667   E S S A I SUR L'INFLUENCE DE L'ESTOMAC SUR TOUTES LES OPÉRATIONS de l'économie animale; Suïvi d'une courte expojition des dïfférentes maladies, qui dépendent du dérangcmcnt des fonclions de. ct vïfeere, 6' d'un moyen certain pour les combattre. Var M. D'ACHER, A AMSTERDAM; Et fe trouve A PARIS, Chez x' A u t e u r , me Jacob , N.° 39. M. DCC. L X X X V.   A SON ÉMINENCE MONSEIGNEUR £>Ë LUYNES, Archevéque-Vicomte de Sens, Primat des Gaules & de Germanie , AbbéComre de Corbie, Commandeur de TOrdre du St Efprit, &Cs &c. Monseigneur, Le dcfir de me rtndrt utïh h tnes femblabies, m'engage A mettre au jour l'Ouvrage que f ai Vhonneur de vréfenter aVOJRE éminence. Soufre^ A ij  4 Ê P ï T R E. qtftn Ie publicnt fous vos aufpices, je. faifffe cette occafon pour vous térnoigner publiquemcnt la reconnoiJJ'ance dontjefuis pénétré pour les bontés dont VO TR E ÉMINENCE m'honore dcpuïs long. temps. Ne craigne^rien des épanchemens de mon cozur; je n'ignore pas combien votre modejiie redoute les éloges, je me les interdis. Ic fais qu'une naijfance Muf re, des dignités érninentes, & tous les autres biens dont les hommes ont coutume de s'enorgutïllïr 3 ne font a vos yeux que des avantages frivoles. Vous releve^l'éclat de la pourpre Romaine par vos vertus \ vous étes le père des malheureux } votre main compatijjante eft toujours prete a ejfuyer leurs larmes ; maïs je' m'appercois que je pajferois aifement les bornes que je viens de me prefcrirc, f ma foumijjïon a vos ordres ne me réduifuit au filence. Je fuis avcc un trés-profond refpecl^ AioNSEIGNEUR , De Votre Éminence , Lc très-humble & trèjobéifTant ferviteur, D'ACHER.  A VA NT- PROPOS. C'EST le fort de routes les non velles découverres d'cprouver des contradictions : c'eft une véritc dont Thiitoire des Sciences peut fcurnir plus d'une preuve. Maïs, pour me borner a Ja Médecine 3 qui eft-ce qui ionore que 1'émétique, ce remede aujourd'hui fi en vcgne, fut urofcrit dans fa naiiTance par un Arrét du Parlement de Paris, donné en conféquence d'un Décret de la Faculté de Médecine? N'a-t-on pas pouifc ia chaleür jufqu'a intéreffer les loix divines & humaines dans cette difpute? Je ne parlerai point des clameurs excitées par les découvertes de M. Stork & de Wan-Svieten , par réJeclricité médicale, & par le magnétifme animal; ces procés font encore, en quelque forte, fur le Bureau, & il n'tft perfonne qui ïfen föit inftruit. Qu'un Phyfkien, qu'un Chymifle, qu'un Méchanicien annonce une décou- A ii]  6 AVANT-PHOPOS, verte qui paroifTe combatrre les idéés recues, auffi-tót Ie Public eft inondé de Brochures. On difpute, on s'échauffe , on Ie traite mutuellement de vifionnaires & d ignorans; mais ces querelles fe bornenr aux Savans , rarement le Public y prend-,1 quelque part. II n'en eft pas de meme en Médecine; comme la fanté des Litoyens eft lobjet de cette Science, chacun fe croit intéreflë a-fes progrès. Ainü, a peine un nouveau remede eft-il annoncé qu'il fe forme auffi-tót deux partis. I e peuple, avide de nouveautés, adopte toujours fans examen tout ce qui a la plus légere apparence d'uplité; & les gens de i'art, trop prévenus en faveur de leur methode, décrient toute innovation comme autant d'incurfions fur leur domame. L'inventeur du nouveau remede n eft pas ménagé; on lui prodigue libéralement les épichères flateufes d'ignoranr^d'impofteur, de charlatan; j'avoue que c eft le plus fouvent avec raifon, & que la plupart des poftèiïeurs de prétendus nouveaux remedes méritent routes ces dtjnominarions, Les gens de Part ne font pas toujours injuftes ; il faUt m'ême convemr qu'il y a, principalement dans cette kapitale, plufieurs Médecins Philofa-  AvANT-PROPOS. 7 phes, qui, connoifiant les bornes de nos connoiUances actuelles, loin de décrier toutes les nouvelles découvertes, ont la fageffe de les foumettre a Texpérience, & tirent prudemmenr parti de celles qui leur paroitfènt utiles; mais les fuffrages de quelques hommes éclairés, quoique propres a confoler du mépris d'une foule d'enthoufiaftes, font fouvent des barrières infuffifantes contre leur acharnement. Ces réflexions m'onr empéché pendant long-temps,demettreaujourlepetitElTai que je publie aujourd'hui, il feroit encore dans mon porte-feuille , fi des amis , temoins des cures furprenantes que j'opère chaque jour, ne m'avoienr repréfenré que le bien de Thumanité exige que je les fafïè connoitre au Public; qu'en me bornanr a employer, dans le filence, Ie remede dont je fuis Polfeffeur, j'enfouifTois un rréfor, qui, paria publicité, deviendroit d'une utilité plus générale. Je me fuis enfin rendu a ces raifons: je n'ignore point a quoi je nrexpofe, je prévois que mes idéés fur la caufe des Maladiesleront traitées d'abfurdité & de paradoxe , ma pratique d'empyrifme , mes obfervations de fables, ma conduite de charlatanifme, 6c mon Remede de Aiv  8 AvANT-PROPOS. felle a tous chevaux, de moyen ineflicace, & je ferai fort heureux fi on ne va pas jufqu'a le qualifïer de préparation meurtriere, & a me traiter d'empoifonneur. ^ Rien ne me feroit plus aifé que de détruire ces difrérentes imputations. Par exemple, je juftifierois mes idéés fur les caufes desmaladies, par 1'incertitude qui regne fur cette matiere; je prouyerois cette incertitude par la diverfité des opinions des Médecins les plus célebres; je démontrerois que chaque Ecrivain a eu fa facon de penfer particuliere a eet égard, cToïi je concluerois qu'il nfeft bien permis d'avoir la mienne. Je pourrois encore démontrer, que la caufe que j'indique n'a rien de plus abfurde, que 1'Archée de Vanhelmont, 'les Fermens des Chymiftes, les Acrimonies de Eoerhaave, & peut-être même que PAction du principe vital de quelques modernes, calque fur le fentiment de Sthal. Mais je ne propofe mes idéés que comme de ürnples conjectures. Je n'y tiens pas beaucoup. Qifon en penfe ce qu'on voudra; cela ne change rien a la pratique. Quant k eet article, je conviendrai que 1'expérience eft mon feulguide, & qu'en  AVANT - PROPOS. 9 cela je fuis 1'exemple d'Hypocrate, de Sydhenam , de Baglivi , & de tous les grands Médecins de tous les temps & de tous les pays. Je prouverois la vérité de mes Obfervations, & par le témoignage même des perfonnes qui en font le fujct, qui font toutes dignes de foi, & d'une manière encore plus convaincante, en opérant ious les yeux des incrédules les mémes guérifons que celles qifils ofent nier. Je me laverois du reproche de cKarlatanifme en fatfant voir que loin de mettre tout en oeuvre pour me procurer des malades, loin d'avoir recours a des fourdcs menées & a des moyens bas, pour m'attirer la confiance, je refufe très-fouvent de me charger de ceux qui ont recours a moi; prelque toujours j'exige que le Médecin ordinaire du malade foit témoin de ma conduite; ce n'eft que chez les Pauvres que je me difpenfc de cette précaurion , les traitant gratis. Enfin, a Tégard de la mukiplicité des vertus de mon remede, je demanderois ii un remede eft mauvais paree qu'il produit plufieurs efFets différens ? N'y a-t-il pas un grand nombre de fubftances dans lefquelles on reconnok dts propriétés di-  13 AVANT- PROPOS. verfes? Le quinquina, par exemple, eft reconnu comme fpécifique contre les fièvres intermittentes, comme un excellent antiputride, & comme très-efficace contre la gangrene. L'antimoine ne jouit-il pas d'un grand nombre de vertus > & le mercure, ne Tadminiftre-t-on pas avec fuccès contre une foule de maladies > S'il fa ut en croire les Médecins des eaux minérales, iJ n1eft aucune efpece de maladie qui réfifte a Tefficacité de ces eaux. Or, ft la nature a accordé tant de propriétés a la méme fubftance , eft-il donc ablolument ïmpo/Lble a Tart d'imiter jufqu'a un certain point, fes opérations ? & de ce qu'on, n'auroit pu y réuffir jufqu'a préfent s peut-on, en bonne !o£;ique, en conclure qu'on y réufTira jamais > Le grand nombre de vertus que j'attribue a mon remede n'cft donc pas une raifon d'en nier la réalité; c'en feróit tour au plus une, fi ces vertus étoient contradictoires: or, il fuffit de lire mes Obfervations pour fe convaincre qu'elles ne le font pas. Mais, me dira-t-on, peut-étre, fi ce remede réunit tant de qualitésprécieufes, c'elt un crime de leze-humanitéque de le' tenir enveloppé des ombres du myftère. Ce reproche, tout fpécieux qu'il eft, n'a  AVANT-PROPOS, II rien de bien folide. Les découvertes les plus heureufes font fouvent 1'efFet d'un pur hazard. J'en conviens ; mais ce hazard ne les préfente, pour 1'ordinaire , qu'a rhomme laborieux, qui confacre fes veilles & fa fortune a des recherches utiles. On peut donc, avec raifon, les regarder comme le prix de fes travaux. Or, y a-t-il de propriété plus légitime ? Et quelle eft la loi qui fait un crime de conferver fa propriété, & d'en jouir? Un bon remede Ceftè-t-il d'étre eflicace s'il ne devient public ? La Médecine n'a-t-elle une foule de préparations falutaires qui ont été fecret-r tes pendanttrès-long-temps? N'employet-on pas tous les jours des remedes dont la compolition eft abfoiument ignorée ? Efton d'accord fur la nature de l'ambre & du cachou ? Et qu'importe , en effet, qu'un remede foit connu ou non ? le point eifentiel c'eft qu'il foit efficace. Je ne nierai pas que la liberté illimitée de diftribuer des remedes fecrets eft fujette a des grands inconvéniens. Elle peut donner lieu a des abus funeftes; mais la fageftè du Gouvernement, qui les a prévus a pris les mefures les plus effïcaces pour les prévenir. C'eft dans cette vue qu'on a formé une Compagnie compofée  AVANT - PROPOS, de Médecins éclaires, qui ont foin de faire paffer les nopveaux remedes par le creufet de 1'expérience ; & qui, après un mür examen, adoptent ceux qu'ils jugent utijes & rejettent ceux qu'ils trouvent nuilibles ou inefficaces. m Je n'ai pas cherché a me fouiïraire au jugement de la Société Royale de Médecine. J'ofe même avancer avoir fait tout ce qu'il étoit nécefTaire pour mériter fon lufFraoe. Je me fuis adreffé a cette Compagnie. mm m'a nommé deux Commilfaires , MM. Andry &Thourette; j'aidécouvert la compofition de m0n remede k cesMeffieurs. J'ai demandé qu'il me fut confié un certain nombre de malades, pour les traiter fous Ieurs yeux. La difficulté d'en pouvoir réunir en méme-temps, un nombre fuffifant, a empêma j'eflet ^C ma demande; mais a défaut, MM. les Commilfaires me promirent de fuivre les traitemens que j'entreprendrois k mefure qu'ils fe préienteroient; en conlequence, je les ai requis plufieurs fois de vouioir bien fe tranfporter chez quelques malades. Mais les nombreufes occuoations dont ces Meffieurs font accablés , leur ont très-rarement permis de ferendre  AVANT-PROPOS. 13 & mon invitation. C'eft ce qui m'a obligé k nommer les perfonnes qui font 1'objet des Obfervations que je joins a eet ElTai, & a décrire les maladies dont je les ai guéries, afin de me mettre a Tabri de tout foupcon injurieux. Je fuis fi convaincu des Iumieres & de 1'intégrité de cette Compagnie favante , que je n'héfite point a lui ofFrir, publiquement, a foumettre mon remede a telles épreuves qu'il lui plaira ordonner, & fous les yeux de tels Commiiïaires qu'elle jugera a propos de me nommer. Comrne, fuivant 1'obfervation de MM. Andry & Thourette, la multiplicité des vertus de mon remede rend fon examen difficile & embarraftant, je vais en déterminer les propriétés d'une maniere précife. Ma préparation eft ftomachique, dépurative, & fondante. Je la donne comme fpécifique contre les dartres & toutes les maladies cutanées. C'eft fous ce point de vue que je fupplie Ia Société de la con* fidérer. C'eft contre ces fortes de maladies que les épreuves doivent être dirigées. Outre ce point capital, mon remede a produit de trés bons effets contre les fleurs blanches & les laks répandus; contre la  *4 AVANT- PROPOS, fcetite vérole , contre les écrouelles , & dans quelques cas, contre des cancers. Mais comme fur chacune de ces maladies je n*ai c, ue quelques Obfervations ifolées, je negarantispasque mon remede foit infaillible dans ces circonitances. Je me borne feulement, a eet égard, a dire que ces differentes qualités font fi précieufes , qu'elles méritent bien d'être conflatées par un plus grand nombre d'expériences. Aurefte, ma Liqueur ne poflëda-t-elle réellement que la vertu anri-dartreufe i dont je garantis la réalité, je penfe qu'elle feroit bien digne de fattention de la Société Royale de Médecine , & j'ofe rnême dire des regards paternels de noire Augufte Monarque.  E S S A I SUR VINFLUENCE DE L'ESTOMAC S UR TOUTES LES OPÊRATIONS BE L'ÉCONOMIE ANIMALE; Suivi (Tune courtt expofition des différente* maladies, qui dépendent du dérangement des fonciioTis de ce vifcere, & d'un moyen ccrtain pour lts combattre. Le tableau des infirmités fans nombre dont Ia yie de 1'homme eft afflige'c, a fans doutc fait croire a des Philofophes ehagrins, que la douleur eft inféparable de la condition humaine. L'homme eft né pour fouffrir, nous difent-ils : paradoxe e'trange I Les peines, tant phyfiques que morales , font au ffioins, en grande partie, les fuires des vices de la fociéte'. Combien de maux feroient inconnus i rhomme, s'il ne fe fut jamais écarté des loix de la nature! Mais en vain leloquent Roufleau a-t-il fait tous fes efForts, pour nous ramener i la fimpli-  ï6 Essai sur l'influrnce cité des mceurs du premier age; 1'empire des paffions eft aujourd'hui trop affermi; le luxe, en augmentanr le nombre de nos jouiiTances, a mukiplié nos befoins, & la privarion de bien des chofes fuperflues & inconnues a nos peres, feroit pour nous un mal réel, & plus incommode , peut-ctre , que tous ceux auxquels on voudroit remédier. LaiiTons donc aux moraliftes le foin de réformer les mceurs: en attcndant Ie fruit de leur zèle , tachons de foulager 1'humanite' fouffïante; c'eft en s'empreffant a fecourir fes femblables qu'on acquiett des droits inconteftables fur leur reconnohTance. Depuis environ un fiècle que le flambeau de Ia faine philofophie éclaire 1'Etirope, la Médecine a produit une foule de grands hommes, dont les noms ïeront, fans contredit, immortels. Les Ouvrages des Bocrhaave,desWan-Swietcn, des Halier, des Linarus, des Morgagny, &c. fcmblent avoir porté cette 'fcience a fon plus haut période. A la lefture de ces favans écrirs, on feroit tenté de croire que leurs auteurs ont pris la Nature fur le fair; ils expofer.t les caufes de toures les maladies, avec une fubrilité merveilleufe; aucune difticulté ne les arrête; ils ont mis a contribution les trois règnes de la Nature, pour en rirer des remèdes efficaces : & graces aux progrès immenfes de la Chimie, 1'arr de préparer fes médicamens & de les combiner, eft fondé fur des principes certains: & cependanr, malgré les travaux de ces grands hommes, I'apoplexit, 1'épilepfie, la rage, le cancer, la goutte & bien d'autrcs maladies, pafTent pour être incurables. Les paralyfïes, les Jiydropifies, les écrouelles, les dartres, ies fleursblanches, font fi rebelles, qu'on les regarde, avec raifon, 4  DE Ï/ESTOMAC. ty raiion, comme la pierre d'achoppement de la médecine. Suivons, en effet, le médecin le mieux inftruïl, au litdu malade; il ne marchera qu'i titon: enfin , il ne prefcrit qu'avec défiance les fecours que les auteurs de matière médic.ale annoncent comme infaillibles. Quels font les ohftacles qui s'oppofent aux progrès de la pratique de 1'Art de guérir ? Si je ne me trompe, c'eft que les médecins, éblouis par des théories féduifantes, ne confukent pas alTez 1'expérience: on jetteroit, peut-êtrc, un grand jour fur cette partie, fi, au lieu d'attribuer chaque efpèce de msfladie i une caufe particuliere, on les regardoit toutes, ou prefque toutes, comme partant d'une fource commune, & fi, au lieu de trak ter chaque efpèce d'une manière différente, on s'appliquoit a découvrir un moyen propre a combattre la dépravation primitive, qui donne lieu a tous les autres dérangemens, fauf a aiïbcier ce nouveau fecours, fuivant les circonftances, avec les remèdes convenables a chaque cas particulier. Mon idéé paroirra peut-étre abfardé a bien des gens; on me reprochera, peut-étre, de vouloir faire revivre 1'or potable, la panacée univerfelle, & les autres rêveries des alchimiftes ; mais mon opinion, quelque fingulière qu'elle paroiffe, n'eft pas dépourvue de fondement ,• je puis même affurer qu'elle eft confirmée par une longue expérkncc : je vais tacher de la développer dans eet Effai. Toutes les maladies, en général, dépendentde 1'impreflion de quelque caufe étfangère , fur le corps humain. Ces caufes font 1'air, les viciftitudes, des faifons, les fubftances, tant folides que liquides, qu'on introduit dans les premières voies, foit £  18 Essai sur l'influence comme alimens, foit comme médicamens, foitdans toute autre vue ; les venins contagieux, qui infectent nos humeurs, quelle que foit la voie par !aquf-lle i!s y pénètrent, & les differente* paffions qui agitent notre ame. Icsakératior.s produitespar ces diverfescaufes, different entr'clles a Faifón de leurs marches, de leurs durées & du danger qui les accompagne; ce qui a donné lieu a la divifion de toutes les maladies en deux c'.aiïes pnncipales. La première comprend celles qui parcourent leur période dans un temps déterminé, dont Ia durée ne va pas au-de!a de 1'efpace de q-. arante jcurs, & qui font touours accompagnées d'un danger plus oa moins grand; c'eft ce qu 'm appelle maladies aigues: telles font les Pleuréfles, les péripneumonies, Ia penite vérole, la i'ougeole, toutes les cfpeces de fiévres continues, foit putrides, feit malignes, &c. On range dans Ia fecondc claflè, toutes les maladies dont la durée n'eft point bornée a un temps limité, & dont le danger n'eft point prefTjrt:on les nomme chroniques. De ce nombre font la phthifie, 1 'hydropifie, la paralyfie, 1'épilepfie, la grutte, les érrouelles, le cancer, les dartres , les fleurs blanchcs & une fcule d'autrcs maux, qui nous rendent Ia vie infup portable. Suivant mon opinion, Ie dérangement des digeftions eft la caufe efficiënte, ou au moins concommittnnte de prefque toutes les maladies. Rien ne me feroit fi aifé que de prouver mon affertion a 1'égard des maladies aigues: il me fuffiroit de mettre fous les veux de mes lecleurs ce qui fe paffe che7 les malades, qui en font attaqués; 1'énaiffeur, h blancheur, 1'empatement de !a langue, la puan-  de l'Estomac. tg teur de 1'haleine , les naufées & les vomilTemens qu on obferve, en pareil cas, atteftent le mauvais etat des premières voies. II paroff inconteftable que les difFérentes efpèces de fievres, foit putrides, foit malignes, ne dependent que d'une fuite de mauvaife digeftions; mais il n eft pas aufiï évident que ces dérangcmens foientlafource directe des fièvres infbmmatoires & des maladies éruptives, telles que les pleurefies lespetites veroles, &c. J'en convie'ns; «pendant' peur pcu qu'on veuille fe donner la peine de réfléchir fur ce qui arrivé dans ces circonftances, on fora oblige d avouer que les fonéïions de 1'eftomac lont toujours troublées, en pareil cas, & que cela concourt avèc la caufe principale a rendre la maiadie beaucoup plus grave. Je n'infifterai pas davantage, cependant, fur les maladies aigues. Leur guérifon eft prefqué entiérement Imnrage de Ia Nature. Ceft relati vernet a cette clafTe que le père de la MérVme a dit avec rauon -Natum rfiorborum mtdicatrte. Le Medecm n eft proprement que le miniftre de cette lage m.ere. Son devoir fo borne a examiner fa tnarche avec attention, & a feconder fes efforts lorfqmlsfont infuffifans. Hipocrate nous en fait line lo, exprefie. Qua natura vcr.h co duccl dum, dit ce grand homme. En vain 1'efprit d e l'E stomac. 33 II.' OESEE.VATI ON. M. de Rouftere, Chevalier de Saint-Louis, Commiffaire - Ordonnateur des Guerres, d'un tempérament fort bilieux, avoit, depuis longtemps, 1'eftomac fort dérangé; il étoit fujet ï des coliques affreufes. II avoit des obftruétions au foie & la jauniffe. II étoit d'une maigreur & d'une foiblefte extrêmes.Uneinfomnie continuellc achevoit de le defiécher. Les Médecins les plus célèbres lui avoient adminiftré tous les fecours de 1'Art; ils le regardoient comme incurable. Ce fut dans eet état qu'il s'adrefta a moi. Je lui fis prendre mes Eaux, compcfées avec trois cuillerées d'Elixir fur une pintc d'eau, qu'il coupa avec égale quantité de limonade. II buvoit tous les matins trois gobelets de ce melange, &z un après fon diner, coupé avec de 1'eau; il mettoit da fucre dans chacun. II les fentit travailler beaucoup les premiers jours dans tout le corps, elles lui accafionnoient des mal-aifes & des douleurs aigué's aux parties engorgées. Ses digeftions fe faifoient néanmoins beaucoup mieux ; je lui fis alors couper mes Eaux avec le tiers de lait, quoiqu'on le regardat comme un poifon dans fon état, il pafta trés-bien. Son appétit , fon fommeil, les digeftions fe rétabJirent, & peu-a-peu, avec ce régime limple & doux, & quelques lavemens & purgations analogues a fon état, je le ramenai a la fanté, dont il jouit. Le meme, a fon retour des Siégesvde Mahcn & de Gibraltar, avoit entièrement épuiféfafanté, tant par les fatigues, que par les remedes que le délir de guérir faictoujoursprendreimprudemmenc C  34 ESSAI SUR L'INFLUENCE aux malades: i! étoit attaqué de difFérentes indifpofitions, qui avoient mis fon eftomac dans Ie plus mauvais état; il eut des coliques violentes, a Ia fuite defqueiles fe déclara une dyffentcrie, & une hémorrhagie qui I'avoient réduit dansle marafme; il étoit abfolument fans force; les remedes les plus fagement adminiftrés , pendant plus d'un mois, par des Médecins célèbres d'Avignon, oü M. de Rouffiere s'étoit rendu, ne lui procuroient aucun foulagement. Alors, réduit au défefpoir, il pria MM. les Médecins de permettre de faire ufage de mes Eaux, leur déclarant les bons effets qu'il en efpéroit, ils y confentirent. En efFet, dans quinze jours de 1'ufage de ces Eaux , fon eftomac & fes forces fe rétablirent, les coliques violentes fecalmèrent, fon teint revint; le fuccès furpafla même 1'attente de MM. les Médecins, qui les lui firent continuer; & par le moyen des lavemcns purgatirs, & d'autres qu'il prenoit journellement compofés des racines de fraifier, & des bains, il fut dans un mois délivré de toutes fes incommodités, & dans un mois & demi il jouit de toutes fes forces, de maniere a pouvoir faire le voyage de Paris, ou fes affaires 1'appelloient. Les Médecins, témoins de cette cure, ayant befoin euxmémes d'aller prendre des Eaux , fe mirent a 1'ufage des miennes, que M. de Rouffiere leur céda, & ils s'en trouvèrent très-bien. M. de Rouffiere a continué 1'ufage de ces mêmes Eaux, depuis ce temps, avec le plus grand fuccès. Venei la Lettre qu'il m'écrivit: « Je vous ai pro» mis, mon cher d'Acher, que je vous informe» rois, a mon arrivée ici, de 1'époque a laquelle ». je quitterois entièrement vos Èaux; vous avez  d e l'E stoma c 3$ » vu au mois d'Oétobre dender, la feconde réfur» reélion que je leur dois. Ma fanté étoit entiè» rement rétablie, aptès en avoir fait un ufage » conftant, & non interrompu depuis le mois » d'Avril 1783. Elles m'ont rendu, mon cher » d'Acher, une fanté plus brillante & plus florif» fante encore que je ne 1'avois avant mon » départ pour Minorque & pour 1'Efpagne; mon » eftomac continue ï digérer parfaitement, & je » fuis même fort engraiffé depuis mon départ de » Paris. En rendant juftice ï 1'excellente pro« priété de vos Eaux, je vous renouvelle, avec » autant de reconnoifTance que de plaiiir, les » aflurances bien fincères de 1'inviolable attache» ment avec lequel j'ai 1'honneur d'être, &c. Signét DE RoUSSIERE. 