DU COMMERCE ÉTABLI ENTRE L'AME et le CORPS.   DU COMMERCE ÉTABLI ENTRE L'AME et le CORPS, 0 u Traité de la Liaison qui Sqbsiste entre LE SpIRITUEL et le MaTÉRIEL. Fidèlement rendu du Latin d'emanuel de swedenborg, Par le Traducletir de la Nouvelle Jérufalem é? de Sa Célejle Doctrine. Edition augmentée du Difcours Préliminaire de Th. Hartley, Dofteur en Théologie, «Sec. A L O N D R E S, Chez la Société Typographique, St, James Street. A LA H A T E, Chez P. F. Gosse, Libraire de la Cour, M D CC.T.XXX V.   L E TRADUCTEUR FRANCAIS a u x UNIVERSITÉS de sa PATRIE. Vous, Berceaux des Arts & des Sciences, d'oii doivent partir les lumieres brillantes & bénignes qui doivent aider 1'Europe a fortir de 1'abime profond de Terreur, oü des fiècles de Pignorance la plus crafle & la plus pernicieufe 1'ont tenue plongée depuis fi iongtems, faites attention a ce que dit Efaïe Chap. XVIII: v. 3. Vous tous les babitans du Monde babitabk, & vous qui demeurez fur la terre , fttót que /'Enseigne fera élevée fur les Montagnes, regardez , & fttót que le Cor aura fonnè, écoutez. Cette Prophétie eft maintenant arrivée, vous Volant; Le Seigneur Jéhovah Jéfus, feul & unique Dieu du A 3 Ciel  W 6 ):( Ciel & de la Terre, feul Créateur de tout Etre vifible & invifible, feul Rédempteur & unique Sauveur, alevéfon Enfeigne^Ja précieufe &falutaire Doörine de. fa Nouvelle Jérusalem, fur les Montagnes de 1'Amour & de la C h a r i t É , de 1'Amour envcrs iui, feule fource de tout bien, & de la Charité envers le Prochain ; regardez fans prévention cette Doctrine , prètez-y toute 1'attention qu'elie mérite , & communiqués-ladans toute fa pureté aux tendres Piantes commifes a vos fpins, pour devenir en vos Pépinieres des Arbres forts «Sc robuftes, &t propres a orner le beau jardin de Jehovah. L'Eternel a fait fonner le Cor par fon fidéle Serviteur Emanuel de Swédenborg: écoutez-le, & obéiffez a fa voix. C'eft chez uned'entre vous que j'aipuifé les connoilfances qui m'ont mis a portée del'entendre & d'en profiter: & c'eft en recon-  ):( 7 ):( reconnoiffance de ce fervice que je reffens, a eet égard fur tout, être dela plus grande importance, que je vous fais 1'hommage de cette mienne tradu&ion fidéle, mais littérale, d'un des plus importans Traités de eet incomparable Auteur. La Matiere de ce Traité eft d'une affez grande conféquence, pour éveiller Tattention de tout être raifonnable; en effet, c'eft faute d'avoir bien connu cetta Liaifon que le Créateur a ètabli entre lui & fa Créature , entre le Spirituel & le Matériel, qu'un Déluge, ou plutót une incendie d'erreurs & de maux de toute efpèce s'efl: rapidement répandue dans 1'Eglife , & 1'a totalement ravagée & confumée. Par fes lumieres naturelles l'homme n'auroit jamais pü acquérir cette importante connoüTance, il falloit donc qu'elle lui fut révelée par une Lumière fupérieure, il falloit que 1'Auteur A 4 de  K 8 ):( de toutes vérités lui dévoilat lui-mème ce grand, eet impénétrable Myftere. C'eft ce qu'il vient de faire de nos jours, paree que cette connoiffance doit former la bafe folide de fa Nouvelle Eglife qu'il va édifier parmi nous ; hatons nous donc de 1'acquérir, pour devenir en fes mains des Pierres propres a la conflru&ion de cette Eglife par excellence, qui doit être le couronnement ou le fhapiteau de toutes les autres. L'Auteur dont le Seigneur s'eft fervi ici comme d'un inflrument pour nous dévoiler tous fes Mylleres, vous avoit déja fait parvenir des Exemplaires de tous fes divers Traités Théologiques, en leur Langue originale, comme il le témoigne lui-même en des lettres adrelfées a divers de fes amis, dont nous avons les copies par de vers nous; il efl déja des mieux connu dans la République des Lettres par une foule d'autres ouvrages Phi-  n 9 )•( Phüofophiques, qui le mettent a la tête des Ecrivains les plus favans & les plus profonds qu'on ait vu paroitre en ce monde depuis plufieurs fiècjes; quant a fesouvragesThéologiques, ils fontd'une Nature trop fublime pour les faire entrer en comparaifon avec aucune compofition humaine. Celui que nous vous préientons maintenant a déja été traduit en Anglais par un vénérable Miniftre de 1'Eglife Anglicane,non moins refpe&able par fon age que par fes vertus, qui lui avoient concilié l'affcction de 1'Auteur, aveclequelil avoitle bonheurd'êcre particulierement lié. Le Traduöeur Art^lais a, comme je le fais maintenant, humblement adreffé fa Traduclion aux Univerfités de fa Patrie. J'ai jugé que ceux d'entre mes concitoïens qui ont déja quelque connoiiTance des Ecrits de Swêdenborg, ne feront pas fachés de voir en leur Langue les témoignages qu'en a A 5 donné  X io ):( donné ce refpeflable Tradudeur, c'eft ce qui m'a engagé a terminer cette mienne Adrefïe par Ia Préface qu'il a mife a la tête de fa Traduöion. J'efpère, & fuis d'avance afluré, qu'elle ne pourra qu'être très-agréable a tout Amateur de la vérité $ c'eft pour eux que je la vais joindre ici, dans 1'attente qu'elle contribuera a les affermir encore d'avantage dans eet amour du vrai & du bien, & a leur rendre 1'un & 1'autre encore plus précieux qu'auparavant. DISCOURS  DISCOURS PRELIMINAIRE D U TRADÜCTEUR ANGLAIS HUMBLEMENT ADRESSÉ AUX UNIVERSITÉS, DE LA GRANDE-BRETAGNE. Comme le Sujet des Pages fuivantes eft de la plus profondc confidération, aufli eft-il de la plus grande importance, foit par rapport a la Religion naturelle (fl), foit par rapport k la Religion révelée. Les anciens Athées, tels qu'Anaximandre, Démocrite & bien d'autres, ont fondé leurs Syftêmes impies fur 1'hypothcfe, que la Matiere étoit le premier & Funique Principe de tout, a 1'exclufion de toute fubftancc immatérielle. Leurs Seófcateurs en infidélité depuis eux jufqu'au tems moderncs oü nous vivons les ont imité. II cft mêmc bon d'obfervcr que ce fon- (a) Swedenborg démontre clairement dans le Cours de fes Ouvragcs Théologiqucs , & particulierement en fon Traité de Ver bo ou de la Parole de Di eu, qu'il n'y auroit jamais eu de Religion pweme-.t Naturelle, parmi lés hommes, s-jl n'y avoit pas eu parmi eux auparavant une. Religion révelée. Ceft une obfervatiou que n'avoit pas fait leTraducieur An^lais, au tems oü il écrivit cette Préface , & que font' même bien peu de kops , mais que nous avons cru devoir préfenter a nos icêtcurs Francais, par des raifons que nous aurons occalion de leur développer ci-après.  12 DISCOURS fondement, qudque foible qu'il foit eft le feul fur lequel 'odieux fyftéme de FAthéifme ak jamais pu s'élever. Pour faire paffer le sabfu dités de cette doftrine, qui bannit de la CrSüJn Ll 0^"1 de rUni^rs tout deS fige&premédité, & toute caufe finale, & empecher que par de fimples affertions nonfou" tenues, m demontrées, elle n'ofFenfe le fe^s COm. mun du genre humain, qui par foi même eft tou- ïon nW^ff0"1' qU£ f6S m0eU1*S& fonéd"" cation n ont fouffert aucune corruption, les Auteurs & partifans de cette impiété ont mis ieUr mventionft forger des Syftèmes pour renX Sfon des effets fans caufes, au motas Lis des eau fes proportionnées aux eflfets. II ma^ieTnen? par exemple, 1'Eternité du Monde dans fa forme' aftueUe; ou , fi cette affertion ne trouve poSt de credit, du moins fuppofent-ife une Etffi datomes, qui fulVant la direftion du hazard, & dun melange heureux, font enfin parvenu* 4 s entre-arranger de telle forte, qu'il en%ft «fixlté ce beau, ce régulier Syftême du monde que nous voyons • & comme ils nefe fontpas trouvés moins embaraires pour rendrc raifon de la vie, du fen timent interieur & de l'intelJigence dont 1'homme" fnvenS dTrr r Pian ^P^laire deTur invention, ils le font vus réduits a la dure néceffité, (O L'homme n'crt naturellement ainfi encün, & porté imroed.ate de 0leu en fon a ne, influence qu'il Jui a fa ui etouffer pour avoir pu paffer k 1'Atbétóme Auie vente frappante que Swedenborg démontre trés clai- ^r:^. *f»° T™é ° •v»■ ■ °»*<»  PRELIMINAIRE. *3 néceffité, d'affigner a la matiere fous certaine modification particuliere, certains pouvoirs aótifs y qui ne s'accordent abfolument point avec fes propriétés connues & effentielles: en affirmant que 1'ame n'eft autre chofe qu'une configuration plus délicate & plus rafinée d'atomes, & que toutes les opérations mentales procedent des mouvemens méchaniques de la matiere rarefiée; pofant ainfi pour Principes de vie & d'entendement, les. fimples modifications de ce qui en foi même n'a rien de vivant & d'intelligent, de forte qu'ils attribuent plus k 1'efFet qu'il n'eft au pouvoir de la caufe de lui donner. Ces abfurdités compliquées ( que Fon doit regarder comme autant d'affronts audacieux faits a Fentendement humain, ainfi que comme autant d'efForts malins faits pour détruire égalcment & la paix & la fureté de la Societé, autant que le bonheur & la confolation d^ chacun de fes Membres) ont été fi généralemenf découvertes & refutées, que FAthéisme, com-' meSyftême, n'ofe plus lever latête, mais il fe cache fous de fauffes envelopes, & cherche k féduire fous des apparenccs plus fpécieufes. Il ne fe prcfente plus comme un fépulchre ouvert maïs comme un fépulchre blanchi; il ne déclare plus une guerre ouverte a la Majefté du Dieu tout puillant, maïs il cherche fourdement a fapper fes attnbuts, de maniere a faire que les hommes ceflent de croire en lui: il ne s'oppofe pas direftement cilimmortalité de 1'ame, mais il tachepar fes faux raüonnemens d'annuller les Preuves fur lesquel les elle eft fond&. Dela eft découlée cette Philo" iophie fauffe & corrompue , qui attribue 1'influence a la Matiere, ainfi que la faculté, ou aumoins la capacité de penfer, & le pouvoir dVir eu, c'eft-k-dire Jehovah Dieu qui s'eft fait homme, qui puiffe avoir rendu fon humanité parfaitement divine, comme 1'a c'airement démontré Swedenborg en fon traité De Domino; c'eft auflï pour c la que Ie Seigneur eft reffufc'té tout autrement que ne reffufcite aucun autre homme, & ue fon corps n'a point vu Ia öorruption, conformément k ce qu'en avoit prédit David, Pfeaume XVJ de nos traduêtions ordinairs , verfet 10. Car tu ne délaifjeras point mon a-me dans le fepulr.fir* tu ne fouffriras point que ton bien. aiiré voye oufente la Corruption. Paroles prophétiques, qui dé'Tiontroient que 1'humanité de Jéfus Chrift devoit être toralenent différente de Celle de tout autre homme, & qu'elle devoit être entierement divinifée par fon in imé Sc parfaite union avec la divmité d'oü elle procedoit; au  PRELIMINAIRE. 19 'corruptible, dont il eft revêtu ici bas, comme une incruftation groffiere de mortalité, une véritable prifon qui lui tient lieu de cloifon entre lui & la perfeétion oü il doit atteindre; elle lui montre que fa vie réelle & propre, qui eft fon amour & fa fageffe, eft en Dieu, & vient de Dieu par influence & par émanation, & quoiqu'il foit pour le préfent comme lié, & pour ainfi dire g£roté en cette forme matërielle comme dans le maillot de fon enfance, néanmoins k mefure qu'il meurt k 1'amour des objets matériels, il avance en fa crue fpirituelle, rompt fes liens, & s'éleve dans la liberté des enfans de Dieu. Mais quoique les principes de notre fainte Religion nous enfeignent ces vérités, & quoiqu'ft certains égards tout Chrëtien y donne fon confentement, il en eft cependant fort peu quiyajoutent foncierement la foi qu'on y devroit ajouter ,* un fort petit nombre les, entend conformement au fond & dans la bafe même d'une véritable Tbéofophie. Par exemple, chacun reconnoit en cffet aifément que la vie eft & vient de Dieu, & chacun 1'appelle aifément 1'auteur de la vie, mais ils regardent la vie comme un don une fois fait, & qui après fubfifte en eux par foi-même, comme un principe détaché de Dieu , & qui pour fa continuation dépend au lieu qu'il ne peuty avoir que Conjonction entre 1'horrirrie & Dieu, & nonÜNioN comme il y a entre 1'humanité enjéfus» Chrift & la Divinité. Hen eft de 1'homme & de fa nature,, même fpirituelle, avec Dieu & fa nature divine & même humaine (qui eft entierement divinifée ) comme de deux. tangentes qui s'approchent fans cefle & a 1'infini, fan^ jamais pouvoir fe toucher & fe confondre 1'une en l'autre ou s'unir paifaitement.- Obfervation qu'il eft fort eflentiëfi de faire pour prévenir bien des abus des plus funeftes/ fe de ia plus fatale conféqüence. B 2  *ft DISCOURS dépend d'autres caufes totalement diftinótes & féparées de Dieu; tandis qu'en réalité la vie procédé de Dieu par une influence continuelle, exaébment comme la lumiere qui nous éclaire en nos maifons procédé du foleil par une émanation continue qui ne ceffe d'en dériver,- de forte qu'il ne feroit pas li convenable de comoarer la dérivation de la vie de Dieu en 1'homme k la fleche tirée du carquois oudécochée de fon are, qü'au ruifleau qui découle fans ceffe de fa fource; & il eft plus convenable de dire que c'eft de Dieu que nous vivons, que de dire que nous vivons par lui. II faut avouer que cette conödération de notre exiftence dérivant de Dieu par influence, ajoute confidéiablemcnt au fentiment que nous devons avoir de ce que nous dépendons continuellement de lui. Sachant qu'en lui nous avons la vie, le mouvement 3) & rêtre", comme il eft dit au XVII Chap. des Actes, vs. 23. Et qu'elle nous fait reconnoitre avecjufticelavie de Dieu en 1'ame de 1'hommc, Iaquelle entant que 1'homme eft en 1'état qui lui eft eft propre, eft une vie divine; & quand il arrivé qu'il en eft autrement, la caufe git en 1'abus du libre arbitre de la part de 1'homme: elle vient de ce que ce récipient de vie place mal fes affeélions, felon cette maxime qui dit: Quidquidrecipitur, ad tnodum recipientis recipitur: Tout ce qui eftrecu, eft conformément k la nature du récipient, ou bien k fa manierc. Le penchant qu'a lc cosur humain a fe fixer aux objets des fens, joint k 1'amour déreglé qu'il a pour eux, tout cela fortifié par 1'cxemplc & la coutume, rend la naturematérielle fi familiere aux penlées tant des favans que des ignorants, que par degré on diroitqu'ils y deviennentenchainés: de Ik vient qu'une fi grande multitudè tombe dans Ia clafié de ceux dont 1'Apótre Jude dit qu'ils font des  PRELIMINAIRE. as des Gens fenfuels, n'ay.ant point d'efprit. vs. 19. Dela vient auffi que toutes les théories des hommes fpéculatifs & d'un efprit philofophique, qui donnent la prééminence a la matiere fur 1'efprit, ont généralementprévalu, tandis que le petit nombre de gens d'un efprit plus rafiné, & d'un entende, ment plus dégagé de la matiere, paffent généralement pour des rêveurs & des enthoufiaftes. De ce penchant au matérialifme qui prévaut fi généralement parmi les hommes, s'eft introduit dans la Religion le Syftême des Saducéens, qui nient abfolument toute apparence furnaturelle, ainfi que toute communication extraordinaire avec un monde fpirituel; tandis néanmoins que des Dispenfations de cette nature ont exifté dès le commencement, puisque nous voyons que 1'Ecriture en eft remplie, non feulement dans fa partie qui fait mention des tems des Patriarches, mais meme en celle qui traite de ceux d'après que la Loi eut été donneé, & nous n'y lifons nulle part que le peuple de Dieu ait iamais allegué les difpenfations ordinaires de la Parole écrite, ou d'un miniftere régulierement établi, contre 1'utilité oumêmele befoin de pareilles Communications , (comme cela fe pratique fi généralement aujourd'hui) ils les ont au contraire conftamment confidéré comme des marqués toutes par. cuheres de la bonté & faveur Divine, & comme une des plus hautes prérogatives de 1'Eglife; ils fe lamentoient au contraire de leur perte & de leur fupreffion, qu'ils regardoient toujours comme des préfages triftcs et affligeants: ainfi au'il eft dit au fujet de la vocation extraordinaire de Samuel, que la Parole du Seigneur étoit Précieufe m/a 30urs ^' il n'y avoit Point de Vifim ma~ nifefle. 1. Samuel Chap. III. v. r. comme auffi au Pfeaume LXXIV: 9. Nous ne yoyons plus nos B 3 EN.  22 DISCOURS ENSEIGNES, il ny a plus de Prophétes & aux Pro verbes XXIX: 18. il eft dit; Lor s qu'il riya point de Pijion, le peuple ejl abandonné, ou plutöt périt. Et de plus ,1e but de la plus haute dispenfation de 1'Evangile ne fut jamais d'annüller k 1'avenir la continuation accidentelle de ces graces extraordinaires dans 1'Eglife; car nous lifonsdans les Archives Sacrées de la fainte Ecriture, que mention y eft faite de Vifions, d'Apparences Angéliques, de Dons Prophétiques &c, même après 1'afcenfion de notre Seigneur, & après le jour de la Pentecöte; & de peur que nous n'allions nous imaginer ou fuppofer qu'elles aient dü fe borner k ces tems la, 1'Apötre Pierre cite laProphétie de Joël, touchant les dons de Prophétie & de Vifion, qui devoient etre accordés aux derniers jours, & termine fon exhortation en difant k fes Auditeurs: Vous recevrez le D,on du St. Esprit; car h vous eth vos enfans eft faite la promefe , & h tous ceux qui font encore loin, autant que le Seigneur Notre Dieu fre appellera h foi. Aéles II: 39. & il n'en exceptoit aucun des Dons extraordinaires. Certains prétendus Savans ont pris bien de la peine pour persuader k 1'Eglife de Chrift que tout efpoir de dons de cette nature lui eft actuellement öté; ils ont même voulu marquer jusquft 1'anheé oü tousMiracles & événemens de nature furnaturelle ont dü fe départir de notre Sion; &de facon ou d'autre cette Croyance a fait d'étranges progrès parmi nous, fous 3'idée ridicule que nous profeffions une Religion plusraifonnable; comme s'il étoit plus raifonnable de croire que 1'Eglife Chrêtienne eft aftuellement beaucoup moins 1'objet des foins tout particuliers du Seigneur qu'elle ne 1'étoit anciennement: ou encore comme s'il étoit plus raifonnable de penfer que nous forames aftuellement parvenus k des tems,  PRELIMINAIRE. 