1308 E 97   E S S A t SUR LA RENAISSANCE, Les P R O G R E S et les BEAÜX OUVRAGES D E PEINTURE 1788, ITALIË,  «... Vellem equidem .... quandoque traélatum excudi poffe de Piéturis Italorum, quorum exemplaria five prototypa adhuc hodie publice proilant, & digito pofliint monftrari, & dicier haec funt. Petr. Paul. Rubenus in Epift. ad Franc. Juntum.  AVERTISSEMENT. T e iut principal de ce canevas efi la recherche de rflijioire des progrès de V Att de la Peinture che% les Italiens modernes, autant qiu on peut les découvrir 6? les fuivre dans les omvrages qui nous rejlent encore, en quslque lieu qui ce foit, des Artiftes qui ont vécu avant les beaux Jièclesde eet Art. On aajouté une esquisfefur les grands Peintres des plus beaux temps, iracée fur les principes d'Antoine Raphaël Mengs. Le tout a été rédigê par quelquun qui aime les Arts. II ne s'eft fervi, pour indiquer les dates, que de 1'Abécédario Pittorico , de Pelegrino Antonio Orlandi , imprimé h Naples en 1763. aaroit pu prendre d?atnpks notes hiftoriques &c. &c. dans les Ouvrages dt Baldinucci, de Malvafia, de VafaA j li  iv AVERTISSEMENT. ri (£ cTautres, mais, fans avoir pu voir tous les ouvrages des anciens Peintres que ces Auteurs citentcomme exiftans, (f guidé parfonfeul jugement, il a vu & examiné ayec toute Vattention dom il eft capable les produftions des drtistes dont il park ^ & il a tdché de les voir fans prévention. Si d'autres , avec plus de loifir, plus de foin, plus d'injlruttion, plus de connoisfances óf dans le même but, entreprennent, pendant leur féjour fur les lieux, de rtmplir les lacunes de cetEjfai, dïen rettifierles jugemens a"en étendre les réfultats, il deviendroit peut étre tót ou tard un ouvrage utile & intèreffant. Les Appendices qui fe trouvent h la fin ferviroient a une entreprife de cette nature ; le moyen de la perfeÜionner feroit d'y ajouterdes recherches fur les progrès des uuires Arts dépendans du dejjin, furtout fur celui de la Sculpture. Ilfaut donc regarder eet EJJai comme une esplce de Prospe&us d'un Ouvrage a faire. ESSAI  ESSAI SUR LA RENAISSANCE, LES P R Ö G R E S, E T L E S BEAUX OUVRAGES P E L'ART DE LA PEINTURE E N I T A L IE, Les querelles fur le culte des images, fa foibleffe & la tyrannie du Gouvernement, les dèsordres qu'elles trainent a leur fuite> avoient presque décruit les Arts & les Artiftes dans 1'Empire d'Orient, pendant les derniers fiècles defonexiftcnce. Onne retrouvoit plus A 3 la  >( 6 X Ia moindre tracé de 1'Art dans la partie feptentrionale de 1'Europe, oü des Barbares, après 1'avoir dévaftée, fondoient des Etats fur les maximes de 1'efprit guerrier qui leur étoit propre. D'autres Barbares, animés par un efprit deftruéteur de vengeance contre une Puiiïance longtemps dominatrice, avoient encombré une partie des tréfors des Arts en Italië; ils n'avoient pu les anéantir, mais ils avoient anéanti les Artiftes & le goüt. Les habitans de la plus belle partie de 1'Europe ne connouToient plus la doüce jouhTance que procurent les Arts. Cependant 1'Empire d'Occident fe forma. Le culte Chrétien, après 1'extirpation du Paganisme, exigeade la décoration dans les Eglifes ^ on y fit des ftatues. En Allemagne & dans les Pays voifins, on en fculpta en pierre, & on imita groffièrement le coftume des Eccléfiaftiques & desGuerriers du temps. Dela le grand nombre des produflions apellées Gothiques. Ce goüt régna pendant des fiècles au dela des monts. On ne trouve dans ces pays aucune preuve de progrès dans la Peinture pendant cette époque. Les Conqué. rans de Ia belle Italië, les fugitifs même, y fondèrcnt de nouveau* Etats, de nou- veiles  X 7 X velles Républiques. Venife s'enrichit des dépouilles de 1'Orient. Génes, Pife, s'attachèrentau commerce; Florence & d'autres villes y eurent part. On embellit ces Capitales, on fonda des églifes, des höpitaux & d'autres batimens püblics,'d'une Architeclure, ou Gothique, ou dégradée. Pour les.décorer ilfallut avoir recours a ce qui reftoit d'Artiftes k Conftantinople. C'étoient de miférables faifeurs d'images informes, ou peintes, ou travaillées en mofaïque groflière, que couvroient de lourdes drapperies. Les Italiens, par un goüt de magnificence, choifirent des décorations en mofaïque, telles qu'on en voit dans plufieurs églifes anciennes dans la Lombardi» &ailleurs. On montre, par exemple , dans 1'églife de St. Mare h Venife, des figures en mofaïque, & d'autres ornemens, dont on prétend que le Doge Selvo la fit enrichir en 1071, mais quoiqu'il en foit de cette époque, il eft plus que probable que les Italiens, pendant les croifades , dont ]es ouvrages, dit-on, ont été loués par Michel-Ange & par les Carraches; de Vitale, > difciple de Giotto, & de Simon de Eologne. Dans 1'Eglife de Si9. Petra, nio dans la même Ville, on attribue un tableau k Buonamico Cuffohnaco , Florentin, mort fort Sgé en 1340, fun autre a Vitale, & un troifième a Lorenza da Bologna. Tous ces Peintres doivent avoir vécu dans le XIV fiècle, mais leurs ouvrages ne m'ont point paru pouvoir faire époque au dela de ceux des Artiftes de 1'ancienne Ecole Florentine. II eft vrai cependant qu'il m'a été difficile, quoique je fuffe fur les lieux, d'entrediflinguer les ouvrages de ces différens Artiftes; je parle de leur mérite comparé collec ctivement. Ceux donc que je vicns d'indiquer, & plufieuvs ouvrages que j'ai eu occafion de voir de leurs contemporains, ne 1'emportent guères, h mon avis, les uns fur les autres dans les parties effentielles de 1'Art, & on ne fauroit les citer comme fupérieurs aux derniers Peintres Grecs qui les avoient précédés, fi ce n'eftqu'ilsfemblent avoir'mieux confulté la  X i2 X la nature dans les contours des têtes. Les Peintres Florentins qui les ont fuivis immédiatement, tels que Gerardo Starnina, difciple 8 Antonio Veneziano , & né a Florence en 1354, Mafolino, fon élève, mort a Rome en 1440, & Mafaccio, difciple de celui-ci, néén 1417, doivent avoir eu occafion de voir & d'étudier plus ou mqjns quelques médailles & quelques pierres gravées antiques, dont on commenca alors k faire colle&ion a Florence. Ils en acquirent plus de goüt dans le jet des drapperies & dans les attitudes des figures; ilsmirent dans les têtes plus de rondeur, plus d'étude & plus de naturel. Dans Eglife il Camine k Florence on peut voir des preuves de tout ceci dans les tableaux qui s'y trouvent de Starnina & de Mafaccio; cedernier a encore donné plus de vérité & d'agrément a fon coloris que tous ceux qui font dévancé. II faut nommer parmi les Artiftes decetemps, Fra FilippoLippi néén 