L A / / SUPERIORITE E C HEC S MISE A LA PORTEE DE TOUT LE MONDE, ET PARTICULIEREMENT DES DAMES QUI AIMENT CET AMUSEMENT. O U METHODE NOUVELLE aü MOYEN de eaquelle ON POÜRRA en peu de tems ET SANS BEAUCOUP d'Application ACQJUERIR UNE TRèS GRANDE FORCE 4 ce Jeu. Avec un Volume de Planches pour l*sxpli» cation des Coups et un Echiquier avkc - des pleces dans un goü.t nouveau. ■ " • * du Bon Sens! du Bon Sensl " ■ a C A M P E N, Chez J. A. de C H A L M O T. MDCCXCIL   M Mour faire valoir la Méthode toute nou* QL^)(§J2) veile que j'offre au Public, 1'ufage demanderoit que je prouvasfe qu'elle vaut mieux que toutes celles, qui fur le Jeu des Echecs onü para jusqu'ici (*), maïs comme cela ne fe pourjoit guères qu'en déprifant le travail de mes Dévanciers pour relever d'autant le mien, on me dispenfera bien, j'espere, d'une dche ausli peu honnête. la diverfité de mon plan ne peut que fauter aux yeux & j'abandonne a ceux qui y trouveront ou n'y trouveront pas une inftruction plus fondamentale, plus aisée & plus agréable que dans tout autre Traité, a en juftifier ou condamner 1'exiftence. Ce que je crois cependant pouvoir dire k 1'avantage de ce travail, c'est que la Méthode dc s'inftruire y a été du moins dépouillée de certains accesfoires, qui rendoïent 1'étude des autres Traités ausfi fastidieufe que longue: il fa- loit (*) II y a a peu prés cinquante Traités fur les Echecs. On en conferve un a I'adoue écrit avant le ueizieme fiecle. * %  (4) lok un & même plufieurs Echiquiers; il faloit a chaque inftant pour un Renvoy ou un Coup qu'on défïroit revoir, remettre les Pieces; Une Piece tomboit ou' avoit été mal placée; il faloit péniblement confronter les Coups indiqués avec les Coups joués & encoré remettre les Pieces; unChiffre mal vu, une Cafe prife pour 1'autre, & donnant par conféquent de faux réfultats jiouvelles confronta.tions & travail nouveau: on fe brouilloit, on s'échauffoit, on s'impatientoit; J'impatience amenoit de nouvelles bóvues, & c'est ainfi qu'a Ja fin on fe dégoutoit d'une étude accompagnée de tant de désagrements. J'ai donc tdché de prévenir tout cela en fournisfant au Leéteur, non feulement les tableaux de toutes les fituations dont jeparle, mais eneore la fuite des Coups des deux Joucuts en autant de tableaux fuccesfifs & le dernier Coup toüjaurs diftingué des autres. Quant aux Figures qucj'y ai employées, on fe fera bientót familiarifé avec: il m'amêmeparu qu'elles ont tant d'avantage fur les Figures ofdinaires que j'ai cru rendre fervice aux Amateurs des Echecs de leur en faciliter 1'ufage. J'ai donc fait graver un Echiquier avec les Pieces; il n'y aura qu'a le faire coller fur du carton, du bois ou du laiton; en donnant un tiers ou un quart de pouce d'épaisfeur aux Pieces ce fera tout ce qu'il faudra pour les faifir & transporter / com-  (5) commodément. Que fi 1'on défiroit s'en fervir fur Mer ou en voiture il faudroit traverfer les Pieces d'une petite Cheville & faire percer 1'Echiquier. On trouvera ces Pieces plus portatives, moins fujettes a fe casfer, inverfibles, ne fe resfemblant pas, ne fe masquant pas 1'une 1'autre dans leur hauteur, ne donnant enfin point ou presque point d'ombres. Le Coup d'oeil ne peut donc qu'y gagner autant pour le moins qu'il perdroit aux Dames polonoifes fi 1'on s'avifoit de les jouer avec les Pions ou les Fous des Echecs. Quant a la maniere d'étudier ce Traité, la meilleure fera de ne le point étudier. il faut le lire & relire jusqu'a ce qu'on 1'entende bien. On fait ce qui eft arrivé a Rousfeau & a d'autres bonnes têtes pour s'être obftiné k vouloir retenir tous les Coups, toutes les Regies, tontes les exceptions. Le jugement, 1'imagination, la mémoire même fe pcrdent au milieu de tout cela , outre que le produit n'en fauroit être qu'un jeu pénible autant que pefant. il vaut mieux, comme je viens de le dire, de répéter quelquefois, mais fans y rhettre beaucoup d'application, la leéture des principaux articles, de celui furtout qui traite de tous les Projets qu'on peut former ê? des raifons pour 6? contre. Vous faurez a la fin tout le contenu du Traité ausfi parfaitement que Vous favez celui de tel HVrte * 3 que  co que Vous avez lu deux ou trois fois; & c'eft en quoi je fuis perfuadé que les Dames, plus vives d'intelligence & d'imagination que nous, qui avpns les têtes bourrées de tant d'autres chofes, réusfiront a merveilles, du veste il ne faut pas vouloir être fupérieur tout d'un Coup. il faut un peu d'habitude pour faire bien quelque chofe que ce foit. Sachez d'abord perdre dte bonne grace & fans Vous croire inepte aux Echecs une cinquantaine de parties; réfléchisfez un peu fur les fautes qui Vous avoient fait perdre; ta" chez de n'y plus retomber & Vous ne manquerez pas de devenir de jour en jour plus fort. Surtout a'ayez pas la vaine prétentiou de jouer toüjoivrs le meijleur Coup posfible: il fe préfente fouvent des fituations fi compliquées & oü il y a tant de différents partis a prendre, qu'jl faudroit plufieurs heures deméditationpour les apprécier tous; Or ce feroit mal a propos d'un délasfement faire une étude fatiguante. il s'agit donc moins dans ces Cas de prétendre trouver le meilleur Coup, que de jouer le moins mauvais qui puisfe réfuiter d'une mé'ditation de deux ou trois minutes; perdez Vous pour n'avoir pas asfez ruminé: a la bonne heure, une autrefois ce fera 1'Adverfaire qui perdra en païeilles circonfiances. du moins Vous ferez Vous épargnés mutuellement la fatigue du calcul ou 1'ennui del'attente: & puis quelle confolation* quel-  C7) «nielle excnfe pour I'amour propre humilié! Mai ni a 1. 2. (fuppofé que toutes ces Cafés fusfent occupables fans danger) mais a 7. 6., qu'il faudroit la jouer, puisque c'est la qu'elle s'emparera a coup fü.r de 1'un ou de 1'autre de ces Pions, lesquels la Tour ne pourra-plus défendre a 7. 3., comme elle les y auroit défendus, fi vous aviez joué la Dame partout ailleurs. II en est de même des Tours & des Fous. Ainfi pour attaquer Ie Pion 5. 8. Fig. 14., c'est la fituation du reste de la Partie qui doit décider s'il faut jouer Ia Tour a 1. 8-, ou a 5. 5., il fe pourroit même qu'il vous fut plus avantageux de ne 1'attaquer qu'au fécond coup en jouant vcWe Tour derrière Ie Pion: pareillement il pourroit fort bien ne pas être indifférent & décider même de Ia Partie de jouer Fig. 15. vótre Fou a la Cafe 6. 3. ou 5. 6. Les mêmes précautions doivent ausfi s'obfcrver dans le Jeu des Chevaliers & furtout du Roi. Ainfi fuppofé que vótre meilleur coup foit Fig. 16. 1'attaque du Pion 6.8-. & qu'il n'y ait pas plus d'inconvénients a jouer le Chevalier a 4. 7., que de le jouer a 5. 6., il faudroit le jouer de préférence a 4. 7-> & cela, parcequefi vous 1'eusfiez joué a 5. 6., il vous etit falu trois coups pour attaquer en fuite (fi cela vous eut pu être bon a quelque chofe) foit le Roi, foit le Pion 7. £ de mcme, s'il etit é;é question de 1'attaque de la Cafe 6.  C 19) bougé d'attaquer ou de défendre Ia Cafe qu'el* les viennent de quitter, il ne fuffitpas, fi vous défiriez Ia posfesfion d'une Cafe occupée, d'en chasfer fimplement la Piece ennemie, au con• - traï- 6. 4., qui est devant le Pion, même Fig., Vous auriez eu a la vérité a choifir entre les Cafés 4. 3. & 5. 6., cependant il auroit fallu préférer 5. 6., paree qu'a 4. 34, votre Chevalier auroit gêné ou masqué votre Pion 3. 3., dans fa marche ou unique retraite, s'il couroit danger d'être attaqué. Quant au Roi, il n'attaque ni ne défend jamais avec plus davantage, pourvü cependant qu'il le puisfe fans danger, qu'eh fe placant, comme nous1 1'avons déja fait entendre, vis i vis la Cafe en question. Ainfi, toutes chofes égales d'ailleurs, la Cafe 5. 3. Fig. 17. est mieux attaquée ou défendue que la Cafa 5. 6., parceque pour éloigner le Roi de cette derniere il ne faudra lui interdire que 3 Cafés, pendant que dans fa pofition a 4. 3., il lui reste encore 4 endroits, après avoir été chasfé de celui oü il fe trouve; il est vrai que la dispofiaon du Jeu ne vous permet qu'asfez rarement un choix ausfi étendu, cependant dès qu'il y a plus d'une Cafe d'attaque ou de défenfe, ne vous expofez jamais par trop de précipitation a choifir Ia moins bonne, furtout quand il s'agit de déplacer Ie Roi. Au reste c'est dans le calcul de.coups combifiés, d'une fuite d'Echecs &c. que vous reconnoitrez furtout Pimportance des obfervations, qui ont fait le fujet de eette note. J3 a  (20) traire ce feroit vous en fufciter un défenfeur dc plus, mais qu'il faut ou la prendre, cette Piece, ou la chasfer & de cette Cafe & de toutes les autres, oii elle continueroit de la défendre, ou enfin la couvrir quelque part (p). réflexions sur l'emploi des pleces de la première Classe. L'Avantage d'attaquer & de défendre des Lignes entieres, est fi cocfidérable qu'il faut dcher de s'en mettre en posfesfion pour peu que les circonftances le permettent & furtout vers la fin d'une Partie, quand il ne reste que peu de Pieces fur 1'Echiquier (q). Un ." (p) Cette regie bien entendue & mife en pratique vous fauvera quantité de ces Coups inutiles, qu'en conféquence de Projets, qui ne peuvent réusiir, 1'on voit fi fouvent faire & même i des joueurs plus qu'apprentifs. Elle est furtout de grand fervice pour firxiplifier le calcul, comme nous le montrerons autrepart. (5) Quand il ne reste de cóté & d'autre que des Pieces de même allure, il est fouvent fort dïfficile de déposféder 1'adverfaire, puisqu'on ne fauroit cbasfer un Fou avec un Fou, une Tour avec une Tour &c. fans mettre ces Pieces en prife, ce qui fouvent ne convient pas, le meilleur expédlent dans ces circonftances, c'est d'al-  ( 21 ) Un autre avantage qu'il faut favoir tirer de ces Pieces, c'est de s'en fervir a la découverte ou ea Batterie masquée (r), les coups, lts muns pré- yus d'aller attaquer, fi Ia fituation du Jeu !e permet d'ailü leurs, une Cafe, Piece ou Pion, pon- la défenfe d-^squels il faudra que la Tour ou le Fou quitte fa Li : e, ap.'ès quoi vous vous en emparerez. Ainfi Fffe 18., voulant vous rendre maitre de la Diagonale des Tour» des Rois, occupée a 5. 4. par le Fou adverfaire, vous commencerez par attaquer fon Pion en jouant votra Feu a 2. 3., ce qui ayant forcé Ie fiin a pasfer a 7. 6., vous jouerez le vótre a 4. 5. & atirez atceint votre bat» Que s'il vous eüt mieux convenu de vous approprier 1'autre Diagonale du Fou, vous auriez joué le vótr» d'abord a 8- 5. Fig. 19., après quoi 1'adverfaire ayanÈ joué le fien a 4. 5., vous eusfiez écé vous emparer è 7. 6. de la Diagonale défiréa. II en est de même eti cas pareils du jeu des Tours, des Cbevaliers & de 1* Dame. Quant aux moyens d'en lever ou foreer des Pieces qu'on ne peu attaquer que par des Pieces dé même marche, on les trouvera en leur lieu, articlö Attaque. (r) 11 a été dit dans la note (g) ce qu'il faut enten, dre par Batterie masquée, en voici maintenant queU ques Exemples. , Fig. 20. en offre d'abord un fort fimple, le Fou prenant le Chevalier vous gagne encore, par la déa>u-: verte de votre Tour, la Piece pkcée a 7. 3. B 3 Fig.  ( 22 ) vus & les plus décififs fe font par leur moyen, furtout quand ils ont été amenés par plufieurs mou- Fig. 21. & 22. on voit le même coup, mais rer.du un peu plus- compliqué. Fig. 23. on t'a combiné avec la marche du Pion 6. 8.; Jequel attaquant Ie Roi a 7. 8-, vous fera gagner une Piece ou ira a Dame (a 1'aide d'un échec du Fou noir) fi 1'adverfaire au lieu de le prendre jouoit fon Roi a £. 8. Fig, 24 31., on trouvera une pofition , dans la- quelle 1'adverfaire, s'il ne fait pas le facrifica d'une Piece, perd la Dame ou la Partie par le moyen de deux Démasquemens. Suivez tous ce coups dans les Figures: il faut commencar par un examen bien attentif de la pofition & compter & comparer les Pieces & Pions reciproques; après quoi les Cafés diftinguéas par des points aux angles vous fourniront les développemens fuccesfifs. Enfin, car ces fituations peuvent varier a I'infini, 1'on verra dans le dernier exemple de ces coups, qu'offrent les Fig. 32-35., la Partie gagnée par deux découvertes 1'une de votre Tour, 1'autre de la part de 1'adverfaire même, qui ayant joué le Chevalier a 5.2., pour vous forcer i le prendre & a réunir ainfi malgré vous fes Pions, & ayant apparemment fuppofé, que du premier Coup vous le prendriez, ce Chevalier, a▼ec Ie vótre & non pas avec le Fou, s'est expofé imprudemment a perdre une Piece a caufe de Ia nécssfité, oü il vient de fe mettre de découvrir fon Roi par la ma:che du Pion qui le couvroit.  C 23 ) mouvemens, qui fembloient n'y avoir aucun rapport; il faut donc, comme je vous en ai déja prévenu, foigneufemement tenir compte de la pofition de ces Pieces & les confidérer tout entourées qu'elles foient, comme fi rien ne s'op» pofoit k leur aftivité , furtout lorsque ce qui les masqué peut-être forcé a quitter fa pofition. Dans une Attaque ou Défenfe entreprife ou a entreprendre par une de ces Pieces, il ne faut pas omettre dans votre calcul que 1'adverfaire peuten éluder 1'effet direct en couvrant de quelque Piece ou Pion la Cafe ou Piece dont vous entreprenez 1'Attaque ou la Défenfe. RéFLEXIONS SÜR L'EMPLOY des PlECES de LA SécONDE et TROISléME Classe. Ces Pieces n'attaquant que de prés, il s'enfuit qu'autant foigneufement qu'il leur faut défendre 1'entrée dans votre Jeu autant faut-il s'étudier a les pousfer dans celui de 1'adverfaire ï le Roi pour peu qu'il le puisfe fans danger n'cst point excepté de cette regie générale. Quoi que a la vérité ni le Roi, ni le Chevalier, ni Ie Pion ne puisfent attaquer ni défendre en Batterie masquée, proprement dite, c'est-adire, a la maniere des Pieces parcourant des B 4 Lig-  Lignes entieres, ils ont cependast ausfï leurs attaques fecrettes , plus dangereufes même que celle des Pieces de la première Clasfe, il faut donc bien s'en mettre au fait tant pour favoir les découvrir dans le Jeu de 1'adverfaire que pour S'en fervir a propos (s). Vous (j) Je nominerai cos Attaques fecrettes Attaques par fubflitution. On a vu (Note n) que les Pieces de Ia féconde & de la troifième Clasfe peuvent dans un certain fens être masquées ou couvertes tout comme les autres, elfes peuvent donc ausfi êrre découvertes ou démasquées; toutes les fois donc qu'une de ces Pieces fe trouve masquée a telles ou telles Cafés de fa marche, gardez vous bien de les regarder pour cela comme inoccupables ou nulles quant a Pattivité de cstte Piece ; Confidérez plutót attentivement Veffet qu'elle y pourroit faire fi , ayant fait bouwer, ne füt-ce qu'au quatriême coup, Ia Piece ou le Pion qui fe trouve desfus, vous Py placiea elle même. Examinez fur ca principe le Chevalier 4. 7. masqué * 3. 5. Fig. 30". par le Fou ; le Roi 3. if masqué Fig. $7. par la Tour; le Pion 2. 6. masqué Fig. 38. par le Chevalier, & vous aurez bientót trouvé le parti que vous pourrez tirer de ces difFérentes pofitions. Ainfi ayant remarqué Fig. 36. que le Chevalier attaqueroit par fubftitution i 3. 5. & le Roi & une Tour non défanclua, &'qu'ainfi vous Ia gagneriez, cette Tour, fi vous pouviez déplacer le Fou par un Coap, qui obli- geat  f *5) Vous vous fouvlendrez ausfl dans 1'employ dè ces Pieces & furtout du Pion que ne dispofant; que de peu de Cafés de retraite en comparaifam des geat 1'Adverfaire 3 une parade qui ne dérangeat en rien la pofition du Roi, du Chevalier & de la Tour; pyant remarqué cela & de plus la pofition de fon Chevalier, attaqué, quoique défendu, de ce Fou, il est vifible, qu'en prenant ce Chevalier, vous Ie gagnere? ou bien la Tour, s'il reprenoit votre Fou. Les pofitions des Fig. 37 & 38 preTentent de mêto« deux Parties décidées par des Attaques par fubftitutfc on; Ia première par celle du Roi fe fubftituant 4 la Tour, qui a été prendre le Fou; la féconde par cell* du Pion allant fuccéder au Chevalier, qui a été, pren» dre Ie Pion 6. 7. Fig. 39- donnant échec du Pion & y fubftituant I9 Chevalier, la Partie est gagnée. Fig. 40-43. ofFre un démasquement forcé du Rol combiné avec la prife de Dame par fubftitution dl» P*> on 7.6, a votre Tour. F'S- 44-47' On voit le Roi adverfaire réduit par Ia marche du vótre, s'étant allé fubftituer 4 votrf Tour, è ceder Ia fienne 7. r. pour éviter ou retgrdeE le Mat. La fubftitution du Pion auroit fait le inêmp effét. F'g- 48-53- offrent de même une Partie asfea fyaU voque gagnée par Ie démasquement d'un Fou fur un Pion e, 7., fuivi d'un démasquement forcé ou bien dg la perte d'un autre Pion 7.8.. auque! v9 f0 febftjtuer B 3 m  ( 26 ) des autres Pieces, on leur coupe ausfi p'us facilement la rentree dans le Jeu auquel elles appartiennent. Prócautions a observer en jouant les Pieces de la première Classe. Précautions a obferver en fóuant la Dame. La Dame étant la plus forte Piece du Jeu, & géhéralement parlant, ne pouvant être ni défendue ni changee contre des Pieces de moindre valeur, il s'enfuit; Qu'il ne faut pas trop fe presfer de la mettre en Jeu; Qu'il ne faut jamais 1'expofer aux Attaques en- enfuite un des vötres pour de la pasfer è Dame & terminer la Partie. J'ai multiplié les exemples de ces Coups pour vous en faire voir tout le danger & en même tems tout le parti qu'on en peu tirer. Du reste on fent asfez qu'il n'est pas nécesfaire de pasfer a chaque Coup en revue toutes les Cafés fans difliniïion attaquables ou attaquées en Batterie masquée ou par fubftitution; il fuffit de confidérer plus attentivement celles dont la pofition a ou pourra avoir des rapports avec vos projets & ceux de 1'Adverfaire. Le peu de parti qu'on peut tirer des autres fe voit au premier Coup d'oeil. Voy: Examen du Coup fait & du Coup i />e,  C 27) 'ennemies foit directes foit masquées fans la eertitude d'un avantage quel qu'il foit plus grand que celui qu'on céde par ia a 1'Adverfaire; Que, tous les Cas extraordinaires exceptés, il ne faut point 1'employer comme Piece défendante contre deux Pieces fubalternes ni conjointement avec le Roi, ni devant les Pieces de la première Clasfe (V): s'il n'y a pas moyen de faire CO Soit par exemple la pofition de ia Fig. 54., dans laquelle on fuppofe que ƒ071 Chevalier vient de fe poster a 6. r. pour y aller attaquer votre Pion 4. 2. déja attaqué par le Fou, mais défendu par la Tour. Suppofons encore qu'il vous importe beauccup de cor.ferver ce Pion ou d'emrêcher' 1'Adverfaire de fe poster a cette Cafe 4.2., dans ce Cis, comme vous avez pu prévoir 1'attaque de ce Chevalier, vous avez trés mal fait de ne pas avoir mieux pourvu a la défenfe de ce Poste, ou du moins, n'ayant pas d'autre féconde Piece défendante a la main que la Dame, de 1'avoir jouéa a 1. 4. ou de 1'y avoir IaisCés, fi elle s'y trouvoit déja, pour jouer quelque autre Coup moins esfentiel. Vous auriez dü jouer la Tour a 3.2. ou 2.2. & enfuite Ia Dame derrière cette Tour a t. 2.: ou bien il faloit placer cette Dame quelque autre part, d'cü elle füt a portée d'aller défendre le Pion ou la Cafe en question en tout autre endroit que devant la Tour, comme dans fa mauvaife pofition actuelle. II en va de même quand on la combine corame Piece défendante a- vee  C 28 ) faire aütrement, il vaüt mieüx ne pas s'obfliner a une pareille défenfe & chercher plutöt a former une Contre-attaque ou du moins k vendre eet aVantage ausfi chérement que posfible» Que dans les Cas oii il pourroit convenir d'employer la Dame comme Piece défendante , il faut avant quê de s'yréfondfe, examiner bien foigneüfement k queTs dangers elle pourroit être expofée après s'être fubftituée ala Piece prife. Qu enfin il faut bien fe garder de la laisfer enfermer ou couper de votre jeu. Cel% vaudra toüjou's k 1'Adverfaire 1'avantage qu'il vient de Vous ceder dans cette intention. Précauiions & obferver en jouant h Tour. La Tour étant la féconde Piece en valeur, il ne faut 1'expofer k être attaquée qu'ausfi rare» ment que peut le compromettre 1'intérêt du Jeu & par conféquent ne point s'en fervir comme première Piece défendante que quand on ne peut pas faire mieux. Dèss vee Ie Fou ou le Pion» Nous reviendrons fur cela quand nous traiterons de ïordre a obferver dans la fuc~ tesfion de plufieurs Coups deflinés h, la même opération. Que fi la Dame adverfaire fe trouvat du nombre des Pieces at'aquantes & placée devant, rien n'empêcheroit que Vous n'en Esfi«z autaii, fuppofé qu'ii Vous convint -Ten changer.  Dès que le Jeu s'éclaircira un peu on qu* vous le pourrez fans inconvéniept, mettez en aftivité vos Tours & emparez Vous des Ligaes ouvertes. Prenez garde qu'on ne les enferme (2/). Précautions d obferver en jeuant le Fou. Si Vous pouvez 1'éviter, fans faire pis , ne changez pas dans les premiers Coups d'une Par. tie celui du Roi. II vaut mieux que 1'autre & que les Chevaliers, paree qu'étant de la couleur de la Cafe du Roi adverfaire, il ne laisfe pas, foit que celui-ci roque, foit qu'il ne roque pas, de pouvoir 1'inquiéter beaucoup plus que qes autres Pieces. Puisqu'un Pion foutenu d'un Fou va è Dame contre un Chevalier, mais non pas contre uri Fou quoique protégé par un Chevalier, comma nous le verrons bientöt, & que d'ailleurs les Fous aidés du Roi font fort utiles pour tenir li. fere lechemin des Pions, il s'enfuit que fi vous êtes (a) Comme Fig. 55. cü 1'on fuppofe que venant de jouer imprudemment votre Tour a 7. 7. pour y attaquer fes deux Pions, 1'Adverfaire joue enfuite le Fou a 6. 7.; après quoi il ne Vous reste que le choix de laisfer votre Tour ainfi inactive ou de la changer contre fon Fou, ce qui fouvent ne-Vous conviendroic pas.  C 30 ) étes fort en Pions il faut tacher d'óter les Fous k 1'Adverfaire; gardez au contraire les vötres, fi c'est lui qui est fort en Pions, le tout cependant fans en rechercher jamais 1'occafion aux dépens de quelque meilleur Coup. Sur la fin d'une Partie, s'il ne vous reste qu'un Fou, vous tacherez de prévenir que 1'Adverfaire ne range fes Pions fur des Cafés de couleur différente de celle de votre Fou. Arrêtez les plutöt de maniere ou d'autre fur la couleur oppofée, bien entendu fi la dispofition du Jeu ne s'y oppofe pas. Ayez foin de ne pas le laisfer enfermer (v). Précautions a, obferver en jouant le Ron L'Attaque du Roi étant un Coup qui oblige k une parade indispenfable, a faire, comme on dit, un Coup forcé ou contraint, il ne faut ja» mais y expofer le Roi fans nécesfité ou du moins fans en avoir prévu toutes les Conféquences. Les Attaques masquées ou par fubftitution ne lui font guères moins dangereufes: il faut même pousfer la circonfpeótion k eet égard jusqu'a. terjir compte de celles qu'on peut entreprendre fur. les (v) Comme Fig. 55., cü 1'Adi-erfaue ayant joué mal a propós fon Fou a 3- 6., Vous 1'emprifonnerez en pousfant le Pion k 4- 5- & le prendrez lorsque bon' Vous femblera de même que le Pion qui le fuu;ientv  C 31 ) les Pieces qui 1'entourent furtout fi ceferoit alai a les défendre. ■ Pour abreger votre Calcul & ne point perdre de Coups, fou venez vous qu'on ne peut 1'employer feul comme Piece défendante contre 1'attaque de deux Pieces, puisqu'il ne lui est pas permis de reprendre comme aux autres Pieces qui ont Ia liberté de pouvoir fe mettre en prife (w). 