23 6c k un état de chofes qui foient de nature k rendre nareilles graces moins néceffaires ou moins utiles & moins defirables qu'elles n'ont pü 1'etre dans 1'ancien tems, L'Argument qu'on acoutumed'objefter k 1'ufage, ou mèmek cequi peut avoir occafionné pareilles difpenfations,tiréde 1'état du Chriftianisme qu'on allegue être actuellement une Religionpleinement établie,eft trop foibledebeaucoup, pourprévaloirauprès d'hommes éclairés,& leuren impo 'er, a moins qu'on n'accorde qu'il auroit du avoir la même force fous 1'établiffement femblable de la Religion des Juifs, ou k moins qu'on cütlieu d'en attendre davantage en faveur de la Religion, de 1'établiffement aétuel des hommes, que de ceux qui étoient fous une plus immédiate direftion furéminente d'une Providence toute finguliere. Mais qu'ont fait les étabhflements des hommes, ou même que peuvent-ils faire? il eft bien vrai qüils peuvent nous exempter de perfécutions, & par-lk nous procurer une vie paifible, en toute piété & honêtetéj &ce]amême, il fautl'avouer, eft une grace, qui exige toute la reconnoiffance imaginable. Ces établiffemens peuvent auffi faire accorder au clergé les richeffes & honneurs de ce monde, ou 1'en priver ; mais peuvent-ils par une loi établir la pieté au coeur de 1'homme? peuvent-ils par des a&es paffes d'uniformité, préferver parmi nous 1'unité de la foi? Par quelque méthode de vigilance qu'on puiffe adopter, peuvent-ils empêcher 1'ênnemi de femer 1'ivroïe de Terreur & de 1'héréfie dans le Champ de 1'Eglife, ou dompter les pouvoirs des Ténébres par 1'Epéeféculiere? Que dis-je! Queues erreursmême ces fortes d'établiffements humains n'ont-ils pas foutenues ? Quelles perfécutions n ont-il pas autorifées contre les meilleurs Chrêtiens, & toujo.urs fous le prétexte de fervir Dieu? Ainfi le B. 4 n\ot  24 DISCOURS mot Etabliffement ne peut en ce cas nous fournir aucun argument que nous puiflions alléeuer, car Ie Magiftrat civil peut tout auffi bien protéger lerreur, & comme Janus avec fes deux vifages, peut fe montrer également favorablea Ia Doélrine de Rome qu'a celle de Geneve: mais la oü de mauvais argumens n'ont pas le pouvoir de conelure, le ridicule au moins gagne le deffus; & en confequence ce moyen a été auffi employé pour décréditer la Croyance de toute communication iurnaturelle, la tournant en dérifion, fous le nom de Nouvelles Lumieres. De toutes les conditions, celle de moqueurs & de railleurs eft la pire & la plus dangereufe, tant paria particuliere dispofition de leur cceur, quiconftitue leur propre caractere, que paree qu'ils ne font point capables detre convaincus par aucun argument; & je ne crois pas qu'il paroiffe en aucun paffage de 1'Ecriture qu'aucun homme de cette trempe ait jamais été converti a la Vérité. Je ne prendrai point fur moi de dire ici combicn 1'action de tourner en ridicule cette lumiere intérieure, entant que lumiere communiqueé par Dieu a 1'ame, approche de la nature, ou mérite le nom du Pêché irrémiffible,mais j'oferai dire feulement, queceux qui font tentés de tenir une telle conduite feront trés bien de fe tenir fur leur gardes; carfachc, 6 Homme, qui que tu fois, que fi tu n'as pas de lumiere furnaturelle en toi, ton nom eft parfaitcs ténébres, & que les ténébres font ta dernierefin, & fi ce quidevroit être lumiere au dedans de toi, fe trouve être ténébres , combien grandes feront ces ténébres? Quand aux préventions que certaines gens s'efforcent d'inculquer contre toute ^fpèce de découvertes faites par des Communications extraordinaires, fous le reproche ridicule que ce font de nouvello6 lumierqs, il fuffit pour fes  PRELIMINAIRE. »s les détruire de répondre que le Dieu de toute bonté n'a jamais difcontinué d'accorder fans ceffe la découverte de nouvelles vérités, felon fon bon plaifir, ft tout membre de fon Eglife, qui s'eft trouvé convenablementdifpofé pour les recevoir, &ce, foit pour 1'avantage général, ou pour Tutilité particuliere: & d'ailleurs ce Dieu ne difcontinué jamais d'être tout bon & tout miféricordieux; & certainement ce feroit le plus grand de tous les malheurs pour fes pauvres ferviteurs, qui cherchent en angoiffe & en perplexité la voie du falut, dans leur pélerinage ft travers les fentiers ténébreux d'un monde dangereux, fi, affiégés de toutes partsdesefpritsméchans&des hommes malintentionnés, qui ne fe laffent jamais dans les effoits qu'ils font ft jetter des pierres d'achopement fur leur route , & ft les tourmenter fans ceffe, en les infeétant de nouvelles erreurs,fi, dis-je, dans ce pénible pélerinage ils étoient totalement deftitués de nouvelles lumieres, qui puffent les diriger & les mettre en fureté, & fi le Pere de de toutes lumieres fe trouvoit être moins attentif ft veiller ft leur préfervation, que les pouvoirs des ténébres ne pouroient 1'être ft veiller a leur deftruétion. Mais ft quoi bon toutes ces clameurs contre une nouvelle lumiere en matiercs fpirituelles ? En effet ne fommes nous pas exhortés ft croitre en connoiffances, tout auffi bien qu'en la grace de notre Seigneur & Sauveur Jéfus Chrift?' Et lft oü les moyens ordinaires pour arriver ft ces connoiffances nous manquent, ou quand ils ne fuffiiént point aux deffeins du falut, comme cela peut fouvent arriver, irons-nous fuppofer que ce qui nous manqueroit d'ailleurs ne nous fera point accordé ? ou bien nous oppoferons - nous ft la réception de la lumiere d'en haut, ft moins qu'elle B 5 ne  *<5 DISCOURS ne nous vienne de telle ou telle manier? ™, prétendrons- mais quil a laiffées ouvertes exprès, pour une plus ample manifeftation de fa gratu téf& nour nous fournir une alMence plus|romPte Kus conitances ^ Affurement un telle conduite ne saccorde ni avec des fentimens de gratimde ni avec l humilité qu'il nous convient favoh-On ne fe propofe ici rien qui s'oppofe aux méthodes ufitees & régulieres d'inftruftion & TpTo^ès ft ^ ^ i, 5rès certainement de notre devnheffentiel d'en faire un bon ufage, coÏÏe éïï des moyens .ordmaires que Dieu%ousT^efcrits Ma1S prendre fur nous d'objefter ft ce qSl nous communiqué fes lumieres & fa vérité pai d W moyens &dautresmelfagers, c'eft met?redes bor cSlui TcVaTé ainfirqU'^fa bonté> enu"^ eelt lui dire „tu tras jufque-lb, maistu nepaiïeras „ pas outre.» Nous ne fommes que trop pCrtés ft nous vanter de nos nouvelles lVieres^P"ns les Arts & les Sciences, ainfi que dans les différente? branches de Phyfique; pourquoi donc idons nou croire que ce n'eft que dans ce qui concerne ïe «nüS■fp(fltuelïilue nos connoiffances font in! capables daccroiffement & de fe perfeftionnerV Quoi quil enfoit, s'ileneftquifoientaffésentêtés de leur vieille ignorance, pour ne point vouloir sen departir, en faveur d'aucune nouvelle lumiere fur ces matieres, nous les abandonnons volontiers au choix auquel ils veulent s'en tenir II refte cependant fur ce fujet une objeftion qui merite notre confidération; favoir: fi 1'on en courage  PRELIMINAIRE. \7 courage la crédulité fur ces matieres, nous ferons bientöt inondés d'enthoufiaftcs, de prétendus vifionaires & de leurs feéhteurs: 1'autorité d'un témoignage privé ne fuffit point en parei] cas pour etablir la b&fe de notre confentement & de notre croyance, k moins qu'il ne fe trouve fupporté & étayé du pouvoir de faire des miracles. Qua comme grand nombre de perfonnes trés bién intentionnées font d'ailleurs elles-mêmes fujettes k fe tromper en pareilles matieres, de même auffi 1'ort a connu grand nombre d'impofteurs de profcffion qui parcourent le monde pour tromper les hommess & que comme entre les uns & les autres nous ne favons k quoi nous en tenir, ni k qui nous devons croire ou ne pas croire, le parti le plus fïïr & le plus court eft de ne point ajouter foi k aucunes relations de cette nature. A quoi nous devons répondre: En premier lieu, qu'il eft incontcftafrement certain que 1'excès de crédulité eft un extreme dans lequel on ne fauroit trop foigneufement éviter de tomber, d'autant qu'il nous peut expo-, fer k maint & maint dangers de la part de toute efpèce de délufion & d'impofture, & qu'il peut occafionner beaucoup de fuperftition: c'eft pourquoi Jean nous a particulierement recommandé, difant, mes hien-aimés ne croyez point a tout efprit, mais éprouvez les efprits, s'ils font de Dieu; car plujieurs faux Prophêtes font venusau monde: i Epitre de Jean, IV: i. Mais auffi doit-on faire attention que ce précepte de précaution n'infifte pas moins fur la néceffité cle croire k quelques efprits, après les avoir bien & duement éprouvés, que fur la néceffité de rejetter les autres. Une Incrédulité obftinée qualifiée dans 1'Ecriture Sainte du titre de mauvais caeur, étant au moins tout  n'avoir point ajouté foizuy 'nS GnC°re pour naires des Prophêtes lors ageS,eXtraordi* de faire des m^a le/ ne h^TlLT™? lettres de créances; ca" JeTnVapS fe Sint de nuracles. La route la plus fure fe trouve donc 2 fTiree5etUpXneXtrTeS> & ? eft "5** nou, de faire Ie meiheur ufage poffible de ces fecours qui nous font accordés pour la direftion de guei ies üipnts foit une faveur qui doive \ nP,- Se enqülJr ft ^ na^ellement de 1'ufage -n faire dans tous Jes fiécles- & il 3} eft dailleurs point du tout raifonnable de foppo fel que ces paroles de 1'Apótre: Nous fomiïïde feu; nous connoifons a ceci VEfprit dev?rtu ff J£/pm ^rrewr. i Jean, IV: 6 ne doV^S plus avoir ni ügnification', ni applicaUon SI Tu Sr f > ■> ^uenous fommesabandonnés a la Parole ecnte comme devant être déformais notre feu guide; a cela nous répondroï>,ï le fens fpmtuel de cette Parole écrite nous eft donné par PEfprft de vérité, & qu c'eft par lf dernier fens, que le Seigneur nousouvre "Inten dement, afin que nous puiflions comprendte les SaintesEcritures Ces deux témoins! ftFïetöS &1 Efprit, réuniffant ainfi leur témoigna^e pa? KrT grrefp°nda?te' de mêmc que dansen miioir Ia figure correfpond au vifage dont elle eft une réflenon; d'ailleurs le Seigneur en fa grande gratuité a pourvu ala fureté & a la pak du Chretien fmcere, en lui promettant une lumfere" qui  PRELIMI NA I R E. 8, inji lui fuffiroit dans tous les doutes relativement au falut. Si quelqu'un veut faire fa volonté (c'eft k dire s'il eft déterminé d'obéir k ce qu'il fait être la volonté de Dieu.) il connoitra de la Dolïrine, favoir fi elle eft de Dieu. fean,VII: 17. Et quant k ces petites déceptions ou méprifes & erreurs de jugement qui n'interviennent avec aucun devoir d'obligation religieufe ou morale, on les peut comparer aux folies innocentes des petits enfans qui aiment leurs parents & s'entre - aiment auffl les uns & les autres. Enfecondlieu, quant k cette coutume vulgaire de requérir des miracles comme Vunique Preuve de ]a miffion réelle de ceux qui nous font de nou* velles découvertes de quelques vérités, nous devons obferver quel'appel k cette pierre de touche part communément d'une ignorance profonde, tant de la nature des miracles, que de celle de la vérité. Que les miracles ont été fort fouvent employés par pure condefcendancepourlafoibleffe & les infirmités de la nature humaine, & pour fermer la bouche de tout fceptique&tout efprit contrariant, comme auffi pour d'autres raifons; nous devons rcconnoitre avec gratitude & adorer en cela la puiffance infinie de Dieu; il y a mieux, c'eft que je nefais pas le moindre doute que de tels témoignages n'aient continuellement fubfifté & ne fubfiftent encore journellement en 1'Eglife: & cependant je ne condamne aucunement 1'incrédulité d'autrui fur eet article; mais il ne paroit pas du tout qu'ils foient abfolument néceffaires, ou foient toujours promis comme devant être 1'unique preuve & évidence de tout meiTage fingulier & extraordinaire, ou de quelquedécouvertenouvelle de ]k vérité. Et fi les Payens des Indes tant Orientalcs qu' Occidentales contraignoient nos Miffion-  3" DISCOURS Miffionnaires a produire de telles preuves de leur autorité, oü en feroient leurs foins officieux pour la propagation de 1'Evangile, & quel danger évident ne courroient-ils Fas d'échouer-en une entrepnfe auffi importante ? Les miracles n'ont aucune connexion néceffaire avec la vérité, & ils n éclairent 1'efprit d'aucune de fes connoiffances; on peut revoquer en doute leur réalité, ou onles peut attnbuer a d'autres caufes qu'aux vént»* &r -i-h Qar de faux pi-°Phêtes ou même des oprits ieducburs peuvent opérer des prodijies • ^ on peuts oppofer aleur évidenee; ou bien des conüderations mondaines, & 1'influence des refpeéts humains peuvent altérer cette même évidenee; circonftances dont 1'Ecriture nous fournit un grand nombre d'exemples. Lk donc oü les miracies n ont pas leur effet defiré, en ne femontrant pas capables d'effeótuer notre conviftion, ils ne tont quajouter un furcroit de condamration au r , ^"crédulité; auffi eft ce fouvent une luitede la Mifericorde de Dieu, s'ils font refufés aux Incrédules; en confequence les Ecricures rapportent de notre Seigneur, qu'il ne fit guères de mu-ac es en Nazareth, a caufe de leur incréduiice {b). N y auroit-il donc d'autres voïes pour ad- Ca) Nous donnerons a eet egard les véritables raifons Pour lesquelles notre Auteur dit dans une de fes lettres la ^s^ueJ^"esm°rceauxde fesouvrages Porthumcs.que la Declnnede la Nouvelle Eglife ne [era (up. onie d'aucun Mi«aclb en fon etabliffement. Nous donnerons ces raifons a ia nn de ce Difcours, paree qu'elles nous paroiffent ceaucoup plus fortes que toutes celles qu'a données j ufqu'ici Spepr2riami 5fc tho«as Hartley, Auteur de •ette Pretace ou Difcours préliminaire. , 1 abri qu aucune autre des révélations qui Tont précédée depuis qu'il y a eu une Eglife parmi les hommes , de contra' d a.ons & oppofitions de leur pan; on pourroit Se Mt» voir qu'elle en a déja fecretternent épr0Uvé £ C éprouv»  S4 DISCOURS fentent deyant le Seigneur, Satan vient avec eux; Job,A I: 6. En a-t-il été autrement avec 1'Eglife Chrêtienne depuis les premiers tems de fa fondation ? Ne voit on pas même 1'expérience d'un chacun confirmerlamême chofe? A peine la Religion Chrêtienne, avec la Doctrine qui en fait la bafe, favoir celle de la divinité de notre Seigneur & Sauyeur, fut elle établie dans 1'Empire fous Conftantin, que fous le rêgne de fon fuccelTeur on la vit fupplantée par la déteftable héréfied'A- rius. éprouve encore tous les jours de la part même (chofe non moins étonnante que véritable) de gens qui femblent 1'avoir adoptée ouvertement & avec zèle; mais une telle découverte ne ferviroit qu'a furcharger le tableau des foibleffes humaines, fans pouvoir tourner d'ailleurs a aucun avantage & fans rendre a 1'humanité Ia moindre partie de 1'utilité qu'il eft fort k defirer qu'elle retire de cette DoQrine bien développée. Perfuadés que nous fommes que cette importante utilité ne fauroit échappera tout Lefteur fincere, qui s'adreflera avec une entiere confiance au feul Seigneur & unique Dieu du ciel & de tout 1'Univers, & le fuppliera avec ferveur d'ouvrir en lui fes facultés int elle Si ves, il nous fuffira d'obferver ici, que Swedïk borg adémontréd'unemanieretrésfatisfaifante dans un opufcule qu'on vient d'imprimer a Londres en 1784 C fur fon MSS. qu'on a reyu de Stockholm, intitulé Clavis hieroglyphica Arcanorum Natural!üm et spiritbahom per viam repraesbktatunum et Corresponoentiarum) ainfi qu'en divers endroits de fes Arcanes Celestes & au traité dp. laDivine Providenck: qu'ila, dis-je, tresparfaitement démontré la néceffité de 1'exiftence des ténébres, pour que la lumiere paroilfe én tout fonéclat. C'eft même une chofe connue que les oppofés font abfolument néceiTaires pour la manifeftation des qualités de leurs oppofés. Les ombres bien menagées font reconnues iiidispenfables dans un Tableau . pour en faire mieux reflbrrir toutes les beautés: cela affurément doit bien nous fuffire, pour nous fatisfaire fur la raifon de leur exiftence. QNote du Tradutltur.)  PRELIMINAIRE. 3S rius. Apeine voit-onen Allemagne commencer Ia la Réforme de 1'Eglife & fa délivrance deserreurs & de la Tyranie Papale: k peine cette Réforme s'affermit-elle dans TEmpire, qu'elle eft fappée par les fondemens, dégradée par les clameurs d'entoufiaftesfbrcenés quife recouvrent du prétextedela liberté chrêtienne. C'eft ainfi qu'on voit le menfonge fe révêtir du manteau de la vérité, afin de mieux réuffir dans fes déceptions; ainfi voit-on leDiable s'ériger une chapelle k la porte de 1'Eglife. Nous avons k traverfer un monde de difficultés & de dangers, oü Satan & des efprits menfongers incarnés font tolérés pour épurer, perfeétioner & éprouver notre foi, & ont la permilfion de mettre en oeuvre contre nous toutes leurs rufes & tous leurs artifices, auffi bien que diverfes tentations, pour nousféduire & effeftuer notre ruine; & nousde-^ vons moins confidérer ici quelle eft la route la plus. courte & la plus aifée, pour terminer le cours de notre épreuve au meilleur avantage, que quelle eft la plus fure & la meilleure. Nous ne devons: pas jetter en un tas & la vérité & Terreur avec une négligence indifférente, afin de nous fauver Tembarras de féparer Tun de Tautre, mais nous devons diftinguer comme il faut entre le précieux & la chofe de néant, afin d'arracher le manteau de lys dont fe revet Timpofteur rufé, & rece» voir avec honneur tout meffager de Dieu qui porte avec foi la marqué de la fimplicité & de la vérité. Nous ne devons pas craindre non plus de tomber en aucune erreur dangereufe, en ajoutant k laprudence &alacirconfpe£tion chrêtienne Thumilité d'efprit& fimplicité de coeur; car celui qui eft pour nous eft plus grand que ceux qui font contre nous, & en fa lumiere nous verrons la lumiere. C a Sous  56 DISCOURS Sous ce chef de confidération,j'ajouterai un mot d'avis ft ces Chrêtiens bien intentionnés d'ailleurs, mais qui foibles par un excès de force dans leur imagination, ouparun defir trop ardent après des Communications furnaturelles, pourroient s'expofer trop ouvertement ft la délufion, par une crédulité trop précipitée de tout ce qui peut pasfer pour tel, foit en eux-mêmes, foit chez les autres. Ici donc ils feront trés bien d'abord de reprimer en eux toute curiofité naiffante d'en favoir davantage furie compte de 1'autremonde, qu'iln'a plu au Seigneur de leur en révéler en fa parole, ou qu'il ne juge ft propos de leur en découvrir par les méthodes ordinaires établies en 1'Eglife pour leur inftruftion; car la curiofité pure ff fitnple eft chofe trés dangereufe , & c'eft un mauvais motif de fcience: c'eft ce motif qui a conduit les premiers hommes ft la première faute qui ait jamais été commife, & quia depuis eu des jfuites fi funeftes. En fecond lieu qu'ils ne foient pas moins vigilants ft fe mettre en garde contre tout mouvement naisfant d'un orgueil fpirituel, & ft les étoufFer dans leur principe; car eet orgueil a communément plus de part dans le defir après toutes ces chofes qu'il ne le paroit ft bien des gens: tel par e«emple un penchant naturel ft avoir une opinion plus favorable de nous-mêmes, que nous ne devrions en avoir, un defir de tenir un haut rang dans la penfée des autres pour de telles diftinétions, d'oü réfulte une trop grande facilitéftconfondrenospropres imaginations avec des vifions divines; ce qui a pour conféquence de nous faire penfer trop ft la légere touchant tous les moyens ordinaires de falut & touchant nos devoirs relatifs, & tend enfin fttnous faire méprifer le refte des hommes; tandis que les graces d'humilité & de charité font bien  PRELIMINAIRE. 37 bien plus exxellenr.es & plus profitables k 1'ame, que la connoiffance de tous lesmyfteres ou ledon de Prophétie & celui même de faire des miracles. En troifieme lieu, comme Ja claffe des gens dont nous parions ici, n'eft ordinairement douée que de foibles facultés intellectuelles, ou d'une culture d'efprit trés fuperficielle, une modefte défiance d'èux-mêmes leur eft-recommandée, &de confidérer de fang-froid avant de fe laiffer prévenir eux-mêmes ou deporter leur jugement fur tout ce qui^fe paffe d'une maniere extraordinaire foit en eux-mêmes, foit chez les autres; nous leur confeillons de foumettre la matiere au jugement de quelque perfonne pieufe, de grande expérience & d'une vie exemplaire, plutot que de s'en fier k leur propre entendement; & fur toute chofe de recommander la matiere & queftion aDieu, lui demandant dans leurs prieres qu'il les guide & qu'il les dirige, afin qu'ils puiffent avoir un jugement droit en tout ce qui regarde leur condition fpirituelle, & qu'ainfiils ne foient expofés d'un cöté afe tromper eux-mêmes, & de 1'autre k tomber dans le piège de 1'ennemi. Mais fi le mot d'avis précédent étoit néceffaire pour les gens trop crédules, un petit mot d'avertiffement ne 1'eft pas moins pour les incrédules, d'autant plus que la voïe fure eft toujours entre les deux extrêmes, & il eft auffi* dangereux d'avancer trop fur la droite, que de le faire k gauche. II eft une fauffe Philofophie qui conduit k 1'infidélité &al'Athéisme, &dontonadéjk parlé; mais il eft une Philofophie divine qui unit les objets naturels ou la Phyfique, avec la vraie Metaphyfique, & qu'on peut k bon droit nommer Théos o p h 1 e. La première de ces deux Philofophies borne fes fpéculations h la matiere, & ne vife C 3 point  38 DISCOURS point ft rendre raifon de quelque apparence que ce puiffe être d'aprèsune caufe plus élevée; elle traite de fiétion toutes fubftances immatérielles, nie abfolument toute communication entre 1'ame & le monde des efprits, & bannit abfolument 1'homme én cette maniëre de fa propre patrie: L'autre forte de Philofophie ajoute k )a fcience de la nature la contemplation du fyftême fpirituel; elle montre comment les effences fpirituelles fe revêtiffent de formes corporelles; elle monte par dégré des objets vifibles aux invifibles; & fuit k la pifteleseffets, de leurs caufes prochaines&immcdiates jufqu'ft leur caufe première, qui eft Dieu; •quand cette lumiere vient k fondre fur 1'ame, elle s'épanouit pour ainfi dire, déployefes ailes & porte fon vol audellüs de larégiondesfens, décoüvre un nouveau monde qui s'ouvrc k fa vue, tresfaiJle de joïe k rafpecr.de fa dignité originelle, & fent fon immortalité; elle femble même avoir déja entrée par avance en fa béatitude, au moyen d'une foi plus lumineufe que la fplendeur même du foleil, & d'un amour plus fort que la mort même. A peine peut-on fe livrer k la contemplation d'un tel'fujet, pour peu qu'il ait d'influence fur nous, fans fe fentir atteint d'une légere touche d'enthoufiasme divin. Deux Philofophes de chacune de ces deux claffes different plus entre eux, que 1'Aigle au vol altier ne differe de la voltigeante Chauve-fouris; les idéés, les fenfations & affections de 1'un font toutes terreftres, celles de l'autre font toutes céleftes. L'undevine, étudie & s'évertue k raifonner pour donner deta probabilité ft fon fyftême ; tandis que la convi&ion lance en 1'efprit de l'autre des reflets qui partent du foleil fpirituel, dont la lumiere en fon effence eft la vérité, & ia chaleur en la fienne eft 1'amour. A  PRELIMINAIRE. 