318 HS3 318 C É P H I S E, L'ERREUR DE L'ESPRIT, C O M E D I E EN UN ACTE ET EN PROSE. Par M. Mars... Des V A AMSTERDAM, Cliez CÉS AR N O Ë L GÜER1N, JJbraire dans le Doelenftraat. MDCCL XXXVII. v. O U  PERSONNJGES. CEPHISE, jeune veuve, donnant dans h littérature. LE BARON, pere de Céphife. SOLANGE, amant de Céphife. LE CHEVALIER DE ROSEMONT, homme d'efprit, aimable, fat fcf étourdi. ROS INE, femme-de-chambre de Céphife, traitée avec diftinStion. ha Scène efi a Paris dans Vappartement de Céphife,  Vw 318 H33 C É P H I S E, o u L'ERREUR DE L'ESPRIT, C O M E D I E. SCÈNE PREMIÈRE.' (Ie Théatre repréfente' un fallon: 011 j £f/"fêf K de tapijjerie, un bureau > Solange eft affis a cote-.) SOLANGE, ROSINE, Rosine entranU oNsieur, vous m&dcmandez? Solange. Oui, Rofine, je voudrois vous parler. Les amoureux font diligèns & un peu 'férieux, Cé me femble. ( Solange foupire. ) Vous refpirez, Solange. C'eft répondre. Rosine. je me doute de ce qui vous caufe du ch.agnn, maïs peut-être ^ Solange. . , u 1 Te n'efpere plus rien, Rofine. La manie du bel.r^,- nP -dva Céphife. La tendreffe que j'avois eu le fiefdt luftfpirer, commencoit k vainc* fon averfion pour un fecond manage; J avois fa paio e rdlc de ?on pere, lorfque le Chevalier.a paffé par la tSrë du Baron. Ce jeune étourdi, protefteur, fciSant, des arts, dont il connoït a peme les t^ess  4 C É P H I S E, a perfuadé a Céphife qu'il découvroit en elle des talens fupérïeurs, qu'elle avoit fur-tout des difpofitions pavticulieres pour la poéfie. Je me fuis permis de térrïoi- gncr mon mécontentement Ros ijs e fouriant. En très-bonne prófe. S o l & n g e. Elle n'a point voulu m'entendre. L'aveuglement n'a fait qu'accroïtre, & Rofine fijait ce qui en a réfulté. Rosine. Très-bien. Au bout de quelques jours, il a fallu qui t ter le chateau pour courir a la ville. Lepere, le méillenr homme du monde, préférant la chafie, la campagne, a d'abord voulu s'y oppofer Céphife a pjéuré , le Baron s'cft attendri; vous, comme un preux' Chevalier le chagrin fur le front, le dépit dans I* cqkfr , aimant de toutes vos forces, peftant demême, avez fuivi la Dame de vos penfées avec un peu d'humeur. Nous arrivons.... On nous recoit avec transpart... Nous étions annoncées, attendues, defirées, & nous n'avions pas dit un mot, qu'on admiroit déja... Dès le lendemain, vers adreffés, réponfes preftcs: nous les avions faites d'avance...... Vifites, bons mots, aflaut d'efprit.... Académie créée, citée, cömpofée d'-une foule de petits Meflïeurs bien jolis, bien vains, bien inconnus,' qui pafl'ent leur vie a chc: ciier des rimes & des bonnes fortunes, font par an mille vers pour leurs belles, & pas unpourlapoftérité. Solange. Cependant, Rofine, Céphife a réellementde 1'efprit. Rosine. Et beaucoup. Des graces, des vrais talens plus encore, des qualités. J'ofe croire pouvoir en juger, j'ai été élevée avec elle; nous avons recu la rnême éducation: ma familie a éprouvé des malheurs.,. Céphife eft Comtefie, & Rofine femme-de-chambre. Solange. Ah! eet état n'étoit pas fait pour vous. Rosine. Non, mais je me fuis faite pour mon état, & cela  C O M É D I E, 5 niaie micux mon temps. v Solange. Si c3 ridicule de Céphife étoit la feule: chofe feuffe a «f^g*™ encorUn moment ÏÏff^Tuï^ fUe fols queux t0 Ceft le Chevalierf nUce^s?Au] ™ celui-Ia en vaut-il la peine. Un jargon, de 1 eipnt, ae 1a SiSe, du cmirage, des ^SS^-k^ deflus tout cela, deux yeux qui dsfent lans ccne a un? femme qïon la'trouve jolie. Vous fentez bien Mon f eur qu'il eft difficile de n'être pas, quelquefo.xs de 1'avis' l-i ces yeux-% . Et voila ce qui me fak jremWer. Quand je com~ mré fon ton léger, étourdi, maïs amufant, avecma bonhommie, ma'franchife tendre,réfléchie, peut-etu. fm «eufëvere, je fens qu'il dojt avoir la prefeiencc, Ses graces, fes défauts même peuvent tourner la tete... k'ilalloitluiplaire! ^ Q s x N E< Lui Plaire! defabufez-vous; la diftraire, tout auplus. vkSt funerficiel, du bruit, des mots, du vent. Je , : P,oUafe k ees' pagodes de cheminées que les gens fes S énfés vor?t Whinalement'toucher du dqjgt, rou? s'amufer un inftant de leurs grimaces. S. O L A N G U. Plaife au Ciel!. R o- s i n e. De nlus vous icavez que, dans ce moment, les fci?nces1 leslns, lï poéf roccupent^«gj Monfieur, le cceur aura fon tour: il paileia, 1 eipnt -inrs n'aura plus qu'a fe taire. Ce cceui..,.. >uu» ttvez ° Se n'en veut pas convenir par une vanité ïSA. ™™ t0Ut- HCépffLwameeft me, le Baron vous defire pour gendre, la S.uivante ejt A 3  6" C É P H I S E, dans