1 Que fi Vous êtes contraint de 1'employer comme Piece défendante, avant de le jouer examinez bien ce qui arriveroit fi 1'Averfaire facri» fioit fa Piece ou permettoit les échanges propofós. Le Roi fe trouvant déja a 1'étroit, prenezbien .gardede 1'enfermer encoredavantage; du moins confukez toüjours 1'état de la Partie avant que de placèr quelque Piece trop prés de lui (x), Ro- (V) Les mêmes Obfervations doivent ausfi Vous guidèr dans le Jeu de la Dame & de Ia Tour, dans celui de tou^e Piece en un mót, que Pintérêt du Jeu exige que Vous conferviez. II est incroyable combien de faux Coups fe font fau'e de prévoir une féconde , troifième ou quatriême Attaque ou Défenfe mais nous traiterons de csla avec p!us de détail aux articles refervés pour tout ce qui a trait a l'Attaque ou la Défenfe. ' (r) L'obfervation de cette regie pourra fouvent Vous  X 3* ) T Roque2 du cöté, ou il y a le moins de danger, ou s'il n'en existe point encore & que de mettre vos Tours en jeu foit votre meilleur Coup, roquez du cöté, oü la nouvelle pofition de votre Tour fera le plus d'effèt; cependant ne Vous y déterminez qu'après une confidération attentive de la Partie &, ne roquez jamais quand il vaudroit mieux laisfer le Roi oü il est ou le jouer aux fécondes Cafés. Comme le Roi est une trés forte Piece, il ne faut pas le tenir oifif, pour peu que Poccafion s'offre de l'employer utilement & fans fuitesdan. gereufes. Sur la fin des Parties les Rois jouent un fi grand róle, qu'il importe infiniment de favoir au juste le parti qu'on en peut tirer & c'est dequoi Vous devez tacher d'être inftruit parfaitsment (j). Pri- Vous fauver d'un Mat fuffcqué, forcé ou menacé, d'un Echec perpétuel &c., comme d'une autre part elle Vous facilitera Ia découverte de ces mêmes Coups a fairo ofFenfivement. (y) J'aurois pu donner beaucoup plus d'étendue a eet article, mais comme les Obfervations, que j'avois k faire, tenoïent toutes a la combinaifon du Roi avec telle ou telle Piece, ou tel ou tel arrangement de Pions, il m'a paru que pour éviter les répétitions, il va-  (33) Précautions & prendre en jouant les Chevalier s. Tachez de camper un Chevalier dans le jei de 1'Adverfaire, düt-il faire trois pas pour cela; 1'Adverfaire s'en trouvera trés incommodé, mais prenez garde qu'on ne l'enferme ou ne Vous force de le changer avec désavantage ou dérangement de votre jeu (z). N'ern- valoit mieux les placer aux endroits, oli il fera dans la fuite question de tous ces Cas particuliers. (s) Le jeu des Chevaliers demande une attentiori particuliere, furtout dans les Farties un peu embrouil* léés, c'est pourquoi ne négligez pas d'examiner i cha» que Coup ce que leur peut ou pourra fournir d'ouverturela Piece, que 1'Adverfaire vient de bouger, cel* les qu'on peut forcer a fe déplacer (ce qui regarde particulierement les Pions) & même celles auxquelles ou Vous ou 1'Adverfaire pourriez fubftituer un Chevalier. Du reste on trouvera dans la fuite de ce Traité quantité d'obfervations pour le jeu des Chevaliers, qup 1'ordre des matieres ne nous permet pas d'inférer dans Partiele préfeiit, Voici cependant pour les Commencants quelques particularités au fujet de leur marche, asfez propres a la leur faire connoitre d'un peu plus prés. Quoique privé a 1'inftar du Pion de 1'avantage de pouvoir en bougeant continuer fes Attaques ou DéfenC fil-  C 34 ) N'employez le Chevalier comme Piece défendante qu'avec Ia plus grande Circonfpeftion, at- fes, Ie Chevalier a cependant fur lui une trés grande fupériorité, puisque non feulement il a Ie choix de deux Cafés pour y aller attaquer ou défendre certaine Cafe déterminée, mais en outre un grand nombre de Cafés a aller attaquer ou défendre au premier Coup. Ainfi quoique placé dans 1'Angle Fig. 57., il ne laisfe pas que de pouvoir aller défendre ou attaquer 9 Cafés: fur les bords cc nombre s'accroit 'jusqu'a 12. ou 16. Fig. 58. & jusqu'a 26. au centre de 1'Echiquier Fig. 59- Confidérez ces Figures avec un peu d'attention & Vous verrez encore, Qu'excepté la féconde Cafe de fa Diagonale (& ausfi Ia première s'il fe trouve dans 1'Angle) toute Cafe comprife entre les cinquiemes Lignes & Ia fienne, il peut aller 1'attaquer ou défendre du premier Coup, pourvu qu'elle foit de fa couleur actuelle. Qu'il lui faudroit 3 Coups pour I'Attaque de ces deux Cafés exceptées; ce dont il fera bon de Vous fouvenir pour mieux mettre vos Pieces a i'abri & ne pas faire dans vos Attaques plus de Coups qu'il ne faut; Qu'il lui faudroit enfin 2 Coups au moins pour aller attaquer une Cafe de couleur différente de celle, oii il fe trouve, & 5 Coups au plus pour I'Attaque de quelque Cafe de 1'Echiquier que ce foit. Une obfervation bien plus esfentielle que nous four- eira  C35) attendu que dans 1'énuraération de ce qui fait fa force , & Vous devez 1'avoir obfervé, nous n'avons pu compter ia propriété qu'ont toutes les autres Pieces, le Pion excepté, de pouvoir en bougeant continuer d'attaquer ou de défendre. Une aqtre chofe dont il faut tenir compte, c'est qu'il n'a que fon Camarade pour le remplacer. Souvenez Vous donc dans 1'employ du Chevalier comme défenfe, que fi on peut le prendre ou le faire bouger, fut-ce au troifieme Coup, c'en est fait de la défenfe de votre Cafe ou de votre Piece, a moins que Vous. n'ayez fon Camarade prêt a reprendre fa fonétion, ou que votre Piece ne puisfe fe fauver ou être autrement & mieux défendue. Aucune Piece ne pouvant fe couvrir de fes Attaques, elles font furtout extrêmement dan- ge- nira encore I'infpection de ces Figures, c'est que puisque le Chevalier n'a que 2 retraites dans les Angles, 4 fur les bords & 6 piés des bords (c'est a dire fur la Ligne des Chevaliers Sc, des pions rangés) rien n'est plus facile que d'y forcer un Chevalier avec une Piece & des Pions, & même avec Ia feule Dame ou le Roi. Les Fig. 60. 61 & 62 Vous lo prouveront. La fuivante 63, de fimple curiofité, ofFre 1'Echiquier parcouru dans fon entier par un Chevalier finisfant le tour i 1'Angle oü. il 1'avoit commencé. Ca  (36) gereufes pour le Roi & la Dame, forcés a fe déplacer ou a fe défairedu Chevalier attaquant, fuppofé qu'il foit quelque part en prife. Vous les referverez donc particulierement pour ces fortes de Coups & furtout par fubftitution; la Partie commencant a prendre un tour équivo"que, on regagne fouvent 1'avantage par leur moyen. OeSERVATTONS GéNéRALES SUR le Jeu des Pions (aa). Le Pion étant la moindre Piece en valeur, il en (aa) Une connoisfance profonde du jeu des Pions, favoir de leur taarchej de leurs attaques, de leurs défenfes ,■ de i'fcfrèt de leurs difTérentes combinaifons tant entr'eux qu'avec d'autres Pieces etc; cette connoisfance est fi indispenfablement nécesfaire a qui veut au jeu des Echecs parvenir a un certain dégrë de force, qu'on ne peut trop s'appliquer a la posféder par. faitement. Tout Joueur, même médiocre, prévoit & fait prévenir, i moins qu'ils ne foyent fort cachés, les Coups qui roulent fur le Mat du Roi ou la prife de quelque Piece, mais il n'y a que les Joueurs de Ia première force, qui, quoique fupérieurs ausfi dans cette brillante partie de 1'attaque, le foyent encore dans le calcul juste & prompt du réfultdt final de ï'arrangement 4es Pions reciproques destinés h rester fur l'Eckiquier aprês telles  C 37 ) en défend d'autant plus efficacement ce qu'on lui telles ou telles Opérations. En effèt ce calcul esc d'un avantage infini. Avez Vous découvert que la pofition de vos Pions doit Vous procurer enfin fur votre Adverfaire une fupériorité décidée, mais imperceptibie encore k de moins bons yeux que les vötres, Vous terminez Ia Partie par des Coups, auxquels, paroisfanü devoir plus y gagner que perdre , 1'Adverfaire fe prête volontiers. Avez Vous au contraire le desfous, ou la Partie devient elle douteufe, ayant calculé au juste ce que peuvent devenir vos Pions & les fiens, Vous cedez a 1'Adverfaire des avantages legers, Vous faites ou perdez des écbanges, Vous facrifiez une Piece pour un Pion dangereux ou qui gêneroit les vótres, Vous mettez le jeu fens desfus fens desfous &c., le tout pour amener enfin une fituation qui ou le fait perdre infailliblement ou doit produire une remife, dont il est d'autant plus étonné qu'il fe croyoit für de la Victoire. Nous allons donc examiner dans Ie plus grand détail tout ce qui regarde les Pions & la maniere de les bien conduire. Pour eet effèt nous les fuppoferons d'abord Jeuls fur 1'Ecbiquier, les Rois êtant een/és ou trop èloignés pour pouvoir être iïaucun fecours, ou immobiles ou occupés au point de ne pouvoir bouger du Toste oü ils Je trouvent, Cas qui arrivent asfez fréquemment; pasfant enfuite k des Combinaifons moins fimples, cette marche Vous formera & accoutumera infenfiblement k juger par un feul coup d'ceil du réfultat des manoeuvres praC 3 «*■  C 33 ) lui confie, car on ne fauroit fans perte ni le chan- tiquables de* différents Pions ou grouppes de Pions fe trouvant aétuellement fur 1'Echiquier ou deftinés i y rester après la réduftion projettée des Pieces auxquelles ils fe trouvoient mêlés; & c'est ainfi qu'infenfiblement Vous acquerrez ausfi ce qu'il feut de promptitude pour débrouiller fans beaucoup de méditation les Cas lés plus conapliqués d'Attaque ou de Défenfe en plein jeu. Un feul Pion contre un feul Pion. Ces Pions fe trouvent qu Sur une même Ligne perpendiculaire, ou Sur des Perpendiculaires voifines &attenantes, oa Sur des Perpendiculaires non voifines, ou Sur les Lignes des Tours des bords oppofés. Ces Pions enfin fe fontpasfés ou ne fe font pas pasfés. Deux Pions contraires fe trouvent fur la même Perpendiculaire £f ne fe font pas pasfés. Fig. 64 & 65. Voila une pofition de Pions certainement ausfi fimple que posfible & cependant il peut n'être pas du tout indifférent que Vous foyez premier ou fécond a jouer, le gain ou la perte de Ia Partie en peuvent dépendre, dépendent même quelque fois de la maniere dont Vous jouerez votre Pion, malgré 1'avantage du trait ou de 1'Avant-Coup. En voici des Exemples. Sup.  tt 39 ) changer contre une Piece, ni en placer une aux Ca- Suppofons que Ia pofition répréfentée Fig. 65. doive réfulter d'une ou deux Opérations, comme Echecs, échanges &c, que Vous êtes le maitre de faire oune faire point; dans ce Cas donc & dans tout autre, oü les Pions resteroïent refpectivemene postés comme dans la Fig. préfente (ou comme Vous Ie3 voyez N°. 2. de la Fig. 6>, oü ils font dispofés de même, c'est a dire le vótre encore è fa Cafe) Vous pourriez procéder hardiment aux Opérations antérieures, dont je viens de parler; Vous gagneriez infailliblement & cela que le trait Vous restat ou non. La raifon: c'est que fou Pion ayant déja bougé, Vous avez fur lui Pavantage de pouvoir jouer le vótre felon les occurrences un ou deux pas, ce qui fuffit pour Vous rendre maitre de» événemers. Mais encore faudroit-il jouer prudemment. Vous ne pousferiez donc qu'un feul pas votre Pion 2. 8. Fig. 65., fi c'étoit Vous qui étiez premier ajouer; fi c'étoit lui, qui avoit le trait, il faudroit pousfer ce Pion 2 pas. J'en dirai la raifon dans un moment. Que fi la pofition de ces deux Pions eüt du fe trouver telle qu'on Ia voit N°. 3. Fig. 64., oü c'est votre Pion qui a fait un pas, pendant que Ie fien fe trouve encore a fa Cafe, comme c'est justement 1'Inverfe de la pofition précédente, Vous voyez bien que dans ce Cas Vous auriez eu tort d'entreprendre les manoeuvres préliminaire», dont j'ai parlé, puisque Vous ne gagneiiez pa6. C 4 Quant  ( 4° ) Cafés qu'il défend; il faut donc, toutes ehofes éga- Quint aux pofitions de N". i. & N°. 4. Fig. 64., dans lesquelles les Pions ont autant de Jeu les uns que les autres, il n'y a que la certitude de l'avantage du dernier Coup, c'est a dire du trait dans le dernier Cas & de 1'après-Coup dans le premier, qui devroit Vous déterminer aux Coups fusdits, a moins pourtant que n'ayant plus aucun espoir de gagner la Partie, la réduire au Pat ou a la remife (réiuitat des deux derniers Cas) ne fut ce que Vous pouriez faire de mieux. Voila donc le gain ou Ia remife de cette Partie & pareilles ne roulant abfolument qus fur Ie calcul de la marche de ces deux Pions en apparence fi infignifiants, & cela parcequs telle est la pofition de vos trois Pions du centre & du Roi Adverfaire (comme nous le verfons bientót a Partiele de trois Pions contre Ie Roi) que «lui des deux Joueurs, qui pourra forcer fon Adverfaire a la rompre le premier, gagnera ou fauvera la Partie. Si Vous pouviez donc ménager Ie Jeu de votre Pion de maniereque ce foit Vous, qui arrêtant le fien, fasfiez le dernier Coup, il faudrabien, qu'il joue enfin le Roi, & qu'il permette par conféquent qu'un de vos Pions aille a Dame. Que fi c'est a lui que dolt rester le dernier Coup, vous voyez bien que forcé de jouer vos Pions, fon Roi les prendra 1'un après 1'autre; après quoi n'ayant plus de Coup a faire, votre .Partie fe trouvera réduite au Pat ou a Ia remife. Sécond exemple. Soit Parrangement des Pions & des  X 41 ) égales d'aillcurs, s'en fervir de próférence foit pour des Rois, quo Vous voyez Fig. 66. Ie produit éventuel de deux ou trois Opérations qu'il ne tient qu'a Vous d'entreprendre ou de n'entreprendre pas, c3cï pofé , Vous les entreprendrez fi 1'Après-Coup Vous reste , Vous ne les entreprendrez pas (a moins qu'il ne Vous faille une remife) fi c'est a 1'Adverfaire qu'il doit rester. Suppofé donc, comme dans la Fig. 66. que ce füt a lui a entamer Ie Jeu de fon Pion, & qu'il ne lepousfat qu'un pas Fig. 67. dans ce Cas, fi pour conferver 1'égalité Vous ne pousfiea ausfi qu'un pas le vótre, I'événement feroit comraa Vous Ie voyez dans les Fig. 68», 69., 70., 71. & 72., c'est i dire que Vous forceriez le Roi Adverfaire è quitter fon poste devant le Pion, déplacement, qui permettant au vótre Fig. 72. d'aller attaquer la Cafe da prife de Dame 8.7., rien ne Vous empêcheroit plus d'y porter votre Pion. Si i'Adverfaire eut pousfé deujt pas fon Pion, Vous en auriez fait autant, & les réfulfS.cs eusfent été les mêmes. Que fi, I'Adverfaire ayant pousfé fon Pion.un pw feulement, Vouseusfiez, rom> pant 1'égaüté, pousfé par mégarde deux pas le vótre Fig. 73. il en feroit arrivé ce que Vous voyez Fig. 75. c'est i dire lê Pat. Vous n'auriaz donc pas gagné, pour avoir épuifé mal a propós le jeu de votre Pion, Au furplus puisque Vous aviez fur I'Adverfaire l'»y vantage de pouvoir bouger le Roi, Vous eusfiez éga» lernant pu gagner en combinant tellement fa roareha av.c celle du Pion adverfaire, que fon dernier Coup C 5 fait,  (4* ) pour faire bouger une Piece, foit pour Ia défenfe &c. Dans fait, votre Roi fe trouv&t derrière votre Pion, pour de la marcher a 6. 6. ou 6.8., & defcendre enfuite a 7. 6. ou 7. 8. oü I'Adverfaire nc peut plus Vous disputer la prife de Dame. Vous ne pouviez donc gagner que par ce moyen oa celui de votre Pion 2.1. joué comme nous venons de Ie dire. Car ce Pion fe trouvant fur la Ligne de la Tour, Vous n'auriez pas pu le mener a Dame. Qae fi les Pions eusfent été postés fur quelque autre Ligne, il n'auroit pas falu tant de facons, Vous eusfiez été tout droit prendre fon Pion & conduire le vótre a Cafe de Dame. Vous verrez ailleurs les raifons de cette différence. Je finirai ce détail en Vous exhortant d'en bien faifir 1'efprit, car ce n'est point du tout en Vous chargeant la mémoire de pofitions & de manieres de jouer bonnes & mauvaifes que Vous ferez de grands progrè;, il n'en réfulteroit a Ia fin que la plus complette confufion : c'est en Vous appropriant & en généralifant les principes fur lesquels les Cas ou problêmes donnés ont été viftorieufement réfolus. Ainfi par ex. de tout ce que Vous venez d'apprendre Vous ne Vous fouviendrez que de Ia nécesfité de tenir compte en Cas pareils tant du trait que des Pieces bougeables & des Pions bot/gés ou non bougés. Deux  C43) Dans les Attaques & du Roi furtout il devi- ent Deux Pions contrahes fe trouvant fur la même Perpendiculaire fe font pasfés. APas égaux celui qui fera le premier Dame nouvelle gagnera, qjand même 1'autre prendroit Dame le Coup d'après. Voyez Fig. 76. au milieu, oü le Pion blanc ayant le trait & venant ainfi d'un Coup plutót a 8. 4., que le Pion ennemi a 1.4., prendra ce Pion a cette Cafe. Ceei paroit encore fauter aux yeux, cependant fuivez les Fig. 77-88. & Vous ferez convaincu , qu'è moins d'avoir bien prérente a 1'efprit Ia regie que nous venons d'énoncer, rien n'est plus aifé que de confondre cette prife mutuelle de Dame avec toute autre fur des Perpendiculaires voifines ou éloignées, (Cas qui arrivé trés fréquemment) & oü chacun garde la fienne. L'Adverfaire ne perd donc la Partie dans 1'efpece préfente que pour avoir omis de faire entrer dans fon cal. tul le déplacement de fon Pion 5. 7. II avoit compté les pas des deux Pions, il les avoit trouvés égaux, mais il n'avoit pas prévu les inconvénients de la nouvelle dispofition qu'alloit avoir fon Pion après la reprife de la Tour & c'est ce qui Ie fait perdre. Deux Pions contrair es fe trouvent fur les Lignes des Tours^de la Dame £f du Roi. A Pas égaux Fig. 76. même chofe arrivera que ci-des- fuss  (44) ent d'autant plus dangereux qu'cn ne fai roit s'e 'i cou- füs: votre Pion devenu Dame a 8. i. prendra la fienne nouvelle i I. 8. II faut encore bien fe fouvenir de cette pofition, Ia distance des deux Pions pouvant aifément porter a quelque bévue. Les Fig. 89-94. en offrent un exemple convainquanr. Vous y terminez Ia Partie par Ie facrifice de vos deux Pieces contre fa Tour, ayant obfervé préalablement, que, malgré que Vous r,e pourrez pas empêcher fon Pion de pasfer a Dame, Ie vótre cependant devenu Dame cn avantCoup Fig. 94. & cela fur la Ligne des Touis , lui pourra enlever la fienne fur le Coup de fon arrivée: & c'est ce que 1'Adverfaire n'avoit pas pré vu. J)eux Pions contrahes, qui ne Je Jont pas pasjes, Je trouvent Jur des Perpendiculaires vojijines. Aucun de ces Pions Fig. 95. ne pourra pasfer 3 Cafe de Dames fans s'être mis quelque part en prife: Que s'il ne reste d'autres Pieces libres que ces Pions, celui des deux, qui fera obligé de fe mettre en prife ne gagnera pas , je dis ne gagnera pas, parcequ'ausfi ne perdra t*-il pas dans tous les Cas fans exception-, a ciufe du Pat que Vous ferez obligé de lui accorder en certaines circonftances. Suppofons, par exemple, que Ia pofition de Fig. 95, devenue celle de Fig. 97, Vous preniez mal a propós fon Pion 5.1. Fig. 97. n'ayant plus rien a jouer, Vous voyez bien, qu'il feroit par Ia réduit au Pat & par conféquent la Tartie a la remife,  eouvrir & que chaque pas qu'il fait Pappröche davantage de Cafe de Dames. Dès mife, ce qui feroit d'autant plus mal joué que Vous pouviez encore gagner en faifant marcher le Roi. Mais Vous ne deviez point prendre ce Pion & le laisfer pasfer fon chemin, moyennant quoi pou«.f,int a Dame en avant-Coup, Vous l'eusfiez matté a 8.2. Cette remife, il esc vrai, il ne la tiendroit que de votre étourderie, cependant il y a telle pofition de ces Pions, oü Vous Vous trouveriez forcé de la lui sccorder, celle de la Fig. 98. par exemple; dans laquelle Vous perdriez fi Vous laisfiez pasfer fon Pion, paree qu'il fe trouve plus prés de Cafe de Dame que le vö're. En cas pareils donc, fi Vous avez quelque autre maniere de gagner, quoique plus longue, que celle par la quelJe Vous pourriez réduire la Partie a la fi'.uation de la Fig. 98, ü faudroit la préférer. Deux Pions contraires fe trouvent fur des Perpendiculaires non voifines. I's iront 1'un & 1'autre I Dame s'il y a égalité de pas comme Fig. 99. S'il y a inégalitc; votre Pion n'ira pas a Dame, fi Vous avez un pas de plus a faire que lui; (Fig. ioc. N°. 1.) le fi-n n'y ira pas, fi V( us comptez deux pas de moins, (mêmeFig. N°. 2.) Ainfi mimet pas ou un pas de moins; chacun fa Dame. Un pas de plus; point de Dame. Deux pas de moins; feut et Dame. Or  C 46 ) Dés qu'un Pion de I'Adverfaire a bcu^é' & a- vant Or voici comme Vous compterez les pas dt s Pior s. Vous vous figurerez d'abord votre Coup comme déja fait, c'est a dire votre Pièce ou Pion comme déja joué, comptant enfujte, depuis cette aftuslle ou future pofition du Pion en question, les Cafés qui font devant ce Pion, de même que celles qui font devant le Pion adverfaire, les Cafés de Dame y comprifes, ce fera en conféquence de i'égalité ou des diiTérences trouvées & appréciées ci-desfus, que Vous vous conduirez. les P'g> 97-, 98., 99. & 100. Vous rendront ceci plus clair, Cette méthode bien comprife, & rendus familiere, tenez Vous y conftamment, & ne héfitez ni ne tatonnez jamais. Rien n'est moins d'un bon Joutur, ni même moins f/ir que de ne favoir calculer cïs distances qu'en parcourant des doigts une demie douzaine de Cafés comparées une d une. Une autre trés mauvaife habitude, qua je me rappene a ce propos & trop commune aux apprentifs pour que je ne Vous avertisfe pas de Vous en garder, c'est celle d'avoir plus Iongtems qu'il ne faut Ja Piece i jouer entre les doigts, ou ce qui pis est encore, de faifir tantót I'une tantót Pautre, d'en lever, d'en remettre &c.; Vous ne porterez du tout la main a la Piece que Vous voulez faire marcber que pour la placer bru'quementoii Vous la défirez, mais Vous aurez au préalable bien mürement, quoique fans lenteur, réfléchi a votre Coup. Cette promptitude a certain air dé-erminé, viftorieux, qui déconcerte un Adverfaire peu • fur  (47) vant d'en jouer un Vous même, examinez anten* fur de fon fait, outre que jouant, Piece touchée, Piece jouée, comme on dit (& Vous devez furtout ne jamais jouer autrement) 1'habitude de toucher les Tieces avant d'avoir bien déterminé, fi elles bougeront ou non, ne fauroit que Vous porter préjudice. Quant aux Loix étabiiés a eet égard & a d'autres par les plus fameux Joueurs, Vous les trouverez a la fin de ce Traité. Je défirerois cependant 1'abolition du mót, fadoube: il vaut mieux s'accoutumer a ne pas avoir befoin de ce préfervatif contre le trop de vivscité, qu'il fuppofe & qui n'est bonne a rien ni dans les Echecs ni dans aucune autre chofe. Mais pourfuivons. Outre le calcul rélatif a Ia proximité des Pions de Cafe de Dames, dont je viens de Vous dorner les regies, je devrai Vous obferver encore que cette Cafe mêms demande un examen attentif. La pofition da la Fig. 101. Vous Ie prcuvera. Le dernier Coup y est fuppofé avoir été fait en reprenant par Ie Roi Adverfaire; c'est donc Vous qui avez Ie trair. Vos deux Pions fontaquatre pas de Dame, le fien 4. r. auffi; ilyadonc égalité, malgré l'avant-Coup, parceque fes deux Pions du Centre empêchant les vótres d'avancer fans êtrepris, au lieu de chercher a gagner un pas en jouant un de vos Pions, il Vous faudra commencer par prendre un des fiens, mais lequel des deux prendrez Vous? Cela paroit trés indifférent, & cependant rien ne l'est moins: puisque Ia prife du Pion 6. 