39 A confidérer la chofe fous fön premier point de vue, on a peine a concevoir commeüt il fe peut faire que les hommes foient fi prêts k fe ranger du cöté de 1'incrédulité, en matieres fi intéresfantes & fi defirables (a). La plupart enefFet s'en» Ca) Mille & mille ont obfervé avantnous, (& notam* ment Madame Rmv, la pudique & même féraphique Sapho de la Grande Bretagne, en fes Lettres des morts aux vivans) & nous ne pouvons nous empêcher de le faire encore après eux, qu*k ne regarder 1'idée du S n r n ualijme que comme une pure affaire de fyftême, le plus grand risque k tous égards eft toute-fois couru par ceux qui Ia rejettent. Si en effet d'après ce fyftême, croïant a 1'immortalité de 1'ame , je m'applique a fuivre rigoureufement la voïe de la droiture & de la Juftice en cette vie, comme doivent la fuivre ceux qui afpirent a la.jouisfance d'une félicité éternelle en l'autre: fuppofant que mon fyftême eft faux, & que 1'homme eft toute matiere , & meurt tout k Ia fois dés que le reffort ou la modification de cette matiere ne peut plus foutenir en lui ce mouvement qu'on nomme Ia vie, & enfin qu'il n'y ait réellement aucune autre exiftence a efpérer après celle-ci, qu'aurai-je perdu, en fuivant mon erreur? Ia jouiffance de quelques faux plaifirs, qui n'auroient pas manqué de Mter ma diffolution en altérant ma fanté. Mais fi mon fyftême eft réel, fi cette future exiftence eft d'une vérité inconteftable, fi elle ne peut manquer d'avoir lieu après Ia vie paffée en ce monde, que n'aüront pas perdu tous les faux fages du fiecle, tous nos matérialiftes qui n'y veulent pas croire, uniquement paree que cette idéé les gêneroit trop, &donnent un Iibre cours a toutes les fales & terreftres pafllons qui les abrutiffent? Dans le premier cas tous les paris font en faveur dujoueur, ainfi que tous les avantages, qui fefont même reffentir de tout ss qui 1'environne ; dans l'autre, il n'y a que la folie qui puiffe fe ranger de fon cöté. Quand même il n'y auroit pas d'autre vie k attendre pour 1'homme, que Ia préfente, toute-fois une exaéie obfervation des préceptes d» Décalogue & de 1'Evangile lui rendrolt cette vie auffi C 4 par-  4 DISCOURS ilenorgueilhflènt de leur favoir; mais 1'incrédulite eft le négatif, le tombeau même du favoir, & ne iert qu'a efFacer comme avec une éponge les idees de 1 efprit. Quoiqu'en puiffent dire ou penler de pareilles gens, ils font auffi dépourvus de toute louable ambition & de toute dignité de fentimens, qu'un ver de terre; & la condition du plus vil infecle qui rampe fur fafurface, eftpréferable k la leur. Toute-fois quelque bas &méprifable que puiffe être un choix de cette efpece, on peut pourtant en rendre raifon. Un efprit diffipé parlamourdu plaifir, contrafté parlaconvoitiïe depravée du fordide égoïsme, corrompu par de mauvaifes fréquentations, ou fouillé par des habitudes vicieufes; toutes ces raifons, & grand nombre d autres qu'on pourroit encore en donner, produifent tout naturellement une.répugnancc, & par dégréune averfion infurmontable contre toute attentioh férieufe & folide des chofes de Dieu; & comme des gens de cette efpece ne font aucunement en état de les gouter, & ne laiffentpas néanmoins que de les apréhender, ils cherchent par de faux raifonnemens k fe fortifier contre leur croyance, dernier état d'endurciffement qui eft le pire de tous ceux oü 1'ame puiffe tomber: d'autant plus que ceux qui y parviennent, deviennent des moqueurs des chofes fpintuelles, endurcis par 1'incrédulité, & finalement abandonnés a un efprit réprouvé. O déplo- rable parfaitement heureufe, que la nature de la chofe pourroit ie comporter; au lieu que 1'oniiffion de ces mêmes préceptes Ja lui rend d'autant plus maïheureufe, qu'il s'en  PRELIMINAIRE. 4i rable aveuglement de ceux qui fe couchent comme le bceuf & 1'ane, repus de viande ou de boiffon ou même raffafiés de péchés, fans penfer un iaftant a Dieu ou k leur pauvre ame, fans penfer un feul moment qu'ils ont été créés pour devenir capables d'entrerencommunion avec lui & fesfaints Anges, ou fans en avoir le moindre defir, & fe levent comme ils fe font couchés, fans avoir la moindre fenfation de fes miféricordes ou du befoin qu'ils en ont: laiffant ainfi au Prince des ténébres & k fes mauvais Anges, un libre accès en leurs ames, & plein pouvoir fur elles, paffant ainfi d'une courte carrière de folie & de pêché a une fin effroyable! II eft dit au Prophete Amos „ Pour certain le Seigneur Jehovah ne fera aucune choje , qu'il nait révélê fon feer et aux Prophêtes fes ferviteurs. Chap. III: 7. II a tenu cette conduite aux anciens tems; eft-il donc un Dieu fujet k varier, pour ne plus faire de même aux derniers tems? Eft-il moins communicatif, ou fes ferviteurs lui feroientils moins chers aftuellement ? c'eft ce qu'on ne fauroit dire avec vérité. Le déluge, la deftruction de Sodome, la délivrance du peuple hébrcux de 1'eclavage des Egyptiens, les Révo'iutions arrivées dans le Royaume d'Ifraël, leurs viétoires, leurs captivités & difperfions, le grand Reftorateur du véritable Ifraël, les divers états de 1'Eglife Chrêtienne, fon Apoftafie, & fon rétabliifement en 1'Eglife de la Nouvelle Jerufalem ( un des principaux fujetsdes écrits de notre Auteur) avec une infinité d'autres particularités, ont toutes été révélées a quelques uns de lés élus, avant 1'avénemenl^ de ces cvéncmens; & pourrons-nous donc fup*> pofer que le dernier de ces evénemens, qui eft le plus important de tous, feroit privé de fes mesC 5 fagers  m discours fagers dont femploi feroit d'avertir 1'Eglife de fon iffi?* *aét abfolument pas davantage que leurs fimulacres j, qu'on place aux coins des rues, ni davantage. „ que les murailles des temples oü on les invo„ que, ou plus que les oifeaux qui font leürs ,, nids dans les hautes tours. Ceux qui les fer„ vent en ce monde difent que les Saints font & règnent enfemble au Ciel avec le Seigneur Jéfus „ Chrift: mais cette affertion eft une ficlion & une fauffaté abfolue; car ils ne règnent pas „ plus avec le Seigneur, qu'un palfrenier ne règne,j avec le Roi, ou un portier avec le grand dont „ il garde la porte , ou un coureur avec fon „ Prince; en effet Jean-Baptifte a dit du Seigneur ,, Que lui Jean-Baptifte n'étoit pas digne de dé lier „ la courroie de fes fouliers, Marc.I: 7. Jean I: 27. „ Que feront donc ceux qui font tels. „ 826. Ilapparoit quelquefois auxPARisiENs j, qui dans le monde fpirituel font raffemblés en fociété, une eertaine femme, de ftature „ moyenne, en vêtemens blancs & éclatant, & „ dont le vifage a 1'air d'une fainte; elle leur dit „ être Genevieve: mais dés que certains d'en„ tre eux commencent a 1'adorer, les traits de fon vifage changent i icontinent, <3c fes habits „ pareillement, & elle devient fimblable a une „ femme  fe DISCOURS „ femme du commun, & eUé les reprend de'c« „ quils veulent adorer une femme, qui parmi f« „ compagnes n'eft pas en plus haute confidération " TolT'ï°mmme feJrvante' leür «terquant un » Srand etonnement de ce que les hommes de „ ce monde peuvent s'amufcr a de pareilles niai3> leries. » 827. A tout ceci j'ajouterai ce fait trés digne „ de la plus grande attention. Un jour Marie „ Mere du Seigneur paffa prés de moi; je la v s „ au deflus de ma tête, revêtue de blanc , & s'é „ tant alors un peu arrêtée, elle me dit auëlle " Sll1"^^^11^ & qu'efFeftive! » mgntil etoit bien né d'elle, mais que devenu „ Dieu, il avoit dépouillé toute 1'humanité qu'il „ avmt recue d elle, & que pour cette raifon elle 5> ladoroit aftuel emcnt lui-même comme fon „ Dieu,A& quelle ne vouloit point qu'on le » reconnut pour fonfils, paree qu'en lui tout eft „ Divin . Je m'abftiendrai de faire ici les commentaires qui fautent aux yeux de tout leéteur, qui fe con tente de lire les chofes fans prévention: il ver ra de refte paree qui précede, fans que je me donne la peme de le lui montrcr, combien il eft dangereux, ridicule & furtout parfaitement inutile d''adorer, oud''honorer ou üinvoquer les Saints Mais comme Mr.perxety fur la remarque que je lui hs fur fa Note fusmentionnée, en 1783, me fit la réponfe fuivante, réponfe que m'ont fait bien dautres que lui fur la même remarque- & comme cette réponfe en pourroit feduire plufieurs, au grand detriment de leur vie fpirituelle, après 1 avoir retracée ici, 1'explication de la partie de j Apocalypfe fur Iaquelle elle fe fondc, la reuverlera de fond en comble & previendra le mal ■ qu'elle  PRELIMINAIRE* ^ qu'elle pourroit faire. Voici donc ce que eet Abbé m'a ccrit a ce fujet, de Berlinle 10 Oétobre 1783. v Quant ftlaNote que j'ai inférée fur 1'honneur que 1'on rend aux Saints, je 1'aicruenéceiïaire „ pour 1'inftruótion des Catholiques, en leur ej* „ manifeftant les abus. Car toutes. les prieres „ s'adreffent & Dieu, puisquëlles finiffent toute* „ au nom de notre Seigneur Jféfus Chrift. Per Do„ minum Noftmm Jefum Öiriftum. Voyez d'ail„ leurs qu'il eft dit dans 1'Apocalypfe que les fept „ Phioles qui étoient dans les mains des Anges „ devant le tröne de Dieu, font les. prieres des „ faints (ou Juftes) Orationes fanttorum. Or les „ Saints font Anges, ou les Anges'font les Saints , „ puisque tout Ange a été homme. Voyez aufü „ ï'Ange de Tobie". II feroit fort aii'é de refuter tout ce raifonnement fur lcquel s'étayent tous 'ceux qui veulent maintenir la juftice de VInvocation dés Saints; mais comme l' Esp rit de Vérité s'eft pleinemenÊ déclaré lui-même h ce fujet, écoutons-le avec attention, Sc contentons-nous de ce qu'il en a dit, non d'après un livre qui n'eft pas de YEcriture Sainte, mais d'après lëxplication de fon Apocalypfe fur le paffage en queftion. C'eft uniquement ces parolcs Qur sont les Prieres des Saints, lcs'quelles fclifent a la fin du verfet 8. du ChapitreV de 1'Apocalypfe, qu'il eft ici queftion dëxpliquer. Ces Paroles fignifient (nous dit 1'Efprit de vérité par Swedenborg a la page 143 de fon Apo c al ypsb Revelée) les penfées qui font de la foi, & qui procédent des affeótions qui font de la charité, en ceux qui par les biens & les vérités fpirituelles adorent le Seigneur. Voici le fens fpirituel mais général de ces paroles, quin'autorifent pas le moins, du monde 1'invocation des Saints; mais  è% DISCOURS mais voyons-en lëxplication particuliere, quife trouve NJ. 278. du même livre page 151. „ Par prieres font entendues les chofes qui „ appartiennent ft la foi, & en même tems celles qui font de la charité ou qui lui appartiennent, „ & ceux qui font ces prieres: car fans ces cho„ fes les prieres ne font point des prieres, mais » uniquement de vains fons vuides de vie. Vous 3, pouvez voir ci-deflus au Nn. 173. que le „ mot Saints défigne ceux qui font dans les biens j, & les vérités fpirituelles. Si parfums fe difent „ des prieres des faints, c'eft paree que les bon„ nes odeurs correfpondent aux affeélionsdubien „ &du vrai: Delft vient qu'il eft fi fouvent dit en la Parole odeur agrêable, odeur du repos de Je„ hovah. Comme en 1'JExode XXIX: 25. 42. Lc„ vitique I: 9. 13. 17. II: 2. 9. 10. III: 5. IV: „ 31. VI: 15. VIII: 28. XX: 18. XXVI: 31. „ Nombres XV: 3.7.10. 24. XXIX: 2. 13. Eze„ chiel XX: 41. Öfée XIV: 7. & en bien d'autres endroits. Pareilles chofes font fignifiées par 3, les prieres qui font appellées des parfums aux „ endroits fuivans de 1'Apocalypfe: un autre Ange vint, óf fe tint devant Vautel, ayant une Phiole „ (nos verfions difent un encenfoir) d'or, & plu„ Jteurs parfums lui fur ent donnés pour offrir avec les Prieres de tous les Saints „ fur Vautel d'or: & la futnée des parfums avec „ les Prieres des SAiNTsmontadelamain de „ F Ange devant Dieu. VIII: , Parole foit autrement écrite que par des repré- fentations 3 qui font des chofes en ce monde de », nature k correfpondre aux chofes céleftes, & 5, qui dès la les fignifient, cëft pourquoi les cultes 3, Religieux des Nations fe font changés en cultes j, idolatres, & dans la Grèce en une Religion s, fabuleufe: & tous les attributs & prédicaments „ divins ont été pris pour autant de Dieux, k la }) tête desqucls ils mirent un Dieu fuprême, „ qu'ils appelloient Jove ou Jupiter, peut être }) du mot Jehovah. On fait qu'ils ont eu con„ noiifance du Paradis, du Deluge, du feu facré, & j, des quatreages du monde, depuis le premier ou „ le fiecle d'or, jusqu'au dernier ou fiécle de fer, „ comme il eft décrit au fecond chapitre de Daj, niel verfet 31 a 35. „ 276. Ceux qui croyent pouvoir nar leur „ propre intelligence s'acquerir des connoifTan,j ces touchant Dieu, le Ciel & 1'Enfer & les autres ,, chofes fpirituelles qui appartiennent a 1'Egiife, „ ne favent pas que 1'homme naturel confidéré „ en foi même eft contre le fpirituel, & que pour „ cette raifon il veut arracher toutes les chofes „ fpirituelles qui entrent en lui, ou les envelop„ per de fauffetés, qui font comme ces vers qui „ rongent & confument la racine des plantes & E 2 „ des  68 DISCOURS „ des moiffonS; on pouroit les comparer a des" „ gens qui rèvent être montés fur des Aigles, „ & portés dans les nues, ou montés fur des Pé„ gafcs, & volans par la colline du Parnalfe fur le ,, hautHelicon: Ils font en réalité comme des Luj, cifers en enfer, lesquels s'appellent encore - Ik des fils de 1'aurore, comme eft dit en Efaïe „ XIII. 22. & ils font comme ceux qui habitoient s, la vallée & la terre de Schinear, & qui entre„ prirent d'y batir une tour, dont le fommet fe „ perdroit dans le Ciel, dont il eft parlé en la „ Gen. XI: 2.4. Etilsfefient en eux-mêmes comme „ Goliath, ne prévoyant pas qu'ils peuvent com„ me lui avoir le front fracaffé d'une pierre lan„ cée par une fronde & en être renverfés. Je „ vous dirai quel fort les attend après la mort; „ ils devierment d'abord comme des gens yvres, „ cnfuite comme des foux, & finalement devien„ nent ftupides, & vont s'affeoir dans les téné„ bres: qu'ils ayent donc a bien fe garder d'un pareil délire", Quoique le fecond article que nous avons promis ci-deffus, précède dans 1'auteur celui que nous venons d'inférer, cependant la maniere dont nous avons confidéré la chofe en la dite Note requéroit que nous lui donnaffions ici la feconde place; le voici donc tel que 1'auteur nous 1'a donné; c'eft 1'Article XIII de fon chapitre de la parole ou du verbe N°. 267. de la Theologie Universelle, oü il avance, que Par le Verbe, ceux-la même ont Ia lumiere, qui font nés hors du fein de PEglife & qui n'ont pas la Parole. » 2Ó>,  P R E L I M.I N A I R E. , 69 „ 267. II ne fauroit y avoir nulle conjonclion „ avec le ciel, qu'il n'y ait quelque part une Eglife fur la terre, oü fe trouve la parole, & oü par fon moyen le Seigneur foit connu, parj, ce que le Seigneur eft le Dieu du ciel & de la ,, terre, & fans le Seigneur il n'y a point de falut. „ On peut voir ci-delfus N°. 234 a 240. que c'eft „ par le verbe qu'il y a conjonólion avec le Sei„ gneur, & affociation avec les Anges. II fuffit qu'il exiftc quelque part une Eglife oü le verbe „ fe trouve, bien que cette Eglife foit compofée 3, refpeétivement parlant d'un trés petit nombre, ,, par cela néanmoins le Seigneur ne laifle pas que „ d'être univerfellement préfent fur tout le globe „ de la terre, car paree verbe le ciel eft conjoint „ au genre humain. „ 268. Mais comment nous eft donnée cette 3, préfence & conjonction du Seigneur & du Ciel 3, fur toute la terre, par le moyen du verbe? C'eft „ ce que nous allons dire tout a 1'heure. Généra* „ lementtoutleCielAngelique eft comme un feul homme vis a vis du Seigneur, & il en eft de ,, même de 1'Eglife fur la terre; 011 peut voir au „ traité du ciel & de lënfer, du N°. 59 a 87, „ qu'ils ont même 1'un & l'autre, cëft-a-dire le „ Ciel & 1'Eglife, en réalité cette apparence d'hom„ me. En eet homme 1'Eglife, oü le verbe fe lit „ & oüpar ce verbe le Seigneur eft connu, eft „ comme le Cceur & comme le Poumon; le „ rêgne célefte du Seigneur repréfente le cceur, „ & le rêgne fpirituel le poümon: ordonc '^com„ me de ces deux fources de vie dans le corps ,, humain tout le refte des membres, vifceres „ & organes de ce corps dérivent la fubfiftance „ & la vie, de même auffi généralement tous 5, ceux qui font répandus fur tout le globe de la E 3 „ terre.  7° DISCOURS * Jer!;e'.& P^rmi qui il y a une Religion, un „ leul üieu eft adoré, & 1'on mêne une bonne „ vie & qui par ces trois claufes fe trouvent „ faire partie du grand homme, & en repréfenter „ les membres & les vifceres qui font hors de la „ capacitc de la poitrine Iaquelle renferme le cceur „ & le poumon, ont leur fubfiftance & leur vie „ de la conjonélion du Seigneur & du Ciel avec »' 1 > par le moyen de la parole; car le verbe „ en 1 Eghfe Chrêtienne, eft k tout le refte des 5, hommes la vie dérivante du Seigneur par le Ciel, 9, tout comme la vie des membres & des vifceres s, de tout le corps humain leur vient du coeur & „ du poumon; il y a même une femblable com„ mumcation. Ce qui fait auffi que les Chrêticns 3, parmi lefquels la parole fe lit, conftituent la region de la Poitrine de ce grand homme; ils " a juffi au milieu de tous' & fontenviron„ nes des Papiftes, autour desquels font rangés „ lesMahométans, qui reconnoiffent le Seigneur " fi°mjme ïè plus Srand Prophéte, & pour le 3, fils de Dieu; après eux viennent les Africains, „ &la derniere circonférence eft formée des peu„ pies & des nations de 1'Afie & des Indes. „ 269. On peut conclure qu'il en eft ainfi géné„ ralement dans tout le Ciel, d'après la même ,3 cholë qui fe rencontre en chaque fociété du „ ciel en particulier; en effet chaque fociété eft „ unciel endiminutif, écrepréfente auffi un homs, me; qu'il en foit ainfi, fe peut voir au traité ,, du ciel & de lënfer du NJ. 41 a 87. Dans 3, toute fociété du ciel ceux qui en occupent le „ centre repréfentent pareillement le cceur & le „ poumon, & parmi eux Fe trouve la plus grande .„ lumiere, la lumiere même, & la perception du », vrai qui en dérive, fe propage de tous cotés „ de  PRELIMINAfRE. 71 „ de ce milieu vers les périphéries, & paffe ainfi „ a tous ceux qui font en cette fociété, & con„ ftitue leur vie fpirituelle. Il m'a été montré j, que quand ceux qui occupoient le centre, & 5, chez qui étoit concentrée la plus grande lu„ miere, étoient ötés, ceux qui étoient dans les en„ virons paffoient dans 1'obfcurité de lëntende„ ment, & étoient pour lors en une fi foibleper„ ception dela vérité, qu'ils s'en lamentoient ; „ mais auffi-tót que les habitants du centre étoient „ de retour, la lumiere fe faifoit voir & ils étoient ,> dans la perception de la vérité tout comme auparavant. On peut faire ici comparaifon avec „ la chaleur & la lumiere du foleil de notre mon„ de , lesquelles prdcurent la végétation aux „ arbres & aux végétaux, k ceux-mêmes qui croisj, fent fur les cötes & fous la nue, pourvü que „ le foleil foit levé. Ainfi la lumiere & la chaleur „ du ciel qui y procédé du Seigneur comme foleil „ de ce féjour, Iaquelle lumiere en fon effence „ eft le vrai Divin, duquel vient aux Anges & „ aux hommes toute intelligence & toute fageffe; „ c'eft pour cela qu'il eft dit du Verbe, qu'il étoit „ avec Dieu quil étoit Dieu, qiCü éclaire tout „ homme qui vient au monde, & que cette lumiere a „ aujjiparu dans 'les ténébres. Jean I: 1. 