vos intéréts.... d'après cela, i] v auroit bien du malheur, u Madame venoit a refufer ce qui doit faire votre bonheur & le fien. (Céphife paroït.) Adieu, ie vous laiffe avec elle. '1 SCÈNE II. SOLANGE, CEPHISE en robe du matin. (Céphife tieftt plufieurs papiers qu'elle litavecfatisfattion.) C É p h i s E. A h ! vous voila ,«Solange! b o l » n g e. Oui, Madame, j'attendois qu'on pöt fe préfente?chez vous. ^ Commencer a rendre hommage a ce qu'on aime, ejl d'un préfage heureux pour tout le refte du jour, Céphise fouriant. Auffi ai-je une bonne nouvelle a vous annoncer i nous. n'avons point aujourd'hui de féance littéraire. Solange fouriant auffi. II eft certain que je ne puis pas m'en affliger • vous donnerez au moins une journée toute entiere a 1'amitié. Je vous 1'avoue bonnement, j'aime encnre micux applaudir a votre coeur qu'a votre efprit. Céphise. Je me flatte que vous êtes bien für de 1'un, vous doutez un peu de 1'autre, & moi je veux vous convainere... (Jounant.~) ou' vous féduire. (une paiife.) Vous n'aimez pas prodigieufement la poéfie, je crois? Solange. J'eftime infiniment les vrais Poëtes, & fans compofep des vers, je les lis, je les entends avecplaifir: il eft permis d'être févere, mais jamais injufte; & quand meme je n'efperois plus voir renaitre les génies fupérieurs qui ont iiluftre la France, je me croirois encore obhgé d'applaudir aux eiforts de ceux qui cherchent a ies i_m;terv  C O M É D I E. Cephise vivement. W hiea voici... (revewmt d elle.) voici ges cwfnT ^filfeéS genres... la chanfon que je chanta: r&er. ö S o l a n g k. Et que vous chantates a merveille. ^c 1 C É p h i s e. Vous avez trouvó les couplets? S o l A n g e. j°us- C é v h i s e. Hs étoient du Chevalier. Solange plus froidement Du Chevalier! Ah! je ne m'étonne plus. Ténez... Q^^^|^i^S conviendra peut-être davantage, c elt ie preuu d'un Poëme u d1„ir UnPolme ! feulement! du Chevalier enco te, je gage? C é p^h i s e. Bé bien! cela vous furprend? Solange. Pen conviens, je trouve de la hardiefle a tenter. j en conviens , ^ ^ . pW,_ cephi*»- «•>, avertk-. Et de la gloire a reuiiir. . £" r J o.ic c'eft un jeune Auteur qui s'effaie que c eit Solange avec WW»? ient moins urn, II eft aimable r vfiLiER, ., • able? Oui • Vraiment, le trouvez-vous Ah! aimable < uw.. • aimable* Céphise fouriant. un fourire qui vaut une ep | ^dans l? fecret. .. • plus franc; F jois que vo fms b Xreprenant. Jon «• He ou'il vaut j mais entre.nuus, de favouer: ^jg; Cette éducation-ia r, c'eft un-des plas nunces u3et voUS viento me fait le moindre honneur.... ce foir ? citHU e. Vous me quittez ? v A L t B »• ' mafs fi ie rcftois , en confcieir- , 3>en ^fll»e^eSher de vous purler de mon ie ne pourrois m empeca bouderois, ü feufcoit Snouri vous ^f**^* laifferoit pas que de nous raccommodei., g*"^, accabtó des aftaires les prendre du temps,« je éciau.ei-, des fcayans a Plus «fl^^68 l^LSbir^Mfi'--'^- Mais-PfexgBCZJroduire, une bodcue a _ft drez moi, plaignez-mo, donc . contraints, n>en ia%frien, & mes f.ux, pour ^ > CÜS volcans ™, SzT^?^^: je ,pars'3e ' " reviens. (B fort). I  16 CÉPHISE, SCÈNE VIL Céphise feule. Que d'extravagances' n'importe, il m'amufe... & je 1'aime a moins que je ne réfléchiffe ; il a dés ndicules & des graces.... & Solange.» n'a que des vernis, mais li féveres, fi triftesj (fouriant.) Ah' je fens bien, malgré cela, que les vertus auront Ia préference. Voici Solange; je vais efluyer une legon, je vois cela. C'eft un air de mari qu'*il veut déja fe donner; il faut y mettre ordre, & le traiter de maniere a lui en faire palier pour jamais Ia fantaifie. SCÈNE VIII. SOLANGE CÉPHISE; Solange d part. t Essayons s'il me refte quelque poüvoir fur fon efprit, & montrons-lui que je fcjais m'appercevoir de fa légéreté. Céphise d part. Oh! je ne céderai pas, je le promets. Solange dpart. Oh! je réfifterai a ma fenfibilité, je le jure. (Céphife ejl ajjife, il s'approche: haut.) Madame eft feule? Céphise. Mónfieur le voit. Sol j n g e. Le Chevalier eft enfin parti ? Céphise. Oh! il reviendra. Solange, Je m'en doute. Céphise. Vous devinez toüt. Solange. Et vous j vous ne diffimulez rien, Céphise.  C O M Ê,D I & x? C t p n 18 e. P^védefranchife.^^^ Ou d'indifférence ^ C ^wnutve chofe k nous dire? ^crdtpoavo^obterar. , ^ I charee de revanche, & ]c com* Oh! deux plutot... \ac,nd^rinfipnr ce qui le rendoit i Peot-être ie réaéchlffois, Boudoir eftrmuraK... Peut Me J c'eft affez mon habitude Ehbien,ïoiliu„?taoiSdedontilfaudravousde. vous occupoit ft fort? t A „ G E. M^fivousl-exig^ro.ume»..