FÊTE MACONNE. i   FÈTE MACONNE, CELEBREE DANS LA R. LOGE LA CH ARITÉ A L'O. D'AMSTERDAM, pour les 25 ans de présidence du T. V. M. R Le 1 du 4e. mois de Van 573 r.  Les principaux Officiers de la Loge La Charité ayant mis en délibération dans une ajfemblée particuliere, fi Ton publieroit les détails de la Fête mémorable qui fe célébra le 7 du 4e mots de Van 5781, on recueillit les yoi%<,& Yunanimité fut pour Taffirmative; maïs- il fut déeidé quil ne feroit imprimêqu'un certain nombre d'exemplaires que Ton dijlribueroit gratis, tant aux membres de la Loge quaux Officiers de celles qui avoient été invités a la célébration de cette fête. Le Vènèrable alors dé cl ara que, pour y procéder avec ordre, il falloit quun des Freres s'occupdt de cette rédablion, £P le F. M. , premier furveillant, fe chargea yolontiers de ce foin pour manifefler d'autant plus fon zele & fon attachement pour Vordre Royal.  AVANT-PROPOS. Ti a plus grande preuve que les Francs-Macons puiffènt offrir au public de la folidité de leur affociation & des henreux effets qui peuvent en réfulter, efl fans doute le détail des événemens qui tendent a lui donner de 1'éclat en jetant des rayons de luraiere & de raifon dans 1'efprit des perfonnes trop prévenues contrq cette Soqiété inté' relTaute. Dans les tems d'erreur & de fanatifine, elle a été en bute a tous les traits les plus capables de la détruire: mais, ferme & inébranlable, elle a rcfifté a tous les ora«■es; elle a fait plus: après avoir forcé fes plus ardens ennemis a lui rendre juftice, elle les a pénétrés d'admiration; & ce fentiraent écbaiiflant leursames, ils ont foliicité eux-mèmes avec empreflement une aggrégation qu'jls craignoient de ne pas obtenir. Une fociété fans indulgence & fans vertu les eüt refufés; raais l'inftitution des FF. M. ayant principalement pour bafe la pratique des vertus & pour guides 1'humanité & l'amour de la paix, ces vertueux citoyens leur ont tendu les bras & défülé les ycux. Vous eufllez vu ces profanes frappés d'admiration , n'avoir d'autres regrets que celui d'avoir été fi longtems aveuglés par la païïion, & cbercherlesmoyens de réparer leur injuftice paffee en devenant les Freres les plus zélés, les défenfeurs les plus ardens de eet ordre illustrc; 1'on a vu des Princes & des Rois honorer & protéger toutes ces alTociations, dont ils fe font eraprefTés de devenir membres. Heureux le pays qui a des Loges dans fo.i fein! Heureux les hommes qui les compofent! ils y A 3 v  VI apprennent a devenir bons fils, bons peres, bonsmaris, bons citoyens, enfin honnêtes gens. Co mme dans toutes les claffes de citoyens il en eft toujours que l'amour du bien public dirige avec plus d'énergie, & qui fe couvrent de gloire en fe rendant utiles-, il eft jufte de les re'compenfer de leur émulation & de leur courage enrépandant le fruit de leurzele: la même chofe fubfifte dans les clafTes particulieres de la République Maconne. Une d'entre elles, célebre par le choix diftingué de fes membres , intéreflante par l'amour fratemel qui les rapproche tous, recherchée par nombre d'étrangers qui viennent y puifer des exemples de cordialité & d'amabilité, refpeftable par fon ancienneté & par une fuite non inteiTompue de travaux, unique par la conftance exemplaire de fon chef qui depuis 25 ans fe diftingué par fon zele & fon exaftitude, la Loge de La Charité enfin, vient offrir a 1'univers un Speaacle intéreiïant, une fête qui n'a jamais été célébrée & qui probablement ne fe ce'lébrera jamais: c'eft 25 ans non interrompus de Préfidence! Quel Eloge pliis flatteur pour ce Macon diftingué! Quelle Gloire plus complette pour toute la LogeJ  FÊTE MACONNE* CELEBRÉE DANS LA R. LOGE LA CHARITÉ A VO. HAMSTERDAM, POUR LES 25 ANS DE PRÉSIDENCE DU T. V. M. R Le 7 du 4e- *»/* de Pan 5781. To u s les Freres de la Loge ayant été convoqués pour 4 heures, le R. F. E. G..... faifant, comme fubfütut, les fonftions du vcnérable, fit prier les Freres Officiers de fe rendre prés de lui pour conférer fur une deputation au Vénérable. La délibération fime, on fit annoncer a tous les membres effeaifs de la Loge qu'ils pouvoient entrer. Chacun ayant pris place, le V. Subflitut leur fit part que la A 4  (8) commiflion (elle étoit compofée de 5 Freres qiü feuls avoient été choifis pour 1'ordonnance de la fête & de toutes les décorations) avoit trouvé a propos, d'après les fuffrages réunis des Freres Officiers, de prêfenter au Vénérable de la part de toute la Loge un gage de 1'amitié qu'elle lui portoit, & qu'après avoir fcrupuleufement examiné quelle feroit la chofe la plus convenable & la plus décente, ils avoient décidé de lui offrir une tabatiere dor; rnais, pour rendre ce gage plus conforme au motif &. a 1'époque heureufe qui le produifoient, ils avoienf fait peindre fous le couvercle des emblêmes macons. On voyoit d'abord La Charhé préfentant des parfums au bufte du Vénérable qui pofoit fur une colonne de marbre, figne de conftance: cette Déeffe étoit accompagnée de la SageJJe & de la Prudence. Dans Ie fond du tableau on appercevoit un temple de marbre & d'architeclure antique repréfentant Ja Loge de La Charhé. Après que tous les Fréres 1'eurent admirée, ils firent le figne d'approbation. Le F. M., premier furveillant, préfenta è raffemblée ce diftique pour fervir de devifé.. Je lui dois mes progrès, ma gloire eft fon ouvrage. Que. n'eft-il immoreel, comme il eft un vrai fage! La Chak,it4i  (9 ) Il fut unanimement réfolu que ces vers feroient gravés autour de la tabatiere. Comme il falloit que cette oifre fe fit avant 1'entree du Vénérable dans la Loge, le V. Subftitut nomma pour cette députation, le F. Orateur B., le F. Maitre des cérémonies V. A., les FF. Maïtres de H. & H. de G. les Compagnons E. & L.. Tous ces Freres étant entrés dans 1'appartement oü fe trouvoit le Vénérable , Le F. B., qui étoit a la tête de la députation, pronon^a cedifcours: „ Qui pourroit exprimer notre fatisfaclion „ de ce que nous nous trouvons chargés de vous offrir les prémices des vceux que „ font pour vous vos fideles Majons, ras„ femblés pour célébrer 1'Epoque la plus heu„ reufe & la plus mémorable de la Fraternité ! „ Puisse le Ciel, propice a nos defirs, „ conferver vos Jours en J. S. P.! Que cinq „ autres Luftres écoulés avec 1'agrément & „ le bonheur le plus accompli, nous faffent „ renouveler cette fête qui nous remplit tous „ de joie & de contentement! „ Peke, Frere, Ami, ces titres ne ren„ dent que foiblement, ce que notre attens, drilfement, notre zele, notre amour nous 3, infpirent. A 5  C io ) „ Ou eft Je marbre, le bronze affez durable ., pour immortalifer votre diere mémoire? „ Mais votre image n'eft-die pas empreinte „ cn caraderes ineffaeables dans nos coeurs? „ oui, tous, tous d'un commun accord s'é„ crient : Vive , qu'il vive le Vénérable, „ le chéri, 1'augufte R. „ P o u r quoique je n'y euffe que le titre de „ Premier Surveillant, que je pourrois fixer „ le commencement de ma Préfidence dans ce „ Temple chéri;auffi plufieurs candidats, que, „ comme occupant la place