5. 9. Par „ verbe eft ici entendu le Seigneur quant au vrai „ Divin. 270. Il peut être évident par tout ceci, que j, le verbe qui eft parmi les Proteftans & les Ró„ formés, éclaire toutes les nations & les peu„ pies par communication fpirituelle; comme„ auffi que le Seigneur pourvoit conftamment k ce qu'il y ait toujours fur la terre une Eglife o£ï 3, le verbe foit lu, & oü le Seigneur foit donné 59 k connoitre par fon moyen; c'eft pour cela que E 4 „ lorfquc  n discours. „ lorfque ce verbe eut été prefquëntierement V rejette par les Papiftes, ce fut un efFet de la r dlVine Providence du Seigneur, que la Réfor■» mation eut lieu, & de Ik le verbe fut comme » retire des cachots oü 'il avoit été relegué, & „ remis en ufage, De même auffi quand le verbe j, eut ete entierement falfifié & adultéré parmi la „ nationjuive, $rendu comme abfolument nul, « ü plut alors au Seigneur de defcendre du ciel, „ & de venir hu-même comme verbe, & de le >> r?mP}lr en |°n «Atier-» & par cette aétion de le reintegrer & le rétablir, & de donner derechef la lumiere aux habitans de la terre, felon „ ces propres paroles du Seigneur, un peuple fié,, geant dans les ténébres a vu une grande lumiere, ,, Jur ceux qui fiegeoient en la région &> dans Vombre „ de la mort , la lumiere s'eft élevèe pour eux. Efaïe y, LX: i. Math. IV: 16, ? 2J JvrCTme.il ,a été Prédit «lu'a Ja fin de cet„ te Eglife des tenebres s'éiéveroient auffi par le „ defaut de connoiiTanqe du Seigneur, & de fa „ voir qu'il eft Dieu du Ciel & de la Terre, & „ d apres la feparation faite dela foi d'avec la cha,, rite, de peur que par ccci la pure intelligence ?> du_. ^be-,W perifle entierement, & qu'ainfi „ lEglnë nait le meme fort, c'eft pourquoi il „ vient de plaire au Seigneur de révéler mainte,, nant le sens spirituel du verbe, & „ oe manifefter que le verbe eft ce fens, & par lui ?, contient dans le fens naturel des merveilles in„ nombrables, par lesquelles eft reftituée la lu5, miere du vrai dérivée dela parole, laquelleétoit ?, actuellement prefquëntierement éteinte. II a „ ete predit en bien des endroits de 1'Apocalypfe, „ que la lumiere du vrai feroit prefquëntierement II etemte a la gade cette préfente Eglife; &cëft ' „ auffi  PRELIMINAIRE. 73 e, auffi ce qu'on doit entendre par ces paroles du „ Seigneur; Immédiatement après Vaffliilion de ces „ jours -lty, le foleil fera obfcurci éjf la lune ne donnera plus fa lumiere, £f les étoiles tomberont du 3j ciel, é? les vertus des cieux feront ébranlêes, £f „ alors ils verront le fils de Vhomme yenant dans les „ nuages du ciel avec gloire & vertu. Math. XXIV: ,} 29. 30. En ce paffage, par foleil eft entendu le ,> Seigneur quant a 1'amour*; par lune le Seigneur j, quant a la foi; par étoiles quant aux connoif„ fances du vrai & du bien; par fils de 1'homme ,3 le Seigneur quant au verbe; par nuages le fens ,, litteral du verbe; par gloire le fens fpirituel du verbe, & fa tranfparence k travers le fens de „ fa lettre; & par vertu fa puiffance. 272. II m'a été accordé dc favoir par une ex,, périence trés multipliée , que par le verbe „ 1'homme a communication avec le ciel: com„ me j'en faifois leóture depuis le premier chapi„ tre d'Efaïe jufqu'au dernier de Malachie, & les Pfeaumes de David, & comme je tenois ma 3, penfée dans leur fens fpirituel, il me fut donné „ d'appercevoir clairement que chaque verfet communiquoit avec quelque fociété du ciel, & „ qu'ainü tout Je verbe communiquoit généralement avec tout le ciel; d'oii il me parut trés „ clairement, que comme le Seigneur eft le ver„ be , de même auffi le ciel eft le verbe, car c'eft „ de par le Seigneur que le ciel eft ciel, &-le „ Seigneur par le verbe eft tout en toutes les cho„ fes du ciel. II eft tems maintenant, Leéteur, de nous quitter; mais avant de le faire, permettcz moi d'ajouter ici un mot d'avis k quiconque fe fentira comme moi, porté d'inclination k communiquer k fes femblables quelques uns des ouvrages de notre E 5 auteur  74 DISCOURS auteur, dans une langueqtri leur foit plus familiere que la latme; c eft ou de ne point s'en ntêler dutout, ou de donner 1'aufeur tel qu'il" eft, «fe fans' le changer, foit en y ajotitant ou en y diminuant ou memo en lui faifant dire ce qu'il rra point dir" car je crois fermément qu'il y a autant de mal d'al' terer volontairement les Écrits Théologiques de Swedcnborg, ou d'en fupprimer chofe quelconque, qu il y en auroit d'altérer les Saintes Ecritures ou 1'Apocalypfe: au r8 verfet du dernier Chapitre duquel livre il eft dit „ Je protejle a quiconque entend les paroles de la prophétie de ce Livreque fi quelqiiun ajoute a ces chofes, Dieu fera tornier fur lui les playes écrites dans ce livre & au verfet 19 il ajoute, fi quelqu'un retranche quelque chofe des paroles du livre de cette prophétie, 'Dieu lui otera Ja part du livre de vie, fi? de lafainte cité dans les chofes qui font écrites en ce livre. Les ceuvres Théologiques de Swedcnborg font la Doctrine defignéefous ces paroles: qu'on fe donne donc bien d: garde d'y rien rctranchcr, ou ajouter ,.ou altérer. ■ II vaut micux, fi vous n'y croyez pas, les laiffer la, comme non avenues, que de les donner aucunement tronquées ou alterces au public. II eft fachcux d'apprendre qu'on ait fi indécemment traduit la pcrle de tous fes traités, celui dcsDÉLices de la Sagesse touchant l'Amour Conjug a l. Rien n'eft plus fublime & plus fuprêmement décent que ce traité; qu'on ne fe laifie donc pas prévenir contre lui par la leéture d'aucune traduftion imparfaite & trop libre, & qu'on ne perde jamais de vue, que la plume de Sweden. borg eft auffi chafte que celle des quatre Evangéhftes , & qu'on ne peut la défïgurer fans fe rendre auffi groffierement coupable, que fi on adultéroit & faififioit cos quatre fourccs facrées des vérités les  PRELIMINAIRE. ?s les plus importantes k notre falut, Mais comme nous avons tous les jours lieu d'obferver qu'il fe trouve bien des efprits de travers qui donnent une mauvaife conftruétion & interprétation k tout ce que 1'on peut dire pour la défenfe de la vérité, n'ayant certainement deffein d'offenfer perfonne, nous prévenons qu'en alléguant le texte fus-cité de 1'Apocalypfe, nous ne le faifons pas pour comparer les Ouvrages de Swedenborg ou d'aucun homme quelconque au Verbe proprement dit, ou a la Parole même de Dieu; ce n'eft point Ik notre deffein; mais feulement de mettre tout traduéteur de eet Auteur fur fes gardes, & de 1'engager par les raifons les plus fortes &les plus preffantes, k ne jamais altérer la Doctrine de Vérité qu'il a plu au Seigneur de nous communiquer par le miniftere d'un auteur qu'il a daigné infpirer lui-même pour nous rendre par lui la lumiere de saparole dans toute saPureté. D'ailleurs nous n'ignorons pas que ces paroles ne fignifient pas ce que le général des théologiens de nos jours leur font fignifkr, On ,en peut voir 1'explication dans 1'Apocalypfe révélée de Swedenborg N°. 957, 958 & 959, AVERTISSE.  AFERTISSEME NT, Qui fe trouve a la tête de la Traduccion de M. Peraut, imprimée k Paris (*_). T Jn?Qüf ioa obfcb:re> /Pineufe, pleine de difficuïpw?V uqU' 3 exercé de tous les temPs la fagacité £ A « £e' c eft fans doute celle de 1'ünion de 1'Ame & du Corps, & du Commerce ou Corrcfpondancc gent les Savans fur cette importante Queftion. Les uns n ? vni • C Gft le Syftênie des Matérialiftes, qui ne voyent partout que de la Matiere, & rien au-déT 2 unnw^'f ne,nt T'Ü y a une opérationinftantanée & unanime entre les deux Subftances, opération qu'ils bylt.'me eft celui de Hnfluence Spirituelle aui nnn- T,S T V commg.]e démontré 1'Auteur de ce petit rl% T n°US, °/r?ns au Pub,ic la Traduction. ivft SaT3 ne? do,nc Pas ^uveau; mais ce qui left, c eft la manière dont 1'Auteur le démontré, fes preuves & les fublirr.es vérité, qu'il annonce in ayoi: dit avant lui qu'il y avoit une Influence de 1'Ame infl f CorPs? majs on„ n'avoit pas dit qu'il y eüt une Influence fur 1'Ame, & que fans cette influence il n'y auioit pomt de vie, pomt d'aftion, point de commumcation par conféquent entre les deux fubft™s LeQ~-TrS T chercl™ P°int ici a Prévenii les Lecteurs fur Ie merite de eet Ouvrage, traduit depuis p ufieurs années en Allemand & en AngÏÏ pa/de bavans Hommes qui n'ont pas dédaigné d'y ajouter des éclaircifl'emens C ) f. Imprefflrtn du Difcpurs Préliminaire dcMr. Hartley étóït achevèe fcrsque nous avons recu Ia Tradudior, de Kr. Peraut; coumeBe nouil gru Ia m.eus &tcdc toutes celles qui exiftent des CuW deMrXjgfagr, nous croyons devo r fa fai,e fi.ivre ici. & lVC0„™r de q«c «jus avious deffinées pour la nótre. P ^  AVER TlSSEMENT. 77 éclairciffemens & des notes. Nous ófons feulement nous flatter que les Lecteurs fans préjugés & de bonne foi nous fauront quelque grë de leur avoir fait connoftre un Ouvrage devenu trés-rare, ainfi que tous les autres du même Auteur. Ce feroit ici le lieu de parler de la Perfonne & des Écrits de eet homme extraordinaire : on y verroit un homme embrafé dès fon enfance de 1'amour de la Vérité, confacrer tous les momens d'une très-longue vie a 1'étude de cette Vérité, parcourir les différentes contrées de 1'Europe pour y chercher des connoiffances qu'il jugeoit néceffaires a fon plan, publier le fruit de fes travaux & de fes découvertes fans emphafe, fans prétention & dans 1'unique vue du bien général: bon Citoyen, bon Ami, en un mot, un vrai Philofophe, un véritable Sage, non de ces Sages en fpéculation, tels qu'on en voit tous les jours, mais qui joignoit a la théorie la pratique de toutes les Vertus: on y verroit un Savant non moins diffingué par la profondeur de fon génie, que par la vafte étendue de fes connoiffances dans les Mathématiques, la Phyfique, J'Hiftoire Naturelle, 1'Anatomie, la Métaphyfique, la Théologie. Mais on peut confulter les Merveilles du Ciel & de 1'Enfer Ouvrage du même Auteur, traduit du Latin, imprimé a Berlin, 1782; & 011 le Traducteur a raffemblé a la tête du premier Volume tout ce qu'il a pu trouver fur la Vie du Reflux de la Mer plus grand jadts, avec les preuves tirées de la Suéde 1710 le crois ces trois derniers Ouvrages écrits en Suédois.* o. Ejjai jur les Pnnctpes des chofes Naturelles, ou fur la Mawère d-expkquer géométriquement la Chymie & la PhtfiQw Expénmentale. v* 9. Nouvelles  CATALOGI!E DES OUVRAGES. 79 9. Nouvellet Obfervations & Découvenes fur le Fer rj? le Feu, paiticulicrementfur la Nature du feu Élémentaire, avec une nouvelle forme de Cheminée. 10. Nouvelle Méthode pour trouver les Longitudes foit en Mer foit fur Terre, par le m.oyen de la Lune. 11. Manière de conjlruire les BuJJins propres a recevoir des Navires. 12. Nouvelle conflruStion des Eclufes. 13. Manière d'éprouver les Qualités des Navires. Ces iix derniers Ouvrages font écrits en Latin, & ont été imprinxés a Amfterdam en 1721, & réimprimés en 1727. 14. Recueil d'Qbfervations fur les Chofes Naturelles, particulièrement fur les Minéraux , le Feu & les Coaches aes Montagnes. Trois Parties imprimées a Leipfick, & la quatrieme a Hambourg, 1722. 15. Oeuvres Fhilofophiaues £? Minéralogiques , Leipfik & Dresde, 1734» 3 v°l- in folio. Le premier volume eft intitulé : Principes des Chofes Naturelles , ou nouveaux Efj'ais -fur les Phémmênes du Monde Élémentaire , expliqués philofuphiquement. Le fecond: Le Monde Souterrain, ou du Fer ff des diverfes Methodes employées en différent Pays de l'Europe pour la Liquütion du Fer, fjf de ia Converfion du Fer en Ader: de la Mine de Fer £f de fes Epreuves: des Préparations Chymiques des ixpériences faües avec le Fer & fon Vitriol. Le troifième : Le Monde Souterrain , ou du Cuivre-, de l' Airain ö> des diverfes Méthodes ufitées en Europe pour la Liquation du Cuivre: de la Manière de l* féparer de l'Argent, £f de le convertir en Airain, £? autres Métaux: de Ja Pierre Calaminaire: du Zinc: de la Mint de Cuivre £f de Jes Epreuves : des Préparations Chymiques {ƒ des Expèriences faites avec le Cuivre. Chaque volume eft fubdivifé en trois Seflions. Nous n'avons.pas d'Ouvrage plus curieux & plus favant que celui-ci dans Ia IVlétallurgie. Non feulemem il eft fait avec foin; mais il eft encore orné de 155 Gravures pour f'acilirer 1'intelligence des Principes de 1'Auteur & des travauxdesMines. Dans Ie premier volume, il confidère le grand Edifice de 1'Univers, dont il explique les Phénomènes avec une fagacité peu commune. On peut regarder cette Partie comme un Traité de Phyfique générale, morceau précieux , qui mériteroit bien d'être traduit en notre Langue, comme 1'a été la feconde Partie qui ooncerne le Fer. que Ton a inférée dans les Defcriptions des Arts & Métiers. 16 Eiïai  8o 'CATALOGUE DES OUVRAGES. 16. EJJai de Philofophie Spiculative fur l'Infini, la Caüfè finale de la Crëation, cif le Méchanifme de l'Opêration de lAme 6f du Corps. Dresde, I734, in 8. 17. Economie du Rêgne Animal, en deux ' partjes : le première traite du Sang , des Artéres, des Veines & du Cieur. avec une Introduttion a la Pfycologie Rationelle. I-a feconde: Du Mouvement du Cerveau, de la Subftance Conicaie & de l'Ame Humaine. Amfterdam, 1740 & 1741, in 4. Ï8. Le Règne Animal, en trois parties: la première traite des Vijcères de l Abdomen, ou des Organes de la Région inférieure. La feconde : Des Vifceres de la Poitrine, ou des Organes de la Région Supérieure. La troifième: De la Peau, du tolt Ér1 du Goiit, £f des Formes Organiques tn géneral. La Haye & Londres, 174; & 1745, in 4. On a traduit en notre Langue tant d'Ouvrages fuperficicls: pourquoi ceux-ci n'ont-ils pas encore trouvé de Tradu&eurs ? 10. Du Culte & de 1'Amour de Dieu ■ Partie première, ou il eft traité de l'origine de la Terre. du Paradis , de la Naijjar.ce, de l'Enfance & de 1'Amour du Premier Homme ou Adam, Londres, 1744, in 4, Seconde Partie, oü il. eft traité du Mariage du Premier Homme ou Adam: de' l'Ame, de V'Efprit Intelleituel, de l'Etat d'Intégrité, & de l'Image de Dieu, Londres, 1745 in 4. 20, Arcanes Céleftes, contenus dans l'Ecriture Sainte ou dans la Parole du Seigneur: xontenant l'Explication ie la Gènèfe ef de l'Exode, avec les Merveilles vues dans le Monde des Efprits & dans le Ciel Angéiique, Londres 1747 a 1758 , 8 vol in 4. 21. *Du Ciel £f de l'Enfer, LondreS, 1758. in 4 22*De la Nouvelle Jérufalem & de Ja Doctrine Célefte, Londres , 1758, in 4. 13. Du Dernier Jugement fcp de la Deftruition de Babylone, Londres, 1758, in 4. 24.*Du Cheval Blanc dont il eft parlé dans 1'Apocalypfe , Londres , 1758, in 4. 25 * Des Terres Planétaires £f Auftrales £f de leurs Rahitans, Londres, 1758. in 4. 26. Doctrine de la Nouvelle Jérufalem concemant lé Seigneur, • Amfterdam, 1763, in 4. 27. Doctrine de la Nouvelle Jérufalem concemant l'EcritureSainte, Amfterdam. 1765, in 4. 28. Doctrine de Vie pour la Nouvelle Jérufalem, Amfterdam, 1763, in 4. 29. Ciritinuatim  CATALOGUE DES OUVRAGES. Zt 29, Continuatkn du Dtmier Jugement, & du Monde Spirituel, Amfterdam, 1763, in 4. 30. Sageffe Angélique fur 1'Amour Divin &f la Sageffe Divine, Amfterdam 1763, 4. 3L Sageffe Angélique fur la Providence Divim, Amfterdam, 1764. in 4. 32. L' Apocalypfe Revélée. Amfterdam, 1764. in 4. 33 .*'Délices de la Sagejfe fur 1'Amour conjugal, & Foluptés di la Folie fur 1'Amour de la Débauche, Amfterdam, 1768; in 4. Cet Ouvrage vient d'être traduit en Francois, «Sc imprimé a Berlin. II feroit k defirer qu'il füt entra les mains de tous les Epoux. 34. Expofition fommaire de la DoSrine de la Nouvelle Eglife déjignée dans 1'Apocalypfe par la Nouvelle Jérufalem, Amfterdam, 1769, in 4. •35.*-Da Commerce de 1'Ame £f du Corps, Londres, 1769, in 4. Cet Ouvrage, ainfi que celui du Ciel & de 1'Enfer, a été traduit en Anglois avec des Notes, par le favant Doóteur Thomas Hartley. 36, La Fr "ie Religion Chrêtienne contenant toute la Tliéologit de la Nouvelle Eglife, prèdite par le Seigneur dans Daniël £f dans 1'Apocalypfe, Amfterdam, 1771 , in 4. C'eft ici le dernier Ouvrage de 1'Auteur, & c'eft paria qu'il a terminé fa laborieufe carrière dans ce monde; car peu après avoir public cet Ouvrage, dont il foigna lui-même TEdition, il mourut a Londres, de la mort la plus douce, le 29 Mars 1772, k 1'Ége de 85 ans. Le beau Tableau que celui d'una Vie (I bien employée ! Cet Ecrivain méritoit afïurémenc une place dans le DiSionnaire des grands Hommes. On compte encore parmi fes Ouvrages imprimés: 1. Supplément a la Vraie Religion Chrêtienne, oü il ejl traité des quatie Eglifes qui ont exi/lé fur notre Terre depuis la Création du Monde; de leurs Périodes £? Communication, Londres, Ouvrage pofthume. 2. Réponfe h la Lettre d'un Ami, Londres, 1769. in, 4. Elle ne contient que deux pages & demie- 3. Sageffe Angélique fur la Vie. 4. Sageffe Angélique fur la Tonte-Pwffance, l'Omnipréfence £? l'Omnifcience de Dieu, fur l'Eternité {ƒ l'Immenfité. 5. Des Miracles Divins fcf Mog'ques. Nous nc connoiflons ni la date, nl le lieu de 1'Imj>reffion de ces trois derniers. F L'Aöteur  Sa CATALOGUE DES OUVRAGES. aMi^fUr.3 ,aiffé un nombre confldérable de Manur aovol. in 4. de 3 a 400 pages, & dont il a déja paru un Ouvrage, fous le titre de CUf HyéroghphaJdes ArcnnesSpirituels fcf Naturels par l* yiyedsSfZ dancet fj> des Réprefentatims. J ^melpon- On trouvera le Plan de Soufcription pour les dites w 6  DU COMMERCE ÉTABLI ENTRE L'AME et le CORPS, O ü Traité de la Liaison qui Subsiste entre LE SpIRITUEL et le Matériel. Ii Tl y a trois Opinions oü Hypothèfes fur le Corn. J merce de 1'Ame cc du Corps, ou fur 1'opératioa de 1'une fur l'autre, & de 1'un avec 1 autre: la premiereed appellée Influence Phyfiqus la feconde Influence Spirituele le, & la troiüème Harmonie Préélablie. La première, ou Influence Phyjique , eft fondée fur les apparenccs & les illufionsdes fens, paree qu'il parofr que les objets extérieurs, qui affectent les yeux, influent dans la penfée, & la produifent; de même qu'il femble que les paroles qui agitent les oreilles, influent dans 1'efprit; & y produifent les idéés; & ainfi des autres fens. Comme les organes des fens recoivent d'abord les contacts qui nous viennent des objets matériels , & que 1'efpric femble penfer & même vouloir felon les affeftions de ces organes, les anciens Philofophes & Scholaftiques crurent que 1'Influence découloit de ces objets dans 1'Ame, & ils formerent ainfi 1'Hypothèfede 1'lnfluence Phyfique ou Naturelle. La feconde, qui eft appellée Influence Spirituelle, & par quelques - uns Occafionnelle, eft felon 1'ordre & fes loix; paree que 1'Ame eft une fubftance fpirituelle, plus pure, antérieure, & interne par rapport au Corps, qui eft matériel, & par conféquent plus groffier, poftérieur & externe,- & il eft dans 1'ordre quele plus pur influe dans le plus grosfier, 1'antérieur dans le poftérieur, & 1'interne dans 1'externe, & ainfi le fpirituel dans le matérie!, & non le contraire, & par conféquent que la Faculté penfante influe dans la vue, felon les modifications que les yeux éprouvent des objets extérieurs? modifications que F 2 eettc  H Du COMMERCE perceptive üans 1 ouie , felon que es oreilles fnnr rnodifiees par les paroles qui leur font traSS La tro.fieme qm eft appellée harmonie pSaUie eft fondee fur les illufions & les lueurs trompeufcs de la ra,fon , paree que 1'efprit dans 1'opéK arit en meme teraps avec le corps ; mais ceoendaft toute opération eft d'abord fucceffive & ^^£1 tanée: 1'opération fucceffive eft I'Influenc?, & ï'opéra fm fimu tanée eft PHarmonie; comme, &a«SS?, lorfque 1 efprit nenfe & enfuite parle qu'il veut & enfuite ag,t ; ainfi c'eft une erreur de la'raifon d' ne? tre le fimukané & d'exclure le fucceffif Après ces trois Hypothèfes fur le Commerce de1'Ame& du Corps, on ne peut en admettre une quatrième Darce qu'i faut ou que 1'Ame agiffe fur le Corps, ou lê Corps fur 1 Ame, ou 'un éc l'autre toujours enfemble. P 2 Comme 1 Influence Spirituelle eft felon 1'ordre cc fes loix amfi que nous 1'avons dit, c'e 1'Hvpottófe qui a eté reconnue & adoptée de préférence aux deux autres par tous Jes Sages du Monde Savant Tout ce qu. eft conforme k 1'ordre eft vérité, & Ia vé?ké fe manifefte par Ia lumière qui eft en elle même dans 1'ombre de la raifon, fiège des hypothèfes; mais ce qui enveloppe dans 1'ombre cette hypothcfe, c'éft Ugnorance de-ia nature de 1'Ame, du Spirituel & de 1 Influence; ,1 faut donc, avant tout, connoitre ces trois chofes, afin que la raifón puiffe voir la vérité ! car H vérité hypotnétique n'eft point une vérité même, c'eft feulement une conjefture de Ia vérité. On peut H comparer a un tableau, pendu è un mur , vu Ia nu t rJLUrUr fS é-rles; lui Prête di^rens objets felon fes fantaifies; ce qui n'ai&ve point lorfque Ja lumiere du foleil vient è 1'éclairer, cl: qu'ellein dé couvre, non . feulement I'enfemblc, mais encore tous les détails II en eft de même de cette hypothèfe qui eft dans 1'ombre de la vérité, mais qui deviemfune venté evidente Iorlqu'on connoit ce que c'eft, cc quel eftleSpimuel refpeftivement au Naturel, & ce que c eft & quelle e 1'Ame humaine, enfin quelle eft cet te Influence qui découle dans lAme&plï 1'Amedans" ia Facuité. perceptive & penfante, &P«e- lè danslï Corps  ENTRE L'AME ET EE CoRP Si: B5 Corps. Mais ceci ne peut être enfeigné que par celui a qui Dieu a accordé d'être en fociété avec les Anges dans le Monde Spirituel, & en méme temps avec les Hommes _dan« Ie A^Ionde Naturel; & comme j'ai eu cebonheur, j'ai pu expliquer tout cela: ce que j'ai fait „dans 1'Ouvrage de V'Amour conjugal; pour Ie Spirituel, dans les N°. 