1381, (il eut un fils nommé Filippo, avec lequel on pourroit le confondre). Ce Fra Filippo, a fait un tableau qui fe voit fous les Arcades de 1'höpital de St°m Bonifacio a Florence: il y a pluüeurs figures qui m'ont paru être des portraits. Onfait par une circonftance de fa vie  X '3 X vië, que, pour fon temps, il excelloit dans Ce genre. II y a dans 1'Eglife de Sr° Spirito a Florence, un autre tableau de Lippi, mais je ne fais fi c'eft du père ou du fils. Quoiqu'ilenfoit, il a du mérite par le jet des drapperies, & par 1'air de tête que le Peintre a fu donner k la Vierge. La malheurcufe mode de compofer fur une ligne, & de vètir les figures dans les tableaux d'un coltume Florentin, ou d'un coftume nullement pittoresque, qui alors étoit alfez généralement en ufage, donne a toutes ces produ&ionsun airguindé& désagréable, aupoint qu'il faut une volonté & un courage bien déCidés, pour les examiner avec une attention foütenue. Diftinguons parmi les Peintres de cette époque Mafolino, pour avoir donné dè la morbidezza a fon coloris. Jndrea Verocchio, Orfèvre, né en 1423, fut le digne précurfeur & le maitre de Leomr* do da Vinei. Upratiqua laPeinture, la Sculptute , la Gravure; il avoit étudié la Perfpeclive, ce qui fen'oit k aVancer fon Art. Je le placé dans cette époque, non paree que je 3e connois comme Peintre, ni pour avoir vu de fes tableaux, mais paree qu'il yalieu decroire par les  X 14 X Jes difciples qu'il a faits, que fes talens ont beaucoup infiué fur 1'Art de la Peinture. Verocchio fut appellé a Venife pour faire la ftatue équeftre en bronze du Général Bartolomeo ColJeone, deBergarne. On prétend cependant qu'on lui préféra un autre Artifte pour 1'exécution. Dans cette ville la Peinture commenca a faire quelques progrès vers ce temps. Giovan Bellini, né a Venife en 1422, mort en 1512, furpafTe fon Père Giacomo, & fon frère Gentile. II fut un des premiers en Itahe qui peignirent en huile, ayant, dit-on, furpris ce fecret a Antoine de Mejfine. 11 imita avec plus de foin la nature , & il devint par ce moyen bon Coloriste pour le temps oü il vécut. Le meilleur tableau qui nous refte de ïui, eft dans 1'Eglife de Sto. Zaccaria a Venife: c'eft une Vierge avec 1'Enfant, affife dansun fauteuil, & devant elle un Ange qui joue du violon , & pluöeurs autres perfonnages fymmètriquement placés: manière de compofition affez commune aux Peintres qui ont dëvancé celui-ci. Lorenzodi Credi, Florentin, eut une grand® vénération pour Andrea Verocchio, fon maiue, 11 mourut retiré du monde en 1530 ,  X is X agé de 78 ans. II y a de lui un tableau dans 1'Eglife de 6ia Maria Madelena, &un crucifix dans la Confrérie de St. Jan Baptiste, dit lo Scalfo, a Florence. On trouve dans les compofitions de ce Peintre plus de goüt & d'entente que dans,celles de fes dévanciers. A la même époque vivoit un homme rare par 1'étendue de fes talens, Leonardo da Vinei. Né dans 1'Etat de Florence vers 1'an 1443 , il joignoit au talent de fa main , qu'^n» drea Ferocchio avoit commencé a former,une étude raifonnée des principes de fon Art. II étudia les proportions du corps humain, il s'attacha aux grands principes, il perfectionna le clair- obfeur & il mit de la fagefie dans fes compofitions. Quand on a vu les produéiions des Peintres qui ont dévancé Leonard, & qu'on arrivé aux fiennes, furtout a la Ste. Cém dans le Réfe&oire des Dominicains a Milan, on refte faifi d'étonnement. Son Traité fur 1'Art prouve d'ailleurs un homrae au deffus de fon fiècle. Leonardo mourut en France, agé de 75 ans. Ce qui dans ce période diftingue Pierre Pérugin, maïtre de Raphaël , & 1'un des difciples nombreux iïJndna Ferocchio, c'éft  x 16- X c'eft üne certaine grace dans les têtes & une facilité dans le faire , inconnues avant lui. 11 naquit a Péroufe en 1446. II y travailla, auffi bien qu a Rome & a Florence. Dans 1'Eglil'e des Religieufes de Ste Claire a Florence, il y a de lui un tableau dont les têtes tont b-lles, & qui repréfenre un Chrift mort, avec bëaucoup d'autres figures, qui nefont point inférieures a celles qui nous restent de Raphaël dans fa première manière. Ce morceau porte fon nom & la datede 1495. On vante comme fon chef - d'céuvre fon tableau dans 1'Eglife diSt° Domenico di Fiejole , hors de Florence. Le Pérugin mourut en 1524. Andrea Mantegna, vécut depuis Fan 143 é jusqu' en 1517- Cethomme avoitun talent naturel décidé. Né dans une clafle qui femblolt devbir 1'écarter a jamais de la route des Arts, ii peignit k lage de 17 ans un tableau d'autels & les 4 Evangeliftes pour 1'Eglife de S> Sóphie k Padoue. Giacomo Bellini lui donna fa filleen mariage, par eftime pour fes talens. Son chef d'oeuvre eft a Mantoue; c'eft un Tri. omphe de Jules Céfar. II y a de lui un Chrift mort, qui prouve qu'il avoit étudié les raccourcis; ce tableau eft dans la Villa Aldobran- dini  X *7 X dini a Rome ( a). Domenico Ghirlandajo, Orfèvre Florentin, mort 6111493, agé de 44 ans j mérite une place dansl'hiltoire de 1'Art de ces temps, pour avoir donné des lecons a MichelAnge, & pour avoir mis de la perfpe&ive dans fes compofitions^ par le moyen d'une diminution proportionnelle de Ia hauteur des figures. Ses ouvrages font a Florence dans une Chapelle de 1'Eglife de Sfm Trinita & ailleurs 11 faut mettre aü rang des Artiftes qui ont dévancé les plus beaux jours -de la Peinture, Fra Bartolomeo della Porta, dit de San Marco, quoiqu'il fut déja un homme d'un mérite fupérieur. II eft né prés de Florence, en 1469, & il atravaillé principalement dans cette Ville. Sön chef - d'oeuvre s'y trouve dans le Couvent des Dominicains, attenant è 1'Eglife de St°. Marco. Ce tableau repréfente Simé- (a) On fait que Mantegna a donné des lecons au Corrège. On a dlscuté fi ce dernier avoit connu l'Antique,ou non? Mr.Cavactppi, SculpteuraRome, m'a affirmé qu'il avoic vu pluiieurs Etudes d'après l'Antique,de la main de Mantegna. Cavaceppi en posfédoit lui-même dans f^n immenfe colleQion da defiïns, & que j'ai cru reconnoitre comrne telles, par la comparaifon avec !es tableaux. B  Slmé'on recevant Notre Seigneur. La figure de Jofeph a beaucoup de noblefle II y a dan.