du Vénérable, „ j'initiai dans nos myfteres, n'en connurent„ ils jamais d'autre. J'eus la fatisfaótion de „ préfider a la conftitution de la Loge, qui, „ ayant recu enfin fon Diplome, pria le „ Frere B. , a défaut du Vénérable Frere „ H. chargé par la Grande Loge de Londres „ de cette commiffion, de venir nous la por„ ter & recevoir les promelfes d'ufage, céré„ monie qui fe fit le 14 Oftobre de la même „ année; & dont nous recümes depuis 1'ap„ probation & la ratification du Grand Oriënt „ d'Angleterre. „ Cependant le Vénérable, ne pouvant fré„ quenter la Loge, & 1'ufage de ne changer „ les Officiers qu'a la S. Jean d'Eté ne lui per„ mettant pas avec décence de réfigner fa „ place avant ce tems, pria la Loge de lui „ donner un Subftitut; & en conféquence je „ fus revêtu de cette qualité, le 25 Décembre B 3  ( « ) „ de la même année. Dès-lors tous les Freres „ me confidererent déja comme le Vénérable „ effeclif, quoique ce ne fut qu'en Juin de „ 1'année fuivante, que, fur le remerciment „ du Frere L. P. par Iettre, une voix una„ nime me plaga en cette dignité a 1'Orient „ de notre Temple. „Mes Freres, fi 1'on defire qu'une Loge „ fubfifte & profpere, il faut qu'il y ait une „ étroite union , une concorde inaltérable en„ tre tous les Membres qui la compofent. • II „ faut qu'une baffe jaloufie n'entre jamais „ dans fon enceinte & n'y faffe naitre aucun „ efprit de parti, qui ne peut tendre qu'a fa „ deflruclion, comme notre Ordre, eet Ordre „ qui ne refpire, qui n'enfeigne qu'union, „ n'en a fourni que trop d'exemples. II faut „ que les membres honorent celui que leur propre choix a placé a leur tête, de leur „ confiance & de leur eftime: mais aulïï celui„ ci leur doit fa reconnoiffance & fes foins. „ II doit prendre a cccur les intéréts de fa „ Loge, tacher d'y maintenir 1'harmonie, ne „ pas négliger les Affemblées, mais y facri„ fier, autant que fon état & les circonftan„ ces le lui permettent, le tems qu'elles exi„ gent de lui. Si dans tout Art, les Regies 3, fe font formées de J'expérience faite dans  ( 23 ) „ 1'Art même, je crois que je puk, fans qu'on „ m'accufe depréjugé, fonder la validitc des Regies que j'ai indiquées pour qu'une Loge „ profpere, fur 1'expérience faite dans cette „ Loge & fur le tableau riant qu'elle offre a „ la Maconnerie. Ah! fi je n'euffe eu le „ bonheur de trouver conflamment ces difpo„ fitions favorables dans les Membres qui ont „ compofé fucceffivement & qui compofent „ a préfent cette Loge; fi 1'efprit de parti „ s'y fut fourdement introduit & eüt donné „ atteinte au contentement qui y regne ; fi la , déférence dont mes Freres m'honorent, „ n'eüt pu me faire réuffir a finir au moment Z même a 1'amiable les différents qui, quoique „ bien rarement, s'élevoient entre quelques „ Freres, ce Temple fi brillant, au lieu de „ s'embellir d'année en année, feroit oudé„ fert, ou détruit. Mais le zele de mes Freres ", répond k la couleur de la livrée que nous portons; 1'efprit de concorde les anime, & t\ la fplendeur de notre Loge, & les plaifirs „ fraternels que nous y goütons, en font les „ heureux effets. „Me refuferoient-ils le témoignage d'y n avoir contribué dans la place que j'y occupe „ depuis plus de vingt-cinq années? Leur „ déférence, leur confiance, leur eflime & B 4  ( 24 ) leur amitié, fentiments auxquels j'ai tou„ jours afpiré & dont je me glorifie, me dé„ fendent de former ce doute. Ma chere „ Charhé a toujours fait mes déiices; j'y ai „ confacré conftamment mes foins: le firport & les fecours que j'y ai éprouvés, m'ont „ rendu le travail léger; les Officiers qui m'ont „ été adjoints annuellement, 1'ont partagé & ,, I'ont parfemé de mille agréments. Et un „ Maïtre de Loge, qui pendant un fi long es- pace de tems ne peut fe rappeler que quatre fois qu'il eft refté abfent, & encore par des „ circonftances qui 1'empèchoient abfolument „ de s'y trouver, ne peut furement pas être „ accufé d'avoir négligé les Affemblées oü s,, il devoit préfider, & partager le travail & les plaifirs de fes Freres. „ L'exercice de ma charge dans les deux „ premières années ne pouvoit fe borner a la direclion de ma Loge. Reconnue Membre „ du corps général de la Maconnerie, elle „ devoit prendre part aux événemens que „ 1'Ordre éprouvoit, & travailler de concert „ avec les autres Loges duement conftituées, „ a ce qui concernoit le bien général. Le „ rétabliffement de la Grande Maïtrife natio„ nale de ces Provinces, fufpendue pendant „ vingt années, formoit le voeu de tous les  ( *5 ) Maeons; & eet événement mémorable fut " heureufement accompli par 1'éleftion du T. " N & T. V. Frere Baron de Hogerheide, " dans une AlTemblée nationale tenue a la " Have le 26 Décembre 1756, oü je me trouvai a la tête de Sept Freres Députés de notre Loge. Un nouveau Diplome, en " confirmation de celui que nous avions recu „ de la Grande Loge d'Angleterre, mit le „ fceau a 1'authenticité de nos conftitutions. Aussi nous procurerent - elles la correspondance amicale & pleine de confiance des Loges étrangeres dont les Freres avoient 11 affifté de tems a autre a nos travaux; & " furtout cette communication fi convenable " entre mayons eut - elle lieu avec les Vénéra" bles Loges ctablies dans cette ville. La \\ maniere de fe vifiter & de fe communiquer ,\ réciproquement fut reglée avec les Vénérables Loges la Bien-Aimèe , la Concorde & " la Paix: qu'U m'eft doux d'en voir encore 1'heureux elfet dans toutes nos Affemblées; \\ & que 1'accueil affable que les Freres de ma " Loge regoivent dans les autres, & celui que nous tachons de faire aux chers Freres " qui de leur part viennent participer k nos " travaux, foit une preuve non équivoquede ' 1'union qui depuis tant d'années s'eft mainB 5  ( 26 ) „ tenue entre nous! Des circonftances & des „ liaifons particuliere* ont, dés le commence„ ment de nos travaux, donné lieu a une „ union plus intime entre notre Loge & notre „ chere Soeur la Bien-Aimée: jamais cette „ union ne s'eft refroidie. Nous en goütons „ les douceurs: puiffe -1 - elle durer de même „ tant que 1'Ordre exiftera dans ces Provin» „ ces! Et puiflènt toutes les Loges de cette „ ville & de ces Provinces, n'ayant qu'un „ même but, s'entre-aider mutuellement a „ foutenir & embellir 1'édifice de notre Ordre „ illuiïre! „ Mais, parmi tant de fujets de contente„ ment, pourrois-je me refufer aux regrets „ que doivent me caufer les pertes que notre „ Loge a foufFertes pendant ce quart defiecle! „ Le grand Archite&e de 1'Univers m'a con„ fervé & fait jouir d'une fanté conftante: „ & la reconnoiffance que je lui dois de cette „ faveur peu commune accroit en me rappe„ lant la mémoire de tant de Freres qui ont „ goüté avec moi les douceurs de 1'union „ maconne dans cette Loge, & qui fucceffi„ vement ont payé a la Nature le tribut que „ tous les humains lui doivent. Contentons„ nous de chérir leur mémoire; lailfons - les t, repofer en paix & n'appuyons point fur ces  ( 27 ) „ objets, pour ne pas troublerles fentiments „ agréables dont tous les Freres font remplis aujourd'hui! Parcourons