326" £329; pour YAme humaine, N* r. & pour ÏInjinence , N°. 380, & plus en detail, N . 415 a 422. Qui ne fait point, ou ne peut favoir que le bien de 1'Amour & la vérité de la Foi influent de Dieu dans 1'Homme, qu'ils influent dans fon Ame, fe font fentir dans fon efprit & découlent de la penfée dans fes paroles, &. de fa volonté dans fes actions? Que de-la vienne 1'influence Spirituelle, fon origine &emanation, c'eft ce que nous allons expliquer dans cct ordre: I. Ij y a deux Mondes, le Monde Spirituel ou font les Anges Sc les Efprits, & le Naturel oh lont les Hommes. II. Le Monde Spirituel exifte & fubflfte par fon Soleil, & le Naturel par le fien. III. Le Soleil du Monde Spirituel erf pur Amour, procédant de Jehovah Dieu qui eft au milieu. IV. De ce Soleil procèdent une Chaleur & une Lumière ; cetta Chaleur dans fon effence eft Amour, & cette Lumière (lans fon effence eft Sageffe. V. Cette Chaleur auffibien que cette Lumière influent dans 1'Homme la Chaleur dans fa Volonté , & y produit le Bien de 1 Amour, & la Lumière dans fon Entendement & v Pipduit ie Vrai de la Sageffe. VI. Os deux chofes, Uia,eur& Lumière, ou Amour & Sageffe, influent enlemoledeDieu dans 1'Ame de 1'Homme, de 1'Ame dans 'efpnt, fes affeöions & fes penfées, &de-la dans les lens du Corps , les paroles & les aftions. Vil Le Soleil du Monde Naturel eft pur feu, & Dar lui le.Monde de Ia Nature exifte & fubflfte. VI1L Par conféquent tout ce qui procédé de ce Soleil de foi-même eft mort. IX. Le Spirituel fe revêc du Naturel, comme 1'Homme d'un habit. X. Le Spirituel, amfi reyétudans 1'homme, fait qu'il peut vivre icibas rajfonnablement & moralement & ainfi fpirituelle- ' ment. XI. La recepten de cette influence eft conorme a l état de lAmour cc de la Sageffe qui font dans l domme. XII. L'üntendemeat duns 1'Homme peut F 3 être"  W DüCoMMJERCE êtreélevé dans la Lumière, c'eft - k - dire dans la Sageffe oü font les Anges du Ciel, felon la culture de la raifon, & fa volonté peut être élevée dans la Chaleur , c'eft-a-dire dans 1'Amour ou font auift les Anges, felon les actions de fa vie; mais 1'Amour de ia Volonté ne peut être élevé qu'autant que 1'Homme veut & fait ce que la Sageffe de 1'Entendement lui enfeigne. XIII. II en eft tout autrement chez les Bêtes. XIV. llya trois dégrés dans le Monde Spirituel, & trois dégrés dèns le Monde Naturel, felon lesquels fe fait toute Influence. XV. Les fins font dans le premier dégréj les caufes dans le fecond, & les effets dans le troifièiüé. XVI. De-la on voit quelle eft 1'Influence Spirituelle depuis fon origine jufqu'a fes effets. Expliquons maintenant en peu de mots tous ces Articles. I. ■ II y a deux Mondes, le Monde Spirituel oü Jont lesAnges èf les. Efprits, 6? le Monde Naturel oü font les Hommes. 3. Jusqu'a preTent on a entierement ignoré, même dans le Mond- Gnrétien, qu'il y a un Monde Spirituel oh font les Anges & les Efprits , diftincl du Monde Naturel oü font les Hommes; paree qu'aucun Ange n'en eft defcendu pour en inftruire les Hommes '& qu'aucun Homme n'y eft monté de fon vivant. O, de peur que par 1'ignorance de ce Monde, & le doute fur 1'exiftence du Ciel & de 1'Enfer, 1'Hommc ne foit infatué au point de devenir Naturalifte-Athée, il a plu au Seigneur d'ouvrir les yeux de mon efprit, de les élever dans le Ciel, de les abaiffer même fur 1'Enfer , & de me faire voir ce que c'eft que le Ciel & 1'Enfer. Par ce moyen j'ai vu clairement qu'il y a deux Mondes diftincls !'un de l'autre, 1'un 00 tout eft Spirituel , & dela e r ,nommé Monde Spirituel; & l'autre dans lequel tout eft Naturel, d'oü il prend le nom de Monds Naturel; & que les Efprits & les Anges vivent dans ieur Monde comme les Hommes dans le ieur; enfin que tout homme après fa mort paffe du Naturel dans le Spirituel, pour y vivre éternellement. U  ENTRE L'AMÏ ET LE CORPS. %J II faut ayant tout faire connoitre ces deux Mondes, afin de dévoiler dès fon origine 1'Influence qui fait 1'objet de cet Ouvrage. Car le Monde Spirituel influe dans le Monde Naturel, & 1'anime dans chacune de fes parties, tant dans les Hommes que dans les Bêtes, & produit même la végêtation dans les Arbres & les Plantes. I I. Le Monde Spirituel exifte tffubjifte par fon Soleil, 0* le Monde Naturel par le fien {*). 4. Le Soleil du Monde Spirituel eft différent de celui du Monde Naturel, paree que ces Mondes font abfolument diftinfts 1'un de l'autre. Or le Monde tire fon origine du Soleil; ainfi Ie Monde oü tout eft Spirituel ne peut pas naftre du Soleil duquel font produites toutes les chofes Naturelles; car li cela étoit, il y auröit une Influence Phyfique, & nous avons reconnu que cette Influence étoit contre 1'ordre. Que le Monde doive fon exiftence au Soleil, & non le ooleil au Monde. c'eft ce que 1'on peut conftater par le fait même. Or il eft conflant que le Monde dans fon tout & dans fes parties fubflfte par le Soleil: la fubfiftance démontré 1'exiftence , & c'eft auffi pourquoi 1'on dit que Ia fubfiftance eft une perpétuelle exiftence; par-la il eft évident que, fi le Soleil venoit k manquer, le Monde retomberoit dans fon chaos & dans le néant. Qu'il y alt dans le Monde Spirituel un Soleil, autre que celui du Monde Naturel, c'eft ce que je puis certifier, paree que je 1'ai vu. II paroit femblable a un globe de feu, comme notre Soleil, a peu-près de la même grandeur; il eft éloigné des Anges, comme le nótre ï'eft des Hommes; il ne fe léve point, il ne fe couChe pas comme le nótre; mais il demeure immobile, dans une élévation moyenne entre le Zénith & 1'Horifon, & par-- Ja les Anges jouiffent d'une perpétuelle lumière ( *") Cette Doctrine de l'Exiftence de deux Soleil? & de deux Mondes, d'un Spirituel & d'un Naturel n'efl p.ns 11 nouvelle qi;Y>n fe 1'irnagine, pnisqu'ori H retroii'e darts le livre de Cabala Deni data, & nilleurs; mais elle n'eft nulle jfert 0 bien deVelopée que dan*, notre Auteur. F 4  DuC0MMBR.CE & d'un printemps éternel. L'Jiomme qui n'a que fa raifon pour guide & qui ne fait rien du Soleil du Monde ,,rV°mpe facileme™ dans fes idéés fur la fm■ deJ^niver?5 lorfqu'il médite profondément fur cette création, il ne conclut autre chofe, finon Zit:^ IS 13 NatUre; * Parce 1™ le Soleil eft 1 origine de la Nature, qu'elle vient du Soleil comme i'?nfliinï.eUc ■ • ,PlusJ. /'on ne comprendra jamais 1 Influence Spirituelle, fi 1'on ne connoft aufll fon origine. Ur toute Influence vient du Soleil. 1'Influence Spirituelle du fien, & 1'Influence Naturelle du fien auffi. L,a vue interne de 1'homme qui appartient a fon efbrit recoit 1'Influence du Soleil Spirituel; mais Ja vïe eTtér- nVnJ^i /A VUe,^U ^°rp-s' re?oic U^uence du Soleil JNatuiel, & dans 1'opération ces deux vues s'uniifent, comme 1 Ame s'unit avec le corps. Par - la on peut voir dans quel aveuglemene, obfcurité & fottife peuvent tomber ceux qui ne favent rien du Monde Spirituel & ae ion Soleil; dans Yaveugkment, paree que 1'Efprit qui n a que la vue de 1'ceil pour guiJe dans le raiionnement, devient femblable a une Chauve-Souris qui erre ca - & - Ja pendant Ja nuit, & fe jette fur des haillons que Ion tend en 1'air; dans Vobfcurité, par^-e oue la vue de lJefprit alors eft privée de toute iJmière fpirituelle, & devient femblable au Hibou; dans la Jottije, paree que néanmoms 1'homme penfe . mais il penfe fur les chofes fpirituelles d'après les chofes naturelles; ce qui 1'induit en erreur; ainfi toutes fes penfées ne font que folie, fottife de ignorance. I I I. Le Soleil du Monde Spirituel ejl pur Amour, procédant de Jehovah Dieu, qui ejl au milieu. ■f. Les chofes fpirituelles ne peuvent procéder dailleurs que de 1'Amour, & 1'Amour lui-même que de Jehovah Dieu, qui eft 1'Amour même. C'eft pourquoi le SoJeil du Monde Spirituel, d'oü découlent comme de leur fource toutes les chofes fpirituelles, eft le pur Amour, procédant de Jelwah Dieu, qui y eft au milieu. Ce Soleil n'eft point Dieu; mais il vient de Dieu; c'eft la première fphère qui fort de lui & qui  ENTRK L'AmE ET lb C9KTS. 89 qui 1'environne. C'eft par ce Soleil, procédant de Jehovah Dim, qu'a été créé 1'Univers, par lequel on entend en général tous les Mondes, qui font en aufH grand nombre qu'il y a d'étoiles, dans 1'étendue de notre Ciel. Que la création foit 1'ouvrage de ce Soleil qui eft pur Amour, & ainfi de Jehovah Dieu, c'eft que 1'Amour eft 1'être même de ia vie, & la Sageffe 1'Exiftence de la vie, & que de 1'Amour par la Sageffe tout a été créé; c'eft ce qui eft exprimé par ces paroles de St.Jean : Le Verbe étoit en Dieu, rjf le Verbe étoit Dieu; toutes chofes ont été faites par lui; £3? rien de ce qui a été fait n'a été fait fans lui, & par lui le Monde a été fait. I: 3-10. Le Verbe dans ce paffage eft la divine Vérité ; c'eft auffi la divine Sageffe ( * ). Voila pourquoi le Verbe eft aufii appellé Lumière qui éclaire tout homme. Verf. 9. C'eft ce que fait de même la divine Sageffe par la divine Vérité. Ceux qui font venir 1'ongine des Mondes d'ailleurs que du divin Amour par la divine Sagefie, font dans la même errèur que ces fous qui voyent des fpeClres comme des hommes, & des phantömes comme des Iumières, enfin des êtres de raifon comme des êtres réels. Car 1'Univers créé eft 1'ouvrage de 1'Amour par la Sageffe, un tout dont les parties font dans la plus parfaite harmonie ; ce que vous appercevrez facilement, fi vous pouvez examiner par ordre les divers points de la chaine qui unit tout ce vafte Univers. De même que Dieu eft Un; de même le Soleil Spirituel eft un; car 1'extenfion de 1'efpace ne peut pas s'appliquer aux chofes Spirituelles, qui font des C») II paroit, obfcrve Mr. Nartky, rme I'Offiee de la création eft in différemment afïïgné au Verbe Divin le Afl®-, du premier Chap, del'Evanl gile de Jean, & a la Sagjfe; comme on le peut voir en divers endroits des Saintcs Ecritures: ainfi nous lifons au Pfeaume CXXXVI: Celui qui p:ir Sagefie a fait les cieux. v. 5. Et aux Proverbes CIi. III: 19. Jehovah, ou le Seigneur a fondé la terre par Sagefle; & en Jéremie LI: v. 15 II a établi Ie monde par fa Sagefie, öt il a érendu les cieux par'fon intelligence ; enfin St. Paul en fon Epitre aux Hebreux Cb. XI: v- 3. dit les fiecles (les traducteurs Anglais difent le Monde, & quelques uns les Mondes) ont é;é rangés par in Parole de Dieu. Mais il eft bon d'obferver que 1'Amour & la Sagefle font parfaitement unis en Dieu, & qua £s Parole «n efl; 1'émanation. F;  9® Du COMMËRCE des émanations de ce Soleil, & dans les étendues fan» Ie(fenc.e& 1'exiftence font par tout fans efpace (*;, & ainfi Ie divin Amour fe répand depuis le premierterme de 1'ünivers jufqu'a fes extrêmités les plus éloigaées. La raifon entrevoit de loin que I'influence divine remplit toutes chofes, & par-la confervfe toutes chofes dans leur état d'ëtres créés; mais elle Pappercoit clairement, Jorfqu'elle connoft la nature de 1 Amour & fon union avec la Sageffe, pour produire les fins. Ion influence dans la Sageffe pour faire naftre les caufes, & fon opération par la Sageffe, pour qu'il en réfulte les effets. I V. De ce Soleil procédé une Chaleur &• une Lumière; cette chaleur dans fon effence eft Amour, &> cette lumière dans fon effence eft Sageffe. 6. On fait que daqs la Parole Divine, & de -Ik dans le langage commun des Prédicateurs, 1'Amour divin eft expnmé par le Feu ; comme lorfqu'ils difent que le Feu célefte remplit les cceurs & excite de faints defirs d'aimer Dieu; c'eft que Ie Feu correfpond a 1'Amour (f), & par conféquent le fignifie f*) Ceci ,dit Mr. Hnrtley,Ammt jufqu'a un certain degré compréhcnfible par les Opérntions de 1 efprit humain, comme auffi par les idéés que nous avons de la Sageffe, de la Bor.ié, de la Joie, de;iapaix de 1'Amour &c. toutes exprefiïons qui n'ont aucun rapport avec 1'efpace ou les diftances. On doit obferver néanmoins qu'encore que les mors efpace & place ne fauroient fc dire du Monde fpirituel, cependant notre auteur affure d'un bout a l'autre de fes ouvrages, d'après fa propre expérience, qu'il y alalesmémes apparences de 1'un & de l'autre, tout comme ici, & qu'il y a même une infiniment plus grande variété dTibjets fcnfibles, d'autant plus que les Efprits & les Anges étant revêtus de corps fpiiituels, ont toutes leurs lenfations, tout auffi bien que nous, & feulement beaucoup plus vive-s ^ue les nötres. ( f 3 La Doctrine dos Correfpondances eft une Doftrine auffi ancienne que le monde; mais a mefure que 1'amour Divin s'eft éclipl'é du coeur des hommes le vrai de cette Doctrine a fui avec cet amour. Cette Doctrine fait voir que tout ce qHi s'obferve en la nature, c'eft-a-djrc génëralenient tous les objets principiés dans toutes les parties & productions de cette nature répondent on correfponJent a des chofes intérieures & fpiriiuélles C eft-a-dire a celles qui les ont principiées, comme Kempreinte répond pu cachet, ou comme la fïgure dans un rniroir repnnd a la figtire qu'on met devant, Cette Doctrine, nous dit notie auteur, a été pariaitement connue  shtre l'AmE ET LE CoUt^ j)i •ennue des hommes ou membres d* In toute Primitive Eglife nommée o* défignée dans l'Ecriture fous le nom d'Adam & d'Eve, & le premiét éclicc que (ii vérité ait recu parmi les hommes, eft défigné dans I'hiTtoire de la Genefe par leur action de manger du fruit de Ttrbre défendu; un autre grand échec que recut encore cette Doctrine fe yoit dans le meurtre que commit Cain de lbn frere Abel. C'eft ici la grande Divifion faitè entre 1'auiout'ou la charité & la foi: Divifion qui a infenfiblernent rendu cette Doctrine mcnfongère. Depuis cette époque, un petit nombre (comme 1'obfrve ici Mr. Hartley. dont nous allons donner le reltedc lanote) ade tems tn tempseu quelque legere idéé de cette Doctrine ;difons même que certains hommes particuiierement favorifés & bénis du Ties-Haut en ont dans tous les tems eu une connoifiance aflez exacte; & nous en ïetrouvons bien des tracés dans la lagcfTe des anciens; leur Mythologie a éu£ fondée par cette Doctrme, déja beaucoup corrompue, nous permettronsnous d'a outer; mais elle fe perdit enfin dans la Fable & finit par lè corrompre entierement dans les fictions des Pdëtes. Originairement cette Doctrine des correfpondances a été la clef de tous les mylteres, & pour 1'homme le Mlroir de Dieu dans la Nature. E'le s'eft confervée plus lougtems parmi les E^yptiens , que parmi tout autre peuple. Et c'eft la Science en Iaquelle on dit que Moyfe a été verl'd. Les Hieroglyphes de ces peuples en font les derniers re'les ; mais la connoifiance de ces Hieroj,!ypnes & du Langage qui exprime les chofes fpirituelles par des naturelles a été perdu depuis un tenvs immémorial en ce munde, & ne refte actuellement qu'avec notre Auteur, qui en eft en pofieflion Nous nou» permettrons d'ajouter encore ici a ce que dit notre ami ffartley, qu'il a élé de tout temps une clatïe dePhilofophe3 qui exitte encore parmi nous, & qui fe defignent eux-mêmes du ritte de Philofophes Herinétiques, qui prétendent tous il cette Science; mais a un bien petit nombre dcsquels on ne fauroit je crois le refufer, pour des r.iifons qui feroicnt trop longues a déduire ici. Swedenborg avance en tous fes Ouvrages que les faintes EcricOTes font furtout écrites en ce Langage des' correfpondances f un degré même de cette vérité a été conflamuient prell-rvé dans tous les fiecles de 1'Eglife j il nous an a rerracé plufieurs Exi mpks cn fon Interprétation de la Genele & de TExode, en fon livre appellé Abcan» Coelestia & dans une infinité de Mémoriaux rapponés dans tous fes autres Ouvrage» d'après ce qu'il en e vu d entemlu lui-mime. 11 nous fait efperer qu'il donnera bientot au monde la clef de ces Hieroglyphes. (Cette clef ou plutót les premières traces d'une telle Clef s'étant ttouvées parmi fes ouvrages pofthumes, & nous ayaut été apportées de Stockholm par un Ami Zelé des véntés révélées par Swedintorg, nous avons obtenu d'un membre de la Société d'imprimer ce piécieux Fragment 1'an paffé , fous le titre de Clavis Ilteroglypkica annoncé ci-dcfliis. Cette brochure ainfi qu'un autre fragment du même auteur doiit nous avons aufli obten'i 1'impreflion 1'an paffé fous Ie titre de Summaria Expojhio fenfus interni librorum Propheticurum verbi veteris Tejlamenti &c. fe vendent a Paris chez Barrois, l'alr.é Quai des Jugujlins, a laHaye, cbcz P.F.Gofe, Libraïre & Imprimeur de la Cour, & a Londres chez l'Impii;neur kuiert U:ndmarjl, N". 32. Clerkenwell-Clofe. ) SweJenborg, cominue notre ami Hartley, a fait voir en diverfes parties de fes ouvrages que la trèsancienue, ou toute primitive Eglife, c'eft-a-dire celle qui a .précédé le Déluge, & la Corruption & Apoftafie généraie qui 1'a p^oduit, fe fcrvoit des Èmblênies & fignes naturels, comme d'une langue originellc, pour s'infbuire en matieres Divines; mais que dans la fuite l'idolatric dut fon origine a ce langage, quand les hommes perdant de vue Dieu en fes Ouviages , coinmencerent a 'a'dorer le« fignes, au keu de patftr par eux aux ebjifs qu'ils dejignoitnt;  $2 Du CóMMERCE fignifie f* ). C'eft'pourquoi Jehovah Dieu apparut k Moyfe comme un Feu dans un buiflbn ( f ) T fur" la montagne de Sinaf devant les Enfans d'Ifraël, & qu'il fut ordonné de garder continuellement du Feufur 1 Autel & d'allumer le foir les Lampes du Chandeliï dans le Tabernacle; tout cela paree que le Feu Kfioit 1'Amour Que de ce Feu provienne une chaS c eft ce que 1 on voit manifeftement par les effets de 1 Amour; car 1'homme s'enflame, s'embrafe felon que fon Amour sexalte en zèle, ou en emportement de colère. La chaleur du fang, ou Ja chaleur vitale de J homme , «Sc en général des animaux, ne procédé dailleurs que de 1'Amour, qui fait leur vie. Le Feu infernal Jw!?' C1 fUt PT' ce"e.ra'To" q"e Dieu en fa miféiicorde infinie leur eSriS^™ ,0'éC,ite' P-^'-gnerd'eux tont fujetTtou?