6. Vous feroit perdre indubitablement & que Vous pourriez gagner en pre-  (48) tentivemcnt ce qu'il cesfe ou cesfera de défendre ; prenant IVu re. Vous perdriez paree que votre Roi pasfé a la Cafe 6. 6. fe trouveroit en écöec du Pion devenu Dame en avant-Coup a i. i.: Vous gagneriez ou remettriez la Partie par l'échec du vótre, quoiqu'en après-Coup a 8. 3. Voila quant a ce qui peut réfulter (& doit ê:re prévu parconféquent) d'un Ecbec donné fur le Coup de la prife de Dame. Les Echecs, qui peuvent être donnés le Coup d'après, comme également dangereux, demandent un Examen non moins attentif tant de la pofition des Cafés de Dame respeclives, que des Rois & autres Pieces, s'il y en a. Ainfi, dans une pofition comme celle de Fig. 102. ayant examiné & omparé la pofition de fon Pion Ie plus avancé & du vcVre; ayant obfervé de plus, que il Ja prife de Dame ne Vous pourra point être contestéa (par 1'c'change de votre Tour, couvrant a 5. 3- 'e pasfage de votre Pion contre fon Fou, qui fe postera ;'i 3. 5.) de vótre cóté Vous ne pourrez pas empêcher qu'il n'en prenne une ausfi a 1. 7. en y attaquant votre Roi & qu'ainfi cette fac>n de jouer ne Vous onvient point du tout. Ayant deju obfervé tout cela, Vous redoublez d'attention & trouvez enfin moyen de gagner la Partie par les Coups que voici & qui dérivenc uniquement de la découverte que Vous venez de faire du changement de pofition auquei Vous pouvez forcer le Roi. Vous jouerez donc d'abord Ia Tour a 8. 8., puis a 8.7.1 puis enfin en prenant Ie Fou a 5. 7, ou 6. 8., opérations, qui ayant amené la fi'Uition de la Fig. i©3-i  C 49 ) dre; prócaucion non moins esfentiejle pour em- pe). 103., I'Adverfaire aura beau pousfer fon Pion 4.7. en ap:ès-Coup k Dame a 1. 7. Fig. 104. Vous la 'ui enleverez tout de fuite par la vótre, au moyen d'un £chec k 8. 7. & ne pourrez que gagner: qm s'il avoit joué 1'autre Pion & le Roi, Vous auriez gagné éga. Jement. ■ Un Pion contre deux Pions liês. Le Pion ifolé fera pris, changé ou arrêté. Cepen-° dant malgré la fimplicité apparente du Coup, il faudra encore ufer de cjrtaine circonfpeétion & toüjours faire prendre les devant; au Pion extérieur. Ainfi dans une pofïcion pareiüe a celle de la Fig. 105., le gain ou la perte de la Partie dépendroit du Pion, que Vous Joueriez. Vous perdriez, fi Vous alliez étourdiment jouer un pas le Pion 3.2., pusqu'il ne manqueroit pas de pousfer enfuite deux pas le fien, Vous gagneriez au contraire en pousfan* 1'autre. Le Pion ifolé a donc un Cas pour lui, favoir celui, oü telle feroit fa pofition, qn'arrêtant 1'un des Pions contraires, 1'autre fe trouvat forcé de fe mettre en prife devant lui, je dis forcé, dans une fituation de Par» tie s'entend, oü I'Adverfaire n'auroit d'autre Jeu fane faire pis que ce Pion. La Fig, 112. répréfente «ine pareille pofition, mal* comme (voyez Fig. 106—112.) elle n'est que le réD fok  C 5° ) pêcher fes Pieces de pénétrer dans votre Jeu, que fuliat des Coups forcés que I'Adverfaire a é é obligé de faire Fig. 108. & 110., Coups qui ont dü entrainer après eux Ia pofition des deux Rois & du Pion que Vous voyez Fig. 112. (nous verrons plus bas pourquoi?), Vous en conclurrez, que c'est le parti, que fur la pofition première de la Fig. 106., Vous avez feu tirer de votre Pion ifolé, qui Vous a fait gngaer. Un Pion contre trois Pions, Le Pion ifolé perdra, quand même il y auroit un Pion doublé parmi cas trois Pions; a moins pourtant que la pofition de c;s trois Pions ne fut telle qu'on en voit un exemple dans la Fig. 113., oii I'Adverfaire ayant joué étourdiment n'importe lequel de fes trots Pions (fuppofons deux pas celui du milieu) ou bien •ayant été forcé, foit par votre Pion foit pour reprendre, a jouer le Roi a 88., il ne Vous reste pour gag. ner qu'a pousfer deux pas Ie vótre. Un Pion contre quatre Pions. Ceux-ci doivent gagner qu'il y ait des Pions doublés parmi ou non. Diux  C 51 ) que pour introduire les vötres dans le flen. Pour cec- Deux Pions. Deux Pions Hés contre deux Pions non liès. Fig. 114, 115. Deux Pions Hés contre deux Pions ausfi Més fur deux Perpendiculaires communes. Fig. 116, 117, 118, 119. Deux Pions liès contre deux Pions Hés, dis. pof és comme Fig. 120. Quatre Pions fe trouvant ainfi ou a peu prés air fi dispofés, comment faut-il les diriger pour en amener un forcément a Dame & fi cela est posfible, faut-il a. voir le trait ou 1'après-Coup? Forcerez Vous ou non I'Adverfaire a changer de Dame Fig. 121. en jouant la vótre a 8- 6. afin de produire la fituation de la Fig. 122. & le contraindre ainfi d'entamer le jeu de fes Pions? Prendrez Vous Fig. 123. le Pion a Cafe de Dame ou jouerez Vous le Chevalier devant le Pion, afin de mettre enfuite le Roi Adverfaire fous le Pat &c. Fig. 124? Comment & fur quels principes jouer dans les dispofitions qu'ofFrent les Fig. 125, 126, oü les Rois ne fauroïent bouger ou ne le faurcïent fans perdre, fituations, qui a la vérité re s'offriront pas fouvent, mais qui cependant pour être posfibles peuvent s'oftnr, comme cent autres pareilles qu'on pourroit imaginer? D a Ti»  C ja ) Cette fin & pour prccurer une fortie libre a vos Eie- Tacbons de répondre d'une manière fatisfaifante a ces Quastions. II est clair d'abord que dans les disp fi.iors des Pions des Fig. n6, 117, 118» 119, fe barrarrt mutuelIcment le pasfage a Dame, ce pasfage ne pourra s'tffcctuer autrement qu'en en portant uv fur ure des Lignes de cóté; or Comme un Pion ne peur changer de perpendiculaire qu'en prenant, il est encore clair qu'il n'y a d'autre moyen pour y p3rvecir qua de foicer un des Pions Adverlafres a fë mettre en prife. Ce moven,- louj renet, s-de Ie voir, n-'esf autre que de faire faire doublé fonction a un Pion, c'est a dirö, de le jouer de maniere qu'en empêcbanf 1'un des Pions adveifai.es d'avancer, il'attaque encore la Cafedéprogresfion de 1'autre. Toute 1'intrigue de part & d'autre doit rouler donc a. fe pro'curer eet avantagei ou a le dieputer tant qu'on peut a I'Adverfaire. Quant au aait & i'aptcs-Coup ou en géréral aü nombre de Coups, dörit ori peut dispofer de pan & d'autre, il est' fe,nfib!ë que celui des deux, a qui restera le dernier, furtout fi fes Pions font ausfi avancés que U's Pions Adverfaires, ne-pourra mar.quar ds gagner ou du moins de faire Dame nouvelle d'un Coup plutót. D'après cas obfervations la feule infpection de la Fij. 117. V0U6 découvrira d'abord que pour gagner dans unt pareille dispoiitioii, il faudroit avoir i'aprèsCoup. Vous n'auriez qu'a jcuer le Pion qui répond & celui qu'il jouera. 6 Dans  .{ 53 ) Pieces, Vous t'acherez de poseer vos Pions du Centre au milieu de 1'Echiquier. Si Dans une dispoficiow comme cslle de Ia Fig. ïi§b jouez les mêmes Pions que I'Adverfaire jouera, jouez les précifément comme lui & Vous gagnerez encore & caufe de,i'après-Coup, que je fuppofe que Vous swtfl fur lui. Vcila certainement une regie bien fimpitJ pour un C-siip beaucjup plus cambircé qu'on ne prrp feroit. Dans la disp'ofition des Pions de la' Fig. ir8. (remarqusz en quoi elle difFére de la précédente;) Vous gag*> nerez que Vous ayez Paptè:-Coup ou non. Car fi Vous ne I'avez pas, en jouant votre Pion 2. 5. nóïi pas -a 4.5., mais a j. 5., póur ré'ablir i'é'galité & Vous remettre en posfesfion de 1'apvès-Cóüp, il ne Vous restera plus pour gagner qu'a jouer, comme je viens de dire, les mêmes Coups que lui. Que fi c'est I'Adverfaire qui a te trait, il est vifibleque s'il joue toute antre chofe que lb Pion' non bougé uri> pas, il auroit perdu tout de fuite, il ne jouera donc cé Pion qu'un pas feulement dans Pefpoir de remettre la Partie par 1'enlacement des Pions, ce qui arriveroit ausfi, fi par étourderie Vous al li ez jouer deux pas Pun des vótres; Vous ne le jouerezdonc qu'un pas & gagnerez. Qmm a la dispofrion des qmtre Pions dé' Ia Fig"» * 116. Ces Pions finiront par s'enlaceï deux a deux', ou un a un, felon qus le- jugfer* corïvenable è' fes inté.. rets celui qui aura 1'après-Coup. D 3 Q,J«  C 54 ) Si Vous pouvez en établir deux de front, tane mieux, Que fi les quatre Pions fe frouvoïent dispofés omme dans les Fig. 114, 115, oü il y en a un ou deux de libres, il faudroit a caufe de cela jouer fur d'autres principes. Au lieu donc de ménager le jeu de vos Pions Vous pousferez au contraire Fig. 114 le,Pion libre deux pas, afin d'enlever deux Cafe k I'Adverfaire & gagnerez. Vous eusfiez de même gagné en aprêsCoup: mais feulement en Vous refervant les deux Coups de votre Pion correspondant, qu'il ne peut Vous enlever, c:mme Vous pouviez les lui enlever. Les Pions fépués doivent donc toüjours perdre dans cette disp ifuion. Mais il n'en est pas tout a fait de même de la dispofifion fuivante Fig. 115. Car dans celle-ci les Pions qui auront 1'après Coup gagneront forcément. Cependant il faudra encore ufer de beaucoup de circonfpection, & Vous ferez bien d'en faire 1'esfai pour Vous rompre a ce calcul. Reste a examiner la dispoiition des quatre Pions de la Fig. 120. dont la feule infpeclion indique le jeu; car & la pofition & la quantité de jeu des Pions refpectifs étan*. exattement femblables, il faudra ausfi les juger & jouer d'après les principes établis pour les fituations de? Fig. 116, 117, & 119. c'est k dire, jouer en après-Coup précifément les mêmes Coups de I'Adverfaire, ce qui ne manquera pas de faire conftamment perdre celui qui aura le trait. Deux  (55) mieux, mais ne Vous y attachez pas au point a'y Deux Pions contre trois Pions. Les trois gagneronc contre Les deux, a moirs d'une dispofition pareille a celle que 1'on voit Fig. 127, & que 1'on peut fuppofer avoir été ou provoquée par vos manoeuvres ou amenée par l'imprudenca de i'Adverre, ayant joué un de fes Pion9, (celui du milieu par exemple) fans faire réflexion que jouant enfuite deux pas le vótre Vcus bloquiez tous les fïens & gagneriez, s'il ne lui étoit resté de jeu que celui de ces Pions, Teois Pioms. is Pions cor.tre trois Pions. L'examen des réfuhats pcsfioles de 6 Piors postés ausfi diverfement que les 4 Pions, dont nous venons de calculer, fi non toutes les combinaifons, du moins les plus difficiles a juger au premier coup d*ceil, entraineroit des recherches fi feches, & de plus fi peu inftructives après les principes que neus avons déja éfablis, qu'il m'a femblé qu'il valoit mieux en fairegrace au Lecteur. D'ailleurs I'immobilité conditionnelle des Rois les fuppofant déja entourés dè Pions, il ne fe peut presque pas fur la fin d'une Partie, qu'il en existe de part & d'autre encore trois outre ceux la. Avant que de pasfer maintenant i l'examen du jeu des Pions attaqués ou défendus par des Pieces, il fauD 4 dra  (56) tl'y facrificr quelque meilleur Coup quoique ,cn apparence moins regulier. Rcn- dra- Vous obferver encore que les calculs précédents n'ayant été fondés que fur l'inadivité abfolua ou nccesJaire de toutes les Pieces ennemies ou du moins du Roi Adverfaire, cstre Théorie n'est proprement bonne q-j;; [üécifément dans ces occurrences, ou dans celles (& c'est dars ces cas furtout qu'on en éprouvera fouvent la grande utilitë) oü il Vous convient ds faFoir au jus.e ce que peuvent devenir vos Pions ou les flens.; fi Vous pcuvez abandonner les vótres a eux mêmts & en retirer vos Pieces pour les employer mieux aihturs, r.u s'il faut les y laisfer ou même y porter du fe cours; fi Vous devez tenter ou non de faire une di. verfiorvprofitable en atraquant les fiens, pour le forcer par la a fe dégarnir ailleurs; fi fes Pions pourront ou -ije pourront pas fe tirer feuls d'afFaire &c. E,n tou'?s autres occafions Vous jouerez donc différemment, & loin de ménager le jeu de vos Pions Vous les pousferez au contraire tant que Vous pourrez: pourvii que Vous ayez foin de pourvoir a leur défenfe quand befoin en fera, ïls ne peuvent qu'eu devenir è'-irant plus dangereux, puisque toutes cbofes égal.sjs d'ailleurs, un même grouppe de Pions devient plus formidable & fournit plus de resfources & deux Cafés de Dames qu'a quatre , outre encore que plus Vous pousfez vos Pions, plus ceux de 1'Adverfaire restent tecr'és. Une autre .Obfervation non moins importante, c'est que  C 57 ) Renforcez, fi 1'occafion s'en préfente conve- na- que toutes les fois que Vous vous trouverez fupérieur cn nombre de Pions, il faut faire valoir cette fupériorité, dès qus Vous pourrez, fut-cepar Pextinction des Pions adverfaires. Projet qui demande encore un jeu différent de celui que pour éviter le Pat je Vous avois recommandé dans ie Cas de 1'immobilité abfolue ou 1'inaaivité forcée du Roi contraire. Ainfi dans Ia pofition de la Fig. 128. au lieu de jouer P 4. 2. (car le Roi adverfaire a deux pas) il faudra jouer premierement P. 3.1. pour empêcher le Pion d'avancer, en fuite P. 3.2. & enfin P. 4. i,, Vous perdriez de toute autre maniere. De même ce ne feroit pas le Pion du milieu qu'il faudroit jouer dans une fituation, comme celle de la Fig. 129; il faudroit jouer un pas le Pion de 1'aile, puis celui du milieu un pas & finalement encore u i pas ce même Pion de 1'aile, lequel Vous gagnera la Partie. Obfervez au reste (& c est une regie importante) que dans les deux Cas que nous venons d'examiner, c'est le foin de tenir votre Pion de 1'aile è la tê:e des autres, qui Vous a fait gagner en empêchant Ie Pion adverfaire d'avancer & le forcant enfuite a fe changer contre un des vótres. Avant de pasfer maintenant a 1'Examen de Pofition» plus combinées, il fera nécesfaire de Vous répéter que je continuerai toüjours de confidérer les Pieces & les Pions dont il fera question, comme s'il n'y avoit qu'eux de mobiles. Quant a cette immobilité ou inaétivité des Rois & des autres Pieces, dont j'ai déja fait menD 5 ti°nv  C 58 ) nablement de vos autres Pions ceux du centre & tion. Elle pemt avoir lieu de trois différentes mauieres. L'immobilité par éloignement a lieu quand le Roi ou qu.ique autre Piece mobile fe trouve trop loin pour pouvoir arriver a tems. L'immobilité nécesfaire ou de nécesjité; quand ces Pieces ne pourrcïsnc bouger fans fajie pis. L'immobilité abfolue, quand on les tient enfermées. D'après ces diftinétions Vous voyez bien que tant les poiitions que nous avons déja examinées que celles qui nous restem a exmriner pour avoir 1'air de ne pouvoir arriver que trés rarement, peuvent cependant fe préfenter & fe préfentent effedtivement fouvent avec 1'accompagnement de 1'une ou de 1'autre de ces immobilités. A leur égard cependant je Vous recommande une fois pour toutes d'obferver les Précautions fuivantes, qu'il feroit trop ennuyant de Vous répéter a cbaque Article. L'immobUité abfolue a felle lieu, fongez alors au Pat ou a la Remife; ne prenez ni n'enfermez donc fa derniere Piece ou fon dernier Pion mobile qu'après avoir renoncé a tout efpoir de gagner la Partie. Dans Ie Cas des deux autres immobilités, gardez Vous de fournir a I'Adverfaire l'occafion de fortir d'embarras par que'que Attaque, Echec, ou Marche dérobée. Mais il pourroit arriver & il n'arrive en effèt pas rarement, que le Roi ou les autres Pieces quoique hors  & ibutenez bien celui de la tête & de la Queue. Pour hors d'état de porter aucun fecours a leurs Pions, ne font pas pour cela dépomvus de tout mouvement. Or comme r.ous fuppoiions & continuerons toüjours de fuppofer les Pieces & Pions, dont nous avoni parlé & parierons fords de marcher, cette ci'i.oi ftance, les mouvements du Roi, fe bornasfent-iis i un feul pas, ne doit elle p2s i écesfauement cl 'nger ou altérer les réfultits? fans doute: ausfi en tiendrons nous compte toutes les fois qu'il vaudra la peine d'en parler, ou que les diverfes fdcons de jouer ne foyent pas asfez vifibles. Mais, demanderez Vous peut-être encore, comment jouer dans les cas oü aucune de ces Immobüités n'ayant lieu, il arriveroit dans css pofiu'ons queique changement, une Piece, un Pion de plus ou ae moins ? alors Vous changeriez ausfi tout d'un Coup de manoeuvres & joueriez d'après les Prircipe<; établis déja pour ces Pofitions plus fimples ou d'ap; ès c-iux que Vous trouverez établis pour ces Pofitions plus combinées. Reprenons maintenant le fil de nos recherches. - Un Pion contre une Piece. Un Pion contre un Chevalier. Fig. 130. Si I'Adverfaire n'a d'autre jeu que celui de ce Pion, le Chevalier attaquant N°. 1. une des Cafés de fa Lig»e de progresfion, le prendra quand il fera venu s'y pla-  (ob) Pour les Pions en général & pour les Pions es- fen • placer. Que s'il reste d'autre jeu a 1'Adverfaire, le Chevalier pourra bien empécher le Pion d'avancer en fe placint N". 2. tantót devant lui, tantót aüleuis, mais il ne pourra pas le prendre. Un Pion contre un Fou. Fig. 131. Comme il a été dit du Chevalier. Un Pion contre une Tour. Fig. 132. La Tour prendra le Pion , pourvü qu'elle puisfe 1'attaquer partout ailleurs que déja arrivé a Dame. Un Pion contre la Dame. Fig. 133. Comme il a été dit de la Tour. Un Pion contre le Roi. Fig. 134. Pour calculer fi le Roi pourra ou ne pourra pas empécher un Pion d'aller prendre Dame, comptez combien, votre Coup joué ou quand ce fera d celui qui tient le Pion a jouer, de pas il reste a faire au Pion pour ar: river a la pémdtieme, qui est celle des Pions rangés, comptez de même les pas qu'il faudra que fasfe Ie Roi pour aller occuper la Cafe, qui est dcoté de cette pénultieme; fi le nombre des pas du Pion égale ou furpasfe celui des pas du Roi, le Pion n'ira pas a Dame. Vous  Cd ) fentiels furtout Ia meilleure défenfe étant le Pï* on Vous n'avez donc qu'i retenir, le Roi mêmes pas, le Pion pris. Air.fi Fig. 134. fuppofé que Vous fusfiez fecond a jouer ce Pion n'iroit pas a Dame, fi votre Roi étoit posté foit k 1.6. foit a 4. 5., puisque dans le dernier cas le nombre des pas du Pion furpasfe celui des pas du Roi & que dans le premier il y a égalité. Au contraire Ie Pion iroit a Dame malgré le Roi, posté plus loin foit a 2. 7, foit a 6. 3. Au reste toutes les fois qu'au moment que c'est au Pion k jouer, le Roi fe trouvera quelque part que ce foit fur une horizontale qui pasfe derrière Ie Pion, Vous n'avez que faire de calculer, Ie Pion Ira a Dame. Cependant ce calcul fi facile k retenir & k mettre en ufage fouffre une feule excaption; c'est dans le Cas ou vos propres Pions Fig. 135. ou les Pieces ou Pions de I'Adverfaire, fon Chevalier par ex: Fig. 136. empêcheroïent votre Roi de prendre par Ie plus court & d'arriver a tems (k 2. 3.). Vous aurez donc dans votre calcul égard k ces obftacies, s'il y en avoit & tacherez de ks lever de facon ou d'autre. • Ainfi Fig. 137. le Pion 3, 5. n'ayant qu'un feul pas a faire pour fe mettre en posfesfion de fa pénultieme, Vous voyez bien que votre Roi, auquel le Fou adverfaire barre le pasfage par le plus court, ne pourroit pas empêcher la prife de Dame, qmiqu'il y ait égalité de pas; la Partie feroit donc perdue, fans la resfoufca que Vous offre la pofition de votre Pion 0.3,, lequel ayant  (62 ) «ij même, il faut tacher d'en tenir toüjours prêts a ayant avancé d'un pas, de perdue Vous aurez réduit la Partie a Ia remife. Deux Pions conthr une Piece. Deux Pions Hés contre un Chevalier. Pour caiculer ce qui en peut arriver, obfervons d'abord que pour empêcher les Pions d'aller a Dame, il faudra bien 1'un des deux, ou leur boucher le pasfage ou les prendre, dans la fuppoiltion s'entend que I'Adverfaire n'a de mobile que cas Pions. Barrer le pasfage a deux Pions a la fois n'étant pas posfible, il ne resre quu Ie dernier moyen; mais comme le Chevalier ne peut les prendre que 1'un apiès 1'autre, il s'enfuit encore que la prife du premier devra fe faire a une Cafe, oü le fecond nepuisfe également lui échapper, C.eci établi, la feule infpeétion des Fig. 138. & 139. fuffit pour prouver que les Pions parvenus a leurs pénulnémes ou a leurs antépénultiémes, fans s'y trouver en prife, un d'eux parviendra a Dame. C'est donc cette pofition qu'il faudra empêcher les Pions de prendre, fi 1'on tient le Chevalier, & que par conféquent on recherchera, fi 1'on tient les Pions, & voici fur quels principes. Si c'est Vous qui avez Ie Chevalier, ponr Ie jouer dans toute fa force, Vous le ferez attaquer foit un ou deux Pions, foit une des Cafés de leur progresfion, foit  («3) & remplacer ceux qui pourroïent être attaqués ou Ibit ehfin un Pion & une ou deux Cafés k !a fois. Que fiVous tenez les Pions, gardez Vous de les éloigner 1'un de 1'autre & cberchez par leur arrangement a disputer au Chevalier les attaques, dont je viens de parler, & a gagner la pénultieme ou antépénultieme. Quant aux différentes pofitions, oii tantót les Pions tantót le Chevalier gagneront, il feroit bien inutile de les répréfenter toutes; un coup d'ceil fur les Fig. 140, 141 & 142 fuffira pour y fuppléer. Le Chevalier gagneroit donca fes quatre Cafés d'ati taque dans la dispofition de Ia Fig. 140. II gagneroit partout oü il fe pourroit trouver contre deux Pions ausfi peu avancés que ceux de la Fig. 141.' pourvfj cependant qu'il füt conduit fur les principes é» tablis. Mais contre deux Pions avancés comme ceux de ia Fig. 142. il perdroit dans tous les endroits marqués; dans .les uns pour en être trop pres, dans les awres pour en être trop éloigré. Que fi les Pions n'étcïent point forcés ï mareber le Chevalier n'en prendroit aucun, è moins qu'il n'eüt trouvé moyen d'attaquer 1'un & 1'autre a la fois. Deux Pions féparês contre le Chevalier. S'ils font féparés de plus d'une Perpendiculaire & a une certaine proximité de Dames, comme Fig. 143., le Chevalier aura beau pourchasfer les Pions, un d'eux ira  (64) ótt pris. Ne Vous obftinez cependant pas avec trop ira a Dame, excepté pourtant dans les Cas cü les Pions & le Chevalier fe trouveroïant arrangés comme dans les Fig. 144, 145, encore faudroit-il que css Pions fusfent contraints amarcher, car s'üs n'y éteïent pas contraints il est vifible que le Chevalier n'en prendroit aucun. Que s'il n'y a qu'une Perpendiculaire en'.re les Pions Fig. 146., ils n'iront point a Dame, & le Chevalier, a moins qu'il ne fut fort loin ou que les Pions ne fusfent tres avancés ou non forcés de marcher, en aura meilleur marché, qua s'ils étoïent liés. Deux Pions liés contre un Fou. Parvenus a leur pénultiéme ou antépénultiéme Fig. 147, un d'eux pousfera aDame. Plus éloignés leFou les prendra dans presqua tous les Cas. Ainfi, quoique déja bien avancés Fig. 148, ils h'ont pourtant que 6 pofitions du Fou pour eux: a tout autre endroit, il s'en emparera on les empêchera de pousfer a Dame. Pour mieux comprendre ceci confultez la Figure & Vous verrez, que 4. 