TRAITÉ GÉNÉRAL D U COMMERCE T 0 M E PREMIER.   TRAITÉ GÉNÉRAL DU COMMERCE. C'0 N T E N A N T DES OBSERVATIONS SUR LE COMMERCE DES PRINCIPAUX ÉTATS DE L'EUROPE; EES PRODUCTIONS NATURELLES, L'lNDÜSTRIE DE CHAQJ7E PAÏSJ Les qualités des pr'mcipales Marchandifes qui pafent dans VEtranger leur prix courant, & les frais da Vexpédition; Le Fret des navires, & les Primes d'Aflurance d'un port Europeen a 1'autre; DES OBSERVATIONS SUR LA MANIERE DOST SE FAIT LE COMMERCE DANS DIFFÉRENS PAÏSJ DES DÉTAILS SUR LES MONNOIES, POIDS ETMESURES; LE COURS DES CHANGES, LES USAGES RECUS EN divers l.ieux relativement a l'acouit df<5 lettres de change; UN RAPPORT COMPARÉ DES MONNOIES POIDS FT MESURES t EN DOUZE TABLES; des regles sur l'arbitrage, avec plusieurs tart ïïq de combina1son de change; ''^ SIS XietlS SUR BIÏFÉRENTXS OPÉRATIONS DE NEGOCE; plusieurs maximes et usages recus dans les villes dp commerce de l'europe; enfin LES ORDONNANCES ET USAGES ÊTABLIS A AMSTERDAM, TOUCHANT LES ASSURAMCES ET LE REGLEMENT DES AVARIES. P a r S A M U E L R ï C A R D. EDITION entïerement refaite tTaprès un plan nouveau, rêdigêe & conftdérablement augmentée Par Mr. de M * *. T O M E PREMIER. A AMSTERDAM, [e. va n harrevelt et L A. s o e t e n s. M D C C L X X X L Avtc Privilege de N. S. les Etats dt Rolland* (f d* Wtjifrife,   PRÉFACE DU RÉDACTEUR. 7")f /«voW» conflderabefe verbeetenngen »£J**£% £ Commerce des F'""!™** «5 £££ Jat Wringer, leur du Commerce, conUnant des VJJJr/rf"' 'més des prineipales «.archandiJts qui W™™ , ■ j,OTtBeurovèen naturelles, t'hidufirie de :^V'l'Jxp(dU ion; 'le' Fre t dclnayl.es, 8 k'^f^ÏÏ TétaUs furies prix courant, lX%T»len dont /i ff le C«*^*X &U« A r«|tó*» 4 i"^WZTZ;h coüts des Changes, es ufages ^use^dnersiie, ^ fM VZlisH Amlierdam rfTun pdÏToXu, rédïgfe & ^'^^S^f^iSt Weten, zy fup- •Mewderen , V^-VoofdzV meergemeld werk, in het geheel of ten ,ee e, y y f »t^t« S Ueeren zodanige poene a s Vl^ratKgopr.^ voorfz_ v£i.znek overgemerla hebben*; entfencr weende bede WySO IS 'T « at wy deen hetvoo«z S0UVCrai„e Mag..en Anthomeit, de ze P.P, h d0en ntttdl^kW* 9 vwbwj ^ verhandelen en verkoopen op_^rP'»Ye d Gu,der,s daarenboven Lande fe brengen, n «e8^ verköete Exemplaarcn , en een boete drieluizen derdepart Authorifeeien ofte te A^v^Sm&rfe te steven, neïWjtf df" s»PPl,"5^™ te verentwoorden, tot en wel teo^^f.VsuSSSmSn'het zelve Werk zullen hebben b gumen uit ie^ ^nbehoeve daad verfteeken uizyniv.n n« en«. ^g^e aan de voorn, onze B.bl o.heeK > y .en / Nq van dit Ofttoy een. ;N$Pfovhet zelve Werk zoude willen herdrukken , rnct eemge u Forra„tj gerendc deirfnJnn véranSgen, Correftien, of «ders hoe ger^am .°^t™™ als VOren, te brenVermeerderingen vea,ie k , Exemplaar var, bet zelve We ik gec n ^ voQren- £ houden ^u"™r^ynB-bHotheek , binnen den zeiven tyd en op de boeten en p behooren iasten wy allen gen tfe voorn. Bibnotneek, Confente en Octroye moge gen na's "» d'ez.n doen laten ,„■«!.». J'« C|, 8««"°0 P'c" CLOTTEROOOKE. Tn Ordonnantie van dl Slatten. v Aan den ^^^A'^^^S^'  TRAITÉ GÉNÉRAL D ü COMMERCE. 1NTR0DUCT10N. D e toutes les opérations de 1'efprit humain il n'y en a point de plus frappantes que celles qui fe développent de jour a autre dans 1'exercice du Commerce. La néceflité inventive & entreprenante y deploie toute fon.induftrie. L'intérêt, ce grand mobile des actions de Phomme , marche a fon but, fans qu'aucun péril 1'arrête. II e'chaufFe & met en mouvement les reflbrts de 1'imagination, qui, après quelques combinai* fons, découvre les moyens d'exécuter ce que 1'on avoit cru d'abord. impraticable. II n'y a point de fcience dont les regies foient plus llmples & plus uniformes que celles du Commerce. Les befoins lui donnerent nailTance , & dans la fuite les commodités de la vie, auxquelles ileft naturel d'afpirer dès qu'on les connoft, lui donnerent une a&ivité qui s'accrut en proportion du luxe. Les principes en e'tant partout les mémes , on peut dire du Commerce, a en juger par fes effets, qu'il eft un lien , qui, en attachant les hommes par l'intérêt, forme un feul peuple de toutes les nations de 1'univers. II a en effet le pouvoir de civilifer, de polir, d'adoucir les carafteresles plus féroces, & de les rendre fociables, par les befoins & les defirs nouveaux qu'il leur fait naïtre, par les vives impulilons de plaifir qu'il leur donne, par les agrémens qu'il leur procure. L'Hiftoire rend au Commerce,untémoignage glorieux & vrai, en attestant qu'il a occafionné la civilifation de plufieurs nations fauvages, & en' montrant que c'eft par lui que des peuples qui n'étoient rien par eux-mêmes, font devenus riches & puiffans, au point même de donner de 1'ombrage & de la jaloufie a ceux qui, polTédant en abondance les matieres premières du commerce, n'en étoient pas plus riches, a caufe de leur manque de connoifTances, ou de moyens, pour en tirer un parti avantageux. Confidérons d'abord les Phéniciens, C'eft un des premiers peuples qui fe foient enrichis, aggrandis, & qui fe foient acquis de la célébrité par le Commerce. /. Partie. A Vue gènèral lu Commerce. Son crigin{. Ses heufeus feu. Suecès dit Pkénicient.  Tyr dètruitt. ft tibdiie.. Cartliage cow ftiirantt & tommercante. Placés fur les cótes d'un païs fee & flérile, &, pour furcroït de malheur , environnés de nations puilfantes dont ils avoient tout a craindre, les Phéniciens eurent le fecret de s'enrichrr par le Commerce, indépendamment de la pofition critique oü ils fe trouverent. Leur méthode fut bien fimple : ils prenoient a un peuple le fuperflu de fes denrées & marchandifes , en échange d'autres marchandifes qu'il avoit tkées de chez un autre peuple , foit qu'elles fulTent telles qu'ils les avoient recues, foit qu'ils leur eusfent donné quelque appret. Non contens d'échanger denrées pour denrées, ils en achetoient auffi a prix d'argent, qu'ils revendoient enfuite de' la même maniere, & toujours avec profk. Par ce moyen leur Commerce prit des accroiffemens rapides, & les richefTes qu'il leur procura les fuivirent a Tyr, après qu'ils eurent abandonné Sidon qui avoit été longtems leur ville capitale. Tyr en effet accumula dans peu tant de richelfes qu'elle excita Ia jaloufie des autres peuples de 1'Orient qui parvinrent a Ia détruire après un fiége trés-long & trés - meurtrier ; mais les Tyriens ne fe laiffant point abattre, eurent foin durant le fiege de faire paüer leurs meilleurs effets dans une ifle voifine; ils y batirent une nouvelle ville qui, peu de tem3. après, effaca la première, en force, en fplendeur, & en réputation. Du port de la nouvelle Tyr partoient des flottes qui parcouroient toutes les tners alors connues. On prétend même que fes navigateurs avoient connu & doublé plufieurs fois le Cap de Bonne-Efpérance ? ce qu'il y a de certain , c'eft qu'ils. fréquenterent les mers des Indes oü ils firent un grand commerce par la voie de la Mer. Rouge. Tyr fonda des eolonies en Afie, en Europe & en Afrïque. La plus connue de toutes fut Carthage dont 1'hifloire forme une partie intéreifante des annales dü genre humain. Cette fameufe ville fuivit les traces de fa métropole dans ce qui concerne le Commerce; mais elle ne s'y borna point, & fon ambition la fit afpirer a la gjoixe des conquêtes. Son Commerce ne pouvoit être plus confidérable. Non-feulement il embraffoit la Mer méditerranée, les cötes occidentales de I'Afrique & les Indes orientales en fuivant la route ordi* naire & la plus connue de la Mer Rouge; mais il avoit pénétré en Efpagne oü une colonie de Phéniciens avoit fondé Cadix ; enfuite dans les Gaules,. & jufque dans la Grande - Bretagne & I'Irlande, connues alors fous le nom d'Ifles Caffithérides. Les voyages de Hanon & de Himilcon ont auffi donné lieu de croire que les Carthaginois poufferent leurs découvertes jufqu'en Amerique ; mais , quand même il feroit vrai que quelques-uns de leurs navigateurs euffent été jetés par des tempêtes fur des terres inconnues, encore feroi.t-il peu croyable qu'ils fufferu: parvenus jufqu'en Amérique. II faudroit, dans cette fuppofition , qu'ils euffent auparavant découvert Ia bouffole ou quelque autre guide fur, fans quoi il n'eft pas probable que des navigateurs, accoutumés a Jonger des cötes s'en foient affez éloignés pour qu'une tempête de quelques jours ait p« tem faire franchir une mer kaflaenjè.. I N T R O D U C T I O N.  INTRODUCTIÜN. i a en tranfporter les marchandifes & les denrées en Italië. Ils en entretenoient une pour leur amener les producUons de 1'Afrique, une autre pour le tranfport de celles de 1'Efpagne d'oü ils tiroient du bied, du vin, de 1'huile & d'autres marchandifes, outre 1'or & I'argent qu'on exploitoit de fes nombreufes mines. Les Romains avoient encore d'autres flottes pour faire le commerce de 1'Orient & des autres provinces & terres de leur Empire. Cependant ces vainqueurs du monde ne confidéroient dans le Commerce que le moyen de foutenir la puiffante marine dont ils avoient conftamment befom, non-feulement pour répandre 1'abondance dans les provinces & furtout dans la capitale de leur vafte Empire, mais auffi pour contenir dans_ le devoir les peuples éloignés & féparés par la mer, foumis a leur domination. Ces deux objets remplis, ils comptoient fi peu que Ie Commerce put leur être utile a autre chofe, qu'ils firent une loi pour défendre toute efpece de trafic a la Noblefle. Par cette abfurde prohibition, ils rendirent abjefte une profeffion qu'ils auroient dü, au contraire, encourager & mettre en honneur. Conflantinople étant devenue le fiege de 1'Empire Romain & Ia réfidence des Empereurs, devint auffi 1'entrepöt des marchandifes les plus recherchées óVle rendez-vous des marchands des autres villes & provinces. Elle ouvrit un commerce direcl avec tous les peuples d'Orient, qui auparavant alloient vendre leurs effets & en acheter d'autres dans le'port d'AIexandrie, & s'appropria par ce moyen une fource prodigieufe de richeffes. Mais quel que fut le commerce de Conftantinople & des autres ports les plus célebres a cette époque, il n'étoit nullement comparable a Vuet lornées da Romains dans leur Commerce. CnnftantinopU tttire tl elle presque tout le Com' merce fjlexanérit.  I N T R. O D U C T I O N. ce qu'ïï avoit été du tems des Phéniciens & des Carthaginois, & moins encore a ce qu'il eft devenu de nos jours. Des effains de barbares, fortis du Nord, inonderent dans la fuite toutes les provinces de 1'Empire & en partagerent entre eux les dépouilles. Les loix, les moeurs, les préjugés de ces peuples, loin de contribuer a 1'accroifFement du Commerce, lui nuifirent infiniment durant plufieurs fiecles parmi les nations qu'ils fiibjugiierent; induftrie ,• liberté , tout fut perdu pour elles. Telles auffi devoient être les fuites du gouvernement féodal qu'ils établirent partout. Le Commerce devoit néceffairement tomber avec 1'induftrie & la liberté, fes deux principaux foutiens, & tomba en effet au point qu'il fut réduit a 1'échange fimple des marchandifes en nature. L'on pourroit dire que, dans cette révolution frappante, le Commerce tomba de vieillefïè & de décrépitude dans un état d'enfance, dont il lui fallut des fiecles pour fortir; mais auffi cette longue inaéMon fut-elle bien compenfée par la vigueur & 1'éclat de fes opérations quand fes entraves furent rompues. Après que les Barbares fe furent ètablis dans les plus belles contrées de l'Europe, le peuple, devenu efelave de la nobleffe, n'eut plus le courage, ni même 1'envie de faire aucun trafic. Se voyant fans liberté, fans propriétés, il ne penfa plus a exercer fes facukés intellecluelles &iln'imagina pas qu'il lui fut poffible d'améliorer fon fort, foit en s'appliquant a quelque genre d'induftrie, foit en s'attachant a quelque branche de Commerce. La Nobleffe, de fon cöt'é, auffi ignorante qu'orgueilleufe & barbare , ne refpiroit que la guerre. Cette frénéfie meurtriere ne 1'abandonmant jamais, après s'être affouvie de fang humain, fon occupation favorite étoit de pourfuiyre les bêtes fauvages avec qui elle difputoit de férocité. Elle ne penfoit donc a rien moins qu'a faire ou favorifer le Commerce; elle en eüt au contraire empêché les progrès par le mépris qu'elIe affeétoit pour quiconque s'y adonnoit. Cette efpece d'opprobre répandu fur le Commerce fit que les Juifs, dont le fort fut d'être perfécutés en tout tems & par toutes les nations' furent les feuls_ qui 1'exercerent, fi nous en exceptons des gens de la lie du peuple, qui, pour mieux débiter leurs marchandifes, attiroient a eux des chalands par des indécences & des groffieretés plus révoltantes qu« celles des charlatans qui courent nos marchés & nos foires.. Cette merveilleufe maniere de faire valoir leurs marchandifes prit même fi bien, que, dans les foires qu'ils fréquenterent, ils eurent foin de fe faire acco'mpa' gner d'une troupe de farceurs chargés d'amufer la multitude imbécile, afin de l'exciter_ a acheter. De pareils marchands étoient jufiement devoués au mépris, & la nobleffe étoit bien fondée a les dédaigner; ce n'eft pas que cette nobleffe fi hautaine & fi fiere eüt elle-même de grands droits a la confidération; car, a 1'exception d'un certain nombre de petits tyrans qui pofledoient des biens fonds, pour la confervatioii A 3 Chitte du Comnerce. H ne peut ful* lifter avec le gouvernement féodal* Un peuple efelave ne peut ni veut le faire. 11 efl entre lesmains des- Juiff 8 de la lie dupeuple,  4 INTROBÜCTIOK defquels ils étoient continuellement en guerre, tout le refte e'toit dans la mifere, & n'avoit d'autre reflburce, pour vivre, que celle de détrouffer les voyageurs fur les grands chemins, & de voler, piller & maltraiter, ïmpunément, ces mêmes marchands pour qui ils avoient un mépris li marqué. II n'efl donc pas furprenant que, dans un tel bouleverfement de 1'ordre focial, le Commerce ait celTé entierement, ou qu'il fe foit borné a de pareilles foires, & fimplement a 1'échange des marchandifes en nature. Ce n'efl: pas que 1'ufage déja ancien des monnoies eüt été interrompu, & qu'il n'y eüt de 1'or & de 1'argent; mais ces deux métaux étoient fi rares, qu'on n'en voyoit que chez les Rois , les Barons & autres grands Seigneurs, & dans les églifes. Les Italiens furent les premiers qui fecouerent le joug des préjugés qui rempliflbient l'Europe de mifere & de barbarie. Ils établirent chez eux des manufactures & des fabriques, & s'appliquerent avec fuccès au Commerce maritime. Venife alla faire le fien a Conftantinople, & enfuite a Caffa, ville de Crimée. Elle donna même des loix a une partie de 1'Empire grec après en avoir fait la conquête. Genes lui difputa quelque tems 1'Empire de la mer; mais, plus foible, ou moins heureufe, elle fut obligée de fe contenter du fecond rang. Outre ces deux villes il y en eut encore plufieurs autres en Italië a qui leurs fabriques & leur commerce donnerent de la célébrité. Les tems étoient pafles oü le Commerce étoit entre les mains de la bourbe des peuples; une clafle d'hommes bien différens s'en étoit emparée. A Venife, a Genes, c'étoient des Nobles, des Citoyens de la république, le Chef même & d'illuflxes Sénateurs qui faifbient le négoce. Des Génies fupérieurs y préfidoient. II en étoit de même des autres villes dont les principaux Magiftrats ne rougifibient point de faire un trafic honorable. Florence a vu la familie des Medicis s'élever de 1'état de Négociant a cehü de Souverain de la Tofcane; &, ce qu'il y a encore de plus merveilleux, cette familie a donné des Pontifes a 1'Eglife, des Reines a la France , & fon fang fe trouve aujourd'hui mêlé avec celui des principales têtes couronnées de l'Europe. Un evenement auffi bizarre qu'extraordinaire contribua peu de tems après a donner une vigueur & une aftivité nouvelle au Commerce. Les feólateurs de Mahomet avoient poufle de tous cötés leurs conquêtes; ils menacoient de les étendre jufqu'au coeur de l'Europe, dont une partie avoit déja fubi leur joug; lorfqu'il prit tout a coup envie a la Nobleffe belliqueufe & aux peuples de l'Europe d'aller délivrer des mains des Infideles, Jerufalem & Ia terre fainte, que ceux-ci pofledoient tranquillement depuis plufieurs années. Au retour de chaque expédition les Croifés rapportoient de 1'Afie du goüt pour le luxe & pour les commodités de la vie, dont auparavant ils n'avoient point connu les douceurs. Le climat de ce pays délicieux étoit en effet trés - propre pour adoucir le caradlere rude & fauvage des peuples de l'Europe. Auffi influa -1 - il beaucoup fur Sa chute n'a rien 4e furprenant. Injluence des iroifades fur le Commerce. ïl renatt en ha- rit.  INTR O D UCTIOM f leurs moeurs; & leur caractere prit dés lors une teinte de douceur & d'a- ménité que devoit enfuite perfeétionner le Commerce. L'Italie ne manqua pas de profiter de cette heureufe révolution; quoïque divife'e en plufieurs Etats dont les intéréts étoient différens, elle s'ac-corda alTez généralement a y faire fleurir le Commerce & a pouffer & encourager 1'indufrrie par tous les moyens poffibles. Elle mit a contribution toute l'Europe qui voulut être habillée des étoffes de l'Italie, fuivre les modes de l'Italie & imker en tout l'Italie. Venife, furtout, accrue confidérablement fa puiffance en ce tems-la. Forcée d'abandonnet le Commerce de Caffa, elle avoit tourné fes vues vers Alexandrie; cette ville convenoit effeótivement mieux a Venife pour le projet qu'elle méditoit depuis longtems: c'étoit de fe rendre maitreffe du Commerce des épiceries & des autres. marchandifes de 1'Inde; projet qu'elle ne tarda pas k exécuter, & qui mit dés lors cette république au nombre des premières puiiïances de l'Europe.. Pendant que l'Italie domïnok fur les mers & étok maitreffe du Commerce ,. elle établit en plufieurs lieux des faótories & des entrepots. Les' principaux furent en Flandre & en Brabant, qui étoient les rendez - vous des peuples d'Allemagne & des autres contrées du Nord- Circonftance heureufe pour les Flamands, qui apprirent bientöt des Itaüens 1'art de travailler les étoffes que ceux-ci leur vendoient, & qui dans peu pou'fïèrent l'induflrie au point non - feulement de fe paffer des fecours de leurs maitres, mais de les fupplanter dans les principaux marchés de l'Europe oü les Flamands pouvoient fournir leurs marchandifes a plus bas prix. Le' bon marché de la main d'ceuvre leur donnoit un grand avantage fur les Italiens, & ils en furent profiter. Entre les nations qui concourent pour Ia même branche de commerce, eelle qui paie moins cher 1'ouvrier qu'elle occupe, 1'emportera toujours fur toutes les autres. Cependant le goüt de 1'induftrie fe communiquoit auffi aux peuples du Nord, & 1'émulation du Commerce y fut telle- que plufieurs villes accu-'' muierent afiez de tréfors; pour acheter de leurs Souverains refpectifs des. priviléges très-étendus pour leur Commerce, avec le droit honorable & précieux de fe gouverner par elles-mêmes. Elles formerent enfuite une; confédération (*) a laquelle accéderent d'autres villes étrangeres pours (*) Elle commenga a Brême en iir54 fous le nom de ligue Anféatique', & devint par la fuite fi confidérable qu'elle compta fous fa dépendance 62 Villes, indépendamment de celles qui y accéderent enfuite dans plufieurs Etats de l'Europe. Les premières étaient divifées en quatre cercles, dont les capitales étaient Lubeck, Cologne, Brunsvick & Dantzick. Lubeck avoit dans fa dépendance les villes de Hambourg, Roftock, Wismar, Stralfund, Lunebourg , Stettin , Anclam , öolnow., Giipswaldé, Colberg, Stargar, Puifance de 16' ,igue Teutoni-^ ue* EmulatioH dant 1 Nord. Ses fttStoriei ST ntrtpilts. L'Italie en pr*~ ite. Stolpé, Rugenwalde; Cologne, celles de Wefel, Duysbourg , Emmerick , Warbourg, Unna, Ham, Zoeft, Munfter, Osnabruck, Dortmund, Padeiborn, Lemgow, Bilefeld, Lieppe, Ccesfeld, Nimegue, Zutphen, Ruremonde, Arnhem, Wenlo , Harderwyck, Deventer , Campen , Zwoll, Groningue, Bolswerd, Staveren ; Brunsvick, cetles de Magdebourg, Goslar, Erimbec, Gottingen, Hildesheim, Hanovre, Stade, Breme, Hamr melen, Minden; Dantzick celles de Konigsberg, Culm, Thorn, Elbing, Braunsberg,.  Sa dêcadence. Sm Ccmtner ■ ■ r Lnnft•, ■ l nprès n njfolblifft- mm, Elévation fu lite des Portugais. du Sund, oü il fit conftruire un chateau pour fe rendre maitre du paflage. Plufieurs autres expéditions femblables que la ligue Anféatique forma en différents tems contre divers Rois, firent penfer a ceux-ci que le meil. leur moyen d'abattre fa puiifance', étoit d« 1'afFoiblir en obiigeant les villes de leur dé. pendance qui fe trouvoient comprifes dans la ligue, a s'en retirer tout-è fait. Par co moyen il ne refta bientót plus è Ia ligue que le fouvenir de fa grandeur paffée, dont queU ques villes nous retracent encore en partie 1'éclat par leurs richeifes, & par le Commer. ce étendu qu'elles font encore. Ces villes font réduites aujourd'hui è celles de Lubeck, Hambourg, Dantzick, Breme s Roftock & Cologne. Riga, Dorpt, Revel. Parmï les villes qui accéderent a la ligue 1'on compte Amfterdam, Rotterdam, Dordt, Anvers, Bruges, Oftende & Dunkerque dans les Païs-bas; Ca lais, Rouen, St. Malo, Bordeaux, Bayonne & Marfeille en France; Barcelonne, Seville & Cadiz en Efpagne; Lisbonneen Portugal; Livourae.Meffine & Naples en Italië; Londres en Angleterre. La Puiffance de cette ligue devint fi formidable qu'elle donna la Ioi a Waldemar III. Roi de Dannemarc qui fioriffoit au milieu du quatorziemefiecle. Elle équipa en 1428 uneflotte de 250 vaiffeaux, montés par 12000 hommes de troupes de débarquement, pour s'oppofer aux desfeinï d'Eric.qui fut le premier des Rois du Dannemarc qui exigea des droits des vais. feaux maxchands qui paübient par le détroit S JNTRODUCTION. protéger réciproquement leur navigation & leur commerce; confédération dont les forces s'accrurent en peu, au point de donner de I'ombrage a plufieurs puilTances de l'Europe qui fe virent obligées de la ménager, & fouvent même de la refpect,er. Si la bonne intelligence eüt fubfifté entre les villes confédérées, elles eulTent rendus vairts les efforts qu'on faifoit pour dilToudre leur union, & forcé les puilTances jaloufes a les laiffer en repos. Mais la difcorde fouffla fon poifon parmi les différens membres de cette fameufe ligue , en détacna plufieurs villes & réuflit ainfi a 1'affoiblir. Cet échec de la ligue Teutonique étoit le prélude d'une grande révolution prête a arriver dans le commerce, révolution que les folies expéditions des croifades préparoient, & que devoir furtout opérer la découverte de la bouffole , ce guide affuré du navigateur, avec lequel il traverfe hardiment les mers les plus orageufes & les plus inconnues. Indépendamment de 1'affoibliffement de la ligue, les villes qui en fai■efoient encore partie, avoient un grand nombre de vaiffeaux qui parcouroient l'Europe d'un bout a I'autre & en partageoient le commerce avec les peuples des pays-bas; mais le bénéfice des uns & des autres n'approchoit pas a beaucoup prés de celui que Venife & les autres villes d'Italie continuoient de faire fur la Mer Méditerranée; lorfque tout a coup un peuple , peu connu jufqu'alors, & qui ne faifoit que de fecouer le joug d'une nation étrangere, changea la face du Commerce & lui donna une nouvelle direólion. Les Portugais, a force de patience & de courage, étoient enfin parvenus k chaffer les Maures de leurs pays & en avoient pourfuivi les miférables reftes jufqu'en Afrique, oü ils continuoient a leur faire la guerre avec un acharnement dont il y a peu d'exemples dans rhiftoire. Dans une de leurs expé-  INTRODUCTION. 9 expéditions un heureux hazard leur fit découvrir I'Ifle de Madere dont ils s'emparerent. Cette découverte leur fit defirer d'en faire d'autres. ^ Le Commerce de 1'or & de I'ivoire excitoit beaucoup leur convoitife; il leur falloit pour cela un établiffement fur les cötes occidentales de 1'Afrique: ils furent s'en procurer un, & devinrent ainfi maïtres de ce riche trafic. Le tems n'étoit pas venu oü les hommes de cette malheureufe contre'e devoient être comptés au nombre des denrées du païs, & la cupidité atroce des Européens n'avoit pas encore fait de fpéculation fur les bénéfices que pouvoit procurer cette branche de Commerce. Les Portugais toujours avides de découvertes, allant toujours en avant fur les cötes de 1'Afrique, poufferent enfin jufqu'au Cap de bonne Efpérance qui leur indiqua la route des Indes. Ils n'y allerent cependant pas d'abord. Un; voyage de cette nature exigeoit de grands préparatifs, & ce ne fut qu'en 1497 que Vafco de Gama , qui fut chargé de cette commiffion importante , commenca a jeter les fondemens de la puüTance qu'ils acquirent enfuite dans 1'Inde. A peu prés vers ce tems-la. les Efpagnols, guidés par Chriflophe Colomb, découvnrent un nouvel hémisphere dont la conquête ne fut pour! eux ni longue ni difficile. Ces deux découvertes importantes produifirent bientöt des effets furprenans dans le fyftême des gouvernemens, dans les mceurs & les habi-! tudes des peuples; dans leur commerce & leurs richeffes. L'Europe, changea tout a coup de face & cette révolution fmguliere forme dans 1'hiftoire 1'époque la plus brillante. . Les connoiffances des hommes augmenterent en proportion de Ia multitude des objets nouveaux que les deux Tndes préfenterent a leurs yeux. \ Le Commerce prit un effor beaucoup plus grand qu'il n'avoit encore fait. Ses branches s'étendirent confidérablement. De nouveaux befoins fe firent fentir. Ce qui n'étoit au commencement qu'un objet de luxe, ou un remede pour la fanté, devint par habitude & par abus un aliment de première néceffité. Tels furent le thé, Ie café, le cacao , Ie fucre, & les autres denrées qui nous viennent des Indes orientales & occidentales.' La culture en a'été pouflee a la perfection, & les grandes richeflës qu'eri retirele Commerce, efl atteftent 1'importance. La canelle , Ie girofie, Ia mufcade, le poivre & les autres épiceries étoient connues en Europe longtems avant la découverte du Cap de Bonne-Efpérance; mais la confommation n'en étoit pas a beaucoup prés comparable a celle qu'on en fait de nos jours. Outre ces articles, les Indes nous procurent des drogues pour la teinture, des racines & des plantes pour la médecine, & tous ces objets font autant de branches de commerce. Les bois pour la teinture, la cochenille^ 1'indigo, le quinquina , la caffe font de ce nombre. L'ufage qu'on en fait eft fi commtm, qu'on ae peut guere s'en palier aujourd'hui; & li /. Partie. B Et U Cap de 'onns Efpimif t. Les Efpagnolt 'tcouvrent l'Alérique. Ces iticouvires changea t la 'ace de l'Euope. Richefe da )ommerce dans :s deux Indes. ttt dtctuvrtnt Maden. Objets dê ■ommerce.  quelques - unes de ces chofes venoient k manquer, ce feroit une perte confidérable pour les fabriques & la médecine. La pêche, il eft vrai , fut connue en Europe longtems avant la découverte du Nouveau Monde, mais elle n'étoit nullement compafable a ce qu'elle a été depuis cette grande époque. D'un cóté les bancs de Terre-Neuve fourniffent un excellent poilfon extrêmement recherché des peuples du Midi de l'Europe a qui il eft' une reffource précietüe durant leur carême & leurs jours d'abftinence , c'eft-a-dire pendant plus d'un tiers de 1'année. D'une autre part, la cöte du Groenland & le détroit de Davis, la baie de Hudfon & les mers qui baignent le pole arclique, font peuplées de baleines & d'autres monftres marins qui attirent fur ces différens parages une infinité de. pêcheurs ; 1'huile , les fanons öc divers autres articles qu'on tire de ces cétacées , étant d'un ufage univerfel en Europe, forment autant de branches de Commerce très-lucratives. Une autre , ou plutöt plufieurs autres branches non moins Iucratives, font celles des cuirs de boeuf, des peaux de Caftor & de beaucoup d'autres animaux que retire l'Europe de 1'Amérique , a quoi nous devons ajouter depuis quelque tems du bois pour la conftruótion des navires, du chanvre, du froment, des farines & beaucoup d'autres denrées, tous objets du fuperflu des Américains. Eh un mot, il feroit difficile de dire quel genre de produóüons de 1'Amerique ne fait pas partie du Commerce de l'Europe. Qiielles richeffes n'ont pas verfé dans toutes les parties de l'Europe les mines du Mexique, du Pérou & du BréfiJ depuis la découverte du nouveau monde! La quantité en eft incalculable. Mais une vérité bien conftatée, qui a droit de nous furprendre, c'eft que les pofiefLurs de ces riches'rnines font ceux qui en ont le moins profké. On en verra la raifbn ,' &, en même tems la part qu'a eu chaque nation européenne aux établilfemens & au commerce des deux Indes, dans le tableau qu'il nous refte a faire des progrès & des viciffitudes du Commerce dans chaque Etat, depuis 1'époque de fa renaiffance jufqu'au tems préfent. (1780) Lorfque les Portugais. arriverent dans 1'Inde, ils y trouverent le Commerce entre les mains des Sarrazins, des Arabes, des Arméniens & d'autres peuples d'Orient, prefque tous feftateurs de Mahomet. Ils y étoient d'autant mieux regus qu'ils y avoient fait beaucoup de profélites, de forte qu'a 1'ombre de leur religion ils jouiffoient d'une grande confidération dans ce pays. Leur commerce embraffoit toutes les denrées dont abonde cette'région délicieufe; mais le principal & le plus lucratif objet étoit les épicerics. Leurs vaiffeaux partoient de 1'Inde avec des cargaifons précieufes qu'ils alloient porter dans. tous les marchés de 1'Afie, & pardculierement a Alexandrie , alors le rendez - vous des plus grands navigateurs, Nous avons déja obfervé que la proximité de la Mer rouge , dont cette ville n'eft féparée que par l'jlthme de Suez, rendoit fa polition extreme- INTRODUCTION, Autres objets eii Commerce. tftnes de V" Ameiique. Nations gut tommerciient dans F Inde avan ies Portugais. La plens deyient importante.  INTRODUCTION. 11 ment avantageufe pour ce Commerce. Maïs cet avantage lui fut ravi au moment que les Portugais eurent mis lë pied dans 1'Inde. Une chofe qui mérite ici d'être obfervée & qui attefte 1'excellence de ce pays, c'eft la population nombreufe des nations qui 1'habitoient lorfqae' les Portugais y aborderent. Ces nations, riches, puiffantes & belliqueufes avoient en abondance non-feulement de quoi fatisfaire les premiers befoins de la vie , mais tout ce qui peut contribuer a la rendre douce & agréable. La terre leur prodiguoit fes dons fans prefque aucun travail de leur part, & avec une teile profufion qu'il leur en refloit toujours une grande quanticé a vendre aux étrangers, ou dans leur état naturel, ou après leur avoir fait fubir quelque changement. Cependant aucune de ces nations n'excelloit autant en induftrie & en politeffe que la nation Chinoife ; elle poffédoit dés [lors, le pays le plus/ beau, leplus peuplé & le mieux cultivé de 1'Afie. Elle avoit fubjuguéc longtems auparavant toute 1'Inde, & telle*étoit 1'importance de fon commerce , que fes navigateurs parcouroient les mers de 1'Afie avec Ia même facilité & dans Ia même étendue que les Européens le font aujourd'hui. On prétend même que les Argonautes Chinois parvinrent jufqu'au cap de Bonne Efpérance. Quoi qu'il en foit, une politique, bien ou mal entendue,ferma les ports de la Chine a tous les étrangers qui avoient coutume auparavant d'y trafiquer, & ce n'eft qu'avec de grandes réferves qu'on a permis depuis aux Européens 1'entrée de celui de la ville de Canton, oü chaque nation fait le Commerce par le moyen des fa&ories qu'elle y entretient, L'apparition des Portugais dans 1'Inde, caufa aux naturels du pays une furprife mèlée d'admiration. Elle caufa au contraire une vive inquiétude^ aux Sarrafins, aux Arabes Sc aux autres peuples mahométaiu, qui, jus-1 qu'alors poffeffeurs tranquilles du Commerce, prévoyoient qu'ils n'en feroient plus les maitres fi les Portugais parvenoient a le partager avec eux; auffi leur vouerent-ils dés lors une haine mortelle: ils les peignirent des traits les plus noirs aux yeux de toutes les nations de 1'Inde. Ils ne pouvoient s'y prendre mieux pour perfuader aux Indiens qu'il étoit de leur propre intérêt de ne pas permettre a ces nouveaux venus de s'étabiir dans leur pays. Ils vinrent même a bout de leur fuggérer de les attirer tous dans quelque piege afin de les exterminer plus facilement. Heureufement les Portugais s'appercurent affez tot de la mauvaife volonté des peuples de 1'Inde pour fe "tenir .fur leurs gardes contre leurs perfides deiïèins. Voyant enfuite que leur perfidie étoit un effet de leur lacheté, ils formerent le projet de les attaquer dans leurs foyers, projet qu'ils exécuterent avec tant de courage qu'ils fe virent maïtres en peu de tems d'une vafte contrée dans les Indes. On doit dire auffi que leur bonne conduite ne contribua pas moins que leur valeur aux conquêtes qu'ils firent. Les Portugais ne s'en tinrent pas la: ils chafferent de 1'Inde les Arabes B 2 Pnpulatiöfi de: nies «rientales. La natiën Se las indujlrieu• eft la natter: 'tineife. Senfation que lit la venue des ortugais duns Inde.  12 INTRODUCTION. honuc en Europe. Ils en chasfent les Arabes & les Sarrazins Leur puifanc en Europe 13 en Afie. Go* eft en A!i cequ'eflLis- rr._'_i„_ r> ..„„„;„ T rr^r^'.t nlnc rn.p fa navillnn c\p cette: H3- cnenes aes roiLugcuo. ^uu »j y vujwu tion qui y dominoit & faifoit la loi a toutes les autres. Dans tous les tems les richelTes ont entraïné avec elles la corruption & les mauvaifes moeurs chez les peuples oü elles ont abondé. Les Portugais en^ firent Ia fatale expérience. On ne reeonnut bientöt plus ce peuple qui s'étoit fait admirer par fa frugalité, fon courage & la fageffe de fa conduite. On ne vit en lui qu'un amas de petits tyrans mous, laches & efféminés, qui, par des vexations de, toute efpece, fe rendoient odieux a toutes les nations de 1'Afie. Une grande imprudence de leur part & dont ils eurent bien lieu de fe repentir , ce fut d'avoir défendu 1'entrée de leurs ports du Portugal aux Hollandois. C'étoit inviter cette nation commerfante a aller ehercher dans 1'Inde les marchandifes qu'on lui refufoit a Lisbonne. Les Hollandois y allerent en effet & montrerent aux Portugais qu'ils n'étoient plus dignes du rang .qu'ils y avoient ufurpés. Ils les dépouillerent de leurs principales poffeffions, de celles furtout oü croiffent les épicenes & de celles qui par leur fituation pouvoient étre les plus utiles a leur Commerce De tant d'établiffemens qu'avoient eu des Portugais dans 1'Inde', il neleur refta bientöt plus que Gda, Diu & 1'ifle de Mozambique qu'ils poffedent encore a préfent. ^ . Dans le tems de leur profperité, les Portugais avoient tenté de s ouvnr un Commerce avec la Chine; mais ils s'y prirent d'abord fi mal, que 1'en- (i) Nous ne parions ici que des établiffe- lacóte oriëntale de 1'Afrique, les rendoient mens que les Portugais avoient dans linde & maitres auffi du Commerce de Congo, d'Afl- dans la partie oriëntale de 1'Afrique. Diver- gola & de la cöte de Guinee, fes villes & fortereifes qu'ils poiTédoient fur Imprudence des l'mugais Ils font tant §u'ils Site- & les Sarrafins, leurs ennemis naturels, s'y rendirent maitres de prefqire tout le Commerce, & y formerent des établilTemens qui leur en affuroient la poffeffion exclufive. Leur puiffance s'étendit fur toute la cöte du Malabar, dans le golfe Perfique , dans Ia Mer Rouge , fur une partie de la cöte de Coromandel & dans le Mozambique, depuis Sofala jufqu'a Meiinde. Ils comptoient au nombre de leurs poffeffions Goa, Malaca,Diu, Cochin, Cananor, Granganor, Ormuz, Mafcatc , Sorala, Quilou , Mozambique (i), Ceylan, les Moluques , les Celebes, Macao, S. Thomé, Négapatan, outre ce qu'ils avoient dans le Bengale, a Sumatra & jufque dans Ie royaume de Pegu. '■ Une fois maitres du Commerce de 1'Inde, les Portugais devmrent extrêmement puiffans tant en Europe qu'en Afie. En Europe, Lisbonne fut 1'entrepöt de toutes les marchandifes de 1'Inde , & furtout des épiceries. Tous les peuples commerjans , tous les navigateurs y accoururent dés que ce nouveau caual des richelTes de 1'Inde fut connu. Ils n'allerent plus a Alexandrie que pour acheter des tapis , des étoffes1, des peaux, des cuirs, des drogues pour la médecine & pour la peinture & d'autres articles de 1'Egypte & des autres contrées de 1'Orient. i n^n ri',m cnt-rp r-Atp . ptnit en Afie le centre de Ia force & des rï-  INTRODUCTION. tree de cet empire leur fut interdite. Ils ne fe rebuterent point, & dans Ia fuite une occafion s'étant préfentée de rendre quelque fervice a la cour de Pekin, ils en profiterent habilement & fe la rendirent par-la fi favorable qu'elle leur fit préfent de la ville de Macao qui fait partie encore de Jeurs domaines en Afie, En 1542, ils découvrirent par hazard les ifles du Japon oü ils furent trèsbien accueillis, A la vue d'un peuple policé, affable & plein d'induftrie, ilsjugerent qu'on pourroit faire un commerce trés - avantageux avec lui. Les Portugais s'introduifirent d'abord dans Ie Japon en qualité d'Apötres, & enfuite comme marchands. Leur début fut heureux; ils ne trouverent aucune difficulté ni a faire adopter leur religion ni a amafler des richesfes; mais les Japonois, naturellement inquiets & ombrageux, ne fe furent pas plutöt appercus des progrès du Chriftianifme, qu'ils réfolurent d'y mettre ordre promptement, dans la crainte que les Portugais n'en abufasiènt un jour. Le tempérament qu'ils prirent fut de profcrire la religion chrétienne. Si 1'hiftoire de cette profcription eft vraie, les chrétiens n'ont été perfécutés nulle part avec autant de cruauté & d'acharnement que dans le Japon, Tout ce qui s'y trouva de Portugais en fut chaffé, & ils n'y ont plus remis le pied depuis. Le Bréfil, pays très-étendu de TAmérique méridionale fut découvert & peuplé par les Portugais qui le polfedent encore. Les premiers de cette nation qu'on y fit paffer furent des fcélérats qui avoient mérité le dernier fupplice, ou au moins 1'exil. On les employa d'abord a la chafle, & a Ia coupe du bois pour la teinture; mais Ia culture du fucre ayant été connue a peu prés dans ce tems a Madere, ifle d'Afrique appartenante aux Portugais, on en voulut faire 1'effai au Bréfil. Le lol, le clirrrat convenoient parfaitement a ce précieux rofeau, & dans peu 1'on en vit des plantations magnifiques dans ce pays. La culture de cette riche produótion y attira de nouveaux colons emprefles de profiter de cette occafion de s'enrichir; précieufe émulation, qui en faifant le bonheur des cultivateurs procura au commerce une nouvelle' branche d'autant plus lucrative que les colonies des autres nations venoient a peine d'être fondées. Mais le fort des Portugais étoit, ce femble, d'être inquiétés partout par les Hollandois; après s'étrevu enlever par eux prefque tout ce qu'ils poffédoient dans 1'Inde, ils les virent prêts a leur arracher tout Ie Bréfil. Deux fois ils fe virent dépouillés de la plus grande & la meilleure partie de cette riche poflesfion; a la fin cependant ils triompherent de leurs ennemis & ils les forcerent de fe retirer. Les Francais tenterent auffi d'y former quelque établiffement; & fi la chofe n'eut pas lieu, il eft a croire que ce fut par légereté , ou qu'ils s'en foucierent peu, puifqu'ils n'éprouverent aucune oppofition tant des Bréfiliens que des Portugais. Cependant le luxe avok pénétré dans le Bréfil, & rallenti 1'ardeur des eol'ons pour la culture de leurs plantations. Au lieu de pouffer leurs tra-' Taux auffi loin qu'ils auroient pu faire, ils diminuerent le nombre des mains B 3 Mij/ent dans fo Chine. lis s entroduirenl dans le Ja'ion. Décnuvrent CS oeupkni le SriSI. Efel du luxe lans le Bréfil.  INTRODUCTION. d'oeuvre pour augmenter celui de leurs domeftiques, fongeant plus a. faire un vain étalage des richelTes acquifes qu'a en acquérir de nouvelles. Le Commerce des Portugais fouffrit beaucoup de cette négligence dans les plantations du Bréfil. La découverte des mines d'or a la fin du dix-feptieme fiecle, & celle des mines de diamans au milieu du dix - huitieme, femblerent lui donner une nouvelle a&ivité ; aélivité qui fe foutint peu a caufe des entraves qu'on donna aux colons, a qui des compagnies exclufives impoferent en quelque facon la loi. Jufqu'a la révolution qui mit le Duc de Bragance fur le tröne de Portugal, le commerce des Portugais dans 1'Inde & le Bréfil avoit été alimenté par les marchandifes que leur fourniflbient leurs propres fabriques & leurs manufacbures. La nation, occupée alors a défendre la patrie, abandonna fes atteliers, laiffa fes terres en friche & ne penfa qu'a chaffer de toutes parts les Efpagnols dont elle portoit impatiemment le joug. La France qui favorifoit cette révolution, profita de cette circonftance pour faire goüter fon commerce aux Portugais, en oftrant de leur fournir des étoffes de fes fabriques a plus bas prix qu'aucune autre nation; mais elle ne fut pas confèrver cet avantage. Le gouvernement eut 1'imprudence de défendre par un édit 1'entrée des fucres & des tabacs du Bréfil en France. La cour de Portugal qui defiroit retablir & remettre en vigueur les fabriques & les manufaftures de laine du royaume, fut charmée d'avoir un motif auffi Site pour interdire dans fes domaines 1'entrée des étoffes de France. ans la même vue elle augmenta en même tems les droits fur toutes les marchandifes fabriquées chez 1'étranger, qui entreroient défermais en Portugal, -ou qui pafferoient dans le Bréfil & fes autres colonies. La guerre pour la fucceffion d'Efpagne 1'avoit beaucoup intriguée. Ses vceux n'étoient pas pour la maifon de Bourbon; auffi ne diffimula-t-elle pas fes jülarmes quand lepetit-fils de Louis XIV. fut reconnu pour héritier des vaftes domaines de cette monarchie. Elle regarda la France comme fon ennemie, & penfant avoir befoin de fe faire des alliéspour parer au péril dont elle fe croyoit menacée, elle s'emprefia de propofer une nouvelle alliance a 1'Angleterreia laiffant en quelque facon maitreffe d'en diéter les condMons. ! La cour de Londres, qui dans tous les temsa regardé le Commerce comme la bafe de fa puuTance, faifit avidement cette occafion d'étendre le fien en exigeant des Portugais les plus grands priviléges. On ne vit bientöt plus dans les ports du Portugal que le pavifion Anglois. -Lesmanufaétures & les fabriques de Lisbonne & des autres villes tomberent, ne pouvant foutenir Ia concurrence de celles d'Angleterre ; de fagon que les Anglois devinrent entierement maitres du commerce des Portugais, tous les produits du travail, de 1'induftrie, des fueurs de ceux-ci tournant au profit de leurs trop heureux aliiés. Un rniniftre éclairé, honteux de 1'afTervifTement de fa nation, a, dans ces derniers tems, tenté divers moyen» de roettre des bornes a 1'avidité des Anglois. Pour encoura- Révoiution poli tique nuiübls ai commo ce da Portugal. VAngleierre t fropte.  INTRODUCTION. x$ ger rinduftrie dans ie royaume, il a invité plufieurs nations k venir parta* ger le Commerce que 1'Anglois y faifoit exclufivement. De la eft refultée une concurrence qui a tourné évidemment a 1'avantage de la nation portugaife; fans compter que 1'émulation a dü être bien plus vivement aigui'Honnée par le concours de différens peuples actifs & laborieux, que par la vue dun feul peuple qui avöit intérêt qu'elle ne fe reveillat pas de fon engourdilTement. • Les Efpagnols qui pafTerent en Amérique, peu après qu'on en eut fait, la découverte, furent en partie tirés des fers pour être tranfportés dans' ce nouvel hémifphere. Les autres étoient des hommes fans aveu, perdus dedébauche, accablés'de dettes; en un mot, des avanturiers a qui tous les moyens de faire fortune fembloient égaux. De telles gens étoient plus propres a porter le ravage, la défolation & tous les crimes qui en font Ia fuite, dans un pays inculte & habité de peuples fauvages, qu'a y faire régner rinduftrie & des moeurs douces, feules chofes capables de produire les avantages que 1'Efpagne s'étoit flatée de retirer d'une fi riche coneuête. Auffi les Efpagnols ne penferent-ils, dès qu'ils fe virent tranquilles poireffeurs du Perou & du Mexique, qu'a exploiter les mines qu'ils y avoient découvertes. Ces riches fources excitoient Ia cupidité de tous ceux qui avoient traverfé la mer; mais cette exploitation ne demandant pas un li grand nombre de bras, il fallut les employer ailleurs. Les uns s'adonnerent a la chaffe, les autres a.la culture du cacao, du maïs & d'autres produciions du pays , foibles moyens pour donner de 1'aóHvité au Commerce de 1'Efp.igne, s'ils n'euffent été fecondés par le produit des mines L'abondance de 1'argent qui en fortit fut fi confidérable, qu'en peu de tems toute l'Europe s'en reffentit, & 1'on vit de toutes parts une émulation, une a&ivité, une induftrie, dont jufqu'alors on n'avoit pas vu d'exemple. , .„ A cette époque 1'Efpagne coïrrmenga a prendre iur les autres puiilances de l'Europe un afcendant qu'elle conferva longtems. Elle donna le ton, infpira de la jaloufie, de 1'inquiétude-de 1'étonnement, & cela devoit êtrej Maïtrefiè d'immenfes domaines qui ne ceüoientde s'aecroitre, propnétaire des plus riches mines connues,elle poffédoit en outre une nombreufe popuIation, des citoyens induftrieux, fages & laborieux. EUe avoit nombre de fabriques & de manufactures. Ses draps, fes lames, fa foie, fon vin, fon huiie, fes fruits & fes autres produdtions étoient recherchées de tour tes les nations. Avec tant & de fi grands avantages, il étoit naturel de penfer qu elle ne tarderoit pas a être le centre des richelTes & la dominatnce de 1'U-J nivers, furtout après avoir entierement terrafle la puiflance des Maures par la'prife du royaume de Grenade. L'Efpagne étoit heureufe & n'avoit a defirer qu'une longue paix 5 mais 1'ambition de fes rna&res fit que le flambeau du bonheur ne luit pas longtems pour elle. La bnliante perfpeftive qu'elle avoit devant elle s'évanouit peu-a-peu.. Les trefors de Ojiets furent Ut vemiers cotent •.fpagnols en imirijue. Afcendant da ' Efpagne Iur es autres puissances. Qu'elle perd pet) a faute.  1'Amérique ne faifoient que paffer en Efpagne fans y féjourner; & il lui en reftoit auffi peu que li elle eüt exploité les mines par commiffion. Cependant Charle-quint en montant fur le tröne d'Efpagne en avoit augmenté confidérablement la puilTance en y aggrégeant de nouvelles provinces dont il étoit déja en poffeffion. Parmi les Etats réunis a Ia monarchie efpagnole par fes derniers rois, nous compterons furtout les Païs-bas, qu'on pouvoit , a beaucoup d'égards, regarder comme le plus beau domaine qui füt en Europe, furtout relativement a l'indullrie & a la richelfe de fes habitans. Les peuples des Païs-bas, en changeant de maitres, avoient confèrvé les priviléges refpeétifs dont chaque province étoit en pofleffion depuis longtems; & ils ne furent pas peu furpris lorfque Philippe ïl, peu de tems après fon avenement au tröne d'Efpagne , entreprit de les en dépouiller & de les mettre au niveau de fes autres fujets. Son pere, qui les avoit toujours aimés, & qui leur avoit de grandes obligations, lui recommanda envain de les ménager & de m point attaquer leurs droits, il n'eut aucun égard a. fes fages avis, & faifit la première occafion de les molefter. La religion lui en fournit un prétexte. II prétendit avoir le droit de leur prescrire le culte qu'ils devoient fuivre, & fit en conféquence ériger un tribunal dont le feul nom rempliffoit ces peuples d'effroi. Ces acles de tyrannie fouleverent tous les efprits , & alienerent tous les ccsurs ; mais ce qui mit le comble a 1'indignation de tout le peuple , ce fut le choix qu'il fit du Duc d'Albe pour Gouverneur des Païs-bas. Celui-ci fit tant par fes cruautés qu'il caufa une révolte qui a fait perdre a 1'Efpagne une partie de ce beau & riche pays. , Pendant que les Efpagnols s'efforfoient de faire rentrer dans le devoir les provinces revoltées des Païs-bas, 1'ambitieux Philippe fit valoir des droits, fort équivoques a la vérité, fur la fouveraineté du Portugal; mais ces droits étoient appuyés par une puiffante armee, compofée des meüleures troupes de l'Europe & commandée par le fameux Duc d'Albe, un des plus grands généraux de ce tems. Auffi Philippe n'eut-il pas de peine a attacher ce beau fleuron a fa couronne. II eüt été d'une lage politique de ménager le peuple nouvellement conquis pour 1'accoutumer au joug efpagnol; mais, loin de prendre ce tempérament, on fembla prendre a taehe de le provoquer, de le vexer & de fomenter Ia haine qu'a toujours eu la nation portugaife pour 1'efpagnole. Une conduite fi imprudente eut les fuites qu'elle devoit naturellement avoix; les Portugais fe revolterent & placerent fur Ie tröne le Duc de Bragance , qui dès-lors regarda 1'Efpagne comme une ennemie dont il avoit tout a craindre & rien de bon a efpérer. L'Efpagne de fon cöté fe voyoit par ia faute dans de grands embarras. Epuifée par les guerres qu'elle avoit foutenues & qu'elle foutenoit encore, elle ne favoit de quel cöté fe tourner , ni comment s'y prendre pour s'oppofer a tant d'ennemis réunis contre elle. Pour comble d'infortune , la Catalogne , appuyée de la France, Les Païs-ias réunis è la cou ronne d"Ejpaj?ae. El te Portugal INTRODUCTION.  ÏNTR.ÖBÜCTION. Frafice, lava 1' étendard de Ia revolte ; & ce ne fut qu'après bien des peines & du fang répandu qu'elle parvint a 1'appaifer. Quelle fituation pour ce royaume dont la pmffance avoit nagucre inspiré de la jaloufie a tous les potentats de l'Europe ! Comme il étoit déchu de fon ancienne fplendeur! Ses fabriques & fes manufaótures étoient tombées. Ses terres étoient en friche, faute de bras pour les cultiver ; les guerres & les émigrations 1'avoient dépeuplé. Sans commerce, fans vaiffeaux , depuis la perte de la flotte formidable qu'il avoit deftinée a rinvafion de 1'Angleterre, expédition plus malheureufe encore que mal conduite, fes polfeffions dans le vieux & le nouveau monde fe trouverent a la merci de fes ennemis qui abuferent étrangement de fa détreffe. Enfin, il fe fit lui-même des plaies incurables en chaffant de fon fein un nombre infini de families maures & juives; procédé, qui dans une femblable circonftance, étoit le comble de la déraifon & de 1'ineptie. Avec les mines abondantes du Mexique & du Perou dont elle n'a celTé d'être maitreffe, 1'Efpagne fe trouva fi pauvre dans le tems dont nous parions, qu'elle fe vit obligée de donner au cuivre prefque la valeur de 1'argent. Cette reflburce, toujours fatale a ceux qni font forcés d'y avoir recours, ne fit qu'accélérer fa ruine. Une faillite honteufe , & le difcrédit qui s'enfuivit , ne furent pas encore le terme de fes maux; il fallut qu'au facrifice de fon honneur & de fa gloire elle joïgnit 1'humiliation de s'avouer vaincue, en demandant la paix a des ennemis a qui elle 1'avoit refufée auparavant avec hauteur. L'Efpagne avoit befoin de changer de maitre pour fe remettre des blesfures dont elle venoit d'être accablée, quand pour fon bonheur un Prince de la maifon de Bourbon fut appelé pour la gouverner. Dè's que le petit fils de Louis XIV. fut bien affermi fur le tröne , il s'appliqua avec un foin tout particulier a réformer les abus fans peuples du Nord furtout ont calculé les profits que faifoient les Hollandois fur la pêche du hareng3 &ils ont voulu y avoir part; de-la vient que lebéné- , EUe ioit fes }rofpérilés è la fageffe du Gouvernement. T-t furtout h for, Hemmcrce. Tïiki duïereng.  INTRODUCTION. 21 fice pour ceux - ci eft rédiüt a moins d'un fixieme de ce qu'il fut autrefois (1). La République s'eft confolée de cette perte par la pêche de la baleine, qu'elle a eu 1'attention d'encourager,-& qui eft devenue alfez confidérable pour former par fon produit une branche de Commerce trés - importante. Tandis que les habitans des Provinces-unies combattoient pour leur 1- f berté contre 1'Efpagne, elles faifoient tranquillement leur Commerce fous < la protection des convois. Ils trafiquoient dans tous les ports de 1'Eu-1 rope & furtout a Lisbonne, oü ils1 achetoient les épiceries qu'exigeoit la confommatioa des peuples a qui ils s'étoient chargés d'en fournir. Mais 1'Efpagne ayant envahi le Portugal , cette puiffance qui continuoit a être en guerre avec la République, défendit a celle - ci 1'entrée de tous les ports du Portugal. Cette interdiftion tourna a 1'avantage des Provinces-unies. Les vaiffeaux deftinés a aller prendre leur cargajfon a Lisbonne , prirent direólement la route de 1'Inde pour y avoir les marchandifes qu'on leur avoit imprudemment refufées en Portugal. D'abord plufieurs fociétés particulieres firent ce Commerce ; mais les EtatsGénéraux voyant qu'elles fe nuifoient plus les unes les autres, qu'elles ne profitoient de la liberté dont elles jouiffoient, jugerent qu'il étoit de l'intérêt de la République de réunir toutes ces fociétés en une feule, fous le nom de Compagnie générale des Indes Orientales. Cette Compagnie, fao-ement dirigée, forma en peu de tems de grands établiffemens dans 1'Inde & vint a bout d'en chaffer les Portugais en leur enlevant tout le Commerce des Épiceries, dont ils avoient joui longtems exclufivement. Elle porta fon Commerce dans le Malabar, fur la cöté de Coromandel, dans le Bengale, dans le Golfe Perfique, dans Ia Mer Rouge, en Chine, au Japon, enfin dans les principaux Etats voifins du détroit de la Sonde, & furtout dans 1'ifle de Java oü elle fonda la capitale de fes vaftes domaines dans 1'Inde. Elle eut a foutenir durant quelque tems l'inimitié & Ia concurrence de la Compagnie Angloife des Indes Orientales, qui cependant ne lui fut redoutable que vers la fin du dernier fiecle, oü le gouvernement de la Grande Bretagne prit la réfolution de la protéger. Outre cette puiff-nte & dangéreufe rivale, elle eut encore pour concurrens les Francais , les Danois , les Suédois & quelques autres peuples dont k Commerce, quoique peu confidérable dans 1'Inde, ne Iaiffa pas de portei un grand préjudice a celui de la Compagnie Hollandoife. Malgrè tant de rivaux, elle fe foutient encore avec éclat, quoiqu'a 1'exception de l'articl< des épiceries, fes affaires ne foient ni auffi étendues, ni auffi lucrativei qu'elles 1'étoient autrefois. (1) Les habitans des Provinces-vmies era- Le bénéfice de cette pêche eftdiminué d'ai] ployoient a cette pê:ne, dans Ie tems qu'elle leurs confidérablernent, depuis que les peu étoit le plus floriffante, environ 1500 Buyfes, pies du Nord, qui en font une affez éten dont chacune faifoit trois voyages paran. Le due, vendent a vil prix leur hareng. nombre ca eft a peine aujourd'hui de 250. I» guerre rCin?rror,ipt point ie 'ontmerce ds ld iepubliqite. Ses vaifleaux vont dans F Inde ".hercher lei mar* zhandifes quon leur refufe eu . Portugal.  22 INTRODUCTION. Commerce ie Cabotage. Depuis pres de trois fiecles, le Commerce de Cabotage a etc florifTarfC dans la République. Prêter des navires aux autres nations pour tranfporter leurs marchandifes d'un port a 1'autre de l'Europe, faire pour elles le Commerce d'outre-mer, leur porter les denrées dont elles manquent .& acheter le fuperflu des leurs, tel a toujours été & eft encore le fyftême des fujets de la République des Provinces - unies. Nous ne prëtendons pas infmuer que le Cabotage eft une fource de richeffes auffi féconde qu'elle le fut autrefois. Peu de perfonnes ignorent que ce Commerce eft déchu de plus de moitié deprus le commencement du dernier fiecle. Semblable a un grand fleave qui ramaffe fes eaux dans un lit étroit mais profond , le Commerce fé concentra pour un tems dans les Sept Provinces , parmi lefquelles la Hollande fut celle qui acquit le plus de confidération. Pendant longtems il n'y eut aucune nation chez qui elle ne fit le cabotage, & Pon confoit affez 1'immenfe bénéfice qu'elle en devoit retirer. Les Anglois furent les premiers a montrer qu'ils pouvoient aifément fe paffer du fecours des Hollandois pour faire leur Commerce. Le fameux aebe de navigation, publié en Angleterre fous le protecTorat de Cromwel, interdit 1'entrée des ports de ce royaume aux navires qui ne feront point chargés de marchandifes du cru du pays auquel ils appartiennent. D'autres nations en s'adonnant a la navigation fe font mis en état de fe paffer, en tout ou en partie , des vaiffeaux Hollandois pour faire leur Commerce. Le fyftême acTuel, adopté de tous les peuples de j'Éurope, eft d'augmenter leur marine marchande, & par ce moyen leur Commerce actif. II eft clair que 1'exécution de ce fyftême ne peut qu'être préjudiciable a la Hollande. Cependant fon commerce fe foutiendra, tant qu'elle fera feule raaitreffe de celui des épiceries , qu'elle veillera avec foin a la culture des denrées dans fes établiffemens de 1'Amérique, .& qu'enfin, des immenfes capitaux qu'elle poffede, elle en appliquera une partie au Commerce de fpéculation , & 1'autre partie a faire des crédits aux autres nations. La Hollande eft comme un entrepót oü fe trouvent des marchandifes de toutes les efpeces qu'on puiffe imaginer , la plus grande partie venant du dehors ; comme un marché oü fon eft allure de vendre une infinité d'effets dont il feroit difficile de fe défaïre partout ailleurs, & comme le lieu intermédiaire des deux extrémités de l'Europe, oü 1'on peut & même 1'on doit très-fouvent placer fes fonds deftinés a paffer d'un pays a un autre. Tel eft le tableau du Commerce que fait aujourd'hui la Hollande, & c'eft d'après ce tableau que nous avons formé & fuivi le plan de cet ouvrage. _ L'Angleterre n'avoit qu'un Commerce extrêmement borné avant Ie feizieme fiecle, encore fe faifoit-il prefque tout par des étrangers, les marchands nationaux ne formant encore alors qu'un corps de fort petite importante. Pour y faire quelque trafic que. ce fut, il falloit une permiffion du Roi, & il n'y avoit que des fociétés qui fe chargeoient d'ouvrir un Commerce direót dans quelque partie du mpndej qui puffent 1'obtenir. On Le Commerce i'Angleterre efl peu de. cli'ife. avant le lö fletle.  T N T R O D Ü C T I O N. -3 concoit combien cette reflriclion dat retarder les progrèsdu Commerce. LesJ Marchands nationaux étoient divifés en deux compagnies; 1'une compofée de Marchands Boutiquiers, 1'autre de Marchands Avonturiers. Ceuxci empruntoient leur nom du Commerce de mer ou d'ayenture dont ils s'occupoient. Chacune de ces deux compagnies fe fubdivifoit en différentes fociétés ou alfociations pafticulieres, diftinguées par les genres de négoce qu'elles faifoient. Le Marchand devoit fe faire recevoir membrc de quelqu'une de ces fociétés; mais, quoiqu'aifujetti aux regies de fa compagnie , il lui étoit libre de faire en fon propre & privé nom le Commerce' dont'il avoit fait choix, fans rendre compte a perfonne de fes gains ou de fes pertes. Cependant il étoit impoffible que le Commerce de la nation profperat, celui des étrangers y étant favorifé d'une maniere toute particuliere. Les villes Anféatiques furtout, qui en poffédoient les^ principales branches, n'étoient tenues de payer qu'un pour cent, tant a 1'entrée qu'a la fortie du royaume, pour tout droit des marchandifes chargées fur leurs propres navires: privilege important dont elles jouiffoient depuis le treizicme fiecle. Hemï III. le leur avoit accordé. pour fe libcrer de quelque argent qu'il leur devoit. II efl fans doute furprenant que ce Prince n'ait pas fait réflexion fur 1'inconféquence de telles franchifes accordéesa des étrangers, & qu'il n'ait pas vu le préjudice qui en réfultoit pour le Commerce national & pour lui-même; mais ce qui feroit incroyable, fi la chofe n'étoit conflatée par 1'hiftoire du tems, c'eft qu'un pareil abus ait été toléré par fes fucceffeurs pendant plus de trois fiecles. II eft hors de doute que les villes Anféatiques furent toute-puiffantes en Angleterre jusqu'au regne d'EIizabeth. Heureufe époque pour les Anglois qui , jufqu'alors connus feulement pour une nation belliqueufe & turbulente, montrerent tout d'un. coup une aclivité étonnante. pour le Commerce, & beaucoup d'habileté a profiter des circonftances qui le pouvoient favorifer. Un torrent retenu longtems par de fortes digues ne fe répand pas plus promptement fur - les campagnes voifmes quand il s'eft fait une iffue, que les Anglois fe repandirent fur toutes les mers connues, quand ils en eurent la liberté. Ils embrafferent a la fois toutes les branches de Commerce} & parcoururent le globe d'un bout a 1'autre, déployant dés lors cet efprit entreprenant, audacieux & ferme qui devoit leur faire acquérir 1'empire de la mer.' Les premiers ports que fréquenterent les Navigateurs Anglois en débutant dans la carrière du Commerce, furent ceux des Païs-bas. On les vit enfuite dans ceux de 1'AUemagne, puis dans la Mer Baltique, & fucceffivement dans la Mer Blanche oü ils découvrirent le port d'Archangel. Ils formerent dans tous ces lieux des faÊtories qui, au commencement, leur furent d'une grande utilité: ils donnerent un foin tout particulier au Commerce du Nord, qui'leur eft indifpenfable, a caufe des matériaux nécesfaires a leur navigation , foutien de leur puiffance & de leurs richeffes. Les Anglois cukiverent auffi avec fuccès le Commerce d'Efpagne & celui t.e Commerce national fouffrt des privileges accerdés & celui des étrangers. II prend de la rigueur fous Elizabtlli. Ports que frï* quentenl d'abord les navigateurs Anglois.  H INTRODUCTION. du Levant; mais rien n'égale Ia richelTe de celui dont ils font en poMoa dans Ie Portugal depuis Ie commencement de ce fiecle De toutes I-s caufes qui ont contnbué a donner Ia prépondérance a 1'Angleterre" nous ne craignons pas de dire que c'eft ce Commerce qui y a Ie plus contribué Nous ne ferons cependant pas difficulté de reconnoïtre que le fameux afcte de Navigation dont nous avons déja parlé , fut la fource de leur puillance, qui s etendit prodigieuferhent par les établiffemens qu'ils vinrent a bout de former dans les deux Indes. Occupons nous pour un moment de cet objet. Lorfqueles Anglois pénétrerent pour Ia première fois dansles Indes Unentales ils y trouverent deux nations Européennes, (les Portugais & les Hollandois) qui s y faifoient la guerre, I'une prétendant avoir te commerce exclulif de ces yaftes régions, 1'autre voulant abfolument y avoir part. Les Anglois fe déclarerent auffitÖt pour le fyftême des Hollandois • mais, par une bizarrerie _ dont Ia cupidité peut feule rendre raifon ils effuyerent autant d oppofition des uns que des autres: ils eurent a fe'défendre & contre les Portugais qui étoient encore redoutables, & contre les Hollandois qui le deyenoient de plus en plus, a mefure' que leur puisfance s affermiffoit fur les ruines de celle de leurs ennemis. Cependant ils tournerent leurs premières vues du cöté du Golfe Perfique, oü ils aiderent les Perfes a fe rendre maitres de la ville d'Ormuz qui fe trouvoit alors ious a puillance des Portugais; après quoi ils s'établirent a Bender-Abaffi appelee autrement Gomron, ville fituée dans ce même Golfe Perficme' De-la ils étendirent leur Commerce & formerent divers établiffemens dans les autres parties de 1'Afie dans Ia Mer Rouge, fur la cöte de Malabar, fur celle de Coromandel, .dans Ie Bengale, a la Chine & iufqu'au Japon. Mais ils ne purent jamais parvenir a faire aucun Commerce dans ce dernier Empire, d oü les Hollandois ne contribuerent pas peu a les faire exclure. 1 F " Pour pouffer Ie Commerce de 1'Inde avec plus de vigueur, on forma en Angleterre, au commencement du dix-feptiemë fiecle, une Comparaié alinftar de celle qui, peu d'années auparavant, s'étoit établie en Hollande Les premières operations de cette Compagnie furent affez heureufes, & il eft yraifemblable qu elle n'auroit pas tardé a devenir rich- & puiflante, ü elle n eüt pas été traverfée par des ennemis favorifés tantöt par le Roi tantot par le Parlement, & formant ouvertement des entr" pnfes qui devoient néceffairement entraïner fa ruine. Ce qui IUJ donna heu furtout de croire fa chute inévitable & prochaine, ce fut forfque fes ennemis fe réumrent pour former une nouvelle Compagnie avec Ja fanc tion du Parlement. Dans une crife fi menacante 1'ancienne Compagnie ne vit point d autre moyen de rétablir fes affaires que de réünir fes interets a ceux de Ia nouvelle, de forte que les deux fociétés n'en formerent dé formais qu'une. Depuis cette époque les Anglois font devenus extrémemement piuffans dans 1'Inde. La conquête qu'ils y ont fsutè en dernier lieu Ms pènitrent itns les Indes &iieutales. EtaWfenient tfuns compagni ie Commtrce.  INTRODUCTION. 25 lieu du royaume de Bengale, joint aux divers établiffemens qu'ils y ont formés depuis prés de deux fiecles, les ont rendus maitres du Commerce de prefque toute cette partie de notre globe, & 1'on peut dire que celui qu'y font les autres nations de l'Europe, n'eft rien, comparé a celui des Anglois. L'Angleterre penfa auffi a fe faire des établiffemens dans le nouveau Monde. La Barbade, ifle la plus au vent de celles qui forment 1'archipel de 1'Amérique méridionale, fembla d'abord attirer prefque tous les re°-ards de cette nation. L'affluence des perfonnes qui vinrexit s'y étabür fut fi grande, qu'en peu de tems on y compta plus de cent mille habitans les efclaves non compns. Cette colonie devint très-floriffante. On la vit 'dans le tems de fa plus grande profpérité employer environ quatre eens vaisfeaux pour le tranfport de fes produftions. La Jamaïque lui fut néanmoins préférée, lorfque les Anglois en eurent fait la conquête fur les Es■ pagnols, & 1'on y vit accourir la plupart des meilleurs colons & des plus riches habitans de la Barbade. II en fortit auffi beaucoup pour aller s'établir a Antigoa, Nevis, St. Chriftophe, Montferrat & dans plufieurs autres ïfles que les Anglois s'étoient appropriées a-peu-près dans le même tems, & qu'ils confervent encore. Toutes ces ifles furent bien peuplées & firont un brillant commerce dans le dix-feptieme fiecle. Elles étoient dans 1'ufage de fournir i l'Europe une partie des fucres qu'elle confommoit, & débitoient en outre une portion afféz confidérable de leurs denrées dans la Grande-Bretagne & 1'Irlande, oü la confommation en devenoie chaque jour plus forte. II vint même un tems oü les produftions de ces ifles eurent peme a y fuffire; & ce fut un malheur pour elles , paree qu'elles furent par-la hors d'état de continuer cette branche de Commerce avec le refte de l'Europe. II faut avouer cependant qu'en augmentant la culture de leurs denrées, elles auroient pu conferver une partie de ce Commerce, fi 1'Angleterre elle-même n'y eüt mis un obftacle trés-grand, 1°. en obligeant les ifles d'envoyer leurs produeïions quelconques dans la métropole, d'oü enfuite elles pouvoient être exportées chez les autres nations de l'Europe ; 20. en impofant des droits de fortie affez confidérables fur ces mêmes productions lors de leur exportation des ifles. Nous ne difcuterons pas ici fi 1'Angleterre eut tort ou non de gêner ainfi le Commerce de fes colonies de 1'Amérique méridionale. Voyons comment une partie confidérable du continent de 1'Amérique feptentrionale a acquis 1'état flonffant oü nous la voyons aujourd'hui. Ce païs fut d'abord peuplé par des hommes perfécutés pour caufe de religion, qui, oppnmés dans leur patrie, traverferent une mer immenfe pour aller chercher un afyle oü ils puffent vivre & penfer librement; oü ils n euffent pas a cramdre d'être troublés ou moleftés par perfonne dans leurs travaux ; oü, en un mot, il leur fut poffible de jouir tranquillement des fruits qu'une honnête induftrie pouvoit leur procurer. Ces premiers colons ne furent que des Anglois, des Ecoffois, des Irlandois & autres I. Partie. jy Les Anglois s"étaHijfint dans le Nnu\eaa BIur.de. Comment tAmériqut reptenti ionale eft ievenue fi Jlorifente.  26 INTRODUCTION. Li Cohn labotieucc trouve le terrein propre il toute forte de prtiduttions. Commerce de Trance, fort négligé. fnjets de 'la Grande Bretagne; mais il s'y joignït "en peu de tems des AlIemands, des Francais , des Flamands & d'autres nations , tous guidés par les mêmes motifs, ou au moins a peu pres femblables. II y vint enfuite fur des vaiffeaux d'Angleterre trois claffës d'hommes: la première comprenoit un grand nombre de perfonnes libres de 1'un & 1'autre fexe & de tout état, qui s'expatrioient pour chercher un bien-être qu'elles n'avoient pu trouver dans leur pays natal, ou dans' celui qu'elles abandonnoient. La feconde claffe étoit compofée cYEngagés: c'étoient desjeunes gens qui s'engageoient volontairement, ou que 1'on enlevoït par rufe pour les vendre aux habitans de 1'Amérique pour quelques années de fervitude. Le tems expiré, 1'Engagé devenoit non - feulement libre, mais citoyen r & fouvent méme compagnon du maïtre qu'il avoit fervi, qui fe faifoit un' plaifir de lui témoigner ainfi fa reconnoiffance des foins & des peines qu'if s'étoit donnés pour bien faire valoir fon domaine. Dans la troifieme claffe étoient des hommes repris de juftice, dont la peine de mort, qu'ils méritoient probablement, avoit été commuée en celle d'un exil ou d'un efclavage de quelques années dans 1'Amérique feptentrionale. Les habitans de ce continent commencerent de bonne.heure a~cultiver les terreins dont ils avoient eux - mêmes fait choix. Ils y femerent du froment, du ris, d'autres grains & légumes d'Europe,' du tabac, du lin, du chanvre, & tout réuffit parfaitement. Ils y trouverent en abondance des bois de toute efpece & propres a tous les ufages, pour le chauffage, la marquetterie, la charpente, & la conftruciion des vaiffeaux. De tanr de riches productions les- Américains en firent paffer une.partie en Europe & entamerent ainfi un Commerce avantageux & lucratif avec Tanden " continent. La Grande Bretagne a qui ces bons- & paifibles colons donnoient le nom de mere, en tira des fervices importans, pendant qu'ils lui furent foumis. Son Commerce & fa navigation prirent de nouveaux accroiffemens, tant par de trafic des denrées des colonies, que par 1'abondante pêche de morue qu'elle faifoit fur leur- cötes. En un mot, ce fut avec leurs fecours qu'elle parvint a dominer fur toutes les mers. II a fallu bien des fiecles a la France pour fe perfuader que le Commerce efl un des moyens les plus efficaces pour acquérir de la puiffance & des richeffes. Nous ofons avancer que,fi dans tous les tems elle s'en fut occu-" pée férieufement, avec tous les avantages qu'elle a naturellement par devers elle, on lui eüt vainement contefté le premier rang parmi les puiffances de l'Europe. II n'étoit pas poffible qu'il ne-fe fit abfolument aucun Commerce dans un païs auffi abondant en denrées de toute efpece, aalfi riche & peuplé & d'une auffi grande étendue qu'eft la France. Dans les fiecles les1 plus barbares Marfeille n'a pu perdre le fouvenir qu'elle a joué trés - long-: tems dans cette carrière un röle très-brillant. Plufieurs villes de Provence & de Languedoc, placées fur les cötes de la Mer Méditerranée, qüi de tout tems a été le théatre des plus fameux'navigateurs, n'ont pas manqué' d'entretenir quelque relation entre elles. II en a été de même de quelquer  INTRODUCTION. ports fur rOcéan, tels que Bordeaux, Bayonne, Nantes, Ia Roebelle, Vannes, Rouen & autres. Mais, a proprement parler, le Commerce s'écendoit peu ou point hors du royaume; les fruits ou marchandifes dont i'exportation étoit permife, étoient enlevés par des étrangers qui n'y restoient que le tems, néceffaire pour completter la cargaifon de leurs navires. D'ailleurs, ce Commerce fe trouvoit extrêmement gêné, tant dans 1'intérieur du royaume que dans les ports. II n'y avoit point de gentilhomme qui n'extorquat des marchands des droits exorbitans fur les marchandifes qui paffoient fur leurs terres, & il falloit quelquefois renouveler ces païemens vingt fois dans un court trajet; encore les marchands fe trouvoientils fort heureux d'en être quites a ce prix. II réfultoit de pareilles vexations qu'il y en avoit peu qui parvinlfent a faire fortune. Jacques Coeur eft peut-être le feul qui ait réuffia amaffer de grandes richeffes. Son nom eft devenu auffi fameux par le bonheur qui 1'accompagna dans toutes fes entreprifes de Commerce, que par les injuftices qu'il effuya de Ia part de fon Roi & de fa patiïe. Le préjugé barbare contre la profeffion de négociant, préjugé qui régna toujours en France, ne contribua pas moins que les vexations de la nobleffe a tenir le Commerce dans un état de langueur. Louis XI & fes fucceffeurs ont fait ceffer les vexations, mais le préjugé fubfifte encore, malgrè les déclarations honorables des derniers Rois de France en faveur des négocians. Lorfqu'après avoir été longtems défolée par lesguerres civiles, Ia France eut le bonheur d'être gouvernée par un Monarque & des miniftres éclairés, on la vit tout d'un coup jeter de 1'éclat par le Commerce & par la marine qu'elle s'étoit créée en très-peu de tems. Elle forma des manufactures & des fabriques en tout genre, dont les progrès ne furent pas moins rapides qu'étonnans. Ce fut dans ce tems qu'elle fe mit en poffesfion de donner le ton a l'Europe pour les modes, Ie goüt pour Ia parure & 1'habillement. Comme elle excelloit furtout en cette partie, & que fes nombreux atteliers la mettoient en état de fournir a toute l'Europe tous les brillans colifichets du luxe, il eft aifé de concevoir quelle abondance de richelTes la France dut attirer chez elle par ce moyen, dans un tems oü ces objets ne-fe trouvoient nulle part ailleurs. II n'eüt tenu qu'a elle de conferver plus longtems qu'elle ne fit cette fource d'opulence. Une politique inconfidérée, peut-être cruelle, la détourna en grande partie. La révocation de 1'édit de Nantes, qui obligea tant de families induftrieu- ; fes a fortir du royaume, fut 1'époque de Ia décadence des fabriques & des i manufaélures de la France. L'ouvrier habile en portant fon talent chez 1'étranger, mit celui-ci non-feulement dans le cas de fe paffer de ce qu'il tiroit de la France pour fon ufage, mais de fe former lui-même de nouvelles branches de Commerce. Le mal étoit irréparable pour la France: ce qu'elle put faire de mieux, après la faute faite, ce fut de veiller avec foia a conferver précieufement chez elle les habiles artiftes en tout genre qui D z ü ejf fxlrimsmei.t gii-i. Un préjugé barbare le fait languir. II devient lont d'un coup brillant fous Louis xir. Préjudice que tui \aufe la réyocaion de tEdil de Vanlts.  *8 INTRODUCTION. lui reftoient. Le nombre en étoit encore affez grand pour pouvoir fournir a une partie de l'Europe les étoffes de fil, de foie & de laine, a la fabncation defquelles fes atteliers ont été, & font conftamment occupés. _ A 1'exemple des autres nations, les Franjais voulurent auffi avoir des établiffemens dans les Indes orientales. Malgrè le peu de fuccès de leurs premières expéditions, ils ne défefpérerent point de parvenu un jour a partager avec les Portugais, les Hollandois & les Anglois les riches bénéfices que leur promettoit le Commerce de 1'Afie. Ils penferent d'abord qu'en fe rendant maïtres de 1'ifle de Madagafcar ils pourroient y former leur établiffement principal. La fituation du lieu fembloit convenir parfaitement a leur deffein. Mais 1'entreprife ayant échoué, ils fe tournerent du cöté du continent, s'établirent a Surate, & fe répandirent de cette ville dans tous les ports les plus fréquentés de 1'Inde, oü ils formerent divers établiffemens. Nous ne nous arrêterons point ici a faire le détail des révolutions qu'a éprouvé le Commerce des Francais dans cette partie du monde; il nous fuffira de dire qu'ils y ont été moins heureux que les Hollandois & les Anglois, leurs compétiteurs. Ils y ont cependant joué un role auffi brillant que ceux-ci; mais ils ont fu fi peu profiter de leurs avantages que de leurs anciennes poffeffions, il ne leur refte plus que deux peti'tes ifles, plus propres a fervir de places d'armes en tems de guerre, qu'a attirer pendant la paix le Commerce important qui fe fait dans le beau païs qu'arrofent 1'Indus & le Gange. . , Les Francais ont été plus heureux en Aménque. Les progres de 1 induftrie & du Commerce n'y furent pas a la vérité auffi rapides que dans les ifles angloifes; mais les colonies francaifes eurent cela de particulier, qu'ayant une fois acquis la liberté dont des mauvais principes de gouvernement les avoient longtems privées, elles devinrent tout a coup fionffantes Les premiers habitans des Ifles francaifes n'étoient rien moins que cidtivateurs. C'étoient, pour la plupart, ou des Aventuriers, gens plus capables de manier 1'épée que de faire ufage du foc & de la charrue, ou des Engagés, qui, au fortir d'un dur efclavage, fous lequel ils avoient gemi plufieurs années, cherchoient a s'en dédommager dans 1'ufage d iine liberté fans borne. Leur caraftere connu, il eüt été d'une fage pohtique de les ménager, de les encourager au travail en ne leur impofant que des droits très-legers, & leur laiffant la liberté de difpofer de leurs denrées; mais loin de-la, on les en dégoüta en les affujétiffant aumonopole des compagnies exclufives & aux vexations révoltantes des traitans.. Cette erreur du gouvernement les fit déferter en foule; ils quitterent leurs habitations pour embraffer un nouveau genre d'occupation plus anafogue a leur caracfere La plupart fe firent Flibuffiers ou Boucaniers. Une pareille vocation indique affez qu'avec des hommes de cette trempe la culture des colonies dut être extrêmement bornée.. La cour de France s occupa enrm férieufement d'un objet fi important, au commencement de ce fiecle , öc. ïh dans les Itt' iet tccidintaltl. Etallifemtnt iet Francais dans lis indes erientalet.  INTRODUCTION. 29 pour excïter le travail'& rinduftrie des coloni de fes Ifles de 1'Amérique, elle diminua leurs charges & leur donna une liberté honnête. La France eut bientöt lieu de s'applaudir de cette fage conduite. La culture fut fofgnée & profpéra fenfiblement. Les colons, qui fe voyoient largement récompenfés de leurs travaux , redoublerent d'émulation & d'a&ivité ,& pour leur coup d'effai, enleverent aux ifles angloifes, le Commerce qu'elles faifoient de leurs denrées dans une partie de l'Europe; & ce Commerce eft refté depuis aux colonies francaifes. Le Canada & d'autres vaftes régions de 1'Amérique feptentrionale ont auffi fait partie des poffeffions de la France dans le Nouveau Monde; mais il ne paroït pas qu'il en ait réfulté un grand bien pour fon Commerce; peut-être même n'en a-t-elle pas retiré de quoi la dédommager des foins & des dépenfes que lui coütoit leur confervation, fi 1'on en excepte la pêche de morue dont le bénéfice fut autrefois confidérable, & qui eft aujourd'hui prefque entierement perdu. L'occafion fe préfente de la faire revivre; les Bafques & les Bretons, qui la regrettent fenfiblement, n'auront pas befoin d'être encouragés pour la reprendre, & fe porteront avec ardeur a réparer une perte a laquelle le gouvernement de France n'a pas eu moins de part que la jaloufie des Anglois. Quand on confidere le Commerce que fait la France dans les quatre parties du monde, on ne peut affez s'étonner du peu d'étendue de fa navigation, qui, pour le moins, devroit être doublé de ce qu'elle eft. Les Francais font, avec leurs propres vaiffeaux, le Commerce de leurs colonies de 1'Amérique, celui de leurs établiffemens dans 1'Inde & en Afrique, celui du Levant & une partie de celui d'Efpagne. Le refte du Commerce du royaume fe fait, au moins en plus grande partie, par des vaiffeaux Hollandois, Danois, Suédois & d'autres pavillons du Nord, &, ce qui eft plus étonnant encore, par des vaiffeaux Anglois, lefquels, durant la paix, y font une partie du Commerce de cabotage. II eft vrai, & nous devons le dire, que Ie pavillon francais a recommencé a fe montrer dans la Mer Baltique avant la guerre aftuelle, Ce début n'eft rien en Iui-même; mais il nous donne lieu de prévoir les progrès que la navigation de ce peuple va faire déformais dans une mer fi peu connue & fi peu fréquentée de fes navigateurs, & qu'il eft cependant intéreffant qu'ils connoiffent, par toute forte de motifs. La France fait parfaitement ce qui convient le mieux a fes intéréts; auffi fommes-nous perfuadés qu'elle ne ïefterapas en fi beau chemin, & qu'elle ne négligera aucun des moyens propres a porter fa navigation au plus haut point de confidération oü elle puifïe atteindre. Après que les villes Anféatiques eurent été obligées de céder aux fujets de la République des Provinces-unies le premier rang qu'elles avoient longtems occupé fur le théatre du Commerce de l'Europe, elles fe retrancherent dans la Mer Baltique dont le trafic refta encore quelque tems dans leurs mains. Les Etats qui bordent cette mer, ou qui font baignés par celle du Nord, font une partie de 1'Allemagne, laPologne, Ia Pruffe, la £> 8 te Canada en b fait partie. La Navigation de France n'ejl pas en prepnrtinn svee fon Commirte. Les v'lles Anféatiques réduites a commerctr dan» la Baltique.  Commerce des Danois & ie! Norytgicnt. Ctmmerce des Suéitis. Ruffie, la Suede, le Danemarc & la Norvege. Les peuples de tous ces Etats n'apprirent a fe paffer du fecours des villes Anféatiques & enfuite de celui des Hollandois, que lorfque, devenus plus éclairés, & prenant ceux-ci pour modeles, ils fe furent mis en état de les imiter. Les Danois & les Norvégiens furent les premiers a fe réveiller de Tespece d'affoupiffement oü ils étoient tombés, depuis qu'épuifés par leurs incurfions dans la plupart des Etats de l'Europe, qu'ils ravagerent & défolerent pendant longtems, la crainte de dépeupler entierement leur pays, leur avoit fait prendre le parti de ne plus abandonner leurs foyers. Ils n'eurent pas plutöt connu les avantages du Commerce, qu'ils donnerent au leur toute I'étendue dont il pouvoit être fufceptible. Après avoir pris connoiffance des principaux ports de l'Europe; ils formerent le projet de fe rendre maïtres du traflc de la Mer Baltique. Le port de Copenhague fembloit affez commode pour fervir d'entrepöt aux denrées & marchandifes tant du Nord que du Midi, & fa fituation ne pouvoit être meilleure pour la communication des peuples; mais au moment que cette belle entreprife alloit être exécutée, la concurrence des autres nations , des Hollandois furtout, la fit échouer. Les Danois réuffirent mieux, quoiqu'avec de grandes difficultés, a foutenir le Commerce des Indes & de la Chine, qu'ils commencerent a faire au fiecle dernier. Ils formerent dans le Tanjaour, fur la cöte de Coromandel, un petit établiffement qu'ils nommerent Tranquebar, & batirent pour le défendre une fortereffe qu'ils appelerent Hamborg. Peu de tems après ils firent de facon qu'ils s'établirent dans quelques ifles de rAmérique, oü la culture eft fi bienfoïgnée, que les denrées qui en proviennent forment aujourd'hui une des plus importantes branches du Commerce de Dannemarc. Au refte, ce royaume encourage , autant^qu'il peut, les fabriques, les manufactures, la pêche, la navigation, le trafic, & la culture des terres de fa domination, tant en Europe qu'en Amérique; tandis que, d'un autre cöté, en impofant des droits confidérables fur les marchandifes étrangeres, ou même en en défendant 1'entrée, il tache de diminuer une importation qui, quand elle eft trop abondante, rend le Commerce moins actif que paffif, & occafionne a I'Etat qui le fouffre un épuifement de forces qu'on peut regarder comme 1'époque de fa décadence. La Suede tient a peü prés la même conduite que le Danemarc pour donner de 1'activité & de la vigueur a fon Commerce & le porter au degré de perfeêtion dont il eft fufceptible. Plus riche que le Danemarc par les produótions de fon cru, fon commerce doit auffi être plus étendu & plus avantageux. II Telt, en effet. La Suede a, comme le Danemarc, une compagnie qui fait le Commerce de la Chine & un trafic confidérable en Europe. Elle a une marine auffi bien montéé, une pêche auffi importante, d'auffi nombreufes & d'auffi bonnes fabriques; & fon fol,fans être'bon,lui rend néanmoins dans les bonnes années fuffifamment pour fapropre confommation. La Suede, il efl vrai, n'a ni colonies, ni établiffemens hors de INTRODUCTION.  INTRODUCTION. % chez elle; mais elle ne doit pas envier au Danemarc cet avantage qui eft amplement compenfé par la grande quantité de mines de fer & de cuivre qu'elle pofTede, par les productions naturelles dupaïs, comme bois, goudron & autres articles trés-recherchés par les autres nations européennes. Enfin la Suede a dans fa nombreufe population de grandes reffources pour augmenter fon Commerce & fa Navigation; & elle n'a befoin, pour devenir une puillance riche & formidable, que d'augmenter plus qu'elle n'a fait fon agriculture. La Ruffie, fortie du fein de la barbarie depuis moins d un fiecle, doit en plus grande partie au Commerce le brillant röle qu'elle joue aujourd'hui parmi les pidffances de l'Europe. Pierre le grand, ce génie vafte qui fit luire le fiambeau de la raifon parmi un peuple groffier & ignorant, en le civilifant, s'occiroa auffi des moyens de rennclnr. Dans fes voyages en Hollande & en Angleterre il avoit été témoin de la confidération & des richeffes qu'une nation peut acquérir par cette voie; il voulut que la fienne employat les mêmes moyens pour parvenir aux mêmes fins. Ce fut par cette raifon qu'il alla fonder la capitale de fon Empire dans les marécages de 1'Ingrie fur la Neva, fon deffein étant d'en faire le centre du Commerce de fa nation. Bientöt f*oq,vit voltiger dans le port de Petersbourg les pavillons de toutes celles de l'Europe qui voulurent partager avecl'Angloïs & Ie Hollandois Ie riche Commerce que ceux-ci faifoierit dans ce pays, fans même le connoitre. La Ruffie n'avoit ni fabriques, ni manufacbures, * ni prefque aucun établiffement utile, non-feulement pour les chofes d'agrément, mais même pour celles qui font d'une néceffité indifpenfable dans une fociété civilifée. Elle fut en former de toute efpece, en attirant chez elle des artiftes en tout genre & des ouvriers habiles. Dés qu'elle avoit affez, pour fa confommation, d'une marchandife quelconque, quelle tiroit auparavant du dehors, elle en défendoit fur le champ 1'entrée , oir elle faifoit bien vite perdre 1'envie a 1'étranger de lui en apporter davantage, en mettant des droits fi exorbitans fur fa marchandife, qu'elle ne pou-^ voit 'plus foutenir la concurrence avec celle qui fe fabriquoit dans le pays. Tel a été Ie principe qui a dirigé le Commerce de la Ruffie depuis la révolution arrivée dans fon fyftême politique; de forte que, de purement pasiïf qu'il étoit auparavant, il eft devenu fort aelif. Si la culture &l'exportationdu tabac, qui depuis peu commencent a y avoir lieu, continuent. a prendre faveur, il n'eft pas douteux qu'il - aequerra encore plus d'im* portance. La Pruffe ne doit qu'aux heureufes circonftances qui lui ont fait acquérir Ia préponderance fur la Pologne, la plus grande partie de fon Commerce, qui, a fon tour, n'a pas peu contribué au haut point d'élévation oü ce royaume eft parvenu. La Pruffe, a la vérité, a quelques articles de fon propre cru , affez recherchés des peuples commercans ; mais' la quantité en eft fi petite, que I'exportation en feroit de peu de conféquence * Nous devons dire cependant qu'elle a ter en peife^lion les peaux de vacbe. fftflMéde tems immétHorial le fecret d'apprê- ■ Commirct tks Rufts. Celui lies PrujJiinS'  3* INTRODUCTION. fans les productions de la Pologne qui l'augmentent confidérablement. Avant la malheureufe époque de fon démembrement, celle-ci polfédoit une belle province, connue alors fous le nom de Pruffe polonoife, & aujourd'hui fous celui de Pruffe ducale ou Pruffe occidentale , & en outre la pnncipauté de Warmie, nommée Ermlandt par les naturels du pays. Son Commerce principal &-celui de ces deux riches provinces fe faifoit a Dantzick, ville anféatique, qui confervoit encore alors quelques reftes de fon ancienne fplendeur fous la protection des Rois de Pologne. Mais les chofes ont changé de face depuis que la Pruffe polonoife & la principauté de Warmie font paffées dans les mains du Roi de Pruffe. Dantzick , resferré de tous cótés par les Prufliens, a force d'être vexé par eux , a perdu une partie de fon Commerce, qu'Elbing & Conigsberg, villes appartenantes au Roi de Pruffe, lui ont enlevé. II nous femble cependant que ce Pnnce, d'ailleurs fi éclairé & fi habile a profiter de ce qui peut favorifer fes intéréts, s'eft trompé dans fes mefures pour rendre le Commerce de plus en plus floriffant dans fes Etats , lorfqu'il a iugé convenable d'y former une fociété maritime avec plufieurs privileges"qui font autant d'atteintes a la liberté du Commerce de fes fujets, qui s'en dégouteront, ou au moins ne le porteront pas auffi loin qu'ils le pourroient faire fans cette entrave. * Le Commerce-des villes d'AHemagne, tant dans rintérieur que dans les ports fitués fur la Mer Baltique &, fur celle du Nord, a éprouvé fi peu de vanation depuis la décadence de la Hanfe Teutonique, que nous croyons inutile de nous y arrêter. Nous obferverons feulement, que les peuples de cet Empire tachent aujourd'hui de fe furpaffer les uns les autres par leur indufhïe & leur application au Commerce. On y a établi dans le cours de ce fiecle, des fabriques & des manufactures en tout genre ; & la_ culture des terres n'y eft pas moins regardée comme un obiet propre a contribuer a la puiffance & a la richeffe des nations qui y donnent leur fojn. Tel eft le tableau abrégé que nous avons cru devoir faire des révolutions pnncipales arrivées dans le Commerce des peuples de l'Europe. Nous allons maintenant expliquer ce que 1'on doit entendre par le mot Commerce, & jeter un coup d'oeil rapide fur fes opérations & fes effets. ■ Le mot Commerce , dans fon acception générale, fignifie toute coranmnication quelconque entre les hommes. Si c'eft le goüt , le penchant qui les attirent les uns vers les autres, c'eft un Commerce d'amitié; fi c'eft par ennui qu'ils fe recherchent, c'eft un Commerce de plaifir, d'amufement; mais fi c'eft 1'utile & le néceffaire qu'ils cherchent mutuellement, c'eft un Commerce d'intérêtj & c'eft celui dont nous prétendons parler dans cet ouvrage. Ce Commerce a pour objet toutes les chofes qui font k 1'ufage de 1'homme, foit telles que la nature les a données, foit après y avoirYaic quelque changement. En le confidérant fous ce point de vue, on voit d'abord quelle étendue immenfe il embraffe. Le Commerce eft pouffé fi loin au- jour- Commerce des Vitles de ï AUs- Diftnition du mol Commerce. Jmmenjlté des eijets du Commerce.  INTRODÜCTIO N. 33 jourd'hui , qu'on peut Ie comparer k un arbre dont les rameaux couvrent tout le globe. Le Commerce, confidéré en grand, fe divife en Commerce aciif, ou d'exportation, & en Commerce paflif ou d'importation. Le premier confiffce a envoyer hors de chez foi les denrees ou marchandifes dont on eft furchargé , & 1'autre a faire yenir du dehors celles dont on manque. ^Lorfque 1'exportation & 1'importarion font égales , ou a peu prés, on dit qu'il y a équilibre (i) dans le Commerce. Si les marchandifes importées font plus coüteufes que les marchandifes exportées ne donnent de bénéfice, alors un tel Commerce eft nuifible & préjudiciable a la nation qui le fait; au lieu que celle dont 1'exportation furpaffe 1'importation, augmente d'autant fes richeffes & fa puiffance. De-la fouvent dépend Ia profpérité ou la décadence des Etats. S'il eft vrai, comme perfonne n'en doute, que le Commerce foit reconnu avoir une fi grande infiuence fur le bonheur des peuples, qu'il n'y en ait point quine s'y appliquent d'une maniere toute particuliere, encouragés & protégés par leurs gouvernemens refpe&ifs ; quelle eft donc 1'inconféquence & 1'abfurdité de ceux qui, en avouant les avantages immenfes qm en réfultent, flétriffent en quelque facon 1'état de Commercant, en prétendant qu'un gentil-homme ne peut le prendre fans déroger & s'avilir? (2) Cela vient probablement de ce qu'ils ne font point de diftinótion entre un Commercant & un Marchand, & que confondant 1'exercice de 1'un avec celui de 1'autre, ils n'envifagent celui du premier que fous un faux jour. Mais voyons ce que c'eft qu'un Commercant, & quel eft le (1) Cctnme le Comraarce aélif & le Commerce pafilf répréfentent 1c débit & Ie crédit de la dette d'une nation, 1'un & 1'autre p<*uvent s'appüquer a chaque genre de Commerce. II y en a trois qui ont principalement lieu dans chaque lïtat: on les nomme Commerce interne, Commerce externe, & Commerce de long-cours. 10. le Commerce interne eft celui qui fe fait, foit par terre, foit par les canaux de communicacion & les rivieres, dans 1'intérieur d'un roy?umeou d'un Etat quelconque. 20. le Commerce externe eft celui qui a lieu par ia voie des ports de mer entre deux païs voifins 1'un de 1'autre. 30. le Commerce de long cours eft celui qui s'exerce en p;.ïs lointains , comme par exemple , entre l'Europe & 1'Amérique, ou entre l'Europe & les Indes ou 1'Afrique &c. Outre ces trois genres de Commerce, qui font généraux paree qu'ils ont lieu dans tout Etat commercant; il y en a divers autres qui, relacivement a ceux-ci, doiv«nt être confidérés comme particuliers, attendu que ce font les individus qui s'en occupent pour leur avantage perfonne!. Tels font le Commerce tn gros, le Commerce en détail, le Ctmmeree Partie. I. de fpcculation, le Commerce de commijfim, Ie Commerce en efpeces, ou de 1'argent en natu. re, le Commerce d'effets, oude papier négociahle, & plufieurs autres dont il nous femble fuperflu de faire ici 1'énumération. O) 11 n'y a point de païs oü la profefïïon du Commerce foit eftimée comme en Hollande. Le Négociant y eft honoré, & confidéré comme membre d'un corps qui eft le plus ferme appui de Ia République. En cette qualité Ie cbemin des honneurs & des premières dignkés de 1'Etat lui eft ouvert. II peut d'ailleurs s'allier »ux families patricien* nes qui font en polTeffion des emplois les plus diftingués de la République, & qui, indépendamment de cela , ne <3édaignent pas d'exercer le Commerce & d'y faire élever leurs enfans. En Angleterre on fint. a peu prés les mêmes maximes qu'en Hollande, relativement au Commerce; mais en France, en Efpagne, en Portugal & en Allemagne, il fubfifte toujours contre cette profefïïon un préjugé barbare qui détruit en partie les bons efFets des encouragemens qu'on y accorde d'ailleurs a ceux qui s'y appliquent. E Préjugé ahrurde ci ntre le Comweice.  3'+ F ?r T RODUCTIO X. genre d'occupation qu'embraiTe fa profeffion quand il s'y tient ftricTement; ■ Le nom de Commercant (i) pourroit être donné a toutes les claffes de Marchands; mais fitfage a prévalu , (& cet ufage eft bien raifonnable) de ne le donner qu'a ceux de la premier?. Un Commercant felon nous eft un homme qui fait le Commerce de fpécnlation non-feulement dans_ Ia ville dont il eft habitant, mais partout oü, par une correfpondance fuivie, il entretient des Iiaifons d'intérêt. Ses opérations peuvent avoir deux objets, favoir le trafic de marchandifes proprement dites, & le Commerce de papier. Nous ne difconvenpns pas que le Commerce de papier ne foit furtout 1'affaire du Banquicr'; mais il eft vrai auffi que le ATégo- ciant travaille en banque , lorfqu'il ne trouve pas mieux a placer fon urgent, comme le Banquier fpécule en marchandifes quand il voitjour a en retirer un bénéfice honnête. - Au refte, il n'y a, dans 1'une & 1'autre de ces opérations, rien de bas, rien de méchanique;'tout, au contraire, y porte 1'empreinte de la grandeur, comme celle du génie. De quelles valles connoiffances n'a pas befoin un Commercant qui veut faire de «rrandes entreprifes? il doit, pour ainfi dire, connoitre toutes les nations qui font Commerce, en quelque genre que ce foit; faifir le moment oü le cours des événemens y entraïne des variations pour ^ en profiter, prévoir même les révolutions politiques, afin d'être prèt a en tirer avantage dans 1'inftant qu'elles arrivent. En un mot, le champ de fes opérations, c'eft le monde entier. Le Commerce en^ grand exige donc de grandes lumieres , & par conféquent beaucoup d'étude & d'application.: Celui qui le fait avec diftinction a.donc droit a la plus grande confidération: pour la lui refufer, il faut n'étre pas de notre fiecle & tenir encore ■ a.dcs préjugés a peine pardonnables dans des fiecles de barbarie. , (i) Les Commercans font partout diftingués par des noms relatifs aux genres de trafic. qu'ils font. Ces noms font principalement ceux de Marchand, Négociant, Banquier, Fabricant, Boutiquier & Détailleur. Le nom de Marchand, quoique terme général, fe donne particulierement a ceux qui ne travaillent que dans un feul article de Commerce, comme Marchand de bied, Marchand de bois, Marchand de vin, &c. Le Négociant eft un homme qui fpécule, ou pour fon compte, ou par commiflion d'un autre, dans la marchandife oules marchandifes qui femblent lui offrir le plus de bénéfice. Le Banquier s'occupe principalement da Commerce de Change. Le Fabriquant entretient des métiers d'étoffes de foie , de laine, de coton &c, Le Boutiquier eft un Marchand qui achette pour 1'ordinaire de la première main les marchandifes dont il fait 1'objet-de fon Commerce, qu'il vend enfuite, foit dans fa boutique, foit dans fon magafin , tant en gros qu'en détail. Enfin , le Détailleur achette de feconde , de troifieme, fouvent de quatrieme main, diverfes marchandifes qu'il vend dans le plus grand détail au peuple.  |j_ -f- «1% # il | TRAITÉ GÉNÉRAL D 0 COMMERCE. PREMIÈRE PARTIE. LIVRE PREMIER. A V A N T-P R 0 P O S. Pour être bon Négociant, il ne fuffit pas k beaucoup prés de pofleder ia theorie du Commerce, il en faut faire une étude pratique, étude qui exige d autant plus d'application que les branches du Commerce font aujourd hui prodigieufement multipfiéés, & que chacune mérite d'être etudiee avec attention , afin de pouvoir 1'exercer avec connoilfance de caufe. Un Négociant qui médite une entreprife , a befoin , pour en -allurer la réuffite, premierement de connoitre les productions du païs ou il fe propofe de commercer , & leurs qualités refpeSives. II doit enfuite fayoir fe rendre raifon des circonftances qui peuvent en augmenter ou diminuer le prix ; enfin il doit être bien informé des frais du tranfport de ces productions, des droits de douane , des frais, des frets. des allurances &e. &c. Pour acqucrir ces connoiiTances , le Négociant doit fe procurer de bons & fréquens renfeignemens des villes de Commerce oü 1'cn trouve a meilleur marché , & néartmoirts de bonne qualité, les marchandifes qui font 1'objet dé fes fpéculations. C'eft de-la que refultele bon fuccès des affaires; auffi le fbéculateur prudent en fait-il la bale de fon fyftême de Commerce. öütrè ces renfeignemens pour 1'achat des marchandifes, il doit en avoir auffi pour s'en procurer E 2  3ö TRAITE GÉNÉRAL AvAKT-PROros. un débit avantageux, & 1'on fent combien tout cela exige de foin, d'attion, de vigilance & d'applicatjon de fa part. La méthode que nous allons fuivre differe de celles des Auteurs qui nous ont précédés dans cette carrière. Nous 1'avons choifle comme un moyen de rendre notre ouvrage utile a un plus grand nombre de Négocians, & de faciliter leurs opérations de Commerce. Notre marche fera auffi fimple que facile. Nous traiterons dans ce premier livre , qui a pour objet le Commerce des Provinces-Unies, des productions particulieres de chaque pro vin ce, de leurs prix aéiuels & des frais que peut coüter leur tranfport en d'autres païs; & nous garderons la même méthode a mefure que nous parierons des autres Etats commercans. En raifonnant fur les produótions d'un païs quelconnue, nous en expliquerons les qualités, autant qu'il dépéndra de nous; nous aurons foin auffi de faire obferver en paffant certaines circonftances qui en peuvent faire baiflër ou hauffer les prix, & nous détaillerons les frais d'embarquement des principales marchandifes de chaque païs, en diftinguant ceux qui font ordinaires & fixes, de ceux qui font extraordinaires ou fujets a varier. Nous ne parierons au reffce, que fuperficiellement des marchandifes qui ne font point 1'objet principal du Commerce de chaque endroit, ainfi que de celles qui y viennent du dehors. II eft plus naturel de faire mention de celles-ci quand nous parierons des endroits qui les produifent. Cependant nous ne pourrons pas nous difpenfer de nous écarter un peu de notre plan principal, quand nous traiterons du Commerce de la Hollan, de, & furtout de celui de la ville d'Amfterdarn, a caufe du prodigieux trafic qui s'y fait de toutes les chofes qui font fufceptibles d'être commercées. Amfterdam eft comme un marché pour les nations qui manquent de débouchés chez elles pour leurs productions; elles les envoient a ce rendez-vous général des peuples commercans, avec faffurance qu'elles y feront vendues. Nous comptons parmi ces -productions, les laines d'Efpagne, la cochenille, le quinquina , le tabac & d'autres denrées de 1'Amérique , des bleds & d'autres denrées du Nord , tous articles de Commerce plus courans a Amfterdam qu'en aucune autre partie du monde , & dont par conféquent il eft convenable de parler en traitant du Commerce de cette ville. Tel eft le plan que nous nous propofons de fuivre relativement a 1'objet du Commerce-pratique dont il eft queftion dans cette première partie du Traité Général de Commerce. L'ordre des matieres y fera également fuivi fort fimplement. En commencant par le Commerce des Provinces-unies , nous ne faifons que nous conformer aux Auteurs qui avant mous ont traité du Commerce général. Ils ont placé a la tête de leurs ouvrages le commerce 'des Hollandois, comme le plus confidérable qui fe faffe depuis longtems en Europe ; & ils ont eu raifon; c'eft une forte d'hommage rendu a ce peuple induftrieux, fage & laborieux, dont 1'habileté, en fait de Commerce, ne fauroit étre trop exaltée.  DU COMMERCE. I. Part. Liv. I. " 37 *-^f -fe*-^^* ^•S-Öf-StHlï'fif 4f 4t4f ^fr4f ^* ' C II A P I T R E I. C O MME RCE DES PRO VIN CE S - UNIE S. T^es Provinces-Unies, qui forment la République de Hollande , font au nombre de fept, favoir la Hollande , la Frife , Groningue , TOverIffel, Ia Gueldre, Utrecht & la Zélande; mais aucune n'égale Ia première, tant pour le Commerce & la Navigation, que pour les richelTes. Leur fituation refpeótive eft néanmoins très-favorable pour faire le Commerce. Entourées de plufieurs cötés par la mer, elles ont encore 1'avantage d'être arrofées par le Rhin & la Meufe. Ces deux grands fleuves, en fe partageant en différens bras, communiquent leurs eaux a une infinité de foffés larges & profonds dont le pays eft entrecoupé, & en arrofant <& fertilifant les terres facilitent le tranfport des marchandifes d'un lieu a un autre. A ces avantages nous devons en ajouter un autre non moins confidérable j c'eft celui d'un grand nombre de beaux canaux , qui font autant de Communications faciles, commodes & peu coüteufes d'une ville a une autre. Les productions propres des Provinces-Unies, font en petit nombre & peu importantes. Un peu de froment, des feves, des haricots, du tabac, du lin , de la cire , de la garance , du beurre & des fromages ne font point des articles capables de les enrichir, furtout lorfque les quantités en font modiques. Mais les habitans de ces provinces ont Tart de tirer un trés - bon parti de ces articles, en s'en fervant pour affortir les marchandifes qui leur viennent de divers païs étrangers, & qu'ils expediënt en d'autres païs étrangers. Cependant les Provinces-Unies ont encore d'autres articles de Commerce qui leur font propres, foit qu'ils viennent de leurs colonies dans les deux Indes, foit qu'ils foient Ie produit de t'induftrie de leurs habitans. Tels font les épiceries & les autres marchandifes de TInde, les denrées de 1'Amérique, les produits des péches du hareng, de la baleine & de ia morue , ceux des fabriques & des manufactures. Nous devons traiter de chacun de ces objets féparément j nous Ie ferons de Ia maniere la plus fuccincle & en même tems la plus claire qu'il fera poffible. g i. Compagnie des Indes Orientales, Le Commerce des Indes Orientales a été regardé depuis prés de deux fiecles comme Tun des plus importans des Provinces-Unies. La Zélande le commenca en 1592. Ses premières expéditions ne fa- E3 COMMERCE DES Provinces- U*UES. Produd'mns propres des fept Provinces. Compagnie lies Indes Orienttlev,  -38 TRAITE GENERAL Commerce des ProvincesUnie'. O'TKpagrftt dtS Indes • Oriëntaal- rent pas heureufes ; mais , loin de fe rebuter , elle redoubla d'aélivité pour en faire de nouvelles, & les autres provinces, furtout la Hollande, s'emprefferent d'entrer dans la même carrière. Ce fut au moment de la plus forte éffervefcence des efprits pour ce Commerce, que les Etats Gënéraux trouverent a propos de réunir toutes les fociétés particulieres qui s'étoient formées en différentes provinces, en une feule fociété ou Compagnie , a. laquelle ils accorderent nombre de privileges importants par leur Oêiroi du 20 Mars 1602, qui devoit durer 20 années confécutives. Cet Oêbroi a été renouvelé depuis en 1622, 1647, 1665, .1698, 1717, .1741, & 1762. A chacun de ces renouvellemens, la Compagnie . a dü payer aux Etats Généraux de grandes fommes d'argent, dont 1'une portant 1'autre peut faire un objet de trois millions de florins pour chaque .nouvel Oclroi. Le premier fonds de la Compagnie ne fut que d'environ fix millions & demi de florins, ar gent de banque: Les provinces de Hollande & de Zélande en avancerent la plus grande partie; mais, comme la direótion de la .Compagnie fut alors partagée en fix départemens qu'on nomme Chambr.es, -nous croyons convenable de rappbrter ce que chacune de ces chambres contribua pour fa part au premier fonds de la Compagnie. La Chambre d'Amfterdam s'intéreffa donc pour, fl. 3674915 Celle de Middelbourg, pour . . . #1333882 Celle de Delft, pour ...» 470000 .Celle de Rotterdam, pour . . " i774°° Celle de Hoorn, pour . * 266868 Celle d'Enkhuifen, pour . . . * 53°~775- Total du premier fonds . . Beo fl. 6459840 Ce fonds fut divifé en aêtions, chacune de 3000 florins, qui valurent en .peu d'années cinq fois autant .& même d'avantage. Comme la hauffe & la baiffe des aótlons eft le für thermometre de la fitüariori des affaires de la Compagnie, nous donnerons Ie détail fuivant des révolutions qu'ont éprou.vé les mêmes aclions aux époques fuivantes. 1723 depuis 654 jufqu'a 631 1732 depuis 779 jufqu'a 711^ 1724 ... 603 ... 654 1733 ... 644 ... 788 1725 .... 614 ... 660 1734' • - • 754 • • • 6'47 1726 ... 658 ... 563 1735 • • • 645 ... 7H 1727 ... 560 ... 658 1736 ... 756 ... 675 1728 ... 655 .... 612 1737 ... 532 • • • 586ï 1729 ... 628 ... 679 1738 . . . 585 • • • 534 1730 . . . 715 . . . 650 1739 ... 494 • • • 572 l?3I . . . 692 . . ; 742 I74O . . . 506 . . . 4C3  DU COMMERCE. I Part. Liv. I. 39 1-741 depuis 391 jufqu'a 439 1762 depuis 323 jufqu'a 379 1742 .... 403 ... 350 1763 ... 407 ... 353J 1743 ■ • • 35o ... 434 1764 ... 374 ... 406 1744 ... 407 ... 4641 1765 ..... ,406 ... 585 1745 • • • 47°I • • • 42o I7Ö0 • • • 593 54ö 174Ó' ... 368 ... 450 1767 . . . 580J . . . 503 1747 • • • 434 • • • 369 I768 ... 518 ... 455 n 1748 . . . 366 . . . 455 1769 . . . 472 . . . 410 1749 . . . 423 . . . 495 1770 ... 412 ... 325 1750 ... 489 ... 594 i77r ... 314 • • • 386 1751. ... 603 ... 575 1772 ... 369 ... 326 1752 ... 580 ... 546] 1773 ... 323 ... 363 1753 • • • 5591 ... 534 1774 ... 330 • • • 363 1754 • • . 555'> • • • 5°%s *775 . . . .340 ... 357 1755 ••• 515:- . • • 4o7ï 1776 ... 34o ... 359 175Ö . . , 4o4f . . . 446" 1777 ... 355 ■ • • . 382 1757 • • • 555', . ■ • 5°7f J778 ... 380 ... 340 1758 . . . 458 ... 390* 1779 ... 357 ... 322 1759 • • • 386i ... 417 1780 328 ... 323 1760 ... 414 ... 378 Mars 1761 .... 390 ... 335 Le dividende que la Compagnie a pavé chaque année aux intéreffés oü aclionnaires, a éprouvé auffi des révolutions ccnfidérables. Tels font ceux qu'elle a pu partager aux intéreffés depuis le commencement. C0MM3RCE BES PROVINCES,- Compagnie d'.s Indes - Órienttt- \e'K En p| •1605 en argent 1 15 iöcö . . dit, . , 75 1607 . . dit, . . 40' ióc8 . . dit, . . 20 1Ö09 . . dit, . . 25 1610 . . dit, . . 50 lóri aucuné répartition. 1612 en argent . ; 57* 1613 & 14, aueune répartition. 1615 en argent . . 42§ J616 . . dit, . . 62i 1617,18 & 19, rien du tout. 1020 en argent . , 37J 1621 & 22, rien du tout. 1623 en cioux de girofle . 25 1624 aucune répartition. 1625 en argent . . 20 1626 aucune répartition. 1627 en argent . ; jii 1628 aucune répartition. 1029 en argent . \ 25 5630 aucune répartition. En ps 1631 en argent : : I7j 1632 aucune répartition. 1633 en argent en deux foïs . . ,32^ 1634 aucune répartition. 163'S en argent & girofle en trois fois 45 1636 en girofle en deux fois . . 25 1637 tout de même . . 40 1633 en argent en deux fois ' . 35 1639 aucune répartition. 1640 en argent&en girofle en deux fois, 40 1641 en girofle en deux fois . 40 1642 en argent . . 50 1643 en girofle en deux fois . 15 1644 en arg. & girofle en deux fois , .45 1645 aucune répartition. 1646 en argent en deux fois . . 4$ 1647 aucune répartition. 1648 en argent , . 25 1649 . . dit, , ; 30 1650 . . dit, , . 20 1651 . • dit, . . ig 1Ó52 . . dit, , ; zg  4* ' TRAITE GISNERAL II réfulte de cet expofé que les premiers a&ionnaires ont gagnc tresgros fur lescapitaux dont ils étoient participans, lorfque les affaires de la Compagnie étoient le plus floriffantes; mais qu'aujourd hui les ^ profits font confidérablement diminués, les actionnaires aéluels retirant a peme un intérêt ordinaire des fommes pour lefquelles ils font intéreffés dans la Compagnie. Eneffet, fi l'a&ion, qui au commencement étoit de 3000 florins, & qui efl montée a préfent a 13500, ne gagne que ï^ipl pr Ja première fomme, il efl clair que l'a&ionnaire ne retire pour 1 interet de fon argent qu'environ 2* p| par an. . II ny a point de Compagnie des Indes en Europe qui ne donne a les aftionnaires de plus grands avantages. , _ Les établiffemens de la Compagnie Hollandoife dans les Indes, font tres confidérables. Voici ceux qui méritent que nous en faffions mention. Batavia eft une puilfante & belle ville, qui fut fondée par les Hollandois fur les ruines de Jacatra dans la grande Ifle de Java. Elle efl cenlee la capitale des Etats que poffede la Compagnie dans les Indes Orientales, commercb dbs Provinces- uhies. Compagnie des Inde* - Orientales. En Ps 1653 en argent '. . J2§ 1Ó54 . . dit, • • JS löss • • dit, . • iai 1656 . • dit, , . »7i 1657 aucune répartition. 1658 en argent . • 4° 1659 . . dit» • • I2* ï66o . • dit, . . 40 1661 . • dit, _ . 25 1662 aucune répartition. 1663 en argent _ . • 3° 1664. aucune répartition. 1665 en argent • • *7ï 1666 & 67 aucune répartition. 1668 & 69 en argent, par an . 12Ï 1670 . . éit, . ■ 40 1671 . • dit, en deux fois . 60 1672 . • dit, en une fois . . 15 1673 en obligations fur la Hollande . 33! I67+ & 75 aucune répartition. 1676 en argent • • *5 1677 & 78 aucune répartition. 1679 en obligaties fur la Compagnie . 125 1680 . . dites .... 25 ï68i . . dites .... 2*1 168a . . dites .... 33j 1683 & 84 aucune répartition. 1685 en argent . . 4° 1686 . . dit, . . i* 1687 . . dit, . • 20 1688 & 89, dit, par an . . 33: 1690 . dit, . « 40 1691 . . dit, . • 20 1692 • • dit, . • 25 En P? 1693 & 94 en ar?ent Par aa - • 20 1695 • • dit, •. . 25 1696 . • dit, . . 15 [1697 en obligations fur Ia Compagnie 15 1698 . . dit, en deux fois . 30 1699 en argent, en deux fois . 35 1700 • • dit, en une foi» . 35 1701 & 2, dit, par an, a . . 25 1703 jufqu'a 11,dit, par an, a . . 25 1712 . . dit, . . 15 1713 . .- dit, . . 30 1714. . . dit, . . 33$ 1715jufqu'a20,dit, par an, a . 40 1721 . . dit, . . 33J 1722 . . dit, . . 30 1723 . . dit, . . I2§ 1724 . • dit, . . 15 1725 . . dit, . . 20 1726 . • dit, . . 25 1727 . . dit, . . 20 [728 • - dit, . . 15 1729jufqu'è 35,dit, par an, i . 25 1736 . . dit, . . 20 1737, 38 & 39, dit, par an, 4 . . 15 1740jufqu'a43,dit, par an è . . 12I 1744 & 45 , dit, par an, i . . 15 1746, 47 & 48, dit, par 3n a . . 20 1749jufqu'a 52, dit, par an a . . 25 i 1753 • • 3 57.dit, paran, ï . . 20 1758 . . a 64,dit, paran, a . . 15 \ 1765 • • • • dit, . . • I7i 1766jufqu'a69.dit, par an, a . . 20 1770 .... dit, • • JS 1771 jufqu'a79,dit, par an, a . I2§  CU COMMERCE. I. Part. Liv. I. les principaux Officiers y faifant leur réfidence. L'ifle de Java n'appartient cependant pas entierement a la Compagnie; 1'on peut néanmoins dire qu'elle en eft la maitreffe, paree quelle tient, pour ainfi dire, fous fa dépendance les Rois de Motaran, de Bantam & de Japara. Au refte, Japara eft un port franc, oü toutes les nations de l'Europe, trafiquant dans 1'Inde, vont faire librement leur Commerce. Amboine, Oma, Honimoa & Noejja-Laoet, font quatre Ifles fltuées a environ 120 lieues a 1'Oriënt de Batavia, dont la Compagnie eft en poffesfion depuis 1638. C'eft dans ces quatre Ifles que croit leGiroflier. Les autres Ifles des environs feroient auffi propres pour Ia culture de cet arbriffeau. Mais la Compagnie ne voulant pas qu'il y ait de girofle au-deia de ce qu'il faut pour la confommation ordinaire, elle a un foin tout particulier de faire arracher tous les girofliers qui croiffent hors des quatre Isles deftinées a leur culture. Elle paye auffi, pour cet effet, au Roi de Ternate, la fomme de 18 mille Rixdales p:;r ui. Banda & quelques autres Ifles dc F Archipel de S. Lazarc, a environ 24 lieues de diftance des Moluqucs, Lde, que la Compagnie empêche également qu'on etikive ailleurs. Ceylan eft une Ille confidérable au Sud-Eft de Ia prefqu'ifle de 1'Inde vis-a-vis le Cap Comorin. La Compagnie ncn pofl'de que les cötes. C'eft-la cependant oü croit Ia meilleure Carielle. Colombo & Negombo font les ports principaux de l'ifle. C'eft fur les cötes de Malabar & dc Coromandcl principalcment, que Ia Compagnie fait fes achats de poivre. Elle y poffede les villes de Cochin, Cananor, Coulan & Negapatan; Ie Fort de' Gueldre & plufieurs bureaux & faélories, répandus, pour favantage de fon commerce, fur 1'une & 1'autre cöte. Indépendamment de cela, la Compagnie a des comptoirs en divers lieux de 1'Afie, oü elle fait un trafic confidérable par un débit prodigieux, non-feulement d'épiceries, mais encore de beaucoup d'autres marchandifes, qu'elle prend tant en Europe que dans 1'Inde. Elle en tire de retour de riches marchandifes qu'elle vend en partie dans 1'fnde même; après quoi elle vient répandre en Europe ce qui lui en refte. C'eft furtout dans le Bengale, oü elle poffede diverfes loges, dont la principale fe nomme Ougli, qu'elle a un grand débouché d'épiceries. Elle y vend en outre des draps, du vif-argent, duvermillon, del'étain, du cuivre, du plomb, de 1'ambre, du Corail, du bois de fandal & d'autres articles. Elle en tire beaucoup de foie, dont la qualité eft regardée comme la meilleure de toutes celles des Indes; des étoffes de foie; du Coton & des étoffes de coton; du falpêtre, du mufc, de la rhubarbe & de Tamphion. Ce Commerce, quoique confidérable, n'eft cependant guere avantageux a la Companie, les Irais enormes qu'il occafionne, abforbant le médiocre bénéfice qui en réfulte. II nous refte maintenant a parler des divers païs que fréquentent les I. Partie. F 41 Commerce des Provinces- Compagnie des Indes Orientales.  CoMMFRCE CES pr" vinces Unies. Compagnie ^iS Indes Oiientales.. TRAITE GÉNÉRAL 4' vaiffeaux. Hollandois en Alle, d'Inde a. Inde, & a rendre compte en peri de mots de la nature du Commerce qu'ils y font. Stam eft un Royaume affez étendu , fitué dans la prefqu'ifle de 1'Inde,oü la Compagnie entretient une faêlorie ou comptoir, d'oü elle va faire les achats de 1'étain de Ligoa, en conféquence du privilege exclufif dont elle eft en pofleffion. Elle en tire auffi du plomb, du bois de Siampan, des dents d'éléphant, des peaux de cerf, de 1'or & de la porcelaine; contre des épiceries & les autres articles qui cömpofent les affortimens deftinés pour le Bengale. Achem eft la capitale de ce Royaume. Pegu, autre Royaume faifant partie de la prefqu'ifle de 1'Inde au-dela. du Gange, produit de 1'or, de 1'argent, des faphirs & des rabis. La Compagnie y envoie des épiceries, du bois de Sandal, des toiles de coton, de 1'amphion & d'autres marchandifes. La Chine eft un des plus vaftes Empires de 1'Orient. Le port de Cantön y eft ouvert a tous les peuples commercans de 1'ünivers. La Compagnie y a un comptoir, ou loge, qui y fait le Commerce. Elle y importe des épiceries, des toiles, des ferges, des étamines, de 1'ambre, du corail, des dents d'éléphant, du bois de fandal; elle en exporte de 1'or, du vifargent, de 1'acier, du fer, du cuivre, de 1'étain, des étoffes de foie, & dés foies en nature, des camelots, du coton, des pierres précieufes. Mais les principaux articles de ce Commerce font du thé, de la porcelaine, des papiers peints, & des ouvrages verniffés, que fournit ce riche païs. Le Japon eft un autre grand Empire de 1'Afie, dont 1'entrée eft défendue a tous les étrangers. Les Hollandois même, qui feuls ont la permiffion d"y trafiquer, ne peuvent, fous des peines grieves, franchir un pont qui: fert de commuuication entre la ville de Nangazaqui & une petite Ifle oü les Hollandois font obligés de faire leur Commerce. Ce Commerce conlifte, d'une part, a vendre aux Japonois des 'épiceries, des draps,de la foie' Uk des étoffes de foie, de la laine, du chanvre, des toiles, du fucre, du rnufc, du vif argent, des merceries de la Chine, beaucoup de peaux de cerf de Siam, des dents d'éléphant & plufieurs autres marchandifes; & d'une autre part, a acheter d'eux de 1'argent, du cuivre & de Ia porcelaine. • Quoique 1'or abonde dans cet empire, il eft défendu d'en exporter. La ville de Malaca, que poffede Ia Compagnie dans 1'Inde, eft le rendez-vousdes vaiffeaux qui revieiment du Japon. Le Royaume de Timkin, fitué dans Ia prefqu'ifle de 1'Inde au-dela dn" Gange, fournit a Ia Compagnie une grande quantité de foie, du bois d'aloës & du mufc; & la Compagnie lui porte en retour les marchandifes qui ent le plus de cours dans le Bengale & dans les autres échéües de 1'Inde. Sumatra eft une des Ifles du-dé croit de la Sonde, oü la Compagnie, q'ui eft feule en poffeffion du Commerce de ce païs, a-plufieurs loges qui v achettent beaucoup de poivre, de la mine d'or, du camphre & du benjoin • & qui y vendent du fel & des toiles. Borneo & plufieurs autres Ifles du même détroit ont auffi un Commerce ouvert avec Batavia & les autres éta-lahffemens de Ia Compagnie.  DU COMMERCE. I. Part. Liv. I. 43 Surate,port fameux de 1'Inde, fitué dansle Royaume de Guzarate,fait «m Commerce très-aétif & trés-important. La Compagnie y a une loge, •ou comptoir, qui y débite des épiceries, des draps, de 1'écaille de tortue, du camphre, du vermilloü, de 1'étain, du benjoin & plufieurs autres articles. Elle en tire des foies & des étoffes de foie, ducoton, des agathes, derindigo, du gingembre, de 1'amphion, du falpêtre & de la lacque. Gomron, ou proprement Bender-Abajji, ville de grand Commerce du Golfe Perfique, eft également fréquentée par les vaiffeaux de la Compagnie , qui y a une loge ou comptoir, dont rétabliffement a pour objet non-feulement de trafiquer dans les ports du même golfe, mais auffi de faire le commerce de Perfe; la Compagnie ayant pour cet effet a Ifpahan, un comptoir qui releve de celui de Gomron, ou au moins qui lui eft fubordonné. Comme, en vertu d'une convention fake avec les Rois de Perfe, la Compagnie ne paye aucuns droits d'entrée ni de fortie des marchandifes dont elle trafique dans ce royaume, elle eft obligée, par maniere de compenfation, d'acheter a un prix fixe quelques centaines de balles de foie de 216 ffi pefant chacune. La Compagnie y débite des épiceries, des draps, de 1'indigo, de 1'anis, du fucre, du vermillon , de 1'encens, du vif-argent, du bois de Siampan, du cuivre, de 1'étain , du plomb, des toiles & d'autres marchandifes. Elle en tire, outre les foies, des perles, des turquoifes, des rubis, des laines de Caramanie, & furtout de ces beaux tapis & de ces riches étoffes d'or & d'argent fi artiftement travaillées & fi fort recherchées dans les quatre parties du monde. Mocca, ville de 1'Arabie heureufe, fituée fur la mer rouge, eft 1'entrepöt du Commerce que la Compagnie fait dans cette province. Les autres ports fréquentés par fes vaiffeaux, font ceux de Baffora, Zebit, Adem, & Mafcatté, villes de 1'Arabie. L'importation qui s'y fait, confifte en épiceries , & 1'exportation donne du café qui paffe pour le meilleur de filmvers; de la mirrhe, de 1'encens, diverfes gommes, de la caffe, de la manne, du beaume, du fang de dragon, de 1'aloé's & plufieurs autres drogues & aromates. La Direétion de la Compagnie en Europe, eft divifée en fix chambres', dont 1'adminiftraüon eft confiée a foixante-fix directeurs. La Chambre d'Amfterdam, comme la plus confidérable, porte le nom de Chambre Préfidiale. Elles eft adminiftrée par vingt-quatre Directeurs: les Bourguemaitres de cette ville en choiliffcnt dix - huit; des fix autres, il y en a quatre nommés par les villes de Dordrecht, Haerlem, Leyde & Gouda, & deux par les Provinces de Gueldre & de Frife. Les dix-huit premiers, dont chacun doit au moins pofféder deux acbions, font a vie & jouiffent d'une penfion de 3000 florins par an, argent de banque. Les fix autres,qui font en charge feulement pendant trois ans, ont 1200 florins par an; il fumt qu'ils aient une feule acbion dans la Compagnie. II y a, outre les Directeurs, quatre hauts-participans jurés, qui peuvent donner leurs avis dans F 2 commee.ce öe» provinces- Unih. Compagnie tiet Indes Oriëntale**  <14 TRAITÉ GENERAL Gwmerce des PliOVlNCES- Unies. Compignie des litdes Oriëntale!, ccrtaincs déliberations oü ils ont 1c droit d'affifler. Ils ont pour honoraire 200 florins chaque année.. Les principaux officiers de cette chambre font deux avocats, un premier teneur de livres,. neuf autres teneurs de livres, plufieurs fous-teneurs de livres, des commis ou clercs, un médecin, un apothicaire, urj conftrucleur de vaiffeaux & une infinité de perfonnes de claffes inférieures, dont le nombre efl au moins de douze a treïze eens. La Chambre de Middelbourg eft la feconde en rang,- . Ses Directeurs font au nombre de treize, dont douze font nommés par les villes de Zélande; le treizieme. eft choifi par la Province- de Gueldre. Celui-ci n'a que douze eens florins par an d'appointement; ceux-la en re^oivent deux mille cinq eens. Deux hauts-participansjurés, qui ont auffi féance dansles affemblées, rejoivent par an chacun deux eens florins. Au fervice de cette chambre font un premier teneur de livres, onze affiftans, un avocat, un notaire, un procureur, un conftrucleur de vaiffeaux & nombre d'autres employés.. La Chambre de Delft, troifieme en rang, eft compofée de fept Directeurs, dont fix font nommés par la régence de cette ville & le feptieme par la province d'Over-Yffel. Ils ont par an un falaire de quatorze eens florins chacun. Elle entretient deux teneurs de livres, un caiffier, un derc, un garde - magazin, un maitre de pilotage , un conftrucleur de vaiffeaux & plufieurs autres officiers & ouvriers. La chambre de Rotterdam, quatrieme en rang, eft adminiftrée par buit Direéteurs; cette ville en nomme fept, & celle de Dordrecht le huitieme. Leurs honoraires font auffi de douze eens florins par an. Elle a au furplus un teneur de livres, un fous - teneur de livres, un clerc, un garde - magazin , un conftrucleur de vaiffeaux & divers autres employés.- La chambre de Hoorn, cinquieme en rang, eft régie par fept Directeurs.,, a chacun defquels cet emploi vaut également douze eens florins par an, Les fix premiers appartiennent a la ville même de Hoorn ; le feptieme eft député par celle d'Alkmaar. Un haut participant-juré y a féance dans certaines occafions, & il jouit d'un bénéfice de deux eens florins par an, Les officiers qu'elle entretient font quatre teneurs de livres, un caiflier, deux clercs, un conftrucleur de vaiffeaux, un maitre d'équipages, un examinateur des pilotes & divers ouvriers. La chambre d'Enkhuifen, qui eft la derniere en rang, a auffi fept Directeurs , dont les appointemens font éga'ement de douze eens florins, Six font choifis par la régence de cette ville ; le feptieme eft nommé par le corps des nobles de la Province de Hollande. II y a en outre un haut - participant , qui aflifte aux déliberations des Directeurs, & qui jouit de deux eens florins par an. Deux teneurs de livres, un affiftant, un caffier , un garde - magafin, un conftrucleur de vaiffeaux, un maitre d'équipages & un examinateur des pilotes font les principaux officiers au fervice de cette chambre.  DU COMMERCE. IPakt, Liv. I. 4.5 Dans chacune des fix chambres on équipe un certain nombre de vaisfeaux, on nomme les officiers & les matelots qui y doivent fervir, on regie les marchandifes dont les cargaifons doivent être compofées, & on fait toutes les autres difpofitions qui y font requifes. Mais pour la direction générale de toutes les chambres, il y a trois fois 1'an une affemblée formée des dix-fept Directeurs, a laquelle efl confiée la direélion générale & fuprême des affaires de la Compagnie. Huit Directeurs font députés pour cette affemblée par la Chambre d'Amfterdam, quatre par celle de Middelbourg, un par chacune des quatre autres chambres, & le dix-feptieme alternativement par Tune de ces dernieres. L'affemblée des dix-fept Directeurs tient fes féances , tantöt a Amfterdam pendant fix années confécutives , tantöt a Middelbourg pendant deux autres. La première féance a pour objet ia vente des épiceries & les dividendes a faire aux intéreffés. Dans la feconde Ton délibere fur les ordres a envoyer dans 1'inde en réponfe aux dépêches qu'on en aura reyues. Dans la troifieme Ton regie les ventes qui fe font régulierement dans les mois d'Oélobre & de Novembre. L'on fixe auffi le nombre de vaiffeaux a envoyer aux Indes , dont enfuite 1'expédition regarde chacune des chambres refpeétives. Les principaux officiers qui font a la tête du gouvernement des Etats de la Compagnie dans 1'Inde, dont nous parierons ci-après, font nommés auffi par l'affemblée des dix-fept Directeurs. Indépendamment de cette affemblée, il y a un collége de dix Directeurs , qu'on peut regarder comme le Confeil de la Compagnie; il s'affemble de tems a autre a la Haye, oü il délibere fur les affaires de la Compagnie, examine les rapports qui viennent des Indes, minute & note les ordres k envoyer; mais Ton ne doit confidérer les réfolutions de ce collége, qu'en qualité de fimples avis qu'il donne a la Compagnie, attendu qu'elles n'ont aucune force, tant qu'elles' ne font point appuyées de Tapprobation de Taflemblée des dix-fept Directeurs. Ce même Collége tient, dans les cas requis, des conférences touchant les affaires de la Compagnie avec les Députés des Etats-Généraux. Ces conférences ont furtout lieu, lorfque la Compagnie fe trouvant engagée dans une guerre ou dans quelque différent important avec une nation, foit Européenne, foit Indienne, elle a befoin de Tappui de leurs Hautes-Puiffances. Quand il faut nommer un Directeur, les intéreffés s'affemblent, & k la pluralité des voix défignent trois fujets, dont un enfuite efl choifi Directeur par les Magiflrats de la ville a qui ce droit appartient dans chacune des chambres refpeftives. Cette formalité n'a pas lieu pour la nomination de tous les Directeurs; il y en a qui font choifis & envoyés dans certaines chambres par les villes particulieres, ou par ceux a qui ce droit appartient: il faut avoir au moins vingt-cinq ans pour pouvoir être nommé Directeur. II n'efl pas permis d'ailleurs que deux parents au troifieme, même au quatrieme degré, foient enfemble Directeurs d'une même chambre, F 3 c'MMFRCE DES prov.'nces.UnIKS. Compagnie aes InJss Oïicntalcs.  TRAITE GÉNÉRAL -Commerce des Provinces- Unje.i. Compagnie des Jtidcs Orientales- Voila pour la direcbion de la Compagnie en Europe. II nous refte mamtenant a dire deux mots du gouvernement qu'elle a établi pour ^conferver les Etats dont elle eft fouveraine dans les Indes. Ce gouvernement eft compofé du Gouverneur général, du Directeur général, du Major général , & de cinq Confeillers ordinaires, indépendamment d'un nombre indéterminé de Confeillers extraordinaires qui n'ont point de voix dans le Confeil, lors même qu'ils y affiftent. C'eft le Confeil, compofé des huits premiers membres, qui nomme les autres officiers, foit pour le civil, foit pour le militaire, qui font au fervice de la Compagnie. Ce Confeil décide de la guerre ou de la paix dans 1'Inde, regie Ia quantité & Ia qualité des marchandifes a envoyer dans les Provinces-unies, expédie enfin les vaisfeaux deftinés tant pour l'Europe que pour les échelles de 1'Afie. Les vaiffeaux deftinés pour l'Europe, font divifés en deux flottes, dont 1'une part de Batavia vers la fin de 1'année, & 1'autre quelques mois après. Lorfque la première arrivé au Cap de bonne Efpérance, elle s'y arrête •pendant un ou deux mois, & en part fouvent fans attendre que 1'autre flotte y arrivé. Le retour des vaiffeaux de 1'Inde a lieu dans les ports de Hollande & de Zélande vers les mois de Juin ou de Juillet. Le nombre n'en eft point fixe, (i) non plus que la quantité des marchandifes qu'apportent les deux flottes en Europe. Nous avons déja obfervé que la compagnie fait deux ventes générales chaque année; la première en Avril & Mai, confiftant en épiceries; la feconde en Novembre & Decembre, oü 1'on vend toute forte de marchandifes des Indes excepté la canelle, le poivre & le macis , dont la vente ne fe fait qu'une fois 1'an; & le cloux de girofle & la noix mufcade, qu'on peut acheter tous les jours dans les magazins de la Compagnie. Ces ventes fe font par enchere , c'eft-a-dire que les marchandifes fe vendent par parties; ou lots, qu'on nomme Kaveling, au plus offrant & dernier enchériffeur; de maniere que chaque forte de marchandife vaut tantöt plus tantöt moins, fuivant qu'elle eft plus ou moins recherchée des acheteurs. Le cloux de girofle & la noix mufcade font les feuls articles auxquels la Compagnie elle-même fixe des prix; mais cette fixation n'eft faite que pour un an, la Compagnie fe réfervant le droit d'en prolonger le terme, & de haufler ou de baiffer les prix comme elle le trouvera convenable. Elle ne fixe point de prix a la canelle, qui, de même que le cloux de girofle & la noix mufcade, eft un article dont elle fait, pour ainfi dire, le commerce exclufif, paree qu'elle auroit lieu de cfaindre de fe voir enlever une partie de ce commerce par les autres peuples de l'Europe xrafiquant dans 1'Inde, qui en effet ne manqueroient pas, dans un tel cas, de faire venir en Europe de fortes parties de la canelle ordinaire , qui croit dans plufieurs contrées de 1'Afie, & qui a caufe de la modicité du prix auroit la préférence fur la bonne canelle , chez les nations oü il fe fait une forte confommation de cette précieufe écorce. Mais la Com» (i) II eft ordinairement de txents navuw.  DU COMMERCE. IPart. Liy.L 47 £5gnie foit une regie bien fage a cet égard. C'eft de ne jamais expofer en vente qu'autant de Canelle quelle croit en pouvoir vendre. Elle en foutient, par ce moyen, le prix, qui, fans cette précaution , baifferoit confidérablement, furtout il la Compagnie vendoit a Ia fois toute la canelle qu'elle a dans fes magafins. Nous montrerons mieux comment Ia Compagnie regie, une année portant 1'autre, la quantité d'épiceries qu'elle juge a propos de vendre, par le détail fuivant de ce qu'elle en a vendu pendant les cinq derrières années, favoir. En 1775 , il a été vendu dans les fix chambres, les épiceries fuivantes :• 400000 ff Canelle - - 90000 8? Macis , óu fleur de Mufcade 8297 Balles Poivre brun - En 1776.' 400000 ffi Canelle - - rooooo 1© Macis 106Ó7 Balles Poivre brun - En 1777.. 400000 W Canelle 80000 8) Macis 10000 Balles-Poivre brun - En 1778. 350000 t§ Canelle 85000 tË Macis -- 9546 Balles Poivre brun - En 1779. 300000 fl Canelle - - 80000 tfi Macis 12300 Balles Poivre brun - II doit être vendu cette année 1780. 250000 ff Canelle - - 80000 ffi Macis 9459 Balles Poivre brun - Amfterdam Middelbourg.' Delft. Rotterdam. Hoorn. Enkhuyze, 24Avril. 1 Mai. j 9 Mai. 11 Mai. 16 Mai. 18 Mai. 200000 1OOOOO i 25000 25000 25000 2500© s 45000 22500 5625 5625 5625 5Ö25 3780 2020 683 400 654 760 6 Mai. 22 Avril. ,30 Avril. 2 Mai. 13 Mafi 15 Mai.' 200000 100000 25000 25Ó00 '25000 25000 50000 25000 ' 6250 6250 j 62JO 6250 5820 2Ü~00- 354 510 488 895 21 Avril. 7 Avril. 15 Avril. 17 Avril. 5 Mai. 7 Mai. 200000 100000 25000 25000 125000 25000 40000 20000 50001 50ÓO 5000 5000 4375 2800 761 757 090' 635 27 Avril. 4 Mai. 12 Mai. 14 Mai. 19 Mai. 21 Mai. 175000 87500 21875 21875 21875 21875 42500 21250 5325 5325 " 5325 5325 3920 3130 400 6l2 1484 ■ 12 Avril. 19 Avril. 27 Avril. 29 Avril. 4 Mai. 6 Mai. I5ÓOOO 75000 18750 I8750 18750 18750 40000 20000 5COO 5000 5000 5000 5350 3750 , 640 750 730 1080 17 Avril. 24 Avril. 2 Mai. 5 Mai. 9 Mai. 11 Mai. 125000 62500 15625 15625 15625 15625' 40000 20000 5000 5000 {5000 5000 I 3^0 3Ó90 583 780 376 860 Commerce bes Provinces- d>b<. Compagnie des Indes Oriëntale},  4S TRAITE GÉNERAL Commerce dei Les pfix hauts & bas de la canelle, & celui des autres épiceries, qui fu= Unies!"LES" rent payés dans chacune des fix chambres pendant les cinq premières dont nous venons de faire mention, font les fuivants, favoir^: Canelle. Macis. i Poivre brun. 1775. 1776. 1777. 1778. 1779- 177?. ,1776. \ t777» "778- 1779- 177?- I77*-'777.I778. 1779 Solsbco. Solsbco. Sols beo. Sols beo. Sols beo. § JJ^, § fy. j?. §. jj. §. Amfterd. laiilöoè II7k 141 lis 1179 ioö Ï140 90:11341 10- 3 *°- 3 *«• 7 :o. 10 31, : 16 2lf 13^ x6 13 JMJddelb. H0Ï146 |IIt> alijlio» a 141 I92 ï 135 98 ÏI32 10.1 zo. 4 11. 8 30.4 at. x i$i »= 22 f J ft 125437 69286 44357 - - 51984 Soya - - bouteilles - - 120 120 Salpêtre ft 2374083 1286217 2568315 2350000 3098838 Bois divers - - ft 645231 743842- 806123! 622125 645200 Indigo - - ft 11364 12261 -94601 11256 10538 Curcuma - - ft 60000 70000 65625] 60875 61250 Sucre en poudre - - ft 340657 936975 533918! 636006 498289 Etain - - ft 540000 840000 177450 379705 484442 Zinc " ft 209101 200061 337520 34199 162200 Cardemome ft 13654 12997 6370I 7070 6783 Camphre - - ft 40253 50372 27060 29200 26301 Borax -- 6000 6000 6000 6000 4000 Benjuin - - ft 1496 3625 8980 18625 8625 Catchou - ft 8000 4000 1200 1500 2500 Sang de dragon ft 990 1000 2496 - - 3142 Gommes diverfes - - ft 18184 21410 18431 14762 15828 Poivre long - ft 10000 15000 16500 9011 17000 Cubebe  DU COMMERCE. I. Part. Liv. I. 49 1775 1776 1777 1773 '779 Cubebe 011 Poivre k queue - © 10000 10000 8875 6850 12500. Rhubarbe & autres racines - @3 101027 107562 80415 57246 58174- Sago - ... ft 21603 17812 18348 I77°6 15607. Anis étoilé - - - ft - - 6157 5434 3431 3°96. Coquilles a Nacre de perles, ps. - • 7000 4295 9016 7Ö*4- Huile de Canelle, - - onces - - 240 160 160 160. Huile de fleur de Mufcade onces 320 360 240 120 320. Huile de cloux de Girofle onces - - 256 256 64 320. Huile de noix Mufcade onces 320 384 200 320 - - - Diamants - - carats 970; 549 1339 130^ 41. Batins .... ft 3528 3°i8 375oo 18750 18750. Tamarins - - ft - - - - 50000 120000 12000. Vin du Cap - - ahms 59 58 52 24 52. Arecque - - futailles - - 45 17 - - 39. Soie en écru - - © 58388 72271 122321 81498 57313- Fil de fleuret « -ft 12000 12000 12000 12000 13050. Fil de Coton - . . ft 78687 77090 90750 71717 108733. Café de Java - - ft 6176000 5539250 4256250 4000000 3710641. Thé de diverfes qualités - ft 3703904378628413921588 i893329 1848545. Porcelaines > - caiiTes 2557 2066 2098 875 143 *• Étoffes de foie - - pieces 3715 7225 9928 8676 6136. Toiles & étoffes de Coton pieces 308449 244200 299395 326075 385650. Mouchoirs - - - pieces 2700 4060 3000 6278 5433. Nanquins • - pieces 35125 34911 47006 24186 27910, Quant aux prix de ces marchandifes, nous en parierons fuffifamment ci-après , lorfque nous traiterons du Commerce d'Amfterdam auquel appartient cet objet. Nous devons feulement obferver ici, que les prix des marchandifes quelconques de la Compagnie, font déterminés en argent de banque, & qu'avant d'en faire les ventes, 1'on regie 1'agio qui fera compte, en cas que le payement s'en falie en argent courant. Cependant, aux ventes qui fe font dans les chambres de Delft, Hoorn & Enkhuyfen, 1'on ftipule de faire le payement des marchandifes qu'on y achette en argent de banque d'Amfterdam ; dans la Chambre de Rotterdam on doit payer les marchandifes qu'on y achette en argent de banque de Rotterdam , & dans celle de Middelbourg les payemens s'effeótuent en argent courant effecbif. La Compagnie exige , au furplus , qu'on lui paye ks marchandifes qu'elle vend dans chaque Chambre refpeébive, avant qu'on les retire de fes magazins; & 1'on doit les faire retirer avant les trois mois qu'elle accorde pour dernier terme des payemens. Mais, _ fi 1'on paye fur le champ les marchandifes qu'on achette de la Compagnie, elle accorde * p§ de bénéfice, indépendamment des autres rabais d'ufage dont nous parierons en leur lieu. Enfin la Compagnie paye elle-même le courtage des I. Partie. G  50 TRAITE GÉNÉRAL Commerce bes provinces- uwies. Compagnie des Indes Orientales- marchandifes qu'elle vend , foit que 1'on en falie foi-même 1'achat , foie qu'il ait lieu par 1'entremife de quelque courtier. Ce que nous venons de dire touchant le Commerce que Ia Compagnie fait, tant dans les Indes qu'en Europe, nous femble fuffifant. II nous reste, avant de finir ce paragraphe , a faire quelques obfervations fur fon état aóluel en qualité de fociété de négocians: fa fituation politique, reIativement a fes forces & a fa puiffance dans les Indes, n'entre point dans notre plan. De toutes les branches de Commerce qu'exerce Ia Compagnie , celle des épiceries efl, fans contredit, & laplus importante & la plus lucrative.. Le clou de girofle, la noix de mufcade & le macis font les articles qui rendent le plus clair bénéfice , celui de la canelle étant confidérablement diminué par les frais énormes qu'occafionne ce Commerce. Les relations que la Compagnie entretient avec le Japon doivent lui rapporter auffi de très-gros bénéfices , n'étant pas naturel qu'elle le cultivat depuis plus d'un fiecle, fi 1'appat d'un gain confidérable n'eüt fait fermer les yeux fur les difficultés & les dangers de ce Commerce. Pour les autres branches du trafic des Indes, la Compagnie a une concurrence redoutable a foutenir de la part des Compagnies des Indes, établies en d'autres païs, qui le font avec les mêmes avantages. Les profits qu'elle y fait ne doivent donc pas être de nature a pouvoir faire profpérer long-tems fes affaires ; car les dépenfes de fon adminiflration font en partie auffi fuperflues, qu'elles font énormes. Ces dépenfes, jointes aux non-valeurs dont elle fe trouve préjudiciée dans fon Commerce, par celui que font clandeftinement prefque tous fes employés dans 1'Inde, font les vraies caufes de fa décadence. Nous avons déja obfervé, au refte, que la Compagnie paye aux Etats Généraux , a chaque renouvellement d'Oclxoi, une fomme d'environ trois millions de florins. Elle paye encore tous les ans 16000 florins pour tous droits de fortie des marchandifes que fes vaiffeaux tranfportent d'Europe aux Indes. Ceux qu'elle paye également fur les marchandifes venant des Indes en Europe, font fixés par un tarif qui en détermine & les valeurs & les droits qu'elles doivent payer. Les autres frais & dépenfes de la Compagnie, nous font connus en partie, mais il efl impoifible de juger d'après cela des dépenfes que la Compagnie fait gpur conferver fes vaftes poffeffions en Afie ; dépenfes, qui étant toujours ou prefque toujours les mêmes, tandis que les bénéfices font incertains, doivent rendre la balance de ceux-ci plus ou moins défavantageufe. 5 2. Compagnie des Indes Occidentales. Les Commencements de la Compagnie des Indes Occidentales furent a peu prés les mêmes que ceux de la Compagnie des Indes Orientales. Diverfes fociétés de négocians, formées pour faire Ie Commerce en Afri-  DU COMMERCE. I. Part. Lïv. ï. 5i oue & en Amérique, furent reünies enfuite en une feule Societé ou Compagnie par un Octroi du gouvernement, accorde en 1621. Mais le fort de ces 'deux Compagnies, de même que le genre de leur Commerce, furent très-différens. Nous venons de donner une idéé des affaires de 1 une; & nous allons parler ici de celles de 1'autre. Son premier fonds, lors de fa réunion étoit de fept millions & deux cents mille florins, partagés en aftions de fix mille florins chacune. L'Adminiftration en fut divifée en cinq Chambres. Celle d'Amfterdam participoit au fonds pour quatre neuviemes; celle de Zélande pour deux neuviemes ; celles de la Meufe, la Nord" Hollande & la ville & Province de Groningue chacune pour un neuvi-me Ces cinq Chambres étoient gouvernées par foixante & quatorze Directeurs; la première par vingt, la feconde par douze , & les trois autres chacune par quatorze. Dix-huit de ces Direfteurs, dont huit étoient d'Amfterdam, quatre de Zélande, & les fix autres tirés deux a deux des autres trois Chambres, formoient, avec un député des Etats-Generaux , le Confeil de la Compagnie. C'eft ce Confeil qui étoit charge de la direction générale des affaires de la Compagnie; & les Cchambres refpectrves étoient tenues de fe conformer a fes décifions. Les richeffes immenfes qu'accumula cette Compagnie en peu de tems, feroient incroyables, fi 1'on ne favoit qu'elle les dut plutót au produit des prifes que fes armateurs firent fur les Portugais & les Efpagnols, qu'a celui de fon Commerce, qui ne pouvoit d'ailleurs lui rendre, dans ce temsla que des bénéfices médiocres. En effet, elle arma a la fois jufqu'a huit cents vaiffeaux pour la guerre & pour le Commerce; & avec des forces fiformidables elle enleva aux Portugais,fans beaucoup de difnculte, la plus srande partie du Bréfil. Elle forma dans le même tems fur la Cote d Afrique des établiffemens confidérables, qui lui afluroient 1 avantage de la traite des negres pour fes colonies de 1'Amerique. Les armes de la Compagnie eurent les plusbrillansfuccès, & fes autres affaires profpérerent, on ne peut mieux, tant que la guerre dura entre la Mande & le Portugal Le Portugal étoit alors dans la dépendance de 1 Efpagne; mais des que' la paix fut faite entre les Hollandois & les Portugais, les chofes chanierent totalement de face. On reconnut combien avoit été précaire la fourc- d'ou découloient les richefles que la Compagnie avoit jufqu a cette éooque partasées a fes divers intéreffés. Elle penfa donc a économifer en retranchant une partie de la dépenfe qu'il falloit faire pour conferver fes Doffeffions. Pour cet effet , elle rappela le Gouverneur-Genéral & les nrincipaux officiers avec la meilleure partie des troupes qui defendoient fes établiffemens au Bréfil. La perte qu'elle ne tarda pas a faire de ce riche naïs, qui fut repris par les Portugais au moment qu'elle s_y attendoit le moins, lui montra & la faute qu'elle avoit commife par fon nuprudence & la difficulté de regagner fon premier éclat, dont elle s etoit laiffe eblouir lorfqu'elle auroit pu en tirer les plus grands avantages. Dès ce moment fes affaires allerent de mal en pis , & en 1674 elle fut entierement diffoute G 2 Commerce »ks Provinces- Uü"". Compagnie itet Indes Occiden' tales.  cowmerce dei ProvincesUnte*. Compagnie d:S Indes Oecidtn^ telet. par 1'autorité des Etats-Généraux, qui jugerent convenable de former une nouvelle compagnie, a laquelle ils accorderent les mêmes privileges dont avoit joui 1'ancienne. On obligea les intéreffés aux fonds de celle-ci, de même que fes créanciers, de laiffer fubfifter leurs capitaux dans la nouvelle Compagnie pour y former les fonds dont elle avoit befoin pour commencer fes opérations. Mais les capitaux que les intéreffés & les créanciers repréfentoient dans 1'ancienne Compagnie, furent, relativement aux mêmes intéreffés & créanciers, confidérablement réduits dans la nouvelle. IIfut ftatué, en effet, que les premiers n'auroient dans celle-ci, que quinze florins de capital au lieu de cent florins qu'ils avoient eu dans celle-la. Pour les créanciers, il y en avoit de deux efpeces; les uns étoient nommés Dépofiteurs, les autres proprement Créanciers. Les Dépofiteurs qui avoient confié des dépots d'argent a 1'ancienne Compagnie, dans le tems de fa plus grande profpérité , ne devoient repréfenter dans la nouvelle que trente florins de capital pour chaque cent dont ils auroient été dépofiteurs. Les créanciers, au contraire, qui avoient prëté enfuite de 1'argent a 1'ancienne Compagnie, furent confervés pour leurs créances dans la nouvelle, & il fut dit qu'il leur feroit en outre payé les intéréts échus, a raifon de 2 p| 1'an, jufqu'au premier Janvier de 1672. L'Ordonnance, qui rétabliffoit ainfi les affaires de la Compagnie des Indes-Occidentales, portoit encore que, pour donner une plus grande a£tivité a la nouvelle Compagnie, il falloit que chaque Intéreffé, ou Participant, au premier fonds de 1'ancienne, lui fournit en outre quatre florins pour cent dont il auroit été intéreffé dans le même ancien fonds, & que chaque Dépofiteur lui avaneit pareillement huit florins pour cent des fommes qu'il auroit dépofées dans 1'ancienne Compagnie. La nouvelle Compagnie acquit dpnc par ce moyen un nouveau fonds réel, a peu prés de fix cents mille florins., qui , avec le produit d'environ 2500 aêtions nouvelles , chacune de 300 florins, pour lefquelles elle trouva des foufcripteurs en 1720, forma un nouveau capital de douze cents foixante-dix-huit mille trois cents feize florins & fept fois, argent de banque. A 1'époque du renouvellement de Ia Compagnie, on trouva que la Chambre d'Amfterdam étoit propriétaire d'environ f du premier fonds, a la place de % qu'elle y repréfentoit, & par conféquent, que les autres Chambres n'y étoient pas intéreffées pour fa même part que dans le premier plan de la Compagnie. Mais en laisfant fubfifter ce même plan, c'eft-a-dire que la Chambre d'Amfterdam ne repréfenteroit dans Tanden capital que pour %, celle de Zélande pour §, & les trois autres Chambres chacune pour \ , on y fixa les vrais capitaux, tant anciens que nouveaux, dont chaque Chambre étoit propriétaire, fur le pied fuivant, qui fubfifte encore aujourd'hui. Ancien capital de la chambre d'Amfterdam, Beo. fl. 4522674 : 9 f. - d Nouveaux capitaux de toutes les Chambres - 1278316 : 7 - - - Beo. fl. 5800990 : 16 f.' - d l'Agio a 4 p° - 232039 : J2 - 8 Courant 0.^6033030 : 8 f. 8 d TRAITÉ GENERAL 5'2  DU COMMERCE. I. Part. Liv. I. 53 La Chambre de Zélande y participe encore pour - 1060925 : 11: - Celle de la Meufe, pour - - - 288486:18:8 Celle de la Nord-Hollande, pour - - - 387865:13:8 Celle de la Ville & Province de Groningue, pour - 291826 :16: 8 Courant fl. 8071135 : 8 - La" Direftion actuelle 'de la Compagnie eft encore partagée en cinq Chambres; mais le nombre des Direcbeurs de chaque Chambre eft diminué depuis la diflblution de 1'ancienne Compagnie. La Chambre d'Amfterdam en a dix fept, dont dix font choifis par la ville, quatre par celles de Harlem Gouda, Utrecht & Leyde & trois par les Provinces de Gueldre d'Over-Yffel, & de Frife. La Chambre de Zélande n'a qu'onze Directeurs de même que celle de la Meufe ; celle de la Nord-Hollande en a fix & celle de Groningue douze. Chaque Chambre entretient d'ailleurs le nombre d'Employés ;des divers états qui y font requis. La Compagnie a, au refte , un Confeil compofé de dix membres , dont quatre de Directeurs de la Chambre d'Amfterdam; deux font celle de Zélande , trois d<=>s trois autres Chambres , & le dixieme eft un deputé des Etats - Généraux. C'eft dans l'affemblée des dix membres de ce Confeif qui fe tient pendant fix années confécutives a Amfterdam & pendant deux autres années en Zélande, qu'on regie tout ce qui a rapport aux affaires de la Compagnie. L'Occupation de celle-ci confifte principalement a lever les droits qui lui font düs des marchandifes & des vaüTeaux allant eu venant des païs qui font compris dans fa concelfion tant en Afrique qu'en Amérique; & a veiller a 1'Adminiftration qui eft établie dans chacun d'eux. Nous parierons ci-après plus au long de cet objet. Les Directeurs & les Hauts-Participans qui ont part a fadminiftration de la Compagnie, ont pour appointements la provifion de dix pour cent fur les répartitions qu'on en fait aux intérelTés, lors furtout que ces répartitions n'excedent point Ia fomme de foixante mille florins. Pour mieux connoitre 1'état des affaires de la Compagnie depuis fon renouvellement iufqu'a préfent, nous donnerons la lifte fuivante des dividendes qu'elle a payés aux intéreffés, a commencer depuis 1'année 1679 jufqu'a celle de 1772 inclufivement. II faut remarquer que depuis cette année 1772 , elle n'a rien partagé aux intéreffés. On préfume cependant qu'elle leur fera quelque répartition dans celle-ci' (1780). Voici la Lifte des dividendeï ou répartitions qu'elle a faits. COMMÏRCE BBS PROVlNCtvS- Unies. Compagnie irt lnies Oceiitntalii. En 1679 en argent. . 4 p! 1680 & 81 point de répartiüoiï. 1682 en argent. • 8 1683 point de répartition. 3684 en argent. . 6 1685 & 86 point de répartition. 1687 .en RécépiSés. . ■ En'1688, 80 & 90'point de répartition. 169 c en récéptlTés. . 5 Pf 1692 en argent, en deux foii. 8 1693 en récépiffét. . 5 1694. point de répartition. . 1695 en argent. . • 4 jöotf" pouat de répartition. C3-  Commerce des ProvincesUnies. Compagnie des Indes Oecidentalts. 54" TRAITÉ GÉNÉRAL En 1697 c récépiffés. . . 5 pS En 1728 en argent. . ï 3 pf 1698 point de répartition. 1729 & 30 point de répartition. 1699 en argent. 5 1731 en argent. . 4 1700 en récépiffés. . 5 1732 33 & 34., point de répartition. 1701 point de répartition. 1735 en argent. . . 2 1702 en argent. . . 4 J736 jufqu'a 43 point de répartition. 1703 point de répartition. 1744 en argent. . . 4 1704 en argent. . 5 1745 point de répartition. 1705 dit. . . 4 j 746 en argent. . . 2 1706 & 7 point de répartition. 1747 dit. . 3 1708 en récépiffés. . . 5 1748 point de répartition. 1709 point de répartition. 1749 en argent. . . 3 1710 en argent. . 4 1750, 51 & 52 point de répartition. 1711 point de répartition. 1753 en argent. . . 2 1712 en argent. . . 5 1754, 55,56$ 57 point de répartition. 1713 point de répartition. 1758 en argent. . .. 3 17U en argent. . . 4 1759 point de répartition. 1715 point de répartition. 1760 en argent. . . 3 1716 en argent. . . 6 1761 point de répartition. 1717 dit. . . 4 1762 en argent. . . 5 1718, 19 & 20 point de répartition. 1763 point de répartition. Ï721 en argent, en deux fois. 8 1764 en argent. . . 4 1722 point de répartition. 176S point de répartition.' 1723 en argent. . .4 1766 en argent. . . a 1724 dit- • 4 1767 jufqu'a 71 point de répartition. 1725 point de répartition. 1772 en argent. . . 4 ï 726 en argent. . . 4 1773 jufqu'a 79, point de répartition. J727 point de répartition. Quant aux aérions, dont chacune repréfente encore Ie premier capital de 6000 florins, argent de banque , elles ont valu depuis 1723 beaucoup au-deilous de leur prix, ainfi qu'on le verra par Ia lifte fuivante du cours le plus haut & le plus bas des aétions de chaque année. En 1723 depuis 92 jufqu'a 86 p? En 1739 depuis 41 jufqu'a 31*p^ 1724 - - 851 - - 9ii 1740 - - 28 - - 36 1725 - - 90! - - 8i| 1741 - - 381 - - 29 1726 - - 77;- . . 89| 1742 - - 3*1 - * 35$ 1727 - - 83 - - 74i 1743 - - 36 - - 32* 1728 - - 72* - - 8ot 1744 - - 3if - - 36i 1729 - - 7 *733 - - 49 - - 75 1749 - - 31* - - 4-o\ *734 - - 43 - - 50 1750 - - 35 - - 53 *735 - - 4ii - - 47+- W - - 47* - - 32$ J73ö - - 434 - - 38 1752 - - 33,- - - 2<5i *737 - - 31 - * 44 1753 " - 29} - - 25^ I738 t - 31! - - 42 1754 - - 25} - - 23  DU COMMERCE. I. Part. Liv. I. 55 Enm? depuis 23f jufqu'a i8fp? En 1768 depuis 32 jufqu a 40, ps !7cö - - 18 - - 221 1769 * - 3i - '-3* !7c7 - - 20* - - 24; 1770 - - 38 - - 34; m8 - - 30J - -2ö 1771 - - 33ï - - 29? 1759 - - 24 - ■ 331 *772 - - 39| - - 3if 1760 - - 33 - - 29 1773 " " 31] " ' 35; 176*1 - - 27; - - 32I 1774 - ' 35? - ' 33 1762 - - 35 - - 29 - J775 " " 34 - " 29* 1763 - - 2-74 " " 33 i77<5 " • 27}- - " 341 1764 - - 36 " " 32 1777 - '3i- - 28 tfa - - 3Ö - - ólj 1778 - - 291 - - 25J 1766 - - eJï-l - - 32 1779 - - 38 - - 27 1767 - - 32; - - 39; Voici quels font les païs compris dans la conceffion accordée a la Compagnie par fon Oftroi du 20 Septembre 1674, prolongé en 1700, 1730 & 1762, pour environ trente années chaque fois : En Afrique, les forts de Gorée & de Nafau prés du Cap-verd ; ceux de la Mine & de Nafau a la Cöte d'or ; ceux d'Axem , Dunobo , Acaro Sama & Bouren. En Amérique, Surinam , Berbice , EJJequebe & Demerari dans le continent, & les ifles de S. Euftache, Curagau, Aruba Bonaire, Saba & partie de celle de 5. Martin. Ce n'eft que depuis Fan 1730 qu'il eft permis aux Négocians des Provinces - Unies de faire la traite des Negres & le Commerce de la cote d'Afrique, moyenant le droit que chaque navire , deftiné pour faire ce Commerce, eft tenu de payer a la Compagnie füivant fon port ; droit fpécifié fur le pied füivant: Un navire du port de 45 laft, doit payer , fl. 3°°°- Un dit . . de 60 dits. . 39oo. Un dit . de 80 dits. . 