TABLEAU ANALYTIQUE et RAISONNÉ de la DOCTRINE CELESTE DE L' ÉgLISE DE LA NOUVELLE JERUSALEM.   TABLEAU ANALYTIQUE et RAISONNÊ de la DOCTRINE CÉLESTE DE L'ÉGLISE DE LA NOUVELLE JERUSALEM, Prédite par Ie Seigneur, en Daniël Chap. VII. vs.13,14 ;& daas 1'Apocalypse, Chap.XXl: 1,2. o v PRÉCIS des Oeuvres Théologiques b'EMANUEL de SWEDENBORG, Fidele Serviteur du Seigneur JesusChrist. Et celui qui ètoit ajjis fur le Thróne dit: voici, je fats toutet chofes nouvelks, Apoc. XXI: 5. A L O N D R E S, Se trouve chez 1'Auteur , N'. 62. TotUnbam-Ornrt. Road, Et fe vend A LA H AY E, Chez P. F. GOSSE, Libraire & Imprimeur dé la Cour. M.D CC. L X X X V t   EPITRE DEDICATOIRE Adrejfée a Monfeigneur PArchevêque de Paris. Monseigneur T 'Amour de la Patrie eft un principe profon' dement enraciné dans le cceur de tout honnête homme qui afpire fincèrement aparvenir k lapoffeffion réelle du véritable efprit du Chriftianisme, & je fuis afluré que plus nous ferons de progrès dans la régénération, plus auffi eet amour acquérera de force en nous. Ceft k lui que vous devez 1'humble Adrefle que nous vous faifons actuellement de cette compilation , qui efl: en partie une traduction d'un excellent petit traité d'une refpe&able plume angloiïè, dont la modeftie m'oblige k taire le nom, & en partie tirée des volumineux écrits originaux dont il efl: extrait. L'Europe entiere, que dis-je, 1'Ancien & le Nouveau Monde, Monfeigneur, parient diverfement de Swedenborg 1'auteur primitif de tous ces ouvrages, que Stockholm a vü naitre le 29 Janvier iö88, & qui mourut k Londres le 29 Mars 1772. Perfonne ne A 3 peut  # EP1TRE DEDIGATÖ1RE. peut disconvenir qu'il n'ait rempli tous fes écrits théologiques de Vèrités fi frapantes, qu'on efl: fouvent étonnéde ne les avoirpoint trouvées foi-même fans fon fecours. Mais il nous donne la raifon véritable pour laquelle elles n'ont pas été plutöt découvertes. Ceft que le fens intérieur de la Parolc de TEternel avoit demeuré caché jusqu'ici. Et pourquoi étoit-il refté caché ? c'efl: que les hommes n'étoient point encore capables denfupporter la gloire , & que par conféquent ils Peuffent profané s'ü 4eur eut été plutöt découvert. 11 fait donc voir qu'il eut été impotfïble a qui que ce foit de trouver ces vérités avant que le Seigneur^ eut ouvert en lui la vuc, fpirituelk de P Entendement, laquelle feule eft capable de difcerner 1'efprit de la Parole d'avec la lettre. 31 montre aufli que ce man que inévitable de difcernement en matieres fpirituelles a été (* ) Que 1'on obferve bien ici que par le mot Inévitable nous ne prétepdons pas nier qu'il n'aic toujours été poflible d'acquérir ce difcernement:en effet puisqu'il a toujours été, comme il fera toujours, au pouvoir de 1'homme de coöpérer avec le Seigneur en roeu. vre de fa conjoneïion avec lui, il a donc aufli toujours du être poffible a 1'homme d'acquérir ce difcernement, mais tant que les chofes étoient comme on les voit eacore, tant que 1'égoïsme aveie ie ckflus, comme il fa : gêné"  EFlTRE DEDICATOIRE. * été la caufe générale de toutes les erreurs & de toutes les héréfies qui peu a peu fe font infmuées en 1'Eglife Chrétienne & font graduellement amenée a la trifte fin oü nous la yoyons aujourd'hui. Nous favons bien, Monfeigneur, qu'il en eft peu dans 1'Eglife, & furtout parmi fes chefs,, qui veulent convenir qu'elle foit en une fi trifte fituation que notre Auteur, d'après laParole même de 1'Eternel, la dépeint; maïs outre qu'a eet égard on pourroit bien n'être que trop autorité par cette même Parole , a leur adreffer ce qu'en pareille occafion Torgane de toutes vérités adreffoitaux Juifs: Si vous étiez aveugles, vous n'auriez point de péchés, mats maintenant vous dites; nous voyons; 0 c'ejl a caufe de cela, que votre pêché demeure: outre cela, dis-je, pour peu qu'ils veuillent examiner fans prévention ce qu'eft actuellement 1'Eglife Chrétienne, & ce qu'elle devroit .être, il leur fera trés facile de fe convaincre & de fe perfuader de la vérité & de toute la force de 1'aiTertion de Swedenborg. Quoiqu'il en foit,ce n'eft certainementpas notre généralementparmi tous les hommes, ce maoque de difcernement étoit, eft, & fera toujours inimtabïe. A 4<  g EPITRE DEDIGATOIRE. notre but d'entrer ici en controverfe avee tout le monde chréfcien, que nous fentons bien être par tout également égaré; & s'il ne s'agifloit que de matieres de pure indifférence, relativement k quelques formes externes du culté divin, nous nous fèrions trés cerrainement bien gardés d'importuner Votrè Grandeur par. une Adreffe de cette nature, tendant k vous engager, domme Chef de 1'Eglife de notre patrie, k réexaminer avec le dernier degré d'attention & faire réexaminer de même par tout votre Clergé le fyftême univerfel de la théologie de notre fainte religion. Mais 1'Auteur dont nous prenons la Iiberté de vous adrefTer un extrait, démontre trop clairement, & appuyé fes démonftrations de raifons trop convaincantes, & fait voir, dis-je 5 qu'il ne s'agit pas moins que de la fubftance même de cette- religion , qu'il prouve avoir été trop cruellement dilacerée & délabrée depuis plufieurs liècles, par une fbule d'erreurs dont il nous fait connoitre Porigine 6c la véritable caufe. Les fauffetés, ditil, qui ont furtout défolé 1'Eglife, & 1'ont enfin totalement confumée, font particulierement les fuivantes: ' „ I. C'efl; que les hommes fe font peu 5, k peu départis du culte du Seigneur qui 35 ■' - „ avoit  ÊPITRE DEDICATOIRE. p „ avoit été prêché par les Apötres, & de la „ foi en lui. j, II. Qu'ils ont féparé la Divine Trinité j, du Seigneur, & Tont transferée en trois 5, perfonnes coéternelles, dont par conféquent ils ont fait trois Dieux. „ III. Qu'ils ont diftribué la foi qu'ils ap„ pellent foi a falut entre ces trois Perj, fonnes. „ IV. Qu'enfuite ils ont féparé de cette „ foi la charité & les bonnes oeuvres, com„ me rfétant pas en même tems réquife & „ nécelTaire a falut. „ V. Que de cette feule foi ils ont dé„ duit la juftification, c'efi-a-dire la remis„ fion des pêchés, la régénération, & fina„ lementle falut, indépendamment, ou fans „ qu'il foit befoin de la coöperation de „ 1'homme. „ VI. Qu'ils ont refufé a 1'homme le li„ bre arbitre en matieres fpirituelles, ayant 5J avancé qu'ainü Dieu opéroit feul en 1'hom„ me, & que 1'homme a fon tour n'opéroit „ en aucune maniere quelconque". Ici , Monfeigneur , nous prévoyons bien que le Clergé Catholique Romain nous arrêtera toutcourt, «Sc nous objeclera qu'il n'y a que les Proteftans qui ainü ont refufé le libre A $ ar-  io EPITRE DEDICATOIRE, arbitre a Phomme en matieres fpirituelles d'autant plus que le Concile de Trente, Section VI, Ch. I, déclare & affirme que le Libre arbitre n'a pint été èteint par le péehè itAdam. Mais fi ces Meffieurs veuleht fe donner la peine d'examiner avec candeur un petit Livre de notre Auteur, intitulé: Summaria Exposrno Doctrine Nowk Ecclesia, ils y verront clairement prouvé, du >j0. 24. a 29, que ce n'elt qu'une apparence & qu'un pur jeu de mots, & que les Catholiques Romains & les Proteftans, & généralement enfin tous les chrétiens, font elTentiellement d'accord a eet égard. Et pour vous en convaincre encore plus promptement3 nous affixerons a la tête de ce Tableau des dogmes de la nouvelle Difpenfation, une esquiffe ou précis des dogmes actuels des Catholiques Romains, mis en parallele avec ceux des chrétiens Réformés. Précis qui convaincra tout efprit férieux & impartiala que tous les chrétiens en général fe font a peu prés également fourvoyés du vrai chemin, tant fur ce point que fur tout le refte de ceux qui conftituent PefTentiel même du véritable Chriftianisme, & qu'ils ont tous également quitté Punique fource d'eau vive.' ayant fait exaclement ce qui efl; dit, en Jéré-  EPITRE DEDICATOIRE. n Jérémie II: 13. Mon peuple a fait deux mauxi ils nfont■ aiandonnê, moï la foürce des eaux vives, pour fe creufer des citernes, des citernes crèvaffèes^ qui ne peuvent point contenir d'eau. Ce précis eft k la tête de rApocalypfe révélée de notre Auteur, dont nous prenons la liberté de recommander la ledure k Votre Grandeur ; lecture k laquelle devroit s'attacher tout homme qui veut parvenir klaconncwffance des vérités qu'il importele plus au yrai chrétien de bien;conrioitre a fond. „VII. II ajoute que delk efl: nécelTairement „ découlé Tabominable fyftêrae de la Pre'3, destination 3 lequel abolit abfolument tou„ te religion. „ VIII. Qu'ils font tous tombés dans „ Terreur la plus groffière, en établhTant la „ PalTion de la croix que fubit le Seigneur, „ comme étant la Redemption-même, tan„ dis qu'elle n'efl:, comme on le verra dans „ le cours de ce Tableau, que la derniere des 3, tentations que le Séigneur devoit fubir „ pour rétablir 1'ordre en toute la création". II nous démontre enfuite que de ces erreurs capitales en font découlé une infinité d'autres en fi grand nombre, & en fi grande quantité, qu'il ne refte abfolument plus dans 1'Eglife Chrétienne une feule verite' hjre3  U EPITRE DEDICATOIRE. pure , qui ne foit falfifiée & que de la il n'y refte non plus aucun Bien pur qui n'y foit adultéré & corrompu. 11 fait voir, que PEgFe ne fait abfolument rien de cette fienne dégradation & dévaftation totale, & qu'il ne lui eft pas même poflible d'en rien favoir, avant que les Vérités Divines que le Seigneur vient de nous révéler par fon moyen, dans Prcuvre, intitulé: La Veritable Religion Chrétienne, ou Theologie Universelle du nouveau ClEL et de LA nouvelle EgLI- se (#),ne foient vuës, généralement re9uës & reconnuës en leur pronre lumiere. C'eft de ce Livre particulierement qu'eft: extrait le Tableau que nous prenons la liberté de foumettre a Pexamen de Votre Grandeur ; & nous ofons efpérer que vous trouverez dans le fimple Extrait que nous vous préfentons des raisons plus que suffisantes pour vousdétermïnera Pexamen ferieux&refléchi, auquel nous prenons humblement la liberté de vous inviter ; & non feulement vous,Monseigneur, comme Chef de PEgli- fe (*) Cet ouvrage a été publié a Amflerdarn en 1771 cbezjean Chretien Sepp, Libraire. Jl eft traduit en Anglois, & fe vend chtz R. Hindmarsh, Imprimeur, N°. 32. Cloitre de Clerckenweil a Londres.  EPITRE DEDICATOIRÊ. 13 jê Gallicane, mais encore Tout le Clerge' Chrétien de Tunivers entier; car après tout, comme 1'obferve fouvent notre Auteur, il eft trés certain & trés évident que la Parole de Dieu efi atluellement fi obfcurcie parmi les hommes, é? fi univerfelkment altérée 6? adultérêe, quon n'y découvre plus aucune vérité. Les aflertions ci-deflus doivent paroitre3 ce nous femble, d'une affez grande importance k tout chrétien fincère, pour être duement & trés attentivement esaminées par tous les chefs du Chriftianisme; car il eft trés certain qu'on ne peut qu'avec trop de juftice adrefler actuellement k tout le peuple chrétien , ce que dit autretois Jofué au peuple de Dieu: Choifijfez-vous aujourdVoui qui vous voulez fervir, &c. Et plüt k Dieu que nous puisfions comme lui dire en toute vérité, mais pour moi 6? ma maifon nous fervir ons Jehovah. Au moins fentons-nous trés parfaitement la nécefllté de \e faire, & nous défirons trés furement que tout Chrétien qui lira le préfent extrait, le fafle de même en efprit & en vérité. Nous ofons efpérer qu'il s'en trouveraun grand nombre parmi toutes les diverfes branches & ramifications du Chriftianisme de toute clafle & de toute dénomination, qui après en avoir fait la leclure, fuivront no-  j/r EPiTRE DEDICATOIRE. tre avis, &s'écrieront comme fit alors tout Ifrael: 4 Dieu ne plaife que nous abandonnions Jehovah, pour fervir d?autres Dieuxl Veuille linfinie miféricorde de ce Dieu tout puiffant, accorder que ce foit Ik l'heureux iuccès de cette invitation, que I'amour feul de Ia vérité nous a déterminé de. préfenter k Votre Grandeur , & tous nos vceux les plus ardens feront parfaitement accomplis. Refpeclant infiniment le Sacerdoce dont eft décoré 1'homme vertueux, & Vous préfuppofant tel, lans avoir Phonneur de vous connoitre, nous demeurons., Monseigneur, avec tout le refpecr. «Sc tous les égards dus k jvotre faint miniftère, De Votre Grandeur, Les tres Dé-voités-, trés humbles trh obéiffans Scrviteurs, Londres ce 14 Novembre 178T, LES COMPILATEÜRS; PREFACE.  PREFACE De l'Aüteur Francais de ce Tableau. Les Jugemens de la multitude varient a Finfim fur le compte de 1'Auteur que nous allons esfayer d'abréger ici, en fuivant - mais étendant beaucoup le plan d'un trés refpe&able eccléfiaftique de 1'Eglife Anglicane. Dans un grand nombre Tintérêt particuliers'oppofe beaucoup a fa réception, car ils difent & cherchenc a faire dire k la multitude grande eft la Diane desEphéfiens! (*) Beaucoup le regardent comme vifionnaire ; d'autres qui fe croient plus fins , & d'un génie plus pénétrant que la vile multitude, elliment que c'étoit un homme d'utf efprit profond, qui ayant bien fenti tous les avantages qu a la religion, pour bien ménager les peuples, a feu tirer a eet effet lé meilteur parti poffible de la Ch/étienne. Ceux-ci font & favent trés bien être, (& en font même gloire) du nombre des Athées qui n'adorent d'autres divinités qu'eux mêmes. D'autres , mais c'efl: le plus petit nombre, duquel nous ne rougiffons pas de faire part, le regardent avec raifon, ce nous femble, comme un véritable Meffager que Jéhovah Jefus,feul Dieu duCiel & de la Terre, nous a envoyé pour diffiper les épaiffes ténèbres de 1'erreur oü 1'on nous avoic tenus depuis plufieurs fiècles, en faifant rentrer notre raifon dans tous fes droits & lui préi'entant le flambeau radieux de la Vérité qu'on étoit parvenu k étoufFer presqu'entierement parmi nous. Encore s'en faut-il bien que dans ce petit nombre tous foient d'accord a fon égard, & que C*) Actes xix: 34.  itf P R E F A C Éi que tous 1'entendent parfakement; ainfi qu'on le peut voir, par les cffcts qui réfultent parmi eux de fa lecture. Certains d'entre fes plus zèlés partifans, fuppofent qu'il n'a riulle part entendu que le véritablc Chrétien , Je vrai membre de la nouvelle Eglife dut jamais faire bande a part, en fé féparant d'aucune, & comme rien que ce puilTe être de 1'Eglife ancienne ou aétuelle; ne faifant pas,ce nous femble, affez d'attention a ceci, favoir qu'on ne fe féparé point.d'une chofe qui n'exifte pas, & que 1'Eglife Chrétienne étant comme 1'Ecriture nous le prouve, notamment en 1'Apocalypfe d'un bout k 1'autre, totalement venue a fa fin, toutes fes branches font également des chofes qui n"ont plus a'exiftence fpirkueJle; maisil fe peut qu'en cette nouvelle difpenfation il fera toléré par Ja Providen-. ce quelles en ayent une naturelle, pour la mème fin,qu'il a été.& eft encore toléré que Ja Carcassk de 1'Eglife Judaïque , iubfilte encore parmi les, hommes, pour fervir fans doute de témoignage aux vérités de la nouvelle Eglife. Pourvu donc qu'ils entendent bien cette difb'nóiion, leur précaution a eet égard ne fera que jufte & recommandable. D'autres en parfaite oppofition a toute la teneur de la Doctrine qu'il nous dévelope, croyent pouvoir être des Membres réels de la nouvelle Eglife, & garder uncoeua.de roche'! 'D'autres, & c'eft peut-être ceux dont Terreur eft la plus dangereufe & la plus funefte , fe croyent Jes Coriphées de cette nouvelle Do&nne , qu'ils croyent même entendre mieux que qui que ce foit, & s'étayent en la pratique des' vices les plus condamnables,furcertaines affertions avancéesdans 1'ineftimable traité de 1'Amour conjugal, alfertions, que leur conduire fcandaleufe ne prouve que trop qu'ils ne les ont jamais entendu. Mais Ce qu il y a k obferver a eet égard, c'eft que 1'en- tende  P R E F A C E. J7 tendement doit être dclairé avant que le cceur foit échauffé, & qu'a mefure que la lumiere éternellè qui nous fait parvenir cetfe nouvelle difpenfation, aura dillipé les ténèbres de 1'ancienne, il eft a préfumer, & même a efpérer que Ja bénigne influence defachaleur divine fondra les glacés, & disfipera les frimats de ces coeurs endurcis • & que pour lors onverrale ciel véritablement redefcen* dre fur la terre j & 1'amour divin unir étroitement entre eux tous les Membres du Corps Myftique de Jeïus Chrift. Si nous avons de fes écrits une intelligence peut - être un tant foit peu plus claire que bien d'autres , c'eft uniquêment paree qu'il a plu a la Divine Providence de nous faire paffer dès notre nailTance jusqu'au moment oü nous ecnvons, par une longue férie de difpenfations des plus fevères, par lesquelles il eft a préfuraer que bien peu d'hommes paffent au fiècle oü nous vivons. A Dieu ne plaife donc que nous cherchions a nous enorgueillir de cette intelligence: Nous,qui favionsparexpérience,longtems avant de 1'avoir lu en Swedenborg, que 1'homme n'a abfolument rien de bon , ni de vrai, ni même la vie, de fon propre chef, mais par continuelle dérivarion d'en haut, & qui avons fouvent été piongés dans les ténèbres les plus épaiffes, quand il a par-fois été permis que nous croyions le contraire, Veuille plutót Ja divine bonté de notre Seigneur, nous rendre des témoins fidèles de fa vérité, nropres a la faire aimer de tous nos frères: & puifle a 1'avenir 1'exemple de notre vie,bien plus que nos écrits, les por* ter a la mettre en pratique! Ayant été amenés par dégrés quand k 1'intelleér. k concevoir dès notre plus tendre jeuneffe, que la Religion qu'enfeignent les hommes , & ceiie que nous indique la Parole dont ils prétendent dériver B toutes  ï8 P R E F A C E. toutes les abfurdités qu'ils enfeignenc, font en papfai e contradiclion 1'une avec J'autre , nous croyions fermément dès lors * avant de favoir qu'il exiftoit un Ecrivaïn, qui nous en démontreroit la vérité, qu'il falloit abfolument que 1'Eglife Chrétienne, dans 1 >quelle nous fommes nés , fut confidérablement déc uë de cette perfeftion oü elle étoit parvenuë peuajvè fa f n^ation , puisqu'elle a< oit pu méconnofce fon Dieu, au point de lui prêter des faib'effes & des paffons qui ne font Pappanage que des êtres les plus imparfaks. Envain d'ailleurs y cherchions - nous eet efprit de véritable amour, qui au fens des lainres Fcrirures en devroit faire la bafe s & qui porte le Cie! par tout oü il régne. O pur Amour'c'eft toi même qui daignas nous inftru'rede ce que fontte< propres quaKtés, en nous faifant Perceptivement fentir, qu'il étoit imposfible que tu euffes un feul inftant de vraiecolèreou de haine contre aucune de tes Créatures. Tu nous avois démontré toi-même , longtems avant que nous 1'ayons vu écrit de la main de ton Me/lager^ que c'étoit pour t'adapter a 1'imparfaite capacité' des hommes , & pour leur parler felon les apparences, que tu avois fouffert que ks idéés d'Indignation & de Colère, de Courroux & de Vengeance te foient prêtées en ta Parole. Tu nous avois donc fait fentir de bonneheure,& comme de nousmêmes, par la Manifeftation du véritabje fens de ta Para. bole de 1'EnfantProdigue, que tu nous dévoilas dès 1'age de quinze ans , que tous les fyftêmes de Reli. gion qu'ont établis tous les Chrétiens des derniers fiècles étoient abfolument faux & erronés;au point que quand tu permis par fois que nous perdions de vuë la vraie fource dont nous dérivions cette pure lüm'ère, qui te fait voir dans ton vrai jour, nous croyions pour lors trés fermément que toutes Re- ligiorjs  P R E F A C E. I9 ligion quelles qu'elles puifTent être, ne poOveient être que des inventions de politique purernent humaine, & des efforrs continuels que font les hommes de s'entre-tromper les uns les autres. Mais quand , revenant a notre coeur & amour, tel que tu es toujours, tu rouvrois les yeux de notre entendement nous concevions pour lors qu'il de» voit exifter & qu'il exnloic réellement une Religion fainte & facréë, dont ton amour feul pour le genre humain, 1'osuvre déchu de tes mains, eft Funiqueorigine. Ta Parole, Seigneur, nous indiquoit clairement cette fainte Religión, plus con* forme a notre raifon que toutes celles qu'enfeignent nos femblables. Mais fi par un effet de ta divine bonté, il devoit nous être accordé de par« venir peu a peu a la c:innoiiTance de touies tesvérités, cömmê nous 1'cpiouvons jonrnellement de» puis T776, & comme il nous avoit été donné myftérieufement k entendreen janvier 1760,'que cela nous arriveroit par le Miniftère de ton Serviteur Suédois , que nous ne connoiffions point alors, il ne devoit être accordé qu'a Swédenborg, ce fidè% le interprête de ta Parole, de les dévoiier toutes. C'étoit la facommiffion; ii 1'a exaftement remplie, comme on le verra dans la fuite de eet Extrait, ou Tableau Analytique de fes lumineux Écrits,que nous avons compofé pour deux raifons: la première, pour tacher de donner une idéé jufte d'un Auteur,qu'il feroit a fouhaiter que filmvers entier connut & pr-itiquat; & la feconde, afin que ceux qui ont déja reftenci quelque fatisfaétion en la leéhire du peu que nous avo s p écédemment traduit de fes volumineux écrits,ajourent encore a cette f'tisfaftion eelie d'avoir cette idéé générale .'esplus importantes vérités qu'ils renferment, ayanta peu. de fraix lamoële et lai'ubftance de plus de 20 Volum s; Ba m  20 P R E F A C E. in 4°. dont 1'acquifition trés couteufè, devient d'ailleurs trés difficile aéluellement, qua la plupart des Exemplaires de lYaition de 1 Aureur fe trou. vent achetés, & répandus dan- les diverfes Bibliothéques des curieux. & amateurs de la vérité. Comme nous nous occupi iris a faire cette compilation, il nous parvint qu'un certain C mte Suédois dont nous avons < ubhé e nom, déoitoit aftuellement en Ho;lande une hiftoin. fabuleufe fur Je compte de notre Auteur, qu il difoit tenir de trèi» bonne part; fcavoir, què CArticle de l.i mort Fmajjoel ds Sw-.denborg s'eioh détertriné a faire une rétraclation gér-érale de tout cc quil avoit ecrit depuis 1743, & favoir réellement faite en trèf nce du Mimftre Suédois qui lui avoit donnê le 'dernier facnment de la fainte Eucharijtie, cï? qu'il avoit déclarè h ceMinijire quil étoit de toute faufftti que rnn de V'Ut ce quil avoit communiqué au monde en fes ÈCrits Thèologiques, lui eut été communiqué par le Seigneur ou par fes Anges ejfc. jNous tenons de beaucoup meilleure part que ce prétendu Comte, dont le nom n'eft pas même connu d'aucun de fes Compatnotes , que cette affertion eft abfolument fa uffe & fabuleufe: car Mr. Springer , refpe£feble négnciant Suédois, retiré a Londres, depuis plus de 2oans,homme pieuxque nous voyons fréquemment, & qui étoit intimement lié avec Swédenborg, nous a donné a eet égard tous Jes renfeignemens poflïbles, en préfence d'une rombreufe & refpeftable compagnie. Jl nous a appris en fubftance, que Swédenborg, parvenu a J'article de Ja mort, dont il avoit quelque tems avant preffenti & annoncé farrivée , jouiffant en ce moment de tout fon bon fens, avoit défiré recevoir, & avoit en conféquence recu le facrement plir dans le cas de notre honorable Auteur • car nous avons le bonheur de rencontrer que fon caraélère & fa réputation perfonnelle peuvent fubir 1'examenle plusri oureux,& donneront,pour quiconque a befoin d'une telle évidence, tout leur poids & leur autorité a fes écrits. II paroit d'abord & ce fur le temoignage le plus refpe&able (*)! Que ^ C3 V.nyez ,a Pr4face °" 'e Discours Préliminaire du Dofteur Thomas Hartlij, a fa Troduftiori du Traité dj Commer e de l Ame et du Corps , lcqU; I Discours vient detre publié Fraiï$ is a Ia tête de notre Traduétion du même Traité imprime a H«ye chtz P. F. Gosse, Libraire de la Cour. Voyez auffi les autrf-s Pré«'aces de la même plume, annexées au Traité du Ciel et de l Enfer , traduit par lm en Anslois en -778 & a celui de la Vra.e Religion Chrétienne ou Theologie Univee elle du Nouveau Ciel et de la Nouvelle Eslisk, traduit rareillcment en Anglois >>ar 1'A-teui du préfem. Avis, en 1781, & dont on va donner une nouveile Edition. Ces deux Préfaces font du même pieux & favant Doft.ur Thomas H^rtlev, Mimftre de I Eglife Anglicane dont ce monde vient d'être privé au mois de Decembre f 1784) & qui du vivant de Swedenborg étoit particulierement lié d'amitie avec lui. Voyez auffi la l'réface de Mr. 1'Abbé Pernetti a fa traduction Francoife du Traité du Ciel & de 1'Enfer. imprimée i Berhp en 1782. Mr. Pernetti, Bibliothécaire du Roi de PrulTe nous a donné en cette Traduftion un Eloge Panégynque d'Emani.el de Swedenborg, prononcé a Stockholm en la Grande Sale de l'Académ>'e Royale des Sciences par Mr. De Sandel, Confeiller au Collége des Mines, Chevalier de I'Ordre de l'Etoile Polaire & Membre de la dite Académie, Ce Panégyrique n"a pas été trop fidèlement rendu en Francois, au dire des Gcntilshommes Suédois, qui onc confronté la tradurJh:on avec l'original. Mais Mr Pernetti n'a eu que cette Traduétion, qu'il a été obli'gé de donner telle qu'il l'a recue. En ce même Traité diverfes Anecdotes & Obfervations fort curieufes touchant notre Auteur . qui ont été communiquées è Mr. 1'Abbé Pernetti par des Perfonnes. de la première confidération a Stockholm. Entre  AVIS au PUBLIC, 3^ Que Swedenborg a joui jusqu'au dernier moment de fa vie d'un jugement parfaitement fain & folide, poffédant toutes fes facultés intellecluelles dans 1'état le plus clair & leplus parfait; qu'il étoit en la plus haute conüdération, tant en fon ptopre Païs que chez 1'Etranger, parmi ceux de toutes les ■ claffes qui avoient le plaifir de fa connoiffance; qu'en fa Patrie il n'étoit pas feulemeqt fupporté, mais même gracieufement accueilli du Roi & de toute la Familie Royale, ainfi que du refte desNobles & des Evêques, & de toutes autres perfonnes de distinction dans tout le Royaume, par rapport a fa piété exemplaire & a fa profonde érudition; qu'il a rempli les emplois les plus délicats & qui requéroient la plus haute confiance , emplois dont il s'efl toujours acquité avec la plus noble dignité , la fidelité laplus exa6te, & tout le difcernement requis; Que jusqu'a l'inftant de fadernière maladie ,ilentretintunë correspondance litteraire avec des gens d'un caraétere fort diftingué en diverfes partiesde 1'Europe; que tant en fa converfation qu'en fon déportement & fa conduite extérieure, on 1'a toujours vü animé tfun efprit difcret & folide, & ferme en la pratique de la vertu , & pourfuivant conftamment les plus Entre autres, une lettre addrefTée a eet Abbé par Mr. C. SprBiier (Negociant fuedois dont.ona parlé en la Preface, page XIV. & fuivante) On recomrnande tous ces Traités a Firilpection du Lefleur , commé faifant de Swedenborg !a mention la plus diuüiguée, & renfetmanc Ia virdication la plus coinplette & la plus fatisfaifante a»tous égards de fon carafltra & de fa reputatiün perfonnelle. NB. On trouve imprimé chez R. Hindmarsh, imprimeur de la Sociéié formée a Londr«s poujr la piopaffatiOn & pubiication des Ecrtts de Swedenborg, denieurant No. 32. dafls ClarkeWell Clcs, un Recueil de toutes ces Pieces rendiiej en Anplois auquel font j'ointes diverfts lettres de notre Auteur a des Petfonnes de rang & de diftieftion; G  34 AVIS ao PUBLIC plus nobles & lesmeilleures fins de la vie. On voit que fa réputation littéraire étoit des mieux établie, fes ouvrages philofophiques étant univerfelleraent lus, & leur mérite extraordinaire généralement •avoué& reconnudans presque Routes les Univerfirés étrangeres. 11 déccuvre en toutes fes OeuvresThéologiques un fang froid & une Anodération d'intelljgence remarquables, qui fe fait voir en unefirnplicité convenable au lujet qu'il traite, & en la grande puretc de fon ftyle- On i'a toujours vu ferme & inébraniable en la pcurfui'e de la vérité, zèlé pour fa propagation, & toute-fois modéré, & n'aimant cette vérité, qu'autant qu'elle fe trouve jointe a la charité & a une vie bonne & réguliere, & qu'elle y conduit; engageant plus-tót le Genre humain a un amour mutuel & -a 1'obéiflance exacte aux Loix Divines, qu'a s'occuper de contentions, toucbant les opinions, & formes de piété. On trouve qu'il établit tous fes Dogmes fur 1'autorité des Saintes Ecritures, pour lesquelles il a toujours témoigné le plus haut refpeft, & dans la connoiffarce & 1'intelligence desquelles il étoit trés profondement verfé. Toutes ces obfervations &une infinité d'autres tendant au même but, font confirmées par letémoignage le plus refpe&able,en faveur du caraftère perfonnel de S\vtDENBORG,&l'onne doute aucunementqu'untel témoignage, n'ait tout 1'efret defiré auprès de tout efprit non prévenu, & prédispofé k recevoir les mauvaifes impreffions de préjugés mal fondés. ^ En un temps oü les «differences de Doótrines & d'Opinions, toutes étayées de do&rine d'autorité humaine, rendent Crès certainement 1'aproche de la vérité d'un acces fort difficile, ou même la posfibilité de favoir oü la trouver fort inccrtaine, & celle de la garder ou d'en profiter quand onl'a renCQhtrée, trés précaire, il eft bien certainement hors  A V I. S au PUBLIC. 35 hors de faifon pour toute perfonne férieufe qui s occupe de Ja recherche de ce tréfor ineftimable de s'entre-quéreler, «Si furtout de disputer avec ceux dont les travaux ont déja. produit un témoignage fi honorable a leur Auteur. £i\ avoit nié la Divinitè de notre Seigneur Jefus Christ, S'il avoit dérogé k 1'autorité des SaintesEcritures ,ou s'il avoit cherché a affoiblir Tévidence d'unétatfutur,ouavancé qu?!queDoót.rinequi tendit a fupporter le vice, ou k diminuer les motifs qui doiv-ent nous excitcr a la pratnue de la vertu, & de la vraie fainteté, encore auro:r- on qucique raifon ou quelqu'excufe pour cheicher h le c:.racterifcr d'épithetes injurieufes, qui puisfcrü fervir k 'nvalider fon témoignage.Mais quand gous troüvons qu'on ne fauroit alléguer contre : reprQche. de cettè-.nature, & que fes Eci ti un but tou: fait oppofé , puiqu'ils foutjei cpnfuiementlaDi'initéduRédempteur, & qu'il- établisfent ce point fondamental de la Foi Chrétienne fur 1'évidence la plus claire, & la plus complette des Sainte Ecritures; Que par la. ils délivrent 1'elprit hurnain de beaucoup de perplexités, fur eet important 'point de Doctrine, qu'excitent toutes.les dispu-es des Partis oppofés qui divifent acluellement 1'Eglife; puisque nous levoyons constamment y déveloper les myfteres de 1'amour & dé la fagcffe divine en 1'économie de la Rédemption de 1'homme; yconfirmer 1'autorité des Saintes Ecritures, & enleigner pour el les au Genre, bu> main le plus grand & le plus profond refpeft, en les dévelopant, & les expliquant de la manierela plus merveilleufe, y faifant voir toutes les fublimeis vérités, quelles renferment; Que nous le voyons par" tout établirla Doftrined'une vie a venir,nous foü'rniirantpar laun puisfantantidote contre la pernieufo influence du Scepticisme moderns; Que partout il C 2' diïfiiad*  3^ AVIS au PUBLIC. disfuade fortement & même oppofe toutes les raifons poffibles cóntre Ia pratique de toute efpccede pêché, en découvrant& faifant voir partout la nature dangereufe & les fuites fatales; Et s'étudiant conflammem a nous fournir tous les motifs qui doivent nous porter a la pourfuite de la piété d'une vie irré- prochalle. - Comment fe peut-il faire que des gens d'un efprit férieux & refléchi puisfent juger qu'il foit für & prudent d'affoiblir & d'invalider le témoignage d'un tel Ecrivain ? II vaudroit affurément beaucoup mieux pour nous, & cela conviendroit trés certainement beaucoup mieux a la profeflion de chrétien, d'aimer & de refpefter tout homme qui nous enfeigne ainfi k aimer & refpefter Jefus - Christ & fa fainte Parole. C'eft pourquoi les Auteurs du Traité fuivant ne peuvent s'êmpecher de témoigner a leurs Leéteurs le défir le plus fincere & le plus désintereffé, qu'ils daignent pour leur propre intérêt, en examiner Ie contenu avec candeur &charité,nondansl'efpritde critique, ni avec préjugés, ou par le fimple motif ds fatisfaire une vaine curiofité, paree qu'il doit être trés clair qu'un tel efprit les rendroit également incapables & d'en juger fainement par la lefture, & même d'en retirer le moindre avantage. L'Auteur, difons plutót les Auteurs, J'ouhaitent encore fuggérer que tout ce qu'ils délivrent ici au Public, ne part que de 1 bienveillance de la Philantropie la plus fincere envers tous les ordres & toutes les branches du Chriftianisme, difons mieux envers tous les Hommes nos freres, de quelques feótes, Religions,Profesfions&Conditions qu'ils puisfent être ; & n'a été uniquement écrit que dans la vue de procurer leur bonheur & leur félicité réelle, en leur donnant la connoisfance d'écrits f ubliBies qui renferment un riche magazin de 1 vérités pro-  AVIS au PUBLIC. 37 profondes & de fageffecélefte, pour quiconque a 1'efprit dispofé a les bien discerner, & faura en faire le casqu'ellesrnéritent.Onfupplie donc inftamment tout Lefteur de vouloirbienconfidérer ce principe d'une charitéparfaitement catholique duuniverfelle,comme 1'uniquemotifquiaporté ala publicationfuivante, & que rien de ce qui y fera dit n'a été avance dans 1'intention d'exciter aucune controvérfe^aiicune dispu* te quelconque } chofes qui ne peuvent jamais produire que beaucoup de mal, fans qu'il enpuisfejamais refulterle moindre bien réel. Notre honorable Auteur n'étoit jamais porté k ehcourager la moindre contention , la moindre féparation, ou diviüon dans 1'Eglife; (*J montrant au (*) Ainfi parle notre refpeétable ami, 1'Auteur an°lois, mais pour des raifons qui nous font trés connuës, & qui font confirmées par neut ans de méditation continus!.1? dei écrits de notre Auteur primitif, nous prendrons la liberté d'obferver ici en paijant Qu'on nefefipare pas d'une chofe qui n'exifte pas. Or comme 1'Eglife chrétienne établie par le miniitere des Apótres de notre Seigneur J. C. eft généralement yenue a fa fin, ainfi qu'on le voit parfaitement démontré en i*Apocal>pfe maintenant Tévelée ou dévoilée par ordre & par infpiration exprefle & immédiate du Seigneur, il s'enfuit qu'afluellement celui qui cherche a fervir Dieu en efprit & en vérité comme il doit 1'etre, n'a véritablement aucun befoin de faire , une féparation marquée & d'apparat, d'aucun des Corps ou fociétés Humaines, qui fe croient encore 1'EgHfe de Chrift, par préference a toute autre. Maintenant & i 1'avenir les vrais Adorateurs du Dieu fait Homme, doivent uriquement s'attacher a tacher par 1'obfervation fcrupuleuse de tous fel faints commandements, de devenir chacun en fon particulier. fa véritable Nouvelle Eglife, 1'Epoufe tendre & fidela de 1'Agneau; Encore eft-il bon d'obferver que la feulement eft 1'Eglife, quant a 1'extérieur . la, disje, oü on lit hbrementla Parole du Seigneur & J'enfeigne de même par préference aux décrets des hommes, & oü 1'on ne change en rien les deux facrements qui feuls font d'inftitution Divine. Toute autre fociété oü le contraire eft étabii, n'eft point du. tout Eglife. C 3  58 AVIS au PUBLIC. au contraire en tous fes Écrits qua généralement le corps de tous ceux qui riaaorem qu'un seul. Dieu', ne formeroit qü'une feule & même >• glife, fi la charité la plus univerfelle en formoit la ba e principale, quelles que puilfent être d'ailieurs les dilferences des formes de leur culte extérieur; il prend toute fois la liberté de montrer les diverfes corruptions qui fefont infinuécs de temps a ; utre dans toutes les Eglifes, avec les remèdes propres a les détruire; mais il fait voir partout que ces remèdes ne pourront couler'que du plus pur amour envers Dieu & envers le Prochain, qui porte les chrétiens de tous rangs & de toutes dénominations a fe dé'ivrer du pêché, & a veniren 1'efpiit d'u:,ité, de verité, & de concorde par une obéilTance fincere ala loi divine, opérant en leur cceur ainfi qu'en leur conduite. On efpere donc, que quiconque lira fes Écrits, ou s'attachera a la défanfe & difperlion des Doélrines qu'ils renferment, fera conftamment pouffé du même efprit purement Chrétien , & parfaitement Catholique. On ne fauroit encore prendre congé du Le&eur, fans 1'engager a ne point mal interpreter une certaine expreffion qui fe rencontre fréquemment dans 1'Ouvrage fuivant. Swedenborg (*} a donné aux Doflrines qu'il nous délivre, le titre de Doctrine 'ï BB (*) Par ordre expvè? du Seigneur, cependant. ainfi qu'on lepeuc voir ei la préface du traité touchant Ie Seigneur, & dans tout le refte de fes Écrits. Et ie Seigneur dit lui Biême Vüici, Je fats toutes ckojes nouveiies. Apöc. XXI. 5. Qj'on ne s'avjfe donc pas de prendre ceci pour une facon de parler de 1'i'nvention ou du cru de Swi.de.nbobg, qui en tout ceci n'a é e exa&jfaaat que la p urne ou 1'inftument dont le Seigneur s'eft fen-i pour nous déjioncrer comoïent il fzlt Eouitb thuies Nouvclltt,  AVIS au PUBLIC. 39 ee la Nouvelle Jerusalem, ou de la Nouvelle Eglise, pour une raifon qu'il nous cxplique en diverfes parties de fes ouvragcs, & notamment en fon difcours préliminaire mis a la tête du Traité ds la Nouvelle Jerusalem et de sa Doctrine c pleste ( *) Ünne doute pas que fes raifons ne paroiflent fatisfaifantes, & même confolantes , pour tous ceux qui fe donnerontlaj eine de les bien examiner avec attention. Par la Nouvelle Eglile ou Nouvelle Jérufalem ,eft f.gnifiée,au fens de notre auteur, une manifeftation du pouvoir de 1 efprit divin du Seigneur Jefus Chrift en fon Evangile, laquelle opere pu;ffamment dansjes ceeurs & fur la conduite des hommes ici bas : laquelle maniftstation eft beaucoup plus claire, plus complette & plus pure que toutes celles qui Tont précedé, & qu'on a éprouvé jufqu'a prefent; manifeftation qui doit moins confifter en un changement particulier en la forme du culte. extérieur , ou en une approbation fimple de fentendement fur quelque nouveau code de Doótrine & d'opinion, qu'en un commtrce plus prochain avec le ciel, en toute pureté, paix & charité; elle doit confifter en une percfption plus cfdre & plus diftin&e des vérités divines, desloix de 1'ordre divin, & de 1'économie de la divine providence. El!e doit auffi confifter en un plus grand dévelopement des myfteres des faintes Ecritures, par qui le pouvoir & la gloire . de (♦) Voyez la Traduftion Francoifede ce Traité & fa préface publiét; a Londres en 1782. & qui fe trouwe a Paris chez Barois 1'airé libiaire, quai des Auguftins, & a la Haye chez P. F. Goffe Libraire de la Cour. Voyez auffi tout particulierement le Prplogue qui fert d'introdudion a certe D; ftrire. Confultez de plus le Traité du Dernikr Jugekent et de LA üestruction de BABÏLONE. C 4  4? AVIS au PUBLIC. L hnTrnmrX rre,c!onnUS; dautant qu'elle dirigé n, 'A ^ i confidérer avec plus d'attention, ainfi 1Lahnd°Tr.P^ férieufement toutes Jes voies du pé.he, & a aimer le Seigneur, & s'entre-aimer Sn dP^AV!" l6S autres > avec ^ffection la Plus désmtéreffee, la plus univerfelie & la plus pu- mr,L ertrer e," ^Pra^ue d'un tel amour, SIA /a-fa'te obé]ffance * toutes fes loix de juftnnrW JUSf,'?lens' rendues parfaitement corre2 * en ] ho!™e extérieur. En un mot cette óe tnm.at,lonIconIfifte ^ 1'accomplilTement parfait n»ïSS S blenheure"tës promesfes prophétiques rieU;ent)enCOre fans avoir euleur effet, & ?& ™ ? Jas doivent inconteftablements'accomplir £1^ , ,^mnd ks Zoy™™* de ce Monde feront devenus le Royaume de notre Seigneur et dofaT^lY^ &,qU'n rêSnera dans les cceürs de ion peuple, les nétoyant de toutes leurs fouiliures &iniquités park pureté de fa parole, & par wf£? V rf!fianttant da«s leur corps que dans leur ame tous leurs pouvoirs & facultés tant ratiott,1feq"e)nat"re les'réhabilitant &renouvellant toutes les part.es de la nature humaine déchuë, en 1'ima- fmnZVfr&C>k{lf de fon innocence, de fon amour & de fa vérné. (•_) On rondation : uo k £ C.hnft,anlsm/ 'ors de fa première mUtuSk^l ?B d b^ndlre « "e fut que le Judaïsme ^puré S t0'akm-fi£ 'Snoré des juifs memos: de même auffi cette ■ OU"  AVIS au PUBLIC, 4I On pourroit,s'il étoit maintenant convenable de le faire .montrer ici d'après le témoignage de grand nombre d'Auteurs trés refpeclables, qu'il y a déja longtemps qu'on s'attend a voir une telle difpenfation fortunée, prendre' place parmi nous a peu prés au temps oü neus vivons; & trés certainement il ne pourroit y avoir que de vrais étourdis, ou des efprits prophanes qui puiffent difconvenir que ce ne foit la une époque fort defirable & qu'on ne doive attendre avec le plus grand empreffement. INul ne peut prendre fur foi de déterminor combien prés nous fommes de fon accompliffement (*_), que celui nouvelle difpenfation eft le christianisme épuré, mais tctalement ignoré des Chrétiens aétuels. II eft bon d'ailleurs d'obferver, que jamais, depuis que le monde eft monde , il n'a exifié fur cette terre , ni mêne pu exifteren elle d'Eglife ausfi g'orieufe qoe le fera celle que le Seigneur eft actuellsment occupé a former & établir parmi nous fur la baze du fers fpirituel & célefte de fa fainte parole qu'il nous dévoile a&uellement. (*) II n'eft donné a qui que ce foit, pas même aux Anges du troifieme Ciel, de déterminer les temps & les faifons oü doivent s'effeétuer les Decrets de la Divine Providence, mais il eft afüz fingu'ier que même un Auteur Romancier du dernier öecle , 1'Efpion Turc , ait fait mention dans une de fes Lettres d'une grande Kévolution dans tout le Chriftianisme , qui a beaucoup de raport a celle que les Oeuvres Théológiques de Swedenborg nous anoncent: c'eft la IX.Lettre du 7 vol. de 1'Edition anglaife de 1692. Mais on nous a dit qu'elle étoit dans Ie 6. vol. de 1'Edition Francaife. C'eft celle qui parie des Prédiftions du Juif Errant a Aftracan. Toujours eft il certain qu'une partie de cette lettre fe trouve entierement calquée pour ainfi dire de maniere è repréfenter au naturel la Doctrine que Swedekboro nous dévoile en tous ses Écrits', la oü il dit; „ II leur.montrera un nou„ veau modele de la loi de Jéfus, Füs de Marie; ou p[Ustó: l'a-cien& levéritable.exemptde toutes les corruptions & erreurs qui y .ont été furajoutées depuis bien des anC 5 »» nées  42 AVIS au PUBLIC. lui la feul, qui fait les temps & les faifons les plus convenables pour effectuér les intentions de fon infinie mifericorde envers les enfans des Hommes, comme 1'a trèsjudicieufementobfervédernierement un refpeftable & pieux Prélat 'de notre églife, en parlant de cette matiere ., Les événemens lps plus éloignés des vues humaines,font fouventamenés „ par des inftruments, qui paroilfent lesmoinsproj, pres a les p'roduire. L'Hiftoire du Chriftianisme „ dans les fiécles paffés nous fournit maints exemples- de revolutions*aufii extraordinaires que celle-ci, „ que la parole des Prophêtes nous dirige a attena, dre ci après. Auffi 1'étrange nature de 1'événe„ ment, que nous attendonsfur 1'autorité des Pro„ phéties, n'eft-elle en réalité d'aucune objection „ contre fa vérité. „ La „ nées: &c. & plus bas il ajoute Ce faint perfonfige ,, ïeformera les erreurs de toutes les Eglifes Chretiennes — „ fes arguraents feront fupportés de raifons fi fortes & fi Jt convaincantes, d'une nature fi claire & fi démonftrative, , qu'il n'y aura que lts opiniitres volontaires qui pourront refifter è la vérité qu'il divulguera, ou qui puiffent s'oppoferal'autenticité de fa Mifllon. &c. Nous devons cependant obferver ici, que fi notie refpeetable ami, 1'Auteur de eet avis, entend par ceci que nul ne fauroit déterminer combi'en de temps s'écoulera, avant que cette glorieufe nouvelle églife parvienne a fon Midi ouau plus haut Zenit de fa gloke, du quel cile ne doit jamais descencire, il a trés certainement raifon , mais il fe meprendroit entieremerit, s'ii vouloit déilgner par ia le premier commencement ou 1'auroie de fon ctabliffement parmi les hommes*, car 1'Auteur que nous fuivors 1'un & 1,autre, nous montre t:ès clairement qacc'eft a&uejlement-même que eet heureux établ.fiemtnt cotnmence a fe faire. Mais on doit obferver 'qu'il fe fait & fe fera fans éc!at; & t;ue cemme le Temp é de Saiomon fe bitit dans 1'Êalife repréfentatfve des Juifs fans qu'on y entende le moindre coup de martcau, il en fera de e ènie de ce nouveau Temple qui furpafTira tous ceux qu'il 1'opt précédé en glbire & majefté , & fe trouvera peu a r eu etabli fur la tèrre, fans picsqutr ^u'cu s'eu foit appeica.  AVIS au PUBLIC. 