3. étant la Cafe de perte forcée pour les Pions, le Fou ne peut qua gagner a quelque Cafe que ce foit correspondant avec 4. 3. ou fa Diagonale. C'est fur ce principe qu'il gagneroit encore Fig. 149. a toute Cafe, celles des angles cxceptées, & Fig. 150 a toutes fans exception. Pour bien jouer le Fou, Vous obferverez ce qua nous  (*5 ) trop de prévention hla garde de ces Pions, com• . me nous venons d'écablir a eet égard pour le Chevalier; ou bien Vous lacherez fimplement de poster votre Fou fur la Ligne des Pions, comme Vous Ie voyez posté au premier ou fecond Coup dans les Fig. 148, 149 QU 150, ce qui Vous fera gagner immanquablement. Quant aux Pions ils tacheront d'atteindre les Cafés oir ils gag* noient Fig. 147. Qua fi ces Pions n'etoïent pas contraints d'avancar, on voit asfez que le Fou n'en prendroit aucun, a moins qu'ils ne fe laisfasfent attaquer de revers & diagonalement. Deux Pions detachêt contre' un fou, Ces Pions feront fortune felon leur pofition réJativement a celle du Fou: dispofés comme ceux de Ia Fig» 151, on voit asfez qu'aucun d'eux ne pourra parvenir» Deux Pions liés contre une Tour, La Tour les prendra 1'un & 1'autre, pourva qu'ils ne foyent point avancés comme on les voit Fig. 152, Deux Pions dêtachês contre une Tour. La Tour les prendra, a" moins qu'ils n'eusfent atteint leurs pénultiémes, & qu'ils ne fusfent pas forcés de marcher comme dans la Fig. 153, pofition, oüce» deux Pions tiendront Ia Tour enfermée fur la Ligne ia bord. E Ds»*  ( 66 ) me fi toute la Partie en dépendoit. Souvent de Vous Deux Pions liés ou détachès contre la Dame. La Dame s'en emparera, excepté pourtant dans le Cas lusdh & dans la pofition & 4 ia proximité, oü on les voii Fig. 154. Deux Pions liés contre le Roi. Si le Roi est 4 portée du p'us avarcé, comme Fig. 155., i! les prendra i'ua & 1'autre, ou les empêchera de pasfer 4 Dame, fi 1'Adverfaire avoit encore quelqu'autre Coup 4 jouer. En revanche ces Pions borneront les mouvemens du Roi 4 deux pas feulement Fig. 156. 4 propós de quoi je dois Vous obferver, . que Vous trouvant maitre d'anêter deux Pions ennemis a plus d'un endroit, il vaut ordinairement mieux les arrêter plus haut qu'a leur pénultiéme, car outre qu'en général, il y a plus de resfources contre un Pion, qui a encore trois ou quatre pas è faire, que contre un autre 4 qui il n'en reste plus qu'un ou deux, Ia pofition de votre Roi, ou fon pasfage fuccesfif d'une Cafe 4 1'autre avant lieu dans ur.e certaine proximité de vos propres pions, le Roi peut s'y rrouver plus 4 même d'en défendre les approches au Roi Adverfaire, & plus 4 portee de prohVer, quittant tout d'un Coup la défenfive, des fautes qui pourroïent lui être avantageu. fes. Deux  (67) Vous laisfer doubler ou ifoler un Pion Vous fera t'il Deux Pions détachés cmtre le Roi. Le Roi s'emparera des deux Pions, pourvü que tel. le foit leur pcfiJon que la ptife de lun n'emi êcne pai la prife de 1'autre. Ainfi telle est la fiiuaiion Fijr. 157. que, posté par» tout ailleurs qu'aux Cafés m.rquées, Ie Roi feroit for. cé de laisfjr pasfer un de ces Pions. Pour calculei ces iéfult: ts fervez Vous encore de la Regie ci-ütsfus recommandée , ou fuivez les nombres de la Fig. 157. * oü Vous diflinguerez particulierement les Cafés 2. 4. & 2.8. exceptées, quoique égaiement éloignées du Pion que les autres, è propos de quoi Vous Vous rapellerez 1'exception énoncée I eet égard dans l'Articla d'un Pion contre le Roi. Que fi avec deux Pions détachés II reste encore que.que autre jeu, le Roi Adverfaire, fi on les mêne bien, ne prendra aucun des deux; il fera même forcé d'en laisfer pasfer un a Dame, fi la Piece libre peut fe joindre aux Pions. Vous joueriez alors votre Piece libre & vos Pions comme dans les Fig. 158—173, oü j'ai fuppofé qu'il ne Vous restcit que le Roi. Quant au principe fur lequel V;-,us les conduiriez, rapellez Vous que nous avons obfervé, qus Ie Roi fe trouvant derrière un Pion au moment que celui-ci va mareber, le Roi ne peut plus J'atteindre: dès que Ie Roi Adverfaire attaquera donc uu de vos Pions, avanE a cez  C 68 ) t'il moins désavantageux qu'une défenfe équivo> que cez fur le Coup 1'autre; après quoi'quand Vous le pourrez fans danger, Vous les remettrez de front, ou s'il y avoit du danger, jouerez un Coup de votre Pièce; ces manceuvres produiront k la fin , s'il ne prend bien garde è lui, la fituation des Fig. I7i,'i73; oü Vous voyez bien que le Rei Adverfaire, indépendamm?nt même de 1'aide de votre Piece, ne peut plus s'oppofer i ia prife de Dame. Que s'il s'obflinoit a ne jouer que les mêmes Coups, ceux par exemple de 66. & 6. 7. Fig. 165. & 166. n'ayaijt rien & craindre pour vos Pions, Vous avanceriez votre Piece & les meneriez fous fa protection a Dame, ou du moins, fi cette Pièce n'avoit qu'un ou deux pas a.elle, empêcheriez ainfi vos Pions d'être pris & le Roi de lei quitter pour quelque autre expédition. Trois Pions contre tjne Piece. Trois Pions liés contre le Chevalier. Le Chevalier fera de fon mieux pour en prendre un, réduits alors a deux, il faudra fe conduire de part & d'autre comme il a été expliqué ci-desfus. Au reste les 3 Pions parvenus inattaqués a trois pas du bord Fig. 174., le Chevalier 'ne peut plus s'oppofer i la prife de Dame, Trois  ( C9 ) que ou inutile, dérangeant votre jeu & Vous d« tanc Trois Pions Hés contre le Feu. Fig. 175. De même. Trois Pions liés contre la Tour. Fig. 176, De même encore: mais dans la pofition de la Fig» 170"., il faudroit laisfer prendre le Pion attaqué & avancer un des autres; fans quoi Vous perdriez, pour, les avoir ifolés mal a propós. Trois Pions liés contre la Dame, Fig. J77. Seront pris N°. 1. & 2., a moins d'avoir atteint leurs pénultiémes NQ. 3. Trois PionsJiés contre le Roi. 'Fig. 178. 8*' .ji'i rj .wd3T.m üïxjioI jboI uW ara nsmev Ces Pions bien conduits gagneront en tous Cas con-tre le Roi, a moins pourtant qu'ils ne fusfent postés ou maladroitement joués, comme on les voit Fig. 178. ils gagneroïent même encore dans le Cas de N». 3., fi les Pions des Ailes n'avoïent plu^ qu'un pas & faire. Pour les jouer dans toute leur force Vous obferverez, que, puisque les deux Pions des Ailes fe trouvent dans le Cas des deux Pions féparés dont nous avons traité plus haut, on peut ausfi confidérer ce ui du milieu, comme capable de rendre une partie du -fervice que nous avons tiré du "Roi Fig. 161, 167, E 3 ' c'est  C7o) tint la libre dispoficion de vos Pieces. DèS qu'il e'est i dire, de gagner aux deux au'res 1'Après-Coup. Jouez les donc fur ces Principes, car, pour peu que Vous Vous en écarteriez, Vous perdriez plus fouvent que Vous ne gagneriez. Les Fig. 179 189. offïent dans le plus grand détail les meilleurs Coups d'une pareille pofition. Quant è Ia maniere de bien jouer le Roi dars ces eccurrences, Vous le tiendrez toüjours ausfi prés que Vous pourrez du Pion Ie plus avancé, afin que, lorsque Ia maladresfe de votre Ad/erfaire Vous en fourniral'occafion, Vous puisfiez fur le Coup aller prendre le posté* oü Vous voyez Ie Roi Fig. 180, & 186, pour pasfer de la devant le Pion du milieu, pofition, dans laquelle anêiant celui-ci & attaquant les Cafés de progresfion des deux autres, le Roi les prendra fuccesfivement tcus, s'ils font forcés de marcber. La Fig. 178 Vous a déji répréfenté cette pofition. Quatre Pions. Quatre Pions contre une Piece quekonque. Les Pions gagneront, a moins qu'ils ne fusfent asfez reculés pour qu'il restat & la Piece ce qu'il lui faudroit de tems pour les réduire è trois avant qu'ils foyent parvenus a la troifieme Ligne du bord, oü la prife de Dame, excepté contre la Dame, est forcée, comme SOUS 1'avons déja vu. Un  qu'il Vous arrivera donc d'être forcé a doublet ou Un Pion et une Piece contre une Piece, Un Pion £? un Chevalier contre un Chevalier. Le PioD n'ira pas a Dame. Car Fig. 190, votre Chevalier aura beau interdire au Chevalier Adverfaire la Cafe, qui est devant le Pion, ca Chevalier fe reportant au fecond Coup devant le Pion, qu'iP avoit forcé de marcher au premier, il ne fera plus posfible au vótre de Ie chasfer de ce pnsfe parceque fe tro». vant de même coultur que le lïen, Vous ne pourrez plus, fans mettre votre Chevalier en prife, attaquer cette Cafe d'arréf a 7.2. ou 6.5., dans la fuppofitio», s'entend, qu'il n'y a de Pitas mobiles que ces Chevaliers & ce Pion. Cependant ceci n'est pas fans exception, car parvenu a fa pénultiéme & les Chevalieis fe trouvant do même couleur au moment que le fien fera devant la Piön& prêt i jouer, IsPion pasferoit i Dame, 4moins que I'Adverfaire ne piéfeiat de facrifier le Chevalier ou de rompre fa pofition ailleurs: voyez la Fig. 191, cü Vous ne gagneriez que parcequ'il ne resre plus au Chevalier Adverfaire la resfource d'un fecond Anêt. Que fi dans la pofition de la Fip. 190, il Vous restoit quelque autre Jeu, a Vous qui avez le Pion, Vcus voyez bien que changeant par i« 1'égalité des cculeurs Vous pourriez chasfer le Chevalier da ceMC fecocda E 4 Cafe  (70 on a ifoler vos Pions, ne les comptez pas per1 dus Cafs d'arrê: comme Vous 1'aviez chasfé de la première & moner a;nil votre Pion a Dame. La poll,ion de Fig. 192 (qui n'est qu'une continuation de Fig. 190 avec 1'additiou d'un fecond Chevalier bougeable) Vous éclaircira mieux teut ceci. Suivez y ~donc la marche du Pion & du Chevalier & Vous verrez, que, comme il a été dit ci-desfus, il eiit été im- -posfible a votre Chevalier Fig. 194 de chasfer le Chevalier contraire de la Cafe 8- +■, fans votre autre Pie- - ce bougeable i 1.7., laquelle faifant un mouvement & gagnant par la I'aprés-Coup a votre autre Chevalier, ce dernier pourra enfuite pasfer impunément è 7. 2., poste auqusl défendant au Chevalier Adverfaire le retour devant le Pion , il ne restera a I'Adverfaire qua le -choix de Vous ceder Paprès-Coup ailleurs, ou de laisfer prendre ce Chevalier ou de psrmettre que le Pion ••pasfe i Dame. Que fi aucsne des trois immobilités n'avoit lieu dans le Jeu de I'Adverfaire, Vous voyez bien que pour mener votre Pion a Dame, il Vous faudroit une féconde Piece de fecours pour chasfer le Chevalier. Voici encore Fig. 195 un autre exemple quoique non fo'cé de ce Coup dans une pofition inftruétive a d'aufres égards. Vous y avez cinq manieres difFérentes de gagner. La première en jouant votre Roi a 6. 7. puis le Chevalier par fubftitution en trois Coups a 5. 6., lieu 3Ctuel du Roi, oü- Vous donnerez le Coup de Mat. 1 : :.: La  C 73 ) dus pour cela, cherchez au contraire h en tirer tout La féconde; par le Roi feul en le portant a 7. 2, fans 1'expofer a un Echec doublé & tenant le fien en respect par votre Chevalier, fi befoin en étoit, La troifiéme; en dépouillant I'Adverfaire de,tous fes Pions au moyen du Chevalier fecondé du Roi, fous ia prottftion desquels Vous meneriez enfuite è, Dame votre Pion 2, 7, La quatriême; en jouant un Coup avec le Roi a 4.6". & trois autres avec le Chevalier a 2. 3. 4.2. & 5,4, Cafe oü bloquant fon Chevalier, Vous forcerez le Roi a Vous ceder le Pion 3.7,, perte qui feroit bientót fuivie de celle de 1'autre & de toute la Partie. Vous obferverez au reste que la marche du Roi 3 4, 6, est esfentielle a deux égards, premierement pour gagner 1'aprèsrCoup a votre Chevalier, fans quoi il n'auroit pu occuper la Cafe 5.4. unique pour fon objèt, & en fe. cond lieu parceque fi Vous eusfiez porté votre Roi è 6. 7. Vous auriez été forcé, pour avoir trop enfermé ie fien, de rompre la pofition de votre Chevalier ou de rejouer le Roi, puisqu'il fe feroit laisfé prendre 1© Chevalier pour forcer le Pat ou la Remife, La cinquiéine enfin particulierement appliquable da même que Ia précédente d Partiele oue jr>u< t/aitoni} en Jouant d'abord le Roi 11 4. fi., & pui: Ie Chevalier 3 5, 2. & | 7.3. oü Vous (brceNf foit 1c Rui foit Is Chevalier d'abandonner la défem'o de leurs. Pions. O» pération, qui auroit été impoiii'Vtt fi -gigaant * votro Ciievalïar raprès-Coöp , Vous o'aviea par W vgalii'é  ( 74 ) tout le parti posfible. Souvent quand 1'Adver.. , faï- les cou'eurs au moment de Ia pofition du Chevalier Advei faire devant le Pion en avant-Coup. Un Pion {jf un Chevalier contre un Fou. Le Pion n'ira pas. a Dame, car Vous ne pouvez chasfer Ie Fou de fa Ligne, mais ii en coutera Ie Fou i I'Adverfaire Fig. 190". Un Pion £f un Chevalier contre la Tour. La Tour prendra Ie Pion Fig. 197. Un Pisn £f It Chtvalier csmire la Dame, La Dame prendra le Pion & Ie Chevalier ausfi, s'il n'y prend garde. Fig. 198. Un Pion £f le Cfm-aiUr csvire U Roi. Le Roi prendra le Pion. Fig. 199. N°. 1. c'est a dire fi I Adverfafre n'a de libre que ce Tion & ce Che-valier. Cependant fi la Roi Le Pion ira a Dame a fa pénultiéme & fur la ligne des Tours, Fig. 200. mais non ailleurs. Tout ce que peut faire le Chevalier pour empêcher la progresfion du Pion fe bornant a attaquer Ja Cafe qui est devant le Pion ou a fe placer desfüs; fi cette Cafe est de la couleur de votre Fou, il Vous fera facüe d'en défendre Ie retour au Chevalier, il ne s'agira que d'attaquer cette Cafe quand il n'y fera pas; fi elle n'est pas de la couleur de votre Fou ou fi ,e Chevalier arrêre de nouveau le Pion a une pareille Cafe, Vous jouerez le Fou de maniere a couper au Chevalier toutes fes retraites è Ia fois. cependant, comme le Fou manceuvrant dans toute fa force ne peut défendre au Chevalier que deux Cafés fur chacune de fes Diagonales ou Lignes de marche, il est évident que toutes le fois que le Chevalier aura plus de quatre retraites, il fera infaifable au Fju de 1'empêcher de continuer 1'attaque de la Cafe de progresfion. Or ailleurs que fur la ligne des bords nous avons vu que le Chevalier en avoit huit ou iïx. Le Pion pasferoit donc d Dame dans les pofitions fus~ dites. Que fi le reste du Jeu de I'Adverfaire fe trouvoit dans le Cas d'immohiliti par nécesfité, il feroit contraint ou de rompre fa pofition, ou de permettre que le Pion cherchat Dame. Dans  (0-6 ) ce même Pion, & Vous en ferez même quelque iois Dans le Cas d'iinmebilité abfolue , Vous auriez Ie Choix ou de remettre le Roi de I'Adverfaire en liber. té ou de lui accorder le Pat en prenant fon Cheva» lier. Dans le Cas d'immobiihé par eloignement Ie Pion iroit 4 Dame fans aucun inconvenient pour Vous. Un Pion £

Eiist a sa li , le.'svsrO na ïBolai al Un Pion & un Fou contre un Fou de même couleur. . Le Pion n'ira pas è Dame, mais il en coutera Ie Fou Fig 202. JJn Pion un Fou contre la Tour ou la Dame. Le Pion n'ira pas 4 Dame, mais il en coutera une Piece Fig. 203. motq ■''■< Si: '1' il ab ?< p-j Si u:;.t!i3( -j -jiqms-'I eb Un Pion £P le Fou contre le Rot. Le Pion n'ira pas 4 Dame Fig. 204, 4 moins que Ie Roi n'arriv4t trop tard. £7»  tm9 fois doubler ou détacher un exprès, ce. même Pion, Un Pion & la Tour contre le Chevalier, Le Pion ira a Dame Fig. 205. ou bien Vous ferez Pat ou gagnerez le Chevalier ou I'après-Coup ailleurs» .' ■ , . tin Pion £? la Tour contre le Fou, Le Pion n'ira pas k Dame; mais I'Adverfaire fera -obligé de facrifier le Fou Fig. 20Ö. Un Pion cïf 'a Tour contre ld Tour ou la Dame, 9stcV .0 ; rrc:ti al jnsvsb asBott tl Ir'wp irtPfooni i's Le Pion n'ira pas k Dame, mais il en coüttra. une Piece Fig. 207. Un Pion £? Tour contre le Rot. Le Pion ira k Dame Fig. 208. 1 3 > Un Pion & la Dame contre toute autve Piece. LePion iraa Dame, ou bien, le Roi excepté, ileh coütera la Piece défendante Fig. 209. tab sb 110 tm i ab w.iiiüJU-q si z ;r.b i'.aaiaizta Un Pion {5? le Roi contre le Chevalier. Le Pion n'ira forcément k Dame que fur la Ligne des Tours & parvenu a fa pénultiéme; ainfi Vcus voyez Fig, 210 le Chevalier attaqué & pris devant' le Pion, mais forcé Fig, 211 a abandonner fon attaque. Ca  Cl8 ) -on, enfuite pousfé;dans fon Jeu, Vous gagnera la Ce n'est donc qua dans ce feu! Cas que Ie Pion gagneroit, encore faudroit-i! que i'Adverfaire eüc quelque autre Piece mobile, fans quji le Chevalier fe laisfant "prendre forceroit le Pat. Pour Vous convaincre davantage de l'imposfibilité de gagner en tout autre Cas que celui que je viens de dire, fuivez dans les Fig. 213 & 2T4 le dévéloppement de la pofition de la Fig. 212, femWable en tout, excepté quant au Pion, plus reculé d'une Cafe, i la fituation de Ia Fig. 210, oü Vcus attaquiez le Chevalier au momant qu'il fe trouve devant le Pion ; & Vous rerrez que les ^checs eontinuels du Chevalier le mettront c mftammant a même d'aller occupar' malgré Ie Roi 1'une ou I'aui'e des Cafés marquées Fig. 214. Quinr a la pofition de la Fig. 215, dans laquelle, eotnrjie Fig. 211., le Chevalier fe trouwe attaqué autra pari qu-e devant Ie Pion, 1'événement fera le même qu -c de^fhs; car le Chevalier s'étant retiré a 6.4., pou donnar a 8.3- échec doublé fi Vous pousfiez Ie P«on, le Roi aura beau le pourfuivre, le Chevalier, li caïui qui Ie tient joue bien, ne laisfera pas que,de fe maintenir dans la posfesfion de 1'un ou de 1'autre des postes marqués dans Ia Fig. 214. Un Pion £? le Roi contre le Fou ou la Tour. Le Pion n'ira pas a Dame. Fig. 216, 217. mais H en coütera uue Piece. Que fi le Roi est devant ie Pion  (79) Ia Partie, ou du moins mettant I'Adverfaire dans la on & Ia Tour derrière, elle pourra empêcher Ia progresfion du Pion en attaquant fuccesfivement 1'un ou 1'autre. Un Pion £f Ie Rot contre la Dame. Le Pion n'ira pas è Dame. La Dame empêchera par des échecs continuels le Pion d'avancer, mais ne pourra point Ie prendre. Que fi Vous n'aviez pas d'autre jeu que ce Pion & qu'il fe trouvat fur la Ligre des Fous, Vous pourriez le laisfer prendre a fa pénultieme, & jouer votre Roi dans 1'angle, La Partie feroit alors également remife ou Pat. Mais s'il Vous restoit avec la Dame quelque autre Piece, dont Vous pusfiez dispofer, Ie Roi par exemple, Vous la meneriez a 1'attaque en profuant de cbaque Coup que le Roi Adverfaire feroit obligé de faire pour démasquer fon Pion. Ainfi Vous avanceriez votre Roi d'un pas Fig. 210, n'ayant rien a craindre du Pion: s'il jouoit après cela fon Roi a 2.6. Fig. 220 & de la a r, 5. &c, Vous joue. riez la Dame comme fon jeu est marqué dans la Figure , & forceriez I'Adverfaire, en attaquant tantót le' Roi tantót le Pion, a remettre Ie Roi au 6e Coup devant le Tion; Manoeuvre qui Vous vaudroit encore ua pas de votre Piece &c. Un Pion le Roi contre le Roi, La foriane du Pion dépendra de Ia po£tion des dtux Rois.  C 3d J Ia nécesfité de jouer un ou-pluiicurs Coups con- 1 traints, Rois. Ainfi Vous pourriez Fig. 221, 222, 223, prévenir la prife de Dame a toutes les Cafés marquées, mais ne ie pourriez pas fi votre Roi fe trouvoit ailleurs. A'-'ant d'expliquer mainienant fur quoi fe fonde ge calcul, il fera nécesfaire de faire précéder cette explication de quelques remarques fur les propriétés des mouvemens & la maniera d'attaquer & de défendre des Rois: détail que j'avois paniculierement refervé pour est Article & qu'il faudra fuivre avec un peu d'attention, 3fin de Vous mettre encore bien au fait de cette partie de la Théorie du Jeu non moins importante dans Ja pratique que peu ou point connue & difficile a bien déve'oppar. Des R 0 r s. Le Roi contre le Roi. Commerjctons d'abord par nous rappaller ce qui a été dit è 1'Article de la Force du Roi, favoir qu'il ne fauroit être attaqué perfonneliement par Ie Roi Adverfaire, A cette Loi du Jeu joignons en encore une autre, mais qui leur étant moins favorable, n'appartient proprement pas a leur force, favoir, celle qui leur défend de fe mettre en Echec ou en prife, & déduifons de ces deux chofes, qui leur font particuiieres, comme d'autant d'Axrómes ou de Principes,- les Obfervations • ' &  C 81 ) traints, Vous regagnera I'Attaque. Que s'il ne fe & précautions requifes pour bien conduire les Rois dans toutes les Combinaiibns qui peuvent fe préfenter. Les Rois ne pouvant donc s'approcher plus prés 1'un de 1'autre qu'a la diftance d'une Cafe, il fufïk de 1'infpeftion de Ia Fig. 224. pour remarquer que li votre Roi posté a 2. 2., & 2. 7. défend au fien la posfesfion des deux Cafés 3.2., 3.3., & 3.6. 3.7. il lui en défendroit trois, s'il étoit, comme a 6.5., posté vis a vis de lui; & qu'il couperoit ainfi, du moins pour ce moment, au Roi Adverfaire tous les pasfages a la Ligne, devant laquelle il fe trouve lui même. , Cet emplacement des Rois c'est ce qu'on appelle Oppofition, laquelle au reste peut ausfi s'effectuer horizontalement, comme on la voit même Fig. a 7.1. & 7-3- Que s'il fe trouve entre les deux Rois placés vis 5 vis 1'un de 1'autre un intervalle de trois ou de cinq Cafés Fig. 225., nous nommèrons cet emplacement des Rois Oppofition éloignée, attendu que dans une telle Po» fition le dernier venu des Rois pourra disputer a fon Adverfaire le pasfage de Ia Ligne du milieu de ces Cafés tout ausfi viétorieufement que s'il fe trouvoit en Oppofition fimple. Ainfi, que votre Roi foit placé a i.fi. ou a 2,3., Ie pasfage de la veritable Ligne de féparation, qui est ici la 4e horizontale, fe trouvera dans ces Pofitions interdit au Roi Adverfaire ausfi efficacement, que il les deux Rois fe trouvoïent postés F com-  C 82 ) fe préfente aucun moyen de tirer parti d'un tel Pi- cnnme on les voit fur Ia Ligne de la Tour, même Fig. Vous n'aurez qu'a obfervei de Vous regler fcrupuleufement rur le Jeu de I'Adverfaire: s'il avance fon Roi tur la Perpendiculaire oü il fe trouve, Vous en ferez autant; s'il garde fa Ligne, Vous garderez ausfi Ia vótre; s'il fait diagonalement un pas de cóté Vous en ferez un ausfi en avancant ou en retrogradant felon les circonftances &c. Le Roi qui a perdu 1'Oppofition ne pouvant donc en aucune maniere franchir Ia barrière que lui oppofe le Roi dernier venu il est fenfible que, fi celui-ci fe trouvoit intéresfé a barrer au Roi Adverfaire d'un bout h 1'autre le pasfage de la Ligne de féparation, il n'auroit qu'a lui répéter partoüt devant cette Ligne la même pofirion, c'est a dire, Ie fuivre dans tous ces déplacemens, mais toüjours vis a vis de lui une Cafe en. tre deux : cette manoeuvre fe nommera Continuation d'Oppofition: de même que nous appellerons Rupture d'Oppofition tout ce qui empêche de la continuer: & Contre-Oppofition 1'Oppofition fimple, mais en fens contraire, que peut regagner fur le Coup celui qui vient d'êire contraint de 1'abandonner. Vous en verrez tantót des exemples. -il sb >»p<*i.I »4dEjr»T rl sb :q si . De 1'Oppofition. Vous venez de Voit comment on s'en fert défenfivereent pour ihterdire au Roi Adverfaire i'accès a vos Pi.  