* ♦A*? Swede.forS éta,'l't dans fes Ouvrages que toutes les chofes mi fcience des correfpondances étoit conn e des Andens mvf Tï perdue par la Mon des temps.^Volcit^ ujec ,n P^T^Sut *-f^Amour de Hhu Ouvrage du même Auteur, que"us nous n - P M ,n ' t'T a- ^"n0' ? Les F:lbks dcs Anciens ft P>2l P £ Mufes, la Fo,rame_dn Parnaire, le Cheval ailé ou P&afe &cVont " Jn.*,S *> CC"eS da Imc ',gCtnces cé,eftes' dont «vonsïdJdk „ que Ie langage eft exécuté par le moyen des repréfencatious viv's „ par lefquelles elles expriment en même" temps plufieurs fe de de cl L' fes; parexemple, 1'Entendement humain eft repréfenté pa des Ch? „ vaux diverfement ornés felon fes diverfes qualitês; les Scie s & es" „ Inelligences par des Nymphes, & la Suprème, par une Déeflfe ou „ Pal as; les Expériences, par des Hommes VxquèlsPces Nymphes fu „ rent mar.ées, & leur Chef, par Apollon; la Clarté de 1'EnteXn'nt * Pa[f s Eaux fur-tout de Sourcc; Cn'obfeurité &lesScsdifL' „ cultés & troubles qui en proviennent, par des Eaux t oe les e, " PenMi Par dtsr0lfe?lIX de divers genres, couleur & beauté De-li " ~ amT0rph°feu fré c'ert-è-dire, la divine Vérité, qui eft kfainte Parole, & par conféquent ia Sagefle même. On croit que la lumière naturelle nuï eft la lumière de la raifon vient de la lumiere de notre notre Monde, mais cela n'elt pas; car elle du Monde Spirituel. En effet, fa vue de SfPrft inlue dans la vue du Corps, aufli bien que Ia Lumiere Ss non celle-ci dans celle-Ia; car fi cela étoit 'il n? auroit qu une fimple Influence Phyfique, & non une Influence Spintuelle. .u^ion?nkM«"C S',v tTpe,Pr,' /homme en ce Monde n'eft friieUr •u non mleiii» qu i raifon de la réception du même amour. * V,  94 Dü COMMERC» V. Cette Chaleur, auffi bien que cette Lumière, influent dans 1'Homme, la Chaleur dans fa Volonté 6f y produit le Bien de 1'Amour, & la Lumière dam Jon Entendement &f y produit le Vrai de la Sagefle. 7. On fait qu'en général tout fe rapporte au Bien & au Vrai, & qu'il n'y a point d'être quelconque qui n'y foit relatif; de-la vient qu'il y a dans 1'Homme deux réceptacles de vie 1'un qui eft le récepcacle du Bien, & qui eft appelié Volonté, & l'autre qui eft le réceptacle du Vrai, & qui eft appelié Entendement; & paree que le Bien appartient a 1'Amour & le Vrai a la Sageffe, la Volonté eft le réceptacle de 1'Amour, & 1'Entendement celui de la Sageffe. Que le Bien appartienne k 1'Amour, c'eft que 1'Homme veut ce quil aime, & lorfqu'il le fait, il le nomme Bien. Que le Vrai appartienne a la Sageffe, c'eft que toute Sageffe procédé des Vérités , & que même tout le bien que le Sage penl'e eft vrai & devient bon, lorfqu'il le veut & le met en pratique. Quiconque ne diftingue pas ces deux réceptacles de vie, qui font la Volonté & 1'Entendement , Sc ne s'en forme point une notion bien claire, s'efforce envain de connoïtre 1'Influence Spirituelle. Car il fe fait une influence dans la Volonté, une autre dans 1'Entendement; dans la Volonté influe le Bien de 1'Amour, & dans 1'Entendement le Vrai de la Sageffe; 1'un & l'autre procèdent de Jehoyah Dieu, immédiatement par le Soleil, au milieu duquel ileft, & médiatement par le Ciel Angélique. Ces deux réceptacles, la Volonté & 1'Entendement, font auffi diftinóts que la Chaleur & la Lumière ; car la Volonté refoit la fhaleur du Ciel , Iaquelle dans fon effence eft Amour, & 1'Entendement reijoit la Lumière du Ciel , qui dans fon effence eft Sageffe, comme ila déja été dit. II ya une Influence de i'efprit de 1'homme dans fes paroles, & une autre dans fes adtions; Ijlnfluence dans fes paroles procédé de la Volonté par 1'Entendement, & 1'Influence dans fes adtions procédé de 1'Entendement par la Volonté. Ceux qui ne conaoiflfent que 1'influence dans 1'Entendement, & ignorent 1'Influenc»  ENTRE L'AMS E* L8 CORR6i Knfluence dans la Volonté, & qui raifonnent & concluent en conference, font comme des borgnes qui ne voyent les ofe que d'un coté; ou comme 3« manchots qui trayaillent péniblement d'une feulemahT ou enfin comme des boiteux mii marchent en fauSl avec un baton fur un feul piel Par ce qui vient d'êtïe dit, onvoit clairement que Ia Chaleur Spirituele influe dans la Volonté de 1'homme,. & y L-Xh le Biêndl 1'Amour, & que la Lumière Spiri&Ste influedanïfon Entendement, & y produit le Vrai de la stgefe. V I. Ces deux chofes Chaleur ff Lumière, ou Amour ff *WU*, ^fluent comointement de Dieu dans 1'Ame de l Homme, par 1'Ame dans l'effirit, ff dï-ld dans lesjcns du Corps, les paroles & fej aÉions. rJ„'JU*%V'A pré^c Ies hommes inftruits ont enfcigné qu il y aune influence Spirituelle de 1'Ame dSs le Corps; mais ils n'ont pas dit qu'il y eüt une influent dans 1 Ame, & par 1'Ame dans le Corps, auoioue 1'on fiche que tout Wtn de J'Amour & toute Vér ïé di k Foi influent de Dieu dans 1'homme, & nullemen de 1 homme. Or tout ce qui procédé de Dieu influe immédiatement dans 1'Ame, par 1'Ame dans 1'Efprit & par celui -ci dans le Corps. Quiconque recherJhe aif trement 1'mfluence Spirituelle,^eft cLn fSn Smme" qui obftrue le canal d'une fource, & veut cenenSt ytrouverdeseaux vives; ou comme celui quTcterchc origine d'un arbre dans fa racine, cV non dan! la femence; ou enfin comme un homme qui exaïïe les Pnncipiés, fans remonter au Principe Car l'W n'eft pomt la Vie en foi, mais elle 3 ie réceptaïïe de la Vie qui procédé de Dieu, qui eft la Vlfen foi* & toute influence vient de Dieu; ce qui eft défigné par ces paroles: Jehovah Dieu fouffla dans les nSes de l homme une Ame de Vie ( * ) /ff Vhmm fut fa% en ^W^it^^^A 1? 8M &ce n'eft PM  '$6 Dü COMMERCR en Ame vivante. Gen. II: 7. Souffler dans les narinesf une Ame de Vies, fignifieinférer Ja perception du Bien «Sc du Vrai. Le Seigneur dit auffi de lui-même: Comme le Père a la Vie en foi. il a auffi donné au Fils d'avoir la Vie en foi. S. Jean, V: 26. La Vie en foi, c'eft Dieu; «Sc la Vie de 1'Ame eft la Vie procédant de Dieu. Maintenant puifque toute influence appartient a la Vie, que celle-ei opère par fes réceptacles, & que 1'intime ou premier réceptacle dans 1'homme eft ion Ame, pour bien comprendre cette influence, il faut commencer par Dieu, «Sc non point par une ftation intermédiaire; car alors la Docïrine de 1'Influencc feroit comme un char fans roues, ou comme, un navire fans voiles. Cela étant, j'ai dü parler d'abord du Soleil du Monde Spirituel, au milieu duquel eft Jehovah Dieu, ArticlelII, «Sc enfuite 1'Influence de 1'Amour & de Ia Sagefle, «Sc par conféquent de la Vie, Article IV «Sc V. Que la Vie influe de Dieu dans 1'Ame de 1'homme, par 1'Ame dans 1'efprit, c'eft-a-dire, dans fes affedtions ont 'éamri les Sacrifices des Morts , Pf. CVI: "8. L*Em m i pourjuit men Ame , il me fait af'eoir dans les ténébres comme les Morts de ce. Monde, Pf CXLJif * Pour entendre les gémiffemens de celui qui >ejt IU ' l ' G 2 pjnr  TOO Du COMMERCE pour ouvrir aux Enfans de la Mort, Pf. CU: 21. Et dans 1'Apocalypfe : Je connois tes ceuvres ; tu 'as la re'putation d'étre vivant, mais tu es mort; fois vigilant, afermis le rejle qui ejl prés de mourir, III, 1, 2. Ils font appellés morts, paree que la damnation eft la mort fpirituelle, & la damnation eft deftinée a ceux qui croient que la Vie vient de la Nature, & qu ainfi la Lumière de la Nature eft la Lumière de la Vie, & qui par-la obfeurciffent, fuffoquent & éloignent toute idéé de Dieu, du Ciel & de Ia Vie éternelle. Ils reffemblent aux Hibous, qui voyent la lumière dans les ténébres, & les ténébres dans la lumière; c'eft-adire, ils voyent le faux comme le vrai, le mal comme le bien; & comme pour eux le plaifir du mal eft la volupté de leur cceur , on peut les comparer a ces oifeaux de proie qui dévorent les cadavres comme des friandifes, & fentent les infecfions fépulcrales comme des parfums délicieux. Ces gens-la ne voyent d'autre Influence que 1'Influence Phyfique ou Naturelle; fi cependant ils reconnoiflënt une Influence Spirituelle, ce n'eft pas qu'ils cti ayent quelque idéé, mais ils parient d'après un Maitre. I X. Le Spirituel fe revêt du Naturel, comme 1'homme d'un habit. 11. On fait que dans toute opération il y a un aélif & un paflif, ou un agent & un patiënt, & que rien n'exifte par 1'un ou l'autre feuls. II en eft de même du Spirituel & du Naturel: le Spirituel, étant la force vive, eft 1'agent; & le Naturel, étant la force morte, eft le patiënt ; de-la il fuit que tout ce qui dans le Monde Solaire a commencé & continue d'exifter, procédé du Spirituel par le Naturel, & cela non-feulement dans les individus du Règne Animal, mais encore dans ceux du Règne Végétal. On fait aufli que dans toute opération il y a un principe & un inftrument, & que dans l'aclion ces deux chofes paroiffent comme une feule, quoiqu'elles foient deux feien diftinftes. De-Ia vient qu'oa trouve parmi les Axiömes  ENTRE L'AME ET LE CORPS. 101 Axiómes de la Philofophie, que la caufe principale & la caufe inftrumentaie ne font qu'une feule caufe. II en eft de mème pour le Spirituel & le Naturel, qui dans 1'action paroiffent n'étre qu'un feul, paree que le Spirituel eft dans le Naturel, comme la fibre eft dans le mufcle, & le fang dans les artères, ou comme la penfée eft dans les paroles, & l'affeclion dans les fons, & qu'il fe fait fentir par le Naturel, au moyen des paroles & des fons. On voit clairement par-la que le Spirituel fe revêt du Naturel , comme rhomme d'un habit. Le Corps organique dont 1'Ame s'étoit revêtue, eft ici comparé a un habit, paree que ce Corps couvre 1'Ame, que 1'Ame fe dépouille & fe débarraffe de ce Corps comme d'une enveloppe inutile, lorfque par la mort elle paffe du Monde Naturel dans fon Monde Spirituel. Ce Corps vieillit aufli comme un habit, mais non pas 1'Ame, paree qu'elle eft une Subftance Spirituelle, qui n'a rien de commun avec les êtres muabies de la Nature (*). qui nailfent, croisfent & périffent dans un temps déterminé. Ceux qui ne coniidèrent pas le Corps comme le vêtement ou 1'enveloppe de 1'Ame, vêtement qui de foi eft mort, & adapté feulement pour recevoir les forces vivantes qui influent de Dieu par 1'Ame, ne peuvent que fe tromper en concluant que 1'Ame vit par foi, & le Corps de même, & qu'entre la vie de 1'Ame & celle du Corps il y a une Harmonie préétablie; ou même que la vie de 1'Ame influe dans la vie du Corps, ou la vie du Corps dans celle de 1'Ame, & concoivent ainfi VInfluence Spirituelle ou Naturelle, quoique tout ce que nous voyons nous prouvecette vérité, que 1'effetn'agit point par foi, mais par la caufe qui 1'a produit, que celle-ci même n'agit pas de foi, mais par une autre caufe fupérieure, (») Quiconque a fait d> légères réflexlons fur foi-même, & qui 3 oVja yïeilli quelque peu dans ce monde, a eu occaiion de voir que quoique foa corps ait vicilli, & fe foit ufé, fon ame cependant n'en a pas fait de même. & que ies feuls cljangemens dont eile foit fufceptible, font ceux de fe perfrCbonner en Sciences & connoifiances, ( utiles ou inutiles,cela ne fait ried il la chofe) 1'ame ne peut non plus fe laTer, ouoiqu'en acquérant de mauvais gouts elle puifie (è raifafier de Pacquifition des bonnes connoifiances, mais alors ce n'eft que ion amour qui clwnge d'objets. . G 3  Ï02 D u C O M M E R C E fupérieure, & qu'ainfi rien n'agit que par une Premièr Caufe qui agit par foi, & cette Caufe Première, c'eft Dieu. De plus, la Vie eft unique; elle ne peut être créée, mais elle eft très-prcpre a fe répandre dans les formes organiquement adaptées pour la recevoir & ces formes lont tous & chacun des êtres de cet Univers creé. Piufieurs s'imaginent que 1'Ame eft la vie , & qu ainfi 1 homme qui vit par 1'Ame, vit par fa propre vie, & ainfi par foi, & non par cette Influence de Vie, procédant de Dieu ; mais ces gens-lè ne font qu embrouiller le Noeud Gordien ; ils y confondent tous les jugemens de leur efprit par leurs fauifes idéés; de-la leurs erreurs fur les chofes fpirituelles; ils s'engagent dans un labyrinthe d'ou 1'efprit ne peut plus fe tirer, pas même a 1'aide du fil fecourable de la Raifon. ün erf et, i Is s'enfoncent, pour ainfi dire, dans des cavernes fouterraines, oh ils vivent dans d'éternelles ténébres, dou fortent des erreurs fans nombre, quelques-unes même monftrueufes ; par exemple, que Dieu s eft mfufe 6c tranfmis dans les hommes; cc que par conféquent chaque homme eft une Divinité qui vit par 101, & qu'ainfi il fait le bien & eft fa^eparfoi; quil poflède en foi la Foi & la Charité, qu'il les tirè de loi èc non de Dieu, & autres erreurs dans^ereufes telles que celles oh font en Enfcr tous ceux qui JorlquMls étoient dans Je monde, ont cru que la Nature vit, ou que par fon mouvement elle produit la vie; ces malheureux , lorfqu'ils regardent le Ciel voyent fa lumière, comme de pures ténébres Pen, tendis un jour une voix du Ciel qui difoit que'fi dans 1 homme il y avoit eu une étincelle de vie qui füt de lui, & non de Dieu, Je Ciel n'exifteroit pas, ni rien de ce qu'il y a dans le Ciel, & que par conféquent il n Y auroit point eu d'Eglife, & ainfi point de vie éternelle. Voyez pour de plus grands détails fur cela, le g . 132 jufqu'a 136 , dans 1'Ouvrage de VAmmr X.  "fi N T fi. E L*AmE ET LE CORPS. I03 X. Le Spirituel, aifiji revêtu, fait que 1'homme peut yfore ici-bas rdtionnellement & moralement, & par ld Spiritue'Uement. 12. Du principe ci-deflus établi, que 1'Ame fe revêt du Corps, comme 1'homme d'un habit, on peut tirer cette conclufion. Car 1'Ame influe dans 1'Efprit, & par 1'Efprit dans le Corps, «Sc porte avec foi la vie, qu'elle re^oit continuellement de Dieu, & la tranfmet ainfi médiatement au Corps, oh, par 1'union la plus étroitc elle fait que le Corps paroft vivre; de-la, & de mille preuves tirées de 1'expérience il eft évident que le Spirituel uni au Matériel, comme la force vive a la force morte, fait que 1'homme parle rationnellement , & agit moralement; il femble que c'eft la langue & les levres qui parient par une vie qui foita elles,; & les bras & les mains qui agilfent de même; mais en effet c'eft la ponfée, qui en foi eft Spirtuelle, qui parle, & la volonté qui eft égalemeni? Spirituelle, qui agit; & 1'une & l'autre par le moyen de leurs organes qui en foi font matériels, paree qu'ils font pris du Monde Naturel; ce qui vous paroïtra aufl} clair que le jour, fi vous faites attention a ceci: féparez par abftracftion la penfëe de la parole, n'eft-il pas vrai que la bouche fera muette dans le moment! Séparez aufli la volonté del'acfion, les mains ne refteront-elies pas auflï-tót fans mouvement (* ): L'union du Spirituel avec le Naturel ? & par conféquent la préfence de la vie dans le Matériel, peutjêtre comparée au vin dans une éponge, au mout dans le raifin, a la ]iqueur favoureufe dans unepoire, ou a 1'odeur aromatique dans la canclle; les fibres de 1'éponge, du raifin, de la poire, de la canelle, font des matieres qui de foi n'ont aucun goüt, ni odeur; mais elles tirent 1'uq & l'autre des fluides qui font en elles ou autour d'elle; c'eft pourquoi fi vous en expfimez ces fluides, cene font plus que des fils morts. II en eft de même des organes (O Qiie I'organifteau milieu d'un air, Te ilifè f1. mi même . je ne veux plus jouer, 6f ne le veuille pius en rdaliié, l'a« fe uouvt aii(ïit6t intersempu & celVe iiKontinent'. G 4  *°4 Du COMMÉRCE nes du corps, fi la vie en eft ötée. Que 1'homme foit raifonnable par 1'union du Spirituel aVec leXuid cela fe prouye par I'analyfe Se fa penfée; & Si fok facuké an' i * £ ^ ]'homine doit * la mcu té qu il a de recevoir 1'Influence qui vient de Dieu par le Cel Angélique, féjour de la Sageffe & de JSï l%C°nvqUent rationnaHtSSdela , ■ i „rFar'lè on Voic ^homme fVpréc Pi fo t I natu e f^e^eS-,PlU1S, h°ri'ibl?,s' & ™ême Pou^ pi Jiifi ƒ é oCe' 1 PÜIeroit, il malfacreroit pour Fon Pla fir tous ceux qu, ne feroientpas de fon parti ou qu" ne lui plairoient pomt. De plus, fi 1'Entendement nê pouvoit être pcrfcffionné.féparémit f &a VoL?é par 1 Entendement, l'homme ne feroit point homme mais une béte. Car fans cette féparation, & famTé' lévation C*) j.ncques Ronfeau, n'étoit pas de cet avis, paree oue cm orgueilleux c.toyen de Gelieve mangenit avec tron ? Scïence du l,ien & du mal, comme touS■ fesEfe? vent; Mr. «hrtfe a infèré ici une Note qui le nous croirous olAger nos letteurs en Ia leur t&duTamT »„u rJr ci-apies^ Attenrirez-vous que 'homme a t ennn-^! h. c ko!,;,„j u'.»j''-u-1"1- dmtr' M CI'^nCT"aJ^^'^^v^;u'm^ dimer, plus fage que vous, donne aux arbres de vos vwsers la lornt qu'il conyient de leur donner, quand ils font encoreTendïef& nloïab A paree qu'il fait que plus tard ils brileroient plutót oLdTprend e d'a tm forme que celle qu',|s avoient contnuftec. ó taïs infi H no.re fiecle! encore q„e votre raifon voye d'elle ™™nfe ceTO vérité S cependant 1'auteur qui Ia fenverfb, que vous cncenféV • & celui o ,i,Vrt; ! vous tlrïi* q1 répare 'C h Pl"n.