- le Palais Pittig &ailleurs, d'autres beaux m rceaux de tra Bartolomeo. Cet Artifte a fait époque dans 1'Art, principalement par la beauté, la vérité & le goüt dans fes drapperies: il eft mort en 1517. Si on veut faire attention un moment aux circonftances de la fin duXVme ccducommencement du XVlme fiècle, on fera moins furpris qu'on fembleroit en droit de 1'être par ce que je viens d'expofer, des pas rapidesque les Peintres en pénéral, & parriculièrement Léonard da Vinei & Bartolomeo ont fait dans la carriè ede leur Art. L'inventiondel'Imprimerie répandant abondamment, & avec une célérité prodigieufe, les anciens Auteurs Grecs & Latins en Italië , (a ) avoit fait germer des idéés du vrai poüt & du beau Les Medicis, Perfonnages des plus vraiment, magnifiques qui ayent exifté depuis Ia renaiffance des Lettres & des Arts , avoient retiré de desfous les décombres de 1'ltalie, des produ&i- ons (o) J'ai compté moi-même quatre cents éditioni difFén.ntes d Au'eurs claffiques Grecs &Latinï, qui ont été faites a' Venife, a Rome, a.Mi!an, Fl rence &c, d«puis 147a jusqu'k la fin du XVme Siècle.  X 19 X ons précieufes de 1'Art des Anciens; ils en avoient fait des dépots a Florence & a Rome; ils les expofoient a Ia vue des Artiftes, qu'ils attiroient par des diltincliions & des récorttpenfes, & ils avoient commencé a exciter un efprit général de recherche & d'émulation. Par bonheur pour les Arts, il s'éléva dans des circonftances auffi favorables, un grand homme Mühel Ange Buonaroti 'naquit en Tofcane 1'an 1474, avec un génie étendu & un efprit vafte. 11 fit une étude profonde de 1'Anatomie & des ftatues antiques. Doué d'un rayon de cette lumière qui avoit éclairé les anciens Artiftes Grecs, il tacha de les imiter. Son Bacchus, les ftatues qu'il a faites pour le tombeau des Medicis a Florence, celle de Moïfe dans 1'Eglife de San Pietro M Vinculis k Rome, & fes autres ouvrages de fculpture, prouvent a quelle diftance il a laiffé derrière lui, Ghiberti, Donatello, & ceux qui font précédé. L'émulation que lui infpira Leonardo da Vinei, avec lequel il travailloit au Palazzo Vecchie k Florence, donna un nouvel afpeft a 1'Art de la Peinture. Appellé a Rome par le Pape Jules II pour élever un Maufolée, Michel Ange fut emplo é h peindre la Chapelle Sixtine au Vatican. Agé de 30 ans, ce vafte champ alluma le feu Aê Bi föfl  X io X fon génie, & 1'on voit par les ouvrages qu'il ya faits, qu'a mefure quM avancoit, il amélioroit aufli fon ftyle. Les grands connoiffeurs remarquent des différences dans le travail qui décore cette célèbre chapelle, mais quoiqu'il en foit, les ouvrages qui font dans les voütes fe dillinguent par un grand deflin, par la netteté des contours, 1'intelligence desformes, un effet de reliëf & une variété, dont avant Michel Ange on ne s'étoit pas formé d'idée(a). On reconnoït généralement ,de nos jours tous les talens de ce grand homme; cependant les juges délicatsprétendent, qu'en facrifiant trop a 1'Anatomie, & qu'en mettant trop d'expreflion dans les parties que cette fcience faifoit relTortir, il a méconnu ou négligé la beauté & les graces. II mourut a Rome en 1564. Lesailes du Capitole prouvent è quel point Michtl Ange é oit Architecle. Nous voici parvenus aux plus beaux jours de 1'Art de la Peinture chez les Modernes. Les ouvrages de Raphaël, du Titien Sc du Corrège, fourniffent, dans bien des parties principales, le modèle de la plus grande perfec- tion (a) V. Ant. Raff. Mengs opere Tom. II. Par. iep, 110. *  X X tlon k Jaquelle 1'Art a été pouffé, depuis fa renaiflance jufqu'au temps oü nous vivons. Antoine Raphaël Mmgs, dans fes Fcrits publiés en 1780. a Parme en deux volumes in 4*., a téché de prouver cette vérité, dans un détail qui ne fauroit appartenir qu'a la compétence d'un grand Artifte, & avec une évidence bien palpable aux yeux des Amateurs qui ont été a même de voir, d'examiner& de comparer attentivement les ouvrages de ces trois grands hommes. Les parties de fon Art que Raphaël poflédoit, fuivant Mengs, le plus parfaitement dans fon meilleur temps, font le Dejfm, 17»vention & la Compofition. Mengs établit une diftinclion, en appellant Invention, la poëtique & le but du tableau; Compofition, la po. fition, la manière de grouper & 1'expreffion des figures. litien brilloit par le co/om, partie, qui oiftingue 1'école Vénitienne depuis Giovan Bellini. Le Corrège excelle dans le clair- obfcur & dans le gracieux. Mais en admettant comme une vérité, qu'il eft impoifible de jamais trouver un Artifte qui réuniffe dans fes ouvrages toutes les perfeftions dont un Art auffi vafte que celui de la Peinture eft fufceptible, & en fuppofant qu'il faille chercher dans les ouvrages B 3 des  X *2 X desgrands maitres, priscolle£r.ivement, leplus haut degrcde perfection auquel 1'Art chez les Modernes a pu atteindre , je demanderois h Viengs, quelque bon juge qu'il fut, fi pour !a partie de la beauté idéale, telle que quelques ftatues Grecques nous en donnent des types -— li pour la Beauté, il ne faudroit pas joind' e alors a fes trois Héros, quelques têtes du Cuide ? celle par exemple de fa Madeleine du Palais Colonna ? quelques-unes du Domini* cain, entr' autres la tête de St*. Agnès, qui eft dans fon tableau du Maitre - Autel de 1'Eglife de ce nom a Bolognc? s'il ne faudroit pas citer auffi quelques corps de femmes, peints par VAlbane, & même quant a la beauté de Ia jeuneffe virile, ce que Mengs lui-même a peint dans le plafond du cabinet des Papyres $Egypte au Vatican, & dans fes autres ou, vrages? fi pour trouver, dis-je, le complément a la perfeclion de 1'Art chez les Modernes , il ne faudroit pas ajouter ces parties de 1'Art a celles que Raphaël, Titien & leCorrège ont cultivées avec tantde fuccès? A la belle Epoque de 1'Art, il efl plus queftion de connoiffances, de goüt & de jugement, que de recherches; & ceux qui de bonne foi voudront s'inftruire fur les trois grands hommes qui ont établi cette époque, auffi  X a3 X auffi bien que fur les Ouvrages des Artiftes qui les ont fuivi, ne peuvent trouver unmeill ur guide que les Ecrits de Mengs. Auffi dans 1'efquiiTe que j'effaye de faire fur la renaiftance, les progrès de 1'Art de la Peinture, & fur les ouvrages des beaux temps, jaurai recours a une partie de la Lettre de ce Peintre Philofophe, écrite a un de fes Amis, fur les principes, les progrès la dêcadence des Arts du Deffin. Je commence k la page 3 du Tom. II. de fes Oeuvres. „ Dans le même temps ( que Michel Ange „ peignit la Chapelle Sixtine, dit Mengs ,) „ le Pape manda Raphaël a Rome, pour „ peindre les falies dans le ;Vatican. Ce gé„ nie fublime commenca a travailler fur ces „ fpacieuxparois, & avant .que d'avoir ache- vé entièrement le premier tableau, («)il „ agrandit fon ftyle. „ 11 commenca le fecond, celui de la Phi- lofophie, appellé PEcole d'Athènes, avec „ les idéés & les maximes dans lesquels il „ avoit terminé le premier tableau. & il y „ porta en fubftance la Peinture au plus haut „ degré (a)C'eft celui qu'on appelle communément la Théologie. B 4  X H X „ degré , qu'elle 1'a été depuis les Grecs. Toutes les parties qui pouvoient être ajou* „ tées a 1'Art depuis Michel Ange, fe trou„ vent réunies dans eet ouvrage. La Coms, pofition , 1'Invention . 