43 4, La Providence Divine difpofera tout en fon „■ propre temps & bien, elle mêne toujours fes ,y grands deffeins a leur fin, par des voies fecre- tes, & d'une maniêre irréfifiible, & quoique- les Rois de la terre fe préj'entent en perfonne, c? „ que les Princes cpnfuitent, enfemble contre l' SeL gncur & contre fon Oint^ oujon Chifi, cependant „ celui qui habite dans les cieux.fi nra d'eux, le Sd„ gneur s'en moquera & en oppofition a tous leurs profonds complots & ftratagêmes, ainfi qu a. „ tous leurs puiffantsempêchemens , 11 ètablira jon „ Roi fur la fainte Montagne de Sion, & lui donnera }, les Gi-ntils pour fon héritage, & les dernieres lor•5, nes di la terre pour fon partage, ,, C'eft la le grand point de convergence vers „ lequel toutvife aótuellement: Accompülfcment „ d'un vafte Phn, par raport auquel fexiftence „ de tous les établiffements religieux & civils a 3, probablement été permife, & auquel ils doivent „ tous finalement-faire place. Enfin le dernier but & grand deffein de Dieu en toutes les diverfes dispenfations de fa Providence depuis lecommen„ cement du monde toujours a été de ramener fes j, Créatures, raifonables k eet Etat glorieux de jufti„ ce, de vertu, & de félicité, & les Créatures raifo- 4, nables devroient fe confidérer comme originaire„ ment deftinées, & obligées a coöpérer fans ceffe „ avec lui k cette'même fin, bien digne du meilleur „ & du plus fage des Etres, & fuperlativement „ produ&ive du Bien univerfel. (*) Veuille la Divine Providence du Seigneur béni'r le Traité fuivant a 1'avantage du Lefteur, en le rendant (*) Voyez le fermon prêché cette ann^e par Monseigneur 1'Evêqie d'Extter 4 l'afiemblée de la fociété incorporée pour la p:opaga:ion de l*Evang,ile en Pays éloigr.és.  44 AVIS au PUBLIC. rendant un moyen propre a le faire entrer en connoiüance des écrits inftruérifs dont il n'eft au'uri croquis ou une fort légere efquilfe; c'eft Ja prier* cordiale & fincere que lui adreffent conjointernent Ses Auteurs. TABLEAU  TABLEAU ANALYTIQUE it'raisonné des D O -G M E S DE LA NOUVELLE EGLI S[Ej PROLEGOMENES. I. "Ouisque- tout ce que ce Tableau va préfenter au L Lefteur tend direttement k lui prouver qu'en général 1'Eglife aftuelle n'a plus de Chrétien que le nom» ilconvientdonc de le mettre a portée de juger par lui même de la vérité de cette aflertion. Elle efl hardie, nous lefentons, maisne n'eft pas nous qui nous fornmes hazardés de 1'avancer, mais bien 1'Eternel lui-méme, qui nous montre par ion Verbe facré, c'eft-a-dire par fa fainte Parole que 1'Eglife qu'il a établie lors de fon premier avénement perfonel en ce Monde, & qu'il avoit édifiée fur les Vérités qu'il envoya pour lors les Apdtres enfeigner aux hommes, eft acluellement venuë k cette Fin dont il a lui-même parlé k fes Disciples en fon Evangile felon St. Matthieu chapitre XXIV. Evé. nement dont il a prophétiquement montré toutes les partfcularités a Jean fon ferviteur bien - aimé, dans fon Livre Myfterieux:, mais mainfenant dévoilé, de 1'Apocalypfe. Or comme en un petit ouvrage de la Nature du fuivant, intitulé Exposition sommaire de la Doctrine de la Nouvelle Eclise , ainfi qu'a la tête du Traité de 1'Apocalypse Réveléé , 1'Auteur principalqui nous ferc ïci de Modele, a jugé néceffaire de nous faire dabord voir ce qu'eft 1'Eglife acluelle en fes deux: grandes divifions, c'eft k dire la Romaine & l'EglifcReformée, avanc de nous douner aconnoicre ce que fera la  45 Prolégomênes. ]a glorieufe églife, que le Seigneur Jehovah Jefus eft acr.uellement oceupé a édifier parmi nous ; nous avons cru indifpenfablement néceffaire de fuivre ici fon exemple; d'autant plus que les Propolitions contraires, comme il le dit Ku même "en quelques endroits de fes volumineux écrits, lërvent fouvent h fe démontrer les uns par les autres. Nous ailons dorre commencer par donner ici le Précis qu'il nous a lui-rnême tracé, aux deux Traité? fus-cités, des Dogmes univerfellement ■reqas Sc enfcignés dans toute la Chretienté: commencant, comme il fait, par : Les Points de Dotlrine de PEglife & de la Religion Caiholique Romaine. i. Ces Points font compris fous les neuf chefs fuivants, favoir I touchant le Baptême. II. L'Eucharisftie ou la fainte Cêne. III. Les Meffes. IV. La Pénitence. V. La Juftifkation. VI. Le Purgacoire. VII Les fept Sacerments. VIII. Les faints, óc enfin IX. La PuilTance. 3. I. DU BAPTÊME. Voici ce queles Catholiques Romains enfeignent fi eet égard; qu' Adam en tout fon entier après 1'offenfe de fa prevarication, a été'totaletnent changé en pire, tant en corps, que par rapport afonAmc; que ce Pêché a été transmis a toute larace humaine; que ce Pêché originel ne peut uniquement être en levé que par le mérite de Chrift, Sc que le mérite de Chrift efl appliqué par le Sacrement de Baptême . & qu'ainfi toute la coulpe du Pêché origir.el eft enlevée par le Baptême, que cependantil refte toujours dansles perfonnes hüptifées une concupiiTenee, qui eft comme un levain ou ferment qui les porte a pécher , mais qui n'cffc pas le pêché même: Qu ainfi ils revetiffent Chrift, & de vienn ent de nou velles Créatures, & acquicrent une pleine Sc entiere remifiion de leurs Péchés, Le Baptême fe norame le lavoir de la Régénération & de la Foi. Que ceux qui font baptifés doivenr., lorsqu'ils font parvenus a 1'age d'adolescence, être interrogés touchnnt les èngagerhents cohtraöés pour eux par leurs Parains Si Maraincs, cc qui eft le •' Sacro-  Prolégomènes; 47 Sacrement de la confirmation. Qu'è caufe de la chute après le Baptême , le Sacremerjc de la Pénitence elt auiïi néceffaire. 4. II. DE L'EUCHARtSTrE, ou de Ia fainte Cêne. Qu'auffitót après la confécration le vrai corps & le vrai fang dc Jefus Chrift lont réeltemefit & fi ttiellementcontenus dan3 1'efpece du Pain & du Vin; avec fon tme & fadivinité, le corps fous 1'cfpece du pain, & le fang fous crlle du vin, par la force des Paroles; mais que le corps Ifii même eft auffi contenu fous 1'efpece du vin & le farig fous celle du pain j & fon ame fous i'u- : *■ Pautré cfpece, par une force naturellede coflnexion & de córjcóajirance, par laquelle lès parties de Chrift notre Seigneur font jointcsentreelles,& fadivinité a r a&le Union Hypoftat.'que avec le corps eV. '■'. fjfl il efl égalemcnf qöntenu fous rune ou ai oiis chacunc des deux efpeces en particulie n tin mot que tout Chrifl en particulier eft fous 1'< ■:, & fous chacunë des portioncules der*efpece de i, qu'ainfl il exifte pareillement tout en entier fo js eip- :e du vin & fous chaque partie de cette ëfrkce. Que pour cette raifon ces deux efpeces font féparées; le Pain efl donné aux Laics & le vin el pour les Ecelefiaftiques. Qu'il faut fnéler de 1'eau avec le vin dans le calice. Que les Laïcs recoivent la communion des Ecelefiaftiques, mais que les Ecclefiaffique fe communient eux mêmes. Que le vrai corps & le vrai fang de Chrift après la confécration font 'dans leshofties, dans les parties confacrées, & que parconfequerft 1'hoftie doit être adorée, lors qu'on la montre & qu'on la promêne. Que cette adrhirable & finguliere converfion de toute la fubftance du pain dans le corps & de toute celle du vin dans le fang,efl appelléeTRANssubstantiation. Que la communion fous les deux efpeces peut être accördée par ■ le Pape fous certaines conditions. L'Hoftie eft appellée Pain fupcrfubftantiel, & _ pain des anges, que ceux-c'i mangent fans aucun voile. Ils 1'appellent ausfi nourriture Fpftïtuelle , ainfi qu'Antidote par lequel on eft déliyré des péchés. y. III. DES MESSES. On dit le Sacrifice de Ia Meffe, paree que le Sacrifice par lequel Chrifl: s'eft ©iterta Dien le Pere y efl reprefenté fous les efpeces du  48 Prolégomênes. du pain & du vin. Que pour cela c'eft un facrifice vraiment propitiatoire, de toute pureté, & en qui il n'y a rien que de faint. Que fi le peuple ne communie pas facramentalement, mais que le Prêtre foit le feul qui communie ainfi, alors néanmoins le peuple communie fpirituellement, paree que les prêtres n'afliftent point 4 ce facrifice uniquement pour eux-mêmes, mais ausfi. pour tous les fideles, qui font partie du corps de Chrift. Que les Meffes ne doivent pas fe célébrer en langue vulgaire paree qu'elles renferment toute 1'érudition du peuple fidele, mais que les miniftres doivent en déclarer quelque chofe au peuple au jour du dimanche. Qu'il eft inftitué que certaines parties de la Meffe, qui contienent des chofes Myftiques, foient prononcées avoix baffe & d'autres a plus haute voix; & que pour maintenir la majefté d'un li grand Sacrifice offert a Dieu, il faut qu'il y ait des luminaires & des parfums, des habits particuliers & autres chofes femblables. Qu'il faut offrir ce Sacrifice pour les Péchés des vivants, pour les peines & pour les fatisfadtions, & pour toutes efpeces de nécesfités & ausfi pour les morts. Que les Meffes célébrées en 1'honneur des faints font des adtions de grace pour qu'ils intercedent en notre faveur, quand nous les implorons, ou les invoquons. 6. IV. DE LA PÉNITENCE. Ils difent qu'outre le Baptême, il y a le Sacrement de la pénitence par lequel 1'avantage de la mort & du mérite de Chrift eft appliqué a ceux qui ont failli après le Baptême Iaborieux. (*) On dit que les parties de la Pénitence font, la Contrition , la Confession & la Satisfaction. Que la contrition eft un Don de Dieu, & une imputation du St. Efprit qui ne féjourne point encore en 1'homme, mais feulement qui 1'excite, & qu'ainfi c'eft une difpofition. Que la confeflion de tous péchés roortels doit fe faire, & mêmes des plus cachés, & des intentions. Que tout Pêché retenu n'eft point remis,mais que ceux qui après un examen exact & forupuleux ne fe font point offerts alamémoire, font inclus dans la Confesfion. Qu'elle doit (*) On 1'appellc au:fi ,aa Catliéchisme de Paris ,v.m Planche jeitée apvèï le Naufrage.  PröLêöomênes. 40 doit fé faire au moins une fois 1'anjque les péchés doivent être remis ou abfous par les Miniftres des clefs ou confelTeurs. (*) Et qu'ils font remis lorsqu'ils difent Je t'absous,& que 1'Abfolution eft comme l'afte d'un Juge lórs qu'il pronooce une fentence. Que les Péchés les plus CO Les confctTeurs font ainfi .appelles, pjrce qu'en recevant en leur ordinarton le pouvoir de confeficr & d'abfoudre ou de remettre les péchés des hommes, ils font fenfés recevoir en même temps le pouvoir d'ouvrir & de fermer le ciel & 1'enfer : idéé abl'urdc quia pris fon origine du défaut de 1'intelligence du vrai fens fpirituel des paroles que notre Seigneur a adreffé k Pjérre en Matthieu XVI. v. 19. oü il lui dit Je te donneral les clefs du Royaume des cieux; & tout ce que tu auras lié fur la terre» fera lié dans les cieux: & tout ce que tu auras delié fur la terre, fera délii dans les cieux, Cette erreur a eü des conféquences fi functies dans 1 Eglife depuis fi fondation jufqu'apréfènt, qu'il convient de la reétifier:; ypiq donc ce que 1'inltrument donc le Seigneur s'tft i'civi pour nous dévoiler le lens fpintuet & célefte de la Parole nous dit a cec égard en fi préfïu:e au 3. vol. des Arcanes celcttes. „ Combien ceux ia s"abulent, quis'en tiennent au feul feus de lalettre fans „ chereber le fens Intérieur par d'autres pafT.ges cii.il le trouve expliquó„ en la Parole , peut paroitre clairement par le grand nombre d'Héiéfies, ,, chacune desquelles confirmè l'on Dortme parciculier par le fens littéral „ de la Parole; & furtout de cette grande Herefie en laquelle 1'infenfiS „ & infernal amour de foi même & du monde » induit les hommes d"a- „ prés ces Paroles du Seigneur a Pierre. ye te dis que tu es Pierre, „ 6? fur cette Pierre j'éJifierai mon Eglife, & les Portes de l'Enfer ne, „ privaudront point contre elle: & je te donnerai les clefs du Royaume des „ des.cieux, 6? tout ceque tu .ieras fur la terre, fera lié dans lescieux, „ Stoutceque :u délieras fur la terre, fera Miédans les cieux. Matt.XVL „ 18. 19. Ceux qui prefiurent le fens de la lettre, croient que toutes i «s cboVes ont été dites touch.™t Pierre, & qu'une fi grande puiffance „ lui a été donnée, bien qu'ils fachent quü Pierre éioit un bomme touc „ a fait fimple, & qu'il n'a jamais exercé nullo part une telle puifTance ; „ & que de Texeicer eft contre Ia diviniré, & loures fois comme d'après „ le vain et Infernal amour de soi meme et du monde, ils onc „ voulu s'arroger la Souveiaine puiflance fur la terre .& dans Je Ciel, & fe faire des Dieux, ils expliquent ce paffage au pied de la lettre, & „ deiéndent leur explication avec etaleur'; randis néanmoins que le „ fens intérieur de ces paroles eft, que c'eft la Foi même en notre Sei„ gneur, laquelle ne fe trouve qu'en ceux qui font en l'amour envers fe ,, Seigneur & en la charité envers le Proehain, qui a cette uuiffence, 6> „ encore même n'eft-ce pas la Foi, mais lé Seigneur sÊul, de qui „ nous avons cette foi. Par Pierre eft ici coroprife cette foi même , comme „ par tout ailleurs en la Parole; fur elle 1'Eglife eft édifiée, & les por„ tes de 1'Enfer ne prévalent point contre elle; & les clefs du Kgyau,, me des cieux iui appartienent; elle ferme, le ciel, pour empedier que .', les Maux & les FaufTetés n'yentrent, mais elle ouvre le ciel pour let „ Biens, & les vérités : voila le fens interieur de ces Paroles. Les cipttzr „' Apótres de même que les douze Tribus'd'Israel n'ont répreferté i1™ autre chofe que touc ce qui appanient a tme telle Foi: couure on ,„ peut le vairexpliqHé uux N°. tif. zefy, 2129. 210, veis la pp;. *v . D ' fi Hen» «'  PROLéGGMÉNES, plus graves (ou cas réfervés) doivent étre remis par les Evêques ( ou grands Penitenciers ), & que ceux qui font encore plus graves doivent êcre abfous par le Pape même. La Sntisfaëtion; ils difent qu'elle fe fait par les peines fatisfadtoires qui doivent être infligées par lePrêrre ou confeffeur a fa difcretion, & felon la mefure du délit. Que la Peine temporelle eft remife en même temps que 1'éternelle. Que la Puiffance des Indulgences a été laiffée par Chrift al'Eglife, & que leur ufage eft trés faluraire. 7. V. DE LA JUSTIFICATION. Ils difent qu'il ne fe fait point de Tranflation de 1'état dans lequel 1'homme eft né Fils d'Adam, en 1'état de la Grace par le fecond Adam, notre fauveur , fans le lavoir de la Regénération & de la Foi, ou le Baptême ; que le fecond commencement de la Juftification elt par la Grace prévenante, qui eft une Vocation avec laquelle 1'homme co - opere en fe convertiffant foi-même; que la difpofition fe fait par la Foi, quand 1'homme croit ala verité des chofes révélées, a laquelle Foi il eft librement excitéj ainfi que par 1'Esperance , lorsque 1'homme croit que Dieu eft propice a caufe de Chrift, & par la CHARifÊ, par laquelle 1'homme commence a aimer fon Prochain; & k haïr le pêché. Que la juftification qui fuit, n'eft pas feulement la rémiliion des péchés, mais ausfi la fandtification & le renouvellement de 1'homme intérieur; qu'alors ilsne font point réputés juftes, mais le font en réalité, recevant en eux la Tuftice; & que paree qu'ils re$oivent le Mérite de la Paffion de Chrift ainfi , Pierre défigne li Foi même, Jean la charité, & Tacques les Biens ou " bonnes Oeuvres de la charité. Voyez a ce fujet la préface du Ch. XVIII" de la Genefe. II en écoïc de même de Ruben, de Simon & de Levi ,1e» " premiers nés de Jacob, en 1'Eglife repréfentative Tudaïque& Israélite, " ee que mille paflages en ht Parole rendent de la derniere évidence; fit " comme Pierre repréfentoit la Foi, c'eft pour cela que ces Paroles lui " furent adreffées. On voit clairement de tout ceci, en quelles épaifles '1 ténèbres fe précipitent, & entrainent les autres avec eux, tous ceux 3, qui expliquent tout au pied de la lettre, comme ont fait ceux qui ont " ainfi interpreté ces paroles adreffées k Pierre; Par laquelle interpréta*' tion ils derogent a ce qui eft du au Seigneur, & s'arrogent la puiflance „ de fauver le Genre humain. Nous öbmetrons toute éfpece de commentaire fur cette fimple & toutp naturelle explicationqui montre mieux que tout ce que nous pouriony ajouter rimportance & 1'abfolue néceffué de h Revelajtan ait jlle. d*i'efl* ^piritti»! & «élsfte d*s lentes Ecriwre*.  P R O U O O M i K E 5. 51 ainfi Ia juftification eft inférée par la Foi, l*Efpérance& la Charité. Que la Foi eft le commencement du falut; de 1'homme; qu'elle eft le fondement & la Racine de la juftification, & que c'eft la être juftifié par la Foi; & tomme aucune des chofes qui précédent la juftification foit la Foi, foit les ceuvres, ne méritent la Grace de ia juftification, que c'e r la être juftifiés gra tui temen t, & que cependant 1'homme eft juftifié par fes ceuvres, & non par la Foi feulement. Que les Juftes tomben en des péchés légers & véniels, & que néanmoins ils font juftes malgré tout cela, ïm et eï sa UoctwNS cïlsïTï. P-w 1*3- . k Hsye , I"a:;:i^é derniere, de la p^gc 55. i la page 63. D 3  54 Prolégomênbs. & furtout du Concile de Trente & de la Bulle du Pape Pie. IV. qui 1'a confirmé; oü ils condamnent d'Anatême tous ceux qui pesnferönt, croiront ou agiront contre tout ce qui a été déereté, & qui en genera! fe réduit a ce ^ui a été rapporté ci - deffus. Points de Dotlrine de. 1'Eglife 6? de la Religion des Reformès, en abregé. 13. La Réformation opérée par Calvin , LutheJ' & Melanchton n'a eu lieu que par permiffion de la Divine Providence du Seigneur, afin uniquement que le verbe ou la fainte Parole de Dieu ne- foit point totalement enfevélie ou pluscót bannie de cette terre, comme les decrets de Rome, '& de tous fesConciles tendoient a le faire; & que par cette Parole il put encore demeurer quelqucs reftes fur la terre, qui en temps & lieux puffent fervir k la formation d'une nouvelle Eglife: mais cette Réformation étant uniquement 1'ouvrage des hommes, elle n'a donc pu fe trouver exempte de défauts, dans lesquels il étoit bien difficiledene ms tomber, tant qu'on n'avoit pas la connoiflance du fens intérieur, fpirituel & célefte des Saintes Ecritures. Cette connoifTance ne pouvoit nous venir que par une Révelation toute nouvelle faite par le Seigneur lui-meme qui feul peut dévoiler aux hommes les Mylteres de fa Parole C'eft cette Révelation dont le Tableau fuivant nousdonnera le précis; mais ayant vuci-devant öuels font les Dogmes de cette Partie del Eglife Chrétienne defignée fous le titre d'Eglise Catholtque Romaine" il convient de voir maintenant quels font ceux de 1'autre Branche générale defignée fous le titre d'Eglise des RÉFORMés. Ils fereduifent tous aux onze chefs fuivants. I. Touchant Dieu; II. Du Chrift notre Seigneur: III. De la Juftification par la Foi: IV. Des bonnes ceuvres: V. De la Loi de l'Evang,^: VI De la Pénitence & de la Confeiïion: VU. Du Pêché originel. VIII. Du Baptême : IX De Ia Sainte Céne-X Du Libre Arbitre ; cc enfin XI. De 1'Eglife. 14 "i DE DIEU. La Croyance des Reformés touchant Dieu eft conforme au fymbole de Foi d'Athanafe. Ce fvmbole fe trouvant ent re les mains d'un chacun, on ne le retraccra point ici. On fait auiïi qu'ils croyent en Dieu le Pere s comme créateur & confervateur, Dien  PHOLBSOftlÊNlS. 55 Dieu le Fils, comme fauveur & rédempteur, & Dieu le Saint Efprit comme illuminateur & fanctificateul' 15. II. DU CHRIST, NOTRE SAUVEÜR: Tous les Reformés ne font point d'accord en ce qu'ils enfeignent touchant la Perfonne de Chrift; les Lutheriens lefont ainfi; difant que la Vierge Marie n'a pas feulement congule vrai homme, mais auffi le vrai fils de Dieu, & qu'elle 1'aengendré; que par conféquent elle eft a jufte titre appellée la vraie Mere de Dieu, puisqu'elle eft vraiment telle. Ils difent qu'en Chrift il y a deux natures, la Divine & 1'Humaine, la Divine eft de toute éternité, mais 1'humaine prife dans le temps: Que ces deux Natures font perfonellement unies, au point de ne pas faire deux Chrifts, 1'un Fils de Dieu & 1'autre Fils de 1'homme, mais abfolument un feul & même Chrift, Fils de Dieu & Fils de 1'homme tout enfemble; non que ces deux Natures foyent mêlées ou confonduës en une feule fubftance, ni que 1'une foit transmuéeen 1'autre, mais que 1'une & 1'autre de ces Natures retient fes propriétés eiTentielles, la qualité desquelles eft auffi difcrette: c'eft a favoir, que cette Union eft Hypoftatique, & que c'eft la derniere communion , telle qu'eft celle de 1'ame & du Corps: Qu'ainfi c'eft a bon droit qu'on dit, qu'en Chrift Dieu eft Homme, & 1'Homme eft Dieu: Qu'il n"a pas fouffert pour nous purement & fimplement comme homme, mais comme un homme d'une telle nature, que fa nature humaine a contracté une fi étroite & fi inéffable union & communion avec le Fils de Dieu, qu'elle eft devenue avec lui une feule & même Perfonne: Que c'eft bien véritablement le Fils de Dieu 2ui a fouffert pour nous, mais que toute-fois ce n'a té que felon les propriétés de la Nature humaine: Que le Fils de 1'homme par lequel eft compris le Chrift quant a fa Nature Humaine (*) eft réellement exalté a (*) On verra dans les Réponfes k neuf ,*ui r •" $ ;i - 9Bj CD On lit au XXIb ch. de Matt. versla fin: Que le Seigneur interrogea les Pbarificns pour lavoir ce qu'il leur fembloit de Chrift, & qu'il leur propofa poar difficulré a réfoudre, comrnent David étoit venu a Pappeller fon Seigneur, difant au pfeaume CX, Le Seigneur a dit a m"ii Seigneur, asfieds-toi a ma Droite. Comme le défaut d'intelligence du' vrai fens fpirituel de cette expreflion de (léger ou être affis a la Droite de Dieu ou de Jéhovah, n'a pas été une des moindres caufes des Ténèbres épaifles qui ont offusqué 1'Eglife fur le fujet de la Trinité, & particulierement fut celui de la diftincrion de Perfo'nalité entie Jchovah, ou Dieu le Pere, & le Chrift ou Dien le Fils, comme ils Tont nnmmé, il convient de donner ici le veritable fens & la fignification directe de ces Paroles. On la trouve au VI. vol. des Arcanes Céleftes N. 8281. oü 1'auteur dit; celui qui ne fut pas que Ia D'.oite, quand clte eft dite di "féhovah, fignifie la toute puiflance, ne peut fe fortner d'autre idéé de ces Paroles du Seigneur, fi non que le Seigneur fiégera ï la Droite de fon Pere, & qu'il fera en autorité comme ell un homme qui fiege a la Droite d'un Roi; mais le fens intérieur de la Parole nous fait connoitre ce qui eft compris en tous les paffages mr êirc-aiïis a la droite , c'eft-it-dire que cela exprime la toute puiffimc-è Divine; de Ia auffi il eft dit être affis a Ia droite de la Puifance, & a. la droite de la yertu de Dieu. Ce nombre s'érend bien d'avantage fur l'explication de cette expreffion, maïs ce que nous en venons d'extrairé fuffit pour en faire comprendre le vrai fens ; & c'eft tout ce qu'il nous faut pour le piefent. La même explicnron efl donnée fort au long au traité de la Docirine de la Nouvb.ie 'JértüsAtEM touchant le Seigneur au No. 35. que les Latiniftes peuvent confnlter. Ce Traité elt Traduit en Anglois, & fe trou\ e chez ,R_ Hindmarsh Imprimcur No, 33. dans le cloitre de Clerkcu7.-ê11 è.Loildrcs,  Prolégomênf-s. S? on adore la Divinité qui ne fe v.óit pas: Que la Divine eiïence communiqué & donne a partager a la Nature humaine-fes propres Excellences ; & qu'elle effectue ou acco'mplit fes divines opérations par le corps, comme par un organe: Qu'ainfi toute la plénitude de ia Divinité habite dans le Chrift corporellcment, felon .le dire de Paul aux Goloffes II. 9. Que 1'incarnation s'eft faite afin de nous reconcilier le Pere, & afin qu'il y ait une hoftie pour les Péchés tant originel qu'adluels de tout le monde: Que ce qui a été incarné eft de la fubftance du Saint Efprit, mais que la Nature humaine a été produite de la Vierge Marie, laquelle nature lui comme étant le Verbe a prife & s'eft uni: Qu'il fanótifie ceux qui croyent en luis par 1'envoi du St. Efprit en leur oceur, lequel Efprit les-gouverne, les conlble & les vivifie, & les défend contre le Diable & la force du Pêché: Que Chrift eft defc nduaux Enfers& les a détruit pour tout croyant, mais ils ;:e veulent pas que I'on-i examine- avec trop de curioiité comment tout cela s'eft fait, difant que la connoifTance de cette chofe eft refervée pour le fiecle fuivant , temps auquel non feulement ce Myflere, mais encore une infinité d'autres feront révélés. Tout ceci eft tiré de Luther, de la Confession Aucustine, du Concilede Nicbe, des Artkxes Smalcaldiciens, éc fe voit en la Formule de Concorde. 16. Une certaine partie des Reformés , dontmention eft a«fTi faite en la Formule de Concorde , croit que Chrift, felon fa Nature Humaine, n'a regu par fon exaltation que des dons -créés & une puifTance bornée, & qu'ainfi il n'eft qu'un homme comme un autre, retenant fes propriétés de la chair: que pour cette raifon il n'a quant,, a Ia Nature Humaine ni 1'univerfelle préfence, ni Ia fcience univerfelle ; que néanmoins toutabfent qu'il eft, il gouverne en Roi tout ce qui eft éloigné de lui: Que comme Dieu de tout éternité . il eft avec ou chez le Pere; & comme Homme né dans le temps, il eft parmi les Anges dans le ciel; & que de dire qu'en Chrift Dieu eft Homme & I'Homme eft Dieu, c'eft une expreflion figurée. Outre diverfes autres particularités du même genre. 17. ' Mais le fymbole d'Athanafe qui eft univerfelle- D 5 ment  5$ PrOLEGOMÈNES. ment recu de tout le Monde Chrétien, fait disparoitre cette divifion; car on y trouve les Paroles fuivantes: „ La vraie Foi exige que nous croïons & confeflions 3, que notre Seigneur Jefus Chrift fils de Dieu eft Dieu a, & homme, Dieu de la fubftance du Pere, né avant le „ monde, & homme de la fubftance de fa Mere, né „ dans le monde, parfait Dieu & parfait homme: que „ bien qu'il foit Dieu & homme, cependant ce ne „ font point deux, mais un Chrift; un non par con„ verfion de 1'effence divine en corps, mais par a«s1/ fumption de fon Humanité & Dieu; abfolument un, ,/ non par confufion de fubftance, mais par Unité de „ Perfonne; d'autant plus que de même que 1'Ame 3, raifonable en le Corps eft un Homme, ainfi Dieu „ & 1'Homme eft un Chrift." 18. III. De la Jüstification par la Foi, et IV DEs bonnes okuvres. La Foi juftifiante & fauvante du Clergé (*) eft la fuivante; fgavoir que Dieule Pere s'eft détourné du genre humain a caufe de fes iniquicés, & qu'ainG par un effet de fa Juftice il 1'a condamné k une mort éternelle (f) & que pour cela il au- roit (*) On «ie fauroit trop louer & recommander, & même imiter la précaution de Swédenborg a ne pas confondre 1'Eglife enfeignante avec EEglife pratiqiiante & dogmatifée. Quoi qu'il démontre en général dans le cours de tous fes Écrits que 1'Eglife Chrétienne eft bien réellement venue i fa fin, a laquelle elle a été amenée par 1'infenfé & même infernal amour de foi même & celui du monde, il démontre cependanf avec autant d'attention, que partout le Seigneur s'eft refervé des reftes précieu*, en qui fa véiitable Eglife n'a jamais été & ne fera jamais détruite, Ces leftes, dit-il fouvent dans fes ouvrages, fe trouvent furtout pirml les fimples & même les ignorants. C'eft pour eux qu'il diftingue ici avec attention entre la Foi juftifiante du Clergé & celle desLaïques, Ceux ci re connoifient rien a. toute la Myfticité de la Foi de leur Clergé & pour cette raifon - la même font bien plus en fureté que ceux qui en connoisfent & dévelopcnt tous les Myfteres. Mais s'il a été un temps oü les épaifles ténèbres oü ils ont toujours demeurés h. eet égard, pouvoientêtre pour eux rinalvlcaffuré, celui oünous emrons requiere que tout adorateur de Jébovab Jéfns foit des plus éclairés duns le culte qu'il lui rend; & c'eft piécifément pourquoi la lumière vivifiante de cette nouvelle dispenfatim nous eft donnée, afin que foit accomplie cette Prophétie du Maitre du Monde ,, rikure vient, £? elle efl niaintenunt, que les ,, yrais Aderaleurs adoreront le Pere en Efprit & en Pe-rité, Jeart IV. 23. (+) Cette idéé fauffe & inimieufe a 1'être fuprême a plus contribué  6b (Prolégomenes. n'eft pas Gmplement une notice hiftorique, que Chrift ait fouffert: pour nous, & qu'il foit mort, mais encore un confentement de cceur, une parfaite confiance & afiurance, que les péchés font remis gratuitemenc par raport a Chrift & qu'on eft juftifié; & que pour lors les trois'|chofes concourent enfemble, favoir la promeffe gra.uite, le mérite de Chrift comme prix, & la propitiation: Que la Foi eft la juftice par laquelle nous fommes reputés juftes devant Dieu par raport a. la promeiTe; & qu'être juftifié, c'eft avoir fes péchés abfous; & que même en quelque facon cela peut fe dire être vivifié & régénéré: Que la Foi nous eft reputéea juftice non paree qu'elfe eftuneceuvre fi bonne, mais paree qu'elle faifit le mérite de Chrift: Que le mérite de Chrift eft fon obéiffance, fa paffion, ia mort & fa refurreftion: Qu'il eft de toute néceffité qu il vait quelque chofepar quoi Dieu puiffeêtre approcne, h que ce quelque chofe n'eft autre que la Foi, par laquelle la reception fe fait: Qu'en 1 aefte de la Jufti- fiedtion la Foi entre par le Verbe & 1'entendement, & que ce n'eft point un afte de 1'homme, mais que e elt ?oPémion du Saint Efprit, & qu'alors 1'homme: ne co-opere pas d'avtntage qu'uneftatue de fel, une fouche ou une pierre: ne faifant rien de foi même & n en fachantmême abfolument rien; mais qu apres 1 acte il co-opere, cependantnon avec aucune volonté qui lui foitDropre en matieres fpirituelles; mais ïlen eftautrement dansles chofes naturelles, civdes & morales; ils difent cependant qu'ils peuvent alors ayancer en rnatieres fpirituelles au point de vouloir lebien &den être déledlés mais ceci même n'eft point de la volonté nropre a 1'homme, mais de par le Saint Efprit, & au'ainfiils co-operent non par leurs propres forces, rrTais Dar de nouvelles forces & de nouveaux dons , oue le fainc efprit a commencé en la conyerfion; & nu'enlaveritableconverfion il fe fait en 1'homme un Aan cement, unrenouvellement & un mouvement dans SegnSent& dans le cceur: Que la charité les bonnes ceuvres & la Pénitence n'entrent point en 1 aefte de lai luftification, mais qu'elles font néceffnres en 1'état de la juftification, furtout par raport au commandement de Dieu; & que paricelles nous méntons  Prolégoménes. 6t les récompenfes corporelles de cette vie, mais non Ia remiffion des péchés ctlagloire de la vie éternelle ,• paree que la foi feule juftifié & fauve fans les ceuvres de la loi: que la foi en acte juftifié 1'homme, mais la foi en état le renouvelle Que dans le renouvellement il eft néceffaire par raport au commandement de Dieu, de mettre a exécution les ceuvres honnêtes que nous prescrit le Décalogue, paree que Dieu veut que 'es convoitifes de la chair foient reprimées par une Discipline civile, c'eft pourquoi il nous a donné une Doctrine, des Loix, des Magiftrats & des Chatiments : que pour cette raifon il s'enfuit qu'il eft faux que nous méritions la remiffion des Péchés & le falut par nos ceuvres, comme auffi que les ceuvres contribuent en quelque chofe a Ia confervation de la Foi; & qu'il eft pareillement faux que 1'homme foit reputé jufte, a caufe de la juftice de fa raifon, & que la raifon puifle par fes propres forces aimer Dieu par deffus toutes chofes, & exécuter fa loi: En un mot que la Foi & le falut font confervés dans les hommes, & retenus ou préfervés non par les bonnes ceuvres, mais uniquement par 1'efprit de Dieu & par la Foi; mais néanmoins que les bonnes ceuvres font des Temoignages qui prouvent que le Saint Efpri- eft préfent & qu'il habite en eux: On condamne comme une phrafe pernicieufe, que les bonnes ceuvres foient nuifibles au falut, paree que par elles doivent être entendues les ceuvres intérieures du Saint Efprit, lesquelles font bonnes,& non les extérieures qui'procèdent de la propre volonté de 1'homme, lesquelles ne font point bonnes, mais mauvaifes, paree qu'elles font méritoires. Ils raportent en outre qu'au dernier jugement le Seigneur paffera fentence & fur les bonnes & fur les mauvaifes ceuvres, comme fur des effets propres & non propres de la foi de 1'homme. Cette Foi rêgne univerfellement aujourd'hui dans tout le monde Chrétien Réformé parmi les eccléfiaftiques, mais non parmi les laï ques, a 1'exception d'un tres petit nombre; eneffet ces derniers n'entendent autre chofe par la foi, cuelacroyance en Dieu le Pere, Fils & Saint Efprit, & que celui qui vit régulierement & croit comme il faut, eft fauvé; & touchant le Seigneur ils croyent qu'il eft 1c fauveur; en effet ik igEorent tous les Myfteres de la jus-  Ca Prolégoménes. juftification de leurs Prédicateurs, qui bien qu'ils préchent toutes ces chofes, cependant ces mêmes chofes parmi les Laiques qui les écoutent, entrent par une oreiLle & fortent par 1'autre; & même les Dofteurs fe croient fort érudits par la fcience de tous ces Mysteres, cc fe travaillent beaucoupdans leurs colleges .& fur les bancs de 1'école pour les bien faifir & comprendrc, c'eft auffi pour cela que nous avons dit cidefiusque c'etoit la la Foi du Clergé. Encore meme dans les royaumes oh font les réförmés, leurs üocteurs enfeignent-ils cette même foi diverfement: En Allemagne, en Suede & en Danemarc il enfeignent que le Saint Efprit opere par cette Foi, cc qu'il juftifié & fanólifce les hommes, & qu'enfuite il les renouveile & régénere par degré, müs indépendamment des oeuvres de la loi; & que ceux qui font en cette foi par ferme aflurance & confiance , font en grace aupres de Dieu le Pere; & qu'alors tous lesmauxqu'ilscomïiiettent paroifieut bien a la vérité, mais qu'ils font continuellement remis. En Angleterre ilsenfeignent que cette Foi opere la charité lans que 1'homme en fache rien, & que cela , que 1'homme fenteintérieurement le Saint Efprit operer en lui, eft même le bien de la Charité; & que s'il ne le fent pas & neanmoins s'il fait le bien par raport au falut, que cela peut bien être nommé bien, mais que cependant tme telle aótion tire de 1'homme d'avoir en elle quelque chofe de méfitoire: Ils enfeignent auffi que cette foi peut même opérer cela "k Ia derniere heure de la mort, & 1'on ne feit toutes-fois pas comment cela fe fait. En Hollande ils difent que Dieu le Pere juftifié 1'homme par raport au Fils par le Saint Efprit, 6c qu'il le purifieintérieurement par cette foi, mais jusqu'a fa propre volonté, de laquelle il fe détourne fans la toucher ; quelques uns difent qu'il la touchent légerement, '& qu'ainfi les maux de la volonté de 1'homme ne paroiffent point devant Dieu. Mais il en eft peu parmi les laiques qui ayent la moindre connoiffance de tous ces myfteres de leur cru, & les Doóteurs ne veulent pas même les publier tels qu'ils font en eux mêmes paree qu'ils faveat tres bien que les laïques ne les goutent point. 19. V De ia Loi & de 1'Évangile. Ils difent «ue la Loi a été donnée par Dieu pour oue 1'on facbe ce  Prolssomênss 6j ce que c'eft que le Pêché «Sc pour qu'ainfi il foit re. pnmé dabord par menace & par crainte, & enfuite par promeffe cc par 1'annonciation de la grace; c'eft pourquoi le principal office de la Loi eft, de révéler le Pêché originel & tous fes fruits dérivatifs, & que 1'on fache de quelle horrible maniere la nature de 1'homme eft déchue, & fondamentalement dépravée en fon entier; de cette maniere la Loi effraye & humilie, & terraffe 1'homme au point de le faire défefperer de foi-même, & qu'il defire ardemment de trouver du fecours. On appelle contrition cec effet de la loi, laquelle n'eft point accive ou facïite , mais eft paflive, & eft un bourlement de Ia confcience. Pour 1'Evangile, c'eft toute la Doctrine touchant Chrift ) V s'eft mvolomairement gfifflj une faute dans Ia Tradu&ion diTTra;té du Commercf. dTAELi entre l'ame et le Corps . imprimée Pannée öermere a bHaye, a Partiele XI. No. 13, page i0<;. au lieu de dire r r.'iomme n'eft point la vie, mais l'Organe de la Vie de Dieu il faut tnettr'e Fhomme n'eft point la vie Mais un ougine qui rfcoit de Pieit la vie; ce qtrf, conme on voit, fait une différence effentielle: <:ar il »i y a que 1'homme Dieu, c'eft-a-dire 1'humanité que Dieu 011 Tetiov; & nous a donné ^intelligence, pour que nous connoijjïons la vérité; & nous fommes en la vérité en fon Füs Jéfus Chrift. Celui ci eft le vrai Dieu & la vie éternelle. (ff) II eft évident par la que fans 1'avenement du Seigneur au monde, nuï mortel n'eut pu etre fauvé. 11 en eft précifément de même au jour aéïuel; auffi fi le Seigneur ne revenoit de nouveau au monde, en fa vérité Divine, qui eft le verbe, nul homme ne fauroit non plus être fauvé. Les particularités de la Foi de la part de 1'homme font, I- qu'il y a un Dieu, qui eft un & en qui eft une Divine Trinité- II. Que Ja Foi fauvante ou la Foi k falut confifte k croire en lui. HL Que (*) Ch. i. i. 14. (f) Ch. XVI. 28. (ft) I. 'ean Ch. V. 25. 21. ■  ET RAISONNÉ 8r Que les maux de touc genre ne doivent point être mis en pratique, paree qu'ils font du Diable, & viennent du Diable. IV. Que les biens de tour. genre doivent etre mis en pratique, paree qu'ils font de Dieu & viennent de Dieu. V. Et enfin que ces biens, doivent être mis en pratique de par 1'homme comme de foi . même , mais qu'il faut croire qu'ils font exéc utés de par le Seignèiir en 1'homme & par lui. Les deux piemiers points foni des points de Foi; les deux autres autres font des points de charité, & le cinquième eft la conjonótion de la charité & de la foi; & ainfi celle du Seigneur & de l'horame. F ARTICLE  8a Tablïaü Ahalytiijue. ARTICLE PREMIER DE DÏEU le CREATEUR. „ Combienfont beaux fur les Montagnes lespieds „ de celui qui apporle de bonnes Nou„ velles ; qui dit a Sim , ton Dieu régne. Efaie III. 7- 4.T?n la Beauté de la Simplicité, fans aucun orneXjL. ment de la fageffe humaine; rcnoncant a toute vainephilorophie, fans toutes-foisrefufer 1'aide de celle qui eft la Fille de la Religion; auffi éloigné de 1 Enthoufiasme que de la luperftition, & toute-fois eclairé des traits brillants de la fageffe divine, & animé par 1'Eprit vivifiant de 1'amour divin & de la charité, le MelTager des Vérités de la Nouvelle Jérufalem commence par annoncer aux enf ans de S;'on le nom, la nature & la gloi'-e de leur Dieu, de leur Créateur. c En la Doftrine de la Nouvelle Jérufalem la connoiffance de Dieu eft confiderée comme la Pierre fondamcitale de tout i'Editice fpirituel, comme la plus brillante Perle du Diademe Royal. & le Principal ornement de la Céle-'e Epoufe , la Femme de VAgntau. Sans cette connoiffance, le Temple de Dieu ne lauroic être éditié, ou s'il 1'étoit, il ne pouroit fublifter longtems, fe trouvant manquer d'ordre, de force & de proportion. . 6 Auffi le premier Précepte de cette r octrine eltil '. Rcoute O Israël, Jehovah ion D:eu eft un Jehovah (*) Elle commence par établir 1'ünité de Dieu comme fon attribut effentiel & éternel ; & confirme ce noint par les folides confiderations fuivantes. I. Que la Sainte Ecriture d'un bout a 1'autre, & les Do6trines de toutes les Eglifes répandues dans lemonde Chrétien & qui en dérivènt, enfeignent qu'il y a un Dieu, & cue ce Dieu eft un. II. Qu'il y a une influence univerJ felle Daiter. VI. 4.  etRaisonné. 83 felle dans les Amcs de tous les hommes, qui leur fait fentir qu il y a un Dieu, & que ce Dieu eft un. III De la vient qu'il n'eft nulle Nation dans tout k monde entier, qui foitdouéede Religion & d'une faine railon, qui navoue & ne reconnoiffe qu'il yaun Dieu & quece Dieu eft un. IV. Qu'on peut alieguer bien des raifons pour lesquelles les Nations & les Peuples ouc tant oittere de fentiments entre elles concernant la Nature 6c les quahtés de ce Dieu unique. V. Qu'il eft au pouvoir de la raifon humaine-. pour peu quelle en aic envie, de le convaincre parmaint cc maint obiets exiftant en ce monde qu'il y a un Dieu, cc que ce Dieu eft un. VI. Que fans lexiftence d'un feul Dieu, 1'ünivers neut puni etrecreé, niconfervé. VII. Que tout Homme quinereconnoit pas 1 Exiftenced'un feul Dieu, eft f nar cela même)excommuniéde 1'Eglife, &enétatdecondamnation. VIII. Que nulle Doétrine ou culte de TE^life ne peut avoir la moindre confiftence ou cohérence, fi elle reconnoit plus de Dieux qu'un feul. (*) 7- Ayant ainfi avancé & fupporté i'ünité de Dieu, la Doctrine de la Nouvelle Jérufalem dévdope enfuita notre entendement, a la contemplacion de fon Nom cc de Ion caractere, comme le grand ;éhovah ou le je fuis qui fuis; & pour mieux expliquêr ce qu'on doit entendre. par la , elle digere cc fujet fous les Articles ïnftructifs fuivants. 8. Pour mieux faciliter cette intelliarnce , ffi indispenfablement neceffaire a 1'homme del'aveu mémé de tous les chrétiens; puis qu'en tous leurs Cathéchismes ils s'accordent tous a dire, que Dieu nous a créés pour le connoitre, l'aimer, le Jervir, paree moien obtenir la vie éternelle; & qu'on ne fauroit connoitre un objet dont on ne peut avoir une claire intelligence V La Doctrine de la Nouvelle Jérufalem continue a nous déve- (*) Vous pourrez voir ces Prnpofuions plus amplement dJveloppéeS & nes ctarement expliquées au Tiaiié de la Vraïe Rtlighn Chrétiennet ou Théologie univerfelle du Nouveau Ciel £? de la Nouvelle Eglife impritaê par Swidenborg a Amfterdani en 1771. de iris le No. 5. julqu'au No. 15. Cet Exellent ouviage, qui eft Jé dernier que 1'Auteur ak publié un an avant fi mort, a été fuperieurement iraduit en Anglois en V^1-' & fe lvouve chez p' Go,!e> éffittur de cette préftnie Tra- F 2  S4 Tableau Analytïque déveloper les propriétés de Dieu , fous la confidération de fon Infinité qu'elle nous montre fous deux pomts de vuc, favoir 1'Immenlké & 1'Eternité. Cette Conlideration fe divife dans les articles fuivante, qui ne lont point dansle fomtnaire Anglois, paree que ansdoute notre ami n'aura point voulu trop embaraikr le L,ecteui par une continuation de fujets purement métapbyüques. 11 a eu raifon de faire cette obmiffion, d aut:-u qu il n'adreffe fon Efquiffe de la Doftrine de la Nouvelle Eglife qu'au Public quis'ennuie aifémentde pareus termes;m^is nous n'avons pas cru pouvoir omettre ce Lerrime .parceque nous adrelTons lenótreau Clergé de 1 univers entier ( dans ia feule Langue qui ait adueljement pris la place des Univerfelles, ) tout autant qu au public en général. Les articles ou fous-diviGons de ce Lemme font donc I. Que ce Dieu unique eft appel é léhovah, du motEffe ou Etrefiï, paree que lm feul, a propremenc parler, eft, a été & iera: & parcequil eft le premier <5c le dernier le commencement ^ .a fin ■ 1'Alpha cc i'Omega II. Que ce Dieu unique eft iubftan-e réelle, & forme réellc exiftante par elle meme; & que les Anees & les Hommes font des fubftanees. de« formes qui dérivent de lui; & qu'en pruportion qu'ils font en lui, & lui en eux , en pareille proportion font ils fes Images & fes reffemblances. III. Que 1'Etre divin eft «Sc en même tems exifte en lot meme. IV. Qu'une divinité quieft, & qui exifte en elle meme, ne fauroit produire une autre divinité qui foit aulli cc qui en exifte foi - même, & par conféquent qu ilne peut v avoir un autre !>ieu de la même Effence. V. Que la Pluralité de Dieux admile dans les (iecles anciens ainfi nu'aux tems acftuels, n'a jamais eu d'exiftence, que mr le défaut d'avoir bien entendu 1'Etre divin. * 2 ) I Que puisque Dieu eft & qu'il exifte en lui même & que tout ce qui a été créé en tout 1'univers, eft & exifte par lui, par cette raifon, il eft mfini 11. Que puisque Dieu étoit cc exiftoit avant que Ie monde cxi- (1) L'Auteur fait une Diftinftion entre 1'Etre, 1'EflTence & l'Exiflence de Dieu. II conflUére ïjtóe comme la Bai'e la plus profonde ou le Pnncinr- le plas caché de la Divinité, 1'Euence eft fa qunlité particuliere, ou k Deteraiinatinn, qui prend fon Origine en 1'Etre; & 1 Exiftence eft la manifeftation Exterieure ou 1'opératioii de 1'un & de 1'autre. (2) Voyez ces Articles plus particunerement confideres en la ïncotogie univerfelle .fus-cit.de, du No. 18. au No. 34«  etRaisonné. #5- flat, & partant, avant que les efpaces & les temps aient comnuncé, par cette raifon il efl Infini. III. Que Dieu, depuis que le Monde a été fait, eft dans 1'Efpace fansefpace, & dans le Temps fans temps. IV. Qu'eu égard aux Efpaces 1'lnfinité eft appellée immenfité, &eu égard au tems elle eft dite éternité ;& que bien que ceségards d'Immenfité pu d'infinité& d'Eternité exiftenc en Dieu, en lui cependant il n'y a pas la moindre portion de i'E » Viens Jefus> 23 Avant de paffer fur le champ, comme fait ici notre Auteur Anglois, a Partiele dela Rcdern tio? vu la grande & extréme importance dont-il eft nou? toute Péghfe, de bien connoitre quel eft fonb^EV Nous crayons néceflairc d'obferver ici que Ie Seicneu? n'a r,en laifle a defirer fur cetarticle en fa Docftr ne de la Nouvelle Jérufalem ,& que cette D0a,ne nous ofiï un Traite expres & tout particulier concernant le Sdg! neur, qu, ne laifle pas le moindre recoin poffible ou L'0™0éfd,d0VPf>fm' f°n C°mpte Puiffe fe refuSS Lüiacle de Vénte commence par nous montrer en cet important Traité, Que généralement toute llcnture Sainte eft;^concernant'le Seigneur, & que Te Seigneur eftle Verbe, II nous montre en fècondTeu, que de ce qu 1! eft fouvent dit en 1'Ecriture que lé Seigneur a rempli Ia Loi: cela defitrne qu'il a ?empli pus les points du Verbe ou de la Parole. En cet ar icnt, ce font les commandements du Deca'ogue ou'il faut entendre. En un fens plus étendu, c'eltgénera ÏÏfi^ T 7 qUe M°yfe a écrit en fe 5 L vr5 & aue le viSÏ P '' «S*0^ généralement tout ce que le Verbe contient d'un bout a 1'autre. La Doctrine de OO Jean X. 9. CD Revelati m XXII. 14. C«; Revelation XXJI. i7. 