5i°°- Un dit . de 11 o dits. . . °~9oo. Un dit . de 125 dits. . • 7800. Un dit . de 150 dits. I • 93°°- Pour chaque laft en fus des 45, 60, 80, 110 , 125 , & 150 qu un navire peut jeauger, il eft tenu de payer 60 florins avec un quart de rabais, indépendamment des fommes fixées ci-deflus pour les encombremens refpeftifs y mentionnés. Les marchandifes chargees a bord des Navires deftinés pour les cötes d'Afrique ne payent aucun droit a la Compagnie. II en eft autrement de celles qui s'expédient pour 1'Amerique,. & de celles qui arrivent en Europe; les unes & les autres payent a la Compagnie le "droit de Recognition, & les navires le droit de Laflage dont nous parierons ci-après. Entrons maintenant dans quelque détail touchant les Colonies Ilollandoifes d'Amérique dont nousavons fait mention ci-dellus. Surinam eft la colonie la plus confidérable qu'ajent les Hollandois en Commerce bïï Provinces- U.VIES. Compagnie des Indes Occidentaks.  Commerce des PaOVlNCES- Untfs. Compagnie des Inirs OuidenttUt. TRAITE GENERAL Amérique. Elle eft fituée entre Ie cinquïeme & le fixieme degré de la» titude feptentnonale dans la partie du continent de 1'Amérique méridionale, nommee la Guyane. La riviere de Surinam qui arrofe de-fes eaux les habitations de cette Colonie , lui a donné fon nom; celui.de la ville elt Faramaribo. Ce païs, après avoir été occupé tour a tour par les francais óc les Anglois, demeura enfin par un article du traité de Weflminlter, du 9 Févner 1674,a la Province de Zélande, dont quelques habitans avoient auffi été des premiers a y former des établiffements. Cette Frovmce le pofféda en proprieté , quoique fous 1'autorité des Etatstreneraux, jufques en 1682, qu'elle céda a la Compagnie des Indes-Occidentales, la propriété de la Colonie pour la fomme de deux cent foixante miHe florins de Hollande. Moyenant cette.ceffion, la Compagnie, qui etoit devenue maitreffe & propriétaire de cette Colonie , demanda & obtint de leur Hautes Puiflances un Oótroi le 23 Septembre de Ia même annee 1682. Par les II, III & IV Articles de cet oêtroi, il fut flipulé que „ la Compagnie feroit tenue d'accorder indiftinctement a tous les Colons & „ habitans ^de Surinam , de même qu'a tous ceux qui dans la fuite vou„ droient s y etabhr, exemptions & immunités des taxes pendant les pre„ miers dix ans; excepté feulement les droits de Laflage & de Pefage „ fur les vaiffeaux & les marchandifes qui s'expédieroient, durant ce tems-' „ la, de la Colonie. Et que paffé les dix années, Ia Compagnie ne pour„ roit jamais mettre ou percevoir aucunes charges ou impofitions quel„ conques outre celles qui feront fpecifiées ci-aprés; a moins que ce ne „ tüt par neceffité, & en même tems du franc & libre confentement du „ Gouverneur, & du Confeil de Police, qui, a cette fin, fera auffi formépar les Colons eux-memes, & des principaux habitans de la Colonie. La „ Compagnie ne pourra donc jamais lever que trois florins par Laft pour „ tout droit d entrée & de fortie fur chaque vaiffeau, de quelque capacité „ qu 11 loit , non plus que celle de la vente clandeftine des denrées de 'la Colonie, oü les barques Angloifes en prennent des charges prefque enrieres. En fuppofant a peu prés la même proportion, telle qu'elle a été en 1771 & 1775, entre ce qui fe décharge a Amfterdam & Rotterdam, Ia fomme de la valeur de tout Ie produii en Café, Sucre, Cacao & Coton, monte a fl. 265,460,000. en 26ans. ce qui fait par année plus de dix millions. Au refte, nous devons remarquer que, malgrè Fétat de décadence oü fe trouve depuis plufieurs années la Colonie de Surinam, il feroit poflible d'en tirer un meilleur parti qu'on n'a fait dans les années de fa plus grande profpérité. 11 faudroit, pour cet effet, réformer les abus qui fe font gliffés dans fon gouvernement, & y réprimer 1'ufure qui eft la principale caufe de 1'état de détrefle oü fe trouvent la plupart des habitans de cette Colonie, Berbice, Ejfequebo c)? Demerari font, après Surinam, les Colonies qu fourniffent le plus de denrées de leur propre crü aux Provinces - Unies, Berbice eft a vingt lieues de diftance de Surinam. Le terroir en eft fertile , mais peu peuplé: la principale culture des habitans eft le Coton, dou la qualité eft bonne. On y trouve la plante Orleanne ou Rocou qui donne unc teinture excellente après qu'on 1'a préparée a peu-près comme I'indigo. Cett< II 2 Commerce d ProvincesUnies. Indes Occidentales.  Co TRAITÉ GENERAL commeuce des Trovinces- 1TNIE<, Compagnie des Indes - Oceidentalct. Colonie peut avoir une centaine de plantations de Coton, Cacao & Café. On en compte quatre feulement, de Sucre, dont la qualité eft inférieure a celle du Sucre de Surinam. Effequebo & Demerari font deux nouvelles Colonies, éloignées d'environ 30 a 40 lieues de Berbice, qui avec le tems deviendront confidérables. Elles fourniffent du Sucre, du Coton & du Café en grande abondance, & comme leurs plantations peuvent s'étendre affez au long & au large, il ne leur manque que des habitans pourrendre leur culture auffi floriffante que celle de Surinam. Au refte, les trois Colonies ci-deffus ont été commencées par des Societés, qui, moyennant certams droits & priviléges que 1'Etat leur a accordés, fe font chargees des dépenfes néceffaires pour y faire les premières habitations. Curacau, Aruba & Bonaire, trois petites Isles de 1'Amérique méridionale au voifinage de la province de Venezuela, mieux connue fous le nom de cöte de Caraque^s,. lont par elles-même de petite importance, leur territoire ne produifant qu'un peu de Sucre, de Coton & de Tabac. Mais Ie Commerce interlope qu'elles font avec les Colonies Efpagnoles, rend ces Ifles, furtout celle de Curacau, fort précieufes a la République de Hollande. Sr. Euftache lui eft auffi très-ayantageux; le Commerce franc qu'elle permet a cette Ifle lui procurant une partie des denrées des Colonies voilines, Francaifes, Efpagnoles, Angloifes, & Danoifes, que les habitans de ces Colonies y vont porter eux-mêmes. Ce Commerce, qui mérite que nous en parlions avec quelque étendue, fera traité d'une maniere convenable a I'article d'Amfterdam, oü il trouvera fa place mieux qu'ici. Saba eft une très-petite Ifle a la vue de celle de S. Euftache, a qui elle fournit des legumes & d'autres comeftibies, dont les habitans de Saba tirent en plus grande partie leur fubfiftance. La portion de l'ifle de St. Martin qu'occu>ent les Hollandois, eft affez bien cultivée relativement a fa populadon lm n'eA pas nombreufe. Le Sucre & quelque peu de Café font les feules Jenrées qu'elle produit; mais les habitans Hollandois de St. Martin pofleient une faline qni leur procure annuellement environ 250000 florins par e Commerce qu'ils font du fel qu'ils en retirent. Les navires Hollandois partant des Provinces-Unies pour Surinam & )our les autres Colonies Hollandoifes du Continent de 1'Amérique Mérifionale, ne payent ni a 1'Etat niala Compagnie aucun droit de fortie, non )ms que les marchandifes dont ils font chargés. Le même cas a lieu au •etour des mêmes navires- dans les Provinces-Unies, oü ils font francs de out droit ainfi que leurs Cargaifons, a 1'exception des frais de port & de ceux pion paye a la Compagnie pour le foin qu'elle prend de la décharge des Navires, de la répartition des Cargaifons aux propriétaires refpectifs & e la perception des frets dont elle rend un compte exact aux armateurs les Navires. Les Navires & les Cargaifons deftinés pour les Ifles, payent i la Compagnie, ceux-Ia le droit de La/lage & celles.-ei trois pour cent pour e droit de Recognltion , ou proprement pour Ia permiffion de trafiquer ians ces Ifles. Au re tour des mêmes Navires avec des Cargaifons, la Com-  DU COMMERCE. I. Part. L i v. I. 61 Compagnie retient un pour cent fur les frets de celles-ci qu'elle recouvre pour compte des armateurs des Navires, & elle fe fait payer en outre, pour le droit de recognition, trois pour cent fur le montant des denrées d'Amérique, qui d'ailleurs doivent payer un pour cent a 1'Etat. §. III. Pêche du Hareng, de la Morue & de la Baleins. Les habitans des Provinces-Unies s'adonnent aujourd'hui principalement a trois fortes de pêche, favoir celle du Hareng, celle de la Morue & celle de la Baleine. Les pèches de hareng & de la morue font plus anciennes de plufieurs fiecles que celle de la baleine. II fera bon d'entrer ici dans quelques détails fur chacune de ces pêches. Celle du hareng commenca a devenir une fource de richefles, lorfqu'au commencement du quatorzieme fiecle on inventa en Flandre la maniere de préparer ce poilfon. La République de Hollande, fans doute plus perfuadée de cette vérité que les autres puilTances maritimes, fut a peine formée, qu'elle y donna des foins tout particuliers. On en peut juger par les figes régiemens qu'elle fit alors & qui font encore aujourd'hui dans toute leur vigueur. Voici en précis, a quoi font tenus les pêcheurs, en vertu de ces régiemens, lors qu'ils vont a la pêche du hareng. Ils fortent des ports de leur armement vers le folftice d'été & fe rendent fur les cótes d'Angleterre a la hauteur de Hitland & Fairhil, oü ils ne peuvent pas jeter leurs filets avant le 24 Juin, qui eft: le jour fixé pour commencer la pêche. Un mois après les pêcheurs viennent continuer leur pêche aux environs de Bookenes oü ils demeurent fept femaines. De-la ils s'approchent a la hauteur de Yarmouth, oü la pêche continue pendant foixante douze jours. Ce troifieme periode écoulé, les pêcheurs jettent leurs filets vers la fin de Novcmbre au voifinage des cötes de Hollande, oü ils finifféat d'ordinaire 1'année. Le hareng qu'on prend depuis la St. Jean, julqu'au 25 Juillet, eft encaqué avec du gros fel, & on ne peut en ven. re que dix jours après cette opération. Le hareng qu'on prend au commencement d'Aoüt eft feulement foupoudré en mer, & enfuite, lorfqu'on h porte a terre, falé & encaqué avec beaucoup de foin, afin qu'il foit en état de fe conferver mieux & plus long-tems. II eft ftatué 'd'ailleurs par. les ordonnances, que les harengs foient bons & falés a tems, que le fel foit de la qualité requife & en quantité fiülifante ; • enfin, que fes barrils oü on les encaqué, lefquels doivent être marqués, n'aient aucun mauvais goüt. II eft défendu aux pêcheurs d'en vendre fur mer aux étrangers, & d'entrer dans une autre port que celui de leur armement. II y a des peines très-rigoureufes contre les pilotes, les pécheurs, les encaqueurs 6c tonneliers de hareng, qui feront convaincus d'avoir vendu aux étrangers leurs uftenciles ou leurs barques pour cette pêche, ou de s'étre engagés a leur fervice pendant un tems quelconque. Tout le monde connoit le hareng, & fait fans doute que c'eft ï.n poilfon H 3 Commerce na» Provinces* Umes. Peehs ds Hareng.  commerce des ProvincesUnies Pêche du Hareng. TRAITÉ GÉNÉRAL de paffage qui marcheen troupes innombrables avec une célérité furprenante ; il fe montre vers le folftice d'été fur les cötes d'Ecoffe, d'oü il s'ap.proche enfuite de celles dAngleterre, & en part a la fin de 1'année pour les atterrages d'irlande. De-la il va jeter fon frai dans la mer du Nord, & y refte jufqu'a 1'année fuivante. Les batimens dont on fait ufage pour la pêche du hareng, nommés Buyfes & Hoekers, font du port de vingt k trente last, ayant pour tout équipage treize a quatorze perfonnes le Pilote y compris, & pour uftenciles de pêche environ quarante-cinq filets. Le •nombre de "Buyfes & de Hoekers qui s'emploient a préfent a la pêche du hareng ne va pas au-dela de deux cents, dont chacune fait par an deux ou trois voyages; & il y a toujours une vingtaine de Jagers ou de vieilles Buyfes qui fuivent les batimens pêcheurs pour tranfporter le hareng, que prennent ceux-ci, dans plufieurs ports des Provinces-Unies, oü les premiers arrivés vendent extrêmement cher ee poiflbn. II feroit inutile de faire une plus longue digreffion touchant Ia pêche dit hareng & le commerce qui s'en fait en Hollande. L'une eft affez connue, & 1'autre eft maintenant d'une trop petite importanee pour mériter que nous en parJions davantage. II eft bon néanmoins que nous difions un mot d'une autre pêche de hareng qui fe fait dans le Zuiderzée, dont la préparation eft différente de celle de la grande pêche des Cötes d'Angleterre. Elle confifte a fumer ee poilfon dans un degré convenable & qui ne puiffe lui donner aucun mauvais gofit. C'eft furtout a Harderwyk, qu'on excelle dans cette partie; & malgrè la grande réputation des harengs, qu'on prépare aux environs de Yarmouth en Angleterre, les harengs-fores, tel eft le nom qu'on donne au hareng fumé de Harderwyk, font toiit auffi bons & auffi délicats. La Morue que les Hollandois nomment Cabüjau Iorfqu'elle eft fraiche, Stokvis lorfqu'on fa fait fé.cher , Sc Aberdaan quand elle eft falée, fe pêche a la hauteur de 1'Iflande, Ifle de la mer du Nord appartenant au Dannemarc. Cette morue eft a peu pres femblable a celle que les Francais & les Anglois vont pêcher fur les bancs de terre neuve dans 1'Amérique Septentrionalc, & qui eft connue fous les noms de Morue feche Sc de Morue verte, füivant la préparation qu'on fait fubir a ee poiflbn. II part pour cette pêche, de divers ports des Provinces-Unies, une centaine de batimens , une année portant 1'autre, y ayant eu des années oü le nombre a furpaffé 150, & d'autres oü il a été au deffous de 50. Cette pêche, de même que celle du hareng, telle qu'elle a lieu aujourd'hui, fe confervera toujours a peu prés dans le même état, attendu que les habitans des Provinces-Unies en font eux-mêmes la plus forte confommation. II n'en fera pas de même de la pêche de la baleine qui eft fufceptible d'accroiffement ou de diminution en raifon des circonftances Sc furtout des progrés, petits ou grands, que d'autres nations peuvent faire dans le même genre d'induftrie, Voyons maintenant les gradations de cette pêche en Hoi-» lande depuis fon origine. Pêche de la iUirue.  DU COMMERCE. I. P art. Liv. I. 63 Les' Peuples qui habitent la Cantabrie Francaife & Efpagnole, connus fous les noms de Bafques & de Bifcayens, parmi lefquels nous comprenons principalement les habitans de la Province de Guypuzcoa, furent les premiers Européens qui entreprirent la pêche de la Baleine, peu de tems après la découverte de 1'Amérique, ou peut-être même avant: toujours eft - il vrai qu'ils furent feuls en poffeffion de cette pêche jufqu'au commencement du dix-feptieme fiecle , qu'il fe forma en Hollande & en Zélande diverfes fociétés ■ de négociants qui armerent pour cette pêche, après s'être procurés des Bafques & des Bifcayens euxmêmes, les renfeignemens requis. Les premières entreprifes réuflirent parfaitement; ce qui porta les Etats - Généraux a former une Compagnie a laquelle ils- accorderent un Octroi, en' 1614, qui fut enfuite renouvelé en 1617, pour quatre ans; en 1622, pour douze ans; & en 1633, pour huit ans. A chaque renouvellement d'Octroi, Leurs Hautes Puiffances faifoient une nouvelle défenfe a tout particulier d'entreprendre la même pêche pour fon compte. Malgrè' cette faveur & les autres encouragemens- que la Compagnie du_ Nord recut de 1'Etat, elle ne put fe foutenir long-tems, & fut obligée de fe diffoudre, laiffant ainfi aux fpéculateurs la liberté de continuer la pêche. Dèslors elle prit une nouvelle aciivité; plufieurs fociétés de négocians s'unirent pour la faire a frais coramuns, & le Commerce qui s'enfüivit acquit une fplendeur oü il s'eft foutenu-, a quelque chofe prés , pendant plus d'un fiecle, comme on le verra ci - après.- La Baleine fe pêche dans les régions les plus feptentrionales, telles que les cötes de la nouvelle Zemble, de Groenland, de Spitzbergue, & de l'ifle des Ours. Elle eft nommée Baleine ou Cachalot füivant 1'efpece a laquelle elle appartient, La Baleine proprement dite n'a pour défenfes qu'une longue barbe qu'on nomme fanons dont iffe fait un grand Commerce; au lieu que le Cachalot eft póuvu de longues dents qui resfemblent a 1'ivoire & qu'on emploie a divers ufages. On tire de la baleine & du cachalot, outre les fanons & les dents , de 1'huile , qui eft 1'objet principal de cette pêche, & le fperme,- dont le Commerce eft plus profitable qu'utile.- Les plus groffes Baleines fe prennent a la hauteur de Spitzbergue , celles de Groenland & du Détroit de Davis n'étant pas a beaucoup prés fi groffes. On y pêche auffi le Narval qui eft un monftre marin de la grandeur- du- boeuf. II- eft recherché a caufe de deux grandes dents dont fes machoires- font garnies, qui font auffi eftimées que 1'ivoire pour la blancheur ainfi que pour la fineffe. La pêche du chien marin a également lieu dans les mêmes parages, moins pour 1'huile qu'on- en tire, que pour les peaux de ces monftrês dont on fait grand cas. On divife la pêche de la Baleine en deux parties, dont la principale eft comprife fous le nom de pêche de Groenland; 1'autre eft la pêche du détroit de Davis, Les Navires qu'on emploie a ces deux pêches. COMMFRCP. DES PftOVINCES- UNlF'i Pêche de la, Baleine.  f54 TRAITE GENERAL Commerce de» ProvincesUnies. ïtctie iie itt /jaleine. font des flütes & des galiotes du port depuis 100 jufqu'a 160 laft. Ils font pourvus, chacun, de quatre, cinq ou fix chaloupes, & montés d'un équipage d'environ quarante - deux hommes y compris Ie Capitaine qui eft nommé Commandeur. Les navires deftinés pour le détroit de Davis, mettent a la voile a la fin de Février & au commencement de Mars; les autres ne partent qu'en Avril. Le retour de ces navires a ordinairement lieu aux mois d'Aoüt & Septembre. Comme cette navigation eft fujette a de grands dangers, & le fuccès de la pêche très-incertain, attendu que quelques navires peuvent périr dans les glacés ou revenir fans avoir pu prendre de Baleines, ordinairement les fpéculateurs dans cette pêche s'intéreflent fur divers armemens afin de divifer les rifques de 1'expédition, a moins qu'ils n'aiment mieux fe faire couvrir de ces rifques par quelque alfurance. La République a taché, en tout tems & par tous les moyens poffibles, d'encourager la pêche de la Baleine, qui fit des progrès fenfibles dés qu'elle eut été affranchie des entraves du privilége exclufif accordé a la Compagnie du Nord. En 1675 les Etats - Généraux jugerent auffi convenable d'abolir le droit de deux pour cent impofé fur les retours de la pêche faite pour le compte des fujets de la République par navires Hollandois ; & ils ordonnerent, au contraire, la levée d'un droit de quatre pour cent fur les produits de la pêche de 11 Baleine qui pourroient être importés pour compte & fous pavillon étranger dans les ProvincesUnies. II eft, au refte, expreffément défendu aux habitans de celles-ci, fous diverfes peines pécuniaires, de fréter aux étrangers des navires pour la pêche de la Baleine , & de leur prêter même des chaloupes, harpons, futailles & autres chofes quelconques propres pour cette pêche. Ils font de plus obligés de faire les retours du produit de leur pêche dans quelque port de la République. Les villes des Provinces - Unies qui font ordinairement les équipemens pour la pêche de la Baleine, font Amfterdam & Rotterdam, & les villages de Sardam, Ryp & plufieurs autres de la Nord-Hollande, ou FrifeOrientale. Le nombre des navires qui partent de ces endroits pour la pêche, varie beaucoup d'une année a 1'autre, & ces différences marquent affez les révolutions auxquelles eft continuellement fujet le Commerce relatif a cette pêche. Rien ne nous a paru plus propre a jeter du jour fur cet important objet que les liftes qui vont fuivre. Dans 1'une 1'on voit le nombre des navires retournés de la pêche de Groenland, dans les Provinces - Unies, celui des Baleines qui y ont été prifes & dépecées & la quantité de futailles de lard qu'on en a retirées, enfin les prix qu'a valu 1'huile depuis 1669 jufqu'en 1718. L'autre lifte contient les mêmes objets relatifs aux deux péches de Groenland & du détroit de Davis depuis 1719 jufqu'en 1779. Nous avons feulement ajouté dans cette derniere lifte, la quantité du plus ou moins de futailles d'hui-  DU COMMERCE. I Part. Liv. I. 65 le qu'a1 rendu le lard apporté par les navires de 1'une & 1'autre pêche, commerce dls Voici ces deux lifles: provwces- Unies. Pêche de Groenland. Pêche de Groenland. Années. Navires Baleines Futailles Prix de reyenus. Dépeeées. de Lard. V'huile. 1669 138 921 47949 fl. 28 a 30$ 1670 148 794* 32574 . 28 330 1671 1S8 10835 45386 . 23Ü28 1672, 73 & 74 11 n'y eut point dc pêche. 1675 149 oooi 38721 . 37 a39 1676 145 8iqJ 34916 . 36 a 3ii 1677 145 784'! 34720 . 31*332* 1678 11° 1117* 49H8 . 26* a 2?i ï679 126 791 37570 • 31*332 Iê8o 151 I377Ï 52631 . 27Ïè28 1681 176 88si 30609 • 35Iè 35 1682 195 I453i 61438 . 28*a28$ 1683 242 1349? 43454 • 32*332$ 1684 234 H53i 44770 . 29 a 29* 1685 ï12 I383rï 55699 .27 a 30 1686 188 664J 30532 • 38 a 45 1687 x94 621I 24398 .49 a 48 1688 214 340f 14670 . 52i a 52 1689 162 243Ï 10020 . 57^ a 564 1690 117 825i 34935 . 34$J37 1691 2 * -63 a 47 1692 32 6i5 2748 .65 è 63 1693 89 175 8480 . 62 a 63 1694 63 I64ÏI 7821 . 60 a 59§ Années. Navires Baleines Futailles Prix te reyenus. Dépeeées. de Lard. Vhuile. 1695 97 203! orri fl. s85a 61 1696 121 423 ijtsi . 50 è 48 1697 131 1274! 42281 . 30 è 31 1698 141 14881 56485 . 25 a 26 1699 151 775' 30845 • 36 a 37 1700 173 907 36543 . 41 d 38 1701 207 2071! 67317 . 35 a 3i 1702 225 697$ 24104 . 36 4 43 1703 208 646 24537 . 39 è 27 1704 130 65i| 23899 , i 4'- 1705 157 1674$ 52t44 30 i 27 1706 149 452 15349 " 40 a 4'J 1707 131 128$ 543c ' 58 a 60 1708 121 534! 21081 * 63 a 5o 1709 127 191$ 8237 * 65 è 00 1710 137 61 3379 ; 78 a "0O WH 117 630§ 20589 . 70 è 3o 1712 108 3701' 14103 . 42$è 50 *7'3 94 254^ 12854 • 45 a 6.Ï 1714 108 1234 377oo . 70 è 4" 1715 134 696$ 25839 • 52 d 42' *7i6 153 534 20213 • 48 a 47 1717 179 391 Ï4463 . 42 a 45 1718 194 S8ii 13111 . 51* a 57 Pêche de Groenland. Pêche du Détroit de Davis. Innées. Navires Baleines Futailles Navires reyenus. Dépeeées. de Lard. reyenus. 1719 182$ 302$ 9787 29 1720 169 317 13852 58 1721 151 667J 23155 107 1722 185 976$ 32455 67 1723 I90 201 8991 45 1724 172 223I 9496 60 1725 145 *27tï 10495 80 J726 108 133 6234 in 1727 101 225$ 9920 lot 1728 101 165 7202 90 1729 93 Il3i 5058 91 1730 86 S7 1995 83 1731 66 48 2640 98 1732 39 ioof 3812 137 I. Partie. T Produit des deux pêches. Baleines Futailtes Futailles Prix de Dépeeées. de Lard. d'/iuile. /'huile. 43 2420 18298 fl. 58 a 50 137* 6977 31243 .41 & 60 64* 3768 40374 .44 S 36 125' 6587 58561 .39 a 28 108$ 6078 22593 . 37* a 37i 134 7600 24845 . 35* a 32* 247tï 12898 32819 . 33$ a 34$ H3i 7089 19794 .46 a47 I7?f 9856 29361 . 45* a 47 198$ 10879 26994 . 47* a 46$ 7367 18633 . 56 a 54 213* 11420 19326 . 47$ 3 49f 255 14212 24358 . 45 a 43" 218ï| 11929 23610 . 37$ i 43  66 TRAITÉ GÉNÉRAL Pêche de Groenland.. Pêche du Détroit de Davis. Années. Navires Baleines Futailles Navires Baleines Futailles Futailles Ptix dt- reyenus. Ijépecées. de Lard. reyenus. Dépeeées. de Lard. tT huile. 1'huile. r733 66 227! 966S 118 r35| " 7033 24945 6.371340 1734- 94 100 4536 93 2294 12042 23767 .38 341 1735 84 271 10791 101 224 10976 31564 ■ 41 83,7 J736 100 588 21023 92 2Ó14 13856 51495 . 25$ a **37 108 533$ 13757 88 150$ 7412 30572 • 24 3 27 1738 122 359$ 13662 74 II4- 56r4 27749 . 25*335 1739 133 678 19818 58 5n 254Ó 3 -34**33* Hlï ]{$ 552^ 19788 33 II3f 4& |s|48l • \\ ijl I74i 143 176 6112 S4 I3ö4 6S37 g . 50 a 75 l\S n Hl 48 5o 4s3 3i " ' 58 * sï* 11 ll , ! 23°9I 49 75§ 3740 39816 '39la4i itt UW 37428" 39 48ié 8l9S 67304 " 335 » 35" . ES llt 4I2f 14562 41 206 'jS™ 34999 ' SS * 'li X7S9 16 532$ IS33o 44 8 26,9. . 55 a 45* 1751 117 363r| 7056 45 66f 3459 15365 ' I5 2» 118 54i| 13427 48 xoo. 4lo4 26787 * 50 Itx *754 135 653ii 17987 36 18 1016 28685 'loïVr 1755 152 676$ 16763 29 4I I9o9 27gso • f ? 40 1756 160 52p| „578 26 % I9o8' ,9251 • VI 3757 159 414$ 13695 21 10 475 20744 '11 Itt 1758. 151 305$ 10539 8 66 2868 20686 ' 6o I kk W59. 133 427- I44H 22 39 1797 23937 ' 57 f SS Vr° 3?' 377 '37'S 15 78 36.5 25793 ' 7$ S Itfl 138 287$ 11600 23 70 3I5I 24o2I • iflU. 37.62 138. I24 47:65 27 65i 2773 11.73 6a l i 176-3 128 56s 14497 35 1.32 57'i 30036 liHl 2>764 1-27 I93 7900 38 3i iö32 I399I ' / 8 Vil ?S 394 12816 35 82 3873 2 ° '2 ' 52 a l Ï7Ó6 ij6 TSli 5209 32 33 I47f-, gp83 ■ > B767-' 132 9y| 4I64 33 80 3462 11233 54 ? «7 I7.68- i-3Ï 392£ 9428 36 207$ 8729 27022 ' ?£ * £. Ï769/ ni 9?2i 18784 42 1554 6899 38-170 • 40 \ ! 1770 105 438i 11319 45 -85$ 3815 22285. 'I, f77i rio i0,| 3.319 40 38 1808 7285 'co ! „ 177* 93'- |46Tï 1544a 38 239Ï 103ïo 38073 ' 50 IL 1773". 9r I95 8443 43 249$ 164.14 27466 ' 9 \ 1774 8r 28r .9Is8 48 i79 782l 24993 \60 \ 66' Wï »8 86 30SS 47 20 93i 5934 . 6. .| gQ 3,776' «4: 363 8464 39 H4i 6359 22056 . 80 \ 63 D7777 73 245* 6423 45 1784 8105 21220 . 62$ » <7 S S ?52l 4896 47 54* 2616 ,0975 . 60 'H el Produit des deur pêches.  DU COMMERCE. IPart. Liv. I. 67 La Futaille d'huile, qu'on nomme Quardeelen, contient environ 18 Stekans, ce qui fait i'J barrique ordinaire; mais 1'huile fe vend aAmfterdam par Barrique, ou Vat, de 12 Stekans, & les prix ci-deilus lont relatifs a cette mefure. . . En voila affez, füivant nous, pour montrer 1 état aétuel des principale; pêches dont s'occupe une partie des habitans des Provinces - Unies. La pêche du hareng a toujours été nommée Grande Pêche, & celhe de la baleine Petite Pêche. L'une & 1'autre font beaucoup déchues. Nous montrerons, lorfque nous traiterons du Commerce de Dannemarc & de Suede, que ces deux peuples ont principalement contnbué a diminuer les pêches de la Hollande." II convient maintenant de parler de 1 etat aótuel des Manufaêtures des Provinces-Unies. §. IV.. ManufaEtures & Fabriques des Provinces-Unies. Les Provinces-Unies tfont pas aujourd'hui de Manufaaures & de Fabriques qui travaillent principalement pour 1'Etranger. La main d'ceuvrey eft trop chere a caufe des impofitions exorbitantes dont les denrées de première confommation font furchargées. L'abondance dargent fait monter a un fi haut - prix toute efpece de marchandife , que le pauvre comme le riche font forcés d'y faire, chacun relativement a fon état, une dépenfe beaucoup plus grande qu'on n'en fait communément en d autres païs. De-la il s'enfuit naturellement, que les habitans de ces Provinces malgrè leurs capitaux nombreux, malgrè leur induftne, & malgrè •même 'l'économie la plus raffinée, ne font pas en état de fourmr a l étranger des étoffes quelconques de foie, de laine, de coton m de quelque espece que ce foit, a auffi bon marché qu'un païs qui, avec des moyens & de 1'induftrie, aura en outre 1'avantage de ne pas payer auffi cher la jnain d'oeuvre. » Voila auffi pourquoi les Provinces-Uiiies ne font maintenant plus, genéralement parlant, avec 1'étranger, de Commerce qu'on puiffe nommer acfif, en marchandifes de leurs Fabriques & Manufacbures. Elles en. ont cependant un grand nombre, qui s'occupant de tous les genres poffibles d'induftrie, procurent au commerce de ces Provinces , une infinite de chofes qui font maffe dans la circulation intérieure des mêmes Provinces, ainfi que dans les exportations du Commerce étranger. Sans entrer dans un long détail touchant cet objet, nous dirons feulement que les marchandifes fabriquées dans les Provinces-Unies, qui forment autant de branches de Commerce, font des draps & ratines, quelques étoffes de foie, des toiles peintes, des toiles blanches, du papier, du fucre raffiné, du tabac préparé en feuille, en poudre & rapé; de d'huile de lm, de noix & de navets, enfin des drogues de différentes efpeces pour la médecine &la teinture. II y a dans les Provinces-Unies quantité de Mouhns, de Fabriques & des Manufaaures conftamment occupés a fabriquer quelqu'un de ces objets. I 2 Commerce ms ProvincesUnies. £? Fabriques.  68 TRAITÉ GÉNÉRAL commercr bes ProvincesUnies. ManufaCtuttl £? Fabriquet. II ya^a Amfterdam fur tout, plufieurs Fabriques de draps qui 'travaillent prirfcipalement pour fubvenir aux demandes qu'on leur en fait pour le Commerce du Levant. II y en a auffi d'étoffes de foie, dont la majeure partie eft deftinée pour 1'Allemagne. La ville d'Utrecht eft en réputation de fabriquer les plus beaux draps noirs que 1'on connoiffe. Les draps &(les ratines de Leyde, font extrêmement eftimés, tant en Hollande qu'en France & en d'autres païs. La ville de Harlem eft renommee pour les blanchuTeries. On y apporte des païs étrangers, fur-tout de 1 Allemagne, des toiles en écru qui, au moyen de 1'apprêt qu'on fait leur donner, acquierent une blancheur éblouiffante, qui en fait le principal mérite, & qu'on voit rarement dans les toiles blanchies ailleurs. Les raffinenes de fucre font fort-communes dans la Hollande. On en compte dans la feule ville d'Amfterdam plus de cent qui, une année por. tant 1'autrë, travaillent environ cent quarante a cent cinquante boucauts de fucre, dont une affez grande partie pafle dans 1'Allemagne & dans Ie Nord. Les Papeteries & le plus grand nombre des Fabriques & Manufactures font dans la Nord-Hollande, ce païs étant plus propre pour les mouhns & autres machines hydrauliques que la Hollande méridionale, a caufe des rivieres & ruiffeaux qu'on y trouve a chaque pas. Le terr'oir de la Nord-Hollande étant auffi meilleur pour les pacages que pour d'autres producüons, on y fait une plus grande quantité de fromages qu'ailleurs, & Ia plupart de ceux qui s'expédient pour 1'étranger viennent dela. Le beurre, connu fous le nom de beurre de Frife, fort également, en plus grande partie, de la Nord-Hollande. II n'eft pas tout-a-fait auffi déhcat que celui de Leyde; mais on en fait prefque autant de cas que de celui d Irlande. La préparation du tabac, tant en feuille qu'en poudre & rapé, eft une branche d'induftrie des plus importantes des Provinces-Unies. Le Commerce qui en réfulte eft fort étendu. II peut être confidéré comme un flux & reflux par la quantité immenfe de tabac qui s'y importe de 1'étranger, & par celle qui s'en exporte pour 1'étranger. Cet objet & plufieurs autres, qui font relatifs au Commerce des villes principales des ProvincesUnies, feront traités ci-aprés avec 1'étendue convenable. Nous allons parler maintenant du Commerce d'Amfterdam , & enfuite de celui de Rotterdam, deux villes de la Province de Hollande, qui font prefque tout le Commerce des Provinces-Unies»  DU COMMERCE. I. Part. Lrv. I. 69 CHAPITRE IL COMMERCE D'AMSTERD AM. I. Defcription de la Ville d'Amjlerdam & de fes principaux Etablijfemens de Commerce. A mfterdam eft. une des villes les plus belles & les plus opulentes de 1'univers. Elle eft fituée fur 1'Y dans la partie Méridionale de la Province de Hollande. La riviere d'Amftel, dont elle tirele nom d'Amfteldam ou Amflelredam d'oü eft dérivé, enfuite celui d'Amfterdam, la traverfe prefque par le milieu & contribue beaucoup a 1'embelliffement & aux commodités de la ville. Percé de toutes parts de Canaux qui traverfent d'un bout a 1'autre les principales rues, ce qui facilite infinement Ie tranfport des marchandifes du port aux magazins & des magazins au port, Amfterdam ne femble avoir été bati que pour être le tröne du Commerce. Tout j paroit deftiné a cet objet feul, cet objet feul étant ce qui donne a cette ville tout fon éclat, &même fon exiftence. Les maifons des négocians y font placées prefque toutes fur des Canaux & baties a peu de chofe prés fur un même plan. Elles ont pour 1'ordinaire une grande cave bien propre & un ou deux greniers capables de contenir beaucoup de marchandifes. II y a en outre, pour ce même effet, plus de deux mille magazins répandus dans différents quartiers de la ville. Les édifices ou batimens publics qui méritent Ie plus notre attention, font les fuivants; UHotel de Ville, dont les caves & les fouterrains renferment le tréfor de la Banque, eft 1'un des plus fuperbes, & celui qui excite d'avantage la curiofité des étrangers qui font quelque féjour a Amfterdam. Ce vafte & magnifique édifice contient, indépendamment des diverfes chambres de juftice, plufieurs bureaux deftinés pour les affaires du Commerce, dont les principaux font: la Banque, la Chambre d'Affurance & la Chambre des Infolvables. La Bourfe eft un vafte batiment dont les galeries & 1'enclos peuvent contenir jufqu'a cinq mille perfonnes. C'eft-la oü fe raffemblent tous les jours, excepté les fétes & dimanches, depuis midi & demi jufqu'a deux heures, les Banquiers, Négocians, Marchands, Courtiers & autres perfonnes quelconques qui ont a traiter d'affaires de Commerce. II y a en outre une bourfe particuliere oü fe raffemblent tous les jours depuis dix heures & demi jufqu'a midi les Marchands & Courtiers en grains. II y a trois poids publics qui font conftamment occupés a pefer les marchandifes. Enfin les Magazins de 1'Amirauté & celui de la Compagnie des Indes Orientales font des édifices affez beaux & en même tems uüles pour le Commerce. 1 3 Commerce de* PaOViNCES- Unies. Commerce d'/lnfrfterdam.  70 '.TRAITÉ GÉNÉRAL Les environs d'Amfterdam réuniffent auffi I'utile & 1'agreable. L'on y voit de belles maifons de campagne qui frappent agréablement la vue par la variété & la fyrnétrie des objets, que la nature & 1'art y ont raffemblés,, & qui renferment communément dans 1'intérieur quelque manufaéture ou fabrique, qui procure au propriétaire induffrieux les moyens defournir a une partie de fa dépenfe. Un grand nombre de moulins a vent qu'on voit auffi répandus d'un eoté & d'autre fur la Campagne fervent a divers ufages ■ furtout a fcier des planches, dont il fe fait a Amfterdam un Commerce trés important. Ce feroit ici Ie lieu de faire 1'énumeration des ■fabriques en tout genre qu'il y a dans Ia ville & les environs d'Amfterdam; mais, indépendamment de I'impoffibilité de remplir cette tache parfaitement, cet objet nous meneroit plus loin que nous le permettent les bornes de cet ouvrage. Nous nous contenterons donc d'indiquer feulement les efpeces de fabriques & manufacbures qui contribuent a en rendre le Commerce plus floriffant. Les fabriques d'étoffe font des draps,des ferges, des étanimes,des bas, des bonnets, des camelots & autres étoffes delaine, de poil de chevre & de chameau; des fatins, brocards, taffetas, velours, pannes, armoifins & autres étoffes de foie; & des étoffes de coton qu'on peint avec un goüt fupérieur. II y a des manufaólures de tapifferies de haute liffe & de baffe liffe, de tentures de Iaine, de cuirs dorés &c. Les manufaêtures de chapeaux y font en grand nombre. Les Rafhneries de fucre, de fel, de camphre, d'alun, de fouffre, de vermillon, de borax, & plufieurs autres ont toujours de 1'oecupation: celles de fucre s'élevent jufqu'a cent quatre. Les autres fabriques font de 1'eau forte, de la colle, du favon, de 1'eau-de-vie de grains, des ancres, des cables, des canons, de Ia poudre a canon. Les tanneries y font en grand nombre; enfin les manufaólures , en tout genre , qu'on trouve dans les villes principales de l'Europe, font innombrables a Amfterdam. Le port de cette ville eft magnifique. II eft formé en demi-Iune & peut contenir plus de quatre mille navires, qui pour 1'ordinaire fe rangent dans certains compartimens formés d'eftacades a diftance de la terre d'une portee de fufil, n'y ayant que les plus petits batimens qui puiffent être rangés le long & tout prés des quais de la ville. Ces eftacades font faites de groffes poutres & fervent tant a brifer les vagues de 1'Y, qu'a empêcher que les navires s'entre-dommagent par le choc. Les ouvertures qu'on y a pratiquées pour 1'entrée des batimens, fe ferment la nuk par de groffes pieces de bois garnies de fer, qu'on nomme en Hollandois Boomen. Pendant Ie jour des Commis de 1'Amirauté y font de garde, pour vifiter ce qui entre dans la ville & ee qui en fort, afin de prévenir les fraudes qu'on pourroit faire dans Ie payement des droits. Par le moyen de huic éclufes l'on fournit de 1'eau a une partie des Canaux de la ville, les autres La recevant de la riviere dAmftel. Quelque für & quelque étendu que (oit ce port, il eft néanmoins certain que fa fituation le rend incommodc C.PMMSRCE DBS 1'ROVINCeS- Comme,-ce d'dmjierdam.  DU COMMERCE. I. Part. Lrv. t 71 & défeébueux, Les grands navires, pour peu qu'ils foient chargés, ne' peuvent ni y entrer ni en fortïr, a caufe du peu de profondeur des eaux du Pampus, & les petits ne peuvent le faire qu'a la haute marée. Le Pampus eft un bas-fond bourbeux a deux lieues de la Ville, fitué a 1'embouchure de 1'Y, & qui s'étend a deux ou trois lieues dans le Zuiderzee. Pour charger & décharger les marchandifes l'on fe fert de bateaux de diverfes grandeurs, dont la ville d'Amfterdam eftabondamment pourvue. Les principaux établiffemens de Commerce qu'il y a a Amfterdam & qui' font autant de moyens d'exercer avec facilité le négoce tant pour le commercant Hollandois habitué au train des affaires de fon païs, que pour le négociant étrartger qui ne faifant que s'y établir n'en connoït pas encore tous les ufages; font,d'un coté, les Courtiers, les Cargadors, les-Cowvoyloopers,les Schuytenyóerders & les (Waagdragers, & d'un autre coté, les Caiffiers & la Banque. II y a deux fortes de Courtiers, les uns jurés nommés par le Magiftrat, les autres non-jurés exercant cette pofeffiön fans aucune autorité. Les premiers peuvent travailler dans quelque branche de Commerce que ce foit; mais il ne leur eft pas permis de faire le Courtage dans le même genre d'affaires dont ils font eux-mêmes Commerce. Les feconds peuvent, au Contraire, travailler de 1'une & 1'autre maniere en marchandifes ou autres objets de Commerce quelconques; mais en cas de différend fur quelque marché qu'ils' auroient arrêté comme Courtiers avec des négocians, ils ne font pas crus en juftice & leur marché refte nul. Le nombre des Courtiers non-jurés eft confidérable & fin-paffe de-beaucoup celui des Courtiers jurés: le nombre de ceux-ci n'eft que de cinq-cents-parmi les Chrétiens & de cinquante parmi les Juifs. Les Cargadors font auffi des Courtiers qui s'occupent a trouver aux navires qui fe mettent en Cueillette pour un port, les marchandifes néceffaires pour former leur chargement; ou plutöt ils raffemblent les marchandifes que plufieurs négocians ont a expédier pour un même port & en compofent le chargement du navire qu'ils ont deftiné, ou qu'ils peuvent deftiner pour un tel voyage. Ils ont foin en outre, lorfqu'un navire arrivé de quelque'port, chargé de marchandifes, de faire la livraifon de celles-ci aux propriétaires ou confignataires refpectifs, qui leur en payent lés frets. On- compte aujourd'hui a Amfterdam trente-trois Cargadors chrétiens & cinq. juifs. Chacun d'eux fe borne aux affaires, du département dont il a fait choix. Les Convoy - kopers font des commis au fervice des négocians, pour lefquels ils font a 1'Amirauté les déclarations des marchandifes qui arrivent ou qui s'expédient; ils en acquittent auffi les droits & en procurent les Convois ou paffe-ports requis. II y a ta préfent vingt- quatre Convoy-loopers, qui fervent prefque toutes les maifons de Commerce d'Amfterdam.- ne> peuvent ni y entrer ni en lortir, a came du peu de protondeur vkir*. commeec!» des Provinces- Unik^ Commerce it'/h>flerdam.  7* TRAITÉ GÉNÉRAL Commerce des ProvincesUnies. Commerce d'Amfterdam. Voici ce que les Convoy-loopers fe font payei pour leurs falaires par les négocians, favoir: ^ Pour un Paffëport d'entrée de 20. fl. . . fl. l8f. d. dei6o-fl> ; f l°- " A," r deipo. . . ,2 la de 60. . . 6 de20Q> _ ^ ie r • •" 8 ■* de2i°- • • *2 «ï - de 90. . . 0l I2 de23Q> _ q dei0°- " " * 1 14 de24o. . . ,3 dei 10. . . *z 16 -5 de2so. . dei20. .. ,! !« - de 260. . J dei3o. de2?0. _ ?I4°- ' ' '2 «. - de28o. . . 4 I0 .„ de iso. .. ,» 4 de 290> _ ,3 la .„ de 300. . . «! 3 14 .„ Et en fus de 300. fl. aio f.p. 100 flor. Pour un Paffëport de fortie de 50. n. i . fl. I6f.d. deiso.fl.. . fl. 1 x5f.d. f 60' ' ' * 18 " dctoo. . . ,2 . .„ . " de 250. . . ,no .„ de 80' ' ' '* ? - de3oo. . . i.2 ,6 -* ^ 9°' '* '* de3So. . . ;3 4 JeI00- ' ' « de4oo. . . ,4 - ^6II°- ' *" 8 -* de 500. . . ,J 8 dei3o. . . .1 I2 de6oo. .. de 140. • • * *• 1(5 •+ Eten fus de 600. fl.è 10 f. p. 100 flor. x^^^Z^^^ makreS d£ bateaux ^ «'«nploient également au fervice des négocians, non-feulement a faire tranfporter les marchandifes de ceux-ci des magazins aux navires & des navires aux maSzTns mais encore a yeiller a farrivée &audepartdes navire?l^SSvoll quand ceux-ci entrent & fortent du Texel ou du Vlie deux entrées tn^rï/i^r^ LeS ba-te,iers Vont tous les iouS chS*eunpa l l fÈ ^I3 l£urrdonnf ces informatious & recevoir leurs ordres.P .rh?/\vg AgeVS f°nt des P°rte-faix Publics nommés par le Matrat en la fidehte desque s on a la plus grande confiance. Ils font Sen plufieurs Societés, plus ou moins nombreufes, felon qu'il y en eft befoin • chaque  DU COMMERCE. IPart. Liv. I, 73 chaque focieté étant au fervice de divers négocians dont les affaires font fufceptibles d'une augmentation ou diminution confidérable. Le devoir des porte-faix eft de recevoir du bateau les marchandifes qui arrivent & de les mettre en magazin, & lorfqu'elles ont été vendues de les retirer du magazin, les porter a 1'un des poids publics, les v faire pefer & en ciélivrer la note du poids & de* frais de pefage au vendeur, une femblable note devant être déliyree a 1'acheteur par les porte-fux qui font a fon fervice. Les porte-faix reglcnt leurs comptes avec leurs patrons quatre fois feulement par an. Les Caiffïers font des perfonnes d'une réputation bien établie & d'une probité reconnue, a qui les négocians & d'autres particuliers riches confient des fommes confidérables dargent comptant. Lorfque. ceux-ci ont a payer des lettres de change en argent courant, ou un compte d'une fomme un peu forte, ils en indiquent le rembours au moyen d'une affignation fur leurs caiffïers refpectifs, qui font tenus d'y faire honneur a la préfentation. La provifion ordinaire qui fe paye aux caiffïers eft de \ pour cent queceux-ciretiennent fur 1'agio de 1'argent de banque qu'on fait écrire eii leur faveur a la Banque, ou qu'ils portent fur le compte des fommes qu'ils ont touchées en argent courant. II yacependant des maifons opulentes qui ne payent a leurs caiffïers que 1 par mille & même que T'*pour cent; ce qui pour le dire en paffant, ne laiffe cependant pas que d;être très-profitable aux caiffïers, qui, au moyen des fommes que ces maifons-la leur confient, trouvent d'ailleurs a gagner quelque chofe dans le Commerce dargent courant contre de 1'argent de banque, que ces mêmes caiffïers font chaque jour, comme nous le dirons ci-aprés. Les caiffïers font aujourd hui en tout cinquante - quatre, dont un feul eft juif. Comme ce font eu£ 9U1 font prefque tous les payemens en argent courant, ils font intéreiles a le faciliter réciproquement les opérations, & fe fervent pour cela en géneral du Riscontre qui eft le moyen le plus fimple ainfi que le plus commode & le plus aifé. Le rifcontre eft, comme tout négociant doit le favoir, un echange de billet contre billet, de lettre de change contre lettre de change, ou autrement un troc d'un effet ayant une valeur réelle contre un autre effet ayant auffi une valeur réelle, lors même que les deux effets font différens, c'eft-a-dire quand 1'un eft une lettre de change & 1 autre une fimple affignation ou billet au porteur. La Banque d'Amfterdam eft un établiffement non - feulement auffi utile, mais encore plus ffir que les caiffïers, pour le négociant qui ne peut s'empecner de confier a quelqu'un fon argent pour les payemens qu'il a a faire. Comme la Banque mérite d'être particulierement connue, nous en donnerons ia deicnption- fuivante, que nous tacherons de rendre auffi courfe & en meme tems auffi claire qu'il eft poffible. /. Partie K COMMttBCP T>%3 FnuviNCg*- Cvmnu-r*. e eC'Am* fterdmn.  74 TRAITE GÉNERAL § II. Banque d"Amjlerdam. Parmi tant de faciÜtés introduites dans 1'exercice & les opéradons da Commerce , & qui font autant de moyens pour lui donner une nouvelle aciivité, l'on doit confidérer comme une des principales, 1'établilfement des Banques. Cette confidération jointe a eelle de 1'avantage qui réfulte de ces fortes d'établifiemens, pour concourir a la fixation du prix &de la valeur des efpeces, engagea la ville d'Amfterdam, dont le Commerce avoit déja pns de grands accroilfemens, a former vers le commencement du dernier fiecle; > la Banque dont nous allons donner la defcription. Nous remarquerons d'abord que ce que la Banque d'Amfterdam a de particulier, & en quoi elle differe de prefque toutes les autres, c'eft qu'elle eft purement dépofitaire & ne paye.point d'intérêt de fon dépot; celui-même qui y dépofe des efpeces, pour les retirer enfuite, étant tenu au payement d'une certaine rétribution, ainfi que nous le dirons ci-après. ^ ^ La ville d'Amfterdam, de 1'autorité des Seigneurs les Etats, lors de l'établiHement de la Banque, qui fut fait le 31 Janvier 1609, s'érigea en caiflier perpétuel de fes habitans, en prenant d'eux 1'argent deftiné au payement des lettres de change. En conféquence, il fut ordonné que le payement des lettres de change ne pourroit fe faire qu'en Banque, a moins que la fomme ne fut au-deflbus de fix cents florins, qui furent enfuite ré duits a trois cents, perfonne ne pouvant écrire une moindre fomme en' Banque, fans payer fix fois , n'y ayant que les Compagnies des Indes Orientales & Occidentales, qui aient ce privilege, foit pour recevoir, foit_ pour payer. II réfulta donc de cette difpofition, que la Banque devint bientöt la dépofitaire & 1'agent prefqu'univerfel du Commerce de la ville. Tous les payemens s'y font par un fimple tranfport, ou affignation des uns aux autres, comme cela fe verra ci-aprés. Ainfi , celui qui eft créancier fur les livres de Ja Banque, cefle de 1'être , dés qu'il a aiïigné fa partie a un autre, lequel eft couché pour créancier a fa place, & ainfi confécutivement, des uns aux autres, les parties ne faifant que changer de nom, ce qui conftitue un payement réél & effeftif. II faut remarquer ici que, quoique par 1'ordonnance de l'établiflement de la Banque, cité ci-defius, le payement de toute lettre de change tirée de 1'étranger & qui fe négocie fur 1'étranger, doive fe faire dans la Ban-, que: cependant cette ordonnance eft fans vigueur; attendu que de plufieurs parties de l'Europe & de 1'Amérique, on tire fur Amjlerdam payable .en argent courant effecbif, & quele payement de ces lettres de change fe fait ainfi hors de la Banque, & peut s'exiger' légalement. Toutes les lettres de change tirées d'une partie de FAilemagne, de la Norwege, de Dannemarc, de la Suede, d'une partie de Ia Mer Baltique & de toute la Rufiie, ne font payables qu'en argen't courant, & fe payent fansl'entremife de la Banque. COMMERCÏ 6Ï1 Provincïi- Commerce d''Amfterdam,  DU COMMERCE. I. Part. Liv. I. 75 La bafe du crédit de la Banque eft, i°. la refponfabilité de la ville d'Amfterdam pour les fommes qui y font dépofées; 2° la loi qui prohibe tout arrêt iuridique quelconque, direft ou indireft, furies fommes appartenante* a qui que ce foit, & exiftantes dans la Banque; 3° la certitude mqrale qu'a le public, que le depot de la Banque, reprefente fur le credit des comotes des divers propriétaires, exifte en entier en efpeces effeaives dans la Banque même, & pourroit etre realife, fi quelque evenement extraordinaire exigeoit la diffolution, ou la hquidation de cet eta- bllpourfe faire une idee claire de la Banque d'Amfterdam, il faut la confidérer comme unétabliffement fimple & nullement compliqué non-feulement dans 1'objet de fon inlbitution mais auffi dans les details de fon adminiftration. Recevoir, Garder & Payer, eft 1 objet de 1 indbicution de la Banque. En donnant un détail de ces trois opérations, & de la maniere dont elles fe font, on fera connoitre qu'elle eft la nature de cet établiflement. ,, , ~ La Banque ne recoit point dans fon depot toutes les efpeces qui ont cours dans les Provinces de la République, ni toute forte de monnoies étrano-eres Elle en fait une diftinftion fondée fur le titre & la valeur mtrinfeque des efpeces. Elle recoit auffi fous certames conditions & a raifon des titres refpeaifs, des lingots dor & dargent fur le pied de q4o florins, le mare d'or fin, & de 23 florins, le mare dargent fin Les efpeces que la Banque recoit, font dor & dargent, celles dor, font des Ducats de Hollande, des Louis de France, & des monnoies de Portugal, & par parties au moins de 500, a looo pieces mifes en facs, dont les poids, de même que les titres refpeaifs des efpeces, font fixes, comme nous lè marquerons dans la feconde partie de cet ouvrage, a qui CCLesJ eSS'Ïargent que la Banque recoit, confiftent en Piaftres d'Efpagne, Colonnes & Mexicaines, vieilles & neuves, entieres, ou en demioieces & des Ducatons & Rixdalers, par parties mifes en facs, ayant 1- noids & le titre requis. Elle recoit auffi provifionnellement depuis quelque tems, des Piftoles d'or & des pieces de j d argent de Lunnebourg, ainfi que des Ecus neufs de France, a raifon de leurs poids & tl LTÊS TêlO afStlfS La Banque ne recoit les Florins effeftifs de Hollande qu'avec une portion égale de Ryders, monnoie d'or de la République, de 14 Florins courans, & fous la déduftion de 4,? pour cent; dédufihon qui a lieu a peu de chofe prés, fur toutes les efpeces d'or & d'argent que recoit a Banque ïl eft dónc aifé de voir par-la, que la Banque ne fe chargeant des Ffb-ces qu'elle recoit, que fur le pied d'environ cinq pour cent au-dela ^Pmontan des comptes ouverts au crédit des propriétaires, 1'argent de Banoie doit avoir néceffairement, une fupénorité de valeur proportionnee Tcelle de f argent courant. C'eft cette différence de valeur quon COMMSRCE »BJ U«n s. ConU'L-ice iTduf flerdam.  TRAITÉ GÉNÉRAL commerce dis Provinces- Commerce d''Amfierdtm. nomme Agio, différence qui varie chaque jour füivant que les payemens a faire dans Ie Commerce exigent une plus grande quantité dargent de Banque, ou dargent courant (ou de CaiJJ'e). Deux Commilfaires vaquent tous les jours , excepté les Samedis & les tems de 1'année oü la Banque efl: fermée, a la recette des efpeces qui font eomptées, pefées & mifes da ns un fac, en préfence du porteur, qui, lorfque c'efl de 1'or, met fon cachet fur le fac: on lui délivre enfuite un Récépijfé, en vertu duquel, on peut en tout tems, retirer les mêmes efpeces, moyennant Ie payement du droit de garde, dont il fera parlé ci-après. Les récépiffés de la Banque font des billets imprimés de la teneur fuivante, aux changemens des noms & des fommes prés. An 1780, 'le 31 Mars. , T. A. Neiram a porté dans la Banque, mille Louis d'or au foleil k dix' prins quatorze fois chacun, fous condition qu'il les retirera dans 1'efpace de fix mois, & payera a la Banque \ pour cent; ou qu'a défaut, après ce tems expiré, ils démeureront échus a la Banque, au prix ci-desfus défigné. fl. 10700. N. N. Ces récépiffés portent le nom des efpeces qui y font fpécifiées, comme , Récépiffés de Louis, Récépifés de Ducats, Récépiffés de Piaftres, Récépijfés de Rixdales &c. On peut les négocier, "comme nous le dirons tout a 1'heure. Le montant des efpeces portées a Ia Banque, eft fur Ie champ couché au crédit du compte du porteur, qui peut le même foir en difpofer & en faire les tranfports, a qui il juge a propos, en délivrant aü teneur des livres de la Banque, (un billet dans Ia forme qui fera expliquée ci - après. II eft effentiel d'obferver que les récépiffés dont il eft queftion cideffus, font mention du tems de fix mois,' terme dans lequel on doit retirer de la Banque les Efpeces qui y ont été dépofées, ou faire prolonger de nouveau les récépiffés pour fix autres mois, puifqu'a défaut de cette précaution, füivant Ia teneur de ces billets, les efpeces doivent appartemr a la Banque pour le prix qu'elle en a payé lors de leur réceprion. On paye a préfent a la Banque pour la garde des efpeces & des matieres pendant fix mois, favoir: Pour des lingots d'or & dargent. . . . I pourcent Pour toute efpece d'or & d'argent (depuis 1776). J dit. Excepté les Ducatons pour lefquels on ne paye que | dit.' Ce payement ne fe fait que lorfqu'on retire les efpeces, & en ca*s de prolongation, lorfqu'on fait prolonger les récépiffés pour fix autres mois. Ces récépiffés des efpeces dépofées dans la Banque, font dans le Commerce des effets négociables & fujets aux mêmes révolutions que les Efpeces qu'ils réprefentent, dont le prix n'eft pas fixé par Ia loi, tels que  DU COMMERCE. I. Part. Liv. I. 77 que les Ducats, Louis d'or, Piaftres &c. qui font fujets a baiffer, ou haufTer de prix dans le Commerce. II fuffira d'ajouter relativement a la garde des efpeces dépofées a la Banque, qu'elle fe fait fous la direótion des Bourguemaitres par des Commiffaires nommés pour cet effet. Voyons maintenant comment fe font les payemens en Banque, & a quelles formaHtés ils font alTujettis. La Banque a pour fon ufage plufieurs livres oü chaque particulier propriétaire d'une partie du dépot, a fon compte ouvert en débit & crédit, avecun folio ou numero particulier. Ces livres font tenus par plufieurs teneurs de livres & autant de contre-teneurs de livres; & il y a en outre quelques autres commis pour le fervice de la même Banque. Ces livres font tenus en florins, fois & deniers. Le premier livre ayant par exemple 1000 folio, le fecond commence a 1001, & ainfi de fuite. Chaque teneur de livres tient un de ces livres, qui font auffi tenus en doublé par les contre-teneurs de livres, afin de pouvoir non-feulement prévenir les erreurs qui peuvent facilement fe guller; mais auffi pour les reconnoïtre par la confrontation, lorfqu'on procédé a la clöture & balance des comptes qui fe fait deux fois 1'année. Ces livres étant foldés, font, aprés chaque balance, dépofés dans les archives de la Banque. Chaque particulier qui fe fait ouvrir un compte dans les livres de Ia Banque, eft débite a 1'ouverture de ce compte de fl. 10, que la Banque retient a titre de rétribution une fois pour toutes, tant que le compte refte ouvert. II en coüte d'ailleurs deux fois pour chaque partie dont on difpofe fur fon compte, & Ia Banque débite chaque compte, du montant entier du produit de cette fomme, lorfqu'elle fait Ia clóture de fes livres chaques fix mois. On difpofe des fommes dont on eft créditeur fur les livres de la Banque par un fimple tranfport qu'on fait faire de fon compte a celui a qui l'on veut céder ces fommes, par le moyen d'un billet imprimé qu'on remet a 1'un des teneurs des livres de la Banque, & qui eft a peu prés de la teneur fuivante: Fol°. 1641. Meffieurs les Commiffaires de la Banque, il vous plaira payer a Jean Lapurra , la fomme de deux mille trois cents florins , cinq fois & huit deniers. Fait a Amfterdam le 31 de Mars 1780. ƒ 2300: 5 f. 8 d. T. A. Neiram. Le folio coté en tête eft le numero du compte de Neiram par le moyen duque'l les teneurs de livres peuvent trouver le même compte dans leurs livres. Jean Lapurra eft le nom de celui a qui Neiram doit payer, & la fomme que celui-ci doit payer a celui-la eft défignée dans le billet; au moyen de ce billet cette fomme eft tranfportée ie même jour du compte de Neiram fur celui de Lapurra; c'eft-a-dire que le compte du premier eft débké de fl. 2300. 5 f. 8 d. & celui du dender crédité de la même K 3 Comm»h<"* nK' PnoviNcr.s- Unifs. Commercs d' Am* Jterdttm,  78 TRAITÉ .GENERAL Commsbci DES psovinces- Un.es. Commerce d'Amfterdam. fomme, dont Lapurra peut difpofef, non le même jour; mais Ie Iendemain, de la même maniere. II en faut feulement excepter les tems des ouvertures de la banque, qui ont lieu plufieurs fois 1'année, comme nous le dirons ci-après: car alors il effc permis de difpofer fur le champ des fommes qui entrent en banque pendant les trois premiers jours qui fuivent 1'ouverture de la Banque. Lorfqu'on a des lettres de change, ou tout autre objet a payer en argent de Banque, fi l'on n'a point pour y fatisfaire une fomme fuffifante en banque; mais feulement de 1'argent effeftif en caiffe, on peut* tous les jours, fans être obligé de porter les efpeces a la Banque, échanger 1'argent courant, contre 1'argent de banque, avec des Caiffïers & Courtiers, qui font ce Commerce, au cours de 1'agio qui efl, comme nous 1'avons remarqué , la différence du prix de 1'argent de banque & de 1'argent courant. i II en eft de même lorfqu'on a des payemens a faire en argent courant, & que l'on veut pour cet effet difpofer des fommes, ou d'une partie de celles qu'on a au crédit de fon compte a la banque. On peut tous les jours vendre & échanger de Ia même maniere de 1'argent de Banque, contre 1'argent effectif, au cours de 1'agio du jour. Ce Commerce fe fait chaque jour ouvrable de 1'année, dépuis 10 heures jufqu'a midi, fur la place de Ia maifon de ville, oü eft le dépot de Ia banque. La Banque eft ouverte chaque jour depuis fept heures du matin jufqu'a trois heures après midi, tems après lequel la Banque eft fermée & ne vaque plus a aucune opération pour le public. Paffé onze heures jufqu'a trois heures, on n'eft plus recu a faire écrire des parties, qu'en payant fix fois pour chaque partie; fi la partie eft au-deffous de ƒ300, on paye de même fix fois, comme nous 1'avons dit, dés le commencement. Lorfqu'on difpofe volontairementou par crreur, au deladela fomme dont on eft créditeur fur fon compte a Ia Banque, les billets qu'on donne ne paffent point, & on eft condamné a payer 3 pour cent de Ia fomme dont on a difpofe de trop; mais fi Ie même foir il entroit fur le compte de quelqu'un, une fomme fuffifante pour faire face a celle dont il auroit difpofé, 1'amende feroit feulement de | pour cent, Tous les commis de la banque font payés des deniers de la ville, & tout ce qui fe paye, pour Ia correétion des comptes, Ie retardement d'heures, 1'argent des parties & les amendes, eft au profit des pauvres. II faut obferver que fi celui qui doit écrire quelque partie en banque, ne peut y aller lui-mëme porter le billet, & qu'il foit obligé d'y envoyer quelqu'una fa place,il doit pourvoir celui-ci d'uneprocuration qu'on obtient des teneurs des livres de la banque. Cette procuration, qui coüte 32 fois, doit être renouvelée chaque fois qu'on emploie un nouveau commis ou agent pour cet effet, ou que l'on change la raifon fous laquelle eft un compte en banque; & en outre toutes les années. La Banque fe ferme deux fois 1'année, au milieu de Janvier & de Juil-  DU COMMERCE. I Part. Liv. I. 79 Iet & refte fermée pendant qninze jours. C'eft a ces deux époques que les Coirunilfaires font folder & balancer les livres, & en font former des nouveaux. La Banque fe ferme auffi aux fètes de Paques, de 1 Alcenlion, de la Pentecöte & de Noè'I, lorfqu'on célebre des jeunes publics & au commencement de la foire d'Amfterdam, qui fe tient vers le 22 Septembre, & la Banque demeure fermée a ces époques 6 a 8 jours. Après 1'ouverture de la Banque, a la fuite des deux fermatures deftinées a la balance des livres, tous ceux qui y ont des comptes ouverts, doivent faire une note de ce qui leur eft dü pour folde de leurs comptes. Dans cette note, ils doivent marquer les folio de leurs comptes au livre de la Banque, le nombre des parties dont ils ont difpofé dans le dernier femeftre, & la fomme dont ils font créditeurs pour folde de compte avec la Banque, & l'on demande a 1'un des Commiffaires qui vaque a cet effet, fi l'on eft d'accord avec les livres de la Banque fur 1'un & 1'autre de ces objets. Le Commiffaire répond fi l'on eft d'accord avec les livres de Ia Banque; & fi l'on ne 1'eft point, il faut faire un extrait du compte que l'on tient dans fes livres, lequel extrait on remet aux teneurs des livres de la Banque, qui le confrontant avec leurs livres decouvrent Perreur qui pourroit avoir été commis de part ou d'autre. Cette vérifkation doit fe faire néceffairement dans 1'efpace de fix femaines après 1'ouverture de la Banque, fous peine de 25 florins d'amende, dont le compte de ceux qui y manquent efc débité. On peut envoyer pour faire cette vérifkation, une perfonne chargée de procuration, ainfi que pour les billets pour écrire la partie, comme nous 1'avons dit ci-deffiis. • Lorfqu'il furvient quelque différend entre des négocians, au fujet de quelque partie de Banque, la chofe eft décidée fommairement par deux ou trois Commiffaires du Corps des Magiftrats.. Après ce détail oü nous avons cru devoir entrer touchant la Banque d'Amfterdam , nous allons indiquer les époques dans lefquelles VJgio, qui, comme nous 1'avons déja dit, établit la différence de 1'argent de Banque avec 1'argent courant, a fouffert des"altérations extraordinakes depuis 1'établiflement de la Banque. On a vu plus haut que la Banque d'Amfterdam ne' fe xhargeant des efpeces qu'elle recoit, que fur le pied d'environ cinq pour cent au-dela du montant des comptes ouverts au crédit des propriétaires, il en doit néceffairement réfulter dans 1'argent de Banque une fuperiorité de valeur proportionée fur 1'argent courant. Nous dkons cependant que dans le cours ordinaire, 1'agio atteint rarement cette proportion. II eft au contraire prefque toujours au-deflbus du pair, & on 1'a vu fouvent diminuer extraordinairement, foit par des accidens, qui arrivent de tems a autre, comme une grande rareté d'efpeces, foit a caufe des crifes qui furviennent quelquefois dans le Commerce, oü un difcrédit général fait fermer toutes les bourfes. Cela arriva en 1763 a la fuite du grand nombre de faüutes qui fe fucce» COMMRttCÏ DBS Provtnces- Univ-.i. li'inque d'/lillJïtnlam.  80 TRAITÉ GÉNÉRAL • derent rapidement & qui firent trembler les plus fortes Maifons d Amfterdam. _ Un vit alors ce qui ne s'étoit encore jamais vu, tcmber 1'agio a i pour cent au-dellous de Ia valeur de 1'argent courant. La mêmechofe a peu nrès étoit amvee en 1672 lorfque 1'armée francaife s'étant approchée de la ville, prefque tout Ie monde la regardoit comme devant bientöt être la proie de iennemi. Les propriétaires des fonds de la Banque, faifis de cette meme crainte, facnfierent de bon coeur 4 a 5 pour cent fur leurs capïtaux, pour réalifer en efpeces les fommes dont ils étoient crediteurs dans Ia banque. II y aeu, d'autre part, des occafions oü 1'argent de banque a lurpaüe Ie pair de fa valeur en argent courant, c'eft-a-dire que 1'Agio a valu plus que 5 pour cent. En 1693 , il fut de 12 a 13 pour centa caufe d une reduéfaon qui fe fit dans les Provinces-Unies de la monnoie qu'on nomme Schelling de la valeur de 6 fois, qui fut fixée a 51 fois; mais cette hauüe dura li peu, qu'on vit tomber la même année 1'Agio a 2 pour cent. Avant de finir 1'article de la Banque, nous remarquerons qu'indépendamment des deux Commiffaires choifis du corps de la Magiftrature qui tour a tour affiftent tous les jours a la Banque; celle-ci a quatre teneurs de livres, deux fous-teneurs de livres & un contre-teneur de livres. Elle a encore un effayeur, deux receveurs des efpeces & matieres d'or & d'argent , qui ont auffi fous eux quelques adjoints; enfin deux meffagers & un aide Les frais de la banque ne vont pas, une année portant 1'autre, a 28000 florins. Les bénéfices qu'elle fait, tant pour le droit de deux fois par partie, que pour celui du dépot des fommes qu'on lui donne a garder font plus ou moins forts & ne montent pas a la dépenfe. Mais d'un autrè cote Ia Banque gagne, fur les avances qu'elle fait annuellement, entre 120000 a 150000 florins; ce qui fait, année commune, 135000 florins, ou a peu pres. . II y a auffi a Amfterdam une Banque d'emprunt,ou Lombard, qui prête fur gages, de quelle nature qu'ils foient, depuis les plus pedtes fommes jufqu aux plus fortes. Elle eft pour le compte de la ville qui en eft garante. Comme cet établiffement n'a prefque aucun rapport avec notre objet principal qui eflle Commerce général, nous allons maintenant nous occuper de celui qui fe fait dans la ville d'Amfterdam. § III. Commerce d'Amfterdam, confidérè fous fes divers rapports. Le Commerce d'Amfterdam s'étend dans [les quatre parties du monde, & embralfe toutes es branches de Commerce que l'on puifle imaginer! Ln Lurope, ny a point de port tant foit peu confidérable qui ne foit frequente par les navires Hollandois, qui y portent diverfes marchandifes SniU1rAnrrapSPOiten^ d'autres de retour dans leur Païs- Dans prefque Tr vr\ &.dans,la Parae de 1'Afrique fituée fur la mer Méditerranée, & lur 1 Ocean jufqu aux Isles du Cap verd, les Hollandois ont des comptoirs ou loges, & leur pavillon eft-accueilü parjput avec autant d'égards & COHMKBCS D! Provincbs- UN£KS. Cummsi m u'str; fterdatri.  DU COMMERCE. I. Part. Liv. I. 8t de diftin&ion que celui de quelque nation commercante que ce foit. Les Cötes de 1'Afrique au-dela du Cap-Verd font également fréquentées par les Hollandois qui y font librement Ia traite des Negres au moyen des divers établiffemens qu'ils y ont, & dont nous avons déja parlé ailleurs. Les Hollandois font auffi un Commerce indirect, très-étendu par Ia voie de l'ifle de Curacau & de celle de St. Euftache, avec les peuples qui font en poffeffion des Ifles & du continent de 1'Amériqüe, oü ils (les Hollandois ) ont auffi quelques Colonies dont les productions augmentent la maffe du Commerce des denrées de cet Hémifphere. Qjiand on confidere les rapports immenfes qu'un Commerce auffi vafte eft capable de procurer a Amfterdam, on efl moins furpris de voir raffemblées dans cette ville les marchandifes que produifent les climats les plus reculés du globe. L'univers entier eft pour les Hollandois comme un champ fertile dont la poffeffion a la vérité appartient aux nations qui en font maitreffes, mais dont ils favent s'approprier une partie des fruits par le Commerce ; tandis que d'un autre cöté Ia Hollande , & furtout la ville d'Amfterdam , efl pour les nations étrangeres comme un marché toujours ouvert oü elles font füres en tout tems de fe défaire avantageufement d'un fuperflu de marchandifes dont le débouché feroit difficile, peut-être même impoffible ailleurs. Ces nations favent auffi qu'il n'efl aucune marchandife, de quelque efpece qu'elle foit, qu'elles ne foient affurées de trouver en Hollande. Quoique la plupart des articles ne foient pas des produclions du païs, ils peuvent neanmoins entrer dans la claffe des marchandifes propres des Provinces-Unies par les changemens qu'ils fubiffent dans les mains de ce peuple habile & laborieux, qui par ce moyen en augmente confidérablement & quelquefois même en doublé & triple la valeur première. Les divers peuples de l'Europe n'ignorent pas que la Hollande , en faifanc un fi prodigieux Commerce, accumule des richefles immenfes, qui la mettent en état de pouvoir leur donner le crédit qui leur eft néceffaire afin qu'elles puiflent commercer les unes avec les autres, & elles en profitent; tandisque, d'un autre cöté, leurs Souverains refpeclifs empruntent des fommes énormes des fujets de la République des Provinces-Unies pour fubvenir aux frais des guerres ruineufes qu'ils fe font. Le Commerce d'Amfterdam, confidéré fous ces rapports, fe divife en quatre pardes principales , que nous Croyons pouvoir défigner fous les noms de produblions du pais, produclions des Colonies, produclions étrangeres, & Commerce kcal. Nous comprenons dans le nombre des produclions du païs, non-feulement le froment, les feves, les haricots, le tabac, le lin, la cire, le beurre & les fromages; mais encore 1'huile de baleine, la baleine coupée, 1'huile de lin & de navets, les toiles, les draps, les étoffes de foie, & autres articles qu'il convient de rapporter a rinduftrie Hollandoife. Les produclions des Colonies font principalement , d'un cöté , la canelle, le poivre brun, Ie clou de girofle, la noix mufcade, le thé & d'autres articles des Indes Orientales; & d'un autre cöté, le fucre, /. Partie. L Commerce ee» Provinces- Un.rs, Commerce tf'Am* flerdam.  2> TRAITÉ GÉNÉRAL le café Ie coton, le cacao & d'autres denrées de 1'Amérique. De toud,enr"fs j»«».ne ferons mention ici que des laines, delacochendle, del indigo, du quinquina, du tabac, du fucre, du café des vins & des eaux-de-yie. Le Commerce local peut ètre fubdivifé en trois branches que nouscomprenons fous les noms de Commerce de Cabotage, de Commerce dAdhrances & de Commerce dEmprunts & de Crédits. De chacune de ces trois branches de Commerce, il en dérive plufieurs autres que nous nous contenterons d mdiquer quand il en fera tems , afin de ne pas outrepafier les bornes que nous nous fommes prefcrites. Mais avant d'expliquer chacune des quatre parties principales du Commerce d Amfterdam il convient que nous donnions la lifte de la plupart des marcnandiles, tant du païs qu'étrangeres,qu'on trouve a acheter en cette ville,cfc qiion y peut auffi débiter a des prix proportionnés a leurs qualites reipectives c eft a dire en tant que bonnes, médiocres & mauvaifes chacune dans fon efpece. Ces differences dans les qualités font qu'il eft tres-duhcile de pouvoir en fixer les prix, & ce qui eft Ie olus grand obftacle a cette fixation c'eft qu'a Amfterdam, plus que partout ailleurs, les pnx vanent, & confidérabiement, d'un moment a 1'autre. Tel article qui vant tel pnx quand onl'achette, envaut un autre quand onle revend, quoique ce foit quelquefois dans le même jour & peut-être de la main a la main. Au refte, il ne faut que connoitre un peu le Commerce pour ne pas ignorer cm il arrivé en tout tems des changemens, plus ou moins fubits c* conliderables, dans les prix des marchandifes. Ces changemens ont lieu auffi-bien pour la hauffe que pour la baifle des prix, füivant les circonftances qui les occafionnent; mais, comme ces circonftances dépendent de Ia rarete ou de 1 abondance aftuelle ou prévue de la marchandife, fans compter les autres caufes acceffoires qu'il eft plus aifé de fe réprefenter que de detailier, nous invitons le négociant a fuivre les regies que fon expenence pourra lui fuggérer a cet égard. Nous avons mis a cóté des prix, hauts & bas, .des marchandifes détaillées dans la lifte qui va bientöt imvre, les conditions d'ufage pour Ia tare & les rabais. Ces condiuons font a Ia vénté fufceptibles de quelque variation; mais ce n'eft oue lorlque les deux parties contracbantes dans un marché quelconque trouyent convenable de faire entre elles des conditions nouvelles, étran-eres a la regie generale. Enfin, on trouvera dans Ia même lifte des marchandiles, les droits que celles-ci payent aujourd'hui, tant a leur entrée a Am- r^rlu tr amVfni d£ ^m P^'3 éaw&ev > 9*'» leur forüe de cette ville. Voici cette hfte. CovmnRcg dïs Prov.ncbj- VniK-. Cotnmtrti *'dmfltrda.n.  DU COMMERCE. I. Part. Liy. I. 83 Prix da Mar- Tart. lial/ait- Rabait Brokt de TAmirauii faut la chandijes. pour peur prime. bon prompt Poids. paye- Droits Droits dt ment. a"entrê:. fortie. Pour fl. (. d. fl. f. d. Acïer de Dantzig & de 0 On le vend pan . . ynn m K Suede, les 100 ft fl. Ja 11.$ barrils. t.di l o;P* 100 9 " 6 " " 5 Acier de Stormarie , Ia 7 les pbi!lesfont? T(W ffi . f<--Pl'EfP« bocedeobiües, fi. 17 k iS.J nöft, f ' " ldlt* 100 9 " 6 " " 5 " Agnelins d'Efpagne, la- t,.d. & ]e, ta0 ^ ^ A|S«4e;OT 8- °4' SÏÏltóuS.'f \f.'c.\l Wr •«« - « - - fuin, les 100 ft fl. öo a 80.J l j P- L• J Agnelins de Pologne, ■> 5 P? & larefac-? i5 m.-> Alun de Rome, les iooffi, fi.4ok 48.-. Alun de Liege, les 100 ft, g. 25 k 30. Alun de Smirne, les n , mo ft? - - fi. 15 a 40. '4 ft par Sac & I „ Alun d'Angleterre, les * 3 * f l'on tare les > 2 pS 2 p$ looft . 6 - - « - 100 ft • - fi. +0 a 4J-1 futaiIlesAlun de Dannemarc & de | j Suede, les 100 ft - fi. 30 a 35-J -> Amandes Ameres, les 100 ft - - fl. 18 è 21. environ 2 p| 3 dit. 1 dit. 100 ft . 5 - - 5 • Amandes douces lon- gues, les 100 ft, - fl. 40& 45. - - dit » 2dit. 2dit. 100ft 1 - - .15 Amandes de Fr. d'Efp. & d'Italie, les 100 ft - fl. ao k 24. 6 p5 2dit. 2 dit. 100 ft - 12 - . 10 - A^ft,deBar-arie,le- fl.24, 26il" 2dit' "»« W Ambregris, 1'Once, - fl. 8 k 14.?. . - . .? , dit. 100 fl. 3 - - * - Ambre uoir, 1 'Once, - fl. 2 a 3.S i ** Amidon, les 100 ft, - fl. 10 k i^-torib? les| 1 dit. idit. 100 ft 4 - - - 4 * Anis d'Efpagne , les 100 ft - - fl. 19 k 20. 8 p* ! Anis d'Italie, les 100 ft fl. 18 a 20. 6 pj 1.2 dit. adit. 100 ft - 10 - - 8 - AnisdeMagdebourg,les ? l'on tare les: 100 ft - - fl. 14 k 15-S barrils. J Argent-vif, ou Vif-argent, laft, - beo. fl. 33k 34. - » 100 fl. 3 - - 1 - - Avoine a brafler des li- -» queurs, le laft - fil. 45 k 55.. ,. ,a K c . Avoine pour les chevaux, J1 dit. 1 laft. 1 16 - franche lc laft , - - fii. 32 a 44.J Azur ou bleu de Saxe -> FFC, les 100 ft fl. 38* 45-l32ftparbar1-ill , fl ...... Dit, FC, les 100ft fl. 30 a 32. > pefant en.vi-!>T dlt' ldlt' K» u. 3 - - * a *i Dit, MC,les looft fl. 20 k aj.J ron 400 ft j L 2  «4 TRAITE GENERAL FcïïJ!LMar~ T""' Rala'" Kabais Droit' is ?J>*™»té fans Ut cuanitjes. p0Ut pour prime. ton prompt Poids. paye- % Droits Droits dt *>tnt. d'entrée. fortie. Baleine,Cfanor,Sde)de4 , Peur fl- f' d- «• ft, les iöo ft '- - fl. lot) k 140.! ,j Baleine coupëe de i k V >2 dlt- 100 fl. 12 - - 2 - d'aune, les 100 ft - fl. 80 k 13JJ Banilies, le paquet de 50 goufles - - fl. 6 a 20. 1 dit. ÏOo fl. 3 - - 2 - . Baflins de Cuivre, les 100 & ■ - A. 62 a 63. 2 dit. ico ft - 5 - - 10 - Beaumes divers, laft - fl. 4a j.t1 les] - - i.dit. ÏOo fl. 3 - - * . - Beurre fdeLeyde.lesjofg fl, «2 i o<5.> „ deHol-.jdeDeift.dfc fl. joa 33.V°bnarrüse l " " 1 dit' lande. LdeFrife.dfc fl. 26 a 28. J oamls* i Beurre d'irlande , les ^I0,°

. . . j dj., z dit. " laft, - - f. 18 k 14. ditblanc,les looft fl. 20a 25. Bois de Saflafras , les 100 ft - - fl. 12 k 15.J J Borax brut, la ft, beo. f. ija 16. 15pf 2 dit. 1 dit. -5 Borax rafiné, laft,' - f. 22 a ^V°q^jHt^ x dit. > 100. fl- 4 - - 2. ia - -Baulets k Canon , les ' n3?°Pr „ : - fl. i2è 13. 1 dit. iooft - 1 - - 1 . Brai, le Laft de 13 bar- liIs- " " e£ 40 k 4r. 1 dit. 1 laft 3 . - 2. 10 -  DU COMMERCE. I. Part. Liv. L 85 Prix des Mar- Tare. ' Rabais Raiais Droits de V Aminuti fans la chandifes. pour pour prime. bon prompt Poids. paye- Droits Droits de ment. (1'entrée. fortie. Pour ft. f. d. fl. f. d. r , j Di verfes ?.. . - iooffi i • • i • ■ Cacao divers, la ft - *• 4 a 20,j conditions, S _ - , r oh 0? l'on tare les ? dit x dit< Ioot8 . IO . franc. Caffé des Indes.la ft beo. 8a 9-£ futailles, 3 Caffé du Levant, la ft f. 13 4 i<5. - ■ ' \ - - 2dit. 100 61 ■ 10 - franc. Caffé des Ifles, la ft f- 6 a 8. ■■ - ■■ * Camphrerafiné, laft 140 a 4J-J ^tïJSS, ïfldlt" I0°fl' 3 " Canelle de la lettre rou- - 17 ft par fu-n . ee,Iaft - beo. f.92 & ijo. I ron enCuirs. 1 . d> . . franche franche Canelle de la lettre [20 ft par fW noire, laft - beo. f. 91 4 io5-J ron en toile.J . Capres. lesiooft - fl. 20 k 65. 33 PÏ 2 dit. a dit.V Cardamome, la ft - f. 28 a 85- 7 l'on tare « CalTefifque.lesiooffi fl. 14 * ^ "^il'f licofl * - -2 - - Caffialignea, la ft - f. 12 * 48. Sfutailles, i fiooti. 3 ' * Catchou, ou Cachou , j laft - beo. f. 8* 9- ?ldit.J. Cauris, la ft beo. f. 5 * 6. ^ Cendres calcinées , ou n 1 i8m.n Potafclte- les 100 ft JJ 40 4 90. LI on tare les y dic_ & t L100fl. x . . 1 Cendres Caffaudes , ou 1 f futailles, , pï : J fPeedafehe-les 100 ft j] 14 a 2J-J „ , J Cerufe, les zoo ft ■ ■ fl. -8 a i*j ? I dit, 2 dit. zooft 1 - - - 4 - Chanvre net de Riga , 1 les 300 ft - fl.-5oa 60. ». dit, de 2ft. & 3* forte, les 300 ft fl. 48 a 26. ron tare ies , ,. r00fg . t? - i - - _ de Konigsberg, }» cordes ou fldlt' ldlt' 15 les 300 ft - fl. 5o a 2j. , rembaliage, , de St. Peters- J bourg, les 300 ft - fl. 45 a 3°- I - - de Memel, les J j 300 ft - - fi-3oa 28. J Chaudrons de Cuivre, ; . . - - 2dit. icoft - y - - 10 - les 100 ft - - tl. 00 a oj. , -7 l'on tare les? Jir - Jit icoft 'ï - - 1 - Cinabre, laft - § 40 a 48-J barrils, S*»- 100 * 3 Cire iaune du païs , les -1 Pon tare les^ ICOJgè - - fl.90k 92. (boucaux, è| - - > ait*l ? dig de Deventer, ^ ^ ^oj .que ^ _ ^ F . ^ franche . .-dite du Nord, les ^ I la Cire fépa- zoo ft - - fl-9r0;is Droits & me»t* éCentrie. fortie. CirejaunedeBarbarfc, Pour fl" f' * fl" f- d' Cinpns falés, ]a bam- ^ pour Efpague 58, 50, 3<5, 30, 24, 1 16,14 ,12 & io ft pe- >fl. 10 è 12.•} fant le millier , les } 100 ft - -J 008,7,6,5, 4, 3, 2Ï, i| oc 1 ft, dit fl. 12,20&24. —-de|ft pefantle adit I000ft 5 - . t I0 . -^i de'- ftdit® * fl' TA 11 TouS lef cloux deftinés 5 f I d-IC' S' 32 £ Pour 1'Efpagne font ,o „Uto», .= fac - f. 3, 4 7o. j SESS.* ' *"* & * Cloux de girofle 3 la ? i'on tare les 7 JL , livre - beo. f. 65P.1780.] boucaux, l " ' 2pï " " franc fra°c _ , -1 On augm. 4^» Cochenille, la «poids l ps au poids (Tl n. T n. ~ d'Anvers - - £ 30 k 36. f de la ville f ' Pï 1 Pï I0°® I. 10 - 1. 10- „ , . . , . J d'Amfterd. J Cole du pars, les 100ft fl. 20 a 25. ; t Cole d'Angleterre, les (Pon tare les L2cJit 1 dit 1 100 ft - - fl. 35 a 40. * futailles ƒ " j Cole de poiflbn, laft, f. 6 a jo. " - - . idit. idit. > 100 fl. 3 - . 2 - . Coloquinte, la ft, - f. 36 è 40. > futailles &>adit. 1 dit.j . J les caifles. J Cordages de chanvre , rw« 3?°r? ' , * 2* 50 ? ö2> ' * " 1 dit- 1 dit. looft 5 • - - 6 . Coton deCuracau, la ft § jo a 80. "1 —— dit, des autres Co- 1 lonies Holl. la ft, - § 35 a 40. t dit, des Ifles Fran- ' f ö Pï ■ 2 dit. idit. iooft - 8 - - Ij - caifes, laft - - 8 25 k 36. j ——dit du Levant, la ft % 20 a 35.J Crin du païs, les 100 ft fl. 40 a 42. J rJ°stare ,es1 Crin du Nord long, les 308 trdib, idit. ioofl. a - - 3 . . 100 ft, - - fl. 40 a 4y.? j J dit, court , les > ÖP. ! 100 ft - - fl. 30 è 3a.J_ -» Cubebe.laft, - - f. rak 10 l Von tare Ies 1 j- ' * 10 a I2,S caifles. (a dit. 1 dit. icofl. 3 • • a - .  DU COMMERCE. I. Part. Liy. I tl > Prix dis Mar. Tart. Rabais Rabais Droits de ï Amirauli fans la chandifes. four p'ur pnme. bon prompt poids. paye- Droits Droits mtnt. d'entrée. de fortie. Pour fl. f. d. fl. f. i. Cumin, 1c rooft - ^^9&lh^ 2 ^ T°°9 ' '° ' " " ! Cuirs de Ruffie, la «. - G w a 15. - = - i dit. acoirs - il - j • Cui>srparés_dupais, £ , ^ £ ^ ^ [ _ ? 2 Cuirs^/dits étrangers, f# ^1 i dit. ioo fl. tf - - ■> - Cuh-s^eveau, blancs, ^ xoops. i - - i - - Crt£ femelled» pat», f> ^1 IoofL 6 . . 2 . . Cuivre rouge de diverfes T«n« » . R - - fortes, les ioo ft - fl. jo a öo. i dit. looft 4 - » ^on^Sooft0" ^ n.6oaÖ5.™* / IO " " '° ! Cu.vrê du JapSi, les a ino ffi francpour Efpag. ioo ft beo. fl. 65 370. - - - - • i dit. ioo ft • 4 - 8 100 w > ^ ' franc pour Efpag. Curcuma, les ioo ft, fl. 45 a 52.? l'on tare les 7 . dit . I00fl. 3 - - 2 - - Dattes, les 100 ft - fi. 35 a 40-S barrils, l larg. long. dun. dun. Draps & ratines de Hollande, favoir; Drap noir pour hom- »* me, 1'aune, fl- 3* a 6. * 56362, — dit, 1'aune fl- 3* a **• 1 * — dit, 1'aune fl- 5t a Ci. y ■ dit pour Dame 1'aune A- 4*a 5;. p| •— dit, 1'aune fl- 4* 3 5*. > Drap écatlate & cra- moifl, fin, 1'aune fl. 4*a 7- ?&| ' ■ dit , pour man- teau, 1'aune fl. 6 a 6*. »&* • ♦ Pf * ö fi - 1 - - - s —- dit , extra fort , - - f £™P' pour Dame , 1'aune fl. 5» a jf. |&ï • ou Draps de couleursal'An- rans. gloife, 1'aune fl. 4* a 5. | J^.« dits, 1'aune ^. j è » —— moiS7 dits, 1'aune fl' J* a 6. Draps verd , bleu >v paille, rubin, pompa-1 t dour & entoutes cou- j,fl. 4* a 6f. i&| 1 leurs teintes en pie- j j ce, 1'aune - J  SS Prix des Mar- larg. long. Rabais Rabais Droits de l'Jmirantéfans h cnsndijes. Jun. Aun. pour pour prime. bon prompt poidt. paye- Droits Droits Ment. d'entrèe. de Jortie. , , . , . Tour i. f. d. fl. f. 4. Drap bleu teint en laine, 1'aune . fl. 4! k 6*. i&| 3«5ó48 dit, 1'aune, - fl. j| a 7. y Drap de Caftor, 1'aune, fl. o^afi*. J —— Dit, 1'aune, fl. 6| a 7. J ■ —— Droguet de Ca-? fl. J a ? 4 flor, 1'aune, - JJj4jij8,J* ™ ■ Katine rnlee en toutes Couleurs, 1'aune fl. 4^ a 4*. i 36^40 ■ Dite, 1'aune fl. sik 5*. | ■—i— Ratines fines ecarlate & Cramoifi 1'aune - - fl. j| è ji. i —— —— Dites, 1'aune f. j4a 6. ? ■ » Ratines è Cou- leurs, 1'aune - f. 36 a 38. 2 —— . Ratines écarlate ö & Cramoifi fin, 1'aune, f. 44 a 46. J ■ .. - «u ' , • Droguetsrayéscn " - \fT™s3h ï 6 fl- - * " - - 8 toutes Couleurs,l'aune f.40342. % 45370 \ k9 l »■ " Droguet figuré a ' mois I fimple ouvrage, 1'aune f.42444. % ■ deter■ Droguet figuré k ** ' . . doublé ouvrage,l'aune f. 44 è 4.6. | —— '■ Droguet uni ap- prêté comme un drap , 1'aune - - -f.43445. * _-— ■—— Droguet marbré, 1'aune, - . - f. 44 a 46. t • Droguet k Hammes, 1'aune - f. 44 a 4(5. J Draps Camelots facon de Bruxelles en toutes *i Couleurs, 1'aune f.25330. if 35 a8o Draps étrangers, 1'aune Div. prix. Divers. J Tart. Drogues pour la mede* - • • r cine; ■ Agaric, mondé , la m - - - f. itfi 22. I 1 —~— Aloës de Barba- I l'on tare les I de laffi - . f. ioè 12. ^ vafes, les j, 1 pï 2 p- 100 fl. * - - 2 . . djtEpatique.Iaffi f. 18 è 20. f Caifles, &c.? P* 3 ■ ditdeMocca,laffi f. 6 a 8- I I » — ditSuccotrin,la@? f. 12È80.J J Drogues TRAITÉ GÉNERAL  DU COMMERCE. I. Past. Lir. L 89 Prit des Mar- lare. Rabais R.abais Droits dé fAmirauté fans la chandifts. pour pour prime, leon prompt poids. paye- Droits Droits de men!. d'entrée. fortie. Pour fl. f. <*. fl. f. Ies cais-L- - Verdiftillé.Iaft ï 5ll ^ f ^s,les futail-f132?5 2 P? 3' - - Vitriol,les looft fl. 26 ft 40. lcs> J ■ Yeux d'écievifle,. I ^laÉf " - f. ij 4 i6.j i^au de vie de vin de> \ France & d'Efpagne, 7 ft 12. i0n jauge les? les 30 Viertels j J Pieces, i " * 1 d,t' 122 Viert. 11 10 - 8 - Dite de grains, les 128 mingles. - fl. 28 ft 3j. . Encens füivant la qua- ? on tare ^ ■ T 1 dlt' 30Viert. 3J - - ï 10 - lité^ les 100 ft, - fl.3 4 o« RasdeSt.Cvr dite' - fgj £ ai £ ° Satin noir tout foie, dite, r.öoa 70.-Y \ iJit, fans aprêt, dite, f.0oa 100 L 'aI 5°, 60 Dit, mi-foie, dite, - i'.jjft 60}[r-f& 7°& 80  DU COMMERCE. I. Part. Lit. I. 93 Prix des mar- larg, long. Kalmis P-abais Droits de VAtnirautê faas frichandifcs. Aan, Aun. pour pour me. bon prompt / poids. paye- Droit Droit ' ment. d'entrée, de fortie. Étoffes de foie de Hol- ïour fl- f. a. «• f- *• lande, favoir; Croifé économique, 1'Aune de Brabant, f, 40 k 50.I , , 6q Dit.mi-foiefatiné.d. f. 55 a 00. > f& ^„fto' Hollandoife, dite, - f.56:1 70. J ^ 11 70C4 80, Drap de foie, noir,dite, f. 75 a 85.-1 ^ , m. | Dit, leger & fort, dite, f. óo a ój. [ +P| | Perpetuanesfortes,dit. f.753 85. > «&^7oa8o, f" " tpAf Ioofl' 1 " " • 10 Dite, forte légere,dite, f. 60 a 6j. j comp- I Peau de poule, dite, f. 65 k 70J tam. J Croifé noir, dite, - f. 40 a 50.? . Croifé fatiné,dite, - f. 60 a 8o.5 h&i\ 60 k8o,) Étoffes de foie des In- ^ Cofój) des, favoir; Romals, lapiece,bco. fl. 17 k 26]. iff:&i| 25 a2Ö,> Alegias, dite, beo. fi. 14 è 15. 2} 21 Armoifms, dite, beo. fl. 11 k 24. 2 & 2\ 21 Damas, dite, beo. fl. 62 a 93-7 2 nS klï Gorgorans, dite, beo. fl. 54 a 93J •> l . . t pï ioofl. I - - - IO - Satins,dite, beo. fl. 71 a 72. 2 36 a4j, f ^e Luftrines, dite, beo. fl. 64 a 70. 2 45 Lampas, dite, beo. fl." 72 k 73. 2 38 Grifettes, dite, beo. fl. 50 k 51. 2 -45 Peking, dite, beo. fl. 44 a 66. i£ 40 J Tare. Ferenbarres d'Efpagne, de Suede , de Ruffie, les 100 ft - fl- 6 a 7. 2'dit. 1000 ft' X - - ï- - - Fer de Liege en verge, fl. 6 a 7,1 2 dit. icooft 1 - - -15- Fer blanc, les45ofeuil. fl. 45 a j8 - idit. les 450 f. 1 - - - 12 - Feves pour cnevaux, franc pour Efpagne. leLast, - - J$ iö k i8< - idit. le laft, J - franc. Figues en barrils , les 100 ft, - - fl. 20 a 22. 10 p§ 2 pg 2 dit. lebarr. - 5 - - 2 8 Figues en cabas, les looft, - - fl. 22 a 24. 4 ft p. Cabas. 2 dit. 2 dit. le cab. - 2 - - 1 Fil a cables, les3Coft, fl- 41 a 60. - - - - 1 dit. idit. looft 5 - - 6 * Fil a voiles, les 100 ft 11.27 a 36. -- ... idit. idit. iooft 1 - - I - Fil de Coton , de Levant, laft., - - f.J6a 28. 8 pi 2 dit. 1 dit.. Fil de Coton de Tutu- * -j i Iöofl< m'. 1 . . corin.laft, beo. f. 35 4 40. ij ft p. fac, ( C Fil de CoLon de Java, ^ ^1 dit. - -j laft, - beo. f.454 50. > 2 ft p. fac, [ Fil de, Bengale, d. beo. f. 25 a 30.J J M 3  94 TRAITÉ GÉNÉRAL Prix des mar- Tare. Rabais Rabais Droits de tAmirttutl faut cbandijet. pour pour prime, bon prompt poids, paye- T>rnit Droit ds ment, d'tntrt^e. fortie, Pour a. f. d. 8. f. *. On trouve d'ailleurs, 4 Amfterdam, toutes fortes de fils de Coton des Indes, depuis 28 fois jufqu'a 10 fi. beo la 85. Les aflbrtimens font marqués des lettres initiales A, B, C & D, qui fervent 4 en diftinguer les quahtés. FüdeCardeNAocoono, les 1008?, fl. 64 4 66 : — dit, N\ oooco, 11. 58 4 60. — dit, N°. 0000, fi. jo 4 52. — dit, N°, 000, fi. 40 a 48. — dit, N°. 00, fl. 41 4 43. — dit, N'. o, fi. 35 4 37 — dit, No. *, fl. 33 4 34. —- dit, N'. 1, fl. 32 a 33 — dit, N°. 1, fl. 28 4 29. ■ Fil de fer, N°« 000, le Mafis, f. 45 4 49 — dit, N<». 00, f. 4-i 4 47. — dit, N°. o, f. 40 4 45. — dit, N». I, f. 3&4 41. > - - - - - 2pl iooft -12- - IQ*■ — die, N°. ï, f. 374 39. franc pour 1'Ffpagne. — dit, N°. 1, f. 34 4 36. — dit, N5. 2 4 11, L 35 4 32. — dit, N". 12 4 20, f. 31 4 30. FildeCuiv.N'J. co, les 100 ft - fl. 74 4 75. — dit, N°. o a 20, fl. 69 4 "70. Fil delaiton,N°. 00, les 100 ft - fl. 7° 4 72. ; — dit, No. o 4 |, fl. 68 4 60. — dit, No, ik ih, fl. 65 4 58. — dit, N°. 2 aio, fl. 60a 54 — die Manicorde & Uordille, dit - fl. 65 4 70.J Froment de Pologne, le laft, - - fff. 115 4 15e. de Frufle & Pomer. ffl. 115 4 130. de Voorlande, - ffl. Hó è 124. deBovelande, - ffl. 120 4 130. J . . i - ip| 1 laft. ö - • franc de Fnfe, - - ffl. 120 4 135. < ^° * "iU - - "«u»1-* <ïe Zélande; - - ffl. 1 ,0 4 lbo de Groningue, - ffl. 112 4 12 *. | dè' Magdebourg, - ffl. 112 4 120. ] de Flaiidrec*.Brabant, ffl. 124 4 jjóJ  DU COMMERCE. I. Pikt. Liy. I. 95 PrixdesMan. TM. ***** Droits te VAmirmttê fans la ckandifes. P»"r fm' P " bun prompt . _ poids. pay*- DroUs V mini. d'entree, de fortui Pour fl. f. <1. fl- f- d* Garancefine de Zélande-, ^ les ioo ft, - - fl. 36 4 öo. dite non robée, fl. 24 4 46. 1 On tare les? 2 . j dltj IOO fl. 3 . - 2 - - Garance inférieure, - fl. 14 4 22. f futailles. S Garance courte ou mule, les ico ft, - - fl- Ja l*£ . . Gingembre blanc, va- -\environ i P»! d- ffl . <$ - - 4 * cïé, les 100 ffi , - fl- 60 4 68..Melon les bil- r * U1C 1°° ra Gingemb.bleu, les iooft fl. 28 a 35-Jlfs. dj ffl 3 - - * IO Gingemb. confit laftbc. g 30 4 óoftlebarr., 1 dit, 1 1001» 3 Graine de chanvre , le 1 dit, I laft 1 10 - 10 - - bami ; , " S' 5 E „ " " - - - i dit, 1 laft 2 - - 10 - - Graine de lin a huile, ti. 7 a 9- - - - _ _ j d. * t baiT< 4 - - - 2 - Dite pour femer.le laö ioi 15. - - "... , die, 1 laft 1 10 - 10 - - Graine de choux, le laft & 30 a 36. - HarengsfalésdeHollan- ? I dit, l laft franc, 2 de.le laft de 12 barrils. fl. 160 a iScS Hui edebai. les 12Stek. fl. 6-, ii 70./ On mefme? dk 24 Stek. 3 - - - - W- HÜile de harjcsóStek. fl. 25 a 3oJ les futailles.5 Pêche Hollandoife franche.. ^a'ïaÏÏd* iaoMmg] fl. 34 4 3Ö.lÖn jauge le?7 m . x ditV x Aam 9 - - franche HuiledeCnanvrel'Aam, 1 futailles. dc 128 Minglesr, ■ fl. 42 a 45-j Hu le de Canelle, l'on- y ce> - beo. fl. 25 4 27. Huilè de fleur de mus- , , . - - 1 dit, too fl. 3 * " fi ' cade, beo. f. 52 4 55. Huile de cloux de gi- rofle, beo. f. 32 4 33.^ Huiled'Ollved'Italie,.le ,.r LOn jauge le-r _ x dit 374ming. 4 - - 3 " * tonncau de 717 ming. g 90 a 95- f f-ucailles S ' J' + Dite d'Efpagne, dit £ 65 4 7j.J - ^ — - _ IndigodeGuatimale,laft f. 80 4 iso-^ofëp. foron* 2 dlf' * ' L franc franc. Indhro des Indeslatfi bc. f 85 4 147.?'on tare les? x di , dit, f Indigo des Ifles, la ft, f. 78 a 138-S futailles. S J Laines d'Efpagne aflor- ties R. F. S. 4 laft On s'accor-Y "1 JueonefarSiSeirnvias, beo. f. 52 a 50. . de pour |a ta. V Dites Segoviamt . beo. f. 45 a 48- re, entre k . IOO ft - 15 - I *© * Dites Sonaf Segov a- bvendeur & U4&pour ^ 21 mois v QU nar, - hco. f. 354 4°-h'acheteur, & 175 % & r p§ ja balie - 15 0 l • " Dttesd'iv deCaft.,bco. f. 254 3°- | les tareurs Dites d'Aragón, beo. f. 20 4 24. |e(|imcnc ia , Dites de Navarre, beo- f. 134 20.. !Xfaaion. J J I  g5 TRAITÉ GÉNÉRAL. Prix des mar- Tirr i> , ■ * de fortie. t\^„. A'vr rv l0n s'accoro » /onf ■>f- fl. f. d. ^aff.'iriUT0" ciepourlaca- ] ^ n;_ c ■ , ie> entre le I cSi/^~bcd0C ^,;V,ó>^CUr &U»pourl2rmoi, nV/cv* V P r j5 , 58 i l acheteur,& 177 ft & r r>° Du.^rr^ beo. f. 3,4 35. les tareurs ?J & 1 Pï SB-ÏÏf'r £CO' f 2*r 3°- eftimenc la 100 ft - ij . t trt Dit.dAndaloufie,bco. f. 20 a 25. J refaclion J J > ou J 1 IO> LaineadePortugal, beo. ^ ^^0.1^/°°} 2 p| 1 21 mois Ia ^ ' ' i--^ Laines de Pologne & Jp°Urla tarc^ ° ^ & * P§ d'Allera. les 100 ft, fl. 34 4 07. - n„ t a dir l ij mois LainedeCaramanie,div. o/ 5 P* J 2 dlt» J & 1 pg couleurs, laft, - f. 45 ft 60? Laine d'Angleterre,laft f. 60 ft 7o.i 5 P* 2 dit, 1 p| la balie - ij - j IO . Lainede Vigogne, laft f. 70 k 75.7 14 & ao ft 7 le furon i.-n „, . ' 5 parSuron. 5 1 ÜK» Ie luron " J5 - 1 10 - J-.in berance, l echeveau MndeR?g=,de;..r„rta; « «» 8» '» «• >o ■ ■ f„l les 300 ft, . - A. 554 60.I on déduïraï -dHdea&se.dKe, fl. g a 40. g^fW Lm de Konigsberg n..P_ ,«?, d?.^e forte. dit. - fl. 50ft 60. bordes & H «dit, idit, looft - 4 - _ IO . - dit,dea»&,e forte,d. fl. |8 4 4p- fT^ de re? Lin deMemeldeir.f.d. fl. ^ ft }o aft 0n - dit de 2' forte, - fl. 2j 4 30.J ^ Macis ou fleur de mus- cade, la ft, beo. $ 22 ... j jjt Manne, laft, .- - f. .~k 40 ? On tare leso " " . ' \ 100 fl. 3.-2.5 Meche, les 100 ft, - fl. J ft gJ Caifles. } 2 ^ ' «M Miel deBord.Jetiercon fl. oT ft *0 " " - - - - 1 dit, looft - 4 - . 4 . — de Bayonne & Mor- " ' 1 1 laix, les iooft, . fl. IO a n. Env. 4 p§ !> 2 dit, 2 dit, 6 Aams 6 - - g _ . — de St.Aialo,les icoft fl. 0 a 10 Miel du païs & de Ham- ^ Qn tare le J bourg, 300É&, - fl. 28* barriIs l - - - idit, Mjmum, les 100 ft, - fl o ft tn „ !'» * , a: Mitraille de Cuivre, les 9 ' 3 P' 1 dlt' 1 d,c- IC0 • 3 - - 3 - 100 ®» " - fl. TT ft -ro - - - • a- m Mome.dk Stokvis,dit fl. 7 ft i V ' ■ ,ür " 1 ,.,r' 100 1 " 3 - - 8 - Mufe, 1'once, \ . fl. ,2 J 2,y' ] ' ' ' d'c' 1 "Jt, icoft - 1 - . 28 Noix de galle d'Alep , ' " " " " 1 dlt' lco fl' 3 - - 2 - - -dKeïdelmirne^ite; t HÏ £ ig/^'j 2 dit» 2 dit> *>o ft - " - 1 - - Noix  DU COMMERCE. I. Part. Liv. L 97 Prix des mar- Tare. Rabais Rabais Droits de rAmirauté fans la chandifes. pour pour prime. bon prompt poids. paye- Droits Droits ment. d'entrée. de fortie. pour fl. f. d. fl. f. d. Noix mufcade , la ? On tare les? . dit< dlu . . . franche franche ft , - beo. f. 75 ^ — S futailles. i Opium, laft, • ■ fl. 6a 6ï. - - - 2 dit 1 dit. ico fl. 3 - - 2 - - Orge,ïelaft, - ffl. 60 a 75- idit. - - - defend. franche Papier royal & impérial, 1 la rame , - - fl. 16 4 28. — dit, median, dite, fl. pa 12. j d;t# looRam. 10 - - I 10 - — dit, pour lettres, d. fl. ja 7. — dit, pro patria, & aux armes de Venife, d. fl. j| a 7.J Peauxdebceufsfechesde -j 1 Buenofayres, de 18 a 1 4016, la ft, - f. 6 k 8. — de Caraques, de 16 a I 26 tl, la ff, - f. 61 k 7h — de la Havane, de 12 a 38 f», la ft, - f. 5 a 7. L ft par peau. — de St. Domingue, de ' ^ * 16 a 22 ft, la ft - f. j k 61. — de Dantick & de Po- fl ' - logne,laft, - f. j 4 6. *. 2 p§ I p§ IOO fl. 2 - - 2 • • Peaux de Vache en poil de Dannemarc,de 12a 16 ft, laft - - f. A\ a 5lJ Peaux de bceuffalées, du ^ païs, de65 &70 ft, laft f. 3! k 4. 1 Peaux de Vache falées, j dupaïs, de 60 a 65 ft, 3,8 ft par peau. la ft, - - f- 3 a 3l- Peaux falées d'Irlande, les 100 ft, - - fl. 154 17. J J fl Peaux de Caftor, la ft , fl. 8 k 9. 3ftparBalle 1 p° 1 dit. 100 n. 3 - - 2 - Peaux de chiens marins, fl lapiece, - - f. 4 a 12 I dit. 100 fl. 2 - - ï - . Pipes a fumer, la grofle . _ m de 12 douzaines, - f. 15 a 28. . • • - - 1 ült* Planches de Chriftiania, le grand cent de 126 1 pieces, - - fl. 4° 4 50. j de Coperwick, les 132 fl. 55 k 60. I - , r . j "dit. 100 fl. 2 - - ■ 8 * de Wefterwick, les 124 fl. 60 k 65. >" de Wibourgde I2pieds, les 120, - - fl- 95 4 100. — dites de 9 pieds,dit. fl. 65 k 75.J - ^ Plomb, les 100 ft, - £ 27 4 30. - - - - - 1 dit. 100 ft . 3 - • 2 •  9S TRAITE GENERAL bon prompt Poids. paye. Dr n? — dit de Smirne, la ft, f. 30 a 60. 14 p| j 1 dlt» 1 dit, ioofl. 2 - - 3 - . Poivre blanc,la», beo. § 24 a 26."hft? par bal-1 ^ 1 100 ft. 6 - Poivre brun, la ft, beo. § 24 k 25. fjftS le. f" " ldlt» tenant pa navire ^franche r. ■ J J étianger. J Po>,re o„g,,a!8) . f.I8J ^°»tXj«|2dit> ,«i „ . . , _ . Poix rafinée, jaune, les y ^ -'Sfiune.*», li SJ »ft ■ - }■*• '<°- ■ - - Fottde Per". ito, a. si '. . . 1 . _ Idlt> I00oS_ , . _ r . _ „ . , „ r> . i Franc pour 1'Efpagne. PoudreaCanon, dites, fl. 30 1 40.] ^ - - idit, looW. 4 . IO . Prunes longues, dites, o 2J a 26. 18 p§ 2 dit ip!? Prunes rondes & courtes, ff. 6 a ij. 10 dit. 2 dit 2 dit S 100 ®- - 2 8 -18 Quinquina, laft, f. 20 , 6o.J Ongare les, ^ ^ ^ 3 a . . . . Raifins de Corintlie, les IOO ft - . Q^u- r» jj po pdit.n Ris d'Europe,'dites,' % * \ £ 4 . ^ • 3 > Ris de la Caroline,dites, £403 g^On^Kire lesJ idit, 1 dit, |100 "ö " 4 - - ^20 p§,&jè4y 3?ocou,ouO^,Iaft, £.20k ".iP°oudelaP^tidit, idit,, ioofl. 3 . . 2 . . J'des futailles. J yè ft par fac de * Saffran, Ia ft,. . ff. l6 k 20. gB4 * £. [ . . 3^ ]a ^ 2 . . . 2 . Salpêtre,Ieslooft,bco. fl. 22 k ^^g*^ . . ldit, looft. . I0 . Savon d'Alic, les looft. fl. 00 i -?2.?' 3° pai\ d J 5 caifle. f - de.Marfeille&Genes, fl. 32 4 ajft" £ I0° ®" ?> " *> J caifles. ^  DU COMMERCE. I. Part. Liv. I. 99 Prix dis Mar- Tere. Rabttit Rabais Droits de fAmirauti fans la l thandifes. pour peur prime. bon prompt poids. paye- Droits Droits de mint. d'entrie. fortie. Pour fl. f- J- fl. f- d- Sel d'Ivica & la Mata, 1 le Cent de 4C4maaten. »£ 85 a ioo. I — de Cadix & St. Lu- ; I . , ,. n . . o . . car, dit - - c£ 50 \ 75-ï« dlt» 1 Cent tf 3 — deSetubal&Lisb. dit. 65 è 75. — de France, le même Cent, - " & 45 a öj.J Sel raffiné du païs, le . dit Cent, - • <*• 120 a 130 1 dit, 1 Cent ij« 3 Seigle de Pologne & de 1 Pruffe, le laft, - §• 60 h 90. — dePomer. &Magdeb. IJ- 60 a 80.» x dit x lalt 4- • - franche — d'Archangel, dit, - m. 60 4 75..- — de Flandre&deBrab. 65 a 80 1 Seigle Séché, dit, - m- 68(1 78.J Sirop blanc, laft, - § 15 4 >9- tar. les fut. . - . 2 dit, ^ Sirop brun du païs, les 1 ; r\ 100 ft, - - & 3°"a 37-> 10 ps j ViStekan - 12- ' - 2 -. — dit, de France, - f? 30 a 33-J , fadit, 2 dit, 1 7 On tare les 1 — dit de Hambourg, - £ 34 a 35-j barrils. J J Soies d'italie, favoir: "I 1 ï ~ Orsanfins de Turin de 1 i 22 a ,]C d., la ft, - £ 80 a 58. deBergamofopraff.fi- . r landadi Cafa, la ft, £ 67 a 65. les pnx fe dite de 1, 2, & 3 forte. g 62 a 52. reglent au de Brefcia, 1, 2 & 3 f. fi 58 a 51. poids d An- de Milano, 1,2 & 3f. fi 58 a 52- vers, qui deModene,i, 2&3I'. fi 62 a 53. pefe 4 p5 de Venife, Baffano, moins que 1 ft, 10 Verone, Caftisliaro ceiula P§ deta- &Friul,Sopraff. laft. £ 64 k 66. d Amfter- ffi mois | re par I _ dite, i,2&3forte,laft Jj 60 i 52. > dam, & l on y h^ x p§ ^eau & f" 82 dite Miglioratti , ks accorde 15 pi par 100 ft, - - fi 5o i 48- pour la tare terre. deBolog.,fopraff.laft, £ 68 a 70. fut 100 a ditdei,2&3fortelaft, & 66 h 54. 149 ft, 3 ft de Rimini, 1. 2 & 3 f. fi 56 a 49. parballe;iur deRoveredo,i.2&3f. & j6 a 49. 150a 199ft, PeliadiCopofini,laft. fi 40 a 39. 5 dit ;& Iur dito, ordinari, la ft, $ 37 a . 36. 200 ft 6c.en | . Trama de Milan fop. , fi Jö a 58. fus,6dit. dite dei, 2 &3ibrte, ^ 54 a 47- l Soies d'Efpagne, dl- ) J \ verfes, la ft, - £ 40 a 20.-» ^ 2  100 TRAITÉ GÉNÉRAL PT'XtJnd-JIaT' Tm' RMs Ral"lU DroHs de r<*mirauti fans U "v«« pour pour prime. ion prompt poids. paye- Droits Droits ment. d'entrée. de fortie. Pour t. f. d. fl. f. J. Soie; du Levant, dite les prix fe re-"} ) Scherbaffi, la 16, - f? 30 ft 38. glent au poids dite Ardafline, la ft, g 2y ft <32 <" d'Amfterdam, u n2 kïjm. les autres fortes, la ft, fi 38 ft 20! & la tare 4 ft f 15 &IP* par balie fans Soie Tanny de Bengale . cordes. J J A, B. C. D. la ft beo. g 20 4 19. dite E. & F. la ft beo. fi 16 & 12. V la ft . - 3 - 2 - dite Tanna Banna, A ij ft par fac & B. la ft, beo. g 19 & 18. lorfqu'on la diteefdapangia.ouCabef- pefe en facs; ƒ* de JWore, AA d. beo. fi 17 ft 18. t fans facs point dite BB & CC.ou Bariga. > de tare: les >■ - - - - -..:.---..«-.. rfe Wore, laft, beo. fi 20 ft 19.] prix au poids Soie de la Chine, ie& 2e d'Anvers forte, laft, beo- g 41 ft 38. avec 4 pg Soie de Canton, d. beo. g 25 ft 26. d'augmenta- J J de D«j7«e en pelot. beo. fi 23 ft 24. tion. de BoëliaJJe, A, beo. (? 24. ft 24J. dite B.C,D,&E,beo. fi 24 ft 22 J Soufre brut, les looft, fl. <- ft 6.1 On tare les? j- ^ oc/e^j- „ futailles S ~ Ps ldlt> 100 ft - - 4 - 6'-- Soufre raffiné, dites, fl. ö ft 7. 1LUdi|!es- •> Suc de regliffe, dites, fl. qo ft 32. 5-IC ' " ' 2dit' 100 ^ 1 10 * " 3 * Sucre du Brefii, dit Mus- > dlc > 2 dit, idit, ioofl. 3 - - 2 '- - covade, & Sucre blanc, >i9oft 240 ft la"} 1 1 laft, - - g 0 ft 14. j caifte, fsdit>f&VS° Sucre des Indes-Orien- ? J J ,7 p° 1par mer- tales, dite, beo. § 12 ft 13.(48 ft la Can. - - rn° [ pour L I &' paV ri- Sucredes Barbades,dite, s .10 ft 12. environ 16 pg, 2 dit, "du U?, dcs fviere ou Sucre des Ifles Francaifes § 12 ft 10. [ f^g^ fsdit, .dit, PJeurPf, J la barrique. J g,;,^3 Sucre des Colonies Hol]. 8 9 ft 12. 18 pg 2 dit, 2 dit ^ Sucre raffiné la ft, - $ 18 a 19. tarer les fut. 2 dit, iditS ï Sucre é- ) Sucre candi, blanc, dite, § 19 a 24.? hnn ffl '"«w. ls,!.c,'« d Sucre candibrun, dite, | 14 ft 16 J2 dit»j ^ f * »° ji>aisf™n« Suif du païs, les 100 ft, fl. 26 ft 27. j^ygj les] l dit, idit,] Suif d'Irlande, dites, fl. 28 ft 30 •> " ,. , ^100 ft - 4 - . « „ Suif de Ruffie, dites, fl 28 ft 29i 18 P§ 2dit' lditj Sumac, dites, - - jj 22 ft 2ö. 4 p| * - - 2 dit, 100 ft - 3 - . 4. .  DU COMMERCE. I. Part. Liv. I. ioi Prix det Mar- Tare. Ral/ais Rabais Droits de PAmirauti fans /« thandifes. P""r P°«T , Vnme' bon prompt Poids. paye- Droits Droits de ment. d'entrée. fortie. Pour fl. f. i. fl. f. i. Tabac de Hollande, en . y feuille, de meilleure , ) 3°, ® Pai 1 ioïte, esioot», g- 17} 3*4 °u l$rtlidir. ioofl. - - - l - , dit ITyt/ïrfiof, dites, - f- 14 a 28. j. corbeille Vpourp° > dit Ard, dites, - fl- 12 4 24. ?^'SOO « c doub^ embJ Tabac en poud. d'Efp. d. fl. 2 ft fl.j ^ ^. _ g _ Tanre, les 100®, fl. 2o 4 26.J futaiues, $2au' Térébenthine de Venife, j££ , diM les 100®, „ " H- 40 a 45 inoffi • 4 - - 4 - Térébenthine de Bor- 4 V100® 4 4 deaux , les 100 ffi, fl. 20 ft 35- 90 ® P- bai. > ^ dUJ Térébenthine de Bayon , pUiU ne, les ioo®, - fl. 20a 36. iaoffip.bai.J Thé Hayfaen, la ffi, beo -f. 90 a ioo.y . Hayjaenfchin, dite, beo. f. 50 a 60. So»g/o, dite, beo. f. 48 4 J2. 16 ffila Ca- . m 100-g r - - - 10 - Petoo, dite, beo. f. 45a 574 nafte Soatchon, dite, beo. f. 30 ft 52> j Oigo, dite, beo. f. 27 a 38. 1 £oey ouEohé, dite, beo. f. 21 ft 25. J larg. long. Aun. Am. Toiles peintes.ou Indien- ") nes de Hollande, . :2 \ . . fond blanc, 1'aune, - f. 12 ft 22. V 2 p| 100fl. I 5 dites , fond de eoul. d. f. H a 25- " I Chits, ou \ perfes, la J piece. - - fl. 20 a 40. ^  *«a TRAITÉ GÉNÉRAL Prix des Mar- largcur. longueur. eltandifes. Cobits. Cobits. Toiles de Coton des Indes, favoir; Caffles , diverfes, Ia Piece, beo. fl. 8 a 33. 2 a 3 40 Tansjebs, dite, beo. fl. 12 a 47. 1$ è 2| i . Malmolles, dite, beo. fl. i2è4o. i|2|&3 - Nanfouques. dite, beo. fl. 55 a j(5. 2| . Seerhanddeonat, d. beo. fl 38848. 2 . . Sirbattes, dite, beo. fl. 44 è 45. 2 . Terindannei, dite, beo. fl. 20 è 38. 2, 2Ï&3 38 a 40 2teti«v, dite, beo. fl. 5347. 2 &2| 32 aio Dorlas-due, beo. 0.14332. 2 &2j 40 Mouchoirs de Madras, la piece; beo. fl. 45 è 50. i|d'aun. gmouc. dus Pahacat,dite,beo. fl. 18 è 38. 1} 10 dits Mazulipatan,beo fl. 10 a 26, i| ^8 ' dits, dite, beo. fl. 8 k 22. If 8 dits bleu Burgos, beo. fl. 10 3 18. —— 10 dits impr. a deuxfaces, lemouchoir, - - f. 18 a 22. 14 —— dits, dit, - beo. f. ij a 18. i$ ■ Hamans , divers , la piece, - beo. fl. 10 a 2j. 27s a 3C0D. 24Cob. Bazim- dite, beo. fl. 13319. 2 - - Sanas, dite, beo. fl. n a 20. if 3 2} 24k 40 SologeJJes, dite, beo. fl. 22 3 28. 2 24 ■ddersja, dite, beo. fl. 9310. 1? Mamodies, dite, beo. fl. 9 a 11. if k 2 23 a 31 Sittaras, dite, beo. fl. 8 a 9. 2 22 Ttttfertr, dite, beo. fl. 9310. 2} 2J Chowtars - dite, beo. fl. 9311.' ij & 2^ 32 6V36 Jïmiertis. dite, beo. fl. 8 a 12. if a 2 28 & 3-5 Lachorias, dite, beo. fl. 9310. 2 & 2; 25 a 32 Paaukas, dite, beo. fl. <5 3 7. 1+ 27 Baf aas, dite, beo. fl. 6 a 14. \\ a 2J 24 £33 Sjadra, dite, beo. fl. 7 a 8. 2j 30 JWore'w.dite, beo. fl. 9 a 10. if u| Caatjes, dite, beo. fl. 8 a 22. if è l| 21J&43 CaZ/a?Ban^a«"f,dite,beo. fl. 7210. l2r 21 &ai B.'roupaates, dite, beo. fl. 7 a 9. 1& a 1$ 23 a 2j Dotis, dite, beo. fl. n a 14. l\ a if «3 è 26 Gwgangi, dite, beo. fl. 6 a 3J. 2 18 a 30 iW#j,dite, beo. fl. 9310. 2 20 Sirfacca, dite, beo, fl. 22 a 37. 2 24 &30 Stgterman, dite, beo. fl. 26 a'27. 2} 30 Thepois, dite, beo. fl. 11 a 12. 2 20 Rabais Droits de l'Amirautèfans la pour prime. prompt paye- Droits Droits ment. d'entrée. de fortie. Poar fl. f. d. fl. I. J. ® ). ■ >ij p? 100 fl. 1 5 - 1 . .  DU COMMERCE. I. Part. Liv. I. 103 Vrix des Mar- largeur. longueur. Rabais Droits de rAmirautè fans Ia thandifes. Cobiis. Cobits. puur prime. prompt paye- Droits Droits de ment. d'entrée. fortie. p0ur fl. f.j d. Ö. f. 4. Chelas, la piece, beo. fl. 7 ft 17. 2 20 ^ Photas^dhe, beo. fl. 7 ft 9. 2 & s| 30&24 Romals.dke. beo. fl. 3 ft 7-? diverfes, diverfes Chittes, dite, beo. fl. 4 a 39-S Aun. Aun. Nekanias, dite, beo. fl. 3 ft 7- H & i& i^&i8 Bherms, dite, beo. fl. 6 ft 7. Ift 18 & l8i Brawlstd\te, beo. fl 9 ft 11. ift 23 CC24 Curnot, dite, beo. fl. 1} ft 1^. V4 5I&. 5i £«;^a, dite, beo. fl. 1 ft 8. 13 23^24 Neg-mepeaux,dite,beo. fl. 8 ft 18. ift 23; & 24 Garnu,dite, beo. fl. 7 ft 11. i\ 30 &3C5 , j,p. I00 fl. x 5 - I - - Salempouru, dite, beo. fl. 7 ft 11. diverfes, diverfes. Guinées, dhe , beo. fl. 14 ft 31. ifr a ij 48 & 50 Jtchiabanas, dite, beo. fl. 6 ft 7. 2 24 JDouffoutes, dite, beo. fl. 8 ft 10. 2$ 30 Soèjfes, dite, beo. fl. 21 ft 25. if & 2 40 &50 Bandanoes, dite, beo. fl. irft 12. 2 14 Sjappakns, dite , beo. fl. 12 ft 18. 2 14 Toiles de Nanquin jau- nes , la piece * f. 70 ft 72.-* dites couleur de rofe,d. f. 63 ft 64.1 dites blanches, dite, f. 60 ft 62 I , 71 ft R dites Grifes, dire, f. 54 a- 56- f * i% dires brunes, dite, f 53 ft 5J. I dites bleues, dite, f.joft j2.J Toiles de Holl., 1'aune, f. 12 ft 100. i? 5°S ^ Rouens contrefaits, d. f. 6 ft 10. IST a ij 50 ft 65 1 Crées de Siléfie , larges, la piece, • fl. 36 ft 38. 'I 88 dites, plus étroites, ou entre-larges, dite, - fl. 30 ft 35. I —— dites, plus étroites, d. fl. 26 ft 29. 5 - 100 ff. I - - r - - Bretas-concrefaites, de 1 Les toiles de Pologne, Siléfie, larges, dite, f. 85 & 100. i\ 9\\ de Brabant, de Siléfie, dires, étroites, dite, f. 60 ft 75. * ' ' {> 1 pg > d'Osnabruck, & de Po- Platillesroyalles.jdite, fl. 14 ft 19. I ^ 'ï 48 méranie , paflant de Boccadilles en Schock tranfit pour 1'Efpagne, entier, dite, - fl- 17 a 20. 1 1 ne payent aucun droit»- Sanglettes, dite, - fl. 4 a 5. il a i| 12 Bazins de Bruge, dite, fl. 4 ft 6. | 19 ft 20 Coutis, 1'aune, - f. 18 ft 60. diverfes, diverfes Preffilles, dite, fl. § 10 ft 13. a if 75^110 Toiles de Brabant,dife,fl. $ 13 a 18. ij i 2 90 Toiles ft carreau,dite, f. 5 a 22. \\ ft \\ diverfes J J  104 TRAITE GENERAL Prix des Mar- largeur. longueur. Rabais Droits de l'Amirauté fans la chandifes. Aunes. Aunts. pour prime. prompt paye- Droits Droits dc ment- d'entrée. fortie. ,. , . Pour fl. f. d. fl f. d. ToilesaIarofe,de ie, 2e& 3e fortes, les 175 Aunes - % de Hollands, Rdlr. 11 a 18. |ai 60a 110 Toiles Cannamaffos de Breme, la piece, - g 30 a 35. i| 40 Toiles de Brunswick pliées en rond, les 100 aunes, - - fl. 22 a 25. 1 a ij jöj Toiles de Konigsberg, les 3 pieces, - fl. 14 a 18. f.a \ 30 Toiles Serpilieres, de V1 p? 100 fl. 1 - - x - - Pologne, la piece, f. 70 a 100. -ij 40 Toiles blanches de Rus- fie, 1'aune, - f. 8 a 10. 1} 20 Toiles a voile de Ruflie, la piece, - fl. 18 a 25. 1 a i| 50 Toiles è voile de Hollande, la piece, - fl. 2a a 35. Vs a \\ jo Toiles de Poméranie , les 100 aunes, - fl. 24 a 27. \ a \\ ■ . Tare. Rabais pour bon 1 poids. Verd de gris, ou Verdet, Ia®, - - f. 20a 22. - - 1 pg 1 p| iooffi 1 10 - 2 10 • Vermillon, la®, - f. 40 a 4Ji|° baSï?. " * 2 dit' l0°® 1 1 * ' Vin de Xerez,les2pipes, ^ 60 k 6j.-. de Malaga, dites, - ^ 50 a 70. j des Canaries, dites, - Jl 60 k 80. ' 1. dePedro Xiraenes, d. ^ 40 a 50. f1 dlt> 2 pip. ö - - 2 - - de Catalogne blanc, d. c£ 30 a 40. I dit rouge, dites , - 20 a 30. j de Portugal, dites, - ^ 30 a 35 idit. 2pip. 4 - - 1 10 - de Corfe, dites, - £ 20 a 30.? ... • Z de Naples, dites, - ^ 25 a 35J1 dlt' 2P]P- 6 " " 6 " " de Bordeaux, le tonn., 1 p5 icon. 3 - - 2 - - Vin muet, dit, - <£ 15 a 2°-1 Vin de Beziers & Fronti- gnan, le tiercon. - fl. 60 a 80. J VindeConftanceduCnp, rouge, 1'Aam, beo. fl. 6co a loco. 1 dit,'blanc, dit, beo. fl. 400 a 600. Vin dc Pierre du Cap , rouge, la futaille,beo. fl. 330 h rjco. dit,' blanc, dite, beo. fl. ioo a ijo. l. . . . . . t pg ioofl. 3 - - 2 - " Vin Pontac du Cap , rouge, dite, beo. fl. 350 a 400. Vin de Madere du Cap, rouge, dite, beo. fl. 200 h 300. dit, blanc, dite, beo. fl 135 a 200.J . Vinaigre de Bord., le tier. fl. 25 a 30. idit. Iton. 98-3-" Vitriól d'Angl.,les ïooffi f. 94 a iod. - - - 1 pl 2d:t. iOofl. 3 - - 2 - ■ Zinc ou Tutenasus, les 100 ffi, beo. fl. 17 a 18. 2dit. 3 * " * " " Voici 1'explication des fignes des monnoies dont eft mention dans le prix courant des marchandifes ci - deffus: £, llgnifie Livres Flamandes de 6 florins chacune; fj, ou fchelling , ou Efcalin, dont 20 font une livre; §, ou Gros, dont 12 font un Efcalin ; fl ou Gros, argent de Flandre ou de Brabant;ƒ?, ou florins d ot de 28 fois; fl. ou florins de 20 fois; f, ou fol, 011 Stuiver. La Prime que les marchandifes payent a 1'Amirauté, indépendamment des droits expliqués ci-deffus, eft ordinairement, de 1 p° de leur valeur lors de leur importation a Amfterdam, & de \ p? lorfqu'on en fait 1'exportation. La Cochenille ne paye cependant que \ p? de prime a 1'entrée a Amfterdam, & que { p° a la fortie. Les marchandifes arnvant a Amfterdam,foit de quelque port de la Méditerranée, foit de quelqu'une des echelles du Levant, payent, outre les droits_& la prime ordinaire, i p° de leur valeur, pour le droit de recognition attribué a la Compagnie du Levant, dont nous ferons mention ci-après. Nous^ajouterons encore touchant la prime dont il eft queftion ci - deffus, qu'aujourd'hui, a caufe de la guerre, les marchandifes la payent doublé, c'eft-adire 2 p° a 1'entrée a Amfterdam & 1 pf a la fortie. Les marchandifes qui ne font pas fujettes a payer la prime font les /. Partie. O  Pr'»' inces- TT«I»«. Commetct ü'A Jlcrdam. 106 TRAITÉ GÉNÉRAL " fuivantes favoir : en entrant a Amfterdam toute forte de bied. nV - v- hI-Te', VCS Iaines ' & k h forde de cette v'lle pareillement £ »■ bleds, Imdigo Ia Cire, Ie beurre, Ie fromage, les har4^«^S^ e! épiceries le tabac en carottes de Hollande, les huile«?e iSs^ii gent vif, Iorfqu'il eft deftiné pour France; enfin les toiles de°Srnbr'ai! 5 IV. Commerce des Predu&ions du Païs. lavons deja obferve, que celui qu'on y recueille ne pourroit nas m^me ^nVLSSrT00'1 ^ lem'S, ^ habhans CepenSant?" pFÏ^Tf fi pauvre en denrées,, fournit a divers peuples de 1 Europe du froment de fon propre cru ainfi que du fromenteuWer dont 1 exportation & I'importation font très-grandes a ImSm S un des premier, entrepöts de grains de toute l'Europe. Ce Se? cette v He en eta d en fournir a différentes nations nne auffi prodfriïïfe qS tite que celle qu'elle vend tous les ans, c'eft d'un cöté Ia néceffité oü InrS^HST IeS,-TP;eS dU Nord ,d'e-oyer Ie fuperflu delen». 3\ ïand|'J;ou lls font ceftai"s de s'en procurer avantageufement le debouche & d'un autre coté, les fpéculatems & les marchands de bied d Amfterdam & des autres villes de Hollande, qui en fontvenï pour leur compte les parties qu'ils trouvent occafion de faire achetS a^bas pnx dans les marchés principaux du Nord. Lorfque nou t Sternl du Commerce de Dantzick & de quelques autres ports de la mer Balri™e^0Uï montrerons la maniere dont les fpéculateurs s'y prennent d'orcma?re nouï parvemr a fe procurer du bied a meilleur compte que ce^ux qui en deman bftent iS nment qU °n, épr°UVe ^e,^ie dfetJ dans les Ku^S bitent. Ici , nous nous bornerons a parler des froments qu'on recu-X ÖÊ?S5[^ d0ntk PlU^grande PardG ****^ " tranger les fiollandois trouvant peut-être m eux leur compte a man^r du pain fait avec du grain venu de 1'étranger ,&qui leur tïnf lieu dTcelS qu ils fourmlTent a plufieurs nations de l'Europe Les endroits les plus abondans en froment dans les Provinces-Unies font a Zélande, la Frife le Bovenland & le Voorland. Le meilleur qii fe tire de ces quatre différens endroits, eft celui de Zélande^nffi elrÏÏ Ie plus eftime • cependant celui des trois autres eft auffi très-reche che & k quekjue chofe prés payé auffi cher par ceux qui en fon commerce Le froment de Zélande eft d'un grain plutöt blanc que rouge beT bïen nourn, pefant environ ia8 a 132 ff, poids de troyes de HoZde le fac dont 36 font un laft. Le froment de Frife & celui de Bovenland ne Zij nde^ & ni-fffi PefantS ni auffi beaux %e cemi de Zélande, vu que leur poids ne répond qu'a environ 124 a 12» w i l tZlf et Yrhad ^ de df.UX '°rt£S' ]'u" b,anc& rougÏ Ce dernier eft pIus eftime que 1'autre, a caufe qu'il eft & pjus pffint & .  DU COMMERCE. I. Pirt. Liv. ï. 107 mieux nourri. II y a du froment de Voorland qui ne pefe que 120 a 122 ffi le fac & peut - être moins, & d'autre qui pefe jufqu a 128 a 129 ffi. Comme 'le froment le plus pefant rend en général plus de farine que celui qui pefe le moins, celui-Ik fe paye mieux que celui-ci auffi-bien en raifon de la différence dans le poids que de celles dans les quahtes refpeótives. Les nrix du froment varient chaque jour , & on ne peut pas a cet egard fixer rien fur quoi l'on puilTe compter précifément. Nous croyons cependant convenable d- donner le Compte fimulé füivant d'un chargement compofé des quatre fortes de froment nommés ci-deffus, pour 1'ufage des fpéculateurs; favoir: z< laft de froment de Zélande, a 145 fl. d'or, le laft, font J Cour. fl. 5075. - - 2? laft de froment de Frife a 130 fl. dits, - 4550. - - 25 laft de froment de Bovenland a 125 fl. dits, - 4375. - - 25 laft de froment de Voorland a 120 fl. dits, - 4200. - - 100 laft dTlromênt, qui, au prix moyen de 1301!. font fl. 18200. - — Rabais 1 pg fl. 182. - - fl. 18018. - - Frais cTexpédition. * Frais d'Allege, facteur & ouvriers, mefurage &c., a 4J fl. le laft, fl. 450. - - Nattes pour Ie grenier du navire 39 fl. & Courtage 6 f. le laft. - # - - 69. - - Paffëport, 011 convoi de 1'Amirauté, étant franc de droits, - - 5> 2 " Commifïïon d'achat & d'expédition, fur fl. 18543. *2V°ö - ' 370.18 - 895- - - FL 18098: n - Beo. font avec 1'agio de 41 p°,cour. fl. 18913- - - La marqué * ci deffus, qu'on trouvera dans chaque compte fimulé que nous donnerons dans la fuite, défigne que ces frais ne font pas toujours les mêmes, étant fujets a varier; attendu que felon que les magazins k bied font plus ou moins élevés & éloignés du lieu oü s'en fait le chargement , les frais augmentent, ou diminuent. Nous obferverons encore, que lorfqu'on fait fécher le froment avant de 1'embarquer, s'il eft fufüfant d'en faire fécher le j ou le i du chargement , les frais montent a environ 6 florins le laft, au lieu des 41 florins que nous avons ètablis comme une proportion ordinaire dans le compte ci-deffus. Enfin, lorfqu'on fait 1'embarquement du froment en facs, pn compte pour chaque fae 7 a 8 fois, & 27 facs pour chaque laft. Les Frets fe regiem O 2 CoMMER.CE DU Provinces- Commeres tl'AtxQsrdam.  Commerce des PrOVINCRSÜNIES. Commerce d'AmJftrdam. 108 TRAITE GENERAL.. en Hollande par laft defeigle, qui efl reputé du poids de 4000 fff; & comme le lalt de froment pefe ordinairement environ 4400 a 4500 ft, on paye toujours 10 pg davantage pour le fret du froment que pour celui, du feigle. Nous traiterons 1'objet des frets ci-après, lorfque nous parierons du Commerce de cabotage oü il trouvera fa place mieux qu'ici. Nous agirons de même a 1'egard de 1'AfTurance, dont nous ne tarderons pas a parler. Les feves pour les chevaux, & les haricots qu'on recueuille en affez fortes quantités dans les .Provinces de Frife & de Zélande, font deux articles dont 1'exportation eft d'une certaine confidération. Nous allons donner deux comptes limulés du montant & des frais jufqu'a bord du navire, d'un chargement de chaque forte de ces grains, pour 1'ufage des fpéculateurs; favoir: 100 Laft de feves k chevaux a d£ 16 le laft, avec I pg de rabais, cour. fl. 9504. - - Frais dexpédïtion. * Frais d'Allege, facteur & ouvriers, mefurage &c, a 5 fl. 500. Nattes pour le grenier du navire fl. 40, & Courtage 30 fl. 70. Paffëport, ou convoi de 1'Amirauté, étant franc dè droits 5. 2. Commifllon..d'achat fur fl. 10079. 2. 1. a2pg 201. 12. 776. 14. - fl. 9838. -. f. beo., avec 1'agio de 4Ï- p?,font Cour. fl. 10280. 14. - 100 laft de- haricots, a 6 fl. Ie fac, dont 36 fontun laft, avec 1 p§ de rabais, cour. fl. 21384. - - Frais d'expédition. * Frais d'Allege, facteur & ouvriers, me- iurage &c; a 5j fl. - - 550. . - Coftt de 2700 facs a 7 fl. 945. & courtage fl. 30 - - - 975. - - Paffëport, ou convoi de 1'Amirauté, étant. franc de droits, - - 5. 2. . Commiffion d'achatfur fl. 22914: 2. a 2 p| 458. 6. - 1988. 8. • fl. 22375. 13 fi kco. avec 1'agio de 4} p| font cour. fl. 23372. 8 f. Le tabac qu'ön recueille dans les Provinces-Unies, eft diftingué en cinq qualités qu'on nomme en Hollandois, Bejitgoed, Uytfchot, Aard- Zandgoed en Zuygers. De ces cinq qualités, la meilleure eft celle qui vient du voifinage d'Amersfoort dans. Ia province d'Utrecht. Les autres qualités  DU CO M M E R C E. L Pa r t. 'L i v. I. 109 fe recueillent en difFe'rents quartiers des Provinces-Unies , ou depuis peu d'armées le nombre des plantations de tabac a augmente confiderablement. La raifon en eft toute fimple & naturelle. La guerre de 1 Angleterre avec fes Colonies de 1'Amérique feptentrionale, a fait dimmuer les quantités de cette marchandife qui venoient auparavant de cet hemisphere. Cette diminution a dü faire rechercher les tabacs qu on rjcaedfe en divers lieux de l'Europe, & leurs pnx en ont haufle en raifon & de Ia Ste abondance & du plus grand befoin de cet artic e. Ces prix ne fe font pourtant foutenus hauts qu'autant de tems que la demande caulee nar la rareté extraordinaire de la marchandife, a continue avec force öc vïmieur Tout le monde s'est empresfé de faire des fpéculations fur cet nbTet & ces fpéculations en ramenant 1'abondance du tabac dans tous les mienes principaux, furtout dans celui d'Amfterdam en ont beaucoup m bS^r les prix: tel eft le cours des entrepnfes de Commerce T es tabacs de Hollande valent ordinairement a Amfterdam depuis 4 jufqu'a 17 florins le qumtal, füivant la qualité Ces prix étoient au commencemJt de la guerre de 10 a 40 fl. & ds font aujourd hm depuis 8 jufqu a florins Comme les tabacs de Hollande font bons principalement pour faire des'carottes, qu'on rape enfuite & qu'on-mêle avec du tabac fort d'Amérique, ils font enlevés en plus grande partiepour la France, la ferme ïiSene pouvantfe palier de cette marchandife ,& en ayant aujourd hui Su s d e befoin que jamais. Voici un compte fimulé des craq qualités e CorbeiUe , ou Mandie tabac, Bejïgoed, de 1500 ffi i - i 25 fl. U quintal Une dite, - - dit, Wek* 1600 - - f 20 dus, Une dite, - - dit, Aard 17°° - - - ^ ^ dus, Une dite, - - dit, Zandgoed 1750 • - ■ * 10 *~ ' S Une dite,. - - dit, Zuigers i&co^ - • - * 6 dits, 835offi a 14» fl.'prix mo; Tare de 30 ffi pour chaque corbeille,? J Qui n'en pefe que 20. - - ^ 8200 Rabais poar les cótes 8 p| - 8S6 Net 7344 ffi 4 U\ «• lc ^ / IoS3' ,0 f 10, 1 Rabais pour prompt payement, 1 p5 i Cour. ƒ 1072. O 'ó COMMERCE DJIS PROV1NCES- UniES. Commerce tCAni* Jlerdam, ; • 57.  CesfMKRea des PaOVINCEI- Ukies. Commercé 4'An. fltrdata. iio TRAITE GENERAL Tranfport de 1'autre part . . . cour, fl. I0?2i g ; Demi-droit du poids. • s fl. 13, g Tareurs. . . - . 16 _ fl. 1086. 12 . Frats aexpéaition. * Pour porter au magafin & de-li a bord du navire, & autres menus frais, - . fl. 15. . - Droits de fortie & paffëport de vifite, . 56". 3 - Pour courtage d'achat a 5 f. les 100 ffi . i3. 7 . Pour commiflion d'achat fur fl. J106. a 2 - 23.18 . 113- 8 • Cour. fl. 1200. - Agio iQ4j pg 51. 13. § Beo, fl. 1148. 6.8 La ville d'Amfterdam fournit aux étrangers non - feulement du tabac en feuille du païs, & fouvent même de celui qu'elle recoit du dehors 5 mais encore du tabac en poudre, foit moulu, foit rapé. Un nombre de moulins de fon voifinage & des environs font conftamment occupés a en préparer de 1'une & 1'autre de ces manieres. Le tabac en poudre eft principalement demandé d'Efpagne, oü l'on en fait paffer d'affez fortes parties, préparées de diverfes facons, & conféquemment de divers prix Ceux du tabac en poudre le plus commun roulent depuis 5 jufqu'a 8 fois ' & les autres qualités vont a proportion jufqu'a 12 a 16 fois la livre. II y a pareillement des tabacs rapés qui valent depuis 5 fois jufqu'a 1 & 2 florins la livre, füivant leurs qualités refpeótives. On cultivé du lin, mais en petite quantité, dans plufieurs lieux des Provinces - Unies. La qualité en eft bonne; mais Ia quantité n'en fuffifant pas pour les befoins des manufaftures oü l'on s'occupe a en ferancer des parties conüdérables, on fupplée a ce qui manque par le lin étranger dont il fe fait une grande importation a Amfterdam. Ce lin, après avoir avoir été ferancé & plié en paquets d'une livre, eft mis en tonneaux ou futailles de diverfes grandeurs, pour être enfuite expédiés pour 1'Efpagne & les autres païs oü s'en fait la plus forte confommation. Voici un compte flmulé de cet article: 5. Futailles contenant 2500 f5 lin blanc ferancé en paquets d'une livre de 32 écheveaux, a 6\ f. lafg, - . . fl. 643 15. 5. Futailles contenant 2500 fg lin brun ferancé en paquets d'une livre de * de 48 écheveaux, a 8 f. la ffi, - . . fi. 1000. fl. 1S43. 15.  DU COMMERCE. L Part. L i v. I ïiz Tranfport de 1'autre part - - l843« *5' - Rabais pour prompt payement i p| '8- 9- ' fl. 1825. 6. - Frais tfexpèdition. * Pour les futailles, les porter au magazin & de. la au navire. fl. 50. Droits de fortie & paffëport de vifite, - ' - - 11.-19. Coinmiffion d'achat fur fl. 1S87. a 2 p| - • * 37- IS- 99- *4- cour. fl. 1925. Agio 104* pj 82. 18. - Beo. fl. 184a. 2. - La cire jaune ne fe recueille pas en grande abondance dans les Provinces-Unies; mais la qualité en eft bonne & fe prête volontiers au blanchüTage. On en diftingue a Amfterdam deux efpeces, dont 1'unefe nomme cire du païs; 1'autre venant en plus grande partie de Deventer, eft appelée cire de Deventer. Voici un Compte fimulé de ces deux fortes de cire, dont 1'une n'eft pas moins eftimée que 1'autre: 9. Boucaux de cire jaune de Deventer pefant Brut 7300 ffi _ Tare 720 Net 6580 ffi a go\ fi. lequintal - fl. 5954- Rabais pour prompt payement \ pl - 29- *5- - fl. 5925. 3. - 9, Boucaux de cire jaune du Païs, pefant Brut 7500 ffi - Tare , _75o Net 6750 ffi a fl. 90 fl. 0075. - Rabais pour prompt payement 1 p| 60.15.- ■ fl. 6014. 5- " fl.11939. 8. - Frais tfexpèdition. * Pour les boucaux, & pour les porter a bord fl. 115- - Pour Paffëport de vifite, - - 6. - Pour Courtage d'achat, 6 f. les 100 ffi < - 4°- " " Pour Commiffion d'achat fur fl. 12100. a p| ' " 4Q3- - • fl. 1181 o: 18 f. beo. faifant avec 1'agio de4ï p| cour. fl. 12342. 8. - La Cire 'Manche vaut a Amfterdam de 21 a 22 fois la livre, & l'on accorde i\ p°- de rabais pour prompt payement. La Hollande a toujours été renommée pour fes beurres & fes fromages. Ces deux articles font encore aujourd'hui la richeffe d'une partie de fes habitans. Le meiUeur beurre fe fait a Delft, a Leyde & dans la Frife ProvincesUnihs. Commerce if Am* jierdam.  TRAITÉ GÉNÉRAL occidentale, ou Nord-Hollande. Cette derniere Province donne la plus grande quantité de fromages, & les marchés d'Edam & de Hoorn en font toujours abondamment pourvus. II y a diverfes qualités de beurre; mais il n'y a que celle qu'on nomme beurre d'été dont on falTe des expéditions Dour les païs étrangers. Les prix en different en raifon des qualités refpectiVes, du plus ou moins qui fe fait de chaque qualité de beurre, & de la demande qu'en fait 1'étranger. U en eft de même du fromage dont on diftingue principalement deux qualités, quoiqu'il y en ait beaucoup d'autres dans les Provinces-Umes. Ces deux qualités font le fromage a croute rouge & le fromage a croute blanche. La chair de ce dernier eft blanche, molle & humide, au hcu que la pate du premier eft rouffe, feche & d'un fel plus piquant & plus fin que celui du fromage a croute blanche. Le beurre de Delft vaut aujourd'hui li. 30. les 80 ffi, celui de Leyde fi. 28 & celui de frife fl. 22. Le fromage a croute rouge vaut de 12 a 14 florins les 100 ffi, & le fromage a croute blanche vaut ordinairement 1 ou 2 florins de moins; mais il vaut aujourd'hui plus que le fromage a croute rouge; c'eft - a - dire 15 a 157 fi. le qmntal. Nous allons donner cependant deux comptes fimulés de beurre & de fromage, dans lefquels nous établirons les prix au cours ordinaire, de même que les frais d'embarquement jufqu'a bord du navire. 100 Demi-bamis de beurre deFrife, pefant 4200 ffia fl. 22 les 80 ffi. fl. 1155. - 100 dits de beurre de Leyde, pefant 4100 gj i fl. 28 dites. fl. j435' - ïoö dits dc beurre de Delft, pefant 4000033 fl. 30 dites. fi. iSoo. - - fl. 4090. - - Rabais pour prompt payement 1 pg 40. 18. - li. 4049. 2. Frais cfexpédition. * Pour porter les 300 bar. abord du navire &i droit dupoids.fi. 40. *Pour nouveaux cerclage, fel & piéparations requifes, - 150. Pour droits de fortie & pafil-pou de vifite, . 63. - Courtage a 1 f. Ies 80 ffi, _ ?' I4> Commiflion d'achat fur fl. 4310, a 2 pg . g^. 4. 346- 18- Cour. fl. 4396. - Agio 104] pg - 189. 6- " Beo. fi. 4206. 14- - 12. Caifles de fromage k croute rouge, pefant 4600 ffi a fl. 14. T~6~u- - - Rabais pour prompt payement 2 pg fi. 12. 17. 8. 12. Caifles de fromage è croute blanche 48co ffi 1 1 631. 2. 8. 12. Caifles dits, grands & plats, 6200 U12 fl.r320. - I ^ > - ■— 1 J y 1305. 10. pefant n000 ffij Rabais poqr prompt payement 1 pg fl. 13. 4 j fl. 19J7. 18 «5. Frais Comme f.ce des PkovincesUnh-j Cwnmeicc tC Amft'cfdam.  DU COMMERCE. IPht. Lit.I. 113 Tranfport de 1'autre part. . . 1037, 18. 8. Frats dexpédition. * Pour 36 caifles, a fl. 44 piece, & tranfport a bord, fl. 174. - . Pour droit de fortie & paffëport de vifite, - 21. - - Pour courtage a 1 f. Ies 100 tt. - 7. 16. - Pourcommifljon d'achat d'expédill'on fur fi. 2113,14 8,a 2 p° 45. 5. 8. 248. r. S. Cour. fl. 2186. - Agio 104j p| - 92. 17. - Beo. fl. 2093. 3. . La pêche de la baleine qui a été faite jufqu'ici avec beaucoup de fuccès par les Hollandois, comme nous 1'avons déja fait voir en parlant de cette pêche, procure quatre objets différeng de Commerce; favoir 1'huile, les fanons-, le fperme & ies dents. L'huile eft fondue en Hollande même, du lard qu'apportentles vaiffeaux revenant du Groenland, du détroit de Davis & des autres parages oü l'on fait cette pêche. Elle eft ordinairement de bonne qualité, nette & claire. II s'en fait de grands envois chez 1'étranger. Comme elle fert a brüler, a préparer les cuirs, a raffiner le foufre & a d'autres ufages fort utiles, la confommation en efl trés - confidérable ; en conféquence les prix en varient plus ou moins füivant les circonftances. Le prix efl ordinairement entre 60 k 65 florins, plus ou moins, la barrique, ou Vat, de 12 Steckans. Les futailles oü Fon met l'huile, nommées Quardeéten, font cependant de groffes pieces mefurant environ 18 a 20 Steckans. Les fanons, ou pour mieux dire la Baleine, efl , comme l'on fait, la barbe de la baleine, que l'on coupe & fend en Hollande en diverfes longueurs & groffeurs, felon 1'ufage auquel on la defline, comme pour corfets, parafols &c. Le fanon fe coupe ordinairement en lames minces de la longueur de »:, 1, i\. i \, i\. 2, 2'4J& 2} aunes de Hollande, ou, felon 1'expreflion vulgaire, de |, \, \t » , l & '° , dont les prix refpeétifs varient, comme ceux de toutes les marchandifes quelconques, felon les circonflances. Le fperme, Sperma Cati, ou blanc de baleine, qui n'efl autre chofe que la cervelle du Cachalot , fert dans la médecine; l'on en fait auffi des chandelles qui brülent infiniment mieux que celles de fuif & de cire, & qui par cette raifon font fort eflimées. Les dents de ce Cétacée le font auffi beaucoup a caufe de leur blancheur, & on les emploie a divers ufages. Nous placerons ici deux comptes fimulés, 1'un d'huile de baleine, 1'autre de baleine coupée , qui font deux articles dont on fait beaucoup de cas dans le Commerce. COMMSKCE DSt» Provinces- Unie<- i Comwcr: u? Jaijltritam.  114 TRAITE GENERAL Commerce des ProvincesUnies. Commei ce a'Ain* fierdam. 20. Futailles d'huile de baleine, mefurant a la jauge 377 Steckans, 10 nin^les, Iesquels a 12 Steckans par barrique, ou Vat, font 31 barriq. 5 Steek. 10 Mingl. Rabais 1 Mingle par barrique 1 4 Net 31 barriq. 4 fteckans 6 mingles a 65 fl. fl. 2039. i?Rabais pour prompt payement 1 p° 20. 8. fl. 2019. 7. Frais dexpédition. *Pour cercles de fer des futailles & les porter è bord&c. fl. 30. 8. Pour droits de fortie & paffëport de vifite . . 42. 11.8. Pour courtage è 3 f. Ia futaille . . . 3. - - Pour commiffion d'achat & expédition fur fl. 2095 4 2 p| 41. 18. - i' "7- 17- 8- Cour. fl. 2137. 4- 8. Agio 104$ Pg 92 4. 8- JBco. fl- 2045. - 700 ffi baleine coupée de £ a fl. 70 le quintal. . aT^cTT"! ioo fg dite, . de % 80 dit , 8o. . \ 100 ffi dite, . de | . 90 dit . . . 90. . " 100 ffi dite, . de f 100 dit . . I00.' [ \ 100 ffi dite, . de \ 108 dit . . I0g'. 100 ffi dite, . de f . 116 dit . . 11& \ 100 ffi dite, . de \ 120 dit . . . r20' ! ". 100 ffi dite, . de # 125 dit . . I25' . . Rabais pour prompt payement 2 p? nj. « p . . fl' 792-ió~- frais dexpédition. Pour port au magafin & de la a bord du navire, emballage & autres frais. . . fl. rj Pour droits de fortie & paffëport de vifite. . i 17 iö Pour courtage d'achat a \ pour fl. 6. . '.'.26 Pour cornmiflion d'achat & d'expédition fur fl." 820 a 2 p» .' i§, ö* Si /'on paje a comptant, il fera de 6 Pl- Frais d'expédition. * Pour 6 caifles, emballage Sr port a bord du navire. . fl. 3<ï. - - Pour les droits de fortie & paffëport de vifite. . • - 81» 14. - Pour commiffion d'achat & d'expédition fur fl. 15734 a 2 p| - 314- 14- - 432- 8- Cour. fl. 16048. 14. - Agio 104$ p? - 691. 2. - Beo, fl. 15357- 12. - 4 Caiflës Contenant les mouchoirs & toiles peintes fuivantes, favoir: so pieces contenant 260 mouchoirs de coton peints, a 21 f. piece . fl. 273. - - 20 dites, . 280 dits, . a 22 - . 308. - - 20 dites, . 300 dits, . a 23 • . 345. - - 20 dites, . 320 dits, a 25 - . - 400. - - 80 piece* contenant n6o mouchoirs de f- d'aune . . - fl. 1326. - - 20 pieces toiles peintes mefurant 510 aunes, a 12 f. 1'aune . fl. 306. - 10 dites, . • 280 dites, a 18 - • - 252. - - 20 dites, . • 2?o dites, a 25 - . - 337- 10. - 60 p;r,r s mefurant • 1060 Aunes de |- d'aune, coutent . fl. 895. 10. - fl. 2221. 10. - Rabais pour prompt payement 1 pg fl- 22. 4. - fl. 2i>9. 6.-  DU COMMERCE. I. Part. Liv. I. 119 Tranfport de J'autre part. . . 2199. ]i: cafe la foie, le coton, quelques étoffes de foie- & L*T 'a? fa/petre', d£S diamants & beaucoup d'autres chofes que ou nous difpenferons de répéter ici, les ayant détaillées ailleurs. Nous SS»^^ ^ C°mp£eS de «*««!5 des •nmLCTlle-qUeJa C°mPaSnie des Indes vend> differe de qualités Tf- E,le,eft C°nnue fous divers noms> ou Plutóton en onnoit les fortes par les noms des lieux oü elle eft exploitée. Ces iinix  DU COMMERCE. I Part. Lit. I. 123 font Pointe de Gale, Barbarie, Mattura, Colombo & Negombo dans Tlfle de Cey'an. La canelle de Pointe de Gale efl la plus fine & la meilleure qu'on connoifle; elle forrne ordinairement avec celles de Barbarie & de Mattura 1'efpece qu'on dillingue fous le nom de canelle lettre rouge; La canelle de Colombo & celle de Negombo font, d'une autre part, 1'afibrtiment qu'on nomme Canelle lettre noire. La Canelle de la lettre rouge efl demandée pour le Levant, l'Italie & 1'Amérique. Celle de la lettre noire fe confomme principalement en France, en Efpagne & en Allemagne. C'efl la Canelle qui a le plus de débit en Europe, paree qu'elle efl du moindre prix. Les prix des Canelles varient chaque année füivant les circonftances. Nous avons déja parlé de cet objet ailleurs ; nous aiouterons feulement ici, que c'efl la branche de Commerce la plus difficile a remplir avec fatisfaétion pour les commifTionnaires Hollandois, chargés de faire des achats de cette épicerie. En effet, non-feulemen? il arrivé des baiffes & des haufiès confidérables dans les prix de la canelle d'une année a 1'autre , mais il n'efl que trop ordinaire de voir des differences prodigieufes dans les prix d'une Chambre aja fuivante. Les acheteurs partagent, il efl vrai, lês achats qu'ils veulent faire dans les chambres refpeclives de la Compagnie des Indes Orientales füivant la quantité que chacune de ces Chambres efl chargée de vendre ; mais on ne réuffit pas toujours a établir des prix moyens qui puuTent fatisfaire les négocians étrangers, iorfque ceux-ci ont plufieurs commifTionnaires a Amfterdam dont il peut fe faire que 1'un les ferve mieux que 1'autre fur 1'article de la canelle. Le plus habile de ces commifTionnaires eft quelquefois le plustrompé , Iorfque, dans 1'efpoir d'avoir cette épicerie a meilleur prix dans une des Chambres que dans les autres, il y fait.fes achats en total ou en plus grande partie. Nous avons détaiflé ailleurs (Voyez p. 48.) les prix que la canelle & les autres épiceries ont valu pendant cinq années dans les différentes Chambres de la Compagnie. Nous allons maintenant rapporter ceux que la canelle a valu cstte année 1780 dans ces mêmes Chambres. A Amfterdam la lettre rouge a valu de 92 a 150 f. beo. & la lettre noire de 91 a 105 f. A Middelbourg . . .95*125 95 » i°5 A Delft . . . ico a 135 94 i ico A Rotterdam . . . 95 a 136 93 * S>8 A Hoorn . . . .. 100 a 136. . . • . 100a 105 A Enkhuyzen . . . 100*136 100 3105 Nous ne parions pas ici de la canelle avarie'e, qui fe vend auffi avec avantage a la vente qu'en fait la Compagnie une fois 1'année, les pru a'en étant inférieurs que de quelques ibis a ceux de la canelle faiae C0M«fRrtrK DU PROV:NClS- Umis. CêMxmrce a'dmfttrdam.  iH TRAITE GENERAL Nous allons placer ici un compte fimulé de 32 furons de canelle achetés dans les diverfes Chambres, favoir: 16 Surons, dont 8 de la lettre rouge, la moitié de ceux - ci en cuir, 1'autre moitié en doublé emballage ; & les 8 autres de la lettre noire, moitié en cuirs & moitié en doublé emballage, achetés a Amfterdam aux prix fuivans, favoir:. Pefant Brut. Tare. Poidt net. * Surons en cuir 182 ffi 34 ffi i48 ffi, i 92 f. la ffi Beo. fl. «0. if. - 2 Dits> • ♦ • 182 ffi 34. ffi 1.4.5 ffi, i nof. ..- 814. - . 1 Dits.d'emballage 188 ffi 40 ffi 148 ®, a 1.31 f. . . - 976. 15.'. a Dits, . . . 188 ffi 40 ffi 148 ffi, & 150 f. . . - n 10. - . 8 Surons canelle de la lettre rouge, pefanr. s 92 ffi, a 121 f. laffii ' ~ -' £ - 3581. 12. pnx moyen i Brut. Tare. Net. 2 Surons en cuir 184®, 34 ffi, iSo ffi a 91 f. fl. 682. 10. a Dits, . . 184^,34 ffi, i5offi a 93 f. - 697. 10. - 2 Dits d'embah 190 ffi, 40 ffi, 150 ffi i 95 f. - 712.10.-! 2gg a Dits, . . 190ffi, 40ffi, 1 so ffi a 105f. - 737. 10. -} 8 Sur. canelle delalettrenoirepef.óooffi a 96C fl 2880"! -j * Surons de canelle dont 4 de la lettre rouge & quatre dé Ia lettre- noire, achetés a Ia Chambre de Middelbourg, favoir: 4 Surons de Ia lettre rouge pefant net 296 ffi a 110 f. prix moyen - i<$28. - 4 Surons de la lettre noire . . 300 ffi è 100 . dit. -1500. - - 9 Surons de canelle achetés a Ia Chambre de Delft, dont 1 Suron de la lettre rouge pefant net 295 ffi k n.7| f. prix moyen . 1739. . 1 Dit, de la lettre noire. . . 300 ffi i 97 - dit. . -1405. . . * Suroni de canelle achetés a Ia Chambre de Rotterdam, dont 1 Suron de la lettre rouge pefant net 29Ö ffi k 115^ f.prix moyen -1709. 8. s Dn de la. lettre noire . .. 300 ffi a 95I - dit . -1432.10.- * Surons de canelle achetés i la Chambre de Hoorn, dont 1 Suron de la lettre rouge pefant net 296 ffi a 118 f. prix moyen - 1745; 8. a Dit, de la lettre noire . . joo ffi a 102} - dit. . - 1537. 10. - fl. I9I59< 8. - CoMMencB DES ProvincesUniks. Co-nmercc d'Amfbrdum.  DU COMMERCE. I. Part. Lïv. I. 125 Tranfport de 1'autre part. • • fl. I9I59- 8- 2 Surons de canelle achetés a la Chambre d'Enkhuyfen, dont i Suron de la lettre rouge pefant net 296 ffi i 118 f. prix moyen - 1746. 8. - 1 dit de la lettre noire. - 300 f& a 102* - dit. - I537-IQ-- 32 Surons de canelle achetés dans les diverfes Chambres. . - 22443. 6. - Pour les pauvres 1 par mille - 22. 9. 0.22465.15- - Rabais ordinaire pour prompt payement 1 pg fl. 224. 13. -~\ Rabais êxtraord. pour payement avant ] ^ . 33?_ . 1'cpoque fixéepar la Compagnie pour j» \ pg - 112. 7- -I retirer les canelles de fes magazins. J J _ Beo. fl. 22128. IS* - Frais d'expédition. * Pour tranfport de 16 Surons de canelle des cinq dernieres Chambres a Amfterdam. • . Cour. fl. 8. - Pour la moitié du droit du poids, poit au ma-~j gafin, emballage des Surons & port a bord > S - Th * T du navire. • • J • Pour paffëport de viflee . • ■ s'rI' ' Cour. fl. 85-H- - Agio 104j pg - 3- *4- " ■ ■ 8IilZii Beo. fl. 22210.-12. Commiffion d'expédition 2 pg - 444- 2- Beo. fl. «2654. x4- - Le Kaveling ou lot de Canelle eft de 12 Surons. On n'en vend pas moins a la fois dans chaque Chambre de la Compagnie. . Le poivre fe cultivé dans plufieurs parties de 1'Aüe & principalement fur la cöte- de Malabar. Les Hollandois en tirent auffi de leurs Ifles de Tava & de Sumatra. II y en a de deux qualités, connues fous le nom de noivre brun ou noir, &de poivre blanc. Le poivre brun, ou noir, elt ainfi nommé, paree que la couleur naturelle du poivre, apres qu on la öté de la grappe & laiiTé fécher quelque tems , eft d un brun plus ou moins foncé, füivant les lieux qui le produifent. Le gram gros , pefant & bien nourri, eft préféré au grain petit & léger de poids. Le poivre blanc ne differe du brun que paree qu'ayant été humefté d eau de mer Oi lecne enfuite au foleil, il a perdu par ce moyen fon écorce. Nous ffe parierons point ici du poivre long, la confommation n'en étant nulLmient comparable a cplle du poivre rond, dont 1'efpece d'ailleurs differe totaleme-nt. Nous nous bornerons donc a donner icile compte fimulé füivant du poivre brun, qui eft un article de Commerce des plus importans. Q.3 COMMFRCE DES TrovincesUnies. Comnicrcs ii'A'H' fterdam.  Commerce dei ProvincesUnies. Commerce if'Am. flerdam. ttt TRAITÉ GENERAL. i (S.Lots, ou 60 balles de poivre brun achetées dans les fix Chambres de ia Compagnie des Indes Orientales comme flik, favoir: 10 balles pefant brut 4350 ffi Tare a 5 ffi par balie, 50 Net 4300 ffi achetées a Amfterd. a 24 § laffi.Bco. fi 2530 10 dites pefant net 4300© . . è Middelb. i a4J . . . 2633' ic iodites . . 4300 ffi . . -a Delft, è 24J . . ' . 26,/ J' ' lodites . . 4300 ffi . i h Rotterd. a 24^ . . 1 - 2674' 1' lodites . . 4300 ffi . . è Hoorn, 325 . . . 2687' i0' Iodites • • 430Q ffi . . aEnkbuyf. a 2; . . . . 2687.10'. oobal.poiv. pef. net 25800 ffi au prix moyen de_aj4j|J . Bco. flT5936. 17. - Pour les pauvres 1 pff - 15. I9. . - 15952. 16. - Rabais pour prompt payement 15 ps - 239. 6. ■ . Bco. fl. 15713- 10. - Ir ais dexpédition. * Pour frais de tranfport de 50 balles des cinq') dernieres Chambres a Amfterdam. - j - - fl. 50. - - Pour Ia moitié du droit du poids, port au maga-) fin, emballage & port a bord du navire. ) " " " 24°- - - Pour paflèport de vifite . . . . g Cour. fl. 298. - *Agio 104Ï p° - 12.17.- ■ 285. 3-j- Bco. fl. 15998. 13. Commiffion d'expédition 2 pf - 319. I0. . Bco. fl. 16318. 12. - 1 LTogir^e,que IaComPagnieHoIlandoife des Indes Orientales prend dans les Lies Moluques pour le tranfporter dans divers païs, tant de 1'Afie que le i Lurope, efl de deux efpeces, dont ja plus abondante & la plus eftimée -lt celle que 1 0» fait fécher avant la maturité entiere du fruit. L'autre efpece efl le girofle mür qu'on confit. II efl alors nommé Antofle de giyfie au heu que le girofle fee efl appelé Clou de girofle, a caufe de fa rJsemblance a^ec un clou; c'efl de ce dernier que la Compagnie Hollandoife rend tous les ans des quantités immenfes ,& qu'elle retire des bénéfices proïjgieux._ Elle en fixe elle-même les prix, & fes magafins en Hollande ^onc toujours ouverts pour tous ceux qui ont befoin d'acheter de cette pré.ïeuie epice. Le pnx du girofle que la Compagnie avoit tenu pendant plu-  DU COMMERCE. I. Part. Liv. I. 127 fièurs années a 85 f. bco. la ffi, bailTa en 1777 a 65 f. oü il eft demeuré j jufqu'a préfent. Voici un compte fimulé de cette forte d'épicene: 1 Boucau de cloux de girofle pefant environ brut 520 ffi, & il y a toujours 2 ffi de ■ Pour tare, l'on déduit le poids du boucau - 80 bon poids fourd. Net 440 a 65 f. Bco. fl. 1430. 2. 8. Rabais pour prompt payement 2 pf 28-12. - 1401.10. 8. Pour les pauvres 1 par mille - i. 8. Bco. fl. 1402.18. 8. Frais d'expédition. Poür port du boucau au magafin, la moitié des frais du poids, & port a bord du navire . . . fl. 8. - Pour paflëport de vifite. . • -•- • ' 4- 8' " Cour. fl. 12. 8. Agio 104j pg - - 10. 8. - 11.17. 8. Bco. fl. 1414.16. Commiffion d'achat 2 pg - 28- 6. -_ Bco. - 1443- 2. • L'arbre quï produit la noix mufcade & qui refTemble au pêcher, donne deux articles de commerce extrêmement recherchés & trés-lucratifs pour la Compagnie. L'un eft la noix, que tout le monde connoit fous le nom d- Noix mufcade, 1'autre eft 1'écorce de la noix, connue fous celui de Fouly, Macis, ou Fleur de Mufcade. Cette écorce n'eft qu'une peau qui enveloppe la noix dont elle fc fépare d'elle même a meiure que ce fruit parvient a fa maturité. La noix a d'ailleurs une feconde_ peau ou écorce qui couvre le macis, mais qui n'a aucune des qualités qui font eftimer la noix & la fleur de mufcade. Ces articles fe vendent par la Compagnie Hollandois une fois feulement 1'année , & Ia vente s'en fait eü même tems que celles de la canelle & du poivre fe font dans les Chambres refpeöhves. Le macis a été payé cette année (1780) comme fuit, favoir: A Amfterdam 23 6 1 ft la ffi. a Middelbourg 23 g; a Delft 23 f? ij; a Rotterdam 23 g 1 ft; a Hoorn 23 fl"4i fti & a Enkhuyfen 24 6. Le prix moyen- répond donc a 23 g \\ la ffi ; & a ce prix nous allons former Ie compte fimulé ci-après , favoir: Commerce des 'rovinces- Jnies. Commerce tVAm'erttam.  'rzS TRAITÉ GÉNÉRAL COMMBRCZ DES PnOVlKCEi- Unie«. Commerce ei'Am$iriam. i Boucau de macis pefant brut 700 ffl Tare environ 120 NetsSofë 323 fl 4!$bco. fi. 4057. Pour les pauvres 1 p?§ - 4. 1. - - 4071. 1. - Rabais pour prompt payement 1 pï fl. 40. 14. ,~\ Rabais pour payement cfavance * p£ - 20. 7. -j 61' *' " fl. 4010. - • Frais d'expédition. •Pour la moitié du droit du poids, port au magafin, & de-la a bord du navire. . . fi. ir. - - Pour paffëport de vifite. . . . - 6. 10. - Cour. fl. 17. 10. Agio 104J p| - - 15. - 16.15. - Bco. fl. 4026.15. Cotnmifiron d'expédition 2 p| - gQ- IO_ . Bco. fl. 4107. 5. - La noix mufcade, employee autrefois dans tous les affaifonnemens & même dans les remedes, eft aujourd'hui d'une confommation beaucoup moindre qu'elle n'a été; il n'y a que la Compagnie Hollandoife des Indes Orientales qui la vende, & au prix qu'elle juge a propos de la fixer. II y a deux fortes de noix mufcade; 1'une confite quand Ia noix efl encore verte, & qu'on regarde comme un remede ftomacal,. 1'autre feche & naturelle fans aucune préparation. C'eft de cette derniere dont nous traiterons ici: les qualités qui la fonteftimer, font d'être pcfante, d'une couleur grife , marbrée par le dehors & rougeatre en dedans , d'avoir une odeur agreable, & un goüt chaud, piquant & aromatique. La Compagnie qui depuis alfez longtems tient le prix de cette épicerie a 75 f> argent de banque la livre, en vend tous les jours de 1'année ou fes magafins font ouverts.. Voici un compte fimulé de cette épicerie. 1 Boucau de noix mufcade pefant comme fuit, favoir: Brut 600 ffl Tare . 95 ' Net 504 ft a 75 f- Ia ffl. . Bco. fl. 1890. - - : Rabais pour prompt payement 2 p? - ■* 37. 16.- - 1852. 4. Pour les pauvres 1 p|§ - 1. 17. - - 1854. 1. - Trans-  DU COMMERCE. Part. I. Lxv. ï. m Tranfport de 1'autre part. . » » fl. 1854. 1. - Frais d'expédition. * Pour Ia moitié du, droit du poids & port a bord du navire- fl. 10. 10. - Pour paffëport de vifite. . J » • 6. 5. - * fl. 16. 15. - Agio 1041 p§ - - 15. - — fl. irt, - ; - 1870. 1. - Commiffion d'expédition 2 p| - 35. 17. - fl. 1906. 18. - Nous devons remarquer ici que Ia Compagnie fait des conditions fort avantageufes aux particuliers qui lui font des achats de canelle , en ce qu'outre les rabais d'ufage dont nous avons parlé, elle leur fait la faveur de compter la tare beaucoup au - deffus de ce qu'elle efl: réellement: les marchands qui achettent de la Compagnie, favent qu'elle donne pour'tare fur les canelles 17 ffi par furon de cuir, 10 ffi par furon de fimple emballage , & 20 ffi par furon de doublé emballage; tandis que le poids d'un furon de cuir n'efl: que de 8 a 10 ffi; celui d'emballage fimple de 5 a 6 ffi, & celui d'emballage doublé de 10 a 12 ffi. II y a d'ailleurs dans le poids brut des canelles, un bon poids fourd de 1 a 2 ffi en faveur de 1'acheteur ; ce qui a lieu également pour le poivre & les autres épiceries La Compagnie vend chaque forte par lots, ou Kavelings, qui confiflent eri 12 Surons de canelle, 10 balles de poivre brun, 6 balles de poivre blanc. un boucau de 300 a 400 ffi de cloux de girofle, 1 futaille d'environ 700 ffi de noix mufcade, 1 futaille de 390 a 400 ffide macis, ou fleur de muscade. Si l'on n'achette pas ces épiceries dans des tems couvenables a Ia Compagnie, ou fl l'on n'en a pas befoin de parties complettes, favoir d'un lot au moins de chaque forte, on peut s'en procurer les parties qu'on en defire, petites ou grandes, chez les marchands épiciers en gros qui en s'en faifant payer le prix courant, accordent les mêmes rabais pour Ia tare que la Compagnie, mais ne font point jouir 1'acheteur des rabais qu'elle accorde pour prompt payement. On compte différentes fortes de thé, que l'on peut néanmoins ranger en trots clafies Dans la première font les thés verts fins, tels que hHayfaen% e Hayfaenfcun;dms la feconde claffe font les thés verts ordinaires, tels que Ie Songlo le Pekao, le Soatchon, le Tèitkay & le Congo; & dans la dermere efl: le the hou, bohé, ou Boey. On donne au thé plufieurs autres noms que nouscroyons inutiles de fpécifier, auffi bien que les qualités, les couleurs, les gouts différens de cette feuille: nousremarquerons feulement que CoMMÏRCB T1ES ProvincesUnif.s. Commerce iTA/S' f.cr dam.  cokuerce des Frovinces- Unik^ Commerce d'Amfterdam. 130 TRAITÉ GENERAL les thés Hayfaen, Congo & Bou, font ceux dont Ia confommatïoh, quoique confidérablement diminuée en Europe depuis quelque tems, efl encore néanmoins la plus forte; celle furtout du thé Congo & du thé Bou eft immenfe a caufe de leur bas prix. Nous nous bornerons a donner ici Ie compte fimulé füivant de ces trois fortes de thé, achetées a la Compagnie Hollandoife des Indes Orientales, favoir: 6 Caifies de thé Hayfaen dont le poids a rendu, favoir. 1 Caifle Brut ic6 ffi Tare 30 ffi 1 elite, . 98«... 28 1 dite, . 70 - . . 24 1 dite, . 50 - . . 20 1 dite, . 20 - . . 9 1 dite, 16 - . . 8 Brut 360 ffi Tare 119 16 Tare 119 : Net 241 ffi • Déduftion pour bon poids 1 pg i\ ' 238^ ffi i 90 f. ' Bco. fl. Ï073. $. » - 2 Caifles de thé Congo dont le poids a rendu, favoir:. . I Caifle brut 208 ffi Tare 60 ffi I dite, • 196 - . . 54 Brut 404 ffi Tare 114 ffi Tare 114 . : Net 290 ffi DédudHon pour bon poids 2 p£ 6 —! 284 ffi a 35 f. - 497.> . L 1 Caifles de thé Bohé, ou Boey, dont le poids a rendu, favoir 1 ; I Caifle brut 410 ffi Tare 90 ffi j dite, • 390 - • • 84 Brut 800 ffi Tare 174 ffi Tare 174 -. Net 626 ffi Déduction pour bon poids 4 pg 25 601 ffi k 20 f. 6or. • - . Bco. fl. 2171. 5. . Rabais pour prompt payement 1 pg fl. 21. 14. • Et fi l'on paye k comptant encore 1 pg 21. 14. - l——— 43- 8. - Bco. fl. 2127.17. .  DU COMMERCE. I. Part. Liv. I. 131 Tranfport de 1'autre part - - Bco. fl, 2127. 17. - Frais d'expédition. * Pour port au magafin , emballage & port a bord. '. fl. 7. - Pour droits de fottie & paffëport de vifite. . . 13.-- Pour courtage d'achat \ pg . • • 15- *8. - Cour. fl. 35. 18. Agio 104* pg 1. 11. . " 3'- 7" ' BCO. fl. 2162. 4. - Commiffion d'espéditio.i 2 pg 43. 5- Bco. fl. 2205. 9- - Note. La tare des Caifles de thé efl; fixée a raifon du poids de chaque caifTe, favoir: Sur une caifTe pefant 400 ffi & en fus, Ia tare eft l '. I 90 ffi Sur une dite pefant moins que 400 ffi, elle eft . ~ 84 Sur une demi-caifle pefant 200 ffi & en fus, . . I 60 Sur une dite pefant moins que 200 ffi . I 54 Sur un quart de caifle pefant 100 ffi & en fus . . 30 Sur une dite, pefant moins que 100 ffi ... 28 Sur une Cannaftre,ou Canafle,pefant 70 ffi 2 . . 24 Sur une dite, pefant 50 ffi . • . . 20 Sur une dite, pefant 32 a 40 ffi ... 16 Sur une dite, pefant 20 ffi ... . 9 Sur une dite, pefant 16 ffi . . ^ . . 8 Outre le thé que les Vailfeaux de la Compagnie tranfportent de la Chine en Europe,ils apportent de differens endroits de 1'Indè & de 1'Afie, des cargaifons confidérables de café dont les prix varient füivant les circonstances. On en diftingue deux qualités: la meilleur;; vient de Moca, port de 1'Arabie Heureufe; 1'autre,, fans être a beaucoup prés aufii bonne que la première, eft néanmoins préférabh aux cafés qui nous viennent de 1'Amérique. Nous avons marqué dans fe prix courant que nous avons donné ci-devantles prix & les conditions pour la vente des diftérens cafés. Comme celui qui vient de 1'Amérique fonne un obj ;t de Commerce des plus importans , nous en donnerons un compte fimulé Iorfque nous parierons du Commerce des Colonies Hollandoifes de cet hémifphere. Les autres articles principaux qui viennent des Indes Orientales & de la Chine en Hollande, font comme nous 1'avons déja obfervé, des toiles & des étoffes de coton & de foie; de la foie & du coton brut ou filé. II en eft R % commsrce ds ProvincesUr-'irs Commerce iTAm. (lerdam.  132 TRAITE GÉNÉRAL CoMMCxea dis l'aoviNoss- Unik.-. Commirt* d'Amfitrdent. encore plufieurs autres venant des mêmes endroits, indiqnês dans Ie prix courant, avec leurs valeurs & leurs qualités refpectives; mais il feroit trop long & peut-être fuperflu d'en donner des comptes fimulés. Un objet dont nous n'avous encore parlé nulle part, & qui néanmoins efl fort intéreffant, trouve ici naturellement fa place; c'efl celui des diamans travaillés, tels qu'on les demande communément a Amfterdam de plufieurs endro'its de l'Europe. Nous en donnerons un prix courant, après avoir dit deux mots de cette pierre précieufe, auquel le luxe donne un prix prodigieux. On ne trouvoit autrefois des diamans que dans les Indes Orientales. La partie inférieure de 1'Indoftan en fourniffoit la plus grande partie. Au milieu du dix-feptieme fiecle on comptoit vingt-trois mines de diamans ouvertes dans le royaume de Golconde & quinze dans celui de Vifapour. L'Ifle de Borneo en avoit aufli plufieurs qu'on exploitoit. Aujourd'hui c'eft du Brezil, appartenant aux Portugais, que l'on tire la majeure quantité des diamans qui fe répandent en Europe. Ces diamans paflent pour n'avoir pas la même dureté que ceux des Indes Orientales, & ne peuvent par conféquent recevoir Ie même poli; aufli font-ils moins eftimés. La rareté de ceux - ci en fait aufli monter le prix confidérablement. Les diamans blancs, dont 1'eau eft bien nette, font les plus eftimés._ Ils font d'une plus grande dureté que les diamans colorés. De ceux - ci les uns font bleus , d'autres font verds , couleur de rofe , jannes , noirs , citrons, &c. Quelques - uns ont des couleurs extraordinaires, & cette fingularité fait qu'ils font recherchés, même plus que les_ blancs. C'eft le caprice qui y met le prix. Les deux principales qualités du diamant font Ia netteté & la tranfparence ; la troifieme eft 1'éclat & Ia vivacité de fes reflets; il eft fenfible que cette derniere qualité eft une fuite naturelle des deux autres; il faut cependant convenir que la main dé 1'artifte ne contribue pas peu a multiplier, pour ainfl dire , les rayons qu'on en voit jaillir. II ya différentes manieres de tailler les diamans. Ces différences dans la taille leur ont fait donner des noms diftinéts, & fervent a former les fix clafles ou dénominations créées par les diamantaires. La première de ces clafles comprend les Diamans a table, ou pierres épaifles; la feconde les Pierres foibles ; la troifieme les Rofes; la quatrieme les Brillans; la cinquieme les Demi - Brillans, ou Brillonets ; la fixieme des Poires a Flndienne. Comme les pierres a table, les rofes, les brillans & les brillonets font en général le plus demandés de divers endroits, nous nous bornerons a en donner le prix courant füivant.  DU COMMERCE. f. Part. Lïv. L 133 Prix Courant des Diamans dits~de Brabant taillés en Hollande'. Pierres Dites, de 50 . - 90. - - Dites, de ia è 20 . -55 - » Dites, de 6a - 95. - - Dites, de 20 è 50 . - 60 - - Les jouailliers ont coutume de déduire de ces prix 1 p| pour prompt payement, quoique ce payement n'ait lieu que dans trois mois. II efl bon, au refle , de dire qu'on a dreffé des tarifs pour les diamans , furtont pour ceux de grande & moyenne taille; mais il n'elt pas fur de s'y rapporter , paree que les diamans fe répandent de plus en plus & doivent par conféquent diminuer de prix. D'ailleurs, la netteté, la couleur, la grandeur, 1'étendue, Ie poids de lapierre, & la perfeótion de la taille, variant a 1'infini, empêcheront toujours que l'on puiffe calculer au jufte la valeur du diamant. Et. Le Commerce que fait la Hollande avec fes Colonies de 1'Amérique efl des plus importans. Le fucre, le café & le coton en font les principaux R 3 commbscb ProvincesUnie*. ConmeruiCdm. jltrdam.  kft * TRAITÉ GÉNÉRAL COMMERTB DES PuOVINCES- ■ Commerce ct' Am(leriam. objets. II efl permis a 1'étranger comme au Hollandois de le faire, moyennant qu'il paye a la Compagnie hollandoife, comme nous 1'avons déja obfervé, les droits qui lui font dus. Bien plus, les Ifles de St. Euftache & de Curacau étant des ports francs, oü toutes les nations ont la liberté d'aller trafiquer, comme bon leur. femble, les armemens pour ces Ifles peuvent être faits hors de la Hollande. On eft feulement obligé de prendre les expéditions requifes en Hollande,en ayant foin d'y faire payer les droits ordinaires a la Compagnie qui, dans ce cas, accorde fes lettres de permifïïon adreffées aux Gouverneurs refpectifs des deux Ifles. A cet égard on fait le même traitement aux étrangers qu'aux Hollandois. La Compagnie fait peu ou point d'expéditions.pour fon propre compte pour les ColoniesHollandoifes ;mais,comme tous les navires doivent revenir néceffairement en Hollande avec leurs cargaifons de retour, fans même excepter ceux qui ont été expédiés de quelque port d'Europe que ce foit pour Curacau, ou St. Euftache, la Compagnie fe charge a 1'arrivée de ces navires en Hollande,- du foin d'en recevoir les cargaifons & d'en faire la livraifon aux propriétaires, ou Confignataires refpeêtifs, de qui ejje recouvre & les droits qui lui appartiennent a elle-même fur le montant des marchandifes, & le fret qui doit être pavé au navire en vertu des connoiffemens, iequel fret elle remet enfuite aux armateurs du navire , après en avoir déduit les frais, comme nous le montrerons ci - après. Les Sociétés de Surinam & de Berbice font de leur cöté quelques expéditions aux Colonies qui fe trouvent dans leur conceilion ; la première principalement ayant befoin tous les ans de Negres, en fait acheter nne partie fur les cötes d'Afrique & Ie refte a Surinam même. Au refte, lés particulier? qui fuivent le Commerce de cette Colonie & celui de Berbice, de Demerari & d'Effequebo, font Ia plupart oü propriétaires, ou interesfés de quelqu'une des plantations de ces mêmes Colomes. La Commerce de Sc. Euftache & de Curacau eft tout différent: il fe fait par des négocians Spéculateurs, foit pour leur propre compte , foit pour compte en participation avec des étrangers. La pofition de St. Euftache en particulier eft, on ne peut plus, avantagéufe pour ce Commerce; fa proximité des autres Ifles , irjvitant d'un cotj les habitans de celles- ci,& d'un autre les négocians de l'Europe qui ont des relations avec eux, a fe fervir de le voie de St. Euftache, furtout en tems de guerre, pour fe procurer la facilité des retours, ou le débouché le plus avantageux de leurs denrées. En effet, quoique l'ifle de St. Euftache ne foit pas le feul port franc 'de 1'Amérique, on peut néanmoins la regarder comme Ia feule Colonie Européenne de cette partie du globe, qui ne feit pas agricole, fon terroir ëtarit peu propre pour la cultivation, & d'ailleurs fort reuerré, Le Commerce eft donc fon unique reflburce, mais reffource féconde & folide qui dédommage amplement cette Ifle des autres avantages que la nature femble lui avoir refufés. Elle eft frequentée de toutes les nations qui ont des  DU COMMERCE. I. Part. Liv. I. 135 poffeffions en Amérique, &, tanten guerre qu'en paix, St. Euftache eft un entrepot oü les Colonies Européennes de cet hémifphere vont cherch ïr les proviiïons qui peuvent leur manquer, & porter le fuperflu des denrées dont elles ne fauroient fe défaire chez elles ou ailleurs aufli avantagéufe*ment que dans cette Ifle. II eft donc évident que le Commerce de St. Euftache tenant de fi prés a celui que chaque nation fait avec fes Colonies refpecfives de 1'Amérique, la connoiffance n'en peut qu'être utile & agréable aux négocians fpéculateurs: nous allons en conféquence expofer dVune maniere fuccin&e en quoi conlifte ce Commerce. Difons d'abord que le commerce de St. Euftache a pour objet de fournir aux Ifles qui 1'avoifinent en Amérique une partie des provifions dont elles ont befoin, & d'acheter d'elles le fuperflu de leurs denrées. Nous obferverons enfuite, que ce Commerce, par la même raifon qu'il eft dépendant de celui que l'on fait dans les établiflemens Européens dans cette partie de 1'Amérique, connue fous le nom & Ifles Antilies, ou Caraïbes, eft fujèt a des révolutions fubites & inattendues, qui le plus fouvent trompent 1'attente du fpéculateur: indépendamment de cela , comme en certaines circonftances on peut y faire des profits confidérables , ces profits encouragent les fpéculations qui , en forcant le Commerce , ne peuvent manquer de lui nuire. Mais, quoi .qu'il en foit, tout Commerce eft bon Iorfque l'on fait les moyens de le faire avec avantage, & cplui.de St. Euftache offre toujours au fpéculateur prudent une carrière brillante, dans laquelle il n'exerce fes talens & ne deploie fes facultés, que lorfqu'il voit les affaires dans un jufte équilibre. Le Commerce de St. Euftache fe divife naturellement en Commerce cfallée & en Commerce de retour. Le premier confifte a y envoyer des provifions fraiches & falées & quelques marchandifes feches. Le dernier confifte a en faire venir diverfes denrées & marchandifes de 1'Aménque. On entend par provifions fraiches & falées, des farines, des pois, des haricots,du vin, de 1'eau de vie,du genievre ou eau de viede grains, du vinaigre, de l'huile d'olive, de la viande de bocuf falée, du lard & de laviandede cochon, des jambons, du.faumon en faumure , des harengs falés, du beurre, des chandelles de fuif, des bougies de cire & plufieurs autres chofes. . Les marchandifes feches le plus demandées pour St. Euftache, lont des colets ou toiles d'Ofnabruck, dites autrement Toiles a la Rofe , des toiles de Warendorp , de Siléfie , de Brabant, de Hollande , & de Rusfie , des Platilles Royales , Bretagnes , crées ou moriaix véntables & contrefaites , toiles écrues de Mortagne, de Vimoutier , de Dinan, brins & grosfort de diverfes longueurs, toiles de Laval, toiles a voile de Hollande & de Ruffie, bazins, fils d'épreuve véritables & contrefaits, coutils , fervietes & napage de France; mouchoirs de Siléfie, de Rouen, de Saumur & de Bearn; mouchoirs & robes de Cholet, bas de fil tncotés blai.es, fil de Rennes gris; Indiennes pattenas, Perfes des Indes, chitz, Commerce des Provinces- Unibs.._ ; GootiHêrct u'./mjlerdtim.  