-. Je 1'exige. s G E. Vobéis... i^V*£-5fanKB -"ItSffs^trouUrdesto,.,... Cela eft prudent, car f vendre. s o l A n g e. Croyez-vous? c g p h i s e> Continucz. ^  13 CÉPHISE, rr. _ Soljhci. Lnfuite. ... Je rêvois encore, (vous me 1'avez ht donne) je rêvois aupeu de fofolité qu'on pourSqiS" quefois fe permettre de lui reprocher. q T7 , . CÉPHISE. P-t quon lui reproche.... Ah' vous 3vP, u r/r ,j «ne belle matiere,P| qui ne Slong!^^ * bien finguliere, ^Oip^éS^SSiSS!!^ dont on citoit ia raifon eoborë ce te amie tendre & délicate qui m'aréDérTmir £ ' qu'elle n'aimoit pas un monde S-uyaït ai? ch-Sï to^a c0up de facondepenfer, de Sui?e ctcf ïHÖere, au pomt que je la preflerois Solange" 'vous ne faites gueres ce £fa Va?* T SédderVVOUS voulezoSfnS "«™-.--- mais & quelles conditions? Car *hn« 5utmtêi'^f*9™! -de VIVre ne vous c°nvient pas, vous Je elites tres-clairement, & la-deffus ie nré ^ois que jaurois bcaucoup de tóii» at j • Zolange. • JMous prendnons-un arrangement, r» ■ j> , , C É i' h i s e. ' Uui, d abord vous céderiez.... & puis après II fi„ drewt que je cédafle. Voila ^pSVSSÏS; qu une femme fait toujours avec Pfon mar öf™ franc.... Vous exclurez une partie de mes amis ? * t . zolange. Jamais ceux qui feront effimabies. r,o(V , ,. Céphise. fniii i.„l"Tr^ Ceux vous paroftront tels. Fn lui te 1 emploi de nioh temps?.... n n Solange. b il eft conlacre a des amufemens que ie muffe mv tager, .a une bonne aclion que j'puro s VöïS fff" pourrai-je ne pas I'approuver ? U f"Jjv;>  C O M É D I E. 19 Céphise fouriant. Mon eoüt pour la poéfie? s Solange fouriant auffi. Vous le faüsferez.... Vous ferez des vers .. . Vous ne les lhez qu'a moi; c'eft le moyen de n'être jamaxs Le Comte de Burfé, le Chevalier de Rofemont. Solange viwmeraf Oh' pour ce dernier, vous fentez bien.... Céphise avec fermete. Ou'il eft fait pour être regu chez moi. ^ Solange. Soit.... mais qu'il ne le fera plus. céphise. Pourquoi, s'il vous plait? Solange embarrajfee. Paree que je vous enprierai.... & que vous neme xefuferez pas. Céphise. Voila ce qui vous trompe, vous ferez reiuie. Solange. Cela eft obligeant. céphise. Ukimm Tl eft trop dangereux d'accorder une demande lorsnuvlle eft iSiufte: la jaloufie ne connoit point de boiJes & ce nift qu'^nWftant a fes premières vifions.. nes, «- Solange. En vérité, Madame, voila des expreffionsdontvous me permettez d'ètre étonné. in F Céphise. Etonnez-vous, Mónfieur. Solange. Tous les gens fenfés qui vous connoiilent.... Céphise. Et je n'en connois pas, felon vous Solange continuant. • Ne verrontpas fans peine qu'une femme: qui^a de la raifon, des principes, ait ainfi rompu un manage B 2  ' io C é p h l s e; Cé-phise éclatant de rire. En cfFet, c'eft une événement. Solange. Vous en riez!..;. A merveille! vousenriez' Ah' je n'ai pas le bonheur d'être d'un auffi grand'farwf* froid. Oui, Madame, j'avoue qu'il me fera difficile de rire quand on vous accufera d'inconféquence, quand on vous prétera des ridicules Céphise. Des ridicules, Mónfieur! •Comment.' des lécons des reproches, des infultes.' & de quel droit? Mais je vous admire.... Je veux bien qu'il foit permis d'aimer les gens, de les reprendre, de les ennuyer méme mais il ne 1'eft jamais de leur manquer d'égards. ' Solange. Moi! j'aurois manqué d'égard! Le refpecT.... . Céphise. Lé refpedl a tort!-.... Voyez un peu, Mónfieur me foupconne, m'outrage.... &il me refpedle! Solange. Tout ce que je dis eft mal regu, mal in terpré té.. Je me tais. C é ? h i s e. Vous auriez dii prendl-e ce parti plutöt* Solange. La réponfe eft dure. céphise. Je la referois encore. Solange. O ui ? eh bien foit ne difons rien. Céphise. Et penfons beaucoup. Solange. Ou ne penfons pas, de peur de penfer mal des gens qui nous intéreffcnt. Céphise. Rcflexions d'humeur! Solange. D'humeur! appelier ainfi le langage de 1'amitié te-ndre & blefiee; déchircr un cceur lenfible, & ne pas lui  C O M É D I E. * porrede rcplai„d,c....Jef*l<=P'* — reux Céphise émue. ■ Malhcura,*!... Eh 'de,™ veut.. .. Dlcn ' ' 1p ferez feul, au moins votre faute. • • • mais vous 1:1eiez i , de ce mQ. Ft moi e ïure auffi mais, Non, c'eft ia v^^go Ou dansunan.So^NcE^u. Oupointdu tcut^ É p H j , e; Encore! fmtknent. . . SSsT vPouf& toujours.... fans ure, a coa- Sans o^^^^^SalMüf, par^ &1 Svez diteVs°ïn l fef*  2* 9 É P H I S E, . Rosine en entrant. Madame, ce font des vifites. Céphise. Je yais les recevoir. (d part.) J'en fuis ravie, j'allois peut-etre ceder.... (d Solange.) Adieu, Mónfieur ie n ai plus rien a ajouter: vous connoiflez ma facon'de penfer, elle ne changera point, & foyez für que t lens plus que jamais tous les avantages de ma liberté (Elle fort.) SCÈNE IX. Solange feul. C'e st ainfi qu'elle paie ma tendrefie • elle crain. <è perdre fa liberté, lorfque je trouw fi&ÏÏd e l ui fa crifier la mienne; elle me fuit, lorfque je nïtendois qu un regard pour tomber a fes genoul.. lC? elle ne m'a jamais aimé.... " mgiate... 