)






OBSERVATXONS
SUR LA
TACTIQÜE
CONCERNANT
l'EXERCICE, les ÉVOLUTIONS de MARCHE
e t
QUELQUES MANOEUVRES
d e
L'INFANTERIE,
p a r
GUILLAUME FRÉDERIC Baron de BESSEL.
Ouvrage traduit de l'AHemand, aüquel on 9 joint ies figures qui y font relatives.
A LA HA 2' Ei AUXDÉPENS DE L'AUTEUR
MDCCLXXXL
/~~ —~—






PREFACE*
($)'iand on réfléchit fur la manière dont fe *:?\ fait aujourd'hui la guerre,on fe perfuade. cifément , qiiil efl moins effentiel de connottre le courage d'une Armée , que de favoir fi ells efl bien exercée. II efl vrai que fans la bravoure le Soldat ceffe d'étre Soldat , & la bravoure , fur-tout quand elle efl inspirée par la Religion & le Patriotisme, fera toujours une qualité auffi honorable en elle-même , que for■midable a FEnnemi. Cependant m Général préférera de fe trouver a la tête d'une Armée dont les Officiers & les Soldats font au fait des évolutions & des manoeuvres , plutot que ds commander des troupes qui nont d'autre mérite que leur courage.
La plupart du temps on n''arrivé au but qus par le Mécanisme de F Art. Dans F Attaque, une Armée exercée aux Manoeuvres a du moins eet avantage fnr celle qui efl' fimplement courageufe , que fes troupes font ménagées & peu fatiguées , tandis que celles de Fautre font expofées & facrifiées inutilement. Heureux le Chef dent VArmée efl compofée de Soldats qui réunijfant aux reffources des bonnes Manozuvres & de la bravoure naturelle, FAmour de leur Pays & de leur Souverain , avec la certitude de trou-> ver dans le Service méme une fubfi flatus /'?> nête pour leur yieUleJfc* * 2



tv PRÉ FACE
Qjitlques fondées que foyent ces obfervations » tl nen efl pas moins difjicile de porter les principes de eet Art a un certain degré de perfeclion. Njmbre de Querriers de réputation & ffexpêrience, ont écrit fur cette matière des ouyrages qui fe trouvent entre les mains de tout le mende. Une regie fur laquelle ils tombent généralcment d'accord, cefl que les Manoeuvresfont d'autant plus füres qiielles font fimples, & qu"au contraire plus elles font recherchées , flus elles deviennent inutiles , quelquefois même dangereufes & préjudiciables.
Cependant il ne senfuit po int de cette règle générale, qu'ü faille s'en tenir aux écrits des. grands maitres qui nous ont précédé. Loin de la, onferabien de s'occuper foi-même de la. Ta&ique & d'écouter des obfervations fondées fur ce quune expérience de plufleurs années a. appris a des Militair es attentifs.
Cefl cette confïdération qui a donné lieu aux remarques que je livre aujourd'hui a rimpresfhn. Si Sun cêté j'ai êvité des longueurs fuperflues , j'ai tdché aujji de nCexpliquer avec darté, & pour eet effet fai cru devoir ajouter les, figures qui pouvoient fervir a rintelligence dn texte. Elles ont contribué a renchérir un pen mon ouvrage, mais fofe me flatter que le prix ( n en parottra point exorbitant, fi on fe donne la pe'we de le comparer aux fortes dépenfes qu'entrame la gravure des planches. II me refle a fouhaiter <Tavoir mérité par mes foins Vapprobation de mes Protetleurs, & le fuffrage dei CmnoiJJeurs. * la Haye te i. Mal 178.1.



X_j*a traduftion de cct ouvrage offroit plufieurs difficultés d'autant plus embarraflantcs, qu'une partie des Manqeuvres dont il y cft queftion, n'ap$>artjennent qu'a 1'Armée Pruffiennc.
On a donc été obligé de fe fervir quel» quefois de termes peut-être étrangers a Ia Tacr tique francoife. L'Index fuivant pourrafacilker iMnteliigence de plufieurs exprcfllons peu ufit tées. Seulement il faut obferver encore qu'on a renonce dans tout le cours de la traduftion, a |a, diftinftion obfervée dans POriginal allemand entre les pelotons ferrés, proprement appelés pelotons chez les PrinTiens, & les pelotons a rangs ouverts, auxquels ils donnent le nom de n\anches (züge'). Lc mot peloton a paru fuffifant peur rendre 1'nne & 1'autre idee. * 3



_^\_battre le fufil -
Aligner - - - -
Appointé -
Apprêcer les Armes Armer Amorcer - -
Baiffèr le fufil - Bande -
Baffinec - - - -
Le Canon La Charge Chef de file - - Faire la Converfion -
Déborder TEnnemi Déchirer la cartouche Demi-tour a droice Demi-tour a gauche La Détente - - -
a-Droite - -
Une File - - - -
a- Gauche- - - -
Das Gewehr yon de^
fchulter rtiffen Richten Gefreyter
Sich fertig machen Den hahn [pannen Pulver aüf die pfannj fchütten
Das gewehr fcellen,
Trupp
Die pfanne
Der lauf des GeweJir$ Dia Chargirung Vordermann Schwencken
Den Feïnd überflügehi.
Die Patrone abbeijj'en
Recht sumkehrt
Lincksumkehrt
Der abzug am fchlojfat
des Gewehrs Rechtsum
Eine Rotte
Limksum



Halebarde » » -
Urie Ligne - - -
« Le Maniement - Faire la Marche oblique
Paffcr le fufil a gauche
Paflèr le fufil fous le
bras gauche Pafier une ligne - Pelotons diminuans Porter les Armes Porter la crofle haute
Pofer les Armcs -
Pofirion -
Le Prêt - - - -
Rernettez-vous Refibrt de batterie Retirer les Armes Se rompre &fereformer
Rompre & former le pel o ton en marchanc
TH
Kurtzgewehr
Ein Treffen-
Die Handgriffe SeitW/zrts zieken
Das gewehr zur ladufig
fchwencken Das gewehr yerdecken
Durchziehen Abfallende pelotons Das gewehr anjdjprt Das gewehr yerkehri
fchultern Das gewehr flreckcn Steilu;ig
Der fold des Soldaten
Herflellt euch Die pfannenfeder Abfeizen
Abmarfchiren und ein-
fchwencken Abbrechen und aufmay -
fehiren



krit
Serrcr les rangs - Serrer en maffe - -
Les Tenens - - -
Le Tenon d'en bas La Tête - - - -
Schiiejjhx ■
Zum dephyiren fchlies» jtn
Die röhrcken die den l&-
dëfïock fajfen Das fpitzröhrchen Der jedesmalige er(ïa
zug eines marfchlr
renden Corps.



T A B L E
D E 3
MATIÈRES.
CHAPITRE £ De 1'Exercice en généfal.
SECTION I. Be VExercice desRecrues. P: i Z
II. De VExercice des Semestriers. y.
III. De rExercice pnr Compa¬
gnies &par Divifions* 10.
IV. De rExercice par Batail-
lon. i ^,
V. De PExercice des parades ds
garde. 19,
VI. De VExercice qui fe fait té jour du prêt. aa-
VII: De ce qui efi a ohfer ver aux paradss d'Eglife. 34..,
* 5-



tt T A B L E.
SECTION VIII. De la Pofit'ton. P. %k.
< — .IX. De ï'Alignement. 28.
f »■. ■ X. Du port de Vartne. 3*.
CHAPITRE II.
Obfervations générales fur le Maniement des Armes & fur la charge.
SECTION I. Obfervations générales fur la maniement des armes. P: 3 3.
-• j"- " II. Maximes générales fur la charge. 37.
CHAPITRE III.
Pes Evolutions de mar* ches.
(SECTION I. Ouvrir & ferrerles rangs. 4$,
*■ ' ■— II. De lamarche en général. 52.
;■«"■";■■ IIL Marcher par des a-droite
des li-gauche. £4-



bes M A T I E R E S. ni
SECTION IV. Marcher par pelotons £? a rangs ouverts. P. 56.
i * 1—■ V. Marcher par pelotons &? a.
rangs ferrés. 67. .
1 - • 1 "■ VJ. Des marches en ayant enretraite. y<3.
"— VII. Rompre le peloton. yS.
——— VIII. Du Déployemem. 80.
■-■ .■' ^ - ■■• XI. Former la ligne par pelotons'. 86.
X. Des contremarches. 89.
- XI. Changer de front & de pofi-
tion en marchant. 93.
- XII. Converfion fur le centre. 96.
■ XIII. Des Converfior.s par bataillon. 9 g.
-XIV. Pajfage d'unpont. joi,
• XV. Sortir de la ligne en colonne renverfée. 105.
-XVL Sortir de la ligne par peloton^ diminuans. 107.



ir table des m a t i £ r ë.
CHAPITRE IV.
De quelques manoeuvres particulières.
section i. De<ï'attaque en échelon.ï':io3. —., , „ ij^ changer la ligne. 113.
*■"—1 *— ui. De la retraite en échiquier. 116.
' ■ iv. Se retirer d'une hauteur eh
face des troupes légères de VEnnemi. 118.
■' ■■ v. Des Quarrés, 120-,
ITI-



CHAPITRE I.
De VExercice en général.
SECTION PREMIÈRE.
De rExercice des Recrues.
i i.
Chaque Compagnie exerce fes propres Recrues. D'abord on commence par un o'u deux hommes a la fois, qu'on met fous la dirèftion dun' Bas-Officier ou d'un Appointé, mais toujours en préfence d'un Officier de la Compagnie. Enfuite on raflèmble plufieurs Récruei? poür être préparées & drefféés par un Officier de la Compagnie. Enfin on tire des différente* Cömffegriies les Recrues lés plus atancées: on les fait exercer par ün Officier du Eataillon, après quoi elles font mifes au rang des vieux Soldats & connnandées aux gardes. A



( a ) J. *•
Les Bas-Officiers & Appointés choifis pouf enfeigner a,ux Recrues les premiers élémens de FExercice , ainfiqueles hommes d'aile de routes les Compagnies , doivent être préalablemene exercés eux-mêmes par un Officier qui les inftruira de la méthode qu'ils auront a fuivre, afin d'introdtiire de 1'égalité dans toutes les Compagnies.
.Chaque homme de recrue. doit être mis üu faic de tout ce qui a rapport a 1'habillement & h Ia propreté. .11 faut fur-tout lui inculqucr févérement le refpecl qu'il doit a fes Supérieurs, foit du Régiment, ou du refte de 1'Armée, ou menie hors de 1'Armée. Enfuite on lui enfeigne: «O L'attitude du corps , de la tête & des pieds fans fufil: a marcher éc a faire les ' converfions: a s'aligner, a ouvrir & a ferrcr les rangs. 4?) A porter les armes, h. les préfenter , k les mettre au pied, h les pofer, & a les remetrre fur 1'épaule.
- s) A fe tourner en tenant lc fufil préfenté ou fur 1'épaule.
.4) Abaïrferle fufil, a le pafier fou» le bras °'^itehe<j'$ehiiüt dans le bras droit, apor*



( 3 )
ter la croffe haute, & a remettre Ie fufil fur 1'épaule. e) Enfin il apprend a charger, & le refte du maniement, tel que de porter la croffe haute & de remettre le fufil fur 1'épaule en marche.
ƒ) On fuit la même méthode pour enfeigner aux Recrues la charge en détail ,• & pour les accoutumer d'autant mieux a manier la poudre, on leur fait faire feu, d'abord homme par homme, enfuite par files & enfin par bandes. Mais avant que de leur confier Ja poudre, on leur donne de fausfes cartouches compofées de fon.
g ) De plus il faut leur enfeigner a fe rompre en marche , a faire des contremarches, ü paffer des lignés: elles doivent favoir ce qu'elles ont a obferver dans le bataillon j aux parades & aux gardes: il faut leur imprimer fur-tout une exactitude & une attention foutenues, moyennant quoi elles h'auront point un air timide ou embaraffé ; & füres de leur fait, elles fauront en toute occafion le devoir qu'elles aurónt a remplir»
%■ 4-
Dans les commencemens il faut ufer de patience, & répéter fouvent la même chofe a ceux qui manquent d'intelligence: mais ü les exhor: A st



( 4 )
tations font infrtóueiifes, & qu'on découvre dé la négligënce ou de 1'opiniatreté, il faut recourir h des chacimens févères.
5- 5-
Lorsque les Recrues des Compagnies Jont affez avancées pour être raffemblées en bandes, il faut choifir dans chaque bataillon un Officier entendu, qui,afisfté de quelques Bas-Officiers & Appointéi) les exercera en maffe, & les perfecf ionnera dans la Marche,- ie maniement des armes & la charge»
$• 6.
Nulle Recrue ne doit être incorporée dan* Ia Compagnie, a moins que d'être exercée & dresfée auffi bien que les vieux Soldats. Si 1'Officier croit qu'il y en a qui puiffent être recues, il les indiquera au Commandant du Bataillon. Celui - ci leur verra faire alors le maniement des armes & tous les détails de la charge. Si parmi les Sujetspréfentés il s'en trouve que l'Offkier-Major ne jugeat pas encore aflèz habiles, ils ne ferontpoint admis, mai-s renvoyés jusqu'a ce qu'ils foyent mieux exercés. L'Officier Subalterne efl obligé de foufcrire a ce» ordre, & ne doit point 1'envifager comme une chicane.



C s )
D'un aucre cóté eet Officier refle abfolument Ie maitre d'exercer fes Recrues, quand, oü , & aufll longtemps, qu'il le juge a propos,' car fi elles ne le font pas aflèz, il en devient responfable.
De même auffi nul Capitaine ou Commandant de Compagnie n'eft en droit de retenir les Recrues de 1'exercice, ni de les ranger dans la parade , fans le confentement de 1'Officier prépofé aux exerefces.
II fera tout aufli peu permis d'échanger fans Ie feu & le gré de 1'Officier, les Bas-Officiers & Appointés qui font employés fous fes ordres. Les Chefs ou Commandans de Compagnie s'abftiendront de faire des reproohes a 1'Oflïcier, fi par hafard fes Recrues font exercées plus longtemps que d'aütres. Les capacités n'étantpas toujouxs les mêmes, il efl naturel que les uns fasfent des progrès moins rapides que les autres, & d'ailleurs le Soldat, pour devenir ferme & habile dans 1'exercice, ne doit pas être trop preffé.
Si 1'Officier rencontre des obflacles qui le génen*: dans fes fonclions, il doit tout de fuite en faire rapport au Chef ou Commandant du Bataillon. S'il a a fe plaindre des Bas-Officiers ou Appointés qui lui font fubordonnés, il s'adreflèra au Capitaine de la Compagnie, & celui-ci puA 3



c * >
ttira les Coupables, fans diftinélion de perfonnc & fans admertre des excufes.
f. 8.
L'Officier, les Bas-Officiers & les Appointés qui exercent les Recrues, doi vent être exempts de fervice; mais lorsqu'on exerce par bataillon, jls doivent s'y trouver fouvcnt pour ne pas ouï?lier leurs fon&ions & en conferver la routine.
§• 9-
Les Recrues qui feront en état d'entrer dans; !a Compagnie , n'en continueront pas moins a. être rangées pendant quelque temps encore dans' les parades : par ce moyen on réuffira a lem rendre le fervice d'autant plus familier.