feulement les chan„ gements de Membres que cette Loge a „ éprouvés; & nous y trouverons affez de „ fujets de réflexions & d'étonnement. De quinze Freres qui recurent les conftitutions „ d'Angleterre, je n'en retrouve aucun: je „ fnis le feul qui refte. De tous ceux qui ont „ formé la Loge pendant le cinq premières „ années jufqu'en 1761 , mon Frere-feul, le „ Frere Sécrétaire, qui exerce cette charge „ depuis le 24 Novembre 1756, & dont les „ foins & le zele ont beaucoup contribué pen„ dant prés de vingt - cinq années a me rendre „ la mienne légere, agréable & utile a la „ Loge, en eft refté conftamment Membre. „ Le Frere D. A. V. A., recu en 1761, eft „ refté feul du grand nombre de Freres admis jufqu'en 1'année 1768, au commencement „ de laquelle le Frere C. V. N. recut la lumie, re, fe trouve encore parmi les Membres „ en qualité de Tréforier de la Loge. Nous „ comptons entre ceux qui la compofent „ aftuellement plufieurs Freres qui y font entrés peu après celui-ci. „Ne préfumez cependant pas, Mes chers „ Freres, de ce détail, que notre Temple ait „ été peu fréquenté & qu'il y ait eu difette  ( 28 ) „ d'Ouvriers. Non furement; toujours elle a été compofée de quarante afoixanteMem» „ bres aótifs, & Ie nombre de plus de quatre „ cent quatre - vingts Freres qui y ont été „ initiés a nos Myfteres &admis, a été plus 8, que fuffifant pour remplacer ceux que la „ mort nous a enlevés, ou que des départs „ pour d'autres Païs, ou des voyages, ou des „ raifons domeftiques ont obligé de nous quit* „ ter. Tout fe fuccede, fe remplace dans le „ Monde: Ia Maconnerie n'eft point exempte „ des loix générales. „ Qu'i l eft flatteur pour moi que ces fucceffions, ou changements de Freres, n'en „ aient produit aucun dans les fentiments fa„ vorables de Ia Loge a mon égard :j'éprouve „ que ces fentiments fe tranfmettent de Frere „ en Frere; & les Membres aóhiels ne le ce„ dent en rien a leurs prédécefféurs. Cette „ fête, qu'ils ont voulu célébrer a mon hon„ neur , en eft un témoignage formel. Je „ 1'accepte, ce témoignage de leur eftime & „ de leur amitié; & refuferois-je d'accepter „ le fouvenir qu'ils viennent de m'en offrir en „ ce jour, peu avant que j'euffe repris folem„ nellement cette Place.. Le voici (i) ce fou- (O Un Tabattere d'or ornée d'un Emblême en miniature de la Loge la C ha rité, analogue a la Fête. (Voyez-en la dcfcriptioit p. %.~)  ( 29 ) , veriir: il m'eft précieux. Cen fera un pour moi toute ma vie;non pas pour moi-même: comment pourrois-je oublier 1'amitié des ' Freres de la Charité ? mais pour prouver l aux autres Macons, & aux Profanes mêmes, ' en le leur montrant, & en y ajoutant le „ détail de la maniere gracieufe dont il m'a l été offert, que 1'Ordre nourrit des cccurs fenfibles, & reconnoiffants, & que 1'Amitié " ne fe trouve mille part li belle, fi conftante " & fi efficace que dans la Maconnerie. ^ Et c'eft par des preuves de pareilles difpofitions " a leur égard, par mes foins & par un redoublement de zele pour la profpérité de " cette Loge que je tacherai de leur en prou„ ver ma reconnoiffance. „ Puissiez-vous , trés - Vénérables & „ 'cliers Freres! rencontrer toujours dans vos "„ Loges eet efprit fraternel qui fait honneur a 1'Ordre & le bonheur des Loges! Et puis" fent ces Loges fleurir , profpérer & croltre , en gloire & en fplendeur! Veuillez conti„ nuer a prendre intérêt a ce qui concerne „ celle-ci, & foyez fürs d'un retour fincere, „ de notre part. Cette union, par fes falutaires effets, prouvera, même aux profanes, „ que la Maconnerie eft 1'école de toutes les  ( 30 ) „ vertus morales & fociales, & n'a pour but „ que le bonheur du genre humain." Ce difcours fut terminé par une piece de mufique de la compolition du F. B. Le F. premier Surveillant, penfant qu'on ne pouvoit mieux commencer les cérémonies de cette fête angufte qu'en les faifant précéder par un hommage au Grand architeéte de I'univers, prononca cette Invocation. INFO C A T I O N. „ Souverain Arbitre de nos defti„ nées! Grand & fublime architefte de 1'Uni„ vers! que d'aciions de grace ne te devons„ nous pas en ce jour, puifque Ta Bonté „ Paternelle vient de fceller dans nos coeurs, 3, le gage précieux des voeux emprelfés que 3, nous formons depuis tant d'années pour Ia „ confervation de Notre Très-Cher & trës„ Aimé Vén...-! „ C'est donc aujourd'hui que Tu changes „ 25 ans de defirs & d'efpoir , en autant de », douceurs ik de jouiffances!  ( 3i ) „ Dieu de la Nature! Tu lis dans nos „ ames, & Tu fais fi pendant ce nombre d'an„ nées, nous avons cefie un feul inftant de „ défirer cette fête augufte qui devoit confa„ crer par ce Jubilé tous les vosux qui nous „ raffemblent... Tu nous 1'as confervé... „ & c'effc un bienfait qui nous rend heureux. „ Continue de répandre fur lui Tes plus „ abondantes bénédidtions... rends fa vie heureufe & paifible; infpire-lui le defir de nous „ continuer fes confeils & de préfider dans „ ce temple jufques dans la vieilleffe la plus „ avancée; en fouhaitant fon bonheur nous „ parions auffi pour nous, puifque notre féli„ cité fut toujours fondée fur la fienne. „ L'Institut des FF. M. n'ayant que la „ vertu pour bafe & pour but; & la vertu „ étant le feul chemin qui conduife a Tes „ bienfaits, Tu ne faurois ceffer d'en être le „ proteéfeur & le foutien. ,, C'étoit donc un devoir effentiel & fa„ cré de commencer par T'offrir nos premiers „ hommages, avant de commencer notre allé„ greffe par les cérémonies innocentes&pures de la Franche-Maconnerie.. P u i s s'adreUant au Vénérable & a tous les Freres, il dit:  ( 32 ) T. E. & T. Ch. V. „ Dans Tanden tems on regardoit la vieil„ leffe comme un des plus beaux priviléges, „ & 1'on fe la fouhaitoit réciproquement. Le „ défir de vivre, comme celui de jouir, eft „ imprimé dans tous les cceurs; &, dans tous les fiecles, comme chez tous les peuples, la „ vie eft regardée comme le premier & le ,, plus grand de tous les biens. Qiie ne fait-on pas pour la conferver? Quene fait-on pas „ pour s'en affurer? Arrivé même aux portes du tombeau, on voudroit pouvoir en recu„ Ier les aproches, fi la main pefante du tems „ ne 1'emportoit fur nos vains efforts. „Mais ce defir en s'accompliffant n'eft „ pas toujours accompagné des douceurs & „ des agrémens que 1'on s'en promet. „ Moïse, 1'homme de Dieu, eut une lon„ gue vie; mais elle fut éprouvée par tant „ de chagrins, par tant d'ingratitude, que „ fans la volonté facrée qui le dirigeoit, il eüt préferé Ia mort au titre glorieux de Chef „ dont il étoit revétu. „ L'anti q^uité , fi fertile en vieillards ^, comme en grandes adions, nous montre „ peu d'hommes dont la décrepitude ait été „ marquée  C 33 ) „ marqué par les agrémens qui devroient IV „ doucir & la rendre heureufe. „Je n'en ferai point, Mes T. G F., Ia „ narration, paree que ces faits vous font „ connus & que je dois par difcrétion épar„ gner en ce jour des momens qui vous font „ précieux par la maniere dont vous les con« facrez de concert avec nous: & pour res„ peóter en même-tems les droits & la noble „ émulation de nos Orateurs éloquens qui tour" „ a-tour en faifant briller leurstalens, poffe» „ dent fi bien 1'art heureux de plaire & d'in.