20.  94 Tableau Analytique de Vérité nous montre enfuite que le Seigneur eft vena au monde, pour fubjuguer les Enfers, & glorifier fon humanité , ce qui s'ett fait par divers combats comme on le verra dans Partiele de la Rédemption. Et bien d'autres particularités concernant le Seigneur, qui fe trouvent beaucoup plus detaillées en ce Traité qu'en celui dont notre auteur Anglais fait ici le fommaire. Nous ne pouvons nousêmpêcher d'engager inftam.nent tout Théologien k lire & relire avec la derniere attention ce petit traité que Swedenborg a imprimé k Amsterdam, en 1703. Nous nous propofons d'en donner auffi inceffamment la Traduction que nous avons par devers nous , & nous fouhaitons fincerement qu'il puiffe devenir un livre clailique, paree que nous fommes intimement perfuadés qu'il tendra plus direétcment que tout autre livre ou Traité quelconque k faire ceffcr généralement toutes Hifputes dans 1'Eglife , & a ramener toutes les differentes communions du Chriftianisme k cette Unité de Foi, qui feule ramenera fur la terre les beaux jours de 1'innocence, que les anciens nous ont reprefenté fous Pemblême du fiecle d'or. Temps fortuné auquel Efaïe nous dit: „ Que Jehovah exereera jugement parmi les Nations; Qu'ils forgerontde leurs Epées des Hoyaux & de leurs Halebardes des Ser- pes. Qu'une Nation ne levera plus 1'Epée contre 1'autre & qu'ils ne s'adonneront plus a la guerre. (*J (*) Efaïe d. 4. LA  E T R A I S O N N É. pp DE LA RÉDEMPTION. „ Pourquoi y a-t il du rouge en tes vétemettis* „ & pourquoi tes habits font ils comme le's „ habits de ceux qui fulent au prej/oir? Tai „ été tout feul a fouler au pre ff oir, £ƒ per„ fonne d'entre les peuples n'a été avec moi. „ Car le jour de la vengeance eft dans mon j, cceur, & Cannée en laquelle je dois racketter ,, les mitns efl venuë. ■ EJaïe LXHIï-a. „ Maintenant eft venu ie Jugement de cs „ Monde; maintenant le Prime de ce Monde „Jerajeté déhors. Jean XII. 31 „ Lnce jour la Jehovah punira de fa dure, „ & grande & forte Epée Le Léviathan, La „ berpent perfatu ; voir le. Leviathan le Ser„ pent tortucux; &'il tuera le Dragon auiell „ dans la mer. £jaie XXPII. t. 24. Au fiecle oü nous vivons, on coufidère eénéralement dans toute 1'Eglife Chrétienne la Rédempdon comme une fuice ou conféquence de Ia Paffion du Se£ aneur, & de ce qu'il a verfé fon fang précieuï fur la Croix,parquoi ilafait expiationau prèsde fon Pere pour les Péchés du monde entier.; apaifant paria ll colere de fon Pere contre les pécheursf colere qui ne pouvoit s'apaifer fans un cel Sacrifice; & efFecluant par fa mort la reconciliation entre le Créateur & les Créatures qui 1'avoient offenfé. 25 Cette Idéé de la Rédemption eft fondée fur le fens htteral de la Parole qui p-ête a la Divffité des i'allions humames, reprefentant fouvent Dieu comme étant en colere contre 1'homme, a caufe de fes péchés & requerant fatisfaftion a fa juftice offenféè, avanfde pouvoir fe reconcilier avec les Pécheurs. 26. Et comme nul être ne pouvoit donner une fatisfaftionconvenable, que le Fils de Dieu même Sft pourquoi  p<5 Tableau Analytmqtje Bonraubi cette Seconde Perfonne, en la bienheureufe Trinité conformément au no n qu'on lui donne communemeat I e t venu s'offrir elle - méme comme un ftcrifice bropitiatoire, fe foumit a être crucihée ccjmmo ée,ap Isa par la fa colere, fatisfit au jugement, & radïetta les hommes. , . 27 Voila l'idée générale qui prévaut aujourd hui nar tout le Chriftianisme, concernant la Nature ce la Ré dempi ion par la mort'du Chrift. Les fimples la recoivent comme un Myftere, qu'on leur déftend d apiofondir , & la Pieté p rdonne leur crédulité, en acceptant leur innocence. 28 fes Incredules de tout rang & de toute appellation fe font univerfeUementprévalu de cette idéo pour fe con-irmer en leur préjugés contre la Difpenfation de PEvangile; tandis que des hommes de bon fens & de raifon fe font offenfés de ce qu'ede leur reprelentoit Dieu comme requéiant la mort d'un innocent pour aflbuvir fa colere. Ils trouvent une inconf:qucnce, cc même une abfurdité inconciliable a fupporter qu'unDieu , ou une Perfonne en la bienheureufe Trinité, ( comme on 1'appelle ordinairement, J dut fouffrir & mourir uniquement pour facisfeire a la juftice d'un autre Dieu; ils ne peuvent concevoir comment le Pêché pourroit être de nature a n'admcttre, pour être nctoyé & expié, que la pure interference arbitraire d une vióbme innocente qui expoferoit fa vie pou les Pécheurs. _ oo Nous ajouterons ici a ce que dit 1'Auteur Anglois aue cette idéé nous a toujours révolté dès notre nlus tendre jeunelTe, par ce qu'il a plu au Seigneur de nous faire connoitre de bonne heure qu'il n'y a point de plus 2 andefélicité, que celle de pardonner unoutrage: aue ce nepeut être que 1'amour qui aura porté Dieu a nous créer „ & que 1'amour Paternel ne fauroit jamais jouir d'une plus grande & plus intime fatisfaction quede pardonner a un enfant rebelle qui revient a lui. Ce que nous trouvons abfolument confirmé par la Parabole de 1'Enfant prodigue au devant duquel le pere court pour 1'embraffér a brasouverts du plus loin qu'il peut PapperceVoir revenant a lui. Pour moij avouc de bonne foi a tous ha Clergés de 1'ünivers entier, que l'idée feule d'un moment'do colere en Dieu, fuffiroit pour me jetter dans 1'Athéifme le plus complet. En cfFct ce  StRaisouné. 97 ce Dieu m'a fait paner pöur ainfi dire dès manaiffance par des difpenfations toutes fin^ulières, qui m'onc fait connoitre de bonne heure que la colere eft la plus grande de toutes les imperfedtions . qui puiife être annexée a la nature vicieufe d'êtres déchus; comment donc 1'admettre ou la fuppoler un moment en celui que nous eroyons avec raifon être le centre de toutes perfections? J'aimerois donc mieux n'admettre aucun Etre de cette efpece, que de fuppofer qu'un tel être puiife jamais etre capable de fe vanger, ou de févir; cc encore contre qui? contre des imperfecftions qu'il auroit lui meme créées, ou qu'il auroit pu empêcher de ve?n\a, «mence ! Mais comme le remarque trés bien le Meffager fidéle de Ia vérité, cette idéé n'eft jamais montee en 1'efprit de 1'homme, qu'après que Caïn eut tuéfon Frere Abel, c'eft-a-dire qu'après que le Dogme du Solifidianisme eut étoufféla Charité dans le cceur des hommes. Plus le Ledteur s'en dépouillera pms il verra la beauté & concevra même la néceffité de la Difpenfation que le Seigneur ouvre adtuellement aux hommes en fa Doctrine de la Nouvelle Jérufalem en laquelle il nous eft repréfenté fous fes traits fidèles & vraiment caractériftiques d'un pere tendre & mifé ncordieux, lent a fe mettre en colère, & abondanc en gratuité, cc qui fe repent d'avoir affligé. ft) Mais reprenons le ril de notre Tradudlion. UJ 30. Des millicrs de Volumes pleins de contentions cc de dilputes fur ce fujet ont inondé le monde i le pieux Chrétien a toujours lamenté en fecret de 'voir que la vraie Religion a toujours fouffert beaucoup de dommage, a proportion que la difpute s'échauffoit: «Sc il ne trouvoit de remédea fa douleur, qu'en une humble cc fervente fupplication au pied du Tróne de la grace, y implorant 1'afllftance de la Lumière Divine pour öclairer 1'efprit tant des Fideles que des Incrédules, tant des fages qiie des fimples, afin que tous puisfên.t parvenu- ala connoiffance de la vérité. Sa Priere a enfin prévalil & la vérité de la Döftrine de la Nouvelle Jérufalem eft enfin defcendue du Ciel de aevers Dieu, p0ur ouvrir les yeux des aveugles, mettre Ct) jo:;i 11.13. Ö , :i j , n  93 Tableau Analytique tre fin a toute vaine difpute, conduire les hommes, de la lettre a 1'efprit des Saintes Ecritures, & leur enfeigner la vraie Nature de la rédemption évangélique. 31. Nous ayant donc appris. le Nom & le caradtere du Redempteur, le Meffager des Vérités de la Nouvelle Jérufalem continue enfuite k nous faire voir & indiquer le but cc le deffein pour lequel il eft venu au monde. Ici il nous montre la néceffité abfolue d'un Dieu incarné, conformément k 1'ordre Divin des chofes, pour effeótuer Ia Rédemption, qui ne confifte point en un facrifice vicarial du Redempteur, mais en une fubjugation réelle des pouvoirs des ténèbres; en un rétabliltement du bon Ordre & Gouvernement au monde fpirituel, en tenant en bride, cc réprimant par ïk la trop étendue Influence des Malins Efprits fur les ames des hommes , & nous ouvrant une plus prochaine & plus claire communication avec les Pouvoirs céleftes & angéliques ; car en ce Dieu & par ce Dieu, vifible Téhovah, manifefté en la Chair, & dont le Nom eft Jesus Christ, eft tenu continuellement acceffible, tous font convoqués k entrer en lui, & tous ont Ie pouvoir d'y entrer, comme il eft écrit; „ A tous ceux qui 1'ont recu , il leur a donné le Pouvoir d'être faits Enfans de Dieu, voir ceux qui croyent en fon Nom; qui font nés non du Sang, ni dela Volonté dela Cnair, ni de la Volonté de 1'homme, mais de Dieu. (f) 32. Ecoutons donc les particularités de cet important fujet, telles qu'elles font digérées fous les articles fuivants. L Que la Rédemption réelle confiftoitèamener en fujetion tous les Enfers cc a remettre les cieux en ordre, & les ramener fous un bon Gouvernement, cc k frayer par la la voye a une Nouvelle Eglife fpirituelle. II. Que fans une telle Rédemption, aucun homme n'eut pu être fauvé, cc les Anges eux-mêmes n'auroient pu demeurer en 1'état d'intégrité. III. Que de cette maniere le Seigneur n'a pas feulement rachetté les hommes, mais même les Anges. IV. Que la Rédemption étoit un ouvrage purement Divin. V. Que cette Rédemption réelle ne pouvoit s'eftectuer que par un Dieu incarné. VI. Que la Paffion de la Croix étoit la Ten- tation. CD j«n 1.12. ij»  ït Raisonné. 99 tation dermere, que le Seigneur fubit comme le plus grand de tous les Prophêtes, que c'étoit le moven de glorifier fon humanité, c'eft-a-dire, d'en effeêtuer 1'Union parfaite avec la Divinité de fon Pere; enfin que c'étoit le dernier de tous les combats qu'il eut a foutenir contre les Enfers, & par lequel il les défit complettement, mais quece n'étoit pas la Rédemption. VII. Que d'avoir cru que la Paflion de lacroix étoit ouconftituoit la Rédemption même, a été Terreur fondamentalc de 1'Eglife, & que cette erreur, jointe a celle de trois Perfonnes Divmes exiftantes de toute éternité, a totalement perverti toute 1'Eglife, au point qu'il ne refte plus rien de Spirituel en elle. (*) A quoi nous ajouterons un article Vlil, tiré du Traitéparticulier touchant le Seigneur, No. 15. qui montre,que par lapaffion de lacroix le Seigneur n'a point öté ou enlevé nos péchés, mais qu'il les a portés ; de même que le Prophéte Ezechiel, qui eut ordre de coucher 390 jours fur le cóté gauche & de porter 1'iniquité de la maifon d'Israel; & 40 jours fur le cóté droit & d'y porter 1'iniquité de Ia maifon de Juda. (j) Il eft déinontré en cet article que tout ceci n'étoit que pour repréfenter 1'état de 1'Eglife. 33. Quel efprit pieux ne fe réjouit pas granderrient en tout ceci, en découvrant que la Rédemption eft un ceuvre qui tire purement fon origine de 1'inexpreffible mifericorde , & du tendre amour de Dieu envers fes Créatures ? Qu'il n'étoit queftion d'apaifer par Ik d'autre colère que celle que le pêché avoit engendré en 1'efprit des défobéiffants. Que Dieu n'afpirolt qu'a recouvrer fon Rêgne dans les Ames des hommes, pour en chalTer les pouvoirs du pêché & des Ténèbres, & pour y retablir la fainteté & 1'ordre, & rendre lapaix k fon peuple, ce quine pouvoitfefaire qu'en r'ouvrant la voie de communication avec lui même , & les Bienheureufes Puiffances angéliques de fon propre ciel. Que pour cette raifon la Rédemption fut un ceuvre purement Divin , effeftué eonformement aux Loix de 1'ordre (f) Vovez ces Articles amplement e^pliqnés en h Theologie UrivenVle 811 No. us- ït t33. f>J Ezechiel rv. 4. 5. C. G 2  iöo Tableau AnaLytique 1'ordre Divin, qui requéroit 1'interference immédiate de la Toute-puiffance, la manifeftation vifible en la chair du Saint par excellence, pour refteindre les progrès du Pêché & des pouvoirs des Ténèbres, «Sc pour rendre ainfi le falut chofe pofiible a tous ceux qui viendroient k lui fous cette gracieufe Manifeftation de lui même, & qui garderoient fes commandements. 34. Puiffent donc tous les hommes venir a lui, & lui obéir! puiffent-ils tous apprendre par cette gracieule manifeftation de fa part, cc cette gracieufe manifeftation de lui même, a chérir tendrement celui qui a tant fait pour eux, pour les bénir, les delivrer cc les fauver. Puifient ils tous haïr & avoir en horreur tout pêché, puisqu'il a rendu une fi grande condefcention & une telle Manifeftation indifpenfablement neceffaire pour fon déplacement du cceur humain. PuilTe chacun de nous être ainfi dirigé a expérimenter en fon propre fein le pouvoir falutaire & redempteur du Mifencordieux Iesus , qui eft encore difpofé k effeóruer dans le Miaxrosme ou petit monde de chaque cceur humain, ce qu'il a effectué dans le Macrocosme ou le grand monde des Anges & des hommes, dans les jours de fa chair; c'eft-a-dire d'y dépouiller les Principautes cc les Puiffances (*) du Pêché & des Ténèbres, cc de lier cet homme fort, ft) par la Refurreftion Vidtorieufe du bienheureux Efpric de fa propre lumière & de fon amour de la luftice 6c de la paix , par quoi il témoigne encore a toute ame humble & pénitence, les Miiencorde3 cc les Miracles de la Redempcion cc que le grand deflein de fa descente fur terre & de fon afcenfion en haut au ciel, étoit de conduite la capcivité captive^, & de recevoir des prefents pour les hommes, voir même pour les peuples rebeles, afin que lefeigneur Dieupuiffe rêgner parmi eux.(§) (•) Coloffirns II. 15. Cf) Mm XII. 29. \f\ Pftaume XV11I. i2-  et RaISONNÉ loi DU SAINT ESPRIT. „ Quoi qu'il en foit, quand lui 1'Efprit de vêrité fera venu, il vous guidcra en toute „ vérité; car il ne pariera pas de foi même, 3, mais il diva tout ce qu'il aura oui. „ il meglorifiera, car ilprendra du rnitn , éf vous l'annoncera. Tout ce que mort 33 Pere a eft mien; c'eft pourquoi j''ai dit qu'il i, prendroit du mien, & qu'il vous l'annon„ cera. Jean XVI. 13. 14. 15. fi Je ne vous laiffer ai point orphelins; jeviendrai „ vers vous. Jean XIV. \ 8. jj Jtfus foufflafur eux, & leur dit, recevez le „ Saint Efprit. Jean XX. xï. 35. De fe plaire en controverfes & en Iitige fur des opinions recues depuis long temps & qui font devenues refpedtables par leur antiquité , n'entroit point du tout dans l'humeur de celui qui a été honoré du MclTage de la Doctrine de la Nouvelle Jérufalem. II prêcheroit plus-tót continuellement aux Enfans deSion la Paix,parle Renouvellement de 1'Efprit évangelique de douceur, de Mifericorde & de Charité effedtuée nar la repentance & par un renouvellement de vie conformement aux eommandemens. Mais quand la connoisfancede Dieu, quand Péternel intérêt des Enfans de Dieu s'y trouve engagé, comme lié a cette connoisfance, il ne peut garder le filence, 6c fe regarderoit comme condamnable en cette occafion, s'il cachoit la vérité, & ne lui rendoit pas fon témoignage avec hardieffe, felon le Don de la grace qu'il a regu. 36. Aufli eft-ceavec la plus grande folicitude que comme Meffager de la vérité, il fe crut obligé d'indiquer aux Enfans de cette Vérité 1'erreur regnante aftuellement d'affigner au Saint Efprit une Perionalité féparée, & G 3 diftinc-  loi Tableau Analytique diftinfte en opération du Pere & du Fils. II gémit de voir comment par cette erreur les Efprits des hommes font jettés dans laplus grande confufion, touchant pobjet de leur culte, ne fachant a qui s'adreffer, & craignant qu'en rendant adoration a 1'un, il n'en négligent un autre. Mais il ne fuffit pas d'indiquer Terreur; en vertu'de la Lumière dont il eft éclairé, il indique auffi un remede aux erreurs dont il a une tendre compaffion. Aufli continue-t-il enfuite a faire voir, d'après Tautorité la plusclaire de Técriture, que par faint Efprit n'eft point entendue une Perfonne de la Divinité diftineftement exiftente par elle même , felon Tapprehenfion générale des Chrétiens, mais limplement la vertu & opération Divine qui procédé d'un feul Dieu qui eft le Seigneur & Sauveur Jesus Christ. En ceci, il a deffein d'édirier fes leefteurs , & non de les engager en des fubtilités de fpeculations purement curieufes, il leur fait remarquer cette Diftinction intereffante, favoir que TEfprit faint eft Toperation de THumanité glorifiée du Seigneur qui d'elle même opère de par lePere, exactement de même que notre corps opère de foi même par notre Ame, & non en fens contraire, expliquant par lale fens complet de ces Paroles du Seigneur ou parlant touchant le Saint Efprit, il dit ,, Lequel je vous envoyerai de la part du Pere. (*) Et en un autre endroit, ,, il prendra du mien, & il vous Tannoncera. (f) 37. On ne doit pas s'attendre que Ia oh Tefprit a été longtems habitué a confiderer Ie Saint Efprit comme une Perfonne de la Divinité diftinüement opérante par elle même, tel efprit fe dépouille fur le champ & fe déporte tout de fuite d'une telle idéé, cc accede d'abord a la Doctrine de la Nouvelle Jérufalem; telle qu'on Ta établie ci deffus: cependant il feroit certainement fort a fouhaiter que chacun d'eux pour fon propre intérêt, voulut au moins pour quelque tems fuspendre en ceci fon propre jugement jufqu'ace qu'il ait murement pefé cc déhbérément confidéré en fon propre efprit, & confronté avec la vérité des Saintes Ecritures ce qui eft propofé fur le fujet en queftion, en la Doctrine de Ia (*) Jean xv. 26. (t; Jean XVI. 14.  ET R.AISONNÉ. 103 de la Nouvelle Jérufalem, cc digéré fous les Articles jnftructifs fuivants. I. Que le Saint Efprit eft la Divine Vérité, & auffi la Divine vertu 6c opération, qui procédé d'un feul Dieu, en qui il y a une Divine Trinité , 6c partant du Seigneur Dieu & Sauveur. II. Que la Divine vertu 6c opération , qui eft fcntendue par le Saint Efprit, font en général la Réformation, & Régéneration ; cc felon que ces deux opérations font eifectuées, elles confiftent alors en renouvellement, vivification, fanclification cc juftification ;puis felon que ces eflëts orit pris place, en purification des maux 6c remiffion des Péchés Sc enfin dans le falut.' III. Que parmi le Clergé en particulier cette Vertu 6c opération Divine, qui eft entenduë par le Saint Efprit, eft ou confifte en illuftration & Inftruótion. IV. Que le Seigneur opere ces vertus en ceux qui croyent en lui. V. Que le Seigneur opere de foi même de par le Pere, öc non en fens contraire. VI. Que 1'Efprit de 1'Homme eft fa Mentalité (mens) 6c tout ce qui en procédé. (*) 38. Au Traité de Ia Doctrine de la Nouvelle Jérufalem touchantle Seigneur,pour faire encore mieux comprendre que le Saint Efprit n'eft pas une autre Divinité, ou une Divinité diftincte du Seigneur même, l'Oracle de Vérité nous montre par Ia Parole même cequi eft entendu en cette Parole par le mot Efprit; ce qu'il develope fous les Articles fuivants. I. Que par Efprit eft entendue la vie de Thomme en général. II. Que comme la vie de Thomme varie felon fes Etats, pour cette raifon par Efprit eft entenduë la diverfe affeaioh de la vie en Thomme. III. Que c'eft la vie du Régénéré, qui eft appellée vie fpirituelle. IV. Mais oh Ie Mot Efprit eft mentionnê touchant le Seigneur, c'eft fa vie Divine qui eft entenduë, 6c par conféquent le Sei-, gneur même. V. Mais en particulier c'eft la Vie de fa Sageffe qui eft appellée vérité Divine. VI. Que c'eft Jehovah lui même, c'eft-è-dire le Seigneur, qui a parlé ou prononcé le Verbe, la Parole, par les Prophêtes. 39. En (*) Voyez tout ceci ampiement expliquj en la Theologie Univerfelle 2« No. 139. au No. 158. G 4  ï©4 Tableau Analytïque 39. En dévelopant Ie fecond de ces Articles, il fait voir comment la vie de 1'hommc varie, ce qu'il démoncre par TEeriture, y faifant remarquer qu'il y a I. Vie de fageffe. II Excitation de vie. III. Liberté de Vie. IV. Vie en Crainte, en Douleur, & en Colere. V. Vie de diverfes mauvaiies affections. VI. Vie Infernale. 40. II remarque en PArticle VI mentionné ci deffus No 3j. qu'il n'eft dit nulle part dans Tanden Teftament que les Prophêtes aicnt jamais parlé par le Saint Efprit mais qu'ils ont dit tout ce qu'ils ont dit par Jehovah, ou par TEfprit de Jéhovah, ou Jehovah m'a dit, Jéhovah m'a parlé, le dire de Jehovah&c. Cette Remarque eft fort néceffaire, pour montrer qu'avant l'Incarnation de Jehovah, la Trinité en Dieu n'étoit pas comme elle eft actuellement. Nous' avons cru devoir ajouter ces Articles a notre fommaire , paree qu'il nous femble qu'ils doivent beaucoup contribuer a Téclairciffément d'un des points les plus esfentiels de toute la- Théologie; Et pour cette même raifon nous ajouterons a Ia fin de ce fommaire un Article particulier touchant TAme, extrait d'une ceuvre Pofihume de notre auteur, intitulé Apocalypfe expliquée felon le fens fpirituel. Tous ces Articles fe trouvent amplement démontrés par Ia Parole au Traité fuscité du No. 47. k 54. 41. Telle efr la claire, intelligible cc folide Doctrine de la Nouvelle Jérufalem concernant le Saint Efprit; Et quiconque recoit cette Doctrine eft enfeigné de fe foumettre en toute humilité & obciffance a ce Pouvoir & Efprit du Dieu trés haut, le Seigneur cc fauveur Jefus Chrift, fuppliant avec ferveur en une Priere continuelle , que cet Efprit le dirige hors du Defert du Pêché Sc de TErreur, Sc Tintroduife dansle Paradis dela Sainteté cc de Ja Vérité; afin qu'il puiffe éprouver au dedans de foi même Ja Béatitude de Ia jouiffance de ce célcfiV confolateur, le convaincant de Pêché, de juftice & de jugement. (*) Et qu'étant fidéle k la convidtion Divine, & que ne vexant plus, & n'Houffznt plus la Divine Influence , il puiffe être amené k la pratique de cette lecon édifiantede 1'Apo- tre, C*) Jesn XVK  E T R A ï S O *J N É, I0£ tre, qui dit: la Manifeftation de 1'Efprit eft donnée h tous pour 1 utihté ou pour en profiter (f) & que Mo fitant ainfi dans les voies de la dévot on paHaRe" formatron, la Régéneration, le RenouvelfemSt&h vivihcation, fanftification & juftification, ils puiffen? finalement être tous enfeignés de Dieu ( *) étim rlf dus les Temples purs & viyants de fon'Saint Efprit &jou.ffant ainfi d'une continuelle communion deP"ié &de lumière de mifericorde & de vérité, de joie & de Paix avec lm, ce qui eft Je falut même,le del & la vie éternelle. 5 uei <* DELA DIVINE TRINITÉ. „ Allez donc, £? enfeignez toutes les Nations „ les baptifant au Nom du Pere, & du f'jU „ &'du Saint Efprit. ~Matt.XXVIU.in „ Ilyen a trois dans le ciel quirendent témoigna' „ ge, le Pere le Verbe & le faint Efprit. „ i. Jean. V. 7. Jt 42. C'étoit en un bien malheureux moment, p™ dant que les hommes dormoient, que 1'cnnemi eft venu & qui a femé de 1'ivraïe parmi le blé, (**) nui lÏÏ Difciples de cette religion, qui devoit établir Ja Pair fur la terre , & bonne volonté envers les hommes £ï la Prédication de la Repentance & de la Foi en nn?^ Seigneur Jefus Chrift, abandonnerent 1'Efoit3e ?eu? célefte Maitre, & ont cherché a ferecouvnVd waS couverture, (f) en des fpeculationsfavantes, & étU- (*) 1. Corïrft. M r Ct) Eft:e LIV. ,3. (**) Matt. XIII, 25. W Efaie XXX. i. G v  * fö6 TABLEAÜ AnALYTIQUE diées fur des' Doctrines obfcures «Sc étranges concernant bieu «Sc la Piété, plus-töt que de mener la vie de Dieu «Sc de la Piété. 4o Depuis ce fatal moment, on commenca k etablir ,& même a adorer certaines Notions, au lieu de la \ie &dela Puiffance de 1'Evangile; Le Doux Amour,1a tendre Mifericorde cc la Charité qui conftituent 1 Elpnt cffentiel du Chriftianisme, céderent le pas a des 001nions, a la fcience «Sc aux débats. Les hommes chercherent plus-tót a beaucoupyayofr, qu'a beaucoup amer, jls afpirerent plus-tót a être savants, quil être lanctifiés;aobtenir unhaut rang parmi les Do«eurs, qu a c-ccuper une humble place aux pieds de Chrift & de la *-roix De cette maniere ils devinrent fages en leur propre fageffe, mais infenfés en la fageffe de Dieu ïant qu'enfin ils n'ont point connu Dieu par la fages- f°'A^ Ce fut en ces tems malheureux, que 1'Eglife de TOeu laquelle „ comme une chafte Vierge avoit été Sncée a fonEpoux," (2) voir a Jesüs Christ , abandonnant les embraffements de fon célefte Seigneur , & fuivan d' utres amants, perdit enfin la connoifTance de fon Epoux, de fon Seigneur, & de fon Dieu Elle üouvoit toutefois contefter «Sc difputer afon égard , par fe foiblereffouvenir qu'elle gardoit encore de fa gloire, mais toutes les difputes «Sc contentions ne fervo.ent qu a Sargh fa rcparation , «Sc la lui rcndre plus fatale a elle même. ^ ^ ldó^ ^ nQUs fuggerent; ie Meffalerdes Verités de la Nouvelle Jérufalem concernant les caufes «5c confequenccs des corruptions qui fe font !le tems k autres gliffées en toutes les Eglifes actuellcs. 4h- n'avons noul pas trop de raifons de fuppofer que ces'idées font juftes? Car fans mentionner ici la depravité de vie «Sc des mceurs qui prévaut univerfellement mrrni tout le monde Chrétien,: les diverfes diffent.ons SS fufiftent aujourd'hui touchant les Articles de foi, & fuïtout concernant la Doarine de la Sainte Trimte, ne donnent-elles pas a tout efprit lenemt de trop fohdes raifons de craindre que La Lampe de Dteu^n (1) 1. Corinth. I. 21. (2) 11..Corinth. XI. 2.  BT RaIsONNE. Ï07 tmples du Seigneur ne foit éteinte, cc que la gloire de notre Israël ne foit délogée. 46. Ce n'eft ni notre deflein ni notre intention d'entrer ici dansces genres de la controverfe, furtout fur un fujet tel que celui de la Sainre Trinité, 'qui n'a déja que trop fourni d'occafion de difputer, nous defirons ümplement obferver, que des ténèbres cc de la difcention lur un pomt d'une auffi grande importance que celle de Ia connoiffance de Dieu , font despreuves trop claires cc trop pofitives, que 1'Eglife s'eft miferablement départie de Ia pureté èc de la fimplicité de fa Foi, & de fon Amour primitif; c'eft pourquoi nous fouhaitons cc pnons mftamment que les efprits de tous les membres des Eglifes Chretienncs , quelque divifes & difperfes qu'ils puiflent être, puiffent être amenés hors de pareilles Ténèbres & diffentions; & k cet eltet, comme etant un pas abfolument néceOaire afonaccomplisfement, nous fouhaitons qu'ils puiffent tous etre inftruits a rechercher la connoiftance de Dieu & de fesmyfteres.-nonen des fpéculations favantes & étudiéespar la force de leurs propres raifonnements bornés & aveugles, mais en la voie primitive d'une fincere & profbnde Repentance , par une convcrfion reelie & abfolue de cceur & d'efprit vers le Seigneur notre Dieu & fauveur Jefus Chrift, attendant ainÜ en Patience , Humanité ec Obeiffance a recevoir de lui par fa Sainte Parole cc fon Efprit, fa veriSc & vive connoiffance de fon Nom & de fa maniere d'exifter 47. L Auteur eft affuré qu'il fera joint en cette Prierê & en ce vceu . par tout homme de bien qui fouhait" & qui afpire après la Paix &1 la Pro/périté de Jérufalem • & ff ne fauroit s'empecher d'étre auffi certain en lui meme que fi tous les Membres de 1'Eglife Chrétienne étoient ainfi d'accord entre eux & réums a rechercher avec un tel empreffement leur Dieu, en renoncant a toutesvainesdisputes cc s'éverruantaatteindrelaPureté vitale & famteté de conduite par la repentance,la Réformation & la Régéneration: les Ténèbres cc la disfention cesferoient bien-töt, & en cet Efprit de Vérité cunité cc de concorde, tous, depuis le plus grand jusqu au plus petit, connoitroient le Seigneur. 48. Alors  iog Tableau Analytique aS Alors auffi, & non avant, quand les hommes ap ■ proeheront ainfi de cceur & de vie prés du Seigueur DiDu & Sauveur Jesus Christ,comme le Jehovah qui s'eft manifefté, pour obtenir de lui le falut, & pour qu'il les fafle enfans de Dieu par la Régénération;. alors disje, il y auroit une efpérance bien fondée, que toute contention venant a ceffer, & tous préjugés & Partiaütés de Secles,de partis & de fyftêmes venant a disparoitre. les Chrétiens de toute communion, & de toute application, commenceroient a prendre en candide •patience & féricufe coniideration les Articles fuivans concernant la Trinité, tels qu'ils nous font plus amplement dévéloppés en la Doctrine même de la_ Nouvelle Jérufalem. I. Qu'il y a une Divine Tnmte, qui confifte en Pere, Fils & Saint Efprit. II. Que ces Trois, Pere Fils & Saint Efprit font trois Effentialites d un feul Dieu, qui ne font qu'un, comme 1'ame, le corps & 1'opération ne font qu'un en l'homme. III. Qu avant la Création du Monde cette forte de Trinité n'exiftoit nas mais qu'elle a été pourvue & faite après que le monde aété créé, & quand Oieu s'eft incarné, & qu'alors elle s'eft trouvée dans le Seigneur Dieu Redempteur & Sauveur Jefus Chrift. IV. Qu'une Trinité de DivinesPerfonnes co-exiftantes de toute éternité ou anterieure ala Création du Monde, quand une fois elle eft concuS. en l'idée 'eft une Trinité de Dicux, qui ne fauroit être chaffée de 1'efprit par une confeffion orale d un feul Dieu V Qu'une Trinité de Perfonnes étoit choie inconnuë'en PÊglife Apoftolique; & que l^oclrine en a d'abord été tramée par le concile de Nicée, & dela admife en 1'Eglife Romaine, & s'eft ainfi propa2ée dans toutes les Eglifes Réformées. VI. Que la Doctrine du Concile de Nicée & celle d'Athanafe touchant la Trinité, ont enfemb'e donné naiffance a une forte de foi, qui a totalement bouleverfé & perverti toute 1'Eglife Chrétienne. VII. Que dela eft venue cette Abomination de Défolation & cette Afflidhon telle qu'il n'y cn a jamais eu auparavant, & qu'il n'y en aura jamais après, lesquelles le Seigneur nous avoit prédit en fon Prophéte Daniël, en fes Evangélittes & en 1'Apocalypfe. VIII. Que dela il eft aufii arrivé, cu'a moins qu'un nouveau ciel & une Nouvelle Eglile H ^ ne  ET R A I S O N B É, rocj ne foient établis par le Seigneur, nulle chair ne pouroit être préfervée. IX. Que d'une Trinité de Perfonnes , chacune desquelles prife féparement & par elle meme, eft Dieu conformément au lymbole d'Athanafe lont provenues maincesabfurdités & idéés totalementhéterogenes concernant Dieu, qui font des Avortons de la Fantaifie. Que néanmoins la Doctrine de Foi d'Achanaie s accordé parfaitement a la vérité, pourvu qu au lieu de Trinité de Perfonnes on y entende triChnft 71 j fonne' laclueIle eft en notre Seigneur Jefus 49- Puiffe 1'efprit de Juftice & de Jugement, tellement difpofer 1 efprit de tout Lecteur a une ferieufe conüderation candide, impartiale & fans prévention des Articles ci deffus, fous cette Reflexion impofante. qu ils ont tous raport a un fujet pour lequel fa félicité éternelle eft effentieüement concernée! De Paveu de tout un chacun les Ténèbres, la diffention & la difpute n ont que trop long temps prévalu dans tout ie Monde Chrétien, touchant la Doctrine de Ia divine Trinité au point meme d'avoir ébranlé la foi du grand nombre tandis que leur efprit étoit jetté dans la confufiSi eu égard a Pobjct divifé de leur culte. S'il a donc PTu aï tout Puiffant de nous accorderen ces derniers jours une Lumière plus claire concernant la connoifTance de lui meme, propre a rafcrmir &établir la Foi chancelante des efprits foibles & doutcux : quel homme humb e d elprit Jk droit de cceur ne la confiderera-t-il tas & ne s en egayera-t-U pas? r ' 50. A la vérité Tlnfidelité continuera encore de fe mocqucr, les Préjugésirontencore leur train, comme ils ont fait ci-devant, pour rejetter toute Nouvelle Lumière concernant les chofes de Dieu: Mais Dour certain les vemables Enfans de Sion fe réjouiront de trouver que Dieu n'a point abandonné fon Peuple mais qu au milieu même des Ténèbres une Lumière' s eft élevée ala.de de laquelle Lumière tout Difciole fincere peut lire, a fa grande fatisfaction & confolation inex- CO Vofef Theologie Unïverfëfle du No. 164. k jfu. Vovez auffi la DoeWdeia Nouvelle Jérd&len, touctent le S.WiïTr,£  IIO Tableau Analytique inexprimable. cette vérité bénite & édifiante: Qu 'il y a une divine Trinité qui confifte en Pere, Fils, & Saint Efprit; ou en d'autres termes, la Divinité même de qm tout procédé, la divine Humanité, & la divine Emanation ou opération; Et que par conféquent cette divine Trinité ne confifte point en trois Perfonnes diftmctes 1'une de 1'autre, mais eft unie, comme Tame, le corps & 1'opération en 1'homme, en la feule & unique Perfonne de Jefus Chrift notre Seigneur, qui par conféquent eft le Dieu du ciel & de la terre, qui feul doit êtreadoré, comme étant Créateur de toute éternité, Redempteur dans le temps, Régénérateur k perpétuité. D E  ï t Ra r i o s n i m DE L'ECRITURE SAINTE qui est la Parole du Seigneur, ou L E VERBE. „ Au commencement étoit le Verbe, Pour «wnttPay^OT'l» moindre connoifTance de Swe^nbèra & de fes Ecnts, puisque c'étoit dès 1'age de 15 ou 16 ars l« „ K tTJn^A^TP1 " PlV^SeWurdrious'teée»^ voir qu il étoit tres poflïble de faire que le del vïennè de nouveau liabiter fur laterrej que mème la cbofe arriveroit avant la fin des Tems mand SfaSSu» ' P m01 "°l,S y renv°y°Iis ^ Ledeur. Mtc Ju¬ li  1,4 Tableau Analytique térieur ren ferme. II croient que par la Parole une concinuelle conjonftion eft effe6tuée & tenuë ouverte entre les Anges & les hommes. C'eft pourquoi ilsconcoivent la fainte Parole en tous fes differents degrés , comme reffemblant a l'Echelle que Jacob vit en Ion fon"-c (ttJ e^ ne fouhaiteroit pas penter avec une telle dévotion touchant la SaintqEcriture ou Parole du Seigneur, & fe réiouïr de lavoir qu en fes intérieurs elle eft ainfi remplie de chofes divines & faintes de par le Seigneur, & que par conféquent elle eft pleine du Seigneur même : fi bien que quant a la lettre on la peut regarder comme 1'habit du Seigneur, dont il eft revètu, du bord duquel vêtement, comme de celui qu'il portoit lors de fon féiour en la chair parmi nous, il procédé fans ceffe une vertu vive & fancftifiante, (oj pour lacure de toute maladie en 1'ame fidele & obeiflante, & qui la retablit en oarfaite fanté & nouveauté de vie. 57- Nous foumettons donc aux férieufes confidérations de tout humble & pieux Chrétien, & lui recommandons avec ardeur les folides vérités fuivantes tou chant la fainte Parole du Seigneur, telles que nous les avons recueillies de la Doétrine de la Nouvelle féruialem. I. Que 1'Ecnture fainte, ou Ia Parole eft la divine venté même. II. Que dans la Parole il yaun fens naturel qui eft refté ignoré jusqu'ici. III QU'ji procédé du Seigneur trois différentes fpheres ou dé grés, favoir le degré divin célefte, le divin fpirituel" £le divin Naturel. IV. Qu'un tens'fpirituel eftZnt^m dans toutes & chacune des parties de la Parole V Que d'un bout h 1'autre la Parole eft ccrite par cor* refpondance; & que le Seigneur durant fon féiour en ce monde a lui - même parlé par correfpondance & qu'ainfi il a parlé tout a la fois & d'une maniere foi rituelle, & d'une maniere naturelle. VI. Que c'eft eu égard au fens fpirituel , que la Parole eft divmement infpirée & fainte en toute fyllabe VII Qu'a 1'avenir le fens fpirituel ne fera découvcrt' h ouï que ce foit, qu'k quiconque fera fous 1'influence des pures vérités qui viennent du Seigneur. VIII Que le tem (*) Jean XIV. 23. (1) Voyez Mate. IX. 20. XIV. 315, H 2  ïïó Tableau Analvtiq.ue fens littéral de la Parole eft la bafe, le contenant & le' firmament de fon fens fpirituel & célefte. IX. Que la Vérité divine eft dans le fens littéral' de la Parole en fa -plénitdde, en fa fainteté & en fon pouvoir. X. Que les Vérités du fens littéral de la Paro'e font èntendues p-.M-les p'erres précieufesdont les fondations de laNouvelle Jérufalem font baties; comme il eft mentionné en la Révélation Ch. XXI. 17—-21. XI. Que tous les Biens & les Vérités de la Parole, en fon fens littéral lont èntendues parPUrim & le Thumim qui étoient fiff 1'Ephoied'Aaron. XII. Que les mêmes chofes font entenlues. par les pierres précieufes au Jardin d'Eden,' ouil eft dit que le Roi de 'J'vra été en Ezechiel XXXVIII. 12. 10. XIII. Que les Biens & :les Vérités dans léurs ultimes Pi.egiorrs, font au fens littéral- de la Parole répréfentés par les Rideaüx', le Voile & les Pilliers du Tabernacb, & auffi pav'les exterieurs du Temple a. Jérufalem. XIV. Que la Parole'en fa gloire a été té* préfcntée en la'Perfonne du Seigneur, a fa Transfiguration. XV. Que le pouvoir de la Parole en fes dernieres Régions, ou fes derniers Degrés, étoit reprefenté par les Nazareat. XVI. Que la Doctrine de 1'Eglife devroit être tirée du fens littéral de la Parole & être conSrmée par la. XVII. Du Pouvoir InerTable de la Parole. XVIII. Que la pure Vérité qui doit refulter dela Doflrine, au fens-littéral de la Parole, ne paroit qu'a ceux qui font en illumination de par le Seigneur. XIX. Que par le fens littéral de la Parole, 1'homme a conjoncnon avec le Seigneur, & affociation avec les Anges. XX. Que la Parole eft en tous les cieux, & que Ia fageffe angélique en dérive. XXI. Que 1'Eglife exifte en vertu de la Parole, & qu'elle eft telle en l'homme, qu'eft 1'Intelligence qu'il a de la Parole. XXII. Que le Mariage du Seigneur & de fon Eglife, & par conféquent celui du bien ét de la Vérité , fe trouve en toutes & en chaque Partie de la Parole. XXIII. Qu'on peut recueillir & puifer au fens de la lettre diverfes opinions héretiques, mais qu'il eft dangereuxdelesconfirmer. XXIV. Que diverfes chofes au (ens littéral de la Parole ne font que des apparences de Vérité dans lesquelles de pures vérités reftent cachées. XXV. Qu'il eftdangereux de confirmer les Apparences de  ET RaISONNÉ. 117 'de Vérités, qui fe trouvent en la Parole, paree que •cela tourne en déceptions, d'oii refulte la deftmótiuu du vrai divin . qui y efl: renfermé. XXVI. Que la Parole eft comme un Jardin, qu'on doit appeler le Jardin celefle. XXVII. Que le fens littéral de la Paro.e eil comme une fauve-garde, pour défendre les pures Vérités qui y font renfermées, & y eft repréfenté par les Chérubins. XXVIII. Que le Seigneur durant fon féjour en ce monde a rempli toutes les chofes contenuüs en la Parole & a paria été rendu la Parole, c'eft-a-dire la Vérité Divine en fes derniers degrés-. XXIX Qu'avant 1'exiftence de la Parole, dont nous fommes aétuellement en poiléffion, il y avoit une autre Parole en ce monde, qui eft actueUement perdue. XXX. Qu'au moyen dela Parole, la lumière eftcommuniquée a ceux même qui font hors du fein de 1'Eglife & qui ne font pomt en Poffeffion de la Parole. XXXI. Que s'il n'y avoit pas un Verbe, ou une Parole parmi les hommes, nul n'auroit la moindre connoiffange de Dieu , du ciel & de 1'Enfer , ni d'une autre vie après la mort & encore moins du Seigneur. (*). 58. En ouvrant toutes ces connoiffances aux Enfans de Ia fageffe, la Doctrine de la Nouvelle Jérufalem les recommande inftamment aieur trèsférieufcconfidération & fur tout a leur pratique , & leur enjoint étroitement en même tems d'offrir fans ceffe leurs prieres au Dieu du ciel pour les hommes de toute efpece & condition; afin qu'ils puiffent être amenés alaconnoisfance de fa fainte Parole , & vivre en humble & refpectueufeobéiflanceacette même Parole, pour que de cetce maniere ils puiffent apprendre les Ioix du ciel & de 1'ordre divin , & être par la formés, quant a leur homme intérieur, felon 1'image du cie!; Afin qu'ils puiffent entrer dans ce Paradis célefte, & mangcr de fen fruit, & cueillir fes fleurs, & furtout qu'ils puiffent manger de (*) Tous ces Articles font nmplementexpliqués en la Théolopie Univerfel du No, 189 a 192 & dans le Traité de la Doétiine de la Nouvelle J.riiD.'em touchant la Pa; ole, d'un bout a 1'autre les 2 derniers fe trouvent traduits en entier a lafiodu Difcours préliminaire que nous avons affixé au traité dn commerce de 1'ame & du ebrps qui fe trouve a la Have chez P. F. Cos se Libraire de la cour. & fe vend un Floiiu. H3  H8 Tableau Analytiqtjë de 1'Arbre de vie, qui eft en fon milieu (i) Afin que de cette maniere ils puiflèüt devenir nets de Pêché, par les influences nétoyantes & fanStifiantes du Verbe immaculé de Vérité : (2) & que finalement étant engendrés de nouveau de la femence incorruptible, (3) & rendus parfaits par la en la Régénération, ilpuisfent obtenir leur Portion parmi les tfienheureux , des quels il eft écrit, L'Agneau qui eft. au milieu da Tróne, les paitra, & les conduira aux vives fontaines •des eaux; & Dieu effuiera toutes les larmes de leurs yeux. (4 ) Amen. (0 Révélation H. 7. XXII. t. (V) Voyez Jean XV. 3. XVIII. 17. (3) 1 de Pierre I. 23» (4) Apocalypfe VII. 17» D ü  etRaisonné. 119 DU DECALOGUE ou des Commandemens, & de la Dotïrine qui en dérive. „ JVe croyez point que je fois venu anêantir 9, la loi ou les Prophêtes; je ne fuis pas 5, venu les anêantir, mais les accomplir, Matt. V. 17. „ Si tu veux entrer dans la vie, garde ces „ Commandements. Matt. XIX. 17. „ Voyez auffi Luc. X. 28. Bienheureux font ceux qui font ces com„ mandemens , afin qu'ils aient droit a „ l'arbre de vie, & qu'ils enttent par „ les Portes en la Cité. > Rêvé- lation. XXII. 14. 59. Le Meffager des Vérités de la Nouvelle Jérufalem apporte le foin Ie plus affidu & rempreffement le plus zélé d'une devote affection pour engager fes lecteurs a garder perpetuellement en leur fouvenir la faiateté fpéciale de la Loi des Dix commandemens, leur montrant en même tems toute 1'indifpenfable néceffité ou ils font d'y prêter robéiffance la plus foumife, comme étant une qualification requife pour entrer en la vie. . 60 II établit la fainteté fpéciale de cette Loi fur les confideracions fuivantes : Que Jehovah lui même, c'ell-a-dire le Seigneur, defcendit dans le Feu fur le mont Sinaï, accompagné de fes Anges, & la délivra de la a haute voix, & quele peuple fe prépara trois jours li 4 d'avance  120 Tableau Analytique d'avance pour voir & entendre. Ca) Que la Montagne étoit retranehéè tout a 1'entour , de peur qu'aucup n'en aproch.k ec ne mourüt; & que ni les Prêtrcs, ni les anciensn'en aprochèrent, mais qu'il n'y eut que Moyfe feu!, (b) Que la Loi écoit écrite fur deux Tables de pierre par le doigt même de Dieu. (c) Que Moïfe avait la face refplcndilTante de lumière, quand il descendit & apporta les Tables pour !a feconde fois de la Montagne. (d) Qu'enfuite les Tables furent depofées dans 1'Arche , & cette Arche placée au centre du Tabernacle; (e) Que par raport a la fainteté du Taberrpcie, qui yenojt c!s ce que Ia Joi y étoit dépofée en 1'Arche , le peuple d'Israël fe fcampa a 1'entour en leur ordre, & felon leurs Tribus, & la fuivoient par ordre en leur rnarche, auquel' tems un nuage la recouvroit de, jour, & dc nuit une colomne de Feu; (f) Que par raport a la fainteté dc cette Loi, cc a la Prefence du Seigneur en elle, le Seigneur parloit avec Moyfe du deffus du propitiatoire, entre les deux chérubins; & 1'Arche étoit nommée Jehovah fst la. (g) Qu'il n'étoit pas permis k Aaron d'cntrcr au dedans du voile què par des faerifices. &'de 1'Encens. (h) Que par raport a Ia prefence du Seigneur en la Loi,& k 1'entour, 1'Arche en laquelle elle étoit dépofée faifoit des Miracles, comme quand les Ea'ux.du jourdain furent partagées, & que le peuple paffa a travers de pied fee tant que 1'Arche reftoit au milieu. ( f) & comme quand les Murailles de Jerico tombcrent, pendant que 1'Arche étoit promenée autour dcia ville; (k) Quand Dagon le Dieu des PhiMins, fut trouvé renverfe fur Ie feuil de fon Fane ou temple , avec fa tête feparée de fon corps, O) Exod. XIX. 10 ii 15 16 ig. f b") Exodc XI X. 12 1?. (O Exode XXXI. is'. (<0 Exode XXXIV. 29 k 35. C^) Exode XXV. iö. CO Nombre II. x jusqü'a Ia (ïn. Cg) Exode XXV. 22. Nombre -X. 35 35. C*J Levitique X VI. 2 :, 14, CO Jofiié III. 1 a 17. (*} Jofué VI. 1 a 20.  