111.e Observation. Mademoifelle Colet, de Pontchartrain, étoit confumée, depuis fix mois, par une fièvre lente, avec redoublemens. Son eftomac étoit fort délabré; elle y reftentoit, de temps en temps, des pefanteurs &r un gonflement confidérable; elle fe plaignoit d'un grand feu dans ce vifcère. Elle n'avoit point d'appétit, dormoit peu. Elle avoit la jauniffe & étoit très-maigre; elle s'étoit tranfportée en cette ville, pour y faire des remedes, qui tous avoient été infruclueux. Je lui fis prendre mes Eaux, compofées avec deux bonnes cuillerées d'Elixir fur une pinte d'eau, qu'elle coupa avec égale quantité de limonade, % le jour de 1'accès, au moment du frifton , je lui fis prendre de fuite & dans 1'intervalle, C ij  36 ESSAI SUR i/lNFLUENCE une pinte de ce mélange froid, qui lui procura une fueur abondante; & dans le chaud, on continua de lui en fervir, alors un peu chaud. Je la purgeai le lendemain avec la purgation N° 4. Elle continua le jour fuivant, & a 1'heure de 1'accès, de prendre la pintc d'eau comme le premier jour! L'accès fut très-petit. Elle fe purgea le lendemain, elle neut pas le troifième. Sa fiévre difparut, fon efiomac fe rétablie1'appétit & le fommeil revinrent, fesdigeftions furent parfaites, & dans un mois de 1 ufage de ces Eaux coupées' avec de la limonade, elle fut entièrement guérie. Le même traitemert a eu un pareil fuccès dans les fiévres tiercés. Sur un grand nombre de perfonnes que j'ai traitées, fort peu ont eu le quatrieme accès. IV.e Observation. M. le Curé de Pontchartrain, oncle de la malade précédente, avoit 1'eftomac dans un état fi déplorable, qu'il rejettoit fes alimens par labouche, prefque dans le même état qu'il les aroit pris. II étoit, de plus, cruellement tourmenté par une retention d'urine. On étoit obligé de fe fervir de la fonde. Les Médecins défefpéroient de fa guérifon , ils 1'avoient abandonné. Mademoifelïe Colet, fa nièce, vint me prier de lui donner de mon Eau, comme dernière refiburce. Je la compofai avec quatre cuillerées d'Elixir f.;r une pintc d'eau, & la lui fis couper avec partie égale d'une tifane faitc de bois de bouleau. On ne fut pas peu étonné du foulagement qu'elle lui procura. Dès le premier jour, le malade urirti avec aflez de facilité, & ne rejetta pas le bouillon.  DE L'ESTOMAC, 37 Peu-a-peu 1'eftomac fe rétabfit, les forces revinrent & dans 1'efpace de quinze jours, fa fanté fut retabhe. M. de Maurepas s'intérefloit beau! coup a ce malade, & fut fi fürpris de cette cure d apres le rapport que les Médecins de la Cour' quil avoit envoyé au fecours de ce Curé luï care F, tdr raAmaladie> ^ defira connókre cette Eau & fon Auteur. V.c Observation. deS?01^^ ¥l> Femme-de-chambrc fi delabre, quelle ne pouvojt rien digérer. Elle fim el, P-Uf' t0urmente'e Par vertiges continue!*, qui la mettoient hors d'état de faire fo» We; de manière qu'elle étoit fur le point de 1Z Werffi a ,G^!te- rE"e aV0k d« obftrudions & une difficultede refpirer. Suffoqué par Ia bile elle avoit en vam éprouvé tous les fecours ordl' m. es admmiftrés par les mains les plus habiles Je lui fis prendre de mon Eau avec de ia limonade dans peu de jours fon eftomac fe rérablit; les di^ geft.ons fe firent mieux, & J Yzidc de quelques remps 3 ' ^ ^ ^ privée dcPuls W VI.e Observation. M. de Fargés, Intendant des Finances, % deiiJvv Pn'a °° Efu' comPofee avec trois ctiillèrée* dEkpr ftomacluque fur une pinte d'eau, fis meier avec parne égale d'une infufiou de fleur* de mauves, d'une fiévre & d'une toux trés-opmatre, quile tourmentoit depuislong-temps, & C iii  38 Essai sur l'influence qui avoient réfifté a tous les remedes. L'eftomac' dont le de'rangement étoit au demier période, fe rétablit de jour en jour, par 1'ufage de cette même Eau, que je lui fis couper, après que la fiévre eut celTé, avec du lait. II iju foin de les continuer pendant long-temps, & il lui doit la fanté conftante dont il jouit. VII. C Observation. M. le Marquis d Efpagnac avoit l'eftomac trèsdérangé; fes digeftions étoient très-laborieufes. II fe plaignoit, de plus, d'un reflerrement trèsdouloureux de la poitrine, qu'il attribuoit a la peinture. II étoit devenu fort rnaigre. Mon Eau, compofée avec trois cuillerées d'Elixir fur une pinte d'eau, dort je lui faifois prendte trois gobelets tous les matins, m^lée avec moitié lait, & un , après fon repas, mélée avec de 1'eau ordinaire & un peu de fucre, lui ont rendu la fanté & 1'embonpoint. VIII. e Observation. M. le Baron d'Efpagnac, d'un tempérament fort bilieux, avoit 1 eftomac fort détangé, & il éprouvoit un mai-aife conrinuel. II étoit fujet a des attaques d'apople^ie. II a été délivré de toutes fes incommodités par 1'ufage de mes Eaux. Madame la Baronne d'Efpagnac, qui en a pris nn verre, le matin, pendant quelque temps,.s'en ell fort bien trouvée. * m. Mennöry, Curé de S. Etienne , a Melun, demanda au ficur d'Acher de ces Eaux, 1 ritre de charité, peur un pauvre ouvrier, qui avoit  de l'Estomac. 39 l'eftomac fi dérangé, qu'il étoit hors d'ctat de travailler pour fe fubftanter. Voici ce qu'il lui marqua par fa Lettre du 22 Seprembre 1783. « Le pauvre malade, pour Iequel je m'inté» refie, a pris vos. Eaux ftomachiques, (cora» ppfées de trois cuillerées d'Efixir,fur une pinte » d'eau) & coupée avec moitié d'une infufionde » camomille, & le foir avec de leatide rivière, » mêlée d'un peu de fucre, ainfi qu'après font » diner. Son eftomac fait aéhtellement fes fonc« dons; & cette efpèce de Iangueur & de roal» aife, qui le mettoient hors d'état de travailler, » fe font diffipées ; il me charge de vous faire les » plus finceres remerciemens. J'ai 1 honneur d'étre, &c. Signe, Monnory, Curé de S. Etienne. IX.C Observation. M. Martin, premier Secrétaire de M. Le Noir, Lieutenant-Général de Police, étoit incommodé,' depuis bien long-temps, par une pefanteur d'eftomac confidérable, & fe plaignoit d'une barre qui ferroit toute la région de ce vifcère. Ses digeftions étoient laborieufes, & il n'alloit a Ia garde-robe que tous les huk a dix jours, a force de prendre des remèdes. II étoit fujet d des migraines violentes, aun mal-aife continuel, &a une grande crifpation dans le genre nerveux. Lors de 1'accès, fes pieds , & les doigts de fes mains fe tournoient; a la fuite, il venoit un fpafme qui lui occafionnoit les douleurs les plus violentes. II s'eft délivré de ces incommodkés par 1'ufage de mes Eaux, compofées avec trois cuillerées d'Élixir C iv  40 Essat sur l'influence fur une pinte d'eau, coupée avec de 1'eau ordinaire & du fucre, qu'il n'a pas difcontinué, depuis prés de quatre ans, tous les matins , & après les repas. II continue toujours avec le méme fuccès. X. e Observation. Madame la DuchelTe de *** étoit affectée de la poitrine. Elle avoit une toux très-fé^he; le lait lui avoit été prefcrit par les Médecins; mais fon elTomac, qui étoit en tfès-mauvais état, ne pouvoit pas le fuppnrter, malgré tous les moyens que la Médecine a imaginés pour le faire paffer: elle eut recours i mes Eaux, qui, melées avec le lait, produinrent les effets les plus heureux. XI. e Observation. Monfeigneur 1'Archevêque d'Embrnn, fatigué depuis long-temps par un rhume opiniatre, qui ne lui laifïbit gouter aucun repos, ayant d'ailleurs l'eftomac rrès-délabré, & une douleur au cöté, a recouvré la fanté 4 la faveur de mes Eaux, que je lui faifois prendre , Ie matin & le foir, mêlée avec égale partie de lait, & avec de 1'eau ordinaire, après Ie repas. Ce Prélat, a qui j'avois donné quantité de mon Elixir, pour les pauvres d'Embrun, m'a afturé avoir fait un nombre infini decuresa 1'Hopital, par leur feul ufage, &queles Sceurs de charité avoient rendu la fanté ad'autres, dont les Médecins défefpéroiert de Ia guérifon. Voici la Lettre que ce Prélat m'écrivit a ce fujet: « Vos Eaux, mon cher d'Acher , produi» fent des effets merveüleux dans cette Ville; » les ScBurs de 1'HöpitaI les adminiftrent a leurs  DE L'ESTOMAC 41 » malades, avec tout le fuccés qu'on pouvoit en » efpérer (1). » Mon frere fit, il y a quelques jours, une cure » furrrenante avec vos Eaux ; je lui en avois » laifie une petire provifion en paflant chez lui. » Un malade, de fes voifins, attaqué d'une fievrc » putride maligne, & abandonné, jetoit toute fa i> familie dans le défefpoir; fa femme, que mon » frere appercut dans la plus vive affliétion, lui » en demanda la caufe; elle lui répondit que fon » mari étoit agonifant, & qu'il alloit mourir. II » lui offrit de lui donner de vos Eaux, en lui » prefcrivant la méthode avec laquelle elle de» voit les adminiftrer au malade ; ce qu'elle fit, » «Sr deux jours après, elle vint le remercier, en » lui annoncant que fon mari étoit hors de dan» ger. » J'ai oublié de vous dire, que j'ai pris im » foir, par mégarde, un verre de vorre Elixir » pur, fans autre inconvénient. » Je fouhaiteque vosd^couvertess'accréditent » de plus en plus, pour le bien de 1'humalité. » Vous connoilTez, mon cher d'Acher, les fenti» meus fincères avec lefquels, ie fuis, &c. P. L. Archevéque & Prince d'Embrun. XII.e Observation. Monfeigneur 1'Evêque de Séez, premier Aumónier de Monsieur, avoit l'eftomac entièrement dérangé ; fes digeftions étoient très-laborieufes. (t) Le (ieur d'Acher les donaoit gratis, pour la diltributïon des Pauvrcs,  4* ESSAI SUR L'INFLUENCE Attaqué d'un grosrhume, depuis long-temps, il avoit une fanté très-foible. Les remedes admiuiftres par ALM. Lieutaud & Ja Sonne, célèbres Médecins, n avoient pu la lui rétablir; le lait qui lui avoit ete ordonné, ne païTbit pas. M. Le Noir qm cprouyoit les meilleurs effets de mes Eaux' ij! eonftuHa d'y avoir recóurs; il en fit ufageelle lui firent pafTer le lait, & lui rendirent la finre dom d etoit privé. M. de la Sonne, . qu\ il fit naga effets merveilleux de mes Eaux Je lm nn;e,Ffa. I! les continue tous les jours avec leuSfanté! ' d£PU1S °e tempS' d£ Ia meiI~ XIII.e Observation. M. Chiquer Confeiller au Parlement de Uj -n, a o:t I eftomac fort dérangé, depuis long-temps • ,J 3voit, tous les iours, fur le foir pn pent acces de fiévre. La bile ne couloitp s,' rf avoit des obftructions. Tous les remedes connus nayoient produit aucun effet. II ent ïrTF%%re-S ?UX' comP°^savec trois cuil- i'une, W Xir ,fUr Pinte d'ea" ^l,e JC cuipei, dans les commencemens, avec é-ale guantite dune infufion de zeft de citron Dans moins de quinze jours fon eftomac fut rétabli les acces de fievre difparurent; il les prit enfuité coupees avec du lait, qu'il aime beaucoup: elles Jui redonnerent fon embonpoint, dont il étoit pnvë depuis long-temps. II continue d'en prendre, tous les jours , un verre , le matin, & après fes repas; & depuis leur 'ufage, il' n'a pas refienti Ia moindre indifpofition, ni indigefrion auxquelles il étoit fi fujet auparavant. b *  DE I/ESTOMAC. 43 XIV.e Observation. M le Comte de Charo/neau étoit tourmenté d'une' toux cruelle, nuit & jour ; il avoit employé, inutilement, tous les fecours» ordinaircs II me fit prier dalier le voir aVerfjes chez M le Comte de Saint-Germam , ou ü etoit. Je lui fis prendre quatre verres de mon Eau, compofée avec trois cuillerées dElixir Avant que de fe couchcr , coupée avec moitie d'eau ordinaire & un peu de Vucre' II ne touffa prefque point dans la nuit. Je lui fis prendre la même dofe, le matin i une hcure de diftance d'un gobelct a Sre' II contimia le même remede pendant quatre jours, & il en fut entiérement delivre. XV.e Observation. M 1'Abbé de Gamanfon, grand Archidiacre d'Orléans , d'un tempérament fort bdieu*:, etoit dans le même état que le ^V™*™;* avoit, d'ailleurs, 1'eftomac delabre. Je lui prefcrivis mon Eau, melée avec dc J^™^^ dans huit jours fon eftomac fut retabli &: dehvie du rhume & de la bile qui le tourmetitoit. Dans tous les cas ou il y a des rhumes , , ai ordonne mon Eau , coupée avec du lait, ou de lorgeat ou avec une décoftion d'orge, de navets, de bouillon blanc, de fleurs de mauves,-™ autre tifane adouciffante, felon le temperament & 1'age du malade. XVl.e Observation. M. Francés Bataille, Receveur-Général des  44 Essai sür l'influence tót, ou Ja tifane 0UiT &UX ' C0UPées ^ ne <ïui ,eur convenoit le mieux. XVII6 Observation ^ihtxt'Ïranee L£Utena« des ttès-opiniarre avant 'l'fft qUC aUrffi d'l,n rhl!me - M* guéri at rmdéra^ > 1 eau de navets. ' coupees avec XVlIIe Observation recttTdi: tr^Mj^ - & avoit reftornVrfr ' 5 ' ,Marec"al de Briftac %crs ?S e^' Alimens les pJus' compofée aver faSe de mon Eau Ie tiers, fur den v V l -a,fois mmre > J'ai obfervé qu'elles font amics de l'eftomac, » & qu'elles favorifent la digeftion; elles divi» fent, & atténuent les humeurs, elles donnent » du reflbrt aux foüdes, & par conféquent, » elles font très-propres a entretenir, ou a ré». tablir 1'équilibre, fi néccffairc rntre les folides » & les fluides, d'oïi dépend la bonne fanté. J'ai » vu hier M. le Baron du ChStelet, qui continue » kfe bien porter : les dartres affreufes dont ii  48 ESSAI SUR i/lNFLUENCE •» étoit tourmenté Ie laiffent parfaitement tran» quille, & il a repris fon embonpoint; M. le » Doyen de Sainte-Opportune s'en loue beau•» coup: les femmes dont je vous ai parlé ne » font pas encore entiérement guéries, mais » elles vont tres bien ; elles continuent den »> faire ufage, en les coupant avec moitié eau *> d orge : Je n'ai pas eu o:cafion de les employer » jufqu'a préfent pour 1'apoplexie, & la pa.aly» fie; maïs je fuis infiniment perfuadé qu'elles *> lont très-falutaires pour prévenir ces maladies »> & garartir des rechütes, ceux qui en ont » déja éprouvé les attaques ; mais comme elles » lont fondantes, il eft effentiel de purger de » temjts en temps ceux qui en font ufage. Au » refte, Monfieur, c'eft un remede qui demande » du régime comme les autres, & fur-tout de » Ia fobriété le foir. » J'ai Ihonneur detre, &c. De Brotonne Médccin de la Rxulté de Paris. Ce 20 Décembre 1776. lettre de M. de la Boiffitre , Me'decin des Eopitaux.A Bergerac , du 13 Juillet 1783. « C'eft avec bien de la fatisfaéh'cn, Monfieur, » que je vous apprendrai que les deux per» fonnes pour lefquelles vous m'avez envoyc » vos dernieres Eaux, s'en trouvent a merveil» Ie: il y en a une d'entierement guérie , & » 1'autre va 1'ctre incefiamment; ce fera d'autant » plus agréable pour elles, que ce n'eft qu'après » avoir fait ufage d'une grande quantité d'autres » remedes, & fans fuccès, qu'elles fe font dé» terminées a faire uiage de vos Eaux : 1'une des » deux  de l'Estomac 49 » deux les redoutoit infiniment ; mais fur ce , que ie lui affurai que vous aviez bien vou.u » m'en faire connokre la compontion, elle ie » détermina a en prendre fans crainte. » Le Monfieur dont je vous ai park, ü y a » quelque temps, qui a été guéri par vos fcaux, » & qui craignoitque fes dartres ne revinflent, >, eft entiét ement raffuré: ce ne fut rien qu un >, peu de feu a la peau qui céda a deux bains tie>, des II fe porteamerveüle, a ete non-ieme» ment guéri de fes dartres, mais encore dune » langueur d'eftomac qui étóit prefqUC cor.n» nuelle ; ce qui ne me furprend pas , caï * » voir 1'effet de vos Eaux fur ce vifcere, ie luis » tenté de croire que c'eft plus en corrigeanc » les digeftions que de trute autre mamere, ». qu'elles guériffent les maladies de la peau. » Vous"me fcrez plaifir de m'envoyer encore » fix bouteilles i'Eau, pour une Dame qui a >. une dartre qui lui occime prelque touts, la „ poitrine; E'k orend aftuellemept des bains qui la difpoferont a une guérifon plus prompre. „ Je fuis bien aife , Monfieur , & par rapport » a vous, & par rapport aux malacks , de n avoir » que des bons témcignages a vous rendre des * effets de votre remede ; je fuis d uïtant plus » charmé de votre découverte, qiif 1 a^toujours » ( comme j'ai eu, ie crois, 1 honreur de vous le >, dire daas une autre lettre ) regarde les ma>, kdies de dartres , ou comme . trop diftcile.s. a » guérir , ou comme dangereufes a detrun e , » mais en général topjours comme tres-dange» reufes pour l'eftomac, non pas nar el! es-me» mes, mais par la quautité des dékyans cuon  50 ESSAI SUR L'lNFLUENCE » eft obligé d'employer dans Ja cure de ces » maladies. De manière que j'ai vu plus d'une » fois que, pour combattre des vices dartreux » on avoit entiérement énervé les forces dc > eftomac détrui: fes fonclions, fans extirper » Ie vice de la peau:vos Eaux n'ont pas eet » wconvement. J'ai 1'honneur d'être, &c Signé BÓÏSSIEK.E. rJl ^\Tf cmploy«^, pour les pauvres de » IHopital, les douze bouteilles que vous leur >> avez fait prefent, & dont je vous remercie; » elles ont fort bien réufïi, mais 1'HÖpital n'eft » pas aftcz riche pour faire cette dépenfe. Biljet dcM. Richart, M/decin , InfpeSeur des Hopitaux Militaires , qui connoiffbit la compofiuon de ces Eaux , & leurs %ons tjfets. « M. Richard a 1'honneur de fouhaiter bien » le bon jour a M. d'Acher , & de le prier de ■ lui envoyer quatre bouteilles d'Eau, pour quel» quun qui lui en a demandé >.. Zettrt de M de Clermont , dt Strasbourg f T^4' 1ui rend'ompte au fiJr malades * fi* Eaux fur di^rtns « Monfieur, l'Elixir va toujours fon train • » il a produit des effets merveilleux & j'ofe » meme dire miraculeux fur difFérentes per» lonnes, notamment M. l'Abbé Dufrêne *ou• verneur de plufieurs Princes Ruftes, aété'guéri  DE L'ËSTOMAC, St » fous la direction de M. la ChaulTe, Médecin » de 1'Höpital, d'une dartre qu'il avoit par tout » le corps. » Madame Cappe, femme de M. Cappe, Com» miffaire Ordonnateur des guerres , a Stras» bourg, avoit des gonflemens d'eftomac après » le diner, qui lui ótoient la refpiration; M. » Guerin, Médecin de 1'Höpital, lui a confeillé >» 1'Elixir qui 1'a remis dans fon état naturel. » M. Randouin, entrepreneur des ouvrages » du Roi, a Strasbourg, avoit l'eftomac dérangé »*au point de rendre les alimens tels qu'il les » avoit pris, immédiatement après le diner. Par /» le eonfeil de M. Guerin, il a fait ufage de » 1'Elixir, & aujourd'hui il digere bien. » Madame la Faye, femme du Garde-Magafiri j» des ouvrages & domainesdes Poftes , au Neuf»> Brifac, étoit dans le même état que Madartie n Cappe; elle a été guérie par 1'ufage de 1'Elixin » M. Pafquay , Négociant de cette Ville, tié » digeroit pas les légumes: par 1'ufage de 1'Elixir é » il peut en manger de toutes cfpèces, «Sc lés » digere très-biem » Enfin, plufieurs perfonnes de ma connoif» fance , qui en ont fait ufage pour dé'.abremenc » d'eftomac, m'en font les plus grands éloges, » Sc vous pouvez vous flatter de faire des » miracles. J'ai 1'honneur d'être, &c. Signé DE ClERMONT. Madame de Saint-Simon, Sceur de la Charité, k Bourges,m'avoit demandé des Eaux pour quelque pauvre dartrêux a qui elle prenoit intérêt; jë d ij  $2, ESSAT SUR L'lNFLUENCE les lui ènvoye gratuitement: le bien qu'elles opérerent engagerent bien des perfonnes aifées de fa connoiflance d'en faire ufage. Je lui en adrefTai une caifTe ; voici ce qu'elle me marqué par fa lettre du 24 Février 1784. « Comme vos Eaux commencent a prendre » vogue, par le bien confidérable qu'elles ont » procuré aux perfonnes qui en ont fait ufage, » je crois que, dans peu, elle fera bien plus » confidérable; c'eft pourcuoi je vous prie, » Monfieur , de m'en envoyer le plutct pofiible. » Les perfonnes en rrouvent d'abord le prix » cher, ignorant le bien qu'elles font capables » d'onérer; mais quand elles en ont eflayé, elles » reviennent avec p'ailir en chercher: ainfi je » vous prie, Monfieur , de m'en envoyer le » plutct pofiible, en demkbouteille ; je crains « qu'elles ne faftent attendre , les perfonnes qui » en font ufage n'en ayant qu'une bouteilie. » J'attends cette grace de vous, &c. » Signé, Sceur Simon de Saint-Bruno , de la Charité. L'on voit par ces Lettres, que les Médecins vraiement amis de 1'humanité, & qui ne defirent que laguérifon de leurs malades, fansaucun égard a des préjugés qui fubjuguent la plupart des hommes, ne s'attachent qu'aux bons remedes, n'importe a qui en appartienne la découverte. Ce n'eft pas d'ailleurs au remede lui-méme que le malade doit avoir 1'obligation de fa guérifon ; mais bien au véritable Médecin, par le choix & 1'application qu'il a feu en faire; ce n'eft pas, au furplus, le titre qui fait le vrai Médecin;  de l'Estomac. ^3 mais une longue expérience, «Sc des obfcrvations conftantes fur h genre des maladies dont 1'humanité eft affligée, & ce n'eft qu'après un nombre d'anncesd'untravail affidu , qu'on acquiert cette expérience. 