„ ftruire. „Se trouver le chef d'une fociété, lacon„ duire avec fageffe eft non-feulement un hon„ neur, mais encore un merite trés-rare & „ trop peu apprécié, & c'eft fur ce vrai mé„ rite que je vais m'arrêter un inftant. „La facilité avec laquelle un homme s'aC' „ quitte des devoirs de fa charge, nous per„ fuade ordinairement que nous pourrions fans „ peine opérer les mêmes chofes avec le même „ fuccès: mais des jugemens pareils entreroilt „ difficilement dans une ame modefte qui fe „ connoit,& que 1'amour-propre ne dirigepas, „La conduite des hommes en exige une „ connoiffance parfaite, & cette étude eft la „ plusdifficile, comme la plus négligée: pour C  ( 34 ) „ les gouverner, il faut unir beaucoup de dou» „ ceur a beaucoup de fagacité; favoir maïtrifer „ fes paffions pour les réprimer dans les autres. „ Dire peu de chofes, mais en faire beau„ coup: fervir enfin d'exemple, fi 1'on veut „ perfuader. II en eft des hommes comme „ de toutes chofes. „ Pour connoïtre & juger Ia bonne poëfie, „ il ne fuffit pas d'en lire fouvent: mais il faut „ en connoïtre les regies & la mefure, il faut „ fréquenter des gens de goüt dont les lumie- res & les réflexions prouvent en leur faveur. „ Tous les* arts & toutes les fciences en par„ tïculier nous fourniffent autant d'exemples. „Si, pour connoïtre & juger des arts, il „ faut en avoir fait une étude, pour bien „ juger des hommes, il faut les pratiquer, les „ voir en particulier, les étudier & les fonder „ pour connoïtre leurs maximes & leur méri„ te; il importe donc furtout de favoir ce que „ c'eft que le vrai & folide mérite pour difcer„ ner ceux qui en ont réellement. „ Il ne fuffit pas de prononcer les beaux „ mots de gloire & de vertu; il faut favoir „ précifément ce que c'eft que de lespofféder: „ il faut, pour en juger, fe faire des idees nettes ,, de juftice & de raifon. Én un mot, pour „ mefurer plufieurs corps, il faut avoir une  ( 35 ) mefure fixe: pour juger desefprïts, il faut „ avoir tout de même des principes certains „ auxquels tous nos jugemens fe réduifent. „ Je reviens a Vous T. V. „ Si vous n'aviez eu les qualités propres „ pour nous préfider, fi vous ne vous étiez „ fait un devoir comme un plaifir d'en faire „ une étude particuliere, il feroit comme im„ poffible que vous euffiez pu conferver auffr „ longtems cette place, fans avoir été en bute „ aux dégoüts que produifent ordinairement „ les brigues & les jaloufies, furtout en con„ duifant une fociété compofée de perfonnes „ de tout age, de toute condition. Mais, „ toujours ami de la paix & de la liberté; „ uniffant toujours la douceur aux remontran„ ces, vous avez concilié tous les cfprits, en „ vous conciliant tous les cceurs: d'un autre „ cöté, en rendant juftice a tous les membres „ qui compofent cette Loge, vous n'avez eu „ que bien rarement 1'occafion d'interpofer „ votre autorité. „ Qjje dis-je, fi quelquefois vous avez ,, appercu quelques légers nuages, ils ont été „ prefqu'auffitöt diffipés que formés; ajoutons „ encore a la gloire de cette Loge, qu'il n'en „ elt point dont les membres foient plus hon- C 2  ( 3ö) „ fiêtes & plus unis entre eux qüe nous le ,j fommes. „ Quand on lira dans les Annales Macon„ nes qu'il a exifté un Vénérable qui pendant „ 25 ans qu'il a occupé la chaire, ce qui fait „ plus de 500 jours de Loge, fans y compren„ dre les afFemblées extraordinaires, quand on „ lira, dis-je, qu'il n'a jamais manque une „ feule fois d'y préfider je me trompe, „ M. T. C. F., il nous a privés deux fois du bonheur de le pofféder; mais auffi quel- „ les raifons plus légitimes! C'étoit pour ren- dre & céder a la nature les devoirs tendres „ & facrés de l'amour filial & fraternel „ Toujours animé du même zele, on le voit ,, continuer fes exercices pénibles & fes in„' ftruclions; enfin, pour comprendre tant de „ fageffe & tant de courage, il faudroit lus reffembler, il faudroit être lui-même. „ Heureux qui, des Macons dirigeant les travaux» „ Par de fages avis fait guider leur truelle, „ Applaudir avec joie au talent comme au zele , „ Et qui plein d'équité, même envers fes égaux^ „ Fait qu'un trait de douceur efface cent défauts. „ Tel de la Charité le Três-Cher Vénérable „ Du temple des vernis emprunte les pinceaux, ■„ Pour tracer a nos yeux fous les traits les plus beaux  ( 37 ) „ Des douceurs de la paix le prix ineftiinable, „ Qui depuis vingt-cinq aas couronne fes travaux. „En vous, T. V.,on trouve un modele ac„ corapli de conftance, de conduite & de vertu;. „ quand vous n'auriez pas pour vous 1'appro„ bation de tous ceux qui vous connoiffent, &. „ 1'aplaudiffement unanime de tous ceux qui „ vous environnent, il fuffiroit de vous voir „ une feule fois ici pour juger de tous vos „ mérites. „ Dans la Société, vous méritez que 1'on „ vous recherche par 1'agrément que vous y „ répandez. „ Dans votre domicile, combien n'avez„ vous pas de vertus; le coeur & 1'efprit y „ trouvent tour - a - tour des délices qu'on ferit „ mieux qu'on ne peut exprimer. „ Dans le commerce vous avez la réputa„ tion d'un honnête-homme: votre confcience „ vous le dit & vous le confirme— & cette „ qualité prouve alfez toutes les autres. „ q_u e pourrois - je enfin ajouter pour per„ fedionner le tableau que je viens d'ébau„ cher; cette efquhTe exigeroit une touche „ fublime, un pinceau plus délicat & des cou„ leurs inaltérables: privé des dons néceffaires „ pour mettre a ce tableau la derniere main, C 3  ( 33 ) „ je fais des voeux pour qu'un autre fok plus „ heureux & meilleur peintre. „ Allons Mes F,, Allons fceller dans fes „ mains paternelles tous les fentimens & tout „ le plailir que nous éprouvons dans ce jour 3, raémorable & précieux. „ ÜNissoNs-Nousalui, célébrons fa mémoire: „ Admirer fes talens, c'eft partager fa gloire. „ Ce n'eft point un rival, c'efl: un maltre chéri, Le plus zélé Macou, le plus fidele ami. Ici le ier. Surv. a la tête de la Loge quitte fa place pour aller préfenter au Vénérable le vccu fuivant: „ Plaise au Modérateur suprème „ de l'Univers, augmenter notre „ bonheur en prolongeant votre „ gloire! Après quoi les Freres défïlerent tous devant le Vénérable au fon d'une mufique harmonieufe & d'une acclamation générale; & lorfque tous les Freres furent rendus a leur place, le ier. Surv. ajouta: „ Le Vceu de tous les M... s'efl fait entendre: vous 1'exauccz aujourd'hui,T. V.  C 39 ) Puiffe eet événement heureux tant defiré " faire la plus brillante époque dans la Poftérité M... comme il le fera k jamais dans le coeur de tous ceux qui vous environnent!" O N entendit de nouveau une mufique harmonieufe & le F. B..., Orateur Hollandois, ayant demandé la parole, s'exprima en ces termes. Wat heerlyk Schouwtooncel ontdekt zich aan het oog! Wat gloed, wat glans verfchyntaan d'Oofter Starrenboog, En wekt fflytf zangluft op, totbly en vrolyk zingen! Zou ik, 6 Broederfchaar! myn hartftogt kunnen dwingen, Thans zwygen.daar 't hier alC van vreugde juicht en fpeelt, En met vernoegden geeft in onze blydfdiap deelt? En zou ik daar het de Eer, den Luifter geld der Orde, Nog door een ydle vrees te rug gehouden worden? 