et RaISONNÉ. I2t corps. (l) Et comme quand les gens de Beth-femes furent au nombre de plufieurs milliers frappés d'une grande playe par raport a 1'Arche. (m). ói. Après avoir ainG imprimé en 1'cfprit de fes Lecteurs leplus grand réfpecr, pour la fainteté ipecialcde la Loi des dix commandemens; le même Meflager éclairé continue enfuite a developer la Plenitude & la fpiritualité de cette Loi; fa Plenitude, en ce qu'elle renferme généralement tous les préceptes d'Amour cc de Charité, &fa fpiritualité , en ce qu'elle ne fe raporte pas feulement a la vie civile óc morale, mais encore a Ja vie fpirituelle & célefte. Ci - devant en traitant de la Sainte Parole, il en avoit indiqué les fens célefte & fpirituel, comme cachés fous fon fens naturel & littéral. II nous fait voir maintenant que le même con"tenu célefte & fpirituel fe trouve caché fous la lettre des Saints Commandements. Par 1'Efprit de fageffe dont il eftdoué , il ouvreces contenus intérieurs pour Pufage des Enfans de la fageffe. Les Simples d'cfprit & finceres de cceur font frappés détonnement, cc faifis de refpeét & d'admiration d'y voir commént chaque loi eft d'une Dérivation divine, comment elle renferme les Préceptes du ciel, comment elle forme 1'Image du ciel, cc effeclue la communication avec la Vie & 1'efprit du ciel, c'eft-a-dire du grand Jehovah Je sus, dans le cceur de quiconque la regoit avec dévotion, & en qui cette loi devient operative. Ainfi, d'après la Doctrine de la Nouvelle Jérufalem, le Décalogue eft une loi qui tend a former 1'homme, non feulement pour une vie morale cc civile, mais encore pour une vie fpirituelle & célefte, commerenfermant en 1'intime de Ion fein, généralement tous les Préceptes d'Amour & de Charité , par lesquels 1'ame obeiffante eft formée d'après 1'image fpirituelle & célefte. 62. Mais ce feroit chofe vaine & infuffifante,que de montrer aux hommes la fainteté,la plénitude& la fpiritualité de la loi,fi on neles dirigeoit en même temsa la pratiquer. Auffi notre auteur éclairé après avoir montré ce que c'eft que la CO i- de Snmucl v. 3 4'. O} i. de Sauiuel vi. 19. H 5  22 Tableau Analytique la Loi, indique-t-il énfuite comme on doit 1'obferver. La Doctrine de vie qu'il délivrea cette occaflon eft fort brève & fort fimple , mais en même temps d'un trés grand poids & trés édifiante. C'eft de renoncer aux "Maux de teute efpece, paree que cefont des péchés contre Dieu. Obfervez bien, 1'on vous y convie par tout ce que vous avez de plus cher au monde, la délicate & inftruttive diftindtion qui vous eft ici indiquée comme regie d'une obeiffance pratique. Vous abftenir du mal ou le mettre loin de vous eft le premier pas que vous ayez a faire pour avancer vers Dieu & la Bonté. Mais on peut s'abftenir du mal, on peut y renoncer par une grande diverfitéde Motifs,la Crainte des hommes, les: refpeéts humains , 1'aprehcnfion de la perte de la Reputation, de fon credit, de fon honncur ou de fa fortune , le defir même de paroitre faint devant les autres &c. font autant de Motifs qui y peuvent déterminer. ïdais tous ces Motifs ne fauroient profiter en rien, en la voie de la Purification interne & de la Régénération. Ils ne peuvent operer, que pour effeétuer un changement en 1'homme exterieur, tandis qu'il laiffent 1'interieur fans le moindre changement, ou-la moindre reforme. Les Motifs donc qui doivent nous faire renoncer aux maux, doivent néceiïairement être des motifs interieurs , avant qu'ils puiffent affecter la vie interieure. Or il n'y a que la crainte de Dieu feule qui foit un motif de cette nature. (*) Auffi, d'éviter les maux de toute efpece, & d'y renoncer comme étant des péchés contre Dieu, eft la grande & purifiante Doétrine de vie que nous delivre le Meffager fidele des Vérités divines, comme regie d'obeiffance, pour les Enfans de Dieu. . 6n Mais entendons-Ie parler lui meme & voyons fes propres raifons fur cet important fujet, qu'il adigeré, &arrangé fous les Chefs ou Articles fuivants. I. Qu'en proportion que 1'homme évite les Maux de toute efpece comme Péchés, en même proportion fait il ce qui eft bon non de fon chef, mais de par le Seigneur. II. Que Y)e li Je fagc a dit ?vrc raifon, „ La Ciainte de Jehovah eft te Principe, ou le commencemen: de ia laeclfci  ET RAISONNÉ. 123 1'homme veut le bien & même le met en pratique , avant de fuir les maux comme péchés, le bien qu'il veut & qu'il fait n'eft pas un bien réel. III. Que fi 1'homme penfe a des fujets pieux & s'il en parle, fans éviter les maux comme péchés, il n'y a nulle piété ni dans fes penfées ni dans fes paroles. IV. Que fi 1'homme a fait de grands progrès en connoiffances & en fageffe, & ne fuit pas les maux comme péchés, il eft malgré tous fes progrès vuide de connoifTance & de fageffe réelle. V. Que 1'homme aime la vérité en proportion qu'il fuit les maux comme péchés. VI. Que 1'homme a de la Foi, & eft un homme fpirituel, en proportion qu'il fuit les maux comme péchés. VII. Que le Decalogue nous enfeigne quels maux font des péchés. VIII. Que toutes efpeces de Meurtres,d'AduIteres,deVols, de Faux Témoignages, & toutes les convoitifes qui nous y excitent, font des maux qu'on doit fuir comme péchés. IX. Que l'homme a de 1'amour envers fon Prochain, en proportion qu'il fuit les Meurtres de toute efpece comme péchés. X. Que l'homme aime la Chaflete , en proportion qu'il fuit les adulteres de toute efpece comme péchés. XI. Que l'homme aime la fincerité, en proportion qu'il fuit les vols de toute efpece comme péchés. XII. Que l'homme aime la vérité en proportion qu'il fuit les faux témoignages de toute efpece comme péchés. XIII. Que nul ne peut fuir les maux comme péchés au point de les avoir intérieurement en averfion, a moins qu'il ne combatte contre eux. XIV. Que fi quelqu'un fuit les maux par quelqu'autre motif, que paree que ce font des péchés, il ne les fuit pas réellement, mais il fait fimplement qu'ils demcurent cachés au monde (*J è quoi nous devons (*) Voyez tous ces Articles plus atnplcmcnt espliqués en Ia Dcétvine de vie pour la Nouvelle Jérufalem, du No. IS. i 114. Voyez de plus 1'explicatlon du fens célefte fpirituel & naturel de chnque commandement du Decalogue en la Theologie univerfelle, du No. 291- a. 326. oü i'Auteur a montré que le Decalogue en fon fens littéral contitnt les préceptes généraux de Doctrine & de vie mais en fon fens fpirituel & célefte, contient généfalement tous les préceptes qui fe raportent Jt 1'amour enveis Dieu & envers le Prochain. Ces commandemens font encore plus ampletnent détaillés en l'Apocalypfe Expliquée octuellemcnt fous Preffe , & dont le premier volume eft déja presque achevé d'imprimer.  112 Tableau Analytique. devons ajoucer. I. Que Ia Charité vraiment Chrétienne, conufte pour un chacun a remplir fldelement Ion Etat; car en ce faifant L s'il fuit en même tems les maux c mme péchés , il fait journellemenc de bonnes aftions, & il eft lui même fon propre ulage dans le corps commun ;de cette maniere eneffet on poiirvo:t au bien commun aiöfi qu'a celui de chaque individu en particulier. II. Que tont le refte n'eft pas a b-.en dire les oeuvres propres de la Charité , mais que een lont ou les fignes, ou les avantages, ou les devoirs. ° 64. Ceftainfi que le Meffager dela Doctrine de la Isouvelle Jeruralem engage fortement fes Leéteurs a une obeiffance pratique & purifiante de la loi des dix comman.lemens. II appellé cette ohéiffance le Cantique de Moyfe, (*) comme la confeffion dela divine Hu. mam té du Seigneur, qu'il avdit enfeignée auparavant eft appellée par lui le Cantique de i'Agneau. II ne neut ncanmoms s'empêchèr d'exprimer fon am-ehenfion qu'il ne s'en trouvera que trés peu au jour actuel, qui foient capables d apprendre ces deux cantiques, tant que la Doctrine de Ia Juftification paria foi feule de 1'Impuration de la Juftice de Chrift, d'une Miférieorde arbitraire, & diverfes autres Doétrines erronées du même genre formeront des fons fi féduifans dans 1'oreille de ceux qui les 'encenfent, C'eft ce qui le rend plus feneufement empreflé a enjoindre a tous les Lecteurs dejornure le Cantique de Moyfe k celui de l'A?neau, comme êtrmt leur qualification requife pour la jouiffan' ce du bonheur éternel. II ne peut en aucuue ma- niere (*) Voyez rApoeslypfe revelée Ch. XV. v. 3 C°o) Pour avoir une plus claire comprenenflon du véritable fens de «s deus Expreffions le Cantique de Moyfe, & le Canïiqne dc■ hgneuu relon 1 .nterprétation de PAuteur, il ne fera rar hors de propos Kr' mer lc Lecteur, qu. n'a pas vu ceux de ces ouvrages qui contieunenï cette inrerpréranon que par Cantique eft fpirituellement entend, e ronfethon ou recOnno.ffar.ee, qu, part d'un fond interieur de ioïeufe Affect.on. Ceft pourquoi, par le cantique de Moyfe eft fignffiée une Cmfeflion panant d une v.i conforme aux commandemens de ia Loi, oi. du pécalogue, Moyfe défignant la totalitéde la loi en un féhs étêndcr m-n's dans uhfens plus refferré le Déc,lo.5ue; ainfi par le Cantique ,t^au efl fipnfié «ne Confeffion touchant ia Divinité de l'Humanité Ju Sei'  ÈT RAlSONNÉ. 125 faierc permettre la féparation de ces deux Cantiques; mais fa Maxime a cet égard eft, ,, Qjie nul homme ■ne Jepare ce que Dieu a conjoint. Puiffe un chacun reflechir férieufement a fon avis fage & prudent fur cet important fujet, & fe montrer obeiffant a le mettre en pratique! & tandis qu'ils fuivent l'agneau, fc? qu'ils en chantentle cantique, puiffent-ils apprcndre en même tems a> chanter le cantique de Moyje le J'erviteur de Dieu, par un obfervation pure & fincere du commandement, par laquelle obfervation ils puiffent devenir des Arches vivantes de la Sainte Loi, & éprouver encore fes pouvoi rs miraculeux, a renverfer. tous les Dagons, f 1) toutes les idoles d'un culte Faux & abominable, & a partager les eaux du Jourdain fpirituel , pour que les rachetés puiffent le traverfer; tandis 'que la Maifon d'Obed Edom , f a) la familie de toutes les Vertus continue d'être bénie par raport a 1'Arche, étant par la confacrée, confervée , & maintenue en vie, comme par le Pouvoir continuel, partiennent a Dieu, eft induit a s'enquerir de la Nature d'une veritable Foi EvangéTique, & fauvante, prendre en profonde confideration, les folides Articles fuivans, qui contiennent la Doctrine de la Nouvelle Jérufalem a ce fujet! I. Que la Foi qui fauvé, eft une foi en notre Seigneur Dieule Sauveur Jefus Chrift, paree qu'elle eft dirigée vers un Dieu vijible en qui eft I bivijible. II. Que la Foi en général confifte a croire que quiconque mene une bonne vie & croit ce qu'il doit croire fera fauvé par le Seigneur. III. Que le Premier Principe de la Foi, dirigée vers Jefus Chrift, eft une reconnoiffance qu'il eft le Fils de Dieu. IV. Que l'homme recoit la Foi, en conféquence dece qu'il approche du Seigneur, apprend les vérités extraites de la Parole, & mene une vie conforme a ces vérités. V. Qu'un Refervoir de vérités cohérentes enfemble comme en un faiffeau ou fagot, exalte & perfectionne la Peau. VI. Que la Foi eft perfeétionnée proportionnément au nombre & a la cohérence des vérités. VII. Que les vérités de la Foi quelque nombreufes qu'elles puifient être, & toutes difFérentes qu'elles puiffent paroitre, ne font toute-fois qu'une Unité, cc font unies par le Seigneur Jefus Chrift & de par lui, qui eft ,1e Verbe, le Dieu du ciel & de la Terre, le Dieu de toute chair, le Dieu de la Vigne ou de 1'Eglife, Ie Dieu de la Foi & enfin la Lumière effentielle , la vérité 8c la vie éternelle. VIII. Que la Foi fans charité n'eft point Foi, cc que la charité fans Foi n'eft point charité, cc que 1'une cc 1'autre n'ont aucune vie en el les mêmes que de par le Seigneur. IX. Que 1'homrae a Ie pouvoir de fe ^procurer & de la Foi & de la charité, cc même auffi la vie dc la charité cc de la foi ; & que néanmoins rien du tout de ce qui appartient a la foi , ni rien de ce qui appartient a la charité, ni même rien de ce qui appartient a la vie de . 1'une & de 1'autre n'eft de 1'hommè même, mais que Ie tout efl du Seigneur. X. Qu'il y a une différence entre la Foi naturelle cc la Foi Spirituelle, & qu'un Principe fpirituel qui dérive du Seigneur eft intérieuremenc en la foi naturelle en quiconque recoit I'inI 2 fluen.  132 Tableau Analytique fluence de la Foi envers le Seigneur & en même tems celle de la charité envers leur Prochain. XI. Que le Seigneur la charité & la foi font unis & ne font qu'un de même que la vie, la volonté & 1'entendementen l'homme & qu'en cas qu'ils foient dfvifés chacun d'eux pérk, comme une perle qu'on auroit reduite en pouffiere. Xll. Óue le Seigneur avec tout fon amour divin , amu quavee toute fa fageffe divine, & toute fa vie divine & par confequent avec toute 1'efTencc de la Foi & de la charité, pénetre enchaque homme par influence , mais qu'il eft recu de chaque homme felon I'Ëtat cc la tormede cet homme. XIII. Que le Seigneur ctt charite & Foi en l'homme, & que L'homme elf. charité cc toi en notre Seigneur. XIV. Que c'eft par la conjonttiqn avec Dieu que l'homme a le falut & la vie éternelle ; que néanmoins la conionftion avec Dieu le Pere ne peut avoir lieu, maïs la conjonction avec le Seigneur Jefus Chrilt & par lui avec Dieu le Pere. XV. Que la conjonction avec le seigneur eft reciproque, c'eft - a - dire, que 1e Seigneur eit dans l'homme, & l'homme eft dans le Seigneur; & que cette conjonftion reciproque du Seigneur cc de l'homme eft eftcftuée par le moyen de la charité cc de la Foi. XVI. Que la charité cc la Foi fon: reünies enfemble dans les bonnes ceuvres. la charité conliLant a vouloir ce qui efl: bon • cc les bonnes ceuvres conliftant a faire ce qui eft bon d'après cette Volonté cc fous fon influence. XVII. Que la charité & la E ome font que des chofes mentales cc périffables, a moins qu'elles ne foient déterminées dans les ceuvres cc n y exiftent, toute-fois & quant la chofe peut avoir beu. XVIII Qu'il y a Foi réelle, Foifauffe, & toi riypocrite. XIX. Qu'il n'y a qu'une feule foi veritable cc qu'elle eft dirigée vers le Seigneur Dieu le Sauveur Tefus Chrift , & demeure evcc ceux qui le croient etre le Fils de Dieu, le Dieu du ciel & de la terre & n'être qu'un avec le Pere. XX. Qu'une Foi fauffe eft toute foi qui s'éloigne de 1'unique Foi réelle, & qu une telle efpece de foi demeure avec ceux qui gnmpent par un autre endroit, &qui regardentle Seigneur non comme Dieu, mais comme un fimple homme., XXI. Que la Foi hvpocrite n'eft pas du tout une Foi. XXH. J r Qu u  ET RAISONNi. T33 Qu'il n'y a point de foi parmi les Méchans, par cè que la Méchanceté vient de 1'Enfer, & la Foi vient du ciel; & que par tout le Chriftianisme il n'y a point de foi parmi ceux qui rejettent Je Seigneur & fa Parole, en dépit de toute la moralité & même de ]a Rationalité apparente de leur conduite, & bien encore qu'ils parient, même enfeignent & écrivent touchant la Foi: ce qui eft une conclufion de tout ce quï précède. XXIII. Que ceux qui ont imbu le Principe d'admettre la Foi feparée de la charité, & font fixes. dans ce Principe, font en ia Parole répréfentés par les Philittins, (*) & font compris par les Boucs dont parient Daniël & Matthieu. XXIV. Que la Foi feparée de la charité détruit totalement 1'EgliTe & généralement tout ce qui lui appartient. 72. Tous ces Articles a 1'exception des 2 derniers font tirés dc la Theologie univerfelle du No. 336. a 304.. les deux derniers font extraits de la Doctrine de ïa Nouvelle Jérufalem concernant la foi: comme ce petit Traité contient encore d'autres articles des plus intéreiTants, nous en allons joindre ici les titres pour Pavantage de ceux qui de fincerité de cceur cherchent la vérité. Ces Articles iont donc. 1. Que la Foi eft une reconnoiffance interne du vrat. II. Qu'une telle reconooiflance interne de ce qui eft vrai, ne fauroit avoir lieu que chez ceux qui font en la charité. III. Que les connoiffances de ce qui eft vrai & bon ne font point objets de la Foi, avant que l'homme foit en la charité, mais qu'elles font comme qui diroit un magazin duquel la Foi de la charité peut être formée. 73. Que ton Nom ö Saint Jefus, foit a jamais adoré, toi qui en éclairant ton ferviteur . as ainfi enfeigné a tes Enfans que toute Foi pure qui a le pouvoir de fauver, vient de toi, & retourne a toi, comme a fa fource & fontaine célefte:accorde-nous, nous t'en fupplions,óSeigneur Dieu de toute Mifericorde, que tous tes Enfans vivant fous la douce influence d'une telle foi, puiffent être rendus fenfibles de fon Pouvoir & de fon efficacit'é divine, en arrivant par la a une étroite conjonction avec toi, par leur exacte obfervation de tes faints com- (_♦) Par le Dragon en 1'Aoocalypfe. I 3  134 Tableau Analytique commandemens, & leur exact renoncement a toutes les voies & toutes les ceuvres d'iniquité! Puiffe a jamais toute foi fauffe , morte , impure & héretique périr en la préfence de cette vraie, pure & fincere foi vivjfiante qui eft en toi , & dirigée vers toi , afin que de cette maniere tous les Royaumes de la Terre, pmffent croire & favoir que tu es le grand Créateur, Redempteur & Recenerateur, & qu'en le croyant, il puiffent obtenir la vie éternelle par ton faint Nom. (i). CO Jean xx. 31. DE LA  ET R A I*S O K M t. 13^ DE LA CHARITÉ ou de l'AMOUR. ENVERS Le Prochain, et des BONNES OEUVRES. Je vous donne un nouveau commandement, „ Oue vous vous dimiez les uns les autres ; que comme je vous ai aimês, vous „ vous aimiez auffi 1'un l'auire." ■■ „ Jean X1IL 34. (*) „ Mes Bien-aimês, aimons-nous Vun l''autre, ,, car la charité, ou 1'amour eft de Dieu, 6? quiconque aime eft né de Dieu. — „ 1 Jean W. 7. „ A ceci nous avons connu la chante, c ejt „ qu'il a expojê fa vie pour nous; nous ,, devons donc auffi expcfer nos vies pour „ nosfreres. „ Celui qui voyant fon frere dans la Nécejfitê, „ lui fermera fes Entrailles, comment „ ejt - ce que la charité de Dieu demeure en lui% „ Mes Petits, Enfans n'aimonspas de paroles, 5, ni de langue, mais par des effets &f en „ vérité. — ijean III. 16. 17. 18. „ Voyez auffi Jacques II. 15. 16. (o) Ces trois chofes demeurent, la Foi, l'Efpe„ rance 6? la Charité; mais laplus excel,. lente des trois ejt la Charité. ——— 74. II (+) Vnvez auffi Levitique XIX. 18. (b) Plut ii Dfcu que tous ceux qui tiront ce Sommaire de la Doctrine Cbrctienrie daignaflent faire a tous ces Pafrages de 1'Ecriture toute 1'atten- tion 14  136" Tableau Analytique 74. II y a Iongtemps que c'eft devenu un fujet de douleur & de chagrin pour Ie fage & l'homme de bien de voir Ia grace de la charité confiderée fous un point de vuë fi partial, que d'ètre reftreinte par certains aux afbons d'aumömes, par d'autres a pardonner des injures, par d'autres a des émotions fenfibles d'une tendreffe & affeétion purement naturelle, par d'autres a foulager & fecourir les indigents par diverfes diftributions des dons & des biens de la Fortune. 75. Cette confidération partiale de la grace de la Charité a été fuivie des conféquences les plus funefies. Ne la confiderant que fous quelques uns de ces aétes qui n'en font que les manifeftations exterieures, le genre humain en eft vènu graduellement jusqu'a perdre de vue fa Nature Divine, fon Origine & fon Etendue comme vie divine ou fpirituelle que Dieu communiqué a 1'ame pour fon falut, fa Bcnediétion, & pour Ja vie éternelie. De la on s'eft acquis des idéés fauffes & dangereufes qui ont gagné le defilis, touchant la vie éternelie, la Bénédiction & le Salut. & ce que c'eft pofitivement qui conftitue l'Effence & la Réalité de ces chofes; tandis qu'une Foi ftérile purement fpéculative cchiftorique, des ceuvres méritoircs. des ceuvres de furérogation,(i^l'impu tation des Mérites deChrift, les tion qu'ils mentent a tant & tant d'éssrds, & bi«n-t6t on verrolt Ie ciel redefcenJrc fur la ter e; u.a;shelns! Jefrérois d'v penfei ! Ceux mème qui cherchent a redreflèf ies aUoes, n'piibiient que trop fouvent que ces Préceptes font 1'Eflènee même de Ia Doétrine, qu'ils chercheut è propagtr. Nous nous tairons fur les ptéuves aurlier.tiqucs que nous en avons. car ce feivir manquer ellentiellemcn; nors mêmes de ce principe de vie, dont nous (buhaitpns ardemment que toute Ia Maffe foit fermentée de nonveaiK (1) Une legére fconfideraiion de la Fin ppnr la queile rbnmme eft créé fera disp-irouie du coenr dc tout Chrétien toute idéé de la poflihilité mérne de 1'Exiltcxe de telles oeuvies. LHoimnen'eft'créé que pour faire dubicn Ji fes femblables; a, toura éternité il n'atira pas un moment de fa vie qui ne doivc être corifaciê" a ce noble emploi, en fuppoiant donc que depuis 1 infant que le ccmenaire naquit jusqu'an moment oü il Fait la rorpe de ce monde, il alt rendu a fes ferEblhWcs tous les fervices qu'il devoit leur rendre (Eh! quel elt I'lmmmc qui le fait?) qu'a t-il rak, je vous prie, deplus qu'il ne devoit faire ? OU eil donc la poffiWltté des oeuvres de fu.érosatioii? Romains CirholiflMeS, rclléchiGèz y bien, a chole eit trop féneitfc & 1'erreur en parei les iiK.ticrcs de trop grande importance pour ne pa» mcnicr toute votre attemion. Fakes tont Ie kien  ETRAISONNÉ i4, IesFormes& exercices extérieurs de Piété, ou quelqu'Adte arbitraire de la divine raifericordc ont toutes eu leurs divers Partifans , comme contenant cc méme conltituant & communiquant les uniques aualifications neceffaircs pour la jouiflance du Ciel & de Ia Félirité éternelie. 76. L'Auteur éclairé des vérités de la Nouvelle Térulalem ne pouvoit s'empêcher de lamenter, avec bien dautres, cette malheureufe méprife & fauiTe notion touchant la grace de.la Charité avec tous fes dangereux effets: auffi eft-ce fon principa! & continuel travail, & celui meme qui paroit former le But effentiel .de tous fes divers Écrits, de rétablir, felon la grace &U1 1V -fa donnée ' & de ré-inftaler la-charité a fa haute & célefte origine, de foutenir Pcxccllence de fa Sf"0/',81^ la, faire voir en la plénitude & perfedtion de fa beauté. 77- La Charité, dit-il, eft 1'efprit du ciel,la vie fi 1 amour de Dicurendue manifefté & opérative dans les ames pures & faintes; c'eft PEffence dc Ia felicité éternelie, telkment qu'il ne peut y avoir que ceux qui en refpirent 1 efprit, & qui font formés feion fon image, qui puiflent etre bénis dans PEternité; elle réuliit& raflemble tous les Efprits en un, dans Ie corps ou Royaume de Jesus Christ, les délivrant ainfi de Pêche, de feparation, de laffitude , de travail, de maadie & les ramenant a 1'ünion, PHarmonieJa Paix, l 'l/eJ a& ll ^ lcite ; c'eft la vie dc h Foi & de la Fieté, & de généralement toutce qui a raport k Ia connoi fance , a 1 opinion , a la Dodtrine & a Ia Forme de la üevotion, tellement, que fans charité toutes ces choies leroient parfaitement inanimées, & mortes & font comme la lumière du foleil en hyver, lors qu'elle eft feparée de Ia chaleur , en conféquehce de quoi tout en laNature fe fane & de vient ftériie. 78. II Wen que vous pouvez Faire, mais n'ayez 'amais 1'orgueilieufe préWion de croire en pouvoir faire plus que vous nedevez ne perdant iaSs de yue ce que vous dit la fource de toute véuté, „ Ouand vZsJu^Tf^' toutes-les chofes aui yoüs font cov,ma„dées\v'ou's $JZ Z'nustL ij  138 Tableau Analytique 78. II démontre deplus que toute Béatitude eft fondéeen 1'Amour. & eft de nature & qualité conforme a 1'amour fur lecuel elle efl fondée, la Béatitude célefte tire fon origine de 1'amour célefte, qui eft la charité ou 1'amour de Dieu qui fe manifefté en 1'amour Fraternel ou 1'amour envers le Prochain; outre cet Amour , il en eft encore d'autres de diverfes efpeces qui ont place en Pame de l'homme, tels que 1'amour de foi même, 1'amour du monde & de la chair avec toutes les diverfes convoitifes qui les accompagnent; toutes ces efpeces inférieures d'amour font d'une nature infernale, & forment une vie & une image infernale en Pame". h. 'moins cu'cllcs ne foient amcnées en fujetion a 1'amour fupériéur & célefte qui eft la charité. 79. Mais la Charité , felon Ia Doctrine de Ia Nouvellelérufaleffl, avant de pouvoir rendre l'homme propre a recevoir la Béatitude célefte, doit obtenir une naiffance, & acqucrir une forme cn 1'ame, autremeht elle n'eft que mentale & périffable, comme on 1'a déja obfervé ci-deffus concernant la foi, & c'eft par afte xr rrr opération que la charité obtient cette naiflance 7: leauere cette forme; le premier & 1'effenticl de mus fes aftes eft le renonccment a tous les maux qui Tvrncedent des amoürs de foi-même & du monde; Le ferord eft de faire le Bien par 1'amour pur & défintereffé duBien même, fans aucune vue ou égard au moindre retour ou recompenfe quelconque. Elle trouve en ce, bénéfice & PavaHtage de toures les verités ou connoiffanccs qui fe raportent a la foi; car par ces vértrés elle apprend a connoitre quels lont les mauxaux«neU il faut renoncer, comment elle doit faire le bien, % oudies Perfonnes font les objets envers lesquels piledoit exercerfa bonne volonté; c'eft pourquoi la Charité aime la vérité & 1'embr'iffe & fe joint en mariage avec elle, & de ce mariage célefte procédé une infinie fertilité, & une multiphcation de Bcatitudcs fans bornes. . , , . . . , . , , Ro En ce Mariaee avec la verité, & par lui la cbarné eft éclairée , acquere une forme & deviant opéTarTve & eft ainfi for-mée & fubftantiée, dans 1c monêe céièfte ou le Povaume d'oh elle tire fon Origine. Ici elle voit qui a proprement parler eft fon Prochain: iel  ET RaISONNÉ, *39 Ja fainte vénté lui enfeignant a regarder les Perfonnes & les chofes en leur connexion avec Jesus Christ le Dieu et Pere de toutes Choses. C'eft pourquoi le Seigneur fupréme eft confideré par la charité comme fon Prochain au fens fupréme, tandis que la Bonté & la Vérité, le Royaume de ce Seigneur, fon Eglife fur terre, les focietés & communautés d'hommes, cc en dernier lieu les individus font confiderés fubalternement comme prochains en leurs divers degrés de fubordination. Et faire du bien de chacun de ces differents objets par un pur amour de la Juftice, & avec jugement & difcernement, en s'acquitant fidelement & diligemment de tous les differents emplois cc devoirs auxquelson eft appellé, comme membre du Royaume univerfel du Seigneur, foit dans les cieux foit fur la terre, c'eft \k 1'exercice, 1'opération & 1'ceuvre par lesquels les pouvoirs cc la réalité de la charité fontrendus manifeftes, fa forme perfectionnee, fa Béatitude accrue & fon ufage étendu felon la Doctrine de la Nouvelle Jérufalem. 81. Ah! puiffent quelques rayons de cette Charité de célefte origine toucher & enflamer !e cceur de touc Lecleur, afin que tous les nuages & brouillards des Ténèbres & des mauvais Prejudices en étant diffipcs comme par les rayons lumineux d'un foleil levant, il puiffe être rendu capable de voir clairement, & dispofé a confiderer ferieufement cc digércr avec attention les importants articles fuivants fous lesquels cette Doctrine de la Nouvelle Jéruialem eft dispofée. I. Qu il y a trois Amours généraux : 1'Amour du ciel, 1'Amour du monde & 1'Amour de foi-même. II. Que lorsque ces trois Amours font en une jufte fubordination, 'ils rendent l'homme parfait ; Mais quand ils ne font pa$ en une jufte fubordination, ils le pervertiflent & le bouleverfent. III. Que tout homme en général eft le Prochain que nous devons aimer, mais én raifon de Ia Nature cc qualité de fa bonté particuliere. IV. Que l'homme confideré en un fens colledif, c'eft-a-dire une focieté plus ou moins grande, cc confideré fous l'idée d'une fociété compofée, c'eft-è-dire comme une Nation ou une Patrie, eft le Prochain que 1'on doit aimer. V. Que 1'Eglife eft le Prochain que Pon doit « - aimer  iio Tableau Analyti Q u 2 aimer en un degré fuperieur, & le rêgne du Seigneur efl le Prochain que nous devons aimer au fupréme degré. VI. Que 1'Amour du Prochain confideré en foimême, ne confifte pas a aimer la Perfonne du Prochain mais le bien qui eft en fa Perfonne. Vil. Que la charité & les bonnes ceuvres font deux chofes diftinttes entre elles, comme la Bonne volonté & 1'action de bienfaire. VIII.Que la Charité réelle confifte a agir avec droiture, juftice, fidelité & équité en toute emploi, tout office & toute occupation oh 1'on eft engagé, avec tous ceux avec qui on peut avoir quelqu'affaire ou quelque connexion. IX. Que les bienfaits de la Charité font de donner aux pauvres, & fecourir les indigents, mais avec difcernement & prudence. X. Que la Charité a divers devoirs a remplir, quelques uns desqutls font Publics, d'autres Domeftiques & d'autres Particuliers. X1. Que la Charité a fes récréations qui font les repas de diner & de fouper , & les converlations ou affemblées fociales. Que le Premier & 1'effentiel Point de la charité confifte a déloger de foi les maux qui y font, & le fecond a faire les biens qui peuvent tourner a Pavantage de notre Prochain. XIII, Enrempliffant les divers JiKercices de la Charité l'homme n'affigne aucun mérite a fes ceuvres, quand il croit que tout bien vient du Seigneur. XIV. Qu'une vie Morale quand elle fe trouve en même tems étre fpirituelle, eft ]a Charité. XV. Qu'une amitié portant fur 1'amour, ou 1'amitié d'amour contractée avec quelqu'ua, quelqu'il foit d'ailleurs quant a 1'efprit. eft dangereufe après la mort. XVI. II y a fsuffe charité, & charité hypocrite, & chaité morte. XVII. 1'Amitie d'Amour parmi les méchans eft une haine inteftirie entre eux, & 1'un envers 1'autre. XVIII. De la conjonclion de 1'Amour en Dieu & de 1'Amour envers le Prochain; que ces deux amours étoient defiinés a être conjoints entre eux, & qu'ils le font réellement, parmi ceux qui vivent dans 1'exercice de la charité, ou de 1'amour du Prochain, par un principe d'amour envers Dieu. (O 82. II ("O Voyez ces Articles plus amplement pliq' is en la Théologie univerfelle du No. 39+. au No. 458.  et RaISONNJ*. 141 82. II pourroit bien ne pas être hors de propos d'ajouter ici la pleine & claire définition fuivante de Ia charité, telle que' le Meffager de la Doctrine fus-dé* taillée nous 1'a délivrée en un mémorial annexé a fon discours touchant Ia Charité; „ La Charité, dit-il , confifte a agir en toute occafion, & a èxécuter tous fes devoirs avec discernemént, fous 1'influence de 1'amour de la Juftice, mais fous 1'influence d'un amour qui tire uniquement fon origine du Seigheur Dieu notre Sauveur Jefus Chrift. En cette Définition nous avons un Portrait exact. & fidele de la Charité en fa célefte origine, fon opération interne en Pame, fon effet ou Manifeftation externe en Pceuvre ou en nos aótions; en fon origine comme une vie Divine, ou une vertu qui émane du Pere univerfel & fontaine générale de tout Bien, Ie Seigneur Dieu notre Sauveur Jelus Chrift, le Jehovah qui s'eft manifefté; en fon opération interne, comme un Efprit purifiant qui entrant en Pame obéiffante du croyant, & en prenant une entiere poffefllon, reforme la volonté par 1'amour de la juftice, qui efl 1'amour de Dieu & du bien ayant la fupénorité & Ie gouvernement fur 1'amour propre & celui du monde, & éclairé 1'entendemcnt paria lumière du jugement, qui efl celle dela vérité, & la prudence ayant le gouvernement fur les ténèbres de Perreur & de 1'mdiscrétion ; & dans les effets exterieurs, comme produélive de bonnes ceuvres influencant l'homme extérieur ou naturel, & le portant par la a s'acquiter hon^temenr & fidelement de tous fes devoirs & emplois tant foeia'üx que particuiiers , moraux ou civils en toutes occafions & en toutes circonftances au point de Ie rendre un digne, eftimable & utile membre de la fociété en laquelle la Providence Pa placé ici bas , & le préparant ainfi a dcvenir ci - après un'heureux membre de quelque fociété célefte au royaume des cieux. 83. Qui ne fouhaiteroit pas avoir fon cceur & fa vie même fous 1'influence & !e gouvernement d'un Efprit fi divin, fi fainfc fi folide ? Accorde-nous,dJefus, Dieu de toute Miféricorde, donneur de tout ce qui eft bon que toutes Enfans puiffent avoir la grace de choyer r. .T ce  14-ü Tableau Analytiq^ue ce Don excellent de Charité tant en leur Volonté qu'en leur Entendement, & dans les ceuvres, afin' que demeurant ainfi dans ce faint amour, ils puiffent k perpétuité demeurer en toi, & qu'étant par la purifiés de toute iniquité, ils puiffent avoir des cceurs capables d'aimer tout ce qui eft bon, & des Entendements capables de le discerner,& des moyens toujours prêts a 1'exécuter ; & qu'ainfi ton royaume vienne, & ta volonté foit faite fur la terre comme au ciel: AMEN. Chofe qui ne manquera pas d'arriver quand ils obferveront bien ce qu'a dit St. Jacques au Ch. II. vs. 14. 15. & 16. & St. Jean aux endioits fuscités. D Ü  ET RAISONNJJ. 143 DU LIBRE ARBITRE. „ Tu mangeras librement de tout arbre du ,, Jardin. — Genefe IL 16. J'ai mis devant toi la vie (f la mort, la „ Bénédiclion & la malédiElion; choifis „ donc la vie, afin que tu vives toi & ta „ poftérité, ou ta femence. —. Deutero. cv r XXX. 19. ii Je ^ ferai Volronde d'un cozur libre „ Pf. LIV. g. (*) 5, Ceft pourquoi ainfi a dit Jehovah: fi tu „ retournes, je te ramenerai, éjf te tien„ drai devant moi. Jeremie XV. 19, 84. Ce n'eft point da tout pour fatisfaire a un efprit cuneux & inquifitif de fpeculation inutile ou pour contenter un vain defir de fonder des rnyfteres' profonds & embaraffans, que le melfager des vérités de la Nouvelle Jérufalem appellé ici 1'attention du Lecteur fur le fujet du Libre Arbitre. mais c'eft dans la vue de cöntribuer a fon édification fpirituelle & a 1'afFermir dans ta vie cc le pouvoir de la dévotion en lui indiquant fa Iiberté native, lui faifant voir comment il eft en Iiberté de choifir pour foi même , foit la viefoit la mort, en lui apprénant d'ou cette Iiberté derive, en le familiarifant avec les bienheurcux pouvoirs dont-il eft revêtu, en 1'encourageant a 1 exercice de ces pouvoirs, le délivrant pur la de bien des Doctrines fauffes «Sc dangereufes qu'on debite aujour- d'hui (*1 r'Hebreu felon Arizoarortanus dit: je t'invor.ueiai avsc dévotion• mais cela revient au même. u=vuuou,  144- Tableau Analytique d'hui & circule parmi le monde, qui tendent toutes 1 rendre ces pouvoirs inutiles. Et finalement en le conduifant a la vraie repentance , & a la parfaite regénération, quine fauroit être effeétuée, jufqu'a ce que 1'ame viennea connoitre fa parfaite Liberté, & ce qui en eft le fondement & è en faire un bon ufage en renon^aat aux voies du Pêché , & marchant dans les voies des commandemens. 85. II n'y a que ceux qui ont quelque connoilfance des Dogmes fuportés par la pluspart des Eglifês dans le Chriftianisme moderne, touchant la Prêdeftination , l'Eleclion, le Pêché originel, la grace gratuite, l'Irrefijliblc opération du faint Efprit, la Juftification inJïantanée &C-. qui puiffent avoir une pleine & entiere conno'lfance du Degré auquel ces heureufes fins font promotces par la Doctrine de la Nouvelle Jérufalem concernant le libre arbitre & qui puiffent favoir jusqu'a quel point il étoit devenu expediënt qu'une telle manifeftation nous foit accordée & une telle Doctrine pubüée aujourd'hui. 86: Une parfaite connoifTance de ces Dogmes, & de toutes leurs tendences pernicieufes qui vont a détruire le Libre Arbitre, & ce faifant, a faire dcrhomme une fimple ftatue ou une fouche en matieres fpirituelles & qui regardent le falut, & a faire de Dieu 1'auteurdu mal, & rendre fa Parole entierement inutile & de nul eflet, adaptera & difpofera merveilleufement 1'efprit a confeffer la fageffe, & fe rejouir en la confolarion, & adorer les découvertcs opportunes de cette Doctrine du Libre Arbitre C'eft a des Efprits ainfi dispofés que cette Doctrine eft plus particulierement adreffée; Et tres certainement ils la trouveront aufii douce que la Manne qui dégouttoit autour du Camp d'Israël. Qu'on ne regarde point comme préfomption dc notre part, fi. nous effayons d'en donner ici une Efquiffe , & de la delivrer en Tadrelfe fuivante que nous préfencons a tous les amateurs dc la vérité. • 87. Comme le venin du Dragon & le Fiel cruel de 5) l'afpic (1) font tous les Dogmes qui tendent a vous perfuader que vous n'avez point la liberté dc faire le bien (O Deutcronowc XXX11. 33.  Ê T RaISONNÉ. I45 h bieri °u le mal 5 de choifir la vie ou de la refufer • » £n effeti' qu'eft-ce que tout cela, fi non faire d'un „ Dieu plein de Mifericorde, le Pere ou 1'auteur du „ Pêche, de Ia Mifere & de la mort, pendanfque ce„ la annule les commandemens , en vous dépouillant „ du pouvoir de les garder, & d'opérer par la votre „ propre falut ? Renoncez donc de tout votre cceur „ de toute votre ame & de toutes vos forces, a toutes „ Doctrines deftructives de cette nature, qui font „ toutes dénuéesde fondement. (*) Croyant fermé„ ment que c'eft de cette méme Doctrine que Ie Pros, phete Kfaïe a dit „ Ils ont éclos des ceufs de Bafilic s, & ils ont tiffu des toiles d'araignées, celui qui aura ,, mangé de leurs ceufs, en mourra; & fi on Iesécrafc „ il en fortira une Vipère. (f) 88. „ Et voudriez - vous connoitre les heureux pou„ voijs qui vous appartiennent, & leur véritable fon„ dation , & parvemr par la a 1'ufage & 1'exercice avan„ tageux de ce pouvoir ? Pefez bien & digerez mu.„ rement en votre cceur les particularités intéreflantes „ fuivantes: „ 89. Sachez donc que vous étes placés en cemon„ de, fujets a recevoir 1'influence des deux principes „ les plus oppofés, favoir celui du bien cc celui du ma] „ celui du bien venant du Seigneur & de fes faints An„ ges, cc celui du mal venant du Diable & de fes An„ ges; car tant que vous vivez eh ce monde, caioi„ que vous n'en facluez rien, vos efprits ont leur de„ meure au monde fpirituel, oli vous êtes retenus'en „ une forte d'équihbre fpirituel par l'action continuelle „ de C*3 Ce font amant de mailbus Mries fur Ie ftbfe fans qu'on v air fair de fondement; le ficuve donnantcontre, & les veris venant k foi.fler deffus vV tF&T? fur a tête de tous ccux tes auront édifiées. En ci I Egl;lc Roroame a 1'avantsge fur toutes les autres Ëglifes CliréiénfreS bien qu a d autres egards elle leur foit inférieure, au point même de ne ras être une Eglife réelle, parcequ'elle a rejeué ce qui feul conffitue 1 Eglife, étantvenue aadoierdcs hommes au lieu du Tres-haut & les dé- crets& bulIesdesPapcs au lieu de fa fainte Parole. Vovezle Pro- Josue a la Doctrine célefte, traduite & impri.net-par nous a Londres en lila fiZn- n C°"tiIe de Trcnte, r»port« dan, la Sum¬ ma, ia Expofuio DoSlntia Nova Ecchfia. No. 6. Ct'j Efaie LIX. 5.  145 Tableau Analytique „ de ces deux pouvoirs oppofés, cn conféquence de quoi vous êtes en parfaite libertó de vous tourner „ du cóté de 1'un ou de ï'aütrë comme il vous „ plait. ,, 90. Voyez donc ici la véritable fondation & fe,, crete origine de k liberté fpirituelle, par confé- quent de toute la liberté dc Dctermination que vous ., poffedez, car tout ce que vous appelez votre vie, n'eft pas vótre comme vous appartenant en propre, „ ou comme fi cela dérivoit de vous-même, mais ce- la eft vótre, comme derivant d'un autre c'eft-a- dire de Dieu, 1'unique Fontaine de toute vie; fi ,, donc vous foumettez cette vie que vous avez au ,, gouvernement de 1'amour & de la fageffe qui vien- nent de Dieu, alors elle devient une vic divine, célefte & eternellement bénie; mais fi vous nela ,, tournez point ainfi en foumiffion vers Dieu, alors „ c'eft une vie infernale &miferable, &vousne recevez „ point de vie , qui foit vie réelle , de Dieu . mais de ,, 1'Enfer, laquelle vie n'eft autre chofe qu'une ,, vie inverfe, qui en 1'Ecriture s'appelle mort fpiri,, tuelle. 91. II faut bien prendre gardede ne point donner iei dans une erreur capitalé, en croyant que 1'enfer puiffe être une fource de vie, tandis qu'au même paragraphe il eft montré que Dieu en eft 1'unique fource: ce qui pour lors feroit adméttre deux contradictions dans le même fujet, chofe qui, comme chacun fait, eft inadmiflible en bonne logiquc ; pour 1'éclairciffement donc de ce paragraphe, il faut favoir que la vie eft ÜNU comme Ia fource d'oü elle dérive; mais qu'elle fe regoit immédiatement & médiatement; immédiatement de fon unique fource & médiatement ou felon 1'ordre & partant du ciel, ou contre 1'ordre & pour lors de 1'Enfer: & ce qui fait toute la différence, c'eft le renverfement dans le fujet même qui la regoit; car felon Paxiome connu , tout objet eft recu a la maniere ou felon la maniere du récipient. Et pour plus grande clarté en ce fujet, voyez le No. 278. dc notre "Traduétion de la Nouvelle Jérufalem & de fa Doctrine Célefte, page 185. oh il eft traité particulierement de 1'influence de la vie en l'homme. 92. Vous  ET RAÏSONNÉ. H7 92. Vous avez donc un plein & libre pouvoir, ou „ de vous tourner vers Dieu, pour recevoir de lui la „ vie éternellement bénite de 1'amour & de la fageffe, ou de ne point vous tourner vers lui; lequel libre „ pouvoir qui eft inhérant en vous, étoit fignifié en „ laGcnefe fous la figure de deux arbres, 1'un de „ vie, 1'autre de la connoifTance du bien & du mal, qui étoient dans le jardin d'Eden. Vous pouvez donc ,, manger du fruit de 1'un ou de 1'autre de ces arbres ; fi vous tourncz vers le Seigneur de tout votre cceur, & de toute votre ame, en renoncant a tout cc qui ,, eft mal, & aimant & pratiquant ce qui eft bon, vous mangcrez pour lors du fruit de 1'arbre de vie, „ & vivrez a perpétuité avec Dieu, & parviendrez ,, a la liberté célefte; mais fi vous vous détournez de ,, Dieu pour vous tourner vers le Diable & fes anges, „ en abandonnant les faints commandemens de D'ieu, „ alors vous mangerez du fruic de 1'arbre de con„ noifTance du bien & du mal, & ferez chafTés du „ Paradis comme maudit, & mourrez incontinent a toute ,, vie & liberté divine. ,, 93. Confiderez donc attpntivement cet état de ,, liberté dans lequel vous êtes placés. -Vous êtes ,, véritablement grandement déchus & corrompus, ei) „ conféquence du mal héréditaire qui vous a été trans^ ,, mis par vos Peres, qui de toute nécefiité doivent ,, engendrer des enfans en 1'image de leurs propres vices; mais néanmoins vous avez un plein & entier „ pouvoir venant du Seigneur , •& qui vous refte, par ,, le moyen duquel vous pouvez vous relever de votre état déchu, & recouvrer une image de Paradis ,, de gloire.. Faites donc un bon ufage de ce pouvoir ,, de choifir que le Seigneur vous donne; exciiez ce ,, Don précieux qui eft en vous. La grande loi felon „ laquelle vous devez en faire ufage eft celle-ci: ,, Renoncez au mal ctf faites le bien comme de vous-mê„ mes, £f cependant reconnoiffez que tout pouvoir de le „ faire, vient ,du Seigneur ö3 eft de lui. (*) Plus vous „ vous C*) Voyez cï deffis lajioje en 1'aiticle de la Foi touchcm la Reciproc.lé requiié pour effeduer la toni "'ftion. pag.^2&i«i5« K 2  Ï48 Tableau Analyticus „ vous exercerez ainfi vous-mêmes dans les voyes de „ la Dévotion, plus auffi vous aurez de liberté qui „ vous fera communiquée; car c'eft en ceci, je veux „ dire votre libre arbitre , que le grand pouvoir de „ Dieu reilde, opérant puiffammentenceux qui coope- rent avec lui; mais fi vous ne voulez point coopérer „ alors vous rendez le pouvoir & la grace de Dieu „ de nul effet pour vous; d'autant plus que rien ne „ fauroit fpirituellement tourner a votre avantage, ou demeurer en vous, que ce que vous recevez libre„ ment; vous pouvez véritablement, & même vous „ devez vous contraindre a tout ce qui eft bon, car une telle contrainte vous mcnera a une liberté plus parfaite, mais d'être contraint par un autre détruit la liberté; fi donc vous ne faites point ufage du „ libre pouvoir qui vous eft confié, en devenant co- opérateurs avec Dieu, alors vous vous condamnez „ vous-mêmes, & vous vous précipitez en Enfer, en- core que la Mifericorde continuelle du Seigneur foit ,, toujours prête a vous fauver. 