1'Expreffion, les „ drapperies, la variété des caraclères, 1'in» telligence& les fubtilités de 1'Art,s'y trous, vent exécutées avec uneétonnante facilité. Raphaël continua de pt indre les autres i9 falies, lorsque la première partie de la „ voute (de la Chapelle Sixtine) fut expo- a fée „ Michel Ange étoit fait pour plaire k Ra„ phaël, lorsque toute la Chapelle Sixtine fut „ achevée; il fit prtuve alors de plus de facilité & de douceur, & Raphaël fe fit de ce grand „ ffyle, & de fon ityle pur & régulier, une jj troifième manière, qu'il adopta dés Jors „ dans tous fes tableaux. Le premier fruit de „ ce nouveau ftyle de Raphaël eftle Prophéte „ Efaïe, qui eft fur le pilafire de 1'Eglife di „ St. 'goftino a Rome: il a toute la gran„ deur des Prophètes de Ja Chapelle Sixtine, avec cette difFérence, que dans celui de „ Raphaël, 1'art par lequeJ il y eft parvenu „ eft caché, au Jieu que dans les autres ,? 1'intention de 1'Auteur fe montre a décou „vert..,. ^  X *ï X „ C'eft de ce même ftyle que Raphaël „ peignit les Sibylles de la paix (a), qui ne fauroient être plus parfaites dans leur „ genre. Tout ce qu'il a peint depuis eft „ du même mérite. Son dernier ouvrage, „la Transfiguration (b), contient tant „ de délicateflê de 1'art, & pour la théo„ rie, & pour la pratique, & pour 1'exé„ cution dans les parties peintes de fa „ main, qu'on eft affligé qu'un efprit auffi „ fublime ait été perdu pour 1'Art dans fa „ 37e. année.. . Parmi les Modernes il a „ été le feul qui ait poiïédé les qualités les „ plus effentielles a fon Art: 1'expreffion, „ la variété, la compofition, le deffin, le coloris, les drapperies. Enfin pour égaler ,. les Anciens, il ne lui manquoit que le ftyle „ de la Beauté, dont ni les Ecoles, ni les „ mceurs de fon temps ne pouvoient lui fourj, nir les jnodèles (c ). „ Dans la même Epoque & peuavant Gior-. 3, gione O) Dans 1'Eglife öeSt". Maria delta Pace, aRome. ^(i) Dans l'Eglif&de St», Pietroin Montorio, aRome- (c) Pourachever 1'efquifle du Génie de Raphaël, il faut voir fes Jeux ou fes amufemens dans les B j  X *6 X „ gione (a), le Titien fonda une Ecolea Veni„ fe. Cette Fcole fit de grands progrès en „ peignant de grandes facades & des fallons. 3, Mais comme le Titien fe trouva conftam- ment fixéa V\nife, il n'» u< point occafion „ d'étudier 1'antique & d'acquérir a fond, ., comme Michel Ange, le grand ltyle. Poury „ parvenir , ilauroit düdonnera l'intelligtnce „ des formes toute l'attention qu'elles méri- tent , mais il s'appliqua davantage k 1'appa„ rence de la vérité, qui dépend des couleurs „ des corps. En copiant continuellement la „ nature, il acquit dans cet te partie un degré „ de perfeétion que perfonne n'a égalé. ... ,, La première Academie de Peinture „ en Italië s'établit a Modène. De cette „ Acadé- Loges du Vatican. II y a tiré un parti agréable d'un genre d'Arabesques, de Grotesques &c. en imitant ce que les Anciens avoient fait de mieux dans ee genre, avec une variété qui n'appartient qu'au Génie. Oj Georgio Barlazelli, naquit a Caflelfranco dans le Trevifan en 1511. II s'eft diftingué par la vérité des carnarons & par l'emp&tement des cnuieurs. 11 y a de fes ouvrages a Venife. Ses tableaux de chevalet font excefTivement rares. II s'en trouve deux a Capo di Monte a Naples.  X *7 X „ Académie fortit Bianchi f», le premier „ Inftïtuteur du Corrège." Mengs parle enfuite des talens fupérieurs du Corrège , de Raphaël & du Titien , comme nous 1'avons dit plus haut. Raphaël Sancio, né a Urbino en 1483', mourut a Rome; nous avons fait une énumeration rapide de fes chefs d'oeuvre. Jntonio Allegri, dit le Corrège, né k Corregio en 1494, mourut agé de 40 ans. Lacoupole de 1'Eglife de S. Giovannj des Moines Bénédi&ins, celle de la Cathédrale & d'autres ouvrages a Parme, prouvecc les grands talens de eet hommc. On cite trois de fes chefs-d'oeuvre. La Madonna di San Gerolamo> qui fe trouve dans une falie de 1'Académié a Parme, la fameufe Nuit, qui eft une JNativïté de /V. Scig?icur, & la Madeleine. Ces deux derniers morcoaux font aétuellement a Dresde. Tiziano Veccellio , né a Cadore prés du Frioul, en 1477, a fait pendant une vïe de 90 ans, un trés grand nombre de portraits & d'autres Ouvrages, (a~) Francesco Bianchi, furnommé II Frari, naquit en 1443. & mourut a 1'age de 73. ans II avoit du coloris & de la compoütion. On voit de fes ouvrages \ Modène,  X *8 X Ouvrages, disperfés en Italië & ailleurs. Un ouvrage bien confervé du Titien , eft cependant trés rare aujourd'hui. Sa Danaé au Capo di Monte a Naples, le tableau appellé les trois Graces du Palais Borghéfe a Rome, font beaucoup moins confervés que la Vénus de la Tribune de Florence, & le tableau appellé la Caffettt, dans laGalleriedu Duc d'Orléans au Palais Royal a Paris. Comme le Titien excelloit auffi dans le payfage , on cite comme le tableau le plus intéreftant qui nous refte de lui dans ce genre, le Martyre de St. Purre l'Hermite, dans PEglife de San Giovanni e Paole a Venife. Le croquis de ce fameux tableau, fait de fa main, fe trouve au Palais Colonna h Rome. Le Palais Barberigo a Venife renferme nombre de tableaux du Titien \ & on 1'appelle pour cette raifon la Scuola de Tiziano. On y trouve de lui une Vênus avec Adonis, figures d'environ un piecf & demi; Vénus k fa toilette, demi-figure de grandeur naturelle, une belle femme & un fatyre; Prométhêe au rocher; une belle Madeleine; trois bules de Chrift; Tobie 6? VAnge; une Madonne avec 1'Enfant 6f une Madeleine; un St. Sébaflien. Mengs continue fa iettre dans les termes fuivans ,, U Art de la Peinture fe trouvant hctpê„ rioie, c'étoit une conféquence nécejfaire quil alldt  X 29 X „ alldt en avant, ou qu'il dégénerdt en nouvelle „ mode . ou en produftions de caprice; & c'ejl ef„ feStivement ce quiarriva. Les Florentins vou„ lant marcher fur les traces de Michel Ange , imiterent feulement a quelques égards les „ contours fiers de ce Maitre, mais fans y met„ tre fon vntelligence & fon favoirfaire; c eft „ ümfi que prétendoient Vimiter, Salviati, „ Bronzino, Safari & d'autres. O). De cette même maniere les Disciples de „ Raphaël prirent de lui quelqui partie ifolêe, „ mais aucun d'eux ne Jaifit Veffentiel. Jules „ Romain voulant imiter le grave & Vexpres- fif de fon Maitre, devint rude affefté. Polydore cherchant la facilité, tomba dans les licences Pierini donna dans le Jlyle Flo. „ rentin. Penni reftafroid & inanimé. Pel, legrino Manari (b ) vécut peu. L'illujlre „ école de Raphaël dèchut. „ Le (a) Franctsco del Salviati mourut a Florence en 14.63. agé de 56 ans Angelo Brmzino a fleuri en 157c. Giorgio Fafari, Auteur de la vie des Peintres, mourut en 1574 II y a n >mbre d'ouvrages de ces Peintres a Florence & ailleurs; le coloris tire ordinairement fur la couleur du cuivre jaune. (l) Je ne connois pas eet Artifte.  