iVishunïrtjj tÉrnaot&cijay: Een onvermoeide arbeid komt alles te Iboven. 4h Tb". x« A LA H A Y E, Chez les LIBRAIRES ASSOCIÉS. M D C C L X X X l y.   T A B L E ■ DES MATIÈR.ES. Second mÉMOIRE sur l'analogie de l'électricité et du magnétisme, par m. steiglehner. % Première partie. De F Analogie des deux Ferees: . . 3 Théorie de P Ele&ricité 6f du Magnétisme §. 1 — 55 3 Application de la Théorie h VExpérience s. 55—101. . ... 5a Seconde partie. De VAtlion de VEleBric'u té du Magnétisme furie Corps Animal. .• . . .115 DeVAïïion deVÈleBricitê $.105 — $. 148. 118 Be VAtlion de rjimant $. 148 — §. 171. 16* * 2 X?»  vr T A B L E Du Magnétisme Anirnal §. 171 a, la fin. 198 Remarques sur le'principe employé par M. aepinus pour l'explication des ATTRACTIONS ELITCTRIQUES ET MAGNfiTIQUES, par M, van SWINDEN.-'.. ai7 TrOISIEME MÉMOIRE sur l'aNALOGIE de L'ÉLECTRiCITÉ ET du MAGNETÏSME par M. HÜDNER. . . a£-. Introduction. ' , - . • ; •;;«■ \r:iv ,ï!.:s -j<. r: 1 • Première Section. F a-t-il urn Analogie % • „• • . , vraye fc? Phyfique entre lesforces Élec- Irique U ,M.i-g;iélique? . a-g Seconde Section. Examen de la Qucflion: fi (?( £pas fculement employé mes propres Expériences, mais . ausfi les découvertes de plufieurs illufcres Phyficiens: ce .dont on ne me faura pas mauvais gré, je penfe, dans un fujet dont plufieurs hom"mes de Genie fe font infatigablemcnt occupes avant nous, 6c en même tems que nous. \% voue ausfi lans détour, que j'ai fuivi en grann de partie les fentimens 6c les Principes de M. M. FRANK LIN & AEPïNUS, que j'ai travaillé d'aprcs eux, puisque je ne conA 3 no^  6 II. MÉMOIRE. P. ï. «ois pas de plus grands Maitres qu'eux dans cette Partie (a). * 44 (a) Cet aveu formel de 'Auteur nous autorife a citef en Notes les articles de 1'ouvrage de M. aepinus daris lesquels on trouye en détail ce que 1'Auteur traite ici cn abrégé. Si le Ledteur confulté ces articles il trouvera une fource inépuifable d'inftrudion. Le titre de ï'ouvrage de M. aepinus eft Tentamm Theoriae Elettrkicitatis c> Ma-juthmi. 40. Petrofoli 1759. II eft facheux que cet excellent ouvrage, que j'ai cité un grand nombre de fois dans mon Mémoire, ne foit pas plus repandu. Le? Lettres de M. franklin fur rÉlecftricité font trop conlïues pour qu'il foit befoin de les citer. d'Ailleurs M. steislehn er a admis toutes les correétions que M. aepinus a faites au fyftème de M. franklin , & que cet illuftre Phyficien paroit n'avoir pas .desa-prouvses: au Jnoins a-t-il admis le fyftème de M. aepinus fur 1'Aiïnant (v. Lettre a M. bareece du eourg , Oeuvres Tomé I. p. 277.) Ces corrections roulent principalement fur 1'idée qu'il faut fe faire de l'imperméabiuté du Verre ëc de tous les Corps coereitifs, laquelle fe reduit a préferiter dê trés grands obftacles au mouvement du Fluide : de la quantité de Fluide naturelle a chaque Corps coercitif, laquelle n'eft pas invariable, comme M. frankiin 1'avoit cru. M. aepinus a donné de plus une très-grande extenfion a ces Principes par les calculs dont il s'eft fervi pour les développer & pour les rendre ajiplicables a chaque Phénomène: enfin il les a appliqués i la Doétrine de 1'Aimant, ce qui n'avoit pas encore été iait, üm dit Tradufteur, tomme le font toutes celles de ct minuire.  Théorie de VÈkclriaté ci? du Magnétisme. 