rjrf TRAITÉ GÉNÉRAL firfaca , gingas ^ guingans , hamans, baffetas , mouchoirs des Indes i nankins; mouffeiines unies, a fleurs, brodées, a raies, & a carreaux; chemifes de Soldat; cloux de fer aflbrtis, verres a boire & gobelets blancs, fayence de Rouen; des houis, ferpes & haches; des chaifes en paille; planches de fapin, cordages & fil a voile, & divers autres articles. . C'eft du choix_ de tous ces articles que dépend le plus fouvent Ie bon ou Ie mauvais fuccès des fpéculations. On doit furtout prendre bien garde a la bonne qualité des provifions, qui, plus qu'aucune autre marchandife , font fufceptibles de détérioration , auffi - bien pendant Ia traverfée d'Europe en Amérique, qu'en Amérique même, dont les chaleurs font funefles a tous les comeflibles. On donne la préférence dans cet hémifphere aux farines de France & d'Angleterre fur celles de Hollande. Celles-ci fervent feulement a faire du biscuit; & l'on fait du pain avec celles-la. Les falaifons d'Irlande font tout ce qu'il y a de mieux dans ce genre pour 1'Amérique. Elles font mieux préparées, fe confervent davantage, & les qualités' en font fupérieures a celles des falaifons qu'on fait en Hollande & en d'autres pays. La viande falée de bffiuf, celle de cochon & le lard de Cork, de Waterford & de Limmerik font fort efiimés a St. Euftache & dans les autres Ifles. Le Hareng falé efl: un article fur lequel il y a des dangers a courir. Celui de Hollande , quoique reconnu pour le meilleur, eft trop gras & ne fe conferve pas long-tems. Celui de Suede, lorfqu'il a été bien conditionné, rifque moins de fe gater, fe vend couramment & a des prix qui, quoique plus bas que ceux qu'on paye pour les Harengs de Hollande, donnent néanmoins plus de bénéfice que ces derniers. Le meilleur moyen de préferver le ,hareng d'une prompte corruption, c'efl: de Je laver, Ie refaler, le mettre en de bons barrils avec le plus de eouches de fel qu'il eft poftible., & enfuite eerder & fermer foigneufement les barrils avant de les envoyer a bord du navire; l'on doit également veiller a ce que les barrils ne fouffrent point de mauvais arrimage. On peut fe promettre du bénéfice, & même un grand bénéfice du Commerce ;de 1'Amérique, moyennant qu'on le faffe avec prudence & circonfpection. Cependant la fpéculation la mieux combinée peut avoir un mauvais fuccès. Dans ce cas,le fpéculateur doit-il fe rebuter? Non: au contraire, il doit faire un fecond & même un troifieme eflai avant de renoncer a un commerce que quelques circonflances momentanées auroient rendu mauvais, fans qu'il le fut par lui même. Comme il y a des fpéculateurs timides qui fe dccouragent dés qu'un premier eflai leur a été malheureux, ou feulement peu favorable, & qui perdent ainfi les profits qu'ils auroient pu faire s'ils euffent 'continué leurs fpéculations, d'une autre part il y en a d'autres qui, plus avides, ou moins prudens, forcent dans un article qui aura bien rendu la première fois,, fans prévoir que leur gain même aura engagé plufieurs autres fpéculateurs a faire dans le même ConHsr.cn OKI Vkiks. Commerce a'Amfltrdam.  DU C O M M E R C È. I. Part. Lïy. t 137 même article, dont la trop grande abondance, comme en toute autre chofe, avilit le prix , & doit néceflairement caufer de la perte au fpéculateur qui s'y eft livré aveuglément, au lieu du profit dont il s'étoit vainement flatté. Ces deux extrémités font également a éviter dans tout Commerce quelconque, fpécialement dans celui de 1'Amérique oü le meilleur moyen de bien réuflïr dans fes entreprifes eft de n'en faire que de petites, mais répétées & choifies. Au furplus, quel que foit 1'article fur lequel ou fe propofe de fpéculer, l'on doit mettre* la plus grande attentión a prévoir les circonftances qui en peuvent rendre la vente prompte & favorable; car il y a bien des articles fujets a fe gater promptement a St. Euftache a caufe des grandes chaleurs qui y regnent ordinairement, & céux-ci doivent y être vendus fur le champ, foit avec bénéfice, foit avec pérte. Onconjoit aifément que ces articles font principalement les falaifons: les farines courent aufli a peu prés le même rifque; mais il n'en eft pas ainfi des marchandifes feches, qui, a la vérité font d'un débit plus lent & peut - être moins avantageux que celui des provifions de bouche en général , mais qui, d'un autre cöté, rendenttoujours a 1'habile fpéculateur, qui fan s'en procurer dc bons affortimens de la première main , un benefice honnête, capable de contenter fon ambition. Nous devons a préfent placer de fuice les comptes du coüt d'une pacotille expediée d'Amfterdam a St. Euftache; de la vente qui en fut fake dans cette Ifle; de 1'achat d'une partie de fucre & d'une autre de caf< pour former les retours de la pacotille , & du rendement que ces retour ont donné a Amfterdam. Cela fuffira, ce nous femble , pour donne une idéé du Commerce aciuel de St. Euftache. Comptes d'achat de divers articles qui ont formê une pacotille pour TIjle d St. Euftache , favoir: Sco barrils de farine de Hollande pefant, Biut 97500 tê ^ Tare, 8500 Net 89000 81 i 9 fl. les 100 tB . fl. 8010. • Pour les 500 barrils, a 28 f. piece . - 7Q°- ' fl. 871°- * Frais dexpéditisn. * Port a bord & faire fceller les barrils a 6 f. . fl. 150. - Droits ordinaires 2^ p| & paffëport. . 222. - - Prime extraordinaire durant la guerre \ p| . » 43- °-* AlTurance fur fl. 9 ioo. a 5 p| . . . 47°- - - Commiffion fur fl. 9S95. * Pï • • • 191-18.- " ' I0?7- 7 Cour, fi. 97b;. 7 I. Partie. s Provincb»Commerce d'Ain- i :  Commerce des Provincis- Uniis. Commerce d''Amfisrdam. 138 TRAITÉ GÉNÉRAL 200 bairils de viande de) bceuf falé a 30 fl. . r fl< 6oco> Rabais pour prompt payement 1 p§ . , '<5o«' - fl. 5940. - . Frais d'expédition. * Port k bord & cerclage des barrils a 3 f. . i fl. 30. - Droits ordinaires & extraordinaires 3 p| & paffëport . -178. 4.Affurance fur fl. 6600. k 5 pg. . , , 33a . _ Commiffion fur . , , , , - 124.16.- gg3. - - fl. 6603. - - ioo barrils de Hareng de Hollande a 18 fl. le barril . ; fi. 18Ó0. - Rabais pour prompt payement 1 p°- . , - 18. - - - 1782. TT Frais dexpédition. Port k bord des navires & rabatage des barrils . fl. 15. - Droits ordinaires & extraordinaires & paffëport . - 57. . Affurance fur fl. 2000. è 5 p§ . . . . Ioc. . . Commiffion d'expédition 2 pg . . . - 39. - - 211. - . Cour. fl. 1993. . _ ïoo barriques de vin rouge de Bordeaux a 38 d£- le tonneau . fi. 5700. - . Rabais pour prompt payement 1 pg . . - 57. _ _ - 5643. - - Frais d'expédition. * Port k bord, rabatage & cerclage des fu'aiües . fl. 145. - . Droits ordinaires & extraordinaires & paffëport . - 174. - Affurance fur fl 6400. a 5 pg . . . » 320. - - Commiffion d'expédition 2 p? . j . . 125.13.- ' 7g4-i3._- Cour. fl. 6407 I3; . 40 Pieces de toiles k Ia rofe de ire. qualité mefurant enfemble . 3045 aunes, k rixd. nj ; fl. 875. g. . 40 Dites, de2de.qualité, 3117 . , i0| . . - 827.19. . 60 Dites,de3IIie.qualité, 5145 . . $>_ . - 1221.10.. - J?o Pieces toiles a carreaumefurant 7200 aunes,a s^f.l'aune . - 1845, -- 100 Pieces fil d'épreuve de Siléfie,k6\ fl. piece . . - 1250. -- too Pieces fil d'épreuve de Harlem, i *| * . . .'. - 1550. - - fl. 7570. 6.T  DU COMMERCE. I. Part. Liv. L 13* Tranfport de 1'autre part. , » fl- 757°- 6. • 40 Pieces de rouen contrefsit, mefurant 2600 aunes, a 7f5 f. • 934- 7- - 40 Dites, dit, véritable, . 2016 . a 7? " 731* l' ' 250 Pieces Bretagnes entrelarges, a 64 f. piece . . " 800. * " 250 Dites, dites, . è 6s\ • • • 818.15. - 125 Dites, dites larges, , a 91 . . . 563.15- " 125 Dites, dites. a 92 . • * 575- * " 44 Pieces blancbes de ménage, dont 12 Pieces contenant 624 aunes, a 111 f. . fl. 362. 14. -T 12 Dites, ' . 607^ . iof . . - 322. 15. - J» 1097-19. 20 Dites, . 1000 . 84- 412. io. -j 40 Pieces toiles de ménage, dites Huysdoek, . - 1854.aun.a5!- 5°9.17- 30 Pieces toiles de Warendorp, afforties comme fuit. 6 Pieces N". 6 . a 18 fl. piece . fl. 108. 6 . - 7 «■ 22 * - 132. " - J 5 . - 8 . 26 - . - 130. - 8o8- . _ 5 . 9 . 30 - ' • - *5°- * " 4 . - 10 . 34 - . 136. - 4 - 20 38 - . " - 152- - '■ 50 Pieces toiles a voiles de Ruffie, è 235 fl. . . - H75* " " 30 Pieces toiles blancbes de Ruffie, 1492^ aunes a 10 f. . - 746. 2. - 50 Pieces Ra-oensdoek de Ruffie, è 18 fl piece , . - 900. - - 120 Pieces toiles Callamink ou coutil de Ruffie mef. 4007^ arch.a 9\ t> - i853- 9- - 75 Pieces toiles écrues, groflWes, a 28; £ piece. . - 64U 5. - ico Pieces toües ferpilieres, a 94 f. piece. . . - 470. - • 20 Pieces coutils de foie & coton, i p fl. piece , - 1S0. - • 33 Pieces mouchoirs de Madras, è 60 fl. piece . - 1980. - - 10 Dites mouchoirs Palicats fint, f, 12 a la piece, i 27J fl. . - 275. - - 10 Dites dits , fuperfins, • 4, 8 . • 22i - . - 225. - - 13 Dites Mazulipatan ordinaire, .8 8} - . 107- 5. 12 Dites diti , fins, . .$ • .12-.* 144- " " 10 Dites mouchoirs a coins blancs. . . 13}- • " *3S« - 15 Dites mouchoirs bleus, . 10 . . . 8 • 120. - 40 Pieces chits des Indes aflbrtis, a 15J fl. piece. - . «20. - 20 Dites ou demi-perfes de Holl.de 16 è 17 aunes, a 23Ï - . - 47°. • - 14 Pieces mouffölinesbrodées en chalnete de 14 aunes, a 68 - • - °52- • 10 Dites, brodées en couleur, a 105 fl. . . - . - 1050. • • 6 Dites,unies a broder, de 14 aunes, a 60 fl. . • - 36o. - » 5 Dites, rayées . . a 72 - . . 2,.^J6°'.~~ " fl. 27178.- 1. - Rabais pour prompt payement 1 pj . 271.16. - Cour. fl. 26906. 5. • S a Commekcï: bs» ProvinceiUnies. Commerce it AK' fterdam.  140 TRAITÉ GENERAL Tranfport de 1'autre part. . . . fi. atjooo". 5. - 240 Pieces de Nanquin jaune, a 507 f. . Bco. fi. 606. - . 80 Pieces de Salempouris, a 7; . _ q0qi . . 70 Pites,de meilleure forte, a of ; . 591. 5. . fl.i«97. 5- Pour les pauvres 1 pgg x.ij. - - 1890. 2. - Rabais pour prompt payement 1* pï - 28.10. - BCO. fl. I870. 12. » Agio 4i P° m 84. 3. - 1034. 15. „ Pour 18^ pieces toile d'emballage, a 20* g piece „ . . 1I2. p ~ . ... . A.28973- 9. - rrats dexpédition. * Port au magazin, emballage, caifles & port a bord des marchandifes, . . . fl. 253, i<5. = Droits de fortie & paffëport de vifite, . . - 604. n. - Divers courtages, . . . . - 28. 10. - Affurance fur fl. 32500. a 5 pg . . . l0-2_. - . Commifllöh fur fl. 31485. a 2 p°- . . 629. 14. . . ■ 3i4f. rr. » Cour. fl. 32115. . . Récapitulatiori. Montant des 500 barrils de farine, . . Cour. fl. 9787. 7. Dit, des 200 barrils de viande, . . q(,o^. 'm Dit, des 100 barrils de hareng, . . . I995_ Dit, des 100 barriques de vin, . . . - 6407 13 Dit, : des marchandifes feches, . . Montant total de la pacotille, . . , Cour. "flT569o6. - Vente faite a St. Euftache de la pacotille ci-deffus, favoir: 500 barrils de farine, a 18 piaflres . . , p, 9000. Frais de réception & livraifon. Fret, è 2* fl. par barril, 15 pg d'avarie & 10 pg ~) d'augmentation, fl.. 1581. 5 f. è 46 f. la piafire J P' 6581 7' ' * Port au magazin & autres frais, . - 81. 1. Commiffion de vente 5 p? , „ . 45Q. . . 1190. - Piaflres 7810. . - commsrcs bis Provincej- Unies. Commtru (? 4at'  DU COMMERCE. IPart. L i y. I. 141 200 barrils de viande de bceuf fafée a 22 piaftres • • P. 4400. - - \ Frais de réception & livraifon. \ Fret a 3 fl. le barril & les conditions ordinaires . P. 316. i. - * Port au magazin & autres frais, . -48.6.Commiffion de 'vente 5 Pï ' ' 58S- • - Piaftres 38is- - - ioo-barrils de hareng de Hollande, a 17 piaftres, P. 1700. - - Frais de réception & livraifon. Fret a 3 fl. le barril, & les conditions ordinaires • P. 158- I- - * Port au magazin & autres frais, . • - 26. 7. - Commiffion de vente a 5.p§ » • • - 95- ' ~ 280. - - Piaftres 1420. - - roo Barriques de vin de Bordeaux, a 40'piaftres . . P. 4000. - Frais de réception & livraifon. ■ Fret a 6 fl. & les conditions ordinaires • « P. 316. 2. - * Port au magazin & autres frais, . . - 43. 6. - Commiffion de vente 5 Pl • • " 20°' * — 560. - " piaftres 3440. - - ï+o Pieces Cekttes, ou-toilesala rofe , a ï7»• piaftres' . f» 2432-4- - 300 Pieces Gingas, ou toiles a carreau, a 4^-dites, . - I275- 200 Pieces lil d'épreuve d'Allemagne, a 4} . . 200 Dites, dit, de Harlem, a 5^ * . • * I05°' 40 Pieces Rouen contrefai's, . a I6| . . 40 Dites, dits, véritables, . a 13, • • • " 52°' 250 Pieces Bretagnes étroites, . a 17 réaux . - 53i-2- 250 Dites, dites, ._ - . a H\ dits . ■ - 54«-7; - 250 Dites, dites, larges, . h 25 . . • " 781 2' 84 Pieces toiles blanches de-ménage, a divers prix; . - 1110 4- 30 Pieces toiles de Warendorp, . a divers prix, . - 622. 50 Pieces toiles è voiles de Ruffie, . a 16 piaftres, . - 800. - 30 Pieces toiles blanches de Ruffie, dites Cbiünz, a 17 piaftres, - 5_o- - - P. 11706. - = S j *OMMERCS D5t PROVIN6HSJ.NIES. Comnufce a/lm" ïtrdam.  TRAITÉ GÉNÉRAL " Tranfport de 1'autre part . # P. 11706. - h- 50 Pieces Ravensdoek de Ruffie, . a ia| Piaftres, . 633 120 Pieces Calmink, ou coutil 32. 1. - 238 futaii'es d€ fucre ont coüté . , Piaftres . 23154. 1. - COMMERC* DEI Provincm- Unies. CnnmercctfAiX' Pirtlam.  *U TRAITÉ GÉNÉRAL Tranfport de 1'autre part. . . . P. 23154, i..- Frais d'expédition. PoHr rabatage & roulage des futailles jufquau bord de la mer. . . . Piaftrcs ug _# 4 _ Pour commiffion d'achat & d'expédition 5 p| . II57. 5. 3 J Piaftres 24431. - - Acbat de 700 facs de café Dont 550 pefant 68343 ffi a 6 fois la ffi . . p. g542 7. . & I5Q . . 18169 ffi a 5Ï . . . ". 2o3r e' 5. . , 7°2jic±café ont coüté • . . ¥7Io~6~2^~5~7i. Frais d'expédition. * Racommodage des facs & port au bord de la raer ' • . P. 54- - 3. Commiifion d'achat 5 p? . „ , 53r 1 4 ~ 5_5- 2. r„ Piaftres 11210. - - R-écapitulation. Montant de 238 futailles de fucre - p „,,„ • • » 1.2443*."" Dit, de 700 facs de café «, . % --xiiio Montant du retour de Ia pacotille, 4 Piaftres 35641 - - Produit des fucres & cafés ci-deffus yendus a Amjlerdam, comme Puit* j avoir: 1 ' 3 ' 96 futailles de fucre brut qui ont rendu feulement dc poids Brur. 99784 ffi Rabais pour bon poids 2 p| 1995 9-7789 Tare 18 pï . 17602 . Net 80187 ffi a ïoïï . f!. 21325. 19, «. IOO futailles de fucre terré qui n'ont renau que, Bt. 99319 ffi Rabais pour bon poids 2 p' 4986 97333 ffi Tare 18 p« • , 17520 Net 79Si3 ffi i 13 § . - 25939. 19. S. ? fl. 47265. 19. Tranf- comhïrcb dei ProvincesUnies. ^^^^ Commerct £dmfitriam.  du commerce. i p i x t. l i v. ït 145 Tunfport de 1'autre part . fl. 47265. ip. • 42 Futailles de fucre terré qui n'ont rendu que Bt. 45604. ffi. Rabais pour bon poids ï p" . 912. 44692. Tare 18 pj . . . 8045- Net 36647. ffi. k 13J § . - 12139. 7. - fl. 59405- 6. • Pour Rabais de prompt payement 2 p? , fl. 1188. 2. - Peur la moitié du droit du poids , . - 342. 4. - ~" I53Q. 6. - fl. 57875. - - Frais de réception & livraifon. Affurance fur Piaftres 24431, qui k 40 fois ■ font fl. 488Ö2 k 5 p| . . fl. 2443. s.- (a) Fret , droit de récognition de la Compagnie 7 & droi's d'entrée & paffëport . I - " 79^ l°'~ * Pour tranfport des fucres des magazins de IaCom- ? 69 pagnie a cjux des propriétaires . -> Pour frais de la livraifon, k 15 f. pour 1000 ffi Bt. - 383- * Pour rabatage des futailles & mêmes frais . . - 75- - Pour courtage de vente 30. f. pour 1000 ffi net . - 294.19.Pour Commiffion de vente fur fl. 68875 k 2 p| . - i377-io.- X2378. - - Tiaitres 14431, qui ont rendu k 38 /j fois, '. Cour, fl. 45497.^. - (a) Voici comment la Compagnie a compté les droits,le fret & les fraii des parties de fucre ci - deffus, favoir: 96 futailles fucre brut 100430 ffi. Rabais 14. p§ . 14060 Net 86370 ffi."! 148 Futailles fucre terré 143976 ffi. I k Ai dutes Rabais 14 pj . 20156 j Ia ffi. 9. 59H- *• - Net 123820 J , . Avarie 5 P" • • 295- - Evaluation de la valeur des fucres j p0lir ceilt , 429.15. - 86370 ffi Sucre brut a 7 § fl. 15114.15. - 2 Pour cent . 359.10. 123820 ffi Sucre terré a 9 $ . 27859.10. - Paleport . • . 12. '« Valeur computative des fucres fl. 42974. '5. - P°:*e • • _, 5' ". T.ï7 4. 7Si7.iS*- 1 Pour cent - 4^9. '5- *. Cour, ij. 7947.xo»,-, Le fret des Sucres varie i St. Euftache füivant les circonftances. 11 y a roulé perrdin* les mois de Mai & Juin (1780) k 3* & 4 dutes, a caufe du grand nombre d3 navire» qui fe trouverent enfemble dans cette Ifle. ƒ. Partie T CöMMFRCÏ des Provinces. Unies. Commerce £ Am' fierdam.  ï4# TRAITÉ GÉNÉRAL Commerce bes ProvincesUnies. Commirct tFAm" (krdam. Oa y ajoutt quelquefois i p% pour le Ducroire, ou la garantie des acbeteun des ajjuteurs. 700 facs de café pefant . Brut 81439 Él Tare 6 ffi par fac . - 4886 Net 76553 ffi a 7» f. Ia ffi fi. 29664. 6. Déduction du prix 2 p|. - 593. g. . . 29071. - - Rabars pour prompt payement 1 p| . ^ fl. 581. 8. Pour la moitié du droit du poids. .. . 160.12. ' — 742- - - fl. 2832;;. - - Frais de réception & de livraifon. Affurance fur piaftres, 11210. qui k 40 f. font fl. 22420. - - a 5 p| & poüce . fl. IIJ4. I0> . (b) Fret, droit de récognition de la Compagnie,") droits d'entrée & paffëport. . j 3679. - - * Pour tranfport des 700 facs des magazins de la-. Compagnie k ceux des propriétaires. . J " iao. - Pour frais de la livraifon, a 4 f. par balie. . . 140. - - * Pour bénéfïciage du café & racommodage de) quelques facs. . '. t j - 20. - - Pour courtage de vente è 6 f. 'pour 100 ffi . . - ' 229. 13. Pour commiffion de vente"fur fl. k 2 p£ . . - 672! 17. . 5986. - - Piaftres 11210, qui ont rendu, k environ 40 fois, . Cour.XTiTiTTTT café ciVdeffus!Tvonir'a C°mpagnie 3 Compté Ies droits> Ie fret & les ^ «k la pwtie de 700 Sacs de café . ' 81500 ffi Rabais 4 p§ . 4800 r , . . , "~ Net 76640 ffi k 6 dutes . . fl. sori 1 . ^ IvalT°n t' n valeuT de ce café' Avarie 5 pg . 14 ,f . 76640 ffi café a 4 f. fl. 15328 1 Pour cent - 1535. . 2 Pour cent - 306.10. Paffëport - 12 . Pofte . - 8. f3. - n. j. . 1 11 3525-TiT^ Droit d entrée 1 pour cent - 153. 5. . Cour. fl. 3679. ■ - Le fret du Café n'eft pas toujours a 6 d. Ia ffi; il s'eft payé cette année a St. Euftache a 4» 4ï « 5 dutes.  DU COMMERCE. I. Part. Lit. I. 147 ©n y njaute quelquefois i p° pour le Ducroire, ou la garantie des achetews des affuuutt. PJcapuulathn. Produit des 238 futailles de fucre. . I fl. 45407. - - Dit, des 700 facs de café. . . . - 22343. - - Eitfemble ..... Cour. fl. 67810. - - Nous trouvons en comparant la valeur première de la pacotille avec ce que celle-ci a produit a Amfterdam, que Ia fpéculation a rendu pour 1'allée &le retour un bénéfice de ï$l p°, d'oü il faut déduire 4 p° pour l'intérêt des 12 mois que l'on doit être ordinairement en débours des fonds qu'on y a verfés depuis 1'embarquement des marchandifes d'allée, jufqu'au recouvrement des produits des denrées de retour, étant a. remarquer qu'a compter du jour de la livraifon des fucres & cafés, il fe paffe prefque toujours trois mois avant que les acheteurs en payent le montant. Tel efl le tableau, a quelques petites variations prés, du Commerce de St. Euftache; c'eft a dire que dans le cours ordinaire Je fpéculateur trouve a y faire des profits honnêtes. Au commencement de la guerre a&uelle entre la France & 1'Angleterre, des circonftances heureufes, maismomentanées, favoriferent les fpéculations, &quelques-unesréuiïirent trés-bien; mais beaucoup d'autres ont eu depuis un mauvais fuccès, comme il arrivé toutes les fois que les marchandifes s'aceumulent au - dela du befoin ou des demandes. Les farines de Hollande, qui avoient hauffe de prix jufqu'a être payées 20 piaftres le barril, tomberent tout a coup dans un avilhTement incroyable. La mauvaife foi de quelques méprifables fpéculateurs qui eurent Ia raéchanceté de mêler dans leurs farines des drogues funeftes a Ia fantéde fhomme, acheverent de rüiner le Commerce de St. Euftache. On y vit en moins de fix mois vendre les meilleures farines de Hollande a 12 piaftres & les autres comeftibles dans cette proportion a peu de chofe prés. Cependant le Commerce de St. Euftache a repris vigueur ; en premier lieu a caufe de la baiffe du prix des denrées, furtout des fucres dans cette Ifle, oü au commencement & au printems de cette année le fucre brut s'achetoit 6~ & 6 piaftres, & le fucre terré 9;, 9 & 8 piaftres; & en fecond lieu, paree que les fpéculations s'étant beaucoup rallenties en Hollande, a caufe des échecs qu'on avoit éprouvés, le débouché des marchandifes, dont rille de St. Euftache regorgeoit'depuis quelque tems, en eft devenu plus facile; de maniere que les farines fe font vendues 14 & 15 piaftres, & probablement elles n'en refteront pas la, quelque peu que foient eftimées les farines de Hollande en Amérique. Les denrées qu'on rapporte de retour de St. Euftache font prefque T 2 commïïrce bes ProvincesUnies. (..■;■ ,-„■ ra d'Am~. ft. rdam.  traite général toujours du fucre & du café. Le café rend moins mal que le fucre; maïs 1 un & 1 autre ne donnent pas un bénéfice auffi grand que le tabac, le coton & le cacao , dont on expédie auffi de cette Ifle quelques parties pour la Hollande. Au furplus, il n'eft pas poffible de rien dire de pofitif la-defius, paree que tout dépend des circonftances qui peuvent changer d un moment a 1'autre, & qu'avec le changement de circonftances doivenr neceilairemeat changer les regies de ce Commerce. Ce que nous en avons dit fuffit, ce nous fcmble, pour en donner une idee générale; & a cet égard c'eft ce que nous pouvons faire de mieux. II nous refte maintenant a montrer quel prodigieux Commerce fait la Hollande en denrées de 1 Amérique. Pour cet effet nous croyons convenable de placer ici d'abord les notes fuivantes des fucre , café , coton, cacao tabac, indigo, cuirs &c. venus des Colonies Hollandoifes de 1 Amérique a Amfterdam, pendant les trois années dernieres, favoir. En t777 S^e Surinam, De St. Eufl. De Curacau, DeDtmereri, De Berbi e, '"' c~dans 60 nav. dans 32 n»y. dans 11 nav. dans 9 nar. dans 5 nay. Sucre, futailles, . 17845. 5181. 343. 1326. 502. Café'- ' • ® 18919816. i37S3if. 355544- 269808. 1482041. Coton, . . tg 179760. 94000. 17820. 151443. 173000; Cacao, . . tg 631410. IQ1252. 1989042. 351. 61280- Tabac, futailles, . i0. 1870. 135. *" P* • • . 9379- 3644 —— Rouleaux, . . . 7098. 640 Indigo, barrils, . . . 7^0. 46. Cuirs, pieces, . . . 33363. 3jIS0. ] ' Bois pour la teinture,pieces . . 9366. 21,915. Commerce ,bes, TrovincesUmes. Commtree d'Amfterdam.  DU COMMERCE. I. Part. L i v. L 149 $ De Surinam, De St. Eufl. Ds Curacau, DeDemerari, De Berbice , En 1779. Idans 46 nav. dans 33 nuv. dans 17 nav. dans 7 nav. dans 5 nav. Sucre, futailles, . 19236". I796T. 1994- 1357- 407- c,fé, . . ffi 9917904. 7083009. 2455960. 1776736. 1219S05. Coton, . • ffi 412800. I34I55- 22000. 202600. 218000. Cacao, . . ® 750300. 393240- 202170. . . 61320. Tabac, futailles, . 363- 9i65. 700 —- P.iquets, . . . 8087. 1079 Rculeaux, . . ' . 5722- i2- • • • Indigo, barrils, . . . "72' 3023 Cuirs, pieces, - • • 40764- 20919. . . . . Bois pour la teinture, pieces . . 4605. 23832. « " . . On voit par ces notes qu'il arriva a Amfterdam en 1777, 19673 futaiI" les de fucre des Colonies Hollandoifes proprement dites, comme Surinam, Demerari& Berbice, 343 futailles fucre de Curacau, oü la culture de cette denree eft fort bornée, & 5181 futailles fucre de St. Euftache, oü les habitans des Colonies étrangeres voifines les avoient tranfportées. H vint donc cette même année des établiffemens Hollandois de 1'Amérique, a Amfterdam, 25200 futailles de Sucre, qui font feulement a peu prés la moitié de ce qu'il faut pour la confommation des raffinenes de fucre de cette ville; auffi en vmt-il d'ailleurs plus de 27000 futailles, comme il fera dit ci-après. La même proportion a régné dans les envois de fucre, faits en 1778 & 1779 de Surinam, de Demeran & de Berbice oü la culture de cette denree paroit êtré bornée a environ trente mille futailles. ■ , ' ■ , .„.- ■ Le Commerce d'Amfterdam a befoin annuellement de 28 a 30 millions de livres de café, fans compter celui que la Compagnie des Indes Orientales fait venir, qui fait un objet d'environ 4 a 6 millions de livres par an. Les deux tiers du café deTAmérique viennent des Colonies Hollandoifes, & fan re tiers de 1'étranger. Au refte , la confommation' de -cette quantité prodigieufe de cafe a lieu en plus grande partie en Allemagne, oü il s'en fait. continuellement des expeditions confidérables de toute la Hollande. . . La culture du coton va toujours en augmentant dafis les Colonies Hollandoifes, a en juger d'après les parties qui en font arnyées a Amfterdam pendant les trois années dernieres. Le cacao eft un article important & qui ne contnbue pas peu a donner de 1'acuvké au Commerce de la Hollande. Les parties qui en arrivent de Surföam & de Berbice, forment un objet d'environ fept a huit eens mille livres par an. Celles que St. Euftache & Curacau expediënt en Hollande ne font point des produclions de ces I-fies. La plupart du cacao de Curacau - vknt de la cóte de Caraques , oü les habitans de cette We 'I' 3 Comme :ie*ï nas Provinces- Unie*. Commerce rf'Amjlerdam,  IS* TRAITE GENERAL (Curacau) exercent un Commerce interlope fort lucratif; les Colonies ïrancaifes de 1 Amenque y en font paffer auffi d'affez gr indes quantités II eft expediënt mamtenant de dire quelque chofe touchant les qualités & les pnx refpeaifs des quatre articles ci-deffiis; après quoi nous donnerons fucceffivement de chaque article des comptes fimujés d'achat & d'expédition d Amfterdam. ^ On compte communément cinq qualités de Sucre en poudre venant des Ifles de 1 Amenque; qui font diftinguées par les noms de Sucre blanc terré, commm, tetes, brun ou mofcouade. On fait de ces qualités tel assortiment que 1 on veut, n'y ayant rien de fixe a cet égard. Plus le fucre de chacune de ces efpeces eft fee, plus il eft eftimé. Les raffineurs qui en font le plus grand ufage 1'ont payé affez cher depuis 1773 a caufe de la guerre. Pour montrer la différence des prix de cette denree nous pJacons ici une note qui expofe d'une maniere claire ce que chaque qualité favoT: 3 PendanC & anS' k chofe Prés> h™ ol bas! ^ 1775- Eni77ES Provlnces- Unies. CommercctTArte jlcrdam.  Commïuci r>n PROViNCEJ- Comment 4' Am[Ut «urn. TRAITE GEN ER AL i$§ T R A I - T É G É N É R A L. ïo Balie» de cacao de Caraques pefant brut 2300 ffi • Tare' iBonpoid* 4 i- ^ P" balie, 6» • Nft 2240 ffi, a ra f. la $ fl, 1344, i . — JO Balie* de cacao de Berbice, pefant brut 2300 ffi Tare 6 ffi par balie, comme deflus, 60 Net 2240 ffi, k 5 f. la © - loos. . i „ . , fl. 2352. - - Rabais pour prompt payement t p| ; ; 23. i0. . ta Balles de cacao de Surinam mêlé grain rond & 2J"8' i0' plat, pefant comme deflus, . Net 2240 ffi è 6 f, fi. 0*22. - . 10 Balles de cacao de Güayaquil » 2240 ffi i 8 f. - 895. . . IQ Balles de cacao de Maragnon - 6240 ffi è 7 f. - 784, . . 10 Balles de cacao de Cayenne » 2240 ffi d 5*-fi, - <5l5' 20 Balies de cacao des Ifles . - 2240 ffi a 5V. .- 560.' «."347^ - - Rabais ordinaire de 1'argent 2 p* «59. n. . o 1 , 34081 s- " Rabais pour prompt payement: 2 p£ 6"8. 11. - - ' 333P-_28. - ■« . „ fl- 5668. *ïT^ frats dexpédition. , Pour Ia moitié du droit du poids, port au magazin, emballage, nates & port Abord, è 3a f. la balie fl. 112, - Droits de fortie & paiTeport de vifite . . . I66t Courtage des cacaos de Caraques & de Berbice J pj . 23.' I3. . Dit, des autres efpeces, a 5 f. Ies 100 ffi . . . . 28. . Commiffion d'expédition, fur fl. 599.7, 2 p| , - lig, I0. . 4-19. 15. • Cour. fi. 6118. - . Agio 104^ p§ - 263; 6. - Note. - Le compte fimulé précédent eft d'après le modele des föéBres que les legocians d Amfterdam ont coutume de faire. H eft a remarquer que es achats de cacao fe faifant le plus fouvent par petites parties détachées ö^ereroment condiuonnées, les commifiïonnaires font tenus de faire.  DU COM M If R C E. I Part. Lnr. I. xsr lés balles d'un poids regulier, a moins que leurs commettans ne lespriviennent de faire autrement. Le coton eft un article dont le Commerce, quoique médiocre, efl trèi profisable aux Cokmies Hollandoifes qui cufciyent avec foin le cotonnier. Le meilleur coton fe recueille k Curacau; mak il en pafïë peu en Hollande. Les quantités conlidérables qu'on y voit viennent de Demerari-, de Surinam & de quelques autres Colonies Hollandoifes dans le nouveau monde. Les efpeces de ces cotons, quoique beaucoup inférieures k celle de Curacau, ne laifTent cependant pas d'être bonnes. En voici un compce fimulé.- 14 Balies de coton de Surinam, pefanfc Brut 3000 ffi Eabais pour bon poids 2 pg 66 20'jo ffi Tare 6 p* . 17Ö - Net 2764 ffi i 37 $' • & *SS6' t£~'~ Rabais pour prompt payement 1 pj . . 25» • 2531- 3^- Frais d'expédition. Pour ia moitié du droit du poids . , fl. 5. io. « *"Port au magafin, emballage, na'.tes & port s bord du navire . . . . - IO. - - Droits de fortie & paffëport . . - 23. - - Courtage d'achat \ p§ , , . - 12. 16.' - Commiffion d'expédition ip*- . . - \t. 17- • —- —-• tft. 3.'» Cour. fl. 2643. 6. Agio 104^ p?- . . - 113- 16". Bco. fl. 2529. 10. - 5' VI. Commerce des produclions étrangeres'. Le prodigieux Commerce qui fe fait a Amfterdam, non - feulement en articles naturels & artificiels que fournifient les Provinces - Unies de la République , mais encore en denrées & produftïons des Colonies & des établiffemens Hollandois dansles deux Indes , eft la principale caufe de 1'affluence des marchandifes qui abordent de toutes paus dans cette ville. Les peuples a qui ces marchandifes appartiennent, ne pouvant s'en défaire cftéjp eux, penfent ne pouvoir mieux faire que de les envoyer a Amfterdam; & il paroït qu'ils ont raifon , puis qu'il trouvent prefque toujours a les y placer avec avantage. Si quelquefois la trop grande abondance d'une maf- V 3-- JOMMSRfie M ?CtOVIKf.ï». \ctdm.  , (éommhrce t>es Provinces- CÓKtnerce tCAmftsrAanu 158 TRAITÉ GÉNÉRAL chandife empéche qu'e'Ie fe vende avec profit , Ie propriétaire a la resfource de pouvoir fe procurer de 1'argent a compte fur fa marchandife jufqu'a ce que des circonftances plus heureufes en favorifent Ia vente: reffource d'autant plus précieufe pour le négociant, qu'elle Ie fouftrait k la cruelle néceffité de vendre fes denrées ou marchandifes a une per te fouvent confidérable, & quelquefois ruineufe. Ainfi, en s'enrichillant, Amfterdam fait encore le bien de plufieurs peuples qui viennent y vendre des denrées dont fans cela une partie leur refteroit en pure perte. II feroit difficile & trop long de faire 1'énumération des marchandifes du dehors, importées a Amfterdam pour y être vendues au profit de ceux qui les y ont fait paffer. Nous nous bornerons en conféquence aux objets qui méritent le plus d'attention, comme les laines d'Efpagne, la cochenille, 1'indigo , le quinquina, le tabac, le fucre , le café,"les vins & 1'eau de vie. La ville d'Amfterdam ne recoit pas des laines de 1'Efpagne feulement; il lui en vient de Portugal , d'Angleterre, d'Allemagne, de Turquie & de divers autres païs étrangers. Néanmoins les laines d'Efpagne font communément les plus eftimées, & la quantité qui en vient a Amfterdam excede de beaucoup celle de toutes les autres laines prifes enfemble. D'ailleurs , les laines d'Efpagne font d'une néceffité indifpenfable dans toutes les fabriques de draps de l'Europe. II y a diverfes clafles de laines en Efpagne. Les principales font les Lèonefes , qu'on nomme autrement Segovies fuptrfines ; les Segoviennes fines, ou les petites Léonefes ; les Segoviennes régutieres, ou feconde qualité de Segoviennes; les Burgalefes; les Soria de Los Rios; les Molina & autres laines ordinaires de Caftille, d'Arragon & de Navarre. Toutes ces laines viennent de la partie feptentrionale d'Efpagne; & les plus fortes expéditions s'en font des ports de Bilbao & de St. Ander. II y a auffi des laines qui viennent en Hollande des provinces méridionales d'Efpagne, notamment de Seville. On en diftingue les difTérentes claffes par les noms de Segoviennes fines , d'' Ejparragojjes , de Caceres , de Cabega del Bitey, & de laines d'And aloude. Les Segoviennes fines & les Efparragofies de Seville concourent avec les Segoviennes regulieres & les Soria Segoviennes de Caftille. Au furplus, nous nous propofons de donner a 1'article du Commerce d'Efpagne qu'on trouvera ci - après un expofé fuccint, mais auffi exaft qu'il nous fera poffible, des qualités de ces laines, en parlant du commerce qui s'en fait dans ce Royuame. Les knies Léonefes, ou Segovies, & les Segoviennes font communément d'un facile débit a Amfterdam, oü les laines ordinaires, telles que les Molina, Albarrafin & autres de cette claffe , font peu recherchées & mal payées , en proportion des différences dans les qualités refpeóiives. Comme 1'Allemagne fait la plus grande confommation des laines qui dennent d'Efpagne a Amfterdam, les laines de fon crü qui peuvent aller ^e pair avec les laines inférieures d'Efpagne font qu'elle a befoin d'une  DU COMMERCE. I P"i#T. Liv. I. W moindre quantité de celles-ci; auffi les demandes en diminuent-elles de plus en plus, depuis que les Allemands fe font avifes de bémficier & mettre en ceuvre leurs propres laines. De la eft refulté un grand echec pop le Commerce de laines d'Amfterdam; mais les fabncans d Memagne lm ont porté un coup plus fenfible encore en faifant venir direftement des ports d'Efpagne par la voie d'Oftende une partie des laines dont ils ont befoin, ik qu'ils achetoient auparavant a Amfterdam. Nous allons placer icila note des laines qui fe font vendues dans cette ville pendant cinq ans, a compter année par année, depuis & compris 1774 jufqu'a 1778 mclufivement {a\ Nous indiquerons les prix qu'ont valu chaque année les premières qualités des laines, pour la commodité de ceux qui en font commerce, & qui ont intérêt de connoitre les variations auxquelles les pnx des laines lonc fujets d'une année a 1'autre. (a) Nous ne donnons point Ia note pour 1770, paree qu'une grande partie des laines rrivées & vendues cette année a Amfterdam, furent expédiées pour 1 Angleterre. Commerce des ProvincesUnies. : Commerce d'drtsi' {lerdam.  i5o TRAITE GENERAL -Xms des Piles En 1774 En 1775. En 1776. En 1777. [ En 177S. vendues en RFS, Balles. Prix. I5alles, Prix. Balles, Prix. Balles. Prix. Balles. Prix. .Léonefes & Segovies fines. h ffl fois bco. la ffl fois bco, la ffl fuis bco. la ffl fois bco, la ffl fois bco, Guadeloupe, . . . 208' 52. 240.51852. 239. 50351 263. 52. 283.50052. Efcurial, , , 72'49a* 51 ♦ 12. 52* Santiago, . , ioo- . . 124.. 47. .... 145. 47. 166.47245. Villagarcia, . „ 52- 51. , . , . 78. 48 -60. 47. Munnog, , , 33. 43. 50 Imperial, . . . . . 126. 49. Jnfantado, r . . • „ ,- ■■■ 44. 45348. . . . , Bejar, , , . . .... .... .... . . 100. 46347. Pacheco, . . , * , 192.47348. ,LaJliry, , .,. . . .... , . . , . . .... 60. 46. Peares, , . > s . , 68. 46. 77. 42 74, 48. .... Perales, , . 321. 4S. . » . , 25. 51 158. 49. Ueftares 51. 48- so, 48. ... . Mayorales > , 70. 40". Conde de Guevara, 83- 47. 87- 46- 103- 46. ur, 47. joo. 47. Conde de Gomara, . »»......•..,.,.. 20. 40. Dantegui, . .' • . ...» < . . . «... , . 198, 47 * liaon, . , , J48. 45i '34- 4öi 186. 463 134. 47. 99. 46. Uerrera, . . Tenarde, , , 155< 45. J53. 44« 155- 44- 17'. 45- *32. 45. Torres, 64. 4§ J99. 46. Manriquez, , . 109. 47. u8, 4Ö. , , . , 103. 46346J 137. 45346, Segovia, . .» ».,.,.,. 90.443463 . , .... . , jircos, 30. 45 . Valparaifo , . , » 5$, . , 75, 44, Molpique, , , 1S0. 44246 • » , , , » • ' . , ., Venlofillas, . , 20Ó. 46, 95- 4^1 119. 47. 146. 47- 106, 47. Fuerteventwa, • .....>..».,,.,,. 80 44* Lopez, 122-44346 204 45346. . , Penna, . « ........ 100. 43. , , , , 50. 45 } Paular, 38. 44J Gomales, . . 3,0- 44] ... , 70. 42^ Sta Maria 87, 455 166*. 42, Jlbareal, . . 81. 47 54- 47- W. 40"- 156. . . Senitcs, . . $0. , , Ut^. 461, PS> 43 s 44, , . r . • • ».* , Bodega, . . 78. .».,...., , 109. 42 Ctntnras, . . P4» • • » • .... .... . . . . . , Total des Balles. 1850. 1324. u;\ï. 1667. js8s3» Ntmt  Dü CO M H ER C 'E. I Part. Liv. t lU Noms des Piles En 1774. En 1775- En 1776. I En 1777- Én 177S. vendues en KV S, Balie?. Prix Balles. Prix. Balles". Prix. Salie*. Prix. Balles. Prix. ■gcgovienres & Soria- te f8 fils bco. la ffi fils beo. la ffi fils beo, la ffi fils bco. la ffi fils bco. Segoviennes. Alba, . . 42- 43. «•*•♦• ', * ' * ' Mendejar, . . I04. 43 Usi 84. 43} . . . . ir4« 44; 92. 4*. 2)af«J, . . 43. 43. . » . . j . . • ' • • JH^ral 65. 43- Rebriagt, . . 22. 41. . . . . i . , . . 35- AS 48. 41 , MayorMs, ...... 28. 42- \ ....... • 62. 43- S«W j ....... • 65. 4=». Bodega, ! • • ' ' 191.4^3 44. .... Oüadra j . . . . 60. .3. . . . . Mendes de Buiirago, . . .... ♦ .♦ -■.'•« • • 64. 43' . • • • Qmpannia Io8' 42 Valparaifo, » • • • • • * ' 6z' • • Santi-Ejpiritus, o . 4*. enk. * • • • 2l3- *0«r, 43- 6%' Callz. 4Ö' ' * *W, . . • • ' ' ' H°' 4S> ï3<5' ' 9 Syar, • • I27< 4^. . . • ' * • 4 Gonzales, . • 49- 44- 39- #ï« • • ».. • • 96. *a jSwrai, . . 91- 43 i 82, 42 Tres, • • I04- 42. I . . . • 7l' 43>' frmufa, e • 279- 43, , 1-68, 43 I 0446344. 40- .... ^fto, . • 50. 43- 1 . . • • • •. clfado,, ."i 4»- 40 ! . . . . | • . . • 36. • • ganf4 Maria, o 33, 45. • • • ., • J • ■ • .... • . . . Jftmnfe, . 58. 39^4° 83- 40. I . . . . | 78- 4ï- . . . * £.r/ïio, . - , . i . , . . I . . • . 40. 38S Aguirre, . • Ho- 44- . . • ' | ' ' , . | . . . * . • . • |tta|Mlf»i • 44- 42- ?8- S3' 80- • • • • êyf», ; 1 97-4IU2. I corbos >.»•)■:-v 45. ....... . foso, 1 »?«' 40Mï, W Jano, 80. 41. fbn, • • .... 3*- 4°' • ♦.»:•• • p£n 43 44 i 45- * 17» 40 pftrtM. ? • fSÏÏIfci't i i43%U44.' W. 4**43 ' 80. 4S-' 283.40*44. 57». 4**44. S J« S»«w 30 Ma. TotaUes 8»Ue». wyo. »P73;_ .. i8^! _  T R A I T É' G é 'N E R A L Tp„, r , „ . Ba1!es« Prix- balles. Prix. Balies. Prjx Balies. Prix Balles. Prix. J.eoi efes & Segovies fi,i"' la Wf°l* bc°- la ® fois bco, la ffl fois Leo. la ffl fois bco. la ffl fois ba.. Gand ara, . . . 2S. 43. . JOi .......... , . . . . SSS^: : 4^s^- * «• 37. .«.. as.. 7.- v. V\ " 1 * 3*' 44. f ... . 37. • 40. ... . . . . . MurT"' ' ' 3I' 43i! 37' 43, 44. 4««4i. - 69. 36 * 391 . . . . Mur.nbz, Tl VT. li' * • 45« ' 43- . . . . 50. 4o. Bcnüos ' V: *H 36- - 44" 35. 44- ÖI- 41' W 4" 73 .,, IS>' 44- ! . ■ . . . . 15. . 40. . 4 , IS*: : :; z: $ ^^.f *. 3* »» 3S; • • «Wsi4sr 'ui.! *iü; v:';:.; : ;.; • c ; • - • '3*. - 40. . . . . . . . r r 7 4<5. . °J ■ ■ ' -* " ««• - 41. . Beladix... «»••«•, 7, ♦ 21.. 42, ........ . r 36. 40. ... Mayorales, . . * " 49' ' 43' 5<5' 43' 59' ^ 4°- 2W«, . . i * ' \f • • . fJ 38= 24" 39- 34«> 3S. A \. * ♦ • . . i>7. 43. 46. 41. • . . . 80. 40. Segovtana, ...... 13. . . . . 32.38340. 64. 36^ 22. . . Apume, .... . .4, * 13. 36. ^f«; ; ; ; ; ; • ;M^c. „. . . 49.. 39. . . . : AlbareaK .... • • . . 29. 37. .-'•...!!.'.';*; ; t'; ; ; • 23s' 38* Ventofillas, .... * 4'>* Guevara> .... I^Yy, 26. 38. Ferez, .....'.'.[.[ ' [ [ \ ig' *°* ' Patrimonjo , * " ♦•• . 36. Viüqgarcja, ...•♦..♦«.... 39' • • • _j2- *4»t] / .. i ^ - !. 1.9.' .39.* Tocal des Balles. 4IO, : 5,8- | 7sp> — | —  ■DU-COMMERCE. I Part, Liv< I. ^3 ^ns des laines En i774. En. 1775. I En]77<5. j Eni777. | En 177?: vendues en F S. f^ Prfc^ - Ballé?. Pr Ir. 'Balles. Prir. Balie... Prix»' goviemes & Soria- ffi ^ ffl ^ &Cfl | u % f(jU ^. ,« ® /oii 6«. ® *kf *fc Segoviennes. J Fuerteventura, . 47- 38 i 32. 38} 33. 39. 28- 37- • • • • Duras, .... io. 4°. . • J Akolèa, . . 4 o, 40. . . • - * * ' * ' * * " Comara, .. . 20. 49 J 18, 4°*'**- 20. . . 24- 37- 3°. 30. ■Hei as r . . 75. 42. • • • - * * * ' * ' * liaiiX. •. • 20. 42. ia. 4! 39. «. 37. Hofpital, . . 21. 44. 25. 40 1 Torres, „. . ^o. 41. ... ^ *4 Valparaïfo, 32, 3» • Contreras, ...... 9« 4°. • ° fJevado, *4» • • • Jguirre 40, 37* 38 . Bargas - »°- 39. • • ■ • • • • • • Sa/ra, .......... 22« 37. '8, 37. ... • - - - • • • :: .": .38: : ■'« - • Mdul° ^ 39. 13. ■ 37. f"5' - • • 44. 30. so. 35. 40, 35 f!0;.* ...... ...... 13. 36. 25. 35. ^otea' 0' . ... 26. 35. '5. 35. fr" • • • s ; : . . . , 35. ... . ^n0' • • • ■ .... 19. 36 ;: uo',40'442. 'd '39. ........ »o.3?*4o. SS^-»> . J^. 34 * 38.U^33è39.U^3Si3S. >**H** i^St-M. ' Se£0vian^62o. I 365. _3^__2^ ^-^=:  i64- TRAITE GENERAL' t Récapitulation des laines fines de Caftille vendues a Amfterdam pendant cinq années confécutives, & note des Balles de laines d'Efpagne des autres qualités vendues aux mémes époques. Noms généraux des laines. En 1774. E 1775. En 1776. En 1777. En 177^ Balles. Balles. Balles. Balles. Balie'" Léonefes & Segovies fines RFS. . 1850. 1324. t6ia. 1667. 2841. Dite3> * • FS' 4io. . 548. 759. . 517. 76\ Segoviennes & Soria Segovien- ? nes , . RFS.» • S2?9' I975, IZ23' ï8io* ■ 2So5« • Dites' ♦ • FS- <52C 305. 307. 370. 443.. Laines de Seville, dites Segovien-^ nes, Efparragojfts & Cace-ï 4312. . 2979. 4054, 4523.. 4735. res fines j . . j Dites, Cabe^a del buey,■ Eftre-f madura, & Andalufia, $ 6lZ' ' JZ9' ' 44°' 45°. Laines ordinaires d'Efpasne, de-, Molina, Albarraffm, Ctfiille , \ Uil..1044. 15(2. . 910. 913, Aragon & Navarre, . J, Oüarto!, des laines dc Seville, 292. , 344, 291, 470. 413 Caïias des laines de Caftille, 502. 357. 745. p33* ^ Nombre total de Balles de laine, 12159. , 10665.. 11219. . 12770, "13200,". A quoi nous ajouterons les Agnelins vendus auic mêmes itf. ques , favcir; Agnelins lavés, . 58.. itf.f, ajfc 2,.Ti J04^ Agnelins en fuin, . , 1214. 1747. 7h]Zii 2Co^ 2C5g'. ' Total des laines & agnelins vendus, I343L 12576. 14217. 15613. 15^62,, _ Cette note eft la plus exa&e que nous ayons pu nous procurer d^s mincipaux courtiers en laines d'Amfterdam; nous n'ofons pas néanmoins en garantir abfokiment 1'exaftkude; car il eft avéré qu'il arrivé a Amfterdam environ dix-huit mille balles de laine par an 1'un portant 1'autre dont une partie vient pour le compte des fabriquans, foit Hollandois, foit Allemans aufli bien que pour celui des marchands & négocians fpéculateurs qui font eux-memes les envois des laines qu'ils recoivent pour 1'AUemagn^; de-la vient que cette partie-la eft néceffairement inconnue & aux courtiers & aux poids de la ville d'Amfterdam, paree que ceux qui en font propriétaires épargent le courtage & les frais du poids en ne fe fervant ni 4es uas u des autres. fsüvincesUniis. "Üommtrcc .t'Aitt"  D U COMMERCE. I. ? a a t. Lrv. T. 16$ Au refte, la confommation des laines, qui a lieu dans les fabriques des Provinces-Unies, n'eft pas au-deffus de 4000, niau-deiïbus de 3000 balles par an. Le refte des laines eft expédié pour FAllemagne, les fabriques de ce païs mettant en oeuvre une grande quantité de cette marchandife. Les ventes de laines qui fe font a Amfterdam par les négocians de cette ville a qui les Efpagnols en adreffent en commiffion des parties très-confidérables, méritent iingulierement d'être connues a- caufe des panicularités qu'on y remarque,. & qui n'ont point lieu dans les ventes des autres marchandifes. Nous devons d'abord faire remarquer que les négocians d'Amfterdam qui recoivent des laines en commiffion ne peuvent pas en propofe? dire clement la vente aux fabricans Allemans. En voici la raifcn: il y a dans cette ville des négocians qui achettent ces laines, de ceux qui les ont en commiffion a trois rriois de terme, & qui les revcndent! enfuite a des termes beaucoup plus longs a ces fabricans. Si ceux qui. ont les laines d'Efpagne en commiffion, les vendoient immédiatement aux Allemans , ils éloigneroient par cette concurrence leurs acheteurs Hollandois; d'ailleurs, il faudroit pour cela qu'ils domufïènc de longs cré~ dits , comme font ces derniers; & ils ne le fauroient ou ne le" voudroient pas faire. Cependant il n'y a que les longs crédity que l'on fait en Hollande aux fabricans Allemans qui. les y artirent pour i'achat de leurslaines, car ils n'ignorent pas qu'en des recevant direclemjnt, elles .leur coü~ teroient beaucoup moins-qu'en les achetanta Amfterdam* Les négocians qui regoivent dans cette ville des laines d'Efpagne en commiffion font dcnc' réduits a en" faire diftribuer des échantillons par leurs courtiers, qui en. foliicitent la vente auprès de ceux qui font dans le cas dé les acheter.Cela fait, on doit attendre que ceux - ci faffent offrir les prix qu'ils ont intention de payer pour les laines dont ils ont les édiantillons en- main; & c'eft par 1'entremife des courtiers que l'on termine la vente & qu'on en" regie les conditions, Mais on dbit fe garder de forcer la vente de quelque laine que ce foit, pour laquelle il ne fe feroit pas préfenté des acheteurs; auffi-tot après que la diftribution des échantillons en auroit été faite; car une pareiile. démarche ne ferviroit qu'a faire avilir le prix de la; marchandife. II ya fouvent,ce femble,du caprice dans lë choix que les fabricans d'AIlemage font des laines d'Efpagne dont leurs commiffionnaires d'Amfterdam leur font paffer des échantillons-, a mefure qu'il leur en arrivé des parties 5; car il eft afllz ordinaire de voir des fabricans donner la préférence aux piles de laine qu'ils ent coutume de mettre en ceuvre fur d'autres meilleures & tous égards ; c'eft afin que la qualité de leurs draps foit- toujours la: mëme: c'eft la ce qui fait qu'a Amfterdam on vend quelquefois certaines laines plus cher que d'autres qui leur font fupérieures. Ceux de nos le&eurs qui ont de 1'expcrience dans ce Commerce, ont probablemens X 3; Omiuïkcs bés. rn.oviNCE?- t •< ■■ '■ ■ flertlam.  ï66 TRAITÉ GÉNÉRAL CAMMÜftCt DBS faayiHCE-s^Unies. Cnmmerti t'/lm- fait cette remarque en parcourant les notes précédentes des prix auxanfk les piles pnncipales fe font vendues a Amfterdam pcmdtnt c nq fns X qu-il en f0,c, chaque pile de laine eft affortie en R, F, Z ou en R F I & quelquefois en R, F, S & T Plus rlle a de F p avamageux qu en afiortiment; condmons de la «are de, laines d'Jïrpagne a Amfterfam fe veron mieux dans te compte de vente que nous placerons ci-après. Le navemen ëï devrm aTO.r ],eu dan, trois mois a comptet du jour que laTvrS en K%3^ d'ach" reU» Balies pefant', N°. i. «.«rfitób 4«. N». p. „tB. ma[oa 4«. 2' ,I&8 " - 3 - io. 202 » - 4 . 3- 244 " - 3 - ir. 194. . 4 . R < J: s: " 4' ,a-248- - 3* 5. 2.3 - - ^. I3> aoo. . 6- 204 - - 4- 14.250. . j . e7' I36' - 4- 15. 244- - 3- -l 8. - 4- 16- 254 ■ - 3- Brut 1674». réfaftion 30©. Brut 1788 Ég réfaaio^F - _I788 ' - so - —- BrucT^oTS". - 60 ffl. Réfaclion . 60 - ■ 3402®. Tare ij Wpar balie . . Igi . 3210®. Déduaion dc 14 ®. pour 17$ ffi. 44o - Nit »77Q ». a 47 f. la të. Bco. fl. 6509. 10. -  D U C O MME R C E. I Pa*t, Uv. L 167 ï6" Balles Tranfportées de 1'autre part . , . fi. 6509, 10. 3 Balies pefant, f N°. 17. 174 ^« réfaftion 4 ffi. F3 18. «04 - - 4 • \ 19. 20a • ^ - 3 - Brut 530 ffi. réfa&ion 15 ffi. Bifa&ion . 15 _ s6p ffi. Tare a 12 ffi. par balie . 36 -. —533 ©• Déduftlon de 24 ffi. pour 175 ffi. . 73 Net 46o t& a 37 f. la ffiBco.15. 851.- • 1 Balie S pefant, Ne. 20. 192®. Réfadion . 4 - ■ 188®. Tare . . 12 - — 176 ffi. Bédu&ion de 24 ffi pour 175 ffi. . 24 - Net . 152 ffi. ^ 27 f. . . - goj. 4; so Balles ont été vendues pou? » ■ . . * ' Bco. fl, 7565. 14. •54 Balies 1^ pefant en femble 13030 ®. Réfaftion . 233 • —— 12797 © Tare a 14 ffi par balie . 896 - 119018?. Déduflion de 34 ffi pour 175 ffi, . 1632 - Eet 10269 ffi. è 46 f. . - 23618. 14. 12 Balles F pefant enfemble 2384 ffi. Réfaction . 44 - — -— 2340 ffi. Tare de 14 ffi par balie, 168 * *—— 2172® Dédudion de 24 ffi pour 175 ffi. . 298 - Net . 1874®. *36u * i - S373* 4» S>6 Balles, "' fl, 34557.13, Commerce bh ProvincesUnies. Cömmcra cTAm,' [Itriam.  Coï/mercs des ProvincesUnies. Commerce d'Amm fsrAsoi. m TRAITÉ GENERAL 95 Balles Tranfportées de 1'autre part, , , ^co, ^* 34557". ig, • 4 Balles S pefant enftmble 792 ffi, Réfaftion. , 15 - ** 777 ®, Tare de 14 ffi par balie 56 - M j2rft Dédufrion de 24. ffi pour 175 ffi, 99 » Net . 6:2 ffi a 36 f. , 808,1?, » 100 Balles RP'S out été vendues pour , # ; Bco, fl. 35366. 4, » Rabais pour les 21 mois, ou 14 fl, pour 114 fi, - 4343, 4. „ 31023, ...» . Rabais pour prompt payement 1 p? , fl, 310, 4, . .Pour la moitié du droit du poids , , „ 34,16, « Aux Tareurs, & pour Ie billet de Ia tare , • 5% 12. » "r "1 " 395- 13." Bso., J. 39627, iFr^f afe réception & livraifon, Pour le fret, 1'avarfe & chapeau, „ Cour, fl, 530.13, . Pour 1'affuranee de gilbao a Amfterdam? fur fl, 29000 , è 2 p?- & police f * " 5S3, I0, * Pour un bateau pour en faire la décharge , » 30, - - Pour les droit? d'entrée & paffëport , , 79. . . * Pour foigner ia réception des balles, raecommoda£e? de plufieurs de celles,cl, & le? mettre en magazin 3 " 4S' " '* • Pour'lts retfrer du magazin & en faire Ia livraifon , . 30. » 9 Pour courtage de vgnte è | fel par 6 florins , , 147, 7. B Pour etnrasgazinage de 3 mois, è 4 f. par Balie peur? chsque mois , , , 5 * 4°. * - Cour, fl, 1.485,10, . Agio 104^ pg . 64. - Bco, fl 1421, ie„ Commiffion ds vente & dueroire defs acbeteurs 2| p| fur fl, 30627 5 * " 7C4'J^ ' Produit net des ioo balles de laine | ; Deo, fl. 28441, 3,'. Dans  DU COMMERCE. IPart. L i v. ï. 169 Dans le compte des quantités de laines d'Efpagne arrivées a Amfterdam pendant cinq anne'es confécutives, nous avons fait mention du nombre des balles d'aignelins venus en ces mêmes années dans cette ville. II eft donc expediënt de dire quelque chofe des principales fortes de cet article & des prix qu'on en paye de chacune. Obfervons que les aignelins viennent d'Efpagne, ou lavés comme les laines, ou en Su'm, c'eft-a-dire dans le même état oü la laine fe trouve, Iorfque l'on tond les agneaux. Les aignelins lavés valent ordinairement 50 florins par quintal plus que ceux en fuin. Les uns & les autres font fujets a des variations affez confidérables dans les prix, füivant les circonftances favorables ou nuillbles a la vente. En 1778 & 1779 ils furent vendus a des prix fort modiques. Aujourd'hui (en 1780) ils font fort recherchés ; mais il n'en refte plus a Amfterdam , & l'on n'efpere pas qu'il en vienne beaucoup en cette ville dans cette année; auifi le prix de cette marchandife eft - il monté en peu de tems de 25 p|. On les cote aujourd'hui fur les prix courans, favoir. Aignelins en fuin dei prinpipales piles Léonefes . . de 90 i ioo. fl. cour. Dits, . . . dites, Segodes fines . 85 90. Dits, . . . dites, Segovies ordinaires . 80 85. Dits, ... dites, Soria Segoviennes . 75 80. Dits, . • . dites, Soria fines . 70 75. Dits, . • . dites, Soria ordinaire. . 60 65. Les aignelins lavés des mêmes piles fe payent k raifon de 50 florins argent courant le quintal en fus des prix marqués ci-deflus. Voici un compte de vente d'une partie d'aignelins qui fut vendue 1'année derniere, (1779) de la maniere fuivante: 6c Billotins d'aignelins en. fuin d'une pile leonefe, dont 8 Ballotins,pefantN°. 1. 203®. réfaétion 4ÖJ. 2. 220 - - 6 - 3. 225 - - 3 - 4. 200 - - 4 - 5. 215- - 5- 6. 198 - - 8 - 7. 204 - 4 - 8. 206 - - 4 - Brut 1676 f6. réfaétion 38 ®. Réfattion . 38 , • • 1638 8t. Tare 14 p| . . 229 Net 1409®. A fl. 75^les xooffi. fl. 1056.15. « /. Partie, Y CoMMBRCS DBS ProvincesUnies. Commerce d'Amfterdam.  170 TRAITE GENERAL 8 Bailotins tranfportés de 1'autre part, , ... . ... fi. 1056. 15, « 6 Ballotins pefant enfemble, . Brur 1246®. Réfaétion, 24 - 1222 ffi. Tare 14 p| . 171 - Net iosr&X a fl. 75 les ïoo ffi. fl. 788. 5. - 45 Ballotins pefant enfeinble , . Brut 9093©» Réfaétion, 184 - 8909®. Tare 14 p| . 1247 - Net 7662 ffi. a fi. 70. . T - S363, 8. - 60 Ballotins, ont été vendus pour . . . Cour. fl. 7208. 8. - " Déduétion pour les 21 mois, ou 14 fl. par 114. - 885. 6. - fl. 6323. 2. - Rab2is pour prompt payement 1 p| . fl. 63. 4. = ■ Pour , la moitié du. droit du poids . - 20. 15. Aux tareurs & pour le billet de Ia tare, . - 31. 8. - 7- ° fl. 6207. 15. - Frais de réception & livraifon. Fret füivant connoiffement . . . . fl. 157. 14. - Affurance fur fl. 6000. - a 'a p! & police . - 121 10. Bateau pour en faire la décharge . . - 20. - - -, Droits d'entrée & paffëport. . . . - - 46 13. - '"Pour foigner la réceprion des balles, raccomodage He? plufieurs de celles - ci & les mettre en magazin, ' * "Pour les retirer du magazin & en faire la livraifon, 20 - ■> Courtage de vente a \ fol par fl. 6. . . -- 30. - . •'"Emmagajinage . . . . - 67. - - Comtniflion de vente & ducroire des acheteurs ? fur fl. 6207. a t\ p| . . . , . 5 " I55' 3' ° - Cour. fl 5564. 15. . Agio 104; p| . 239 '3 - Bco. fl. 5325 2. - COMMÏRCE BES ProvincesUnies. Commerce ff Am-  D U COM MER CE. I Part. Liv. I. 171 Les laines de Portugal font inférieures en qualités aux laines d'Espagne des premières clafles, cependant on en met beaucoup en oeuvre dans les fabriques de Hollande & d'AHemagne; tous les ans il s'en fait a Amfterdam des achats confidérables pour les fabricans Allemans. Les noms des laines de Portugal font Badajoz, Campo-mayor, Elvas, Ollvenca & Eftremos. Voici ce que ces laines valent communcment a Amfterdam, favoir: Laine fine de Badajoz depuis . 25 jufqu'a 30"fois bco. la ®. Dite, de Campo-mayor . 23 . . 28 ") Dite, d'Elvas . . 24 . . 26 ^ pluï 0ll moiM. Dite, d'Olivenca . . '22 . . 24 | Dite, d'Eftremes . . 20 . •„ 23 j Pour ce qui eft des conditions de la . vente & des frais de réception des laines de Portugal, il fuffit pour les favoir de jeter un coup d'ceii fur fe compte de vente füivant: 51 Balles de laine Badajoz de Portagal , dont ■40 pefant Brut 22000®. Rabais 2 p§ 44° " ■ 21560®. Tare 14 p| • • 3018 - Net 18542®. k 30 f. la ffi. Bco fl, 27815» • S2 F pefant Brut 6600®. Rabais 2 p| 132 - ■ 6468 ffi. Tare 14 p? . . 906 - Net 5562®. k 22 f. la ffi. . - 6118. 4. « - 33931- 4. • Déducbion pour 21 mois, ou 14 fl. par 114 „ . ' 4I<57' 29764. 4. " Rabais pour prompt payement 1 p| . fl. 297' J3. - Pour la moitié du droit du poids . . - 47. 7- " — 345,1 * ..' Bco. Éi- 294*°« 4- ' Y s commiroe sbï Provinces- Commerce d'AmJlerdam.  172 TRAITE GENERAL Transport de 1'autre part. . . 0.29419, 4, - Frais de réception & livraifon. Fret füivant connoiffement . ... fl. 400. « » Affurance de Lisbonne a Ainrterdan fur fl. 28500. a 2 p? & poüce. . . . 573.10. - Droits d'entrée & paff.;port de vifite . . 50. - - * Frais de réception environ . . . - 30. - - * Frais de livraifon . . . - 20. - Courtage de vente, a ± f. par 6 fl. . . - 141. 7. • Einmagazinage de 3 mois , . . 82. 8. • Cour. fl. 1297. 5. Agio 104i p| S5-r7- - Bco. fl. 1241. 8. •) Cemmiitïon de vente & ducrotre des acheteurs }>• 197(5.17. - fur fl. 29419. 4. i 21 p5 . . - 735. 9. -j Bco, fl. 27442. 7. - L'Efpagne n'eft pas obligée d'envoyer feulement fes laines dans 1'étranger pour les y faire vendre pour fon compte ; elle fe trouve dans le même cas a 1'égard de plufieurs marchandifes qu'elle rejoit de fes Colonies de 1'Amérique. La cochenille, 1'indigo & le quinquina étant principalement de ce nombre, il fera a propos de donner des comptes de vente de ces trois articles, afin de faciliter les fpéculations de ceux qui s'occupent de ces branches de commerce. La cochenille eft un petit infecle très-eftimé qui s'attaché a quelques arbres de 1'Amérique; plongée dans 1'eau chaude & fechée au foleil , elle prend la forme de petits grains de forme finguliere, la plupart convexes & cannelés d'un cöté & concaves de 1'autre. C'eft avec ces grains que les teinturiers donnent a la foie, a la laine & aux étoffes les belles couleurs de pourpre & d'écarlate. On apporte ia cochenille du Mexique a Cadix, oü il s'en fait un commerce confidérable. La cochenille la plus reeherchée eft celle dont le grain eft gris avec des teintes de rouge, de blanc, & d'ardoife. Cette prérieufe drogue a une qualité efientielle qui eft de . fe conferver trés - longtems fans fe gater. Les prix font fujets a varier a . Amfterdam; mais ils ne s'y éloignent pas confidérablement de 30 lT, qui répondent a 9 florins la livre. Voici les prix qu'y a valu la cochenille les cinq dernieres années: En 1774, de 35 a 38 8 la ffi; en 1775, de 27 a 29 ; en 1776, de 27 a 28 £; en 1777, de 30 a 33 8; en 1778, de 32 a 34 #; en 1779, de 34 a 35 g. Ils y font cette année (1780) de 35 a 36 3 la ffi. Nous devons faire remarquer que cette drogue ayant toujours été vendue au poids d'Anvers, & devant être pefée au poids d'Amfterdam, on ajoute 4 p' au prix pour dédommagement de Ia diffélence qui fe trouve dans les poids refpecrifs de ces deux villes. . Cela fe. GnHM?»CB DES FkoviWcis- Unies. Gümmerct d'Am' Jierdam.  D U C O M M E R C E. I Part. L i v. I. 173 verra mieux dans le compte de vente füivant d'une partie de 25 furons de cochenille. 25 Surons de cochenille recus de Cadix & vendus a Amfterdam, dont N°. 1. pefant 200 ®, Tare i^®. N°. 13. pefant 209*®, Tare ii®. a. - 2005 - - if - 14. - 2os| - if - 3. - 200^ ii - *?• " 204- " " i| " 4. - 201 - - li - 16. - 18S - - i; - 5. - 206^ i\ - 17. - 205 - *i " e. - 200^ - - ii - i8. - 203! - - ii - 7. - 20of - - Ij • 19. - 20oi - - li - 8. - 204i ii - 20. - 201 - ii - 9. - 200| - - l\ - 21. * 195$ ' " Ji " 10. - 200| - - l| " 22. " 207 - " l| ' 11. - 199! - - %\ - 23- - 197^ - - lï - 12. - 207^ - 11 - 24. - igói - i| - 2422 m. i9;ffi. 25- * 203t - " 2 • 26I4Ï ®. 20f®. 26l4j®. 20|tS. Brut 5036i ®. Tare 40 ®. 37i pour 1^ ® par furon pour bon poids. Rabais „ 77- Net " 4959 ®. a 35 $ la ©• . . fl. 52069. 10. - Augmentaüon pour la difFérence du poids 4 p? 2082. 16. - 54151. 6. - Rabais pour prompt payement 1 p| . fl. 54^ 10. Four la moitié du droit du poids , • 99 12, - 641. 2. - 53511. 4. - Frais de réception &? livraifon. *'Fret de Cadix a Amfterdam fui^ant cannoifTement fl. 33°. 19. » Affurance fur fl. 52000. j 3 p° & police . • - 1563. io„ Droits d'entrée, prime ordinaire & paffëport de vifite . ... - 188. 10. - * Décharge, port au magazin & menus frais . - 25. - - * Pour retirer les furons du magazin & en faire la livraifon, - 25. - »Emmagazinage . . . - 25. - « Couitage de vente a \ f. par 6 florins . ■ - 222, 19. Commiffion de vente fur fl. 53511. aap; . - - 1070. 4. - . 3451 2. - Cour. fl. 50060 2. . Agio 104I P° - 2155- 14. - Bco. fl. 47904. 8. - Y' 3 i CoMMFKCB DIS ProvincesUnies. Commtrci ti'AiU" jlerdam.  commkrce des provincesU.ve.s. 'Commerce ti'/imfleriam. 174 TRAITE GENERAL L'indigo qui arrivé de Guatimala a Cadix eft fans contreditle meil= leur qu'on connoiffe; auffi eft-il plus recherché & mieux payé que toutes les autres efpeces d'indigo, parmi lefquelles on diftingue celles qui font conJBues fous. les noms de Laure, de St. Domingue, de Cerquès, de la Jamaïque, & de Jaya^óu Jambon. 'On recueille auffi de 1'indigo dans d'autres Colonies_ Francoifes, dont il fe fait un commerce confidérable, quoiqu'il foit moins éftimé que celui de St. Domingue. Les tablettes de bon indigo Tont ordinairement feches , légeres, inflammables , d'une belle couleur bleue ou violette,'& parfemées en dedans de quelques paillettes argentées. Comme cette marchandife efl: fufceptible de beaucoup de fraudes, il faut 1'acheter avec précaution. Dans le tems de la première manipulation, il eft facile d'augmenter la .quantité de 1'indigo en exprimant entierement la feuille dont on le tire; mais une couleur noiratre- fait aifément appercevoir cette fupercherie. Si on a mêlé dans la pate de la rapure de plomb, qui prend la couleur de 1'indigo, il eft aïïe auffi de s'en appercevoir, par Je poids de la marchandife, qui augmente confidérablement. Les cendres, la terre, 1'ardoife incorporés dans 1'indigo , fe diftinguent encore facilement en faifant infufer dans 1'eau un morceau de 1'indigo que fon foupconne fraude. S'il eft pür , il fe diffbut entierement; s il eft mélangé , la matiere étrangere fe précipite au fond du vafe. II eft plus difficile de diftinguer la fupercherie de ceux qui mêlent les qualités. Le prix des différentes fortes d'indigo dépend de leurs qualités refpe&ives, comme la couleur, la fineffe, la légereté &c. Voila pourquoi l'on cote ordinairement a Amfterdam le prix de 1'indigo de Guatimala de 80 & 190 f. la m, & celui de 1'indigo de St. Domingue de 70 a 140. Le premier le divife en quatre fortes principales, qui fe nomment & valent communément: le Ttffate, de 170 a 190 f.Ia W ; Ie Flor, de 150 a 170 f.; leSobres ou Sobremhente, de 130 a 165; & le Cortes, de 80 a 160 f. L'indigo de bt. Domingue, cuivré ou couleur de cuivre, vaut de 70 a 90 f. la ffi; le bleu & le violet de 120 a 130 f. Prefque tout l'indigo d'Efpagne qui arrivé maintenant a Amfterdam fe vend au baffin, foit que la quantité en foit plus forte qu'il ne faut; foit qu'il ne fe préfente pas affez dacheteurs. r  DU COMMERCE. I' P'aht. L"i y. I. 17 # Voici un Compte de vente de 20 Surons d'indigo de Guatimala affbitis, Z'TifateSy 6 Flores, 4 Sobres ou Sobrefalientes & 2 Cortes, iavoir: ]N°. 1. pefant 98©, Tare 20®. N°. 5- pefant 240©, Tare 30 ffi i. - y6 - - 20 - 6. - 230 - - 30 - 3. - 92 - 20 - 7. 235 - - 30 - 4- " 94 * - 20 - 8. 2iO - 30 - 380ffi. 8^ I 9?5 120 ffi. ^ 925 ■>• 120 - Brut 1305 ffi- 200 - Tare, 200 - 1 1105® indigo Tiffate a 170 f. la ffi. 1'un portant 1'autre. fl. 9392.10.° S Surons pefant Net . 881 - dit Flor. . 4 160 . - 7<-48- - ° 4. Dits, . . . 564 - dit Sobrefalientea 140 • - 3948. - * Dits, . 280 - dit Cortes . 4 100 . __Z_J±00L-^-l fl. 21788. 10. - Rabais I p| ° 2-17 T8; 21570. 12. - Rabais 2 p| . 4-31- 8- - 2II39. 4- " Rabais I p? . . fl- 21 8' * F«Hr la moitié du droit du poids . " 6l- ** " —— 272. 10. - fl. 20S60. 14. • Frais de réception & de livraifon. Fret füivant connoiflement . • A. l3°- " " Affurance de fl. 20C00. a 4 p? . . * 8o0, " " Paffëport de vifiie . . . 4- ■ " Frais de réception & mettre en magazin » - 12. - » Frais de livraifon , - . • • - 10. - - Emmagaztna^e . . . ■ r-.i-j.r-." Cfturtage de vente 4 \ (. par 6 florins . - 90- 8. - Commiffion de vente fur fl. 20866. 2 p| . 41-7- 6- _ 1478. 14.^ Cour. B. 19388. - Agio 1045 Pt ' *U<*%: , Bco. fl. itf-o ;; '-■ CO.hmbrcs db*Pr6 vin CESIj ni ES . Cuvimcrct 1CA1H*  i7<5 TRAITE GENERAL Commerce des provincesunies. Commerce d'Amferdam. Le quinquina , précieux fébrifuge dont I'ufage eft trés - grand dans la médecine, eft 1'écorce d'un arbre qui croit au Perou fur des montagnes prés de la ville de Loxa dans la Province de Quito. II y en a de diverfes qualités, dont Ia meilleure eft celle qui a 1'écorce raboteufe, d'un brun obfeur a 1'extérieur , & plus haute en couleur dans 1'intérieur. Cette écorce doit être d'ailleurs pefante, d'une fubftance compafte, feche, & ferrée; il faut furtout prendre garde qu'elle n'ait pas e'té mouillée, & qu'elle ne fe réduife pas trop facilement en pouffiere quand on la rompt. On doit donner la préférence aux petites écorces fines, noiratres, chagrinées a 1'extérieur & d'une couleur rougeatre en dedans , dont le goüt eft amer & un peu desagréable. II faudroit rejeter au contraire celles qui font filandreufes, & dont le deflus eft d'une couleur- rouflè ou de canelle. Cette derniere efpece de quinquina eft la moindre qualité de cette drogue; auffi Ie prix en eft-il bien plus bas; car elle fe paye a Amfterdam depuis 20 jufqu'a 30 fois la ffi, tandis que la qualité fupérieure y eft payée depuis 40 jufqu'a 60, & quelquefois 80 & 100 fois la livre. Cependant, comme c'eft de la qualité commune de quinquina qu'il fe fait. la plus grande confommation a caufe qu'elle eft plus abondante & moins chere que la fine, nous donnerons le compte de vente .füivant d'une partie qui fut vendue a Amfterdam en 1779. 35 CailTes de quinquina pefant enfembïe Brut 8894 ffi. Tare ou poids des caiffes, . 2004 - Net 6800 ffi. i 28 f. Ia ffi. fl. 9520. . ■« Dédu&ion ordinaire 2 p| . - 190. 8. - 9329. 12. - Rabais pour prompt payement I p§ . fl. 93. 6. Pour Ia moitié du droit du poids, . - 15. 4. - 108. 10. - fl. 9221. 2. - Frais de réception & livraifon. "* Le fret füivant-connoiflement . . fl. 165. 9. - AiTurance de ƒ 8500, a 3 p§ & police . - 257. - - Droits d'entrée & pafTeport de vifite . . - 308. 10. '* Frais de réception. . . . » 3i. - — • Ceux de livraifon .. . . . " - 22. 15. - Emmagazinage de 9 mois . . 67. 10. - Courtage 1 p| fur le premier produit . • - 95- - Commiffion de vente fur fl. 9221. 2 p£ l - 184- 8. - II2I. 2. - Cour. fl. 8100. - Agio Ï04Ï pg - 348. if?. Bco. fl. 7751. 4. - l^Oimmê  DU COMMERCÈ. I Part. Liv. I. 177 ■ Comme Ie tabac eft un article qui trouve toujours un débouché courant ■ en Hollande, il en arrivé de- toutes parts des quantités immenfes qui fe confomment en partie dans Ie païs, & qui en partie s'expédient pour 1'Alleniagne & autres lieux, foit en nature, foit après avoir fubi quelque apprèt entre les mains de 1'habile Hollandois. On trouve par les notes les plus exaétes qu'il en eft venu pendant les trois dernieres années les quantités fuivantes: % En 1777. f En 1778. ( En 1779. ' Fütaill. Paquets. Roulx. Futaill. Paquets. RouF. \Futaill. Paquets. Rvuï''. D'Angleterre , . . 120. . . . . 126 163. 1414. 10. France, . . 20 1235. 4.50. . . 840. 201. . . - Copenhague , • . . . 133. . . . . .7. . . 560. 160. . . Lisbonne, „ .. 45. , . 1001. 294, 185. 871. Bilbao , .. . . . .... .-. 439. . . 578. 170. . . Cadix, . 4. 3547. . . 93. 3r. . 'St. Sebaftien, . 53. 866. . . 14. 2595. . . Genes, . . 8. 1283. 516. . . 15. 114S. Gftende, . .. .. ... . .. 40. Petersbourg, , . ...... 2031. 2470. . . 1270. 8278. . . Arcbangel, . „ 17 10. ... . Riga, . . . ...... 381. 4510. . . 201. 2451. .. . ■ Liebau & Windau, . 173. 287. . . 122. 107. . . Stetin, . 91. 98 i Cologne , . . 1621. 1000. > . Hambourg & Brême, 414. 1027. 383. 256. 929. 8. Triefte, • . . ...... 302. 772. 289. 235. 1746. . . Venife &f Livoume, . 40. S48. 128 St. Thomas en Amérique, 170. 628. 1663. . . 1082. 1800. . . 427. 141L Amérique fef tentrionale, 22. 55, . . 741 Si l'on ajoutc t ceci les parties ar- 3I0, yöj. 1663. 4942. 17741. 4207. 6998. IOIOO. 3485. rivées des Colonies Ho landoifes füivant qu'il eft rapport a. la j page 148. 2025. 6390. 828. 4319- 13023. 7738. ro229. 9.66. 5734' Le montant tolal'fera. . 2335. 7151. 2491. f9261. 30764. 11945. 17227. 28875. 9219. Les prix des tabacs font extrêmement variables, & different beaucoup dans les qualités refpeótives. En tems de paix & Iorfque Ie tabac de 1'Amérique feptentriqnale a été abondant en Hollande , les prix en ont été trés-bas, puifque celui de Virginie s'y eft acheté fouvent a 2\ & 22 fois, le Mariland a^a 3 f. & le SuilTent a 3 & 3Ï f. Ia ff, tandis que dans ces derniers tems on a payé ces mêmes tabacs 10, 12 & 14 f. la ffi. Les tabacs d'Ukraine & des autres païs ont éprouvé de I. Partie. Z Commerce des ProvincesUnies. Commerce A'Am~ fterdak'  ï78 TRAITE GENERAL fèmblabïés révolutions. On a vu payer celui du Bréfil jufqu'a 14 f. la W,% tandis qu'aujourd'hui on en pourroit acheter de fortes parties a mnins de 3 f. la ffi.. Pour ce qui eft du tabac de Varinnas que la Compagnie Efpagnole de Caraques envoie a Amfterdam, il s'y vend au baffin au plus offrant & dernier enchériffeur. Le prix de ce tabac dépend donc uni~quement du concours,plus ou moins grand,des acheteursqui fe préfentent quand on en fait la vente. Les prix aótuels du tabac de Varinnas fpnt r la lettre M. 28 a 30 fois la ffi; la lettre G 27 a 28; la lettre A 28 a 29, la lettre V 26 a 27 & la lettre N 25 a 26 f. Le tabac d'Orenoco, ou de 1'Orenoque, qu'on envoie fouvent d'Efpagne a Amfterdam, vaut a préfent (Aoüt 1780) dans cette ville, de 16 a 17 f. la ffi , & celui de la Havane de 80 a 120 florins le quintal, füivant la qualité. Voiei deux comptes fimulés de vente , 1'un d'une partie de tabac Suiffent en feuille , vendue a Amfterdam en 1778; 1'autre d'une partie de tabac Brefil, vendue 1'année derniere 1779. Tous les tabacs en feuille, de quelques païs qu'ils foient, fe vendent aux mêmes conditions«jue le tabac Suiffent. 45 Futailles de Tabac Suiffent, dont , Détail du poids £? rèf tlion de 5 ft> | tailles , fayojr : 10 Futaille* pefant Brut 6504. ffi. réfa&ion 4H ©• j fit- 620 ffi. réfacllön 80 ffi, ïo dites, . . 7201 - - 488 - | - 694 - - 35 • 5 dites, . 3096 - -- 188 - *j - 748 - - 4° - 10 dites, . . 3596 - - 246 - I " 792 " i5 - zo dites, . . 2148 - - 148 - L - 242 - - 16 - Brut 2 2 54Ó^ffi ' 1484 Brut 3006 ffi. réf.iélion 188 fö. Rab.pour bon poLis 2 451 - z 22093 ffi. Nofe- D.éduélion de la réfaétion J484 - La rifc.Bion doit t'enlendre nn-sr U rr- • fable, la fourriture & Kuires non- 20óii ffi. valturs que les rét'actcurs iftuvcni ■ni- cl- 1 ».„ o o - *. ^ tians chaque futaille de tavuc, Déjuclion pour les cotes 8 p£ 1649 - Net 18962 ffi! A 13? f- la ^> R- I3I54- 18. - Rabais pour le bon poids 1 pj * 3. 131. Pour la moitié du droit du poius . - 37. 1. - ' 168. 13. - 12986. 6. - Frais de réception & de livraifon. Affurance de fl. 12000. a 2 p°- & police . A- 243- 10. Fret de Bordeaux a Amfterdam fuiw connoiffement - *35' 12. Droits d'entrée & paffëport de vifue, . . " 3*2. 2. — Imp6t .. . . ' *<• ' fl. 902. 14. » omvf.rce des Proyin£ ij. UitlES. (tommerctt' An* fftrdam.  DU COMMERCE. I Part. Lïv. I. 179 Tranfport de 1'autie part. . fl. 902. 18. - 1*93(5. 6. • * Frais de déchargement & port au magazin . fl- a3- 5- - * Fiais de la livraifon ,& rabatage des futaill;s . - 41. 5. Droit des maitres rèfaïteurs, & billet . . - tt.'IÏ. Courtage 1 florin par futaille ,„ • - 45- - " Frais d'emmagazinage, . • " Pour faire vifer un acquit i caution . . *• K5- - 1037. 15- - CommifSoa de vente fur fl. 12986.1 * P* . ï = 59- H- " I297- 9- ' Cour. fl. n638. 17. ' Agio 104j p*- - 5Q3- 7- Bco. fl. 11185. 10. - so Rouieaux de tabac du Bréfll pefant Brut . 8000 ffi. Rabais pour bon poids 2 p§ 160 - . 7840 ffi. Tare a 6 ffi par rouleau . "° Net 772offi. a 3 f. la ffi. fl. 1158. • «5 Rabais pour prompt payement 2 p| fi. 23. 3. o ^ ^ - Pour Ia moitié du droit du poids - 13- " ~> fl. H21. 17. - . Frais de réception & livraifon. Affurance de fl. 3400. a 2 p5 . . fl. 70. - - Fret de Lisbonne k dmilerdara . • 64' Droit d'entrée impót & paffëport de vifite . -260. - - * Frais de réception, . • • ■ 16. - - * Frais de livraifon, . • • - 8. 9- Courtage de vente \ f. par livre • • Frais d'emmagazinage d'un mois . • 4- - Commiffion de vente de fl. 11*1. a 2 P5 • * 8' " —— 494- *7» * Cour. fl. 627. . - Agio iok\ P% - ' 27. - » Bco. fl. 600. - . Z 2 COMMSRCE Dl provinces • TJnieh. CammêTcs f Am' Iteriltvit.  COMMERCE BES )?R. .V1NCESUr.lE* Commerce d'AmSterdam. Indépendammenr des fortes parties de fucre que recoit Amfterdam des Colonies Hollandoifes de 1'Amérique, il lui en vient des parties confidérables de France & d'ailleurs. Pendant 1'année 1777- que l'Europe étoit encore en paix , il lui en vint: De divers ports de France, . , ï . '. 25544- futail!e«. De J'Ifle Dam.ife de St. Thomas, . . . 1297 dites. De Cöpenhague, . ... 240 dites. De Londres & de Li»erpoie, . . . . . 469 dites. En tout arrivé de 1'Etranger . ! . _ 2755Q futailles. L'année fuivante (1778) la quantité de fucre arrivée de 1'Etranger a Amfterdam fut, favoir: De divers ports de France, , l l ., , ■ ï5?i5 futailles. De Cöpenhague, . . . • I204 dltef- D'Angleterre, . . » • • * 110 dites- En Total ■ . * . 2 ■ 16619 iutailles. Enfin l'année derniere (1779) . le fucre arrivé a Amfterdam venant de 1'Etranger fut feulement: De divsr-s ports de France, , . ° - . - 374° futailles. D'Angleterre, . . . , . • 4355 dites. De Cöpenhague, . ... 2<5o4 dites. De l'ifle Danoife de St. Thomas, . . • - 100 di es. De Cadix, . . . . . • 100 tlilcs- DeHambourgp i j .. , . « - 71 dittiS' En Total 11470 .futailles. Si a ces quantités de fucre venues de 1'Etranger a Amfterdam, on ajöute celles que cette ville a recues ces mêmes années. des Colonies Hollandoifes de 1'Amérique, on. trouve qu'il eft venu en tout a Amfterdam pendant l'année 1777, 52765 futailles de fucre; pendant celle de 1778, 44474 dites, & pendant cellc.de 1779, 52425 dites. Nous n'y 'comprenons pas 2186 caifles de fucre venues de Portugal en 1778, non plus que 1299 caifles arrivées du même royaume en 1779. Le débouché immenfe de fucre qu'a la ville d'Amfterdam, procure un écoulement facile & fouvent meme avantageux aux fucres étrangers qu'on j rejoit pour y être vendus. Les circonftances favorabks a la vente de cette denree fe préfentent PR AI TE GE NERAL  DU COMMERCE. IPau. Li v. p m- ü facilement a 1'efpric de toiis ceux qui s'ocCupent de cette branche de Commerce, que nous. croyons inutile d'entrer dans aucun détail a cet égard. II fuffira d'indiquer ici les conditions auxquelles fe font les ventes des fucres en futailles, & des fucré^s qui viennent en cailTes de Portugal. Voici pour cet effet deux comptes de vente de ces deux parties de fucre vendues avant la guerre acluelle: • 25 Futailles de fucre brut recués de Bordeaux, pefant enfemb'le ' Brut 26x92®. Rabais pour bon poids 2 p* 524.' - ■ ' 25668"®. Tare 18 p| 4özr - ' Nét 21047 ffi. a j\ *. fl. 4143.12.' = Rabais pour prompt payement 2 p| . fl. 82. 17. - ' Poar la moitié du droit du poids. . - 36. 11. - ' ' 119. 8. 4024. 4.' - Frats de réception & livraifon, '• Affurance de Bordeaux k Amfterckm fur fl. 4200. a 2 p| & police . „ ■ fi. 44. « • Iret füivant connoiflemeiit . . . - 120. 9. - Droits d'entrée, paffëport & vifite , . . - 91.12. - * Frais de réception- . - . . ■ - 16.18. - * Frais de, livraifon . , . • - 20. 1. Rabatage des futaiiles & a'cqüit a caution .'. - 7. 16. Emmagazinage de deux mois . ■ . - 15. 12. Courtage de vente 30 f. par 1000 ffi. net , ■ "31. u, • Commiffion de vente & ducroire dis acheteurs fur fi. 4024- a 2] p| . - . . - ioc. ï2, - " ■ — 448. 11. - Cour. fl. 3575- 13- - Agib 104} "p| 153 iP- - Bco. fl. 3421.-14. - 20 Caiffes de fucre brut, dit Mofcovade; reguês de Lisbonne, pedant . 40000 ffi. Rabais pour ben poids'2 p? 8oo - ■——- 39200 ffi, Tarë 240 ffi par caiffe de 7 pieds de long ' . o . 4800 Net 344^03 a 7 §. . fl. 6020. - - Z 3 "" CoMMERCB bs3provincesUnies. . Cnm-.iterot cC'Am' par dm»,  Ï&2 Commerce des ProvincesUnies. Otmmcrcs ff/lmfltrdam. Tranfport de iV.utre part. . • fl. 6020. - - Rabais pour prompt payement 2 p° fl. 120. 8. Pour ia moitié du droit du poids - 53- 8. - —, _I731 iö- _- J . . - - - 58-46. 4- - Frais de réception & de livraifon. Affurance de Lisbonne ï Amfterdam fur fl. 55°° i 2 Pl fl- II2- " * Fret füivant connoiffement. . . . - 179- - " Droits d'entrée & paffëport de vifite . . 152, 2. - * Frais de réception . • . . - 24. - - * Frais de livraifon . . • . - "3°. - Courtage de vente 1 fi. par caiffe . . - 20. - Emmagazinage d'un mois . . . 6. - Commiffion de vente & ducroire des acheteurs fur fl. 5S46. a af PÏ • • • ~ 14• 283. 10. • Fret füivant. connoiffement . . . 463- 6. - Droits d'entrée & paffëport de vifite . . * 368. 10. - * Frais de réception, . . • - 45- ip> * * Frais de livraifon & rabattage des futailles. . - 104. 14. Courtage de vente- st 6 f. par 100 W. • 1S 7- i« Emmagazinage & acquit a caution . " 56. 16. Commiffion de vente & ducroire des acheteurs fur fi. 14x52. .7. a 2* p£ 9 , . * 353-16- ' — — 1833- 3- Cour. tl. 12319. 4. Agio 104^ p| - 53o. 10. Bco. fl. 11788.14. Commerce bei PROVrNCES- Unjes. Cemmeree d" A'i' (tsrdan*.  DU COMMERCE. I Part. 'Liv. I. 1S5 prix qiü bailTe en raifon du peu de befoin qu'on a de ces denrées; car d'une marchandife quelconque , le prix eft le meilleur thermometre pour en connoitre 1'abondance ou la rareté, relativement aux demandes. Au refte, comme dans toutes les branches de Commerce 1'expérienee eft ce qui guide & doit toujours guider le fpéculateur prudent dans fes entreprifes, il nous femble inutile, il nous feroit même difficile de donner des regies de combinaifon capables de faire réuffir a coup fur une fpéculation. Nous nous bornerons donc a donner les comptes fuivans de vin & d'eau de vie. ao Tonneaux de vin de Bordeaux k 60 e£ vis. ', . fl. 7200. - - Rabais pour prompt payement 1 p| - 72 - - fl. 7128. - - Frais de réception & de livraifon. Affurance de fl. 7000 k i \ p?& police. . . fl. 106.10. Fret a 12 florins le tonneau & 1 fl. d'avarie. . - 260. - Droits d'entrée & paffëport de vifite. . . • 124. - - * Frais de réception. . . • . - 40. - - * Frais de livraifon. . . • 60. - Courtage de vente a 4 fl. par tonneau. . - 80. - Commiffion de vente fur fl. 7128 a 2 pj . -142^10- 8l3- : : Cour. fl. 6315. - . Agio I04j- p? - 271.19. Bco. fl. 6043. 1. - 50 Pieces d'eau de vie de Bordeaux mefurant 2550 veltes k 10 vis les 30 veltef, . . • ♦ • fl. 5roo. - - Rabais pour prompt payement 1 p| - 51. - » fl. 5049. •_ N Frais de réception & de livraifon. "Affurance de fl. 5000 k 2 p| . . . fl. 101.10. Fret ó 2S fl. le lalt de 6 pieces. . . - 225. - - Droits d'entiée ,& paffëport è 1 florin par tonneau. . - 296". - - * Frais de réception. . . • - 30. - - * Frais de livraifon. . * . . S0, ■ " Courtage de vente a 2 fl. la piece. . . - 100. - Commiffion de vente fur fi. 5049 aap? . - - - ' 903. iö. • Cour. fl. 4145.10. . Agio 104? p| 178.10. < Bco. fl. 3967- - ■ I. Portie. CöMMP.RCt DEI i'rovince*Unies. Commerce d'Amfterdam.  18(5 TRAITE GÉNÉRAL comveucb des Provinces- Unies. Commerce WAnt' Les eaux de vie de Cognac, dé Cette, de Bayonne & des autres ports de France ,. ainfi que celles d'Efpagne fe vendent aux même Conditions que 1'eau de vie de Bordeaux: les frais en font auffi les mêmes a Amfler» dam, au fret & a 1'affurance prés. Pour ce qui efl: des prix , ils roulent comme fuit, favoir: Eaux de vie de Bordeaux, de Bayonne, de Nantes,? , , p V de Cognac.de la R-chelle & du Languedoc, •> 7ai5<£vls. J Eaux de vie de Barcelonne, . . 7a 18 Mes 30 Viertel^ Efprit 4 de Barcelonne, Efprit \ de Bordeaux,? deioj2 \ & Efprits de Proven ce & de Naples . ■» ei0 25 j Voila ce que nous avous cru devoir dire touehant les trois princïpales parties. du Commerce d'Amfterdam. Avant de parler de ce qui concerne la quatrieme, il eft expédient d'expliquer a nos leóreurs fur quoi font fondées les conditions de vente dont nous avons fait mention dans les comptes de ventes & les faclures. En premier lieu, il efl d'ufage dans prefque tous les païs de Commerce d'accorder a 1'acheteur une douceur dansle poids de toutes les marchandifes qu'i! achette en gros , furtout de celles qui font de peu de valeur en proportion de leur poids & de leur volume. Cet ufage a tellement prévaluen Hollande, que dans toutes les ventes & achats qui s'y font, avant de conclure pour le prix, onftipule pour le bon poids, auliibien que pour le rabais pour prompt payement. Cette feconde condition dans ies ventes a une origine différente de celle pour Ie bon poids. Les marchandifes fe vendent partout de deux manieresfavoir a crédit ou comptant; dans le premier cas on donne ordinairement en Hollande un délai de trois mois ou fix femaines pour le payement. Comme le prix des marchandifes fe regie fur le même taux, foit argent comptant, foit a terme, il eft fti-pulé entre le vendeur & 1'acheteur que fi celui-ci paye comptant les marchandifes qu'il achette, celui-Ia lui déduira l'intérêt du terme qu'il feroit: tenu felon I'ufage de lui accorder. De-la vient 1'origine du rabais com-pris fous Ie nom de prompt payement. II eft de 1 pD pour fix femaines ou 1^ mois, & de 2 pvpour trois mois, a compter 1'intéret du crédit fur les marchandifes a 8 p°- par an , comme il 1'eft en Hollande. Mais les crédits ne font pas les mêmes pour toutes les marchandifes. II y en a . pour lefquelles on les donne beaucoup plus longs en Hollande; telles font !es foies d'italie qu'on vend a 33 mois de terme ; les laines d'Efpagne qu'on vend a 21, a compter l'intérêt a 8 p° par an, ou, füivant I'ufage le plus fuivi , a raifon de 14 fl. par 114.. Ces rabais, d'abord arbitraires, fe font tellement multipliés, qu'avec le tems on les a regardés comme des conditions effentielles d'un marché quelconque. On ne pouvoit mieux , Faire pour-faciliter. le Commerce que.de donner des crédits; ils étoient.  DU COM1ERCE. I Part. Liv. I. 187 même indifpenfables: fans cela le négoce auroit été relferré dans des bornes étroites: le vendeur s'eft donc obligé non-feulement de donner de certains termes pour les payemens, mais encore de déduire a 1'acheteur,comme s'il payoit comptant,l'intérêt de'la fomme qu'il folde a 8 pg par an, a raifon du tems du crédit qu'il eft d'ufage de donner pour telle ou telle efpece de marchandife; encore levendeur feregarde-t-ilfort heureux fi le payement, malgrè ces rabais, n'eft pas renvoyé a un certain tems; car, pour le dire en paffant,les achats & les ventes des marchandifes ayant lieu a Amfterdam prefque toujours par 1'entremife d'un courtier, la livraifon des marchandifes fe fait fans aucun écrit préalable entre les parties contraótantes, tant pour le prix que pour; les conditions; de-la il arrivé qu'il n'y a point un tems prefix en rigueur pour les payemens, & qu'ils ont rarement lieu pré•cifément aux échéances des termes. A cela prés , il regne tant de bonne foi dans cette ville, le módele de toutes celles qui font commerce , que, quoique l'on s'y ferve indifféremment de courtiers jurés ou non jurés pour vendre ou acheterdes marchandifes, on y voit rarement s'éleverdes difputes a i'occafion des prix & des conditions des marchandifes vendues par les courtiers non jurés. On femble même ne pas faire attention que leur témoignage, en cas de différend, n'auroit aucune force en juftice. Les marchandifes fe vendent auffi publiquement au plus offrant & dernïef" ench-érifTeur. Comme dans ces ventes on frappe fur un baffin de cuivre pour marquer que la marchandife eft adjugée au dernier offrant, on les nomme Ventes au Bajfm. Ces ventes ne fe font pas feulement pour les marchandifes avariées, gatées, ou de rebut; on y voit très-fouvent des articles courans qu'on fait même avoir des amateurs. L'indigo, les cuirs fecs en poil de 1'Amérique, les tabacs, les vins, les eaux de vie & plufieurs autres articles fe vendent fouvent mieux au baffin que hors la main. Les droits de la ville pour la vente au baffin font un & demi pour cent. Les termes ordinaires pour le payement des marchandifes font de trois mois pour les laines d'Efpagne & de Portugal, les toileries quelconques, les fucres & les cafés; & de fix femaines pour prefque toutes les autres marchandifes, excepté les épiceries, comme canelle, poivre, cloux de girofle & noix mufcades qui, füivant I'ufage conllamment foutenu par la Compagnie des Indes Orientales, fe vendent a comptant auffi bien par les particuliers que par la Compagnie. Une circonflance du Commerce d'Amfterdam digne de remarque, c'efl: le payement des droits des marchandifes tant a 1'entrée qu'a la fortie de cette Ville. Comme c'efl 1'Amirauté qui efl chargée de la p;rceptiun de ces droits, on lui porte la déclaration des marchandifes qu'on aintencion de charger dans un navire, ou de celles qu'on doit recevoir d'abord d'un autre navire; ainfi la déclaration doit fe faire avant le déplacement des marchandifes qu'on fe propofe de charger ou de décharger. Dans chaque déclaration on doit fpécifier le nom, le poids & la valeur de la marchandife; l'Arnirauté tolere feulement qu'on déclare un fixieme moins de la valeur, Aa 2 CoMVZRffE DEfc Provinces- Unif.<. Commerce ff At»Verdam.  m", TR.AIT:É GÉNÉRAL ro'.'HVr.Ct, t>v,i i'KOVlNCESÜMts. ÓemxHi 1-3 0* sim. mais pas plus; Munis du palTeporf.de l'Arnirauté qui permet 1'entrde ou la fortie des marchandifes en vertu de la dite déclaration, les bateliers qui ont leurs bateaux chargés des marchandifes déclarées, fe préfentenr aux avenues du port oü fe tiennent les gardes de l'Arnirauté. Ceux-ci confrontent les objets dont le bateau eft chargé avec ceux qui font fpécifiés fur le palTeport, mais a la fimple vue & fans en faire de vifite; s'ils'jugent quelques-uns des articles chargés fur le bateau r valoir plus que ce qu'ils ont été déclarés a l'Arnirauté, ils ont le droit de les retenir en payant la fomme que le propriétaire aura déclaré qu'ils valoient, & en outre un fixieme qu'il eft cenfé avoir diminué de la valeur réelle. Indépendamment des' droits ordinaires, l'Arnirauté recouvre les primes d'ufage en tems de guerre ,, & méme en tems de paix quand les circonftances le reouierent.. Voila pourquoi 1'article des droits peut varier; & comme. nous avons cru devoir donner dans nos comptes des regies füres pour pouvoir caiculer toujours avec la plus gande précifion poifible., nous y avons fait mention; des droits de fortie fans les primes; mais rien n'eft plus facile que de les y ajouter d'aprés ce que nous avons .dit page 105. $ .VII. Cêmmerce. local. . Nous avons-divifé Ie Commerce local en trois branches, que nous com=. prendrons fous les noms de.Commerce de Cabotage, de Commerce d'AjJurances & de Commerce d'Emprunts & de Crèdits. C'eft au prodigieux Commerce que fait en tout genre la ville d'Amfterdam dans les quatre parties du. monde qu'elle eft redevable de ces trois branches de Commerce. Nousallons en expliquer en peu de mots la nature & les circonftances principales; & nous terminerons par-la ce qui concerne le Commerce généralde cette ville. I. Le Commerce de Cabotage a toujours été exercé avec plus d'avantager par les Hollandois que par aucune autre nation de l'Europe: II confifte principalement a préter aux étrangers des navires pour le tranfport de leurs marchandifes, d'un port de l'Europe a un autre; mais, relativement aux Hollandois^ le Commerce de cabotage a un fens plus étendu; car il comprendnon-feulement le fimple cabotage de leur-s navires d'un port étranger a un autre port étranger, mais encore tout leur Commerce & toute leur Navigation, qui, a proprement dire, n'eft qu'un pur cabotage. La raifon pourquoi ce mot Cabotage aune fignification plus étendue, appliqué aux Hollandois qu aux autres nations, eft aifée a concevoir: ces nations en faifant venirdes marchandifes étrangeres n'ont ordinairement d'autre vue que de remplir le belom qu'on peut en avoir chez .elles-mêmes; au lieu que les Hollandois dont es beloins en- articles étrangers pour la confommation de leur païs lont des plus bornés, ne font venir chez eux des marchandifes étrangeres que pour en fournir enfuite- aux nations qu'ils favent avoir befoin de ces  du COMMERCÈ. I Part. Liy. ï. itROVIKCBSjNm. _____ ~! smmtrct c? Att-  TRAITÉ GÉNÉRAL C0M»U!*l"E DES ProvincesUnies. Commo ci iï Amfcrdam. multiple de ce qu'il eft quand toutes les PuilTances de l'Europe font en paix. La navigation du Levant s'étend dans toute Ia mer méditcrranée. Cette navigation, fat commencée par les Hollandois vers le. commencement du dix-feptieme fiecle, & elle mérita a un tel point 1'attention des Etats - Généraux, qu'a la follicitation de la ville d'Amfterdam , ils érigerent une Chambre de direétion, qu'ils chargerent de veiller a la proteótion du Commerce du Levant. Comme les navires deftinés pour la Méditerranée s'adr'effenta'cette chambre pour obtenir la permillion d'y naviguer, ce qu'elle leur accorde moyennant un florin par laft, tant a 1'allée qu'au retour, on la nomme vulgairement Compagnie du Levant. Elle a droit d'infpection fur les navires'qui doivent aller au Levant, & doit veiller a ce qu'ils obfervent les régiemens faits par les Etats-Genéraux a diverfes reprifes, & furtout celui de 1652 qui eft encore dans toute fa vigueur, relativement aux navires deftinés pour ce qu'on appelle Echelles du Levant. Suivant ce réglement, les navires qui chargeront pour ces parages devront être au moins du port de 180 laft, montés de 24 pieces de canon & de 50 hommes d'équipage. Ils doivent naviguer de conferve au nombre de deux ou plus, & s'ils vont fous convoi, ne s'en écarter que quand ils font parvenus a la hauteur oü leur deftination lesoblige de changer de route. Ces mêmes navires doivent a leur tetour du Levant fe réunir a Livourne & attendre qu'ils s'y trouvent en certain nombre pour fe rendre de conferve en Hollande. Ceci regarde principalement les navires qui ne font pas montés & équipes comme le porte Ie réglement. Les navires deftinés pour les autres ports de la Méditerranée doivent être équipés a proportion de leur port; ceux de 100 laft par 20 hommes_& 10 pieces de canon; ceux de 150 laft par 24 hommes & 12 pieces de canon, enfin ceux de 150 a 200 laft par 32 hommes & 14 canons. Le nombre des navires Hollandois qui naviguent dans la Méditerranée eft fort petit a proportion de ceux qui s'emploient dans les autres mers.; mais, d'un autre cöté, la branche du Commerce du Levant eft très-lucrative & nel'eftpeut-être pas beaucoup moins que la meilleure des autres branches. Les marchandifes dont les Hollandois compofent principalement leurs chargemens , font de la canelle, du poivre, de Ia noix mufcade , du clou de girofle & autres épiceries; du cacao , du thé, du café, du fucre; des étoffes de foie & de coton ; de la porcelaine des Indes; des toiles fines, des draps, des camelots & autres étoffes de laine, de foie, de coton, de poil de chevre & de chameau; des drogues pour la teinture, de l'huile de baleine, des cuirs de Ruffie, dufer, de 1'acier, duplomb, du cuivre & autres métaux ; de 1'ambre, du mufc , de la civette ; du poiflbn fee & falé ; de la quincaille & plufieurs autres articles. Indépendamment de toutes ces fortes de marchandifes que les navires Hollandois deftinés pour les Echelles du Levant chargent en Hollande, ils relachent dans quelques ports de France & d'Italie pour y compléter leur chargement avec des  D U COMMERCE. I Part. Lit. L 191 articles de ces pays, furtout avec des draps de Languedoc qui font trèseftiraés dans le Levant, du café de la Martinique & de l'indigo de St. Domingue , des fequins & des piaftres d'Italie. Le commerce du Levant exige qu'on fe pourvoie d'une grande quantité de ces fortes de monnoies pour fuppléer au prix des chargemens de retour qui font plus riches que ceux qu'on envoie dans ce païs-la. Ces chargemens de retour font compofés de foies, de laines fines, de fils de coton, de poil de chevre & de chameau, de toiles, de mouffelines, de futaines, de café de Moca; de mirrhe, d'encens, de beaume de la Mecque & autres aromates; de gomme d'Arabie, de fel ammoniac, de féné & autres drogues pour la médecine ; de peaux & de cuirs ; dechagrin, d'éponges, de figues, de raifins fecs & de corinthes; de fafran, de noix de galle , d'anis & de plufieurs autres marchandifes. La Compagnie du Levant, ou plutöt Ia Chambre de direction qui veille ala navigation de la Mer Méditerranée, percoit un droit de 2 p° fur la valeur des marchandifes dont les chargemens des navires de retour des echelles du Levant font compofés, outre le droit de Lafiage, d'un florin par laft, comme nous avons dit plus haut. Avec le produit de ces droits, cette Chambre fournit aux frais de I'entretien d'un AmbalTadeur & des Con^ fuis, tant a la porte que dans les diverfes Echelles du Levant, auxquels elle paye des appointemens proportionnés a la dépenfe qu'exigent leurs emplois. II eft cependant vrai que la Chambre ne paye a FAmbaffadeur qu'une partie de fes appointemens, mais, d'une autre part, elle lui rembourfe de même qu'aux Confuls les frais des préfens qu'on eft dans la néceffité de faire fouvent aux Miniftres de la Porte & aux Gouverneurs des ports oü ils rélident. Au refte, 1'adminiftration de cette chambre eft entre les mains de huit Directeurs , d'un Secrétaire & d'un vifiteur ou infpecteur de vaisfeaux. C'eft elle qui nomme les Confuls qui doivent réfider dans les Echelles & les ports du Levant & de la Méditerranée. Suivant les liftes du Texel & du Vlie des années 1778- & x?79, ü eft arrivé a Amfterdam pendant ces deux années. En 1778. En 1779. 11 - 8 navires venant de Smirne» 6 - 8 dits, des autres Echelles. • 25 - 40 dits, de divers ports d'ïtaüe» 17 - 10 dits, de Marfeille, Cette & Toulon. 36 - 39 dits, de Malaga, Barcelone, Alicante & autres ports d'Efpagne, dans Ia mer Médiierrar.ée» . 5 • 6 dits, de la Cóte de Barbarie,, - 100 in navires. La navigation des Indes fe partage en deux branches: 1'une comprend celle des Indes Orientales, laquelle eft fous la direcfion immédiate de la commkscb dm Provinces1'nirs. Commercê Am° ' fl if du ut.  I$2 TRAITE GENERAL Provincbs- UNrK. Commircs d'Amfttttam. Compagnie de - ce nom; 1'autre eft exercée par des particuliers, qui en rjayant ies droits dus a la Compagnie des Indes Occidentales , font pour leur propre compte les armemens qu'ils jugent a propos pour 1'Amérique. Voici le nombre des navires arrivés a Amfterdam pendant les deux années dernieres. In 1778. 14 Navires des Indes Orientales, dont 6 de Batavia, 2 du Bengale, 2 de Ia Chine, 2 de Ceylan, 1 de Coromandel & 1 de Port-Maurice. t?4 dits des Indes Occidentales , dont 50 de Surinam, 6 de Berbice, 15 de Demerari, 35 de Sr. Euftache, 8 de Ca,aq,m, 64 du Grcënland, 47 du détroit de Davis, & 9 de divers autre* lieuz de 1'Amérjque. 248 Navires. 1776. ix Navires des Inde? Orientales, dont 5 de Batavia, a du Bengale , 1 de l« Chine, 1 de Ceylan, 1 de Coromandel. ■*74 dits des Indes Occidentales, dont 46 de Surinam, 5 ds Berbice, 7 de Demerari , 17 de Curacau , 83 de St. E.ftache, 59 du Groenland, 40" du dé'roit de Davis, 2 de Bofton, 1 de Ia -Caroline, 1 de Ste. Croix, 1 de Maryland, 1 de Maflachuffet-Bay, 1 de Philadelphie, 1 de Porto-Rico, 1 de St. . -Thomas, & a des Colonies Frar.gaifts. 285 Navires. A 1'occafion du grand nombre de navires qUi font arrivés ces deux années de St. Euftache , nous devons obferver que cette Ifle ne doit ..qu'a la guerre les affaires confidérables qu'elle fait. En tems de paix fa navigation fe bome a environ 30 navires chargés des denrées expédiées 4e cette Ifle a Amfterdam. La ville d'Amfterdam ne poffede pas a beaucoup pxés autant de navirei qu on le fuppofe communément dans 1'Etranger. II eft vrai que le nombre n'en eft pas connu, il feroit même prefque impoflible de le connoitre exaftement; mais nous ofons avancer qu'il ne monte pas .acfuellement (en 1780) a cinq eens navires propres pour la navigation étrangere. La plupart des batimens navigant fous pavillon Hollandois, appartiennent ala province de Frife: il eft impoflible de favoir quel en eft le nombre. D'ailleurs, il eft plus grand ou plus petit füivant que les circonftances favorifent Ia navigation^ Hollandoife. Cette navigation eft a 1'époque acfuelle plus flonffante qu'elle n'a été depuis vingt ans; mais il eft a préfumer qu'elle diminuera a Ia paix & même confidérablement fi les autres peuples, les Francais furtout & les Efpagnols, reprennent le plan qu'ils avoient com- meneé  DU COMMERCE. I. Part. Liv. I. 193 'tnencé d'exécuter avant la préfente guerre, c'eft-a-dire celui d'introduire dans leur marine marchande 1'économie Hollandoife. Cependant , tant que la navigation Hollandoife fe foutïendra avec quelque vigueur, le Commerce en retirera des avantages notables, & la Hollande continuera a mettre a contribution les peuples qui auront befoin de fon fecours pour faire leur Commerce. Le principal bénéfice que la navigation procure au Commerce de Hollande eft celui du fret ; mais il n'eft pas le feul : fans parler des affaires immenfes que cet objet attire , quoïqu'indireclement dans ce païs, le feul article de la commiffion du fret , que les affréteurs fe font payer de la part de ceux pour qui ils font des affrétemens, apporte un bénéfice confidérable au Commerce général de Hollande. Un étranger forme une fpéculation a effefhier dans un païs étranger pour un autre païs étranger ; il a befoin pour cela d'un navire, & il le prend en Hollande, foit paree qu'il ne peut pas s'en procurer ailleurs, foit paree qu'il trouve plus d'économie a fe fervir du pavillon Hollandois que de tout autre. Cela pofé, il donne ordre a fon commiffionnaire d'Amfterdam d'affréter pour fon compte un batiment de la capacité qu'il lui faut, lequel doit aller prendre fon chargement dans un port pour le tranfporter dans tel autre port qu'il indique. Le commiffionnaire d'Amfterdam fait affréter par fon courtier le navire qu'il trouve le plus propre pour remplir les vues de fon commettant, &, comme affréteur, il figne la charte-partie dans laquelle il a foin de faire inférer les conditions fous lefquelles il a recu ordre d'exécuter le dit affrétement. Cela fait, il remet a fon commettant une des copies de la charte-partie & lui fournit en même tems le compte de fes frais füivant le modele que nous placerons ici, lequel eft néanmoins fufceptible de quelques modifications, füivant les conditions particulieres de chacun , qui n'entrent point dans la regie générale a laquelle nous nous aftreignons dans le compte qui fuit, Compte des frais de l'affrétement d'un navire du port de 100 laft, affrété pour aller prendre un chargement de feigle a Dantzick & de-la fe rendre & Porto en Portugal, füivant charte-partie. Fret de ioo laft de feigle è 20 fl. par laft. » . ; fl. 2000. - Avarie ordinaire 10 p| . • . . • . * 200 • " " Chapeau ou gratification pour le Capitaine • 5°- * - Montant de tout le fret . . . - 2250- ~ - Sur quoi 2 p§ de Commiffion font . . fl. 45» " ■ Pour la charte-partie & divers ports de lettre» . . 4- *o- ■ Cour. fl. 49 10. - L'Agio a I04j pï 2- 3. - font Bco. fl. 4?- 7. - Partie. I. Bb COMMP.nCF TSi Provinces. Uniej. Commerce (SAtnfterdam.  rVIM-KSIJs.Kv , Cottimeict iVAm J2m dam.  DU COMMERCE. I Part. Liy. I. 199 fait déclaré ou non dans la police ; car fi 1'objet affuré périt, & que la perte en foit conftatée, les affureurs payent dans le tems prefcrit la fomme affurée, fans qu'ils puilTent exiger 1'exhibition de la faéhire. II eft également permis en Hollande d'affurer non - feulement la valeur du cafque , des agrès & apparaux du navire, mais encore le fret & les frais qu'il peut faire tant a 1'aUée qu'au retour de quelque voyage que ce foit. II eft enfin permis en Hollande de faire telle affurance dont I'affureur jugera a ■propos de fe charger, lors furtout'qu'elle a été faite de bonne foi entre les parties contracïarites. L'affurance faite, 1'objet affuré venant a périr , oneninftruit, par 1'entremife du courtier , 1'afTureur, qui efl tenu de rembourfer a 1'affiiré la fomme pour laquelle il a figné la police d'affurance, favoir 98 p° fix mois' après que 1'intimation lui en a été faite; ou 100 p? neuf mois après ladite intimation, c'eft-a-dire toute la fomme aflurée fans aucune déduób'on. Dans le cas oü 1'objet affuré auroit feulement fouffert de l'avarie, il tfeft point permis en Hollande d'en faire 1'abandon 'aux affureurs; mais on doit faire en forte d'en tirer le meilleur parti poffible, & en avoir autant de foin que fi 1'objet avarié n'étoit point affuré, & qu'il appartïnt a celui qui en auroit fait la fpéculation. L'objet avarié, fauvé & vendu au profit' des affureurs par les foins de 1'aflüré, celui - ci en exhibe les documens requis a fes affureurs, qui lui payent la perte qu'il a foufferte d'après le réglement qui aura été fait de l'avarie. Si la perte eft de plus de 50 p* les affureurs en déduifent 2 p?, fi 1'aflüreur en exige le payement avant les neuf mois révolus depuis ia date du réglement de l'avarie; Le réglement des avaries eft un objet qui mérite certainement d'être' approfondi; les affureurs & les affurés y ont intérêt pour parer a bien des difücultés qui peuvent s'élever entre eux. Nous nous propofons d'en donner un petit traité que nous placerons a la fin de la feconde partie de' cet ouvrage, afin de ne pas nous écarttr du plan que nous nous fommes prefcrit dans cette pre-miere; nous y renvoyons ceux de nos lecleurs qui font dans le cas de confulter cette matiere. Les primes d'affurance font en général plus modérées a Amfterdam quenulle part.ailleurs, fi on en excepté quelques cas particuliers. Ce paradoxe eft aifé a expliquer; Nous fuppofons qu'il y ait a Amfterdam une^ centains de particuliers qui faifent le commerce d'aflürancC; chacun d'eux; prend fur lui un certain nombre de rifques-, lequel une fois rempli, il ne fe foucie plus d'augmenter. Cependant il vient une afïluence d'ordres étrangers poür des aflürances a faire foigner'; les- affureurs preffes pour lors par les courtiers de fe préter a de nouvelles foufcriptions, n'y con-fentent qu'au moyen d'une augmentation de prime qu'on'leur offre &■ dont le plus fouvent ils font les maitres de fixer le taux en pareilles cir-conftances. 'II arrivé tous les jours que faffurance de la cargaifon d'un navire chargé en cueillette avec de riches marchandifes après avoir com-mencé a fe foigner a Amfterdam a 17 p? ne peut -s'achever-qu'a 3 c^MMÏ'TK DBS 1'ruvincesUkii^. Co'H'iicrcc (f'Atx* fierdiati  203 T R A I T E GÉnIr A L Provinces- IJvibs. Comw'n ce dAmteiiem. & quelquefois a quelque chofe de plus. Nous ne parions pas des tems de guerre oü les alTureurs Hollandois n'étant pas fi gênés, que pendant Ia paix , par la concurrence des affureurs étrangers, exigent de fi fortes primes d'afTurance de ceux quiveulent être affurés par eux, qu'il n'eft posfibledeles excufer quen rejetant fur les circonftances critiqu^s de ]a guerre un pareil excès ; cela même les difculpe très-peu (nous 1'avouons avec regret) quand on compare leur conduite avec celle des affureurs étrangers dans les mêmes circonftances. Quoi qu'il en foit, nous allcns placer ici les taux des primes qu'exigent les alTureurs Hollandois en tems de paix & dans la belle faifon de l'année, de ceux qui veulent être affurés par eux tant pour 1'allée que pour le retour d'un navire & fa cargaifon, d'un voyage quelconque. D'Amfterdam, Allant. Penant. A Londres, Huil & autres ports d'Angleterre, . -|p| . -|p? A Dunkerque & autres ports-de Flandre & du Brabant , -\ . A Rouen, le Havre, Nantes & autres ports de Nor- . mandie & de Bretagne, excepté Breft, -. i k \ ï k-\ A Breft, Bordeaux & le Golfe de Bifcaye. . i \ i \ A la Corogne & k la Cöte de Galice & a celle de Portugal, i i . it A Cadix, Seville & Gibraltar, . . . A la Méditerranée jufqu'a Naples & Sicile, . 11 i * A Venife, a la mer Adriatique, & au Levant, . i|a2 . 2 A Surinam, Berbice & Demerari, . , 2* «3 A St. Euftache & Curacau, . . . 2f . 3 Aux ports de Norvege, . . . 1 , i A la mer Blanche, . . . . l\ '3*3 Au Categat & au Sund, - . . .1 1 A la mer du Nord, Hambourg, Brême &c. . -| - \ A* la mer Baltique, . . . . i\ki\ • I; D'un port a 1'autre de la mer Baltique, 1 . I D'un port a 1'autre de France, d'Efpagne & de Portugal & réciproquement d'un royaume a 1'autre. i° Du Golphe de Bifcaye pour la Manche & vice verfa, 1 , 1 &° De la Méditerranée pour Ie Golphe de Bifcaye ou la Manche & vice verfa, . . 1* . 1* Notez que, fi Vaffurance fe fait d'un pert de la mer Baltique, ou de quelque autre port du Nord, diretlement pour un autre port du Midi de VEurope, par exemple de Dantzick et Cadix, la prime coütera daprès le taux ci- deffus 3 p', paree que de Dantzick it Amfterdam elle eft fixée h ï^pl & au même taux dAmfterdam a Cadix. II en eft de même pour les autres voyages dire&s dun port a l''autre de l''Europe, non compris dans les limites que nous venons dlndiquer. Vers  D U COMMERCE. I Part. L i 7. I. zöi Vers Ia fin du mois de J-uillet les primes d-deffus haufletlt du doublé 'pour les pays au Nord & au Nórft-Ëft d'Amfterdam, & du triole vers la mi-Septembre. Les primes pour la France, 1'Angleterre, 1'Efpagne & les autres païs a 1'Oueft d'Amfterdam hauifent ordinairement du doublé des le mois d'Aofit, & quelquefois du triple en hiver, füivant les ■ports & les diftances. Setón la loi, les primes d'affurance doivent être payées comptant, fous peine de nullité de 1'aflürance. C'eft le courthr qui répond pour la valeur des primes a 1'aflüreur, qui de fon coté paye au courtier \ p^ de courtage. L'afTuré au contraire ne paye point de courtage au Courtier a qui il rembourfe les primes a fur& mefure que eelui-ci lui en fournit les comptes. Ce n'eft que lörfqu'il y a une avarié a régler que faffüré paye au courtier \ p» de courtage. Pour rendre la chofe plus fenfible nous allons faire fuivre deux comptes, 1'un d'allürance & 1'autre de recouvrement ■d'avarie pour I'ufage de ceux qui ont intérêt de connoitre cet objet. Compte d'aflurance fjr 6" balles da cacao de Caraques, chargées i Amfterdam & deftitées pour Bayonne-, dont la valeur avec les frais s'éleve a fi. ir42. 17. courans de Hollande, a quoi l'on ■ajoute 2 pï ds prime d'afTurance, 2 p* pour rabais en cas de perte totale & 1 p§ pour les frais en cas d'avarie, font en '••tout fi. iteo courafis, a 2 p°- de prime. . . fl. 14. - - Polics . • 2. - CoHimiflTon d'aifurance \ p| - <5. - "Cour. fl. 32. - - Compte de recotivrement d'avarie fur 6 balles de cacao de Caraques 'feuvées du naufrage d'un navire allant a Bayonne. 6 Balles de cacao de Caraques pefant füivant Ia facture 1344 ffi, aurotent rendu, fi elles étoient arrivées faines au lieu de leur deftination, füivant la taxation des experts nommés par Ie Magillrat, ou par ceux ayant droit, a 49 f. la ffi. . . L. 3»Q£. 16 f. » Les mêmes 6 balles de cacao avarié & gaté ont produit en vente publique comme fuit: 3 Balles pefant 733 ffi è 20 f. la ffi. . L. 733- " - 3 dites, . 631 - i 20 f. 9 d. It ffi. . - 654-i3_- 3._ L~. 1387-13- 3" Dont a déduire: Frais de la vente publique, documens, ports de lettres &c. . * . 113.18. 10. — i*n-H- 5-, Perte L. 2019. i f. 7 d. I. Partie. Cc COMM-RCB <ÏS« rrtoviNCÉSUw". Coiivifrcttf /lmjleri!.im,  Z02 TRAITÉ G É N ERA Ér. COMMI&rE DES ProvincesUnies. Commerce i'Aru* (lerdam. Ces L. aoio. i f. 7 d. font fur les L. 3292. 16 f. qu'auroient valu les fix balles de cacao fi elles fuffent arrivées faines, 6iT\ p°dont on déduit 2 p| pour prompt payement du produit de 1'avarie, la perte ayant excédé 50 p|; refte donc-59/- p|, lefquels, répartis fur Ia-fomme aflurée de fl. 1200, répondent è . Cour. fl. 7ir. 12. Dont a déduire: Commiffion de réglement d'avarie lp! . ... fl. 67 - Courtage du même objet \ p§ . . . . 3. _ „ Ports de lettres pour la réception des documens . - 2. 12.- f- 11 12. - Refte prodnit net. . . 0 > . ... Cour. fl. 700. - 1 II' y a une autre forte d'avarie qu'on nomme Avarie groffe, dont Ie réglement eft différent de celui de l'avarie fimple. Comme nous nous propofons d'expliquer ailleurs ce qui concerne les avaries, il nous fuffira de placer ici le compte füivant du recouvrement d'une avarie groffe ppur montrer la méthode que fuiven? a cet égard les négocians d'Am'' lerdam,,. Compte du recouvrement d'une avarie groffedont la perte, füivant les documens du réglement, s'éleve è fl. 2780. laquelle fomme, fur celle de fl. 30200, qui réprefente Ia valeur du navire & du chargement , répond a 9! p" ; lefqaels 9I p» calculés fur J. i82eo, valeur effe&ive du chargement,produifent fl.1674. 8. *]ui ont été payés par le chargement, Or, il a été affuré fur ce même chargement fl. 20000, dont les fl. 1674. 8 f. répondent ■ i 8| p|i airjfi_ces 8| p°-fur les mêmes fl. 20000. prodaifent . fi. i&75. - .„ .. Q,m" ont été recouvrés des affureurs &. dont il faut déduire: Commiffion de recouvrement \ pH fur fl. 20000. fl. 100. - Courtage du même objet i p§. . . . . 50. . . , Ports de Iettres, réception des documens &c. . - 5. - - ' ' I5?' ' ° ' Cour. fl 1520. - - Si Vavarie groffe ne s'éleve,pas a 3 pt.fur la fomme affurée dans la pro- ortton ci-deffus, les affureurs n'en payent rien; c'eft une des conditions prtnpales de toutes les polices d'affurance. La commiffion d'affurance eft comptée ordinairement a 1 p° fur ia f.me 5liurée Par Pre%e toutes les maifons de Hollande, & te taux ;t ie meme quand il y a une avarie' a recouvrer. Cette regie eft néanloins fufceptible^de quelques exceptions. II efl, par exemple, telle maifon , JJ- lervira en affurance un négociant pour -■, même pour ï p? -, tandis ; Aeiie ne voudra pas-en fervir un autre pour moins de * Po°, füivant que •  DU COMMERCE. I Part, I;iv.I. 203 5la chote tui comaent. Exige-t-on que la maifon de Hollande, qui eft -chargée d'une afÏTirance, foit garante de la folvabilité des alTureurs, elle y confent moyennant une doublé commiffion, ou faivant d'autres arrangemens qu'on prend la-defïus avec elle. Au défaut de cette précaution, une maifon chargée par commiffion de faire une affurance quelconque , n'eft nullement refponfable de 1'évenement-; dans le cas que I'affureur ou ■ les affureurs deviennent infolvables, les affurés n'ont rien arépéter d'elle, quelle .que foit leur perte. ' II eft' expediënt de favoir que du moment qu une allurance elt faite on ne fauroit 1'annuller, füt-ce le même jour qu'elle auroit été faite, a moins de payer le droit de Reftorne qui eft de \ p* (a) ; & fi celui qui a foigné 1'affurance par commiffion d'un autre, en a fourni ie compte a celui-ci, il eft en droit d'en retenir la commiffion füivant les conditions que nous .avons déja fpécifiées ailleurs. Indépendamment de la condition que nous venons de pofer comme prin■cipe'fondamental de la validlté de toute affurance, il eft cenfé a Amfterdam qu'une affurance faite de bonne foi fur un navire déja arrivé a fa deftination, eft trés-valide, & qu'elle ne peut être révoquée fous quelque prétexte que ce foit. Il en feroit de même fi le navire fut pen avant que 1'affurance eüt été faite. , . , ' , Le Commerce d'affurances eft un des objets les plus mtereflans du trafic de la ville d'Amfterdam. II y attire une infinité d'autres affaires qui fans cela fe feroient probablement ailleurs. ïl feroit fuperflu d'entrer la-deffus dans des détails; c'eft affez de dire que de toutes les parties de 1'univers on s'adreffe a Amfterdam pour y faire foigner les affunmces, dans la perfuafion qu'on y trouvera des avantages qu'il feroit difficile de rencontrer en tout autre endroit. D'ailleurs, les affureurs Hollandois , moins minucieux, moins difficiles qu'on ne 1'eft communément dans les autres païs commercans , font plus prompts a compofer & a rembourfer les pertes qu'on leur prouve. Placés dans une ville qui eft en correfpondance avec toutes les parties du monde, ils font a portée d'être informés affez exaftement du départ & de 1'arrivée des navires, ainfi que des naufrages & autres évenemens défaftreux. Cela, joint a la fage coutume de ne pas permettre a 1'affuré de faire abandon a I'affureur des marchandifes naufragées, mais de 1'obliger d'en prendre autant de foin que fi la chofe le regardoit perfonnellement, pour en rendre compte enfuite a I'affureur, cela fait que celui-ci peut avec moins de peme faire face a fes engagemens, & y fatisfaire auffi - tot que 1'affuré lui exhibe les documens qui conftatent la perte foufferte par 1'objet affuré, ces documens devant être faits fur les lieux mêmes oü eft arrivé le naufrage. II n'en feroit pas a beaucoup prés de même, s'il étoit permis aux affurés de faire abandon des objets dont le naufrage auroit éte conftate. Dar» ces cas les affureurs Hollandois feroient écrafés par les debours qu ils fe- U) La refitm coüte quelquefois 1 p|, lors furtout que 1'atTureur a couru un rifque. Cc 2 1'KOVINCES- Cmumsrce d'Jmjterdutit.  £C4 TRAITE G E N É R A L commtrte hes Provjnces- ÜN'FS. C»mmtrtc tfJw Perdumi roient obligés de faire, & en outre très-embarraffés pour fuivre en divers païs étrangers des correfpondances reïatives au fauvetage & a la vente des objets avaries ou perdus par les hazards de la navigation. Ert général, il regne entre les alTureurs & les affurés Hollandois une bonne foi qui leur fait honneur: il faut dire auffi que cette bonne foi efl d'une néceffité indifpenfable pour toutes les affaires de Commerce, & fpécialement pour 1'objet des affurancës, en ce qu'elle entretient la vafle correfpondan:.: qui a lieu entre les affureurs Hollandois & Jes affurés en Hollande, III. La troifieme branche du Commerce local d'Amfterdam eomprend', comme nous 1'avons /dit-, Ie Commerce cïEmprunts & de Crédit?, lequel nous divifons en trois parties: la première regarde les crédits que les négocians d'Amfterdam font k d'autres négocians ètablis en païs" étranger. La feconde a pour objet 1'emprunt que des particuliers font a d'autres particuliers des fommes dont ils ont befoin, & qu'on lear prête fous'1'liypotheque d'effets réels. . La troifieme partie a pour objet Ie négoce d'effets publics & 1'emprunt que des puilTances & des grandes Compagnies fohï des capitaiiftes Hollandois par le moyen d'une négociation. Nous allons donner fucceffivement & en peu de mots 1'analyfe de ces trois parties du Commerce de crédit. Le crédit que les négocians d'Amfterdam font aux négocians étrangers avec qui ils fe trouvent en relation d'affairesde Commerce, eft fondé fur l'opiniori. des premiers a 1'egard des facultés & des moyens des derniers, Sc fur la_ néceffité qu'ont ceux-ci de fe-fervir du'minifterc des. maifons Hollandoifes pour plufieurs branches de Commerce qu'ils exercent.- il n'y a pointdeplacesde change.au Midi de l'Europe qui aient des changes ouverts fur les villes du Nord qui fontle plus de Commerce; & néanmoins leur correfpondance étant réciproquement très-étendue, elles pourroient prendre leurs rembourfemens dire&ement les unes fur ies autres en s'y 'ouvrant des changes; mais I'ufage, déja ancien, de fe fervir del'entremife des Huilandois,eft un préjugé plus fort que leurintérêt, malgrè Ie fyftême deconomie qui s'eft emparé depuis quelque tems du Commerce de tous les peuples. II y a d'ailleurs un motif pour les nations tant du Nord que du Midi de l'Europe de fe fervir de 1'entremife des Hollandois pour fe faire réeipioquement les payemens de leurs envois ; & ce motif fondé fur la'défiasce réciproque qu'elles ont les unes des autres, fubfiftera fans doute longtems, peut-être' toujours, & par ce moyen les Hollandois conferveront cette branche qui n'eft pas des moins importantes & des moins lucratives de leur Commerce, Les opérations en font fimples & faciles. .Un négociant de Bordeaux ayant befoin d'un chargement de chanvre, donne ordre a fon eorrefpo::iant de Konigsberg de 1'acheter pour fon compte & d'en prendre fon rembourfement fur une maifon de Hollande qu'il lui indique.. - II luit part en même tems a cette maifon de 1'ordre qu'il vient de donner 3 ü>a arm de  DU COMMERCE. I Part. L i v. L 205 Königsberg, la^charge d'accueillir les traites que celui-ci tirera fur elle dans le cas que 1'achat du chanvre ait lieu, lui ordonne d'affréter un navire fi 1'expéditionnaire la previent qu'il n'en peut pas affreter un chez lui, & enfin-lui recommaride le foin de faire I'aiTurancë de la fomme que ledit expeditionnaire lui marquera valoir le chargement de chanvre avec tous les frais. La maifon de Hollande, füivant la bonne regie, écrit alors a celui qui eft chargé a Königsberg de 1'exécution de 1 ordre du négociant de Bordeaux & lui fait part des ordres dont- elle-même eft munie par le'même négociant, Elle attend la réponfe , & d'après les avis qu'elle recoit de 3'expéditionnaire de Königsberg, accurille ies traites de celui-ci, affretö le: navire, & effeclue 1'affurance felon qu'elle en eft requife. Cela fait, elle previent de tout ie négociant de Bordeaux, lui fournit les comptes d'affrétement & d'affurance, & prend fur lui le remboürfement du montant', de même que celui des traites fournies par 1'expéditionnaire de Königsberg", a moins que le négociant de Bordeaux ne lui en faffe la remife dans le. tems. . De même-, un négociant de Dantzick ordonne a fon commiffionnaire a Bordeaux d'acheter pour fon compte une partie de vin, de café & d'indigo dont il devra ordonner 1'affurance a une maifon d'Amfterdam qu'il lui indique, & fur laquelle le même commiffionnaire a ordre de prendre le remboürfement du montant de fes envois. La maifon d'Amfterdam, prévenue de ce;s difpofitions par le négociant de Dantzick, accueille les traites du commiffionnairE de Bordeaux & foigne 1'afiurance fur la valeur des marchandifes que charge, celui-ci dans le premier navire deftiné pour le port de Dantzick. La même maifon d'Amfterdam ne pouvant pas prendre le remboürfement de fes avances fur le négociant de Dantzick, en attend la provifion que celui-ci a le foin de lui fiüre parvenir avant Ie tems de 1 echéanc&des traites du Commiffionnaire de Bordeaux. Ypila deux exemples applicabies a toutes les villes de Commerce du Midi 6: du Nord de l'Europe, 11 nous refte a expliquer les maximes que tout négociant d'Amfterdam eft tenu de fuivre rigoureufement par rapport aux acceptations dont il fe met a découvert pour compte étranger, afin de fe conferver le crédit & la réputation dont il jouit fur Ia place/. En général Ie négociant d'Amfterdam,ifolé dans le eerde de fes affaires, fans aucune communication, fans aucun rapport particulier d'intérét avec qui que ce foit, n'en eft pas moins expofé a la cenfure de tous les individus qui forment le corps, dont il eft membre, & qui ont les yèux plus ou moins attachés fur lui, en raifon de l'intérêt cme chacun croit' avoir de 1'obferver. ; De-la le fyftême de ia plupart des maifons, furtout de ceöefc qui font Ie commerce.de lettres de change, de n'accordêr aux négodans de. la place que des crédits proportiónnés a leurs facuités refpecrivés Cela fait fouvent- que le crédit d'un négociant eft borné a des limites pliis refferrees cue ne font fes moyens, & fouvent auffi plus étendues qu- fis tacaltds .ne le comportent. Auffi , dans le Commerce, comme en Biefe CoMUSSt^t CES PaOVtNCES- UNiy; Comimr te £ Am* Bef dam.  mi T 1 AI TE .GEN É R AL d'autres chofes, eft-on quelquefois dupe de 1'apparence. II eft des négocians qui font d'excellentes affaires fans fe faire remarquer, tandis que d'autres en attirant les yeux fur eux par leur étalage, en font de beaucoup moins bonnes. A Amfterdam on fe fait une efpece d'étude de calculer les crédits de prefque toutes les maifons; ce qui fait que la plupart, même parmi celles dont le crédit eft pour ainfi dire inébranlable, font fort circonfpecfes, dans 1'appréhenfion de voir rouler dans la place une trop forte maffe de papier fur elles, n'y ayant riemqui nuife autant a la réputation d'un négociant que le grand nombre d'aeceptations auxqueiles il Vengage. Fondés fur ce principe , les négocians d'Amfterdam ont pour maxime d'éviter autant qu'ils peuvent le Commerce d'aeceptations. Par cette raifon, ils n'accordent que des crédits bornés aux maifons de Commerce avec- lesquelles ils font en relation dans 1'Etranger; & ils aiment mieux que celles-ci leur faffent des remifes des fommes dont ils fe trouvent en acceptations pour leur compte, que d'être obligés k s'en rembourfer en tirant fur elles. La raifon en eft fimple & naturelle: il eft extrêmement difficile de trouver fur la bourfe des perfonnes qui prennent du papier d'un négociant pour de plus fortes fommes que celles que peuvent comporter les affaires qu'on lui connoït ; fouvent même il ne peut y en négocier qu'une partie; au lieu qu'il lui eft aifé en tout tems de fe faire ex compter les bonnes iettres de change qu'il peut avoir en porte-feuille, a un intérêt raifonnable & toujours -avantageux pour lui, attendu qu'il porte en compte a fes commettans l'intérêt ordinaire de 4 p° füivant le ftyle de Ia place. Une autre maxime très-utile qu'obferve rigoureufement Je bon négociant Hollandois, eft de ne fe prêter a accepter des traites dont 1'objet regarde une fpéculation en marchandifes, qu'avec la condition exprefie qu'il fera chargé en même tems du foin d'en faire 1'affurance. II gagne par ce moyen une doublé commiffion, &, fi on le charge d'affréter le navire, il a encore le bénéfice de la commiffion fur le fret, comme nous 1'avons dit ailleurs. La commiffion ordinaire d'acceptation de traites pour compte d'un tiers eft comptée a 1 p°3 & prefque toutes les maifons fuivent la-deffus Ia même regie. II y en a cependant quelques-unes qui fe eontentent de quelque chofe de moins, füivant les cas & les circonftances qui, d'un autre cöté, concourent a rendre le fort de 1'accepteur plus avantageux. Dans les opérations de banque, oü l'on ne fauroit retirer un bénéfice honnête qu'avec de l'économie dans la commiffion & les autres frais, les arrangemens que font entre elles Ja maifon aclive & la maifon paffive d'une □pération quelconque, different füivant les conditions auxquelles 1'opération elle-meme eft fubordonnée. En fuppofant qu'il n'y eüt point eu de conditions fakes pour une opération de banque dans laquelle un banquier de Paris auroit remis aune maifon d'Amfterdam du papier, long ou court, fur cette derniere ville,pour en avoir les retours en papier fur 1'Efpagne,la maifon d'Amfterdam. en reraettant au banquier deParis, le compte de 1'opé- -Covmeuce des PROViN' ES- Gotxmerct f Aitf  DU COMMERCE. I Part. Li*. I. 207 ratïon kü pafferoit d'abord 1'efcompte de fes remifes 34 p? 1'an , puis l pj de commiffion, & enfuite 1 p°| de courtage pour les retours. Les chofes feroient bien différentes fi la maifon d'Amfterdam, par une convention avec Ie banquier de Paris, s'étoit obügée a efcompter les remifes que celui-ci lui auroit faites; a lui en faire les retours fur 1'Efpagne fans lui en faire payer de courtage; & a fe rendre garante du papier des mêmes retours: dans ce cas ce feroit dans Ia commiffion que tous les frais fè trouveroient compris, & cette commiffion ne pourroit pas être moindre que de | a7\ p°, ni plus forte que 1 p| pour que le banquier de Paris & lamaifon d'Amfterdam y trouvalfent réciproquement leur compte. II y a> des conditions moyennes entre celles du premier & du fecond exemple que nous venons- de rapporter; elles fe préfentent- fi naturellement a 1'efpritde tout négociant qui fait en cette partie, qu'il feroitinutile de s'y arrêter. Les négocians d'Amfterdam qui ont de grands capitaux, ou des fonds" morts, hors de leur Commerce ordinaire, ne manquent pas de moyenspour en tirer parti. Ils peuvent tous les jours placer leur argent a un-. ïtitérêt , modique il eft vrai, mais, fur & profitable, & cela de dëuxr facons; 1'une en prenant des lettres de change fous efcompte, aux cours dont on convient; 1'autre en avancant de 1'argent fous nypötheque de. marchandifes, ou d'autres effets réels, dont la valeur doit fervir de garantie au prêt & a l'intérêt qu'en doit retirer le prêteur. La première méthode eft la" plus généralement fuivie par toutes les. maifons d'Amfterdam qui ont befoin de fonds pour leur Commerce avant. ï'échéance des lettres de change qu'ils ont en porte-feüille. Rien de pluscommode & de plus aVantageux que cette maniere de fe faire de i'argent. Eft-on pourvü de bon papier payable a deux ou trois mois dans Ia place, on en donne Ia note au courtier qui trouve fur le champ des perfonnesqui efcomptent' les lettres de change qu'on leur prefente a un intéret.modique. Cet intérêt varie du plus au moins entre 2 & 3 p° Tan,füivant. 1'abondance ou la rareté d'argent qu'il y a fur la place. Le courtage qui ': eft- de 1 par mille, eft payé par la maifon ièulement qui a fait efcompter le: papier qu'elle a jugé a propos. ■ La feconde méthode de fe procurer de I'argent fous 1'hypotheque dëmarchandifes ou d'autres effets, convient peu a une maifon établie a Am-fterdam & lui feroit perdre infailüblement une grande partie du crédit qu'elle pourroit avoir fur la place; auffi n'eft-elle pas fort en vogue, & peu de maifons d'un certain nom prennent le parti d'hypothéquer des ■ marchandifes a elles appartenantes pour fe faire de I'argent. Mais i! eft ' des cas oü la réputation des mailbns qui font hypothéquer , foit des marchandifes dont la vente n'eft pas courante, foit des diamans & • d'autres effets précieux ,- ne fouffre nullement , par ce que l'on fait ■ qu'elles en agiffent ainfi par commiffion étrangere &• non paree qu'elles ont elles-mêmes befoin d'argent. Les capitalift.es Hollandois-fe pre- ■ tent -.volont jers a ces fortes- d'opérations, dés qu'ils font'fürs qu'ils ne cou-- ■ Commerce 'B3ë p.tOVlNCESlTNtE5i. Commerce tt'Am* fterdam.  2o3 T R A I T~Ë G E N E RAL Comme rce des PkovincesUnies. . Conimerci d'Avh rent aucun rifque, d'autant plus que le bénéfice eft plus grand que cëlöi de 1'efcompte des lettres de change. / L'intérêt fur ces fortes d'emprunts roule de 3 a 4 p!; & le courtage eft de \ p?, que doit payer au courtier celui qui 'emprunte. 'Au refte, les capitaliftes qui prennent en hypotheque un effet, quel qu'il foit,. ont foin de le faire taxer préalablement par des experts & de n'en avancer que la \, les f ou les | de la fomme a laquelle il a été évalué füivant Ia nature de 1'efrët & d'autres circonftances. La maifon chargée d'effeétuer une pareille opération, fe fait payer pour fa peine une commiffion de i a 2 p' plus ou moins, füivant la convention quelle peut avoir faite avec fes coTmiettans. Le crédit que les négocians & les capitaliftes' Hollandois accordent a une Puiffance ou un Etat quelconque, eft fondé fur les revenus que cet Etat ou Puillance peut exiger de fes fujets fans nuire ni au Commerce ni a 1'agriculture, & fur la perfuafion oü font les prêteurs que 1'emprunteur remplira exaétement fes engagemens. D'un autre cötéle crédit que ces mêmes capitaliftes accordent aux grandes compagnies de Commerce eft fondé fur I'idée qu'ils ont de leurs mffources. Ces deux fortes de crédit ont donc chacune leurs limites refpectives,^ & ce font ces limites, tantöt plus , tantót moins reflerrées , qui occafionncnt dans les effets publics une altération de valeur qui donne lieu au Commerce qui s'en fait. Ces effets font, ou des obligations qui repréfentent la dette qu'a contraété 1'Etat envers les acquéreurs des dites obligations, a qui il s'engage d'en payer les intéréts & le capital a certaines époques; ou des aélions qui repréfentent un capital appartenant a une Compagnie formée d'un nombre d'intéreffés qui ont chacun dans cette maffe une ou plufieurs aélions en vertu defquelies ils gagnent les dividendes que. les Difecteurs de la Compagnie partagent tous les ans aux aclionnaires. Ces effets peuvent circukr & circulent en effet auffi facilement que des Iettres de change ou des billets payables au porteur, a cela prés que leur valeur refpeólive eft fufceptible dc variaticn, & que, pour valider la ceffion qu'un acfion• naire fint a un autre de 1'aclion qu'il poffede, il faut que le nom de 1'acquéreur de 1'aclion foit écrit a la place de celui du vendeur de la même aclion dans les livres de la Compagnie. II n'en efl pas ainfi des obligations qui font prefque toujours payables au porteur, _& qui par cette raifon appartiennent uniquement & llmplement a ceux qui en font les poffefiëurs. La circulation des obligations, des aélions & autres effets publics forme proprement un Commerce d'achat & de vente dont la pratique eft utile & même nécefiaire: malheureufement il s'eft introduit une autre pratique non-feulement pernicieufe au Commerce en général, mais fouvent funefte aux particuliers qui s'y livrent inconfidérément. Cette pratique s'appelle vulgairement Jeu dJciions; & on entend par atlionmftes ceux qui s'y livrent. Difons en peu de mots ce que c'eit que ce jeu & ce qui y a donné lieu. Les fonds d'Angleterre ont jufqu'a préfent excité piüilamment la cupi- dité  DÜ COMMERCE. I Part. Liv. I. 2cr> dité des aclionniftes. On y joue de deux manieres; par la première on vend une aétion qu'on poffede a quelqu'un qui la défire, a condirion de la lui livrer a une certaine époque pour le prix qu'on ftipule, mais a la charge pour les deux parties contraélantes de fe rembourfer réciproque- ' ment la différence du prix convenu d'avec celui que vaudra 1'action a 1'époque fixée. -La feconde maniere de jouer confifte a 'faire a quelqu'un la vente conditionelle d'une aétion k un prix qu'on fpécifie, avec 1'ob'igation pour le vendeur de la livrer a 1'acheteur après un certain tems, mais avec la liberté pour celui-ci de refufer de s'en charger a la dite époque, moyennant une certame prime qu'il s'engage dc payer en ce cas. Les deux exemples fuivans rendront plus fenfibles ces deux manieres de jouer. A a vendu a Bio aélions de la Compagnie des Indes Ori ntaies d'Angleterre a raifon de 150 livres fterlings chaque aétion, & fous la condirion de lui livrer les 10 aólions le ier. Aoüt füivant. Les aélions ont hauffe a cette époque a 165 1. & de cette facon 1'acheteur fe trouve avoir gagné 150 1.; fi au contraire elles avoient baiffé a 140 1. il en auroit perdu 100. Souvent il arrivé que celui qui vend ainfi des aélions n'en a pas une feule dont il puiffe fe dire maïtre; cependant telle eft la manie du jeu qu'on ne fait attention qu'a 1'effet, fans s'embarraffer fi la caufe exifte ou n'exifte pas. On a vu des joueurs pouffer la folie au point de ne pas craindre de fe charger d'une quantité d'aélions dont la valeur étoit beaucoup au-deffus de leur fortune, 'fe faire de I'argent en hypothéquant ces mëmes aélions a des prix plus bas qu'elles ne leur cofitoient pour en acheter de nouvelles, & continuer ce jeu jufqu'a ce qu'écrafés par des pertes réitérées, & par les frais qu'avoit coüté 1'opération, ils fuffent dans rimpuiffance de faire face a leurs engagemens. .Second exemple de la maniere de jouer dans les aélions. A fait une gageure avec B que les aélions de la Compagnie Angloife des Indes Orientales vaudront au premier Décembre prochain 160 livres Sterlings chacune, & il s'oblige a prendre de B 10 aélions a ce prix en cas qu'alors elles vaillent davantage; mais fi elles font au-deffbus de ce prix, il fuffira qu'il lui paye une prime de 50 livres Sterlings. Au premier Décembre, les aélions ne fe trouvant valoir que 150 livres, A paye a B la prime convenue, les aélions ne lui convenant point au prix de 160 livres, & fe libere ainfi avec 50 livres des 100 livres de furplus de la valeur aéluelle des 10 aélions, s'il les prenoit a 160 livres. Mais fi a 1'époque fixée les aélions hauffbient a 170 livres, il feroit alors de 1'intéret de A de fe charger des 10 aélions & il en rembourferoit a B la valeur convenue, favoir ióoo livres. On peut donc confidérer le jeu d'aélions comme une gageure faite par deux aélionnitles dont 1'un parie qu'elles haufferont & 1'autre qu'elles baifferont vers une époque fixée par eux, époque a laquelle ils s'engagent de folder leurs comptes par le rifcontre ou virement des fommes qu'ils ont gagnées ou perdues dans leur gageure. /. Partie. Dd r-IMSfE^T BEI Pr.ovrNCESL'JLE1——— Cummtyced'AfStfterdam.  3IO TRAITE GENERAL PlïöVlNCKS- Cflgii.-ifice a Jir.ftertisKi. Le genre de Commerce que nous venons d'expliquer eft. tellemenü décrié a Amfterdam qu'il n'y a que des maifons exceffivement opulentes, ou des gens pafïïonnément adonnés a ce jeu, qui ofent braver 1'opiniongénérale de la Bourfe, qui eft de n'accorder prefque aucun crédit au négociant qui fe livre a un Commerce auffi dangereux. II en eft autrement du Commerce fimple & naturel de 1'achat & de la vente des effets publics, dans le nombre defquels on comprend principalement les billets & obligations d'un Souverain ou d'un Etat, ces billets & obligations confervant leur valeur. tant que ies intéréts en font payés exaétement. La manie des érnprunts ayant gagné des Souverains aux petits Etats , de ceux-ci aux viiles,aux communautés, aux fociétés de Commerce partieulieres, il y a aujourd'hui tant d'efpeces d'effets publies qu'il nous feroit difficile, peut-être même impoifible d'en faire 1'énumération. Nous nous bornerons donc a expliquer de quelle maniere fe font ordinairement a Amfterdam les négociations pour le compte d'un Etat, ou pour celui, de quelque fociété. La maifon de Commerce chargée d'une pareille négociation dépofe d'abord entre les mains d'un Notaire la procuration dont elle efl munie de la part de 1'Etat pour le compte duquel elle doit-faire un emprunt, de quatre millions de florins par exemple. Elle publie enfuite un profpeclus ou eft expofé le plan qu'on fe propofe de fuivre dans cette epération. .. Pour rendre celle-ci plus facile on fait 4000 billets , chacun de 1000 florins courans payables au porteur: dans ces billets 1'Etat qui. empnmte déclare le tems auquelil rembourfera le capital, comme 5,. 10, 15, 20 ans, plus ou moms; ajoutant que les intéréts courront a raifon de 4 pg par an (plus ou moms) jufqu'a 1'entier rembourfement du capital, & feront exaélemenf, payés chaque fix mois par la maifon chargée de 1'opération. On joint en conféquence a chaque bijiet de 1000 florins, le nombre de Coupons néceflkire, de 20 florins chacun pour chaque terme oü cette fomme doit être payée par la maifon chargée de la négociation, a mefure que les intéréts de chaque billet de 1000 florins écherront, favoir de fix mois en fix mois. Si les intéréts n'étoient payables que chaque année, les coupons ieroient de 40 florins, comptant l'intérêt a 4 p° 1'an. La négociation ouverte,_la maifon qui opere fait négocier les 4000 billets par fbn courtier; celui-ci trouve fur le champ des entrepreneurs qui avancent la fomme de quatre millions pour une commiffion qu'ils fe font payer dei a2 peplus ou. moins. Ces entrepreneurs placent enfuite pour leur propre compte ces 4000 billets chez les capitaliftes qui ne demandent, pas mieux que de placer leur argent fur de pareils effets, lors furtout qu'ils ont de la confiance dans 1'opération. Les frais qu'une pareille opération coütent a 1'Etat qui fait 1'emprunt ne font point confidérables eu égard a la nature de la négociation; car fi elle fe fait pour 20 ans, ils ne s'élevent guere qu'a \ ou tout au plus a S || par an. Ordinairement ces frais font de 2 a z[ p? de commiffion pour la maifon qui opere, 1 a 2 p? pour les entrepreneurs .qui fe chargent de tous  DU CO M M ER C E. I Part. Liv. I. 211 les billets pour les placer enfuite pour leur compte chez les capitaliftes, & 1 p" pour les autres frak dans Iefquels le courtag: fe trouve compris. Outre cela, la maifon chargée de la négociation, devant en payer les intéréts aux échéances refpecfives, prend fur la fomme a laquelle s'élevent ces intéréts une commiffion de 1 a 2 p2, füivant le plus oule moins depeine qu'exige ce payement. Au furplus, ces frais peuvent être fufceptibles de plufieurs modifications, felon que 1'opération eft plus ou moins difficile & compliquéc; & la peine qu'on fe donne pour la faire réuffir doit fervir de regie pour le bénéfice des commiffionnaires & autres agens. VIII. Conclufion du Commerce iïJaifierdam. Circonfuinces qui affurent a cette ville le premier rang parmi celles qui font le plus grand Commerce dans les quatre parties du monde. Par ce que nous venons de dire du Commerce d'Amflerdam, on peut fe former quelque idéé de Fopulence de cette ville célebre. Nous n'avons pu entrer dans les détails des moindres branches de ce Commerce; elles n'en méritent pas moins a tous égards 1'attention du négociant qui defire fe mettre en état de fpéculer avec fruit fur tous les différens objets qui font partie de cet enfemble étonnant. Nous ofons avancer ici qu'il n'y a pas de ville de Commerce dans 1'univers qui préfente autant de resfources qu'Amfterdam , pour Ia vente & 1'achat de quelque article de trafic que ce foit. 'Non - feulement on y trouve raifemblées toutes les marchandifes & denrées des autres nations, mais on y fait tous les genres de Commerce qu'il eft poflible d'imaginer. On diroit que cette ville n'eft qu'un entrepot commun des richeffes des autres peuples, comme elle eft en effet la patrie de tout étranger que des convenances de Commerce ou d'autres affaires attirent en Hollande. Cette facilité qu'a un étranger, de quelque nation qu'il puilfe être, de s'établir a Amfterdam, d'y vivre , de s'y occuper de fes affaires,avec la même liberté & les mêmes prérogatives, s'il s'eft fait recevoir bourgeois (*) que 1'habitant le plus ancien, que celui menie qui eft né dans le païs, eft une des principales caufes qui y attirent & donnent de l'acfivité a une infinité de branches de Commerce. En effet, ces étrangers en venant s'établir dans cette ville, apportent de nouvelles relations & de nouvelles affaires de leur païs, & font ce qu'ils peuvent pour engager leurs compatriotes a faire quelques entreprifes de Commerce; circonftance ii vraie, que, s'il n'y avoit pas autant de maifons étrangeres établies a Amfterdam qu'il y en a, le Commerce de commiffion tomberoit de luimème, & qu'entraïnant dans fa chute toutes ou prefque toutes les autres branches de Commerce, il occafionneroit un vuide irréparable. C'eft une (*) Le droit de bourgeoifie ne coüte a Amfterdam que 50 florins. Dd 2 C^MH^RfE DEI PROViNCESl'N iF,S. Ct.wiiercc cCAin-  212 TRAITÉ GÉNÉRAL commp.rce des provin'ces- Unies. Commsrced'/lia' tttrdam. vérité conftante que les grands moyens font méprifer les petits bénéfices, ceux furtout qui exigent de 1'alfiduité & du travail. Les Hollandois , quoique naturellement laborieux & foigneux dans leurs affaires, ne fe foucient guere d'en embraffer de trop grandes, principalement quand ils ont affez de bien pour vivre honnêtement de l'intérêt de leur argent. Les étrangers au contraire, en venant s'établir en Hollande, fónt excités par 1'ambition dè fe faire une fortune qui après un certain laps de tems les mette en état de retourner dans leur païs, y paffer le refte de leurs jours dans une agréable aifance; d'après ce plan, ils travaillent fans relache a fe^ former un capital. Mais tel eft le malheur des hommes que ceux même qui réuffiflént dans leurs projets ne favent pas prefcrire une borne a leur ambition, & qu'èfclaves de cette paflion tyrannique, ils confument leurs plus beaux jours dans les foucis, fans avoir f511 jouir du fruit de leurs veilles & de leurs travaux. Mais, pour revenir a notre objet qui eft d'achever de développer les circonftances qui foutiennent le prodigieux Commerce que fait Amfterdam, nous ne faifons point difficulté- d'affurer ■ que tant que cette villé ne fe relachera point des maximes de liberté qu'elle a fuivies jufqu'a préfent a 1'égard des étrangers qui viendront s y établir, elle fe maintiendra dans fon état aftuel d'opulence. II ne peut réfulter de cette liberté aucun détriment pour les anciens établiffemens formés & connus fur la place; les maximes rigoureufes de la Bourfe oppofant un obftacle fur contre la hcence qui pourroit s'introduire fi l'on portoit trop loin la condefcendance pour les nouveaux établiffemens dans les opérations de Commerce. Rien, jnJ- ' deP,usfacile q«e de s'établir a Amfterdam; mais rien de plus difficile que de s'y foutenir fans de grandes reffources. Dans cette ville oü I'argent abonde, oü on le prête contre des furetés a fi bon marché-, comme on a du Je remarquer, if eft pourtant impoflible de s'en procurer a crédit; & fans argent il n'y a pas plus de poffibilité d'y travailler, que de trouver quelqu'un qui veuille fe charger d'un papier nouveau qui ne feroit pas appuyé d'un crédit que 1'opinion, la protecfioa ou des effets reels feroient valoir a la Bourfe. Les Hollandois fuivent la-deffus des maximes très.-aufteres-, même a 1'égard des maifons d'une certaine confidération; dominés par le préjugé, ils ne confultent que leurs feminiens, fans faire attention qu'il feroit quelquefois de leur intéret de n'y pas' tenir fi obftinément. Les maifons de Commerce établies a Amfterdam forment deux clafïès. Dans la première font celles que 1'ancienneté & 1'éclat de leurs richefles rendent non moins folides que refpeétables. La feconde claffe eft compofée de celles dont les affaires font affez confidérables pour figurer a la bourfe Dans cette dermere il fe trouve de grandes fortunes ; comme- il s'en trouve aufli de médiocres & de -petites. Enfin , c'eft cette différence «ans les fortunes des maifons du fecond rang qui détermine les crédits dont elles jouiffent chacune en particulier a ia bourfe, & dont la  DU COMMERCE. I Part. Liv. I. 2ry connoiffance forme une fcience que peu de gens font a portee dacqtiérir parfaitement; II eft indubitable qu'il y a une abondance d'argent prodigieufe^ a Amfterdam, même parmi des gens qui ne figurent ni par le nom ni' par le crédit. Malgrè cela, les fortunes y font plus partagées que dans beaucoup d'autres endroits, & les millionnaires n'y font pas auifi nombreux qu'on le pourroit croire; mais, d'une autre part, on y connoït beaucoup de capitaliftes & autres qui, hors de leur Commerce, ont des fonds confidérables a difpofer. Voila pourquoi les emprunts fe font facilement & k un intérêt modique ; emprunts qui donnent la vie aux capitaux, qui, fans cette reffource, deviendroient non - feulement inutiles, mais a charge a ceux qui les poffedent. C H A P I T R E III. COMMERCE DE ROTTERDAM ET DES AUTRES VILLES PRINCIPALES DES PROVINCES-UNIES, § I. Commerce de Rotterdam. ROtterdam tient le fecond rang parmi les villes de Commerce des Provinces-Unies. Cette ville fe trouvant fituée au confluent du Rotter & de la Meufe a peu de diftance de la mer, efl par-la plus commode pour le Commerce qu'Amfterdam. D'ailleurs Rotterdam a- un autre avantage fur cette derniere ville, qui confifte en ce que la plupart de fes canaux font fi profonds, que les plus grands navires y peuvent naviguer & par ce moyen s'approcher des magazins dont les quais font communément bordés. Ce qu'il y a de plus remarquable a Rotterdam parmi-les édifices publics, ce font 1'Hötel de ville, les Arfenaux & les maifons des Compagnies des Indes* Orientales & Occidentales: il y a aufli une Banque qui date fon. éredtion du 18 Avril 1635, & qui eft d'un ufage plus grand & plus commode pour les négocians que celle d'Amfterdam , attendu qu'elle tient fes livres en argent courant & en argent de Banque, füivant que les négocians ont a faire des payemens en 1'une ou 1'autre de ces monnoies. La Banque de Rotterdam recevant les Ryders fur le pied de 14 florins & toutes les autres monnoies de la République fur leur valeur refpeéfive fixée par la loi, fans aucun rabais quelconque, les comptes qu'on tient de cette maniere dans les livres de la Banque font mommes comptes en argent courant, & ceux oü il y a un agio a déduire de la valeur effeéiive de la monnoie courante fe nomment comptes en argent de banque. . Au refte,, 1'agio qui établit la différence entre I'argent courant - Dd 3. COMMÏRCE hEt' Provinces- Unies- Commerce cC Ansfierdam.  214 'CoMMf.xf.r- jijsjs. Provinces- Unies. Commerce de Rotterdam. & I'argent de'banque, qui eft de 4 p°, plus ou moins, éïlfujet a une variation continuelle, felon que I'argent courant eft plus abundant ou plus rare que I'argent de banque. La ville de Rotterdam a un grand nombre de rafineries de fucre, de fabriques d'eau de vie de grain ou de Génievre, de Brafferics a biere, de manufacfures de carrotes de tabac, & divers autres genres d'induftrie qui ne contribuent pas peu au Commerce floriflant que fait cette ville dans les quatre parties du monde. Ce Commerce, quoique beaucoup moins grand que celui d'Amfterdam, confifte prefque dans les mêmes branches de négoce. Cela pofé, il feroit inutile d'entrer dans Je détail de chacune des branches du Commerce de Rotterdam. Nous ne ferons donc mention ici que des deux principales de ces branches dont nous n'avons pas traité a 1'article d'Amfterdam , paree qu'elles appartiennent effentiellement au Commerce de Rotterdam. Ces deux branches font le Commerce de Garance, & celui d'eau de vie de grain, ou de genievre. La Garance eft une plante a fleur campaniforme, ouverte, découpée, dont la racine eft d'un grand ufage dans les teintures de laines, furtout pour les teindre en rouge. On s'en fert aufli pour fixer les couleurs déja employées fur les toiles de coton. La Garance efl; cultivée avec beaucoup de fuccès dans la province de Zélande ; elle fe trouve aufli en Hollande & particulierement au païs de Voorn prés la Brille. C'eft une plante fort délicate, dont 1'accroilTement eft fouvent retardé ou entierement arrété par divers contre-tems ; de la réfultent des variétés dans les prix de cette racine qui enrichiflent ou ruinent ceux qui la cultivent. La garance de Hollande & de Zélande efl d'une bonne qualité; mais il y a des marchands qui préferent celle qui vient de Flandres. La garance de Siléfie & de quelques autres parties d'Allemagne, connue fous Ie nom de rouge de Brefïau, reflemble plus a une terre rouge qu'a une racine, & fa couleur n'efl: ni fi vive ni fi brillante que celle qui vient de Hollande. Comme la ville de Rotterdam eft 1'entrepót de cette marchandife , on y en trouve de toutes les efpeces , chacune defijuejles porte une marqué particuliere , pour diftinguer de quel païs elle vient. Le feul figne auquel on peut connoitre fa véritable qualité eft. quand après favoir broyée & réduit en poudre elle s'attache a finftant fur du papier bleu ou brun & y laifle une couleur vive. II faut tenir la garance renfermée, & ne point i'expofer a fair, fans quoi elle perdroit fa force & la beauté de fa couleur. On diftingue ordinairement trois fortes de garance, qui font la Garance tn branches, la Garance grappe ou robée, & la Garance non robée. La Garance en branches eft la racine fans autre préparation que d'être féchée: Ia Garance. grappe ou robée , eft celle dont on a öté la première écorce & le coeur, & qu'on a enfuite reduite en poudre grofliere; enfin la Garance non robée elt la garance en branches pulverifée. La meilleure eft Ia garance rohée. Mais dans le Commerce, furtout a Rotterdam, T R A I Tv £; G £ N É R A L  DU COMMERCE. I Part. Liv. I. »$ & a Amfterdam, on divife les qualités de la garance en fine grappe , non robée, commune & mule, & l'on regie les prix füivant 1'age de la garance , comme on pourra 1'obferver par les prix courans aótuels de cette drogue. Garance, de 1777. de 1778. de 1779. Fine grappe . Iesicofg.de 11, 58 a 65. de fl. 45356. de 0.34248.' Non robée, „ . . . ■ 42 a 50. , • 36 a 40. . -26132. Commune, . ... - 20424. . - iöaro. . - 12 ais. Mule ou en branches, . . m 6k 8. . - 5^7- » - 4 k 6. Voici, au refte, un compte fimulé qui marqué les conditions d'achat & les frais d'expédition de cette drogue, foit qu'on la recoive de Rotterdam ou d'Amfterdam, favoir: I -Futaille de garance fine grappe ou robée de 1777 pefant Brut 1000 ffi Rabais pour bon poids 10 ffi? Tare de la futaille , 40 • £ 950 ffi i fl. 60. . .15. 570. - » X Futaille de garance Bon robée de 1778 pefant Brut 1100 ffi Rabais pour bon poids , 10 ffi? Tare de la futaille . 45 -o 55 1045 ffi è fl. 40. . . - 418. - - ï Futaille de garance-commune de 1779 pefant Brut noo ffi Rsbais pour bon poids, 10 ffi? ^ Taïe de la futaille . 50 - > -1140 ffi afl. 14. » ■• . - 159- 12. - fl. 1147. 12. - Rabais pour prompt payement a pg - 22. 19. Cour. fl. 1-124. 13. • Frais dexpédition. Port a bord des futailles k 4 fl. & ies futailles k 3 fl. . fl. 21. - Droits de fortie, paffëport & la prime 1 p§ . - . - 28.12. Courtage 1 p| . . . . . . . - - .5- - Commiffion d'expédition 1 p§ fur fl. 1124. 13 . - 22.10. - — g3-_L-_- Coor. fl. 1208. - - La fortie de la garance fine grappe eft dèfendue en Hollande. Cependant 0» - ■ en expédie dans 1'Etranger fous le mm de garance non robée, COMMKfeCE DES PltOVINCES- Unies. Commcra de Rotterdam.  21-6 T-R A I T É G l N E R A L t OMMH-ttCS DES Provjnces- ÜNlE'i. Coi/fmerc! de Rotterdagi, La grande cqnfommation qu'on fait en Europe des Iiqueurs fpiritueu. les procure a divers païs, par un genre d'induftrie qu'ils ne doivent qu'a lart des» ncfiefTes . confidérables. La Hollande fe. trouve dans ce cas ; fes fabriques d'eau de vie de grain lui procurent une branche de Commerce döftt avantage eft plus grand qu!onne lepenfe communément. fcn e&$, ilfie fabrique en Hollande. de Fortes quantités de cette liqueur dont ïlny a qu une partie qui fe -confommeidans Ie païs; .tout le refte s exporte dans 1 Étranger.. On fait que cette liqueur eft extraite de iWe &;quon y mele une certaine quantité de baies de genievre, ce qui fait quonla nomme vulgairement eau de vie de genievre, ou fimplement du Gemevre. Cette liqueur eft extrêmement recherchée par les peuples du Nord ,& par' ceux de la Grande-Bretagne & de 1'Irlande, qui, k caufe du bas pnx, en font un plus grand ufage que de 1'eau de vie de vin Celle qui fe fabrique en Hollande obtient la préférence fur celle des autres pais, & comme dans prefque tout le Nord de même qu'en Angleterre 1 entree des eaux de yie. de grain étrangeres eft défendue, ou fuiette a payer des droits exceffifs, les peuples de ces païs ont recours a la contrebande pour mtroduire cet article chez eux. La ville de Rotterdam elf on ne peut mieux fituée pour le Commerce interlope des eaux de vie par rapport a 1 Angleterre; & fon ne fauroit croire corabien les relations quelle a avec ce païs lui procurent d'affaires, & d'affaires non moins lucratives qu importantes. On peut s'enfaire «riè idéé par 1'abondance d or & d argent au coin d'Angleterre qui circule dans cette ville ou la monnoie de ce. païs eft, plus abondante que celle de la République. LEau de vie fe vend a Rotterdam par Aem, ou Aam, de 128 mingles, qui coute ordinairement fl. 30, dont on déduit 1 p- pour le rabais d'ufagè de prompt payement; mais pour la commodité des interlopes on met cette liqueur en petits barrils contenant une anere ou demi-ancre, 1'ancre mefurant 32 mingles. Voici, au refte, un compte fimulé ,de cet article i favoir : .600 Ancres d'eau de vie, de grain a ƒ 8. . .' . fl. 4g00- Rabais pour prompt payement 1 pj . •■ 48. - . . „ ft-4752. - " rrais aexpèdition. ,600 Ancres a as f. Ia piece . .. . . fl.- 750. Frais de rabatage & port a bord . . m - 113. - . Droit de fortie, paffëport & 1 pH éc prime . . . -26o. .^Courtage d'achat . . . . , t - 75' . . : 1198. - - fl. 595a. - Commiffion 2 p5 - tio. - . -Cour. fl. 6069! Indé-  DU COMMERCE. I Part. Liv. I. 217 Indépendamment de la garance & des eaux de vies de grains qui forment deux des principales branches du Commerce de Rotterdam, cette ville en a d'autres non moins confidérables en grains de toute efpece, tabac, fucre, graine de lin, marchandifes des Indes, vins & eaux de vie de France & plufieurs autres articles qui fe trouvent expliqués fuffifamment a 1'article d'Amfterdam, le Commerce de Rotterdam étant, comme nous 1'avons dit, prefque en tout femblable a celui de cette ville. § II. Commerce de Dordt, de Leyde, de Delft, de Harlem & des autres villes principales de la Hollande Méridionale. Dordt, ou. Dordrecht, eft une des plus anciennes villes de la Hollande dont elle fut autrefois la Capitale; aujourd'hui encore elle eft une des principales de cette province, le commerce qu'elle fait en grains, en bois, en vin du Rhyn, en merrain qu'elle recoit d'Allemagne & en fel d'Efpagne & de Portugal, étant trés - confidérable. Elle a des raffmeries de fel, des manufaétures de fil, des moulins a fcier du bois & d'autres genres d'induftrie en grand nombre. La fituation de cette ville, fur la Meufe au Sud-Eft de Rotterdam, fait qu'elle entretient un grand commerce avec 1'Angleterre, & comme les navires qui lui appartiennent, & qui ne font pas en petit nombre, parcourent toutes les mers d'Europe, elle a une correfpondance qui ne laiffe pas d'être étendue avec les principaux ports tant du Nord que du midi. Leyde, ou Leyden, eft après Amfterdam la plus grande ville de la Province de Hollande, mais fon commerce avec 1'étranger n'eft nullement confidérable. Les fabriques de ratine & les manufaétures de draps & autres étoffes de Leyde ont acqu-is de la célébrité; nialgré cela, la plus grande confommation que ces fabriques font de ces articles, fe borne, a peu de chofe près,a ce qui s'en débite dans les Provinces-Unies. Sa pofition fur le Rhyn & le voifinage d'un grand nombre de gros villages dont les habitans viennent fe pourvoir a Leyde de prefque toutes les chofes néceffaires a la vie , procurent a cette ville un Commerce de détail fort grand. Delft eft une ville qui fait peu de Commerce; mais qui par fon induftrie s'eft acquife de la célébrité. Elle fabrique la belle fayance connue fous fon nom; & fes brafferies ne font pas moins eftimées pour la bonne qualité de biere qu'elles braffent, que par la quantité qu'elles en fourniflent au païs & a 1'Etranger. Cette ville a auffi des fabriques de draps & des manufaétures d'autres articles. Au refte, Delft eft une des Chambres de la Compagnie des Indes Orientales. Harlem , ow Haerlem, eft une ville confidérable & la feconde en rang de la Province de Hollande. Elle eft renommée par les fuperbes blanchimens qu'elle a le fecret de donner aux fils & aux belles toiles c nnues fous le nom de Toiles de Hollande. Harlem poffede encore plufi eurt /. Partie. Ee CoMMr.ncE nEs ProvincesUnies. Cqmn.ejce di Rotterdam.  *i8 T R A I T É GÉNE R A' L fabriques & manufaftures de gaze, d'étoffes de laine & de foie, de fil &'dé coton, & furtout-de filsd'épreuve de bazins dont les qualités refpeclives font plus eftimées que celles des mêmes articles qu'on fabrique en Alle^fgne Laproximité de la ville de Harlem de celle d'Amfterdam, dont elle n'eft eloignée que de trois. lieues, ne contribue pas peu a donner de lachvite a. fon commerce. Gouda, ou Tergouw , villê fituie a peu de diftance de Rotterdam ■, fait un aflez grand Commerce en fromages, pipes, lin ferancé, biere , briques ,& tuiles, ayant plufieurs manufaélures de chacun de ces articles. . Schoonhoven fait une pêche prodigieufe de faumons: outre qu'elle en debite beaucoup tant frais que fumé dans les Sept - Provinces, elle expedie de tres - fortes .parties de celui-ci dans les deux Indes. Schiedam ne doit qu'a fa fituation auprès de la Meufe le commerce qu il fait, qui ne laiifie pas d'être confidérable. Vtaerdingen- & Maes-fuys, font deux gros villages fitués auffi fur laMeufe; eelt de la que partent tous les ans les navires deftinés pour la pêche du. hareng. Le Commerce de Maes-fluys, quoique fort déchü de Ion ancienne fplendeur , fe foutient encore en.partie au moyen du grand nombre de navires qui lui appartiennent Oudewater, Meerdyk , JVcefp , Woerden , Vianen & Gorcum , font desvilles qui font chacune quelque Commerce ; y ayant diverfes fabriques d.eau de vie & de biere, ainfi que des raffineries de fucre, des teinturenes &c. La IIaye, ou -Gravenhagen, village- le plus charmant de Hollande, & la refidence du Stadhouder & des Etats Généraux , doit être plutöt regardee comme ville de Cour que comme ville de Commerce Helvoet-Sluys, petit port de l'ifle de Voorn, n'efl remarquable que par • ce que c eft le heu oü viennent aborder les paquebots - courriers An- endroitqm P-artent deUX fois k feniaine du Port de Harwich pour cet . I. lil. Commerce de Horni dEnkhulzen, .dAlhnar, de Medenblik, de* Sardam, & de quelques autres villes .& villages de la .Nord-Hollande, ou.de la Frife Occidentale. ■ La Nord-Hollande, ,ou Frife Occidentale, fe divife en trois parties compnfes fous les noms de Weft - Friesland, Waterland & Kennemerland. ■ Me compte plufieurs villes & .villages qui font un grand Commerce, Voici les principales. . Horn, ou Eloom, outre 1'avantage d'être une des fix Chambres de la-Compagnie des indes Orientales & de faire en conféquence tous les ans fa vente des marchandifes de cette Compagnie,, fait un Commerce par-üculier confidérable en beurre & en fromages. Tous les ans, au mol* «cavia!, il fe tient en cette ville un grand marché., oü. il fe vend une* OMMEEXS DE5 WlOVWCES- Unips. Commerce de li Hollande Méridionale.  DU COMMERCE. I Part. Liv. I. n9 quantité pródigieufe de ces denrées. D'une autre part, les habitans s'occupent de la pêche de la baleine. Enkhtjyzen eft de même que Horn üne des Chambres oü la Compagnie des Indes Orientales fait la vente de fes marchandifes. Indépendamment de cet objet, les habitans de cette ville donnent une attention toute particuliere a !a pêche des harengs. Alckmar, ou Alckmaer, eft une des plus belles villes de la NordHollande. Son Commerce principal confifte en toiles, beurre & fromages. Medenblik, ou Meddenblick, dont le port eft beau & fpacieux, fait quelque Commerce en bois de charpente, qui lui vient de plufieurs'eontrées du Nord. Sardam , ou Zaandam, Gr aft, Ryp, Broek & IVormerweer, villages de la Nord - Hollande, a peu de diftance d'Amfterdam, font remarquables par le nombre prodigieux de moulins , de fabriques & de manufacfures de toute efpece qui s'y trouvent raffemblés. Les richefles que Ie Commerce y attire font confidérables. C'eft a Sardam que fe conftruifent la plupart des navires pour la ville d'Amfterdam. Edam a aufli un chantier oü l'on conftruit beaucoup de navires marfhands.: le port en eft petit, mais fur; il communiqué au Zuiderzée. II fe fabrique a Edam & dans fes environs une grande quantité d'excellens fromages a croute rouge. Les Ifles Texel & Vlieland n'auroient rien de remarquable fi elles ne formoient les deux entrées du port d'Amfterdam, 1'une pour les navires qui viennent de la Manche, 1'autre pour ceux qui retournent de Ia mer du Nord. Au furplus, de quelque part que viennent les. navires,. ils aiment mieux aborder au Texel qu'au Vlie , quoiqu'a Ia fortie du port d'Amfterdam ceux qui font deftinés pour la mer du Nord trouvent plus commode de prendre cette derniere route. %. IV. Commerce de Leeuwarden, de Franekert de Harlingen öf* de quelques autres villes de la Frife Oriëntale. Leeuwarden & Franeker font deux belles & grandes villes de Ia Frife Oriëntale; elles font 1'une & 1'autre un Commerce affez étendu relativement _ a leur fituation dans 1'intérieur des terres. L'état d'aifance dont elles jouiffent eft dü en plus grande partie a leurs canaux qui communiquent a la mer, & facilitent ainfi le tranfport de leurs marchandifes dans 1'Etranger. Harlingen eft le meilleur port de la Frife. II eft fur le Zuiderzée fait un Commerce confidérable de toiles a voiles, de bied, de poix, de goudron & de bois a brüler. Dockum eft un port qui n'a rien de remarquable que d'être le fiege > Nord;  224 TRAITE GENERAL CHAPITRE I. DU COMMERCE DE DANNEMARC ET DE NORVEGE. ARTICLE I. Commerce de Dannemarc. %. I. T e Dannemarc , un des plus anciens royaumes de l'Europe, eft divifé en Ifles, prefqu'ifle & continent. Dans le continent fe trouvent les Duchés de Sleswig & Holftein, les Comtés d'Oldembourg & Delmenhorft, les païs de Stormarie & la Ditmarche, enfin le Jutland qui eft une prefqu'ifle bornée au Midi par 1'Elbe, grand fleuve d'Allemagne, au Septentrion par la Mer Germanique & celle du Nord <& a 1'Occident par le Categat. Les ifles, qui ont la Mer Baltique au Sud & le Categat au Nord, font Séelande, Fionie, Langeland, Falfter,' Laaland & plufieurs autres; enfin Bornholm qui eft fort avancée dans la Mer Baltiqne. „ Le Dannemarc a en outre des poffeffions en Europe, en Afie, en Afnque & en Amérique. La Norvege, qui en fait partie, eft un royaume particulier dont le Commerce eft trés - étendu : Nous nous réfervons a en parler dans 1'article qui fuivra celui-ci. L'Iflande, Ifle confidérable de 1'Océan Septentrional, appartient au Dannemarc: une Compagnie privilégiée en fait prefque tout le Commerce, comme nous le dirons ciaprès. Outre ces deux Etats, le Dannemarc poffede le Groenland en Amérique, & Ste. Croix, St. Thomas & St. Jean, qui font trois Ifles des Antilles, dont les produétions ne laiffent pas de donner du luftre a fon Commerce. Enfin, cette Couronne poffede quelques Etabhffements fur la Cote d'Afrique, fur celle de Coromandel en Afie, & une loge, oufaélorie, dans la Chine. '. Cöpenhague, ville de l'ifle de Séelande fituée dans le détroit du Sund a 1'embouchure de la Mer Baltique, eft la capitale du Royaume & f entrepot général du Commerce de Dannemarc. Le port eft un des plus' excellens qu'on connoiffe en Europe. Cöpenhague eft non-feulement le centre de la Puiffance, du Commerce & des richefles du Royaume, mais il femble que cette ville fe les foit appropriés pour ainfi dire exclufivement. Le Commerce, quoique encouragé & même protégé par le Gouvernement, s'v trouve prefque entierement concentré dans les mains de quatre Commerce du Nord. Commerce ds Dannemarc.  DU COMMERCE: t Part. L i v. I. 225 compagnies privilégiées. II convient donc, pour mieux faire connoitre fétendue du Commerce de Dannemarc, de donner un dé'ail de celui que font ces Compagnies, qui portent les noms de Compagnie Royale Afiatique, de Compagnie dTjlande, de Compagnie d'Afrique, & de Compagnie générale ds Commerce. %. II. La Compagnie Royale Afiatique, établie depuis environ un fiecle, fut au commencement très-peu confidérable , les aélions qui n'étoient au nombre que de iöoo , ne faifant en tout qu'un mince capital de 720000 Ryksdales, trop foible fans doute pour un établifiement de cette nature; auffi jufqu'en 1732 les opérations de cette Compagnie ne firentelles que languir. Mais , a compter de cette époque, le dividende qu'Elle paya aux intéreffés fut de 164 ryksdales par an 1'un portant 1'autre pour chaque aftion qui n'étoit que de 450 ryksdales. Outre cela , lorsqu'en 1772 il fut queflion de faire la répartition du capital entier, elle fe trouva l'avoir groffi fi prodigieufement, qu'elle fut en état de donner a chaque fimple aétionnaire pour fa part, depuis 1350 jufqu'a 14.00 ryksdales. Par cette répartition du capital, 1'ancienne Compagnie fe trouvant entierement diffoute, il s'en forma fur le champ une nouvelle qui obtint le 23 Juillet de la même année (1772) un Oélroi de 20 ans, a commencer du iz Avril. Les fonds que cette nouvelle Compagnie verfa pour fbutenir le Commerce & les établiffements que 1'ancienne poffédoit dans 1'Inde & a la Chine, étoient de 2,400,000 ryksdales, qui furent divifées en 4800 aélions , chacune de 500 ryksdales. Comme la plupart des aélionnaires de cette nouvelle Compagnie, 1'avoient été auffi dans 1'ancienne, & qu'il n'y avoit eu dans la fucceffion de 1'une a 1'autre, d'autre changement que celui qu'un nouveau fyftême apporte néceffairement dans les opérations, celles-ci ne furent nullement interrompues & la nouvelle Compagnie avoit, pour ainfi dire, commencé fes fonélïons avant même qu'Elle fut revêtue des pouvoirs néceffaires pour entrer en charge. Par ce moyen Elle fut en état, l'année d'après. celle de fon établifiement, de payer aux intéreffés un dividende de 8 pour cent. Ce dividende a augmenté depuis jufqu'a 10 pour cent, & c'eft fur ce pied qu'il a conftamment été payé aux aélionnaires depuis & compris l'année 1774. Ces aélions fe négocient aujourd'hui a environ 700 ryksdales. Le Commerce que fait cette compagnie dans 1'Inde & dans la Chine, n'efl cependant pas fort confidérable, puifqu'EIle n'y expédie en tout que trois ou quatre vaiffeaux chaque année , & qu'elle n'en recoit en -retour que le même nombre, ou a peu prés. Les marchandifes qu'Elle y envoie confiflent en vins, eaux de vie & autres liqueurs, en toiles fines & groffes & en draps fabriqués en Dannemarc. Les vins que la Compagnie charge ordinairement dans les navires qu'Elle expédie pour 1'Inde, font pris a Madere par les mêmes navires qui relachent exprès a leur pafrage dans cette ifle. La Compagnie fait au Ji une remjfe en efpeces Partie. I. Ff No* n. Diiittcistarc.  22(5 TRAITE GÉnÉrAL Omm-frce nu Nord. Commerce de Üsinnsiiiar c. d'environ deux eens mille piaftres chaque année aux employés qu'Elle entretient dans 1'Inde & a la Chine, autant pour faciliter le débouché des. denrées & marchandifes des cargaifons d'envoi, que pour s'en procurer de meilleurs & plus prompts retours» Ces efpeces confiftoient autrefois en piaftres d'Efpagne, que des Entrepreneurs fourniffoient a la Compagnie füivant les conditions auxquelles ils s'étoient foumis dans les licitadons que celle-ci faifoit faire tous les ans a Cöpenhague. Mais depuis quelques années Ia Compagnie, ou plutöt le Gouvernement qui la favorife en teut, a fait battre au coin du Dannemarc toutes les efpeces dont Elle a befoin. Ces efpeces de nouvelle fabrication font du même poids & titre des piaftres d'Efpagne d^avant 1'époque de 1772, c'eft-a-dire de 10 deniers & 22 grains de fineffe. Elles ont, au refte,pour imiter ces. dernieres monnoies, d'un cöté les armes du Royaume de Dannemarc fans fauvages qui leur fervent de fupports, & de 1'autre cöté les colonnes avec les mots Plus ultra & les deux globes au milieu dont le premier repréfente la carte des Etats de Dannemarc en Europe , & le fecond celle de Groenland & des Ifles de Ste. Croix, St. Thomas, & St. Jean en Amérique. Nous ne pouvons mieux faire connoitre les retours- que la Compagnie recoit par les navires qu'Elle expédie pour 1'Inde & la Chine que par une notice que nous placons ici des cargaifons qu'ont apporté cette année (1780) de Ja Chine a Cöpenhague trois Vaiffeaux appartenans a la Compagnie. Chargemens de 3 Vaiffeaux venant de Canton en Chine- pour le compte ie la Compagnie des, Indes de Dannemarc, partis en Décembre 17-9 &. Janvier 1780, & arrivés a la rade de Cöpenhague le 15 de ce mois', dont la Vente fe fera le 13 Septembre 1780., Contenant comme fuit: La Reine Le Prince '■ Le Vrir.ce Juliette F rider ic. j Royal.. Marie. Diverfes Drogues . 56969$ Sigo, „ „. . 18480. 19160. '19329.. 21747 - Radix China, . . 20200. - - 254.7. 15904 - Rbubarbc, . 5733. 5915. 4316.. 308800 - Tuttenage, . . . 107710. . 59794. 141296. 30190 - Gallanga, . «..'.' . -. - 18402. iiygg, 1300 - Paquets de Rotting, . 500. 500. 300. Thé de diverfes fortes 1953891^ Bohé, . . . 656552. 641743. 655596. 787539 - Congo, . . . 273524. 504167. 209848. 241802 Campoy.ou Congo trés-fin, 47053. 50460. 17S309. 82440 - Ziou-Zioung, . . 25330. 11340. 45770. 3478! - Pecco, . . . 11424. H352. leoiz. 71736 - Hayfan3. , ... ^7437- 24593. 197.CÓ.  DU COMMERCE. LPast. L i v. 22? La Reine'; Le Prittce Le Prince Jutten' Eïiuerlc. Royal. Marie. Tbé de diverfes fortes 24722 ffl Hayfan-Shin, . . 11662. 9633. 342?- 54600 - Tuiikay, . . . 13560. I35-e. fortei 77°9- 54 5" 562 - Organfin, ire. forte. »8o. 282. - - 941 - dit, . 2tie. - ■ 520. 421. - - 370 - dit, . 3rae. - ÏSS? J75- - - 565 - Tratne-double, ire. forte. 235 33°- - 943 - dit, . . 2de. - 527. 4i6- - " 378 - dit, . . 3me. ' *77- 201. - - Toiles de Nanauins . 40000 Ps. jaunes, . . . 10000. 15000. 15000. 3000 - Blanc, . . . 1000 icoo. iooo. 2400 - en Couleur, . . 800 8co. goc. Étoffes de Soie''. . 180 Ps. Danias i Meubles, . 100. 80. - - 150 • Peqüins rayés, . 50. 50. 50. 800 - dits, unis, . . 300. s.00. 200. 60 - Gourgourans unis, . 60 80 - flits, rayés, . 40< 40. 345 - Satins unis, . . 145- lö©. 100. 150 - Pou-de-foie uni, . 50. 5°- 5°. 685 - Luftrins unis, . . 185. 300. 200. 300 - Peiangsunis, . - 200. ico. Porcelaines diverfes . 7u> Caiffes, .... 253- 202. 264. 275 Paniers 7S- 8ö. 120. 1484 Paquets, .... 362. 622. 500. Les Poffeffions de la Compagnie dans 1'Inde, fe réduifent a la ville de Tranquebpr qui eft défendue par la forterelfe de Damborg, fituée dans les Etats du Naïke de Tanjaor fur la cöte de Coromandel. Elle a encore fur cette même cöte la loge de Porto-novo, celle de Calicut, & celle de College; enfin, la loge de Friedericknagor dans le Bengale. Ces établiffemens coütent a la Compagnie environ 22000 ryksdales par an. La Faclorie qu'Elle entretient a Canton en Chine efl: compofée de deux Supercargos & de deux Afïïflans, qui font tour a tour relevés par un Supercargo & un Affiftant que la Compagnie fait embarquer dans chaque vaiffeau qu'Elle expédie pour la Chine. La Compagnie accorde a tous cas Employés, une provifion de tl p? de la valeur des marchandifes de ia Chine fur le pied qu'elles font vendues en Europe, s'il n'y a qu'un Ff 2 CflMMBB.CE EjtJ NORD. C'nïmcrce ie Dannemarc.  228 TRAIT-E GÉNERAL CflMMSRfR KV Nord. Commerce de Senrtemarc. feul navire dans toute l'année; i p°- s'il y en a deux, & | p? feulement' s'il y en a trois ou davantage; & cette provifion eft partagée entre eux, füivant les talens & les fervices de chacun. La Compagnie accorde d'ailleurs aux Supercargos & Alfiftans qui font habitués dans la. Chine > une fomme de 2400 piaftres, tant pour leur entretien pendant que les vaiffeaux font abfens, que pour leurs voyages a Macao s'ils y font for» cés, & pour argent de CulUe & autres dépenfes pendant ce tems. Pour ce qui regarde la direct ion de la même Compagnie en Europe, nous dirons feulement qu'elle efl compofée de fept Directeurs, & de deux Revifeurs des comptes. II paroit d'après ce qui efl accorde pour gages tant a ces Directeurs & Revifeurs, qu'aux Teneurs de livres & autres Employés de la Compagnie a Cöpenhague,, que fa direétion lui coüte autour de 11000 ryksdales. Outre ces dépenfes que la Compagnie efl obligée de faire chaque année, die efl tenue de payer au Roi, en reconnoïffance de l'o6lroi,& tant qu'il durera, 5000 ryksdales par an s'il ne revient en Danemarc qu'un feul navire de la Chine, 8000 ryksdales, s'il y en revient deux , ou 10000 ryksdales s'il y en revient trois. Elle paye d'ailleurs 2 p? du montant des marchandifes que fes vaiffeaux rapportent de 1'Inde & de la Chine. Quant a celles qu'Elle y envoie par les mêmes vaiffeaux, elle ne paye aucun droit au Roi; mais elle doit néceffairement exporter du Royaume par chaque vaiffeau au moins pour 3000 ryksdales de marchandifes manufacturées dans les Etats du Roi fi le vaiffeau eft deftiné pour 1'Inde, & au moins pour 4000 nxdales des mêmes marchandifes s'il part pour la Chine. Les vaisfeaux dont la Compagnie fe fert pour faire ce Commerce, doivent être conflruits en Dannemarc ; comme les matériaux qu'il faut employer pour cette conflrucf.ion , s'y importent pour Ia plupart du dehors, ils doivent payer les droits d'entrée accoutumés: mais le Roi , pour dédommager ea quelque facon la Compagnie de la cherté des dits matériaux, lui accorde, pour chaque vaiffeau neuf qu'Elle fait conflruire, une fomme de 15 ryksdales pour chaque laft de Commerce qu'il pourra charger. II eft cependant obferv.é dans 1'Oéfroi (§. 13.) que cette fomme ou prime de 15 ryksdales pour chaque laft, fera accordée feuLement pour aufil. long - tems ■ que le Roi trouvera bon de laiffer porter a compte les .redevances ou droits d'entrée dans fes Etats des fufdits matériaux importés, de maniere que s'il fe trouve que la prime furpaflë les redevances, elle ceffera, cc 1'entrée des matériaux deviendra franche. Par le 4"ie. de 1'Oclroi que la Compagnie Afiatique de Dannemarc ■ obtint du Roi en. 1772, il eft permis a tous.les fujets Danois & a tous Étrangers qui voudront entrer en fóciéte avec eux, de naviguer & négocier a Tranquebar & au JBengale,. ou depuis lé Cap de Bonne-Efpérance en ca, excepté la Chine, fous les conditions luivantes: „ 1°. Que 1'équipemgnt fera fait dans les ports du Royaume & qu'on 2, n'y employera que des vaiffeaux. batis dans les Etats du. Roi; & -qu'iik.  D U COMMERCE. ï Part. Lin l M .feront fburnis des palfeports néceffaires qu'ils requerront k Cöpenhague „.des Directeurs de la Compagnie, qui les demanderont au Roi. „ 2°. Que chacun des dits vailfeaux prendra pour fon négoce pour la „ valeur de 3000 ryksdales de marchandifes fabriquées dans le païs. „ 30. Que chacun de ces vailfeaux particuliers, qui' vont a Tranquebar „..& au Bengale, payera a la Compagnie pour droit de Recognition dans 5y Cöpenhague, lorfqu'il devra partir, ou deux pour cent des marchan„ difes dont il elf. chargé , foit d'argent ou d'efpeces (en tant qu'il n'eft ,, pas défendu de les exporter) ou r5 ryksdales par laft de Commerce de „ la capacité du vaiffeau i felon le choix des affréteurs & des entrepre- neurs. Cet argent fe payera avant que l'on délivre aucun paflèport r & iorfque le vaiffeau reviendra il payera 8 p? de toutes les marchan„ difes du retour, fans.diftinction de ceux a qui elles appartiennent, querr ce foit aux affréteurs, ou a leurs gens qui font dans le vaiffeau, ou a „ d'autres: lefquels 8 p' ft comptent fur toute la vente de la cargaifbn, „. n'é-tant pas permis de la vendre ou négocier autrement que par vente „.publique. Ce droit de recognition fe payera dans Cöpenhague a Ia„. Compagnie, fix-mois après la vente faite; & fi en attendant les Di„, reóteurs de la Compagnie demandoient qu'on leur donnat caution fuffi„ fante pour la fureté de ce droit de Recognition, on fera obligé de la „ leur fournir; & au cas que le payement ne fut pas fait au terme ci„ deffus fpécifié , ceux. qui en feront refponfables payeront a la Couh „ pagnie 6 p| de.rente,.& fi la Compagnie étoit forcée a procéder 3, contre eux , ils feront condamnés a payer tous les frais & dépens. Si les particuliers s'ingéroient a vendre leurs effets autrement que par ,,. encan public, leurs effets feront confisqués au profit de la Compagnie» ,, 40. II fera abfolument défendu aux dits vaiffeaux particuliers de „ rapporter des marchandifes qui viennent de la Chine , & cela fous „ peine de confifcation, puifque ce Commerce appartient exclufivement „ a la Compagnie. „ 50. Les vaiffeaux particuliers doivent retourner a Cöpenhague, oa ,, dans les autres villes que les affréteurs feront convenus avec-la Coni^ „ pagnie, .au qui-leur feront indiquées en tems de guerre. „ 6°. II fera hbre a la Compagnie de prendre toutes les mefures qu'elle „ croira néceffaires pour 1'exécution & fobfervation ftricfe de tous ces „ articles &c.'.' Le g. 9. du même Ocfroi de. 1772 porte .encore ce-qui fuit touchant le Commerce particulier, favoir: „ Qu'il fera permis a tous les habitans de Tranquebar-& de 1'Inde., ,,, tant natifs qu'Etrangers, de faire négoce & commerce, auffi bien avec „..les propres faêloreries de la Compagnie que d'une place a 1'autre dans a), 1'Inde, en dela du Cap de Bon ie Efpérance, excepté la Chine, moyen„„nant le payement des redevances qui feront toujours fixes de 4 p| des .y marchandifes portées-a Tranquebar depuis 1'autre, coté du Cap& Ff 3. CosmERCK BT? NoRP. Commerce ie DannemectCi  230 TRAITÉ GÉNÉRAL „ depuis le Cap inclufivemènt de ce coté - ci 2 p°, & 2 p§ des mar-. „ chandifes qui fortiront de Tranquebar, excepté celles dont il faut au „ retour payer 8 p° a Cöpenhague." Depuis que la permiffion de trafiquer dans 1'Inde a été donnée aux particuliers, tant fujets Danois qu'étrangers, qui veulent s'alfocier avec eux pour ce Commerce, il s'eft formé a Cöpenhague une fociété particuliere qui expédie tous les ans un ou deux navires pour Tranquebar & le Bengale, & qui en recoit pareillement un ou deux-en retour. §. III. La Compagnie d'Iflande qui fubfifte maintenant, date fon établisfement de l'année 1743 , qu'Elle fuccéda a une autre Compagnie qui avoit e& peu de durée. Elle a obtenu le renouvellement de fon Oétroi a • diverfes reprifes, & en dernier lieu au commencement de l'année 1771. - Depuis cette époque, quoique la Compagnie poffede fes anciens priviléges , il eft néanmoins permis aux particuliers, habitans dans les Etats du Roi de Dannemarc, de trafiquer en Mande avec 1'agrément de la Compagnie & fous certaines conditions. Expofons ici la maniere dont la Compagnie a toujours fait le Commerce de cette ifle,- & nous ferons enfuite un petit détail des denrées & marchandifes qui en font 1'objet. L'Mande eft une ifle de 1'Océan feptentrional fituée entre le 63"^. & le 6~/mP. degré de latitude. Quoique trés-grande, elle n'a quetrès-peu d'habitans (*), qui n'ont pour ainfi "dire d'autre moyen pour fubfifter que la pêche & la duffe. Cette reflburce précaire les obligeroit fouvent a fe mettre a Ia difcrétion de la Compagnie, fi les Rois de Dannemarc n'eusfent pas pris de fages mefures & fait des régiemens propres a contenir la cupidité de la Compagnie dans de juftes bornes. La Compagnie eft obligée de prêter aux habitans d'Iflande, dans les années de mauvaife pêche, tout ce qu'ils peuvent avoir befoin, & a des prix modérés; & Elle ne peut exiger le payement de fes avances que dans des tems plus heureux, c'eft - a - dire quand des circonftances favorables facilitent aux débiteurs les moyens de la fatisfaire. II y a d'ailleurs, en tout tems, des infpeéteurs ètablis tant en Dannemarc qu'en Mande, qui veillent a ce que les denrées & marchandifes qu'on fe fournit réciproquement foient d'une qualité fans reproche, & qui en même tems ont foin d'empêcher qu'on fe furfaffe de part ou d'autre dans les prix de chaque article. La Compagnie expédie tous les ans pour 1'Illande environ dix-neuf navires, dont quatorze font toujours arm és a Cöpenhague, & les autres cinq a Gluckftad, ville fituée fur 1'Elbe. Tous ces navires chargent des farines de feigle & d'autres grains, du vin, de 1'Eau de vie, du fel, du tabac, des épiceries, des draps, des toiles, de la quincaille, du bois k » (*) L'Iflande a 100 milieu Danois de longueur & 50, ou environ, de largeur moyenne. Sa population ns va cependant pas au ■ dela de 100 miile ames. Cqv,mercb nu NorV Commerce de Dannemarc.  DU' COMMERCE. I P a r t. L i v. I. 231 ccnftruire des canots & a batir des maifons; en un mot, de tout ce qui Gomm|rce ou eft néceffaire a des colons qui ne font généralement occupés que de leur Commeret ie pêche & de leur chaffe. Les vailfeaux de la Compagnie partent des banhtmn. ports de leur armement vers les mois de Mai & de Juin, & après trois ou quatre femaines de navigation, étant a la vue d'Iflande,_ ils fe répandcnt dans les divers ports de l'ifle qui font au nombre de vingt - trois en y comprenant ceux de l'ifle de JVejimame qui en eft tout proche. Après y avoir déchargé leurs marchandifes, ils y prennent celles qui doivent compofer leurs cargaifons de retour. Ces retours confiftent principalement en poiflbn falé & fee, viande de bceuf falée , huile de poiflbn & de baleine, quelques pieces de drap groflier de laine, des bas & des gands de laine, des cuirs, des Pelieteries, du beurre , des plumes & du duvet , furtout d'une certaine efpece nommé Ederdon qui eft extrêmement recherchée. La Compagnie ne paye aucun droit pour les marchandifes qu'Elle expédie pour 1'Iflande; mais celles qui lui viennent en retour, font fujettes a payer un droit modique d'un pour cent Iorfqu'elles font deftinées pour 1'Etranger, & les droits d'accife & de confommation accoutumés, pour tout ce qui fe confomme dans le païs. Cette Compagnie a un Préfldent , cinq Directeurs , un Faéteur ou Teneur de livres & quelques Commis. g. IV. La Compagnie d'Afrique fut établie en 1755; elle eft peu confidérable, fes opérations fe' bornant a fuivre une petite traite de Negres par le moyen des établiffemens qu'Elle a aSaffy, a Salé & a S:e. Croix. 5. V. La Compagnie générale de Commerce, n'eft pas non plus a beaucoup prés aufli confidérable qu'Elle étoit au commencement de fon • ótabliffement (en 1747.) Le premier projet de cette Compagnie fut de s'attirer tout le Commerce du Midi de l'Europe, en faifant de Cöpenhague 1'Entrepöt général de toutes les fortes de marchandifes du Nord & de ia Mer Baltique, projet vafte qui, s'il eüt reuifi, auroit mis en fes mains des richefles immenfes; mais elle ne put foutenir la concurrence des autres nations & furtout celle des Hollandois, & elle reconnut trop tard que ce projet n'étoit rien moins que praticable. II échoua; & la Compagnie ne fe foutint que par quelques privileges particuliers qu'elle obtint du Gouvernement qui la favorifoit pour cer.taines branches de Commerce. Elle s'occupe a préfent a faire des expéditions pour fon propre compte , fok de Cöpenhague pour la France, 1'Efpagne & l'Italie ; foit d'Afrique oü Elle fait acheterdes Negres, 'tantöt de la Compagnie d'Afrique,' tantöt des habitans de cette partie du monde, pour les traufporter enfuite aux ïiles Danoifes de 1'Amérique. , Mais fon Commerce principal confifte maintenant dans celui qu'Elle fait dans le Groenland. Ge pays de 1'Amérique feptentrionale; diflant feulement de 50 lienes de 1'Iüande, eft fitué  Ccmmerce do Norp. Cwnmerce de Ljannemarc. 332 TRAITÉ GÉNÉRAL entre Ie 6ime. & le 71 me. degré de latitude. On y compte jufqu'a douze Colonies Danoifes; la principale öccupation des habitans eft la pêche de la baleine & du chien .de mer. La Compagnie générale de Commerce approvifionne ces Colonies de tout ce qui eft néceffaire pour leur fubfiftance, & en retire par contre de l'huile de baleine, des fanons & autres articles du produit de cette pêche. VI. Nous avons déja obfervé que le Dannemarc, outre le Groenland, poffede en Amérique les Ifles de S's. Croix, Sf. Thomas & Sr. Jean. La première de ces Ifles, qui eft fituée fous le i8me._ degré de latitude, eft la plus confidérable; cependant elle pafia au pouvoir des Danois poftérieurement aux deux autres ; ce ne fut qu'en 1733 que Freder-ick V. 'en obtint la ceflion de la Cour de France a qui elle appartenoit alors, moyennant la fomme de 164 mille ryksdales. Cette ifle peut compter aujourd'hui environ 2500 habitans blancs & autour de 25000 Negres (a). On y compte en tout 345 plantations dont 150 s'occupent uniquement de la culture du fucre. Les autres plantations, qui pour la plupart font fituées dans la partie feptentrionale de l'ifle, n'étant-guere propres a cette culture, produifent du coton, du café, ou quelqu'autre denrée, ou bien fervent de paturages. Chaque plantation a S«. Croix occupe un terrain qui a 3000 pieds de long fur 2000 de large, mefure de Dannemarc. De ces trois Ifles S.r. Thomas eft la première que les Danois ont poffeÖée en Amérique: ce fut en -1672 qu'ils y iirent:leur premier établisfement. La population n'y eft guere au-deflus de 350 habitans blancs & de 4400 Negres. Les plantations ne vont pas au-dela de 70, dont le tiers s'emploie uniquement a la culture du fucre. Ces plantations n'ont point une étendue fixe comme celles de Ste. Croix, attendu que chaque propriétaire les fait de la grandeur qu'il juge a propos. L'Ifle de St. Jean, qui eft la plus petite des trois, n'a commencé a être cultivée qu'en 1719; elle n'a qu'environ 110 habitans blancs & 2400 (a) La population de cette Ifle étoiten 1772, d'après un d^Borcbrement exact de fee habitans, favoir: de 574 Hommes SS S9ons > habitans propriétaires 1 341 Filles J » Ea tcut blaocs ; , . ,227I, . 365 Serviteurs & ouvriers . r 77 Servanies . . . 1 136 Militaires. . . • • • J iss Negres libres 1 En tout Negres ... : . 82399. ,8*244 Negre* efclavages > **" u * 6 Total d'habitans 2467e..  DU COMMERCE. ï P.ut. Lïy. £ 24.00 Negres, & cependant elle compte jufqu'a 69 plantations dont 27 < s'occjpent uniquement de ia culture de fucre. La production principale de ces Ifles coniiftant en cette denree, noas , obferverons qu'elles én dorlfierit 24. millions de livres par an 1'un portant 1'autre, & cependant qu'on eftime qu'elles en pourroient rendre jufqu'a 36 millions li la culture en étoit pouffée plus vigoureufement qu'elle n'eft Ces Ifles proddfent d'ailleurs quelques parties de coton, de café, d'indigo , du rum ou tafia, & quelque peu des autres denrées de 1'Amérique.. Le Commerce de cette partie des domaines du Roi de Dannemarc a été languiffant tant qu'il a été dans les mains d'une Compagnie qui en avoit le privilege exclufif; mais depuis vingt-cinq ans que cette entrave eft jompue, il fleurit entre les mains des particuliers. II fera plus brillant encore, & les Colons feront plus vivement excités a tirer tout le parti poflible de leurs plantations, fi jamais ils parviennent a payer les dettes qui les accablent (*). J. VII. Paf tout ce que nous venons de dire, il eft aifé de voir que Ie Commerce du Dannemarc & fes relations avec les diverfes parties du monde, ne laiflent pas d'être confidérables. II nous refte encore a réunir fous un point de vue les articles que la ville de Cöpenhague eft en état de fournir aux nations de l'Europe, & ceux qu'elle a coutume de recevoir- d'elles. Les nations qui occupent les bords de la mer Baltique y viennent cher■cher du fucre, du thé, de Ia porcelaine de la Chine, des mouchoirs, des mouflelines & d'autres étoffes de 1'Inde, du poilfon d'Iflande, de l'huile de baleine & beaucoup d'autres chofes. Les Anglois y vont de leur cöté acheter quelquefois de 1'orge & de 1'avoine qti2 fournit aflez abondamment la Séelande & les autres Ifles qui font partie du Dannemarc; ils yachettent aufli du thé & des liqueurs dont ils font leur Commerce interlope, dans la Grande Bretagne & 1'ïrlaride. Les négocians fpéculateurs Hollandois font acheter par leurs commiffionuaires a Cöpenhague-, du thé & fouvent d'autres articles tant de la Chine que de 1'Inde; du fucre, du coton, du café & autres denrées des Ifles; du poiflbn d'Iflande; de l'huile de baleine, de chien de mer & autres cétacées. Plufieurs marchands Hollandois ont d'ailleurs un Commerce fuivi avec Cöpenhague , ou avec d'autres ports de Dannemarc (nous en donnerons enfuite une notice) d'oü ils tifent (*) Ces Ifles devoient il n'y apas encore longtems 14760805 florins 4 fois & 8 deniers aux Hollandois, favoir: Ste. Croix, . . . fl. 12,8:5 085. 4f. 8.d. St. Thomas, .... - 1,059,120. - S£. Jean, . .... 886,600. - - Un million de ryksdales au Roi de Dannemarc, & environ 400000 ryksdales a divers particuliers, habitans, ou fujetsde Dannemarc. /. Partie, G g 23.0 VMMVaCr' 1)11  234 TRAITE GÉNÉRAL des peaux ou cuirs fecs en poil de boeuf & de vache, des bas de laine des toiles & autres pareils articles du crü de ce Royaume. Voicï pour 1 ufage de ceux qui veulent ïpéculer dans les articles principaux dont nous venons de parler, quelques comptes fimulés d'achat & d'expé" èCopenhague n°US infér°nS t0US kS frais ^U'k bord du nav're ' ComPte fmulé de diverfes fortes de thé achetés h la Compagnie. 8 Quarts de caiffes de thé Hayfan pefant Brut 606 ffi. Tarea is ffi . 144 - i: ■■ " Net 462 ffia 9 marcs 13 f? . Rdlr. 7„ . 6 t Quarts de caiffes de thé Hayfan Chin, pefanc ' Brut 593 ffi. Tare a 20 ffi . iö0 - — — Net 433 ffla 6 marcs . . .. 4*0 « « s Quarts de caiffes de thé Congo, pefant Brut 782 ffl. Tare a 22 ffi . 176 - • Net 606 ffl a 4 marcs 3» jf ; . 425. . ^ Rillr. 1614. 4- Rabais 4 p| . . . 6u ^ g Douanne 2 p£ , . Rd|r> 3Ï. . . Aux pauvres l par mille . . - 1. 3. 5. ~ 32- 3- 5< 30 Caifles de thd Bohé, ou Boué, pefant ^ IS82' 3' '3° Brut 11987 ffl. Tare a 80 ffi . 2400 - Net9587 ffl 4 31 1? . . '■ 3095. 4-'is 77 • , . rdlr- 4ö78.- 2. io, f« 0 expédition. Auxemployés de la douanne, papier timbré &c. . Rdlr. n. 3. Emballage, nattes & port i bord du navire . . 5o'. '- . Commiffion d'achat 2.p? fur Rdlr.. 4740, . . 94.'.4.i2. Courtage de traites f p», pert de lettres &c. ." . 10. 1.10.' —~-f 166. 3. e". Cour. Rd!r. 4845. . Z Commerce du Nor o. Commerce de Dannemarc,  DU COMMERCE. I Part. Liv. L 235 Compte fimulé de 10 caiffes de porcelaine de la Chine acfietées a la Compagnie Jjïatiquc, favoir: 1 Caifle contenant 717 paires taffes brunes émaillécs a payer pour 730 paires k s| g lubs.Rdlr. 79. 40^ g lubs 1230 paires dites brunes & bleucs k thé a-payer pour 12Ó0 paires k 44 • lIÏ' 27« 1033 pair. dites pour 1050 . . a 4f . ■ 90. 24. i dite, contenant 778 pair.dites pour 827 . . k l\\ ■ • 71» l> 678 paires dites brunes émaillées k payer pour 690 paires è 5 J . 75* 22i 689 pair. dites pour 7TJO . . k 5j . 16. 27. 779 pair. dites pour 800 . . k 4| . 72. 44> 7r pair. dites pour 76 . . k 4^ . 7. 6". ï dite, contenant 2041 paires dites aflorties, k divers prix . - 275. 14^ 1 dite, contenant 2023 paires dites aflorties, idem, ... « 267. 32^ 1 dite, contenant 1452 paires de talles k café, comptant . . 145- 43- Rdlr. 1274. 2. . Rabais 10 p| . . - "7. 22. 1147. S. 397 paires petits plats émaillés a 4 g lubs la paire Rdlr. 33. 4206 paires dits, 34 . . . - 17. 8. 396 paires dits, è 4} . . . . f 34- Iï 84.13l Rabais 6 pj . 5- 25 — 79- ii. ï Caifle contenant 333 P^res de taffes k café a payerpour 350pair. a 71lubs. R. 55.49. Rabais 10 p? . - 5.29. - ' 50- 5- 2 Caifles contenant 1500 jattes, a 5^ g lub?. . Rdlr. 171.42. Rabais 6 p| . . - 10.16. - 1 161. 25. 1 Caifle contenant 970 ja«es, a 4 $ lubs. . Rdlr. 80.40. Rabais 6 p| . . - 4-42- 7S' 4n poids, a 3 ffl. 45 - 15239 ffl. Tare 17 p~ . 2591 - 12648 ffl i 11 JJ. . Rdlr. 1449. 1. s„ Frais dexpédition. Douanne ipf R. 14, 3. Efpece avec 1'agio de 22 ft. . R. 17. 5. - Droits extraordinaires, papier timbré &c. . . 3. 5. 8. * Réception, pefer, rabatage & port a bord . 7. 3. Courtage d'achat, mjrc par futaille & courtage des traites » 5. 4. - Commiffion fur .Rdlr. 149c. a 2 p? . . . - 29. 5. - 64' 4« 8. ' Rdlr. 1514. - - COMMIR.CI nu Nonn. Commerce de Ëannemarc.  DU COMMERCE. I Part. Liv. Ij- 239 Compte fimulé d'une partie de poijfon d'Iflande, dit Plat - Fisk. - 2534. Pieces de Ia meilleure qualité de Plat-Fisk, pefant 15 fk ffi a 24 Rdlr. . .. .. . . Rdlr. 360. • - Frais d'expédition. Douanne 1 p| en R. 3. 3.10. efpece avec 1'agio de 22 g. R. 4. 2. 7. Aux Officiers de la douanne, papier timbré &c. . . - i. 4. **Réception du poiflbn du magazin & port a bord . - 2. 1. 8. Commiffion fur Rdlr. 368. a 2 p" . . . ■ - 7. 2. 3. Courtage de traites f p§ & port des Iettres . . . - 2. 1. 14. — 18. - - Rdlr. 378. - - Compte fimulé de 30' futailles d'huile de baleine achetées a Cöpenhague^, ■ mefurant enfemble fc avoir: 30 Barriques 3 viertels a Rdlr. 18. 2. Ia barrique de 160 pots. . Rdlr. 550, - > Frais dexpédition. Aux Officiers de la douanne, papier timbré &c. . Rdlr. 2. 4. g. Rabatage & mefurage des futailles, & port a bord. . - 8. 3. Commiffion fur Rdlr. 561. Jsp° . . . - 11. 1, 5. Courtage des traites \ p£ & port de lettres . . - 2. 3. 3. ——' _._ 2?'..'~ Rdlr. s7s- - - II faut ajouter a chacun de ces comptes fimulés Ia prime d'affurance <5c le fret, & l'on pourra régler 1'un & 1'autre de ces objets felon que nous 1'avons indiqué a 1'article du Commerce d'Amfterdam pag. 200 & 201; en faifant néanmoins attention aux circonftances. • §. VIII. Après avoir parlé du Commerce d'exportation du Royaume de ' Dannemarc , il convient de dire quelque chofe de celui d'importation. Ce dernier eft tres - borné tant a caufe de la défenfe presque générale d'y intrbduire des marchandifes de foie & de laine, fabriquées en Europe 5 que par rapport aux droits excelfifs que payent les denrées & marchandifes dont 1'entrée y eft libre. On peut placer dans le nombre de ces dernieres les vins & eaux de vie de vin; celle de grains ou ' de genievre eft de- Contrebande. On envoie auffi de Hollande en Dannemarc quelques Commerce r>ö Nord. Commerce de Dannemarc.  m . * TRA I t É G É N E R A t épiceries comme canelle, girofle &noix mufcade; mais toui een tt réduit a peu de chofe: il efl même défendu d'y introduire du poivre. Toutes c°s prohibitions ne tendent qua favorifer ies fabriques & fes manufadures du pais&aempecher que te peu d'argent quiy circule n'en forte entierementil eit vrai que ie Gouvernement Danois a Ie. plus grand intérêt d'encoura^r I mdultne ; il n eft pomt d'autres moyens pour une puiflance dénuée comme le Dannemarc, des richefles du foi, de figurer parmi les Potentats dé 1 Europe. Le Monarque ne peut donc s'en occuper trop, puifque de-la feulement peuvent découler le bonlieur de fes fujets & Ia gloire de 1'Etat. $. IX. Venons maintenant aux ports & villes qui font un Commerce nlus ou moms flonifant en Dannemarc, & nous indiquerons en paflant leurs fabriques, leurs manufacfures & autres établiffemens, ainfi què les articles da erü du pais qui forment les branches principales de ce Commerce Cöpenhague a, tant dans fon enceinte que dans fes environs, un nombre fiiffifant de manufaóhires & fabriques en laine & foie, pour fournif ces objets a tous les Etats de Ia domination du Rol de Dannemarc I i fabrique royale eft un fort bel établilfement, qui a une centaine de metiers d Ütorles de foie , toujours battans. Une vafte fabrique de toiles peintes occupe auffi une infimtó de bras : & les raffineries de fucre font telle* ment augmentées queiles emploient une bonne partie du fucre brut mie fourmffent les Colonies Danoifes de 1'Amérique. Mais parmi les établisfemens formes a Cöpenhague pour 1'avantage du Commerce, il n'v en a pomt qui mentent autant d'attention que Ia banque & Ia chambre d'affu rance dont nous allons décrire en peu de mots Ie plan & les opérations La banque de Cöpenhague, connue fous Ie nom de Banque cf jfftmattm, de Change & de Prêt, fut établie par Ie Roi Chrétien VI Ie 20 Oc tebre 1736. Son premier fonds ne fut que de mille aélions de 500 flvksdales chacune, qu on partagea en quarts d'a&ïon, afin defaciliter la fouscnption qui par ce moyen fut remplie fur le champ. Par fon inftitution ia banque de Cöpenhague fe fit prêteur-, dépofitaire & banquier de tous ceux qui étoient dans Ie cas d'avoir befoin de fon miniftere pour quelqu une de ces opérations. Elle prête a 4 pl d'intérêt par an fur des gages fuffifans, comme or , argent, diamans, fer, cuivre, laiton, étoffes de foie, de laine, toiles de lm, de chanvre & autres marchandifes qui ne font pas fujettes a fe gater promptement, & que la banque peut rendre en nature a ceux qui les lm ont engagées. Suivant les circonftances, ou felon que les comnmffaires de la banque Ie jugent a propos, on avance fur les objets depofes les deux tiers ou les trois quarts de leur valeur (*) Pour affurance de 1'or & de I'argent, monnoyé & non monnoyé, en barres (*) Quand nous difons que Ia banque prête ou paie des fommes dVaent cela veur comme on lever» er-après, qu'elle donne des billets de baqqwoï du pa£^monnoia qui font auül courans que I'argent même qu'ils repréfentent. papier-monnoie Cf>MKt:r.>vi! pu Noun. DanmtiiaiC.  DU COMMERCE. I Par*. Lïv. If. barres & en lingots, qu'on lui veut confier, la banque fournit des récépisfés ou telles autres preuves qu'on defire pour conftater & attefter les chofes qui lui ont été livrées, & par ces pieces elle s'engage de garder les objets dépofés jufqu'a ce qu'on les lui redemande, s'obligeant de les rendre en même nature qu'ils ont été dépofés, quand il fera queftion de les rctirer, moyennant qu'on lui paye un par mille pour la garde & pour le compte a 1'entrée & a la fortie de ces objets, foit qu'ils aient été a Ia banque une année, foit qu'ils y foient-reftés moins. Si en dépofant dans la banque de 1'or & de I'argent non monnoyé, en lingots ou en barres, on defire avoir a-peu-près le montant de leur valeur, Ia banque en fait 1'avance moyennant \ p* d'intérêt par quart d'année, intérêt qui doit être payé au moment que 1'emprunt a lieu. En ce cas cependant, on ne paye pas Ie droit de dépot, c'eft - a - dire un par mille. La banque efcompte a 4 p| d'intérêt par an, les lettres de change & autres effets payables dans un tems prefix. Elle prend auffi des lettres de change payables dans 1'Etranger au change qui a cours fur Ia place, & elle en négocie a fon tour de la même maniere aux négocians qui ont a remettre des fonds dans 1'Etranger. 'fous ceux qui veulent avoir un compte en banque, peuvent s'en faire ouvrir un dans fes livres en payant 5 ryksdales; & dans ce cas, lorfqu'on a un payement a faire on peut 1'affigner fur la banque. Au refte, la banque de Cöpenhague dont le premier fonds s'accrut en peu de tems confidérablement, tant par les nouvelles foufcriptions qui fe firent peu après fon établiffement, que par les bénéfices qui étoient refultés de I'ufage qu'elle avoit fait des capitaux qu'on" lui avoit confiés, la banque de Cöpenhague, dis-je, mit dès fon ére&ion des billet*-èn circulation qui repréfentoient le numéraire de fon fonds têtl; enfuite elle en augmenta le nombre felon que les dépots qu'on lui donnok & les gages qu'elle recevoit pour fureté des prêts qu'elle faifoit exigeoient un plus fort numéraire. Ces billets font payables au porteur & dans tous les tems par la banque de Cöpenhague: il y en a de 100, de 50, de 20, de 10, de 5 & de 1 Ryksdales, & ils font auffi facilement recus par le peuple que par les négocians, au pair de I'argent en nature. Lors de 1'établiffement de cette banque, le Roi Chrétien VI, promit folemnellement, tant pour lui que pour fes Succeffeurs, de laiffer aux' Commiffaires de Ia banque & autres a qui il appartiendroit , pleine liberté de difpofer des fonds & des effets, qui leur feroient confiés par ies intéreffés ; fans jamais empêcher ni troubler ni leur geftions ni leurs opérations , de forte qu'il ne feroit point publié d'ordonnances, encore moins fait de difpofitions , qui pufTent tendre au préjudice de Ia banque , ou k la ruine de fa liberté & de fon crédit; en un mot, que ni lui , ni fes fucceffeurs au tröne de Dannemarc ne s'ingéreroient en aucune maniere foit en tems de paix, foit en tems de guerre, ni même dans une néceffité prejjante ou dans dautres circonjiances, des affaires de la I. Partie. Hh 24 r c"MM*!ÏCe DU NoliD. Camtnerce dc Dannemarc.  TRAITÉ GÉ: NE RAL Commir<*b nu k"UB. Commerce dl Dannemarc. banque tant direilement qu''indin&ement. Mais le Roi Chrétien VII, aclueïilement régnant, jugea a propos de prendre poffeffion de cette banque lè 15 Mars 1773 , malgrè toutes les proteftations que firent les Commisfaires gérants & autres Intéreffés qui s'oppoferent a cette violence «vee toute Ia fermeté que des fujèts peuvent montrer en face a un Souverain dont les volontés doivent être refpeclées comme des loix. Ce Monarque s'obligea a rembourfer aux aclionnaires de la banque les fonds qu'ils pouvoient y avoir a raifon de 1400 ryksdales par aclion, on 350 Rdlr. par portion ou quart d'acïion , chaque aclion ayant hauffé depuis 500 ryksdales. qu'elle valoit au commencement jufqu'a 1360 ryksdales, & davantage» qu'elle fe payoit quand le Roi prit poffeffion de la banque. A cette même époque, il pouvoit y avoir en circulation pour environ quatre millions de ryksdales de papier-monnoie , quoiqu'il n'y eüt dans tous les. Etats de Dannemarc & de Norvege, que pour environ deux millions de ryksdales de numéraire effeclif tant en or , qu'en argent & en cuivre. _ II eft impoffible de dire de combien le papier - monnoie a augmenté depuis que le Gouvernement Danois s'efr. chargé de la banque deCöpenhague; mais il eft vraifemblable que la quantité n'en a point diminué , & qu'au contraire le fonds réel de la banque, que ce papier - mon■noic repréfentoit, a été dépenfé par le Gouvernement dans des befoin*preffans oü l'intérêt de 1'Etat 1'emportoit fur 1'inconféquence d'une aclion, auffi contraire aux ftatuts que 1'inftituteur de la banque s'étoit fait une loi de refpecler. II y a une Chambre d'affurance a Cöpenhague quiy fut forméeen 1727. . Elle differe de celles de quelques autres païs, en ce que les intéreffés nonv rien débourfé.. Chaque aclion eft de 1000 ryksdales ; & il fuffit pour enavoir une de foufcrire & de donner caution pour cette fomme. En 1748: les foufcriptions furent portées a 600000 ryksdales. Par fon inftitution elle ne peut affürer fur chaque vaiffeau au-dela de 30000 ryksdales, k-moins qu'il ne s'agiffe des navires de la Compagnie des Indes, qu'elle affuré jufqu'a.la concurrence de 60000 Ryksdales: il n'y a au furplus que le Commerce de Cöpenhague quife faffe affurer par cette Chambre. Elsenjiux , ou Elfingosr, feconde ville en rang pour le Commerce de l'ifle de Séelande,. eft fituée au milieu du détroit du Sund a environ fix lieues en-deca de Cöpenhague. C'eft dans cette ville que les navigateurs qui: vont dans la Mer Baltique, ou qui en reviennent , font tenus de payer des droits tant pour leurs navires que pour les marchandifes dont ils font chargés, au Roi de Dannemarc. Comme ces droits font un objet affez, important pour le Commerce de la Mer Baltique, nous en expliquerons 1'origine dans un paragraphe féparé. Elfeneur a deux raffineries de fucre & une blanchifferie de toiles;. öi tout prés de cette ville, a. un mille ou environ de diftance , il, y a.une fabrique darmes. affez confidérable. Daps le refte de 1'Ifl.e de Séelande il y a plufieurs papeteries,. une„-  DU COMMERCE. I Part, Liv. II. 243 fbnderie de canons; une fabrique de verres & plufieurs manufaclures de Chapeaux &c. Odensée &Nybours, villes derifie de Fionie, fabriquent des étoffes de laine propres pour le païs: le port de Nybourg eft beaucoup fréquente a caufe du Commerce de bleds qui s'y fait, & qui yattire en tout tems les peuples des environs, & quelquefois les Anglois & les Hollandois. Les Ifles de Falfter , de Langelande , de Laalande, de Mane & de Samföe, n'ont rien qui merite notre attention. Bornholm, Ifle fituée dans la Mer Baltique, eft très-fertile en grain?. Les habitans en font fort induftrieux. Rb'rme, ville capitale & port principal de l'ifle, poffede une fabrique de porcelaine dont la qualité eft goütée, & qui fera recherchée quand elle fera mieux connue. Cette Ifle a des mines de charbon, qui pour la qualité ne cede pas au meilleur d'Angleterre. Le Jutland eft un païs trés - étendu & affez fertile. Le plus grand Commerce qui s'y fait confifte en boeufs & autres befliaux: il en fort environ 50 mille têtes par an, dont une bonne partie eft deftinée pour les Provinces-Unies & particulierement pour la Province de Hollande. Le Commerce du Jutland ne fe borne pas cependant a ce feul objet. Celui d * bied ne laiffe pas d'être confidérable, & il s'en exporte tous les ans environ 8 a 9 mille laft, tant feigle qu'orge_& avoine, dont la majeure partie éft deftinée pour la Norvege. Ces grains font aufli un objet de fpéculation pour les Hollandois qui en conféquence en font de tems a autre faire des achats. Le Jutland tire par contre beaucoup de fel du Portugal ou de 1'Efpagne. Aalborg , ville principale de Jutlande, eft après Cöpenhague celle dont le Commerce eft le plus floriffant dans tout le Dannemarc, étant 1'entrepót général du Commerce de Norvege. Aarhus, autre ville de Jutlande, fait aufli un grand Commerce, dont 1'objet principal eft celui des bleds. Elle a des fabriques d'eau de vie de grain, ou de genievre, qui ont bonne réputation: il s'y fait aufli un Commerce de toiles qui n'eft pas méprifable. Randers eft fameufe par la bonne biere qu'elle braffe, 1'excellent Saumon qu'elle vend, & les gants qu'elle fabrique. Wihorg a des manufaclures de toiles, de gants & de bas de fil: le Commerce de cuirs que fait d'ailleurs cette ville n'eft pas peu confidérable. Ripen & Colding, deux villes de Jutlande, ne fubfiftent que par quelques manufaclures de toiles groflieres. Enfin, Fredericia n'a que 1'avantage de recueillir les droits de paffage, que payent au Roi de Dannemarc, les batimens qui veulent entrer ou iaire leur trajet dans la Mer Baltique par les Beits. Dans les Duchés de Slefwick & de Holftein, qui font partie des dépendances du Dannemarc, on trouve plufieurs villes de Commerce, dont les principales font, Flsnsbourg , Apenrade & Kiel, qui ont des habitans affez riches pour armer de grands vaiffeaux, & pour faire ainfi un Commerce de fpéculation trés-étendu tant en Europe qu'en Amérique. Comme ces r HI12 COMMERCE St! NüKD. Commerce de Dannem&re.  M4- TRAITE GÉNÉRAL fOIMERCE UU r.ORD. Commerce de Dannemarc. païs font d'ailleurs fertiles, ils f!>nt en Dannemarc & en Norvege un trafic trés* lucratif de denrées de toute efpece qu'ils fourniffent aux deux Royaumes. Nous n'aurions rien a dire de Ia Dithmarche & de la Stormarie, ff les villes d'Altona & de Gluekftadt ne s'y trouvoient enclavées. Altona, ou Jttena, eft fituée tout proehede Hambourg fur la rive feptentrionale de 1'EIbe, La proximité de ces deux villes lés rend rivales 1'une de 1'autre pour le Commerce. Celui de Hambourg eft fans contredit beaucoup plus confidérable que celui d'Altona; mais en revanche cette derniere ville étant un port franc dont les droits & frais de Tranfit font plus modérés qu'a Hambourg, il s'y fait un Commerce d'Expédition des marchandifes qui viennent d'Allemagne & de celles qu'on y envoie en retour, fupérieur a celui qui s'en fait a Hambourg même. Au furplus, le Commerce de ces deux villes fe faifant, a peu de chofe prés, de la même maniere, nous remettrons a en parler plus au long , Iorfque nous aurons occafion de traiter du Commerce de Hambourg. C'eft ici néanmoins le lieu de dire que la ville d'Altona a plufieurs fabriques d'Amidon, d'éau de vie de grain > de toiles ^peintes & d'étoffes de foie & de laine. Les tanneries y font nombreufes, & font fort renommées dans 1'Etranger. Enfin, lë Commerce qui s'y fait en bied & autres articles la rend fort^opulente & lui donne un > rang trés - diftingué parmi les villes les plus riches & les plus commercantes de l'Europe. Gluckstadt eft fituée prefque a 1'embouchure dé 1'Elbe. Sön port eftlé ■ rendez-vous des vaiffeaux d'Iflande, de Jutlande & de Norvege, qui y dépofent leurs marchandifes, pour être enfuite tranfportées-a Altona & a.. Hambourg, d'oü on les répand dans toute 1'Allemagne :. cette ville n'a i d'ailleurs rien qui mérite notre attention.. §. X.Nous avons déja obfervé en parlant d'Elfeneur, que c'eft dans cette ville que le Roi de Dannemarc fait payer des droits aux navires de toutes les nations & pour les batimens & pour les marchandifes dont ils font. chargés, tant lorfqu'ils veulent entrer & naviguer dans la Mer Baltique, , que lorfqu'ils en font de retour. LJorigine de ces droits eft fondée en partie . fur une convention faite entre les premiers navigateurs commercans qui. franchirent le paffage du Sund, & les Rois de Dannemarc. Par cette con- vention ces^Souverains fe chargerent de faire placer dans le Categat des fanaux& d'autres marqués pour fervir de guide aux navires & lespréferver de malheur, moyennant une redevance que ces navigateurs s'obligerent a payer pour chaque navire; rien jufque-la de plus jufte & de plus raifohnable; mais divers Princes abuferent dans la fuite des tems de leur puiflance en impofant de nouveaux. droits fur les marchandifes dont les navires étoient chargés, ne fe contentant pas de la taxe dont étoient convenus & s'étqient contentés leurs prédeceffeurs; abus qui fut enfuite autorifé par des traités que des puiffances, encore trop peu éclairées fur leurs vrais, intéréts, conclurent avec les Rois de Dannemarc..  DU COMMERCE. IPart. Liv. II. 245 Quoi qu'il'en foit, il feroit difficile de reculer 1'Epoque de Ia prétention de ces Princes a cet égard au-dela du regne d'Eric VII, vers fan 1427. Voici ce qu'en dit M. Mallet dans fon hiftoire de Dannemarc Liv. 6. „ La Forterelfe (de Cronenbourg) que Ie Roi venoit de faire élever a „ Elfeneur, ne donnoit pas moins d'ombrage aux villes anféatiques. Elle „ mettoit entre fes mains Ia clef de ce célebre détroit qui unit 1'Océan & „ la Baltique, & qui étoit le premier & le principal canal des richelTes de la ligue anféatique. Eric en pouvoit ainfi ouvrir & fermer 1'entrée „ a fon gré;_mais' il ne 1'ouvroit plus a aucun navire fans en exiger un„ tiibut, & il n'efl point d'hoflilité plus fenfible a des Etats marchands." Les Anglois ont été les premiers, du moins autant qu'on fache, qiü aient fait un traité de Commerce avec le Dannemarc. If fut conc'lu en 1450 , entre Henri VI Roi d'Angleterre & Chrétien I Roi de |Dannemarc. Ce traité fut fuivi d'un autre qui fut figné en 1490, par Henri VII Roi d'Angleterre & Jean Roi de Dannemarc. Par ce fecond traité les deux nations fe donnoient réciproquement une entiere liberté de Commerce par terre & par mer dans leurs Etats refpectifs, en payant les droits accoutumés, dont cependant étoient expreffément exceptés ceux d'échouement & de naufrage. II étoit permis a perpétuité aux Anglois de commercer & de pêcher en Iflande; mais cette permiffion devoit être renouvelée tous les fept ans. Ceux qui vouloient entrer dans Ia Baltique, s'engageoient a payer les droits du Sund, & a paffer toujours par ce détroit & non par ceux des Beits, a moins que la tempête ne les y forcat; & dans ce cas , dont la réalké devoit être conftatée par Ie ferment du Patron, ou de deux matelots, ils devoient payer un femblable droit a la douanne de Nyborg. Enfin, les Anglois ont fait leurdernier traité de Commerce avec le Dannemarc en 1670, & ils font depuis ce tems reconnus dans ce Royaume, furtout pour Je payement des droits du Sund, comme une des nations' les plus favorifées. C'efl en 1533 que fe fit le premier traité des Hollandois avec le Dannemarc touchant les droits du Sund. II fut fait entre la Reine Marie, Gouvernante des Païs-bas, & les Etats de Dannemarc pendant 1'interregne. A la paix de Spire qui fe fit en 1543 entre 1'Empereur Charles-Quint & Chrétien III, Roi de Dannemarc, ce dernier promit de n'exiger plus pour les droits du Sund des Hollandois & des Flamands, ou habitans des Païs-bas, qu'une Rofenoble pour chaque navire. Mais ce n'eft qu'en 1645 que les droits du Sund furent déterminés fur un pied fixe. II fut conclu cette année a Chriftianople, petite ville de Suede appartenante alors au Dannemarc, un traité entre cette Couronne & les Etats-Généraux des Provinces-Unies, & a ce traité fut joint un tanf des droits que doivent payer les navires & leurs cargaifons a leur paflage parle Sund, tant en entrant qu'en fortant de la mer Baltique. Ce traité & ce tanf, qui ont été confirmés en 1701 , ont fervi de modeles s IIh-3;i Commerce mi" NORP. Commerce ds Dannemarc.  ïtf TRAITE GENERAL Commerce dü Nord. Commerc» dc Qflnnetnarc* ceux qui ont été faits depuis par les Anglois en 1670, comme nous IV vons déja obfervé, & par les Francois quelques années auparavant, comme nous le dirons bientöt. Ce tarif eft aujourd'hui le feul en ufage dans la douanne du Sund pour les navires & les marchandifes de toutes ies nations , a quelque petite différence prés. La France a commencé auffi d'alfez bonne heure a faire des traités touchant les droits du Sund avec le Dannemarc. Le premier fut fait en 1663 ; II fut enfuite renouvelé en 1742; & les Francois depuis ces traités font regardés au Sund, comme une deg nations les plus favorifées. Ce titre de nation favorifée donne a celle qui en eft decorée un trop foible avantage lors du payement des droits du Sund, pour qu'il mérite d'être ambitionné par celles qui ne le font pas. Celles-ci payent pour le droit des marchandifes dont le nom ne fe trouve point dans le tarif, 11 pour cent, au lieu que les nations favorifées payent feulement 1 pour cent. Enfin, l'on compte aujourd'hui au nombre de ces dernieres les Anglois, les Hollandois, les Francais, les Suedois, les Efpagnols, les Portugais, les Napolitains, & la ville de Hambourg. II paffe tous les ans par le détroit du Sund environ 4000 Vaisfeaux de prefque,toutes les nations, qui vont dans la Mer Baltique & qui en reviennent. II y en a qui payent depuis 100 jufqu'a 1000 ryksdales d'efpece, mais très-peu de ces derniers; il y en a auffi qui ne payent que jo, 20, 40, 60, ou8o& quelques ryksdales, füivant la nature de leurs chargemens. II réfulte donc, d'après la combinaifon la plus exacfe qu'on ait pu faire , que chaque navire , 1'un portant 1'autre , paye pour les droits de fes chargemens en allant & en revenant de la mer Baltique 100 f yksdales d'efpece. Le revenu annuel que le Roi de Dannemarc en retire , s'éleveroit donc füivant ce calcul, a environ 400000 ryksdales. Ce Prince a en outre de chaque navire 4 ryksdales d'efpece s'il eft chargé, & 2 ryksdales s'il ne 1'eft pas, lorfqu'il eft deftiné pour la mer Baltique, & autant a fon retour, ce qui fait une fomme d'environ 24000 ryksdales (*), laquelle lui eft payée a titre de contribution pour fubvenir aux frais & dépenfes de 1'entretien des feux , bouées & autres lignaux maritimes qui font néceffaires dans le Categat & au détroit du Sund pour fervir en tout tems de direclion aux navires & les y préferver de malheur, autant qu'il eft poffible. Au refte, les Officiers employés dans la douanne du Sund recouvrent auffi eux-mèmes de certains droits fur les navires pour leur tenir lieu de falaire & les encourager a bien faire leur devoir. Cette nouvelle impofition fur les navires qui palfent le Sund, en la réduifant au plus bas, fait un objet d'environ 44000 ryksdales courantes de Dannemarc, Nous renvoyons nos lecfeurs pour le détail de ces droits & (_*) Les 4000 navires qui naviguent dans ia mer Baltique, paffent deux fois par Ie Sund. ,11 eft probable qu'en y allant il y en a environ la moitié qui ne font pas chargés; mais ils ie font tous en revenant de la mer Baltique: cela fait donc pour cjbacun 6 ryksdales potr iss deux paffages.  Dü CÓMMÈRCË. IPart. 1i v. II. 247 ies ufages ètablis a Elfeneur pour 1'expédition des navires qui vont dans la mer Baltique ,ou qui en reviennent; a 1'ouvrage intitulé : Tableau des droits & ufages de Commerce relatifs au pajfage du Sur.d, publié en 1776 a Cöpenhague par M. T. A. de Marien. ARTICLE IL Commerce de Norvege. |. I. f^e Royaume, réuni au Dannemarc depuis le quatorzieme fiecle, eft' bornéal'OrientparlaSuede&laLaponie Rulfienne, au Midi & au Gouchant par la mer d'Allémagne, & au Septentrion par la grande mer du Nord. II fe- divife en quatre Evêchés, favoir ceux de Chriftiania & Ghriftianfand qui occupent la partie méridionale nommée Sönderfields, & ceux de Bergen & Drontheim qui comprennent la partie feptentrionalè nommée Nordenjields. La Norvege, malgrè fon étendue qui eft d'environ 200 milles de longueur fur 40 a 50 milles de largeur, ne contient que 18 villes; mais elle eft: entourée d'une quantité innombrable de ports, principalement fur la cöte occidentale, oü fe trouvent une infinité de rochers & de petites Illes, qui font autant d'afiles & d'abris utiles & fürs pour les navigateurs qui, affaillis par des tempêtes, cherchent quelque lieu de refuge. La plus grande partie de la Norvege étant inégale, pierreufe, couverte de montagnes & de rochers, & renfermant d'ailleurs beaucoup de terrains marécageux , des contrées fauvages & défertes , on concoit que le foi en eft pour la plupart peu propre & 1'agriculture, & que les fruits qu'on yr recueille ne fuffifent pas a beaucoup prés pour la nourriture des Norvégiens. Sur les cötes, c'eft la pêche qui les fait vivre; dans 1'intérieur du • Royaume, c'eft ■ avec les bois de charpente, le charbon pour 1'exploitation des mines, le bétail & la chalTe qu'ils fe procurent de quoi fournir aux~ premiers befoins de la vie. II y a néanmoins quelques diftricls qui donnent du grain, mais en fi petite quantité qu'il fulfit a peine au cultivateur. Les Norvégiens font donc obligés de tirer de 1'Etranger le feigle, 1'orge & les autres grains. Les fommes que cette importation leur coütë" font balancées par le produit de diverfes branches de Commerce qu'ils doivent a leur travail & a leur induftrie. Dans la partie oriëntale de la Norvege les habitans s'èntretiennent uni-quement du produit de leurs forêts & de leurs moulins a fcier du bois.' Quoique 1'exportation du bois de Chêne & de celui de chauffage y foit' défendue ,. on ne fauroit 1'empêcher entierement, & ces deux articles procurent un Commerce lucratif aux Norvégiens. Les planches de fapin 3. les .matSj, es pputres ^ les lattes & autres bois de comlrucfion font- des : Commerce nu Worp. Commerce de Dannemarc.  248 TRA ! T E GENERA L objets qui alimentent Ie Commerce de cette partie de la Norvege: on y brüle les racines de fapin pour en tirer du goudron, Dans la partie feptentrionale on s'occupe principalement de la. pêche du hareng, de Ia merluche, de la morue & d autres poiiTons qu'on feche ou fale, füivant 1'apprêt qu'on croit le plus convenable & le plus utile de leur donner. C'eft auffi dans le Nordenfields , ou la partie Septentrionale, qu'on exploite les principales mines de fer & de cuivre de ce Royaume : ces deux articles en font après Ie bois la principale richelTe. § II. Bergen eft la ville de Norvege qui fait le plus grand Commerce. Elle eft fituée dans Ie diocèfe de fon nom au milieu d'une vallée, & forme un demi-cercle autour du golfe qui lui fert de port. Bergen fait un grand Commerce en plufieurs fortes dë poiffons, en marchandifes graffes, en pelleteries & en bois. Ces denrées y font tranfportées des provinces feptentrionales & envoyées dans les païs étrangers, d'oü les Norvégiens rapportent d'autres articles. Pour s'affurer ce Commerce, les villes Anféatiques établirent a Bergen fous leRoiEric de Pomméranie , un Comptoir queChristophe de Baviere (1445) confirma par des lettres patentes. C'eft de cette époque qu'il faut dater le véritable établiffement de ce Comptoir, auquei les villes de Lubeck, de Hambourg , Roftock , Deventer , Embden & Bremen avoient la plus grande part. Aujourd'hui il n'y a plus que Bremen, Lubeck & Hambourg qui continuent a 1'entretenir. Le batiment eft compofé de 17 cours avec autant de logemens apartenants aux villes anféatiques, de 42 chambres bourgeoifes & 17 comptoirs avec autant de chambres de marchands : ceux de Lubeck en ont. 1, ceux de Hambourg 1 & ceux de Bremen 15. II y a outre cela 18 falies communes oü les marchands s'affemblent & prennent leurs repas. La ville de Bergen étant comme I'entrepöt de toutes les produclions de la Norvege , nous allons en raffembler ici les principales afin d'éviter des répétitions inutiles. Le Commerce de Norvege le plus intéreffant pour les nations du Midi de l'Europe, auffi bien que pour les Hollandois, eft fans contredk celui du poiffon & notamment de la morue; il eft -donc elfentiel de le bien faire connoitre. Les détails fuivans fuffiront au lefteur attentif pour apprendre tout ce qu'il peut avoir befoin de favoir relativement a cet objet. La morue fe prépare de trois différentes manieres en Norvege. La première confifte a la faler pour la garder en faumure dans des barrils; la feconde a la faire fécher tout fimplement a l'air, & la troifieme a la faler pour enfuite la faire fécher. Celle qui n'eft que falée eft communément appelée faltet-Torsk , ou Morue falée. Les Norvégiens appellent celle qui n'a été que féchée, Tcsrfisk, ou Poiflbn fee, & les autres nations Stokfifch; on divife cette feconde efpece en Rotskiesr & en Rundfisk qui, chacune, ont divers affortimens exprimés par les noms 4e Haker-fisk , Middel*fisk , & Klein-fisk; comme qui diroit grand, moyen commrrcs bu Nord. Commerce de Horvege.  DU COMMERCE. I Part. Liv. IL 249 moyen & petit poiflbn (a). La morue qu'on fale avant de la faire fécher fe nomme ÏQipfisk, ou Poijfon des rockers. La pêche de la morue commence ordinairement les premiers jours de Fevrier ; c'eft le tems que la baleine chaffe Ie Kabliau, le Torsk , Ie Koljé, le Sey , le Langer & le Brosmsr (b) du fond des mers oü ils ont paffe 1'hiver. Forcés de quitter leurs retraites, ces.poiflbrjs viennent chercher les bancs, ou bas - fonds, qui regnent le long des cötes de Norvege, pour y dépofer leur frai. Alors des milliers de payfans de tout fexe & de tout age entrent en mer, & ils y rèftent jusqu'a la fin du mois füivant. Ils fe retirent Ie foir dans de petites Ifles dont la cöte efl: parfemée & oü ils ont établi des huttes. La leurs femmes & enfans falent le poiflbn, ou le fechent, & amaffent pendant ces deux mois de quoi fubfifter toute l'année. On compte environ 3000 bateaux employés a cette pêche, qui portent depuis 3 jusqu'a 8 hommes d'équipage. La pêche de la morue fe fait avec des lignes de 30, 40 & 50 brafles de longueur, & non avec des filets, paree qu'on a éprouvé qu'en jetant le filet le poiflbn s'eifraïe jusqu'a une affez grande diftance, qu'il ne mord plus a 1'hamecon & même qu'il quitte les bancs. Les Brosmers, les Seyes & les Langers les plus gras & les plus épais font fendus par les pêcheurs le long de 1'arréte jusqu'a 1'extrémité de la queue, oü ils lient le poiflbn afin qu'il ne fe fépare pas entierement, ayant préalablement eu foin de lui trancher la tête & de lui arracher les inteftins. Cela fait, ils le lavent,.puis le mettent fécher a chevalet fur des perches difpofées a cet effet. II entre 24 poiffons, plus ou moins, féchés de cette maniere dans un Vaag, ou Vog, qui eft de 36 ffi,poids de Dannemarc. Tous les Brosmers , Seyes, Langers & autres fortes de morues préparées ainfi fe vendent fous le nom de Rotskler. Ces poiffons étant naturellement gras, fe fechent mieux fendus & font plus de garde que s'ils étoient entiers. La préparation du Rundfisk eft encore plus fimple. On prend pour cet effet les Koljés, les Langers, les Brosmers & les Seyes les moins gras& de qualité inférieure; après leur avoir coupé la tête on les éventre jusqu'au nombril pour en retirer les rogues, & les inteftins. Cette opération faite, on lave le poiflbn dans 1'eau de mer, après quoi on le met fécher a chevalet, fur des perches. (a) Les négocians de Bergen font d'ailleurs divers affortimens de Stockfisk préparé ei Rotskiesr & en Rundfisk. On en compte plus de vtngt, dunt les principales fortes font celles qu'on nomme Breme, Hollande, Lubeck, par la raifon qu'elles font deftinées pour ces endroits refpeétifs. Les qualités inférieure? ont auffi leurs dénominations particulieres; elles fe chargent pour la Baltique, la Flandre, le Portugal &la mer Méditerranée. 11 V a une qualité encore plus ordinaire qu'on envoie dans 1'intérisar de 1'Allemagne, preffée dans des barriques. (b) Ce font les noms que les Norvégiens donnent aux idifférentes fortes de morue qu'ils pêchent. I. Partie. l i commerce na N"iin. On.mer.tHt de Noryegs.  250 TRAITÉ GENERAL KnVMRRCË BB NORP. Commtrce dg Norvege. _ II efl: bon d'obferver que la préparation du Stockfisk des deux manieres ci - deflus décrites, n'efl: permife qu'en Nordlande, paree que 1'air pur & vif dont on y jouit presque fans interruption pendant cette faifon , aflure le fuccès d'une méthode qu'on tenteroit en vain dans les autres endroits du Kud de cette province & notamment dans Ie gouvernement de Bergen, oü les vents d'Óuefl foufflent continuellement durant 1'hiver & rendent cette faifon fi pluvieufe que le poiflbn s'y corrompt avant que de fécher. Aufli les habitans du Gouvernement de Bergen s'appliquent-ils a préparer Ia morue des deux autres manieres que nous allons décrire. Pour bien faler Ia morue on la coupe de travers, ou onla fend, & après en avoir oté les entrailles & favoir bien lavée on la partage en deux parties ; cela fait, on Ia met ordinairement dans des tonneaux ou dans des barrils de chêne, le dos du poiflbn tourné du coté du fond & le ventre en haut, afin que le fel puifle mieux pénétrer entre les chairs du poiflbn, qui moyennant cela efl: préfervé de la pourriture & d'un rouge fale qui en efl: la marqué. II efl fuppofé, au refle, qu'on la range couche par couche dans le barril, après que chaque morceau a été bien frotté & couvert de fel. Dans cet état la morue peut être vendue fans autre préparation; mais on préfere dans le Commerce celle qui, après avoir été lavée & un peu féchée fur fon premier fel, efl: refalée & remife en barrils avec de légeres couches de fel. On emploie le fel de France & d'Efpagne mêlés par parties égales pour faire la première falaifon de la morue, & le fel de Portugal pour Ia feconde. La morue falée qu'on vend en barrils a Bergen porte divers noms, comme Saltet-Torsk, Saltet-Sey , Saltede-Brosmer, Saltede-Langar & autres dénominations qui en diflinguent les efpeces. Le Klipfisk fe prépare aufli a peu prés comme la morue falée, c'eft-a-dire qu'on le fale & qu'on le met d'abord en barrils ou en tonneaux, comme nous 1'avons dit plus haut, mais avec la différence que l'on prefle Ie poiflbn dans les tonneaux avec de grofles pierres, pour le comprimer & le rendre plus compact,. Après un certain tems on le retire des tonneaux, & dés. Ie premier beau jouronle fait fécher en 1'expofant furies rochers le long de la cöte, Quand il a aoquis le degré de féchereflë convenable, on en envoie dans les villes marchandes fans le mettre en barrils. Le Kabliau & le Torsk, les plus gras & les plus grands, font plus propres que les autres efpeces de morue pour être préparés en Klipfisk. Cette derniere efpece de morue, qui n'eft pas inférieure en qualité a ïa .meilleure & la mieux préparée de celle de Terre-neuve, eft infiniment eftimée en Efpagne , lors furtout que la morue Angloife y manque. Aufli le pnx du Klipfisk augmente - t-il confidérablement a Bergen r quand 1'Efpagne en fait des demandes-, & ceux qui en veulent avoir de fortes parties pour 1'Eté , ont-ils foin de s'y prendre d'avancepour fe les aflürer,- car les pêcheurs Norvégiens ne préparent de Klipfisk jmautant qu'on leur en ordonne : cela fait que le prix de ce üo'iflbn,  DU COMMERCE. I. Part. Liv. II. 251 varïe d'une année a 1'autre extraordinairement, & qu'il n'eft pas rare de voir qu'a une année oü le Vaag aura valu 7 a 8 marcs Danois, il en fuccede une autre pendant laquelle il faudra payer le même Vaag 12 & 14 marcs. Nous allons faire ici un compte fimulé d'un chargement de Klipfisk a 8 marcs le vaag , avec les frais ordinaires jufqu'a bord du navire. Compte fmulé dun Chargement de morue, dit Klipfisk, compofé de 6000 Vaags, ouVogs, h 8 marcs Ie Vaag . . . Rdl. 8ooo. * • Frais d'expédition. Droits de fortie &Accife de 675 fk. ffi a 13 & . Rdlr. 91.2.7Droit extraordinaire fur Rdlr. 8000. a \ p| . . - 40. - Papier timbré & aux Officiers de la douanne . . - 8. 2. 10. Droit du poids & billet, a 5 £ par fk. ffi . . - .35- - *5Affortiment du poiffon & port a bord, a 3j marcs les 100 vaags 35- " " Courtage \ p| . • • ♦ • - 40. - - Commiffion d'expédition fur Rdlr. 8250. 2 p| - 175- - - — Z ' Rdlr. 8425- - ' Voyez ce que nous avons dit touchant les frets du poiffon de Bergen page 197 & relativement aux primes d'affurance page 200. Comme les frais d'expédition des.autres fortes de morue font a peu prés les mêmes que ceux du Klipfisk, nous nous contenterons d'indiquer lei les prix hauts & bas qu'on en paye communément a Bergen. Nous y ajouterons ceux des principaux articles de cette ville, & nous marquerons les quantités de chacun de ces articles qui s'en expédient tous les ans de Bergen pour les païs étrangers, füivant un calcul exacl de trois années qui a été fait par un négociant de cette ville, dont le réfultat pour chaque année a été comme fuit: Quantités des marchandifes exportées chaque année. Prix hauts & bas. Environ 430000. vaags, ou vogs de morue feche, marcs, 8. a 4- 'e Vog. 12000. Dits de Klipfisk, . . . . 14. a 7- d'lt> 3200. Barrils de morue falée, . a Rdlr. 4- * 2- le barriI' 1080. Dits de maquereau falé, , . • 3. a 2. dit. 470. Dits de faumon falé, , . . 12. a 9. dit. 8270. Pieces de faumon fumé, . . . *• a s 1* P^cc. Ii 2 COMMERCI PO ï Nord. Commerce ie Norvege.  TRAITÉ GÉNE R A L xoaco. Barrils de Ravn, rogue, ou rave, ' i rdlr. 6.'h ' 4 ie barril poooo. Barrils de hareng falé, . 4 è -5 278. Barrils de hareng furaé, . < « / i,!/ „ ° > » . o. a 4. dit, 54000. Homars vivans. . . # L- 4 a i la 1250C0. Planchesdeftpin,dei2p!eds, \ rdlr! ik^HJS 2000. Poutres de 12 a 40 pieds & autres 3' ' Pieces de bois a divers prix. 11550. Barrils d'hui'e de morue, . \ . .. u. \ I0> ,0 . 536. B.rrils degoudron, *, 4 ^ J^"* fècsj £rS autres ^^Ies. principalement des peaux de bouc, des cuirs re?er a ,faire obfervadons tcuchant la note ei-deffus des marchandifes d'exportation de Bergen. Nous remarquerons erf premier lieu qu'en tems de paix on ne nnW en Norvege que peu de "Klipfisk, paree que les négoSdlÈerWrï pouvant pas vendre ce poiffon 4 auffi bas prix que lésS ffi MoWZ morue de 1 erre-ireuve, celle-ci obtient la préférence dans Ses ITrfdTr pagne & dans tous les lieur oü s'en fait la plus gi^^SSS?Tt^ eft tout autrement en tems de guerre entre YAneht^Tvv? em derrière puiffance ne permetfant plfa^^^K^^ gloife dans fesEtats, les Efpagnols fetournent dSSde ÊwS£t fe procurer un aliment qui eft pour ainfi dire a leur émd f;ï première néceffité. C'eft alors que les né-ocians de £„ f f1 > de rement des différences notables dans 1'exportation °CCaÜonnant La pêche du hareng eft fujette aux mêmes viciffitudes ooe 'ÜlL 1 morue & des autres poiffons / & pour une US^^fff^É^t Commerce do Nord. Commerce tic Moryegt..  DU COMMER CE. I Part. Liv. II. 253 femele. Elle ne fe trouve pas dans ce poiffon en tout tems; ce n'eft que c dans le mois de Fevrier, Mars & Avril qu'il en eft pourvu. Les Norve- ■ giens & furtout les habitans de la Nordlande la falent, & 1'encaqueht "en- i fuite dans des barrils de fapin; ils la tranfportent ainfi a Bergen oü elle eft chargée pour la France, 1'Efpagne & les autres païs oü l'on s'óccupe de la pêche de.,1a fardine a laquelle la rogue fert d'appat. En France, en Bretagne principalement"oü la. rogue a'un prodigieux débit/on la vend en barrils de fapin; mais on préfere en Efpagne celle qui eft mife en barrils- de chêne.- Quand- donc on1 ordonne a Bergen quelque partie de rogue, il faut avoir foin de fpérifier li on la veut en barrils de chêne ou de^fapin, car celle en barrils de chêne coüte une ryksdale par barril plus que celle en barrils de fapin. On trouve a Bergen beaucoup d'autres articles recherchés par toutes les nations commercantes, fpécialement par les villes de Bremen , de Hambourg, de Lubeck & dè Rcftok qui en tout tems ont des navires en charge dans le port de Bergen. Les négocians de Bergen font auffi pour leur compte & avec leurs propres navires des envois de leurs marchandifes dans les principaux ports d'Europe, & principalement dans ceux de Dannemarc oü eft le centre de leurs relations. Comme presque tout le produit des mines de fer & de cuivre de Norvege eft employé, par ie Dannemarc , cet objet feul forme une branche de Commerce tres - importante & trés - lucrative pour la Norvege. D'ailleurs, le gros & le menu bois , les harengs , le poilfon fee & falé de toutes les efpeces, le goudron, les cuirs de plufieurs animaux & généralement tous les articles de Norvege font du plus grand.'débit en Dannemarc. Aufli la balance du Commerce de ces deux païs efl - elle toujours en faveur de la Norvege, malgrè fa dépendance du Dannemarc, a qui elle paye tous les ans une forte fomme d'argent provenant de la capitation , de la douanne & autres redevances a la couronne de Dannemarc. §. III. Le Commerce d'importation de Bergen confifte en froment, feigle, fel, vin, eau de vie, tabac & plufieurs autres articles, mais en petite quantité. Suivant le calcul de trois'années fait, comme nous 1'avons dit ci-deffus, par. un négociant de Bergen , il y eft entré chaque année, favoir: 4644. BarriU de froment, done . . 3644. introduits & 977. déclarés de tranfic 21106. Barrils de feig!e, dont . . 16515. introduirs & 4501 de tranfit, 41195. Barrils de fel de France, dont . 30582 introduits & 10613. de tranfit. 20107, .Barrils de fel d'Efpagne & Portugal, 13292. introduits & 6815. de tranfir, 101043. ffi Tabac en feuille, dont . 96739. introduits & 5304. de tranfit. 241902. ffi Tabac en canotes introduites. 353. Uani'ques de ra de France, dont 81.introduites'& 272,detrtól k li & 3MMERCE UW 3RD. mmerce rfc brvege.  3.54 TRAITE GENERAL 5077/ Ancres d'eau de vie de Fnrice, dont 054. introduites & 4.113. de tranfir. 19130. Ancres d'eau de vie de grain de Dannemarc (1'étrangere étant défendue.) 17170. fê de café. 20658. Aunes de drap. 418. Schfi? de lin, II faut obferver que ce compte n'eft que partiel & qu'il y a beaucoup d'autres articles dont 1'importation eft permife a Bergen , qui ne font point fpécifiés ici paree que les quantités en font trés - petites. §. IV. Les ports principaux de Norvege qui, après Bergen, méritent d'être connus, font les fuivans: Drontheim, autrefois capitale de ce royaume, & diftante de Bergen d'environ foixante - dix - lieues, a un port alfez fréquente par les petits batimens: mais ceux d'une certaine grandeur n'ofent y aborder a caufe du grand nombre de rochers qui en bordent 1'entrée. Son principal Commerce confifte en bois de charpente, en cuivre, fer, poix, fourrures & peaux de chevre qui s'expédient pour d'autres ports de Norvege, ou pour ceux de Dannemarc. Les marchandifes d'importation font des épiceries, vins, eaux de vie, tabac, draperies & autres objets de confommation. Drontheim eft le chef-lieu de 1'Evêché du même nom, dans le gouvernement de Waardhuus qui comprend trois provinces, fcavoir Drontheim, .Nordlande & Finmark. Les productions des deux dernieres confiftent principalement en morue feche & enharengs, en pelleteries & en bas de laine. Ces articles font en plus grande partie envoyés a Bergen pour être exportés de la dans d'autres places de Commerce; mais le Finmark & la ville de Waardhuus fituée dans l'ifle de Waard a 1'extrémité la plus reculée de la Norvege , font fréquentés par les vaiffeaux de la .Compagnie générale de Commerce de Dannemark qui en fait prefque tout le trafic. Christiansand , métropole de 1'Evêché, ou Gouvernement de fon nom, fait un Commerce affez grand. Les principaux articles qu'on en exportte font du bois, de la morue, du faumon, du maquereau falé & des perles qui fe pêchent dans fes environs. Cette ville eft a quarante lieues en-decade Bergen. Stavanger, Arenclahl, Mandahl & Fleckeroen font les ports de 1'Evêché de Chriftianfand oü il fe fait le plus de Commerce en bois & en poiffon. C'eft a Stavang'er que fe prennent la plupart des homars vivans que les Anglois & les Hollandois vont chercher en Norvege. On en charge communément dans ce feul port quarante petits batimens, contenant chacun environ 12000 de ces écreviffes de mer qui coütent la piece depuis z jufqu'a 4 fois lubs, füivant leur groffeur. Christiania, métropole de 1'Evêché de fon nom , connu autrement fous celui de Gouvernement d'Aggerhuus, fait un grand Commerce dont Commerce eu Nord. Commerce de Norvege.  DU COMMERCE. I Part. Liv. II. z^ 1'objet principal confifte dans 1'expédition de toutes les efpeces de poiflbn falé & de toutes les fortes de bois que fournit la Norvege aux autres nations. L'alun & le vitriol de cette ville étant fort renommés, elle en débite de fortes parties. Kongsberg & Tonsberg lont deux villes célebres de ce gouvernement, 1'une par fes mines_ d'argent, 1'autre par fes falines. A ces deux fources de richefles elles joignent I'avantage d'avoir chacune un bon port' &' trèsfréquenté. Ce ne font pas les feuls de cette province oü l'on fafle de fortes expéditions des produólions de Ia Norvege. Sandefior, Friederichshald'■& Fréderickftat font, chacun- en. particulier, un grand Commerce de bois. Fréderichftat furtout fournit au Dannemarc les plus belles matures qu'il foit poflible de trouver en Norvege. If y a plufieurs autres ports en ce Royaume, mais qui font peu de Commerce.- ■ C II A P I T R E II. C O M MER CE D E S U E D E; § I. T" A Suede qui'a pour bornes la Ruffie a 1'Orient, la mer Baltiquei_j au Midi, la Norvege au Couchant & la Lapónie Rufllenne au Nord, eft un royaume trés-vafte, divifé en cinq gouvernemens , favoir la Suede proprement dite ,. la Gothie ou leGothland* le Nordland, la Finlande & la Laponie. La Suede poffede aufli en Allemagne une partie de la Poméranie ultérieure avec l'ifle de Rugen, ainfi que la Ville de Wifinar avec fon diftricl. Nous aurons occafion de parler de ces païs dans ia fuite. La Suede eft trés - avantageufement fituée pour le Commerce, étant entourée en partie par la Mer Baltique & renfermant beaucoup de rivieres & de fleuves, dont quelques - uns fe jettent dans de vaftes lacs & d'autres dans la Mer. Le grand nombre de ports de ee Royaume invite fes habitans a la navigation , dans laquelle ils ont fait depuis environ un fiecle des progrès li rapides , que la Suede poffede aujourd'hui affez de navires, non-feulement pour faire par elle - même tout fon Commerce, mais aufli pour en founiir a d'autres nations qui en manquent, principalement aux Efpagnols dont elle fait une partie du cabotage ; lest navires fuédois font même préférés- par ceux-ci, lorfqu'ils ont befoin de vaiffeaux de tranfport pour 1'Amérique. Les articles que la Suede eft en état de fournir font extrêmeraent recherchés des étrangers qui en font une trés - grande confommation. Ce forit !c fer, 1'acier, le cuivre, des planches de fapin, du brai, du goudron &' divers autres^ objets dont nous parierons ci - après. Le fer & le cuivre' font, .les principales richelTes du royaume. j Les.mines de ces deux- niëtitósi Cc.MMEïtO» I)W- NOKf). Commerct de Norvege. Commerce tle Suede.  *5<5 TRAITÉ GENERAL yfont tellement abondantes, fpéciaiement celles de fer 'qu'elles 4 fentent communément a fleur dé tefre I e frr ^' ,7ueües lc Pr£qualité, notamment celui de lAn^£^%%$mt^ vince d'Uplande qui, feule, donne un p5S2P toutes les autres du royaume enfemble. Quoique cette prö iCC ait ^ meilleures mines de fer, c'eft celle de Weftmanie qui en SS S J grand Commerce, & c'eft dans la Suede proSe que fe frM W*v> grand nombre de forges. On compte aufffdan^ ro^^J^ nombre de mines de cuivre & deforges pour ce métal. lÏwL de Si tIAmJZ hiëTcc fv Da,écar!ie rendoit ?%*«1S1 n'n rl/ - ae d^ ^ de ce fiecle éHe na rendu annee commune qu'un dixieme de cette quantité Les autre, mines^de cuivre du royaume ■ rendent enfemble LoSde 4000 S .11 n'y a que quelques villes en -Suede cmi nnifW j chargés de marchandifes pour 1'E Wr PCes ^k f? f ^t' Stockholm & GothembourgP ^^^mT^JS^ d etape,& en 1'angage Suédois Stapeip/dt. Elles font a peu més krn£ Commerce les unes que les autres; il fuffira donc après avrir dónn 1 1 Tar cnption du Commerce des deux villes que nou? nln f def" d'indiquerlenom & Ia fituation dJa7LT%*?ZZT ^ nommer> la bafe de leur .principal Commerce^Tl^T^ ^ 'bnt droit d'étape, a& bitn que de cSes c$ pfve'S nT ^ ritent d'être connues nous- fuivrons 1'ordre de. PG^S& del provinces ou les unes & les autres fe trouvent enclavées deS J II. Le Gouvernement de Ia Suede propre fe divife on #kh nr™; qui portent les noms d'Uplande, de S^ft manie & de Dalécarhe, dont voici les villes de Commerce Stockholm, capitale de tout le royaume, ville d'étape & Ia première Pour le Commerce & les ncheffes, eft fituée fur le IacP Mar ?% \t mer Baltique. Ede eft batié en partie fur des Ifles & en SrSIr A prefqu'ffles. Les établiffemens de'cette ville, les plus digS/ie emarotS BK qU Mn™ ldS-fs SU Co™"ce> font unePamiraSuté , un 3 Sn fP0U- f' etab- pou^ exa« toutes les marchandifes mbrifuées dans Ie pais & pourjuger les différends entre les manufacf uren^ une grande balance apefer le fer; un comptoir ou chambre d'aff™™é"bli^ 1739;. la banque d'Etat & une Compagnie de plongeurs Lt nous parle rons ci-apres. II y a en outre a Stockholm quelques raffinerie^ de fucre de fabriques de verre & de porcelaine, des manufacfures de laine de foie' de toile dindienne, de bazin, de toiles a voile &c, un chantier oü 1'on conflrmt de navires beaucoup pour le compte des étrangïs Le port de cette ville efl: excellent & für par les montagnes qu^l'enViromem mais d efl d'un difficde accès a caufe des écueïls a TS* C'efi C.OMMF.RCR BU Nord. Cummtfce de , Suede,  DU COMMERCE. I. Part. Liv. II. t~> " C'eft pour cela qu'en 1696 on y a établi un comptoir de pilotes cótiers, dont les marins connoiifent 1'utilité. La Banque d'Etat eft un des plus fages établiffemens de la Suede. Elle a été érigée en 1668, & les Rois de Suede ont donné les affurances les plus fortes de la maintenir & d'en IaifTer 1'entiere adminiftration aux Députés des Etats. Elle eft régie par un Commilfaire de la banque & par trois Députés de chaque ordre, ce qui fait en tout dix Directeurs. Tous les revenus de 1'Etat paffent par cette banque; & le cuivre brut appartenant a la Couronne y eft également livré. Elle confifte en une banque de change & une banque d'emprunt. Celle-ci prête de I'argent fur des immeubles, des biens& des maifons nobles jufqu'a la concurrence des deux tiers & même des trois quarts de leur valeur; fur de 1'or & de I'argent pour la valeur entiere des hypotheques, & fur toute efpece de métaux; fur du grain , du fel, des laines. des foies & autres matieres crues; mais elle ne prête rien fur bijoux. _ Elie donne fes afïignations fur la banque du change , qui acquitte les intéréts & les capitaux. Comme elle a effect ué' par le moyen de ces afïignations qui tiennent lieu de papier-monnoie, la circulation de la plus grande partie des biens - fonds de la Suede, il eft évident que fes avances doivent avoir confidérablement augmenté fon capital & par cette raifon que I'argent comptant qui peut exifter dans cette banque ne fait aujourd'hui (1780) qu'une très-petite partie de fon fonds. Plufieurs régiemens ont été faits tant par les Etats du royaume que par les derniers Rois de Suede pour mettre des bornes a 1'augmentation de ce capital; le Roi même aótuellement régnant s'eft appliqué avec un foin tout particulier, depuis fon avénement au tröne, a réalifer le papier - monnoie; mais on ne parviendra a 1'éteindre entierement que peu a peu & a mefure que la balance du Commerce deviendra plus favorable pour la Suede qu'elle n'a été jufqu'a préfent, feul moyen pour faire entrer dans cet Etat 1'or & I'argent dontil eft dépourvu. La Compagnie des plongeurs dont nous avons promis de parler, eft le feul établiffement de cette efpece qu'on connoiffe. Elle fut autorifée a exercer les fonótions auxquelles elle s'eft vouée, par des lettres, patentes émanées du Roi & des Etats du royaume en date du 18 Novembre I734 > confirmées avec augmentation de privileges , premierement le 6 Mars 1739, & enfuite le 8 Septembre 1741. Cette Compagnie a fur toutes les cötes du royaume des gens qui, a la première nouvelle du naufrage de quelque navire, accourent dans les lieux oü il eft arrivé & fauvent tous les effets qu'ils peuvent, tant du cafque que du chargement. Cela fait, la Compagnie en inftruit les propriétaires & les affureurs dans quelque lieu qu'ils foient. Lorfque ceux - ci lui ont fait favoir leurs volontés, elle difpofe des effets fauvés, & leur en rend compte après avoir prélevé fur le produit de ces effets ou fur les effets mêmes les droits qui lui reviennent: ces droits font fujets a de grandes variations, & cela doit être, les circonftances étant rarement les mêmes. Par exemple, un I. Partie. Kk COMOT.UCE DU N' >!'.!>. Commtrce tic Suede.  *5B TRAITÉ GEN ÉR AL navire étant e'choué fur la cöte de Suede, & 1'équipage demandant du fecours aux gens du païs; ceux-ci fe rendent.a bord, remettent a liot le navire & le conduifent au premier port. La, la Compagnie des plongeurs au nom de laquelle les fauveteurs y ont amené le navire échoué , le fut vifiter pour confrater f etat dans lequel il fe trouve, & réparer les'dommages-qu'il a foufferts par cet événement. Elle fe fait enfuite payer des propriétaires du navire & de la cargaifon, un droit de ro p". outre les frais de réparation. Mais fi les marchandifes dont le navire échoué étoit charge fe trouvent avariées & qu'il faille les retirer de la cöte & les porb-r enfuite a la première ville ou les vendre fur les lieux oü elf arrivéIe naufrage , alors la Compagnie en contribuant au quart des frais recouvreun quart du produit de la vente des marchandifes avariées, & les trois quarts reftant du même produit, déduetion faite des- trois' quarts des frais, appartiennent aux propriétaires ou aux affureurs des dites marchandifes. Enfin, la Compagnie retient le tiers du produit de la vente des marchandifes avariées, Iorfque celles-ci ont été pêchées du fond de la mer parle moyen de la cloche ou-d'autres machines, & dans ce cas la Compagnie contribue également pour le quart des frais.- Le Commerce d'exportation de Stockholm confifie dans environ 200000 fkffi de fer en barres , planches, canons , cloux , boulets ancres, marnutes & autres ouvrages; 3000 fk® d'acier, 6000 fk* de cuivre, 60000 barrils de goudron & brai, 30000 douzaines de planches de fapin, une grande quantité de foufre, de poudre a canon, de cor^ dages, de potafle ou cendre calcinée & plufieurs autres articles.- Comme le fer, le cuivre & faciex font les principaux, nous allons en donner des comptes fimulés , que nous ferons fuivre de quelques autres comptes relatifs au brai, au goudron & aux planches: le Commerce confidérable qui fe fait a .Stockholm de ces articles rend ce détail néceffaire, Compte. fimulé de loco fm de fer des dimenfions fuivanies : 200 Shtt en .planches de } pouce d'épaifiVur, è Rdlr. 7^. . Rllr. 1450.-,-■ 2000 dits, en barres, dont 125 de T\? & 125.de | 5 ' ' * 6i- • ' " 1206.3^ - $00 dit*s en barres, dont 100 de 1 pouce-j 100 de ij .1 100 de i| .1 100 de 2 . f" " " 6'' ' ■ ' 3öoo. • - - 200 de 2t . 200 de 2j . J Rdlr. £3:6. 3 , Commerce du Ford. Commerce de Suede.  D ü C O M M E R C E. I P a r t, L i v. II. 259 Tranfpon de 1'autre part . Rilr. 6316.32, - Frais d'expédition. 'Droits de fortie de 200 fkfi> fer en planches, k ~ g. Rdlr. 2. 4 fj * Droits du poids & Frais jufqu'a bord, dit, a \\ g. - jfo, 36. Droits de fortie de 800 fkffi fer en barres, k 23g g. - 386. 5. 3. Droits du poids & frais jufqu'a bord, dit, a* 2 g. . - 33. i6« Courtage d'achat, a 5 p| . . . . 15. 38. Commiffion fur rdlr. S772. 35- k 2 pj . , - 135. 21. 9. ~ S9i- 2S. » Efp. Rdlr. 6908. 9. - Les cloux de fer fe vendent a Stockholm au millier , qui eft de 1200 pieces. Les prix en different füivant les dimenfions. Les cloux de trois pouces de longueur valent ordinairement 15 rdlr. d'efpece, & les autres fortes a proportion. Compte fimulé de 200 fk$ê de cuivre, moitié en feuilles & moitié en plates., ou monnoie de Suede, Dont ico fkffi cuivre en feuilles è 60 rdlr. . . . Rdlr. 6000. - ■ 100 fkfë dit en plates . k 54 - . . . 54°o. - - Rdlr. 11400. - - Frais d'expédition. Droits de fortie & frais de douanne . . Rdlr. 600. - Droits du poids & frais jufqu'è bord a 12 $ . . - 50. - J Courtage d'achat k .\ p| . . . . . - 38. - • Commiffion fur Rdlr. 12088. k 2 p| . . . 241.36. ' — °29- 36". - E!p. rdlr. 12329. 36. - Compte fimulé de 100 dader en barres, acheté k 12 Rdlr. le fkffi . , . * . Rdlr. 1200. - • Frais dexpédition. Droits de fortie & frais de douanne . . Rdlr. 66. - Droits du poids & frais jufqu'a bord, k 4 {?. . - 8. 24. • Courtage d'achat ?- p£ . . . . . - 3. - Commiffion fur Rdlr. 1277I k 2 p| , • . - 25. 26. - — . i03- 2- - Efp. rdlr. 1303. 2. - Rk * Commerce dc Notin, Commerce de Suede.  20*0 TRAITÉ GENERAL Compte fimulé de iooo bamis de brai mis h bord a 5 rdlr. Efp. rdlr. 5000. - Frais dexpédition. Droits de fortie & frais de douanne ,. , Rdlr. 175. - « Droits d'entrepót, a 2 £J le barril ^ 4I. g2> . Courtage d'achat ,\ pï ... . . ... I2< 24< .. Commiffion fur Rdlr. 5229, a 2 p| 104. 28. - ~ ' '*~ 333- 3& - Efp. Rdlr. 5333. 36. . Compte fimulé de 1000 barrils de goudron mis a bord hidlr.31 Efp. rdlr. 3500. - - Frais d'expédition.. Droits de fortie & frais de douanne . .. Rdir. 211. 13. Droits d'entrepót, è 2 $ le barril . .... - 41, 32. Courtage d'achat, ^ pï , ,. ^ * ^ g_ I2 . Commiffion fur rdlr. 3761. a 2 p| .. . . - 75. ir. - 3?6. 20. - Efp. rdlr. 3836. 20. »- On compte 13 barrils de brai & de goudron pour chaque laft, dont !e fret fe regie füivant les circonftances. Voyez ce que nous en avons dit page 196. Compte fimulé de 1000 douzaines de planches de fapin, dont Epaifeur. Largeur. l.onguetir. 250 Douzaines, de 2j pouces, loè 11 pouces&i + pieds.èrd. 2|. ... R. 583.16'. 250 dites, . .2 . . 9^10 . . 14 ., . . 2^. . 541.32..- 250 dites, . . it . . lodn ... 14 . . - i|. . - 437.24.250 dites, . .1 .. . giIO ... 14 .. - i£. - 291.32..- 1000 Douzaines rendues dans le navire pour . . . , Rdlr. 1854. 8^-~ Frais dexpédition. Droits de fortie de 500 douzaines de 2 & i\ pouces. . Rdlr. 46. 42. - Dits, . . 500 dites, . de 1 & i~ a 4^ fj. . - 31. 12.- Gourtage d'achat \ pï . ... . „ - 4. 12. - Gommiffion fur rdlr. 1936. a2 p|i. . „ . 38. 34. - 130. 4. ~. ' - m Efp. Rdlr. 1975.12. - On ajoute ordinairement f p? pour courtage'des traites, & 1 S par laft pour courtage d'affretement des navires , indépendamment des ports & affranchiifemens des lettres. fOMMERCE nu Nord. Commerce tle Sxttle.  DU COMMERCE. I Part. Liv. II. 261 Aü refte, les prix des articles dont nous venons de donner des comptes fimulés different d'un tems a 1'autre füivant les circonflances ; ainfi c'efl au fpéculateur judicieux a prendre fur les lieux de bonnes informations quand il a le deffein d'y faire quelque expédition dans quelqu'un de ces articles. Le Commerce d'importation efl très-borné tant a Stockholm que dans lés autres villes de Suede. II ne peut s'y faire que par les navires Suédoïs. Ce font ordinairement ceux qui ont tranfporté des marchandifes du royaume dans les divers ports de l'Europe qui a leur retour y rapportent ciu fel, du vin, des fruits & plufieurs autres articles dont fintroducfion efl permife'en Suede, mais de chaque article une petite quantité. Après Stockholm les villes principales de Commerce qui font partie du Gouvernement de la Suede proprement dite, font: Nykiopmg, ville d'étape & fort marchande de la province'de Sudermanie, dont le port efl bon & trés - ff équenté. Elle a plufieurs manufactures de toile & de marroquin, & un martinet pour fabriquer le cuivre ; ce métal & le fer font les articles principaux du Commerce de cette ville. Orebro efl un ancien port de la province de Nericie dont le Commerce efl aujourd'hui peu confidérable. On y trouve une fabrique d'armes: fes poids & mefures font renommés pour leur jufteffe. lüoping,-Arboga & Nora, trois des principales villes de la province de Weflmanie, font un bon Commerce avec ies villes du royaume qui ont droit d'étape. Nora en fait un trés-grand en fer brat de la meilleure qualité qui fóit en Suede. Hedemora & Falun, deux villes de la province de Dalécarlie, font renommées, 1'une par la bonne poudre a Canon qu'elle fabrique > & 1'autre ; par la meilleure mine de cuivre du royaume. 5' III. Le Gouvernement de Gothland, dit autrement royaume de Gothie, • fe divife en trois parties, favoir la Gothie Oriëntale, la Gothie Occiden- tale, & la Gothie Méridionale, qui renferment chacune plufieurs provinces, ëi celles-ci plufieurs villes, dont les principales font: Gothenboürg- ou Götheborg, ville d'étape de la province de Weflrogothie dans la Gothie Occidentale, efl, après Stockholm , la principale5 la plus riche & la plus commercante du royaume. - Pai-mi le* établiffomens de cette ville, relatifs au Commerce, les plus importans font une Amirauté, un tribunal de manufacfures ou Halle, quelques fabriques, & un chantier. II y a auffi prés de la ville & dans fes environs une rafinerie de fucre, une imprimerie de toiles peintes, & beaucoup de pecheries de hareng & de fabriques d'huile de poiffon dont noüs parierons ci- après. Gothenbourg a un autre établifiement fort important que n'a pas Stockholm; c'efl une Compagnie des Indes qui contribue beaucoup a faire fleurir fon Commerce. Cette Compagnie fut établie en 1731 par un riche négociant de Stockholm } nommé Henri Koning, qui obtint pour lui & fa Com» Kk 3. Commerce du Nord. Commerce' de Suede.  OoMMERSE DU NOKD. Commerce de Suede. I En 1770-. En 1777. En 1778. . En 1779. *er- «te. 1®. ffi. fk®. iffi. ffi. fk®. iffi. ffi. fktt. iffi. © PourLondrcs, . ; 17263. 9. - lo474. 5- 15. 10905. 10. 5.22877-16.10! " „ • * • • 5752- 8. 10. 3698. s. - 1998. 10. 5 2327. 8. 5. Newcaftel, . . . l68s. s. . M+8# 19. I5. ....... . D'autres ports d-Angleterre, 33488. 13. 10. 2969r. 5. 5.23001.13. 5. 23931. 17. 10. lEcofle, . . . 16689. 15. - I.49H- 17. 10. 12110. 10. 15. 12015. 18. 15. V n , ' I22°8- 5-X5' 8426.i5.IO. 5144-17. - IO6I4. 9.15. Amfterdam & la Hollande, . 1274. 9. 5- 4140.13. 5- 2755. 4.15. 2299. 3.10. L AIlemagne&le Dannemarc, 1410. 5. 5- 1744- 6. - 2325.15. . 1294 3 - La France, , . . 8186. 7. - 4894- 5-10. 1364.16. 5. 8052. 3] 5. LErPag.,!e Portugal & l'Italie, 3083. 5. - 11364.1e 5.21933. - - 5412 18 - Ter«uvrê de diverfes forte, . 6418. 9 5. 6483.17. • 4505. 17. 10. 4743-10! 9 '°Ui' ' * • I26' 9- - 245. 5. - 358. 6.15. 230.14.10. j'er' ' ' • 5 48i. II. 5. 1129. 2. 2. 1088. - 5. 988.19.15. ? * * ' 403 15 17- 381.17- 1. 456. 4. 18 I 557.i4.io. ió*a T 'R.A I T É G ENE RAL pagnie un oétroi de quinze ans qu'il fit. renouveler pour quinze antres années au bout de ce terme (en 1746.) Mais en 1753 , cette Compagnie, qui jufqu'alors avoit porté' le nom de Société particuliere de Koning . & Compagnie,_ pnt celui de•Compagnie Suédoife des Indes Orientales. En 1762 fon oótroi fut renouvelé pour vingt ans; il ne commenca cependant qu'en 1766.' Dansles premières années de fon établifiement elle envoya des- vaiffeaux dans les Indes Orientales, fpécialement dans le Bengale ; mais elle ne fait plus a préfent que le Commerce de la Chine; elle y envoie un ou deux vaiffeaux chaque année, & elle en recoit pareillement un ou deux. Au furplus, la Compagnie Suédoife des Indes -Orientales n'ayant rien qui la diftingue des autres Compagnies a 1'égard de Ia branche de Commerce dont elle. s'occupe, un plus long détail a fon fuiet feroit inutile. J Le Commerce de Gothenbourg eft a peu prés femblable a celui que fait la ville de Stockholm ; nous ne pouvons mieux le faire connoitre qu'en placant ici la note fuivante des exportations de divers articles faites pendant les quatre dernieres années, favoir;  D U COMMERCE. I Part. Liv. II. 263 En 1776. t En 1777. { En 1778. . En 177?. Harengs. Barrils. Barrils. Barrils. Barrils. ?óur Cork & autres ports d'Irlande, 56400. 10267. 3213. 73r"» Made^e & rAmérifjiw, . . 7437.' S826. 8524. 20849. Dartzick, . . 4321. 37i6. 1485. 755. S'fin. , . . 1 740. 1485. 3i6o. 2489. Kènigsberg, . . . 497o. 6592. 1921. 74°. Riga, . , • ' 373o. 7337. 10218. 2424. Sr. Pttershourg, . . 4195. 75°7. 2680. 6:63. Wol-aft, . . . 2205. -- 2458. 4206. ■ 3501. Divers poris de la Baltique, . 16930. 3537°. 48835. | '418-97. La France, l'Efpag. & 'la Méditerr. 4267. 5413. 23904. 836';. Divers ports de Suede, 23272. 37W5- 44i3S. 40485. ,12-8467. • ! 132046. 152331. 135085. Gondrcrt, . . -. Barrils 2808. 89=0. 3383. 2624. Poix, . . ■ . Bmils 214. 8r. 424. 148. Harengs fumé s, ... Barrils. 1204. I45L - ■ 1267. 3100. Huile dn-baleine, . . Futailles 2r6. 1125.. 136. 334. Huile de hareng. . . Barriques 1Z50. 3935- 2982. . 6252. Planches & Ittes de fapin, . Douzünes 32236. 37874. 36573. 33125. Marchandifes de la Chine, . Rdlr. efp. 852578, 4°.- i6oS8-'6. ro. -816676.40. 946032,16. Les marchandifes prilïcipales que foilrnk le Commerce de Gothenbourg '• ü 1'Etranger font, , comme on le voit par cette note, du fer,- de 1'acier, des planches de fapin, du brai, du goudron, des harengs, de l'huile de baleine &• de'hareng, 8c. des marchandifes de la Chine. Nous ne dirons rien de plus des fix premiers articles; nous en avons donné déja des com-* ptes fimulés dans Ie paragraphe précédent; mais nous parierons des trois derniers, comme appartenants fpécialement a Gothenbourg,. Le hareng qui. pendant plus d'un fiecle avoit paru fuir les cótes de Suede, commenca. a y reparoïtre vers 1'an 1740. Depuis cette époque la ville de Gothenbourg s'eft tefïement appliquée a h pêche (*) de ce poiübn, qu'il forme aujourd'hui la principale branche de fon Commerce,' On a vu ci - deflus la quantité immenfe de barrils de harengs qui s'expédient tous les ans de Gothembourg pour diverfes parties du monde; ce n'efl pas tout encore, a beaucoup prés; car il en efl expédié tous les ans 60 a 70 mille barrils-de Marftranü- & d'Uddewalla, deux villes du voifmage^de 'Gothenbourg dont-nous parierons-bientót; de-maniere que fon compte qu'année commune , il s'exporte de Gothenbourg & fes. environs,. pour. 1'Etranger, environ deux cents mille barrils , contenant chacun 1200 harengs falés, dont le- prix rendu a bord- du,Navire roule-de if-a 2 . Cette pêcbe commer.ee en Octobrc & ne fkut qu'avec l'année.- •  2 64 Commerce du Noro. (Sommaree de Suede. Rikfdahles. Les harengs fumés, ou harengs fores, dont il fe débite auffi une alfez grande quantité a Gothenbourg & dans fes environs, valent a-peuprès 3 Rdhlr. d'efpece le barril rendu a bord du navire. Nous marquons le prix des harengs rendus a bord du navire, paree que I'ufage de Gothenbourg eft de charger les navires de ce poilfon tout prés -des pêcheries qui fe trouvent répandues fur la cöte, a 1'entour & a peu de diftance du port. Ces pêcheries font au nombre de cent au moins. Non - feulement on y fale & encaqué la quantité de harengs qu'on croit pouvoir débiter, mais on fabrique avec le furplus & avec la graifle & les infteftins de quelques autres poilfons une huile prefque auffi bonne & auffi pure que celle qu'on tire du. lard de la baleine. Rien de plus fimple que la maniere de faire cette huile: on met dans une grande cuve a moitié pleine d'eau les grailfes & les harengs qu'on fe propofe de faire fondre, on fait enfuite bouillir 1'eau & a mefure que l'huile furnage on 1'enleve avec de grandes cuillers a pot pour en remplir des futailles de diverfes grandeurs, dans lefquelles, après que l'huile s'eft repofée quelque tems, on 1'exporte pour 1'Etranger. Cette huile eft claire & d'une bonne qualité, non-feulement pour brüler, mais encore pour les fabriques oü on 1'emploie en place d'huile de baleine, a laquelle on la'préfere paree qu'elle coüte moins. II .fut fabrique en 1779 a Gothenbourg & dans fon voifmage environ 12000 barrils de cette huile,qui font 8000barriques, dont a-peu-pres le tiers refta dans la Suede pour fa propre confommation, & le refte fut tranfporté en divers païs de 1'Eürope. Les prix dé l'huile de hareng roulent depuis 9 jufqu'a 11 Rikfdahles d'Efpece 1'ahm de 60 kannas de Suede, qui répondent a 8 fteckans ou 21 veltes d'Amfterdam. Voici un compte limulé5 qü les frais jufqu'a bord du navire font détaillés, favoir: 100 Ahras d'huile de hareng, a 10 Rd!r. . . . Efp. rdlr. 1000. - - Frais dexpédition. Droits de fortie, è 7 f. 10 d. . . . Rdlr. 16. 15. Droit de Recognition, ^ p°. . . . . 2. 36. • Port a bord, a 4 f. le barril .. . . , - 8. 16. Commiffion fur Rdlr. 1027. & 2 p?. . . , - 20. 26. - 47- 45- - Efp. rdlr. 1047. 45. - On compte 12 ahms pour un laft , dont le fret fe paye füivant les circonftances. Voyez ce que nous en avons dit page 197 , ainfi que des' affurances page 200. Gothenbourg a une Compagnie pour Ia pêche du Groenland, qui fut formée en 1775. Cette Compagnie a cinq navires dont le plus grand eft de 330 laft & le moindre de 150; ils lui ont eoüté 380 mille dahlers, monnoie d'argent. T R A. I TÉ GÉNE R A L  DU COMMERCE. I Part. Liv. II. 265 d'argent. Le Roi a comble de faveurs cette. Compagnie; il lui a prêté 300000 dahlers, monnoie d'argent, a 3 p? d'intérêt, & lui donne des gratifications fur l'huile , fur les fanons & fur chaque baleine que fes navires prennent. Les prix de l'huile.de baleine font ordinairement environ 25 a 35 p| plus forts que ceux de l'huile de hareng. Ceux des autres articles roulent a Gothenbourg a-peu-prés fur le même taux qu'a Stockholm ; & les négocians qui en font un Commerce dc fpéeulation, peuvent en combiner la différence en prenant des informations dans 1'une ou 1'autre de ces deux villes. Le Commerce en marchandifes de la Chine eft confidérable a. Gothenbourg , cette ville étant le rendez - vous des interlopes Anglois & Ecoffois qui y vont faire de gros achats de thé & autres articles propres pour le Commerce clandeftin de la Grande - Bretagne. Ces articles font des mouchoirs de foie de Barcelonne & d'Efpagne, du genievre ou de 1'eau de vie de grain, & des vins de toute efpece. Les négocians de Gothenbourg font eux-mêmes le Commerce de contrebande en Suede, dans les articles qui y font ou prohibés, ou fujets a payer de gros droits d'entrée. Le Commerce d'importation permis a Gothenbourg confifte en bleds, vins , fruits , fel , diverfes épiceries, drogueries, laines óc autres marchandifes. Marstrand eft une trés - ancienne ville d'étape , du Fief de Bahus , dans la Gothie Occidentale, proche de Gothenbourg. Elle a été déclarée port franc depuis peu d'années, & fon Commerce eft devenu dés-lors plus important qu'il ne 1'avoit été avant cette époque. Les négocians de Gothenbourg s'en fervent pour y faire venir toute forte de marchandifes étrangeres, qu'ils déclarent a 1'arrivée de tranfit, & qu'ils trouvent enfuite moyen d'introduire en contrebande, foit en Suede même, foit en Dannemarc ou en Norvege , foit enfin en Angleterre & en EcolTe. Quoique le Commerce aclif de Marftrand ne foit pas fi confidérable que celui de Gothenbourg , il eft néanmoins important j il confifte dans les mêmes articles. UddewaILa & StrÖmstadt , villes d'étape du fief de Bahus, a peu de diftance de Marftrand & de Gothenbourg , ont chacune un bon port par le moyen duqiïel elles font lun affez bon Commerce de bois de charpente & de poiflbn, particulierement de hareng. Amal, ville de la province de Dalie dans Ia Gothie Occidentale, fait un fort bon Commerce en bois de charpente, planches & goudron. Karlftadt, ville de la province de Warmeland, aufli dans la Gothie Occidentale , commerce en fer & en cuivre : elle a une manufacf ure de toiles & d'étoffes de lainè. Karlskrona, ou Carlscrona, eft une ville d'étape de la province de Bleckinge dans la Gothie Méridionale, fituée au bord de la mer Baltique. Le port en efl; fi grand & fl commode que toute la flotte royale peut y I. Partie. LI COMMBR.CE DU NUCD. Commerce de Suede.  266 COMMERCE DU frc 113. CummtTCi üi üuedf. être k couvert. C'eft auflr 1'arfenal principal de Ia Snede-. Malgrè cela Ie Commerce de cette ville eft de peu de conféquence. Karlshamm, ville d'étape de la même province de Bleckinge, fait ua Commerce confidérable de tabac en feuilles, dont les habitans recueillent, année commune, environ 300000 ffi. Halmstadt & Warberg, deux villes d'étape de la province de Halland dans la Gothie Méridionale, font chacune un grand Commerce en poiffon & autres articles de Suede. On cultivé du tabac aux environs de Halmftadt, qui d'ailleurs entretient dans fes murs de bonnes manufachires de draps & de ferges. Landskrona & Helsingborg , font deux petites villes de Ia province de Scanie dans la Gothie Méridionale, fituées fur le détroit du Sund, a peu de diftance 1'une de 1'autre; elles font peu de Commerce , & ne méritent d'être nommées que paree qu'elles jouiffent du droit d'étape. Ystadt , ou Oejeftadt & Malmö , deux autres villes d'étape de Ia même province de Scanie, ne font pas non plus un Commefce important avec 1'Etranger; mais elles ont des habitans aótifs & laborieux qui s'appliquent a divers genres d'induffrie , utiles au païs comme a eux - mêmes-, Norkiöping & Söderkiöping, deux villes d'étape de la province d'Oftrogothie dans Ia Gothie Oriëntale, font, chacune en particulier, un Commerce confidérable. Norkiöping poffede un chantier pour la conftruction des navires, deux forges de cuivre & une troifieme de laiton, de belles teintures, des papeteries , des manufaclures & des fabriques de draps , d'armes & de tabac. A tous ces avantages il faut joindre une pêche abondante de faumons, qui ne contribue pas peu a Ia richeffe des habitans. Calmar, Westerwik & Jönkiöping, trois villes d'étape de la province de Smaland dans la Gothie Oriëntale, font refpecfivement commerce en diverfes marchandifes. Calmar expédie tous les ans pour 1'Etranger environ 20000 planches, beaucoup de goudron & auteur de 600 barrils d'alun, & a de bonnes manufaclures de toiles ftrucfion. Helsingfors & Lowisa font deux villes d'étape de Ia province de Nyland, dont le Commerce differe peu de celui d'Abo, tant par fon étendue que par les objets qu'il embrafle. Le port de Helfingfors efl le meilleur de toute la Suede; celui de Lowifa eft excellent auffi, & fort commode: ils fourniffent 1'un & 1'autre du poiffon, du bied, des toiles, du fer & plufieurs autres articles.  Dü COMMERCE. IPart. Liv. II. Grande Ruffie appartienncnt les Gouvernemens de Mofcovie, de Nowogorod, d'Archangel, de*Woronefch & de Nifclmei-Nowogorod. A la Petite Ruffie appartiennent ceux de Nefchin, de Kiovie, de Belgorod & de la Nouvelle Ruffie; & la partie Ruffe de la Ruffie Blanche eft compofée du Gouvernement de Smolensko. II faut encore ajouter a la partie Européenne les provinces conquifes fur les Suédois, qui ferment les Gouvernemens de St. Petersbourg, de Wibourg, de Reval & de Riga, ainfi que les nouveaux Gouvernemens ètablis par flmpératrice actuellement régnante (Catherine II.) La partie Afiatique eft diftribuée en cinq Gouvernemens , favoir celui d'Aftracan , celui d'Orenbourg, celui de Cafan, & ceux de Tobolsk & d'Irkutzk en Siberië. Chacun de ces Gouvernemens contient diverfes provinces, (*) divifées en diftriefs, & ceux - ci en contrées; mais on y trouve peu de villes. Dans un Empire auffi vafte qu'eft la Ruffie, les productions naturelles ne peuvent être partout les mêmes; mais une province peut aifément fuppléer a ce qui manque a 1'autre; & en confidérant tout 1'enfemble de la Ruffie, qn peut dire qu'il n'y a pas de païs dont les produclions foient auffi variées & en auffi grand nombre que dans cet Empire. Le Commerce y eft par cette raifon trés - important: comme il fe divife natu.rellement en deux parties, qui font le Commerce intérieur & le Commerce extérieur, nous en ferons deux articles féparés. ARTICLE L Commerce intérieur de Ruffie. Par Commerce intérieur de Ruffie nous entendons non-feulement cefuf qui fe fait entre les divers peuples qui habitent cet Empire; mais auffi celui que ceux-ci font avec plufieurs nations Afiatiques- tant par terre que par mer. Ce Commerce comprend quatre parties, favoir le Commerce de k Siberië avec la Chine , celui avec la Perfe, celui avec la Turquit , enfin celui de Mofcovie & de 1'intérieur de 1'Empire. § I. Commerce de la Sibérie avec la Chine. La Sibérie propre efl comprife en entier dans les deux grands gouvernemens de Tobolsk & d'Irkutzk, a 1'exception du territoire de Catherinen* bourg qui forme un autre gouvernement; mais, d'une autre part, Ia presqu'Ifle de Kamtzeatka efl dépendante de celui d'Irkutzk, quoiqu'elle (*) I! y a cinq ans, (en 1775) chaque province fut érigée en gouvernement; mais, corrrmeM nous femble inutile de nommer toutes ces provinces, nous< «vons fuivi la géogrjaghia 4$ Mr. £üfchin fans rien y changer. LI 3 Commerce db' Nord. Commerce de Ruffie. 269  270 TRAITE GÉNÉRAL Cenrme/ct ds Jluf.c ne faffe pas partie de la Sibérie. Les marchandifes que ce païs fournit afï Commerce de Ruffie font principalement des'fourrures, du fer, du cuivre & du talc. Les fourrures les plus eftimées font les peaux de renard, enfuite celles de la zibeline, du goulu, de 1'hermine, de 1'écureuil, du caftor, du linx, & du loup-cervier ;>ji y a beaucoup de variétés dans chaque efpece de ces animaux: on en compte jufqu'a trois parmi les renards noirs qui font les plus eftimés; il y a en outre des renards jaunatres, des renards rouges, d'autres avec le ventre gris, des renards blancs & plufieurs autres, efpeces parmi lesquelles on en voit aufli de bleuatres. Les plus beaux renards noirs fe trouvent dans le gouvernement d'Irkutzk;' une feule de ces peaux eft eftimée 900 & même jufqu'a 1000 roubles , & on la préfere a la plus belle zibeline. Aucun particulier en Ruffie n'ofe avoir de renards noirs, ni noiratres,& aucun marchand n'ofe en faire commerce, tous devant être livrés & vendus a la Cour. La zibeline eft propre a la Sibérie, & les plus belles viennent du gouvernement d'Irkutzk. On vend fouvent fur les lieux même une peau 60 & même 70 roubles. II fe forme ordinairement des Compagnies de 10 a 12 hommes qui partagent entr'eux toutes les zibelines qu'ils prennent. L'Hiene, ou le goulu, nommé en Sibérie Rojjbmak, fe prend principalement dans les endroits couverts de bois. II y a des écureuils de différentes efpeces en Sibérie. La plus nombreufe eft celle que nous nommons Petit - gris, de leur couleur. Les noirs font petits, ce qui fait que bien des gens en font moins de.cas que de ceux qui font de couleur argentine dont les peaux font grandes & belles: on trouve aufïï des écureuils tout blancs. Les hermines font affez nombreufes dans toutes les parties de la Sibérie oü il y a de grandes plaines coupées de forêts de bouleau peu épaiffes. On ne trouve des Martres que dans le voifinage des vaftes montagnes & des rochers qui féparent la Sibérie de la Ruffie. Les Caftors font confidérablement diminués en Sibérie, paree qu'on a pris a tache de les détruire. Les Caftors de Kamtchatka font deux fois & même trois fois plus grands que les Caftors ordinaires; ils ne leur reffemblent d'ailleurs qu'en certaines chofes & en different dans les qualités effentielles. On ne trouve des loups - cerviers, des tigres & des pantheres que dans le gouvernement d'Irkutzk vers les frontieres les plus reculées du cóté de la Chine. La Sibérie eft trés-riche en mines de cuivre & de fer. La mine de cuivre fe trouve a fleur de terre, & le cuivre qu'on en tire eft trèsductile. Le fer eft abondant & d'une trés-bonne qualité. Le produk des mines & des forges de fer & de cuivre eft confidérable. La couronne en poffede une partie; le refte appartient a des particuliers. Le plus grand nombre de ces mines & en même tems les plus importantes font lituées dans le terrïtoire de Catherinenbourg. On feuille beaucoup de talc en Sibérie, fpécialement dans le territoire de Jakutzk au bord du fleuve Wittim: Irkutzk eh eft 1'entrepöt. On tire 2e talc en partie d'un quartz jaunatre & en partie d'une matiejre liquéfiée  'DU COMMERCE. I Part. Liv. IL 275 & grïsatre; ce minéral fe trouve dans cette pierre en tout fens. Le talc qui eft clair & tranfparent comme de 1'eau de fource , eft réputé le meilleur ; le moins bon eft celui qui tire fur le verd. Quant a la grandeur des pieces de talc,on en a trouvé qui avoient une archine & trois quarts',' une archine & demie, & trois quarts en quarré; mais elles- font très-rares; enforte que celles qui ont depuis trois quarts jufqu'a une archine en quarré font déja d'un grand prix, & on ne fait point difficulté de les payer 1 ou 2 roubles la livre. Le talc commiin qui a un quart d'archine en, quarré fe paye $ a 10 roubles le pond de 40 rfi, & le m.oindre, dont les pieces font rejointes enfemble, coüte depuis 1 ] jufqu'a 2 roubles le poud. Lorfqu'on veut faire ufage du talc, on le fend avec une lame de couteau bien mince en obferyant de ne le pas fendre trop menu. On s'en fert dans toute Ia Sibérie pour des carreaux de vitres; les lanternes faites de ce minéral font regardées comme très-précieufes, paree qu'on ne trouve point de verre auffi propre & auffi clair. Dans les villages & dans beaucoup de petites villes de Ruffie on J'emploie pour. les vitres, & partout pour les lanternes. C'eft auffi de cette efpece de verre naturel que l'on fait les fenêtres des vaiffeaux, paree qu'il n'eft pas fragile & qu'il ne fouffre point de 1'ébranlement que caufe 1'explofion des grands canons* Outre les marchandifes que nous venons de dire, la Sibérie en fournit beaucoup d'autres, favoir de Ia rhubarbe dont la qualité eft plus eftimée que celle qui vient de la Chine; des bourfes de mufc, du eaftoreum, des os de mamont, des dents de walros &c. Tobolsk , capitale de toute la. Sibérie & fiege. du Gouverneur ,. eft fituée fous le 48e. degré 12 min. de latitude feptentrionale, au bord de flrtifch prés de 1'endroit ou ce fleuve recoit les eaux du Tobol. Cette ville fait un grand Commerce avec les Mofcovites & autres peuples de Pvuffie, avec les Calmouques & avec les Buckariens. Les Ruffes y apportent du rouffi ou cuirs rouges & noirs, des draps gris communs de Ruffie, des toiles & -beaucoup -d'autres marchandifes, tant de I'Empire Rufle, que de Perfe, d'Allemagne,de Hollande ,.d'Ang!eterre, de France & d'autres Contrées de l'Europe;. ils tirent en retour dnférentes fortes de pelleteries, du eaftoreum, des bourfes de mufc de Sibérie,.du fer & plufieurs autres articles. Les caravanes de Calmouques qui arrivent •a Tobolsk-pendant 1'hivcr, .y apportent du bétai.1, $es vivres & quelquefois de 1'or & de f argent& en rapportent chez- elles différentes fortes de marchandifes de cuivre & de fer. Les Buckariens qui viennent auffi a Tobolsk.en caravane pendant 1'hiver, y apportent des peaux d'agneau frifées, des étoffes de coton de Buckarie,des étoffes de foie des Indes, & quelquefois- des pierres précieufes; les marchands de Tobolsk, leur achettent ces marchandifes ou leur en donnent d'autres en échange & les portent enfuite a la foire de Simarkande. Tobolsk eft .1'entrepót des pelleteries deftinées pour Ia Couronne.; on les. envoie de-la- a la-cliancdierie Sibérienne de Mofcou.. COMMEHCB m; Nf'RD. C-tmmsrct £a  2-72 Tomsk, ville du gouvernement de Tobolsk, fituée au bord du Tom fait un bon Commerce avec les Calmouques , les Mongols & d'autres Tartares. Irkützk, capitale du gouvernement de fon nom fait auffi un grand Commerce, & a-peu-près dans les mêmes articles que Tobolsk. Kiachta, ou Kiakta, ou lüachtingskohorpoft, lieu qui tire fon nom du fleuve fur le bord duquel il eft fitué, comprend les deux Slobodes ou bourgs conftruits en 1727, 1'un pour la Ruffie & 1'autre pour la Chine. Celui des Rufles eft au Nord & 1'autre au midi. Ils ne font diftants' 1'un de 1'autre que de 120 toifes. Chaque Slobode eft entourée d'une Oflrog, c'eft-a-dire d'une paliffade. Dans 1'intervalle qui les fépare on a planté des poteaux pour marquer les limites des deux Empires, & conftruit des bureaux ou fe tiennent des gardes pour veiller a ce que de part ni d'autre on ne paffe ces limites. Le Commerce fe fait conftamment dans ces lieux entre les Chinois, les Buckares Chinois & les Mongales d'une part, & les marchands Rufles de 1'autre. Ce Commerce confifte en pelleteries que ceux -ei livrent aux premiers en échange de différentes marchandifes de la Chine, telles que du Kitaika (étoffe de coton) de diverfes efpeces, dudamas, du fatin & autres étoffes de foie, du thé verd, de Panis, des bourfes de mufc, des peaux de tigres & de pantheres, des fleurs collées fur du papier, des fleurs de fil d'archal, de la porcelaine & autres chofes de cette nature, du tabac & de la rhubarbe. La Couronne feule faifoit ci-devant le Commerce de ces deux dernieres fortes de marchandifes ; mais depuis 1762 le Commerce en eft devenu libre. Le Commerce a la Chine s'eft fait jufqu'en 1752 par des Caravanes , qui partoient de Ruffie tous les trois ans pour ce païs-la; mais il eft libre maintenant a un chacun de commercer aux frontieres des deux Etats, & même d'envoyer fes marchandifes jufqu'a Pekin, en acquitant les droits réglés par le tarif & en obfervant les conventions faites a cet égard entre 1'Empire Rufle & celui de la Chine. La Ruffie fait annuellement avec la Chine un Commerce de 1600000 roubles au moins, a en juger par Ie produit de la douanne qui eft communément de 400000 roubles chaque année. Catherinenbourg, en langue Rufle Ekaterinbourg, ville régulierement batie fur le fleuve d'Ifet, eft la capitale du territoire du même nom. On trouve dans ce territoire trente-quatre mines de cuivre dont treize font du domaine de la Couronne, & vingt-une appartiennent a divers particuliers. La Couronne poffede aufli quatorze forges dans d'autres cantons de la Sibérie, & on y en compte dix - neuf appartenantes a des particuliers. Le Kamtzcatka , ou Kamtchatka, eft une grande prefqu'ifle divifée en quatre habitations. La cour de Rufle y entretient 1100 hommes de troupes réglées, dont 400 Rufles, & 700 Kamtzcatkales; on y compte £n outre 3000 habitans natifs qui payent annuellement a la Couronne un tribut (Vmmbpxe nu Norp. Commerce ie Rufte. TRAITÉ GENERAL  DU COMMERCE. I P a R f. L ï V. IE m fribut de 134 caftors marins, 700 zibelines & prés de 2000 peaux de renards. Le profit de la Couronne eft de 20000 roubles au moins; & Ia vente de fes eaux de vie lui produit une fomme de 3 a 4 mille roubles. Depuis les nouvelles découvertes qu'on a faites au - dela du Kamtchatka, tant du cöté des Ifles du Japon que dans la mer pacifique, oü l'on 3 reconnu le continent de 1'Amérique, il s'eft formé une Compagnie de Commerce, fous le nom de Compagnie de Kamtchatka, deftinée a faire le Commerce dans les païs nouvellement découverts. Elle eft compofée de vingt marchands Rufles , dont les principaux font de Mofcou , de Wologda & d'Ufting - Veliki. Les chefs de cette Compagnie portent au cou une médaille d'or de la valeur de dix ducats, fur laquelle eft le portrait de 1'impératrice régnante. Les fonds de cette Compagnie ne furent que de 10000 roubles a 1'époque de fon établifiement (en 1764); mais en 1772 ils montoient déja a 60000. Elle fournit aux peuples qui habitent le Continent, & |les Ifles de 1'Amérique des chauflures qui fe font a Cafan & a Tobolsk; des toiles de coton de Buckarie, de la fifïelle pour faire des filets, des inflrumens de fer, tels que des haches & briquets, une petite quantité de vin, du fucre, des miroirs, des peignes, de faufles perles, des grains de verres & autres pareils articles, qui s'échangent contre des peaux de caftors, de renards noirs, zibelines, loutres, &c. Ce Commerce devient plus important chaque jour, & il eft a crofre qu'il le deviendra encore davantage pour la Ruflie, fi cet Empire . parvient a former quelque établiffement dans le Continent de 1'Amérique. 5 II. Commerce avec la Perfe. La partie de 1'Empire Rufle qui eft fituée en Afie comprend une portiqn confidérable de la Grande Tartarie, ou Tartarie Afiatique. La Sibérie, dont nous venons de parler, en occupe une partie & le refte forme les trois gouvernemens d'Aftracan, d'Orenbourg & de Cafan, dont nous allons donner une courte defcription. Astracan, ou Jfrakan, capitale du gouvernement de fon nom , efl: «ne ville des mieux peuplées de la Ruflie ; on y compte plus de trois mille négocians Francais, Allemands, Anglois, Italiens, Suédois, Arméniens, Grufmiens, Tartares, Perfans, Grecs , Cabardiniens,Calmouques , & Indiens venus de I'Empire du Mogol. Les principaux d'entr'eux entretiennent des navires de diverfes grandeurs fur le Wolga & fur la mer Cafpienne. Les richefles qu'ils fe font acquifes leur viennent en plus grande partie de leur Commerce avec Ia Perfe, dont ils continuent a retirer de gros bénéfices. Ils y envoient des étoffes de laine, des pelleteries, du fer, de 1'acier, du plomb, des toiles & d'autres articles de Rulfie, que les Perfans viennent auffi acheter a Aftracan. Quant aux marchandifes de Perfe, 1'exportation en eft divifée en trois branches dlflinctea La I. Partie-, Mm COVilïRflt CB Nor.p. Commerce Ac RajU.  274 c-OMMERCS DU cn»m tres a* première comprend les foies de Schamachin & du Ghilan, les cotons files& non filés du Manzanderan ;. la feconde, les cotons d'Ifpahan, les épiceries, les drogues, les riches étoffes de Perfe & de 1'Inde, les perles, les diamans & les tapifferies; la troifieme , 1'or & I'argent, le fable d'or, les peaux d'agneaux de Buckarie & plufieurs autres articles. La ville d'Aflracaa poffede quelques manufacfures de foiries & d'étoffes de coton r mais le nombre pourroit en être plus grand. Au refte, les principales produclions du gouvernement d'Aftracan confiflent en fruits délicieux de toute efpece; mais, a 1'exception de la reglifle, il fournit peu d'article? qui intéreffent le Commerce. Orenbourg, capitale du gouvernement de fbn nom, efl une grande place d'armes- régulierement fortifiée. Le Commerce s'y fait par lesr Buckares. Ils y expofent en vente non - feulement les étoffes de foie & de coton de leurs propres fabriques, mais auffi toutes fortes de marchandifes qui viennent des Indes, comme étoffes, diamans, or & argent; ils prennent en échange toutes fortes de marchandifes du cru'de la Ruffie & des autres parties de l'Europe, furtout des cuirs de rouffi & des draps fins. Cas-an, ou Kafan, capitale du gouvernement de fon nom, eft fituée fur lariviere de Kafanka, qui, a un demi-mille de cette ville fe jette dans Ie Wolga. Outre une belle & vafte fabrique de toiles pour I'ufage des troupes nationales, elle a des fabriques de cuir de Rouffi & de maroquin extrêmement eftimées. Le territoire du gouvernement de* Cafan a le pté.cieux avantage. d'être très-fertile en blecl §' IIL Commerce. avec la- Turquiè. . Les Cofaques, peuple divife en plufieurs branches ou tribus, occuprenr 1111 territoire confidérable „ & 1'un des meilleur's de 1'Empire de Ruffie. Ce territoire comprend fix gouvernemens qui font, celui, de Ncfchin & celui de Kiovie dans la.Petite Ruffie-, celui de Ia Nouvelle Ruffie, & ceux de Belgorod, de Slobode & de Woronefch. La Petite Ruffie, nommée autrement Ukraine.-, efl trés- fertiie en bied & en toute forte de legumes, ainfi' qu'en tabac, en miel & en cire dont elle fournit une grande partie de fEmpire Rufle.. Les paturages y font excellens & les beftiaux admirables. tant par leur grandeur extraordinaire que par la faveur de la viande;. auffi s'en exporte-t-il de trés-grandes quantités. L'agriculture pourroit y. être mieux foignée, & le fera. infailliblement des que le dé-r üouché du bied.ferafacilité. par le Commerce. D'un autre cöté,. Ia culture, du. tabac-efl, extrêmement étendue, & Ie nombre des. plantations en augmente teilement chaque année,. que la Ruffie fe rendra. probablement rnaitreffe en peu de tems d'une. partie du Commerce du tabac en Europe. WbicS les villes des fix.gouvernement ci-deffus nommés qui. font dignes ie, remarque.. •TRAITÉ GENERAL  DU COMMERCE. I Part. Liv. II. m Nescïiïn, capitale du gouvernement de fon nom & chef-lieu des Cofaques d'Ukraine , fait un Commerce confidérable en Turquie , en Pologne & en Siléfie avec les marchandifes dont nous ferons mention en parlant de Tfcherkask. Kiovie, Kiow ou Kiew, capitale du gouvernement de ce'nom, eft une grande ville qui fait un Commerce fort avantageux en beftiaux avec la Pologne & la Siléfie. C'eft de cette ville que les interlopes Ruffes exportent clandeftinement beaucoup de pelleteries a Dantzick & a Königsberg , oü ils les vendent avec un grand bénéfice. Tscherkask, ou Tzerkask, chef-lieu des Cofaques Doniens, & ville du gouvernement de Woronefch, eft regardée comme le centre du Commerce de Turquie. Les marchands Turcs, Grecs & Arméniens y abordent par la mer Noire en paffant par Tangarok, de-la a Temernik oii fe pergoivent les droits de péage, enfin de Temernik a Tfcherkask. Les marchandifes qu'ils y apportent font des vins grecs, des fruits fecs, de l'huile d'olive, du ris & autres objets de Commerce. Ils recoivent en échange, du caviar, du fuif, des cuirs de rouffi, du fer & autres articles du cru de la Ruffie. Les Tartares de Kouban & ceux de la Crimée trafiquent auffi par terre a Tfcherkask: ils y livrent des marchandifes de Turquie & prennent en retour des toiles, des cuirs & des ouvrages da fer. Cependant le Commerce de Tfcherkask avec Ia Turquie eft beaucoup diminué depuis que la Cour de Ruffie eft venue a bout de s'ouvrir une navigation fur la mer Noire, d'établir un Commerce dans les échelles du Levant, & de fe former dans Conftantinople même une maifott chargée de la dire'ótion de ce Commerce. § IV. Commerce de Mofcovie, ou de F intérieur de V Empire» Les Gouvernemens de Mofcovie, de Nowogorod, de Nifchnei-Nowogorod, & de Smolensko, renferment les établiffemens les plus utiles au Commerce de Ruffie. Les principaux font les fabriques de cuirs, les manufaclures de laine, de fil, & de foie. _ Les fabriques de cuirs de Ruffie font les plus importantes de 1'Empire, & les meilleures de l'Europe. II eft vraifemblable que les Tartares ont été anciennement en poffeffion de cette branche d'induftrie& que c'eft d'eux que les Ruffes ont obtenu le fecret de donner a leurs cuirs cette molleffe , ce luftre & ce grain qu'on ne peut imiter nulle part. CHiel^que foit 1'origine de cet art, il eft certain que les Ruffes ont été jufqu'ici d'une réferve & d'une circonfpeótion fi grandes fur la communication de leur procédé, qu'on n'a pu fe 1'approprier dans aucun autre Etat. On a vu des Suilfes & des Siléfiens, jaloux de ce fecret & ambitieux de 1'acquérir, fe tranfplanter dans les provinces méridionales de 1'Empire. briguer de 1'emploi dans fes fabriques de cuirs, y travailler plufieurs années, & revenir dans leur païs fans avoir pu ni faifir , ni pénétrer Mm 2 commbrc.e i>¥ Nord. Cw'i2r>*c de R menfe. Les barques payent le droit de pafifage a un bureau, étabïi dans ee bourg; le nombre en-monte annuellement a prés de 2000 Plefcou, ou Pfkow efi une grande ville fur le bord de Ia Welika; 0n y porte Ia majeure partie d.s denrées & autres marchandifes du gouvernement de Nowogorod, & cela feul rend fon Commerce fort Important • Iwer, ville du même gouvernement, eft célebre aufli par fon Commerce tyenatkaja-Priflan & Badoji ou Badof,hkaja-Priflmïoxit deux endroits. remarquables par 1'abondance qu'il y. a en tout tems de bied, de bois de fer& autres marchandifes qui y viennent de PÜkramè & d'ailleurs'' pour etre enfuite tranfportées de-ia par eau a Petersbourg & dans k Karehe. 0 . • Les gouvernemens-de Niichnei- Nowogorod & dc Smoiensco noot; guere de villes dont le Commerce foit renommé. On y trouve cépertdant Nischnei-Noworog, la capitale du premier, fituée fur. les bords du Wolga, dont le Commerce ne laifle pas d'être étendu Mfichariswville du même gouvernement, eft célebre nar la grande COMMiïRCË 151} Nord. Goj/ werce de- ï) U COMMERCE! I Part. Liv. If. 27?  280 TRAITÉ GÉNÉRAL foire qui s'y tient tous les ans au mois de Juillet. Durant cette foire s qui dure trois a quatre femaines,la ville efl: remplie de marchands Rufles, Tartares, Bulgares, Calmoucks, Perfans & Arméniens, qui y font beaucoup d'affaires & y laiflent en partant beaucoup d'argent. Smolensko, capitale du gouvernement de fon nom , fait aufli m Commerce avantageux. Commerce du Nord. Cormercc ae Ruffie. ARTICLE IL Commerce extérieur de Ruftte. PAR Commerce extérieur de Ruflie nous entendons le Commerce que cet Empire fait d'un cöté par la mer Blanche, & de 1'autre par la mer Baltique. 11 fe divife en quatre parties, favoir Ie Commerce d'Archangel, le Commerce de St. Petersbourg, celui de Kar'elie, & celui de Livonie ëc d'Efthonie: comme chacune de ces parties exige de grands détails, nous les étendrons autant que les bornes de cet ouvrage peuvent nous le psrmettre, dans les quatre paragraphes fuivans. § I. Commerce dArchangel. Le gouvernement d'Archangel fe divife en quatre provinces qui ren» ferment quelques villes dont le Commerce efl confidérable. Archangel , ou Archangelskoigorod, efl: la capitale du gouvernement de fon nom. Cette ville, fituée fous Ie 64e. degré 34 min. de latitude feptentrionale, fut découverte en 1553 par les Anglois,qui,les premiers, obtinrent des Czars Ia permiflion d'y faire commerce, Peu après vinrent les Hollandois & divers autres peuples qui partagerent cet avantage avec les Anglois. L'argent étoit dans ce tems-la trés-rare en Ruflie, & les étrangers étoient obligés d'échanger leurs marchandifes contre d'autres marchandifes Rufles, & fouvent même de donner enccre de l'argent. La plupart des commercans étrangers demeuroient a Mofcou, & fe rendoient en été a Archangel, oü ils tenoient leurs comptoirs. Cette maniere de faire le Commerce fubfifta jufqu'en 1721, que Pierre I. tranfporta Je Commerce d'Archangel a Petersbourg, & forca ainfi les étrangers a y transférer aufli leurs comptoirs ; dès-lors Ie Commerce d'Archangel déchut beaucoup; cependant celui qui s'y fait encore aujourd'hui ne laifle pgs d'être confidérable. On en peut juger par la note fuivante des marchandifes qui ont éte expédiées de ce port dans Ie cours de l'année courante -41780) kvair; Kcms  DU COMMERCE. I. Part. Lit. II. 281 Noms des Mar- Quan- j Defiination des marcbtndifes. chandijes. tités. j _ „ Pour Ponr 1'onr Pour Pour Pour pour . Dannemarc Hambourg, Hollande. Angleterre. Portugal. Efpdgne. France. & Norvege. S? tremen. Froment, . Czetvaers 2080. . . . 40776. 11394. 1696 . . . 1306. Se-'gle, . . . dits, 2049. . . . 1287 1056. 6536. Semence de lin, . dits, 58558 3303. , Goudron, . Barrils, 41106. 42492 3251. Brai, . . . Pouds, 40152. 86952 4oSÖ 32g. Suif, . . . dits, 78873 60748 21747. Chandelies deSuif, dits, 1337. 153". 9tf32. Fer, . . . dits, S400. 24915 m m 8250. Cuirs de rouffi, . dits, 8443. ggj, Soie de pourceau, dits, 1956. I68r. 1218. Chanvre, . . dits, 16235. 13327 105. 6:0. Huile de chenevis, dits, 1007. Huile de poiffon, . dits. , . ..•']....,. 31448. Cire, . . . dits. 82. 132. ao., . I jg^. Nattes, . . Pieces, 501500. 102150 5490. 1200. | . . . 2700. 180020. Toiles a Voile, . dites ... 100. Pelleteries, . dites, 29385 j 146300. Toiles de Napage, Arch. 577n; è 126 Navires, .... 43. 45. [ 19.! 5. 1. %. jj. On voit par cette note que les principaux articles qui s'exportent d' Archangel, font du brai, du goudron, du froment, du feigle, & de la feinence de lin, dont nous placerons ci - après les comptes fimulés refpecfifs. On y trouve d'ailleurs en affez grande abondance du fuif dont les prix raifonnent füivant les qualités depuis 20 jufqu'a 25 roubles, plus ou moins, le berckowitz de 400 fê; du chanvre net qui vaut depuis 10 jufqu'a '15 roubles, plus ou moins, füivant les circonftances; des nattes dont le millier vaut communément depuis 40 jufqu'a 45 roubles, plus ou moins; enfin, de la foie de porc qui fe paye, füivant la qualité , depuis 5 jufqu'a" 8 roubles, plus ou moins, le poud de 40 Éfr. Les prix du froment, du feigle & de ia graine de lin varient füivant les circonftances; le froment vaut depuis 250 jufqu'a 350 copecks, plus, ou, moins, le czetwer; le feigle depuis 150 jufqu'a 250 copecks, la même mefure ; la femence de lin eft prefque toujours au même taux que le fromént de la meilleure qualité. Les révolutions dans les prix du brai & du goudron font encore plus étonnantes. D'une année a 1'autre on les voit monter ou defcendre de too , 200, & même 300 pour cent. En 1778, le brai valut jufqu'a 550 copecks le barril; en 177>, ce prix baiffa jufqu'a 200 &c 190 copecks, taux atiquel il eft refté cette aanée Z. Partie. Nn  28* TRAITÉ GENERAL 1780. II en eft de même du goudron qui, de 325 copecks Ie barril «m'i[ yalut en 1778, defcendit en 1779 a 160, prix auquel il eft encore Nous en avons néanmoins formé des comptes fimulés, en prenant les prix moyens & les plus communs. Comptes fimulés dun chargement de 800 barrils de brai & de 1800 dits de goudron, favoir: «00 barrils de brai, a 250 copecks ... ; R°. tooo. - - Frais dexpédition. Droit 3 S cop. Ie barrtt, R°. 64 dont la \ en argent rufle. R°. 33. - & 1'autre moitié s 125 cop. en Rdlr. 25.30. & i 135 copecks la rixdale . . 34-5(5.- ExpéJition & frais de douanne, a jj copecks. . . » 12. - - ' Affortiment ordinaire & extraordinaire, a 9 copecks . - 72. - - Réception,rabatage des barrils & port a bord, a ro cop. . - 88. - - Frais extraordinaires 1 p° , & courtage d'achat § p?. . - 30. - - Droit nommé Spendatie \ p?, & 1'Eglife L p? . - 10. - - Commiffion d'achat fur R°. 1278 ,iip! . . . - 45. 55. - 3»fr 1». - Roubles 2324. 12.- 1800 barrils de goudron," a 175 copecks ; s . ^ R°. 3150. - • Frais dexpédition. Droit è 4 cop. le barril, R°. 72, dont \ en argent ruffe, R°. 35. - & 1'autre * a 1-25 cop. rdlr. 28, 40, & a r35 cop. . - 38. 88. Expédition & frais de douanne, i\copecks , . - 27. - Affortiment ordinaire & extraordinaire, a 4 copecks . - 72. - Réception,rabatage, & pon a bord,a 9 cop. le barril . - ifia. - Frais extraordinaires 1 p| & courtage j p| . . 47.25. - Droit de fpemlatie \ p' , & pour i'Èglife % p| . . - 15.75.Sommifllon d'achat Sc d'expédition fur R°. 3548. i 2 p°- - 70. 95. - "" '~ A6°' S3> * * Roubles 3619. 83. - On compte- pour roo barrils- ordinaires de brai ou goudron, comme deffus, 134 vieux barrils dont 14 font comptes pour un laft de Commerce. Le fret fe paye füivant les circonftances. Voyez ce que sous en avons dit page 196, ainfi qué de 1'affurance page 200. fOMMÏRCE BS Nord Commerce ie Ruffie. 1-800 barrils de goudron," a 17? copecks ; s Frais dexpédition, Droit è 4 cop. le barril, R°. 72, dont { en argent ruffe, R°. & 1'autre \ a 1-25 cop.rdlr. 28, 40, & a 135 cop. . - Expédition & frais de douanne, i \ copecks . . - Affortiment ordinaire & extraordinaire, a 4 copecks . - Réception, rabatage, & porr a bord, a 9 cop. le barril . Frais extraordinaires 1 p| & courtage \ p| . . Droit de fpendatie * p° , & pour 1'Eglife ^ p?- . . - Commiffion d'achat Sc d'expédition fur R°. 3548» i 2 p°- -  DU COMMERCE. I Part. Lir. II. 283 COMMSRGI DO N«Rn. Cammetct da Rt'fH. Comptefimuléde ZooCzeiwenouchetvers de froment, 2337* cop, R°, 2700. - - Frais d'expédition. Expéditioa & frais de douanne, i cop. par czetwer, .' R°. 8. - * Bénéflciage du froment & port i bord, i 4 cop. . . - 32. - • Frais extraordinaires 1 p|, & courtage f pj . • - 40. 50. Droit de fpendatie \ p£, & pour 1'Eglife \ pï . . - 13. 50. Commiflion d'expédition fur R°. 1794. i a Ps • • - 55- 88.- —— — 149. 8g. - Roubles 2849. 88. - Compte fimulé de 1600 Czetwers de feigle, h ito copecks . R°. 2880. - - Frais d'expédition. Droit a 5 cop. par czetw. faifantR0. 80, ou Rdlr. 100. & a 135 copecks . . . • R . 215. - « Expédition & frais de douanne, 6 p| fur les droits . - 12. 96. Bénéflciage & port a bord, 6cop. p. czet. . . - 96. - Frais extraordinaires 1 p" , & courtage i p| . . - 43- 20. Droit de fpendatie 5 p|, & pour 1'Eglife ~ p| . , - 14. 40. Commiflïon d'expédition fur R°. 3262, a 2 p| . . - 65. 24. - 447. 8o- - Roubles 3327- 80. - Compte fimulé de 800 Chetwersde femence de lin, a 3375 cop. R°. 2700. - - Frais d'expédition. Droits de fortie i 43 cop. par czetw. dont f en arg. ruffe, R°. 172. - & 1'autre \ i 125 cop. en Rdlr. 137. 30. a 137 cop. . - 185- 76". Expédiiion & frais de douanne fur les droits 6 p* . 21. 46". - Bénéficiage & port è bord h 8 cop. . . . - 64. - Frais extraordinaires 1 p|, & courtage a \ p| . - 40. 50. Droit de fpendatie \ p|, & pour 1'Eglife ^ pj , . - 13- IS- Commiffion fur Ru. 3196, a 2 p°- . . . 63.92. - 560. 79. - Roubles 3260. 79. - On ajoute ordinairement dans les factures d'Archangel , f p*- pour papier timbré du contrat d'achat des marchandifes, & en outre le courtage & les ports de lettres, qui font un objet de conféquence dans ujie correfpondance étendue. Nn 2  284 TRAITÉ GÉNÉRAL Le Commerce d'importation n"eft pas confidérable a Archangel: il confifte en vins de France , fucre, bois pour • la teinture , épiceries ' fruits & quelques autres articles; mais en petite quantité. ' Kola ou Kokkoi-Qftrcg, endroit de peu d'importance, eft fitué fous le 68™e. degré 54 -min. de latitude .feptentrionafe fur la riviere de Kola laquelle fort d'un lac dir même nom, & fe jette en cet endroit dans un petit golfe de Ia mer feptentrionale. Ce golfe forme un port oü abordent tous les ans quelques naviges étrangers qui y. viennent acheter & faler du poiffon ; il fert auffi de retraite a des batimens Rufles qu'on emploie pendant 1'été a la pêche de la baleine & du chien de mer. IVologda,- capitale du Cercle du même nom, eft fituée firr un fl>uve nommé auffi Wologda, a 427 werftes de Mofcou, 660 de Petersbourg & 846 d'Archangel. De Wologda ce fleuve porte fes eaux h Archangel & donne ainfi lieu a un grand Commerce entre ces deux villes. Wologda eft trés-peuplée & fort riche, tant paree quelle renfermé beaucoup de manufaclures de toute efpece, que paree qu'elle eft 1'entrepöt des marchandifes qu'on tranfporte par eau des autres provinces de Ruffie a Archangel, & d'Archangel dans les dilférentes parties de 1'intérieur'de 1'Empire. Ces marchandifes confiftent, d'une part, en chanvre lin fuif foie de cochon & nattes, & d'une autre part, en petits vins de France' tant rouges que blancs, en fucre, bois de fandal rouge& bleu & quelques mercenes. La ville de Wologda fournit d'ailleurs par elle-même au Commerce d'Archangel, de Petersbourg, de Mofcou & de Ri2a des cuirs de rouffi, du fuif a chandelles, de Ia viande falée de bomf Ck de cochon, du minium , du vermillon , du bleu de Berlin & d<* la. térébenthine. Uftjug-miiM, ville principale du cercle du même nom, eft on ne p*ut mieux fituée pour faire le Commerce maritime avec les villes d'Archangel & de Wologda. La plupart de fes habitans s'appüquent au Commerce, & puuieurs d entr eux poifedent de grandes ncheifes. On traverfe communement cette ville, quand on va d'Archangel en Sibérie, ou de Siberië en Ruffie. " ' § II. Commerce de St. Petersbourg. Le gouvernement d'Ingrie , dit autrement de Sr. Petersbourg eft fitue entre le golfe de Finlande, Ia Carelie & Ia Ruffie proprement dite Sa ongueur eft d environ 30 milles d'Allemagne, fur a peu prés autant de Jargeur. II abonde en bied & en paturages. Les principaux fleuves qui 1 arrofent font, la Luga, la Sifta , Ia IWasza, & particulierement la i\W Ce dermerprend fa fource dans le lacLadoga & va fe ieter dans e golfe de Finlande; il eft large, rapide & navigable, mais peu profond. 11 traverfe la vdie de St. Petersbourg, en fe divifant en plufieurs bras, parmi lefquels on diftinguela grande & la petite Newa, & la petite Newka. CmvET.cn du Nor.n. Cummerc» ie Kyflie.  DU COMMERCE. I Part. Liv. IL On ne compte que 60 Werftes de Ia naïffance de ce fleuve a fon embouchure ; on voit fur fes bords plufieurs bourgs & villages avec des briqueries & moulins a-fcier du bois. La ville principale du gouvernement d'Ingrie efl, St. Petersbourg, ou Petropoïïs, capitale & fiege de 1'Empire Rufle. Cette ville eft un des plus beaux monumens qui honorent le dix-huitieme fiecle. On ne peut fe défendre d'une furprife mêlee d'admiration en fe rappelant qu'on ne voyoit en 1703 que quelques cabanes de pêcheurs disperfées ca & Ia fur Ie vafte emplacement qu'elle occupe aujourd'hui. C'eft en cette année que Pierre I s'étant rendu maïtre de la ville & forterefle de Nyenfchanz, fituée au bord de la Newa, & voyant d'abord combien cette fituation offroit de commodités pour le Commerce de la Baltique, ce Princè fe détermina a batir prés de-la une ville & une forterefle. II mit fans délai la main a 1'osuvre, & fit nommer la nouvelle ville du nom de 1'Apötre St. Pierre , fon patron. St. Petersbourg étoit deja une grande & belle ville dès le regne de fon fondateur ; elle eft devenue plus confidérable encore fous fes fucceffeurs, de maniere qu'elle peut être comptée aujourd'hui parmi les plus grandes villes de l'Europe, & quelle peut même être regardée a plufieurs égards comme unique en fon efpece. Sa diftance du pöle eft de 59 degrès 57 minutes. Elle eft fituée en partie dans 1'Ingrie & en partie dans la Finlande, fur des Ifles formées par différens bras de la .Newa; elle eft aufli aflife en partie fur terre ferme. St. Petersbourg fe divife en divers quartiers: Ylfle de Petersbourg & WafiliOftrow font les plus remarquables, paree que plufieurs établiffemens relatifs au Commerce, comme magazins, lieux pour le chargement & le dé chargement des navires; la bourfe, la douanne & plufieurs autres s'y trouvent renfermés. On trouve d'ailleurs a St. Petersbourg des manufaétures de tapifleries , bas de foie, chapeaux, glacés a miroirs, &c. &c. Les négocians de St. Petersbourg font pour la plupart étrangers & de diverfes nations , comme Anglois , Francais , Hollandois , Allemands, Danois, Suedois, Itaiiens. Ils forment deux facloreries, 1'une compofée d'Anglois feulement , 1'autre de négocians de toutes les autres nations, furtout de Hollandois & d'Allemands. Ces faótoreries font des affociationsou efpeces de communautés, qui s'affemblent une fois l'année régulierement, & par extraordinaire quand le befoin le demande : elles ont un Préfident a leur tête, ou plutót, les Confuls, comme chefs des négocians de leur propre nation, préfident a leurs aflemblées refpeclives. L'objet de 1'établiffement de ces factoreries eft fondé fur la néceffité oü l'on eft de foutenir les droits du Commerce auprès des tribunaux & du gouvernement. Les moyens qu'on eft obligé d'employer pour cela étant de nature a coüter des frais, lafacforerie s'impofe les fommes néceffaires & les répartit fur fes membres. Comme i! n'eft pas naturel que les négocians fupportent perfonnelleraent ce* Nn 3 Commerce tv Noro. Commerce de Ruflie.  *3<5 TRAITE GENERAL Ommerce na Mor.d. frais, il les portent en compte k leurs commettans ou correfpondans : on les évalue ordinairement a f p| fur le total des affaires ; c'eft ce qu'on appelle frais au commun, comme on le verra dans les comptes fimule's. Le Commerce de St. Petersbourg ne reffemble point k celui des autres Etats; c'eit un labyrinthe dont un étranger tient difficilement Ie fil. Ailleurs un négociant n'a befoin que de connoitre fes facultés, les principes & le terme de fes opérations: la bonne foi fait le refte. A St. Petersbourg il faut s'affurer de tout avant que de rien entreprendre; il faut faire une étude deshommes avant que de traiter avec eux; connokre le tems & la facon de contrader, I'ufage des payemens, les différens incidens, les routes obliques de la fourberie, les formalités de ce qu'on appelle juftice; la pratique de la douanne, 1'efprit plus encore que la lettre du 'tarif; les privileges de la Couronne; les défenfesparticulieres d'entrée ou de fortie; en unmot_,lesentraves de toute forte, qui gênent&embarraffent le Commerce. La navigation pour ce port n'étant ouverte que fix a fept mois de l'année, ïi faut avoir fongé long-tems d'avance aux cargaifons de retour, fans quoi ies navires feroient expofés a s'en retourner avuide, ou obligés d'hiverner a St. Petersbourg. L'ufage efl de contrafter en Janvier & fevrier, pour recevoir les hvraifons quatre ou cinq mois après, ou même plus tard felon les arrangemens de 1'acheteur. Nous avons déja dit (pag. 277.) que les marchands Ruffes ont le droit exclufif de fournir les produclions du païs & de faire le Commerce intérieur de Ruflie; ainfi ce font eux qui s'engagent enversles étrangers de faire les emplettes dans les provinces, pour les leur hvrer au terme convenu. On eft obligé de les payer comptant au tems du contract, ou a celui de la livraifon, ou moitié a 1'un & a 1'autre de ces termes. Pour les marchandifes d'importation c'eft tout Ie ■■contraire :1e négociant étranger ne pouvant vendre en détail fes marchandifes , qu'il n'ait acquis le droit de bourgeoifie, les vend aux marchands Ruffes en gros & a crédit; favoir, a 9, 12 & quelquefois a 18 mois de terme; encore fe croit-il heureux fi a 1'échéance du crédit convenu 1'acheteur efl exaét a lui payer le montant des marchandifes qu'il lui a vendues. Suivant une ordonnance émanée de la Cour Imperiale, les négocians étrangers ne peuvent placer leurs marchandifes ailleurs que dans des magazins appartenans a la Couronne , qu'ils font obligés de tenir a ferme de h douanne; cette obligation eft une fuite de la défenfe qui leur eft faite par la même ordonnance, de vendre en détail au - deffous de la valeur de foixante-dix roubles, & de garder dans leurs maifons ■leurs marchandifes, de quelque nature qu'elles foient, a 1'excepeion des vins , des iiqueurs & de quelques autres articles. Divers inconvéniens'-réfultent de cette ordonnance pour les négocians étrangers, tels quun furcroït^de dépenfes & d'embarras occafionnés par la diftance de -leurs maifons a leurs magazins, outre les frais du loyer ; les rifques  DU COMMERCE. I. Pjvrt. Liv. II. 287 des incendies (*) ; Ie dépérhTement - inévitable des marchandifes dans des üeux éloignés de I'ceil du tnaïtre ; enfin le défagrément de fe voir expofé aux vilites toujours imprévues & fouvent injuftes que la nvalité ou 1'inimitié des marchands nationaux ne manquent pas de multiplier le plus qu'elles peuvent. II y a plufieurs exemples d'étrangers ruines par cette efpece d'inquifition. Au refte, de toutes les nations étrangeres établies en Ruffie, la nation Angloife eft la plus favorifée par le gouvernement, cette nation étant Ia feule' en Europe qui ait un traité particulier de Commerce avec Ia Ruffie: ce traite fut figné pour la première fois fous Ie regne de ia Reine Elifabeth y depuis il a été renouvelé régulierement a chaque expiration de terme, & récemment en 1766 entre Catherine II, & George III pour I'efpacè de vingt ans. Nous allons en extraire les principales claufes qui diftinguent les Anglois des autres étrangers qui commercent en Ruffie. i°. Le premier avantage des Anglois eft d'avoir par ce traité un rapport politique établi avec 1'Empire de Ruffie: c'eft un titre, une fauvegarde, tant pour les affaires civiles, que pour celles de Commerce. Ils ont par la le droit de réclamer contre toute infraction quelconque du traité, & •d'intéreffer le gouvernement au redreffement de leurs griefs. 20. Les Anglois de Petersbourg ne font (par 1'art. 4.) jufticiables que du College de Commerce, au lieu que les autres commercans étrangers font obligés de plaider devant le magiftrat en première inftance , ce qui fait trainer les affaires en longueur & augmente confidérablement les frais. 30. Les Anglois ne font pas obligés de payer les droits d'entrée & de fortie en rixdales de Hollande ; ils ont le privilege (par 1'Art. 5.) de les acquitter en monnoie courante de Ruffie. II faut remarquer qu'a da derniere époque du . renouvellement de leur traité, I'ufage de payer les droits de la douanne en monnoie de Ruffie étoit commun a tous les négocians étrangers, conformément au tarif de 1766. Mais, par une ordonnance de 1771, il fut enjoint d'acquitter la moitié du montant de ces droits en rixdales de Hollande,, en confervant feulement aux Anglois, en vertu de leur traité, 1'exercice de 1'ancien ufage. Pour ce qui eff des négocians. Ruffes le nombre en efl petit; & quoi- (*) II y a eu cette année même (1780) dans la nuk du 15 au iS Aoflt, un-incendié qui a conlunié, 40T991. Pouds de .chanvre, évalués a . ... Roubles 749260. 2r. 83456. dits, de lin, . ... . . J71964. 27. - 119098. dits, de codille, de lin & de chanvre, . . - 66396. 6r. - 65565. dits, de tabac, . . .... 108677. 12. - Et diverfes autres marchandifes avec 4 galiotes pour 72376. 90- ■ Perte totale . Roubles 1168675. 1 r..-- Sans compter..; un navire Hollandois & un LubecKois, & les magazins en pierres & «B beis. COWMEHCB Bl Nor.". Commerce ■VI 03 CO < l , " g 1 § 2 g;-5**Jfeü4f ::~/&g ^ ^ ^ Oy ni moj^^m ca - • 4 Wi l"' o ' ' ' ' « 8 ' 3? 'SI'S' kj-c'm g Cordages. g, — m o oo co o o • o ^ 5, ^ 4i • i . w , ^ » S* . oo v3 IO qno^qM^ Ov£ .» 8 c? ^ of & ' " ' K>ïw.»,S,t. ' ,m*S ^k., & 9* >2 *ï . 1-,i,cooc\no^k>1cco3». «£, S- "? 'X rx i ' , i i 1 i v-.. ""S* 03 _^ ë ■ ■ ■ ■ 'JJLlM^^lAÈÈ $ s- Z. 5 CO "ui • KJ to CO ' • ' i ' "o t"*'^ tSs § to GO - m \0 +» 4^ S 53- ^ Sf § co o CO i *' , Ü , U ON I , I , , ft, ,a S ?v 'O >h CC Ol U Ü IO co 5>_ Tg ^ 1 ' n| ' 4^. Os OvVOOD -f^ O ?5 • > ■ K C i >l ,<-< > i co i «umhOOio , , , S- *?