1 XXIV.C Observation. Mademoifelle de avoit été mordue a un doigt de la main, par un chien cnragé; la playe annoncoit tous les fymptömes du venin; cette Demoifelle étoit d'une triftefte des plus grandes & très-abattue ; elle faifoit ufage d'un remede qu'un particulier de Verfailies ou des environs donnoit pour cette maladie , mais qui étoit d'un goüt très-défagréablé, «Sr dont elle n'éprouvoit pas un grand foulagcment. Sa triftefte «Sr fon abattement augmertoient de jour en jour ; elle voyoit tout en noir; elle fe dégoutoit de ce remede, & étoit fur le point de le quitter. Je lui confeillai de prendre de mes Eiux ; comme elle en avoit déja fait ufage , elle fe décida facilement. Je lui compofai une bouteille avec quatre cuillerées d'Elixir ftomachique fur une pinte d'eau, qu'elle coupa avec le tiers de lait; elle prenoit rrois ou quatre verres de ce mélange, le matin, avec un peu du fucre ; un verre après le diner, deux aurres verres dans l'aprcs-midi trois ou quatre heures après le repas , & un enfin en fe couchant, femblable a ceux d ne peut erre dement, fur aucun des fairs par lui avances Avant fon depart de Breft, eOt e^cor \lf*U5hfT dTe ™r PMeur; cures onérées par ^fige de fes Eaux, dont plufieurs Officiers dl  DE L'ESTOMAC. 63 Marine s'étoientpourvus, fans quele fieur d'Acher vouluc recevoir le prix , tant pour eux que pour leurs confrères malades, qui ont été guéris; en forte que fa miflion ordonnée par le gouvernement, ne fut pas, a beaucoup prés, infructueufe aux malades guéris gratuitement. Le fieur d Acher par fes lettres des 4, 10, 15 & 28 Oótobre 1779, a fait part au Miniftre de tout ce qui s'étoit pafte rélativement a fa miflion, Après des cures de cette efpèce, & uneinfinité d'autres dans les cas les plus défefperés faites fous les yeux des Médecins eux - mêmes, le fieur dAcher devoit compter fur le renouvellement du Brevet que le Roi lui avoit accordé, & 1'approbation la plus expreffe de la Société Royale, a qui il avoit dévoilé le fecret de fa compofition, ainfi qua M. Poiffonnier ; démarche honnête, qui le juftifie de charlatanifme; mais ce n'a été, au contraire, que de ce moment qu'il a effuyé toutes fortes de tracafferies de certains Membres qui compofent cette Compagnie. XXXVI.» Observation. Madame de Ia Biche, mere de M. de Ia Biche, Directeur général des vi vres des Troupes de terre, étoit attaquée de la dyffenterie, & fe trouvoit réduite dans 1'état le plus facheux. Je fus prié de la voir. Je lui fis prendre de fuite un gobelet de 1'Eau ftomachique, compofée avec trois cuillerées d'Eau & deux de fleur d'Orange, dans laquelle je fis diffoudre un gros de gomme arabique; j'y mis aurant de lait & mi peu de fucre. Je lui fis prendre ce mélange airffi chaud qu'elle put le fupporter; un moment après fes douleurs de coliques  64 Essai sur l'influence diminuèrent. L'on réitéra la méme dofe, & quelques lavemens avec de 1'eau bouillie avec du fon & moitié lait, & dans quatre jours elle tut entièrement rétablie. Copie d'ant Lettrt de M. VAbbc de la Biche, ccrita a ce fujet, de Breft le 2.0 Octcbre 1779. « Jem'étoispropofé, Monfieur, d'avoir 1'hon» neur de vous voir aujourd'hui, pour voos » remercier des foins obligeans que vous av.z » bien voulu prendre de ma mère, & de leffet » que votre Elixir a produit fur elle & fur moi. » Mais des affaires eflentielles, jointes a la dif» ficulté que j'ai de marcher, m'empêchent d'en » rrouver le mement. Agréez, je vous fupplie, » mes excufes. » Neus neus trouvons, ma mère & moi, on » ne peut mieux de votre Elixir. Les tranchées » & foibkffes d'eftcmac de ma mère font abfo» lument évanouies , le feu au'eile reffentoit eft m éteint ;a la réferve de Ia fechereffe a Ia bouche » qui fe fait encore fentir par momens, elle a k recouvré Ia fanté. » Quant a moi, mon eftomac. qui étoit ab» folument inhabile a Ia digeftion, me caufe » moins de douleurs. Je mange avec plus de » plaifir. Votre Elixir ma occafionné des vo» miftemensqui m'ont öté un poids confidérable, » & ma refpiration eft plus fibre. » J'accepte avec reconnoiffance 1'offre que « m'avez faite d'une bouteille de votre Elixir, » que je vous prie de remettre au porteur. » Agréez les veeux que je fais pour votre * voyage, que je defire être des plus heureux, » &  DE L'ESTOMAC. 6$ » & mes regrets fincères de votre trop prompt » départ; 1'humaniré y perd trop , pour qu'un »> bon Francois n'y foit pas fenfible. J'ai 1'hon» neur d'étre , &c. Signê L'Abbé de l a Biche. XXXVII. 8 Observation. La Domeftique de M. Duplanti, oü ie Iogeois, fe trouva attaquée de cette même maladie; elie avoit une fiévre des plus fortes. M. Duplanti vint m'averrir comme j'allois me coucher. Je lui préparai de fuite une boureille d'Eau ftornachique, avec une cuillerée & demie d'Elixir fur une pinte d'eau; je lui en fis prendre deux grands gobelets a peu dc diftance 1'un de 1'aurre, & lui reccmmandai de boire le reftant pendant la nuit. Les deux premiers gobelets calmèrent fes douleurs; elle continua de boire le reftant, qui lui procura une fueur très-abondante. Le lendemains elle fe trouva fans fiévre & fans coiique; elle continua la même boiffon pendant ia journée, ce qui Ia rétablit entiérement. XXXVIII. e Observation. Mademoifelle Rivet étoit attaquée d'une fiévre maligne; elle étoit hors d'efpoir, elle vomiffoit de fuite le peu de bouillon qu'on lui donnoit. Le dévoyemeht furvint, oh le regarda comme le fymptome d'une mort prochaine; elie étoit dans eet état quand un de mes amis, qui étoit fort attaché a cette dempifeïle, me pria d'alier la voif, & prit en attendant deux bouteilles de mes Eaux, dent il lui fit faire ufage tout de füitê, E ?  66 Essai sur l'influence compofées avec trois cuillerées d'Elixir, qu'elle coupa avec dc 1'eau & du fucre. Je m'v rendis fur le foir; elle me dit qu'elle fe trouvoit un peu mieux , & qu'elle n'avoit point rendu le bouillon. Je lui fis continuer mes Eaux avec de 1'eau d'orge;le fuccès furpafla mon attente : elle fut hors de danger en quatre jours, & en moins de dix elle recouvra la fanté. XXXIX.e Observation. Le fieur Roger, au grand Commun, a Verfailles, étoit attaqué d'une fiévre maligne; il crachcit le fang, & le rendoit par le nez; il éprouvcut une douleur de cóté, une opprefiion des plus forres, & un mal de téte des plus violens; on défefpéroit même de lui. On lui avoit adminütré les Sacremcns; il m'envoya un exprès, qui arriva a minuit chcz moi, pour me prier de ine rendre au plutót auprès de lui; ne pouvant m'y rendre a cette heure-la, je lui envoyai par 1'txprès une bouteille d'Elixir ftomachique, en recommandant au ccmmiffionnaire de faire faire a fon arrivée, de 1'eau d'orge, d'y faire bouillir deux onces de miel fur une pinte, & de couper cette tifane avec moitié de mOn Eau , compofée de quatre cuillerées d'Elixir fur une pinte, & de lui en faire boire. Au deuxieme verre, fa refpiration fut plus aifée, fa douleur de cóté diminua, le crachement de fang celTa; au troifième verre, il éprouva une fueur des plus abondantes, qui calma fa fiévre. Arrivant chez lui, a midi, je le trouvai très-bien ; je lui fis pren^ dre ,le foir , le lavement purgacif N.° i ; h jour fuivant, la purgation N.° 4. Deux jours après ,  DE l'ESTOMAC 67 il lui furvint une éruption fi confidérable, que tout fon corps fut couvert des petits boutons, qui lui occafionnoient une démangeaifon des plus violentes, & firent difparoitre toutes les incommodités qu'il fouffroit dans 1'intérieur, qui n'ayoient été occafionnées que par une tranfpiration fupprimée, & une humeur dartreufe repercutée. II étoit refté, me dit-il, prefque toute Ia journée a la cave pour mettre du vin en bouteilles. II fentoit de temps en temps quelque petit friflbn, auquel il ne fit pas d'abord attention ce friffon augmenta fur le foir, & le forca de fe retirer; le lendemain il fe trouva dans I'état ci-defiiis, ne laifiant plus d'efpoir. En fuirant la méthode ufitée en pareil cas, tout paroifibit indiquer les faignées, & autres remédes, qui vraifemblablement auroient accéléré la mort du malade. Les Eaux, en attaquant le vice, & portant a la peau toute 1'humeur qui occafionnoit tour. le mal, ont rendu au malade la vie, & la fanté: il continua 1'ufage des Eaux , pour détruire 1'humeur dartreufe. Je place ci-après d'autres Obfervatious dans ce même genre. XL.* Observation1. M. 1'Abbé Atnaud, de Sens , étoic attaqué depuis un an d'une fiévre quarte: le quinquina, & autres fébrifuges qu'on eft d'ufage d'adminiftrer en pareil cas, n'avoient point attaqué fon mal, méme avoient fatigué les fonctions de fon eftomac. II fe détermina £ venir dans cette Capitale, dans 1'efpoir d'y trouver plus de fecours. II confulta les Médecins les plus célébres, Eij  68 Essai sur l'influence qui lui ordonnèrent des reme'des qu'il mit en ufage, mais en vain ; il étoit d'une foiblefte des plus grandes, fon teint jaune, rempli d'obftructions, fon eftomac ne faifant plus aucune fonction. Une perlbnr.e de fes connoiftances, que j'avoisguérie de fiévre rierce, 1'engagea a s'adrefter i moi; je lei fis fuivre le méme traitement que j'adminiftre dans ces fortes des maladies; le fecond accès fut moindre , le troifième varia un peu , au cinquieme la fiévre changea, & devint tiercé, ce qui me donna un efpoir de guérifon; il fe fit dans la nuit une éruption fi forte, que le matin il s'appercut que fes jambes & fes cuiffes étoient couvertes de dartres : il m'écrivit aufii-töt pour m'en faire part, & me marquoit que fon état étoit empiré & qu'il préféroit la fiévre a cette maladie affreufe. Je fus le voir , & 1'aftiirai qu'il n'auroit plus de fiévre, & oue je guérirois fes dartres. En efTet. de ce momer.t la , il n'eut plus de fiévre. Je lui demardai s'il n'avoit jamaÏ5 eu de dartres; il me dit qu'il en avoit eu; qu'un Chirurgien, avec une pommade, lui avoit fait paffer dans peu de jours ; que deux a trois mois après, la fiévre le prir & ne le quitta plus. II continua 1'ufage de mes Eaux; &, en fuivant le régime indiqué peur les dartres, je le délivrai de 1'une & dc 1'autre maladie. L'on voit encore par certe Obfervation que la caufe de la maladie avoit échappé aux Médecins les plus éclairés; le mab.de , fans doute, s'étoit mal exnlicué ; tous les fébrifuges auroient conduit infeüliblement le malade a la morr. Mes Eaux agiffant ir.térieurement, ont trouvé. & attaqué Ia vcritable caufe ; elles en ent pouffé le vice a la  DE L'ESTOMAC. 69 peau, ont fauvé lc malade, & lui ont rendu la fanté, dont il étoit privé depuis long-temps. XLI.' Observation. Levalet-de-chambre de M.le Comte deDorcy, étoit attaqué depuis huif mois d'une fiévre tiercé ; fon maitre, qui lui étoit fort attaché, le recommanda a fon Médecin, qui lui fit tous les remédes pofiibles. Le malade n'éprouva pas d'amendement; les fonélions de l'eftomac étoient attaqués au point que, fe trouvant hors d'état de fervir, il fut obligé de quitter fon maitre, qui eut foin néanmoins de pourvoir a fon néceftaire. Me trouvant un jour \ diner avec fon maitre, il me fit part de 1'état de ce valet-de-chambre, qu'il aimoit beaucoup; je lui dis de me 1'envoyer, & que je le guérirois; ce qu'il fit, quelque jours après. Je lui adminiftrai mes Eaux, de la facon accoutumée, avec la purgation analogue a la maladie; il n'eut pas le troifième accès qu'il attendoit; il continua pendant un mois 1'ufage des Eaux, que je lui faifois couper avec une infufion de fleur de mauve & de bouillon blanc : fon eftomac & fa fanté ferétablirent en peu de temps, & le mirent a même de fe placer. Je lui demandai s'il n'avoit pas eu des dartres; il me dit qu'il s'étoit appercu de quelques boutons fur le corps, qui avoient difparu fans remédes. Une tranfpiration fupprimée peut bien avoir occafionné tout ce défordre dans la machine , auquel cas les remédes pour la fiévre n'avoient aucun pouvoir, & ne faifoient au contraire qu'aggraver le mal.. E iij  ?3 F.SSAI SUR L'lNFtUENCI XII I.e Observation. M. Chavrier, Garde du Corps du Roi, avoit l'eftomac entie'rement délabre', un de'voyement, depuis vingt-deux mois, qu'on n'avoit pu arréter • il étoit dansle dernier degré de marafme; il avoit une fiévre continue; fa poitrine étoit tres-affectée, !e lait ne palToit pas; il avoit, en outre, beaucoup' de dartres, &c il étoit abandonné des Médecins. Ce fut dans eet état que je 1'entrepris. Je lui fis prendre de mon Eau ftomachique, compofée de deux cuillerées d'Elixir fur une pinte d'eau, autant d'eau de fleur d'orange, que je lui fis couper avec moitiélait, qui pafTa très-bien. Le fecond jour le dévoyement cefla ; peu-a-peu lappétit revint; dans moins de deux mois il Vut entie'rement rétabli, & a même de continuer fon fervice. Ses dartres difparurent. Tous les maux qu'il éprouvoit n'étoient occafionnés que par 1'humeur dartreufe repercutée & qui s'étoit fixée fur les parties nobles , & que tous les remedes adminiftrés n'avoientpas attaqué. XL UI.' Observation. M. Randoin , Ingénieur du Roi, a Strasbourg, étoit fujet a un vomilTement continuel, & a des co'ques, après avoir pris quelque nourrituré: les Médecins les plus célébres qu'il avoit confultés, lui avoient ordonné des remédes; malgré cela fon mal augmenta, Sc on lui confeilla les Eaux de Spa, qui ne produifirent rien. On lui confeilla, 1'année d'après, celles He Plombieres ; elles ne réuffirent pas mieux. Un de fes amis, qui s'étoit bien trouvé de 1'ufage de mes Eaux, les lui  DE L'ESTOMAC 71 confeilla; il s'appercut, dèsle premier jour, d'un foulagcment fenfible ; fon eftomac fit mieux fes fonclions, les vomiffemens & les coliques ceffèrent, II en prenoit deux verres tous les matins; il avoit compofé 1'Eau avec deux cuillerées d'Elixir , & deux cuillerées de fleur d'orange fur une pinte d'eau ; il coupoit 1'Eau, ainfi compofée, avec partie égale de lait, y melant un peu de fucre; il prenoit encore , après fon diner, un verre, coupé avec de 1'eau, au lieu de lait, ayant foin de fe purger fouvent avec le lavement N.u 1. Sa fanté s'étoit entiéremenn rétablie, & il y avoit fix mois qu'il n'avoit éprouvé ni vómiffement, ni colique. Des affaires prefïantes 1'ayant attiré en cette viile, la fatigue du voyage, le froid durent, fans doute, lui occafionner une fupprefïïon de tranfpiration; ce qui arriva, au point qu'i fon arrivée, le vomiffement & la colique le reprirent. II m'envoya, fans perdre de temps, prier de paffer chez lui; quand j'arrivai, il avoit déja vomi un grand pot de bile, & des glaires d'un verd tirant fur Ie noir, & ft épaiffes & gluantes qu'elles s'attachoient au pot; it avoit un hocquet qui ne le quittoit pas, & des coliques trés - violentes. J'avouerai que cette pofition étoit très-embarraffante pour moi, ignorant quelle pouvoit en être Ia véritable caufe; mais M. Randouin, Ingénieur du Roi,a Strasbourg, que je n'avois jamais vu, me mit bientöt a mon aife en me difant qu'il étoit fujet a cette maladie, que 1'ufage de mes Eaux la lui avoit enlevée; j'en compofaiauffi-tötune bouteille avec deux cuillerées d'Elixir, fur une pintc d'eau, autant cfeau de fleur E iv  72. Essai sur l'influence d'orange; je lui en fis prendre, avec du fucre deux verres a peu d'intervalle 1'un de 1'autre : Ie premier calma fes coliques, & le fecond fit cefTer le yomiftement : je lui fis prendre deux lavemens a 1'eau ; je mis dans le premier une cuillerée d'Elixir ftomachique, ils produifirent un bon efFet, & il pafta une nuit tranquille :1e jour fuivant, je' lui fis prendre les lavemens purgatifs N°. pour boifibn une infufion fiire avec la fleur de mauve, & bouillon b'anc, a laquelle il mettoic le tiers de 1'Eau ftomachique: ces deux lavemens opérerent un bon efFet; "il en prit deux autres le foir avec de 1'eau, qui entrainèrent encore de la bile & des glaires; il prit le foir un bouillon gras avec un peu de ris; une heure après les vomiflemens & les coliques le reprirent. II paffa One très-mauvaife nuit; il m'envoya chercher dès le grand matin. Je lui fis prendre auffi-tót des remédes a 1'eau , en lui faifant boire de 1'Eau ftomachique, & je lui interdis le bouillon gras; jV fubftituai un lait de poule. fait avec deux jaunes d'ceufs , de 1'eauchaude, bien mêle'e enfemble , une cuilkree_ d'eau de fleur d'orange, & du fucre; j'y fis joindre a chacun une demi-cuilleréc ü café d'Elixir. II en prit trois dans la journée ; le le demain je Ie purgeai avec les mcmes lav;mens purgatifs N°. t, en faifant joindre a la boifibn qu'il prenoit après le fecond lavement, demi-oncé fel de dauber, pour rendre le lavement plus actif; il fe conduifit encore ce jour la comme Ia yeille ; il nafta une nuit tmnquille, & dans quatre iours, il fut entie'rement delivré de fes vomiffemens & de fes coliques, dont il n'a plus eu dc  de l'Estomac. 73 relTentimenc pendant deux mois qu'il a refté en cette ville, obfervant de prendre tous les matins deux verres d'Eau ftomachique avec du fucre. Toutes ces incommodités n'étóient occafionnées que par une humeur acre, qui s'étoit fixée k l'eftomac, que mes Eaux feules purent détruire. XLIV.e Observation. Le fieur Malard, valet-de-chambre de Monfieur Delaval, Maitre de Danfe des Enfans de France, a la fuire d'une indigeftion tres-torte qu'il eut en Oclobre 1779> & des bols de Snognofi, de S l siaJnf e?3" tSft d" -^eVaires Sui?e5 Te! xk fr;d m:rbilriS' de vin de ^inquina, dé retor ftomacal; rien ne réuflir. Enfin aórès SSS£ SSP* * avoir faittous S fadreS rl^ï' ™ °'e connoiflances cmque, compofée de rrois cuiUerées d'Elixir fur C0^pcr-Ic rout avec une ^™ u il h °nCe de Wk de P™. ^ «ne pinte du fucr ,";0,t ™ V.err" de ce mélange avec fij lucre , un verre après Ie repas, & un Ie foir 1 S feil 'r r ^ At qUC 9Mtre » cinq fois 2 11 fcUc'Ic croifien* lour, ü prit les lavemens  . de l'Estomac. 7, ptirgatif N.° i, qui calmèrent fes coliques , & les réite'ra tous les quatre jours, & tous les jours je lui en ordonnai avec des racines de fraifier ; en fuivant ce régime fimple, dans quinzejours, il fut hors d'affaires, & dans un mois , fa fanté , & fon embonpoint furent rétablis; il jouït depuis ce temps d'une bonne fanté. Quelle étoit la véritable caufe de fa maladie ? c'eft ce que j'ignore. Mon reméde a fuppléé au défaut de connoiffance; fans jamais nuire, il attaque le vice ou humeur peccante dans quelque partie du corps qu'elle fe trouve & la détruit. Ce reméde doit donc être regardé comme bien précieux. Voici le certificat du malade , qu'il mit au bas du détail qu'il me fit de fa maladie, telle que je viens de la rendre. « Je certifie, que quatre bouteilles d'Eau fto» machique de 2VI. d'Acher, que j'ai prifes de Ia » facon qu'il me 1'avoit prefcrit, avec des lave» mens purgatifs & autres , m'ont entiérement » rendu la fanté, dont j'étois privé depuis cinq » ans, & que depuis quatre mois que je les ai » quittées,je ne vais plus qu'une fois ou deux » a la felle, fans douleur , & fans colique. Signé Malard. XLV.e Observation. M. Pelzat Deflondes, de Brives, éprouvoit depuis long-temps des maux d'eftomac des plus violens , fuivis de naufées & de vomiffemens prodigieux de glaires. II éprouvoit des courbatures infunportables & des doulcurs par-tout le corps, avec une infomnie continuelle. II étoit devenu d'une foibleffe extrême,fon teint étoit lividc  y& Essai sur l'influence & jaune; dans eet état, il confulta les plus habiles Médecins, qui, d'après les confultations qu'il m'envoya, attribuoient fa maladie a quelque refte de virus; pn lui ordonna tous les remedes que 1'on crut própres a le détruire, mais fans fuccès; il ajloit toujours de mal en pire , il fe détermina 1 s'adrefter a moi. En me faifant part de fon état, ne medépartant jamais de ce principe, que toutes ies maladies qui affligent le corps humain , ne font occafionnées q.ue par une humeur quelconque repercutée, ou par une fuite des digeftions vicieufes , & perfuadé qu'il n'y a pas de moyen plus afluré pour procurer au malade une prompte guérifon , que de commencer par rétablir les fonclions de fon eftomac, & cvacuer 1'humeur peccante; je lui ordonnai de compofer 1'Eau ftomachique avec trois cuillerées d'Elixir, deux d'eau de fleur d'orange fur une pinte de tifane faite avec deux feuilles de noyer ; je lui faifois prendre Ie matin un verre de cette liqueur,avec partie égale d'eau commune, & trois autres avec du lait, un verre après chaque repas avec de 1'eau, & un verre en fe couchant, avec du lait: il en prenoit encore deux avec du lait dans la nuit pour fe procurer le fommeil calme. Je lui ordonnai en outre de fe purger tous les quatre a cinq jours avec Ie lavement purgatif N.° i , & de . prendre des bains , en faifant bouillir dans 1'eau qui fervoit i les chauffer trente ou quarante feuilles de noyer; enfin, de mettre dans chaque bain une bouteille d'Eau deftinée pour les bains: Ie même lui fervoit pour Ie matin a* lept heures, & J'autre Ie foir a la même heure; ïl buvoit pendant le bain deux ou trois verres  DE I'ESTOMAC. 77 de 1'Eau ftomachique, coupée avec Ie lait; il y reftoit deux heures Ie matin & un heure & demie le foir , ayant le foin de fe coucher d'abord après le bain'pour entrete vir la tranfpiration: il en prit dix de fuite , fe p irgeaw avant & après. . Vrici ce qu'il me marqué par la lettre du 10 Septerohre i '» Mes douleurs vagues ne font point encore » entièrement diffipées; j'en éprouve de temps en » temps quelques petits reffentimens Je vous » prie vouloir bien me continuer vos ta ». , Jeluiordonnai encore quelques bains femblabes aux premiers, avec la tifane N°. < ,dans laquelle ie lui faifois mettre une cuillerée d'Elixir par pinte. Voici ce qu'il me marqué par fa dermère lertre: « Votre tifane d'avoine ma donne 1 embonpoint , & eet air de fraicheur après lequel je foupirois » depuis long-temps, ce qui fut eaufe quuu  78 ESSAT SUR I/INFLUENCE " Médecin me dit un de ces jours, que javois une » hgure qui faifoit 1'éioge de celui qui s'occupoit • de ma fanté, quoique, (die-?) ie n'aie"pas » honneur de le connoitre. Je lui rends toute » la juftice qui lui eft düe. » J'ai 1'honneur d'étre, Sec. Signé Pelzat Desloxdes. XL V1* Observation. BtiM Morar, belle-fceur de M. Nicolet Receveur de Madame de Condé, au Ctmeau de Vatan qui me fut recommandée Sc adreftée par M. Ie Curé de cette ville; etoit très-malade; agée de 17 ans fon eftomac ne faifoit aucune fondTon; fes écoulemens périodiques n'avoient depuis long-lemps paru. Elle éprouvoit depuis vingt-deux mois une fiévre quarte des plus opiniatres, Sc dont les accès etoient des plus violens; elle vomiflbit alors beaucoupde bile; elle avoit fait tous les remédes prefents par les Médecins les plus habiles du pays, mais fans fuccès. M. Nicolet pria M.Madoré, Curé de Vatan , de me confulter fur I'état de cette maladie ; je lui fis couper 1'Eau ftomachique compofée de deux cuillerées d'Elixir, avec moitié d'une le'gère infufion de rhue; au commencement de 1'accès du friffbn, je la fis traiter comme pour Ia fievretierceenlui faifant prendrependantle friffon une pinte de ce mélange froid, Sc tiède pendant la chaleur, ce qui lui procura des fueurs des plus abondantes ; on la purgca le jour fuivant avec la purgation N°. 