'SCÈNE X. SOLANGE, LE BARON. Solange. Ah! vous voici; mon cher Baron, fcachez n,iP U luis tout - a-fait brouillé avec Céphife. vacnez ^ue ie „ .„ . _ Le Baron. Om? Auffi tu vas ld dire Les Poëtes ne nar donnent pas toujours ces aéles de franchife P J'ai eu avec elle I'explicationVpIus vive & ie fuh dctermmé k partir aujourd'hui. 1 ] ms ,. , Le Baron vivement.  C O M É D I E. 23 i^nmriraee les ieunes, je fouris aux femmes, ïnSwffïïaS 5 bon ba&r fur ?s ]or fraiches des3 joües mies. Cela ne te réjomt - ü pas ? J Solange très-Jmeux. Oh! prodigieufement. 1 L e Baron. C'eft iinsuKer mais k ton air on ne CTOirQ n« AuSns fois plus franc... Et oh n-ors-tu, mon {0Bwim^Wm Itato0§ de venirbrctrouver. s ^ ^ Ilfaut donc que je refte pour être temom?.... l e B a k o n. . Tl fiut tW. «poorter kmo'i: je n'ai pas vieilli pour 11 raut r^en topv prends part a leurs peti- rien%lnerSmeSlfiM^ & en vérité H tCS 'encorèItXa ce temps lk.... Tu paruras voudrols encore ttr^ w»w croiré que tu es d°nC- •" * Moi ie Pourrai fort bien auffi te luivre.. . Pa!a nWche pasPque nous ne reftions ici cachés, & cela n empeclie pas ' , ttrc que ,e veus uue nous n'attendions 1 ettct ü une ïtiu h i B éCrh'C- Solange. Vous lui écrirez^ jj a 11 o n. 0U1" S o l a n g e. Mais une lettre qui lui faffe impreffion.... ^* Auffi, je  H C É P h i S E, ne feras plus 1'amoureux. ie n- fr,-,; »i i Nous ferons deux amis , dëux clnffeX pl"s Ie ^ nous difputerons qu'è qd S S'Vr,De h-eufe.... Confoie -1| S&Sïï^ C'eft Rofine. S°LANCE t, r n L e B A r o k. Rofine; elle peut nous être utile. A fon anütié naar- ^fVa^ffirT fa5°n d,e penfer ^«ffi ion etat. il faut la mettre dans la confidenee. SCÈNE XI. Les Précédens , ROSINE. Solange, Xv o sine, j'ai a vous prier... Mónfieur. R°SIfU£ ét0mée' eft^compS; t>3 f{«eté> ie Per* n • , . Rosine, -l>e quoi s'agit-il? Le Baron gaiement. fen^fa^e'T f61"^' Cai' ^ la bonté d'é^ ïenuwe a la peine. Je fus amoureux auffi iadis mni c etoit de ma femme; & depuis ce tempsVjïunfoï TlchPe°lncOUde^ Toncent 'e ^e défS SCÈNE XII. SOLANGE, ROSINE. _ Rosine. & B bien.' voyons. SoLANGKv  C O M É D IE. al S o l a n g tt., D'abord, que fait Céphife a préfent? R o s i n fi. .Elle fait fcmblant de lire.... mais elle reve profos dément. Solange. Si vous fcaviez cómme elle m'a traité i Rosine. "(e le devine. J Solange. Un mépris infultant 1 Rosine. C'eft-k-dire, un dépit caché. Solange. Des réponfes....' d'une dureté! Rosine. Oue vous vous êtes attirées. ^- Solange. Des adieux, d'un froid! ■ Rosine. Qu'on affeftoit, peut-être. >■ Solange. Pasunregard! ^ 0 s j jj e. Oncraignoitlesvötre^^^ Pasunfoupir! Rosine. Onlesétouffoit.^^^^ Pasunmotdefenfibilké!iN^ Elleêtoitaufonaaue^^ Auffimefuis^ePiqué.siN . C'eft 1'ufage. g 0 £, a N c e. J'ai paru très-iudifférem.^  z6 CÉPHISE, r\ i, Rosine. un ne ra pas cru. t, • ,. . s ° l a n g e. J ai dit que je partois. o • , r ° s 1 n e. On a pns cela pour une vaine raenace. „. ..Solange. Et je pars en effet. au ii i • Rosine. Alte-la! je m'y oppofe. r ■ , n Rosine. r Ceci n'eft pas dair. t r • Solange bus Je ferai femblant de partir. n 7 « ,' ■ . Rosine. Lek s'éclaircit. _ Solange Rofine voudra bien P . Rosine. i^aire un menfongc? r> , Zolange, rour eprouver.... t r v, R ó S i n É. Joli role que cela! . _ Solange. 11 eft enentiel a ma tranquilfté. Rosine. Ce ne feroit pas tout-a-fait une raïfbn • mi!, h „ produire le bonheur de ma maftrefie& 3 lpeue me détermine.... Elle peut venii fuve? $Lce qm tejj* ce que le ZcleP& le fen^i*^ S o l a n g e. Je vais étre plus tranquille; j'avois befoin.. de-Ia confiance que vous m'infpirez. Rofine, vpus pouvez beaucoup fur elle... Une réflexion, un eonff Elle eft faite pour err fentir tout le prix ■ ne l^S-S'' * aez donc pas, & fouy^pjqf&^i^^  C O M Ê D _I E. 27 raïfon, vous la rendrez a la fais a 1'amour, k ramitié & a la' nature. (II fort.) SCÈNE XIII. ROSINE, CÉPHISE. V.V 'rtrwft *f» '''.Vrtefi •-'••li •.-»"..