94. Tels font les fentimens fuggerés par la Doctrine de la Nouvelle Jérufalem fur 1'important fujet du libre arbitre, & fort amplement digérés fous les Articles fuivans. I. Vue générale des opïnions & Dogmes de la préfente Eglife touchant le libre arbitre. II. Les Deux Arbres au jardin d'Eden, 1'un de vie, & 1'autre de connoifTance du bien & du mal, fignifient le libre-arbitre dont l'homme jouit, par raport aux chofes fpi? rituelles. III. l'homme n'eft point la vie, mais feulement Ie Récipient de la vie de Cieu. (f) IV. Durant fön féjour en ce monde l'homme eft tenu dans Ie milieu entre le ciel & 1'enfer , & partant en une forte d'équi- (t) C'eft ici une chofe il laquelle il faut faire bien attention, & 1'on doit ii cet égardTeftifipr une eneur qui ne s'ell glitiee clans notre Pubücation du Traite du commerce de i.'ame et du corps imprimé cette annde ?i la Have, que paree que nous n'étions pas fur les lieux pour yeüier ii cette iinpiefTion, & que c'eft Ia 'Traduftion de Mr. Peraut. & non Ia notie, que Blr, GofTe a joint aux autres piecel que nous lui avions envoyées il ce fujet. Cette Erreur eft donc au cfnnracneement du Xle paragrapbe oü il faut incttre ,, l'homme n'eft point la vie, mais förganc recevant la vie de Dieu; aulieu de l'oigane de la yie de Dku. L'omiH'nJB de ce mot rectytint, change tout le fens.  et Raisonhé. lap d'équilibre fpirituel, en quoi confifte le libre arbitre. V. II paroit clairement par la permiffion du mal , par lequel Pintérieur d'un cbacun eft influencé, que 1'homme a un libre arbitre en matieres fpirituelles. VI. Sansun libre arbitre en matieres fpirituelles, la Parole de Dieu ne feroit d'aucun ufage & par conféquent 1'Eglife ne fauroit exifter. VII. Sans un libre arbitre en matieres fpirituelles, il n'y auroit rien du tout en l'homme par quoi il püt fe joindre par réciprocation avec le Seigneur, & partant il n'y auroit aucune imputation , mais il n'y auroit qu'une fimple Prédeftination abfolue. qui eft une chofe revoltante & déteftable. VIII. Découverte des Dogmes déteftables qu'on fuporte touchant la Prédeftination. IX. Sans Libre-Arbitre en matieres fpirituelles Dieu feroit rendu caufe du mal, & par conféquent il ne fauroit y avoir d'imputation. X. Toutes les chofes fpirituelles de 1'Eglife qui ont admiffion , & font recuës en un état libre d'efprit, demeurent, mais au cas qu'elles ne feroient pas recues & admifes librement elles ne demeureroient pas. XI. La volonté & 1'entendement de l'homme jouiffent de cette liberté de détermination,cependant une reftrainte légale eft & doit être enjointe contre toutes mauvaifes aétions, tant au monde fpirituel qu'au naturel, pour 1'amour dela fociété, qui fans cela périroit de toute néceffité. (O XII. En fuppofant que 1'hom • me n'eut point de libre arbitre en matieres fpirituelles , il feroit fort poffible d'amener en un feul jour généralement tous les habitans du monde entier a croire au Seigneur ; mais 1'impoffibilité, qu'un tel effet n'ait lieu- eft fondée fur cette circonftance, favoir, que rien ne demeure en l'homme, & ne continue avec lui, cue ce qui en eft recu hbrement, ou par un principe par- fJO Nous avons eu ici a Londres au mois de juin 1780, un exemple bien cruel, & bien frapant de la vérité dc cette aflcrtion prife au pied de la Lettre. Les pouvoirs cohercifs de 1'état avoient perdu leur reflbrt ,& peu s'en eft fallu, que comme Etat, cette perte ne fut irréparable pour la Grande Rrétagne; un Jour de plus complettoit Ta ruiHe. Elle fe resfent encore vivement de cette perte momentanée, & il fe paflera encoie bien des années. avant qu'elle en foit plcinetnent revenuë. K3  ïjo Tableau Analytiq^ue. parfaitement libre. f2) La Raifon pour laquelle il ne fefait point de Miracles adtuellement, c'eft qu'ils emportent avec eux une forte de compulfion, & enlevent Je libre arbitre de l'homme en matieres1 fpirituelles. XIV. Tout homme a la capacité d'êtrc réformé. tous par conféquent font prédeftinés pour le Ciel, & nul pour 1'Enfer. XV. C'eft une loi de la Divine Providence que l'homme ne foit point forcé par des moyens exterieurs, a penfer & voulpir , c'eft-a-dire k croire & aimer les chofes qui appartiennent a la Religion; (3I mais qu'il s'y amêne lui-même, & quelquefois même s'y contraigne. (4) 95. Cette Doctrine eft alfurement bénite, qui nous affirmant ainfi 1'invariable bonté de Dieu envers toutes fes Créatures & Je libre Pouvoir inhérant en l'homme de par le Seigneur , de travailler lui-même a fon propre falut, en co-operant avec la grace & miféricorde divine, a une tendence directe a montrer a l'homme le (2) La Vérité de cette atte'rtiön efl encore ednéralement prouvée dans tonte lEurope y>?.r cetit-memes qui ont depuis qtielques anoées emb'-iffé la Doétnne mime de ce fommaire avec le plus de zèle & peut ê're auffi avec le plus.de fmettité. Ivi effet il fmblcroit qu'après avoir ernbraffc une telle Doctrine il füt abfolument impoffible d'être encore Duits $ï' jr' * !'E!*erlert« ournaliere „ons proure le contraire. II eft aifé de voir la vérité, qnand elle fe préfentc , parcequ'ellé a une lutrnere qui force fon cliemin malgré nous en nos efprits: mais iusqu'a ce que fa chaleur beidgnc air déffelé les frimats de nos cceurs, cette vuë ne nous eft d'auam avanwge, & ne feit même fouveir qu'a nous endur•cir encore plus. Or cette chaleur „'opère jamais d'une maniere cphercivecar ce feroit contre le Pian de 1'ordre, & Dieu ne peut jamais rien faire qui y repufinc. ' (3) O Rome, Rome! reconnois Ia preuve de cctle «flertion nar les évenemens meines de plufieurs ftecles, qui ne doivent te 1'avoirque tror> confirméc. En vain tu as oublié que tu devois être mcre, cnv in tes mains maratre.s fe font fouillées du fang de tes Enfans, qu'v a tu easnéï as tu pü empêcuer l'.mparfaite réfbtme qu'ils ont voulu faire v I oucl potds ont été tes auatêmes? reconnois donc enfin la vérité, & t'v fou mets! La P'ovidence a bien toléré q„e tu agilfe pour u, tlms contre fes loix lacrees, & que tu les abufe, mais elle n'a pas pe.mis cue fón aous tourne a ton avantage, par ee q„c c'eutété renverfer le PlL'imuu- . «ble de 1'ordre, qu'elle ,ie fauroit elle mime enfreuidre. C4J Voyez tous ces Articles fort amplemcnt détaillés en Ia Theologie  ET R.AISONNÉ. 151 lefccret tréfor qu'il poffede , & a lui en faire faire un jufte & bon' ufage! Et bénit eft auffi l'homme affurément, qui a fait la découverte de cet ineftimable Tréfor, & aai faifant un ufage journalier de ce Pouvoir qu'il poffede, d'être co-opérateur avec Dieu dans les voies de ]a Repentance & dc la Régéneration, éprouve par lè un accroiffemcnt journallier de pouvoir & de liberté, en entrant journellement en une conjonction plus pure & plus étroite avec Dieu, en toute vertu & piété de V1<96. L'Auteur que nous traduifons s'eft contenté en ce fommaire de renvoyer le Lecteur au traité de la Divine Providence d'un bout a 1'autre, comme tendant a éclaircir confidérablement le fujet en que tion,mais il nous paroit fi important a la parfaite intelligence du dit fujet, que nous avons cru indifpenfablement neceffdre de'faire ici un Article a part, touchant la Divine Providence, oh nous rangcrons par ordre tous les titres de. ce Traité. K4 D E  ï5* Tableau Analyticus DE LA DIVINE PROVIDENCE. „ Ne craigwz point ceux qui tuent le corps, » & quine peuvent point tuer ïame; „ Neyend-on pas deux pajferaux pourunfou? „ Et cependant aucun d\ux ne tombe » en terre fans votre Pere. „ Et les cheveux même, de votre Tétefont „ comptés. Matt. X. 28. 20. 50. Luc. XIII 6. 3, Mais un cheveu de votre tête né fera point per du. Luc. XXI. 18. exiffp. r> Jtï L l! pu r°uffnr 9ueJe mal vienne 4 exiltei, cc gater le beau tableau de fa créatinn ? le Ib-divtle dSg g«S?,teK"i«g* ffiX'vers avec toutes St ehaeune de fe Par'ties' ¥?J °'i * 1'Amour Divin par la WfDi^i'ctot?!- mcuir  ET RAlSÖNNé. 153 Oiour Divin & Ia fageffe Divine procèdent du Seigneur comme ne faifant qu'un. 3. Que eet un, ou cette ünité eft en tout fujet créé fous une certaine Image. 4. Qu'il eft de la Divine Providence de faire que tout fujet créé foit une telle unité . ou s'il ne 1 eft pas, de Pamener k le devenir. 5. Que le bien de 1'amour n'eft un bien réel, que felon qu'il eft réuni au vrai de la fageffe, & que ce vrai n'eft auffi réellement vrai, qu'autant qu'il eft pareillement réuni au bien de 1'amour. 6. Le bien de 1'amour qui n'e't pas uni au vrai dc la fageffe, n'eft pas un bien réel, ou en foi, mais un bien d'apparence: & pareillement le vrai de la fageffe qui n'eft pas réuni au bien de 1'Amour, n'eft pas non plus un vrai réel ou tel en foi, mais un vrai d'apparence. 7. Le Seigneur ne fouffre point que rien foit divifé; c'eft pourquoi tout fujet doit être ou dans le bien & en même temps dans le vrai, ou dans le mal & en même temps dans le faux. 8. Le fujet qui ie trouve être dans le bien & tout k la fois dans le vrai, eft quelque chofe de réel, mais celui qui eft dans le mal & en même temps dans le faux eft un être de nulle réalité. 9. La Divine Providence du Seigneur fait que Ie mal & en même temps le faux, fervent d'équilibre,de relation , & de purification, & qu'ainfi ils fervent a établir la conjonction du bien & du vrai dans les autres fujets. Toutes les feétions de cet Article fe trouvent amplement démontrées du No. 1. au No. 26. inclufivement. 98. La Doctrine de Vérité qui *brme la fiipiencedes Anges, nous montre enfuite Article. II. Que la Divine Providence du Seigneur a pour objet ou pour fin le ciel formé du Genre humain. En cet Article 1'Oracle des Vérités de la Nouvelle Difpenfation reeftifie uneErreur dans laquelle Bcehmen , Law, & tous les Auteurs Myftiques ont donné, faute d'avoir eu connoiffance du fens intérieur de la Parole de Dieu , s'étant tous efforcés de démontrer d'après le fens de la lettre de certains paffages de la Parole, furtont de fa Partie prophétique, qu'avant la Création de l'homme il y avoit eu celle des Anges,& que la Création de 'homme na eu lieu que pour remplacer une partie de celle des Anges qui étant devenus rebelles avoient été chaffés du ciel, & étoient K 5 devenus  154 Tableau Analytique devenüs des anges de Ténèbres. C'étoit l'opiniongénéralement recuë de tous les Chrétiens,qu'une partie des Mahométans ont auffi adoptée, & que les Auteurs myftiques fus-cités, & bien d'autres, ont plusou moins développée ou taché de développcr. Elle forme la Bafe du Paradis Perdu de Milton. Mais comme il eft tems que le Monde forte de Terreur fur un article auffi effentiel, la Divine Providence a permis qu'il lui foit démontré , que le ciel n'a jamais été , n'eft & ne fera jamais peuplé que d'hommes venus dc tous les globes terreftres de PUnivcrs & devenus anges; cette verité fe trouve démontrée par 1'ordre expres du Seigneur au Traité du ciel & de 1'Enfer du No. 311. a 316. & dans celui du Dernier Jugement & du monde fpirituel, d'un bout a 1'autre. Mais Partiele du Traité dont nous donnons ici 1'cxtrait, efl fous-divifé en 5 feftions, oh pauteur fait voir 1. Que le Ciel eft la conjonction avec le Seigneur. 2. Que par Création l'homme eft dc nature a pouvoir être conjoint avec le Seigneur de plus proche en plus proche. 3. ( confidération qui mérite la plus ferieufe reflexion ) Que l'homme devient d'autant plus fage, qu'il efl plus prochainement conjoint avec le Seigneur. 4. Que l'homme devient d'autant plus heureux , qu'il eft plus prochainement conjoint avec le Seigneur. 5. (& c'eft en ceci que confifte la vraie liberté ) Que l'homme fe femble être d'autant plusdiftinctcment fon propre maitre , & appercoit d'autant plus évidemment qu'il appartient au Seigneur, felon qu'il eft d'autant plus prochainement conjoint avec le Seigneur. Tout ceci fe trouve amplement démontré du No. 27. au No. 45. 99. L'Article. III. Nous. montre, qu'en tout ce que le Seigneur fait, fa Divine Providence vife & 1'Infini, & a 1'Eternité. II nous eft montré en cet article comment nous pouvons nous former une idéé de 1'lnfini qui eft Dieu, a 1'aide d'idées abftraites, c'eft-adire d'idées dépouillées de tout ce qui tient de 1'efpace & du temps, felon ce qui a déja été démontré ou indiqué au commencement de ce fommaire No. 5. Cet article fe trouve fous-divifé en 5 Sections, qui montrent 1. Que 1'Infini en foimême & 1'Eternel en foimême, c'eft la même chofe que la Divinité. 2. Que cc  ET RAISOKNÉ 155 ce qui efl: Infini & Ecernel en foi ne peut que vifer a 1'Infini & 1'Eternel venant de foi, dans les chofes ficies. 3. Qu'en tout ce que fait Divine Providence du Seigneur, elle vife a 1'Infini cc 1'Eternel venant de foi, & ce fur tout dans le falut. du Genre humain. 4, Que 1'Image de 1'Infini & de 1'Eternel eft au ciel angélique prefenté, ou exifte par le Genre humain fauvé. 5. Enfin Que vifer a 1'Infini & a 1'Eternel, en formant le ciel angélique, pour étre devant le Seigneur comme un feul homme, qui foit fa propre image, conftitue PIntime même de la Divine Providence. Tout ceci fe trouve démontré du No. 47. au No. 69, 100. En Partiele IV. Swedenborg nous montre qu'i! eft des loix que la Providence s'eft impofées& felon lesquelles elle agit, & que ces loix font ignorées des hommes; il nous fait voir pourquoi ellesfont ainfi ignorées, mais qu'en cette Nouvelle Difpenfation elles vont leur être révélées, afin qu'on puiffe rendre enfin au Seigneur, cequi appartient au Seigneur & qu'on n'attribue plus a l'homme, ce qui nelui appartient pas. Il montre le ridicule des idéés que nous avons tant de notre propre prudence que de ce qu'on appellé contingence & Accidents; faifant clairement voir que tout eft 1'effet de la Divine Providence du Seigneur, & rien pofitivement rien celui du hazard. Cet Article n'eft point divifé en feétions comme les autres, par ce qu'il eft lui même le Prelude de ceux oh les loix de la Providence font développées. 101. En 1'Article. V. Nous voyons que c'eft une loi de la Divine Providence , que ï'homme agiffe libre ment felon la Raifon. L'Auteur fait ici diftinction entre liberté fpirituelle & liberté naturelle, & montre que l'homme n'eft parfaitement libre , que quand ces deux libertés font parfaitement unies en lui, c'eft h dire quand il penfe & veut ce qu'il doit dire & faire. & ce qui par conféquent ne fe trouve point contraire a aucunés loix de la fociété, ni civiles ni morales. En d'autres endroits de fes ouvrages, Swedenborg fait voir que les hommes de la toute Primitive Eglife, qu'il appellé 1'Eglife trés ancienne , avoient une telle liberté fpirituali - naturelle , paree qu'au moyen de la Perception qu'ils avoient intimement de ce qui étoit  156 Tableau Analytique étoit bon, jufte & droit, leurs cceurs étoient toujours portésa agir en toutes chofes conformement aux loix de la Divine Prov'iéfence. Cet Article ell four-d.vifé dans les 8. Seétions fuivantes i. Que l'homme eft doué d'une Raifon & d'un libre arbitre, & que ces deux Facultés viennent du Seigneur en l'homme L'Auteur avoit déja traité cette matiere au Traité de la fapience Angélique touchant 1'Amour Pivin & la fageffe Divine au No. 264. 270. & au No. 425. oh il renvoye le Leéteur; & n'en traite ici de nouveau qu pour lever certains doutes qui pouvoient encore refter en 1'efprit de l'homme relativement a ces deux facultés. II démontre enfuite. 2. Que tout ce que l'homme fait de fon propre & libre mouvement, que la chofe foit raifonable ou qu'elle ne le foit pas, pourvft qu'elle foit conforme a fa propre raifon, elle lui paroit lui appartenir en propre. 3. Que tout ce que l'homme fait de fon propre & libre mouvement & felon fa penfée, lui eft approprié, comme étant chofe qui lui appartient & lui demeure. 4. Que par ces deux Facultés l'homme eft reformé & régénéré par le Seigneur, & que fans elles il ne fauroit etre ni 1'un ni 1'autre. 5. Qu'au moyen de ces deux Facultés l'homme peut être réformé & régénéré proportionément è ce qu'il peut être amené par elles a connoitre intérieurement que tout le Bien qu'il fait, & toutes les vérités qu'ilpenfe, viennent du Seigneur, & non de lui - même. 6. Que la conjonétion du Seigneur avec l'homme & la reciproque conjondtion de l'homme avec le Seigneur, fe font par ces deux Facultés. 7. Que le Seigneur preferve perpétuellement ces deux facultés intactes & comme ficrées en l'homme, en toute la Progreffion de fa Divine Providence; & 8. Que pour cette raifon, il eft de la Divine Providence que rhomme agiffe de fon propre & libre mouvement, conformé. ment a la raifon. Tout ceci fe trouve amplement démontré & expliqué du No 73. au 99. Quoique ce ne foit aucunément notre defïèin de critiquer qui que ce foit, nous devons cependant obferver ici, que c'eft par 1'ignorance des loix développées en cet article, que tous les livresdesBammenilr.es, Martiniftes &c. &c. font remplis d'erreurs & de Myiticités fouvent dange- reufes  ET RaISONNÉ l$? reufes & presque toujours inintelligibles. Ceüx donc qui aiment la vérité pour elle-même, doivent t&cher de bien fe familiarifer avec la connoifTance des loix fus-dites & des fuivantes,qui les empêcheront de s'égarer de nouveau & les dirigeronc d'un pas ferme & fur vers celui qui lèul eft la Pürte, le chemin et la vie. 102. Nous voyons en 1'Article VI. Que c'eft une loi de la Divine Providence que l'homme déloge en fon hom:ne extérieur tous les maux qui y font, comme étant des péchés, & que c'eft ainfi, & non d'une autre maniere, que le Seigneur peut les déloger enfuite en l'homme intérieur, & en même tems pour lors en Pextcrieur. Swédenborg nous donne pour raifon de ceci, celle qui faute aux yeux de quiconque veut y reflechir fans prévention: c'eft que deux contraires ne peuvent fubfifter dans unmême fujet ,car lacontrariété ou 1'oppofition détruit; il fait voir la fatale erreur des Solifidiens qui fe vantent de plus être fous lejoug de la loi, comme s'ilpouvoit y avoir quelque creature en toute la Création, qui ne foit aftreinte a aucune loi. II fait voir tout le danger de ia Perfuafion oh ils font qu'ils ne peuvent abfolument rien faire pour leur falut. Une longue & trés penible expérience de plus de 22 ans de cohabitation avec des étres profondément entichés de cette fatale perfuafion, nous a plus que fuffifamment démontré toute la vérité des aflertions de notre auteur a cet égard; auffi ne croyons-nous jamais pouvoir trop recommander la lecture de cet article, aquiconque veut réellement & de bonne foi fe garantir du pernicieux Poifon de cette Doctrine qui féparé & divife ce que le Seigneur n'a jamais voulu qui foit féparé, je veux dire la Foi de la charité. Cet article fe trouve fous-divifé dans les 7 Sections fuivantes 1. chaque homme a un extérieur. & un intérieur de fa penfée 2. que l'exterieur de la penfée de l'homme eft tel en foi qu'eft fon intérieur 3. Que i'interieur ne fauroit être purifié des convoitifes du mal tant que les maux ne font pas délogés ou déplacés en l'homme extérieur, paree qu'ils en bouchent la voie. 4. Que les maux ne fauroient être délogés par le Seigneur en l'homme extérieur que par le moven  158 Tableau Analytique moven de l'homme - même; nous devons obferver ici qu'on trouvera peut-être fingulier qu'il foit dit délogé en l'homme, & non pas délogé de l'homme.. comme il fembleroit que 1'action de déloger le requéreroit. Mais il faut qu'on fache qu'en maint & maint endroit de fes volumineus écrits, le Meffager des vérités évangeliques de la Nouvelle Eglife, nous démontre que le mal ne fauroit jamais être entierement óté de rhomme, pas même de I'angedu 3e. ciel, paree qu'un tel enlevement anéantiroit 1'un oü 1'autre. II ne peut donc qu'être déplacé & mis du centre qu'il occupe en l'homme purement naturel, a la circonference: ainfi c'eft a jufte raifon qu'il eft dit partout delogé ou déplacé en l'homme, 6 non delogé de l'homme. Secftion 5. il prouve que pour cela l'homme doit déloger les maux de fon homme exterieur, comme de foi-même. 6. Que pour lors le Seigneur purifie l'homme des convoitifes du mal en fon homme intérieur, & des maux-mêmes en extérieur. 7 Enfin que c'eft.un effort continuel de la Divine Providence du Seigneur, qu'il fe conjoigne l'homme a foimême, & foi-m^me a l'homme, pour pouvoir lui donner les felicités de la vie éternelie, toutes chofes qui ne peuvent arriver qu'autant que les maux & leurs convoitifes font dólogés ; tout ceci fe trouve démontré du No. 103. au No. 128. 103. L'Article. VII. s'adreffe particulierement a toi 6 Eglife Romaine, jadis la tête de toutes les Eglifes, puifqu'il reftifie 1'erreur groffière en laquelle tu es tombée.fauted'avoir compris le fens fpirituel de ces Parole dc fon Epotix, contrains les d'entrer-, afin que via maifon foit rempüe! (* ) Cet Article mérite donc toute ton attention;' digere-lc donc murement, & puiffe-t-il a 1'avenir former la Bafe de ta conduite, & de celle de toutes les Eglifes de la terre! II fait voir que c'eft une loi de la Divine Providence que l'homme ne foit pas contrahit ouforcé paraucuns moyens exterieurs apenfer »& a vouloir, par conféquent a croire & a aimer les chofes qui font de la Religion; mais bien que l'homme s'y amêne. écquelquefois même s'y contraigne foi-même. Cet Article eft fous-divifédans les Sections fuivantes: 1. Que (*) Luc. XIV. 23.  ET RAISONNi '59 Que nul n'eft reformé par des Miracles, ou des Pródiges, ou fignes, par ce qu'ils font de nature contraig- nante , ou par ce qu'ils forcent. 2. Que nul n'eft feformé par des vifions, & par des converfations avec les mores, paree qu'ils forcent pareillement. 3. Que nul n'eft reformé par les menaces & par les chkimens peines ou tortures, paree qu'ils font de même nature. 4. Que Nul n'eft reformé en des états d'abfence de Raifon & de contrainte. 5. Mais qu'il n'eft ni contre la Raifon, ni contre la Liberté de fe contraindre foimême. 6. Enfin que l'homme extérieur doit être reformé par 1'interieur, & non a fens contraire: tout ceci fe trouve exphqué du No. 130. au No. 153. 104. L'Article VIII. Expliquant clairemene le fens de ces Paroles ., Tous tes Enfans feront enfeignês de Jéhovah. (*) nous montre comment la chofe fe doit faire , car il nous explique que c'eft une Loi de la Divine Providence, de ce même Jéhovah, notre Seigneur Jefus Chrift, que l'homme foit conduit & enfeigné du ciel par le Seigneur, au moyên de fa Parole affiftée de la Doétrine & des Prédications qui en font puifécs; Et ce, en toute apparence comme de fji-même. Cette Doctrine, comme on le voit, eft fort éloignéc de tendre h diffuader, comme certains lecleursdes Écrits de Swedenborg paroiffent le croire, Pufage des moyens exterieurs de Dévotion, tels que la fréquentation des Temples, 1'ufage fréquent & fincere de la Priere, celui des facremens extérieurs, afin de participer a la grace intérieure qu'ils renferment, &c. Nous ne pouvons nous difpenfer d'obferver ici, que ceux qui font de 1'opinion que Pufage de toutes ces chofes extérieures ne fignifient rien pour le falut de l'homme, fe trompent tout auffi groffierement que celui qui croyant, comme c'eft bien une vérité réelle, que ce n'eft que le plus pur & le plus fpirituel de la femence de Thomme qui reproduit fon efpece, iroit diftiller de cette femence dans des Cornuës pour en extraire cette partie fpirituelle qu'il-injeéteroit enfuite dans la matrice d'une femme. II eft trés évident qu'un nouvel enfant male ou femelle ne refulteroit jamais d'une telle opération (*; Efaie L1V. i3-  i6b Tableau Analyti^ue opération , a Ja quelle les élemens extérieurs font tont auffi néccffaiies que les intérieurs pour 1'amener k fa perfection defirée. Trembleurs qui paroifiez vouloir adopter la Doctrine de la Nouvelle Eglife, ne foyczdonc pas plus fages que Dieu même: ne vous contentez pas de dire que vous avez 1'intérieur de fa Parole en vos cceurs, pujs qu'il a determiné que vous en devez refpefter auffi 1'exterieur, que vous devez romnre 1'écorce fi vous en voulez obtenir 1'amande: humifiez-vous donc devant lui, 6c foumettez vous k fes décrets, en fuivant les voyes qu'il nous a tragées & fans lesquelles, faites y bien attcntion, nous ne faurion" certainement arriver au but oh nous devons tous tendre , qui eft le falut 6c la vie éternelie. Cet Article eft fous-divifé en cinq Seétions, i. Que l'homme n'eft uniquement conduit par le Seigneur que par le Seigneur i. Que l'homme eft uniquement amfi conduit par le Seigneur par le ciel Angélique, 6c de ce Ciel r>. Que l'homme eft conduit du Seigneur par Influence, & enfeigné de lui par illumination. 4. Que le Seigneur enfeigne l'homme par fa Parole, 6c par la Docftrine 6c les chofes qui en font puifées.5. Enfin que l'homme eft conduit 6c enfeigné du Seigneur, extérieurement en toute apparence comme de foi-meme, ou de fon propre chef. Ce que vous voyez fort amplement expliqué 6c prouvé du No 155. au No. 174. ior L'Article IX éclaircit des difficultés qui ont fouvent fait trébucher la foi des faibles 6c des fimples: Difficultés qui ont fait dire au Roi Prooh te: ,, Quant dmoi mes pieds m'ont presque manque, & il s en ejt peufallu que mes pas n'ayent gliffé.car j'ai fiorté envie aux Infenfés en voyant la Profperité des Méchans.Q*) Comme la Providence agit par des voyes fecretes, 6c que nous ne la voyons point agir , a la vue des fuccös qu'ont fouvent les méchans de préference aux bons, on feroit fouvent tenté de croire que Dieu auroit laiffé le gouvernement de ce monde a la prudence humaine, a quelqu'autre puiffance aveugle, telle que les anciens nous ont reprefenté la fortune. L'lmpie tranche le nceud gordien, 6c dit pofitivement qu'il eft clair ('*) Pfeautne LXXIH. 2. 3.  st Raïsonné, dair par Ik que tout eft Peffet du hazard. Or tnur fupporterles faibles&les fimplesen toutes pcrplexicés qui s apprenent &ne perdentjamais de vue que quoi' que la providence du Seigneur gouverne toutes chofes cependant c eft une de fes loix inviolables que Thomme n appercoive & ne fente abfolument rien de 1'opération de la divine Providence, mais qu'il la fache & qu'il Ja reconnoiffe :& ce paree que i. ü Thomme appercevoit cc ientoit 1'opération de la divine Providence il nagiroit plus d'un mouvement libre, & même rien'ne lui paroitroit plus comme lui apparteniren propre; & quil en feroit de même s'il prévoyoit Tavenir ou avoit une connoiJfance antérieure des Evénémens. 2 Paree que li 1 homme voyoit manifeftement la divine Proviüence, il s introduiroit lui-même dans 1'ordre & la teneur de fa prqgreffion, & qu'il en corromproit 1'ordre, & le détruiroit. _ 3. Paree que fi Thomme voyoit manifeftetnent la divine Providence, ou il nieroit qu'il v ait un Dieu , 011 il fe feroit Dieu lui même. Mais 4. óVil ,eft accordé a l'homme de voir la divine Providence par derrière & non de face , & auffi en 1'état fpirituel & en 1 etat naturel. Toutes ces allértions font amplem'ent fivement r°UVéeS dU N°* I?Ö*aU N°' I5°' W^' 106. L'Article X, ó Mortel orgueilleux, qui crois gouverner le monde, grand Politique qui t'imagine décider a ton gré du fort des états, eft bien propre f te faire rentrer en toi même, & te ramener a ce point d'humi lité ficonvenable a tonnéant que tu ne devrois jamais t en départir. Mais en méme-tems il offre une con Tolation bien grande au droiturier humble de cceur ■ vu que puifque Dieu n'eft cc n'a jamais pu être que le centre de 1 amour le plus parfait il ne peut & n'a ia mais pu vouloir que le bien fupréme de quiconque fe reoofe entierement fur lui, felon le dire de 1'AdótrePaul aux Romains; Nous favons que toutes choles aident enfemble en bien a ceux qui aiment Dieu f*) ^ artide nous démontre trés clairement une vérité de fait que Papparence feule contredit,par cette ' .railon' C»; Rora. VIII. 27. L  i6i Tableau Analytiquê raifon feulement qu'il femble, felon cette apparence, que ce foit 1'inftrument qui fait 1'ouvrage, tandis que ia realité eft, que ce n'eft que 1'efpnt directeur de eet inftrument, qui le fait par fon moyen. Il nous fait donc voir cllirement , que la propre prudente de l'homme eft abfolument nulle, & qu elile n a que 1 apparence de Pexiftance ; que m me ïl ^oi paroitre qu'elle ait cette exiftance; mars que Ja Jvint Providence des chofes les plus finguheres/e'eft-^dire embraffant toutes chofes des plus mfiniment fimples aux plus inPnirnent compliquées) eft univerlelle. Comme certe Affertion a befoinde remonter aux caufes même, pour étabhr fes preuves, auffi dans fa fous-4'.vifion e Mef. fagerdes vérités de la Nouvelle Difpenfation, nous faitUvS. i. Que toutes les Penfées de l'homme, viennent desaffeftions de 1'amour de fa vie, &qu'iln ya&ne^fauroit abfolument y avoir aucune penfée fans ces afte«ions. 2 Que les affeclions de 1'amour de la vie de 1 homme % Sconnues qu'au Seigneur feul. 3. Q^lef«gS5 conduit les affeftions de 1'amour de la vie de 1 homme par fa Providence, & en même temps alors les penfée. mêmes,d'oh refulte la prudcnce humaine. 4- Jg= S divine Providence le Seigneur arrangeks affeftions de tout le genre humain en une forme qui eft 1 humaine 5 que dela le ciel & 1'enfer qui ont compofés du eenre humain, font en une telle forme. 6. Que ceuf Sui n'ont reconnu que la feule nature & la feule SudeSce humaine. conftituent 1'enfer mais ceux qui rnfreconnu Dieu & fa divine Providence conlbtuent ?e ciel 7. Que tout cela ne pouroitflfe/aire, fans qu^ parüt ^l'homme qu'il penfe de foi-même, & «Vil dirige les chofes de fon propre chef Ce qu il Sous explique avec le dernier degré dëyidence du No i6i au No. 213. Swedenborg termine cet Article par avouer qu'il concoit trés bien qu'il y aura peu d'nommes qui veuillent y ajouterfoi,,paree1 que lappafenc?eft contre fon affertion; il eft plus aifé , aioute-il, ?e faire entendre k l'homme que la vie vient de Dieu aue de lui faire entendre que fa propre prudence ell nulle, & cependant la derniere affertion eft une conftquence de la prêcedente, d'autant plus que fi la vie StdeDieu,&que laprjdencefoituaeffet.de lavie,ne  163 iTvSitimfJ- néctff™ent que cette Prudeupiopre de I homme elle eft réellement nulle bien aue comme propre d'apparence elle foit quelque chofe.9 107 L Article XI nous fait voir une vérité aui ne celTsttS oS aVeC 'e fy?1medes Alchlmiftei" de ceux sentend qm prennent a la lettre le fens de leurs me leurs Auteurs lur la poffibilité de changer tout M^r.T^u0^0' leP'usfin &,e Pl^excellent. SlmfS Cnercher a- prouver è ces meffieurs que leut KÏin "? 'rS1 P°uvo,t Jamais avoir lieu, renvbrferoit ce^TemhlLn°1Xrde h Tüe ^vidence': chofe qui celemble, ne feroit pas fort difficilea faire, montrons- auU/Zretft,Cle,,' que Ia D,vine Providence a égard 1*1^?™%?*^ & qu'ellen'aégardaux tempoCe oui t H^mnLqU ClleS s ac«>^ntavec les éternelles. uJZnJ^ Dr\e ,parues,4 feélions fhivantes,oh ïleft prouvé 1 Que les chofes temporellesferapor ene aux digmtes & aux richeffes, & ainfi aux honneurs & au gain dans ce monde. 2. Que les éternelles 2 raportent aux honneurs «Sc aux KiTeS fpffiue> qui font du reflbrt de 1'amour «St de la Leff^daós ?l r'e '<£ ?ue ,es„uch°fes temporelles & jfs éteineHel ™P l?5i paH h™C' mais qu*e,les fóntcon om es r&2?at ceci rfp^ssa 108. L'Article XII nous donne une raifon fuffifante pour nous empécher d'être étonnés du peu de pro. grès que la vérité a toujours fait parmi les hommes eneffet 1 npus montre que l'homme n'eft intérieurement initié dans les Vérités de la Foi «Sc les biens ae fa & r,' Vau.tancqa'''I Peut y étre retenu jufqu'è la „dea.vl=' &, ?e par raport au Pêché impardonna ble , qm eft celui de la prophanation de Ja vérité donc cet article nous montre tout le danger & toutes tes fatales conféquences. II fe fous - divife dans ïeS f«! tions fmvantes qui montrent: ,. Que l'homme peuc être mtroduit en la fapience deï chofesTiriS L 2 les,  IÖ4 Tableau Analytique. les, (*) & auffi en 1'amour de ces chofes, & toutefois n'être point reformé. C'eft ici une vérité, que 1'expérience journaliere n'a toujours que trop prouvée parmi le Chriftianifme, & ala quelle généralement tous ceux qui font profefiion d'embraffer les vérités de la Nouvelle Difpenfation , font indifpenfablement tenus de faire la plus férieufe attencion; car plus la lumière que cette Nouvelle Difpenfation verfe en eux eft confiderable, plus grande, infiniment plus grande «Sc plus fatale feroit leur condamnation , s'ils venoient a la profaner. Mieux leur vaudroit mille «Sc mille fois ne l'avoir jamais connue, ou même n'être jamais nés. Réfléchiffez-y donc bien ferieufement, vous, Sepulchres blanchis, qui dites l'avoir adoptée, & qui fous elle pouvez encore garder un coeur de Roche. Vous tous dui pouvez, regorgeant des biens de l'inique Mammon, dire a un frere dans la détreffe „ allez en paix, chauf- fez vous «Sc vous raffafiez, fans avoir le coeur de lui adminiftrer pour le corps les chofes néceffaires, ou de le mettre k portée de feles procurer honêtement: Qui a des oreilles pour ouir, - - - - qu'il entende ouplustöt quil écoute ce que 1'Efprit dit aux Eglifes. (f) La feftion 2-montre que fi enfuite l'homme s'en retire, & va en fens contraire, pour lors il prophaneroit les chofes faintes. ■ Mortels faites y bien attention; car c'eft Ik le Pêché impardonnable , le Blaspheme contre l'Esprit dont il eft parlé en Mathieu XII. qi, 32. Luc. XII. 10. «Sc en la Epitrede Jean V. ló'. SedHon 3. Qu'il y a diverfes efpeces de Prophanations, mais que c'eft la pire de toutes; & 4 enfin, que le Seigneur n'en introduit aucun intérieurement dans les vérités de la foi, & en même-tems dans le bien de 1'amour, qu'autant qu'il peut y être maintenu jufqu'a (*) Nous préferons Ie vieux mot Sapience k celui de fageffe, paree que venant de Safere favourer, il dcfigne mieux ce nous femble, le favourement de la vérité que celui de fageffe, qui tient plus du favoir que du favourer. (+) Apocalypfe UI. «5. Sc ailleurs.  et Raisonné. 16$ jafqa'k la fin de fa vie. Tout ceci fe trouve amplement démontré du No. 222. au No. 233. 109. Savans, Naturaliftes ,Sceptiques de toutes Claffes & de toutes Dénominations, venez. Nous vous y invitons inftamment, Venez tous, avant de vous confirmer dans vos fyftêmes pernicieux; venez vous abreuverèlongs traitsdes importantes & falutaires vérités que renferment&vous démontre le XIII. Article. Si vous-étes de bonne foi, & furtout fi ce n'eft pas une mauvaife vie qui vous fait adopter de tels fyftêmes, il vous retirera des fatales erreurs ou vous êtes piongés. Lifez-le donc avec la plus grande attent'ion; il yous prouvera que les loix depermiflion font auffi des loix de la Divine Providence. II vous montrera toutes les raifons que l'homme naturel & 1'adorateur de foimême, a pour fe confirmer contre la divine Providence, & vous démontrera Ia futilité & le néant de ces raifons ; ou bien il vous démontrera les Raifons plus fortes qui ont fait que felon le plan de 1'ordre, la divine Providence a toléré des maux, dont la permiffion fans cet examen, fembleroit contredire k fon exiftance. Cet article quoique beaucoup plus long que les précédents, n'eft pas comme eux fous-divifé-en fections: mais il offre une récapitulation de toutes les tolérances ou permiffions du mal, qui portent l'homme naturel a uouter de Pexiftance d'un Dieu dont la Providence dirige & gouverne tout, & fouvent même k la nier. Nous ne faurions trop recommander la leéture de cet article aux Chrétiens de toutes claffes & furtout aux efprits faibles qui y trouveront abondamment de quoi fe rafermir en la foi & fe confoler en toutes leurs afHictions. On accordé au Traité de la divine providence fait par un Payen, par Seneque,une admiration qu'il a certainement bien méritée,- mais quel rang va-t-il tenir aiSuellement, que la divine Providence s'eft elle même dévoilée pour la confolation de fes Enfans? il va rentrer pour ainfi dire dans le néant, comme Ia flamme d une chandelle difparoit en plein midi,quand elle eft expofée au plus brillant foleil du plus beau jour de Pété. Cet article s'étend du No. 234. au No. 266. no. Nous en venons maintenant ala véritable & fage raifon pour laquelle les Maux ont été permis; c'eft, L 3 nous  i66 Tableau Analytique nous démontre 1'article XIV, pour une noble fin» qui eft Le Salut, Fin qui n'eüt jamais pu avoir dexiftance, fi Thomme étoit fucceffivement né dans cet arnoar primitif dans lequel il a été créé; cet amour elt celui du prochain. celui qui nous porteroit, s il reenoit en nous, a faire k autrui encore plus de bien qu'a nous mêmes. Amour precieus, qui feul pourrois faire de cette terre un Paradis de Dehces, ou t'es-tu refugié? Au ciel,par devers Dieu, ta fource inépuifable & incorruptible. Redefcens de ton célette féiour, viens rêgner parmi nous. C elt e rJut de cette Nouvelle Difpenfation , la Nouvelle Jérufalem , cette fainte cité qui defcend avec toi du ciel de devers Dieu ah> puiffe-tu bien-tót nous faire fenfiblement Jiner'cevoirle vrai fens de ces paroles du Prophéte Agée qui dit : La Gloire de cette dermere maifon fera tlus grande que celle de la première a dit Jehovah 7ebaoth f ou le Dieu des Armées & je mettrai la paix TnceUeu-ci dit le Seigneur des Armées. f*) Les fousdivifions de cet article font i. Que tout homme nart dans le mal & qu'il faut qu'il en foit rétiré, pour qu il fok reformé 2. Que les Maux ne peuvent être délogés è moins qu'ils ne foient vus ou ne paroiffent. Que rnalade en effet ira chercher le fecours du Médecm, s il ne fent quil efl rnalade. 3 Qu'autant que les maux font délogés autant font-ils remis ou pardonnés, ü-n cette feftion Pauteur fait voir que notre fiecle donne en une erreur groffiere, en croyant que les maux lont fenarés ou même rejettés hors de Thomme, lors qu ils font remis. Comme auffi quand il croit que état de la vie de Thomme puiffe être chaneé en un feul inftant & qu'ainfi l'homme puiffe, de méchant qu'il étoit 1 mltant d'avant,devenir tout a coup bon Tinftant daprès. U montre en troifieme lieu que ceux qui croyent ainü n'ont nulle connoiffance de ce que c'eft que le mal ou le bien. II fait voir en quatrieme lieu que ceux qui croyent a un falut momentané. & a une miféricorde immédiate ne favent point que les affeéhons, qui1 lont de la volonté , ne font que de pures mutations d états (_') Agéc n. 9-  it RAisossi. 167 des fubftances purement organiques de % mentalité, & que les peafées qui font de 1'intellecc, font de purs changemens & variations de leurs formes; Et enfin que la Mémoire eft 1'état permanent de ces changemens <& variations. Enfin la feétion 4 foit voir que la permiffion du mal eft afin qu'il y ait Salut. Tous ces points & affertions font parfaitement démontrés du No. 262. è 278. 111 Notre Pere qui eft aux cieux nous, dit 1'Ecrituie,(*) fait lever fon foleil fur les méchans & fur les gens de bien; & il envoye fa pluïe fur les juftes. Ceft ce que le XV. Article nous démontre, en nous faifant voir que Ia Divine Providence eft chee les méchans comme chez les bons: ce qu'il dévelope dans les 4. Seétions fuivantes, ouilfait voir 1. Que la divine Providence n'eft pas feulement chez les gens de bien, mais mêmeaufli chez les méchans & qu'elle y eft univerfelle, jufques dans les plus petites portions de ce qui les regarde, & que tqutefois elle n'eft point dans leurs maux. 2. Que les méchans s'induifent continuellement eux-mémes dans les maux, mais que le Seigneur les en retire ou détourne continuellement. 3. Que les Méchans ne peuvent être entierement redres des maux par le beigneur, & conduits dans le bien, tant qu'ils croyent que leur propre Prudence eft tout, & que la divine Providence n'eft rien. 4. Enfin que Ie Seigneur régit 1'enfer par des oppofés, Sc qu'il régit les méchans qui font en ce monde enEnfer quant k leur intérieur, mais non quant k leur extérieur. Cet article comprend du No. 279. k 301. 112. L'Article XVI. mérite la plusférieufe attention d'autant qu'il réleve des erreurs qui font de la plus fatale conféquence, nous faifant voir que la divine Providence n'apprqprie a qui que ce foit le mal ni Ie bien, mais que c'eft la propre intelligence de l'homme qui lui approprie Pun & 1'autre. Cet Article eft fousdivifé dans les 4Se6tions fuivantes, la ire. defquelles montre qu'eft-ce que propre Prudence, & Prudence non propre; la 2. que par fa propre Prudence l'homme fe (*) M«tt. V. 45. L,4  i68 Tableau Analytique fe perfuade, & confirme en foi-même que tout bien & toute vérité eft de lui & en lui, pareillement tout mal & toute erreur. La 3. que toute Perfuafion & toute chofe confirmée , demeure en l'homme comme chofe qui lui eft propre. La 4. Enfin,Que fi l'homme croyoit, comme c'eft une vérité conttante, que tout bien cc toute vérité viennent du Seigneur, & tout mal & toute fauffeté de 1'Enfer, il ne s'approprieroit pas le bien, cc ne le feroit pas méritoire, il ne s'approprieroit pas non plus le mal, cc ne s'en rendroit point coupabie: tout cela fe trouve expliqué fort au long du No. 304. a 114. 113. L'Article XVII renverfe 1'idole de la Folie humaine, le fyftéme de la Prédeftination, car il montre que tout homme peut être réformé, cc qu'il n'y a point de Prédeftination; faifant voir feétion 1. queIa Fin ou le But de la Création eft le ciel formé du genre humain.- 2. que par la c'eft un efTet de la divine Providence que tout homme puiffe être fauvé; & que tous ceux le font qui reconnoiffent Dieu cc vivent bien. 3. Que l'homme eft lui même en faute, s'il n'eft point fauvé 4, cc Enfin qu'ainfi tous font prédeftinés pour le ciel & nul pour 1'Enfer. Ce que voyez pleinement démontré du No. 316. au No. 322. 114. Le XVIII & dernier Article de cet important Traité nous démontre une Vérité qui faute aux yeux de quiconque y refléchit un peu fèrieufement. En effet il fait voir que le Seigneur ne fauroit agir contre les loix de fa divine Providence, par ce qu'agir contre ces Loix, ce feroit agir contre fon amour Divin & contre fa Divine fageffe, cc qui feroit agir contre foi-méme; les fous-Divifionsde cet article montrent 1. que pour fauver l'homme Poperation de la divine Providence commence dès fon Enfance, cc continue' jufqu'è Ia fin de fa vie, cc enfuite a toute éternité. 2. Que 1'opération de la divine Providence fe fait toujours par desmoyens, par pure Miféricorde. 3. Qu'un falut inftantané, cc par pure miféricorde n'a & ne fauroit avoir lieu. 4. Qu'un tel falut inftantané & accordé par pure Miféricorde eft le Prater, ou le Dragon volant. ny. Le  K T R A I S O N N t. l59 ae ce traité , luffit , je penfe, pour vous en fair* connoitre la valeurineftimable. Ellene c£t nas un? feule lignequ, ne foit remplie de vérités lecon £w1&a fatisfai^tes. Ce Traité ï été inï primé èi Amfterdam en 1764. Nous 1'avions nous rS aeiiem de Ie publier, mais nous avons la fatisfaclion L S DU  i7o Tableau Amalytiqjje DELA REPENTANCE. „ ConvertiJJez , ou repentez-vous , car le „ Royaume des Cieux eft proche. —— „ Matt. III 2. iy. 17. „ Etant donc partis, ils préeherent quon „ s'amanddt. Mare. VI 12. „ Si vous ne vous repentez , vous pènrez tous de la même maniere. » ■ ■ „ Luc. XIII. 3. 116 Après avoir affirmé le Libre arbitre de 1 homme en matieres fpirituelles, & lui avoir fait par la connoitre le pouvoir qu'il poffede de s'exercer lui meme dans les voies de la Piété, & de parvenir par-Iè a une bienteuïeufe conjouftionavec L ieu, ce qui eft falut &vie éternelie, la i.oótrine de la Nouvelle Jérufalem continue enfuite a nous indiquer comment nous devons faire ufage de ce libre pouvoir, dont nous fommes doués & 1'exercer; ce qui nous mene a confidererla nature & la néceffité de la Repentance. n L'efprit éclairé va être ici frappé d'admiration en voyant la clarté, la folidité &..la tendance édifian«e de cette Doftrin^ 118 La  ET RaïSONN*. 171 118. La Repentance, infifte notre Auteur, ne confifte point en un chagrin accidentel ou temporel d'avoir pêché quon acoutumedenoinmer con r;tion, elle ne confifte pas non plus a confefler des levres que 1'on' eft un grand Pécheur, non pius qu'en aucuns accès foudains de dévotion occahonnés par des maladies, des malfieurs, la peur de la mort; car il eft trés posfible qu'en tous ces cas l'homme perfifte encore a aimer & même a yivre dans le pêché, & par conféquent ne jamais arnver a cette remife du Pêché, qui eft le fruit d'une vraie repentance. 119. Mais la veritab'e repentance évangélique conüite, par la raifon alléguée ci deffus No. 107. a ce que I homme voye, reconnoiffe , confeffe & abandonne fes Péchés. en implorant raffiftance de la grace divine, pour fe mettre en état de les furmonter & & de mener une nouvelle vie conforme aux commandemens de 1'amour & de la charité. 120. Le vrai Penitent eft pour cela conduit a faire un férieux examen de foi-même, en préfence de Uieu notre fauveur, concernant les maux de fa vie qui font en oppofition au véritable efprit de 1'amour célefte & de Ia charité; & dans. cet examen il ne doit pas s'en tenir a des acr.es extérieurs de Pêché, mais il faut qu'il penêtre jufqu'en la chambre intérieure de fes intentions, defirs & affeclions, en recherchant foigneufement & éprouvant tous les mouvemens & tous les penchans & inclinations de fon homme intérieur pour découvrir s'ils font fous le gouvernement d'une I01 de Dieu fpirituelle & interne, ou s'ils ne font contenus que par des loix externes & naturelles, telles que celles des hommes. I2r. II doit enfuite fe confefler devant Ie Seigneur en toute humilité de tous defirs defordonnés & impurs qu'il pourra découvrir par cet examen , le fupplier de lui accorder la grace & le pouvoir de les reftreindre a l'avenir, & ainfi il s'effbrce è ramener tant fon homme intérieur que fon extérieur en toutes chofes & en toutes circonïtances fous 1'obéifiance des infiuences purifiantes de 1'Amour divin & de la charité. J22. Voilé la nature, du devoir de la repentance, telle  i72 Tableau Analytique telle aue la Doclrine de la Nouvelle Jérufalem nous 1'enfeigne. Quant a la neceffité de ce de voir , on nous-montre qu'elle eft fondée, fur cette feule mais folide circonftance, favoir que Thomme eft né dans les maux de toute efpece, qui font oppofés a Dieu & l a vie du ciel, & par conféquent qu'il na point de conjonétion avec Dieu c°™me tels, ou fe difant tels lis.font contramts de Padopter, puisque c'eft elle Kt cependant ils la rejettent en réalité, puisque leur Chef s eft mis au deffus de Dieu-même & qu'ils adSftfe décrets ou fes Bulles font ?u Tefïus de ParolIA ?uj ?