C 83 5 .Pion doublé ou détaché, il faut lans doute ti- cher Pions ou aux fiens. On s'en fert ausfi ofFenfivemenr, Vous verrez bientót comment. Cherchor.s auparavant a bien nous mettre au faic des changemens que peut & doit produire dans le Jeu le gain ou la perte de 1'Oppofition, dont il est ici question. Vous remarquerez donc que votre Roi 1'ayant, gagnée a 3.4. Fig. 226. il n'est resté au Roi Adverfaire d'autre Jeu que de fe porter foit a droite foit a gauche fur la horizontale oü il fe trouve ou bien de rcculer a 6- 3. 6,4. ou 6-5. Or ces difFérentes retraites lui c! ment & Vous vaudront la posfesfion des Cafés nombrtufes marquées dans les Fig. 227, 228, 229, 230, 231 qui répondent a ces mouvemens divers, Postts dont il ne pourra plus déformais Vous en disputer un feul, pas même le plus éloigné &auxquels Vous n'aviez nul acces auparavant. De toutes ces Cafés marquées celle que le Roi Adyerfaire vient de ceder est certainement la p!us importante, puisque c'est elle qui donne la posfesfion des autres; nous la nommerons la Cafe de Pasfage. Telle est la Cafe 4.5., dont votre Roi fe met en posfesfion Fig. 233, le Roi Adverfaire ayant pasfé Fig. 232 a 5.3. pour Vous y défendre le pasfage a la Cafe 4.3. cenfée lui être de plus nécesfaire garde encore que la Cafe de pasfage a fa gauche qu'il vient d'être forcé de Vous ceder. Mais Ia posfesfion de cette Cafe que Vous venez de conquerir & qu'il ne Vous a contestée que pour de bonnes raifons Vous procurant de plus Fig. 233 J'attaF 2 que  C 84 ) cher de le dédoubler ou réunir h fes Camara- des, que & Ia défenfe des deux Cafés voifines 5. 5. & 5.4., Vous voyez bien qu'il en doit nécesfairement réfulter pour le Roi Adverfaire une telle diminution de force, (fuppofé qu'il y ait tout piés des Pieces ou des Pions, fiens ou vótres, le gênant déji dans fes mouvemens,) que'votre Roi Ie chasfera bientót ausfi de toute autre Cafe, oü il pourroit encore Vous contester la posfesfion de cette Cafe 4. 3. défendue avec tant d'acharne'ment. Ainfi votre Roi ayant gagné 1'Oppofition Fig. 234, & le fien, pour garder les approches de fon Pion, s'étant retiré è 5. 3. Fig. 235, ia posfesfion que Vous prenez Fig. 236. de la Cafe de Pasfage 4. 5. Vous procureroit bientót celle des Cafés 4,4. & 4.3., 011 la défenfe de fon Pion Fig. 237 lui devient iuiposfible. Quant aux moyens divers qu'on peut mettre en oeuvre pour acquerir 1'Oppofition , fuppofé qu'elle foit impratiquable au premier Coup , Vous têcherez d'y parvenir, foit par une Oppofition éloignée, comme fl dans Ia pofi:ion de Fig. 238 Vous jouiez votre Roi a 1.6., feule Cafe ou Vous pouvez fauver la Partie; foit en forcant Ie Roi Adverfaire a fe poster a un endroit propre a la gagner ou mieux la gagner fur lui, comme Vous en pouvez voir un exemple dans les Figures 239—242. Dt  (85) des, mais gardez Vous d'en faire votre objet priu- De 1'Oppofition continuée. Comme c'est de la Continuation de 1'Oppofition que dépend fort fouvent Ie falut de Ia Partie, avant que de Vous décider a donner a ce moyen de tourner a Ia remife une Partie que Vous ne pouvez plus gagner, la préférence fur tout autre moyen que Vous pourriez peut-être trouver, il faut bien Vous asfurer que rien ne Vous détournera de cette Continuation, ou du moins, que la Rupture, fi tant est qu'elle doive avoir lieu quelque part, ne Vous portera aucun préjudice. Ainfi dans le dernier Exemple, auquel on vient derenvoyer, Vous avez bien fait de Vous déterminer a réduire Ia Partie a la remife, puisque Vous n'aviez aucune apparence de la gagner & que Vous pouviez compter fur la Continuation de 1'Oppofition i former a 3.3, Fig. 242. De même Vous auriez bien joué, fi des Coups pareils a ceux de ce dernier exemple, au lieu de produire Ia pofition de la Fig. 242, en a • ïenr amené une comme la fituation repréfentée Fig. 243*' car, malgré que Vous ne pourrez pas éWter que le Roi Adverfaire ayant pasfé de 8, 5- 4 8.4- & a 8 3- Fig. 244. ne Vous y rompe 1'Oppofition a caufe de fon Pion, cependant, comme votre Pion 6.2. 1'empêche pareillement de fe faifir de la Cafe de Pasfage 7. 3., Vous pouvez ausfi fans danger quitter 1'Oppcfi; Ion & jouer votre Roi a 6.5. Fig. 245., pret a la reprendre dès que fon Roi fe répréfentera a 8.4. Cette rupture, F 3 o com-  ( 8« ) principal, comme font beaucottp- de Joueurs tel- comme ne profitant pas 4 celui qui la fait, s'appellera fausfe rupture d'Oppofition. De ia rupture d'Oppofition. Elle fe fait forcément ou par vos propres Pions ou par les Pieces ou les Pions de I'Adverfaire. On peut encore 1'opérer en attirant Ie Roi, qui a gagné 1'Oppofi ion 4 une Cafe , oü, pour ne pas trop s'écjrter de fes Pions ou des vótres, il fe trouvera forcé d'abandoneer le vis 4 vis: ou bien encore en I'obligeant è Vous fuivre 4 quelque Cafe, oü Vous puisfiez foit par un Echec, foit de quelque autre maniere, tourner cette Continuation d'Oppofition 4 fa perte. Voilé donc pour le Roi ayant perdu l'Oppofition des resfources, qui fouvent changent I'état des chofes. Ainfi, quoique Vous ayez perdu l'Oppofition 4 7. 3., Fig. 246, il n'en perdra pas moins fon Pion & Ia Partie, puisque ce même Pion 4.1. devant lui rompre 1'Oppoficion 4 5. r. Fig. 247, il fe trouvera dans la nécesfi é de recuier & d'en abandonner la défenfe. De mè me Vous gagneriez, malgré Ia perte de l'Oppofition faire a 6.4. Fig. 248, en faifant pasfer votre Roi 4 4.4. Fig. 249, oü ne pouvant continuer Ie vis 4 vis 4 caufe de votre Pion, le Roi Adverfaire feroit forcé de Vous ceder la Cafe de Pa6fage 4. 5., qui Vous frayeta la chemin 4 fon Pion & au gain de la Partie. Vous gagneriez encore dans Ia Pofition de Fig. 250, mats  C 87 ) tellement affeftionnés a leurs Pions qu'ils fem- blent mais par d'autres moyens. Je dis par d'autres moyenS', car les Rois fe trouvant de part & d'autres fur des Perpendiculaires vuides, il est imposfible de rompre l'Oppofition par fes Pions ou par les vcVres. Vous porteriez donc votre Roi 4 la Cafe 4. <5- Fig. asi. ou bien quelque part que ce foit fur Ia huitieme Perpendiculaire & gagneriez. Pour Vous en convaincre, jettez les yeux fur cette Figure 251.; Vous venez d'y jouer le Roi 4 4.6.: aprés quoi il perdra 4 toutes les Cafés, oü il pourroit jouer. 4 4.4. & 4.3. paree qu'il s'y trouveroit derrière votre Pion libre. 4 6.4. & 6. J. parceque (je ne répréfente pas ces Coups par des Figures pour d'autant mieux Vous aecoutumer au calcul & Vous former Ie Coup d'oeil) parceque fa progresfion fur cette fixieme horizontale devra fe rompre enfin a 6. 3. 4 caufe de votre Pion. 4 5.3. enfin parceque Vous gagneriez fur Ie Coup l'Oppofition fur lui 4 5.5. J'ai dit ausfi que Vous gagneriez encore en portant votre Roi fur la 8e perpendiculaire, en voici Ia preuve. Fig. 252 Vous venez de jouer votre Roi de 6.7. 4 6.8. Que fera maintenant I'Adverfaire? n'ófant s'éloigner du Pion libre de plus de deux pas, il ne peut jouer le Roi 4 6.6. Si restant fur la Perpendiculaire oü il fe trouve, il pasfe 4 7.5. ou 5,5., il est vifible qu'au moyen de 1'Oppnfuion que Vous lui formeriez fur le Coup 4 7. 7. ou a 7.5., Vous perceriez de cóté ou d'autre jusqu'a vos Pions & les cenduiriez 4 Dame. F 4 Que  (83) blcnt pour eux perdre de vue tout autre projèt d at- Que s'il retrogade & va fe poster a 7.4. 5.4. ou 6.4. Fig 253. Vous porterez votre Roi a 5.7. comma dans eert* Figure & enfuite fans qu'il puisfe 1'empêcher i 4.3. oü Vous gagneriez comme Vous 1'avez déja vu. Au reste dans la derniere de ces Pofitions du Roi Adverfaire (a 6.4.) Vous auriez de même pu gagner en jouant le vótre Fig. 254 de 6.8. a 7.7., car un des deux, ou Vous Vous feriez rendu maitre de Ia derniere horizontale, dont la posfesfion aux Cafés 8.3. ou 8.1. (vis 4 vis des Cafés défendues par votre Pion) Vous auroit valu 1'accès a vos Pions; ou bien votre Roi s'y feroit réuni en pasfant brusquement a 4.3. par les Cafés de la feptieme perpendiculaire & quatriême horizontale qu'il ne fauroit Vous disputer. Reste encore a pasfer en revue Ia derniere resfource dont j'ai parlé plus haut. Pour cet effet & pour d'autant plus d'inftruétion, figurons nous qu'il foit question de chercher dans une pofition comme celle de Fig, 255. le meilleur plan a fuivre pour le gain de la Partie, s'il est posfible de la gagner. Venant de perdre 1'Oppofition è 3.8-, Vous remarqueriez d'abord que pour la regagner Vous ne pourrez ni forcer I'Adverfaire de la rompre au moyen de fes Pions ou des vótres, puisque fon Roi chémine fur une Perpendiculaire vuide: ni Ie forcer de Ia rompre en entrainant le Roi hors de méfure de fon Pion ou des vó'res, puisque fi Vous Vous avifiez de pousfer un de vos Pions des Ailes, Ie fien pousferoit a Dame un pas avant  C 89 ) «.'attaque. Pour cffecluer cette réunion, Vous cher- avant ie vótre, ce qui dans le Cas que Vous eusfiez Joué le Pion 3.3. eüt produit Ia iituation de Fig. 250, dans laquslle il Vous matteroit 4 6.8.: ou la fituation Fig, 257., il Vous eusilez joué le Pion 3.1. fituation, oü Vous ne gagneriez également pas. N'ayant donc aucun efpoir de gagner par les moyens fusdits, nulle apparence de pouvoir Vous emparer de fon Pion 7.8. ou de raprocher le Roi des vötres, il ne Vous reste.qu'a chercher par quelles manoeuvres, Vous pourriez le plus fürement opérer Ia Remife, examen, lequel, puisque Vous n'avez pas d'autre jeu que celui du Roi, fe borne 4 calculer de quel cóté il Vous convienc le mieux de le jouer & a quelles Cafés préférablement. Vous trouvez donc que du poste, oü Vous voyez fon Roi Fig. 255 il y a deux pas au plus proche de vos Pions, qu'il lui faudroit quatre Coups pour les prendre tous trois, un cinquieme pour fe dégager de devant le fien & quatre autres pour le mener 4 Dame: c'est 4 dire au onzieme Coup. A votre Roi, en comptant depuls 2. 8., ft Vous 1'y jouiez , il faudroit cinq Coups pour joindre le Pion 7.8., & quatre autres pour le prendre, le démasquer & condulre le vótre 4 Dame; en tout neuf Coups. L'Adverfaire n'entreprendra donc point cette manoeuvre au moment que votre Roi fe trouvera 4 cette Cafe 2.8., car il y a neuf Coups contre onze. II fera eer» tainement encore moins tenté de 1'entreprendre, votre Roi s'étant porté aux Cafés 3.8., 4.8., ou 5.8. Fig. F 5 255,  C PO ) chercherez h forcer I'Adverfaire a mettre une Pie- 255, c'est 4 dire d'attfaiit plus prcche de votre Pion le plus avancé. Voüa donc 4 Cafés, auxquelles ou 4 deux de ces Cafés feulement, Vous n'auriez qu'a jouer ai'ernativement votre Roi pour forcer I'Adverfaire 4 Vous accorder la Remife, dsns la fuppoiïtion s'en. tend, que Vous n'eusfiez 4 craindre que pour vos Pions de la gauche. Mais quel feroit l'événement, fi au lieu d'attaquer ceux-ci, il alloit fe jetter fur votre Pion de la droite 6.8.? Vous perdriez la Partie, fi Vous Vous avifiez d'aller de votre cóté lui enlever fon Pion 5.2. Mais Vous Ia remettriez, fi cedant ce Pion 6.8., qu'également Vous ne pourriez pas continuer de défendre 4 5.8., Vous prisfiez 4 tems vos mefures pour 1'empêcher de porter le fien 4 Dame, comme Vous en ferez bientót inftruit. Après 1'Analyfe que nous venons de faire, une Remife paroit donc ce que Vous pourriez esperer de plus favorable dans la pofition oü Vous Vous trouvez, Vous auriez tort cependant de laisfer I'Adverfaire quitte 4 fi bon marcbé. Je vais Vous faire voir qu'il ne tenoit qu"4 Vous de gagner. Du calcul comparatif de 1'éloignement de Cafe de Dame de fon Pion 5.2. & du vótre 4.2., Vous aviez fort bien conclu que dans la pofiuon de votre Roi Fig. 255 c éroit renoncer au gain de la Partie que de pousfer 1'un ou 1'autre des Pions de PAile, mais il faloit aubfi avoir porté votre attention fur leg autres Cafés de la Ligne d'Oppofition auxquelles Vous êtes ausfi le mai-  C 91 ) Piece ou un Pion en prife devant le Pion a dó- dou- maitre d'entrainer le Roi: il faloit fur tout les avoir comparées aux fites des Cafés de Dame des deux Pi> ons. Vous auriez découvert alors que celle du vótre 8.2. communiqué diagonalement avec la Cafe 4.6. de cette Ligne d'Oppofition , & qu'ainii, fi Vous pouviez, avant que de pousfer votre Pion de 1'Aile, atti. rer le Roi Adverfaire a cette Cafe 4.6., comme Fig, • 258, votre Pion 4.2. prenant enfuite Dame y donneroit Echec & Vous regagneroit par conféquent le Coup. Circonftance tellement décifive en votre faveur, que. 1'infpeér.ion feule de la Fig. 259 doit fuffire pour Vous faire voir que dans cette pofition il ne reste a 1'Adverfaire que Ia gloire de retarder fa perte autant que faire fe peut. Au reste il est également vifible que tout ce qu'il auroit pu faire dans la pofition de Fig. 258 (oü s'éiant laisfé entrainer a 4. 6. Vous avez fur le Coup joué votre Pion) ne 1'empêcheroit point de perdre, puisque il auroit beau jouer le Roi, Vous n'en meneriez pas moins a Dame un de vos Pions de la droite ou de la gauche. 11 est vrai que presfentant le Coup, on peut füppofer, qu'ayant joué Fig. 260. votre Rqi k 4.8. il fe gardera bien de pasfer k cette Cafe fatale 4. 6. & qu'il jouera ailleurs. Cependant il ne perdroit pas moins pour cela, puisqu'il ne pourroit pasfer a la Cafe 2.7. 2.6. 2. 5. ou 3.5. fans laisfer k votre Roi le champ libre pour s'en aller tout droit prendre fon Pion 7.8. & mener le vótre k Dame. Que„ s'il fe portoit a la  C 93 ) doubler; ou bien le concraindrez a prendre un Pila Cafe 4.5., ce qui feroit fans doute fon meilleur Coup, Vous joueriez d'abord votre Roi en Oppofition è 4. 7. Fig. 261 & de lè 4 3.6. pofition dans laquelle il ne lui resteroit que deux partis 4 prendre: le premier d'aller enlever votre Pion 6.8., entreprife, dont Je réfulrat après les meilleurs Coups de part & d'autre, feroit comme le répréfente Ia Fig. 262. Le fecond de Vous disputer dans fa pofition 4 4.5. Fig. 261, autant qu'il le pourroit, 1'accès 4 vos Pions de la gauche, manoeuvre, qui produiroit 4 la fin la fituation de Fig. 263, or il est vifible qu'il doit perdre dans cette Pofition, comme dans la première. De la Contre-Oppofition. Vous venez de voir comment celui qui a perdu l'Op« pofition peut la regagner, fortir de Ia défenfive & faire valoir la fupériorité que cette perte d'Oppofition rendoit inutile; voyons.maintenant comment, fi Vous étiez intéresfé par votre infèriorité a tenir le Roi Adverfaire dans 1'inaction tz qu'il Vous étoit cependant arrivé de perdre l'Oppofition, Vous pourriez ou la regagner ou empêcher 1'Adverfaire de profiter de la rupture 4 laquelle il Vous auroit forcé. Vous Vous farviriez alors de la Contre Oppofition. Elle fe prépare en jouant le Roi diagonalement devant le Roi Adverfaire , ce que i'appellerai Contre-Oppofition mcnacée, & s'cpére par une Ooppofition directe, mais en fens contraire  ( 93 ) Pion ou une Piece défendue par ce Pion , & que Vous traire de l'Oppofition fimple qu'on vient d'abandonr.er. Ainfi Fig. 264. ne pouvant a ciufe de Jon Pion pasfé continuer l'Oppofition a 4.7. Vous jouez 84.5. Fig. 265. en Contre-Oppofition menacée; Poste auquel votre Roi fe trouve a même de reprendre, ou l'Oppofition, fi le fien pasfoit a 6.6., ou cette Contre-Oppofition a 5.5. ou 5.6. dont il est ici question, s'il jouoit foit a 5.7. foit a 5.8. Que s'il pasfoit aillers, a 6.8. par exemple, & enfuite a 7.8., Vous joueriez encore le Roi diagonalement devant le fien a 4.6. ou 5.6. & c'est ainfi que Vous pourriez fauver la partie, car I'Adverfaire ne fauroit la gagner qu'en confervant fes deux Pions, comme Vous en ferez inftruit ci-après. Fig. 266" offre de même une pofition, oü Vous verrez qu'il n'y a que 1'employ de la Contre-Oppofition , qui Vous puisfe préferver d'une perte cartaine. Les Pions y font postés comme dans 1'efpece précédente & a Ia même diftance de leurs pénultiêmes , mais plus recults d'une Cafe vers Ia Ligne des Tours: difFérence qui laisfant plus de jeu au Roi Adverfaire, demande de votre part la plus grande Circonfpection dans le choix des Postes que Vous ferez occuper a votre Roi. Vous jouerez donc d'abord votre Roi, felon la regie a 4.5. Fig. 267 en Contre-Oppofition ménacée, afjn que fi le fien pasfoit a 6.4., 7.4., 5.3-» ou 5.2. Vous'puisfiez par l'Oppoiuion ou Contre-Oppofition le renfermer de nouveau; ou bien lui préparer cette der.  (24 ) Vous y aurez placée expres pour y incommoder tel- derniere en jouant votre Roi en Contre-Oppofr.ior» ménacée ou préparée aux Cafés 5.5., 5.4., & 4.4. s'il jouoit Ie fien k 7.3., 7.2., ou 6.2. Jusqu'ici i! n'y a rien d'embarrasfant, mais fi, ayant joué a 7.2., & Vous a 5.4. Fig. 268., il joue enfuite vers les bords, c'est alors qu'il faudra rsdoubler d'attention pour na pas Ie laisfer échapper. Vous obferverez donc non feulement de ne jamais lui ceder la posfibilité de Vous faire ou préparer une Oppofition ou Contre-Oppofition, mais encore de ne choifir pour votre Roi que des Postes, oü Vous ferez a portée de les lui préparer ou faire Vous même. S'il jouoit donc autre part qu'a 7.3. Ou 6 2, (Cafés, que nous avons déja pasfées en revue) i 8.3. par exemple, ne pouvant ni lui faire- ni lui préparer d'Oppofition ou Contre-Oppofition k caufe du Pion pasfé, Vous porterez votre Roi a 4.5., poste, oü n'ayant rien a craindre de tout cela, Vous êtes a même de lui former a 4.4. l'Oppofition éloignée s'il pasfe k 8.4.: la directe ou fimple, k 5.4. s'il va a 7.4. & la Contre-Oppofition ménacée k 5.5. & 5.4., s'il fe portoit a 1'un ou 1'autre des Cafés 7.3. ou 7.2. Reste Ia Cafe Cafe 8.2., a Ia quelle, s'il jouoit, Vous joue. riez de votre cdté le Roi k 4.4. Que s'il s'en alloit enfuite a 8.1. ou 7.1. (nous venons d'examiner le* trois autres Cafés) Vousjoueriez dans le premier Cas le Roi a 4.5., dans Ie fecond k 5.5., & enfin k 4.5. s'il s'en alloit k 6.1., Cafe, d'oü revenu fous votre portée, il ne pourroit plus bouger en avant fans fe met-  (95 ) tellement I'Adverfaire qu'il faudra bien malgré lui mettre a votre diserétion; a 5.2. quant a l'Oppofition directe; a 5.1. quant a l'Oppofition éloignée; a 6.2. ou 7.2. quant a la Contre-Oppofition ménacée: & c'est ainfi que Vous rendriez inutiles fes divers effbrts pour profiter de la gêne oü fon Pion tient votre Roi forcé de fe défendre de loin. Que fi désefpérant de percer par les moyens fusdits, il cherchoit & fe faire jour plus piés de fes Pions, tantót derrière tantót a cóté , dans 1'efpoir de quelque faux Coup de votre part, Vous éviterez encore toutes fes embuches en obfervant de tenir le Roi toüjours en Oppofition éloignéc devant le fien ou du moins, fi quelque obilacle Vous en empêchoit, toüjours prêt a la reprendre ou i jouer en Oppofition firnple au Coup fuivant. Ainfi, fi dans la pofition de Fig. 269 fon Roi pasfoit a 7.7. Vous pourriez jouer le vótre a 3.7. ou è 4. 5.: fi fon Roi s'étoit porté a 8- 7. Vous joueriez le vótre a 3.7. 3.5. ou 4.5., Cafés auxquelles Vous restez toüjours dans la proximité de la Cafe 3.6. a la. quelle Vous lui ferez l'Oppofition éloignée au moment qu'il paroitra a 1.6., pour pasfer enfuite en Oppofi. tion directe a 4.5., s'il s'avifoit de vouloir pénétrer par 6.5. Vous concavez cependant bien que fi a force de ma. nceuvres asfez délieés, comme Vous venez de voir, il Vous est arrivé dedébusquer I'Adverfaire dans les pofitions , que nous venons de détailier, Vous n'en viendriez pas également a bout dans toutes, dans celles par exem.  lui qu'il s'en débarrasfe. Avez Vous utie bonne At- exemple, ou telle feroit Ia fi'uation des Pions, fiens ou vóues, qu'il en düt réfulter pour votre Roi Ia moindre gêne dans fes mouvemens, foit pour préparer la Contre-Oppofition, foit pour la former ou Ia continuer. Telle feroit, par exemple, une pofition femblable 4 cïlle qus répréfente la Fig. 270. car ne pouvant ni former l'Oppofition a2.4. ni préparer la Contre-Oppofi:ion 4 2.2., Vous auriez perdu en peu de Coups. Telle est encore Ia pofuion Fig. 271., oü Vous pourriez bien préparer la Contre-Oppofi:ion 4 3.4., mais non la former 4 4.4. quand fon Roi fera pasfé 4 4.6., ce qui Vous feroit bientót perdre votre Pion. Telleenfin feroit encore Ia pofuion Fig. 272-.^ oü votre Roi s'étant de 7.5. porté 4 6.5., la Contre-Oppofition préparée 4 8-3- & formée 4 8.4- ni tout ce que I'Adverfaire pourroit faire d'ailleurs ne lui ferviroit de rien, & cela 4 caufe de Ia proximité de votre Roi 4 fes Pions attaqués de revers, comme Vous même Vous aviez perdu dans les deux Pofitions précédentes par Ia trop grande proximité de votre Roi devant les ficns, nécesfitée cependant par Ie peu de pas qui restoient au Pion le plus avancé pour demander Dame. Après avoir établi ces principes pour Ie jeu du Roi rélativement au feul Roi Adverfaire, rechercbons en maintenant ausfi pour le jeu des Rois rélativement a leurs attaques & défenfes mutuelles de Cafés, Pieces & Pions. Pour  Cs>7 ) Attaqus, ne Vous en laisfez pas détourner pour 1'a- Pour prendre posfesfion d'une eertaine Piece ou Cafe (car c'est la même chofe) le Roi attaquant n'a qu'une Cafe d'accês. Le Roi Adverfaire r?en a qu'une ausfi pour dé' fendre cette Piece ou Cafe. Les deux Rois fe trouveront donc dans Ie Cas de deux Chevaliers (fuppofés être feulee Pieces mobiles) marchant 1'un pour 1'attaque, 1'autre pour la défenfe de la même Cafe: parité d'oü il est fac.ile d'inférer que dans le Cas dont il est question, la marche du Roi, pour n'ê'.re pas iafruétufufe, doit être calculée de maniere qu'il f)it denier venu. Nombre deParties fe per> dent faute de cette Obfervation fi fimple. Ainfi dans Ia pofition de la Fig. 273., qui est la même que celle de la Fig. 264., c'96t 5.8. qui est la Cafe décifve, la Cafe dont la défenfe tient tellement è. Ia pene ou a la remife de votre Partie, que fi le Roi Adverfaire s'en fera mis une fois en poffesfion, il y enlevera non feulement au vótre la Cafe 4.7., mais fe faisfisfant encore par fubftitution de cellequ'occupe fon Pion mobile 5.7., il s'y emparera ausfi bientót après de votre Pion unique. 6.8. est la feule Cafe d'accês pour lui: 4.7. pour Vous: fi Vous alliez maintenant Vous faifir bmsquement de cette Cafe & jouer le Roi a 4.7., Vous perdriez fans resfource, puisque ayant é;-é premier venu Vous feriez obligé de rebrousfer après G qn'U  (98 ) Pamour de quelque Pion éloigné qui fe trouve- roit qu'il aura joué 4 6.8. Fig. 274. il faloit dor.c jouer le Roi non 4 4.7. mais 4 3.7. & Vous auriez reinis la Partie en Vous préfentant toüjours dernier venu a la première de ces Cafés, toutes les fois qu'il fe feroit porté premier venu 4 6.8. Fig. 273. Pour Vous convaincre encore davantage de 1'importance de ces Obfervations, jettez les yeux fur Ia Fig. 275. Si Vous jouez votre Roi 4 2. 