• ^> m ^ _Oi oo O ^ O O « 1 ' 5 ""o vc I « o. 1 ^ ' 5 — ~~ " ' * '— ' 1 0 io ' 1 ia ■ r3 , , o 0'o\co^\o«co,oo,,S £ ^ >-< -t^ i m i knim h . co , , ft. Q3 o yj_J^LP_ogvpco • • • vo , v3 -Ü- o 4>- 03 KJ o, wo § & S" t> V1 wv3moo*WN , . . kQis, S"S -t^. . ^. O mUIQ M B H B 1 » 4a. o Iw ol|■■■,'co■,"3■'■ ? I ^^a.D Oo 2 Nou» Cómmsrce ds  spa TRAITE GENERAL b o r- - 5 — Cu -—■—' ~ . kj <* • r"i . lo I . w >-i CO , , t g ft5 NO VO • Q 4* O 4=. n| V3 -g- <-> , . •-!>+•, ooi—" n> | " t Z . 1 > • 1?l Oueues de m . . . , t , ^ . " • ,°° • ■ i" I Cbeval. O^Owco o I ~i o, I Oi , _ — vo O ^. » ^ nT "wl ^ q o og 1 sa * . . e . . °£ t- i? | re « 03 nj Nj B- o / "> trtS * o \? ■ i . i .ooo ....... c> • 1 3 « & g- ^ ^ -_ : - g* £_ ° \o +. i? ' ' ' ■ cx303 1 io •' ' 1 ' "gl Savon. V? f-V ■ "-o C\ COtoCO . *a y 1 VQ CO >- i ■ ■ ■ [3 « ■ CO ■ ' ' * ' § +. +- ■t.>fc»bhu ^ t § : i .5^3 • 5 ■ i' §>l r n, . Q3-+- : ^ crc>- i 3 — — ^3 =3 . kj CS . . , „ 42. , , , , n*W i Mu 3 n. d\ i n. o ' Ü-S 1- "2 ^' . , , . ■ • • ■ 2 1 . °> ■' tO I n~ — — 64 S ü | '''''' o go. Q o. . o.-^ • *  DU COMMERCE. L Part. Liv. II. 293 wbo"o _ ^ —■ a o a o t^i o o ssü "-a 2" o2?<^?3 g, ». ». " ' " a" g S o a S. * '..3. < 8 • . • • . £ " ' ' £5 . g'iS-v. o.q5 _ • • s>. K 3. — —■ 03 m LH s» S n "o m a 1 . . ~ . ~1 vs 1 ° Ej m Q t o I 5^ " ij 03 ro wtoi-i.. — tJ''-''-'1-' O» O O O-J o LJ 10 OJ CA Ol Ol 03- M- 03- 03- 2- 03- *3- t> 03- 03- IJ' 03- 03- CO' CJ- (ü- fti- lu- ftl* M- ^ u> »ü u h ps>p-ii-iiowi-.M 3. S?^ UOO' ' » m +■ M ulSWMi)uC\UYlN H- 25 • ' r t- fftr r s h~ Qbj* __^__jQ-~icl _1^_CBt__u;_._CLci-_c_,m 3 3 '"3i SS rtnnn\^non 2n2So2222ft2'<'ttr Jl i oe, .§ "5 33BS§3§g gggg-§33B3S3gg. ^ § O • f» • 3 «-> g • ■ zr^ ~ — ^ , — _——— ^ Frais de Douanne a 3 p§- fur la fomme payée. §^ . _——_ , ^ o> muuÏ; »nf=^a.Sr£;M S. ^ 5^5 s 5 : s ; HE^êS-^tg Ir ïlï S o «T u 3 3 S "> n G » moco air» g 3 .° ~ c» 1 _ _ 1 rv. g? s c 1 c c B "g. 55=1" I ft O K» l-i OJ Oi OO 5^» •°S j-3-3 3 B S 3^ „ s- §K§ ^ li ta 2" §> ooö 2">a: a 5; a S- p b. ° -' w .m na>-i-i-too— °-0 ip |gsg.|. i^a-^s-: o |j ^oofs-cn-.-. e g" a o - 3 ■ g ~ -a 'r5-'" _« CoinmuBSKité f pfj dn nionwm.|JCpurt»gedes|| i'roviHon 2 pl ? du mom. GourtagE. I j>* i de l'achat.|| traites^-pl [jfrais txtraorcl. i p|j- towl. " Oo q Commerce »_ Word. C»mmnTCC ii Rugft.  «94 TRAITE GENERAL » m N! h o m * O O *. -J J> "t3 -a ra _0 65- 03- cj- ~ ^ £- w ui k w • O _e_~ ° T^* ST '** 3.5-3 2:S-g o 5 S 3 5-B 2 3 2.2-8 8 £.8 2.8 g jf » »" B-S Sl^g-sJ'S " i.S£f 2,2 m o < s o, ilisf* HiK?fim*i-Un j - • S. s-.-;. 8. I. ,| ||.. ^ ^ O's. osMs^^'r^co. *» 3 . ra ._■»"*<» _. ra n ra ra _., _, -.""_._.<» _. w ra 2 2 - Ö " ï^N ' —" _ ' O W ^ ro* _ s.»s £0°°£- Ki? P £ b Frais de Douanne a 3 pf fur Ja femme payée. if Z> m lüC^J Ê? = S « ^ _ "^SWOOO K-S dj"^ OoStOo^ot-) S-S'i "on n ^' Q Sr^ 1 » «o i- » 3 ET | 5-SL. L ^ |.|. 02 cff.w= SSOS-rao ' f>^ E»■ 8 "fel- qs* g. « ff S N ^> w _ ^ '- ". Ci" W « O O ia »* "aB = = 8ra 2-3 3 S3 ^«1. c? • S § g 0 2 ^ ^ ^ o^oooi noo gr o o „. o a • 0 __RnRg. § _ r? g 3 o 2f ET^greS-Cu ff S»-ra --g. P IS ' * " ^ |> " 'gsS Lt Communtiiié j p|? du montant] ICourtsge des 11 P.ovifi.m. a p_ ? du m0Jt7 Courtage, 1 P| ^ de l'achat.jl trahes $ p| I,frais extraord. 1 p|J total CflMMEMrl 1)0 Kor». Commerce 4e Rufte.  DU COMMERCE. I P a r t. Liv. II. f>5 O» O» W «OOOOO O £ -t> O " 3* 4_ g 3 _- fcü /■_ " z> ___.S'~rr_^~_ _)=t»r>_-'__._._» "> - - g.||i.ff _~. &g|i!|»;ii>\s. :«??tf _£ f n : • . 'J § • • ; .. . ^ m 1 • • • . . M _ . ■ v>l v _J ' *S I. Ill-l-gl-g I ^^IgSg^gSgEESg II. * " • c_r» • o* < cr önaa^3 5.lï2T3_Tjoni n^i - . , *-L *° 'g_'S'_'°^ ; a3B3' °-; Fsp; 3 - 333L fe^ S? g I OS» gag ? 5» 3' g. H ^: P- F- s.§ . _p. g Ügg.g g. ^ ^ I s - •- . J ' ? a la Communauté f pf? Du MontantllCourtage desII Provifion 2 pü. 7 du m0ntant  tOOÖ 296 Omwïrce nu C^nmcrce de Muffie. Quoiqu'il foit aifé'.'au moyen des prix courans des produflions Rufles, de faire le calcul de ce qu'elles coüteroient rendues a bord du navire, nos „fleurs ne feront par fachés de trouver ici des comptes fimulés des principaux articles que les étrangers tirent communément de St. Petersbourg. Le chanvre eft un article eflentiel du Commerce de St. Petersbourg; la qualité en eft beaucoup eftimée par les Francais & les Anglois, fpécialement par les premiers qui n'en emploient pas d'autre pour leur marine. II y en a de trois fortes, le chanvre le plus net & dont les brins font longs &minces, forme la première; celui qui eft chargé d'étoupes, & dont les brins ne font ni longs ni minces, forme la troifieme ; la feconde tient le milieu entre les deux autres. Le prix de chaque efpece differe d'environ 2 roubles par berkowitz: c'eft-a-dire fi le chanvre de première qualité vaut 16 roubles celui de la feconde en vaut 14, & celui de la troifieme 12. Voici un compte fimulé de cet article: 1000 Pouds de chanvre de ire. forte i 16 roubles les 10 pouds. '. R°. iöoo. *. ■Frais d'expédition. Douanne, a 165* cop. par pouds, dont { en roubles, R°. 82. 88. & 1'autre \ a 125 cop. font rdlrs. 66. 15. a 140. cop. - 92. 82. Fanaux & a'ccidens, a 3 pg fur les droits . . . - 5. 27. Braquer ou affortir, a 5 cop. par berkowitz. . . - 5. - Courtage d'achat ip?, & dit de traites, j.pï • • • ï2. - Au Cammun, \ pj. & frais extraordinaires 1 p| . • - 18. • Recevoir, lier, pefer & porter a bord, a 1 rouble par balie - 18. - Commiffion fur R°. 1834- Ps • • * . - 36. 68. Roubles J_7C. 65. Le Lin de Ruffie eft beaucoup eftimé a caufe de Ia longueur de fon brin; -fa couleur eft naturellement brune , mais quand il eft filé _ il fe blanchit aifément dés le premier lavage. II y a trois qualités de lin en Ruffie; la première fe nomme a 12 têtes, la feconde a 9 têtes, & la troifieme a 6 têtes. Le prix differe de 3 roubles par berckowitz d'une qualité a 1'autre. Par exemple: le lin de _re. qualité a valu cette année 22 i roubles le berckowitz de 10 pouds; celui de 2de. i9\, & celui de 3me' qualité i6\. Le lin de Nowogorod eft 1'un des meilleurs que fouraiffe 1'Empire de Ruffie. Donnons un compte fimulé de cet article. TRAITE GENERAL  DU COMMERCE. I Part. Liv. II. 297 ïooo Pouds ds lin dc ire> forte k t2\ roubles les 10 Pouds. . R°. 2275. . Frais dexpéditien. Douanne, i 348I cop. dont la | en arg. rufle, . Roubles 174. 38. & 1'autre k 125 cop. en rdlr. 139. 25. & i 140 copecks 195. 30. Fanaux & accidens, i 3 p§ fur ces droits . . - n. 9. Recevoir, pefer, charger &c , les 100 ballots, è 30 c«p. chacun 30. Lier k 5 cop. & braquer è 4 cop. le berkowitz. - 9. - Courtage d'achat i p|, & courtage des traites i- p§ . - 18. 35. Frais extraordinaires 1 p| & au commun } p° . - 25. 55. Commiflipn fur R°. 2738. 71. k % pj . . - 54. 73. Roubles 2793. 49. 60 Pouds de chanvre ou de lin font comptés pour un laft de Commerce. Les cordages, qui confiftent en"cables & cordes de toutes les grolfeurs, foit goudronnés, foit non-goudronnés, font faits de chanvre; il s'en fabrique beaucoup en Ruffie, oü on les vend au poids: en voici un compte fimulé. 1000 Pouds de cordages affortis, a 190 cop. le poud . , R°. 190c». * Frais d'expédition. Douanne „45 cop. dont la ~ en arg. ruffd, . . R°. 22. 50. & 1'autre ~, k 125 cop. eu rdlr. 18. k 140 cop. . - 25. 20. Fanaux & accidens fur les droits k 3 pï # . . - 1. 43. Recevoir, charger, pefer &c. a 70 c_p. par ic pouds . - 70. Courtage d'achat \ p°, & courtage de traite \ p| « - 15. Frais extraordinaires 1 p| & au commun \ p| . . - 2r. 37. Commiffion fur R°. 2055. 5°« a 2 P, • . • " 4i- 10. • — T96. €0.' Roubles 2096. 60. 120 Pouds de cordages font un laft de Commerce. Le fer de Ruffie eft en général de bonne qualité. On le diftingue communement en vieux fobie & nouveau fobie ;le vieux fobie eft d'une qualité fupérieure au nouveau ;il vaut environ 10 copecks par poud plus que celui-ci. Le prix du fer varie depuis 70 jufqu'a ico copecks, plus ou moins, le poud de 40 É&. Le compte fimulé füivant eft fait fur le prix acluel de ce métal a St. Petersbourg. 1000 Pouds de fer, dit vieux fobie, k 90 copecVs Ie poud, . . R°« S>°°' Frais dexpédition. Douanne k 37^ cop. par 10 pouds, dont la ~ en . R°. 18. 63. & Tau:re moitié k 125 cop. en rdlr. 14. 45. a 140 cop. - 20. 83- 1. Partie. Pp Comme rci d» Nord. Commirce de Rufit.  2p:S CeMMERGE Eü CemmiTCe ds Rufu. Tranfport de 1'autre -part. ; . ro, 39, +jh pgo> ; Fanaux & accidens, 3 p| fur ces droits, . . . - 1. ig. Recevoir, pefer, charger, &c.,_ 10 cop. par ra pouds . - 10. Courtage d'achat ~ p5, & courtage des traites \ p| . - 6. 75. Frais extraordinaires ip°, & au commun | p_ . . - 10. 12. Commiffion' fur R°, 3^7. a t p| . . . - 19. 35. 1 8f>. 8?, Roubles 986. 80. 120 Pouds de fer font un laftr. Les cuirs de Ruflie forment une branche des plus importante, du Commerce de St. Petersbourg; il y en a de plufieurs fortes-. La meilleure, dont on diftingue trois qualités , fe nomme Gave ; enfuite vient celle qu'on nomme Malja, puis le RoswaL En général on préfere le cuir le plus cloux, le plus fouple & Ie plus Iuftré. Les prix de cet article varient prodigieufèment d'une année a-1'autre. On le paye depuis 400 jufqu'a poo copecks le poud, füivant les qualités refpe&ives, eu égard aufli aux circonftances. L-achat s'en fait ordinairement par aflbrtimens de diverfes qualités , comme on le peut voir dans Ie compte fimulé füivant d'une partie de cuirs de Ruffie compofée de 255 rouleaux, dont 120 rouleaux Gave ire. forte pefant . [ Póuds 180. 50 dits, . . ade. dite . , .70.' 15 dits, . . 3me# dit& > t 2 6 - Dont la i en argent ruff?.. . . ^ - 311 34 & 1'autre i, 4 125 cop. en Rdlr. 249. 34r. & a 140 cop. . 349.55! Fanaux & accidens, 4 3 p? fur ces droits. . . . 19.8^ Braquer les peaux de lievre, è 2 Ro. par rooo. . . 3Q't Battre les peaux, les recevoir, plier, emballer & porter abord - 39. (53. Courtage d'achat \ p§, & courtage de traites \ p|. , . to. 47] Frais extraordinaires 1 p% & au conjmun \. , \ . 75.71" Commiffion fur r°. 7606 42 pj. . , . " . rb- 7758. 64. La cire & le fuif, tant celui dont on fait des chandelles que celui dont on fe fert dans les fabriques de favon, étant deux objets importans du Commerce de Ruflie , nous allons faire fuivre un compte fimulé de chacun de ces articles.. Compte fimulé de 100 pouds de cire 4 13 roubles, ; ; ro, i30a ; Frais d'Expédition. Douanne a 32\ cop ,; dont * en argent ruffe, , . Ro, t|j_„*, & 1'autre | 4 125 cop. ea Rdlr. 13, & 4 140 cop. .' l8'. 20] Fanaux & accidens, 3 p| fur les droits, . . - r. Recevoir, pefer, nattes, emballage &c. 4 10 cop. . . I0] Braquer ou affortir la cire,'4 3 cop. par poud, , - 3. „ Courtage d'achat | p|, & courtage des traites \ p§. , . I0° Frais extraordinaires 1 p« , & au commun \ p|. ° , . I4.62. Commiffion fur Ró. 1373. a 2 p_. _. ° : nf 'f 0 _ I ~7" 47' I0°' S8» R°. 1400. 58. 100 Pouds de cire en paquets, ou 80 Pouds nets en futailles, font eomptes pour un laft de Commerce. Compte fimulé de ioco pouds de fuif, dont 5.00 4 chandelles, 4 25 roubles les 10 pouds. ; ; ro. i2sei 500 i favon, 4 ai ■ — ' *ó • ... % - 1150. - 1000 Pouds. „. —- re. 2400. - Frais dexpédition. Douanne 4 285, cop. dont la { en argent ruffe. . ro. gg & 1'autre | 4 125 cop. en Rdlr. 114, iS. & 4 140 cop. - kj, 2_ Fanaux & accidens, a 3 p§ fur ces droits. . -98 Recevoir, pefer, charger, & porter 4 bord en 40 futailes, 4 70. copecks „ ..... . 28. Braquer, ou affortir Ie fuif, d 5 cop. les 10 pouds. 0. - 5.' . COSIMSRCE BB Commerce ie Mufte. . TRAITE GENERAL  DU COMMERCE. I Part. Liv. II. 301 Tranfport de 1'autre part » . . R°. 346.98, 2400. - Courtage d'achat \ pg, & courtage de traites A \ p5, . . ig. . Frais extraordinaires 1 p? & au commun \ p| . - 27. - Commiffion de R°. 2792 a 2 \% „ . . . 55.84. 447- Si. R° 2847. 82. 120 Pouds de fuif brut font comptés pour un laft; de Commerce. Les toiles a voile de Ruflie font de trois qualités: celles qu'on fabrique a Kantfcheroff & Terikoff forment la première, celles de Longinin & de Balafcheff la feconde, & les autres fabriques de 1'Empire forment la troifieme, qui eft la plus commune. Les prix de la ire. forte varient füivant les circonftances de 7 a 9 R°. plus ou moins, la piece, & les autres fortes a proportion. Voici le compte fimulé de ces trois fortes de toiles %. voile: 100 Pieces toiles k voile de ire. forte, a 8 roubles, ; 3 R0. 800. 200 Dites, idem, . , de 2ie. dite,è 7| . ». * . 750. 200 Dites, idem, . . de 3e. dite, k 6 . . . 600. Roub. 2150. Frats d'expédition. Douanne des 300 pieces,k 48! copecks, dont \ en ~. R°. 73. 13. & 1'autre moitié k 125 cop. en rdlr. 58.25. & k 140 cop. - 8r. 90. Fanaux & accidens * 3 p§ fur ces droits ♦ . 4. 65. Recevoir,nattes,cordages,emballage & frais jufqu'a bord, k z\ roub. les 20 pieces, . ♦ . , - 33. 75.' Courtage d'achat ~ p§, & courtage des traites k * p? . - 16. 82. Frais extraordinaires 1 p§ & au commun \ p| . . - 24. 19. Commiffion fur R°, 2384. i 2 p? . . , - 47.68. " ■ 11 282. xs» Roubles 2432. 12. L  DU C OM M E R CE. I Part. Lit. H. 303 d'autre de meilleure qualité. La France recx>it depuis plufieurs années" de fortes parties de tabac de Ruflie, dont Ia culture s'augmente & fe perfeéHonne de jour en jour en Ukraine. En voici un compte fimulé pour I'ufage dés fpéculateurs;. 1000 Pouds de tabac d'Ukraine a 170 copecks Z- 2- .- R9. 1700. Frais d'expédition. Douanne a 20 cop. dont Ia - en monnoie rufle . R". 100. & 1'autre i a 125 cop. en rdlr. 80. & è 140'cop. - 112. Fanaux & accidens ,a 3 p? fur ees droits . . 6. 3^ Emballer, pefer, recevoir & charger, è 3 cop. Iepoud - 30. Courtage d'achat i p' & courtage des traites ^ p| . - 12. 75. Frais extraordinaires r p2 & au commun f p| - 19. 12. Commiffion fur R°. 1980, k 2 pj „ , - 30. 60. 319- 83. Roubles 2019. -830 • Lorfqu'on voudra faire un calcul exaét de ce que les marchandifes donc nous venons de donner des comptes fimulés pourront coüter, rendues dans les ports oü l'on voudra les faire venir, il conviendra d'y ajouter le fret & 1'aflbrance, qui coüteront felon les circonftances, comme nous 1'avons dit page 196 & 200, oü nous renvoyons nos lecfeurs. II nous refte a expliquer maintenant la maniere dont les droits, portés dans chaque compte fimulé que nous venons de donner,fe payent a St. Petersbourg. On compte le droit de douanne füivant le tarif, dont Ia moitié du produit fe paye en argent de Ruflie, & 1'autre moitié en rixdales effeótives de Hollande qui doivent avoir le poids requis (*). La Douanne recoit ces efpeces fur le pied de 125 copecks chacune, c'eft-a-dire. que pour 125 roubles on donne feulement 100 rixdales; mais, comme celles-ci coütent fouvent aux négocians de St. Petersbourg beaucoup au-deffus de 125 copecks, ce qui dépend du taux du change de St. Petersbourg fur Amfterdam, on réduit dans 1'article des droits des faclures les roubles en rixdales au prix fixé de 125 copecks, puis les rixdales en roubles au prix courant des rixdales. Les rixdales étant regardées a ■ St. Petersbourg comme des effets néceffaires a fon Commerce, elles forment un objet de fpéculation dont plufieurs maifons, tant en Ruflie qu'en Hollande reti* rent de grands profits. Un compte fimulé de ces efpeces, achetées a Amfterdam & expédiées a St. Petersbourg, nepeut donc qu'être agréable & inftructif pour' nos lecleurs. (*) Nous avons dir cidevant crae les négocians Anglois fottexceptés de cette regl?,~ Les. Ruffes. le font auffi, . COMMSRfE MJ' Nord. Rujru.  304 commercr du Nord. Commerce de io Sscs contenant ioooo rixdales, a 50 f. . \ , 25000 - Z Agi° 2 P? ' • • • .-* 500- - " _' , 25500. - Courtage k * par mille i . . fl. 12. 10. - Pour 10 facs a 6 f. . . . . -3. _ . Commiflion d'achat | pl . . - 85. - - -~ 100. ra. . » . ji «. . 25600. 10. • Prime d affurance a 1 p» & police fl. 259. . . Fret a * p| . - ,„ r, 4 * ' • • • • 03. 16. - 322. 16". - Argent courant de Hollande fl. 25023] 6. - Lefquels an change de 38 f. par rouble, font ; . ro. i3643i g co< Bénérice k faire a St. Petersbourg . . • - > : 3$6 T Si les icooo rixdales s'y vendent a 140 copecks . . en R°. 14000! -—" Ainfi c'eft du change que dépend la hauffe ou la baiffe des rixdales. L Agio des rixdales roule en Hollande de 1 a 3 p? plus ou moins. Pour ce qui regarde les marchandifes d'importation qui ont du debouché a St. Petersbourg , il fuffit de renvoyer nos lecïeurs a la page 295, ou nous en avons donné un prix courant. Cron/ïadt, qui fert de port a St. Petersbourg, eft une ville batie dans lüe deKttzkar oxxRitzard, ou Retufari, fituée dans le golfe de Finanae. Cette Ifle a environ un mille de long & un quart de mille de i,r§\ RufTeS Ia nomment Rotlin-Oftrow, ou flfle du chaudron; elle eft diftante de 29 werftes,ou 4 bons millesgéographiques,du Fort de bt. Petersbourg; dun demi-mille des cötes d'ingermanie, & d'environ deux nulles de celles de Carelie. Cronfladt a trois ports placés 1'un prés de 1 autre; ils font grands, fürs & commodes; mais leurs eaux, qui font r0m!Vont très"Préiudlclables aux navires. Le port marchand, qui eft a lüueft, en peut contenir un grand nombre. Le port deftiné pour les vaiffeaux de guerre, eft a 1'Eft; il renferrnj la plus grande partie de la Hotte rufle. Le port du milieu eft deftiné a recevoir tous les vaiffeaux «X batimens appartenans a la Couronne. 5 III. Commerce de TVibours, Le gouvernement de Wibourg , qui comprend Ia partie du Grand Duche de imlande que Ia Couronne de Suede a été obligée d'abandonner a celle de Ruflie, -fe divife en trois diftricts; favoir, la Carelie, le diftriéi de Ilexnoim & une partie du Savolax. On y trouve les villes fuivantes: WlBOUBG, TRAITE GENERAL  DU COMMERCE. I Part. Liv. IL 305- Wiboürg , en Finlandois Somelinde & proprement Somerilinna, place de ^Commerce fituée dans une Peninfule formée par Ie golfe de Finlande. Le -port en eft bon & fur; il y aborde tóus les ans une cinquantaine de inavires, la plupart Hollandois, qui y vont charger des planches de fapin, & quelque peu de goudron & de poix réfine. Comme les planches forment 1'article principal du Commerce de Wibourg, il eft a propos de donner le compte fimulé füivant d'un chargement compofé de Dimenfions de chaque planche Longueur. Largeur. Epalfeur. 3117 Douzaines de planches de 12 pieds, 11 pouces & ij pouce». 3 Dites, 10 . . 11 . . ij 6 Dites 9 . . 11 . . ij 265 Dites, 8 . . 11 . . 15 51 Dites, . . i . . 12 . . 10 . . 13 75j Dites 12 . . 9 . . ij 473- Douzaines de planches de fapin, qui répondent a 444| Douzaines dc planches des dimenfions ordinaires, favoir de 12 pieds de long, n pouces de large & iL2 pouces d'épaifleur, mefure de Hollande, dont la douzaïne rendue franche de frais è bord du navire, coiïte 80 fois courans de Hollande, & les 444* douzaines font. Cour. fl. 1777. 6. • Commiffion d'expédition a Wibourg a 3 p£ . . - 53. e. » Courans fl. 1830 T2. - La qualité des planches de Wibourg n'eft pas mauvaife; mals elle eft plus propre pour des ouvrages de menuiferie que pour la ^conftruótion des navires. On en regie les prix en argent de Hollande, I'ufage ayant été toujours tel, quoique la maniere de compter foit la même a Wibourg qu'a St. Petersbourg. Friederichskam, autre port fitué au bord du golfe de Finlande, fait un Commerce de planches femblable a celui de Wibourg, dont Friederichsham eft peu diftant. Après ces deux villes, celles de TVilmanftrand, de Kexholm & Nyflot font les feules qu'on trouve dans le gouvernement de Wibourg : ces trois yilles font proprement des fortereffes. § IV. Commerce de Livonie & iiïEflhonie. r La Livonie & 1'Efthonie occupent une étendiie de païs de 45 k 50 milles d'AUemagne, du Nord au Sud, & de 35 a 40 milles de 1'Eft a L'Oueft, non compris les Ifles. Ce païs eft fitué entre la Courla ide, la L . Partie. Q_q Commerce do Nord. Commerce de Ruflie.  3o6" X R A I T K G E N È R A L f.'OUMïnCE DU Nnnn. Commerce ie M0el mer Baltique , le .golfe de Fiidande, 1'Ingrie, la Ruffie & la PcW Tl § en,tr™ Parties■ W ]e gouvernement de Riga, celu delévaï £ Ia ville de Narva .qui eft indépenïante de 1'un & 1'autre de ces n^ens Le tcrroir pns dans fon enfemble efl d'une bontéi médfo-e J produit dans les années ferules beaucoup de feigle & d'orge donTü s'e^'m/ ' de fortes parties dans 1'Etranger-quand l'expo?tation n'en eft pas défSdt" Les habitans de 1 Efthome ne cultivent pas plus de lin & de chLvre Sne eur en faut pour leur ufage. On en trouve davantage en SK lis Ia culture pourroit:en être améliorée, & augmentéef II arnvTtous le ans dans te pais & furtout a Riga qui en eft la Capitale JTeLloZ de bied de lin, de chanvre, de graine de lin , de cheW de mH de cire & plufieurs autres articles qui y font envoyé de ISanif £ Comment i n rlques, prorvi-nces de ,a kufne-> m^^g%vcez: df k Couriande &^ ff^ ? ^ C0^e en «P*™TjJ™t deffous de RT. ^ da"S la mer a Du™^ünde un peu au! d£ FMW & de Ia k-nie de ce°sSporïS *T ^ idée d" ?~ ^ « & dans chacun èft^olnl£kfe k -p,US;iche & la PIus commercante du païs, i r ?er d environ deux milles d'Allernare Elle a un nn-r oWé L c"leiïna' A enVimn Un,quart de lieue de ,a ville> «i b°?d dePlS Vaurr"p^ h' SV01t OT grand nombre de maê^ de chanvre fes^nondScTdan4?*; ces ™^ZinS, nommés font a" abri fl ' 11 S Bpen,d.Une écklfe <ïu'on y a conftruite du cöté du % on v fait naiI!eurs,eIo!Snés des lieux habités; &, dans la crainte du ouvrWs 7l il frde nS°ureure P«* Iaiffer approcher que S TLl PJf°nneS aux<3ue]Ies °n croit pouvoir fe fier. 9 année cirZf ° eXPorta£lon de Riga eft trés - important: il emploie tions d'Eurnn- rw 2 ,77 .1 en arnva a RlSa dc diverfes Na- Sd^rtóen |loiSliïnnf fmVante- • CÈ n°mbre a « faire connnttr-o 1 r 7 _f ^ • la êuerre' mais rien ne peut mieux SvahSS^^Xr^ dC Rl§f danS les bonaes années que la noto avance ues. marcnancufes exportées de cette ville en 1779.  D U C O M M E R C E. I Pakt. Liv. jjj so? Note.des marchandifes exportées de Riga par 729 navire; de diverfes nations pendant Vannée 1779. " Defination des marchandifesl Noms des mar- Pour Pour Pour Pour Pour Pour Pour Pour Peur ebandifes. , Quantitis.Anglet. Hollande. Frante, Efpag.-Portug. J)ann. Suede Italië. Harnh. n a & la lalt. Chanvre net . . . ^©.-11274. 14444. ■ - 13174J1008. 4243. 3156 - - 3,a «fc. de 2d= forte, dits, 4651. 2673. 408. 206. 2745. 2r2o. ,SJ4. 300. I4Ö2.' LmRakitze . . dits .17.788. 24. 1.1589. 46.,. 22,7. 990 2693 104 Dn, Patemefler, .. . dits, 928. 10. .... 20.! 144 5g. 28o. .g. Dit. Marienbourg, . dits, 734. 5. - - - . 26. 23. 25 - - Dit, Droyaner coupé, . dits 2286. 3. ■ - 280J 70'f. . 3092I 81' 1074 3-' Dit. Driebands, . . dits isg7. ... . . 245> l83o I26p> ^ ^ ■ £ Etoupes ty Cadille, . . dits. 2356. 9729. - - - - 1104 2826 102 - . lof., Cire jaune, . . . dus - . 44. - _ 32. .... 36] . . L' Pett-ajcbe, ou cendres, . dits, 706. 393 - . .... 13 . . j . . c0" Weed-afcbe ,ou caffandes ,• Lajls - 32. -•- - . _ f™> • • • • • • & 143. eer. 27 J 626. " 3"J Vs-L - I • • • dits' 2186. . - .... I620# 4J68; . . O'ge, . .41 , dits. - ■- 284. fris, . . . dits j Fer, ■ . . SchÏÏ. • 8r. 150 - - 93s '\' • A<6i Tabac en feum . . dits, 4. 2564. - - - . . . ,47>. 3„J . . ,e ' Cuirs tannes . . Decker:. 2, rt „„ _ , u- 32- * - 126. w, . . . dus, 18. . 2. 015.' - . 65i Graine-de lin pour femer, barril?, S504. 200II. I4?0 .... 4op J075* . . * Dite, pour faire de Ibuiie dits, 684. 35032. - - - - ... .66. g/i . . • " ac -/x- dis 2. 26738. - - . . . : :445; J79> . . .... Pieces 1150. 876. - - 192. 168. 135. - - ; pgj . . Matéricux, . . . dites 4107. X0p, - - l66.; 40J «d . . J 42J . ? f^gr.'ej & autres bois ronds,dites 224 191. - - Lj 49J 3"7< 2>' "5_: PoMrei au-dejfoutde 50pieds, dit. 14325. 87734. - - 6oj 12:. 299* . Jj 470; . .' Döe* au.dejjit> de sodits. dites, 721. 338.'- - iox. 14I. 52. . _ ,! 52j Planches de Japin, . Sci'.ocks S8x. 765. 3 149. 71.' 10S. 5. 12J "25? Douve, è pipet . . dits 710. 725. - - 19. ... . ... 5,J fff Latei lambris & autres J ,. fortes de bois. ï 620j ' - - - j - - J - - - - - - J On vort par cette note que les marchandifes qu'on exporte en plus grande quantité de Riga, font du chanvre, du lin de diverfes fortes, de la graine de lin & du cheiuvis, du feigle, des mats, des poutres & des planches de fapin. Neus allons donner des comptes fimulés de ces articles , qui font ceux qui méritent le plus notre attCiftkm.  Compte fimulé de ioo Schʧ. de Chanvre Droyaner , a 14 rfhlr. Rthlr. 1400. - Frais dexpédition. Droits de Douanne, dü pörtoire & du Sund, „. Rthlr. 116. 6oi 11 li'Agio fur les efpeces, a 7 pg & papier timbré . - 2. 36. Droit de 1'hdtel de ville . . . 11. 10. Courtage, & droit de la balance . . . • 14. 40. Tranfport du chanvre-hors des magafins . - . - 3. 30. Frais de réparation de ia riviere , .. . 2'. io, Commiffion d'expédition fur Rthlr; i55ö.i 2 pg . • 31. 11. 187- 17. AHvRtl-.Ir.. 1587. 17. Le chanvre des fortes inférieures coüte a - peu - prés les mêmes frais qi;e le chanvre Droyaner. 308 TRAITE G E N' E R A E Le meilleur chanvre que produife le Nord de l'Europe Ié reeueHlèdans la Rulfie Blanche, d'oü on le porte a Riga. Plus le brin en efl fin & long, plus.il eft eftimé. On a auffi beaucoup d'égard a ce qu'il foie cueilli a propos, fans quoi il feroit foible & caffant. Les couleurs qu'on prife le plus font, le blanc, le coloré ou vermeil, le cendré ou verd d'anguille. Le plus & le moins de netteté en eonftitue les dhTérentes qualités & les prix divers. Au furplus, ces prix font plus ou moins hauts füivant les circonftances. On a vu monter en 1778 a 20 reichsthales d'Albert le Sch®. de chanvre de première qualité, & en cette année-ci (1780) il a roulé entre 12 & 13 reichsthales. En partant de ces deux extrêmes on peut prendre fur le pied de 16 reichsthales le prix moyen du chanvre net de première qualité, fur le pied de 15 a 14 Rthlr. celui de feconde qualité, nommé Droyaner - hempf & Uytfchot, &. fur le pied de 13 Rthlr. celui de. troifieme qualité, nommé Pas-hempf. Compte fknulé de 100 Schffi. de chanvre net, i 16 rthlr. Rthlr. 1600. Frais dexpédition. Droits de douanne , du Portoire & du Sund , .. RrJilr. 128. 80. L'Agio fur Les efpeces a 7.pg& papier timbré, , - 9. 24. Droit de 1'bótel de ville, f. ^ - 15. 60. Courtage, & droit de la Balance. .. — 14. 40. Tranfport du Chanvre hors des magafins. .. 3. 30. Frais de réparation de la. riviere. . 2. 6c. - Commiffion. d'expédition fur rthlr. 1775.-£2 p§t . .. - 35. 45-,;. — 210. 6gi Alb. Rthlr. 1S10. 60 ftOMMERCE »ö NOBD. • Commerci dc Aufie.  D tf CO'MM ERSEi I' Part. Liv. IL 309 La meilleure qualité de lin qu'on tire de Riga, c-roïr dans la Ruffie Blanche; elle fe nomme Droyaner- Rackitzer-Flacfts. La couleur en eft extrêmement blancher.& le brin fin, long & délié; ce lin a quelquefois des taches noires qui lui font tort pour la vente dans les' païs étrangers; malgrè cela on le préfere partout aux autres fortes qu'on tire de Riga. La meilleure , après le Droyaner - Rackitzer eft eelle qui croit dans le Palatinat de Trosk en Lithuanie, & qui eft connue dans le commerce fous lé nom de Lithaus -Rackitzer - Flachs, dont la qualité differe peu de celle du Droyaner-Rackitzer. Quoique le lin de Lithuanie foit naturellement un peu brun,, les Anglois Ie preferent au Droyaner-Rackitzer, &en conféquence le payent quelquefois plus cher. Les autres fortes de lin qu'oa tire de Riga & qui croiffent en Courlande & en Livonie n'approchent pas pour la qualité du Droyaner - Rackitzer & du Lithaus - Rackitzer; il y en a cependant - une qu'on nomme Marienbourg-Flachs qui eft a-peuprès auffi eftimée ; elle croït dans les environs du village dopt elle emprunte le nom, dans le cercle de Wenden en Livonie. Les prix des différentes efpeces de cette marchandife varient trop pour pouvoir les fixer; mais nous pouvons indiquer- ceux qu'on note ordinairement pour chaque qualité, fjavoir,- Lin Droyaner - Rackitzer , depuis il jufqu'a 26 Rthlr. SchttV Dit, Badftoeven gejxbneiden, . . 16 a 21 dites. Dit, Riften-Drieband, . . ♦ 14 a i| dites. Lin Litbaus - Rackitzer, . . . 20 i 25 dites, Dit, Badlloeven-Pater-noller, .15 £19 dites. Dit, Lithaus-Pater-nofter, . .13 a 17 dites. Lin de Marienbourg, . . de 17 a 22 dites. Dit, gefcbneiden, ou coupé ,• de 13 iF IJ' drtes;- Dit, Riften- Drieband . . de 10 h 13 dites. Lin de Livonie, dit Driebands, de U £14' dite?. Lin de Courlande ou de Heyligen, de 10 a 13 dites. On donne a Riga divers autres noms aux lins qui croiflent dans certains eantons foit de Livonie & d'Efthonie, foit de Lithuanie & de Courlande; mais nous avons cru devoir nous borner aux noms généraux & qui font les plus connus dans le Commerce, • Compte fimulé de 100 Schfg. de lin Droyaner - Rackitzer a 23 rthlr: Rthlr. 2300. - Frais if expédition. Droits de douanne, du Portoire & du Sund, . . Rthlr. 123. 80. L'Agio fur les efpeces 7 PÏ & papier timbré . 9- - Droit de 1'hótel de ville, - 20. - Courtage d'achat, & aus travailleurs du poids, . - 33. 64. 03 3 Commerce m$ NntD. Ctmmera ét RnJ/fi.  3io Tranfport de 1'autre part . . Rihh. Ig(5< ^ Pour les nattes, . m Tranfport du lin des magafins è Ia riviere * . I3' Frais de réparation de Ia riviere & menus frais .' - *" l°' Commiffion d'expédition fur rthlr. 2504. 54. a 2 pj * . . $<£ g' "—— 2Sf- 62'. Alb. R-hlr. 2554. fi2.gr. Compte fimulé de ico Schffi de lin de Marienbourg coupé a 20 rthlr. . _ ., • • • • - o Rtrlr. 2000. - Frais dexpédition. Droits de douanne, du portoire & du Sund, , Rthlr «, -0' L'Agio fur les efpeces 7 p? & papier timbré, . . . ' «' L Droit de I'hótel de ville . Courtage & droit de la balance, * *. \ ' " Emballage, nattes, cordes &c. 4" Tranfport du lin des magafins aux gabarres ' . " ?j' Jf Frais de réparation de Ia riviere & mcnus frais . . 2' J' Commtffion d'expédition de Rthlr. 2206. a 2 p| . . . 44* ir| ■ 250. 65. AIS. Rthlr. 2250. 65. Le lin Driebands paye les mêmes frais d'expédition. On compte 6 SchU de chanvre, ou de lin,pour un laft de Commerce. * rlillt^ f°rteS de g,raines 011 femences de lin, 1'une nouvelle, c'eftCd cfne fer"2 ^ - des' récoltes precedent s. S te de n ÏV°? ^ deihlu,ei CeIIe"la fert auffi pWemer, S cette dermere deftmation la rend beaucoup plus précieufe que 1'autre LJrHio i °?t Un foln P^cuher de marquer avec un fer chaud les S a deT fr1S °n k graine d£ Ün' des armes de ,a viIJe dfRiga Lndnn S n f v q? Confiftent en deux clefs c^es, ils ™ mention de noter 1 année dans laquelle la graine a été cueillie. La graine ™ <^Br*lft^fë TrfTa' °U Vi^èUrS J'u:és & aPProuvés Par ,e Magi^at ïurs dans u • " d'ftln-'tlei' * Frais d'expédition. Droits de Doiwnne avec 1'augmentation. . Efp. Rthlr. 1037. 23». Droit du Portoire, fur Rthlr. 4200. a 2 p2 , - 84. Droits du Sund . . " » , . 49. 38. Efp. Rthlr. 1170. 61. L'Agio fur les efpeces 7 p| & papier timbré, . ^ - 82. 4r.. Droits de fortie de Ia ville ... - 189. 14» Erais de réparation de la riviere, . . . 35. li- Pour faire odlogoner les bouts fupérieurs de 62 mks? depuis 17 jufqu'è 25! palmes a | rthlr. S " *6, 453■ Pour idem, de 161 matériaux de 7 a 16 palmes ï \ dite - 60. 34. Pour faire paffer par la Poderaque les 223 pieces . 30. - Pour les faire tranfporter de li au nouveau canal . - 47, 45,,. Pour idem, du nouveau canal a Soldera & dc-Ii jufqu'a Ia rade. . ^ . • xn. i8<- Divers frais des mats a Bordera. .. jg. . Pour faire ranger les mats en pile. . . . . A 1'Arrimeur. . ... . ^ - 20 - Gradfication au Capitaine 4 aux Matelots. _ , 12. Péage d'un pont. . , .-'."».,'. 3. . Courtage d'achat 1 p§ . . . - 28. 64. Commiffion d'expédition fur Kthl. 7904 è. 2 pl . - 158. 7. —1—~~ 23*9. - 91 Alb. Rthlr. 8062. 9. Comme il faut de toute néceffité arrimer avec des planches les navises qu'on charge de mats, on en prend de fapin des moindres dimenfions : il s'en trouve a Riga d'affez fortes parties a des prix modérés, comme on peut le voir par le compte fimulé füivant. 2300 Planches de fapin de Riga. de i| pouce d'épaiffeur, 11 pouces de large & 12 pieds de long, mefurant 27000 pieds, mefure de Hollande, qui è Rthlr. 34 les 2160 pieds font. . . Rthlr. 434. 4», TRAITÉ GÈNÉRAE  CoMMEB.CZ SU Nord. Commtrei avec les frais jufqu'a bord dn navire, favoir : LeSchffi de lin, dit Gefclmeiden flachs, echte Roubles 25 & fait de frais 2 roubles. Le SchPS de lin, dit Riflen-dreyband flachs - 22 & mêmes frais. LeSchft de li n, dit Dreyband-flicbs . i3 & mêmes frais. Le ScbfS de chanvre, dit Pas-beinp, ■. . n & mómes frais. La graine de lin, dite Sae-lein-Saat coute - 4 le barril ou tams. La graine de lin , dite Slag faai . . - 2^ a 3 Ie même barril, La livre de cire jaune coüte .... 30 a 32 copecks & fait de frais 2 copecks. Le laft de feigle coüte 34 è 36 & fait de frais 4f roubles. Les planches de fapin depuis 8 jufqu'a 30 pieds de long, io\ k 11 pouces de large & if pouces d'épaiffeur, dont f de couleur ordinaire & * blanches, coütent rendues abord du navire, quites de frais, de 72 a 75 HdIs courans de Hollande la douzaine de pieces, réduites a 12 pieds de !ongueur. Le lin de Pernau efl en général de bonne qualité. Le Portugal en confomme la majeure partie, en afTortiment d'environ \ de lin fin, & de | de celui nommé Drieband. Dorpat, Dorpt ou Derpt, efl une ville de Livonie batie au bord de 'Embecke. Le peu de Commerce qu'elle fait aujourd'hui ne merite pas ^u'on en parle. Reval, ou Revel, en Eflhonien' Danilin, capitale de 1'Eflhonie, efl me grande ville fituée au bord de la mer Baltique. Le port en efl fort oeau, mais le Commerce n'en efl pas des plus étendus. II confifte prefque miquement dans quelques milliers de laft de feigle & une forte quantité d'eau de vie de grain que divers peuples de la mer Baltique exportent Routes les années. Pour donner une jufte idéé du Commerce de cette vile, nous obferverons que depuis 7775 jufqu'* 1778 inclufivement, le mon:ant des marchandifes exportées a été de 888473 roubles & 44 copecks, aroduit en grande partie de 154u laft 45 barril de feigle & 9755^ barrils CouMixeE nu Nord. Commerts dt Rufn. TRAITE GÉNE RAL  DU COMMERCE. I Part. Liv. II. 3x7 d'eau de vie de grains expedïés de Reval durant ces mêmes quatre années: & que dans cet efpace de tems il fut importé dans cette ville pour 2°ul%7l> r£1 , 6 c°Pecks en marchandifes étrangeres. C'eft la feule ville de Ruffie dont la balance du Commerce lui foit défavanta^eufe. Le feigle eft le principal article qu'on tire de cette ville; le prix In roule de 36 a 40 roubles, ou de 45 a 50 rixdales le laft, & les frais jufqu'a bord s elevent a environ *f roubles, ou 5f reichfthales le laft. Narva, 011 Nanm, ville indépendante de la Livonie & de 1'Efthonie, eft fituée fur les frontieres de 1'Ingermanie au bord de la Narowa, qui fort du lac Peypus, & fe jette, a deux milles de la ville, dans le golfe de Finlande, Ce fleuve dont les eaux font trés -rapides, forme a une werfte & demi au-deffus de la ville, une cafcade de la hauteur de 12 pieds; ce queft caufe que les marchandifes venant par le lac Peypus, font déchargées en cet endroit & tranfportées par terre jufque dans la ville. Autrefois Narva etoit au nombre des villes anféatiques & faifoit un grand Commerce- il eft vrai quil eft beaucoup déchu, mais malgrè cela il eft encore confidérable. Les principaux objets d'exportation font du bois & du lin- on v trouve auffi diverfes autres marchandifes. A Ia différence prés de la quantité , le Commerce de cette ville eft prefqu'en tout femblable a celui de St, Petersbourg, dont elle eft a peu de diftance. Ce Commerce fe fait tous les ans par environ 150 Navires de diverfes nations qui entrent & fortent du port de Narva chargés de diverfes marchandifes. On fe fert du tarif rulle en cette ville de même qu'a St. Petersbourg Les Ifles d'Oefel, de Dago, de Mom & de Runde', ainfi que plufieurs autres quon trouve proche les cötes de Livonie & d'Efthonie, ne font aucun Commerce qm mérite d'être détaillé. Oefel feule a une ville nommée Jrensbourg^ dont le port eft fréquenté par de petits navires de diverfes nations qui vont y charger des meules de moulin & autres pierres dontcette Ille abonde. r Co muur re du n«XD. Commirts ii Rr 3  3i8 T R A i; T È GÉNÉRAL Commerce do Nord. Commerce de Pologne. CHAPITRE IV. COMMERCE DE POLOGNE ET DU DUCHÉ DE COURLANDE* Le Royaume de Pologne, y compris les provinces qui luifontincorporées & celles qui lui ont été enlevées par le dernier partage fait entre 1'Empereur, 1'Impératrice de Rulfie & le Roi de Pruffe, confine vers le Nord & 1'Effc a 1'Empire de Ruffie & a la Pruffe; vers leSud a la Turquie, la Tranfilvanie & la Hongrie; vers 1'Oueft a 1'Allemagne: il touche auffi du coté du Nord & de 1'Oueft, a la mer Baltique. Le Royaume de Pologne comprend trois parties principales, favoir; La Grande Pologne, la Petite Pologne & le Grand Duché de Lithuanie: la Courlande ne fait pa-s partie de ce royaume; mais elle en releve a titre de fief, & c'efl: ce qui nous engage a traiter du Commerce de ce duché dans le ehapitre qui concerne le Commerce de la Pologne. Au refte, nous divifons ce Commerce en trois articles dont le premier traitera du Commerce intérieur de Pologne & de Lithuanie; le fecond, dü Commerce de Courlande; &le troifieme, de celui de Dantzick. La Pologne & la Lithuanie préfentent une furface prefque partout unie; le terroir eft en général excellent; il abonde tellement en bleds, qu'on charge tous les ans iur la Viftule prés de quatre mille bateaux de cette denrée pour Dantzick & Elbing. Avec peu de labours & d'engrais les habitans des provinces de Podolie, de Volhynie, de l'Ukraine& de Ruffie, recueillent d'affez fortes quantités de bied: il n'en eft pas de même dans la Grande & la Petite Pologne, oü les riches moiffons qui n'y manquent prefque jamais exigent plus de travaux, de foins & d'activité de la part du cultivateur. On peut dire de la Lithuanie la même chofe que de la Podohe öc la Volhynie, que c'eft un païs d'un riche fol que les habitans ont peu de peine a cultiver. Outre beaucoup de bied, il produit une grande quantité de chanvre & de lin<&: a d'ailleurs d'excellens paturages; mais ce dernier avantage appartient fpécialement a la Podolie; 1'herbe y croït a une telle hauteur qu'on appergoit a peine les breufs qui y pailfent. On trouve en Pologne des terres colorées, entre autres de la belle terrc jaune, de l'ocre tirant fur le brun, d'autre d'un rouge paie, d'autre encore ARTICLE I. Commerce intérieur de Pologne & de Lithuanie.  DÜ COMMERCE. I Part. Li*. IT. 919 couleur de pourprè. La cfaïe y eft commune en beaucoup d'èndroits. Ce royaume offre de plus du marbre, de 1'albatre & une infinité d'autres pierres; des rubis & des diamans affez relfemblans a ceux de Bohème; de la pierre fpéculaire & dn talc; du vitriol, de la naphte, de 1'afphalte: on trouve dans Ia terre de 1'ambre jaune; mais la plus grande partie fe tire des lacs. On prépare en Pologne beaucoup de falpêtre & d'alun qu'on tranfporte k Dantfick: Ie Palatinat de Cracovie a des mines de fel inépuifables & dans lefquelles on le taille en forme de grandes pierres de taille. Dans les unes il eft gris & opaque & dans les aütres blanc & tranfparent. Cette derniere efpece eft appelée fel de criflal. Nous en parierons plus amplement quand nous traiterons du Commerce des villes de Vieliczka & de Bochnia. Proche de Lemberg & a Haliz dans Ia petite Ruffie, on trouve des fources d'eau falée, dont on tire le fel par le moyen de la cuiffon. Ces fources appartiennent en partie a des particuliers, & en partie k 1'économie de Sambor, qui eft un bien deftiné a 1'entretien de la table du Roi. II y a plufieurs mines de vif-argent en Pologne & elles en font fis abondamment pourvues, qu'en certaines faifons de l'année on le voit fuinter entre les pierres des montagnes qui le recelent; il en découle même d'afTez grandes quantités de la montagne de Zimnamoda, fituée a fix millés de Cracövie & de quelques autres dans le voifinage de Ia ville de Balligrod dans le Palatinat de Ruflie. Les mines de fer font aufli très-abondantes. Les plus fameufes & les meilleures, & dont I'exploitation n'eft. jamais ïnterrompue, font dans le comté de Konskie, prés de Stomborgow dans les environs d'Odrowas. Outre deux grands fourneaux pour fondre le minerai, on y voit beaucoup de martinets pour forger le fer. En tout tems il y aun grand nombre d'ouvriers en fer, comme ferruriers" armuriers, fourbiffeurs & maréchaux, ètablis proche de ces mines. On y fabrique, fur tout a Kouskil, de beaux fufils & piftolets. On fait peu d'acierayec le fer de Pologne, foit qu'il ne foit pas bon pour cela, foit qu'on n'y ait pas le talent de le bien tremper. On trouve peu d'étain en Pologne; en récompenfe il y a beaucoup de mines de plomb, mais il eft plus caffant que celui d'Allemagne. On fabrique beaucoup de litharge d'argent que l'on tranfporte a Dantfick. Les mines de cuivre font oifives acluellement, de même que celles d'or & d'argent,- qui font auffi en grand nombre en Pologne. Le terroir de ce royaume produit des herbes de toute efpece, aTexception de celles qui exigent une terre extrêmement chaude. La manne de Pologne eft une production d'une herbe qui donne un grain femblable au millet. Les habitans de la campagne ramaflent fur les prés & dans les endroits marécageux,- depuis la mi-Juin jufqu'a la fin de Juillet. Les graines de kermes de Pologne doivent être amaffées dans le courant de Mai, lorfqu'elles ne font pas encore entierement müres, car autrement il y vient des vers au mois de Juillet qui iaiffent de petites veflies, qui ne fourniffent aucune teinte, ni pour les teinturiers, ni pour les Apothicaires, Ces graines viennent en abondance en ükraine, CeMMERCE Dy Nor». Commerce de Pologne.  C0MW1ER.CE RU NOR». Ctmmtrti i* Pologne. prés de Varfovie & de 'Cracovie. On en tranfportoit conüderablement autrefois a Genes & a Florence; mais on en fait peu de cas auiourd'hui. La Pologne fournit quantité de miel & de cire. L hidromêl dont on fait de grandes provifions, a recu fa dénomination polonoife du mot miod qui veut dire miel. On rencontre en Pologne beaucoup de forets de fapin, de pin, de hêtre & de chêne L'entretien du bétail y fait un objet important, car il en paffe annuellement dans les païs étrangers entre 80000 & 90000 pieces. Les bêtes fauves , telles que les renards, les loups-cerviers, les écureuils, les martres, les lieyres, les bievres & les loutres y font en alfez grande quantité. On voit en plufieurs endroits des troupeaux nombreux de chevreuils , de brebis iSc de chevres, quoique les loups en devorent beaucoup; Les fangliers, les élans & les goulus y font auffi fort communs. Malgrè ün fol fi riche en produclions de toute efpece, Ia Pologne n a prefque point de manufaclures ni de fabriques. Toutes les denrées & marchandifes fortent crues du royaume.' Ces marchandifes confiftent en lin chanvre, graine de lin, toiles ordinaires, houblon, miel, cire, luit, peaux de bceuf, goudron, cendres, mats, planches, bois de conftruction & de charpente, bceuf, chevaux & autres produ&ions du lol. hn revanche la Pologne achette tous les ans de fortes parties de: vins & d'eaux de vie, d'épiceries, de draps, d'étoffes en tiflu d'or & dargent, d'étoffes de foie, de toiles fines, de perles, de pierrenes d'argent en barres & en oeuvre; de cuivre , de laiton, d'acier, de pelletenes , öc d'une mfinité d'autres articles. Avant d'expliquer la maniere dolit le Commerce fe fait en Pologne, il ne fera pas hors de propos de dire deux mots des habitans de ce royaume. La nation Polonoife eft compofée de trois claffes d hommes, Ia noblesfe la bourgeoifie, & les païfans: ceux-ci font la plupart ferfs des gentilshommes; ils font dans un état pitoyable & vivent dans une affreufe fervitude. Leur nombre eft néanmoins au - deffus de douze millions. Les bourgeois font la plupkrt étrangers , furtout ceux qui habitent dans les grandes villes, dont la quantité n'eft pas grande, fi on Ia compare a celle des iuifs qui font auffi partie du corps des bourgeois de Pologne; de lorte qu'il y a en Pologne deux fortes de bourgeois ; les bourgeois chrétiens & les bourgeois juifs (*). Les premiers font la plupart Allemands. II y a auffi parmi eux des francais, des Italiens & d'autres Européens. Ils font en majeure partie ouvriers ou artifans, & vivent dans les principales villes de Pologne. Les juifs, au contraire, habitent les villages; ils tiennent les auberges & les cabarets fur toutes les routes; ils trafiquent dans tous les genres de négoce qu'il eft poffible de faire dans un pais tel que (*) Nous nommons bourgeois, les Juifs habitans de la Pologne, P«ce que n'étant.point dépendans de la nobleffe, mais feulement de 1'Etat, ils forment une claffe entre les paifans & les gectilshommes, quoique diftingués a divers égards des bourgeois cftretiens. 350 TRAITE G É N É R AL  DU COMMERCE. I. P a r t. Li v. II. 32t ïaPologne; & ce qui eft rare parmi eux, ils y exercent quelques métiersrTr 1 m n' t0UfeS leS reiIburces fepïS La claffe de, nnM^ff ^ C% ^ ^ de PIus d'un ™Ilio» barnes. LA clalle des nobles eft compofée d'environ 250000 hommes Ia &/nr ^es principales families parmi cette nombreufe' no- »w? "" & PrennCnt !CS paUVres g^^mmes a leur fervice fous differens noms, comme officiers, maitres d'hötel, inténdans trefoners, marechaux des cérémonies &c. &c. ces gentnshommes pS rant 1 etat de domeftique auprès des gens riches de^eur clX ^2^]^ une Profeffion aviliffa te pour la nob effe Telle eft 1 opmion générale des gentilshommes Poïonois *k l'e£ cept on dun petit nombre d'entre eux qui, plus fenfés & mieux inftrm>« que les autres: ont fenti tout le ridicule^'un^rejugTfr comrale afb n general& particulier, & qui en conféquence font tout ce qui Sd d'eux pour favonfer le Commerce de leur païs. U faut efpé'er SfSL faS Poïonois, quelque petit qu'en foit le nombre, feront ouvl lefyeuf i enrs concitoyens & que leur exemple fera changer les idéés fauFes de leur nation fur le Commerce On a vu par 1'expofé fuccint que nou avons fait des produóhons de la Pologne, quelle fource de richelTes elle pdf d n eft queftion pour elle que de la faire valoir par 1'induftrie & Ie CommercV La Pologne eft arrofée de plufieurs fleuves, entre autres de quae fort grands qui apres avoir traverfé diverfes parties de ce Royaume, vont ieter leurs eaux dans a mer Baltique, ou les communiquent 1 d'aut es fleuve dont les embouchures aboutiffent a cette même mer. On les nomme L Düna, le Memel, Ia Viflule & la JVèrta. La Dïmaon Dzwina prend fa fource en Ruffie, traverfe la Lithuanie & fe jette dans la mer Baltique. Les Lithuaniens font defcendre par ce fleuve leurs proauaions, qui confiftent principalement en lin chanvre graine de lm & chenevis; mats & autrea bois de conftruction\ froS' feigle & autres denrées , qu'ils vont vendre a Riga. ' Le Memel en Pplonois Niemea, prend fa fource dans le Palatinat d> Wogrodeck arrofe la Lithuanie & la Pruffe, & fe jette dans le CuHfct. Haf,grand lac dont les eaux communiquent a Ia mer Baltique. Les ilh £s qui habitent les bords & les environs du fleuve Memel, SoSSS denrees & marchandifes dans la ville de ce même nom \ oü il lS vendent ordinairement trés-bien. La Viflule, en Allemand fVeixel 'ou JVeichfel & en Poïonois WïÜa nrend W fource dans aprinciDautédeTpfrliPn^n y\ >Jta,prem ia les monts C» Wh ■ Ivl , e!cl!£n,en Sileüe, dansl endroit oü commencent VrX tIP 1' r tmve:fe h Pologne, oü elle recoit ainfi qu'en fa mer'B iaueUS ,& lè J£t£e Prés ^Dantrick^aS Würhi S \ , aUt"CS bl'f de h viftule' app^s Oorgat & AU- Weichjel , om leur embouchure dans Ie Frifch-HaELa Viflule eft fort Jarge; mais fa projondeur diminue tous les jours. C'eft par ce fleuve que ! LlESï defb£ndr£ 1CUrS bateaUX' ch^és dePblecS & a^S * o S Ko!7p. Commsrce dtj Vüh>gne. |  322 TRAITE GÉNÉRAL COHMKCCI DU ('nnitn^ra de denrees qu'ils portent vendre a Dantzick.. Depuis que le Roi de Pruffè s'eft emparé de la PrufTe Polonoife, la -navigation Polonoife fur la Viflulea éprouvé de la part des Pruffiens des vexations énormes» Non contens. demettre a contribution les produclions de Pologne dtdlinées pour Dantzick, ils ont forcé les Poïonois a porter leurs marchandifes a Elbing & aux autres villes des Etats du Roi de Pruffe, fans égard a ce que les Poïonois ne peuvent pas les y débiter auffi avantageufement a beaucoup prés qu'ils faifoient a Dantzick. La IFarta a fa fource dans le Palatinat de Cracovie, paffe au milieu de Cuflrin & décharge fes eaux dans 1'Oder, fleuve qui a fon tour va décharger les fiennes a 1'entrée du port de Stetin, dans la mer Baltique. Les Poïonois qui habitent le long de la Warta, envoient leurs marchandifes par ce fleuve a Stetin, oü elles fe vendent fort bien. Comme la Viflule parcourt une plus grande étendue de païs en Pologne que les autres fleuves que nous venons de nommer, on concoit aifément que la cléfimtation (*) des denrées Polonoifes en doit être d'autant plus importante. Cette défiuitation fe fait de toutes les parties de la Pologne au commencement du printems, & fe continue pendant tout 1'été & une partie de 1'automne. Alors les Seigneurs Poïonois ouvrent les greniers ou magazins qu'ils ont dans leurs terres, oü ils avoient fait mettre les bleds & autres produclions de la récolte précédente, & font charger de ces denrées de grandes barques longues & quarrées d'une conflruction finguliere , & qui ne reflemble pas mal a celle de nos radeaux; &, füivant la grandeur delabarcue, ils font embarquer depuis 30 jufqu'a 60 payfans avec un chef qui eft 'gentilhomme & qui fait les fonclions de commifTaire ou agent du . Seigneur. Les barques étant arrivées au lieu de leur deflination , des bourgeois fe préfmtent, examinentles bleds & les achettent du-commifuire au prix dont ils conviennent avec lui. Les autres marchandifes font ordinairement vifitées par les Braken, ou viliteurs jurés,qui en affortiflent les qualités füivant 1'état oü elles fe trouvent au moment oü le bourgeois les achette, & a.cela pres la vente s'en fait de la même facon que celle desbleds. Les vendeurs fe font payer leurs marchandifes clès qu'ils en ont fait la livraifon;. après quoi ils vont chez leurs marchands de vin, &. achettent, partie comptant & partie a terme, les provifions de vin & d'eau de vie, dont ils croient avoir befoin jufqu'a f année fuivante;. ils en font de même avec les autres-marchands qui leur fournillent des objets quelconques de néceffité, de commodité & de luxe. Leurs provifions fakes, ils retournent chez eux en faifant remonter la Viflule a leurs.bateaux. felle eft la maniere de trafiquer des Poïonois dans le Royaume. II y a: p'ufienrs fiecles qu'elle fubiifle, cc.il eft a prcfumer qu'elle iubfiftera. tant. (*) Le rsot Öe^uitation employé dans le Commerce de Dants'ck & des autres ports de la mer Hnltique, figtwfie proprement la defcente des maicaandiles d-j 1'intérieur du pj'is». jflBUd fe Havigauaa des iL'uves eft cuyerte..  DU COMMERCE. I Part. Liv. II. 323 que cet Etat ne changera point de principes de gouvernement, ou-qu'il tiadoptera pas les maximes qui engagent aujourd'hui prefque toutes lesPuisfances de l'Europe a employer tous les moyens poffibles pour faire fleurir leur Commerce refpectif. A voir les quantités confidérables de bied de toute efpece qui s'exportent tcus les ans de la Pologne, on croiroit que c'efl: Ie païs le plus fertib de l'Europe & que 1'Agriculture y efl mieux foignée que nulle part ailleurs. Ceux qui connoiüent un peu la Pologne & Ia nation Polonoife ne penfenc pas ainfi. En général le fol de Ia Pologne eft bon, & il y a des cantons qui font trés - bien cultivés; mais on connoït des Etats qui pofledent de meilleurs fonds de terre, & oü on a fait une étude plus approfondie de 1'agnculture. La véritable raifon pourquqi il s'exporte tant de bied de Ia Pologne, c'eft que le payfan y eft efclave; c'eft que les nobles font les feuls propriétaires des terres ; c'eft que, pour foutenir leur fafte, les Seigneurs Poïonois s'attribuent tout le fruit du travail & des fueurs des payfans; c'eft que cette claffe d'hommes qui fait au moins les £ de la nation eft condamnée par fes oppreffeurs a manger du pain d'orge & d'avcine. Les autres nations de l'Europe jouiffent des dons que leur fait Ia terre & confomment elles-mêmes leurs" meilleurs grains , au moins en plus grande partie. II n'en eft pas de même a beaucoup prés des Poïonois; ils fe réfervent une fi petite portion de froment & de feigle qu'on pourroit dire qu'ils ne recueillent ces grains que pour 1'Etranger f il n'y a que les gentilshommes cc quelques bons bourgeois qui mangent du feigle , & pour ce qui eft du froment, on n'en garde que pour Ia table des grands Seigneurs; de forte que l'on peut avancer, fans craindre de charger le tableau, qu'il s'en confomme plus dans une feule ville de Francs que dans Ia Pologne entïere. Concluons donc quïl ne s'expédie de fi fortes quantités de froment & de feigle que paree qu'il s'en fait une trèspetite confommation dans le païs, & qu'il eft peu d'Etats qui n'en puflent faire autant, s'ils pouvoient fe réfoudre a adopter un femblable fyftême. La Pologne fe divife, comme nous 1'avons dit, en trois parties, favoir la Grande Pologne, la Petite Po'ogne & la Lithuanie. Malgrè le démembrement qui en a été fait, cet Etat embraffe encore un vafte terrein; mais on y compte peu de villes, & celles qui y tiennent un certain rang fontfi peu de chofes , en affaires de Commerce, qu'il fuffira de les nommer. Varsovie , ville capitale de la Mafovie, province de la Grande Pologne, eft Ia réfidence du P,oi_ & le lieu oü fe tiennent ordinairement- les dietes. Elle eft fur la Viflule, dans une plaine grande & fertile, a peu prés au centre du Royaume® La plupart des maifons font baties de pierres: on y voit des palais fuperbes, des églifes magniiiques & de beaux eouvents. Parmi les habitans de cette ville on en compte un tiers d^'étrangers, furtout Allemands & Francais. II y a quelques maifons ds Commerce a Varfovie , dont la banque eft la principale occupation. Quand on poffede bien cette parcie, c'eft le moyen le plus für pour faire S s 2 COMMEiim l>0 Nord. Commerct as VUcgne.  CSJfifERCE DU iVpRH. Cammerct de Pologne. une fortune rapide dans un païs oü. l'intérêt de l'argent eft plus haut que dans aucun autre de l'Europe. Gnesne,ou Gnefen, ville la plus ancienne de Pologne, eft le fiege d'un Archevêquc qui porte le nom de Prince - Primat du Royaume. Elle eft encore aujourd'hui Ia capitale de Ia Grande Pologne. Plozk , Pofen , Califch , Fraufladt, LiJJa, Petrikau & Ravitz , villes principales de cette partie de Ia Pologne, n'ont rien de remarquable concernant le Commerce. Ravitz ou Ravitfch & Lijfa méritent néanmoins d'être diftinguées des autres, Ravitz a caufe de fes fabriques de drap qui font tenues par des Allemands ou au moins par des originaires d'Allemagne dont cette ville eft peuplée en -plus grande partie; & Liffa a caufe du Commerce qu'elle fait avec la Marche de Brandebourg, qui ne laiiTe pas d'être important. Cracovie, ville capitale de'la Petite Pologne, 1'eft auffi de tout le Royaume, quoique les Rois faffent leur réfidence a Varfovie. Elle eft batie fur les bords de Ia Viftule au milieu d'une contrée trés - fertile. Elle faifoit autrefois un grand commerce, étant le rendez - vous d'une multitude de marchands Allemands & Italiens qui y venoient ou vendre ou acheter des marchandifes. Aujoard'hui prefque tout le Commerce de cette ville fe borne a celui que lui procure Ia vente des vins de Hongrie, dont elle eft 1'entrepöt. Ces vins, que les Poïonois préferent a tout autre, viennent en gros tonneaux par les monts Caprath a Cracovie, d'oü on les tranfporte enfuite dans les autres quartiers du royaume. Indépendamment du Commerce avec la Hongrie, Cracovie en fait un affez étendu avec la Siléfie. Brochnia , ville célebre par fes mines de fel , n'étoit qu'un village, lorfqu'en i25i,on en fit la découverte. Ces mines embraffent un efpace d'environ 75 lachter, on 750 pieds de large du Sud au Nord; de 1000 lachter, ou 10000 pieds de long de 1'Eft a 1'Oueft, & ont dans leur plus grande profondeur 100 a 120 & quelques pieds. La montagne de fel commence d'abord par des radeaux oü le fel fe trouve répandu par rameaux. Le fel de Bochnia eft plus fin que celui de Wilitzka, furtout dans le fond de la mine. On réduit ce fel en morceaux pour en remplir les barrils, On emploie a ce travail deux a trois cents hommes. IVielitfchka,o\x Wilitzka,eft une autre petite ville également fameufe parfes mines de fel, fituée dans une vallée a un mille de Cracovie. La ville eft aflife fur le milieu de la mine, dont elle ne couvre que la 8e. ou oe. partie de Ia furface. Elle a 60 lachter d'étendue de 1'Eft a 1'Oueft, 200 du Sud au Nord & 80 de profondeur dansles endroits oü l'on a creufé leplus, en donnant au lachter 10 pieds de Dresde de long. Après plus de cinq fiecles d'exploitation, cette mine n'eft pas encore épiülee. On y a pratiqué. des rues fouterraines qui la traverfent dans toute fa largeurr mais il n'y en a point encore qui la traverfent dans toute fa longueur, eelt a dire de 1'Eft a 1'Oueft ;. on ignore aufli a quelle profondeur ■ 3*4 TRAITE GENERAL  commerce rra Norjk Co-'vnera ds Poiogn;. -• «ai» ,a cerrennitcette malle énorme de fel. Les puits de cette mine font an nombre de dix. On n'a trouvé de 1'eau dans aucun. Les rues fon fort fpacieufes ;. elles font bordées d'un grand nombre de chambres Le fel eft lepandu a la furface en gros tas informes; on en taille des cubes do 60, go & meme ioo aunes de long. La quantité de fel qu'on thVlh mme. & qu on prépare tous les ans monte a plus de fix cents m le quin taux & l'on compte habituellement entre 50*0 & 700 o«vrlrs eWoyS a ce travail La moindre qualité de ce fel, & qui coüte auffi le moins eft celle qu on nomme Ziekna, c'eft-a-dire fel verd, nom qu lui v ent probablement de ce qu on y trouve mêlée une efpece de terre grafie d'un gris yerdatre. Ce fel eft compofé de criftaux de diverfes grandeurs n barril, ou tonne qui contient ordinairement 6 quintaux,fe vend environ tl florins argent de la petite Pologne. Une autre forte de fel plu é uré eft celui qu on nomme SzyHkwa, dont le barril fe vend jufqu'a 24 frSs & le qumtal en bloc 4 florins. La troifieme forte eft le fel en criftaS ou fil Gemme qui fe trouve en petits morceaux, mêlé avec de la miniere' dont on le fopare, & qm alors prend toujours la forme de cube ou dê pnsme angulaire, Qn n'en prépare point de cette forte pour fe vendre La couleur des_ pierres falines eft d'un grisfoncé , mêlé de jaune SS i?H on a cuit du fel de 1'eau falée qui fe raffemble dan fes foffe sd'oü I on a ore le fel ma.s depuis ce tems - la on a abandonné la cuite de fei pour epargner le bois, Ces mines de fel ont toujours été affigiïes aux Rois de Pologne pour 1'entretien de leur table , & ils les on? prefque toujours donnees a ferme, ou les ont fait adminiftrer. QL10ique le ffil de fel coute I2 florins d'exploitation au Roi, on en deW oule,ans "fe* tnlG^edfefdd>laPetkeI;0]0S"e 4-99 ba^Lrpr^de 4 tiorins ie barril Ce fel doit etre employé pour leur ufage & celui de leurs fujets ou vaffaux. Les mines de fel de Wilitzka furenf dSouvértes dans e treizieme fiecle peu après celles de Brochnia. decouv^ltes iMbhn eft une grande ville dont 1e Commerce eft confidérable pendant trois foires qui s'y tiennent tous les ans. Chaque foire dure n mo i s y affemble de toutes parts un nombre infini de marchands Allemands ^^^^^X^ gaffes lés nouveaux emnrnnY",r 7 "P • aUquel 1 mteret s^ étab,it Pow Lemberg eft auffi une des villes de Pologne. qui fait le plus de commerce ■ ^fechaXdfd?* £n lam"S & autres a"ides S TUI 7 i-r %rfes natIons vont acheter dans. cette ville a utre d autres marchandifes qu'ils y apportent de leur Pnïs Sandormr ou Ssomkmlrs, ville de la Petite Pologne/capitale d'un Pala- S-s 3. DU COMMERCE. I. Part. Liv. II.  Nord- Commercs Ut Folognt, 32Ö TRAITE GENERAL tinat, eft entourée d'un territoire très-fertile arrofé par la Viflule, qui coule tout prés de cette ville. Rsefchow & Krofno font deux villes qui font un bon Commerce, 1'une en toiles & 1'autre en vins de Hongrie. Haütfch, Chelm, Kaminiec, Oftrcg, Luzk, & Wlodfimirs, font les autres villes principales de la petite Pologne; mais Ie Commerce qu'elles font ne peut pas étre regardé comme important. Wilna , Wilda ou IVilno, Capitale du Grand - Duché de Lithuanie, eft une grande ville peuplée de diverfes nations, furtout d'un grand nombre de juifs & de mahométans. Elle fait un grand Commerce, particulierement avec les villes de Königsberg & Dantzick, oü les Lithuaniens envoient une grande partie de leurs denrées, comme nous 1'avons déja dit. Grodno , Kov/no ou Canen , Mohilow , Troki, Pinsk , Nowogrodeck & Polozk, font les villes principales & les plus commercantes de la lithuanie. ARTICLE IL Commercs du Duché de Courlande. La Courlande eft bornée a 1'Oueft par la mer Baltique, au Nord par I le golfe de Riga & la Livonie , a 1'Eft par la Lithuanie proprement dite & au Sud par la Samogitie qui fait partie de la Livonie Lithuaniene. Sa longueur eft d'environ 50 milles & fa largeur en quelques endroits de 20 milles; en d'autres elle en a a peine 10 & elle fe termine en pointe vers 1'Eft. Si l'on excepté les diftricts de Golding, de Windau & d'Alfchwang, le terroir de la Courlande eft fort gras& argileux. La culture du lin y réufïit trés-bien, & cet article forme une branche importante de Commerce. On amaffe beaucoup d'ambre jaune vers les bords de la mer Baltique; il y a auffi en Courlande des mines de cuivre de fer. Mittatt, en lettonien Jettgama, eft la ville capitale & la réfidence des Ducs, qui font Souverains indépendans, fous la prcteótion de la Pologne. comme cette ville n'a point de port, le Commerce de marchandifes eft trop petit pour merker qu'on en parle; mais parmi les habitans de Mittau on compte plufieurs négocians qui font des fpéculations en efpeces, dont ils introduifent de fortes quantités en Ruffie. Liebau , en lettonien Leepaïa', eft une ville maritime beaucoup fréquentée par les Hollandois & d'autres navigateurs qui viennent y cfiarger du bied, du lin, de la graine de lin & plufieurs autres articles, que nous ferons mieux connoïtre par la note fuivante des marchandifes exportées de Liebau pour divers païs dansle cours de 1779. C«wmt?ce it Courlamlst  DU COMMERCE. I Paet. Liv. II. 32? Note des marchandifes exportces de Liebau en i779 , par 262 navires de diverfes nations. „ . . Graine de lin pour femer, favoir- Froment, . . Lgfi, 9^ Erpédiée au printems. Ort' "' * T' 7297" F0M' ' ' barrils, barrils. °S*> • . dus, 3448\ Jirême, . . . 12666l Zmnt' ' ' • üüs> J52-f Angleterre, ... 26o • • • dits, 3. Dannemarc, . . . f f Beurrs • ' Barrils, 1623. MerBalrique, IO' Viande de bceuf falée, . dits, 160'; Expediêe en Automne. Cuirs de bceuf falês, . pieces, 100. France, . . . 8829,1 Dits,fecs, . . dites, 2630. Hollande, * * 6,2 Bits de vache, crus, . dites,. 1312. Angleterre, . . ' 200' Peaux de boucs, . . dites, 9545. Suede, ," " I38' > 10869,' Dites, decbevreaux . dites, 3672. Dannemarc,' . '." 16' \ Dites des lievre . . dites, 4693. Mer Baltique, . . 984 j LinRakitzer . Scb®, 97. Total de Graines de lin a"femer. 238l9 Dtt de 4 , 3 , 2 # 1 irrarf, <«:,, 6898 j Gra»;* * Un de la récolte Etonpesde lin . dits, ^ précédente, . . barrils.. 243^ Chanvre dit IMs-Hempf , *«, 1871. Graine de lin pour faire7 Tabac en feuille, . . Jftr, 775. '* * ' ' dits> Chenevis. . . . ^ 504 On voit par cette note que les marchandifes principales de Liebau confiftent en graine de lm chanvre, lin de quatre brand , feigle , oraL troment, & cuirs fecs de bceuf & de vache- nnnn™» „L ; r 6i? de chacun de ces articles! °1S U" C°mpte Ümub Compte fimulé de ico barrils de gjaine de lin fraiche pour fcm-r a 10 fl. le barril ' n . Fl. loos. • r .Fra/j dexpédition. Douanne a 15 gros banco, en courans . . fl. ,0, Droits de la ville & du port a" 1» p* . ' 20" ^ Rabatage, cercles & cloux è figro3°l3 barril '. - 20. . '. Marqué i feu de Ia ville il gIOs, Aux ouvriers & menus fals j . « 5' * Gornmiffion de fl. 1127 a 2 p2 ' ' '•' • • R » - 22, 16. - —7 igo.' 6. F/. 1150- 6. • commsrce du Nord. Commerce de Pologne £f dé CvJjlandi,  2*3 TRAITÉ GENERAL COMWErXK du Nord. Commerce de Pologne 6? de Courlande. Compte fimülè de 10 laft de 24 barrils chacun de graine de lin vieiüe pour faire de l'huile, i 9 fl. le barril. . . Fl. 2ic"0. • • .Frais d'expédition. Douanne a 9 gros banco, en courans . . fl. 100. 20. — Droits de ville & du port a if p-°- . . . . 35. . . Divers frais jufqu'è bord du navire , . . 44, . . Commiffion fur fl. 2340 a 2 pj. , c . • 46. 24. - ' " — 22g. 14. « Fl. 1386. 14."- Compte fimulé de 100 fchtS de chanvre, dit Pas hempf a fl. 40. Fl. 4000. - » Frais dexpédition. Douanne a 45 gros banco, en courans , . fl. 210. » Droits de ville & du port a.i| pE . £ -66. 20. - Droit du poids, 6 gr. & Braker ou affortir, a 6 gr. . - 40. - Emballage i 18 gr. & aux travailleurs, a 9 gr. . 90. - - • Tranfport au navire & menus frais . . , « 60. - Commiffion fur fl.. 445<5 a 2 pj .. „ ♦ - 89. 4. - 5SS- 84.' -Fl. 4555. 24. - Compte fimulé de 100 fchtB (chacun de 400 fg, poids de Riga) de lin dit Beft - vier - brand-flachs, ou meilleur de 4 marqués, a 16 Reichfthalers d'Albert le fchffi .... Fl. 6400. - ï Frais dexpédition. Douanne a 45 gros banco, en courans . . fl. 210. - — Droits de ville & du„port a 1' p| . . 100". 20. - Droit du poids a 6 gr. & braker ou affortir, a 6 gr. » 40. - - Emballage a 18 gr. & aux travailleurs, a 9 gr. . - 90. - - Tranfport a 9 gros, . . . 30. - - Pour 200 nattes, papier timbré & menus frais . - 69. 20. - Commiffion fur fl. 6945 a 2 p| . , - 139- - - 685- ' - font 1771^ Rthlr. d'Albert, oa '. I . II. 7085. - - . On compte 4 florins de Courlande pour une Rthlr. d'Albert, & feulement 3 florins pour une thaier de'Courlande. 6 fchtê de lin ou de chanvre fpnt un laft. Compte  DU COMMERCE. I Part. Liv. II. ^ Compte fimulé de ro laft de froment, k 52 rthlr. d'Albert . Fl. 20go. Frais dexpédition. Douanne i 2 Rthlr. bco, courans . fl 8* Droits de ville & du port, i il Ds Louage des facs, & pon a bord . - 22 - Mefurage a 12 gros & aux travailleurs k 3Ó9 gros '. . l6 * « Papier timbré & menus frais Commiffion fur fl. 2239. 4 2 dï " r. • * . - 44. 22. - "~~ -*- ÏO4. - . Fl. 2284! ~ Compte fimulé de ro laft de feigle Ie plus pefant a 18 rthlr. d'Albert. . ' . Fl. 1120. . • Frais dexpédition. Douanne k 1 nhlr. bco. en courans g Drcits de ville & du prr I | p* ' Louage des facs & port a bord. * " 2°' Mefurage & aux travailleurs. • - 82. - - Menus frais. * . • 16. - - Commiffion fur fl. 1220. ho? • • - ^° . - 24. 12. - ' 12 y' ro. : Fl. J245. ÏO. . Compte fimulé de 10 laft d'orge, è 2a rthlr. Albert ; Tl 8go. Frais dexpédition. Douanne k 1 rthlr. bco. en courans p, Droits de ville & du port a 7* p« ' " 42, " " Louage des facs & port k bord' " U'I2> " Mefurage & aux travailleurs . « - 22. - - Menus frais . • - 16". - - Commiffion fur Fl. 976 k 2 pï ' *' 2S' / • ' 19. 15. — — rig. : : Fl. 996 - . /. Partie. Tt Commerce do Nof.p. Commerce de Pologne & de Courlande.  /TommïrCe du Norh. Commerce de Pologne fi? de. Courlande.. 33* TRAITÉ GENERAL Compte fimulé de 100 decher, ou Icoo pieces de cuir fee de boeuf & de vache pefant chaque cuir, 16 a i8ffi a 10 rthlt.. d'Albert le decher 1'un portant 1'autre. » ~. Fl. 40CO. « * Frais d'expédition. Douanne k 36 gros bco. le decher, en courans. . fl. 166. io. Droits de ville & du port a i| p? , . - 66. 20. - Port k bord, & menus frais. • . . ■ 25. 5. - Commiflion fur fl. 4258. a 2 p| . . . - 85. 5. - _ 343." 20. Fl. 4343 2Q. - Compte fimulé de 100 decher ou 100a peaux de boucs pefant chacune 7 k 8 fit, a 24 fl. le decher. ^ Fl. 2400- - « Frais d'expédition.. Douanne k 24 gros bco. en courans. . . fl. 110. - Droits de ville & du port a i3 p| . . - 40. - - Emballage, & autres frais jufqu'a bord. , - 45- 3- - Commiffion fur fi. 2595. a 2 pj . . - 51. 27. - ~ g47' ' " Fl. 2Ö47. Lorfqu'on- voudra faire un calcul jufte fur les marchandifes dont nous venons de donner des comptes lïmulés, il conviendra d'y ajouter les droits du Sund. Le fret & 1'alfurance varient füivant les circonftances; on peut voir ce que nous en avons dit pages 196 & 200. Le Commerce d'importation a Liebau n'eft pas confidérable. Pour en donner une idéé nous donnerons Ia note fuivante des articles qui arriverent dans cette ville dans le cours de 1779, favoir: Sel d'Efpagne, . . lafl, 738. Café. . ~ ; . ffi 762797. Dit de France . .. dits, 114? Swres divers, . . Schffi. 1302I Dit d'Angleterre .. . . dits, 63 i Tabac en rouleaux, . dits, 70,' Dit de Lunebourg, . . . barrils, 113. Dit en caiffes, .. . ffi 41339. Harengs de Suede . . lafl, 407. Fer en barres. , Schffi. 1445. Dits de Hollande, . ,. ,. barrils, 628^ Dit ouvré, . . dits, 44l Cabillau. ou morue verte, , dits, 10 , Plomb en grenaille . dits, 68. Fin dn Rhyn & de mtfelle .. a-ms, 27^ Eo <. i'es , fchorks, 236. Dit.d'Efpagne&d: Portugal, dits, 381 Cbaux, .. Laft, 377.  DU COMMERCE. I. Part. Liv. II. yx lin ie Corfe, . . barriques, 4. Poïles & autres uften- Dit de France, . . . rfft„; 790. /Ww> > _ ^«,,466800. Dtt de Cbampagne, . bouteilles, 2815. Pommes & poires, birrils, 24 4T Dit de Bourgogne, .. . dites, 2H7. Oranges & citrons, caiffes', 1250* Eau de Vie, . . . barriques, 200} Marchandifes de merce- 1 Vinaigre, . . . ,34, rie & de quincaille !> 670592 -A-rac, • • . Or, 24* pour . . . . fl. j Liqueurs de Dantzick, . . ftofs, 561. EaudeZelze, . . . cruches, 1020. Toutes ces marchandifes furent apportées a Liebau par les 2 f52 navires que nous avons dit avoir été expédiés de ce port pour plufieurs Etats de 1 Lurope pendant la meme année 1779. . Windau, ville fituée fur la riviere de même nom, a 1'endroit oü elle fe jette dans la mer Baltique, a un port fréquente par des navires de plufieurs nations. On y trouve les mêmes articles qu'a Liebau, mais en moindre quantité, fon commerce etant beaucoup moins confidérable. Les opérations de Commerce lont les mêmes dans ces deux villes. ARTICLE III. Commerce de Dantzick. ^ L F^|ANTZICK> 011 ^antzig, & en Poïonois Gdamk, eft une ville célebre l_>^par &n Commerce, avec une fortereffe fur la Viftule. Elle eft fituee a un mille de la mer Baltique dans la Pomérélie ou Poméranie mineure, une des quatre provinces du Duché de Pruffe, qui ci-devant faifoit partie des domaines de la Pologne. La ville eft traverfée par deux nvieres, 1 une nommée Rodaune & 1'autre MoHaü. La Rodaune fe fépare un peuau-deffous duMotlau en deux bras qui viennent fe réunir a quelque diftance& forment ainfi une Ifle oü 1'ona conflruit environ 125 magazins a bied qui peuvent contenir entre 45 & 50 mille laft. Un de ces magazins, nomme a caufe de fa grandeur le Chameau, peut contenir feul au - dela de 2000 laft de grain: il a fix étages, & dans chaque étage quatre appartement Ces batimens font la plupart de brique. La nature femble avoir deftiné pour le Commerce 1'Iüe oü ils font pJacés. Pour la mettre a fabri du feu, perfonne n y refte de nuit que des gardes qui y font une veille rigoureufe ayec quelques chiens, & pendant le jour on étend les précautions jufqu a défendre non - feulement d'allumer du feu, mais de fumer , aux -ouvriers & autres a qui 1'entrée des magazins eft permife. Le loyer d'un Tt 2 Ommeroe de Pc Itgite c? de C'j uitende. Zommrrce Dantzick.  S3i TRAITÉ GÉNÉRAL magazin de 400 a 500 lafl, efl aujourd'hui de 450 a 500 florins par an;: il ne varie que Iorfque les provifions de bied que fournit Ia Pologne fe trouvent plus fortes qu'on n'avoit cru. Outre les magazins renfermés dans l'ifle, il y en a un grand nombre répandus tant au centre qu'aux extrémités de la ville. Dantzick a aufli, tant dans fon enceinte que dans fes fauxbourgs, plufieurs manufaélures & fabriques, d'étoffes de laine, de toileries, de cendres gravelées, de favon, de papier, de poudre a canon, de poudre a cheveux, d'amidon, de liqueurs, de taneries, deteintureries, 6c une raffinerie de fucre. Avant de traiter du Commerce de cette fameufe ville, nous croyons devoir faire connoitre fuccintement fa conflitution civile & politique, laquelle influe trop fur fon Commerce pour être paflee fous filence. Dantzick étoit déja une ville floriflante en 997, & dés qu'elle fut entrée dans la Hanfe Teutonique elle devint une des villes les plus importantes de cette ligue. En 1311 les Chevaliers de la Croix ou de 1'Ordre Teutonique batïrent la partie de la ville qu'on nomme encore aujourd'hui Nouveau 'Danzlck. L'an 1454 elle fecoua le joug des Chevaliers & fe fournit a Cafimir , Roi de Pologne, fous certaines conditions, entre autres celle de battre monnoie. Quand Etienne Batori fut élu Roi de Pologne, Dantzick ref ufa de lui rendre hommage avant que ce Prince eut confirmé fes privileges; le monarque, irrité de ce refus ,profcrivit cette ville & 1'affiégea (en. 1577.) I leureufement il fe préfenta des médiateurs, qui terminerent cette querel3e. La ville demanda publiquement pardon de fa faute au Roi qui la recut en grace & la confirma dans fes droits, notamment dans celui du libre exercice de la religion luthérienne; mais il la condamna a payer par la fuite un certain droit fur les marchandifes d'exportation & d'importation. Ge droit, qui fubfifle encore aujourd'hui, efl nommé Pfahlgeld. En 1771 le Roi de Pruffe ayant obtenu par le traité du partage de la Pologne', le Duché de Pruffe & quelques autres parties du même Royaume qui fe. trouvoient le plus a fa bienféance, a 1'exception des villes de Dantzick & de Thorn & leurs territoires refpeclifs, ce Monarque préten dit que 1'entrée du port de Dantzick fe trouvoit comprife dans la portion qui lui étoit échue par le partage._ II y établit en conféquence l'année fuivante une douanne fur le même pied que celles qui font en ufage dans la ville, & a dater de cette époque, tous les navires & marchandifes qui entrent dans le port de Dantzick font obligés de payer des droits au Roi de Pruffe. Nous aurons occafion d'en parler encore. La ville de Dantzick eftgouvernée par fes propres magiflrats, quoiqu'clle foit dépendante du Royaume de Pologne. Elle a droit d'afiifler par fes députés .aux dietes de même qu'a 1'éleélion des Rois. C'efl une efpece de République dont la régence efl compofée de quatre Bourguemaitres, douze Sepateurs ou Confeillers, douze Echevins & cent hommes de la Bourgeoilie. II s'eft. élevé depuis quelque tems de grandes contellaüons f:.)vmkrcb DU Nord Qommerct dt P>ivgnt C? dé t*ntz:tk.  DU COMMERCE. I Part. Liv. II. 333 COMMERCI Ha Nord. Commerce ite Pologne ê? dt Dantzick. entte le Magiftrat & le Bourgeoifie, & ce n'eft qu'avec beaucoup de peine qu on eft parvenu a les mettre d'accord: les bourgeois y iouiffent de plu fieurs privileges, dont les étrangers demeurant a Dantzick font privés Le pms important regarde les négocians; i! confifte a pouvoir feuls vendre & acheter direótement des Poïonois toute efpece de marchandife Les né goaans étrangers, ou non bourgeois, ètablis a Dantzick, trouvent moven d eluder cette loi en fe fervant d'un commis né dans la ville ou de quelque bourgeois dont ils empruntent le nom, quand ils Ie jugent convenable Cefl a l annee 1772 qu'on peut fixer 1'époque de la décadence du Commerce de Dantzick qui jufqu alors avoit été 1'un des plus fiorhTans qui fe fit dans les ports de Ia mer Baltique. Cette année fut le commencememt des malheurs qu a effuye cette ville par le dangereux voifinage du nouveau maitre du Duché de Pruffe. Ce Prince commenca par étaWr une douanne fhi e bras de la Viflule par lequel les Poïonois peuvent defcendre a Dantzick avec des bateaux chargés de leurs produélions. • II offrit aux Poïonois 1 alternative d'aller vendre dans fes Etats leurs marchandifes ou de payer a fes bureaux des droits énormes & arbitraires, s'ils vouloient les tranfporter a Dantzick. Ces droits furent fixés enfuite par un tarif fur le pied de 12 pour cent. Le Roi de Pruffe ne s'en tint pas la; il établit une autre douanne a 1'entrée du port de Dantzick; & tout navire qui entre & fort de cette ville paye au nouveau bureau des droits a peu prés femblables a ceux que la ville percoit tant pour elle que pour le Roi de PokW (*) Toutes ces douannes ont fait un tortinfini au Commerce de Dantzick dont la décadence n efl que trop vifible depuis quelques années. Rien ne peut préfenter un objet de comparaifon plus facile a nos lecleurs que les deux tables fuivantes. L une contient le nombre des vaiffeaux arrivés dans cette ville pendant onze années, favoir depuis & compris 1769 jufque & compris (*) Nous avons dit plus ha,,t qu'en 1577 le Roi Etienne exigea que Ia ville de Dantzick lui payat un drott q« fubCfte encorö aujourd'hui fur les marchandifes d'imporSon & d exportanon fous le nom de PfahlgcLL. Le IVTaginrat impofa dans lejnême temf n nouveau n3^""*8' f°US l?UOÏÏ? de Z^g*ou augmentation, lequel eft pro—u ullZt V1',e 'eCTre P°UÜ e,le-ir^e- Le Pfahlgeld fe payoit auparavant enrffles de ïïï „" f j, f rr?/Ófent T le, P3ye, en argent de Dantzick en ajoutant un é£o SitZ l^kZ^vZziï, PÏKS^ **' ™ 6 180 ** ou 54o .rtfees^P^/oui LlM^', 5" 3rscnt courant ^ Dantzick. II y a plulïeurt fo ou'ils ne te^f,^n« JJu P" derce droit a leur fortie de Dantzick pour 1'Etranger, Sver ce droil eu^lH ré^elne"V foit que les vendeurs de ces articles fe chargent de 5/chên* £1ft iïfrS ^eSartldes f0,nt- routes fortes de grains, les bois de fapin & PolSne Ë 'ntume. 4^'ff ,doilves > 'a .ce?d^ "ommée pLfchl, les groffes toilesde ceVTtfcle dü «K At ^l JUT'^rMllS '3 d°Uanns P'^enne n'excepte aucun de qut'y perdent?a?pf " ' ' W C°UrS fi de^W pour Ie.' négocians,'  334 Cöwmerci; nu Vota. Commerce de Polo gnc £f de Bsntzkk. 1779, & les objets de leurs cargaifons; 1'autre défigne les nations auxquel* les ces navires appartenoient. Spécifcation des navires arrivés a Dantzick depuis 1769 jufqu'a 1779. Années. Cargaifons Cargaifons Cargaifons Cargaifons de Cargaifons Nayires Totalité de diverfes de vin. de Jel. bois i brüler, de harengs arrivés & des navires marchan- cliet/x S? bripies. & poiffon lejl. arrivés, difes. fee. I7<59. 237- 20_- 38. 255. 159. 341. 1036. 1770. 224. 48- 49. 254. 152, 520. 1247. 1771. 180. 30- 77- 224. 79. 279. 869. 1772. 181. 44- 90. 249. 143. 317. 1024. 1773. 144. 35- 12. 1Ö3. 165. 1(6. 785. 1774- J36. 45- IS- H9- 137. 201. 683. 1775. 8. 128. 91. 261. 616. 1776, 116. 20. 18. 147. 93. 208. 602. I777- 122- 2I- 4- 154- 95- 256. 652. 1778. 114- 2r. I- 133. 53. 228. 548. 1779. 98. 10. 7. i2<5. 67. 229. 537. En 11 ans. 1667. 3?9- 1J}6~> ■ I 1234. 3106. 8599- Défgnation des pavillons des navires arrivés a Dantzick depuis 1769 jufqu'a 1779. i j i j Années. Anglois. Danois. Dantziquois.\ Francais. Hollandois. Lubèquois Suédois.TotaVité. | ö3 PoméI raniens. I769. 90. 67. 154. S. 320. 103. 300. 1036. ï77o. 95- !39- 142- 2- 465- 127. 277. 1247. 1771. 6S. 131- 98. 1. 225. 133. 216. 869. 1772. 124. 106. 122. 2. 258. 115. 298. 1025. 1773. 64. 53- 97- • • • 232. 93. 246. 785. 1774. 1,01. 65- 75- 2- 190. ga. l6o. 683. 1775- 98. 55. 93- 1 Efpag. 1. 160. 99. log. 615. 1776. 54- 46. 98. . . 158. 97. u7 602. 1777- 94- 35- 119, . . . 165. 108. I3I. 6<2. 1778. 77- 32- 128. . . . 132. 91. 83, 543. 1779. 37- 37- 104. . . . 138. 79. 142. 537- JEnlians. 900. 766 ( 12^0. i Efpag. 12. 2442. lij?. I 2113. 8S99. TRAITÉ GENERAL  DU COMMERCE. I. Part. Liv. II. 310 La première remarque que feront probablement nes lecleurs en parcourant ces notes, c'eft que des onze années dont il y eft queftion, l'année 1770 eft celle oü. la ville de Dantzick a fait le plus de Commerce. II fuffit en effet de confidérer 1'importation & 1'exportation de cette année pour f2 convaincre que rien ne pouvoit arriver de plus funefte a cette ville que la révolution politique qui lui donna pour voifin le Roi de Pruffe. Voici la note d'importation des marchandifes avec les noms des lieux du départ des navires pendant cette même année. Note des Navires arrivés de divers 'lieux de l'Europe et Dantzick- pendant l'année 1770, & des chargemens qu'ils y apporterent. Lieux dn départ des Objets de leurs Chargemenj. Navirei. Divers .Eau de vie Goudron. Sel. Harengs. Cuivre, Charbon'Nombre articles. vins 6? £? é:ain. briques,1 des na- biere. , chaux, yires. lefi. D'Angleterre; '. 30. 5. . . 10. . . 2. 77. 124. Hollande, . . 41. 2. . . 1. 7. . . 316. 367. France, ... 38. 38. . . 24. . . . . 98. 198. Efpagne, ... 1 n ^ 30„ Suede, ... 22. 1. 20. . 125. 39. 74'. 28 r0 Dannemarc, . . 33. 3. . 4. 4. . . 85. 130. Norvege 6. . . 3. 9.. Livonie, ... 9 9. Breme, ... 10. 2 17. 29^ Hambourg, . , 20 . 5. 25. Lubeck, ... 16 2. „ 7. 25. Póméranie, . . 2 . 1. 11. 14. Roftock, . . . 2 , 4. ' 6: 22.1. I 5'. '24 49- I 142. 42. I 715. 1247. L'importatïon du vin, des eaux de vie & du fel étoit cónfidérabïe a Dantzick avant le démembrement de la Pologne; mais depuis ce tems, & furtout depuis 1'établiffement de la Société rraaritime de Pruffe & de la Compagnie pour la vente exclufive du fel dont nous parierons aillètrrs , toute la Pruffe Ducale & une grande partie de la Pologne, qui autrefois tiroient le fel & Jes liqueurs de Dantzick, font oblig ;es de recevoir es articles par la voie de Königsberg. Les notes que nous avons données de 1'importation d'onze années dans la première de ces villes font voir d'une maniere bien fenfible la décadence de ces deux importantes brancii.s de Commerce. Pour c? qui conc;jrne 1'exportation de Dantzick, on peut juger eombien elle étoit confidérable avant 1'époque du démembrement de la Voioguc par la note fuivante. cowmercb bü Nord. Commerce de Pdogne iS de Duntzkk.  336* TRAITÉ GÉNÉRAL Note des Navires expédiês de Dantzick pour divers lieux de VEurope, avec divers chargemens en 1770. Lieux de la deftina- 0bi2ts de l£urs chargemens. tion des Navires. Grains, Bois. Cendres. Divers Nombre de articles. Navires. Pour L'Angleferre, . . 17. 62. 13. 32. 114. Hollar.de, . . • 306. 18. 20. 27. 371. France, . . . 143. 17 12. 4. 176. Efpagne, ... 10. 15. . . 1. 26. Suede, . . . 209. . . 6. 49. 264. Dannemarc, . o ... i 102. 4- • ♦ 13. 119& Norvege , i Livonie, . . . . 14. i& Breme, ... 28. 1 . . . 29. Hambourg, . . 6. 1. . . . . 7. Lubeck, ... 5. . . . . it. ie~. Poméranie, . 9. 1- . . 84 24. Roftock, ... 2. . . . . ?. f. 837. !. iy. , c . I 240. j 124/. L'exportation des grains a fait dans tous les tems Ia branche principale du Commerce de Dantzick. Cette branche fut trés - confidérable avant le démembrement de la Pologne; mais elle efl prodigieufement déchue depuis. On voit dans la note qui va fuivre , que dans l'année de la révolution & les trois années qui la precéderent , c'eft a dire depuis 1769 jufqu'a 1772 inclufivement, il arrivade divers quartiers de Pologne a Dantzick 66631 laft de froment & 102556 laft de feigle, & qu'il s'eft expédié de cette ville pour divers païs en Europe 68397 laft de froment & 104230 laft de feigle; pendant que, d'un autre cöté, les fept années fuivantes, c'eft-a-dire depuis 1773 jufqu'a 1779 inclufivement, il n'eft entré a Dantzick que 85984 laft de froment & 70390 laft de feigle, & qu'il n'eft forti de cette ville que 80326 laft de froment & 57550 laft de feigle. Cette même note marqué les prix qu'onc valu le froment öi le feigle au printems & en automne dans chacune de ces années. Entrêc CnMHSRCE DU Kokb. Commerce de Pologne & de Vanlzick.  DU COMMERCE. I Part. Liv. II. 337 JLntrèe des Grains h Dantzick. Sortie. 1 ■ — 1 ! ■ Années. Lafl de Lafl de Prix du lafl de froment. Prix du lafi de feiglr. Années. Lafl de\ Lal d' from. feigle. ' 1 * b /jirf. \ feigle. J ^au Printems. en^ Automne.^ au Printems. en Automne. 1769. 16242. 34i8o.de/4oo.a 53°. de/zso. a 400. de/2i5. ;\ 225. ie/i8o.a 200. 1769. 11607. 3419-?. i770.24864-37342. 200.5330. 310.3420. 140.3150. 250.4280. 1770. 2503S U65r8. 1771. 130ps.11559 330.4420. 460.1500. 270.3280. 375.1380.1771.16876.113978 1772- 12430.19475. 350.8490. 410.3580. 310.3350. 370.3380.1772.1487619537. 1773- 11000. 16677. 360.3530. 440.3580. 190.è1240. 300.3350 1773. 10190 13357 1774 13188. 8227. 300.8490. 380.3550. 150.3190. 340. a'260. 1774. 13752. 9260 1 775- 11195 5809. 350.m80. 420.Ï520. 240.3270. 290.3 310. 1775. 11759 6842 1770.14177. 8546. 250.3400. 330.3370- 200.3240. 250.^280,1776. 9313. 636'. 1777- 15201. 11418. 190.3330. 260.3380. 145.4170. 200.4 220. 1777. 13903. f,6o'è. 1778. '11663. 9895. 260.3380.' 260.A380 i6c.^i8o. 195. a2i5. 1778. 11506. 7386. 1779. 956o. 9818.' 230.3330J 260.3380. 130.ü50. l6o.a 170. 1779 9818 7735. Au rede, les prix des grains font hauts ou bas füivant les circonftances , & il eft auffi difficile de les fixer que d'étabür un poids jufte a chaque qualité, tant de froment que de feigle. II eft néanmoins certain que dans le Commerce on préfere le grain le plus pefant, foit froment foit feigle, par la raifon que plus il pefe, plus il donne de farine. II y a des fromens qui pefent jufqu'a 130 ft le fac de Hollande , qui répond a 45S0 ft pour le laft , tandis qu'il y en a qui ne pefent pas même 120 ft le fac, ou 3960 ft le laft. II y a pareillement des feigles qui pefent 125 ft le fac, & d'autres qui n'en pefent que 112. Or, cette différence dans les poids en établit une dans les prix de chaque efpece de ces grains. D'ailleurs, on diftingue dans les fromens diverfes qualités; il y en a quatre principales a Dantzik, favoir le froment blanc fupérieur , qui vaudra par exemple 400 fl. le laft; le froment bigarré ou mélangé de première qualité, dit Hoek - bunte Weitzen, qui fe payera en proportion de 360 a 380 florins; le froment mélangé médiocre, dit Bunte IFeitzm, qui coiitera de 330 a 350, & le froment rouge qui vaudra environ 300 florins. II y a cependant une forte de froment mélangé qu'on recueille dans le territoire de Dantzick & dans les païs circonvoifins, dont la qualité eft inférieure au froment rouge & mélangé de Pologne, & qui vaut par conféquent quelque chofe de moins. Nous allons donner un compte fimulé de froment, calculé fur le prix de 300 florins, & un autre de feigle, calculé fur celui de 200 florins. Ces comptes ferviront principalement a faire connoitre les droits & les frais d'expédition des grains :i Dantzick, & l'on pourra les confulter quand on voudra tirer de c^tte ville quelques parties de feigle ou de froment. /. Partie. Vv  338 Commercs du Nor». Cournier ce de Pologne & de Dantzick, Compte fimulé de 60 laft de froment a 300 fl. . , Fl. i8eeo. * Frais d'expédition. Droit de Pfahlgeld a 270 g avec 1'agio fl. 6. . fl. 390. »Droits Pruflïens a fl. 8j le laft . . . - 510. o Perte fur les ducats fl p£ . . 38. 7.5 ' " ^' Droits du Sund, Rdlr. 60 Efp. a 61 florins . - 384. - Aix travailkurs . . . , - 90. 2. Mefurage & port aux Alle ges . . ». - 192. - Pour | des frais des alleges & du port, environ ; . 162. 9. Counage d'achat a \ fl. par laft . . 30. - Courtage d'af&ettemenc du navire & charte-partie . - 18. 12.. Menus fiais, ... . , • 42. - Commiffion fur fl. 19797 a 2 p? . . . 395. 28. Courtage des traites & ports de lettres, environ . - 47. 2. — 2270. - FI. 20270. Compte fimulé de 70 laft de feigle è 200 fl. ; : Fl. 14000. - Frais1 d'expédition. Droit de Pfahlgeld a 180 $ avec 1'agio . , fl. 280. Droits Pruffiens a fl. 6. . fl. 420. - j Perte fur les ducats 7[ p§ - 31. 15.5 " " Droits du Sund , Rdlr. 35 Efp. a 6i fl. . - 224. - Aux travailleurs, mefurage & port aux alleges, environ • 230. Pour | des frais des alleges & du port . . - 227. - Courtage d'achat a fl. I par laft . . . . . 35. - Courtage d'alTrettement & charte-partie . . - 22. 15. Menus frais . . m - 40. - Commiffion d'achat fur fi. J5510. a 2 p| . , - 310. 6. Courtage des traites & ports de ietires . 29. 24. 1850- F). 15850. - Les frets fe reglent a Dantzick par Lafl de feigle, & lorfqu'on charge du froment, on compte 10 p° de plus pariaft, excepté Iorfque le navire a été affrété expreffément a tant par lafl de froment. Voyez au refte ce que nous avons dit touchant les frets & les affurances, pages 193 & 200. " Le bied farrazin, 1'orge, 1'avoine & les pois ronds, blancs & gris, ainfi. ojie les haricots blancs. &le millet, fe trouvent auffi en quantité a Dantzick&. TRAITÉ GENERAL  DU COMMERCE. I Part. Liv. IL 339 fouvent on peut les y avoir a bon compte; les prix de ces grains jufqu'a bord du navire, font comme fuit: Le Bied Sartaztn fl, ?oo. a 350. & les frais fl. iz, par laft. L'Orge, . de - ito. a 140. & !es frais fl. 17. dit. L'Avoihe . . - 100. a 130. - dits . , - ,16. dit. Les Pois . . 250. a 300. - dits . . - 19. dit. lies H.mcots . - 320. a 350. - dits 10 p| 011 35. dit, ou enviror?» Le Millet . . - 45°- h 500. - dits . . - 31. dit. A quoi il faut toujours ajouter la commiffion de 2 p§. Après les grains ce font les bois de fapin & de chêne qui forment uns des branches les plus importantes du Commerce de Dantzick. Cette ville recoit tous les ans de divers endroits de Pologne de fortes parties de poutres de fapin qu'elle expédie pour divers ports de l'Europe, la plupart fciées & réduites en planches. Comme la qualité de ce bois efl la meilleure de celles qu'on trouve dans les ports de la mer Baltique, toutes les nations la recherchent, quoique le prix en foit fouvent plus huit que de toute autre.. Les planches de Dantzick lont auffi plus eftimées que d'autres, paree qu'elles font fciées a la main, ce qui fait que les dimenfions en font beaucoup plus exacles & le coup d'ceil plus agréable que dans celles qui fe fcient dans des moulins, dont cependant il y a un certain nombre autour de la ville; mais les planches qui s'y font font ordinairement pour I'ufage de 1'endroit. Au furplus , les Dantzickois dónnent au bois de fapin telle facon qu'on veut, & font les planches felon les dimenfions qu'on, defire. II n'en efl pas de même du bois de chêne: on n'en fabrique des planches qu'en mefure angloife, paree que cette nation efl prefque la feule qui tire de Dantzick de eette efpece de bois. 11 y a d'une année a 1'autre des différences notables dans les prix des bois de fapin en général, ce qui. vient du olus ou moins de demandes de 1'Etranger; des coupes plus ou moins confidérables faites dans chaque anné--; & furtout de 1'épuifement des forëts qui fe fait fentir de plus en plus. Nous ne pouvons mieux faire connoitre ces chiféiences qu'en placant ici la note des prix qu'ont valu a trois époques différentes, '~ favoir en 1769 , en 1774 & en 1779, les planches de fapin des principales dimenfions, travailïées fur mefure de Dantzick. Vv 2 Commrucf du Nop n. Commtrct Ptïogne c? ds Dantzick,  340 TRAITÉ GENERAL Epaiffeur, Largeur. Longueur, En 1769. En 1774. En 1779, Planches de 5. pouces 16. pouces & 44. pieds fl. 680. fl. 900. f» 1000.1 Dites, de 4| , . 14. . . 40. - 500. - 645. - 860. « Dites, de 4. . . 14. . . 40. , - 450. - 575- - 75°. " „? Dites, de 3j . . 14. . . 40. 400. - 500. - 610 *t .3 Dites, de 3. . . 14. . . 38. . - 320- • 4io. - 495. 'IJ Dites, de i\ . . 12. ♦ 36. . - 220. - 240. - 395. £ "3< Dites, de 2. . . 12. . . 36. 170. - 190. - 250. « Dites, de I. . . 10 k 12. 12. - 4c. - 43. - 4C.J Les poutres de fapin depuis 10 jufqu'a 50 pieJs^l de long fur 9 ï 18 pouces de large, ont toï gros; 15 a 18 gr.; & 30 gros. valu pendant ces époques, Ie pied cubeaj Les prix des bois de chêne ont auffi éprouvé des révolutions confidérables a Dantzick depuis dix a douze ans. Les planches de première qualité des dimenfions fuivantes fur mefure angloife ont valu comme fuit : Epaiffeur. Largeur, Longueur. En 1769. En 1774» En 1779. Planches out . ' . , , „ _ , i de Apouces, 13 pouces, 36pieds, a fl. 750. fl. 1020. fl. 2250» Bordages 0 ' Dites, de3. . . 13, . . 30. . . - 6co. - 900. - 2100. Dites, de2i. # i^, . . 30. . . - 540. - 700. - 1900. Dites, de2. . . 13. . . 24. . . - 290. • 400. - 1000. Les poutres de chêne de diverfes grandeurs ont valu le pied cube, de 66 a 70 gr. de 70 a 80 de 80 a 100. Les bois courbes pour la conftruftion des navires de 85 a 90. . 82 a 90. de 90 a 110. Les allonges pour idem, ., .. de 70 a 8c. . 75 a 85. de 80 a 98. Comme tous les bois qu'on travaïlle a. Dantzick doivent être vifités par ies Brakers ou vifiteurs publics, on en diftingue trois fortes qu'on nomme, ia ire. Krohn ou couronne, la 2de. Brack ou moindre, la troifieme BrackBrack ou rebut. Nous allons donner aux fpéculateurs deux comptes fimulés, 1'un d'un chargement de planches de fapin fur mefure de Dantzick, 1'autre. d'un fchock de bordages de chêne fur mefure. angloife. n'riKD. Cnnsmercr til J-niogne c? de ))Mlizlck.  DU COMMERCE. I Part. Liv. II. 341 Compte fimulé d'un chargement de planches de fapin, fur mefure de Dantzick, expedié de cette ville pour Amjlerdam. Epaiffeur. Largeur Longueur. 22 Planches de 7 pouc. 16 pope 40 pieds, afl. I34?. Ies 60 pees. fl. 493. 5. - 8- dire», 6- . . 16. . . 40. . . - 1248. .... 166. 12.. 33. dites, 6. . . 16. . . 40. . . . II5S. .... 635. 7>- 9. dites, 5} . . 16. . . 40. . . - I058. .... 158.21.*- 63 dites. 5. . . 16. . . 36. . . . 86s. .... pos.. ?x„ 7. dites, 4} . . 16. . . 36. . . - 78o. ... . gr. . . f6S' 4. . . 16. . . 36. . . - 695. .... „y^.*,, 28* ïk£S' 3f . . 16. . . 34. . . - 575. 268.10. - 47. dites, 3. . . 16. . . 34. . . . 495 387. **f- 50. dues, 2- . . I5. . . 34. . . . 385> .... 320<25.. H9. dite,, *i . . ,5. . . 3°. . . . 340. .... 844.10.- 74. dites, 2. . . i«r. ^ o, OP„ ,. * ~ * 5 » • 3** • • - 35°« 431. 20. - 25. dites, 2. . . ic. o0 KT„ ., 5 • • 00. . . . 3I0. .... 129. 5. - I6c. dites, tl ; . 13. . . 12 „„ „ .. * ' ó' ' ' l2' • • - 93 248. - - 366. dites, ïï'. . n. . . 1» a„ x- .. s . . i> . . iz, . , - 82. ... 500. 6.- 540. dites, if . . 13. . . 10. . . . 68 272 - - 541. dites, 1. .. 13. . . 12. . . . S4 486.27._ 100. dite., 1. . . 12. . . I2. . . . 50. ... - 83.10.. 449. dites-, -| . . 13. . . 10. . . .38 a„4. „. . 200. dues, .1 r2 Tri „„ , ■ ! 4 • • 1Z» • « IO. ». . - 35. . . . - 116. 20. - 2582 Planches de fapin ont coflté ..... il 6953 22 25 Poutres de fapin mefurant 2624 pieds 18 pouces cubes a 1 fl. . 2624. 3. . j-, . „ FJ. 9576. 25. - .rm.? dexpédition. Droit de Pfahlgeld avec 1'agio, . . . fl. 67. 13. - Droits pruffiens & perte fur les ducats . . - 148. 26. - \ Droits du Sund, . , . 13s. 27. . Radeaux fl. 74, & arrimage fl. 36. - IIO" - « pour | des frais extraordinaires «... - 255. 22. - Menus frais & aux travailleurs . . . - 24. - - Commiffion fur fl. 10329 a 3 p§ , , . - 309. 17. - Courtage des traites & pons de lettres . e, - 20. 20. - ■ 1072. s. - Fl. 10650. - - On compte 80 pieds cubes pour un lafl d'encombrement; mms, pour remphr un navire & rendre" fon arrimage auffi bon quil eft poffible, ilfaut qu'a. une petite quantité de groffes planches on en ajoute beaucoup, de- Vv 3 COMHKRCE DU NO HD. Pologne & de Dantzick.  3p TRAITÉ G É N É R AL CoMMBRCK wi petites, faute de quoi on perd beaucoup dans'le'fret, & d'ailleurs les . planches courent risque de fe gater par le frotement fi elles ne font pas Pologne s. ae bien arrimees. Dauizkk, ' • ' "( " . V . ' . . 1 Compte fimulé dé' 6o bordages' de'chêne couronne tfe 4 pouces 'd'épaifleur , 12 de largeur & 30 pieds- de 1 • ' longueur, mefure- d'A^gletene,' qui ont couté „ . 'c Fl. 2200. • - Frais dexpédition. Droit dc Pfahlgeld avec 1'agio, . . . fl. 11. 5. - Droits pruffiens, perte fur les ducats &c. . - 23. 15. - Droits du Sund, Rdlr. 1. Efpece . „ 6 12. - Conduire le rade.au au bas de Ia riviere . . - 16. - - Former le radeau, cloux., & è .l'écrivain des planches - 9- 12. - Pour i des f*ais a 45 gr. par laft de 80 pieds cubes, .- - 12. - - Courtage d'aflrrettement. « . t - 2. - - Menus frais, courtage des traites, &c. . . - 11. - - Commiffion d'expédition fur.fl. 2291. a.3 p°- . . - 68. ié. - 160. ■ • . . ' - - . . Fl. 2360. - - .On compte auffi 80 pieds,cubes peur, un laft de Commerce.; & les frais des autres fortes de bois dc chêne different feulement en raifon des dimenfions. Indépendatnmènt des bois de fapin*& de chêne, la ville de Dantzick fournit des bois; pour faire des futailles. .11 y en a de trois fortes: les .douves pour pipes, qui ont 64. pouces de hauteur, 4, 5 a 6 pouces de largeur & 1 ~ a i\pouces d'épaifleur; le merrain pour les grandes barriques, qui eft de 54 pouces de hauteur; & le merrain pour les barriques moyennes, qui n'eft que de 42 pouces de hauteur, ayant 1'un & 1'autre la même largeur & épaiifeur que les pipailles. - Les prix des douves ont hauflê du doublé depuis peu d'années: rils étoient en-1769 a-36 fi. le fchock de douves pour'pipes de la meilleure qualité , -a 24 fl. celles'de feconde qualité, a 1 § rl.'le merrain couronne, & 9 12 fl.' le-merrain brack ou de qualité commune. Aujourdhui (en' 1780) ces prix font exactement ie doublé de ce qu'ils étoient en 1709. Les-frais des douves jusqu'a bord du navire font a r florin, & ceux du merrain a '28 gros, .plus ou moins. •La même caufe qui a' fait haufler les prix des douves a pipes & du merrain a Dantzick, favoir ia guerre de 1'Angleterre avec fes colonies de 1'Amérique Septentrionale (*) a donné de 1'activité a 1'exportation des (*) Avant la querelle entre 1'Angte terre & les Etats unis de 1'Amérique avec, ces Etats fourniflbient a l'Europe beaucoup de douves & de merrain, ainfi que de. eendjes & autres articles. M; 8. - Droits du Sund, R. 44 Efp. a 6* fl. . . . - 5- 26- * Frais d'entrepót,'rabatage & porc aux alleges, . . - 5- 27- - Pour les frais d'allege a 5 gr. par Schffi - 1. 26. - Pefage fl. 4: 3 gr. & divers autres frsis . . 5» ?. - Commiffion d'expédition fur fl. 2398. a2p§ . . - 47. 29. - Courtage des traites & ports de lettres . . . - 14. - - 115. 2?. - Fl. i4öo. - - 12 Schffi font comptes pour un laft de Commerce a Dantzick. l&ïVeed-afche, Vedafe, cendre caffaux, ou cendre gravele'e, eft une drogue propre a la teinture, du nombre de celles qu'on nomme non colorantes; paree que, fans donner aucune couleur aux étoffes, elle ne fait que les préparer a en recevoir une, étant employee dans les bains ou bouillons. La cendre gravelée eft d'un ufage général & indispenfable, furtout dans les blanchifleries de toiles, & c'efl pour cela qu'elle efl beaucoup demandée a Dantzick, de Hollande, de Flandres & de Brabant, ainfi que d'Irlande & des autres pays oü l'on fabrique & blanchit des toiles. 11 y a diverfes fortes de cendre gravelée; celle qu'on fabrique en Pologne en comprend deux: la cendre a doublé lefïive, qui vaut de 36 a 40 fl. le fchffi, & celle a fimple leflive qui en vaut de 20 a 24. On fabrique auffi a Dantzick des cendres gravelées fupérieures acelies de Pologne: Quoiqu'on en connoifle a-peu-près d'une vingtaine de marqués différentes, on les range feulement en trois clafles. La principale claffe, ou marqué première, vaut depuis 45 jusqu'a 50 fl. le barril de 400 ffi., la feconde depuis 36 jusqu'a 45 ; & la troifieme depuis 30 jusqu'a 36 florins. Voici un compte fimulé d'une partie de cendres de Dantzick de la première claffe ou marqué: IG9 COMMKRCE BU N0HI>. Cimmtrcc dt l'utogne B de Dantzick.  DU COMMERCE. I. Part. Liv. II. 345 ioo Barrils de cendre gravelée , ou Weed-afcbe , de Dantzick a fl. 50 Fl. 5000. - • commerce bö Pour les barrils & les cloux , 4 fi. 2J. . . - 260. No»»- ————— Commerce ie 5260. ■ • Pologne £? ie Dantzick. Frais d'expédition. Droit de Pfahlgeld a 250 £ & 1'agio . . fl. 46. 8» - Droit de Zulage 4 170 gros par lafl de 12 ba-rrils, . - 47, 7. - Droits prufllens comme deflus ... 93. 15. * Perte fur les ducats . . . . . - 7. - - Droits du Sund, Rdlr. 2. 4. Efp. 4 f5. . - 13. 10. - Pour 1'entrée & port è bord des alleges . • 17. 2. * Pour les | des frais d'allégc, de port &c. a 50 gros. . - 13. 27. • Divers autres frais .. . . . - 11. 3. - Commiffion d'expédition fur fl. 5509. 4 2 p£ , . - 110. 6. - Courtage des traites & ports de lettres .... - 10. 12. - ~ 37°' " * Fl. 5610 - - 12 Barrils font comptés pour un lafl. Les toiles ordinaires de Pologne font un article important que Dantzick fournit aux étrangers; elles fervent a 1'emballage & a d'autres ufages de Commerce. II y en a au moins feize qualités dont les noms ainfi que le prix raifonnent d'ordinaire comme fuit: Weiff-fiacbfen linnen, ou toile blanche de lin . de 30. a 33$. L'Atme. Rohe-flachfen dito, ou toile de lin, . . . - 24. 4 27J5. Piek-robe -hempfen, ou toile fine de chanvre, . - 27. 4 30$. Dite, forte moyenne . . . . • 23. 4 26^ Schwartze breite rohe-hempfen, ou toile crue large de cha ,vre - 21.4 24$. Piek heede linnen, ou toile fine d'étoupe ... - 20 4 23$. Dite, première forte moyenne, . . . 7 19. 4 21JJ. Dite, feconde forte moyenne, . . - 17. 4 198. Dite, troifieme forte moyenne, . . . - 16. 4 18$. Szeritzer beeden, ou toile grofiiere d'étoupe, . . - 15. 4 i6f$. Toile d'étoupe de Lefentzker de ire. forte . . - 10. 4 118. Dite, de 2e. forte, . . . . . 9. 4 iofj. Toile d'étoupe de Komorner, ... . 12. 4 15& Toiles groffieres de Pologne, de ire. forte de . . fl. 6. 4 7, La Piece. Dites, de 2e. forte, . • • . - 5. 4 6. Dites, de 3e. forte , • . . - 4. 4 5. /. Partie. Xx  *4ö traite general . La largeur de ces toües eft d'environ ij a i| aunes: on en fabrique dedeux différentes longueurs, favoir de 46 348 aunes, mefure de Dantzick & de 70 a 75, même mefure. On appelle la première, toile a la piece! & 1'autre, toile a aunage. Nous ne pouvons mieux en faire connoitre les frais d'expédition que par les deux comptes fimulés fuivans. Compte fimulé de 30 balles de toiles de chanvre de Pologne de première qualité, contenant 1080 rouleaux qui ont mefuré enfemble 75000 aunes, a 23$ 1'aune . '% Fl. 15133. 10. @o pieces de toiles de Pologne, 2de. fojte pour emballage, . - 3fjo. - - Fl. 19493 10. - . - , Frats dexpédition. • • ■■■'■>■ fur 1440 pieces pour les 10807 , - , I & 1'agio . $ fl' J5S. - - gros • • » - 336". - - f 5 * 71 . . . - 25.12.. f8 " 'Ir. 2a 24. Efp. è 6} . - 144. - . ,J ,;.';>> & port abord, <52' . . ; - 195. . . i iÖ Sll'alIege & de port • • - 24. - - ^-'!'^* ' " ïnnepruflienne &. provifions i§§ ^',!kU^:'-:,eur . . 1 • " I6' 6 p |h|M - II 20. - C&^mi'ffiM'de fl. 20440 a 2 p» . ... - 40S. 25. - Courtage des traites & ports de lettrss ► . . - 33. 17. - —■ 11386. 20. - Fl. 20380. - - 30 1? fonti gros de Dantzick, & 30gros 1 flörin. ( Les frais de toutes fortes de toiles de Pologne al'aunage, qu'on nomme. a Dantzick Polnifche-linnen, font exacfement les mêmes, makré Ia diffétence des prix d'achat. Pompte fimulé de 20 Balles toiles de Pólogns, contena-.t enfemble 960 pieces. > ït pour 1'tmballage 40 dites 1000 pieces irc. forte a fl. 7I. p0Oj ; ; Frais dexpédition. "Jroit As Pfahlgeld, fur 960 8 a 6 S & 1 agio . 6. isS.- Z )roits pwifflens, avec perte dans les duca:s? & autr*» menus frais . . * ' - 255. 15»- CeWMRRCE CU PJORD. Commerce de Pologne & de 1) est ziek.  DU COMMERCE. I. Part. Liv. II. 347 Commercs. du Nord. Commerce ie Pologne & ie figgtzick. Tranfport de 1'autre part ... . Fl. 383, 15. - 7000. - - Droits du Sund, Rdlr. 15 Efp. k il, 6|- . . - 96. - - Emballage, cordes & port abord, a fl. 6. 15 . - 130. - - Pour | des frais d'allege & de port . . . - 18. - - Menus frais, . . , . . 5. 10. - Commiffion fur 11. 7633. aap? . . . - 152. 19. - Courtage des traites & ports de lettres * . - 14. 16. - ■ ' 800. - - Fl. 7800. - - 60 pieces de toiles de Pologne font comptées pour un laft. Les frais fur les toiles de Pologne a la piece, dites Polnifche- rollen, de 2e. & 3e. qualité, font les mêmes que dans le compte ci - deffus. La cire & la foie de porc font auffi deux articles importans du Commerce de Dantzick. Les qualités refpeótives en font parfaites, celle de Ia cire fpécialement; mais depuis Ia révolution de 1771 il ne s'en trouve plus une auffi grande quantité a Dantzick. Cette diminution dans la quantité a eaufé une augmentation clans le prix de 20 a 25 pour cent. Nous trouvons qu'en 1769 la cire jaune valoit de 400 a 420 fl. le Schffi, & la blanche de 490 a 500. Depuis ce tems elles font montées graduellement, 1'une a 516, & 1'autre a 590 florins, leur prix aciuel (en 1780). La foie de porc qui valoit en 1769 environ 24 gros la ffi, eft aujourd'hui a environ 30 gros. Voici des comptes flmulés de ces deux articles. Compte fimulé de 3 futailles de cire jaune, pefant Net 13 Schfê 2Lg, 8 ffi, a fl. 516. . ; Fl. 6772. 15. - Frats' d'expédition Droit de Pfahlgeld fur 11 Schffi, a 300 # & 1'agio . fl. 73. 10. Droit de Zulage fur 11 Schffi, a 3 fl. . . - 33- - r Droits PrulTïer.s fur 13 Schffi, a fl. 8j . . - 125- 20. - Perte furies efpeces 7]; p| & frais de la doutnr.e prufflenne - 18. 25. Pour trois futailles vuides è 4 fl. piece . . 12. - • Rabatage, pefage , réception & port a bord . . • 20. 24. Vifite ou affortiffage, (Bracker) & courtage . - 14. 28. - * Pour les | des frais d'allege & de port & menus frais . 13. 17. Commiffion fur fl. 7137. 13 a 2 p| . . - 140. 22. Courtage des traites & ports de lttu'es , . 14. 19- - ^7- 15- : Fl. 7240. - - 15 Schffi de cire font 1 laft de Commerce. Xx 2  348 Commerce ou Nord. Commerce de Pologne 6? de Vantz'.ck. Les frais de la cire blanche font les mêmes que ceux de la cire jaone a 1'exception que la blanche paye pour droit de Zulage, tant a la ville'de Dantzick qu'a la douanne prufïienne, 4 florins par Schffi, au lieu de 3 fl. que paye feulement la jaune. Compte fimulé de 4 futailles de foie de porc & de - fanglier, pefant net 4667 ffi è 30 gr. la ffi . . ; Fl. 4667. • . Frais dexpédition. ." Droit de Pfahlgeld fur 125 pierres, è 15 £ & 1'agio . fl. 41. 20. - Droit de Zulage, dit a 10 gros . . . - 41. 20. > Droits pruiHens & frais de la même douanne, . - 107! 18. - Droits du Sund, Rdlr. 7. 42. a fl. 6^ . . - 47. 27. - Pour 4 futailles vuides, a fl. 41 . . - 18. - - Aux ouvriers & port a bord, . . . - 17. 15. . Pefage fl. 5 & courtage fl. 12 . . . - 17. - . Pour les | des frais d'allege & de port, & menus frais - 10. 21. - Commiffion fur fl. 4969. a 2 p? . . . - go. 11. . Courtage des traites & ports de°lettres . i - 11. 18. - — ' : Fl. 5090. . . L'acier de Dantzick eft trés - eftimé pour fa bonne qualité: on le vend en barres de 4 a 5 pieds de long, & 1 pouce d'épaifleur en quarré. Le prix en eft d'ordinaire fl. 32 le centner ou quintal de i2offi, & les frais iusqu'a bord du navire s'élevent a environ 6 p§. La poudre qu'on fabrique a Dantzick , tant pour le canon que pour la cnalfe, eft fort renommée. La poudre fine a chafler vaut depuis 100 jusqua 120 fl. le quintal de i2offi , & celle de moyenne qualité environ 90 a_ 100 florins. La poudre a canon fe paye a peu prés 96 fl. le meme quintal. Les frais jufqu'a bord du navire de ces deux efpeces' de poudre peuvent s'élever a environ 4^ fl. par quintal. Outre les articles dont nous venons de faire mention, la ville de Dantzick en fournit encore d'autres , mais en petite quantité aujourd'hui ; c'eft pourquoi nous nous contenterons de les indiquer. Ces articles font des laines & des agnelins de-Pologne, des plumes a lit & du duvet, des peaux de lievre & du falpêtre. II y a diverfes qualités de laines a Dantzick: celle qu on nomme Lifner fined'hiver eft la meilleure de toutes: la première Jorte de cette laine vaut environ 36 a 40 fl. la pierre de 34ffi. celle de leconde forte, 30 a 33 fl. h meme pierre. TRAITE GENERAL  DU COMMERCE. I Part. Liv. II. 349 La laine de la première tonfure, poil long, vaut de fl. 21. i 24. Ia Pierre de 34 ffi. Celle de la feconde qualité, . . . 20. a 22. Celle de la feconde tonfure, ou poil court , . 19. a 21. La laine commune, dite brack , ou de rebut, . 16. a 17. Les agnelins de Lisner valent environ . . . 36. a 40. Et ceux de Thora, . . . . . 22. a 2j. Les frais des laines & agnelins jusqu'a bord font environ de 2 florins Ia pierre. Les prix d'achat & les frais jusqu'a bord des autres articles nommés de 1'autre part font comme fuit: Peaux de lievre . de fl. 70 a 90. Ies frais . . fl, 511e cent. Salpêtre, . . de - 80 a 85. dits . .- 8\ le quintal de 120 Ê6*. Plumes k lit de ire. forte, gr. 30 a 35. gr. dits gros^ Dites . de ude. forte, - 20 è 24. - dits . . ' rQS ja (g Duvet . de ire. forte, - 70 a 80. - dits . . 1 2 ^r0S a Dit . de 2e. forte, - 45 a 60. - dits . . J 11 y faut ajouter la commiffion de 2 p| avec le fret & l'afTurance donc nous avons donné 1'explication aux pages 196 & 200. La ville de Dantzick a un territoire extrêmement fertile qui comprend 33 villages qui font environ 1400 hufes de terre, chaque hufe de 30 Morgens, ou Journaux. On nomme ce territoire le JVerder de Dantzick: c'eft un lieu bas & marécageux, mais qu'on a fu rendre fertile: il eft environé de la Viftule, du Motlau & des mares ou lacs que forment ces rivieres. II produit beaucoup de grains & de légumes. Thorn , en Poïonois Forum, eft une ville libre fous Ia proteétion de Ia Pologne; elle jouit a peu-près des mêmes privileges que Dantzick, fe gouverne elle-même, & nomme en conféquence fes Magiftrats. Elle eft fituée fur la Viftule qui Ia divife en „deux parties; mais fon éloignement de la mer & fon voifinage de Dantzick font caufe quelle ne fait presque aucun commerce, malgrè fa fituation avantageufe qui la met a portée d'acheter de première main & même avant qu'elles arrivent a Dantzick, les denrées & les marchandifes de Pologne. C'eft pour cela que, lors du partage de Ja Pologne, la ville de Thorn qui fe trouvoit enclavée, de même que Dantzick, dans le païs que le Roi de Pruffe s'étoit approprié, fut exceptée du partage & qu'elle conferva fes privileges avec fa liberté. Xx 3 commerce bv Nord. Commerce de Pologne & de Dantzick,  35® TRAITE GENERAL Commerce bv, Nord. Commerce te Pruffe. CHAPI TRE V. COMMERCE DE PRUSSE ET DE PLUSIEURS AUTRES ETATS v DE LA MAISON DE BRANDEBOURG. Ies Etats de la Maifon de Brandebourg étant en grand nombre & fe jé trouyant fitués en différens païs éloignés les uns des autres, nous ne ferons point de defcription géographique de chacun de ces Etats, maïs feulement de ceux dont le Commerce mérite d'être connu. Les domaines du Roi de Pruffe les plus effentiels pour le Commerce font ceux qui confinent a la mer Baltique, & quelques autres qui en font éloignés, mais qui y communiquent par des fleuves ou rivieres. Deux articles comprendront le détail du Commerce maritime des Etats du Monarque Pruffien. Le premier traitera du Commerce des deux Pruflès, & le fecond de celui de la ville dc Berlin , & de la Poméranie Brandebourgeoife. r ARTICLE L Commerce des deux Prujfes. ra Pruffe fe divife en deux parties, dont 1'une efl pofTédée depuis ^longtems par la maifon de Brandebourg fous Ie nom de Royaume de [ruffe. L'autre, qui a fait partie desdomames de la Pologne jusqu'a la fin de l'année 1771, fut nommée jufqu'alors Pruffe Ducale, ou Pruffe polonoife; iiais elle a perdu ce dernier nom depuis que le Roi de Pruffe fe 1'efl :ait adjuger par le traité de partage conclu entre la maifon d'Autriche, jmpératnce de Ruflie & lui. Par cet arrangement ce Prince a arrondi fes itats qw conüfloient en pieces détachées ; ik l'on peut dire, fans crainIre de fe tromper , que ce nouveau domaine efl le plus beau fleuron ie fa couronne. S 1. Le Royaume de Pruffe a Ia Courlande au Nord, une partie de la Polop-ne & une partie du Grand-Duché de Lithuanie a 1'Eft; la Maffovie, province ie Poiogne, au Sud; la Pruffe Ducale & la mer Baltique a 1'Oueft. Le Rofaume comprend dans fon enfemble environ fept cents vingt- neuf milles marrés géographiques. On y compte onze cents mille arpens (Hufen) le terre, fans compter les lacs. Les parties du Nord & de 1'Oueft prélentent presque partout une furface plane; mais celles du Midi & de 1'Eft .ont en général montueufes, coüvertes de forêts & coupées de beaucoup le lacs deau douce. C'eft -auffi de la.que partent un grand nombre de  DU C OM M E R C E. I Part. Liv. II. S5r fleuves & de rivieres qui arrofent le païs. II y a peu de' cantoris en PrufTe qui ne foient fcrtiks en grains, foit froment, foitVeigle, orge, avoine, bied farrazin & millet: lelin, Ie chanvre, le houblon, le tabac, les pois , les légumes & herbages de toute efpece y viennent auffi en abondance, él les pacages y font excellens. Oh y recueille une grande quantité de Manm: c'eft un grain que produit une herbe appelée Gramsn Manna, ou Gramm da&ylun efculentum. De tou3 ceux qu'on fert fur nos tables , préparés eomme le gruau, il n'y en a aucun dont le goüt foit auffi délicat. Les Pruffiens élevent un grand nombre d'abeilles, & recueillent en conféquence beaucoup de cire & de miel. Leurs forèts font confidérables & fourniffent en abondance du bois pour la batiffe & Ie chauffage j mais l'on n'y voit plus d'auffi beaux chênes qu'autrefois. La m:r, les fleuves & les lacs fourniffent au Royaume de Pruffe de 1'efturgeon , des lamproies , des carpes & autres poiffons, dont une partie paffe chez 1'Etranger. La mer fait auffi préfent aux Pruffiens d'ambre jaune, ou fuccin, dont le nom allemand Bernflein vient probablement de Brennflein , ou pierre a brüler. Gette pierre ne fe trouve nulle part en fi grande quantité que fur les bordsde la mer baltique, dans le Royaume de Pruffe ,& particulieren ent fur les cötes du Samland, oü elle efl jetée par lesvagues, Iorsqu'il regne desvents violens de. Nord & d'Ouefl: on la cherche dans les dimes ou mon-= ceaux de fable entaffés fur le "bord de Ia mer. L'ambre anpartient k laclaffe des bitumes folides; il efl transparent &-communément jaune; il y en a auffi de blanc, & c'efl 1'efpece réputée Ia meilleure & la plus fine, Quand on frotte l'ambre, il attire les matieres Iégeres, prend feu aifé-ment, & furpafle en odeur 1'encens & le maflic. On en tire un efprit acide qu'on nomme Huile d'ambre. L'ambre, dans fon principe, efl un fluide; c'efl au moins ce que donnent lieu de préfumer les corps hétérogenes qu'on y voit amalgamés.. Souvent on y diflingue des mouches, des moucherons, des araignées, des fourmis, des poiffons, des grenouilles,. des vers, des gouttes d'eau, du bois &.du fable, & quelquefois plufieursde ces chofes enfemble. II efl compté parmi les droits régaliens & rap-* porte annuellement au tréfor jusqu'a vingt - cinq mille écus. On voit plufieurs jolis ouvrages de ce minéral, faits au tour. Le Royaume de Pn;fiV ne produit ni vin ni fel, & a, pour tous métaux, 1'efbece de fer qu on appelle pierre de marais, ou Rajenftein, dont les mines* font nombreufes en cet Etat. Les manufaclures & les fabriques fe multiplient & fe perfeftionnent de jour en jour en Pruffe: il faut mettre de ce nombre les verreries, lesfourneaux&forges afer, les papeteries, les moulins a poudre, les forgespourle cuivre & 1'airain; les fabriques de draps, de camelots, de bas, de liagc de table & autre. Ce Royaume, très-avantageufement fitué pour le Commerce, renferme foixante - deux villes, dont il n'y a que deux qui aient: des ports & qui faffent un Commerce maritime , favoir Königsberg & Memel , qui font les capitales des deux. départemens dans lesquels on divifa: COMMBkCZM»- Csmntsru dtPruilt.  Note 35* TRAITE GÉNERAL COMMERCE DO No au. Commuce dc Prufe. le Royaume de Pruffe, fous les noms de département pruflien & de dépar tement lithuanien. Nous traiterons au long du Commerce de ces deux villes; mais nous ne ferons que nommer celles qui parmi les foixante autres font le plus dignes de remarque. . Königsberg ou Kxnigsberg, en Poïonois Krolewitz, & en lithuanien Kara lauczuge capitale de tout le Royaume de Pruffe, efl une des principales villes de Commerce de l'Europe ; elle efl fituée fous le ?4e deeré 11 mmutes de latitude feptentrionale au bord du fleuve Pregel fur leqiH on a conftruit fept ponts de communication. Cette ville rapporte fon origine a l annee 1255; elle entra dans la Ligue Anféatique peu de tems ?r-l *dïr°t *\eR ?vifée en troisP^ties, nommL Altfiadt ] Lotemcnt & Knetpkof. Dans la première fe trouvent les magazins le gremer a fel les balances, les douannes, 1'amirauté & plufieurs autres édifices relatifs au Commerce; entre autres, une manufacfure de bas de laine & quelques fabriques de cuirs. Dans la feconde, le Löbenicht fe trouvent le grand & le petit magazin au bois & le bureau de la recette' du bois. La troifieme le Ifneipkof, n'a d'établiffemens de Commerce que Ia Bourfe ou s affemblent les négocians. H Le port de Königsberg efl für & commode; mais fon éloignement de la mer & 1 impoflipilité qu'ont les navires d'une grandeur médScre dt monter jufqu a Ia ville, font un tort confidérable a fon Commerce On remedie a cet inconvénient en envoyant des alleges aux navires qui reflent zPiUau, entree du port de Königsberg, foit pour charger, foiï pouï dechargerles marchandifes dont fe compofent leurs chargemens P ^wt£mnmer?-de ^fS^ergeflintéreffant, paree qu'il fournit beaucoup d articles néceffaires a la majeure partie des nations du midi de l'Europe Ces artieles viennent a Königsberg, en partie de Ia Pologne & en pamê du Royaume de Pruffe & de fes dépendances. Ils s'exportf nt enfuite^our divers pais étrangers par des navires de diverfes nations. Ce Commerce a beaucoup augmenté depuis environ 20 ans: aujourd'hui il efl fak par 700 navires, plus ou moins : on compte qu'il en efl entré a Piilau deftinés pour Königsberg, 683 en 17775 7*5 en 1778; & 687 en 1770' Et quil en eft forti pour divers païs, 691 en 1777; 734 en 1778 & 710 en 1779. Pom montrer encore mieux en quoi confifte Ie Commèrce dimportation & d'exportation de Königsberg, nous ferons fufvre ici XeXlSnt1:^!' Portie des marchandffes /e ceïe  DU COMMERCE. I. Part. Lit. II. 353 Note des marchandifes importées a Sel de Hallifch, * . Laft, 3080. Gingembre, ; . ; ffi, 23944. Dif, d'Efpagne, . . . dit. 418. Café, . . ffi, 150423. Dit, de France, . I dit 109 Thé, . .ffi, 2775, Cbarbon de terre, . . dit 35 Cannelle, ï .' . ffi, 1079. Vin de France, . . Barriques, 9921. Safran, . . . ffi, 4^2. Dit, de Mufcat, . . dites 124' Sucre,' . . . ffi, 1052134. Dit, du Rbin & de Moftle, . Ahms, 26; Sirop, ... ffi, 349°5?> Dit, d'Efpagne, . . Pipes 17 Poivre brun, . . ffi, 35623. Dit, de Champagne, pour . Rthlr. 13482. Poivre de Ia Jamiïque . . ffi, 2587»- Eau de vie, . . Barriques, 687 Prunes, . • , .ffi, 20316. Vinaigre, * . . dites. 2252 Raifins, ... ffi, 125556. Huile d'olive, , . Pipes, ' 102 Corinthes, . . . ffi, 6308?. Huile de chenevis & de Un, . Ahms, 110. Ris, . .ffi, 35640. Huile de baleine, . . . Barrils- 342. Indigo . . . ffi, 16936. GouJron, . . . Barrils, 1097. Verd-de-gris . . ffi, 2350. Limons falés, . . Pip-es, 24. Garance, . . . 'ffi, 3650. Cttrons, Oranges &c, . . Pieces, 287099. Rocou, ou Orleane . . ffi, 899. Harengs de Suede & Norvege, Barrils. 13814- Tartre, . . . ffi, 1652c. Dits, de Hollande, . . . dits, 180 j lïois de brefil . , fe, 2.1x054. Poiflbn fee, . . . ScbW, 189 !Amidon, . . ffi, 126440. Fer en barres & planches, . Schffl. 6247 C;rufe, . . . ffi, 2320. Acier, . ... ffi,' 35544 Cardamome, ... ffi, 349- Laiton ,fer blanc & métal, . . ffi, 25966 Verres, . . Caiffes, 912. Eiain, ... ffi, 40740. Cuir a femelle, . . ffi, 38S0. Cuivre, ... . ffi, 59343- Soufre, . . . ffi, 5110. Fil de fer, ... ffi. 76879- Plomb i grenaille . . , ffi; 49103. Dit de métal, . . ffi, 3334- Noix de mufcade . . ffi, 490. Plom'), ... ffi 1521450. Macis, ou fleur de mufcade . ffi, 435- Vitriol, . . . "ffi 73860 1 ! Cloux de" girofle . .ffi. 730. Alun, . . ffi, 88no. Draps de Hollande, pour . Rthlr., 29247! Anis, , . * , ffi 4t'8o. Dits d'Allemagne, . . . dites, 435^- Amandes, . . . ffi 25545. Drogues médicinales, . . Rthlr., Cumin, .... ffi, 19750 Navires anivés a Pillau . , . , . , \ . 68-?. L Partie. Königsberg pendant Yannêe 1770^  354 TRAITÉ GENERAL Nqte des. Manhals expédiées de Königsberg pendant Vannée iT79. iare.ac.<#jHo)V. Lubeck; T£? Elbing Froment, : « £^,« I4g7. • fi w sfleuves, érge, • . dits Hl J* ^4. 379-. 543- 33.5067, A^ine, . . dits> . 3 I5- I095- S02. I74. 4?. Pois> - • MS, - 693. 367' ' ' :< l7;- 4S- I2- 2o> *** Graine de lin a fe-? * 661 *8, . *»* h I7- 1318. nrer.auPrintemsj 84.. . 24. . . . p32. 330. ^ ^ En Automne, . barrils, ' 742 , Graine de Un pouo ' ' ' *9' 2' 10H 24' So 95a. faire de 1'haile, S LaJi' l8<34- 1088. . . 2. 5.2963 Chenevis . . dits, '179. Huile de chenevis, ahms, * 4' • 8. 191. Chanvre, . ' Laft, ' 98"8. : ^ * ^ * * . .. . 205. 248. Lin, .. . dftS, „ *j 2?' 64" - Si. .460. 409. 292r. Etoupes. . . dits, 5i f. 72' IS" 29- ■ > 4- 16. 242. Cendre calcinée, . ScifB/, 435 l8óo' * ' * * I4\ * * I48« J42- 320. Cendre caflaux, . La/2, ' aio 22' * * 458* '* , 2^°- 932. 78.4057. Cire, . . Pierres, 4Il8. 145." «jQq. 111 7, 'o +I' 1 ?75' Soie de porc, . . dites, 32A ,0„ 83' 47?8. . - 5. 9840, Suif, . ; diles, : V Hl5' ' ' 26" £ ^ Si- 8. 7533. fa; ; . . sa»}*, 427o79' • • 2366- is9 5590. Planches, . . Scfiac**, 6*2 ' ' ' ' ' ' 5' 6o- ,J3o. 2. 4*67. 3?outres, . . Fieccs, ia8o. . 'J' 3&' I0*I ' ' 4- 6. . . 253. ' j * * " * J♦ . . r728. Navires partis ds Pillau, ; . -* * ' * > ':y •* 71». On voit par cette derniere note que les- marcnandife? m'kn tir* 1 grande quantité de Königsberg, ol qui font fes pWrechScl^ées Z?t étrangers, font le froment, le feigle, .IW le cham/i 1 p j calcinees & gravelées , la grande lirS ^^l^il^  DU GOMMERCE. ï. Part. Liv. II. 355 Compte fimulé de 60 lafl de froment 3 fl» 200» t m J20Q0» » m PoMffP Frais d'expédition. — — Droits de fortie è fl. 4f par laft. & 1'agio a 4 pï . . fl. 280. 24, - . Cp,1ft"e ds Droits du Sund, rdlr. 60 & 5 fl. . . . . 300. _ m Mefurage è 24 gros & veiller è Ia mefure h 2 gr. . . - 52. - - Aux tra ailleurs & menus frais ... , 200. - - Frais de la riviere & du port ü 12 gros . . , - 24. - - Courtage d'achat a 6 gr. & 700 nattes a 3* gr. . . - 93. 20. - Pour les | des frais des alleges & autres frais , - ito. - - Commiffion de fl. 13060. a 2 pï . ... - 261. 6..- Courtage des traites & ports de lettres . -. . - 28. 10. - — — T3?o. - - FI. 13350. - - Compte fimulé de 60 laft de feigle i fi. r3o. 2-' '5 ' 3 Fl. 7800. - Frais dexpédition. I- Droits de fortie a fl. 21 & 1'agio a 4 p| . . fl. 155. Q _ Droits du Sund, rdlr. 30 a 5 fl. , . . , . 150. - - Mefurage & veiller a la mefure . . . - , 52. - > Aux travailleurs & menus frais . . . .. 200. - - Frais de la riviere & du port . ... - 24. 'Courtage d'achat i 6 gr. & 700 nattes a 3] gr. . . « 93. 20. - Pour les | des fiais d'allege, ... . 110. - - Commiffion fur fl. 8565. a 2 pï . . . , . ijl 9. - Courtage des traites & ports de Iettres . . . - 23. 1. « , p8o, . Fl. 8780. - Compte fimulé de 60 laft d'orge h fl. 90. le laft . ; . Fl. 5400. - - Frais dexpédition. Droits de fortie avec 1'agio a z± fl, . . .' . fl. 144. - - Droits du Sund, rthlr. 30 a 5 fl. . ... - 150. - - Mefurage & veiller a la mefure, . . . . . 52. - - Aux travailleurs & menus frats . . . . - 180. - - Frais de Ia riviere & du port . . . . . 24. - - Courtage d'achat a 5 gr. & 700 nattes è 3* gr. '. . - 91. 20. - Pour les | des'frais d'allege ' . . . . - 94. - - Commiffion fur fl. 6135. a 2 p| . . . - 122. 21. - Courtage des traites & ports de lettres ... 21. 19. - ' ~ 880. - - / Fl. 6280. - - Yy 2  35<5 TRAITE GENERAL cmokwci nu Les prix des fromens, du feigle & de 1'orge Varient a Königsberg Ziereed» ' fomme Partout ailleurs, füivant les circonftances: ils ont roulé pendant fruSe. Ies années 1777, 1778 & 1779, comme luit, favoir: 1777. Êri 1778. En 1779. Au Printems. En Automne, Au Printems. En Automne-* Au Printems. En AutomneLe Froment afl. 180. a2 2o. fl. 220. i 240. fl. 210, a 280 fl. 200. i 240, fl. 180. è 230. fl 160.8220'. Le Seigla, . -120.4140. - i3o.ai6o. -120.4150. -115 Ü40. - nS ai3o. - K>o.4i2e. L'Orge, . - so.aioo. -loo.ino. - 95.4115. - 80.4 ioo. - 70.4 90. - e5'a 8a, On regie les frets k Königsberg par laft de feigle, pefant environ 4000®. Le froment eft réputé pefer 10 p% de plus, & 1'orge 10 p° de moins que le feigle. 1 II y a quatre fortes principales de chanvre a Königsberg; fcavoir, Ie chanvre net, le chanvre coupé, Ie chanvre Czukktn & le "chanvre 'Baf,. dont ies prix varient füivant les circonftances. Ils ont été pendant lesannées 1777, 1778 & 1779-, comme fuit :. En r777- En 1778". En J779; Au Print. En Aüt. • Au Print. En Aut. Aiï Print. En Aut Chanvre net, la pierre fi. 9 4 97 fl. 9Ï 4 10; fl. 07 4 JoJ fl, 8\a 9. fl.ghg^ 118 4 8° Dit, coupé, -8 i8\ -8*4 9\ --S^ 9\ -7;43. - 7\H\ ■ 6'a 4 Dit.Cukken, ^t-è«i'-^46|. . 6\k 7. - 5\i6\ -5|a6I - 4 4 6. Dit, PafT, .5 ès1 . <»a ^ -c1* «S . .x.-./ ,1.,/ . i Compte fimulé d'une balie de chanvre net ou Rsin-ktnpf, pefent Go fteins ou pierres, 4 fl. 9* chacune . . . Fl. 570. --—• 2$7»!f dexpédition. Droits de fortie 4 fl. 15. par laft & 1'agio 4 p| . . fi. 15. 18. - Droits du Sund ....... . . 3 Frais de riviere ' t . . - - 12 - Pefage § gros par ftein & aux travailleurs r . . 1.25*.- Pour f des frais d'allege du navire . . . - 1. 15. . Courtage d'achat 4 8 gr. dït d'affrettement .. .. - 3, ir. Commiffion fur fl. 592. 4 2 p2 ; Ir_ 2J* ; Courtage.des traites & ports de lettres .; . .5, 14. . Fl. 610... - Le chanvre coupé, Schneidou Snit-hempf, fait les mêmes frais d'expécution que Ie chanvre pet,.a cette difféjence prés que le droit de fortie du  DU COMMERCE. I Part. Lrv. II. 357 chanvre coupé n'efl que de fl. 12 par lafl, qui avec 1'agio revient k fl. 12. 14: gros. Le chanvre Czukksn & le chanvre PafT, ou Pafhtmpt, payent les mêmes droits du Sund, frais de riviere, pefage, frais de navire, courtage d'achat &d'affrettement,que le chanvre net; mais ils ne payent pour droit de fortis que fl lij par laft, qui avec 1'agio revient a fl. 11. 24 gros. D'un autre coté, ils fupportent 2 florins de frais d'emballage par laft. ■ On compte 60 fteins, ou pierres de chanvre, par lafl. La cire efl une fubftance tirée des végétaux & élaborée dans le corps des abeilles. La jaune efl telle qu'elle a été 'tirée de la ruche aprés que le miel en a été exprimé, fans autre fajon que d'avoir été fondue pour en faire des pains. Elle anaturellement une certaine folidité, eft un peu ghmneufe au toucher & d'une belle couleur dorée qui s'obscurcitun peu en vieilHffant. ■ Pour la blanchir on la fait fondre de nouveau & on la jette toute boui'lante dans de 1'eau fraïche,oii elle fe divife en une infinité de petits grains; ou bien on la réduit en lames très-minces & on Pexpofe enfuite a fair & a Iarofée. Non-feulement elle acquiert ainfl de la blancheur, mais elle devient plus dure, plus friable, plus tranfparente, &perd presque toute fon odeur. La cire efl devenue d'une fi grande néceffité pour les arts & pour les befoins de la vie domeftique, qu'il s'en faut de beaucoup que l'Europe en' puiffe fournir affez pour fa propre confommation. On en tire de Barbarie, ■ de Smime, de Conftantinople, d'AIexandrie & de plufieurs Isles de 1'Archipel , particulierement dc Candie, de Chio & de Samos. La meilleure qui vient de ces quaniers , eft celle des environs de Smirne, connue fous le nom de Cire gefy. La plus forte confommation de cet article en Europe fe fait dansjes parties du Midi, comme la France, 1'Efpagne, le Portugal & l'Italie.. Ces païs ont befoin de tirer eontinuellement de la cire du Nord qui en fournit beaucoup, la Ruffie principalement, la Pruffe & la Pologne.. Cette cire en général eft d'une bonne qualité & fort eftimée. La meilleure de toutes eft celle dont la couleur eft d'un jaune vif tirant fur 1'orange &. dont les pains font petits , folides & durs; aufli vaut-elle a Königsberg communément l, 4- & quelquefois un florin par pierre plus que la cire ordinaire. On pourroit y être aifément tromoé fur cette marchandife , fi les Brakers, ou vifiteurs jurés, n'avoient foin, dès qu'il y arrivé quelque partie de cire, de féparer les qualités communes de la bonne. Les prix n'en font pas toujours les mémes a Königsberg; elle y a été vendue pendant les trois dernieres années comme fuit, favoir: En 1777. - En 1778. En 1779. Au Print. En Aut. Au Print. En Aut. Au Print. En Aut. Cire jaune? fli 43> ^ 4+> g# 4?> j 42x fl, 43.344. fl.41.a41f fl.4152417. fl.40.a41* ia pierre j Comme on vend la cire a Königsberg telle qu'on la recoit de rintérieur du païs, on n'y en trouve point de blanche a acheter. ■ Yy.3 CoMMERrE mt N_-.n CaMnerce dé P. KJ/V.  TRAITÉ GÉNÉRAL Compte fimulé de neuf boucaux de cire Jaune pefant brut 358 Steins Z\ ffi Net . 328 Sreins 3I ~m7TAo\ fl. . - i ,m Frais d'expédition. Droits de fortie k 18 gr., par ftein & 1'agio . . fl20< . Droits du Sund è 6\ gros . . 5* 8' " Pour les futailles & rabatage .' " * • / 74- I. * Pefage, aflbrtiiTage, & divers autres frais* ' " 38. 9. - Frais de riviere, & d'allege . 4U 9' ' Courtage d'achat a 1 gros par ftein, *& dit d'afïret temen t . - T' 11' " Commifljon fur fl. 13703. a 2 p§ . ' " Courtage des traites & ports de lettres " 2?4' " • • - 22. 22. - " ~ 6"77. 29. » F). 14000. - . On compte oo fteins ou pierres de cire pour un lafl ~~ de Commerce. Pompte fimulé de 12 barriques de cendre calcinée, dite PoUafcnt, de i«. qualité, pefant brut 350 fteins, Tare 6 p| . . 2r. "~ de 10 fteins Fl. 2796. 15.-W Frais dexpédition. Droits de fortie a 8 gr. par ftein, & 1'agio . FI S7 „ Droits du Sund rdlr 23- a 5 fl 87* " Droit^entrepot ou ^VAJci.^i ^ &^hwU^ [ '* "f Pefige - gr. par ftein & aux travailleurs \ fl. U bar. . J ' Droits de riviere 12 gr. par 00 fteins , S' F«is d'allege i ij.fl. pa, «o fteins ' " ' " J'10'" CoT,?^ • 5 bominiflion fur fl. 2951. a 2 p2 5 Courtage des traites & ports de°lettre's *. ' J ^"15" I — — 223. 15. . Fl. 3020. - - 4000 ffi de cendre calcinée font un laft. U cendre calcinée de * qualité fait les mêmes frais que ci-deffus. 'COMMERCK PU NoRn. Cnhi'nerce de Frt.fi.  D U COMMERCE. I. Part. Liv. II. 359 Celle de;3e. qualité , dite Brack, -ne paye que 4* gros par ftein de fortie, les autres frais font comme de 1'autre part. Compte fimulé d'un lafl de 12 barrils de cendre gravelée , ou Caffaux , dite Weed-aJcbSy a fl. 600. le laft, . . . . Fl- 600. - •»; Frais d'expédition. Droits de fortie óc 'agio . . .- . Fl. 12. - Dioits du Sund . . . . . - 2. 7. - Droit d'entrepót ou frais de XAfcb-loff ' . . g. - - Droits de riviere . . . . , - 1. 6. - Frais d'allege . . . I . - 9- - - Courtage d'achat 2 fl. & d'aftrettement 9 gros . . 2. 9. - Commiffion fur fl. 634. 5 2p' . . . . - 12.21. . Courtage des traites & ports de lettres „ . - 2. 17. - *°- - * Fl 650. - - Compte fimulé d'un laft de 24 barrfIs de graine de lin ] a fl. 10. le barril, • . . . .' Fl. 240. - — Frais dexpédition. Droits de fortie a fl. 15. 6 gr. & agio . , FI. 15. 24. - Droits du Sund . . „ « „ - 2, 7- - Droits ou frais de riviere , , » ♦ - - 24. - Frais d'allege . . . . . - 1. 24. - Mefurage, & divers autres frais . . . - 4. 7* « Pour des nattes . , , , - - 24. - Courtage d'achat a 8 gr. & d'aftrettement 9 gr. . - - 17. - Cominiflion fur fl. 266. aap? . , . - 4. o. - — 30- 17- - Fl. 270. 17. - Compte fimulé d'un laft de 24 barrils de chenevis a fl. 6. le barril, . . . 7 ? FI. 144. - = Frais dexpédition. Droits de fortie a fi. 7. 18 gr. & Pagio , . FI. 7. 27. - Droits du Sund . . . . . . - 1. 26". - Droits ou frais de riviere . . . - 12. - Mefurage & divers autres frais, & ceux allege > 5 r & de 14 4 bord du navire . . - 16. - C'OMMtKCE T)0 Cnmmerct di Pru^,  DU COMMERCE. h Part. Liv. IL 3Ö1 Tranfport de 1'autre part ... fl. 382. 15. 6000. - Emmagazinage, . ... . - 5. - Puur les | de;> frais du navire jufqu'è Pillsu . . « 38. 24. Frais de Pill-u, . . ... - 20. - Cominiflion fur fl. 6446. a 2 pï . . . - 128. 27. Courtage des traites & ports de lettres . . - 14. 24. ' S9Q - - Fi. 6590. - - 150 Paquets de fil font comptes pour un laft. Lorfqu'on veut faire emballer ces fils avec de Ia toile au lieu de nattes, on fait les balles de 50 paquets; les frais d'emballage & de cordes s'élevent a fl. 2; par balie; & l'on y ajoute le prix coutant de la toile dont on fe fert pour 1'emballage. L'aflurance & le fret qu'on devra ajouter k chacun des comptes flmulés des autres parts fe trouvent expliqués dans les pages 196 & 200 de ce volume. Outre les articles ci - deflus, la ville de Kunigsberg en fournit plufieurs autres a 1'Etranger; mais en petite quantité, comme avoine, pois, lin, huile de chenevis, fuif, plomb & étain; enfin des planches de fapin, donc la qualité n'eft pas a beaucoup prés aufli bonne que celle des planches de fapin de Dantzick; ces planches valent, Celles de 3 pouces d'épaifïjur, 3} gros par pied de long. De 27 dices, . . . 2| dits, 7 la largeur de ces planches efl De 2 dites, ... 2^ dits, / ordinairement de 12 pouces De dites, . . . i~ dits, J & la longueur de 36 pieds. Les droits de fortie de ces planches font, Pour celles de 4 & 3j pouces fl. 7} & 1'agio 4 p| "t De 3 & 2f dites, - 5 & dit, f Par fchock de 60 De 2 & 17 dites, - 3* ,& dit, 1 planches. De 1 . . dite, - 2 & dit, Et les droits de riviere des mêmes planches font aufli comme fuit: Pour celles de 4 & 2^ pouces fl, 2 - -» De 2 & i\ dites, . - 24 gr. SPar fchock de 60 planches. De 1 . . dite, - - 12 - j Les droits du Sund répondent a fl. 3|. par fchock de planches de s pouces d'épaifleur fur 36 pieds de long, & a fl. 5. par fchock de celles qui ont plus d'épaifleur. Les autres frais font un objet modique ; ils confiftent en 1 florin par fchock pour la vifite des planches, en 1 florin par /. Partie. Z z rOMMERCE DU Nord. Cnmmerct de Prufe.  3«a TRAITE GENERAL fchock pour 1'arrimagé de ceiles-ci dans le navire, & le courtage d'affrettement a 3-gros par laft,. de 80 pouces cubes d'encombrement. Pillau eft 1'entrée du port de Königsberg dont il n'efl; éloigné que de fix milles. Les plus gros navires s'y arrêtent & déchargent leurs marchandifes fur des alleges qui les portent a Königsberg. Les frais de ces alleges font fupportés, | par le navire, & les | reftans par les marchandifes. II y a des navires qui après avoir taille a Pillau une partie de leur chargement , peuvent s'approcher avec le reftant jufqu'auprès de la ville de Königsberg ; d'autres, qui ne calent pas plus dé 8 pieds ne s'arrêtent point du tout a Pillau & vont avec leur chargement entier a Königsberg. ■ Memel , appelée Klaipaida, par les Courlandois ou Lettoniens, eft une ville de Commerce importante , fituée fur le Carrifch - haf dans 1'endroit oü ce lac rec-oit la riviere de Dange. L'entrée du port eft bonne, 1'eau y ayant 14 a 17 pieds de profondeur, & elle eft fuffifamment défendue par deux móles qui avancent au-dela de cinquante verges dans le golfe. Memel étoit autrefois du nombre des villes Anféatiques; c'eft pourquoi elle accepta le droit de Lubeck vers le milieu du treizieme fiecle. Elle fait aujourd'hui un Commerce qu'on peut dire trés-confidérable, eu égard a ce qu'il étoit il y a quelques années. II n'eft en effet aucune ville fur toute la mer Baltique dont le Commerce ait autant profpéré qu'a fait celui de Memel depuis trente ans. 11 fuffit pour s'en convaincre de remarquer que vers 1'an 1750, il ne s'expédioit chaque année de ce port qu'environ 65 a 70 navires chargés de diverfes marchandifes , & qu'aujourd'hui le nombre en eft de 650 a 700, c'eft-a-dire décuple de ce qu'il étoit avant 1750. De fi rapides progrès ne. peuvent. manquer d'exciter de plus en plus 1'induftrie & l'acfivité des habitans de cette ville, dont le port fera vraifemblablement dans peu d'années un des plus fréquentés de Ia mer Baltique. Les marchandifes qu'on en tire font du lin & du chanvre de diverfes qualités ; de la graine de lin, tant. pour femer que pour faire de l'huile; des bois de fapin, fciés & non fciés; quelque peu de froment, de feigle & de cire, & quelques autres articles. Nous nous bornerons a donner ici des comptes fimulés de ceux que nous venons de nommer. II y a cinq qualités de Lin a Memel, dont les noms & les prix y raifonnent de la maniere fuivante, favoir:. Lin Droyaner £f Kupitzer Rakitzer, fin, *. . de 8 ï 0 fl. lap. 33 ffi». Dit, Pompejaner Rakitzer, . . ♦ . de 7 a 8 dits, Dit,, Vier - brande, ou de quatre marqués, . . de 5j a 6j dits, Dit.de Pater-neJIer, . . . de 4 a 5 dits, Dit, de Drey-brande, ou de trois nraiques, . de 3 a 4 dits, La : maniere. de faire emballer le lin .influe dans les frais d'expédition. Commerce du Nord. 'Ctmmercc. Ue I>ruije._  DU COMMERCE. I. Part. Liv. II. 363 Le Lin Rakitzer efl mis en paquets de 5 , 7* ou 10 pierres; Sc les autres fortes font mifes en balles de 10 , 15 & 20 pierres ; excepté le lin qu'on expédie pour Lisbonne , lequel eft chargé en rouleaux de 3 a 4 pierres & fans nattes. Les diverfes efpeces de lin Rakitzer, qu'on expédie de Memel, font ordinairement deftinées pour 1'Angleterre. Les lins Pater - nofler & de 4 & 3 marqués vont en Portugal, furtout pour le port de Porto oü l'on envoie, année commune, de Memel, plus de 10000 balles, chacune de 15 pierres, de lin de quatre marqués, & des. autres fortes a proportion. Compte fimulé de 3000 deins ou pierres de Lin Rakitzer, a fl. 8^ . • . ï l Fi. 2S5co. - - Frais dexpédition. Droits de fortie i 6 gros par pierre . . FI. 6"oo. - 2 Agio fur ces droits dont le * doit être payé en or, . - 25. - - Droits de la ville, a 6 gros par 60 pierres, . 10. - - Droits du Sund Rdlr. 75 Efp. a fl. 4. 24. gr. . . 360. - - Pefage , aflbrtiffage, cordes & lier le lin, i 5 gr. . - 500. • - Nattes, & emballage, a 4 gros par pierre, .... 400. - • Port a bord du navire, & 1 gros dit, . . . 100. - '- Emmagazinage d'un mois, a 15 gr. par 60 pierres, . - 25. - - Pour les pauvies 1 par mille, . . . . - 25. 15. - Commiffion fur fl. 27550 a 2 p| . . . - 551. - . Ports de lettres & menus frais, environ . . - 18. 15. - — 20-15. L . Fl. 28115. - • 60 Steins ou Pierres de lin font comptées pour un laft. Les autres qualités de lin font a peu prés les mêmes frais. II y a trois qualités de chanvre a Memel, nommées Chanvre Szukken ou Czukken de iri;. forte, qui vaut de fl. 5. h $\ la pierre. Dit, . / . . de 2«. dite, . . - 4. a 4^ Dit, PoJT-bempf, . . . . ♦ - 3^ a 4. En nettoyant le Pafs Ik lui donnant quelque autre facon, on forme une quatrieme forte de chanvre, nommée Rein-hempf, ou chanvre net, qui eft préférable au Szukken même de première forte. Le chanvre net vaut \ ou 1 florin par pierre plus que le chanvre Szukken. Le chanvre Pafs vient a Memel de la Lithuanie & de la Samogitie. II s'en expédie , année commune, entre 20000 & 25000 pierres pour la France, la Hollande & la Poméranie. Le chanvre Szukken qui vient de la Ruflie Zz 2 Commerce nu Nord. Commerce st Prufs.  364 TRAITÉ GENER AL & de la Pologne , tantöt en fortes, tantöt en petites parties, s'expedie quelquefois pour la France , mais plus ordinairement pour la Hollande. Compte fimulé de 6000 Pierres de chanvre Szukken de ire. qualité a fl. 55 la pierre ♦ . , Fl. 31500. - " Frats d'expédition. Droits de fortie a 5' gros par pierre & 1'agio . . Fl. 1180. 25. - Droits de Ia ville, a 6 gros par 60 pierres, . . - 20. - - Droits du Sund, Rdlr. 100. a fl. 4. 24 gr. . - 480. - - Pefage, affortiffage,& facon des balles a 6 gros par pierre - 1200. - - Port a bord du navire a 1 gros par pierre, • '... « " 200, " " Pour les pauvres 1 par mille, . ♦ , . - 31. 15. » Emmagazinage de deux mois a 30 gros par 60 pierres, - 100. - - Commiflion fur fl. 34712« » 2 Pl • • • - 6o4- 8. - Ports de lettres & menus frais environ . . - 13. 12. - 3°20- - * Fl. 35420. - - 60 Steïns ou pierres de chanvre font comptes pour un laft. Les frais des autres fortes de chanvre font prefqu'en tout femblables a ceux du compte fimulé ci - deflus. La graine de lin , dont il s'expédie de Memel tous les ans environ 15000 barrils , eft diftinguée en vieille & nouvelle, ce qui en forme comme deux efpeces. La plus fraïche eft deftinée pour femer , & la vieille fert uniquement pour faire de l'huile. L'une s'appelle Saat-lein-faat, 1'autre Schlag-lein-faat. On diftingue encore dans la graine de lin a femer deux qualités qui font indiquées fur les barrils par des marqués faites avec un fer chaud. Sur ceux qui contiennent la graine fraïche de qualité médiocre on voit feulement les armes de la ville; mais ces armes font furmontées d'une couronne fur les barrils oü eft la graine choifie. Celle-ci vaut toujours un florin par barril plus que 1'autre. Compte fimulé de 500 barrils de graine de lin de ire. qualité, a fl. 12 par barril . . . . Fl. 6000. - - Frais dexpédition. Droits de fortie è 20 gros par barril & 1'agio, » . Fl. 347. • Droits de la ville a 1 fl. par 100 barrils, ... - 5. - - Droits du Sund rdlr. 62^ Efp. a fl. 4. 24 gr. . , . 300. - • Affortir (ou Braker) la graine, Ia mettre en barrils, labatage, marqué &c, a 10gros,. . . . • 1-75. »■ r Commerce du Nord. C ■•me ds ïrufe.  DU COMMERCE. I. Part. Liv. II. 3^5 Tranfport de 1'autre part . . . Fl. 827. - • 6000. - - Porter les barrils k bord du navire k 1 gr. , . . . itf. 20. Pour les pauvres I p°~ & men s frais, ... - 17. 10. Commiffion fur fl. 6861. a 2 p| . „ . . - 137, . . 998. - - Fl. 6998. - - 12 Barrils de graine de lin pour femer font comptes pour un Laft. Lorfque le prix de Ja graine de première qualité eft a 12 fl. le barril,, k feconde forte vaut fl. 11. le même barril, & les frais en font les mêmes. Au refte, les prix varient d'une année a 1'autre. La graine de lin pour faire de l'huile fe charge en grenier dans les navires, & le laft eft réputé de 24 barrils. Elle pefe environ 115 a H7têle fac, dont 36 font un laft; ordinairement elle vaut 1 fl. par barril moins que la graine pour femer de 2e. qualité. Les frais jusqu'a bord, de chaque laft de graine de lin pour faire de l'huile , s'élevent a fl. 21. 18 gros, non comptés 2 ip° de commiflion. Le Commerce de bois efl trés - important a Memel oü l'on trouve de belles parties de mats & matéreaux, de poutres & autres efpeces de bois de fapin. On verra fur le prix courant füivant, les dimenfions des poutres , foliveaux & mats qui fe vendent a Memel. Prix Courans des diverfes fortes de bois qu'on trouve a Memel, lefqueïs prix font néanmoins fufceptibles de variation. En Qiiarré. Longueur'. Poutres de fapin de 16 è 24 pouces, & 18 a 50 pieds de y a yi fois cour. deHoll. le pied'cubei Dites, da 12 a 14 , . . i3 a 30 . . de 3 a 31 gros le pied cour. mefure d'AngE, Dites, de 12 a14 . . . 31 a 40 . . de 3] k 31 dits, Dites, de 12 a 14 . . . 41 a 50 . . de 31- k 3| dits, Dites, de 10 a 11 . . . 18 a 30 . . de i\ k 2\ dits, Scliveaux, de 7 a 9 . . . 13 a 30 . . de il a ii dits, Dits, de 4 a 6 . . . 18 è 3a . . de 1* è j| dits, Poutres de chêne de 12 k 14 . . . ig è 30 . . de 10 k io\ dits-, Dites, de 8 k 10 . . . 18 k 50 . . de 4 a 5 dits-, Commerce »n Nord. Commerce de Pruffe.  365 TRAITE GÉN É' RAL COMMF.RCB »U NOI'-P. C<'"'tiercé de Pruge. Suite des prix courans de Vautre part. Epaifetir. Longueur. Mdts de 12 palmes 5c 40 pieds h fl. 30. la piece. Dits, de 13 ... 45 ... - 40. dite. Dits, de 14 . . . 56 50. dite. Dits, de 15 . . . 70 ... - 70. dite. Dits, de 16 . . . 72 . . . 100. dite. Dits, de 17 . . . 74 .... 120. dite. Dits, de 18 ... 76 ... -150. dite. Dits, de 19 . . . 78 ... - 190, dite. Dits, de 20 . . . 80 .... 240. dite. Dits, de 21 . . . 82 290. dite. Dits, de 22 . . . 84 . . . 350. dite. Dits, de 23 . . . 86 ...» 430. dite. Dits, de 24 . . . 88 . . . • 550. dite. Beauprés de 9 . . . 30 . . . • 10. dite. Dits, de 10 . . . 30 ... - 15. dite. Dits, de 11 ... 35 ... .20. dite. Epars, de 7 ... 30 a 35 ... - 3. dite. Les fufdites mefures des mats font prifes pour la grolTeur k 12 pieds du talon; ainfi la grolTeur du haut bout de chaque mat doit être dans la proportion j plus mince que le gros bout oü fe prend la mefure. Les Planches de fapin fe payent en proportion de leur grandeur; Epaifeur. Largeur. Longueur. Celles de 6 pouces, 10 a 12 pouces,& 36 a 50 pieds a 6\ gros le pied ord. mef. d'Angl. de 5f . . ioai2 . . 36 a 50 , a 5| des . . lOall . . 36 a 50 . a 5! de 4* . , ioai2 . . 36 a 50 . a 4*. de 4 . . ioai2 . . 36 ii 50 . a 41 de 3* . . ioai2 , . 36 a 50 . a 3» de 3 . . 10 a 12 . . 36 h 50 . a 31 de 2I . . ioai2 . . 36 a 50 . i 2 + de 2 . . ioai2 . . 10 a 30 . a 21 de il . . loin . . 10 a 30 , a il de 1 . . 10 a 12 . . 10 a 30 . a li ^ Comme tous nos leéTeurs ne fauront pas calculer la mefure des planches & autres bois, pour trouver leur contenu en pieds, nous obferverons, pour ceux qui 1'ignorent, qu'en multipliant la longueur de la planche par fa largeur & fon epaiffeur , le produit de cette doublé multiplication donne le nombre de pouces contenus dans la planche; qu'enfuite il faut divifer ce produit par 12 pour avoir des pieds ordinaires, ou par 144  DU COMMERCE. I Part. Liv. II. 3*7 pour avoir des pieds cubes. Par exemple, une planche de 50 pieds de long, de 12 pouces de large & 4pouces d'épaifleur,mefure 2400 pouces, qui font 200 pieds ordinaires, lefquels multipliés par \\ gros, produifent fl. 28. 10 gros. Voila donc la valeur de cette planche; &, fl l'on en achette un fchock de 60 pieces, il coütera fl. 1700, argent de Pruffe. Cette méthode, comme l'on voit, eft on ne peut plus facile; elle peut fervir a trouver la mefure Sc la valeur de tous les bois quarrés. Les planches de fapin , les poutres & les mats de Memel font trèseftimés ji caufe que le bois en eft fain & peu chargé d'aubour, qualité trés - eflèntiélie pour toute forte de bois, mais principalement pour celui de fapin. Comme le vendeur s'oblige a livrer les planches a bord du navire, franches de droits & frais, hors les frais d'arrimage & les droits du Sund qui font un objet de 2 p°, & la commiffion qu'on compte d'ordinaire a i\ p| & les ports de lettres; il ajoute ceux-ci au prix d'achat dans la faéfure qu'il fournit a 1'acheteur. Compte fimulé de 1000 planches de Sapin de i\ pouces d'épaifleur, 11 pouces de largeur & 12 pieds de longueur, mefurant enfemble 12000 pieds, a i* gros le pied courant d'Angieterre, rendues a bord du navire, . . . . Fl. 6"oo. - 3 Arrimage, & droits du Sund, k peu prés 2 p|, ou . , 12. - . Commiffion für fl. 612. a 2j p° . , t m 15. 9. - • Courtage des traites & ports ds lettres, . , . 4.21. - FI. 632. - - Les frais d'expédition des poutres Sc des mats font les mêmes que ceux des planches, proportion gardée entre les valeurs refpeclives de ces articles. On compte 80 pieds cubes de bois pour un laft ordinaire de Commerce. Les merrains öc douves de chêne pour faire des futailles de diverfes grandeurs, dont on trouve fouvent a Memel des parties confidérables, forment aujourd'hui un article important de Commerce. Elles valent a préfent dans cette ville a peu prés les prix fuivans, favoir : Epaiffeur. Largeur. Longueur. Douves de ire. forte, dj \\ k 2 pouces, 6 i 3 pouces 5 è 5} pieds de fl. 40 a 45 ^ Dites de 2e. fotte, , if k a . . 4 k 6 . . 5 a si . . 30335 Ie fchock de 6« Dites de 3e. forte, . if a 2 . . 4 a 6 . . 5 a 5» . . 18Ü24 ; pieces, Dites de ire. forte, . i| a 2 . . 4 k 6 . . 2 k iy . . 8a8ïJ Ces prix font fufceptibles de variation, en raifon de la demande qui fe fait de cet article & de la quantité qui en eft a vendre fur Ia place. Le Commerce de grains n'eft pas encore des mieux ètablis a -Memel. Commercs bo Nord. Gemmine üu Pruffe.  Commercs nu Nord. Commerce de Prufe. 3ÖS TRAITE GENERAL Cette branche peut devenir avec le tems beaucoup plus importante qu'elle n'efl aujourd'hui. II eft vrai que Dantzick & Königsberg font mieux placés que Memel pour recevoir la majeure & la meilleure partie des bleds de la Pologne, & que les fromens & feigles y font en général de meilleure qualité que ceux qu'on porte a Memel; mais cette différence n'efl que dans le plus ou moins de bonté. On trouve a Memel des parties de froment de Pologne, pefant depuis 127 jufqu'a 130 ffi le fac de Hollande, dont 36 font un lafl. Le froment de Pruffe-, quoique moins pefant que celui de Pologne, efl bon dans fon efpece, & il en efl de même du feigle; on en trouve a Memel qui pefe jufqu'a 124 fê le fac. Voici, au furplus, les prix que valent ordinairement les bleds dans cette ville: Le Froment füivant la qualité de fl. j8o k 220. le laft. Le feigle, . . . . 100 a 150. . L'orge, . . . 70 a 90. L'a.voine, . . . • • 5° k 1°- Les Pois, blancs ou gris . . 100 a 130. Compte fimulé de 100 Laft de froment, a fl. 195. « • Fl. 19500. - Frais dexpédition. Droits de foitie a 4I fl. & 1'Agio . . Fl. 468. 15. - Droits de la ville, a 6 gr. pariaft . . - 20. - - Droits de Sund Rdlr. 100. k fl. 4- *4 gr- • * 48o. • - Mefurage a 1 fl. & port a bord k 3S fl. . . - 45°» - " Emmagazinage d'un mois & le foigner, a 18 gr. . - 60. - • Pour les pauvres 1 p||, ports de lettres & menus frais - 41. Commiffion fur fl. 21000 a 2 p*- . . • * 420. - - 1940. - * Fl. 21440. - - Le Lafl de froment efl 10 p| plus pefant que celui de feigle. Compte fimulé de 100 laft de feigle, a fl. 130. . • Fl. 13000. - Frais dexpédition. Droits dfe fortie k fl. 3- & 1'agio . • . Fl. 312. IS- * Droits de la ville, k 6 gros, pariaft . . - 20. - - Droiis du Sund Rdlr. 50. a fl. 4. 24 gr. . . 240. - - JMefurage k 1 fl. & port a bord a fl. 3. . . - 400. - - Pour les pauvrea 1 p°? . ports de lettres & menus frais, - 47- I5> * Commiffion fur fl. 14020. a 2 . . - 280. - - — I?,00. - - Fl. 14300. - Le lafl de feigle efl réputé du poids de 4000 k 4200 ffi, poids de Hollande. cs  DU COMMERCE. I Part. Liv. II, 369 ,• Les frais de 1'orge, les droits de fortie & du Sund compris, s'élevent a fl. 61, & ceux de 1'avoine a fl. 51 par laft. II faut feulement y aiouter 2 p| de commiffion. Comme la Cire efl un article fouvent trés-recherché pour les païs du Midi de 1 Europe, & qu'on en trouve quelquefois d'alfez bonnes parties a Memel, nous en donnerons le compte fimuJé füivant: 100 Pierres de Cire jaune ï fl. 42. ! . .> , 3 Fl. 4203. Frais d'expédition. Droits de fortie a 18 gr. & 1'agio . . . Fl. 62. 15. - Droits du Sund, Rdlr. 5. & fl. 4. 24 gros. . . - 24. -" - Afforriffage & pefage de la cire a 3 gr. . . - 10. - - Pour 10 barrils, a 15 gros chacun . . . . 5. . « Rabatage, cloux, & port a bord . . . - 9. - - Pour les pauvres 1 pgg & menus frais . . . 7. I?. _ Commiffion fur fl. 4314. i 2 pj . , ; - 85. - - " 204." - - Fl. 4404. . - <5o Pierres de cire jaune font comptées pour un laft. Lorfqu'on voudra faire un calcul de ce que chaque marchandife dont nous avons donné des comptes fimulés, coütera rendue dans le port oü l'on voudra la faire venir, il y faudra ajouter le fret & 1'affurance dans les proportions marquées aux pages 196 & 200. Les marchandifes d'importation a Memel ne forment pas une branche de^ Commerce bien importante. Elles font les mémes, a peu de chofe prés, que celles dont nous avons donné une note a 1'article de Königsberg page 353. Comme Memel n'eft pas une place de change, nous devons avertir que les négocians de cette ville remettent leur papier a Königsberg, oü il eft ordinairement négocié. La Commiffion de négociation, le courtage des traites .& les ports de lettres font ordinairement comptés a 1 p°: il y a des commiffionnaïres qui paflent ces frais dans les fa&ures; mais il y en a auffi qui n'en font aucune mention, & qui retiennent cette différence fur le cours du change; par exemple: fi la traite eft négociée a Königsberg a 306 gros, ils ont foin de n'en bonifier que 303 a leurs commettans. II eft eflentiel que cela foit connu des perfonnes qui voudront faire quelques fpéculations en marchandifes de cette ville. Tilsit eft la ville la plus grande, la plus peuplée & Ia plus riche du Royaume de Pruffe après Königsberg & Memel. La riviere Memel, qui a fon cours au Nord de Ia ville , facilite beaucoup le Commerce que font les habitans de Tilfit avec Königsberg & la Pologne: ce Commerce confifte /. Partie. Aaa cohmerce pu Nord. Commerce Us Prujje.  37o TRAITÉ GÉNÉRAL en bleds, graines de lin, gros fel, bois, cire, beurre & autres denrées; On y compte fix cents maifons & fept mille habitans. Ragnit eft une ville dont le Commerce en lin & en graine de lin eft trés - important. Insferbourg, ville de moyenne grandeur, fituée fur la riviere SAngerapp, fubfifte en grande partie de fon Commerce de bied, & de la biere forte & faine qu'elle brafle. Gumbinnen & Darkemen font deux petites villes du Royaume de Pruffe, qui pofledent quelques fabriques & manufaélures de draps & autres étoffes, & quelques autres de tabac & de papier. g II. Le Duché de Pruffe, qu'on nomme autrement Prujfe Polonoife ou Prujfe Occidentale , efl compofé de quatre provinces qui font , la Poméranie Mineure ou Pomérélie , Ie Territoire de Culm , celui de Marienbourg, & la Warmie. Quoique les villes de Dantzick & de Thorn, dont nous avons parlé a Partiele de Pologne, fe trouvent enclavées, 1'une dans la Pomérélie, 1'autre dans le territoire de Culm, elles ne font plus partie du Duché de Pruffe, étant reflées libres & indépendantes, lors du partage de la Pologne ; nous n'en ferons donc point mention ici, & il nous fuffira de faire connoitre les autres villes de la Pruffe Ducale qui méritent qu'on en parle. Elbing, en Poïonois ElMang, efl une belle & grande ville du territoire de Marienbourg, dont le Commerce devient chaque jour plus important. Elle efl batie fur la riviere Elbing, dont elle a tiré fon nom, laquelle prend fa fource dans le lac Draufe. Cette riviere traverfe 1'ancienne ville & la nouvelle (c'efl dans celle-ci que les marchands ont leurs magazins) & va jeter fes eaux dans le Frisch-haf. Ce lac, qui a depuis cinq quarts de mille jusqu'a trois milles en largeur, & douze milles en longueur, communiqué avec la mer Baltique proche de Pillau, oü il forme un détroit qu'on nomme le Gatt; du refte, il en eft féparé par une langue de terre qui s'étend depuis Dantzick jusqu'a Pillau & qu'on dit s'être formée en 1190 par des tourbillons & une tempête de longue durée. Le détroit de Gatt a un quart de mille en largeur & douze pieds de profondeur. Le Erisch-haff n'eft pas fi profond que le Pregel, riviere qui paffe a travers la ville de Königsberg; & cela fait que les gros navires, pefamment chargés, font obligés de refter a Pillau & d'envoyer de Ia leurs marchandifes dans des alleges a Königsberg ou a Elbing. Le Frisch- haff rejoit les eaux de la Nogat & de la vieille Viflule, deux bras .de 1'irnportant fleuve de ce dernier nom, qui traverfe toute la Pologne ; ce lac recjoit aufli les eaux de la Pafar ge, du Prégel, de Y Elbing, de la Huntau, de la Jafte & de quelques autres fleuves moins confidérables qui traverfent une grande partie de la Pologne & des deux Pruffes. Depuis que le Roi de Pruffe eft maïtre ü'Elbing, le Commerce en. a beaucoup augmenté.. On en fera peu furpris fi l'on confidere les vexations COMMFRCE RU Commejtce de truffr.  