4; on continua de meme. jufqu'a ce que les accès fuflent ceftés, ce qui'fut dans ouinze jours. Voici ce que me marqué, au fujet de  es l'Estomac. 79 cette Demoifelle, M. le Curé de Vatan, qui a fait pendant quelque temps ufage de mes Eaux, avecle plus grand fuccès ,& les confeille a fes malades, qu'il a la complaifance de diriger conformément aux inftruftions que je lui donne: « Mademoifelle Morat, belle - fceur de M. « Nicolet, eft parfaitement guérie; les écoule»» memens périodiques ont paru depuis quinze » jours; elle jouit de la meilleure fanté, & » part aujourd'hui pour le Couvent de Bourges ». Voila trois maladies bien caraétérifées que 1'ufage de mes Eaux ont enlevé a la fois a cette demoifelle : elles ont commencé a rétablir l'eftomac , ont procurél'écoulement périodique, & ont enlevé, dans quinze jours, les fiévres quartes, fur lefquelles tous les remédes connus, & adminiftrés par les meilleurs Médecins, n'avoient produit aucun effet. Quel eft le reméde connu jufqu'a ce jour, & depuis que la médecine exifte qui produife tous ces effets ? A l'occafion d'une autre malade, on me marqué ce qui fuit: « La jeune fille qui étoit fi incommodée de Ia » migraine, eft tout-i-fait guérie ; elle bénit » M. d'Acher. Si elle avoit le bonheur d'être » riche, elle lui témoigneroit toute fa reconnoif»» fance; elle prétend qu'un cceur fait comme le » votre trouvera dans le bienfait fa récom» penfe ». XLVII.e Observation. , M. Michaut, Procureur au Chatelet, étant a  So Essai sur l'influence b campagne chez un ami, appercut fon jardinier cm faifoit brüler des plantes;i} s'approcha; la flamme étoit belle & de plufieurs couleurs': il fe perfuada que la vapeur ne pouvoit en être que falutaire; il en recut fur le vifage & aux mains. Le vifage & les'mains devinrent dans le moment fi fort enflés, que les joues fe joignirer.t avec les paupieres, au point qu'il ne voyoit s du tout; le tout étoit accompagné de cu 5 confidérables , fes jambes étoient au!n cr ;blement enflées. Me trouvant chez lui a fo 1 r de la campagne, j'appliquai auditor fur ton vifage des linges imbibés de 1'Eau ftomachi -, compofée de quatre cuillerées par pinte d'E. avec laquelle je melai le tiers de lait. Je 1 5 la méme chofe a fes mains & a fes jambes. Je lui fis prendre deux bains de vapeurs, compofés de quatre a cinq pintes d'eau bouillante, oü 1 on avoit mis une poignée de feuilles de mauve, & a laquelle je joignis, a raifon d'une bonne cuilleree par pinte, & au moment de faire recevoir la vapeur, de 1'Eau deftinée pour les bains:peu a neu la grande chaleur qu'il refTentoit dans ces parties fecalma,fenflurediminua. IIfe forma desampoules d'oüfortoient une eau roufTe, très-mordante avec ce régime, & de 1'Eau ftomachique que "je" lui fis prendre intérieurement, compofée avec trois cuillerées d'Elixir, & couoée avec une mfufion de fleurs de mauve, & bouillon blanc les lavemens purgatifs N.° 1, & k tifane royale' ■N.° 3, toutes les enflures difparurent, & dans iuoibs de quinze jours, fa fanté fe rétablit. XLVIII.e  DE L'ESTOMACè gf XLVIII.e Observation. M. Auberc de Long-Champs, d'Avignon, avoit fon eftomac entièrement dérangé, ne faifant plus fes fonétions, point d'appétit, la bile ne couloic pas, fon teint étoit jaune & li vide : voici ce qu'il me marqué par fa lettre du 3 Mars 1784. « C'eft en effet M. de Rouffiere qui m'a fait » connoitre vos Eaux ; il en eft 1'apötre, & je » le feconde. Je me trouve a merveille de 1'ufage » que j'en fais depuis prés de deux mois; mon » eftomac, qui étoit onne peut pas pluspareffeux, » qu'il falloit ftimuler par une médecine tous les » quinze jours, fait fes fonétions & merveille; » le manque prefque total d'appétit a difparu; » je mange fort bien , & digere encore mieux, » au point que mon teint, de pale & livide qu'il » étoit, a repris fa couleur naturelle , & mon » embonpoint commence a reparoitre. Je n'ai » jamais eu befoin de lavemens, allant prefque » tous les jours a la garde-robe: tous mes maux » étoient la fuite d'une maladie violente que » j'eus en Septembre dernier, qui me mit a » deux doigts du tombeau , 'dans laquelle mon » eftomac & mes entrailles ne faifoient plus de » fonétions, & de laquelle je ne ponvois me » remettre. Vos Eaux ont opéré ma guérifon. » Recevez les témoignages de ma plus vive » reconnoiffance, & des fentimens avec lefquels » j'ai 1'honneur d'être , &c. » SignéAubert de Long-Champs.  8z Essai sur l'influence XLIX.e Observation. M. de Saint- Jean éprouva,a la fuite d'un rhume des plus opiniatres, dont fhumeur s'étoit fixée ala poitrine,une toux & une extinétion devoix telle qu'a peine pouvoit-il fe faire entendre : cette toux lui furvint, par une fraicheur refTentie dans un voyage; elle étoit fèche & continuelle, fa refpiration fort genee , fes crachats fort fufpeéts, au point que les Médecins défefpéroient de hu. II s'adreffa a moi pour derniere refTource; je lui fis faire ufage , pendant douze a quinze jours, du remede N.° 6, & lui ordonnai de mettre dans chaque gobelet une cuillerée a café d'Elixir ftomachique : dans peu des jours, les maux qu'il éprouvoit a la poitrine fe calmèrent ; il cracha avec plus d'aifance , fa refpiration fut moins génée, & fon extinétion de voix difparut; je 1c fis purger avec trois onces de manne, difiöute dans deux verres de lait froid, le tout pafle par un linge & bien exprimé, qu'il prit a une heure d'intervalle 1'un de 1'autre. Cette médecine lui procura un très-bon efFet; je le mis enfuite i i'ufage de la tifane pectorale N.° ^, dans laquelle il mettoit deux cuillerées d'Elixir ftomachique; & dans deux mois, tous les maux de poitrine difparurent; fon eftomac, qui étoit très-derangé, fit fes fonétions, & il recouvra Ia fanté, dont il étoit privé depuis long-temps. II continua I'ufage des Eaux pendant quelque temps pour achever de fe rétablir.  » E t'E STOMAC 83 L.' Observation. Madame Drué , dont j'avois guéri le fils d'une dartre crouteufe qui lui occupoit tout le vifage , eut elle-même, quelque temps après, comme une efpèce de dartre fuppunnte, qui s'étendoit depuis la tcte jufqu'auxépaules, & dont il fortoit des poux qui lui couvroient toutes ces parties; elle eut recours a moi. Je lui fis prendre intérieurement de mes Eaux ftomachiques compofées de trois cuillerées d'Elixir fur une pinte d'eau , & du lait; je lui fis frotter, le matin & le foir , toutes les parties affligées, avec la pommade deftinée aux dartres. Je la fis purger fouventavec la purgation N.° 2 : dans trois femaines ou un mois, elle fut entiérement délivrée de 1'efpèce de dartre & des poux; elle jouit depuis ce temps d'une bonne fanté. Je donnaide lamême pommade a un jeune homme a qui il furvint, a la fuite d'une maladie, des petites ampoules aux aines, dont il fortoit auffi beaucoup de poux; le même traitement le guérit. LI' Observation. M. D.*** avoit depuis quelque temps une perte de femence involontaire , qui 1'avoit beaucoup maigri ; il étoit devenu très-foible; tous les remedes qu'on lui avoit adminiflxés, avoient été fans fuccès. II vint me confulter , je lui confeillai de faire ufage de mes Eaux, compofées de trois cuillerées d'Elixir fur une pinte d'eau , que 1'on coupoit enfuite avec partie égale d'um* infufion de feuilles de ruë; il en prenoit tous let F ij  84 ESSAI SUR L'lNFLUEtfCE matins trois verres, & un le foir, avec du fucre dans chacun; dans huit a dix jours, il fut de'livré de cetre incommodité, fes forces revinrent; je les lui fis couper enfuite avec de 1'eau d'orge & le tiers de lait. Sa fanté fe rétablit, & eft des plus parfaite depuis ce temps. LIL* Observation. M. de Pernon étoit depuis long-temps dans une fituation des plus facheufes. Le mauvais état de fon eftomac étoit au point qu'il ne pouvoit plus digérer ; il avoit un dégout infurmontable pour tous les alimens, un abattement total des forces & une maigreur extréme. Les felles & toutes les autres évacuations étoient prefqu'e.itièrement fupprimées. Le malade étoit fouvent tourmenté par des coliques & par des vents trèsincommodes. Un Médecin confulté fur fon état caractérifa la maladie de racorniffement de tous les folides membraneux, & de défauts de fouplefte des vifcères parenchimateux. De-la, ce Médecin inféroit que les fluides devoient être néceftairement ralentis, conféquemment épaiftis. D'après ce jugement , il fe préfentoit naturellement deux indications, dont la première confiftoit a rendre aux folides la fouplefle ; & la feconde , a rendre aux liqueurs la fluidité qui leur manquoit. Ce Médecin , qui avoit éprouvé plufieurs fois les effets falutaires de mon Eau ftomachique, la j igea propre a remplir, au moins en grande part'e , cette doublé indication. II en prefcrivit I'ufage , & Ia fit d'abord prendre melée avec deux tiers d'eau de la Seine, compofée avec deux  de l'Estomac. 8$ cuillerées d'Elixir : Ia dofe, pendant les huic premiers jours, étoit de fept a huit verres dégourdis, pris dans la matinée ; il la donna enfuite, affbciée avec le petit-lait, le fuc de cerfeuil, & la décoftion de racines de patience. Après avoir donné un léger purgatif, il fubftitua le lait d'aneffe au petit-lait. II le fit d abord couper avec mon Eau, & la décoöion de racines de patience ,& enfuite il le lui donna pur. Ce reméde fimple, I'ufage de mon Eau, & un bon régime , ont parfaitement guéri une maladie qu'on croyoit incurable. LUI* Observation. M. 1'Abbé dc Chabannes, Comte de Lyon; Aumönier ordinaire de Monfeigneur le Comte d'Artois, étoit attaqué d'une maladie des plus graves. Son eftomac étoit entiérement dérangé; il fouffroit des coliques violentes , il urinoit trèspeu, & avoit des douleurs atroces. Ses urines dépofoient un fédiment morveux ou purulent; il ne pouvoit fupporter le mouvement de la voiture. M. Tronchin le traitoit depuis dix-huit mois fans aucun fuccès ; le mal avoit empiré par les remédes chauds qu'il lui faifoit prendre. M. 1'Archevêque d'Embrun lui confeilla d'avoir recours a moi. Ayant été le voir, le jui ordonnai le lait coupé avec mes Eaux , & je fubftituai des remédes doux & rafraichiffans a ceux qu'il prenoit. Comme il alloit prendre le premier verre de mon Eau>il lui furvintune colique très-violente, F kj  86 Essai sur l'influence & il prit, au lieu de 1'Eau, des pilules que M Ironchin lui avoit ordonnées; la colique au-menta, ce qui lui fit reconnoitre que ces pilules etcient contraires. M. Tronchin , arrivé dans ce moment convint que les pilules étoient nuifibles, ainfi que les remédes chauds; il ordonna du lait coupe avec de 1'eau de chaux. II attribua cette maladie a une irritation inflammatoire des partjes genitales, internes & externes, qui s'étendÓit jufqu au pentoirefc a Ia veflie; irritation produite lelonlesapparences.par unehumeur fcrophuleufe' Cependant Je delabrement de l'eftomac étoit fi grand , que le malade ne pouvoit pas abfolument digerer le laitage ; des rapports acides, ledévovement, les enyies de vomir, tont annoncoit que le lait ne paffoit pas, malgré 1'eau de chaux & les terres abforbantes qu'on employa tour-a-tour La maladie empiroit de jour-en jour; la retention d urine, les douleurs atroces que le malade éprouvoit en urinant, & les autres fymptomes faifoient craindre la fuppuration, & même la gangrene des parties enflammées. Je fus confulté de nouveau Je penfai que le régime prefcritpar J^chm ' W'1 e'toit Ie même que j'avois confeillé, pouvoit tenir lieu de tout reméde & quil ne sagiflbit que de trouver un moven'de faire palier le lait. Comme mon Eau ftomachique poflede eminemment cette propriété, je la compofai avec trois cuillerées d'Elixir fur une pinte d eau, & la fis aiïbcier avec moitié lait Elle prodmiit 1'eftet que j'en attendois ; le lait pafta tres-bien, & Ion ufage continué, feconda parfaitcment les efperances que M. Tronchin en avoit  DE L'ESTOMAC. 87 concues. Après que la violence dc 1'irritation fut appaife'e, j'achevai la guérifon , en rétabliffant l'eftomac, au moyen de la même Eau, mélée avec de 1'eau commune, dont je faifois boire au malade, une pinte par jour, jufqu'a guérifon. LIV.e Observation. Madame la Marquife de Lefville , agée de foixante ans , étoit depuis trente attaquée d'un afthme , avec des quintes très-violentes; M. le Marquis de Lefville, qui faifoit ufage de mes Eaux ? la campagne, 1'engagea d'en prendre auffi; elle en prit deux verrestous les matins,compofees avec deux cuillerées a bouche d'Elixir, fur une pinte d'eau, qu'elle coupoit avec partie égale dc lait. Le bien qu'elle en éprouva d'abord, 1'engagea a les continuer : pendant cinq a fix mois qu'elle refta a la campagne, eet ufage continué la guérit parfaitement; a fon arrivée, elle n'eut rien de plus preffé que devenir m'annoncer la guérifon de fon afthme , & la nouvelle vertu qu'elle avoit reconnne a mes Eaux. J'obferve que, pour cette maladie, il faut les prendre légères,a la mêmedofe de deux cuillerées par pinte d'eau, & deux verres le matin fuffifent; il ne faut pas en prendre davantage. Avoir foin de fe purger fouvent, avec les lavemens pargatifs N.° 1, ou autre médecine tresdouce & analogue a la maladie. LV.e Observation. M. de Saint-Ciran, Auditeur de la Chambré des Comtes de Paris , avoit l'eftomac derange & F iv  88 ESSAI SUR L'lNFLUENCE beaucoup d'obftniclions; fon ventre étoit fort gros & fort dur; il s'adreffa a moi. Je lui fis Royale N.° 3 ; elle lui fit tout Ie bien pofiible; il fe nut enfuite a I'ufage de mes Eaux, compofées avec trois cuillerées a bouche d'Elixir fur une pmte de limonade, qu'il coupa enfuite avec partie egale deau, & un peu de fucre; il en prenoic trois verres tous les matins, & un après fon diné. flientot fes digeftions fe rétablirent, les engorgemens fe diffipèrent, & fon ventre devint a fon etat naturel, en obfervant de réitérer tous les douze a quinze jours la tifane Royale :il jouit depuis de la meilleure fenté. LVI.e Observation. Uri de mes enfans, qui fert dans les Gardes-dutorps du Roi d'Efpagne, étant a la fuite du Roi Ie cheval fe cabra , lui donna un coup de t^te fur Ja poitrme, fi fort qu'il refta trois jours fans connoiftance; 1'arcon de h felle lui bleffa en outre undes tefticules.Malgre tous lesremedesle mieux appropnés, le tefticule-devint fort gros, dur & iquirrheux, au point qu'il étoit obligéde porter un fufpenfoir; fa poitrine refta toujours aftectée & Ja moindre courfe lui occafionnoit un crachement de fang; il éprouvoit des douleurs confidérables dans tous fes membres, & fur-tout 13 nuit : les Médecins lui foupconnerent un vice dansle fang, & fe décidèrent a le faire paffer par les grands remédes, qui rendirent fon étaencore pire. Ne pouvant plus continuer fon ferC Yice, je me décidaia le faire vcnirauprès de moi,  BE t'ESTOMAC 89 dan? cette Capitale, comptant d'y trouver plus de reftburces pour fa fanté. Afon arrivée, je le fis voir au pere Potentien, qui trouva fon tefticule fquirrheux ; il lui ordonna un t»pique fondant , qui ne produifit point d'efFet: ilfut voir plufieurs Chirurgiens,quiétoient portéspourropération;monfils ne voulut pas s'y réfoudre : on efTaya de lui faire des cataplames avec les quarre farines réfolutives, qui ne produifoit aucun efFet; j'efTayai de les faire avec 1'Eau ftomachique, compofée de quatre bonnes cuillerées d'Elixir par pinte , que j'avois foin de renouveller matin & foir, & fouvent trois fois par jour; les douleurs qu'il éprouvoit a cette partie diminuèrent, & fon tefticule commenca de ramollir. Le pere Potentien, qui m'eftförtartaché, avoit la complaifance dele vifiter fouvent,&voyoit avec fatisfaélion les effets de mes Eaux fur cette partie : mon fils prenoit pendant ce temps de mes Eaux coupées avec du lait pour fes raaux de poitrine, qui diminuoient tous les jours, ainfi que les douleurs qu'il éprouvoit dans la nuit; trouvant les farines réfolutives ,un peu incommodes fur cette partie, il fe décida de les quitter, & d'y tenir fimplement des linges mouillésavec la même Eau ; il avoit foin d'humecter les linges a mefure qu'ils féchoient: quatre ou cinq mois de cerégime lui rendirent le tefticule dans fon état ordinaire, fa poitrine ne fouffroit plus; mais les douleurc qu'il éprouvoit dans tous fes membres, n'étoient pas entiérement diffipées ; je lui fis prendre des bains^ domeftiques , un peu plus chauds qu'au degré de la chaleur naturelle. II s'avifa d'y mettre dans chacun, fans me Ie dire, deux bouteilles de  90 Essai sur l'influence 1'eau deftinée pour les bains , qui eft d'une conpofition differente de 1'Elixir ftomachique ; ii en prenoit un le matin a" fept heures , & un autre le foir a pareille heure dans la même eau préparée qu'on faifoit réchauffer; il buvoit pendant le premier bain, ou il reftoit une heure & derrtie , trois gobelets de 1'Eau ftomachique, coupé avec du lait : au fortir du bain , il fe couchoit pendant une heure ou une heure & demie pour entretenir Ia tranfpiration. Au troifième bain, les douleurs qu'il éprouvoit dans tous fes membres furent entiérement diffipées; il en prit douze de fuite: il s'étoit purgé avant de les prendre, il fe purgea après le fixieme bain , & le fut encore après le douzieme; fes forces, fon embonpoint revinrent de fuite, & dans un mois, il eut recouvré une fanté qu'aucun remede , quoiqu'adminiftré par les meilleurs Médecins, n'avoit pu lui rendre depuis deux ans. II eftreparti pour Madrid, ou il continue fon fervice comme auparavant. ï.e pere Potentien, de la Charité, qui avoit été témoin des bons effets qu'avoient produit ces bftins pour mon fils , fe trouva attaqué de la goutte: je fus le voir dans fa chambre , & lui confeillai d'en faire également ufage ; il en voulut ïairefeflai. II mit une bouteille dans chaque bain , de 1'eau deftinée pour les bains, buvant pendant He bain une bouteille de pinte d'Eauftomachique, ■compofée avee deux cuillerées. Au troifième 1>ain , la douleur de la goutte qui lui reftoit au gras de la jambe, fut entiérement diffipée ; il en prit douze de fuite , & il en a éprouvé les meilleurs effets.  DE L'ESTOMAC. 91 LVII.e Observation. M. Duregard avoit un fang fort acre , & étoit en outre très-incommodé d'hémorrhoïdes qui Ie faifoient foufFrir fi cruellement, qu'il ne pouvoit fortir pour fes affaires; il avoit employé depuis un an tous les remedes que la Médecine lui avoit fuggerés , & il n'éprouvoit point encore de foulagement, lorfque M. le Comte de Taxis lui confeilla d avoir recours a moi. Je lui fis prendre de mes Eaux,compoféesde trois cuillerées d'Elixir fur une pinte d'eau, qu'il coupoit avec partie égale de lait, pour purifier & adoucir fon fang; il employa des bains de fumigation pour fes hémorrhoïdes,il faifoitbouillir quatrea cinq pintes d'eau qu'il metroit dans un poe placé dans une chaife percée, il blanchiffoit cette eau avec un verre ou deux de lait, il joignoin encore a ce mélange, de 1'Eau deftinée pour les bains, environ une cuillerée par pinte ; il reftoit au bain une heure, ou plus sil le pouvoit, matin & foir, & lorfque 1'eau de fon bain de vapeurs étoit devenue fupportable , il en verfoit dans un bidet, & en faifoit prendre un bain de demi-heure ou plus a la partie affligée; au fortir de ce bain, il mouilloit avec la même eau un linge qu'il faifoit tenir fur la partie: le premier bain diminua beaucoup le feu qu'il éprouvoit a cette partie ; trois ou quatre bains 1'ötèrent; & dans un mois, il fut entiérement delivré de fon mal, ainfi que d'une fiftule qu'il avoit, & pour laquelle on lui avoit confeillé 1'opération. M. Lory, célébrc Médecin, fuivoit un malade  9a Essai sur l'infiuence que je voyois aufiï, Sc qui étoit attaqué de Ia méme maladie. Je lui confeillai de fuivre Ie régime de M. du Regard. II me pria de voir K. Lory, pour favoir s'il 1'approuvoit: m'intereilant beaucoup a ce malade, je fis la démarche ; je fis part a ce Médecin de la compofition de cette Eau. II favoit égaleroent celle de roes Eaux ftomachiques ,il meditque les deux Eaux mélées enfemblc feroient encore mieux. Je fuivis fon confeil, & le malade s'en trouva très-bien. Madame de * * * qui avoit des hémorrhoïdes internes, & une grande acretédansle fang, fouffroit depuis quatre a cinq ans des douleurs des plus violentes dans cette partie, jufqu'a fe rouler dans la chambre; aucun des remedes adminiftrés n'avoit pu calmer fes douleurs. M. de la Guerle, Chirurgien celébre de cette Capitaie , & qui connoiflbit l efhcacité de mes Eaux, les lui confeilla; elle voulut auparavant confulter M. Portal, célébre Médecin, &z M. Dufouard, qui furent du méme avis, ainfi que le Pere Potentien, de la Charité, qu'elle fut voir aufiï. Ils lui confeillèrent tous de fe faire traiter de la méme facon que je traitois mes malades; je 1'entrepris, en lui faifant obfen er le méme traitement que le malade cidefius. Je lui faifois injecler intérieurement avec une perite feringue de Ia méme Eau dont elle fe fervoit pour le bain , &: cela plufieurs fois par jour; elle éprouva bientót un foulasrement fenfible, &z dans quinze jours, ou trois femain'es elle nefe refientit plus d'hémorrhoïdes; elle continua néanmoins pendant quelque temps encore 1'ufsse des Eaux, jufqu'a ce qu'enfin fa fanté fuc  dé l'Estomac. 