voués au mépris général, ces tétes chaudes £f ambitieufés qui ne recherchent des changemens que pour s'élever fur les ruines de leurs ennemis, & qui auraient déja voulu fouiller de fang la plus belle des révolutions. 4"-^ — i- fton, quelque violente qu'elle puiifent être. La Have 16 Février. La commiffion qui avait été chargée de foll.clter en faveur des habitans de Heusden, la permiffion de renouvelles leur ré» gence a obtenu le fuccés quelle défirait; non feulemeut cette liberté leur a été accordée, mais même i!s ont été invités a envoyer des députés aux etats de fi llande, & cette agréable nouvelle a é é envoyée par eftafette a la ville de Heusdcn. Les directeurs de la Compagnie des lndes-, qui ont annoncé êtte en étatde donner proroptement des nouvelles aux Indes oriënt a les & cotes d'AfRiQUfi , de 1'iieureufc  révolution de ce pays, ont demandé des paf fe-ports pour les vaiffeaux de la compagnie afin de pouvoir au befoin relacher dans les ports de la République Francaife. 11 eftcertain qu'on ne rauraitpourvoirtrop promp'ement a tous les moyens, propres a faire échouer les tantatives que les perfides Anglais né macqueront pas de former contre nos Colonies, & contre nos navigateurs ; déja on eft inftruit qu'un navire hollandais, parti de Cette pour Hambourg , a étépris & conduit a Gibraltar , Le Citoyen Jan Ca rel Hasselgréen a préfenté a ce fujet un mémoire a. leurs hh. pp. pour les prier d'agir en conféqtience. Mecredi 18 de ce mois a une heure après midi une députation des Etats Généraux eft allé communiquer folemnelement aux Repréfentans du peuple Franc/ais qui fe trouvent a la Haye, que la révolution eft complete dans la République L. H. P. en reconnaiffant la Sotjveuaineté du peuple ainfi que les droits de l'homme et du citoyen, & en aboliffant les charges du Stadhouder, déchargent & libérent tous, & un chacun, du ferment prêté fur la prétendue ancienne Constitution. Ils ont fait connaitre en même tems aux fus - dits Repréfentans le defir ardent de L. H. P. ainfi que le voeu' de tout le peuple Batave, aimant Ia tosti ce & la liberté, pour qu'il foit inceffimment conclu entre les deux Nations, comme entre deux Républiques égales et independantes unealliance folide, „ par le moyen d'un traité, fondé fur des I ,, conditions équitables & également avan tageufes aux deux Etats, afin d'établir „ entre elles le fondement fi longtems defi- ré, da la Fratlrnité la plus étroite „dont fes annales du monde fafi'entmention. „ Frateenite dont il eft facile de pré-' „ voir & de cdculer q'ie les fuites nepour* „ ront qu'etreextremementavanta^eufesaux „ deux nations, & qui ne peut auffi man„ quer d'avancer & d'effeétuer la paix génerale en liUKOPE. f 4- 1 > Suite du Discours de Fox. On nous allure que les refTourees de la Francs tendent rapidement vers leurs decadence; rapidement n'eft pas exact , c'elï-a-dire, qu'el'les peuvent s'epuifer dans un efpace de dix ans. Mais quelle eft, en ce moment, la pofition de la France? D'après le Difcours de Pitc , on croirait que Robefpierre n'eft mort que la femaine derniere: il n'eft plus depuis (ix mois; & c'eft précifement depuis ce moment que les fuccès des armées francaifes out été plus brillans qu'ils nel'avaient jamais été auparavant. 11 n'eft donc pas vrai que fa chüte nous ait été u;ile; il n'eft pas vrai que la terrenr feule ait produit les grands moyens des Franpais : n'elt-ce pas, au contraire, la fa. geffe & la modération qui font la force des erapires? On nous demande quelle preuve nous avons que les francais foient mo'tns mécontens que fous Robefpierre; paree qu'il n'y a plus d'infurrection ni a Bordeaux, ni a Lyon, ni dans les autres villes ï & paree qu'une amniftie bien faifante a a-peu-prés detiuit la rebelüon de la Vendée. On s'eft beaucoup étendu fur 1'état de finances de France. Je demande a mes adverfaires s'ils croient fur leur honneur que 1'Angleterre peut af tendre de véritables fuccès dans cet;e guerre. On dit qu'on n'a pas encore touché a nos reffources exuaordinaires ; cependant je ne trouve pas dans le difcours du roi, comme fan dernier, la promefle qn'il u'y auraitpasdenouveauximpótsv Oui, il y en aura cette année, & nous les fentirons bien; car déja le miniilre a fait un emprunt j pour le remplir, il faudra des fommes énormes. Le miniilre parait très-vèrfé d^ns les affaires iutérieures de la France; mais il femble ignorer tout le refte. Du ant la guerre c'Amérique, on ne ceffait auffi de nous entretenir de l'épuifement des reflburces pécuniaires de nos ennemis. Leur papiermonnaiesne perdait pas feulement alors les cinq fisiemesde fa valeut; mais bien les <)) centiemes; alors ou eut pu acheter mille dollars (valeur d'un écu) err papier puur un dollar en efpece. Les Francais Ruk bien loin d'un tel état de chofes; pourquoi donc ne iriompheraient-ils pas deces difficuliés par les même! moyens quelesAméiicains? Je crois, comme Pitt, que le commerce* de Fiance eit fur fon décain ; muis j'ai müleraU  C 34 ) lement de la Municipalité provifoire de cet »e ville. Comme nous avons préfenté dans le No. 5. de oe Journal, un plan pour la convoeation générale des citoyens des Pays las'tinist & qu'il en a été. offert un affez grand nombre d'exeroplaires a la Municipalité, nous croyons devoir y renvoyer nos Lecteurs. Mais nous devons infifter fur les Li/les imprimées des noms de tous les bourgeois. Elles font indifpenfables pour établir un moy en vraimentMibre d'émettre fon voeu; & elles empêcheront un abus trés- conféquent, fi ce n'eft par lui même du moins par fes fuites, & qu'on dit avoir déja eü lieu dans les affemblées des fections; elles empêche ront, dis-je, que le même citoyen donne plus d'une fois fon fuffr'age fur le même objet. Ces li/les font encore néceffaires pour connaitre la population des villes, vil lages &c. & pour s'affurer dans les affem blées des fections, ft la majorisé des membres qui la compofent, y font préfents. II ferait auffi a défirer, que dans les affèmblées des fections, chaque citoyen, a me fure qu'il aurait voté, fortit de 1'afTembleV ou paffat dans un endroit a part, & y r eft at juerté naiffante. lis raifonnent trés ma! ceux qui m fe confinant dans leors maifons font ainfi emarquer leur haine pour la liberté. Te con'iens a la vérité qu'il y en a qui ont fajec ietrehonteux; tel eft ik cas des perfonnes qui mt tant vomi d'odieufes calomnies contre let 'rancais & qui font a préfent rémoins e leur conduite loyale & généreufe en vers la lepublique. Seloa eux none pays allait étr©  (37) talnê, lis n'y venaient qne pour pUter, violer, nralTacrer. Nos loix, nótre Religlon, nos proprieiés devalent être anéanties; mais au lieu de tout cela ils main dennen t un ordre qui infpire la plus grande fécutité, ils refpe&ent nos opinions religieufes, & laiflent un libre cours a 1'exercice de nos CuJtes; ils nous laiflent ie choix du Gouvernement fous lequel déforma/s nous voulons vivre. lis oublient qu'ils font nos conquérans, & ne fe montrent jalonx que de Ia gloire d'étre nos libérateurs, & du defir de demeurer conflamment nos Frères, nos amis, & d'entretenir avec nous une union intime & inaltérable. Nos propriérés font auffi foigneufement confervées; loin de caufer nótre ruine ils nous ont arraclié a celle ou nous poulfait 1'ancien fyftême. Ceux qui les ont fi fort calomniés, voudraient peut être bien pour n'avoir pas tant de torts, que les Frakcms en euffent un peu. Ces Anglomanes, ennemis de la patrie, qui n'ofant plus ou nepouvant plus médire, fe condamnent comme pour fe venger a une réclufion volontaire, devraient plutot fonger que fi nótre révolution n'a été fletrie par aucun acte de violence, & fi la vindide publique n'a pas éclaté contre quelques uns d'entreux, c'eft i ces généreux Francais, qu'ils haiffent fi cordialement, qu'ils en font redevables. Au lieu d'imiter ces enfans indociles & boudeurs, qui loin de convenir de leurs fautes, vont murmurer en cachête, reparés les vóues par un retour franc & fincère; jouiffés avec nous au fein de la Liberté & de la Fraternité, des douceurs de la vie fociale; regagnés la confïance de vos concitoyens qui ne defirent que de pouvoir vous la rendre; venés avec eux bénir la providence de rafTranchiffement de la patrie fans aucun moyen violent, & d'une manière ou le plus incrédule & le plus prévenu ne peut méconnaitre fon intervenrion; défaites vous de cet air mé content qui peut vous attirer le blame, qui con duit a la haine, & la haine a la vengeance. Regreués vous donc fi fort la domination Stadhoudérienne, & la portion qne vous en exerciés, pour ne pouvoir vous confoler de fa pene? Ah l ne concentrés pas plus longtems entre vous vos erreurs & vos préjugés; vous avés eu le malheur d'étre les complices de nos oppreffeurs ; faites le oublier endevenant ceux de nos amis; faites aujourdhui de bonne grace ce que Ia loi impérieufe de la néceffité vous forcera de faire tot ou tard. Ne nouriflés plus le chimérique efpoir du retour du Stadhouder, ne craignés plus les hordes pillardes des Anglais, Autrichisns &prussiens. Les valeureux Francais ont affés prouvé s tEurope qu'il n'y a pas de revtnam. Ne vous imaginés pas non plus d'arrêter, par cttte conduite , les progrés de la raifon. Ce que vous appelli és le mal Francais, & que nous appellons ia caufe des peuples & le procés des Tyrans, doit fe propager partout. De leurs longs préjugés Ie» ! hommes fe dégagent; partout le méconteatement : fe manifefle^ partout les peuples las d'un joug qu'ils ont trop longtems fupporté, agitent leur» : chaines; partout les fymptomes d'un prochain réveil annoncent que les nations vont enfin fortir du fomeil de 1 efclavage. Les Tyrans, en poffeffion depuis tant de fiécles, da funefte pouvoir de rourroénrer en tout fens 1'efpèce humaine , ont beau fe repaitrte de folies & orgeilleufes prétentions. Le cri de la vérité, de la juftice, de la raifon, s'eft fait en. tendre des bords de la Seint, & des échos fidéles l'ont répété dans tous les coins de 1'Europe. Déja (Angleterre, dit on, laffe des cruels fophismes des Pitt des Dundas , & de leur aftucieufe & bomicide politique, s'eft fait ou ne tardera pas afe faire juftice. Le Rtjsse n'a befoin que d'un rayon de ia Liberré pour fortir de fa ftupide ignorance, & fécouer le joug le plus aviliflant. l'AllemagiN'e eft mure, & le bon Germain n'attend qu'un apotredela Libeué, uneame entreprenante&courageufe qui ofe la proclamer, pour venir en foule fe ranger fous fes étendards, Eu Prussb les fubümes maximes de la Liberté achéveront tot ou tard, ce qu'a commencé le mépris. La Pologne devenue pour un moment la proye de Tyrans aufli inhumains qu'infatia. bles, eft foumife , mais non changée; ces loups voraces l'ont décbirée par morceanx, mais fes membres mutilés palpitent encore pour la Liberté. En attendant que cette fublime paffion qui enfante taat de prodiges, vienne la guerir de fes profondes bleffures, le fpeclacle affligeant de fes maux grave dans toute ame honnéte & fenfible, la haine des Tyrans. Bataves, qui que vous foyés, revenés donc il en eft tems, de vos funeftes illufions, entendés les accens de 1'éternelle vérité; n'allés plus par une indifférence condamnable, cherchet a fufpendre parmi nous les progrés de Ia Liberté. Ran« gés vous volontairement fous fes dtapeaux; voyés comme Ie ciei la protégé; fuivés la chiine des événemens dont vous êtes temoins, & vous y reconnaitrés évidemment la main de l'eternel. Qu'on ne dife pas de vous, ils ont des YKVX & ils ne voyent point , des oreilles & ils n'entendent point. Hatés-vous plutot de reparer par la fincérité de votre retour & 1'efficacité de vos efForts, le tort que vous pouvés avoir fait a la caufe des nations. Partagés la haine des Francais contre ces ennemis de rhumanité, qui, dan»  C 88} leur alIUnce impie & monftrueufe voulaient facrifier a Ia RoYAUTé des millions de viétimes innocentes, &hatés vous de^participer aux triornphes de vos libérateurs, en vous aflbciant a leurs glorieux travaux. Et vous dont les ames brulent du feu facré de findépendance, Bataves Républicains, mes-amis & mes Frires, affurés k jamais parmi coas le triomphe de la plus 6e//e des caufes; pourfuivés Touviage régénérareur, avec juftice & fageffe, avec calrne & modération; ayés lecoeur chaud & plein de 1'amour du bien public, la tête froide & refléchiej ramenés au giron de la République vos coinpatriotes égarés , non par le terrorisme, mais par la voix perfuafive de la raifon, & par le toucbant fpectacle de la félicité publique ; oubliés le paffé, furveillés 1'avenir, & ne févifïés que contre les criminels projets que pourraient encore former les ennemis de la Liberté. Gardés vous de vous affitnilet par des aftes de vengeance, a fancien régime fous lequel une femme impérieufe & vindicative dans fon implacable haine, ne voulut jamais fe ptéter a aucunne voye de pardon; ne fourniffés pas, par des haines perfonnelles, aux ennemis de la Liberté, le moyen dela calomnier. Quand on défend la caufe de rhumanité, Ü faut é re conftamment humain ,& quand on triomphe on eft obligé d'étre doublement gé nérenx. Mais je m'appercois qu'en devenant prolixe je m'expofe, citoyens auteurs ,a ne pas trouver place dans votre feuille. Plus qu'une refiexion. On fe p'aint qu'il eft encore parmi nous bien des petfonnes qui profeffent de cbérirla Liberté,& qui cependant ne voudraient pas faire Ie moindre facrifice pour 1'obtenir: Ils murmurentauflitot quequelquechofefemblecompromettre leurs intéréts. QuMs font en efTet peu dignes dela liberté.ceux qui raeuent ainfi des pevts calculs 3 la place de ce fentimenc fublimel On fe plaint de la gêne paffagère, ou de la modique dépenfe que caufe le logement des Militairts; on oublie donc ce qu'ils avaient le droit d'exiger comme conquérans, & ce que nous leurs devons encore comme a ros libérateurs. N'eft ce pas au prix de leur fang & de leurs tréfors qu'ils nous ont arraché ft une humiliante fervitude? Ah! ce n'eft pas ainfi que les Francais ont calculé, lorsqu'ils ont voulu obtenir un bien suflï précieux. Ils font nombreux chez eux, les exemples des Patriotes qui ont fa- crifié leur fortune toute endére pour affurer la liberté de leur Patrie. Nous oublions donc les fubfides ftéquens & onéreux qu'on impofait, il y a peu de tems, pour la caufe desdefpotes; pouvons nous faire moins pour celle de 1'indépendance ? Souvenés vous Bataves de ce qu'il en couta autrefois a vos braves ancétres pour 1'obtenir. Ce ne fut qu'aprés une lutte de So ans & au prix des travaux, des privations, des facrifices lés plus onéreux quils parvifcrent a brifer les chaines que vous aviés repnfes, & dont lei déffènfeurs des droits de 1'homme viennent de vous alTranchir; & aprés cela vous caiculcriés quelques petits interets? ah! que les fatellitéi du pouvoir arbitraire fe plaignent, il n'y a rien d'étonnant; 1'habitude de l'efclavage a éteint en eux tout fentiment de raagnaniraité, de défintérefilment; mais celui qui fe dit patriote, & qui murmure, ou fe vante faafl'ement d'aimcr la liberté, ou fe montre indigne d'en jotiir, Voulés vous prouver que vótre patriotisme n'eft pas un vain nom que vous empruntés pour cacher vótre ambition ou vótre reffentiment ? Hatés-vous d'établir les lölides bares de la liberté, travaillés avec plus d'ardeur a vótre régénération, formés vótre contlirution, organifés vos troupes, joignés vous aux braves Francais, volés aux frontières, & battés 1'ennemi commun, n. a. ■ t> Nouvelles. Nous avons recu une Iettre de Nimégue qui nous apprend que la femaine derniére il y eft paffé 550. prifunniers Anglais, que 1'on conduit dans Ie Brabant. Mecredi 25 il y eut une petite tixe a la comédie d'Aaifterdarn , qui donna lieu aux autorités d'ordpnner ie len reHiain a tous lesMilitaires IIollandais dé p endre la cocarde tricolore de Ia Nation Batave. Nous avons auffi recu quelques détails de la conduite inhumaine des Autricbiens a Doesbourg, du pillade qu'ils y ont commis , & du barbare projêt qu'ils avoient formé de faire fauter la grande Eglife; ce qui eut entrainé la deftruétion de Ia pius grande partie de la ville: nous en épargnons Je récit a la fenfibüitédenos lecteurs. A Utrecht, de riraprimerie du Spectateur-Republicai.v.  