°°trnêmechangé ou adulteré cette £ï iniM,- lle ét01t tr°P dian>«StraIement oppofée a 5™ '"f ,vatIons> ,co"™e en Partiele du commandement qui dit , tu n auras point d'autres Dieux devant ma race, tuneteferas point d'image taillée ccc ; commandement qu'ils ont changé & fuprimé , par ce quil le fut totalement oppofé è ce qu'ils fiffent adorer comme Dieux & mvoquer leurl pretendSs famts comme tels cc décorer leurs temples des Imaees de tous les faux Dieux &c. &c.; T qu'enfin pfur plus grande commodité ils ont même totalement interdit Ia leaure de la Parole au Peuple,de peur que les plus éc airés d'entre eux ne découvriffent leur fouraf • abien ^Ua tous, é§al'ds la -Parole parmi eux £aS &, toutefois eft; car par un effet immédiat des foins de la Divine Providence touchant fa Parole, i! a été pourvu è ce qu'il exifte une Nation parmi les Catholiques Romains, qui n'a point fubi le joug d une telle Domination, cc qui tient encore Ia Parole de Dieu pour facrée, cc cette Nation, nous ut notre auteur éclairé, (ij eft la noble Nation Francaile. 128. Mais comme Ia Öoörme de la Régénération fait une partie effentielle de cette même Parole, ne peuten pomt apphquer a la partie ce qui eft die du tout • &.ren. c,e !ens' touc efprit ferieux n'a t-il pas trbp de rai.on dapprehender que cette grande, cette effentiellecc édifiante Dodtrine de la Régénération, telle quon lenleigne aujourd'hui dans toutes les Eglifes Cnretiennes ne reponde a bien des égards aux caracteres de cetce Béte? 120. y?'ü v'e Tra'td fe h Science An^eliqutf touchant Ia Divine Trcw t «race au No. aê7. Voyez auffi Anncalypfe reveil No. ?ai M  373 Tableau Analyttque 120 On peut certainement bien affirmer de cette Doftrine quelle étoit, d'rutant plus que les famtes Ecritures d'un bo'Jta 1'autre,les tétaoiejjates les plus autentiques des fases & gens dc Lr.cn dép* tous les fiecles, téWignent d'une m miere mconteJaole en fayeui de !a vérité ,dc fa réalité, de fon importancc & de fa "üjS Óu'eïïe n'eft pas pouroit bien paroitre plus douteux & plus incertain a quelques-uns de nos ietteurs; mais s'ils viennent k confiderer comnunt la Nouvelle Naiiïfmce nous a été reprcfentée en ces derniers tems mr cerrins. comme n'étant ru'une forme ou maniere dc parler purement figuraties, & comment on en a nar la nié la réalité & eri même tems i'emplacé la »w;ffltè Par des Doctrines qui tendent a établir la noïfibiiité d'obtenir le falut fans elle; d'après de telles confidcrations,dis-je, il y a certainement.trop de ra,fon Pour tout Chrétien fincere cc féneux de cramdre mie ce fecond caraftere de fa Béte ne ioit que trop applicable ala Doctrine de la Régéneration, felon fa maniere aftuelle d'être recuë dans 1'Lglile. _ nl Que néanmoins cette Doctrine eft, & fera& doit.conünuer d'ttre, 134 Ce Nouvel homme fpirituel eft la Créatnre & 1'ceuvre du feul Sètgfieuk, par le pouvoir urive-fellementgénéracif de fa Sainte Parole; il a fa conception, fa Naifünce , fa Crue, fon Education | & fa Formation parfaite, qui correfpondent parfaitement a tous les mêmes états de l'homme naturel'; & toute - fois il-n/» vient point a naitre, & n'eft pas non plus formé fans vo;es & fans moyens,& cesmoyeus font- la charitééc la foi en I'éxercfce obéiffant, exadt, desquels l'homme cöbtfèrfe avec le Seigneur en cet Oeuvre de Ia Régénération 135. Les Particuhrités qui ont raport au procédé" & raccomplifrernent de cet ceuvre font fans nombre Sc ne font connues en toutes leurs diverfités cue du Seigneur feulement. Néanmoins une générale connoifTance en -eft accordée è Thomme car il y éprouve un renouvellement de volonté & d'entendement; tellement que, tandis qu'autrefois il s'aimoit foi-même & Ie monde, & la chair, mieux que Dieu. Sc le Prochain, adtuellement il fe trouve rendu capable par la Régénération de préfcrer Dieu Sc le Prochain, a foi-même, au monde. & a la cnair,- Sc tanhs qu'autrefois fon Entendement étoit obfeur ténebrcux Sc aveugle fur tout ce qui appartient k Dieu & a fon Royaume, il fe joint maintenant en Ia conlolantc participation d'une Lumière r'ivine,qui vivific fon hbmme intérieur, & le rend fagé a falut M 2- ,nc raporce uniquement aux differents étafi de Ia R*^h, ^»ee« fens le plus intime, elle fe raporte ai* differents état* de la. GKviucat.on de fhumaniié du Seigneur, auxquels ceux de la RégénératjoiiCorrefpoadent. (i) Voyez Genefe XXVIII. 12. & Jean L 51.  et Raisonné. i2f Dans Ie epqrs de Ia, Réformation le ciel & la fainteté j'önt reprt'icace» & rijan;feftés en toute leur Beauté ea 1'Ame, Sc 1'F "e & le Pédié y lont montrés cn toute leur Diflormue mais dans" le cours de la Régénération , ce qui auparavant ne paroiffoit oue beau a Ja vuë, devient même aimable è 1'atlection & eft de la mis en action, Sc paffe en habitude en 1'homme exterieur , & ce qui en ie premier état étoit difforrhe , devient actuehement hai'fftble Sc détcftable, & eft par la délogé cc rejetté. Pendant la Réformation Pame eft pour ainfi dire la Fiancée du Seigneur; par la Régénération elie devient fa femme. En un mot Ia Réformation peut être coinparée au periode ou les arbres s'ornent de fleurs ,& la Régénération a celui oii ils portent leur fruit; La Réformation eft cornparabie è la Lumière du foleil, la Régéneration a fa chaleur jointe k fa la Lumière; La Réformation eft cornparabie a Sarah comme fceur d'Abraham ; Ia Régénération eft cornparabie a Sarah comme femme d'Abraham; la Réformation eft encore cornparabie aux Enfans d'Israël fortant d'Egypte; La Régénération è leur entrée, & prife de poffeffion de la- terre de Canaan en combatant toutes les nations infideles qui y habitoient Sc les en chaffant. 141. Tels font les feutiments Sc fimilitudes que nous fuggere le Meffager des Vérités de la Nouvelle Jérufalem , touchant la Diftinction entre la Réformation Sc la Régénération. Puiffe chaque lecleur êtreinduit a conflderer avec toute 1'attention poffible cette importante dutinction; de peur qu'il ne vienne a s'imaginer avoir atteint au fecond degré, tandis-qu'il ne demeure encore qu'au premier; ou qu'il ne croye aimer le bien, tandis qu'il n'eft qu'éclairé par la vérité, ou qu'il ne s'imagine avoir conjonction avec Dieu, tandis-qu'il n'eft encore qu'en fa prefence; 011 qu'il n'aille fuppofer que fa Volonté &fa vie font réellement purifiées, tandis-qm'iln'y a que fon Entendement qui eft éclairé. (3) Le Seigneur nous (3) Fatales méprifes qui, nojis !e dirnns avec douleur, ne fout encore q e trop communes parmi tous ceux d'entre nous qui adoptenr la Doct me de ia Nouvelle Eglife; méprifes qui fuir que cette Dcctrine eft pour Ia njnltitude cornparabie a ces Nonvelles machines ou chars lëoens M 4  184 Tableau Analytique nous donne cette Caution, quand il dit, fi vous favez ces chofes, vous fejrez heureux fi vous les mettez en pratique. (4) Savoir, c'eft entendre, faire c'eft aimer, & par Amour mettre en pratique. aeriens dont on a découvert l'ufage par I'invention des Ballons aeroftatiques è Paris en 1783. ufage qnj n'eft d'ancune utilité tant qu'on1 ne déeouvnra pas la dircéhon fure & conftante. Ci) Jean XIII. i7. Voye^uJC^Jatt. XII. 24. £ Luc. XII. 47. DES  DES TENTATIONS. „ Alors Jefus fut emmenê par Vefprit au „ Défert pour y êtreMentê par le Dia- „ Me. : Matt. W. i. Mare. I. 12-13. Luc. IV. I. 2. „ Vnis êtes ceux qui avez perfévêré avec moi ,, dans mes tentations c'eft pourquoi je „ vous confie mon Royaume Luc. XXII. 28. 29. 3i Mesfreres regardez comme un fujet d'une „ parfaite joie, quand vous tombez en „ diverfes tentations. Jacques I. 2. „ Bienheureux eji l'homme qui endure la „ Tentation ; car quand il aura été „ éprouvéy ü'recevra la couronne de vie „ éternelie. — Jacques I. 12. „ Chacun eft tenté quand ü eft attiré (f ,; amorcé par fa propre convoitife. - „ Jacques. I. 14. 142. La Doctrine de Ia Nouvelle Jérufalem nepourraqu'être fort indifferente Sc ne produira aucune édification, aux ames infouciantes Sc engourdies en Ja plus parfaite fecurité, qui font a leur aife en Sion, Sc fe repofent fur la lie de "leur propres fouillures: Mais 1'ame fincere & pénitente qui travaille ferieufement a fe délivrer du pêché, a devenir la pure demeure de Ja Lumière & de 1'amour célefte, par Régénération de M j cceur  i85 Tableau Analytici üe cceur & de vie, furtout fi elle a effuyé beaucoup d'épreuves éc de difficultés en cet ceuvre , cette même Doctrine lui fournira une fnefuré extraordinaire de forces, de confolation & d'inftrucfion. 143. C'eft auffi pourquoi une ame ainfi difpofée prêteraune oreille attentive a cette Doctrine, & recevra avec un cceur joyeux le fuccint détail fuivant ,de 1'origine & du but des Tentations fpirituelles comme extrait de la fusdite Doctrine. 144. Les Tentations fpirituelles ne s'éprouvent que par ceux qui font vraiment repentans <5t régénérés & s'occupent férieufement de Ia recherche de la Nouveauté de vie, en fe purifiant des fouillures du pêché dans Je vieil homme ou l'homme naturel; tous les autres ne font point fujêts a éprouver des Tentations, en ce que demeuraiit dans les convoitifes de la chair, cc leur obéilfant, fans y faire aucune oppofition , ils font conduits en une captivité volontaire, auffi ne fentent-ils ni chagrin, ni inquiétude concernant leur état fpirituel. 145. Mais ceux qui font vcritablement pénitens & régénérés troüveht en leur homme intérieur un delir allumé de devenir faints & purifiés de pêché & trouvant qu'il y a par-la une forte oppofition excitée en eux contre les Paffions cc convoitifes de ia chair, & du mal en 1'homme extérieur oü naturel, ceux la,dis-je, éprouvent des Tentations fpirituelles, étant amcnés en de violents confliéts & de grandes perplexités par Poperation contraire des célefles defirs & des convoitifes terreftrcs, dans lequel conflict & dans lesquelles inquietudes confiftent les Tentations fpirituelles. 146. Les Tentations proviennent donc d'un cóté du defir du bien qui eft excité en Pame, & de 1'autre cóté des convoitifes du mal; mais le defir du bien vient d'en haut,ou de 1'interieur, c'eit-a-dire du Seigneur & de fes faints Anges en l'homme interieur, qui s'efforcent a implanter en 1'ame une vie, un rpyaume & une image céleiie; tandifque toutes les convoitifes du mal, qui viennent d'en bas , ou du dehors, c'eita-dire des mauvais efprits de tenebres en l'homme exterieur  et Raisonné. t8? rieur ou naturel, quis'efforcent d'implantercn 1'ame la vie, le Royaume & 1'lmagede 1'Enfer. 147. A confiderer donc les Tentations en leur fondement réel, ce font des confiiéts qui fe paflént en 1'ame entre les bons & les mauvais efprits qui fe disputent qui aura le deffus & le domaine de l'ame; ces confiiéts fe reffentent par l'ame comme des peines Sc anxietés interieures, qui onr raport a fon état éternel de falut ou de condamnation. 148. II eft donc encore clair par la que nul ne fauroit éprouver de Tentations fi ce n'eft feulement ceux qui font fpirituels Sc deviennent régénérés, paree qu'ils font les feuls en trant en ces fortes de conflicts entre le bien Sc le mal, & c'eft ce conflict feul qui donne naifiance a ces anxietés Sc tourments fpirituels qui felon le langage de 1'Ecriture fainte font appellés Tentations. 149. Ayant ainfi découvert la Nature & 1'origine des Tentaions, nousdevons enfuitemftruire les Leéteurs touchant leur progrès & leur but ou fin. 150. Dans le Progrès des Tentations l'ame fouffrante eft ordinairement amenée en des états de désefpoir touchant l'Affiftance fivine; fes Ennemis femblenc tout prêts a 1'engloutir & il lui paroit qu'il n'y en auroit. aucun qui fut pr~t a entendre fes prieres*& a venir a fon affiftance ; ceci toutefois n'eft qu'une Apparence, d'autant que le Seigneur & fes faints Anges font alors plus proches de 1'Ame, qu'en aucun autre temps; Sc fes prieres, bien qu'il femble qu'elles ne foient point ouies Sc même qu'elles foient faibles & infrueftueufes, penctrent toute,-fois en 1'oreille du Seigneur des Armécs, Sc ont un tres grand afcendant. La Doctrine dc la Nouvelle Jérufalem nous dévelopê la nature,le deftcin Sc le but de cette apparence; c'eft pour amener l'ame en un état plus profond Sc plus utile d'humiliation, fous un fentiment mime Sc conviclion de fes propres maux, de fon incapacité de s'en aider Sc de s'en extriquer elle même Sc pour la rendre par la plus receptive dela vie Divine, pour les rendre plus fenfibies, ainfi qu'a Ia fainte miféricorde, a 1'amour Sc au pouvoir du Seigneur, quand il revient la  i38 Tableau Analytique la vifiter & la confoler en fes inquiétudes cc la ven* ger de fes ennemis. ijl. De la paroit enfin 1'heureux but des Tentations, a ceux qui les fupportent fidelement: elles ont une tendance a établir la pré éminence cc le Domaine du Bien fur le mal en l'ame , c'eft-a-dire du Seigneur cc de fes faints Anges fur les pouvoirs infernaux des ténèbres : en conféquence de ce Domaine, l'ame eft confirmée, affermie & fortifiée en tous biens dc de toutes vérités de la charité cc de la foi, & éprouve en même tems un délogement ou une rejedtion de toute affection pécheresfe cc de toutes fauffes imaginations qui y font oppofées: l'homme interieur fpirituel eft plus ouvert, cc rendu plus receptif de 1'influence Divine, en raifon de 1'humiliation effedtuée en cette Tentation; car toute Tentation conduit a 1'humiliation, cc par cette humiliation les organes ou vaiffeaux, comme on peut les appeller, de 1'homme fpirituel lont adoucis , au point d'être rendus capables de recevoir les imprcffions contre lesquelles ilrefiftoient auparavant par leur dureté éc endurciffement. Ainfi 1'amour de foi même & celui du monde dc les convoitifes de la Chair étant fubjuguées cc rompuës, 1'amour célefte qui eft 1'amour de Dieu & 1'amour mutuel, eft exalté a la Domination fupréme & rendu plus fenfible & prend une poffeffion plus entiere de l'ame humiliée, qu'il ne pouvoit faire avant que 1'amour du mal n'ait été afFoibli cc déplacé par ces combats de la Tentation. 152. Pour quelque temps après la Tentation, il ya une forte de fiudtuation du cóté de l'ame entre le bien & lemal, entre ce qui eft vrai & ce qui eft faux, dc elle n'eft confirmée dans 1c pouvoir & la confolation de la Lumière Divine cc de 1'amour Divin, que par degrés ; néanmoins felon que cette fiudtuation cesfe, cc que les maux & les erreurs font entierement précipités, la Lumière éc la confolation de la Vérité dc bonté Divine, commence graduellement a poindre & a brüler d'une clarté de plus grande en plus grande, jufqu'a ce qu'eüe ait amené un jour plein & parfait, tant qu'enfin foit accomplie cette Écriture qui dit „ Maintenant eft venu le falut, la Force & le R-gne  ET R A 1 S O N N £ 18^ Rêgne de notre Dieu, & Ia Puiffance de fon Chrift, car PAccufateur de nos Freres, qui les accufoic devant notre Dieu jour & nuit, a été précipité; & ils Pont vaincu par le fang dc Pagncau, & par raport a la Parolede fon Témoignage. (i) 153. Cette Ecriture eit un avis qui montre aux En^ fans de Dieu que leur aide unique & leur deüvrance en temps d'epreuves & de Tentations doit uniquement procéder d'une foi ferme en Ia Divine Humanité du Seigneur Jefus Chrift, defignée par le fang de 1'agneau , «Sc en Ia vérité de fa fainte Parole fignifiee par ia Parole de fon Témoignage (2) & que nul ne peuc vaincre dans la tentation fans une telle foi & fon opération toute puiffante. Cette Ecriture les avertitenoütre pour leurconfolation & pour les fupporter dans les Tentations, que leur Seigneur & redempteur, tandis-qu'il vivoit en la chair, a fubi les plus cruelles tentations, telles même qu'aucun homme n'en pourroit foutfrir, & ce, non pour une faifon particuliere feulement, mais" durant tout Ie temps de fon féjour ici bas fur la terre, au poin»- même que toute fa vie étoit une vie de Tentations continuelles & de vidtoires perpetuejles gagnées fur ces tentations. f55. Puiffe toute ame fouffrantc & affligée prendre» bon courage d'après ce Divin Exemple, fe reffbuvenant que comme Chrift a fouffert & enduré telles chofes , & eft ainfi entré en gloire , (3) de même auffi quiconque fouffre fidelement & patiemment dans les Enreuves & Tentations fpirituelles, en éprouvera trés sfflirement la fin heureufe, prouvant que par la, il lui CO A-iocalvpfe XII. 10. 11. •{a) Les Verfions cvecques de Lensden & d'Ariomontanus ont yncgru^ms turen, de leur témoignage, mais je crois que 1'auteur anglois pouroic bien avoir raifon d'avoir rendu comme sM y avoit aurS de fon, anlieti d'a»r« de lcur,& il pourroit bien fe faire que les premiers copifies aient pris une Jiaifon pour une autre; cependant la fioclrine de Ia recipröcjté de la part de l'homme pourroit bien nuffi remire la première t'raducïion la plus vraie ; toujours eft il que la feconde «ft nécefljüre en cet endroitaufersde l*aure\ir anglois que je traduit. (3) LucT XXIV. 26.  10,0 Tableau Analytique lui fera donné plus abondamment entrée au Royaume & en la gloire éternelie de leur Seigneur & Sauveur lefus Chrift. (i) (comme dit Pierre en fa 2e. Epitre Ch. h v. 11.) ftl Comme notre honorajile Auteur n'a point digéré en aucun de fes Ouvraeeé le chapitre des Tentations fois aucun chef ou articles particuliefs, comme il a fait des autres fujets contems en ce Traité» il Beft , en notre puovoir de favorifer Ie Lecteur en lui off.ant une telle Sv fion - c'eft Eut quoi '1 CmE nous contenter de le renvoyer au, T ai He la célefte Doétrine de la Nouvelle Jérufalem du No. 187. lol rouvera dive fes par icularités concernant les Temat.ons avec renvois aux Arcanes céleftcs d'oüles particu antes fq« tifées & oü; il mum trouver cette matierc fort amplement cxpliquéc & démontrée. No""ne devons pas paff* cet article fans faire obferver au tóeur ouM doit bic.- drftinraer entre Tentations fpirituelles & Tentations ou fimnxment nfflittions purement Naturelles, c'eft pourquoi nous le coupon" % lirt le No. 189. °e 1» doctrine célefte pag. 131. de none Traduclion. D E  KT RAISQNNê4. 191 D E L'{ M P U T A T I O m „ Heureux, celui dont la Transgreffïon efl parr „ donnée, 0 le pêché efl couvert. „ Heureuxcelui a qui Jehovah n'impute point „ foniniquite,&:dms l''efprit duquel il n'y a'point de fraude. ^ Pfeaums j, XXXII. 1. 2. ijcT. C'eft une Doctrine qui a univerfellement prévalu aujotird'bui par toute PEglifc Chrétienne que Dieu le Pere impute aux Fideles les Mérites & la [uftice de fon Fils, par quoi ils font rendus nets de pêché deviennent enfahs de Dieu, & font rendus héritiersdu lalut & de la vie éternelie. 157- Ou fuppofe que cette imputation prend place en 1 ame toutefois, & quant elle.fe tourne vers Dieu le Pere, & plaide en fa faveur, alleguant les merites de fon fils en dimmution & abattement de fon. propre manque de merite, & Ie fupphe de voulo'r bien lui faire miféncorde par raport a ce que foa Fils a fait & fouf- ij8. C'eft ainfi qu'on s'eft malbeureufement mépris concernant Ia Nature de Dieu, avant imaeiné qu'il v avoit en lui une Miféricorde arbitraire, par laouelle il peut. jufb her qui bon lui femble, par 1'imputation de la juftice de fon Fils; c'eit airifi qu'on- s'eft auffi mépris fur la vraie nature du Pêché, en avant fuppöjTé que le pécheur étoit fusceptible ci'ctre juftifié &• dehvré de fes péchés par unetellé imputation exterieure de la iainteté d'une autre perfonne. iJ9= Le  191 Taele au Analttique 159. Le Ledteur ferieux & candide, qui aura pu concevoir en fon éfprit un jufte feminiene de la Méprife de la Dodtrine de Pimputation fus-fpecifiée, ne manquera point de s'éjouir grandement, en la Lumière de la Dodtrine de la Nouvelle Jérufalem, qui fe manifefté a ce fujet en Pouvoir & en Vérité dc en confolation. 160. II fera capable de difcerner a 1'aide de cette Lumière , qu'une imputation des Mérites & de la Juftice de Chrift eft chofe entierement impofTïble, d'autant que les Mérites & la Juftice de Chrift étant de leur nature chofes purement Divines, en fuppofant qu'ils fuffent imputés ou appliqués a l'homme dans le fens fus mentionné,ilenrefulteroit de toute néceffité qu'ils le confumeroient dc détruiroient, exadtement comme un baton eft confumé dc détruit quand on le jette dans le feu. 161. II verra de plus par Ia même Lumière, qu'jl n'eft pas poffible que rien foit imputé a l'homme, que le Bien & le Mal; le Bien de la part du Seigneur en proportion que l'homme fe tourne avec defir de la volonté vers le Seigneur, cc garde fes faints commandemens en amour, cc en la pratique de ce qui eft bon ; & le mal de la part du Malin, felon que l'homme continue de vivre dans les maux de fa vie naturelle, cc ne fe tourne point vers le Seigneur pour recevoir de lui la Naturelle vie Spirituelle du bien dc de la Vérité. 162. Car c'eft une Maxime, fur laquelle La Doctrine de la Nouvelle Jérufalem infifte continuellement que tant le bien que le mal doivent avoir des Formes adoptéesa leur reception, avant de pouvoir être recus , & que les Efprits Humains font de telles formes, adaptées a la Reception du bien de par le Seigneur, felon qu'ils deviennent régénérés, par 1'amour & 1'obfervationde fes commandemens; mais ces Formes font adaptées a la reception du mal, en proporrion que les hommes reflem en leur état de non régénération, en menant un train de vivre conforme aux convoitifes naturelles de 1'amour - propre cc de celui du Monde. 163. En  ET R A I 5 O N N £ ƒ93 153. En fuppofant donc, felon cette idéé, que le Bien qui vient dc pat le Seigneur, fiit imputé ou appliqué a un efprit dont !a forme étoit adaptée a la' reception du mal, paree qu'il aimoit le mal & en menoit ia vie, il feroit impofiible qu'une telle imputation ou application foit recuc, m u's elle feroit rejettée comme chofe hétcrogéne qui n agréroit aucunement a la forme & a la nature d'un tel efprit, & par conféquent loin de pouvoir procurcr un moyen de falut & propre a lui procurer la pan?, elle ne feroit qu'augmenter le tourment d'un tel efprit & même affurer fa deftruélion. 164 Ainfi donc il paroit par Ja Doctrine de la Nouvelle Jérufalem qu'une imputation des mérites de Chrift ne fauroit abfolument avoir lieu en l'ame de rhomme a laquelle rien autre ne peut être ou ne fera imputé* • que le bien ou le mal de fa propre vie,- & par confé•quent les Enfans des hommes n'ont autre chofe fur quoi ils puiffent dépendre, dans la voie du falut, que la vie du bien conformement aux commandements de Jesus GuRis'rfi), & par un principe d'amour envers lui . d'autant que paree moyen feul les Formes du mal font déplacées de 1'ame & celles du bien y font implancées, par quoi l'ame renouvelée eft renduë fusceptible derecevoir du Seigneur 1'amour Divin & la vérité Divine, & de jouir par la d'une étroite conjonction avec lui, laquelle feule eft le falut & la vie éternelie. 1^-,.Sir,1'erpHt du Lefteur eft difpofé è reconnoitre la Doctrine ci-dellus, il acquiefcera volontiers a Ia vérité des Propofitions fuivantès, fous lesquelles elle eft plus amplement développée & expliquée, & que 1'on recommande pour cette raifon fort inftamment a fon examen ferieux & candide. L Que la foi de 1'Eglife actuelle, qu'on die avoir feule le pouvoir de iuftifïer, & 1'Imputation , ne font qu'un. II. Que la foi qui eft imputative du merite'& ce la juftice tic Chrift le Redempteur, a dabord procédé des décrets du Synode CO Jean XIV. ai. XV. 20. N  194 Tableau Analïtique de de Nice touchant les trois perfonnes Divines de toute éternité, laquelle foi a de ce temps la au temps actuel été univerfellement embraffée de tout le monde Chrétien. IV. Que la foi imputative du mérite de Chrilt n'étoit point connue de 1'Eglife Apoftolique qui préceda ce tems la; & n'eft nulle part entenduë en la Parole. V. Que PImputation du merite cc Va Juftice de Chrift eft chofe impollibie. VI. Qu'il y a bien une imputation, mais que c'eft du bien cc du mal. cc en même tems de ia Foi. VII. Que la foi cc 1'imputation de la Nouvelle Eglife ne peuvent abfolument demcurer enfemble avec la Foi cc 1'imputation de 1'ancienne, & que fi elles féjournent enfemble, il fefait une telle collifion & un tel conflict, que le tout de ce qui conftitue 1'Eglife périt en l'homme. (i ) VIII. La foi fait ou paffe la decifion, felon le principe avec lequel elle fe conjoint; fi une foi vraie fe conjoint au bien, la fentfence elt pour la vie éternelie, mais fi Ja foi fe conjoint au mal, la fentence fe paffe pour la mort éternelie. IX. La penfée n'eft imputée a qui que ce foit, mais bien la volonté. (2) 166. Nous ne pouvons nous empêcher ici de témoigner notre ardent defir que les propofitions ci deffus puiffent être trés attentivement confiderées & bien murement digerées par tout lecteur Chrétien; il y atrop lieu de craindre qu'une imputation arbitraire, qui n'a nulle connexion avec la vie de la charité & de la foi n'ait pris de trop profondes racines comme principe de perfuafion cc de pratique dans 1'Efprit de la pluspart des hommes, les induifant adépendre uniquement pour ]e falut j a des chofes totalement étrangeres a la Régénération éc les faifant n'avoir aucun égard a ces moyens de falut qu'ils ont fans ceffe en leur pouvoir, cc qui s'ils en fefoicnt 1'ufage convenab'e, nemanqueroient pas d'être trouvés de la plus grande efficacité. Pour déraciner un principe fi trompeur, rien affuré- ment (1) C'eft ceque nous ne fizvons que trop par la crueUe expericnce de plus dc 20 ars. (2) Voyen ces Articles plus ample nent e:;pliqués, en la Théologie tmiverfelle, du No. 6»fi. a óéq.  kt RaïSOKNÉ. 295 mene ne peut être plus propre a cet effet, que Ja Doctrine fus-énoncée. Quand on voit une fois, <5c qu'on entend bien comment une imputation du mérite & de la Juftice de Chrift elt une chofe totalement impoflible , <5c comment rien ne fauroit être imputé a 1'ame que le bien ou lemal; comment-il faut que l'ame foit la forme de fa propre vie, c'ejt-a-dire du Principe de fon amouc-, foit qu'il opere en bien ou en mal, pour Jors toute méprife & toute erreur fur la Doctrine importante de 1'imputation, eft ótée fur le champ. L'heureufe conféquence fera , que ne voyant plus rien fur quoi on puiffe déptndre pour Ie falut qu'une bonne vie, d'autant que rien ne peut changer la Forme intérieure de l'ame, au point de la rendre réceptive de 1'Amour & de la fageffe d enhaut, les hommes feront par la portés a veilïer plus attentivementjur eux. mêmes & fur leurs aétions & penfées journalieres ainfi que fur les voies de leur vie, & a un examen plus fcrupuleux des principes qui influent fans ceffe fur eux cx les font agir. Suivant ainfi les fentiers d'une repentance plus pure & d'une obéilfance plus exacte, ils éprouveront une conjonction plus étroite avec le Seigneur 6c fa vie célefte, tandis que les formes du mal feront toutes détruitcs , par le renoncement du mal, & les formes du bien feront implantées par 1'amour & la pratique du bien. Sous uneentiere conviétion intime de la Vérité de Ja Doctrine fusdétaillée, puifTe tout Lecteur être delivré de toutes conceptions fauffes & crronnées qui font les fuites fatales de la foi imputative actuellement rêgnante & être porté a s'éjouir fous le pouvoir & la douce confolation de 1'imputation que la Nouvelle Jérufalem nous enfeigné. (i) (1) L'gn peut encore conrulter a ce fujet la Note mife en notre Tra^udion de la Doftiine célefte pag. 127. Na D 0  Tableau Analytiqux DU BAPTÊME ET DE LA SAINTE ' C Ê N E. „ Jllkz donc & enfeignez toutes les Nations, „ les baptifani au nom du Pere & du fils „ & du faint Efprit — Matt.XXFlIL Faites ceci en memoire de moi. Luc. „ XX//. i9. „ Si vous ne mangez la chair du Fils delliom„me, & ne buve'z fon fang, vous n'aurez point la vie en vous mêmes. —■ „ Celui qui mange ma chair & qui „ hoit mon Jam , a la vie éternelie; je le resfusciterai au der nier Jour „ Jean VI. 53. 54. 167. Tout homme pieux & fincere dans toutes les diverfes branches du Chriftianisme ne peut manquer de recevoir beaucoup d'inftruclión & d'édification fpirituelle de la Doctrine de la Nouvelle Jérufalem touchant le Baptême cc la fainte Cêne. 168. La ConnoifTance des correfpondances qui y eft déveioppée entre les fymboles ou élemens naturels emplo-  et RaISONNÉ. 197 employés dans ces Sacremens, & les chofes fpirituelles par eux fignifiees, mettra 1'entendement a porteé de diicerner clairement les vrais & furs motifs & effets de ces deux faintes inftitutions. 169. L'onverra ici, al'égard du baptême, comment Je tfapteme extérieur ou 1'ablution faite avec Peau, ligmfie & emporte avec foi un baptême ou une abluri°n fpintueIle , qui confifte a purifier les mauvaifes afteétions, & fauffes imaginations de l'homme naturel, & eft effeélué par une vie conforme a la Vérité divine dc la Parole de Dieu, laquelle Vérité divine eft exterieurement reprefentée & exprimée par 1'eau comme quand le Seigneur dit : celui qui croit en moi, des fleuves d'eau vive découleront de fon ventre; (*) & en un autre endroit „ Si tu connoifföis le Don dc JJieu, & qui eft celui qui te dit, donne moi a boire, tu lui en euffcs dcmandé toi même, & il t'eut donné de 1'eau vive. (f) 170. De la on verra de plus les ufages fpirituels du Baptême, comme fervant d'introduétion dans 1'Egüfe ■Chrétienne & a faire reconnoitre Je Seigneur Jefus Chrift Ie Redempteur & Regenérateur, & a mener k une vie conforme a fes commandemens par quoi la Perfonne baptizée eft mife en un état de Régéneration, tellement que fi fa vie future fe trouve conforme a une telle introduótion, il peut finalement arriver au baptême fpirituel, c'eft - k - dire devenir régénéré. & 171. Ainfi eu égard a la fainte Cêne on découvrira par la même connoiffance des, correlpondances qu'il y a une action fpirituelle de manger & de fe nourrir, de même qu'il y a manger naturel & nouriture naturelle , & que le Pain & le Vin qu'on adminiftre dans ce faint facrement, font fignificatifs & communicatifs de nouriture fpirituelle , Laquelle nouriture eft le corps & lc fang réels du Seigneur. (4V) On verra de plus ("*) Tean VII. 3s. (t) Jean IV. 10. (D Ah! Chrétiens qui depuis tant dc fiectes avez tant humde" d» vietunes innocentes a vos p'affions de part & d'autrc, relativement i cet artido N 3  to8 Tableau Analytique plus ce qui eft fignifié & l'idée, que poite avec foi le corps & le fang da Seigneur, lavoir le bien Divin de fon amour, & la vérité Divine de fa fagelTe, & que par en manger & boire , eft fignifiée 1'adtion par laquelle Thomme s'approprie la Reception fpirituelle de ces deux principes céleftes, par lesquels la vie fpirituelle de l'ame fe trouve fortifiée & préfervee exadtement comme celle du corps 1'eft par les aliments naturels. . _ . 172. De même donc que le Baptême eft une introdudtion dans 1'Eglife Chrétienne , & un figne & memorial de la Régénération, de même auffi le facrement de la fainte Cêne eft pour ceux qui le regoivent dignement une Introduélion au ciel & un figne certain' & feau qui leur allure qu'ils font les Enfans de Dieu, qu'ils demeurent en Dieu & Dieu en eux en vertu de 1'araour & de la foi vive & opérante qu'ils recoivent de par le Seigneur , & par lesquels ils font Joints au Seigneur, croilfant ainfi journellement en fa vie Divine & en produifant journellement les fruits en charité, bienveillance & bonnes ceuvres parmi leurs femblables. , 173. II feroit fort a fouhaiter que les purs motifs & effets de ces deux faerements du baptême & de la fainte Cêne, fuffent trés ferieufement pris en confidération par tous Chrétiens de quelque ordre & dénomination qu'ils puiffent être. 174. Pour lors on n'en verroit plus'faire un fi cruel abus ; on ne les pervertiroit plus comme on 1'a tant fait jufqu'a préfent & comme on le fait encore tant adtuellement, tandifque le figne & la forme extérieure font par certains feparés de la grace & de 1'Efprit intérieurement fignifiés par eux, & tandis que d'autres fépa- ittftle: puiffiei-vous enfin aprtcndre a-vous entreaccorder tous ddTus iBt i favoir qn'aucune cróyance, fi faufl'e même puifle-t-elle ê-tre, n'autorife q"i qiïe ce puitTe être ï immoler fon lèmblable. Apprenez a vous entre aimer tous te»dem.>nt, & bientót la Lumière de ia Vérité rend.ie plus brillante par la clialcur de 1'amour Divin , rétaWka parmi vous la véritable tolerance Clirdt'cnne & vous motnrera de quolle maBiet* vous devez tous adorsr le reCme Pere eu Efprit & en Vérité.  ET RAISONHÉ. 199 féparent la grace & 1'Efprit intérieurs du figne & de Ia forme extérieure. 175. En effet fi 1'on entendoit bien la Doctrine de Ia Nouvelle Jprufalem a cet égard, on verrok clairement, que tant le figne & la forme extérieure que la grace & 1'Efprit intérieur reeus & communiqués dans ces Sacremens, doivent abfolument être joints enfemble, afin de rendre le Sacrement plein & entier, puiffant & effecftif, le figne & la forme extérieure n'étant qu'une cérémonie privée de vie, a moins qu'elle ne foit accompagnée de la grace & de 1'Efprit inté, rieurs qui y correfpondent; comme d'un autre cóté la grace & 1'Efprit internes, feparés du figne & de la forme externes qui y correfpondent, manqueront de cette manifeftation extérieure & vifible indifpenfablement néceffaire pour leur donner pouvoir, fubftance , fixité & effectualité. 175. Car c'eft une grande Vérité bien développée & pleinement confirmée par la Doétrine de la Nouvelle Jérufalem, que les chofes extérieures tirent toute leur vie & leur effence des intérieures; comme d'un autre cóté les intérieures fe manifeftent, operent, & font recus en tout leur pouvoir & toute leur plénitude en leur correfpondante forme & figne extérieurs. 177. Puiffent donc les folides propofitions fuivantes concernant le Baptême & la fainte Cêne, avoir leur jufte influence fur l'Sfpnt de tous Chrétiens pour prévenir toutes erreurs, méprifes & abus de ces deux Sacrements. I. Si Pon n'a pas la connoifTance du fens fpirituel de la Parole, nul ne peut favoir ce que renferment & produifent les deux Sacremens du Baptême & de la fainte Cêne du Seigneur. II. Que par 1'ablution qu'on appellé Baptême, eft compris une ablution fpirituelle , qui eft une purification des maux & des erreurs ,& par la la Régénération. III. Le Baptême a été inftitué en place de la circoncifion, paree que paria circoncifion du prépuce étoit repréfentée celle du cceur, & ce afin qu'une Eglife intérieure fuccede a 1'Eglife extérieure, qui en toutes & en chacune de fes cérémonies figuroit aux hommes 1'Eglife intérieure. IV. Lo Premier ufage du Baptême c'eft Pintroduélion en 1'Eeiife Chrétienne, & en même-temps 1'infertionparmi N 4 les  200 Tableau Analytique. les Chrétiens au monde fpirituel. V. Le fecond ufage du Baptême eft de faire que le Chrétien connoiffe le Seigneur Jefus Chrift & le reconnoisfe comme Redempteur & fauveur, & le fuive. VI. Le troifiemc ufage du Baptême, qui eft fon ufage final, c'eft que l'homme foit régénéré. VII Par le Baptême de Jean , la voie a éte frayée, pour que Jehovah le Seigneur puiffe descendrc dans le mon ie , & y opéfer Ia Rédemption. VIII. Sans la connoiffance des correfpondances qui exiftent entre les chofes naturelles & les fpirituelles, nu! n- peut favoir de quel ufage, fruit & avantageeft le Sacrement de la fainte Cêne. IX. Mais par la connoillancc des correfpondances on fait ce qui eft entendu par la chair & le lang du Seigneur, & que cholès Jemblables lont fignifiées par le pain & le vin- c'eft a favoir que par la chair du Seigneur & par le Pain, c'eft le bien Divin de fon Amour Divin qu'il faut entendre comme ausfi tout le bien de la charité; & que par le lang du Seigneur ainfi que par le vin, c'eft la vente Divine de fa fageffe qu'on doit entendre, & auffi toute vérité dc la foi; & par la Manducation de ces chofes c'eft leur appropriation. ou fe les appro pner. X. De ces fignifications une fois bien compi ifes, ou peut aufü comprendrc que la fainte Cêne conprend tant en général qu'en particulier univerfellemenc toutes les chofes qui conftituent 1'Eglife & toutes celles qui conftituent le ciel. XI. Eu la fainte Cêne Ie Seigneur eft tout en entier, & fa Rédemption y eft auffi tout en emicr. XII. Le Seigneur eft prefent, & ouvre Je ciel a ceux qm approchent dignement de la fainte Gene, il eft bien auffi.prefent en ceux qui en approchent dignement , mais il ne leur ouvre pas Ie ciel • par conféquent comme le Baptême eft une introductie» en 1'Eghle ; de même la fainte Cêne, eft une introduCtiondms le ciel. XIII. Ceux la s'approchent die. nement de la fainte Cêne, qui font en la Foi envers le Seigneur & en la charité envers le Prochain & ainfi qui font Régénérés. XIV. Ceux qui s'approchcnt aignemen-.'de 1'Eucbariftie, font dans le Seigneur & J?/Se g,n^"' efl ,en CLÏK; Par conféquent paria fainte L-ene s eitect.ue la conjonction avec le Seigneur XV Pour ceux qui s'en approchent dignement, la fainte -Cêne  ET RaisONNÉ. 20I Cêne eft comme un Jeau & un cachet, ou marqué qu'ils font Enfans de Dieu. H 178. C eft la Priere fincere & ardente , tant de 1'Auteur anglais que du Tradudteur & compilateur Francais de ce préfent Tableau, que tout Leéteur puiife etre mené, par ce qu'on vient de lui offrir, a un iufte entendement, & une pratique profitable des propofitions fus-fpecifiees, fans féparer ce qui eft interne en ces Sacremens, de ce qui en eft 1'extérieur, ni ce qui eft exterieur de ce qui eft intérieur, mais qu'uniffant ies lignes & formes extérieures avec les graces & ver tusqui y correfpond nt, il ait le bonheur de participer au Baptême véritable & a la Cêne réelle du Seigneur en tout leur pouvoir & plénitude, tant en l'ame qu'en fon corps! a cet effet, puiife-t-il s'appliquer diligemment a mener la vie de la vraie Charité & de la Foi par une obéiffance foumife a la fainte volonté & au» commandemens de Jesüs Christ, & pour lors il pourra avoir une confiance certaine qu'avangant journellement dans les fentiers de la purification du mal, & de la Régéneration de cceur & de vie, il éprouvera toutes les confolations de ce Baptême, dont parle le Seigneur quand il dit; „ Vous ferez Baptizés du faint Efpriti'Y 11 & il goutera auffi la douceur, confeffera les vertus vivantes de cet aliment fpirituel, dont il eft écrit„ Ma chair eft une véritable nouriture & mon fang eft un véritable brcuvagc." (2) & 179 Ici finit le Sommaire Anglais que nous avoni déja un peu augmenté comme on 1'a vU en 1'addition de 1 article de la Divine providence du Seigneur- éi que nous allons encore allonger, pour des Raifons'cf fentielles,qui fautant aux yeux de quiconque refléchit ferieufement au véritable but de la miffion achiHle d'Emanuel Swedenborg. Ce But Elfentiel n'eft pas feulement de montrer aux Chrétiens un certain nom bre d'erreurs qu'une fimple réforme, ou un leger changement en certains points de la Théologie aétuel- 1« CO Aclc; des Apotrés I. 5. (2) Jean VI. 55. N 5  402 Tableau* Analyticus Je pourroit réparer ; mais c'eft de leur faire connoitre & tous fans en excepter une feule fecfte, branche ou divifion quelle que ce puiffe être, qu'ils fe font tous écartés des vrais fentiers de la Juftice, en abandonnant 1'amour &la charité qui forment 1'Effentiel même,le Noyauoul'Amande pour ainfi dire de 1'Eghfe, au point même que 1'Eglife de Dieu n'eft plus parmi eux; circonftance qui ameneroit de toute néceftité la deftruction du monde entier, n'étoifc que Dieu en fon infime miféricorde s'occupe acftuellement de 1'Edification d'une Nouvelle Eglife parmi nous. L'ancienne eft totalement venue a fa fin, & c'eft précifement cette Fin, nous dit 1'Apotre de la Nouvelle, que nous devons entendre par la confommation du fiecle mentionnee en Matthieu XXIV. 3. que nos Tradufteurs ont fort mal k propos rendu par la Fin du monde. II eft abondamment parlé de cette fin ou confommation du Siècle dans les Prophêtes; & notamment en Efaie & en Daniël; comme auffi en 1'Apocalypfe d'un bout a 1'autre; mais voici ce que nous enfeigné a cet Egard le Meffager des Vérités de Ja Nouvelle Jérufalem, en fon dernier Chapitre de la Theologie univerfelle, oh il parle: De  li Raisonné «03 De la Confommation du Siècle, dt TAvénement du S igneur ö5 du Nouveau Ciel & de la Nouvelle Eghfe. iSo. II nous prouve d'abord qu'en ce Monde quatre Eglifes générales ont déja exifté, lesquelles avec le temps ont été confommées,- qu'après la confommation de chacune d'elles, une Nouvelle efl venue a exifter; ce qui s'eft régulierement obfervé depuila création du monde jufqu'au temps oh nous vivons. II nomme la première de toutes ces Eglifes la trés ancienneEglife ou 1'Eglife Adamique, la feconde eft 1'Eglife ancienne, celle d'après le Délugedite 1'Eglife Nohatique; la Troifieme eft 1'Eglife Israëlite,& la Quatrieenfin eft Ia Chrétienne. II nous fait voir que la confommation de 1'Eglife a toujours lieu quand il ne refte plus parmi les hommes aucune Vérité Divine qui ne foit falfifiée, ou totalement rejettée nous faifant voir que quand il eft ainfi* arrivé parmi les hommes, qu'il n'exifte plus parmi eux de vérités pures & incorrompues ou non falfifiées, il ne fauroit y exifter non plus aucun bien qui foit pur & non adultéré, paree que tourbien quel que ce puiife être tire fes qualités des vérités qui les forment, paree que le Bien eft lWence même du vrai & le Vrai eft la forme du bien. 11 montre donc I. Que la confommation du fiecle eft le dernier temps, ou Ja fin de 1'Eglife. II. Qu'aujourd'hui le dernier tems de 1'Eglife Chrétienne eft venu c'eft-a-dire fa fin, qui a été predite & décrite par lè Seigneur dans les Evangeliftes & fort au long dans 1'Apocalypfe. III Que ce dernier tems de 1'Eglife Chrétienne eft Ia Nuit même, en laqueile ont fini les trois Eglifes précédentes. IV. Qu'après cette nuit vient Je raatin, & que TAvénement du Seigneur eft ce matin.  2c>4 Tableau Analyticus tin. V. Que Pavénement du Seigneur n'eft Das fon ayéneinenc pour détruire le ciel vifible ni la terre habitable, & créer un nouveau ciel & une Nouvelle terre, comme fe le figurent encore aujourd'hui quantité de gens, faute d'avoir eu intelligence du fens fpirituel de la Parole. VI. Que cet avénement du Seigneur , qui eft le fecond , exifte pour une raifon, favoir pour que 'es méchans foient feparés des bons, & que tous ceux la foient fauvés, qui ont cru & qui croyent en lui, & que d'eux foit formé un nouveau ciel angélique, & une Nouvelle Eglife fur la terre & que fans cela, nulle chair ne pouvoit être confervée comme elt montré en Matt. XXIV. 22. VII. Quece fecond avénement du Seigneur ne fe fait point en Perfonne , mais qu'il fe fait en la Parole qui eft de lui & qui eft lui même. VIII. Que ce fecond avénement du Seigneur fe fait par le moyen d'un homme en préfence duquel il s'eft manifefté en perfonne, & qu'il arempli de fon Efprit, pour enfeigner de par lui les Doétrines de la Nouvelle Eglife par la Parole. IX. Que c'eft la ce qui eft entendu par le Nouveau Ciel & la Nouvelle Terre, & par la Nouvelle Jérufalem defcendante du ciel, mentionnée en 1'Apocalypfe. X. Que cette Nouvelle Eglife eft la couronne de toutes les Eglifes qui ont exifte jusqu'ici fur le globe de la terre. f*) 181 L'Orgueil des hommes en général eft Je" plus grand obftacle qui oppofe le plus de refifiance contre leur adoption de toutes ces vérités: en effetcet Orgueil nous dit tous les jours que notre fiecle eft plus éclairé qu'aucun deceuxqui Pont précédé4toutes les Nouvelles productions litteraires, tous les papiers Nouvelles tout enfin retentit de cette pretendue inccnteftabie verite. Comment donc,dira-t on, fe peut il faire que 1'Eghfe foit réellement venue h fa fin ? Voulez vous le favoir? ~-— Etes vous finceres en cette volonté? —- Neconfultez point vos têtes gonflées de lair mflammable de vos vaines imaginations & de 1'orgueil; mais descendez dans vos cceurs & la fi ▼ous cn avez la force , abaiffez-vous jufqu'a voir' & con- (*) Voxcr Pampte explicatión de tous ces Articles en la TMöloeTe UBivcrlclle, du ISo. 753, a 750. iwiuugis  ET RaISONNê 29j confidérer en parfaite humiliation tous les motifs quï vous font agir ; prenez pour flarabeau qui vous éclairé en cet examen le Précepte du Seigneur „Tu aimerasle Seigneur ton Dieu de touc ton cceur & de toute ton ame & de toute ta penfée. Et cet autre qui eft la contre-prcuve du précédent ,, Tu aimeras ton Prochain comme toi même. (*) Dites moi, je vous prieoü trouverez-vous ces deux préceptes, qui n'en font qu'un , fcrupuleufement obfervcs parmi les Chétiens? Ah.' fuivent-ils en aucune partie du globe d'autre amour que celui de foi même ;& celui du monde F Eft-ce, öRome, eft-ce aimer Dieu par deffus toutes chofes que de s'elever foi même fur le Tronc du tout puiffant & d'y recevoir 1'adoration de fes femblables? eft-ce aimer fon Prochain comme foi même, que de favoir qu'on eft dans 1'erreur fur tous les Points principaux de la. Religion, & cependant de garder lespeuples dans cette erreur, paree que s'ils venoient a être éclairés, vos revenus perfonnels en fouffriroient, & de fe contenter de dire comme on le fait tous les jours :1a Religion eft un hen politique fait pour contenir les fots, ou les pcuples? eft-ce enfin aimer fon Prochain comme foi même, que de chercher partout a le fupplanter,a le fubtilifcr ; ft le tromper , comme cela fe pratique journellement parmi neus? Ah] Chrétiens, fouffrez pour votre propre bien que d'une main hardie, mais non Sacrilege, a votre Religion j'arrache lc Bandeau, Comparcz-la vous même a fon Original, qui par un efiët tont particulier des foins de la Providence pour fon Eglife, refte encore parmi nous en la Parole de Jehovah. Voyez s'il refte a la vótre un feul trait de i'original qui n'ait été totalement défiguré, au point d'être devenu totalement méconnoifiable. Toute votre conduite, ó Chrétiens de toute feéte, de toute clalie , & de toute dénomination, prouve hautement que la Religion de Chrift n'eft plus parmi vous. Puifiisz-vous en écouter , en admettre la preuve au point de jetter un regard en arriere «Sc de voir d'oü vous êtes déchus, afin de vous repentir & de faire les premières ceuvres (*) qui feules peuvent conftituer en vous & la Forme (*) MattbJsu XXII. 3; - 39. (_*) Apocalypfè,!!, 5.  