LES CENT NULL1TÈS DES ÉDITS, ORDONNANCES, PRINCIPES DE LÉGISLATTON ET AUTRES P1ÈCES, Qui ont paru fous h nom de i'empereur Jofeph II, fur les matilrts ecclêjiafliques & religieufes, jufquau 28 Septembre '7 fous peine de damnation; nul , paree qu'il eft oppofé aux loix humaines,. tant eccléfiaftiques que civiles , qui s'accordent fur 1'obligation d'accomplir les voeux faits a Dieu & fur leur indifpenfabilité, fi ce n'eft par 1'églife, au. notn de Dieu, & en vertu du pouvoir qu'il lui a donné fur ce point; nul, par Ie défaut de pouvoir dans le légiflateuc laïc, qui prétend en difpenfer ; nul conféquemiment par toutes fortes de loix & deraifons, qui font fans aucune.reV glique: première Nullité. I l. » Nous voulons & ordonnons, qtt'en? i» conféquence, toute union , ajjociayr tion , liaifon & rapport, foit de jurif-» di&ion, foit de régime, de difci» pline , ou autre police religieufe r. » entre les monaftères , couvents # cominunautés religieufes r aux pays-  >f~ bas, & les congrégations , monaf-' » tères, couvents & fupérieurs érran» gers , fans exception, foit majeurs^ » foit fecondaires , médiats ou immé» diats , fous quelque dénomination » que ce puifle être, ceffent a tous égards » a Vavtnir. « Le fecond article n'eft pas moins effentiellement nul que le premier, puifque ce n'eft que la conféquence pratique du faux principe, qui attribue au prince laïque , la puiffance fpirituelle. Puiflance qui eft abfolument néceffaire pour brifer les liens qui attachent les communautés religieufesd'urï pays a leurs fupérieurs majeurs, qui demeurent dans un autre pays , & auxquels elles ont fait voeu d'obéif-fance : feconde Nullité. I I I. » D'après cela,. toute commiffion Sc » recours k des chapitres , aftemblés » ou fupérieurs quelconques, hors de nos » états , & toute acceptation d'ordres, de » mandemens , d'obéiffance, &c. de la part » de ces congrégations, &c. eft interdïte & » défendue. « Ge troifième article, eft encore nuL,  & par Ia neme raifon , qui eft le défaut de pouvoir dansle légiflateur laïc pour ftatuer fur ces f'ortes d'objets fpirituels : troifiïme Nullité. I V. » Tout religieux qui fera reconnu » avoir contrevenu a cette interdiclion » & défenfe , encourra pour la pre» mière fois , la peine cCinhabiüti abfo» lue & perpétuelle , k toute dignité , » emploi , charge ou pouvoir , dans le » monaftère ou convent, ainfi que la » peine de defikution de tout emploi , » charge ou dignité, s'il en eft pourvu , » & en cas de récidive, iï fera condamné i> k fortir des terres de notre domination , » fans pouvoir jamais y rentrer, a péril » d'une retraite perpétuelle , dans un lieu » de détention. « Ce quatrième article pêche par quatre nullités. i.° Paree que finhabilité a pofféder certaines charges ou dignités des couvents eft une peine fpintueile ,.puifqueles charges ou dignités , font eilesmêmes d;s charges ou dignités fpirituelles dont le principal office a pour ebjet le falut des ames , & qiïil ny a gae ïéglifè qui puific prononcer des  peines fpintuelles : quatnème Nullité. 2.° II n'y a non plus que 1'églife qui puifte deftituer un fupérieur eccléfiaftique ou religieux , d'une charge ou dignité fpirituelle, par la rnême raifon: cinquième Nullité. 3.0 Nulle puiflance féculière nepeut juftement ni valablement punir la tranfgreflion d'une loi eflentiellement nulle , par le défaut de pouvoir dans le légiflateur qui fa portée cette loi:/xième Nullité. 4.0 Cette peine eft d'aurant plus injufte qu'elle eft plus grave , tellg que lebanniftement& laprifon perpétüelle: feptième Nullité. V & V I. » Nous voulons & ordonnons que » les mailons religieufes, qui ne font « pas foumifes immédiatement auxévéV » ques, foient érigées en autant de » congrégations qu'il ya d'ordres religieux » aux pays-bas , foit mendians ou non » mendians .... 1'autorité , les pouvoirs » & la jurifdicfion fupérieure , réfidc » ront dans chaque congrégation. « Tous les fouverains rathnlinuoc inf. qua 1'empereur Jofephll, qui ont voulu  enger de nouvelles congrégations religieufes, ou divifer les anciennes, ont toujours cru qu'ils ne pouvoient le faire fans 1'agrément de 1'églife ou du pape & des*fupérieurs majeurs; & cela paree que le fpirituel a lieu, fur-tout dans ces fortes de changemens, de même que dans 1'érection des nouveaux évéehés, ou la diminution des anciens» I/empereur n'a donc pu faire validement ces fortes de changements de fa feule autorité , ni transférer dans ces congrégations invalidement érigées , les pouvpirs & la jurifdicüon qui réfidenc dans les fupérieurs des congrégations» qu'on a démembrées :. huitième & neu-; vièrne Nulütis» V I I. » Chaque congrégation fera compon fée de 1'abbé ou autre premier fupé» rieur de chaque monaftère & cou» vent, auquelfera adjoint un religieux » choiiicapitulairementparchaqu'un de » ces monaflères & couvents, & ces » religieux ainfi choifis par les commu» nautés , auront voix égale k celles de » ces abbés & premiers fupérieurs dans. » les congrégations. «  Perionne ne pent donner ce qu il n a pas» Or, 1'empereur n'apasle pouvoir d'autorifer les religieux des nouvelles congrégations, a choifir capitulairement ïm d'entr'eux pour 1'affocier a 1'abbé ou autre premier fupérieur, avec une voix égale a celle de eet abbé ou autre premier fupérieur, paree qu'il s'agit dans toutceci de difcipline intérieure , de jurildiftion & de pouvoir fpirituel : donc 1'empereur n'a pu donner ce pou1 voir aux religieux des nouvelles coni grégations, ni ces religieux le recevoir i & en faire ufage. Donc tout ce qui a i été fait de part & d'autre a eet égard, i eft nul de plein droit: dixième &on$ième ftullités, VIII & IX. » Dans Ia première aflemblée généi » rale de chaque congrégation , qui fera » préfidée par le plus ancien abbé a, » défaut d'un vicaire général achiel, » & par le plus ancien fupérieur en » religion, k défaut d'un provincial, » ou premier fupérieur des couvens >► dti même ordre, tous ceux qui la | » compoièrqnt dans chaque ordre, dé-» termineront les lieux & maifons dans,  ( ao ) » lefquels ils trouveront convenir quei » ces affemblées foient tenues a 1'ave* » nir. « Les nouveaux préfidens n'ont aucuri droit de préfider les affemblées dont ij s'agit, au préjudice des anciens préujji dens, feuls fupérieurs légitimes, commf. étant feuls reconnus & autorifés pai féglife , a laquelle feule il appartieift de ftatuer fur ces fortes d'objets , puifjl que ce font des objets fpirituels & d^l jurifdiétion eccléfiaftique & de difciplinc régulière : dou^ième Nullité. La détermination énoncée dans 1«1 IX.me article , & faite par les affembléee ainfi illégalement préfidées, eft donc nulle : trei^ieme Nullité. X I I. » Dans chaque affemblée on chol-i » fira a la pluralité des voix parmi leE » abbés & premiers fupérieurs des cou* » vens , un vijitetcr-général de l'ordre em » congrégation, qui , pendant le term^ » de quatre années d'exercice de fea » foncfions, repréfentera la congréga* » tion même , & exercera les pouvoirs:s » de fupérieur général. On ydéfignerd » un abbé & ün premierfupérieuw  refpe£Hvement comme vice-vijiteur, a 1'effet de remplacer, en cas de mort, de maladie , ou d'autre empêchement légitime, le vifiteur choifi,&c.« [Toutes ces difpofitions font nulles, j-ce que le fouverain laïc , n'a aucun ait de fouftraire les religieux de fes :its, a 1'obéiffance qu'ils ont vouée .leurs fupérieurs généraux érrangers , i d'accorder a ces religieux , le pouir de fe choifir eux-mêmes des fupé:urs qui leur tiennent la place de leurs ;itimes fupérieurs généraux , qui ont 5 chorus par leur ordre tout entier : ftornème Nullité. Même nullité & par la même raifon , ns le choix du fecrétaire & des quae confulteurs , ordonné par les XIII 8e (V.aes articles : quin^ïeme- Nullité. X V. »» Pendant 1'année après celle de la itenue de la congrégation générale, tle vifiteur & les quatre confulteurs f Idevront s'affembler, traiter entr'eux, Idélibérer & convenir fur . tout ce qui pourra concerner les afiaires 1de difcipline,de régime & de police Ides communautés de.leur ordre, &c. «  («) Toutes opérations nulles par le défaut trouvat bon , dans le fentiment de la » majeure partie de fes membres, d'ap-* f> prouver les difpofitions faites par lei » vifiteur dans le tems de fon minif» tére & de fa fupériorité , dès-lors ces »> difpofitions pafferont en régies &fla<: » tuts; & fi au contraire cette affem» blée générale, dans fa majeure partiei » trouvoit plus eonvenable de réfor» mer, redreffer ou modifier ces dift » pofitions, elle devra le faire, & c© » qu'elle aura fait en conféquence, » deviendra régie & loi a fuivre. « Si ges difpofitions du vifiteur & des  ( >3 ) ', Taffemblée générale font fages & con» formes a 1'efprit ainfi qu'aux régies & aux conftitutions des ordres pour lefquels on les aura faites , fans doute que les religieux de ces ordres feront obligés d'y conformer leur conduite, non pas néanmoins en vertu du pouvoir des vifiteurs ni de Taffemblée générale , qui eft nul; mais en vertu des loix naturelle , divine & eccléfiaftique qui les y obligent : dix-huitihnt Nullité, X X. *> Le vifiteur pourra être continué i *> par Taffemblée générale, ainfi que les i -» confulteurs & fecrétaire, pour un terp »> me fuivant de quatre années.« Le vifiteur & les confulteurs n'ayant pu être élus canoniquement la pre: mière fois , faute de pouvoir dans les ■ électeurs, ils ne pourront conféquemp ment être continués pour un terme fui- ■ vant de quatre années : dix - neuvième . Nullité. XXII. *» Voulons & ordonnons, que tous ! »> les religieux des monaftères & coui» vens fous notre domination aux pays*  C *4 ) » bas, foient gouvernés & dinges J »< felon 1'ordre & la forme que nous » ayons étabiie ci-deffus, par leurs fu» périeurs & par les congrégations, » fous la furveillance des évêques , & fous » celle du gouvernement. « Les princes laïcs n'ont aucun droit de changer le gouvernement intérieur des ordres religieux approuvés par Féglife , paree qu'ils manquent du pouyoir fpirituel de jurifdiction fur les ordres religieux ; pouvoir qui leur feroit néceffaire pour qu'ils pulfent légalement toucher au gouvernement intérieur, ainfi qu'a la difcipline intérieure des ordres religieux , puifque ce font des objets fpirituels, comme 1'Empereur le reconnoit lui-même , article XXÏX , oii il eft dit que dans les actes qui devront être unus & enréjifrés de tout ce qui aura été traité, géré & réfolu dans Vaffimblée générale , on difiinguera & on féparera , avec méthode & exaclitude, toute la partie des matières & objets qui concerneront le fpirituel & la difcipline , 'd'avee tout ce qui concernera la partie du temporel. Le prince reconnoit donc que le gouvernement intérieur & la diicipline, les regies 3 les conftitutions des ordres  ( ) ordres rëligieux font des objets fpirituels , puifqu'il les oppofe au temporel, & qu'il vent qu'on les diftingue, qu'on les fépare avec exactitude de tout ce qui concerne la partie du temporel. Cependant il ftatue , décide , ordonne fur tous ces objets indifféremment. II s'attribue donc par confëquent la fuprématie dans 1'ordre de la religion comme dans celui de la fociété civile ; il s'arrogele doublé pouvoir, Ie'pouvoir fpirituel & le pouvoir temporel: Vingtième Nullité. Quant a la furveillance fur les ordres religieux que 1'empereur accorde aux évêques , ils 1'ont déja pour ce qui eft du dehors; les religieux hors de leurs clokres font jufticiables des évêques, en cas de fcandale; mais, s'il s'agit du gouvernement & de la difcipline inférieure des ordres religieux , ils font exempts de la jurifdicrion des évêques, par conceiiion de 1'églife. L'empereur ne^peut donc pas les foumertre aux évêques fur ce point : vingt-unihne Nullité. X X V. » La furveillance des évêques s'étenJ> dra fur les congrégations mêmes,& B  ( 16 ) ... » fur-tout ce qui tient a la difcipline » religieufe en général.« Cette extenfion abfolue de la lurveillance des évêques fur les congrégations religieulés & fur ce qui tient | la difcipline religieufe en général, eft nulle par les mêmes raifons que toutes les nullités précédentes ; vingtdeuxième Nullité. XXVI. » En conféquence , les ordres reli» gieux en général & les maifons reh b>ieufes de ces différens ordres .,1e» ront fitrveiUés par les évêques dans » 1'étendue de leurs diocèfes refpeüits , » & cette furveillance confiftera a s al» furer fi les ordres religieux fe main» tiennent felon leurs conftitutions.... » Si la difcipline religieufe fe loutient >, dans chaque monaftère ou couvent „ avec toute lenergie & régulante y> quelie exige.« Cette furveillance des eveques , qui a pour obiet la difcipline inténeure des monafières & des couvens , elt nulle de plein droit, paree qu elle ne peut fe concilier avec les privileges des ordres religieux qui , de droit, lont  ( 27 ) exempts de Ia jurifdiction épifcopale , & loumis immédiatement au St. Siège; fingt-troijièmt Nullité. XXVII. » A eet effet, les évêques pourront « exiger, que les congrégations leur » donnent pleine & entière connoif» fance de tout ce qui y aura été traité » & réfblu en matière fpirituelle & de » difcipline;ils pourront, lorfqu'ils le » tronveront convenir , faire relative» ment aux objets mentionnés en 1'ar» ticle précédent, la vifite des maifons » religieufes.« Le privilege d'exemption des ordres religieux étant de droit commun dans toute 1'églife , les évêques ne peuvent hcitement le violer, en exigeant la connoiflance mentionnée dans eet article , ou en faifant la vifite des maifons religieufes : vingt-quatrième Nullité* XXVIII. » Les fupérieurs de chaque maifon ; ♦> les vifiteurs & les congrégations def vront déféreraux avis Sz ordres que I \esr. évêques leur donneront fur ces >> diliérens ob;ets, B ij  (*8) , Les ordres religieux etant exempts de la jurhdiftion épifcopale fur les objets dont il s'agit ici, il eft certain par une fuite néceffaire de cette exemption , que les fupérieurs , les yifiteurs & les congrégations ne font pointobhgés dans le for intérieur de la conlcience, d'obéir aux ordres des évêques fur ces objets. Mais quant au for extérieur, ils doivent obéir par un efprit de oaix & pour éviter le fcandale, ainfi qnê tous les inconvéniens qui feroient la fuite de leur réfiftance. Tout ce qu ils peuvent faire dans ces facheufes circonftances, c'eft de fe foumettre en proteftant avec refpeft, de leur privilege d'exemption : vingt-cinquieme Nullité. A • 1 • Même nullité dans le meme article , oh ü eft dit que les ordonnances deseveews devront être executies par provijwn , dans le cas de retours oud'appel,*** tnbunaux fupérieurs de juftice , de la part des religieux. . . Les évêques n'ayant pas droit de faire des ordonnances pour les perfonnes cvemptes de leur jurifdiction, les ordonnances qu ils pourroient faire a ce éaard , ne devroient pas etre mües a exécution , puiiqu'elles feroient nulles  C 29 ) de plein droit, en les cnvifageant precifément en elles-mêmes. Si cepenclant elles étoient convenables , utiles & falutaires , les religieux devroient «'y foumettre , par principe de religion Sc d'obéiffance aux loix de Dieu & de 1'égliie : vingt-Jixibne Nullité. XXIX. » L'exclufion abfolue de toute fupé»> riorité & autorité des étrangers fur » nos fujets voués a 1'état religieux, » dont il eft fait mention , art. 1, opé» rera dans toute fon étendue , dans » toute fa force , a 1'égard des monaf» tères & couvens de fiiles , &c. « Le voeu d'obéiffance que les religieux & religieufes ont fait a leurs généraux étrangers k la domination impériale , eft un ïien tout-a-fait fpirituel. L'empereur, qui n'a pas recu de Dieu la puiffance fpirituelle , qui feroit néceffaire pour y toucher, ne peut donc ni licitement , ni validement le brifer & le rompre. Que diroit l'empereur , fi le pape s'avifoit de délier fes fujets du ferment de fidélité qu'ils lui ont fait: vingt-feptième Nullité. B iij  ( 3.o ) XXX. m En conféquence, nous interdifons » fous les peines portées , art. IV, a » tous les monaftères & couvens de » filles , toute ajfociation , liaifon & rela» tion fur ce qui concerne la direclion » des confciences , la difcipline , avec » toute maifon religieufe, ou fupérieurs » quelconques, étrangers a notre do» mination. « Quoi ! le banniffement ou la prifon perpétuelle pour une pauvre religieufe, que fa confcience délicate aura portée a confulter fon général , ou même le pape, fur quelques doutes qui la tourmentent Sc qui mettent fon falut en danger ? Se pourroit - il donc faire qu'une pareille ordonnance fut émanée du tróne impérial , & l'empereur Jofeph II pourroit-il y reconnoitre 1'ouvrage de fon cceur ; vingt - huitihm Nullité. XXXII. w Les maifons religieufes de 1'ordre » defquelles il n'y a pas plus de deux » maifons dans les pays-bas de notre » domination , 8c qui ont dépendu juf-  » quici des fupérieurs majeurs étran» gers, n'étant pas fufceptibles d'être » érigées en congrégation, feront dé» formais entièrement & uniquement » foumifes aux évêques ,dansle diocèfe y> defquels elles fe trouveront. « Les fujets de ces maifons ne peuvent pas être difpenfés. du vceu d'obéiffance qu'ils ont fait a leurs fupérieurs majeurs , par la puiflance féculière ; vingt-neuviïme Nullité. XXXIIL On prononce , dans eet article , Ia peine de deftitution du fupérieur régulier , qui auroit fait quelque envoi d'argent en pays étranger , relarif a fon état de religieux. Cette peine de deftitution du fupérieur réguiier- eft nulle, paree que la puiffance féculière n'a aucun droit de deftituer un fupérieur régulier de fa charge, qui eft une charge d'ames. II lui ïaudroit pour cela 1'autorité fpirituelle & la jurifdiction qu'il n'a point: trentieme Nullité. Même nullité & pour la même raifon, de la peine de deftitution , portee dans le XXXIV,« article, contre les B iy  (3*) fupérieurs qui t'eroient venir de 1'êtranger des iréviaires., mijfels, &c. trentz? unièmt Nullité. ËDIT DE L'EMPEREUR, Concernant les difpenfes de mariage* Du 5 Décembre 1781. Article premier,. » INJous défendons a tous nos fu» jets , fans diftinction , qui fe frouve» ront dans le cas d'avoir befoin de » quelque difpenfe en fait d'empêche» ment de mariage, de s'adreffer ou » de recourir a ce fujet, foit a la » cour de Rome , a la nonciature , ou » quelque part que ce puiffe être, ail» leurs qu'a leur propre évêque diocè>> fain, qui'accordera la difpenfe , s'il » en trouye matière; déclarons nulles » & de nul effet, les difpenfes qui au» roient été autremcnt impétrées, & » que ceux qui fe feront adreffés , pour » en obtenir, a d'autres qu'a 1'ordi-  ( 33 ) » nalre , encourront, au furplus, une » amende de mille florins. « II y a quatre nullités dans eet article. La première confifte dans la défenfe de s'adreffer aux fupérieurs pour avoir des difpenfes, qu'eux feuls peuvent accorder. La feconde , clans le commandement que Fon fait aux évêques d'accorder des difpenfes qu'ils n'ont pas le pouvoir d'accorder ; la troifième, dans la déclaration de la nullité des difpenfes accordées par les fupérieurs , qui feuls ont droit de les accorder ; la quatrième, dans Fimpolition de Tarnende contre ceux qui obtiendront des difpenfes de leurs fupérieurs légitimes, qui feuls ont droit de les accorder : trente-deuxième , troijième } quatrïbme & cinquième Nullités. I I. « Nous interdifons bien férieufement » aux curés, fous peine d'être privés » du temporel de leurs bénéfices ou *> offices, de maner, ou de permettre de » marier perfonne, fur quelqu'autre » difpenfe que de Tordinaire. « Cet interdit eft nul, de même que la peine prononcée contre les curés qui B v  nele garderoient point , paree qu on ne peut ni interdire , ni punir perfonne , pour avoir fait fon devoir: tttnttfixième & trente-J'eptième Nullités. Mais , s'il en eft ainfi, dira - t'on * comtnent faire ? il faudra donc délbbéir a rempereur, & s'expofer a toutes les peines qui ne manqueront pas de. fuivre une pareille défobéiffance , ou ne point fe marier, quand on fera dans ïe cas d'avoir befoin des difpenfes de Rome pour le faire , ou fe marier invalidement Srillicitement tout a la fois, en fe contentant de la difpenfe de 1'é— vêque. Rien de tout cela n'eft a craindre; 1'églife y a pourvu , en permettant aux évêques d'accorder des difpenfes réfervées au pape, quand il n'eft pas facile de recourir au fouverain pontife; libi non cfi facilis recurfus ad furnmum pontijïcem & inter pauperes. Or, dans le cas dont il s'agit ici , le recours au pape eft moralement impoffible, loin d'être facile. Les évêques peuvent donc difpenfer validement & licitement, non pas en vertu de 1'ordonnance de l'empereur, qui, comme prince purement lak & temporel, n'a point la puilTance fpirituelle, mais en vertu de la per-  miffion de 1'églife. Ceux qui, p our ie marier, auront befoin de difpenfe, obéiront donc a l'empereur , en les demandant aux évêques qui les accorderont autorifés a eet efTet par 1'églife. Et c'eft ainfi que tout fe conciliera , en parant a tous les inconvéniens qu'on allégue , fans dire , comme le fait M. Alkt{ , p. 196 de fon DicHonnaire théologique , que les évêques font tbujours les maitres de rentrer , fur ce fujet , dans tous leurs droits primitifs , patce que le droit de difpenfer ef inhérent au caraclere épifcopal, 6* qu'on ne peut jamais prefcrire contre, nipar le non ufage, ni par le laps de tems. Oui, fans doute , le droit de difpenfer , généralement parlant , eft inhérent , par 1'inftitution divine , au caractère épifcopal, puifqu'il eft néceffaire pour le bien & le falut de fes diocèlains, que 1'évêque qui eft leur premier pafteur dans 1'ordre de la religion , puiffe les difpenfer de certaines loix de 1'églife , en plufieurs cas; mais eela n'empêche nullement que 1'églife ne puiffe reftreindre ce droit de difpenfer quoiqu'inhérent, par 1'inftitution divine , au caractère épifcopal. B vj  ( 3* ) Om, lans toucher au caracTère épifeopal, ni au fond & a la fubftance du pouvoir que les évêques tiennent immédiatement de Dieu 1'églife peut étendre ou refferrer la jurifdiction des évêques & Fexercice de leurs fonchons. C'eft ce qu'elle fait en réfervant au pape certaines difpenfes que les évêques accordèrent autrefois , & que le pape a légitimement prefcrites contre eux, de même que Fimmédiation des corps religieux & autres qui étoient autrefois foumis aux évêques. DÉCLARATION DE L'EMPEREUR , Concernant l'influence & l'exercice de 1''autorité épifcopale fur les ordres religieux dans les pays^-bas.. ( Du 3 Avril 1783. Article premier, » T j A confirmation des provinciaux » qui fe faifoit par les généraux devra » fe donner par 1'évêque du lieu ou la » congrégation générale de 1'ordre rien» dra fon affemblée. « L'évêque du lieu dont il s'agit, n'a pas le drcit de confirfiiér le provincial  , ( *7 ) ou Ie vifiteur élu par la congrégation, paree qu'il n'a aucune juriïdidtion fur elle : trente-huitieme Nullité. Voyez plus loin 1'édit interprétatif de celui du 24 Novembre 1781 , art. I. I I. » Les congrégations remettront aux évêques de chaque diocèlé, dans le » reffort defquels il y a des couvens » de leur ordre , un doublé de tous » les actes en matière fpirituelle & de » difcipline, afin qu'ils ne puiffent être » exécutés dans leur diocèfe que de leur V entière connoiffance.« Cet ordre eft nul dès que les congrégations religieufes ne font point foumifes a la jurifdicrion des évêques; mais les congrégations doivent toujours y déférer : trmu-neuvième Nullité. I I L » Pour fe precurer lés pouvoirs fpi» rituels relatifs a l'exercice de leur '» état,les fupérieurs devront s'adref'» fer aux évêques, dans les diocèfes » defquels ces pouvoirs devront être » exercés.« , Lu juzifdicUon étant nscefiaire pour  C 3S ) accorder les pouvoirs fpirituels, & les* évêques n'ayant point de jurifdiótion fur les religieux , il s'enfuit que les évêques ne peuvent point donner les pouvoirs fpirituels relatifs a l'exercice de 1'état des fup'ériéurs des religieux, ni ces fupérieurs les tenir des évêques: quara.ntieme & quarante-unième Nullités. Même nullité, par conféquent, dans la difpofition du même article , qui veut que les religieux aient befoin de 1'approbation de 1'évêque, pour fe confefIer les uns aux autres : quarantè-deuxième nullité. Voyez plus loin L'art. III de 1'édit interprétatif. I V. » Dans les ordres religieux ,dits con"» ventuels, oü les particuliers qui s'y » vouent, font plus fpécialement atta» chés a la maifon même dans laquelle » ils font leur profeffion, le titre ali» mentaire de la prêrrife de chaque w religieux dans: les maifons mêmes , Vf afFecteraégalement tous les couvents. p du même ordre.« Pour faire un pareil changement dit" titre alimexrtaire de la prêtrife, il faudioït ayoir ia jurifc&ftion , guifquil  , ." . ( 39 ) sragit dun titre facerdotaï , & du voeu de ftabilité dans. la maifon de profeffion que font quelques ordres religieux : quarame-troijième Nullité. V. » II ne fera pas permis aux religieux » de prendre leur recours aux évêques, » s'ils ne le font adreffés avant auxdits » fupérieurs. Et li après cela, des reli» gieux prennent leur recours aux évê» ques , ceux-ci devront, avant rcuta >> entendre les viliteurs, pour y difpo» fer enfuite avec connoiffance fom» maire de caufe.« Les religieux n'étant point fous Ia jurifdiction épifcopale, ils ne peuvent recourir aux évêques, ni les évêques admettre leurs recours ou appel contre leurs fupérieurs : quarante-quatrième, quarante.-cinquibue Nullités, V li » Les évêques n'adrefferont pas leurs » ordres, mandemens & directions im*> médiatement a un monaftère , cou» vent, ni aux individus religieux ^ » mais au chef % éde ht» o a vifiteur ^  (.4°) r , » qui devra en enjomdre 1 execution , v foit au monaftère , ou couvent, foit » aux religieux que la chofe concer- » nera. « • . .... Les évêques n'ayant pas dejunidiction fur les religieux exempts, n'ont point d'ordres a leurs adreflér fur les poinrs oü 1'exception a lieu, & les religieux ne font pas tenus , dans le for de la confcience, d'exécuter leurs ordres fur ces points , ni les fupérieurs d'en enjoindre 1'exécution : quarantefixihne, feptilme & huitieme Nullités. ORDONNANCE DE L'EMPEREUR, Rendue le iz Janvier 1782., pour la fupprejjion des convents. J^_Rticle IL 'Aucué ou aticune des novices des couvents dejlinés a la fupprejpon qui s'y trouvent, ne pourra être admis a. faire profejfïon , fous peine de nullité de facie. , H y a deux nullités dans eet article , qui déclare nulles les profeffions des novices qui fe feroient dans les eou-  ( 41 ) . venrs deftinés k la nippre/iion. La première a pour objet la fuppreffion même des couvents. La feconde regarde Ls profeffions des novices qui fe feroient dans des couvents deftinés a la flip prefuon. Quant k la fuppreffion des couvents , elle ne peut fe faire validement par Ia puiffance féculière toute feule , lors même qu'il y a de juftes motïfs qui femblent ou ïexigér, ou la permettre. La raifon en eft auffi claire que fimple & naturelle. Qu'eft-ce quun couvent de 1'un ou de 1'autre lexe ? c'eft une maifonfainte , fondée avec la permiffiondes deux puiffances , donnée , confacrée a Dieu , & compofée de perfonnes qui ne lui font pas rooms dévouées pour lui rendre le culte & les hommages qui lui font das , comme au créateur de toutes chofes & le maitre abfolu de 1'univers, au père des efprits comme des corps , au Dieu de toute chair. Les couvents font donc des temples de la divinité , & des afyles k 1'innocence des perfonnes quis'y font réfugiées pour y être k 1'abri de la corruption du fiècle, & y travailler k leur fanctification , en fervant Dieu d'efprit & de cceur. Or, on ne peutü-  ( 40 cïtement fupprimer de tels établiffements, a moins qu'il ne foit démontré qu'ils ne répondent en aucune forte a leur deftination , & qu'on ne peut plusy honorer & fervir Dieu , ni s'y fandtifier. Mais ce jugement a qui appartientil ? c'eft certainement a la puiffance eccléfiaftique , puifqu'il s'agit de chofes purement fpirituelles , favoir fi un établiffement religieux eft utile a la gloire de Dieu & a la fandtirication de 1'homme. II n'y a donc que la puiffance eccléfiaftique , qui puiffe après un miir examen , ordonner la fuppreffion des couvents, & fi la puiffance féculière y doit irrtervenir, comme on convient qu'elle le doit en effet, ce n'eft que de concert avec la puiffance eccléfiaftique ; & quand il lui arrivé d'en ufer autrement, elle mérite qu'on lui applique ces deux beaux vers de CoLOMB, dansles fers , a FERDINAND 8r ISABELLE l Quand le foible opprimé, s'adreffë en vain aux loix , Le monde en le jugeant fait le venger des Rois. Que diroit l'empereur, file pape s'a"srifoit de prononcer ex cathedra, qu'iL a.  trop de palais , de compagnies, dé regiments , de foldats , & qu'il fe mit en devoir de fupprimer tout ce qu'il eftimeroit inutüe en ce genre ? feroit-il. donc plus permis & plus décent a la puiffance féculière de juger défïnitivement en matière fpirituelle , qu'il ne le feroit ala puiffance fpirituelle de juger, en matière civile & temporel? S'il ya une difparité dans cette comparaifon , qu'on me la faffe voir. Pour moi, je foutiens qu'il n'y en a pas , ou que s'il y en a une , elle eft toute en faveur de la puiffance eccléfiaftique. Pourquoi ? pour deux raifons péremptoires. La première, c'eft qu'en fupprimant des maifons religieufes , le prince fécuculier ufurpe les droits & le domaine de Dieu , auquel ces maifons appartiennent , puifqu'elles lui font données,. vouées , confacrées, au lieu qu'un pape qui s'aviferoit de vouloir fupprimer une maifon royale , ou un régiment d'un prince féculier, n'attenteroit pas pour cela fur les droits & le domaine de Dieu,. puifque cette maifon & ce régiment nelui font pas confacrés. La feconde raifon, eft que les Princes chrétiens étant obligés d'obéir k.  ( 44 > 1'églife , en matière fpirituelle , pvufqu'eile eft leur mère & qu'ils font fes enfans ; 1'églife conféquemment a droit de faire des régiemens pour la réfonne de leurs mceurs, de leur conduite dans 1'ordre moral , pour le bien fpirituel & le falut de leurs ames ; au lieu que les princes féculiers n'ontpas recudeDieu le pouvoir de faire des régiemens fpirituels pour la réformé de 1'églife & de fes miniftres , beaucoup moins pour la fuppreffion & Textinction entière de ces mêmes miniftres & de ces établiffements pieux. Ainli les régiemens ou ordonnancesde l'empereur a eet égard, n'ont ni force , ni valeur , ils font nuls de droit. Première Nullité de eet article & de la XXXXIX. II faut porter le même jugement de 1'ordonnance , qui déclare nulles les profoffions qui fe feroient dans ces couvents deftinés a la fuppreffion , puifque la nidlité de ces fiippreffions, emporte néceffairement la validité des profeffions qui s'y feroient, par la raifon que ces couvents fupprimés de fait, n'en fubfiftent pas moins de droit. D'ailleurs , depuis quand & par quel droit, les princes de la terre font-ils fupérieurs de Dieu même? car enfin,  c"eft-la le véntable état de la queihon £ le point précis de la difficulté. Dieu at'il droit de fe choifir des ferviteurs parmi les fujets des princes de la terre, en les appellant a fon fervice, ou bien ne 1'a-t'il pas; & les princes de la terre ont-ils celui de Ten empêcher & de défendrea leurs fujets de lui obéir quand il les appeile, & de prendre parti dans fa railice ? Si Dieu a ce droit, les princes de la terre n'ont donc pas celui de Ten empêcher, en quelque temps & a quelque age qu'il lui plaifs d'appeller fes créatures a fon fervice ; fi Dieu n'a pas ce droit, il n'eft donc plus le maitre , il n'eft plus rien, & ce nom de Dieu n'eft quun mot vuide de fens, qui ne préfente aucune idée. De bonne foi,que diroit 1'empereur, fi un bourgeois de la ville de Vienne en Autriche , prétendoit 1'empêcher d'enröler des foldats pour fon fervice , ou cle ne lui permettre que quand les fujets qu'il voudroit engagér a fon fervice , feroient agés de vingt-cinq ou trente ans ? Eh quoi donc ! l'empereur feroit-il inoins fujets de Dieu , qu un bourgeois de Vienne, ne 1'eft de l'empereur? Je conclns donc : l'empereur n'a pas droit d'invalider les profeffions  -des novices , qui fe feroient dans les couvents fupprimés ou a fupprimer. Et de-la , de ce défaut de Meme nullité clans le motif qn'ort allégue, en difant que qui auroit pu ne pas admettre les difpofitions des cnnciLs, peut , d plus forte raifon , les reclifier ou les revoquer entièrement. Cela n'eft ni abfolument, ni toujours vrai. Un prince, par exemple , auroit pu ne point admettre dans fes états un ordre religieux, un parlement, une compagnie, un corps quelconque ; donc il peut fupprimer , détruire eet ordre , ce parlement, cette compagnie,ce corps quelconque , précilément paree que tel eft fon bon plaifir, & qu'il vent s'emparer de leurs biens : un pareil motif n'eft-il donc pas évidemment faux , injufte, &nul par conléquent: foixante-neuvieme Nullité. Même nullité dans la prétendue raifon d'état & du bien public, dont on ta> che d'étayer un procédé auffi injufte & auffi déraifonnable. La grande raifon & le bien public de tous les états du monde font de faire régnerla droiture, la bonne foi, la juftice , 1'équité, la probité , toutes les vertus conformes aux lumières de la religion, & de la loi tant naturelle que divine : fptantii'ine Nullité. A'aUtetité du facerdocs nefpas mam ar-  turairerm entièrement indipendante, Qua.nl au dagme. Si cela eft , St. Paul a eu grand tort de dire que la parole du dogtne de Dieu neftpoint e/claVe, & plus encore, de la prècher, rnalgré les puiiTances de Ia terre , & de la 1'celler de fon farigj Eh de qui donc la parole de Dieu ou le dogme, Partiele de foi, pourroit-il dépendre ? des fouverains ? Javoue que les fouverains ayant en main la foree & la puiffance coa&ive , ils peuvent de fait , & par violen ce , empêcher d'enfeigner & de prêcher le dogme de foi dans leurs états refpedifs ; qu'ils le peuvent comme les rois & les empereurs païens le pouvoient a 1'égard des apótres qiTils enchainoient & qu'ils égorgeoient. Mais le peuvent-ils donc de droit ? Nullité de pouvoir légal dans 'les fouverains , pour empêcher Pciifeignement & la prédication du dogme de foi : feptante-deuxibne Nullité. L autorité du facerdoce n'eft pas non plus entïerwmt indépendante quant au culte & d la difcipline. Soit; s'il s'agit d'un culte non néceffaire & d'une d:fcipline qui ne foit pas purement eccléfiaftique. Mais s'il efi queftiod d'un culte néceffaire au fervice de Dieu , & d'une difcipline  (66) purement eccléfiaftique , on doit corrvenir qu ils lont indépendans des puilfances de la terre, a moins de prétendre qu'elles font fupérieures a la divinité même dont elles ont droit d'mterdire le culte effentiel , & qu'elles réuniffent dans leurs perfonnes 1'autorité lpirituelle & temporelle. Nullité de droit par conféquent dans les puiüances dein terre , pour empêcher le culte néceffaire & la difcipline purement ec■.. cléfiaftique : feptantïème-troifième Nullité. Le maintien de l'ancienne purete du dogme, ainfi que la difcipline & le culte, kant des objets qui inté-effent Ji ejjentielkment la fociétè & la tranqmlhté pubüque, que le prince, en fa quahté de fouj ■ verain de 1'état , ainfi que protecleur de 1'églife , ne peut permettre, d qui que ce: foit, de fatucr fans fa participation , fur' des matth is de cette impvrtance. Le maintien de Vancienne purete dui doome ! Cette expreffion feule eft trés* vicieufe , en ce qu elle fuppofe que le; dogme peut perdre fon ancienne purete; dans 1'églife catholique; ce qui eft abtfolument faux & impoffible , pmfquee féglife catholique n'eft pas moins ïnfail-lible aujourd'hui ni moins incapablee de perdre la purete du dogme que duu  tems des apótres. Ce lont les hérét£ ques qni 1'ont corrompue dans tous les tems , & c'eft 1'églife catholique qui l'.a toujours confervée dans toute fa pureté, en s'élevant contre les corrupfeurs , par fes décifions dogmatiques. Nullité par conléquent dans cette exprefiïon vicieufe : feptantième- quatribne Nullité. La qualité de fouverain chef de 1'état ne donne donc au prince aucune autorité ni fur le dogme , ni fur le culte , nifur la difcipline purement eccléfiaftique, fi ce n'eft pour faire obferver dans fes états les loix de 1'églife fur ces difrértns objets , comme protecfeur de fes canons ; la raifon en eft palpable. C'eft que la quahté de fouverain chef de 1'état n'eftace pas dans la perfonne du prince celle de laïc; elle ne le tire pas du rang des fimples fidolrs. pour le claffer paimi les miniftres des; autcls; elle ne fait pas qu'ils foient de la hiërarchie eccléiiaftique , ni qu'ils participent au facerdoce du premier ou du fecond ordre. Cette qualité par conféquent neleur donne aucune autorité , aucune influence dans les décifions , ftatuts , régiemens. de 1'églife fur des matières dogmatiques ou morales , ou de difcipline purement eccléfiaftique  ( <$8 ) -aucune voix délibérative dans les conciles. Vit-on jamais 1'églife confulter les fouverains pour favoir ce qu'eile auroit a décider & a régler fur ces fortes de matières ? N'eft-il pas certain, au contraire , que fi quelquefois les princes ont fait des régiemens & donné des édits touchant les matières ecciéiiaftiques, c'a toujours été a la demande, par les avis, & fous la dictéede 1'églife, en forte que les princes n'étöient proprement que fes copiftes & fes fecrétaires k eet égard. Si quelquefois encore , les conciles, les papes ou les évêques ont adreffé des brefs ou des lettres , ioit aux fouverains en particulier , foit aux fidèles en général, a-ce été pour demander leurs avis fur ce qu'ils avoient a régler , k ftatuer , k décider, ou bien pour les prier d'appuyer, de protéger & de faire obferver leurs ftatuts , leurs régiemens , leurs décifions ? Jugeons - en par un exemple tout récent, & qui nous tiendra lieu de tous les autres que nous pourrions citer. Je parle de la belle lettre paftorale de M. de Juigné, archevêque de Paris , au clergé féculier & régulier , & aux fidèles de fon diocèfe , 1'an 1782. Ecoutons le pieux & zéié prélat. Minijïres de Jefus -Chrijl,  ft ecne-t il , p. 6 , réuniffons donc tous mos ejforts ; qu'il y ait entre tous les pafueurs , tous les minijlres des autels , une 'fainte affociation de vertu & de ^èle.0 vous ! da portion la plus noble du clergé de ce diocèfe ; vous , qui vene^ tous les jours pffrir d Dieu les vceux de tout le peuplt 'dans le premier temple de la capitale ; (vous , Vimage de ce fénat facerdotal , 'qui formoit le confeil de l'êvêque dans les premiers dges de 1'églife ! Que votre {Compagnie vénérable ,fi dijlinguée par les taients , les lumïeres & les vertus qu'eile reniferme dans fon fein , foit toujours l'aon-* meur du clergé.... Et vous , nos chers coopérateurs , paf•teurs de cette cité immenfe , qui gouverne^_ 'des troupeaux compardbles d des églifcs enitières, vene^ a notre fecours, vene^ porter '.avec nous le fardeau qui nous e(l impofé... Pafeurs de toutes les différentes contréts 'de et diocèfe , nos chers coopérateurs , vene^ itous enfin qui exerce^ le redoutable & faint .miniftère ; c'efl vous qui deve^ être le prin- ■ eipal foutien de notre apcfolat. Vous , *N. T. C. F., qui étes chargés de former \les pafeurs & les pontifes de 1'églife.... vous étes auffi nos coopérateurs ; c'efl avec vous que nous méditerons les moyens d'ex- ■ citer de plus en plus l'émulation dans le  (70 ) . . fancluaire.... Vertueux fohtaires, que ni devons-nous pas nous promettre de votre ^hk pour le fuccïs de notre miniftère ? Unfaint concile vous appelle lts troupes auxilliaires de Üeglife. Quels fervices en eftet ne lm ont pas rendu de Jiècle en fiïcle ceux quil vous ont précédés dans les inftituts divers j auxquels vous appartene^ ? Les uns dans le | miniftère de la divine parole, & dans lesl autres fonclions de Capoftolat; les autresX en fe confacrant a Véducation des jeunesi ileves du fancluaire, & en formant pout ie bonheur des peuples de dignes pafeurs ;\ ceux-ci en compofant ou en tranjinettant a la poflérirc des ouvrages- ou la fciencei la plus profonde de la religion fe trouvc: reünie a la plus vafte èrudition ; ceux-la, j en traverfant les mers pour aller éclairer\ les peuples ajfis dans les tcnèbres & 1'omA bre de la mort. C'eft ainfi que parle 1'illuftre arche*! vêque de Paris , quand il adreffe ■ parole aux différens miniftres des au-j tels , qu'il nomme fes ajfociés , fes coopèA rateurs , fes confeillers. Voyons s'il tienfl le même langage en parlant au monar-; que des Francais. Que n 'avons-nous pas droit d'attendrc pour elle ( la religion ) , s'écrie-t'il, m la protection de ce fage monarque que Ui  'cze£ # donné dans fa miferïcorde ? Fils ainê de 1'églife , defcendant de faint Louis, afjis fur le tróne que devoit occuper ce vertueux dauphin , fi pleuré de toute Ia France , & dont la religion fe promett toit de fi grandes chofes , il nous doit, & i déjd il nous annonce une doublé génération {de bonheur & de vertus. II aime, il refpecle 'la religion , & met toute fa gloire a la faire refpecler. II fait qu'eile efl la Jouree ,de tout bien ; il fait qu'eile efl le foutien ides trónes, la digue la plus forte contre i le torrent des pafjions & des vices. Jaloux i de faire régner dans tout fon royaume l'ort dre & la jufiicc , protecleur de la vérité & : de la vertu , il humiliera le calomniateur i & il détruira VimpUté du feul fov.ffle de \jd bouche , & il l'anécntira par l'éclat de Ja préfence. Nouveau Jofias , il protégera < le culte faint, il fera refieurir la foi & les itnoeurs parmi fes fujets , & dans des jours de pêché, il affermira la piêté. La religion repofera d l'ombre de fon tróne. C'ell ainfi que felon le lage & jiküicleux Archevêque de Paris, qui n'eft i que 1'écho de tous les conciles, de tous i les pères, de tous les docteurs, qui ont i èa le bonheur de vivre dans le fein de Ha vraie religion, les priiicts chrétiens doivent employer toute leur autorité  ^ foutenir , a défendre , a protègeï* 1'églife , a faire obferver fes décifions & fes loix, fur le dogme,le culte , les moeurs & la difcipline, a maintenir tous les ordres religieux , tous les pieux établiffements qu'eile approuve, a conferver tous fes enfants dans leurs droits, leurs privileges , leurs biens, leurs poffeffions, leurs propriétés, leurs états, & non pas entreprendre de faire de nouvelles loix touchant fes dogmes , fon culte, fa difcipline; & non a fupprimer fes pieux établiffements; & non a s'approprier les biens facrés de fes miniftres , par une facriiège rapine; & non a démolir fes temples , pour en faire des falies de fpectacles; & non a dépouiller fes autels , pour revêtir des filles de théatre; & non a faire une cruelle violence , a tant de vierges chrétiennes confacrées au célefte époux, en les arrachant aux faintes douceurs de ces paifibles retraites , oü loin du fifcle corrompu ; elles n'avoient de converfation qu'avec le Ciél, ni d'cccupation plus affidue que delever leurs mains innocentes , & leurs coeurs purs vers le fouverain difpenfateur de toutes les graces, en faveur du monde entier} non enfin a. renverfer de  de fond en comble ces monafières; monuments auguftes de la religion & de la foi de nos pères , qui les confacrèrent a la gloire & aux louanges du Très-haut; ces monaftères qui ontverfé tant de bienfaits fur la fociété, mêmê civile & temporelle, qui, a force de bras , de foins , de fatigues & de travaux , ont abbattu tant de forêts , defféché tant de marais , arraché tant de ronces & d epines , défriché & fertilifé tant de terres incultes , formé tant de plaines fécondes , de prairies magnifiques, de cöteaux délicieux, charmants , de villages & de villes , qui font la richeiTe & 1'ornement des diverfes contrées du monde chrétien ;v ces monafières, qui font encore aujourdnui des biens immenfes par -tout oü ils exiifent, en nourriflant les pauvres hors d'état de travailler, en occupant les ouvriers qui peuvent le faire , en dépenfant leurs revenus dans leslieuxdeleur exiftence, & en rendantainfi aux habitants de ces ïieux, les biens qu'ils en reroivent , tandis que les feigneurs qui 'habitent les grandes villes, dévorent les campagnes, fans leur être d'aucuns fecours. Nullité par conféquent du prétendu droit fur le dogme, le culte & la difD  ,eipline purement ecclelialhque , qu on voudroit attacher a la qualité du fouverain chef de 1'état: feptante-cinquiémi Nullité. II faut porter le même jugement de Timpuifiance oii 1'on met le prince, de permettre a qui que ce foit, de ftatuer fur le dogme, le culte , ou la difcipline ecclcfiaftique , fans fa participation. L'églife n'a nul befoin de la permiffion du prince , pour ftatuer fur ces objets, paree que ce font des objets purement fpirituels , & dont la connoiflance n'appartient conféquemment qu'a la puiffance fpirituelle. L'églife a donc le droit indépendant de ftatuer fur ces objets, & le prince comme protedteur des canons , eft obligé de faire obferyer fes ftatuts a eet égard, loin qu'il puiffe 1'empêcher de ftatuer : fep tante-fxième Nullité. Ces mêmesprincipes de l'empereur, pourfervir de régies, a fes tribunaux, & k fes magiftrats , dans les affaires eccléliaftiqnes , développés dans la réponfe de fon chancelier , au mémoire du Nonce du pape. La réferme des abus glijfés de tems i autres, dans la difcipline eccléfiafique , eft- 'Ü d;t dans cette réponfe , loin d'y pré'  . ( 75 ) yudicier , fert au contraire d la vèritalle, utilité de l'églife & d jon êdification. O ui , quand ces abus font réels, qu'on les réforme réellement , & que c'eft une puiffance compétente qui prend foin de les réformer par des moyens compétens & canoniques. Or, les abus dont il s'agit ici , ne font point des abus réels , on ne les réforme pas réellement, la puiffance qui entreprend de les réformer, n'eft point une puiffance compétente pour cela , & elle ne prend pas les moyens compétents & canoniques pour réuffir dans fon entreprife. Donc il y a ici cinq Nullités. I °. Les abus dont il s'agit ici, ne font pas des abus réels , paree qu'il y eft queftion des monaftères en eux-mêmes de J'un & 1'autre fexe, que Ton prétend étre fubftantiellement, effentiellement abufifs , abfolument inutiles , ou même onéreux aux deux fociétés. On a démontré cent fois, que les monaftères de ï un & de 1'autre fexe, & ceux mêmes qui ne s'adonnent qua la contemplation & a la prière , font très-utiles aux deux fociétés, ne fut-ce que par la ferveur même de leurs prières & la pratique de leurs bonnes oeiivres. Donc le principe qui établit que ces monaftères D ij  ( ?6 ) font fubftantiellement abufifs , eft abfofolument nul : feptante-feptième Nulhté. 2.b En fuppofant qu'il y a dans les monaftères des abus extrinfèques & accidentels , on ne les réforme pas réellement, on les détruits en lesfupprimant. Seroit-ce réformer un état monarchique , telle que la France par exemple , que de détröner le Roi pour clianger fon royaume en répubhque ? Donc la fuppreffion des monaftères, fous prétexte de réforme , eft foncièrement nulle : feptante-huitieme Nullité. 3.0 La puiffance réformatnce n'eft point comnétente pour la réforme dont 5 s^git ici , puifqu'il y eft queftion d'établiffement religieux , & par conlequ°nt dans 1'ordre airnaturel de la religion , de la piété, du falut de 1'avantage des fidèles, relativement a lavie future dont, la connoiffance & le jugement, n'aopartiennent qu'a la puiffance fpirituelle. Tout ce que 1'on pourroit accorder a la puiffance temporelle , feroittPagir de concert avec la puiffance fpirituelle dans cette matière, moins cependantpour juger & pour décider , que pour faire exécuter le jugement & la décjfion de la puiffance fpirituelle. Nulhte par conféquent de pouvoir compétent  . (77) dans le prince laic , qni entreprend de réformer ici '. feptante - neuvïïme Nullités 4.0 Même Nullité dans les moyens qu'on emploie pour opérer la prétendue réforme , moyens qui ne font ni compétens , ni canoniques , puifqu'on détruit fous couleur de réforme , & qu'on détruit de fa feule autorité , tandis que 1'autorité de l'églife eft abfolument néceffaire pour une pareille opération : quatre^vingtïbme Nullité. Ces cinq Nullités renfermées dans trois lignes ,'ne font-elles pas bien propres k fervir & a édifier l'églife ? Les rêformes qui n'attaquent point le dogme , ne dépendent aucunement du pape, qui , Jinon dans le cas contraire , na auffi aucune autorité Hans 1'état. Celle-ci ne peut donc être enlévêe au fouverain qui y commande ,& a feul droit d'y commander. C'eft d ce pouvoir du prince , qu appartient tout ce qui concerne 1'ordre extérieur de l'églife, & par conféquent les fondateurs eccléjiafliques , cela ne faifant rien d 1'effent iel de la croyance de la religion. C'eft ici un bon grouppe de faux raifonnemens , d'erreurs & de Nullités. i.Q Les réformes mêmes qui n'attaquent point le dogme, dépendent principalement du pape , quand il s'agit de D ii)  ( 7§ ) réformer des ordres ou des monaftères. religieux, des chapitres , des confrairies, des établiffemens pieux , quels qu'ils foient , en un mot, toutes les perfonnes & totvtes les chofes , dans. 1'ordre de la religion, des mceurs , du falut, de la vie future & éternelle ; paree que ces objets ainfi envifagés , font des objets purement fpirituels , pour la réforme defquels il faut néceffairement une puiffance & une jurifdiction du même ordre , & par conféquent une puiffance & une jurifdiction fpirituelle. Mais s'il s'agit de réformes purement profanes , civiles & temporelles , on tombe très-volontiers d'accord qu'elles. ne dépendent aucunement du pape, ni d'aucune puiffance eccléfiaftique. Quand les Sulli, les Colbert, les Necker faifoient des réformes fi utiles a 1'état, le pape & les évêques s'avifèrent-ils de s'en mêler ? Qu'un rot chrétien, père de fes peuples, fage, économe , faffe telle réforme , tel retranchement qu'il lui plaira dans fa table, fon train, fes chevsux, fes comédiens, fes troupes, fes financiers, fes officiers de böuché , toutes les dépenfes non "écsffaires au foutien & a la décence oeToii rang fuprême , a la fplendeur de  fon tróne , la puiflance eccléfiaftiquen'y prendra part que par fes acclamajtions, fes louanges & fes applaudiffements. Ainfi, nullité de l'affertion qui dit, que les réformes qui n'attaquent' point le dogrne, ne dépendent aucunement du pape: quatre-ving-unièmc Nullité. 2.0 Même nullité de 1'affertiori quï dit que le pape n'a aucune autorité dans 1'état, linon quand il s'agit du dogme, Le pape, en qualité de fucceffeur de St. Pierre , de vicaire de Jefus-Chtift, de chef vifible de l'églife univerlélle , de père commun des fidèles , a , dê droit divin , la primauté d'honneur, de? rang, d'infpeöion, d'autorité, de jurrfdiction dans tous les états chrétiens, en matière de dogmes , de mceurs, de difcipline eccléfiaftique. Sans cela, fa qualité , fon rang , fa dignité , fon élévation ne feroient que de la pure fumée & dé vains titres fans force , fans énergie, fans aucune réalité; Jefus-Chrift auroit manqué a fon églife en lui donnant un chef de pure repréfentation , qui n'auroit pu rien faire pour fon utilité, il fe feroit manqué a lui-même dans un établiflement auffi inconféqnent, auffi dénué de fageffe & de raifon : quatnyiagt-deuxiéme Nullité, D iv  3.0 Vautorité ne peut donc être enlevce au foiiverain qui comtnande dans 1'état Non aHürément; 1'autorité temporelle ne peut jamais être enlevée au fouverain qui commande dans 1'état. Nous l'atteftons hautement, nous le déclarons lincèrement & publiquement, au nom de tous les vrais catholiques éclairés & inftruits des principes de leur religion , les fujets ne peuvent jamais fe révolter contre leurs légitimes fouverains , ni lui enlever fon autorité en tout ou en partie. II ne leur eft point permis de confpirer ou de prendre les armes contre lui, fous quelque prétexte que ce foit, ni d'oppreffion & de tyrannie, ni de fchifme & d'héréfie, ni de libertinage & de corruption de mceurs. Pleurer , gémir, prier, faire pénitence pour la converfion du prince, & quant au refte, lui obéir en tout ce qui n'eft point mal, & que les loix de Dieu & de Téglife permettent: voila Tefprit & la doctrine conftante de l'églife catholique , bien différente de 1'héréfie & de la prétendue philofophie du fiècle, dont 1'efprit trop connu & trop prouvé, trop avéré,cft un efprit d'anarchie , d'indépendance , d'antipathie , de révolte contre toutes les puiffances, qui les gênent & les coa-r  C 81 ) tranent. Voila. donc auffi ce qui doit rendre l'églife catholique infiniment chère aux princes de la terre , & lui ■ attirer leurs faveurs & leur protection , comme au plus ferme appui & a la plus fidelle confervatrice de leurs trönes. Voila enfin la prenve de la nullité de la propofition, qui fuppofe qu'en faifant ufage de la puiffance fpirituelle, on enleve 1'aütorité temporelle au fouverain qui commande dans 1'état : quatre-vingt-troijïème Nullité. , 4.0 Même nullité dans la même propofitión ,'qui fuppofe que l'églife catholique nie que le fouverain ait feul le droit de commander quant au temporel dans 1'état. Loin de le nier, elle le confeffe, elle 1'attefte hautement, elle l'enfeigne publiquement; c'eft fa doctrine conftante , uniforme , univerfelle. Elle reconnoit que fon royaume , non plus que celui de Jefus - Chrift' fon' célefte époux, n'eft point de ce monde; nullité par conféquent dans la propofition , qui lui attribue une dcftrine contraire : quatre-vingt-qtiatrihne Nullité. 11 eft abfolument faux & fouverainement abfurde d'avancer qué tout ce qui concerne l' ordre extérieur de téglife appartienne privativement au prince. Si cela eft D v  ( 80 , . * yraï, c'eft donc au prince tout leut a ré Ier tout ce qui regarde la conduite extériëU«è du clergé fécuiier & réguher, leur prefcrire la manière de fe chauffer , de fe coëffer , de 's'habiller au dehors & au dedans de l'églife, dechanterloffice divin , de célébrer le faint facrifice de la meffe, d'adminiftrer les facremens; il peut changer tous leurs ftatuts Routes leurs régies, toutes leurs conftitutions, tous leurs rits, toutes leurs rubriques , pour leur en fubftituer d'autres de fa facon; il peut permettre , commauJer même aux prêtres & aux évêques de fe marier , & de fe faire fervir la meflé par leurs femmes ou leurs nlles, de porter toujours 1'habit court de couleur rouge ou verte, & 1'épée au cote,. rneme a l'églife, même en célébrantla ï (Te. ii peut enlever toutes les images |es églifes , faire chanterl'office divin & la meffe en langue vulgaire r avec tel chant, tel inftrument , telle pompe , telles cérémonies , tel appareil extérieur qu'il lui plaira. ii peut, en un mot, tout détruire , tout changer , tout ïnnover en matière de culte religieux d'ufages,de pratiques , de difcipline ecciéfiaftiaue qui paroiffent au dehors,. & il n'y aura que les penfées inténeure*.  C s3 } de Pefprit & les affections intimes1 du" cceur auxquelles il ne pourra toucher. Y eut-il jamais pareille déraifon, paradoxe femblable , abfurdité auffi révoltante ? C'eft cependant ce qui n'effa-rouche pas M. le chancelier de l'empereur , dans fa réponfe au mémoire du. nonce du pape : quatre.-vingt - cinquieme-' Nullité. 6.0 Même nullité dans Ia propofition qui avance que tout ce qui eft extérieur ne fait rien a 1'effentiel de la croyance de la' religion. Les pratiques extérieures de l'églife font fouvent beaucoup a 1'effentiel de la croyance de la religion. Pour me borner a un feul exemple des plus frappans & des plu.1; ufités , dira-t'on que 1'ufage du figne de la croix , fi fréquent parmi les chrétiens, ne fait rien a 1'effentiel de la croyance de la religion ? II y fait tellement, qu'il nous rappelle continuellement dans 1'efprit les principaux myftères de notre fainte religion-, qui font, Ia trinité, 1'incarnation , la rédemptiou opérée par. la mort de Jelns-Chrift, & qu'un prince' qui défendroit a fes fujets de faire ce figne facré de Ia croix , feroit cenfé, avec raifon, ne pas croire ■a ces myftères ; quatri-yingt-jixihne Nuliité. P vj  C S4 > ' ' ' 7°- Meme nullité dans la meme propolition,par laquelle on affure que les fondations des chapitres & monaftères ne font rien a 1'effentiel de la croyance de la religion. Les chapitres & les monaftères ont été fondés pour chanter les louanges de Dieu , & pour le prier en faveur desvivans & destrépaffés. Or, croire que c'eft une chofe bonne , fainte & méritoire de chanter les louanges de Dieu , & de le prier pour les vivants & pour les morts , font trois articles effentiels de la foi catholique : donc fupprimer ces fortes de fondations ,. c'eft attaquer & bleffer 1'efTentiel cle la croyance de la religion , en témoignant hautement qu'on ne croit pas que ce foit une chofe bonne,. fainte & méritoire,de chanter les louanges de Dieu, & de le prier pour les, vivans & pour les morts : quatre-vingtfeptieme Nullité. L'extenjïon des ordres religieux dêpend de la eonnivence des princes dans les do— maints defquels ils fe trouvent ; l'empe— reur, en fa qualité de prince fouverain , jouit donc auffi de ce droit, & par-ld efl obtigê de veiller d tout ce qui ne touche pas la doctrine de l'églife. On tombe d'accord que l'introductioa  (8Ï) & 1'extenfion des ordres religieux dans un état, dépend de la connivence du fouverain de eet état, puifqu'ayant la force en main , il peut phyfiquement empêcher les ordres religieux d'entrer & de s'étendre dans fon état. Mais ce n'eft pas de quoi il s'agit ici. II eft queftion de favoir fi ce prince chrétien peut chrétiennement, licitement, & fans bonne raifon, & fans la connivence du pape, empêcher les ordres religieux de s'introduire & de s'étendre dans fon état, lorfqu'ils y font détirés par les peuples , pour le bien & le falut de leurs araes. Nous difons que non, paree qu'il n'eft jamais permis a qui que ce puiffe être, d'agir d'une facon contraire ala raifon & a la religion; nullité par conféquent de Paffertion qui le lui permet: quatre-vingt-huiiihne Nullité. Si , d'un cóté , on accorde trop au fouverain, en difant qu'il peut de fa feule volonté , & fans aucune bonne raifon , empêcher chrétiennement urt ordre religieux de s'introduire ou de s'étendre dans fes états, on ne lui accorde pas affez de 1'autre , en difant .q'u'zV ejl obligê de yeiller d tout ce qui ne touche pas la doctrine de téglife. Nous foute- nons, nous, quele fouverain a Ie droit  (86) . & qui plus eft , 1'obligation de veiller a ce qui touche la doctrine de l'églife y non pour la décider ou 1'interpréter cette doctrine , cela n'appartient qu'a la puiffance fpirituelle , mais pour la faire recevoir , conferver , fuivre & pratiquer , empêcher qu'on y donne atteinte dans fes états : nullité par conféquent dans cette reftriction que 1'on fait du droit du fouverain : quatre-vingt-> neuvïime Nullité. II ejl contre Véquitê connue de fempereur de léfer quelquun dans fes privileges ejfentiels. C'eft ici une infulte faite a l'empereur; puifqu'on fuppofe qu'il ne fe fait pas une affaire de léfer quelqu'un dans fes privilèges non effentiels^ C'eft encore une injuftice , puifque la uiftice éxige , qu'on rende a chacun tout ce qui lui appartient, foit grand ou petit, effentiel ou accidenteick acceffoire, important , ou de peu d'importance r dés qu'il lui appartient. D'ailleurs, qui donnera une règle sure pour diftinguer les privilèges effen— tiels d'avec ceux qui ne le font pas l' Le prince qui bleffera certains privi-leges , dlra qu'ils ne font point effentiels y eeux dont les privilèges feront i^ffés j, foutiendront qu'ils lont effen?-  C«7) . tiels & qu'on les bleffe au vit. Ils crieront a 1'injuftice ; & de la le trouble de 1'état , la difcorde entre le fouverain & les fujets bleffés dans leurs privilèges : trois nullités conféquemment dans ces deux petites lignes de la réponlé de M. le chancelier : nonantième, nonante-unïème & nonante-deuxibne Nullités. Sa Majeflé na jamais fongé d abolir des ordres religieux qui font lègitimés par te St. Siège. Non , fans doute , Sa Majefté a trop de jugement pour fonger , même en, rêvant, a abolir par-tout des prdres lègitimés par le St. Siège; elle fait trop-. bien qu'eile n'a aucun pouvoir hors de fes états; mais n'a-t'elle pas fongé a abolir: plufieurs ordres religieux de fa feule autorité dans fes propres états ? Et cette abolition a-t'elle pu la faire licitement „ chrétiennement, juftement, & fans manquer au ferment folemnel , qu'eile a. fait de conferver, de protéger l'églife * la religion , & tous les établiffements. rehgieux & pieux >- Voila le point de la difficulté , 1'état précis de la queftion. Nullité par conféquent de. raifonnement dans ces paroles de M» le chancelier, & de juttice dans le gto^r  (.88) cédé du fouverain qui abolit , de ta feule autorité , des ordres religieux en tout ou en partie dans fes états : nonantetrois & nonante-quatrihne Nullités. Or, comme Sa Majejlé ne s"immifce en aucune des chofes dont la jurijdiclion appartient au pape ou a fégli/é univerfelle , favoir Ce qui regarde le dogme, II y a deux erreurs , &' conféquemment deux nullités dans cette moitié de phrafe. La première erreur confifte a dire que le pape ou l'églife univerfelle- n'a jurifdiction que fur ce qui regarde le dogme : nous avons dérnontré plus haut que la jurifdiction dü pape & de l'églife s'étend généralement a tout ce qui regarde le culte , les mceurs , la difcipline , le falut, la perfeciion, tous les biens de 1'ame , tous les avantages fpirituels des chrétiens. La feconde erreur eft de prétendre que 1'abolition des ordres religieux qui s'adonnent uniquement a la contemplaties , ne regarde le dogme en aucune forte. Erreur contraire a la parole formelle de Jefus-Chrift, qui a préféré Ia vie contemplative a )a vie active , ainfi qu'a la tradition , & a la croy 'nee de l'églife ; donc nullités par coaféquent : nonante- cinq & nonante-JIxième Nullités, ï  ( «9 ) Sa Majeflè ne peut'non plus permettre \que pon femêle des chofes dépendantes particuliènment de fon autorité fuprême de ' f état, parmi lefquelles on comprend tout ;ce qui alieu dans l'églife par des inftitu: tions humaines , & ne peut y être introduit fans le confentement des fouverains; i toutes ces chofes peuvent & doivent être rê: primées par la puiffance du fouverain même , ! entièrement abolies dés que l'intêrêt de l'etat, ! l'abus ou d'autres circonfances accidentelles '. les rendent néceffaires. i.o Si tout ce qui a lieu dans l'églife [ par des inftitutions humaines dépen: doit de 1'autorité du fouverain, il s'enfuivroit néceiTairement qu'il pourroit, : en toute bonne confcience, abolir tous les commandemens de l'églife, tout ce : que l'églife a établi ou approuvé en f fait de culte, de cérémonies, d'inftituts [ pieux, &c. ; & fi cela eft, que devient le [ précepte d'obéir a l'églife, donné par I Jefus-Chrift, fous peine d'être regardé : comme un paien & un publicain ? Que i devient encore la qualité de mere qui i eft efTentielle a l'églife , par rapport i aux chrétiens , & celle d'enfants qui i n'eft pas moins effentielle aux chrél tiens par rapport a l'églife ? La tnère i n'aura donc plus aucun droit de com-  (9°). inancler a fes enfans, ni les enfans ancune obligation d'obéir aux comman-* demens de leur mère i mnante-Jlptièrm Nullité. Tout ce que l'églife infiitue pour 1'honneur de Dieu & ie falut des fidèles y n'eft que d inftitution hutnaine eccléfiaftique ; cependant l'églife n'a pas befoin du confentement des princes pour ces fortes dinftitutions, lorfqu'elles ne portent aucun préjudice a leurs droits &a leurs intéréts temporels, paree que c'eft par fa puiffance fpirituelle qui eft ïndépendante des princes qu'eile fait ces fortes d'inftitutions. L'églife demanda-t'elle le confentement des princes , quand elle fit les fix commandemens qu'on nomme les fix commandemens de l'églife , & les princes ne font-: ils pas obligés de les obferver comme leurs moindres fujets ? II eft donc faux que tout ce qui eft d'inftitution humaine dépend de la feule autorité du prince temporel: nonants-huitihme Nullité. II n'eft donc pas moins faux que toutes ces chofes puiffent être réprimées , abolies par la feule autorité du prince, fous prétexte d'abus ; il faut pour cela le concours des deux puif-» fances, puifqu'clies y ont intérêt toutes; deux : rionante-ncuviéme Nullité,  Le pape ne peut réclamer comme des prerogatives particul'ieres du St. Siège , ce qui y pendant tant de Jiècles a appartenu evidemment a chaque êvéché privativement, & qui en efl infeparable. Si le pape ne pent réclamer comme des prérogatives particulières du St. Siège, ce qui pendant tant de fiècles a appartenu évidemment k chaque évêché privativement, les princes électeurs de 1'Empire ne peuvent réclamer comme une prérogative qui leur foit propre, le droit d'élire l'empereur, puifqu'il eft évidemment certain que ce droit a appartenu k tous les peuples de FEmpire d'Allemagne Jufqtfa Fan 1125 , que les princes. officiers de FEmpire s'en emparèrent. L'empereur actuel en ce cas n'a donc pas été choifi par des électeurs compétents, puifqu'il doit fon éleclion aux princes ufurpateurs du droit, que tous les peuples de FEmpire d'Allemagne avoient autrefois aFélection de leur empereur. L'empereur actuel n'a donc pas été ni licitement, ni validement élu; il n'eft donc pas légitime empereur , & les différens peuples de 1'AUemagne ont droit d'en élire un autre. Et ce que Fon dit de l'empereur, de combien d'autres. fouverains & de républi-  (9* ) ques ne peut-on pas le dire?Et qu'eftce que M. le chancelier pourroit répondre a ce raifonnement? Et comment pourroit-il parer aux inconvénients affreux qui en font la fuite néceffaire } Nullité par conféquent de fon principe, qui en vaut [cent elle feule : centiem Nullité. Même nullité dans ce que M. le chancelier ajoute que certains droits, qui ont appartenu autrefois a chaque évêché, en font inféparables ; comme fi les . poffeffeurs de certains droits, tel que celui d'accorder certaines difpenfes, n'y pouvoient pas renoncer pour bonnes raifons en faveur de leurs fupérieurs; comme fi l'églife entière ne pouvoit pas auffi, pour bonnes raifons, priver les évêques de quelques-uns de leurs droits, & les tranfporter au St. Siège & au fouverain pontife qui 1'occupe , en qualité de vtcaire de Jefus-Chrift & de chef fuprême de l'églife univerfelle ; comme fi enfin la prefcription ne légitimoit pas certains droits réfervés au pape depuis long-tems, en fuppofant même qu'il y ent eu quelque vice dans la tranflation primordiale de ces droits exercés autrefois par les évêques : centuniéme Nullité.  (93 ^ Ceft la raifon pour laquelle, dit M. Ie chancelier , Sa Maféfté a rendu aux évêques de fes états l'exercice de ces droits, qui leur appartiennent incontefablement , &c. par-ld abolir un abus qui préjudicierqit d'une manière fi énorme d l'intérêt de fes fujets. On vient de voir que cette raifon atléguée par M. le chancelier , eft abfolument nulle. II faut porter le même jugement de la reftitution de l'exercice de ces droits prefcrits par le pape fur les évêques , faite par l'empereur a ces évêques, en fuppofant même que cette prefcription du pape fur les évêques ne foit point lcgitime , bien qu'autorifée par les conciles écuméniques de Vienne , de Conftance & de Trente , qui en avoient pris connoiffance , qui en avoient fait 1'examen & la difcuffion , a 1'occafion des plaintes & de la réclamation d'un grand nombre d'évêques. Eh bien dans cette fuppofition même d'une injufte ufurpation de la part des papes , & de 1'invalidité de la prefcription a eet égard, feroit-ce aux fouverains laks a les reftituer aux évêques , ces droits injuftement uiürpés & invalidement prefcrits} Non certainement,  (94) par Ia raifon que ce lont des droits fpirituels qui, par conféquent , ne font pas du ïefibrt des princes tentporeis, & appartiennent en propre a. Féglife, cette puiffance toute fpirituelle : cent deuxieme Nullité. Les évêques , qui en vertu d'une reftitution nulle , feroient ufage de leurs anciens droits, ne feroient rien du tout, & les difpenfes qu'ils entreprendroient de donner ne feroient pas moins nulles que la reftitution même de ces droits , fans 1'autorifation du pape : cent-troifihne Nullité. Le prince n'a donc pas vraiment aboli 1'abus fuppofé , puifqu'il n'a point ia puiffance fpirituelle qui feroir néceffaire pour une pareille abolition : cent-quatr'ume Nullité. FORMULE DU SERMENT Que l'empereur exige des évêques. dans fes etats hirêditaires. » ÏVIOi N. N., jure devant Dieu, » & promets fur 1'honneur, la vertu , >> de me cpraporter, a I'égard du trés-  ( 95 ) *> augufte empereur , mon feul & legi» time fouverain feigneur , comme un *> vaffal & fujet fidele , de ne rien faire, »'ni rien permettre fur ma confeience, » qui puiffe médiatement ou immédia» tement, par effet ni fuite, êtrepréju» diciable a la perfonne de Sa Majefté, » men augufte maitre, a fes états, ni » aux droits de fa fouverain eté. Je pro» mets encore par ferment & avec con» fiance, d'obéir fans réferve ni fub» terfüge, a tous les décrets, loix & » ordonnances émanés de Sa Majefté » Impériale ; de les faire obferver par » ceux qui me font foumis , avec le » refpect dü, & généralement autant » qu'il dépendra de moi, de travailler » a tout ce qui peut contribuer al'hon» neur & a 1'avantage de Sa Majefté » Impériale. Ainfi Dieu me foit en *» aide. « L'obéiffance aux fouverains dans 1'ordre de la nature & de la fociété civile , eft un devoir effentiel , indifpenfable de tous les fujets. La pourpre ni la mitre n'en exceptent pas. Ce font des titres de plus pour obéir & pour inculquer aux peuples l'obéiffance inviolable qu'ils doivent aux chefs fuprêmes états , que dans la vue d'affifter le » clergé féculier dans fes fon£tions cut> riales & de fervir utilement le peuple, j » en lui adminiftrant les fecours (pi- l » rituels; mais ces vues falutaires ne » pouvantêtre obtenues, qu'autant que H les ordres réguliers feront foumis a »> 1'évêque , dans le diocèfe duquel ils ^ fe trouvent établis , & Dieu ayant ff lui-même fubordonné tous les fidèles «» diocéfains , fans exgeption d'état ORDONNANCE Du n Septtmbn 1782.  ( IOI ) » qnelconque a 1'ordinaire, qui feul » d'après 1'inftitution divine, a recu le » dépot de la vraie doctrine catholi» que, c'eft-a-dire , la difpenfation de » tout ce qui dépend du faint minifm ttre,& en général" tout le pouvoir « qu'exige la cnre des ames; nous nous » croyons obligés de déraciner les » abus, qui, d'un cöté, font contre cette » inftitution , & de 1'autre, pouvant » devenir dangereux pour 1'état. Dans » ce nombre, nous pla5ons principa» lement les exemptions du pouvoir » & de la jurifdiction de i'orciinaire , » accordées fous divers prétextes , par » quelques papes, a des couvents , » communautés , maifons ,lieux & per» fonnes, tant du clergé régulier que fé» culier. Mais paree que par de pareilles » exemptions , 1'ordre eccléfiaftique a » été interrompu, & qu'il en eftrefulté » beaucoup de mal pour 1'état, par des » envois dargent a des caiffes étran» gères, & qu'esi général ces exemp» tions établies fans 1'agrément du fou» verain,doivent être regardées comme » des attentats contre fes droits » Nous, de notre plein pouvoir&au>> torité, avons jugé a propos d'ordon» donner par la préfente ; voulons & E iij  C »02 ) »> ordonnons que les privileges , les » chartes d'exemptions , & autres con» ceffions données par forme de bulle, » de bref, & d'une autre manière quel» conque , ne foient plus valables , » quant a 1'exemption du pouvoir & de » la jurifdiction de 1'ordïnaire ou du » métropolitain , & que par confé» quent, tous les couvents , commu» nautés, perfonnes & lieux, fans au» cune exception, foient foumis a la conduite & a 1'autorité de 1'ordinaire, » auquel feul ils obéircnt , foit qu'il » foit queftion d'un objet de doctrine, » ou d'un objet de difcipline : cette dé» claration de nullité, doit s'étendre » fur tous les privilèges, chartres & » conceffions , données par le paffé , & » fur ceux qui pourront être accordés w par la fuite. « Les rédacteurs de cette ordonnance, n'ontpas refpecté la vérité enplufieurs points , ni par conféquent la Majefté Impériale. La preuve en eft facile. l.° II eft contre la vérité hiftorique des faits, puifque c'eft un fait connu. de tout le monde, que les ordres réguliers n'ont pas tous été recus dans quelque état que ce foit , pour aflifter le  ( '°3 ) n, clergé fécuiier dans fes fonctions curiales, &c. Les ordres réguliers ont été recus dans tous les états, pour y vivre felon leur inffitut & la règle de leurs faints fondateurs. Or, 1'inftitut & les régies de plufieurs ordres réguliers, interdifoient pofitivement les fonöions curiales a leurs membres.Tels fontentr'autres 1'inftitut & les régies des chartreux & des bénédictins, qui font vceux de ftabilité dans leurs monaftères, loin qu'ils fe croyent obligés d'en fortir pour aller vaquer aux fonctions curiales. Donc , il eft contre la vérité connue de tout le monde , d'avancer que tous les ordres réguliers n'ont été recus dans quelqu'état que cefoit, que pour y aflifter le clergé fécuiier dans les fonctions curiales , puifque les ordres mêmes qui font inhabiles par leurs régies & leurs inftituts, a exercer les fonctions curiales , n'ont pas laiffé d'être recus dans tous les états oü ils fubfiftent encore depuis leur fondation. 2.° II n'eft pas vrai non plus que les réguliers ne puiffent aflifter le clergé fécuiier dans fes fonctions curiales, a moins qu'ils ne foient foumis aux évêques , quant a la difcipline clauftralei L'expérience du monde catholique tout E iv  ( ïö4 ) fentier pfouve Je contraire , puifqne tous les religieux mendians , ces troupes auxiliaires par état du clergé fécuiier , s'empreffent d'aller offrir leurs fervices aux évêques, en leur deman,dant le pouvoir de prêcher & de confefiér, fans attendre même qu'ils les appellent, quciqu'ils foient d'ailleurs exempts de leur jurifdiction, quant a la difcipline clauftrale. 3-° On manque auffi d'égards pour la vérité, quand on repréfenteles exemptions des réguliers , comme des concefiions faites par quelques papes feulement. Elles ont été difcutées & approuvées par l'églife iiniverfelle aflémblée dans le cóncile général de Vienne, 1'an 13 iï , & dans celui de Trente. C'eft ainfi que le privilege d'exemption des réguliers, eft devenu le droit commun dans toute l'églife , & quil a été adopté par les tribunaux féculiers de tous les états catholiques, dans les jugements qu'ils ont renclus fur eet cbjet. 4.0 Ce n'eft pas non plus refpecter la vérité , que de traduire les exemptions des réguliers, comme autant d'attentats contre les droits du fouverain. Eb! comment le prouveroit-on ? De ce que les. corps religieux d'un état, font foumis  ïmmédiatement au pape & a leurs fiv périeurs généraux pour le fpirituel & la difcipline intérieure du cloitre, ceffent-ils pour cela d'être fujets du fouverain de eet état pour le civil & le temporel ? le fouverain ceffe-t'il lui même d être leur maitre fuprême comme du refte de fes fujets, & de leur commander avec la même autorité dans tout ce qui eft de fon reflort ? Mais fi ce privilege d'exemption eft en etfet un attenraf contre les droits du fouverain, continent & par quel prodige les fouverains de tous les états catholiques 1'ont-ils fouffert jufqu'a préfent , que dis-je ? approuvé , adopté , protégé , érigé en droit commun ? ils ont donc été tous étrangement aveuglés fur leurs propres droits, eux & tous leurs miniftres , & tous les dépofitaires de leur autorité royale , quoique tous brularrs' d'un zèle égal pour la gloiro St les intéréts dé leurs maitres. 5. 0 Mais , dit-on ,Us évêquesfontttinft'uution divine , & d'après cette infiitutionf tous les fidèles de leurs diocèfes rejpeéïifs fans exception quelconque , leur font foumis & fubordonnês , dans tout ce quexige la cure des omes, comme le refie de leurs iiocéfains, E v  . 11061 . . On convient du principe, il n'y a 'que les conféquences qu'on ne fauroit avouer. Les évêques font donc d'inftitution divine, oui, & d'après cette inftitution , tous leurs diocéfains fans exception quelconque , leur font foumis & fubordonnés. Voila le principe , la règle générale. Mais ce principe n'eft-il fufceptible d'aucune modification? Cette règle générale ne peut-elle pas avoirfes exceptions en certains cas? Le droit divin pofitif, ne fouffre-t'il pas de difpenfes propreraent dites, que l'églife accorde au nom & par 1'autorité de Dieu tnême,ou du moins d'interprétations légales, qui font équivalentes aux difpenfes , proprement dites , & qui en ont tous les effets ? Oui très-certainetnent, & fans cela, il faudroit dire que les deux puiffances , quoique réunies , n'ont pu & ne pourront jamais ériger de nouveaux évêchés, quelques raifons qu'elles puiffent avoir. Car, que faiton , quand on érige un nouvel évêché ? On fouftrait un certain nombrevde diocèfains , a la jurifdiction de leur évêque ordinaire , pour les foumettre a la jurifdiction d'un autre évêque. Que faiton auffi quand on accorde un privilège d'exemption a un ordre religieux ? On  fouftrait les religieux de eet ordre a la jurifdiclion des évêques ordinaires , pour les foumettre a la jurifdiction du fouverain pontife , chef de toute l'églife , & de tous les évêques eux-mêmes. La paritéde ces deux opérations eft entière; elles fontparfaitementfemblables. Donc , s'il eft contre le droit divin d'accorder le privilège d'exemption a un ordre religieux , il ne 1'eft pas moins d'ériger un nouvel évêché. II faudroit dire auffi & par la même raifon , qu'on ne pourroit ériger de nouvelles cures , paree que les curés ont de droit divin, la jurifdiction fur tous leurs paroiffiens , & qu'on ne peur ériger de nouvelles cures fans fouttrairè une partie de leurs paroiffiens a leur jurifdiction, pour les mettre fous celle d'un autre curé. II faudroit dire encore que les fimples prêtres ont droit de prêcher & de confeffer fans 1'approbation des évêques , paree qu'ils font d'inftitution divine , comme les foixante-douze difciples, auxquels ils ont fuccédé & qu'ils ont re9u immédiatement de Dieu dans 1'eur ordination , le pouvoir de prêcher, de bénir, d'offrir le facrifice de la meffe, & de remettre les péchés. Ces fimpies E vj  prêtres pourroient abfondre validemen-t & liciternent ,. de tous. les cas réfervés. aux évêques & au pape,. & ces réfer\Tes ne devroient être regardées que comme de pures chimères & de vrais; attentats contre le droit divin Sc les intentions de Jefus-Chrift, qui a accordé A fes Apótres ,. a fes difciples & a leurs. fucceffenrs , un pouvoir abfolu , de prêcher ,. de facrifier, de remettre & de retenir les péchés , qui ne fouffre ni «xception , ni reftriction queleonque. Commentrélbudre toutes ces difficut-tés ?]'uniquemoyen eft d'envifager l'é~ pifcopat fous deux races,.fous deux raprDorts, & comme une dignité poffédée.foiidairement par tous les évêques.,, pour le bien général de l'églife & comme une dignité bornée dans fes fonctions & dans fa jurifdiction , a certaines perfonnes, a certains lieux,. Sr a certainsterritoires ,. qui torment la diftinction des diocèfes. L'épifcopat envifagé fous cette première face, ce premier raprport eft un, indivifible , non pas précir ïement paree qu'il eft d'inftitution. divine , fous ce mêmerapport, mais paree que telle eft fon effence & finten tic.it de Dieu fon mftitiiteur, qu'il ne.puiffe ibuürix fous ce rapport ni multiplication,,  .C '09 ) Ui divifion , ni reftriction, L'épifcopat confidéré fous le fecond rapport, eft d'inftitution humaine , & fufceptible de divifion , de reftriction , par rapport aux perfonnes & aux lieux, ou ce qui revient au même, l'églife fuivant Pintention de Jefus-Chrift rl'Homme-Dieu fon divin époux, & le fouverain inftituteur de l'épifcopat, peut étendre ou refferrer la jurifdiction des évêques & l'exercice de leurs fonctions ,,fans toucher a leur caractère ,, ni au fond & a la fubftance du pouvoir qu'ils tien- ■ nent imraédiatemcnt de Dieu, & qui par conléquent eft de droit divin. Lors donc que l'églife reftreintla jurifdiction ou les fonctions des évêques , elle ne donne aucune atteinte au pöuvoir qu'ils. ont recu de Dieu; elle ne fait que li- . miter , reftreindre l'exercice de pouvoir fondé fur le droit divin , en le . laiffant fubfifter foncièremeut & danstoute fon eflénce. 6.0 II n'eft donc pas vrai non plus,, que fexemption des réguliers, interrompe 1'ordre eccléfiaftique, puifqu'elle* ,eft approuvée. par l'églife univerlèlle ^qui connoil fans doute. 1'ordre eccléfiaftique , & qui ne. peutni t'intmodsrpre , ni le troublec  7.0 II y a auni un vice efTentiel clans 1'ordonnance qui foumet les réguliers a 1'ordinaire , exckuivement a tout autre, & quant a la doctrine & quant a la difcipline ; comme fi un évêque particulier étoit infailiible fur ces deux objets , & qu'il fut foncièrement incapable d'enfeigner une doctrine erronée, & de prefcrire une difcipline vicieufe. Et dela huit nullités. 1.0 Nullité dans la première affertion ; qui dit, que tous les religieux n'ont été recus dans 1'empire d'Allemagne , qu'a condition qu'ils affifreroient le clergé fécuiier dans fes fonctions. 20. Nullité dans la feconde affertion,; danslaquelle on avance que les religieux ne fauroient aflifter le clergé fécuiier' dans fes fonctions , a moins qu'ils ne foient foumis , quant a la difcipline intéricure aux ordinaires. 3.0 Nullité dans ï'affertion , qui préfente les exemptions des réguliers , comme de fimples conceffions de quelques papes feulement, tandis qu'elles ont Tattache de l'églife univerfeile. 4.0 Nullité dans 1'affertion, qui accufe ces mêmes exemptions, d'interrompre 1'ordre ecclcfaftique ; comme fi l'églife univerfeile qui les approuve,  „ < «i) étoit Capable d interrompre & de trou* bier 1'ordre eccléfiaftique. 5.0 Doublé nullité dans 1'affertion dans laquelle on foutient que les exemptions établies fans Tagrément du fouverain , font des attentats contre fes droits , puifque les exemptions ont été établies avec 1'agrément des fouverains qui les ont adoptées , & que quand même elles auroient été établies fans leur agrément, on ne pourroit point les taxer d'attentats contre leurs droits , puifqu'il s'agit uniquement de la jurifdiction fpirituelle, qui n'eft point du reffort des fouverains. 6.0 Nullité dans la foumiffion exclulive des réguliers a 1'ordinaire, & quant a la doctrine & quant a la difcipline ; pour la raifon que 1'on vient de dire. 70. Nullité dans 1'ordonnance en foi, quand, même elle feroit exempte de tous les vices énoncés' , paree qu'il n'appartient pas ala puifiance féculière, mais a la puiffance eccléfiaftique toute feule, de donner la jurifdiction fpirituelle. Lt de la huit nullités dans cette ordonnance du 11 Septembre 1782,  C in > ÉDIT DE L'EMPEREUR, Concernani k manage. Du 28 Septembre 178*4. C^v Et édït pêche effentiellement contre lc droit divin , en ce qne Jefus-Chriff ayant élevé Ie manage des chrétiens a Ia dignité de facrement , on le rédnit ici a un fimple contrat civil, fans dire un mot du facrement, d'oü réiuitent les plus pernicieux effets. Si le mariage des chrétiens n'eft plus qu'un contrat purement civil , il n'y a donc aucune différence a eet égard , entr'enx & les païens , qui ne connoiffent pas Dieu. Ils peuvent donc fe marier, fans y apporter d'autres difpofitions que celles qu ils apportent a tous les autres contrats qu'ils paffen? entr'eux dans le commerce de la vie» II n'y a donc plus de graces attachées a Ia célébration du mariage' comme aux autres facrëmens dö loi nouvelle, Graces fi néceffaires pour unie les deux époux par les Hens sTek anTourcfiaitey furnatujeï Sc divin y  C »3 ) éaïqné fur Celui de Jefus-Chrift pour l'églife, & de l'églife pour Jéfus-Chrift. Graces encore fi néceffaires pour aider les deux époux a fe fancHher mutuellement, a donner a leurs enfans une édueation 'chrétienne , & a porter toutes les charges de leur état, en fupportant patiemment eux - mêmes tous leurs-défauts. Le mariage des chrétiens qui, p2r fon infHtution , eft le facré fymbole de 1'union de Jefus-Chrift avec Féglife & avec 1'ame fidelle , ne fera plus qu'une alliance purement pro fan , qui ne fignifiera & ne produirarien de divin, rien de. falutaire & de faint. L'homme ne peut donc féparer ce que Dfeu a uni, & puifque Jefus-Chrift le fondateur de la loi nouvelle a élevé le mariage a la dignité de facrement, en faveur des chrétiens , il leur a défendu, par cette élévation fubllme,de féparer le contrat civil, du facrement célefle. C'eft ainfi que Féglife Fa entendu & prefcrit dans tous les tems. It ne leur eft donc pas permis de faire ce que Jefus-Chrift & l'églife leur défendent, & s'iis le font, ils appuyent & confirment 1'erreur des proteftans, qui, foutiennent que le mariage n'eft point un facrement i ils violent le précepte  ( "4 ) de Jefus-Chrift & de l'églife ; ils s'éloignent des régies canoniques & des canons univerfellement recus & obfervés par les princes chrétiens , qui ne fe font pas crus en droit d'affranchinleurs fujets du joug de 1'évangile. En effet, fi l'homme peut licitement féparer ce que Dieu a fi étroitement uni, il n'eft donc point obligé d'obéir a Dieu, & 1'autorité humaine doit 1'emporter fur la divine. C'eft par ces mêmes raifons qu'on doit regarder comme nuls & intrinfèquement vicieux les articles L, LI, Lil & LUI de 1'édit, qui permettent aux non catholiques, le divorce abfolu ou la diffblution entière du mariage , avec faculté de fe remarier a d'autres dans le cas d'adultère de 1'un des conjoints, ou d'un abandon malicieux, ou d'une haine capitale, d'une averfión invinclble. Jefus-Chrift qui a.défendu a 1'homme de féparer ce que Dien a joint, & l'églife fon interprête, n'ont point fait ces exceptions. Au contraire , le concile de Trente a frappé d'anathême quiconque dit que" le lien du mariage peut être^ rompu a caufe de 1'héréfie, ou de la facheufe cohabitation , ou de 1'abfence affectée de 1'un des conjoints. ifcC 2.4, Can, i.  Le même concile frappe auffi d anathème, quiconque dira que l'églife fetrompe en enfeignant que , felon la doctrine évangélique & apoftolique , le lien du mariage ne peut être rompu , a caufe de 1'adultëre de 1'un des conjoints. Can. 7. Inutilement diroit-on que la permiffion du divorce abfolu ne regarde que les non catholiques , ou hérétiques. Eft—. ce donc que les chrétiens , hérétiques ou non catholiques , ont le privilege de pouvoir défobéir a Dieu innocemment, & de violer fes préceptes en toute süreté de confcience ? & ne fontils pas foumis aux loix de 1'évangile & de l'églife comme tous les catholiques } Ne font-ce pas des enfans prodigues,. apoftats, déferteurs, qui ont abandonné la maifon de Jefus-Chrift leur père, & de l'églife leur mère; & les pères & les mères ont-ils perdu toute leur autorité fur ceux de leurs enfans qui les: les ont méchamment abandonnés ? Un prince quelconque ceffe-t'il d'être le légitime fouverain de fes foldats, déferteurs ; & perd-il,, par leur défertion même , tout droit fur leurs perfonnes ? A ces différentes pièces rempliesd'un fi grand nombre de nullités , il faut  jomclre lalettre de rempereur, quidéfend a tous les évêques de fes états, d tiques dans leurs mandemens, leurs inA tructions paftorales ou tous autres écrits publiés ; ils ne furent jamais plus prudens , plus difcrets, plus modérés, plus complaifans , plus courtifans , plus cramtifs , plus foibles , plus pufillanimes qu'ils le font aujourd'hui. Suppofons cependant qu'un évêque , dans un mandement, laiffe échapper ou gliffer a delfein une feule propofition contraire aux droits du fouverain , le monarque léfé dans fes droits n'a-t'il pas tout ce qu'il faut pour punir le coupable a 1'inftant, & 1'empêcher de retomber & de faire des imkateurs ? N'eft-ce pas une in juftice révoltante que de punir, pour desfautes purement poffibles, & qui n'arriveront probablement jamais? Quediroit-on, je vous le demande, d'un monarque qui ne feroit de tout fon royaume qu'une vafte prifon , oü il tiendroit tous feslujetsa la chaine, fousprétexte qu'il feroit poffible qu'ils fe révoltaffent contre lui ? Répondez, ou plutöt mettez la main a la confcience , rendez gloire a Dieu, ener abbé, en avouant de bonne foi, qüe la crainte de quelque entreprife de la part des évêques d'aujourd'hui fur les droits des fouverains ,n'eft qu'une terreur panique, ou plutöt un prétexte frivole, inventé a deffein, pour prit  ( »35 ) ver l'églife de renfeignement de la doctrine qui lui appartient exclufrvement, de droit divin, & pour le tranfporfer aux laks ou ignorants & incapables d'en juger,ou méchants & mal inientionnés, ou ennemis de l'églife, & fauteurs & partifans des erreurs qu'eile condamne , en les chargeant de tous fes anathémes. Ca donc, mon très-cher abbé, que nulle confidération de la chair & ciu fang, ne foit capable de vous empêcher de faire un aveu auffi falutaire qu'honorable pour vous , & qui vous couvrira d'une gloire immortelle aux yeux de Dieu & de tous les fages, dans toute la férie des fiècles a venir. Uniffonsnous, quant au reftc , vous & moi, pour défendre les droits facrés du facerdoce & de 1'empire, de la religion & de 1'état , de Dieu & du prince, contre les facrilèges & féditieux atfentats de leurs ennemis communs. Mettonsnous comme des murs d'airain, entre 1'autel & le tróne, pour brifer les traits de Ces hommes également impies , fanatiques & rebelles, qui mettent tout en oeuvre pour démolir ce doublé édifice de la religion & de la royanté, & le fapper julque dans fes premiers tonde ments. Eübrjons-nous d'a&rmir dans  ( «3« ) les mains royales des fouverains, les rènes flottantes de leurs empires, en apprenant a tous leurs fujets, qu'il ne leur efl jamais permis de fe révolter en quelque circxmffance que ce foit. Souffrir, patienter, faire pénkence, prier pour fes perfécuteurs & les calomniateurs ;leur donner des bénédichonspour les malédicriöns qu'on en recoit, leur rendrele bien pour le mal, &ne fe venger de leurs outrages & de leurs injuftices, qu'en accumulant les bienfaits fur leurs têtes : voila les feuls armes qu'il eft permis d'employer contre eux. Voila 1'efprit del'évangile. Voilales lecons toutes divines de Jefus-Chrift fon fondateur, qui ne prêcha jamais & par fes difcours , & par fes exemples ; que la douceur , la patience , 1'humilité, le pardon des injures, 1'amour des ennemis , l'obéiffance aux puiffances de la terre , & qui ordonne d'une manière li précife & li abfolue a tous les fujets de rendre a Céfar , c'eft-a-dire , a leurs fouverains refpecfifs , ce qui appartient a Céfar; &t aDieu, ce qui appartient a Dieu : rcddite ergo quce funt Cc. ijc, étoient la production d'un homme en place & honoré de la conrinnce du Souverain , fut abfolument détrompé en lifant le Journal de Luxembourg , du 15 janvier de cette arinée (1). A cette époque j'avois iini 1'ouvrage , que je donne aujourd'hui au Public, en réponfe a ces Rétiexions. Mais les obfervations dujudicieux Périodifteayaht k felon moi, fuffifamment, & demafqué 1'irapoftnie , & remédié aux impreffions dangereufes , que cette étrange brochure ponvoit faire , dans un iïècle avidede frivohtés; mes vues fe trouvant lemplies , je féquettrai mon manufcrit, & je pris le parti du lilence, attendant d'en hautla récompenfe de mes bonnes intentions. Un nouvel événement me rit changer d'avis. Je lus par hafard la lettre impiimée , dn 8 janvier 1787, aujourd'hui connue de tout le monde, & adrefïée par un anonyme ;i Tailleur anonyme des ic^/fexio/z.?, lecroyantbonnement un homme de grand crédit. Je fus furpris d'y voir defcendre dans Tarène littéraire un Athlète armé de pied en cap , bouilionner d'une noble ardeur, partir , prècipiter fes. pas , courir, voler, s'élancer , rompre une latice contre un Kéros imaginaire. Cette rodomontade gothique ne me pa-? . rut pas être la démarche d'unfoldatde la vérité: en effet, tout le monde jugea, que, ii 1'Hercule aux Cent nullités avoit eu réellement toute laforce,dont il fait parade, il pouvoit s'efcrimer en brave fur le premier déri, fans crier publiquement qu'il acceptoit le cartel, prévoyant que la prudence viendroit féparer les champions. Enfin tout étoit tranquille , lorfqu'un certain Périodilte, autrefois folitairc fage Sj aii'sz impartial, mais qui portant aujourd'hui 1'écufibn dn belefpiit, eitpoll'édé de 1'épidémie dupédantifme, jufqu'ay . révolter les hommes les plus frivolespar les inepties , qu'il débite avec complaifance , vint remettre l'afl'aire fur le ta- 1 pis, faire de cette icène romanefque un fujet bien féricux , y intérefl'er ridiculement tout le Public, & ramener, duinoüis chezles gens a préjugés, l'illuiion, que la raifon avoit beureufementprofcrite, fans s'appercevoir qu'il eft, par tous . fes petits foins, la mouche de la fable, fur le timon du coche ■ politique. (2) Quoiqu'il en foit, ces motifs me déterminèrent %. mettre mon ou vr.ige au jour; & 1'impanialité qui y règne, me fait efpérer qu'il fera accueilli favorablement. (2) La Font.. f.9.  ERRATA. ^- Age 37 , Ugne 10 , fes , life\ ces. Past 40 , ligue 3 , fa, tife\ la. . . Page 42, note (n), la Marthnère, lifei de la IVIartmiere. Page Zit nouOciY, Lib.11., life\ Lib. lieg. II. Page $2, ligne 4, d'Hifpalen , life{ &1 Hijpa/erf < cette expreffion appartient ït t'aüteur des Rétiexions, qui ne fait ni latin ni géograpbie. Epifcopus Hifpaler.iis ne hgnirie pas Évêque Xliifpalen , mais de Sey/ife. Page 79, ligne 7inccmteftable , lifa inconteftables.  AVANT - PROPOS. 1L parut, fur la fin de Vannétt derfiière, une Brochureportantpour titre: Réflexions fur les Edits émancs récemment aux Pays-Bas de la part de PEmpcreur, en matière eccléfiaftique. Cette produBion informe, fansflyle , fans ordre, mais largement compenfée de ces défauts par les paradoxes, les contradiBions & les abfurdités de toute efpèce, net méritoit surement pas une réponfe. L'écrivain obfcur, qui lui donna le jour, l'avoit peut-être compris. Pour avoir encore contre la cenfure. un abri plus ajfurê, il eut recours a i Vimpoflure. II tut d'abord fon nom, i qui fans doute auroitfervi d'antidota iau poifon , qu'il cherche a. débiter ; mn content d'avoir décoré par A 2  jv AVAT\T-PROPOS V empreinte de VEcuffon impériale ( i) le frontifpice de fon lïbelle, // porta Vimpudence jufqu'a V attribuer a un Eccléfajlique en place, pour lui donner de la vogue. C'efl fous ce coflume que la brochure parut dans le public. Elle y fit di•y er fes fenfations. Les gens religieux <& craintifs s'en allarm 'erent, les efprits mal difpofés en triomphèrent, les hommes fenfés s'en moquèrent. Ja mépriserent, la perffèrent. L3auteur, eny feignant de s''inïérejfera. la gloire de Jofeph II, ne cherche, ene ff et, qu'afaire colporter les folies préventions , dont fa ceryelle abonde. A Vouverture de la (i II fcmble que Pauteur ne tarda pas a fe répentir de cette bravade; car la brochure fut léimprimée long-tems avant Pépuifement de ; la première édition, & ne parut plus qu'en déshabillé, après qu'on Peut dépouillée hoaseufcroent ? ) jourd'hui de l'épidcmie, qui porta la puiffance fpirituelle a entrepren- i dre fur 1'autorité temporelle des Rois; nous en voulons aInnocent III, qui comparoitla puiffance de 1'Églife au folcil, & la fouveraineté a la I lune , donnant a entendre que i celle-ci étoit tributaire, dépendante de la première. Mais 1'auteur des Kéjlêxions veutnous précipiter dans une extrêmitc bien plus ridicule . & plus abfurde. Aujourd'hui que Pietre a remis fagement fon cpée dans le foureau, il faut, felon lui, que , par réprcfaillcs, Jofeph II foit le pilote de la barque Apoilolique, & qu'il porte a fon tour la triple croix &la thiare. La poftórité ne riroit pas, fans doute, en le voyant dans 1'hiftoire, fous ce coliumc ? ■ Car enfin 1'égarement des Papes ! avoit cela de fpócieux, qu'il ne ren- B  ( i8 ) Verfoitpas 1'ordre naturel des chofes. La Religion, qui conduitThomme au bonheur éternel, marchoit, dansx leur fyftêmc, avant 1'État, qui ne peutle rendre heureux, que fur la terre. Dieu les ayant charges, a raifon de leur primauté, de publier & de conferver Tévangile dans tout 1'univers , ils en concluoient qu'ils devoient être, du moins indirectement, lesmodérateurs fuprêmes de toutes les monarchics, qu'il renferme; paree que les puilfances de la terre pouvant contribuer ou préjudicier beaucoup a 1'accroilfement de la religion, Dieu devoit, felon eux, les leur avoir foumifes, comme étant d'un ordre inférieur, pour en faire mouvoir les refforts, a leur gré, en faveur du falut éternel des nations. Ils fe trompoient, fans doutc; & le ciel ne bénit jamais les entreprifes, qu'ils tentèrent d'après ces  principes. Pourquoi ? Ceil qu'ils oublioient que Dieu a fixé lui-même les bornes des deuxpuiflances; qu'il a confié aux Princes du monde le gouvernement du monde, &aux Princes de 1'Eglifele gouvernement de 1'Eglife; que cbacune de ces puilfances pouvoit parvenir a fa fin, fans entreprendre fur 1'autre; & que les entreprifesdel'une d'elles, nonobftantles meilleurcs vues, cauferoient nécelfairement le dcfordre&la confufion dans toutes les deux. Si l%u* tcur des Réflcxions avoit lu 1'hiftoire, il feroit convaincu de ces vérités \ & il ne chercheroit furement pas a renouvcller, k nos yeux, ces fccnes fcandaïcufes, qui ont déshonorc 1'humanité &la Religion. Car 1 on fuppofe que c'eit plutót 1'ignoirance, que Famour dcfordonné du itemporei, qui a caufé cc défordra • dans fes idees. 2  ( > Le favant de Héricourt, qui ffrremerit n'étoit pas ultramontain, ne parloit pas ainfi: „ fÉglife eft dans „1'Empire, dit-il, (a) tous ceux „ qui la compofent , Paileurs , j' Evangéliftes , doivent obéir au Prince , fur ce qui conccrne le £ temporel, mais V Empire eft pour „ VÉglife ; & Dieu , qui ne fait „ rien qu'en vue de fes Elus, n'a " mis cette puiffance entre les mains des Princes, que pour faire ré„ ener J. C. , & pour prendre les „intéréts de fon Eglife. Dans ce mélange du corps & del'efpnt, „ ne confondons pas ce que Dieu „ a féparé : rendons a Céfar, ce " qui appartient a Céfar, a Dieu & a fon Eglife cc qui leur ap- „ partient „. . En refireignant le pouvoir ciu Sacerdoce a prêcher & a conférer les Sacremens , l'auteur des Réflexions ne voit pas qu'il établit 1'état de la qucftion pour principe. II avance un théorême, dont nous attendons la démonftration. Avant de tirer les conféquences, il devoit s'attachcr a prouver que J. C. a borné a ce point la puiffance de fon Eglife. Car au défaut de cette étaie, fon fyftême , qui portc a faux, croule néccffairemcnt, & ne démontre pl us que 1'impéritie, & la témérité del'architecle. Peut-êtrc 1'avoit - il compris , mais le moyen d'affurer ce fondement, contre les efforts réunis de toutes les loix divines & humaines ? Pour conftater que la feule difette des preuves 1'a fait gliffer prudemment fur ce point capital, nous montrcrons premièrement que le B 3  ( m ) Sacerdoce na pas feulement recu de Dieu le pouvoir d'annoncer fa parole , de remettre les péchés & d'adminiftrer les Sacremens , mais encore le droit de régir & de gouverner 1'Eglifc: en fecond lieu, nous ferons voir que la puiffance féculière en matière eccléüaftique, doit protéger, maintenir, & appuyer le régime & le gouvernement de la puiffance fpirituelle: enfin , après avoir pulvérife les moyens illufoires &ridicules qu'emploie l'auteur pour préconifer les Edits de Jofeph II, furie concours eccléfiaftique & fur les féminaires généraux, nousjuttifierons ces Ordonnances, par des raifons dédui* tcs des principes feuls vrais & feuls inconteltables , que nous venons vl'indiquer,  , C 23 ) § I. Le Régime & le Gouvernement de VEglije appartient au Sacerdoce. Comme je me luis fait une loi de rendre a Dieu ce qui appartient a Dieu, &a Céfar ce qui appartient aCéfar, je nedirai pas avec l'auteur des Réjlexions , que : le regne de V Eglife eftle rigne de la grace. Ce n'eit pas fur une propofition 11 vague , que 1'on doit mefurer 1'étendue du pouvoir fpirituel. Pour déterminer surement les limites , que J. C. a prefcrites a la puilfance de Ion Eglife, il auroit du commencer par en donner la définition, L'Égbfe eft le peuplefidéle, qui afpire auRoyaume desCieux; c'eft le troupeau de J. C., qui bien que répandu dans les diverfes parties de  Ia terre, eft cependant toujours uniforme , par la profeffion de la même eréance, par la participation des mêmes Sacremens, & conftamment foumis au régime & a Vautorité de fes pafteurs , & en particulier du Souverain Pontife. Dans cette efquifle, généralement adoptée, quant au fens, par tous lesOrthodoxes, même les plüs éloignés de Füitramontanifme, onremarque aifément les cara&ères diftinctifs & les vraies propriétés de FEglife catholique. Elle eft Funique bercail, qui renferme tout le troupeau de J. C.; la fource facrée, d'oü dértve 1'innocence & la fainteté \ 1'Arbrc divin, qui étend fes branches dans tout 1'Univers ; rÉdifice immenfe bati fur la pierrc , contre laquellc tous les eftbrts combinés du monde &. de fenfer viennent fe brifer.  ( 25 ) C'eft le Soleü qui éclaire toute Ia terre ; le Royaume fondé pour jamais fur les débris amoncelés des monarchies ; la Colonne inébranlable, qui fouticnt la foi &les mceurs; enfin 1'Arche fainte, qui par les foins du pilote & des matelots que Dieu lui-même a établis , conduit avec fécurité les fidèles au port du falut éternel. Je fais que Launoi regarde comme une nouveauté dans la définition de 1'Églife, qu'il y foit fait meniion du régime des Pafteurs, & fur-tout du Pape, dont il ne fut jamais le partiian dévnué: mais , quand. même eet écrivain hardiprétendroit entamer, par ce reproche, f autorité du Sacerdoce, il ne donneroit qu'une nouvelle preuve des extravaganccs, oü la critique aprécipité pluficurs Savans. du dix-fep-  ( -6 ) ti ème & du dix-huitièmc fiècle, qui ont faitfouvent clégénérer cette fcien ce utile en un pyrrhonifme rcvoltant&infenfé. L'efprit humain tou- I jours enciin aux extrêmes, ne le I contient qu'avec difficulté dans les bornes de la raifon: on oublie cette f importante vérité; & voila la fource | fatale des maux erfrayans qui nous I menacent, & des progrès malheu^ I reufement trop réels de 1'irréligion & de 1'incrédulité. Quoiqu'il en I foit cependant de Fopinion de Lau- | ■ noi, fur ladéfinition de FEglife, il | lui accordc indubitablementle pou- f voir de F autorité & du régime, j, comme appartenant plutöt a fon H état qu'a fon ellcnce: iftud pafto- II rum regimen (b) dit-il, ad ftatum I Ecclejia pertinet, non verb ad Ec~ I- fb) Epijl. ad Nicol. Gaiin.... Tem. F1IÏ V Edicimis Parif.cnfis. Pag. 353, 414 & 410.  ( =7 ) . i clejict naturam & ejfentiam. Et cela i nous fuffit. Quel'Eglife foit donc dansl'Em| pire, ou FEmpire dans FEglife; que lbn état foit purement monarchique, i ou une monarchie tempcrée par f ariftocratie; peu nous importe. Le ! feul point cffentiel a la queftion eft, que lbn gouvernement appartient : de droit divin, aux Évêques & au !' Souverain Pontife. Nier cétte véri, té, c'eft heurter de front le Dogme i catholique, fe fouftraire a l'obéiffance due aux Pafteurs de FEglife; , i c'eft romprel'unité & donner dans Je fchifme. Le Pape, en vertu de 11 fa primauté, & en ia qualité de Vi, caire de J. C, cxerceune jurifdici; tion inconteftable fur tout 1'Uni. vers chrétien: ce qui eft vrai, foit y que le Corps épifcopal relève. de ' lui pour les pouvoirs fpirituels,. foit  c 281 qu'il les tienne ïmmediatement de Dieu. Cc droit du Chef de fEglrfe a été fplemnellemënt reeonnu au Concile écuménique de F lorei ce tcnuen 1439. Definirnus (t) fanctam apojiolicam f'edern , & ronianum Pontificem in univerfum orbem tenerc primatum , & ipfum Pontificem romanum fuccefforem ejfe beali 'Petn principisApojlolorum & venun Chrifti Vicarium^totiufque Kccleficz caput, & omnium chriflianorum patrem ac doBorem exiftere, & ipfi, in beato Petro, PASCENDI REGENDI & GUBERNANDI UNIVERSALEM EcCLESTAM a Domino noftro Jefu Chrifto plenam poteftatem traditam ejfe , quem admodum etiam in geftis Ctcumenicorum coneïtiorum & in facris canonibus continetur. " Nous „ défininons'que le St. Siège Apof„ tolique&lePontiferoinain ontla Ccj Conc. Tom. 13. Pag. 515. D. E.  