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DECLARATION
des FRANfOIS pidèles au Rol >
Réunisfous les ordres de M. de Gaston* dans les Département de la Vendée, de Maine &P Loire, 6? de la Loire inférieure, publiée par un Emigrê Francais, qui vient de les recevoir dans une Lettre de M. de Gaston.
Dê noncés par 1'Affemblée qui fe qualifi© de Convention Nationale deFrance, comme 7 reu* tres h notre Patrie, £f Rebelles aux loix de r.otit *<w,nous devons rendre compte aux bons Francais, &i tous les honnêtes gens de 1'Europe.des motifs quiont dirigé jusqu'aprétent notre conduite, & des principes qui la régleront a J avemr.
Lorsque nous nous fommes réunis au mois de Février dernier, p'our la défenfe de notre Vie, de notre füreté individuelle, de notre rehgion, de notre liberté & de notre propriétés, le dernier des crimes venait d'être commis Louis XVI venait de porter fa tête fur un échaffaudi
Dès-lors on ne pouvait plus attendre du nouvel ordre de chofes qui s'élevait en France, fous le nom de République, que confufion, brigandaSe & anarchie. Chaque jour voyait éelorc une nouvelle faftion, & fi ces brigands paraiffaient quelquefois divifés entr'eux d'opinions & d'intéréts, ils fe réuniffaient fur deux points pnncipaux: l'ufurpation & le pillage des propnetes, le jnaffiicre ou remprifonnethent des citoyens honnêtes qui re£mtaieji$ .de parraser leur furcur.
D.'puis



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Dspuis plus de trois ans les droits des perfonn s & Jes propriétés avaient effuyé, en France, de n ombreufes atteintes, la violence avait interdit le libre exercice du culte de nos pères, maj<? ii nous reftait un Roi, & bien qu'il fut dépouillé de cette partie de fon autorité, fi néceffaire au maiotien d'une grande.monarchie,nous pouvions efpérer encore que le peuple Francais eut recónnu fes véritables intéréts, & que 1'ordre fe fut rétabü fans convulfions & fans vjolences.
Cc dernier efpoir nous aétéenlevé lorsquenous avons vu nos concitoyens fubjugués par un petit nombre de fa&ieux, gémiffant a h vcrité fous ie joug, mais na faifant aucun effbrt pour Ie brffer: confternés de voir notre Roi trainé au fupplic?, mais gardant le filence de la terreur, & n'ofant s'armer pour 1'arracher des mains de fes bourreaux.
Dans de telles circonftances que devaient faire des fujets fidèles?' il fallait être complices ou victim.es, nous n'avons voulu être ni 1'un ni 1'autre; nous nous fommes réunis, nous nous fommes armés, & jusqu'ici le ciel a béni nos efForts.
Nous ne fommes point les agreffeurs ; nous nous bornons k défendre nos perfonnes & nos foyers; nous fommes hommes, nous avons le droit de réfifter k 1'oppreffion , nous fommes propriétaires, nous nous oppofons k la dévaftation denos propriétés; nous fommes Francais , nous vouloss un Roi; nous fommes Chrétiens, nous ' vou'ons Ia religion de nos pères, nous fommes citoyens, nous voulons des loix fixes, a 1'abri desquëHés nous puiffions retrouver la paix. Engh-, nous fommes las d'être les jouets & les y.ctirries des faftions.
Ce n'cft ici nile temps, ni Jelieu d enoncerdes opimons politiques, neus n'avons point la prcten-
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tion de gouvernerla France. Süreté individuelle, Di-oprieté, liberté de culte & un Roi, vofla ce que nous demandons; c'eft pour eela que nous combattons &nous ne mettrons bas les armes que lorfque nous 1'aurons obtenu.
Nous invitons tous les honnetes gens, quellesque foient d'ailleurs leurs opinions pohtiques ou religieufes, de fe réunir promptement a nous; c'eft -leur plus preffant intérêt, car tout homme qui n'eft pas Brigand eft de notre parti. Si tous Les citoyens n'ont pas des propriétés territoriales a défendre, tous ont du moins la proprreté de leur perfonne («Sc la liberté des perfonnes eft tous les jours indignement violée par nos ennemis;) tous ont 1'intérêt de jouir en paix du fruit de jeur travail & de leur induftrie; tous ont 1 intéret de vivre paifiblement chez eux & d'avoir leur maüon pour azile; voila ce que nous demandons pour nos concitoyens, comme pour nous memes.
U eft de 1'intcret de toutes les puiflances de 1'Europe de nous foutenir & de nous protéger; car nos ennemis font ceux qui ont voulu renverfer tous les Rois & tous les Trónes.
II eft de 1'intérêt de tous les peuplcs de nous portes des fccours; car nos ennemis ont voulu troubler la paix & renverfer les loix de tous les peuples.
Nos ennemis font périr impitoyablement dans les fupplices ceux des nótres qu'ils font pnfonniers de guerre; nous dcclarons a la face de 1 Europe & de la France, que nous n'avonspomt uié & que nous n'uferons point, a eet égard, du droit de repréfailles; la caufc que nous défendons eft celle de 'la juftice cc de 1'humanité, & nous ne la déshonorerons jamais par des artes de barbarie. On nous menace de nous écraier, & les fatti.ux annoncent qu'ils vont nous attaqueravcc ■ teut



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tout ce qu'ils pourront raffembler de forcesneus les attendons de pied ferme; car nous avons pour nous notre courage & la juitice de notre caufe; nous avons le Dieu des armeés qui com! battra pour nous; le Dieu de Clovis ét de St Lexus , qui ne permit pas qu'autrefois la monarl chie francaife fut renverfée, & qui releva m ra. culeufement Ie tróne de nos Roi?, prefq?a£S, lous Charles V, fousCharles VH&foSs Henri iv! nn™n' hpar unde ces coups de la Providence. que 1 esprit humain ne peut calculer ni prévoir! nous fuccombons dans la defenfe d'une caufe fi' juite, nous aurons du moins la gloire d'etre morts en combattant pour notre Dieu, pour nót,e Roi & peur notre. patrie; & des milliers de bias sarmerpnt tot ou tard pour nous venger, car le peuple Francois de laffera enfin du jong nefant de 1 anarchie & nötrc defaite même fervira h accelercr la Chute de nos tyrans. Aurefte
khLne CÏT™ ?as auffi/«W"qu'on 1'adi i la barre & a Ja tribune de leur affemblée j ils nous om placés entre la victoire & les ïhpplices; & ion eft toujours forti lorsqu'on n'a d'autre alter native quc celle de varacre■ ou mourir
Au quartier-gênéral, prhs Fontenay-le-Comts, cs 2< 'Mat 1793. 3
G A S T O N.
P»ur moi &f mes braves compagnons darmes.
'Cn$z j. F. JACOBS de AG É,
Libraire, rue de Vlamingftraat, a la Haye,