Al'époque da retour des Semeftriers, lei moins stdroits d'entr'cux, fur-tout céux qui font deftinés pour le premier rang, feronï obligés de rejoindre le Régiment pluiieurs jours avanc leurs Camarades.
Après leur arrivée on leur accordera quèlques jours de repos , pendant lesquels ils pourront mettre leurs équipages en ordre, & prendre médecine s'ils en ont befoim On profitera auffi de eet intervalle pour leur rappèler tout cequ'ii* ont a obferver a 1'égard de leur habillement.
§• 3-
Enfuite le Capitaine fait la rcpartition des Ses-eftriers entre les Officiers & les Bas-Officiers. A 4
SECTION SECONDE.
De rExercice des Semeftriers.



C 8 J
>endint les premiers huit jours on les f»;t marcher un a un & fans fufil. Après cela onleur enfeigne 1'attitude du corps, a faire !es converfions, a ouvrïr & a fë^j les rangs a droice & a gauche.
, s- 4-
Tout ceci ayant été obfervé, Ie Capitaine les faffemble, leur fait repafier les mêmes exercices, & les fait marcher a deux, a quatre, & a huit* avec ou fans diflances. Ceux qui ont été négligés, ou qui n'ont pas affez prorité, feront exercés encore féparément.
s- j.
On répète enfuite les mêmes exercices avec Ie fufil,
$• 4
Ce n'eft qu'alors qu'on en vient au maniement des armes: on familiarife le Soldat avec le Com» raandemeut, & on 1'exerce a bien charger.
J. 7-
Les Semeftriers ne feront rangés dans les Compagnies & admis a faire Ie Service, que Ion*



~* 9 )
qu'ils feront en état d'aller de pair avec les tnieux exercés.
J 8.
Quand ils auront exercé quelque temps par bandes & dansles Compagnies, on. réuuira te.« Semeftriers de tout un Bataillon, & on les fera avancer, retirer , & marcher en Corps. U faut noter les pareifeux, les cbitier, & leus faire fubir un nouvel exercice.
A. 5 SEC-



orsqu'on veut exercer toute une Compa-
Lorsqu'on veut exercer toute une Compagnie , il faut commencer par la placer fur un feul rang, afin que le Capitaine puiffe juger fi fes gens font bien alignés, & s'ils portejic bien le fufiL
Enfuite on marchera fur un feul rang vers un point de vue donné. II faut prendre garde que chaque Soldat marche droit au but, qu'il s'aligne fur fon voifin fans jamais s'appuyer fur lui, qu'il ne détourne point les yeux hors du rang, qu'il faffe des pas égaux, qu'il ne fe penche point, qu'il laifTè pendre la main en ligne droite avec 1'épaule , qu'il n'avance ni ne retire les épaules, & qu'il y tienne le fufil fermement ac-i coudé.
SECTION TROISIEME.
De PExercice par Compagnies & par Dïv'tfions.



< II 3
$• 3-
Ceci étant fait, le Capitaine range la Compagnie fur trois rangs en deux pelotons: il leur fait faire fucceffivement une partie du maniement, toute la charge , & enfin coucher en joue k droite & h gauche. Tous ces mouvemens font exécutés deux fois: premièrement d'après 1c commandoment, & la feconde fois fans commandement.
$• 4-
Alors le Commandant fait avancer & retiref en bataillon avec fix pas d'intervalle entre chaque Compagnie: le Sergent & lePorte-Enfeigné qui précédent, doivent toumer 1'oeil vers Ten-' droit qui fert de point de vue dans le Bataillon.
Les Commandans des Compagnies veilleront foigneufement a ce que 1'alignemcnt de chaque Compagnie foit conforme & analogue a 1'alignement de 1'Enfemble: il faut prévenir la prelfc & les ouvertures, de manière que les diftances & les intervalles foyent conflamment maintenus.
De plus le Commandant fait faire la marche oblique a droite & a gauche, rompre & former le peloton cn marchant. Quelquefois il dok



itaire avancer d'un pas plus ou moins vire que ld pas de marche ordinaire, afin que le Soldat s'accoutume a tout.
Quand on aura avancé en ligne a Ia diftance de quatre ou cinq-cent pas, il faut faire halte & s'aligner, mais toujours de facon que le Centre fe règle fur les deux Compagnies des ailes.
5. 6.
Enfuite onferrea droite & * gauche par Compagnies , on fe déploye, on fait des converftons par pelotons, on rompt & on forme Ie peloton en marchant, on marche par des è droite & des gauche comme dans le quarré, on faitle paffage du pont, enfin on fait marcher un a un, pui* par deux & par quatre hommes.
/vant que de charger avec de la póudre on doit faire ufage pendant quelque temps de cartouches de fon, afin qu'on puiflè expliquer d!au* tant plus diftinétement chaque détail au Soldat,
. $-8.
II efl trés avantageux pour Ie Service que cha3Ue Compagnie refte en fon entier, qu elle fat*



C'i3 )
me deux pelotons dans le Bataillon, & qu'öri laiflè les Officiers & les Bas-Officiers auprès de leurs Compagnies. Mais fi les Compagnies font fi foibles qu'il en faille cinq pour former quatre Divifions dans le Bataillon, & qu'on foit obligé par conféquentd'exercer par Divifions, ón aura foin d'établir par tout une parfaite égalité, & de faire faire 1'exercice par Divifions, tout comme par Compagnies, fans qu'il s'y mêlelamoindre partialité. Les Soldats qui font en défatft feront notés & exercés a part.
f- 9-
Pendant qu'on exerce par Compagnies ou paf Divifions, le Major ou 1'Adjudant exerce les Bas-Officiers, tant a la marche qu'au maniement de la hallebarde & du drapeau. En même temps auffi le Tambour-Major du Régiment ou du Bataillon, inllruit les Tambours.



C 14 )
SECTION QUATRIEME De rExercice par Bataillon.
%. U
T^Vans Ie temps des Exercices, on doit exerJ_y eer deux ou trois fois la femaine par bataillon. Mais tant qu'on exerce encore par Compagnies ou par Divifions, il faut, pour ne pas fetiguer doublement le Soldat, reftreindre les manoeuvres par bataillon: ainfi au commencement on fe contentera de Ie faire marcher en avant fk en retraite, & d'exécuter quelques évolutions de marche. Dès que le Bataillon exerce en maffe , les Exercices par Compagnies ou par Divifions doivent ceffer.
I 2.
Lorsqu'on exerce par bataillon, il faut que tout Ie monde redouble d'attention: perfonne ne doit parler, hors Ie Commandant feul. Le Major & 1'Adjudant peuvent employerleur foins



f «5 >
derrière le Bataillon, pourvu que tout fe paffe tranquillement & fans bruit.
5- 3.
Lorsque le Bataillon avance ou fe retire, le Major doit avoir 1'ceil fur la diftance de,la droite, & 1'Adjudant fur celle de la gauche. Lorsque le mouvement commence d'un pas égal, & que le Commandant efl averti a temps d'une feute, Ia diitance ne fauroit jamais fe perdre.
§• 4-
S'il y a plus d'un Bataillon fur Ia place, & des canons entre deux , il faut que les intervalles foyent de quatre pas pour les Tambours, & de fept pour chaque canon.
5- 5-
Quand on avance, il ne fera point permis £ ceux qui précédent le Front, de tournerla tête, puisque par la ils fortiroientinfailliblement de leur ligne de direétion: ils doirent regarder droit en avant pour fe maintenir toujours dans la même pofition. S'il leur arrivoit cependant de s'ccarter trop, k droite ou a gauche, les drapeaux placés derrière eux dans le Bataillon les



C itf >
«? avernront a demi-voix, flc ils fe remertront
en conféquence.
5- «.
L'alignement des ailes de tous les Bataillons fur une même ligne, eft un objet principal fur lequel le Commandant de chaque Bataillon doit fixer fon attention, & qui doit également occuper trés - férieufement les Capitaines des ailes, Ainfi pour peu que les Ailes foient plus avancées ou plus reculées que le Centre du Bataillon, le Commandant aura foin de les redrelfer auffitót au moyen des Drapeaux.
§• 7-
ïï éft d'une néceffité indifpenfable qu'en toute occafion chaque Soldat joigne fon voifm bras a bras. II doit régner dans les rangs une égalité parfaite, au point que les Soldats efFacent le corps tous 1'un comme 1'autre. Moyennant cetre précaution il ne furviendra poinc d'ouvertures pendant la charge, & les peloton* entreront & fortiront fans flottement.
§• 8-
II faut une attention foutenüe de la pard des Officiers: pour 1'éprouver, & pour s'aflufer s'ils ont 1'esprit préfent & favent ce qu'ils



('"7 )
ont h faire; le Commandant ne les avertira da chaque mouvement, qu'au moment même de 1'exécution. Ainfi fans leur rappèler les régies & les méthodes, il dira fimplement: II [era déployé a droite ou a gauche: nous allons, fermer le Luarré en marche. &c.
§• 9-
Le Commandant doit accoutumer les Officiers a être toujours. également attentifs , a prêter conftamment 1'oreiile au Commandement, & a lui accorder dans le bataillon lc même degré d'attention qu'ils .e.xigent des Soldats,. lorsqu'ils les exercent par Compagnies ou par Divifions.
5- 10.
Pour eet effe.t aufli, lorsqu'on charge par bataillon, le Commandant doit fouvent faire coucher en joue & rctirer les armes, tant par peloton & par divifion, que par rangs, a droite comme a gauche : en général il mettra en ufage tout ce qui pourra perfeélionner 1'attention de 1'Officier & du Soldat, & leur exercer 1'oreille. D'un autre cöte il évitera foigneufement de ne pas les troubler. Le meilleur moyen de tenir un Bataillon en appel & en ordre,c'eft d'inflruire les Officiers & les Soldats fyftématiquemene & avec douceur, fans crier, ni brusquer. Mais fi le Commandant a fait tout ce qui dépendoit de lui, B



C 18 )
& qu'fï decouvre malgré' celé de la neglfgenee, il punira fans parcialité & fans diftinftion de perfonne.
Lorsqu'on exerce par bataillon, il ne faut point s'arrêter a la partie du Maniement qui devient impraticable & inutile devant 1'Ennemi: 011 s'cn tiendra uniquement aux charges de toute efpèce , & aux manoeuvres. On fera exéCiner auffi des marches h rangs ouverts & ferfés, afin d'introduire un pas ferme & égal dans lê Bataillon , & de familiarifer les gens par la routine, avec le mécanisme de l'alignementr des diftartces, & des marches parallèles.



( 19 )
SECTION CINQUIEME
De rExercice des F arades de Garde.
$. il
Aux Parades de Garde ordinaire s, chaque Capitaine ou Commandant doit ranger la parade de fa Compagnie , & la conduire lui-même h la place oü la Garde doit monter , après avoir examiné 1'habillement & tout ce qui eft relatifa la propreté.
§. 2.
Si le temps Ie permet, il fera très-utile de faire affembler la Parade hors de la ville, une heure ou une heure & demie avant qu'elle monte la Garde. On choifit dans ce cas pour rendez - vous tm lieu qui n'eft pas trop uni, afin d'habituer le Soldat a routes fortes de terrains. En général on tichera toujours de prendre des pofitions obliques, & au lieu de cótoyer ou traverfer les champs en droite ligne, on marchera en oblique. Le Soldat y gagnera, «Sc il lui fera d'auB 1



CC 20 )
tam plus aifé de marcher fur un terraïn unï, quarid il aura été accoutumé a un terrain difficile 6c inégal.
1 3.
Les Parades de Compagnie érant arrivées k la place d'exercice, elles doivent s'aligner avec doublé diftance fur un point de vue donné; 1'aligïïement étant achevé, on met le fufil au pied.
Alors le Commandant appèle les Officiers, & leur annonce les mouvemens qu'on va exécuter. !
II veille principalement a ce que I'Exercicë fe faflê darts une Compagnie comme dans 1'autre, & il relève ce qui eft néceflaire pour introduïre une parfaite égalité.
S- 4.
Chaque Capitaine place fa parade fur un feul rang: il en examine la pofition, ^alignement, & le port de 1'arme. Enfuite. toutes les Compagnies marchent a la fois, en avant&en arrière , fur un feul rang & en gardant les in-ervalles. Les parades des Compagnies étant de retour a leurs places, on les forme de nouveau fur trois rangs, on fait faire le maniement, & on exécutc différentes efpèces de charges, de pied



C 2! )
ferme en avant & en arrière; ou en avancane;
ou en arrière en avancant; ou en retirant & avancane avec Ie troifième rang; oubienle feu de haie de pied ferme & en recraice.
Cela fait on marche par un, par deux, on par quatre hommes, ou bien fur un feul rang: on fait des marches oblicjues, & des converGons a droite & k gauche. Enfuite on forme derechef trois rangs: routes les Parades de Compagnie fe fuivent queue a queue , & exécutenc des marches par difrances & par converfions. Les Bas - Officiers refreront attachés te leurs pelotons, afin de s'égalifer avec eux dans ia marche.
§. 6.
Après que les Parades de Compagnie auropt été. exercées de cette manière, le Commandant les réunira routes, formera le Bataillon, & fera faire le maniement, la charge, ou telles autres évolutions &.manoeuvres: puis on forme les poftes de pied ferme ou en marchant, les Gardes moment, & on donne le mot.
$• 7-
Si Ia faifon ne permet plus d'exercer en plein air, on afiemblera les Troupes a 1'Hötel de vil-
7* da™ leM^gc, oudans quelque autre édince public.
B 3



C 3* )
SECTION SIXIEME.
De PExercice qui fe fait le jour du prêt.
§. i.
Les jours oü fe fait le prêt, les Compagnies
fortent de la ville pour exercer, fi 1* cemps le permet.
^ .. ... S. ^ c..;, ,/r.K .
Les Compagnies s'afTembleront dans Ie voifinage de la porte. Elles doivent arriver au rendez-vous, s'y ranger & fortir felon le rang qu'elles occupent au Régiment. La Compagnie, Colonelle fe charge du drapeau.
§• 3-
Arrivées a Ia place d'exercice, les Compagnies s'alignent, & fe rangent chacune fur un feul rang. On marche en avant & en retraite,



( *3 )
puis on exécute fur trois rangs le maniement 5è la charge: après cela on forme le Bataillon, & on exerce en maffe.
Si le temps ne permec plus d'exercer avec le fufil, les Compagnies fortiront fans fufil, & on les exercera a avancer ,retirer, déployer , a faire des converfions, a ferrer a droite & a gauche, k 'marcher par des a-droite & des a-gauche, a rompre & former le peloton, & a d'autres évolutions de cette nature.
En plein hiver les Compagnies doivent être exercées Tune après 1'autre, chacune une demi-heure, dans un batiment defiiné pour eet ufage. Cet exercice fera commandé par le Capitaine (bus 1'infpedtion du Commandant: il fervira de préparation a ceux du printemps, & la charge en fera 1'objet principal: on y employé» i*a des caxtoüjhes de fon.
S- 4-
B 4



C *4 )
SECTION SEPTIEME.
J)e ce qui efl h obprver aux Parades tFEglife.
% u
TT es Dimanches & autres jours de fête les Compagnies doivent s'afTembler au Marché, ou a relle autre place fpacieufé, ou on puiflè les exercer a s'aligner, a marcher par pelotons, & a défiler en parade.
•Les principes que je viens d'établir renferment le fondement de tout 1'Exercice. Si d'un cöté ils tendent a épargner a 1'Officier & au Soldat des fatigues inutiles, ils ne vifent pas moins a les rendre attentifs & óbéiffans, a leur inculquer tous les devoirs que le Général Commandant eft en droit d'exiger d'eux, a leur infpirer de la confiance en eux-mêmes, a établir par Ia répétition fréquente des chofes les plus néces-r



( 25 )
(jiiresun, Mécanifme fur, & ce qui efl eflentiel fur tout dans 1'état actuel de la Ta<?ique, a les rendre formidablesarEnnemi par ce Mécanifme même. En effet, a quoi fert 1'amour de la Patrie & le courage naturel, foutenus même par 1'enthoufiasme dé la Religion , contre un Ennemi bienexercé? Celui-ci réufïïra avec peu de perte la oü il en coutera les pjus_ grande facrifices a une Armée qui n'efl que brave, fans être exercée. D'un autre cöté, s'il en eft ainfi, que ne pourra-t-on pas efpérer du Soldat bien exercé, qui réunit 1'habileté au courage?