<,- -jicpl L'.'O Rosine a parf. La voici; ëpions 1'inftant & ne précipitons hea! Céphise plongée dans la rê verie. Tc ne rcgrette pas Solange, afiurément! Rosine a part. II v a plus de vanité que de vérité dans ce discours-la. Céphise. C'eft une rupture dccidée; il n'a jamais été li long< temps fans venir me demander pardon. • Rosine d part. Comme le temps paroit long quand on aime!' CÉPHISE Ne diroit on pas que le Chevalier feroit un homme dangereux! Paree qu'il eft léger.... étourdi.... au fond, je fuis füre qu'il me refpedte, & que dun mot ie fcaurois lui en impofer. ' * Rosine. Ah' ie voudrois bien entendre ce mot ia! ' J Céphise. Vous voila, Rofine!.... Avez vous rencontre mon nere.... & M. Solange? PLr Rosine. Tienore ou eft Mónfieur le Baron... Mais pour Mónfieur Solange, je penfe bien qua prefent.... U doitêtreparti. céphise. ' Comment, parti? Rosine. Oui, aujourd'hui vous en êtes délivrée. Céphise. Parti, tout-a-fait?  '2§ C É P H I S E, Rosine. Oui parti ce qu'on appelle parti Céphise. Et vous ne prevóyez pas les raifons de ce départ précipite ? F Rosine. Uuii lgait, caprice, fantaifie, excès de fenfibilité Ces hommes!... Oh! 1 la place de Madame, je nê m en affeöerois pas plus.... ] Céphise. Üt qui vous dit que je m'en affefte ?... Partir ainfi fans me prevenir! II ne fe piqué guere de procédés... -WAn Ï bl°n' SkH^*'* Avec fcs amisilfeut "agn lans facon.... (la jixant avec curiofilê.) Peut-être n eit-ce qu un voyage de quelques jours ? Rosine affirmativement. ^Mon, non. On dit que c'eft pour tout-a-fait qtffl. Céphise avec humeur. Vous affurez cela.... fans fcavoir, je gage... II croit me piquer!.... (Elle fourit amérement.^ II fcroit bien eïonne s'il vöyoit mon indifférence. ... . -Rosine. Ah! oui. Ti a !*i C é r h i s e. . II eft tard t Rosine. Oh! non. Céphise; Je vous dis qu'il eft tard, moi.... regardez. il (Elle tirefa montre.) kosine avec malice. Pas encore deux heures. Céphise féchement. Elle retardc Rosine avec Vair. malin. Ah! Céphise. n faut achever ma toilette. Je n'ai jamais été fi peu en train de m'amufer,.  C O M É D I E. 2P Rosine. Cela viendra. C é p h i s e' Tp fpns oue ie ferai mauffade. JRosine »a -hE c ? * v * l i E R. Ceft me donner ordre de le diffioer & iP m-m ,ckisIpP! dite«-^oi, d'oh vien ce chagrinJ dS table? Eft ce votre épagneul, ou votre InrenS 9 rl animaux-la ne font b^q^danr^^^ Mais votre toilette n'eft pas fort avancée TV * que ces paillons font du meilleu,goüt T?™62 nofeque les brodeurs de couleur, moi \ cela SSk 'T. Céphise. Je le trouve charmant. t*u l e,. C h e v a l i e r; Charmant ne dit nen; délicieux, paffe Pa,-T™« d affaires: ne baiferai-je pas aujourd'hi/ce«e iSS %%ïf h ^P^rsfik VP":^eTk Céphise. Que vous êtes étourdi! tenez, je ne fuis na* & le ton badin ne réufiiroit pas. J m pas gaie>  C O M É D ï E. 3f* Le Chevalier. in, i mais > ce fera tout auffi féneux que vous le voudreï Après tout, il y ■ fi long temps que nous nous aimons. (il >'<#*| é p h i s e. JellgnoroisjeVavoue^^^^ Ah i voila une plaifanterie cruelle! On ne tient pas k ref choftT ïrComment! vous ne vous êtes pas apper- vos lentimens pour 1'amant le plus tendre. Céphise. Tl me femble vous avoir prié Le Chevalier. Vous obéir eft ma loi fuprême; & quelque rigoureus SoffiWe qüe S reüftfez £ uni paffion li héroique; SSnïöt ou tard il faudra bien fimr le roman. Céphise. Quecelape^üfigmfier^ alier> Mais ie dis • • cela fignifie ... qtfl eft temps que Avec qui donc ? l e C h e v a l i e r. ^ neut. être. Vous me convenez, ^l"^Js veuve, je fuis garcon; il iemanqueplusqu'unNomire^^ Ah! c'eft vous qui vous êtes arrangé? Ie Chevalilk» _ _ Ma foi' oui, moi j'ai compté la-delTus, j'en ai méme récu les complimens^ ^ . . ^ Vous êtes bien téméraire! v le Chevalier. C'eft un reproche qu'on m'a fait quelquefois.  33 CÉPHISE, Céphise. Et vous avez cru que je confentirois ?.... L e Chevalier. Ah! oui, je fuis fur de vous; vous les fcavez com* me moi, je luis 1'époux qu'il vous faut, mais votre pere ne penfe pas tout-a-fait comme nous deux fur eet article: au refte, c'eft un bon homme, bien tendre, bien foible, a qui nous ferons en tendre raifon. Céphise, Parler ainfi de mon pere! Je vous trouve bien ofé. L e Chevalier. Bon ! moi je croyois qu'on pouvoit rire librement de fes grands parens en petit comité. Céphise. Vous ne refpeftez rien, on me 1'avoit dit; mais je n'aurois jamais cru que votre étourderie Le Chevalier. Ma foi! je ne 1'aurois pas cru non plus. Mais lafaute eft faite; il faut bien le croire a préfent. Allons, c'eft dit, je merepens; vous pardonnez, je fonne; Rofine vient, on vous habille, & nous partons (II dérange te métier, Céphife le rapproche avec depit.) CÉPHISE. Je refte. Lë