No. ïo. Liberté, EgalitÉ, FraternïtL LE SPECTATEUR RÉPUBLICAIN. Par une Société de Gens de Lettres & 4'^fmis de la Liberté. La Liberté cd 1'idole des ames Fortes. (Vendredi 6 Mars 1795. v. Utrecht. Le s RePRESE.VTANS-PROVISOIRES de DO tre Province ont fait une longue proclamation, par la quelle ils fixent Dimancbe prochain 8e. Mars, pour un jour de prières & d'aciions de graces. Comme cette pièce eft beaucoup trop étendue, pour être inférée en entier dans notre feuil le, nous nous bornerons a en rendre 1'efprit. II y a feptans, (dKent les Reprcsentans proyisoires ,) que la voix d'un Peuple qui eberebait la Liberté & qui s'élevait avec force contte fes epprejfeurs. fut élouffèe; il y a fept ans que les effbrts des courageux patriotes qui cherebaient d rétablir nos affaires, furent rendus inutiles, & payés de ravijfemens de biens, de bannijjements, de flétrifures & doprobres. L'ambition de la maifn tPOrange SS de fes partifans, appuyée d'un fecours étranger, s'était de nouveau ft fort affermie, quelle femblait, tant d fes propres •yeux qu'a ceux de fes adulateurs, ne deveir chanceler qiiavec la mine de ïunivers. Dés lors la partie la plus clairvoyante de la Nation a vu les tréfors de PEtat s'épuifer, notre dignité extérieure sévanouir, notre tiftivité perdre fon St. Le 16 Ventofe St. Rép.~) énergie: el'e a vu la vraie innru£lion contrariée deplus d'une manière, la fuperfiition favorifée; elle a vu abufer du culte facré pour appuyer l'autorité la plus illégitime; &, ce qui eft pis encore, le caraiïere moral de quantité d'entre nous Je corrompre d'une facon dóplorable. Et, comme fi c'était trop peu encore, nous avons enfin été entrainis dam une guerre éèfajireufe par une fauffi politique qui renonca a famitié d'une grande & pui fan te nation, paree qu'elle voulait être libre, &> qu'elle fe défaifait d'un Roi par. jure. Cette guerre nous a eoutè plus qu'on ne faurait dire ; elle a 'englouti^-Jans peu de tems, au- dela de ce que des impofitims onéreufes tjf réïtêrées pouvaient produire; elle a porté les derniers coups d notie commerce Si d notre marine; elle a couté la vie ou la liberté a des milliers d'babitans, ravagé les campagnes les plus fertiles, détruit les forterejfes Si les villes les plus lelies. Enfin , les triompbes continuels des Frantais en ont porté le thêatre dans fintérieur même de notre pays. Et c'eft alors que les cbofes en font venues d une extrêmilé fi terrible que les plas prévaius même ont dü reconnaitre, combien k  C40 ) plus on avait lieu de reiouter les troupcs irfolen tes, pillardes Si dévaftatrices qu'en difait nos auxiliaires, que les vaillans Si généreux guertiers. qn'en appella't nos ennemis. Cefl dans cette fttuation fi critique que notre fort a été dicidé par la tnain toute puiffante de DIEU, & que la derniére de nos calamités eft devenue , par fa difpenfation adoratie, notre première bénédi&ion. Nous trouvons nos amis dans les vainqueurs de nos ennemis. Le peuple Batave peut, fous la proteêlion de leurs armes, reprenire fes droits primitifs. La liberté revit fur le fol de notre patrie, fans qu'il foit fouillê par les atrocités qui ont rtndu Pannêe 1787 fi fameufe dans les annales Belgiques, Si auxquelles aucune ante bontiéte, (quelle que foit dailleurs fa manière de penfer,') ne peut réfléebir fans bonte Si fans horreur. Tous ces bienfalts, Si ceux en plus grand nombre encore que nous pafons fous fiknee ; tant de témoignages de la clémente divine, au milieu même de notre perverfité Si de notre corrupt ion, nous obligent aux plus humbles Si aux plus finceres actions de graces envers Notre Bon Père Cclefie Si notre généreux Sauveur J. ChiusT- Mais outre ces aitions de graces il nous convient auffi de leur adreffer nos humbles prières pour obtcnir leur Proteclion ultérieure; Si furtout afin que le Cbrtfiianisme pur Si fimple , don précieux de la bonté divine, le plus ferme appui des fociétés humaines, le plus grand trifor pour un peuple dans fa profpérité , Si fa meilleure eonfolation daus l'adverftté, foit cotifervé parmi nous dans toute fa dignité ; qu'il y foit de plus en plus connu, cru, pratiqué, & mis d Tabri de toutes les attaques de l'incrédulité Si de la fuperfiition. Nous devons prier DIEU pour que tous les ci toyensdecesProvincesrétablhauplus vite, dansPbeu reufe Si paiftble poffeffion de tous leun droits, puif fent jouir des inapréciables bienfaits de la Liberté , de PEgalité, de la Fraternité, & pratiquer auffi , religieujement que pofiible lei devoirs qu'impofe , t amour fraternel, la juftice, la chariti, la com. pafiion, la tempérance, Si le penchant d par dom er. Nos voeux s'étendent même plus loin encore, & ont pour objet une paix générale & durable, la Liher té de tous les peuples, Si le triomphe de la vérité, de la vertu Si du Bonheur fur toute la ter. re. Nos prières deivent auft avoir pour objet ceux qui font acluellement chargés de Pimportant Si pènible foin de veiller aux vrais intéréts de la Patrie, au rètabliffement de notre Liberté , au mainÜen durepos, de Pordre & de la juftice, afinqu'animés d'une vraiepiétê, d'un ardent amour pour le bien public, dun courage inébranlabte, d'une fidélité d toute èpreuve, & d'une concorde indifo. luble, ils prennent tellement d coeur Pavancement de nos plus précieux intéréts, qu'ils foient avee nous libres Si bcureux, qu'ils remportent ramour Si la confiance de leurs concitoyens, & obtiennent, furtout, Paprobation de Jttge fouverain de Punivers. Ces mêmes prières dohent encore s'étendre fur tous ceux d qui Pon a confié quelque irftruction publique, la conduite fpirituelle des Chrêtiens, & l'éducation de lajeunejfe; afin que leurs foins rêunis ayent pour nous Si pour nos defcendam les cjfets les plus falutaires, qu'ils contribuent puif. famment d bannir d'au milieu de neus tes préjugés & les vices, & d y faire chérir deplusenplus la Vérité, la Juftice Si ia Piètè Sic. Nous ne devons pas non plus oublier dans nesprii. res ceux de nos frères qui épreuvent quelque in/ortune, les malades, les blefi'és, les indigens, les veu. ves Si les orpbelins, en un mot, tous les malheureux; nous devons, tous tant que nous fommes, Uavailler d alléger leurs maux de tout notie pouvoir , afin de trouver (comme il convient d dei rais rèpublicaim) notre ghire Si notre bonheur, dans l'exercice d'une véritable] charité fraternelle. Les Repréfentans Provifoires du Peuple du pays i'Utrecht fe trouvent obligés de propofer tout cela i la firieufe conftdêration de leurs concitoyens, de quelque communion religiën fe qu'ils foyent, Si de 'ts txcittr d fe réunir avec eux pour adreffer a  <40 DIEU les plusfincires aülom de graces pour tous les hens qu'il nous accorde, Q> let fuplications lei plus humbles pour ohtenir de lui tous ceux dom nous pourrons avoir befoin. &c. &c. Ecrit ft Utrecht U lo Février 1795. (Etait parapbé) S. EiSEMUS Vt. (plus bas, j P. THOEN. F H A N C JE. Nous avons annoncé dans notre 3e. No. les deux discours de BoiiTy - Dan glas, a la Convention nationale, dont Pun fur les relations de la République Francaife |avec les autres peuples &c. & I'autre fur les principes du gouvernement-actuel de la France & fur les bafes du crédit public, Le premier, qui a été publié en entier dans les , Nos 3 & 4 de ce Journal, était trop beau pour rie pas faire deflrer Ie fecond ; & nous nous emprelfons d'autant plus d'en faire part a nos Lecteurs, que tous les peuples qui ont quelques relations avec Ia République Francaife font intéreifés a connaitre les principes qui la dirigent, & les bafes fur les quelles repofe fon crédit. Cependant comme ce discours eft fort long, & que les bornes étroites de nos feuilles ne nous permettent pas de 1'y inférer en entier, nous nous contenterons d'en préfenterle précis. Après des réflexions trés fages fur les heureux effets de Ia fameufe journée du 9 thermidor, Boiffy D'anglascontinue ainfi, en s'adreffant a la Convention. „ Les tyrans, & par la j'enter.ds tous ceux qui \ < ont con9u le projet d'affervir & d'égarer le peu-,1 ple, ne vous pardonneront jamais tout ce que ' vous tentez aujourd'hui peur fonder 1'empire de la juftici & de la fageffe. Les opérations que 1 vous exécutés font courageufes; mais elles ont ' befoin , dans leur éxécution, d'étre appuyées j 1 d'une volonté forte; manisfeftés la cette volonté; qu'elle aille porter 1'efpètance dans le coeut 1 des hommes aftlfs qui dirigent leur* travaux vers lï profpédté publique, & 1'épouvante dans Ie coeur des hommes coupables qui ont ofé fonder 1'efpoir du trouble fur ces efforts généreux qua vous ailez temer. II eft tems de faire connaitre au monde que la juftice ne le céde point ƒ au crime en énergie; il eft tems de faire connaitre a Ia France tous les élémens du bien que renfeimait la journée du p tbermidor. „ Quand la République,a cette époque, a conquis une feconde fois Ia liberté, elle a du s'attendre a reprendre fucceffi/ement tous les avantages dont une tyranie récente nous avait privés; mais on a vü qu'il était plus facile de faire difparaitre un tyran que d'éfFacer les traces de défölation qu'il a laiffées fur fa route. On a fenti que du fein de cette cohfufion on ne pouvait arrivé* que par des progrés lents a un état calme & alfare, Tous les yeux fe font tournés vers vous. On foufTrait, mais on vous conjurait de guérir lentement la plaie; elle était trop profonde, trop acérée pour être traitée violemmenr. „ Cinq raois d'une fageffe toujours croiffaare , d'une confïance toujours mieux établie; cinq mois de triomphes fur les tyrans, fur les faétieux, & de] vicloires fur les mauvais principes, ont du vous faire concevoir des efforts plus hardis. L'abolition du Maximum, la liberté que vous allez rendre au commerce, les encouragemens que vous allez accorder a tout genre d'induftrie, toutes ces mefures enfin, qui font aujourdhui 1'obet de votre délibération, annoncent que vous /oulés exercer la toute-puiffance du bien. Mais :e ferait trop peu que des décrets, fi la confian:e n'avait une bafe plus profonde, je veux dire 'énergie & la moralité de votre gouvernement, ^a confïance exige encore une expofition claire les bafes du crédit national •, je vais le foumettte 1 la critique la plus févère , & épouvanter nos mnemis du tableau de nos reffources. ,, Votre gouvernement eft encore révolutionaire, k ce mot exprime une aclion prompte & entral-  C40 4 üircsbtf da 1'impnmerie da Si'ectate vr - Repu bh caik. «ante, cppofée a des penis imminenj: il eft ré ' publicain, & ce mot exprime un caraétére de juftice & d'intégrité, de refpeft pour la dignité de 1'fcomme, de culte pour toutes les vertus. „ On a trop féparé ces deux mots, révolutionaire & tipublicain, & peut-être eft-ce la 1'origine de ros plus grands miux Si vous entendez par revolutionaire, ce qui eft prompt, violent & arbitraire, les gouvernemens delpotiques font les plus rèvoluiionaires de tous: hatés-vous donc d'ajouter que Ie gouvernement eft tépublicein, & tous m'offrés une garantie qu'il fera jufte a mon égard, qne ma liberté civile ne fera jimais génée que pour en affurer un jour I'exercice le plus entier; que je ne ferai point avili, ni dépouillé, ni égorgé fans jugement; que dans les plus grandes rigueurs j'aurai le recours aux loix humaines & proteétrices. ,, Graces vous foientrenduesLégiflateurs, vous avez délivré ce'toot rivolutionnaire de tout ce que la tyrannie & le crime y avaient attaché d'êxécrable; il feta encore l'efFroi des faclions, mais il n'elTraie plus 1'innocence & le patriotisme. • „ Oui vousêtes révolutionnaires, vousexercés cette furveillance active qui empéche les factions de fe concerter; vous veiüés pour que Ie fanatifme ne rallume pas les torebes dans quelques contrées de la France, pour que le royalifme ne ranime pas fes efpérances coupables, pour qu'il n'entretienne point d'intelligence avec les tyrans du déhors & d'inirigues avec les fcé.'érats de 1'intérieur. Vous veillés auffi pour que la faétion des hom. mes de fang & des ailafïïns du Peuple, necherche pas de nouveaux refuges , ne trame pas de nouveaux complots ; voos n'avez rien perdu de cette indignation généreufe qui poutfuit pattout le crime. Une funefte expérience vous a fait connaitre fes reflbutces, vous favés qu'il prélu¬ de a Paflafinat par Ia caloranïe; vous iavés qne la repréfemation-nationale ell toujours 1'obj t de fes fureurs; il effaye de la dirTammer en attendaut le moment de 1'égorger; 11 calcule fur Ie befoin du peuple; il épie les plaintesles plus légéres pour les porter jusqu'au murmure; il fe répanJ dans les atteliers; il cherebe a y infpitec le dégout, Ie mécontentement , le trouble; ftupide aujourdhui dans fes calculs, il s'adreffe aux 'citoyens les plus indigens, tandisque c'eft patmi ceite claffe refpeétable qu'exifte, fans aucune al- I tération, l'horreur du crime, & l'impatience de je voir puni. „ C'eft pour furveiilet ces ennemis difTérens que Votre gouvernement eft rèvolutionnaire; mais il eft républicain & il fait refpecter, dans ceux même qu'il furveille , des citoyens francais , des membres de Ia grande familie; vous étes rigoureux dar.s des tems difficile , mais vous n'êtes point barbares. Vous futveillés, mais vous r,e ptofciivés plus. „ Les accufés feront jugés avec des formes hu» maines & protefhices. Vous avez donné a Ia Repréfentation-nationale une garantie qui la met a couvert des entreprifes de Ia haine, de la vengeance & des coups d'une faétion vigoureufe. Vous accorderés de même a tous les citoyer-s Francais une garantie morale qui leur allure que leur honneur & leur vie ne dépendent plus de ia précipitation d'un jury fanguiaaire. ,, Voila ce que vons avez fait, ce qu'il eft dans vos principes d'achever, pour affurer a la Liber.é civile tout ce qu'elle peut téclamer dans une pofnion violente & agitée de la République, au milieu du choc de tant de factions dif. férentes; voila ce que vous avez fait pour confetver Péternel recours des droits de l'homme, & ne rendre point ce mot facré illufoire dans votre légiflation. (La fuite une autre foitl)  C4<*0 qui voudraient center de les affervir a leurs tnaitres. Une députation des citoyens de couleur fe préfenta auffi a la barre, le jour fuivant, & follicita 1'affemblée de nomtner au plus vite des repréfentans pour être envoyés aux Colonies. Bourdon de POife, Var don, & Giraud de Ja Charcnte-infétieure, ferendront, en cette quali té, a St. Doraingue. Barras, Artnani de la Meufe, & Letourneur de la Manche, iront aux Indes ■ oriemales. A la féance du 4e. Ventofe il fut fait leéture d'une lettre des repréfentans du peuple dans les départemens des boucbes du Rhone & du Var, par la quelle ils annoncent que 1'ordre eft entierement tétabli a Marfeille; „ que le peuple ne veut plus de montagne, plus de Jacobins; que les „ Robefpierriftes, les royaliftes, les brigands, „ font pour lui des bétes féroces qu'il pourfuit a „ outrance; qu'en un mot, 1'amour de la patrie „ & 1'attachement a la convention y rempliffent „ tous les coeurs, & que la confïance y eft uni,, verfelle & entiére." — C'eft ce que confirma encore une lettre de la fociété régénéréeide marfeille, lue a la féance du 5e. Ventofe. — Peu après, la feetion populeufe des Gravilliers défila en maffe dans le fein de la Convention, & la félicita de fes courageux efforts „ pour faire rentrer la „ terreur au fond des enfers qui 1'avaient voraie. „ Que la liberté, ajoutéreut ils, ne foit plus un „ vain nom, l'égalité une fable ,• que la loi feule „ parle, & nos armes la foudendront; nous ju„ rons de lui confacrer Ja derniêre goutte de no „ tre fang." Des députés Liigtois ayant été admis a la barre, f orateur de la députation y pronon9a Ie difcours fuivant. „ Légiflateuts, nous faraes [Liégeois notu „ fommes Ftaneais. 