De la ffl BIBUOTHEQUE d e S.E.GROUNER.    LES FAUSSES CONSULTATIONS. C O M É D I E EN U N ACTE, f ar M. DORVIGNY. &EPRÉSENTÉE , jpour la première fois, h Paris , sur le Thédtre des Variétés amusanies , en Décembre 1780. Prix 1 liv. 4 sols. A AMSTERDAM; Chez Gabriel Dïïfour, Librair*.* M, DCC, LXXXIII.  PERSONNAGES. D A T Tï" V A L, Avocat-Consultant. ÏRATfVILLE, Directeur de Spectacles. Madame BETERNI. \ M. "F O R T - BIE N. J JACQUOT. I AcTE0RS de * TJH AN&LAIS. , v .,, . I Iroupe de tranviLle. Mad. DUELAïfC. i • ■ , , > qui viennent sous preM.DÏÏNOIL f ^ ^Jeconiu^erDainr ÏÏN MATELOT. ij TJN OPÉRATEUR I Italien. i TTNE VIVANDIERE. / SJW DOMESTIQUE de DaiMvah €a iScltu csl dans U Calinet de DainvaL  LES FAUSSES CONSULTATIONS, C O M É DIE. SCÈNE PREMIÈRE. DAINVAL, IRANVILLE. Eranville. TJ -U o n jour, mon cher Dainval. Je parïe qne vous ns devinez pas le sujet qui m'amène. Dainval. jtSTon ; mais il ne tient qu'a vous de ra'en épargner ia peiue. Venez-vous pour me consulter? FaANvitlE. Voici le fait en deux mots, J'ai appris que vous aviez toujours eu beaucoup de gout pour la Comédie, et que vous vous étiez amuse a faixe quelques piéces qui avoient 4u du succès. D A i » v A Z. II est vrai que, pour me délasser d'études plus sérieu«es, j'ai employé k cela quelques momens de loisir au» les affaires me laissoient. Mais oü en voulez-vous venir? Franviiis. Le voici: ma Troupe est complette, et je suis au moment de faire Pouverture de mon Spectacle, Or , vous savez qu'il est d'usagé dans ces occasions de commencer* "(jpar un compliment que Pon fait au Public. D a i n v a l, Je sais tout cela. Eh bien, après. Erawville. Eh bien, j'ai jetté le« yeux sur vous. pour cela, et ja viens vous prier de m'aider k sortir d'embsrras , en m© composant quelques petites Scènes pour ce sujet. D a i n v a e. Je m'y prêterai avec plaisir; mais pour faire ce qua. A ij,  4 T-ES PAÜSSES CO^SULTATIONS , vous me demandez , je ne suis pas encore assez au fait de la disposition de votre troupe. Je n'ai pas ejicore vu vos acteurs, et je ne connois pas le genre de Scène auquei chacun d eux est propre. Franviile. Oh ! qu'a cela ne tienne , je yous les ferai connoitre; et même, comme nous n'avons pas de temps k perdre-, .voulez-vous les enlendre ce matin ? D a i k v a i. Pour Ie présent cela est impossible. Voici P-keure de mes Consultations ; il nous faul remettre ceda a 1'aprèsmidi. F I A I V I I I ï. Soit. Vous me promettez donc de travailler a mon Compliment aussi-töt après les avoir entendus ? B a i n v a r» Oui , vous pouvez j compter. FïA¥V:'l'ïiï. Vous me rendez le plus grand service. Adieu, je vous laisse, et tantót je viendrai vous sommer de votre parole. D a i n v a i. Je vons la tiendrai de tout mon cccur. ÏIAïVIIIï, feignant de s'en aller. Au revoir. ~Ne vous dérangez pas, je vous en prïer {Daiiival se Teniet a son bureau,et Franville dit a part:~) ïl ne s'attend k rien ; tous mes Acteurs ont le mot, iïs Vont, sous prétexte de Consultation, venir lui faire diftj férentes Scènes, dont il sera la dupe. SCÈNE II. XEVALET dz Dainval, en entrant , fait h Franville dessigneszPintelligènee, puis il dit a Dainval. Monsieur, voita une Dame qui vous demande. DainvaIj sans se retourner. Fakes entrer. FhamviItXïj wréparable ! Que le diable 1'emporte !...Cela a du faire blen du plaisira Granville! . Jacquot. Om, sürement, Monsieur; quand ilest sorti de ste tomédie a neuf heures du soir , qu'on y voyoit goute , »t qu'il pleuvoit encore, il a été bien-aise detrouver-la «n Eiacre toutprêt, avec son parapluie. n . m Dainvax. :' Om, c'étoit deux choses bien nécessaires ensemble. _ Jacquot. Mais, pas mal, Monsieur. J'ai cédé le Fiacre a mon Maitre, et je suis monté derrière avec Ie parapluie, ÏUOl. r r 3 . Baintai. C'est bien honnête, assurément. Jacquot. Je ne pouvois pas mieux faire; est-il vrai, Monsieur? -linnen, qnand nous sommes arrivés k la maison , imagmez-Mous unpeu comme mon Maitre est restésot, et moi aussi.  