9| entiérement rétablie. L'on voit par ces deux Ob* fervations qu'avec la meilleure volonté ,les Médecins n'avoient pas attaqué 1'humeitr peccante, & que les remédes adminiftrés n'avoient eu aucune prife fur elle. On né peut attribuer a mes Eaux cette vertu que par la propriétéqu'ellesontde purifierle fang, & d'expulfer les humeurs qui nuifent a la fanté, de rétablir 1'équilibre fi néceffaire emre les folides & les fluides. Je dois la découverte de cette vertu de mes Eaux a une dame a qui j'cn avois donné pour fa toilette ; elle avoit des hémorrhoïdes qui la faifoientfouffrir beaucoup: comme elle fe mettoit fur fon bidet, rempli d'eau préparée, fa douleur fe trouva calmée a 1'inftant, ce qui 1'engagea a refter au bain une heure ; elle réitéra plufieurs fois cette opération, qui diffipa entiérement fes hémorrhoïdes; elle me fit part de cette découverte. J'en fis plufieurs expériences , toujours avec le même fuccès; j'ai examiné plufieurs perfonnes attaquéesde cette maladie,avant qu'elles fe miffent fur le bidet, & j'ai obfervéque les hémorrhoïdes, qui étoient fort enflammées , rouges & fort dures avant d'entrer dans le bain, étoient ramollies en fortant, & qu'au fond du baflin , on appercevoit une humeur glaireufe qui occafionnoit, fans doute, répaifiifTementdu fang, & s'oppofoit a fa circulation. D'après ces expériences , & bien d'autres que j'ai faites avec un égal fuccès , je favois que ces Eaux produifent fur les hémorrhoïdes un effet bien plus doux que celui des fang-fuês, & que, n'attirant que 1'humeur peccante, non-feulement rendent au fang 1'aclivité qu'il lui faut pour circuler avec aifance, enfin elles reftituent même le ton des folides.  94 Essai sur l'influence LVIII.e Observation. M. Durand fut attaqué d'un accident d'apoplexie, qui le priva non-feulement de I'ufage dc la parole , mais encore de toute connoiffince. Après bien des remédes inutiles, les Médecins & les Chinirgiens qui avoicnt été appellés a fon fecours, 1'abandonnèrent. Cet état fut fuivi d'une fievre violente, accompagnée d'un gros rhume, & d'un gonflement extraordinaire de 1'eftomac. Le malade etant abandonné, & regardé comme mort , j'effayai de lui faire prendre quelques cuillerées de mon Elixir. A peine en eut-il avalé un demi-verre, qu'on le vit un peu reprendrc fesfens, articuler quelque mots; encouragé par eet heureux changement, je redoublai la dofe; un inftant après, les forces augmentèrent, ilvomit des glaires fort épaiffës. La troifième dofe le fit évacuer par le haut & par le bas; je continuai de lui en donner une dofe plus légère, & peu-a-peu il recouvra I'ufage de la parole. Alors, je coupai mon Eau avec 1'eau commune, dont I'ufage fut continué pendant trois jours, après lefquels le malade fut parfaitement rétabli. LIX.e Observation. Au mois de Juillet de 1'année 1778, les Ecoliers du Collége des Graffins, voulant donner une féte au Principal, fe procurèrent les Muficiens dc M. le Duc de Villeroi. Un des Muficiens fut attaqué d'un accident d'aponlexie. On lui adminiftra, fur le champ, tous les fecours ordinaires, mais inutilement. Le malade étoit fans connoif-  de l'Estomac« 95 fance & fans pools; mon fils; qui étoit pour lors penfionnaire dans ce Collége, voyant 1'inutilité des remédes qu'on donnoit a ce malheureux, eflaya de lui faire prendre quelques cuillerées de 1'Elixir, qui fait la bafe de mon Eau ftomachique. On ouvric avec effort la bouche du malade, & on y verfa peu-a-peu environ vn demi-verre de mon Elixir. Cette première prife lui fit rendre une quantité de glaires épaiffës & glnantes , on revint a la charge, & le malade recouvra I'ufage de fes fens. Alors, il fut tranfporté dans fon domicile, & moyennant le méme reméde continué pendant deux jours, il fe rétablit parfaitement. Voici ce que me marqué M. Frère , Médecin de Montréal, par fa Lettie du ia Avril 1784: il adminiftroit 1'Eiixir pour la même maladie, en fuivant Ia même méthode. « J'ai, Monfieur, délivré un homme de foi» xante ans, d'une attaque d'apoplexie, par Ie » fecours de votre Elixir : les affiftans , qui » étoient en grand nombre, furent étonnés des » matières vifqueufes & gluantes que rendoit le » malade ; malgré Ie calme & les difpofitions » des fymptomes que je voyois diminuer, je » craignois pour lui une hemiplegie; a quelques » légers & petits engourdiftemens prés, qu'il » fent aux extrêmités du cóté droit, il eft » revenu comme avant fon attaque: je lui fais » prendre trois verres de 1'Elixir, coupé tantöc » avec deux tiers d'une décoétion de fleurs de » mauve , tantöt avec une décoétion de coqueli» cot, ils'eu trouvera bien. » Signé, Frere, Médecin.  *>6 EsSAI SUR L'lNFtUENCÏ LX.e Observation. La fille de M. de S. Simon . sgée de fept ansj attaquée d'uDe petite vérole des plus confluenteSj fut mife dès les premiers jours, a I'ufage de mon Eau, coupée avec une infufion de fureau. Elle vomit une grande quantité de bile & de matière verte; elle avoit la fiévre, un mal violent a la tete. Quelques boutons commencèrent a paroitre. Le fecond & troifième jour, leur nombre & leur grofieur augmentèrent beaucoup. La malade avoit bu deux pintes d'Eau ftomachique, compofées avec deux cuillerées d'Elixir; je lui faifois prendre une partie fur trois d'eau dc fureau; je lui en fis continuer I'ufage, qui lui fit rendre une grande quantité d'urine. Le quatrième jour, la fiévre & le mal de tete ont difparu. J'ai fait continuer I'ufage de 1'Eau, mais coupée avec une décoclion d'orge, & un peu de fucre. Je donnai a la malade quelque pommes cuites, avec un peu du fucre , un petit morceau de pain, point de viande ni bouillon. Le fixième jour, les boutons commencèrent* blanchir; je fis baftiner le deftous des yeux, avec parties égales de mon Eau, & du lait; je fis la méme chofe dans le nez, ce qui fut caufe qu'il nc parut aucun bouton fur ces deux parties, quoique le refte du vifage, & du corps en fuffent entiérement couverts. Le huitième jour , les boutons étoient jaunes , la pointe étoit couverte d'une croute. Le neuvième jour, je fis ouvrir tous les boutons du vifage , & les fis bafüner avec mon Eau, mélée avec égale partie de lait, ce qui fut réitéré  DE L'ESTOMAC. réitéré plufieurs fois par jour. Le onzième, lei boutons étoient tous fecsjle douzième, il n'eri eft pas refté un feul, & la peau n'a pas paru dii tout marquée; il refta une petite rougeur aux endroits oü étoient les boutons, qui a difparii depuis. M. Pratx , Chirurgien de I'Hótel-diéu , que j'avois prié de fuivre la malade , m'aflura qu'it n'avoit jamais vu une petite vérole de cette efpèce, traitée aufiï heureufement. Ce quil'étonnoit, c'eft que tous les endroits oü mon Eau avoit touché, avoient été exempts de boutons, & que la malade a été fans fiévre.' II ajouta , que la plupart des énfans qui étoient traités de cette maladie a 1'Hötel-dieu, périflbient dü mal de gorge, attefldu que les grains de la petite vérole., qui pouffbient dans le gpfier, étoient defféchés par Fair qui pafibit p'a*f cette voye , & par la refpiration, ce qui produifoit une inflammation, qui fe terminoit le plus fouvent par la gangrene, accident dont ma malade avoit été garantie par I'ufage de mon Eau. Le fils de M. Thomas, agé de cinq ans, avoit tous les fymptomes de la petite vérole, avec une fiévre des plus violentes. II étoit extrêmement rouge & un peu bouffi; 1'hümeur vérolique ne pouvoit pas fortir. Le père vint me ehercher a cinq heures du matin, pour me prier d'aller voir fon enfant :il étoit dans eet état depuis trois jours. Je lui fis prendre de mon Eau ftomachique , coupée avec de 1'eau d'orge. A midi, plufieurs taches de la petite vérole commencèrent a paroitre fur le vifage , & fur le refte du corps. Le foir, le iiombre en fut plus confidérable; le jour fuivant^ G  98 Essai sur l'influkncê la fiévre diminua. Le vifage, & le refte du corps furent couvertsde boutons; je lui fiscouper alors, 1'Eau ftomachique avec du lait. Le troifième & le quatrième jour, le nombre des boutons & leur grofteur augmentèrent prodigieufement; !a fièvr* & le mal de téte difparurcnt, & en fuivant ia mêmeméthode employée pour le malade ci-defius, dans douze jours, il fut hors d'affaire, & par le foin qu'on prit de bafiiner fon vifage avec mon Eau, mélée avec le lait, il n'a pas été marqué; il n'en a pas été de même du refte du corps, n'ayant pas pris la même précaution. LXI.e Observation. Le fils de M. le Comte de * ** , agé de fix ans, ayant été enrhumé & rempli d'humeurs, quicontenoient beaucoup d'acreté , ayant un teint fort J'aune & le vifage boufti, fut mis a I'ufage de mon ïau , dont on lui faifoit prendre une partie fur trois de lait; fon rhume difparut dans peu de jours. II continua néanmoins , mes Eaux pour adoucir 1'acreté des humeurs, pendant quatre mois; elles procurèrert une éruption & un écoulement très-confidérable aux oreilles, qu'on lui enttetenoit avec du linge trempé dans mon Eau, placé derrière les oreilles. Son teint devinc plus vif, les bouffifTures difparurent, & il jouiffoit d'une parfaite fanté, quand fon frère fuc attaqué de la petite vérole; il prenoit de mes Eaux, & étant trés difpofé, on fe détermina a les mettre enfemble pour la lui faire prendre. Ses oreilles , ou 1'on avoit foin de tenir du linge trempé comme ci-delïus, rendoient une humeur très-acre & très-abondante; cefut le dix-feptième  de l'Estomac. 99 jour que la petite ve'role fe déclara prefque fans fiévre. L'enfant neut pas plus dc vingt'boutons, dont quatre ou cinq fur le vifage, qui ne lailferent aucune marqué. LXII.' Observation. La petite fille de la femme de chambre de Madame Sauzede, Sgée de fix ans, avoit tous les fymptomes de la petite vérole, grand mal de tete, une fiévre des plus violentes. Elle étoit rouge comme 1'écarlate, fes boutons étoient comme des têtes d'épingles , & fe touchoient les uns les autres par tout le corps. On avoit commencé a lui faire boire de 1'eau de lentilles, quand on vint me chercher; je lui donnai de mon Eau, que je fis méler avec les trois quart de 1'eau de lentilles, & j'ordonnai de lui en faire boire autant qu'on pourroit. Elle en prit deux pintes le premier jour, elles lui procurèrent une fueur des plus abondantes; les jours fuivans, la fiévre fe calma; la malade but deux autres pintes; & le troifième jour, quand je fus la voir, je la trouvai entiérement guérie, tout avoit difparu. Cette obfervation me fournit une réflexion r Ne feroit-il pas pofiible que, la petite vérole étant une véritable maladie inflammatoire, 1'on parvint a la terminer par le moyen de la réfolution, qui eft une des manières dont toute efpèce d'inflammation peut ceffer? Un reméde qui produiroit un pareil effet, feroit, fans contredit, le plus précieux de tous ceux que la médecine poffède. On éviteroit par la la fuppuration qui eft fi dangereufe, ou du moins fi incommode; la petite vérole feroit exempte de Gij  ioo Essai sur l'influëjjce tout danger ; on n'auroit pas méme a craindre les diffcrmires, que les cicatrices produifent fi fouVent-, a la fuite de cette cruelle maladie ; le beau fexe ne trembleroit plus pour la perte de fes charmes.^ Un pareil reméde difpenferoit d'avoir recours a 1'inoculatiön. On pourroit attcndre de pied ferme eet ennemi contre lequel on auroitdes armes viclorieufes. Je n'oferois afiurer pofitivement que mon Eau pofiede une qualité aufii merveilleufe, mais les obfervations précédenres & quelques autres de la méme efpèce , me donneroient quelque penchant a le croire. Au refte, une plus longue expérience juftifiera peut-être mon opinion. Le R. P. la Moliniere, Dofteur & Profefleur Cn Théologie a Aurillac , me marqué, par fa lettre , qu'il a fuivi le même traitement i 1'égard d'un de fes neveux , attaqué de la petite vérole, & qu'il a obtenu méme fuccès. Obfervations far le traitement de cztte maladie. II faut avoir foin de bien purger Ie malade auX premiers fymptomes de la petite vérole, en con* tinuant de 'le purger tous les deux jours, jufqu'a ce que leruption fe faffe , foit naturellement, ou par 1'inoculation. Pendant la fiévre, ainfi que durant la maladie , il ne faut lui donner d'autre boiffon que mes Eaux , compofées avec deux ou trois cuillerées d'Elixir fur une pinte d'eau, plus ou moins, fuivant lage & le tempérament du malade , & coupées avec 1'eau de gruau, d'orge , ou du lait; 1'on peut y tremper un peu de pain le matin a déjeuner. On peut donner a diner une  DE L'ESTOMAC IOI foupe au lait ou du vermichel, dans lequel on met une cuillerée a café d'Elixir, a proportion du lait qu'on prend , & un peu de fucre. Deux ou trois jours après que les puftules ont commencé a fécher, il faut purger le malade; quatre ou cinq jours après , le repurger de nouveau. Le fel de Glauber eft très-bon dans ce cas : on en donne ordinairement une once aux adultes, & une moindre dofe aux enfans; quatre ou cinq jours après la derniere, on lui donnera une troifième pursation , s'il eft néceffaire. Si le malade a mal a la téte, avant ou après leruption , ce fera une preuve qu'il n'aura pas affëz évacué; il faut alors lui donner, tout de fuite , quelques bols purgatifs avec du jalap & des rofes rouges en poudre, mais en obfervant de ne pas lui en donner après le troifième jour de 1'érup* tion, crainte de faire rentrer les puftules. Pour évfter au malade d'ètre marqué au vifage & aux mains , il faut, lorfque les boutons du vifage, ou des autres parties dont on veut éviter la marqué , font bien murs , & que leur contour commence a rouftir, les piqueravec une épingle, & en faire fortir le pus; & lorfque ces boutons commencenc a fécher, il faut baftiner plufieurs fois par jour le vifage avec 1'Eau ftomachique «Sc le tiers de lait. L'Eau ftomachique doit être compofée , pour cette opération , de quatre cuillerées d'Elixir par pinte; ce mélange doit être un peu plus que tiède quand on 1'emploie. Le dixième ou onzième jour, les boutons tomr bent d'eux-mêmes; il ne refte qu'une rougeur platte & unie, qui difparoit enfuite , & ne laifl> aucune marqué.  10Z ESSAI SUR L'INFLUENCE Voici une pommade qui m'a aufiï bien réuffi. Jjïenez huile de millepertuis & grailTe de rognons de mouton male, quantité égale ; faites un pen bouilhrletoutenfemble : mettez la enfuite dans un pot pour s'en fervir; ce que 1'on fait toujours lorlque les boutons commencent i fécher. LXIII* Observation. Madame Pillon d'Ëtampes, avoit l'eftomac fres-derange, des obftruétions dans les vifcères, & des fleurs blanches; je fis couper mon Eau avec une mfufion de fleur de mauve, ou de muguet fauvages, a fon choix , & je lui donnai de fEau etiquetee pour la toilete, ou pour bains, qui eft Ia meme , de laquelle elle mettoit une cuillerée fur une pinte d'une infufion de romarin, & douzea qumze jours après I'ufage des Eaux ftomachiques, /e lui ordonnai d'en faire des injeclions aux parties, matin & foir, & fe laver fouvent. Dans deux mois elle recouvra une fanté parfaite & fut dehvrée des fleurs blanches , qui 1'incommodoient beaucoup. Ces fleurs blanches étoient entretenues par Ie relachement des glandes, qui fe trouvent dans Ia matrice & dans fon col; il eft conftant que des injeéhons toniques font très-propres a coopérer Ja guérifon de cette perte. D'ailleurs 1'kreté de 1 humeur des fleurs blanches, irrite les parties par ou elles paffent; a la longue, elles caufent comme des petits ulcères : au moyen des injec►ons, on y remédié , s'il en exifte déja, en rendant les injecïions déterfives, au moyen de leau daigremome ,de millepertuis. Mais quelque emcace que puiffe être ce reméde , il ne faut  de l'ESTOMAC. 103 Jamais 1'employer que lors qu'on eft moralement für d'avoir detruit la caufe principfte de la maladie , par des remédes intérieurs, fans quoi on repercuteroit 1'humeur, qui pourroit fe porter fur quelque partie elfentielle ï la vie, telle par exemple, que le poumon, & produire une maladie plus dangereufe que celle qu'on vouloit guénr C'eft pourquoi j'ai toujours employé, en pareil cas, mon Eau ftomachique, avant d'en vemr aux inje&ions. LXIV.* Observation. Madame Jourdain avoit l'eftomac extrêmement dérangé : après le repas le plus léger, elle fentoic dans cette partie une pefanteut tres-incommode; elle étoit de plus tourmentée par une toux lecne, qui ne lui donnoit prefque aucun relache, & qui caufoit une douleur confidérable a la poitrine & au dos Cette incommodité étoit acompagnée de dartres, & dun lait répandu , qui occafionnoient des maux de tête très-violens. Depuis deux ans qu'elle languiftoit dans ce trifte état, elle avoit eftavé inutilement tous les fecours connus ; elle eut'enfin recours a moi. Je lui prefcnvis l ulage de mon Eau ftomachique, mélée avec du lait, ou de 1'eau d'orge ; dans peu de jours les digeftions commencèrent a fe rérablir. La toux & les douleurs de la poitrine & du dos fe calmerent, les inquictudes dans les membres, diminuerent; mais les maux de tête continuoient avec la meme violence. Je lui fis ptendre le foir deux lavemens, compofés avec une bonne poignée de poireaux ; on ne met que le blanc, qu'on fait bien cuire G ïv  ?<*4 ESSAI SUR L'lNFLUENCE dans 1'eau néceflaire pour deux lavemens;lorfqu'ils font ben cuit, on les paffe par un linge avec expreffion Le premier ne fit pas grand effet, elle prit le fecond, & fe coucha; elle le garda toute la nuit, quoiqu'elleje fentit travailler; le matin elle prit Ia purgation N.° 2, que ie lui avois donne dans le cas que les lavemens n'opénflent point d effet; une demi-heure après 1'avoir pnfe elle fut i la garderobe, & rendit tout fon iait; & dans le même inftant, les maux de téte & toutes les douleurs qu'elle reffentoit dans ié corps difparurent; elle vint m'annoncer le bien qu elle avoit éprouvé de la conduite qu'elle avoit tenue. ■ . Cette Obfervation me donna 1'occafion de decouvrir dans mon Eau, une propriété que je nelui ayoispas foupconné; je veux parlerdefon efncacite contre les laits répandus. Les épanchemens Jaiteux fi fréquens dansParis,font la fource d une foule de maux très-rébelles , qui fe jouent prefque de tous les efforts de Ia médecine. Je regardai cette découverte inattendue, comme tres-heureufe Je me procurai, autant qu'il me tut pofiible, des malades attaqués de cette incommodité. J'en traitai tout de fuite trois felon la meme methode, & avec le mème fucces; une dentr elles etoit la femme du Portier de M le Comte de Ia Tour-du-Pin, qui me la recommanda ; M. Vacher, Médecin de la Facuké de Paris. & Infpeéteur des HÖpitaux de Corfe, fuivit fon traitement;elle avoit en outre beaucoupdedartres, dont eUe fut auffi délivrée.  de l'Estomag, ioS LXV.e Observation. Madame de la Reye avoit, depuis dix mois, une fuppreflïon de flux périodique. Son vifage & fon corps étoient botiffis, fon ventre tendu ; elle fouffroit extrémementd'un mal de tête continue!, produit par un épanchement de lait, Son eftomac ne digeroit point, fa langue étoit épaifïïe , fa bouche étoit pateufe. Après fes repas, elle fe plaignoit d'une pefanteur & d'un ferrement douloureux de Feftomac. Je la mis a I'ufage de mon Eau ftomachique, coupée par moitic, avec une tifane faite avec demi-once de racine de canne, coupée par tranche fur une pinte d'Eau, & après huit a dix jours, fon eftomac commenca £ ferétablir. Son évacuatioij périodique reparut, & fut même fi abondante, que pour la modérer, je fus obligé de réduire la dofe de mon Eau, de fix gobelets a deux. Elle rendoit fouvent le lait par Ie nez. Quelques lavemens purgatifs lui en firent rendre par les felles une fi grande quantité, qu'elle en fut entiérement débarraffée, & fans aucun autre fecours, fa fanté fe rétablit entiérement. LXVI.e Observation. Madame Bloquai éprouvoit depuis trois ans & demi, les mêmes incommodités que la malade ci-deffus. Ses jambes & fes cuiftes étoient extrèmement enflées & couvertes d'ulcères. Je lui prefcrivis I'ufage des Eaux ftomachiques; le mois fuivant Ie flux menftruel reparut pendant trois ou quatre mois de fuite, cetécoulement eut lieu deux fois par mois. Je faifois tenir fur les ulcères des couipreffes trempées dans la même Eau. La  io6 Essai sur l'influence fuppurarion devintfiabondante, qüon étoit obligé de changer les compreiïes trois ou quatre fois par jour. Quelques bains de vapeurs de 1'Eau pour bains défenflèrent les jambes & les cuilTes. Enfin, au moyen de ce traitement, aidé de quelques légers purgatifs, la malade fut parfaitement guérie. Tel eft 1'efFet que mon Eau produit conftamment dans les laits répandus. Cette nouvelle propriété, fi je ne me trompe , mériteroit feule 1'attention des Gens de 1'Art. Les difFérentes incommodités qui font les fuites des épanchemens laiteux, mettent tous les jours en défaut les Médecins les plus inftruits & les plus expérimentés. Que je meftimerois heureux, fi ce fexe infortuné trouvoit dans mes Eaux , un fecours infaillible! Le peu d'obfervations que j'ai recueillies i eet égard me le fait efpérer, mais ne fuffit pas pour Fofer affirmer; c'eft aux Gens de 1'Art, qui ont des occafions fréquentes de voir ces maladies, a concourir avec moi £ conftater une propriété qui rendroit ma découverte une des plus importantes & des plus précieufes qui aient éte faites de nos jours dans 1'Art de guérir. LXVII.' Observation. Madame Dole, fceur de la femme-de-chambre de Madame la Marquife de CafFini, que m'avoit recommandé cette Dame, avoit depuis long-temps une glande cancéteufe au fein droit, qui s'ouvroit fous 1'aifFelle ; lesalentours en étoient durs & les bords de Fulcère calleux. Le fein gauche renfermoit une autre glande de la grofleur d'un petit  DE L'ESTOMAC. 