11 doit nous êire permis de ,, rappeler le nom Liégeois avec quelque orgeuil. „ Sous lui, le premier entre tous les peuples, „ nous nous élancames fur les traces magnatiimes „ de la France; fous lui, les premiers proclamant „ vos faints principes, vous faluant du nom facré „ de régénérateurs des humains, nous marcha„ mes en maffe contre les tyrans de la Germa,, nie . . . . Cettes, il afa gloire le nom du Peu., ple qui, après avoir combattu avec un courage „ tant au.deffus de fes moyens pour la liberté, ,, vota & obtint fa teünion a la République." Ici 1'orateur appelle fattention de 1'affemblée fur les maux que des vampires dilapidateurs ont caufé dans fa patrie; il demande qu'il y quil y foit envoyé au plutot unrepréfentant, „ pour „ fraternifer avec ce peuple, dans tous les tems, „ le plus ardent ami des Francais, le premier apo„ tre de leur révolution"; & il finit fon Discours en di'ant; „ La campagne s'aproche; le Liégeois „ brule de partager les pérüs de fes frères; ilbru„ le de juftifier 1'adoption de la mère patrie;qu'ils „ ne foient plus condamnés a 1'inertie les moyens „ que cette terre ptéfente. Ils doubleront fous „ 1'influence féconde, inépuis able de la Liberté. „ Des hommes, du fer, de 1"énergie, des coeuts „ de flamme, voila ce que vous offre Liigé". Le miniftre Rulle a Farfovie , a déclaré au corps dipiomatique , qu'il n'y avait plus ni roy aume ni république de Polegne. On ne doute nullement que le partage ne foit attêté; on regarde même comme certain, qu'en confêquence du démembreraent, les troupes prufïïennes ne tarderont pas a prendre pofleffion de Varfovie au nom de Fréderic -Guillaume. AVIS au PUBLIC. Le Spectateur.-RéPUBiiCAiN parait réj-uliérement deux fois par fema'tne, le Mardi & le Vendredi. Le prix de ['abonnement eft de 14 florins de Hollande, pour 1'année entière, compofée de 10+ Numé'os; de 7 tlo;ins, pour fix mois; & de 3flor. 10f. pour trois mois. Chaque abonné eft prié de payer, du moins, la moitié de fon abonnement d'avance. Le Bureau-GéxéRAL eft a Urrecht chez l Altheer , Imprimeur-Libraire prés le DSme, — a Amfterdam chez Crayenschot, Libraire furie Kalverflrat; a la Haye, chez Pi.aat; a Leyde chez les freres Murray, a Rotterdam chez D Vrs;&a Hai lem chez C Plaat. Ons'abonne également aux mêmes condicious, chez tous les Libraires de noa Ptoüuces & de I'érranger. ' A Uirecb:, de 1'imprimerie du Sv e ctate :jr - R e pc b l 1 c a ! n.  No. 12. Liberté, EgalitÉ, Fraternite. LE SPECTATEUR RÉPUBLICAIN. Par une Société de Gens de Lettres & d'Amis de la Liberté. La Liberté eft l'idoic des ames For (Fendredi le 13 Mars 1795. v. St. Le 23 Ventofe St, Rép.) JLyeSPECtATEüR-RÉprBLiCAlN qui aime i faifir toutes les occafions d'oblèrver les progrés que fait 1'efprit pubüc, & qui éprouve la plus douce jouifiar.ee a le rercontrer parmi des Frères & amis animés d'un vrai civisme , a trouvé moyen de fe fatisfaire Lundi 5e. Mars. La focieté patriotique de la concords , digne par fon union de porter le nom de cette aimable vertu, a donné une fête civique & fraternelle qu'ont honorée de leur préfence, le repréfentant de la Nation Francaise Ramel, & 1'immortel libérateur de la Batavie , Ie brave P'tcbegru, qui en etaient particuliérement 1'objet. Le Géneral Mor eau arrivé pour fuccèder a Pichegru, le Général en chef d'Artillerie Eblé, le Général OJÏen öc plufieurs Officiers de 1'Etat major y ont afïjflé- Le Spectateur a remarqué que ce repas civique £? fraternel etait auffi un repas fplendtdé; il y avait ur.e excellente mufique, une iilumination bien ordon née, & la falie agréablement décorée de trophées & emblêmes relatifs a la circonftance offrait un charmant coup d'oeil. Mais ce qui U t ii e c ii t. Iifi a furtout fait plaifir, c'eft la douce égalité, 1'aimable Fratermié óc la gayetè fage & décente qui ont confiamment régné a ce banquet civique. Plufieurs fantés y ont été portées; & voici les principales dont il fe rappelle & qui font propres a faire connaitre 1'efprit qui animait Ia focieté. A la Liberté, l'Egautë,l \ Fraternité, quelles s'etabiiffent fur Ia terre&fasfent le bonheur de tous les humains! —A h République Francaife, a Ia continuation de fes triomphes, & la chute des Tyrans fes ennemis,& ceux de 1'humanité. —A la République Batave: cette fan té a été portéepar leRepréfentant Francais, & accompagnée de voeux pour Falliance prochaine des deux Republiques & pour leur commun bonheur. A la République des Etats unis de PAmerique £§ aux puiffances neutres; puiffent i!s recueillir a 1'ombre de la paix les fruits de leur fage neutralité! — lei notre Speftateur Répubücain qui a la manie de refiechir & de compa» rer, n'a pu s'empécher d'obferver combien cette facté fait honneur a la caufe du patriotisme. M  C48) Tandis que les Tyrans & leurs fatellites voudraient que tous les peuples artifans de leurs propres malheurs époufaffent leurs querelles & foutinflent leurs folies & orgueilleufesprétentions; tandis que 1'intrigue des cours auraitfans Ia fagelTe du Régent bouleverfé Ia Svede ; tandis que le Gouvernement perfide & corrompu de 1'Angleterre. abufant de fa force a voulu Pres fer les peti;s Etats d'/talie comme il Prcjfe les matelots furlaTamife; tandis que Torgueilleufe Autriche a tour k tour employé promeffes & menaces pour féduire les Cantons helvétiques, les faire renoncer a la paix que leur fageffe maintient depuis fi longtems, & n'en a obtenu que des refus; enfin tandjs que les partifans du pou voir arbitraire voudraient faire partager leurs haines & leurs vengeances a tout Ie Globe, & qu'ils injurient & maudiffent les nations qui s'y refufent, il eft confolant pour les ames honne tes & fenfibles de voir une nombreufe focieté de patriotes, qui guidés par des principes plus humains , forts de la bonté & de la juftice de leur caufe, portent dans leurs fêtes civiques la fanté des puiffances neutres , appIauJiiFentè leur fageffe & fouhaitent leur bonheur. Lecteur fage & impartial prononcés fur ces deux fissêmes & dites quel eft celui du crime, quel eft celui de la vertu. — Mais revenons a nos fantés; on en a encore porté plufieurs. A raugufie fénat des Repréfentans da peuple Francais; que leurs travaux & leur confïance foi'. ent enfin couronnés du bonheur de leur Patrie, de 1'immortelle reconnaiflance de leurs concitoyens, & de celle de tous les peuples libres. A Fajfemblée des repréfentans de la Nation Batave. Cette fanté a été portde par le repréfentant Francais , & accompagnée de voeux qu'on ne peut effayer de rendre fans craindre de les affoiblir. Au Ropréfentant de la Nation Francaife, pré fenl; que la glorieufe & importante mifóondont il eft chargé dans nos Provinces concoure éfficacement a accélèrer 1'AUiance des deux Pépubliques , a faire leur commun bonheur, & lui allure Ja reconnaiflance des deux peuples. La fanté fiilvante a été portée par le Repréfentant Francais, confacrée aux vertus & par* ticuliérement a celle de la concorde dont la focieté porte le nom. Au brave Pichegru General en Chef de F Artnée du AVrf,qu'après avoir guidé les Soldats Républicains au chemin de Vhonneur & de la vidoire il jouiffe des récompenfes décernées au vrai mérite ! Le Général a porté une contre - fanté dans Ia quelle ont été exprimés des voeux pour le fuccès des armées combinées des deux Hépubliques. Au brave Général Moreau, dont 1'arrivée inattendue caufe une agréible furprife a toute 1'asfemblée, digne de fuccéder au vaillant Pwhe. gru; que fous lui 1'invincible armée du Nord tienne la vicloire en permanence, & guide la notre par fon esemple. On a enfuiteporté la fintéde plufieurs officiers, du Général en Chef d'Artillerie, du Général Often &c. ils ont tous repondu & prou'/é qu'ils manient auffi bien la parole que 1'épée. A celle des heros Francais de tout grade • en fouhaitant qu'ils trouvent des récomperil'es dignes d'eux, dans 1'admiration de 1'Europe & la reconnaiflance de leur patrie. A nos autorités provifoires au fuccés de leur adminiflration. A findufrie & au commerce fource de la pro. rpérité publique; que f >us les favorables aufpi. ces de la Liberté & de la Fraternité ils fieurisfent entre les deux Nations. A l'heureux retour de nos amis & Fréres re. fugiés, om bannis pour la caufe du patriotisme • que confolés par Ie témoignage de leur confei-  C49) ence & ï'eftime de leurs concitoyens ils vivent déformais libres & heureux au fein de leur mére patrie. Enfin u la glorieufe mémoire des martirs dt la Liberté. Notre SpeBateur charmé de tout ce qu'il a entendu, & oü une morale douce, un civisme pur & unebienveillanceuniverfelleparaiffenten femble & tour k tour, a fait fon poffible pour procurer a fes le&eurs les discours qui ont fait la clomre de cette fête; mais il n'a puobttniv que celui qui a été adreffé au Repréfentant du peuple Francais & au Général en Chef; le voici tel qu'il lui a été remis, Citoyen Rénréfenranc du peuple Fr. Général en , chef de l'armêe, vous voyés ici réunie, une Société dont tous les membres animés dun Civisme pur éclairè jouijfent de la plus vive fatisfacjion de vous , avoir parmi eux. Fous aviés déja des droits d notre rcconnaijfance; Fous nous avés ratnené des amis & „ des Fières éxilés & profcrits pour avoir ofé dire la véii/é & fe montrer amis de la patrie; Fous venés „ de les aumenter encore: avides de vous pojfeder, vous aié> accompli notre voeu ; Recevés par mon otgane au nom 4e toute l affemblée f expréffion de nos „ fentimens. Nous ne perdrons jamais le Jouvenir de „ cette marqué de bienveillance. Toujours nous nous „ rappellerens, que lel jour, d telle beure, d telle ., place fut pat mi nous un des célébres orateurs & Ié„ gifltteurs deL'dREOPAGE FRANCAIS, le Citoyen RAMEL ; que tel jour d 'die bcure d telle place fut le j chef de Pinvincfble armée du Nord le brave Pl„ CHEGRU; que tel jour. a telle heure, nous avons „ dans un repas civique & fraternel ratifii devant ,, eux Pengagement de vivre libres déformais. ,, Nos ames hrulaient déja depuis longtems du feu „ facré de la Liberté, votre prèfence a attifè ce.'te ce„ lelie fliimnie, & lui a communiqué une nouvelle éncrgie. Daignés citoyen repréfentant en tran'inettre le ,, têmoignage a vótre il'ufire ration, d ce Peuple é , au lieu de n'être animés que de 1'tfprit du Chriltia,, nisme, ils fe font kilTés emporter par celui de pari, ti, & ont ainfi donné lieu a ces disputes fcandaleüfes, a ces rixes fanglantes qui ont fait tant de tort a Ia caufe de 1'Evangile, & que lapostétité leurte„ prochera éternellement. „ Vous me dirés, fans-doute, que le progrés des „ lumiées a déja calmé en partie ces haines religieufes , qu'on regardait prèsque comme un de„ voir, encore même su milieu de notte fiecle. Mais „ il s'en faut de beaucoup que les différentes feeles „ qui déchirent le Chriflianisme , que ceux qui font a „ leur téte, furtout, foient dever.us plus fages. EHcs „ fe méprifent encore rdc'proquement, pour ne rien dire de plus; & ce que la poflé ité aura de la peine „ a croire, ce qu'il ell important de configner dat s „ les annales de 1'efprit humain, c'ifi qu'a la fin du „ XVIIIe fiécle, au milieu des p us graudes lumiéres „ de la raifon & de la philofophie, il y avait encore „ nombre d'Erats en Europe oü quelques fdiffërences ,, d'opinions fur la vierge Marie, le purgatoire, la „ deftinée future des hommes, le culte public, & >, autres objets femblables, fuffi atent pour dégrader „ juriJiquement un citoyen des droits que la nature „ lui avait donné comme a tous les autres, pour l'é,, loigner des emplois & de plufieurs autres avanta„ ges de la fociété civile. Et c'eft fous ce point de „ vue, que le dêcret des Repréfentans provifoires me ,, parait iufuffifnnt. II fallait non feulement fiatuer „ le libre exercice de tous les cultes, qui eft de droit ,, naturel; mais eneore ajouter, que pour 1'eleftion ,, des différers emplois de la république, on n'aurait i, aucun égard aux opinions religieufes, & qu'on s'at«  (6- ) „ Tont fait efpêrer, (dlfem ces apbes-y que fes principes de juftice, d'humanité & de générofue de la Convention - nationale , vont obteni- parmi les Cbonans, les mêmes fuccès qu'i/s ont erts parmi nos fsères égatés de la Fendée, Le repréfentant du Peuple crut devoir parcourir les pays occupés par Ie* chouans, & connaitre par lui-même fefprit des habitans! il psrait même que fon voyage êtait connu de pltiffeurs chefs qur défiraient cle conférer avec lui. II partit le rJe. accompagné de cent hommes de Cavalerie. II paffa au milieu du cantonnement & garnifon de la membtoie, du Lkn- dangers, Ségré & potles intermédiaires, au milieu des cris de vive la Républi que, w la paix ! Nous ignorons s'il a eii des entrevues avec les rebelles; mais, d'après tous les raports, il eficonffant que, excepté quelques mauva/s fujets, affaiïïns, par habitudedu crime, pillards ik voleurs par intérer, les habitans & tous les chefs défiraient la paciiication". ALLEMAGNE. (Bamberg en Franconie, 20 Février). Le prince evêque de Bamberg & Wurtshourg» eft mort le 14. de ce mois. On prétend que i'autriche cherche a faire écheoir cette fucceffion a un i prince de fa maifon. Le roi de Pruffe, de fon coté, doit le eonfidérer comme un dédomagement pratica- { ble, & qui pourrait faire partie de fon traité avec la t République francaife &C. Mais les habitans des pays t qu'il plait aux princes de regarder comme des héika- c ges, fe déclarent déja pour ne vouloir point fouffh'r c la dominacion d'un étranger. Des placards imprimés d s'expriment clairement 14-deiTus: on y exhorte d'a- p bord, & on y menace enfin au nom du Peuple > v dans le deffein de diriger la nouvelle éleclion qui fe c fera par le» chapitres refpectifs. Une de ces affiches & porte expreffément, que fi Pon forgait (Taccepter un xt étranger pour Prince, le peuple faurait bien trouver d< moyen de s'«« de faire. p Les funérailles du prince défunt couteront a 1'état fu 60 mille fiorins: Or la difette eft extréme dans les deux m prindpautés de Bamberg & de IVurtsbourg; & 1'on m dépenfe pour un cadatre, la fomme qui fufiuait é, pour entretenir, pendant un an, cent mille perfonnes]... jt PARIS (je. Mars. 17 Ventofe). Tsmrd, tm des profcrits de Robefpietre, vient de publier une brochure fous le titre de Profcription d"hnard, qui ftit feufation dans le pubtic. De tous les écrits publiés | depuis le p thermidor, aucun ne nous a patu conté» 'nir, en peu de pages, plus de vérités für les événemens défafireux qui ont précéde & amené cette feconde époqne de la Liberté démocratique. Aucun ne doit mieux éclairer l'opinion du Peuple fur la contre-révolution du 31 Mai; aucun n'a peint avec plus de force & de chaleur les calamiiés qu'enfante cette hotrible journée. Voici comment il en retrace le douloureux tableau, qui eft en même tem* na morceau précieux pour 1'hiftoire: La guerre civüe allumée ; Robefpierre élevé au thronediéhtorial; la Convention mutilée, impuiffante, fubjuguée; (e régne de la terreur établi; le pro. confulat introduit; tous les fentimens de la nature êtouffés; la liberté des aélions, des paroles, de la prefle, enchainée; la probité, Ja venu, la philofophie profcrites; le commerce, les arts & les fciences anéantis; le vandalisme & le brigandage couroonés; Èi calomnie & la délation recompenfées; le maratifme déifié; Ja fonune publique dilapidtfe; le fyftême a^aire profeiTé; la morale humaine corrompue; la foi ïationale violée; les proprietés envahies; denombreux ribunaux de fang inftitués, le droit de vie & de mott iélégué aux êtres les plus féroces; des miiiiers d'éhafauds dreffés; cinquante mille bailiJJes encombrées ie pretendus prifonniers d'Etat; la pefte ravageantles -rifons de 1'Oueff; la Vendée entretenue; cent miJle iétimes fuppliciées, foudroyées oufubmergées; trois ent mille défenfeurs de 1'unité conventionnelle mis ors la loi d'un trait de plume; fix cent mille vrais ipublicains forcés d'émigrer; des millions de families, e veuves, d'orphelins noyés dans les pleurs, des deartemens entiers paffés au tranchant de 1'epée & cooiméspar les flammes; de valles contrées n'offrantpour loiffons que des ofl'emens & des ronces; la vieülefle laffactée & brülée fur fon lit de doulenr; 1'enfance gorgée dans le ventre maternel; Ja virginité violée ifques dans les bras de Ja mort; ies monftres de l'O.  