Chevaliek. Rancune tenante! Scavez-vous bien a la fin que vous me poufferez a bout ? (// répoujje le métier.) Laiffez ce ce trifte ouvrage Parlez donc, répondez, grondez- moi plutót, ou je vais me venger fur ce métier fatal.. Gravité touchante! Air digne Diftraöion affez bien jouée Oh! vous aVez étudié votre röle il ne feroit pas poffible de le rendre auffi naturellement. Madame, Madame, décidément êtes-vous dévenue muette ? Céphise, - Mon filence auroit affez dü vous dire... \ Le Chevalier. Oh! je n'entends pas le filence, moi. Céphise. Que cette converfation m'excede; m'entendez - vous plus clairement a préfent ? Le  C O M È D I E. 33 ,L * honre- cela commence k devemr 1&£S£ mal pvis mon moment. fortintelbgibleMayMiP & ^t.) Jemen pari** 'ie fuÏÏur que vous me rappellerez. irois bien, mais ^ c É p H i s e. Eflayez, Mónfieur, effayez. r_ L.E Madame dès que vous le pre- A * *f*X^*«^ CHferaffeoit.) Encore fa'uMl.... Céphise »oiquivouscede Non, Mónfieur, ej je prendrai u 'nlare ..• mais foyez Dieu V' r- 2svour ne plus léÖ^^fc^eïl noïme qui me deêtre expofée adgVgS & de la confidération. voit au moins aes cSai S C E N E XV. LE CHEVALIER pêtrifié. n Pèr-hée •. Moi j'ai Ceci devient férieux; elleeftfchee ^Ede bonne foi f f^toTiompé: cela m'en a pu ier cependant, fi 3e pourtant; e comp- tois dans peu f eV^u ue ^ rononcer: oui, 1_expc voisrien de Plu^CO™„:sHu eft immanquable.. Partons., dient n'eft pas ftflfÜ^g ne paroit pas plus conBon! j'appercoi. gglfg ^ , Apparemment que tent que moi .. ieig . rdnul de tou* cette femme Ik ie ƒd ff ftons rair aifé ; il va me amans.... Le gfp{aifant de lui dire tout, fur-tout queftionner-, d ^aP^ire> Jfl ne veut pas me croiru  34- CÉPHISE, SCÈNE XVI. 1 LE CHEVALIER, SOLANGE. (Solange entre en regarclant Vappartement de Céphife; il a l air d'un homme agité. Le Chevalier eft dans un com, regardant la tapijjerie3 £f Solange ne peut Vapperctvoir dabord.) . ** Solange. C e Baron, avec fon épreuve.... Ces moyens font dunelenteur.... (Appercevant le Chevalier.) Queiqu'un ml (Le Chevalier chante.) Le Chevalier! f7/ chante - encore ) II me femble bien fatisfait. Suis - je déjè facrifie! Scachons.... J J ... - " e Chevalier. Ah! c'eft vous, mon cher Solange! • S o l a n g e. Vous voila bien gai, Mónfieur le Chevalier? i\/r r • n E Chevalier. . Ma toi, c eft qu'il ne fert a rien d'être trifle. „, , .r s o l a n g e. Céphife vous a laifïc feul ? 'L e Chevalier. Oui elle me traite fans facon. Solange. Vous avez été long - temps avec elle ? Le Chevalier. Je defirerois qu'elle ne s'en plaignit pas plus que moi. •• 1 1 Solange. , ,V-°US avie™PPa!™ent des chofes fort importantes a lm commumquer ? Le Chevalier. Mais, a une jolie femme, on a toujours.... reprenant Jon Jerieux. Et puis je vous 1'avouerai.. . je voulois détruire. .. ou confirmer certains doutes'.' Solange, Certains doutes! Eh'bieq?  c O M É D I 3Ï Le Chevalier. i?h hicn 1 on m'a répondu. En bien. Solange. Et d'une facon? L T E R. Oh-d'une^aon^ifclaire -^laouelleentrc Tout vous réuffit? t , , ». Ce n'eft pomtW f ~ • (V-aura -1 - on pas tót ou tard ?... „ cSSSS|&;|-è^ fi. Phymen. • • • r h e v & L i e R. Mais fcavez-vous que Vous ^^^J^g ffient> mSou?eS moi SBÖSS** idée! me, que 1'on m eV0U,le',,"^CTer aue ie vous avoue.... & vous avez bcr^.e«gg^ ? >eft Eh bien!je m'y -fg^dSré tout haut: Céphife no Si cela toit vous neled^ pa».^ Pourquoi?. •■• ^ , aJoyez vous? c£ 22 KR? & dans tout autre lieu.... £ R . , ^Lfe pariet iérieufemént. Je gn» Un moment Solange ,  36 CÉPHISE, bien être étourdi, léger, préfomptueux, fat, fi vous voulez; 'mais je n'ai jamais pafl'é pour un lache, je vous en avertis. Solange. Je le feais, venez donc. Le Chevalier férieufement. Je viendrai mais vous fgavez que j'ai un engagement avant celui: je vais tout rompre. Reprenant fon ton léger.) Un inftant de plus ou de moins ne fait rien a la chofe. D'aiileurs on eft aimable, on a des principes, beaucoup de lettres d'amour, fort peu de lettres de change mais enfin il faut mettre ordre a xout cela Attendez-moi donc, je vous donne ma parole d'honneur de revenir avant un quart d'heure: alors vous aurez vu Céphife &, fi vousl'cxigezencorc, je vous promets que nous nous dédommagerons du temps perdu. Solange. Je compte fur vous. Le Chevalier. Je vous en remercie. Je vois que 1'amour ne vous empêche pas d'être jufte.. .. ni moi d'être gai Au revoir, Solange. Qll fort en chantant.) Solange. Quel mélange de fatuité, de courage!..., SCÈNE XVII. SOLANGE, ROSINE. Rosine accourant. R éjouissez-vous, tout fuccede a vos vceux. I <° Chevalier a eu un entretien avec Madame, & vous favez qu'aujourd'hui méme... Solange. On 1'époufe. Rosine. Non, on le congédie.  