7 §. IV- Premier Principe (b). On peut expliquer tous les Phénomènes éle&riques Sc magnétiques par une matière Fluide très-fubtile, douée de cette propriété principale, que fes particules fe repouflent mutuellement. II faut avoir une idéé claire de la communication, de la propagation, & det 1'extenfion des Forces éleétrique & magnétique pour pouvoir fe convaincre en quelqué forte, que les Phénomènes des deux Forces dépendent d'un Fluide: or ces points feront développés dans la fuite. On peut d"ailleurs prouver par 1'Expérience fuivante, que les particules de ce Fluide fe repouflent. Qu'on prenne (Fig. 1.) une lame A B ,d'un bok qui ne foit pas trop fee, longue d'un pied j large de cinq lignes: qu'on 1'iible j -Sc qu'on fuspende en A, a des fxls extrèmément déliés deux petites boules, qu'on fait ordinairement de moëlle de fureau. Qu'on frotte deux ou • ■ ■ trois (b) V. aepinus §.i.«: §. 3. «: & nos réflexion's ïur ce Principe Sc les deux fuivans dans le §. 90—97. de mon Mémoire, ainfi que dans les notes fur ces § 5. furtout dans celles fur les §. 9©. Sc 91. J'ai fait dans ces mémes notes, Sc dans les notes b des §. 130 8c 130*. quelques réflexions fur la folidité d'un fyftème bati fur ces Principes, 8c fur celle d'une /.r.nlogn dt fyft.ne, A 4  8 II. MÉMOIRE. P. I. trois fois entre les doigts, avec une éteffe-dc fpye bien imbibée d'huilc, & couverte d'un. amalgame, une lame de Verre d'un pied de Ipngueurj & qu'on touche un moment les boules avec cette lame: elles fe repoufleront. S i Ton prend au lieu de ces boules deux Aiguilles a coudre G, H, (Fig. %.) des plus fines, & longues de cinq ou fix lignes, & qu'on les aimante au moyen d'une lame aimantée NS, (cc qui fe fait en y appliquant la lame pendant quelques minutes, comme on le voit dans la Figure %) elles fe repoufleront également; mais il faut avoir foin que ces aiguilles ne foyentpas aimantées auparavant (c). Cet (c)M. hemmer obferve dans fes remarques fur ce Mémoire., auquel .il donne d'ailleurs, tous les éloges qu'il mérite a fi jufte titre , & dont je me fais un vrai plaifir de lui payer également le tribut, que cette Expérience n'eft: demohftrative qu'autant' qu'on préfuppofe 1'exiftence d'un Fluide magnétique: „cependant, ajoute-t,,ii, 1'exiftence de ce Fluide eft une pure hypothèfe", „, quelque belle & ingénieufe qu'ellc foit: mais il en eft „ autrement du Fluide éleftrique ; fa prefence nous eft ,,annoncée presque par tous nos fens, 8c 1'on peut r*clairement montrer a 1'oeil la r.épulfion 8c 1'attradion ,,de fes particules: j'aurois donc defiré ici une Expé...rience entièrement différente.". Ce n'eft pas iei le lieu 4'cntrer dans Ja jnoindre difcusfion fur ce fujet. On petjt con-  Théorie de VÉleftrkité du Magnétisme. 9 Cet apparcil eft trés - commode pour faire plufieurs Expériences agréablcs. Je coupe une pareille lame en deux paities AC, BC1 au milieu C. J'y adapte une cfpèce de charnière decuir, 6c je couvre ces lames de feuil-les d'étain. En J, il y a une fente, 6c dans celle- ci un crochet mince, auquel les fils, qui portent les boules, font attachés. De cette manière je puis renfermer les boules, qu'on, place dans deux cavités, 6c les fils, 6c porter facilement cet appareil en voyage. Si 1'on a deux de ces appareils, 6c qu'on éleanfe les boules de 1'un pofitivement, 6c celles de 1'autre négativement, on peut examiner a peu-. près toutes les fortes de Corps élecTriques. Si 1'on fe pourvoit pareillement de deux