C 68 ) fur Ia grande place d'exercice. Elle était toute er uniforme, & préfentait un coup-d'oeil vraiment in. téreflant. Après quelques évolutions militaires, elle fe forma en bataillon quarré, & préta le ferment dt fidéiité, par acclamation. Ce fermenc n'a pour objet que de maintenir 1'ordre & Ia tnnquiUité dans I'inrérieun Le fécretaife de Ia municipalité a fait, a cette oceafion, un discoars a Ia bourgeoifie, & un autre au Général Francais Dumonceau, qui commande dans cette réfidence. La municipalité fit préfent en même tems a la bourgeoifie armée d'un fort joli drspeau. II faut efpérer que touces les autres villes de la république ne tarderont pas a imiter cet exemple, & permettront ainfi aux Francais de portet un plus grand nombre de troupes für les frontiêres. II parait bien décidé que Ie cabinet a"hi/loire naturelle du ci-devant Stadhouder, fera tranfporté en France: c'eft une pene irrèparable pour notre République. On avait efpéré , pendant quelque tems, qu'il refieraic ici pour étre converti en Cabinet .national; mais il parait qu'ón n'a pas pris les difpofitlons néceffaires pour cela. Car nous ne pouvons croire que la Nation Francaife, fi grande & fi généreufe a tant d'égards, fe fut refufée de laiffer ce cabinet a Ia Nation Batave, comme un monument de fa munificence & de fon amitié, pour peu qu'on lui en eut témoigné le défir. Quoiqu'il en foit de fes intentions j 4 cet égard, il eft certain qu'on ne pourra que trés difficilement> & bien a ia longue, former un autre cabinet auffi curienx que celui que nous fommes a la veille de perdte. Cependant, comme Ie général Dumonceau ofrïait, dans fa lettre aux repréfentans de la République, de laiffer choifir a ceux d'entreux qui poffédent des cabinets, les morceaux qui leur feraient les plus agréables, & qu'ils fe font tous oubliés euxmêmes dans cette oceafion, on pourrait peut-étre fe flatter encore que les Commiffaires Fran9ais laifferont tous les objets qu'ils ne voudront pas transpotter, comme une marqué de leur bienveillance envers la Nation-Batave; & ces objets ferviraient a faire un fonds pour Ie cabinet -national qu'on fe propofe de | former dans cette réfidence. II fera facile, désque I les finances de 1'état le permettront, d'y ajouter divers I cabineisparticuliers; & de rendre ainfi ce monument I Jigne des nouvelles deflinées de la République. f Parmi ies cal inets particuliers dont 1'Etat pourrait faire I'acquifiiion , il en eft un furtout en coquillages, qui a apartenu ci-devant au céfébreLvo. net, & qui méfiterait bien par fa beau é, nous avons prèsque dit par fa magnificence, de rrouver une des premières places dans Ie Cabinet National. Nous efpèrons, du moins, que les vrais amis des ars & des fciences, qui ne font pas rares parmi nous, réüniront leurs efforts aup-ês du gouvernement pour empêciier que cette collection, unique en fon efpéce, forte de notre Pays, & aille enrichir les cabinets étrangers. (Rome is*. Février.) II vient d'écfater ici une fédition dont le gouvernement a tout liéu d'êire aüarmé. Le peuple, auquel on a interdit depuis 3 ans les divertifiements du carnaval, fous le prêtexte des maux que la guerre aétueüe fait a 1'humanité & a ia religion, voyait avec déplaifir que la nobleffe feule ne tenait aucun compte de la défenfe, & jouiffait du privilége exclufif de fe masquer & d'aller au bal. Cette ditlinétion a plus itrité les efprits cette fois que les années précédentes. Les Trans Tibénns & les habitans du quartier de Ia Porte-du-Peupleontcommeneé a fe masquer Ie jeudi gras & a courir les rues. Les patrouilles qui ont voulu arrlrer les masques, ont été difperfées a coups des pierres, de baton, de couteau. Ce n'eft qu'avec peine qu'on a préfervé de I'incendie le palais Borghéfe & celui du cardinal de Brafchi, neveu du pape; des barricades ont fauvé les palais des princes Piombo & Chigi. L'épouvante a été générale; beaucoup d'étrangets font fords de la ville , & des habitans même fe difpofent a s'éloigner. Cependant Ie gouvernement temporife; il connait 1'efprit de mu. tinerie quM ne confond point avec celui de liberté-, & il attend tout de ia modération. ETATS-UNIS D'AMERIQUE. (Pbiladeipbis 1*. . Décembre). Nous apprenons que les francais ont repris toutes leurs pofleffions a St.- Dotningue, & ftfec  (69) «Te la Guachloupe. On dit qne Vamiral Gcrvis, er abandonnant entte dernière ile, a mis le feu a la ville de BaiTe-Terre. Trois frégates fraricnifes, arrivées a Norfo'ck, on annoncé qu'une flotte de leur nation , compoCée de 8 vaiffeaux de iigne, &5 frégates, ayant a bord 5,000 hommes de débarquement, va paraitre dans tes Indes-occidentales: cette flotte a fait voiie de Brefr. Les troubles /ont appaifés dans les parties occidentales de la Penfylvanie, & la paix terminée avec les fix nations. La dette publique fe irouve rédtlite a. 64 miilions de dollars.. FRANCE. (Convextion nationale, féance du ij ventofe, 17e. Mars), Mertin de Douai communiqué les lettres de creanee que le Grand Duc de Tofcane a adreffées a, M. Carletti, pour réfider auprés de la République Fran9aife en qualité de Miniilre Plenipotentiaire. Cambacères propofe, & la Convention adopte le décret fuivant, fur les attributs du Comité de falut public, relativement aux négociations pour la paix: Arr. I, Le comité - de- falut public, chargé par la loi dn 7 Fruclidor, de la direèion des relations extbrieures, nègocie au nom de la République, les traités de paix, de trêve, dalliance, de neutralité- &?. de commerce. II en arrête les conditions, II. II prend toutes les mefures néceffaires pour faciliier & pour accélérer la conclufion de ces traités. III. II efl autorifé a faire des flipulations prélimivtaires & particulières , telles que des armi/iices, des neutraHfations y relatives pendant le tems de la nègocietion & des contenlions fecrettes. IV. Les engagemens fecrets contraclés avec des gouvernemens ètrangers ne peuvent avoir pour objet que d'affurer la défenfe de la République, ou d'accroitre fes moyens de profpérité. V. Dans le cas oü les traités renferment des articles fecrets ils ne peuvent ni être contraires aux articles patens, ni les attenuer. VI. Les traités font fignés, foit par les membres du \ comité lorsquils ont traité difeêtement avec les envoyés des puifances ètrangêres, foit par lts miniftres plénipo- 1 tentiaires aux quels le comité a délégué d cet effet des J pouvoirs. Vtl. Les traités ne font valables quaprês avoir été examinés, ratifiés £? confirmés par la Conventionnationale, fur le raport du comité de falut public. Vls.1. Néanmoins les conditions artêtées dans les engagemens fecrets refoivent leur éxécution comme fi elles avaient été ratifiées. » n IX, Aufttót que les circonflances per metten/ de ren < die publiques les opérations politiques qui ont donné lieu a des conventUns fecrettes, le comité rend cctnpte a la convention nationale de l'objet de la négociat tion & des mefures qu il a prifes. A la fuite de ce décret, la Convention en rend un /autre, par lequel elle déclare, que les habitans de Landrecies om bien mérité de Ia patrie pendant le fiége que cette place a foutenu , ordonne qu'il fera éleve une colomne en marbre dans la commune, en mémoiré du généreux dévouement de fes habitans, & que les maifons détruites ou détériorées par l'effet du dége feront reconftruites ou reparées aux fraix du trefor public. On annonce Ia prife & 1'entrée de 52 batimens ennemis dans les pons de la république. (Séance du 28 ventofe, iSe, Mars.) Boiffy d'Anglas fait un nouveau rapott fur les mouvemens ex« cités fous Ie prête.xte des fubfiftances. 11 dit qua d après le dernier recenfement fait a Paris i! s'y trouve 6j6 mille habitans, aux quels on diftribue journellement de 18 a 19 cents facs de farines, ce qui fait au moins une livre & demie de pain par jour, pour la moitié des habitans de Paris. 11 annonce en outre 1'arrivage fucceflif de denrées de tout genre. Carletti, miniftre plénipotentiaire de Tofcane, en— tre dans la falie au milieu des plus vift aplaudifTemens. II va fe placer a coté des députés & pro» nonce le discours fuivaet. ,, Citoyens repréfentans, choifi par le grand-duc de' lolcane pour me rendre auprès de vous, & chercher a rétablir une neutralité précieufe au gouvernement l ,n> ^ae des circonflances malheureufes 1'avaient torcé de fufpendre contre fon voeu & fon intérêt, j'ai" regardé cette commiffion publique, la première quejaie accepiée dans le longcours de ma vie, comme la plus honorable pour un ami de i'humaniié, de fa; iJatrie & de ia France. , Le jour oü j'ai figiiéun traité de paix avec la République Francaife, a été Ie plus beau de ma vie; & celui oü la nouvelle en eft parveaue en Tofcane, le fignal d'une joie univerfelle. ,, Organedes fentimens de ma Patrie, d«ftinée heureuement par la nature a ne prendre aucune part auxquerejles militaires & politiques des grandes puilTances, il eft bien doux pour mon cceur de pouvoirvous affurer que le gouvernement & les habitans de Ia Toscane ont toujours confervé pour vous, malgré les événemens, tous les égards qui font dus a votre puisfante Nation. ,, Quant a moi, je mettrai tous mes foins a cimenter de plus en plus, pendant la durée de mon féjour ici,. la bonne iuteiligence qui doit exifter entre les deux Etats. ., Puiffe la paix qui vient de fe coriclure entre Ia Fran- ce & la Tofcane, êtee 1'augure d'autres traités plus■*  importans a Ia tranqulüitd de 1'Europe, qui en a befoin ! & puiiTé je, après vous avoir trouvés a mon arrivée couverts de lauriers militaires, vous voir repofer bientót a 1'onbre falutaire du pacifique olivier.' (On applaudit a plufieurs reprifes.) „ Le préfident au miniftre plènipotentiaire. Forcé de courir aux armes pour défendre la liberté arraquée par une grande coalition , le Peuple Francais a porté chez tous fes ennemis Pétendard de la vicroire. Son indépendance était la feule conquête vers laquelle il aspirait. Etre libre, telle é^ait fa volonté; refpecter le gouvernement de fes voifins, tels font fes principes: la juftice de fa caufe, fa puiffance & fon courage, voila fes garanties éternelles. „ II n'eft point enivré de fes fuccès, mais 11 n'en laiffera point perdre le fruit: ils ne feront point ftériles pour rhumanité. Il les eftime d'autant plus, qu'ils feront les précurfeurs & les garans de la paix de 1'Europe, & du bonheur de tous les Peuples. „ Le fang qui a coulé ne ternira jamais les lauriers des folJats de la République; il retombera tout entier fur ces cabinets ambitieux, ou quelques hommes perfides méditent froidement la ruïne d'une Nation généreufe pour affervir toutes les autres. „ Heureux les Peuples dont les gouvernemens, avares du fang des hommes, ont été affez fages pour ne pas entrer dans une ligue formée par 1'ambition & 1'orgueii.' Jl en eft que leur polition & une impulfion prefque générale, a laquelle ils ne pouvaient réfilter, ont forcés de rompre une neutralité conforme a leur : volonté & k leurs vériiables intéréts. Tel eft le gou- i vernement de la Tofcane; mais fes vceux ont toujours j été pour le rétabliffement de cette neutralité; il n'a jamais perfécuté les Franfais établis fnr fon territoire; \ il a repouiTé de fon fein les contrefafteurs de notre i papier.monnaie, fi fcandaleufemenc protégés ailleurs. i Auffi, lorfqu'ii a manifefté d'une manière oftenfible, j a la République triomphante, le defir de vivre avec elle en paix, amitié & bonne intelligetice, Ia Convention nationale , fidelle aux grands principes qu'elle avait proclamés, a-t elle confenti a un traité conforme aux intéréts des deux Nations. „ Puiffe cette initative d'une paix générale réalifer bientót, pour le bonheur du genre humain, cettevé rité écrite dans Ia nature, & que 1'ambition de quelques hommes avait réléguée dans les ouvrages des philofophes: Que les hommes & les Peuples ne font point faits pour fe déchirer entre eux; mais pour s'ai. met & travailler enfemble, par un échange de fervlces, k fe rendre heureux 1 „ II appartient au Peuple Franfais d'exprimer ce vceu au milieu de fes viftoires. Ses bras relteront armés pour ia guerre; ils feront toujours ouverts a ceux qui lui préfenteront 1'olivier de la paix. „ La Con vention nationale voit avec intérêt dans fon fein un homme connu par fes principes de ohilofoDhi *> ■ éi d'humanité, & qui a rendu d'importans fervices t • des Francais malheureux. Le choix que le gouvernement tofcan a fait de votre perfonne, pour repréfenter auprès de la République Francaife, & cimenter 1 union entre les deux Peuples, eft un garant qu'elle ne fera jamais troublée. (Les applaudiffemens recommencent & fe prolongenr.} Un membre demande que Ie préfident donne 1'accolade fraterne'le au miniftre plènipotentiaire. Cette propofition eft décrétée. Le miniftre tofcan monte au bureau du préfiden'qui lui donne le baifer fraternei aux accfamations générales, & aux cris mille fois répétés de vive la République Francaife! La Convemion rend le décret fuivant? Art. Ier. Francais-Xavier Carletti eft reconnu & proclatoé miniftre plènipotentiaire du gouvernement de Tofcane, prés la République Francaife. II. Les lettres de créance de Frangois-Xavier Carletti, miniftre plènipotentiaire du gouvernement de Tofcane, fon difcours, Ia réponfe du préfident de la Convention nationale, & Ie procés-verbal de Ia préfente féance, feront imprimés dans les deux langues francaife & italienne, & inférés dans Ie bulletin de correfpondance. Ce décret eft fuivi d'un autre, par le quel la Conj vention affujettic tous les citoyens de Paris a faire perI fonnellement leur fervice de garde-natiinale. (Séance du 29e. Ventofe). Une lettre de Toulon : annonce 1'entrée de Ho batimens chargés de grain & j de riz. dans le port de MarfeHie. Une auire lettre j de Bordeaux dit qu'il y ell arrivé vingt batimens des : états-unisde 1'amérique, chargés la plupart de coi meftibles. ! Les repréfentans dans les boutbes du Rbone & Ie Var, annonceut de nou 'elles agi ations dans le midi, & les mefures qu'ils on: pri fes pour les arréter. A Ia féance du ter germinal (ai mars) Sieijes a préfenté, au nom des comités de falut publ'c, fureté générale, légifhtion & militaire, un ptoiet de decret de grande police, qui comprimé Ó>. ies royaliftes & les anarchilles, prévoit le cas oü les manoeuvres des ennemis de la chofe publique parvicudraient a diflbu. dre la Convention, ftatue qu'slors les membres qui nauraient pas été streints du poi^nard des allafiins, fe réumraient avec les repréfentans darrs les départémens & les fupléans, a Cbalons-fur- Marne, pour y former une nouvelle Convention. Des colonnes répubiicaiues, tirées de chaque armée viendraient environner les repréfentais du Peuple, &: feraient toujours prêtes a venger ia patrie. Ce décret a été adopté. UTRECHT (.9?. Mars). On vient de nous affurer que Banêre, Collot d'ürbois & billaud de Varennes ont été ou guillotinés ou bannis. v*r«ü9 de Vlmprimerie du Spectateur-KtP u blicaxn.  No, 18. Liberté, Ecalite, Fraternite'. LE SPECTATEUR RÉPUBLICALN. (Vendredi 3 Avril 1795. v. St< 14 Germinal St. Rêp.) J^LLEMAGNE. (Cologne). Une députation de notre ville s'eft préfentée a la Convention - nationale le 29 Mars (;p Ventofe). „ Un Peuple libre, dit 1'orateur, reclame vorre juftice, vo; pronuffes, vos principes. C*eft le Peuple Ubien, c'eft la ,, ville libre de Cologne, (qu'il ne faut pas confondre avec l'éleiïorat de Cologne, dont fon gouvernement efl abfolument indipcndant), qui fuivant hs témoignages de Jules Cé ar & de Tacite, avait, il y a prés de ,» deux mille ans, fon fénat & fa conflitution dérno„ cratiqne. Le tems deftruaeur a refpefté ce monu„ ment fimple mais grand du premier age, bafé fur ,, les droits primitifs du genre-humain, la liberté & „ 1'égaliié." „ Des empires ont difparu, des royaumes ont é-ë ,. renverfés; Cologne libre fous les Romains, libre „ fous les Francs vos ayeux, libre fous la fauve-gar„ de de 1'Empire, Cologne libre afurvécu aux défa „ flres du monde. Dans cette haute di rifion d'intê„ rets & d'opinions qui tient 1'univers attentif, nous „ avons voté contre la guerre. L'amitié de la France „ nous avait toujours été cbére," nous avions faifi ,, toutes les occafions pour le lui témoigner; les pri„ fonniers Francais ont trouvé chez nous les fecours „ de l'amitié hofpitalière , & quand vos armées „ triomphantes venaient, fur les pss de la victoire, j „ dans nos rnurs, 1'acceuil d'un peuple libre & ami j „ leur fit de cet afyle une patrie nouvelle. j „ Nous avons fourni vivres & denrées de tout ,, gtnre; nos caiffes ont été verfées dans votre tréfor „ national & échangées en afiignats: tout ce que „ nous polTédions de plus précieux a été emmenéloin de nous. Cependant nous repofant entièrement fur „ votre juftice & fur 1'avenir nous n'avons porté au „ cune plairue; mais un péril prell'ant nous menace; „ Ja confïance que votre juflice infpire nous conduit „ vers vous. Une adminiflration - centrale é:ablie a. „ Aix-la-Chapelle, a compris dans 1'adminiftration „ de 1'ancienne ville Electorale de Bonn, le pays „ elecloral & la ville libre de Cologne; drpar li Ie „ Peuple libre des Uhitns fe trouve comme fubordon„ né aux individus de cette arcienne rëgence éleéto„ rale avec qui il avait luité fi longtems pour la con„ fe.