206" Tableau Analyticus Forme & 1'ElTcnce de 1'Eglife réelle dc Notre Seigneur & sauveur Jefus Chrift, le feul, 1'unique Dieu du ciel & de la Terre. Mais avant de quitter ce lujet, il eft bon de vous faire voir encore ce que dit le Mdïager des vérités de la Nouvelle Jérufalem en fon Appendix a. la vraie Religion Chrétienne, oli il traite encore plus au Ion 3 des trois points principaux dont nous venons depaiier: favoir de i.aConsommationdusiecle, dei.'Ave vrmsnt du Se gneur ETde la Nouvi LLt Egiise. 182 II nous montre donc au premier Lemme de cet Appendix I. Que fur cette Terre depuis le jour de fa Création julqu'a 1'heure préfente il y a eu fucceffivement quatre Eglifes:1a première, comme a déja été dit ci deffus, qu'on doit appelier Adamique, la feconde Noachique,la troiiïeme H'raëlitc & ia quatrieme Chrétienne. IL Que Chacune de ces Eglifes a eu fes quatre Etats ou Periodes fucceffifs, qui font entendus en la Parole par le Matin , le Jour, le ibir & la Nuit. III. Qu'en chacune de ces Eglifes ont fuccedé quatre mutations ou changements d'etat, la première dcsquelles, fut 1'apparjtion du Seigneur Jehovah & la Rédemption & pour lors fut fon Matin ou fon lever: Le fecond changement étoit fon Inftruction & pour lors étoit fon plein jour, ou fa progreffion; Le troificmc fut fa déclinaifon, & pour lors étoit fa foirée ou fa Vaftation. Le quatrieme fu t fa fin , & pour lors étoit fa Nuit ou fa confommation totale. IV. Qu'après fa Confommation ou fa fin , Ie Seigneur Jehovah paroit, & paffe Jugement fur les hommes de la precédente Eglife, <5c qu'il féparé les bons d'avec les méchants, élevant les bons k foi dans le ciel, mais éloignant les méchans de foi en Enfer. V. Qu'après cela, le Seigneur Jehovah forme des bons qui ont été élevés vers lui ub Nouveau Ciel; & des Méchans qui ont été éloignés dc lui, il en forme un Nouvel Enfer. Et qu'il introduit 1'ordre d'un cóté & de 1'autre, afin que 1'un & 1'autre, c'eft.a dire le Nouveau Ciel & le Nouvel Enfer, demeurent fous fon aufpice & fous fon obéiffance a perpetuité. VI Que de ce Nouveau Ciel le Seigneur lehovah dérive & produit fur la terre une Nouvelle Eglife, ce qui fe fait par une Révélation des Vérités, ou de fa bouche méme,ou de fa Parole. & 'par  ÏT RilSONNt i9f par Infpiration. VII. Que Ie tout ou Fenfemble de cet ceuvre Divin eft appellé la Rédemption , fans laquelle nulle homme ne pourroit étre fauvé, parccTn* nul ne pourroit être régénéré q J?3. SËCOND LEMME. *En ce Lemme Pauteur parle de 1'Eglife Adamique, ou de la pTus Ancienne Eglife qm ak jamais exifté fur cette Terre • & iï fait voir d'abord la raifon pour laquelle on a wu iuf qu ici que par la Création du ciel & de Ia terre S VéCVkru- 1 Ch' de Ja Gene^devorl au pied de la lettre étre entenduë Ia création réelle de lunnersentier, & qu'Adam étoit Ie premier de toS r2m^ ?-\cette terre ait vü naitre; c'eft d t ïe Meffager de ia Nouvelle Difpenfation, paree aue iuf! Sab!e°S^aVtenCOre eu aucune déeoPuverteqduvé irpim!e de riPIR1cÜEL ™>E™ du Verbe ou de ia laioiede i.ieu; faute de ce Sens nn n'a mi v« v que, par Créer le ciel ff la Terre fto\Z ivll IZ ae> ence monde, ff en former un ciel angélique & naV ce ciel, denver par influence ff produire\TÈUifeïïl la Terre, comme on fa vü en Article VI. d^Lemme precedent. II confirme cette Affertion par quantiS de paffages t.rés de la Parole; car il eft bondWervï quen tous les Écrits Théologiques de notre AuSur c'eft partout la Parole qui s'explique pldiemême' & il renvoye aux Arcanes céleftei, oh Ia chofe e/ï demontrée avec Je dernier degré d'évidence On nï pour Ja même raifon, aioute il minn et n Un ? a que tous les Noms dcP&^^™&»g$te ^n'de/r°yaUmeS & de Vil'esIdeFleuves & de JMon" tagnes defignoient quelque chofe qui appartenotau ciel, & en même temps a 1'Eglife, & qu'il en èft même du nom d'Adam, qui dans PEcriture fainte t defignepasun.homme particulier, ma XÏSJS tiesTlSr eAJénérïl> & 3UX P^rfZunes de ia Cenefe défigne Ia toute primitive Ep-hAV qu',1 caracTerife du titre d'Eglife trés a en„e dI J la diftinguer de celle de Nohé. qu'il nommffi.rfnlf ment Eglife ancienne. Enfuitè il divilêTe ?mP dans les Six Articles fuivants; favoir I D[ ev^» du Matin de cette Primitive Eglife, qui eïr Z ll nuer état. II. De fa Progreffion en ff LumiSe ,Pou" G3  20? Tableau Analyti^Ue de fon plein Jour, qui eft fon fecond état, III. De fon Déclin, ou de fa foirée, qui eft fon troifieme état, & s'appelle Vaflation IV. De fa Fin ou de fa Nuit, qui eft fon quatrieme état, & s'appelle confommation. V. De la féparation des Méchans d'avec les bons, qui eft le dernier Jugement, fur tous ceux qui ont été de cette Eglife Ci) VI. De 1'Elévation des bons vers Dieu, desquels un Nouveau Ciel elt compofé, & de 1'éloignement des méchans de devers Dieu. des quels un Nouvel Enfer elt formé. Les Quatre Eglifes qui ont fuccefïïvement exifté fur cette eerre, ont, au dire de Swedenborg, fucceffivement paffe par tous ces mêmes changements; mais, ö fujet d'une confolation infinie, celle qui va leur fuccéder a toutes ne paffera point par une telle confommation, paree que toute chofe maudite n'y fera plus, (2) mais le Tröne (i) On Vóit par la. cut- los men. r au vrai Bonheur. Oue Mr iJerflaire premie la peme de lire les Ecnts Tlicolosiques de Swedenborg, &. il fe confiiinera Je. la v^nté du fait.  aio Tableau Analytique auffi fur tout lecteur dépouillé des préjugés que 1'amour propre s'efforce fans ceffe de confirmer , afin que ta fainte volonté puiffe étre exécutée parmi nous fur la terre, comme elle 1'eft dans le plus haut des cieux. 184. LEtVTME TROISIEME. Ce Lemme traite de 1'Eglife Noachique, ou défignée fous le nom de Nohé, que par contre diftinétion notre Auteur nommé auffi Eglife ancienne. II commence par nous faire voir ici la 'raifon pour laquelle trois fils font en la Geriefe donnés a Nohé, qui défigne cette Eglife. C'eft., dit il, par ce que toute Eglife eft en foi-même Trihe ou triple, c'eft - a - dire, intime ou célefte, intermediaire ou fpirituelle, Sc externe ou naturelle. Ainfi en 1'Eglife Noachique, Schem a defigné 1'Eglife intime ou célefte , Japhet 1'Eglife intermediaire ou fpirituelle, & Cham 1'Eglife extérieure ou naturelle. II ne décrit -point tous les états fuccesfifs de cette Eglife, paree que, comme il 1'obferve, on n'en peut recUeillir la defcription exacte dans la Parole que nous avons parmi nous, comme on le peut, touchant Ia précédehte ou trés ancienne Eglife. II eft k croire, comme il le montre en d'autres parties de fes ouyrages, qu'on trouveroit e-ette Defcription en fon entier dans cette Ancienne Parole dont trois Livres font cités en la notre, favoir le livre de Jasher ou le Droiturier , & celui des guerres de Jéhovah, & celui des Enoncés Prophétiques. Le Premier eft cité au II. Livre de Sa muel Ch. I. 17. 18. Le fecond eft mentionné aur Nombres XXI. 14. 15. & le 3. aux Nombres XXI. 27 28. 29. 30. Sc ailleurs. II dit en 1'Apocalypfe révélée Sc au Traité de 1'Amour conjugal: Quecet-J te Ancienne Parole elt encore aétuellement prefervée dans la grande Tartarie. II dit parriculierement a cet é^ard, a la Page 29. de 1'Apocalypfe révélée ligne 3. Enquerez vous d la Cbine touchant cette Parole, ö* vsus pourez bien l'y trouver parmi les Tartares. 11 feroit fort aifé pour les curieux qui voyagent k la Chine de faire cette Recherche , laquelle au cas de fuccès ne contribueroit pas peu a terminer bien des DifputesThéologiques, & jettcroit d'ailleurs un grand iour fur 1'origine de tous les cultes idolatres du monJ de  ET R A I I O N N i. ' 211 de entier; &c, &c. &c. mais revenons k notre fujet. Quand donc k lEghfe dont eft ici queftion, Swedenborg ie contente de montrer que fon matin & fon plein jour'ont été comme le Jardin de Jehovah, felon quil eft dccntauXlII. delaGenefe, vs. i0 II dit dé plus que for13. & 4. états fe trouvent décrits ca cc la en la Parole que nous pofTedons, tant en fa Rartie Hiitonque que Prophétique, mais fort fuccinctcment. Quant è fa confommation, qui eft celle des Nations qui habitoient les rives du Jourdain, ou les envirbns de la Terre de Canaan , elle eft, dit-il, décrite par la Deftruétion de Sodome, de Gomorrhe, d Adma & dc Tfcboim. La confommation de la Partie de cette Eglife qui peuploit 1'intérieur du Pays qu entoure le Jourdain , efl décrite par 1'expulfion *& la dettruction a la maniere de 1'interdit de certaines des Nations qui habitoient Ia terre de Canaan. Enfin la corifommation totale de cette Eglife en Egypte eft briévement décrite par la fubmerfjon de Pharaon & des Egyptiens en la Mer Suph. 185. Cette Eglife, ajoute-t-il, étoit une Eglife rcpréfentativc, elle fe figuróit les Chofes fpirituelles & célefte par les naturelles, & en icelles. Elle fe reprefentoit donc, obferve notre Auteur "en des Types & fignes vifibles, palpables & naturels toutes les chofes inyifibles & fpirituelles qui devoient appartenir a 1'Eglife , qui finalement devoit étre établie aux derniers temps, lors que Jehovah lui-même fe manifefteroit aux hommes fons la forme humaine naturelle & fe donneroit par cette forme un ingrèsfion ou entrée en l'homme; donnant en même temps par la aux hommes' un acces libre auprès de lui. Mais comme en fon état de Dégéneration ou de Décadence cette Eglife changea en Magie toutes les correfpondances qu'ils aVoient trouvées entre les chofes céleftes & fpirituelles & les naturelles, & les changea en Objets d'Idolatrie,& par la les rendit infernales; ce fut ce qui donna Jieu a J'établiffement de 1'Eglife Israëlite, qui va faire l'objet du Lemme fuivant. 186. LEMME QUATRE. Ce Lemme traite de 1'Eglife Israëlite & judaique. Ici 1'Auteur nous fait voirl. Quele premier état de cette Eglife fut 1'appafi- O 2 fiblt  212 Tableau Analytique. tion du Seigneur Jehovah & la Vocation & 1'Alliance contradtée avec cette Eglife, qui pour lors étoit en fon Aurore & en fon Matin. II. Son fecond état fut fon Inftrudion & enfin fon introduétion en la terre de Ganaan, & pour lors étoit fon avancement eu la Lumière & en fon plein jour. III Son troifiême état fuc fa dévütion du vrai culte repréfentatif qui avoit été établi en elle, en un culte de pure idolatrie, & pour lors étoit fa vaftation , ou fa foirée. IV. Son quatrieme état fut la Prophanation des chofes faintes, & alors arriva fa confommation totale ou fa Nuit. V. Avant & après cet état fut faite la Promeffe de Pavênement du Seigneur Jehovah en ce monde, & de 1'EtablüTement d'une Nouvelle Eglife, en laquelle rêgneroit la Juftice & le Jugement. V I. Le cinquième état de cette Eglife Judaïqne fut la feparation des bons d'avec les méchans, & alors le dernier Jugement fait fur ceux qui avoient été de cette Eglife; Mais ceci fe paffa au Monde fpirituel, ou feulement tout dernier Jugement peut avoir lieu, comme on va bientot le voir en 1'article de celui qui fut paffé fur 1'Eglife Chrétienne en Pannée, 1757. VII- Cet Article touche auffi légerement concernant le ciel & 1'enfer de cette Eglife, dont on peut voir de plus grands détails dans le cours des autres ouvrages de notre auteur. II.eft bon d'obferver ici qu'après la confommation d'une Eglife quelconque, cette Eglife n'eft point quant a fon Extérieur totalement effacée de delfus la terre, mais elle , paffe , fans qu'elle en fache rien, dans la claffe de ce qui s'appelle les Gentils, & c'eft affez ordinairement dans cette claffe des Gentils , prédéceffeurs de 1'ancieane, que s'établit une nouvelle Eglife par préference k ceux de 1'ancienne, qui ordinairement ont trop de préjugés k bannir, trop de fauffetés confirmées a reconnoitre pour telles, pour adopter les préceptes de la Nouvelle Égli/é, En effet rien n'eft plus difficile a déraciner que les faux Principes que 1'éducation & 1'habitude de plufieurs fiecles appuyés furtout d'une mauvaife vie, ont confirmés. II eft plus aifé a une Proftituce la plus abandonnée, qui n'a jamais penfé un ftu! infant <. e fa vie a fuivre les voyes de Ia Religion, d'êti-e amenée pn- la Giace a li pratique fe. ven- te  etRaisonn*. 2rs te;de Ia Vérité, qu'a Ia Prude orgueilleufe & Pharifai'que, qui fe feroit confjrmée 'par exemple dans le fyftême diabolique du Solifidianisme . fyftême dangereux & fatal qui a plus contribué que toute autre chofe a amcner 1'Eglife Chrétienne a fa trifje fin. Ceci fe trouve parfaitement d'accord avec ces Paroles du Seigneur; Jéjus leur dit cette fimllitude; perfonne ne met une piece d'tcn vêtement neuf d un vieux vètement; autrement le neuf déchire, ff le melange du neuf ne convient point au vieux. (* ) II eft cependant bon d'obferver que le Seigneur s'eft toujours confervé des Restes dans toutes fes Eglifes; que fans ces Reftes nulle chai; n'eut pu être fauvée, & conféquemment nulle nouvelle Eglife n'eut pu être formée; & enfin que ces Précieux Reftes ont toujours été les inflruments dont le Seigneur s'eft fervi pour la formation d une Nouvelle Eglife. 187. II eft encore bon d'obfen'er que comme 1'Apr pendix dont nous venons de donner 1'Extrait, n'a point été publié par 1'auteur, mais par un des amis de fa Doctrine, qui ayant entendu qu'il en avoit laiffé 1'original a Londres'chez le Doéteur Meffeter , fit exprès le voyage de Stockholm pour le faire imprimer. Par quelqu'accident dont le Doéteur lui même n'a punous rendre raifon, une partie de ce Manufcript s'eft trouvée égarée , & 1'ouvrage a été imprimé incomplet; de forte qu'il y manque d'abord les deux derniers articles fus - cités du Lemme quatre, tout le Lemme cinq , qm devoit traiter de 1'Eglife Chrétienne en particulier, de fa vocation ou de fon Aurore, de fon inftruétion ou fon progrès vers fon plein jour; de fon déclin ou de fa foirée, occafionnéeau concile de Nicée, par la divifion de la Divinité en trois Perfonnes, de chacune des quelles ils ont fait un Dieu apart, comme il a été démontré ci devant,de fa nuit aétuelle ou confommation, occafionnée & amenée par leSolifidianisme , ou fyftême diabolique que la Foi feule fauve fans les ceuvres: fyftême quia ruinél Eglife Adamique & qui nous eft reprefenté en la Genefe par le Fratricide' que Cai'n commit contre fon frere Abel; fon dernier Jugement paffe au monde. (*) Luc. v. 36. Voyez auffi Man. IX. ió. Mare. II. ai. 0;3  214 Tableau Aêjalytic^ue dc fpirituel, tn 1757, comme on va le voir tout a, .f heure; & enfin la feparation des bons de cette Eglife d'avec les méchans , faite auffi "au monde fpirituel, & par eux la formation du nouveau ciel, duquel Èar_ influence dénvative doit être forrnée la nouvelle glife fur cette terre. Le Lemme lix manque auffi, lequel devoit nous donner d'utiles & trés curieufes particulantés fur la Formation de cette Nouvelle Eglife, pour laquelle to is les ouvrages Théologiques de notre Auteur & paraculierement le Traité inappréciab'.e de 1'Amour vraiment conjugal &c. ont été infpirés & compofés: Eglife qui doit fucceder aux quatres Précédentes & qui fera 1'Eglife vraiment Chrétienne, ou nulle chofe maudite n'aura la moindre place & qui pour cette raifon fera la Perle, le couronement ouchapitau de toutes les Eglifes précédcntes. Eglife dont nous voyons poindre lebrillant Aurore. Heureux, mille fois heureux les Peuples parmi lesquels on reffentira la douce, benigne & vivifiante lumière & chaleur de fon midi, duquel elle ne paffera point comme les précedentesal'ombre dela foirée,ni a l'afïringeante froidure de la Nuit. Enfin nous manque auffi le feptieme & dernier Lemme , qui devoit nous inflruire fur 1'avénement du Seigneur, perfonnellement f a ce qne nous croyons) en cette Eglife &.de fon Divin aufpice en Elle a perpetuité, & enfin du précieux Myflere de 3a Rédemption On nous afTure que le Brouillon complet du Manufcnpt oü font renfermés tous ces préeieux Fragments fe trouve préfervé dans Ia bibliothéque del'Academie des fciencesde Stockholm. Si aulieu de chercher è agrandir leurs Etats les Monarqucs cc les Empereurs de ce monde cherchoient, comme il feroit a fouhaiter qu'ils le fiffent en réalité, a agrandir affermir&établir le regne du Seigneur ici bas , cemanufcrit amfi qu'un grand nombre d'autrés de la même plume fur les memes fujets, feroient bientöt rendus a Ia Lumière , pour laquelle ils ont été diélesNous 1'avons déja dit & nous le repétons encore, paree que nous le reffentons vivement, les Amateurs réees de la véRiTé ne fauroient trop faire pour les préferver C'efl; avec plaifir que nous leurs aoprenons que le premier Volume de Pceuvre poftume indiqué fous le titre d'A- poca-  ET R A I 3 O H N i 215* pocalypfe Expliquée,au catalogue annexéa Ia traduction Francoife du Commérce de l'Ame et du Corps au No. 12. eft acftuellement publié & que le fecond eft fous preffe. On verra les conditions de cette Publication a la fin de cet ouvrage. L'ouvrage fera d'une guinée , ou d'un louis le volume pour les non- fouscrivans. O 4 DD  2i6 Tableau Analytique DU DERNIER JUGEMENT DE L'EGLISE CHRÉTIENNE. relativement a 1 Eglife Chrétienne, nous Slons donnet iq un Refumé de ce que 1'Auteur dit du derniei ]Z gement de la dite Eglife, en fon Traité duDernur JüCEMENT ET DE LA BabVLONE DETRUITE. En ce rraite donc il fait d'abord voir, Que la Fin du Mof de 11 eft pas ce qu'on doit entendre%r le Jour du dernier Jugement ( * ) démontrant en cet ïdek k laide même de a fainte Ecriture, que c'a été faute de comprendre e fens intérieur de la Parole%u'on a jusqu'ic, fi mal interpreté ce qu'elle nous dit I ce? egard ; s'étant üguvé d'après le fens li?e?al qu'an Jour du dernier Jugement, tout ce que nousvoyoSs en SsVno&us SffitSï* Ccela%fi\fne„rd'Paffer?ntntteiai, paice que ce fens eft naturel, cc fe trouve placé au dernier degré (*; de 1'ordre Divin, oü tïïïï & CO i! eft h obferver ici, oue ceux nui nu- n-,*,:, i„ u ™forcrna, f it «ïg^Jj-» domei cependant fJuVimSJfë&'lSSn* «re, fans dies font dangereufes & de*KS d™ e "s Sfïïttóï* '■""hie" CO On trouve dévclopécau Traite1 , ' i' « J, ^ - * 1 0,U!"lrmerv^leufcnKmtclairefur JaNature hL w„' D?" "ne D<*W« ve auffi dans celui du cul e & de >Am„, b'Cvu,>!re des On r™. ^r e touchant les Formes"ma* io^ Xn T **• X*  kt Raisonné. 217 & chacune des chofes qui s'y trou vent contiennen t encore Dn fens fpirituel; il cite enfuite tous les divers Paffages de PEcriture oü il eft parlé de la Deftruétion du ciel & de la terre; il fait voir que dans tous ces Paffages par nouveau ciel ne doit point être entendu le ciel matériel & vifible aux yeux de notre corps, mais le ciel même oü tout le genre humain eft recueilli ou raffemblé; Que par Nouvelle Terre y eft entenduë une Nouvelle Eglife fur la terre; Et qu'enfin par crécr au fens fpirituel de la Parole, eft partout entendu former, établir & régénérer, & qu'ainfi par créer un Nouveau ciel & une Nouvelle Terre, eft entendu & fignifié établir une Nouvelle Eglife tant dans le ciel que fur la Terre: ce qu'il confirme par divers Paffages de PEcriture , dans lesquels il faute aux yeux de quiconque cherche de bonne foi a voir la Vérité, que ces éxpreffions ne fauroient avoir aucune autre fignificafion; On a vu annexé k Ia Fin du Traité du Commercie de Pame & du corps, imprimé cette année k la Haye, une légere Efquiffe du fens fpirituel de la Parole, en fon opuscule touchant le-Cheval blanc mentionné en 1'Apocalypfe. 18$). Au fecond Article de ce Traité, 1'Auteur nous fait une affertion bien propre a nous donner une Jufte idéé de la Grandeur infinie du Créateur. Les Reproductionsdu Genre Humain, dit-il, ne cefferont jamais fur la terre. Toutes les idéés qu'on avoit concues avant lui a cet égard tendoient k limiter la puiffance d'un Dieu Créateur & par Ik même fe trouvast trop fouvent en parfaite contradiétion avec la vraie Philofophie, n'ont pas peu contribuê a faire tomber ceux qui s'en occupent dans le Dei'fme: fyftême, qui, fans qu'on y penfe,avoifine de bien prés le Naturalisme. Celui que cette affertion nous offre, retabliffant le Créateur dans tous fes droits, fappe par les fondements tout ce qui lervoit k étayer toute cette ridicule fabrique de 1'invention humaine, fur tout par le dévelopement de fes preuves, qui fe reduifent aux fix fuivantes, favoir I. Paree que le Genre Humain eft la bafe fur la quelle le ciel eft fondé. II. Le Genre Humain eft la Pepiniere du ciel III. L'cxtenfion du ciel deftiné pour les Anges tft fi immenfe, qu' a toute éternité il ne O 5 fauroit  üi8 Tableau Analytic^u fauroit jamais être rempli. IV. Ceux qui jufqu'ici ont contribué a former le ciel, font encore refpectivement a fon immenfité, en un nombre infiniment petit. V. La Perfection du ciel va en accroiffant en raifon de la pluralité de fes membres. Et enfin en V L lieu paree que tout ce qui eft Oeuvre Divin vife a 1'Infini &a 1'Eternité. Si, dit-il, pour confirmation de fa première preuve, le Genre Humain efl la Bafe fur laquelle le ciel eft fondé, c'efl paree que de tous les objets que Dieu a produits, c'eft l'homme qui a été créé le dernier , & le fujet qui fe trouve avoir été créé le dernier, eft naturellement la Bafe de tous ceux qui le précédent. Quant a fa feconde preuve, elle fe trouvera plus particulierement developée dans Partiele fuivant; mais en paffant il fait voir N. 10. qu'il fe peut bien faire que 1'Efpece Humaine vienne amanquer fur une terre, ou fur un Globe terrestre, ce qui lui arrivé toujours, obferve -1 - il, quand elle s'eft feparée totalement de la Divinité, pour ne fe foumettre qu'au gouvernement de foi même, car pour lors (vérité a laquelle tout homme, & furtout tous nos pretendus Philofophes du fiecle devraient bien faire quelqu'attentionj car alors, dit il, l'homme n'a plus;de vie fpirituelle , & celle qui lui refte n'eft plus qu'une vie naturelle,femblable a celle qu'ont lesBrutes; auquel cas il donneroit tête baiffée dans les crimes & les horreurs de toute efpece. II n'y a point de Nation dont 1'hiftoire ne fournifle quelqu'exemple de la vérité de cette Affertion & 1'époque de 1780, en fera pour la Grande Bretagne Ia confirmation Ia plus complete. Mais quand une telle Défeétion générale arriveroit fur un Globe terreftre au point d'en anêantir 1'efpece humaine, (chofe toute fois-contre 1'avénementde laquelle le Seigneur a même pourvu ) ce feroit un grain de fable de moins dans 1'immenfité; k peine même feroitcè autant, car il a été prévu & pourvu par la Divine Providence k ce que le nombre de Globes terreftres peuplés de 1'Efpece humaine aille lui même k 1'infini. Quant a la troifieme preuve, elle fe trouve parfaitement développée dans le traité du ciel & de 1'enfer. auquel nous renvoyons le Lefteur. La Quatricme découlé de la troifieme. L'évidence de la cinquieme faute aux  ET RaISONNÉ. 419 aux yeux fans qu'il foit befoin de s'étendre d'avantage pour 1'éclaircir; to ue la Natureprouve journellement la fixième a tout efprit un peu obfervateur. 190. Le Troifieme Article nous annonce quele ciel & 1'enfer ne font, comme il eft fi raifonnable de le croire, peuplés que de 1'efpece humaine, renverfant i'idée ridicule qu'on avoit congue & choyée jufqu'a prefent, de la création d'un monde d'efprits & d'intelligences céleftes anterieurement a celle de l'homme, création dont l'Ecriture fainte , la Genefe particulierement ne nous eit aucunement garante. Cêtte Affertion renverfe auffi le fyftême de la chute & défeétion d'un Premier Ange, nullement foutenu par l'Ecriture entenduë en fon vrai fens fpirituel & célefte ; Chute qui fait le fujet de la Fable du Paradis perdu de Milton , qui par Ia rentre dans la claffe des PoëmesEpiques d'liomere & de Virgile, dont il égale & furpaffe fouvent les Beautés. Notre Auteur nous déclare que les Anges font dans le plus grand étonnement de ce qu'une telle croyance ait fi longtemps prévalu parmi le monde Chrétien, & fur tout de ce qu'on n'y a pas la moindre connoifTance du ciel,- tandis cependant que c'eft le point Fondamental de toute Ia Doctrine de 1'Eglife. II nous dit que refléchillant a cette ignorancecraffe du monde Chrétien, fur ce qu'il lui jmpqrte le plus dc connoitre a fond, une douce joie s'eft em • parée de leur cceur, quand ils ont vu qu'il plaifbit maintenant au Seigneur de réveler aux hommes diverfes particularités concernant le ciel éc 1'enfcr, & de diffiper par la autant qu'il eft poffible dc le faire, les épaiffes ténèbres qui s'accroiffent de jour cn jour fur notre horifon fpirituel, paree que 1'Eglife oü nous fommes eft venuë k fa fin. Auffi,nous dit-il, les Anges veulent que j'affirme & affure tenir de leur propre bouche, qu'en toute la vafte étendue du ciel univerfel il n'y a pas un feul Ange qui ait été créé Ange au commencement; non plus qu'en enfer un feul Diable qui ait été créé Ange de lumière au commencement, & qui enfuite ait été précipité dans les Enfers pour fa défobeiffance, mais que tous, tant ès cieux que dans les Enfers, viennent originairement du Genre Humain, ceux la peuplant le ciel, qui en ce monde ont vécu en 1'amour  220 Tableau Analytique 1'amour & foi célefte, mais ceux Ia fe déterminant eux mêmes pour 1°Enfer, qui vivent en ce Monde en 1'amour & la foi infernale : ajoutant que 1'Enfer en totalicé eft ce que l'Ecriture appellé le Diable & Satan, doublé Nom qui nous fait voir que 1'Enfer eft divifé en deux Claffes,de même que le ciel,dont il eft 1'oppofé , eft divifé en deux Royaumes, le célefte proprement dit & le fpirituel. L'Enfer oppofé au Regne célefte du Seigneur, eft ce que l'Ecriture appellé Diable, & c'eft le fejour des Efprits nommés Genies. L'Ebfer oppofé au Regne fpirituel, & qui eft le fejour de ceux qu'on appellé Efprit malins, eft nommé Satan. 191. Ce qui fait, nous dit notre Auteur, que les membres de 1'Eglife Chrétienne font tombés en une telle perfuafion, c'eft paree qu'ils ont cru que nul n'alloit au ciel ou en enfer avant le temps du Dernier Jugement, & fur cet article ils ont contju qu'alors tout cequi feroit en ce monde devoit perir pour faire place k de nouveaux objets, & qu'alors les ames devoient revenir pour réhabiter en leurs corps, & que par cette conjonétion l'homme revivrait alors comme il faifoit avant fa mort. II fait voir que cette croyance donne lieu k celle de la pré-exiftance des anges &c; nous montre d'après plufieurs années d'experiences au monde fpirituel, que les favans furtout fe trouvent tout ftupefaits, quand arrivant en cet autre monde ils fe trouvent être des hommes tout'comme en celui ci, y voyent comme ici des maifons, des vêtemens, des ameublements &c , & fe trouvent enfin n'avoir par Ia mort fait autre chofe que de paffer de 1'ombre de Ja vie, comme ils le voyent alors, a la vie réelle. II remarque que les plus fimples font beaucoup plusfages que les Erudits a tous les égards; & nous en donne pour raifon que ces derniers ont en ce monde pour 1 ordinaire les Interieurs de leur efprit ou homme interne bouchés aux'influencescéleftes par 1'amour de foi-même & par celui du monde, ce qui fait qu'alors les interieurs ne font ouverts qu'aux influences infernales. — II nous affure, comme il eft parfaitement raifonnable de le croire , qu'après la mort 1'Efprit de l'homme eft parfaitement: homme a tous égards & même beaucoup plus  ET RAïSONNtV 22 f plus parfaitement qu'il ne 1'étoit en ce monde ; & témoigne en même temps presfcntir tres bien , que ceux qui font profondément enfoncés dans les amours de foi-même & du monde, ne croient rien du tout de tout ce qu'il nous dit la, cequi, nous dit il, nous eft fignifié par ces Paroles de 1'Evangile ,, Abraham [dit au; Riclie en Enfer ils ont MoyJ'e rjf les Prophêtes, qu'ils les écoutent, mais le Riche lui dit, non Pere Abraham, mais fi quelqu'un d'entre les Morts vient vers eux, ils feront convertis; mais Abraham lui dit, s'ils n'écoutent point Moyfe rjf les Prophêtes, quand bien même un d'entre les morts rejfusciteroit, ils ne le croiroient pas. 192. Une des Raifons qu'il nous allegue pour nous prouver que le ciel eft entierement compofé du Genre humain, c'eft dit-il paree que 1'efprit ou la mentalité des Anges eft totalement femblable a la mentalité de l'homme, & que l'homme intérieur, qui eft 1'Efprit de l'homme proprement dit, eft en fon Effence un Ange Véritable; que Pange lui même eft en parfaite forme humaine: toutes vérités qu'il a parfaitement établies & démontrées en fon traité du ciel & de 1'enfer. II ajoute ici, que 1'Eglife auroit même pu favoir cette vérité , que le ciel & 1'enfer font uniquement formés du genre humain, & auroit pu la faire entrer en fa Doctrine, pour peu quelle eut admis 1'illuftrationdu ciel, &eutpreté attention aux paroles qu'a-, dreffa le Seigneur au Voleur, favoir; qu'en ce même Jour ü feroit avec lui en Paradis. Ainfi que paree que le Seigneur dit du mauvais Riche & de Lazarc-, que le premier vint en Enfer 6f par la de ld d Abraham, mais 1'autre monta au ciel; comme auffi de cet obfervation que le Seigneur faifoit aux Saducéens touchant la Refurreétion. Dieu n'eft point le Dieu des morts, mais des Vivants. II fait voir la différence qu'il y a entre la Refurreétion des hommes en général. & celie. de Jefus Chrift en particulier, montrant que JefUs Chrift eft le feul qui foit reffuscité tout entier, même quant au corps, & ce par ce que pendant fon fejou.- en cemonde le Seigneur a complettement glrrifie fon Himanité , c'eft-a-dire, qu'il 1'a rendue parfaitvment Divine ; procédé qui n'a lieu avec aucun homm -. 193. Comme conféquence de l art'cle préc ;den':, le quatrième fait voir que généralement tous ceux qu foa-  t2* Tableau Analyti qu e font nés & mores depuis le premier inftant de la nuS 3 rh/U,'e P1'éfente' f°nt 0U dans ]e ou dans 1 Enfer , & ce par ce qu'aorès avoir palTé uncertam periode de vie en ce monde'l'homme, après Ja moi t, qu, nefl qu'un court pafTage d'une vie a une ™£e Vie.' ïn- 3 PCI'PétUi'té, d'autant plus qu'après ce paffage de la vie a la vie, 1'Homme eft,un Etre fbiii! tuel cc m elt plus naturel. II ajoute ici, que pour lui faire lavoir que généralement tous ceux ! qui font nés «ttatt aétuel font ou dans le ciel ou dans 1'enfer, il lui a éte accordé de pouvoir converfer avec ceux qui ont vécu avant & aprés Jé deluge, comme auffi avec certams perfonages de la Nation Juive connus par les faintes Ecritures, & avec certains de ceux qui vécu- ce monde &c. &c. II obferve de plus que- puisque nnr tülCT?C tOL!%Ce^X font nés & morts j5fqu?ci auiSniï™1 & len-fCi> mais encDre ^«S qui naitront & mourront a 1'avenir, pafferont de mê- me au monde fpirituel, auffi ce monde eft ii-fivafte & de nature a ne pouvoir aucunement entrer en con- paraifon avec le monde fpirituel. tr^t'-rL'AKilcl5 Cinquième nous apprend ce qu'il eft trés raifonable de croire,-c'eft que Je dernier use- 52 Ceft f?Sireli oh tou? ies hommes 2?«ffiï terre II ;Pd^'-a^.m°nded«es Efprits & non fur la lent dans 1 Eglife fur 1'article du dernier jugement: fait voir que cette erreur n'eft venuö que faute d'avoir* le fens fpirituel & célefte des faintes Ecritures qu'on a toujours interpretéés k la lettre a cet éffard- fait voir qu'une des raifons effentielles pour laquelle ce TJTKt ê,ëVu ^on1e natureI> *ais SSSJS £ d« fl T1' J^ement , c'eft que ce n'eft point ü après Jon homme exterieur ou naturel aue homme fera jugé mais d'après fon interieur & cetZ téneur, & par conféquent quand il eft paffe dans le mon de fpirituel, paree qu'en ce monde la il exifte en un corps fpirituel ; faifant voir que ce n'eft point fcvfe naturelle qu, fait quelque chofe en rhomme mais ft vie fpirituelle, cöflfortoéiteit è^^Uc!?&?5^! aux  ET RAISONNÉ. 223 aux Pharifiens (*) „ Malheur d vous &ribes & Phari. Jiens hypocrites, car vous nétoyez le déhors de la coupe & du plat, mais le dedans eft plein de rapine fj? d'intempérance. &c. A cet égard il ajoute au myftere ou fecret célefte qui a la vérité a bien été déja mentionné au Traité du ciel & de 1'enfer, mais qui, comme il 1'obferve,n'y a pas été expliqué, c'eft qu'immédiatement après la mort chacun, fans le favoir, fe trouve lié a une certaine fociété, favoir, k celle qui eft conforme h Pamour qui regne en lui ; c'eft ce qui fait qu'il faut de toute néceflïté que ce foit au monde fpirituel que le dernier Jugement fe paffe, par ce que c'eft la feulement que chacun peut trouver une fociété qui luiconvienne parfaitement par conformité d'Amour regnant, & par la être mis en fa propre place. 195. Le Sixiême article nous fait voir, que le dernier Jugement vient a exifter óu prendre place, quand la fin de 1'Eglife eft arrivée: & que cette Fin eft arrivée, quand il n'y a plus de Foi en 1'Eglife faute d'y avoir dc la charité. L'Autéur nous témoigne qu'il y a plufieurs Raifons pour cela, dont reffentielle efl la Rupture de 1'Equilibrcou de la balance entre lecieï & 1'enfer & avec cette Balance 1'entiere rupture du libre arbitre de l'homme; chofe qui, fi elle venoit a. périr abfolument, feroit que l'homme ne pourroit plus être fauvé, par ce qu'il ne peut étre reformé fans ce Libre Arbitre. II nous montre qu'il eft bien connu par la Parole que Ia fin de 1'Eglife a lieu lorsqu'il n'y a plus de foi en elle, mais qu'on n'y voit point encore que cette foi n'y exifte pas s'il n'y a point de charité. Le premier point fe trouve démontré en Luc. XVIII. 8. & le fecond en Matt. XXIV. 12. 14. il rectifie ici les idéés que Pon a fur la Foi * fait voir qu'elle ne confifte point a croire ou embrasfer tel ou tel Dogme ,mais è vouloir ce qu'enfeignela Doétrine, & a la mertre en pratique de par une telle volonté. Swédenborg démontre ici, ainfi qu'en tous fes autres ouvrages, que c'efl la charité qui efl 1'effentiel de tout, & qui fait la partie conftitutive du vrai culte Divin. 196. Ea CO Matt. xxii'. *r,  224 Tableau AnalytIque 196. En 1'Article feptiême il nous démontre briéve< ment qu'au moment aétuel généralement tout ce qui a été predit en 1'Apocalypfe eft accompli; il nous fait voir que nul ne peut connoitre le véritable contcnu de ce Livre Myfterieux & Prophétique, qu'il ri'ait la conr noiffance du fens intérieur & caché de la Parole, par ce que ce Livre eft écrit dans le même llile que les autres Livres Prophctiques de PEcriture Sainte ;il nous démontre que tant que l'homme vit en ce monde, il lui elt impolïïble d'y connoitre de quelle nature & qualité y eft 1'Eglife du Seigneur, moins encore lors que par le laps du temps elle s'eft detournée du bien Eour fe tourner vers le mal, & nous fait voir que le ,ivre de 1'Apocalypfe d'un bout a 1'autre elt en fon fens fpirituel une defcription parfaite des divers Etats de 1'Eglife, &déclare qu'il ne contient pas un feul mot qui n'ait en foi un fens fpirituel & interne, qui ne peut fe retrancher fans alterer la totalité de la Serie en ce fens, ce qui eft la Raifon de la menace faite au Ch. XXII. 19. Et qu'il en eft de méme de tous les Livres de la Parole de 1'ancien Teftament. II ajoute que comme toutes les Exprefïïons de 1'Apocalypfe, fans en excepter une feule,contiennent en leur fein un fens fpirituel, lequel renferme les Myfteres qui regardent 1'Eglife tant dans les cieux que fur Ia terre, fijais qui ne fauroient être révélés qu'a ceux qui ont connoifTance'de ce fens & a qui il eft en même temps accordé d'avoir commerce avec les Anges, c'eft pour quoi les chofes écrites en ce Livre ne viennent k être a andonaées des hommes faute d'en être entendues, c'eft pourquoi elles lui ont toutes été dévoilées, dans lo contenude tous fes ouvrages, mais notamment celui de fon Apocalypfe révélée , & de celui qu'on imprime aétuellemeht fous le Titre d'ApocALYPSis Explicata (*) confirment clairement la vérité de fon affertion. 197. L'A- (*5 Cet oiivMue comprendra 4 vol. in 4to d'une guindele tome pour crux qui n'auront point fouscrit h fa Publication, le premier vol. fe vcnd actuellemenc cliez R. üindmarsh Iinyrimcur de la Société. établie^a Londtes en 17E4. pour la propagation de la Dodrine d^19 Nouvelle |érufalera. L'adreife de cet Imprimeur elt No. 32. dans ClérKenwcllciofe. Toutes Perfonnes qui deihenti.quek]ties reDf^ignerntnts . . _ • • tyuclia; t  ET RAIiSONNè. 225 ïp7 L'Article huic montre que le Dernier Jugement eft actuellement fait & pafië, que Swedenborg en a été temoin oculaire, qu'il a commencé avec 1'année 1756. & a été completement achevé vers la fin de 1757- Qjue ce dernier Jugement s'eft fait fur ceux qui ont vécu depuis la naiffance de J. C. en ce monde, jufqu'au temps de ce dernier Jugement , & non fur ceux des fiecles précédents ;car, nóus dit-il, y il a déja eu fur cette terre deux derniers Jugemens antérieurement è ce dernier-ci,- 1'un qui nous eft décrit en la Parole par le Déluge.,& 1'autre par le Seigneur même lorfqu'il étoit en ce Monde. Swedenborg ne pretend pas nous donner en ce préfent traité la Defcription fpéciale de toutes les particularités de ce dernier Jugement, mais il la donne fort au long dans les deux traités de 1'Apocalypfe fus-cités. II nous montre ici 1'ordre felon lequel ce dernier Jugement a été pafte fur les Nations, faifant voir qu'il a d'abord été paffé, fur ceux de la foi CatholiqueRomaine,puislesMahométans, enfuite fur les Nations en général autrement dites les Gentils, puis par conclufion fur les. Réformés. II nous fait auffi voir 1'ordre dans lequel les Nations étoient alors difpofées, au centre, & ceux-ci fe trouvoient auffi diftribuées felon leur pays; les Allemans étoient au nord, les Suédois au Nord-oueft, les Danois a 1'occident, les Hollandois au fud-eft, les Anglois au centre. Autour de toutce centre qu'occupoient les Réformés,, parurent tous ceux de la Religion Romaine, la plus grande partie en occupant la Plage occidentale, & un petit nombre s'y trouvant au midi. Hors de cette fphere venoient les Mahometans, qui étoient auffi diftribués felon leurs propres patries, mais qui parurent alors tous a Poccident vers le midi; puis venoient les Gentils touchant cette, fociété, le but eiïentiel qu'elle fepropofe, peu vent s'adreffer aulfi chez Benedict Chaftanier No. 62. Tottenham Court Road iondon. NB. Que tous ceux qui auroient, envie de contribuer a rimpreffibri eu général ou d'impriiner eux-mêmes quclqucs ouvrages particuliers de Nó;re Auteur, foit enFrancois, foit en quelqu'autre Langue étrangere, peu vent auffi s'adrefferii la dite fociété,par le dit fieur Chaftanier fonaaenf pour la co- refpundance étrangere; ou k Ia Have pour le même iujet, ♦bei P. F. Goss* Librai.e & Irnprimeur de la Cöur, P  226 Tableau Analytique tils dont le nombre étoit inmenfe, & le tout fetrcuvoit terminé par une forte de vaile mcr. 198. L'Article nejf traite de Babylone & de fadeftruétion totale. L'auteur fait voir ici que ce font ceux de la Profeffion Romaine qui font défignés fous le itre de Babylone : montrant I. Cc qu'on doit entendre par Babylone, & quelle eft la nature de cette Babylone. II. De quelle "Nature font en 1'autre vie ceux qui font de Babylone. III. Oü ont été leur habitations jufqu'ici. IV. Pourquoi Dieu les y a toléré jufqu'aujour du Dtrnier Jugement V. Comment ils ont été détraits, & leurs habitations changées en defert. VI. Miis que ceux d'entre eux qui ont vécu dans 1'arTcction de la vérité de par le Bien , ont tous été préfervés. Et finalement. VII De 1'état de ceux qui par après pafferonr de Ik en 1'autre monde. 199. Le Premier paragraphe de cet Article nous montre qu'en la Parole de Dieu Babylone ou Babel défigne généralement tous ceux qui par leur culte Religiéux veulent dominer fur leurs fèmblables; il fait voir que cette forte de defir de dominer vife a dominer les ames des hommes, & par tant tend k avoir autorité même (at leur vie fpirituelle, & fe fert pour arriver a cette fin, de toutes les chofes divines qui font partie du culte Religieux , comme d'autant de moyens. Tout ceci eft bien amplement démontré par tous les paffages qu'il tire de PEcriture fainte ,& fait le But principal de plufieurs chapitres de 1'Apocalypfe; mais il fait voir d'ailleurs que la Babylone, dont il eft particulierement queftiort en cette Apocalyfe , elt la Babylone actuelle, qui a commeneé k exifter fur cette terre, peu après 1'avénement du Seigneur, & montre qu'elle eft, comme on ne le fait que trop , particulierement établie parmi les Romains. aoo.> Le Second Paragraphe nous montre qu'il n'y a qu'un homme a qui le Seigneur ait accordé d'étre en compagnie avec les habitans du monde des Efprits, qui puiife favoir de quelle nature & qualité font en i'autre vie ceux qui viennent de Ia B tbylone acTuelle; Sc que c'eft pour cette raifon que la chofe a été accordée k l'auteur pcnd?.nt plufieurs années. Nous fentons bien qu'uae telie affertion révoltera grand nombre de Lec-  ET RAISONNÉ. 3 f t 227 Lecteurs. Ah.' vous vous moquez de nous, diron -ils, avec votre affociation avec les habitans de 1'autre monde ; la chofe eft impoflible, & par conféquent tout ce qu'il va nous debiter a cet égard ne peut être, & n'elt fans doute que pure fiétion. ' Rien de plus lefte affurément qu'une telle décifion, mais fans nous arrêter a la refuter, ou bien a en montrer le ridicule, nous obferverons fimplement que tous les ouvragcs de Swedenborg nous dévoilent quantité de Myfteres relativement a 1'état futur de 1'homme après la mort» myfteres qui font des plus raifonnables,& qui toutes fois n'euffent jamais pu parvenir a la connoifTance d'ame qui vive, fans une telle communication de ce qui fe paffe au monde des Efprits, verifiéé par cette affociation qu'on cherche fiimprudemmenta tourner en ridicule. Au refte chacun eft libre de croire ou de ne pas croire ; quant a nous, nous croyons parfaitement tout ce qu'il nous dit relativement a ce monde fpirituel, paree que nous avons plus de quarante ans d'experience au naturel de toutes les vérités fpirituelles qu'il nous déclare, & que nous favons, de maniere a n'en point avoir le moindre doute, que le naturel eft en réalité la bafe du fpirituel, & que conformément au dire d Hermès Trismegifte, tout cequi eft ici bas, eft femblable k ce qui eft en haut, . ou comme Swédenborg nous 1'explique beaucoup plus clairement, tout ce qui eft naturel correfpond en tout point h ce qui efl fpirituel; pofant donc comme chofe de fait ce que nous avons dit d'après notre auteur, au commencement de ce paragraphe, nous obferverons qu'il commence cemême paragraphe par une vérité frapante: c'eft que chacun après la mort fe trouve exaétement en une vie femblable a celle qu'il menoit en ce monde, laquelle, obferve-t il,ne fauroit étre changée, que quant aux plaifirs -qui font du reffort de 1'amour qui prédomine chez lui, lesquels fe trouvent alors changés en correfpondances. II en eft donc de même de la vie de ceux dont 1'amour prédominant en ce monde 2 été celui de m'aitrifer les autres, & fur tout de gouverner les'ames; k cette différence prés qu'alors tout leurs intérieurs fe trouvent totalement dévoilés & mis adécouvert; & pour lors cette fainteté extérieure P 2 qü'ils  2i8 Tableau Analytique qu'ils affichoient en ce monde, pour mieux couvrirlcur Jeu s'evanouït totalement; pour lors on nevoitplus rien en eux de ce qui f'aiföit qui le poëte s'éciïoit: Faut-il que fur le front d'un perfide adultere Brille de la vertu le facré caradere, Et ne devroit - on pas d des fignes certains Reconnoitre lés co&urs des perfides humains. Ils paroifTcnt pour lors a I'extérieur ce qu'ils font au fond du cceur, & c'eft pour lors que 1'on peut dire de chacun d'eux: Le masqué tombe l'homme refte, cf k Heros s'évanouit. Et pour cette raifon, dit nótre Auteur, il a été clairement appercu & découvert que plus de la moitié de tous ceux qui ont ufurpé le pouvoir d'ouvrir & de fermer le ciel étoient en ce monde de parfaits Athées; mais comme en 1'autre vie 1'amour de dominer refte profondement enraciné en leur efprit comme principe regnant, comme il étoit en ce monde, & comme cet amour eft fondé fur ce principe, favoir que la toute puiffance a été donnée au Seigneur par le Pere, &que cette toute puiffance a été transmife a Pierre , & par ordre de fucceffion aux chefs de 1'Eglife: c'eft pourquoi il demeure joint a leur athéisme une fimple confeffion verbale du Seigneur, confeffion qui toute-fois ne demeure qu'autant que par elle ils fe trouvent être en quelqu'autorité. Mais pour le petit nombre d'eritre eux qui ne font point de vrais Athées, ils fe trouvent alors fi vuidesde toutes connoiffances, qu'ils n'ont même le moindre favoir, relativement ala vie fpirituelle de l'homme aux moyens de falut & a aucunes verités Divines qui mêneht au ciel. Nous ne faurions troprecommanderanos Leéteurs laferieufe méditation de tout ce Paragraphe , que nous ne pouvons qu'effleurer en ce tableau, mais donc chaque ligne eft remplre de vérités de !a derniere importance. 