C OM É D IE. i5 D aihïai. Bon ! sur quoi donc ? Jacquot. Comment, sur quoi! Mon Maitre s'en va pour lui «tonner les vingt-quatrè sous de sa courseau Cocher. VI at-il pascediable deEiacrequilui demande douzefrancs, paree qu'il dit qu'il y avoit douze heures que je la tenois. D a I n v a t. Ah , diable ! Mais le parapluie étoit retrouvé toujours. Jacquot. Oui. II valoit, comme je Fai dit, vingt-quatre sous comme un liard. Dainvai. Et, bien qu'est-ce que tout cela est devenu ? Jacquot. Pardine, ca est devenu !... Quand la tête des MaiIres estmontée unefois , faut-il,pas toujours quele domestique ait le tort. Il ma voülu retenir stargent-la sur mes gages, pism'a encore dit que j'étois une béte pardessus le marché. Baistai. Ah ! ca n'est pas reconnoissant. Jacquot. Quand je vous dis, Monsieur. C'est un vilain élat que le service , allez... et qu'est sujet k ben desingre'diens. D a i s t a i. Ingrédiens!... Des inconvéniens donc. Jacquot. Oui: mais enfin, comme je commencois a m'attacher a Monsieur Granville, j'ai encore passé celle-la. D a I W v a i. C'est preuve d'un bon caractere. Jacquot. Oh , moi, je n'ai pas pus de fiel qu'un hanneton. Daim v a i. Ni plus de cervelle non plus, a ce qu il nje paróit ... .Vous vous étes donc racoinmodés ?  H LES EAUSSES CONSULTATIONS, Ja c q u o t. Otii. C'a m'a fait une belle avance; allez... Le lendemain il m'envoie a la grande poste chercher unelettre a son adresse , j'y vas. D a i n v a x. Prenez-vous encore un Eiacre ? Jacquot. Oh non. Je n'en ai pas repris depuis. Daisvai, Non, vous n'y étiezpasheureux.... Et bien, Ia grande poste. J a c q u o t. Et ben, Monsieur, j'y trouve le Maitre des Facteurs. Je I y demande s'il avoit unelettre pour Monsienr Granville j il me dit que oui, et il m'en donne une toute petite, Ia , pas pus grande que rien; ety me demande quarante sous l Moi qui prens les intéréts de mon Maitre co-mme les miens propres, je distout de suite, je n'irai pas jetter comme ca quarante sous a la tête d'un homme !... Je 1 y en offre vingt-quatre. D a i h v a x. Bon ! Et les a-t-il pris ? Jacquot. Lui: C'étoit unimpoli! il m'a envoyé promener j m'a dit qu'on ne marchandoit pas la. D a i n v a r. Comment donc ! Mais c'étoit un Juif que eet homnie-la. Jacquot. Je 1'y ai ben dit aussi... Mais je 1'ai encore pus mieux attrapé que ca. Daistai, En quoi donc ? Jacquot. Quand j'ai vu qu'il nevouloit pasdémordre des quarante sous , a ben fallu les y donner. Mais j'ai guetté le moment oü ce qu'il avoit la tête retournée; j'avois raluquédu coia de 1'ceil une grande letfre large comme  C O M É D I E. i5 ïes deüxniains , j'y ai reglissé sonpetit chiffon de papier; j'ai mis la main sur la grande lettre, et je me suis an allé avec... En vla pour mes quarante sous, que j'ai dit moi. Daintai, Voyez ! quelle malice ! Jacquot. Pas vrai, Monsieur. Vous m'auriez ben remerclé de c,a, vous. Daisvai. Je n'y aurois , parbleu, pas manqné. Jacquot. Eh ben, voyez pourtant comme il y a des MailreS qui prennent les chosesau rebours ! Monsieur Granville m'a dit encore pus de sottises que de la fois du Fiacre. II m'a envoyé reporter la grande lettre, pour reprendre sa petite oü ce qui s'est obstiné de la-ratoir; et pis il m'a mis a .la porte après. La, c'est-i ^erincréduh una chose comme ca? D a i tt v a l. Ah c'étoit bien mal récompenser ton zele! et qu es-tn devenu depuis ? Jacquot. J'ai trouvé une autre condition, mais quoique ca j'ea veux sortir. D a i 5 t a i, Pourquoi ? Est-ce qu'il y a trop d'ouvrage pour toi ? Jacquot. Oh ! 1'ouvrage ne me fait pas peur. Je ne suis paj délicat, moi, Monsieur, je suis d'une bonne températute. D a i tt v a l. Ou'est-ce que c'est donc? Jacquot. Je m'en vas vous le dire: imaginez-vous, Monsieur, que j'étois gai chez. Monsieur G-ranville , paree que je 1'y entendois faire ses contes avec tous ceux qui venoient causer avec lui, ca m'amusoit; mais oü que je suis aprésent, c'est mi vieil homme qui est tout malade tont incompétent.  i6 LES FAUSSES CONSULTATIONS, D a I N V a t. Incompétent^!.... Jacquot. • Oui .. . On n'y voit que des médecins, des Chirur- giens , on n'entend parler que des saignées, de Ca m'attriste ca , moi.... ca me Oh! ste maisen-la est trop lubrique pour moi. D a I n V a E. Oh lubrique ! C'est bien trouvé ! lugubre donc. Jacquot. Eh ben lugubre lubrique, c'est-i pas la même chose? D a i n v a l. Oui, k peu-près.. . .Eh, que viens-tu donc demandera Granville. Jacquot. Je venois, Monsieur , pour lui dire que j'ai oublié toni ce qu'il m'a dit, et tout ce qu'il m'a fait; que j'ai toujours de 1'amitié pour lui malgré 9 a, et que si ca lui est aussi inf érieürcomme a moi, nous rentrerons ensemble^ D a 1 n v a t. Oh sürement, il sera enchanté de la proposition. Jacquot. Jele pense ben , Monsieur; car dans le fonds il est trés- sensitif! et moi j'ai toujours été chez lui d'une conduite incompréhensible, D a I n V A I. J'ensuis persuadé. Eh bien écoute: Granville est mon ami, et je lui parlerai pour toi. Jacquot. Ah! Monsieur , ca sera ben fait a. vous, et si 9a s'arrange , soyez sur que vous n'obligerez pas un ingrat; j'aurai toujours pour vous la reconnoissance... la