-vation de fa liberté. „ Repréfentans, une grande nation libre & victori» „ eure, qui veut brifer les chaines des Peuples efcla„ ves, ne peut vouloir encbaintr vn Peuple libre de „ puis yingt fiècles. . . . Comment pourriés-vous „ foufirir que 1'on nous opprimat pour avoir été un )> des peuples les plus utiles que vous ayez rencon„ tré dans \otre marche triomphacte, pour avoir été „ depuis deux mille sns, ce qui vous a couté tant de „ peine pour le devenir? Nous en appellons a vous „ même, Lègislateurs; vous demander juftice, c'eft :, être fur de 1'obtenir." Cette pétition des habitans de Cologne eft vivement aplaudie psr Ia Convention, & renvoyée au Comité de falut public, pour en ftatuer définitivemenr. FRANCE. (Convention-Nationale, Séance du 29. Ventofe), Bailleul obtienr la parole pour une motion d'ordre, dans laquelle il s'efforce de faire fentir a la Convention toute la grandeur de la tache qui lui refte encore a remplir. „ j'admets comme un principe, dit-il, que le falut de la République ne peut être que dans 1'établiflement d'un gouvernement ftable, dont la fageffe garantiffe ia durée & la force. L'organifation d'un gouvernement, fi vous la faites bonne, eft d'ailleurs la feule réhabilitation que vous puiffiez donner aux mots facrés de république, de li. berté & dégalité; exprefflors qui pendant un tems ont diiaté ks coeurs de joie, mais qui les laiffent prèsque froids depuis qu'on en a fait le manteau des deiïèins les plus éponvantables La terreur domptait tous les efprits, comprimait tous les coeurs; elle était la force du gouvernement; & ce gouvernement était tel qua les nombreux habitans d'un vafte territoire femblaient avoir perdu les qualités qui difliuguent 1'homine de 1'animal domeffique; le Moi humain  (n y facré d'étre juftesy de fécher les pleurs, d'adoucir le; fouvenir digne de mépris, Saus juftice, üVefr point maux, de guérir les bleffures des viétimesinfortunée. Je Pauie, point de liberté, pfiéfit de bonheur, point dela tyrannie. L'Europe entière a les yeux fixé? fu: de véritable gloire. Les fiecles paflent & s'anéamifnous, incertaine encore fi elle doit nous accu'er d'a font dans 1'éternelle nuit de 1'oubli; la juftice feule voir loufFert tant de forfais, on nous plaindre d'avoir demeure, & fur vit a toutes les ré^olmions. Ne vous été ft violemment & fi longuemetu opprimés. Elle fu laiffez plus tromper par cette expreffion tant profanée fpend fon jugement & attend en fifenoe les decrets que de falut du Peuple: jamah un Peuple na pu devoir va prononcer une affemblée rendue a la liberté, & donr fan fatut a une injuftlce , a la violation d'un principe. les majeftueufes & tranquiiies dèlibérations fontenfin S'il achete par elle le fuccès honreux d'un moment, dégagées de 1'influence erapoifonnée du crime, ouvrez les pages de i'hifroire, & voyez quelles en ,, Rappellonsnous fans celfe, Citoyens, une grande font les fuites fatales. fJn Peuple injulte perd au-de& terrible vérité; c'eft que fi les hommes juftes de dans fon uuion , au debors fon credit; fes lois font tous les pays ne nous ont point attribué les empri- fans exétMtion, fes traités fans effet, fes conquêtes fonnemens, les fpoliations, les maffacres fans nom- fans folidité, fes aliiés fe mefient ne lui, fes ennebre, & toutes les injuftices dont nous avors été, mis le méprifent, fes voifins Ie déteflent, fes agens pendant dix-huit mois, les témoins & les viétimes, le trahiffeut, fa mauvaife foi paffe en proverbecomme c'eft paree qu'ils ont fenti que 1'hypocrifie de Robe- celle de Carthage; les orages fe ralfemblent autour de fpierre & de fes complices, 1'égarement d'une partie lui, des convulfions intésieures le tourmentent, des nombreufe de la Nation, la force d'une commune faéttons le divifent ;• il cede enfin, fe déchire, fueperfide, & 1'audace de fes fatellites qui tenaient le combe, & ne laifle p!us k l'Univets que le trifte foupoignard levé fur nous, ne nous ont laiffé, pendant venir de fa honte, & 1'effrayant fpectacle de fes débris. long-tems, aucun moyen de refillance. Mais le tems ,, Je veux, fans ménagement,pronoBcerici une forte de cette indulgence eft pillé; le 9 thermidor en a été; une elfrayante vérité. Que chacun de nous defeende" ieterme; & k compter de ce jour mémorablo, notre au fond de fa conference, & il i'y vefra gravée: elle refponfabilité devient entière. j pefe fur mon cceur, & je m'acquitce d'un devoir faéré ,, Oui, Citoyens, depuis le 9 thermidor, Ia Conven-: en la verfant dans votre fein. tion nationale ne peut rien rejeter fur pirfonne; tout] „ Nous avons tous reconnu que Ie tribunal révolution» eft maintenant a elle; gloire, faibleffe, erreur, vertu, nawe étabii par nos derniers tyrans, était un tribunal tout lui appartient. Tout doit être rigoureufement inique, un tribunal de fang; nous avons tous reconbalancé, pefé, jugé. La France, 1'Europe & la po- nu que fes jugemens ont été des aflïffinats juridiquesj ftérité nous demanderont le compte le plus févere de! nous avons tous recounu que fes arrêts fanglans, i'optout Ie mal que nous n'aurons pas empêché, de tout I probre de la Nation Francaife, la honte du dix-huitieie bien que nous n'aurons pas fait. Si après avoirjjme fiécle, méritaient une julle & éclatante vengean-détruit les tyrans, nous lailfons exifter un feul veftige t ce, une authentique réparation; tous nous pourfuide la tyrannie: fi après av«ir puni les affaffias, nous| vous les monltres qui les dicterent, les vils fcélérats laifibns fans confolation une feule de leur victirae; fi q qui les prononceren, les traitres qui les provoquerent, après avoir immolé les brigands, nous gardons un feu | & nous les envoyons a 1'échafaud; nous favons tous le des dépotiilles enlevées par eux a i'innocenee, fin j que les confilcations qui ont été Ja fuite de ces ju^e■flexible pofférité nous confondra impiroyablenient avec f mens monftrueux, font des vols, & que ces vols ont les fcèierats dont la inemoire a été juflement exécrée. Iplongé dans la mifere cent mille families innocentes. „ Loin de nous, Citoyens, ces lordides calculs,JLe cri de ces families fappe fans cefié nos oreilles; ces pufillanimes confideraüons , ces machiaveliques | leur deuil attriile nos regards, leurs larmes pénéirent taifonnemens qui voudraient nous arrêter dans la noble! dans nos ames. Des éc ivains vertueux & énergiques catriere qui nous eft ttacée: nous ne fommes pas dig-i rappellent fans celle a ces efprits leur iufortune , leurs nes de senvetfeï les tyrans, fi nous les imitons; nous] droits & nos de-.oirs, plufieurs de nos collegues s'en ne fommes pas dignes de combattre les principes dujoccupent & nous en parleut; & nous u'avons pas endefpotifme, fi nous admettons fa politique failacieu- j core réparé tant d'injurtices 1 & nous nous bornons fejnous ne fommes pas aignes de fonder la liberié j prononcer des renvois a des comités, des ajourne-d'un grand Peuple, fi nous ofons voilcr la flatus de la 1 mens, k faire efpèrtr des réparations partielles! Juüice. La Jutïice, Citoyens! voila notre devoir, 3 „ Citoyens, 1'atmofphere infeftée par nos tyrans nous • notre bafe, lè mobüe invariable de uo.- aftions, voila 1 enveloppe-t-elie encore? Jufques a quand paralyferanotre but, notre égidej voila notre force: fi nous | telle nos eceurs? jufques a quand nos mains, qui ex- • quittons cette bafc lblirie, 1'éuifice que nous voulons terminent les brigands , paraitront-elles les complices ■ conftruire pour les fiecles & pour 1'Univcrs, s'ébran de leurs vols? jufques k quand fuivrons-nóuscette raar., lera, nous entrainera dans ta chüte, nous enfevelira che lente & graduelle du crime a la vertu? Ah! fran-* fousfes décoaibres, ,& ne laiffera, co mine nous, qu'un chiffons ce honteux intervalle. (i« fuite ii 1'ertHtimre pracbain.y  n°. 19. _ 1 / / Liberté , Egalite , jVraternite. LE SPECTATEUR REPUBLICAIN. (Mardi 7 Avril 1795. v. St. 17 Germinal St. Réff) Nous avons éli invités par la SocntTé des tMis de ia LiBERTé d'Amsterdsm dfinfèrer l''adreffe 'fuivante dans notre feuille Nous mus empre> fons d^autant plus de Jc faire, qu'elle r.epeut qut concourrir puiffamment a la réorganifaiion de notre armée , qui eft d'un intêrci ji majeur dans les ctrconftances eStttelles. La socetk dss amu> ik la LiuERi é , fous le nom de la quelle a paru cette adreffe, propófe a toutes les foctêtés patri otiques de nos Provinces de Vadapter & de la répandre autant que poftible. ^ ^ Les Sociétés Populair es des Provinces Unies des Pays-Bas, aux Militaires Bataves de tous rangs, de toutes Ai mes. CONCITOYENS! "HL/orsque les armées triomphantes de nos freres les Franfois, après avoir terraiFé leurs nombreux ennemis, eurent pénétré jurques dans le fein de nos f'rovir-ces, ii vous fut adreffé une invication fraternelle par vos concitoyens, qui, vous ouvrant les bras, déüroient •que vous fidïez caufe commune avec eux, pour recouvrer nos droits naturels, foulés aux pieds, depuis fi longtemps, par nos tyramiiques oppreffeurs. Vous avez vu enfuite la Publtcation que les Etats-tïénéraux, repréfentans provifoires de la föuveraineté de funion de nos Provinces, vous out adrellee & dans laquelle 'ils vous confirraent les promeff.s de vos concitoyens. 'Si, malgré tout cela, vous n'avez pas encore fenti le piix des avantages qu'on vous offre; fi votre ame, courbée jusqn'a préfent fous le fcep-re de fer du despotisme, fe refufé aux invitations que vous ont fake? & vos concitoyens & ceux que vous avez toujours regardés comme vos m lues, écoütez du moins encore une fois les exhonaüuns fratèinel'es des premiers, qui voudroient vous rameuer a eux, vous faire fen ir ie prix d'une liberté légale, dévuife le mut de préju- , ttés qui fifoit, pour ainfi dire, de vous, dans Ja fó« i eté é, un corps a part & presqu; mép.ifé, vous fslfg jojir enfin, dans toute leur étendue, des droits de | 1'homme & du citoyen. Militaires Bataves! nóosjvousle dernandons? Avez vous ju;qu'ici obtenu dans cctie Républiqus la con'jJération due aux vrais défenfeurs de la patrie? Vous ne fauriez l'afiïrm.-r. A quoi donc attribuer l'éloignetnent oü le citoyen vous tenoit de lui, le peu d'affecnon , nepourro t-on pas dire, l'efpece d'avetfion qu'il vous témoignoir? A la terreur que vous lui ia- fpiiiez. On n'airne pas ceux que 1'on craint,- & vous étiez les malheureux inllrumens dont nos despotes fe fervoient pour alfurer leur tyrannie & pour river 'es pefantes chaines dont ils nous écrafo:ent, fans que votre fervmide en fut moiódre. Les chofes ont changé de face, les Franfais libérateurs viennent de brifer nos Iers. La nation renuée dans fes droits naturels, eft disp ifée i les majnterïir; elle va fe lever toute entière ponr anéatuir les tyran3 qui oferoient de nouveau at'er.ter -a fa liberté; elle va fuivreTexemple des anciens Bataves, que les monftres, qui la tenoient fous le joug, luiavoientprèsque fait oubiier, mais que les exploits immoreels des vaillans Franfais ont rappellé vivement a la mémoire èi tous les vrais enfans de Ia patrie. Militaires Bataves! joignez-vous donc a nous, nous vousteudons les bras; jettez vous y avec fécurité, avec lacertitude d'y être rtfus en freres. Venez dans nos clubs, vous y apprendrez a connoltre les avantages de 1'égalité, Je la fratemité. Vous y deviendrez citoyens, & vous en pratiquerez les devoirs quand vous en connoitrez les vernis. Réuniffez-vous donc & Ii caufe commune. Ajoutez ïl la pure allégreffe des vrais citoyens, la précieufe fatlsfaétion de vous ferrer dans leurs bras faternels. Venez jurer a la nation de vivre & de m.iurir pour elle. Et, fi les tyrans qni défolent la terre, raachiooient encore des projets finifires, nojs combatrons avec vous en freres, vous foutiendrez none courage, vo::s gaiderez notre iie*périer,ce & vous  C7Ö) vous écnerez avec nous a la vue des fateilites des Cespotes: Sojom libres & frappons. Voyez, citoyens guerriers, quelle cairiere d'honneur vous eft ouverteJ Cette égalité en droits, qui fera la bafe principale de notre con ftitution , promet a chacun ce que Ie mérite a droit d'obtenir. Ce ne fera plus ie caprice, lorgueil ou 1'ambition d'un maitre despo tique que vous aurez a fervir; ce fera pour l'intérér ce tous, & par conféquent pour ie vótre „'au/ïï bien j que pour le nótre , que vos armes feront préparées. ~* avancement, la retraite & ia récompenfe font cflurés a celui dont le zéle & les taiens feront reconnus, qui vieillira fous les drapeaux ou qui aura été bleflé pour la défenfe de la patrie. Les traitemens arbitraire-: & durs, les peines avilifiantes, les paffe droits, les injuftices feront défotmals impoffibles, ou vous feriez vengés par la loi, fi ces défordres fe remontroient lous ces avantages & nombre d'autres vous font promis folemnellement par la Publication des EtatsGénéraux; & ces promeffes font facties, car c'eft au nom du peuple qu'elles vous font fiites. Voyez en 1 exemple chez nos freres les généreux Frar.caiLa Pluparj de ces imrépides & habiles généraux, qui conduifent leurs freres d'armes au combat & a la gloire, n'étoient naguere que de fimples foldats comme vous, ou des officiers fubalternes. Voyez I tous ces citoyens volontaires, mêlés, confondus avec les anciens foldats de ligne, ne faire les uns & les i autres qu une troupe de freres, a qui 1'amour facré . de Ia patrie & de la liberté a fait furmmter des I obftacles invmclbles, pour tout autres que pour des < hommes libres. Quel bel exemple, guerriers, & f pour vous & pour nous! Montrons-nous dignes de < marcber fur leurs traces. Voyez quelle confiance t leurs Généraux ont en vous! Lifez, foldais, lifez f les diverfes Publications que le grand Pichegru, & i Ie Général Bonngau a Rotterdam, ont faites en vo- t tre faveur, ci jugez fi , fans la p;us noire ingratitu- n de, vous pouvez conferver quelque préjugé contre cette nacion généreuie. Comparez fa madere d'agir d envers vous, avec celle de ceux qui fe difoient vos' n aliiés Rappelez-vous les journées de Turcoing, c, de Meom & de tant d'autres, ou. vos foi-difant al- d, Hés vous laiffoient écrafer fans vous porter aucun fe- fi; cours, quoiqu'ils pufi'ent le faire avec facilité. Rap d' pelez-vous comment ces mêmes al'iés, abufanr de v< iimpéritie de vos jeunes chefs, qui fervoient fous qi leurs ordres, vous plac.ient toujours aux poftes les fe plus pénlleux & les moins honor,ib:es. Rappelez- ec vous quelle difette vous avez fouffert dans vos camps, ot tandis que 1 abondance régnoit dans les leurs, paree vc del!LrUn eDleri*"t 'es convois 1ui vou* foient to, dü énHnrn^aPPuel'V0US 1l's str<^ que vous avez fa, «bles campagne, que vous avez faire* avec eux. Et combien de fofe daM kur ,etrai ou J, e £ * leur fuite boatemè, WM p's da Ppieadt^s • finats? nottmment it Arnhem, a Zutphen, Tzwof i. Campen &q &c. Ne fbnt-ce pa. les mêmes fee"! - erats qui, a Nimegue, brulerem ie pont, avan «„. e les troupes Hollandoifcs fe fuffent retirées? Sont-« tl la des traits d'arsis & d'alliés? Comparez auré* Icela la conduite des Franfois en ver T C lmZqM« deJS £UefrC 3 fait toraber dans e f mains. Si vous étes uftes, ne devez - vous dm •vouet qu'ils fe font mon.rés généreux, bienfefan? En escortant les diverfes garnifons qui avoiem caDiuilé, ne fe font. ils pas comportés envers?ouS avec humanué, avec fra-ernité? Vous oat-ils SSSfy ■ nfu tés Ie motns de monde? N'avez-vous p s jouf de ia même tolde, de la même nourriture q"eS Et, depuis qu'ils font dans ce pays, queile , i] la conduite de ces prétendus cannibales, oui, eom. me on nous Ie difoit, devoient envahir les p op?