Je Soldat doit tenir la tête levée, & la por* J ter droit fur les épaules, fans la pencher ni en avant, ni en arrière, ni de cóté.
§. s.
II ne doit ni cracher, ni foupirer, nibailler, ni couffer, moins encore parler: il aura lesyeux toujours ouverts, jamais fixés contre terre , mais conftamment tournés vers fon voifin, fur lequel il doit fe régler. Ainfi quoiqu'obligé de regarder de cóté, il ne doit pourtant ni pencher Ia tête, ni la tourner mal-adroitement.
5- 3.
II ne faut point hauffer les épaules, mais plutöt les retirer, fans forcer cependant 1'attitu-
SECTION HUITIEME. De la Pofitton.



4e naturelle du corps. Le haut du corps dcAS être rehauffé autant que pofllble.
S- 4-
Les genoux bien tendus, les talons joints, les pointes des pieds en dehors, mais fans gêne: la main droite naturellement pendante le long da corps, mais fans y être collée. En un mot,plus la pofition du Soldat eft naturelle, mieux elle vaut; c'eft pourquoi fesnerfs& fes mufclet ne doivent point être forcés, mais abandonnég au jeu & a la flexibilué qui leur font propres.



SECTION NEUVIEME. De l'alignement.
I'alignement étant un des obfets les plu» ^ effentiels & les pius néceïïaires, on compiencera par enfeigner au Soldat a fe tenir droit »& k prendre une bonne posture.
Chaque Soldat doit s'aligner avec fon voifTn & fur fon chef de file. Px>ury réuffir, il doit toujours fixer fon re-gard. par delfos les yeux de fon voifin, & le joindre bras a bras du c6fé oü fe fait ralignemenr.
$. 3-
Les diftances d'un hommee a I'autre doivent étre parfauement égales, & Ics épaules toutei également effacées. Comrae la ligne des épau, B a



C *9 )
lts efl la règle la plus fure pour ralighemenf^ il faut avoir foin que chaque .Soldat fe pofte as niveau de fon voifin, épaule contre épaule, & c'efl en quoi il pourra; s'aider en le regardanc de cóté , comme auffi par 1'attouchement du bras.
5- 4-
II faut expliquer diftinclement au Soldat qüb chaque fois qu'il pourra voir derrière fon voifin, il fera trop reculé, & qu'auffi fouvent qu'il -pourra voir en face celui qui fuit fon voifin, il fera trop avancé: que pour lórs il doit oa avancer, ou reculèr, mais dans le premier cas fans pencher la tête ou le corps en avant, & dans lefècohd fans fe pencher en arrière ; ainfi dans 1'un & 1'autre cas il doit toujours tenir le corps droit fans h courber.
% 5-
Le fecond & le troifième rang doivent étrè tgalément diftans, & parallèles au premier.
Chaque Soldat doit s'aligner fur celui qui Ié précéde, de facon qu'en tenant Ia tête droite



( 3 )
fl en voye précifément la wuque. II doit aufli üvoir le même alignement d'épaules que lui.
5. 7-
Lorsque les chefs de file fe ferrent a droitft ou a gauche, il faut que les files de derrière en faffent autant, fans qu'il fok belbin de les en jvertir.
S- ».
La règle générale pour 1'alignement efl, «Ju'on fe mette h la diftance de quelques pas •devant le rang qui doit être aligné 5 qu'on vife Je long de la ligne , & fuppofé qu'il n'ait poinc été donné de point de vue, qu'on s'en choifisfe un, fur lequel on puifTe former la ligne; enfin que le centre foit aligné fuivant lapofitkm des deux ailes.
$• 9-
Pour apprendre au Soldat a s'aligner vite & Thien,& pour s'y former le coup d'ceil, lesCommandans des Compagnies auront foin de faire prendre de temps en temps a quelques files owr pelotons des ailes, une pofition entièrement différente decelle qu'ils avoient précédemment, & ce nouvel alignement fera également adopté par les amrese



131 >
tl fuffira aufli d'ordonner & Phommë d'aiïe d'avancer ou de retirer une épaule: ce mouvemenc feul produifa déja un alignemenc différent.
§. 10.
- En exercant par Corps, les pelotons doivenf être alignés d'abord par leurs Officiers, enfuite par les Officiers de 1'Etat-Major & les Comtnandans, & finalement par les Généraux; mais avant que d'entrepreadre eet alignement, il fera nécefiaire de jèter un coup d'ceil rapidé fur la difpofition de 1'enfemble, fuivant les principes établis dans le §. 8.



C 30
s- *:
Le fufil doit être porté de manière qu'il y aït deux doigts & le pouce au deflus de la crofse, & deux doigts au defibus.
11«
Toute la paume de la main ferraement collée eontre la crolfe.
5- 3-
Le bras ni erop étendtl, ni trop courbé. 5- 4-
Le coude ferré au corps autant que poffible, le chien droit en avant, la croffe fortement ferrée a la hanche: le bois du fufil fermement appuyé fur 1'épaule, fans qu'il puifTe nivaciller, ni pencher en arrière, & fans qu'il foit ni trop prés, ni trop éloigné de la tête. Tout ceci peut être exécuté a 1'aide du poignec.
SECTION DIXIEME. Du port de F Arme.



( 33 )
SECOND CHAPITRE.
öbservations generales sur eE
Maniement des Armes et sur tA Charge.
SECTION PREMIÈRE.
Obfervations générales fur le Maniement des Armes.
i r.
Quand on enfeigne le maniement des armes au Soldat, il faut obferver d'abord rout ce qui a été Uit au fujet de la Pofition.
§• 2.
II faut des paufes égales, de manière qu'on puifie compter jusqu'a huit entre chaque tamps.
5- 3<
Les mouvemens doivent être exécutés raprdeJoenc a 1'initant même oü les hommes d'aile donC



C 34 )
nent le fignal: ceux-ci s'y prennent avec tout tautant de rapidité & de promptitude, mais leurs mouvemens auront plus d'étendue, & ils feront quelques geftes du fufil qui puiffent être apercus par 1'aile gauche.
S- 4-
Les fufils doivent toujours être empoignés
brusquement, & prefque en frappant. On frappe auffi fur la gibcrnc. Tous les pas doivent être appuyés avec fermcté & avec promptitude, fans trop lever le pied.
J. 5-
Dans les tours on porte rapidement & brusquement les pieds en avant ou en arrière, en faifant attention de ne les avancer, ni reculer que jusqu'a la cheville. Dans les tours mêmes il faut tenir le corps droit, faiiir la gibcrnt par le bas avec la main droite , pour qu'elle ne fe dérange pas, retirer les reins, tenir Je« jarrets tendus, tourner fur le talon en levant la pointe du foulier, & en ne la pofant a *erre que lorsque le tour eft achevé. !1 'faut évirer de fe tourner avec trop de précipitation. . Les fufil* doivent être fortement ferres coiwre 1'épaule, •Sc ne pas bouger.



C 35 )
§. 6.
Les Rangs refteront toujours dans un aligne» ment parfait pendant 1'exercice, & le talon gau* che ne doit pas bouger de la place.
§•7.
II faut qu'après chaque temps les fufils foyent également alignés. Pas un ne doit pencher en avant ou en arrière: les Soldats le porteront tous a la même hauteur & a la même diftance da corps: il faut qu'ils fachent le manier avec affurance, & qu'ils s'exercent a faire tous les mouvemens avec grace. Le maniement une fois fait, le fufil ne doit plus bouger &" le corp? reftera immobile.
i s.
On fait fortir un homme d'aile de chaque rang. Celui du prémier avance dans le Bataillon jusqu'a la ligne des Officiers: ceux du fecond & du troifième rang vont deux bons pas én avant. Dans les petites parades 1'homme d'aile s'avance moins.
S'il arrivoit que les Soldats de Paile gauche né puffent apercevoir 1'homme d'aile du premier rang fans avancer la tête, ils jèteront les yeux «n arrière, & fe régleront d'après les hemffles C i



( 3* )
d'aile du fecond ou du troifièffle rang. C'eft a qnoi le Soldat doit être accoutumé d'avance.
5-9.
Le maniement fans commandement a été entièrement aboli, & par cette raifon il feroit inutile de rapporter ici ce qu'on y obfervoit. De nos jours même le maniement avec commandement n'eft plus ufité dans le Bataillon, mais uniquement refervé pour les Recrues & les Semeftriers, qu'on exerce par Compagnies, ou tout au plus par Divifions.



( 37 )
SECTION SECONDE.
Maximes Générales fur Ia Charge.
S. i.
TTVns Ia charge Ie Soldat doit fe tenir tranji J* quille, bien porter les Armes, s'aligner foigneufement en rangs & en files, faire la plus grande attention au Commandement, & ne pas fe permettre la moindre négligence.
§• *•
II faut ouvrir le baflmet, prendre Ia cartouche & fermer le baffinet, en un feul mouvement général. Chaque Soldat doit avoir fes cartouches placées dans la giberne, demanière qu'il puifie les fortir facilement. On ouvrira la giberne par en bas, & en levant entièrement le couvercle. II faut que le Soldat fok prompt a prendre la cartouche, qu'il la déchire fuffifamment, qu'il mette affez de poudre dans le baflinet pour amorcer, qu'il ne jète point de cartouche , qu'il ne 1'écrafe pas en Ia lailfant tomber dans le canon, qu'il tire brusquement la baguette , & qu'il la chalfe jusqu'au fond du canon, C 3



( 38 )
Avec cela il doit conferver fa pofition pendant Ia charge, relever enfuite d'abord le fufil avec une main, & le porter fur 1'épaule fans remuer le corps & fans plier Ie genou; enfin refter ferré dans les rangs bras a bras du cóté du drapeau.
S- 3'
II faut auffi que les Officiers fo.yent bien alignés dans leur rang, & qu'ilsprononcent le commandement fticcinftement & a haute voix. Les feux doivent fe fuccéder avec ordre. Les Officiers & les Bas-Officiers qui ferrent les rangs par derrière , auront 1'ceil fur les Soldats pendant la charge: ils noteront ceux qui fe négligent* pour être exercés féparément, & ils redrefferont fans cri & fans bruit les irrégularités qui pourroient fe commettre.
I* 4-
Dans les charges entières les Soldats doivent refter ferrés du cóté des drapeaux, mais lorsque le Bataillon fe met en marche oblique a droite ou a gauche , il faut que les bras fe touchent du cóté de Faile vers laquelle la marche eft dirigée.
Dans Ia marche en avant les Divifions ou lej Compagnies tournent les yeux vers le drapeaii;



C 39 )
celles qui lui font a droite regardent a gauche , & celles qui font a gauche regardent a droite.
S- 6.
Lorsqu'on fait feu par pelotons, il faut toujours que la moitié des pelotons foit enaclivité, tandis que 1'autre moitie tient le fufil fur 1'épaule. Pour eet effet il efi: néceffaire que les Soldats foient bien commandés, & qu'ils chargent promptement.
5- 7-
II faut que les Soldats fachent quels font les" pelotons & les divifions dont ils font partie: il faut leur indiquer auffi s'ils appartiennent a 1'aile droite ou gauche du peloton, puisquela première partie du peloton tient a 1'aile droite, 6c la feconde a la gauche. Moyennant ces précautions on ne rifquera point de voir tout le peloton fe mettre en mouvement, lorsqu'on ordonne feulement a 1'une des deux ailes d'avancer ou de reculer.
S. 8-
Le Commandant du Bataillon doit fe tenir conftamment devant les Drapeaux. II redrefièra les fautes fans cri & fans bruit, umquement par des fignes que le Soldat doit connoitre.



C 40 )
$• 9.
Pendant la charge le Major refiera derrière le Bataillon prés de 1'aile droite, & fera attention aux premières divifions, pendant que 1'Adjudant aura 1'eeil fur les dernières divifions de 1'aile gauche. Vim & Pautre avcrtiront les Officiers lorsque la diftance de la ligne fe perdra, quand le Bataillon devra marcher obliquement a droite ou a gauche, & quand il faudra arrêter cette marche, de menie ausfi quand 1'un des pelotons aura été obligé de fe rompre, & qu'il en fera réfulté une interruption dans'les feux\
5. io,
Dès Ie commencement il faut imprimer au Soldat de ne jamais mettre plus d'une cartouche dans le canon. Si par hafard fon arme refufe, il n'a qua amorcer de nouveau, & remettre la cartouche entamée dans h giberne. En attendant il efi dêcidé qu'un fufil qui eft en bon état & bien manié ne refufe jamais.
§• 11.
Dans k charge entière chaque Soldat exécute^Its mouvemens d'après lui-même; & fans qu'il ait befoin de regarder vers 1'aile, il paffe le fufil a gauche, Ie charge, fait haut le fufilt le remet fur 1'épaule & demcure tranquille.



( 41 )
Dans les marches èn avant & en retraite on fait figne lorsque les pelotons doivent entrer dans le Bataillon. Cette marche fe fera d'un pas égal & ferme fans courir. Le figne donné doit être fuivi ausfitöt, & on ne s'arrêtera pas pour un ou deux hommes qui font en défaut.
Les pelotons qui dans la marche en avant & cn retraite regardent a gauche, tourneront les yeux a gauche & s'aligneront fur les drapeaux, au moment qu'on leur fera figne d'entrer dans le Bataillon; dès qu'ils feront au niveau des drapeaux, ils reprendront le pas.
En entrant dans le Bataillon les pelotons s'aligneront fur les drapeaux, pour qu'il n'y ait point d'ouverture. II faut en général qu'a ia fortie & a 1'entrée des pelotons, les hommes regardent toujours droit en avant.
Lorsqu'on fait feu en avancant, on fera fortir les pelotons ou les bataillons. Par la on préviendra dans la ligne toute efpèce d'embarras, toujours dangereux en face de 1'ennenu; on gagnera 1'occafion de percer infenfiblement les rangs ennemis, &. le Soldat reftant toujours en aftivité, oubliera le danger.
$• ï*.
Dans les charges par bataillon, il faut qu'au kommandement
Bataillon!