7., quelque indifférente que paroisfe cette Cafe, Vous perdez la Partie. Si Vous le jouez 4 1.6. ou 1.8., Cafés fort indifférentes ausfi, Vous en ferez une Remife. En voici la raifon, fi Vous ne la foupconniez pas déja. Votre Jeu ofFre trois points d'attaque 4 I'Adverfaire. Le premier: au Centre, en s'emparant du Pion (ou de la Cafd décifive) 5.6.; la Cafe d'accês 4 cette attaque es; 5.5., unique: le fecond: 4 votre aile droite en fe mettant en posfesfion de la Cafe décfive 5.8. pour pousfer enfuite fon Pion 5.7. &c. fa Cafe d'accês unique ausfi, est la Cafe 6.8. Le troifiéme point d'attaque enfin: Ia prife de votre Pion 2.5. & de celui qu'il défend pour mener enfuite un des fisns 4 Dame. Pour Vous, les attaques que votre infériorité Vous permetrroit de former, fe bornent 4 deux feulement: Ia première 4 fa gauche en pénétrant par cette même Cafe 5.8. pour lui enlever le Pion 6.6. &c. 1'autre en tournant 4 gauche & Vous rendant maitre de fes Pions 5.4., & 4.4. &c. Détaillons maintenant ces divers projets & commencons par les vótres & d'abord par ce dernier. Pour  Cps>) roit h votre merci ou dont I'Adverfaire pourroit Vous Pour faire une Dame de votre Pion 3.4. il Vous foudroit 15 Coups, mais comme il n'en faudroit que 11 a I'Adverfaire pour en faire autant de fon Pion 4. 8. ce projèt ne fauroit Vous convenir. Quant a 1'autre il Vous conviendroit davantage, eft égard a la prife de Dame, que Vous effedtueriez ausfi bien que I'Adverfaire en 10 Coups, n'étoir-ce que 1'Adveifaire gardant Pavant-Coup, (car Vous n'óferiez d'abord jouer 4 7.2.) & restant fupérieur en Pions, Vous ne pourriez que perdre par cette doublé fupériorité. Renoncant donc a 1'attaque, il ne Vous reste qu'i cbercber votre falut dans la Remife. Reprenant donc l'examen des différerttes attaques qu'il peut former & trouvanf, que du poste, qu'occupe fon Roi, il ménace a Ia fois les Cafés décifives 5.6. & f.8., '1 s'agit avant tout de cherchpr par quelles mar.ceuvres y parer Je mieux. Mais puisque Vous aviez déja obfervé qu'a ces Cafés 1'accès ne lui est prariquable qu'a une Cafe feulement; Sc que Vous remarquez de plus que ces Cafés d'accês font è un égal éloignement du poste actuel 8.5. de fon Roi, & qus de vótre cóté Vous n'avez a ces Cafés qu'une Cafe d'accês ausfi 4.7. mais commune aux deux Cafés de perte, Vous devez en conclurre que le falut de votre Partie dépend de Ia posfibilité de pouvoir porter votre Roi a cette Cafe en après-Coup ou dernier venu. 11 est donc évident que tout Coup qui Vous Iaisferoit plus ou moins de 3 pas (nombre des pas d'attaque de I'Adverfaire) aG 2 pris  C ioo ) Vous dépouiller. Que fi 1'avantage du Jeu fe trou- prês l'avoir joué, Vous feroit perdre indubitab'ement : or de jouer le Roi a 2.7., ce feroit les réduireadeux, il faudroit donc le jouer a 1.6. ou 1.8. comme il a été déja dit. Au reste Vous jugez bien que s'il y avoit eu de I'inégalité dans 1'éloignement des deux points d'attaque, la défenfe en eüt été impratiquable, comme elle 1'eüt été encore fi I'Adverfaire avoit eu plus d'une Cafe d'accês a ia Cafe d'accês même; fi par exemple au 3e Coup le Roi Adverfaire eüt pu jouer a 5.4., endroit aétuel du Pion & de Ia a 5.5. Pour défendre ou attaquer une Cafe 1'un des Rois n'a qu'une Cafe d'Accès 1'autre en a deux. Celui qui n'a qu'une Cafe d'Accès perdra. Air.fi votre Roi qui n'a qu'une Cafe d'Accès 4. 7. Fig. 276 perdra qaoique dernier venu contre le fien qui en a deux, comme cela fe voit Fig. 277, oü obligé de retrograder il ne Vous reste plus aucune resfource. L'un & l'autré des Rois a deitx Cafés d'Accès. Point de fupériorité forcée, mais il faudra bien jouer de part & d'autre. Si Vous Vous trouviez donc dans ce Cas, il ne Vous resteroit qu'a esfayer de faire faire quelque école a I'Adverfaire, dont Vous pusfiez profiter pour lui enlever une de fes Cafés d'Accès, ce qui,  ( ioi ) trouvoit être plutót pour lui que pour Vous, & cela qui, comme nous venons de le voir fufiroit pour Vous faire gagner. Ainfi tenant par exemple une pnfifion de Jeu femblable a celle que répréfente la Fig. 278, dans laquelle le gain ou la Remife de la Partie cêpend uniquementde la prife ou de Ia confervation du Pion 4.6., fi Vous portiez Ie Roi de ce Coup a 3.6., 1'Adverfaire ne pouvant vifiblement que jouer le fien a 5.6, Vous auriez joué fort maladroitement: il faloit jouer a 2.6. dans 1'efpérance que par étourderie ou jnattention I'Adverfaire, croyant les deux Cafés éga'ement bonnes, il jouera le fien a 5-6. Fig. 279; portant alors lur le Coup votre Roi a 3.6., s'il s'en va enfuite a 5.7. au lieu de pasfer a 6.7., cette féconde faute Vous vaudra Ia posfesfion de la Cafe a. 5., Ia propriel é de fon Pion & le gain de la Partie, & cela parceque s'étant réduit a une feule Cafe d'Accès, dernier venu Vous devieü gagner i la vótre. Voila comme Vous pourriez avant de donner la Partie remife, ta'er 1'adresfe ou la prudence de I'Adverfaire. Que fi Vous le trouviez fur fes gardes, jouant 1'un & lautte toüjours les mêmes Coups, il faudroit bien rompre la Partie. Les deux Rois ont plufieurs Cafés d'Accès com' munes ou neutres. Si le Roi défendant ne trouve pas moyen de tenir G 3 le  C 102 ) «ela furtout s'il n'y avoit plus de Dames, il fau- droit le Roi Adverfaire éloigné de fes Pions par une Oppo* fition continuée, il perdra. Au reste j'entends par Cafés communes ou neutres les Cafés non défendues par les Pions qui font dans leur voifinage, & auxquelles p»r conféquent 1'un ei 1'autre des Rois peut fe poster. Ainfi Vous gagneriez Ia Partie, au moyen de votre fecond Pion (car fi Vous n'en aviez qu'un Vous ne gagneriez pa?) dans Ia pofition de Fig. 2go, & cela qua Vous ayez le trait ou non, parca que 1'Oppofition qu'il pourroit gaguer fur Vous fur la quatriême Perpendiculaire, Vous la lui romperiez fur Ia cinquisme Horizontale par fon Pion ou par le vótre. Ce feroit I'Adverfaire au contraire qui gagneroit, c'est 4 dire Ia Remife, fi la fituation des Rois s'étant trouvée comme Fig, 281., premier 4 jouer il Vous avoit mis fous TOppofiiion 4 7.5., car il ne Vous eut pas été posfible de la lui rompre fur cette Ligne. Détaillons encore cette Pofition, elle fournira une regie de Conduite en pareils Cas, dont Vous allez voir 1'importance. L'Adverfaire s'étant déterminé 4 Vous faire l'Oppofition 4 7. 5. n'a certainement pris ca parti qu'après s'être asftiré qu'il ne pouvoit gagner. Effactivement, s'il s'étoit avifé d'aller faire la guerre 4 vos Pions, il auroit joué votre jeu, car Vous auriez mené 4 Dame votre Pion 4.3. après Vous être faifi du fien. H a donc fort bien fait de ne jouer plus que pour la Remife, cependant il lui resteroit encore une chance de gagner s'il avoit 4 faire 4 un Adverfaire difirait ou foi-  C 103 ) dróit y regarder de plus prés & ne pas expofer le. Foible: favoir dans le Cas que le Roi qui a les deux Pions au lieu de ne jamais dépasfer Ja fixieme horizontale s'avifat nonchalamment de jouer a la cinquieme, 4 5. 7. par ex. Fig. 282. croyant cette Cafs ausfi bonne que les Cafés 7.7. & 7.8., auxquelles il auroit dü bomer fa marche. Or c'est cette précipitation qui le fera perdre fans resfource, car le Roi Adverfaire ayant pasfé fur le Coup en Oppofition 4 5.5., comme on le voit dans cette même Figure, le Jeu fe trouvera enfuite, ou comme il est répréfenté Fig. 283, Pcfition, oii Ie Roi Adverfaire n'a qu'a pasfer 4 4.2. pour Vous enlever votre Pion; ou comme on le voit Fig. 284. dans laquelle Vous perdez également. Vous apprendrez par la, que Vous trouvant une fois fous un telle Oppofition, il faut Vous en tenir exclufivement aux deux Cafés, oü Vous aurez reconnu pouvoir forcer la Remife. Les deux Rois fe tmtvent trop gênés ou trop êloignés pour qu'il puisfe êlre question d'Oppofition. Soit la pofition de la Fig. 285, fi c'est Vous qui êtes premier 4 jouer quel est le meilleur Coup? faut-il aller attaquer fon Pion ou courir 4 la défenfe du vótre. II ne faudroit faire ni 1'un ni 1'autre. Les Fig. 286—289 Vous prouveront la vérité de ce que je viens de dire. Fig. 287. Vcus perdez vifiblement, forcé que Vous êtes d'abandonner votre Pion pour aG 4 voir  C 104) Jegereraent vos Pions. Toutes les fois qu'un Pion voir pris le parti incor.fidé.-é Fig. 286 d'attaquer le fien. Fig. 289 Vous ne pardriez pas a la vérité mais ne feriez que Partie remife, pour avoir joué votre Roi au premier Coup è 3.5. Fig. 288. II ne faloit donc pas jouer Ie Roi a aucune de ces deux Cafés, mais a 5.6. Fig. 290; Cafe, oü, fans avoir rien a craindre, Vrus auriez eu Ia chance de gagner la Partie, fi au lieu de jouer pour la Remife a 6. 2. ou 6.3-5 >' s'avifcit de jousr a 4.3. Fig. 291. Quant aux motifs qui devoient Vous engager a jouer dans Ia pofition de Fig. 285 pluró' a 5.6. Fig, 290 que pour 1'attaque ou la défenfe, l'examen des Cafés d'Accès devoit Vous les avoir inHiqués, indépendamment même des principes fur lesquels doivent fe jouer les Coups d la fois défenfifs £? offenfifs dont nous traiterons en leur lieu. Fig. 292 ofFre une pofition feinblable a Ia précédente, excepté que les Rois dans cel!e-ci fe trouvent cbacun devant fon Pion; voyez Fig. 285. différence qui change tellement 1'état des chofes, que Ie premier a jouer gagnera maintenant fans que I'Adverfaire puisfe s'y oppofer, mais il faudra commencer par attaquer diagonalement & enfuite de cóté afin d'être dernier venu dans 1'attaque fans cesfer pour cela de défendre votre propre Pion, voyez Fig. 293-295. Fig. 296 répréfenté une fituation, oü les Rois font du même cóté: dans ce Cas aucun Pion ne fera pris, a moins que celui qui a le trait ne s'avife de jouer a fa  C 105 ) Pion deftituédc route défenfe court ïisqued'être atta- fa, droite ou a fa gauche, comme vous pourrez !e vé* rifisr, rapellez vous a cette occafion cs que nous a» vons dit toucbant l'Oppofition & la contre-Oppofitioa jménacé?. II faudroit plutót ou jouer en Oppofition éloignée en recuiant, ou en avancaht fe laisfer faire une Oppofition avec dèftut de Cafe de pasfage; pofitioa dans la quelle, s'il ne continuoit pas 1'Oppoficion fur la feptieme Ligne, vous lui enleveriez par une Con» tre-Oppofition vis a vis catte Cafe de pasfage 5. 5. fon Pion, & la Partie même, s'il ne campasfoit pas telle» ment la marche de fon Roi, que celui-ci püt 3 7.4. faire Oppofition au vótre fur le Coup que vous auriez été prendre fon Pion, Dans la fituation de la Fig. 297. Celui qui fera fe» .cond a jouer perdra fon Pion & la Partie même s'il n'obferve pour en faire une Remife ce que nous venons da dire, II faudroit commancer par mettre le Roi adverfaire a 2. 7. fous l'Oppofition éloignée, ce qui vous rendant maitre de la 4e horizontale vous pour» riez enfuite 7 efft&uer la Contre-Oppofition, dont j'ai parlé ci-desfiis. Fig. 298 oü les Rois font derrière les Pions contrai» res n'a guères befoin d'explication; on voit asfez que le Roi premier ajouer doit emporter Je Pjon & la Par» tie. Soit enfin Ia fituation de jeu que répréfenté la Fig, 299. Celui des Rois, qui voudra défendre fon Pion, perdra. la raifon, c'est que 1'Attaquant fe trouvant der» G 5 xière  attaque, cocfidérez attentivement quelles autres atta- rière les Pions ennemis & le Défendant devant, ce dernier (fuppofez qua ce foit Jon Roi) a deux Cafés d'accês de moins que ie vótre, qui font 6.3. & 65. les Cafés 7. 3. 7.4 & 75. étant cenfëès neutres ou communes. Si Vous Vous t'roüviez donc fecond a jouer dans une telle pofition, Vous Vous garderiez bien de fonger d Ia défenfive, Vous iriez au contraire attaquer fon Pion, après quoi faifant Dame nouvelle de part & d'"utre, ia Partie feroit aii fi rëduite d Ia Remife. Vous gagneriez au contraire dar.s la pofition de Ia Figure fi Vous aviez le trait, paree que votre Pion le plus avancé fe trouvant déjd d'une C3fe plus prés du bord que le fien, cela feroit avec 1'Avant-Coup une différenca de deux Cafés, laquelle felon la regie donnée doit Vous faire gagner. Après tout ca qui vient d'être dit nous voüa maintenant en état d'expüquer fur quels principes, car qu'esr-ce qu'une aveugle routine! & dans quelles Circonftances on peut avec Ie Roi feul contre Ie Roi Adverfaire empêcher Ie Pion, qu'il foutient & qu'il n'est pas posfible de lui enlever, de pasfer è Dame: Reprenons donc pour cet effèc le fil de nos Recherches pour tralter enfin plus exclufivement Du Pion £f le Roi, contre le Rot. Nous avions dit pag. 79 que la fortune du Pion dépen-  ( io7 ) attaques on pourroit encore entreprendre fur lui aux pendra de la pofition des Rois: foit maintenant une fituation comme celle qu'offre la Fig. 300. Que feta . le Roi adverfaire, jouera t'il a 3.4. ou ailleurs? Mais :,'il jouoit ailleurs qu'a 3.4. il perdroit le Pion, & s'il jouoit a 3.4. il 7 mettroit votre Roi fous le Pat. la Partie feroit donc forcéaient Remife dans une telle pofition. Ceci une fois trouvé, i! n'étoit que fort naturel de chercbïr s'il feroit ausfi posfible d'amener forcément une pareille fituation. il auroit .fa'u remonter pour cela a une douzaine de Coups antérieurs posfibles tant du Pion que des Rois, chercher . . . . mais fans. nous embarasfer de ces Calculs, le Coup étant trés connu dans la Pratique, tacbons de trouver au moyen des principes établis ci-desfüs ies directions nécesf- Bol^fsqiol tl ab etujqui t\ 3«s'0:- .sbnoqii erj^itte A Teqis grands Maux cüeables par trois . Crains. de Bok Silns. mnq liup ca a.torarA «auncmO im\u« JÖJulq .3 i ;noiiij]i;o3 Juoliüi tais^h 393.6 aaïsitnui »b ïimuoï Les Maux de Netfs. Dérangernentd'efprit, de corps, de caratlere, d'humeur, les, maux de Nerfs produifent tout cela a la fois & même dans ceux qui n'en fóat encore attaqués que folblement. Ayez maintenant pris le bain froid trés régulierement pendant fix mois, confumé cinquante livris de Quinquina, pris tous les remedes Antispasmodiques ima-  ( 108 ) 'frfiaginables, ayez pris ce matin même doublé, triple dofe de votre portion ordinaire un accident im. prévu arrivé, une nouvelle affli^eante Vous est fubitement annoncés ■■ .■ mais non: il ne faut pas tant 'de chofö: une porcelaine qni tombe, un bruit foudain, une legere contradiction - & Vous voili hors des gonds, tremblant, agité, ne voyant que des nuages, dérangé, demonté pour quelques heures a quoi Vous a fervi maintenant de Vous être tant baigtié, tant médicamenté ? Voulez Vous être gueri promptement & radicalement Iifez & faites ce qui fuit. Le mal git beaucoup moins dans Ie Corps que dans 1'Ame. L'inutilité de vos JBains & de vos Drogues doit Vous en avoir convaincu. Mais quel est-il ce mal de 1'Ame, & pour combien Ie Corps y entre t'il? A cela Je réponds. C'est Ia rupture ou Ia fuspenfion de cette jufte méfure de mouvemens, dè cette Harmonie, qui doit —— mais non . tenons nous en plutót au fens Commun, & voyons ce quil peut nous fournir delumieres a cet égard, furtout confultons 1'expérience. j_ Le matin après avoir bien dormi tout Vaporeux fe porte mieux qae le reste de la journée. II y a des gens toüjours pofés, toüjours maitres d'eux mêmes, inattaquables aux afftttions nerveufes. Tous les Mèdecins s'accordent a recommander d leurs malades de ne s'abandonns'r a aucunes Pa.fiens. Pmr un Vaporeux bieh malais £? même pour tout Vapo.  ( IQ9 ) fereux mille chofes imvitables dans la Vie devicnr.evi ou peuvent devenir Pasfions, du moins quant aux effets. Ceci pofé, pasfons a la Cure, qui d'après ce qai vient d'être dit Vous paroitra maintenant moins bizar* re, moins ridicule fi Vous voulez. Les plus malades obferveront donc, pendant les cinq ou fix premiers jours, de fe retirer trois ou quatre fois par jour feuls dans leur chambre. La, dans quelle attitude il leur plaira & durant un quart d'beure tout au moins ils fe tiendront dans la plus parfaite immobilité: fans gener cependant Ie moins du monde, ni la refpiration, ni la marche des idéés; il faut qua celaaille comme toüjours, c'est a dire en n'y fongeant pas. Cette cesfation de tout mouvement volontaire, quï prolongée les endormiroit enfin, ne manquera jamais de leur remettre, du moins pour quelque tems, la tête & les nerfs. Rien n'est plus aifé que d'en faire I'esfaL Ceux qui ne font attaqués que legerement & feulement de fois a autre pourront fe pasfer de ces retraites. Mais voici le principal pour tous. Tous les matins, & les plus malades immédiatement, après ces retraites dont je viens de parler , tous les matins pendant quinze jours, trois femaines ou davantaga felon qu'on fentira en avoir befoin, on s'enfermera feul durant une démie-heure au moins pour s'exercer acalmer, rallentir, détruire la trop grande mobilité ou irritabilité du fyilême Nerveux, je dirois presque pour fedonner une autre Conftitution, car en vérité c'est a peu prés cela. Et  Et voici comme Vous Vous y prendrez. Vous Vous choifiiez une occupation quelconque, mais dans la quelle J'efprit ne doit entrer pour rien: comme par exemple de porter des Iivres ou autres effèts d'un bout de votre Cabinet è 1'autre; de tracer unecentaine de petites lignes bien parallelies, bien également longues; de faire des pas bien égaux; de compter de 1'argent &c. &c. mais ce que Vous obferverez bien fcrupuieafement c'est de ne faire les mouvemens quelcontjues qui entreront dans cette occupation, tels que font ceux des mains, des doigts furtout, des bras, de la tcte.des jambes &c. qu'avec une trés grande lenteur, comme fi Vonsaviez des masfes trés lourdes a lever, apofer ou i déplacer. Jamais rien a Coup c'est è dire brusquement. Surtout ni retenue d'haleine ni contention d'efprit. II n'y a que les mouvemens que Vous faites qai dotvent Vous occuper & encore machinalement, tres machinalement. Cec Exercice, plus fouvent Vous le répéterez plutót Vous ferez gueri, cependant comme ces retraites ne pourroïent pas convenir également i tout fe monde & que d'un autre cóté une lenteur de mouvemens comme celle que je viens de recommander ne feroit guères moins faftidieufe qu'impratiquable dans Ja Société, Voos Vous contenterez le reste du tems a veiller feuJëment un peu attentivement fur la vivacité de vos mouvemens & cela en Vous efforcant a n'en faire que commencés un peu kntement & prolongés de même; retenue d'attivitè, que Vous éprouverez bientót pouvoir fe faire presque imperceptiblement m-ême dans les mou- ve-  vemens qui demandent a être faits tres leftement Continuez donc pendant quinze jours ou trois fe» maines i Vous furveiller comme je viens de le dire, mais fans aucun effort d'efprit, fans le vouleir même ni peu ni fortement, & Vous ne manquerez pas dés que l'hdbitude du pofé commencera a fe former, d*éprouver dans votre Efprit un Calme, qui fans avoir rien de glacant ou de rebutant aura déja pour ainfi dire changé votre être du moins trés certainement quant aux premières impresfions, dont Vous pouviez fi peu Vous défendre ci-devant. Alors encouragé par ca fuccès fi fenfible le peu de gêne que Vous devrez coutinuer de Vous impofer ne Vous coutera plus rien & faifant cbaque jour de nouveaux progrès Vous Vous trouverez enfin avoir acquis par votre conftance tous les grands & précieux avantages d'un Cara&ére non froid, non péfant, non désagréable, mais pofé mais toüjours égal & tellement inébranlable aux impre fions foudaines.que le feu fe mettroit a Ia maifon que Vous n'en perdriez pas votre fang-froid. Cependant tout n'est pas fait encore. II faudra Vous munir de plus contre ce qui s'appelle impaiieacer, je veux dire contre cette inquiétude d'efprit, qui fait qu'on brule d'être ou 1'on n'est point; de faire ce que 1'on ne fait point; de faire tlte & plus vlte encore; de faire deux, trois chofes a la fois &c. A cela Vous oppoferez non pas une lenteur faótice dans Ia fuccésfi» on de vos idéés: gardez Vous bien foigneufement de vouloir jamais en quoi que ce foit diriger votre efprit (*), Vous (*) En effèt cjf je l'ai êprouvê trop fouvent & mes dépens peur  C na ) Vous deviendriez plus malade que jamais; Vous y oppnferez un peu de raifonnement; comme par exemple, qu'il esc abfurde de vouloir 1'imposfible; qu'il faur pour pimvoir en douter, tout ce qui interrompt ou ml'entit eu précipite artifkiellement la marche naturelle de l'Efprit ne manque jamais de produire la confujion £f de réagir don.loureufement fur le Gorps, fur les Nerfs furtout. De s'écouter même, comme font beaucoup de malades, c'est a dire de faire trop d'attention aux parties fouffrantes, nuit infipiment, paree que cela troüble toüjours plus ou moins des opérations, aux quelles nousne pouvons pas toucher par la penfée méme fans les gener, telles font par exemple la refpira. tion, la déglutition, la digefiion &c. quant aux opérations de l''efprit, j'ai beaucoup tourmentè le mien pour tdcher d'en découvrir quelque chofe qui ne filt pas déja connu £5? mes recherches n'ont pas été entierement infruüuenfes. Je m; eontsnterai de dire ici en faveur de ceux qui avec des Nerfs foibles ne laisfent pas que d'être obligés » travailler de la tête, qu'ils fe trouveront bien (fuppofé qu'ils ne l'ayent déja trouvé ainfi cux mêmes) cï s'habituer dans leurs méditations a n'admtttre jamais aucune idéé fe prefentant trop fougueu ■ fement comme qui diroit a Coup, moins encore plufieurs idéés fe fuccêdant ou fe croifant avec trop de rapidilé venant comme tomber dans ï'efprit: ils reprendront ou repenferont froidement cette idéé pour la pofer eifuite doucement pour m'exprimer ainfi dans leur Entendement. Au reste ce que je viens d'en dire ne regarde que les idéés que nous falfons nous mêmes quand nous per.fons ou rêvons a quelque chofe, cela ne regarde point du tout les idéés qui nous viejfr ntnt fans que mus y mettions tant du tiótre.  C "3 ) faut un certain tems k tout; qu'on ne fait bien qu'une chofe k Ia fois &c. Ne Vous pre. te Nationale, & cela, même après les dédommagemans les plus gécéreux & les penfions les plus am- pies (*) Et même, par la force de i'exemple, pour les petiu Etdts n'ayant point de Troupes.  C 127 ) pies (*). Mais ce n'est pas tout. Le Miniftere ne puvant plus avoir d'interêrs féparés (f) de ceux de la Nation, ne verriez Vouspasbien!ó:lesCaba!es&la Vénaliié disparóitre avec la presfe barbare des Matelots & s'effiftuer enfin fans contradiction cette égalité de Répréfentatton qui Vous tient tant&fijuftementau Cceur? Imitez les, 6 Peuples, imitez les, ces gér.