c O M Ê D I E. 37 ^^^^^^ cérité- Rosine. depuis Efpéréz donc. Je vóus dim J^fie^ fois prête la retour. SoU^ ^.. Quelle lettre? G Onpeutnousfurprendreneva^ejomdrele &ïulcontermonbonheur. SCÈNE XVIII. R0SINE, CÉPHISE. Céphise. me laiffez feule? r o s i N E* . Alt mie vous vouliez Voasm'av1e,^(S»|p„ . . ceux qui mentent none ^ B> puis-je me flatter3  SS C É P H I S E, Plus que jamais RofineH Vous'avez fouvent voulu me donner des confeils.... je les ai repouffés. Au jourd'hm je les follicite, & il ne tient qu'a vous cran ce moment meme, de juftifier feftime qVj'ÏLioÏÏ eue pour vous. 1 J «-""jours r . Rosine. En quoi puis-je? Céphise. J exige que vous me parliez vrai. t , r ■ ■ ' . r°sine. Je n oferai jamais. hlWZ' Rfnl' 0fez,/tr" fincerê.... Solange me blame..., il prétend n'être pas le feul.... le le crains LeSneetrS 16 C1'°r--n- A & m'adreirSfMon neut ?L dCrfla"eurs- • • • 0n me trompe Kfttv V P a Plt,e foyez vraie- ■ • • Vous avez de i eipnt, votre education a été foiimée.... Vous entendez tout; répétez-moi ce qu'on dit fur moncompte. Mais, Madame, ü eft tant de méchans. femriem' ^clLm; ik ne nous pas- t1 , r o s i n e. lis exagerent les torts. Céphise. Et notre amour-propre les diminue toujours affez, Queftionnez donc, Madame,\ répondrai. xr , ^céphise. Votre parole d'être franche? T , . Rosine. Je vous la donne. Céphise. Pour 1'efprit.... je crois inutile.... Rosine. Vous en avez, mais on dit que vous courez rifque  C O M É D I E. 39 de le gater; que 1'envie d'être femme bel-efpric eft quelquefois dangereufe, & toujours critique. M Céphise. Mon coeur? Rosine. Qu'il eft généreux.... v Céphise. Voila des complimens ^ Non, c'eft 1'exacle vérité, & jé 1'attefte d'après tous ceux qui vous connoiffent. Me voilk d'éja confolée de tout ce que tumediras de mortifiant.... J'avoue que je tenois a mon coeur.... ma conduite. R o s i n e. Trréorochable : cependant on ne vous trouve pas afë FenflbS on vous reproche quelquefois de parmtre léeere, inconfidérce ö CÉPHISE. Rofine! , r . Rosine s'excujant. Madame , c'eft ypus, v~H j & j Je le fcais, continuez donc.... je ne vous interromprai plus. rosine. On s'étonne des originaux de toute efpece dontvous lil enrourée On voit avec peme que vous les SrtlSfi bfn voségards&votre Wié On ofe ajouter que Solange... que... votre SJe ; •' font bien k plaindre... .que vous-meme un & .' "Sis, je fuis la plus indilcrete.... ah! ma maitreffe, pardonnez.,^^^ Rofme , je ne la fuis plus. Rosine. ClCl! CÉPHISE. Votre zèle mérite un titre plus précieux que celui C 4  40 CÉPHISE, que vous aviez chez moi— devenez ma compagne.... ma fceur ; mais aux mêmes conditions. ... j'avois befoin d'une legon, vous me 1'avez donnée... je ne puis trop le payer... (elle VembraJJe.) Rosine (rejpectueufement.) Vous ferez toujours— C t p h i s e. Ton amie! Viens jouir de ton ouvrage; allons aux pieds du Baron SCÈNE XIX. CÉPHISE, ROSINE. (Un laquais entre, £? donne une lettre d Céphife.') Céphise voyant Vadrejfe. D e mon pere! DieuM'abandonnent-ils tous ?....' Lifons, fi ma douleur m'en laifie la force. Rosine d part. Allons chercher nos prifonniers... Mais, je les appercois. (Le Baron £P Solange entrent; Rofine leur fait Jïgne de regarder Céphife, & de ne pas fe faire voir. Elle fi rapproche de Céphife.) SCÈNE XX. CÉPHISE, ROSINE, LE BARON, SOLANGE. (Le Baron £? Solange fe tiennent éloignés derrière la chaife de Céphife, qui doit être ajjife le dos tourné d laporte,la téte appuyée d'une main, de Vautre elle tient la lettre du Baron qu'elle Ut avec ame, en s'arrétant par fenjïbilité.) Cé p k i s e. „Ce n'eft pas fans Ie plus vif ehagrin que je me 3, par-e de toi. Celui qui t'adore, «Sc que j'eftime, ma  C O M Ê D I E. 41 mnté fes peines. Je les partagc. Je riois tantót de " vnrre querelle: pouvois-je m'imaginer que ma fille " fhcrifieroit au foible intérêt de fa vanité, un homme " nne ie reaarde comme mon ami, & qui etoit digne " A'èae le fien. Refter lorfqu'il te quitte, ce ferou; " approuver ra conduite, & elle a blellë mon coeun " Adieu, puiffes-tuemployer les reffources de 1'efprit " k te confoler de notre abfence. Si 1'iUufion fe dif" fme fi la raifon te parle, reviens rendre a ton pere " fa bonne humeur & fa Céphife. Dans tout les temps mes bras te feront ouverts." O mon pere! mon pere! Rosine bas, allant vers le Baron. Tl eft temps de finir fa peine. Solange