( 4* )
les drapeaux fafient halte aufli, & qu'au mos
Marche!
tts reprennent le même. pas que le Bataillon. Quand enfuite le Bataillon a porté les armes fur 1'cpaule, il faut qu'au figne donné les drapeaux , & avec eux tout le Bataillon , reprennent le petit pas de charge. Si on charge en ligne, & que le Bitaillon foit refljé en arrière pendant le feu & la charge, les drapeaux doublent le pa-;, ft rentrent dans la ligne. Celle-ci regagnée, on ietombe dans le petit pas ordinaire.
§ 13-
On s'apprête aux charges de la manière fuivante. Au commandement
Préparcz- Vous!
le Soldat empoigne le fufil avec la main droite, le détache de 1'épaule, place la main gauche tout pres du refiort de batterie, porte le canon devant le vifage, il arme, & tient le fufil a une relle hauteur que la main droite fe trouve a peu pres vis a vis de la bouche. Toutceci doit être exécuté très-rapidement <& dans un feul temps.
Le fecond rang opère de même, mais en pö'rrant le pied droit de cóté a la difiance d'un petit pas.
Le troifième rang gagne un pas a droite.



C 43 )
§•• 14-
Le premier rang ne faic point haut le fufil. Atfc commandement
Apprêtcz-Vous!
ie Soldat empoigne le fufil, & pofe ausfitot le genou droit a terre; en tombant il abac 1'arme tout prés du corps, & appuye la croflè a terre en frappant & de manière qu'eile foit placée prés du talon gauche. La main gauche faifit également le fufil en tombant & doit fe trouver enfuite au defius du genou: la main droï-. te vient faifir le chien.
II faut faire attention qu'en tombant le Soldat ne fe penche point en avant, mais qu'il recule le haut du corps; qu'il portele pied droit, droit en arrière & non de cóté; que la pofition du Soldat quand il a le genou a terre, foit ferme & füre; qu'il appuye la croffe a terre non de la pointe, mais tout a plat; enfin que le pied gauche ne bouge point de la place.
Les Soldats du fecond rang porteront vivement le pied droit fur le cóté, pour ne point empêcher les chefs de file de tomber; le pied de ces derniers doit venir fe placer entre lesjambes des Soldats du fecond rang.
Voici comment on s'y prend pour coucher en joue:



C 44 )
Le premier rang léve brusquement Ie fufil & appuye fortement la crofiè contre 1'épaule.
Le premier rang couche en joue horizontalement, les deux autres abaifïènt un peu le bout du canon ? & pour que le fecond & le troifième rang puüTent bien abattre le fufil, ils glifferont la main gauche un peu en avant pendant qu'ils s'apprétent, & ^e cette manière ils auront le fufil d'autant mieux a leur difpofition. Le premier rang obfervera la memeprécaurion dans les demi-tours a droite.
II eft efientiel de bien appuyer la croffe contre 1'épaule; le Soldat n'en ajustera que mieux, & le coup en deviendra plus ferme. Dans une plaine il faut vifer au ceinturon de fon ennemi; mais lorsque celui-ci cft polé fur une montagne, il faut ajufter un peu plus haut que de coutuine, fans quoi la balie porteroit en terre.
§• 15?
Si 1'on fe propofe de faire retirer les Armes, on commande:
Rctirez vos Armes!
Le premier mot doit être un peu trainé, <& les deux autres prononcés. brusquement. A ce commandement le Soldat retire vivement le fufil avec la main droite, la croffe en bas; il le re-



'C 45 5
léve avec Ta main gauche , qu'il defcend ausfitÓt jusqu'au tenon d'en bas, frappe du pied droit,& tient le fufil comrae s'il alloit apprêter lesArmes*
Le premier rang ne fait que frapper de la croffe a terre avec la main droite, & conferve la pofition qui a été indiquée ci-defius.
S- '7-
Au commandement
Feu!
on ferre le doigt avec force contre la détente , pour qu'on foit für de faire partir le coup.
Le premier rang fe relève brusquement dès que le coup eft tiré, & rapproche le pied droit du gauche.
Quand on a abattu les Armes pour prendre la cartouche & arhorcer, il faut que le premier rang tienne le fufil au deffus du ceinturon, & les deux autres Féléveront encore davantage, car fi les trois rangs portoient le fufil a la même* hauteur, le fecond empêcheroit le premier, & le troifième le fecond d'amorcer. Enfuite il faut mettre ausfitöt le chien au repos, prendre la cartouche, la déchirer, remplir le baffinet de poudre, porter 1'arme a gauche en faifant Ie demi-tour, couler la cartouche dans le canon,



( 45 )
boorrer, relever le fufil avec une main, & fij porter. Tout cela s'exécute avec la plus grande vkeffe, & fans que les Soldats attendent 1'un après Fautre, a moins que 1'exercice ne fe faflè Au commandement.
Chaque Soldat déchirera fa cartouche jusqu'a la poudre, il la reflerrera fans pourtant Fécrafer, & en renverfant la main il la defcendra dans le canon.
■<:-.■ §. i9m*-btumA^
S'il eft queition de mettre le chien au repos & de porter 1'arme fans qu'on ait fait feu, chaque Soldat en fon particulier mettra le chien lentement au repos, paflcra la main gauche fous la croflè & portera Farme.
En même temps le premier rang fè relève brufquement de terre.
Le fecond rapproche le pied droit du gauche, &
• Le troifième avance d'un pas a gauche vets te fecond.
' ' §• 19. Si au lieu de tirer droit en avant, on veut faire coucher en joue a droite ou a gauche, on commande:
En joue a droite óu a gauche!



f 4? )
Les Officiers auront foin de ne pas prononcer ce commandement trop brufquement : il doit être articulé lentement pour qu'il foit bien & diftin clement compris, fans quoi il arrivé qu'ftji lieu de fe tourner a droite ou a gauche, on couche auffitót en joue.
Le peloton ayant apprêté les Armes pour coi^cher en joue a droite , le premier rang ne bouge poim: le fecond fe retire d'un petit pas, & rfe troifième d'un grand pas a gauche; mais on conferve les mêmes ouvertures que s'il fallöit coucher en joue droit en avant. Au mot
En joue!
ïes trois rangs couchent en jöue a droite. Et quand par après on commande :
En joue droit en avant!
tout le monde reprend fa première pofition.
La même chofe s'obferve quand on couche en joue a gauche; feulement Ie fecond & le troifième rang fortt un pas a droite, au lieu dé fe porter a la gauche. Chaque fois qu'on fera coucher en joue de cóté, les trois rangs tournee ront le canon du fufil vers 1'endroitoü ils doivent arer.



C 4* )
*$ 20.
Si ori veuc faire charger en arrière dans Ia marche en retraite ou en avant, il faut qu'au commandement
Demi-tour h droite!
le Soldat fe tourne brusquemenr fur Ie talon gauche en levant le pied droit.
En executant ce mouvement il faut plier le <!os, & fe tourner avec toute la viteffe poffible , fans fauter, ni plier le genou. Au Commandement
Peloton!
'on faifit Ia giberne, & le fufil demeure ferme fur 1'épaule.
En retraite, & dansles feux oüon a 1'Énnemi a dos, ces fortes de mouvemens deviennent néceffaires. Comme il efl aifé de les pratiquer dans tous les terrains & fanslemoindre inconvénient, il faut y revenir fouvent, pour qu'en cas de' befoin.Ie Soldat ne perde point courage & ne tombe point en désordre. Par cette mêmeraifon aufli, il faut introduire touces les espèces de charges, afin que 1'Officier fache lesquelles il convient de choifir felon 1'occafion, & qu'il puifTe ^ compter fur 1'habileté de fes Soldat» dans 1'exécution.
TROI-



C 49 )
TROISIEME CHAPITRE
Des EroLUTioNs de Marche.
SECTION PREMIÈRE
Ouvrir 6? ferrer les rangs.
A. OüVRlR les rangs.
S. ti
Pour faire ouvrir les rangs a droite, il hnz qu'au commandement :
Öuvrez vos rangs!
lés Soldats tournent les yeux a gauche, & qu'ils ouvrent les rangs en commengant paf Faió D



<5o )
le gauche. Le fecond homme de 1'aile étant- parvenu a fa diftance,,ne bouge plus, & de cette manière la maffe refte ferrée, jusqu'a ce qu'un ehacunNvoye fon voifin immobile fc fa place. Enfuite chacun prend fa diftance & refte ferme. Cela fait, & perfonne ne bougeant plus, on s'aligne de la gauche a la droite.
La même chofe s'obferve quand oh ouvre les rangs a gauche, avec la feule différence que pour lors les Soldats tournent les yeux k droite, & que 1'alignement fe fait de la droite a la gauche»
B. Serrir lis rangs. S. r.
En ferrant les rangs a droite, les foldats regardent a droite.
§• a.
Pour ferrer les rangs a gauche , on cortt* mandera:
Serrez vos rangs !
& auflitöt les foldats regardent a gauche, & k mefure que 1'Officier qui fait 1'aJignement, $



<5t>
paffe devant eux, chacun tourne les yeux deie* chef k droite, k moins qu'il n'ait été ordonné que 1'alignement fe faffe de la droite kla gauche, & dans ce cas il faut que fur le commandement;
Alignez- tous!
les yeux fe tournent brusquement k droite* $• 3-
Au Commandement:
Halte!
1'homme d'aile s'arrête, mais les autres con3 tinuent k avancer fuccefTivement, jusqu'a ce que chacun ait atteint Ia diftance requife. On évU tera de s'entreheurter, & de fe jeter trop brusquement en avant ou en arrière.
5- 4-
On aüra grand foin encore qu'il rte fe fcflë point d'ouverture* ni que les hommes fe ferrent trop les uns contfe les autres: ils refterons ferrés bras k bras & en droite ligne: les ailes ne fe jeteront pas brufqtiement ni en a-vant ni en arrière, & ne feront pas de trop grandes enjambées^, «n marchera le jarret tendu & les pieds droits< D a



I
( 5* )
§■ !.
Le foldat ne doit point piétiner en marchant, c'eft a dire, le poids de fon corps ne doit point s'affaiffer fur la jambe qu'il avance , mais repofer fur celle qui refte a terre. Dès qu'on léve le pied pour le porter en avant, il faut tourner la pointe en dehors, & la baiffer fans gêne contre terre.
§■ 2.
Le pas ne doit être ni trop grand, ni trop petit. Pour déterminer la vraie mefure d'un pas, il faut prendre la diftance qu'un homme peut enjamber commodément & fans remuer le corps. II faut s'eu tenir a cette mefure , & éviter la faute asfez commune de retirer le pied en Ie pofanta terre.
$• 3-
En levant le pied qui doit faire Ie pas, il faut plier un peu le genou, mais Ie retendre d'abord dès qu'on porte le pied en avant, & le pofer ainfi a terre, le jarret tendu.
SECTION SECONDE.
De Ia Marche en géneral.



crjs) i4.
II ne faut ni pencher, ni bahTer la tête, mais la laifser dans fa pofition naturelle. Le foldat doit tenir les yeux ouverts, & en les tóurnanc du cóté de fon voifin, il doit fixer la perfonne devant laquelle on défilé.
$• 5-
Chaque foldat doit toujours marcher. quarrément fur lui - même, fans vaciller & fans s'appuiertrop fur fon voifin ; cependant il ne doit jamais s'en féparer au point de perdre la fenfation du coude; fi cela arrivoit, il fe rapprochera peu k peu, & non tout d'un coup ou brusquement.
$. 6.
II faut faire Ia plus grande attention a une bonne pofition; le fufil ne doit point pencher en arrière, mais refter fermement collé contre k hanche; le corps ne fe courbera ni en avant ni en arrière, mais fuivra toujours k direftion du pied quj fe porte en avant.
D 3



C 54 )
On fe fert de cette marche dans le Déployement, dans les Quarrés, au paflage d'un pont, en rompant le peloton dans la charge s öc dans d'autres occafions.
$. U
Elle exige furtout que les foldats obfervent exacjement leur diftance, afin qu'au commandement:
Halte! Front!
ils puiffent s'arrêter tout de fuite, fans avoir befoin de fe remuer, & qu'après avoir fait front, ils fe trouvent ferrés bras k bras, <3c toujours plignés fur leurs chefs de file,
S-
Dans la marche, le foldat doit toujours pofer Je pied a la même place d'oü fhomme qui le précède a óté le fien. Au mot
Marche!
SECTION TROISIEME.
Marcher par des h - droite & des a-gauche.



( 55 )
tout fe met en mouvement d'un même pas , & la Tête doit toujours garder un pas égaL
$• 3-
S'il arrivé qu'un foldat refte trop en arrière de fon chef de file, il doit alonger le pas, fans courir & fans fe porter brusquement en avant. Mais fi au contraire il s'en eft trop approché, il doit faire un ou plufieurs petits pas , mais jamais s'arrêter tout court.
$• 4-
Dans la marche les files doivent toujours être alignées de facon que chaque foldat ait droit devant les yeux la mique de fon chef de file. Les files refteront toujours jointes enfemble, & marcheront ferrées bras a bras, tout comme ft elles ne faifoient qu'un rang. Soit que 1'on marche par des a-droite ou des a-gauche, les rangs de derrière doivent toujours fe régler fur Je premier; il faut en outre auffique les foldats gardent & marquent toujours la cadence du pas.
S- 5-
Lorsqu'on marche en divifions ou en pelotons par des a-droite ou des a-gauche, les Officiers marchent a trois ou quatre pas de diftance a cóté de leurs pelotons, & les foldats doiven; garder avec eux le même pas.
D 4



f 56)
Pour défiler par pelotons par la droite, Ie Commandant commandera:
Les deux derniers Rangs! Serrez-vous en avant! Marche!
Au mot:
Marche!
les deux. derniers rangs ferrent en avant % grands pas,mais fans courir jusqu'a la pointe du fabre, en reftant bien alignés.
Les rangs étant ferrés, le Commandant cqmWande:
Par Pelotons! Faites la converfion h droit® !• Marche!
SECTION QUATRIEME.
Marcher par pelotons & a rangs ouverts.