éreuxDéfenfeurs des droits de la Nature humaine, opprimée, aviüe, mals en Vous défiant de 1'enthoufiasme dont Vous pénétrera la Grandeur de 1'Entreprife (j), De- man- (*) Car il ne faut pas commencer par des injufiices, furtout fi 1'on fe prêtoit, ou revenoit fe prêter, a ces Reformes avec un vérifable Patriotisme. (|) Et voila, ce qui produiroit partout la Libertó. Otez dans quel Gouvernement quece foitforéceefité^c/Mte* des Cré rtures d'un Mi, la posfibilité de pouvoir fe vcndre de 1'autre (deux Maux inévitables tant qu'il y aura Guerre £ƒ Alliances) & dès torsie Gouvernement fe fera trés perft&ionnè, carperfonne n'étant plus tenté eïêtre injufte ou fache gratis', les Princes £? les Gens integres deviendroïent enfin bons a quelque chofe. (\L) Mais l'affreux Despotisme, dirat'on, mais l'odkttfe ' Ariftocratie, cent fois pires! Ah fansdoute, il faut qu'ils dis. parovfent de l'Europe cjf ils en disparoitront. Mais que ce foit, non par lef er £? le feu, non par des torrens de Sang, non par l'êpouvante & la défolation, mais par l'irréfifiible pouvoir du Bon Sens ayant enfin triomphé partout de l'aveuglement £f des Princes & des Peuples. Ce n'est pas pourtant 'que je veuille ici plaider la caufe des Rois. Jefais, &quine lefait pas, que c'est d eux, a leur folie ambition, que l Hu> 'tnanité doit fes plus grands maux depuis des Siecles. Je fois qu'on  C 128 ) mandez, presfez, exigez, mais gardez Vous de fouilIer d'aucun crime le noble Ouvrage de la Raifon & de PHumaniïé. On a trop vu ce que peut le défespoir d'une Nation pousfée a bout pour ne pas Vous écouter. Sachez donc maitrifer votre impatience. Si 1'on accorde de bonne foi la tenue immédiate d'un Con. qu'on pourroit fort bien s'en pasfer. Mais fi devenus enfin plus clairvoyants fur leur grandeur véritable leur véritables in ■ téiêts, ils fe dèpouilloient tous des moyens de pouvoir faire ia Guerre, quiétoïent ausfi les moyens de pouvoir opprimeri leur gré, faudroit-il une preuve plus convainquante de leur fincere défir d écarter déformais tout ce qui jusqu'ici empêehoit leurs Sujets (Sujets! puisfe ce mot odieux être écrit ici (y prononcé pour la derniere fois!) d'être ausfi heureux qu'ils pourreïent i'être raifonnablement pratiquablement. Ah ne répandons plus de Sangl Mais laNoblesfe, lestitres(danslesRoyaumes s'entend)... Oh pour ces Chimères la ce feroit bien leur faire trop d'honneur quederisquer lejfufion d'une feule goutte' defangpour leur extinElion. Faites leur la Guerre en leur coupant lesfubfiftances. Qu-'ils périsfent d'inanition. Les fots prèjugis des non-Nobles - les alimentolent; retirez leur pour jamais cette nourriture, £ƒ n'accordez déformais è tout humain cordonné, décoré, titré que les mêmes égards pas un brin d'avantage, auxquels teut homme bien élevé & lui même poli & prévenant d droit de s'attendre. Le tems, ie Bon Sens prenant tous les jours de nouvelles farces ne manqueront pas de faire bien-tdt le reste, dans un ou deux Ans d'ici, fi 1'on peut faire quelque fonds fur le progrès de nos lumieres, on verra non feulement les dlflinÜions, non perfonnellement méritées, comme ne rapportant plus rien devenues odi- eu-  C 129 ) Congres (*) & une foudaine & trés confLIérable diminution ou meilleur & plus utile employ des Troupes (j), contentez Vous de cet:e preuve de la bonna vo- eufes quittées voloiitairement. mais les Princes mêmes renen* eer au pénible Métier de s'occuper incesfammmt des affaires des autres, pour chercher dans le Jein de l'Amitié & de l'Egalité des plaijirs qu'ils ne connoisfoïent pas. Le Siècle précédent en a fourni plufieurs exsmples. Alots, s'il existoit quelque part un modele de Gouvernement parfait ouap. prochant de la perfeüion, rien n'empêcheroit plus de l'introduire. (*) Et les Princes comment s'accorderont-ils jamais? ils s'accorderont par la nécasfï'é de s'accorder, mais non: préfumons en plus favorablement, ils s'accorderont pour jouir du sublime plaisir de faire le BoKHELR du MONde. (f) Rèduire d la fois toutes les Armèes d un vingtieme, £? il en resteroit encore asfez, feroit certainement une opération ausfi injufie que dangereufe,. outre encore que ce feroit fe priver mal d propos du trés grand parti quon pourroit tirer de ceux qui ne prêféreroïent pas leur Congé abfoiu. Si donc on fe bornoit d ne tenir armês pour la fureté des Chemins publiés que le plus petit nombre d'hommet poifible, mais trés Men payé; fi 1'on ne distribuoit les Armet des autres quexclufivement d cette Clasfe d Habitans notables , qui est intermédiaire entre ceux qui ont des emplois, trop dépendants du Gouvernement & ceux qu'on nomme le 1 Peu-  C 130) volonté de Ceux qui Vous gouverner.t. Ce premier pas fait & confolidé, on verra bientót I'injuite ou Tab- fur» Peuple, tropifacile h s'inquieter fans fondement, h recc voir des impuifions dangereufes, a prendre des partis extrêmes; fi de même on diflribuoit de tous cótés ce qu'on voudroit garderde Bouches a feu 6f de Munitions .... Que pourroit-on encore avoir d rédouter des entreprifes foit du Prime , foit du Peuple ? Pour ce qui est des Bas-Officiers, Cavaliers, Artilleurs, Soldats &c. qui ne voudroïent pas s'en aller chez eux, il me femble qu il faudroit non feulement continuer h les payer £ƒ habiller comme ci-devant, mais leur donner même doublé folde au moins, bien entendu è conditiën de travailler pour l'Etdt, foit aux voyes publiques, foit a crevfer de nouvelles Communications, foit a défricher des terreins incultes, foit h d'autres travaux entrepris d'abord pour Z'utilité enfuite pour la commodi'é £? I'agi-ément du Public. Qtiant a cette doublé folde l'entretien h vie quUl faudroit accorder aux Viellards {§ irfrmes; quant aux penfivm des Officiers, (lesquelles, en confidiration, foit de leurs Services rendus, foit de leur èiucationi§'application, n'ayant été dirigées que vers le feul Métier de la Guerre, n'exis. tant plus , il ne feroit que jufte d'établir amples avec des augmentations proportionnelles tant en revenu qu'en rang, li mèfure qu'ils avanceroïent par la mort ou la retraite de leurs Anciens) quant aux dédommagements de quantiti d'autres Employés Ce qu on nommoit ïArmèe fe trawant bien-tót réduite aux deux tiers ou a la moitié, cette épargne', telles qu'on feroit fur la vente rjf le non-entretien de mille  C 131 ) furde (*) disparóitre ausfi partout devant le Bon Sens, & a la fin les Gouvernemens fe pr.sfionner a l'eftvi pour le Bonheur des Peuples. O quelle heureufe Perfpeétive! Tous les Peuples fraternifants; les Sciences, les Arts plus que jamais encouragés, cultivés & en honneur; leurs jouisfarces rendues plus communes a Tous; les Ciasfes maintenant les plus malheureufes, pourvues abondamment du nécesfaire (|); une félicité univerfelle .... mais non: ne le Objèts trés dispendieux, l'excédent des gages des Officiers fur leurs Penfions, tout cela fourniroit abondamment de quoi faire face au triple de ces déperfes, £ƒ furtout pour les Puisfances ayant eu des Flottes cjf une Marine Mtlüaire; Pour ce qui est de la reforme de cette derniere. elle pourroit ausfi fe pratiquer, quant aux Officiers, comme il a été dit, £? quant aux Matelots, en les emphyant (favoir ceux qui demanderoïent a rester) pour le compte de l'Etdt, foit è, df couvrir des Pays nouveaux, foit a établir de nouveltes branches de Commerce, foit pour d'autres Objèts utiles. — Voila bien des détails , £f encore trés fuperficiels. J en conviens: mais combien de Gens, qui croyent imposfble tout ce qu'ils ne fauroïent débrauilhr{ (*) S'étant glisfé foit dans le Gouvernement de l Étdt, foit dans celui des Villes, foit dans la dipibution de la fuftice, foit dans l'exécution des Loix fcfc. (j) Tout ce que coutoient ci-devant les Jrmées de terre £f de mer fe réduifant chaque année trés conftdérablement tant par la Mortalitè que par des épargnes toüjours nouvelI * les'  C 132 ) re nous flattons pas trop legerement —. pour être heuretix il ne ftflit pas d'ê:re libre. Le vrai bonheur n'est les, il est inconteflable qu'il en pouroit Hfulter une diminution a peu prés équivalente d'impots, furtout de ceux que ie Cultivateur & VArtfan paye foit direBmient foit indirectement. Que fi cependant ces épargnes ne fuffifoïent pas d'abord pour les alleger asfez , ce feront les posfes pons, les dépenfes des Riches, qu'on chargera d'autant. Eh fi ces dernièrs ont a matiger pour cent ou pour cinquante ou pour vingt-cinq , feroï'nt-ils fi a plaindre fi pour faire ausfi manger leurs freres, ils ne gardoïent plus que quatrevingU fois, ou quarantefois ou vingtfois plus de revenus que ces dernier s'. Ajoutez a ceci le bied devenu beaucoup plus abondant par la fertüifation de tant de terres auparavant arides; des Ma. gazins de précauticn èiabhs partout; partout des Atteliers publics en tout genre de travail; partout des Hopitaux pour la Viellesfe ou les infirmes , des Delasfemen-s même, des Fêtes publiques .... Ah quel tableau tout foible qu'il foit, pour peu qu'on le faffe fervir de Pendant a celui des 1 horreurs de la Guerre! Et combien cette extinclion générale de la mifere de la mendicité n'infiueroit-elle pas fur les mceurs du Peuple ? Que de Crimes elle prèviendroit que le déiefpoir de la mifere rend maintenant fi communs? Deux mots encore avant de quitter un fujèt fi diffirile h'\uhter quand on en a ie Caur plein; je ne fais pas, quoique la forme Républicaine foit certainement la moins contraire d i'égalhé naturelle des hommes, quelle forme de Gou.  C 133 ) n'est produit que par Ia paix de 1'Ame. II n*y a qu'une Réligion éclairée qui puisfo la donner cette paix... & quelle est la'nóire? Courage, encore un effort, mes freres, encore un Monftrs dompté, & nous voilé ausfi heureux que libres! II L La THéoLOGiE (*). Dien, l'Homme cjf la Révélation (1). Rien de ce qui fe fait, ou s'est fait, n'auroit eu lieu, fi Dieu n'avoit pas voulu que cela arrivdt ou pdt arriver. Sa Volonté a mis certaines chofes qui arrivent ou font arrivées hors de Ia portée des modifkations des Hommes & de ce que nous nommons Ia Matiere, ces cho- Gouvernement feroit la meilleure dans un é(at de Paix perpétuelle, qui n'a jamais exifté, mais ce que je fats bien, c'est que du moins aucun Gouvernement ne pourra prétendre & la perfeilion, tant que telles ne feront pas fes inflitutions que pas un individu des deux Sexes vooktit travailler, y puisfe manquer de pain, de logis de vêtement, pas un malade ou infime manquer de fecours. Nous sommes tous Freres! (*) La Théologie n'est pas la Réügion. Bien au contraire c'en est la plus cruelle Eanemie, ia deftrudtrice, la mere de l'inéligion, du doute & du fanatisme. I 3  C 134 ) chofes doivent ou devoievt arriver infailliblement: certaf. nes au'res y ont é;é Joumijes; il a voulu cju'elles pusJent arriver & ne pas arriver (2). Partout oü nous voyons mélange de ces deux chofes, pour trouwer les rapports des fecondes variables aux premières conjlantes, ou imparturbables, il n'y a que celles-ci qu; "puisfent nous expliqqer celles la. Tout ce qui est arrivé ou peut arriver, pris en masfe ou coilactivemenf, tend a une fin digne de laSagesfe ik de la Bonté de Dien. Dieu voulüt que ce qua nous nommons des Ames (3) habitÉU , animic pandant quelque tems ce que nous nommons des Corps huroains. Cette Union a un Büt. Quel est-il? Les Ames prennent toutes durant leur féjour dans les Corps, qualle qu'en foit la durée, des développe. mens, acquierent des fenfations, des qualités qu'elles n'avoienr pas dans leur é at antérieur quel qu'il puisfe avoir été. Voilé donc 4 quoi Dieu voulut qua cette Union fervirolt (4). Maïs cette faculté de pouvoir ce que nous nommons augmenter en perfection de quoi a t^elle pu fervir a cette ipfjai é d'Ames, dont i Union è des Corps n'a eu lieu que pendant fort peu de tems, pendant d''x mois, d,x Jours, dlx minutes? Quoi durant tant de flecles des milliers d'Ames, des milliers de Corps n'au*oïjnt été créés que pour n'être qu'un moment enfemble: les Hommes auroïect même le pouvoir de rom- pre  OS5) pre cette Union'a leur gré! & ce feroit la tout Ie böt de Vexifience de ces deux Etres fi merveilbufement organifés, de cette Union fi admirable? (s) Non. 1'Ame doit furvivre au Corps (6;, & gloriftons en Celui qui nous rendit ïmposfiblede ne pas mourir. Mais pourquoi cette Union au Corps lui é'oit ellï técesfaire? pourquoi n'y reste t'ells pas unie. plus . longtems? pourquoi faloit-il qu'EIIe furvécüt? Si par un fiul Acte de fa Toute-Puisfance Dieu 3. voit créé toutes les Ciéatures qu'EIIe deftinoit a être douées de raifon, ausfi parfaites, ausfi heureuftsquVles pouvoïent 1'être, il auroit certainement fait pour Elles tout ce qu'il pouvoit .... mais ces Etres fe fusfent resfemblés tous complettement (7) & fa Sagesfe , fa Puisfance, fa Bonté fusfent restées oifives, du moins a leur égard. II les a donc créés les uns plus parfaits que les autres, tous cependant individuellement parfaits & jouisfant d'ure certaine ffiéfure de bouheur. Cependant comme il n'étoit pas posfible que des Etres ayant une Volonté libre (8) & n'étant pas parfaits fa fusfent foutenus invariablement a leur dégté de perfeétion primordiale, ne fut-ce qu'a 1'égard de la plénitude de tout ce qu'ils devcïent a Dieu & pouvoïent Lui rendre; comme ces Etres fe feroïent par conféquent dégradés, ne füt-ce qu'un inftant, comme malgté eux par l imperfection de leur Organifation même, venant cependant de Dieu fa Sagesfe & fa Bonté y pourvürent en oppofant a cette tendance a décheoir I 4 la  C 136) 1a faculté de pouvoir ausfi gagner par Eux mênus en perftStlm (9). Mais i'Ame entrant dans la Carrière, que Ia Mort du Corps lui ouvre, ne fauroit être préciféme?it ce qu'elle étoic en entrant dans le Corps; fon Union au Corps, fon é'ac amécédent ne lui devoit pa* avoir été imtile. II faut donc qu'elle puisje conjerver les Modifications queicosiques qu'elle y auroit rt cues, ■ Autre fera donc Ia maniere d'exifter fubféquente d'u. ne Ame, qui dans IVmbryon n'aurolt fait que fe fentir une perfonnalité différente de fon Moi anién'eur; autre celle de l'Ame, qui dans l'enfant mort jeune n'auroit guèves appris que ce que c'est que Ia Vie Animale; autre celle d'une Ame dont les facultés intellectue'les fe feroïent épanouïes davantage; autre celle de l'Ame qui les auroit perfettionnées &c. Cependant la Bonté fuprême pouvant dispofer fans s'appauvrir de tréfors 'népuifables de Bonheur, fe feroit Elle contentée de n'en sccorder que quelques gouttes a fes Créatures? Quoi Dieu auroit éré infiniment fage & puisfant dans leur Organifation & iï n'auroit été que médiocrement Bon pour leur Bonheur! Toutefois les Ames n'éprouvent point & ne peuvent point éprouver pendant leur féjour dans les Corps, un Bonheur approchant d'une pareille Félicité: II faut donc qu'II Ie leur ait refervé après cette Union (10) & voila pourquoi Ellss devoïenc furvivre (11), Mais le Bonheur n'accroit pas en raifon du progrès des  C 137 ) des Connoisfancas: le Bonheur futur fe reglera ou fe fondera donc fur d'autres rapports encore que ceux du perfectionnement inteüeüuel (12). Pour exciter les Ames a déployer & a perfectionner leurs facultés incelleétuelles Dieu leur avoit imprimé une aftirité que rien ne pourroit fwpendre que le défaut d'aliment (13): pour les exciter a déployer & a perfeftionner leurs facultés, qu'on appelle Morales, II leur donna la foif infatiable du Bonheur, mais modérée par l'inftincc du Jufte & du Bon (14), comme II avoit modéré la foif deconnoltre par 1'inftinér, du Vrai & du Beau (15). Afin même qu'e-Jes corcusfent plus clairement que c'étoit furtout ce perfeüionnement auqusl il faudroit qu elles s'appliquasfent, II attacha a 1'ohfervation ou a Ia transgrcsfion de ce que leur indiquarolent ces infpirations fecrettes des recompenfes &des punitions foudaines. D'avoir trouvé Ie Vrai après bien des efforts, d'avoir été jufte aux dêpens de leur propre [atlsfaüion, devoit porter dans les Ames, & ce dernier effort furtout, un fantiment ds féiicité pure que les fens du Corps ne pouvoïent leur offrir. Le rcpenür devoit au contraire les avertir douloureufement d'avoir agt par trop de précipitation contre le Bon SensIe remords, le déckirant remords, les punir d'avoir agi contre la Confcience par Ie mépris de 1'inftinéc du Juste (16); voiia donc fur quoi fe fondera Ie plus ou moins d'aptitude i un Bonheur fubféquent moins & toüjours moins imparfait; & comme toutes les Ames ne peuvent perfectionner leurs facultés morales au même dégré (17; leurs manieres d'être fubfèquantes feI 5 root  C 138 ) rrmt encore ausfi diverfes rélativement a leur Bonheur individuel, quelles le feront rélativement i leur per* ftftion intelleQuelle (18). Mais cette Combinaifon d'Ames a des Corps durera felle éternellement? Ie genre humain fubfiftera t'il toüiours? 11 ne cesfera certainement d'exifter que lorsque les Vues de Dieu fur les Hommes feront remplies. Mais fi les Hommes après de Siecles, peu a peu & de proche en procbe (19) pouvoïent parvenir è perfectionner teiiement leur Volonté (20) que d'agir contre ce qu'ils auroïïnt reconnu une fois être Jufte & Bon leur devint enfin comme imposfïbte (21), les Décrets de Dieu n'auroïent ils pas leur Accomplisfement? Et fi Dieu fans toucher a leur Örganifation primitive £f fans forcer leur libre Arbitre leur en pouvoit fournir les moyens, ne le feroit-il pas? fans doute. C'est ausfi ce qu'il a fait. Nous favons & trés certainement, que pendant que tous les Peuples de la Terre (a 1'exception de quelque peu de Sages, dont les efforts & la doctrine demeurerent toüjours infructueux pour le gros de leur Naüon, ce qui est bien remarquable) n'avoïent d'une Divinké que les notions les plus abfurdes, un feul Peuple, tout ce Peuple acquit tout d'un Coup (23) & garda pendant plufieurs fiecles la Connoisfance d'un Dieu unique, Créateur & Confervateur de tout ce qui exifte. Cette fublime doctrine & l'dèe de pouvoir plaire & cet Etre immenfe ne put certainement qu'é'endre & an-  annoMir infiniment toutes les facultés de l'Ame qui 1'admettroit (24). Jesus parut enfuite parmi ce même Peuple (25), II enfeigna comme nul mortel n'avoit enfeigné a^ant Lui, la Morale Ia plus pure, la plus conforme a la Nature & a la deftination de l'Ame, la plus digne da Dieu qu'il foit posfible de concevoir & fi parfaite qu'on na jamais pu rien y ajouter (26). Tout ce qu'il nous faut faire pour nous perfectionner il le renferma dans ce peu de préceptes: Aimez Dieu de toutes les farces de votre Ame le Prochain comme Vous mime. II promit un Bonheur infini a Ceux qui fe feroient perfeftionnés d'après ces Préceptes; toutefois nulle Ame humaine ne pouvant devenir par elle même asfez pure pour être admlfe a communiquer avec Dieu, la Souveraine Perfeftion, Ia Souveraine Sainteté, la Source de Ia Souveraine Félicité, II nous asfura qua (pour prix d'avoir pour l'amour de nous (27) quitté la Félicité célefte) Dieu lui avoit donré le pouvoir de les fanüifier (28) au point de pouvoir être admis Ia oü il feroit lui même (29). Ceux au contraire qui auroient dédaigré de faire ufage de ces grands & nobles motifs de perfeftionne* ment (30) il leur annonca un état futur infiniment malheureux en cemparaifon (31) de la fuprême Félicité dont jouiront les Juftes. Jesus quitta la Terre. Sa Doctrine fe répandit de tous cótés & fit des progrès prodigieux, malgré qu'elle ne füt prêchée que par  ( i4o ) j>ar des Gens ignorants & de Ia Iïe du Peuple, malgré que ne s'adresfanc qu'aux Ames, elle exigeoft les privations les plus difficües pour des Peuples corrompus, malgré les intrigues de la Politique, malgré les Profcriptions & les Bucbers (31). Certe Doctrine de même que I'avoic été 1'aneienne des Juifs füt coi fignée dans des Ecrits. Ces Ecrlti ne devant ni forcer la perfuafion, ni être tenpus de maniêre a ne mériter aucune foi (33) furent faits par des Hommes, mais d'une tainteré reconnue, bien informés. comme ils l'asfurent eux mêmes & pleins des grandes chofes qu iis avoïent vues ou ouïes (34). Ces Ecrits font parvenus jusqu'a nous dans toute leur pureté originale (35), & pasferont de même a la Postérité. L'ufage qu'on fait de ces Ecrits répond-il aux intentions de Dieu? (36). N 0 t e s. (1) C'est le mal Phyfique & Moral, c'est Ia Révélalion, ce font les Dogmes qu'on en déduit, qui embarasfent des milliers d'bornêtes gens, qui ne demanderoïent pas mieux que d'avoir une Religion qu'ils pusfent accorder avec le Bon Set;s: puisfent-ils dans le peu de lignes qu'il m'est posfible de confacrer ici è cet Objèt important trouver par de nouveaux Argumens tous leurs douces Ievés ou de quoi les lever eux mêmes; & puisle ausfi le Bon Sens triompher de 1'aveuglemenc de  ( 141 ) de Ceux, qui femblent fe plaire a étouffar la raifon que Dieu leur donnavoat y fubftituer les rêveries d'Hommes comme eux! (2) Nous pouvons empêcber ou n'empècher pas une pierre de tomber; nous pouvons nous prlver de Ia vie aujourd'huy ou duniain: mals nous ne pouvons pas détruire la gravité des Corps, nous empêcher de mourir. (3) Dieu Ie voulut, car cela arrivé imperturbablement. Mais qu'est ce que 1'Ame & qu'étoit elle avant fon Union au Corps ? je n'en fais rien. Cependant fi je raifonnois ainfi: „Tous les Corps dans la Nature „ font impregnés, font pleios de feu; de la pierre „ qu'on bat, du bois qu'on frotte, du Corps Animal „ qu'on électrife, le feu fort de toutes parts: donnez „ d'autres furfaces a ces Corps, donnez leur en fuc„ cesfivement autant que Vous voudrez, Vous en ti„ rerez toüjours du feu; il est donc intérieurement „ ausfi bien qu'extérieurement, il est donc dans tous „ les points des Corps, il est donc ausfi dans tous les „ points du Corps humain. Figurez Vous maintenant „ par un peu d'effbrt d'imagination tout ce qui n'est „ pas feu disparoisfant tout d'un Coup . que reste„ roit-il? un Corps de feu folide p<écifément quant è „ 1'intérieur & 1'extérieur femblable au Corps de chair „ & d'os qui Ie renfermoit. Mais il y a plufieurs es„ peces de Feu, comme il y a piufienrs efpeces d'Air „ de nature trés diverfe: il fe peut donc quo cette „ masfe de Feu en contienne encare une ou piufi-.urs au-  ( 142 ) „ autres (quelles bornes peut-on mettre a Ia Toute. M Puisfance?) ausfi de Feu, mais infiniment plus fub„ til peut-être que 1'Ether, le feu de Ia lumiere, Ie ,, feu éleéhique &c." Si je raifonnois ainfi & que j'en concluois: „ cette masfe féconde ou troifieme de „ Feu, matiere ou non matiere, c'est l'Ame, c'est „ VHomme futur, c'est le foyer de notre véritable Per„ fonnalité " . . . . on trouveroit cela bien extraordinaire, peut-être bien extravagant. Mais qu'on fongeau grand róle que joue Ie Feu dans la Nature; qu'on