C =9) L pnmauté dans tout rUnivers, ,„ que lemême Pontifromaineft le „, fucceffeur du bienheureux Pierre „, le Prince des Apotrcs, qu'il eft L le vrai Vicaire de J. C., le Chef ,„ de toute FEglife, le Père & le ., Doeteur de tous les chrétiens , L & que notre Seigneur J. C. lui L a donné, en la perfonne du bienL heureux Pierre, la pleine puif,., fance, de conduire comme PafL teur, de régir & de gouverner ,„ 1'Eglife univerfeile. Ainfi qu'il .„ eft déja contenu dans les actes ,„ des Conciles écuméniques, & ,„ dansles faints canons,,. Voila le (décrct infailliblc & irréformable (d'un Concile univerfel, & le téimoignage , audeflus de tous repro1 ches, des Eglifes d'Orient & d'Oc1 cident, lors de leur réunion. On fait qu'Eugène IVpréfida ce  ( 30 ) , Concile. Les Pères de Bale conjurés contre ce Pontife, avoient décidé que le Concile écuménique étoit fupérieur au Pape. Mais ils reconnurentfa primauté & fa jurifdiction tclle qu'on vientde 1'expofer, comme un dogme dont on n'a jamais-douté dans FEglife catholique. II en confte, par la réponfe fynodale qu'ils firent au difcours prononcé, a 1'affemblée de Bale, parl'Archevéque de Tarente , en faveur du Pape Eugène; ils s'yplaignentque ce Prélat ait tant inlifté " fur un „ point (la primauté & la jurifdic„ tion) univerfellement recu, qu'ils „ confelfoient & croyoient eux* „ mêmes : ajoutant que le Concile „ de Bale s'occupoit des moyens „ de faire admettre par - tout la „ mêmecréance „. (d) Si ces atltOCd; Conc. Tom. XII pag. 670. B.  C 31 ) rités ne fuffifoient pas, je m'avance a conftater ce Dogme par Fécriture 1 & la tradition toute entière. Mais c'en eft affez, pour jugcr de 1 Ia bonne foi des fectaires du demier lage & de beaucoupde critiqucs de mos jours; ils font de ridicules cfiforts d'intelligcncc, pour réduire la | primauté du Pontife Romain a une ! prérogative d'honneur & de préféance. Mais 1'hommc ortodoxe & fans prévention avoucra toujours volontiers que: conduire comme Pajleur, régir & gouverner fuppofe nécelTai'rement la puiffance & la jurifdiction. Le célèbre Fleury eit de ce Idernier avis: " nous croyons, dit„ il (e) que le Pape ajurifdiclion, ,. de droit divin, fur tous les Evê„, ques & par toute l'Eglife, pour (e) initic. au droic Eccl. Tom. il. C. Li. Pag 17-  C 30 J9 empêcher qu'il ne fe gliflc au„ cune erreur dans la foi & faire „ obicrver les canons „. Peut-on recufer cc témoignage, fans avouer qu'on n'adopte les fentimens des écrivains j udicieux, qu'autant qu'ils font conformes aux caprices de 1'imagihation & qu'ils quadrent avec les préjugés chéris? La jurifdiction du Souverain j Pontife eft-elle ordinaire ou extraordinaire , a 1'égard de FEglife univerfeile ? Eft-eïle fans bornes ou ïimitée par les canons ? Lajurif-'diclion elt-elle propre ou déléguée : du Siège apoftolique, dans la per-fonne des Évêques, a Fégard de; leurs Eglifcs refpectives? Ce fontt des queftions, dans lefquelles nous; ne voulons pas entrer ici. II nous; fuffit que le pouvoir du régime foitt également inconteftable a ces dcr- niers ::  ( 33 ) niers : (f) attendite vobis & unU ver]o gregi, in quo vos Spiritus fancluspojuitEpiSCOPOS REGERE ECCLESIAM DEI , quam acqui/ïvk fanguine ■fit®. C'eft ainfi que parle 1'Apötre S. Paul au Clergé d'Ephèfc aflcmblé k Milet. " Prenez garde „ a vous même & a tout le trouM P~au, fur lequelle S. Efprit vous „ a établis Évêques, pour gouver„ ner VEglife de Dieu, qu'11 a ac„ quife par Feffufion de fon lang „. Nous nous bornons a cc texte'i cnofiïant de le confifmer, par le fuffrage unanime de tous les Saints Pères : & des principes établis jufqu'ici^ nous concluons, que les IPhéologiens & les Jurifconfultcs nalgré les diverfes opinions , qui es partagent fur la manièrc, dont le nacerdocccxcrccTonautorité, doi* (f) AS.. jffp,)jt. cup, 20, v. 28. c  ( 34 ) vent néceffairement ou s'écarter du centre de 1'orthodoxie, ou convenir tout d'une voix, que le régime & le gouvernement de FEglife, appartiennent, de droit divin, aux Évêques &au Souverain Pontife. L'auteur des Réfiexicns abufe groifièrement des termes de fEvangile, quand il reftraint la Puiffance : eccléfiaftique a la prédication & at 1'adminiftration des Sacremens.. Lorfque J. C. difoit a fes Apótres:: (i) allci , prêchei VEvangile m toutes les créatures ; celui , qui croira & fera baptifé, fera fauvé; &J celui qui ne croira pas , fera condamne. Recevei le S. Efprit; less peckés que vous remettre^ , feroni. remis , &c. II ne leur parloit qu'a: 1'égard des nations infidèles, fun lefquelles FEglife n'étend fa juril-j  mm externe, qu'autant qiTelles fy fbumettent volontairement par S baptême. Mais a 1 egard des brétiens, iléftdefoi, queDieului* iême la autorifée non-feolement slesenfeigner, de leur adminiitrer is Sacremens, & de remettre leurs éches, au for interne de la conience, mais auffi de les régir & ï gouverner extérieurement dans m ce qui concerne la religion & ialut. "(g)EUea donc Ie droit, dit Fleury, d ctabür des canons ou régies de difcipline, pour fa conduite intéricurc; d'eri difpener en quelques occafions parti-:uhères, & de les abroger quand ^e bien de la religion le demande t c°nnoitre par confiéquent de fis orns, & de tolérer fiagement, fe■Ifs tems , les lïeux 6 les autres IP lnftl au Droic Eccl. chap l pag. 'i5, C 2  ( 36.) drconftanees. «■ Elle ale droit d eta- • 9, blir des Pafteurs & des MiiriH i, tres, pour continuer 1'oeuvre de; „' Dieu jufqu'a la fin des fiècles | „ & pour exercer toute cette jurifj „ diétion; & elle peut les deititucrt s'il eft néceffaire ,,. Elle a donc _ li droit de Jlatuer auffi fur la collalion des bénéfices , fur les concours inf titués a eet ejfet, & fur les Sému naires épifcopaux , qui ont un raè port fi effentiel au culte divin , «2 au falut des ames. " Elle a le dro| , de corriger tous fes enfans, leu \ impofant des pénitences falutajj res, foit pour les péchés fecretas \ qu'ils confeflent, foit pour 1| ,, péchés publics dont ils font co| vaincas. Enfin 1'Eglife a le drdd \ de retrancher de Ion corps l|i " membres corrompus, c'eft-a-diji „ les pécheurs incorrigibles , cjj  C 37 ) , „ pourroicnt corrompre les autres. ; L Voila les droits efientiels a L FEglife, dont elle a joui fous les |„ Empereurs Paycns, & qui ne ;L peuvent lui être ötés par aucune 1, puiffance humaine; quoique Fon , ,, puiffe quelquefois , par voic de 1, fait & parforce majeure, cnem. „ pêcher l'exercice „. Et dans ; "ulagedetousfes pouvoirs , elle ne Tc glorilie pas moins de Fafliftancc ■pu S. Efprit, que dans la décifion Ijle la doctrine. J Nier ces vórités, c'eft frondcr „fous les Conciles généraux, bra, ijver toutes les conftitutions apoftoJiques , renverfcr de fond en comJ)le tout le droit canon, & bouleJ/erfer la pratique univerfeile de i!'Eglife. Car on ne peut ötcr au riSacerdoce le régime &. le gouveriiemcnt de la Religion, pour Fattri- c3  C 33 ) buer, comme fait la brochure, aux; PuhTances féculières, fous prétexte) qu'elles en font les protcétrices,, fans renverfer fordre, que Dieu ai établi, fans donner a la Brébis cou->ronnéc la houlette du Pafteur, fans; rendre la puiifancc fpirituelle man--| dataire de la royauté, fans arrachern un bras au corps myftique de j. C.J pour en affubler le corps politiqueJ & par ce mélange bizare, faire dei celui r ci un monftre de ridiculité; & d'cxtravagancc, Voyons doncz quelle part les Princes de la terreo peuvent prendrc au gouvernementt de 1'Egliic, cn vertu de leur Sou* a^nineté.  C 39 ) i ii. La Puiffance féculière en matière Eccléfiaftique doitprotéger, maintenir & appuyer le régime & le gouvernement de la puiffance fpirituelle. Lorfque l'auteur des Réflexions i dit que : le règne de VEglife eft le règne de la grace , s'il entcndoit i que le gouvernement eccléfiaftique idoit refpirer la douceur & la mo.dération , nous lui foufcrhïons volontiers : reges gentium dominantur leorum; (h) difoitlc Fils de Dieu ia fes difciplcs , vos autem non fic. [Les Rois de la terre règncnt avec domination; mais vousn'en agircz pas ainfi. II eft clair , par cés paroles de J. C., que le pouvoir du (h) Luc. chan. 22.  C 40 ) Sacerdoce radicalement ïllimitc, quant au régime fpirituel, fe trouve tempéré, quant a fa manière de 1'cxercer. Cc pouvoir eft directif & coercitif, il eft vrai; mais comme ces af mes toutesfpirituclles n'ontpas fouvent la force & la vigueur néceffaire, poureftcctuer & maintcnirce qu'il a réglé, il dépend dans beau- j coup d'occafions de la puiffance féculière, dont il doit implorer 1'aide &lefecours. Et voila ce qui donne aux Princes du monde, comme premiers Magiftrats politiques, non pas le régime fuprème de 1'Eglife , auquel ils font foumis eux-mêmes, mais bien la proteétion , la manutention, & quelquefois 1'exécution de la difcipline & des loix, que 1'Eglife a établies. Le Chriftianifme n'eft pas circonfcrit, par les limites d'un état  ( ) : particulier; on ne peut donc en lubordonner la difcipline au gou1 vernement civil, fans introduirc I dans la Religion une bigarure ab' furde & ridicule. C'eft pourquoi, fi certains Princes , en portant des ) loix furies matières eccléfiaftiques, i avoient voulu régir 1'Eglife de leur \ autorité privce, ces faits dclpoti1 ques ne prouveroient certainement I pas plus en faveur de la puiffance ' féculière ; que les entreprifes du Sacerdoce fur la Royauté n'ont j pu prouver , en faveur de la puif. fance fpirituelle. D'ailleurs la Relii gion chrétienne peut exifter fous .1 la domination d'un Monarque idoi' latre; (i donc la difcipline & le ;i| gouvernement de FEglife font des appanages de la Couronne, cefera J k cc Potcntat payen, que Dieu t[ aura conflé le ,o;ouvcrnail de F Ar-  C 42 ) . che fainte , & quoiqu'il ignore juf* qu'al'cxiftence de la Divmité, c'eft a lui que les Miniftres de TE vangile propoferont la correction des erreurs contraires a Ia foi. Je crois que , mieux avifé que l'auteur des Réflexions, il prendroit dumoins la dclfus le confeil de fes Druidcs (i) Puffendorf (k) fentit tellement la force de cette objection , qu'cn faifant tous les eftbrts imaginablcs, pour attiibucr aux Souverains le gouvernement de 1'Eglife, il en excepte exprelfément les Princes payens; avouant ainfi que ce gouvernement n'eft pas un droit clfenticl au leeptrc. C'eft dommagc que eet Auteurproteftant n'ait pas prou- (i) Sacnficaceurs Payens. (k) Introduélion a 1'Hiftoire générale & politique dc PUnivcrs, par Bruzen,la Marririière qui a traduit PuffcndoriT, Tom II. Liv. II. Chap. V. Pag. ivy. D. E.  C 43 ) vé par Vécriture on par latradition, quil admet, quand elle lui eft favorable , que Dieu avoit donné par fpccialitc aux Rois chrétiens , un droit qu'il avoue lui-même être ctrangcr a la Couronne. Les Princes pieux , confidérant qu'ils n'étoient pas Rois des nations infidèles, reges gentium, maïs les enfans de 1'Eglife" de j. C., n'entrcprirent jamais de dominer leur Mère. Non-feulement ils prêtèrent la main a 1'cxécution de fes décrets, mais ils fe piquèrent dans tous les tems, de donner a leurs peuples 1'exemple de la foumiffion & de f obéiffance. Les Rois chrétiens fouti ennent donc cc que 1'E glife a régie, & ne règlent pas l'Eglifc. Le Père de familie a appris aux Évêques, qu'il étoit quelquefois expediënt de biffer croitrc la zizanie & le bon  ( 44 ) gram, dans lemêmeehamp; (1) de crainte qu'enarraehant 1'ivraic, par un zèle inconfidéré , 1'on n'altère le froment, au rifque de le faire périr. C'eft pourquoi la Puiffance civile propofe aux Pafteurs les reform es, qu'elles croit convenablcs, fans gêucr leurs délibérations. Mais quelqu'allarmans que lui paroiftent les maux de la Religion, elle n'y réforme rien de fa feule autorité, (m) pour ne pas s'expofer a Tindignation du Très-Haut, qui s'eft toujours montré jaloux de la conferver par luimême. Ofa (n) vit 1'Arche du Seigneur en dang-er de tomber, lorfqu'on la tranfportoit de la maifon d'Abinadab a Jérufalem: animc (0 Man. Cap. XIlï. (m; C'eft ce qui engagea fa Majefté a rappeller divers fynodes dans 1'Edic du 11 Fcvrier 1786, concernant les Dédicaces. (rf) Lib. li Cap. VI  'S 45) d'un faux zèle, il s'emprellc d ƒ porter la main, pour la foutenir; & Dieu le frappe de mort au méme iriitant, en punition de fa témérité. " L'indulgentbrochuraire qui donne aux Princes, en vertu même de leur Majefté, ( i ) le droitfacréde difcipliner & de réformer la Religion, de lui rendrc même, par leur feule autorité, tout F.éctat de Page apoliolique, auroit du prouver que les Apótres étoient d'hiimeur a fouffrir une telle cntreprife, de la part de la Puilfancc féculière. Je doute que S. Paul, qui n'étoit pas ïdölatre de la Royauté & qui n'en attcncloit d'autre fortunc, que de pouvoir librcment établir 1'ceuvre de Dieu, fur la terre, cüt porté fi loin la complaifance. C'eft pourtant a cette époque qu'il faut re- CO Page §.  ( 46 ) .monter: ear ne feroit-il pas abfurde de vouloir rendre a VEglife Véclat dont elle a brille dans les premiers fiecles de fon exiftence ( i ) , fur des des principes que laliecnce&l'adulation imaginèrent dans les derniers fiecles ? II eft conftant que les Difciples de J. C< & leurs fucceffeurs, juf* qu'au quatrième fiècle, ont organifé 1'Eglife naiffante par une difcipline, qui n'empruntoit aucune fanction des Puiffances de la terre toutes conjurées a fa perte & a fon anéantiiïement Sous Confiantin, 1'Eglife prit une confiftance légale dansl'Etat, fans rien relacher de 1'autorité que J. C. lui avoit con-< fiée, quant au régime & au gouvernement de la Religion; elle eut même alors eet avantage, qu'eile CO Pag. i~—  I , C 47 ) fut parfaitement libre de mouvolr les relforts de fa jurifdiction, fous les Empereurs chrétiens, qui fe 'faifoient un devoir d'ajouter a leur i élalticité,par tous les moyens, que leur fourniifoit 1'autorité fouveraine, I C'eft un fait important dont con■ vient Puffen dorif, qui ne doit pas être fufpect. (o) 11 appelle cc gouvernement des premiers fiecles h I gouvernement provijionnel, provio i non qui duroit encore de fon tems ■i dans FEglife catholique. Les Évêques aflemblés fous la protcction & en préfence de Coniitantin, au premier Concile de Niicée, non-feulement prononcent la Divinité du Verbe contre Fimpie . Arius; mais ils y étabfiffent encore, pour la conduite de FEglife. \iv- (o) Introd. a 1'Hiftoire, Tom. II. Liv. li iChao. V. Pag. 1S0.  C 43 ) grand nombrc dc canons que ie pieux Empercur appuie de fon autorité. Tous les Conciles tenus jufqu'a nos jours pratiquerent conftamment la même chofe, foit qu'il fut queftion de réformer les abus , ou les anciens canons, foit qu'il s'agit d'introduirc une nouvelle difcipline. Les Théodofes, les Léons, les Mareiens, les Honoriusfe bornèrent a fuivre 1'exemple de Conftantin, ainli que le firent fucceffivement tous les Princes chrétiens. Dans tous les tems, ils fe montrèrent zélés a protéger & maintenir les difpofitions de FEglife; & jamais ils ne s'émancipèrent julqu'au point de la réformer & de la difcipliner édiclalcmcnt, de leur autorité particuliere ; mais bien a la follicitation & du confentement des Évêques , des Conciles généraux & des Sou- vcrains  ( 49 ) vcrains Pontites. Dieu ayant place lui-même les bornes des deux Puilfances, ils croyoient, fans doute, qü'U étoit auffi injufte aux Rois de la terre de fe ïnêler du gouvcrnenement de 1'Eglife, qu'il eft injufte : aux Chefs de la Religion de s'in! gérer dans le gouvernement politi' que (p) " Juftinien dit le célebre de , „ Hcricout (q) a fait lui feul plus de , ^ loix , fur les matières cccléfiafti, „ ques , que tous les Empcrcurs i qui 1'avoient prccédé; non pas , ^ que ce Prince ait mis la main a . „ 1'cncenfoir, pour ufurper les droits „du facerdoce, comme Vont fou- ip) Nous avons cité Purfendorff a foccaiion >&e Conftantin, paree que nous venons de voir, ; avec furprife, que l'auteur anonyme d'une bro^ ■ chure récente intitulée: Mémoire hiftorique, &c* fervant dz réponje aux obfervations philó- Jhphiqucs, avance impudemment que eet Em; pereur avoit gouverné 1'Eglife, après fa coriyerfion. Voyez Ia page 9 de cette brochure* (q) Les Loix EcclcfiaPc. E. XI!. D  ( 5° ) „ tenu quelqu.es auteurs ; ou que les Souverains aient le droit de „faire de nouvelles loix Eccléfafi" „ ques, ainli que d'autres ont voulu „ conclure de fes exemples, mais „ paree qu'il fouhaitoit de faire ob„ ferver dans fes Etats les anciens „ canons „. II montre cnfuitc comment les Papes & les Évêques de France engageoientles Rois amaintenir & a rétablir la difcipline de FEglife; & il cite a ce fujet les capitulaires de Charle-Magnc, de Louis le Débonnaire & de Charles le Chauvc , dans un lens bien différent de celui, que leur donne l'auteur des Réflexions. Car Finconféquent gloflateur produit auffi un extrait de la préface du capitulaire d*Aix-la-Chapelle, oü CharleMagnc s'cxprimc ainfi: nous{ i ) avons ajouté, non pas des Ordon- Ci; Pag- 5- ■  imnces Rovales pour difciplincr 1'Eglife; riais feulement quelques chapitres des injlitutions canoniques. i encore le bon Roi craint-il d'avoir i excédé fon pouvoir ; .& il conjure : affeftueufement fes fujets de ne pas , accu f'er de préfomption eet avis falu• toirc, que le Pape Adrien lui avoit I fuggéré. Ce tonmodcré annoncc-t-il i que ce Prince ait voulu réduire le ! Sacerdoce a la prédication (i) & a l'adminiftration des Sacremens ? L'auteur toujours aux prifes avec 'lui-même , rappor te auffi deux au-< ttorités, ( 2 ) que nous mettons a profit. II prouve , par la première , qu'il emprunte d'une lettrcduPapc Léon I a 1'Empereur Lóón : que il'autorité Royale a été conférée a eclui-ci ,non-Jéulement pourgouver- CO Pag. 7. '■>) Page 14-  . C 50 ner le monde, mais en particulier pour protéger, & non pour gouyerner rEglife. La fecondc eft un palfage dïfidore Évêque d'Hifpalen, qui confirme la même vérité, en avertiffant les Princes chrétiens : que J. C. les a chargés de défendre & de protéger fon Eglife , <& que c'eft en ce lens feulement quil Va confiée- h leur pouvoir. Les deux textes deS. Auguftin cité page 14 font abfolument étrangers a la queftion & ne fervent qu'a démontrer le peu de jugement de l'auteur qui les exalte. Enfin Claude Évêque d'EvreuX,, qu'il appelle aulfi vainement a fon fecours , conftatece que nous foutenons; c'eft-a-dire, que le gouvernement de VEglife regarde, a certains égards , les Princes féculiers :: puifque le code, les novelles & toutest  i lts annales de la chrètienneiè rcnferment un grand nombrc d'Ordonnances Royales, qui ont été portées , non pas pour gouverncr, i régir, ou réformer FKglife & la Reli: | gion, par la feule autorité du Prince; {■mais bien pour appuyèr, & mainjitenir les canons & les réformes 2J jugees néceffaires par les Conciles, \ 'les Papcs &lesÉvêques: ou fi 1'on jjl veut, pour foutenir la vraic foi contre llélesentreprifesdés hérétiques & des Jinfidèles, ce que peuvent & doivent : .faire les Rois en vertu de leur Souivéraineté. L'entendrc autrement, ; .]& : " fubordonner la puiffance des J,, Paftcurs a la puiffance temporeb J,, le, c'eft la méconnoitre, dit Jniluftre Evêquc de Meaux, ( r ) J„ c'eft laplus inouïe&laplus fcan- j„ daleufc flattcric , qui foit jamais -1 \r) HoU'uec, HÏit. des var. Liv. VU. " D 3  C 54 ) „ tombée dans 1'efprit des hommes: „ c'eft une étrange nouveauté, qui ouvre la por te a toutes les au„ tres: c'eft faire 1'Eglife captive des Rois de la terre : la changer „ en corps politique, & rendre „ défeetueux le cèlejle gouverne„ mentinftituépar J. C., c'eft met« ,., trc en piccc Ie Chriftianifme & L prêparer lavoic a 1'Ante-Chrift,,, Apologie des Ordonnames de r Empereur. Mais il eft tems de venger Jo» feph II des attributions odieufes, qu'ofe faire a Sa Majefté eet écrivain téméraire. Le régime de 1'Eglife appartient aux Chefs de la Religion; la Puiflance tcmporellc doit foutenir & appuyer cc régime ?  ( 55 ) & c'efl; en cela que confifte le gouvernement exterieur, que les Auteurs orthodoxes accordent aux Souverains, fur la Religion; ces deux principes font établis. L'inconfidéré brochuraire s'en eft écarté , dans 1'Apologie qu'il a voulu faire des Edits Impériaux, & n'a dit que des abfurdités : nous efpérons, en fuivant ces maximes, de trouver des moyens plus plauflbles au jugement du leéteur impartial & plus honorablcs au Règne du Monarque Autrichien. Nous bornons notre examen aux deux Ordonnances, qui font 1'objet principal des Réflexions que nous réfutons ; c'eft-a-dire , de cellc qui concerne 1'établiflement & la formc du concours pour tous les Bénélices-Curcs des Provinces Bclgiques, & de celle qui porte la fuppreffion  . C 56.) des Séminaires épifcopaux, dans toute rótenduc des Pays-Bas Autrichiens , & 1'érection des Séminaires généraux. Pour d'autant mieux fonder le droit de la Puiffance Souveraine rclatiyement a ces deux objets, & óter au Sacerdoce tout fujet de réclamation, 1'équitable apologifte entrave 1'Eglife de facon, qu'eile ne peut plus ouvrir la bouche ni faire un pas , fans un octroi du Prince. (1) Les Conciles généraux 'i felon lui, ne peuvent plus fe méldt des Séminaires , ni de J'éducation du clergé , ni d'aucun point de difcipline Eccléfiaftique, qu'autant que 1'autorité Royale ne veut pas régler ces objets par ellememe: encóre les difpofitions faites par la Puiffance fpirituelle, dans ce (O l^gc ao,  ( 57 ) dernicr cas; ne font pas des loix eccléliaftiqucs , mais bien des loix civiles; paree qu'elles n'ont d'ellcsmemes d'autre vigueur, que ccllc qui leur eft attribuce , par la fanction du Souverain. Les Jurifconfultes avoient cru jufqu'ici que la loi du Placet n'aioutoit aux décrets de 1'Eglife , que la permiffion de les publier & la protection fuprême, pour les faire mieux exécutcr. '. Mais le nouveau glolfateur 1'interprête autreinent; le Placet fait aujourd'hui toute la forec du droit camonique, que le feul caprice du 'Prince peut approuver ou rcjetter: les approuve-t-ilf ( i) Onpeutalors les ?'egard er comme fes propres Edits. Voila qui eft bien trouvé. En avancant ces paradoxes, i comme des principes incontefta--  ( 53 ) bics , qui exclucnt tout doute & qui font fans réplique , il n'héfite pas de fournir des moyens fubfidiaires ou qui ne peuvent rien, ou quiprouvent évidemment le contraire dece qu'il ve ut prouver. D'abord pour juftifier le concours impérial, il donne deux raifons : la première eft, que par ce nouvel expédient: ( 1 ) les bénèfces cl charge d'ame j'eront déformais conferés aux plus dignes. La feconde: quele concours étoit dèja en ufage depuis des Jiecles dans V'Eglife Belgique ; d'oüillailTe inférer bonnement: donc le concours établi poftérieureincnt par 1'Empereur y étoit abfolümentinutile. Et les Cenfeurs difent qu'il a raifon. Palfant enfuite aux Séminaires généraux , il démontre pre* mièrement, par le but de ces éta- CO i'age 8.  C 59 ) bliflemcns , qui eft de (i) formtr des hommes propres a inculquer au peuple les vrais principes de la Religion naturelle & révélée , a les conduire dans le f entier dela vertu, par la parole & Vexemple , a luifrayer ainjile chemina lafélicitétemporellc & éternelle : hut ajoute-t-il, qui femble d'abord toucher de plus pres ' V'Eglife que VEtat , mais qui ccffe de toucher ccllc-la , quand on confidere quil ne s'agit point ici de la pratique des fonctions fpiritueiles , mais feulement d'y prc'parer les perfonnes qui y aipirent, il démon trc, dis-je , par ce coq-a4'ane , que la deftination , la dircétion & Fadminiftration des féminaires lont foumifes au pouvoir des Princes féculiers. N'auroit-il pu accommoder le différent, en donnant a FEglife le CO Pag. 12,  C 60 ) foin des écoles Militaircs , pour y drcfferaux combats 1'élite des héros & les renvoyer au Prince , quand il jugeroit a propos de les mettre en campagne? Mais puifqu'il ne veut pas de tranfaction, écoutons-le jufqu'au bout. II prouve, en fccond lieu le droit du Souverain , par les affaires qui fe traitent dans les Séminaires ; & ces affaires, felon lui, font de (1) prefcrire une bonne diftribudon des heures de la journée, régler la difcipline des Eleves , fournir a. leur entreden , déterminer les progrès dans les fciences. II feroit bien afouhaitcr que la Grammaire & la logiquefuflcnt du nornbre de ces affaires ; nous aurions renvoyé le fublime écrivain au Séminaire pour y apprendre a éerire & a raiibnner, Cl> iJag. iö.  X 6! ) Une affaire effentielle, qni au*roit gêné tout être doué du fens commun, c'elt la doctrine qu'on y traite. Car cette affaire cftsurement du refibrtde FEpifcopat. Mais peu importc, Un Séininaire royal eft infaillible , felon lui, ou s'il étoit poft ftble que , dans les livres claffiques prefcrits, parle Souverain, les Évêques trouvaffent des pajjages contraire s a la Religion & aux bonnes moeurs, ils pourroient feulement/^ indiquer & en propofer la correÜion au Gouvernement, qui fans doute fulmineroit Fanathême. Voila donc FEvêque, en matière dogmatique, au niveau de la plus vilc populace da fon diocèfe, a laquelle on ne fauroit certainemcnt ccntcfter le droit de propofer la correction de toutefaufletc contraire a la foi. Voila FEvêque catholique privé feul  du droit 1c plus facré &lc plus ina* liénablc dc la dignité ; tandis que les Minillres hétérodoxes jouiffent> en vertu delatolérancc, d'une Überté entière a Fégard de toutes les fonctions religieufes. L'auteur fe répcnt-il ( i ) ciavoir imprudem-ment accordé a 1'Eglife d'enfcigner la bonne doctrine aux Fidèles ? Enfin pour rendre fa démonftra^ tion victorieufc , & fans (2) répligue au terme de la faine raifon, il pofc un argument fondé fur le matéricl principe ^ que nous avons réfuté en fon lieu ; c'eft-a-dirc que la Religion eft pour fEtat, & non 1'Etat pour la Religion. 11 en con^ clutqucle Souvcrain, avant jugé a propos d'ajoutcr aux matières eccléfajliques, qui ont été traitées (o Pag- 7(a; Pag. 20,  exclulivcmem juiquici, clans les Séminaires , certaines autres leien» ces utiles k. la fociété civile , il reent dès-.lors de Dieu même ( i ) le pouvoir .de dmger ces pépinières déricalcs; que ce pouvoir nappar» tient plus aujourd'hui (2) qua ceux, a qui le Souverain lui-même Vaconfié; qu'en conféquence (3) ü ne s'eft préfenté juf qu ici aucun motif qui autorif e les Évêques a s'en , mêler; qu'ils n'y ont aucun droit, 1 & cependant que leur droit eft fauvé par le choix qu'on leur laifie des Candidats. Ainfi conclut l'auteur 1 des Réf lexions. Maisrhomme fenfé incconclura-t-il pas, que les efforts id'elprit qu'il a faits pour réfiéchir 'lui ont dérangé les organcs du cer'Vcau ? • (i •< Pag. 13. (*) Pag. iy. fg) Pag- 'n>  ( 64 ) ()uil eft trifte.de voir amonccïcr tant de paradoxes , tant d'abfurdités, (1) neut des auguftes Monument que la piété dtjofeph II érige a Vavantage die la Religion ! neus le croyons trop èclairé, par lui-mêmee , (2) avec l'auteur des Réftexions, pour ne lui pas fuppofer d autres mobiles. C'eft ce qui nous convainc que c'eft moins la gloirc du Souvcrain, que la flatteufe latïsfaction de clogmatifer, qui enflamma le zèle de Tétrange apologifte. Car fi fes vues avoient été droites, il pouvoit employcrdes moyens plus emcaces & plus convaincants* endéfendant les droits du Prince , fans préjudi.cier a ceux de 1'Eglifc. 11 devoit d'abord avoucr, comme " (1) Pag. 11. une  .( 65 > une vérité inconteftable, que les Séminaires épifcopaux, tels qu'ils exiftoient avant 1'Edit du 16 oétobre 1786, étoient du telfort de la puiffance Eccléfiaftique, du moins quant au régime & a 1'adminiftration. C'eft une aflertion qu'on ne peut nier, fans fronder tous les monumens de 1'antiqüité. Au rapport dePolfidius (f) S. Auguftin érigeav au quatrième fiècle , un monaftère ou école cléricale de ce genre. Cette inftitution fut adoptie fucceffivement par les autres Évêques. Le troilièmc canon du Concile de Chalons, en 813, veut, pour fe conformer aux intentions de Charlc-Magne , qu'il foit fondé de femblables établiffemens, d'oü 1'Eglife puilTe tirerdes Miniftres, qui foient la lumière du monde & le fel de la terre. (0 Hift. S. Aug. cap. 3, E  ( 66 ) Le troifième Concile de Paris ordonne la même chofe. Onpeutconfulter Filéfac, dans fon traité de Fautorité des Évêques ; il y accumule des monumens fans nombre, pour confirmer cette vérité. C'eft d'après ces garants d'une tradition conftante, que le Concile de Trente enjoint fi expreffément aux Évêques d'ériger des Séminaires dans leurs Diocèfes , afin d'y élever , a 1'abri de la contagion du fiècle, les jeuncs plantes, que 1'Eglife dcftine a répandre, parmi les peuples, la bonne odeur de J..C. Ce réelement fut accueilli favorablcment de tout 1'Univers chrétien , fans même en excepter la France. II en confte par 1'Ordonnance de Blois, pübliée en 1579, qui difpole auffi fur ces pieux établilfemcns, & en laifle le régime & 1'adminiftra-  ■tion aux Évêques, ainfi qu'il fe pratique encore aujourdhui dans FEglife univerfeile. L'inftitution du concours, pour lest bénéfices-cures, n'eft pas fiancienne, mais comme il ellnaturcllement deftiné apourvoirlcsEglifes paroiffiales de dignes Pafteurs, dont le choix & la miffion dépendent de 1'Epifcopat, il eft évident qu'il n'appartient qu'a la puiffance fpirituelle de Fétablir, par fes loix. Cependant quoique les plus droites intentions & la plus grande u tilité publique ne puiffe pas autorifer le Souverain a ftatuer, de fon chef* fur de objets qui intéreffeatfi particulièrement la Religion ; il feroit déraifonnable de lui contcfter le droit d'y concourir avec la puiffance Eccléfiaftique, &d'ordonner Fexécution des canons, qui y font re-  c68 ) kuis, en les modifiant même de concert avec les Évêques, & les pliant ainfi, aux befoinsparticuliers de fes Etats. C'eft ainfi quele Concile de Trentea été recu dans ces Provinces, avec le confentement, dumoins , tacite de 1'Eglife. Mais n'a-t-on pas eutort de prêter d'autres delfeins a Jofeph ÏI ? Le zélé Monarque, après avoir expofé le motif falutaire, quil'engagea a publier 1'Edit du 16 oétobre 1786, concernant les Séminaires, fuppofe clairement 1'aveu & le concours de la puiffance fpirituelle:" nous ne „ doutons pas, y eft-il dit, que les „ Évêques , les Supérieurs d'or„ dres Religieux, le Clergé en gé- néral tous nos bons fujets ne „ récoivent avec gratitude ce nou„ vel établiffement, & ne concou„ rent avec ardeur, autant qu'il eft  „ en eux, a fon accroilfement & a fa „ perfection. „ L'article ÏÏIrequiert i exprelfément que les Candidats pro■ duifent 1'agréation des ordmaires, pour être admis aux Séminaires. L'Ordonnancene commine aucune I peine , ce qui auroit pu avoir 1'air d'une extorfion, & 1'on n'y voit régner nulle part le ton fcbifmatii que, ni les maximes paradoxales , i qui hériffent les Réflexions de 1'auiteur, que nous réfutons. D'ailleurs, ne confondons pas les Séminaires généraux, dont il 1 s'agit ici, avec les Séminaires épificopaux , qui ont eu lieu jufqu'a la (jpublication de 1'Edit; les premiers pne font, a le bien prcndre, que des l( Colléges de Théologiens: il en exifttoit ci-dcvant plufieurs aLouvain, < comme dans toutes les autres UniFvcrfités ; & les élèves pouvoient y E 3  C 70 ) être recus , fans même avoir, au préalable, confulté leurs Évêques; y compléter leur cours de Théologie & entrer cnfuite au Séminairc épifcopal, pour y être préparés a FOrdination. La loi du Souverain n'a donc changé que la forme de ces établiffemens ; & fi elle avoit nommé les nouveaux Séminaires Colléges généraux, pcut-être n'auroit-on pas hafardé de les cenfurer. Les feconds, c'eft-a-dire, les Séminaires épifcopaux, ne font pas , a proprcment parler , fupprimés , mais feulement convertis en preibytères , & ils ne prennent qü'uiï nouveau nom ; car la direction en cli laiflee aux Évêques: & cc fera d'après leurs avis, comme le porto FArticle premier, que Ton cn drek fera les régiemens. Enfin, pour leur faciliter les moyens de promouvolr  ( ) au faccrdoce les jeuncs-gens, dans lefquels ils remarqueroient les qualités requifes par les canons, maisqui ne fe trouveroient pas fecondésdc la fortune, 1'Article V de la même Ordonnance promet un réglcmcnt qui eft a la veille de paroitre. Pource qui regarde la Doctrine , nous difons que les paradoxes révoltans avancés par l'auteur des Réflexions , ne font que les fruits précoccs d'une imagination exaltée & nulicment les delfeins du Monarque; puifque fon Edit n'en préfente aucun indice : il eft donc téméraire de fuppofer qu'il veuille ia* terdire aux Évêques l'exercice du devoir, que J. C.leura impofé, de profcrirc Terreur dans toute 1'étendue dc leurs Diocèfes, ainfi que de s'appaifcr fur les mceurs & 1'orthodoxie des perfonnes , a qui ils con-  C 72 ) fient 1'éducation des jeunes clercs, qui doivent être un jour leurs coopérateurs dans les travaux apoftoliques. Ne faut-il pas avoir perdu tout jugement, pour concilier des vues droites avec de tels feminiens ? Notre écrivain donne, par cc qui fuit, de nouvelles preuves de fon inconféquencc. II fe plaint amèrcmcnt qu'on ait hafardé des propofit'wns indifcretes, aufujet de 1'Edit du 16 juin 1786 concernantle concours pour les Bénéfices a charge d'ames; qu'on ait même été jufqu'a prétendre: que cette nouvelle for me de concours , contraire au Concile de Trente, rend nulle la collation des cures, choque les droits ép ij hop aux... & renverfe de fond en combi e toute la difciplinepajlorale. Rien n'clt cependant plus vrai dans fon fyftême, II fonde même, &accrcditc beau-  ( 73 ) coup ces reprochcs. Aulieu de mo ralifer en Fair fur les bonnes vues du Souverain, dont on pouvoit être convaincu, fans rien faire a la queltion,* aulieu de fuppofer, contre tous les canoniftes , qu'il étoit du relfort de la Puiffance eivile de ftatuer par elle-même fur le concours eccléfiaftique, n'auroit-il pas dü montrer que cette Ordonnance n'étoit que. Fexécution de la loi de Trente déja recue &pratiquéedans nos Provmces ? En effet, fi Jofeph II a jugé a propos dc la renouveller édictalement, ce n'eft que pour lui óter les entraves, dont la Puiffance féculière Favoit chargée, lors de fa placetation aux Pays-Bas. Pour favorifer cc décret falutairc du Concile, il veut même y alfujettir fon Patronat royal &. celui de fes vaffaux,  C 74 ) quoiqu'ils enaient été exceptésjulqu'ici. Quant a la forme du concours , elle varie jufqucs dans les dilierens Diocèfes des Provinccs Belgiques, oü Ton en fifit Fefprit plutót que la lcttre ; & d'ailleurs, comme Fobfervent les Canoniftes nationaux, elle peut être changée felon Fe^igence des circonftances di ver fes ( t) pour vu que Fon parvienne au but, que le S. Concile s'eft propofc. Ce nouveau concours doit être indiqué & tenu par les Évêques , il leur fera donc permis de préfenter leurs avis, fur la forme & la matière des examens; & s'ils y trouvent quelque chofe de contraire aux Saints Canons, ou a Futilité de FEglife, ils pourront élever la voix. Enfin fi les Eccléfiaftique^ Réguliers y il) Van Elpen care. II. üc. 22. cap. 1. num. 3.  