plus... dissimulée.... la plus affectie. D a 1 n v a l. Bien obligé, mon ami, je te dispense des complïJnens.... Jacquot. Pardonnez-moi, je vous en doisf.. et beaucoup mêmej •t  C O M É D I E. 17 et si vous vouliez ordonner, je ferois toujours quelques commissions a compte D a i » v a e. Won , non pour le moment, je n'aini parapluie d'oublié , ni lettre a la poste. Jacquot. Bame, vous voyez que c'est de bon coeur, Monsieur. Ne vous gênez pas pus avec moi, que moi avec vous ; je reviendrai vous voir et je suis toujours votre serviteur jusqu'a. demain matin. {II s'e/i va. ) SCÈNE V. B AIN V A L , seul. P a 1 b 1 e u ! je crois qu'un Maitre doit être bien servi avec un pareil Bomestique. SCÈNE VI. BAINVAL, Madame BTJBIANC , parlant vite et répétant ses mots. M. BIJNOTR , bossu et be'gue. Mad. Dublanc M o n clier Monsieur , voulez-vous nous faire la grace de nous entendre ? B a 1 n v a e, Avec plaisir , Madame. Asseyez-vous , s'il vous plait. ( II donne des sièses , et se place entr'eux deux.") B u tt o 1 b , bégayant. Vou-ou-ous saurez donc, Mon-on-sieur. .. Mad. B u b l a tt c. Ali mon frere, laissez-moi parler , je vous en prie , j'aurai plutöt fait que vous; B a i n v a e. Oui je m'en doute. B u tt o i b. Eli bien , oui, pa-a-arlez, Ma-a-dame Dublanc: écouou-outez-la, Monsieur. B a 1 tt v a e. Allons, Madame , je suis tout oreille. Mad. Dublanc. Je vous dirai donc , Monsieur, que Monsieur Bunoir C  i8 LES EAUSSES CONSULTATIONS, et moi nous avons un procés qui nouscoüte déja beaucoup dargent, et nous voudrions nous accorder a 1'amiable. D u n o i r. Com-om-omprenez-vous ? D a i k v a l. A Merveille. Et je vous loue de votre intention. D u » o i r. Pou-ou-oursuivez, Ma-a-adame Dublanc. Mad. Dublanc. Eb. bien , Monsieur, on nous a dit que vous êtiez fort lié avec notre Partie adverse, et 1'on nous a conseillé de nous adresser a vous pour nous arranger ensemble. D u n o i r. Vpu-ou-ous entendez bien ? D a i n v a l. Oui,Monsieur, très-bien ; et je me prêterai a cela très-volont iers. Quel est le nom de la personne a qui vous avez affaire? Mad. Dublanc. Oh : pour son nom, il m'est échappé. C'est un nom si fcaroque. Dites-le donc mon frere. D u n o i a. Ah! parbleu, il s'a-a-apelle Mon-on-onsieur.... Vbu» ne connoissez que ca. Mad. Dublanc. Oui , je 1'avoistout-a-l'heuresur le bout de la langue! ah ! Monsieur de.... Bon! voila qu'il m'échappe encore... Monsieur de... de.. . Mais c'est égal, lenom ne fait rien a 1'affaire. D a i n v a l. Pardonnez-moi, ily fait quelque chose, mais en ms ledésignant de quelque maniere , jele reconnoitrai peut-être. D u n o i r. Oui , vous-ous serez au-au fait tout de suite. D a i n v a l. Que fait-il ? Quel est son état ?  COM ÉD IE. Mad, Dublanc. Ah ca; par exemple, son état, je ne le sais pas positivement. D a i n v A r. Et vous , Monsieur ? D u m o i h. Oh , moi, je-e-e ne vous le dirai pas non plus; D a i n v a l. Me voila bien instruit! Et qui diableme le dira donc? Mad. Dublanc. Attendez; Monsieur; je crois pourtant qu'il étoit... Oui, je ne me trompe pas... D u n o i b» Oui, je-e-e Ie crois au-au-aussi. D a i m v a l. Eh bien , il étoit ? Mad. Dublanc II étoit employé dans les.. . Aidez-moi donc Monsieur Dunoir. Dun oir. Eh bien, il étoit em-em-employé. Mad. D u b l a n* <*>. ^Non , non. Nous conlbndons. Ce n est pas celui-Ia. It n'est pas employé lui. Rappeliez-vous donc? Dunoir. Om, nou-ou-ous confondons. I-i-il n'est pas employé. {ADaznval.) Co-o-o-mencez-vous k vous le-e remettra un peu ? D a i n t a l. Moi! le diable m'emporte si je le devine. D u n o i B. C^est pou-ou-ourtantclair.On vous dit que sthomine4a n'est pas em-employé. D a. i n v a e. Mais il est quelque chose enfin ? Mad. Dublanc! Ah ! Monsieur , autant que je peux me rappeller , il est... il est... au demeurant, tout cela est égal. L'état b'y lait encore rien. " c ij.  20 LES EAUSSES CONSULTATIONS, D a. i n v a l. Oh non, pas plus quele nom. Et oü;demeure-t-iI, c© Monsieur-la? Mad. Dublanc. Oh ca c'est différent. II demeure dans la reu de.. .auprès de.. . et vis-a-vis 1'Hótel de... Attendez donc , je crois qu'il a changé de quartier k présent. D u n o i b. Oui ,i-i-il a dé-é-é-ménagé. Dainval, qui s'impatiente a mesure. Mais encore il demeure quelque part? , Mad. Dublanc. Certainement. Oh, nous trouverons bien cela. Ce n'est pas sa demeure qui embarassera. D u n o i b. Sans-an»ans doute, on sau-au-ra ca quand on voudra. Dainval. Mais c'est a. présent qu'il faut le savoir. Dans quelle rue enfin ? Dunoir. Ce n'est pas la-a-a rue qui-i-i y fait. Dainval. Non. Rien