fonge que tous les Corps font froids avant de vivre & . après avoir vécu; Qu'on fonge enfin que ni l'Ame grosfe comme un pois dans la Glande pinéale ou dans le fsnforium commune As nos Pbilofophes les plus renommés: ni l'Ame Rien de nos Théologiens ne préfentent gueres des idéés plus claires, plus nobles, plus fatisfaifantes. Quoiqu'il en foit, pasfons a ce que peut avoir été fon état antérieur. Mais en a felle eu un, ou fi la naisfance du Corps est la fienne? est elle inhérente au Corps de maniere que celui-ci puisfe bien être détruit, mais non pas naitre fans elle? je n'en fais rien & cela ne nous importe gueres, mais ce qui nous importe davantage & ce qui a été un grand malheur pour nous, c'est qu'on en a fait un Efprit, un Rien. Ab que n'a fon plutót confervé éi enfeigné dans l'Eglife 1'opinion de ce Pere, qui foutenoit que nos Ames c'étoient des Anges déchus. Cela valoit bien les trois quarts des Articles de Foi d'ATHANASE lecruel, le Blasphémateur 1 Pejprit au moins eüt pu fe fixerfur quelque chofe. Et quel bien n'auroit pas fait cette  C 143 ) cette croyance généralement reeue & inculquée dés Ia plus tendre jeunesfe? Quelie grandeur les Hommes n'en eusfent ils pas acquii'e a leurs yeux & aux yeux les uns des autres! tous d'Origine Celeste, tous Freres, tous voyant clairement les motifs de leur Abjection & les moyens de reftauration —- les Puisfants & les Riches respectant dans le foible & Ie pauvre une dignité au desfüs des Trönes .... Vous êtes frappés de cette foible esquisfe? Eh mes Amis, que . nous fait une opinion admife ou rejettée? Sacbons du moins une fois & dans un fujèt fi grave nous mettre au desfits de la foiblesfe de n'en avoir qu'apiès les autres: penfons pour nous & par nous. . Uns Ame queiie qu'elle foit anime notre Corps ou y est unie intimöment. Cela n'est-il pas certain, incontes» table? ne fentons nous pas qu'elle recueille, & garde tout; que fes jouïsfances les plus pures ne lui viennent pas du Corps; ne la croyons nous pas tous immortelle? c'est donc la notre véritable mei, auquel ü faut tout rapporter, qu'il faut respecter, aimer dans les autres comme dans foi même, & dont le moindre progrès en perfection morale nous dédommagera certainement un jour au centuple des plus grands Sacrifices ou des SoufFrances les plus dures. (4) En effèt ce n'est qu'aux Ames que ces acquinv tions fauroïent être utiles. Un peu plus d'intelügence, de mémoire &c. que cela fait-il a l'accroisfement du Corps ou a 1'entretien de 1'Union? une Piante, un imbecille né prosperent fort bien fans tout cela. Les Corps humains & trés probablement toute notre Plane-  C 144 ) Planete, n'exiflent donc que pour les Ames humainesi Quel fujèt de méditation! (5) Et les Animaux? qui fait! Cependant quel intervalle de 1'Homme a Ia Brute! une Ame capable d'aimer Dieu & de connoitr'e fes Oeuvres . ; . . la parole, les Arts, les Sciences __! (6) Ou il n'y a ni Dieu ni Bon Sens. (7) Et n'eusfent pu rester parfaits. Voy. un peu plus bas dans le 'cxte. (8) L'Homme libre a certains égards ne pouvoit & ne devoit pas I'ê re a certains autres. II faloit incon"tellablement & pour faconfervation &pour mille autres raifons que ce qui lui pmüt Ie meilleur, Ie plus défirable, entrainèt, forcdt coniïamment fa Volonté; nnis les Objets agisfent-ils fur nous avec tant force qu'il ne nous reste pas un injlant de délibération pour faire ou ne faire pas? certainement point. Or c'est la faculté de pouvoir faire tel ou tel autre ufage de cet in. (tant, que je crois conftituer notre Liberté. Confultons encore ici 1'expérience. Hormis quelques cas fortrares, quelques mouvemens tiès impéiueux, comme dans Ia Colere, mais inftantanés, non prèvus & dans lesquels on ne fent oucune, la moindre impuliïon, oppofition de la Raifon ou de la Confcience; hormis ces cas, graciables fans doute devant Dieu, fi ce n'est de. vant les Hommes, ne nous reste t'il pas toüjours un injlant (il faut compter ici par des injlans) pour fuspendre 1'Action, pour écouter cette Voix intérieure (de la  C H5 ) la Raifon ou de Ia Confcïence) qui crie: Anêti, arr$* te, les Apparences te trompent. Nagi point contre taconviStion antérieure. Ne fai point ce que tu avois jugé (fut des principes faux ou vrais, n'importe) ne pouvoir que t'itre désavxntageux, nuifble, pernicieux, Nous fommes donc libres dans cet inflant, car nous pouvons vouloir écouter cette Voix ou pasfer outre fans 1'écouter. Et ce qui le prouveroic encore, s'il en étoit befoin, c'est que s'il n'en étoit pas ainfi & que foit rObjèr, foit la Confcïence ou la Raifon nous déterminasfant d'abord irréfilübleme?ü, il nous feroit imposfible de héjiter un moment. Que fi tel est donc au premier foliant I'effèt de la Faculté delcinée 4 nous garantir d'être forcés 4 agir malgré nous, tels en faront ausfi les efFèts dans le fecond inftant & dans tous les fuivants, oü nous ferions pareillement follicités de ne faire point ou pas enctre, jusqu'4 ce qu'enfin nous foyons déterminés forcément, foit par PObjèt, foit par la Raifon ou la Confcience. Par la Confcience (fuppofé qu'il foit queftion d'uue Action immorale) fi nous 1'avons écoutée asfez longtems & asfet impanialement pour nou9 en être laisfé convaincre 4 la fin. Par l'Objêt pour ne poinc avoir vou. lu du tout écouter la Confcience, ou ne i'avoir écoutée qu'avec répugnance & diftracliion, ou et fin pour avoir méprifé fes exhortations, reconnues vrayes & juftes, mais restées impuisfantes par défaut d'une véritable Conviétion de 1'importance de les fuivre. Mais pourquoi faloit-il que nous ne fusfions recenus que feulement par de foibles Avertisfements, par K des  C 145 ) des idéés obfcures? Ne pouvoïent-elles pas être plus claires & plus déterminantes fans que pour cela nous fusfions Machines? Pourquoi furtout arrivé t'-il que nous fuccombions avec Ia perfuafion que nous ferions mieux de ne point fuccomber? Eh! c'est qua c'est a nous a rendre ces idéés plus claires & plus déterminantes, que c'est a nous a nous armer contre tout écart en nous amasfant tout ce que nous pouvons de grands & de folides Motifs d'y réfifter, en les méditant fouvent, ces Motifs , en tachant de nous les approprier tellement, qu'ayant a Ia fin pris le- mal en haine, nous foyons, pour ainfi dire, au desfiis de toute tentation de mal faire, dernier dégré, fi 1'on y joint un éminent Amour de Dieu & du Prochain, du perfeétionnement Moral de l'Ame humaine. (o) Ou en autres termes, la faculté de pouvoir fur. monter les Obftacles qu'il fufciteroit Lui même pour rendre ce perfeélionnement intelleéluel & moral posfiHe. Caufe & Origine, au moins cela me paroit ainfi, du mal Phyfique & Moral. (10) Dans une infinité de gradations, ou tout d'un Coup en fanüifiant leur volonté, comme nous verrons ci-après. (n) Au reste cette Union étoit nécesfaire, pnr la raifon que c'est un état anrécédent: elle étoit néces. faire comms le ne'iviema degré est nécesfaire au dixieme, le quatre-viugt-dix neuvieme au centieme ; & elle devoit avoir une durée non étemelle, pour qu'il fut  C 147 ) füc posfible que ces graJations eus'ent — Cependant les Ames poumïent fe perfeSionner davantage fi la durée de leur fèjour dans les Corps étoit beaucoup plus 'longue — fans doute, mais n'auriez Vous pas pu faire Ia même remarque quelle qu'eüt été la durée de cette Union, qui ne devoit pas être éternelle? (12) Tout nous prouVe que c'est -bien moins pour nous perfectionner intellectuellement que moralement que nos Ames ont été incarnêes, c'est è dire que nous avons été faïts Hommes. Dix degrés acquis d'amour liabituel de Dieu & de charité habitué llé ne peuvent que rester dix dégrés au déla du Tombeau, tandis que mil» Je dégrés de favoir que Vous aurez acquis plus que moi en ce qui fait 1'objèt de nos Connoisfances fu. paificielles & imparfaites disparoitront comme des Songes devant la Vérité. Ce fara plutót la teinte , Ie renforcement général , fi 1'on peut s'txpri. mer ainfi, des facultés de l'Ame, riimporte fur quels Objèts elles s'étoïent exercées, qui décidera dé fon rang dans les Transfigurations futures:"cependant, puisqu'il nous fera toüjours moins imposfible d'atteindre a une Bonté parfaite qu'a une Sagesfe ii.finie,. ne devons nous pas en cónclürre qua devenir meilleurs &? todjours meilleurs par nous mêmes, c'est li furtout la tache que Dieu nous impofe. Elever fes Er.fans a être bons dans toute 1'étendue du terme, c'est donc les élever pour être beureux dans ce monde ci & dans 1'autre. Vien- nent Ie favoir & les talens après . leur donner le pas dans Péducation c'est dorer de la boue, c'est au fond immoler ce qu'on a plus cher a la plus pueiile vanité. K 2 (13)  C 148 ) (13) La Mort ou I'iriactivité des Sens. (14) Pour nous empêcher de nous entre-détruire & pour fonder Ia Sociabilké. (15) Pour nous empêcher de tout accmnuler indiftii.ctement & fans aucun büt. (16) Diwfité d'effèts frappante & autre preuve de ce que nous difions Note 12. (17) Tant a caufe des difFérences dans la durée de .leur Union, que dans Ia multitude & Ia force des Obftacles. (18) Ce Bonheur quoique préordonné fervira donc comme de recompeife. Mais ceux qui he fe feront point perfe&ionnés, qui fe feront depravés? ils deviendront plus parfaits fans doute quant a 1'intelligence, mals non quant au Bonheur. Plus reculés probablement qu'ils u'étoïent des dégrés fupérieurs de toute la Féücifé, qui leur pouvoit tomber en partage, mais fans en être privés abfolument, ne pouvant monter il leur faudra certainement rester ou (peut-être) defcendre, jutqu'a ce que devenus dans quelqu'une de leurs Trar.sfigurations meilleurs, prtpres & un plus grand Bonheur, la Juftke de Dieu, c'est a dire, fa Sagesfe recompenfant ou ne recompsnfant point, felon la plus parfaite èquili, puisfe leur accorder l'entrée dans un éiit fubféquent plus heureox que celui, oh ils fe trouvoïent précédemment. (19) Les progrès de ce perfeftiobnement tant in- tel-  C 149 ) tellectuel que moral confideré en ma.fe & durant des Sie~ eles faute aux yeux, furtout quand on réflécbit qu'il ne doit & ne peut s'apprécier que par l'accrêisfement de la quantité de Vrai iiitellectuel & moral reconnu, adopté & mis en pratique par un plus grand nombre d'individus. (20) C'est a dire fe convaincre tellement de Ia vérité des Motifs que préfentent la Morale & Ia Réligton, & des avantages infinis qui en réfultent pour nous, que &c. Ce perfectionnement de la Volonté, büt de notreExiftence&delaRévélation fefaittant pari'acquY. fition & le fréquent rappel de tous les plus grands & les plus forts Motifs moraux & réligieux que nous puisfions rasfembler, que par 1'habitude conftante de les confulter fans délai pour peu que Ie fentiment intérieur nous en a vertisfe. C'est la fans doute de toutes nos études celle qui devroit nous être la plus importante; (21) Une démie douzaine d'idées morales d'une vérité & d'une utilité frappante répandues généralement (répandues généralement!) peuvent opérer ce Miraclé. Le Bonheur, comme Ie feu, fe communiquant de proche en proche, un feul Peuple, jouïsfant dans Ia paix du vrai Chrétien de toutes les douceurs, que la Société, les Arts & les Sciences peuvent fournir, entraineroit peu a peu tous les autres par fon exemple. L'Homf me Ie plus depravé feroit forcé d'y devenir bon comme les autres, & tous les hommes fuccesilvement ouvriroïent enfin les yeux fur leur véritable intérêt perfonnel, II ne s'agit que de travailler fur les intelligences. £ 3 ^ Da  C 150 ) De Payens nous fommes devenus Cbrétiens par des idéés; d Esctaves nous deviepdrons Mores par des idéés; de Créafures frivoles, inconféquentes, malheureufes, nous pouvons devenir des Créatures fages, heureufes par des idéés. (22) Car cela ne pourroit s'accorder avec fa Sagtsfe & fon Immutabilité. A propós de quoi il fera bon de remarquer que ce qu'on appelle commurément ia grace n'exifle point & ne peut exifter dans ie fens qu'on y attaché. Quoi! Dieu par une opération immédiate Vous a, dites Vous, fanétifié, illumine, régénéié a demeuré en Vous & je Vous vois, homme fourbe, fanatique ou imbécille, le lendemain ou une heure a> prés, Vous abandonner au crime ou du moins Vous livrer k la haine, a la calomnie, k I'envie, k tous les vices! Nous tenons tout de la Bonté , de la Crace de Dieu & perfuadés qu'il ne veut que notre Bonheur, dont il nous laisfa la dispofition, nous ne pouvons jamais trop reconnoicre cette Grace; tout ce que nous tiendrons de lui dans 1'Eternité c'est encore fa Bonté ir.fip.ie, qui nous Paccordera gratuitement; & certainement l'Ame qui fe remplit de ces grandes & confolantes Vérités ne peut qu'éprouver un fentiment de félicité telle qu'aucune autre contemplation ne fauroit lui fournir: car c'est Dieu qui l'y attacha, comme il 1'avoit attachée, quoique en moindre méfure, a la pratique de la Vertu: mais ce fentiment, qu'on prend pour une opération ou ir.fpiration divine direBe, il est certain qu'il ne tient qu'a nous & në devoit tenir qu'a nous de le produire, en nous mettant dans un - .. o ; état  état deeontemplation, de foy & d'adoration, oü eertainement tant que mus y fommes Ie crime ou le vice ne fauroïent aprocher de nous. Je ne nie cependant point que pour de grandes Vues & pour un ceitain tems, Dieu n'aye pu opérer immédiatemenr fur I'intelligence de quelque peu d'individus, mais demeurés dignes d'avoir été privilégiés fi éminemment. Ce n'étott pas Pierre ou Paul qui faifoit Ie miracle , c'étoit Dieu. (23; N'importe ici comment? Le fait est ausfi extraordinaire qu'incontejlable. Tenons nous uniquement aux faits imposfibles h être revoqués en doute: On a asfez & asfez Iongtems disputé fur le reste. (24) Rapellez Vous ici un Egyptien, tous les Egyptiens fe profternant devant une Plante, Uu Serpent.. ■ & fongez que fans la Révélation nous en ferions en'cr> re a peu piés autant. Cependant pourquoi pas plutót cette Révélation ? pourquoi pour les Juifs? pourquoi pour Eux feuls? Mais, ces deux premières queftions ne les eusfiez Vous pas pu faire ausfi pour toute autre Epoque & tout autre Peuple posfible? Quant a la derniere: c'est que,comme tous les autres Etres de h Création, il faloit que les Ames ausfi, épuisfasfent tou. tes les diverfes Combinaifons dont leur Organifation étoit fufceptible, afin qu'il n'y eüt ni forces furabondantes ni moins d'effèts quelconques qu'il étoit posfible. Le moindre Obftacle arrête fa plus ingénieufes de nos machines, mais fuivez ft Nature dans la Végétation, fuivez la dans les Accidens du Corps humain ou ani'. K 4 mal,  C -5**) mal, comme elle fait fe plier, fe retourner, réparer, légénérer tout ce qui avoit éié fait pour pouvoir être réparé, régenéré! il faut que Ie Genre-bumain marche, mais Ientement, mais luftant indmduellement contre toutes fortes d'ObfïacIes, i toute la perfection que le Créateur Lui deftine bu bout de fa Carrière. {25) Tenons nous en toüjours au iïmple fait qui est encore ici inconteftable. (26) Et c'est ainfi que, fars en altèrer P organijation, 1'Ame füc portée enfin a la véritable Connoisfar ce de Dieu, qui est la vraye Sagesfe ; a 1'imitation de fes Perfeftions, qui est Ia vraye Vertu; a I'amour de fon Créateur & Bïenfaiteur, qui fait Ia vraye Félicité. ■ f27) Voilé les mérites de Jesus Christ tant par rapport a Dieu que par rapport a nous. II étoit le preUiier né des Oéatures, II jouisfoit d'une Félicité au desfiis de nos Conceptions, II y renonca pour nous, pour I'amour de nous. (28) Celui Èt qui nous devons la posfibilité de pouvoir parvenir a la suprème Félicité, (ce qui doit s'ap. peller Je Jauver par Ceux qui en jouïsfent ou efperent d'en jouir rélativement a Ceux qui n'y peuvent parvenir & font appeliés s'être perdus pour cette Juprême Félicité) Celui qui feul peut nous y rendre propres, ne nous accorde t'il pas un plus grand bienfait que la fimple exiflence? ne mérite t'il pas toute notre grati- tude  C 153 ) tuis, tout notre amour, tout notre refpecl? & est ü imposfible ou contradictoire qua Dieu veuille qua nous 1'honorions comme notre Dieu & qu'il Ie foit effeétivement 4 d'autres égards ausfi? Le Roi d'Angleterre est il moins Roi des trois Royaumes pour permettre que Ie Vice-Roi (foit dit avec tout le refpecl: posfible) recpive en Irlande les honneurs de la Royauté?' (29) Remarquez bien qua les Ecrifures parient en' plufiaurs endroits d'un ét&t fubféquent plus glorieux don. né & deftiné 4 J. C, lui même. (30) Parvenus 4 leur Connoisfance, n'importe comment ; la responfabilité ne pouvant être en rapport qu'avec le rappel de Ia Gonfcienca de ce qua nous au» rons feu & admis Comme vrai ne fut ce que pendant un inftant. (31) Je dis en comparaifon paree qu'il n'est pas posfible qu'ils foyent abfotument privès de tout Bonheur. Non cela n'est pas posfiole. 11 1'est plutót quils foyent anéantis. Quoi! la fuprême Sagesfe, qui dans 1'organifation du moindre Infeéte femble avoir confulté fa Bonté, afin de lui rendre fon exiflence infiniment plus défirable qu'4 charge, nous auroit tirés du néant poür nous faire fouffrir, fuppofé même qu'il y eüt infiniment de notre faute! Ëh! la pgsfibilitê de pouvoir nous dépraverne nous vint elle pas de Dieu? dans le Néant au moins nous ne fouffrions pas. Certainement ne fera point recompenfé celui qui n'aura point mérité de l'ê:re, mais toüjours 1'Enfant de Dieu, quoique écarté pour des Siecles, peut être pour toüjours, des K 5 M  C 154) .di&rii supéRiEURS de Ia Félicité, quoique peut être plus ou moias en proye encore aux feux des défirs & a. rongen remords, peut on ne pas croire cependant qu itrftirt péijetrée du fentiment de la Bonté de Dieu que de celui de fa Juilice fon Ame en la juftifiant n'a, bonde encore en Cann'ques de Grace , ne fe remplisfe incesfamment du déiïr de devenir moins indigne de fes Bienfaits! Comparez a cela I'introdufHon du Mahométisme par des Armées innombrables & des torrens de Sang! (33) Ils ne devoïent point porter une Conviftion irréfiftible dans les Efprits. Jesus Christ lui même n'a pas voulu cönvaincre irréfiblement. II faloit qu'on püt croire & ne pas croire, comme il faloit qu'on pór faire & ne faire pas. (34) Si jen'ai point j'usqu'ici parlé de Miracles, de Prophéaes, de Dons furnaturels &e. ce ffit, non pas parceque je croye qu'ils ne puïsfent fort bien fe concilier avec les notions les plus faines de Ia Sagesfe Divine, mais parc?que je ne devois rien avancer de dispuiable Qmnt è Ia foi hiftorique, que peut on op. p.ifer de ra-fonnable a tant de citations de Mira. des, & cués a qui? a des milliers de Contemporains & d'babitans des mêmes lieux, Ennemis moreels de Ceux qui les a.teftoïent? (35) La fuppofition ne fauroit être certainement plus avantageufe pour Ie Parti que nous allons com- bac  ( 155) battre. On pourroit même accorder tout ce qu'il prétend a cet égard. Ce que nous allons dire n'en feroit pas moins vrai pour cela. (36) Non asfurément: car, bien que nous devions pouvoir être abfurdes & méchants, Dieu ne peut que voulnir Ordrö, Union, Amour. Et n'est ce pas d'aiiieurs ce que leBon Sens & 1'expérience de tant de Siecles crient a haute voix a ceux qui veutent Pentendre. Pour le prouver . mais no;. il me faudroit faire un livre. Une feule Queftion feulement: Si je crois d'après ma raifon & d'apiès la doctrine contenue dans ces Livres en un feul Dieu, Créateur de PUnivers, Parfait, Pere bienfaifant de tou.es fes Créatures; Si je crois ne pouvoir parvenir aprés cette Vie a la suprème Félicité que par I3 Sanccification de Jesus Christ, accordée ou a la Foi que j'eus a fa Doctrine & a ma fidelité a en mettre les préceptes en pratique, ou au repentir le plus vrai, aux projets d'Amendement les plus finceres, les plus inébranlables, quand même la mort m'empêcheroit de les exécuter, ce dont Dieu feul peut juger; Si je fais tous les efforts posfibles pour vivre con« formément a cette Doctrine, fi digne de la meilleure partie de moi même, fi conforme a ma raifon Suis-je asfez Chrétien ou non? Répondez Docteurs de toutes les Seótes. Jesus Christ lui même en deman« doit-il davantage? Que nous importent donc vos Syftêines & vos Dog. mes. Les premiers Chrétiens, Ceux qui vivoïent du  (156) du tems de Jesus & peu de tems après ne conr oisfoïent rien de tout ceia & fe fauvoïent pourtant, j'au. rois presque dit, & ne s'en faunïer.t que mieux, car ils ne favoïent ce que c'étoit que cette orgueilleufe Théologie a qui nous devons tous nos doutcs & toüs nos malheurs. Mais montrez nous donc ce que peut faire a notre perfeftionnement morai, (qui est infailliblement le bot de la Révélation) que nous adoptions ou n'adoptions point vos opinions fur la Triniié, la Prédeftination & tant d'autres Dogmes, qui tiennent les Chrétiens fi diverfés, qui ont fait répandre tant de Sang? Que tout cela nous fait-ii donc? Ö, mes Contemporains, fi c'est du Bon Sens ce qtii vient d'être dit, fi Vous en êtes convaincus, batons nous de rompre nous mêmes ces entraves honteufes : enlevons encore cette gloire a la Poftérité. Rentror s dans la posfesfion de penfer par nous mêmes. Tenons nous en aux vén'tés Capitales, ce n'est qu'rfin qu'elles fusfent connues plus généralement que les Ecrhures exifient; effacons de notre mémoire, tout vestige de Systême de Controverfe, Hfons lts Ecritures comme le meilieur Livre a mille égards qui exifte, mais fa. chons ignorer fans la moindre peine ce qui n'a pas é é écrit pour NOUS ou ce qui ne nous est pas dbfolwnent utile ou nécesfaire de favoir. Aimons Dieu de tout notre Coeur & de toute notre Ame; occupons nous de Lui fans cesfe & toüjours davantage. Vivons pour le bonheur 1'un de 1'autre comme II veut que nous vivi. ons d'apiès i'exemple de Jesus notre Sauveur. Appliquons nous è cette fin ineesfamment & dès.aujourd'huy a ché-  C 157 ) chérir notre prochain comme nuus mêmes, 4 lui pirdonner fes torts , fes défauts, fes désagrémens même. Plus nous remporterons k est égard de Triomphes fur nous mêmes, plus nous croitrons en perfection. Nourrisfons en nos Ames, de ces Triomphes eontinuels,agrandisfons, ornons les, nous en fommes les Maltres, de plus de dignité que tous les Rois de Ia Terre n'en fauroïent donner & ne perdons jamais de Vue quel prix nous attend. Miniftres de Ia Religion, c'est Vous qui tenez Ie Bonheur des Hommes dans vos mains! Vous pouvez en être les Bienfaiteurs plus que les Rois. Mats . . . revenez dans vos discours, dans vos inftruétions & dans vos mceurs k I'antique fimplicité évangelique. Rendez aux Hommes la Rétigion ausfi fimplo, ausfi aimable, ausfi intelligible, que Vous i'aviez rendue compliquée, auftere, incroyable, inutile, pernicieufe même. Ofez leur montrer comment une jouitf