bas. Et la mienne. Céphise continuant. Oui, je fuis décidée, je ne puis;vivre fans cux...... j'irai les trouver clans leur terre. Le facnfice eft dm , mais iQ le dois a 1'amitié. _ (Fik fe leve fans les appercevoir , s'avance fur la Jcene , Solange ^ le Baron font chacun a coté delle, mais ms- Soh-e'que je fuis infenfible ! ah! Solange, que ne vnus lire dans mon coeur! . P°cOL A ng e favancant, & fe jettant aux genoux de Céphife. Y lirois-ie mon bonheur? céphise. Solanee, c'eft vous! 011 me cacher? Li' Baron favancant, & la recevant dans fes bras. Dans les bras de ton pere. Céphise dans les bras de fon pere, & la main dans celle de Solange encore d genoux. Mon pere ! vous êtes ici! Pourquoi affliger votre fille ? cette lettre cruelle.... n L e Baron. Elle pleure, Solange..Ne pleure pas, mon enC 5 '  42 CÉPHISE, fant, c'eft une épreuve.... Dis-lui donc, Solange, dis-lui.... je ne prétends pas que ma fille puifïe un feul inftant m'en vouloir. s o l a n c e. La violence de mon amour a flut tout tenter .. Ah! Céphife, fi vous m'aimez encore, j'ofe croire que jè fuis excufée. Céphise. Mónfieur!.... L f. Baron. Ne vas-tu pas a préfent le gronder ? Commence par le rendre heureux.... quitte a le punir après. C é i' h i s e, Mon pere, n'exigez-pas S o l, a n g e. Mon chèr Baron, exigez. L k. Baron. Tu fouris eh bien! tu lui pardonnes. C e p h i s ë. Non.... mais je 1'époufe. L e Baron. C'eft bien micux. Viens que je t'embrafle. S o L A N t; ü. Je tombe a vos genoux. SCÈNE XXI. Les Précédens, LE CHEVALIER. L e Chevalier. Vo u s voyez que je fuis exadt.... & heureux, car j'arrivé au bon moment. Céphise. Comment, Mónfieur, vous ofez encore ? .... L e C h e v a l i l r. Doucement, doucement, Madame, ne vous dérangez pas, je fuis trés en regie, il me femble que Solange a quelques droits ici, & c'eft lui qui m'a prié d'y revenir.  C O M É D I E. 4«, Vous, Solange! ^^Jg . oui Madame, lui-même, paf imemvitation en forme ■ un Chevalier Francais ne manqüe- jamais aux rendez-vous de 1'amour ou de 1'honneur. CÉPHISE. Tc tremble.... Commerit! Solange has. Parlez bas, Chevalièr, je vais dans. un moment,... Le Chevalier WK* . A votre aife < je n'ai que cela h faire aujourd'hui. . Céphise. Mais enfin, Monfiéur , que fignifie ? .... L e . Baron. De la vivacité, des torts de part & d'autre, & une explication qui va tout terminer. F Céphise. Solange, parlez. Solange héfitant. Madame...: U '.' ' ... :.ï , «I Le Chevalier. II n'ofe, & moi jè vais vous contcr cela en deux mots Mónfieur m'a queftïonné, j'ai répondu, il m a oarlé vivement, j'ai fait de même; il m a pro'pofe de mc battre je ï'ai accepté ; il m'a promis de m'attendre ci 'v fuis venu.... Le Baron dit que nous avons tort tous les deux, je fuis affez porté a e croire. Voila donc oh nous en fommes, ou nous embraffer, ou nous couper la gorge. Moi je fuis prêt a 1'un comme a fautre; décidez. L e Baron. Et je decide auffi : des affaires de cette nature font rarement honneur a ceux qui fe les attirent, & nuifent toujours a la femme qui les a caufées.... Solange, voudrois-tu? ö Solange.' Ah' dès-lors c'eft a moi d'avouer que trop prompt.. L e Chevalier. C'eft affez. Je vous rends votre parole, & je me  44 CÉPHISË, CO.MfDIË. prie k la noce. (// lui tend la mam que Solange accepte.) Sans rancune, Solange; je ne vous demande pas de m'aimer, mais eftimez-moi du moins, je ierai content. J'ai vingt - cinq ans, c'eft 1'age des réflexions; a trente, je ferai mort ou corrigé C'eft un parti pris. Solange. Quelques années de plus , quelques légéretés de moins, une femme comme la miemie, alors il ne vous manquera plus rien. céphise " II a bien a faire pour arriver Ik. Le Chevalier. Madame me continue fes bontés, je le vois. Rosine. Comme un inftant a changé la face des chofes! Madame n'eft plus veuve ; Monfièur n'eft plus jaloux; Rofine ceffe d'être femme de chambre, & Mónfieur le Chevalier fait efpérer qu'il va devenir fage. L e Baron. • Je parie contre.... Chevalier, faites-moi perdre. Le Chevalier. Te fuis trop honnête pour cela, Baron. l E B a r o k. Nous voila done, mes erfans, réunis pour toujours. Parbleu nous irons a ma terre, nous irons chaffer. Oh! bon, un nouveau marié! Va, mon ami, que 1'amom- te rcticnne toujours auprès de ta femme, & je confens de chaffer feul le refte de ma vie. Céphise. Mon pere, mon cher Solange, puiffe ceci vous prouver qu'il ne faut point défefpérer de 1'empire de la raifon fur mon fexe, & qu'on doit toujours en appelleï a fon cceur, des erreurs de fon efprit. F I N.