X 30 X Le Corrège ne laijfa aucun disciple èigne „ de lui. Le Parmegianinu ( c j qui le fuivit immédiatement, prit la manière des disciples „ de Raphaël, en chargeant les graces du Cor5» r'ege- Quoique le Titien -neut point formê 3, de dijciples qui Vimitaffent en tout, les Vénitiens furent plus heureux que les autres „ nationsde rItalië , paree que la Peinture con- tinua & fe fout:nt chez eux par le moyen de Paul Véronéfe , qui n'imita perfonne, mais „ qui fe forma un ftyle en fuivant la nature, „ pendant que les autres copkient les détails de „ leurs maitres, en perdant de vue Vimitatim 3, de la vérité, hut ejfentiel de 1'Art. Apres un certain intervalle de temps, i3 quelques grands génies naquirent a Bologne. Ce (fc) FrancesctMazzola. Neen 1504. & mort fort jeune , a IaifTé a Parme & ailleurs plufieurs ouvrages, & au Palai* Pitti a Florence une Ste. Familie d'un affez bon coloris, quoiqu' avec des airs de têie un peu afFeclés, & quelques incorrections de d ffin, furtout dans les mains. II y a beaucoup d'ouvrages de lui aRome, & a Bologne dans 1'Eglife de Sta. Maria, un martyre de Ste Marguerite; au haut du tableau il y a une Vierge & 1'Enfant Jéfu-: Jes têtes font placées avec des graces qui ne femblent appartenir qu'au Corrige.  X 31 X Ce fur ent les Carraches. lis commenchent » Par fe contenter d'une petite récompenfe pour leurs ouvrages, & leur grande ambitwn fut „ d'abord de furpafferles Procaccini, Ka) qui, „ en qualitê d'étrangers , éloient enviés. Louis „ Carraehe, Vainè de tous, avo:t étudié les ouvrages du Corrège, dont il imita fuperfi„ ciellement la grandeur fj? les maffes. 11 fut „ le maitre d\innïbal éf d'Auguflin, qui étoi3, ent fes parens. Ih avoient beaucoup de ta„ lens, Us étudièrent la bonne manière, mais „ ils s"accoutumèrent a travailler vite, rjf voila j, pourquoi les premiers ouvrages «PAnnioal, „ quoique d'un bon genre , font chargés & peufoi}, gnés. Il fit quelques progrès par l'étude des „ ouvrages du Corrège , mais en ïimvant plu„ tót comme Artifan que cmme Artifle, il 9f ne prit de fon Modèle qu"une partie de Vap„ parence , & non le fe-nd de fon Jlyle; il rien „ atteignü ni la gr ace, ni la dèlicateffe, ni „ la fuavitê. . .. „ Arrivé a Venife, Annibal imita en partie „ Paul (a) II y en a eu plufieurs de ce nom , Ercolt, Cimillo, Giulio Cefare tfc. II y a de leurs ouvrages a Bologne, & Milan. Autant que je m'en fouviens leur coloris eft plus brillant que vrai.  X 3* X Paul Vèronêfe. A Rome, après avoir vu Ra- 5, plmël & les ftatues antiques, il devint tout a coup un Peintre ff une ftyle différent. II „ modéra fon feu, il reforma la carricature de. >■> fes fonnes, il chercha le beau dans le carac)3 tere de ïantique; toutefois il conferva une t, partie du grand ftyle du Cornge. Enfin il }, devint le Peintre, qui, après l s trois lumiè3) res de l'art moderne, mérite le premier „ rang. ,, Louis vint h Rome pour travailler avec „ Annibal a la Galerie Farnéfe ; mais voyant „ qu il étoit plus difficile de contenter Rome que „ Bologne, il retourna dans fa patrie, oü il „ entreprit les ouvrages du Couvent de S. Mi5, chele in Bosco. II y mit un fty'e plus foigné & de meilleur goüt, & par eftime pour Ra„ phaè'l, il fit intervenir dans une de fes compo„ fitions la Sapho du Parnaffe du Vatican. On dolt a ces Carraches le rétablijjement de la Peinture. De leur Ecole fortirent le ,, cêlèbre Guide, Artifte d'un grand mérite, facile, élégant, qui eut étéun autre Raphaël, s'ü avoit eude meilleurs principes; Ie Dominiquin, qui s'attacha plus aux formes anti. 3i ques, & qu'on reconnoit pour avoir fait une êtut, de particulière du Laocoon&du Gladiateur; )} Lan.  X 53 X |, Lanrranchi(a), d'un génieferlile, quifap* „ pliquaa êtudier les dijlributions, les maffes, „ (f les mouvement des ouvrages du Corrège, „ fj? particulieremerit dans la coupcle de la „ Cathédrale de Parme, en faififfant la feule „ apparence, 6f nonks motifs fubtilsde F Art. £t/zm 1'Albane, ^wz éta^'fl lesformes antiques, „ te PeiMtre de* gracej. £» w« moi „ AMCMw ^wctp/e rf« Carraches ria été un mau- Vflï* Peintre. > „ Guerchin da Cento ƒ«? original dans fon „ yfy/e. ii flvojï wwe grande intelligence du „ dair-obfcur. Av-ec de la nobleffe dans les autres „ parïz'w ie /on ar£, (7 auroit égalé le mérite de Guido Rent. 1 ( Pendant qu'en France on fortit des limi„ fej du hnn dtt kau, en chargeant Puntf 3, f"a«fr■> ni, (<0 Giovarmi Ltmfranchi, rriort en 1674; fesgrancta ouvrages font dans les Églifes de St". Andrea defSa Falie, de S. Carlo ai Catinai, & au Fat kun a Rcrnea c  X 34 X „ ni, (a) Pfintre qui avec tant d"'efprit s'èloigna 5, fi fort du ftyle folidel & un Pier re de Cor„ tone (b;, qui détourneroit tou'cs les idéés de „ V Art en Italië, au mépris de Vé'ude férieufe, j» confidèrée jusqiialors comme le fondement de „ Vort, & i.ifparoifj'ant main enant pour le céder „ a unefeule manitre de compofition . „ rent Carlo Cignani (d) Ventura Lamberti; CO Mort en 1630 : fes ouvrages font a Florence. (&) Pietro Berettini da Cortona, eft mort en 1669 agé de 73 ans. Son principal ouvrage eft le piatfond duïgrand fallon du Palais Barberini a Rome. Sa femme adidtère, dans le Palai«.. paffe pour un dc fes meilleurs morceaux. Ajoutez y fon St.Paul guéri de la cécité, aux Capucins a Rome. ( O Né a Rome en 1594. Son tableau al'Eglife de S. Romoaldo, & fa mort de Ste. Anne a 1'Eglife de 5. Carlo ai Catenai, a Rome, paflent pour fes meilleurs ouvrnges. («O Néén 162S. Son coloris eft clair, affez agréa» ble, mais foible. BonaventuraLamberti, fut fon disciple.  