paires d'aiguilles les plus fines, 6c qu'on aimante pofitivement les extrémités inférieures d'une de ces paires, 6c négativement celles de 1'autre, on confulter ce qu'ont dit la deflus M. M. mwsschenbroek & krafft, aux endroits cités notes a Sc b du §. r. de rnon Mémoire. M. mar at rejette la répulfion mutuelle des particules du Fluide éleftrique (Ru/ierc/ies fur l'Éleflrkité p. 35-50.), Mais je doute que les Expériences qu'il allègue fuffifent pour invalider ce Princi-r pe. J'ai fait ufage de ces deux Expériences de M, .steiglehnèr pour un autre but dans le §. ói. dc won Mérooire. A 5  .0 II. mémoire. P. 1. on peut examiner tous les poles des Corps rhagnétiques. On peut fuspendre ces Aiguilles a une épingle. v. Fig. a. P o u r électrifer les boules pofltivement & négativement, il faut être pourvu de la lame de Verre, 6c de 1'étoffe de foyc pour frotter, dont j'ai parlé: d'un baton de cire a cacheter, 6c de quelques fnorceaux de peau dö cliat. Pour aimanter les Aiguilles il faut êtrc pourvu d'une bonne lame magnétiqüe. §. V. SECONb principe (a). Les particules des Fluides êkctrique 6c magnétiqüe font attirées par d'autres Corps: le Fluide éleclrique par tous les Corps qui nous font connus, 6c furtout par les Corps métalliques (_&): mais le Fluide magnétiqüe 1'eft par 16 (a) V. ae 1'inus §. r. /6 : §. 3. 0 , y. M. herberï (TAeoria Eletir. Prop. V. Cap. I.) allègue des Expériences pour confirmer ce Principe, que M. le Comte de ia cep ede nieroit certainemerit d'après fon fyftème. v. nste a du § 41. dê mon Mémoire. (/>) M. hemmes croit qué" ce ne font pas les Métaux qui attirent le plus puisfamment le Fluide éle&rique: il renvoye a la démonftration qu'il en a donriéé dans- un Journal allemand, intitulé Rheiriifcfo Seytra^ett 1780. 6e. Cahier p. ji6.  Théorie dè FEle£lricité'&. du. Mugnetiïme. i% le Per 6c par tous les Corps qui contiennent du Fer, pourvu qu'ils ayent été auparavant? chauffes, ou fondus (c). Tous lés i Corpsy mais furtout les Métaux 6c Demi-Métaux qu'on a pu examiner jusqu'ici, peuvent étre rendus électriques: ils doivent donc attirery par quelque Force que ce fóit, le,Fluide éiectrique: de même le Fer, de quelque forte que ce foit, pourvu qu'il ait été auparavant frappé , fecoué, chauffé, Ou même fondu, peut devenir plus ou moins magnétiqüe. II faut donc ausfi qu'il attire le Fluide magnétiqüe j par quelque caufe que ce puifle être. §. VI. Troisieme principe (d). li y a des Corps dans lesquels le Fluide éleclxiqué 6c le Fluide magnétiqüe fe meuvent avec btaüecoup de difficulté: car il en eft qu'on ne fauroit priver facilement de la force électrique ou magnétiqüe qu'ils ont une fois acquife. Ces Corps font, par rapport a l'Eleétricité, lè Vei- (c) La raifon en eft que ces opérations développent le Phlogiftique contenu dans les matières ferrugineufes, & changent par conféquent la Terre martiale en Fer panfait. Voyez ce qui a été dit fur ce fujet dans mon Mémoire §. 13. §. 34'—37 , & les notes fur ces §. (d) V. aepinus §. 1. y. §, 3. 5: & hereeki Ihuir. Eieftr. Cup. I. Trop. 3.  