> vient d'«U cmi en componuon marqué ijiniliti,«yes di;cours piróle radon, opunon: analogue lignifie donc reffemblant, femblabie ên appS-  112 Dü CoMMERCE chien; k un imbécille qui par 1'ufage & 1'habitude fait un ouvrage felon les regies ; enfin a un homme qui na point de mémoire, & par conféquent privé d Entendement, qui cependant fait ou apprend k fe vêtir, k manger, a aimer le fexe, k aller dans les places de maifons en maifons, & a faire tout ce qui flatte fes lens & fes défirs charnels, par les amorces desquels il fe laiffe conduire, quoiqu'il ne penfe point, & par conféquent ne puiffe parler. Par-lè on voit combien le trompent ceux qui croyent que les Bêtes font douées de la raifon, &qu'elles différent des hommes feulement par la forme extérieure, & paree qu'elles ne peuvent énoncer leurs penfées. De ces fauffetés plufieurs ofent conclure que, fi l'homme vit après fa mort, la Béte viyra auffi, & que d'un autre cöté fi la Béte ne vit pomt apres fa mort, l'homme ne vivra pas non plus & autres erreurs pareilles, nées de 1'ignorance oh ils font fur la Volonté & 1'Entendement, & fur les degrés par lesquels 1'Efprit de l'homme s'élèvepar comme par une echclle jufqu'au Ciel. ^ X I V. II y a trois degrés dans le Monde Spirituel, £? trois degrés dans le Monde Naturel, fufqu'd pré/ent in- connus, felon lesquels fe fait toute Influence. iö. En recherchant les caufes par les effets, on trouve qu'il y a deux efpeces de degrés; les uns renferment les Quantités Antérieures & Poftérieures iPriora cj? Pojleriora); les autres les Quantités plus ou moins grandes, ( Majora fif Minora ). Les degrés qui diflinguent les Quantités Antérieures & Poftérieures doivent être appellés degrés de Hauteur ou Séparés & les degrés par lesquels les Quantités plus ou moins grandes font diftinguées 1'une de l'autre, doivent être nommés degrés de Largeur ou Continus. Les degrés tle hauteur ou féparés font comme les Génératións & lesCompofitions d'une chofe par une autre; par exemple, d'un Nerf par les Fibres, & d'une Fibre par les tibrilles; oud'unBois, d'une Pierre par les parties, & d une partie par les particules. Les degrés de largeur ou continus font comme les Accroiffemens & Déeroifiemens d'un même degré de hauteur par rapport k la  ENTRE L'AME ET LE CoRFS, JÏg lalargeur, longueui-& profondeur; par exemple, dii volume plus ou moins grand de 1'eau,, de 1'air ou de 1'éther, ou comme celui des malles de bois, de pierre^ de métal,• &c. Toutes & chacune des choies qui font dans les mondes Spirituel 6c Naturel, font par leur création dans ces deux efpeces de degrés , tant le Règne Animal, dans notre Monde en général & en particulier, que le Règne Végétal & le Minéral, aufli bien que 1'étendue Athmofphérique depuis ie Soleil jufqu'ala Terre. C'eft pourquoi il y a trois Athmofphères diftincies 1'une de l'autre felon les degrés de hauteur,tant dans le Monde Spirituel que dans le Monde Naturel , paree qu'il y a un Soleil dans 1'un comme dans l'autre de ces Mondes. Mais les Athmofphères du Monde Spirituel font fubftantielles par leur origine, de même que les Athmofphères du Monde Naturel font maténelles, & paree que ces Athmofphères defcendent de leur origine fuivant ces degrés, & qu'elles font les réferyoirs de la Lumière & de Ja Chaleur, & comme les véhicules pour les porter par tout, il fuit qu'il y a trois degrés de Lumière & de Chaleur; & paree que la Lumière dans le Monde Spirituel dans fon effence eft Sagefle, & que la Chaleur -dans fon effence eft Amour, ainfi que nous 1'avons fait voir ci-deflus, il s'enfuit aufli qu'il y a trois degrés de Sagefle & trois degrés d'Amour j & par conféquent trois degrés de Vie. De-la vien't auffi qu'il y a trois Cieux Angéliques; le Suprème, qui eft aufli appelié le troifième,ou font les Anges du fuprême degré; Je Moyen, qui eft aufli nommé le fecond, oh font les Anges de möyen' degré; & le Dernier, aufli appelié le Premier, oü lont les Anges du dernier degré. Les Cieux font encore diftingués felon les degrés de Sageife &'d'Amour; ceux qui font dans le premier Ciel font dans 1'Amour de favoir les Véntés & les Biens; ceux qui font dans le iecond, font dans 1'Amour de les comprendre; & ceux qui font dans le troifième, font dans 1'Amour d*être Sages, c'eft-a-dire, de vivre felon ce qu'ils favent ét' comprehnent. De même que les Cieux Angéliques lont diftingués en trois degrés, de même aufli ^1'Efprit de 1 homme eft diftingué en trois degrés, paree qu'il: fefthma£e du Ciel, c'eft -a-dire, le Ciel en petit, H de - B  114 DU COMKTERCÉ» de-la vient que l'homme peut devenir Ange de 1'un de ces trois Cieux, «Sc cela fe fait felon la rêception de 1 Amour «Sc de la Sageife procédant du Seigneur: Ange du premier Ciel, s'il recoit feulement 1'Amour de favoir les Vérités «Sc les Biens; Ange du fecond Ciel, s il recoit 1 Amour de les comprendre; «Sc Ange du trollieme Ciel, s'il recoit 1'Amour d'être Sage, c'eft-a-dire, de vivre felon les Vérités «Sc les Biens qu'il connoft' Que l£,iprit de l'homme foit diftingué en trois degrés conformément aux Cieux, voyez - en la preuve dans 1 Ouvrage de l'J.nour Conjugal, N°. 270. Par ce qui vient d'être dit, il eft évident que toute Influence Spirituelle dcfcend du Seigneur dans l'homme par ces trois degrés, & qu'elle eft re$ue par l'homme felon le degré Slgel? & d'Amour oh il eft. La connoiflance de ces degrés eft aujourd'hui d'une trés-grande utilité paree que plufieurs les ignorant, vivent «Sc perfiftent dans le dérnier degré, oh font les fens de leur Corps, & qu'a caufe de cette ignorance, qu'on peut appeller les tenebres de 1'Entendement, ils ne peuvent être éléyés dans la Lumière Spirituelle qui eft au-deffus d'eux De-la le Naturalifme oh ils tombent dès qu'ils veulent examiner la Nature de 1'Ame, do 1'Efprit «Sc de fes Facultés , «Sc bien plus encore lorfqu'ils raifonnent fur le Ciel «Sc fur la Vie future. On pourroit les comparer è ces mépnfables Aftrologues qui après avoir bien examiné le Gei, ne vous donnent que de vaines prédi&ions; a ces grands caufeurs, qui paiient ? eaux étoient faines; ils étendoient leurs filets ohil v ?, avoit grand nombre de Poiffon de toute efpèS paree que c'étoit un Homme de bon fens, qu'il n'y a que le Seigneur qui connoiffe ceux qui font propres i comprendre cc enfeigner les chofes qui font de fa nouvelle Eglife, cc s'il y en a quelqu'un de tel parmi le» Grands, ou parmi leurs Serviteurs. De plus, dit-il, quel eft le j.héologien parmi les Chrétiens qui n'a point étudié ia Philofophie dans les Univerfités avant de recevoir le bennet de Docleur ? Car autrement, oh. puiferoit-il les connoiffances qui lui font nécelfaires? Enfin il dit: puifque vous êtes devenu Théologien> dites-nous quelle eft votre Théologie? Je répohdisr voici les deux points fondamentaux. Qu'il n'y a qu'unfeul Dieu, & qu'il faut unir la Charited la Foi. Ehi qui en doute, repliqua- t-il? & je repondis: la Théologie d'aujourd'hui, fi on 1'examine bien. F I N. Additions du Traduéleur de Londres. Notre Auteur finit ce petit Traité par une Aflertion qui le fera rejetter fans examen de tous ceux qui ne croyent pas qu'il foit poflible a ceux qui les enfeignent d'errer; mais ceux qui voudront bien prendre la peine de confidérer qu'ils ne font tous que des hommes femblables a eux*, & fujets aux mêmes foibleflês & imperfedlions que le dernierdeleur troupeau ; confidérant en même tems qu'ils ont une ame qui leur appartient en propre, puisqu'elle eft leur homme intérieur, cet homme qui ne faüroit mourir, & qu'il leur importe de ne pas refter dans 1'incertitude fur tout ce qui peut tendre a rendre cet homme intérieur, cet eux - memes C fi 1'on veut bien me pafier cette expreffion prife'fubftentivement) étemellement heureux, donneront ar 1'examcn de ces deux propofitions toute fattentiora qu'eües méritent, & chercheront avec emprelfement dans les autres ouvrages Théologiques du même auteur la démonftration & confirmation de fon Aflertion. H 5 Comma  I2a Lettres. Comme il pourroit v avoir hier, r ■.dSe?f£2K: fesIla^ defamiUe&c. La voiei Lettre du Baron ^mawwe/ rfe Swedenborg, ■ & un ami. fait un piaifii tres fenfible, & je vous en rends mes ties fineer* remercimens. Quant aux louaZes aue aux Véntés contenues en mes écrits, & les rapnorte VnninP rUl'' 3 5U1 feul elles font dues', étant luiSéme I unique fource de toutes Vérités. Ceft la conc unon vous vous y expliquez en ces termes: ' Comme ü „ pourroit arriver qu'après votre départ d'AngKre " Irifc6^ ^e ?ues difputes iurfe compHvos „ Ecnts, lesquelles donneroient lieu a défendre „ leur Auteur contre tous faux rapports & afpeVfions „ mal -fondees, que ceux qui ne font point partifaJs „ de la vente pourroient inventer au démW de „ fon caraclere & de fa réputation; ne feroit-il pas utile " EX-T^' *T* Ca'0mnies de cette efpfce, de V £ comnte? rPan qudqUe détail fur „ votre compte? Comme par exemple, par auel* „ degrés vous avez paffé en ï'üniveriité, quelles „ Charges vous avez rempli dans 1'Etat, quelles fon? " e7é%Lc^rdésde/rn!,e' quds honneur? ™S ™ " 2r! I ' &.tclle? autres Pai'ticularités de ce " ELf' P°u/r?!ent fcrvir a la déftnfe de votre nntfr Sn^ ,ama,s eIIcvcnoit k être attaquée, „ poui obvier de cette manière & diffiper toute eibècè » depréjugé mal-fondé. Car Tff'^S^. partout  Lettres. 123 partout 6c en toute occafion oü 1'honneur & 1'intérêt \\ de la vérité fe trouvent compromis, il eft de notre ,, devoir d'employer toutes les voies légitimes pour les ,, défendre, 6c les fupporter". Après avoir fait quelques reflexions fur ce paffage de votre Lettre, ja me luis trouvé induit a acquiefcer a votre avis amical, en vous donnant une cour te communication des circonftances fuivantes de ma vie. Je fuis né a Stockholm le 29 Janvier de 1'an du Seigneur 1689; mon Père fe nommoit Jefper Swed.berg, étoit Evêque de Weft-Gothie, 6c jouiffoit en fon tems d'un cara&ère 6c d'une reputation célébre: il étoit même membre de la Société de la propagation de 1'Evangile, établie en Suède a 1'inftar de celle de* Londres, 6c fut nommé par Charles XII préfident des Eglifes Suédoifes en Pénftlvanie 6c a Londres. Je commengaimes voyagesen 1710. Jevifitaid'abordl'Angleterre, enfuite laKollande, puis la France 6c 1'Allemagne. Je revins en ma patrie en 1714. En 1716 6c après ,-j'eus de fréquentes converfations avec Charles XII Roi de Suéde, qui daigna m'accorder une grande part en fes faveurs, 6c cette année-lalnême me nomma a la Cliarge d'Alfeffeur au Collége métallique, Charge que j'ai continué de remplir depuis lors jufqu'en 1747, oh je me défiftai de 1'emploi fans en perdre 1'honoraire, qui me fut affigné par appointement a vie. Je ne quittai 1'exercice de cette Charge, que pour vaquer avec plus de liberté k la nouvelle Fonclion k Iaquelle le Seigneur m'avoit appelié. Environ vers ce même tems une dignité plus éminente dans 1'état me fut offerte, mais je m'excufai de 1'accepter, de peur qu'elle ne me devint un Piége. J'ai été annobli par la Reine. Ulrique Eleonore en 1719, 6c fus alors furnommé Swedenborg. Depuis lors j'ai pris féance dans les affemblées triënnales de 1'état parmi les Nobles de 1'ordre Equeftre. Je fuis par invitation affocié de 1'Academie Royale de Stockholm, 6c n'ai jamais defiré d'être d'aucune autre Académie ou Communauté, d'autant que je fuis Membre de la Societê des Ances, dans Iaquelle on n'a pour fujet de converfation 6c d'entreticn, que des matieres fpirituelles 6i céleftes, tandis que dans nos Sociétés Littéraires de.ce Monde 1'atten- tioi>  ï24 -Lettres. tion n'eft uniquemenc captivée, que par des marien qui concernent le Corps , & ce Monde En fd publiai mon Regne Mineral a Leipfic 'en trois? vol f mes m folio, 6c en i738 je .fis un Pvoiage en ItaUe OLijeiéjournaiun an, tant a Venife qu'a Rome ' Quant k mesliaifons de familie, j'ai eu quaTre' fceurs une d'eiles époufa Eric Benzélius qui fijt ïnftnï Ar' chevêque d'Upfal; par Ik je devins\ lié aux deux ieheveques fmvans du même Siége, qui étoient frères ES" Bnï^f^'h & tOUSM lennomdee TdiierZ' „S l "r -e 0165 fceurs éP°ufa Lavs Ben- Provndaï ? RHe^r111'6 Pl'°m0t,é 3 *'Gouvernement xruvmciai . Klles font toutes deux mortes • npan fSii n ^ffi0^"16 & eft Evéque d'Os- trogothie il officie mamtenant comme préficient de i Ordre Eccléfia'iique en 1'Afiemblée generale deStocholm en a place de 1'Archevêque qui eft mfirme i a e;PP.ufé la fillo de ma fceur.4 L'autrefe norZe' ÏSfeS 'fiff/Vêqf de Weftmanier& de'öTecariie, ii eft fils de ma feconde fceur. Sans mention- fnnr ^erf«'autr^ Perfo™c* & ma familie, qui toS font digmfiees. Je converfe librement, &Vuis lie?d'a! nutie avec tous les Evêques de mon PaysV qui font au feTfte£d,X' ainfi^'avec nosfeize^'énTems ï comme un ZrF^' V ^immt & ni'honor'ent comme un Peifonnage qu'ils favent étre en Société £rinces leuis fils, me montrent toutes fortes d'égards- ivècTc Roi V f °oneUr d?CJ"e Une fois invité a ™°ger ayec Je Roi 6c la Reine, k leur propre table ■ ( hon- neur qU1 ne saccorde qu'aux Pairs du Royaume )( j'a Ï$oÏdS?7 T'r dC manSVvec le Prince feitier f atriSL nn i Couron»e- Tout le monde en ma Jt-atiie alpire après mon retour, tant s'en faut que ie fécnHnn le m°indl'e dan?er ^ foaflPHr llfiioindïpelecu ion, comme vous femblez I'appréhender, & êtes iofeTm,fntempreffa ^venTr; mais fi'quelque 2ufprn£, "? nacure ™'ar»voit ailleurs, cela neme -•auleroit pas le moindre fouci. -,^n,n-rrUeS ho™eurs mondains 6c quelques avantages fui puiffent paroitre devoir réfulter des chofes que je, viens.  Lettres. 12$ Tiens de mentionner ci-delïus, j'en fais bien peu de cas, quand je viens a les'comparer al'honneurdu faint emploi auquel Dieu m'a iui - même appelié; lui ayant gracieu lemen t plu de fe manifefter lui-même a moi, ion ferviteur indigne,en m'appraoiffantperlbnnellement en 1743, pour ouvrir en moi une vue du monde fpirituel , ét me rendre capable de converfer avec les Efprits Se les Anges: privilége qui m'a été continué juiqu'a ce jour. Dès lors je commengai a imprimer & publier divers Arcanes inconnus jufqu'ici, concemant le Ciel &. 1'Enfer, 1'Etat des hommes après leur mort, le vra culte de Dieu, le fens fpirituel des Ecritures, & bien d'autres vérités importantes, tendantes au falut, & conauifant a la vraie Sageffe. L'unique motif qui m'a fait quitter mes foyers paterneis pour aller vifiter des terres étrangères, n'a été que pour que ie Bénéfice dc toutes les Communications lpirituelles s'étende & fe fa.fe reffentir au Genre humain. Quant aux biens de ce monde, j'en ai fuffifamment & n'en recherche, ni n'en fouhaite davantage. Votre lettre a tiré de moi le détail de toutes ces particuiarités, au cas qu'elles puilTent, comme vous ledites. être des moyens propres a prévenir ou détruire tous faux jugemens ou préjugés mal fondés concemant mes circonflances perfonnellcs, &c. Adieu, mon cher, je vous fouhaite de tout mon cceur une ample profpérité tant au fpirituel qu'au temporel, & n'ai pas Ie moindre doute que ce ne foit votre partage, pourvu que vous dirigiez ou adrefliez toujours vos prieres a notre Seigneur, & que vous 1'ayez toujours préfent devant les yeux. ï Londres 1769. Signê EMANUEL SWEDENBORG. N. B. Le Baron de Swedenborg eft mort k Londres en 1772 dans la 84 année de fon age, ayant prévenu les perfonnes chez lesquelles il demeuroit, quelque jours avant fon décès, de l'inftant oh il devoit changer cette ombre de vie pour une glgrieufe inynortalité. Les  120 Lettres. Les Lettres fuivantes tendant k montrer la nature & la néceffité de la nuffion aétuelle de Swedenborg & de & ceuvres 1 héologiques, nous crovons rendre fervice i ceux qui ont loif & faim de la vérité & de la juffire en les leur oftrant ici a la fin de ce Traité. ' Lettrc du Baron Émaxuél de Swedenborg, d S.A.S. le Landgrave de Heffe Darmftadt. A Ia rêception de votre obligeante Lettre, ie deJ^k. rneurai dans 1'inccrtitude, ne fachant fi c étoir votre grandeur, ö Duc Séréniffime, qui 1'avoit fignée ou un autre. Je communiquai le fu et de mon incfS tude a Votre Miniftrc le Sleur Venator qui vilt me ieTavriU 2™ VPPTk qUf la, chofe n'étok ?as c°mnie J ■ C1^.& comme il a levé tous mes doutes a cet fv deVenu couPabIe, ayant attendu d'y repondre, jufqu a ce que j'aie recu de la Prefie le dernier ouvrage Tbéologique que fe viens de publier ? I? T dC k Vrai?7ReliSion Chrêtienne, qui SFrr J «JwT?CIE ÜNIVERSELLE * Nouvelle üglise aae ^ öeigneur nous a amoncée en Daniël VII ' 13. 14. £? en 1'Apocalypfe XXI: 1. 2. duquel, ó Prince Séréniffime, je vous expédie deux cxemplafres par la Diligence qm part tous les jours de cette ville pour 1 Allemagne. je vous fupplie de vouloir bien recevoir favorablement cet Ouvrage, car il ne renferme que de Pores Verites qui m'ont été découvertes du Ciel Uuant a mon Livre intitulé des Arcanes Celestes ' il ne s en trouve plus ni en Hollande ni en Angleten e • ïe'fafou%UsvlesÊxeraPlaires^nt vendus) mafscommê jelais quil y en a quelques Exemplaires en Suéde, j écrirai k ceux qui en ont & m'informerai s'ils veulent SpïïKLn qre'qUe prif, q^e ,Ce foit- Je communiquerai leur réponfe a votre Altefie dès que je 1'aurai recue ' tSS99^ le"re VOUS me d^andez, SS jtjms parvenu d commercer avec les Anges £? les Efprits uJautr^Tf pSVtre transferé k'ms PerMne d, urn autre? Daignez donc recevoir favorablement cette miennc  Lettrés. 127 mienne réponfe; ,, Le Seigneur notre Sauveur avoit „ prédit, qu'il reviendroit une feconde fois au monde, ,, & qu'il y établiroit une Nouvelle Eglife. II a fait ,, cette Prédiftion au XX. Ch. de 1'Apocalypfe & auffi „ au Ch. XXII: ainfi qu'en divers autres endroits des Evangiles : Mais comme il ne fauroit revenir de ,, nouveau en Perfonne au Monde, il a donc été né,, cefiaire qu'il fit ceci par le moyen d'un homme, qui „ non-feulement fut capable de recevoir la Doctrine „ de cette Nouvelle Eglife en entendement, mais qui ,, püt même la publier a 1'alde de 1'Imprimerie: Et „ comme le Seigneur m'avoit préparé pour cela dès „ mon Enfance, c'eft pourquoi il s'eft manifefté en „ Perfonne devant moi fon Serviteur; ce qui m'arriva „ en 1'année 1743 ; & après cela, il a ouvert la vue de ,, mon efprit; & m'a ainfi introduit au monde des „ Efprits, & m'a accordé de voir les Cieux & bien „ des merveilles qui s'y trouvent, & auffi les Enfers, „ & de converfer avec les Anges & les Efprits; avan-> tage qu'il m'a depuis continué fans interruption de, puis 27 ans. Que la chofe foit ainfi, c'eft ce que ,, j'attcfte en toute vérité. Et s'il m'a été ainfi fait „ c'eft par rapport a cette Nouvelle Eglife, dont je „ viens de parler ci-deft'us, & -dont la Docfrine fe „ trouve coatenuc en mes Écrits. Le Don de con„ verfer avec les Efprits & les Anges ne fauroit fe transférer d'une Perfonne a une autre, a moins que „ le Seigneur lui même n'ouvre la vue de 1'Efprit de „ cette autre perfonne. II eft bien quelquefois accordé ,, quequelqu'Efprit entre chez un homme & lui annonce „ ou communiqué quelque vérité, ccpendant il n'eft „ pas accordé a cet homme de converfer bouche a' „ bouche avec 1'Efprit. C'eft auffi lè une chofe bien ,, dangereufe, d'autant plus que 1'Efprit entre dans „ l'affeiftion de 1'amour-propre. Affecftion qui ne s'ac„ corde pomt avec celle de 1'Amour Célefte". Quant a ce qui regarde l'homme qui eft tourmenté des Efprits, j'ai oüi du Ciel que cela lui venoit de la méditation a Iaquelle il s'étoit fort complu; mais que cependant il n'y avoit aucun danger a apprehender, paree que le Seigneur le,garde. Le feul & unique moyen de guerifon «ft qu'il fe convertilfe & qu'il fupplie le Seigneur notre Sauveur  328 Lettrés: Sauveur Jéfus Chrift de 1'affifter. Je demeurë avec refpecc, ó Séréniffime Duc & Landgrave, Votre trés humble Serviteur, < . . Emanoel Swedenborg; a Anrfterdarii 1771; N- B- II- fe trouve attuellement è Londres dans 1 Infirmerie de la Paroifle de Shorditch, un homme fort extraordinaire, qui me femble ainfi qu'a bien d'autres, avoir communication avec les efprits. I] fe nomme £ejt, mais fe qualifie lui-même de Little Help, ou petit iecours. J'ai été le voir deux fois 1'an paffé; des qu'il me vit la première fois , il me dit en me regardant dans Ia main droite, chofe qu'il pratique avec tous ceux qui viennent le voir, que j'avois adopté la Doctrine de Swedenborg & que j'avois bien fait, & me dit par cceur grand nombre de Textes de l'Ecriture Sainte qui avoient un rapport réel avec ma fituation actuelle; il a dit a bien d'autres perfonnes des chofes plus étonnantes; ilfait& cite fans livre tous les paflages de l'Ecriture Sainte, fans fe tromper de Chapitre ou de verfet; au point même que fi vous, ayant le livre en main, lui hfez un verfet pour un autre, faute de favoir bien entendu, il vous dira, ce n'eft pas le 17 mais Ie 19 verfet que je vous ai dit. Cet homme eft de la plus grande fimplicité , s'occupe toute la journée è1 faire des Ouvrages en paille & en laine, quil brode groffierement, & déclare fouvent des chofes étonnantes fur le compte de Swedenborg • ce qu'il ne fait cependant qu'avec ceux qui ont connoiflance JVP/^I^Wues» & q«i les adoptent. (Note du Traduéleur ). Seconde  Lettres, 129 Seconde Lettre du Baron de Swedenborg, d S. A. S. le Landgrave de HeJJe-Darmftadt. J'ai recu avec joie, 6 Duc Séréniffime, les IettreSf dont vous ra'avez honoré, & les ai lues. J'efpèr» que le Traité que je viens de publier, fous le titre de La Vraïe Religion Chrêtienne (*) vous fera parvenu depuis. Vous pouvez engager, s'il vous plait, les favans Eccléfiaftiques qui fe trouvent en votre Duché, d'en porter leur jugement, mais je vous prie de choifir les favans d'entre eux qui aiment réellement la vérité & qui s'yplaifentprécifement paree qu» ce font des vérités. Si vous en choififiiez d'autres, ils ne verroient point de lumiere en cet ouvrage, & n'y trouveroient même partout que ténébres & obfeurité. Ce qu'on rapporte de la Fille du Prince Margrave en Suéde eft une fiétion inventée par quelque bavard de Nouvellilte, & je n'en avois même rien entendu auparavant. Mais quant a ce qu'on rapporte du frere de notre Reine de Suéde, c'eft trés véritable, & 1'on ne doit le rapporter a aucun miracle; & ce n'eft qu'un de ces Mémoriaux, qui rapportent la chofe telle qu'elle s'eft paffée, comme le refte de ceux que j'ai recueilli en mon Ouvrage, touchant Luther, Melancvon, Calvin & bien d'autres; mais toutes ces Relations ne font que des Témoignages qui prouvent que j'ai été introduit dans le Monde Spirituel quant h mon Efprit, par le Seigneur, & que je converfe avec les Anges. II eft auffi vrai que j'ai converfé avec une Dame nommée dans le Papier fus - allegué, & il y a fix mois avec feu Stanifias Roi de Pologne; je lui ai parlé en une eertaine congrégation oh il étoit, & oh. perfonne ne favoit que c'étoit lui. II faifoit confifter tout le plaifir de fa vie a être ainfi incognito en des affemblées, & a converfer la £*) Cet Ouvrage htin de La Vraïc Religion Chrltienne (è vend l Amfterdam chez Sepp Libraire. On en a auffi pubüé a Londres une traduciion en Anglais en 2 Vol. in 40. 