£ fe, anéanar les cuites, dévafter les campagne, & „e la.ITer aprês eux que les traces du crime ? Vofs Ie voyez Militaires Batave,, leur discipline n'a -1 el e pas éré maintenue avec féverité? Otw.il, porté dan! ces cenrrées Ie ravage & la défolation, ï rent, II, a fept ans, les bcrJes fliTóces df' P,uï tien», d'exécrable méinoire, & comme viennenf dé Ie faire les Anglois plus éxécrables encore ? Vous en faut-il davantage, Soldats, pour vous pe fuader qu en combattant avec une nation auffi terrible a fes ennemis, qu'hutnaine & généreuie envers fes amis, en concourant avec elle a la propagaüon de la liberté, vous vous couvrirez de gloire; vous écraferez les tyrans qui comptent pour rien l'e fang As hommes, vous jouirez d'une nouvelle exiilerce & vous meruerez les bénédiétions & les réeomnenlesde vos concitoyens, qui auront fon non. feu'e. ment de vous, mais de vos femmes, de vos enfans & de rous ceux qui vous appartienneut. Soldats. nous vous ie jurons. eui^n, Militaires Batavei.» En chercfiant a vous pénétrer de cette énergie répub/icaine qui doit affurer pour al mais le bonheur des peuples, n'imaginez pas que'la crainte foit dans cette conjondure le mobile deYot e démarche. L'invitation fraternelle que nous vous fe! ons, part du vceu fonement pronoJcé de notre èceur étre libres, d'étre égaux, d'étre frêres. Votl£ ouslêrreavec nous? Recevez la main frater, eite lue nous vous ollrons. Mais fi vous connoilliez as. ez peu vos vrais intéréts pour la refufer, fi vous ttiez allez laches pour vous réunir a nos anciens >pprelleurs, croyez que nous faurons être libres fans rous; croyez qu'un peuple qui peut & qui veut a Mt prix, mamtenir Ia liberté qu'il a recouvrée. u'ra bien faire dicparoltre de fon fein quSoS orte un cceur d'ariftocrate ou d'esclave SALÜT & FRATERNITF. Vos Concitoyens.  (7?) 4 " 1 1 ' " !» UTRECHT, 5 Avril. Après une révolution commencée avec autant de dou ceur & de modération que celle qui s'eft efflcluée av milieu de nous, il eft bien douloureux pour un ami de rhumanité de voir fuivre les désordres 6c les sgications Incellines. Ce qui s'eft paffé fucceflïvement lur diifd rens points de la République, prouve également, & que les efprits ne font rien moins qu'unis, & qo'il eft plus urgent que jamais d'établir un gouvernement définitif & jlahle, a la place des autorités provifoires. Sans être grand politique, le SPECrATECR qui eft ami zéié de 1'orJre, de la juftice & de la tranquiliité, croit que c'eft la feule mefure qui puiffe fauver la patrie; & il ell perfuadé, par la même raifon, qu'on a déja beau coup trop temportfé, &. qu'il n'y a pas un inftant & perdre pour mettre la main 1'oeuvre. Un gouvernement flable, librement élu par 1'nniveifalité des citoy ens, peut guérir encore les plaies nombreufes da la République, & lui rendre le cahre & le bonheur. Mais il fnut pour cela laiffer la liberté la plus illimitéa aux élefticns, afin que les mandataires du peuple revétus de route fa confïance, puiffent compter fat fon dévouemenr, & rravailler fans obftacles au biet) pu- j blic. 11 faut enfevelir les haines & lesvengeance* per fonnelles, reaoncer it tout efprit de parti, & n'avoir c'suire point de réunion que Pamour de la patrie. Avec de telles dispofitions on peut faire des prodiges; mais on s'expofe a tout perdre par la difcorde &lafaibleffe. Le Spectateur croit enccre que Ie meilleur moyen de confolider une révolution & d'en affkrer pour long tems Ia durée, c'eft de la conduire de manière que tous les citoyens comparant leur état avec celui oü ils fe trouvaient auparavant, puiffent dire qu'ils y ont gagné. Tous les coïtus, tous les intéréts s'y trouvant linfi fortcment attachés, formeraient autouru'elie \ un rempart inexpugnable, également a 1'abri de la lor- i ce & de la fédudlion. Il faudrait , pour cet effet, que les Etats-Géné- ! raux publiaffent au plus vite uu plan uniforme pour i 1'aflemblée du Peuple dans toute 1'étendue des fept 11 Provinces, & poui 1'organifation des autorités qui dou t vent remplacer les autorités provifoires; que ce plan 11 fut envoyé ii toutes les villes, villages & dtftiids,!] & que 1'on fixa fans délai le jour de fon éxécurion. s Les intéréts du peuple, les relations politiques Ctcom-) 1 merciaies de la république, commandent bautemeot 1 f cette mefure, & chaque inftant de retarJ ne peut que \ f porter les coups les plus fenfib'.es au bien pubfc, & ij entretenir de plus en plus la défiance & la défuriion. | D'ailleurs, s'il eü vrai, comme on le débite, que! j Ses minifires-plénipotemiaites de la République aopres j I de Ia Conver.tion, ont été déclarés par elle iohabilesti a traiter, comme n'étant nommés que par un gouvernement provifoire, (ce qui pourtant mérite a tous é ' gards confirmadon,") Ti cebroit eft vrai, etsje, cette circonftance reridrait la mefure que je propofe, non ■ feulement neceffdire , mais ebfolument indifpenfab.'e. Car il eft de la derniere imponanct qae 1'on fixe enfin, & que le public connaiffe, les relations qui doivent exitier déformais entre notre République & la République Francaife. Tant que ce grand objst nefe/ u pas déterminé cc fblemnellement avoué par les deux f partfes comrséïaiites, notre pays fera toujours dans un etat de fluctuation aufïï pénible pour tous les bons citoyens, que dangereux pour Ia chofe publique. Le Spectateir foumet ces idéés au jugement de fes concitoyens; il les prie de Ie relever, s'ils crovent qu il fe tromp?. * «$ i—-1—-II - ■■: " J ... M_.fr (.Suilt du Discours de Botssy- D'AMOfcAS.") „ Legiflateurs,fefor)snotre devoir; nous ne pouvons rendre la vie a ceux que le crime a frappés, uiais confolons du moins leurs mines qui, dans cet inftant, nons fuivent, nous environneat, nous preffent, & planent dans cette enceinte: iis nous demandent de rendre a leurs veuves, a leurs freres, a leurs enfans, le bien qui leur appartient. Serez vous fourds it leurs pla'mtes, & infenfibles a leurs gémiü'emens, inacceflibles a leurs rep oches? .... Ou olè dire que ces biensfont néceffaires au Peuple. „ Peuple Franfais, leve toi tout entier avec indignation.' repouffe avec horreur ces dépouilles fsnglantes/ r-jette ce honteux iribut; il eft indigne de toi; il doit te faire frémir; il te rendrait le complice des monflres que tu ponrfuis, des:affaftins que tu déteftes, desvoleurs dont tu ordonnes le fupplice. J'aientendu, je 1'avoue avec douleur, dire a des orateurs doet j'eftime le caraftere, que, dans le torrent des événemens, il eft impoffible que quelques families ne foient pas f ojflées par ie char de ia révolution, qu'elles doivent a la Patrie le facriftce da leurs pertes, & qj'ii faUE qu'elles fe conteutent de réclamer des indemnkés, Ah .'Citoyens, fe peut- H que 1'effei de nos malheur» paflês foit de deffécher ainfi nos aines, de nous faire invifager d'un ceil fee le déchirement, la mine entie•e, le défefpoir de tant de families, & de nous por;er a affaiblir ce douloureux et efïrayant fpeótacle par les exprefüons fauffea, li froides & fi dures? Nos •éniblas foufritnees, nos angoifles mortellesn'auaient:i!es pas du au contraire redoubler cette fenfibiliié qui, oin d'étre une faibtefïe, eft la vertu veritab.'es & la ublime amour de l'humaniié n'aurait-il pas dü nous ■orter a effacer avec eothooftafme, a calfer ces afFreux ugemens qui fouillent les pages de nos annates? „ Mais puifqu'on veut enfin, en gkeant les fentimens ténéreux d'utie grande Nation, les foumettre aux étCVriations de 1'efprit, au cwoaa de la raifon, au cal. :ul de i'iutérêt, aux combmaifons de la politique, je /ais teuter cette épreuve,- vous verrez bientót, Cliuyens, combieu les obftacles qu'on vous opp0fe font  C?8) frivfiios, & je vons cönvaificrai que larefl'tution dom la juftice vous fait ai jourd'hui un devoir facré, loiu d'éire préjudiciable 4 l'interêt public, vous eft au contraire diftée pat ce même interér-que larufoi la veut, que la politique Ia demande, & que Ie crédit public fesige. Je feiai court: l'évideoce combat le foph'fme en peu de mots, les ombres de Terreur s'évanojiilent aux premi.-rs rayons de la vérité. „ On croit qu'il eft contrel,imtfr4epubliïcdereflituer la totalité de leurs biens aux families qui en ont é.é dépouiüées ; que c'eft attemier la tichelle publique. D'abord, je ne fais pas ce qu'on veut dire en paria it d'une richefTe publique batie fur la pauvreté des partlcullers; c'eft mi fophifme barbare, créé dans I'autre ïéroce des Jacobins; mais ce que je fais, c'eft que 11 vous ótés ue la valeur de ces biens les dottes qu'il faudra que vous payiez, les fommes qu'il faudra que vous donniez, de manière ou d'autre aux veuves, at:x enfans, aux domeftiques, aux penlionnaires, aux ouvriers que faifaient vu re les ptopriéiaires de ces f rtunes, & tous les frais de leur adminiftration, il faudra alors enreuancher prés des deux liers. „ Et s'il eft vrai, comme je le crois, que, malgré tous les eflbrrs de Robefpierre & de fes comp'ices, la valeur to a'e de ces biens ne s'éleve pas 4 plus de 1 trois on quatre cenis nvilions, s'il eft vrai du moins que les opinions les plus exagérées ne la ponent pas au doublé de cet appercu ; voyiz, Citoyens, quelle eft la modique fomme qui vous rettera pour l'oppofer au cri de la juftice. Etjugez (i, dans cette étrange compenfa ion, on vous donne affez d'argentpourvous dédommaüer de l'infamie d'un pareil impór, pour racheter la démoralifation complette oü vous précipitez la Nation, en engareïnt les paniculiers 4 acquérir le réfultat d'un vol manifefte & le fruit u'un aflallinatpubliquement recomu. „ On prétmd qu'il eft impo'itique de réirograder. Ju. fles dieox! qutlles maximes & quelle politique délirjntesf . . . . & oü nous auraient elles conduits, li nous n'avlons pas eu déjil le courage de rétrograder en ouvrant les piibns, en annullant les déponations injulles, en oidonnant la levée du ftquelire des biens des citovens tendus 4 Ia liberté, en réparant avec tant d'enipreffemont un fi grand nombre de caiamités dont la tyrannie de Robefpier.e a^ait inondé la France.'... Ah! fi jamais ces maximes étranges étaient adoptées, que deviendrait le genre humain? Les pas des tyrans feraient donc ineffaCibles; dés qu'un crime ferait commis, tout efpoir de juftice ferait donc perdu fans retour? La morale des peuples li'nes fe réduiiait donc a blam -r les maximes des opprefleurs de 1'humanité, i en coniacrant leur brigandage? Le fénat de Rome au- • rait donc manqué aux lo's ,e la politique en reflituant ja Cicéron fa maifon, dont 1'infame Clodius 1'avairfaft dépouiller? Collet^ues, ma politique, jel'avoue, e(t bien differente. Je crois que le feul moyen d'ö-er rout efpoir aux lyrans 4 venir, c'eft da momrer aux tvrans I paflei que non-feuiement ils ne peuvent efpérer i'ivnpunl é; mais qu'aucune de Iturs confifcations ne peut être fotide. Si on avait puni Sylla, Céfar n'aurait pas exifté, fi les families profcrires par Sylta avaient recotivré leurs biens, les agens d'Amoine, d'üétave & de Lepide ne les auraient pas ftrvis dans leurs profcitptions. Voulez vous mettre la liberté a l'abti des atteinte de la tyrannie & de la cupidité, affeyez Ia fur 1'autel de Ia juftice, & placez la fous la fauvegardede la vertu. ,, On nous dit enfin ,& c'eft 141'argument Ie plus répété , que cette reftumion prématurée affaiblirait la confïance due aux affignats en diminuant leur hypotheque: & moi, appuyé furie téinoignage des hommes probes de tous les tems, je foutiens que ces proprietés, qu'une avarlce fanglante s'obftine 4 arracher 4 1'innocence malheureufe, I in d'augmctuer Ia foiidité de notre monnaie, la difcréditenr, lui enleventtou» te confïance & 1'annullent entiérement. Je foutiens que le re.ard que vous mettez a étre juftes envers les families des condamnés, eft une des principales caufes du difcredit de vos affignats & par fuite, de la hauffe de tous les prix. Vos affignats font des billets dont la garantie eft votre loyauté. lis repofent fur le crédit que vous avez droit d'obtenir, bten p'us que fur toute autre bafe. Leur valeur eft fubordonnée, 4 la ftabiliiéde vos loi?, 4 la pureté de vos principes. En oifrant 4 vos créanciers , pour garantie , des propriétés qu'ils fentent bien que vous n'avez pas le droit d'hypothéquer, vous atténuez l'effet de la garantie inconteftable, & plus que fuffifante, qui réfulte des autres biens nationaux. La bonne foi, voila la bafe du crédit; fi nous volons le bien des paniculiers, de quel droit exigeronsnous qu'on prenne cenfiance ea notre monnai.-? quel fera le garant de nos promelfes? qui voudra fe repofer fur la foi de nos engagemens? quel eft l'homme qui pourra compter fur la loyauté d'un gouvernement qui ne faura pas être jufte, qui préféreta l'argent a l'honneur'? quel eft le Francais qui ne cherchera pas 4 placer fes fonds dans des mains plus pures? quel eft 1'étranger qui voudia acheter ces terres, la véritable bypotheque de nos affignats, lorfqu'd apprendra qu'il s'étab'it dans une malheureufe contrée oü fa familie perdrait fes biens s'il était inimolé par untyran, quoique la Nation entière pleuiat fa mort, honorat farnémoire & punit fon meurtricr (£u fin une nut re fais.) LotsDRi-s. Le Rol vieut d'ordonner 4 tous les corfaires anglais de courrir-lus aux vaifietux lio.landais, CSc en général a rous les vaiffeaux chargés de provifions navalcs ou militaires. Tot i.om. Nou» venons devoir enrer ici le vaiffeau anglais le tVarzvicb de 74; mais on eft en peine pout le fameux vaifl'eau francais, Ie Sant■ cvhfte. A Utrecht, de rinp:imciic du Sp e c x a t t ü u - K e PU ulicain.  N°. 20. LlBERTE, EgALITE, Fr A TE *n IT E. LE SPECTATEUR RÉPUBLICALN. {Vendredi 10 Avril 1795.^. .SV. 20 Germiml St. Rép.) lNsTRUCTION PUBLIQUE. < «LJ'utre l'établiflêinent des Av>/« normales dont nous avons parlé dans le pe. No. de ceite feuille, la Convemion-nationale * encore ordonné, fur la propofition du Repréfentant du Peuple Lakanal, qu'il ferait établi des écoles - centrales dans rome i'étendue de la République - Francaife. „ Citoyens, fi vous n'étiés pas convaincus, (dit Lakanal) que la Répu„ blique ne peut fe mair.tenir & profpèrer que par „ 1'iüfiruction, & que la liberté fans les lumiéres ne „ fut jamais qu'une baccbante effrénce, je vous cite „ rais grand nombre de départemens qui réclament ces „ inftitutiüiïs; je vous dirais que plufieurs repréfen,, tans en miffion, & que divers départemens ont, „ par des arrètés parriculiers, changé le mode d'in„ ftruction publique dans différens colléges; il impor„ te donc de faire ceder cette diflbnance, car funi- j „ té de la République appelle 1'unité de 1'enfeigne. ,, ment. , ,, Je vous dirais que les établifferaens propofés „ font en quelque forte des cadres ouverts pour re cevoir les élèves de fécole normale qui fe feront le ,, plus diftingués pendant la durée du cours, & un „ nouveau motif donné a leur amour pour la propa,, gation des lumiéres; des cadres ouverts pour rece„ voir dans toute I'étendue de la République, les „ hommes éclairés & vertueux qui ont échapé a la „ faulx du Vandalisme. | „ Citoyens,ivous avez fondé 1'école-normale, & ! >, cet établiffement, en opérant un grand déverfemeire j „ de lumiéres dans les départemens, confolcra les „ fcieoces les lettres & les arts, des ravages dek ,, tyrannie. Les écoles-primaircs s'organifent de tou» „ te part; les livres élémentaires font compotes; il „ vous refte un pas a faire pour monter tout le fyfté* „ me de i'inftrucYion nationale, & ce pas feta un „ grand bienfait pour la génération qui s'avance." Lakanal propofe, & la Convention^ adopte, après une courte difcufllon, le décret fuivant: Chapitre Premier. hftitution des écoles - centrales. Art. Ier. Pour Penfeignement des fciences, des let' tres, £? des arts, // fera établi dans toute Pétendue 'de la République, des écoles centrales dijlribuées a [raifon de la populatlon; la bafe proportionelle fera 'd'une école par trois-cents mille habitans. II. Chaque école-centrale fera compofèe: \o. dun profeffeur de mathématiques. zo. De pbyftque & de chimie expérimentales. %o. D'bijloire naturelle. 