X 35 X „ h ceux-ci Franceschini ("*), Giufeppe del „ Sole (b), & le capricieux Crefpi ( c ), qiCoé „ regarder comme le dernier Dans VEcole de Venife.... il ne rejla que „ le mérite de la facilité. Rome fut unpeuplus „ heureufe. Andrea Sacchi eut pour fuccejfeur >, fon Disciple, Carlo Maratti (d), quis'ap' „ pliqua beaucoup ó deffiner les ouvrages de Ra„ phaël au Vatïcan, & prit dans fa jeuneffe le jj goüt d'une étude férieufe & exaüe, mais le „ göMi général de fon fiecle ne lui permit pas de „ /e livrer entièrement au caraülre de Ra,3 phaël... il fe fit un ftyle mixte de celui des j; Carraches 6f du Cuide3 ce qui foutint un peu st Vart a Rome. „ Dans ces temps Luca Giordani, (e) formm „ une Ecole a Naples. II prit fes premiers prin- „ cipet f» Né en 1648. (6) II y a presque partout en Italië de fes ouvrages. (c) II y en a plufieurs de ce nom. Daniël & Giov, Battijla a Miian &c, celui dont il s'agit ici eft Gif feffo, mort en 1666. (<0 Né en 1625. morta Rome en 1713- (e) mort en ce fiècle. c»  K 3<* X „ cipes de Ribera (a), il alla a Rome pour étu. „ ditr rapidement les Ccuraches, £f il finit par „ choijir le ftyle de Cortone. Préparé delaforte, 3, il retouma a Naples , ou il fut tellemem ap- plaudi, quil fondaune Ecole. dont fortitSo3) liméne (bj cknombre de Peintres; & comme „ a Rome on manquoit d''artiftes d'un grnnd mi„ rite, un des Disciples de Giordani nommê „ SébalHen ( o. ca (c), y transporta cette ma- nière de peindre (f ces maximes plutót faci„ les que bonnes , par lesqueiles Van fe perd. " Nousterminerons notre cfquifTeenajoutanr. a eet extrait de Lettre quelques mots fur les Peintres des Ecoles de Raphaël & des Carraches, & furquelques autres artiftes, dont nous avons vu les ouvrages avec le plus d'attention. Giulie (o) Contemporain du Dominiquin. IJ y a piufi. eurs ouvrages de lui a Naples, a Rome & ailleurs. II a un coloris taché, beaucoup d'effet, mais fans aucun agrément. II s'appelloit Giofeffo, & fut furnommé l'Efpagnolet. Qb) France:co, néén 1650, fut inférieur a l'Efpagnolet, dont il avoit pris les defauts. Ses ouvrages font a Naples. Cf) Né en i6?o On voit de fes ouvrages & St. Jean de Latran a Rome, & ailleurs.  X 3? X Giulio Romano, mort è Mantoue en 1546, igè de 54 ans, a fuivi de plus prés les traces de Raphaël que les autres Difciples de ce grand Maitre. Le groupe qu'il a peint dans la Transfiguration, immédiatement après la mort de Raphaël, & fes travaux au Vatican, en fournilfent des preuves. Abandonné k lui même, il a donné dans les écarts que lui reproche Mengs. On les appercoit dans les ouvrages qu'il a faits pour le Duc de Mantoue, au Palais T. Polidoro da Caravaggio devint Peintre, de Macon qu'il étoit. II a plutöt imité les Disciples de Raphaël que le Maitre. II avoiC un ftyle févère, mais rude. II peignoit principaiemem des bas-reliefs, & fur les murs du Vatican de grandes figures gratées en open grafiario. On trouve de fes ouvrages aRome. 11 fut affaffiné a Mefiine en 1543. Perino del Faga, néén 1500, mourut agé de 47 ans. II débuta a Florence. Ii a travaillé aux loges du Vatican, genre pour le^ quel il avoit du talent. Giovan Francesco Penni, furnommé ilfattore^ paree que Raphaël avoit en lui affez de confiance pour lui donner le maniement de fes, affaires, eft né a Florence en 1488, & mort en 1528. 11 y ade lui deux tableaux auPalak C 3 Chigi,  X 38 X CMgi* que 1'on cite comme les plus approchans du goüc de fon Maitre. 11 a travaillé aux loges. Les autres Contemporains de Raphaël les plus diftingués, font: Sébajlien dal Piombo, Daniël da Volterra, Andrea del Sarto & Benyenuto Carofalo. Fra Sebaftian dal Piombo: eut 1'honneur d'êtreconfidéré dans fon temps comme 1'Emuïe de Raphaël. II avoit fait des études fur le coloris fous le Giorgione & le Titien a Venife. ARomeMichelAnge, moyennantles direétions qu'il fe fentoit en état de luidonner, voulut en faire un rival de Raphaël, qui déja étoit le fien. La poftérité a jugé fon procés comme perdu, mais elle a affigné du mérite ifes ouvrages, par ceux qu'il alaiffésa San Pieiro in Montorio k Rome, (une flagelladon dont on prétend que Michel Angea defliné la ^gure principale), & par les tableaux qu'il y a de lui dans 1'Eglife de la Madonna del Popoio, Son coloris eft vrai & brillant, & fon deilin, fait par Michel Ange ou d'après lui, eft dans un grand genre. II mourut en 1547 agé de 62 ans. Daniël da Volterra, mort en 1566 k 1'age de 57 ans, fut employé par Michel Ange dans le même but que Sebafti.n dal Piomh, Son chef d'oeuvre eft le groupe de la Made- ! /  X 39 X Madeleine feus une descente de la O oix, dans VEgl'fe de la Trinita del Monte k Rome. Ce groupe, n importe de qui, eft une belle production de 1'art moderne. Andrea del Sarto, né a Florence en 1488 , mort en 15^0, mérite un rang diftin^ué parmi les Peintres de fon temps. Deffinateur correct, compofiteur fage, & bon colorifte, il a laiiTé k Florence nombre d'ouvrages, qui peuvent lui aflïgner une réputation durable. Son tableau appellé Ia Madonna del Sacco, pasfe pour fon chef d'oeuvre. Benvenuto Garofalo, avoit apporté de Ferrare, (oü il s'étoit établi une efpèce d'Ecole, qu'on peut ranger après celles du Giorgione &du Titien, dans lesquelles cetArtifte avoit fait fes premières études,) un coloris empaté & marqué. Arrivék R me,ils'attachaacopier & a imiter Raphaël. La copie de Raphaël qui lui a faitle plus d'honneur, eftcelledelaTransfiguration; elle eft aftuellement au Palais Royal k Paris (oü on fa transférée de la Gallerie Bracciano de Rome.) L'imitation du ftyle de Raphaël, que 1'on cite comme tel, eft une Vifitation d'Elifabeth a Rome. Francesco Primaticcio, Disciple des disciples de Raphaël, né en 1490. mort en France en C 4 *$7°>  X 4° X *57°> v a ttavaillé de concert avec le nom> mé Maitre Roux. ( Roffo Roffi.) Paul Caliari, appellé Veronefe, né a Vérone en 1532, mort a Venife en 1588, a Jaifle un trés grand nombre d'ouvrages & une grande réputation. Son Père étoit fculpteur, fon frère Benedetto & fes deux fils Carlo & Gabriele étoient Peintres. (Gabriek quitta cependant cette profeffion). Benedetto a fecondé fon frère, en peignant les belles fabriques, Kjui fe trpuvent dans la plupart de fes ouvrages. Les deux fils de Paul lui ont fouvent prêté leurs talens. Ii a fait a Venife un nombre prodigieux degrands ouvrages. Ses chefs d'oeuvres font: Les noces de Canadn au couvent de 1'Eglife de S.Giorgio Maggiore, La Familie de Darius, au Palais Pifani a Venife (a); fon tableau de la Madeleine au Palais de Marcellino Durazzo a. Gènes, & fon tableau repréfentant le repas de N. Seigneur chez^ le Leyite dans Ja chapelle du Rofaire a 1'Eglife de S. Giovanni &f Paolo a Venife: il paffe pour un pendant des Nóces de Canaön. On parle encore avec éloge de fa Vénus au Palais Colonna, a Rome. Dans fes carnations il a imité la (a) Ce tableau m'a paru repeint. . f.  