C 57 )
Aux mots:
Faites la Converfion a droite!
les Soldats jètent les yeux a gauche, & au mot:
Marche!
les ailes gauches de tous les pelotons font ia converfion, & dès qu'elle eft achevée, chaque Officier commande k fes pelotons:
Halte! Aligncz-vous!
fur quoi les foldats jètent les yeux a droite. Enfuite le Commandant commande:
Marche!
& eet ordre étant répété en même temps par chaque Officier, tous les pelotons fe portent a grands pasen avant, afin que le mouvement foit général , & qu'il n'y ait ni lenteur, ni confufion.
Si la marche eft commandée:
Par pelotons!
Ö5



C 53 )
Faites la converfion a- gauche !
les foldats regarderont a droite.
Le mouvement de converfion qu'on fait faire aux pelotons pour femettreen marche, feraexécuté h petits pas, mais avec célérité. Tous les pelotons doivent aehever le tour en même temps, afin qu'on puiflè leur commander enfemble :
Halte ! Al ignez Vous!
ils s'aligneront d'eux-mêmes, & fe tiendront parallèles au peloton de devant.
S- 3.
Le premier peloton doit toujours garder un pas régulier & égai, ni prefTer, ni ralentir la marche, fe porter droit en avant, & ne point aller obliquement ni a droite ni a gauche, a moins d'y être obiigé.
5- 4<
II y aura deux pas d'intervalle entre les rangs: ccux de derrière régleront leur direc: tion fur le premier.



( 59 >
$• 5-
Quand même les files ne feroient pas complectes, il n'en faut pas moins que les foldats foyent ferrés 1'un contre 1'autre.
J. 6.
II faut que les intervalles d'un peloton a 1'autre foyent égaux. S'il arrivé qu'un peloton du devant perde un ou deux pas de fa diftance, le peloton fuivant redreflèra la faute , en racourciflant ou alongeant fa marche , fans courir, ni fans s'arrêter tout d'un coup. L'Officier qui le conduit , peut commander: Halte! s'il eft trop pres du peloton de devant, mais eet ordre ne doit être donné que lorsqu'il fera indifpenfablement nécefiaire, & dans le cas feulement, oü le peloton de devant aura été obligé de s'arrêter lui-même.
5. 7
La règle Ia plus commune pour obferver la diftance, eft que l'Onicier mefure le nombre des pas qu'occupe le front de fon peloton, & qu'il refte féparé a une diftance égale du peloton qui le précède. On déduit quatre pas pour les deux derniers rangs lorsqu'ils font ouverts» & deux pas s'ils font ferrés,



C 60 )
$. 8.
Les Bas-Officiers fe régleront en rout fur lef pelotons du devant, tant pour la pöficion de8 épaules , que pour le pas, qui doit être Ie même dans tous les pelotons: ils obferveront d'ailleurs une parfaite égalité dans les pas, & ils commenceront la converfion exaétement \ la même place oü le premier peloton vient de la faire.
S- 9>
Lei Officiers doivent marcher devant Ie centre de leurs pelotons, & ne fe placer fur 1'aile que lorsqu'on fe reforme pour 1'alignement a* moins qu'il n'en ait été autrement ordonné. PoUr faire la converfion ils commanderont:
Halte! Fakes la converfion!
Dès que ce mouvement eft achevé, ils aioutent: J
Halte! Alignez-vous!
Et pour faire place au peloton fuivant qui doit faire la converfion, ils avancent en même temps de trois pas, jusqu'a 1'endroit que 1'aile gauche du premier rang du peloton de devant *ient de quitter. Enfuite les pelotons s'aliguent



C 6t )
fur eux-mêmes, & après qu'ils ont regagné leurs <Üftances, on commande
Marche!
& on reprend le pas marqué par Ie ptloton de devant. Si les pelotons font petits, le commandement:
Halte! Alignez-vousl
doit être immédiatement fuivi du mot
Marche!
fans quoi 1'on risqueroit de perdre la diftance. Dans ce cas lk il n'eft pas abfolument néceffaire d'attendre le pas marqué par le peloton de devant, mais on le reprendra en marche le plutöt poffible.
Lorsqu'un peloton doit faire la converfion a droite, 1'Officier tournera la tête a gauche: fi le mouvement doit être exécuté a gauche, il avertira 1'aile droite par un léger fignal de 1'efponton, & il ne prononcera le commandement;
Faites la converfion!



(6* >
qu'au moment ou le Bas-Officier on'Thora-' me d'aile, fe trouve exactement k la place qu'il doit occuper. Le mot
Halte!
doit égaïement être prononcéa point nommé, car il 1'aile reftoit en arrière ou avancoit trop," la forme de tout Ie peloton en feroit entièrement dérangée.
Dans toutes les converfions les pelotons commenceront Ie tour a Ia même place oü il a. été fait par le peloton de devant. Pour eet effet, lorsque le mouvement doit fe faire k droite, le Bas-Officier reflera aligné avec celui du peloton de devant, & marchera droit a la place que le premier a occupée en entamant la converfion.
Si c'efta gauche que le mouvement doitétre' exécuté, il faut que 1'homme de 1'aile gauche du peloton fuivant, vienne fe placer a 1'endroit même ou s'eft tenu 1'homme de 1'aile gauche du premier rang du peloton précédent. Les foldats auront toujours 1'oeil fur 1'aile qui tourne, mais ils refteront ferrés du cóté du pivot de celIe qui ne bouge point, & en même temps ils évitefont toute preffe.



C 0-3 >
& 10.
Lorsque le Bataillon a pris I'alignement, Se
qu'on eft fur le point de fe reformer a gauche 4 les Officiers fe poftent fur 1'aile gauche de leurs pelotons, & fe ferfént contre 1'homme d'aile: les foldats jètent les yeux a gauche. Si 1'on s'eft rompu a gauche, & qu'il faille fe reform era dropte , les Officiers fe placent fur 1'aile droite de leurs pelotons, les Bas-Officiers entrent dans le troïlième rang, & les Soldats regardent a droite.
Les Officiers s'aligneront tant fur I'alignement général, que les uns fur les autres: ils regardet ront fouvent en arrière pour chercher le point de vue le plus reculé, & ils auront foin que les pelotons règlent leur marche d'après la direcfioa du point de vue donné. Quant a 1'Officier en particulier , il tachera toujours de fe préfenter avec grace & avec dignité. Si quelqu'un de fes Supérieurs lui adreffe la parole en paflant, il répondra diftinctement & a haute voix, fans s'arrêter, ni lever 1'efponton.
'^V".'-1- ;. "■■
Les trois premiers pelotons s'étant alignés d'après le point de vue, pourront fervir de rè^ gle pour i'alignement de ceux qui les fuivent. B faut laiffer un Officier de i'Etac- Major devant la



C 6> >
Téte, & c'eft lui qui alignera le troifième peloton, tandis que 1'Officier de celui-ci dirige I'alignement des deux pelotons de devant, d'après le point de vue qu'il a fous les yeux.
§. 12.
Si Ie Bataillon doit fe reformer k gauche, & que les foldats ont 1'arme au brasj ils la porteront dès qu'on commandera:
Halte I
& fi les rangs font ouverrs , ceux de derrière fe rapprocheront jusqu'a ,1a pointe du fabre. Les Soldats tournent les yeux a droite, & les Officiers fe placent devant le centre de leurs pelotons. Enfuite on commande :
Par pelotons!
Fakes la converfion a droite ou a gauche !
Marche!
A ce dernier mot tous les pelotons fe mettent en marche pour faire la converfion et fe re- 7 former. Les hommes d'aile des pelotons qui ont été alignés fur le point de vue, ne font que tourner fur le talon fans changer de place. Dans



C 65 )
Je mouvement qui fe fait pour reformer le bataillon, le foldat doit marcher les épaules droites., ne pas fe prelfer contre fon voifin, & fuppqfé que la diftance ait été perdue pour quelques hommes, il faut auffitöt ouvrir les rangs jusqu'a ce que 1'égalité des intcrvalles ait été retablie. Si 1'on
•eft gêné pour la diftance, il faut gagner la placequi manque en retirant lc bras droit en arrière,
§• 13-
Lorsqu'on s'efl rompu a gauche & qu'on doit fe reformer a droite, il faut que dans I'alignement les Officiers prennent pofte fur 1'aile droite de leurs pelotons, & les Bas-Officiers entreront dans Ie troifième rang. Les foldats continuent a regarder a droite, au lieu qu'ils tourneront les yeux a gauche quand on fe rcforme par pelotons a droite. Les Bas-Officiers de 1'aile ne font que tourner fur le talon.
S- i4«
Dès que le Bataillon eft en ligne, le Commandant , & avec lui tous les Officiers qui conduifent des pelotons, commandenc :
Halte! Al ignez vous:
A ces mots tous les Officiers font brusquement & a la fois le demi - tour a droite, & font E



C *6 )
lace vers le Bataillon : les rangs de derrière rétrogadent, & s'ouvrent a la diftance de trois bons pas.
Lorsqu'on fe reforme a gauche, les Officier» aligneront leurs pelotons de la droite a la gauche ; & de la gauche a la droite, fi c'eft a droite qu'on fe reforme. Ils s'yprendront avec toute la célérité poffible, après quoi ils fe remettent devant leurs pelotons, faifant face vers le Bataillon.



SECTION CINQUIEME
Marcher par pelotons & a rangs ferrés.
Lorsque les rangs ont été ferrés pour la charge, on commande:
Par pelotons!
Faites la converfion k droite 9 ou a gauche!
& dès lors il n'eft plus queftion de faire approcher le fecond & le troifième rang, ni de leur faire obferver des diftances, puisqu'ils resfent toujours ferrés jusqu'k la pointe du fabre.
•Ö&obq-.^I ékpVfc**
Les drapeaux fe tiennent a 1'aile droite de ieur peloton,
1*



( *8 )
$• 3^
Si 1'on a placé deux pièces de campagne aux ailes, on prendra un-intervalle de 14 ou 15 pas : au défrut de canons, il fera feulemenc de 7 a 8 pas.
^■Si I'on s'eft rompu a droite, les Tambours de 1'aile gauche reftent derrière le Bataillon, & ceux de 1'aile droite, fur j'aile droite du premier peloton. Au contraire fi 1'on s'eft rompu a gauche, les Tambours de 1'aile droite fe tiennent derrière le Bataillon, : & ceux de 1'aile gauche fur 1'aile gauche du dernier peloton.
Les Charpentiers font placés fur Ja ligne du premier rang, & les Tambours fur celle du troifième rang.
•b ^ m ,Sain omvlieg. & I otf. cl isrfam,
fi Après qu'on s'eft reforme, & que les Officiers ont aligné leurs pelotons en filence & promptement, ils retouraent fur 1'aile de leur peloton.



S'il y a plus d'une ligne, on ne donnera tm point de vue qu'a la première: les autres la fuivront dans la même direétion parallèle.
Tout ce qu'il y a a obferver de plus encore, fe trouve déja indiqué dans la fe&ion précé» dente.



SECTION SIXIEME.
Des marches en avant <2f en retraite.
%. i.
Lorsqu'on fe propofe de marcheren avant ou en retraite, tout fe met en mouvement au commandement
Marche!
ceux qui font a droite du drapeau, tournent les yeux a gauche, & ceux qui font a gauche, regardent a droite. II faut s'aligner vers le Centre, & fuivre le pas marqué par les drapeaux. Les ailes furtout marcheront a pas égaux, pour qu'elles ne dévancent, ni ne reftent en arrière.
$. S.
Chaque foldat doit marcher hardiment & d'un air dégagé, ne pencher ni a gauche ni a droite, toucher eonilamment fon rcyfin du cóté des drapeaux,



(7* )
tenir les bras en avant & les épaules droit dans le rang, ne point tourner la tête avec affeccuion vers les drapeaux, mais plutót fixer 1'endroit oü tend la marche , & s'y porter d'un pas ferme & égal.
§• 3-
On compte dans la marche en avant 75 paJ par minute, & en retraite 65 pas.
$• 4-
Les drapeaux & Sergeans qui précédent la marche , fortiront du Bataillon dans le même alignement égal qu'ils y avoient obfervé. lis prendront d'abord un point de vue vers lequel ils fe portent droit en avant; enfuite ils choifiront entre 1'objet marqué & eux-mêmes, un point intermédiaire dans un éloignement de 30 ou 40 pas, & a mefure qu'ils en approchent, ils fixeront un autre but a la même diftance. Une pierre, une petite élévation, ou tels autres objets qu'offriraleterrain, pourront leur fervir de direétion. Ils éviteront de regarder en arrière , & ils pourfuivront leur marche d'un pas invariable, égal & bien mefuré.
L'Adjudant fe tient a cheval derrière les drapeaux , & avertit ceux qui précédent la marche, s'ils s'écartent de leur alignement avec les ba-
E 4



O 72 )
talons voifin., ou s'ils fe portent trop a la aroite ou a la gauche.
S- 5-
Les drapeaux qui font incorporés dans les rangs doivent conftamment refter en direc non fur ceux qui précédent la marche; ils en feront léparés par un intervalle de óa 8 pas & ils aurbnt foin de marquer un pas toujours égal & de faire attention aux ailes. S'ils s'apercoiv'ent quune des ailes avance trop, ils alongerontle pas, car s'il arrivé qu'une aile déborde, il s'enfon ïhévitablemené une prefTe , 6c il Vaut toujours mieux d'avancer le centre , plutót que de le reculer. Si 1'aile eft reftée en arrière , il fcut racourcir Je pas.
^ Les fix files qui font a la droite & k Ja gauche oes drapeaux, doivent être compofécs de gens parfauement bien exercés a la marche.
Lorsque Je Commandant, ou Ie Capitaine qui occupe Je centre, s'apercoit que I'aiJe droite cpmrner.ee afe porter trop en avant, il faut que les trois files qui font au deffijs des drapeaux reurent 1'épaule droite, & iJs J'aVanceront fi 1 aile eft en arrière. Si c'eft 1'aile gauche qui deborde , ou qui eft en arrière , c'eft aux trois Wes qui font au deflbus du drapcau.a retirer ou a avancer 1'épaule gauche.