DU COMMERCE. I Part. Liv. II. 371 affreufès que fouffrent les Poïonois de la part de la douanne pruffienne, établie fur la Viftule auffitöt après le partage; furtout fi l'on fe rappelle ce que nous avons dit déja, que, pour forcer en quelque facon les Poïonois de porter leurs marchandifes a Elbing, on les oblige de payer 12 pour cent, s'ils veulent les descendre a Dantzick, au lieu de 2 pour cent feulement s'ils les portent a Elbing. Comme ces droits fubfiftent encore aujourd'hui fur le même pied, Ie „ Commerce d'Elbing continue a en profiter & celui de Dantzick a en fouffrir, comme on 1'a pu remarquer a Partiele de cette derniere ville. Cependant , quelque avantageufe qu'ait été ia révolution au Commerce de la ville d'Elbing depuis que la Pruffe Ducale eft fouj la puiflance du Roi de Pruffe, fa proximité de Königsberg d'une part, & fon éloignement de la mer d'une autre, feront toujours des obftacles a ce qu'elle faffe un Commerce • maritime auffi brillant que Dantzick, Königsberg & Memel, villes qui depuis longtems font en poffeffion de la plus grande partie du Commerce de la Pologne. Braunsbekg & Frauenbourg, les deux villes principales de Ia Principauté de Warmie , appelée en Allemand Ermeland, font un Commerce confidérable en fil & en toiles' communes; nous en avons déja parlé a 1'article de Königsberg, oü nous en avons^donqé des comptes fimulés. Marienbourg, en Poïonois Malborg, eft une ville royale fur la riviere de Nogat, batie fur un terrain élevé & au milieu'd'une contrée agréable & fertile. La digue du JVsrder refferre la Nogat a 1'oppofite de cette ville. On nomme Werder un terrain bas & marécageux qu'on a défriché & rendu propre a la culture; fur lequel on a méme conftruit des maifons. Ces Werders donnent abondamment de 1'herbe & du grain. On n'y trouve guere de bois, encore moins de montagnes , & le bois d'Elbing eft le plus grand de tous ceux qu'on y rencontre. Une partie de ces Werders eft habitée par des families Plollandoifes dont les.ancêtres avoient été appelés dans la Pruffe Ducale pour le défrichement des terres incultes & le defféchement des terrains bas & marécageux. Culm, ou Chelmno, capitale du territoire du même nom, eft bltie fur un lieu élevé au bord de larViftule. C'étoit autrefois une ville Anféatique, mais aujourd'hui fon Commerce eft tellement déchu, qu'il ne mérite pas que nous en parlions. Graudentz, Stum, Puizig ou Pantzke ; Dirfchau & quelques autres villes de la Pruffe Ducale font chacune un trop "petit Commerce, pour entrer dans le plan de cet ouvrage. Aaa 2 CoM'fERTF nu n_OP£. Comnera ae Prutic.  372 TRAITÉ GÉNÉRAL ARTICLE II. Commerce de Berlin & de la Poméranie Brandebourgeoifie. §. I. Berlin eft la capitale des cinq Marches qui forment l'Ele&orat de Brandebourg. Cette ville eft fituée au 52e. \ degré de latitude & au 31e. de longitude dans la Marche moyenne, contrée fort fablonneufe, mais dont les terres font fi bien foignées, que de toutes les villes d'Allemagne, Berlin eft celle^ou les grains abondent le plus, & oü communénément ils font a meilleur marché. La ville de Berlin a environ deux milles de circuit. La riviere de Sprée la traverfe & la coupe en deux parties; celle du cöté du Nord-Eft a particulierement le nom de Berlin, & celle du Sud-Oueft, celui de Cologne, ou Cöttn an der Sprée: c'eft dans celle - ci qu'eft le Palais royal. D'ailleurs, Berlin a fix grands quartiers qu'on peut regarder comme autant de villes. Les établiffemens de Commerce les plus remarquables qu'on y trouve, font la Banque & les Lombards, dont nous ferons mention ci - après, beaucoup de fabriques & manufaélures en tout genre, quelques rafhneries de fucre, & une belle fabrique de porcelaine. Berlin eft a proprement parler une ville fabriquante; les ouvrages dans lefquels elle a le mieux réuifi jufqu'a-préfent, font les draps fins, particulierement en bleu & rouge; les étoffes légeres de laine; les broderies en or & argent; les broderies en mouffeline & en cambrai; les damas , fatins, ferges de foie & autres fortes d'étoffes; les caftors & toute forte de chapeaux. Nous ne parions point des carroffes & chaifes, des ouvrages de jouaillerie & d'orfévrerie, des inftrumens de mathématiques & de chirurgie , & autres genres d'induftrie dans lefquels les axtiftes de Berlin excellent. La première raffinerie de fucre qu'ait eu Berlin y fut établie en 1747 ; elle réuilit fi bien que peu de tems après le propriétaire en établit deux autres, pour 1'encouragement defquelles le Roi de Pruffe défendit l'introduócion des fucres étrangers raffinés & en pierre dans toute 1'étendue de TElecforat de Brandebourg, & de la Poméranie. On imprime a Berlin parfaitement bien les toiles de coton. Le fil de coton blanc de cette ville eft très-fin. II y a aufli diverfes manufaétures de tapifleries de différentes facons, en hiftoire , païfages, &c. telles que celles de France & des Païs - bas. La porcelaine qui fe fabrique a Berlin eft auffi belle, fi même elle ne Feffc plus, que celle de Saxe. La Banque de Berlin fut établie en 1765 , & 1'ouverture s'en fit le 1 de Juin de la même année. Toutes les lettres de change au-deffcs de 100.. Rthlr. doivent être payées par cette banque, fous peine d'une aaiende : égale a la fomme qu'on auroit payée autrement. Chacun , foit Bourgeois, foit étranger, peut fe faire ouvrir un compte dans cette Banque, .foit en y portant les efpeces qu'elle a coutume de recevoir, foit m. fe procuraiit de l'argent de banque a la caiffe d'efcompte ou au grand Commerce nu Nord. Commerce de VruH'c c? de Bratideliourg.  D U COMMERCE. T. Part. Liv. II. 373 Lombard, dont nous parierons ci-après. Les feules efpeces que la Banque de Berhn recoit, font des Fredericks d'or de Pruffe, dont 35pefent un mare, poids de Cologne; le titre de 1'or de ces monnoies eft de 2f| carats; elle ]es recoit fur le pied de 4 livres de banque pour un Frederick. Cette Banque fe ferme une fois Fan, depuis le 3 r Mai jufqu'au 14 de Tuin. Ce tems eft employé a faire la balance des livres. La même année de I'établilfement de la Banque a Berlin, (1765) le 21 OcTobre, le Roi y érigea, de fes propres fonds, une CaifTe d'Efcompte & un grand Lombard. La première efcompte toutes fortes d'effets payables a des termes fixes a 3 pour cent par an d'intérêt, ou 1 p? par mois d'efcompte. Le dernier prête de l'argent contre des gages'jufqu'a 6 mois de terme a £ p? d'intérêt par mois: il prend & achette de 1'or & de l'argent en matiere & en efpeces, füivant leurs poids & leurs titres; par exemple: L'or de 21 3 24 carata ; . I k 150 1. bco. lc mare fin. Celui de 16 a 21 carats, . . . a 148 dites. Celui d'un titre plus bas, . . . a 140 dites. L'argent, de 12 è 16 lotbs, 9 a 12 § . & 9 1. u gr. \e marc fin.' Celui . de 6 a 12 Ioths, 4I a 9 d. . è 8* . gr. dit. Celui d'un titre plus bas, . . . a 8. . . dit. II y a auffi a Berlin un petit Lombard qui prête de l'argent contre des gages, a-peu-près de la même maniere que les Lombards des autres païs. Un autre établiifement de cette ville qui mérite plus d'attention a caufe de fa fingulanté & du rapport qu'il a avec 1'objet de cet ouvrage, eft une Société de Commerce maritime érigée par le Roi de Pruffe en 1772 , & dont laDire&ion générale eft a Berlin. Comme 1'Oétroi ou les lettres patentes accordées a cette Société le 14 Oaobre de la dite année, font d'une trop grande étendue pour pouvoir être inferés ici, nous nous contenterons de donner la fubftance des 43 articles que contient le dit Oclroi. Dans Te préambule le Roi déclare qu'il a jugé a propos de former cette Société, dont le fonds principal feroit fourni de fa propre caifle, pour établir un Commerce & une navigation directe & permanente entre les ports de fes Etats & ceux d'Efpagne & autres; & qu'a cette fin, a compter du i«. Janvier 1773, il ne feroit permis a d'autres navires qu'a ceux de la Société, d'importer du fel dans aucun des ports de la domination Pruffienne; qu'il feroit fermé a la douanne de Fordaun (*) un entrepot de la cire qui y pourroit arriver par la Viftule & de toute celle qui i pourroit être recueillie a dix milles tant a la droite qu'a la gauche de ce fleuve, & qu'enfm la Société jouiroit du droit exclufif de 1'achat de ces i (*) C(ü la douar.ne étabiie pnr le Roi de Prune fur la Viflule au-defTus de Dantzick : auüitöt après la révolution qui a nik c.s Frince en poffeffion de la Puiiïe Ducale». A a a. ,3 C.om5ierci nu Norp. Commerce de Prujfe £? de Brandebourg.  374 THAI tï É G É N ERA L Covmsrcf. du Nup.d. Conivurre de Pruffe & de Braitieimufgl cires: ce droit & celui d'importer des fels dans les Etats Pruffiens devant former les principaux privileges de la dite Société. L'Article icr. de l'Oélröi permet a tous les fujets Pruffiens de prendre uri intérét dans la Société. Le 2d. fixe la durée de 1'Ocïroi a vingt années a compter du ier. Janvier 1773. Le 3e. fixe le premir fonds de la Société a 2400 acfions , de 500 rthlr. courantes de Brandebourg chacune , ou de 476^ rthlr, en Fredericks d'or, comptes chacun a 5 rthlr, ce qui fait un capital de 1200000 rthlr. courantes de Brandebourg ou de 1142857 A rthlr. en Fredericks comptés chacun a 5 rthlr. Le 4*. ordonne que les" 2400 aélions feront divifées en autant de billets imprimés, numérotés & fignés par le Caiffier de ia Société , & avec le Fifa ou Vu-bon du chef. Le' 5e. déclare que S. M. s'intéreffe Elle-même dans la Société pour 2100 aéiions, & que les 300 reftantes feront diftribuées aux foufcripteurs. Le 6e. ajoute que, fi le Roi trouvoit convenable dans la fuite d'augmenter ce premier fonds de la Société, S. M. permettroit la Ievée d'un nombre de nouvelles aélions qui feroit alors fixé._ Le 7e. que dans ce dernier cas il fera permis tant aux fujets du Roi qu'aux étrangers d'acheter tout autant de.nouvelles aélions que les uns & les autres trouveront convenable. Le 8e. ordonne qu'on tiendra un regiftre exaél oü les noms des foufcripteurs feront écrits felon la date de leur fou- • fcription. Le oe. affranchit les étrangers qui voudront s'intérelfer dans la dite Société du droit d'Aubaine & les garantit de toute faifie quelconque fur les aélions pour lefquelles ils pourront y être intéreffés. Le ioe. permet le négoce des aélions, lefquelles doivent être confidérées comme une marchandife. Le 1 ie. établit une caifle d'efcompte pour la réception des aélions de la Société. Le i2e. forme l'adminiftration de celle-ci, qui doit être compofée d'un Chef, de deux Direéteurs & d'un Caiffier, qui doivent réfider a Berlin , & d'un troifieme Directeur qui réfideroit a Cadix , mais qui feroit fubordonné a la Direélion générale. Le Chef, les Direfteurs & le Caiffier feront choifis & nommés par le Roi. Le i3e. accorde a la Direélion générale la nomination de fes officiers fubalternes, 6 lui donne le choix de fes commifiionnaires dans les païs étrangers : avec injonclion a la dite Direélion de faire chaque année la balance de fes livres pour partager aux aélionnaires la part des bénéfices qui leur reyiendroit. Le i4e. ordonne qu'avant de faire aux aélionnaires une répartition des bénéfices de chaque année, on commencera par mettre de coté 10 pg, qui feront enfuite payés a chaque aélionnaire en deux termes chacun, de fix mois. Le I5e. ordonne en outre qu'indépendamment de la déduction des 10 p?- des premiers bénéfices que la Société pourra faire chaque année, il ne fera payé a la clöture des livres aux aélionnaires qu'un certain dividende a compte du dit bénéfice, & que Ie rembourfement du reftant de ce même bénéfice , en cas qu'il ne put être effeéiué après que les livres étéauroient foldés,le feroit a la fin de l'année fuivante, en vertu d'un billet ou obligation imprimée qu'on fe feroit donner par le Caiffier lors  DU COMMERCE. I Part. Liv. IL 375 de Ia répartition du dividende. Le idc. déclare qu'après les 20 années de la durée du préfent OcTroi de la Société, celle-ci fera une balance générale de tous fes effets & diflribuera aux aélionnaires ce qui pourra leur revemr pour leur part, en cas que le dit oétroi ne foit point'renouvele a cette époque. Le i7e. explique le nombre de livres que la Société doit avoir pour temr fes comptes. Le i8fi. ftatue qu'il ne pourra être mis aucun arrêt fur les aélions, papiers & autres effets appartenans a la dite Société,non plus que fur les falaires de fes officiers. Les 19% 2oe & 2ic articles reglent les privileges dont ces officiers & autres employés par la Société devront jouir dans les affaires civiles. Les 22e & 2^ déclarent que la Société du Commerce maritime, dans la livraifon qu'elle devra faire exclufivement du fel a la Compagnie Prufïienne que le Roi établit en même tems pour le débiter, devant avoir un bénéfice fur le débit de ce fel la dite Compagnie lui payera 20 gros courans de Brandebourg par quintal de 100 ffi, poids de mare, de fel de France, d'Efpagne & deLiverpool: & attendu que do qmntaux du même poids font un Lafl, celui-ci vaudra 50 rthlr. courantes de Brandebourg. Le 24^. libere le fel importé par la Société dans les ports pruffiens, de tous les droits quelconques d'entrée Le 25e. ordonne que la Société ne fera tenue a livrer a la Compagnie ié fel qu'elle fera venir du dehors que dans les rades ou les ports refpeclifs fans qu'elle foit d'ailleurs obligée a aucuns autres frais quelconques. Le2de* ordonne, d'autre part, qu'auffitöt après la livraifon du fel Ia Société en fera payée au pnx fixé par la Compagnie. Le 27e. accorde a Ia Société le privilege exclufif de 1'achat des cires, tant celles qui viendront de la Pologne a Fordaun , lieu deftiné pour leur entrepot, que celles qu'on recueillera a dix milles a la droite & a la gauclie de la Viftule; Ü, ftipule en outre que fi dans cinq jours après 1'arrivée a Fordaun des cires de la Pologne, les propriétaires ne s'accordent pas pour les prix avec les facteurs de la Société, il leur fera libre de retourner avec leurs cires dans les lieux d'oü ils étoient venus; maïs qu'ils ne pourront pas les tranfporter ailleurs. Le 28s. libere Ia Société de 1'acquit des droits nouveaux quelconques qui pourroient être impofés fur Ia cire. Le 29* porte qu'il fera permis aux particuliers qui voudront blanchir des cires, de le faire pour le compte de la Société, qui a défaut de cela devra établir pour le rnême effet des blanchifferies convenables; le 3ou'. que les droits quelconques ètablis aétuellement, lefquels feront acquités par la Société pour les bois & autres marchandifes qu'elle exportera de Pruffe, ne feront affujettis a aucune hauffe a fon égard tant que durera le préfent oétroi; le 3ie. que Ie droit de 50 p° impofé par 1'ordonnance de 1770 fur les bois venant de Pologne Par les rivieres qui ont leur embouchure dans I'Ód :r, n'aura pas lieu pour les bois que la Société fera venir de ce Royaume pour la conftruóiion de fes propres navires, & que la dite Société payera feulement les droits ètablis avant la pubtication de Ia dite ordonnance,* le 32e. que le Roi fera établir des chantiers pour le fervice dc la Société '~ commhrce d Noru. Commerce de Prujfe Êf de Brandebourg. ■  376 TRAITÉ GÉNÉRAL - C.OMMF.r.CE "U Nniui Comr--erce de ■Ptuffe fi? de Brurii.huiitg, dans les ports de Stetin & de Memel; le 33e. qu'il ne fera mis aucun embargo fur lés navires appartenans a la Société. Le 34A accorde a celleci toute la liberté convenable dans fes opérations xelativement a fa Navigation & a fon Commerce. Le 35e. foumet Ia Société au payement des droits & a Tobfervation des mêmes formalités que Ie refte des fujets Pruffiens , a 1'exception feulement des droits & formalités dont la dite Société auroit été affranchie expreffément par cet OcTroi. Le 3<5e. porte que Ia Direótion de la Société ne pourra rien changer de ce qui eft ordonné par cet OcTroi dans aucun département, fans la particïpation du Roi; le 37°. que la Société pourra équiper fes navires comme elle jugera convenable. Le 38e. défend feulement a la dite Société de prendre a fon fervice des gens enrölés au fervice du Roi. Le 39°. fait défenfe d'enröler par force aucun matelot étranger ou d'autres gens au fervice de la Société. Le 40°. regie le pavillon & le fcel dont celle-ci fera ufage. Le 4ie. affuré a la Société la proteétion du Roi. Le 42°. permet a la Direélion de la Société de régler, ftatuer & ordonner ce qu'elle jugera convenable , indépendamment de ce qui efT fpécifié dans cet oétroi. Enfin, le 43e. article, fe référant au 4e. oü il efl dit que chaque aétion fera fignée par le Caiffier & vifé par le Chef, déclare en outre que chacune des dites aélions fera contrefignée par deux Miniftres d'Etat, afin de donner plus de force & d'authenticité au crédit des dites aélions. Indépendamment de cet Oétroi, le Roi fit publier le i4 0élobre 1772 un Edit qui accorde a la Société du Commerce maritime le privilege exclufif d'importer des fels étrangers, dans les ports & atterrages du Royaume de Pruffe & des autres Etats du Roi,pendant 1'efpace de vingt années confécutives, a compter du ier. Janvier 1773. L'Article ier. de cet Edit accorde le dit privilege a la Société ou a ceux ayant commiffion d'elle. Le 2e. défend aux navires étrangers 8c a tous autres n'ayant point commiffion de la dite Société de porter des fels étrangers dans les ports & atterrages des Etats Pruffiens, fous peine de confifcation dü navire & du chargement & de 500 rthlr. d'amende. Le 3e. exempte cependant de cette peine les .navires étrangers chargés de fels, qui fe trouveront obligés de relacher dans quelqu'un des dits ports par fortune de mer ou autrement. Le 4e. défend pareillement aux fujets ou habitans des Etats Pruffiens de faire venir aucun fel étranger, a commencer du ier. Janvier 1773, fous peine de confifcation tant des navires que des chargemens. Un autre Edit du Roi de Pruffe daté du dit jour, 14 Oélobre 1772, établit une Compagnie pour la vente exclufive des fels étrangers dans fes Etats. C'efl ce que Tarnde iw. de cet Edit affuré a la Compagnie. Le 2e._ défend en conféquence aux fujets 8c autres habitans des Etats du Roi de faire venir des fels étrangers 8c même de les vendre fous aucun prétexte. ^ Le 3e. ordonne aux dits fujets & habitans des Etats du Roi de livrer a la Compagnie tout le fel qu'ils pourront avoir a vendre au prix de 50 rthlr. cour. de Brandebourg par lafl, mefure de Königsberg, pour  DU COMMERCE. I Part. Liv. II. 377 f our Ie fel de France, d'Efpagne & dc Portugal, & a proportion pour celui de Liverpool. Le 4e. -oblige la Compagnie a fe pourvoir des fels néceffaires a fon Commerce par la voie de la Société du Commerce maritime & non autrement, en fe conformant exaétement quant aux prix, termes & conditions a la teneur des lettres patentes ou de 1'Oétroi accordé a ]a dite Société par le Roi. Le 5e. fixe a vingt années 1'Oélroi du privilege donné a. la Compagnie pour la vente exclufive des fels étrangers. Le 6e. déclare que le fonds de Ia dite Compagnie fera feulement de 500 aélions, chacune de mille écus en Frederics d'or, au titre de la banque, faifant huit cents livres de banque pour chaque aftion. Le 7e. ordonne que les aélionnaires de cette Compagnie jouiront des mêmes exemptions & prérogatives que celles accordées aux aélionnaires de Ia Société du Commerce maritime, Le 8e. déclare que les aélions de la Compagnie feront faites au porteur & fur le modele de celles de la Société du Commerce maritime. Enfin, le oe. & dernier article ordonne que, pour affurer aux propriétaires un revenu fur des fonds qui feront employés a 1'achat des aélions, il fera prélevé fur le dividende de chaque année la fomme de fix pour cent, qui feront payés aux propriétaires des aélions de fix mois en fix mois, a commencer du premier de Juillet 1773, & que quant au furplus du bénéfice excédent qui fe trouvera a la fin de chaque année, il fera réparti aux intéreffés de maniere qu'ils jouiront d'un dividende que les Direéleurs régleront a la fin de chaque année, en retenant toutefois les fonds néceffaires pour ne pas laifTer manquer les magazins de la quantité néceffaire de fel pour le débit dans les années fubféquentes. La Société maritime de Pruffe ne fait pas un Commerce auffi confidérable a beaucoup prés qu'elle avoit lieu de 1'efpérer, Iorfque le Roi, qui en efl le principal intéreffé, lui accorda une proteétion fi marquée. Les fels qu'elle tire des Royaumes de France, d'Efpagne & de Portugal pour 1'approvifionnement des magazins de la Compagnie, forment ia branche la plus importante de fon Commerce; & néanmoins les bénéfices qu'elle en retire ne font rien moins que brillans; car, en Pruffe même, 1'opinion commune efl qu'ils fuffifent a peine pour payer les gages du grand nombre de commis & d'employés qu'exige une femblable geflion. II efl pourtant conflant que la Compagnie fait un trés-grand débit de fel dans les deux Pruffes, depuis que, par un abus auffi odieux que tyrannique, elle oblige chaque ménage d'en prendre une certaine quantité par tête, n'importe qu'il le confomme ou non. Au furplus, les bénéfices qui réfultent de la vente du fel pour la Société font en partie fubordonnés aux circonflances plus au moins favorables a 1'achat de cette denree. g. II. LaPornéranie, nommée en Allemand Pomem,e{ï un grand Duché compris dans le Cercle de la Bafle Saxe en Allemagne, & fitué fur les bcrds de la mer Baltique. Elle efl bornée a 1'Eft par la Pologne & Ia I. Partie. Bbb COIIMEIÏCÉ JJ N. Cumffiftci de IHuffe & Ji lsratidel/eurfr.  378 TRAITE GÉNERAL CoMMïRCB DU KOKD. Cèmmeree de f ruffe & de Ptiméranie. Pomérélie ; au Sud par la Marche de Brandebourg; k 1'Oueft par le Duché de Mecklenbourg; au Nord par la mer Baltique. On la divife en Pomeranie citéneure & Poméranie ultérieure, féoarées 1'une de 1'autre par • 9^r' n_L? ^franio Clténeure eft ]a partie occidentale du païs, fituée a 1 Oueft de 1 OJer, & elle comprend le païs ou le Cercle de Gmzkau avec les Ifles de Rugen, d'Ufedom & de Wolün . & le Duché de Stetin' Comme Barth, Gutzkau & Rugen qui, avec te ville de Stralfund appartiennent a Ia couronne de Suede, s'appellent la Poméranie Suédoirè; de meme Je refte du païs, qui comprend la Poméranie proprement dite la Caflucie, le Duché de Wenden, la Principauté de Camin, & les dèux Seigneunes de Lauenbourg & de Butau , prend le nom de Poméranie ^ Ur^COife' ,parce ^u'il aPParti^ au Roi de Pruffe, en qualité d Lleóteur de Brandebourg. Parmi les avantages dont la nature a favofifé ce païs, on doit compter ia femlite des terres qui en beaucoup d'endroits donnent des grains en abondance principalement du froment, du feigle, de 1'orge, de 1'avoin^ des feves & des pois; le lin, le chanvre & le tabac y viennent aufïi parfaitemem bien, & on y recueille une grande quantité de fruit* Le bois abonde pareillement dans divers endroits de la Poméranie furtout dans la Poméranie Brandebourgeoife; les Hollandois, les Anglois cc d autres nations commercantes en tirent beaucoup de ce païs pour la conitruètion de leurs navires & pour d'autres ufages. Comme il y a beaucourr de prairies & de paturages excellens en Poméranie, principalement dans les petites ifles que forment les divers bras de 1'Oder , on y nourrit de nombreux troupeaux de brebis. Quoique la laine en foit groffiere, elle forme une des branches de Commerce de la Poméranie Suédoife. Enfin, la grande cLT cire6 ^ ^ " PaïS procure a fes habitans beaucoup de miel & Les cötes de Ia Poméranie Brandebourgeoife ont un grand nombre de ports dont les principaux font Stetin, Colberg, Anklam & Stargard; ceux de la Pomeranie Suédoife font Stralfund, Wolgarth & Barth- nous traiterons du Commerce de ceux-ci au Chapitre füivant. Stettin, ou Stetin, capitale de la Poméranie Brandebourgeoifie, efl: batie a 18 im les de. la mer Baltique fur la rive gauche du bras de 1'Oder qiu conferve le nom de ce fleuve. Cette ville efl grande & bien fortifiee; elle efl divifee en deux parties; la vieille ville qui eft la plus ancienne de la Pomeranie, & la nouvelle qu'on nomme Laftadie. Les principaux établiffemens de cette ville confiftent en plufieurs manufaaures de draps cc autres étoffes de laine qui, après avoir fourni Ia quantité nécesiaire pour la confommation des habitans, forment du furplus une branraffine°rie d?Sucre mmerce d'exPortation. II y a en outre a Stetin une Le Commerce. de Stetin eft trés-grand, mais plus en objets d'importation  DU COMMERCE. L Part. Lrv. II. m que d'exportation. La raifon pour laquelle le Commerce d'importation eft plus grand, c'eft la fituation de cette ville fur 1'Oder, fleuve qui communiqué avec la Siléfie, Ia Pologne, la Marche de Brandebourg & Ia Poméranie, dont Stetin efl: comme 1'entrepót. Nous ne pouvons faire mieux connoitre ce Commerce qu'en difant que dans le cours de l'année 1780, il eft entré a Stetin , favoir: 27603 barriques de'vin de France, 782 pipes de vin d'Efpagne, 39 ahms de vin du Rhin & de Mofele , pour 7459 rthlr.. de vin de-Champagne & de Bourgogne en bouteilles; 721 pieces d'eau de vie, 1361 pipes d'huile, 7940 centners d huile de chenevis, 740 centners d'huile de lin & de navets 2240 centners de poivre, 15582 centners de café, 17392 ffi de thé, 5070 futailles de fucre brut, 6962 barrils d'huile de baleine, 19217 barrils de harengs, 9677 qiSritaüx de po'iflbn fee, 1143 caifles de citrons, 3Ö86 centners de connthes, 6862 centners de raifins, 679 centners d'amande 1125 barrils de ris, 14020 centners de fuif de Ruffie, Ö552 barrils dê fel, 9200 bamis de grame de lin', 13917 centners de chanvre, 9160 centners de cuirs de Ruflie, & plufieurs autres articles qui compofoient les chargemens de 390 navires entrés dans le port de Stetin, non comptes 733 autres arrivés fur leur lefl. La même année, 1780, il fut expédié par contre du même port 1078 navires dont les cargaifons étoient compofées de 12220 bordages de chêne, 131 fchocks de planches de fapin pour 95448 Rthlr. de bois .pour la conftruaion des navires; 8671 toifes de bois abrüler, 81425 fchocks de douves, merrain, fonds pour pipes barriques & barrils; 191Ö fchocks de Bordiilons, 8418 pieces de draps' 1356 pieces de futames, 2856 pieces de ferges & étamines, 1871 pieces de ras & de flanelle; 86430 barrils de fel de Poméranie deftinés pour la Pruife & les autres Etats de ce Royaume; & plufieurs autres articles Comme les bois de fapin & de chêne pour la conftruclion des navires, les douves & le merrain, lont les principaux articles d'exportation de Stetin, nous traiterons ici feulement de ces objets. Les bois de chêne de Poméranie font de bonne qualité & beaucoup eftimes. On les exporte de Stetin en poutres, en pieces rondes, & en pieces courbes, foit comme le bois fe trouve naturellement, foit travaillés en planches & bordages. On les vend communément k la jauee, & les pnx vanent füivant les circonftances. CöWMnnm Word. Ctmmerct dt P. uffe ö> d» Poméranie. Bbb 2  S8o T.R A I T É GENERAL Compte fimulé de ioo Poutres de fapin de 40 pieds de long, 14 pouces de large & 12 pouces d'épaifleur, mefurant 4666} pieds cubes, qui a 4 bons gros font . . . , Rthh\ 777. 1$ Frais dexpédition. Droits de fortie & du Sund, . .. , Rthlr. 19. 12. ïrais d'embarquement environ, . . . -12. 10. Commiffion fur thlr. 810. a 3 pï » . - 24. 7. — sg- Rthlr. 834- - NB. Les prïx des bois de fapin varienf. entre %\, 4, 5 & 6 bons gros Ie pied cube. Compte fimulé de divers bois de chêne, favoir: Epaifeur. Largeur. Longueur. soo Poutres . de 14 pouces, 16 pouces & 40 pieds, mefurant . tf222| pied». Ioo Bordages, . 4 14 ... 36 ..... . 1400. 7622J Lefquels 7622! pieds cubes a 12 gros font '~. i- »- Rthlr. 3811. 4, Frais dexpédition. Droits de fortie & du Sund, . . . Rthlr. 84. 14. Irais d'embarquement & menus frais ... » 55. 1. Commiffion fur rthlr. 3943. a 3 p§ •• . - 118. 5. 258. 20. Rthlr. 4070. • Gn compte pour chaque Laft 80 pieds cubes- d'encombrement. Au refte, voyez ce que nous avons dit touchant le fret öc 1'affurance aux pages 196 & 200. de ce volume. Le Merrain, mairrain ou merin, eft du-bois de chêne ou d'autres efpeces refendu en petites planches plus longues que larges. II s'en fait de deux fortes, 1'une propre a Ia. menuiferie, qu'on appelle communément merrain a panneaux & autrement bois de Hollande, & 1'autre deftinée pour faire des douves, autrement doueles, qu'on nomme aufli merrain k barriques. Mais le merrain proprement dirf eft le bois qui s'exploite & fe fa^onne en petites planches fans le fecours de Ia fcie & par le moyen de la fente feule. Outre Ie bois de chêne, Ie hêtre, Ie faule & le mürier fervent auffi a faire du merrain. La maniere de faire celui-ci, eft de «ouper les arbres par rouleaux de diverfes Iongueurs. Oa a foin de choifir COMMERCI DU Nord. C.omtxcrcë dt f ruffe £? dt Bomtram.  DU COMMERCE. I. Part. Lrv. IL jS-ï les'arbres les plus droits & qui ont le moins de nceuds; car les noeuds & les fibres de bois tortueufes ou entrelacées, comme il s'en rencontre beaucoup, ne valent rien pour faire du merrain. Chaque rouleau de bois doit êtrefendu dans le fens des rayons qui traverfent tous-les cercles_ de la feve; car fi- on le fendoit au-contraire füivant les lignes perpendiculaires a ces mêmes rayons, il arriveroit que les douves ou les planches du merrain ne retiendroient pas fi bien les liqueurs que dans 1'autre fens, öc qu'elles feroient plus fujettes a fe gerfer. Les Bordillons, ou les merrains a panneaux, en Allemand Klappholtz', qu'on nomme auffi bois de France ou de Hollande, font faits avec d.u chêne tendre & de droit fil. Leur qualité diftinótive eft d'être bien veinés; & lorfqu'ils font parfaitement fecs, de fe déjeter & fe retirer moins que le bois de fcierie. II font d'ailleurs fans aucuns noeuds, & par cette raifon on en fait des ouvrages trés - propres. Ces fortes de bois s'emploient communément a faire des panneaux. Voici, pour I'ufage des fpéculateurs, les prix qu'on les vend a Stetin, & les frais d'expédition qu'ils font: Compte fimulé dune partie de Merrains ou Douves & fonds de futailles a6? de Bordillons de chêne, favoir; Longueur. Epaiffeur. ï Ring de 4 fchocks de douves pour pipes, . de 5 pieds & 2 pouc, & de 1 \ pouc. I Dit, de 6 dits, da douves pour barriques, de4 » • • 2 . . . deiA 1 Dit, de 8 dits, de douves pour barrils, . de 3 ... 2 ... dei* 1 Dit, de 12 dits, de fonds è barriques, . de2 . . . 2 . . . dei* 1 Dit, de 16 dits, de fonds a barrils, . .dei ... 6 ... de ij 5 Ringsde merrain a 50 rthlr., 1'un dans 1'autre, • . . Rthlr. 250. - = 1 Schock de bordillons , die bois de France, de 3 pieds 2 pouces de long, 738 pouces en quarré> l « - 3<* - 4t i Schock de bordillons, dit Klappholtz , de , 2 pieds 8 pouces de long, 5 a 6 pouces.en quarré, «i . 18. - - 298. - - Frais d'expédition: Droits de fortie & du Sund , . . . . Rth. 7. ff. Frais d'embatquement & autres, . . . - 5. ia. " Commiffion fur Rthlr. 311. a 3 pj . . . - 9. 8. - - 22, - - R Ir. 320. - 48 Schocks de merrain font un lalt. Les prix des merrains que nous avons notés dans ce- compte fimulé a Bbb 3 Commercs e* Nord, Commerce de Pruffe & de Poméranie.  3«* Commercs do Koud. Gommerre de Pruffe & de Puméranlt. 50 rthlr., varient füivant les circonftances depuis 40 iufqu'a 58. 4." - Droits du port & jaugeage du navire, è 6 $ . - 6. 12. Pott k bord du navire a 35! $ & menus frais, - 37- I9« Courtage d'achat a 8 J5 . . . ... > » , • • 8. 16% CPiamiffion fur Rthlr. 1723 a P5 • .... • - 34> 21. ' 1 157- Rthlr.' 1757. •  DU COMMU-CE. ihït Liv. fl. 3S7 La Drêche, en Allemand Maltz. eft 1'orge germée doüt on-fe fert pour faire la biere! L'orge d'hiver eft réputée la meilleure pour cet emploi; elle doit être bien müre-, feche, nouvelle & un peu germée. On peut fe fervir d'eau de pluie , de fontaine-, ou de riviere pour Ia compofition de la-drêche deftinée pour les brafTeries; mais Ia meilleure de toutes eft 1'eau de pluie qui tombe a la fin de 1'automne, pendant 1'hiver & au commencement du printems; pourvu qu'elle foit pure & nette, c'eft la plus propre pour la fermentation. On prépare la drêche de la maniere fuivante : On macere l'orge dans une grande cuve pendant ufi ou deux jours jufqu'a ce quelle commence a s'amóllir & a fe gonfler; enfuite on laiffe écouler 1'eau, après quoi on la retire de la cuve & on f étend fur des planches pour diffiper la trop grande humidité; on a foin cependant de ne pas la laiflèr trop fécher, & tandis qu'elle eft encore un peu humide, on en fait des monceaux d'environ deux pieds, afin qu'elle ïermente, qu'elle germe , & pouffe quelques filets ou racines fibreufes. Quand l'orge eft bien germée, la fubftance de la drêche en eft plus poreule & plus propre a 1'infufion & a l'extraóHon. Dans le tems de la gërmination on retourne & on remue tous les jours 2, ou 3 fois Ie grain, afin qu ü germe également, & pour empêcher que quelques grains ne foient fuffoqués ou ne pourriffent par le trop de chaleur, & que quelques autres ne perdent toute leur fubftance par les filets qu'ils pouffent; de crainte aufn que ceux qui reftent a la fuperficie, ne puiffent pas germer a caufe He la froideur de fair. II eft aufli a craindre que la drêche ne perde fa force & trop de fes parties aótives par une trop grande germination; c'eft pourquoi on 1'expofe a l'air: on en fait comme des fillons peu élevés & on la féche peu a peu; ou bien 011 la met fur une efpece de plancher fous lequel on fait du feu. On la rötit a un feu doux en la remuant fouvent, de peur qu'elle ne brüle; car, fi la torréfaction eft trop forte, •!a biere a une faveur defagréable. La Drêche qu'on .prépare a Stralfund ■eft très-eftimée dans tout le Nord; les prix varient füivant les circon"ftances & felon que la récolte de l'orge a été plus ou moins abondante. Compte fimulé de 50 laft dc Drêche chargés fur navire portant pavillon foédois, a 30 rthlr., ..... Rthlr. 1500. ^ Frais dexpédition. Droits de ville, ou Zulagt, k 24 • • Rthlr. 25. - Douanne, ou Licent, a i\ rthlr. . . Rthlr. 137. 24. Dont a déduire { pour bonification . * 45» 4°. 91. 32. Pour les pauvres, . • . » - 1.12. Asio fur les efpeces, . » . - t. 45. , 94. Ccc 2 COMMPRCE pa N )KD. Commerce tl? quelques vUJes fur la Ba\:iqtit.  383 TRAITE GENERAL Tranfport de 1'autre part , . . Rthlr. 119. 41. 15001 - I Droits du port & de jaugeage du navire a 6 g. . . . - 6. 12. Port è bord du navire a 28 $, & menus frais, ... - 30. J4. Courtage d'achat a 8 , . . ... . - 8. 16. Commiffion fur 15. 1664 a 2 Ps» » » • o- - 33. 13. ' ~— I98- T Rthlr. 1698 - La Laine de Poméranie, quoique groffiere, eft cependant eftimée & recherchée pour ies fabriques de draps communs & autres étoffes oü elle eft employée, ou feule, ou mélée avec de la laine fine. Avant la défenfe dc la fortie des laines d'A'ngleterre on fabiïquqit a Stralfund avec la laine de Poméranie mêlée avec celle dAngleterre, des draps fort eftinsés dans tout le Nord, qui en faifoit une confommation immenfe. Cette prohibition fit tomber cette excellente branche de Commerce pour Stralfund; les fabriques devinrent défertes faute d'occupation. A cette époque les Anglois & les Hollandois commencerent a pourvoir de draps & autres étoffes de laine les peuples du Nord, & depuis ce tems les habitans de Stralfund fe font contentés d'envoyer leurs laines brutes en Hollande & en quelques autres endroits oü elles ont eu jufqu'a préfent un débouché affez grand. Les prix de ces laines varient d'une année a 1'autre; mais.. ils ne s'écartent pas beaucoup de 1 rthlr. k i\ rthlr. la pierre de xo 8s. Compte fimulé de 1000 61 de Laine a 1- rthlr, le» 10 ɧ. . Rthlr. 125. Frais dexpédition. Droits de ville, ou Zulage, 1 3 | . . . rthlr. - 25. Droits de Confommation, i 3 $ • . . . - 15,. Douanne, ou Licent, i\Q . . . rthlr. 1. 27. Pour les pauvres, . . . . 5. Agio fur ies efpeces, . * . . - - 2. — 1. 34* Droits du port, ... . . . . - - 4. Port a bord, è 4* $ le Schfi, & pefage 16 $ les 1000 Ê&. - - 33. Pour les facs 1* rthlr. & aux travailleurs itf Jj. 2. 42. Commiffion fur rthlr. 131. a 2 pj , . . - 2. 29. . 9. _ Rthlr. 134. 2.000 të de laine font répütées pour un lafl de Commerce a. Stralfund. Comherce nu Nord. Commerce de quelques villes fut la Baltique.  DU COMMERCE. I Part. Liv. II. 380 Compte fimulé de 1000 ɧ de Cire jaune a ao fi . , . Rthlr. 416. 32. Frais dexpédition. Droits de ville, ou Zulage, k 3 fi les 14 W . . . Rthlr. - 11. Douanne, ou Licent, i 16 fi les 100 Éê . . rthlr. 3. i<5. Pour les pauvres, . . . . . jy. Agio fur les Efpeces, . . . . - - 4. - 3. 37. Droits du port, . . . . ». . a. Pefage 16 Q , port k bord 24 JJ, & les tonneaux ij rthlr. - 2. 8. Commiflion fur rthlr. 423.1 2 p§ ... . . - 8. 22. — 1-4. 45- Rthlr. 431. 2Q.\ 2000 & de cire fónt réputées pour un laft de Commerce a Stralfund. . Lorfqu'on voudra faire un calcul jufte des marchandifes fpécifiées ci-delfus & de 1'autre part, il faudra ajouter les droits du Sund qui vont a ÉJ-pf* amfi qne le fret & 1'affurance fur le pied que nous avons dit aux pag. 196 & 200 de ce volume. Les marchandifes d'importation pour Stralfund font en petit nombre & confiftent principalement. en vins & eaux de vie de France;. fel,, harengs & poiffon fee; fucre, thé, café & divers autres articles. Barth eft une ville de la Poméranie Suédoife dans un diftricT: du même nom, fur la cöte de la mer Baltique. Elle fait quelque Commerce en< bied & en laine qu'elle envoie en Suede, & elle a quelques navires qui naviguent fous pavillon fuédois tant dans la mer Baltique que dans la mer du Nord. Gr^ïpswalde , ou Greifswalde , eft une autre ville de la Poméranie Suédoife, dans le diftricl de Gützkov/ fur la mer Baltique. Cette ville qui eft affez grande , a un bon port, & fait un Commerce confidérable par mer. Elle a d'un cöté un grand lac , d'oü on a tiré un canal qui va jufqu'a la mer , & qui eft trés-commode pour0fon Commerce, quoiqu'i! ne foit pas capable de recevoir de grands navires; mais les marchandifes. peuvent être tranfportées dans le -port & remonter du port dans le lac. Wolgast efl une ville municipale fur la riviere de Pene, qui, a un mille de la, a fon . embouchure dans la mer Baltique. Cette ville eft très-ancienne & a fait autrefois un trés-grand. Commerce; mais les fieges & les ineendies lui ont fait perdre fon ancien luftre, & fon Commerce n'eft pas a ïcomparer avec celui de Stetin & de Stralfund. Berguf. , ou Bergen, efl la ville capitale de l'ifle de Rugen dans la mer Baltique fur les cötes Ae la Poméranie Suédoife, Ses habitans fubfiftent Ccc 3 Commercs du Nord. Commerce de quelques ville}' fur la Baltique.  3$o TKAIT'É GENÉrAI en partie de ■ i'agriculture & en partie du Commerce des toiles; il .'s?en fabrique beaucoup, tant dans la ville que dans le refte de l'ifle. Ces toiles font de lin ou d'étoupes; elles ont diverfes largeurs, comme 4,5, 6, & 7 quarts d'aune. & font de différens prix. On les vend, ou.grifes, ou blanchies, par Lachen, qui eft. une mefure.de.24 aunes. La groffe toile pour emballage fe fabrique dans la -Seigneurie de Putbus "& a Munchgut. On s'en fert dans les villes marcharides de Poméranie, principalement pour empaqueter.la laine. § II. Le Duché de Mecklenbourg éfl fitué fur la mer Baltique, entre le Duché de Poméranie, la Marche de Brandebourg.& les païs de Laueubom;g & de Holftein. Les principales produólions de ce Duché font des .grains, particulierement du froment, du feigle, de l'orge, de 1'avoins ci des pois; il produit encore quelques autres articles, comme houblon, chanvre, lin, cire, miel, bois, laine, cuirs tannés & .cruds, mais en petite quantité. Rostock eft Ia capitale de ce Duché: elle efl fituée fur la mer Baltique & fur la riviere de Warne. Cette ville jouit de plufieurs privileges, entre autres de battremonnoie au coin de fes armes; d'aflifter a ladéputation feerete des Etats; d'avoir un petit diftricT: qui lui appartient, &c. Les bateaux peuvent aborder a la ville & les navires font déchargés a Warnemünde qui efl un village & un port prés de Ia mer. Ce village -fait partie du diflrict de Roftock & appartient a la ville. La Couronne ,de g Comuiiffion fur marcs 789. 3. a 2 pj , . , _ IS# I3'# ~ 25. - - Cour. Marcs 805. - - Le favon étranger paye aLubeck, tant pour 1'entrée que pour Ia fortie, le doublé des droits que paye le favon des fabriques de cette ville. On pourra ajouter a ces comptes fimulés les droits du Sund, & le fret avec 1 afiurance,fuivantque nous avons expliqué ces deux derniers obiets pages 196 & 200 de ce volume. J 5 Travemünde, ville de Ia Wagrie, aux frontieres du Mecklenbourg, avec un bon port dans 1'endroit oü la Trave fe perd dans la mer BaltidU£' vM h dépendante de Ll*eck qui en eft éloignée de  DU COMMERCE. h Part. Liv. II. 395 C H A P I T R E VIT. REMJRQUES SUR LE COMMERCE DU NORD. Les détails oü nous fommes entrés dans les chapitres précédens, ont dü fuffire a tout Ieéleur attentif pour lui faire connoïtre en quoi confifte le Commerce du Nord; quelles fortes de marchandifes en font 1'objet principal; quels font les frais d'expéditions de celles-ci dans les ports refpeftifs; en un mot, nous avons développé avec autant de clarté que de fimplicité tous les moyens d'opérer avec fureté dans ce Commerce. 11 nous refte quelques remarques a faire, & nous nous faifons un deyoir de les configner ici, par ce qu'en indiquant la marche que doit fuivre tout fpéculateur qui s'en occupe, il fera dans le cas de tirer de fes fpéculations tout le parti poffible. §. I. Idéé générale du Commerce du Nord; fon importance & maniers dont il fe fait. Le Commerce de tous les ports du Nord, & notamment de ceux de Ia Baltique, fe reffemble tellement , qu'expofer celui d'un endroit, c'efl faire connoitre celui de tous les autres. Ce Commerce confifte en marchandifes de 1'intérieur du païs, produites par les foins ou 1'induflrie des habitans, & portées dans les ports oü l'on efpere les vendre avec le plus d'avantage. En Ruffie & en Pologne les articles de Commerce font en plus grande abondance que dans les autres Etats qui bordent la mer Baltique. Cela vient de ce que les païfans Ruffes & Poïonois font efclaves , ou'ferfs de la Nobleffe a qui ils appartiennent comme le terrein qu'ils cultivent. De cet état de fervitude réfulte une confommation beaucoup moins grande que celle qu'ils feroient s'ils étoient libres, le cercle de leurs befoins étant' extrêmement refferré par leurs injufles maitres. On ne leur accorde que ce qu'il y a de plus groffier en alimens, vêtemens &c. & tout dans leurs cabanes annonce qu'ils font privés de toutes les corrimodités de la vie. Les privations auxquelles efl condamnée la. claffe la plus nombreufe & la plus utile de ces deux Etats, en aidant a foutenir le fafle de la nobleffe Ruffe & Polonoife , contribue donc a y augmenter le fuperflu des denrées , & par la même raifon a y rendre le Commerce des marchandifes d'exportation plus grand que partout ailleurs. II y a principalement deux faifons oü les peuples du Nord -font transporter leurs marchandifes de 1'intérieur de leur païs dans les ports; 1'une v ,'Ddd 2 Commerce d» Nord. Reniaiqws fur ce Cmnmtrcc.  3<3<5 TRAITÉ GENERAL CoMMFftCS »0 NOR». Rfmarquei.fur te Comxeret. en lüver quand les neiges & les glacés leur permettent de, faire ufage de leurs traineaux ; 1'autre pendant 1'été , oü , la navigation- des fleuves étant ouverte, les marchandifes peuvent être commodément transportées par eau. . Dans ces deux faifons les bourgeois de chaque ville achettent les marchandifes dont ils font Commerce, pour les vendre enfuite aux commiflionnaires , tant bourgeois qu'e'trangershabitans de la même ville. Souvent ils font des marchés avec les marchands qui apportent les denrees de rintérieur du païs dans les ports,pour des marchandifes a livrer dans fix mois, ou un an, & quelquefois ils leur font les avances d'un tiers ou de la moitié de la valeur des objets, s'obligeant de payer le refte lors de la livraifon des marchandifes. Dans prefque toutes les villes de la mer Baltique, dans celles furtout qui étoient autrefois comprifes dans la Ligue Anféatique, ce font les bourgeois les plus riches & même ceux qui font dans la magiftrature qui font ce Commerce. Ils peuvent le faire avec d'autant plus d'avantage, qu'indépendamment des richefles & de la confidération dont ils jouiffent, la loi les favorife beaucoup en interdifant ce Commerce aux étrangers. Cette loi efl encore envigueur dans toutes ces villes, oü cependant il eft moins difficile aux étrangers de 1'éluder que de fe faire recevoir bourgeois, les Magiftrats n'y donnant pas aufli volontiers les mains qu'on pourroit fimaginer. Les nations du Midi de l'Europe ne font dans aucune partie du mondeun Commerce qui leur foit aufli néceffaire que celui du Nord.. C'eft de la qu'elles tirent les bleds & plufieurs autres denrées de premier befoin. Le Nord leur fournit du lin, du chanvre, des bois de fapin & de chêne & divers autres objets fort importans. D'un autre cöté, le Commerce du Nord procure a ces nations le débouché de leurs fruits & de leurs liqueurs , &, ce qui efl encore bien effentiel, la confommation d'une grande partie des denrées qu'elles recoivent de leurs Colonies; de forte que ce Commerce efl d'une utilité réciproque, & pour les peuples du Nord,. ëc pour les peuples du Midi de l'Europe. Les négocians qui fe trouvent dans le cas de le faire, doivent pour s'en affürer le fuccès, connoitre non - feulement quelles marchandifes il peut leur convenir de tirer d'un païs plutöt que d'un autre , mais encore dans quel tems on peut les acheter a meilleur compte. C'eft ce que nous allons montrer dans le paragraphe füivant en parlant du Commerce des villes du Nord. § II. Des ordres & achats... Tout négociant de France ou des autres- Etats du Midi de l'Europe qui veut. fpéculer en quelques marchandifes du Nord , doit prendre lix. mois _ d'avance , tant pour s'informer des prix que pour convenir des conditions de 1'expédition. Les ordres pour 1'achat des marchandifes-, furtout des bleds, bois, lins, chanvres, cires, cendres & autresarxicles.de lliuliea de Pruile &„ de Pologne, doivent être donné*  DO CO M MERCE. I. Part. L i v. II. 397 a 1'entrée de 1'hivcr, comme en Novembre & Décembre. 0'n achette alors ces marchandifes a quelque chofe moins qu'au printems, principalement quand on en paye la valeur comptant. On peut aulli obtenir de la diminution dans le prix en payant comptant un quart feulement, un tiers ou une moitié de la valeur des marchandifes; mais cette diminution eft fort peu de chofe, & autant vaut quelquefois attendre a payer jufqu'au tems de la livraifon qui a lieu ordinairement aux mois d'Avril, Mai & Juin. Les marchandifes achetées de cette maniere demeurent au pouvoir du Bourgeois qui les a vendues jufqu'a ce que la livraifon puiffe en être faite; mais d'abord que celle-ci a eu lieu, foit que Ier, marchandifes reftent dans les magazins du vendeur, foit qu'on les tranfporte en d'autres magazins jufqu'a ce que 1'expédition en puiffê être effecluée, elles reftent pour le compte du négociant qui en a ordonné Fachat, Öc de ce moment il court tous les risques, tant du feu que des inondations & autres quelconques. Au refte, ces risques peuvent être couverts au moyen d'une affurance qu'on en fait faire en Hollande. Cette affurance ne coüte tout au plus que | a | p°, & on ne la fait ordinairement que fur les lins, les chanvres & les bois des ports de Ruffie & de Pruffe. Dans la police de ces fortes d'affurance on défigne les noms des magazins & celui du quartier oü ils font fitués, la quantité , le poids & la qualité de la marchandife qui y eft dépofée, & en outre fa valeur. L'avantage qui réfulte pour une fpéculation, de faire acheter les marchandifes dans les principaux ports du Nord pendant 1'hiver , eft fenfible, non-feulement dans les prix qui font presque toujours plus modérés dans cette faifon qu'au printems, mais auffi dans les changes, qui dans les ports de la Baltique, font beaucoup plus avantageux pour les: fpéculateurs dans ce tems-la que clans tout autre. La raifon en eft naturelle : toutes les places du Nord ont des changes régies avec Amfterdam & Hambourg feulement, & elles ne peuvent fournir leurs traites fur aucune autre ville: quelques - unes cependant tirent auffi fur Londres. Dans le tems que la navigation eft ouverte dans les ports de la Ealtique, tout le monde y a de l'argent a tirer, & les preneurs du papier, qui la plupart font des fpéculateurs, font les maitres de faire les conditions qu'ils veulent pour le change. Le contraire arrivé en hiver, oü ceux qui ont du papier a fournir fur Amfterdam font ce qui dépend d'eux pour en tirer le meilleur parti pollible. Et la différence dans le change d'une époque k1'autre eft telle, qu'on a vu fouvent en Ruffie, a St. Petersbourg princi-palement, tomber le change en hiver a 36 fois courans de Hollande par' rouble & fe rêlévèr enfuite en été jufqu'a 42 & 43 \ fois par rouble, c'efta-dire hauifer de 1'hïver a 1'été de 17 a 20 p;j. Cela n'arrive pas dansv une proportion égale a celle-ci dans les autres ports de la mer Baltique; mais en général le change y eft de 3 a 5 p= plus avantageux pour Jes étrangers qui y achettent des marchandifes pendant 1'hiver qifü neTéÜi nour eeux.qui font leurs achats en d'autres tems, Ddd 3.. 0omm!5rc2 ntr' Nord. Rtmavqucs fttl? ce Commerce.-  SPS TRAITÉ GÉ N É R A L On peut, au refte, faire acheter en tout tems des marchandifes dans fes ports de la mer Baltique, & il arrivé même dans certains momens oii ij regne un calme profond, c'eft-a-dire lorsqu'il n'y a point de demande de certains articles dont'la place, fe trouve furchargée, qu'on peut obtenir des conditions trés-favorables pour les achats qu'on veut en faire; & ces momens-la peuvent arriver dans toutes les faifons de l'année. Or, pour profiter de ces circonftances, un négociant fpéculateur doit Mine. pas a pas les. révolutions qui arrivent dans le Commerce de la marchandife qu'il a en vue, en fe faifant inftruire en tout tems exactement de tout ce qui y a rapport. II ne fuffit pas pour le fpéculateur d'être inftruit des achats des marchandifes qu'on trouve dans les principaux ports de la mer Baltique oü le Commerce fe reflemble k bien des égards, il doit favoir auffi ce qui concerne les achats des marchandifes de Suede, de Dannemarc & de Norwege, telles que le fer, le cuivre, les huiles de hareng & de baleine, Ie poiffon, & les marchandifes des Indes. C'eft depuis le printems jufqu'a 1'automne qu'on peut donner des ordres a Stockholm pour des achats de fer de cuivre & de toute autre marchandife qu'on veut avoir de ce païs, fans excepter le brai & le goudron. II faut au contraire ordonner d'avance les achats d'huile de hareng a Gothenbourg, oü elle fe fabrique: c'eft donc pendant 1'hiver qu'il convient le mieux d'en ordonner 1'achat, qui póur 1'ordinaire fe fait au comptant, & quelquefois partie en argent :omptant & le refte payable au tems de la livraifon: 1'expédition peut s'en faire, au furplus, fi l'on veut, en Mars ou Avril. L'huile de baleine s'achette, tant en Suede qu'en Dannemarc, au retour des Navires qui iu printems font da pêche de la baleine proche les cötes de Groenland & e détroit de Davis, & qui reviennent chez eux au commencement & vers e milieu de 1'été. Le poilfon d'Iflande s'achette en Dannemarc en Sep:embre & Oétobre, terns auquel les Navires en apportent des chargemens le 1'Iflande a Cöpenhague. Le hareng falé de Suede & celui de Norzege fe pêchent ordinairement pendant 1'automne, & il peut fe charger ;n Oétobre , Novembre & Décembre de même qu'au printems. La norue & d'autres poiffons falés ou fecs de Norvege fe pêchent au prin:ems fur les cötes de ce royaume dans la mer du Nord, & les expéditions p ont lieu vers la fin de 1'Eté & au commencement de 1'automne jufqu'a 'hiver; /mais il eft presque toujours néceffaire de donner quelque mois 1'avance les ordres pour en faire des achats; fans quoi on court grand isque de ne rien obtenir. Enfin les marchandifes des Indes fe vendent leux fois par an, favoir au printems & en automne, par les Compagnies efpeétives de Dannemarc & de Suede. Commerce du Nord. Jtimarnu.s fur ce Commerce.  Dü CO M M ERCE. I Part. Liv. If 3pp § lil. DesRembourfemens.- Lorsqu'un négociant de France ou de quelqu'autre Etat, donne un ordre pour acheter des marchandifes a un port de Ia mer Baltique ou de celle du Nord, il faut qu'il 1'accompagne, s'il veut qu'il foit exécuté , d'un crédit fur une maifon d'Amfterdam fur laquelle le Commiffionnaire de la mer Baltique puiife prendre Ie rembourfement de fes avances p iur les marchandifes qu'il fera dans le cas d'acheter pour compte du aègor ciant de France. Cette précaution eft d'autant plus nécelfaire , que , fans cela, un ordre quelconque donné par la maifon Ia plus accréditée dé l'Europe courrok risque de n'être pas cxecuté par le Commiffionnaire du Nord. Celui-ci a presque toujours befoin d'argent comptant pour acheter les marchandifes qu'on lui demande, & s'il n'eft pas muni d'un crédit fur une maifon de Hollande, il fe voit dans 1'impoffibilité, quand méme il en auroit la volonté, de remplir les intentions du Commettant. Lors même qu'un CommifTionaire du Nord a des moyens fuffifans par lui-même pour exécuter les ordres qu'on lui donne d'acheter des marchandifes , foit en hiver, foit au printems, ou dans les autres faifons de l'année, il ne fe départ guere de I'ufage conftant, qui tient lieu de loi dans ce païs, d'être préalablement muni du crédit nécelfaire pour fe rernbourfer dans le tems, des avances qu'il fe trouvera dans le cas de faire; fans quoi 1'ordre pour 1'achat les marchandifes eft nul, ou au moins fufpendu jufqu'a ce que le commettant ait pourvu a cet objet. Tout négociant donc, foit de France, foit de tout autre païs de l'Europe , qui a befoin de marchandifes du Nord , doit commencer par s'arranger avec une maifon accréditée d'Amfterdam'pour Ié crédit que celle- ci doit accorder au Commiffionnaire du Nord pour le compte du commettant. Les bonnes maifons d'Amfterdam fe déterminent difficilement a accorder ces crédits fans autre efpoir de lucre qu'une fimple commiffion; & nd Ié font ordinairement qu'en faveur de ceux de leurs commettans dont elles ont intérét de conferver la correspondance, & encore fous condidon qu'elles feront chargées de faire 1'alfurance de chaque expédition, & même de 1'affrettement des navires, s'il en eft befoin. Mais, du moment que te négociant fpéculateur & la maifon d'Amfterdam font d'accord, celle-ci prévient le commiffionnaire du Nord qu'il peilt exécuter 1'ordre de fon commettant; difant qu'elle eft prête a faire honneur a fes traites pour le montant des marchandifes qu'il fera dans le cas d'acheter öt cxpédier pour le compte du dit commettant. §. IV. Des Expéditions. Les achats des marchandifes étant effeclués par le commiffionnaire du Nord au moyen du crédit que lui ouvre le négociant fpéculateur fur une maifon d'Amfterdam , on doit penl'er a en faire 1'expédition dans. Commenet n-f* Nord. Èetnarques fur '■ se 'Conmiuz.  CoM*lERCE-OU NüRP. Remarqncs fur ie' Conuitcr ce. 400 TRAITÉ G É N É R A L Ie tems convenable. On ne trouve guere de navires a affréter dans ies pons ces rners au j\or y en ayant trés-peu dans ces parages qui aient au - dela de 9 a 12 pieds d'eau. II arrivé fouvent de la qu'un navire qui pourroit etre chargé en une femaine dans le port, en refte plufieurs dans les rades fans pouvoir 1 étre. Mais on ne compte point comme jours de planches ceux ou il n'eft pas poffible de travailler au chargement a caufe de Ia haute mer ou du vent contraire, les alleges ne pouvant alors iortir a Ia rade. Enfin, dès que Ie navire eft entierement chargé on lui donne les documens reqms füivant I'ufage du Commerce. S'il elf expédie de quelque port de la mer Baltique, on munit leCapitaine d'une lettre de credit pour une maifon d'Elfeneur qu'on charge de payer les droits du Sund pour le chargement. Dans quelques ports de Ia mer Baltique , comme Dantzick, Königsberg, Memel & Stetin, ces droits font ordinairement paffes dans les irais des faélures; mais il y en a d'autres, oü cet ufage n ayant pas lieu, les propriétaires des cargaifonsexpédiées font obligés de faire payer les droits du Sund pour les dites cargaifons, ou par les arais qu ils peuvent avoir a Elfeneur, ou par ceux que leurs Commiffionnaircs dans les ports de la Baltique peuvent leur procurer. Dans les comptes fimules que nous avons donnés dans ce fecond Livre, nous avons Iaiffé fubfifter es droits du Sund parmi les frais d'expédition, comme on a coutume ue ^es paffer dans ies faétures, dans les villes ci-deffus mentionnées; maïs nous n en avons fait aucune mention dans les comptes fimulés des vihes ou cet ufage n eft pas fuivi. Cet avis pourra fervir de regie aux lpeculateurs pour faire entrer dans leurs calculs les droits du Sund qui en general, s élevent fur toutes les marchandifes a environ 1^ p" de leur valeur. 41-0 Une chofe a laquelle un fpéculateur doit faire attention touchant 1 attrettement des navires, c'eft que, quand l'Europe eft en paix, il arrivé quel-  D U COMMERCE. I Part. Liv. IL 4or quelquefois que nombre de navires Hollandois & de divers autres pavillons, vont a 1'aventure dans les ports de la mer Baltique pour y chercher des frets, faute de pouvoir s'en procurer dans leurs païs. Dans ces conjonótures, au lieu de faire affréter des navires en Hollande pour les expéditions qu'on fe propofe de faire, on fait beaucoup mieux de prendre ceux qui viennent offrir leurs fervices dans les ports de la Baltique, & de cette facon on économife fur le fret. Enfin, avant qu'un Commiffionnaire du Nord commence a faire charger un navire, il indique la valeur a peu prés de la cargaifon a la maifon de Hollande chargée du payement de la traite, afin que celle - ci puiffe, de fon cöté , commencer a foigner 1'affurance. Cette circonftanee efl: d'autant plus effentielle, que s'il arrivoit que les alleges qui portent a la rade les objets du chargement vinffent a faire naufrage, ou que le navire même effuyat quelque accident facheux, ayant a bord tout ou partie du chargement, les affureurs en répondroient fi 1'affurance en avoit été faite en Hollande avant que la nouvelle du malheur y füt arrivée. g V. De la Refponfabillté des Commijfwnnaires du Nord, relatimnent au fuccès des expéditions qu'ils font pour compte étranger. Au refte, les commiffionnaïres de toutes les villes de Ia mer Baltique ne font refponfables de rien dans les expéditions qu'ils font pour compte étranger , moyennant qu'ils foient exaéts, i°. a bien remplir les ordres qu'on leur donne, tant pour la nature que pour les prix des marchandifes; 2°. a en faire 1'expédition en tems convenable & fans retard, 30. a donner les avis requis relatifs a 1'achat & a 1'expédition des articles ordonnés, tant au négociant _ fpéculateur qu'a la maifon d'Amfterdam chargée du payement des traites. Ces commiffionnaires ne répondent en aucune maniere de Ia qualité de la marchandife, quand, furtout, elle a été reconnue bonne par les vifiteurs jurés de leur ville, qu'on nomme Brackers. Les Brackers font des courtiers chargés par le Magiftrat de choifir & affortir les marchandifes qui arrivent de l'intérieur du païs dans les ports de mer, pour de la être exportées chez 1'Etranger. Beaucoup de marchandifes, principalement les bois de toute efpece, les lins, les chanvres , la graine de lin- & le chenevis, les cendres & les cires , font affujetties_ a l'infpeclion' des Brackers qui forment de chaque efpece de marchandife trois qualités , qu'on nomme Krohn , ou fupérieure ; Brack, ou médiocre; & Brack • Brack, ou rebut. Dés que les commisfionnaires du Nord peuvent produire des certificats des Brackers , ou vifiteurs, qui atteftent que les marchandifes qu'ils ont expédiées ont fubi la Brake, ou vifite, ils ne peuvent être obligés en juftice a aucune indemnité , lorsque les marchandifes rendues au lieu de leur deftination, fe trouvent de mauvaife qualité. II faut dire auffi que ces commiffion-. naires ne font pas les maitres de choifir les marchandifes qu'ils achettent s J. Partie. Eee COMMFRCÜ DU Nor: o. Kcmai qu s /«r ce Commerce.  402 TRAITÉ GÉNÉRAL Commercs nu Ho:; n. Rtmcnquts fut tant par eux-mêmes que par leurs courtiers, étant obligés, dans Fun Sc 1'autre cas, de recevoir celles qui ont été reconnues pour bonnes par les Brackers. Si, cependant, les marchandifes que leurs vendeurs veulent leur livrer ont quelque défaut manifefte, ils ont la liberté de nommer un ou deux autres Brackers pour décider fi la marchandife, antérieurement déclarée bonne, eft acceptable ou non. Les articles les plus importans du Commerce du Nord, & en même tems les plus expofés a des rifques dans leur tranfport par mer, font le froment, le feigle, forge & les autres efpeces de grains. Un fpéculateur prudent ne doit jamais oublier en donnant quelque ordre pour ces denrées dans un port de la Baltique, de recommander a fon commiffionnaire de le _ remplir ^ avec un foin tout particulier ; il doit fpécialement lui enjomdre d'acheter par préférence du bied vieux & repofé pendant une année dans les magazins, & s'il n'y en a que de nouvellement arrivé' de rmténeur des terres, d'avoir attention de faire fécher au four le quart du chargement , foit qu'on embarque Ie bied en grenier, foit qu'on le falfe mettre dans des facs; précaution nécelfaire furtout quand le bied eft deftiné pour des païs chauds & éloignés, ou quand on 1'embarque durant les grandes chaleurs. Cette faifon, d'ailleurs, n'eft pas propre pour les expéditions de bied.' Jl faut, autant que faire fè peut, que le commiffionnaire prenne des arrangemens pjur faire les envois en Mars ou Avril, en Septembre ou Oftobre. II arrivé trop fouvent que, faute d'avoir pris le tems propre pour 1'expédition, un chargement de bied arrivé en mauvais état au lieu de fa deftination , quelquefois même- après un court trajet de mer, ou une navigation de peu de_ durée.. Ces pertes entrainent des procés fouvent ruineux, pu au moins infruêtueux pour le négociant fpéculateur ; car un commiffionnaire qui expédie des marchandifes. d'un port de la mer Baltique ou de tout autre, ne répond en aucun tems- de pareils évenemens a fon commettant,dés qu'il peut prouver qu'il s'eft exacïement conforme aux^ ordres qu'il a recus. Süppdfons, par exemple , qu'un négociant après avoir prémidité la fpéculation d'un chargement de bied, ait donné ordre a fon commiffionnaire de Dantzick d'en faire 1'achat Sc 1'expédition. L'ordre porte d'acheter du bied de bonne qualité, ou du bied tel qu'on en remet ordinairement au païs qu'on nomme ou défigne; par le même ordre il eft recommandé auffi au commiffionnaire de faire la plus prompte expédition poffible dudit bied, mais fans en fixer précifement le tems, ni la maniere, étant fuppofé qu'il doit la-deffus fuivre I'ufage. Muni de cet ordre,. le commiffionnaire de Dantzick achette du bied de bonne qualité, ou d'une qualité bonne dans fon efpece, mais telle qu'on. a couturae de remettre au païs oü il a ordre de 1'envoyer. D'un autre cöté, il preffe 1 expédition, autant qu'il dépend de lui, foit qu'il ait affrété lui-même Ié navire, foit qu'on le lui ait envoyé de Hollande ou d'ailleurs; enfin, ü-:clr.rge le .bied. daas le navire, en grenier bien garni de.nattes.füivant..  DU COMMERCE. I Part. Liv. II. 403 i'ufage. Le navire part enfuite avec un bon vent de Dantzick, & arrivé en peu de jours au lieu de fa deflination. Cependant, quand il eft queftion de décharger le bied, il fe trouve échaufFé & en partie gaté par la fermentation. Le receveur du chargement, furpris & allarmé , appelle le Magiftrat, & fait ordonner 1'examen du bied par des experts. Ceux-ci déclarentffans doute par ignorance) que Ie grain a dü être attaqué par un vice antérieur a fon chargement, fans quoi il auroit été impoflible qu'il fe fut échaufFé & dénaturé au point qu'il 1'efl. Sur cette décifion, le négociant fpéculateur fait abandon du chargement a fon commiifionnaire ; & dés ce moment, loin de veiller a la confervation du grain ? qu'on pourroit encore bénéficier & remettre en bon état, il contribue au contraire a fon dépériffement total. Si dans ce tems le commisfionnaire de Dantzick eft a découvert pour quelques fommes vis - a - vis de fon commettant, il eft communément viclime de 1'injuftice de ce dernier, qui, en lui intentant un procés, qu'il aura le fecret de faire durer longtems, eft comme alfuré de confommer le capital, tant par les intéréts de ce capital même que par les frais énormes de la procédure. Si, au contraire, le commiffionnaire de Dantzick ne fe trouve pas en fortes avances ■ pour compte du négociant fpéculateur, ce dernier remet fa procuration a une autre maifon de Ia dite ville pour qu'elle pourfuive le premier dans les tribunaux du païs pour caufe du mauvais état dans lequel eft arrivé le chargement de bied qu'il lui a expédié. Le commisfionnaire de Dantzick, appelé en juftice par le porteur de procuration de fon commettant, fait les preuves convenables en faifant comparoir Ie courtier & les gens qui ont affifté tant a 1'achat & a Ia mefure du bied qu'a fon chargement. Sur 1'atteftation des interpellés que le grain étoit fain & de qualité fans reproche au tems de 1'embarquement, le commisfionnaire eft déchargé de tout événement & déclaré non refponfable de celui pour lequel il eft pourfuivi. Voila ce qui^eft arrivé en plufieurs occafions, & ce qui peut arriver encore tous les jours en cas femblable. La juftice exige que nous difions ici que le dépériffem.ent total du bied échaufFé, après qu'il eft déchargé & mis en magazin dans le lieu de fa deflination, vient ordinairement de la faute des receveurs des chargemens; car il eft inconteftable que le grain, foit froment, feigle ou autre, peut être bénéficié & confervé, quoiqu'arrivé a un certain degré de fermentation, fi l'on a 1'attention de le mettre au plutót dans des greniers bien fecs & airés , par couche d'un pied au plus, & de le remuer fouvent avec des pelles de bois ; mais, par un procédé auffi injufte qu'inexcufable, le négociant qui fe trouve dans le cas que nous avons fuppofé ci-deffus , guidé par fon intêret , laiffe dépérir la marchandife, & parvient même quelquefois a arracher au Magiftrat 1'ordre. inique de la jeter dans la mer. Qu'on ne fe laiffe pas abufer par 1'idée que du froment préfervé de cette forte d'un entier dépériffement ne puifle plus fervir a nourrir des hommes; c'eft une Eee 2 COMMüncE BT* Nor o. Rcmaiques j'rtr d Qemixtrct*  404 TRAITÉ GENERAL roMMüKCK nu Nord. Rcm'-rqv.es fur ct GvKiinerce. erreur; l'avarie caufe'e par 1'eau de mer peut, il eft vrai, donner au bied une qualité nuifible & peut-être irrémédiable; mais fi la fermentation ne vient que de la chaleur, elle ne fait contraéter au grain aucun vice qui puifle déranger 1'économie animale de ceux qui en feroient ufage. Si le contraire avoit lieu, la plus grande partie des bleds qui s'exportent par mer d'un port a 1'autre de l'Europe , & qui fervent a nourrir des millions de perfonnes cauferoient des maladies dont on découvriroit aifément la fource. Toutes les années on voit arriver a Dantzick, ville de toutes celles de la Baltique oü fe fait le plus grand Commerce de bleds , plufieurs centaines de barques plates, longues, larges, fans bords ni couvertures, chargées de grains de toute efpece, expofcs au foleil, a la pluie ou a 1'humidité: a leur arrivée a Dantzick ces grains fe trouvent" en fermentation; mais, après avoir été foignés quelques jours dans les magazins, ils fe remettent dans leur état naturel. Les mêmes grains demeurent fouvent plufieurs années a Dantzick fans fe détériorerj ils peuvent même fé conferver encore longtems après avoir été tranfportés dans un autre climat, moyennant qu'on en ait les foins convenables. Au furplus , les grains vieux ou féchés dans des étuves ou fourneaux, comme il fe pratique prefque toujours dans toutes les villes du Nord, font les plus propres a être expédiés pour des climats chauds. 5- VI. Méthode la plus avantageufe pour les négocians du Midi del "Europe, qui veulent faire des expéditions en marchandifes du Nord. La correfpondance direóte avec les païs oü l'on a intention de faire • quelque fpéculation eft. communément, mais non univerfellement, la plus avantageufe. _ Nous devons a nos leéieurs de les préferver de cette erreur, oü il eft d'autant plus facile de*tomber que les avantages de la correfpondance direcie frappent au premier coup d'ceil de facon a kfpirer une fécurité parfaite en toute occafion. II eft pourtant hors de doute qu'il y a fouvent plus a gagner de fe fervir du miniftere d'un tiers pour fuivre une correfpondance dans un païs éloigné. C'eft le cas de plufieurs peuples de l'Europe, tels que les Italiens, les Francais, les Efpagnols & les Portugais, par rapport au Commerce du Nord. En effet, ces peuples font trop éloignés des ports de la mer Baltique oü fe trouvent les marchandifes dont ils ont befoin, pour être inftruits a tems, & profiter des révolutions qui peuvent arriver dans ces ports; cet avantage eft réfervé aux Hollandois & a quelques autres nations. La difficulté pour un négociant de Cadix , de profiter d'une révolution favorable qui furvient dans le prix de quelque marchandife de Dantzick, eft fenlible a qiuconque fait attention qu'il doit s'écouler deux mois entiers depuis le départ de la lettre d'avis du correfpondant de Dantzick jufqu'a la réception de la rcponfe du négociant de Cadix. Dans un fi long interval!.; il next pas étonrunt, il arrivé mème fouvent, que les chofes changent  D 17 COMMERCE. I. Part. Liv. IL 4.0? de face, & l'occafion efl: perdue. Au contraire, de Dantzick a Amfter- Commercb mi dam on peut écrire & recevoir réponfe dans 21 a 22 jours, &.il ne w"'-"- faut que le doublé de ce tems pour écrire d'Amfterdam a Cadix & en avoir cev/JZ'/ijf réponfe. Amfterdam efl d'ailleurs, comme un centre dont les extrêmes font, d'un cöté, Dantzick, Königsberg, Memel, Riga, St. Petersbourg, Stockholm, & plufieurs autres villes confidérables de la mer Baltique ; &, de 1'autre cöté, le Havre, Rouen, Bordeaux, Nantes, Marfeille, Bilbao , Cadix, Barcelonne , Lisbonne , Porto , Livourne , Genes & Venife, & plufieurs autres villes de France, d'Efpagne, de Portugal 8c d'Italie. II convient donc mieux aux négocians du Midi de l'Europe de faire ' exécuter par leurs correfpondans d'Amflerdam les ordres qu'üs ont a donner dans les ports de la mer Baltique pour 1'achat & 1'expédition de quelques articles de Commerce, que de les tranfmettre direétement. Une autre raifon qui doit décider ces négocians a prendre ce parti, eft la néceffité indifpenfable oü ils font d'employer une maifon d'Amflerdam pour le payement des traites des comimfïionnaires de la mer Baltique, comme nous 1'avons obfervé dans un autre lieu. Nous ajouterons a ces raifons, & cela efl eflentiel, qu'on peut compter d'être mieux fervi par lesdits commifTionnaires quand les ordres leur viennent de la maifon d'Amflerdam, que Iorfque c'efl le commettant qui les donne direclement, foit qu'étant éclairés de plus prés par la maifon d'Amfterdam , ils foient plus exaêts qu'ils ne feroient fans cela, foit qu'ils redoublent d'attention dans 1'efpoir qu'en la fervant bien , elle leur donnera la préférence en d'autres occafions. Nous favons qu'il y a des maifons fort refpeótables, tant par leurs richeifes que par leur caraélere, dans les principaux ports de la mer Baltique, 8c qui par conféquent font au-deffus de ces petiteffes; mais elles ne font pas le grand nombre. Nous les prions de ne pas s'offenfer de notre obfervation: nous_ déclarons bien poütivement qu'elle ne les regarde en aucune maniere. • Eee 3  3 «f: # v 'jèftfc 4? * » I i__ ^ ^ ^gy -t» j TRAITÉGÉNÉRAL D U COMMERCE. PREMIÈRE PARTIE. LIVRE TROISIEME. COMMERCE DU MIDI DE V EUROPE. dü "TAans Je détail .que nous avons donné du Commerce du Nord nous JL>* avons fouvent fait mention des principales marchandifes du Commerce des Etats du Midi de l'Europe. La plupart des objets dont il nous relte a traiter dans cette première partie font donc déja en partie connus de nos lecteurs, & nous aimons a croire qu'il ne nous ont pas fuivï iusqiuci fans setre mis en état de faifir facilement 1'explication que nous allons donner du Commerce de l'Europe méridionale, qui fait Ie fujet de ce troifieme livre. Sous le nom d'Etats du Midi de l'Europe nous comprenons 1 AHemagne haute & baiTe & les païs adjacens; Ia Grande Bretagne & 1 Wande (*); Ia France, 1'Efpagne , le Portugal & l'Italie. La methode que nous avons fuivie jufqu'a préfent dans la diflribution des matieres etant fort fimple, nous Ja continuerons, en confacrant un Chapitre particulier a chacun de ces Etats, & nous aurons attention de nenen omettrede ce qui, dans ces différens païs, fait partie du Commerce, & merite, a ce titre, d'être connu. SttïSSS? PC' Parce qUe le pIan 1ue nous fuivons daDS c« 0UV-»ge ejcige  DU COMMERCE. I. Part. Liv. III. 407 CHAPITRE L COMMERCE- DALLEMAGNE ET BE QUELQJJES< PAIS AD J ACE NS. Novs comprendrons dans ce chapïtre non - feulement Ie Commerce qut fe fait dans 1'Empire d'Allemagne, mais encore Ie* Commerce de Ia Hongrie, de la SuiiTe & des Païs - Bas. Nous le diviferons a cet effet en trois articles: le premier traitera du Commerce intérieur de 1'Allemagne, c'eft-a-dire de celui qu'elle fait par terre; on trouvera dans le fecond un détail affez étendu du principal Commerce extérieur d'Allemagne, c'eft-adire de celui qui fe fait par les ports de mer; & le troifieme préfentera un expofé fuccinct du Commerce de la Hongrie, de la Suiffe & des Païs-bas, ARTICLE L Commerce intérieur de VEmplre dAlïemagne. I'Empire d'Allemagne a pour bornes au Nord 1'Eider & la mer Baltïque; au Levant la Pruffe Ducale, la- Pologne , la Hongrie, 1'Efcla» vonie & Ia Croatie; au Midi le golfe de Venife, l'Italie & la Suiffe; & au Couchant le Rhin, les Provinces - unies & la mer du Nord. On peut porter la grandeur de cet Empire au-dela de 12000 milles quarrés géographiques. On juge bien que dans une telle étendue de païs, la température de l'air non plus que la fertilité des terres ne font pas partout les mêmes; mais une province remplace ce qui manque a 1'autre. L'AUemagne poffede non - feulement toutes les chofes néceffaires & utiles a 1'homme, mais elle a un fuperflu confidérable de productions qu'elle peut exporter. La culture des terres, qui fe perfectionne chaque jour dans cet Empire, ne ceffe d'en augmenter la fertilité , la richeffe & la beauté. Ii fournit toutes fortes de denrées, comme feigle, fromentorge, avoine, pois, lentille &c. On y trouve du chanvre, du lin, du tabac, du houblon, de la garance, de 1'anis, du cumin & du fafran. On y cultivé la vigne qui, en plufieurs endroits, donne des vins qui pourroient aller de pair avec ceux de Hongrie & de France; les meilleurs viennent dans le Cercle du BasRhin, favoir, les vins du Rhin (parmi lesquels celui de Rhingau. eft cftimé le meilleur) & les vins .de Mofelle. Les vins blancs de Franconie, le Neckar, le Kocher & le Muscat, quoique d'une moindre qualité , font bons auffi,. On y.fair, encore des vins rougcs & clairets.. L'Autriche produic d;s COMMÏKCS DU MIDI. Commetc a'/itenwgne £? de quelques pais adjacexs.  4©8 TRAITÉ GÉNÉRAL ^ Comme nci oo Lo.-u.„era a'' AlUmagttf ipauté de Calenberg, Sc regoivent alors le nom de Wefer, ce qui dans e fond n'eft pas une dénomination nouvelle, le mot de Werra n'étant lu'un dérivé de Wefer: Ce fleuve eft groffi, dans la principauté de Verten, par les eaux de Y Aller; Sc dans Ie Duché de Bremen, pat celles de la..  DU COMMERCE. T. Part. Liv. IK. 4:1 tVumme; après quoi il s'élargit confi.lérablement, & enfin va fe perdre dans la mer du Nord au-deflbus de Ia ville de Bremen. On divife 1'Allemagne en dix Cercles, connus fous les noms de Cercles du Bas-Rhin, de Haute Saxe, d'Autriche, de Bourgogne, de Franconie, de Baviere, de Suabe, du Haut-Rhin, de Weflphalie & dc Bafle-Saxe. Le Royaume de Bohème, la Siléfie, la Moravie & la Luface n'entrent point dans la divifion de 1'Empire en cercles. La defcription de chacun de ces païs n'entrant dans le plan de cet ouvrage qu'autant qu'il efl: nécelfaire de faire connoitre a nos leéteurs Ia fituation des principales villes de Commerce de 1'Empire, nous reflerrerons en cinq parties la defcription de 1'Allemagne. La première comprendra les cercles d'Autriche, de Baviere, de Suabe & de Franconie; la 2a., les cercles du Haut & Bas-Pvhin ; la <3e., les cercles de la Haute & Bafle,. Saxe ; la 4% le cercle de Weflphalie', la 5e. enfin, le Royaume de Bohème, la Moravie, la Siléfie & la Luface. Nous donnerons la defcription du cercle de Bourgogne au troifieme Article de ce Chapitre , dans lequel nous traiterons du Commerce des Païs-bas & de la Flandre Autrichienne. §. II. Cercles d'Autriche, de Baviere, de Suabe & de Franconie. L'Autriche efl un païs confidérable d'Allemagne dans fa partie méridionale. II efl borné au Nord par la Bohème & la Moravie; a 1'Eft par la Hongrie ; au Midi par la Stirie, & a 1'Oueft par la Baviere & 1'Evêché de Saltzbourg. L'Autriche en général peut paffer pour un païs fertile; elle produit en abondance toute forte de grams; du vin & du fafran, & fournit en quantité, du lin, du chanvre & d'autres matieres premières. Les villes les plus confidérables d'Autriche font Vienne, Krems & Lmtz. Vienne, que les Allemands appellent Wien, les Flongrois & les Turcs Betfch,les Poïonois Wieden,les Hollandois Weenen,eQ. la capitale de 1'Autriche & la rélidence aétuelle de 1'Empereur. Elle eft fituée fur un bras du Danube & fur une petite riviere qui porte fon nom. On a établi depuis peu de tems a Vienne toutes fortes de fabriques & manufaftures qui, moyennant I'appui&la proteétion dont elles jouiffent.y ont fait les plus grands progrès. Les plus floriffantes de toutes font celles de foie, & cela vient de ce que la foie de Florence n'y paye qu'une entrée modique. Les autres manufaétures fabriquent des galons d'or & d'argent ,des tapiflèries,des glacés,de la auinquaiüerie, de la porcelaine & d'autres marchandifes. Les ouvrages de porcelaine de Vienne, quoiqu'inférieurs a ceux dc Saxe pour 1 extérieur, les furpaflent pour la matiere, qui eft a 1'épreuve du feu. L'argille dont on la compofé eft ramaffée avec beaucoup de foin & de peine en plufieurs endroits des païs héréditaires d'Autriche. Pour encourager 1'établiffement des fabriques & manufaétures, la banque de Vienne fait des avances depuis 10 jufqüa 50&même 100 mille florins fans intérêt a ceux qui defirent faire des entreprifes pour 1'avancement du Commerce CoMMMC! DU M'ni. Commerce a'.fll-magi.s £? de qu Iquet païs a jucuis.  4-T2 TRAITÉ GÉNÉRAL COVHKRCE CU M-ini. Commerce £ AU lemagne & de fvelquel païs tuijïccns. & des manufaétures , pourvu que la reflitution de la fomme capitalë paroiffe affurée & folide. Cette banque n'eft au furplus qu'un établiffement utile, deftiné a y placer des fonds a un intérêt raifonnabie, & a en fournir de la maniere que nous venons de dire. Son origine ne remonte qu'a l'année 1703. Vienne eft le centre du Commerce dans les Etats de la Maifon d'Autriche. On y trouve des négocians de prefque tous les Etats de l'Europe & de 1'Afie. Ils font divifés en plufieurs clafles qu'il feroit fuperflu de détailler. Le principal Commerce fe fait avec la Turquie: les fujets , Tures jouiifant en Autriche de grands privileges , il s'eft établi beaueoup de Turcs, Grecs, Arméniens & autres fujets de la Porte a Vienne & dans les autres villes des Etats de la Maifon d'Autriche. La plupart des marchandifes de ce païs qui paflent en Turquie, font des , verres, des miroirs & glacés, du drap, des écus d'Autriche monnoyés a Vienne, des piaftres d'Efpagne qui ont cours dans toute la Turquie, & principalement toute forte d'ouvrages en fer. L'Exportation du gros fer engueufe & en barre étant défendue, on ne fait guere d'envois en Turquie que de couteaux & de faulx. Pour donner une idéé de 1'importance de ce Commerce, il faut remarquer qu'a Kirchdorf & a Muhldorf, dans le païs au-deflbus de 1'Ens, on trouve 42 fabricans qui envoient tous les ans en Turquie pour 400000 florins de faulx. Les principales marchandifes, qu'on recoit de ce païs font du coton, du poil de chevre, du cuir, du café, du fruit & du vin. Dans la vue de faire fleurir le Commerce dans le3 Etats d'Autriche on y a établi avec privileges plufieurs Compagnies de Commerce. La plus ancienne eft la Compagnie de Fiume dont 1'objet principal eft Ia raffinerie du fucre. La Compagnie de Temeswar fait un grand Commerce en bied,, cire, cendre calcinée, dite potafche, & laine de Hongrie; elle envoie ces articles par Triefte en France, en Efpagne & en Italië: fon fonds eft d'un. million de florins. La Compagnie de Bohème, qui commerce en toiles, a pareillement un fonds d'un million de florins: elle prit naiflance a Vienne en 1768; elle trafique en Amérique par Cadix. La Compagnie d'Egypte trafique en Egypte & en quelques endroits de 1'Afie. Son entrepot principal efl a Smirne, & fon directeur réfide a Vienne. Elle tranfporte toutes les productions des manufaétures d'Autriche en Afie,& en rapporte la matiere brute. Le Direéioire général du Commerce a fondé entre autres établiffemens ,. une école de Commerce pour les jeunes gens qui defirent apprendre la théorie du Commerce. On y enftigne toutes les fciences eflentielles aux négocians, fpécialement la connoiifance des marchandifes, 1'arithmétique, la géographie & les relations de Commerce entre les différens païs. Linz, ou Lintz , capitale de la Haute Autriche, fait un bon Commerce ? qu'elle doit a fon heureufe fituation fur le Danube & fur le grand chemin de Vienne «&. de la. Hongrie. On y fait une quantité prodigieufe de.  Dü COMMERCE. I. Pakt. Liv. TÉL 413 poulre st Canon qui eft très-eftimée des étrangers; auffi en fait on des envois confidérables dans les païs éloignés. On a établi a Lintz beaucoup d'autres manufaaures & fabriques dont les produits enrichiffent les habitans de cette ville. Krems , ville principale de Ia BalTe Autriche fur la rjve feptentrionale du Danube, fait auffi un bon Commerce, tant en gros quren détail, auquel contnbuent beaucoup fes deux foires annuelles ,.. 1'une a la St. Jaqms1'autre a Ia St. Simon & St. Jude, qui durent chacune 14 jours. Grats , capitale de la Stirie, Duché du cercle d'Autriche, fait une affez bon Commerce dans Ie païs & en Hongrie. Les principaux articles du Commerce de Ia Stirie font des ouvrages de fer & dader. Villach, ville de Ia Carinthie, Duché du cercle d'Autriche, fait auffi un grand Commerce en ouvrages de fer & d'acier. Laubach , capitale de la Carniole, Duché du cercle d'Autriche, efl une grande & belle ville qui commerce en huile, vins, ouvrages de fer & d'acier, en marbres, & principalement en vif-argent, dont il y a* une mme célebre tout prés d'Idria , ville de la Carniole: il fort année commune de cette mine environ 12000 quintaux de mercure. _ Bischofslack , Goritz , Laas , Neumarck , Igg , & Wippach font des villes du même Duché qui font quelque Commerce en diverfes marchandifes. On trouve quelques fabriques de draps communs dans plufieurs de ces villes, & une de draps fins a Wippach. Trieste & Fiume, villes de 1'Iftrie dans le Litorale Autrichien, fontfituees fur la mer Adnatique ; nous nous réfervons a traiter du Commerce qu elles font, dans le Chapitre du Commerce d'Italie. Bolzan, ou Rolzano,.eü. une grande & belle ville du comté du Tirol, dont le Commerce eft confidérable en pelleteries, en verres & en fel, principales produaions de ce païs. On y tient tous les ans quatre grandes foires , la 1™. a la mi-carême, la 2de. le premier Lundi après ia fèteDieu ; ;la 3e. Ie lendemain de Ia nativité de Ia Vierge, qu'on nomme foire.XEgidc ou de St. Gilles; La 4e. le premier jour ouvrable après Ia foire de St. André. Chacune de ces foires dure 15 jours. Les lettres de change payables dans ces foires , doivent être acceptées dans les 12 premiers jours; & les payemens, foit comptant, foit par viremens ou par Rtscontre, commencent le treizieme jour & doivent s'effeauer au plus tard Ie dernier jour de la foire. Les principaux marchands étrangers qui frequentent ordinairement ces foires font matriculés,- c'eft-a-dire entres en Contractation. Ces Contraclans ont divers privileges. La ville de Bolzan jouit du droit d'étape & eft 1'entrepot de presque tout le Commerce entre 1'Allemagne & l'Italie. Inspruck, Capitale du Tirol, eft une belle ville dont le Commerce eft aiiez grand. II confifte principalement en beaucoup de gants trés-bien travaillées, quantité de bonnets noirs, tant de foie aue de fil, autres ouvrages qu'on y fabrique. Fff 3 COMMEftCB nu midi. Commerct rt'/K. le na«He £f ,ie quilquci païs a 'jactni.  Commerce nu M'DI. Commerce n'Allem/ZQr.e & lie qrtdqites pais idjacens. 414 TRAITÉ G É N É R A L Trente , Halte , Brlxen , Schwaz , Meran, Rovere , Mylback & Tm font les principales villes du Tirol; mais le Commerce quelles font n'a rien d'important. Munich, capitale de 1'Eleélorat de Baviere, eft une des plus belles villes de 1'Empire, dans laquelle on voit diverfes manufaétures de tapifferies de haute liffe, qui, pour la beauté de 1'ouvrage, vont de pair avec k manufaéiure des gobelins de Paris. On y voit auffi quelques fabriques de draps & de petites étoffes de laine. Ratisbonne, en Allemand Regensburg, ou Regenspurg, ville impériale & trés - peuplée, fait un grand Commerce de bois, de grains , & de toutes fortes de comeftibles quelle envoie a Vienne par ie Danube. Elle doit d'ailleurs être regardée comme un grand & riche magazin de fel, dont le débit fe fait continuellement dans le haut Palatinat & dana les autres provmees voifines, fituées le long du Danube. Elle jouit du droit d'étape pour les marchandifes qu'on tranfporte fur le Danube, fpécialement pour le fel. L'hydromel de Ratisbonne eft renommé & on en fait un grand Commerce. Eerchflolsgaden, petite ville de la haute Baviere, n'eft remarquable que par les petits ouvrages de bois peints qui s'y font par les pauvres gens de la Compagne. On les porte vendre a Nuremberg , & Nuremberg les envoie partout oü ils fe débitent. Siraublng, JVaffebourg, Ingolfladt. Neufïadt, Paffaw & Schongau & quelques autres villes de Baviere font un Commerce fi borné, qu'il ne mérite pas que nous nous arrêtions a le décrire. Saltzbourg , capitale d'un Evêché du même nom dans Ie cercle de Baviere, eft une ville bien peuplée & dont le Commerce eft confidérable, principalement en fel, que l'on tranfporte a Paffaw par le moyen de 1'Inn, cle même que le fer, le cuivre, 1'acier, de marbre, les meules de moulin & les pierres a aiguifer; marchandifes que l'on apporte a Saltzbourg de divers endroits du Diocefe, qui en fournit abondamment. Am.berg & Allensberg, villes du Ilaut-Palatinat dans le cercle de Baviere, font quelque Commerce , notamment en fer & en cuivre, dont il y a dans ce païs beaucoup de forges & de manufaélures. Aügsbourg , ou Augufte, grande ville impériale,capitale de la Suabe, fait un Commerce des plus confidérables en toute forte de marchandifes. Aügsbourg eft le point de communication du Commerce qui fe fait entre 1'Allemagne & l'Italie; quoiqu'infiniment déchue de fon ancienne Splendeur, cette ville conferve néanmoins encore une bonne partie des affaires immenfes qu'elle faifoit il y a deux on trois fiecles. Le Commerce d'Ausbourg a pour véhicules principaux, d'un cöté les marchandifes qui paffent de tranfit par cette ville, tant celles qui vont en Italië que celles qui en viennent, & d'un autre cöté celles qu'on fabrique dans fon eneeinte. En effet, il n'y a guere de jour qu'on ne voie entrer a la douanne d'Ausbourg 40 a 50 chariots de marchandifes qui arrivent de différens  dü COMMERCE. ,1 Part. Liv. ju. 41 j endroits-, foit pour les dépofer ou vendre dans la ville, foit pour les transporter ailleurs. Les ouvrages qui fe font a Aügsbourg, confiftent pour « plupart en pieces bien travaillées d'or & d'argent; on y fait d'ailleurs de belles tables a écrire, de belles eftampes & figures en taille douce. Le deifin, la taille douce'en maniere noire & plufieurs autres arts qui exigent de grands talons, y font cultivés admirablement. Les petits &c menus ouvrages & ies bijoux d'Augsbourg font d'un bon débit dans presque toute l'Europe. II s'y fait de beaux ouvrages incruftés de nacre de perle, d'ambre jaune, & autres matieres précieufes. On y contrefait ca étain fin les plus belles pieces d'argenterie. On y fabrique des Iunettes", des miroirs, de 1'or en feuilles, des paflemens. Le papier peint, appele papier de Turquie ou marbré , & le doré & argenté fe fabriquent en trés-grande quantité a Aügsbourg, & y font a trés-bon marché. On y grave les plus belles cartes géographiques de l'Europe. Les fabriques de futaine d'Augsbourg font les plus anciennes qu'on connoiffe: il en fort tous lës ans plus de 30000 pieces de différentes qualités & de divers prix. La fabrique'de chitz établie depuis quelque tems dans cette ville a acquïs une telle réputation, que l'on donne a la marchandife qui en fort, la préférence fur celle des fabriques d'Angleterre & de Suifle, tant a caufe de la beauté des deflins que pour Ia durée des couleurs; les chitz & les futaines d'Augsbourg font de différentes qualités & prix. II en-efl; de même des. matelas , des toiles mi-coton & mi-fil de lin, & des couvertes de chevaux dont on fait dans cette ville un Commerce trèsétendu, fpécialement avec l'Italie. Les étrangers commandent d'ordinaire les marchandifes dont nous venons de parler , ou tout autre dont ils ont befoin, paree que les ouvriers font en état d'en faire une grande quantité en peu de tems; d'une autre part, les maitres s'entendant bien enfemble, & 1'un étant fait a 1'ouvrage de 1'autre, ils s'aident mutuellement; & de cette bonne intelligence réfultent de grands avantages pour Ausbourg fur quantité d'autres villes. II fe fait a Aügsbourg un grand Commerce de change; les négocians les plus riches en font leur principale occupation ; ils entretiennent a cet effet des relations trés-étendues avec les autres places de change,tant de 1'Allemagne que de l'Italie, de la Hollande & des autres parties de l'Europe. Constance, ville de la Suabe, fait un affez joli Commerce en toiles,. vins, fruits & autres produclions. Lindau, ville libre & impériale dans le cercle de Suabe, fait tul grand Commerce de vin, de fel, & d'étoffes de laine de fes manufactures, tant avec les autres villes de 1'Allemagne , qu'avec la Suiffe, la France & l'Italie. Elle eft fituée fur deux petites ifles que forme lë lac de Conftance. Mühlhaüsen, ville du cercle de Suabe, fait un bon Commerce 3, C 1MMr:R0E nij Qomimrce a'/tl' udjacênim  rnMMI5.CT£ DU ■MIDi. Commerce i'At* Umagne £? de tmlquet païs itijuceiic. 41Ö TRAITÉ G É N É R A L principalement en marchandifes de fes fabriques & manufaétures dont elle a un grand nombre. a Montbeliard , en Allemand Mumpelgand , ville du meme cercle , fabrique une forte de toile de lin, bleue & blanche, rayée & a carreaux, .qu'on emploie a divers ufages, furtout pour les matelas, & connue en effet fous le nom de toile a matelas, quoiqu'on.l'appelle auffi quelquefois toile de Montbeliard; & plus communément toile a carreaux. La piece efl ordinairement de 20 aunes de long & de f jufqu'a f d'aune de large, mefure de Paris. Ulm , ville libre & impériale du cercle de Suabe, eft fituée fur Ie Danube & fait un grand Commerce, principalement en papier, en futailles & en toiles de lin blanches;ces toiles ont i3, ou 2 aunes de largeur,& depuis 1200 jufqu'a 4000 fils. On trouve auffi dans cette ville des ouvrages-de fer de toute forte, qu'on y apporte de divers endroits de fes environs. Bade, Bibrach, Buchorn, Fribottrg, Gemunde, Nordlingen, Heilbrun, Jfoy, Kaufbeuern, Lauben, Leutkirch, Memmingen & Kempten, font les autres villes du cercle de Suabe qui méritent d'être nommées a caufe du Commerce plus ou moins grand qu'elles font en marchandifes de leurs propres fabriques. La derniere de ces villes paffe pour la plus riche de tout le cercle. Wjrteuberg , ou Wünemberg, grand Duché dans le cercle de Suabe, •a plufieurs villes qui font un Commerce confidérable, favoir, Stuttgard, Louisbourg, Calw ou Calb, Canftadt & Vrach. Ce Duché efl un païs -trés-fertile; il produit beaucoup de vin. II poffede d'ailleurs un grand nombre de manufaétures. Celles de laine a Blaubeuern, a Balw, aLouisbourg & a Vrach font en très-bon état. On fabrique des toiles par - tout le Duché ; mais Vrach & Louisbourg fe diftinguent par leurs toiles damaffées; en divers endroits du Duché il y a des fabriques & manufaétures de crépons de foie, de chapeaux, bas, papier, miroirs & verres , & de beaucoup d'ouvrages en fer. Une fi grande quantité de marchandifes donne au païs le moyen de faire un grand Commerce. Quelques Sociétés établies dans les principales villes, notamment a Louisbourg, contribuent beaucoup a fon état floriffant, en facilitant i'écoulement des marchandifes chez 1'Etranger avantage dont ne jouiffoit pas ce païs avant 1'établiffement de ces fociétés. Nuremberg , ville libre & impériale du cercle de Franconie , eft du nombre des villes d'Allemagne les plus céiebres par leur Commerce. II fe fabrique dans fon enceinte& aux environs des ouvrages de toutes les fortes, en lin, laine, or, argent, cuivre, laiton, acier, fer, albatre,ivoire, bois &c. &c. Ces ouvrages, dont un plus grand détail nous meneroit trop loin, s'envoient de Nuremberg dans toutes les parties de l'Europe, & telle eft la quandté qui en fort, qu'il n'y a peut-être pas de ville tant foit peu confidérable oü l'on ne trouve des marchandifes de Nuremberg , furtout de la quinquaille de toute efpece.  DU COMMERCE. I. Part. Liv. HL 4I? Le rouge de Nuremberg, en Latin Terra Noribergenfis rubra, & en Allemand Numberger rothe farbe, eft une fubftance argilleufe rouge qu'on trouve a une certaine profondeur en terre prés de Petzenftein petite ville entre Nuremberg & Bareith. On la fait fécher au four; ap'réfquoi on Ia tranfporte a Nuremberg, oü on Ia vend au quintal, & de la on en envoie des quantités de tous cötés. Les Peintres en emploient beaucoup L acheteur doit prendre garde qu'elle ne foit pas mêlée de pierres II y a dans cette ville une banque qui date fa fondation de l'année ïö2i. Elle y fut étabhe pour la confervation des groffes efpeces d'argent, monnoie qui alors avoit cours dans cette ville. Tous les payemens qui s'y font, foit de lettres de change, foit d'aflignations au-deflüs de 150 florins, doivent fe faire par cette banque, de même que le montant des marchandifes au-deffus de 200 florins, fous peine pour les contrevenans d'une amende de 10p? fur les fommes qu'ils auroient payées.d'une autre maniere. Cette banque fe ferme deux fois par an, 1'une a Ia fin d'Avril & 1'autre a la fin d'Oétobre; & pendant environ 15 jours qu'elle refte fermée chaque fois, on fait la balance de fes livres. Les marchands de Nuremberg jouiflent de plufieurs prérogatives & privileges dans diverfes villes d'Allemagne, dont ils fréquentent les foires; & ils font réputés régmcoles dans toutes les villes de France. On tient tous les ans a Nuremberg une foire qui commence après les fêtes dePaques & dure une quinzaine de jours. Schwabach , ou Schwobach , ville du Cercle de Franconie, eft habitée par un grand nombre de francais réfugiés qui y ont établi beaucoup de fabnques & manufaétures de draps, d'étoffes & bas de coton, de tapis, étoffes & autres ouvrages en or & en argent. Sa fituation fur Ie grand chemin d Aügsbourg en Italië & en Suiffe, lui efl trés - avantageufe en ce qu elle lm facilite les moyens de faire un Commerce trés - confidérable fes fabricans & fes marchands ayant ainfi un grand débouché pour leurs marchandifes. Afchafenbourg, Klingenberg, Coburg, Würtzbourg, Bamberg, Bayreuth, Neu-Brandebourg, Culmbach, Artzberg, Bemeck, Anfpach, Fichteiberg, & Rothenbourg fur le Tauberg, autres villes du Cercle de Franconie, font affez de Commerce pour mériter qu'on en fafle mention, mais pas affez pour exiger des détails. 5- II. Cercles du Haut <$? du Bas-Rhin. ; Les Cercles du Haut & du Bas-Rhin font les païs les plus fertiies de I Aïlemagne; on y recueille beaucoup & d'excellens vins, des grains de toute efpece, du tabac & divers autres articles,qui paflent en plus grande partie dans les autres provinces de 1'Empire. Parmi les villes que renferment ces deux cercles il y en a quelques-unes qui font un Commerce confidérable; celles-ci feules fixeront notre attention. /. Partie. Ggg COMMEKCE BU MIDI. Commerce d'AU Umagne & de quelques pais adjacens.  4i & TRAITÉ GÉNÉRAL Commerce nu mini. Cutimerce ti1 Aïlemagne & de que'qttcs païs aéjaceas. i Francfort fur Meyn , célebre ville marchande impériale , dans ie cercle du Haut-Rhin fur les frontieres de la Franconie, eft une des plus commercantes de 1'intérieur de 1'Allemagne. Elle. eft fituée dans une plaine agréable, fertile en vins, en fruits & en herbage.v Le Meyn la divife en deux parties inégales; celle qui eft fur le bord feptentrional du Meyn eft la plus grande & s'appelle proprement Francfort; celle qui eft du cöté du Sud, s'appelle Saxenhaulen: ces-deux parties fe communiquent par un pont de pierres de 400 pas de long; Le plus grand Commerce de Francfort confifte en vins du Rhin, en tabac, tartre, cendre calcinée, foufre, prunes, verres a vin, noir de fumée & quelques autres marchandifes .que le païs fournit. On y en apporte plufieurs autres de. 1'Etranger,. qui fe débitent dans la même ville, foit pour fa propre confommation , foit pour être envoyées au dehors. II paffe au travers de Francfort des quantités immenfes de marchandifes, tant de celles qui remontent le Rhin pour. aller en Suabe, en Lorraine, en Alface, dans le Palatinat, en Suiffe & même en Italië; que de celles qui defcendent ce fleuve & qui viennent de ces différens païs pour paffer en Hollande & ailleurs. Ce qui contribue le plus a augmenter le Commerce ordinaire de Francfort font les deux-foires cëlebres qui s'y tiennent; la première commence le mardi après. paques & la feconde le jour de la 'nativité de la Vierge; quand cette fête tombe le dimanchë ou un des trois jours fuivans , la foire commence toujours le lundi de la même femaine; au contraire, fl la fête tombe un des trois derniers jours de la femaine, la foire ne s'ouvre que le lundi füivant. Les marchands étrangers qui fréquentent ces. foires ne viennent pas feulement des villes.& provinces d'Allemagne; en tems de paix 'il en vient aufli beaucoup de France, d'Italie ,. de Suiffe, de Geneve & de Hollande. Les Hollandois ont la commodité de pouvoir tranfporter leurs marchandifes fur le Rhin & de la fur le Meyn, jufqu'a. Francfort; c'eft la raifon pourquoi on voit a toutes les foires un grand aombre de marchands Hollandois. , Malgrè le grand Commerce que fait cette ville, elle n'a pas, a beaucoup prés, autant de fabriques & manufaélures qu'en ont plufieurs autres. izilles' d'Allemagne de moindre contidération. On y fabrique quelques koffes de foie, de la fayance & l'on y -prépare du tabac en poudre & i fumer. Cassee, capitale du Landgraviat de Heffe, efl une ville qui fait un tflez grand'Commerce en laine; elle a auffi des fabriques confidérables de jants, de chapeaux, d'étamines fines & communes, & d'autres étoffes ie- laine qu'y ont établi des: Francais réfugiés. Les environs de cette afie; fouraiffeht beaucoup de fil. ■ Schmalkaide . Allendorff ,, Braubach, Sibourg, Hanau, IVetzlar, Bergen y dudingen , Selters , Deux-ponts & fVorms, toutes villes du cercle du faut-Rhin , font quelque Commerce , öc ont quelques fabriques & nanufaétures»  DU COMMERCE. I. Put. Liv. III. 419 Mayence , en Allemand Mayntz, eft une ville commercante du cercle du Bas - Rhin, diftante de quatre milles feulement de Francfort; elle eft fituée fur Ia rive gauche du Rhin dans 1'endroit ou ce fleuve recoit les eaux du Meyn. Le païs d'alentour eft trés-fertile en grains & produit un des meilleurs vins du Rhin, dont Francfort & Mayence font les entrepots. Les vins du Rhin font donc la principale branche du Commerce de Mayence. Elle a d'une autre part un objet important dans le droit de tranfit des marchandifes , foit quand elles defcendent le Rhin, foit quand elles paffent du Meyn dans le Rhin, foit encore quand elles montent du Rhin dans le Meyn. Manheim, ville du Palatinat dans le cercle du Bas-Rhin, eft fituée dans 1'endroit oü le Neckre vient fe perdre dans le Rhin. Elle fait quelque Commerce en tabac, draps & toiles de lin, dont elle a plufieurs fabriques & manufaélures. Coblentz, grande & belle ville de I'Eleétorat de Treves dans le cercle du Bas - Rhin. Son principal Commerce confifte en vin de Mofelle & en bois, dont le païs abonde. Cologne, ville impériale fituée dans I'Eleétorat du même nom dans le cercle du Bas-Rhin, fait un grand Commerce, particulierement avec les Hollandois qui ont la faciiité de remonter par le Rhin jufqu'a cette ville. Les marchandifes qu'on y va.chercher font des vins du Rhin & de Mofelle dont elle eft 1'entrèpöt; des ouvrages de fer de toute efpece; des canons de fer, boulets, bombes &c. des bois de charpente, des poteries de terre & divers autres articles. Andernach, Lorck, Bingue, Bacharach, Heidelberg & Moshach, font les autres villes du cercle du Bas-Rhin, qui méritent d'être nommées Ielelles font quelque Commerce & pofledent un certain nombre de fabriques & manufaétures. Lorck a une manufaéture de glacés de miroirs qui acquiert de la célébrité. Le magazin général de cette fabrique fe tient ordinairement a Francfort fur le Meyn. §. III. Cercles de la Haute & Baffè-Saxe. Tous les païs compris dans ces deux cercles font riches & comblés des dons de la nature. Indépendamment de leur fertilité en grains de toute efpece & en vin, on y recueille du houblon, du lin, du fenouil, de la coriandre & des fruits en quantité. Les minéraux & les foffiles y font très-communs,& l'on en tire beaucoup des entrailles de la terre. Avec tant de richefles naturelles, & d'ailleurs 1'efprit induftrieux des habitans • de ce païs, notamment de la Saxe proprement dite, il n'eft pas furprenant que le nombre des fabriques & manufaétures y foit confidérable. Nous ne citerons que les plus importantes, comme celles d'or & d'argent aDresde, Leipzig, Weilfenfelds, Schnéeberg <& Schwartzenberg; celles de laiton a Oberaverbach dans le Voigtland; celles de tombac a Freyherg Ggg 2 Commerce nu MIDt. Commercs ff AU lenwgn* 2? de quelques païs adjacens.  420 TRAITÉ GÉNÉRAL Commerce du midi. Commerce d'AU lemagnc & de quelques païs, ndjacens. en Mifnïe; celles de cuivre a Dresde; a quoi Ton doit ajouter les forgesde fer du bailliage de Schwartzenbourg & les marteaux a battre le fer blanc; la fameufe fabrique de porcelaine établie a Meilfen, qui égale & furpalfe même celles du Japon & de la Chine; la belle fayancerie de Dresde; les fabriques de glacés de Senflenberg, les verreries de Glucksbourg, dePretfch, de Parfenftein , de Carlsberg, de Johan-Georgenftadt & de Naufcha; les belles fabriques d'armes d'Oibernau & de Suhla dans le Henneberg; les falines de Frenkenhaufen &c. Nous ne devons pas omettre auffi qu'il y a en Saxe une infinité d'endroits oü l'on travaille des minéraux ; d'autres oü fon fait du falpêtre, de la poudre a canon; d'autres oü l'on purifie 1'alun, &c. 11 ne feroit pas pbffible de détailier ici les manufaélures d'étoffes & autres 'ouvrages de coton; celles de toiles de lin, dont il fe fait un Commerce immenfe a Leipzig; celles de toiles damalfées ; celles de toiles cirées, ainfi que les moulins a papier; mais nous obferverons que les fabriques de damas de Leipzig font fort renommées ; qu'on fait a Forfta de beaux mouchoirs de foie ; qu'a Borna, Ofchatz, Langenfaltze , Biifchofferda , Stolpe & Mitweyda il y a des fabriques de peluehes ; que dans prefque toutes fes villes de Saxe il y a |des manufaélures de draps de toutes couleurs , tant gros que fins, & de toute autre forte d'étoffes de laine ; enfin , qu'on prépare de beaux maroquins dans. plufieurs villes.. La Saxe a porté 1'art de la teinture a un très-haut degré. On connoit le beau verd qui porte fon nom. Les teintureries de Dresde, de Leipzig,, de Weyde &, de Groffenhayn ont de la réputatiom II faut dire encore qu'il fort des ouvrages fans nombre des imprimeries de toiles de lin, de flanelles, de toiles de coton & de Tapifferies, établies a Dresde, Leipzig, Waldheim, Grimme, Lauban & Hernhut; & que la broderie en or, en argent, en fbie, en laine & en fil a été pouffée fi loin par les femmes Saxonnes, que leurs ouvrages fe font fait connoitre & rechercher dans toutes les parties du monde. Dresde , capitale de I'Eleétorat de Saxe, efl fituée fur 2'Elbe en Mifnie, Ce fleuve divife la ville en deux parties, favoir en vieux & nouveau Dresde. Cette ville efl grande & bien peuplée; la perfpeélive des environs efl charmante; ce font de toutes parts ou des plaines feitiles en bleds, ou des coteaux couverts de vignes, ou des vergers remplis d'arbres fruitiers. Dresde efl renommee par fes manufaélures d'étoffes pour habillement & ameublement, par fes fabriques de cuirs, maroquins &c. Plufieurs petites villes & villages des environs ont auffi différentes fabriques qui appartiennent aux manufacluriers de Dresde; c'efl dans ces fabriques que fe font communément les plus belles étoffes, tant de fil feul que de fil mêlé de fbie; on en fait de rayées & a fleurs, & on les teint en toute forte de belles couleurs, comme les gingams.. On a inventé a Dresde une comfiofition qui reffemble parfaitement a l'indigo,. c'eft le bleu d'azur, eit  DU COMMERCE. I Pajit. Liv; IIL 42r finalt, connu généralement fous Ie nom dè bleu de Saxe. Le Commerce de Dresde fe fait par 1'Elbe & par terre. II y a des marchands fort riches dans cette ville, qui font un grand Commerce en articles des fabriques & manufaétures du païs, en bois de toute efpece, pierres, froment, feilde potaffe, fil, acier, fer blanc & diverfes autres marchandifes. * Leipzig:, ville de la Mifnie dans le cercle de la Haute^Saxe, efl; Ia plus célebre & la plus Commercante de 1'Allemagne. Elle eft fituée au milieu d'une plaine agréable & fertile en fruits, froment, feigle orge avoine, lin, chanvre, navets & tabac Mais ce ne font pas ces articles qui y font fleunr le Commerce ; ee font plutöt les marchandifes qui abordent de toutes parts dans cette ville, comme au magazin général de 1'AIlemagne. Le grand nombre de fabriques & manufaétures- qu'elle poffede ne contribuent pas peu auffi a augmenter le Commerce que fa pofition lui attire.. Parmi ces fabriques & manufaétures,. on doit remarquer fpécialement, celles en or & en argent; en foie pure; en foie mêlee; en velours; en bas de foie; en teintureries de foie;; en draps> de laine; en étoffes de laine & fil; en cuirs; enfin, en couleurs bleues, ou teintures de Berlin. _ Outre le grand nombre de bras employés a ces diverfes manufaétures, il y a beaucoup d'artifans & gens de métier qui trouvent de 1'occupation a Leipzig. Un Magiftrat préllde dans chaque corps de métier pour décider les cas importans & difliciles. Les marchands. de Leipzig font divifés en trois corps, communauté? ou fociétés, qu'on nomme -Société des Négocians, ou Marchands en gros z Société de Marchands en détail& Société de Marchands drapiers; chacune de ces fociétés a fes Députés , ou Repréfentans, qui s'affemblent & déeident les affaires qui font de leur reffort.. Indépendamment du Commerce en marchandifes, qui' eft immenfé ' Leipzig en fait un autre trés-important en efpeces & en change! C'eft furtout dans le tems des foires qui fe tiennent dans cette vilte trois fois par an, que le Commerce y eft floriffant.. Alors des marchands de prefque toutes les nations de l'Europe accourent a Leipzig, tant pour vendre les marchandifes de leurs païs que pour acheter. celles qu'ils penfent leur convenir. le mieux. Le marchand Bohêmien apporte toutes fortes de verres,. de toiles, de fil de lin &c.; Le Siléfien apporte principalement des toiles; le Poïonois des cuirs, de la cire, de la laine &c.; le Poméranien & le Brandebourgeois les marchandifes de. leurs manufaétures en laine & en foie; le Franconien & le Nurembergeois, leurs marchandifes refpeélives; 1'habitant de la Suabe ou d'Augsbourg vient avec fes toiles & fes ouvrages en argenterie; i'Autrichien, le Hongrois, le Tranfilvanien avec leurs cuirs.de flongrie,, leur ■nn, leur maroquin de diverfes couleurs & quelque peu de fafran; le Suiffe avec les marchandifes de fes manufaétures en laine,. en foie & en toiles ; 1'Italien avec fa foie & fes étoffes de foie „ le Francais avec fes marchandifes. en laine „ en foie & de modes ; le Hollandois. Commercs d» midi. Commerce d'AU Umagne £? de quelques païs adjacens.  422 TRAITE GENERAL Commerce dt) ,.»tii)i. Commerce d'AU Umagne & de quelques païs adjacens. avec toute forte d'épiceries & drogueries, ' toiles, draps, dentelles &c.; 1'Anglois avec fes cuirs, fon drap & fes étoffes &c. Tel eft a peu de chofe prés le concours des marchands étrangers_ aux foires des principales villes d'Allemagne. Les foires de Leipzig fe tiennent, la première au nouvel an, la feconde le troifieme dimanche après paques, & la derniere a }a St. Michel. Ces foires ne durent chacune que huit jours. ■ Meissen , capitale du Margraviat de Mïfnie dans le cercle de HauteSaxe, eft placée fur la rive gauche de 1'Elbe dans une des plus belles fituations qu'on puiffe imaginer. En 1710 , on placa dans fon chateau, nommé Albrechtsburg, les fourneaux & tous les uftenfiles de la précieufe fabrique de porcelaine de Saxe, appartenante a 1'Electeur. ^Ilya dans cette fabrique un infpeéteur, un teneur de livres, un controleur, & un peintre de la Cour qui a fous lui tous les autres peintres en mimature de la fabrique: toutes les marchandifes qui en fortent font envoyées a Dresde, ou elles reftent en entrepot fous les voütes du palais, jufqu'a ce qu'on les faffe partir pour la foire de Leipzig. Elles font vendues par un fafteur affermenté, conformément a la taxe des Commiffaires. II fort de cette fabrique des ouvrages émaillés & non émaillés, peints, dorés au feu, qui égalent a certains égards & qui furpaffent même a d'autres, les porcelaines du Japon & de la Chine. On diftingue 1'ancienne porcelaine de Saxe d'avec la nouvelle. II s'en faut de beaucoup cependant que cette porcelaine ait actmis la perfeaion que l'on defire; elle pêche par le coup d'ceil du grain de"fa caffure. Cette porcelaine, a proprement parler, n'a point de grain, & ne paroït dans fon intérieur qu'une maffe d'émail liffe vitrifiée & parfemée de petites gergures. La ville de Meiffen fait un Commerce de vin confidérable. Les bornes de cet ouvrage ne nous permettant pas de nous étendre davantage fur les fabriques & les manufaétures des autres villes du . cercle de la Haute - Saxe, nous nous contenterons de nommer celles d'entre ces dernieres qui méritent d'être connues. Ces villes font- Altenbörg, Altenbourg, Belgorn, Bifchofswerda , Chemnitz dont le Commerce de bazins , de coutils, de draps & toiles eft confidérable ; Eilenbourg , Freyberg fameufe par fes mines d'argent ; Grirame, M'mveide, Naumbourg, Benig, Pima, Roswein, Schmiedeberg, Schneeberg, Schvartzenberg, Suhl, Torgau, Wurtzen, Gera, Gratz, Hof, Plauen, Reichenbach, Neufladt, Er fort, Langenfafoe , Bembourg , Bef au, Quedlinbourg, Brandenbourg, Francfort fur föder, & une infinité d'autres villes moins confidérables, mais qui cependant font un Commerce plus ou moins grand en proportion de leur fituation, de leur population refpeaive, & de leurs fabri,ques &c manufaaures. - MAGDEBOURG-j ville capitale du Duché du même nom dans le cercle de la Baffe- Saxe,: a un grand nombre de fabriques & manufaaures de draps & autres étoffes-de laine, de coton & de fil, ainfi qüe de bas de foie,  D ü C O M M E RCE. I Part. Liv. 111, 423 toiles, chapeaux, tabac a fumer & a raper, & favon verd: ces manulaciures & fabriques fourniffent les principaux articles de fon Commerce Halle, autre ville du Duché de Magdebourg mérite d'être remarquée principalement a caufe. de fes fources d'eau falée dont on tire par la cuiffon une prodigieufe quantité de fel, qui fe confomme en plus grande partie dans les Etats du Roi de Pruffe. . 6 Hanovre, capitale de I'Eleétorat de. ce' nom dans le cercle de ia Baffe - Saxe, eft ime ville belle & bien peuplée qui fait un bon Commerce ayant de quoi y fournir abondamment dans le grand nombre de marchandifes qui fortent des manufaftures & fabriques dont elle eft remplie. Munden, ville du même Eleélorat, eft remarquable par le droit d'étape dont elle jouit fur le fleuve Wefer: en vertu de ce droit, toutes les marchandifes que les négocians & marchands de Saxe, de Franconie, de Baviere, de Francfort fur le Meyn, & de Heffe envoient a Munden par eau ou par terre, y font déchargées, & peu de jours aprés rembarquées iur d autres vaiffeaux pour etre envoyées a leur deflination ultérieure. Lunebourg, capitale de la principauté du même nom, dans le cercle de .balie-Saxe, eft mediocrement grande, mais bien peuplée & affez/ commercante. Cette ville a dans fon enceinte une fameufe falirie dont le fel eft tres-blanc & tres-dur, & qui lui rapporte un profit confidérable. Les fources d eau falee font dans la partie de la ville qu'on nomme la ze, qui eft entourée d'une muraille particuliere.' Cette partie de la ville embraffe 54 maifons, dont le bas étage eft creufé en terre. Dans chacune de ces maifons il y a quatre grandes chaudieres de plomb qu'on refond tous les ans. On y fait couler les eaux falées qui s'évaporant peu-a-peu n y laiffent plus enfin que le fel. Les fources de ces eaux font au nombre de: huit; elles font conduites par des canaux dans un grand baffin d ou elles font, partagées dans les 54 maifons. On croit que ces falines rapportent pour environ cent mille thaler de fel Les autres villes du cercle de Baffe-Saxe qui méritent d'être nommées : font ,fkên& Rothenbourgdans le Duché de Magdebourg; Halberftadt & Afckerleb™, dans la principauté de Halberftadt; Gotüngle, Hameln & . ^W.dans les Etats de la maifon de Brunswick; Zeil, Danneberg, ■ dans la Principauté de Lunebourg; Eimbeck & Cf er rode, dans celle de Grubenhagen ; Rnzzebouyg & Lauenbourg, dans le Duché de Saxe-Lauenböurg ; Brunwtók, Wotfenbutel, Neuftad & Holtzmünde, dans les Etats de laAMaifon de Brunswick-Wolfenbuttel ; Hildeshelm , dans 1'Evêché du meme nom; Goslar, Muhlhaufen & Nordhaufen, villes impériales. Nous n avons fait ici aucune mention de Lubeck, non plus que des villes des deuxPomeranies, du Mecklenbourg & du Holftein, quoique comórifes dans le cercle de Baffe-Saxe: nous avons rendu compte du Commerce qu elles font , dans le Livre fecond de ce Volume. Nous n'avons pas nomme non plus parmi les villes du meme cercle , Hambourg Y COMMHRCS Eu MI.)I. Co«nnetcea*M' Umagne £? da quèlfiii pais adjacmts'  424 TRAITE GENERAL Ci>MHBRCE DH MIDI. Commerce d •37lemavne fi? de quelques païe edjacem* Bremen, Stade & quelques autres, paree qu'il nous femble plus convenable de parler du Commerce de ces villes au fecond Article de ce Chapitre, IV, Cercle de Wefiphalie. Le Cercle de Weftphalie, particulierement le Duché de Weftphalie, eft regardé comme 1'un des païs les plus froids d'Allemagne, ce qui n'empêche pas qu'il ne foit trés - peuplé, & que dans divers endroits il abonde en grains & autres chofes néceffaires a la vie. Mais les plus grands avantages de la Weftphalie confiftent dans fes vaftes prairies & dans fes fbrêts. On éleve beaucoup de bétail dans les prairies & l'on engraiffe une quantité prodigieufe de cochons dans les forêts qui donnent du gland en abondance. Les Jambons de Weftphalie font renommés par toute l'Europe, Sc font un objet de Commerce important pour ce païs. Dans le voifinage du Rhin, ainfi que dans les montagnes de la Heffe, on tire de la terre beaucoup de fer, de cuivre, de plomb cc d'autres métaux. II eft peu d'endroits en Weftphalie oü fon ne cultivé le lin & le chanvre dont les femences fe tirent ordinairement de Hambourg & de Bremen, oü on les apporte de Riga, de Königsberg ou de Liebau. Ce païs ne manque pas non plus de manufaétures: une des plus confidérables eft celle du fil de fer qui fe tire a Altena. Le chanvre & le lin qui croiffent en divers endroits font envoyés en majeure partie a Bielefeldt, Wahrendorff, Tecklenbourg, Osnabruck, Stenford, Detmold, Ravensberg, Ritteln & divers autres Keux oü l'on fait un grand Commerce tant de fil, de toiles de chanvre, & d'étoupes, que de toiles de lin groffes ou fines, unies, rayées, ou a carreaux, blanchies ou crues, a fil doublé ou fimple. Les toiles de lin qui fbrtent d'Osnabruck, de Tecklenbourg, de Bielefeldt & de Wahrendorff paffent en plus grande partie en Hollande Sc font d'un trés - bón ufage, furtout celles de Wahrendorff qui font trés - propres a faire des chemifes. Munster , ville capitale de 1'Evêché du même nom en Weftphalie , fait un bon Commerce de toiles & de bleds j mais elle n'a ni fabriques ni manufaétures. Osnabruck, capitale d'un autre Evêché de Weftphalie, fournit aux Hollandois & a d'autres peuples du voifinage des toiles connues fous le nom de Toiles a la roje, qui, quoique groflieres , font néanmoins beaucoup eftimées. Cette ville fait, d'aÜleurs, un trés-grand Commerce de jambons, de lard &c. Liege, eft une ville ancienne grande & bien peuplée, fituée dans un ralion agréable & fertile. Elle eft capitale d'un Evêché, dans le territoire duquel, ainfi qu'a Liege même , on fabrique une quantité immenfe de toute forte d'ouvrages de fer, comme canons, fufils, piftolets, lames d'épées , couteaux, cizeaux, mais furtout de cloux de toutes les efpeces. La plus grande partie de ces ouvrages, les cloux principalement, paffen! par la Hollande qui en fait un Commerce confidérable. Comme les mar-  DU COMMER.CE. I Part. Liv. TIL 4*5 marchands Liégois vendent ordinairement leurs marchandifes a livrer quittes de tous frais a Amfterdam, nous nous référons pour les prix des clous a ce que nous en avons marqué dans le prix courant général que nous avons donné a 1'article de cette derniere ville, p. 86. Indépendamment d'un grand nombre de fabriques d'armes & autres ouvrages de fer, Liege a beaucoup de manufaétures de gros draps, frifes, camelots, étoffes de foie, connues fous le nom de ferges de Liege; de galons de fd, boutons de cuir, & furtout de cuirs a femeles qui font tres-eftimés: Arnsberg , capitale du Duché de la Weftphalie propre, n'a rien de remarquable que fes deux foires annuelles, qui dans le tems y attirent beaacoup de monde. Cleves, capitale du Duché du même nom dans le cercle de Weftphalie, fait quelque Commerce par le moyen du Rhin & de la Meufe qui traverfent ce Duchéj Elle poffede plufieurs fabriques & manufaétures de draps <& autres étoffes de laine, & une d'étoffes de foie qui eft confidérable. Minden, capitale de la Principauté du même nom, auffi dans le cercle de Weftphalie, fait un trés - bon Commerce en fils & toiles de lin, furtout en toiles a napage. Altena , Iserlon & Plettenberg , villes du Comté de la Marck, font un Commerce confidérable en ouvrages de quincaillerie, de fil de fer & d'archal, d'aiguilles, de balances, de faulx & faucilles qu'on fabrique dans ces trois villes & aux environs. On y trouve aufli plufieurs fabriques & manufaétures de laine & de foie. Bielefüld , capitale du Comté de Ravensberg, fait quelque Commerce en toiles, bas de laine & autres produétions de fes manufaétures. Lingen & Teckelenbourg, capitales des Comtés de leurs noms, font pareillement quelque Commerce en toiles, dont il fe fabrique de fortes quantités dans ces villes, furtout a Teckelenbourg. Düsseldorp & Elberfeld ou Eherfeld, villes du Duché de Berg, font un Commerce confidérable en marchandifes de leurs fabriques & manufaétures dont les principales font, de fil, de cordons & rubans de fil, de fil de cordonniers , de toiles blanches, rayées & a carreaux. On fait auffi a Elberfeld des ouvrages de fer, furtout de bonnes lames d'épées & des armes de toute efpece. On trouve a Dulfeldorp quelques fabriques & manufaétures de draps & autres étoffes de laine. Tuxiers, capitale du Duché du même nom, fait un grand Commerce de fil & de toiles blanches. Aix - la - Chapelle , en Allemand Aachen , ou Achen, eft une ville libre & impériale fituée aux confins des Duchés de Juliers & de Limbourg. Elle fait un Commerce confidérable en draps qui fe fabriquent tant dans fon eneeinte que dans fes environs, comme nous le dirons ci-après; en chaudrons & autres ouvrages de cuivre & de laiton; & furtout en /. Partie. Hhh Commerce bh MIDI. C mmPTcf ifjf lemegne £? de quelques pait adjacettu  426 TRAITE GENERAL £>MMIIICK DU 'mm. Commerce xet^es & les rouens, de Hirfchberg, Waldenbourg, f^andfchut, Schmiedeberg & Schweidnitz en Siléfie ; les crées, de Bautzen Lcebau & Zitau1 en Luzace; les toiles a carreaux, les coutis & les bazins, de Chemnitz, Mitweide & Leipzig , en Haute-Saxe. Souvent on fait acheter en ecru la plupart de ces toiles qu'on apporte vendre des villages d alentour dans les fufdites villes , & l'on donne commiffion de les y Dlanchn; & de leur donner les autres apprêts dont elles ont befoin , avant aen faire 1'expédition. Les achats de toiles fe font dans les lieux /. Partie. j u Co.MMgnCE BV JliD'. Commerce tC M' IcnUgne & tic quclqtes pais adjae.ns.  434 TRAITE GENERAL Commerce du Midi. Commerce d'Allemagne <5f de quelques pais edjacens. refpeêlifs en automne & en hiver; on les blanchit au printems & on les expédie en été; de forte qu'il faut qu'un négociant étranger s'y prenne fix ou huit mois d'avance pour fe procurer les toiles qu'il defire avoir. On trouve cependant quelquefois des toiles toutes préparées, foit en Siléfie, foit en Luzace, au moment qu'on les demande, mais ce n'efl jamais en grande quantité, les commiflionnaires ètablis dans les villes ci-deffus dénommées n'en achetant prefque jamais que ce qu'il leur faut pour remplir les ordres qu'ils recoivent des païs .étrangers. C'eft en Siléfie furtout qu'on fuit cette maxime; mais l'on s'en écarté quelquefois dans la Luface & en Saxe, oü l'on trouve prefque toujours & dans tous les tems de l'année de beaux aflbrtimens de crées & de bazins, fpécialement dans les grandes villes, telles que Bautzen, Leipzig & Chemnitz; cependant les toiles qu'on fait acheter en écru dans 1'automne font moins cheres que celles qu'on achette préparées, & l'on peut même dire que les qualités en font beaucoup meilleures. II eft donc clair qu'un fpéculateur trouvera mieux fon compte a fuivre la première méthode. II n'y a d'autre inconvénient pour lui que d'être en avance du montant des toiles qu'il fait acheter pendant 6 ou 8 mois avant qu'il les recoive. II court auffi quelque rifque en fe chargeant de faire blanchir les toiles,paree qu'elles font expofées a fe gater dans les blanchifleries , a y être enlevées par les inondations qui quelquefois peuvent furvenir , notamment dans les' païs montueux. Mais ces rifques font en général regardés comme peu de chofe & compenfés par des avantages dont les fpéculateurs les plus expérimentés & les mieux en état de fuivre ce Commerce favent profiter. Ces fpéculateurs s'adreffent ordinairement aux lieux oü ils favent que «fe trouvent les efpeces de toiles qu'il leur faut, foit en Saxe, foit dans la Luface, foit en Siléfie; & en donnant leurs ordres aux commiflionnaires qu'ils ont dans les lieux mêmes, ils leur indiquent une maifon foit a Amfterdam, foit a Hambourg, qui efl chargée d'accueillir leurs traites pour le montant des toiles qu'ils feront dans le cas d'acheter pour leur compte. Les mêmes fpéculateurs fuivent eux mêmes leur correfpondance direétement avec leurs commiflionnaires de Saxe, de Luface & de Siléfie, non-feulement pour 1'achat des toiles tant en écru que blanchies, mais encore pour en faire effectuer 1'expédition par la voie la plus prompte & la plus économe. Hambourg & Altona font les deux meilleures voies; mais il eft des circonftances ou la voie d'Altona eft préférable a celle de Hambourg; c'eft quand les commiflionnaires Allemands fe font rembourfés du montant de leurs toiles fur une maifon dAmfterdam; car on a reproché fouvent aux négocians de Hambourg d'avoir en pareille occafion ufé de fupercherie, en retardant 1'expédition des toiles qu'ils recevoient d'Allemagne pour être embarquées pour 1'Etranger, efpérant par la perfuader aux receveurs de ces toiles qu'il feroit plus avantageux pour eux d'en faire faire le payement a Hambourg qu'a Amjlerdam. Mafs, pour montrer que cette prétention des négocians  DU COMMERCE. I. Part. Liv. III. 435 de Hambourg n'eft nullement fondée, nous obferverons d'une part, qu'en faifant embarquer les toiles d'Allemagne a Altona, il y a autant d'avantage, fi même il n'y en a plus, que de les faire embarquer a Hambourg; & d'autre part , que les changes de Leipzig, de Breslau & des autres villes d'Allemagne fur Amfterdam, & ceux de cette derniere ville fur la France & fur 1'Efpagne , font prefque toujours infiniment plus avantageux pour les étrangers , que les changes de Leipzig & de Breslau fur Hambourg, & de Hambourg fur la France & 1'Efpagne. II y a des négocians en France & en Efpagne qui fe fervent des maifons tant de Hambourg que d'Amfterdam pour ordonner les achats des toiles dont ils ont befoin, aux lieux même oü on les trouve de meil ■ leure qualité & a des prix plus modérés. II peut y avoir fouvent de favantage a fuivre cette méthode , car il eft a préfumer que les maifons de Hambourg & d'Amfterdam fe trouvant plus a portée des lieux oü l'on .trouve en plus grande quantité & de meilleure qualité les toiles dont on a befoin, elles font trés - bien inftruites des moyens de fpéculer avantageufement dans ces articles, dont enfin il eft tems que nous donnions quelques comptes limulés. Compte fimulé de 810 fchocks de toile de Siléfie de | d'aune de large, achetés en écru a Waldenbourg, dont 540 fchocks blanchis & préparés en Platilles royales pliées en long, & 270 fchocks en 540 pieces de toile pliées en Livretes ; ayant coüté en écru comme fuit, favoir: 216 Schocks, a 7y thaler , arg. cour. de Brandebourg, i Th. 1620. - - 162 Dits, a t\ dites, ..... . - 1174. 15. - i62 Dirs, a 7 dites, . ... . . - 1134. - - 1<32 r)its, a 6^- dites, . . ... . 1093. 15. - 54 Dits, a 6\ dites, . . . . . • 35r. . - 54 Dits. k 6\ dites - 337- 15- * Sto Schocks achetés 1'un portant 1'autre i 7/5 thlr. ># . en Th. 5710. 15. - Frats. Poux blanchiffage, apprêt, 15 caiffes, & emballage a 1 thaler par fchock, - Thlr. 810. - - Dr^ns de fortie, . . . . • - 20. - - Voicures jufqu'a Altona ou Hambourg, fur 73 quintaux k 3| thlr. par quintal, fait thlr. 243I en louis k 6 p£ de bénéfice. . . . . • 257. 28. - frais de tranfport a Altona ou k Hambourg jufqu'a bord du navire, k 2 thlr. par caifle, . . - 30. - • Commiffion de thlr. 6828. 13- a 3 Pi • • - ao4- 25. - Iii 2 COMMERC» DU MIDI. Commerce d'AlleW/>ne £? dt quelques païs adjacens.  43Ö Tranfport de 1'autre part . . Thlr. 1322. *3' ■ $71°» • Provilion pour la négociation des traites k Breslau & port de l'argent fur thlr. 7033, » § p| • - 58. 18. • ■» 13*1. xi. - Thlr. 7091. 26 gr. Compte fimulé d'achat a Hirfchberg de 100.fchocks iePlatilles royales de | d'aune de large pliées en long, a 7 thlr. , . Thlr. 70a - » Frais. Blanchiffage, apprêt, 2 caiffes & emballage a 32 gr. Thlr. 106. 20. - Droits de fortie . . . • 6. 29. - Droits de poids de 81 quintaux . . • » 4I - Voitures jufqu'a Lunebourg de 81 quintaux a 3^ thlr. » 27. 19. - Frais de Lunebourg jufqu'è bord du navire a Altona, - 5. 20. - Commiffion d'achat fur thlr. 400. a 3 p§ . . - 12. - - Provilion des traites & port de l'argent 1 p| . • - 2. 24! - ■ 1 iör. 27. - Thlr. 86f. 27. - Compte fimulé de 500 fchocks de Bocadüks de | d'aune de large, achetées ea icru è Waldenbourg, dont, 50 pieces a 9 thlr. Ia piece ; . I ; Thlr. 45°. " - 100 dites, a 81 dites, 85°. - - 50 dites, a 8| dites, l .... 412. 15. - 150 dites, 4 8 dites, . . . . . - 1200. ioo dites, a 7* dites, , ; . » 775. - 50 dites, a 7! dites, 375. - - 500 Pieces ou Schocks. Thlr. 4062. 15. » Frais. ' Blanchiffage,apprêt,30caiffes & emballage,a33 gr. Th. 550. • • Droits de fortie, . . . . . - 14. - - Voitures jufqu'a Altona de 45 quintaux, è 3 th.& 6p| - 143. 3. - Frais a Altona jufqu'a bord du navire, . 18. - - Commiffion d'achat de thlr. 4787. 18. & 3 P° . - 143. 19. * Provilion des traites & port de l'argent, a f p| . - 41. 2. - 1 £109. 24J - Argent courant de Brandebourg Thlr. 4972. 9. - COM MERCI DU MIDI. Commerce d' Aïlemagne & de quelques païs edjacens. TRAITÉ GÉNÉRAL  DU COMMERCE. L Part. Liv. III. +37 Compte fimulé de 350 fchocks de Bocadüks da % d'aune de large achetés en écru a flïrfchbtrg, dont, SO Pieces a o\ thlr. Th!r. 475. - - 150 Dites, k B\ dites I3I2. " . aso_Dites, a 8' dites, . .... I237. I5„ . 350 Pieces , ■ —r; — • ... Thlr. 3025. . - Frais. Blanchiffage, apprêt, caiffes & emballage a 35. . Thlr. 408. 10. * Droits de fortie, , . . t - -21 15 - Voitures jufqu'a Lunebourg de 33f-quint. 33 thlr. &C7pg- 107. 10'. - Frais de Lunebourg iufqua bord du navire a Altona / - 14. IS. . Commiffion d'achat 3 pg . . , m I0Ö_ aJ>> „ Provilion des traites & port de l'argent * p» . . 18. n. - _ 677- " * Argent courant de Brandebourg Thlr. 3702 - - Compte fimulé de 20 Webes ou 80 pieces A'EJlopilles achetées en écru è Wal. denbourg, dont, 5 Webes k 12 thlr .' ThIr. 6o< . „ 5 Dits, k 11. . . J . . . . 55, . . 5 D'ts, aio - 18 Dites, . . . N°. 12. a . 3. 2. ♦ . - 55. 12. - 15 Dites, . . • K°. 9- a . 2. 2t. . . - 43- 3"12 Dites, . . . N°. ö. a . 2. 14. . - 31- - - 150 Pieces de Bazins fins affortis ... . Thlr. 575. 14. - Frais. Droits de fortie, caiffes & emballage, . I Rthlr. 8. 12. Voiture jufqu'a,Lunebourg . . • - 7- 3« - Frais jufqu'è bord du navire a Altona . . - 8. 3- Commiffion d'achat, 2 pg . . • - 12. - - ' 35- 18. - Argent courant de Saxe, Thlr. 611. 8. - Compte fimulé de 15 ballots de Toiles a carreaux afforties, achetées a Herrnhat, favoir: IO Ballots contenant 120 pieces, Toiles a Carreaux, bleu, rouge, & b'.anc; & violet, rouge, jaune & blanc, chaque piece de 60 aunes de long & de % d'aune de large k 44 rthlr. . . Thlr. 555. - r 5 Ballots contenant 60 pieces des mêmes toiles, mêmes longueur & largeur, mais de couleur plus ordinaire, comme bleu & blanc, i Al rthlr. ... « .... - 270. - - tFrais. Pour apprêt, toile cirée, papier & emballage '. Thlr. 26. 6*. - Pour frais jufqu'è bord du navire è Altona . . - 57. 12. • Commiffion d'achat fur thlr. 909. a 2 pg . - 18, 4- - — 101. 22. - Argent coura"nt de Saxe Thlr. 926. 22. - Compte Commercs du MIDI- Commerce c? AU Umagne de quelques païs adjacens.  du commerce. i. p a r t. Liv. IIï. 44» Compte fimulé de 15 ballots de Cmtils achetés i Herrnbut, favoir: 10 Ballots contenant 120 pieces, chacune de 60 aunes de long & ? d'aune de large, h grandes & moyennes raies & couleurs vives, a 10 thlr. Ia piece, .... Thlr. 1200. - • 5 Ballots contenant 6o pieces, mémes longueur & largeur, a petites raies, a oi thlr. ... . , 570. - - Frais. 1770. - - Apprêt, toile cirée, papier & emballage, . Thlr. 26.' 6. Fra's jufqu'a bord du navire è Altona . . 75. - « Commiffion d'achat fur thlr, 2070. i 2 p| . " 41. 10. - U2. IO". - Argent courant de Saxe Thlr. 1012. 16. - Compte fimulé de 140 douzaines de mouchoirs ordinaires de fil, i la matelote, achetés a la fabrique at Loebau, comme fuit, favoir: 140 Douzaines de mouchoirs de fil de 4 de large , aflbitis en diverfes cos» leurs, dont, 30 Douzaines du N°. 306. è 2' thlr. . . Thlr. 82. 12. - 40 Dites, . . N8. 312. 4 3 . . - 120. - - 70 Dites, . . N". 318. i 3j ■ . . . 227. 12. - 140 Douzaines 430. - - Pour la caifle & I'emballage . . . 1. 12. - Thlr. 431. 12. . Les frais de tranfport de ces mouchoirs de Loebau a Altona, & ceux jufqu'a bord du navire font de 25 marcs bco. Indépendamment de ces articles, qui font les plus conftamment demandés pour Ia France, le Portugal & 1'Efpagne, furtout pour ce dernier Royaume, il y en a beaucoup d'autres en Siléfie, en Saxe, & en Luface dont le détail feroit plus ennuyeux qu'utile. Nous nous bornerons donc a remarquer que l'on fabrique en Siléfie toute forte de toiles fines & moyennes , qui different dans leur longueur 6c largeur. Cependant , füivant la nouvelle ordonnance rendue fur le fait des toiles & des linons, la longueur doit correfpondre avec la largeur; de fajon qu'une piece de toile de s4 de large doit avoir 62 aunes de long; une de \, 60 ; celles de \ 6c de |, 42 aunes; une'de f, 84 aunes; une de y , 72 aunes; & quant aux pieces de linon , celles de *, ',s, \ & y de largeur [font fixées a ƒ." Partie. Kkk COMMSRCS DU MIDI. Commerce d'At. '■emagne (f de quelques pat» , tdjacem.  44 a TRAITÉ GÉNÉRAL Commerce do MIDI. Comnurce d''All*m*tfh4 & de quelques païs sdjaoens. 68 aunes de longueur; & celles de ?& de ? de lawenr è, «nn». 68 aunes de longueur; & celles de f & de \ de largeur, a 54 aunes dc longueur. Les toiles dont la piece eft de 60 aunes ou d'un Schock ou foixantaine, comme les Platilks, fe nomment en Allemand Schock-leinwandt, & une piece de 62 aunes s'appelle un Webe ou tiflii. Le Schockkinwandt & le Webe fe vendent auffi en 4 coupons , chacun d'environ 15 aunes de longueur. Les toiles de 1'efpece particuliere dont nous avons donné un compte fimulé fous le nom d'Eftopilles, s'appellent en Siléfie toiles de Jauer, par la raifon qu'on en fabrique principalement dans la principauté de Jauer. Les prix des toiles & linons de Siléfie different comme leurs qualités & varient d'un jour a 1'autre. On a 'des toiles dont la piece va a 50 thlr. & quelquefois au-dela, füivant la bonté & la finefle de la marchandife. Les pieces ordinaires de 65 aunes fe vendent depuis 5 jufqu'a 30 & 40 thlr. Les toiles a carreaux, ou ce qu'on appelle Breslauer - Balie font toutes rayées; il y en a de différentes fortes. Quant_ aux linges de table damaffés avec des figures ou des fleurs, & qui font faits 3 la tire , on les vend communément par paquets qui contiennent une nappe & douze ferviettes, de y jufqu'a 3 aunes de large, depuis 16 jufqu'a 40 thlr. & quelquefois au-dela; de même les balles de ferviettes qui contiennent ordinairement trois douzaines de ferviettes fe vendent depuis 10 jufqu'a 20 rthlr. ou au-dela füivant leur finefle. On fabrique encore en Siléfie, & notamment a Greifcnberg, Jauer & Schmiedeberg, de belles nappes de 6 aunes de large & même au-dela. On fabrique en Saxe des bazins blancs, croifés, rayés ou a fleurs, de toutes les qualités qu'on veut avoir, de \ d'aune de large & de 22^ aunes de long, dont les prix vont depuis 2 jufqu'a 10 thlr % quelquefois davantage; des mouchoirs de poche de fil bleu rouo-e & klan?' ?e/' de-*' de f, de * & de • de large; d'autres mouchoirs de demi-ril & demi-coton, avec des raies & des fleurs, de de ?, de s & de V. de large, & qui fe vendent a la douzaine depuis 2'jufqu'a'ó thfr! On fabrique auffi en Saxe des toiles de lin de toutes les fortes & de différens pnx; des tpiles de coton, & moitié fil & moitié coton, blanches & en couleur, de \, de || & de $ de large & 23 aunes de long. Nous ne parions pas des draps & autres étoffes de laine dont il fe fabrique des parties confidérables en Saxe. Les toiles de la Luface dont le débit pour 1 Étranger eft le plus grand, font les crées de \ d'aune de large & de 10& aunes de long; elles valent depuis 12 jufqu'a 17 thaler la piece; celles de v daune de large & de 108 aunes auffi de long valent de 10 a 14 tbr..; celles de f d'aune de large, même longueur que les précédentes valent de 9 a 13 thlr. On nomme ces trois fortes de crées, larges, entrèlarges, & étroites. On fabrique d'ailleurs, en Luface, des rouens contrefaits de f d'aune de large & 84 aunes de long qui roulent de 10 jufqua 15 thlr. la piece; des Doulas de y de large & 54 aunes de lom? vaant de 5 a 7 thlr. la piece, & ceux de f de même longueur de 4 a 6 thlr, Ia piece ; des mouchoirs de fil de toute efpece depuis j jufqu'a 7  DU COMMERCE. I Part. Liv. III. +43 thlr. la douzaine; des coutils & des toiles a carreaux d'une infinité de qualités, & d'autres étoffes de fil, de demi-fil & demi-foie, de coton &c. On trouve prefque toujours a Hambourg de beaux affortimens des toiles d'Allemagne dont il fe fait un trés-grand débit en France, en Efpagne, en Portugal & dans les autres païs oü la confommation en efl: confidérable. Les négocians qui s'occupent de cette branche de Commerce_ verront d'un coup d'ceil dans les comptes fimulés qui vont fuivre, les frais d'expédition des toiles d'Allemagne a Hambourg. Compte fimulé d'achat» Hambourg de ioo piec«s Platilles royales écrues, è 6 rthlr. la piece, .... Marcs iSco. - . Frais jufqu'è bord du navire, ... . • 8. - - Commiffion 1 ip? . , . „ . 36. - » M.ircs bco. 1844. - - Compte fimulé de 100 piece* de Platilles royales apprètées en blanc, a 7 la piece, .... Marcs 210e». - - Frais jufqu'è bord du' navire, , • " • . 8. - - Commiffion è 2 pï . . , * # • ï - 42. » - Marcs bco. 2150. Compte fimulé de 800 pieees Platilles fimples, 4 6 rthlr. les 4 quarts de piece, .... Marcs 3600. - - Rabais 8| pï ; - 287- 2. - 3312. 14. - Frais jufqu'è bord du navire, . . . . £ . 16. - « Commiffion a p§ . , ... . - 66. 4. - Marcs bco 3395. 2. - Compte fimulé de 100 pieces Platilles royales teintes, i CoMHERCE DU Mipr. Commerce d'Allemagne fi? rf« quelques peis sdjeceni.  DU COMMERCE. I Part. Liv. III. 445 Compte fimulé de ioo pieces toile dite Arabiastk 19marcs, Marcs iooo. - Frais jufqu'a bord, . • .- . - ó". - - Commiffion aap? ,. . _ r . - 38. . . Marcs bco. 1944. Compte fimulé de 72 pieces de Crées contrefaites larges aflorties, de 72 vares ■ d'Efpagne chaque piece, 4 14 rthlr. . . . Marcs 3024. - » Toile d'emballage .... marcs 60. - - Frais jufqu'a bord du navire, ... - 21. - « Commiffion 4 2 p| . <- „ - éo. S. - ' 14 r' 8' " Marei bco. 3105. 8. - Compte fimulé de 400 pieces de Caftrilhs larges, ou toiles de ménage de f & 13J vares d'Efpagne de long a 2i marcs . . Marcs 1000. - » Toile d'emballage, .... . M. 23. 4. - Frais jufqu'a bord du naviie, . . . ♦ - 7. 8. Commiffion a 2 p| ....... 10. - - fO. t2. Marcs bco. 1050. "12. ~ Aux comptes fimulés ci-delTus, il efl: bon' d'en ajouter deur autres,, dont 1'un de cire blanche & 1'autre de cuivre jaune en rofette , deux; articles qu'on tire communément de Hambourg quand on les peut avoir a bon Compte. Compte fimulé de 100 demi-Marquettes de Cire blanch.8' Pefant . . . 9800. tê? ™ , „ , ~ . bon poids | p| . . 49. iNet97Si8a39^.U©»Ma:an«*; *■ Frais juiqu'4 bord, . , . .- »■ I5 tant leur papier pour y être négocié, & y faifant aufli remettre celui; dont - ils peuvent avoir befoin. Fribourg, capitale du cixieme Canton de Suiffe, n'a, quant au Commerce,, rien de remarquable que les fromages de Gruyère, ville dépea- LU 3, Commexce m MIDI. Commerce d'AP lemetgne . Mefurer & plier i 3 f. & calendrer 5-3f f. . . - 2. 5.' 6. EmbaHage a 30 f. la balie, & cordes k 30 f. dite, . 1. Port au bateau • t •• - - 4. » Frais jufqu'a bord du navire a Oftende, . . - 1. 4. Cörnmifüon d'achat de c£vls. 230. hp! . . . 4. 12. - — io. 6. ft. cfcv's. 233- 10. - Compte fimulé de 15 pieces de toite couleur d'ardoife, dites Jpplomades-, & 10 pieces toiles a carreaux, achetées a Gand, favoir : 15 Pieces toiles dites Applomades, mefurant enfemble 2200 aunes de Gand ou 2430 aunes de Brabant, aflorties depuis 11 § jufqu'è 15 §, au prix moyen de 13 §- 1'aune de Gand . . J>v\s. II0. 3. „ 10. Pieces toiles k carreaux mefurant enfemble 1217.aunes de Gand ou 1356 aunes de Brabant, a 12^ § I'aune de Gand, . . - 63. 8. - 1 Piece toile d'emballage de óo aunes è 11 §. » ... - 2! is' 185. - Frais dexpédition. Courtage d'achat a 3 f. ïa piece, . . . r2. 6: Emballage i 30 f. la balie, & cordes i 30 f. dite . - ■ 12. 6. Mefurer & plier a 3 f. & calendrer k 3J f. , , - 1. n. ^ Port au bateau & frais jirfqu'i Oftende . . . r, j\ p" Gömrxiilion d'achat fur j>v!s. 190. a 2 p| . . - 3. 15. - ' ~ 7- 14. - c£vls. 193. - Indépendamment des diverfes fortes de toiles dont nous venons de parler & qui font les plus recherchées par les étrangers, il s'en fabrique en Flandres de plufieurs. autres efpeces qu'il nous femble fuperflu de detailler; mais fl efl bon de dire qu'il s'y fabrique des toiles de deux aunes de large,fans couture,pour fervir, après avoir été blanchies, a faire des draps de ht, valant de 2 a 8 florins I'aune. On en fait même de la largeur de 4 aunes, aufli fans couture, a I'ufage des grands lits, valant depuis 6 jufqu a 12 florins i'aune füivant la qualité. II fe fabrique une quantité prodigieufe de ferviettes de toutes les fortes, tant communes que Mm na 3 Commerce ou midi. Commerce o' Aïlemagne fi? de q'iplques païs adjacens.  4.62 TRAITÉ GÉNÉRAL Cpmhcsci du MIDI Commerce Gouverneur, du Député-Gouverneur & des vingt-quatre affiftans fe fait tous les ans au mois d'Avril a la pluralité des voix. Pour être Directeur il faut avoir deux mille livres fteriings de fonds, tant anciens que nouveaux: les voix fe donnent par bulletins oü l'on écrit fon nom & Ie nom de celui qu'on élit, en combinant les fommes comme on a dit cideffus, quand on ne poffede pas un fonds fuffifant pour compofer feul une voix. Le Gouverneur & le Député - Gouverneur ne peuvent être continués que deux années de fuite; mais après un interllice ils peuvent être élus de nouveau. A 1'égard des Direéleurs, on eft obligé d'en changer fept ou huit tous les ans. L'affemblée des Direéleurs fe tient tous les mercredis & vendredis de chaque femaine ; elle eft ordinairement partagée en divers Comités ou Bureaux, mais qui tous ne décident qu'en Comité général. De ces Bureaux 1'un efl pour 1'achat des marchandifes que la Compagnie envoie aux indes, 1'autre pour 1'affrettement des vaiffeaux un troifieme pour la difcuffion de ce qui fe paffe aux Indes; un quatrieme pour avoir foin des magazins; & un cinquieme enfin, pour la follicitation des affaires. La Compagnie a un Secrétaire & un Teneur de livres; celuici a fous lui douze Commis, & 1'autre fix, tous jeunes gens qu'on met la pour s'inflruire. Le Caiffier général & le Garde - magazin font encore au nombre des premiers Commis de la Compagnie. La. Compagnie n'a en propre que quelques petits vaiffeaux dont elle fe fert aux Indes ; les autres navires qu'elle emploie pour fon Commerce appartiennent a des particuliers, ordinairement a trois ou quatre des plus riches Direéleurs,  DU COMMERCE. ïl Part. Liv. III. 469 ou a quelques négocians de Londres fort opulens, qui font conftruire ces navires expres pour les fréter a Ia Compagnie pour chaque voyage quoique tout Ie Commerce des Indes Orientales appartienne a la Compagnie, en vertu des chartes qui le lui accordent exclufivement, les particuliers, fans en etre membres,peuvent y avoir part de deux manieres: I une , en obtenant d elle Ia permiffion d'y envoyer des navires füivant les conditions d une charte - partie qu'ils paffent avec elle; 1'autre, par Ie moyen des pacotilles qu elle accorde aux propriétaires des navires qu'elle affrete ainfi qu aux Capitaines, Officiers & Matelots qui les commandent & es montent. Les principales conditions des chartes - parties font* que les navires armes par les particuliers porteront fans fret une certaine quantité dargent & de marchandifes pour Ie compte de Ia Compagnie; quils fe chargeront dun certain nombre de foldats a fa folde, pour le PZ Êï comptoirs, ^ns payer ni palfage ni nourriture; que dans leur cargaifon ils mettront parmi leurs marchandifes, de 1'or de 1 argent, desjoyaux, du corail brut & toute forte d*óuvra*és des manufaaures d Angleterre en payant a Ia Compagnie, favoir, po°ur Tor 1 argent & les joyaux 2 p?j pour les étoffes de laine 12 pg, &? pour ïe corail brut auffi 12 pg, O^uand ces navires de permiffion font arrivés aux Indes , ils y peuvent negocicr de port en port, en payant un certain droit füivant Ia nature des marchandifes dont ils fom Commerce, & dont ils rendent compte aux Commis de la Compagnie. Jl ne lem eft pas neanmoins libre de rapporter en Europe toute forte de marchandife mais feulement du poivre & d'autres articles qu'on tire de la Chine , du Tunquin & du Japon pour lefquels ils doivent payer un certain droit. ^ur arr,vf Angleterre, il faut que la cargaifon de ces navires fok confignee a la Compagnie qui en fait la vente a 1'enchere a la première vente generale. Enfin, en cas que la Compagnie ait befoin de vaiffeaux dans les Indes ceux des navires de permiffion qui s'y trouvent, font obligés de la fervir a certaines conditions, établies d'après les délibérations de la Compagnie. 11 eft encore permis aux particuliers de faire le Commerce de diamans par les navires qu'envoie Ia Compagnie aux Indes, moyennant un certain droit pour le fret; favoir, 2 pg pour ceux qui font' membres de la Compagnie, 6 pg pour les Anglois qui n'en font pas, & 8 p° pour les étrangers. 01 f , La Compagnie a trois principaux établiffemens aux Indes;. favoir, a Surate, ou a la cote de Maiabar; a la cöte de Coromandel, & au Golfe de Bengale. Les principales furies de la cöte de Maiabar font, Surate, Bombay , Gomrom, Anjingo & Tallichery; celles de la cöte de Coro-' mandel font Madras ou le Fort St. George, le Fort St. David, Trichenapaly, Madure, Vizagapatam, Ingeram & Madipolan; & Calcuta dans le Royaume de Bengale oü Ia Compagnie angloife eft toute-puiffante. Cette Compagnie a auffi des faaories dans plufieurs autres Etats de 1'Inde & de 1 Afie, & principalement dans l'ifle de Sumatra; a Canton en Chine» Nnn 3 CoMMHfcCt IU MTOr. Commerci de lei Grande Bretagne.  DU COMM ER CE. I. P j a t. Lrv. 1IL 47I St. Christophe appartenoit autrefoisen commun aux Francais & aux Anglois Cette Ifle refta a ces «terriërs-par le Traité d'Utrecht de 171, Elle eft fituée au 17° degré 25 minutes de latitude Nord & peut avoï 73 nulles Anglois de circuit. Ses falines & fa foufriere font fort udfes a fes habitans; mais fes yéntables.richefles confiflent dans la culture du tabac, de 1 indigo, du gingembre, du fucre & du coton. Ces marchandifes paffenremplusgrande partie en Angleterre d'oü on ^ remble avoir ChlT aj dlftinébon q«e quelques-uns font du Charbon de terre & I J, ;0". Pierre* ,0n trouve du Charbon foffile ou rainéraI dans presenvirnn^8 S d''JEüT0Pe > & ^ut en Angleterre; celui des Slfidïiw ^caftle eft !e Plus rtïmé, auffi fait-il une branche trèsconhderable du Commerce de la Grande - Bretagne. Compte  DU COMMERCE. I. Part. Liv. III. 481 Compte fimulé de 76 Weys, égaux k 60 Chaidrons charbon Commïrcb oo de terre, chargés en grenier, k 13 f. 4 d L. 50. IJ. 4. l^fmereedeU r . „ , „ , Grande-Btet* rrais dexpédaion. gnt. Droits de fortie. a 25 f. par chaldron de 61 boifïeaux L. 75. - Nouvel impót de 1779, a 5 p| fur L. 75. , . - 5. 15. Droit de ville 3 f, droit de quai 18 f. & entrée 3 f. 6d. - 1. 4. 6. Vifite, officiers du Roi & dépêches . , Port 1 bord & connoiflemetK, . , , - 13. 2. Commiffion d'expédition fur L. 135. 4 2 p*. , - t.14. - 86'. li. 8. L. ft. 137. 5. - Les mines d'Alun d'Angleterre qui fe trouvent dans les provinces d'Yorck & de Lancaftre, font en pierres bieuatres affez femblables a 1'ardoife. On fait des monceaux de ces pierres & on y met le feu pour faire évaporer le fouffre qu'elles contiennent. Le feu s'éteint de lui même après 1'évaporation. Alors on met en digeftion dans 1'eau pendant vingt-quatre heures la pierre calcinée ; enfuite on verfe dans des chaudieres de plomb 1'eau chargée d'alun. On fait bouillir cette eau avec une leflive d'algue marine, jufqu'a ce que ce mélange foit réduit a un certain degré' d'épaifïiffement; cela fait on y verfe une certaine quantité d'urine pour précipiter au fond du vaiffeau le foufre, le vitriol & les autres matieres hétérogenes , aprés quoi on tranfvafe la liqueur dans des baquets de fapin. Peu-a-peu 1'alun fe criftallife & s'attache aux parois des vaiffeaux. On 1'en retire en criftaux blancs, que l'on fut fondre fur le feu dans des chaudieres de fer. Lorfque 1'Alun eft en. fufion, on le verfe dans des tonneaux; il s'y refroidit, & on a des maffes d'alun de la même forme que les tonneaux qui ont fervi de moules. On a auffi appelé cet Alun, Alun de roche, peut-être paree qu'il eft en grandes maffes. II eft plus ou moins beau, felon qu'il a été bien ou mal purifié : il s'en trouve quelquefois de couleur noiraitre & un peu humide. Le meilleur eft blanc, clair , tranfparent, fee, & peu rempli de menu & de pied. Dans les mines d'Alun d'Angleterre on voit couler fur les pi.rres alumineufes une eau claire d'un goüt ftyptique. On the de i'Aiun de cette eau en la faifant évaporer. /. Partie. Ppp  48* TRAITÉ GÉNÉRAL Compte fimulé dc 6 barriques d'Alun d'Angleterre pefant Brut . 8ó quintaux 3 quarts 21 ffi. Tare l . 753 ff? Bon poids 24 - l 6___ 3 21 Net 70 quintaux, 4 21 f. 3 d. 7 » Pra/f dexpédition^ Droits d'exportation fur 79 quintaux i 1 f. . . _ f Pour les barriques a 6 f. piece , . * » - 'x x& Entrée, 4 U d. vifite, droit de quai & gabarre, porti bord & connoiflement, 17 f. 10 d. . . . 1 2 Courtage d'achat 4 \ pï . # < ComroiJIorj d'expédition fur fur l pi. 5. _ 4 Dites, de 22 dites', . 50 dits, i 74 f. . u. ,6 _ 4 Dites, de 22 dites, 40 dits, j 50 f, . _ io. . Emballage 6 f. port a bord & autres frais 4 f. 4 d. - - 10, 4. 300 Pieces Buntings, ou toile de lin pour pavillon, de | de yard de largeur & 44yards de longueur, 17 f. 6 la piece en blanc . . . L. zsz. 10. Teinture de 100 pieces en écarlate, a 7 f. 9 d. - 38. 15. • De 100 dites, en bleu de roi, è 2 f. . i0. - Les 100 autres reflent en blanc3 eT.mi. J, 7" Emballage des 300 pieces en- 6 balles 4 10 f- • • . L. 3. . Frais de douanne, port ï bord, & connoiffement . . » - 1. 6". 4.' 4- 6". 4. 20 Pieces Serafines larges, ou Embojf'4 Ells de 37I yards, è 50'f la piece <*n blanc . . L, 50. - » Imprefllon de 10 pieces en trois couleurs, fond citron avec fleurs roages, vertes & bleues, faifant 375 yards a 71 § . .... xi. t*i 5.' Imprefiion de 10 pieces en deux couleurs, fond blanc avec fleurs rouges,& noires, 375 yards a 6 $ - 9-76". JU 71. 1. li. Examiner, mefurer & plier ces 20 pieces, a 9 § . . , L. - 15. 5 Emballage 12 f. port a bord,douanne &c, 8 f; 4 d. .. , . - 1. . 4; . 11 1. 15. 4- «===■ 7» T7. $ CbMMERCï M MIDI. Commerce de la Crande- Bretagne.  4g8 TRAITE GÉNERAL Tranfport de 1'autre pvt. .... L. 2143. A> »• 20 Pieces Chalons fins de 30 yards, a 35 f. en blanc L. 35- * Teinture dc 10 pieces, en noir & couleurs communes a 2 f. . . - 1. De 6 dites, en bleu, vert & rouge a 3 f. - - 18. De 4 dites, en écarlate 61 cramoifi a 18 f. - 3- I2- ' L. 40. 10. - •Sécber, apprêter, Iuftrer, & plier, è 2 f. fl | . • • L. 2. 10. - Emballage 8 f. port a bord & frais de douanne, . • • - - 14. 4- 3. 4.- 4. ===== 43- H- 4. 10 Pieces Anafcotes fines, de 30 yards, a 60 f. en blanc L. 30- - - io Dites, fuperfines, de 42 dits, a 126" f. . . 63- - * Teinture de 10 pieces de 30 yards, en noir a 4 f. . - a. - - ReblanchiiTage & apprêt de 10 pieces de 42 yards, k 6 f. ii d. , . • ♦ • " 3' *• L. 98. t. 3- :Sécher, apprêter & plier les 10 pieces en noir . • • • L. - 10. Emballage en deux balles a 8 f. chacune - - 16. Port k bord, frais de douanno & con- noifiement . » ° 4' " 1. 19. 4. — 100. - 7. io Pieces Amens, dont 20 brochées k fleurs, 20 figurées, 20 rayées & 20 unies, de 30 yards k 42 f- en blanc L. 168. - Teinture de 60 pieces en couleurs ordinaires k 3 f. - 9- - ■ De 12 dites, en bleu, vert, rouge Sc. 34 f. 6 d. - 2. 14. - De 8 dites, en écarlate & cramoifi, a 21 f. - 8- 8. • L. 188. 2. ■> Sécheri apprêter, calendrer & plier k 1 f. 8 L- 6- T3' 4. Emballage en 4 balles k 10 f. chacune - 2. - frais de douanne, port k bord & con- ■ noUTement . » • • - - IS. 4- ■■ 9. ir. • 8. =====.- -■ 197- 13. 8. L. 2*84- I3« 4. Commiffion d'expédition, k 2 pj • • • 1 49' u' L.ft. 2534- 7- 4» Compte Commerce du ■mi pi. 1 Commerce de la -Grande-Breta- .f»e-  DU COMMERCE. I Part. Liv. III. 489 'Compte fimulé de différentes autres fortes d'étoffes, favoir; 1 Pieces cpton findeNimes, . . d'i yard large fur 32 yards, 4 3 f. ó"d. L. 5. 12. . x Dite, dit, Tliickfetts è carreaux . . . idit, & 30 dits ,4 3. 4. . - 5. - 1 Dite, Bazin cordé idit, & 30 dus.a 2. 8. . - 4. - . i Dite, Satinet fin, ... , . * dit, & 30 dits, i 3. 10. . • 5. ij. - 1 Dite, Coton piqué, pour Jupes, . . . idit, & 30 dits, 4 s. 0. . - 8. 12. 6. £ Dite, Jennets, f dit, & 30 dits, è 2. 10. . - 4. j. . x Dite, petit velours, foit Felveret noir, . idit, & 30 dits, 4 3. 6. . - 5. 5. - 1 Dite, velours de manchefter, noir niperCn,""! dit, & 30 dits, 4 10. - . - 15. . 1 Dite, dit, tramé de velours génois, . idit, & 30 dits,4n. ... 16. 10. . i Dite, velours figuré, imprimé a carreaux, . idit, & 30 dits, a. 7. 6. . - 11. 5. - 1 Dite, dit, 4 raies de différentes couleurs, . idit, & 30 dits,4 7. 6. . - 15. 5. . 1 Dite, bazin fuperfin a cótes .... idit, & 30 dits,4 3. 4. . - 5. - L. 07. 9. 6, Coftt de ia caifTe . . , . , , . L. - 10. 