font admis comme les Seculiers, cc n'eft. qu'avec 1'aveu de leurs Supérieurs & du confentement de 1'Eglifc, qui peut feule leur donner la milfion canonique pour la charge des ames.Etpour écarter tout foupcon de violence & de contrainte k eet égard, le Souverain a même eu la précaution de n'attacher aucune peine a la contravention de fa loi ,. efpérant, comme il le déclara dans 1'Edit fur les Séminaires, que les Évêques , les Chefs d'orclres & tout le Clergé contribueroient volontiers a fes bonnes intentions. Une réflexion bien propre a calmer les eljprits, a faire taire les ccnfeurs indifcrets, & qui n'auroit pas dü échappcr au réfiéchïjjeur, c'eft que, lors de 1'acceptation générale du Concile de Trente dans ces Provin ces, acceptation follicitée par  C ?é.} 1'Eglife elle-même, la Puilfance civile s'cft exprefTément réfervé le droit de remettre en vigucur certains ufagcs ou points de difcipline abrogés , par les difpofitions de Trente , li les circonftances venoient a exiger ces changemens. L'admiifion des Religieux au concours pour les bénéfices a charge d'ames eft 1'article, qui parut le plus fingulierdans 1'Ordonnance du 16 juin dernier. Mais la furprife doit ceffcr, quand on confidère que, fi la difcipline eccléfiaftique recevoit les Réguliers pour les Cures , avant la publication du Concile , ce point de difcipline peut être rétabli aujourd'hui, d'après ce qu'on vient d'expofer. Que fon confuke la-deflus Anfehno (u)qui a recue.illi, avec foin , les actes & les faits (a) Ia Triboniano Bdgico cap. 32 pag. iiï,  ., , C 77 ) relatifs k cette publication: on y verra la lettre adreffée auxConfeaux par la Ducheffe de Panne, pour lors Gouvernante des Pays-Bas , au nom de Philippe II. Cette pièce intéreffantc, la bouffole des Tribunaux civiles & ecclcfiaftiques , au fait de linterprétation & dc Texécutiondu Concile de Trente, dans ce Pays, dépofc qu'il n'y a été recu, quant a la difcipline, qu'avec les réferves, dont elle fait le détail, & les autres quipourroient être jugées néceffaires darts la luite: avec claufe d'y pouvoir adjouter, diminuer, ou changer, felon quavec le tems fera trouvé convenir. Si le brochuraire s'étoit borné k ces raifons impartiales tout le monde n'auroit pu qu'applaudir a fon zèle; ce font les feuls moyens  ( ?8 ) . plaufiblcs , qu'il pouvoit mettre eil ceuvre, pour défendre avec fruit le parti de Jofcph II. Mais comme il les a polipofés k des nouveautés inoüies jufqu'ici dans 1'Eglife catholique, c'eft avec raifon que nous Favons foupconné d'avoir patrociné , dans cette caufe, plutöt pour préconifer fes propres prëvcntions, que pour apologier les Ordonnances du Monarque Autrichien. Quoiqu'il en foit, nous lui Xiippofons volontiers le cceur inacceffible aux atteintes de la corruption , qu il attribue fi libéralement au Clergé Belgique: mais nous kiffons au public a décider fi fes Réflexions paradoxales ont mis fon èfprit fuffifamment a couvert des imputations d'ignorance , qu'il lui prodigue, avec la même générofité. S'il croit avoir a faire a un Ultra-  C 79 ) montain , paree que j'ai infifté fur le pouvoir du Pape, dans le premier paragraphc de eet ouvrage, il fe troinpe beaucoup. Je fais diftinguer les prétentions outrées, qu'a quelquefois forméesla Cour de Rome, des droits facrés & inconteftable du Siège apoftolique. Je ne pouvois donc parler du regime de la Religion fans reconnoitre avec tous les orthodoxes 1'influence, que fon Chefy doit avoir. Mes citadons, au refte, font puifecs dans des fources cilalpincs; & je uai même imploré Taide d'aucun Théologien. Peutêtre me rcprochera-t-il encore de n'avoir pas alfez fpécifié & individué les objets, qui doivent faire la matière des loix canoniques, de n'avoir point diftingué fuffifamment le régime intérieur & extérieur de TEglife , cela peut être vrai, au ju-  C 80 ) gement des perfonnes fur-tout, qui préfèrentles fubtilités desModernes aux témoignages ingénus de la véritable antiquité. Cependant, nous fommes prêts a defcendre dans ,ccs détails , dès rinftant que l'auteur ' des RéJlexionsc\\xXc\ répliqué, pour confolider les membres défectueux de fon fyftême. Qu'il falfe attention que fon honneur y eft intéreffé, & que fon filence fera regardé comme \ Une honteufe défaite. Entretems nous le défions a fon tour de juftifier folidement les Ordonnances de fEmpereur en matière eccléfiafti- que, par d'autres principes,, que ceux que nous avons expofés. F I N.  MEDICUS CONSULT ANS, 3 S I V E DE.EDICTIS IMPERATORIIS , REBUSQUE AD PR^SENTES IN BELGIO QILESTIONES FERTINEN TIBUS COLLOQUIA FAMILIARIJ. inter Theophrastum Medicum & Valentinum Theologum, Belgas. Utile, qupd non vis , do tibi conlïlium; Martlal. Epigr. Lib. g. ALETH O POLI, Typis Hylarii Sinceri, in Platea Re&a fub S'gno Candoris , anno 1787. Cum Approbatione Publica,.  ( a ) TYPOGRAPHI MONITUM A D LECTOREM. (^Uas nunc edo in publicum Colloquia, talia mihi vifa funt, judicataque a viris doctis, ut non finè fru&u legi a Theologis, hominibufque literatis, valeant, Quod ut facere illi poffint tantö commodiüs, nihil antiquius habui, raox atque exemplar eorum manu fcriptum na&us fum , quam typis meis illa fubjicere. Condonabit verö benignus Lettor , fi in linatiffimo ceeteroquin fcripto menda quacdani typographica oftcndat interdum • abfente iiquidem , atque etiam incognito Au&ore, mihimet-ipfi de editionis correclione fuit laborandum. CajterüiTi nihil adjeci, dempfive, de Operis bonitate probè fecurus. Vadem me quoque prscbeo, daturum in publicum, fi in manus meas veniant, placeantque hjec quce nunc offero , Colloquia etiam reliqua, quaj mihi necdum vifa verfantur in paucorum quorumdam manibus. Tu meis curis utcre, & quo fpiritu Colloquia hocc confcripta funt, atque publicantur lege. AD MAJOREM DEI GLORIAM.  ( 3) JOANNIS PU ad PETRUM Curiofum EPISTOLA NXJper, cüm te invifi, Optime mi Pctre\ mullus nobis fermo fuit de Imperatorus Ediclis, deque rebus ad utramque Rempubhcam, Ecclefiapcam & Politicam, Pertincntibus. Nunc quoniam in manus fortè meas venit fuper lijdem rebus eruditorum quorumdam hominum, fcriptis exaratum Colloquium, mei ejfe muneris duxi tecum Mud communicare. Quanquam enim non ignoro, vix aliquid librorum prodire in publicum, cuius ad te notitia non illicö perveniat ; nejcio tarnen, an de prcejenti hac lucubratiuncula , cuius. ad tepartem nunc mitto, vel fando aliquid acceperis : hucitfque enim calamo dumtaxat defcripta per manus aliquorum vagata eft; digna interim vifa mihi, quam & tu leger es. Habet autem hoe in primis fmgulare , quöd prater vigorem ftyli, facilitatemque , vix aliquid renim omittat earum, de quibus nunc concertatoeft , ftatuitque , ailt ftaturus dicitur, Princeps. JSIulU Scriptor , quifciinque Me fuit, addiBus parti, nequeCleri, neque Principis, neque populi, de omnibus philofophatur prudenter & Chriftiane, ex certiflimis regulis ; non duclus impetu non zelo religionis aclus nimio, non gratid alleclus, non mem cujufquam retentus. Sermo interlocittorum liber eft quidem, fed modeftus & gravis, aualcm nimirüm de tanti momenti rebus ejfe con* A 2  (keet i multa utrimque moderatione, immd pietate,atque ergd Principem reverentid, condltus. Nejcio, an hticufque prodierit in lucem liter 3 qui in tam parva fui mole , tam copiofa , tam varia pertraBaret argumenta, methodoque tam obvia ac faciïi, jucunda quoque , ac permovente, allicienteque IcBorcm. Mox atque legere inceperis, non definis nifi finicris ; adeo ducit de argumento in argwnentum, refque alice pendent ex aliis, ut penè fe ad alia progredi non advertat vel diligentijjimus quifque^Colloquia funt inter Virum Medicum, liter is pro* be exculuim, & Theologum Presbyterum, ho, minem doBifimum, pienüffimumque , habita famtlianter, chartaque mandata deincepsfideliter t in qulbus illi dijferunt de Religiofa Tolleranfia; ««. ^npwtmenu* matrimonu de Confraternitatibits ; de Capellis ; de Stationibus Religiofbrum Mcndicantium, de ProceJJionibus; de Uiiverfitate Lovanienfi de &tpprejjhne MonafieriorumM; dejurifdiclione Ecclefiajlica; de Ccemeteriis^fde uju Imaginum facrarum ; de multitiidine Sacer. dotum atque Altarium ; de publicandis in Eccle* jusa Clero Ediclis Principis ; de Exemptibnibus ; de Cenfuns ; de Pontificiarum Bullarum in Belgio ufu ac publicaüone ; de tabernis ; de ratione Studiontm, in primis Tlieologici ; ac deleclu Librorum ; de Plato , Maranio, Veldio ; de Aelifio & officio Epifcoporum ; de Bulla Coenaj & Umgenitus ; de Jejunns_acJ^n^tionibus . 1 Vide Collectio variarum de Ti^Tl^crim. Lov. nH * 2 Vide Academie Lov. adumoracio comp. Lov 1786 . 3 y&^&ij*! I'.étabfólèmeis Reiigjeux ,786. " 4 YkU Eliai hiftomjuf fur les ciraecieies Paris 1785.  dc rcgimine Monafteriontm , Abbatibiisquc Commendatariis feu (Econumis ; de Officiis Divinis & Mufica : de Epiftolis Epifcoporum Paftorali- dus iz); ae aureau uigaueu xunymiumjuy^^ tik; de Peregrinationibus rcligtojis ; ae immnr nitatibus Clcri; deque aliis denique rebus variis atque utillimis : quarum alii quidem multi bonam partem jam inde pertractdrunt in Opufculis, quorum indies magna editur farrago : fed Gallico ferè omnes fermone, quem noftrorum hominum multi non admodüm callent ; turn & partium fludio adeö manifefto, ut bonus quifque leclor extemplö animadvertat , d prcejudkatis opinationibus plerosque eorum fuijfe animatos, inftigatofque, ut calamum arriperent, five contra Principem furiofo impetu five contra Ecclefiam facrilego aitfu ; utrobique certè parüm fincerc, modeftè, piè ac religiosè. Collocutores hi noftri agunt longè moderat iüs, fervatd ergo. u-^ tramquepot eft atem reverent ia. Animorum invicem fenfa dubiaque , aperiunt confidenter & candidè, mutudque fe doclrind ac htmine juvant pulcherrimè. Non dijjïmulunt, fi quid d poteftate una, (ive altera , eiï peccatum ; & ftcubi in quaftio- nem offendant non adeö facilè folubilem, excutiunt ac verfant Mam tamdiu , donec diftölverint, feu remedium Jaltem attulcrint probabik Qjiod 'fi tam implexam Mam ejfe comperiunt, ut vires ftas omninö videatur fuperare, ultrö ab judicio ferendo abftinent ,fuorumque luminum agnofcentes brevitatem , excutiunt quidem eam ad- $ Vide votum P;.ftoruBi Belgii ad primaten Ii86'  (6 ) Mc, & explorant omni modo, quartnus qualemcumque exitum ; fid dum deficere fentiuntdemque, eam relinquunt in medio, traiïandam ahas , five ab aliis. Sed nee in illis quidem fermocinantur inutiliter : rei enim faciem, qualis eft, detraSo fuco, reprcefentant, contemplanturque ; Cfji maculas navofque inveniunt, quibus mederi ex integro non valeant, modos exquirunt fal- ' tem, quibus vitio fua minuatur granditas, dolonque lenimentum qualequale ajferri pojjlt. Mo-, do, mi Petre ! fcriptionis hujus partem dumtaxat ad te mitto, miffurus alteram quoque, ubi integram accepcrim atque evolverim. Quin autumo, tertiam etiam fiibfecuturam (ficinim audu) quanquam de hac adhucdum nihil vidi Ju hterarium munufculum cequi bonique confiile f cum amicis; fi vis, tuis, meis fcilicet quoque , communica : modö ne abalienes. Unicum ' enim exemplar ejus ad me venit, illudque manuJcriptum dumtaxat, quod adeö curabis, ut poft ejus apud te ufum ad me redeat, legendum iterum : nifi , quod futurum facile pravideo , inte . ' rea temporis typis publicam in lucem prodeat;. quando non for et opus, in tumultuario charactere fcripti Voluminis pervolutione oculos, üt Jcis aliunde multüm debiles, atterere. Vale, & fi quid novi habes ad prafentes queefiiones attinens, ad me, üt ego quoque fado , preejeribe. Ex PORTU FRANCO, Caknd. ■ °' April i7S6. JOANNES PIUS Polygraphus Amicorum tuorum Sinceriflimus.  ( 7 ) DE REBUS AD PRUISEN TES QtLESTIONES PERTINENT1BUS. COLLOQUIUM PRIMUM Intcr Thcophrajlam 'Medicum & Vakntinum , Tiicoiogum. Medicus XJt quid triftem adeö & cogitabundum te video ? Ubi faciei illa tua confueta feremtas ?■ Sanè eüm advenientem te profpeöarem comuuis, nunqusm credidiflem habere obviam notilumum, mihi amiciffimumque Valentinum, Adeö incedebas obvoiutos pallio, greflu dubio & inaïquak, diducto pileo, pendente capite, oculis abje&is, madidis, atque ad lachrymas maturis. Certè nufquam antea. talem te vidifie memini : fed blandum femper, nilarein, coroem I habitu , gravi quidem illo atque ad difciplinx , quam profkeris, rationem attemperato, fed tarnen ornate decenterque compotito; modeftè quoque jocofum ac faeetum. nunc qual» ipfe non ampliüs efles, atque ab alearum ludo tortunam amififles totam , five ab Trophomi antro egrederere, rugis aratam geris frontem, ml.niu  (8 > mceitmam , fqualorem, torvitatem prseferens. Et ubi gentium, qucefo, five locorum, te continuifti tamdiu ? Jam enim menfes plurimi funt, ex quo invifibilis veluti faétus es, aut mihi faltem nullibi confpeclus. Tkeologus. Quafi ridendum continué fit, ac in mediis foris, compitifque, vagari totos dies Cleiïcum deceat. Med. Die, quaMb, fi me amas, quid tibi doleat: quod infortunium , quifve malus genius, priftinl omni gratia ablata , hunc tibi horrorem, morofifatemque, injecerit. jEfculapii alumnus quoniam fum , atque in herbaria ejus officina probè verfatus ac familiaris, non deërit fortafiis quö tibi medear animique & corporis praeteritum robur atque vi^orem faciam recuperare. Theol Nee ! tu bonus medicus es, qui non corroribus tantum, fed & arihtifs medelam polliceare. SciTicet nunquam non tua gens ampliilimam falutem fpqndet laborantibus , etiamfi fpes ejus nulla ampliüs fuperfit, atque aitero jam pede tumuium contingant; ut adeö noftris hifce diebus, quibus nulla ineptia, flultitiaque , fe non prodit, alii quidem è veftris eleftruco fuccufiu ; alii (a) folo manuum , nefcio qua re imbutarum , contraclu Cquod Magnetifmum animalem vocant )fanare credulos ffigros attentent; non nemo (b) etianf decrepitos fenes liberare a canis ac feneétute fe* pofie didtiret, facereque, ut poft attritam plurima tuffi, viralem animam , fenioque ipfo fuo jam penè congelatam , repuerafcant. Tu quidem , fateor, quam profiteris, artem fat bene calles, exercefque diu ; fallor tarnen, an malo meo, feu potiüs publico, aftere medicationem valeas. Med. Sic tu confuetos fales in medio etiam mcerore non dimittis ! Atqui tarnen nöfti, & bené Ca) Mefmer. (&) Caglioftro.  C 9 ) nofti, me ftultorum id genus hominum illufionibus fidem nullo tempore adhibuifle , atque a fuperftitione qualibet, feu deceptione , eaque prajfertim , qua novi hi Pomponatii Helvetiique utun'tur , efle, fuifleque femper per-quam alienum. Ego meam operam laborantibus fideliter integrèque addicere foleo juxta quod artis regulss ierunt, fed amicos in primis curare folicitius fatago , atque eorum malis , quomodócunque poflum afferre levamen : habet enim hoe amicitia fingulare , ut mutuos dolores, cafufque, feu fecundos , feu adverfos, communes inter amicos faciat , atque eorum quifque fuum efle cenfeat, quod alteri acciderit. Jam ergo, quoniam non rectè tecum agi video, ediflere palam , quidnam illud fit, quö tibi vifce* ra torquentur; eft vel in ipfa malorum , quse patimur , narratione pofitum , nefcio quid , folaminis : atque. ego quoque fi non auxilium, confilium tarnen fortafiis aliquod, aut certè folatium , date potero. Theol. Mirum, quomodö Medici fecreta quaelibet explorandi artem callent ! i Med. An fortè temporum , qua? vivimus te urit calamitas ? fcio enim novarum rerum te maximum oforem , confuetudinumque contra antiquarum vindicem religiofiflimum. Et funt alii multi, quibus a tot politicis, Ecclefiafticifque, innovationibus, quot in dies confpicimus cor penè aduritur pvse indignatione ac dolore. Si meam conjeclationem proferre licet, dicam, tecum quoque aliquid hnjufmodi agi. Theol. Optimè conjeétafti, mi Theo^hrafte ! ma« nu licèt ad venam minimè admota. Nam ex quo crebrae illad, ingentefque, invectse funt rerum mutationes, extinda monafteria, pulfae ex alveaveis fuis fanftimoniales, profanata templa , data Acatholicis erroresiuos tenendi, profitendique , maxima libertas , concifa Lovanieniis Academie privilegia  (i), eadem ipfa minimè concors ac divrfa in partes, enimverö ex ilio tempore non cefiavi altüm ingemifcere, ac deplorare quotidie calamitatem non tam meam , quam patrisc univerfae. Med Bonus quifque civis plus doloris capit è malis, quae Rempublicam, quam qua; feipfum afficfant : nam qua? patitur privatus quifquam, neque magna plerumque funt, neque durabilia ; at quee •in communitatem ipfam ingruunt, contingunt fin- J gulos, &fffipè nonnifi poft tempus valde diutumum, plurimamque editam ftragem, finem accipiunt, morborum illorum malignorum , Epidemicorumque, < jnftar, quorum pertinacifiïmam vim dum Medicolum nulla induftria valet frangere, grafiantur ali- 1 quandiu liberrimè, donec tandem lues multa csede | veluti fatur fponte ceflat propria. Theol. Verüm nefcio , an raala noftra finem babitura fint unquam , aut valeant reparari. Dura- ■ turarn poft fe plagam relinquent. Ac tulerabilis : ahquoufque jaclura eflet, fi modö religionem ipiam non contingerent. Nunc verö quando hsec ipfa arroditur, atque adduci videtur in difcrimen, nee fpes eft, futurum ut brevi res noftra? convertantur in melius, inconfolabilis effeftus fum , j mecumque adeö eft Clerus univerfus. Atque hrec funt, mi Theophrafte, quae animum meum difcruciant, folitamque il 1 i abftulêre amcenitatem : " I habes enim optimè perfpeftum , quam mihi omni tempore & patria? privilegia, & acceptaï a majoribus confuetudines, & bonarum artium vigor, & Univerfitatis Lovanienfis gloria , ac fuper omnia Cleri dignitas, Religioforum Ordinum tutela, ac fanftiffima? religionis decus, fuerint cordi. Nee dubito, quin--tu quoque, quem conftat, non ab artis folum , quam profiteris, perita,, fed a morum quoque integritate, vlrtutnmque omnium ftudio; turn verö in primis ab eximia ,■ teneraque in Deum CO Vide Originem ibid. Leodii 178$.  religione ac pietate plurimum commendan, ia communi ludu partem fumas non modicam. Med., Non placent quidem fingula, quae fiont, ftatuunturque a Principe : fed tarnen in animum inducere neutiquam valeo, eam illi mentem efle, uti Religioni, quam a parentibus haufit quamque unam efle veram ac fanctam novit, quomodöcunque noceat. Nam centies vidimus, aut legimus certè atque narrari audivimus, quam in adeundis templis Eoitris , divinifque officiis, fit fedulus; quam curet, ut omnia ubi decenter fiant atque integrc, Qmni levitate abufioneque refcifla; quam animadverti velit graviter in illos, qui immodeftè fe ac petulantur illic geflerint. Et cur Beneficiorum Ecclefiallkorum plural itatem , Epifcopatuum pracfertim, feverè adeö in luis ditionibus prohibuit , nifi ut Paftores animarum tantö diligentiiis fuis quifque gregibus invigilent, curentque adeö , non quac fui fint compendii atque utilitatis, fed quas religionis & falutis ovium fibi creditarum , hoe eft, quaï fui funt officii, graviffimaeque obligationis ? Deinde Rom. Pontifex , Caput videlicet Ecclefiae vifibile atque omnium Fidelium Pater , quando non ita pridem feu Viennae Auftriae ab Augufto Principe exceptus eft, feu eundem Romae excepit ip-' fe, nonne praclaram ejus pietatem , fingularem in Deum devudonem , praeftantiam ingenii, in rebus agendis ftudium atque induftriam , publicê collaudavit ? An non ei Euchacifticu'm Panem fuis ipfe manibus edendum porrexit ? Ergö ut dicam paucis , nulla ego ratione perfuadere mihi poilum , Principem hunc, ta'em ac tantum , tam probum , tam integrum, tam erga Ecclefiaj Praefules bené afteftum , & a commnni Fidelium Parente tam magni habitum , imö exofculatum aüquando in mutui amoris communionifque teftimonium, hanc mente cogitatiouem fovere , ut Ecclefiae, Religioni, Clero, Reipublicae, nocere reipsa velit. Reor potius, & revera ita eft, proeul dubio, id unum  jllum habere fibi propofitum, ut decus Ecclefiae atque augmentum , Cleri honorem , omnium denique falutem ac felicitatem, procuret, promoveatque pro vinbus. Theol. Atqui tarnen dicebas ftatim , pleraque eorum , quae innovata , decretaque a Principe funt, a te millo modo probari. Vide, quam loqueris cohsrenter! Med. Hoe unum aio , me de Supremi Legifiatoris fine non dubitare , quin bonus fit : ceterüm cpnftat cum optima voluntate ab hominibus errari fcpiflimè , five in rebui ipfis, five in ratione earumdem ac modo. Sum quidem , fateor, in Theologicis difc plinis parum ac perquam mod;cè verfatus ; ut adeö de hifce rebus, qua; ad eafdem fpectant , ju'dicium ferre non expeditè valeam. Hippocrar.es noïler arque Galenus de ilfis nihil tfadidêre, aut tradere etiam potuêre : fed non opus eft, reor , efle magnum Theologum , ut quis intelligat , de Principibus, utpote a Deo ad gubernandos populos conceflis , femper opinandum, loquendumque, efle bene , niii jmanifeftis erroribus, injuititiifque fe addicant; quod fi faciunt , tu::C quoque eorum, quantüm poteft , excufanda faltem intentio' eft, cum parentum nemo cenfendus fit malè veile fuis filiis, fintque Principes fubditorum fuorum patres. Memini autem legifle in facris quoque Voluminibus, Principibus non efle maledicendum , obediendumque efle ipfis, lkèt d}'fcolis. Theol. Neque ego , mi Theophrafte , tam -malus fubditus fum, ut de Principis diügentifiimi, refta fide , bonoque animo ullatenus dubitem : non enim ignoro , quantam obfervantiam, pietatemque, civium quifque debeat Rerumpublicarum fupremis moderatoribus. Quare & ipfe illorum hominum facrüegam temeritatem vehementifiïmè improbo , qui, quoniam legum hifce diabus latarum nonnullae plurimüm ipfis difplicuêre , nihil non faciunt , quó Legifiatoris Augufti majellatem , auc-  (13) toritatemque in vilipendium adducant, maledictis eum atque convitiis nulla non occaiione onerantes; zelum habentes videlicet , fed qui non üt fecundüm fciv-ntiam. Qua in re ex Ecclefialticis quoque muitos, peccare video , quorum unus ad tantam proceflerat dementiam , ut aflèveraret palam , fe non Qrare ampliüs pro Imperatore veile, nee ejus mentionem facere in Canone Mifla;; quippe qui Hsereticus eflet, Tyrannus, homo impius, injuflus, qui omnia fufque deque vei teret, religionem haberet contemptui , profanaret facra , opprimeret fiibditos, vexaret exteros, ac populorum denique jura & püvilegia, avitafque coniuetudines, tuit ab fe juratas , laceret ftocci , conculcaretque pede liberrimo. • Med. Quantus zelator ! Quafi veto orandum pro Principibus minimè fit, quando errant, ac non tune potius aliorum precibus vel maximè indigeant. Oportebat hujufmodi Sacerdotes meminifle, quod ad Hebraeos fcribit Apoftolus (Cap g: f. 4. & feqq. ) ideö Pontifices ac Sacerdotes efle conftitutos, ut ofterant dor.a & facrificia Deo pro peccatis : eos ex hominibus auflumi & pro homimbus conftitui in iis, quae funt ad Deum , homines fcilicet infirmos, mortal es, fragiles, qui poffint compati mfirmitatibus aliorum , & condolere iis, qui ignorant & errant quoniam & ipfl circumdati funt infirmitate. Meminifle quoque oportebat feculorum Ecclefiae priorum, quando diras^adeö perfecutiones ab Imperatoribus patiebantur fidèles, nee defiftebant ideö pro ipfis orare, uti nos docent Juftinus Martyr, Tertullianus , Cyprianus , alliique illorum temporum Scriptores. Sed vel ex Ecclefiafticorum ordine non defuerunt unquam homines , qui juftae moderationis .ignorantes medum , impetu ducerentur potius quam ratione , dumque Religioni fervire contendunt, efficii interim öblivifcantur erga Magiflratum. Oui'n auditus non ita pridem alius eft dicere, quo-  mam datam in L« vexit ? Fcederatae Batavorem Provincise nonne: hoe aftro percitae adverfus legitimum Dominum fe-ditiones ac bella excitarunt, ^diutuma illa atque: cruenta, donec abfolutiifima tandem feceffione fac— ta, veteri imperio adjeifta, Rempublicam fibPfeörfim conftituére , tam infamem profeifione errófis;, quam nobilem divitiis ? Ut jam de Gallia fileam,, Germania, Hungaria , Tranfylvania, Polonia, Bolle-mia, Anglia, Helvetia extremifque Arcftoï regnis Sue-cia & Dania ; in quibus omnibus mox atque hae-refes aditum inv-nêre, diffidiis, rixis, facftionibus,, feditionibus, bellis infonuêre omnia, cvuentatiss mutua hominom caede paflim agris atque urbibus :: ut non immeritö pridem ante feculum unum,, paulloque amplius, Galiiarum Rex Chriftianiflimuss  LUDOVICUS, nomine, reque , Magnus, è fuis ditionibus faceflere Proteftantes omnes lege jufierit, ac facris, five publices, five privatis leveriffime interdixe-üt. • Med. De abrogato Nannetenfi Edicto fermonem, credo , habes; quod , ni fallor, accedit anno preterita aevi oétogefimo quinto ; quando Calviniana feéta tot haftenus turbarum , bellorum civilium & rebellionum fcecunda ibi parens, è Gallia publicis tabulis profligata eft, ad liane ufque diem. Theol. Praftabat, üt ego quidem autumo, tantt Regis exemplo, hoe hominum genus in eas faltetn provincias , in quibus nihildum juris adhuc obtinuerant, non inducere, poft nidulationem non facile expellendum. Experientia namque conftat, irrequietum malum hserelim efle, indolifque talis, ut abj'ecta femel fanétifiima certiflimaque aucloritate ■Ecclefia; feu potius Numinis, humanam quoque feriüs aut citiüs contemnat, auferatque adeö é focierat;e concordiam, foveat diffidia, rideat facra , turbet Rempublkam , aut etiam fubvertat, extinguat, peflümdetque penitus. M:d. At jam multó mitiores, quam olim erant, facli funt feftarii; major quoque Principum aucloritas ac vigilantia ; ut proinde hujufmodi Tragcediaj non fint deinceps faeilè ab ipfis timende. Sedato priore illo impetu , quö ferebantur, pofitoque odio & raneore quo fuerant agitati , dementatique , olim a feditiofis corruptiflimifque magiftris, üt Catholicos perfequerentur , ad priftinam humanitatem ac uaanfuetudinem poftliminiö rediêre : ex quo prsefer.tim Catholieae Religionis dogmata ritufque fanftiffiroos, que puras putas fuperftitiones atque idololatriam efle ad ravim ufque clamaverant eorum mi■rjiftri infigfti calumnia, pacaüüs certiüfque intellexêre, atque habiti viciflim & ipfi a noftris mitiüs funt. Ut adeö fortafiis hasc eadem licentia ab fagafiiljnw Principe illis fafta, occafio futuïa fit, ac B 2  'on plunmi eorum ex confuetudine cum Catholicis het minibus habenda errorum fuorum infipientem falii"tatem intelleéiiuri. fint ac noftrse fidei certiflimam veritatem edoéli, redituri ad gremium bïnigniffi'mse Matris; ad caulam , undè fui majores tam ftolidè temerèque exiêrunt, extra quam nulla cuipiam pateat falus. Quid ! fi hxc fuerit mens Principis eam illis gratiam ultrö facientis? ' Theol Modö-ne omnia in religiofi Edicli defenfionem es complexus ? Med. Minimè verö. Succurrunt & alia qusedam haud fanè fpernenda. Nullo non tempore vociferati funt Acatholici, nimia adversüm fe feveritate agi, nee fatis habere Romans fidei Profeflbres, quos & Papiftas per comtemtum vocant, fuam doctrinam rejicere, abominari, accurare etroris atque hserefis, nifi & homines ipfos iftiufmodi doctrinae addictos, homines fcilicet frugi ac fuae confeientiae rationem unicé fectantes, modis -Omnibus vexent , fpolient officiis, fortunis, privilegiis, patria extorres faciant, afficiant carcere,'infamia, fuppliciis, iifdemque non raro exquifitis, morte 'denique ipfa; ■ac poft mortem quoque dedecorent communi cum brutis animantibus fepultura. Notum , inquiunt, eft, quam in Gallia, rh1 Belgio, in Hungaria, dirè ac barbarè per plurimos annos in noftras fidei homi'nes fuerit fevitum , laniena horribili atque' apud barbaras ipfas gentes nunquam au licet Regis Amita, fcemina religiofiliima aut mvitatae ultró, aut gratiofifiimè exceptie ? quot ahae five in vicina Germania, feu Leodienh folo Farthenones ingreflsE funt» inftituti, five ejufdem, five alterius; penfione quoque annua abjefta ? Dicant noftrorum dierum impii, garrulique fcribillatoreS, undenamtanrahiEcfccmineis peétoribus vis infit ,Ji non ab agenti fe, qua plense lunt, divma gratia , ac religionis, quam profetie ex animo pridem 106re, firmiflima certifiimaqre perfuafione. Med Plurima noftrarum Saiidhmoniahum, qua fuis clauftris exire juffie funt, feptensjam veloctona, communem in ade quapiam commoda, locateque, feorfim vitam agunt, jejuniorum pnitino-■ rum, filentii, precum communium, aliarumque id, genus' fancftiffimarum exercitationum, quoad ejus, fieri ab illis poteft, obfervatrkes religiofiffim».. Alias novi non paucas, quae aut in Beguinagns fe: abdidère , aut Beguine ipfae effecls funt; nubendu tarnen facultate , quae illas manet, exclufa. Scio ex: Sanftimonialibus unam , qua poft plurimorum annorum vitam in Parthenone religioiifiime exaétam,, Cum ex eodem cum reliquis juberetur exire, nom fuftinuit, donec eduöa ferë eft vi : hinc m noftre: regionis Parthenonem tagreffa inftituti alterius, nom facit nifi deplorare calamitatem fecuh, atque adi mortem fandam fe preparate , non exitura amphuss è fuo recefiu, nifi compellatur ab immin fatelhte.. Theol. Lachrymas mihi penè elicis, tam luctuofa narradorie. , , Med Alia quatdam, novitia cum adhuc ellet „ extincftus fuusParthenon eft, tum in alium ingrefsa^, ibidemque per menfes aliquot commorata, & hicc ouociue eft excifus . donec denique eleéto tertio,, fed fito extra pawiam , aflecuta optatam requienm eft, fortunis omnibus cum libertate abdicatis. lamn  <33> „. ' veró.'üt audio, ingratiiïimo receflu nunc Isetatur, i ut non poffit amplius, perinde ac fi in paradifo deI geret, eodemque non terreftri, fed ccelefti. Theol. Quis in tenella adeö astate m fequiore 1 fexu, tantam credidifiet fore animi magnitudinem, i conftantiam tantam ? Has ego Heroïnas duco, ut qua; non homines modó, fed illecebras quoque & mundiales res omnes, quodque omnium eft maximum , femetipfas vincere nörint. Quöd fi in delircato illo genere talia confpeximus, nemo mirabi-tur , fi paria quaedam, aut etiam majora vin prasftiterint. Med. Nunc ego mecum tacitus cogito, quo jute , qua causa, pius grex fuis sdibus pellatur. Certè juravit Supremus Princeps antiquo ritu, Cum harumce provinciarum pofieffionem primüm adiit, protecfturum fe Religionem & Clerum, Civibus & Oppidis res fuas fervaturum ac privilegia, Ccenobiorumque fingulatim praerogativas minime lelurum, tutaturum autem fideliter, ac pro viribus diligenter. Hic mihi haereret aqua, dum ex una quidem parte Augufti Principis aequitatem certifiïmam perfpe&amque habeo; ex altera verö mamfeftam injuftitiam videre mihi videor : nifi vago rumore, qui &. confirmatur indies, accepifletn, Ordines ipfos, Patriae nimirüm Patres ac Tribunos ïlebis, quorum in primis eft invigilare curareque, ut illa fanftè cuftodiantur, ac fi qua in re laedantur è Principe five ex errore, five ex prava fuggeftione Aulicorum & Confiliariorum, monere; nifi , inquam, accepiflem Ordines ipfos in hoe confenfum fuum contulifle denique , ut Monafteriorum copia diminueretur, atque ex illis abolerentur, quae minus caeteris utilia viderentur , five in quibus modicuj efièt Religioforum numerus ac difciplina relaxata. Theol. Verifllmus, quem audifti, rumor eft, mi Theophrafte! & nimiüm quim verifiimus. Atque hac ia parte Flandri» in primis Ordines ridiculosfe  C 34 3 acutosque prodidere , qui non fatis habuerunt ic ïpfum Principis confilium probare ultrö ac laudare'' nifi & rogando fuadendoque anteverterent; magiai ' nempe foliciti de collocandis, quos habent, amen-ij tibus, quam de tuendis Patriae faerofanclisjuribussl Patres quoque reliquarum provinciarum poft mul-l tam de'iberationem ac renifum qualem, & jpfil tandem, aegrè licèt, aflensêre. Med. Haec fi ita fe habeant, non eft dicendud Princeps Sacramentum violare, nifi porrö cum certis cautionibus probatum acceptumque ab Ordini-.l bus confilium extenderet immodicè; quod illumnj ■facfturum, non eft credendum temerè. Theol. Regionum antiqua jura & conftitutionesJ non (ic invariabilia habenda funt, ut nulla prorfusd ratione mutari vel in minimis valeant. Uti populorum Principumque legitimis conventionibus creataa illa, conceilaque fuêre; fic aflentientibus populiss: iifdem, feu eorum primoribus, ac Patribus, ut fic; vocem, Confcriptis, alterari pro tempore & loco)! nonnihil valent, nullorum injuria. Med. Judicandum femper, quantüm caufa patitur, pro aequitate Principum eft, Capitum feilicet:' Rerumpublicarum , quibus credere fas eft, eos nunquam veile malè. Hoe fuadet pietas ac debita illiss Jeverentia. Neque laudo illos, qui hac rurfus exc parte JOSEPHüM incufant, tanquam qui gentium fibi fubditarum privillegia faciat nauci, nee cu- • retmagis, quam arreptam aliquis fchedam, qua, tergat cultum. Peffimi blarerones! qui praeterquam i quod Sacratiflïmi Parentis nomen exiftimationemque i lacdant non mediocriter, populumque fuis clamori- • bus atque diifteriis invitant, excitantque ad defectiqnem ; confeientiam propriam , alienamque gra- ■ vifiimoruro apud Deum criminum facientes ream , dignos praeterea fe faciunt, & porro dignifiimos, qui human.'s quoque legibus judicihque coërceantur punianturque gravifiimè. Eodemque modo fta-  <" 35 ) tuendum arbitror de iis, qui contra Ordines Patri* immodicas querelas difleminant, ac libellis famofie pafiim & ubique eofdem mordent ac lacerant. Theol At verö, nonne fatendum ingeniè efl:, I quoniam jam loquimur familiariter ac finè arbitris, in prqpofiti a Principe, probatique, aut faltem non rejeéti^ ab Ordinibus hujufce confilii executione ac modo a rerum adminiftris non una ratione fuifie peccatum, etiamnumque peccar: ? Nam, ut demus è re patriae fuifie, ut Afceteriorum numerus imminueretur, abolerenturque adeö quaedam; numquid non illis par erat ut parceretur , in quibus eximia. quaedam pietas ac difciplina nobilifiimus vigor cum magna animorum concordia regnabant ? Deinde temeranda-ne erant, quod locis non paucis eft factum , profanorum hominum manibus facra utenfilia, vafa fanda , in quibus auguftiffimum Religionis noIrae myfterium toties fuerat confedum ? Horret aniBus cogitare, quae in Monafteriorum quorumdam 'acris aedibus ea occafione accidêre. Horret. imö rorret etiam nunc, dum mente reputo, quot modis sedem facrae aedes feu templa poluta fuerint; ex iomibus Dei fada aüquando hofpitia militum, ftaiula equorum, apothecae granorum & foeni, laboatoria opificum , officinae mercatorum, aulae luionum , atque, ut verbome expediam , tanquam i ad divinum Numen cultumque pertinuiflent nunuam, ad humanos quollibet ufus nullo difcrimine Ühibita. Med. Impoftor ille Gallis Touchefaucroixius, ui tot homines feque adeö ipfum, fui ftultitil ïmeritateque decepit, aëroftaticam fuam navim feu ;obum, quo, üt diditabat, penetraturus erat nues , trajedurusque Parifios, in extindi cujufdam arthenones Sacratiflimo Templo 'in media urbe elgii Principe pendentem habuit, videndum fingus foluto nummo, Fabulabantur ibidem fpedato- • :s, & jocabantur indecorè vel etiam impic , aris  ( 3* ) jacentibus ac dirutis : aliis interim ex adverfo ad I tante rei indignitatem gementibus, collachryman- • tibusve. Theol. Hec ego, mi Theophafte! inter caeterai in nuperrimo illo meo, quem dixi, receflu mecum i leriö, attentèque reputans, a lachrymis, titüt iiceos; alioqui oculos habeo, temperare & ipfe non valui.. Med. Oportet omnem prorfus ergo res facras re- ■ verentiam, religionis fenfum omnem exuifie illos „ qui harum rerum faciendarum auctores, fuaforesquei fuêre. Theol. Attamen plurimüm abeft, ut ego haec om~ nia eredam religiofiffimo Principi probari : fortaflïss ( & porro pronum eft ita credere ) ignorata etiami ab eo funt hac tanta tamque infanda facrilegia. Eaa nimirüm Principum infelicitas eft ac fuprema mi— feria, ut quoniam abfolvere univerfa per fe ipfoss minimè valent, miniftrorum operS. indigeant, quorum interim errores ac ftultitias imputantur abss plebe ipfis, fscpe immerentibus. Med. Hoe temperamento adhibito , & pietatem,, rectamque mentem Principis, falvam tenebimus, &i facrarum una rerum temerationem non finè ingentii nonnullorum crimine fore exiftimabimus. Quo etiamn modo de aliis quibufdam rebus , non ex omni par-« te , üt videtur , equis cenfeo ftatuendum. Theol. Mirum ! quomodö uterque in iifdem ipfis convenimus principiis, ferè ad fingula. Med. Utinam in Lovanienfi noftra Academiaa tam magtia, atque inter nos eft, opinionum con— cordia regnaret! Theol. Tam nunc divifa in partes fententiasquee oppofitimmas, Theologica prefertim , ibi Facultass eft, ut qua demum ratione reditura aliquando im eam pax fit, ego quidem nefciam. Med. Et tarnen nifi ee quaeftiones componanturr fopianturve ocyus, vereor Theologorum celeberrima hsec Schola peflumeat penitus.  (37 3 I • -Theol. Foret ea jadtura major quam alia quaemnque hifce regionibus queat accidere. Sed non |eft verifimile., laturum JOSEPHUM, ut id incomnodi in nos aüquando ingruat : novit enim PrinIreps fapientifiimus., nihil aequè conducere ad feliücitatem , bonumque ordinem Rerumpublicarum, Luam (i ibi bonae artes, meliorefque -difeiplinae trapantur & floreant; atque illud quamvis generatim perum fit de fcientiis omnibus, nihilominus interjtflè hominum prae caeteris, ut non negligantur di■rina; ; fed foveantur potius ac promoveantur, faam fieri poteft maximè : quantum namque cceeftia praeftant humanjs, tantum Theologica relijuis eminet fcientiis. Haec morum regulas tradit k explicat; hac ftabilitur fides, exponuntur dogmata, deteguntur errores , refelluntur haerefes, aelütur fuperftitio, nutritur pietas, crefcit religio, edificantur cives , Civitatefque adeó ipfie quid Oeo, .quid Principi, quid Magiftratui, quid Pa"entibus , quid Dominis, quid fibi mutuo debeant, Bonentur, docenturque. Vide quantüm ReipubüE33, Ecclefiaeque interfit, fcientiam hanc fublimem ;alde , ac fandtam , .promoveri, foveri. Med. Quarè minimè exhtimo paflurum Principem , ut Theologica; Lovanienfium Facultati vel in minimo noceatur; curaturum ex adverfo, ut ea leinceps magis, quam unquam antehac , floreat. Theol. Hoe quomodö fit futurum equidem non irideo. Nam Nominationum Beneficialium jureeiiem pridem ablato decrefcit indies immensüm aumnorum numerus; aliis promotionis omni penè •pe abjecta ad difciplioas alias fe eonvertéhtibus, cel a Literarum Studio ceflantibus penitüs; aliis iv£ in Seminaria Epifcopalia, five in exoticas Atademias fe recipientibus. Deinde quamdiu ceiiauunt alumnorum confuetae in public?, privatifi[ue Collegiis, Exercitationes, quas Difputationes Mini vocabamus, nobiüflitnae bujus difcipline de- D  C 38 ) col' atque progrefius deperibunt feDfira, eritque i cum tempore , ut aemulatio omnis denique abfit , J ftimulus videlicet fcientiarum artiumque omnium 1 prsecipuus. Med. Ver óm fcis., quam eflènt plerumque fte-riles acj-'juna; Thefes, quae defendenda; vulgö pret* ponebantur : ut adeö vix aliquis eas legeret, ac im piperis cucullos, aliofve magis adhuc indecoros ufuss ferè dumtaxat iufervirent ; cum interim ea res tyi ronibus non parvis efle, impendiis. Theol Haud diffiteor, jam per annorum plurimorum fpatium & Difputationes ipfas , &^ earumi programmata , arida fuifie & macra admodöm, abt ftrufiflimis referta fpeculationibus, quae Philofo-i phos potius cavillatores, quam Theologos decerentj Qiieequc quceftiones magis prteftarent, quam difciplina; vigiiantitlimè intentus. Do&orum plerique: Veldio adhaerent pnmipilo, Ghenius , Wuytfius, Herfus, Winckelius, cum tyronibus Theologifque' aliis penè omnibus; Maranto Mazierus, Mayancius,, & qui agmen ducit Platus, cum Leguleüs plerifque. Quid indé exfpeétas nifi certamina ? Med, Parüm haec referret, hifi beüaretur ab ipfis in re tam feria , atque ab Religione non undiquaque aliena. Verüm audivi jam faepè ex viris doctif- ■ fmrs, litem , quam inter fe verfant, ejufce generis ; efle , in qua Ecclefiae poteftas atque aucloritas, turn . & ejus difciplina , kedrab altera difputantium parte i poffit non mediocriter. Theol. Nimirüm Veldius cum fuis omni modo. contend.t Ecclefiam potuifie femper ac pofie etiamnum confütuere Matrimonii impediire ita , tam prohibentia , ü,t vocant , quam dirimentia , non aucloritate accepta , mutuataque ab hominibus feu Pnncipibus; fed a Chrifto Sponfo immediatè eidem tradita , adeóque a nenvne ei auf renda aut reftringenda ; id quod Dogma fidei in nominatiffimo iilo  j (O programmate vocavit, Alexandrum nempeNa» talcm fecutus, Gallum Theologum olim, Criticumque Scriptorem celeberrimum : eam in rem prascipuè tarnen laudans Concilii Tridentini Canonem 4. Self. 24. , qui in hunc modum fonat : Si quis dixerit , Ècclefiam non potuijfe conjiituere impedimenta Matrimonium dirimentia , vel in iis conjtituendis errajje; Anathema fit. Cui loco a Launoïo , ejufque aflecjis, manifeftam inferri vim affirmabat, Quin eö ufque eft progreflus, ut EccleI fiae foli hanc condendorum impedimentorum potef1 tatem afleretet. Contra Platus, jam inde Nova, (Gpncillii Tridentini Editione ,vfed adjedla in primis 1 eidem praelonga variaque prsefatione , tum & vulIgatis in publicum CEcumenici ejufdem Synodi acitis multis rarilque, orbi literario notifiimus; Plaitus, inquam , laudati mox Launoij infiftens veftigiis, quam Ecclefia in matrimoniales contraftus, .eorumdemque impedimenta hucufque exercuit po:teftatem non nifi precario ab illa teneri , pollideiriq'ue defendit, atque ex Principium indulgentia, .dumtaxat, ut quorum jus illud unicè fit atque ad quos ex jure fupremo, Majeftati quoquepertineat iif.dem nuptialibus pactis prafcribére leges, aquarum lobfervatione valor illarum atque honeftat depen.deant. Omnia impedimenta ferc, quae ufu obtitnuerunt pridem , a Principibus quondam fuifie de-.creta atque inveca; & fi quae ab Ecclefia condita funt, qualia inter caetera funt Ruptus & Clan-.defiinitas, id illorum conniventia aut afienfu fac:tum; fit ut quas leges eatenüs fecère five in Con:ciliis Patres, feu Romani Pontifices , ac Epifcopi, non tam Ecclefia; leges fuerint , quam Principum , hanc illis facultatem liberaliflimè permitten;tium. Med. Non tam manifeftus mihi videtur efle er-  ( 44 ) ror hrcc opinio; nam undecunque Ecclefia poteftatem ïilam habeat ; fufikit habere, ut definire potuerit adversüs Lutherum , fe in iis conltituendis non'errafie, eademque minimè carére. Theol. Error - ne fit, an non fit, nunc tantifper omittam dicere. Ejufce Quaeftionis hiftoriam repeto paulö altiüs. Ante Platum Joannes Launoïus, Doftor Sorbonicus, multis lucubrationibus librifque , per totam latê Europam clariilimus, luculento Opere de hac re fcripto, eandem ipfam doftrinam tiad.dit, aliique nonnulli è Catholicis ante & poft ipfum, quam nunc adeö Platus, üt alia pleraque , recoxit tantum ; quorum tarnen demum idcirco fidem religionemque ulque eo flifpeftam habuit, ut diceret fuifie Haereticos. Equidem fateor adversüs Launoïum , ejufque opinionem , infurrexêre, calamumque exacuêre, viri aliquot non infimi nominis; Galefius , Gerbefius , Luillierus; fed fcriptis fuis id nunquam efficere potuerunt, ut adverfarii fententia, quam magna contentione animofitateque oppugnabant , vulgó haberetur pro haaretica , & Ecclefiae juribus, Conciliisve manifefte contraria. Catholicis audiit Launoïus ad mortem ufque, quovis de tradita femel doftrina nihil mutavit unquam , imö fub vitae finem confirmavit etiam altero libro adversüs Dominicum Galefium edito; qui cüm in regno Neapolitano Rubienfis eflet Epifcopus, ejus de regia in Matrimonium poteftate Opus invaferat, fuadereque fuerat conatus, Ecclefiae uni, exclufis Principibus, ftatuendorum Matrimonialium impedimentorum poteftatem competere , jure a Servatore Chrifto eidem concefib. - Med. De Galefio equidem hoe minimè miror , üt qui Epifcopus eflet Italus, atque adeö Ultramontanorum principiis probè imbutus atque addictus. (k (Je) Fuerat antea S. Congregationis indicis Con-  V 4-5 ) Theol. Tu Scriptores Italos videris habere in hac i re fufpeftos planè, nee magnae auftoritatis. Med. Habent hoe Itali, utpotè Rnmanae Sedi i devotiores, prae reliquis gentibus peculiare, quod j Supremi Pontificis, atque Ecclefiae poteftatem per é omnia extendere, & ampüficare geftiant. Quan'i quam, ut fama fert, id ftudii genus, nationifque ! praejudicium vetus, jam plurimüm fiacceffit. Non ■. indigne ferentibus hoe Pontific'.bus ipfis, qui modö, I uti jura, qua; fibi revera competunt , tuentur pro 1 viribus, fic nee improbant illorum" candorem Sripj torum, qui redarguendos alios cenfuêre , fufcepêre[ que, eorumdem jurium immodkos amplificatores. 1 Cujus fanè rei exempla bene multa, legiii'e m^mira s data a Benedifto XIV. , Clemente itidem XIV. , * eoque qui jam hodie Ecclefiae magna cum laude | praeeft, fic re, üt nomine, Pio Sexto. Theol. At non foli ïtali hanc Ecclefiae poteftatem .1 vindkarunt; reperti quoque apud Gallos ipfos fuêre ij qui id facerent. Jacobus nimirüm Luillierus, Sor«I bonae Doftor, adhucdum juvenis, eandem cum I Galefio viam calcavit, edito adverfus Launoiüm ij hbro, cui hunc fecit titulum : In librum Magijlri ïjoannis Launoii, Theolo Parifienfis, qui inferi'\ biiur : Cegia in Matrimonium poteftas ; Obferva■ tinnes, yluclore Tlieologo Parifienfi. Lovanii f frons Operis praefert impreffum fuifie Lovanii, cum revera Parifii.s typis prodierit) anno 1678. in 4to. Utroque Opere & Galefii & Lurllere , Theologi jam noftri adversüs Platum plurimüm utuntur. Med. Verüm retraftare a fupremo Parifienfium ! Senatu juflus eft Luillierus doftrinam, quam tradiderat, tamquam quae Regiis jur.bus repugnaret, icurante in primis Talonio , Caufiidko Reg o per id itemporis celeberrimo , uti haee narrat Racicotus Iifultor, & in Romana Sapienües Univerfitate SS. iCanonum Profcllbr.  in (/) Notis ad Concilium Tridentinum, (rn ) ac Platus ipfe in fuorum Opufculorum uro. Neque invenio in Sorbonico illo Sodalitio prater Luiliierum fuifie vel unura , qui Collega parces iüerlt •tuitus, atque hanc, üt ille impedimentorum fta.tuendorum facultatem fic Ecclefia attributam vel-let, ut negarat omt kö Principibus. Theol. Unde tibi tanra factorum illqrum notttia ? Nam ego ipfe , Theologus licèt, vix eadem fic calleo. Med. Semper amavi legere Biographos Dupinium , Niceronum , Goujetum , Chaudonum , Morerium ; a quibus nimirüm eruditorum prafertim hominum grandia fafta, fcriptaque recenfentur. Theol. Legeris quoque apud eofdem audacifiimi •ingenii hominem fuifie Launoium , Criticefque intemperantioris; tantaque inflexibilitatis , ut Academico Sorbona Collegio maluerit excedere, quam ut fe pateretur adigi, ad fubfcribendum Cenfur» -ab Sorbonicis fociis adversüs Arnaldum enuntiata. Med. Omnes tarnen fatentur Virum fuifie dootifiimum ; ac nunquam non Catholicum : cujus i Opera multa nunc quoque legunt ac laudant eru.diti, paucis quibufdam exceptis. Sed ut reverta- ■ mur ad argumentum de Matrimonialibus Impedi-mentis; Gerbefius,. quod , ni fallor , apud Dupi-nium, Niceronumque legi, aliara iniit rationem at-- (/) Pag. 316. & feqq. (m) Libri titulus eft : Notes fur le Concile de: Trente , touchant les points les plus importans de: Ja difcipline Ecdéfiaftiqui & le pouvoir des Évêques, les décifions da SS. Pères, des Conciles &? des Papes, & les réfoludons de plus habiles Ad— vocats fur ces matières; avec une differtadon furr la reception & ^autorité de ce Concile en France:. Cologne 1706 in %vo. Vide novam editionem Morery, verbo : Rajficodi  C 47 ) que viam enodandae quaeltioni; mediam nampe inter Launoïum ac Galefium Luilherumque. - Theol. Imö mediam : nam jus hoe neque Ecclefia; folius efle doBét, neque folius Principis; fed utrifque commune. In priore (n) Operis fui parte Copiosè'adversüs Launoïum ofiendit Ecclefiam Impedimenta Matrimonii dirimentia condere omninöpofie , ac revera condidifle non femel, id quod argumentis demonftrat variis, certifiimifque è praecedentium Seculorum Hiftoria , fcriptifque, petitis. In altera idem jus Principibus etiam vindicat non fpernendis rationibus , ubi & Galefium, Luillierumque multis redarguit , probatque Principes ab Ecclefia hoe fuo jure privari nequidem potuifle, etfi hoe illa facere maxime volüiflet, illique eodem fuiflent abufi , fecüs atque pauci quidam afferuerant. , Med. At quomodö evitabuntur incommoda , qua; ex hujufmodi poteftatis aequalitate, communioneque juris, confequi omninö natum eft ? Fac enim a poteftatum una impedimentum aliquod deCerni, quod altera repudiet, nee velit agnofcere : quanta hinc rixarum , altercationum, incommodorum aliorum innumerabilium farrago. Quarè vereor, ut Gerbefii temperamentum utile fit componendrc difficultati, gratumve fuerit , feu Theologis, feu Principibus. Theol Suadet ille quidem , ut utraque poteftas 'intra oequos limites fe contineat; hoe eft intra ordinem a Deo fibi conftitutum, priftinifque Eccle'f133 feculis retentum , quando haec condebat Canones, curabatque qua; Sacramenti eflent; Princi- (h) Operis titulus habet : Traité pacifigue du ■pouvoir de 1'Eglife & des Princes fur les Empêchemens du Mariage avec le pratique des Empichemens, qui fubjifient aujourd'hui. Paris 1600. in - 4to.  c 4*) ; p€s vero fanciebant leges, fecundum quas nuptiaj inirentur: quando Epifcopi in eam rem decreta ab Imperaroribus exquirebant, hi viciflïm matrimoniales caufas ad Epifcopos remittebant, concordibus" animis ..... Med. Scimus , nee olim quidem difiidia eatenus defuifle , poteruntque exoriri talia deinceps adhuc, ut jam revera nunc hodie videmus quaedam efle exorta. Nam ut demus, Gerbefii fententiam veram efle, quis utriufque potellatis in hac re terminos accuratè fatis diffiniat ? Theol. Si inter utramque poteltatem eadem femper ftudia concordiaque regnarent, non eflet cur de hac re a Theologis magnopevè laboraretur; verüm tot: feeulorum experientia eft notum . quam facilè hae fe mutuö concutiant, deturque inter eas conten-■ tioni locus. r Med. Accidit adeó , quod Niceronüs teftatur,, Gerbefio , quod aliis paflim cunciliatoribus. Multis i ex utraque parte temperamentum hoe planè difp-i- • cuit; nonnulli etiam data opera impugnarunt; Bo-• laeus(o) inprimis, per id tempus Sorbonae Doctor: eximius : qui Launoii quondam fui iententia ini tutelam accepta, in Gerbefium , Luillierura, reli»> quosque adverfarios illius omnes libellum e:idit: Gallico conferiptum idiomate , hoe titulo • Traité: des Empêchemens da Mariage , ou Von fait voir, , que le droit, qu'ont les Rois & les Princes d'eni établir d l'égard de leurs fujets n'a pu leur être: Mé par violence ou par piété. Par un Pofejfeur' tn Théologie (p) Cologne 1691. in 8vo. in quoj tarnen Opere in eos prascipuè Theologos pugnat,, qui condendorum matrimonialium impedimentorumi fo) Jacobus Boileau, Doctor Sorbonicus. Videe -Niceron. Tom. 12. pp. 138. & 139. Si Tom. 144, p- ns- Cp) Ou plutöt a Sens en France.  C 49 ) poteftatem Principibus denegabant penitus, aut fi quando habuillent , fic Ecclefia; eam ceffifie dicebant, feu pietate eorumdem-met Principum eam .abs fe abdicantium , feu longa ecclefiae ipfius detentione ac ufu , ut eandem exercere amplius illi non valeant. Jus illud ipforum fupremae majeftati intrinfecum efle, ut cum Theoiogis loquar, & effentiale docet, atque è confequenti inalienabile , ijuxtaque juris princ'ipia impraeferiptibile. Quod ipfum alii quoque multi, & quidem rede, üt videtur, arbitrantur cum ipfo. Theol. Si ergo Principes unquam circa impedimenta dirimentia aliquid potuêre, Chriftiana religione jam inveda, fequetetur omninö poflè etiamilem. Med. Caeterüm rarus , üt fcis, ifte Boilaei libelilus eft, ac penè nullo pretio obtinendus; tametfi inifl 163 paginas non implet. Theol. Dodus eft, üt caetera Audoris ejufdem 'Opufcula, copiofaque eruditione refertus; üt planè :mirer hoe tempore, quando de hifce quaeftionibus ..tanta animorum contentionem difputatur , jnovis :eum typis a Platiftis non fuifie fubjedum. Med. Fortafiis quoniam rarus adeö liber eft, ;plerifque non eft cognitus. Pauci namque reperiuniturtui fimiles, qui improbo labore indagationeque Ihoc aflecutus es, ut quidquid librorum , penè di:cam, in mundo eft noveris, habeafque in numetrato. Theol. Quantum mendacium ! fed loqueris, 1 reor, hyperbolice. Equidem in cognofeendis libris 1 multam iemper operam pofui, üt qui fcirem probè, (eorum notitiam ad bonas artes mirè conducibilem. (Caeterüm ne vel centelimam quidem eorum, qui1 in Europa fola extant, partem fcire ex nomine ali i 1 cui datum efle arbitror; cum plures fint libri quam 1 homines; ac nifi magna eorum pars, quod_ fieri fo^remo de plerifque ob bonitatem fuam afiblet, E  ( 5o ) ad 'accendendum ignem , involvendas merces,aliofVJ que adhiberentur officinales latrinaiefque ufusJ mundus iis oppleretur totus. Med. Abivimus a propofito : Redeamus ad Platum. Ille üt afiequor, non tam produxic opinionemi novam, quam fufcitavit veterem. ■ Theol. Platus amat fcrutari vetera atque exotica., Emunétiffimaï naris eft , perluftrat atque indagat: omnia, fi quid in rem fuam guftumque valeat in-venire. Tum illos, qui ante fe fuêre, expilat; ali— enis, üt in proverbio eft, plumis mox fuperbitu-rus, poftquam-ftylo alienas merces fuo, quem clarum habet, purum, facilem , fed liberum, ac non— nunquam acriore fale conditum, compferit. Med. Hoe eft dicere, Platum plagiarium effei plerumque ; feu lürem literarium. Theol. Et eft revera , non in hac de nuptiis Quae— ftione dumtaxat, fed in aliis, quas agitavit, penèè omnibus; üt in priore illa Gerbefium partim, Launoïum; Oberhauferum , Perzekumque deplumavit fic in caeteris Efpenïum , Stokmannum, Arnaldum,, Fevretum , Mèrcanum , Mufceltelam , Gervafionem , aliofque in rem fuam exferipfit paffim. • Med. Non eft hoe vertendum crimini, modo ütt cum deledu hoe fiat, fuaeque Au&oribus, quibuss profecimus, habeantur gratiae : nam vix jam hodiee dici aliquid poteft, quod jam inde dictum non fuerit antea. Porrö (i tot alii ante Platum do&rinamn ab eo prolatam tradidere, Catholici interim audientes : quomodö tam pronos fe' exhibuerunt ejuss adverfarii, ut qua programmatis publicis, qua vwva voce, eam tanquam a Catholica Fide alienamn •planè, atque adeö haereticam , palfim traducerent ?? Sane ex eorum clamoribus eft fadum , ut hominiss fama atque exiftimatio laceretur ac jaceat undique,', velut cujus religio fidefque fufpecftifïimae fint, quique fbis potius compendiis, ac favori magnatum „ •feu Principis, ftudeat, litetque , quam verit&ti. Theol. Non eft tam facile finiftré judicandum des  C 51 ) mente fcribentium : neque diffimulandum, difpu;ationis initio ab iiüs, Veldioque in primis in hac :e non nihil fuifie excefium. Ac condonandum aliquid illorum zelo fuit; re nimirüm necdum fatis :.unc examinata, unifque infiftentes Concilii Tridentini apertiflimis, ut opinabantur omninö, ac decretoriis verbis, facilè crediderunt inquieti hominis doctrinam , qualem ad eam ufque diem 111 Ujvanienfibus-Scholis proponi non viderant, maliifefto errori incubare : obfifiendumque adeö 1II1 efle totis viribus ac tempefiivè, ne diflimulatione, eomperendinationeque, paulatim invalefceret. Med. Carö admodum ftetit Veldio , optimo fciJicet viro, fuus zelus ac pracipitatio; cavebitque reor, deinceps, fuo edoftus malo a cenfura facihEfffe tanta. Ut quid enim tam acriter infeftari Of** bionem, quam tot alii etiam a Catholicis tradidere ? Theol. Nihilominus Viri faftum, ac vindicanda religionis ardens lludium plerique probarunt aclaudarunt fummoperè; üt qui pro antiquis verifque principiis murum fe aheneum prabuiflèt. De reliquo quod ip Veldii programmate pva cateris difplicuit illud eft ; quöd fuam opinionem , Platan» contrariam, fidei dogma vocaret; quöd de Civilibus Legibus loqueretur non admodum circumfpectè & reverenter ; quöd denique omnem de matrimonio ftatuendi aucioritatem jam pridem fibi merité refervèfie Ecclefiam afiereret : hac , inquam , pra cateris difplicuêre; nee poterant porró dici ia rem Prlncipis inopportunius, cum eo ipfo tempore de condendis nuptialibus quibufdam fanctionibus confilium agitaret, efietque eas publicaturus prope Idiem. Et quidem Veldii inconfiderantiam temeritatemque paflim vociferabantur ejus adverfarii; dum contra alii infinito numero dicerent, non miItiofi fortafiis jure; tune in primis loquendum Doe; toribus effe , dum de condendis legibus agitur, de- E 2  ■pp (52) liberaturqtte , non undequaque tutis, Eccleficeque H vim atque audoritatem accifuris, ac nocituris fi-.] dei, feu vigori difciplina;. Sic nimirüm rapitur 1 femper, üt Poëta canit, ftudia incontraria vul- A gus; & quod laudat unus, vituperat alter. ■ Med. De ea Principum poteftate, nefcio quijj dubitare a quoquam valeat : tam ea res mihi vide- ■ tur clara & certa. Theol. Mihi quoque talis habetur; fed in hac re: una totus nodus non confiftit. Med. Ecclefiam hoe fibi jus refervaffe, aut re-fervare etiam potuifle, gratis omninö afleri, cumn Eoilaeo exiftimo. Principum vel maximè eft de matrimoniis curare, üt a quibus Reipublicae bonuss ordo ac felicitas, tranquillitasque , magnoperè de— pendeant. Et fi conditiones quafdam, folemnita— tesque, praefcribere pofiunt, fervandas in contractibus aliis; emptione, venditione, promifiione,, donatione , teftamentis; imo prasferibunt, exqui-. runtque reipsa, üt notum eft , a quibus eorum va— lor, etiam coram Deo, dependeat; cur id nonn valeant in matrimoniis, pactione videlicet omniumi graviffima , qua non de fortunis modo y fed de cor-. poribus etiam ac libertate convenitur , & in qua ta— •men tam facilè erratur, cur, inquam , coniimiless conditiones, modosque, feu ritus certos atque politicos, apponi jubere non queant, qui fi non obferventur nullam habeant vim , neque coram hominibus, neque coram Deo, neque üt Contraiftus Saeer, .neque üt Civilis, neque üt naturalis ? Theol. Tu rem decidis tam prompte ac imperiosè}, Med. Nimirüm res ea aperta mihi videtur, necc dibium pati ullum. Theol. Non omnia videmus finguli : nam alii,, iidemque non fpernendi viri, dixêre , fandioness Principum quas de nuptiis edunt, civiles tantumi modö earum effedus contingere, non Sacramenturrn ipfum; quod, inquiunt, iis non obitantibus inte-!-  (si ) gtqm revera manet & intadum, quamdia Eccleiia hujufmodi leges Principum necdum fecerit fuas. Med. Sacramentum ita contradui infiftit, ut fi ille non valeat, iftud quoque locum hahere minimè poilit. Quód autem contraQum , üt vocant, naturalem illi diitinguunt a civili, in una eademque padione , id quidem, me judice , apud eas falcem gentes qua reguntur legibus, locum non dicendum eit habere, quippe ubi hac omnis conventio coalet in unam ; quemadmodum in emptione , venditione fiecet : ut adeö boe videatur longiüs fubtiliüsque qusefitum atque inventum, quam veriüs. Theol. Et tarnen hanc ipfam diflindionem invenio placuifle non paucis, Gerbefio , Sambovio, Cabaffutio, Gervafioni, Payo ; quorum & poftremus rem praterea declarat quibufdam exemplis, non confictis illis, fed occurrere folitis, ut proinde hocdifcrimen non fit explodendum tam \m\ pede : maxime cum utraque poteftas Secularis & Ecclefiaftica in fidelium matrimonia certó certiüs aliquid valeat. Med Chriftiani veteres, quas leges invenêre in Imperiis, in quibus degebant fi modó a reda ratione & pietate , regulifque Evangelicis non deviarent, etiam matrimoniales, obfervabant ultrö , ut civium cajteri. Imperatores autem , poftquam .Chriftiani efiedi funt, varia & ipfi de nuptiis ftatuêre. Opus eft dumtaxat conjicere oculos in Codices Theodotianum & Juftinianaum , ubi plurimas de hac re leges offendimus; quarum plures tantum abeft, ut Ecclefia reprehenderit, ut ad eas potiüs Patres Poritificefque provocaverint , vel ut fandiones, quibus Ecclefia ipfa obligaretur ac fubjaceret. Theol. Qui primüm hanc de Impedimentis Matrimoniorum ftatuendi poteftatem videri potuerar abjudicafle Principibus Veldius , eam demüm ipfe cum Collegis fuis quatuor in iifdem agnovit in Annötationiöui ad Marantianara Thefim magnadeUbe- E 3  ( 54 ) ratione appofitis, 'atque a lingulis illorum proprio nomine fublignatis; dum ibidem ad Conclufionem Stiam Numero 40. edicunt apertiflimis verbis, fe non negare Principi in Matrimonia fidelium poteftatem competere, & quidem talem , quae de onml ejfectu etiam Sacramenti intelligatur : falli praeterea ingenuè , fe Chriftiani Lu pi Opinionem paulö aliter fentientis, aut faltem fe enuntiantis, minimè ampiecti : quanquam pro cautela addunt deinceps, eam ipfam a fe propofitam doftrinam non efle undiquaque certam , üt quae inter tradatores difceptetur , cuique refragentur cum Sando Thoma non pauci. Ajunt verö fe hoe idcircö cenfuiüe adjiciendum, ne aut infcitii, aut etiam forfan adulationis notam incurrant, fl üt certam propone» rent opinionem , quam omnes nóllènt inter eruditos adhucdum difputari. Med. Ita, mi Valentine, a nimia difputandi de rebus ferè omnibus licentia ad extremum eö deventum elt apud Scholafticos, ut certiifima quaeque habeantur pro probabilibus. Ego uno verbo quacftionem abfolverem dicendo; & Principem de Matrimoniis ftatuere pofie , quoniam contradus funt civiles & Ecclefiam , quia Sacramentum. Et quidem Principem in primis hoe facere pro fuo munere ; has padiones ordinare debere quibufdam legibus , a quarum praefcripto Ularum valor dependeat, quem fi non habent civiliter, nee Sacramento locum dari niii exprelfilfimis verbis aliter utraque poteftas declaravit •, ad eundem modum, quo non eft Sacramentum fi in Baptifmo deficiat aqua aut neceflaria ablutio ; quod Theologi vocant materiam. Habes en paucis, quomodö fentiam : non ego Santhezium , Bofcoum, Pontiumve ; non Launoïum aut Gerbefium ,■ feu aiium quemquam id genus fcriptorem evolvi unquam : fed fi quidem judicii faltem aliquid habeo, ex una fimplicique ratione,  l-tam , üt videtur, plana ac facili, ad hunc modum Jfententiam ego edicerem. Theol. Plati faltem Lucubratiunculas & Mazierii ihac de re evqlveris : nam in animutn inducere miinimè queo , alioquin te hominem Medicum , atque ïab Theolog cis , -Legalibufque difcipiinis non nifi IJeviter affiatum, opinionem pronuntiaturum expert ditam adeö & accuratam. Med. An Platum legifle oportet , ut judicium bquis ferat, in re tam per fe perfpicua ac rationi jconfentanea ? Theol. Bene habet hucufque; fed quod ille inÉfuper contendit, Ecclefiam in Matrimoniales conitractus nihil omninö juris habere per fe , id enim iverö durum cenfeatur, audax, ac temerarium af* ferere. Med. Poterifne recitare , quid in eam rem fanxerit Synodus Tridentina ? 'Theol. Etiam. Seffione 54. Caa 4. fic enun- tiat ; Si quis dixerit , Ecclefiam non potuijfe confiltuere impedimenta Matrimonium dirimentia, vel ia iis confihuendis err&Jfe ; anathema fit. Et rur-ssüs Canone 12. Si quis dixerit, caujas matrimomia'les non fpeSfare ad judices Ecclefiafticos ; ana1 thema fit. Quod autem diffinivit haec Synodus Ec* iclefiam potfe , hoe ipfum faclo & oftendit; tum iquando Raptum Clandeftinitatemque impedimenta ideinceps fore decrevit, quae nuptias dirimerent; itum quando alia multa fancivit de Cognatione & Affinitate, qua naturali, qua fpirituali; de Divoritio ob adulterium , de Matrimoniis filiorum fami1 lias inconfultis, aut invitis, Parentibus , & alia Ihujufmodi multa. Med. Launoïus eo loei per Ecclefiam Principes iintelligit. Ejus verba ante paucos hos dies, cüm fortè Rapfodum quodpiam opus in manus meas. - venniet, in quo hab^bantur , excerpfi : fapiebant  C 56 ) enim mihi exoticum quid. Vis ea femel pralegam ? 1 habeo fehedam in facco. Theol. Fac. Ignota quidem neque mihi funt; fed'fi annotafti, in expendendis iilis, intelligendif-'que, minus aberrabimus. Med. ,, Ecclefia verö , inquit pag. 292. Operis: „ quod inferipfit : Regia in Matrimonium poteftas,, ,, a Conciliis, a Patribus & aTheologis, quo tem,, pore Tridentina fiebat Synodus, definitur : fide- ,, Hum feu Catholicorum Congregatie,, Eo pofitoi principio hanc deinde conclufionem adjicit pag. feq.. ,, His autem ita conftitutis non minus fadlè ,, n quam reftè intelligitur, quomodo Ecclefia potue-,, rit impedimenta matrimonium dirimentia con-„ ftituere, & reipsa conftituerit; nempe per re-,, ges, alteram Ecclefia; perfonam, il la potuit con-,, ftituere & conftituit. Sic igitur ( addit ) ad Per-„ fonam regalem flexo Ecclefice nomine, Tridenti-. nis Canonibus fua conftat veritas, & contra im- ■ ,, peritum novatorem C de Luthero loquitur) im4 „ pedimentorum matrimonii difciplina retinetur &: ,, afleritur.,, Ita ad verbum Launoïus; cujus doe- • trina eatenüs mihi femper vifa efl: fingularis. - Theol. Ante Launoiüm , quod fciam , nemo Ca- • tholicus Tridentini de Ecciefia hic loquentis verba fic efl: interpretatus : ac non fingularis tantum,, led infulfa quoque ea interpretatio eft, nullaque: ratione aut aucïoritate fulta. Plauum eft namque,, quandocunque de Ecclefia; jurisdiclione ac poteftate: férmo eft, hoe de ejus primoribus' Conciliis Epif- ■ copis, Clero intelligi, uti adversüs Launoïum , , praeter Auctores quos laudavi paulö fuperius, Cq) ' Juveninus quoque olim ac nuperrimè Payus, de- • monftrarunt, quorum poftremus praefertim validiffimè Launoiüm exagitat in recenti Opere, De «- ( q ) Jeunirr.  C 57 > triufque Potefiatis auSloritate , tomo ecundo versus finem. Med. Nefcio , an Launoïus ipfe huic fuae expofitioni fatis fiderit, vel fincerè fuerit atque ex animo affenfus. Theol'. Nemo, quod fciam, jam hodie ufque adeödefipit, ut per Ecclefiam intelligendos Principes cenfeat. • Tolerabiliüs eft , quod Launoïus priori fuae refponfioni non certam fcilicet fuiem, perfuafionemque , adjiciens mox addidit, Ecclefiam habere eam poteftatem non jure iibi proprio , fed participato a Principibus; etfi, ut ingenuè hoe fatear, videantur Sacrgfandtae Synodi verba plus aliquid comprehendere. Med. Ego Marantianae Thefeos fapientiffimam moderat'ionem, doctrinamque impensè laudo, quae Conclufione 3tia proponitur his verbis: ,, Conventio haec matrimonialis tantoperè ad civium felicitatem, Reipublicae incolumitatem, animarum,, que falutem conducens, legibus dirigi debuit , ac limitari. Qua contra-ftus eft ac civitatem concernit, Princeps ftatuit; qua Sacrmentum Ecclefia. At veró vel in ipfo limine tradtatores inter exurgit difceptatio , quoufque haec Eccle„ fiae. poteftas fe extendat; an ptopria fibique in,, trinfeca ratione ipfum praeviè afficere poffitcontraeftum. " Deinde certa certa diftinguere ab incertis fatagens, ,,Certum, inquit èft, iw.Princi„ pem Chriftianum aequè de fubditorum matrimonio ftatuere pofie ac infidekm. Certum 2°», ,, hanc Principis poteftatem in fubditum tum fide„ lcm, tum infidelem , extendi; etenim fidei „ Chriftianae fufceptio nulli Majeftatico juri reftrictionem intulit j neque poteftas è fidei fufcep„ tione profefta, alteri poteftati-, quae & ipfa a Deo eft C ad Rom. Cap. 13. f- 19.) contraj, riam praefcriptionem. Rejicienda igitur (addit) >, indecora atque ipfi injuriofa Ecclefiae quorumdam  C 58 ) Sec. XVI. fententia, Ecclefiam omnia matrimo-. nium impedientia ftatuendi fibi jus ufurpafie. Caftiganda quoque modeftioribus quidem verbis „ concepta, re tarnen in idem abiens, Chriftiani „ Lu pi didio: Ecclefiam jam pridem omnem de matrimonio ftatuendi fibi refervafie audorita,, tem ; quafi quis ad alienam quid poteftatem ,, nee fibi ftibditam fpedans refervare poflit. Fac-, torum viciffitudinem fi inveftigemus, etiam poft plantatam Chrifti Religionem a Principibus latae „ occurrunt impedimentorum leges, ab Ambrofio „ Auguftinoque dilaudatae. Si ad medium defkda- mus acvum, folam ferè üt in plerifque aliis ad regimen politicum , vel in totum, vel pro parte „ fpédantibus Ecclefiam reperimus matrimoniorum ,, leges ftatuentem. Spedat huc Efpénii parte 2. „ Seft. 1 Art. 13 Cap. 1 dodrina,& Trident. SefT. ,, 24. Canon 4tus... Praecipiti nimis dedudione quis ex eo fententiam fuam Ecclefia; poteftatem im- pedimenta ferendi fibi conatam , & a fuo infti„ tutore ortam , 'ad fidem fpedare definierit : fi,, dei enim iilud dogma non eft, nee proinde odio,, sè ha;refis confpergendi nota, qui opinioni con3, traria calculum( fuum adjiciunt. " Ac demum concludit hoe modo : „ Fatendum eft, Concilium non definiifle, utrum ex Chrifii inftitutione, ,, vel utrum ex Principum indulgentia tacita vel exprefla heec audoritas inducendi impedimenta dirimentia Ecclêfia; competat. ,, Quae poftrema verba ex Efpenio laudata ab ipfo opportunifiimè" funt, atque uno btevifiïmo co.mmate, quid in hac re fit fentiendum, quid credi debeat, quid valeat. abfque fidei faltem difpendio difputari, aperiunt. Theol. Nihilominüs qua; ex Marantiana Thefi modó recitafti, probata necdum , üt audio, Doctoribus illis quinque Anti-Platanis funt. Varia imö ex illis annotarunt parüm, ut fibi vifum eft,accuratè pofita, diftaque, quaedam etiam ceu aliena 4  C 59 ) veritate. Verba eorum ex parte accipe; recitabo e , ; fchedula manufcripta, quam habeo me penès. „ Firi .j, miter, inquiunt, perfuafum eft, fidei dogma in |j antecitato Canone (4to. Seff. 24. Concil. Trident.) definitum, Ecclefiae competere poteftatem impedimenta Matrimonii dirimentia ftacuendi. „ Perfuafum quoque habemus, Ecclefiam jure fuo poteftatem illam exercere, & in hocfenfu eun- „ dem Trident. Canonem efle intelligendum. Igitur, addunt, prohibet confcientia, ne Ecclefiae „ poteftatem co'nftituendi' impedimenta dirimentia üt incertam habeamus, aut afieramus non efle de fide ; prohibet quoque ne eam üt a Principe mutuatam fuftineamus, aut dicamus non efle „ fidei dogma , Ecclefiae poteftatem impedimenta ,, dirimentia ferendi fibi connatam , & a fuo infti- ,, tutore ortam, ne contra fenfa noftra didum Canonem exponere cogamur. " Med. Semel iterumque dodrinam Platanae oppo- • ! fitam fidei dogma vocant, afleruntque efle de fide; • quid fupererat nifi ut Plantum conceptis verbis pro. ' -nuntiarent haereticum , caeterosque omnes quotquot • fentirent cum ipfo ? i Theol Non eö tarnen ufque progrefli funt, mo1 1 derationes uii atque prudentia, hac faltem in par, te. ; 1 Med. Ego imprudentiam htc potius &. contra1 («didionem videre mihi videor : certè patüm dein1 i*eps locuti funt ad pofita abs fe principia confei 1 quenter. An non enim qui fidei dogma aiiquod re■ ; pudeat, imó impugnat, habendus eft haereticus ? f Ut adeó in nuperrimo libello , quem Canonicum Poenitenuarlum vulgö nuncupant , hanc ob rem 1 iquinque illi Dodores enormiter vapulent, tradu. icanturque in ridiculum , tanquam qui metüs causa, i : illaudandaeque aflëntationis, fic fuam dodrinam tem. 1 perent, ut contradicant interim fibi, dejiciantque è i ■■veftigio, quod vix ajdifkaverant.  