C 73 )
ïl faut recourir au même expediënt , lorsqua le Bataillon fe trouve dans la néceffité de changer de front pendant la marche en avant. Seulera'ent on obfervera alors qu'un tel changement nedoit pas fe faire fubitement, mais peu-a peu.
Une aile qui n'eft pas aflez avancée ne doit pas courir, mais regagner la ligne doucement & fucceffivement: une aile qu'il efl queflion de reculer, ne s'arrêtera pas toutcourt, mais continuera fa marche a petits pas, jusqu'a ce qu'elle ait retrouvé la direftion. II faut auffi que les drapeaux ne s'arrêtent point entièrement, mais qu'ils reilent en marche.
S- 6.
Lorsqu'on commande la charge , les Soldats refieront ferrés bras a bras, & prendront tous rm pas égafement racourci.
f. ?.
En entrawr. & en fortant , les pelotons prendront de petits pas rapides : ils garderont la direclion dans laquelle on fait'marcher le Bataillon: ils obferveront la même diftance que le peloton voifin. Les Officiers qui doivent fe placer devant les pelotons pour les commander, auront foin de s'en éloigner a une diftance fuffifante, pour que les pelotons puiftènt rentrer librement dans le Bataillon.
E 5



C74}
5. 8.
Les ailes fe régleront & s'aligneront toujours wee leurs bataillons voifins. Mais lorsqu'on prévoit que la diftance pourroit fe perdre, c'eft au Major ou a 1'Adjudant a examiner lequel des bataillons fe trouve en défaut. Ils s'appliqueront en conféquence a redreffer la faute , ou bien ils avertiront Ie Commandant, de fe détourncr avec fon bataillon en marche oblique, a droite ou a gauche.
Dans ce cas il faut que 1'aile prenne des pas qui ne foient ni trop alongés, ni trop racourcis: d'ailleurs fa marche oblique ne doit pas être trop marquée, & ne point 1'empêcher d'avancer.
En exécutant cette marche oblique, ilnefauc jamais croifer les jambes. Si c'eft a droite qu'on doit fe détourner, il faut détacher le pied droit obliquement a la diftance d'un pas ordinaire, & en même temps le porter un peu en avant. Si Ie pas fe fait du pied gauche, il faut 1'avancer vers la droite, tout au plus jusqu'a ce qu'il foit en ligne directe avec la pointe du pied droit. Dans la marche oblique a gauche on détache le pied gauche, & on rapproche enfuite le droit.
Les foldats garderont toujours leur pofition, ftns avancer ni reculer les épaules. Et comme il eft naturel que dans l£ pas oblique on recuie



< ?5 )
toujours plus ou moins 1'épaule qui eft du cóté oü fe fait la marche, on préviendra le Soldac d'avancer un peu 1'épaule droite lorsqu'on fe détourne k droite, & la gauche lorsqu'on tend a la gauche.
II faut refter ferré,non du cóté des drapeaux, mais vers 1'aile qui commence le mouvement oblique : cependant les foldats n'en continuent pas moins a tourner les yeux vers les drapeaux.
Les drapeaux du Bataillon fe réglent fur 1'aile afin de refter alignés avec elle: ceux qui précédent ne manqueront point de regarder fouvent en arrière, pour qu'ils fachent au jufte s'ils occupent précifément le centre du bataillon, fans s'écarter ni a droite ni a gauche.



( 7* )
Rompez le"peloton!
SECTION SEPTIEME.
Pornpre le Peloton.
S- h
Chaque Officier divifera fon peloton en deux parties égales; il indiquera a chaque file la quantième elle eft, a compter depuis 1'aile droite ou gauche vers Je centre. De cette manière elles fauront fi elles doivent fe mettre en Mouvement ou non, lorsqu'un certain nombre de files de I'une ou 1'autre aile rccoi^ I'ordre de fe rompre.
i ».
L'Officier étant encore éloigné a quelques pa^ in défilé oü il faut rompre , commandera:
En avant! Serrez vos rangs!



< 77 3
int quoi les deux rangs da derrière avancent jusqu'a la poince du fabre, a moins qu'ils ne foient déja fuffifamment ferrés.
S- s-
II faut rompre toujours par les deux ailes. Les files détachées fe mettent derrière la première , & paftent le défilé en reftanc ferrées.
Si le défilé eft trop étroit pour laifier pafier la moitié du peloton a la fois, il faut faire fuivre les files qui font deftinées a marcher droit en avant, par autant de files de 1'aile droite. A celles - ci fuccède un nombre égal de files de 1'aile gauche , puis autant qui font prifés de la droite , & toujours de même alternativement. Ce qui refte des deux ailes a la fin, fe réunit enfemble, pour fuivre quand les dernières files ont paffe.
Si le peloton eft compofé de 24 files, & que fe défilé eft affèz large pour que 1 2 y puiftènt pafier de front, on fait rompre 6 files de 1'aile droite & fix autres de 1'aile gauche. Les 12 files détachées fe riuniffent derrière les 1 2 premières, & traverfent le défilé en reftant ferrées.
Mais fi le défilé ne peut être paffe qu'a huit «ie front, on fait rompre huit files de chaque



f 78 )
ttle: les 8 files du milieu marchent dfoit e» avant: elles font fuivies des 8 files de 1'aile droite, auxquelles fuceèdent a leur tour celles de 1'aile gauche.
Si le paflage du défilé n'admet que 6de front, on fait rompre 9 files de chaque aile. Les 6 fles qui marchent droit en avant, font fuivies de 6 des 9 files détachées de 1'aile droite,après lesquelles viennent 6 des 9 files de 1'aile gau* che, & les 6 files reftantes de 1'une & 1'autre aile, fe réuniffent derrière celles qui les précédent.
S'il ne s'agit que de rompre un petit nombre de files, deux ou trois de chaque aile, il n'eft pas néceftaire qu'elles fe réunifient derrière le peloton: il fuffit qu'elles entrent dans le défilé \ pas obliques & qu'elles s'y tiennent derrière les deux ou trois premières files de chaque aile.
Les Bas-Officiers de 1'aile reftent attachés aux fles qui fe rompent.
$■ 4-
S'il s'agit de rompre par feéhions un peloton de 24 files qui s'eft mis en marche a droite 0 chaque fection fera de 6 files (fig. 1.).



Cr?)
Dans ce cas la fcconde marche droit en avant;
Après luit la troifième,
puis la première,
& la quatrième fait la clöture.
Si on s'eft mis en marche a gauche (fig 2.), c'eft la feconde fedion de 1'aile gauche qui fe porte droit en avant: elle eft fuivie de celle qui s'étoit trouvée auparavant a fa droite : après elle, vient la fection de 1'aile gauche, & enfin celle de 1'aile droite.
s. 5. :
Au fortir du défilé on commande aufiïtöt:
Formez le peloton!
& les files qui fe font détachées retournent «n marche oblique fur le devant, en alongeanc le pas, mais fans courir: les files des ailes reparoiflent les dernières.
En traverfant le défilé, la Tête doit tenir utf bon pas, fans cependant le précipiter. Dès qu'elle aura regagné la plaine, elle ralentira ft marche, pour que les pelotons de derrière n* foyent pas obligés de courir lorsqu'ils fe refxw* meront.



C 3o 5
e Déployemenr n'cft autre chofe, que
SECTION HUITIEME.
Du Déployement.
$. i.
Le Déployemenr n'cft autre chofe, que 1'art de former vite une ligne.
La règle génerale veut qu'on ne fe déploye jamais fous le canon de 1'Enncmi.
$• 2.
Le déployemenr peut fe faire de deux manières différcntes: c'eft-a-dire, en placant ou la première, ou la dernière divifion en tête de
-Ja colonne : Dans 1'un & 1'autre cas on peut
-fe déployer a droite ou a gauche.
Lorsqu'on s'eft rompu a droite, on peut fe déployer indifféremment a gauche & a droite. ?JDans le premier cas c'eft la première divilion *qui fe trouve en tête(fig. 3.),- dans le fecond, •«'elf. la dernière. (fig. 4.).
S i au contraire on s'eft rompu a gauche, h Tête de la colonne fera occupée par la dernière



( 8i )
divifion dans Ie déployement a droite (fig. 5.), & par la première dans le déployement a gauche (fig. 6.).
s- 4.
On appelle déployement de pied ferme quand la première divifion fe trouve en tête, lorsqu'on occupe le point de vue; fi c'eft la dernière divifion qui y entre en tête, la manoeuvre recoit le nom de déployement en avangant.
S- 5>
On choifira toujours deux points de vue pour le déployement, un pour 1'aile droite, & un autre pour la gauche. La colonne étant arrivée a la diftance de 20 ou 30 pas des points de vue donnés, on fe forme par divifions, après qu'on a marché auparavant a demi-diftance entre les pelotons.
§. 6.
Lorsqu'on fe forme par divifions, les pelotons fortent en marche oblique les uns après les autres, c'eft-a-dire, le fecond peloton fortira fi on s'eft rompu a droite (fig. 7.), & le premier fi on s'eft rompu a gauche ; 1'autre peloton confervant fa pofition droit en avant (fig. 8.). Ainfi de quel cóté qu'on fe foit rompu, les pelotons qui font en tête ne bougent point, tandis que f



C Sa )
les autres marchent obliquement a droite ou \ gauche. Dès que la colonne s'eft rompue, on commandera:
Fomiez les divifions!
& les pelotons s'étant rapprochés:
Serrez en maffe!
Sur quoi 1'Officier qui rompt la divifion, fe ptece fur 1'aile de fon peloton : le Commandant de divifion dévance le rang pour marquer lepas, auqucl toutes les divifions fe conforment, jufqu'a ce qu'elle foyent ferrées les unes fur les autres.
t 7-
Après cela chaque bataillon, précédé de fa Tête, fe porte fur la ligne d'alignement, en marcbant par a-droite & a-gauche, jufqu'a c* qu'il ait atteint des intervalies convenables. Au commandement:
Déployez la Colonne a droite ou a gauche!
chaque bataillon fe déploye en lui-même, fuivant la fig : 9, oü Ie déployement fe fait en * colonnes, par 4 bataillons.



C s3 )
Toutes les évolutions doivent être exécutée» fans interruption. Au mot:
Marche!
tout fe met en mouvement , & les divifions qui fe déployent, marchent k petits pas rapides droit au point de vue donné : c'eft le feul auquel elles foyent obligées de faire attention, puifque 1'aile, foit qu'elle fe porte en avant, ou qu'elle refte k fa place, fe trouve déjk alignée fur le fecond point de vue. Ainii chaque divifion qui fe met fur la ligne, fe conformera uniquement aux divifions qui font alignées fur le fecond point de vue, & elle ne fe mettra pas en peine du point de vue même.
5 9.
Le Commandant du Bataillon précède k cheval les divifions qui fe déployent. II faifira précifément 1'inftant oü il doit commtnder:
Halte! Front!
II aura 1'oeil fur fon propre Bataillon, aurant que fur les Bataillons voifins,- & il obfcrvera qu'ils ne s'écartent pas trop, ni qu'ils foyent trop peu ferTés. Dans le premier cas il fera faire halte avant que les divifions foyent entièrement fortics. .S'il F *



C 84 )
furvenoit de la preflè, il fera marcher un peu plus loin qu'il ne le faudrok, après quoi il fera faire front.
Les divifions étant formées , il aligne le Bataillon fur les points de vue donnés.
$• 10.
Lc Major & 1'Adjudant fe tiennent a cheval derrière le Bataillon qui fe déploye. Le premier a foin que pendant le déployement les diviiionsnc débordent, ni a droite ni a gauche, le point de vue qu'il a devant les yeux. L'Adjüdant indique aux divifioas 1'cndroit oü elles doivent s'arrêter, & le Commandant commandera k point nommé:
Halte! Front!
Pour connoitre a peu prés la diftance , chaque Officier comptera les pas qu'occupe le front de fa divifion: il retiendra ce calcul, y conformera fa marche , & fera halte fans atteadre le commandement du Commandant.
§ i*.
L'aüe ne doit point déborder du cóté oü fe fait le déployement. Pour eet effet on commandera :
Halte!



( 35 )
lorsque le premier rang de Ia divifion arrivera au niveau du troifième rang de celle qui lui fërt d'alignement. IJ eft beaucoup plus aifé d'avancer que de reculer les rangs.
§• 13-
Avant que d'entrer en ligne chaque Officier alignera fa divifion fur elle - même d'après Ie point de vue donné. Si le déployement fe fait en avancant elles cntreront toutes, dès que la place le permet, dans I'alignement, en marchant-dVun pas ferme, mais fans courir.
Dans le déployement a droite, il faut qu'au commandement:
Front!
les divifions qui avancen.t, tournent Ia tête k gauche , fe portent fur la ligne, & s'alignent de la gauche a la droite, L'öjjficjér place auflitöt fon aile droite fur le point de vue, afin que 1'aile gauche des divifions fuivantes recoive un bon alignement.
Dans le déployement a gauche, les yeuxreflent tournés a droite, & on s'aligne de même. La première divifion qui fe place dire-ftement fur le point de vue, doit être alignée avec la plus grande exaétitude, puisqu'elle doit fervir de règle aux autres.
F 3



C 86 )
§. i.
On fe fert de cette manière de former la ligne, lorsqu'on rencontre 1'Ennemi au fortir d'un défilé. On 1'employe auffi lorsqu'on marche en colonne, & que la pofition de 1'ermemi fe trouve parallèle a la tête de la colonne.
$ 2.
Suppofé qu'on fe foit rompu a droite ("fig. io), !e premier peloton , dès qu'il eft hors du défilé , marchera a petits pas droit en avant. Dès qu'il y a de la place pour le fecond peloton, 1'Officier commande:
Faites la marche oblique a gauche!
mais il continue toujours a fe porter en avant.
Lorsque 1'aile droite du fecond peloton fe trouve droit k cóté de 1'aile gauche du premier, fOfficier commande;
SECTION NEUV1EME.
Former la ligne par pelotons.



( 87 )
Droit en avant!
& s'aligne avec le premier peloton. II en
fera de même des pelotons fuivans, jusqu'ü
ce que tout le Bataillon ou toute la Ligne» foit mis en bataille.
On formera toujours autant de pelotons que le terrain le permettra. Les autres pelotons, qui faute de place, font encore en arrière, reftent ferrés en colonne les uns furies autres, & fe tiennent derrière les ailes de la ligne. Les pelotons ne perdront point I'alignement de leur front en fortant de la colonne.
$• 3-
Le peloton des drapeaux étant aligné, les drapeaux fortent des rangs: les pelotons déja formés tournent la tête vers les drapeaux, & marchent le petit pas.
$. 4-
Lorsqu'on s'eft rompu a gauche (fig. 11.), on fait fortir les pelotons par la droite; les derniers regardent a gauche, jusqu'a ce que les drapeaux fe foyent mis devant les rangs.
F 4



C 88 )
S- 5-
Si les pelotons fe trouvent rompus, il faut les former avant que de les faire fprtir de la colonne.
$• 6.
Lorsqu'on fe forme enpleinecampagne, tous les pelotons peuvent commencer le déployement au même inflant, a droite ou a gauche, & ïl n'eft pas néceffaire qu'ils attendent jusqu'a ce que le peloton qui précède ait gagné fa place. Seulement les pelotons de derrière éviteront de dévancer ceux de devant: ils fe formeront fucceffivement dans 1'ordre oü ils font placés.
S- 7-
Le même mouvement peut être exécuté aufli par des a-droite & a-gauche.
%• 8.
Lorsqu'on s'eft rompu en deux Colonnes (fig. 12.), il faut que la droite fe foit mife en marche k gauche, & la gauche a droite. La première fe déploye a droite ,& 1 autre a gauche.
S- 9-
Lorsqu'on employé cette espèce de déploye, ment devant 1'Ennemi ? il faut avoir foin de garantir les flancs.



( 89 )
SECTION DIXIEME.
Des Contremarches.
§. i.
Lorsqu'on eft en marche a droite, & que par la pofition de 1'Ënnemi on, eft obligé de fe rompre a gauche, on fait défiler les pelotons de cóté, ou on les fait avancer par le milieu. Dans le premier cas toute la Maffe fait un a-gauche, & le dernier peloton déborde la colonne jusqu'a ce qu'il ait aflèz de place pour paftèr a cóté du peloton qui le précède (fig 13). Alors 1'Officier commande:
& fe porte ea avant en cótoyant le peloton qui étoit devant lui. Les autres pelotons en fe-! ront de même.
L'Officier ne doit commander Marche, qu'aprés avoir gagné toute fa diftance., ToUs lest pelotons relteront parallèles au premier.
F 5
Halte! Front!