n'y fait avec vous autres. II faut pourtant bien mele faire reconnoitre par quelque 'chose ? Est-il grand ? Est-il agé ? Mad. Dublanc. Eh 1 grand, si vous voulez,.. il est de la taille a-peuprèsde... D u n o i b. I-i-il n'est ni-ni vieux, ni-i jeune. C'est un un homme qui-i-i peut avoir... M ad. Dublanc. II a a-peu-près cinqpiecls, et deux..., trois..., quatre.. [oucinq pouces. Je ne sais pas trop combienavec. Dainval. Voila une taille bien déterminée ! Dunoir. Il peut a-a-avoir entre trenle..., trente-cinq.., ou qua-  C OMÉD IE. V R-rante a quarante-einq ans -i-peu-près... Je nene peux pas vous-ous dire au au juste. Dainval. Allons! me voila aussi savant sur Vage que sur la taille. Mad. Dublanc. Au surplus, Monsieur, qu'importe la taille danstout cela ? D u n o i b. Oui , 1'a-a-a-ge n'y-y fait rien non plus. D a 1 n v a t. Bon! voila le signalement lemieux donné que j'aie vu dema vie. Eh, aquoi diable voulez-vous que je soupconne seulement 1'homme dont vous me parlez ! Exphquez vous mieux. *■ Mad. Dublanc, se levant. Quoi! Monsieur, après tout 'ce que nous vous en avons dit , vous n'êtes pas encore assez instruit! Vous n etes donc gueres penetrant, mon cher Monsieur! vous n'êtes gueres pénétrant ! D u n o i b. Co-o-oment! vou-ou-ous n'êtes pas au fait? Dainval, riant par rejlection. Ma foi, j'y suis h peu-près autant que vous , je crois , et ce n'est pas beaucoupdire ( A part. ) 11 paroit que je n'en tirerai rien de mieux; leplus court c'est de m'en défaire . ( Haut.) Ecoulez, Madame, et vous , Monsieur, après des renseignemens aussi clairs que ceux que vous m'avez donnés je crois connoitre votre affaire autant que 1'homme dont vous me parlez... ainsi laissez moitravailliera aranger cela; jevousrendrai réponse dans quelques jours. {Apart.) Je donnerai de si bons ordres qu'ils ne viendront plus m'étourdire. Mad. Dublanc. Eh bien , Monsieur, nous vous recommandons cette affaire-la. Sur-tout, n'oubliez rien de tout ce que j'ai en riionneur de vous dire. Dainval, les reconduisant. Oh! jen'ai gardeassurément.  » I-ES EAUSSES CONSULTATIONS, oa^tTin<ïldéteZ PaS' ^r-ant sa tête. ) Tout Mad. D u b t a k c, revenant. rZ^e7^^:heSOhLde rt-expHcation, DuKois, revenant aussi. Uu de-e quelque Wnuere sur stomme-la? e^S^^^^* C'est assez «** uTlesrTll'-' T1S V°tre SerVÜeUr de t0Ut mon c°^t /e^ renvoie , z/s sortent. ) SCÈNE VII. Uainvax, *eu/. , V 1 1 1 e manier avec leur homme contre oui il, phudent sans leconnoitre. Voila pourtant ÊoS £ tons les Proces! Ils commencent aans savoirpar oü- il! contmuent sans savoir sur quoi; et les querelles se per, petuent faute de s'entendre. L SCÈNE VIII. L'ANGLAIS, DAINVAL. x' A SGiai s, baragouinant. 'Hou dy edou, ser. \ Dainvax. Monsieur , votre très-humble serviteur. x' A n g x a i s. Monsir, vous voyez en moi ein homme qu'il estrempli d un superlatif grandissime chagrin. D a i n v a x. D'oü vient donc, monsieur ? x'A m 6 x a i s. Je nesais pas quelle faeüité il me poursuit; mais fe suis assez ïnfortuné pour ne pas pouvoir réussir a ettrapper em melheur dans rien du tout.  C O M É D I E. a, Dainval. Comment . Monsieur !.., Mais autant que je puis vous eomprendre, il me semble que vous vous plai« nous *«™*°"> ou de mounr eu Général. 0 * ivtt, Dainval. Ma bonne, II me paroit que vous avez Ie cceur bien placé Le Matelot. Wle r olijevousenrépons. Ca fait uaemaitresso femme ; allez. La Viyakdiik", Monsieur.j'avonsété élevée a ca. Je sommes Vivandiere depms vmgt-cinq ans. Jons vécu aux déoensde I.fcnnem,,, ons servi „os Officiers , j'ons fréquente les Soldats ,et quand jen'aunons pas de cceur, case gagn» par 1 habitude d'être avec des braves gens! Dainval. C est fort bien, ma bonne ! Je vois que vous y avez bien profité. u J La Vivanbiere. Or donc ,pom vous en revenir , feuce pauvre Bellerose avoit fait la traversée d'Europe avec ce Matelot-la danslememevaisseau; ils étoient amis ; et dans cruelques combats oü ils avoient fait des prises , ils avoient partagé ensemble un petit buïina condition qus si 1'un venmt a etre tué , 1 autre garderoit le tout. Mon Mari y est resté k ce siege que je vous dis ; et bien ce Matelot-lS doilgardersapart. Caii'est-tipasnaturel?la, dites unpeu. Le Matelot. Non pas, Monsieur, non pas. Quand j'avons fait 1'aceord avec Bellerose, je ne savois pas qu'il avoit une femme. Je suis gnrcon moi: le marclié n'étoit pas égal A present que je savons qu'elle est sa veuve, je 1'y rapportons le tout, comme une preuve de 1'amiquié que j'aviong. pour sou mari. La Vivandiere. Et nous, Monsieur, jen'en voulous pas. Je n'avons paa. d eulans a élcver; je n'avons pasbesoin de fortune; Dien merci , avec mon petit commerce , je vivons au jour Ie }our i maïs lm da»s le mequier rude qu y fait y peut aft;  CO MÉDIE. 