6 Neen! ik zing vry uit, offchoon 't gebrekkig zy: 't Gevoelen van het hart geld meer dan kunft by atf. Zal ik dan, Charité! zal ik uw' lofvermeiden, Den prys dien wy altoos op Deugd en Wysheid fielden Afchetfcn? of doen zien hoe veel de trouw vermag, Als vreedzaame Eendragt is de regel van 't gedrag, En 'thart door Broedermin en Vriendfchap word gedreven? Of zal ik van uw' (laat een breed bericht u gqeven, En melden langs wat weg, door hoe veel zorg en vlyt, j Gy uit een klein begin dus groot geworden zyt? Zal ik uw trouw ?.. maar neen! myn zangfter vond geen paakn Zo zy uw lotgeval in 't breede zou vernaaien; Zy kielt dan andre ftolFe en zingt liefft welgemoed, Den luifter van 't geval dat ons thans juichen doet. C 4  (4°) Is 't ons gegund deez' dag, gewyde Metzelaaren Den loop te zien vervuld der Vyf en-Twingtig Jaaren, Die de Achtbre Meefter heeft volbragt in 't hoog beftuur, Van deeze Charité; is eindlyk 't gunflig uur, Dat uur van onzen wenfch, dat heelryk uur verfchenen; Zyn nu die nevelen van bange zorg verdwenen, Die 't angftig hart beknelt in 't aanzien var; den tyd, Die veelmaal 't beft ontwerp verkeerd in ydelheid? Wel laat dan ook dees dag, die grootfte dag der dagen, Van onze waare vreugd het heerlykft kenmerk draagen: Dat elk ons Achtbaar Hoofd zyn fchuldige achting toon'; En zyn getrouwe zorg met dankbaarheid beloon'. Maar is het waar, en voel ik myne zangaar zwellen? Wil zy myn fnaaren nu op hooger toonen Hellen ? ó Ja! op 't zien der Deugd, die haar gevoelig treft, Is 't biliyk dat myn lier haar klanken mêe verheft. En zou zy niet ? daar zich hier de Oofter Zonneftraalen „ Na zo veel tyd, nog met een' glans, niet af te maaien, Verfpreiden voor ons oog! daar wy het heerlyk licht, Dat vyf - en-twintig Jaar zo dier ons heeft verpligt, Nog zien in vollen glans aan onze azuuren boogen, In dit gewyde Choor! wat hart word niet bewogen , Op 't zien van zo veel trouw, van zo veel liefde en deugd, En wie juicht niet met my van dankbaarheid en vreugd? Heeft Wysheid door haar' gloed, verfierd met Hemelvonken , Steeds als een Morgenzon van reine deugd geblonken, En ons op 't wanklend pad des levens voorgelicht? Heeft zy door goeden raad en letten ons gedicht, En by de hand geleid langs zo veel eeretrcppen, Tot in 't Paleis der Deugd, daar Kunften, Weetenfchappen, En eedle gaaven, zyn vergaderd op een ry,  (4ï ) En luifterryk beftraald door 't licht der Metzlary? Heeft haar getrouwe zorg ons uit de duifternifleii Der onkunde gered, en de geheimenden Der Koningklyke kunft ontdekt aan het gezicht, En 't nevelachtig vlies van de oogen afgeligt? Zy heeft ons tevens, met verwondring, doen bemerken Dat, daar m'een' Kunftnaar kent aan zyn verheven werken, Zo ook een Metzelaar, door Wysheid fteeds geleid, Van zyn uitmuntend werk het heerlykft licht verfpreid, En zo ook anderen ten wifleu baak kan ftrekken, Om door zyn voorbeeld tot die deugden op te wekken, Die 't Sieraad zyn der Orde, en 't nut der Maatfchappy, En 't waare pit en merg der eedle Metzlary. Gelukkig dan die geen, die zulk een' na mag treeden , En tot zyn' Leidsman heeft op 't pad der deugd en zeden.' Maar volg uw' Meefter dan getrouw, ó Broederfchaar! Daar hy als Burger leeft, en werkt als Metzelaar. Volg Hem , daar Godsdienftpligt is 't voorfchrift . van zyn' wandel, En eer en goede trouw het richtfuoer van zyn' handel J Het rcdenlicht de toom die zyne driften ftiert, En 't heilig recht het fchoon dat zyne deugden fiert; Daar hy, door Menfchenliefde en meêly aangedreven, De fchaamele armoê red en trooft en hnlp wil geeven, De Weeuw' ten toeverlaat, den Weez'ten Vader ftrekt. En de onfchuld voor den haat van haar vervolgers dekt: Daar zal hy u doen zien dat hy de burgerpligten Met ftille needrigheid en blydfchap, kan verrichten; En als Vry-Metzelaar de Wet volgt die gebied: Doet fteeds aan andren wat gy wilt dat u gefchied'. Volgt uwen Meefter na, ó Broeders! daar zyn ftappe» ü 't Eerfpoor baanen tot alle eedle Weetenfchappen, C 5  (4» ) 't Zy hy door Oefening de nutte Kunft befchaaft, En op het roemryk pad der puik Poëten draalt; Of met de fierfels van Minervaas Keurelingen, De milde vruchten toont der Letteroefeningen; Daar hy door keur van ftorP, en door wellpreekendheid Den glans van zyn vernuft en gaaven mild verfpreid: Laat daar zyn voorbeeld ons ten fpoor en prikkel ftrekken, En in het hart de zucht tot Weetenfchappen wekken, Zo zal dan ook de tyd doen zien, door ons gedrag, Hoe veel ftille oefening en noefte vlyt vermag. Volgt uwen Meefter na, ó Broeders! daar de ftraalen Van zyn verheven licht in vollen luifter praaien: Volgt hem daar hy 't geheim der Metzlary ontrouwt, Met onvermoeiden vlyt aan uwen Tempel bouwt, Daar hy den fchat ontdekt van haarc nuttigheden, En al zyn zorgen tot uw welzyn wil befteedan; Ja! volgt uw' Meefter vry, indien gy volgen meugt, ' Maar volgt hem dan vooral in Godsvrucht, Eer en Deugd. Nooit zy de Vriendfchap die hy u als Broeder toonde, Noch de Eendragt die met hem ftaudvaftig by u woonde, Noch zyn getrouwe zorg, die nimmer heeft gemift, Uit uw geheugen door koelhartigheid gewifcht! Bedenk fteeds, Charité! dat hy u heeft verheven Als uit een enkel niet, en 't aanzien heeft gegeeven: Dat gy nu vruchten plukt van zyne noefte vlyt, En al uw Luifter aan zyn' Yver fchuldig zyt. Befef den arbeid, al de zorg en moeilykheden Van 't Ampt, dat gy hem zaagt zo gloriryk bekleeden, En meet dan na den tyd van vyf-en- twintig Jaar, Opdat uw dankbaarheid zyn goedheid evenaar'; Zo zal de erkentenis op nieuw zyn' yver wekken En hy dees Loge fteeds ten- baak en fteun verftrekken.  ( 43 ) . Heb ik, Groot Achtbaar Licht! verheven Sterveling! Minervaas Troetelkind! Apolloos Keureling! Heb ik, zo veel ik kon, uw' Naam ter eer gezongen, Aan mynen pligt voldaan en mynen taak voldongen; Heb ik uw Deugd geroemd, uw Wysheid gewaardeerd; Denk niet dat ydle drift myn ziel heeft overheerd: ó Neen! myn hart dat nooit de Hoftaal leerde kennen, Heeft ook myn lippen aan geen vleitaal kunnen wennen; Ik fprak de taal van 't hart, en zo die laakbaar is, Beken ik willig fchuld en bid vergiffenis. Maar neen! Gy kunt, daar gy my ziet in yverblaaken Uit waare erkentnis, nooit in my dien yver laaken. Verfchoon dan, zo myn drift u om verfchoning vraagt, Dat ik miflchien te ligt, te roekloos heb gewaagd, Met onbedreven tred en wankelbaare fchreden, Het fteile pad der Kunft, het dichtfpoor in te treeden; Dat ik, te ver gevoerd door dankbaarheid en vreugd, Min heb op Kunft gedoeld, dan op den roem der Deugd. Der Deugd, die elk in u erkennen moet en eereu, En die men nooit genoeg kan fchatten of waardeeren, Die, hoe zorgvuldig ook uw nedrigfteid haar dekt, Ons tot een Middagzon en heldre Noordftar ftrekt. Achïmogt die zelfde deugd, na 'tFeeft dat wy thans vieren, Na vyf-en twintig Jaar, nog deezen Tempel fleren! Mogt deeze