(9° )
$. 2.
Si la concremarche doit fe faire par le milieu (fig 14), toute la Maflè s'arrête au commandement:
Halte!
Les Officiers commandent:
A gauche & a droite, ouvrez les pelotons!
Marche!
& les pelotons fe féparent a une diftance fuf. fifante pour laiflèr paflèr tout un peloton.
Lorsqu'on s'eft mis en marche & droite, <& qu'on doit fe rompre a gauche, Ie dernier peloton du bataillon marche le pas ordinaire a travers les pelotons ouverts, jufques devant la Tête.
Le peloton qui fe trouvoit en queue ayant dévancé celui qui ëtoit en tête, i'Officier commande a fon peloton:
A gauche & a droite, Serrez les pelotons!



( 91 )
Marche !
II fuit le dernier peloron, & cette évolutiow eft répétée fucceflivement par les autres.
$• 3-
Lorfque les pelotons doivent faire la contremarche fur eux-mêmes (fig. 15.), on commande :
Halte! Contremarche!
Surquoi chaque Officier commande a fon peloton :
A-droite! Marche!
La première file de 1'aile droite de chaque peloton fait auflitöt de pied ferme la demi - converfion, de manicre que Ia première file de 1'aile droite arrivé au point qu'occupoit auparavant la dernière file de 1'aile gauche.
Tous les pelotons ayant achevé la demi-con- verfion, chaque Officier commande au fien:
Halte! Front!
& on reprend le pas fur 1'ordre du Comman:
dant.



C 9* )
Qu'on fe foit rompu a droite ou k gauche c'eft une règle générale, a moins que par des ordres exprès elle n'ait été altérée a deftein, de faire faire a droite a chaque peloton, & de lui faire exécuter la contremarche a droite fur luimêtne. Par après on fe forme de la méme mam'ère dont on s'étoit rompu.
Pour que les pelotons foyent bien alignés, & ne débordent point, il faut que chaque Offi! cier de peloton fe tienne a la meme place qu'occupoitauparavantla file de fon aile gauche; il s'alignera fur ceux qui le précédent, & obfer' vera foigneufement la diftance.



( 93 5
SECTION ONZIEME.
Cbanger de front & de pofition m mdrchant.
ik- i«0
5- »•
Iorsqu'aux points de vue donnés on eni ^ fubftitue d'autres , il faut d'abord placer dans le nouvel alignement le peloton le plus voifin des angles tournans. Cette évolution fe fait au moyen d'une légere converfion.
5. i.
Dès que le peloton a pris fa direétion, il marche le petit pas ordinaire en avant. Les pelotons qui 1'ont déja précédé, font a-gauchey & fe mettent devant lui. Ceux qui le fuivent^ font a-droite, &c fe placent derrière lui.
$■ 3-
Chemin faifant les Officiers donneront a leurs pelotons la même direétion qu'aura prife le pe->



(9i y
Joton qui vient d'être placé dans lenouvel alignement : ils feront aufli obferver les diftances.
5- 4-
Les pelotons du devant doivent s'alïgner en arrière; dès qu'ils font a ia hauteur du peloton de direétion, chaque Officier commande au fien, a 1'inftant oü il entre en ligne:
Halte! Front! Marchel
& le peloton fe porre droit en avant vers le 'nouveau point de vue. Les pelotons de derrière fe gouverneront de même , mais en sV lignant en avant.
Après que tous les pelotons ont pris rang dans la Colonne, on fuit les principes indiqués précédemment a 1'égard de la manière de fe former & de s'aligner fur les points de vue.
S- 5.
Lorsque la ligne s'eft rompue a droite, & qu'il 'efl: queflion de reculer 1'aile droite, & d'avancer la gauche , on fait faire a-droite a tous les pelotons qui fe trouvent devant le peioton déja placé dans le nouveau point de vue; ceux qui font derrière lui font a gauche.
Lorsqu'on s'eft rompu a gauche , & qu'il



Cs> s >
s'agit davancer 1'aile gauche & de reculer fa
droite, les pelotons du devant font a-droite ^ dc ceux de derrière h-gauche.
Mais ii 1'on fe propofe d'avancer 1'aile droite , & de reculer la gauche, après qu'on s'eft rompu è gauche,les pelotons de devant font a-gauche, & ceux de derrière a-droite.
La règle générale veut auffi que les pelotons qui font devant celui de 1'angle tournant, s'aljgnent en arrière ; ceux qui le fuivent s'alignent en avant.
!• 7-
S'il fe trouve un Officier de 1'Etat-Major auprès du peloton de direétion, il peut faciliter cette évolution mieux que perfonne, & pour eet effet il avertira les pelotons qui font a-gauche & qui doivent s'aligner en arrière, quand ii fera temps de commander front. L'Adjudant refte chargé du même foin pour les pelotons qui font a-droite, & qui s'alignent en avant.
§• 7-
Les Officiers fe conformeront en tout a la direétion du peloton qui a été placé dans le nouvel alignement : ils obferveront les diftances, maintiendront 1'ordre dans la marche, & obligeront les Soldats a refter alignés fur leurs chefs de file & fur le point de vue.



Halte!
SECTION DOUZIEME.
Converfion fur le Centre. C/%- 17-)
$. i.
La gauche du Bataillon, depuis le fixième jusqu'au dixième peloton, fait le demitour a droite.
§. 2.
Le cinquième & le fixième peloton font la Converfion a gauche de pied ferme, pour laquelle 1'homme de la gauche du cinquième peloton ne fait que tourner fur les talons: celui du fixième fe porte un peu en avant pendant que le mouvement s'exécute, afin de refter a cóté du troifième lang du cinquième peloton.
Après que les deux pelotons font entrés ef iigne , les Officiers commandent;



C 97 )
AüiïJtót le fixième peloton fait front. L'Officier 1'aligne de 1'aile droite a la gauche, & celui du cinquième peloton fait I'alignement de la gauche a la droite.
$• 3-
Tous les autres pelotons exécuteront le mouvement de converfion de la même manière dont il fe fait dans le bataillon par pelotons diminuans; arrivés fur la ligne, ils font front & s'alignent refpeétivement de la gauche a la droite, & de la droite a la gauche , a 1'exemple du cinquième & du fixième peloton.
§. 4-
Dans une grande ligne cette manoeuvre fe fait, non par pelotons, mais par bataillons; on prend pour règle générale que lorsque la ligne doit faire la converfion a droite, c'eft 1'aile droite qui fait le demi -tour; & la gauche, dans les converfions a gauche. La converfion fe fait dans la proportion des pas que prennent les Bataillons qui ferment le pivot.



( 98 )
t r.
T"Vns Ia converfion h droite (fig: n.), au JL>' commandement:
Fakes la converfion!
le premier peloton tourncra brusquement les têtes a gauche: tous les autres regardent a droite , & les Officiers fe poftent devant Ia quatrième file de 1'aile droite de leurs pelotons.
5. *
Au commandement:
Marche!
le premier peloton fait la converfion ordinaire jusqu'au point qui aura été indiqué. Enfuite les foldats tournent la tête a droite, & 1'Officier
SECTION TREIZIEME
Des Comerfions par bataillon.



C 99 )
faic I'alignement de la droite a la gauche. Les autres pelotons fe mettent cgalement en mouvement dès 1'inftant oü 1'on commande Marche! -& chemin faifant les Officiers avancent 1'aile gauche de leurs pelotons, jusqu'a ce qu'elle foit parallèle a la converfion du premier. Dans cette pofition chaque peloton marche le pas ordinaire ; 1'Officier entrant en ligne, commande:
Halte!
& aligne fon peloton de la droite a la gauche. li 3^
Dans les converfions k gauche (fig: 19.) tous les pelotons tournent brusquement les têtes a gauche, & il n'y a que le dernier qui rcgarde a droite. II faut obferver tout ce qui a été dit des converfions a droite, feulement avec la reftriction, qu'on fera exécuter k 1'aile droite de chaque peloton, tout ce qui a été préscrit ci-desfus aux ailes gauches, & en outre on s'alignera de la gauche a la droite.
§• 4-
Dans les converfions par demi - tour a droite, les Officiers ferre - files paffent par les rangs, & après qu'on a fait front, ils retournent kleur place derrière les pelotons.
9 %.



C 100 )
Au Commandement : Falies la converfion! les Qffkiers des pelotons paflent par les rangs, fe tiennent- prés de leurs pelotons , & après les avoir placé dans I'alignement, ils retournent en arrière. Au refte on fe conformera en tout aux principes qui vienne-nt d'etre établis.
Lorsqu'un bataillon fe voit attaqué par la Cavalerie pendant qu'il exécute un mouvement de converfion, les pelotons avanceront ou reculeront 1'une des ailes, fe mettront en ligne & en état de défenfe , &formerontunflanc {fig: 20.).



P 3
SECTION QUATORZIEME.
pajjagc dun ponu (%• 21.)
XX i o ou i a pas du pont on commande j
Halte/ k gauche! & a droite!
Toutes les files qui peuvent pafier le pont de front, marchent en avant le pas ordinaire. Celles de 1'aile droite font a gauche, celles de la gauche a droite, & fuivent derrière les files, de la Tête.
Les canons reftent entre les bataillons, & les, Tambours devant leurs pelotons.



§. 2.
Arrivée a 15 ou 20 pas au delk du pont, !a Tête fait halte, & les files fe remettent en bataille fans faire la converfion: après cela elles s'alignent fur le peloton qui a été en tête.
Si la Tête continue fa marche, il faut qu'a 12 ou 15 pas au dela du pont elle prenne le petit pas de charge ordinaire. Les drapeaux fe yorteront en avant, & marqueront le pas quö" les files fuivront a mefure qu'elles fe formeront,
5- 3-
S'il efl néceffaire de charger après le pafiago du pont, 1'OfIicier en donnera 1'ordre dès que fon peloton fe fera formé, & dans ce cas le$ pelotons fe foutiendront réciproquement.
S- 4-
B.) Lorsqu'on a'fait front vers I'Ennemi en dcca du pont, & qu'on fe voit obligé de le repaffer fans que le terrain permette de prendre un détour, tous les pelotons qui font au deflus du fixième, feront a droite, & ceux qui font au deffous, a gauche (Fig: *.*.). Après cela les ailes font Ia converfion par files fur elles - mêmes, 1'aile droite a droite, & la gauche a gauche : elles



C i?3 >
centinuentla marche derrière le troifième rang jusqu'a ce qu'elles foyent arrivées derrière le fixième peloton. Enfuite les files de 1'aile droite fe portent a gauche, & celles de 1'aile gauche a droite; elles fe rejoignent, & après avoir paffe le pont, les files de 1'aile droite reprennent la converfion a gauche, & celles de 1'aile gauche & droite : elles reilent en marche , & dès qu'elles ont regagné la diftance , on commande :
Halte! Front!
moyennant quoi la ligne fe trouve retablie.
Si la converfion fe fait par files diminuantes * ïl faut obferver de ne jamais commencer le tour j a moins que la file voifine ne foit déja approchée de très-près.
| 5-
Le fixième peloton fe partage en deux, & continue a charger jusqu'a ce que les deux ailes fe foyent placées & mifesen marche derrière lui. Alors il fait le demi-tour a droite: s'il eft befoin, il fait feu en retraite & il paffe le pont en dernier. ,
S-
C.) Si le Bataillon s'eft déja mis en mouvement pour fe retirer vers le pont (fig: 23.), G 4



( ïö4 )
i'aile qui avoit été la droite en front fait è droite; & la gauche a gauche. L'une &l'autre fe portent en avant pour pafTer le pont; elles y font fuivies par le refte des pelotons, a 1'exception du fixième, qui continue a faire face a I'ennemi & a le charger.
5. 7-
Arrivées prés du pont, les deux ailes lepas* fent enfemble l'une a cóté de 1'autre, c'eft a dire, de chacune trois files. En descendant, 1'aile droite fait la converfion par files a gauche <fe la gauche a droite, & elles forment enfemble «ne hgne qui fait front a I'ennemi.
§. 8.
Si le Bataillon eft expofé a être attaqué pendant le pafrage du pont, les cinq, fix , & feptie. me pelotons feront face, & chargeront I'ennemi pour couvrjr la marche. Les premiers étant arrivés fur le bord oppofé feront face a leur tour & couvriront par leur feu les trois pelotons qui tont reftés en arrière.



< xo5 )
5. i.
Dans cette manoeuvre (fig. 24.) le dixième peloton fait le demi-tour a droite , & fe porte a pas obliques derrière le neuvième: tous les autres pelotons fe placent ainfi a la même hauteur & a diftances égales, les uns derrière Jes autres.
Si I'ennemi fait mine de vouloir tomber ert flanc , on commande auftitot aux pelotons quj défilent:
Halte! R emettez- vous par la gauche!
puis ils fe reformeront a gauche par pelotons, & de cette manière ils formeront un flanc poujp couvrir le refte de la ligne.
SECTION QUINZIEME*
Sortir de la ligne en colonne renverjëe.



C ïq6 ï
p^,^ i iin-ili^fntiÉMii; ^ im„_ i
Si toute Ia ligne s'eft déja rompue, & qu'iï '«'agifTe de faire face de nouveau a 1'Ennemi fans qu'on ait le temps de déployer, on fait faire a tous les pelotons remettez-vous a gauche ! Le premier peloton fe place dans le point de vue donné, & les autres entrent dans Ia ligne par une marche oblique h gauche: on s'aligne de la droite a Ia gauche.



S. 1.
Lorsqu'on doit fe rompre a gauche par pelo* tons diminuans, le dixième fera a droite, fe portera par files a droite derrière le neuvième , & y fera front. Dès qu'il arrivera a la hauteur de 1'aile droite du neuvième peloton, celui-ci exccutera le même mouvement: il fera fuivi du dixième peloton, & fuqceffivement de tous le? autres.
$. 9.
S'il fauc fe rompre a droite, tous les pelo-ï tons feront a gauche, & fe fuccéderont les uns après les autres.
* On a été obligé J'employfr 1'exprefilon de pelotons diminuans pour rendre celle de abfalltnde pelotons. La ma« nauvre même s'explique par la fig, 2 5.
SECTION SEIZIEME.
Sortir de la ligne par pelotons diminuans. *



C £©8 )
QUATRIEME CHAPITRK
Djd quelques Manoeuvres particuliere.
SECTION PREMIÈRE
De rattaque en échelon. $. i.
T A"*4™ en êch^n confifte k attaquer une ±~J des ailes ennemies avec un corps détaché del Armee. On s'en fert dans le cas oü 1'on veut évnerd'expofer au feu une ligne entière a la rois. Cette manoeuvre a lieu de deux maniéfes differentes:



C )
d) Lorsqu'on fe trouve dans une pofkïoil parallèle a la ligne ennemie.
b~) Lorsqu'on a pris une. pofition oblique»
Dans le premier cas (fig. 26), c'eft-a-dire; lorsque 1'aile droite doit attaquer la gauche de 1'Ennemi , le premier bataillon marche feul en avant, & les autres reftent a leur place.
Le premier bataillon étant arrivé a la diftance de 30, 40, ou 50 pas, le fecond commence a fe mettre en mouvement: le troifième attend jusqu'k ce que le fecond ait gagné fa diftance, & dès lors il le fuit a fon tour. II en eft de même des autres bataillons, qui tous auront foin d'obferver 1'égalité des intervalles, & de s'aliner a droite.
§• 3-
Dans le fecond cas (fig. 27.), c'eft a dire,' lorsqu'on a pris une pofition oblique, cbaqua bataillon fait la converfion fur lui - même, jusqu'au point qui Ie met parallèle a I'ennemi. Pour plus d'exactitude on indiquera au premier bataillon le nombre des pas qu'il doit marcher.
Lorsque 1'attaque doit être dirigéecontre 1'aile gauche de i'ennemi, les bataillons feront la, converfion a droite.