5! fraper queuque maladie,queuque blessure, et slargent~li 1'y servira a se donner queuque douceur. Le Matelot. Non, Mame Bellerose, ca ne sera pas comme qa. .Te sommes fort , je somme Officier- marignier , j'avons une boiine ration; c'est assez pour tous les jours. Si y m'arrive accident, ou que j'attrapions queuqu'anicroche en mer, "i morgué , je n'auronsencore besoin de rien. Chez nous on a soindes braves gens ; et a ce titre-la j'espérons ben qu'on ne me laissera manquer de rien. Dainval. Ah , mes amisl vous mecharmez. Embrasscz-moi tous deux. Avec des sentimens comme les vêtres , on peut prédire d'heureux suecèsalaPatriequiyous les inspire.. vous venez me consulter , je vous mettera: bientót d'accord. Au lieu deséparerlasomme en question , permettez-moidela doubler : vous étes garcon , et vous veuve; mariez vous ensemble, et donnez k 1'Etat des enfans, qui, venant d'aussi bonne race, ne sauront manquer d'être de bonsServiteurs. Le Matelot. Ah ! ventergné! m'est avis que vous étes de bon con*eil. Mame Bellerose, le cceur vous endit-il? La Vivandiere. Mafoi , mon enfant, quand ce ne seroil qu'en retour de 1'amiquié que l'avois pour mon Mari, je m'y sentirois assez disposée. Dainval. Eh bien,morbleu ,il n'en faut pas davantage, et je réponds que votre union fera le bonheur de tous les deux. Mes enfans ,'neperdez pas de temps ; allez faire les premières démarches pour votre mariage; et quand iln'y , aura plus crue la cérémonie, revenez me trouver, et je me charge d'en faire les honneurs. Le Matelot. Adieu , Monsieur: crue le ciel vous lerende. La Vivand iere. Votre servante , Monsieur... Mais pour nous faire /la grace complette ; il faut nous promettre encore denommer note première enfant. Dainval. Avecle plus grand plaisirdu monde. Dépêchez-vou» seulemejjt ,etje me charge du reste.  32 LES FAUSSES CONSULTATIONS LaVivandiere Bon! Laissez-nous faire. Monsieur , nous allons mettre les fers au feu. ( ƒ/,■ s'en vont. ) SCÈNE X. Dainval, seul. 1 w,vérité , c'est un grand plaisir que d'avoir affaire h dfeonnêtes gens ,«t de pcuvoir les obliger! La satisfection que j'ai gouté avec ceux-ci, me dédommase inen du desagrement que m'a fait éprouver 1'Anglaisde «oul-a-1 heure. SCÈNE XI. M. FORT-ETEN, DAINVAL. Fort-Bien. J e vous soubaite bien le bon jour Monsieur je suis votre servi eur de tout mon cceur. D a i n v a l. Votre très-humble, Monsieur. Qu'y a-t-il pour votre service ï Eort-Biew. Je vous dirai, Monsieur, qu'il m'arrive quelque chose de fort singulier, de trés-singulier même , on nepeut pas plus singulier!... Iraaginez-vous, un beau jour, je iie pensois a rien ; bon jour , bonne oeuvre ; il m'arrive une Lettre que le Facteur m'apporle . c'est fort bien. Je la décachete; elle vient demon pere qui est en Allernarec'est k merveille! Il me marqué qu'il est a toute extrê j mité ; ca va le mieux du monde. Dainval. Oui, jusques-la cela me paroit en bon train. Fort-Bien _ La-dessus; moi , jefaisune rêflexion. Je dis me voila ici , moi, c'est fort bien. Mais onne sait ni qui vit, ni qui meurt; mon pere me prévient de sa maladie, c'est a merveille ! mais il peutavoir un événement , eet homme, il est vieux, il peut venir a mancfuer d'un "moment ;i 1'autre ; et si je ne suis pas-la , les Collatéraux s'empareront de la succession. D a i n v a l. Et cela n'ira pas le mieux du monde. pos t - B i e n. Sans doute. Mais quoique ca , je dis toujours c'est fort bien. Unbonaverti envaut deux» ILfaut partir el se tranporter  COMÉDIE. 55 transporter sur les lieux. Je demande une chaise de poste elle arrivé , vla qui est a merveille: on graise les roues je pars, le Postillon fouette, et tout va le mieux du monde Dainval. Allons, Monsieur, bon voyage. Fort-Bien. Voila que nous trouvons un chemin diabolique ! un temps afFreux ! clair comme dans un four !... Mais quoiqueca,nous allionstoujours , c'est fort bien. Au bout d'wne heure , no«e tombons dans une orniere , les chevaux s'abattent et la voiturese brise; vla crui est a merveille ! c'est un accident; ca peut arriver a tout le monde. Dainval. Sans doute. Fort-Bien. Mais en relevant la voiture , le Postillon mal-adroit pousse ses chevaux trop vite, je tombe entreles roues et je me casse une jambe. Dainval. Ah, diable ! et qu'est-ce que vous dites alors? Fort-Bien. Moi ! ma foi. mettez-vous a ma place. Je dis, je pouvois être tué roide ; je