201. Quant au 3. Paragraphe, qui montre oü ont été  it Raisqnné. 229 été leurs habitations jufqu'ici, notre Auteur nous montre qu'ils étoient dans la Peripherie ou fphere tro hainé de celle des Reformés, qui, comme on a vu ci - uevant N. 197- occupoient le Centre. La raifon de cet arrangement, c'eft paree que toute Lumière au monde fpirituel vient de la Parole; & comme les Proteftants ont la Parole, la laiffe librement circuler parmi le peuple & la tiennent pour chofe fainte & facrée, c'eft ce qui fait qu'ils occupent le centre du monde fpirituel. Mais comme les Catholiques Romains ont bien auffi la Parole, mais qu'ils ne la laiffent pas circuler librement parmi le peuple, c'eft en quelque fatzon comme s'ils 1'avoient, &en même tems ne 1'avoient pas , puisqu'ils ne fouffrent pas que fa Lumière Jui'e parmi eux, & cette circonftance leur a fait obtenir la fphere proehaine k celle du Centre. Avant donc que leurs habitations eufient été détruites & tournées en défertpar le dernier Jugement, la pluspart habitoient au midi & a Poccident, ne s'en trouvant qu'un trés petit nombre au nord & k 1'orient. Ceux d'entreeux qui avoient le plus d'efprit occupoient le midi; ceux qui en avoient le moins étoient au feptentrion ,• 1'orient étoit la refidence de ceux qui goutoient le plus de plaifir k maitrifer les autres. Et enfin ceux de cette Religion qui yecurent aux fiecles obfeuf s de 1'ignorance, refidoient k Poccident. 202. Quant aux Raifons qui les y ont fait tolérer jusqu'au jour du dernier Jugement, & qui font l'objet du 4. Paragraphe, la principale eft, qu'il eft abfolument de 1'ordre Divin que tout ce qui peut etre confervé le foit; & ce tant qu'enfin ils ne puiffent plus refider parmi les bons. Que cette raifon, dont nous avons eu la plus vive perception dès notre plus tendre jeunefle, nous ouvre de la Divinité une connoifTance bien différente que celle que nous enTeignent depuis tant de fiecles généralement tous les Ecclefiaftiques de toutes les Branches du Chriftianisme. Dieu n'eft qu'Amour nous a dit Jean; cette raifon nous le prouve avec un auffi grand degré d'évidence, que la Géométrie nous prouve que le tout eft de toute néceffité plus grand qu'aucune de fes parties ; mais les Doctrines des hommes nous en ont voufu faire jusqu ici un mélange riP 3 dicule  230 Tableau Analytique dicule d'amour partial & de haine implacable. Mais continuons. 203. Le Cinquieme Paragraphe nous montre comment ils ont été détruits & leurs habitations changées enDéfert :ce qui fe trouve expliqué fort au long dans les deux Traités, fur 1'Apocalypfe, que nous avons déja tant de fois cité ci-deffus. Comme notre Auteur nous le dit lui-même, il faut" l'avoir vu pour pouvoir le décrire; & comme il nous a déja dit qu'il a été témoin de la maniere dont le dernier Jugement s'eft paffé, tant fur les Reformés que fur les ^catholiques Romains, il n'elt donc pas étonnant qu'il en nous faffe aufll la defcription; mais cette defcription ne peut interesfer que ceux qui ajoutent déja foi a Ia vérité de fes Écrits. Ceux qui nient cette vérité, feroient trèsbien de prendre garde a eux mêmes , en obfervant qu'en rejettant ainfi toutes les vérités de la nouvelle difpenfation , ils courent grand risque de rejetter pareillement toutes celles de 1'ancienne; en effet nous n'avons pas plus de raifons de croire a 1'Apocalypfe ou aux autres Livres Prophétiques de la Parole, que nous en avons pour croire ou ne pas croire a la vérité des Révélations que cet Auteur nous déclare avoir eu; nous oferions même dire quë nous en avons beaucoup moins en bien des cas & a bien des égards, puisque Ïirèsque partout ces livres'font beaucoup plus ininteligibles que ceux de 1'Apotre de Ia Nouvelle Difpenfation, qui d'un bout a 1'autre parle a notre Raifon d'une maniere qui lui eft familiere & lui fournifTent par tout de quoi la fatisfaire, Ja même oh ils traitent des fnjets les plus myfterieux & les plus cachés. Nous favons qu'il elt une claife de ledteurs des écrits de Swédenborg, & qu'il s'en trouve m"rne parmi ceux qui font tout ce qu'ils peuvent pour les rendre aufll public que faire fe peut , qui toutefois difent : Dans cet Auteur il y a d prendre &? d laijjer; Mais c'eft ici le lieu de leur obferver qu'il faut qu'il foit ou tout véridique ou tout menfonger , & que fa Miftion eft d'une nature' trop effentielle, pour qu'il foit en partie Meffager de la Vérité, & en partie Meffager è» Menfonge. 11 faut qu'il foit une Unité Parfaite, Ci ....... : ou  btRaisonné 231 ou Rien on tot,t. Quant a Nous, nous le trouvors cette Parfaite Unite Hahmomo_ue d'un bout a 1'autre de tous fes ouvrages, non feulement Théologiques. njais même philofophiques*. pour des raifons que nous avons déja alleguées plufieurs fois dans le cours de celui - ci: mais nous avouons de bonne foi que nous ri'avons aucun droit a forcer qui que ce foit a le croire comme nous. Cette Nouvelle Revelation, nous dit-il lui-même, eft faite ou accordée pour fervir de confirmation aux vérités de Pancienne dont elle n'eft qu'un parfait dévelopement, & pour prouver aux hommes que 1'Apocalypfe eft un livre d'Infpiration Divine, & que c'eft; un Livre réellement prophétique de la Parole; car, obferve-t-il, fans cette Nouvelle Révélation confimative, le monde commenceroit a pouvoir le rejetter. II ajoute qu'après la Vifitation de ces Peuples, leur deftruétiona pris place, car, dit-il, la vifitation precède toujours, & elle confifte a examiner de quelle nature font ceux iur lesquels elle fe fait, comme aufll en la féparation des bons d'avec les Méchans. C'eft ce que notre Seigneur nous dit lui-même dans la Parabole du maitre qui a jetté de la bonne femence dans fon champ dans lequel 1'ennemi eft venu femer de 1'Ivrai'e. (*) Quiconque entend parfait ement cette Parabole, entend comprend & même fera forcé d'avouer la vérité de tous les Écrits de Swédenborg, non en partie fimplement, comme nous venons de Pobferver, mais même auffi en leur totalité. Que quiconque eft donc «iapable de faifir la vérité, la faififfe, & s'en nournffe. Mais malheur Zeelui qui s'oppofera par les principes de 1'Amour de foi-même & de celui du monde, car elle va être comme un Torrent rapide & profond qui balaïe devant foi tout ce qui s'oppofe a fa courfe, <3c en dépit de toute oppofition. Le Nouveau Peuple de Jehovah, maintenant difperfé, maintenant dans ia captivité, maintenant en Egypte, maintenant dans le Dcfert, fera raffemblé, fera recueilli en un peuple puiffant pour connoitre & raanifefter la Gloire de fon Dieu, CO Matt. XIII. 24. 2?- sf. 27. aS. P 4  23? Tableau Analyticus cv tous leurs ennemis feront ene oujis dans 1'abvsme * qu'ils auront eux mêmes creufé fous leurs PL V * ,w14' AP1CS donc que cet Examen & cette féparation des bons de parmi les Méchans fut faite, % SS j£?&eiliS dC Tïe> a^monde fPirituel s'entend,fe fient fentir lesquels Ieinfurent une marqué affurée, que An%afPVUgrmrent *™K»<* Pour lors une fra'yeu? genéialeles faifit tous, cc ceux du Midi courroient 5 f? P^h^e!ltrefU^utantJdaas leur fuke' & tachoient dele cacher les Uns dans des trous de Rocher ,les au- dhutSf ^S TauXO lleurs trefors étoient amafTés; 4 fhercNie°t «. ™ emporter tout ce qui leur Venoit a la mam. Mais apres le tremblement de terre fucccda une forte ebulhtion qui venoit de la Réeion * HnnTr qU' reÖVer« tout cec^ui étoit dans laville 6 dans fes environs. Un vent violent qui fouffloit d onent lui fucceda, «Sc balaïa, bouleverfa & renverfa toutes chofes de fond en comble & tous ceux qui s'v trouvoient furent retirés de toutes leurs retraites & jettesdans la Mer. II y er, eut des miHjers de mi? liep qm fe trouverent ainfi précipités. Ceux des trois autres Regions furent auffi diverfementculbutés; mais il elt bon d obferver que ceux de 1'occident furent les dermers fur qu. ce dernier jugement fe paffa. Cé? toit ceux qui habitoient fur des Montagnes & qui font fiïfc^S 1 AP°calyp,fe la Femme momée Zr une Bete de couleur d'écarlate, qui avoit fept têtes qni font fept montagnes &c. (*; Et par la le Monde lpintuel Te trouve totalement délivré de tous ces" eipnts menfongers: ce qui caufe aux Anges la nlus grande Joie , paree qu'avant cette Epoque tous ceux de la grande Babylone infefioient & féduifo-entgénéralement tous ceux qu'ils pouvoient féduire, bien plus encore qu'ils ne 1'ont pu faire en ce monde ' 20j Le Sixieme Paragraphe nous fait voir,' que ceux de cette Profeffion de foi qui ont pu étre fauvés lont été )Cclefeptieme traite légerement de l'ém futur.' de (*) Apouiypfe. XVII. 3 1.  ET RAÏSONNE 233 de ceux de cette même croyance qui paffcront par après de ce monde en 1'autre. II fait voir qu'acluellemeut éc déformais il n'eft & ne fera pluS permis a ceux qui palfent en 1'autre monde de s'y former de faux cieux . mais que chacun y trouve le fort qui lui efl: afïïgné immédiatement après la mort, après, bien entendu, la préparation requife a cet effet : les bons paffant au ciel &. les méchans en Enfer; que d'ailieurs il n'eft plus permis a ceux-ci d'avoir au monde fpirituel aucune communicatioa avec les autres. Mais que tous ceux qui prophanent les chofes faintes, qui font ceux qui s'arrogent le droit d'ouvrir & de fermer le ciel cc de remettre les péchés , droit qui n'appartient qu'au Seigneur feul, font tous ci-après jettés dans Ia Mer noire fus- mentionnée , Sec. 206. Vient maintenant le Dixicme Article, qui traite du ciel antérieur Sc de fa deftru&ion. Ici 1'Auteur nous montre que par ces Paroles Le premier ciel ff let la première Terre avoient disparu. (*) on ne doit entendre ni le ciel vifible ènos yeux, ni la terre que nous.' habitons ,• ce qu'il avoit déja montré a certains égards en Partiele premier. II nous fait obferver de plus, que ce premier ciel ne deflgne pas non plus Ie ciel angélique, formé de tous ceux qui du premier moment de la création jufqu'& cette heure, font devenus des anges, paree que ce ciel demeure k perpétuité. Mais par premier ciel doit s'entendre cette colleétion d'Efpritsformée d'autres Efprits que ceux qui font devenus anges: Efprits qui pour la pluspart étoient même de nature a ne pas pouvoir devenir anges cétoit donc un ciel faétice qu'ils s'étoient fait eux - mêmes que . 1'on doit entendre par le premier ciel qui avoit pafte. * De plus il nous obferve que ce premier ciel n'étoit point formé d'aucun de ceux qui avoient précedé la venuë du Seigneur en ce monde, mais de tous ceux qui ont exifté depuis , d'autant qu'a Ia fin de chaque Eglife fe fait toujours un dernicr Jugement, Sc pour. lors le premier ciel eft aboli Sc un nouveau eft créé ou formé en fa place. Car du commencement de cette, épo» (♦) Apoalyp!*, XXI 1. P s  234 Tableau Analytique Epoque jufqu'au temps du dernier Jugement, ou jusqu'a la fin de 1'Eglife tous ceux la ont été tolérés, lesquels ont méné une vie morale quant a 1'exterieur & qui ont même été en unepiété & fainteté extérieure, bien qu'ils n'en avoient pas la moindre teinture è 1'intérieur, mais qui ont pu loumettre leurs intérieurs aux liens des loix fociales Sc morales. II divifé enfuite cet Article en trois paragraphes ; il fait voir dans le premier de qui étoit formé le premier ciel; II. Quelle en étoit la qualité; cc au III enfin, comment il a paffé. 207 Le premier Paragraphe nous fait voir que Ie premier ciel, dont il eft dit qu'il avoit paffé. étoit formé de tous ceux fur qui le dernier Jugement fe fit, par ce que ce dernier Jugement ne fe fit ni fur ceux qui étoient déja en enfer ni fur' ceux qui étoient au ciel pro'prementdit, mais fur ceux qui habitoient pour lors le monde des Efprits. II ne fe pafla pas non plus fur aucun homme vivant alors au monde naturel, mais fimplemen: fur ceux qui s'étoient formés a eux mêmes une forte de ciel, qui pour la pluspart demeuroient au monde fpirituel fur des Montagnes cc des Rochers. La Raifon pour laquelle de telles focietés Sc de tels cieux ont été tolerés , eft diverfe; la première c'eft que par leur fainteté éc piété extérieures, par leur apparentefincerité, franchife, & droiture,ils étoient étroitement conjoints avec les bons Efprits fimples qui habitoient le demier ciel cc avec ceux qui étoient encore alors au monde fpirituel, & n'avoien't pas encore été introduits au ciel. Et fi la féparation de tous ces Efprits d'une bonté Sc fincérité extérieure & de pure apparence d'avec ceux d'une bonté Sc fincérité réelle, pais fimples d'efprit,s'étoit faite avant le temps prefcrit par le Seigneur, pour lors Ie ciel feroit demeuré ouvert cn fes dernieres limites Sc cependant ce font ces dernieres limites du ciel fur lesquelles ce ciel fuperieur fe repo e comme fur fa bafe. Et de grace, que deviendroit une maifon etai'ée fur pilotis, fi 1'on brifoit tout è. coup ces Pilotis avant de lui avoir fubftitué une rneilleure bafe ? Ici vient 1'application de cette Parabole du Seigneur déja citée N. 203. cc qu'on trouve Matt. XIII. 27. a 30. cc 37. a 42. 208.  £ T RAISONHE. 235 208. Quant au fecond Paragraphe, qui montre de quelle nature étoit ce ciel, nous n'en dirons ri nici, paree que ce qui a déja été dit ci - deffus le fait allés connoitre. Refte donc a donner en .3e. lieu une idéé de la maniere felon laquelle ce premier ciel a paffé. On en a déja touché quelque chofe relativement aux fvlahométans & aux Gentils en général, ainfi que par japport aux Catholiques Romains , lesquels chacun en leurs propres places ou fpheres , s'étoient pareillement formé un premier ciel; il convient donc devoir auffi comment il en a été a cet égard avec les Réformés que 1'on nomme Proteflants ou Evangelieles. Ceux-ci donc après leur vifitation, ayant été introduits en leurs interieurs ont été divifés en diverfes Claffes , felon les maux dans lesquels ils étoient, & les fauffetés qui en dérivent, & auffi felon les fausfetés dans lesquelles ils étoient confirmés & les maux qui en resultent, & ont été enfuite conjoints avec d'autres efprits dans les enfers qui correfpondoient a. leurs amours prédominants Mais pour une plus ample fatisfaétion fur ce fujet, lifez attentivement le Traité de 1'Apocalypfe révélée, & celui de 1'Apocalypfe expliquèe. 209. Le Onzieme & dernier Article de ce Traité, nous donne une légere idéé de 1'état du Monde & de 1'Eglife déformais; ici l'auteur nous allure que la face des chofes fera parfaitement femblable ici bas, parceque ce grand changement arrivé au monde fpirituel, n'introduit au monde naturel aucun changement quant a Ia for ■ me extérieure. II n'y a donc fimplement que 1'état de 1'Eglife qui ne fera plus le même déformais; encore fera t-il bien le même quant a Papparence extérieure, mais tout different quant a 1'intérieure, différence qui confiftera en ce que le membre de 1'Eglife fera desormais en un état de plus parfaite liberté de penfer fur tout ce qui efl matiere de foi. La Tolérance univerfelle qui prévaut univerfellement par tout le monde Chrétien, nous efl une preuve affurée de cette Affertion : ainfi déformais la liberté fpirituelle fera retabiie parmi les hommes, Liberté qui, felon le dire des Anges, nous mettra en état de mieux appercevoir les matieres  235 Tableau Analytique. & vérités intérieures, & par la de devenir nous mêmej plus intérieurs fi nous le voulons. Ufez donc, ó Chrétiens de toutes claflës & de toutes dénominations de cette précieufe liberté que le Seigneur vous rend pour vous approcher de lui deplus en plus, afiurés que par la même étant finceres en 1'adoration que vous lui addreflez, il ne manquera point en Pere tendre & miféricordieux de vous rendre parfaitement heureux aj toute éternité, en lui & par lui qui feul eft la voie, la vérité & la vie, & k qui feul foit rendu homage,honneur & gloire par tout être raifonnable, maintenant & a perpétuité, Amen. POST-  et RaISONNê P OSTSCRIPT jde l'AUTEÜR ANGLOIS. 210. On auroit pu extraire ici bien d'autres articles de ia Doétrine de la Nouvelle Jérufalem, non moins importants que les précédents; mais on efpere que ceux qu'on vient d'offrir au Public fuffiront,pour convaincre le Lecteur de la tendence générale, excellente & édifïante de tous fes Dogmes, pour établir l'ame en la pratique conftante d'une vie bonne & fainte, & la difpofer par Ia a la paifible jouilfance d'une heureufe éternité. C'eft ouvertëment - la leur grand but & deffein , qui n'eft fouillé d'aucune vuë de créer des difputes , ou de fusciter 1'efprit de recherches purement fpéculatives &curieufes, qui quand il n'eft point allié k 1'efprit d'une fainteté de mceurs, ne prouve que trop fouvent qu'il eft trèsdangereuxa 1'intérêt principal & effentiel de l'ame. Puiffe tout Lecleur étre conduit a regarder les Dogmes fusmentionnés conformement k la fimple & pure intention qui les a diclés! Que s'ils paroiffent contraires & oppofés (*) a fes propres fen- timents, ( * ) Nous ne ernyons pas pouvoir laifler ignorer ici il nos Leaeurs , que plus ils feront fixés & confirmés dans les Dogmes & Principes univerfellement recus de tout le Chriftianisme du prelent ficcle, & plus ils trouveront tous' les Doemes de la Nouvelle Difpenfation défi.nnée par i'esprit de vérité fous 1'EmWémc d'une Nouvelle Ville, la Nouvelle Jérufalein de 1'Apocalyp'è, contraires & oppoféS ii leurs propres fentiments; niais nous devons auüi les avertir que cette grande' contrarieté & cette parfaite oppofition difparoitront, h fur & h mefure que d'un cóté ils recherclieront la Vérité dans la Parole de 1'Eternel Jehovah Jesus avec parfaite fincérité de cceur & d'Efprit, &de 1'autre, quand ils feront conftamment tous leurs cfforts pour. réfonner leur propre vie & mceurs en les foumettant en rout & par tout a la Regie invariable de Juftice & d'Equité que cette méme Parole leur prescrit en termes trés clairs ; apprenant diligemment en eile ce qui efl mal & doit pour cette feule raifon être évité, & ne 1'évitant en réalité pour aucun autre motif que par ce que c'eft un pêché, .c'eft-h - dire une transgreflion des Loix de 1'ordie, qui ne peut avoir lieu en aucun point de la fir.mde machine Je |a «éation, Caa» y octafionuer un défordre réel, qui dilranjc 1* jeu harmo- niqn  a38 Tableau Analytique timents, puiiTcnt-ils au moins engager fa candeur & fa charité, & ne point devenir des moyens propres a femer 1'amertume en fon cceur, & faire germer en fon efprit l'humeur fatale de la controverfe, qui pourroit lui devenir auffi préjudiciable, que ces mêmes Dog'-nes font éloignés d'un tel deffein. Que fi en leur totalité , ou en 'partie, ils paroiffent être de quelqu'importance réelle, pour la promotion de la vraie piété & d'une vie pure & réguliere, puiffe le Leófeurpour ion propre intérct, être porté a les examiner avec un plus grand degré d'attention dans leur propre fource, dans les Écrits mêmes de 1'Auteur, oh nous ne doutonsaueunement, que , s'il joint au defirardent d'acquérir de nouvclles connoiflances, & de s'inftruire. Ia ïimphcité öc la fincérité de cceur. il trouvera fon efprit abondamment fatisfait, fa foi folidement afiérmie, fon entendement élargi ou épanoui, pour ainfi dire, & pkmement éclairé, & tous motifs tendant a lui faire mener une vie pure & fainte, feront fortement fuggérés a fon cceur, accompagnés du pouvoir puiffant & édifiant de la douce convicfion. nicue de cette même machine, & que comme tel, cela vient abfolument de'rEnfer, 'qui tend toujours a effectuer s'il étoit pollible Ie total délabrement de Cette belii. Maclr'ne , 1'Univers,) & nous y entraine conftarament; Mais toute ceuvre de juftice &d'équité tendant invanablement S. maint'nir le bel ordre que Dieu a étabii duns la création de tous les Etres, ne peut donc que venir de lui même & nous attircr & conjoindre étroitement ii lui. O Dieu d'amout & cie Miféricorde infinie, Etcrncl Jehovah léfus, notre unique Créateur, Rédemptcur & Sauveur,mculque bien cette "rau'de cette fublime Vérité dans le fond de notre ame ic de celles de" tous nos Lcétcurs, afin que ton Kêgne, c eil-a-dire celui du plus parfait amour & de la fageffe Ia plus pure, vicnne en nous & que ta Sainte vo'outé , c'eft-a-dire la parfaite & entiere exécution du Plan i'nvariabie du bel ordre qui proihm & eflectue le bonheur univerfel du total de ta création & de tontes fes parties , foit librement faite fur la terre comme elle 1'eft inveriabiemeut aux cieux des cieux, & du fond de fon cceur, dc fon ame & de fon efprit. Ton Pauvre Seryiteui die, AMEN. St Londres ce 14 Mai 178(3. F I N.  P I E C E S concernant les circonstances de la mort J d'EMANUEL swedenborg. Un bruit s'é'ant repandu en Hollande, vers J'Airomne de J'année 178$, comme fi 1'Affefleur du Collége des mines de S. JV1. Suédoife, le Paren de Swedenbcrg auroit retraéïé les principes ,& qu'ii auroit eontredit les révélations annoncées danv fes écrits queiques jours avant fa moi t k Londres 1'an 1772: ce: taines perfonnes qui révèrent la mémoire de ce grand homme, ont cru devoir tacher d'approfondir ce foi-difant fait. On offre ici k la candeur d'un public éclairé, impartial & jufte, le réfultat de leurs recherches, qui, a ce qu'on efpère, fuffira pour détruire, & rj«ur effacer entièrement dan? 1'efprit de toute perfonne raifonnable, toute ombre de doute que ces calommes aient pu leur fusciter fur la véra- cité de M. de Swedenborg. Calomnies inven- tées fans doute par ceux qui , en discreditant 1'Auteur , viient k etnpêcher la leéture de fes .écrits. i Sed Labor inanis erit, nam pravalebit Veritas. Tra-  24° PlECES SUR LA MORT TraduÜion da Serment prété devant le principal Magiftrat de la Ville de Londres par' l'Hóte ïHóteffe de la maifon qiïhabitoit. M. de S vv e d e » b o a g dfon dernier voyage, ffj? oü il mourut. (L. S.) (L. S.) Richatid Shearsmtth demeurant k Londres dans 'le quartier de Cold-Bath Fidds, Pevruquier: & E*' lisabeth ShearsMith , née Reynolds , actuellement " fa femme conjpintement & féparement. prêtent *' ferment & affirineht: que le défunt Honorable " Emanuel Swedenborg vint loger, pour la feconde " fois, dans la maifon du premier nommé, No. 26. " dans Cold - Bath - Fields , au mois de Juillet ou *! d'Aoüc 1771 , &. continua d'y loger jufqu'au ' m:>ment de fon decès, qui eut lieu le 29 Mars de l'année fuivante." - > ■ „ Que quelque temps avant Noel 1771, le dit M. Swedenborg eut un coup paralitique, qui le priva de la parole , & le jetta dans un état de léthargïe i * ou il continua pendant 1'efpace de trois femaines au" moins. Que pendant cet intervalle il ne prit d'au11 tre nourriture qu'un peu de thé fans lait, & de 1'eau fraiche. de temps en temps, k I'exccption d'uné " feule fois qu'il avala la quantité de deux cuilleréès " k thé de gelée de grofeilles rouges. Qu'au bout " de trois femaines environ, après qu'il eut rccu le *; dit coup paralitique, il fe remit un peu ; 1'ufagede la langue luirevint, &il reprit alors fa dieteordinail, re de caffé avec du pain roti." Que depuis le moment de cette convalescence ,'jusqu'a celui de fa mort, il ne fut vifité quede trés peu de perfonnes „fes amis les plus intimesfeusl lement. —— Et parut toujours defirer de ne pas 5, voir du monde chez lui." „ Qu'environ un mois avant qu'il mourüt,il dit h Eli fa-  bk Swedenborg. 241 EHzabeth Shearfmith , [alors Reynolds & fervante „ du dit Richard Shearfmith ] & a la première femme ,/defunte du die depofant, qu'il devoitr-mourir fur „ certain jour qu'il nomina, & qu'autanc qu'elle peut' „ felouvenir, & a ce qu'elle croit véritablemenc, .„ fa mort arriva fur le même jour qu'il avoit préi> dit/' ,, Qu'a Ja diftance d'une quinzaine ou de trois fej, maines avant fa mort il communia dans fon lit, que „ ce fut un Ecclèfiaftique Etranger qui en fit 1'admf- niftration." j, Qu'il jouisfoit de fon efprit en entier} de fa mé„ moiré & de fon bon fens. de la maniere la plus „ parfaite [ dès 1'inftan.t qu'il étoit revenu du coup para„ lytique ci-deffus mentionné] jusqu'au dernier mo3, ment de fa vie." Qu'a cinq heures fonnées envirofï, ce fut un „ dimanche le 29. Mars, il demanda a Elifabeth Rey3, nolds,&.kh dite première femme defunte du „ üepofant, fe trouvant toutes deux affifes a cóté de „ fon lit: quelleheure c'étoit" Et lorsqu'elles ré pon „ dirent ,, que c'étoit cinq heures" il dit, ,,'voildqui ,, ejt bon, je vous remercie, Dieu vous benisjè'. ou des, paroles femblables. Et qu'environ dix minutes après' „ il poulfa un foupir leger, & expira de la maniere la „ plus tranquilè." . Et le dit Depofant ck la dite Depofante decla,, rent, conjointeinent& féparement, qu'autant qu'ils „ peuvent fe rappeller. & pour autant qu'ils croyent „ ventablcment, le defunt ne regut aucune vifite quelconque ni la veille ni le jour de fa mort." Et ils declarent pofitivement qu'ils n'ont jamais ,, infinué direétement ou indireclement, a qui que , ce fut, que le dit Emanuel Swedenborg avoit re, tracié ou contredit aucune partie de fes écrits, , comme il a été fausfement allègué." „ Qu'aulfi peu ont - ils jamais entendu dire au de, funt, ou Croient-ils qu'il ait jamais proferé une , parole qui exprimait, ou d'oii 1'on pourroit infèrer , aucune idéé de cette nature." „ Encore ils declarent, que perfonne ne leur a ja1 mais fait une feuic demande, en aucun tems, fur Q m è*  24° PlECES SUR LA MORT j TraduÜion du Serment prété devant le principal Magiftrat de la Ville de Londres par l'Héte £f rHóteffe de la maifon quliabitoit M. de S vv e d e n b o r g afon dernier voyage, ÓP oü il mourut. (L. S.) (L. S.) „ Richasd Shearsmith demeurant a Londres dans it |e quartier de Cold-Bath Fields, Perruquier: & E„ lisabeth Shearsmith , née Reynolds , actuellement „ fa femme conjointement & féparement. prêtent „ ferment & affirineht: que )é défunt Honorable Emanuel Swedenborg vint loger, pour la feconde „ fois, dans la maifon du premier nommé, No. 26. dans Cold - Bath - Fields , au mois de Juillet ou „ d'Aoüt 1771 , &. continua d'y loger jufqu'au moment defondecès, qui eut lieu le 29 Mars de 3, 1'année fuivante." ,, Que quelque temps avant Noel 1771, Ie dit M. „ Swedenborg eut un coup paralitique, qui le priva de la parole , & le jetta dans un état de léthargie» „ 011 il continua pendant 1'efpace de trois femaines aus, moins. Que pendant cet intervalle il ne pnt d'au9, tre nourriture qu'un peu de thé fans lait, & de 1'eau 0, fraiche, de temps en temps, a f exception d'uné „ feule fois qu'il avala Ia quantité de deux cuilleréës 3, a thé de gelee de grofeilles rouges. Qu'au bout 3, de trois femaines environ, après qu'il eut rcqu le „ dit coup paralitique, il fe remit un peu ; Pufage de la langue luirevint, &ilreprit alors fa dieteordinai- re de caffé avec du pain roti." Que depuis le moment de cette convalescence „ jusqu'i celui de fa mort, il ne fut vifité quede „ trés peu de perfonnes ,fes amis les plus intimcsfeu- „ lement. Et parut toujours defirer de ne pas „ voir du monde chez lui." „ Qu'environ un mois avant qu'il mourut, il dit a Elifa-  bk Swedenborg. 241 EUzabeth Shearfmith , [alors Reynolds & fervante „ da dit Richard Shearfmith ] & a la première femme „'defunte du dit depofant, qu'il devoir-mourir fur 3, certain jour qu'il nomma, & qu'autant qu'elle peut' „ fefouvenir, & è ce qu'elle croit véritablement, fa mort arriva fur le même jour qu'il avoit préi, dit." ^ ^ : ,, Qu'a la difiance d'une quinzaine ou de trois fe,, maines avant fa mort il communia dans fon lit, que ,, ce fut un Ecclëfiaftique Etranger qui cn fit 1'adnuniftration." tt Qu'il jouisfoit de fon efprit en entier; de fa mé„ moiré & de fon bon fens. de la maniere la plus parfaite [ dès 1'inftan.t qu'il étoit re venu du coup para,, lytique ci-deffus mentionnéj jusqu'au dernier mo3, ment de fa vie." ,, Qu'a cinq heures fonnées enviroh, ce fut urr „ dimanche le 29. Mars, il demanda a Elifabeth Rey„ nolds,&kh dite première femme defunte du „ Depofant, fe trouvant toutes deux affifes a cóté de „ fon lit: quelleheure c'étoit." Et lorsqu'elles répon „ dirent „ que .c'étoit cinq heures" il dit, ,,'voildqui ,, ejt bon, je vous remercie, Dieu vous benisjèl ou des paroles femblables. Et qu'environ dix minutes après il pouffa un foupir leger, & expira de la maniere la „ plus tranquilè." . Et le dit Depofant & la dite Depofante decla,, rent, conjointement & féparenient, qu'autant qu'ils „ peuvent fe rappeller. & pour autant qu'ils croyent „ véritablement, le defunt ne regut aucune vifite quelconque ni la veille ni le jour de fa mort." „ Et ils declarent pofitivèment qu'ils n'ónt jamais ,, infinué direcfement ou indireclement, è qui que 3, ce fut, que le dit Emanuel Swedenborg avoit re3, traélé ou contredit aucune partie de fes écrits, „ comme il a été fausfement allègué." „ Qu'auffi peu ont - ils jamais entendu dire au de„ funt, ou croient-ils qu'il ait jamais proferé une „ parole qui exprimait, ou d'oh 1'on pourroit infèrer j, aucune idéé de cette nature." ,, Encore ils declarent, que perfonne ne leurajaa maw fait une feule demande, en aucun tems, fur Q n è«  242 PlECES SUR LA MORT „ ce fujet, qu'au 22. jour du mois d'Oftobrë de cette „ année, quand Mr. Thomas Wright du quartier de ,, cette Ville nommé The Poultry, Horloger, &Mr. „ Robert Hindmarfh, du quartier nommé Clerkenwell „ Imprimeur,!fe fontrendüs enfemble chez-eux, pour ,, s'informer au jufte, touchant la vérité ou la faus„ feté du bruit qui a donné lieu a leurs recherches," Surquoi les dit Depofant & Depofantes leur ont „ fait fur le champ la Declaration, qu'ils appuyenr. „ adtuellement & de leur propre mouvement par leur „ ferment,en declarant que le dit bruit autant qu'ils „ en fachent, elt abiolument deftitué de tout fondemem; quelconque." Cfigné) „ RICHARD SHEARSMITH.,> f „ la marqué de „ ELISABETH SHEARSMITH. „ Serment preté a Londres le 24. Jour de Novembre 1785." „ en ma prefence. (figné ) T. WRIGHT-MAYOR." fraduc'  de Swedenborg. 243 Tradu&ion de la Lettre de M. Hindmars ii5 quiaccompagnoit la Bedaration formelle & authentique envoyéè en original a fon Ami a la Haye. Londres 28 Novcmbre 1786* MONSIEUR, „ Je viens d'obtenir une preuve authentique de W la faufleté du bruit qui s'eft repandu en Hot „ lande au préjudice de la reputation de M. de Swedenborg.'" „ La perfonne chez qui il a demeuré, & oü il mourut, s'eft offerte, de propre mouvement, „ de prêter ferment en Cour de juftice, que le ,, tout eft deftitué de tout fondement, au moins „ autant qu'il dépend de fa connoiffance."' „ Ce Serment a été paflé folernnellcment de„ vant le Magiftrat de cette Ville, comme vous i, verrez par le Document original, que je vous „ envoye, & dont vous êtes le maitre de faire tel 3, ufage que bon vous femblera." „ Souffrez que j'ajoute k cette occafioü, quë, „ fuivant la relation de M. Springer compatriote„ & ami intime, comme vous favez, du defunt, lorsque M. de Swedenlorg temoignoit fon dé. „ fir de communier fur fon lit de mort, quelqu'un „ alors préfent, lui propofa de faire appeller M. 3, Matthefius Pretre fuedois , dans ce tems Ja, 3, réfidant k Londres." „ Cet homme étoit connu pour ennemi de M. j, de Swedenborg, & de fes écrits, C'eft lui qui avoit' 33 fa t courr le bruit comme li M. de Swfdèhborg q s. étoit  244- PlECES SUR LA MORT" DE SWEDENBORG. „ étoit hors de lui. Ainfi M. de Swedenborg^ ^ op„ pofa & recut le facrement des mains d'un autre „ ILcclélhftique de fon pays nommé Ftrelius, qui „ favorifoit alors les écrits de M .de Swedenborg & „ les chérit aéluellement a Stockholm, oüil ooit „ refider a Theu^e qu'il eft, & 1'on m'a afïïiré qu'k cette occafion M. de Swedenborg lui a. forte„ ment recommandé de continuer fermément dans la vérité." „ Quant a M. Matthejïus, il fut privé de fon „ bon fens & devint fou peu de temps après cet5, te épöque . & continue encore dans cette mal„ heureufe fituation h Stockholm , oü il doit fubfifter aótuellement avec une penfion que „ le Roi de Suède lui accordé." „ Voici encore une anecdote particuliere ra„ contée par M. Springer." „ Quelque peu de tems avant fa mort M. de Swe„ denborg fut privé de fa vue fpirituelle , dont il „ avoit joui pendant tant d'années & fetrouva 33 dans la plus grande tribuiation: fe i écriant. O mon Dieu! a Tu donc enfin a„ bakdonnê ton Serviteur? Ceci parolt avoir été la derniere de fes Epreuves. 11 demeura dans cet é;at deplorable pendant plufieurs jours ; mais il recouvra fa vue fpirituelle „ après, fut confolé,& redevint heureux comme , auparavant." „ M. Springer recut cette affurance de la propre bouche de M de Swedenborg. Et ce que je „ viens de vous marquer eft une copie exacte d'une partie cfune lettre écrite par lui-même, & relative a M. de Swedenborg." (figné) R. HINDMARSH. RE-  245 REMARQUES De M 'le Marquis de Thomé, fur une affertion des Commisfaires nommés par le roi pour ïexamen du Magnétisme-Animal, &c, communiquées aux Auteurs du Journal Encyclopédique , &inferéesdans le Volume dui. Septembre 1785. Tome VI. Partie II. MESSIEURS, Dans le rapport des commiffaires nommés par Ie roi pour 1'examen du magnétifme-animal, ces Meffieurs ayant affirmé qu'il n'exiftoit point encore de théorie de 1'aimant, leur affertion a donné lieu a plufieurs réclamations. En voici encore une &, je crois, laplus Iégitime de toutes, en faveur d'un fcavant illuftre, mort depuis quelques années. Trois volumes in-fol. furent imprimés a Drefde & k Leipfig, en r7345 fous le titre fuivant: Emmanuelis S weden borgii Opera philofophica rjf mineralia. Le premier de ces volumes eft confacré tout entier k une théorie fublime de Ia formation du monde, fondcefur celle de 1'élément magnétique , dont l'auteur démontre 1'exiftence, Ja forme & le méchanifme, par 1'expérience , Ia géoinétrie & le raifonnement le plus folide appuyé fur ces deux bafes. La matiere des autres tomes étant étrangere a mon fujet , je me contenterai de dire que dans la totalité de cet puvrage, il y a beaucoup plus de vérités nouvelles , dc connoilfances phyfiques, mathématiques, aftronomiques, mécamques, chymiques, minéralogiques, qu'il n'en faudroit pour faire la réputation de plufieurs hommes. Auffi, dès qu'il parut, il acquit a fon auteur unefi haute renommée, que 1'académie de Stockholm s'emprefia de 1'inviter k devenir un de fes membres. Cette production du philofophe fuédois s'étant maintenue depuis, au même degré d'eftime dans touQ' 3 ' t?  S46" RE MARQUÉS DE M. LE tel'Europe, les hommes les plus célebres n'ont pas dédaigné d'y puifer & de s'en aider dans leurs travaux; quelques-uns même ont eu la foibleffe de.fe parerdes plumes du paon fans lui en faire hommage. En lifant dans le premier volume, page 387, le paragraphe intitulé: Di ehaouniversalifolis e?'planetarumdequefeparatione ejus in planetas fffatellites , & page 438, celui: De ■progresjione tellurisd fole ad orbitam,on verra co'mhien M. le comte de Buffon a eu tort de dire dans fon difcours fur la formation des planetes,qu'on n'avoit jamais rien écrit fur cette matiere, (& 1'on regrettera fans doute que le Pline francois n'ait pas profité des lumieres de 1'académicien de Stockholm, qui ne lui cedant en X en du cóté du ftyle, lui eft infinimcnt fupérieur dans tout le refte). II fuffira auffi de parcourir ce premier volume pour n'être plus étonné de 1'expérience de M. Lavoifier, Swedenborg ayant fait voir dès-lors, qu'on ne devoit point regarder la terre & 1'eau comme des élémens, ni les élémens comme des êtres fimples. Je me difpenferois d'ajouter que M. Comus, qüi, fous pos yeux, a opéré par Paimant des chofes furprenantes, convjent avoir tiré de cet auteur prefquc toute la fcience dont il a fait preuve fur cet article ; qu'enfin, fans l'avoir étudié , on ne peut avoir du magnétifine qu'une connoiffance très-imparfaite ; je me difpenferois , dis-je, d'ajouter tout cela, fi M M. les commisfaires nommés par S. Maj. pour 1'examen du magnétifme animal n'avoient affirmé qu'il n'exifte point encore de théorie de Paimant. Or, comment cette affirmation peut-elle fe concilicr avec le fait authentique & pofitif que je conftgne ici ? Plus on eft loin de penfer qu'une pareille affertion de la part d'académiciens & de médecins, puiffe être le fruit dc la précipitation, de Pignorance, ou de la partïalité , plus la chofe devient difficile. Ne doit-on pas croire en en effet que, pour s'acquitter dignement de leurcommilïïon & répondre comme ils le devoien* a la confiance dont le fouverain les a honorés, ces MM n'ont rien négligé de ce qui pouvoit les mettre au fait de Iq queftion du magnétifme animal, & en état de prononcer fur elle; que dans cette vue , ils ont lu-& pefé ^out ce qüi jufqu'a préfen.t a été donné fur cette matiere,,  Marquis de Thomé. 247 tiere,au moins par les phyficiens les plus accrédités?L'ouvrage qui donne lieu a ma réclamation, écant fans contredit le plus complet & le plus profond de toiis, adtiprincipalementfixerleurattention;celapofé, MM. les commiffaires difanc qu'il n'exifte point encore de théorie de l'aimant, c'eft dire que rieu de tout ce qui a paru jufqu'a ce jour ne peut être regardé comme tel; dire cela, c'eft dire que la théorie de Swedenborg n'en eft pas une, dire que la Théorie de Swedenborg n'en eft Das une, c'eft dire qu'une théorie démontrée par 1'expérience, lagéométrie &leraifonnement,d'accord avec 1'une & 1'autre, n'ell point une théorie. Voila,je crois,bienexaélement ceque renfermel'affertion de MM. les commiffaires ,& ce qui leur refteaprouverv Quant a moi, je vais mettre le public k portée de. juger fi le philofophe fuédois n'a pas été dans la perfuafion la plus intime qu'en phyfique toute théorie qui n'étoit point étayée par 1'expérience & la géométrie, devoit être réputée chimérique. Voici comme il s'explique a cet égard, page ire. du rer. volume: Quifinem vult, etiam media veile debet; media qiice ad fcientiam veram philofophicam ducunt, funt prcecipuè tria, nimirüm: experientia, geonietria & facultas ratiocinandi, &c. Dans la page fuivante il infifie en ces termes : Magna equidem aggredior, elementarem naturam hacJenüs occultijjimam penitiifque latentem philofophicè explicare veile, £f quafi fub oculum ponereilla quce ipfa natura ; vifui Jubtraxisfe ö5 fcire negavisfe videtur ; fed oceano huic minimè vela commitere aufus ejjem, nifi adfuijjent •experientia &' geometria quce manum jugiter tenerent, vel clavo adftarent, qulbus miniftrantibus rjf dirigentibus me fatum per oceanum hunc decurrere & labi paffe arbitratus fum. Sunt enim experientia tj? geometria tanquam bina fidera in pelago ad quce vel curfus dirigi pojjit, vel quce lumine fuo viam monftrent. Illis enim maximè opus efl in denfijjimis tenebris quibus natura elementaris , pariter etiam mens humana involuta eft, Page 184 du même volume, il dit encore : Nifi principiorum geometricus fjf mechanicus nexus cum experientia fit, merce funt hallucinatioiies ff fomnia cerebri. Voici de plus comme il étabüt que même la nature.élémentaire eft du reffort de la géométrie , 6c toujours femblable a elle-même dans le Q 4 petit  ;48 Remarques de M. le petit comme dans le grand; principe qui ouvre k 1'efprit humain une carrière infinic, & nous met fur li route qu'il faut prendre pour arriver a toutes les découvertcs poffibles. Natura enim ( Elemkntaris) dit 1 'auteur, ejt vis rrtotrix diverjimodè modijicata; vis motrix diverjimodè modijicata ejt mechanijmus; mee hanismus ejt'geometria agens :nam alius ejje nequit quam geonietricus. Geometria ejt attributum cujufvis entis figurd ff fpatio prcediti; ergo, quia geometria ejt attributum cujuvis entis, rjf Jic d quolibet individuo ff compojito, tam moto quam quieto , aquee ipfo motuinfeparabilis, hinc Ma naturam d prima origine, femine ff 0V0, d minimo ad maximum per totum mundum fequitur; ff quia 'geometria eadem ejtinmaximis quce in minimis, hinc- natura , quatenüs ejt vis motrix ff modijicata , quatenüs mechanica ff quatenüs geometrica . ab utroqw extremo, hoe eft, verfüs utrumque infinitum, fui fimilUma eft, &c., page 121. A prélent, Swedenborg a t-il procédé conféquemment a ces principes? C'eft ceque tous les phyficiens & tous les géometres font invités a vérifier. La vérification faite, qui certainement fe trouvera conforme a ce que j'ai avancé, on conviendra unanimement, fi je ne me trompe, que la théorie de f auteur fuédois eft une véritable théorie de l'aimant & de tout magnétifme; que d'après elle, il exifte inconteftablcment un élément magnétique; que les particules de cet élément étant fphériques, a raifon de cette forme, eüês tendent a fe mouvoir ou ipiralement, ou vorticalement, ou circulairement; que chacun de ces mouvemens ayant befoin d'un centre, toutes les fois que ces particules font Ia rencontre d'un corps qui, par Ia régularité de fes pores. la configuration & la pofition de fes parties, favorife leur mouvement elles s'en eniparent aufii - tot & forment autour de lui un tourbillon magnétique ; qu'en conféquence tout corps qui aura de tels pores, une telle configuration «Sr, une telle pofition de parties, pourra devenir Ie centre d'un pareil tourbillon; que fi ce corps eft acïif par lui - même, fi fes parties font flexibles, fi fon mouvement eft femblable a celui de particules, il fera d'au■ ClerkenweU-Clofe, Imprimeur de la Société Brittannique pour la Profagation des Dogmes de la Nouvelle Eglise , défignée par la Nouvelle Jerusalem ea  PROSPECTUS. en l'Apocalypse de St. Jean, de même chez" Mr.B. Chafianier, N°. 62. Tottenham -Court Road , a Paris chez Mr. Barrois 1'aïné Libraire Quai des Auguftins, prés le Pont St. Micbel, a Stockholm , chez Mr. Fuhrberg, Libraire du Roi, k Hamfiourgy chez Mr. Daclin, & a la Baye, chez Mr. P, F. Gosfe, Libraire & Imprimeur de h Cour. TABLE  Table DES MATIERES, Ewtre Dédicatoire adre/Tée a Mgr. 1'Archevêquc de Paris. pag, £ Preface de 1'Auteur Franeois de ce Tableau - - 15. Avis au Public, traduit de l'Anglois de Mr.*** 29; Tableau Analytique & ralfuimé des Dogmes de ia Nouvelle Eglife - -- -- -- -- - ^ pKOLfiGOMENES - - - - ------- - idem. s. Points de Doctrine de 1'Eglife &de la Religion Catholique Romaine ^ 2. Points de Doctrine de 1'Eglife &de la Religion des Reformés, en abrègé ------- 5^ 3. Neuf Queftions touchant la Trinité, &c. propofées par le Docteur Thorrias Hartley k Swedenborg;, avec la réponfe de ce dernier annexée k chaque queftion ------ ^ Tableau Analytique &raifonné de tous les dogmes de la Nouvelle Jérufalem - -- -- -- - ^ Foi du Nouveau Ciel & de la Nouvelle Eglife-------------- idem, | I. De Dieu le Créateur g2i § II. Dü Seigneur notre Redempteur - - - 89. § III. De la Rédemption ^ § IV. Du St. Efprit - - ior' 5 V. De la Divine Trinité 105' 5 VI. De l'Ecriture Sainte, qui eft Ia Parole du Seigneur, ou Ie Verbe ------ IIr> § VII. Du Decalogue. ou des Commandemens & de la Doctrine qui en dérive - - - - ngr 5 VIII. De la Foi ----------- I2<5. * 5 IX.  257 Tajjle des Matieres. { IX. De Ia Charité, ou de 1'Amour envers le Prochain ,& des bonnes Oeuvres - - » 135. 5 X. Du Libre Arbitre - - 144, § XL De la Divine Providence - - - - - 152. 5 XII. De la Repentance 170, § XIII. De la Réformation & Régénération - - 176. i XIV. Des Tentations - -- 185. § XV. Del'Imputation i2r, § XVI. Du Baptême & de la Sainte Cene - - 191. f XVII. Dela Confommation du Siècle , de TAvénement du Seigneur & du Nouveau Ciel & de la Nouvelle Eglife, ------ 205. § XVIII. Du dernier Jugempnt de 1'Eglife Chrétienne .------»--.-. 239. Postcript de 1'Auteur Anglois - - - . - - - 237. Pieces concernant la mort de Swedenborg - - 239. 1. Avis - -- -- -- -- -- -- - idem. 2. TraduSion du ferment prêté devant Ie princi- pal Magiftrat de Londres ------- 24Q. •3. Lettre de f lmprimeur R. Hindmarfcha fon ami a Ia Haye - 243. Remarques de M. Marquls de Thomé - - - - 245* Prospectus de l'Imprimeur Hindmarfch. - - - 254.