107 ceuf de poule. Elle avoit deux autres glandes fous le menton, fon eftomac étoit très-dérangé. Je traitai cette maladie en donnant mon Eau coupée avec du lait; je fis appliquer fur la glande qui n'étoit pas ouverte, des comprefies mouillées dansce mélange. Un Médecin que je trouvai chez Madame la Comtefle de Mortagne, voulut bien, ima prière, venir voir lamalade chez M. 1'Abbé de la Porte, oü elle étoit gouvernante , & déclara qu'elle avoit deux cancers aux mammelles , dont 1'un étoit ouvert, &l'autre occulte; & , de plus , des écrouelles qui étoient venues en fuppuration. Je fubftituai des comprefies mouillées avec mon Eau & du lait, a 1'onguent de la mere, avec lequel elle panfoit les ulcères du fein & du col. En peu de temps j'eus la fatisfaclion de voir les ulcères fe déterger , les bords devenir moins calleux , &c les chairs plus vermeilles. Je continuai de faire fomenter les glandes non ulcérées avec de pareilles comprefles, peu-a-peu elles fefondirent; enfin, au bout de fept mois, cette malade fe trouva parfaitement guérie. Cette Obfervation me fournit deux remarques également intérefTantes ; 1'une, que le cancer occulte, c'eft-a-dire, la glande qui n'étoit pas encore ouverte, fut fondue par la fomentation faite avec mon Eau, aidée par fon ufage interne, tandis que les autres glandes du col, qui n'avoient pas été fomentées de même,s'ulcérèrent; 1'autre, que les comprefles trempées dans Ia même Eau & du lait furent beaucoup plus avantageufes au panfement des ulcères , que les onguents qu'on avoit employés auparavant, & après la guérifon , les cicatrices ncparurent plus fous le col.  log Essai sur l'influence LXVIII.» Observation. Un Médecin de Perpignan, qui traitoit depuis long-temps, & fans fuccès, une dame attaquée d'un cancer ouvert au fein, voulut faire PefTai de mon reméde; il fit prendre tous les foirs i fa malade deux grands verres de cette Eau , coupée avec partie égale de 1'eau de laitues & du lait; fon ufage calma d'abord les douleurs, que 18 grams d'opium , adminiftrés chaque foir, ne pouvoient appaifer; 1'ulcère fut panfé avec des plumaceaux imbibés de la même Eau, fur lefquels on appfiquoit des comprefles trempéesdansla même liqueur; la fuppuration devint louable & abondante; enfin, au moyen de ces feuls fecours, continués pendant 1'efpace de huit mois, 1'ulcère fut parfaitement cicatrifé, & la malade fut radicalement guérie. Voici ce que me marqua i ce fujet, le 5 Mars 1771 , la perfonne qui étoit chargée du dépot de mes Eaux, que je faifois diftribuer gratis dans les Höpitaux. « J'ai parlé a M. Champagne, Médecin, pour 9 la femme qui eft attaquée dün cancer; elle va » très-bien, la playe eft belle. les environs bien » défenflés. II en fort beaucoup de matiere, qui » eft très-fétide ; cette femme ne pouvoit repo» fer a caufe des grandes douleurs qu'elle éprou» voit, & n'avoit aucun appétit; elle prenoit » feize grains de laudanum pour calmer fes » douleurs, 6c on ne pouvoit encore y réuflir; v depuis I'ufage des vos Eaux , elle repofe bien , » elle a appétit, & a renvoyé le laudanum,.  »e l'EstóMac. tö * La fille de 1'Hópital de la Miféricorde, tomba # hier, mais 1'attaque ne fut pas confidérable, » fes crifes font très-peu de chofe; mais elle en » a tous les jours (i). » J'ai 1'honneur d'ctre, &c. Signc BaRTHE , A Perpignan, Ie 5" Mars 1771. La même expérience pour le cancer, a été répétée a Montpellïer avec le même fuccès, par un habile Médecin de cette Ville , oü j'avois laifie des Eaux pour la diftribution gratuite des Höpitaux; voici ce que la perfonne qui en étoit chargée, me marqué par fa lettre du 31 Janvier 1771. « Vos Eaux font demand^s par bien des gens, » elles font des effets merveilleux ; vous favez » que lorfque la marchandife eft bonne, & quelle » ne coute rien, on a beaucoup de pratiques; a 1'Höpital ufe tous les jours dix bouteilles de » vos Eaux. Signi ValOUSSIERE. (1) Sa maladie étoit la catalepfie: I'ufage demesEf' qu'elle coupoit avec partie égale d'une décodïion de feuilles d'orahgers, avoient diminué des trois quarts fes accidens, au point qu'ils étoient devenus peu ferifibles; iadependamment de ces accès journaliers qu'elle épiouvoit trente * quarantc £0 s par jour, elle aroit trois ou quatre atwquéi i'épilepüe, 2 la £n de chaque mois.  110 ESSAI SUR L'INFLUENCE LXIX.e Observation. les bons effets qu'éprouva la fille de 1'Höpitaï de Perpignan de I'ufage de mes Eaux pour la catalepfie, & épilepfie, m'engagea, a la priere de Dom Souques, Bénédi&in, d'cntreprendre un enfant agé de 8 ans, attaqué d'épilepfie depuis fa naiffance. Je lui fis faire ufage de mes Eaux, compofées avec deux cuillerées d'Elixir, fur une pinte d'eau ; on lui coupoit cette compofition avec partie égale d'une décoótion de feuilles d'oranger amer ; on lui en faifoit prendre trois ou quatre verres le matin, & encore quelques verres dans Ia journée. On avoit foin de le faire purger tous les dix a douze jours avec la purgation N.° 4. Après deux mois d'ufage des Eaux, les accès, qui le prenoient deux fois par mois, commencèrent a diminuer; il n'en eut que les derniers jours de Ia lune, mais plus forts; ij en avoit trois de fuite, a un jour d'intervalle 1'un dé 1'autre; la diminution devenoit tous les jours fenfibJe , ce qui me donnoit quelque efpoir, rnalgré que 1'on m'affuroit que je ne viendrois jamais a bout de le guérir. Après fix mois, il lui furvint un dévoyement, qui dura deux mois. J'obferyai que, pendant tout ce temps, il n'eut lés accès qu'a Ia fin de chaque mois , méme trèscourts; il n'en avoit qu'un ou deux. Un Chirurgien, qui venoit le voir, me confeilla de le purger avec I'hvpécacuanha : je Ie priai de ré der la dofe fuivant fes connoiffances; ce qu'il fit. Cette purgation opéra tout 1'effet au'on p uvoit defirer; & denu'"s re rnoment, 1'enfant n'a nlus eu d'accès, & a toujours joui de la meilleure fanté.  CE i/ESTOMAC. 111 Fobferve que ni Ie pere, ni la mere, ni la nourrice, n'avoient jamais été attaqués de cettet maladie ; nous découvrimes que c'étoit la fagefemme; 1'accouchement dut être fans doute laborieux , & ce ne put être que par la tranfpiration forcée qu'elle communiqua le venin a eet enfant. Cette Obfervation doit faire tenir les peres & meres fur leurs gardes, a 1'égard du choix des nourrices, & des fages-femmes, pour éviter que leurs enfans ne foient les triftes viélimes de cc manque d'attention. Je ne prétends pas non plus prouver par cette Obfervation 1'efficacité de mes Eaux pour cette cruelle maladie ; je ne fais que rendre compte de mes efTais & des fuccès que j'aiobtenus; c'eft aux Gens de 1'Art a employer ce remede dans femblable cas & le réitérer, s'ils le jugenta propos; enfuite , c'eft Ie temps & 1'expérience qui prononceronr. LXX.' Observation. M. Achard, Médecin i Marfeille, a également entrepris dc traiter des cancers avec mon reméde; voici ce qu'il ma marqué £ ce fujet: « Vos Eaux m'ont bien réufti, pour les dar» tres; je traite une dame, depuis deux mois, » d'un cancer, elle n'eft pas encore guérie, mais » votre eau a fingulierement foulagé la malade, »> quant aux douleurs; elle a empêché les progrès » du cancer, ce qui eft beaucoup; je fuis & la » lettre votre méthode, & fi vous avez d'autres » obfervations, faites m'en part; ma première » lettre y ous apprendra le réfultat de ma curc  ïï* ESSAI SUR L'lNFLUENCE LXXI.e Observation. M. le Dnc d'Eftiffac, Grand-Maitre de Ia Garde-Robe du Roi, peut me fournir une nouvelle preuve de 1'efficacité ce mon reméde contre les ulcères rebelles & malins. Ce Seigneur refpectable , a 1'age de quatre-vingt-huit ans, étoit tourmenté par une démangeaifon infupportable par-tout le corps, & fur-tout a une jambe , produite par un petit bouton ; le malade, probablemer.t en fe grattant, écorcha ie bouton, ce qui, fuivant toute apparence, a été le commencement d un ulcère malin, de la largeur de la main, dont fa jambe fut attaquée ; elle enfla confidérablement & devintd'une couleur violette, tirant fur le noir ; les bords de 1'ulcère étoient renverfés & calleux ; fon fond étoit tapiiTé de chairs baveufes & livides Sc d'excroiffances fongueufes, terminées en pointes ; il en fuintoit une faniichoreufe très-fétide; les douleurs étoient infupportables ; enfin, tout annoncoit la malignité de 1'ulcère & faifoit craindre la gangrene ; tous les fecours de Fart avoient été employés fans fuccès, quoique adminifirés par les mains les plus habiles; le malade étoit dirigé par M. Louis, qui jouit, a jufte titre, de la plus haute réputation; eet habile Chirurgien étoit fecondé par le R. P: Potentien, Reügieux de la Charité, qui, par fon zèle ardent pour le foulagement des pauvres malades, par 1'étendue de fes lumieres, Sc principalement par fa longue expérience, a mérité de tenir un rang difiingué parmi les Maitres les plus celébres dans 1'art de guérir; le Pere Potentien , qui connoifioit la vertu de mon Eau, ent confeiüa  de l'Estöm ac* Iï| cönfeilla f-ufage comme dernière refiource. M. Louis, auquel j'en dévoilai la compofition, confentit a eet effai; je commencai par expefer la jambe malade a la vapeur de 1'Eau pour bain , de laquelle on mettoit a raifon de deux bonnes cuillerées par pinte; trois ou quatre bains de vapeurs diminuèrcnt confiderablement 1'enflure. Je fis appliquer fur 1'ulcère des plumaceaux & des comprefies imbibées de la meme Eau mélée avec moirié Eau ftomachique; la fuppuration devint louablc, les excroilfanc'esfongueufes s'affaifierenr, les chairs devinrent vermeilles, la jambe reprit fa couleur naturelle. J'ordonnai I'ufage interne de 1'Eau ftomachique; & au bout de buit ou dix jours, la démangeaifon infupportable dont le malade e'roit tourmenré fe diftipa , & les douleurs devinrent moins violentes; dans 1'efpace de quinze jours toutes les excroiffances fongueufes tombèrent; toutes les chairs baveufes furent confumées; le fond de 1'ulcère demeura vermeil. Au bout de trois femaines, il s'y forma des nouvelles fonguofités; j'augmentai pour lors factivité de 1'eau de quatre cuillerées, & ces excroiffances tombèrent de nouveau ; depuis, ayant eu fattention d'augmenter de temps en temps le degré de force de 1'eau, il ne s'eft plus formé de chairs baveufes. Voila tout le fuccès qu'il m'étoit permis de me promettre, eu égard a la nature de la maladie & a 1'age du malade: je ne me_ fuis jamais propofé de cicatnfer eet ulcère; je le confidere comme un égout que la nature s'eft ménagé, & qu'on ne fauroit fermer, fans expofer le malade aux plus grands accidens, & méme ü la ■mort: au refte, je m'eftime fort heureux d'avoic ' H  IÏ4 Essai sur l'influenck pu contribuer au foulagemcnt d'un des plus refpeétables Seigneurs de la Cour, fi cbera fa familie, adoré de tous ceux qui ont le bonheur de 1'appro cher, & chéri dc l'augufte Monarquc auquel il a 1'honneur d'étrc attaché ; enfin digne, par fes vertus, de 1'eftime univerfelle (i). Ces Obfervations font naitre une réflexion toute naturelle. II feroit bien a défircr qu'une pareille vertu fut conftatée par un nombre fuffifant d'épreuves. Que le remede feroit précicux, s'il étoit fpécifique contre un fléau aufti terrible que le cancer, contre lequel on na pu, jufqu'a préfent, trouveraucun fecours efficace.' Plufieurs Médecins, qui ont employé mon Eau , pour cette cruelle maladie, m'ont allure qu'elle avoit produit entrc leurs mains des effers furprenans. J'ai guéri moi-même plufieurs glandes d'un mauvais caractère. Jc n'oferai pas encore affurer , cepcndanr, que ma compofition foit fpécifique contre le vice cancéreux; c'eft au temps & a Fexpériencc a confirmer fi elle jouit efteciivement d'une propriété aufii précieufe. Je puis prendre un ton plus affirmarif a 1'égard des dartres ; le grand nombre de cures de cette efpèce que j'ai opérées , & que j'opere tous les (i) Ce vcnérable vieillard vient enfin de paycr a la nature Ie tribut qui lui eft dü par tout ctrc vivant. Mon remede «c pouvoit pas le fouftraire au fort commun a tous les homnies ; j'ai du moins la fatisfaftion d'aroir prolongé les jours de fix mois, le, ce qui eft encore plus important, d'avoir contribué a calmer des douleurs qui rendenr nos derniers jnomens fi affreux, Sc müje fois plus redoutables que la pwt mêröf  ©e l'Estomac: ii$ joars, m'cnhardit a avouer que Ia vertü dépurative, ou anti-dartreu fe de mon Eau, eft infaillible. Je crois même pouvoir affurer que 1'expérience & la raifon concourent a en démontrer Vefficacité. Quelle eft en effet la caufe prochaine des dartres? C'eft une humeur trés-acre & corrofive, qui corrode les petits vaifTeaux lymphatiques qui rampent fur la peau , dont les parcis font très-minces & fe fait jour i travers 1'épiderme, qui tantót tombe en petites écailles , tantöt en pouffière fine & Manche, ce qui produit la dartre farineufe. * Quelle eft la' fource de cette humeur acre ? la maffe générale des fluides. Ör, nous avons prouvé ei deffus, que toutes nos liqueurs viennent originairement du chyle. Je conclus de-fa, que 1'acreié de la lymphe eft très-fouvent, & prefque toujours, une fuite dün mauvais chyle ; par conféquent, un reméde propre & détruire la caufe, c'efta-dire , a corriger 1'altération primitive des fucs nourriciers, fera néccffairement ceffer h dépravation des autres fluides, qui n'en eft que la fuite. D'ailleurs, quelle preuve plus forte que les faits ? L'expérience feule a droit de prononcer fur 1'effet des remédes. Or, je puis affurer que cette vertu de mon Eau eft confirmée par une fuite très-longue de preuves très-décifives. Je pourrois mettre fous les yeux de mes lecteurs, une lifte de plufieurs perfonnes de nom, que j'ai délivrées de dartres invétérées par ce feu! moyen; mais comme les perfonnes attaquées de cette cruelle maladie méritent les plus grands égards , & que je craindrois, en les nommant, de bleffer leur Hij  Il6 ESSAI SUR L'lNFLUENCfe délicateife, je ne rapporteaai que quelques Obfervation- détaillées a h fuite defquellcs je placeni les nom de quelques malades qui n'ont pas exigé le fecrct pour ce traitement. LXXII.e Observation. M. Lcblanc étoit afrligé de dartres aux mains & aux doigts ; {'humeur étoit fi acre qu'elle avoit corrodé les ongles. Ses deux enfans avoient chacun un en^orgement confidérable fous ie menton. Je priai A' AT. Arkdry & Jhouret, C oromifTaires, .qui m'avoient été donnés par Ia Société R.oya!e de Médecine, de voülofr bien conftater 1'étatde ces trois malades. M. Poiflonnier Defperieres fe joignit a eux ; cos Mcflieursquaüflèrent d'humeur froide I'cngorgement du menton des enfans, & de dartres vives la maladie du père. Je'mis les malades a I'ufage de mes Eaux coupées avec du lait, je fis fomenter les dartres &Ies tumcurs du menton avec cette meme Eau; & dans trèspeu de temps, ils furent entiérement guéris. Lettre de Madame Leblanc. v Monfieur, vors pouvez prévenir, quand » vous vcudrez, les trois Médecins que vous » nvez amenés pour confln.ter 1 état de mon mari j) & de mes enfans, qu'ils peuvent fe rendre » chez moi. Mon mari n'a plus de dartres, & » l'ergorgeme'-'t que n>es enfans avoient fous le » merron , a difparu. & ils joiuffent d'une bonne » fanté Cependant jc fuivrai votre avis de leur » faire conrinucr enrore 1'ufase de votre Eau: » je vous prie de m'en envoyer, &c.  DE L'ESTOMAC. ii7 LXXI'II.' Observation. Louis Gazon, Caponl dans le Régiment d'Agenois, en garnifon a 1'Ifle de Rhé,avoit le corpsentiérement couvert de dartres : n'ayant pu étvé guéri dansFIfle , ie Médecin de 1'Hépital militaire jugea a propos de 1'cnvoyer dans fon pays. Ce malade fe rendit a Iyon , fa parrie ; il fe réfugia a 1'Hcpital, il y fut traité de difFérentes manieres, & m^me il paffa par les grands remedes, le tout fans fuccès. ïl vinta Paris ,croyant v trcuverdes fecours plusefikaces; maison refufa de le recevoif dans les Höpitaux. Ce malheureux fe trouva donc dénué de tout fecours. Quand il me fut préfcnté, je priai Madame Ncker de lc faire recevoir dans ï'un de fes Hofpices; mais je trouvai des obftacles que je n'avois pas prévus. Cependant, Madame Ncker , dont 1'humaniré ne fe dément jamais, me fit prier de me charger du foin de ce malade, & elle m'afFura qu'elle pourvoiroit a fa fubfiftance. Je n'héfitai pas a Fentreprendre , & dans moins d'un mois, toutes les croiites dartreufes étoient tombées , la fuppuration cefFa & lc malade fut en état de retourner a Lyon. Je lui confeillai de faire ufage de mon remede encore pendant 1'efpace d'une couple de mois, afin d'achever de purifier la maffe du fan?; il a fuivi mon confeil, & il m'a marqué être guéri. LXXIV.C Observation. M. O-Reine, ancien Médecin des Armées du Roi, St Médecin de 1'Hcpital militaire de Philippeville, avoit trois enfans ; favoir , une fille agée de dix-fept ans, un garcon de quatorze ans, ' H iij  Ii8 Essai sur l'influence & un autre de treize, attaqués tous les trois d'une darrre vive, dégénérée en teigne. Tous les remedes qu 'il avoit employés , depuis dix ans que ces enfans étoient attaqués de ce mal, avoient été inutiles. Ce Médecin étant venu a Paris, y amena fes enfans Ayant entendu parler de mon remede pour les dartres, il me pria de les foigner. Avant ÏLlCS entrePrendre, je les fis voir a deux Médecins, Membres de la Société, MM. Andry & Thouret, & a M. Varé, Chirurgien habile. Ces trois Mefiïeurs défefpéroient de leur guérifon; néanmoins le fuccès trompa leur attente, moyennant mqn Eau ftomachique mêlée avec du lait, quelques purgatifs légers & une pommade fimple Royale des Sciences de Metz, &c. certifions » que 1'Eau ftomachique de M. d'Acher, com» binée & mariée avec Ic'Jait, le régime & des » purgatifs par intervalle, a remis mes trois » enfans; une fille de dix-fept ans, mon fils ainé » de quatorze, mon cadet de treize, d'une dartre * vive, farincufe , dégénérée en efpèce de teigne « plutöt féche qu'humide , qu'ils avoient au  DE i/ESTOMAC. 119 » fommet de la tête, & qu'ils avoient contraclés » a mon infcu , par le moyen d'une fervante qui » fe peignoir avec les mêmes peignes qui fer» voient & peigner mes trois trois enfans, ayant » ladite maladie cutanée , il y a environ dix ans, » &pour laquelle maladie cutanée, je n'ai ofé » rien faire, d'autant plus que toutes les fois » que je voulois mettre en avant quelque remede » plutot favorable a la tranfpiration & a la » dépuration du fang, qu'autre, leur vue s'af» foibliffoit, ce qui me faifoit craindre de frapper » trop fort de la circonférence au centre, & par » conféquent d'intérelTer notablement le cceur » 011 le cerveau & le poumon, d'oii Üriclement >> dépend la vie. AiTez Phyficien pour ne pas me » laiffer entrainer a des préjugés groffiers 011 * frivoles, je rends affez de juftice a M. d'Acher, » qui, fans aucun morif d'inrérêr, a bien voulu » s'intérefTer a mes enfans pour les guérir, n'y « ayanr que la foree de la vériré qui doit être » facréc chez les hommes, qui forme la bafe de » mon aveu. J'avoue en même temps, quenömbre v de perfonnes avoient employés plufieurs re» mèdes ömples , & d'autres plus compofés oü » entroit le précipité rouge, fans fuccès, a la y> continuation defquels, je me fuis oppofé tou9 tes les fois que j'ai eu le moindre foupcon » d'empirer leur état. A Paris, ce i.er Mars » 1780 , & fcellé de mesarmés.5z'^ÊO-KEINE , » Médecin de 1 Hópital Royal & militaire dg » Philippeville en Hainault ». LXXV.' Observation. Madame Martin , de Sceaux , étoit affligée H iv  120 ESSAI SUR L'lN-FLUENCE depuis long-temps d'une dartre a la téte, qui dégénéra en teigne, qui couvroit toute la tete. Un Médecin de eette capitale , la foignoit ; tous les remedes connus lui furenc adminiftrés, & bien loin de diminuer fon mal, ils détruifoient fon eftomac & fa fanté; fon teint étoit d'un jaune plombe', la teigne fit des progrès, & commencoit de gagner une partie du front. Le Médecin ne lui donna aucun efpoir de guérifon, & lui difoit que fa téte étoit couverte de petits vers qu'il appercevoit avec le microfcope. Ce fuc dïns eet état qu'on s'adrefta a moi; je la mis a I'ufage^de mon Eau, qu'elle compofa avec trois cuillerées d'Elixir ftomachique fur une pinte , & coupée enfuite avec moitié lait. Après hak a dix jours elle fut purgée avec les lavemens N.° i, & je lui préparai une pommade pour ramollir la croüte, & attirer en dehors 1'humeur dartreufe que 1'Eau prife intérieurement y pouffbit. L'un & 1'autre produifirent 1'effet de'firé. La malade etöit obligée de changer plufieurs fois par jour les i.nges qu'elle appliquoit fur fa tête, par la quantité dïiumeur qui en fortoit. Elle vint me voir au bout d'un mois; fa tête étoit nette, fes couleurs naturelles, & fon eftomac entiérement rétabli. Elle a continué pendant quatre mois I'ufage de mes Eaux avec du lait, & le régime que je lui ai prefcrit, & fa teigne a été guérie. _ Une autre perfonne avoit le vifage couvert d'une dartre croüteufe , & füppurante, qui la rendoit hideufe ; on ne pouvoit la voir qüavec peine & dégout. Je la trouvai chez moi en reveriant de chez M. Vicq-d'Azyr, Secértaire de la Société Rpyale de Médecine, chez qui j'avois  DE S'ESTOMAC. 12.