40. De méthode des fciences ou logique, £■=? danalyfe des fenfations ci? des idéés. 50. D'économie politique & de légiflation. 60. De Pbiftoire philofophique des Peuples. 70. D'un profeffeur dhygiène, $0. D'arts É? métiers. 90. De Grammaire générale, ico. De belles lettres. 119. De langues anciennes. 120. dun Profeffeur de V  langues vivantes les plus apropriées aux kcalités. lio. D'un Profeffeur des arts de dcffein. Iir. Dans toutes les écoles centrales, les profeffeurs donneront leurs lef ons en franfais. IV. Ils auront tous les mois une conférence publique fur les matieres qui int ér effent les preg/ès des fciences, des lettres & des arts les plus utiles a la fociété I V. Astprïs de chaque école centrale, il y auia: 10, Une bibliothéque publiruc; 9.0. Un jardin £? un cabinet d'biftoire naturelle; 20. Un cabinet de p'rypque experimentale; 40. Une colleltion de machines & modeles pour les arts & métiers; VI. Le comité dinfirutïion publique demeure chargé de faire compofer les livres élémentaire, qui doivent fervir d l'enfeignement dans les écoles centrales. Vil. II fera (latuê, par un decret particulier, fur le placement de ces écoles. CHAPITRE II. Jury central d'infïruétion. ProfefTeurs. Art. Ier. Les profeffeurs des écoles centrales feront examinés, élus & furveillés par un jury central d'in. ftruétion, compofé de trois membres nommés par le cotniti dinflrutïion publique. II. Le jury central fera renouvelé par tiers tous les fix mois. Le commiffaire fortant pourra être téélu. III» Les nominations des profeffeurs feront foumifes a.Papprobation de Padminiftration du département. IV. Si l'adminiftration refufé de corfirmer la notninatien faite par le jury central, il pourra faire un autre choix. V. Lotfque le jury perjiflera dant fa nominatien 6? T adminiftration dans fon réfus, elle défignera, pour la place vacante, le citoyen qu'elle croira mèriter la préférence; les deux choix feront envoyés au comité din~ , ftruéïion publique, qui prononcera déftnitivement entre Fadminiftration & le jury central. Vf. Les plaintes contre les profeffeurs feront portées direclement au jury central d'inftruclion publique. VU. Lorfque fa p/ainte fera en matiere grave, & êprès que t'accufé aura été eufendu, ft le jury juge ■ qu'il' y a lieu a deftitution, fa déciffon fera portee ü. I'adminiftration du département, pour être corfrmée. VIII. Si i'arrêté de l'adminiftration du département n'eft pas confirma d faits du jury central, Fefftire fera portie au comité d'inftiuêiion publique, qui pro. ' noncera dcfinitivement. IX. Le traitement de cbaque profeffeur des écoles centrales , eft fixi provifoiremeni a trois mille livres. Dans ks communes dont la population s'élcve au ■ des. fus de quinze mille habitans, ce traitement fera de 4000 liv. Dans ks communes au-dtjfus de foixante mille ba. bitans, il fera de ö.coo /. X. II fera alloné tous les ans, d cbaque école een. trale, une fomme de 6,0co liv. pour frats detttte» riences, falaire des employés d la garde de la bibliothéque, du cabinet d'bifloire naturelle, & pour tcu rots, recula devant les obftacles dont fespropres ty~ ' q „ rans lavaietit cireonvenue; & pour fes funefles adi- ■ eux, elle laiffa les finances dans le discrédit, fepeu* . „ ple dans ta difette, le gouvernement dans Fanar„ chie , fif le crime dans fimpunité" Après L.ou-Et, CtisNtsR prit ia parole & paria auffi avec beaucoup d'énergie fur cette importante raatière. Ap.ès s'ê re efforcé de f-ire fentir 4 la Convention combien il ferait honteux pour elle de quitter ion pofte, /au moment oü h ue lui refte plus qus quelques pas 4 faire pour arriver au but qui lui eft indiqué, & de Iéguer 4 une autre légiflature Ia gloire de pacifier 1'Europe, Ciienier paffe 4 des confidérationsplus graves, & examine les fuite? peut étre ihfaWibles qn'entrainerait pour la République, dans ces graves circonliances, la prompte convocation des affemblées primaires. „ Oui, ajoute-t-il, l'ariftocratie médite descoroplois* ,, Ie royalisme nourrit un efpoir coupable, & c'eft en,, core 14 votre ouvrage, hommes de fang qui avés oprimé le peuple au nom du peuple! Vetre despo„ tisme,vos fureuts ont calomnié ta liberté que vouspré„ tenoiés vetiger Si la résftion dans ce moment, parait „ menacante aux amis inquietsde 1'égalité, c'eft vous „ qu'il faut en accufer. Vuus avez voulu donner a-l'efprit public cette férocité qui vous caraétèrife; &, par ur* „ effet de la haiue générale que vous avez provoquée, „ 1'efprit public, maintenant amoili , lemble avoic „ perdu 1'enthouGafme néceflaire pour achever Ja ré,, volution. Vous avez dreffé des échsfauds; & non,, feulement vous avez aigri toutes les families, mais „ vous avez encore apauvri la révolution, & vous„ avez enlevé pour jamais a la liberté fes défenfeurs „ les plus énergiques, ,, Telle eft eu partie la pofition défaftreufe oti 1'ig, norance & la cruauté des quelques dominateurs ont, placé une république triomphante partout, excepté , dans fon intérieur. .... Et c'eft quand tous les , partis oppofés a la répub ique méditent des fédi, tions ck des révoltes, q re 1'on vous propofe de , convoquer fans délai les affemblées-primaires!'Mais , penfés - vous que les rois humiüés par vos triom, phes, les rois qui n'ont pü'vaincre vos armées, ne' , lentiraient pas ranimer leurs efpèrances fi vous ren, diés un pareil décret? Peufés-vous que leurs agens,t ptrlant d'un roi aux amis de la royauté, rapeilant ,-les dignités aux ambitieux, montrant de 1'or aux hommes corrompus, ralliant les terroriftes par ia crainte des vengeances, ne fe li^ueraient pas pour' déchirer le fein de la France, & faire expirer IaRépublique naiffante dans les cotivulfions & 1'ago-' nie d'une guerre-civile? Au nom dela patrie' qui vous réclame, au nom du fang des républicainsqui a coulé fur toutes les frontiéres, reliès donc 4 . votre pofte puisqu'il eft encore périlleux." Après une courte difcuffion, la Conveni »n-n'atio-' ale décréte: Qisil n'y a lieu d dêlibèrer fur la proifttion faite de convoquer les affemblées primair es* tant d ■ pré feut: Ce decret eft fuivi d'un autre, par le quel la Con^-  C7ö ) nti moment de It voir raraenée fous f<»ti ancien jou», p*r une fuite d'un des articles poffibles du traite avec la Pruffe , nous aimons a croire que C'eft. encore la un bruit dont on eft redevable aux mal veilhns, & que la candeuc, la droiture du Go i vernement Francais, ne tarderont pas a démentir de la manière la plus fjlemnelle, en concluant avec notre république un tnr'ré d'stlliance oiFenfi ve & défenfi/e, qui affurer» a jamafs panni nous lejibre exercice des Droits dePbomme & du citoyen D'ailleurs, noas ofons Ie dire; aprés les promefTes tihé'é s qui nous ont été faites par les Repréfen tants du Peuple, en milfion dans nos provinces, la Convention ne pourrait manquer de s'atirer 1'indignation de toute 1'Europe, fi elle nous facrifiait a la Pruffe, & qu'elle contribuat direrftement ou tndi reftemenr a réhabiliter une maifon qui eft l'ennemie née de la Nation-Francaife. Elle perdrait en nous, & pour toujours, un de fes aliiés les plus utiles le feul peut-être fur I e quel elle puiffe véritabletnen t corapter; & elle fournirait des raifons trésfortes a rous les ■Peuples, a fes amis même qui font três-nombr uk, de ne plus compter fur fes déclarations & fes promefTes. C'eft-a-dire, en un mot, qu'elle fe rabaifferait au niveau des gouvernemens ordinaires & qu'elle s'avilirait, fans rellburce, aux yeux de tous les amis de la juftice & de l'numanité Non, .il n'eft pas poflible de croire que les Repréfentans dun Peuple libre puiffent jamais porter la corruption jusqu a ce point. Et ceux qui cherchent a accrédi ter des bruits auffi abfurdes & aulli perfides, ne peuvent être que des malveillans, pour ne ri n dire de pms. PAK1S 16 Germinal. Les mouvements qui viennent d'avoir lieu ici, dont nous avons parlé en peu de mots dam le Ni. précédent , fbn: de nature a faire époque 1 ans ftiiftuire de^la révolution francaife, &: méritent paronféijueiu, ( qu on teceuille avec foin ies faits qui ies ont canc- t térifés. Paris était depuis plus de quinze jours dans cet I étai de fermentation qui précéde les grandes crifes. d Le pain longtems attendu a la porte des boulangers, P & diftribué avec économie!, était un ratlbeureux pré^ r: texte a tous les mécontentemenf. Öes grouppes fe d formaient partout & prenaient fouvent ie caraclère de la féJition; des femmes audacieufes y prêcnaient la a révolre, le pülage , Ie maffacre. Des jeuoes - gens, f excités par leur indignation, avaient fouvent dilfipe f< ces ralfemblemens; dela une haine trés-vive s'étaii ft annoncée contr'eux; quelques bandits avaient voulu ni fondre fur eux & avaient été repouffés. Ces banrit- e étaient allés poner leurs relfentimens parmi Ia claff- I v des ouvrurs, & plufieurs a/atent recu ces iinpreffions rd perfitfes. Les deux psnls marchalent fouvent armés. Un beau jour était un figne d'aüarme pour 1'honnéte homme, paree que les grouppes devenaient plus nombreux cx plus animés. Dans les feaions ,M amjs de I ordre & de I humanité dominaleot encore : mais que ques unes étaient rentrées fous Ie joug des terrorilles,- cnaque jour leur doanait quelqu'avantage. lel éta.rlérat des chofes lorsque, dans la féance du ll- CerffltMf, la feftion de, Qumze - vingt, fauxbourg St. Antoine, fe préfeata a la barre, & que for, orateur y prononca un discours, dans Ie quel V fi> Plaignait de la difette qui va toujours en croiffant & des incarcèrations qui continuent a fe faire U „ peuple, enfin, veut être libre. ajoute t-il; ,/'falt „ que quand il eü opprimé PinfurreStion efi u» de fes „ devoirs, fuivant un des articles de la déda>a>ion „ des Droits. Pourquoi Paris e(i il fans Munieiptf „ li té? ou font nos moiffons? Pourquoi les afihnats „ font-tts tous les jours plm avttis? nous demandons „ quon employé tous les moym de fubvenir d Paf „ freufe mifère du p,uple de mettre promptemint e'n „ actioité la conftttution démocratique de 179$. &c, Cette petition éiait tout ao moins infolente, & eer" tainemenr trés omrageante pour Ia Convention. (Jrï grand nombre de fes raembies, entr'autres Tallien & Bourdon de 1'oife, i'improuvérent vivement; d'autres eorent Ia lacheté de l'apuyer; mais, eu général, ia convention ne repouffa pas cet outrsge avec l'énergie qu'elle aurait dó déployer. Qu'étaient, en effet les péntionaires? des citoyens francais ? ... non . mais des infolens. des féditieux vendus aux'enne' mis de la Patrie, qui après avoir juancah. Is demandaient des fociétés p puiaires! ils n'ont pas" it le mot; ce font de- Jarobins qu'ils voulaient, aparemment pou. y lacher encore toute cette ménagee de bêtt s féroces qu'on voudrait favoir dans les éferts de i'Afrique Le 12 Germinal, le pain fut rare dans quelqu°s uartiers, & fupiéé par du iis Les femmes fmir-u. s & égarées provoquêrent la révol e. D s ouvriers : raffemblêrent; des fcèlérats ferr.éérent pjrmt eux; s hommes de fang fe répandirent par tour; les nibu:s même de la COrtrtrólOq parailfaient remplies de urs créatures La (éaice de ce jour avait été ou. rte par un • haran^ue trés éner^iqtie, mais modèi, de la feétion de i'homme armé, qui remerciait  ( 77 ) vivement fa Convention de n'avoïr poitt abandonné fon ige des graïns deftinês a fon aprovifionnement. La pofte-, & lui tracait le tableau de ce qui lui refte en- j garde nationale feta invitée au befoin a fe réunir aux core k faire pour le bonheur de la France. La fection j détachemens. de 1'unité parait enfuite, & ptéfente une pédtion j Le cointre ayant attribué la .lifette a) la cupidité, dans le même efprir. Boiffy d'Angias, ayant pris la J i Ia malveillance des cuitivateurs, & a la fuppreffion pa'ole, commenpait k entretenir I'aflembldè de firn-1 du maximum fur le prix desgrains, a été interrompu portam objet des fubüflsnces, lor-que tout-a-coop j par de vioiens muruiures. Barras lui a reproché d'enles portes de la Conveation furent forcées. Des hom- f tretenir des déchiremens & de s'acharner alternativemes, des femraes, des enfans, entrent par Hots dans j ment contre tous les membres de la Convention. Inla faile en agitant leus bonnets & en criant du pain! i fligés lui, a • t»il ajooté, la peine laplus forte pouf du pain! Les membres qui tlègent a Pextrêmi é gau- i un homme qui n'aime pas pon pays, faites le bien du che cotivrent cet attentat de leurs applaudiffemens ef Peuple, fermés les playes qui ont couvert le corpi frénés; la tribune au-deffus d'eux en fait autant. La | politique, organifés la conftitution de 1793, qui eut grande majorité de la Convention a d'abord préfenté • évité bien des maux a la France, fi elle eut été mife ie fpeélacle d'une majeftueufe trahquillité; elle s'eft '; en aétivité aufiitot qu'elle fut acceptée par le Peuple enfuite levée fpontatiément en criant vive la Ripu j Franpais. ifjique! I Ici Jeanbon St, Andrè expofe fon opinion, d'une Merlin de Thionville fe mêle dans Ia foule, cher- j manière qui lui atiire les plus vifs applaadiflemens, & che a 1'éclairer, & allure que, pleins de confïance ■ qui engage 1'affemblée a en ordonner 1'imprèffion. dans la repréfentation- nationale, ies citoyens ralTem j „ C'eft dans tous leurs téfultats, dit-ii, que 1'oeïl blés étaient loin de vouloir lui en impofer par le nom- du légiflateur doit faifir les grands événemens. Les bre; qu'ils ne s'étaient rdünis que pour lui faire femir 1 réfléxions profonde! que chacun de nous a dü faire la rigueur de leurs befoins. Plufieurs voix répétent ; fur ce qui s'eft paffé aujourdhui, ne feront pas perdu pain! du pain, la-liberté des patriotes, & la . dues. Jï m'abftiens de prononcer fur ce mouvement; sonjiHution de 1793 ! U11 homme nommé Vanec, j fans doute nous parviendrons a en connaitre le réfulmonte a la tribune , ptononce un discours gros de Ja-' tat & le but fecret. cobinifme, & parconféauetu vivement aplaudi pari „ En ce moment les mefures a prendre dans ces 1'exttêmué ganche. Le bruit qui fe fait dans la faile circonflances doivent feules nous occuper. Vous ave* interrompt pendant longtems la marche de 1'aifemblée. : déja réllechi fur 1'êtat des fubfiftances; un decrêt eft L'ordre fe rétablit enfin. j rendu, & demain vous vous en occuperés de nou- Les féditieux ayant quitté la falie, les députés y j veau, & vous prendrés des mefures plus èfficaces enrentrent en foule. La générale avait ralfemblé aatour. core. On a patlé de 1'aviliffement de 1'aHignat, d'ua de la convention des bataillons de toutes les fections. fyftême de finances. Quand on fait attention aux véYvres de lang les rebelles erraient autour de ces ba-; ritables caufes de notre fituation, on eft convaincu taillons, s'étonnaient de les trouver immobiles, s'ef-; que nous avons befoin de prendre des mefures plus fraisient de leur filence. La nuit était arrivée, & cha-; hautes & plus réfléchies. L'avüiffcment du ftgne ne cun méditait avec efTroi les nouveaux maltieurs qui ; tient pas è la grande maffe qui eft en circulation ; le inenspaient la pairie. I difcrédit tient 4 une caufe politique. Si ie GouverPendant qu'une minorité confpiratrice de Ia Con-• nement était affermi; s'il n'exiftait pas dans la Répuvention, cherchait & échauffer de fes applaudiffemens ' büque un feul horome qui put douter de 1'exiftence la foule des citoyens égarés, la msjorité de cette af- j de la République, ce ferait la Ie meilleur plan de fifemblée calme, tranquiüe & majeftueufe ,retrapait le j nances L'hipothêque réelle des affignats retableau des énateurs Romains, qui, fur leurs chaifes pofe moins, en effet, fur les domaines nationaux, curruie?, attendaient la mort fans la craindre. Mais | que fur 1'éxiftance f.rme de la République. II imce fut furtout au moment oü, forte de l'énergie que porte pour que les fubfiftances foyent abondantes, lui com.uandait le falut de la Pairie, elle prononpa la pour que le commerce fleutiffe, pour que les denrées déportation des trois grands coupables, (Collot, Bil- diminuent de prix, que la République foit fondée, land, fif Barrère), & 1'arreftatto de fix autres mem- Tout fe tient dansl'ordte focial; c'eft a vous qu'il apbres, ce fut fur out a cet inftant que la