( iio )
La converfion par bataillons étant achevée* Ja ligne entière fe porteen avant, en continuanc de s'aligner a droite.
5- 4-
On peut également employer l'une & 1'autre manière, lorsque c'eft 1'aile gauche qui doit at:taquer la droite de l'£nnemi.
Dans le premier cas c'eft le premier bataillofl 4c 1'aile gauche qui commence a fe porter en avant; les autres le fuivent de 1'aile droite a la gauche , en obfervant les intervalles qui leur feront indiqués, & en s'alignant vers 1'aile gauche.
Dans le fecond cas les bataillons font la converfion a gauche, d'autant de pas qu'il leur faut pour fe mettre parallèles a la ligne de I'ennemi: ils avancent enfemble , & s'alignent a gauche.
§• 5-
Dans 1'un & 1'autre cas il faut faire attention ,non-feulement de maintenir 1'égalité des intervalles entre les bataillons, mais auffi de refter en arrière' exaéïement a la diftance requife. Pour cét cffet il eft nécefTaire furtout que le premier Bataillon marche toujours droit en avant dans fa première direction; fi parhafard 1'on étoit obligé de revirer, il fain qVic Jes autfe6 DawiiIons toyent avertis.



§. 6.
Aucnn bataillon ne doit tirer du fufil, avant
que d'être en ligne.
§. ?.
Cette efpèce d'attaque a de grands avantages. Non-feulement on y eft fur de fauver une partje de la ligne, & de mettre une des ailes a 1'abrf du feu, mais on évite aufli la preiïè & la confufion qui furviennent quelquefois ■ dans les lignes ferrées. Chaque bataillon exécutant fes évolutions féparément, agit d'autant plus librement.
§. 8.
La première de ces deux attaques a de 1'avantage fur la feconde, en ce qu'elle me fert a cacher mon defièin al'Ennemi, & me laiffè lemaïtre d'attaquer indifféremment l'une & 1'autre de fes ailes, & de lui refufer celle des miennes qu'il me plaira de ménager. Tous ces avantages me font d'autant plus afiurés, fi ma ligne eft fupérieure, ou feulement égale a celle de I'ennemi.
Si au contraire elle lui eft inférieure, la pofition oblique devientplusfavorable, puisque i'ennemi ne fauroit me forcer aifément a engager toute ma ligne;' néceffité a laquelle il peut me réduire avec moins de peine, li j'ai pris uncpofitiog parallèle.



'C ii» 5
S! c'eft 1'aile droite qui commence 1'atraque par brigades, il faut refufer les ailes droites. En négligeant cette précaution, furtout dans la pofition oblique, on courroit risque de fe voir débordé, tandis qu'on cherche a déborder 1'enHemi.



SECTION SECONDE. Changer la Ligne.
5- %
change la ligne, oude pied ferme, oü en retraite.
Dans le premier cas (fig. 28.), au commandement:
h. droite! paffez Ia ligne!
la première file de chaque peloton fait le demi-tour a droite: elle eft fuivie des autres files , & toute la première ligne marche par des a-droite vers la feconde ligne.
Les trois files de la feconde ligne vers lesquelles les files de la première ligne marchent, fe rompent, & c'eft par ces intervalles que pasfent les pelotons de la première ligne.
Après que la première ligne a pris fa diftance derrière la feconde, on fe reforme par peloH



C«4)
'«ons a gauche, & de cette manière la ligne qui auparavant avoit été* la première, devient maintenant la ftconde.
§• 3'
Dans le fecond cas, lorsque la première li* gne doit paffer la feconde en retraite, les pelotons font a-gauche, & fe portent enfuite par files k droite. Le refte s'exécute comme nous 1'avons dit dans le §. précédent.
S- 4-
S'il s'agit de faire a-gauche par pelotons de pied ferme, les pelotons commencent par faire a-gauche: puis ils font la converfion par files a gauche, & marchent droit en avant ; après quoi 1'on fe reforme par pelotons k droite, & on paffe la ligne en retraite en faifattt a-droite, & en obfervant le refte de ce qui a été préscrit ci - defius.
5- 5-
Les évolutioni & la marche des files s'exécuteront de fuite, & fans qu'on obferve les temps; les pelotons marcheront a petits pas rspides r & on leur indiquera la diftance qu'ils prendront, & la direétion qu'ils auront a fuivre, relativement a leur pofition.



< »i5 >
Si la manoeuvre s'exécute de pied ferme, U faut gagner Ia diftance par Ie peloton de la droi. ce: fi c'eft en retraite, par celui de la gauche.
II faut obferver les intervalles entre les ba-' cailloifs, & le pasfage ne doit étre commencé que lorsque la feconde ligne eft prés de Ia première. Celle-ci étant arrivée a 50 ou 60 pas derrière la feconde, on fe reforme en ligne.
La feconde ligne attehdra pour fe rompre, jusqu'a ce que les pelotons de la première ne' foyent plus éloignés que de 6 ou 8 pas. Les trois files qui fe font détachées fe porteront derTière leurs pelotons, & après que la première ligne aura paffe, elles fe reformeronr.



: "6 3
SECTION TROISIEME. De la retraite en échïquier*
$. h
Le nombre des bataillons étant fuppofé pair, la moitié de toute la ligne fait le demitour a droite: ceux des bataillons reftans qui occupent les extrémités, fe mettent en flanc.
Les bataillons qui fe font tournés, feretirent précédés de leurs drapeaux, a une diftance de 150. a 200. pas, & même plus loin: après quoi •ils font volte-face.
~ . §• >• -.
Pendant que ceux-ci font la retraite , les bataillons qui font demeurls en place continuent » a tirer de pied ferme, jusqu'a ce que les premiers faflent front, & dès lors ils font le demitour a droite, chargent en retraite, paflent les intervalles, & font volte - face a la diftance qui avoit été obfervée par les premiers bataillons.



( «7 )
5- 3-
Dès qu'ils ont paffe les bataillons qui ont commencé la retraite, ceux-ci fe mettent a tirer de pied ferme, jusqu'a ce que les autres fafient front, & de cette manière on fe relève alternativement, tant qu'on eft pourfuivi par I'ennemi
S. 4-
Les bataillons qui font en mouvement, doivent marcher droit en avant, & obferver leur direétion & leurs diftances, afin que Ie paffage des intervalles refte ouvert aux bataillons qui font en arrière. Ceux qui ont fait volte-face ne commenceront a tirer qu'après que les bataillons en marche auront gagné les intervalles. Les «Volutions s'exécuteront rapidement öc fans incerruption.
H 2



( MS )
Le premier & le dixième peloton font Ie demi-tour a droite, & fe mettent en flanc par une converfion.
5- *•
Les autres pelotons font Ie demi-cour a dro.i«? «e, & marchent en retraite.
5- 3-
Le fix-ou le feptième peloton demeure en place: le troifième rang fe porte par une marche oblique a droite, & le fecond a gauche* run & r autre fe réuniflênt en ligne avec le premier, pour couvrir les pelotons qui font la retraite. Chaque foldat tire en particulier, & lorsque le bataillon eft dans un éloignement fuflifant, le peloton qui eft refté en arrière fe retire éga-
SECTION QUATRIEME.
Se retïrer d'une hauteur en face des Iroupes léger es de rEnnemi.



ïement: après avoir rejoinc Ie bataillon, il (t remet en ligne. Peur couvrir Ia retraite de ce dernier peloton, on en détache quatre ou cin<J files ibus la direétion d'un Bas - Officier»
S- 4-
Les pelotons voifin s doivent conferver Tinten valle de celui qui eft refte en arrière. Lorsque Ia ligne eft recomplettée, on peut former I§ quirré, fi les circonftances 1'exigent»



SECTION CINQUIÈME,
^ 5' r'
I )D Peut former & rompre le quarré de diffÉVy rentes manières, de pied ferme, & en marche, avec un , deux, ou plufieurs bataillons.
II efl: donc difficile de déterminer tous les cas : ïe temps & les conjonftures exigent fouvent qu'on s'écarte de la méthode ordinaire, & alors c'eft au Commandant a prendre fes mefures. Pourvu que les'Officiers foyent entendus & attentifs, & que le Sojdat foit exaft au commandement, il eft aifé de former des quarrés de toute cspèce.
II eft de toute néceflïté que les foldats rcftent parfaitement alignés, tanten files que dans les rangs.
Au commandement;
Des Quarrés.
§. 2.
Marche!



tout Ie monde fe porte en avant. II faut obtërver le pas marqué par les Officiers qui précédent, ne point banier la tête, & marcher librement.
Lorsqu'un foldat s'eft trop éloigné de fort' chef de file, il alongera le pas, mais fans courir & fans fe précipiter en avant: s'il s'eft trop rapproché, il fera un ou plufieurs pas raceurcis, mais ne s'arrêtera point tout d'un coup.
Au commandement:
Front!
tout doit refter immobile h fa place: Ie moindre mouvement que feroient les foldats pour fe rapprocher, cauferoit bientót des ouvertures, & il vaut mieux que les rangs foyent un peu moins ferrés, pourvu que 1'égalité y foit maintenue.
§• 3-
, Lorsque le quarré fe met en marche, les Officiers fortiront de leurs pelotons, & les déborderont de trois pas: on placera aufli deux BasOfficiersau centre de la queue, & ils y refte* ront parallèles 1'un a 1'autre.
H S



14.
La Tête doit avancer lentement & d'un pas toujours égal. Les flancs ne déborderont point les trois files extérieures de la Tête, & formeront avec la Tête & la queue un angle droit; Ja queue couvrira les flancs. La figure 31 indi« que la formation & la pofition d'un quarré; oompoie de cinq divifions.
5-5.
L'avant-& 1'arrière-garde, & les pelotons des cótés, reftent féparés du quarré & la diftance de douze ou quinze pas; ilsfe tiendront précifément devant les pelotons qui leur ont été aflignés, fans quoi ils empêcheroient les autres de tirer.
L'avant-& 1'arrière-garde feront diftribuées en plufieurs pelotons, dont le premier & le quatriè: me formeront deux flancs rers le quarré.
Les pelotons des cótés feront divifés en deux pe» lotons; ceux qui touchent a la Tête & a la queue, fe mettent feuls en flanc; encore ne le préfen» teront-ils qu'en dehors pour protéger par leur feu les coins du quarré, 1'avant &-l'arrière-garde.
Dès que la Cavalerie approche du quarré, ces différens pelotons avancés font le feu de haye, & Ie quarré charge par peloton. Voyez la figu-



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re 32, qui repréfente un quarré compofé de fit bataillons d'Infanterie, & de deux bataillons dB Grénadiers.
J. 6.
On peut fans inconvénient piacer le troifième rang en dehors, mais il vaut mieux cependant d'y laiifer le premier.
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II faut pofter le canon aux coins: les drapeaux,' Tambours, Officiers de 1'Etat-Major, les Adjudants, & les Officiers ferre-pelotons, doivent rester dans le quarré: ces derniers furtout employeront la plus grande attention, pour redreffer, promptement, mais fans bruit, toute espèce de confufion, & pour prévenir les ouvertures.
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Les Officiers qui commandent des peïotonstfmarchent devant la troifième file, & marqueront le pas: ils auront conftamment 1'ceil & 1'ac» tention fixés fur i'ennemi.
Au premier choc de la Cavalerie, le quarré" fait front de tous cótés, & a mefure que 1'un des flancs eft attaqué, & que les pelotons dea



C **4 )
cótés font le feu de haye, les pelotons fuivans tpprêtent les armes pour feconder les premiers Ils obferveront tous de ne jamais apprêter les armes, qu'après que le peloton voifin aura tiré, & de ne point faire feu avant que 1'autre ait chargé de nouveau.
Le feu par pelotons ne doit point être prodigué inutilementa une trop grande diftance. Dès que 1 Officier apercoit que la Cavalerie qui four«Mt le choc, fait halte ou recule , il doit faire letirer les armes, remettre le chien au repos & porter le fufil. Les circonfhnces décideront 's'il faut coucher en joue a droite ou a gauche.
Dès que le quarré fe remet en marche, on fe tourne auffitót du cóté vers lequel on doit fe porter. Au commandement:
Marche!
on commence le pas, du pied qu'on étoit ^ret a lever.
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Si le quarré doit faire le mouvement de converfion , c'eft a la Tête a 1'exécuter lentement.
II faut auffitót remettre les flancs dans i'alignement, & prévenir qu'ils ne débordent ni reculent.



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La queue exécurera la converfion avec la mê«< me précaucion que la Tète: il faut fixer 1'aile qui tourne.
Les Officiers de 1'Etat-Major & autres quï ferrent les files, eniployeront toute leur attention pour redrefièr promptementles fautes, puisque dans cette manoeuvre la moindre confufion peut devenir de la plus grande conféquence.
§■ i°- !
Lorsque le quarré doit pafièr un pont ou uri défilé, la Tête s'y porte droit en avant [fig: 33. A.); au moment qu'elle y arrivé, 1'Officier commande:
Rompez lc peloton!
• Alors les files du milieu, en tant qu'elles pourront paiïbr da front, marchent droit en avant, mais en ralentiflant le pas.
Les files de 1'aile droite qui fe rompent, font a-gauche, & celles de la gauche è-droite: après quoi elles fuivront la Tête.
Les flancs du quarré fe rétréciront peu-a-peu.
Les files de la queue qui doivent fe rompre fur 1'aile gauche, font ct-gauche, & celles de 1'aile droite, d~ droite : puis elles fuivent leurs flancs. Les files qui font au centre de la queue»



C »«)
paffènt 1'obffacle de front. Lavant-garde occuje le rivage qui eft au dela du pont. Les pelotons de cóté paffèront en même temps que «eux qu'ils ont a couvrir, & leur reflerontk cö' té. Après que tout le quarré a paffe, 1'arrièregarde fe met en mouvement & fuit également (fig: 33- B.)
Lorsqu'au fortir du défilé, ou en defcendant le pont, le quarré doit fe reformer, il continue k marcher lentement. Les files qui font en arrière fe remettent fucceflivement en ligne, & les Üancs fe déployent de nouveau (fig: 33. C.\
$. tii
Lorsqu'on doit reformer les pelotons, on Ie fait ou par un mouvement de converfion exécuté par tout le peloton a la fois: ou bien fucceffivemer.t par files fi le flanc a été occupé par tout un bataillon ; dès que les pelotons feront raffemblés, Ils prendront leurs diftances, & fe fuivront chacun a fon tour. ,