Ï été relativement a mes Eaux; j'exigeai d'cllè qu'elle fut le voir avant de 1'entreprei dre , | faire conftater fon état. Je lui r.emis unc pour ce Médecin; mais fur lc pcrtrait qtié I domeftique lui fit de cette fitte, rl ne fat ■ curieux de la voir , & me la remoya : je l'entrcfris , & je 1'ai guérie. LXXVI.' Observation. Le Valet-de-chambre de Madame Tiercé!, qui étoit attaqué de la poitrine, & fcrt fee j avoit une toux féche , des dartres au vifage & fur le corps , a été également guéri. LXXVII* Observation. M. 1'Abbé de ***, qui me fut adreffé par M. 1'Abbé Folcher, Prédicateur du Roi, étant affligé depuis vingt-deux ans d'une dartre qui lui couvroit tout le vifage jufqu'aux oreilles «Sc au menton. II avoit confulté d'habiles Médecins, & fair rous les remedes connus, fans cn éprouver le moindre fuccès ; je le mis a I'ufage de mon Eau coupée avec du lait, qui n'avoit jamais pu palier , & que mes Eaux lui firenr digércr parfaitement. Jelui fis merrre fur le vifage, qui éroir bouffi, des Ünges trempés avec mon Eau coupée avec du lait. II avoit foin d'humcéter ces lingesa piröportion qu'ils féchoiert. Elle attira 1'humeur qui étoit repercutée , ora dans peu de jours rinflammation & 1'enflure. Les croutes difparurent entiérement, & dans moins de deux mois, il ne refta pas le moindre veftige des dartres fur le vifage, II  111 ESSAI SUR L'lNFLUENCE continua néanmoins I'ufage de mon Eau, pour achever de purifier Ia maiTe du fang , & rétablir 1 eltoroac , que les divers remédes avoient entiérement délabré. LXXVIIf Observation. M. Perrier étoit cruellement affligé de dam* par tout Ie corps, a la réferve du vifage; les jambes, les cuiiTes & les pieds étoient enfiés & couverts d une croute d'oü fortoit fans ceiTe une matiere fort acre ; ils étoient d'une couleur violette, tirant fur le noir; on eut dit que ces parties etoientgangrenées. II ne marchoit qu'avec peine Les divers traitemens qu'on avoitemployés depuis dix-nmt mois , au lieu d'avoir diminué fon mal n avoient fait que laugmenter. II en étoit de même de fes bras & de fes mains. Ce fut dans eet état quil sadreffa a moi; je lui fis prendre de mes Laux coupees avec du lait & une décodion de feuilles de noyer ; je lui fis envelopper les jambes , IescuiiTes & les mains dans des linges trempes avec mes Eaux coupées avec égale quantité de lait. Elles commencèrent d'attirer 1'humeur mus etoit repercutée.fc pendant cinq ifix jours, il fortit une fi grande quantité de matières de toutes ces parties, qu'il étoit obligé de ehaneer de hnge cinq a fix fois par jour. Les pieds, les jambes, les cuiiTes commencèrent a fe défenfler hes mams & fes bras ne tardèrent pas a letre 'nflammation ceiTa, & dans moins d'un mo-'s les croutes & la fuppuration des mains, des bras ! de Ia tete &des cuiiTes, difparurent entiérement. La chair des ulcères de vin t vermeille ; toute Ia fuppuration fut portéc vers les jambes; elle a  de L'ESTOMAC. 123 diminué de jour en jour & dans moins de fix mois, le malade a e'té guéri. LXXIX.' Observation. M. Dujon, Chevalier de Saint-Louis, Capïtaine de VaiiTeau du Roi, étoit couvert de dartres, & avoit en outre un eftomac entiérement délabré : tous les remédes qu'il avoit employés, avoient été jufqu'alors infruchieux ; pour dernière reflburce, il s'adrefla a moi. Voici ce qu'il me marqué, par fa lettre du 20 Décembrc 1783. « Si j'ai refté fi long-temps a vous donner de » mes nouvelles, c'eft que j'ai été obligé de faire » un perir voyage qui m'a fait interrompre mon » régime. Je n'ai pris que la moitié des Eaux du » dernier envoi; je réferve 1'autre moitié pour » le printemps. Je continuerai le régime indiqué, » dont je me fuis très-bien trouvé. J'ai le teint » net, & la fanté des meilleures. Que d'obliga» tions ne vous ai-je pas, Monfieur , du réta» bliffementd'une fanté, délabrée par des fatigues m pénibles que j'ai fouffert dans mon fervice de » mer & par des remédes que j'ai employés! Re» cevez mes remercimens: je voudrois être affez » riche pour vous témoigner plus genéreufement * ma reconnoiffance ; mais( la fortune me bornc » a vous faire pafler le montant de vos envois. » II feroir heureux que votre Elixir ne fut nas » perdu pour les Humains! Je penfe trop bien » fur votre compte, pour croire qua la fin de a votre carrière vous priviez vos Concitoyens  «4' ESSAI SUR L'INFLUENCE . d'ur' fpécifique fi fouverain. Soyez bien oer» fliadé de Ia ver table eftime & LonnoTflLcc " avec lefquelles j'ai 1'honneur d'etre &c° du Rof' DUJ°N' anCiCD Qpitaine'de Va^au Du Chdteau deBeaufeJeio Déeembrt r78j. LXXX.e Obsestation. M Rodier de Florac éroit dans Ie même état que Ie malade ci-defTus, & avoit fait, fans Ic moindre fuccès, tous les remédes pofiibles Voici ce quil me marqué, par fa lettre du 24 Avril 1783. « Enfin, par I'ufage de vos Eaux, je me trouve >' radicalement guéri. Je n'éprouve plus de dé» mangeaifons : les dartres ont entiérement dif>' para. Je fuis au quinzième bain. Comme ie >' fuis a Ia fin de mes bouteilles d'Elixir , je vous » pne de m'en envoyer deux, Ie plu tót pofiible. » Je crois que fans votre reméde, je ne ferois » jamais guéri. II ne m'a jamais incommodé ■ je » jouis au contraire de la meiileure fanté Vous » pouvez faire voir ma lettre a tous ceux que » vous^jugerez a propos. Mesamis, qui font at» taques de Ia méme maladie, «Sr qui ont fait au» tant de remédes que moi pour la guérir font » aux eaux ; i leur retour, je les exhorterai a fe » mettre entre vos mains. » J'ai 1'honneur d'être, «Sec. ». Signé, Rodier.  de l ES T O m AC. iz$ LXXXI.e Observation. M. Benard, Penfionnaire du Roi, de Bïe'nol agé de qukré-Vingt ans, étoit attaqué de dartres ' encore plus que les malades précédens. Voici ce qu'il me marqué , par fa lettre du 14 Aout 1783. « Je continue vos Eaux avec le plus grand » fuccès. Comme je fuis a leur fin, je vous prie >> de m'en envoyer encore quatre bouteilles, & m d'y en joindre deix pour des Dames des em» virons, qui defirent en faire ufage , fur la ré» putation qu'elles ont acquifes , tant par les bons >> effets qu'elles ont produit, que par celui qu'en » ont éprouvé ceux qui ont fait ufage des deux » bouteilles que j'ai remis a deux perfonnes at» taquées de maux d'eftomac, & qui en ontcédé » une petite partie a une Dame, incommodée » depuis quatre mois d'un dévoiement qui réfiftoit » & tous les remédes; elle a été guérie avec moins w d'une demi-bouteille. Ma femme, attaquée de» puis long-temps d'une pituite qui la deffèche , » par une expecloration forcée, a pris le parti, » malgré le- fenciment de fon Médecin, qui lui » faifoit prendre des boiftöns peu falutaires , de » fe ranger a mon avis, en faifant ufage de votre » Eau ftomachique. Depuis prés d'un mois , elle » commence a fe bien trouver. » Pour moi, Monfieur, a 1'exception de mes » jambes, tout le refte du corps eft difïipé; cuiffes, » dos, ventre , col & tête, font entiérement dé» gagés; il y en a feulement fur les jambes, avec » fuppuration , ce qui m'oblige a continuer les » linges imbibés dans 1'Eau ftomachique & du  126 Essai sur l'inflüence » kit, comme eft ma boiffbn. Cependant j'apper» cois toüs les jours une diminution d'enflure <5c '» des douleurs que j'éprouvois: j'efpère en ètre » quitte avant k Touffaints. » J'ai 1'honneur d'ètre, &c. » Signé, Benard. LXXXII.e Observation. MM , freres, étoient 1'un & 1'autre affligé de la ladrerie, qu'ils tenoient de leurs nourrices; leur peau étoit de la couleur de celle d'éléphant^ fort rude : tous les remédes qu'on leur avoit adminifbrés, avoient eté fans fuccès. Ils s'adrefferent a moi; je leur prefcrivis mes Eaux , compofées avec trois cuillerées d'Elixir fur une pinte d'eau commune ou 'de tifane , faite avec deux feuilles de noyer, & coupée enfuite avec égale quantité de kit, & de boire tous les matins trois ou quatre verres de ce mélange, & un de même le foir en fe couchant, & de fe purger tous les 4 a 5 jours, foit avec le lavement purgatif N.° '1, ou avec la purgation N.° 2. Après dix a douze jours de ce régime, je leur fis étuver une partie du corps, matin & foir , avec 1'eau pdur topique, deftinée i eet ufage: ils commencèrent par le vifage, les mains, les jambes & les cuifTes; lorfque 1'eau de ce topique étoit fechée, ils enveloppoient ces dernieres parties d'un linge mouillé avec un mélange, compofc de trois parties de 1'Eau ftomachique,"préparée avec quatre cui'lerées d'Elixir fur une pinte d'eau , & une quatrième partie de lait ou d'une infufion de fleurs de mauve ; ce melange dok ètre tiède. Au  D E ï/E S T O M A C. 117 bout de trois femaines ou un mois, la peau de ces parties, qui étoit fort épaiffe, & dont tout le corps éroit couvert, commenca J fe diftiper & tomber en farine; quelques parties du bras, quoiqu'on n'y eut pas encore employé le topique , commencoient a fe nettoyer aufii. Ils fuivirerit la méme méthode pour le refte du corps; & dans deux mois ou environ , cette peau qui s'étoit formée , tomba en farine, & la feconde reprit fa couleur naturelle. Ils ont continué, pendant fept a. huit mois , I'ufage des Eaux, avec le régime prefcrit, & ont été guéris. J'obferve qu'ils ont pris beaucoup de bains. LXXXIII.' Observation. M. Leger , Curé de Montoillot, étoit affligé , depuis yingt ans, d'une dartre croüteufe, qui lui couvroit depuis la cuiffe jufqu'au-deffus du ventre, des reins. Tous les remédes connus lui avoient été adminiftrés fans aucun fuccès. II étoit en outrc attaqué de 1'afthme ; fes accès étoient fi forts, que M. fon frere , réfidant en cette Capitale, qui vint me confulter , m'affura que plufieurs fois on avoit cru le voir périr, par la violence de 1'accès, le Médecin qu'on avoit appéllé ne pouvant lui donner aucun fecours. Voici ce qu'il marqué a fon frere , par fa lettre du 11 Mai 1784. «Je croyois qu'au renouvellement du prin» Bfcmps 1'humeur dartreufe fe réveilleroit, & que » j'éprouveroisdes démangeaifonsplus fortesque » ceHes dont je vous ai parlé; point du tout, les » démangeaifons ont été jufqu'a ce jour très-peu » de chofe ; & qui plus eft, je n'en reffèns plus.  128 Essai sur i/influeNcë >i Je prends, a batons romnus, & quelquefois » en me couchant, des Eaux de M. d'Acher, » que je vais recommencer, avec la tifane de » feuilles de noyer, que je couperai, comme a » 1'ordinaire, avec du lait ou de 1'eau d'orge. J'ai » fait ufage aufii de fa pommade, pour cette » dartre qui avoit reparu pendant t'hiver, & qui » ne la'iiToit pas de m'inquiéter; il n'en eft plus » queftion. Ainfi, j'ai h plus grande éfpérance » d'étre guéri, fans retour , de toute efpèce de » dartre; & ce fera 1'année prochaine, dans ce » temps-ci, que je pourrai vous en parler favam» ment. Si ce miracle a lieu , comme je I'efpère, » j'en rendrai bien des graces au Spécifique de » M. d'Acher , a qui je vous prie de dire bien des » chofes reconnoiffantes de ma part. » Quant a l'afthme, j'en ai éprouvé quelques » accès ; mais ces accès ne font point compa» rables a ceux dont vous avez été témoin , quoi» que je ne puiffe encore parler de guérifon a » eet égard; mais i! y a un grand foulagement, » que je dois aux Eaux de M. d'Acher, a qui » j'écrirai un mois après que je les aurai recom» mencées , & lui témoignerai toute ma recon» noiffance ». M. le Curé avoit joint a I'ufage de mes Eaux , des bains, préparés avec une bouteille de mes Eaux deflinées pour bains, &: faifoit bouillir, dans 1'eau qui fervoit a chaufTer celle du bain , quarante a cinquante feuilles de noyer : chique bain ainfi préparé lui fervoit pour deux fois. LXXXIV.*  DE L'ESTOMAC 120 LXXXIV.e Observation. M. le Curé de Bignan me demanda, a titre de charité, de mes Eaux pour une jeune fille, pauvre, 5gée de quatorze ans, couverte de dartres depuis les pi.ds jufqu'a la tête, & a laquelle, par méprife, le Chirurgien fit prendre, dans dix jours, cinq bouteilles d'Elixir , cmi ne devoient être employees que dans cinq a fix mois. Voici ce qu'il me marqué, par fa lettre du 19 Décembre 1783. « Je vous annoncois , avec le plus grand plai» fir, par ma derniere lettre, le fucces prefque » entier de vos Eaux anti-dartreufes fur la jeune *> fille pauvre, a qui vous aviez eu la charité de » les envoyer, couverte depuis les pieds jufqu'a » la tete, d'une dartre enflammée, qui formoit » une croute de deux k trois lignes d'épaifleur ; » fa fituation étoit telle , qu'il n'eft pas,je crois, » pofiible d'en voir de plus affreufe. Cette dartre y> s étendoit jufques fur le vifage & fur les mains. » Cette pauvre fille infpiroit tant d'horreur , » qu'elle ne trouvoit pas k fe gager chez qui que 1» ce foi\ » Le premier envoi de vos Eaux n'ayant pas » été bien adminiftré , faute d'avoir bien entendu m votre lettre & votre avis impi imé, n'a eu qu'un » léger fuccès; mais ce qu'il y a d'heureux , c'eft » qu'il n'y ait eu aucune fuite facheufe. Cette jeune » fille but dans dix jours les cinq bouteilles d'E» lixir, melé avec égale portion de lait, fans avoir » reftenti alors, ni après, aucune incommodité ; I  ï3° Essai sur l'influence » ce qui prouve que vos Eaux ne contiennent » rien de nuifible, comme vous 1'aflurez (i). » Le fecond envoi ayant été adminiftré, fui» vant votre ordonnance , a eu un trés-grand » etter: les dartres ont tombé généralement de » deiTus tout le corps ; la peau a repris fa fraï• cheur naturelle ; il ne paroit que quelques p<»» tites rougeursfurles jambes & avant-bras & » les démangeaifons fe fonr a peine fenrir. Je vóus » pne de m'en envoyer quelques boureilles pour » terminer la cure. » J'ai 1'honneur d'étre , &c Signè, Nourry, Redeur de Bignan. LXXXV.t Observation. M. Madoré, Curé deSaint-Chriftophe.aVatan étoit affligé, depuis long-temps, d'une dartre qui Imcouvroit tout le vifage, jufqu'au cou & derrière les oreilles; fon eftomac étoit entiérement ruiné & ne faifoit prefque plus fes fonétions; fa poitrine très-affeclée.Tous les remédes, prefc'rits par les Médecins les plus habiles, & l'e régime le plus exact., n'avoient pu lui procurer la guérifon , ni aucun foulagement a l'eftomac. On lui 'vm& A r eXPenAen,ce Cft UQe Preuve fans ^plique, qac 1 Elixir du fieur dAcher ne contient point du fublimé corrolir, comme des efpnts mal intentionnés 1'ont infinué pour decner entiérement ces Eaux. Au'furplus, rien de' plus aife a chacun de s'en convaincre ; ie fiiblimé corrofif, «Uffous dans 1 eau noircit 1'argent, le cuivrc, & le corrodc Siret que ne produit pas 1'Eau d'Acher.  DE l'ESTOMAC. 13! ordonna les eaux de Chateldon , qu'il fit fuccédef aux remédes 5 mais le tout fut fans fuccès II sjadreffa, pour dernière reffource, a moi; mes Eaux, que je lui fis prendre, de la même manière qu ü eft prefcnt au traitement des dartres, lont entiérement délivré de cette cruelle maladie lui ont mabli les fonélions de l'eftomac, & öte' les maux de poitrine, qu'il éprouvoit, ainfi qu'il me le marqué, par fa lettre du j Aoüt 1784, a lLm£ TarqUe auffi avoir Suéri h Domeftique de M. Dubois , Chanoine de Saint-Laurent, d'une diirete au-deflbus du menton, & des boutons qui lui occaiionnoient des chaleurs infupportables au viiage , & le lm rendoit très-douloureux; que tous les remedes qu'on luLavoit adminiftrés pour difpudre cette dureté, avoient été fans fuccès; que 1 ufage de mes Eaux, pendant trois mois, 1'avoit fait difparoitre & guéri d'une dartre & d'une migraine affreufe dont elle ne s'eft plus reffëntie depuis 1 ufage de mes Eaux. LXXXVP. Observation. Un particulier avoit Ie vifage couvert d'une dartre qui setendoit jufqu'aux oreilles & au menton, & qui rendoit continuellement une humeur qui lui rendoit fon mal infupportable • il avoit employé tous les remédes connus fans aucun fucces; le Frere Cofme me 1'adreifa • jc le mis a I'ufage de 1'Eau anti-dartreufe coupée avec du lait, & dans trois ou quatre móis il en fut entiérement délivré. lij  132. Essai sur i/influence LXXXYTI* Observation. Un ancien Coureur de M. le Prince de Nafiau, avoit Ie vifage couvert de petits boutons purulens; je I'engageai a voir MM. Andry & Thouret, que la Société' royale de Médecine avoit nommés Commiffaircs, pour examirer les effets de mon remede; fon état étant conftaté par ces Meflieurs, -je lui en prefcrivis f ufage, & par ce feul moyen , dans trois ou quatre mois , il fut entiérement guéri. J'obferve que 1'Eau anti - dartreufe que j'ai employee chez tous ces Malades , étoit compofée de deux bncés d'Elixir, fur une pinte d'eau commune. C'eft ainfi que je la donne toute préparée dans cette Capitale, a 35 fois la bouteille. J'ai qualifïe 1'Eau pure d'Elixir, pour la diftinguer de la précédente, & pour éviter toute équivoque. Depuis quemon.amour pour 1'humaniré m'a engagéa annoncer, par la voie des papiers publics, mon fpécifique conrre les darrres, la reigne & les autres maladies curanées, j'ai rrairé, ranr dans cerre Capitale que dans les Provinces, plus de cinq cents perfonnes de tout fexe, de tout age & de toutes les conditions, affligées de cette cruéjle maladie. Elles avoient épuifé tous les fecours connus; plufieurs avoient été dirigées par des Médecins célèbres. Fatiguées du peu de fuccès de leurs foins, elles s'étoient enfin determinées a effayer mon remede comme dernière reffource. Tous ces malades ont été agréablement furpris, lorfqu'après un mois de traitement, ils out éprouvé un foulagement inattendu. Dans  DE I/ESTOMAC. 133 1'efpace d'environ deux mois, les dartres qui fubfiftoient depuis vingt, trente ou quarante ans, celles mème qui venoient dc naifiance , difparoiflbient a vue d'ceil; il ne failolt pas un fuccès moins évident pour infpirer a ces malades la plus grande confiance en mon remede. Au refte , comme la différence d'agfe, de fexe & de tempérament demandé des variations dans 1'abminiftration de 1'Eau ftomachique & anti-dartreufe: j'ai foin de me faire inftruire exaékment de routes ces circonftances ; d'après cette connoifTance j'indique a chaque malade la dofe d'Elixir qu'il doit mettre dans 1'eau qu'il compofera pour fon ufage ; je lui preferisle régime qui convient a fon état. ïnftruit par une longue expérience , & familiarifé avec un remede aufti fimple qu'cfficace, j'ai eu la fatisfa&ion de guérir tous ceux que j'ai entrepris & qui ont eu la conftance de le continuer pendant le temps néceffaire. Non content de traiter graruirement tous les indigens qui ent ïeceurs a mes foins , j'envoie fréquemment de mon fpécifique a des Curés qui m'en demandent pour les pauvres dc leurs paroiflesattaqués de cette maladie; plufieurs Médecins mème , après avoir énuifé toutes les reffources de leur art, fe font adreffés a moi; quelques-uns convaincus par leur propre expérience de 1'efficacité de mon remede, en ont pris eux-memes pour fe délivrcr de cette maladie rebelie. Après des fliceès aufii multipliés & aufii conftans , je penfe qu'il doit m'étre permis d'anaoncer mon Remede comme un vrai fpécifique. IÜj  134 Essai sur l'influence Manièrc d'employer VEau ftomachique ci-defius, que j'ai donné le nom ühUxir a lEau ftomachique pure. Cela pofé pour préparer 1'Eau dépurative, on mêle unê once & demie d'Elixir, ou deux onces , ( ce qui fait trois ou quatre cuillerées a bouche ) avec deux hyres d'eau commune , bien claire : la moitié de la dofe fuffit pour les enfans. Lorfqu'on yeut faire ufage de cette Eau, on y ajoute partie egale de lait de vache ou de chevre, ou bien é-ale quantité de tifane de racine de guimauve^ou d eau d orge , ou quelqu'autre, analogue : le laic mérite la préférence. L'on prend , tous les matins , trois ou quatre bons verres de ce mélange , a une heure on environ de diftance fun de 1'autre , & un verre le ioir en fe couchant. Les perfonnes qui ont 1'habitude de dejeuner^, ne font pas obligées de s'en pnver, pourvu que ce foit demi-heure après le lecond ou troifième verre; on peut encore fi Ion veut, tremper un morceau de pain dans'ce lecond ou troifième verre, & boire le-dernier par deiTus. Par un nombre infini d'expériences, j'ai oblerve , & plufieurs Médecins comme moi que la tifane , faite avec deux feuilles de noyer ou trois, fi elles font petites, que l'on fait bouillir  DË L'ESTOMAC. 13$ pendant douze a quinze minutes, dans une pinte ou deux livres d'eau , dans laquelle on met la dofe d'Elixir ordinaire , eft préférable a 1'eau fimple ; on coupe enfuite cette tifane , ainfi. préparée, avec parties égales de lait, avant les repas, & avec de 1'eau, après les repas; on met, dans chaque verre que l'on prend , du fucre a fon goüt. La tifane de feuilles de noyer entretient la liberté du ventre a ceux qui font refierrés , & accélere la guérifon : on en fait fa boifibn ordinaire a. fes repas , en la faifant plus légere; alors une feuille de noyer fuffit fur une pinte d'eau , & on n'y met pas d'Elixir ; on la rougit avec du vin: on peut faire ufage de Ia bi'erre, elie eft préférable au vin. Les perfonnes qui font affligées de cette maladie , je veux dire des dartres , doivent faire provifion de feuilles de noyer dans la faifon pour 1'hiver , & les faire fécher a 1'ombre , en petits paquets. A défaut de feuilles de noyer , fon peut faire ufage du bois de gayac en poudre , ou de la tige de la douce amere. Ón fait bouillir un gros de 1'un ou de 1'autre , pendant douze a quinze minutes, dans une pinte d'eau ; l'on y met la dofe prefcrite d'Elixir ftomachique , & on la coupe avec moitié lait ; mais , d'après les expériencesréitc'rées , la feuille de noyer a été reconnue pour produire le meilleur effet: elle mérite la préférence fur toute autre plante ou écorce dont on s'étoit fervi jufqu'a préfent pour le traitement de cette maladie. Dans 1'intervalle du diner au fouper, & lorfque la digeftion eft faite , l'on peut boire quelques verres d'une infufion de chicorée , ou de tifane I iv  136 Essai sur l'influence faite avec Ia racine de patience ou de fcabieufe au choix du malade. Dans Ie commencement du traitement, cc furtont fi les dartres font confide'rables Sc inv'e'térées, il faut avoir le foin de fe purger tous les quatre i cinq jours avec les lavemens purgatifs du N.° 1 ou avec les purgations des N.<» 2 ou ? ou 'avec les pilules de Belofte , fi l'on en a déji fait ufage, & fi l'on s'en eft bien trouvé , ou avec demi-gros de jalap , demi-gros de crème de tartre , le tout en poudre Sc en bol : chacun pourra adopter la purgation qui lui aura réufii le mieux , Sc la plus analejue a fon tempérament. II eft abfolument necefiaire d'evacuer 1'humeur que les Eaux, prifes mtérieurement, mettent en mouvement. Lorfqu'il fe trouve a l'eftomac ou ^ la poitrine quelque levain du vice dartreux, 1'aétion de mes Eaux , fur cette humeur . occafionne a 1'une des parties oü il fe trouve de la chaleur ; pour la calmer, il faut prendre alors quelques lavemens a 1'eau , & fupprimer, pour quelques jours, les feuilles de noyer, ou en faire la tifane plus légere ; n'en mettre , par exemple, qu'une feuille , &- fupprimer cette boifibn dans les repas. On doit juivre la même marche pour le beis de gayac «Sc la dnuce amere, &c. On fomente, matin Sc foir, la dartre avec F Eau ftomachique , compofée dc deux cv.ccs d Eüxir , fur une pinte d'eau commune; Iorfou'on veut s'en fervir , on y ajoute un tiers de lait ou d'eau d'or?ei, ou d'une infufiou de fleurs de mauve ; on fait tiédir ce mélange, dans iequel on trempe des comprefles, qu'on tient fur les dartres aufii longtemps qu'il eft pofiible, Sc qu'on a foin d'humec-  DE L'ESTOMAC 137 ter a proDorrion qu'elles féchent, & cela lorfque les dartres font placées a des endroits oü on le peut commodément. Les perfonnes dont l'eftomac eft dérangé, & dont la digeftion eft laborieufe , en prendront un verre, mélé avec de 1'eau commune, après chaque repas ; on y met un peu de fucre. Les malades fe contenteront des alimens les plus fimples , les plus doux & les plus légers, tels que les viandes blanches , bouilltes ou rCtics, des légumes, principale ment le foir, ou des foupes au lait. Pour tenir lieu de fouper, on pourra prendre quelques taftes de hit , auxquel'es on ajoutera une cuillerée a café d'Elixir ftomachique & un peu de fucre , & danslefqutlles on trempera quelques morceaux de pain. On doit fe^ pnyer avec foin de tous les alimens de haut goüt, des viandes & poifïbns falés , & des liqueurs fortes: on peut cependant boire un peu de vin , pcurvu qu'il foit bien trempé. Les fruits fondans & bien mürs ne font pas contraires au traitement de cette maladie , non plus que la falade de ertflbn de fontaine; on y met peu de fel & de vinaigre.