Convention par ient d'arrofer, & de vLifier le tronc d'oü fortent fe montra grande I le> branches qui portent l'abondance. Ne vous arre- La féance ayant été déclarée permanente, s'eft pro- ré-: pa- aux mefures partielies, elles font les attribué longée jusqu'au 13 a fix heures du matin. tions de vos comi és. Votre ordre du jour doit con- Sur le rapport de Boiffy concernant les mefures ftamment être, le maintien des proprietés, de la li. prifes par le comité, pour i'arrivage des fubfiftances, bené, de 1'égallé. Vos comiré; s'occupent, dans le la convetiiion a 1 écrété ia création d'une force armée, filence, du t'oin de viviiier les rameaux de 1'arbre fo«deftiuée a protéger daus les environs de Paris 1'arriva- cial, cultivés en le tronc, Ayés le foin d'interroger  C 78 ) lemoins poffible vos comités; & dites aux Royaiiftes, aux ariftocrates, aux malveillans, nous faifbns des lpix pour vingt cinq millions d'hommes, la conliance que nous avons dans les comités nous répond affés de leur éxècution ,, Affermiflbns donc Ie gouvernement; donnons lui le reffort qui lui manque encore; exigeons que tout le monde ne gouverne pas, mais que tout Ie monde obéïffe; que vótre gouvernement circonfcrive toutes les autorités dans les bornes qui leur font affisuées. Telle eft en effet la nature du Gouvernement Républicmin, que, bon, indulgent, facile, pour le Peuple il doit être fans pit ié pour les autorités." Jeanbon St. André fe réfume en demandant que le gouvernement républicain foit le plutot poffible organlfé. Dans Ia féance du 14e. La Combe Saint-Micbel donne leéture a'une lettre du Repréfentant Richard , dattée d'Utrecht le 8 Germinal paria queüe il ftlicite la Convention, au nom de 1'armée, de la fermeté & de l'énergie qu'elle déploio dans ces raotnens d'orage. »> Dévouée toute entière a la reprèfentation nationale, ,, elle ne perdra jamais de vue, ajoute t-il, que c'eft „ de fa confervation que dépendent Ia liberté, la „ gloire & le bonheur du Peuple Francais. Elle n'a „ pas verfé tant de fang & bravé tant de dangers & „ de fatigues, pour voir d'un oeiltranquille fa patrie ,, déchirée par des anarchiftes & des faétieux , ou cour. bée de nouveau fous le joug de la royauté qu'elle ,, a détruite. Comptés que fi jamais il était porté la „ moindre atteinte a la fureté & a la liberté de la con,, vention-nationale, elle combattrait vos ennemis, les ennemis du Peuple Franpais, avec Ia méme ar- deur qu'elle a déployée contre les foldats des pui;- fances coalifées." Chenier dit que, dans la révolte du jour précédent, il était évident que les royaliftes & les terrorifles s'étaient ralliés pour diffoudre la conventioa«nationale, & que pa-mi les milliers de preuves qui atteftent cette vérité, il ne faut pas oublier la manière infidèle, & pour le moinséquivoque, dont quelques journaliftes ont raconté les événemens qui ont marqué ce jour mémorable. Yzabkau annonce que Lèonard Bourdon s'éiant tetiré dans fa feétion, y avait rallié quelques faétieux; mais que Ie Général Piciiecru fe portait en ce moment vers leur raffemblement, & qu'il avoit pris de telles mefures qu'il ferait difïïpé fans verfer une goutte de fang. Merlin de Tbionville. La fecYion des Graviiliers vjent de ramener elle même Lèonard Bourdon, au _ A utrtcht, de rliDprimene du Spectateur Rkpubucaih. comité {de fureté générale. Partout le Peuple fe rend a la voix de fes repréren ans. Ainfi bientot nous aurons la paix ici, & la paix partout. Tzabeau. Le calme régne dans Paris; il n'y a plus de traces de la révolte. Pichegru & la garde nat'to-. nale parifienne rnéritent toujours vos éloges. — Barras dit que /'attitude ferme & courageufe de la Convention, dans ce moment d'orage, fait qu'on ptoclame partout qu'elle eft digne de la confijnce publique Votre comité m'a chargé de- vous propofer de fufpendre vos travaux; prenez quelques inlans de repos: 1'amour des bons citoyens veille pour vous; le crime fenl doit frêmir. (La féance permanente elt fu peudue jusqu'a fept heures du foir) Une alerte afi'ez \ive fe répand dans les cours du palais national, la force publique court aux armes., on anonce que les députés frapés d'arreltation & de déportation ont été anê;és aux barrières. Tbibaudeau demande qu'il foit rendu compte 4 la Convention de I fa fituation, de celle de Paris, de celle des déte. | nus, afin que fi Ia Convention-Nationale eft pouffèe dans fes derniers retranchemens, elle puiffe emp'oyer cette mefure terrible qui, femblable a Ia fouJre, écrafe le coupable au moment oü il léve un bras parricide & le place fous le glaivedu premier citoyen qui veut venger fon pays. Tbibaudeau fe tourne vers 1'extrêmité gauche de la falie, & dit, Reprélentans, voyés cette place, fiè^e ordinaire des faétieux , elle eftvuide; oü font. ils I Plufieurs voix ripondent: ils confpirent. Mattbieu, au nom du Comité de fureté géné'ale, annonce que des rafiemblemens nombreux s'érant formés, avaient arrêté les voitures oü fe trouvaient les détenus; qu'on avait Isncé quelques pierres, qu'un commandant méme avait recu un coup depiflolèt; mais il déclare auffi que le comité a donné les ordres les plus précis au Général Pichegru pour l'éxécurion de Ia loi, & que le foleil ne Ié couchersit point fans que Ia Convention fut obéië'. Plufieurs voix demandent oü font Lecointre de Verfailles, Tburiot, Foucbi de Nantes, Cambon, Cbarlier , Craffoux, Granet ?... Tallien demande f arrethüon des 4 premiers; un grand nombre la mife hors de la loi, de tous. ïallien déclare que fi cos fcé'érars s'avancent contre la reprèfentation nationale, il rallie autour de lui vingt de fes collégues & quelques bons citoyens, & qu'il délivre fon pays de fes cruels affaflins. (De trés vifs aplaudifl'emeus s'élévent de toute part.)  N°. 22. Liberty, Egalite, Fraternite. LE SPECTATEUR RÉPUBLICAIN. (Vendredt 17 Avril 1795. St, 28 Germinal St. Rep.) (Suite de la Séance de Ja Convention, du u> Germinal) jVIerlin de Douai vient déclarer quelesdi., de la quelle ii fe trouve partsgé fon horreur pour >, toute autorité qui ne ferait pas celle du peuple. „ Que Ia convention foit toujours iuébranlable,«/wM „ / il, qu'elle fe tienne f.rrée comme nos bataillons „ dans la Corabat, je vout réponds de 1'armée,' & fi „ malhetirei)!"c,nem quelqu'un des cas prévus par l'ar „ ticle XV4II, anivait, le décret de 1» convention. „ .e ddvouement des fol Ja-s & le mien pour elle, nous prelcrivent lamarchequenousauronsatenir".tetteleüure eft couverte des plus vifs apiaudill'emens. lit enfuite une autre lettre du repréfentant er Hiiffima' Lyondans la quelle il dit, „ qu'au moment „ ou fon aprit dans cette ville que des mouvemen> „ menacaient la convention nationale, une fureur ci „ vi jue & bien légitime s'eropara de tous les efprits „ Les autorité; conftituées, un grand nombre de ci j toyens, fe préfentérent ii moi en me difant: la ré ., publique eflen danger , la convention nationale ,no \ „ tre unique efpoir, efl menacèe; nos bras font d ell; „ ordonnès, öf nous allom la déltvrer de tous fes en „ netnis: c'eft de nos corps que nous lui ferons un rem „ part, La cmvention , aj iute IJoRSr., ven: fins doute avec plaifir qu'elle a ici de vétkables ami & de zélés défenfeurs. ]e voudrais qu'el e eut été toute entière, témoin de ce faint enthoufiisme. 11 m' arraché des larmes de j >ie. Avee de par-ih homrn. on pouna toujours dire: ftve la rèpitbliqueX Voie 1'adiefle de ce» braves républicains. Les Lyonnais d la Convention Natior.ale. Citoyens repréfen'ans, la patiie efl eu danger; de ennemis Je la ch'fe publique , chargés de tio, dépoui/le & couverts de notre fang, ofent menacer la reprifci:tation nationale, ful efpoir dj, francais. Saus doute ta vertu triompbera du crime ; mais fi les braves légi ons parifiennes ne fufftfalent pa> pour feu Jroyer les an ai cbiftes & les tyrans. faites nous un apptl; & nous, acsowumêi d co-nbattre, nous fommes ld: notre fan' a coulé abondamment; mals il neü pas épuifi. Suivent « Page* de lignatures. Appiaudillemeats tres- vifs & réï.érés. ' Merlin de Tbhnville fik a cette oceafion, 1'éloge des Lyortnaiss ü dit que c'eft Ljott-républicain qui derft 4 la Convention. & que fi vuix retentira dans la république entiè e. Letdttcr p )ur donner une jnfte idé; di patriotisme de< Lyonaii.dit que peirdint trois mtii de i'byver le plu- tigonreuxik ent été têduits d , deux onces de ris; ayant d peine du bots & du cbar. bon pour le faire cuire, & qu'il ne s'eft pas élevé un murmure. Sur la propofnion de Bourdon de Toife, faffemblée u'écrê'.e a 1'uuanimité, „ que Cambon ne fera plus , partie da comité des finances," comne ayant perdu la confïance publique. La commilTion nom mós pour préfenter le mode Ie plus prompt pour préparer les loix orgar.iques de la Conf'ritu ion, eft compofée des 7 m.-mbres tuivants: Cambacéres, Mirlln de Douai, Tbibaudeau, Sieyes, Lefage d'Eure &-Loire, Mat bleu, Crouzè Latoucbe. — La féance eft levée a dix heures. (Séance du 15 Germinal). Pichej-u parait è Ia bar. re; des applaudiffemei-s retentilfent de toute part. —. Citoyens repréfentans, dit il, iapte!é d Paris par le Comité de falut public pour concerter quelques opérations relatioes d 1'armée dont vous m'avez donné le consmmiement , voui aves ajottté aux téuso'gnages de cottfiHice dont je fuis btnorè, en mt dmnant le con. nandement ie la garde nationale pariftenne . pendant le mutve. neut d agitation qui s'e:i manif'fté. Le zble & fa**; f'.itigahle activitê des bons citoyens qui compofent les leftions de cette commune , ont b;e;ilot fait ceffir le troublc; ie me féltcite d'y avoir concairu avec 1'état major; cif en ver.ant vous demander de m'tnvoyer d mon poll e, je me fais un detoir d'ofrir, devant vous, a la gard- parifi-nne, / exprefton de ma reconnaiffance, ■tvrc f hommage de la haute eftime qu-; m'a infpirée le calr.e iittptftmt quelle a montrè ca cette iccafoti, Ce fera une b en douce fatisfatlioa p;:tr moi de fai>e oart d ma frères darmes de 1'attitude imp fante de l'i Convetaim Natiaiale, & des meiwei qu'elleapri. pvtr a'/.ittre le re,le de la faclion tyranniqne fi'elle a frapé le 9 thermidor ,yy les afurerai qu'ils n'ont plat a redmter comme autr, fois qu; les bourre. til» faffent couler fur l'êcbafaud le fang de leurs 1trens ci? d' leurs amis, tandis qu'ils virfent le leur rur les j'rontières. Cette affurance va encore augnenter leur courag: lis ne jetteront p'us derrière ■itx ces regardi d inqiiiêtude qui ks faüaient trem ■ '>!er pmr les jours de ce (ju ils ont de plus cber; ils ie verrot e plus que lis enwmis extérieurs, les tyrans fti vi'/drtient vous afervir. Nous les combattons: t bjntè de notre cauj'e nous affure la victnre. ——  (•O La convention nationale veut la ju/lice & la lilerté. le peuple les foutiendra; les armées les feront trtumpber. Vive la République. vlve la Convention! (Tiès vi(s apIaudilHinens, fouvent reïierés.) Le préfident lui répond: ,, Brave général, tu as mérité plufieurs fois de la patrie; tu as vaineu les ennemis coalifés, & les fieuves tient pil arréter ton courage: tes loifirs ont été utiles d la patrie. Réüni ti la garde nationale farifitnne, tu as fait ê» écuter les loix contre les ennemis intérieurs. Les jaüitux font auffi elargereux a la République que les Autri cbiens. la rejoindre tes braves frires darmes; annonce leur que la Convention - nationale, ferme k fon pofte déploiei a cor.tre les machinaleurs & les pariifans de ï'anarchie, le courage dont vous ne cefez de donner l'ex.niple fur les bords du Rhin. La convention te voit avec plaifir dans fon fein; elle f invite d affifler d Ja féance,'" PichegRU monte au bureau, le préfident le ferre dansles bras, la faile reientit d'splaudiffemens; l'asfemblée enttéreeft de bout aux cris de vive la Repu blique! tous les Speétateurs réfétent, viie la repu bliquel vive la Convention! Dans la féance du fuir, la Convention a nommé au comiié du fureté - générale , Courtois, Tbibaudeau, Léveftre 0" Cbêr.iei ; dans la féance du 16, elle a décré;é d'arreflttion les repréfentans Moyfe- Bayle, Tku riot, Cambon, Crar.et de Marfeille, Bontz, Mas' ghet, Levaffeur ce la Sartbe, Crafous, & Lecoin tre de Verfailks. Les menbrts portés au Comité de falut public font, Cambacéres , Aubry, Tallien , Cromé- Latouche , Gillet, Lcfage d'Eure & Loite, & Roux de la tl au te - ntarne, 11 réfulte du raport fait au nom du comité-defalut public, que faétion navale fur la méditerannée n'a pas é'é autant au déssvantsge de la républ-que qu'on «'était piü a le dire. Eile a perdu deux vais. feau Ie fa ira & le ctnfeur: les anglais en ont per du deux autres de 74, Ie Beruicb & l'illuflrious Le fa ira leut a ccbapë par fon immerfton: it leur nfte le Cenfeur tout criblé de coups de canons. Les Francais cor.fuvent le Berivick, vaiffeau neuf du rrême rang , & l'honneur d'avoir combattu avec Cüiq vaifleaux feulemtnt, une ajmée de irtize vais. Laux favorifée par les vents & fbrtifiée del'adjonétion de de deux vaiffeaux napo'itains. Le fans-culotte mouilie, avec le refte de Pefcadre frarfaile, aux iles d'Ilyéres. II n'a ras fouffert. f'chi la proclamation que la COXFENTION vient d'aduffcr an Peuple Frar.fais, fur les événemens du \i getminal. ' „ Lorfque la Convention-nationale déclare qu'elle a jété opprimée , c'eft acnoncer au Peuple Francais qu'elle ne Peil plus. Oui, Ciieyens, le. 12 germinal a failli éclairer le tombeaa de Ia repréfentation EStiooale &. 6* la Ré>> bilque. Une poignée de factiën* avait médiié cei sc tentat. Ils organifaient depuis quelque tem ia ré olie & la guerre civï'e: ils iraitaieot de thermidi* rienne la majoriié pure & conrageufe de la Convention • nationale, qoi a renverfé les éehafauds Sr le* batlillts de la terreur, pour leur fobflituer ftnvriscrVe puillaoce de la juftice & de la fageflTe. De* be bins iropiéels fuurnilTént un prétexte a ia malvt-iilsncj; i'airivage des fubfiftances deflinées pour fappr ivifiun* nement de Paris, éprouvait de plus en plus des embarras & des obftacles fufcités par ceux mé** q d affectaient, avec un zele hypoerhe, d'accufer fimprevoyance du gouvernement. „ Leurs emiffaires, diftributeurs gagés denouvlles alarmantes, interceptaient par ia terreur les approvi. (ionnemens qu'avait obtenu la confïance. Les mi "crables! ils iovputaient a la Convention nationale cette lifette momentanée, tandis que c'étaient eux feu s qui evoquaient le fpectre de la famine, précurLur finiflre de tous les fiéaux qu'ils ttavaillaient a remettre en rêquifition. ,, Depuis deux jours, des mouvemens s'annoicaien:; i'or de la corruption circulair partout; il n'était pas rare de rencontrer des individus, gorgés de vin & £affignats, diriger leurs pas chancelans vers la Convention, & lui demander des fubfiftances. Enfin, tprès des agitations commandées & falarieés h grands ff ais, le terrdritrae & le royalifme coalifés ont levé iout-a-fait le mafque. Dei pervers avaient imprimé ie mouvement; des citoyens égarés s'y joignirent. Tous formant une maffe tumultueufe , dom les ora;eurs s'annoncaient pour les hommes du 31 mai, ont Torcé la porie de la Convention, inon.lé !e lieu de "es féances, & par des clameurs feditieufes, aceom. pagnées de menaces & d'outrages, ont paralyfé pendant quatre heures 1'exiftence morale de la Convention-nationale, en lui otant la faculté de déiibérer, même fur leurs propres befoins. „ Et dans cet inllanr, Citoyens, oü vingt-cinq milHons d'hommes auraient vainement cherché dans cette enceinte les traces de leur repréfentation, les comités de gouvernement, chargés de furveiller • 1'execution des lois, ont fu remplir leurs devoirs, & donner aux bons citoyens de Paris un fignai auquel leur patriotüme s'en empreffé de répondre. La générale a battu dans toutes les fecVtons; le tocfin a fonné; Paiïs s'eft levé en armes: la repréfenlation nationale, fi fcandaleufement opprimée, a relevé un front libre, & fes délibérations ont repris le caraétere de calme, de fageffe & d'éneraie qui convenait a des circorftances auffi graves: ainfi nos ennemis voyaient dans 1'aurora de cette journée, & prefque dans fon midi, un nou.veau 31 mai; les amis de la République ont vu dans jfes réfultats, & dans fon couchant, ia journée du / 9 thermidor.