1781. cliez j. Philips, George Tari Lombdrijlrect, & 1'on vient d'annoncer è La Haye, qu'on en publier» »ne U'aduAiod HoBsndojfe. Nou Au TraduScur,  *3a I* I T T R E 3. la familierement avec les Efprits & les Anges, comme un d eux. Je 1'ai enfuite vü transferé en la région Septentrionale ; & j'ai oüi dire enfuite qu'il v étoit promu au gouvernement d'une eertaine Société par lesRomains Catholiques, a la tête desquels il prélide en chef; j ai auffi beaucoup converfé avec le Pontffe Romain dernier mort. Après fon décès il eft refté un jour entier avec moi, il me quitta enfuite & alla vers une congrégation formée de Jéfuites k la tête de la quelle il préflda pendant deux mois; je 1'ai auffi vu s élever enfuite d'avec eux, & pour lors il me fut accordé de converfer diverfes fois avec lui; mais il ne m elt pas permis de rien rapporter de fa manière de vivre, ni de fon état. Vouspouvez d'ailleurs voir, s'il vous plait ce que j'ai écrit dans mon dernier ouvrage touchant le Pontifc qui règnoit il y a 30 ou 40 ans. lraitez favorablement, je vous en prie, tout ce qui a du rapport k 1'honneur de Dieu, & je demeure avec un trés profond refpeél, d'Amft,dam, EMANUEL SWEDENBORG. le 13 Juillet 1771. L E T T R E k Menander aftuellement Archevêque de Suede, Lequel on croit avoir tacitement embrajjê la Doctrine de Vérité qu'il a plu au Seigneur de nous rélever en ces derniers temrpar Swedenborg. Reverendissime Docteur et EvEqUE.' Te vous fais paffer les Lucubrations de ma jeuneffe eft le Fils, & autre enfin eft Ie Saint üfpnt, & fi 1 on vient k dire que par le Fils on entend fon Humanité, alors on vient è avoir touchant le Seigneur une idéé divjfée , ou 1'idée de deux etres diftmfts. V. Que l'homme foit juftifié par cette feule & uniqueFoi, pourvu qu'on fait avec affurance & confiance, cela elt abfolument faux, témoin ce que dit Paul aux Romains II:. 10. & aiüeurs. En une telle b°lü n'y* n' Vérité, ni Bien, ni par conféquent d'EgI.J pipe Religion; car c'eft le Vrai de la Dottrine qui fait 1'Eglife, ö» le Bien de la vie qui fait ou conJtitue la Religion. VI. Ils difent que les' bonnes ceuvres ou les Biens de la Charité font les fruits de cette •boi, tandis cependant qu'aucun de la Société Ecclé- fiaftique  Lettres» '31 fiaftique n'a encore trouvé le lieu ou la connexion de cette foi avec les bonnes ceuvres: il y a mieux, c'effc qu'ils enfeignent pofitivement que les bonnes ceuvres ne peuvent pas même conferver ou retenir cette Foi* & que ce ne font que des adtions morales & civiles, qui ne tendent aucunement au falut & n'y contribuent en rien. VII. Que le Dire de Paul aux Romains III» 32. fur lequel eft fondée la Théologie de nos jours quand au falut, eft fauffement entsnou, c'eft ce que nous avons clairement démontré en 1'Apocalypfe révélée N°. 417. Outre ces erreurs capitales, il en eft encore une infinité d'autres que j'obmets de mentionner ici, par oh il peut paroitre clairement que li quelqu'un produit des. fruits d'une telle foi, il produit réellement des ceufs, comme parle Efaïe, LIX: j. Car il eft enfeigné dans la Nouvelle Eglife que la foi ne peut jamais produire les Biens ou les bonnes ceuvres de la Charité, comme un arbre produit fes fruits, mais que les Vérités qu'on nomme Vérités de la Foi , enfeignent comment oa doit penfer de Dieu, & agir avec le Prochain, & que la Charité recoit ces Vérités en les bonnes adtions, comme le fruit recoit fes fucs & leurs faveurs de 1'arbre; & qu'ainfi le fruit ou les bonnes ceuvres de la foi actuelle,» dont nous venons de parler, n'a d'autres fucs, & de Ik d'autres faveurs, que fes confirmations qui font desfausfetés; ces faufletés font contenues dans ces biens ou ces bonnes adtions: chofe que l'homme ignore, mais que les Anges fentent trés bien, — J'ai 1'honneur d'être &c. Ï3 Nous  '134 Tableau de la Nous croyons ne pouvoir mieux terminer ce petit Recueil, qu'en expofant ici Ie Tableau de Ia Foi de la «Nouvelle Eglife. Tableau ou Idéé Générale de la Foi vraiment Chrêtienne. La Foi vraiment Chrêtienne en fon idéé univerfelle ou générale eft la fuivante; favoir: 3, Que le Seigneur de toute éternité , qui eft s, Jehovah, eft venu au monde, pour fubjuguer 9, les Enfers, & pour glorifier fon Humanité; & que fans lui nul mortel n'eüt pu être fauvé; & sy que ceux-la font fauvez, qui croyent en lui". On dit en une idéé univerfelle, paree que ceci eft 1'Univerfel de la Foi: or 1'Univerfel de la Foi eft ce qui doit fe rencontrer cn toutes & en chacune de fes Parties. C'eft une Univerfalité de la Foi que Dieu eft un en Perfonne & cn effence, & qu'il y a une Trinité, & que le Seigneur Jéfus Chrift eft ce Dieu. C'eft une Univerfalité de la Foi que nul d'entre les mortels n'eut pu être fauvé, fi le Seigneur n'étoit pas venu au mönde. C'eft une Univerfalité de la foi qu'il y eft venu, pour écarter 1'Enfer de l'homme, & qu'il 1'a écarté' par des Combats qu'il a livrés contre cet Enfer, & les viéïoires qu'il a remportées fur lui; ainfi il 1'a fubjugué, &l'a ramené a 1'ordre, & réduit fous fon obéilTance. C'eft encore une Univerfalité de la foi, qu'il eft venu au monde pour glorifier f Humanité, qu'il prit au monde, c'eft-a-dire 1'unir parfaitement alaDivinité de lacmelle elle procédoit; & que c'eft ainfi qu'il tient*a toute éternité fous fon obéiffance 1'Enfer par lui ramené & 1'ordre; comme ces deux Points n'ont pu s'obtenir que par des Tentations portéei jufqu'a leur dernier  vraïe #01 Chrêtibnhe. ïjj nier degré, & que ce dernier degré de ces Tentations fut la Paffion de la Croix, c eft pourquoi il la fubit. Ce font la les Univerfalités de la 101 Chrêtienne touchant le Seigneur. L'Univerfalité de la Foi Chrêtienne de la part de l'homme eft de croire au Seigneur, car par croire en lui fe fait laconjonaion avec lui, par Iaquelle s'obtient le falut: Croire en lm, eelt avoir confiance qu'il fauvera: & comme nul ne peut avoir cette confiance que celui qui vit bien, c'eft donc pourquoi c'eft auffi la ce quil faut entendre par croire en lui. N. B. Ces trois articles font ceux cités clans la Lettre a 1'Evêque Mènander ; Dieu veuille .qu ils foient goutés & adoptés de tous nos frères, les hommes répandus fur toute la furface de ce globe; car alors le Ciel & Aftrée feront vraiment redescjendus en terre, & 1'Age d'or fera réellement rëtabli parmi nous. & Londres, ce 17. Mars 1785. I 4 Lö  LeTraduéteur de Paris, du Comtnerce de PAme &du Corps, ayant augraenté fon édition du fbi vant petlt Traité de Swedenborg; nous crovons AVERTISSEMENT. TV0*!' ioinirols ici> forme de Supplément, ce t &^,^^$ZÈïiïZ ta»r$W™ »> qui pourra favoir d'oii vient qu'EIie Cc Elifée ont été nommés Chars & Cavaliers d'Ifraël,& pourquoi le ferviteur d'Elifée vit une montagne pleme de Chevaux & de Chars ignés, a moins de favoir ce que fignifient les Chars & les Cavaliers, & ce quont reprefenté Elie & Elifée? Elifée dit a Elie„ MonPère, monPère, les Chars d'Ifraël, tjf fes Ca„valiers". Rois, L: IV. C. II: i2, & le Roi Joas è EAf{T: " Mon Père-> mm Père> les Chevaux d'Ifraël ,, &fes Cavaliers". Rois. L: IV. C. XIII: 14. & du ferv]teur d'Elifée : „ Dieu ouvrit les yeux du ferviteur „ d' Elifée, ei? il 'vit auffi-tót une montagne pleine de Chevaux Ê? de Chars ignés qui étoient autour d'Elifée" Rois. L: IV. C. VI: 17. Elie & Elifée ont été nommés Chars dllrael & fes Cavaliers, paree quel'un & l'autre ont repréfenté le Seigneur quant a la Parole, & par le Char eft défigné la Doctrine puifée dans la Parole, & par les Cavaliers 1'Intelligence, 3. La raifon pourquoi le Cheval fignifie 1'Entendement, fe tire des Chofes repréfentatives qui font dans le Monde fpirituel: il y paroft fouvent des Chevaux & des Cavaliers, ainfi que des Chars; & tous favent-la qu'ils fignifient les chofes Intellecftuelles & celles qui concernent la Doctrine. J'y ai vu très-fouvent ceux dont 1'Entendement étoit occupé a des Méditations paroftre comme des Cavaliers ; c'eft ainfi que fe repréfentoit leur Méditation aux yeux des a»tres, a leur infeu. II y a même un Lieu dans le Monde fpirituel, oh s'affemblent en grand nombre ceux qui méditent & parient des Vérités de Doétrine; & lorfque d'autres y viennent, ils voyent tout cet efpace plein de Chars & de Chevaux, & les nouveaux venus, qui font furpris de cela, apprennent alors que cette" Apparence vient de Ia Méditation de 1'Entendement. Ce Lieu s'appellc le Confeil des Intelligents & des Sages. J'y ai vu aufli des Chevaux brillants, & des Chars ignés, lorsque quelques-uns ont été enlévés dans le Ciel, ce qui étoit 1'indice qu'ils avoient été inftruit* dans les Vérités de la Docftrine célefte, qu'ils étoient devenus Intelligents, & ainfi dignes d'être enlevés dans le Ciel. D'après cela, on peut comprendre ce que fignifie le Char  D Ë L'A POCALYpsE. 141 Char igné & les Chevaux ignés fur lefquels Elie fut! enlevé dans le Ciel, & les Chevaux & les Chars ignés que vit le ferviteur d'Elifée, lorfque fes yeux furent ouverts- 4. Dans les Eglifes anciennes on connoiffoit très-bien ce que fignihoient les Chars & les Cavaliers, paree que ces Eglifes étoient des Eglifes repréfentatives, & ceux qui en étoient, cultivoient particulièrement la Science des Correfpondances & des repréfentations. La fignification de Cheval, comme Entendement, paffa de ce» Eghfes chez les Sages des environs, & même dans la» Grèce: d'ou1 vient que les Grecs en décrivant le,Soleil qu i s repréfentoient comme le Dieu de la Sageife & de 1 Intelligence, lui attribuerent ün Char & quatre Chevaux ignés. En décrivant le Dieu de la Mer comme la Mer fignifie les Sciences qui viennent de 1'Entendement, ils lui donnerent aufli des Chevaux Pour déenre la naifiTance des Sciences de 1'Entendement" ils feignirent un Cheval allé, qui d'un coup de pied fait fourdre une Fontaine, auprès de Iaquelle habitoienc neuf Vierges ou Mufes, qui font les Sciences - car ils avoient appns des anciennes Eglifes, que par le Cheval eft défigné 1 Entendement; par les Aües, Ie Vrai par le Pied, ce qu'enfeigne 1'Entendement, & par la Fontaine, la DocW d'ou découlent les Sciences. Parle Cheval de Troye ils n'ont voulu repréfenter autre chofe que 1'Artifice de détruire des Murs que leur fuggéra l Entendement. Aujourd'hui même, lorsqu'on veut decrire 1 Entendement felon la manière de ces Anciens, onle repréfente par le Cheval volant ouPégafe la Docftnne par la Fontaine, & les Sciences par es Mufes; mais apeineya-t.il quelqu'un qui facheque le Cheval fignifie 1'Entendement dans le fens mvftiuue & moins encore que ces fignifications ayent pafie del anciennes Eghfes Repréfentatives aux Gencils F I N.  PROSPECTUS pour imprimer par souscription LES OEUVRES POSTHUMES DE L'HONORABLE et SAVANT EMANUEL de SWEDENBORG. A tous ceux qui ont ajoute foi aux Rapports des Prophêtes de JEHOVAH: k tous ceux k qui le Bras du Seigneur a été révèlé par le Miniftere & le Moyen de fon fidéle 'Serviteur Emanuel Swedenborg en cette préfente Difpenfation de fa Nouvelle Jérufalem: a tous ceux enfin qui par la font devenus réellement altérès de la Juftice Êf de la Vérité , eft maintenant propofée par Soufcription volontaire & indéterminée, UNE EDITION complette en LATIN, DES OEUVRES POSTHUMES de cet Auteur infpiré. L Vous tous que le Fils a rendu Libres, & qui par conféquent 1'étes en réalité; hommes & freres, qui avez déja gouté les douceurs de la Justice, & qui fentez vos cceurs embrafés du noble defir d'être de plus en plus éclairés par la Verit é, non par Ie principe méprifable & inacftif d'une vaine Curiofité, mais par un fincère amour actif de 1'un & de l'autre, c'eft-èdire, & de la Juftice & de la Vérité; Vous dont 1'efprk a  Prospectus, 143 a promptement faifi, & le cceur embraffé avec chaleur la Charité, une tendre Philantropie univerfelle, la Sagefle & le Difcernement en matieres Spirituelles, & qui comme une terre féconde en portez journellement les fruits, par 1'immenfurable & inépuifable Miféricorde de notre Seigneur Jéfus-Chrift, feul Dieu du Ciel & de la Terre; Vous tous enfin qui avez dès cette vie gouté les douceurs du Repos du Sabbat en vos intérieurs, ou 1'inexprimable joye célefte, «Sela vie qui en dérive; Nous Vous invitons tous, par tout ce qu'il peut y avoir de plus cher pour Vous en ce monde & en l'autre, c'eft-a-dire par l'A m 0 u r des Usages, que Ie Seigneur a implanté & choyé dans vos cceurs, è contribuer par vos généreufes Soufcrip. tions a Ia circulation libre d'un nouveau Supplément de ces importantes vérités falutaires, auxquelles nous devons notre vie Spirituelle, parmi nos frères, les fils déchus d'Adam; de ces vérités, dis-je, que nous favons étre encore tout particulierement développées dans les OeuvresPofthumes de 1'honorable & trés afW ment infpiré Emanuel de Swedenborg. II. A Vous tous qui avez déja une pleine & entiere connoifiance des autres ceuvres imprimées de notre cher Auteur, 1! feroitinutile de détaillcr ici, & d'exalterle vrai mérite & 1'mappréciable valeur de fes Écrits Poft humes: il fuffira de Vous en préfenter les Titres pour allumer en Vous le defir de communiquer au Monde les précieux Fragments d'une plume , a fi bon droit fi chere a tout honnête & fincere amateur, de la Vérité. I I I. , A effet nous invitons donc quiconque peut avoir le deffein de nous aflifter en 1'entreprife que nous formons de mettre au jour les Oeuvres Pofthumes de 1'honorable Emanuel de Swedenborg, de nous communiquer leur mtention par un mot d'écrit, ou de nous faire parvemr leur contribution pour ce fujet, a Londres è ladreffe de B. Chaftamer, N. 62. in Tottenham Court Road,  Ï44 Prospectus. Roady oup Paris, chezMr. Bamis 1'ainé, Libraire Qaiaj des Auguftins, prés le Pont St. Michel; ou a Stockholm , chez Mr. Fuhrberg , Libraire du Roi; ou k La Haye chez Mr. P. F. Gosje, Libraire & Imprimeur de la Cour. I V. Nous avons lieu de croire que cette Edition montera environ a vingt Volumes in 4to. de trois ou 400 pages, lesquels nous avons deffein de hvrer aux Soufcripteurs a raifon de cinq Shillings, ou fix Francs de France par Volume, enfeuilles. V. Vous aurez la bonté d'obferver que, fi les Soufcriptions rentrent affez tót, aux adrefïbs fpécifiées N. 3. pour nous mettre en état d'emp'oyer plus d'une preffe k la fois, nous ferons enforte de livrer ces 20'Volumes dans le cours de deux ans, ou même plus rapidement, s'il eft poflible. Voici donc lé Catalogue des Oeuvres Pofthumes de Swedenborg. Mais comme nous ne nous propofons aucun gain dans cette publicatidn, li quelque Libraire, de quelque partie de 1'Europe que ce puiffe être, veut prendre fur lui de donner cette Edition au Public, nous nous engageons a lui communiquer les Manufcripts, a fur & a mefure qu'il les pourra imprimer, aux feules & uniques conditions qu'il nous fera paffer 24 Exemplaires de chaque Ouvrage, francs de port, a notre addreffe Benedict Chas- tanièr, N°. 62. Tottenham Court Road, London. V I. CATALOGUE. 3 Index generale Rerum S? 1 Table générale des ArtiNominum in verbo Do- cles & des Noms contemini contentorum. nus dans la Parole du Sei¬ gneur. Index R.erum in Arcanis 2 Table des Articles concoslefiibus contentarum. tenus dans les Arcanes Qo« Secrets) Célefies. 3 Indese  Prospectus. 145 3 Index Rerum in numero/a Collcclione Memorabilium, quce nuvquam in publlca luce venit. 4 Index Rerum in Apocalypji Revelata. 5 Index in partieulari Tractatu de Conjugiis, ab autore nunquamediio., *6 Index in Senfu Interno partis PropheticiVerbi. 7 Index particularis Sententiarum e Scriptura Sacra in aller0 Tradtaiu de Apocalypfi expllcata, infra indicato, contentarutn. 3 Index in Libro Concordia pia nuncupato. 9 Colleütio fupra ( N. 3.) indicata Memor abilium, ab Anno 1746, ad annum 1704. exfcripta. 10 Explicatio Librormn Hiftoricorum Verbi Domini nee non Propketarum IJdice £ƒ lrmice. *i 1 Brevis Expofitio Senfus SpiritualisProphetarum &Libri Pfalmorum Davidis, ad quam pertiv.et Index N. 6. 12 Apocahpjïs Explicata, multo fufiüs quam in impreffo Libro Apcca, f 3 Table des Articles contenus dans un Recueil nombreux d'objets mémorables, qui n'a point encore paru au jour. 4 Table des Articles contenus dans VApocalypRévclée. j Table d'un Traité particulier touchant le Mariage, lequel n'a I point été pubüé par 1'Auteur. . 6 Table fur le Sens interne d'une partie de Ja Parole Prophétiquc. 7 Table particuliere de Maximes tirêes de l Ecriiure Sainte, contenues dans un autre Traité de YApocalypfe expli~ quée, indiqué plus bas. 8 Table, ou détails fur le Livre intitulé Concorde Pieufe. p Recueil de Chofes Mémorables (indiqué au N. 3. ) dopuis 1'année 1745 jufqu'a 1764. 10 Explication des Liyres hift.oriqucs de la Parole du Seigneur, ainfi que des Prophêtes Ifate «Sc Jêrênfe. II Courte Expofltion du Sens Spirituel des Prophêtes & du Livre des Pfeaumes de David ( j| quoi appartientieN.6). 12 L'Apocalypfe Expliquée beaucoup plus au long que dans le Traité lypjis  H6" Prospectus. lypfis Revelatoe reperitur. 13 Varia nunquam inipretfa' de Ultimo Judicia ÓP de Mundo SpirituaU'. T4 Traciatus de Charitate. 15 Canohes prceciful Novae Ecclefice. 16" Varia obfervata de Domino, de Symbolo AthanaJhno,.de Verbo, de Divino Amore 6° de Divina Sapler.iia, nee non e? de 'Conjugio. 17 Supplementum in Coronide ai Veram Chrijiianam Religionem. 18 Ou'.nque Memorabilia maximi momentk ïo Fragmenta pretiofa de Oeconomia Regni Animalis , 6? de ipfo Regno Animale, mier quae reperitur perExcellensTrac • taius Partium Generationis Utriusque Sexus & de Proccjfu Gene¥u. tionis. 20 Fragmenta nonnulla De Cultu fc? Amore Dei. *2i Clavis Hieroglyphica Arcanorum SpirituaUum c? Naturaliumpsr viam Correjpondenliarum ti? Reprce/entatfonum. de 1'Apocalypfe Révélée. 13 Penfées diverfesTur Ie Jugement derrder ét fur IcMon.'e $p:nr. § XV. Les fins font dans le premier dégré, les Cauf es dans lefecond, £? les Effets dans le troifième. 1 ij. § XVI. Par ld on voit quelle eft l'Influtnce Spirituelle depuis Jon Origine jufqu'd fes Effets. . 117. Additions du Traducïeur de Londres. . 121. Lettre de Swedenborg au Doétenr Hartley. ■ 122.' Lr.ttre du même d S. A. S. le Landgrave de Helj'eDarmjladt. . - . . . 12cj. Autre Lettre du mime dJ'a dit? Alxeffe'. '. 129. Lettre  •xso TABLE des MATIERES. •L-ettre du même d l'Archevêque de Stockholm, 130 Tableau ou idéé Générale de la Foi vraiment Chrêtienne. . ... 134-. Avertijfement. • . . _ _ l^0- Du Cheval Blanc dont il ejl parlé dans l'ApocahP/e. ..... 137. Prospectus de la Soufcription pour VimpreJJion des Oeuvres Pojlhumes de Swedenborg. . 142. Fin de la Table des Matieres. AVIS. On trouvera chez P. F. Gosse, Libraire & Imprimeur de la Cour a LaHaye, 1'Ouvrage fuivant du même Traduéleur: De la Nouvelle Jerusalem & de fa Doctrine Céleste, d'après ce qu'en a entendu du Ciel Emanuel Baron de Swedenborg, fidéle Serviteur du Seigneur Jesus-Christ, précédé d'une courte Difiertation touchant le Nouveau Ciel & la Nouvelle Terre. Le tout fidèlement rcndu du Latin en Francois, dans 1'unique vue que la Verité puifie devenir aufij familière au Monde, qu'il lui importe qu'elle le devienne, 8vo. Londres 1782.