C6o ) Theol. Quod laudas Opus hucufque non vidi. •Qualecunque illud eft, certè hac in accufatione ! ejus audtor aberrat a veró. Qui fidei dogma aliquod > rejicic habendus eft haereticus dubio procul : mudö fidei dogma efle certo conftet, atque üt tale habeatur, proponaturque ab Ecclefia , necnon praeterea . adfit obftinatio in rejiciente. Sed pergam recitarei ipfis eorum verbis, quod deinceps illi adjecêre iis,, quae tibi praelegi è veftigio. Med. Avidus fum audire. Theol. ,, Verumtamen , ajunt, cüm haflenuss Ecclefia haereticos non declaraverit eos, qui ter ■ ,, nentes efle fidei, Eeclefiae competerepoteftatemi circa impedimenta dirimentia, eam tarnen putant: ex Principe mu'tuatam, nos quoque ad odiofaa haerefeos nota, quamdiu Ecclefia ipfos non inuf— „ ferit, fedulö cavebimus." Et poft pauca : ,, Paratos nos offerimus ad propugnandum haerefeoss „ nota hadtenus non efle confpergendos eos, qüii „ tenentes fidei efle competere Ecclefia poteftatemp circa impedimenta dirimentia, eam tai:.en putantai ,, Principe mutuatam." Sic quoque ex Quinquee Viris illis fenior Ghennius in Thefi defenfa annoD 1784. 10. Xbris. , ubi Conclufione prima versüss finem haec habet : ,, Etiamfi fententia Launoi circaa poteftatem Ecclefiae ftatuendi impedimenta diri,, mentia , nobis vidcatur a;grè pofle conciliari cumn ,, definitione Tridentini, equidem eam fuftinentea ,, hadtenus haereticos dicere non audemus, nifi eosi tales Ecclefia'declaret." Med. Eadem ferè ipfa legifle memini apud Poe-:nitentiarium, nee non in Libello altero, nequef inurili , neque injucundo, cujus titulus eft : Réi laüon abrégée de la conteftaden èlevée dans VUn'üverjïté de Louvain aa fujet de la puijfance d qm appardent le droit d'oppoj'er des empèchemens dirlimans au contrat civil dux mariage ; Caeterüm fuf-1picatus primüm fuerat Platus, quouiam Puenitew  hlarii Canotüci libellus anonymus produt, & anti;qua de "Janteniftis calumnia in eodem identidero. Fepetitur, Felterii fcetum elle, quem idcircö fcomrmatis, convüüsque oneravit ridiculo libello : ho- . iminem Caput demens , feu ruptum vacuumve voccans, ad nomenclationem ejus Gallicam allufione 'fada ( Feller Tète-felée ) parüm enimverö mödeftè lacfobnè. Verüm ukró proteftatus Exjefuita laboriofiffimus, dodiffimusque pro folito fuo candore eft, palam in fuo Diario, fe ejufdem Opufculi i'audorem minimè füifle, exiifle dudum in publii cum , priufquam vel noviflet quidem illud ex tit tulo : expoftulatus praeterea de fama fua ab Lovamienfi Ariitarcho malè habita , lacerataque fmè cauifa, cum minis, ni injuriam teropeftivè repararet, iimploraturum fe aequitatem legum judicumque, at( que adeö curaturum , ut vindicaretur ipfe innoi cuus, punirctur pro meritis reus. Theol. Rifi, quum haec in Luxemburgenfibus Ephemeridibus legerem ; & ajunt ab illo tempore modeftiorem nonnihil fadum Platum : nee tot an> I plius fa'ibus fua fcripta adfpergere. Med. Fortafiis vulgi quoque cenfura ad hoe aliquid fecerit, nee non fatyricus ille, quem nöfti, ' Verfificator Porrö in eo Poenitentiarii libello , quem jam Jegi facilè quinies aüt fexies , Auc" to, illius, quijquis eft, cachinnos movet, dum ' expendit , femel iterumque (quod diccbam ftatim adhuc) Antiplatanos Dodores aflerere , quod fidei dogma fit, didam faepiüs in matrimonia poteftatem Ecclefiae competere jure fibiproprio atque connato , non precario , mutuatove a Principibus: Sc tarnen mox addere, üt recitafti , in iifdem fuis Animadverfionibus; fe haerefeos nota opinionem illorum, qui adverfam tueri velint fententiam \ minimè adfpergere : tamquam haec eorum benigni-f tas ab adulandi ftudio procefferit, parümque conveniat cum pofitis abs femet principiis, & cum .F  C 70 veritate ipfa. Ego quoque ipfe, mi Valentine , quidquid dixifti ilatim in eorum quaiemcunque de-; fenfionem , quomodó illorum aflerta fibi conflent, non [inteliigo : tam obtufum mihi ingenium eft; tu me juva ukeriüs, & quae de fidei. dogmatis, eorumque nacura perftrinxifti paucis, parumpec amplia & elucida. Licèt enim quomodó Doctores illi quinque iibi non contradixerint , necdum vi-i deo; in animum tarnen inducere minimè polie fa-i teor ex alia pane, Viros illos eximios, in difpun tandi, diftinguendi, dividendi, immö caviüandi vi-i tilitigandique arte , üt fcis, tam probc exercitatoü atque excultos, loquuturos fuifie in tanti praefer-r tim momenti re , unde fua quoque exiftimatio pen-; debat, non cohaerenter & verè ; maximè poft tam longae more graviffimam deliberationem interpofi-i tam. Theol. Multa de iftius Opufculi temeritate & aui dacia dici audivi, licèt hucufque necdum legeiïmn Quin, ajunt, ejus leétionem ab faeculari poteftatt' feveré prohibitam ; quippe in quo non tolerandii petulantil, & Magiftratus, & Confiliarii, & Abo bates, & Epifcopi, & Patriae Ordines univerfi , aa poftremüm Princeps ipfe fupremus, arguantur: vellicentur, pexantur : traducanturque pafiim vee lut homines facrilegi, perfidi, proditores, tyrano ni..., ut adeö ad habendüm hunclibrum non muil tum laboraverim, atque an firn aüquando lecturuai adhuc ignorem : neque mirer, Platum, cujus au.i res in eo nafusque perfricati dicuntur paulló intemn perantiüs, adversüs illos quos Auctores ejus fueraa iufpicatus, inveftum fuifie tam liberè ac protéf vèÈ Hoe aido, quoniam ejufce übelü auctor dicituu peperciffe nemini, ac malè loqui ferè de omnibuss faepe finè ratione; non admodum fidendum efle ejui raticciniis, nea accufationibus: quas nee ipfi quhi dem Quinque-Viri banae caufae defenfores evaderr potuerunt apud Momura hunc feditiofum. Sur,n t  C 73 ) luidend in illorum Dodtorum cd Marantianam The3m Annotationibus quaedam , quae neque ipfe omninö probarem : attamen quarè in praefenti illa relarguantur tanquam qui caufam prödiderint, turpi adulatione, aut fibi-met ipfis eontradixerint, mihi crede, Theophrafte, nihil eft. Quod ut intelligas, mnaque liqueat, ab tumultuario Scriptore Eximios 'illos Virös hac faltem in re fine ratione tradüei; fcire opportet, non omnia, quae quis seftimaverita Deo efle revelata, feu in revelato dogmate contiËeri, idcircö ad fidem pertinere obligantem atque Eatholicam. Audi Ghennium in laudata fuperius IThefi haec paucis compleöentem Conclufione Ima. : Praeter revelationem , inquit, vequiritur Ecclefiae propofitio, ut quis pertinaciter difcredens , „ dicatur haereticus; nee nota illa ftatim murendus eft ille , qui quidquam fuftinet contranum F ei quod aliis forfan etiam probabiliüs, videtur " elle decifum. '* Ex quo deinde principio conficit, fententiam Launöi , licèt videatur multis aegre admodum pofle conciliari cum definitione Tridentini, ramen hactenus "non videri dicendam haereticam. Baépe difputatur, revelaturane revera. a Deo aliquid fit. atque ab Ecclefia tanquam tale propontum , an non, in diverfa abeuntibus Theologis. Adhaec acct!dit non rarö, convenire omnes de Dogmatis exittentia, diflentire , verö in eodem explicando. At•que iliud ipfum eft, quod in praefenti quseftioce oc■currit Dogma admittunt Catholici omnes adversüs ÏLutherum, pofle Ecclefiam impedimenta matrimonium dirimentia ftatuere, neque illam in ns con'ftituendis errafle; fed faciatne illa hoe , aut facere motuerit audtoritate propria, an mutuata tantum a poteftate faeculari, hoe enimveró non aperte deciIfum eft, neque ab Ecclefia, üt plerique arguunt , c u tale credi propofitum , nonnullis id fadtum nereantibus; Ecclefia quoque ipfa, hueufque faltem, inon magnopetè , neque aperte reclamante. De Dog-  matis fenfu quaftio eft; quem non auum elle,, quam fuum, Doctores illi quinque verifimillimè exiftimant , atque eatenüs fuam fententiam de fide : efle dicunt; fed quoniam Catholicorum tarnen Scrip- • torum quibufdam aliis id minimè vifum eft . eam i ob caufam indecifa manet lis, nee eft ea resdefi-de Catholica & obligante. Jam, credo, facilè videbis, quomodó Antiplatani Doctores, quantüm ad' hanc rem attinet, in fuis ad Maranti Thefim Ani4 madverfionibus fecum minimè pugnent , necridku— los fefe praebeant, dum opinantur fuam fententiami a Concilio. fatis liquidó efle propofitam atque decifam,-nec tarnen afïerere audent, adverfam opinio— nem haereticam efle, aut adverfarios fuos errore; haeretico infectos. Hi enim & Dogma ipfum curhti illis agnofcunt ultró, quantüm ad ejus futftantiarrïi fpectat : fed de Dogmatis tantummodó fenfu negotium faciunt, üt fit in aliis Quaeftionibus bene multis finè fidei ullo difpendio; parti interim , üt: credere de illis fas omninó eft, • eorumque candorr ac pietas, humilitafque jubent, opinionem iftami fuam deponere è veftigio, ubi Ecclefiae fic fuerir: vifum. Lege, fi ha bes, Muratorii Opus de Ingeniorum moderatione in religionis ' negotio, Lib. I.. Cap. ia. atque alibi; ubi haec omnia petfequiturt pluribus doctè pro/more fuo & folidè ; quem librunm vellem hac temfeftate Lovanienfes inprimis Profefibres feduló ^gerent. Difcerent ex eo, quamn faepe fiat, proprias'noftras prajudicatafque opinio-nes pro Dognifflabus fidei a nobis haberi; quousques item de Theologicis rebus fe difputandi extendat: libertas; quomodó injudicandis. fratribus, eorum-ique accufanda fide, condemnandaque, Ecclefiae judicium non li'ceat antevertere; quid pro dogmatee haberi debent, quid pro opinione Theologica; act denique quomodó fupra omnia & in omnibus itir quaerenda, tuendaque, veritate fervanda fitj-quaa nunquam excidere debet, caritas.  C 7.0 Med. Nunc aliquousque intelligo, quod antea lüatebat me quo patto valeat componi. Eft Mura[ttorius bic idem ipfe, reor, qui de vera deMione iperpulchrum librum fcripfit, Vit, ni iallor, ltatus 'huius avi Scriptor Celeberrimus. Ceterum in menEtein venit, ea ipfa fere ante annos multos.me legille |in Veronii Regula fidei , qua de natura Dogmahum , fervandaque in illis difputandis moderatione Muratorio ftatim monuifti. ■ Theol Eflet Veronii libellus, uti file Muraton, iin prafentibus controverfiis leftu utillimus, illumique doftiflimi olim, laudatiflimique, tratres duo 'Walanburgenfes, Hareticorum Maftiches, multis imodis commendarunt, novisque etiam typis comimuniorum reddiderunt. Med Verüm, Valentine, fic fere non cogitanti'bus nobis fermo hic nofter, quam famdiarem efle toportuerat, in Theologicam , Scholafticamque dtfpu-tationem evafit ; quando nihil ego minus quam ■Theologus fum, lieèt olim, priufquam Medica me arti addicerem , menfes nonnullos toga indutus nigra ijnceflï, fubque Epifcopio ( Bijfchop )> Difapulus ;k Auditor exftiti. Ifte, quod nófti, Vir erat doclJs cumprimis, ac folida Theologia contra pleros.que Coüegas promotor ac vindex acemmus; ver- fijus non parüm in Ecclcflaftica antiquitate ; Plato, , quüm viveret, perquam amicus ac famibans. Reor, S adhuc viveret, Plati, Marantique panes nonadeó ] fuifie abominaturum , nee fententiam , quam üli ftuentur, tam prompte fuifie infimulaturum mani- fefti erroris : maximè cum Marantus cum fuis non omnem Ecclefia in Matrimonia poteftatem, etiam ipropriam abjudicet'; fed dicat non ommnocertam 'rem illam efle; imó addat apertiïïimis verb.s il am ftatuere de nuptiis, qua Sacramentum funt; Frinc> pem , qua contractus. > Tlle l. Sine quiefcere defunétorum manes . ïlie -lam reddidit rationem apud Deum eorum omnium,  Cl* ) qua; fecit, docuit, dixit, cogitavit. Fortè fi fuiflet | his diebus in vivis, nunquam fufcitata a Plato ea i fuiflet controverfia , quippe qui illum reverebatur, , nee finè ejus confilio facilè aliquid agitare confue-• ■ verat. Epifcopius autem quam erat in fuis opinio- • rnbus liber, tam paruin quoque metuebat aut feefta- ■ batur aulam. De caetero quid de hac re difputamus; tamdiu ? nos abfolvendam illam quaeftionem relin- • quamus illis , qui fufeitarunt : ego fpectator ero i certaminis pacificus, neutrique parti ftudebo praj: altera. Med. Bene haberet, fi in mera fpeculatione illa i verfaretur , ac praxim ipfam minimè afficeret : fed l poft Ediftum illud Principis de Nuptiis celeberri-mum, quod totum Catholicum orbem in admiratio-nem fua novitate compulit, ftatuendum omninó in 1 altërutram partem eft ; ne alioquin in incertis verfen- • tur omnia, nupturientesque , & qui nuptiis praefunt,, Paftores pafiim hsefitent; dum alii prifcis Ecclefiae i legibus adhaerere volent, alii fequi Decretum Prin-cipis; id quod publicum ordinem , tranquillitatem- ■ que, aut faltem confeientiarpm pacem turbaturumi certo certiüs eft , nuptiis aut iilegitimis, aut dubiis,, facrilegisve. Ohe ! mi Valentine, quantüm heinc ■ malorum! quot incommoda! fcrupuli animorumi quanti ! felicem te , qui ab cura animarum liber: usque es, & manebis porrö, fi tuum ego confiliumi nofco C üt nofle reveva arbitror ) femper! Theol. Imperator quaeftioni finem veluti impofitu-rus, nodum, qui difputationibus exfolvi minimè,, aut non nifi difficulter, longaque mora; pofle vide- • batur , quamque imö difpitatores, üt ferè fit, nee- • tebant , intricabant, adftringebant magis magifque;; nodum, inquam , audaefter fecuit, marte proprio,, nee dubio acinace : fatifne prudenter & cautè, vel 1 etiam religiosè, videant qui id confilii ei fuggefi'ëre.. Praeftabat fanè, immö fas erat acjus,. tanti mo-menti legem non condere finè confilio ac delibera- ■  ( 77 ) tione Cleri atque Ecclefia; : quod fi fuiflet facl'um, , dubiis non erat locus,. resque ipfa omnis proeefliffet optimo ordine, confentiente in novas leges ■ utraque poteftate, Ecclefiaftica & civili; aü quem ■ modum novimus medio potilfimüm aevo Chriftianos Principes, Francorumque inprimis Reges ac Irnperatores, pleraque fancivifie etiam ad Religionis difcipfinam pertinentia, qua; Capitularia vocata funt; ftudiofè nuper collecta a docbiffimo Viro Stephano i Baluzio. Med. Noftri, opinor , id ftudiö praetermisere, i ut ne quacunque in re non abfolutè eflet neceflarium, Cleri tribunal ullo modo agnofcerent, recurarentque hac via rurfum jura, quibus olim Principes aut ultró abdicarunt fe aut, nefcio , qua negligentia, conniventiaque fua , üt illi quidem autumant, ab Ecclefiafticis fuerant fenfim fpoliati. Theol. Sic ferè fit ; & eft arduum in medio praecisè fe continere , vitato utroque extremo. Olim Clerus tractabat non res modó fuas, fed politicas auoque : nunc ex adverlb, contempto illo, Magiftratus faecularis , non fua tantüm recuperat ac vendicat, fed facra invadit infuper ; quod quö verfurum denique fit, nefcio. Med. Nunc verö mihi- die , Valentine ; quomodó difficultatibus illis, quas dixi, practicis apponi modus poterit ? quid agent Epifcopi ? quid inferioris ordinis Paftores ? Theol. Arduum quid ac difficile a me requiris. Caeterüm , quia familiariter jam colloquimur, parumque adeö intereft, in quam partem, modumve, fententiam dicam : accipe quod cogito. Aut Epifcopalis ordo five Ecelefia opponet fe feriö & aperte Imperatorio Ediftio (quod futurum minimè credo) & tune conftabit palam omnibus fidelibus, quid fibi fit agendum , quaerendaque una feu altera via erit componendae, terminandaeque, quaeftioni; aut connivebit Ecclefia, five fequetur; & tuac illa legens  S ?8 > . Principis hac ratione fuam veluti faciet, concordiaj'; fervandae gratiü evitandique Schifmatis : quod fi i fiat, fupplebitur fpontè quod fortafiis ad Edifti i omnimodam vim integritatemque deërat. Adhascdi-'ci ex aliorum fententïa poflet (quod tarnen , in-genuè dico, ignoro an ita fit) quaecunque in Edic-to illo ftatuuntur afficere dumtaxat exteriorem po-litiam , efleiftusque civiles, non ipfum coram Deo) mattknonii valorem feu Sacramentum. Sanè ita ini Galliis rem fe habere quantüm ad matrimonia fi-liorum familias fine aflenfu Parentum feu jtutorumi inita , ütüt ibi gentiumab Henrico IV. & Ludovico XIII. Francorum Regibus declarata invalida &: nulla, teftantur Scriptores ex illa natione multi,, Colletus, Bonellus , &c., quamquam iidem faten-tur, rem fecüs fe habere in regii fanguinis Princi-pibus , iifque praifertim , qui jure nativitatis adi iblium proximè vocantur : quorum fcilicet connu-'bia finè Regio confenfu inita nulla habentur péni-tüs, tum in ratione Sacrament;, cüm in ratione; contraóttis civilis: quöd fic habeat ab antiquis val- • dè temporibus Gallicanae Ecclefiae ufus, atque ille; quidem multüm rationabilis, cüm plurimüm in-terfit Summerum Principum, ac Regnorum quoque: quibus .praefunt, quos affines agnatosque habeant;, quae. omnia diffufiüs expendunt Launoïus, Gerbe-fiusque; paucis verö compleftitur, quem mox lau-davi Colletus. Med. Tu clavem exhibes planè aurea cum, juss ufu omnis ferè illa difficultas tolli valeat, aut minui faltem. Theol. Regium Edictum difciplinam fpeftat dumtaxat ; non autem dogma aliquod. Illa pro loco- ■ rum temporumque varia ratione varia efie poteft,, ac mutari ; hoe nulii mutationi efl obnoxium. Illai pafiim mixti eft fori; dogmata ad Ecclefiam unami pertinent.  C 79 ) . Med. Quin imö.dixerunt -aliqui, ipfos quoque Canones duos, fuperiüs è Tridentino allatos, difciplinares tantumraodö efle ; quique adeö vim non habeant, nifi Principibus aequi bonique confulentibus; quod tarnen vix admifero. r» Theol- Louno'ïum intelligis cum fequacibus uno vei altero. Sed iili diftinguere debuerant, res duas omninö diverfas: poteftatem videlicet condendi impedimenta , & illius ufum feu inpedimenta ipfiw illa" ad dogma pertinet, haec difciplinam fpeétant, quae modö talis eft, modo alia efle poteft. Caeterüm nee In difciplinaribus ipfis rebus Ecclefiae fua poteftas 'deëft; Refpublica eft Ecclefia, quam proinde fuas leges decet habere; fpiritüalès nimirüm quaeque Dei cu'tum & animarum falutem direftè fpeftent; quae Canonibus Continentur ; quorum Principes vindices funt, tutotes, executores; non autem conditores. Med. Verüm ajunt, Valentine, in Regio de Nuptiis Ediéto quaedam baberi, quae dogma ipfum evertere , ac laedere fidem , videri queant. ■ Theol. Haud equidem credidero. Legi illud a capite ad calcem facilè decies, nee tale aliquid in eo deorehendifle memini. Med. Matrimonium femel legitimè validèque initum , tüm & cunfummatum ; ad alterutrius conjugis arbitrium, immó ne utriusque quidem , aut Principis vel alterius cujuscunque poteftatis; diflblvi ampliüs nbn poteft : habes autem in Edicto fub N° XXVI. conftitutum his fferè verbis, latinè redditis: ,, Si quae Muiier matrimonio inito de prehen,, datur ab tertio quodam fuifie ingravidata ante contraclas nuptias, matrimonium declarabitur '„ nullum , li Vir tempeftivè , mox atque eam im„ praegnationem intellexit, interpellaverit Tudicem , ,, docereque potuerit , fe priusquam cum illa nup'„ tias iniret, ejusce'rei nullam habuifie notitiam." Vide, quomodó permittitur Viro qui extra culpam  ( 8o ) fuerit, connubium refcindere, refciflumque ac nul-. lumjudici declarare. Quafi femel inita nuptia folvi i , adhuc valeant; ac veluti fi ambulatoria effent, ab i conjugis pendeat voluntate , rata? illas habere ac fa- • cere, aut nullas. Nu per quüm in confortio quo-. rumdam efiem , plurimum rifum plerisque eorum , qui aderant , hjc Edifti articulus movit; aliis quibufdam indignationem. Theol. Ganeones certè erant aut A"j/«Aep«/fyrw;, nam cordatioribus, credo , ac iis, qui fapiunt paulö i fupra vulgum , aliter omninö fe habere res illa vide-bitur. Matrimoniorum naturam hac lex illafamre-linquit penitüs, multumque abeft , ut poftquam ra-, ta femel fuerint, ipfoque etiam corporum ufu con.-firmata, velit efle refcindibilia- Senfus legis hujuf-modi eft; fi Sponfa ante initas nuptias rem habue-rit cum altero, conccperitque; atque uterum ex: eo coïtu gerat, ignoronte hoe Sponfo , quüm eam i fibi jungeret : connubium tale a bona fidei Sponfo) fic aditum, ab ipfo contractüs principio decemi ac: fuifie invalidem, atque adeö ad querelas Vin ad: hunc modum deeepti , commonftratam que criminis i ïgnorationem , illud ab Judice tanquam tale elfede-clarandum. Et verö opus erat prorsüs in tanta Sa- ■ culi corruptione , filiarumque in admittendis procis i facilitate tanta , leges nonnihil rigorofiore, qua com- ■ pefceretur illarum petulantia, metu futura infamia,, atque indecori divortii. Med. Nuper adhuc accidit, ut bonus quidam i rufticus nuptias iniverit cum filia itidem ruftica , ea-demque non inelegante : qua fexto deinde menfe! peperit geminos; cüm Vir fuus, homo fcilicet frug'i i ac honeftus , ante initas cum ea nuptias, ne teti-gifiet illam quidem : Pater proinde duorem libero- ■ rum, quorum nee pilus unus fuus erat. Theol. Jubentur mariti, fi beneficio legis uti ve- ■ lint, de hujufmodi re finè mora monere Magiftra-• tum, qui, ü ita fe habeat negotium, innocentes  C8D hommes ab intemperantibus, deceptricibusque, fetminis fit liberaturus. Med. Redè, fi novo conjugi de his fitcura;fed f inveniri potent inter illos nonnemo, qui de Sponfae ifua?, etiam poft nuptias tantum , deteda a'liena imrpragnatione, paruin fit futürus folicitus, eandemque paccufare apud Judicem nolit; contentus nimirüm de l'fua Bertha qua'icunque, paratus quoque alere alieinum fcetum , ac tanquam fuum habere : vivere & fhabitare cum lupa fua ultró, & ad finem ufque vitae rfideliter. Quid ? quod contingere poffit, ignorari fin perpetuum impraegnationem ejusmodi alienam , rdum vel uno tantum aut altero die crimen pra> pceffit nuptias, aut perabortum, ftudio cafuve pro* pcuratum , celata eft. Indé veró hoe erit confequens, [ut matrimonia paffim habenda fint dubia , aut etiam rreipsa invalida; dum interim putatitii conjuges uti tcorporibus mutuis connubiaü, üt rebuntur , jure :përgent, fornicatione continué. Erit ergo , ut faepe nuptiae coram Deo fint irritae, folaque, quse culpam admifit ac celare novit, Sponfa hoe fciat. Illane fuum crimen prodere ultró ac fateri apud maritum tenebitur ? Nefcio, an vel una fit commifiura, ut hoe faciat. Theol. Totam hanc rem tu inveftigas multó pro'fundiiis, quam ego cogitafiem ipfe, ipfive fortafiis :expenderint, qui Edictum concepêre. Caeterüm ex :tota illa tua difputatione id folüm conficitur; non ;omni nrorsüs incommodo hanc legem vacare; quod ■non mirandum , cüm illud ipfum natum fit accidere in aliis bene multis. Qua igitur utuntnr viè. Theolo>gi, dum poft contradas nuptias depréhendunturim.pedimenta quaedam alia, affinitatis, confanguinitatis, ,iuppl'.:ndi confensüs, &c. hanc quoque ineant in caffu praefente, nifi quod in hoe difpenfatione nulla [fit opus, poffitque maritus ultró cedere fuo juri, iirritamque ab initio padionem fpontaneoconfenfu, i&c. facere tratam ; animae fuae diredore interim iconfulto, & quod ille jufierit praeftito.  C 82 ) Med Reor; fÏÏias deinceps, eas faltem, qu»; nubere cogitant, in concedendo corporis ufu , fetM difficiliores. Theol. Atque hic legis praecipuus feopus eft ;: contingebat enim frequenter, apud plobeïos prae-fertim, ut novus Jconjux poft menfes omninö pau— cos Pater exifteret fihi non proprii, fed alieni: qua 1 ex re quantüm turbarum , diffidiorum litium , rixarum , oriri natum eflet, nafcereturque indies, norfd eft opus dicere. Tu qui Medicus es, eöque gravida— rum lübindè venas tangis, meliüs noveris, quarrii ego. Med. Aflentior modö, Legisque aequitatem eatenüs agnofco & video. Neque autumo, fic rififient illi, quosdixi, fcurrae, fi plus aliquid ingenii bo+ naeque mentis habuiflent; eaque fuiflent ufi in fabU4 lis fuis moderatione, qua erga leges Principum) Principesque adeö ipfos, uti par eft fubditos fem-ii 'per. Theol. In omni hominum ccetu fieri plerumques affolet, ut quó quisque a Magiftratus dignitate coni filiisque abeft longiüs, eo fit ad illi obtra&andum proo penfior: nimirüm cum ejus ordines homines ferë not! ratione, non judicio , quo non pollent, fed folii fuis afteclionibus ducantur, prsejudicatarumque opri xiionum tumultuario impetu ; ad praefshtem fe ufunu fortunamque accommodare fe femper & ubique cui pientes; non pofiunt non ferre moleftè ea quti hisce fuis judiciis, cupiditatibusque adverfantur imn peria. Med. Non eft curandum quid plebs indosfta, auu turbulenti quidam homines exiftiment; fed potiilil quid p'rudentiffimi quique, quid viri fapientioress maturiores, graviores, oculatiores; nee oporte« vanis vulgi clamoribus, dum de legibus, agiturr ceü torrenti, quo abripiatur, bonum civem fe pen mittere. Theol Opportune hoe mones. Meci  C 83 ) ! , Med. Dixerunt alii quidam, Edidti faltem po. trernam partem ab Articulo L. ad finem usque imanifeftis erroribus featere, pugnare non cum E; ■ /angelii folum & religionis certifiimis dogmatibus s .tc difciplina; verüm etiam cum legibus ipfis nature j, !oc recta ratione. 1 Thoel. Hem , qualis accufatio ! Haec fi vera eflet, ■ jdignum profedtö Edictum foret, quod traderetur J|amnris, aut in mille mille fruftra difcerperetur. ÏCHgni praeterea Miniftri Principis & confiHi hujus ^-Suggeftores, ut & gratiam , qui tam male fervielRitttt, Domini fui amitterent, & incurrerent indigJaationem, munereque adeó fuo , quo abufi fint, Jfortunisque exuti, aut patrio pellerentur folo, aut Jcetro perpetüoque includerentur carcere , aut denijjque ad exemplum terroremque aliorum, ac fancjïtiffimae religionis vindicationem , ignominiofa morte njtollerentur é vivis. At exiftimo hos quoque , perindé iatque illos priores, non fat acute vidifie, plusque Jhabere loquacitatis, quam judicii. dl Med. Pone ranCorem , Valentine ; ftultis induliJgendum aliquid eft; quamquam an omninóftulti fint Jidubito: funt enim in didtis Articulis quaedam , quaeïlcum noftrae religionis principiis videri, poflint non. niadmodum concordare. :,| Theol. Quemadmodüm non funt difiimulanda JjJegum vitia, dum aperta funt & clara; fic nee finjlgenda , obtrudendave legiflatoribus, ubi nulla ad'ifmifére. Non bené, ajunt, pars illa Edidti concorIdat cum noftrae religionis, difciplinaeque , principiis. .iNon animadverterunt fcilicet, quod illa non noftras .Icommunionis homines, fed Acatholicos fpectet. .1 Med. Edidtum commune eft, atque omnes com'.Jipledtitur Catholicos, Graecos Schifmaticos, Lu» "f theranos, Calviniftas: quod fignificatur in illius fta- I' 1 tim principio, ac rurfüm expreffis verbis alïèritur . Articulo 49°. G  ( 84 ) Theol. Ita .eft: fed quideinceps fequuntur Artijtfülï reliqai-ad quinquagefimum usque feptiinum folos fpectare Acatholicos ipfummet Edidtum declarat aperté. Med. Verüm enim veró numquid non Chriftianis omnibus eadem eft matrimonii natura? Alia eft nobis, alia iltis? Numquid non generatim Servator de nuptiis edixit, praefertim iis, quae inirentur fub Lege Nova: Quod Deus conjunxit homo non feparet ? Et, quicunque dimiferit uxorem fuam ei? aliam duxer'u moechaiur? Et Apoftolus an non ait, mulierem alligatam efle legi connubii quanto tempore Vir ejus vivit; & alia id genus multa in Novo Teftamento? Haec autem univerfa nonne Chriftianis omnibus rata efle debent, fancta, com- ■ munia ? Theol. Indubiè. Med. Quorlüm igitur conceffa conjugibus tami ampla abs fe mutuo difcedendi libertas eft ? nee dif- ■ cedendi tantum, fed refcindendarum quoque ipfa— rummet nuptiarum , quantumcunque legitimé con- ■ metarum , ineundarumque alterarum, ubi libuerit ?1 Quafi fi vagae tantummodó fint & ambulatoriae, nee: nifi pro libidine durare debeant. Theol. Rem, mi Theophrafte! exaggeras im-pendio & amplificas: quamquam aliorum te verbiss loqui minimè ambigo. Med. Sic audivi; fic legi in Edido ipfo. Accipe: diétorum Articulorum medullam atque compendium;; ac fi potes, excufa & explica : mihi enim, fateor,, hac in parte ratio deficit, neque quid dicam habeo;; tametfi facilè fufpicor, bonam quidem legem elles & sequam, fed ejus rectitudinem ob ingenii meii nebetudinem , feu Theologicarum rerum ignorantiam , a me non videri. Theol. Die fingulatim, in quibus haefites: auf-icultabo.  I C§5) Med. Paree, fi balbutio, hsefitove: nam EdiCti U?exemplar jam nullum efl ad manum. Sunt autem ■'ïhaEc, fi bene memini, praecipua , qua; in poftrema , èejus parte conftituuntur. Si alteruter conjugum A1 .catholicorum machinatus fuerit adverfüs vitam alte'rrrius, feu adulterium commiferit, integrum relinqui fiparti innocenti abfolutam matrimonii refciffionem, 'la Judice poftulare, quam & iile pronuntiaturus fit, lil li de crimine legitimè conftiterit. Eandem facultatem J|permitti conjugi, quem alter dolo malo deferuerit^ quando fugitivus feu abfens trina citatione legitimè 3iadvocabitur, rationem fua; abfentia; redditurus: quod B|ii ille intra conftitutum tempus non feeërit, pars ''irelicla ab omni erga alteram obligatione declarabitur ^llhbera. Confimilem nuptiarum refciffionem AcathoJllicis conjugibus concedendam, fi inter eos exortum li fuerit odium capitale , five inimicitia, aut ferè in?|l fuperabilis averfio, defiderentque adeó ambo con:;'|inubiali vinculo abfolvi. Quo tarnen eventu , prius:"J;quam ad id operis a Judice procedatur debere :" Judicem uti remediis ptimüm placidioribus, fi fortè i reconciliari adhuc valeant; ac procedere per graiC i'dus, concedendo fub initium feparationem menfie ifeu thori ad tempus; &c Quibus omnibus fi 11" i nihil proficere fe videat, fpesque omnis adeó reconï,s iciliationis abfit, atque illi infuper feparationem om- i nimodam petere inftanter pergant, concedendam ?J i denique ; fi modo curetur feduló , ut ne fiUis illorum J» i darana hinc ingruant. Ac proindè five a conjugibus h i ipfis, qui defiderant feparari, conventione mutua 3,i ;a Judice approbanda; five ab ipfomet Judice ac Mas gillratu, ante omnia decertfi firmiter, ftabiliterque ;;i i debere de iftorum alimentatione, fuftentatione, forte: ;a' nequè parentes abs fe mutuo fic difcedentes ad alias nuptias adraitti a quoquam pofle, nifi idjam fepiaefti"'" tifle liquidö demonftraveiint. Statuitur deinde, ut po fteaquam judex ad normam decretam conjugalis fcederis yinculumdiflblutum pronuntiaverit utrique con.'  ( 85 ) jugi liberum futurum fit, nuptias inire alias; hoe uno excepto-, quod non fit futurum integrum parti reae, quae fuo quopiam crimine aut culpa focio caufam dederit divortii poftulandi, inire matrimonium cum perfona illa tertia, quae fecum convicta rité fuerit in eodem crimine fuifie particeps. Mulier fic dimifla, priusquam ad alias nuptias tranfeat, exfpeftare praeterea tenepiturjufto tempore, ut intereÉlconitare queat, an a priore fuo marito non gerat uterum; ne dubitatio efle poffit vel error de filio fortafiis adhuc nafcituro. Denique adjungitur pro Coronide , quod fi duo conjuges Acatholici ad eum, quem recitavi modum, & fe invicem feparati, convenire rurfüm deinde velint, id facere permittendi minimé fint, nifi ritus illos omnes in priore Edifti parte ad validum matrimonium praefcriptos denuó > ïteraverint; tanquam fi priores eorum nuptiae per faétam refciffionem fic effent abolitae, vulfaeque ut nihil amplius vinculi poft fe relinquerent, perinde ac fi nullae planae inter eös intercelfifient; quod plerisque , bonte etiam natis , hominibus videtur planè1 ïidiculum. Sané creditum ad hanc diem pafiïm fue- ■ rat ab omnibus, matrimoniale vinculum indiflblubile ! efle, nee nifi cum morte, üt fignificat Paulus, abrumpi: nunc verö Judaeis, Muhammedanisque fimiles efficiemur , dum quisque pro arbitratu feré uxorem aut: letinebit, aut dimittet inaudito apud veteres Chriftia- ■ nos exemplo. Et quidem de Evangelio denique' quid net, fine quo tarnen Chriftiani efle non pofiuznus? SiEdiéto infiftimus, jam non polygamis tantum, fedpolyandris quoque licebit efle, res nimirüm vel barbaris ipfis intolerata. Quae mulier fecura poft- • hac efle poterit de fuo ftatu, marito, liberis, fortunis? Facilè falaces viri, ubi uxorem fuarum fiorem, juventutemque, decerpferint, repudiabunt illas a fe, juncturi fibi alias, quibus fua forma vigorque adhuc fint integri: has quoque ipfas abdicaturi jam «ffcetas, fi in fevenus necdum confnguerit. Quam-  C&7 ) i quam veró Judseis olim permiflus repudhlibellusfuir, i nunquam tarnen datum illis eft , dimiflas femel, re; pudiatasque uxores relumere, imö noc illis exprefi fis verbis fuit inhibitum , praefertim poftquam alteras i jam nuptias illae iniviflent; ut adeó hac in parte ini temperantiores carnalibus ipfis Judaeis videndi fint i Chriftiani, fi ex Edidi benigniffima facultate & abs 1 fe mutuö difcedere conjuges valeant rupto fcedere, ac rurfum quando allubuerit rité coire. Ad hunc ferè modum ratiocinantem declamantemque, fed llongé pluribus vehementioribusque verbis, audivi : nunerrimè in praefentia multorum hominem quemdam minimé vulgarem , non indodum praeterea aut ineruditum: eidemque omnes , quotquot aderant, mtenti erant auribus atque oculis, fuccinentes pariter & applaudentes, tanquam fi oraculum protulillet ex tripode, Ego continebam me interim , perfuafum facilé habens rem iftam omnem non efle mihi fatis ; perfpedam , neque illud commiflurum fuifie unquam ' religiofum Principem, ut legem praefcriberet, quae five cum Evangelio, feu cum reda ratione, bonisque snoribus, aut lleipublicae commodis, manifefté tamque gtaviter pugnaret. Tu nodum hunc Gordium, fi potes, modó diflblve : en aures arrigo ut aufcultem; potero, dum loquéris, refpirare paulifper; longior enim aliquantulüm mea oratio fuit, Theol Miror, Theophraite, tantam in te patientiam; miror magis docilitatem: laudo erga leges legumque latores reverentiam. Non Gordius ille nodus eft, neque folutu , tam, üt credis, difficilis. Jam dixi, hanc Edidi partem Acatholicos folummodó fpedare. Illi, üt errant in aliis valde multis, fic de fitmitate matrimonii non eam habent perfuafionem, qua nos Catholici imbuti fumus a teneris usque urguicuiis. Opinantur nimirüm ( & fic eorum. difciplina habet) tum ob commifiüm ab altevutro eonjuge adulterium; tum ob continuas inimicitias, mutuumaue odium; tum denique ob fugam ab altero- G 3  C 88 ) Bialiciofé" capefiitam, connubiales nexus legitimèV pofle abrumpi: cujus opinionis fua; ftabilienda; gratig fcriptura; etiam ac Patrum quibusdam locis abutuntur. Quamquam autem in ea re turpiter errent, oporteatque adeö ab hoe illorum errore Catholicos efle quam alieniflimos; quonram tarnen Supremus Princeps ( reefténe an fecüs jam non difputo) commodum duxit ipfis in luis ditionibus religionis fua; faftitandas libertatem concedere , pronumerat profecló ac confequens, ut fuam illis difciplinam, quam in xeligione tenerenr, quoque permitteret. Permitteret, dico, non approbaret: quemadmodüm nee probare dicendus eft errores eorum reliquos, religionis licèt libertate concefia ; quomodó nee Pontifex ipfe Romanus probare dici jure poteft pervicaciam Judaeorum , qui Roma; ampliflïmas Synagogas habent, in quibus qusecunque ad ritus ac difciplinam fuam pertinent, exercent liberrimé. Aliud , mi Theophrafte l eft probare aliquid, aliud tolerare aut permittere. An non in Civitatibus multis publica exftant proftibula, leges etiam fuas habentia ? nee tarnen quis dixerit, earum Magiftratus promifcuam libidinem fovere, aut veile probare, fuocalculo. Habent nimirüm hi omnes fuas rationes, easdemque graviffimas, quare fic faciant; uti habuifie quoque exiftimandus eft Princeps, cüm fuam Acatholicis ufurpare permifit difciplinam At ais; Judices noftri ac Magiftratus Catholicus jubentur ipfi in eventis illis omnibus Ediéto comprehenfis ab Acatholicis conjugibus , qui feparari defiderabunt'requifiti matrimonii vinculum diflblvere aut folutum declarare , tanquam fi revera facere hoe poflïnt, cüm tarnen non pofie Catholici omnes mira confenfione teneant Atqui tarnen reeftè hoe conftitatum eft ac prudenter: aequum enim non erat ipforummet conjugom arbitrio ren» iïlam relinquere: utque ordine omnia & cum confilio, non tumultuarié fierent aut leviter, Judicis oeceftarium erat interponi officia: qui iliorum £e  : i principiis tantifper accommodans, toleratis nimirüm ■ff é. Principe ei hominum generi una cum fua religione •ai ex certiffimis rationibus, necprobans eadem tarnen, v» declararet quantüm ad externum forum attinet, eoi ai rum nuptias fecundüm fui ritus difciplinam cenferi !ij:folutas, aliasque polfe iniri. Illorum , dico, prin•jjicipiis fe accommodans, qua; tarnen coram Deo, ï|iüt bonns Catholicus, minimé probet, fed difiimuJjllet, toleret, atque conniveat. Quomodó & cum ifljudaeis, qui in civitatibus Catholicis alicubi magno :,|numero funt, gerere fe Magiftratus aflölet; quomolAdö item fub Imperatoribus quibusdam maximé Catwtholicis multa aliquando diilblvendorum matrimo- • |niorum concefia libertas eft; quomodó denique -«marito invenienti adulterantem cum proco uxorem ^ 3 al feu injuftum invaforem vitas aut bonorum interimere -Icivibus finé mora licuit, feu potiüs permiflum eft; !