Charité na zulk een' ruimen tyd Nog roemen, dat gy fteeds haar trouwe Leidsman zyt! Mogt uw verheven glans aanhoudend haar verlichten, Zo zou zy t'uwer eer een eeuwige Eerzuil ftichten; 6 Ja! want ieder fticht u reeds in 't dankbaar hart Een Eerzuil die het fynfte en duurzaamft marmer tart*  (44) ó Hoogst roemwaarde en zeer verlichte ftervelingen! Die tot den roem der Orde, in andre Tempelkringen, Het heerlykft werk verricht en uwen glans verfpreid, Groot Meefters! die deez' dag ons driewerf welkom zyt; En Gy, Kunftkundige en bedreven Metzelaaren, Die fteeds onze Orde fchraagt als zo veel fteunpilaaren! ó Broeders! wier bezoek ons meer dan ooit vereert, Die door uw licht den glans vgn'tzeldzaamftFeeft vermeert! Wat dank zal ik uit naam der Charité u toonen, Die uw getrouwe hulp naar waarde kan beloonen ? Wat anders, dan de pligt van 't Broederlyk gemoed, Dat u met zuivre liefde en waare vriendfchap groet. Ontfangt dan 't aanbod van ons - aller hart en handen, En laaten broederliefde en vrede onbreekbre banden Verftrekken tuflchen ons: dan zal die eedle deugd, Die ons aanleiding gaf tot dees gepafte vreugd, De vriendfchap in het hart der Broederfchap verfterken, En altoos 't fieraad zyn van onze Metzelwerken : Zo zal de Wysheid, die door u haar' glans verfpreid, Het Ipoor zyn dat ons fteeds tot waare erkentenis leid. En gy, Geliefde Schaar! Getrouwe Boezemvrinden! Laat Eendragt, Deugd en Trouwfteeds onze harten binden, Zo blyv' 't beftendigft heil aan al ons doen gehecht, Zo word myn wenfch voldaan. Ja! Broeders! 'k heb gezegd. 57?8i. Pendant qu'une douce mufique fe faifoit entendre, leF., premier furveillant, préfenta au Vénérable des couplets de fa compofition,  ( 45 ) & après en avoir fait diftribuef des exefnplaires a tous les Freres, il les chanta, accompagné de toute la mufique. Sur fAir du Vaudeville tTEpicure. (*). Ciiantons, annoncons 1'alégreiTe, Dont nos coeurs font tous animés; Chantons vingt-cinq ans de fageflè, De gloire & de profpérité. Chantons & répétons fans cefle: y Vive R vive R • ^ Toujours 1'appui de la jeunelfe, * S'il prend 1'équerre & le marteau. J. AR notre véne'rable Adreffons aujourd'hui nos vceux; Eft-il plaifir plus déleflable Pour des Macons qu'il rend heureux? Chantons & répétons fans celTe: \^ Vive &c. S on cceur, oü la vertu réfide, Sait nous guider par fes lecons; II n'a que la gloire pour guide, Pour but que le bien des Macons. Chantons & répétons fans celTe: \ Vive &c. ■* D e eet augufte fanéhiaire II forma le premier lien; (*) Foyez la Lire Maf ome, pages 44 8? 283, vieilli Edition.  (40) C'eft en pourfuivant fa carrière Qu'il en eft toujours le foutien. Chantons & répétons fans celTe: « Vive &c. ïHu Freres, annoncons a la terra Qu'au feu facré du fentiment II aime a puifer la lumiere Dont brille ce grand Oriënt. Chantons -& répétons fans ceffè: Vive R vive R J Toujours fappui de la jeunefle, y's' S'il prend 1'équerre & le marteau.-' Cette chanfon ayant été terminée par un applaudiUement général, le Vénérable de Ia Concorde fe leva &prononca le difcours fuivant: Heuchlyk tydftip! vrolyk tydftip! ó verruklyke avondftond! Nimmer naar vereifch te roemen door een' onbedreven mond. Zie eens, hoe R vol luifter deze fchaar uit de Ooftertrans, Na een Feeft van zo veeljaaren, noch beftraalt met heldren glans; Hoe zyn nooitvol prezen yver in haar volle werking blaakt; Hoe zyn onvermoeide zorge voor't belang der Loge waakt; Hoe hy door zyn treflyk voorbeeld waare Metzeharen fticht, Daar elk deugdzaam lid zyn gangen naar zyn wyze lefTen richt. LelTen, niet flegts aangepreezen,maar ook door hem zelv' betracht, Daarom by de zuivre leden van een onweerftaanbre kracht, 'k Neem u tot getuigen, Broeders, zaagt ge ooit eenig onderfcheid In..des Achtbrens doen of fpreeken ? Neen; maar wel eenpaarigheid.  (47 ) Met wat liefde, met wat yver ftelt hy u de plichten voor, Om uw voeten fteeds te zetten op 't aanminnig deugdenfpoor. Laage fpotterny voor Godsdieuft, daar een Losbol flegts in groeit, Zomtyds om iets groots te fchynen, wordt by hem op 't hoogft verfoeit. Eerbied voor zyn O verheeden, zoo van fteden, zoo van land, Wordt u door zyn gulden reden kragtig in het hart geplant, 't Dwaaze van vermeetlen hoogmoed brengt hy u ftaag onder 't oog, Toont hoe meenig menfch zich zeiven door zyn' overmoed bedroog; Waarfchouwt echter, dat geen laagheid immer uwe ziel verheer', Dat men Deugden, dat men Wysheid boven rang en rykdom eer'; Dat men door geen vuile hebzucht aan het geld zo zy gekleefd, Dat men om nog meer te fchraapen, ryk, maar zeer bekrompen , leeft; Dat men echter niet door weelde Grootvaérs erfenis verflind' Maar dat Noodruft medelyden, hulp en trooft en byftand vind'. Immers zyn dit, waarde Broeders, leffen, die ge van hem hoort, Daar ge door tot 't wel betragten van de deugd wordt aangefpoord. Zou de dwaaling zelf niet zeggen, alsze dit eerwaardig Hoofd Zoo veel deugden zag bezitten, waar toe al te licht geloofd? Billyk is uw vreugde, Broeders, billyk dat ge u thans verheugt^ Viert uw blydfchap lofle teugels, viertze aan welgepaft» vreugd. Slaakt de boejens van uw' arbeid, maakt u van uw zorgen vry , Zingt en roemt het nut der orde van de vrye Metzlaary. Wy, we deelen in uw blydfchap, die het hart door de oogen uit,  C 48 ) Voegen by uw fchelle klanken, fchor, doch ongeveinsd geluid. Dat dewenfchen,uitgeboezend door een net befchaafde taal» Mogen op R beklyven, tot hy laat ten grave daal! Dat deez' Loge, noch veel jaaren, door zyn kunde ert wetenfchapp' Aangefpoord tot luiten yver, nooit verflauwe, nooit verflapp'! Daar wy ons ook aanbeveelen in uw tedre Broedermin , Nimmer fluipe in onze harten tweedragt of verwarring in! Dan, dan ziet de gantfche wereld, hoe beftendig ons gebouw Ruft op eendragt, ruft op vreede, ruft op liefde en waare trouw. Heuchlyk tydftip! vrolyk tydftip! ó verruklyke avondftond.' Uwe glori, uwe luifter fluit myn' onbedreven mond. H. B. Enfin Je T. V. termina les travaux en témoignant par fes remercimens combien ü étoit fenfible a toutes les marqués d'amitié dont on le combloit. Les membres de cette Loge, non contens iïavoir fignalé leur zele par les démonftrationi fubüques de leur alégrejfe, voulurent encore rèpandre les fruits de leur économie en tirant de la caijje commune les fommes nècejfaires pour renouveler tous les meubles £f les décorations de la Loge (i), £f fournir aux frais d'un banquet (i) On y voyoit entr'autres les fauteuils du Vénérable & des Surveillans richemens dorés & garnis d'un fatincou.  < 49) banquet fplendide. C'eft alors quils connureni le prix d'une fage adminiftration dans les finances , & qu'ils apprécierent d'autant plus les talens £? la probitê du Ch. F. van N. leur Tréforier. Loge de Table. X-/orsq.ue 1'on eut informé tous les-Freres que la falie du banquet étoit prête, ils s'y rendirent tous, au nombre de 102. Chacun fe placa fuivant le rang qui lui étoit affigné par les Freres Maïtres de cérémonies & d'hötel. Tout refpiroit 1'ordre le plus admirable; une honnête gaieté animoit tous les convives. L'heure des travaux ayant été annoncée par le Vénérable, le filence le plus grand fit place au doux murmure de cette familiarité fraternelle & décente dont les vrais macons favent leur de feu, un tróne d'architefture antique foutenu par deux colonnes canelées, richement couvert d'un fatin der même couleur garni de galons & de crépines en or. SousIe dais du tróne on voyoit une étoile flamboyante brodéa en or, & dans le fond pendoit un écuflbn au chilfre du. Vénérable, richement brodé en pailletes & en pierres; autour du chiffre on lifoit la devife de la Loge: Charitas nos ducit, & pour légende ce vers , k bonheur ejl toujours oü la vertu réfide: enfin, les Freres n'épargnerenc aucuns foins, foi; pour embellir, foit pour augmemer leurs décorations. D  (5?) joiür & aprécier les charmes. Les portes dn temple fe fermerent, & après que le Vénérable eut porté les premières fantes tant k 1'honneur, a la gloire & a la profpérité desrespeólables Chefs de cette République, que des Chefs auguftes de 1'Ordre Royal, les Freres muficiens (i) exécuterent la plus belle mufique, On vit alors entrer par une porte fecrete du Temple un Freré fervant qui portoit un Pélican, comme un emblême des fentimens du Vénérable & de ceux de tous les Freres. II fut dépofé devant le Vénérable, & peu detemsaprès Ie ier. Surveillant, qui préparoit une fur-; prife,priale Vén. de lever les ailes du Pélican , fous lefquelles il vit deux rouleaux contenant les vers fuivans & 1'explication des allégories qui entouroient la bafe du Pélican. ier. Rouleau. L'H EÜREUSE PaoPHÉTIE, Toutes les vernis ont leur cours, Leur crédit, leur temps, leurufage; Mais La Charité feule a ce grand avantage, Qu'elle doit fubfilter toujours. (O Pendant 1'intervalle de chaque fanté on emendoit Is fon harmonieux de la mufique, ce qui concouroit arelever Tagrément de ce feftin.  ( 51 ) 2^. Roukau. Le Pélican en Loge. Cet oifetiu de fon fang fait un égal partage A tous fes tendres nourriffons: II eft de votre cceur la plus fidele image, Ec des vrais fentimens le plus fincere hommage Qu'éprouvent en ce jour tous les zélés Macons. Explication des allégories qui entouroient la bafe du Pélican. Les 3 vertus qui entouroient cette bafe font des emblêmes caractériffciques pour vous, T. V. & pour toute la Loge. L'Amitié fert de fondement a toutes nos démarches & prouve notre affection réciproque. LEfpérance anime nos opérations, & nous en jouillons aujourd'hui. La Vigilan~ ce nous garantit continuellement des embuches & de 1'indifcrétion des profanes, en nous mettant toujours en état de leur réfifter. Le Temps nous inftruit que c'eft 1'emploi que 1'on en fait qui conduit a la vraie félicité; & la Charité recoit par la réunion de toutes ces vertus, un éclat & une profpérité que rien ne fauroit détruire; c'eft ce que fignifie cet arbre vert par fa vigueur & fon aceroiffement. D 2  ( 52 ) LAnnée nous repréfente 2j ans defagellé, d 5  (58 ) In uwen byftand, in uwvrindfchap aanbeveelen; Maar min vooral met zufterlyke min, Uw Bien-Aimée, uw hartvriendin. Zo moogen gy en zy door één belang gedreven, Ten roem des Loges aan het Y, Tot glori der Vry-Metzlary, Het edelft voorbeeld van oprechte vriendfchap geeven! L.orsq.ue Ton porta la fanté aux Freres Officiers, le F. Orateur B. fit en Ieurs noms ce remerciment. „Dans ce Jour remarquable, les Freres „ Officiers exigent que je fois 1'interprête „ de leurs fentimens. „ Quelque vifs qu'ils foient, toutes les fois „ qu'on daigne célébrer leur fanté, — rien „ n'eft comparable a ce qu'ils éprouvent au„ jourd'hui. Tout ce qu'ils favent, & qu'ils „ viennent de voir öc d'entendre, exalte fi „ fort leurs idéés, qu'ils doutent s'ils n'affiffcent „ pas au banquet des Dieux, oü préfide le ,y Mattre du Tonnerre — s'ils font furTolym» pe,oü 1'immortel Alcide triomphe des vices „ —• ou fi 3 arrivés fur le Parnaffe, ils enten- dent Apollon inltruifant les Mufes — Mais j, qu'efl-il befoin de recourir a l'Hiftoire ou „ a Ia ficfion ? C'eft R. dont 1'heureux regne de jj 2$ ans eft célébré: ce nom, cenomfeul,  (59) „ que la renommee grave au Temple de „ mémoire — en dit plus que les difcours „ les plus éloquens» Nous regardons avec refpeóï; & avec „ complaifance les marqués de nos dignités, „ dont il nous a décorés. — II nous femble „ qu'une partie de la Lumiere émanée de „ fon front radieux nous eft tranfinife — & „ 1'honneur d'affifter a cette fête, comme fes „ Officiers, eft un événement qui ne s'effacera „ jamais de notre fouvenir. „ Acceptez donc, ö vous cher & Vé„ nérable Maïtre, les voeux qui partent des cceurs les plus finceres, les plus affectionnés; , „ — ah! fi vous pouviez y lire, — car oü „ trouver des termes qui expriment la force „ de nos fouhaits? tout, tout ce que peuvent defirer pour vous 1'amitié, le refpecl & la „ reconnoiffance, feroit votre partage.— Puis„ fe une carrière brillante de gloire & de bon„ heur, femblable a celle que vous venez de „ terminer, vous conduire a 1'anniverfaire de 5, cette fête — au milieu d'amis auffi zélés, „ aufli unis que nous le fommes tous. „ Etoilles flamboyantes qui éclairezles „ Loges, „ De la trés-chere Bien-Aimée, „De 1'Aimable Concorde,  ( 6o) „ De la Douce Paix, „ Agréez notre humble hommage, & nos „ finceres remercimens de ce que vous avez ,', bien voulu décorer par votre augufte pré„ fence cette fête, ce facrifice offert a 1'Ami3} tié — puiffe-t-il aufïï vous être prcfenté „ un jour — que 1'alégreffe, le contentement vous accompagnent fans ceffe! „ Respectable & très-illuftreSubftitut, „ Sage & éloquent Fr. P. Surveillant, „ Vigilant & éclairé Fr. fecond Surveillant, „ Freres Vifiteurs, que nous aimons & „ chériffons comme nous mêmes, „ Macons intelligens, „ Compagnons affidus, „ Nous avons le reffentiment le plus vif, }, de la C. que vous venez de faire en notre. 3, faveur. — Nous la réciproquons avec toute „ 1'ardeur de nos ames, en fouhaitant que la „ joie de ce jour influe fur tout le cours de votre vie — qu'une fanté inébranlable en foit Ie fruit, & que la profpérité la plus accomplie vous donne le moyen d'en „ jouir. — On porta encore plufieurs fantés fuivant les grades, auxqueiles on fit autant de remercimens, & Ie Vénérable, après avoir recueilli les voix pour favoir fi perfonne n'avoit rien  (tl) k ajouter aux travaux, tous fe réunirent pour demander la chanfon du beau fexe que 1'on chanta en chceur au fon de la mufique, & le Vénérable termina les travaux en fermant la Loge. Comme on n'avoit admis dans cette fête que les principaux membres de chaque Loge, il vint un grand nombre de Vifiteurs dans la Loge fuivante, admirer les décorations de la Loge La Charhé & prendre part a fon alégreffe. Le premier Surv. prononca ce difcours: T. C. F. Vifiteurs, „ Vous, qui venez dans ce temple pratiquer „ avec nous les leconsdelafagefle,Vous,qui, „ fous les heureux aufpices de la fraternité, venez réunir vos talens, vos connoilfan„ ces & vos travaux aux nötres; Vous, qui, „ dans vos vifites, n'avez pour but que d'offrir „ conftamment des