^ Les perfonnes dont le genre nervcux ck tresfenfible, ajouterort ure cuillerée ou deux d'eau de fleur d'orange a chaque bouteille d'Eau ftomachique qu'ils compoferont. Après quinze jours de I'ufage des Eaux , on prendra des bains de la maniere fuivante : on fera bouillir , dans 1'eau qui fefvira a chauffer celle du bain, quarante a cinquante feuilles-dc noyer; quand 1'eau du bain fera au degré de la chaleur naturelle , l'on y verfera , en s'y merrant, une bouteille de 1'eau deftinée pour bains ; une demi-  *38 ESSAI SUR L'lNFLUENCE cnUauraefoinffi? temPéram^ foibles; on aura fo n de bien méler Je tout: on reftera P utCeJb?nD UneKheUre,& ou plus" on TEao'ftl V7 boiradeux ou trois gobelets de du bain Z fqUe ' C0Upéf-3vec le hk ■ 311 fortir du bain, on fe mettra au lit pendant une heure Celedretemr k tranTfPira"°n' ]'on Pou" V boire le dernier verre. L'on prendra le bain a fix Z ll2TSvU madn- Ie meme bain , en fai• fan treehauffer 1'eau , pourra fervir pour le foir - ro fentw fCptrheUreS • & r°n ft «"^ de FEa, ft", fr f°Uper' 011 bien Fon P«ndra pouira tiemper un peu de pain. Dix a dn,17P ba,ns de fuite fuffironV, obfer'vant de fe P °4r «ant de eommeneer les bains , a moitié, & fa fcn & on continuera enfuite les Eaux a 1'ordinaire hors ÏT a"ireront, rh»me^ ^rtreufe en-de-' E " erCr°n,tIa §uériron d« dartres. Ces Jams piépares , n'interdifent pas ceux d'eau S-bien>en°nt T"^" i °» Me rtux-a P 3Vant de Goramencer Si on manque de feuilles de noyer pourle bain on pourra y fubffituer deux poi née's de d" cé am re, ou quatre onces de bois de eavac en poudre , grofTièrement pilé b } Lorfque les dartres font placées au fondement aux Pames, on leur fait prendre tro™ ou des bains de vapenrs, comme il fuif l'on fait bouilhr , dans cinq a fix pintes d'eau 'ou plus dix a douze feuilles de noyer ; a défa ,t demi-' Poignee de la tige de Ia deuce amère ou d™x  DE IJESTOMAC. I39 onces de bois de gayac; on met cette eau bouillante dans un vafe , placé dans une chaife percée ; l'on y joint alors , a raifon d'une cuillerée par pinte, de 1'Eau étiquetée pour bains, & l'on fe place defTus pour faire recevoir la vapeur a ces parties ; l'on y refte une heure, ou plus. Lorfque cette eau fera fupportable, l'on en mettra dans un bidet, & l'on en fera prendre un bain a ces mêmes parties, qu'on aura foin de frotter pendant le bain, pour faire fortir 1'humeur en-dehors. Après le bain , l'on mettra, s'il eft poffible , fur ces parties un linge mouillé avec la même eau; celle qui reftera, pourra fervir le foir pour un fecond bain , en la faifant chauffer de nouveau: il faudra la laiffer dans des vafes de terre ou de faïance. L'on peut encore, afin que tout le corps fe reflente de ce bain , placer le chauderon entre les deux jambes, & fe tenir debout, appuyé fur un fauteuil, & couvrir fon corps d'un drap & d'une couverture qui aille jufqu'a terre. Comme ce bain procure une forte tranfpiration, il faut avoir le foin de bien fermer 1'appartcmcnt; & au fortir de ce bain, fe mettre dans un lit bien chaud, pour entretenir la tranfpiration. Lorfqu'on fe fertduchaudron, on aura 1'attention de mettre autour du bord une ferviette arrondie, crainre de fe bruler les jambes , qu'on pourroit, par inattention , approcher du bord, ou en entourer fes jambes. Je compofe une autre Eau, qui a la propriété d'appaifer plus promprement les démangeaifons incommodes des dartres, & d'attirer 1'humeur endehors. II réfulte de cette aétion que la quantité & 1'éteudue des dartres, la cuiflön &  I-P ESSAI SUR L'lNFtUENCI rirntaticn de Ia partie , auementent d'abord, en rai.on de l'acnmonie TABLE DES REMEDES. N.° 1. Lavement purgatif, tres-doux dans fes effets. 3Pb.e:\EZ fix moyennes racines de chicorée durage , ratifte'es; des fommités de pariétaire & de mercuriale, de chaque une poignée (on jette les racines ); des fleurs de violette ou de mauve , nne pincée; de polipode de chêne & du féné monde, demi-once de chaque. Faites infufer le tout dans ftjffifante quantité d'eau bouillante pour deux lavemens (on peut le faire la veille, & le laifTer infufer toute la nuit ); paffez cette infïifion a travers un linge, & ajoutez alors a la colature , lorfqu'elle eft chaude, quatre onces de miel ordinaire ; di/ifez ce lavement en deux parties; on prendra le fecond deux heures après Ie premier; fi fon effet n'eft pas fuffifant, on tache de le garfter le plus Icng-temps qu'il eft poftible ; on boira quelques taffes de bouillon aux herbes, ou d'infufion de fleurs de mauve, ou autre , a chaque felle ; on ajoutera un tiers d'Eau ftomachique a chaque verre de tifane ou de bouillon aux herbes , pour en augmenter 1'aélivité ; les effets en feront encore plus aéüfs • fi l'on ajcute  DE L'E-STOMAC. 149 au bouillon d'herbes, ou infufion , qu'on prendra après le fecond lavement, une demi-once de fel de Glauber ou de fel d'Epfom ; fi les perfonnes font difficiles aémeuvoir, au lieu d'une demionce , on mettra une once. Nombre de perfonnes ont mis une once dudit fel fur htotalité du bouillon aux herbes ou del'infufion qu'elles prenoienr pendant l'a&ioh des premier & fecond lavemens, elles s'en font bien trouvées; d'autres n'en ont mis que demi-once dans la boifibn qu'elles prenoient apres le fecond lavement, & s'en font égalemcnt bien trouvées. C'eft, au furplus, a chacun de cönfuker fon tempérament, d'en faire 1'effai, & de fuivre pour Pavenir la méthode qui lui réuftir le mieux Les perfonnes qui craigpènt les effets du fené mondé , peuvenr le fupprimèr & le remptacer par égale quantité de fcllicules de féné. Les mêmes planres & le mare de ces lavemens, peuvenr fervir pour un rroifième. On fera bouilhr Ie rout, pendant dix a douze minutes , dans la quantité d'eau fuffifante pour un lavement ; on pafftra cerre décoclion a rravers un linge, avec expreftion, ce qu'on n'avoit pas fait aux deux premiers, & on y ajoutera, apres 1'avoir paLiee, deux onces de miel ordinaire. On prendra cc lavement le jour fuivant, & on fe conduira comme la veille. Le plus foüvent le dernier fait plus d'effet que les deux autres. Le foir du jour de ces deux lavemens, on en prendra un a 1'eau , pour rafraichir & actiever d'entraïner les matieres que les autres auront pu mertre en mouvement. Les femmes ne prendront ce lavement que lepe a huit jours avant ou après leur éyacuation périodique. K 1!1  Ï50 Essai sur l'influence N.° 2. Purgaticn. Prenez vingt-cinq grains de jalao , cinquante gra;ns de fucre, douze grains dc fe! de nitre euioze grains de foliicules de fe'ne'; réduifez le' tOLt en poudre très-fine , & melez enfcmsie dans nn verre d'infufion de fleurs de mauve dégourdie; ftenez cetce purgaticn le marin : on continue de boire un ou plufieurs verres de 1'infufion deladice mauve a chaque felle , avec un peu dc fucre, ou eu bouillon aux herbes. L'on augmecte ou l'on diminue la dofe du jalap & des surres drogues a proporcion des effets , oü du temperament, ou de Vêgt du malade : fi l'on eft aife a émouvoir , on peut fupprimèr ia foüicule de féné. N.3 3. Tifane Royale , purgathe. On fait bouülïr, dans trois verres d-eau, pendant dix \ douze minutes, le zeft d'un citrón , ou la peau jaune , coupée fort mince, avec 1'inténeur, coupe par tranche; on jette la feconde peau blanche, a:nfi que les pepins; un gros 6: demi de foihcules de fe'né; ur.e once ou deux de fucre, au gout de Ia perfcnne. Après que le tout a boüilli pendant dix a douze minutes , on retire la cautie re du feu , Sf on laifTe repofer la liqueur rTendant une demi-heure ou environ; on Ia pafte par un Imge, avec expreffion, & on y joint une demionce de fel de Seignette , ou une once fi l'on eft difncuc a émouvoir; lorfcue ce fel eft bien diftous, Jon diyife Ie tout en trois verres, que l'on prend Je mat;;» ,Jans fon lit, de deux en deux heures 5 I on dort dans 1'intervaHe ; demi-hcure aürès le* dermer, l'on prend une bonne tafTe d'un bouillon  DE L'ESTOMAC I <)« aux herbes, ou d'une infufion de fleurs & mauve , ou de citromcfle, ou autre choie analogue I la maladie, & le plus au goüt de 'la performe; Ion y met du fucre, «5c l'on continue d'en boire W ou plufieurs verres a dwque ftffle. Lorfqu'on eft rempli dTiumeurs ,1-oh peut réitérer cerre tifane pendant deux, trois & quarre ■jours de fuite, lans craindre d'en etre mcommode , elle ne dctniit pas les fonélions de 1 eftomac. L'on peut prendre, la veillede cette purgattou, m lavement a 1'eau, pour s'y preparer , & mi * foir du jour de la purgation , apres la digettioa du diner. N.*4. Compofition de VElixir purgatif pour Les fièvres tiercés. Fakes infufer, pendant qu&ranre-huk heures, fix gros de gomme grutte en poudre bien une, daasune pinte, c'eiU-dire, deux hvres defpntde vin, de a 3 i H degres de force , pour le mom.; remuez fouventia liqueur pedant les première, quar^te-huit heures, afin dc faire mouter « W, » en haut ladite gomme gutte, qui s'atrache au tond du vdffeau & fe met en pelotons, quil teut uvifer a ferce de remuer. Lorfoue 1'efprit-de-vm , apres cinq a fix puts, refte bien ehir & d'un beau jauae, (ce mi la liqueur eft faite : on peut laffer, fi 1 on veiu, le mare dans la bouteille. Si apres les cmq ou hx jours la liqueur n'étoit pas encore clavre, ce leroiune preuve que 1'efprk-de-vin n'étoit pas auu degré affez fort. Ufage. L'on mtt, fur trois verres d'eau commune , i.v i V  \S1 ESSAI SUR 1/lNFLUF.XCE deux cuillerées i bouche , jnfqu'i quatre , ce eet JUqpr meme dofe d'Élixir ftomachique, & deux gros de fel d'Epfom. L'on en prend un verre d heure en heure. Si le premier ou le fecond verre vous occafionne des maux de cceur, des envies de vomir ce qni arrivé quand on a l'eftomac embarraffede glaires , de bile, ou d'autre mauvais levain d faut vomir aufti-tót, méme s'y exciter 11 ne faut pas craindre de rendre la purgation on ne rendra que les mauvais levains dont" l'eftomac etoit embarrafte: l'on boira, après le vomifiemenr, le iecond ou le troifième verre. Si un quart-d'heure ou demi-heure après Ie fecond verre on va a Ia felle , ce fera une preuve que ces deux firffifcm au tempérament du malade qui alors ne prendra pas le troifième; fi ce n"étoit que trois quarts d'heure après , il prendra le troiiieme-, & aura foin de boire a chaque felle une cu pmfieurs taftes de bouillon aux herbes, ou de . la atronnel e, ou du thé fort léger, ou telle autre wfiüH»analogue a Ia maladie, & Ie F!us au goüt du malade : l'on mettra du fucre a chaque ven-e ■Tour les temperamens forts & difficiles a émouvoir , & auxquels trois gobelets ne fuhWent peut-etre pas, l'on en préparen une pinte ou fix gobelets , & I on doublera les prifes; ón en prendra un verre d'hcuK en heure, jufqu'a ce qu'on commence a aller a la felle. Ce qui refte de cette médecine , fe conftrve & pourra fervir pour une aotre fois. L'on pourra rendre cette purgation agréable, en metrant dans chaque verre une cuillerée de fyrop de limon d orgeat ou de capillaire, ou tout autre au goüt de te perfonne. II ne faut pas mettre ce fyrop dc  de l'Estomac, 1^3 limon, ou autre, dans la bouteille , & fur-tout fi on en préparoit une pinte , il feroit aigrir ce qui refteroit, & on ne pourroit plus en faire ufage. Cette purgation, d'aprcs les expériences que j'en ai fakes, eft celle qui convient le mieux aux hydropiques. Je 1'ai donne'e i des perfonnes affiigées de cette maladie ; deux purgations leur ont fait rendre toutes leurs eaux. Pour les fièvres, il n'y en a point de plus efficace. D'après les obfervations que j'en ai fakes auffi, depuis quinze ans que j'ai compofé & adminiftré ce reméde a des perfonnes de tout age, de tout fexe, & de différens tempéramcns ; il a toujours produit les meilleurs effets. Voyez pour le traitement, Obf. III, p. 35. N.° 5. Tifane pectorale pour toutes les affections du poumon , fuxions de poitrine, & vieux rhurnes. Prenez une bonne poignée d'avoine , de Ia meilleure , bien lavée ; mettez-la dans un plat d'eau bouillante , & 1'y laiffez demi-heure ou environ, pour en enlever 1'acreté; ótez celle qui furnage, & lavez de nouveau 1'avoine reftée au fond du vaiffeau , & la mettez de fuite dans quatre pintes ou huit livres d'eau bouillante dans un pot bien verniffe & neuf; continuez de la faire bouillir jufqu'a ce que 1'avoine commence a crever ; alors ajoutez une demi-once de régliffe ratiffée , battue & eftilée ; laiffez bouillir une demi-heure ; mettez alors dans le pot quatre bonnes cuillerées de miel de Narbonne ; laiffez encore bouillir autre demiheure , ötant 1'écume qui vient par-deffus; mettezv alors deux gros de cryftal minéral, tirez le jpot du feu , & laiffez refroidir la tifane , qui dok  154 ESS*1 SUR L*ttfFLUEWCE être réduite prcfqac a moitié; pafiez-Ia par un iir-.gs, fans exnrefïion; mettez-y deux cnilkrées i boache d'Elixir ftomachique. Oa en boira un boa Terre k matin a jeun , & on continoera de trois en trois heures k refte da ;onr , jafqua cs qu'onait recouvré la tante: on peut la prendre ua peu tiède. On fait cette tifane ia veilk pour ie knderaam. Se:?ndt Tifane. On fait bouillir le mare de la tifane ci-defïus dans quatre pintes d eau, pendant une demi-heure. On en bok a fa fo:f dans ristervafie des verres dc la tifane ci-deffl's & pendant les repas, independimmentd'j conp indkpié ae trois en trois heures. U ne £wt pas raaager, pendant I'ufage de cette tifane, ni falé, ni poivré, ni ragouts, mais du potage bouiHi Sc du roti; il faut s abflenir du vin, Sc etre fobre. I! ne rast pas fe purger pendant I'ufage de cerre t:fane ; une ourgstkm feroit nuifibfe : on ne peut m?me le faire qje huk a dix jours après I'jvcir quittée. Cette tifane ne diffêre de cel'e de M. de SainteCatherine, un des pius cékbres Médecins de foa temps. qnea ce que celui-ci raettoit, en place de la réghfle, une petite poignér de pifknlirs, avec leurs racin?s, nouveikment arrachés, qu'il faifoit beuUif enfembk avec une demi-meSire d'avoine fur fix p;ntes d'eau, pendant trois quarts d henres, a bouillon médiocre ; il v ajoutoit enfuite une demi-once de cryflal mincral, & quatre cuillerées ou un quarteron de mie!, laaTant bouillir le tout encore une demi-heure , enfuite la pafTok par un linge, &c. IL de Sainte-Catherinc faifoit prendre  DE t'ESTOMAC 15 S de cette tifane deux bons verres le matin a jeun, & deux autres, trois ou quatre heures après fon diner. On en faifoit ufage pendant quinze jours de fuite, & trois fok 1'année , avant 1'hiver, vers Paqucs, Sedans les grandes chaleurs. Lesgrandes vertus qu on attrifcue a cette tifane, & fur-tout celle de fe confcrver la fanté par fon ufage, me déttrmine a fa publier. J'ofe efpe'rer que les vues que j'ai toujours cues de fecourir 1'humanké affligée, me conlêrvL-ront la confiance & 1'eftime que j^ai mérité, & que ceux qui font intéreffés a me nuire, auront fait de vains efforts pour m'en privcr. On peut ajourer a. cette rifane demi-cuillerée ou une d'Elixir par pinte, pour la rendre plus ftomachique : nombre du perfonnes ont obfervé qu'elle opéroit mieux. On na pasbefoin de faignées pourcomraencer I'ufage de cette tifane. On peut vaquer k fes affaires pendant I'ufage. Les perfonnes qui feront replettes & oonitipies, poiirront prendre avant quelques lavemens & une légere purgation, afin que le reméde opère mieux. N.^ 6. Aiitrt Tifane pour la poitrine. Faites bouillir , d.ms une pint- d'eau, cinq a fix petits oignons bhncs , coupés nfenus , avec la moitié d'une raefoie de guimauve, bien ratiffée, & coupée en plufieurs morecaux:lorfque les oignons fent cuirs, paffez le tout dans un linge, avec expreffon; racrrez deux or.ces de fucre dans la colature; coupez cette boiffon avec moitié de lait de vache. Le foir, en fe couchant, on prend une grande taffe de ce mélange, aufii chaud qu'on le peut; ie matin, on en prend autant dans fon fit, & ion dorr par-deffus.  Essai, &c, N.°7. Autre Tifane très-efficaccpour les rkur~.es , f°unr lts Pannes pituiteufts , k aui le l.zit tft contraire. Faitesbouillir, dans une pinte d'eau, une pincée de fleurs de tuffdage, une tete de pavot blanc (on ote la graine ) & deux \ trois gros de régüfle noire; quand la régliffe efl bien fondue, la tifane eft Êute; on Ia paffe par un h'nge. On prend de cette tifane un bon verre en fe couchant, aufii chaud qu'on le peut, en v joismant une bonne cuillerée ou deux de la raeilleufe eau-de-vie, & un, de meme, le matin: l'on peut en prendre deux verres dans la journée, fans eau-de-vie. Cette tifane calme la toux pendant la nuit procure un fommeil doux , & facilite 1'expectora' non: dans peu de jours, le rhume eft diffipé: on fe purge apres avec une médecine très-douce. Ce remede n_eft pas agréable a prendre ; mais il eft efficace. J'en ai fait ufage peur un rhume & une toux des plus opiniatres, qui me duroit toute Ia ruit. De tous les remédes que j'ai faits, c'eft celui qui m a Ie mieux réufTi, & qui m a rendu le fommeil. La première nuit que j'en ai fait ufa^c, commei jé fuis fort pituiteux & bilieux , ce remede s'eft trouvé apparemment plus analogue a mon tempérament. Nombre de perfonnes,! qui je lai confeillée, attaquées d'un rhume depuis piufieurs mois, & qui avoient la poitrine affeciée, rres-fèche & très-douloureufe, en ont éprouvé' de fuite, les meilleurs effets. Cinq a fix cuillerées de lameilleure huiled'olive, prifes le foir en fe couchant, ont procuré également de très-bons effets dans des' rhumes trèsepimatres, & ont arrêté le crachement de fang Bccaliooué par la force de la toux. FIN.  157 Le fieur D'ACHER eft logé rut Jacob, N.° 39, ou on le trouvera juf qua midi; & li foir, depuis fix heures. Comme on a falfifié fes Eaux, qu'on a contrefait fon cachet & fes étiquettes, & que les falfifiées feront autant pernicieufes que celles du fieur d'Acher font falutaires, l'on prévient les perfonnes qui voudront en faire ufage, que ce ne fera que chez lui, «Sr dans les villes de province chez les perfonnes qui feront en correfpondance avec lui, & qui diftribueront ces Brochures, qu'on trouvera fes véritables Eaux. Les bouteilles feront cachetées de fon cachet, autour düquel il y aura Eau D'ACHER. On en trouvera, favoir; A Le prix de chaque louteille de pinte d'Elixir ou d'Eaupure , eft de 12 livres; l'ayant réduit h ce prix pour la mettre (t portée de tout le monde. ÏI en fait des envois en Province a ceux qui en de'firent, «Sc fe fait un plaifir d'entretenir avec les perfonnes qui ont confiance en fes Eaux , une correfpondance fuivie pour ce traitement jufqu'a leur parfaite guérifon. " On eftprié d'affranchir Ui lettres qu'on lui ecrira h ct fujtt,  n8 TABLE DES MALADIES Ccntenues dans eet Ouvrage. A Arinixu, Obf. VUL p. j8, LVHL p. -m , L1X ; p. iWx r +' Afthme, Obf LtV r LXXXFST. p. rr?« Abbarcracnt genera!', Obf. XXiV p jj, B BouiMire, Obf. LXI". r. j-8. Boutons au vifage 'OW. LXXXYir. p. iu. C Cancers, Obf. LXVII. p. is&'j Kfflfi. p. roï, &c. Catharrc avec douleur a la doircine & a 1'eitoraac , Obf. XXXI. F. 5t. Coliques- venteufes occaSonnées par le- dsraneemeut de l'eftsmac, Obf T. p. 31. Coliquesbilieafca, acrarfioflnétfr pardeS'ob'Vru&ibiis au fox , Obf. II. p. 3 j. Conftipation , & crifpation dans le score ner.'eux , Obf. IX. p. },. Conftipation, afïectiondc la poitrine enrouemcr.r Obf. XX. p. 4f. ConvulfionJ fpafmodiaaes , Obf. XXXIII. p. yS. Crilpadsn dani Le ^etre" yarfct^, Obf. J-X. gi $9.. Crachement dc fenjr, 0b£ XXXIX. p. e>f. D Dartres fuppafarrés", <%£ t. p'. f3. Datcres de toutes eipèces, depuis la p. 117 a 13T. Dévoyemenc habituei avec coliques , Obf. XLIV. pr7J. Dévovexeht avrc rnaraim?-, Üftf! XLrï. p: 75 Dyifcatetier Obf IE, XXOTF,. 3XXVI 4 XXX VIL Douleurs riiwnatifiiiaies, Obf. XXIX. o. <■f. XXVI, XXVII 8c XXVIIL p. jjH Hcmiplégie avec douleur i la plantc des pieds , Obf, XXX. P- J7. Hémorrhoïdes,. Obf. LVII. f. 91. Humeurs froidurs , & darties vivcs, Obf. LXXII. p. 116. I Jaunhle, Obf. XXXIV & XLVIII. p. j? & 81. Infomnie oecafionnée par une toux tri's - féche ,. Sz das coliques très-violenres, Obf. XXV. p. J4. T.adrcrie, Obf. LXXXII. p. 116. Lait repandu, Obf. LXIV. p. 103,. M Marafme avec ferrement doul. a la poitrine, Obf. VII. p. 3 i. Marafme avec fupprelTion-d'évacüations périodiques , Obf, Lil. p. 84. Mél'ancolic avec abbatement dans toute 1'Jsabitudc d* corps, ou fymptornes de rage, Obf. XXIv. p. 5 3Maladie pédiculaire Obf. I. p. %}. O Gbftru&ions avec accès de fierre , Obf. XIII. p. 4.W Obftri;£t:ons jTovenant du dérangemen; de- 1'eftomac , Cbf. LV. p. S7. P Perte d'humeur fpermatique non fpontanéc, eu involon- taire , übl. LI. paig. 83.  j6o TABLE. Petite vérole confluente, Obf. LX. p. f t- Idem, Obl. LXII. p. 99. ' . , . Pefanteur d'eftomac, ft dartres occafionnees p»r un Jait répandu, Obf. LXIV. p. 103. Pulmonie , Obf. XI. p. 40. Piaics , Obf. LXVIT. p. iotf. Préparation dc 1'Eau ftomachique avec 1'Ehxir, & Ion ulage, p.134 » x43- K. Rnifons qui prouvent que toutes nos maladies vicnnent du feul défaut de digeftion, p. 9 a 1?. Ra