n]ai qu'une jambe cassée, c est iiienheureux! Ca va le mieux du monde. Dainval. C'est prendreles choses comme il faut. Fort-Bien. Eh dame , je voudrois vous y voir. I! y a un parti dan3 tout... Me voila donc avec ma jambe cassée et soufFrant comme un diable ; jusques-la , c'est fort bien. Dainval. Oui, il n'y a rien a. dire. Fort-Bien. On me porte chez un Chirurgien; il me remet ma jambe , et me dit: Monsieur; en voila pour vos quarante jours dansle lit. Allons, je dis, moi, voila qui est a merveille ! II fautprendre patience. Bref, pour vous abréger les quarante jours se passent, je me guéris, je paie' le Chirurgien, je me remets en route , et j'arrive en Allemagne. Tout 9a estle mieux du monde. Dainval. Oui, voila un petit voyage bienheureux! Fort-Bien. Si tót arrivé , je me fais conduire a la maison de mon pere. J'y trouve tout le monde chagrin, les Domesliques pléurant; je dis ,moi , c'est fort bien. Ces gens !a sont attachés a leur maitre, c'est naturel.. Enfin, je m'n,Sorme de sa santé. A.h ! Monaieur , me repond-ou , vous E  34. LESTAJJSSES CONSTTLTATTONS, arriyez trop tard, il vient de mourir... De mourir Üca me pétrifie, moi , rette nouvelle-la !... Cependanl ,'aprè* Ie premier mouvement, je dis , il est mort, voila qui est a merveille ! il ny a plus de remede ; mais quoique ca voy ons le testament. Dainval. Sans doute , il faut songer a soi dans Ia vie. Fort-Bien. Le testament; me dit-on ? Ah ! Monsieur, de colere de ce que vous 1'abandonniez dans ses derniers momens le pauvre défunt vous a déshérité. Dainval. Eh bien ; voila qui va le mieux du monde ! Fort-Bien. Non pas. Je dis, moi , je me suis cassé la jambe en chemin, ca m'a retenu ; eest fort bien: pendant ce tenxps la mon pere est mort . c'est h mervéille ; mais il m a déshérité... Oh ! je ferai casser le testament , el ca ara le mieux du monde. Dainval. Mais oui; c'est bien imaginé Fort-Bien, J'ai doncramassé tout ce que j'ai pu, j'ai vendu quelques nippes , j ai emprunté de 1'argent: et je me suis mi, en route pour aller plaider contre les Collatéraux. Dainval. Et c'est donc la-dessus que vous me demandez conseil? Fort-Bien. Oui, mais ce n'est pas tout j cen'est-la que le commencement de 1'affaire. Dainval. Oh, oh! continuez; elle va fort bien jusques-la. FoRT-bien. Chemin faisant, je m'arrète dans une Auberge sur Ta route pour y coucher. Or; il faut que vous sachiez que je suis sujet a un petit dérangemént de tempérament. Dainval. J'entends; vous tombez malade dans TAuberee Fort-Bien. Point dutoiit , jene suis point maladif, moi ; j'ai une santé de Ter. Mais imaginez-vous que deux ou' trois foi» Paran.au momeni . j, ,y peuse Ie moins , il m'arrive tout.d un coup de tomher, la. .. comme si j éltois mort... tt- -iv • J? A 1 * v A L- VoiJa une singulierebabitude que vous avez-la. Fort-Bien. IW< onn'est pas resromablede ca... C'est lesang.... lesneris... . que sais-je uioi ? 6  C O M É D T I. 55 Dainval. . Ah ! c'est une léthargie apparament; une apoplexie, cruoi1 .. E o r t - B i e n. ^ Oui', c'est ca même, unc léthargie. Voila donc crue. ca me prend'daps bette Auberge ; et voila que je meurs* c'est fort bien. Je passé la nuit comme cela. Le lende» main5rHotevoyantquejenel a^Uois pas pour compter , monte et me porte la carte : il me trouve mort. Je p»nse bien crue ca l a mis dans 1'embarras. 11 ramasse me* effets, mon argenl tout ca est h merveille: jen, pouvois pas 1'enempécher, moi; j'étois la mort..! i npelb dumonèe; il prend des témoignages , il fait des mlor maUon., bref, Ü va iusqu'a me faire enterrer, tout ca est le mieux du monde D a i n v a 1. Oui, il n'y a rien de plus honnete. Fort-Bien. Oh ! mais vous ne savez pas .. Le bon de l affaire , c'est que je suis revenu avant la fin de la cérémonie. Dainval. ; Ah ! par exemple, c'est ce que vous avez pu faire de mieux. Fort-Bien. J'airedemandé mesefiets etmonargeul au Cabaretier, qui n'a pas voulu me les rendre Tl préter.d qu il 1 a depensé en mon honneur ; et il >n iiitente uu proces , pour me prouver que je dois étre mort tout de bon. Dainval. Oh ♦ cela n'est oas raisonnable! Avez-vous quelcrue papiers concernanttout cela, qui pmssent m éclavicir sur» di fférens artü lés? Fort-Bien._ Oui-da ,voiPi un petit précis de lout cela que je vous apporte; vous allez 1 examiner; et je revundrai Vous voir dansquelques jours Vousme fercz rendre mes effeg et mon argent par le Cabaretier, ca sera fort bien vous me conseiïlerez pour faire casser le testament de mon pere : ca ira h merveille : je toucherai la succession, et . fe ne vous oublierai pas; el vous verre* comme mor crue cairalemieuxdumondeVotre.serviteurdetoutmoncceur. SCÈNE XII. DAINVAL, seul. Voila un homme d un heureu x cara ct re ' Teut est k merveille avec lui Danslefond il a raison; a cp oi s rt de se gendarmer contre les événemens r Ce qu; est fait, le chagrinne guérit de rien , e1 je crois que la meilleure politique est toujours de tiom er bien ce qu on ne sauroit empécher _ SCÈNE XIII. L'OPÉRATEUR stalijn,DAIN VAT . l' O p é v. a t e o r , baragomnant. L A reverisco mio Signox j ioao houiaüisiimo serve.  ™ LES EAUSSES CONSULTATIONS , -o profonde respe«f^ . j e vous suis bien ohlimi iw • 1'Wear de ?r£ " |^óu^St f ' ^ * !*? ^lued^^ »«r les eonnoissancesm,e^f '"l""*0 qUC-r 6 réfléchis opéroes; enfin, Mons n , 1 ' T ^«veilles que j'ai «* donnés, j'^STonS b ^ * Comment, Mons^Jmivtn^êtes modeste. * SRSKBBS^^ P-se, peut-être Pas ounCharlatan ! ' £ non' ïu& Je n'en souis toute 1'Oimivers et tr °r hl,0T0 ct','il a parcoun, temeaïïï^f^^^J* Vasle immehsité Planettes dans uKSSjsSi^ Par-de&s«s * est redeseendou E 7» . fiï™amento j et qui de-la «e'rejir WavP,Tl! enfrailIes ,et I« abtmes de la f^^^J^^^^ faire ! *es métaux, les oise-mvV - cgetaux , Iesmméraux, W desdêcouvSel&hiï1?"*** ?,te1««,per inanité. «"portantes per il Llen de 1'hou- L, est louable a vous , Monsieur TTt fait beaucoup de d^uvertesSSS? * «vez-voua li,,» . 1'Opérateur. Ali: Monsiou , dan»; in„. 1^ fai opéré des prodS eT\l j^T ™ ?Ue 'aïpassê, deMilan! En Tour™;? •>'J a' ?uént0 °"n viellard torticoli, nuelle eri ,^-gU'rit0 Visir d'°Un Et dernierJment ?t* j*^? -è m°do dans st0 PaJ*dbunezndigeTo1 L&SZ. 1 * gUént° l°Ute U ™B ^CommentdoncMo^sU: voila de. «.„i. .voSo^^» ^el SS  C O M É D I E. 3j et 1'abscés il a disparou. Oun Gommis qu'il avoit oira gonOcment d'imperlinence entre les deux épaulet; je 1'ai fait frotter d'huile decoterct par oun Officier de Dragons; gouéritosubito. Oun Soldat étranger il avoit des palpitations de cceur , oun tremblement général quouando qu'il approrboit don feu , 1'odeur de la poudre a canon loui faisoit mal; je 1'ai fait passer sous les drapeaux de Fran'ce I gouérito radicalement. Dainval. Monsieur , je vous fais mon compliment, et de vos eures, et des recettes que voüs employcz. l' Opéra t Eu r. Monsiou, la chose qui m'a fait il piou d'honore, il m'a arrivé a Berlinen Prousse, 1'année deste grando biverno qu'il faseva tant fredo. Je puis dire qu'il est ounmiraclo que j'ai opéró. Dainval. Ali! contez-moi donc cela , je vous prie. l' Opérateur. Signor, j'arrive dans sta Ville de Berlin, et je demande lameilleure auberge. Ils m'indiquent al grande Monarque ; effectivement, je trouve la maïtresse qu'elle étoit oun prodigio de politesse. Elle me dit, Monsiou, vi étes bien tombé! Vi aurez ici tout ce qu'il vi fera besogne pour boire et pour manger. vi sercz bien logé, bien couché ! mais jedoisvi prévenir d'onna chose: dou boisper vi chauffer , je ne vi en donnerai pas , perché je n'en ai pa.. Eh bien , Madame , que je loui dis, jem'en fournirai moi-même, j'enferai acheter pour mon compte. Monsiou , qu'elle me répond , vi n'en trouverez piou , perché les grands Seigneurs et les riches ;1 ont fait des proyisionsconsidérables ,et asthoura, on n'en peut piou avoir ni per or, ni per argent Eh,Madame, lasciatefara a mi. Je n'en aurai. Effectivement, Monsiou, je fais afficher sur tous les murs , etannoncer k tous lescoins des roues quel il Signor Giouseppe , Marc-Antonio Salva la vitaiï étoit arrivé dans la Ville , et logé k Stauberge , eP qu'il voleragouérlr gratis tous (es estropiés des dernieres guerres. Dopouis sto momento, ils'est fait oun concourso Eerpétuel del mondo , et avec les jambes de bois et le;; équilles de ceux que j'ai guérito , et je me souischauffé troisappartemens pendant toutl hvvcr. D a i n v a r.. Voila , certes , un trait qui a dü vous bien mettre ea réputatlon. l'Opéh ateur. Je vi en réponds , Monsiou , aussi je n'ai pas Ie temps d'arriver dans ouna Ville, que je souis demandé dans oima autre: etas,toura ]ücate;jc souis appellé per ConsUui-  58 LES FATJSSES ^CONSULTA T^atc „ D a i n v a t A", J^ranviHer efFectivement i)'m'„. ^m^i^^yitSe^voirce £^mL$M$( ^é™> » «port. SemeS oun petit essai, mettez infouser ?P t v dans ouna dose considérable Hp JpL^ f 6 ta'ens Effectivement,yous„e Jouviv/pasle mieuxco'nseiller. •Pi, 1 • ut • ° p. e r a t e u r1 ■ ' ¥ousïeu »;e venois per loui demander si 1 espérience il avoit sucrédé Wusement. n/r • Dainval. Monsieur, on ne peut encore vous rien apnrendre l\ dessus, car sou ouverture „est pas faite , mai's