X 41 X la nature avec beaucoup d'effet & d'une manière féduifante; fes drapperies font riches & brillantes, mais imitées du coftume de fon temps, ou de quelqu'autre coftume bizarre; efpèce d'anachronifme, qu'on peut rep; ocher affez généralement aux Peintres de 1'Ecole Vénitiennes. fans exceptcr même Ie Titien. Paolo compofoit de grandes machines avec d'autant plus de facilité , qu'il choififloit indifféremment fes perfonnages dans tous les fiècles, & fouvent d'après des portraits; 11berté qu'un Peintre femble pouvoir fe donner, furtout a Tégard des perfonnages épïfodiques, par exemple, dans fes Noces a S. Giorgio, il a placé parmi les muficiens, (grouppe qui ne fe détache pas affez de la table oü fètrouvenc les Convives), le Titien, le Tintom & uri Baffan. Dans 1'Etat de Venife on donne les noms les plus faftueux a Paul Veronéfe. Mengs appellé 1'époque des Carraches, ceïle du rêtablijfement de ïart, paree qu'iis ont recommencéa prendre pour modèles la nature & 1'antique, & qu'iis ont remis en vigueur les principes des grands maitres, principes que des peintres poftérieurs a ces temps avoient imité tout au plus dans le méchanime de Tart, & feulement en partie. C S Le  X 42 X Le Fondateur de cette célèbre école, Lo« iovico Carracci, naquit k Bologne en 1555. 11 y mourut en 1619. La p'upart de fes ouvrages font dans cette ville, qui eft une des plus intéreffantes de 1'Italie pour des artiftes & pour des amateurs. Ce qu'il a peint a 1'Eglife de San Michsle in Bosco> hors de la ville, paffe pour fon chef d'oeuvre, mais il y a dans la ville nombre d'ouvrages de lui, qui font mieux confervés & qui portent le caraclère de fon meilleur temps: favoir, au Palais Tanaro, un reniement de St. Pierre; dans 1'Ëghfe de San Leonardo , une Vierge avec S '. Caiherine; St. Pierre & St. Thomas dans celle de S. Marlino Maggiore; une naiffanee de St. Jean Baptifte dans 1'Eglife de ce nom: un tableau repréfentant plufieurs Saints dans rEglife de Santo Antonio; dans Ie palais Zampieri, fa femme Cananêenne &c. Auguftin Carrache, coufin de Louis, naquit en 1557. & mourut agé de 45 ans. Ses plus beaux ouvrages font a Bologne, une nativité du Seigneur dans 1'Eglife de S. Bartolomeo di Reno; une Affomptlon, de la Vierge dans celle de San Salvatcre; dans le Palais Riarii une Dïane descendant pour vifiter Endymion: une Communion ae St. Jerome a ia Charfreufe hors de  )••( 43 X de la ville. Auguftin réuniiloit les connoisfances agréables a fon-art. S'il eft inférieur dans celui - ci a fon coufin Louis, s'eft dans la hardielTe & dans la füreté du deffin, fa compofition & fon coloris font pour le moins auffi vrais & aufi fenfés que ceux de Louis. On convient affez généralement de la fupériorité d'Annibal Carrache fur fon coufin Louis; mais on n'eft pas de eet avis a Bologne , crainte qu'on n'attribue cette fapériorité au long féjour que fit le premier de ces deux Artiftes a Rome. Quoiqu'il en foit, le plafond de la Galerie Farnèfe, peint a Rome par Annibal, eft une des plus belles chofes qui exiftent. Toutes les parties qui conftituen: 1'Art, y font exécutées, dans un degré éminent , & forment un objet continud d'étude pour les jeunes artiftes, qui afpirent a fe distinguer. Le fujet de ce morceau eft la pussfance de 1'Amour: festriomphes fur les Dieux & les Héros font rendus avec la variété la plus ingénieufe. Les principaux ouvrages d'Annibal a Bologne, font: une Annonciatmi en deux tableaux a 1'Eglife della Madonna dslls Galiera: au maitre autel de celle de San Lodovico, la Vierge avec l'Enfant Jefus, aflife au haut du tableau ,,& des Saints: dans 1'Jlglife II Corpus Domini une fuperbe Réfurre&ion. On mon-  montre a Bologne plufieurs des premières compofitions de eet Artifte, qu'on fait bien de comparerace qu'il a fait depuis. Né en 1560, il mourut a Rome en 1609. Les autres CYrracches font Antonio, Francesco, & Idölo,ils ont laiffé quelques tableaux a Bologne Si 1'on attaché en quelque manière le fens du mot imitateur a celui de Difciple, Guido Reni n'étoit pas Difciple des Carraches, quoi. foit qu'il forti de leur école. Guido ne doit qu'a fes propres forces 1'efïbr qu'iJ a pris. Le cara&ère d'élégance que Mengs affigne a fes beaux ouvrages, eft fi réel, qu'iis rertent conftamment en poffeffion de plaire univerfellement; & a tout hom me, connoiffeur ou non, il femble qu'il y ait un charme fecret attaché a un tableau du Guide,tantil a fu répandre d'agrérmns fur les produébonsde fon meilleur temps. Sans être auffi grand deffinateur que Raph«ël, ni colorifte comme le Titien, il pofiédoit éminemment les parties quiconftituent 1'art, &ce qui lediuingueparmitous les Artiftes depuis la renaiffance de 1'art, c'eft la Beauté qu'il a fu donner aux têtes, principalement a celles des femmes. Au refte le Guide a eu trois manières: la première , qu'on appellé noire, a eau. fe des ombres, (& telle eft la Ciéopatre au Palais  X 45 X lais Pitti a Florence, ) n'offre rien qüi foit fu. périeur a ce que nous connoifTons des bons ouvrages des Carraches. Dans fa dernière, qu'on appellé fa manière foible, a caufe du coloris, il n'a confervé de fon mérite principal, que la beauté dans les têtes, a la forme desquelles fa main paroiiïbit accoutumée. On en voit des exemples dans fon tableau de ia fille d'Herodias au Palais Confini a Rome, dans fon St. Sebaftien h 1'Eglife de St. Salvatore k Bologne, & dans la Cirtoncifion a 1'Eglife de S. Martino aSienne, &c ) Mais les productions de fon meilleur temps font celles qui décident de fon mérite, & qui fïxent fa réputation. La plus belle machine de compofition que nous ayons du Guide, eft fon tableau appellé YAurore, dans le plafond du falon du Jardin du Palais Rospigliojï a Rome. Les Heures danfantes autour du char du Soleil, formetit un grouppe enchanteur, dont on a de la peine a s'arracher. Bologne & Rome co;ifervent nombre d'ouvrages de eet excellent Artifte. Son tableau appellé St. Pierre & St. Paul au Palais 7.ampieri k Bologne, fa Madeleine en pied au Palais Barberini k Rome, le Bufle de cette Sainteau Palais Colonna k Rome, fa grande Madonna au Palais Tararo k Bologr.e, fon  X 46 ):( fon Archange Wichel k 1'Eglife des Capucins ï Rome, (dont la copie en mofaïque fe trouve è St. Pierre), & bien d'autres ouvrages Ierendront tcujour? cher a la poftérité. LeGuide riaquit en 1575. il eft mort agé de 67 ans. On eft fort tenté de croire que la Saint e CécHe de Raphaël dans l'Ëglife de S. Giovanniin Monte a Bologne, a beaucoup fervi a déveJopper chez le Guide 1'idéal du beau; toujours cft-il fur qu'il a «studie" co tableau avec un foin particulier, car il en exifte deux copies de fa main; 1'une au Palais Zampieri a Bologne, & 1'autre a 1'Eglife San Lu:gi. A Rome auffi & particuüèrement dans un tableau qu'il y a fait pour 1'Eglife de S . Cécile, il a encore copié foigneufement les formes de tête, que Raphaël donne a cette Sainte. Cependant on peut prcsque alTurer, que Ie Guide doit aux études faites fur les têtes de Ia Mère Nitbé & d'uqe des filles de ce fameux grouppe, les plus belles formes de têtes qu'il a produites luimême. Domenico Zampieri, dit Ie Dominiquin, étoit contemporain du Guide, puisqu'a lage de 59 ans il mourut en 1641. II mérite un rang parmi les plus grands artiftes, ne fut-ce que pour fes formes de tête, partie dans Ia quelle  X 47 X qaelle on Ie cite comme 1'égal du Guide. Ses têtes de femmes font effectlvement des plus belles, témoins celle de St. Agnés, dans le tableau du maitre aurel de VEglife de ce nom a Bologne, & la S . Cécile du Palais Borghefe a Rome. Le Dominiquin avoit de plus un coloris nourri& bien empaté. La Confeflion de St. Jerome a 1'Eglife de 5. Gerolamo della, Carita a Rome, paffe pour fon chef-d'oeuvre. D'autres beaux morceaux de ce Peintre fe trouvent dans la même ville, dans la coupole ds 1'Eglife de S. Andrea della Valla. Le Guide & le Dominiquin ontpeint dans 1'Eg'ife de S. Gregorio a Rome, chacun un grani tableau placés 1'un vis a vis de 1'autre, & qui offrent un point de cqmparaifon intérefTant. Les fujets ont rapport au martyrede St. André. Selon 1'opinion générale, la comparaifon entre ces di ux tableaux, n'eft pas défavorable au Dominiquin. II y a de eet Artifte quelques beaux morceaux a Naples. Francefco Albano, Disciple des Carraches, & un trés grand Artifte, mouruta lage de82 ans en 1660. Le talent diftingué de 1'Albane eft celui de peindre les corps des femmes, de leurdonner des attitudes gracieufes, d'in venter & de compufer d'une manière ingénieufe &  X 48 X ft inréïeflante. Son tableau alla Madonna della Caliera, & celui qui eit aux Capucins a Bologne , oü N, S. foürit pour ainfi dire aux inftrumcns de fa paffion, prouve en faveur de ce talent. 11 y a de lui un fameux tableau dans t'Egtffe dc la Madonna del Piombo dans la mê. me ville, reriréfentant la naijjance de la Vierge & dans 1'Eglife I Servi un t^oli me tangere. II y en a a Rome, a Turin & ailleurs. Son coloris eft inferieur a celui du Dominiquin; cependant il eft nourri & bien empaté. Un autrèArtifte qui jouit d'une grande réputation, fortic, comme les trois précédens, de 1'Ecole des Carraches. Ce fut Ciovanni Irancesco Barbiere , furnommé Guercino da Cento, neen 1590, mort en 1666. Cethomme travailioit avec une prodigieufe facilité. La •füreté de fon deffin & fes touches larges feront' tbujours 1'admiration des connoifteurs. Ses tableaux ont un trés grand effèt, quoiqu' ils n'ayent pas a bcaucoup prés les agrémens de ceux du Guide, du Dominiquin, ni de 1'Albane. Les ombres en font généralement tropnoires, &le Guerchin, comme dit.Mengs, a peint avec des taches. Son plus fameux tableau eft fa S'f. Pétronelk, au Palais óeMente Cavallo, copié en belle mofaïque pour 1'Eglife de  X 49 X de St. Pierre h Rome. Dans un CabineÉ dujardin de la Villa Ludovijl, ily ade lui une Aurore dans le plafond, tableau trés biencompofé, & qui ade trés beaux détails; ces deux morceaux lui aiïurent une réputation complette, on ne fauroit les voir fans admiration. II y a de lui beaucoup d'ouvrages k Bologne, parmi lesquels on diftingue une Circoncifion dans 1'Eglife de Giefu è Maria, & un tableau du renvoi a^g.( ss n rufe & k Florence. II eft mort vers 1470. Domenico Moroni, de Vérone, 011 il a peint. II t eft né en 1430. & a laiffé un fils nommé Fr&n. eesco. Don Silvejlro, Moine aux Camaldules, peignit des livres de choeur en 1340. Donato Veneziano, a peint en 1459. Duccio da Siena, peignit en grotesques k Sienne, . k Lucques, a Pife & k Florence, vers 1'an 1348. Ercole daFerrara, mort en 1480. Ercole da Bologna, delïïnateur, a travaillé en 1470. Eufebio Sangiorgio, disciple du Pérugin, vers i 1'an 1530. Fede Galizia, Femme Peintre a Milan vers 1'an 1500, Filippo Roffuti, Difciple de Gaddo Gaddi, tra- vailla aux mofaïques de St3. Maria Maggiore a Rome vers 1300. Fra Bartolomeo della Gatta, vécut en I4ör. Fra Filippo Lippi, Florentin, néén 1381. II eut un fils Filippo, peintre en grotesque 6c mort en 1473. Fra Jacopo da Turrita, Peintre & travaillant en mofaïque a Sw. Maria Maggiore, mourut en 13°3- Fra Lorenzo , Florentin , Difciple de Taddee Gaddi, fit des progrès & des élèves en 14'3. Francesco Floriani ia Udine, travailIapourl'Empereur Maximilien. Francesco Flore, Véniticn3 & fon fils Jacobello, ont  X 57 X ont travaillé a Venife. Le père eft mort en 1436. Francesco Granacci, Condifciple de Michel-Ange fous Ghirlandajo, mourut en 1513. Francesco Monfignori, frère de FraGiocondo,né en I4J5- Francesco Pefelli, -fils de Pefello, Florentin, fi». vit Fra Filippo Lippi. Francesco Sanefe, mort en 1510, agé de 47 ans. Francesco Squarcione, de Padoue, paffa en Gréce & tranfplanta en Italië ce qu'il y avoit appris. II compta jusqu'a 137 Eeolicrs, ce qui le fic nommer le Père des Peintres. II mourut octo- génaire en 1474Francesco Traini, Florentin , Elève d'Andrea Orcagna. Francesco Fecshio, de Vérone, vécut en 1472. Francesco Bianchi, dit il Frari, de Modène, né en 144-. ( ma>trc du Corrège )• Franco da Bologna, Contemporain de Giotto. Le Dunte en parlo. W en Gaddo Gaddi, Florentin, Disciple dc Ia manière grecque qu'avoit introduite Andrea Tafi, le contemporain envieux de Cimabuê. II mourut en 1312, agé de 73 ansGaleazzo Rivello, de Crémone , fleunt en 1500. Gentile da Fabbrino, Peintre du Pape Martin V. fes ouvrages plurent a Michel Ange. Gerardo Fiorentino, fleurit vers 1'an 1400. Giovanni Bonconfiglio , peignit cn S. Cofimo della Guideca, a Venife, avec I'épigraphe; Jokan. D 5 nei  X 58 X nes Bonconjïlius, Marescalcus de Vlncentia anno 1497. Giovanni da Ponte, né en 1305, Disciple de Buffalmaco, a peint è Florence. Giovanni Sancio, d'Urbino, Père & premier Jnftituteur du grand Raphaël. Giovanni Tojficani, d'Arezzo, difciple de Giottim. Giovanni Fivarino, deMurano. & fon frère Antonio da Liugi Vivarim, travaillèrent en 1440. Bartolomeo Vivarino, qui vint après, les furpaffa. Giovan. Francesco Curotto , né k Vérone en I470 , ✓ fe fit Disciple d'Andrea Mantegna, a Mantoue. Giov. Francesco Rufiico, Condifciplede Leonardo da Vinei, chez Andr. Verrochio, vers 1528. Giovanni da Milano, Disciple chéri de Taddeo Gaddi, mourut en 1350. Giov. Antonio Sogliano, de Florence, demeura 24 ans chez Lorenzo del Credi. Girolamo da Cotignola, Peintre de portraits & d'hiltoire, muutui cn ij iO a