$-& alia id genus multa: quae homines haec ipfa failcientes innocuos quidem ante tribunalia Judicum [■Ihujus mundi relinquerent, nullaque dignos pmnst silfacerent; apud Deum tarnen non idcircó inculpatos naipenitüs, infontesque reddetent. Neque eft timen- • ,dum, ne Catholici ipfi aliquando eo dilfidentium i. iexemplo alliciantur feducanturque ad par aliquid , l:audendum; nobis enim certum eft minimè licere, » :nec pafluri hoe religiofi Principis funt? & fi patet irentur, quod nunquam futurum atbitror, aut non s tfuturum fperamus faltem, obfifteret totis viribus • 1 Ecclefia. Quod autem qui legem praefentem tulit ,i :Supremus Princeps omninö credat, habeatque peri ffuafunf certiffimè , connubiales nexus ab humana t tnulla póteftate pofle dirimi, manifeftum facit EdiCti it iArticulus 36, in quo apertè declarat, matrimo31 tnium femel legitimè initum tantam habere firmita3 ttem ac vim, ut nulla ratione titulove diflblvi unqnam 1- ipoflit, praeterquam fola alterutrius morte. Deinde 5 mbi de Catholicorum conjugum divortiis deeemit, t :ïlïa adwitüt folüm,, quae menf* thorive feparatio  Bem ihferant aut etiam fortunarum , non vinculum i «' rumpan't., dentvelibertatem ad aliasnnptias, quam-- H diu uterque vivit, transvolandi. Imónee illa qui-- W ■ dem divortia admittenda concedendaque a Judicibuss jo ftatuit, rdfi segerrimè , & poftquam Sacerdotumi » fuafiones ac monita , quae confeientiam tangant, ni-- pj hjl in animus feparandorum valuerint. Ergo, utt P dixi, quöd Acatholicis facultatem ampliorem faciat,, nor eft, quöd ea fieri omnia ab illis fecundum le- P gem Evangelicam pofle autumet; fed quöd exx certis rationibus fuam ipfis difciplinam, erronearan licét, permittat, feu toleret potius. Atque illudi & quidem fubconditionibusadeö gravioribus ac mo]eft%, ut non fit opinandum, rem illam, vel apud hos ipfos,!, w fbre familiarem» m ^ Med. Sufficit, Valentine , fufficit; jam hifce vev- P luti oculis confpicio, quam in hac Edict 1 parte ni-; ■ hii fit manifeftè iniquum , nihil cum honeftate , nU & bil cum ratione aut Evangeiio pugnans. Habeant ik i bi Acatholici •, fi errant tam turpiter, & erubefo- tho cant ad nottrae Communionis difciplinam fapientkw » rem. In omni ferè fecla animadvertere licet nefcioa BH] quam intemperantiam. Nos interim avitam ferva« tra bimus connubiorum firmitatem ac robur, Edidtaa ut etiam recèns confirmatum , in illotum maximuraa ree: dedecus. Utinam verö , quae- modö attulifti, ha-- pro buifiem tune ad manum, obftruxiffem profedtó ou tra plerisque è focietate, qui temerè adeö lubricèques ni Edidti has fandtiones fuis gloflematis dehoneftanteSf, 3 ïnque ejus latorem Auguftum calummas» accuraat tam lant s calnmniis, convitia convitiis,, quidquid ve* J niebat in buccam effutiebant liberrimè. Ferebamn jicic quidem illud tum. graviter, fed quid reponerem.,fe non habebam. Nunc rei totius myfterium edodtuw. ffln non deëro officio, fi .fortafiis adhuc confimiles cri-1 quo rninatores pofthac offendero. -bi Theol. In Belgio- noftro Catholico, ubi fciliceei reis •ffloü. tolerabuntur hucusque alienaa religionis ritu;i iau  (SO atque homines, vifa plerisque non erat, neque nota hujufmodi illorum difciplina; ut non fit mirum, tam muitos, etiam non omninö idiotas atque indodtos, ad tantam licentiam qua religionis, qua folvendorum connubiorum Principis decreto illis fadtum haefifie attonitos, atque eam rem ferre moI leftè. Med. Deponent, fpero , ftuporem , indignatio■ nemque, ubi ad eum , quem dixifti, modum rem hanc totam intellexerint. Theol. Placabuntur fenfim animi, ac fapiens reci tius; fed cum 'tempore. Med. Ignorantia & praejudicia animorum , morbi : nimirüm fpirituales, perindè üt pravae affeétiones i corporum , non deponuntur repentè atque è veftiIgio, fed longd fajpè mora ac medicatione- Theol. Tempus ipfum plurimis unum remedium i eft. Med. Quid fi Acatholici ipfi, ad exemplum Garf itholicorum , tam fandtas nuptias habentium, erroioi ire.s hac in re fuos dedifcant aliquando : nempe illi ai nuptias ceü rem profanam habent; nos Sacramenja. l tum efle dicimus; quod fi nobifcum agnofcerent, n lUt fanè femper agnovit Ecclefia, dc iis non seftima..afient tam leviter, nee rumperent contraclas adeö ;!• [promptè. Quid, inquam , fi errores hos fuos nofa ctra converfatione dedoceantur ? neque enim omnijH mó defperandum de eorum emendatione eft. | Theol. Vereor, ut illi in carnales fuos animos i tantumdem imperii habeant. i Med. Non ego tarnen hu jus ei rem omnem abra jicio. Sed parüm hoe refert : nam non nocebunt ni, faltem multüm aliis meliüs fentientibus. Ex quo M namque prior ille fedtariorum impetus deferbuit, éSquo ante duo fecula fuerant agitati, nonlaboratur lab ipfis magnoperè , ut profelytos faciant, fuamque •J religionem propagent ,vel in Provinciis ipfis ubi A Xmuntur : ut proindè non magnus debeat efle me-  C 92 ) tus, ne apud nos immodicè nidulentur, pravoquei noliris exemplo exiftant. Theol. Sed de Haereticorum matrimoniis diétumr eft fatis. Med. Reftat ut queftiunculam proponam de impedimentis veteribus antehae ufitatis, 'probatisquef ab Ecclefia & Conciliis, vel etiam inftitutis ab iiss dem ; nunc verö demum Augufti Principis Solem-,< ni Decreto partim aboliris. Theol. Oppidó me fatigas in negotio tam ingratcx ac difficili; quid non loquimur de rebus jucurxlkw ribus ? Med. Plus proficio tuis luminibus, etiam fami+ liariter communicatis, quam een tum libris ac per-:• fpiciliis. Theol. Poppyzas, Theophrafte , & nugaris, coni tra quam confuêfti. Non ego. ille fum , qui eno-idandis intricatiffimis quaeftionibus fim idoneus At-t. tarnen quoniam amico meo tali ac tanto recufarts aliquid piaculum fere duco, per me licet, de rha+ trimonii impedimentis, recèns conditis , abolitisquei verbum adhuc unum, alterumque , mecum nunoi facias. Med. Nöfii, mi Valentine , quam ab adulatioo ne omni firn alienus. Si Modica hac laude tuamlaefl modeftiam , veritati litavi faltem. Nunc addam ;. quod hucusque continui, & efl fortafiis omnium praecipuum. Theol. Quid illud ? edifiere. Med. De Proclamationibus antenuptialibus' nóffl multüm laborabo. Has jam pridem Ecclefia quo4 que requifivit ; nee fuftulit, fed extendit Prini ceps, ac robat novum addidit , dum nifi praemitt tantur difpenfaiione obtenta , fubfecuras nuptiaa irritas fore decrevit , quae antè habebantur illicitaa dumtaxat. ' "' Theol. Suluberrima Bannorum feu Proclamatioo oum matrimonialium confuetudo eft, quam cue»  ( 93 ) iiftnte Innocentium III. Pontif. Max. multoe qui* , ifdem , fed non omnes Eceiefiae tenerent, Latera;neufe fub ipfó Concilium generalem f'ecit, in lerrgemque erexit. communem, quam & Synodus dejinde Tridentina probavit, fuamque efle voluit. vSynodi quoque Belgieae tam fenó praecipiunt Paro- ■ Ichis, üt has denuntiationes faciant, ut non fitobrifcurum , earum ufum fummi femper momenti ab lipfis fuifie habitum , nee nifi gravi de caufa , obtenitaque dilpenfatione efle omittendas : quin imó fpeccare graviter Epifcopos, qui hunc nulla ferè raItione coneedunt. j Med. Atqui tarnen in Dicecefibus nonnullis, vilein?, praefertim nobis Leodienfi, nihil communius, Iquam idas omittere , omittendarumque illarum faIcultatum petere & impetrare, causa paflim nullê, fpraeterquam pecuniae ; adeö ut dedecus propemodüm Jifit, apud eam gentem proclamatum nubere folique tilli boe faciant, qui folvere minimè poflünt. 772o/. In ifta quoque, quam dicis, Leodienfi |Dio:cefi optimae exftant, nee parüm feverae; in eam arem SynodorumEpifcoporumque Conftitutiones, fed ut aliae pleraeque molliter obiervatae. Tametfi neque ibi Parochi defunt'bene multi, quiabejufmodi quaeftüs ftudio alieni prorfüs, vindicandaeque melioris difciplinae foliciti, nunquam aut rarö eas, patiuntur omitti. Med. Parochorum praeeipuè culpa eft, fi non iüant: quippe qui datis literis declarare confueveruntdifpenfandi rationem adefle; aut rubra ipfi; üt vocant, Jïgilla venalia habent. Theol Apud nos haec difciplina ufque vegetior fuit.. Non ignoras praeterea, quid egerit ante annos mon adeó muitos piae memor.ae Leodiorum Epifcoipus ac Princeps Carolus D'Oultremontius, Paftor fi quis alius zelofiffimus, ut graflanti abufui aggerem löpponeret; neque per ipfum ftetifle, quod res non ifucceflerit è voto ; fed per Axchidiacoiios non un:  , , C 94 ) cüquaque, ut par fuerat, obfequentes. Ergo quoniam tantaa utilitatis denuntiationes antefiuptiales funt, & tarnen adeö facilè, in locis prsefertim illis, qua fub Leodienü aliisque extraneis Dicecefibus fita funt, ab ignavis quibufdam fuoque compendio intentis Paftoribus permittebantur omitti ; hinc fortafiis eft facftum , ut majoris ponderis difficiliorisque negleétds eam legem Princeps reddiderit; dum a denuntiationibus dependêre matrimoniorum valorem decrevit, non utique omittendis, nifi ob graves caufas, easque a Magiftratu rité ponderandas atque probandas. ■ Med. In Gallia, fi rectè memini, jam aSefquifeculo, eöque amplius, in Conventu Blefenfi decretum eft, ,, quöd fubditi iftius Regni, cujuf,, cumque ftatüs, qualitatis & conditionis exifte-. ., rent, contrahere validé non pofiint, linè publi,, cis Bannorum proclamationibus cum competenti ,, temporis intervallo. ** Quin ajunt vicinos Batavorum Ordines ad praecavenda incommoda ex clan- • deftinis matrimoniis oriri nata, inter castéra pu-• biica lege anno 1580. caviffe, ne aliter nuptiae con- ■ frftant, qua.m fi trina eas Proclamationes rité an- • teceiferint. Theol' In eadem tarnen Gallia, fi Gerbefio fi- ■ das non obftante Biefenfï illo decrco, matrimonia 1 finè praevüs denuntiationibus abfque venia fa&ai habentur pro valiais, & quod ibi fancitum eft,, habe.-.da invalida, hoe docet intelligendum quan-tiim ad. civiles effeftus attinet, oftenditque quodl dicit ex variis Auctoribus Fiancis, nee non a fu— premo Senatu prolatis fententiis. Med. Ita in Gallia fortaffis res habeat fefe; ini Edifto noftri Principis, connubia iftiusmodi decla— rantur abfoluté nulla nulliusque valoris: ac fii quando ob graves rationes difpenfandum in faciendiss denuntiationibus fit, jubentur nupturi hanc gratiamn poftulare a Judice Seculari, quampeti voluit olim,, dariquei  { 9b ) ; •■ darïque, Synodus Tridentma ab Ecclefia; Antiftibtfs Theol. L^gi apud Efpenium , eam denuntiationum antenuptialium difciplinam apud Hollandos Acatholicos cuftodiri adeö accuratè. ut nunquam aut feré nunquam illarum omittendarum facultatem concedant, cujuscunque demum conditionis fint, qui eam poftularent i atque adeö indigna res erat & plena fcandali, quod Epifcopi nonnulli, feu potius eörum adminifiri, tot etiam Ecclefia; fandtionibus obligati atque admoniti , adeö faciles fe exhiberent paffim in remittendis iisdem; ut jam fermé ea lex pauperibus tantum ac infimae quafi plebi videri poffet prafcripta ; imö quod pudet dicere, inqu'ebac Efpenius, fola nummi carentia ad obfervantiam legis conftringere videretur: quamquam fatendum , üt dixi, ingenuè in noftratium Epifcoporum laudem eft, in hac re eos femper exhibuifiè d fficiliores. Med. Credisne futurum , ut ex Edidti praefenpto denuntiationes omittendae fint rariüs ? Non utique ego: non efl: enim verifimile rufticanos, exempli caufa, Judices, homines fciiicet indoctos plerumque, & Ecclefiaftiea; difciplina;, fmisque ejusdem ac fpiritüs omninö ignaros, neque admodum curantes; tum & compendiis fuis folummodó inhiantes, difficües in hac parte fe praebituros: hos profectó faciliüs etiam erit circumvenire, quam olim Epifcopos. Si non & fubindé difpenfationtm conceflüri funt meré, ut hos irrideant ac fpernant. Theol. Poterat ( verum eft) imó fas erat, eam poteftatem relinqui facris Praefulibus, juxta quod a Concilio Tridentino fapientiffimé fuerat ordinatum Si videbatur è bono publico efle; uti erat revera; ut matrimoniorum ineundorum Proüamationes rariüs omitterentur; fuffecerat Epifcopos vel femel monuifle officii, qui dubio proeul zelo obfecundafienc feduli Principis., Nunc illi conquerentur de laefis contra&isque fuis juribus; tametfi nonabolita, fed II  c9*y extenfa prior illa lex eft- Nee'deërunt fortë, qui dup ici exhinc difpenfatione opus fore autumabunt, altera ex Edifto impetranda a Magiftratu feculari, üt validé; ab Epifcopis altera, üt licidè finè praeviis Bannis nübatur: quorum lententiam 'qua; utrique forojus iüum aflereret, gratam tarnen fore Principi multüm addubito. Med. Nihilominüs a Catholicis pauló timoratiotibus in ufum deduci'hoc confilium habeo compertiflimum. Et facient, opinor, ita in caeteris quoque omnibus. " Theol. Laudo pietatem, pröbo confilium. Sic nulla erit animorum inquietudinibus anfa. ' Med. Cavent tarnen fedulö Epifcopi, ne a Sponfis qui difpenfatione hujuscemodi indigent, quod olim confuërat fieri, aliquid folvatur; & merito quidem illi, reor enim, fi ad aures hoe veniret Principiis, non abituros impuné. Theol. Ab Epifcopis noftris, etiam antea-, in occafionibus ejusmodi, vix aliquid exigebatur. Quod autem times, ne facta rufticano Magiftratui difpenfandi potentie, illi, caeterique abutantur, fiantque adeö hac via relaxationes frequentiores indifcretioresque , quam antea contra mentem Principis: puto vanum metum efle : difertè enim mandatum illis eft, hoe non facere, nifi ob caufas graves atque urgentes; narratumque eft mihi nuperrimè, Refcriptum datum iri a Principe prope diem aliud , quo id etiam atque etiam commendet; mandetque, ut ne ea poteftate utantur Magiftratus; nifi ob rationes omninö fmgulares ac perquam urgentes, quae publicari nuptias finè dedeeore maximo non finant nupturientium ; quo & cafu hi Sacramento jurisjurandi cogendi fint conteftari, fe nullius impedimenti efle cbnfcios. Med. Praeftolabimur eventum; nam de hac re nihil adhuc audivi Unum eft, quod in praefente de " nuptiis Ediifto magnoperè probarem, ü modó vi-  * 97 > , J c - derem quomodó non pugnet rurfum cum dermitione Synodi Tridentinae , quam Catholici omnes reveremur, fanctamque habemus & facrara. Theol. Audiamus. Afei. Wud nimirüm; quod de filus fibabusque &milias, de pupillis & minorennibus eft decretum, ut ne validé finè Parentum fuorum feu Tutorum, vel "fuppleto faltem per Judicem confenfu inire nuptias valeant: id quod retulantem inconfiderantemque juventutem, in nuptias faepé obduftis veluti oculis praecipitem refraenabit, ac Parentes collocabit m tuto, ne infaufta fuorum atque importuna matrimonia videre debeant: hanc inquam , legem ego , qui filios ipfe habeo, filiasque, ferenubiles, de quibus, quoniam aeftuare incipiunt, jam inde fohcitudo me cariebat, probarèm immenfiim laudaremque, mli illud videretur evertere ea, quae mox laudata Synodus ftatuit, dum (Seft. 2-4. de Reform matr. Cap. 1.) anathemate damnat eos, „ qui falfo aftrmant, „ matrimoniaa filiis familias fine confenfum Parentum contraöa irrita efle , & Parentes ea rata vel ' irrita facere pofle." Jam veró hujusmodi connur bia revera invalida a Principe declarata funt | recuicquam obftante Concilio, perindé quafi erratum fuiflet a Synodo, cujus tarnen fandhonem Cathohcus quisque facrofanaam habeat, certamque necefle eft. „ ■ ' . Theol. Nihil, mi Theophrafte , pugnae ïfthic cum Concilio eft. Stat il i fua auöoritas , Edicloque fua vis fumma concordia. Med. Summa concordia Da lucem; bic enim mei caligat oculi, ac pené nihil video. Theol. Quo tempore id. deelaravit Synodus, plerique Acatholicorum,j^urjaim quoque, tenebant, Non tarnen omnes apud illos fic fentiunt. Grotius, exempli gratia, ex eisunusnon minimae auftoritatiscontrai-iumomnino decet Lib. 2. dejure beth o H a  ( 98 ) fiüorum matrimonia invitis, feu infciis Parentibus inita fuapte natura irrita efle, aut certé ab iisdem rro^arbitrio irritabilia: contrariam huic doétrinam propofuit Synodus, atque id genus conjugia illicita quidem efle, non tarnen invalida ; quamdiu nimixüm per legitimam poteftatem aliter non decerneretur. Med.. Hoe eft dicere, talia conjugia non efle ex natura fua nulla; quamvis nuila decerni queant aum é re fuerit vifum poteftati fupremae. f Theol. Rem capis. Nunc igitur invalida apud nos ïitiusmodi matrimoniahabebuntur deinceps, nori quafi taüa fint ex fe; fed quia fuprema poteftas fic confhtuit; ad eum fere modum, quo de Proclamation.bus factum dicebamus ftatim. Alioquin nifi aliter Prmcipi placuiüet ftatuere, hujusmodi nuptias valituras nobiscum crederet vel Princeps ipfe, fanétiffimre Synodi decifionibus, üt Catholicorum quilibet, fubjedus. Viden* quomodó in Ediéti hac parte nihil in illam fit peccatum? nam & in Gallia eadem ipfa quam nunc videmns inveétam , difc;pïina obtinet, regia & ibi fanctione olim inducta. • Med. In Begicis hisce provinciis jam dudum varia decreverunt Principes adverfus nupturientes, Parentibus invitis, Juvenes; nominatim Carolus V. & Philippus IV. utrique luculentis feveriflimisque Ediétis; at non undequaque é voto res illis, eorumque legibus ceffit; nam ad noflra usque tempora haec paflim Parentibus praecipua crux fuit, dolor, folicitudo, angor proecipuus, natorum fuorum intempettivaimpariaque conjug'a, clam fe five repugnantibus quoque fe inita. Ab hac folicitudine litert erunt pofthac, legibus novo robore addito, adveriüs intemperantiam irreverentiamque, plufculüm valituris. pacis Cap, 5. §. 10. N°. 1. Vide Clemens Traité de pouvoir de P Eglife fur le Mariage Chap. 4. pag. 284. & feq..  (»■)• TJml Elu-debant. antea inobedientes filii v;gi; lantiam & curam Parentum, ineundo matrimonia , I ut vocabant, fa&i: nunc eludent legem modis aliis, I extra patriam nempe fe recepturi aliquamdiu , donec k quas ambiebant, nuptias ibi perfecerint; voluerint i noluerint Parentes: reverfuri deinde Pacificé & fecuré. Med Habebuntur, ütfertfama, matrimonia fic in fraudem legum alibi ineunda pro nullis quantüm. faltem ad efiectus attinet civiles: quod fi ftatuetur i uti ftatuendum omnino dicuntprope diem, falva erunt Parentibus, legibusque, omnia. Theol. Hoe frsenum, fi opponatur , fufficiet. Med. Gaudeo plane de lege tam utili; nunc autem maximè, dum fublato veluti ab oculis mtis a te velamine ipfus confpicio, non commodis modó ; publicis, meisque, eam mirè fervituram ; verüm. etiam quod hucusque fueram fufpicatus ac veritus, ■ a. Tridentinae Synodi fa'nctione nihil deviare. Theol. Minima, haec difficultas fuit enodatuque facillima. Med. Vellem, ut casteros quoque Edicti Amcu' los confimili interpretatione donare , feu excufare,., i tuerive^'aleres: neque enim definam, nifi meas duI bitationes diflblveris, audierisve faltem, in re tam* nunc aliud omnes paffim , in foris, in compitis, in■fcholiSjin popinis ipfis altercata: de cognatione. ' loquor & affinitate intra ar&iores nunc limites ^ . Regio Decreto, conclufis. Theol. Hic equidem difcere malim quam docere:: ut & de affinitate fpirituali aliisque nonnullis lmI pedimentis ab Ecclefia olim five probatis confirma-- ■ tisque ; five inveétis, nunc verö, üt videtur, a Principe omninö abolitis. Med. Imö abolitis ; fed non ab Ecclefia. Quid-1. ;rnodö agent fidèles, quando utraque poteftas poli»■tica & Ecclefiaftica in conflictu eft'? Theol. Boni Catholici, quique in tuto feu quiets" «uimos fuos ponere'rvolent,. fi quando in gxadibui-  F . ( 100 ) ab Ecclefia prohibitis inire ob rationes graves connubia volent, Regio Ediéto nunc minimé comprehenfis, Epifcopos fuos accedere obtinendae difpenfationis caufa non nesligent, eo magis, quod hoe facere non praecipiantur quidem, fed tarnen permittantur, fi velint, ipfomet Principe in fuo Eüi&o hoe declarante „ Confanguinei, inquit Num. XVI. .,, feu affines omnes, quos praefenti hoe noftro De-,, creto ad ineunda inter fe matrimonia non decla- ravimus inhabiies, porerunt validé hoe facere etiam finé praevia difpenfatione; quam tarnen liberum illis erit petere a fuo Epifcopo, ii ita „ fuerit illis vifum.'' Ergo cüm non vetentur hoe facere, faciant; & dubiis nullis erit locus. Med- Optimum confilium : quod probi quique fidèles fl-cuturi funt fponte; caeteri eadem facilitate fpreturi. De horum autem conjugiis fic contra antiquas Ecclefiae conftitutiones initis , ineundisve quiddicemus ? Duorum forechercule ! durum dicere invalida efle, ac meros concubinatus. Theol- Atqui tarnen itaceniënt Viri doctifiïmi non pauci, quorum opinionem, duram licet apertas falfitatis nemo facilé coarguat. Med Ego verö in animum inducere vix poflum, fi vera eorum fententia eflet, toleraturam" Ecclefiam difiimulaturamve legem tot incommodis peffimisque confecutionibus obnoxiam. Et Princeps ipfe an ferri unquam fuftinuifiët. Theol Ex illorum fententia hujufcemodi conjugia quantüm ad contraftum civilem efteftusque politicos attinet, erunt valida; coram Deo autem & Ecclefia quantüm ad Sacramentum fpectat efteftusque facros & Ecclefiafticos irrita erunt ac nulla Liberi, exempli causa\, ex tali conjun&ione nati habebuntur legitimi quoad difcenda opificia, obeundas dignitates & officia fecularia; necnon acquirendas hereditates , fucceffionesque bonorum tempoïahum, &c. Cüm haec omnia civilia fint & politi-'  ( 101 ) ca, atque adeö k Mo Principe determinant : at refpeftu beneficiorum , dignitatutnque Ecclefia fhcarum , &c. habebuntur pro fpurns. Med. Durum ! durum ! Theol Ad hunc admodum fe expheant, expediuncque , Scriptores quidam , etiam Galh i ac novïflimè Audor operis de veraque Poujïate , quem fequuntur Balletus & Metrotus in una & aeradiffertatione anno praiterito pro abftmenda Juns Canonici laurea ab ipfis defenfa in Tjmverfitate Catholica Argentinenfi , qua nunc Lovanii etiam vemunt, cu?antibus Plati adverfariis ; jam inde fortafiis abs te quoque vifa; ac leftaï. . ■ Med Vidi equidem j at necdum legi, deficiënte otio Hoe audio i taedii plenas effe ac multi naufeae; caeterüm doftrinam complefti bonam ac la- ™1 Theol Duo illi velites hoe prscipue habuerunt fibi propoGtum, feu potius illorum Magiller Ditterichus; ut clariffimi Viri Anton.i Petzeki Juns Eed in Academia Albertina Friburgi m Brifgoia Profefioris publici atque Catholici doftrinam modeftè refellerent , quam ille P^T'v^^SS tatione reculiari , in lucem publicam a fe emifla anno Jo , de otejlate ^lejl.injla^d^ trïmonfi Impedimentis; Launon fententiam magno ille conatu , variaque & copiofa eruditione propugnaverat. Quam habet Ecclefia ftatuendorum impedimentornm, dirimentium matrimonia poteftatem , eidem faftam tenuit a Principibus, quibus ea pro«ria fit. Principes proindè, fi è re hoe fore judieaverint, plenilfima gaudere libertate eandem revoca-ndi Nee praefcriptionis titulnm hie quidquam valere, cüm nlc cqntra jura , üt vocat Majeftanca nihi valeat • qua poftrema in re confentientem fibi etiam habet Herieurtium, (a) Juris-Confultum _ (a) Loix EccL de France Pact. 3- P- °~5-  C k>3 >, ; è Gallis celeberrimum. Deinde cum- is fblurn., cffc jus eft legem condere , in ea poffit difpenfare ; confequens quoque efie ait, folos Principes in Impedimentis, five a fe, feu nomine fuo ab Ecclefiaconftitutis, pofle de-jure difpenfare ; ut adeó difpenfatio hac in re, feu ab Epifcopis, feu aJPontificibus ipfis Romanis, hucusque fieri folita, ex uno Principum confenfu ac indulgentia. valorem fuum fue-. rit nacta ; contraque voluntatem illorum exprefsè. figniikatam ac decreta, ab iisdem conceffa nulla fic atque irrita.; a. quibus omnibus non multüm abludit Platus.- Med, Sic nimirüm ubique- confpiratur advn-fus:Ecclefiafticarn poteftatem , ab ipfis Ecclefia; filiis. Theol. Retzekus. fuam lucubratiunculam ciaudif adjecto voto , quo defiderare fe ait & optare , ut.. Supremi Principes omnes Romanorum Imperatoren! Auguftifilmam, Jofephum II. imitentur ,.qui petendis a Roni. Curia matrimonialibus difpenfationibus». in tems fuis hereditariis fecerit finern- Hortatur,. ut priitinum errorem nunc tandem deponant atqueeliminent, quo creditum hucusque vulgó Tuit, fidèles impedimenth fuas nuptias dirimentibus citra.1 afienfum Principis pofle obligari : poftremöque ad-, dit , rem illos faéturos & decoram & fummè con^ducibilem publicö bono, fi confervatis iis folum». rnodó impedimentis, confirmatisque , qua; aut Ju-* ris naturaiis efie aüt, Divini conftaret, caetera om-; nia tollerent è medio. • Med, Eö-usque progreflus nunquam. eft Platus.nofier, geffitque fe prae Scriptorc illo longè modeC" tiüs,- Caetera-., fit mihi hinc perfpicuum , cum Pla-, to facere■ muitos alios,, etiam è.. Catholicis , nee,", fpemendos quidem. Auftores : atque illum adeö noafacilè incufandum ,. tamquam qui Eccefiae Concilio-, Tumque facerrimas fanctiones infuper habens, pas deque.conculcans teruerario atque facrilego, .mei'as-:  C i°s ) ■frnobis Harefes, erroresque manifeftos ac capitales deilivenderet. • W' Theol. Plati opinionem repudiarunt fplemni refi••ftponfo Duacenfis Univerfitatis Doctores Theologi., i*eam quam Veldius tenuit contra probanter fuo '•jjcaicu'o. li Med. Dirimenda Theologica controverfia, quae is -majoris momenti fit , Univerfitatis unius votum i minimè fufficit; & nófti quam parvo illa Duacen'i fis habeatur in pretio , ut qua tota ferè eft Jeiuitii« ca : quod tarnen mifère de Schola'Gallicana. Theol. Mihi tota illa de Impedimentis quaftio ï iadhuc indecifa eft : & quanquam ab Concilii Tri- 'dentini minimè obfcuro fenfu agrè divellor 5 mul't tum tarnen abfum , ut Plati Marantique opinionem 'pro damnando errore habeam , aut de mentis eorum, & ifinceritate rcctaque fide addubitem. Unum eft quod i' probare nulla ratione pofiüm : quod nimirüm re -i lusque adeó incerti1, atque utrimque adhuc difputah ti, Ecclefia quoque minimè- coniulta, perempto» rium hoe decretum pröcufum fit, prodieritque ; • quafi unus Princeps decidere controverfiam fe folo i valuiiïet , atque antiquitatis de hac re legibus avi1; tis novas inducere pro arbitrio. H Med De reéta Principis mente , intentioneque, > mullus dubito ; atque irrafcor potiüs ejus adminifi' Iris, impotentibusque ac parüm religioiis Confih iliariis. Theol. Ecclefia, üt quidem arbitror, fervandae ■'- concordia gratia, huic Principi Conftirutioni non i- fefragabitur apertè, fuoque odeö filentio eam veluh |i approbans fuam eatenüs faciet; ut in aliis mulï tis factum novimus fuifie alias. Epifcoporum alio» qui ( fi bona videlicet lex non eflet) ac Supremi 3' inprimis Antiftitis Rom., munus eflet errantem in 55 |e tanta Principem communefacere ac edocere; quod m dum hucusque minimè faciunt ,exiftimar.dum enim*  eró eft, dè" violatis fuis juribus ipfis tam apertè oiinimè conftare, aut ultró aliquid cedere. Inter hac optimum faclu efle judico, fi fide-. lium uuusquisque in toto hoe negotio Epifcopi fui: „, requirat, fequaturque confilium : illi enim funt,,.,quos Salvator pofuit, ut regerent Ecclefiam Dei,, „ quos item qui audit hunc audit, qui fpernit huncüj,; fpernit. E* erunt, opinior , illi fatis cauti, ut nee,,: aliquid fuadeant aut decemant , quod regiis adver•fetur juribus , feu turbare utriusque poteftatis bo,-, „: nam harmoniam valeat. , „. Med. Multa illis prudentia in praefenti rerumi ,;| ftatu opus eft, cum patientia longanimitatequei „ conjuncTa: neque enim is JOSEPHUS eft, qui ir- ^ litari fe , fuaque jufla contemni impunè finat. . |)( Theol. Sï legum fuarum vindex eft, qui eas no- ^, lia ullo modo praeteriri, religiofus eft etiam ac pius,; v, tum & docilis quoque, ut fi easdem aut cum relin- ., -gione non fat convenire, aut Reipublicae fore pert ,; niciofas noxiasve intellexerit, revocet quantocyus, ))M aut temperet; cuj.us rei non unum jam modo ex-.- jr empium prsebuit. „: Poftremö in exponenda enucleandaque tota hac d|i fl) Impedimentis matrimonialibus controverfia , videtui ))( mihi palmam praeripuifie graviflimus Theologus è ; ( Dominicanorum fcecundo magnorum Virorum Sa* ij] dalitio Petrus Sotus, qui & Tridentinae Synoda n, interfuit. Ejus Opus de Inflhutione Sacerdotum ^ penes me habeo (Ra:ö enim- fine librisdomo mes; /, exeo, vel ad ambu'ationem ) verba ejus prselegam.i '\{ tametfi aliquantulum prolixa: atque hoe veluti Epi-i .|( phonemate noftram hanc de praefenti negotio ferr ^, mocinationem concludemus, de aliis deinde rebui traótaturi minus difficilibus, & quae cum amica fua* i, vique deambulatione melius* conveniant. Med. Ad Sotum utraque litigantium Theologoj ; rum pars provocat, Yeldiana, Marantiana. Ejjap ' fenfa audire aveo ipfiffimis illius verbis: maximoi '  * I05 > cüm Tridentino Concilio • perhibeatur interfuifle,. atque adeö ejus mentem perbenè potuerit. Theol. Ita habet led. IV. de Matrm. pag. miihi 383. ,, Beatus Thomas intrepidé afleidt jura ipfa civilia & Imp-atorum leges illegitimos aliquos „, reddere ad contrahendum, ita videücet ut nullum fit matrimonium; neque negant hoe alii, quan-, „ quam non ita aperte aflèrant. Et certé hoe eit „ folidiflime fundatum in illo verbo Evangelii: „ Ouod Deus conjunxit homo non feparet. Deus 3, eram per caufas-naturales & ordinatas humanos „ contradus perficit, hoe eft, audoritate legum, „ ficut naturales res per caufas naturales. Non ita,„ que Deus conjungit, quos contra juftas leges „ humanos con]ungitur. Hoe dicimus. (addit) „ quoniam Juriftis multis vifum eft, nonejfepote,,, Jlatis fecularium legum matrimonium nullum reddere, fed tantum Ecclejïajiicarum. Juriftas „ nulla audoritate Juris Divini aut Canonici hoe „ probant, nee etiam ratione ulla efficaci : nee ad,,j vertunt, nihil hoe derogare audoritati Ecelefia„'ftica;, fed potius conducere Ecclefia; paci: fi ,„ enim jus ipfum Divinum permittit proh'.beri ab ,„ Ecclefia, quod ipfum non prohibet: quare Ec„ clefia non permittet feculari poteftati prnhibere circa matrimonium , quod ipfa non prohibet ? „ Fateamur igitur, civiles lege* non pojje ucuum ,, matrimonium facere , quud Ecclefiafticee illi,, citum reddunt; ficut nee Ecclefiafticaa leges approbare quod divinum jus reprobat: hpc enim , erat' inferiorem Superiori contradicere. Verüm ,'t quod Ecclefi.-.ftica; leges non prohibent, cur fe>t culares prohibere non poterunt; ficut hoe non , prohibet jus Divinum prohibent Ecclefiafticae? „' Nee debent Prce ati Ecclefia; gravatê fuf ipere, fi quod tempor ad pari viderint neceffariuin ,, feculares Principes Jiatuant. Nee ejl cur illis „ fe opponant; fed permittant potius mairiino-  nium legibus humanis . ordinandum , cum ojfpcium humanum fit; ET ADDANT POSTÈJ „ IPSI, SI VIDEBITUR, QUOD AD B0„ NiJM RELIGIONIS PERTINENT QJJAN,i QUAM LEGES CIVJLES INt HIS OMNIti BUS EX P IE LATE CERTE ET FOLUN„ TATE PRINCIPUM FACILE CES SE„ RINT ECCLESIA!, ut jam nullum cenfeatur ,, matrimonium ilkgitimum QIJOD ECCLESIA „ TALE NON JU AC AT. Non tarnen propterea vel legi, vel confuetudini Reipublicae hoe auferent> dum eit, ut illegitimos aliquos reddere, fi velint, poffint; Ted potius, fi opus foret, confirmandum eflet ab Ecclefia; Civilia jura illegitimum judicant matrimonium inter tutorem &curatorenv ,, vel fihum ejus; & pupillam Sed derogatum videtur his legibus per contrariam confi.atudinem „ quae tarnen non videtur minima ratione & neceffitate hoe ftatuifie. Si itaque r tibias toga impeditiorem reddidit greffum , ac nulla nubes folis radios intercipit: quique labor fuit pracipuus; tu meum caput, plus quam ambulatio pedes, varid qüaftione fatigafti. Med. Na! tu pra cateris vulgö Clericis religiofus es ac tenax modeftia. Pars illorum maxima , quando foras exeunt, rarö oblongis utuntür veftibus. Ac tu praterea femper onuftus prodis, nunquam non libris oppletos habens faccos. Theol. Ha mea delicia. Colloquii Secundi Finis.