6. Port 4 bord, frais de douanne & connoifTement , . - - 5. 4. Commiffion d'expédition fur L. 98. 4 2 p? . . . - r. I0. 2. 2. is. - L. ioo. 4. ó\> Les Bas de laine ont toujours fait une branche importante du Commerce d'Angleterre; il s'en faifoit ci-devant, pour 1'Efpagne furtout, des exportations confidérables, mais qui ont extrêmement diminué depuis que rintroduótion de cet article a été défendue dans ce Royaume. II y a è Londres des magazins pour les différentes fortes de Bas ; favoir, des magazins oü l'on ne vend que des Bas d'Ecoffe ou d'Aberdeen; ce font des Bas communs tricotés a 1'aiguille & de bonne durée; ils font de couleur mélangée; la laine effc teinte avant d'être tricotée. Les prix font de 18 a 30 fh. la douzaine. 11 y a d'autres magazins pour les Bas de Jerfey. Ceux-ci font auffi tricotés, s'achettent en blanc & font ordinairement teints a Londres par les acheteurs. II y a enfin des magazins pour les Bas des différentes provinces de 1'Angleterre, notamment des Comtés de Leicefier, Derby & Nottingham. Ces Bas font faits au métier en toute forte de qualités, & coütent depuis 20 jufqu'a 48 fh. la douzaine. Les fabriques de Bas de Nottingham & de Derby travaillent dans les qualités fines & eelles de Leicefter dans les qualités moyennes & communes. Ces mêmes fabriques fourniffent plufieurs autres articles, comme veftes, bonnets, pieces pour culotes, ainfi que des Bas de foie, de cotou & de fil, Voici un compte fimulé des bas de laine; /. Partie. Ojjq  DU COMMERCE. I Part. Lir. IJL 491 Tranfport d3 1'autre part . , . L. 32. 8. 4 20 Douzain.limesbatardespIat.es de 12pouc., 14f. - L. 4. - - 20 Dites, . . dites, , . de ro . . a 2. 3 d. « 2. 5. - 20 Dites, . . dites, . . de 8 . . i 1. 6. - 1. 10. - 10 Dites, . . dites, . . de 6 . , ai. 3. - . 12. 6. 10 Dites, . . dites, . . da 5 . . ai. 1. . . 10. iq. 10 Dites liraes bi', triangulaires de <5pouc.,i 1 f.öd. - -15. - 10 Dites, . , dites, . . da 7 . . i2. - - 1. « J2 Dites, lira. douc.demi-rondes de 6" pouc., a 3 f. 1. ró. ■ 12 Dites, . . dites, , . de 7 . . a 3. 8. - 2. 4. - 20 Dites, . . dites plates dc 5 . . a 2. 6. - 2. 10. • S12 t$ d'acier fondu de 3 a 4 lignes d'épaifleur & large k proportion, a 10 § la 8? . . . . 4 13. 4. L. 2i.~i6. 8. Coht d'une caifle & frais jufqu'a bord du n»"re . . . . - 9. 10. ============== 22. tf. «, 5 Grandes fcies de 6 pieds de long, k 11 f. • ; L. 3. 6. 6 Dites, ... 6J .... è 12. - . - 3. 12. 6 Dites, ... 7 .... a 13. ... 3 18. 6 Dites, . . . 7| • • . , i 14. 6d. . - 4. 7. - li Douzaines de fcies montées pour charpentier; aflorties depuis 16 pouces jufqu'a 36 de 9 f. jufqu'a 1 livre fterling, füivant la longueur . . - 7. 19. - L. 23. 2. - Coüt de !a caifle, port k bnd & frais de douanne - - 9. 4. ■■ 13. 11. 4". 20 Douzaines de Guinblets ou pstits p^rgoirs pour menuifier a 5 § L. - 8. 4. 2© Dites, dits, plus grands . k 7 $ - - 11. 8. 20 Dites, dits, moyens, , k 9 § .. - . 15. « ïo Dites, dits, plus grands, . a 11 § . . - -18. 4. 1 Dite, guinblets pour charpentier, de l pouce d'épaifleur, . . . . m - - 4. 8. 1 Dite, dits, . . . | pouce . - - 7. - 1 Dite, dits, . . . ' 1 dit, . - - 9. - 2 Douzain.compasdefer.de 6 poac, de long, è af. . - - 4. 2 Dites, . . dits, . 7 dits, . , è 4. 4& - - 4. 8. 2 Dites, . . dits,' . 8 dites, . . a 3. 4. - - 6. 8. 4. S>. 4. 80. 15. ó"» Comwejloe r.» miöi. Commercs de U Grande lirettgnt.  492 TRAITE GENERAL Tranfport de 1'autre part . . L. 4. 9. 4. 80. 15. ev 2 Douzaines Gonds pour portes . . . de 10pouces, i 13 f. Gd. L. 1. 7. ~ 2 Dites, dits, . . de 11 dits, . 317. tf - 1. 15. » 1 Dite," dits, . de 12 dits, . a - - . _ 19, . 2 Dites, gonds pour fenêtres, ... de 6pouces, , k 9C- - - 18. - 2 Dites, dits, . . de 7 dits, . an. . - 1. 2. - 2 Dites, dits, . . de 8 dits, . ai3. 6. - 1. 7. - 12 Verroux de fer ordinaire, . k 4. 6. . 2. 14. 20 Garnitures pour bureaux ou commodes en métal laqué ou doré, différents defTeins » 7. 6. - 7. 10. - L. 22. i, 4. Coüt de Ia caifle, port a bord & frais de douanne, - • tj. 6. ' — 22. 12. 10. L. 100. 19. Commiffion 2 p! . . ,. „. _ fc 2. - L. 11. 102. 19. Le fer blanc étant un article des fabriquos d'Angleterre dont il fe fait mn grand Commerce, ainfi que les feuilles de corne k lanterne, il eft bon de donner le compte fimulé füivant, favoir:. 20 Caiflbns fer blanc de 225 feuilles chacun . k 52 f. 6 d. . L. 52. 10. » 5000 Feuilles de corne a lanterne, grandes, . k 12. - . . - 40. -' - 5000 Dites, moyennes, . p . .Ju. ... . 30. . . 5000 Dites, petites, . . . R a 9. - . . - 22] io. . A L. 145. - Cout de la barrique pour les feuilles de corne ... L. - 7. 6. Entrée du fer blanc & feuilles de corne, frais de douanne, port a bord & connoiflement . - 1. 4. 6. Commiffion k 2 p? fur L. 146. , ^ . - 2, 18. . —- 4. 10. • L. 149. 10. - La Fayence d'Angleterre eft tellement eftimée des étrangers, qu'il ay a guere de païs oü l'on n'en falfe ufage. Auffi s'en fait-il un Commerce important, c'eft pourquoi nous avons cru devoir placericiun compte limule de cet article. Commerce bh midi. Commerce de la Grsnds-Brelagrit.  496 COWMïRCE DO MIDI. Hommerce de ia Grande-BreteJÊMtt Tranfport de 1'autre part -0 . „ o L. 2Ö1. t. f« ■Frais dexpédition Aires a !a vente ï f. port des marchandifes du magazin a 1'embarquement et dépêches „■ . .. . L. - 5. 6. Entrée, paffëport, certiricat & caution, , - . 13, <$, Frais de debenture & parchemin pour le recouvrement du Drawback, „ . . , # - I. 3. 5. Port a la douanne, vifite, droit du quai, port a bord & connoiffement, . . , , ^ Im »t ^ Courtage, d'achat, a { p? . . . . « . j-jm it Commiflion d'expédition fur L. 2657 a 2 p° , - 5. 2. ■ "— ZZ_1l.Hi 1" L. 270. Drawback, ou retour des droits, Sur 27 q* 3 q. 20 ffi. a 30 f. a* d. . . L. 42. 3. 2. Retour de 1'impót de 1779. a 5 p§ „ . - 2. 2. - L- 44. 5- 2. Intérêt de 3 mois 1 1^ p! „ - - 11. - 43. 14. «. L. 227. 1, 10. Compte fimulé de 10 futailles café des ifles, pefant enfemble Brut 67 qx. 1 q'. 24 ffi. Tare des futailles 800 ffi 7 Bon poids, è 5®. 50 i 8# 2* 10 Net58qx.3.14.a87f.6d. L. 257. ir. $ Frais d'expédition. Entrée 10* f. Debenture pour le Drawback, 23* f. L. I. 14. • Rabattage des futailles 15 f. & porte-faix 1 f. . • - - 16". Vifite 3 f, pafleports, certificats, officiers, & porte-faix 16; . . , » - - 19. 6". Tranfport fur les frais d'embarquement &c., . . - 1. 17. 4. Commiflion d'expédition fur L. 267. a 2 p| . . .5. 6. n. " — ro. 13. 9. L. 268. 5. 3. Drawback, ou retour des droits, Sur 59 q*. 3 qts. 14 ffi i 3 f. 3r9_ f. . , l. 9. 19, Intéret de 3 mois è 5 p§. 1'an # . - - 2. 5. IQ. T. 5. L. 258. ~%~Jo. Compte TRAITÉ GÉNERAL  DU COMMERCE. I Part. Liy. UI. m Compte fimulé de 22 barrils de Cacao des Ifles, pefant enfemble Brut 33 q\ 2 q,s. 18 ffi Tare des barrils, 652 ffi? Bon poids a 2 ffi, 44 > 6' " 24" 27. 1. 22. Poufllere 4 ffi par quintal - 3. 26. Net 26. 1. a~4~f§a 4S f- L. 5> 10. i« .Frair dexpédition. Tonnelier, arrangement, tare &c, . . ♦ L. - ir. • Entrée, paffëport, cenifkat, caution &c., . - - 14. &. Port a la douanne, officiers, vifite, droit du qurti, gabarre, port a bord & connoiffement » 2. 9. è\ § renda Iranc de tous les frais h bord du navire • . . L. 85 15" 7, Commiffion d'expédition a 2 p| , ; J - 1. 14. 5. L. 87. 10. - Depuis que le Canada efl au pouvoir de 1'Angleterre, le Commerce 1. Partie. Rrr COMMERCE DSF MIDI. Commerct de la Grande-Brrta* gne,  42$ T RAL TE GÉNÉRAL C0MM3RCE DO Cuthmerce de la Graisde'Briiagne. des pelleteries de ce païs, qui appartenoit auparavant a la France , el! concentré prefque entierement a Londres, qui expédie des parties confidérables de ces articles, ftirtout de peaux de caftor & d'orignal, dans toute l'Europe. II eft nécelfaire en conféquence de donner. le comptefimulé füivant: Compte fimulé de 200 peaux de cerfs & orignaux' du Canada achetées en vente pflblique a 17 f. 3 J. . . . . L. 172. 10. - Efcompce de la vente i 2I p| . . . . . - 4. 6. 3. 168. 3. Pc Frais dexpédition* Aires a Ia vente fur 4 Iots, & porte-faix du magazin L. - 4. 6. Tranfport chez 1'emballeur, & emballage a 10^ f. la balie - 2. 2. Entrée, paiïeport, certificat, caution & note.d'em-, barquement, . . . ♦ . - 15. 6". Porta la douanne, officiers, vifite, & frais Jufqu'a bord - i. 2. 4. Courtage d'achat a \ p|.' . . . . - • 16. 9. Coramiaion far L. 173. a 2 pj s . . - 3. 9. 3. 1 8. 10. 4. L. 176. 14. 1. Drawback, ou retour des droits. S'jr '200 peaux a 1 f. 3^J. % . . . L. 12. 18. 9» Intéiêt de 3 mois a 5 p£ 1'an & coftt de la debenture & parchemin, . , . .. . 1. 5. 9. rr. 13. L. i6s. 1. 1. Compte fimulé de diverfes pelleteries, favoir : 340 Peaux de Renard rouge, . . . a 5 f. 9 d. . • L. 40. 5. - 291 Dites, deLoutres, . ire. forte, a 26 f. 6 d. . . - 385. <5. 271 Dites, de Martres d'Albanië, ire. forte, a 8 f. 9 d. . - 118. ir. 3. 292 Dites, dites, 2 te. forte, a 6f. 2-d, . - 9°. - S. 88 Dites, d'Ours noirs, ire. forte, a 22. f. -- • - pfJ. 16. 100 Dites, de Loups-cerviers, iro. forte, a 15 f. 6 i. • -- 77» *o.- - 103 Dites, de Loups, ire. forte, a 25 f 4 d. . 130. 9. 4, 912 Dites, de Marmotes, irc. forte, a 2 f. 9 d. . - 125. 8. 2112 Dites, dites, 2de. forte, a 1 f. 5 d. . - 78. 15. 4« §66 Dites, de Rats mufqués, . „ a . 11 d, „, - 39.. J3* i°« 220 Peaux de Caftors maigres du Canada ire. fotte Pefant . . 401 ffi Bon poids . 2 399 ffi » 8 f. 3 d. . . - 163. ir. 9> 1347- I2. . 8. £fcompte de la vente 2} p| , . . * 33- i3- ro*. L. 1313* rt.' io»  DU COMMERCE, I Part. Liv. III, 499 Tranfport de 1'autre part . L. 1315. 18. 10. Frais d'expédition, Aires a Ia rente 5'- f. & portenrs au magazin 5 f, . - 10." "o". Port chez l'emballeur, emballage de 9 balles &c. . - 5. 1. 6". Entrée, paffëport, caution, certificat & dépêches, • - 16. 6. Port a la douanne & a bord, vifite, droit du quai&c. - 2. 7. 4. Cofic de la débenture & parchemin pour le Drawback - 1. 3. 6. Droits de fortie au Roi pour 220 peaux caftor, k 7 d., - 6. 8. 4Nouvel impót de 1779, fur 6 1. S f. 4 d. k 5 p? . - - 6. 6. Courtage d'achat a \ p| ... • - 6. 11. 3. Commiffion fur L. 1337- ^ 2 P* • • • " 2Ö- I4- ~ ' 3- 1303. 19. r. Drawback, ou retour des droits,' Sur les peaux de renards, loups, loups-cerviers, marlies; jours, marmotes & rats mufqués ci-deffus . L. 108. Xï. 5* Nouvel impót de 1779, a 5 P5 • • • 5» 8- 113. 19. 11. Dont k déduire pour intérêt de 3 mois h 5 p£ . 1. 8. 6"„ " IxZ. IT. J," L, ft. 1251. 7. 8. Telles font les principales marchandifes que les étrangers tirent d'Angleterre , indépendamment de plufieurs autres de moindre importance qu'on ajoute quelquefois pour aflbrtir les chargemens & en rendre la vente plus avantageufe & plus facile. En revanche, les marchandifes que les Anglois tirent de 1'Etranger font en grand nombre. Les principales font, des fruits, des vins & autres liqueurs de France, d'Efpagne, de Portugal & d'Italie; des chauvres, lins, bleds, fils, bois & autres articles du Nord. Parmi ces marchandifes , il s'en trouve qui forment des branches de Commerce fingulierement intéreffantes; mais ce font des objets de fpéculation pour les Anglois eux-mêmes, & non pas pour les étrangers, qui font rarement portés a envoyer en Angleterre de femblables marchandifes pour y être vendues pour leur compte. II n y a que les Efpagnols qui font prefque toujours forcés d'y envoyer leur laines , dont f Angleterre confomme une grande partie ; c eft pourquoi nous faifons fuivre ici deux comptes de vente fimulés des lames d Eipagne qui viennent ordinairement de ce Royaume en Angleterre. Rrr 2 CoMMERCI Dt» MIDI. Commercs de ia Greinde- Brtta* gns.  5oo TRAITÉ GÉNÉRAL dempte de vente fimulé de io balles laine lavée dite Leonefst Dont 4 pefant enfemble . 1102 ffi Bon poids a 2 ffi la balie 8 ffi.? Tare a2o ffi . 80 S 88 Net 1014 ffi vendues a 8 mois de terme a 3 f. 4 d. la ffi L, 169. « 4 F pefant enfemble . . . 1106 ffi Bon poids & tare comme deffus, 88 Net ioi8 ffi.aa méme terme,2f.fjd. ü\ izfa_ 5. «, 4 T pefant enfemble . . . 519® Bon poids & tare comme deffus, 44 Net 475 të, au tnéme terme, a 2 f.3 d. - 53. 8. 9. L- 349- 13. 9> Frais dé réception & de livraifon. Fret & primage de Bilbao a Londres fur 10 balles L. 6. 10. • 6% Entrée pour compte étranger & petits droits aüens, - - 15, Débarquement, droit du quai, vifite, ofSciers & porteurs-, 1. 17. c Charrettes, conduire au magazin ces 10 balles & les pefer a leur réception . . . • - - 7. 6» Raccommoder les balles, les porter du magazin, pefer lors de la livraifon, &recbarger fur les charrettes - -- 12. Q; Affurance contre le feu fur ces 10 balles depuis leur arrivée, évaluées è L. 375. a £ p§ & la police 6 f. 6 d. . . . , ; . • - 15. 10. Errrmagazinage de ces io balles pour 24 femaines a 1 d. par balie par femaine , . . j. . Courtage de vente a | pi| . . . . ■ 1. 15. Commiffion de vente & ducroire des acheteurs, 4 p| - 13. 19. 9. — 27- *f E. 321. 19. 8. $ Mois d'intérêt fur Ie montant de la vente a 5 p° l'an . . ir. 13. _ Produit net des 10 balles laine.Léonefe i . L. 3ro. 6. 8. C0MM2R.CE DU MIDI. Commerce dc la Grande-Bretsgne,  DUC OM M E R C E. I. Pakt. Lrv. III. Cantorbery, Sandwich, Rochsfter, Maidftone-, Rutnney, Douvrcs, IVwl* CoM.'TERCÏ D"' wich, Gravefeni, Fevershant, Milton, Chichefler, Lewes, Rye, ÏVincIiefler, vTmZ^rTTTTu Southampton, Dorcefler, Exeter, Dartmouth, Falmouth , Salisbury, Readim Qranit-Bttt*. Guildford, Farnham, & Godalmin font les autres villes principales des Sne' Comtés du Sud. Plufieurs entre elles poffedent des manufaétures de draps & étoffes de laine qui leur procurent un grand Commerce; telles font principalement Exeter dans le Devonshire; Dorcefler dans le Comté. de Dorfet; & Godalmin dans le Berkshire. Chester, capitale du Comté de ce nom, efl le grand paffage de Londres a Dublin en Irlande; ce qui favorife beaucoup fon Commerce ; il s'y tient de grandes foires oü viennent des marchands de beaucoup d'en-* droits, & fpécialement de Briftol & de Dublin. Leicester & Worcester font les capitales-de deux Comtés qui portent leurs noms ; il y a dans 1'une une grande manufaóture de bas au métier, & plufieurs autres dans les villes & villages voifins; 1'autre de fon cöté, fait un grand Commerce en draps de fes fabriques & en gants. Kiderminfler, Bewdley & Stourbridge font trois villes du Comté de Worcefter qui pofTedent plufieurs manufaélures de draps & étoffes principalement Bewdley qui, indépendamment de cela, eft le chef-lieu de la fabrique des bonnets, que les Hollandois achettent fous le nom de bonnets de Mönmouth. Birmingham , ville du Comté de JVarwick , eft remarquable par fes manufaélures de fer & d'acier, dont on tranfporte les ouvrages dans toutes les parties du monde. La liberté & la concurrence entre les divers ouvriers en quincaillerie a Birmingham , font tellement baiffer le prix des ouvrages de fes manufaélures, que malgrè la cherté des vivres & de la main d'oeuvre, communément plus grande en Angleterre qu'enFrance; malgrè les droits d'entrée fur le fer & 1'acier étrangers qu'elles emploient, les frais de tranfport en France, par Hambourg & autresports étrangers ; malgrè les droits d'entrée en France, comme quincaillerie d'Allemagne; malgrè tout cela, dis-je, elles obtiennent la préférencefur les ouvrages de toute autre manufaclure dans le même genre. Nantwich, Derby, Nottingham, Newark, Mansfeld, Boflon, Lincoln Shrewsbury , Stafford, Fiere ford, Evesham , Ceyentry , Northampton WeUingboroiigh, 'Kettering , Huntington , Mönmouth-, Gloeefler , Oxford *. Whitney. Buckingham , Bedford, & plufieurs autres villes des Comtés du> centre de 1'Angleterre, font en général riches & bien peuplées, & font. un bon Commerce. Elles poffedent ia plupart des fabriques & des manu- faclures de draps & autres étoffes de laine, qui font Ie fóutien-du Commerce d'exportation d'Angleterre. La Principauté de Galees, qui fait partie de 1'Angleterre, efl baignée* au Nord & a 1'Oueft par Ia mer d'lrlande, & au Sud par Ie canai dë Briftol. Elle eft bornée a 1'Eft par les Comtés de Mönmouth), d'Hére- • ford;, de Shrop- & de .Chefter. Ce païs eft,moncagneux, aboodant en..  5^4 TRAITE GENERAL Commerce dij .M'DI. Commerce de Li Grenile.firelasa:. bois, charbon & tourbes. II ne produit pas beaucoup de marchandife d'exportation; & comme d'ailleurs il n'a aucune ville ou port remarquable quant au Commerce , nous nous contenterons de nommer les villes qui s'y trouvent: ce font, Beaumaris, capitale du Comté d'Anglefey; fiarkgh dans le Merionethshire; Pembrooke capitale du . Comté du même nom; Carmarthen capitale auffi du Comté de fon nom; Cardif & Swanfey, villes du Comté de Glamorgan; Brecknock, ville du Comté de fon nora. . . . Les Ifles déoendantes de 1'Angleterre font au nombre de cinq, favoir: Man, fituée' dans la mer d'lrlande, a 30 milles de longueur; le bétail, ie gibier & le poiffon y font en abondance; elle produit peu de froment, mais beaucoup d'avoine. . Wight efl une Ifle au Sud du Hampshlre, d environ 60 milles de tour ; elle produit abondamment toutes fortes de grains, fruits, bétail, gibier , &c. Ste. Helene efl renommée par fa bonne rade. Jersey, Ifle peu éloignée des cötes de Normandie, efl trés-fertile furtout en pommes dont" on fait du cidre qui s'y vend a vil prix. Le Commerce des habitans confifte en bas d'eftame, mais ils y appliquent peu de prix. La plupart mettent toute leur induftne a faire la contrebande ; ils font leur principale affaire de ce Commerce frauduleux: En France ils introduifent fecrettement du tabac & autres articles de contrebande; & en Angleterre, des vins, des eaux de vie., du thé & autres objets fujets a payer de forts droits. Guernesey eft une autre Ifle fituée fur les; cötes de Normandie , moins grande, moins peuplée & moins fertile que Jerfey, mals plus riche par le Commerce que la commodité de fes ports y attire ; il fe fait de la même maniere qu'a Jerfey. Les bas de laine qu'on fabrique a Guernefey font fort eftimés. On y trouve la pierre d'Emene dont les orfevres & les vitriers fe fervent pour nétoyer les pierreries & pour tailler le verre. St. Pierre, chef-lieu de l'ifle, a un bon port. 5. VII. L'Ecosse eft bornée au Nord & a 1'Oueft par 1'Océan occidental, a 1'Eft par la mer du Nord , & au Sud par la mer d'lrlande , & par 1'Angleterre, dont elle efrrféparée par la riviere Tweed, les monts Cheriots, 1'Elfa & le Solway. Ce païs eft entre les 544 & ies 58! degrés de latitude feptentrionale, & entre les ni & les lóf degrés de longitude oriëntale; c'eft pourquoi 1'air y eft extrêmement froid , mais plus pur & plus fain qu'en Angleterre. Le terroir y efl plus fertile en avoine, en feigle, en paturage qu'en froment. Les cötes abondent en merrain, en bois de menuiferie, & principalement en bois a brfiler. On y fabrique de bons bas & de fortes toiles. La pêche de la morue , du hareng & du faumon eft fort avantageufe aux Ecoftbis: Ces trois fortes de poüTons abondent en ce païs & font beaucoup recherchés paree qu'on les  50óV TRA l .T É. GENERAL CftMMERCE DU Mjni Commerce de la Grande-Sretagnt. plufieurs manufaélures de. toiles de bas, & l'on-s'y occupe a divers autres genres d'induflrie. Dumfrcys, St. Andrew, Campïeton , Peterhead, & Invernefs, font les ■ autres ports d'Ecolfe les plus remarquables pour le Commeree plus oumoins grand qui s'y fait avec quelques parties de l'Europe. Dumfreyp trafique avec les Colonies angloifes de 1'Amérique de la. même maniere que Glascow. Mujfelbourg, Linlithgow, Dalkeith, Paisly, Sterling, font des villes quiont des manufaélures de toiles, draps & étoffes de laine, & divers autres genres d'induflrie: il y a en Ecoffe d'autres villes que celles dont nous venons de parler-, mais fi peu confidérables, que nous ne jugeons pas néceffaire de,les nommer ici. Les Isles principales d'Ecofle font les Wefternes, les Orcades & celles de Shetland, Hitland, ou Zetland. Les habitans des premières font pauvres, &ne s'occupentqu'a la chaffe& a la pêche. Les Orcades, ou Orhiey, fituées au Nord du continent de 1'Ecoffe, font au nombre de 30 ou environ. La plus grande de ces Ifles efl Pmnona, ou Caithnefs^; elle abonde en gibier & en.aigles; on y compte quatre. bons havres. Comme les Ifles Orcades font voifines du continent de 1'Ecoffe, il s'y fait un aflea grand Commerce en ^produclions du païs qui confiilent principalement en harengs, en orge & avoine; en bêtes a cornes, cochons, beurre, fiufj fel &c. Les Ifles de Shetland font a 80 milles au Nord des Orcades,. du cöté des cötes de Norvege. Elles produifent de 1'avoine, de l'orge * du bétail, du gibier &c. Mainland eft la plus grande des Ifles de Shetland; on pêche dans. les eaus .d'alentour de la .morue, des harengs <8c; des .cétacées. A R T I C L E II.:. Cemmerce. de. VMande... L'Mande-eft baignée au Nord, a FOuefl & au Sud par fOcéan occidental , & a i'Efl par la petite mer qu'on nomme le Canal de St. George , ou la mer d'lrlande , qui la fépare de la Grande - Bretagne* Elle efl fituée entre les 51^ & 55^ degrés de latitude . feptentrionale & les 71 & 12 degrés de longitude oriëntale. Sa plus grande étendue du Sud au Nord, eft d'environ 275 a 300 milles, & de I'Efl a FOuefl de 150 a 159 milles. . L'air y efl groflier & mal-fain a caufe des marais , quoique tempéré en hiver & en été. L'humidité y efl fort grande. Lé terroir efl fort gras, trés - propre furtout pour les paturages; c'eft pourquoi on y éleve une grande quantité de bosufs, de. chevaux & de brebis. L'herbe ell fi longue & fi bonne- en quelques endroits, que le gros bétail fe. feroit mourir a force d'en manger, fi Fon n'avoit foin de fen. re.tirer de..  D U C O M M E R C E. I. Past. Liy. III. 50? • rems en tems. L'Irlande produit une aiTez bonne quantité de bied, de fruits, de fafran de chanvre & de lin , & elle en produiroit davantage, fi lès habitans 7n & 2r?l?drl apeinlf ïfn c,ultiverl^erte. Le lin y eft furtout trés■fnH« Zr fl agS' ? k ? qU> e" fait ^-propre a faire de belles tfZ f I 3 T"}d Tmhle/e «^«fcanres. D y a auffi des manufaélures de fnfes & de draps, dont.les qualités font eftimées. La laine quon emploie a fabnquer ces étoffes eft a-peu-près de la qualité des laines angloifes provenant-de la race des moutons qui y ont été au refoi tranfportes d'Angleterre. Les -principales denrées de ce païs pour 1'exportation confiftent en gros & menu bétail, viandes falées, fuif & chandelles de fuif; beurre fromage, fel, miel, cire, chanvre, toiles, doute» merrain, laines, étoffes de laine, couvertures peluches, ratines, S & autres étoffes; cuirs verts, fourrures , oifeaui, faumon, harengs & autres poiffons , étain & fer. Parmi .tous ces articles ,'les étrangers diftinguen la viande falée, le-beurre, ie fuif & les chandelles artifles fur lesquels ils font fouvent des fpéculations. C'eft vers le mois d'OfcV bre qu on commence en Mande a tuer les bêtes pour faire les falaifons , & on continue pendant prefque tout fhiver: les achats fe font plus favorablement durant la tuene qu'en aucun autre tems. Les viandes qu on fait faler font celles de bcpuf, de vache & de cochon. La viandde boBtif eft beaucoup p us eftimée que celle de vache, & vaut coï fequemment quelque choie de plus que cette derniere. Le pere d'lrlande ou la viande falee de cochon qu'on nomme communément Petit Call eft excellent & fe vend très-bien en Amérique; 1'Irlande fait iuffi de fortes expéditions de falaifons pour compte étranger & pour comote des Anglois eux-meines. _ Voici un compte fimulé d'un envoi de èéfons de Cork pour 1'Amérique; compofé 4e - ao Tiercés, chacune de 5 h 6 quintaux, faifant jfebthifa ordinaires, de viande falée de bceuf, première forte, pour table d'hóte, a 75 f. la tieice, L ao Dites, viande falée de vache, pour les negres, l 6o C . * . -' 6o.' - l ao Barrils cceurs & cols de bceuf, en Anglois Hearts & Shirts, a 23 f le barril, . m 2g 30 Barrils petit - falé, première forte pour table "d'hóte,' (le barril de 3 a 4 quintaux) a 6o f. . . ' •', . 50 Barrils harengs, i ia f..chacun, . ' * l 9°' ' ao Firkins beurre tofe i^. qualité, pefant I5<]\a48f. le qL ,° " 11'. l io Ca.iTes favon blanc d'lrlande, pefant oo qx. 4 56 f, le ql. . . •- 168 - io Futatlles fuif, chacune de a* q*. ou 25 qVa 42 f. le ql. . . 53] IG. . -ao Ca.lTes chandelles de fuif moulées, de 6 a la livre, pefant enfemble 30 quintaux, a 48 f. le ql, ^ % ,e . ?ï< 630". io. - SSS 2 COMMERCE Dff MIDI." Commerce de la Grapde- Bre'.z£rie U dl l'Jrlande.  Sol TRAITÉ GÉNÉRAL Tranfport de 1'autre part , , . . . . L, 10. - 20 Caiffes chandelles a Ia baguette, de 8 a la livre, 30 qx.a 42 f. . »~ 634 . 50 Quartieres feves fendues, pour ies negres, a 28 f. la quart. , - 70. L. 760. 10. - Frais dexpédition. . êautnure, pour arranger les viandes de bceuf, de vache & de cochon, 70 tiercés vuides, & caiffes, . L. 87. 10. » Pour deux cercles de fer k chaque tiercé, ... - 3. 10. » Tonnelier, fel, cloux, & arranger le beurre & les harengs, ï. 17. 6. Saumure & pour arranger les 20 barriques de hearts & Jhirts, & plaques de fer fur les bon des . . . - 15. . Droit de fortie fur la viande de bceuf &. de cochon, - 3. 10. = Dépêohes de la douanne, gabarres pour conduire k- bord Sc connoiffemenc, . . . . • 2. 15. = Commiffion k Corck fur L, 883. 12. 5. k z\ p| . - 22. 1.10. — T3g- 4- 4. Monnoie d'lrlande L. 905. 14. 4, Agioa 107 p§, L. ft. 846. 9. 3- Ce n'efl pas a Cork feulement, qu'on fait acheter les falaifons d'lrlande, on en_ tire auffi des autres ports de ce Royaume, dont le Commerce eft affez intéreffant pour que nous nous arrêtiohs un moment a en faire la defcription. L'Irlande eft divifée en quatre provinces, qui portent les noms d'Ulfter, Connaught, Leinfler & Munfler, autrement Ultonie, Connacie, Lagonie & Momonie, lefquelles renferment plufieurs villes importantes : nous allons faire connoitre ce qu'elles ont de plus remarquable concernant ie Commerce. Dublin, capitale de 1'Irlande, eft fituée dans la Lagonie. Après Londres, c'eft la ville la plus grande,la plus belle,la plus peuplée & la mieux batie, qui foit dans les trois Royaümes. Cette ville eft le centre du Commerce d'lrlande. II y a un flux & reflux continuel de marchandifes d'Angleterre a Dublin & de Dublin en Angleterre; & quoique Cork foit le principal port de Commerce avec les étrangers, & pour les exportations de provifions pour les Colonies des Indes Occidentales, Commerce trés-important pour 1'Irlande, cependant celui de Dublin eft incomparablement plus confidérable que celui de Cork, pour 1'importation de plufieurs marchandifes de tout païs, foit direélement, foit par la voie d'Angleterre. Cés marchandifes font envoyées de Dublin dans les autres villes CöMlfEilCE Dü MIDI. Commerc. de la Grande Bretagne B de Fh' lande.  ■5io TRAITÉ G É N "E Tt A L C H A P I T R E III. ■COMMERCE DE LA FRANCE. rj. I. 1" A France,en y-comprenant fes dernieres conquêtes, a pour limi« 1^ tes, au Septentrion, les Païs-bas Autrichiens, & la Manche qui Ia fépare de 1'Angleterre;a rOrient,rAl!emagne, Ia Suiffe, & l'Italie; au Midi, la mer Méditerranée & les Pyrénées; & a 1'Occident, 1'Océan occidental. Le fol de la France eft en général trés - fertile: il y a a la ■vérité, quelques contrées ingrates & des montagnes incultes; mais comparées au total de la furface, elles font fort peu de chofe. Généralement tout ce qui fert a 1'entretien & aux commodités de la vie fe trouve ■dans ce Royaume , les objets effentiels avec profufion , les autres en quantité fuffifante pour la confommation. Dans les bonnes années Ia France produit beaucoup plus de grains qu'il n'en faut pour nourrir fes habitans; ellen'a point de province qui ne produife du vin, & dans plufieurs il s'en recueille en fi grande abondance, qu'on en eftime I'exporta-tion annuelle a 15 millions de livres & celle des eaux de vie a 5 millions. ■Le vin de Champagne paffe pour le meilleur des vins de France, paree que les parties acides qu'il renferme, Ie rendent ftomachal, & qu'il efl -également agréable au goüt. & a 1'odorat. Le vin de Bourgogne, dont le meilleur fe fait dans les environs de Vougeot & de Beaune, eft d'tine •couleur vive, agréable & d'un goüt exquis. Les cötes de 1'Anjou & de 1'Orléanois produifent des vins fumeux & entêtans, mais qui n'incommodent point 1'eftomac, Le Saumurois en produit de blanc qui reffem.blc affez au vin du Rhin. A Bordeaux & plus bas en Gafcogne, ón en ■recueille d'excellent, blanc & rouge; le rouge, connu fous le nom de vin de Gr ave, porte trés-bien la mer, & eft ftomachal fans porter des vapeurs a la tête. Le blanc & le rouge ont naturellement un goüt un .peu apre & desagréable, mais■ qui fe corrige par le tranfport. La Guienne produit le Pontac, & le Languedoc le mufcat, vins également forts & fuaves, connus fous les noms de Frontignan & de Lunel. Le long du ,Rhöne entre Valence cc St. Valiere, croit un vin rouge, agréable , quoiqu'un peu rude, & dont.le goüt a quelque chofe d'analogue a celui de bayes de mirthe. ,On le nomme vin d'hermitage & il paffe pour être fort fain. La Provence fournit, entre autres vins le MalvaiSa, le Roquemore & le Claret. Une partie du Païs Mefïin en produit qu'on fait paffer communément pour vins de Champagne. Ceux d'Alface, rouges &. blancs, furtout les Geutiis, jouilfent auifi d'une bonne réputation öc CSMMEkCE BH MTDI. ■Commerce da La France.  DU C0M.ME1CE, I. Part. Liv. UI. 5l( on en recueille en abondance. Nous aurons encore occafion de parler ciaprés des vins, vu qu'ils forment la plus belle branche du Commerce de la france. Les fels, tant de mer que de feu ree, font auffi partie du. produit de ce Royaume & l'exportation en efl eftimée a io millionspar an. Le fel marin s'y fait fur les cötes méridionale & fententrionale, furtout fur la deraiere.oü il y en a de gris & . de blanc. Le fel de fourcele cuit principalement,en Lorraine & Bourgogne, oü i! eft inépuifable.. Un fait en France de l'huile d'olives , fpécialement en Provence & en Languedoc, & le Commerce en eft important. Le fafran croit dans IaNormandie , 1'Angoumois, leLanguedoc, la principauté d'Orange, & le Gatinois qui produit le meilleur. Les légumes & les fruits de toute efpece viennent a fouhait dans toutes les provinces. Celles du nord fourmflent préférablement les fruits propres a faire le cidre ; & celles du midi, notamment les environs de Toulon, donnent les capres, les oranges les citrons, les figues, les grenades,les olives, &c., tous, objets de Commerce , de même que les prunes que l'on exporte par navires du cöté de Bordeaux. Plufieurs provinces font fertiles en lin & en chanvre & fort riches en laine. La foie s'y cultivé auffi avec-fuceès,. furtout en Lantruc-; doe, en Provence, .dans les Lionnois & en Dauphiné. Les manufaftures & fabriques de France, font fort encouragées, & parfaitement entretenues ; auffi jouifient - elles d'une grande célébrité Les manufaétures de Tapifferies de haute & de baffe liffe des Gobelins de Fans celles deBeauvais, Arras, Aubuflbn en Auvergne & plufieurs autres ,> diitnbuees en différens cantons du Royaume, font univerfeliement connues, & les tapifièries qui en fortent font recherekées avec empreffement Elles ne font cependant pas. auffi Iucratives a bien des égardsque les manufaélures de foieries, quoique celles-ci ne foient plus auffi Uoriffantes aujourd'hui qu-'elles 1'étoient autrefois, furtout avant la révocation de 1 Edit de Nantes.. Au refte, pour ce oui eft des fabriques-.&■ manufaclures qu on trouve en France, Abbeville, outre fes fonderies^ decanons & fes manufaaures de favon de toiles & autres ouvrages de chanvre , qui la rendent trés - recommandable, renferme des fabriques de draps « autres étoffes en laine, qui égalent prefque en finefle & en beauté cellesd Angleterre & de Hollande. Paris, Sedan,Louviers, Eibceuf &c. fournisfent auffi des draps fins. I! s'en fait de minces de différentes efpeces en* Languedoc; toutes les villes du Royaume ont, depuis 1754,"la permifirop d'établir des fabriques de bas.. On fait a Rotten -des cottonines de> nouvdies. qualités, & .l'on trouve dans la haute Normandie - d'excellens maitres pour la teinte des draps. La Bretagne, fertile en chanvre & lm, renferme quantité de fabriques de toiles, de corda?es, & de voiles. Le Berry vante a bon droit fes toiles de lin; 1'Auvergne, fes dentelles,fes drapenes & fon papier qui paffe pour le meilleur de toute 1'Europp.. La ville de St. Flour eft renommée pour fes belles tapifferies & furtout pour.fes draps; Montpellier pour fes liqueurs; Langres & Chatellerault Commerce oh Mit)!. Commerce de ',a France.  DU COMMERCE. I Part. Liv. ÖL 51-3 NorJ. Cette Ifle a environ io lieues; de large, autant de long, & 60 de circuit. La partie oriëntale s'appelle Grande - Terre: la partie occidentale , dont le milieu efi: hériffé de montagnes, eft proprement la Gouadeloupe, ou la Ba/Je-Terre. Cette derniere eft beaucoup plus fertile & plus peuplée que 1'autre. On y cultivé du fucre, du café, du tabac, du ris, & diverfes autres denrées. Marie-Galante, fituée a 1'Eft de la Grande-Terre de la Gouadeloupe-, a environ 16 iieues de circuit; les cannes de fucre, l'indigo, le tabac & le coton y viennent fort bien. La Desirade, fituée a 1'Eft de la Gouadeloupe, n'en eft diflante que de 4 lieues marines. Elle a environ 4 milles de long & | de mille de large. Les Saintes font trois petites Ifles, dont une n'eft proprement qu'un grand rocher; elles fontfituées au Sud-Eft de la Gouadeloupe. Le trafic des habitans, qui font en trés - petit nombre dans ces Ifles , confifte en coton, moutons, chevres & volailles. L'Ifle St. Martin, au Sud-Eft de celle de 1'Anguilie, a 18 lieues de tour, mais fans port ni riviere. On n'y cultivé que du manioc , dw tabac, du rocou & des pois. Elle eft partagée entre les Francois & les Hollandois. La Colonie des premiers, compofée d'environ 200 perfonnes, y poffede le bourg de St.Martin, 011 l'on compte une vingtaine de maifons. L'ifle St. Barthelemt, au Sud-Eft de celle de St. Martin, a 7 ou 5 lieues de tour. Le tabac eft la principale culture de l'ifle. Ste. Lucie, fituée au midi de la Martinique, a 25 lieues, ou environ, de circuit. St. Domingue eft une Ifle partagée entre les Efpagnols & les Francois. Ceux - ci font en poffeffion de la meilleure partie, fituée entre le Cap Lobos, au Sud de l'ifle vers le Ponant, jufqu'au Cap de Semana, au Nord de la même Ifle vers le Levant. De cette grande étendue de païs & de cótes, plus vafle que deux des principales provinces de France, les chaffeurs, ou boucaniers, occupent ce qui eft entre le Cap Lobos & le Cap Tribon,ou Tiburon. Le refte, furtout dans le voifinage de la mer, eft couvert de riches habitations, ou l'on cultivé la plupart des denrées qui fe trouvent dans les Ifles Antilles, entre autres, le tabac, le fucre, l'indigo, le gingembre, Ie rocou, Ie coton, le cacao: .cette partie de l'ifle fournit aufli des cuirs, & des bois pour la teinture. Les quartiers les plus habités de St. Domingue font., Ia Grande-Ance, Leogane, la Grande-Terre, le Port-Païx, le iJort-Margot, Lancon-Louife, Trou-Charks Morin, Limonade, le Cap-Francois & le Petit-Goave. L'ifle de la Tortue, fituée au 20e. degré 40 minutes de latitude, n'eft qüa trois quarts de lieue de St. Domingue ; elle produit a-peuprès les mêmes denrées, mais en petite quantité. L'ifle de Cayenne eft la feule Colonie qu'aient les Francois dans 1'Amérique méridionale; mais en y joignant quelques habitations qu'ils ont du coté de Surinam & de .Ja riviere des Amazones, le tout forme une efpece /. Partie. Ttt COMMBS.eB fi* MIDI. Commerce ie fa Frame.  DU COMMERCE. I Part. Li*. UI. les riches étoffes de France, les modes & quelques autres articles font infiniment eftimés. Boulogne, ou Boulogne fur mer, a un port petit & de difficile entree'1'eau n'y_ montant guere que de fept pieds dans la plus haute mer, de forte quil n'y peut entrer que des barques tirant au plus 5 a 6 pieds d eau. La pêche du hareng & celle du rnaquereau font la principale occupation des habitans de Boulogne. Le produit de la vente de ces deux lortes de poiffons monte, année commune, a 400000 livres au moin'i On fabrique des -toiles aBoulogne dont les qualités font eftimées Mouy, Mru, Tricot, .Envoile, Glatigny, Crevecceur, Blicourt, Buchf, Pifceaeu, i>anhs, Moken , Offigny., Betembaut &Sareu,, tont les principaux heux de la Picardie, oü l'on fabrique des draps & des étoffes de laine, a 1'inftar des manufaétures d'Abbeville. Peronne , Ne/ie, Tilloy tlemilher , A'aours, Beaucamp-le-vkl, Grundvilliers, Feuquiers & Póixfont des villes 011 bourgs du même gouvernement qui ont diverfes ma' nufactures en étoffes de laine & en toiles,- & qui font quelque Commerce en pnxiuaions.du païs, confiflant en grains, chanvres & laines propres pour les fabriques des petites étoffes, Reims, oüPJiehmr,en Champagne, eft une ville qui, quoique fituée dans interieur du pais fait un grand Commerce, principalement en étoffes de aine, telles que des étamines, des ras, droguets, ferges, draps, flanelles crepons, bluteaux & autres, dont elle a grand nombre de manu. faÉlures dans fon enceinte On compte auffi a Reims plufieurs manufac- tures de bas de foie & de laine, de chapeaux, cuirs, & toiles S^dan, vdle de Champagne, eft célebre par un grand nombre dö fabriques de draps dont les qualités font trés - eftimées. On fait a Sedan des draps noirs fuperfins, forts, doublés, & de toutes les qualités dans cette couleur; des draps écarlates fuperfins de la première force & qua- • lite, & de toute autre couleur quelconque, & de différens prix. II y a aufli une fabrique de ferges trés-confidérable a Sedan, & une manufaclure de Points qui fait fubfifter plufieurs milliers de perfonnes tantau - dedans qu aux environs de cette ville. Chalons , ville de la même province, a auffi un grand nombre de fabriques & manufaaures d'étoffes de laine, furtout de ferges, eftamets, everfins & étamines. On y fait quantité de toiles de lin & do chanvre. Tkoyes, capitale-du Comté de Champagne fur laSeine, efl célebre^ par e grand Commerce & les richefles de fes habitans, auffi bien que par la grande quantité de fabriques & manufaaures, qui y fleuriffent & font vivre un nombre infini d'ouvriers. Les principales de ces fabriques, dont quelques - unes font particulieres a cette ville, font d étoffes de laine, defauns, de ferges drapées, de toiles de lin & de chanvre; de bazins, treillis, coutils & chapeaux. Le Commerce d» emrs eft tres-important a Troyes, CoMiter.cs- su MIDI. Commerce de ld France,  TRAITÉ .GÉNÉRAL Réthel, CMteau - Porden , C'idteau - Regnault, Charleville, Donchery , Moufon, Aatrecourt, Rcnvoy, B/met-, Damery , Chdtillon, Hormons , Vertus, Efperhay, Ste. Menehculd, Siuppe ou Suippe, Sommepy ou Sompy en Tartenois, Perthes, Sunville, SoiJJbns, Pierre-Pons, Mon- cornet, Fervins, Fontaine, Ploumiers * ifo-é?, Chaulny, Noyon, miers- Cotterets, La Ferté-Milon, Neuilly St. Front, la Fere en Tartenois Chdteau -Tierry, Charly, Montmirel, Orbay, St. iAblois, Bremes, Vitry, St. Dizier , Vignory, Joinville, Faffy, Chaumont, Langres, Bar-fur Aube, Brienne, Dienville, Les grandes & petites Chapelles, La Ferté Gaucher, La Ferté-fous-Jouare, St. Juf, Anglure, Sezanne & Provins, font des villes & bourgs de Ia Champagne & de la Brie, qui tous ont des fabriques de draps , ferges & autres étoffes de laine; de toiles, & de beaucoup d'autres marchandifes. II fe fut un Commerce confidérable des vins de Champagne dans plufieurs parties de l'Europe. Ceux de l'EIeclion d'Efpernay tiennent fans contredit le premier rang entre ces vins, & particulierement ceux de la yallée de Pierry & de ia cöte d'Ay & d'Hautevilliers. On met ce vin en' bouteilies pour Ie tranfporter aParis, en Flandre, en Hollande, en Angleterre , en Aïlemagne, en Piémont & jufqu'en Pologne & en Ruffie, oü l'on préfere communément le vin-mousfeux de Champagne, au non-mouffeux qui, moins agréable, peut-être, que le vin - mouffeux, efl néanmoins & meilleur & beaucoup plus fain.' On ne peut fe difpenfer de remarquer ici qu'étant impoflible de conte'fter a ees vins leur excellence par rapport au goüt, ceux qui ont intérêt a« débit des vins de Bourgogne & d'ailleurs, ont affeóté de publier que les vins de Champagne étoient funefles, en ce qu'ils caufoient la goutte; ce qui, de notoriété publique, eft contraire a Ia véiïté, puifque trés-peu de perfonnes font attaquées de cette maladie dans toute 1'étendue de ce Gouvernement, bien que parmi les Champenois il y en ait bon nombre qui, friands du vin de leur païs, en boivent avec excés. Les vins de Reims & de Sillery peuvent être comparés pour le goüt & la bonne qualité aux vins de l'Eleélion d'Efpernay. II y a encore des vins dans plufieurs autres cantons de Champagne & de Brie , moins délicats a la vérité, mais cependant trés-bons; comme ceux d'Oxmery, Bar-fur .Aube, Muffy , Eflby , Gié , Chatiilon, Vertus, Dormans, Guichy, Pargnant & Coucy. _ DrpN, capitale de la Bourgogne, fait un grand Commerce de draperies qui fe fabriquent dans la Province, mais ne fabrique par elle-mème aucune étoffe de laine que des ferges , qui fe font avec des laines du païs. Marcy, Fitaux., Semur, Montbart, Rouvray, Ayallen, Auxerre, Seiyielay, Nuits , Beaune , Amay - le-Duc, Chalon fur Saone , Tournus , Verdun, Lonchans, Chiny, Mdcon, Bourg-en-Breffe, Montluet, Pont-leVaux , Charolies , Mont-Saint-Vincent, Auxonne, Beliegarde, Autun , 'Mtillon-fur-Seine, Joigni, Sens, VUkneuve-ïArchevcqve, Bigny, Ancy-le- Franc, COMWERCF, DW ,M!DI. Contmcrct de Ia Fmnce.  5H, T. R, A 11T É■•' G;E ,N;É-R i"S . cire & du caillotis, A Alger, Je Commerce fe fait: comme a Tunis: on y trouve du bied &.des cuirs. Les négocians de Marfeille font un Commerce de cabotage trés-grand fur Ia Méditerranée, en productions de leurs païs & en marchandifes du Levant & des cötes de Barbarie, lefquelles marchandifes font débitées en grande partie dans divers ports d'Italie & d'Efpagne. C'eft dans le dernier de ces Etats que les Marfeillois font leur plus grand Commerce. Celui qu'ils font hors de la Méditerranée n'eft pas a beaucoup prés fi confidérable ; il confifte en fruits de toute efpece, en quelques Vins liquoreux, dont Ia confommation en païs étranger n'eft pas bien grande ; en quelques marchandifes du Levant, & en favon blanc &.marbré. Donnons un compte fimulé de ce dernier article pour I'ufage de ceux qu^ voudront. en faire la fpéculation., Compte fimulé de ioo demi-caifles de favon marbré-,' .pefant \ enfemble . . . Brut 24240 ©. Tare . . 2446® -s Cordes, , . . 100 i „ , . ^ , > Rabais, 3221» . Cercles, • 175 ƒ Son poids- 9 _ 500. J - , . Net 21019 fg. a 22| liv. Ie q'. ; L. 471.9. óV Efcompte a 4] p| ... - 212.16. - 4516. <,'. S.' Frais d'expédition. . Pefage & droit du Röi, ... . . L. 21. . „ Aux porte-faix pour pefage & port au magazin,. . - 25. • 1 Pour port a bord, . .. .. .. - 5. . „ . Pour des caiffes a 25 fois pieco, . . . - 120. • Aux emballeurs, cordes, cercles, &c. . . - 40. - «. - Billet de chargement &' courtage, . .. . - 17. 1. - Commiffion. fur L. 4.740.4 2 p2 ... „ 94. 18. g. ~ — 322. 10. fi. L. 4839. 8. Touüon eft une ancienne & forte ville, avec un des ports les-plus grands-& les plus fürs qu'on connoiffé, ouvert au midi & garanti des vents du Nord par les hautes montagnes qui 1'entourent de ce cöté. L*arfehal eft fourni de tout ce qu'il faut pour les vailfeaux de guerre: On y fabrique des-canons , des bombes, grenades, boulets & 'autres inftrumens de guerre. Toulon fait auffi quelque Commerce en vin & autres articles-, mais pas affez pour qu'il foit compré parmi les villes commercantes. CoMM5R.ce du midi Commerce de la France.  526* TRAITE GÉNÉRAL Compte fimulé de io barrils d'Huile fine d'olive dont 5 d'Huile de Provence,pefant brut 981 ffi. Tare . . . 177. . Net 804 ffi k 43 1. io f. le ql. . U 349. i4; 3 $ Dite de Languedoc, pefant brut 946 ffi. Tare . . . tj6. Net 770 ffi è 37 I. 10 f. Ie q'. - 288. r?. . _ L. 633.~g~. - .Frats dexpédition. Pour les dix barrils, . .. . ^ L. 37. 10. Rabatage & autres frais de tonneüer, . . . i7. _ «. Port k bord, & autres menus frais . "% • - 2. 18. Droits de fortie, . . , . . - 55 s' Commiffion fur L. 752. a 2 p» ,. , . . Is, . ■ 128. 13. - L- 76"7- 2. - Les Vins mufcats de Frontignan, de Lunel, de Rives-Akes & de Beziers, font les meilleurs de tous ceux qu'on recueille en Languedoc ; mais le plus excellent, celui qui fe conferve le mieux & Ie plus longtems, c eft le Frontignan ; il a plus que tout autre Vin, Ie précieux avantage d acquérir de nouveaux degrés de bonté k mefure qu'il vieillit. Ce Vin eft très-pur, trés-naturel & juftement eftimé;" c'eft a tort qu'on a repandu qu'il y entroit quelques ingrédiens; on peut affurer que s'il eft quelquefois frelaté, la chofe ne doit pas être imputée a ceux qui font le Vin ; le procédé eft le plus fimple qu'on puiffe imaginer: on égrene d abord le raifin, enfuite on le foule & on le preife, & a mefure oue Ie jus tombe du preflbir on le met dans un tonneau oü il bout & fermente durant quelques jours, après quoi on bondonne le tonneau. II eft milheureux pour la réputation de ce Vin, qu'il parvienne rarement a 1'Etranger fans être falfifïé; mais cela vient moins de la mauvaife foi de ceux a qui on s'adreffe, que d'un manque de précautions pour le girantir de ia fraude & des fupercheries auxquelles il eft expofé en route de la part des voituriers & autres. Le Vin de Lunel eft d'un goüt plus délicat & plus agréable que celui de Frontignan; mais il ne fe conferve pas auffi ongtems. II exige plus de choix & les mêmes précautions pour ï'avoir >ur & naturel; celui de Rives-AItes a plus de maturité & de fiqueur [ue les Vms de Frontignan & de Lunel; il approche du Vin blanc du Cap; :elui de Beziers eft d'une qualité fort inférieure a celles des trois fortes Técédentes; il n'a ni autant de mufcat, ni autant de finefle j mais il a COMME&CE »ö MIDI. Commerce i!e la France.  DU COMMERCE. I. Part. Liv. III. 527 beaucoup plus de liqueur. Outre ces Vins, qui font trés - eftimés par les étrangers, il y en a beaucoup d'autres en Languedoc de moindres qualités, qui forment le gros du Commerce de cet article; ils portent divers noms : ceux de St. Chriftol & de 1'Anglade., font les plus demandés parmi ces derniers; c'efl pourquoi il convient d'en donner le compte fimulé füivant: 40 Demi-muids de Vin de St. Chrifiol k v. 44 Ie muid, . • L. 2640. - »' 20 Die . de celui de Langlade . a 40 „ . . - 1200. - 3840. - ff Frais d'expédition. Courtage & frais d'achat, . . . . L. 47. 10. Voiture & droits de canal de Lunel, . . - 75. Rempliffage a l'embarquement, . a . 76. ig. . Rabatage k 6 I. par muid, . . . . » 180. - » Emmagazinage, entrée & port kbord . k 17 f. p.ir piece, 51. > Arrimage & buvette, k 22 f. par laft, . . - 12. 8. Droits de fortie, . . . , . - 150. - » Commiffion fur L. 4432. 14. k 5 p5 . , - 221. 12. Courtage des traites & ports de lettres, . . - 9. 14. ■ — 824; - £ L. 4664. - Lés prix des autres fortes de Vins de Cette font a-peu-près comme fuit, favoir: Mufcat de Frontignan de 75 a 80 écus le muid de 90 veltes ; celui de Lunel de 70 a 75; celui de Rives-Altes de 65 a 70; celui de Beziers de 60 a 65. Le Vin blanc de Picardan roule de 40 a 50 écus Ie même muid; les Vins rouges de St. George & St. Drefely de 40 a 45; les Vins de Tavel, Moré, Rohne, Nairac, St. Genis," Roquemaure, St. Laurent & Condontil, de 10 a 15 livres le barral de 7 veltes; les Vins d'Hcrmitage & de Cöte-rötie de 10 a 15 écus la piece de 35 a 36 veltes ou verges. Compte fimulé de 20 pieces Eau de vie, contenant 1409Ï veltes chaconc de 20^ 05, enfemble 28894 &t a 16 1. Ie quintal . L. 4623. ■ - » Frais dexpédition. Provifion au faftear de Ia campagne k i~ p| . . L. 79. - " " Emmagazinage, rabatage, pefage, & port a bord, • 65. - • Droits de fortie, . . »- » . 140 19. - S84. 19- - 4623. - - Commerce du MIDI. Commerce de la' France.  5-28 TRAITÉ GENERAL Tranfport de 1'autre part I L. 284. 19.' : 41513. '- J Courtage de traites & ports de lettres, . . - .14. ,1. Cornmifllon fur L. 4900. a,a.pj . , . - 98. - . «—* 1 — 397. - L. 5020. Le Commerce d'importation de Cette feroit peu confidérable fans les vins d'Efpagne qu'on fait palfer par cette ville pour Bordeaux, comme nous le dirons a 1'article de cette derniere ville. _ Nimes efi comme le centre du Languedoc..;. les marchands de cette ville font le principal Commerce de la province, foit des ouvrages de leurs propres manufaélures^ foit , des marchandifes qu'on leur porte des environs. Les divers articles qui fe fabriquent dans Nimes font, des étoffes de fbie & de laine,, d'autres mêlées de diverfes matieres, des bas de foie , des chapeaux & ces cuirs. Beaucaire; cette ville efi; fameufe par fa foire, une des-plus célebres de l'Europe. Cette foire commence le 22 Juillet, fête de la Madelaine, & ne dure que trois jours. . On ,y vient. de toutes les parties du monde; & jl n'y a point de marchandifes, quelque rares.qu'elles foient, qu'on n'y puiffe trouver. Auffi, malgrè le peu de tems qu'elle dure, le Commerce y_ efl: il fi grand, qu'il s'y fait pour plufieurs millions d'affaires. 11 y vient des marchands de toutes les provinces de la France, & beaucoup y ont des Commiflionnaires. Les Efpagnols,, les Allemands &.les Italiens y viennent en grand nombre, & il n'y a guere de nations de l'Europe dont Jes négocians & les marchands n'y fafient quelque affaire. On y voit toujours des Arméniens, fouvent des Perfans, & quelquefois des habitans de régions plus avancées dans le Levant. Narbonne, Alby, Carcaffbnne, Beziers, Clermant, Anlane, Le Buy., Aigues- Mortes, Mairvaix, St. André de Val-.Borgne, Falarangue, Allais, les Saptes , Limpux §?.AlIet, Chalabre, Sel-Colombo, Lanelanet, Saiffac,, La Grafe, La Montagne de Carcafonne , Ca/tres, Blazanet, Boijj'èffm t Vadres , Ferrieres , La Caune, Bedarrieux, Saint-Pons-la - Baflide , St. Chinian, Pezenas, Lodeve, Quifac, Sauve, St. Hippolite, Bauzeley, Vigan, ■Ganges, Sumenes, Anduze, Uzez, St. Gignaix, Sommieres, St. Jean de Gardonenque, & Ja Salie, font les lieux les plus remarquables du Languedoc , tant pour le grand nombre de fabriques ,& de manufaftures qu'on trouve dans la plupart, que pour le Commerce qui s'y fait avec les denrées & produclions du païs. loix, capitale du Ccmté qui porte fon nom: fes habitans font quelque Commerce en beiliaux , refine , poix, térébanfihine, liege, marbre, jafpe, & furtout en fer qu'on tranfporte a dos de cheval, ou de Commercebu Mipr. Ctntmerce de la france.  DU COMMERCE. I. Part. Liv. IH. 529 de mulet, jufqu'a Hauterive, d'ou il eft enfuite tranfporté a Touloufe par X Arriêge & la Ga-mme, deux fleuves de cette province. Tarafcon, Ax, Pamiers, Mazeres, Saverdun, Mas-dAzil & Lezat, font les autres villes de Ia Province de Foix. Pau, capitale de Ia Principauté de Bearn, fait un bon Commerce en Vins de Jurancon , en jambons trés-delicats, mouchoirs de fil, toiles & autres produclions de fes manufaélures. Oleron, Orthés, Nay, Lefcar, Sauveterre, Navarrins ,Lavuna & Morltts, font les villes les plus remarquables du Bearn ; il n'en eft aucune qui n'ait quelques manufaélures & dont les habitans ne foient attachés a quelque branche de Commerce. St. Jüan-Pied-dk-Port eft la capitale de la Baffe - Navarre; on trouve des mines de f-r dans fes environs, & les vignes y produifent un vin clairet, léger & fort fain. §. VI. Commerce du Païs des Bafques, de la Gafcogne, la Guyenne, let. Saintonge, le Limofïn, VAngoumois, le pais d'Aunis & le Poitou. Le Commerce du païs des Bafques, de la Gafcogne, la Guienne & du païs d' \unis, efl Ie plus confidérable de toute la France, au moins pour ce qui regarde le Commerce aélif ou d'exportation, qui s'étend non-feulement dans tous les cantons de l'Europe, mais encore dans la plupart des autres régions connues. Les Vins & les eaux de vie forment la principale branche de ce Commerce, qui fe fait par plufieurs villes dont nous parierons ci-aprés fucceffivement. Bayonne, capitale du Labour, fituée a 1'embouchure de X Adour, efl une ville riche & trés - forte, dont le port efl de difficile acces par les bancs de fable qui en bordent 1'entrée, ce qui n'empêche pas qu'on n'y voie en tout tems beaucoup de navires, & qu'il ne s'y faffe un grand Commerce. On y conftruit beaucoup de vaiffeaux pour le compte des négocians & pour celui du Roi; mais on a obfervé que, pour fortir aifëment de 1'Adour, les vaiffeaux de ligne ne doivent pas être de la première grandeur. Indépendamment du Commerce important que cette ville fait avec les Efpagnols, tant par terre que par mer, elle en fait un trés-confidérable avec d'autres nations de l'Europe, qui tirent de cette ville, entre autres marchandifes, des vins, des eaux de vie, du brai ou réfine, de l'huile,de la térébenthine, de la régliffe & de la graine de lin: ces articles formant les plus fortes branches du Commerce de Bayonne, c'efl: ici le lieu d'en donner des comptes fimuiés. /. Partie. Xxx Commercs du MID'. Cummcrct de la France,  Les autres qualités de Vins de Bayonne font les fuivantes, favoir : Vin de Rigue-Pont de 40 a 50 écus le tonneau rendu franc a. bord du navire; celui 8Armagnac dé 45 a 55; celui de Petite-Chaloffè, de 50 a <5a; celui deBajfe-ChaloJJe, de 55 a 05 ; celui de Haute - Chalojje, de 60 a 75; celui du Bas-Turfan, de 65 k.So; celuLduMaut-Turfany de 70 a 8$ ; Vin- de Bearn, de 90 k 100 écus le tonneau; dit de Juranfon, de 100 a 120 écus ledit tonneau ; Vin rouge du Cap-breton de 20 k 25 ccus, la barrique, rendue franche a bord dü navire. Compte fimulé de 819 vekei d'Eau de Vie dont c 4 Pipes onc roefuré 310J 6 Pipots, . . 326. 4 -Barriques > . 183. 14 Pieces mefurant 819 veltes è 88 1. Ies 32 veltes rendues " ibord, . . . L. M52. 5.'; »- Arrimage & bois d'arrimage 8J f. par tonneau de 2 pipei, 3 Pipots & 4 barrique L. 2. 2. 6". Courtage de change & ports de lettres, . , - 5. 8. 5.' ^omrapon fur.L. 2260. k 2 p§ . „ .. ; - 45- 4. - ~ — 52. 15- » L. 2305. - - Compte fimulé de 50 pain» de Brai ou Rtóne, pefant enfemble 1*470 i 37 le jaillrer, ... . L. 424. 8. - Frais dexpédition. Droits de fortie a 3 I. ia f. le rsillier, : ; L.' 39. iï.v - Pour les nattes k 12 f. par pain, . . » 30. • * Emballage k i~ f. & emmagazinage iif, par pain, . • ii; 5, • 3Pour. entrer & fortir du magazin, a » f. le millier, - 6. iï. - 87. 9. f 424. 8- » 53c TRAITÉ GENERAL CóMpte fimulé de 10 Tonneaux ou 40 barriques de Vin de HauteChalofle k 70 v. Ie tonneau hors lie, rendus- k bord du navire, , L. 4103": » 3 Arrimage & bois d'arrimage k 8| f. par tonneau . . L. 4. 5. Courtage de change & port» de lettres, . . . - 5. 11. Coiamiflion fur L* 2109. J 2 p? s, „ ,. - 42. 4. - — 52. - - L. 2152. - - Couuiaci mi MIDI. Cemmtrct Freucr,  DU COMMERCE, I. Part. Li*. HL 53* Tranfport de 1'autre part ï . . L? 8f. fi» ; 8. - Arrimage i 6 f. par tonneau de 14 pain» & P°*t * bord 3 1. 5 * ** 6' 6' Courtage i 4 1. par mille, port» de lettres & courtage de change . • . • • " * ^ Commiffion fur L. 521. 1* f. i a p£ ï • - IO< 8- " .. "... — 107. 12. s L. 5S^- ■ - 1 1 nu ~ Compte fimulé Se 4 barrique» de Térébenthine, pefant snfcmble 2405 «4 14 1-le quintal, { L. 33fj. 14.., Frais dexpédition. Droits de fortie i *1. par quintal, l . L. 48- - ~ Pour 4 barriques neuves, rabatage & platrage k 9 1. - 36. - - Entrer & fortir du magazin & portel k bord i 10 f. - 2. - - Emmagazinage a s f. arrimage &boii d'arrimage, . - 1. 8. 6. Ports de lettres & courtage de change , - 5» - 6% Commiffion fur L. 429. 4 2 p| . ♦ . - 8. 12. - _^ ——■———— 101. 1. w L. 437- is- - II n'v a guere de racïnes qui foient plus connues en France que la RéeUffè ; le débit en efl confidérable & la confommation prodigieufe , tan! Pour les fucs doux & rafraichiffans qu'on en tire que; pour les emedPes! & furtout les tifannes qu'on en compofé. La Reghffe efl une Ste dónt la racine court entre deux terres & qui, fe faifant jour de E: en diflance, produit de nouvelles plantes de S a 4 coudees de h ut Elleles feuille^ d'un vert pale, gluantes & gommeufes épaiffes, Sntes & demi-rondes. La fleur efl rouge & a quelque reffemblance av£la ifcinthe la femence efl renfermée dans des gouffes prefque rondes & qui preflees & ferrées les unes contre les autres, forment une efo4e de boule. La Régüffe croit dans l'ifle de Crete en Italië, en Memagne & l'on en recueille dans quelques provinces de France ; ceneSEt la meilleure vient d'Efpagne, & particuherement de lAragon. Op voit de grands champs, le long de la riviere d'Ebre, tout couverts de Steplan efprincipalement au-deffous de Saragoffe. La none s'etend lom S maitre brui, quelquefois jufqu'a 30 a 40 pieds mais a peu de profondeuf Nous traitons ici de cet article, paree que les Aragonois envoient la plus grnnde partie de la Régüffe qu'ils recuefilent a Bayonne, ou ils CoMli2ftCI Sü MIDI. Commerce de lel France.  S2& TRAITÉ GÉNÉRAL Tranfport dc 1'autre part . * L. 40. igo, . Rouenage du bureau 5 f. rnontée & port au chay 14 f. - . 19. ~ Port au bateau 10 f. port a bord it f. flcarrimage lof. - 1. 12. Commiffion fur L. 222. a 2 p| , . . - 4. 9. . ~ 47. ' - L. 227. Le Vin blanc'de ville fait les mêmes frais que Ie rouge, excepté que e fouettage ne coüte qu' 1 livre. Compte fimulé d'un tonneau dè Vin blanc du haut-païs .nouveau, » 60 écus, ^ L. 180. r * Frais cfexpédition. Courtage d'achat 30 f. & droit de fonie 16 1. . . L. 17. 10. Rabattage 6 1. fouettage 1 I. coupage 8 f. & tirags au fin iz f 8. . . Rouenage de la ville 5 f. rnontée & rculage au chay 8 f. - - 13. Port au bateau 10 f. port a bord 12 f. & arrimage 10 f. - 1. 12. Commiflion fur L. aog. 3 2 p° , . - - 4, 3. - • ■ 31. lil. - L. 211. i8. - Le Vin rouge du haut païs fait les mêmes frais que le blanc, excepté 3ue ■ le fouettage coüte 3 livres. Outre les frais ci-deffus, on ajoute pour chaque tonneau 12 fois par mois pour louage du chay, ou, comme l'on dit , pour Chayage. Le rabattage fait a vuide coüte 12 livres au lieu de 6 & la doublé futaille 5 1.10 f. On obfervera auffi dans les frais des deux comptes ci-deffus que pour rnontée & port au chay on paye 14 f. , & pour rnontée & roulage au chay feulement 8 f.: cette remarque eft nécelfaire. Au refte on prétend que les négocians de Bordeaux s'obligerent par un écrit fait entre eux, il y a autour de vingt-ans, de paffer a 1'Etranger dans les faétures. 12 livres pour tous frais (non comptés les droits de fortie & courtage) jufqu'a bord du navire; mais Ia plupart des négocians de cette ville femblent avoir oublié cette convention & paffent les frais dans les faétures, comme eft dit ci-deffus. V Eau-de-Vie eft une liqueur fpiritueufe & infiammable qui fe tire srincipalement du Vin, par la diftillation qui fe fait le plus fouvent au jain-mane, mais quelquefois auffi a un petit feu de flamme. Ceux qui m font Commerce ia choififlênt. blanche, claire, & de bon goütj.&5 Commerce bo MIDI. Commerce de fa. France.  DU COMMERCE. I Part. Liv. III. te? comme ils difent, iïépreuve; c'efl-a-dire telle qu'en la verlamt dans un verre, il fe forme une petite mouffe blanche, qui en diminuant falie le cercle que les marchands d'Eau de-Vie appellent le Chapelet, n'y ayant que TF.au-de-Vie bien déflegmée & oü il refte peu de_ parties aqueufes, qui forme parfaitement le chapelet. Au refte, on diftingue dans le Vin trois chofes, un Efprit fort & fupérieur, un Efprit foible ou infirme, & une partie épaiffe, compacte & fiegmatique. L'Efprit fort & fupérieur eft célïu qui forme 1'Eau-de-Vie ;ii eft inflammable, évaporable, fort, brülant, favoureux, brillant comme du criftal; joignant la force a la douceur, &, quoique violent, agréable a 1'odorat & au goüt: cet efprit, quand le feu, par fon a&Hvité,Ie détache des parties groffieres qui 1'enyeloppent, forme une liqueur extrêmement claire, brillante, vive öc blanche ; & c'efl la ce que nous appelons Eau-de-Vie, la bonne & forte Eau - de - Vie. Par Efprit foible & infirme, on entend celui qui fe^dégage des parties épiiffes, après que 1'Efprit fort, comme plus fubtil, s'eft détaché. Cet Efprit foible eft affez clair, blanc & tranfparent; mais il n'a pas la vivacité, l'inflammabilité, la faveur, le bon goüt & le parfum qu'a 1'Efprit fort. On appelle cet Efprit foible, en terme de fabrication d'Eaude - Vie, ^-Seconde, c'eft - a - dire la feconde Eau - de - Vie. La troifieme partie du Vin, qui eft le refte du dedans de la chaudiere, après que ces deux Efprits en font fortis, eft une matiere-liquide, trouble & brune , fans aucune propriété connue; auffi la laiffe-t-on couler dehors par des canaux faits exprès. Dans le Commerce des Eaux de Vie, on diftingue f Efprit d'Eau-de Vie, de VEau-de-Vie fimplement dite, & ce font les degrés de force de cette liqueur qui forment cette dilthótion. Par Efprit, l'on entend 1'Efprit fort du Vin, dont nous venons de parler, pur & fans mélange. Si on le mêle avec 1'Efprit foible ou la feconde Eau-de-Vie, alors on dit, Efprit d'une telle force, par exemple, de f & f, c'eft-a-dire que fi on mêle 20 pots d'Efprit fort avec 5 pots d'Efprit foible, 1'Efprit fera de t 6c ainfi du refte. Les Eaux de Vie fimples n'ont que très-peu d'Efprit: en ftippofant que la force de 1'Efprit fe compofé de 18 parties ou degrés, 1'Eau de Vie fimple de Bordeaux en aura 1 a i \; celle de Cognac 4 a 4.], & celle de Cette | a 1 degré feulement de force. Les Efprits \ de Bordeaux répondent a 11 de ces degrés de force. Les Eaux - de - Vie doublés de cette ville en ont 13; enfin les Eaux-de-Vie ou Efprit £ de Barcelone ont jufqu'a 14^ de ces degrés de force. Compte fimulé d'une piece d'Eau-de-Vie fimple de Bordeaux, vergeant 40 veltes, 2 75 livres les 32 veltes. . . c . . . L. 114. 17. - Droit a déduire pour 1'entrée, . . ïi. 16. - 103. 1, - Yyy 1 commb&ck »3 MIDI. Commerct dl Ig France.  43? TRAITÉ GÉNÉRAL Entrées. Sorties. ' 1 ~~"—: 1 1 Sucres blanc £f brut. Indigo. Café, Sucres blanc £ƒ brut. Indigo. Café Années. Barriques. Tiercon. Quart. ffi net. 'fP-drt. Barriques. Quart. ffi net. ffi ort. 1764- 63328. 1023. 317*0 1064638. 10309062. 70964. 1741. 2605401. 22021030. Ï765- 49960. 716. 1497- 878012. 8914315- 45752- 870. 1003751. 9970125. 3766. 5I772- 636. 1106. 706674. 8510781. 48734. 857- 788198. 5981118. ' 1767. 45725- 749. 949- 548410- 8342069. 42549. 755- 720124. 9633963. 1768. 5*987- 854 II77- 861729. 14105386. 43489. 1005. 704664. 12115091. 1769. 55243- 798. M85- 766082. 14054787. 4346r. 704. 800937. 874197. I 1770. 58806. 809. 1320. 803208. 18356018. 52188. 786. 736589- 17368712. 377I- 58335- 840. 895- 768452. 20306637.! 57708. 17S4. 708697- 19501110. 1772. 63984. 1097- 926. 771452. 27272326. 51937- 1363. 697403- 20034879. 1773- 62881. 862. 773. 7796I3- 23094776. 52480. 1209. 719936. £5175434. 3774- 57402. 900. 766. 759U9- 27671966. 55ii6. 1428. 776541. 2783805^ 1775- 66919- 884. 765. 906049. 31285624. 50714. 1217. 784110. 27938955. 1776. 66919. 884. 765. 906049. 31285624. 57355- 1496. 742216. 27660206. 1777. 46491. 1112. 1055. 1110607. 29250133. 44830. 1755- 645675- 28175097. *778. 39649. 714- 472. 604002. 23817040. 20638. 984., 765Ö33. 21502326. (toVMERCE DU MIDI. Commercs de la France. Tranfport de 1'aiuie part, . .... L. 103. 1. ■» Frais d'expédition. Droits de fortie 39 I. 15 f. & rouanage du bureau 5 f. L. 40. - i- Rabattage 2 I. vergeage 4 f. & courtage 8 f. . . - 2. 12. _ Port au chay, 8 f. & chayage d un mois 8 f. . . - 16. - Port au bateau 6 f. port a bord 8 f. & arrimage 6 C 1. Commiffion fur L. 147^ a 2 pt . . , - 2. 19. - ~ 47' 7' " L 150. 8. - Outre les Vins & Eaux de vie, il fe trouve a Bordeaux plufieurs marchandifes du païs ou des environs dont l'exportation ne lailfe pas d'être forte; telles font les farines, les prunes, & autres fruits, Ie vinaigre & quelques autres articles. Les farines qu'on prépare a Bordeaux font de la meilleure efpece & trés - eftimées pour le Commerce de 1'Amérique, oü il en paffe de fortes quantités. On en diftingue cinq fortes ou qualités qu'on nomme, Minot, Co, Sembles, Kezillon , & Repatfe;. les prix en varient a tout moment; les frais d'embarquement font peu confidérables. Les denrées de 1'Amérique que les étrangers tirent de Bordeaux, font principalement du fucre, du café & de l'indigo. On jugera de 1'importance de ce Commerce par la note fuivante des quantités de Sucre, Indigo & Café du cru des Ifles & Colonies Franjoifes de 1'Amérique, entrées & forties de Bordeaux pendant quinze années.  'CöMSfERCE »U MIDI. Commerce de ia Francs, 546* TRAITE GENERAL LTstE de Rhe contient fix paroiiTes: la ville de Si. Marti», la Fiotte SteMane, Ars, les Portes & Lays. II fe recueille,année commune dans cette Ifle, environ 18000 tonneaux de Vin, dont la fiuitiemeTanie fe confomme par les habitans. On compte qu'il s'y fait chaque anne'e 10000 barriques d'Eau-de-Vie, qui km&qnent pour fSuge^fans VrZ WTT T' 11 S y f31t aufIÏ ^^nde quantité de fel qui fe vend au Cent de 28 muids ou 25 tonneaux, chaque tonneau pefant environ 200c?ft Les marais falans de cette Ifle produifent, année commune environ 34000 mmds de fel: Je muid vaut environ 6 a 8 livres, & paW au Roi pour droit de fortie 4 livres 10 f. 3 d. P 7 L'Isle d'Oleron efl: compofée de fix paroiffes, dans lefquelles il fe faitdiaque année environ 4ooo barrique? d'Eau-de-Vieffi| Rochefort ville confidérable fituée fur la Charente a quelques lieues maif c'efl u^T' fh dePar^nt de la marine de Fr nee mais c eft une place de peu de Commerce. tiomefl'nen °,UrnSrffUéKfUr r°Céan a 1>embo^hure de la riviere de fon nom, eft peu confidérable quant au produit de fes Vins qui fe confnrn ment en plus grande partie dans le lieu-même ou aux env rons mïï d une autre part, il s'y fait un trés-grand commerce en Eaux deVk & en fel. On compte qu il s'embarque a Charente pour 1'Etraneer annéecommune, 35000 barriques d'Eau-de-Vie, de 27 velte s cErae qj viennent prmcipalement des Eleftions d'Angoulême & de Cognac' 9Ï Lymuiïge aUffi 6nVIr0n 7000 mdds de feir^vaut 8, 10 fr2 livre d£ CoSnac/ont, comme a été dit, fupérieures k ?St f 1 T • fabriquent: en France & principalement a celles ou'on pour Y^^i^ Pï " Chf^^Pn en fait le char^ent frhJl rVriï? 'r u°mme les Eau^-de-Vie de la Rochelle, de l'ifle de Rhe & d Oleron fe chargent au voifinage de Charente, nous placons ci de fuite les comptes fimulés des Eaux-de-f ie qu'on expédie du pai's d'Aunï Compte fimulé de IO pieces Eau-de-Vie de Cognac, vergeant depuis 75 jufqu'è 85 veltes, enfemble 810 veltes è 85 1. . Th. 2550. - * . , ,. Frais d'expédition. Droits de fortie a r5 1. ,4 f. ]es 2? veltes & f L> Rabattage, è iS f. la piece, & port abord a 3of. - 11 lQ Courtage d'achat a*Sf. par 27 veltes, . , . „ ° Arrimage a 5 f. par piece, . ; ' * " Courtage de change & ports de lêttres 1 . ' |j - l' /' .CorniHiflion fur L. 3090. a 2 p| . . , . 6l' 16[ ' 602. - „ L. 31527" J" -  DU COMMERCE. I Part. Liv. III. 547 Compte fimulé d; 20 Pieces Eau - de - Vie de la Rochelle, vergeant chacune 50 è 55 veltes, enfemble 1080, a 1.80 la barrique de 27 veltes, L. 3200. - - ■ Frais dexpédition. Droits de fortie a 3 1. !es 27 veltes & acquit, . , L. \%ü 5. . Frais jufqu'a bord du navire . . . - 62. 15. Courtage de change & ports de Iettres, , ; - e. 4. . Commiffion fur L. 3390. a 2 p| . . . - 67. x6. * 25'8- * - 3458. - - Compte fimulé de 40 pieces Eau- de-Vie d'Oleron, de 50 a 55 veltes chacune, enfemble 2187 veltes a 1. 82 les 27 veltes. . . L. 6"Ö42. - • Frais d'expédition. Droits de fortie è 20 f. Ies 27 velres & acquit . L," 81. 10. ^ Frais jufqu'a bord du navire , .... 177. Courtage de I'argent & ports de lettres, - . - 7. 1. Commiffion fur L. 6908. a 2 p2 . . . • I3g. 3. . ' r ~- 404- « L. 7046. - Les frais jufqu'a bord du navire & les prix des Eaux - de - Vie font les mêmes a l'ifle de Rhé qu'a Oléron; mais cêtte liqueur ne paye aucun droit de fortie a l'ifle de Rhé. Comme c'eft dans cette Ifle qu'on charge les plus fortes parties de fel que les étrangers tirent du païs d'Aunis, donnons - en le compte fimulé füivant de 8 Cents ou 324 muids de fel k 8 livres le muid rendu a bord du navire, ...... L. 1792. - Droits de fortie a 4 !. 10!. 3 d. lemuid, . . • 114. 10". • Courtage de l'argent & pons de lettres, . . . . 4. - Commiffion fur L. 1910. a 2 pj . . , , - 38. 4. - L. 1949- - Le Cent de fel de l'ifle de Rhé contient 28 muids ou 25 tonneaux. Marans, gros bourg fitué en païs trés - marécageux fur la Sevre 011 Seudres, fait un Commerce en fel & en huitres trés - confidérable. Poitiers, capitale du Poitou, eft fitué fur une éminence entre les Z z z 2 Commerce dü mm, 'lommer ce ie Trance.  DU COMMERCE. I. Part. Lit. Iiï. 549 comme toiles & étoffes de foie, de laine & de coton. II en faut cependant excepter la province de Bretagne , qui , indépendamment des ouvrages de fes fabriques & manufaélures , fournit aux étrangers les mêmes articles que les villes de Ia Guienne,. & du païs d'Aunis. Nantes, ville principale de la Bretagne, eft fituée fur la 'rive droite de la Loire, au confluent des petites rivieres de Chezine & tfErdre., qui féparent la ville d'avec le faubourg de la Fofe, dans un terroir également fertile & varié de prairies immenfes & de coteaux couverts de vignes. II n'y a guere de villes en France plus heureufement fituées pour le Commerce, que la ville de Nantes. La mer lui ouvre une communication avec toutes les nations du monde, & la Loire lui donne les moyens de pénétrer dans les plus riches provinces du Royaume, & même jufqu'a Paris, par les canaux qui la joignent a la Seine. II eft vrai que Nantes n'efl pas proprement fur la mer; mais de la rade de Pain-bosuf qui n'en eft éloignée que de huit lieues & oü les plus grands vaiffeaux font en fureté, on peut aifément faire monter jufqu'a la Foffe, des barques & des navires de 60 a 80 tonneaux & les gabarres qui fervent a décharger comme a charger les navires a Pain-boeuf, enforte que Nantes a prefque tóutes les commodités des villes qui font entierement maritimes. Le département de Nantes comprend Pain-bceuf'ou Pimbeuf, Bourgneuf ou Bourneuf, Pormc, le Croiftc, & le Pouligen ; & c'eft dans tous ces ports que les négocians de Nantes font leurs armemens, tant pour l'Europe que pour 1'Amérique. Le Commerce que fait Nantes avec TAmérique eft trés-confidérable Sc fort précieux, tant par le débouché immenfe qu'il procure aux villes de la Bretagne & de quelques autres provinces de France, des marchandifes de leurs fabriques & manufaélures, comme toiles, étoffes de foie & de laine, uflenfiles de fer, de cuivre, & autres, dont les Colonies de 1'Amérique font une grande confommation; que par les riches retours que Nantes en recoit, retours qui forment la principale branche du Commerce d'exportation de cette ville avec les autres places de Commerce de l'Europe. On peut fe faire une idéé de 1'importance de ces retours par la note fuivante du coton, indigo, fucre & café arrivés a Nantes depuis 177» jufqu'a 1780 inclufivement. Zzz $ COMMÏftêS Mi MIDI. Commirci Ó4T» Frantt.  DU COMMERCE. I. Part. Liv. ÏIL 55_ Compte fimülè de io barriques de Sucre terré de St. Domingue / giefant enfemble Brut 15748 ffi.' Taie a 13 p° . 2048. —— Net 13700. k 8o 1. Ie § ; L. 10960. « - Frais dexpédition. Aux porte-faix pour pefer & conduire k la gabarre, L. 13. 14. - Rabattage k 20 f. par barrique & arrimage k 5 f. . - j2. 10. - Gabarres k 20 f. par tonneau, & acquit k caution , - 11. 9. . Comraiiïïon fur L. 10993. « 2 p| . „ . 219. 17. - — 257. 10.' • L. 11217. 10. - On donne fur les Sucres bruts 17 p| de tare, & les frais font les mêtnes que ceux ci-deffus. Compte fimulé de 10 boucauts Café de St. Domingue,' Jpefant enfemble . Brut 11010 ffi. Tare . . 1000 ffi.? Trait kipt 110 5 II10' t Nee oQco g? a 21 f. Ia livre. . i L. I0395.' - " Frais d'expédition. Aux porte-faix a 20 f. Ie millier, plomb 10 f. pai boucauts L. 14. 18. - Tonnelier 20 f. du cent ponr les futailles, . - 99. - . Gabarre 20 f. par tonneau, & arrimage 5 f. par boucaut - 7. O. - Acquit k caution & menus-frais, . . , . 5. 5. - CommilHon fur L. 10521. a 2 pï . . 210. 8. - ~* 337' ' * L. 10732. - - Pour l'indigo les frais font les mêmes que ceux ci-deffus j il fe pefe eomnje le café, & l'on accorde i p| dc trait. Commerce »u mm. Commerce de ld France, %  Commercs db MIDI. Commerce de la France. \ 552 TRAITÉ GÉNÉRAL Compte fimulé d'un tonneau ou 4 barriques de Vin blanc de Nantes qui a couté, L. 14c. • - Frais dexpédition. Entrée & fortie du magazin & roulage . . L. r. - Rabattage en plein 2 1. courtage 11. gabarre environ 3 1. - 6. - Droits aux devoirt 48 f. droits d'oftroi & prévoté 34 f. & acquit, . . . . . . - 4. 3, 6. Commiflion fur L. 151. a 2 pï , t , -3.-6". L. 154' 4f- - Compte fimulé de 5 barriques d'Eau-de-Vie, vergeant enfemble 160 veltes a 90 1. les 29 veltes . . . L. 529, 13. 1. Frais d'expédition. Entrée & fortie du msgadn & roulage i 5 f. . L. 1. 5. • Rabattage en plein ,& plaques de 5 barriques a 21. . - 10. Courtage & réception k 20 f. & jaugeage a 2 f. piece, - 5. 10. » Droits aux devoirs a 3 f. par velte & acquit, . - 23. 18. 6. Gabarres a 3 1. 3 f. par tonneau, . . . - 3. 15. Commiflion fur L. 574. a 2 p~ . . I - 11. 9. 5. ' — ?5- iS- L. 585. 12. - Compte fimulé de 40 muids de Sel, chargés au Croific, a 35 livres le muid de ville rendu k bord du narire . . L. 1400. Commiffion k 2 pj . . » - 28. L. 1428. Chaque muid contient 13 3 1 quartauts nantois, chaque quartaut pefant 40 ffi i & par conféquent le muid 5340 ffi. Le fel fe vend au Pouligen a la même mefure qu'au Croific, c'eft-a-dire au muid ou a la Charge, qui fait 28 facs. A Bourgneuf, la Charge, qm fait 28 fetiers, pefe environ deux tonneaux & demi ou 5000 ffi. Compte  DU COMMERCE. I. Past. Lit. Ut. 553 Compte fimulé de 7 ballots de groffe Toile chargés a Nantes, contenant 412 Aunes St. Georges, . . . a 24 f. 6 d. I'aune L. 504. 14. 147 Dites, Toiles blancbes fans nom, a 22 f. ... - 161. 14. • 601 Dites, Toiles deux tiers, . , a 20 f. . . . - fiat. 446 Dites, Toiles fans nom, ..iiof. . . . - 423. 830^ Dites, Comboitrgs, . . . a 17 f. 9 d. . . - 737. 5. 9. 44c Dites, Halles, . . . , a 17 f. 6 . . . . 385. - 438 Dites, Fougeres, .... a 14 f. 6 , . - 317. . Frais jufqu'a bord du navire, . . . . 29. 10. L 3159. 3. 9- Efoompte a 2 p~ . • ; 6x. 3. 9. 3095. Outre ces articles, les e'trangers tirent de Nantes du coton, des cuirs de boeuf en poil, des bois, du gingembre, du rocou & quelques autres marchandifes des Ifles , ainfi que du papier, des prunes, de l'orge, de 1'avoine & quelques autres articles du païs. Les marchandifes qu'on importe ordinairement a Nantes, confiftent en froment & feigle, chanvre , cordages, planches de fapin , douves, mats & beaucoup d'autres articles. Rennes , capitale de la Bretagne, eft fituée fur Ia Vilalne qui la divife en deux parties. C'eft une ville dont Ie Commerce, quoique affez important, n'eft pas cependant comparable a celui que fait Nantes. Rennes a des manufaétures de toiles & de fil retors, qui rapportent beaucoup a fes habitans. Les toiles font de 1'efpece qu'on nomme Noyalles; la confommation n'en eft pas aujourd'hui auffi grande qu'elle étoit autrefois. Le Commerce de fil retors eft au contraire toujours trés - important & peut aller, année commune, a 300000 livres tournois. St. Malo , ville de Bretagne trés-peuplée & autrefois très-commercante, eft fituée fur un rocher au milieu de la mer dans Ia petite Ifle de St. Aaron, qu'on a jointe au continent par le moyen d'une digue ou langue de terre appelée le Sillon. Le Commerce de St. Malo eft conlidérablement diminué depuis un certain nombre d'années, notamment depuis que le Canada & les autres poffeffions qu'avoient les Francais dans f Amérique feptentrionale font tombées en plus grande partie au pouvoir des Anglois. Les Malouins font cependant encore aujourd'hui les principaux armateurs de France pour la pêche de la morue. Ils font auffi quelques armemens pour les Ifles Antilies, mais on ne peut pas dire que ce Commerce foit important. Le Commerce de cabotage & celui de fpéculation font a-préfent la reffource des armateurs & négocians de St. Malo, qui s'intéreffent jolontiers au Cornmerce de 1'Amérique efpagnolc. Ils /. Part ia. Aaaa Commerce dw MIDI. Commercs dt la Franci, .  COMMÏRCE DU MIDI. Commerce de la france. 554 TRAITÉ GÉNÉRAL entretiennent des relations particulïeres avec lAngleterre, oü ils font un Commerce interlope alftz confidérable. Les toiles & les fils de Rennes font la principale exportation de St. Malo. Compte fimulé de diverfes Toileries achetées a St. Malo; favoir io Balles Toiles de Bretagne contenant, ioco Aunes, a 32 fois I'aune . . » . L. loco. » 1000 Dites, è 38. . . . ... - 1900. icoo Dites, è 41. . . .. » . - 2050. 6co Dites, .52. ... ...» 1550. 600 Dites, è 60. . . . . # . - igoo. 8910. Emballage, droits de fortie & port a bord a 40 f. par balie, . . 20. L. 8930. - - io Balles Toiles dites Halles de Dinant, contenant 80 pieces ou 8263 aunes a 18 f. 6 d. I'aune . L. 7643. 5. 6". Paffe a 14 f. par piece, . L. 56. - - Serpilliere, corde & ficelle pour em- baller, . . . - 96. 14. Torte-faix pour emball. & cbarg., a 4 f. - 20. - « Voitures pour porter k bord, , 4. — Droits d'O&roi k la fortie, . . - 14. 7. - 191. ÏS - 7834. 6*. 6. * Ballots de Toiles dite hauts-Irins de Dinant, contenant 95j Aunes, k 4 1. 10 f. I'aune . . . L. 429. 15. 91. . . k 4 . 15. . . . - 432. 5. 90. . . k 4 . 18. . . . . 441. - P4| ;' * * 5 • 2. . . . - 483. 4. - 1786. 4- e Paffe k 14 f. par piece, T . L. 2. 16. « Serpilliere, corde & ficelle pour emballer . . . - 4. io, Porte-faix pour emballer & charger, - - 15. Voiture pour porter k bord, . . - - 10. • DroitJ d'Oftroi k la fortie, , . - - i$i <5. 9, +. e. 1755. g. e;  DU COMMERCE. I Part. Liv. III. 559 Tranfport de 1'autre part L. 9503. 9. 3- 1 Ballot Halles de Dinan, contenant 4<57, aunes pour 411} aunes a 18 f. 6 d. . . . L. 3R0. .12. 9. Facteur, droit de halle, & voiture de Dinan, . . - 35. 2. • Emballage fimple, & port a bord, . . . - 6. - - 0 r . 421. 14. 0.' ï Ballot Combourg ordinaire, (Combourg Bazonge h 20 f. 6 d.) contenant 383 aunes pour 334 aunes a 18 1*. 3 d. . . L. 304. i$. 6. Facteur, droit de halle & voiture de Combourg, . . - 28. 4. Emballage fimple, & port a bord, . . ... 5. - - i • 337. 15. 6. 1 Ballot Toiles St. Georges, contenant 269 aunes k 24 f. 9 d. L. 332. 17, 9. Frais comme les toiles Fougeres, , . . • • . - 32. 19. - 365. iö. 9.' 1 Ballot Vimoutiers, avec 240 aunes a 29 f. • . ' . L. 348. - - Facteur, droits de halle & voiture de Vimoutier, . - 10. 8. - Emballage & frais jufqu'a bord, . . . . - 6. 14. 6. _ 0 • 371. 2. o. I Ballot i? Frais de voiture & d'emballage &c. . • H- ï0- " 244. 9. - 1 Ballot de Siamoifes fond blanc, dont _^aunes 130^ de % ^ ^ { L. 373. 15. 3- a 30 f. I'aune a 301. 6 d. , ilg. a""es dei dites, -808.18.- a 37 f. I'aune a 38f. L. ii32. 13. 3. Frais d'emballage & jufqu'a bord, . . , - 18. 6.9. ——— 1201. L. 13037. 8. - Merius frais jufqu'a bord, .. » • L, 18. 9. 7* Courtage de traites, . . . . • " '3* 7: 5- Commiffion fur L. 13037. a 2 p| . • - 2<5°' IJ» ' ■' ■■ i" 292. 12. * L. »333°- - •  CoMMfiacE nu MIDI. Commerce de ia Prar.ee. 5*2 TRAITE GENERAL Caen , capitale de la BafTe - Normandie, eft fituée dans un Vallon entre deux grandes & belles prairies, au confluent de VOrne & de YOdon Cette ville fait un grand Commerce en draps, toiles fines, fer papier & plufieurs articles qui fe fabriquent dans fon enceinte & aux environs Elbeup & LouviExs, font deux villes de Normandie remarquables par les fabriques & manufaétures de draps & autres étoffes qu'elles poffedent depuis long-tems. Les draps d'Elbeuf ont {* d'aune de France ou * d'aune de Brabant de large; les qualités en font bonnes &■ le prix fort raifonnable: en voici un compte fimulé. 4 Pieces ,de drap d'Elbeuf mefurant loi| aunes, comptées feulement pour 95ï aunes, de France, è 14 livres I'aune, . . . L. 1337. 'ro. Emballage & frais, . . % 9 . _ io in. L. 1348. - Une voiture d'eau qui part tous les jours d'Elbeuf pour Rouen, facilite 1 enleyement de fes draps & de fes autres marchandifes. On fabrique a Louviers non-feulement des draps pareils a ceux d'Elbeuf, mais auTi des draps fajon de Hollande & dAngleterre. Alencon , Coutances , Lizieux , AvrancHes , Bemay , Pont - rEvéque Pont-de-lArche, Pont - Audemer, Vaiogne, Vire, Ar gent an, Montïvillien Londé, bt. Lo, Orbec, Dametal, Caudebec, 2mot, Eu, NeufcMtell Aumaie, Gournay , & quelques autres villes & bourgs de Normandie poffedent diverfes manufaftures de toileries , draps & étoffes de laine de toute efpece. Bamvitte, gros bourg fitué fur la riviere d'Iton dans un terroir fertile en pommes, fait le cidre le plus renommé & en effet ïe meilleur de Ia Normandie. MAyenne & le Mans, font les villes capitales du haut & du bas tJJatne; on y fabrique quelques étamines & camelots, des fenres trémieres & des droguets de fil. 6 UCII"e Laval, ville confidérable du Maine, fituée fur les deux rives de Ia Moyenne, efl remarquable par les belles manufaétures de toiles qu'elle i tant dans fon enceinte que dans fes environs. Les noms de ces toiles & leurs pnx font comme fuit: Toiles blancbes non battuet, depuis 25. Jufqu'a 3o fois, plus ou m0ins 1 aune, füivant la qualité. Toiles blanches de Pontivy, depuis 30 jafqa'è 35 fois, dite. Dites, royales beau blanc, depuis 35 jufqu'i 120 fois, dite. Dues, facon de Rouen, depuis 30. jufqu'è 90 fois, dite. Dites, de Laval, laije ordinaire, depuis 30 jufqu'è 120 fois-, dite Dites, de Laval, Gris teint, depuis 24 jufgu'a 50 fois, dite.  DU COMMERCE. I. Part. Liv. IïL 563 Les Toiles gris-teint non batu & Pontivy valent quelques fois par aune moins que les toiles blanches. Outre ces Toiles, on en fabrique d'autres, telles que des Bretagnes, Brins, Gros-fort, Halles, Combourgs, toiles de Dinant & autres. Mortagne , capitale du Perche, efi fituée fur une montagne a quelque diflance des fources de YHuifne; cette ville a plufieurs manufaétures de groffes toiles dont elle fait un trés-grand Commerce. Angers, capitale de YAnjou, fituée fur les deux rives de la Mayenne, eft une ville de peu de Commerce; elle a cependant quelques manufaétures de ferges & étamines , plufieurs chapelleries & des tanneries de toute efpece. La Flêche, Chdteau - Gontier, Baugè, le Lade, Douè, Croon, Beaufort, & Cholet, font les villes ou bourgs de 1'Anjou les plus remarquables par les manufaélures d'étoffes qui s'y trouvent. Les 'mouchoirs de Cholet font connus & trés - eftimés. Saumur , ville fituée fur les deux rives de la Loire qu'on y paffe fur un des plus beaux ponts qu'on puiffe voir, poffede quelques manufaétures d'étoffes & fait un grand Commerce de chapeaux. Montreuil - Bellay], Monforeau , Fontevrault, & Richelieu, font les lieux les plus remarquables de ce gouvernement. Tours, capitale de la Touraine, efl une grande & belle ville fituée dans une plaine au confluent de la Loire & du Cher. Les principales manufaétures .établies a Tours font pour les foieries , la draperie & la tanerie. C'eft dans cette ville que fe font ces belles étoffes de foie, comme velours, moirés, pannes, ferges de foie, brocards, taffetas, gros de Tours, fatins &c., qui ne cedent a aucune fabrique étrangere, pas même a cdles de Venife , de Gênes , de Florence, ou de Lucque. Amboife, Chdteau- Renaud, Montrichard, Montrefor, Loches, Beaulieuy Chinon & quelques autres lieux de la Touraine polfedent des manufaélures de foie & de laine de plufieurs fortes. Bourges, capitale du Berry, eft fituée fur une coline qui defcend en pente douce jufqu'aux bords de YEvre & de YOrron. On fabrique tant a Bourges, qu'a llfoudun, Aubigny, Chateauroux, La-Chdtre ,^Vierzon, Selles, Sancerre, Romorantin & quelques autres lieux de la province, des bonnets de laine au tricot & au métier, & des draps groffiers qui fervent pour habiller les foldats & les domefliques. Gueret & Bellac font les villes capitales de la Haute & de la BaffeMarche. Leur Commerce & celui de Jarnage, SAubuffon & quelques autres villes de.la même province, confifte en draps groffiers, dont eljes entretiennent quelques manufaétures en tapifferies de laine fort eftimées, & en d'autres articles moins confidérables. St. Flour & Ceermont, capitales de la haute _& de la Baffe-Auvergne, font un Commerce trés-grand en bleds, vins, fruits, chanvre, bétail, fromage, charbon de terre & plufieurs autres produclions du païs ; en draps, camelots, cadis, étamines & autres étoffes de laine Bbbb 2 Commerce do midi. Commerce de le. France.  COMMEIISE DU MIDI. Commerce de lel France. 5H TRAITÉ GENERAL & de foie, dont II y a dans ces deux villes plufieurs manufaaures confidérables, ainfi que de dentelles de fil facon de Flandres & d'Angleterrede couteaux, rafoirs, cifeaux, eartes a jouer; enfin, de papier qui p0nr 1'impreffion, paffe pour le meilleur de l'Europe. Les autres villes de cette province les plus confidérables par les manufaaures & firidüftrieufe aclivité des habitans, font, Aurillac, Thiers, Ambert, Befje , RJom Cujjet, &c. Lyon, ville Ia plus confidérable de France après Paris, eft fituée au confluent de ia Saóne & du Rhone. Sans être un port de mer, elle fait un Commerce immenfe avec toutes les parties du monde, & ce font fes fabriques en tout genre, notamment en foiries, qui fourniffent a ce Commerce. En fait d'étoffes, rubans de foie & galons, c'eft de Lyon que fort ce qu'il y a' de plus exquis, tant pour le choix des couleurs que pour f élégance & la variété des defleins. _ Les fabricans Lyonnois favent fi bien combiner & nuancer les couleurs qu'ils en obtiennent toujours quelque nouveau refukat qui plait & ne tarde pas a être adopté par Ia capitale, & de la ie repand non-feulement dans les autres villes du Royaume, mais dans la plupart des Etats de l'Europe. Un des principaux négocians de Lvon nous a procuré un détail des différentes fortes d'étoffes de foie qui fe fabriquent en cette ville, & de leurs prix, mais cetix-ci varient tant qu'il n'eft pas poffible d'en donner des prix comrnuns, & fans cela 1'énumération des différentes efpeces eft fuperflue. II y a un tribunal de Commerce a Lyon annexé au Confulat, dont 1'objet eft la fureté & la confervarion de quatre célebres foires qui f> tiennent dans cette ville , dont la commence Ie premier lundi après la Quafimodo ; la 2e. le quatre d'Aoüt, la 3e. le trois Novembre & Ia 4e. le premier lundi après la fête des Rois. II y vient des marchands de toutes les nations de l'Europe pour y vendre & acheter. Chaque foire dure 15 jours, pendant lefquels les payemens des lettres de change fe font en la maniere qui fera expliquée au fecond volume. La Brejïe, St. Chaumont, Feurs, St. Etienne de Fur and, MontbrifTon , Roanne, File-franche, Belleville, Beaujeu, Amplepuis, & quelques autres villes du Lyonnois, du Forès & du Beaujolois, font auffi quelque Commerce & poffedent plufieurs manufaaures en différens genres. Moulins, capitale du Bourbonnois, eft fituée fur une grande route qui mene de Lyon a Paris. La coutellerie y eft portee au plus haut point de perfeéhon, & le Commerce en eft trés-étendu. On y fabrique auffi quelques étoffes de laine, comme ferges, étamines & crêpons. Boubon-Archambaud, & Monthicon, deux villes du Bourbonnois, ont quelques manufaaures d'étoffes pareilles a celle qu'on fait a Moulin. Nevers, ville fituée fur le penchant d'une coline a la rive droite d coton filé ou en poil, cafie, maftic, gayac, fel, oranges & autres fruits. Les habitans de Porto - Rico font un grand commerce avec les Ifles Danoifes de St. Thomas, Ste. Croix & St. Jean , ainfi qu'avec d'autres peuples européens qui ont des établiffemens vers cette partie du Nouveau-Monde. La Marguerite, oü la Margarita, eft une Ifle Efpagnole fituée proche Ia cöte de 1'Amérique feptentrionale , au degrés de latitude Nord. Elle étoit autrefois fameufe par Ia pêche de perles qui s'y faifoit, mais depuis le milieu du dix-feptieme fiecle, cette pêche eft fort diminuée. Lorfqu'elle foutenoit encore fa première réputation, il s'y pêchoit, année commune, pour prés de 100000 ducats de perles, qui étoient portées a Carthagene pour y être percées & enfuite tranfportées en Efpagne. Carthagene , ville fituée fur la mer du Nord , a un des meilleurs ports du nouveau monde. Elle fait un Commerce très-confidérable nonfeulement dans 1'intérieur du païs, oü elle entretient des relations avec Lima, capitale du Perou; mais auffi au dehors, tant avec les païs circonvoifins qu'avec 1'Efpagne direclement. On tire de Carthagene, de l'argent du tabac, du coton, du cacao, des cuirs, de l'indigo de Guatimala & plufieurs autres articles. Porto-Bello, ville de la province de Panama, peu éloignée de Carthagene, eft fituée par les qi degrés de latitude feptentrionale. On y tient des foires trés-riches quand il arrivé d'Efpagne quelques navires de Regiftre _ ou de la fiotte avec des marchandifes d'Europe. Les habitans de 1'intérieur du païs viennent alors a Carthagene acheter ce qui leur convient de ces marchandifes, pour lefquelles ils donnent ou de l'argent comptant ou d'autres marchandifes, comme du tabac, du cacao, & du quinquina. Buenos- Aires , ville fituée par les 35 degrés de latitude Sud, eft batie fur h rive^ méridionale du grand fleuve de la Plata, fur le penchant d'une coline , a 1'embouchure d'une petite riviere qui tombe dans le fleuve. Ses habitans font riches & doivent leur opulcnce au grand Commerce qu'ils font tant au dedans qu'au dehors ; le Commerce du dedans fe fait avecle Paraguay, le Chili & le Perou; & celui de dehors tant avec les Efpagnols d'Europe, qu'avec les Portugais du Brefil & avec les Efpagnols ètablis fir le Continent & dans les Ifles'de 1'Amérique. Les principales CoMteERCK fae MIDI. Commerce de 1'Efpagne.  572 TRAITE GÉNÉRAL" marr-i-ianrUilae J„ r> »•. r ... i • „. Commerce du MIDI. 1'Efpagne. ' ^^^1 me uc juueuus- /lires lont, aes cuirs lees en poiï, dü lucre, du cacao de Guayaquil, de 1'herbe du Paraguay, du tabac & ^^^.vj^^o cimucü moins importans. Santiago, capitale du Chili, fituée fur la mer du Sud, efl le lieu oü arrivent par terre les marchandifes de Buenos-Aires deflinées pourMte, laCmceptmt,F^paratfi,Coquimk & Guafco, villes principales du Royaume de Chili. Baldma efl la. première ville qu'on trouve fur la cöte après avoir debouqué le Détroit de Magellan; elle efl fituée a deux lieues de la mer par le 40". degré de latitude, entre deux rivieres, qui a leur embouchure forment un des plus beaux ports & des plus fürs de toute cette cote. Le Commerce principal d'exportation du Chili confifte en or & argent dont il y a des mines confidérables en ce Royaume ; en cuirs, cacao öc quelques autres articles de moindre conféquence. Lima, autrement Ciudad de los Reyes, efl fituée dans une ?rande & agréable valide du même nom par les 12 degrés 27 m. 7* f. de latitude auitrale. Cette ville efl très-fameufe & trés-confidérable, paree qu'a J1 avantage d etre la capitale du Perou, elle joint celui d'être I'entrepöt de toutes les marchandifes de ce Royaume. II y a une faétorerie générale a Lima pour le Commerce. C'eft-la que fe raflemble non-feulement tout ce qui fe fabrique dans les autres provinces, mais auffi toutes les marchandifes que les navires efpagnols apportent, pour être enfuite répandues dans la vafte étendue de cet Empire, dont Lima efl comme Ia mere commune. . Le tnbunal du Confulat efl a Ia tête de ce Commerce auquel les Vice-Rois, les Gouverneurs, les Officiers, les Mobles & autres perfonnes qualifiées , ne rougiffent pas de nrendre part, paree ou.- c'eft le leul moyen dacquérir des richefles dans ce païs-la. C'efl auffi a Lima que fe depofent les produclions & les richefles des provinces méridionales du Perou, pour etre embarquées fur la flötille qui part de Callao. port de i^ima, pour aller a Panama dans Ie tems de 1'arrivée des navires d'Efpagne. Les propriétaires de ces fonds & de ces marchandifes en donnent a direction aux Commercans de Lima, & ceux-ci les vont trafiquer a ia loire de Panama conjointement avec les leurs propres Les mar.-handfles que les navires Efpagnols chargent a Lima pour l'Europe font de letain, des laines de Vigogne, du quinquina & du cacao. Les autres villes principales du Perou qui font quelque Commerce dans les mêmes articles que Lima font les fuivantes: La Plata, capitale de la province éeCharcas; Arequtpa, Truxillo, Cuzco, Caxamanca, dans le Perou proprementdit; Qutto, Guayaquil, Popayan, Macas, dans la province de Ouito; lanama, Acapulco, Leon, Granada, laTrinidad&quehues autres. dans le Royaume de Tierrafirme ou Terre - ferme j La Paz, Sta Cruz dl la i>terray& Tucuman capitales de trois Provinces, dans ks Cordillieres des Aftdes;enfin, hueftra fennora de la Afuncion, capitale dn Paraguay. i^Lfpagne poffede, outre les établiffemens de 1'Amérique dont nous venons de parler , les Ifles Pbilippines, fituées dans Ia mer des Indes',  DU COMMERCE. I Part. Liv. IIL 573 entre la Chine & les Moluques, a 100 lieues des cötes de Camboya & de Champax, & a 200 lieues des Ifles Mariannes, Les Philippines forment un des cinq Archipels de 1'Océan oriental. L'Ifle de Manille, ainfi nommée de fa capitale , eft la plus confidérab'e de toutes celles qu'occupent les Efpagnols, & le centrede leur Commerce, qu'ils étendent d'un coté jufqu'a la Chine, & de 1'autre fur les cötes de 1'Amérique qui confinent a la mer du Sud. Les marchandifes qu'on tire de Manille & de toutes les autres Ifles dont le nombre furpaffe douze cents . font de 1'or, que les habitans trouvent dans leurs montagnes & leurs rivieres; de la cire, du ris, du fagou, des étoffes d'éccrce d'arbre, des noix de coco, de l'huile de fefame & de lin , du fer. de 1'acier & du fafran. Acapulco, ville du Pérou fur Ie bord de la mer du Sud, expédie tous les ans un gros navire chargé de diverfes marchandifes pour Manille; ce navire rapporte en retour avec les produétions de l'ifle de Manille, des étoffes de foie & de coton & beaucoup d'autres articles des Indes & de Ia Chine. Les Ifles Canaries , fituées a 1'Occident de 1'Afrique entre le 27e. degré 30 m.& le 29°. d. 45 m. de latitude, appar tienneut auffi a 1'Efpagne. Elles font au nombre de fept, aopelées Canaria, Gomera, Patina, Ferro, Lancerota, & Fuerteventura, &produifent d'excellens vins, fort eftimés dans toute l'Europe. Pour faciliter la defcription que nous allons donner du Commerce de 1'Efpagne, nous divifons ce Royaume en trois parties: la première comprend les deux Caftilles , les provincas d'Arragon , de Navarre, d'Alaba , de Guypufcoa, de Bifcaye, de la Montagne, des Afturies, de Galice, de Leon & d'Eftramadoure. La feconde, 1'Andaloufie & la Murcie; la troifieme, les provinces de Catalogne, de Valence & de Mallorque. § III. Commerce des deux Caflilles, dArragon, de Navarre, d Alava, de Guypuzcoa, de Bifcaye, de la Montagne, des Afluries, de Galice, de Leon, & dEflramadoure. Le Commerce de ces provinces eft trés-confidérable , notamment celui des provinces maritimes ; il confifte en produclions naturelles dont les principales font, des laines, du fer, du vin & des fruits; mais ces articles étant diftribués dans différentes provinces, de facon qu'on trouve dans les unes les articles qui manquent dans les autres , & réciproquement , il devient nécelfaire que nous entrions dans quelque détail fur ce que chacune d'elles renferme & en quoi chacune contnbue au Commerce général. Madrid, capitale de toute 1'Efpagne, 1'eft auffi de la Nouvelle-Caftille. Cette ville efl: batie au milieu d'une grande plaine, entourée de toutes parts de colines. On donne a cette ville trois lieues de circuit , le chateau & le jardin de Buen-retiro non compris. Le Manzanares embraffe de fes eaux les parties occidentales & méridionales de Madrid. En hiver ce fleuve grgffit beaucoup par la fonte des neiges & dans ies Cccc 3 COMMSXCÏ BB Mfm. Commerce it l'Efpagne.  CnVIMERCE DU KnM. Commerce dt f Efpagne. I i j i : 1 < < i 1 574 TRAITÉ GENERAL autres faifons il n'efl pour ainfi dire qu'un ruiffeau. Madrid efl aujourd'hui une des villes les plus belles & les plus propres de l'Europe. On y voit beaucoup d'établiffemens utiles pour les fciences. Pour la partie du Commerce, il y a dans fon enceinte & aux environs diverfes manufaélures d'étoffes de foie & de laine, entre autres la fabrique royale de San Fernando, une belle fabrique de porcelaine a 1'inftar de celle de Saxe qui appartient au Roi, de même qu'une fuperbe fabrique de glacé établie a St. Ildefonfe, dans laquelle on coule des glacés qui furpaffent en grandeur tout ce que l'on fait en ce genre dans les fabriques les plus renommées de l'Europe. La Compagnie ou Communauté des marchands de Madrid efl un établisfement remarquable & peut-être unique dans fon efpece. Elle efl compofée des cinq Corps principaux de Marchands, qui en 1733 furent réunis fous une feule direélion par lettres patentes du Roi. Ces Corps font formés, i°. de la Compagnie des Marchands jouailliers, 2°. de celle des Marchands d'étoffes de foie, d'or & d'argent; 3°. de celle des Marchands drapiers, 40. de celle des Marchands de toileries; & 50. de celle des Marchands épiciers & droguifles. Chaque Corps a un Député repréfentant, & tous les cinq Corps choififfent tous les trois ans deux Directeurs : c'efl de ces fept perfonnes, un Secrétaire & un Caiffier que font formés la Direélion & le Confeil permanent de la Compagnie fous le nom de Diputacion y Direccion de los Cinco Gremios mayores de Madrid. Comme 1'objet effentiei de cette affociation des marchands de Madrid eft non-feulement de foutenir leurs Corps refpeélifs dans un état de fplenJeur, mais auffi de donner de l'aélivité aux branches principales de 1'inluflrie & du Commerce intérieur & extérieur d'Efpagne, elle a a Cadix me maifon de Commerce refpeótable, compofée de deux Députés-Direc:eurs, d'un Secrétaire & d'un Caiffier que la Compagnie de Madrid nomme :ous les trois ans: les Direéleurs peuvent cependant être continués pluüeurs années de fuite fi les intéreffés le jugent a propos. Elle poffede a Valence une des plus belles manufaélures de foie qu'on puiffe voir, a la :ête_de laquelle efl un Direóteur nomfné par la Compagnie. On peut juger lel'importancede cette manufaclure oü il efl rare que le nombre des métiers jattans foit au-deffous de 600, & oü quelquefois on en compte jufqu'a 800. La Compagnie a auffi dans plufieurs autres villes d'Efpagne des manufac:ures en toiles, & en étoffes de laine & de coton, oü elle fait travailler pour bn compte , mais elle ne borne pas-la fon Commerce; car elle en fait m très-étenduavec 1'Amérique ; c'efl pourquoi elle équipe divers navires le regiftre & les charge pour fon propre compte , tant pour la Nouvelleïfpagne, que pour le Perou & les autres poffeffions Efpagnoles. Elle fait les achats de laine & d'autres marchandifes d'Efpagne qu'elle fait expélier par les correfpondans qu'elle a dans chaqae port, & vendre par eux qu'elle a pareillement dans les païs étrangers oü elle defline ces tiarchandifes. Elle a commiffion ordinairement dc YAfiento pour fournir iu pain & des habits aux armées du Roi ; fouvent aufli elle fe  DU COMMERCE. I Part. Liv. UI. 575 charge de divers autres approvifionnemens pour les troupes de terre & pour Ia marine royale. Le fond principal de cette Compagnie eft a Ia vérité modique, n'étant que de vingt millions de réaux de vellon, divifés en actions,' mais les intéreffés, qui font au nombre d'environ 300, font obligés folidairement, tous pour chacun & chacun pour tous , a répondre des capitaux qui leur font confiés. Auffi la confiance dont les Gremios jouiffent en Efpagne n'eft pas moindre que celle dont peuvent jouir les banques les plus refpcétables des autres Etats de l'Europe; elle efl même telle, que dans plufieurs occafions cette Compagnie a été obligée de refufer des capitaux immenfes qu'on lui offroit ainiérêt, quoique celui qu'elle paye ne foit pas au-deffus de 2\ p° par an. La ville de Madrid renferme beaucoup de richefles, malgrè fon éloignement des ports de mer & le peu de Commerce aétif qu'elle fait. Oh y compte beaucoup de Capitaliftes fort riches, des Banquiers qui ne le fonc pas moins, & des Maifons faifant le Commerce de laine, qui entretiennenc des correfpondances non - feulement avec les négocians , qui réfident dans les ports de mer du Royaume, mals encore avec les principales villesde Commerce de l'Europe. Tolede, principale ville de la nouvelle Caftille, eft batie fur un rocher au bord du Tage qui I'environne en plus grande partie. On y trouve une manufaér.ure d'étoffe de foie; mais le Commerce n'eft pas brillant dans cette Ville. Guadalaxara, ville fituée au bord du Henarès, eft remarquable par une fabrique royale de draps & étoffes de laine qui occupe un boanombre de fes habitans.. Talavera de la Reina , ville auffi fituée au bord du Tage, a quelques manufaétures d'étoffes de foie, & des machines pour filer la foie fort ingénieufes. Alcala de Henarés, Cuenca, Ciudad- Real & quelques autres villes de la nouvelle Caftille font quelque Commerce en produétions du païs, qui confiftent principalement en bleds ,. fafran , fruits , bétail & vin, furtout de la Mancha dont Ciudad-Real eft la Capitale. Burgos , capitale de la vieille Caftille , eft fituée au pied d'une montagne prés de la riviere d'Arlauzon. Le Commerce y eft toujours floriflant, quoiqu'il foit confidérablenïSnt déchu de fon ancien luftre. Valladolid , fituée au bord de la riviere Pifuerga , eft une ville d'un affez grand Commerce , & qui poffede quelques manufaétures d'étoffesde laine. Segovie eft batie dans une vallée au bord de la riviere Erafma,. dont les eaux font excellentes pour le lavage des laines. C'eft dans cette ville que les piles des vlaines d'Efpagne les plus renommées font lavées; on y apporte la laine en fuin ou furie, de Fillacaftin, bourg fitué a deux lieues de Ségovie ou l'on tond les troupeaux de brebis qui vers 1'été y viennent des montagnes de Leon & de 1'Eftremadoure , comme nous le dirons ci-aprés, On fabrique & covMR'JieB nu Mini. Commerce Cs CEf-pagnc* /  57<5 TRAITÉ GÉNÉRAL COMMBRCl DO UWl. Commuee ie l'Efpegnt. Ségovie les plus beaux draps d'Efpagne; on y fait auffi du papier 6c de ia fayance. Logromio , Calahorra, Siguenza, Osma , Soria, & quelques autres villes^ de Ia Vieille - Caftille font auffi quelque Commerce, qui confifte principalement en laines, vins, bied, miel & plufieurs autres productions du païs. Saragosse,ou Zaragoza, capitale du royaume d'Aragon , eft fituée dans une plaine au bord de YEbre, qui arrofe & fertilife cette contrée en y formant beaucoup de finuofités. Cette ville a quelques manufaétures d'étoffes de foie & de laine; & il s'y fait un bon Commerce en bleds, réglifle , vins, huile, lin, fafran & autres produétions du païs. Les autres villes d'Arragon font Tarrazona , Borja, Calatayud, Albarrazin, Tervel, Daroca, Bahaftro, Huefca & Jaca. Pampelune , ou Pampiona, capitale de ia Navarre, fituée au pied des Pyériées, dans une grande plaine au bord de la riviere Ar ga , efl: une _ ville qui fait un Commerce confidérable, notamment avec les Caftiilans. La Navarre produit d'excellens vins, entre autres un vin fameux qu'on nomme Rancio de Peralta , & qui efl infiniment eftimé des eonnoifleurs. Eflella, Viena, Tudela, Olite & Tafalla, font les principales villes de la Navarre après Pampelune. Victoria, ville principale de Ia* province d'Alava, fituée fur une hauteur, _ fait un bon Commerce avec les Caftiilans & autres peuples de 1'intérieur de 1'Efpagne, qui viennent dans cette ville acheter les marchandifes dont ils ont befoin. Saint - Sébastien , ou San- Sebajlian, port de mer fameux, ville fortifiée & capitale de la province de Guypuzcoa, efl fituée au bord de la mer de Bifcaye, a 1'embouchure de Ia petite riviere d'Urumen; fes habitans font un Commerce trés-confidérable avec laNavare, la Caftille & plufieurs autres provinces d'Efpagne dont les marchands viennent a St. Sebaftien acheter du cacao , de la canelle, du poivre & d'autres épiceries ; du tabac en poudre, des toiles & plufieurs autres articles, que les négocians de cette ville tirent de Hollande, de France & d'Allemagne. Le Commerce d'exportation de St. Sébaftien n'efl: pas bien important; il confifte uniquement en fer; mais comme c'eft dans cette ville, ou plutöt a Paffages, port peu diftant, que la Compagnie de Caraques faifoit ci-devant fes armemens pour la cöte de Caraques, aujourd'hui que le commerce eft libre pour les particuliers qui voudront trafiquer fur cette cöte de 1'Amérique , St. Sébaftien en profitera & pourra devenir, au moyen des retours que fes négocians recevront de Caraques, une des villes les plus importantes d'Efpagne pour le Commerce d'exportation.' Faenterabia , Irum, Tolofa , Cuetaria , Villafranca font les villes principales» de la province de Guypuzcoa. Bilbao eft une des plus belles villes non - feulement de la Bifcaye, mais auffi de 1'Efpagne; elle eft fituée fur la riviere dYbeyzabal qui, a deux  OVWBRCE DU Mini. ™is «feputa quelq.es années il s'embarquc a St. Ander a n mUe baIles dü ^ & 2 a 3000 balles d'Agnelins, & d'autot meins è l£c!  DU COMMERCE. 1. Part. Liv. IfL 579 felon1'expreffion des Efpagnols) comme très-avantageux pour le proprie'taire de la laine, qui calcule ordinairement fur 12 a 13 ffi feulement, quoiqu'il arrivé quelquefois que le rendement monte a peine a n ffi. En effet, fi Iorfque les troupeaux font en marche pour les lieux oü ils doivent être tondus, il ne tombe pas beaucoup de pluie, la pouffiere dont toute Ia route efl couverte fe mêle a la fueur des moutons & forme fur leur toifon une croute qui ne fe fépare de la laine que par le lavage; au lieu que s'il pleut dans le tems de la marche, les chemins étant fans pouffiere, les toifons fe nétoyent en partie dans le cours de la route. Lorfqu'on achette les Laines en fuin , le vendeur ne fait point de réfaétion a 1'acheteur pour les immondices qui fe trouvent attachées a la Laine; c'eft a celui-ci a calculer le déchet qu'elles pourront avoir, & c'efl ce qu'il ne peut favoir parfaitement qu'après que la laine a été bien lavée. Les prix des Laines fe reglent lorfqu'elles font en fuin , & toujours d'après 1'eflimation (a VaiteHiion comme difent les Efpagnols) qu'on fait chaque année de ce que les ' premières piles Léonefes pourront valoir dans 1'Etranger, ce qui dépend d'une infinité de circonftances qu'il n'eft pas pofiible de prévoir. Au refle, ces prix varient tellement tous les ans qu'on a vu les Laines Léonefes valoir une année 60 réaux de vellon, & l'année d'après fe vendre jufqu'a 100 réaux & plus. Le rendement des Laines Segoviennes peut aller communément de 10 a 12 ffi, & fes prix en fuin roulent de 50 a 90 réaux 1'arrobe. Le rendement des laines Soriannes en général peut être de 9 a 11 ffi & les prix roulent de 40 a 75 réaux 1'arrobe. Compte jbnüli d'achit de 2440 arrobes de Laine Segovienne dont I2i8i- Arrobes, achetétes a YAittntion de la püe du Marquis del Vadillo, qui efl: de 76 réaux 1'arrobe, .... Itx. V°". 02606. I22IÏ Dites, achetées a la même attention avec un réal de rabais c'eft-a-dire a 75 réaux 1'arrobe . . - g\Si%. 17. - 2440 Arrobes de laine, agnelins (*) & pelades en fuin . Rx. Von. 184218. 17. » (*) La Laine des agneaux, qu'on nomme Agnelins dans le Commerce, fe vend conjointement avec la Laine des moutons de la mène pile, ce qui eft un defavantage pour les acheteurs de ia Laine en fuin; car, quoiqu'ils payent les Agnelins au même prix que la Laine, il s'en faut de beaucoup qu'ils en retirent le même prix. C'eft du tems qu'il fait pendant 1'hiver que dépend 1'abondance ou la vareté des Agnelins; car, quand cette faifon eft douce, les brebis qui ont alors des paturages en abondance peuvent aifément nourrir leurs petits agneaux, que dans ce cas, on laifTe croitre; au lieu que, Iorfque i'hiver. eft rude, les paturages manquant & les brebis ne pouvant pas nourrir tous leurs agneaux, on eft obligé d'en tuer une partie, & on laiffe feulement a deux brebis un agneau a nourrir; dans le premier cas, c'eft-a dire quand I'hiver eft doux, les Agnelins forment un 1 ou } fur le total d'une pile de laine; & dans le fecond feulement -,\ oude la totalité. Mais li les acheteurs de laine craignent d'un cóté de trouver trop d'Agnelins dans une pile de laines, d'un autre cöté, lorfqu'il y en a beaucoup, ils en font ampiement dédommagés par la belle qualité de ia Laine, qui ordinairement eft meilleure dans les années oü I'hiver a été doux que Iorfque cette faifon a été mauvaife; c'eft ■ la une chofe que 1'expéritnce a confirmé tam de fois, cju'on ne peut pas la révoquer en doate. Dddd z COMMEFXE Dü MIDI, 'Ejpfgnt.  58o TRAITE GENERAL Tranfport de 1'autre part i « , Rs. V". 184218. 17. Frais. Couper & coudre le ballin, ficelle, port du balin aux Efquileos . . , Rx, jg2> Gratification d'ufage aux pafteurs lors de la livraifon de la laine, . . . 40. - - Frais de réception, journées des ouvriers & emballeurs, leur nourriture, falaire du facteur pendant 7 jours, &c. ... 199. 25^ - Voiture de 1218} arrobes des Mayorales juf- qu'au magafin . . . . - 62. 17. - Dite, de 1221^ dites, formant 122 charges k 10 réaux, . .... \1220. - - * Mettre & arranger dans le magazin les 340 balles de Laine en fuin . . . 55. Tranfport de la Laine du magazin au lavoir, . - 66. 17. - Gratification d'ufage aux trieurs , laveurs , ouvriers du pré &c, . . . - IOo. - . Payé a un facteur pour trier, béuéficier ft fécher la Laine . . . . . 216. • - Dit, a deux gardes pour garder la laine pendant 35 jours a 6 réaux, . . . 216. - . Pour le triage de 180 anodes d'Agnelins, k 8} maravedis 1'arrobe, . . m „ 45. - . Pour celui de 145I dites , de tiercés en fuin a 16 maravedis. . . . «j, 14, „ Nétoyer les baffes fortes en fuin & en blanc fur le pré & dans Ie imgazin, . . - 293. 27. - RamafTer les petits morceaux de Laine fur le pré & les dépouiller d'ordures, . « 35. . . Bénéficiage de 895 £ arrobes en blanc a 5 réaux vellon 1'arrobe, . . . - 4477. 17. > Droit du pré payé k la communauté fur 8951 arrobes k 5 mrs. , . . • i3r. 23. - Pour marquer les 97 balles de Laine en blanc 1 8| mrs - 45. - J Gratification a Tadminiltrateur du Roi & décharge des acquits, . . . - 48. - - Pour 97 balins, ou enveloppes des balles, k 30 réaux chacun, . . ... 2510. Emtnigazinage de la Laine en fuin & en blanc, 4 1 réal par balie, . « . . » 97. - » 10524, ai. -  DU COMMERCE. I. Pakt. Liv. III. 583 Tranfport de 1'autre part , . . Re aux V°r. 199687. 17. Frais d'expédition. Droit de la Lengua de Agua fur 20000 ffi a 2655 maravedis. .... Rx. I5*5ï7- 2JDroit du Confulat, emballage & port a bord, a 6 r*. la balie, .... - 480. Commiffion d'expédition fur Rx. 215785. ^ 2 p| - 4315- 24. - 20413. 12. • Rx. V0B. 2ïoioo. 29. Compte fimulé d'achat k Bilbao 'de 28 ballotins d'Agnelinr, pefant enfemble S204 ffi a 100 réaux vellon 1'arrobe . . R\ V011. » Frais dexpédition^ Droit du Confulat & pefage a i\ r&iux par balie, R". 70. - <» Racommodage des facs, a z\ r% • • ■ 98. - - Port a bord du navire a \ de real, . . - 21. 17. - Emmagazinage a r réal par balie, . . - 28. - - Commiffijn d'expédition fur Rx. 33033. 17. k 2 p§ - 660. 22. - 878- y« • Rx.V°n. 33694. 5- - L'Article principal du Commerce de Bilbao après les laines, eft le Fer, dont les quafités font trés - eftimées dans 1'Etranger; il y en a de plufieurs fortes, principalement deux qu'on nomme 1'une FerTiradera, 1'autre Fer Zéarrola dont les frais de la fabrication font en général comme fuit,, iavoir: Du Fer Tiradera, Fer Zéarrola, 7 Charges de charbon * 7 rx. Rx. 49. 6 Charges de charbon a 7 rx. Rx.. 42; Bena ou mine de fer . . - 15. Bena, tranfport, eau, & main Tranfport au martinet . . - 2. d'ceuvie • . , Eau, main d ceuvre & menus Coüte chaque quintal macho. . RA 70.. frais» • * ' _1 *2: NB. On peut travailler dans chaque Coüte chaque nuintal maetê. RA 79. martinet 60 quintaux de Ftr pa:.' femaine, On fabrique dans la Bifcaye , quand les années font pluvieufes r environ:. 80000 quimaux de fer, chaque quintal de 15.5 ffi, poids de Caftilfe;, qu oo. Commercs do midi. Commercs de VÊfgagne.  Commerce du midi. Co mms ree dt {"Efptgrte. 584 TRAITÉ GENERAL nomme Quintal-Macho, pour le diftinguer du quintal fimple, qui eft de 100 ffi, poids de Bilbao, lequel eft 6\ p° plus fort que le poids de Caftille. Compte fimulé de 717 quintaux Macho & 71 ffi de Fer, dont aci qx. 14.2 ffi deFer Tiradera quarré en 732 barres a 82 rx. le q'. Rx. 16557. 5. - 407. 33. dit Searrola plat . 1162 . . a 68 , . . - 27690. 16. 108. KI. dit . Searrola quarré &■> Palanruilie . . j 2°8- ' 7°' • • " ™83. I2' ' 717 qx. 71 ffi 2102 barres . . Rx. Von. 51830. 33. - Droits & frais jufqu'a bord a * de réal de vellon par quintal . - 537. 25. Commiffion fur Rx. 52368. 24c. a 2 p§ . . . - 1047. I2> - Rx- V°"T534Ï*6. 2. - Les Chataignes & les Noix formant une branche de Commerce confidérable a Bilbao, il convient d'en donner le compte fimulé füivant: Compte fimulé d'achat de 40 fanegues de Noix et 939 fanegues de Chataignes dont 622 fanegues . . a 14 réaux . Rx. Von. 8703. - - 317 dites. z 15 . J . - 4755. . - pour 40 dites de Noix '. a 18 . . . . * . 720. - - 14183. - - Frais d'expédition Pour frais du voyage, porter les expéditions èPortu- galete &c. . . . . . Rx. 353. 25. • Emmagazinage 28 rx. & frais de 6 gabarresa 32 rx. - 223. 26. - Commiffion du Facteur employé pour 1'achat des Chataignes . . . . 1408. 17. • Pour la permiffion du Sindic de Ia Seigneurie . - 285. - - Pour la demande & expédition de cette permiffion . - 24. • - Droit de la Seigneurie fur 939 fanegues Chataignes a 1 réal. .... 939. - • Mefurage des Chataig. & des Noix, a ? de réal la fanegue - 244. 26. - Commiffion d'expédition h if réal par fanegue , - 1468. 17. - 4952. 9 - Rx. Von. 19135. 9. - Le commerce d'importation de Bilbao n'efl pas moins confidérable que celui d'exportation; il confifte, dans les bonnes années, en tems paix,en 100 a 120 mille quintaux de morue, 16 a 20 mille quintaux de chanvre, dont on fabrique dans cette ville des cables & cordages pour Cadix & d'autres ports  COMMBRCE DU Midi. Cimmerce dt t'Efpcgn!. 58ö TRAITÉ GÉNÉRAL Laredo, Cafïro - Urdiales , & San Vkintt de la Barquera, font trois autres petit ports de IaMontagne, fitués entre Bilboa & Saint-Ander. Santillava eft une ville confidérable de la Montagne. ^ntüiana Oviedo, Capitale de la Principauté des Afturies, elf fituée dans une plaine élevée entre les rivieres dOvle & de Deva, a cinq ou 6 lieues dé Gijon qui eft un des ports principaux des Afturies. Abïlès, VïlQchfa, Kivadejella, Cubilledo, Luarca & Navia font auffi des ports de cette principauté; la noifette eft la feule marchandife qui s'exporte de ces ports pour 1 Étranger: on achette ce fruit dans les montagnes & on le chanre a Gijon, Villaviciofa & Rivadefella. S Corogne (la) ou Corunna, capitale du Rovaume de Galice, eft auiourd'hui un des ports les plus confidérables de 1'Efpagne, par 1'établiifement qu'on y a fait, il y a quelques années, des paquebots-courriers qui partent de cette ville, favoir un chaque mois pour les Ifles Canaries, laHavane, la nouvelle Efpagne & les Ifles Philippines ;& un autre de deux mois en deux mois pour tfuenos-Aires.. Ces paquebots font le plus fouvent chargés de marchandiies d Furope propres pour 1'Amérique, & a leur retour de marchandifes d Amenque propres pour l'Europe. Dans les deux dernieres années qui ont precede la guerre aétuelle entre 1'Efpagne & 1'Angleterre (favoir en 1777 & i77f), d eft arnve a Ia Corogne 13 paquebots de Buenos-Aires & 24. delaüavane, lefquels. ont apporté 23291 quadruples d'or effeftives 1054528 piaftres fortes, 7061 caiffes de fucre, 114999 cuirs de boeuf fecs en poil; 2400 qumtaux de bois de Goayacan & de Campêche <2y arrobes de tabac en poudre & en clgares ou petits rouleaux très-minces P47 bamis d eau de vie de canne a Sucre & quelques petites parties de cacao café, ris & autres articles moins confidérables, autre autres du fuif. Indépendamment des Paquebots courriers, on expédioit de Ia Corosne ayant Ia guerre plufieurs navires particuliers pour la Havane & BuenosAires, qui apportoient des chargemens compofés des mêmes marchandifes ci-deffus enoncées; il efl a croire qu'a la paix ce Commerce reprendra une nouvelle vigueur. ^ Ferrol, port voifin de celui de Ia Corogne, efl le principal chantier de a marine du Roi d'Efpagne. Les ouvrages qu'on y a faits depuis quelques annees & ceux qu'on continue a y faire, tant pour la fureté que pour la commodite de ce département de la marine, ont couté des fommes immenfes.. II y a dans cette ville une belle manufafture de plus de cent metiers de toiles a voile pour Compte du Roi, d'oü fort la plus belle marchandife qu on puiffe voir en ce genre. Rivadeo eft un port de la Galice fur les frontieres des Afturies dans les environs duquel on fabrique des toiles trés - eftimées. Mondonnedo, Ville voifine de Rivadeo, fait un bon Commerce Vic-o ville de la Galice, a le plus beau port de toute I'Efpaime. £MtwJra,MorM,PadronyMaros^  DU COMMERCE. I Part. Liv. III. 5§7 petits ports de Ia Galice; l'on compte plufieurs autres villes dans ce Royaume, comme Lugo, Santiago, Orenfe, Tuy, Bttanzos, Monforte, Rivadabia. öc quelques autres moins confidérables. On recueille en Galice ? dans Ie territoire furtout de Rivadabia , des vins qui feroient auffi délicats que ceux de Bourgogne & de Champagne fi les habitans favoient les traitcr comme il faut. Leon , capitale du Royaume du même nom, efl une des principales villes d'Efpagne, de 1'intérieur des terres. Aftorga, Cuidad-Rodrigo, Salamanque , Pakncia , Toro , Pennaranda-de-Bracamonte , Medinade-rio- feco öc Zamora, font les autres villes principales du Royaume de Leon. On fait a Medina - de - rio - feco des draps forts, mais groffiers, qui fervent a habiller les païfans, öc il fe tient tous les ans a Zamora une foire célebre, oü l'on voit un concours prodigieux de marchands de toutes les provinces d'Efpagne. Badajoz, capitale de la province d'Eftramadoure, efl fituée au bord de la Guadiana. C'efl une ville dont le Commerce efl: peu confidérable, ainfi que celui des autres villes de cette province, favoir: Merida, Xerès de. los Cavalleros, Llerena , Truxillo , Coria , Plafencia , Bejar , Akantara» Caceres, Alburquerque, Guadalupe, Medellin, Montijo &c. § IV. Commerce de l'Andaloujte, & de Murcie. Le Commerce de 1'Andaloufie, tant inférieure que fupérieure, efltrès-confidérable & peut être regardé comme 1'un des meilleurs d'Efpagne. Indépendamment des riches productions de ce païs, fpécialement en vins exquis, en huile, eau de vie, fel & quelques autres articles qui forment autant de branches de Commerce extrêmement intéreffantes, c'efl dans-fes ports qu'abordent prefque toutes les richelTes des vafles domaines de 1'Efpagne dans le Nouveau - Monde. Dans 1'Andaloufie inférieure font enclavés le* diftricls de Séville, de Cordoue & de Jaen qu'on appelle Royaumes en Efpagne ; öc ce qu'on appelle Andaloufie fupérieure efl proprement 1'Ancien Royaume de Grenade. Voici les principales villes de 1'une öc de 1'autre: Cadix, ou Cadiz, ville de Commerce la plus célebre de 1'Efpagne öc 1'une des plus confidérables de l'Europe, efl fituée a 1'extrémité occidentale d'une langue de terre fort longue & profondément découpée, faifant partie d'une Ifle qui s'étend clu Sud-Efl au Nord-Ouefl, dont la partie occidentale efl appelée Cadix, öc celle qui efl au Sud-Efl, Ijle de Leon. La communication de cette Ifle avec la terre-ferme, dont elle efl féparée par un canal ou bras de mer fort étroit,efl établie par le moyen du pont de Suazo, dont les deux extremités font défendues par des redoutes & d'autres ouvrages de terre. Cadix jouit du précieux avantage d'avoir le meilleur port de l'Europe, oü 1'Amérique efpagnole fait palier prefque Eeee % W1DI. Commerce dt rEffagt*.  ïommbr.ce db midi. Commercs de REfpagne. 588, TRAITE GÉNERAL toutes fes riches produclions, & d'oü part une infinité de marchandifes cue les négocians francais, anglois, hollandois & itaiiens envoient a Cadixarm que leurs facteurs ou commifTionnaires les faffent expédier pour l'Am~' rique, foit par des navires particuliers, feit par ceux qui partent en flotte loutes les nations qui font quelque Commerce fur mer ont leurs Asens 3 t, r J • s. X V Mini. Commerce el" Umagne 13 ie quelques païs idjacent.  *47-o T R A I T É GENERAL COVMP.R.CE I,ü Commercs dc la Grande-Bretagne* dans Je Golfe Perfique , en Perfe même & dans la mer Rouge; enfin s elle poffede dans I'Océan l'ifle de Ste. Hélene oü les Anglois relachent ordinairement, foit en allant d'Europe en Afie, foit en revenant d'Afie en Europe. Les marchandifes que Ja Compagnie envoie dans flnde font, de 1'or & de l'argent monnoyés ou non monnoyés, du plomb, du fer, des canons de fer, de la poudre a canon, de la mêche* des draps, ferges & autres <étoffes; de. la cochenille , du vif argent, du vermillon, du corail brut,de l'ambre en grain & beaucoup de petits ouvrages. Elle recoit en retour , du poivre, des drogues, du café, du falpêtre, du .coton, des fils & toiles de coton • des-étoffes de foie & quantité de foies -.crues de Perfe & de Ia Chine; enfin, des cabinets, des paravents & autres curiofités pareilles. La plus grande partie de ces articles de -retour forment des branches de Commerce importantes pour la Grande-Bretagne, comme nous le dironsci-après. Nous devons préalablement donner une relation fuccincte de-s produclions que tire ce Royaume de fes Colonies .de 1'Amérique. III. Les Colonies que les Anglois ont établies_ en Amérique , font fituées partie dans les Ifles, & partie dans le Continent. Elles s'occupent a divers genres d'induflrie, füivant la nature du fol; celui des Ifles étant 'trés-propre a la culture du fucre, du café, du coton, de l'indigo & autres denrées, .tandis que le fol du Continent eft excellent pour la culture des bleds de toute efpece , & du tabac, & donne des fruits en •quantité. Voyons quels païs occupent ou occupoient naguere les Anglois dans cet Hémifphere & quelles produclions chacun de ces païs procure ■ou rprocuroit au Commerce de la Grande-Bretagne. X,a Barbade , une des Ifles Antilles, eft une des principales Colonies que les Européens aient dans 1'Amérique & oü les Anglois font un trèsgrand Commerce, quoique beaucoup déchu de ce qu'il étoit autrefois. Elle eft de 28 milles anglois de longueur fur 17 dans fa plus grande largeur. ;Sa fituation a 13 degrés 20 minutes de latitude feptentrionale fait que le climat eft trés - chaud; mais une humidité continuelle qui en modere la chaleur , donne une telle fécondité a la terre qu'il n'y a guere de lieu ou les arbres & les plantes croiffent autant & auffi rapidement. Les principales produclions de cette Ifle font, du fucre, du Rum ou tafia , du coton & du gingembre, dont il s'exporte tous les ans des quantités confidérables pour 1'Angleterre. Le gayac, les bois propres pour la teinture & la marquetterie, les confitures feches, 1'eau de Barbade., la mélaffe & le firop de limon font des articles qui méritent d'être comptés parmi les exportations de cette Colonie, qui, au refte, eft la feule eommercante qu'aient les Anglois aux Ifles du vent. Prefque tous les vaiffeaux négriers qui viennent d'Afrique abordent a la Barbade & pour 1'ordinaire y font la vente de leurs negres, enforte que cette Ifle eft devenue le marché général de cette forte de marchandifes pour t-outes les Antilles.  DU COMMERCE. ï. Part. Liv. IITJ 475 qu'on diftingue ordinairement par les noms de Poiffon privé, dont la qualité eft Ia plus eftimée & eft en effet fupérieure a toutes les autres- de Pol fon grand marchand; de Poifon moyen marchand; de Poiffon petit marchand & de Poifon de rebut. Outre ces diftin&ions particulieres qui appartiennent fpécialement a la Morue feche, il y en a une trés-grande qui regarde Ia préparation de cette,même morue & celle de Ia Morue verte. Cette derniere fe vend dans les mêmes barrils oü on 1'a falée & encaquée. Cet encacage fe fait ainfi: on commence par couper la tête du poiffon; pms on lui arrache les entrailles qu'on fale avec la langue; on fend enfuite la morue pour en óter 1'arréte; cela fait, on la fale & on en fait une première couche dans le barril, obfervant a mefure qu'on la place de Ia mettre tête a queue & queue a tête, avec la précaution de mettre entre les couches affez de fel pour que les peaux du poiffon ne fe touchent pas, & 1'attention auffi de n'en pas trop mettre, car Ie défaut & 1'excès du fel feroient également préjudiciables a la morue & elle en feroit infailliblement avariée. Les entrailles de ce poiffon qu'on nomme Noues, les langues, & les Rogues ou Raves ou osufs fe falent dans les lieux de Ia pêche , & fe vendent avantageufement, de même que l'huile qu'on tire des foies, dans les ports oü les navires portent leurs chargemens. Le Commerce de la morue eft infiniment précieux; il occupe plus de 500 navires & procure a ceux qui le font des bénéfices fouvent confidérables. Les Anglois s'en étoient rendus les maitres & le poffédoient prefque fans concurrence avant la guerre a&uelle. Ils en ont retiré de très-grands profits tout Ie tems qu'ils en ont été paifibles poffeffeurs. Les Colonies Angloifes du Continent de 1'Amérique feptentrionale font tellement étendues & peuplées, & elles faifoient un fi grand Commerce avant qu'elles euffent entrepris de fecouer le joug de leur métropole, que nous ne pourrions entrer la-deffus dans quelque détail fans paffer les bornes de notre plan. Nous nous contenterons donc de dire que Ia NouvelleAngleterre dontBofton eft Ia capitale, faifoit avant Ia révolution un grand Commerce en fourrures & pelieteries, particulierement en peaux de caftors & d'orignaux ; en farines, bifcuits, fromens & diverfes autres fortes de grains; en fel & viandes falées; en poiffons, entre autres en morue verte & feche; en chanvre, lin, poix, goudron, cendres calcinées & gravelées. Le même Commerce fe faifoit a la baie de Maffachufet, au Conneaicut, a 1'lile de Rhode, & a la Nouvelle - H; impshire, provinces ou Colonies qu'en peut regarder comme faifant partie de la Nouvelle - Angleterre. La Penfilvanie, province fertile en grains & en légumes, fourniffoit du froment, de l'orge , du ris , du maïs, des feves & des meions; il en fortoit encore des farines, du bifcuit, du bceuf & du porc falé, des jambons, du lard, du fromage, du beurre, du favon,du fuif,de la bougie de 1'arbre cirier, des chandelles de fuif, de la cire ordinaire, de l'huile de lin, de l'huile de baleine, de la morue, des cuirs verds & des cuirs tannés, des bois de conftruaion & divers autres articies. La Nouvelle- Ooo 2 COMMSaCE D» MIDI. Commerce ae la Gronde Urett; ine.  476" TRAITE GENERAL eouvsRce DU MIPI. Commerce de la Grande-Bretagne. York, dont New-York eft la capitale, & Ia Nouvelle - Jerfey faifoient un grand Commerce en bleds & farines; en huile de baleine & de veaumann; en bois de conftruaion; en peaux de caftor, de ioutres, d'ours & autres animaux. La Virginie & le Maryland, fertiles en grains & légumes & furtout en tabac, expédioient tous les ans plus de 500 navires en Europe & ailleurs, avec des chargemens compofés en plus grande partie de tabac. Les deux Carolines, dont Charles-town efl: la capitale, la Nouvelle- Georgië & la Floride, provinces oü fe recueillent abondamment du ris d'une qualité fupérieure & iniiniment eftimé; du lin, du goudron, du tabac, du coton, de l'indigo, &c. faifoient un grand Commerce de tous ces articles. Les habitans de la Nouvelle - Ecoffe ou Acadie, dont Hahfax eft la capitale , ceux de la Nouvelle - Bretagne ou Labrador , & ceux de la Baie de Hudfon faifoient pareillement un grand Commerce en pelleteries, en morue & autres poiffons fecs & falés, en huile de poiffon & notamment de baleine. Enfin, le Canada, que les Anglois poffedent depuis la paix de 1762, eft un païs trés-riche en peaux de Caflor, dongnaux & autres animaux. ^ Les habitans de 1'Amérique feptentrionale ont toujours eu la liberté d'expédier direótement leurs productions dans les païs de l'Eiirope oü ils comptoient les vendre plus avantageufement ; & ce Commerce étoit devenu tellement étendu qu'il faifoit déja un tort infini a celui de plufieurs peuples du Nord, accoutumés de tems immémorial a fournir au Midi de l'Europe plufieurs marchandifes que les Américams étoient en état de fournir a meilleur marché qu'aucune nation Européenne. 5. IV. Les Anglois ont fur une partie des cötes d'Afrique des Forts & des Loges, pour la proteétion du Commerce & pour la traite des Negres dont-ils ont befoin pour leurs colonies d'Amérique. Tout négociant Anglois a la liberté d'y porter des marchandifes & d'en rapporter felon fon bon plaifir. La cöte depuis le Cap - verd jufqu'a Siërra - Leona eft peu fréquentée par les Anglois; ils ont prefque entierement renonce au Commerce qui s'y fait; & n'ont confervé que le Fort de St. James, le port de Joar, appelé Kower, & quelques autres Loges & Comptoirs au Sénégal dans le département de la Gambra ou Gambie, d'oü ils tirent des efclaves, de 1'ivoire, de la gomme, de la cire & des cuirs. Prefque feuls maïtres du Commerce de la Riviere de Serre-Leone jufqu'a la riviere d'Ardres, ils tirent auffi de ces cantons du ris, de la civette , de l'ambre-gris & du morfil ou ivoire brute, qui eft une des meilleures de la cöte d'Afrique. Ils ont un établiffement au Cap-Monte, fur la cöte de Maniguette; un autre au Cap-Corfe, fur Ia Cöte d'or; & quelques Forts, Loges & Comptoirs répandus fur les cötes d'Acara,de Lampi, de Juda & d'Ardres: ils tirent des efclaves de tous ces endroits. Le Commerce que les Anglois font a la cöte du Royaume de Benin fur Ie golfe de Guinee & a Congo eft peu confidérable • en revanche ils tirent  DU COMMERCE. £ Part. Liv. HL ^ Cmpte fimulé de 8 pieces de drap fuperfïn d'Angleterre, mefurant 228 yards, comptés feulement pour 220. a 22 f. ie yJrd. L. 242. - Frais dexpédition. Pour étendre ces 3 pieces, apprêter, mefurer, plier & mettre en toiletei, è 7 f. . . . L. s. 10" Emballage 10 f. frais de douann», port k bord &c. ;; . ■ 1 j6] 4; Commiffion fur L. 345. a 2 pï , , . . - 4. jg.' ~ — 10 ** L.ft. 249. io. 4j Compte fimulé de diverfes étoffes de laine des fabriques angloifes, propres pour le Commerce dEfpagne & de Portugal. ^ojjtcs 10 Pieces Erminet, d'un yard de large, & de 45 yards da long ea dt. verfes couleurs, k 2 f. e d. le yard • • . . L 50 10 Pieces Êayetons, de | de large & 37ï yards de long, en diverfei' ' "' couleurs, ajf. - 93. 15. - io Pieces Ratti-Coatings, mêmes largeur & longueur, i s f. 6 d. ". - 121.' 17.' $~ 10 Pieces .Rflj/Ksj, de f de large & tfl yards de long, en diverfes couleurs, k 6 f. . . . . ... _ . lOSt . _ 379- 17. €- Pour mefurer, plier & mettre en papier i 1 f, s d. L. 3. - Emballage de 4 balles k so f. chacune, frais de douanne - 2. 18. 6. 18- L. ft. 38S. 16 f. io Pieces ferges de Ntmes, de 30 yards Ia piece, a 65 f. la piece L. 32. 10. - Teinture en noir, k 3 f. 6 d. , . . . • 1. 15. - 34- 5- : Pour les fécher, calendrer, apprêter & plier en papier k 2 f. 6 d. . . L. 1. 5. Emballage 8 f. frais de douanne, port abord - - 12. 6. 1. 17. 0". * 3(5- 2. 6. 421. 18. 6, Ppp 2 COMMSRCE OW MIDI. Commerce de l» Grande-Bretigne.  484 TRA I. TÉ GÉNÉRAL Tranfport de 1'autre part L. 421. 180- 6. U Pieces Satins de Mines fuperfins de 45 yards de long mefurant enfemble 540 yards comptés pour 528, en blanc, a 3 f- 4 d- le yard • • • L 88. - - Teinture en noir, 4 6 f. la pfcce . » . 3- !*• " QI. 12. - Pour les fécher, appiêter, mefurer & plier, a 3 f• • • . . L. 1. 16". Emballage 12 f. douane & port a bord, 7 f. 4 d. . . . - - io- 4'. 2. 15- 4- -_ z=z 94« 7. 4* 20 Pieces Sempiternes de 30 yards, 4 30 f. en blanc . L. 30. - * Teinture de 10 pieces, en noir,mufc, café &c.,a 3 f. - 1. 10. - Dite de 10 dites, en bleu, vert, rouge &c, è 5 f. ^J- 2. 10. - 3 ~t* " " Tour les fécher, apprêter , calendrer plier &c, . . «. . L. I. 12. fj. Emballage 8 f. frais de douanne & poit a bord, . . . - - 12. ö". 2. 5- - - - 36. 5»- - ao Pieces Durances de 45 pouces de large & 30 yards de long dont t Pieces couleur de café, noir & clairet 4 32 f. . L. 12. 16. - t Dites, bleu, verd, rouge, violet 4 34 f. . . - 13- - 4 Dites, écarlate, cramoifi, a 45 f. . • • " °- - ' 20-Pieces . . • • • • L. 35* 3. Emballage 10 f. port 4 la douanne, frais jufqu'a bord & connoifiement 6 f. 4 d. . . . - - 16. 4- 3<5. 4- 4» 20 Pieces barragans teintes en couleurs ordinaires, dont 10 Pieces ordinaires mefu 16". r De 1 dite, en jaune, . . • . - 1. 2. De 1 dite, en noir, 0 • • l6' " De 1 dite, en écarlate, . . . 5» " °' Pour reblanchir 3 pieces .... * 2. 2. - L. &i. 2. 8. Pour fécher, tirer, mefurer, plier &c. 4 4 f. L. ï. 13. 4» Emballage 20 f. port a bord, douanne &c. - 1. ?• 4. 3- ' 8. .rtrrr 84Ó-- & 1 20 Pieces Bayettes Aiatncber fines 4 100 f. en blanc L. 100. - Teinture de 4 pieces en écarlate a 50 f. . . • 10. - sr De 6 dites, dont 2 rouges, 2 vertes, 2 bleuesderoi, a 12 f. . . - - 3-12. »- De v dites en rofe, a 37 f. 6 d. . 3. IS» - L. 117. • pfflo' s» Bpp P Commbkcb t)ü' Mini. r Cummerce ets lap Grnnde-Bretn- gm  48c" T.R AITE GÉNÉRAL Commerce du Commerce de la Grande-Buta. gae. ■Tranfport de 1'autre part ; J L. 117. 7. 4. l. 9$r. ï. 4, de 2 Dites, en jaune, a 10 f. . ~ .' . r> . de 6 Dites, reblanchies, a 7 f. . ... 2. E> L. 120. 9. « Pour tirer, fécher, mefurer & plier / k 1 f' 8 d L. 1. 13. 4. Emballage 20 f. port a bord & frais de douanne, . . . - 1. 13. 4. ' 3- 6. 8. ~T "3. IJ» «v Ï2 Pieces ^ra«j,rrefurant PS2 yards a 7Ï ^ ; L. 2«. u. , Emballage 8 f. frais de douanne, port a bord &c. S^d. . . . . .... ,3. 4. eo Pieces Brocards Satinès ï fleurs, de 18 pouces & 32 yards, en diverfes couleurs aux échantillons, 1 06 f- L. 66. :o Pieces Satins i fleurs, de 18 pouc. 32 yards 4 sof. - 50. - - ■ o Pieces Camelotins rayés & quadrillés de 20 potfces & 30 yards, s 35 { - 52. 10. - ,0 Pieces Damas, en laine a fleurs, de 22 pouces & 40 yards, a 110 f. la piece . . . - 110. - . o Pieces Satins unis, & rayés, de 19 pouces, & 30 yards, en couleurs ordinaires a 40 f. . . - 40. . 0 Pieces Callamandres unies & rayées, de 18 pouces & 32 yards, a 36 f. . . ... 36. - . L. 354. 10. - Pour examiner& plier ces isopiecesi 6 8 L. 3. 5. Emballage è 10 f. par balie ... . 3. - . Frais de douanne, port 4 bord & con- noiüement, . '. . ~ • 13. 4. ■ 6. 18. 4. ===== 3<5r. f. 4; 4 Pieces Marines de 30 yards,fuperfinss.è 44 f. . L. 8.16. 8 Pieces Bombagins de 60 yards, dits a 120 f. ... 48. - Emballage, porti bord & frais de douanne &c. . - -* 13. 4. — 57. 9. 4- L. 1531. 11. é.  4*® TRAITE GENERAL io Douzaines bas tricotés a l'alguille aflbrtis depuis 18 jufqu'a 28 f. la douzaine, en écru . . . . . •, L. 11 12 Teinture en couleurs ordinaires, laf. 8 d, . . - 1.' 6 8. 10 Douzaines bas au métier, pour enfans de 1'ige de trois a huw ans, couleur méiangée, aflbrtis depuis 5 f. g d, jufqu'a 7 f. 6 d. la douzaine, . . t' < - S 11 10 Douzaines bas au métier pour gargons de I'sge de neuf jufqu'è 18 ans, couleur méiangée, aflbrtis depuïs 10 f. 6 d. jufqu'a 25 f. 'la douzaine, » T. _ •• • • • • ..-8. 14. « S3 Douzaines bas au métier pour»homme, couleur ordinaire, avec ou fans apprêt, aflbrtis depuis 16 f. jufqu'a 40 f. la douzaine . - 18. 4. - L. 42. 7. 8i Cout du coffre, en poil bleu, avec ferruie de métal L. 1. 1. Frais de douanne, port a bord, connoiflèment &c. - - 8. 10. Commiffion d'expédition fur L. 43» a 2 p! . - - 17. 2. '~ 2' ?y " L- 44' 14 8. La Quincaiïle, qu'on jécrft & qu'on prononce quelquefois Clihquaille, ei£ un terme général de négoce qui renferme une infinité d'efpeces différentes de marchandifes d'acier, de fer & de cuivre ouvrés, qui font partie du Commerce de ia mercer-ie. Nous n'entrerons pas dans le détail des noms de marchandifes, & nous nous contenterons d'obferver que la quincaille^ de Birmingham & de Sheffield elf , fans contredit, la mieux travaillée, la plus finie & la plus parfaite qu'on connoilfe dans le monde. Le Commerce qui s'en fait étant 1'un des plus confidérables de 1'Angleterre, il efl; elfentiel d'en donner un compte fimulé. 30 Douzaines canifs a une lame, manche ordinaire de corne, de diverfes formes & grandeurs, a 2 f. 6 d. . . . L. 3. 15. 12 Dites, canifs a 4. lames, manches de métal blancfcjaune.i 5 f. aod. - 3.10! - ie Dites, couteaux.de table orJin.„ manches de corne noire, as. 6.- - 3'. f.., . 12 Dites, fourchettes aflorties aux couteaux, » . . 84, - . 2] 8* - 30 Dites, ciiillers d'étain a foupe, . . , a 2. 4. • 3. ïb - ao Dites, cadenats de fer verni, grands, .. . . i<5. 9. . 6. 15'. 20 Dites, dits, moyenne grandeur, . . . a 5. - 5. ao Dites, dits, petits . . , . . *3. 9„. - 3'. 15, . Gbi&t dn barril, 4.f. 4 frais jufqu'* bord, 5 f. 4 d. . . - 1' '9.' 4. £• 3*. I. T. «Dl, Commtrce ile la Granii-BTtla- fTK.  DU COMMERCE. I.Part. Liv. III. 403 so Douzaines afliettes unies & a foupe, . k e. f. 6 d. . . L. 2io. 4 Grands plats ovales, aflbrtis aux afliettes, k r. 6. . . - - 6. - 4 Plats moins grands, ♦ . dit, . . k ï. 4. , . - - 5. 4. 4 Dits, petits, . . dit. . . k 1. 1. . . - - 4. 4. 4 Giandes terrines a foupe, avec leurs couverts a 6. 6. . . - 1. 6". - 4 Terrines moyenne grandeur, dits, ..as,- . . - 1. - » 4 Dites, petites, . » .. . k 3. 6. . . - - 14. - 4. Douzaines L. 6. 5. 8. Coiït d'un punchon, 22 f. & frais jufqu'a bord . L. 1. 7. 4. Commiflion j p! , » ... - - 3. - 1. 10. 4. I<5*Z° La biere d'Angleterre, dite Porter, efl: connue dans tous les païs ou l'on fait une grande confommation de cette boilfon. Celle qu'on braiTe a Londres eft eftimée la meilleure, foit que les brafleurs de cette capitale fachent mieux préparer la drêche & lui donner le degré de cuilfon convenable , foit que 1'eau de la Tamife dont ils fe fervent foit plus propre qu'aucune autre pour faire cette biere. Quoi qu'il en foit, nous allons faire fuivre ici un compte fimulé de cette boiflbn dont il fe fait un Commerce trés important en Angleterre. Compte fimulé de 20 barriques de biere forte , ou Porter, chacune de 56" gatons a 42 f. la barrique, . . „ . . . L. 42. Cout des 20 futailles avec cercles de fer, & les arranger a 14 f. . - 14. Frais de douanne, gabarre & embarquement .. .. . . - 1. 10. - Commiflion d'expédition a 2 p° fur L. 57' .. », . 1. 3. - L. 58. 13. - Compte fimulé de 5 barriques Comme de Sénégal, pefant Brut . . 59 qx. 19 qrs. j 5 £g. Tare . . 6. - 11,, Bon poids . - - eo.v 6' 3> Net . 53. - 128? i L. 6.7.6. le cent, L. 338. ir. - Rabais au comptant, a 2a- p| . „ .. . - 6. 9. 3. L. 332. I. Ps- Erais d'expédition.. Droits de fortie fur 53-quintaux 12 k 5 f. 3 d. . L. 13; 19. Nou vel impót de. 1779.. 1 pj . „. i - 14. . °- 14. 13. - COMMSRC» D» MIDI. Commei ce de It Graade-Sret».  494 TRAITE GENERAL Tranfport de 1'autre part . L, 14, 13, . 33,. Entrée, pafTeport, ofBciers du Roi 6: dépêche, » - - 11. Tonnelier pour accommoder les barriques,&porteur, - . n, 3, Port i la douanne & frais jufqu'a bord, . • , • 1. * 4, 16. 17. 7. L- 348. 19. 4. Commiflion i 2 p? . . . « . - 6. 19. 8. U_35 5. 19. - Compte fimulé Je 5 balles marchandifes des Indet, contenant Iio Pieces> Bafftas . dci2*, x yard, 150 CaJi'cew a 34 f. L. 104. . - ioo Dites, Cajjts . . de 20;, 1} . 341* . .. i ps f. - 475. . - ioo Dites, Doreas brodés, . 20J, 1 . » . . . a 200 f. - 1000. - - 100 Dites, Bazins, . t 12], 1 . , , , . i 52 f. - 260. » - JOO Dites, Mouchoirs, ,12, l . . . , i ssf. • 125. - Caiictes 491| L. 2064. - " Efccmpte de Ia Compagnie des Jndes 6} pj . 134. 3. 2. 1929. ié 10. Frais d'emballage, & d'expédition | p° & courtage 4 p| • • J4. 9- ö« L. 1944. 6. 4- Dratc&affc, ou retour de droits fur 491* Calicoes, a . 4 f. 6d. . . . L. 110. 12. Ó*. L. 930. . . a 121. 19 f. 3 d. p* . . . - i2X. 14. 4« - 1000. . . a 42. 3 f. 3 d • 421. 12. 6. * 1250. yards de bazin, i 1 f. 3 d. . . , . - 78. 2. 6. 732. 1. 10. Intéréts de 3 mois de débours i l~ . . 10. 19- 721 *. t. Commiffion d'expédition 1 p? „ • • ■• 14. $>. 3. L. 1247. 13 5, La Compagnie des Indes alloue 6\ p| d'efcornpte Air les marchandifes tju'elle vend & qui ne peuvent être retirées de fes magazins qu'après en avoir payé la valeur. Le Drawback (*), ou retour de droits, eft payé f*) Lorfquè les marchandifes des Indes & de 1'Amérique arrivent en Angleterre, ellee font fujettes au payement des droits d'entrée, qu'on reftitue enfuite a la fortie du Royaume pour 1'Etranger quand ce font des marchandifes dont le Gouvernement veut encourager le Commerce. Commercs db midi. C»mmercs de la Groeide Brtlcene.  DU COMMERCE. I Part. Lit. nL 495 par la douanne 334 mois apres ia date de 1'expédition; c'eft pourquoi les Commiflionnaires qui bonifient dans les faélures ce retour de droits paflent a leurs commettans r* pf pour l'intérêt du tems qu'ils en font en débours. Les Drawbacks, ou retours de droits, font différens füivant les diverfes fortes de marchandifes. 1 Sur les toiles blanches & mouflelines non brodées , il eft de 4 f. ö d. par Callicoe; & de 12 f 19 f. 3 d. p* fur la valeur. Le Calicoe eft de 10 yards pour les marchandifes dont la largeur eft au-deflbus de 1* yard ou de 6 yards feulement pour celles qui ont x\ yard de largeur & en fus. Le retour de droit fur les mouflelines brodées eft de 42 1. 3 f. 3 d. p| de la valeur & celui fur les bazins des. Indes de 12 1. 19 f. 3 d. p° de la valeur & 1 f. 3 d. par. yard. Compte fimulé de 10 balles de Poivre j»mbé, chacune de 2 c*. 3 q. is fg, pefant enfemble brut 3200 16. Tare 4 4 É6 par balie 43 3160 fê. Bon poids 4 4 8> par 104 8? 12t\ Net 3o33t ffi a i3| g, . fi. I?4t x. ?; ECcompie de la Compagnie des Indes 6* pj . . „ 11. 6. 4. L. 162. 15. 3. Frais d'expédition. Frais aux magazins des Indes & dépêches . „ L. » 2. 6. limballer, marquer &c, 4 2 f. 2 d, par balie . . - 1. 1. g. Officiers du Roi & porteurs j entrée, certifrcat&ca«tion - - 15. 6. Frais de douanne, port i bord & connoiffement . - - 18. 4. Courtage d'achat J-p| . . . . - - 10. 10. Commiflion d'expédition fur L.\ 166. i 2 p! „ - 3. 6. 5. ——— ^. *S- $. L. 169. 10. 6. Compte fimulé de 10 balles-café de Mola, pefanf Brut 29 qx. 2 q". 24 ©. Tare 4 20Ê6 par balie, 1. 3. + Net 27. 3. 20 ffi 4 ro I. . ; L. 270. 5. * Efcompte de la Compagnie des Inta 1 ^.pj. „ » - 18. 3. r. Compte fimulé de 10 balles-café de Moka, pefanf Brut 29 qx. 2 q". 24 ©. Tare 4 20 ÊB par balie, 1. 3. + CoMUKtCS 59* MIDI. Commerce de la Grande-Bretagne.  DU COMMERCE, I. Part. Liv. III. 501 Compté'Je vente fimulé de 12 Balles laine Segovieme, donc 5 R pefant enfemble . . 1325 ffi Ben poids a 2 ffi . 10 ffi? Tare a 20. ffi . 100 5 110 Met 1215 ffi vendues a 8 mois de terme a 2 f. 6 d. la ffi L. 151. 17. 6V S F pefant enfemble l . 1330 ffi Bon poids & tare, . . . 110 Net 1229 ffi , au méme terme, i 2f. - ni. 18. 2' S pefant enfemble . . 54.5 ffi Bon poids & tare, ... 44. Net 101 ffi au même terme , a i f. 8 d. - 41. 15. - L. 316. 10. 6. Fret, frais de réception & livraifon. commiflion & ducroire des acheteurs, dans la proportion du compte fimulé précédent . - 28. 8. 6. 288. 2. - 8 Mois d'intérêt fur L. 316. 10. 6. è 5 p? 1'an . ; - 10. ii. - Froduitnet des 12 balles laine Segovienne . "i 2Tj7Tï. - J. VI. Après la ville de Londres on en compte peu d'autres en Angleterre & en EcolTe qui faffent un Commerce d'exportation fort intéreffant dans les marchandifes • du païs, dont nous venons de donner des comptes fimulés. C'eft pourquoi nous nous bornerons a nommer les principales de ces villes, en faifanoewmoitre les genres d'induftrie qui leur font propres & qui fervent a y faire fleurir le Commerce. - ■ On divife 1'Angleterre en 52 Comtés diftribués en quatre parties qu'on nomme, Comtés du Nord, Comtés de VEft, Comtés du Sud & Comtés du Centre; les villes principales qui s'y trouvent renfermées font les fuivantes: Newcastle , fituée fur la Tyne dans le Comté de Norhumberland, eft une ville d'un grand Commerce, principalement en charbon de terre, «lont elle expédie annuellement un trés - grand nombre de gros navires a Londres & même dans 1'Etranger. Hull , Scarborüugh , & Leeds , font trois porti de mer du Comté tVTork qui font un grand Commerce en draps & autres étoffes èes manufaélures de 1'intérieur du païs. Sheffield, village du même Rrr 3 Comm EtirB na midi. Commerc de la Grande-Bretagne.  rót TRAITÉ GENERA L CoMMERCE DU MIDI. Cnmmerce de la Grande* Breta- Comté d'York, fait d'auffi belle quincaillerie que celle de Birmingham qui paffe pour Ia plus beile de 1'Angleterre. Livekfool, port du Comté de Lancaftre, èft après Londres & Briftol la ville la plus commercante de toute 1'Angleterre. Elle entretient des relations dans les principales parties du monde. Le fel efl Farticle le plus important du 'Commerce d'exportation de cette ville. Manchester, efl.une ville du même Comté, riche, bien peuplée & renommée par fes manufaélures de draps, futaines, cotonades, toiles & rubans de fil, dont on fait de grands envois a Londres, Briftol & Liverpool, pour de la être exportées dans les autres parties du Royaume. Durham , Vork, Richmond, Lancajïre, Appleby & Carlifle font d'autres villes des Comtés du Nord moins confidérables que celles dont nous venons de parler , pour ce qui concern e le Commerce. Norwich , capitale du Norfolk, un des Comtés de 1'Eft, efl une des plus grandes & des plus belles villes d'Angleterre- 11 y a- dans cette ville un grand nombre de fabriques d'étoffes de laine qui donnent beaucoup d'aclivité -au-Commerce qui s'y fait. Yarmoüth, ou Grand -Tarmouth., ville de même Comté de Norfolk, a un trés-bon havre, beaucoup fréquente par les navires Anglois & même par les Étrangers. "La principale occupation d'une grande partie de fes •habitans eft la pêche du hareng. Ifswich, ville du Comté de Sn folk, fait un bon Commerce en grains & en bois: fes habitans ont la principale part a-Ia pêche de la baleine. Colchester , capitale du Comté d'Effex, efl renommée par fes manufaélures de laine, particulierement par fes bayes;& par fes bonnes huitres dont fes habitans font un grand Commerce. Stureridge, dans le Comté de Cambridge, fait un Commerce confidérable : c'efl la ville oü fe tient la plus fameufe foire d'Angleterre. On y porte des marchandifes de toutes les parties du Royaume, & il y afflue une quantité prodigieufe de monde. JVoodbridgs , Southvoïd , Sud - bury, .Ilarwich, Hert ford, Hltchln , plemfted & Cambridge font les autre5*villes des Comtés de 1'Eft les plus dighes d'être nommées a caufe du Commerce plus ou moins grand quelles font. Bristol , port fitué en partie dans le Comté de Sommerfet , & en partie dans celui de Glocefler, efl après Londres la ville d'Angleterre la plus marchande & la plus riche. Elle efl fort renommée pour fes verreïies, & fait un grand Commerce en marchandifes des Indes. Portsmouth , Plimouth & Chatham , font les trois principaux chantiers de Ia marine Royale d'Angleterre , endavés , le premier dans le Comté de ïlamton, le fecond dans Ie celui de Devon, & le troifieme dans celui de Kent. Ces trois villes font auffi quelque Commerce avec 1'Etranger.  DU COMMERCE. I. Part. Liv. ffl. 505- les y apprête avec da fel d'une meilleure qualité que celui qu'on emploie - en Angleterre pour Ie même ufage. L'Ecolfe eft partie en Terre ferme & narde en Ifles. La Terre ferme fe divife en feptentrionale, c'eft la partie qui eft au-dela du Tay; & en méridionale., c'eft celle qui eft en - deca de cette même riviere. On divife auffi 1'Ecofle en 31 Shires ou Comtés. Les villes les plus remarquables font, Edimbourg, capitale de ce Royaume, fituée au milieu de la province de Lothian; elle eft grande, dans un païs fertile en grains & qui a de bons paturages; mais elle eft mal fituée pour le Commerce. Edimbourg a néanmoins une Banque qui fut érigée par le Parlement d'Ecofle en 1695. Son capital étoit d'un million a douze cents mille livres d'Ecofle, divifé en aélions chacune de 100 livres d'Ecofle ou de 83 1. 6 f. 8 d. fteriings" Cette banque, dont nous n'avons rien de particulier a dire, a rendu de" grands fervices au païs en y facilitant la circulation des caphaux & en foutenant au pair avec 1'Angleterre le cours du change, qui perdoit autrefois jufqu'a 2 p? & quelquefois même davantage. Edimbourg a quelques manufaaures de toiles, de batiftes, mouchoirs, bas, manchettes& chalons, qui fourniflent de 1'occupation a une partie de fes habitans. Leitk, a un mille d'Edimbourg , fur une riviere qui porte Ie même nom , eft proprement le port d'Edimbourg. La ville eft petite, mais flonflante. Le port eft für & commode; auffi eft-il un des plus fréquentés de toute 1'Ecofle. On fabrique a Leith des verres de toutes les fortes, principalement des bouteilles; il y a une raffinerie pour Ie fucre. des moulins a fcier le bois, fendre le fapin &c. Glasgow ou Glascow, vers 1'embouchure de la Clyde, dans Ja Province de Clyds'dale , eft une des villes les plus jolies & les plus commercantes de l'Europe. Elle a une univerflté fort renommée , des manufaélures de toiles, rubans, bas, mouchoirs; des raffineries de fucre, des moulins a fcier; une tannene de cuirs verts d'lrlande ; & l'on y fabrique toutes fortes d'ouvrages de fer, de verre & de fayence. Cette ville fait fon principal Commerce avec les Colonies angloifes de 1'Amérique, d'oü on lui apporte en retour, du fucre , du ram, du tabac, &c. Elle envoie auffi des navires en Groenland & au Détroit de Davis pour la pêche de la baleine. Asserdüén, ou Ne-A' - Aberdcen, pour Ia diftinguer d'un autre Aberdeen capitale du Comté deMarr,dont elle eft éloignée feulement d'un mille, eft la plus grande ville du Nord de 1'Ecofle, la plus belle & la plus marchande. On pêche le faumon en abondance tout prés de-la & on en fait des envois confidérables en divers lieux de l'Europe, oü le poiflbn mariné d'Ecolfe eft beaucoup eftimé. Les habitans d'Aberdeen équipent quelques navires pour la pêche de la baleine; & font quelque Commerce avec les Colonies angloifes en Amérique; enfin, Aberdeen polfede en fon enceinte /. Partie. Sss CO.W.IERCEC-J MIDI. Commerce ae te Grande-Sreta-  D U C O M M E R C E, I.Part. Liv. III. 509 dej'lrlande;par ce moyen Dublin eft le centre de prefque tout le Commerce qui.s'y fait, excepté les branches particulieres de Commerce de Cork ou de Kinfale, pour les Indes; de Limmerick & de Gahvay, pour la France & 1'Efpagne; de Londonderry & Belfaft, pour les pêcheries & le Commerce d'EcofTe. Le feul inconvénient du port de Dublin c'eft la barre qui eft a 1'embouchure de la riviere Liffy, qui empêchant les gros navires d'y arriver , oblige d'en décharger les marchandifes dans des petits bateaux a Ringfend, a 3 milles environ de cette barre, pour les tranfporter enfuite a Dublin. II s'eft établi en 1736 a Düblin une des premières fociétés qui ont eu pour objet 1'étude du Commerce , des Manufaélures & de 1'Agriculture. Cork , ville de la Momonie, eft propre, riche & marchande; elle a un bon port d'oü partent tous les ans un grand nombre de navires chargés de viandes falées, de harengs, de beurre, de fuif & autres articles d'lrlande. C'eft la ville de ce Royaume, après Dublin, qui fait le plus grand_ Commerce & dont les habitans font les plus aifés & même les plus riches. Waterford , Limmerick & Kinsale font trois autres ports de Ia même province de Momonie, qui font quelque Commerce de falaifons avec les principales nations de l'Europe, foit ouvertement, foit par contrebande. Galway , ville de Ia Connacie, fituée fur un golfe grand & profond, capable de contenir une flotte nombreufe de gros vaiffeaux, fait un Commerce alfez étendu avec 1'Etranger. 11 y a aux environs de cette ville une grande pêcherie de harengs. Belfast, ville de 1'Ultonie , devient confidérable par le Commerce étendu qu'elle fait avec 1'Ecöffe, particulierement avec Glasgow. Elle efl belle & bien peuplée, & a un bon port, trés-fréquenté par les nations les plus commercantes de l'Europe. Londonderry, capitale de la même province d'UItonie , a un bon port, par le moyen duquel elle fait un grand Commerce avec 1'Etranger. Newry , bourg d'ültonie , eft remarquable par le grand nombre de manufaélures de fil qu'on y trouve & qui enrichiffent fingulierement Ie païs. Dtmdalk & Surgan, ont auffi plufieurs fabriques de toiles fines, telles que des batiftes ou cambrais, & des toiles de ménage, dont le Commerce eft depuis quelques années 1'un des plus importans de toute 1'Irlande. Drogheda, Carrikfergus, Trim, JVicklow, Wexford, Kilkenny, Dungarvan, Dingle, Killmahck, Slego, & Caffil, font les autres villes d'lrlande dont les noms méritent d'avoir place ici, paree qu'elles font toutes quelque Commerce. Sss 3 Commerce vm MIDI. Co.v, merce de la Grande-Bretagne & de t'lrlande. '  5-12 T R A I TE GÉN É RA L Commerce du m'or- Commflfce ds ia Ftanci, §. II. Le Roi de France, outre le plus beau Royaume de l'Europe, a plufieurs établiffemens dans les autres parties du monde: les principaux font en Amérique & furtout dans la partie de cet hémifphere connue fous le nom d'Ifles Antilles. II y poffede auffi St. Domingue qui efl du nombre des grandes Ifles, & l'ifle de Cayenne. Cette derniere efl regardée comme faifant partie du continent de 1'Amérique feptentrionale, paree qu'elle n'en efl féparée que par la riviere de Cayenne. Nous parierons trés - fuccinólement de ces diverfes poifefnons de la France & des denrées qu'elles procurent au Commerce. Les Ifles Antilles, fituées fous la Zone torride a prendre depuis Ie iic.degré de 1'Equateur, jufqu'au r8me. tirant vers le nord, (depuis la partie _ oriëntale de Portorico jufques vers la cóte' feptentrionale de 1'Amérique Méridionale) font au nombre de 28 : les Francois en posfedent 10. La Martinique efl la principale de ces Ifles, & en même tems la plus belle, la plus riche, & la plus fioriffante qu'aient les Franjois. Elle produit une quantité immenfe de fucre & de café, & beaucoup de coton, de cacao, & d'indigo; de la caffe, des cuirs & diverfes autres denrées, dont on forme les chargemens d'environ 150 a 160 navires qui, année commune en tems de paix , partent de la Martinique pour l'Europe. La Gouadaloupe efl entre l'ifle de la Dominique au Sud ; celle de Marie. Galante au Sud-Eli; de la Defirade a 1'Eft, & de Montferrat au Nord. pour Ia coutellerie, & St. -Quentin pour fes fuperbes batiftes. Le Cambrai, cette magnifique toile qui furpaffe en beauté tout ce qui fe fait au monde en ce genre, fe fabrique dans le Cambrefis & le Hainault. Les manufaélures de glacés a miroir & les verreries du Royaume tiennent encore un des premiers rangs, autant par leur produit que par leur célébrité. Le verre qu'on fait en Languedoc eft fort beau, quoiqu'il n'ait ni la fineffe ni la blancheur de celui de Venife. Une manufaclure confidérable par fon utilité, c'eft celle du plomb laminé. La manufaclure des armes blanches établie en Alface, & celle d'acier, qui doit fon origine a Ia mine de ce métal découverte depuis quelques années a cinq lieues de Strasbourg, font d'un trés-grand produit. La Porcelaine de Vincennes jouit de la plus grande réputation, quoiqu'elle n'égale pas celle de St. Cloud. II y a d'ailleurs une infinité d'autres fabriques & manufaclures en France; mals le détail en feroit trop long. Si nous voulions donner des comptes lïmulés.