si voüs ne partez nas trop vite pourConst aminople vous pouVreVte •savoir de iui-même sous peu de jours. V^rez io Allons, Monsiou, comme il m'mtéresse inSniment i« reme trai monvoyageper qualquetenips. En aTendaS £videmaHdobienparW rccommande alla vostra proteettion; et vi renonvélleïe. assourances de la considération la piou parfaite avec laquoua 1 j e souis Monsiou il vost re servitor Loumilis'si mo SCÈNE XIV. NnV.1 L7L E, sorlant dn Cabinet, pe-.dant que JJamval va se remiitre a son Bureau. v Franville. £ h bien mon clier, mon compliment ? Etes-vous dispose a me Ie faire ? ' Dainval, •Jl«;yousyenezforta propos! vousdevezavoir ren«ontre a Ia porie quelqu'un qui vous cherchoit. n. . . Franville. Uui , om, je sais ce que c'est. Mais mon compliment?  D a i n t a l. ^> Eh nïen , vatre rompliinent ? Vous savez nos eondi'ticns\lejrf'cca 11 is ] as vós Acteurs, e' pourlemöment*, i'ai iatcte troublée des Consultations que je vtens de faire, f Franville. ' Vous étes dan-l erieur , mon ami ; vous n'avez point fait de Consultations ,et vous connoissez mes Acteurs. Da t n v a l. Moi! Et ou diable les ai-je vus ? Franvill e. Ici , toute la matinee. D a I n v a l. Oh ! je vous comprends encore moins. Franville. Rienn'est pourtant plus clair. Apprenex, mon ami, «pie , pour vous mettre amême de les jugersans prévention , je leur avois donné le mot; qu'ils se sont tous hafcillésn leur fantaisie etde différentesmanierespourvenir ici, .cous prétexte de Consultations, vous faire différentes Scènes a 1'impromptu. Aprésent que vous les conuoissez, c'est a vous a les employer. Dainval. Ah! parbeu, 1'idée est singuliere! Je ne m'étonne plus sï j'en ai étéladupe...Mais neme plaisantez-vouspasaorései'1 vous menie? Pour vouscroire tout a-fait, je voudrois ene ,-re revoir une fois vos Acteurs. Franville. Oh', qu'a cela ne tienne. ( II appelle a la porte dia cahiuet.) Entrez . mes amis. SCÈNE XV. Lesprécédms Mad. PUBL ANC. LA VTVANDIERE M. F ORT-BJEN, arrivant. ' La V-ivandierï. V o t servante , not Bourgeois. Mad Du t? l v ^ c. Bon jour,Monsieur. Avez-vous des nouvelles de notr» homme ? Fort-bien. Eh bien , Monsieur, commentca va-t-il maintenant ? Dainval. Oui, oui , c'est cela même Je les reconnois bien, mais um'en manque (Tüelgües-tujs. SCÈNE X VI et derniere. Lesprécédens, L'OP ERATEUR. i' Op ératetjr. Non, Monsieur: il n en manque piou, vela le rests. Fra n ville, Oui, mon cher, k tja prés des habitsquisoutrestésdan» votre uamuet. *  /o LES EAUSSES CONSULTATI _D a i nv a l. Fort bien , Messieurs, a merveille, Mesd a-mes; c'est-adire que vous vous étes amusés a mes dép-;s. *■ l' O p é r a t e u r. Ah! Monsiou, il étoit de 1'ordre de Monsiou Director. Dainval. Bon ! Eh bien ! c'est aussi conlre lui que je retournerai ma rancune, et pour le punir, je ne lui ferai pas de Compliment. LaVivandiere. Pas de Compliment !... Mais, Monsieur, c'est nous lous que vouspunirez comme cela. Franville. Pas de Compliment!... AhT mon ami, ce seroit un mauvais tour a me jouer. Fort-Bien. Ecoutez,mon Directeur, et vous mes Camarades, au pis aller," quand nous n'en aurions pas, je crois qu'un Compliment n'est pas toujours une chose bien nécessaire, et c'est presque toujours une chose fade. Ainsi, jesuis d'avis que nous réservions Monsieur 1'Avocat pour une aulre occasion. A présent qu'il nous connoit , il aura la complaisance denouscomposer une petite piece en scènes cpisodiques , dans laquelle il nous employera, chacun suivant notre capacité. Fr a mville. C'est bien dit. Mais pour mon ouverture ?.... l' Opérateur. Pour votre Ouverture, ressouvenez-vous donc de la recette que je vous ai d'onné : du zele , de la nouveauté , de la gaieté et" par -dessus tout, 1'indoulgence! Vela la pierre fondamentalc, Fort-Bien. Et sans doute , d'après cela, tachez d'avoir quelque bonne piece , nous , nous tacherons de la jouer de notre mieux , etpuisavantou après_, suiyant la circonstance, on vient faire au Public les trois révérences d'usage, auxquellesonajouteseulement ces trois mots: Messieurs, lorsqu'en paroissant ici pour avoir 1'honneur de vous nmuser, nousvoyons la Salie bien remplie, les Directeurs disent, c'est fort bien; lorsqu'ensuite la piece commence, et que pendant son cours nous avons le bonheur d'obtenir vos applandissemens nousdisons nonsc'esta merveille'. Mais 1'essentiel, Messieurs , c'est lorsquela piece finie , vous vous trouyez contens, et que vous revenez le leiidemain, oh alors, les Spectateurs , les Directeurs et les Acteurs, tous crient a 1'unisson : voila qii va lê mieux du monde, EIK.