preuves de votre zele pour „ la gloire & la profpérité de notre ordre „ refpeórable, foyez alfuré de notre part des fentimens les plus purs & les plus dignes ,, de la tendre amitié. „V. Subs. & vous T. C. FF. de cette „ Loge, mes amis & mes compagnons les plus „ chéris, ne devons - nous pas nous regarde^  ( 62 ) „ dans Ia Républ. M.... comme des enfans de ,, prédilecrion a qui Ie ciel, qui Ia protégé, „ a voulu réferver ce triomphe & cette faveur „ rare & nouvelle, de pouvoir célébrer Ie „ fruit confolant de 25 ans d'amitié: ce jour „ eft pa/Té... nous 1'avons célébré:.. & nos „ chants d'alégreffe ont porté dans tous les „ coeurs Ie germe flateur d'un contentement ,, unanïme. Nous avons eu des amis qui font „ venus nous offrir avec fincérité leurs voeux „ & leur approbation: & ce témoignage a „ couronné nos foins en honorant notre union. „ Aimable Charité! fource féconde „ de tous les biens dont nous jouiffons, nous „ venons dans ton temple refpeólable renou- veler nos proteftations du zelele plus ardent, „• nous foumettre avec reconnoiffance a 1'em„ pire de ces douces loix qui s'obfervent avec „ vigueur & conftance depuis plus de 25 ans. „ C'eft toi, qui honores notre cher V.; c'eft toi qui fais que 1'on apprécie fon mérite & „ fon zele, puifqu'il a été affez heureux pour j, en recevoir fans interruption la récompen- fe. C'eft a ces foins empreffés que tu lui dois, comme nous, cette glorieufe célébration. „Continue de répandre dans nos ames „ tous les principes qui peuvent nous maintey nir fans celfe dans cette délicieufe exiftence.  ( 63 ) ., Acheve ton ouvrage , divine Charité , & qu'il foit toujours pour nous la colonne „ inébranlable de ton temple augufte! „ Vous venez, T. V., d'entendre tous „ ces voeux, vous venez de jouir de la rlateufe „ application que nous vous adreffons en liant „ votre gloire a celle de ce temple augufte. „ Continuez d'en être le plus ferme apui: vos „ qbligations font fi effentielles, & la gloire qui „ vous en revient eft fi pure & fi méritée, que „ vous ne fauriez déroger a nos efpérances & a notre fécurité fans vous compromettre en„ vers tous les individus qui rempliffent ce fanétuaire. '„ Soyez heureux, & complettement heu„ reux! aimez-nous comme nous vous aimons, „ & vous ferez toujours pour nous le mortel „ le plus intéreffant, le Macon le plus digne de fervir de modele a tous les Freres en „ général, comme vous 1'avez toujours été „ pour tous les membres de cette Charité en particulier. P e u de jours après, la plupart des membres de la Charité accompagnerent leur T. Ch. Vénérable dans la Loge de leur foeur La BienAhnée, oü il fit fes remercimens avec cette éloquence qui lui eft fi naturelle. Sur la fin du repas le Frere i.ei*. Surveillant paria ainfi.  ( 04 ) Mes T. C. Freres. „ Ce n'est qu'a rimagination bruiante & ,, fertile des Poè'tes anciens que nous., devons „ les tableaux féduifans qui nous peignent ce „ temps heureux qïi les humains, exempts de „ paffions déshonorantes, n'étoient occupés „ que de charrts, de danfe & de doux plaifirs. Leurs heures s'écouloient avec rapidité „ dans des entretiens pleins de douceur & „ de joie: tandis que dans le vallonfemé de „ rofes, l'amour faifoit entendre fes foupirs „ enfantins; libres de toute inquiétude, ils ne connoiffoient que les tendres peines qui ren„ dent le bonheur encore plus grand: ces for„ tunes enfans du Ciel n'avoient d'autres loix „ que la raifon & 1'équité, auffi la Nature „ bienfaifante les traitoit - elle en mere tendre 3, & fatisfaite. „ TELsétoient, fuivanteux, les premiers „ peuples du monde. „ Mais fi nous n'avons pas le bonheur d'habiter dans les vallées délicieufes de la „ Theffalie d'oü 1'age d'or tira fon origine: „ fi notre imagination plus éclairée , mais moins brillante, préfere la vérité aux char- mes féduifans de 1'illufion, du moins avons„ nous, pour balancer ces peintures imaginai- J3 res.  ( 65 ) fesj la douce confolation de préfenter k 1'univers le fpe&ade intéreffant d'une Ré„ publique heureufe & floriffante qui par fa „ folidité, fon étendue, la beauté de fes loix, „ les principes de fon inftitution, le difputeroit non - feulement a celles des Lycurgue „ & des Solon, mais encore aux jours les plus „ brillans de la maitreffe du monde, de cette „ Rome fuperbe qui fat le berceau de tant de „ chefs - d'oeuvre & de tant de vertus. „Je ne me fais point illufion, M. T. „ C. F., quand je me fais-une idéé fi grande „ & fi noble de la République Maconne. „ Nos loix font fuivies d'un bout de 1'univers „ a 1'autre; on ne fauroit les enfreindre , par„ ce que la fagelfe les a promulguées, & qu'el„ les prefcrivent la plus parfaite égalité parmi „ les hommes. Ce s t a 1'amitié qui nous lie, c'eft k ce „ charme fecret que nous devons nos plaifirs „ les plus purs ; Hous ne nous réuniffons j, que pour nous inftruire; nous ne nous réuniffons que pour donner a nos ames, „ le degré le plus haut de 1'émulation, & „ 1'idée la plus fublime d'un attachement réci„ proque. C'est k ces principes, c'eft au refpeér. „ pour nos loix, c'eft a la juftice que 1'on E  ( 66) „ rend au mérite, 911e le Vénér... de la Cha« ,, rité doit la couronne de gloire dont nous 1'avons décoré dernierement pour le récom„ penfer de 25 ans de travaux, de 25 ans de „ fagefle; c'eft le prix de fon zele, c'eft „ 1'efprit de nos loix qui de concert avec „ notre attachement ont préparé fon triomphe „ & dirigé tous nos voeux. Sa préfence m'im- pofe des égards, & fa modeftie les récla- me; mais 1'on fait bien qu'il eft des chofes „ qu'on fent mieux qu'on ne peut exprimer: il lui fuffira d'avoir eu votre aprobation; „ il lui fuffira pour fon bonheur d'avoir enten„ du les voix de la Bien-aimée fe meier „ aux chants d'Alégreffe de 1'Heukeüse Charité, fa foeur la plus chérie. „ Assurez-vousj Mes T. C. F., que „ nous faifons des voeux pour qu'un jour, „ vous puiffiez offrir a la République Macon„ ne un fpeótacle auffi rare, auffi intéreffant; vous nous verrez alors participer h vos plaifirs, & chanter votre bonheur. „ Nous venons en ce jour vous témoigner 3, tous les fentimens de reconnoiffance & d'ad„ miration que vous nous infpirez; nous venons „ puifer dans votre temple de nouveaux conS3 feils pour atteindre plus aifément au but M que fe propofent tous les Macons: celui  (*7) de connoïtre, de fentir, & d'apprécier „ tous les dons de la tendre amitié, tous les „ biens, tous les charmes qu'elle réferve aux „ ames vraiment fenfibles: nous en fentons „ d'autant plus le prix, que vous venez de „ nous la préfenter fous les couleurs les plus féduifantes & les plus belles: perfuadez-vous „ que c'eft augmenter & cimenter notre féli- cité que de nous en aflurer la continua-» „ tion &c. „ Ensuïte le même Frere leur adreffa ,, ce couplet, fur le même air que ceux de „ la fête." L'on trouve dans ce fancluaire, Des agrémens toujours nouveaux; Une amitié toujours fincere, Des amis & point de rivaux. Chantons, admirons la fageiïe, Qui dirige tous les travaux, Et montrons par notre alégrefle Que les Ma9ons font tous égaux.