& faire des defcriptions de toutes les marchandifes qui en proviennent, un volume de la grofTeur de celui-ci ne fulfiroit pas. Nous nous bornerons donc a parler des principales produclions de la France, qui font exportées de ce Royaume chez 1'Etranger ; mais nous devons préalablement dire quelque chofe des Colonies <& autres établiffemens des Franjois aux Indes Orientales & Occidentales.  s n TRAITE GENERAL GOMMBRCE CU MIDI. Commerce de la Ffancs* de gouvernement de plus de roo lieues de cötes dans la Guyanne. L'Llé de Cayenne, qui donne fon nom a ce gouvernement, & qui le prend elle* même d'une riviere , dont les deux branches la féparent de la- Terre* ferme, eft fituée au 4e degré 40 minutes de latitude, a une centaine de lieues du grand .fleuve des Amazones. Cette Ifle a environ 18 lieues de tour, dont cinq font baignées par 1'Qcéan, & le refle par les deux branches de la riviere de Cayenne. Son principal négoce confifle en fucre, cacaorocou, indigo, coton & vanille. Ce païs donne les plus beaux bois qu'on puiffe employer pour la marquetterie. On y cultivé aufli du tabacs . Les Francois avoient autrefois des poffefïions confidérables fur le Continent de 1'Amérique feptentrionale.; mais, depuis qu'ils ont cédé Ia Loui. fianne aux Efpagnols, & que la Nouvelle-France avec le Cap Breton leur a été enlevée par les Anglois, ils n'ont confervé que les Ifles de St. Pierr.e & de Miquelon pour fervir d'abri aux navigateurs Francois qui vont a Terre - Neuve, ou qui .y demeurent pour faire la pêche de la morue. Ce trifte établiffement leur a même été pris par les Anglois au commencement de Ia guerre aétuelle entre ces deux nations rivales., Nous avons peu de chofe a dire des établiffemens qu'ont les Francois aux Indes Orientales, & du Commerce qu'ils y font depuis l'année 1760 que le Roi, en fufpendant le privilege exclufif de la Compagnie des Indes, accorda a tous fes fujets Ia liberté de.naviguer & de Commercer au-dela du Cap de Bonne-Efpérance, Cette liberté du Commerce de 1'Inde fut néanmoins aflujettie pour les armateurs particuliers a 1'obligation de fe munir des paffeports de la Compagnie, a qui ils payent un droit de cinq pour cent fur toutes les marchandifes venant des Indes & de la Chine, &, de trois pour cent fur-toutes celles venant des Ifl-s de France & de Bourbon ;& de plus, a 1'obligation de faire leur retour dans le port de 1'Oriënt, exclufivement a.tout autre. Les armateurs particuliers expédient aux Indes toutes les années en tems de paix plufieurs navires, qui vont faire ie Commerce furies cötes du Bengale, de Coromandel & de Maiabar; de même qu'a la Chine, dans le Golfe Perflqu? & dans la mer Rouge. Les Francois ont des Fa&oreries dans. tous ces païs & lis y ont pofledé iufqu'ici les Loges & les Établiffemens fuivans: ' Pondichkry (*), ville fituée dans les terres du Prince de Gingy k 'Zit degrés de latitude & 98 degrés 7 minutes de longitude, étoit avant h guerre aétuelle 1'entrepÖt des marchandifes que les Francois apportoient dEurope aux Indes, & de celles de linde qu'ils deftinoient tant pour fEurope, que pour la Perfe & la mer Rouge. Les marchandifes que les Jrancois achettent aux Indes, principalement aux- cötes de Maiabar d-Coromandel,. de Surate & de Bengale, pour envoyer en Europe font" du poivre, des étoffes de coton & de foie, des mouchoirs de 'coton' des aramans & autres pierres précieufes ^ du coton filé, de l'indigo, du ris & quelques autres articles. C3 Cetvilie fuspiife pgr les-Anglois ati comaiencerjient de Ia guerre aauellè.  DU COMMÏRCE. I. Part. Liv. III. 51? Mahé, fur Ia cöte de Maiabar; Karical, Janon , & Mazdipatam , fur Ia eöte de Coromandel; Chandernagor, dans.le Bengale; & Surate, font les lieux oü les Francois avoient avant la guerre des Loges & Comptoirs aux Indes. L'Ifle Bourbon, qui efl au nombre des Ifles d'Afrique, appartient aux Francais depuis 1672; elle efl proche de l'ifle de France, diftante feulement de40 lieues de la grande Ifle deMadagafcar ou de St. Laurent, & de 100 lieues du Cap' de Bonne - Efpérance. On lui donne 20 lieues de long fur 8 de large, & 60 de tour. Elle produit du café qui eft inférieur a celui d'Arabie; du poivre blanc, de 1'aloè's, du tabac, du bois d'Ebene &c. ; on trouve fur le rivage de l'ambre gris, du corail & beaucoup de coquillages. L'Ifle de France , ci - devant nommée Ijle de Cemo ou Ijle Maurlce } efl fituée au i8e degré 30 minutes, a 21 lieues de l'ifle Bourbon. Elle n'a que 15 lieues de tour, mais le fol y eft trés-fertile, & produit également des fruits des Indes & des fruits d'Europe. L'air y eft auffi trés - fain & propre a rétablir les équipages fatigués de la mer. Sa principale utilité confifte dans fes deux ports. Les Francois ont quelques établiffemens fur les cötes d' Afrique, un pen en deca & au - dela du Cap Verd, pour la commodité du Commerce en marchandifes, & pour la traite des negres. Ils font feuls maitres avec les Portugais du Commerce qui fe fait vers le Cap Verd & dans 1'étendue comprife entre la riviere Sénégal, qui efl une des branches du Niger, & Ia riviere de Serre -Lionne. Sur la cöte d'or, & dans les Royaumes d'Acara, Lampi, Juda, Ardres, Benin, Angola, Congo, Loango, Malimbo & Cabindo, les Francois étoient admis a faire la traite fans aucune difficulté de la part des naturels de ces païs, & des nations Européennes qui y avoient avant eux des établiffemens; mais c'étoit au Sénégal furtout que les Francois tachoient depuis longtems de fixer leur Commerce en Afrique, & ils y auroient probablement réuiii, fi dans la guerre de 1762 les Anglois ne fe fuflent rendus maitres des établiffemens que les Francais avoient dans ce païs. Malgrè cela, les Francais y ont continué leur Commerce, qui confifte principalement en cuirs de bceuf & de taureau, en gomme, cire jaune, dents d'éléphant, un peu d'or; en plumes d'autruche , aigrettes , ambre gris , indigo, civette, & quantité de groffe toile de coton; enfin, en efclaves negres qu'on tranfporte dans les Ifles de 1'Amérique. g. III. Idéé générale du Commerce de France, & defcription de ce Royaume- Les produclions naturelles de la France, celles qu'elle recoit de fes poffeffions en Amérique, en Afie & en Afrique, & l'induftrie de fes habitans concourent a rendre le Commerce de ce Royaume un des plus .fioriifans de 1'univers. Le Commerce de France fourniroit feul matiere a Ttt 2 COMHER.CE fiU MIDI. Cnmmeree dt lts Frenct,  - sï5 TRA. TT. E: GEN É'r a K. un ouvrage volumineux fi l'on vouloit entrer dans le détail de tout ce qui" le concerne ; mais nous fommes fórcés de le relTerrer dans des bornes étroites, &, füivant notre méthode ordinaire, de parler feulement des articles principaux qui de 1'intérieur des terres, font portés dans les plus fameux, ports de France, tels que Marfeille & Cette fur la Méditerranée ; Bayonne, Bordeaux, Nantes, Rouen , le Havre de Grace & quelques autres fur 1'Océan; pour de ces ports être expédiés dans les quatre parties du monde. Cela fait, nous ne ferons , pour ainfi dire, qu'indiquer les autres villes principales du Royaume & les marchandifes qu'on y trouve.. Pour abréger la defcription géographique de la France, nous divifons ce Royaume en cinq départemens. Le premier comprend les Gouvernemens de Paris, de 1'Iflé de France, Ia Picardie,, la Brie, la Champagne, le Duché de Bourgogne, la Breffe,le Bugey, & le Dauphiné,1 Ie 2e, les Gouvernemens de Provence, de Languedoc, le Comté de Foix , & Ia Principauté de Bearn; le 3e, les Gouvernemens du Païs des bafques, la Gascogne, la Guienne, la Saintonge & 1'Angoumois; le païs d'Aunis & le Poitou; le 4e, les Gouvernemens de Bretagne, de Normandie, du Maine & du Perche, d'Anjou, du Saumurois, de Touraine, du Berry, de Ia Marche, du Limoftn, de 1'Auvergne, du Lionnois, du Bourbonnois, du Nivernois, & del'Orléannois; le 5% les Gouvernemens des Païs- bas Francais , de la Lorraine , 1'AIface , la Franche-Comté & le Rouffillon. Ainfi la . marche que nous allons fuivre ne nous écarté pas de I'ufage oü l'on eft maintenant en France de divifer le Royaume en Gouvernemens.. J. IV. Commerce de Plfle de Francs, de la Picardie, la Brie, la Champa-gne y le Duché de Bourgogne, la Brejjè, le Bugey & le Dauphlné.. Le Commerce de ces Gouvernements • n'eft pas auffi confidérable qu'il pourroit 1'étre, fi les provinces qui les compofent, & qui pour Ia plupart font extrêmement abondantes en vins & autres produclions naturelles & artificielles, étoient iituées fur les bords de la mer , & qu'elles euffent desv ports commodes par lefquels elles. puffent expédier elles - mêmes en païs étranger le fuperflu de leurs articles de Commerce. Ces Provinces 'font néanmoins. entre elles & avec celles qui font fituées entre elles & la mer, un Commerce qui, pour être intérieur, ne laifle pas d'être fort aclif; les grandes villes lui donnant de" la vigueur par Ie débouché qu'elles procurent aux marchandifes & denrées des petites villes &. des campagnes. Les principales de ces villes font, Paris , la plus grande & la plus peuplée de l'Europe, capitale du Royaume de France, Elle eft fituée fur la Seine dans une plaine vafte &. unie, au milieu de la province de l'ifle de France. . Sans être proprement une ville de Commerce, paree qu'il fe trouve trop éloigné de la mer, Paris, en fait un qui efl; extrêmement étendu, même avec les nations c<1MME5CR T)V mm. Commerce üs la jFrena.  D ü COMMERCE. I Pa r K Liv. IJl 517 étrangeres, qui tirent de cette ville une infinité d'articles qu'on y fabrique. < II feroit trop long de rapporter en détail les manufaélures, les fabriques ; & autres établiffemens de Commerce qu'on connoït a Paris; mais nous . ne pouvons nous difpenfer de rapporter ici quelles font les marchandifes qui en fortent & qui font les plus recherchées des étrangers. Telles font' les fuperbes tapifferies de haute & baffe lifle des Gobelins, les glacés , les étoffes d'or & d'argent, de foie, & de laine mêlée avec la foie; les rubans, les galons, franges, bas, chapeaux; les marchandifes de bijouterie & de mode, de toutes les efpeces qu'on puiffe imaginer en ces deux genres; les cuirs, le favon, la porcelaine, les ouvrages de marquetterie, les carroffes & autres voitures, & une infinité d'autres articles de luxe & de néceffité. 11 y a fix corps de marchands a Paris, par qui fe fait prefque tout le Commerce de cette ville: ce font les corps de marchands Drapiers, Epiciers, Merciers, Pelletiers, Bonnetiers & Örfevres. Les marchands de vin forment un feptieme corps, mais qui efl tout-a-fait diflincl des fix autres. Tous ces marchands obfervent des régiemens auxquels ne font point affujettis les négocians & les banquiers ètablis a Paris pour faire le Commerce, foit de banque , foit de fpéculauon en marchandifes, Paris fait un Commerce de banque d'une étendue prefque incroyable; & l'on peut dire, fans aucune exagération, qu'il n'y a pas de ville dans 1'univers qui lui foit fupérieure a cet égard. Comme cette viUé renferme des capitaux immenfes & qu'elle n'offre a ceux qui en font poffeffeurs, que peu de moyens pour les placer avantageufement, la plupart d'entr'eux fe livrent aux opérations de banque, qui quelquefois leur rapportent des bénéfices au - deffus de l'intérêt ordinaire. Ce Commerce eft aümenté par les payemens que les provinces font obligées de faire a Paris , foit aux étrangers, foit a des gens de quelque autre province dont elles font éloignées. Mais ce qui procure la plus grande aótivité au Commerce de banque a Paris, eft fans contredit le trafic de piaftres, prefque continuel, que cette ville & quelques autres du Royaume font avec 1'Elpagne. Cette affertion efl démontrée par les circonftances aóluelles de la guerre entre les Efpagnols & les Anglois. La difïiculté, le danger que trouve la Cour de Madrid a faire venir fes tréfors de 1'Amérique depuis la rupture entre ces deux puiffances, influent tellement fur le Commerce déSsanque a Paris, qu'il y eft tombé de plus de moitié depuis la guerre. (*). Sems , Compiegne, . Pontoife , Marnes, Mom fort , Dreux, Eftampej, Melun, Nemours, Meaux, Rofoy, Coulommier, Provim, Nogent. Monter eau ySens, Joigvy, St. Flortntin, Tonnerre & Vezelay, font les villes principales du Gouvernement de l'ifle de France. Elles font toutes quelques Commerce en produclions du païs, qui confiftent en bleds, vins, cidres, cuirs, fromages, quelques draps & étoffes de laine, des toiles & autres articles, (*) Nous n'ofons nous permettre Ia defcription des principaux établiffemens de Paris, paree que cela nous ménercit beaucoup trop loin. T11 3 'IDi. Commerce de la '■'ranee. ■  -«« T K A I T £ G É N É R A L Commerce du ...midi. CoKmtree de la . France. -qui :,fe débitent dans les foires & marchés qui fe tiennent dans- chacune , de ces villes. Amiens , ville de France fur la Somme, dans ce qu'on appelle la moyenne Picardie, efl célebre par fon Commerce, particulierement par les étoffes qui fe fabriquent dans fa Sayetterie, telles que des ferges de toute forte, des camelots, bouracans, diablement-forts, ras, étamines, revêches & autres étoffes, dont il fè fabrique plus de cent mille pieces par an dans cette ville. Les camelots d'Amiens, quoiqu'inférieurs a ceux de Bruxelles, font néanmoins trés - eftimés. La manufaclure des favons verts eft confidérable a Amiens, & dans fes trois favonneries il fe fabrique au moins dix mille quintaux de ces fortes de favons, qui s'emploient au dégraiffage des étoffes. Abbevixle , capitale du Comté de Ponthieu. dans la Baffe Picardie fur Ja Somme, eft fameufe par fes belles fabriques de draps & autres étoffes de laine. La principale & la plus intéreffante eft celle de Vanrobais, dont Fétabliffement a fervi de modele a plufieurs autres, qui aujourd'hui prétendent 1'égaler, tant par la fineffe de 1'étoffe , que par la,bonté des apprêts , la beauté & la durée des couleurs & 1'habileté des ouvriers; & qui même lui difputent la concurrence par le bas prix: telles font les fabriques, de Sedan, de Limbourg, d'Aix-la-Chapelle, de Verviers &c. II fort auffi des fabriques d'Abbeville d'autres étoffes en laine, comme bouracans , ferges, droguets, tiretaines, pinchinas & ras; & en fil, des coutils & toiles de diyerfes fortes. On y fabrique du favon qui efl fort eftimé. St. Ojjentin , capitale du Vermandois fur la Somme, fait un trésgrand Commerce des toiles qui fe fabriquent dans fon enceinte ou aux environs; qualités & affortimens tels qu'on les defire. Les toiles de St. Quentin confiftent en batiftes, claires, demi-hollandes ou toiles fortes, trufettes., linons, gazes de fil, toiles a cravates & mouffelines, de différentes largeurs cc longueurs, & de diverfes qualités & prix. Beauvais , grande ville de la même province, a diverfes manufaélures d'étoffes, fpécialement de ratines, bures, ferges & flanelles. St. Valery , autre ville de Picardie, fituée a 1'embouchure de Ia riviere de Somme, a un port de difficile accés & peu fur pour les vaisfeaux qui y féjournent. Malgrè cela, il s'y fait un Commerce d'exportation fort étendu en marchandifes des fabriques d'Amiens, Abbeville & Beauvais. .Le Commerce d'importation 1'eft encore plus, paree que St. Valery eft un des ports privilégiés pour 1'entrée des étoffes, drogueries & épiceries étrangeres dans le Royaume. Galais, ville de Picardie dans le Comté d'Oye, entre Gravelines & JBoulogne. Son port & celui de St. Valery, font les feuls par oü les tdraperies étrangeres ont la liberté d'entrer dans ie Royaume. La fituation de Calais, qui n'eft éloigné des cötes d'Angleterre que d'environ ,fept lieues, favorife beaucoup le Commerce interlope que les fujets de ces deux Royaumes font réciproquement, noumuaent en Angleterre, oü  DU C O M MER C E. I P & r t. Liv. ITL 521 Franc, Chdttau-Renard, font des villes & bourgs de la Bourgogne , de la Breffe, & du Bugey , qui ont quelques fabriques & manufaétures de draps, ferges & autres étoffes faites en plus grande partie avec des laines du païs. Indépendamment de ces articles, la Bourgogne en a un de la plus grande importance dans fes vins , dont le Commerce fait la richeffe de cette province. On diflingue la Bourgogne en bafTe & haute, a caufe de fes Vins. La Baffe Bourgogne eft un vignoble fort étendu qui contient plufieurs cantons renommés par leurs Vins rouges & blancs. Ils produifent, année commune, plus de 100000 muids de Vin, mefure de Paris. Le muid contient 300 pintes & eft divifé en deux feuilletr.es, chacune de 150 pintes. Le Vin de la Baffe - Bourgogne eft un des meilleurs du Royaume. II eft ordinairement un peu inférieur a ceux de la haute Bourgogne, & quelquefois il les furpaffe. Les Vins de haute Bourgogne valent mieux dans les années humides; ceux de la baffe 1'emportent dans les années feches. Or, comme dans dix années il s'en trouve a peine une feche, il s'enfuit que la haute Bourgogne a un avantage ■marqué fur Ia baffe. Cependant-il fe trouve chaque année dans celle - ci des Vins d'élite qui peuvent être comparés a ceux deBeaune & de Nuits, & qui font achetés par les pourvoyeurs du Roi, les Normands & les •Flamands. Ces derniers les transvafent dans des demi-queues de la haute Bourgogne & les vendent comme s'ils en venoient. Une autre preuve de .la bonté de ces Vins, c'eft que Iorfque la Haute - Bourgogne manque, les pourvoyeurs de la Cour y fubftituent ceux de Ia Baffe. Les principaux cantons de la Baffe - Bourgogne font, Auxerre , Coulange, Irency, Tonnerre, Avalon, Joigny, Chablis: ceux de la Haute-Bourgogne font, Pomar, Chambertin, Beaune, le clos de Vougeau, Volleney, Morache, Ia Romanée, Nuits, Chaffagne & Murfault. Les premières cuvées d'Auxerre paffent pour les meilleurs Vins de la Baffe - Bourgogne ils ont beaucoup de couleur, de corps & de faveur. Irency en produit a-peu-près de même qualité. On compare le fol d'Irency a celui de Nuits, paree que les vins qu'ils produifent fe reffemblent a divers égards , & fe gardent également bien pendant quatre a cinq ans, lorfqu'ils font foignés & qu'on les tire en bouteilles a propos. Les Vins rouges de Coulanges & de Tonnerre font plus fins, plus légers & d'une feve plus délicate. On les compare a ceux de Beaune, Volieney, Pomar &c.; bien foignés & tirés a propos, ils fe gardent trois a quatre ans. Avalon produit du Vin rouge qui a du corps, & foutient beaucoup mieux Ie tranfport que les précédens, auxquels il eft d'ailleurs inférieur. Joigny a des Vins rouges eftimés, mais inférieurs aux précédens. Le vin de Chablis efl un Vin blanc, fin, léger & d'une feve trés-délicate. On le compare au Vin de Murfault._ Plufieurs le préferent au Vin de Champagne, cependant fi quelquefois il égale ou furpaffe celui-ci, il lui efl communément inférieur. On recueille auffi a Auxerre,& particulierement a Tonnerre, de trés-bons /. Partie. Vvv COMMHRCE EU MIDI. Commtrce de-la France.  T R A I T E. G E N S R A L vins blancs, qui ne cedent guere a ceux de Chablis.. Une qualïtÊeffentielle aux vins dAuxerre, Irency, Coulanges, Chablis, c'eft d'être ce qu'on appelle francs, c'eft-a-dire fans aucun goüt deterroir, qualité affez rare & que n'ont pas toujours les Vins les plus céïebres Les Vins de & Baffe-Bourgogne s'enlevent pour Paris, la Normandie, la Picardie, la Flandre & 1 Artois. Les marchands de Rouen en envoient de la première • qualité en tonneau dans 1'Angleterre & la Hollande lis en envoient même en Dannemarc,. en Suede & en Ruffie ; mais ils ont foin de les mettre auparavant en bouteilles. Tous les Vins de Bourgogne s'accommodent mieux du charroi que du tranfport par eau Le tems propre a voiturer les Vins de Bourgogne eft depuis le mois de Janvier jufqu au mois de Mai inclufivement; on prend affez communément la précaution de les faire voiturer en doublé futaille ou en emballage Grenoble, capitale du Dauphiné, efl le chef-lieu de toutes les fabriques des enyirons a trois lieues Ia ronde.. Les principales marchandifes qui fortent de ces fabriques font,des draps, des droguets, ratines.ferges, &. autres étoffes de laine; des toiles, des chapeaux, du papier & des cuirs. On trouve auffi dans ce Gouvernement des manufaétures d'ouvrages de ter & d acier, ces métaux étant abondans dans le Dauphiné païs couvert en grande partie de montagnes.. Les autres villes & bourgs de cette province qui mentent d'être nommés, font Voiron, luim, St Marcelltn Roybon, Sesre, Beaurepaïre, St. Jean-en-Royans, Romans, Ponten-Royans, Creft, Montelimart, Tillinan, . Dieu-le-fit,. Buis , Valence öc l/ienne. II fe fait une affez grande récolte de foie en Dauphiné furtout dans te haut & bas Valentinois & dans les Baronies ; les müriers qu on y cultivé viennent parfaitement. La manufaclure de Vienne pour lG mouunage & le devidage des foies efl confidérable; elle entretient un grand nombre d'ouvriers. Le filage des foies occupe auffi quantité de femmes & de filles du peuple.. 5- V. Commerce de la Provence , du LanguedoC , du Comté- de Foix, & de la Principauté de Bearn. . Ces Gouvernemens , particulierement les deux premiers, font affez ■fertiles^en produclions naturelles, principalement en fruits, dont le débouche efl facile par les ports de Marfeille, Toulon & Cette, qui en expéthent tous les ans de fortes parties pour 1'Etranger. Marseilee efl non - feulement la ville la plus commercante de toute la Provence; mais elle peut encore, par.la richelfe & la réputation de Ion négoce, entrer en concurrence avec les principales villes du Royaume qui, peut-etre, Temportent fur-elle a beaucoup d'autres égards. Le Lommercede cette fameufe ville ne s'étend néanmoins guere au-dela^ ae laiVJediterranée, fur laquelle. elje s'eft toujours confervé un Commerce ■ GOMMESCE DU MIDT. Cnmm-rce dt la  DU COMMERCE. I. Part. Liv. HL 523 très-floriffant; & fi fes vaiffeaux pafient quelquefois Ie détroit ce n'efl: que pour aller dans les ports que la France a fur 1'Océan, & dans quelques autres ports des nations voifines, ou tout au plus aux Ifles Francoifes de I Amenque, oü les Marfeillois ont coutume de borner leurs voyages de plus long cours. Nous n'entrerons pas ici dans un grand détail touchant Ie Commerce que les Fran?ois font aux Echelles du Levant, paree que nous en parierons k Partiele de l'Italie oü cet objet trouvera fa place mieux quen cet endroit. Nous obferverons feulement que les francois, & furtout les négocians de Marfeille, ont fait des établiffemens de Commerce a Conffantinople, Smirne, Salcnique, la Canée, Chipre Alep, Seyde, Acre, Tripoli de Sirie, le Caire, Alexandrie, Rofette & dans les EcheOes de ia Morée, favoir Modon & Navarrin, Patras, Corron cc Naples de Romanie; il y a encore une Echelle a'Larta & tröls autres en Barbarie, ou les Francais ont formé des établiffemens. C'efl avec de grandes difficultés que s'eft élevé le Commerce de cette nation au Levant.; il fait a prefent un objet de quarante millions, tant d'envoi que de retour Les marchandifes d'envoi peuvent êtredivifées en trois efpeces la iere en marchandifes du cru ou des fabriques du Royaume; lak en denrées de i Amenque; Ia 3e. enfin, en marchandifes étrangeres Les marchandifes du cru ou des fabriques du Royaume' font compofees pour la plus grande partie, de draps qui fe fabriquent en Laptrüedoc fous les noms de Mahoux, Londres, Londrins larges, Londrins ordinaires^ beizains,yingtamsA vmgt- quatraifts & vtngt-fixains: de draps d'Elboeuf de Louviers de Sedan cc plufieurs autres draperies inférieure* du Lan-' guedoc & du Dauphiné; de ferges, camelots, bonnets facon de Tunis, fatms tabis dor & dargent; de toiles, liqueurs, huile, bijouterie, plomb en grcnaille, cloux, quincailles, & beaucoup d'autres articles Les dénrees de 1'Aménque qu'on envoie au Levant font, de 1'écaille de tortue, du gingembre, quelques pelleteries, du fucre en poudre & en pain, du café Óc de Indigo. Enfin, les marchandifes étrangeres confittent en girofle, canelle, mufcade, poivre, ambre gris, bois de teinture, cochenille, vif-argent, corail, unie, liege, plomb & étaai Les retours du Levant font du ris, des bleds, orges, raiiinsfecs, fromages, vin cte Chipre, éponges, cire; du féné , de Ia rhubarbe & autres drogues meoicinales ; des foies de différentes qualités, des laines, cotons, crins, poils & fils de chevre; des cuirs en poil, du cuivre & du bois de bouis; des huiles dolive, des cendres, des noix de galle, del'alun, du vitriol; des marroquins, peaux de chagrin, tapis, étoffes de laine, mouchoirs, mouflelines peintes, & autres articles. Le négpee que font les Marfeillois fur les cötes de Barbarie, n'efl: pat" bien confidérable. Ils envoient a Tripoli en Barbarie des vins & des pialtres óc ils en rapportent du féné, des laines & des plumes d'Autruche. Les navires doivent porter k Tunis, des noifettes, des chataignes, cc autres fruits ae Provence ; & ils rapportent en retour du bied, de la Vvv 2 Ommerce dij urm. Ctmmejee a U TïGtitt.  D U C'OM M'Ert C E. I. Pa* t.' Liv. III. 52 J Antibes, Martigues & la • Tour -du- Bouc, font les trois ports de Provence les plus confidérables après Marfeille & Toulon. Les autres villes de ce Gouvernement qui méritent d'être nommées , font", Aix , capitale de la Provence, Arks, Hieres, Frejus, Grafje, Digne, Apt, ^Avlgnon, CarpemraS'. Cóm'me les manufacTufes ne font pas auffi multipliées en Provence qu'elles pourroient 1'être & qu'il rfy a que celles de favon qui excedent la confommation néceffaire au païs, il arrivé de J£ que firn Commerce, qui d'ailleurs embraffe tous les objets, efl plus aóhf que pafïïf, & plutót d'induflrie que naturel au Païs. Touloltse, capitale du Languedoc, efl fituée fur la Garonne. Cette ville a des manufaélures de couvertures-& bas de laine, de chapeaux, cuirs, bergames & petites étoffes. Montpellier, vitte après Toüioüfe la plus confidérable du Languedoc, eft une des plus peuplées, dés plu's riches & des plus agréables du Royaume de France. II s'y fabrique quantité d'eaux fpiritueufes, telles que 1'eau de la Reinê d'Hongrie, 1'eau de canelle, de lavande, de cédrat &c., qui fe débitent avec le plus grand fuccès, tant en France qu'ailleurs; on y fait aufli des confi'tures feches & liquides, des parfums &c. &c., il y a d'ailleurs a Montpellier une blanchifferie de cire, & nombre de fabriques en futaines, taffetas, couvertures de laines, cuirs, toiles, indiennes &c. Mais le plus grand Commerce de cette ville fe fait en laines qui viennent de Smirne, de Conftanunople, de Salé & d'Efpagne; en vins, huiles & verdet ou verd de gris : il fe fait acluellement de ce derfiier article au moins 3000 quintaux par an. Cette , ou Sette , eft le port par oü Montpellier fait fon Commercè avec 1'Etranger. II efl acceflible feulement aux 'galeres & aux petits navires; la Province de Languedoc payé annuellement 45000 livres pour y entretenir toujours 17 a 18 pieds d'eau. La mer jette dans ce port une fi grande quantité de fable qu'il en feroit bientöt comblé fi l'on ne prenoit des précautions pour 1'en débarrafler toutes les fois qu'il en efl befoin. Malgrè cet ineonvénient, le port de Cettê efl le meilleur de la Province, & fon Commerce s'eft tellement accru depuis peu de tems, qu'il paffe aujourd'hui pour un des plus importans de la France, fïnoil pour la riches* fe, du moins par 1'avantage qu'il procure au Royaume, en ce qu'il confifte prefque uniquement en Commerce d'exportation, ■d'huiles', vins, eaux de vie, & tous les autres articles que nous avons détaillés en parlant du Commerce de Montpellier. Nous nous bornerons a donner des comptes Gmulés des trois articles qui forment la principale branche du-Commerce de Cette* COMMERCE DU MIDI, _ Commerce de la France. ' V vV'3-^  Ï3* TRAITÉ GENERAL Commercs du MIDI. Commcrct dt la France. font fürs de s'en procurer le débit; & comme c'eft a Bayonne que lés étrangers s'adreffent ordinairement pour faire acheter & charger cette racine, c'eft ici le lieu d'en donner un compte fimulé. 30 Balles de Régliflb de SaragolTe, pefant enfemble 6£oo ffi, è is I. le quintal, . . . . . . L. 990. » ~ Frais d'expédition. Droiti de fortie a 12 f. le quintal, . . . L. 30. it. « Pour refaire les balles, tirer de la balance & porter abord, i 20 f. la balie, . . . . 3o. . . - Emmagazinage 5 f. par balie, pefage i 1 f. le q'. , - 10. 16. - Courtage de change & ports de lettres, . .. - 4. 2. - Commiflion fur L. 1074. a 2 p? » , . - 21. 10. - jqS. - L. TG9S. - «► La graine de Lin de Bayonne, qui eft d'une trés-bonne efpece, furtout pour faire de l'huile, vaut de 3 a 4 1. la conque, mife a bord du navire franche de tous frais, excepté Ia commiflion. Indépendamment du Commerce maritime de Bayonne avec toutes les nations de l'Europe, cette ville en fait un très-étendu par la voie de terre avec les Aragonois, les Navarrois, les Bifcayens & les habitans de quelques autres provinces d'Efpagne, qui viennent fréquemment a Bayonne, nonieulement pour y vendre leurs marchandifes, mais pour y acheter celles dont ils ont befoin. La Régliffe n'eft pas le feul article que fourniffent les JMpagnoIs a Ia ville de Bayonne; ils y envoient'une grande quantité de balles de laine , objet de fpéculation très-lucratif pour les négocians Bayonnois ,501 la font acheter par les Commiflionnaires qu'ils ont, ou par des ftéfeurs qu ils envoient dans Ia Caftille, 1'Aragon, la Navarre & la Bifcaye. Ces faéteurs fe répandent dans les différens cantons de ces provinces pour faire eux-mémes 1'achat des laines, foit Iavées, foit en fuin ou furge & les envoient enfuite a Bayonne, tant par mer, par ies ports de Bilbao & Santander, que par terre, fur le dos des muiets. Les Efpagnols, qui font e Commerce de laines,en font fouvent auffi des envois a Bayonne, oü ils les font vendre pour leur compte. Les ufages de la vente des laines dLipagne a Bayonne font de régler le prix des laines de feconde qualité a 6 fois par hvre moms que celui de la première forte, & la laine de troiüerne qualité a 6 fois par livre moins que le prix de la feconde forte • iuppofons que les R fe payent a Bayonne a 48 f. la ffi; les F vaudront 42 1. & les S ou T 3 6 f. Ia ffi. On accorde a 1'acheteur pour la tare,,le poids du balun ou. de 1'envelope de Ia balie, qui pefe de 11 i  DU COMMERCE. I. Part. Liv. IïL 535 14 ffi & quelquefois plus , & enfin 3 ffi par balie de bon poids, qu'on nomme Don. Les envois confidérables d'argent que les Efpagnols font a Bayonne, rendent le Commerce de change de cette ville un des plus confidérables de France. Le Commerce d'importation maritime de Bayonne n'efl pas bien grand; il y vient cependant, tant des ports de Hollande que de beaucoup d'autresd'Europe , des chargemens compofés de chanvre, bleds, épiceries, cacao, fromages & autres articles. St. Jean-de-Luz, ville appelée en langue bafque Luy ou Loitzrm, efi: fituée fur le bord de la mer. Elle eft formée des bourgs de St. Jean de Luz & de Sibowre, qui ne font féparés que par la riviere de Nlnete fur laquelle on a jeté un pont de réunion. Les habitans de St. Jean-de-Luz ont montré une aclivité furprenante tant qu'ils n'ont pas é:é gênés dans leurs opérations; aujourd'hui encore St. Jean-de-Luz efl de toute cette partie de la France 1'endroit, après Bayonne, oü fe fait le plus grand Commerce , quoiqu'il y foit infiniment déchu de ce qu'il fut autrefois. Plufieurs caufes ont contribué a fa décadence , mais la principale efl 1'établiffement des régies, dont le feul nom remplit de frayeur leshabitans du Labour, qui, de tems immémorial , étoient en poffeffion de prérogatives & privileges précieux. II efl incroyable combien ce païs-la s'efl dépeuplé depuis 1'époque de cette politique mal-entendue de la France, & combien cette Couronne a perdu par la décadencedu Commerce a St. Jean-de-Luz,. qui faifoit autrefois des armemens^ trés-confidérables pour la pêche de la baleine, & notamment pour celle de la Morue. II fuffit de dire que les habitans du païs de Labour, conjointement avec ceux de Guipufcoa cc de Bifcaye , deux provinces d'Efpagne, ont été les premiers qui aient fait ces deux fortesde pêche. Andaye ou Anddia, dernier bourg de France, fitué fur la rive droite du Bidaffoa, riviere qui fépare ce Royaume de celui d'Efpagne, efl renommé par 1'eau de vie qu'on y fabrique. On le nomme, en Iangage du païs, Mtftelci.. Bordeaux , 1'une des plus belles , des plus marchandes & des plus florifiantes villes de France, capitale de la Guienne, efl batie en are ou demi-lune fur la rive gauche de ia Garonne a 16 lieues deux tiers; Sud-Efl de fon embouchure dans 1'Océan. La commodité & la fureté. de fon port. y attirent des navires de toutes les nations de i'£urope3, qui trouvent en tout tems de l'année des chargemens des principaux articles de cette ville, dont nous parierons ci-aprés. Les édifices-&: les établiffemens relatifs au Commerce les plus remarquables font , la: Douanne & la Bourfe. La nouvelle falie de comédie eflfun fuperbe bat>ment qui a coüté des fomjnes- confidérables.. La ville de Bordeaux adans.; COMMFRCtEU MIDI. Commerct 4t Str Franc».  534- TRAITÉ G È TNT É R A L commer.ce oh m.di. V.rimmerct dc la Frar.ce. fon enceinte & dans fes Fauxbourgs du Chartroti, de St. Surin & du Chapeau - rouge, des chays, des caves & magazins en fi grand nombre qu'il ne feroit pas poffible d'en faire , 1'énumération : les manufaétures & les fabriques font en petit nombre a Bordeaux; l'on y fait cependant quelques couvertures bien apprêtées. Un établiffement fort utile dans cette ville, efl une manufaclure de dentelles, dont le produit fait fubfifter beaucoup d'habkans. Le Commerce de Bordeaux eft alimenté de deux fortes de marchandifes ; celles que produit le païs même & fes environs, comme vins, eaux de vie & autres; & celles qui viennent dans cette ville des Colonies Francaifes , -telles que le fucre , le café , l'indigo &c. Nous allons entrer dans un détail convenable fur ces articles, & nous nous contenterons de nommer les autres marchandifes qui fe trouvent a Bordeaux & que les étrangers y font acheter. On eftime que dans la Sénéchauffée de Bordeaux il peut fe recueillir, année commune, 200000 tonneaux de Vin, dont 80000 fe confomment a Bordeaux même & aux environs. I' vient en outre dans cette ville, environ 5000 tonneaux de Vin du haut-païs, c'eft-a-dire des cantons au-deffus de St. Macaire, a fept lieues de Bordeaux; 10000 tonneaux de la haute Guienne, & quelques mille tonneaux du Languedoc. Ces derniers ne font guere que des Vins d'Efpagne, notamment de Catalogne; on s'en fert a Bordeaux pour fortifier les petits Vins qai n'ont pas affez de corps pour fupporter le trajet de la mer. Ces Vins viennent de Barcelone, de Benicarló, de Salo.ü & de quelques autres ports de Catalogne, a Cette, oü ils payent pour droit d'entrée 2 livres par pipe. La, on tire des Officiers municipaux de la ville un certificat que ces Vins font du cru de la province de Languedoc , moyennant quoi ils font exempts de certains droits au paffage d'une province dans mie autre & a leur entrée a Bordeaux. Ces Vins defcendent de Cette par le grand canal de Languedoc (*) & les rivieres qui font la communication de 1'Ocean avec la^éditerranée. Les Vins qu'on charge a Bordeaux, font des Vins blancs de Langon, de Prignas, de Barfac, de Sauternes & de Bommes. Dans les années d'une récolte commune, ils fe vendent depuis 180 jufqu'a 200 livres le tonneau. Les Vins de Pondenfac & de Caftres font de deux fortes; les blancs, qu'on vend 20 & 30 écus; & les rouges, qu'on vend 35 a 40. Les Vins de Graves de Bordeaux font tous Vins rouges; leur prix efl depuis 40 jufqu'a 80 écus le tonneau, mais il y en a peu.a ce dernier prix & beaucoup depuis 150 jufqu'a 200 livres. Les Vins de Graves de Medoc fe vendent diverfement füivant les divers (*) Le canal royal de Languedoc prer.d fa fource proprement a 1'étang de Thau, qui communiqué a la Méditerranée par le port de Cette, au moyen d'un autre canal. On lui donne 32 lieues.de longueur d'une extrémité è 1'autre, c'eft-a-dire depuis 1'étang de Thau jufqu'a la jonftion du. canal avec la Garonne au-deffous de Touloufc.  DU CO MME R C E. I Past. Liv. III. SèS terroirs oü ils croiffent: ces Graves, qui contiennent dix lieues de païs, ne produifant pas des Vins d'une égale bonté, il y a quelquefois cinquante pour cent de différence & même plus. De ces Vins, les uns fe vendent depuis 90 jufqu'a 100 livres; d'autres, depuis 100 jufqu'a 150 livres, cc quelques autres, mais peu, depuis 180 jufqu'a 200 livres le tonneau (*). Au furplus, les prix de tous ces Vins varient füivant que les cueillettes en font plus ou moins abondantes, & füivant auffi que les qualités de chaque cru font bonnes ou médiocres. D'ailleurs, un même Vin a différens prix füivant fon age & la maniere dont il a été traité. L'age des Vins fe füppute par feuilles: on dit un Vin de deux, de quatre, de fix feuilles, pour fignifier un Vin de deux, de quatre & de fix ans, prenant pour une année chaque nouveau pampre dont la vigne s'eft couronnée depuis que le Vin eft fait, c'eft-a-dire depuis qu'il eft vendangé; car, a proprement parler, aucun Vin n'eft fait qu'après dix-huit mois; c'eft le tems qu'il faut a une certaine matiere craffe pour s'en féparer totalement_ & s'attacher a la barrique; il eft vrai qu'on a trouvé le fecret d'obtenir la féparation de ces parties craffes dans douze a quinze jours, quand même le Vin ne feroit qu'être extrait de la grape, mais cela ne peut fe faire fans qu'il perde de fa force. On donne divers noms au vin, füivant la maniere dont il a été traité: on appelle Fin naturel-, celui qui eft tel qu'il vient de la vigne, fans mélange ni mixtion; Fin frelaté, celui oü on a mêlé quelque drogue pour lui donner de la force, du montant, de la douceur-, ou quelque autre qualité qu'il n'auroit pas fans cela; Fin coupé, celui qui eft compofé de plufieurs Vins; Fm foutiré, du Vin qu'on a tiré a clair après qu'il a repofé quelque tems fur la lie. Un Vin blanc foutiré vaut 5 p° plus que fur la lie; dans les rouges cela peut aller a quelque chofe de plus. En foutirant un Vin qui eft déja hors de Ia lie, on peut conu> ter fur 8 p| de perte; en le clarifiant, ou pour mieux dire, en le foutirant une troifieme fois, la perte vak 15 pf. II faut quatre pots de colle pour foutirer un tonneau. Prefque tous les vins de Bordeaux ont befoin de quelque apprêt, pour qu'ils puiffent étre gardés ou exportés pour 1'Etranger. Par exemple: les Vins de Coutras font une bonne fin étant coupés avec * de vin de Ste, Dümont, & TV de Clerac. Pour faire paffer 1'amertume des Vins de Serons, Barfac , Ste. Croix & Pujols , il faudroit les meier avec une certaine quantité de Vin de Sauternes. Au refte , cinq pots d'eau de (*) Tous ces prix s'entendent des Vins nouveaux qu3 les marchands de Vin & les négociani de Bordeaux achettent après les vendanges; mais ces mêmes Vins, après qu'ils ont été traités & qu'ils ont demeuré quelques années dans les chays ou.cave» des négocians 6 marchands de Vin, font vendus füivant leur qualité & füivant les circonftances plus ou moins f.ivorables a la vente, 2,3, 5 & óoo écus le tonneau; il y en a même qui fe payent ïufqu'è oco & 1000 écus le tonneau. Ce font les Anglois qui font la plus forte confommation de ces grands Vins, dans le choix defquels, il y a, fouvent peut-etrc, plus de eaprice que de goüt. Commerce pu MIOI Cmmifa de Ür Franc:.  «6 TRAITÉ GÉNÉRAL n&twwincs nu ■Co nmercc de ia Frsn:e. vie de f dans une barrique de Fm muet (*) fuffifent pour donner du corps aux Vins foibles. Mais ce font furtout les Vins nouveaux qui exigent des foins tout particuliers de la part des marchands de Vin & des négocians qui font ce Commerce a Bordeaux. La maniere dont ils les traitent mérite qu'on en faffe ici la defcription On tire le Vin blanc de deffus fa lie pour le plus tard dans le mois de Janvier. Cette opération fe fait avec de Ia colle de poiffon ainli préparée : on prend trois livres de bonne colle & on la bat jufqu'a ce qu'elle puiffe s'éplucher comme du charpi; on la met enfuite dans une barrique ou dans u:-. autre vaiffeau de la contenance d'une barrique, avec huit pots de Vin muet. On foufre ce compofé avec une meche de deux pouces, en ayant foin de couvrir le vafe afin que la fumée ne s'évapore pas; cette opération fe répete matin & foir jufqu'a ce que le vafe foit rernpliaux trois quarts, & que la colle foit totalement diffoute; on paffe alors par un tamis de crin le Vin oii la colle eft diffoute & a mefure qu'il paffe on y mêle peu-a-peu Ie quart qui manquoit pour remplir le vafe ou la barrique. La colle ainfi préparée, on en met un pot dans chaque barrique de Vin blanc, & auffitót l'on fouette bien la barrique pour la tirer au fin quinze jours après. Pour avoir plus furement du Vin bien fin, on peut répéter le foutirage après 15 a 20 autres jours. Avant de tranfvafer du Vin d'une barrique dans une autre, on fufpend avec un fil d'archal dans celle qui eft vuide 233 pouces de meche allumée, & durant qu'elle brüle on laiffe la barrique ouverte. On doit fe régler pour la quantité de meche qu'on doit brfder, fur le plus ou moins de force & de couleur du Vin qu'on veut foumettre a cette opération. Le fecond tirage au fin fe fait au mois de Mai avec les mêmes formalités; on met enfuite le Vin dans des endroits frais & obfcurs, & on a foin de 1'ouiller une fois tous les huit jours afin qu'il ne fleuriffe pas, avec la précaution de ne pas trop fermer la bonde pendant 1'été, paree que Ie Vin rifqueroit de fermenter. Malgrè cela, les Vins blancs font fujets a la fermentation pendmt les chaleurs , & deviennent rudes & aigres s'ils ne font rafraïchis par un nouveau tirage au fin. II eft /donc Béceffaire de les tirer au fin en Juillet ou Aoüt pour la troifieme fois, & en Septembre ou Oótobre pour la derniere fois. Voila pour les Vins blancs. Pour ce qui-eft du Vin rouge, il y a quelque différence dans le procédé. On le tire au fin de deffus fa lie en Mai au plus tard; on fait brüler un pouce de meche de foufre dans la barrique oü il doit être tranfvafé, & on fouette le Vin, non avec de la colle; (*) Le Vin muet, ou boaru, efl: celui qu'on a empêché de bouillir. On donne enco; f d'autres noms aux Vins, füivant les préparations qu'on leur fait fubir; par exemple: Le Vm cuvé tft celui qui a bouilli fous le mare; le Vin cuit, celui a qui l'on a donné tint cuiffen avant qu'il ait bouilli, & qui, a caufe de cela, conferve toujours fa douceur, #nfin, le Vm de pajfe eft celui qui fe fait en mettant des raifins fecs dans de 1'eau qu'on laifle sufuite fermenter d'elle ■ même.  DU COMM E R C E. I Par t. Liv. HL 537 colle; elle efl nuifibïe au Vin rouge; rriaïs avec le blanc de douze oeufs pour chaque barrique: on le tranfvafe une quinzaine de jours après cette opération, &, afin qu'il font bien fin, on le foutiré encore une fois après une autre quinzaine; cela fait, on place la barrique de facon que la bonde foit a cöté; c'eft un moyen fur pour que 1'air n'y puiffe pénétrer. Les barriques peuvent refter ainfi depuis Juin jufqu'en Septembre, qu'il faudra les remettre dans leur pofition naturelle, c'eft-a-dire bonde en haut. On goütera pour lors' Jes. Vins.; s'ils. font bons, tout ce que l'on aura a faire fera de les ouiller & de mettre de nouveau les barriques bonde de cöté; mais, s'ils étoient devenus vicieux ou s'ils avoient acquis de la rudefle par la fermentation qu'auroient pu occafionner les chaleurs de 1'été , il faudroit les fouetter de rechef, les tirer au fin une quinzaine de jours après, & remettre les barriques bonde de cöte. En agilfant ainfi, on les confervera bons & fains, & l'on n'aura pas a craïndre que 1'entrée de 1'hiver leur foit nuifibïe. Faute d'avoir pris les préeautions que nous venons d'indiquer, il y a tous les ans une quantité prodigieufe de Vins qui tournent & s'aigriflent vers la canicule & aux premiers froids de fhiver. Comme la coniérvation des Vins rouges demande les plus grands foins & une attention toute particuliere, il eft expédient de les fouetter au moins trois fois pendant les dix-huit premiers mois, car il eft conftant qu'ils travaillent pendant tout ce tems êc qu'il ne leur en faut pas moins pour acquérir toute leur maturité. Sans cette précaution ils perdent bientöt toutes les qualités qui les font eftimer; au lieu que , s'ils font bien foignés, ils confervent longtems toute leur faveur, leur délicatelfe & leur parfum. Les Vins blancs n'ont befoin d'être ouillés qu'une fois par femaine^ pour les rouges, il fuffit de les mettre bonde de cöté. Les bonnes qualités du Vin confiftent en ce qu'il foit droit, fee, clair fin, entrant, fans goüt de terroir, fans trop de liqueur, d'une couleur nette & aflurée; qu'il ait de la force, fans être fumeux; du corps, fans étre acre; & qu'il foit de garde, fans être dur. Les mauvaifes qualités, au contraire, font, la graifle,le poufle, le goüt de fut, 1'aigreur, la verdeur, Ja foiblefle; d'être capiteux; difficile a s'éclaircir; de s'affoiblir en vieiliiffant, ou de ne pouvoir fe garder. Compte fimulé d'un tonneau de Vin rouge de ville, nouveau, i 60 écus, . . , . . . . . L. 180. - 5 Frats d'expédition. Courtage d'achat, 30 f. & droits de fortie 28 1. 10 f. L. 30. Rabattage 6 1. fouettage 3 1. coupage 8 f. & tirade au £11 12 f. . . . , . • 10. - * t 40. - - iüo, I. Partie. sfyy MIDI. Commerce il i* France,  DU COMMERCE. I. Part. Liv. III. 541 Le Sucre, fubftance connue de tout le monde, eft un jus ou fuc extrê- < mement doux & agréable, exprimé de cette forte de cannes ou rofeaux J qu'on appelle Cannes a Sucre, autrement Cannamelles, qui croiffent abon- 1 damment dans les deux Indes, furtout a Madere, au Bréfil & aux Ifles Antilles. C'efl des Antilles que vient la plus grande partie des Sucres qui fe confomment en Europe. Nous avons marqué dans la note ci - deffus la quantité immenfe de cette denree qui arrivé tous les ans de 1'Amérique a Bordeaux, & celle qui fort de cette ville pour divers païs de l'Europe: il nous refte feulement a obferver que cette quantité de Sucre comprend diverfes qualités, que nous ne pouvons mieux faire connoitre qu'en placant ici le prix courant füivant, favoir: Sucre de première forte, de 70 a ico 1. les 100ffi. Sucres bruts. Dit, de feconde fut te, . 60 a 90 -) De Leogane de 35 a 601. les ICO ffi. Dit, Belle-troifieme. . 50 a 80. ^ Du Cap,- . 33 » 55 Dit, Bonne-troifieme, . 45 k 75 g* De St. Louis . 30 a 50 Dit, Quatrieme forte, . 40 a 70. g De la Maruïjique 26 a 50 Dit, Petits - blancs, . 38 a 65. 3 Sirop, . . 15320 Dit, Commune, . . 35a 60. g- Dit, Belle.-têtes- . 33 * 57- ™ Dit, Baffes-têtes, . 32 a 55. J Compte fimulé de 3 barriques, 1 tiergon & 1 quart de Sucre terré Martinique, & de 3 barriques, 1 tiergon & 1 quart de Sucre brut St. Domingue, favoir: 3 Barriques pefant, 3087 ffi 1 Tiergon , . . 400. 1 Quart, .1 . 203. 3650 ffi fucre terré. Trait k 2 ffi par barr. & tiergon, & 1 ffi le quart 9- 3681. Tare J ij p°- . . 479- Net 3202 ffia 73 1.1e q> L, 2337. 9. • 3 Barriques pefant, 5410 ® 1 Tiergon, . . 45°« — 1 Quart, . . . 210. . 6070 ffi fucre brut. Trait k% ffi par barr. & tiergon, & 2 ffi par quait 14. 6056. Tare a 17 p? I . • iojQ- Net 5026 ffi k 60 1. le q'. - 3015. • ' ' L. 5353. »• " Yyy 3 [IDI. 'omnicrce dt la 'ranc:.  54a TRAITE GENERA X Tranfport de 1'autre part . . . . L. 5353. 1. - Frais d'expédition. Courtage k p| . . . . L. 26. 15. - 'Rabattage des Sucres blancs a 21 f. la barrique | & \ - 5. 5. - Dit des Sucres bruts a 30 f. la barr. & 15 f. les j & | • 6. - Port ó la riviere, . . . . • - 10. 5. - Port k bord k 9 f. le St. Dom. & 7 f. le Martinique, - 4. - Arrimage 6 f. dit, & 5 f. dit, . . - 2. 15. - Acquit k caution & gardes, . , . • 4. 10. - Commiflion fur L. 5412. a 2 p| . . . 108. 5. - l67' IS' ' ■L- 5520. 16. - La Tare des Sucres Te regie ordinairement a Bordeaux par convention entre le vendeur & 1'acheteur; & comme la tare des Sucres de la Martinique & de la Guadeloupe n'eft pas fi avantageufe pour 1'acheteur que celle des Sucres de St. Domingue qui font dans des barriques fort grandes, les vendeurs ne font pas fi difficiles fur la tare des Sucres de la Martinique & de la Guadeloupe, & accordent ordinairement quelque chofe de plus que fur le St. Domingue. Les futailles a bois blanc, qui pefent moins que celles a bois rouge, ce qui eft de conféquence pour la tare , méritent pour cette raifon la préférence. Le Café fe recueille a la Martinique, a St. Domingue, a la Guadeloupe, aux autres ifles Franjoifes des Antilles, & a Cayenne. Le Café des ifles le plus eftimé eft celui de la Martinique; il vaut aufli 6 d. ou 1 fol par livre plus que le Café St. Domingue. Les prix des Cafés varient conlidérablement füivant que les circonftances rendent facile ou difficile le tranfport de cette denrée de f Amérique en Europe; ainfi nous ne nous arrêterons pas davantage fur cet objet. Compte fimulé de 7 boucaux, 14 barriques, 1 tiergon & 1 quart de Café Martinique, petant 14100 t8 k 15 f. la Hè. . . . . L. 10575. m ~ Frais dl expédition. Courtage k \ p| . . . . . L. 52. 17. 6. Rabattage a 25 f. le boucau, 20 f. la barrique, 15f. le i & 10 f. le 1 . . . . - 24. 10. Port k la riviere I2| 1. & port k bord 8 I. 7 f. • - 21. 2. Arrimage 6 1. 10 f. acquit a caution 4 1, 10 f. . • H. - • Commiflion fur L. 10694. a 2 pj . . - 213. 17- 6. i — 3S3- 7. - L. 10898. 7. - •Commerce du midi ■Commerce Je la P'-ance.  DU COMMERCE. I Part. Liv. III. 543 On diftingue l'indigo qui vient des Ifles Francoifes en vlokt & bleu, en mélangé, en cuivré fin, en cuivré marchand, ordinaire & inférieur, & en grabeau, qui n'eft proprement que le réfidude toutes ces efpeces, quand on en a féparé la meilleure & la plus propre pour la vente. Les prix different en raifon de ces qualités & füivant les circonftances , comme pour toutes les denrées de 1'Amérique; mais les frais d'expédition en font affez fixes a Bordeaux. - Compte fimulé de 4 barriques d'indigo mélangé , pefant enfemble liruc 1795 ffi Tare des barriques, 233. Net 1562 ffi a io 1. ia ffi. . L. 15620. ~ f Frais d'expédition. Courtage \ p§, rabattage 6 1. emballage &c. 12 1. L. 96. 2. = Port a la riviere & a bord 6 1. arrimage 2 1. ia f. - 8. 10. Acquit k caution & décharge . . . - 4. 10. — Commiffion fur L. 15730. hp? . .. . 314. 12. - — 4 Zl-J±_f L. 16043. 14. - Les autres marchandifes qui arrivent des Ifles de 1'Amérique a Bordeaux» font, du co:on, du rocou, du gingembre, de Ia cafle & du cacao, mais ce n'eft jamais en proportion du fucre, du café & de l'indigo dont pour: cette raifon nous avons donné les comptes limulés précédens. Le Commerce d'importation de Bordeaux n'eft, a beaucoup prés5, ni auifi grand, ni aufli riche que celui d'exportation. 11 confifte principalement en douves & merrains pour futailles; en bois de conflruclion chanvre, goudron, viandes falées, beurre, fromage & quelques autres; articles. Libotjrne, fur la Dordogne, eft a 23 lieues de 1'embouchure de cette riviere dans la mer; le flux y monte malgrè cet éloignement & eft même: fenlible aCaftillon qui eft a trois lieues au-dela, enforte que le flux &j refltix ent plus de 26 lieues de rnontée & defcente dans la Dordogne,. Une fituation aufli avantageufe pourroit faciiiter a Libourne un grande Commerce avec 1'Etranger fans fa proximité de Bordeaux, qui s'eft appro-' orié prefque tout le Commerce de la Province de Guienne. Libourne: fait cependant tous les ans quelques expéditions-de Vins nouveaux.aux: mois d'Oclobre & de Novembre pour les Hollandois &.autres peuples^ommercans. Blave, port. confidérable fur la Gronde, qui forme 1'union de 13 Garonne avec la Dordogne, eft a un quart de lieue- du Bec d'Ambez.S3^ lieues au-deflbus de Bordeaux. Le Commerce. de Blaye cx>nfifte: e» C0M112RC2 DV MIDI. Commerct dt l» France,  544 TRAITÉ GENERAL Vins rouges & blancs qu'on recueille dans fon territoire. Ces Vins ne font pas, a la vénté, auffi bons que ceux de Bordeaux, auffi fe vendentïls a beaucoup meilleur marché: il vient tous les ans quelques navires a Blaye pour eniever une partie de ces Vins. Bourg , ville de Guienne fur Ia Dordogne, eft a un quart de lieue du Bec d Ambez entre Blaye & Libourne. II y vient tous les ans quelques navires & un bon nombre de barques qui enlevent les Vins des environs qui, quoiqu'mférieurs a ceux de Bordeaux, font néanmoins de bonne quahte. II y en a de rouges & de blancs. Langon, ville du Bazadois, fituée fur la Garonne a 7 lieues au-deffous de Bordeaux. On a placé a Langon un bureau des fermes du Roi; les marchands & voituriers font obligés d'y prendre des acquits a caution des Vins qui pafient pour aller a Bordeaux; ces acquits portent que ces Vins feront dechargés a Bordeaux & v payeront les droits de Ia décharge; cc les marchands ou voituriers fe foumcttent a en rapporter le certificat au dos defdits acquits. Montaaban Bergerac, St. Macaire, Coutras, Perigüeux<, Sartat, Agen, Clairac, Cahors, Moiffae- Rkodes, Ville-franche, Bazas & la Rêole font d autres villes de la province de Guienne, dont le Commerce en Vin & autres articles ne laiffe pas d'être important. D'un autre part, Auch Condom, Mont-de-Marfan, Aire, St. Sever, Nerac, Dax, Cafiel-jaloux & larbes, font les villes principales de la Gafcogne pour le Commerce. Saintes , ou Xaintes, capitale de Ia province de Saintonge, eft fituée fur une éminence auprès de la riviere de Charente. Le Commerce que fait cette ville eft trés-peu confidérable. Marennes eft fort renommée par fes huïtres vertes dont elle fait un Commerce prodigieux; St. JeandAngely par fes eaux de vie; Pons & Brouage par la quantité de fél qui sy fait; ces trois villes avec Taillebourg font les plus commercantes de la Saintonge. J Limoges, capitale du Limofin, eft fituée fur la riviere de Vienne, qui paiie le long de fes Faubotirgs a 1'Eft. Elle en tire cependant peu d'utihte pour.ïon Commerce, cette riviere n'étant prefque pas navigable a caufe des roches qui en coupent Ie cours, & ne poüvant, au plus!fervir qu au flotage des bois. Ce défaut de la Vienne & 1'éloignement de la mer inettant Limoges dans 1'irr.puiflance de faire avec les étrangers, le Commerce que fomordmairement les villes fituées fur les cötes, les habitans par leur mduftne U COMMERCE. I. Part. Liv. III. 545 Angouleme, capitale de 1'Angoumois, eft fituée furie fommet d'une montagne environnée de rochers, prés de la rive gauche de la Charente. La proximité de cette riviere lui procure un débouché facile pour fes marchandifes qui confiftent principalement en 5000 a 6000 barriques d'Eau de vie de 27 veltes chacune; en papier dont cette ville fabrique une trés-grande quantité; en fafran & dans le produit de fes forges de fer, qui eft auffi un objet des plus importans. Cognac, ou Coignac, ville & chef-lieu d'une éleélïon dans 1'Angoumois, eft batie dans une contrée fertile & agréable fur la rive gauche de la charente. II fe recueille, année commune, au tour de cette ville & dans fon éleétion 200000 barriques, ou 50000 tonneaux de Vin bon pour brüler, ce qui doit produirc 13400 pipes d'Eau-de-Vie: par pipe on entend une piece de trois barriques; elle eft d'environ 81 veltes, quelquefois plus ou moins, paree qu'il y a des pieces qui contiennent jufqu'a 90 veltes, d'autres 75, 78, 80 & 85 veltes. On compte que le pro luit ordinaire eft de plus de 40000 barriques, chacune de 27 veltes d'Eau-de-Vie. Lorfqué l'année eft abondante , ce produit peut augmenter confidérablement & même doubler. 11 y a des années oü les Vins font fi foibles, qu'il faut 6 barriques de Vin pour en faire une d'Eau-de-Vie. II eft rare cependant, qu'on ne falfe qu'une barrique d'Eau - de - Vie avec 4 barriques de Vin; fi les Vins font paffablement bons, 7 barriques de Vin font 2 barriques d'Eaude-Vie. L'Eau - de - Vie de Cognac eft la meilleure & la plus eftimée de toutes celles de France; elle vaut auffi prefque toujours i'j fol ou a-peuprès par velte plus que celle de Bordeaux. Aubeterre & Ferteuil font deux villes de 1'Angoumois qui font un bon Commerce, furtout en groffes toiles & en papier. La Rochelle, capitale du païs d'Aunis, eft fituée fur les bords de 1'Océan avec un port fur, commode & défendu par deux ouvrages a corne. C'eft une ville d'un trés-grand Commerce tant en Europe qu'en Amérique. Ses habitans font tous les ans plufieurs expéditions pour les Colonies Francaifes des Ifles Antilles, oü ils envoient des Vins, Eaux - de - Vie, farines, boeuf falé d'lrlande, toiles & autres marchandifes. lis en rapportent de retour du fucre, de l'indigo, du cacao, du rocou, de la caffe, du gingembre, des cuirs & autres marchandifes de 1'Amérique. Le Commerce _ de la Rochelle en Europe confifte principalement en Eaux-deVie; il s'en expédie, année commune, pour divers païs, au-dela de 15000 barriques, chacune de 27 veltes. La Rochelle & le païs d'Aunis contiennent 5 lieues de terrain dans lequel on recueille, année commune, environ 80000 tonneaux de Vin blanc & rouge; la plus grande partie de ces Vins blancs fe brüle, & le refte fert pour la boiffon des artifans & du peuple. II y a auprès de la Rochelle deux Ifles oü l'on fait un Commerce trèsconfidérable; 1'une s'appelle l'ifle de Rhé ,& 1'autre l'ifle d'Oleron. L Partie. Zzz Commercs du «im. Commerce de Ut France.  COMMSRC» BU MIDI Commerce de la Franse, I -,|-|0>-'OOcom« ,B 2 " m m ~ w -. ;__—: ■ fld «5 O w « .V* «O r^eöo\d a i> i> i» i>. >». >^>. jj, 14 .^1 Hl H M M M M M H M Les marchandifes que les nations commerc-antes font exporter de Nantes font de trois efpeces; favoir; i°. Ies denrées de 1'Amérique & principalement du fucre, du café & de l'indigo, la quantité qui vient des Colonies Francoifes de ces trois articles étant trés - grande; 2". les produclions du. païs, telles que du Vin, de 1'Eau-de-Vie & du fel; 30. les articles des manufaétures & principalement des toiles. Nous allons donner des comptes fimulés de chacun de ces articles.  m DU COMMERCE. LPakt. Liv. HL 555 Tranfport de l'autre part . • . . L. 18559. 14. - 10 Balles de toiles Fougeres contenant 20 pieces ou 1458 aunes k 19 f. 6 § • • • L- r4«. 5 Payé pour la voiture de Fougeres _ St. Malo L. 31. - - Porte-faix pour emballer & charger, - 4. - Serpilliere & ficelle pour 1'emballage - 19. 5> " Voiture pour porter abord, . ♦ - I. 10. Droits d'Oftroi & foitie, » . i - 3» 58.' 6. 1479- 17- 3» L. 2C03P. is. 3. Commiffion a 2 p| i " _ ' 4QC io"- - L. 20439. 8. 3. Gwz/tf« de 1800 $ de fil blanc de Rennes. expédié de St. Malo, afforti depuis N°. 1. jufqu'a N°. 5- & - divers prix depuis 30 jufqu'a 35 f.» prix moyen 3». C . . • • • • • • L' - - Pour voiture de Rennes a St. Malo, . . L. 31. 15. -• Emballage doublé en toile fine, . 49. 13. • Porte-faix,décharge, recharge pour porter a bord, & charretier, . • • • * - 3- " " Droits d'Octroi & patrimoniaux 1 Ia fortie, . . - 39- 7« 6"« Au bureau des fermes pour droit fur le fil . . - 49- 12. 6. Commiffion fur L. 3098. k 2 p§ . . . - 6r. 19. 6. ~ - L. 3100. 8. - Les bas de fil de St. Malo font trés - eftimés; il y en a de tout prix depuis 6 jufqu'a §0 livres la douzaine füivant les qualités Les ïrais Ka bord fur les bas de moyenne qualité «eft-a-dire entre 30 & 59 livres la douzaine) s'élevent a 4 p| plus ou moins. Morlaix eft auffi une ville fameufe par le Commerce de toiles qui s'y fait- quoique ce Commerce ne foit plus aujourd'hui fi confidérable quü étoit autrefois, il ne laifle pas d'être toujours trés - important. Aaaa 2 COMMER.CS DO MIDI. Commerce de la France, 1  Commerce bu mipi. Ctmmerct At la Frame, 55$ TRAITE GENERAL C$mpte fimulé de 6 balles de Crées larges de Morlaix de feconete qualité contenant 24 pieces i j5_ livres chacune, , „ L. 3744. - _ Frais d'expédition. Emballage 24 1. & aux emballeurs 3 1. L. 27. • 13 Aunes toile cirée a 30 f. & 1» aunes toile i 13. . _S. r. - Port a bord & menus frais, . . . - 1. 10. - Commiffion fur L. 3800. aap! .. . . - 75. - . • — f33- - - L, 3877. . - Les toiles qui fe fabriquent a Morlaix, Landerneau, Roscoff, St. Paulh rU' GulngamP» Grace &c., fe nomment Cres ou Grvfcj. Comme elles font de diverfes largeurs & finelfes, pour les diftinguer on les partage Kl zrm larges, Crées communes, Crées gracknnes, Crées rofconnes. Les Crees larges s'envoient en Efpagne & dans les Indes Occidentales; les communes & les graciennes fe portent auffi en Efpagne, ou font enlevées en tems de paix par les Anglois ; & les rofconnes font propres pour 1 Efpagne feulement. Outre les Crées, il fe fabrique a Morlaix des toiles qu on appelle des Morlaix: elle fe confomment prefque toutes dans ie Royaume. L'Orient eft une joüe ville avec un port fameux, fitué au fond d'une Anfe a 1 embouchure de la riviere de Ponscrof 011 Ponscorf, dans lequel fe font les armemens & les retours des navires qui font le Commerce des Indes Orientales. Cette ville n'eft qu'a 2000 toifes de Port -Louis, petite ville avec une rade & un port trés-fur, fitué a 1'extrémité d'une Péninfule a 1 embouchure de la riviere de Blavet. Le Commerce qui s'y fait confifte principalement en fardines & en anguilles dont il fe fait une pêche confidérable. Brest, ville de la Baffe - Bretagne, eft un des premiers entrepots de la marine Franjoife; fon port, un des meilleurs & des plus furs du Koyaume eft dans Ie Faubourg de Recouvrance qui eft féparé de la viüe par un bras de mer. La rade efl magnifique & pourroit contenir I ? r _,fir T- tf 4 40f. I'aune. a 4if.6~ti._ 45 f a 4jf.6d.i 461". 6d.S ' 1 ó' y" Calandre royalle, . ..... L. 11. 10. Toile d'emballage & toile cirée, . . - p. 6. . 26. 1, - Corde, ficelle, fagon & port a bord . - j. j. -J T jKaaa | Commerce bc mm. Conme.ce dn /_ France. % T249. 13. 3» 19. 7; - 12.09. 5, 9». 725. 4» »• .■3782. 4, Cs».  553 TRAITE GENERAL Tranfport de 1'autre part ... . . . j_, 3782. 4. 6. 1 Balie Gingas fs tout fil ordinaire dont ioj8 aunes 746; ? nryirrt i-^^ io- * Calandre royale, . . . . l. 25. 10. Toile d'emballage & toile cirée, . . - il. 15. 6. Corde, ficelle, fagon & port a bord, . - 5. 10. - — 42. 15. 6. " 1 1202. 6. 5 1 Balie Toile fil d'épreuve f tout fil, contenant 693$ aunes comptées pour 6884 a 28 f 6 d. . . L. 980. ij. Calandre royale, . . . . l. 9. 15. Toile d'emballage & toile cirée, . . - 5. 16. Corde, ficelle, facon & port a bord, . - 2. 10. - 17. 1. - 993. io~. 4 1 Balie Toile fil ê? coton en f dont . 416I aunes 186} 7 è 36 f. I'aune a sölTfJd.SL' I00°- *• ~ Calandre royale 8 1. 10 f.& les autres frais comme deflus, - 16.16, - 1 iiorj, 17. 3 si. Balie Toz'/e fil bon - teint enf aune^ contenant Ö81 aunes, comptées pour 633J a 18 f. . . . l. 569. 18. 6. ' Calandre royale 9 li ijf. & frais d'emballage 7 1. 15 f. - 17.' 10'. 1 J87. 8. 6. 1 Balie de Toiles royales blanc de lait, dont , 20 aunes 3JL_ 5£L 4Ü_ 4pi_ 3j_ 36|_ 37_ a 54 f. I'aune. è jö f. aöo f. a 62 f. è 68 1. a 70 f. a 74 C a 76 f. a 80f. a 84 f. Voiture a Rouen & droits de route, . l. 4. 5. . ' S' 6' Toiles d'emballage & toile cirée, . . - 5., 1! 6. Corde, facon & port a bord . ... 1. 10. - 10. 16. 6. j Ballot Toile d'Emballage Raumois ff d'aunes, contenant &' 292 aunes pour 233? aunes a 19 f. . , . , l. 22i> ^ Emballage, corde, facon éi port a bord . " . . ." 5.'19.'6.' ■ 227. 16". * 1 Ballot Toile d'Emballage Fougeres, (Halle Fougeres a 18 f.) contenant 329 aunes pour 290, a 14 f. 1'aune . . l. 2C\ - - FacYeur, droit de halle, & voiture de Fougere '. " - 28." 4. Emballage fimple & port a bord, . . .' 4.' ij.' - l- 9J03. 9. 3, si. Balie Toile fil bon-teint en § aune, contenant 681 aunes, comptées pour 6334 a 18 f. . . . l. 569. 18. 6. Calandre royale 9 1. irf. & fra-is d'emballage 7 1. 15 f. - 17.' 10'. '. 1 Balie de Toiles royales blanc de lait, dont , 20 aunes 38_ 59j_ 4Ü_ 4£L 3JL ?£L 3l_ a 54 f. I'aune. il 56 f. h60 f. a 62 f. è 68 1. a 70 f. a 74 C a 76 f. a 80f. a 84 f. Voiture h Rouen & droits de route, . l. 4. 5. . 6' Toiles d'emballage & toile cirée, . . - 5., 1! 6. Corde, facon & port a bord . ... 1. 10. -  COMMÏUCE DU ■Kim. Commerce ie la France. ) t 560 TRAITE GÉNERAL Indépendamment des toiles*, on fabrique a Rouen & dans fes environs des Draps facon d'Elboeuf, & l'on y -met en oeuvre beaucoup de laines, furtout de celles d'Efpagne dont'il vient tous les ans a Rouen des parties trés - confidérables. Aufli cette ville eft - elle regardée comme le meilleur marché pour la vente des Laines d'Efpagne aprés Amfterdam & Londres ; c'efl pourquoi nous donnons le compte de vente fimulé füivant, favoir : Compte de rente fimulé de 67 Balles de laine ordinaire d'Efpagne, nommée Albtrrafin, qui ont rendu a Rouen favoir. 50 R pefant 9705 18 153. pour le dm sl 3 § par balie 9552. 637' pour la moitié de Ia tare des balles, a ii\ ff chacune, S5W4-I 802. pour la furtare a 9 p? Net. 8n»y ffi a 57 fois Ia ffi ; l ~ L. 23120. 12. 6. 11 F. 1761- ffi, après les déduécions comme deffus i 45 fois la ffi . . . . - 3903. 7. 6. 6 St Net, 896. ffi comme deffus i 40 f. la ffi L. 1792. - -. Rabais i 3 p£ , - 53. 15. - " I738' 5' " L. 28822. 5. - A déduire pour frais de réception. Fret \ chapeau & avarie L. 680. 1. 3. Dclroi fur 13200 ffi a 23 f. du 100, & 9 f. par livre ..... » 220. 2. • i7oiture & 3 f. par balie, & brouétieTs a la réception i li ü . . . SO. 5. - laccommodage, fouruiture de balins & lavage a 40. f. . . . . . - 134. - - Srouétier a la livraifon i 12 f. emmagazinage a 30. f. - 140. 14. - /icomté fur 12883 ffi a it f. 6 jj les 100,courtage a 40 f. par balie . . 214. 10, 9. ?erte fur les effets fur la province, fur L. 28822. a l p| . . . - 144. 4. - Commiffion de yente & dücroire des ach'eteurs £5 p£ - 1441. 2. - 1 3004. 19. - L. 25817" 6. - 11  DU COMMERCE. I Pakt. Liv. III, 561 II y a encore d'autres marchandifes du dehors qui conviennent beaucoup pour le Commerce de Rouen j telles que les huiles de baleine, les 1 fuifs & plufieurs autres articles. ' Quillebeuf efl une petite ville fituée fur la rive gauche de la Seine, qui fert de port & de mouillage a tous les navires Franc-ais & étrangers qui montent a Rouen ou qui en defcendent. Havre-de-Gkace (le), ville & port de mer de Normandie, eft fitué au bout d'une vallée vis-a-vis de Honfleur dans un terrein uni & marécageux , entrecoupé d'un grand nombre de criques & flaques d'eau, a 1'embouchure de la Seine, précifément a la pointe formée par ce fleuve & 1'Océan.^ On doit confidérer le Havre comme la principale porte de la France, puisquè toutes les marchandifes étrangeres y abordent pour être voiturées par la Seine a Paris'. Le Commerce de dentelles y eft d'une très-grande-étendue; il s'en fabrique de toutes les qualités depuis 4 fois jufqu'a 25 livres I'aune. On en fuit des envois confidérables dans toutes les parties du monde. Les autres articles qui s'exportent du Havre font pour la plupart des chofes fabriquées dans fes environs, a Paris & dans plufieurs autres endroits du Royaume: le nombre en eft trop grand pour en pouvoir parler avec 1'étendue convenable & même pour en faire ici 1'énumeration. Nous nous bornerons donc a obferver qu'il entre au Havre, année commune, plus de 600 Navires chargés, grands & petits, qui s'en retournent avec d'autres marchandifes. II y vient communément par année 60 vaiffeaux de la Martinique & des autres Colonies francaifes, 18 du grand Banc, 40 de Marfeille, 20 de Cette, 65 des cötes de France depuis Bayonne jufqu'a St. Malo , 10 du port St. Maurice, 50 d'Efpagne, 15 de Lisbonne, 20 de Hollande, 260 d'Angleterre, & plus de 60 des autres païs du Nord. Honfleur , ville confidérable de Ia Normandie, fituée fur la rive gauche de la Seine prés de fon embouchure dans 1'Océan, a un port commode oü l'on voit en tout tems un bon nombre de navires. II fe fait en cette ville un Commerce confidérable, paree qu'elle eft un des entrepots de celui de Rouen & qu'elle a beaucoup de négocians qui fe livrent au Commerce de fpéculation. Dieppe, ville importante du païs de Caux en Normandie,eft fituée dans un fond fur le bord de 1'Océan, oü elle a un port qui peut contenir environ 200 navires du port de 400 tonneaux. Les habitans de Dieppe s'occupent de la pêche du hareng & de la morue qu'ils vont prendre fur les cötes d'Ecoife & jufqu'en Mande. Ils pêchent auffi le maquereau, la vive & le merlan. Ils font d'ailleurs un grand Commerce en marchandifes fabriquées chez eux, teiks que des draps, des dentelles, de la quincaiile, des peignes d'ivoire, de corne, & de buis. Cherbourg, Barfleur, Grandville, St. Valery en Caux, Car ent an, Portbail, Fefcamp & Treport, font les autres ports de la Normandie. I. Partie. Bbbb ^lOMMPRCÏ Mi Commerce de Is 'ranse.  CoMMIRCE DO Hir>i. Cnip::iei ce de la France. $66 T il A I T É GENERAL feule ou mêlee de foie, de coton ou de fil de lin; des toiies de toutes les qualités, de tous les delfeins & a tout ufage; des dentelles en foie , en argent, en or .& ea.fi!j des galons, des rubans, le plus beau ül'k Coudre , des tapifferies de -haute-lifie, des chapeaux, des. cuirs dorés öz autres, des marroquins, des bas, & autres ouvrages.de bonneterie au tricot & au métier; des favons blancs & noirs, du papier, du carton &c. Lille d'ailleurs abonde en artift.es & ouvriers excellens , & l'on peut dire que cette ville eft le magazin & 1'entrepót de toutes les villes voifines, du Hainault, du Cambrefis & de 1'Artois, & d'une bonne partie de celles de Flandre. -Cambray, grande & belle ville fituée . fur YEfcaut, poffede de belles manufaétures de ces célebres toiles fines nommées Toiles de Cambrai & debatiftes; elle en a auffi quelques-unes de draps, favons, cuirs, mais toutes de peu de rapport. Valenciennes , capitale du Hainaut Francais, eft fituée fur 1'Efcaut qui y devient navigable & qui la fépare en deux parties. Cette ville a deux manufaétures renommées , 1'une d'étoffes de laine & 1'autre de batiftê. Gravelines, Bourbourg,. Ca fel, .Bailleul, Armenticres, Orehies, Douay.' Landrecy & quelques autres villes de la Flandre & du Hainault'Francais poffedent aufli quelques manufaétures. Nancy & Bar, capitales de la Lorraine& du Barrois, font des villes de peu de Commerce, a caufe qu'elles n'ont que peu ou point de manufaétures , de même que les autres villes de ces deux Duchés , dont les principales font Luneville, St. ISicolas, Ro fiere, Momeny, Mammom. St. Diez, Ste Marie-aux-mines, Vaudemont, Commercy, Epinal, Neufchateau, Mirecourt, Chatté, Bruyeres, Remiremont, Sarguemines ,D leuze Bitfche, Pont-d-Moufon, Bourmont, Longuyon & queloues autres. II y a quelques verreries dans les deux Duchés de Lorraine & de Bar & l'on y fait des dentelles de fil; ce font les deux feuls articles qui s'exportent de ces païs. x Metz , Toul & Verdun , font ies capitales de trois Evêchés enclavés dans Ia Lorrame; le Commerce intérieur qui s'y fait confifte en vins bois, grains, fels, cuirs, fourrages, confitures, dragées, eaux de vie' toiles & diverfes autres produclions. ' Straseourg, capitale de toute la Province d'AIface, eft fituée a un quart de lieue du Rhyn, au confluent des rivieres de 17// & de hBrufck Elle eft commereante par fa fituation, & il s'y tient annuellement deux foires affez fréqueritées. On y trouve quelques manufaélures, parmi lefquelles celles de tabac font les plus importantes; une rafanerie de fucre une fabrique de porcelaine, & il s'y fait de trés-beaux ouvrages en broderies, dentelles &c. Strasbourg & les autres villes de 1'Alface fourniflent d'ailleurs aux peuples circonvoifins & furtout aux Allemand'* des bois, vins, eaux-de-vie, bleds de toute forte, fafran, térébenthine chanvre, lin, tartre, fuif & beaucoup d'autres articles.  Commercs nu MIDI. Cöv tci de fJSfpagne, i 1 ( < j ? ] 1 ( ( ( £ 568 TRAITE GÉNÉRAL en Efpagne dans Ia plus grande abondance les plus beaux fruits qu'on nuiffe voir, commepoires,pêches, olives, figues, raifins, raifins de Corin he amaÏÏ ïv'A^Tr' C1TSr> Pommesdegrènades, &c. La^Manche & 1 Anualouiie proauifent du fafran en telle abondance, qu'elles en peuvem fournir tontel Europe Les provinces ou il croït du vin, font les d^x Gtïe'L^rvi°snd'ïfCata!°S?£' I*le°^/Andaloufie, la Navarre & Ta Oalice Le, vins d Efpagne font de diverfes qualités & couleurs- on en exporte en grande quantité, auffi bien que des^eaux de vie, deT'huTe & qes raifins. Les provinces de Grenade & de Valence produifent la cannel pagne Lemid^eT Tr que dan! plufieursU^e d'Ef- le^ourkt rTfAf ' fort abondant; L* Culture du chanvre & du lin JVT ,> P a beaucoup prés aux befoins de 1'Efpagne a cet é2ard I * ditect dAlcavache, dans Ia province d'Ecija, &fdait du cofon fl iTtontf w^r^ dü fd dMS «nee, mSonafe confidérabl l nnfn . t ' ^ ^ V°Un°k CXPor£er une 9uantité loufie^ fur les cótes de^nda- ïoune oc ae Valence, & dans les Mes de Majorque d'Ivica r]P v™. memera, fituées dan, la mer Méditerranée; Ia crXfr'du sóSl fit foffii' u j f , Ja,r, LefPece de fel qu'on tire de Ia Kali am crnfr au bord de Ia mer, efl: appelé Soudedebarrille & Soude 1kurdine l Ss7^MZTT^aUX VCnerks> °nen fait une fi grandl ^ancit dans la Murcie & dans une partie de la Grenade, qué la feule ville i Ahcante a exporte dans 1'efpace d'un an 4111900 V de foude de bar ie fef iniiHeur° uuet ^T't boonfinV ^ COVr ™ ^e^ , ae iel meilleur que le precedent, appelé Agua-Azul & cmi ne crnïc pe dans les environs d'Alicante. On exporte auffi bèaucoun de cette "r Lg'en^TTo'r TCr"tTOrre' d^t?d -arthagene, de Tonofa & des petites Mes d'Alfacqs. Les trounèao* ~w£rbreH £n ^P^' &donnent LriS Ure"vee Kue détail. " n0US aUr°ÜS °CCafion d'en ailleurs Ona établi en Efpagne depuis quelque tems diverfes manufaétures & ogne, a valenc^ & en Aragon on a des manufaétures de coton • nr^ rt ceS tjisz nrSpt^rr^s S; en ée fi ifi ^T^J™8 ^ de pai'er de ces ^rchandifes & S. ir.  DU COMMERCE. I. Part. Liv. IIL ^y §11. Les Efpagnols , qui furent les premiers conquérans dans cet hémifphere, y font mieux ètablis qu'aucune autre nation, tant dans le Continent que dans les Ifles. Dans le continent, ils poffedent toute 1'Amérique méridionale, a la réferve du Brefzl fur 1'Océan feptentrional qui appartient aux Portugais, & de quelques endroits, foit duChily, foit des terres Magellaniques, foit de l'Ifthme de Darien, dont ils n'ont pu encore fommettre les natifs, qu'ils appellent Indios Brabos. Les Efpagnols occupent auffi la plus riche & la meilleure partie de 1'Amérique feptentrionale jufqu'a la Louifïane, & une partie de la Floride. Les Ifles qui leur appartiennent font, Cuba, Porto-rico, la Marguérite, les Lucayes & quelques autres de peu de réputation, que les Efpagnols vifitent quelquefois, mais oü ils n'ont point de Colonies. Ils poffédoient ci-devant la moitié de l'ifle Hifpaniola, autrement St. Domingue, dont les Francois occupoient déja 1'autre moitié ; mais aujourd'hui cette Ifle appartient toute entiere aux Francois. (Ceci fervira a reétifïer ce que nous navons dit touchant cette Ifle dans Tarnde de France.) Voici les lieux les plus remarquables des valles poffeffions des Efpagnols en Amérique. Mexico, ou Mexique, capitale de la Nouvelle • Efpagne, laplus grande & la plus belle ville du nouveau Continent, efl fituée fur le bord du lac du même nom a environ 60 lieues de la Vera-Cruz, au Nord; & a la même diftance a - peu - prés, de Ia mer du Sud. Quoiqu'a une auffi grande diflance, la_Vera-Cruz fert de port a Mexico. Mexico efl Ia réfidence du Vice-roi & des principaux officiers qu'envoie Ia Cour d'Efpagne pour gotiverner la Nouvelle - Efpagne , qui comprend les gouvernemens du Mexique, du Nouveau - Mexique , de Guadalaxara, & de Guatimala. Ces gouvernemens font compofés de diverfes provinces dont les noms feroient inutiles ici. Vera - Cruz , (Ia) qui efl le port du Mexique, comme nous venons de le dire, efl fituée au fond du golfe du Mexique, par les 19 degrés de latitude Nord. C'efl la ville la plus commercante de toute 1'Amérique Efpagnole. Indépendamment du trafic qu'elle fait avec les Ifles & le Continent efpagnol, elle entretient un Commerce direct avec 1'Efpagne, foit par le moyen des flottes qui y arrivent de Cadix, foit par les navires de regiftre qui partent de tems en tems de cette même ville, & qui apportent a la Vera-cruz toute forte de marchandifes d'Europe. Les retours de ces navires, en revenant de Vera-cruz a Cadix, confiftent en or & argent, cochenille, cuirs, vanille, jalap, & quelques autres articles de moindre conféquence. Santa-Fé efl la capitale du Nouveau-Mexique , qui efl borné au Nord par (^uivira, au Sud par 1'Empire du Mexique, a I'Efl par la Louifianne & a 1'Oueft par la mer Vermeille ou lé détroit de Californie: ce gouvernement efl féparé du Canada & de Ia Floride par de hautes /. Parite. Cccc Commerce1 MIDI. Commerce de 1'Efpagne.  CoilMBRGE OU 1BDI. Cemmerce de VEfpagns. Sr7 TRAITE GÉNERAL montagnes. Les produclions de ce païs font, a pcu de chofe pHs les memes que celles du Mexique. P *» Jes Guatimala, ville de la nouvelle Efpagne, a un port nommé Porto Cavalk> fitue au fond da golfe de Honduras.' De petits batimens con d une montagne d ou , par unchemin taillé dans le roe, on les tranfoorte fur des muiets a Guatimala; c'eft auffi par cette voie qu'arriven a Por o- £X o;^1113^^5 dUpaïS de £uatima!a 1ui confiflent en or & argent, cochenrile, indigo, cuirs, falfepareille, jalap, coton pafte? & beaume, qui efl une efpece d'huile de pétrole ? ' P ' & Maracaibo efl une ville fituée fur le bord occidental d'un grand h? qui porte le même nom & qui efl au bout de la bate de VeTezuelV c ao3 ICÏïS'T eXpédk po-]'ErPaSne, du tabac t defMarchand.fi ! Z m 5° &J"S ™m Vem' Miracaïbo efi 1'entrépöt aes Marchandifes de Menda, d'oü viennent 1'or, l'argent & IesnierrerU Ja r-rov nee de Venezuela, d'oü cette ville recoit le plus excellent cacao du Continent de 1'Amérique efpagnole, ainfi'que le mdSSr abac au croit aux environs de Gibraltar, |ros bourg fitué fur le boïï du lac o les principaux marchands de Maracaïbo ont leurs terres ' Camfeche ou SanFrancifco , ville de la Nouvelle Efpagne dans 1» Prefquifle d Yucatan fur la cöte oriëntale de la grande ba e^Camnêche fait un Commerce confidérable en bois de teinture. Ce bois filXmenr eflime en Europe pour le noir & Ie violet, vient en abondance' priched^ baie & porte Ie nom de 1'endroit oü il croit Camn^h,. • feulement a l'Europe des bois de teinture elie ^Z^an^ée ^ ^tUdSu' IiIle PrinciPale de Ia cöte de Caraques, fait un Commerce confidérable de cacao, de la meilleure efpece qui croifle en Amérioue S^BPïSTrf? f ex^'--ent paruneCompal £ 5'E^afnl'de ,e fal/e ^ C« "7*) a tout fujet d^Roi b6n^\fi^r^rhCe deVenezuela> efl fort renommée parle Don tabac qui croit dans fes environs. p La Havane, ou Havana, efl la ville orinciiaïp l'rru i« r> u Sonal DdTlr'£ft h P1US ^ 000T2T0 de Innf TqL1^ Cett! F6 ayant environ 4oo lieues de tour, Fffib de Cuba fonf /• 4° de ^ ^S prindpa!es Produélions dê L pon que ïï Ifnlfn ^ marchandires Pour PEurope: c'efl auffi San P° C' q-Uv !'-s-^Pagnols regardent comme Ia def de toutes les Indes,  DU COMMERCE. I Part. Liv. III. S7? deux lieues de la , va fe jeter dans Ia mer au pied de la petite ville de CoMME, Portugalete; la il y a une barre qui, Iorfque les eaux font baffes, n'a miw. ' que 5 a 6 pieds d'eau; enforte que les navires 'ne fauroient palfer cette fffi?" barre qu'a la pleine mer. La Laine eft la première & principale branche du Commerce de Bilbao ; il eft certain qu'on apporte en cette ville tout ce qu'il y a de mieux en Efpagne dans cet article. On y diftingue diverfes qualités de Laines, favoir: 1°. Les Laines Léonefes, a la tête defquelles on place les piles de YEfcurial, Paular, Lafliry , Infant ado, Mondefar, Negrete, Luco &c. On les nomme en France Belles Ségovies. C'eft une Laine dont les troupeaux vont paitre en été dans les montagnes de Leon, oü elles reftent jufqu'au mois d'Oétobre. Ils les quittent alors a caufe du grand froid qui s'y fait fentir, & on les mene dans la province d'Eftramadoure , païs d'une température agréable & douce , oü ils demeurent jufqu'au mois d'Avril, tems auquel ils doivent aller en Caftille, pour y être tondus. Après la tonte les Laines font lavées en partie a Ségovie même öc dans fes environs, & en partie a Buitrago & en d'autres lieux de la Caftille. La Laine leonefe lavée a Ségovie eft plus moelleufe que celle qui eft lavée a Buitrago; celle-ci eft un peu rude au toucher-, ce qui provient des eaux qui font plus froides & moins propres que celles de Ségovie pour le lavage des Laines. La Leonefe ou Ségovie eft crêpée ; cela prouve en même tems fa fineffe & fa force. Elle doit être de couleur rofè ou incarnat. Quelquefois Ia nuance du rouge efl forte a caufe de la quantité de terre rouge avec laquelle on teint les moutons pour diftinguer les troupeaux; -ce qui vient auffi du peu de foin qu'on a aux lavoirs de tenir la Laine dans 1'eau chaude tout le tems qu'il faut. Quand la Laine eft bien lavée elle acquiert uneblancheur éblouiffante, ou une belle couleur incarnat; les marchands y ont beaucoup d'égard, & montent ou baiffent leurs prix en conféquence. 2°. Les Lai»es Segoviennes fines ont la foie moins fine que les Léonefes ; c'eft pourquoi elles ne font pas auffi crêpées& n'ont pas kmême force que ces dernieres. Les belles Segoviennes doivent avoir'la couleur incarnat comme les Léonefes; elles ne font pas fi moelleufes que celles - ci. Les troupeaux qui les donnent paiffent en été dans les montagnes de Ségovie, de Buitrago, d'Avila & d'autres endroits de la Caftille, d'oü ou les fait paffer un peu avant 1'hiver en Eftramadoure. 3°. Les Laines Segoviennes régulieres, ou de los Puertos, viennent de troupeaux- qui paiffent pendant toute l'année dans la Caftille, furtout aux environs de Pennaranda, de Buitrago & de Burgos. Celles de Pennaranda font d'un blanc cendré, ce qui vient de ce que les troupeaux fe vautrent dans la cendre qui couvre les champs, la coutume étant dans ce païs - la de brüler les chaumes. 4°. Les laines Burgalaifes & celles de Buitrago font d'une belle couleur de rofe & quelquefois blanches; elles deviennent un peu rudes trois ou /. Portie. Dddd  DU COMMERCE. I. Part. Liv. III. 581 Tranfport de 1'autre part . rx, von. 10524. il. - 134218. 17» ■ Voiture du Iavoir de Vinuefa & Burgos , de 750 arrobes a 2j réaux, . . 1875. " Dite, de 1271 diies, a 2| . . 350. 22. Droit du Confulat a Burgos, a \ réal par balie, - 48. 27. Droits du Hoi a la fortie de Burgos fur 882^ arrobes, a 1391 maravedis, . . . • 36116. 31. Raccommodage des balles , emmagazinage & frais a Burgos, .... - 135. 2ó\ Commiffion de réception & expédition audit lieu a 6 réaux par balie, . . - 582, • Frais de voiture & autres depuis Burgos jufqu'i Berberana, . ...» 1654. 17. Voiture payée ii Bilbao de 13 balles a 8 j réaux, - 110. 17. Dite, . • de 84 dues a 9^ réaux, - 79j. Frais ordinaires de réception & expédition a Bilbao a 6| réaux, • . » - 618. r*. Frais extraordinaires pour préferver 44 balles de la pluie dans k's alleges, . . - 32, . » Commiflion de réception & d'expédition a Bilbao a 8 réaux, . . . . . 776. ■ Commiffion payée i Madrid fur plufieurs traites <5t frais de remifes, .... - 820. SS443- 3- Ré: ux de V°». 239661. 20. Commiffion d'achat & frais de voyage du commiffionnane a 25 p? . 5991. 18. 245653. 4- Dont il faut déduire , Pour produit de 145i arrobes de Tiercés cn fuin, vendues i 12 réaux . . . Rx. 1746. Pour celui de 3*- dites, deSacadizoslavés, vendues a 60 rx. . . - - 225, Pour celui de 5^ dites, de Refpigaduras, vendues i 40 r*. . . . • 210. > ■ 2tSr. Montant total . \ Reafx de V°". 243472- \- - NB. Ce compte - ci efl un compte vé'ritable d'une partie de laine compofée dc 97 balles, dont 72 R, 18 F, & 7 T furent achetées en 1780-.cependant nous devons avertir que les frais varient conüderablement, furtout es Dddd 3 Commerce bu wdi, Commerce de iEfpagne.  5*2 TRAITÉ GENERAL co«kerce du raifon de ]a diftance des lieux oü fe lavent ies laines en fu n; en général «Commerce dt' on comPce que tous ies frais» droits & commiffion depuis les lavoirs jufqu'a rEfpagne. Bilbao des laines Léonefes & Segoviennes peuvent aller de 5.5 a 65 réaux vellon 1'arrobe de laine lavée. Quoique le lavage des Laines ne fe faffe pas a Bilbao, les prix en peuvent étre ètablis la furie pied,ou a-peu-près, qu'elles font achetées en fuin dans la Caftille; les modiques différences qu'il peut y avoir viennent du rendement plus ou moins favorable des Laines au lavage,. de la diftance des lieux oü fe tondent les troupeaux & fe lavent les Laines , & de la cherté plus ou moins grande des voitures pour le tranfport depuis les Lavoirs jufqu'a Bilbao. On établit dans cette ville les prix des Laines R ou Refloretas, en reales de plata corrientes ou réaux de plate avec 20 pS d'auginentation, après quoi ou réduit les réaux de plate en réaux de vellon dont 3 font 2 réaux de plate. Les laines F,ou finas, valent 25 p° moins que les R; les S, ou Segundas, & les T, ou Terceras, ne valent que la moitié du prix des R. Voici un exemple de calcul de ces prix. Suppofons que le prix des R foit de 1200 réales de plata corrientes. On dit: Prix de 200 ffi. Rs. Pte. 1200. Si les 200 ffi valent 2130 Réaux vellen, Augéerattim 20 p| 220. lss l0q q vaudront 1065. prix des R. Font Réaux de plata 1420. La i -dé cettl jomme > 0U 53**>fc des S & T. Jjoutez-y la i . . 7ro. jj0Ufez-y la f . . 256 i Font réaux de vellon . . 2133, Fmt réaux de vdhn # ',j9^trtx dss Fm On n'accorde a Bilbao ni réfaétion ni Tare ou Ort fur les Laines, pas même pour le poids des balins ou toiles d'emballage, qu'on pefe cependant & qu'on compte comme fi c'étoit de la Laine. Les conditions pour le payement des Laines dans cette ville font, de payer \ comptant, 1 a 4 mois, & { a 8 mois de terme; & ces payemens fe font ordinairement avec des lettres de change datées de ces différentes époques & payables dans Madrid a 30 ou 40 jours de date. Compte fimulé d'achat a Bilbao de 100 balles de laine lavée dont 80 R, 15 F. 5 S, montant comme fuit: 80 R pefant 16000 ffi a 1200 réaux de plate corrientes, avec 20 p| d'augmentationles 2co ffi,reviennent a 1065 réaux vellon les 100 ffi. . Rx. Von. 170400 £5 F • . 3000 ffi, a 798^ dits, ... . 23962. 17. - 5 S . . iooo ffi, a 532^- dits, .... - 5325. - Font 20000 ÖJ Réaus V*. i996è].~iT. -  DU COMMERCE. I Part. hir. IIV ports d'Efpagne; une grande quantité de lin, d'huile de baleine & autres poiffons; du cacao, des épiceries, des toiles & furtout des étoffes de laine d'Angleterre. 11 efl entré a Bilbao dans le cours de 6 années confécutives, 3331 navires chargés de ces fortes de marchandifes; favoir: 592 navires en 1774; 559 en 1775; 610 en 1776; 582 en 1777; 540 en 1778 ; 44-S en 1779. Comme Bilbao eft une place d'une grande reffource pour la vente de la morue feche & falée qu'on prend fur les cötes de Terre-neuve, fur celles de Norvege öc ailleurs; il efl a propos de remarquer ici que cet article s'y vend au quintal de 104 ffi qui en veulent dire 110 a caufe du bon poids, & l'on aobfervéque 110 quintaux (de 112 ffi chacun) de morue de Botton, répondent feulement a 100 quintaux de Bilbao. Le terme pour le payement de la morue efl de 6 mois öc les frais de déchargement peuvent s'élever a environ io\ p|, favoir: i\ p° pour droit de prévöté, que l'on paie feulement Iorfque la vente fe fait pour compte étranger; \ p| •pour droit de 1'hötel de Ville, ou Contratacïon; | de réal de vellon par quintal pour droit du poids royal; \ p° d'emmagazinage; \ p° de courtage; 3 p| de commiffion (quelquefois on fe contente de 2 p?) ; | p| de recouvrement; i par mille de courtage de traites , & divers autres frais ordinaires öc extraordinaires. Les prix varient depuis 4 jufqu'a 15 piaftres le quintal, füivant les circonftances. Porti/gakte, petite ville fituée k 1'entrée du port de Bilbao, a quelque part a fon Commerce. Guemica eft a proprement parler la capitale de la Seigneurie de Bifcaye. Durango öc . Vermeo font deux des villes principales de ce diftricT;. Saint-Ander , ou Santander, capitale de la Montagne , province d'Efpagne, eft fituée au bord d'un golfe qui forme un bon port défendu par quatre Forts. Le Commerce de cette ville , qui confifte principalement en laines öc en froment, eft devenu trés - important depuis quelques années. On expédie, année commune,de Saint-Ander pour la Hollande, la France öc 1'Angleterre, environ 10000 balles de laine & 2 33000 balles d'agnelins, qui defcendent de la Caftille dans cette ville. Pour ce qui efl du froment, on en charge tous les ans plufieurs navires peur divers cantons d'Efpagne oü cette denree manque, 11 feroit fuperflu d'en donner un compte fimulé, ainfi que des laines dont la plus grande partie s'expédie pour compte des maifons établies a Madrid Öc en d'autres villes d'Efpagne, qui trouvent quelquefois mieux leur compte a faire venir leur laines par Saint-Ander que par Bilbao, füivant que les lavoirs font plus ou moins a portée de ces deux ports. Au refte, comme Bilbao n'a pas la permiffion de faire des expéditions pour 1'Amérique, faute de douanne royale dans cette ville oü l'on puiffe faire la vifite des chargemens qu'on veut envoyer dans cette région, c'efl a Saint-Ander que s'expédient les navires qu'équipent les négocians de Biibao pour la Havane, Buenos-aires öc la Louilianne. I. Partie» E e e e Commsrcs m midi. Commerce de i  DU COMMERCE. I. Part. Liv. III. S9i Compte fimulé de 4 furons de Cochenille fine, pefant enfemble Brut , . 34 arr. 5 fê 12 oncet. Tare a 24 onces par furon, . . s 8. Net . 34 arrobes 4 onces a Duc. 38 1'arr. Rpte. 32921.10. - Frats d'expédition. Courrage d'achat \ pf, l . . Rx.pte. 9< . Tour 4 barrils 43 rx. pte. & port de chez le vendeur chez 1'acheteur, . ...» j2. 4. „. Droits de fortie fur 4* quintaux k rx.von. 593, ao|- le quintal, ...... 2375. 3. ~ Expédition de la douanne I2|; & frais dits Marclmmos y Cumplidos, . . . . . - 19. 2. Port au móle 4^ rx., & de la k bord du navire 8j - 12. 12. Commiflion fur rpte.. 35545- 8. i 2 pf . - 710. 14. - 3334- 12- ~ Rprc. 36^56. 6. - La Cochenille qu'on a coutume d'envoyer de Cadix k Amfterdam eib prefque toujours de la qualité la plus foible & qui coüte le moins; car i! y a entre cette qualité de Cochenille & celle de la première forte une différence dans le prix d'environ ia a 12 ducats par arrobe. Compte fimulé de 6 furons d'indigo de Guatimala, dont 2 Cortes, pefant enfemble net 425 61 k 20 rpte. . . Rpte. 8500. - * 2 Sobresalientes, . . 425. . a 24. ^ . - 10200. - » 2 Flor, • ^ 425.. k 28. . - 11900. - » 6 Surons 30600.- • •.- Frais dexpédition^ Bour courtage d'achat \ p| & port a la maifon, . Rpte. 159. ff. - Toile d'emballage 30 rpte. & emballage 6. 6. . . - 36. ff. - Droits de fortie fur 12 quintaux, k 192 rvon. le q'. - 1226. - Expédition de la douanne i2| rpte..& frais de Murcbamos y Cumplidos, . . . ... 22. 5. - Port au móle 6 rx. 6 & port k bord du navire 12I, - 19. 2. - Commiffion fur rpte. 32063. 3. k 2.p? . . - 641. 5. - 2104. 8. °- Rp'e. 32704. 8. - CoMMEïlCK m- midi. Commerce ia (E/pagnt.  Commeuci m ->tIDI. Commerce de FEJpagne. TRAITE GENERAL Compte fimulé de 6 caiffes de rjuinquha de Ia meiIIe„re ef enfemble . Brut 58 arr. 1 ffi. P Tare ou poids des caiffes 14. . 13. NCL^3-_^jgj lof Rpte. la @ ■ Rpte5qtos R te Port au móle 25 rpte. & de la a bord du navire 32 - 57 Droits de fortie 95^; expédition 12' & cumplido 41 - 07/ I" Courtage d'achat j p| . ..... " Commiffion fur rp^. "7007. 3. i 2'p» V ! * " 34. 2.. ~_I_240. 4. .0 Rpte. 8Q6sTj7^ r avuir ies 35 0T. a 35 & meme a 30 reaux de plate. rCompte fimulé de 20 pains dc Cuivre du Perou pefant enfemble 3575 èso piaftres le quintal f . . Rpte. 4I20. . Frais d'expédition. Courtage d'achat \ p° 2Ó. 9. expédition & cumplido. , Rpte 2o 1 - ■ Port au móle 20, & de la k bord 20. . ' Commiffion d'expédition fur rpte. 4(8'0t ! a*2 p3* " 83' iï - ■ — 152. ra. - S.pIc. 4272. 12. - Le Cuivre ne paye aucun droit de fortie. '—""^ — Les  DU COMMERCE. I. Part. Liv. IH. 593 Les Piaftres étant regardées comme marchandife par toutes les nations commerce ca qui font Commerce avec Cadix , on ne nous faura pas mauvais gré d'en Mini- avoir donné le compte füivant. f-EfpagZ d' Compte fimulé d'achat & d'expédition d'une fomme en efpeces de 4000 Piaftres de la nouvelle fabncatiofl a iof rp'c. .... • . Rpte- 4250CO. - - Frais dexpédition. Droits de fortie 4 p| rp'e. 1700, expédition & Cumplido, Rpre. i7'«. 12. - Pour 4 facs ne;;f5 & facon, & pour porter a bord, - 14 14. Commiffion d'achat & d'expédition k \ p| . - 212. 8. - 1910, 2. - Rp'e. 44440. 2. - Le Commerce d'exportation de Cadix efl; immenfe k caufe de la quantité de marchandifes qu'il faut pour 1'Amérique Efpagnole, principalement en toileries de toute forte, tant de celles qui fe fabriquent en Efpagne" même, que de celles des fabriques de France, des Païs-bas, & de 1'Allemagne; en draps & autres étoffes de laine d'Angleterre & de France; & en plufieurs autres marchandifes qu'on a pu voir détaillées dans la note que nous avons donnée ci-deffus, p. 588, du chargement de la flotte partie de Cadix pour la nouvelle Efpagne en 1776. Seville , autrefois la plus peuplée, la plus opulente & la plus belle ville de toute 1'Efpagne, efl; fituée au bord du Guadalquivir; on lui donne prés de quatre lieues de circuit. On y a compté jufqu'a 16000 ouvriers en laine & en foie; aujourd'hui le nombre en eft tellement réduit qu'on y en trouveroit a peine 400, & d'après cela feul , on peut juger combien cette ville eft déchue de fon ancienne fplendeur. Au refte, on trouve encore dans Séville une fabrique royale de tabac , quelques manufaétures de draps & autres étoffes de laine & de foie, une fonderie de canons ; il y a aufli une Bourfe oü s'aflemblent les négocians. Le terrein qui environne Séville eft trés - fertile en vins, bleds & fruits; on y recueille un trés-grande quantité d'huile; nous en donnerons ci-aprés un compte fimulé. Les négocians de Séville , dont la plus grande partie font étrangers, font un grand Commerce en laines qu'ils font acheter dans 1'Eftramadoure & 1'Andaloufie, foit pour leur propre compte, foit pour celui de leurs correfpondans dans 1'Etranger , foit pour compte en participation avec ces derniers. Les laines qu'ils achettent communément font, des Segoviennes fines, des Èfparragojfes, des Caeeres & autres laines ordinaires. Les négocians de Séville qui font acheter ces laines par des /. Partie. Ff ff  Commerce du MIDI. Commerce de 1'Efpagne-. S94- TRAITE GENERAL fafteurs auxquels ils confient l'argent néceiTaire pour en faire les navon™. en Eftramadoure, donnent prefque touiours avis anv w'li?-7 e"S madoure & de la fomme qu'ils lui ont confiée De cette fc™ que le faéleur foit volé en route, ce qui cependant f^t^cmon^ négocians de Séville ne font point garans de cette pert^ TlCs am f t^SSS&SLune partie feIon la portiL Compte fimulé d'achat de arrobes * Laine Segotferae en lilln „ni ™i Ti »s% rbes 13 8 is ,a,ne •?» d°°' - ■:; on Frais fur les lieux oü l'on a acheté la laine \ * • Rvon. 93780. 11. Commiffion au facteur a 1 réal 1'arrobe * ' " I03* IO' " * 1744- 26. - r .. 95628. 13. - frats.. Tranfport des Laines a Séville i rvon. 1'arrobe. Rvon. 9596 Frais dans la route & acquits a caution, . . .* 3840, Trier & Iaver Ia Laine, ballrrs &c, plus ou moins, . 6098 26 1 Droits de fortie fur 722-; arrobes a 41 r.33>rs. - 303r8.' 19.* Tranfport Ha douanne, expédition & papier timbré - 5S2 < Fret des barques de Séville a Cadix k 14 réaux ' par balie, ... Commiffion»Cadixki rp'e'. par balie, & menus frais " £ ' ~ Commiffion a Séville fur rv°». 143565. 18, è 3 p| - 4305.' 3*. . R^Ti47872. 16. - Les Laines Segoviennes en fuin s'achettent k Séville, de 50 k 60 Rv°". 1'arrobe 1 Celles d'Efparragoffe, fuperfine de4oaSO dits. L 0« m Dttes, médiocres, . . . ^4 ^ j*L 0U m' Les autres qualités a proportion; il y a cependant quelques variations dune qualité a 1'autre en certaines circonftances. 4 * vanations Compte fimulé d'achat de 20 pipes d'Huile de Séville, mefurant enfemble 63o arrobes a 23 rv°" R on - rrais fur Ies lieux de 1'achat & tranfport jufqu'a Séville 20' P| * 18768. - T  DU COMMERCE. I. Part. Liv. III. $9$ Tranfport de l'autre part .... Rvon. 18763. - - Frais d'expédition. Droit du mó'ea 4* rvon.& port du magazin aiorx. Rvon. 290. Courtage a \ p° & les futailles a 6'- piaftres, . - 204.8. Douanne a 119 rx. 6 mrs, & Millions a 100 rvon. - 4383. 18. Cumplido, mefurage & menus frais . . - 51. 26. Commiflion fur rvon. 25541, 10. a 3 p? . . - 766. 7. - 17- • Rvon. 26107. 17. - On ne charge de l'huile a Séville pour 1'Etranger que Iorfque l'exportation en eft permife. Le Commerce d'importation n'eft pas bien confidérable a Séville, oü fon a befoin rarement des marchandifes de 1'Etranger. San Lucar la mayor, San Lucar de Barrameda, San Lucar de Guadiana, Ayamonte, El Puerto de Sta. Maria, Puerto- Réal, Xerès de la Frontera, Algeciras, Tarifa, Ecifa, Carmona, Moguer & Palos, font les villes & ports les plus remarquables de la partie de 1'Andaloufie qui porte le nom de Royaume de Séville: la quantité de vin & d'eau de vie que produit ce païs eft immenfe. Cordotje , ou Cordova, capitale du Royaume du même nom dans 1'Andaloufie inférieure , eft fituée fur le Guadalquivir. II y a dans cette ville une manufacture de foieries, oü l'on fabrique des tafetas fimples & doublés ; du velours & des rubans; une filature & une manufaclure de draps de laine groffiers. On y apprête auffi du marroquin. Le Commerce de la ville, ainfi que de tout le Royaume de Cordoue, eft peu confidérable; mais il eft fufceptible d'amélioration. Les villes principales après Cordoue font Cordova-la-Viexa, Bajulance, Lucene, Montilla, & quelques autres. jAè'N, capitale du Royaume du même nom, eft fituée fur le fommet d'une montagne dans une contrée trés - fertile, a peu de diftance du fleuve Guadabollon. Andufar, Baëca, Ubeda & Alcala la Real font les autres villes de ce diflricf, de 1'Andaloufie inférieure. Grenade, ou Granada, capitale du Royaume du même nom dans 1'Andaloufie fupérieure, eft une des plus grandes villes d'Efpagne. Le Commerce qu'elle fait ne laifle pas d'être confidérable, il confifte principalement en foie d'une excellente qualité dont il fe recueille une bonne quantité dans le Royaume. Les autres articles que le païs produit font, des grains, du vin, de l'huile, du lin, du chanvre, des grenades, des oranges ik d'autres fruits délicieux. Malaga , ville du Royaume de Grenade, fituée au bord de la Médi- Ffff 2 COMMERCE DIS mm. Commerce de 1'Efpagne.  Commerce du midi. Commerce de 1'Efpagne, I 596* TRAITÉ GÉNÉRAL terranee pres de 1 embouchure de la Guadalmedina, a un port remarquable par le grand Commerce qui s'y fait,furtout en vins, figues,raifins olives citrons & oranges qui font les principaux articles que les Étrangers tirent de cette ville; la quantité en eft trés-grande. Comme ordinairement on regie les pnx de ces marchandifes rendues a bord du navire , nous nous difpenferons den donner des comptes fimulés, & nous nous contenterons de remarquer que le vin blanc doux de Malaga vaut, füivant fon age & fa quahte, depuis 50 jufqu'a 100 piaftres Ia pipe ou bote & quelquefois davantage, tous frais compris jufqu'a bord du navire. Les raifins valent de 40 a 60 r\ v\ ja crache; les figues de 40 a 50 rp". le quintal; les citrons & les oranges de 2 a 4 piaftres le millier, & les olives de 2 a 1 rpte. Ia jarre ou cruche de 8 a 9 i. Velez-Malaga, Marbella, Almeria, Motrll, Ronda & quelques autres villes du Royaume de Grenade font auffi dn certain Commerce dans les memes articles que Malaga. Murcie capitale du Royaume du même nom en Efpagne, eft fituée dans une plaine agréable au bord de la Segura, dans une contrée qui produit beaucoup de beaux fruits & particulierement de la bonne huile beaucoup de vers a foie & de cannes a fucres ' Carthagene, ou Cartagena, ville de Murcie, fituée prés d'un eolFa lun des meilleurs ports d'Efpagne, c'eft pourquoi l'on en l fak un des chamiers de la marine Royale. Le Commerce principal de ceTte faétures de verres & de favons, & qui fe recueille en quantité dans le Royaume de Murcie. La qualité de cette Soude eft cenfée fupérieure tlZ 1 t f T°n a. connues jufqu a - préfent; auffi les étrangers en ïZ^t , £S PartieS, eigene, & de quelques autres ports dEfpagne, comme nous le dirons ci-aprés. Le prix de la foude de oanlle vane füivant que la récolte en a été bonne ou mauvaife; elle revient au fpéculateur depuis 4 jufqu'a 9 piaftres le quintal mis a bord du Pi iS^S"* f°nt ks tr°is *« Vllles de Murctó § IV. Commerce de la Catalogne, de Valence & de Mallorque. A^l,C°miï?Ct fe C,CS \rds beI,es Pro™ces d'Efpagne , quoiqu- l'un des plus aéhfs & des p us lucratifs qu'on faife dans cette monarchie n'ef? du en plus grande partie qu'a 1'induftrie des habitans. Toute cet te'parrie de 1 Efpagne eft trés - peuplée, furtout la Catalogne, & Ie Commerc' LtUreft1om;o^Te Cl^i?]eS pr°VinC£S d°n£ la -onarchirEfpa: gnole eft compofee la reffembloient , 1'Efpagne feroit le nlus riche tel^,TO,0n°e Voit ^ « Catalogne, Cfli bïn S"tout eenreT ■ F Val£nf' que des fabricïlies & nianufactures IrTflö -rn°US ^f0",les Pnncipales dans la rélation que nous nioas raux du Commerce des villes qu'on y trouve.  DU COMMERCE, I. Part. Liv. III. 597 Barcelonne ou Banelona, capitale de la Principauté de Catalogne, efl fituée au bord de la mer & batie en forme dc demi-lune; le port en eft fpacieux & défendu par une grande digue. Comme c'eft dans cette ville que fe fait le plus grand Commerce de la Catalogne, nous dirons d'abord quelles marchandifes produit cette province , & ^ quelles font a-peu-près les manufaélures qu'elle renferme; enfuite nous donnerons des comptes 'limulés des principaux articles qu'on en tire. La Catalogne produit dans les bonnes années environ <5oocoo pipes de vin; on en brille la majeure partie, qui communément donne plus de 40000 pipes d'eau-de-vie des trois qualités de preuve de Hollande de i & de i; en outre d'autres liqueurs qu'on nomme en Catalogne Refolis, dont il fe fait une confommation trés-grande. Le refte du vin, tant blanc que rouge, s'exporte en nature ou préparé pour 1'Amérique Efpagnole, pour quelques provinces d'Efpagne qui manquent de vin, pour la France, pour la Hollande & pour d'autres païs d'Europe , principalement pour la Ruifie. On recueille auffi en Catalogne environ 50000 cargas d'huile, 65000 quarteras de noifettes, 100000 quintaux d'amande; du froment, du feigle, de 1'avoine, de l'orge, des feves öc d'autres grains; de la foie, du chanvre & plufieurs autres articles, la plupart en abondance, & les autres en quantité fuffifante pour la confommation de la province. On compte a Barcelonne öc dans fes environs 1500 métiers en foie, la plupart employés a faire des mouchoirs qui font fi^ eftimés dans toute l'Europe qu'il s'en exporte de la Catalogne plus d'un million de douzaines par an. Les autres ouvrages en foie qu'on fabrique en Catalogne font des velours, damas, tafetas unis & autres étoffes. On y compte environ 2000 métiers en laine qui font des étoffes de toute efpece, non comprifes 50 fabriques de draps bien montées tant a Barcelonne que dans d'autres villes de la province. II y a auffi en Catalogne 55 fabriques de toiles peintes dans lefquelles on compte 2500 métiers (*). Indépendamment de ces fabriques, on trouve dans des maifons particulieres une infinité d'autres métiers, furtout en bas de foie, de fil öc de coton; (le nombre de ceux-ci efl de plus de 4000) en rubans öc dentelles de fil & de foie; erffin, il n'y a point de villes en Catalogne oü l'on ne voie des manufaélures en chapeaux, bonnets, gants, ou autres articles. II entre chaque année dans le port de Barcelonne environ 300 Navires öc quelquefois un plus grand nombre, qui apportent des bleds, du poiffon de toute efpece, furtout de la morue feche, des toiles , du fer, de la cire & plufieurs autres articles propres pour les fabriques & pour I'ufage des habitans. La plupart de ces navires chargent a Barcelonne ou plutöt dans 11 fort de ces fabriques de belles Siamoifes & d'autres étoffes de coton & de fil, & furtouè des mouchoirs de fil, dont la beauté des defleins, la variété & la vivacité des couleurs, futpaflènt tout ce que i'on fait de plus beau en ce genre dans toute l'Europe. F fff 3 COMMEftCI M?m. Comnnrcs " l8>' . Commiffion è Barcelonne fur L. 300 k 2 p| . ^5 — 33, 3- ~ En monnoine de Catalogne L. 307. - _ Les prix des Vins comrnuns de Catalogne varient confidérablement : il eft des années oü ils font de 30360 réaux, ou de 3 a 6 livres cataianes la carga, & dans d'autres années ils vont au - dela de 60 & 90 réaux du 6 & 9 livres, füivant les circonftances. Compte fimulé de 10 pipes d'Eau de Vie \ achetées k Reus & chargéss k Saloü, contenant 40 cargas, k 10 1. . . L. 400. - - Frais dexpédition. 'our les futailles 90. I. & les cercles de fer 15 1. . L. 105. - - )roits de fortie 38 1. & droits de ville z\ I. . . . 40. I0> , lettre les cercles aux pipes 7* 1. & aux travailleurs 3 f I. - 11. 5. - oxt a bord a 1. & emmagazinage i\ 1. # . . 3. 10< . L. 160. sT~  DU COMMERCE. I Part. Lïv. ffl. * 599 Tranfport de 1'autre part, . . L. 160. 5. - 400. * - Commiffion a la campagne fur L. 560 a 2 p? i 11. 4. - Commiffion a Barcelonne fur L. 571 a 2 p| . . - 11. 8. • 182. 17. - En monnoie de Catalogne L. 582. 17. - Les prix des Eaux de Vie f font tantót plus tantöt moins forts füivant les circonftances & roulent de 7 a 15 1. la carga; ceux des Eaux de Vie , preuve de Hollande, font toujours moindres & peuvent rouler de 5 a 12 1. la carga, plus ou moins: eette derniere Eau-de-Vie fait a-peu-pres les mêmes frais que celle de ?4; mais elle ne paye que 32 réaux la pipe pour droits de fortie, au lieu que celle de | en paye 38. Les CommifTionnaires de Barcelonne font quelquefois les faófures de Eaux de Vie a forfait, a tant de livres la pipe rendue a bord du navire. Compte fimulé de 20 pipes d'huile de Mallorque, contenant enfemble 2213 quartanes, pour 2203, a 13 f. 4^8 . . L. I47J* S« Frais d'expédition, Port & mefurage au lieu de la réception L 10.13. 4. droit dit de l'itigal. . . . L. 108. 7. 3* Mettre l'huile en futaille & la porter au liea du chargement . . . » . » 8. r6. - Pour lts 20 futailles 801. port a bord , & menus frais - 86. 6. 8Droits de fortie 165 1. 4 f. 6 d. & droits de l'amirauté6i 1. . . . 171. 14- <*> Commiffion d'achat en détail , & perte dans l'huile, è 3 \ p| . . . . si. 3^ Commiffion d'expédition fur L. 1900 a 2 p| . - 38. - - 40*4. r6. tl En monnoie de Mallorque L. 193a, 1. 2. Qui répondent è Piaftres de 128 qüartos, P. 1710. 7qtos. Les prix de fhuile roulent de 10 jufqu'a 20 1. le quartan. Les mouchoirs de foie de Barcelonne font de diverfes grandeurs, favoir: de 3J, 4, 4J & 5 palmes. Ceux qu'on demande ordinairement & dont il fe fait le plus de confommation font de 4i palmes; les prix en roulent depuis 11 jufqu'a 13 livres catalanes Ia douzaine-. Les autres fortes valent a proportion & füivant les années». commercs vï» midi. Commerce de ('Efpagne.  <5oo TRAITÉ GÉNÉRAL Commbrcb do Compte (imull de ioo pieces de Mouchoirs de Barcelonne de 4f 521; ra,;n^s> aflorties en diverfes couleurs, & de différentes qua- r£fZsTi.dS Ütés & prix, coütant 1'une dans 1'autre 12 I. la douzaine . L. 1200. - - Frats d'expédition. Droits de fortie du Royaume, . . . L. 19. 15. Pour la caifle, emballage & port a Reus, . . -5-3» Port de Reus a Salou & frais jufqu'è bord . . . - 1. 5. Commiffion fur L. 1226, a 2 p! . , . . - 24.. 10. ~ *°- *3- - En monnoie de Catalogne L. 1250. 13. - Les villes de Reus, Salou, Tarragona, Villanueba, Torredenbarra, Vendrell, Sitgès, Matarö, Tea, Badalona, Rofes & quelques autres peuvent être regardées comme autant de ports d'oü les négocians de Barcelonne font leur expéditions maritimes. Cervera, Cardona, Solfona, Tortofa, Balaguer, Lerida, Girona, Vique, font les autres villes principales de la principauté de Catalogne. Valence , ou Valencia, capitale du Royaume du même nom , etc fituée au bord du Guadalabian, a deux milles feulement ds la mer. Elle eft batie, dans une plaine trés - agréable & trés-fertile & fous le plus beau ciel qu'il foie poffible de voir. Ses habitans font induftrieux & s'occupent principalement aux manufaélures d'étoffes de foie & de laine dont on compte plus de deux mille métiers dans cette ville. Alicante, ville du Royaume de Valence, fituée a peu de diftance de la capitale , eft très-commercante ; elle a un port trés-fréquente par les nations étrangeres, qui y viennent charger des vins, des eaux-de-vie, des amandes, des olives, des raifins, du favon, de 1'anis, du cumin , des capres, du fafran & de la foude de barille. Tous ces articles fe chargent auffi a Valence, & comme les prix en font prefque toujours ies mêmes dans ces deux villes, nous obferverons feulement a nos leéteurs qu ils fe vendent ordinairement a forfait, rendus a bord du navire. Compte fimulé de 100 pipes de Vin rouge d'Alicante contenant 5000 cantaras a 7 réaux, ... . . Ps. 3500. » - Pour les 100 pipes & frais jufqu'a bord du navire, . . - 937. i0. - Cemmiffion d'expédition a' 2 pefos par pipe, . . . aoo. - Pefos 4637. ic. - Compte  DU COMMERCE. I. Part. Liv. UI. 601 Compte fimulé de 50 pieces Eau -de -Vie \ de Valence, mefurant 2268 cantaras, faifant 54 pipes de 42 cantaras chacune, a 90 pefos Ia pipe rendue a bord du navire, a forfait. . Ps. 4860. » Commiffion a 2 p£ . . . , , . 97. 4. • Pefos 4957» *• - Les amandes valent de 4 a 8 pefos, plus ou moins, le quintal rendu a bord du navire; les raifins de 3 a 6 pefos, la barrille de 4 a 7 pefos, le fafran de 5 a 8 pefos; 1'anis de 2 a 3 pefos, le cumin de 2 a 3 pefos les amandes de 2 a 3. Denia, Gandia, Orihuela, Segorbe, Penifcola, Guardamar, Blurviedro, Benicarlo, Vinarbz, Oliva & quelques autres villes du Royaume de Valence font auffi quelque Commerce dans les mêmes articles qu'Alicante. Prés de la ville de Guardamar fe trouve le lac la Mata, oü l'on cuit beaucoup de fel. Palma , capitale du Royaume de Majorque, eft fituée dans une Ifle auffi nommée Majorque, a 1'entrée d'un golfe, dans lequel s'avance une digue de 500 pas, qui fert d'abri aux galeres qui fe trouvent dans le golfe : les vailfeaux de guerre fe tiennent dans le port de Portopl, fitué dans le même golfe, a un demi-mille de Palma. Alcuda & Pollenza font les villes principales de l'ifle Majorque, qui donne en abondance de l'huile, du vin & du fafran. Cabrera, las-Bledes, Formentor, Colomer, Foradada, Pantelen, Dragonera, Mijana & MorajJ'a font de très-petites Ifles fituées dans les environs de Majorque. Ybica ou Ivica, capitale de l'ifle du même nom, fait un grand Commerce en fel, qui eft 1'article principal de l'ifle; ce fel eft trés - blanc & fort eftimé des étrangers. Compte fimulé de 305 Moyos ou Modines de Sel d'Ivica, achetés & chargés dans le port de cette ville a 4 pefos. . . Ps. 1220. - Frats dexpédition. Porter le Sel a bord du Navire. . . P. 57. 3. 10. Pour mefurage, & autres menus frais . . - 50. 5. 8. Droits de fortie i 20 réaux par 100 moyos . . - 17. 12. 6. Commiffion fur P. 1345 a 2 p* . . . - 26. 18. - 152. - - Pefos 1372. - - On paye en outre une nouvelle commiffion de 2 p°- fi l'on fe fert du miniftere d'une maifon d'Alicante pour faire 1'expédition du Sel. Puerto -magno efl; un petit port de f ifle d'ivica. ƒ. Partie. Gggg COMUÏP.CB I)Ö MIDI. Commercs dt fSipcgiie.  COMMBRCE DU MIDI. Ctmmtrct e'u Portugal. fJ02 TRAITÉ GÉNÉRAL Formentera & Moncobrer font auffi des ifles de la Méditerranée appartenantesaux Efpagnols, qui, d'ailleurs, poffedent fur les cötes dAfrique Leuta, Orav, & quelques Loges ou Comptoirs dont la defcription n'eft pas allez intereffante pour valoir la peine que nous nous y arrêtions. CHAPITRE V. COMMERCE DU PORTUGAL. 5- L T E Portugal eft le Royaume lè plus occidental de l'Europe; ii eür borné a 1'Oueft & au Sud par 1'Océan Atlantique, a 1'Eft & au Nord par 1'Efpagne. Son étendue eft d'environ 1845 milles quarrés. i^e mtugal eft beaucoup plus tempéré que 1'Efpagne , quoiqu'il y ait quelque difference de température entre fes diverfes provinces Le fol en eft trés - fertile; malgrè cela, comme la plus grande partie du païs demeure en fnche, on eft obligé de tirer du dehors le bied néeeffalre a la conlommation, & c'eft 1'Angleterre principalement qui en fournit le Portugal La province d Eftramadoure eft réputée la plus fertile: celle d'Alenteb produit le plus d'huile. Cette denrée abonde en général dans tout le païs ainfi que Je vin. Par une Ordonnance de 1765, il fut enjoint fous peine de connication aes terres, d'arracher les vignes des environs du Tage du Mondego & de la Vega & d'en enfemencer les terres. 11 n'y eut dexceptés que les Vignobles de Lisbonne, Oegras, Carcavelhos, Lavadno, Lorres, Vedras, Alanquer, Anadia. & Mogofores. Les plain-s rournil ent en abondance du miel d'un beau blanc & d'une agréable odeurcelui des bois lm eft inférieur, quoique de meilleur goüt que dans les autres regions. Le Portugal abonde auffi en citrons, oranges douces & ameres; figues, amandes, chataignes, dattes & autres bons fruits • on y trouve beaucoup de fel marin & on y éleve des vers a foie Non-feulement 1'agriculture eft négligée en Portugal, comme nous avons oeja remarqué ; mais tous les métiers, arts & manufaaures v Jangmllent. Le païs produit les plus excellentes matieres pour être mifes en oeuvre; mais la plus grande partie fe vend aux étrangers, de aui on les rachette enfuite fort cher quand elles font manufaéfurées. Ce que tont les Portugais en toiles, qui eft la manufaélure la plus confidérable quils aient, en ouvrages de paille, en fruits confits, furtout en écorces d orange, en groffes étoffes de laine & de foie, tout cela eft bien peu de cnole eu egard aux befoins de Ia nation. II importe beaucoup aux étrangers, öc particulierement aux Anglois, qui font maitres du Commerce de lortugal, qml ne s'y établiffe point de manufaélures. Auffi font- ils tous leurs  DU COMMERCE. I Part. Liv. III. 603 „ leurs efforts pour 1'empêcher, comme on l'a pu voir lors dê 1'établiffement de la manufaclure de glacés a Lisbonne. Quoi qu'il en foit, le gouvernement, qui la-deffus avoit adopté un fyftême vraiment funefte au bien public, a paru changer de fentimens: quand le fameux Marquis dePombal fut appelé au miniftere, 1'induftrie nationale commenca arevivre & tant qu'il fut a la tête des affaires, on a vu dans les Portugais une aótivité dont on ne les croyoit plus fufceptibles. Cette activité s'eft un peu rallentie depuis la retraite de ce grand Miniftre; mais il faut efpérer, pour le bien de la nation Portugaife, qu'elle reprendra en peu une nouvelle vigueur. Elle a pour 1'y exciter 1'exemple de toutes les nations commercantes. § II. Le Commerce des Portugais efl a la vérité fort étendu, mais ils n'en tirent pas un avantage bien confidérable; les denrées du cru de leur païs, celles qu'ils tirent de leurs poffefïions dans les autres parties du monde, les richefles même que leur fournit en particulier 1'Amérique, tout cela s'échange contre ce que les peuples d'Europe avec lefquels ils commercent, & fpécialement les Anglois, leur procurent en grains & en marchandifes manufaclurées. Telle efl leur maniere de fe pourvoir pour eux - mêmes & pour les païs qui font partie de leurs domaines, de la plupart des chofes qui font a leur ufage. Ce qu'ils exportent chez 1'Etranger* confifte en fel marin, huile, vins, citrons, oranges & autres denrées du crü de ce Royaume. Leur principale richeffe vient de leurs p"dsfeflions du dehors & particulierement du Bréfil; ils en recoivent du fucre de différentes qualités, du tabac, du cacao, de 1'ivoire, de 1'ébene, du bois debrefil, des peaux, toutes fortes d'épiceries, des drogues médicinales, de 1'or, des perles , des diamants & autres pierres précieufes. Cependant, a 1'exception de ceux de ces articles qui fe tirent du Bréfil, tout le refte qui nous vient des Indes Orientales & Occidentales peut s'acheter de la première main fans recourir aux Portugais. En vue de favorifer Je Commerce des Indes Orientales, le Roi Jofeph accorda,en 1753, a un ancien fermier du tabac nommé Feliciano Velho Oldenbourg, un oétroi pour envoyer cinq navires a Macao, favoir un tous les deux ans; & par un autre oétroi, il lui permit d'en faire partir onze en dix ans pour Goa. Ce Commerce continue a fe faire par des Sociétés ou Compagnies privilégiées, de même que celui du Grand Para , de Maragnaon & de Fernambouc. Les Portugais n'envoient que peu de navires dans les différens ports de l'Europe; mais on voit prefque en tout tems leurs pavillons voltiger vers les cötes d'Afrique oü ils poffedent Les Ifles du Cap - Verd découvertes par leurs ayeux en 1472. On en compte dix: Santiago, S. Antonio, Sta. Lucia, S. Vicente, S. Nicolao, Briva, ïlfle du Sel, l'ifle Mayo, F Ifle de Fuego & Buena-Vifla. Les principales produclions de ces Ifles font des cuirs verts ,& particulierement Gggg 4 G01fWCR.( E 1)1) MIDI. Cemmerrc da Portugal.  oo* TRAITÉ GENERAL Commeaci do Mint. Cnmmerct du Poiiugitl. des peaux de chevres & de cabrits, du fel, du ris, du mil, du bied de Turquie, des oranges, des citrons, des ananas & plufieurs autres fruits délicieux. L'Ifle San Thomé, ou St. Thomas, qui eft fituée précifement fous la ligne, eft une des Colonies les plus floriffantes qu'aient les Portugais en Afrique. Le fucre & le gingembre qui y croilfent auffi bien qu'en aucun lieu du monde, font les principaux articles de Commerce de San Thomé. De la , les Portugais font a portée de trafiquer avec les peuples de Loango, St. Paolo, Angola, Congo, de la Cöte d'or, de Guinee & furtout des Royaumes de Sofala, de Monomotapa, de .Mofambique & de Mélinde; 'ils jouiffent au furplus du précieux avantage d'être les feuls Européens qui aient pu former des établiffemens dans ces régions & qui y aient des fortereffes qui les rendent en quelque forte maitres de tout le Commerce qui s'y fait. Les Portugais y vont chercher des Negres qu'ils tranfportcnt au Brefil, & quelque peu d'or & d'ivoire. Les Portugais vont auffi aux Indes Orientales oü ils confervent quelques débris des valles & riches polfeffions qu'ils y ont eues autrefois, favoir: Goa, fameufe ville, fituée par les 15 degrés 6 minutes danj une ifle formée aux embouchures des Rivieres de Mandona & Guari fur la cöte des Indes. Les habitans de Goa font quelque peu de Commerce avec Ia Perfe, Ie Pegu, Manille, Macao & le Mofambique. Leurs meilleurs énvois pour l'Europe font les retours de ce dernier endroit, quoiqu'üs foient beaucoup diminués par la petite quantité d'or & d'Ambre gris qu'apportent aujourd'hui les Negres a Goa. Diu , qui a la réputation d'être imprenable, a toujours été & eft encore la plus forte place des Portugais aux Indes; mais ce'n'efl pas une ville, qui faffe un grand Commerce; le peu qu'elle vaut eft par fes relations avec l'ifle de Mozambique. Macao eft une place appartenante a 1'Empire de la Chine', oü les Portugais ont préfentement trois fortereffes baties fur autant d'éminences ou petites montagnes, toujours gardées par une forte garnifon. Les Portugais de Macao pourroient faire un Commerce beaucoup plus grand qu'ils ne font avec la Chine s'ils favoient ufer de Ia permiffion qu'ils ont d'aller deux fois l'année aux foires de Canton acheter les marchandifes qui leur font propres. Au refte, les Portugais ont d'autres Établiffemens ou Comptoirs dans les Indes Orientales, fur toutes les cötes de Maiabar & de Coromandel; mais le Commerce qu'ils y font n'efl pas non plus bien confidérable. C'efl le Brefil qui eft le vrai tréfor des Portugais. • Le Bresil eft une partie vafle, fertile & riche de 1'Amérique méridionale , avec titre de Principauté; les Portugais en font tranquilles poffeffeurs depuis 1'an iöör. Ce païs fe divife en trois parties, favoir la cöte feptentrionale, qui contient les gouvernemens dtPana, Maranhaon, & Siara;  DU COMMERCE. I. Part. Liv. III. 605 Ia cöte oriëntale, qui renferme les gouvernemens de Rh Grande, Para-ibo, Tamaraca, Fernambuco, Sexhippe, la Baye de tous les Saints, los Ilheos , Porto Seguro, & Spirito • Santo; & la cöte méridionale, oü l'on trouve les gouvernemens de Rio Jqneiro, de St. Vincent & del Rey. San-Salvador, ville du gouvernement de la Baie de tous les Saints, ou Baya de todos os Santos, eft capitale de tout Ie Brefil. Ses habitans font induftrieux, actifs & riches; il font un Commerce trés-étendu en tabac qui eft 1'article qu'on cultivé le plus au Brefil; en fucre, indigo, coton, beaume de Capaïva, bois pour la teinture, rocou, Parcira - brava, enfin en huile & fanons de baleines, ce poiffon venant échouer en quantité dans la baie depuis Juin jufqu'a Septembre. Le port de San-Salvador, qui n'eft qu'a 200 toifes de la ville eft excellent & peut contenir un bon nombre de navires: c'eft-la qu'aborde tous les ans au mois de Juin la flotte de Lisbonne , & oü fe raffemblent au mois d'Aoüt pour le retour, tous les navires qui fe font féparés de cette flotte pour aller a Rio* Janeiro dont S. Sebaflien eft la ville capitale; a Fernambuco, Maranhaon, Paraïba, Tamaraca & aux autres ports de la cöte du Brefil. Le nombre des navires de cette flotte n'eft pas fixe; il roule ordinairement entre 40 & 50 batimens de toutes les grandeurs depuis 12 jufqu'a 30 pieces de canons. Les Portugais poffedent dans la mer Atlantique plufieurs Ifles dont les principales lont, Porto - Santo, Madere, & lés Azores ou" les Terceres, qui font au nombre de neuf, favoir: Sainte - Made, St. Michel,.. Terceira, Saint - George,Graciofa, Fayal, Pico, Flor es & Corvo: ces Ifles produifent du froment, du vin & d'excêlléns fruits, furtout des citrons & des oranges. L'Ifle de Madere donne des vins excellens dont le plant a été tiré de Candie. Ces vins font enlevés en plus grande partie pour 1'Angleterre & pour les Indes. § III. Le Portugal renferme fix provinces, qui font VEftramadoure, Betra, Entre- Douro-è - Minho, Traz-os-Montes, Alentejo, SclAlgarve; celle - ci forme un Royaume particulier. En général ces provinces font fertiles; elles renferment divers ports & villes de Commerce, notamment, Lisbonne, capitale du Portugal & réfidence du Roi: cette ville s'étend de 1'Eft a 1'Oueft fur le bord du Tage a 1'endroit ou ce fleuve décharge fes eaux dans la mer. Elle eft 1'entrepöt de ce que les Portugais tirent de leurs autres pofleffions. Le port eft vafte, profond, fur & commode, ayant deux entrées, 1'une au Nord, 1'autre au Midi de la ville; cette derniere eft la plus large & la plus facile. Le Commerce d'exportation de Lisbonne eft confidérable ; il confifte principalement en tabac, fucre, cuirs & bois pour la teinture, articles qui tous viennent du Brefil dans cette ville; & en laines & huiles d'olive, qu'on "tire de diverfes provinces du Royaume. Nous allons donner des comptes fimulés de ces divers articles, a 1'exception du bois de teinture dont le Commerce appartient par un privilége excluüf Gggg 3 Commercs »® midi. Commerce du Portugal. 4  '6o6 TRAITE GÉNÉRAL Sr™ *une Compagnie portugaife, qui en conféquence envoie ce bois dams ■commeru dU 1 dranger pour fon compte. .Portugal. Compte fimulé de 16 rouleaux de tabac du Brefil , pefant enfemble 203 arrobes 8 ffi dont a déduire Ia "Pare r° . . . a 20 ffi par rouleau Net 193 arrobes 8 ffi a 2600 rées 1'arrobe, rendue k bord du navire, tous frais faits, .... Rs. 50215©..- Commiffion 2 p| - 10043, ■ Rs. 512193. - - II y a des rouleaux qui pefent au-dela de 15 arrobes, mais ils ne font |>as fi eftimés que les petits rouleaux, tels que ceux ci-delfus. Compte fimulé de 15 caiffes Sucre de Lisbonne, don» 3 De Sucre blanc, pefant 126 arr. 4 ffi, Tare . 20 ar. 16 67 Bon poids 1 16 . 22. J> = * Net 104 arr. 4 ffi k 2600 rées Rs. 270725. - - 5 De Sucre dit, pefant net 206 arr. 8 ffi, k 2500. . - 515625. - 1 De Sucre mofcouade, . . 39 . . 16 - a 2180. . . - 8Ö110.' - - 6 De Sucre dit, . . . 216 . . 4 . k 3980. . . - 517027.' - *5 Caiflei Rs. 1389487. - - Frais d'expédition. Aux travailleurs S 300 rées par caiffe, & port a bord, Rs, 6000. - Rabattage & frais de douanne, . . . 16360. - - Courtage k I pj, & aux pauvres 2 pour mille . ~ 9623. - Commiffion fur Rs. 1422470 aip! . . . 28450.' - - g°433. ' - Rées. 1449920. - * Compte fimulé de 400 Cuirs recus du Brefil Pefant enfemble 7678 ffi Pour réfaétion 90 7588 ffi k 80 Rs. j' " | . RS 007040. - -  DIT COMMERCE. I Part. Liv. IIL 0*07 Tranfport de 1'autre part .... . Rs. 607040, - Frais d'expédition.. Fret du Brefil a Lisbonne, a 200 rées piece . . Rs. 80000. - Frais a la maifon des Indes, a 70 rs. piece . - 28000, - » Frais de décharge 4000 rs., de chargement 7500 . - 11500. - Fort k bord 2400 rs. courtage { p? , & aux pauvr. 2 p!' - 6649. - Commiffion fur Rs. 733189. k 2 p! . . - 14663. - - . 140812. - - Rées. 74-78s2. - - Compte fimulé d'achat & d'expédition de 2646" arrobes 29 ffi de Laine de Portugal, en fuin, qui ont produit 67 balles pefant nai arr. de laine lavée & 102 arrobes 6 ffi de rebut, & ont coüté comme fuit: 1646 arr. 29 ffi de laine en fuin k divers prix . . Rs. 6125820. « Dont a déduire 102 arr. 6 ffi de rebut, qui ent produit . - 191615. - - Rs. 593420s. - - Frais de lavage & d'expédition. Frais de lavage, certificat, balins ou toile d'emballage , port fufqu'è Bonavente, 'commiffion du facteur pour 1'achat .... Rs. 1202245. - l- Port de Bonavente k Lisbonne, dss 6 7 balles k 300 rs. - 20100. - - Droits d'entrée k Lisbonne . .. .. - 306725. - ■ Droit de Pertos-Seces, . ». . .. - 575875. - - Droit de confulat ala fortie, pefage, & port k bord - 3°757°- - - Commiffion d'expédition fur Rs. 83467*0 a 3 p? - 250400. - - 2662915. - • Rées. 8597120. - - Les prix des laines en fuin roulent füivant les qualités, depuis 1500 jufqu'a 4000 rées 1'arrobe, plus ou moins. Les noms des principales piles font Badajoz, Campo major, Elvas, Olivenca., öc Eft remos. CüMMBRCB Vt MIDI. Commtrcs iu Portugal.  6oj TRAITÉ GÉNÉRAL Commerce du Mim. Commerce du Portugal. Le Commerce des diamans & de plufieurs autres articles fe fait pour compte du Roi, qui en tire des bénéfices confidérables. Le Commerce d'importation de Lisbonne confifte en toiles blanches d'Allemagne, draps öc étoffes de laine d'Angleterre, en étoffes de foie, bleds, planches de fapin, fer, & en beaucoup d'autres articles. Sétubal , que les étrangers nomment par corruption St.Plubes, efl un port a 1'embouchure du Sandao dans un petit golfe de 1'Océan, lequel peut recevoir des navires de toutes les grandeurs. L'article principal de fon Commerce efl le fel; il s'en fait des expéditions confidérables, furtout pour le Nord de l'Europe. Compte fimulé de iooo Moyos ou muids de Sel de Setubal, è 2200 rées Ie muid vendu a bord du Navire a forfait . R. 220000©. - • Commiffion d'expédition a 2 p° & courtage des traites \ p° . . - 46805. - »' Rs. 2246805. - - Leprix du fel k Sétubal efl de 2000 a 2500 rées le moyo, plus ou moins, füivant les circonftances. Porto , ou Oporto , ville de la province Entre - Douro - è - Minho, efl fituée fur le Douro qui fe décharge dans la mer a | de mille plus bas. L'Entrée de fon port (ou la barre) eft dangereufe a caufe des bancs de fable & des pointes de rochers, a moins que les eaux ne foient hautes, comme il arrivé ordinairement en hiver. Lisbonne & Porto font les villes de Portugal les plus riches , öc les plus commercantes ; aucune autre n'entretient un Commerce aufli aétif avec les étrangers & avec les posfeffions des Portugais dans les quatre parties du monde^ Les manufaétures de toiles & de chapeaux de Porto & de fes environs font trés - confidérables & contribuent beaucoup a augmenter fon Commerce avec lefdites poffeffions. Le produit des toiles va a un million de cruzades par an, & le Compte fimulé de 4 demi-pipes d'Huile de Lisbonne, mefurant enfemble 59 almudes 6 canadas, è 1900 rées. . Rs, 113050. - ï Frais d'expédition. Four 4 futailles 12000 rs. & droit de confulat 3570 rs. Rs. 15570. - RemplilTage & couvercle, 400 rées, port au móle & de la au Navire 1560. . . . 1560. - - Commiffion fur rs. 130180 a 2 p° & pour les pauvres 2 p|°- 2863. - - 19993- - - Rées. 133044. - -  DU COMMERCE. I. Part. Liv. IIL óoo ïe nombre des chapeaux peut monter a environ 100000 pieces. Le Commerce principal de Porto avec 1'Etranger confifte dans environ 18 a 20 mille pipes de vin; (ce Commerce eft entre les mains d'une Compagnie depuis 1756 qu'elle en 3 obtenu le privilege exclufif) en 2000 pipes d'huile, 30 mille arrobes de fumac, quelques citrons & oranges,& les marchandifes du Brefil dont nous avons parlé a Partiele de Lisbonne. Voici un compte fimulé d'huile de Porto : Compte fimulé de 16 botes d'Huile achetées 4 Porto, concenarst 340 almudes a 3300 rées 1'almude •<••'• Rs- Itïaooo. • Frats d'expédition. Pour les i<5 botes vuides, & cercles de fer, . . Rs. 80960. - Droits de fortie, ...... 71380. - - Rabattage & port è la gabarre, fret de Ia gabarre . - 5100. - A 1'acheteur pour fa provifion a 500 rées par bote, • 8000. • » Comnaiffion d'expédition fur rées 1287440. aap-.» 38623. - - 204063. • - Rées. I l_i c- ,  © U COMMERCE. I. Part. Liv. III. 6it {a Morée, l'ifle de Negrepont, l'ifle de Candie, Burazzo, Zea, Ndxis & Paros, l'ifle de Tim écMkoni, Scio & les autres Ifles de 1'Archipel les plus confidérables (*). De toutes ces Echelles nous ne ferons une mention particuliere que de Conilantinople, Smirne, le Caire, Tripoli de Barbarie, Tunis & Alger. Constantinople , capitale de 1'Empire Ottoman , eft une des plus grandes & des plus célebres villes de l'Europe; fa fituation fur le fameux détroit qui fépare 1'Afie de l'Europe a I'extrémité oriëntale de la Romanie ou Romélie, autrefois Ia Thrace , eft la plus avantageufe & la plus agréable qu'on puiffe imaginer. Cette heureufe fituation qui la fait en quelque facon dominer en Afie comme en Europe, jointe a la beauté & a la fureté de fon port, en pourroit faire la ville du plus grand Commerce du monde, fi les habitans, qui font affujettis a une fervitude!qui leur öte prefque la propriété de leurs biens, ofoient penfer a s'enrichir par le négoce ; ou fi les étrangers , que le Commerce y attire, y étoient traités avec moins de hauteur & de févérité, & n'y étoient pas expofés a des avanies aufli fréquentes que révoltantes. Malgrè des raifons fi propres a dégoüter les nations chrétiennes du Commerce de Conftantinople, on y voit en tout tems arriver quelques-uns de leurs navires chargés de diverfes marchandifes , particulierement de draps : c'eft 1'article qui forme la branche principale du Commerce d'importation a Conftantinople. Les marchandifes qu'on en tire de retour font des laines Pelades & Tresquittts, dont il fort, année commune, 5000 balles, favoir, 2000 des premières, & 3000 des autres; des peaux de bufles , de bceufs & de vaches; des cendres, dites Potafche, de la cire jaune & quelque peu de fil ou poil de chevre. Smirne, ville de la Natolie en Afie, fituée dans un golfe de 1'Archipel, -a un port célebre & capable de contenir le grand nombre de navires qui y abordent de toutes les parties de l'Europe. Ces navires portent a Smirne des piaftres, des draps, des étoffes de foie & de laine, des bonnets, du papier, de la cochenille, du tartre, du verdet, de l'indigo, du café, du fucre, des épiceries, de 1'étain & d'autres articles. Le chargement deretour de ces navires confifte principalement en coton filé, foies, ardaffes , ardaffines & fcerbaffi, poil de chameau, poil de chevre, cire , noix de galle, peaux aprêtées, cuirs en poil, laines de Caramanie , toiles de coton, camelots, mouflelines, drogues pour la médecine, ambre, mufc, & une infinité d'autres articles d'Oriënt. Les négocians de_ Livourne envoient tous les ans quatre ou fix navires a Smirne; les Venitiens, deux a trois; & Genes, de tems en tems, quelques-uns. On voit aufli beaucoup de navires Francais, Anglois, Hollandois dans cette Echelle, qui eft la première du Levant. (*) Queiques-uns ajoutent a ces Echellei encore deux ou troii ports des Royaumes de Fez, Mam & Tremefen; mais, comme ils font prefque tous au-dela du Détroit, bien des négocians leur refufent le nom d'Echelles. Hhhh 2 COMMERCE DU MIPI. Ctmmerte ie l'Imlie.  öi» TRAITÉ GÉNÉRAL Commerce du midi. CommiTce dl Vlla'.ie. Le Caire, capitale de 1'Egypte, eft fitué furie NU, au-deffus des fept bouches par lefquelles ce fleuve fe decharge dans la Méditerranée. Alexandrie & Rofette, éloignées 1'une de J'autre de dix a douze lieues, & qui font fituées a deux des embouchures du Nil, fervent de ports a cette fameufe ville, qui en efl diftante de 90 lieues; c'efl: devant 1'une ou 1'autre que les navires d'Europe viennent aborder , pour y déchargcr leurs marchandifes, dont la majeure partie efl deftinée pour le Caire; c'eft auffi dans 1'une ou 1'autre qu'ils attendent & prennent celles qu'on doit leur envoyer pour achever la cargaifon pour leur retour: celles - cl confifient en une infinité dè drogues pour la médecine, en café de moka, cire, laine, nacre de perles,- toiles peintes, toiles fimples, mouflelines öc autres pareils articles. Les marchandifes d'importation font, des draps & étoffes de laine & de foie, des métaux de diverfes fortes, ouvrés ou non ouvrés, de la cochenille &c. Tripoli de Barbarie, capitale d'un Royaume du même nom, en Afrique, eft fitué fur la cöte de la mer Méditerranée dans une plaine fabloneufe a 110 lieues de Tunis, & 220 d'Alger. Les feuls articles qu'on tire de Tripoli & qui forment prefque tout fon Commerce, font du fafran & des cendres calcinées. Tunis, fur la cöte de Barbarie, eft aufli capitale d'un Royaume de fon nom. ^ Le principal Commerce de Tunis avec l'Europe fe fait avec les Venitiens & les Génois, qui tirent de cette ville des huiles, bleds, cires, laines, cuirs & maroquins. Alger , capitale d'un puiflant Royaume du même nom, eft fituée avantageufement fur le penchant d'une coüne, & a un beau port bien défendu; _ cependant le Commerce de cette ville fe réduit a fi peu de chofe qu'il ne mérite guere qu'on en parle; il feroit moindre encore fans les courfes des Algériens fur les Chrétiens dans toute la Méditerranée ; car les prifes qu'ils leur font, forment le principal objet de leur Commerce. On tire néanmois de cette ville quelque peu de cuirs, de cire,de cuivre,, de laines brutes & couvertures de laines, de mouchoirs, de dattes, de plumes d'autruche & quelques autres articles. $ III. Commerce des principales villes de Pintérieur de VItalië. Rome, capitale de l'Italie, autrefois la plus célebre de toutes les villes du monde par fes richefles, fa magnificence, fa grandeur, & fa population , a confervé un peu de fa célébrité, paree qu'après la chute de 1'Empire romain, elle^devint la réfidence du Chef fuprême de 1'Egfife chrétienne; mais fon Commerce eft fi peu de chofe, qu'elle tire prefque tout du dehors par fon port, qui efl Civita-Vecchia ou Porto, oü le Tibre fe décharge dans la mer. Les bateaux ont quatorze lieues pour remonter de la a Rome. On tire de cette ville de 1'alun, des laines, de l'anis.de la terre d'Ombre & quelques autres articles. ,Ancone,Magliano, Foligni, Ravenne, Bologne, & Ferrare, font les autres villes principales de 1'Etat de 1'Eglife. Mïlan. , capitale du Milanois, efl une des plus belles villes de  DU COMMERCE. I. Part. Lrv. III. örj FEurope. Le Commerce y efl confidérable & les manufaétures nombreufes. On y fabrique des galons & broderies d'or öc d'argent, des étoffes de foie de toute efpece , notamment des velours a fleurs. II y a dans Milan plufieurs filatures de foie pour les trames öc 1'organfin. Le Milanois produic beaucoup de ris. Pavie öc Lodi font les deux villes principales de ce Duché après la capitale, Parme, capitale des Duchés de Plaifance, de Parme & de Guaftallay efl une belle ville dont le Commerce confifte principalement en foies crues & en fromages fort eftimés. II paffe beaucoup de fromages de Parme en France. Mantoue , Modené & Reggto , capitales de trois autres Duchés d'Italie, n'offrent rien de remarquable touchant le Commerce, non plus que la Principauté de Carpi. Turin, capitale du Piémont, efl: fituée dans une fort belle plaine, au confluent du Pó & de la grande Doire. C'eft une ville médiocrement grande, mais belle öc bien peuplée, très-marchande & très-floriffante, La principale branche du Commerce de Turin confifte dans les foies que produit le Piémont, qui font les meilleures de l'Europe, a caüfe de leur légéreté & de leur finefle. Les organfins. qui en provierrnent font auffi fans exception les plus eftimés en France, en Angleterre, enf Hollande öc en Aïlemagne. On compte qu'année commune, il fe fait dans les Etats du Roi de Sardaigne, c'eft-a-dire dans le Piémont, le: Montfcrrat, 1'Alexandrin , Lomeiine öc le Novarois, environ- 560000 livres, poids de 12 onces, de foie grege ou greze, qui toutes font réduites en organfins ou trames, excepté celles du Novarois qui peuvent s'expédier grezes. Les prix des organfins varient beaucoup d'une année a 1'autre: ils vont depuis 12 jufqu'a 30 livres argent de Piémont, la livre de 12 onces. Les organfins de Piémont payent 14 f. 6 d. de Piémont par livre, de droit de lbrtie, öc ceux provenant des foies de Montferraf, Alexandrie, Lomeiine öc Novare, qui font païs conquis,ne payent que 2L" 6 d. par livre. On fabrique a Turin des étoffes & bas de foie, des draps & plufieurs autres articles. Outre les villes de Piémont ci-deffus nomrnees, on en compte quelques autres, telles queiVzVe, Oneiile, qui font auffi quelque Commerce. Chamberri eft capitale du -Duché de Savoie. Lucques , ou Lwcca, eft la capitale d'une petite République de l'Italie fituée entre le Modenois öc la-Tofcane; fon territoire eft fertile en bleds, vin, huile, foie & chataignes. On y fabrique des étoffes de foie de toute efpece, & principalement des velours,, des damas, des fatins, öc des taffetas de toutes couleurs. Florence, capitale du Grand-Duché dé Tofcane, eft une grande ville, belle öc bien peuplée, dont le Commerce eft confidérable. II confifte en beaucoup de riches étoffes qui s'y fabriquent; les principales font des draps öc des brocards d'or, d'argent & de foie, des fatins de toutes couleurs, des ras de foie, armoifins, taffetas & des moirés. II s'y fait auffi quelques légeres étoffes de laine, comme des ratines fort minces, Hhlih 3 COMMSRCfc T>f> MIDI. Ctmmerct dt Vltali».  ClMUSRCI BÜ MIBT. Ctmmcrti ie tltalte. S14 traite GÉnÉ RAL Les autres marchandifes qu on tire de Florence, font des foies crues Sc préparées, des laines de la Pouille tant en fuin que lavées , des vins excellens, & de 1'or trait & filé en bobines. Prefque tout le Commerce de Florence fe fait par Livourne, dont nous allons maintenant nous occuper. $ IV. Commerce de la ville de Livourne. Livourne , grande ville de Tofcane bien peuplée, a un port qui efl fréquenté par toutes tas nations de l'Europe; la grande liberté dont y jouilfent les négocians étrangers fait qu'ils y accourent de toutes parts , deforte que Livourne devient de jour en jour 1'Echelle la plus floriffante de ia Méditerrannée & porte un trés-grand préjudice au Commerce de Gênes cc Venife. Outre les riches fabriques d'or, d'argent <& de foie, & les fines étoffes de lainerie qui fe font dans les manufaétures de Florence, de Pife, de Lucques & dans les autres villes de Toscane ou des Etats voifins, on trouve a Livourne des foies de toutes les fortes, tant d'Italie que du Levant, des huiles, de 1'encens, du corail, & plufieurs autres articles. Nous nous contenterons de donner ici des comptes fimulés de ceux que nous venons de nommer. Compte fimulé d'une balie d'Organfin ouvré de Rimini, pefant Brut 300 (t STare de 4 facs ,10. 290 ffi net a 1140 ptfes. Ia balie de 310 0 Ps. 1033. 2. Tous les frais jufqu'a bord du navire, . . Ps. 7. 12, 7. Commiflion fur ps. 1040. 15. a 2 p£ . . . - 20. 16. 3. 28. 8. 10. Piaftres. ioór. ir. 4. Compte fimulé d'une balie de Soie de Miftra achetéa a Livourne, pefant Brut 300 ffi Rabais 19 dont 6 pour 1'enveloppe, 4 p|de tare & 1 ffi de bon poiJs Net 28 r ffi a 18 Paoli ou Giulimon. lunga la ffi . ps. 502. - . Efcompte 3 Pl . . - 16. 17. 2. 545* 2. 10. Tous les frais & droits jufqu'a bord du natire, . Ps. 6. 7. 10. Commiffion fur ps. 551. 10. a 2 p| . . - n. - 7. ~ 8» s. Ps. 562. 11. 3. nb. Ce compte peut fervir d'exemple pour toutes les fortes de foies du Levant.  Dü COMMERCE. I Part. Lit. W. 6is Compte fimulé de io botes d'Huile d'olive fine de Tofcane, achetéea Livourne, pef. Brut 14580 ffi Rabais aato, dont 40 ffi bon poids, 2135 ffi tare des botes, & 45 ffi de faveur. Net 12360 ffi a 35* 1. effectives Ie barril de 85 ffi . Ps. 897. 15. t. Tous les frais jufqu'a bord da navire, . . ps, 5+. I0, I0< Commiffion aap?*. . ; , . - 19. - 11. — 73, 9' Ps. 971. 6. 11. Les huiles étrangeres comme font celles de Tunis , de Sicile, de la. Morée fe vendent a 30, ou 40 livres monneta lunga le barril, avec 3 p? d'efcompte pour le prompt payement. Compte fimulé de 50 demi-caiffes de 30 bouteilles chacune d'Huile de Lucque achsKées è Livourne, i 6 ps. la i caifle . . . , Ps, 300. - 1 Efcompte a 3 p| . - 9. 291. • • Frais jufqu'a bord du navire, . ♦ . Ps. 5. g. 10. Commiffion fur ps. 2p6. 8. i 2 p| » . * - 5. is. 6. • -—li. 7. 4." Ps. 302. 7. 4. Compte fimulé de 4 botes d'Encens de Florence, achetées 1 Livourne, pefant Brut «700 ffi Rabais 690. dont 20 bon poids, 648 ffi tare des botes, & 22 ffi de fayaur. Net . (53io ffi, s 30 1. mon. buona, Ie quintal. . p. - 11. Frais jufqu'è bord du navire, . .. w ps> 6> 7< g> Commiffion fur ps. 319. 8. 7. a 2 p! „ „ . 6. ?" Pé' 1 *5- *' Ps. 325. 16. 4. Cw»//ff yfiïMtó d'une caifle avec 6 maffes de Corail ouvré, acheté i Livourne , pefant 72 ffi a a6 ps. la ffi . , , m m ps< jg7t) „ Efcompte 3 p? . - 55. 3. 2. 1815. 16. 10. Frais jufqu'a bord du navire-, „ . . Ps. 22. 16. 1. Commiffion d'expédition fur ps. 1838. is. a 2 pj «. . 3$. 15. 5. " 59- ir- 6. Ps. 1875- 8- 4. Le Commerce d'importation a Livourne n'eft pas bien confidérable, COMMI.ilCW St MIDI. CommifH éls  COItMftRCE DU ■mm. r,tmm$rct i* tltalii. $16 TRAITE GENERAt il confifte en épiceries, cacao, cuirs de Ruffie, poifion fee & falé & plufieurs autres articles. J V. Commerce de Gênes & de Venife. Genes , capitale d'une République du même nom en Italië, fait un fort grand Commerce. Les principaux objets de ce Commerce font les foies greges & en mataffes que les Génois tirent de Meffine & des autres ports de Sicile, & les riches & belles étoffes qui fe fabriquent a Gênes, oü d'ailleurs l'on trouve beaucoup d'articles du Levant , entre autres du coton de Smirne. On tire en outre de Gênes du ris, des figues, des amandes, des citrons & iimons, des parfums, du favon,du marbre blanc, du tartre d'Italie blanc, de la crème de tartre, de 1'alun de Rome, des bas, gants^ rubans & autres pareilles marchandifes, & particulierement de l'huile d'olive & du papier pour 1'impreffton dont on expédie de fortes parties pour 1'Etranger, & dont par conféquent il eft bon de donner les aeux comptes fuivants. Compte fimlé de 24 tonneaux d'Huile d'olive de Gênes achetées a Port Maurice," contenant 249 barrils 4. n. dont 60 Earriis, . . a 68 1. chacun . . L. 4080. - ïEo » 4. 11. . . a 68£ . . . , - 12987. 1. 249 Barr. 4. 11. L.~i7t,67.~ Z Pour tous frais jufqu'a bord du navire . ~ L. 810. 18. 8 Commiffion d'expéduicn a 2 pï . . . - 357. n. 4. t • ir68. 10. - Lire 18235. 11. - Compte fimulé de 18 balles de papier de Gênes, contenant chacune 32 rames, & enfemble 576, qui k 33 1. le ballot de 10 rames font . . L. 1324. 16. Tous les frais jufqu'a bord . . . L. 117. 2. 8. Commiffion d'expédition 2 p? . . . - 28. 16. 4. 145 ro- - L. 1470 15. - Le Commerce d'importation de Genes confifte principalement en lin du Nord, en cuivre, fer, huile de poifion, hareng, poilfon fee, cuirs de Ruffie & toiles a voile, mats & planches. Venise, capitale de la République du même nom, eft batie au milieu de la mer fur des lagunes ou petites Ifles, a environ deux milles de la terre ferme. C'eft une des plus belles villes de l'Europe, & quoique fa puiffance Öc fon Commerce foient diminués confidérablement depuis quelques fiecles, elle peut encore paffer pour une des villes les plus marchandes de f Europe. La Banque de Venife a la gloire d'avoir fervi de modele  DU COMMERCE. I Pakt. Liv. ITL r5i7 k toutes les. banques qui exiflent aujourd'hui en Europe, car 1'époque comkm« w de fon établilfement date de l'année 15 Les lettres de change payables MIPIen argent de banque doivent être acquittées par ladite banque, mais non fff™/" celles qui font payables en argent courant, non plus que le montant des marchandifes. Cette banque n'offre, au refte, rien de remarquable: nous dirons dans le fecond Volume en quelle monnoie elle tient fes livres. Le Commerce d'exportation de Venife confifte dans une infinité d'articles des produclions de fon territoire & de fes domaines dans 1'Etranger, de même que dans les marchandifes du Levant d'oü les Venitiens les tirent euxmêmes. Ces articles font des velours & des étoffes tant d'or que d'argent & de foie, des glacés de miroirs , des dentelles de fil, des verres & autres vafes de criltal, du ris, des raifins de Corinthe, du tartre, de Ia crème de tartre, des foies, des gants, du corail, des huiles, des'olives, toutes fortes de drogues du Levant, de la laqué fine, de 1'orpiment, de 1'anis, de la coriandre, du foufre, de la térébenthine, du favon, & de 1'acier fin. De tous les articles Ia térébenthine eft celui dont il fe fait de plus fortes exportations de Venife pour les autres Etats de l'Europe. Compte fimulé de 10 barrils de Térébenthine pefant enfemble Brut 4890 fi? Tare 14 p| 684j ■ Net 4205! ff a 16 ducats Ie q'. Duc. 672. 11. ^ Frais jufqu'a bord du navire, . , . . Duc. 33. 3. Commiflion è 2 p? . . . . m - 14. - - ' ~ 57- 3- - (Chaque ducat eft de 6 I. 4 Q Argent courant Picoli Ducati 720. - - Les miroirs de Venife font trés-eftimés dans toute l'Europe; les prix varient felon leurs qualités & grandeurs, depuis 5 ducats & au-deffous jufqu'a 400 & même <5oo ducats la piece. Les marchandifes d'importation de Venife font des épiceries, du cacao, des toiles peintes, des toiles de Hollande & d'Allemagne, du poiffon fee & falé, des cuirs de Ruffie & plufieurs autres articles. Bergame, Brefcia, Verone, Padoue, Chioza, Vicenza, Trevigio, & Feltri font les principales villes de la République de Venife. § VI. Commerce de Naples, de Sicile, £? de quelques autres I(lesprincipales de la mer Méditerranée. Naples , fur le bord de Ia Méditerranée, eft 1'une des plus grandes & des plus belles villes de l'Europe. La beauté de fa fituation, la quantité de Nobleffe qu'on y voit, la multitude de fes marchands, tout concourt k y faire fleurir le Commerce. La bonté de fon port y attire quantité de navires étrangers,qui, entre autres marchandifes, exportent de cette ville I. Partie. Iai  (foMMSRCI DU MIDI. Commerce te l'Italie. 6"i8 TRAITE GENERAL diverfes fortes d'étoffes de foie; quantité de foies greges, de Ia marme de 1 anis & de la coriandre; des raifins fecs, des corinthes, des figues & olives du fouffre cru; & furtout des huiles de Galipoli, dont on forme des chargemens complets. Compte ftmulé de 600 falmes d'Huile de Galipoli, cxpédiées de Naples, a 16' ducats du Royaume, rendues franches i bord, . Duc. 9900»' - Frais k Galipoli, courtage & commiffion d'achat, . D. 130. 67. -' Pour 676 cercles de for pour les futailles ,a 3 carlini - 202. 80.' Commiffion d'expédition a sp? . . . . ao~' 68[ — [ 537- 10. - Argent du Royaume, Ducats 10437 10. - , VaS ™a.rchandires d'importation de Naples font, des fucres, du café de 1 Amenque des toiles d'Allemagne & plufieurs autres articles. Lonsjano& Ortona, villes de 1'Abruzze; Manfredonia & Galipoli, villes de la Pomlle; « "fSgu> v;lH.e de la Calabre, font les principaux endroits du Royaume de Naples ou il fe fait quelque Commerce. La Sicile eft Ia plus grande Ifle de la mer Méditerranée, avec le titre de Royaume, appartenant au Roi de Naples ou des deux Siciles. Elle eft fertile en grams, vms, fruits, huile, fafran, miel, cire, & furtout en foie qui fait fon principal revenu. Messine & Palerme font les villes de Sicile qui tont le plus de Commerce. La Sardaigne eft auffi une Ifle de la Méditerranée avec le titre de Koyaume ; elle produit du vin, du miel, du cedre , des oranges & citrons & furtout du fel qui eft le principal article que les étrangers tirent de Cagliari, capitale de cette Ifle. Compte fimulé de 626\ falmes de Sel de Cagliari, après déduaionde2 p» de perte, reflent pour oo7f falmes, k 9 réali, . . . Rx. 546.° o, 3. o. Pour port k bord du navire dudit fel, . , Rx. 15. - - A la garde de la quarantaine, rx. 2j. 5. & droit de fortie **• 29. 7. - , Au Conful iö rx. & au Vice-Conful 13 rx. 2. 6. , - 29. - 2. 6. Commiffion d'expéditipn fur rx. 561. 9. i j p° . - ts. 2. 2'. 11. — 84- 9. 4- S» Font argent de Sardaigne, Réaux 631. 9. 3. t. L'Ifle de Corse, dont les Francais font maitres aujourd'hui, eft au Nord de celle de Sardaigne; elle produit beaucoup de vin, d'huile & de grains; les Corfes en font quelque Commerce. u L'Ifl^rt Malthï eft » 25 lieues feulement de la cöte de Sicile dans fa mer Méditerranée. Ses principales produftions confiftent en avoine, miiiet, coton filé & cuirün dont il fe fait quelque Commerce.  DU CÖMMËRCE. i Part. Liv. IIJ. €19 CHAPITRE VII. MANIERE DE FAIRE LE COMMERCE DANS L'INTÉRIEUR DE PLUSIEURS ÉTATS DE VEUROPE MERIDIONALE. TT^n général, on fait le Commerce d'une maniere fimple & uniforme dans les païs intérieurs du Midi de l'Europe. Comme l'argent y eft rare, fpécialement parmi les païfans & les fermiers de la campagne, les riches particuliers qui poffedent quelques capitaux ont les plus belles occafions d'en tirer un bon parti en avancant des fommes, avant le tems des récoltes, aux païfans qui trés-fouvent font dans le befoin. Dans ces conjonétures, le capitalifte fait prefque toujours la loi a 1'emprunteur qui s'engage de rembourfer la fomme qu'on lui avance en denrées ou marchandifes de la récolte .prochaine. Les vins, les huiles, les bleds, la foie & d'autres pareils articles font ordinairement les objets fur lefquels les capitaliftes dans ces païs font leurs fpéculations. 11 n'y a point d'années qu'ils n'en retirent un bénéfice au moins honnête,&il arrivé fréquemment qu'ils font des profits confidérables; on en fera peu furpris fi l'on fait attention que les capitaliftes en avancant leur argent aux païfans ftipulent expreffément dans leurs conventions, que la valeur leur en fera délivrée en marchandifes au prix qu'on fpécifie, qui prefque toujours eft fort au-deffous de ce que ces marchandifes vaudront probablement au tems de la récolte, quand même elle feroit abondante. On voit dans ces fortes de fpéculations des exemples de bénéfices de 80 & même 100 p°; les plus ordinaires font depuis 10 jufqu'a 30 & même 50 p?. C'eft principalement dans les païs méridionaux, comme dans 1'Andaloufie, la Catalogne & le Royaume de Valence en Efpagne; dans la Provence, le Languedoc, la Bourgogne, la Champagne & quelques autres provinces de France; le Piémont & d'autres païs en Italië, que ce Commerce fe fait avec le plus d'avantage .pour ceux qui s'y livrent avec une fage circonfpection. 11 y a dans ces différens païs beaucoup de négocians étrangers qui s'y font ètablis, afin d'y faire le Commerce de commiflion & de fpéculation en même tems , en achetant, foit aux habitans même de la campagne, foit a de riches particuliers qui ont acheté de ceux - ci les fruits de la récolte, les articles qu'il leur faut pour envoyer a leurs amis dans 1'Etranger. Ces derniers, s'ils font ètablis dans quelque port du Nord font dans I'ufage d'indiquer a leurs Commiflionnaires dans le Midi de l'Europe, une Maifon a Amfterdam ou quelquefois un Banquier a Paris, fur qui ces Commiflionnaires peuvent fe rembourfer de leurs débours. On peut, au furplus, confulter la -deflus les remarques que nous avons faites touchant les ordres, achats, rembourfemens, expéditions & refponfabilitë des commiflionaires, au ChapitreVII du deuxieme Livre de ce Volume. liii 2  TABLE des MATIERES CONTENUES DANS LE PREMIER VOLUME. INTRODUCTION. P"gL LIVRE E AVANT.P ROT OS. 35 CHAPITRE I. Commerce des Provinces-Unies. ^ § r. Compagnie des Indes Orientales. ibid S ii. Compagnie des Indes Occidentales. 2 Vins. Ibid. 5 f Eaux de vie de Languedoc. Ibid. I ui Vm de Haute - Chaloffe. A Bayonne.