1% II. M É M O I R E. P. li Verre, la Porcelaine, la Poix, Sc. d'aütres Corps femblables: Sc par rapport au Magné-^ tisme, 1'Acier, du. F«r trempé, Sc d'aütres Corps analogues, qui contiennent du Fer. 11 y a donc des Corps qui agiffent beaucoup, & avec une grande force fur les deux Fluides, le magnétiqüe, Sc l'électriquej Sc reciproquement. §. VII• O n nomme Corps éleiïriques par euxynêmes ceux dans lesquels le Fluide éleclrique fe meut difficilement: p. ex. le Verre Sec. (a). Corps magnétiqües par eux -mémes dans le«t qucls le Fluide magnétiqüe fe meut de même avec une grande difficulté , comme 1'Acier, p. ex. Sec. (b). I L (a) Ces définitions de Corps éleHriques par eux-mêmes, eu liioéledriques, v non - cieföriques par. eux - mémes, ou Conducteurs, font celles qui ont Keu dans le fyftème de frankun. Ce ne font pas des définitions déduites des Faits, mais des conclufions déduites d'un enfemble de Faits fimples, qu'on a cru pouvoir expliquer par les Principes énoncés ci - deffus, & fuivant lesquels les ■ Corps, qu'on nomme vulgairement idioélctlrlques, ouConducteurs, doivent être tels qu'on les définit ici. On -peut confulter fur ces définitions les §. 8o, oj, 96. de mon Mémoire, & furtout le §. 8. & les notes: comme ausfi les §§. 22. & 44. ; {b) Confultci fur ce fujet les §. 90—97 de mon Mé-  Théorie de VEleftricitê fc? du Magnétisme. 13 Il faut au contraire nommer Corps noneleélriques par eux-mêmes ceux dans lesquels le Fluide éle&rique fe meut facilement, comme le Métal &c. Oorps non - magnétiques par eux - mêmés ceuX dans lesquels le Fluide magnétiqüe trouve un pafiage facile, eomme le Fer mol (c). Un Corps eft dans fon ét at naturel, quand Ü contient dans fes pores la quantité de Fluide éleétrique ou magnétiqüe qui lui appartient (d)z s'il contient plus de Fluide éleftrique ou magnétiqüe, il eft dans un ét at pofitif (e): au contraire , Pétat négatif a lieu , quand le Corps contient moins que fa quantité naturelle de Fluide éleétrique ou magnétiqüe. §. 8. Mémoire, & les notes fur ces §§. furtout §. 9o. notc d: §. 93. n«te b: & les §. 93. & p4. cn entier. (O M. aepinus range le Fer parmi les Corps magnétiques par eux-mêmes; mais il avoue qu'il y a acet égard de la gradation dans le Fer, & il dit que, quoiqu'on n'ait pas encore trouvé de Corps agiffant fur le Fluide magnétiqüe, & analogue aux Corps nm - êleftriques par eux-mêmes, le Fer mol approche cependant de 1'analogie avec les Corps non-éleHriques par eux-mêmes, [ou Conducteurs ], au moins davantage que le Fer dur, & CeL» parceque le Fluide éleétrique s'y meut plus facilement. (.d) Aepinus. §. 6. 7. (e) AtPiNus. §. 8. 9..  £4 II. mémoire. P. I. §. VIII- Il y a donc differens états des Corps a examiner: car le Corps eft ou entièrement dans fon état naturel, ou entièrement pofitif,ou entièrement négatif, ou en partie pofifif & en partie négatif. Ce Corps agit, ou fur le Fluide qu'il contient lui-même, ou fur celui qui eft au déhors, 6c qui eft contenu dans d'aütres Corps: ces autres Corps font, ou dans leur état naturel, ou dans un état pofitif, ou dans un état négatif, ou ils font en partie po- fitifs 6c en partie négatifs. La partie po- fitive d'un Corps agit fur la partie négative d'un autre, ou reciproquement. II faut donc connoitre les loix qui ont lieu dans tous ces cas, dans toutes ces fituations; 6c examiner enfuite fi elles font confirmées par les Expériences , 6c par les obfervations. §. IX. Supposons donc qu'il y ait dans les pores du Corps V (Fig. 3.) une matière fubtile, Fluide, douée de cette propriété que les particules dont elle eft compofée fe repousfent mutuellement, mais qu'elles font attirées par le Corps même. Lorsque ce Corps contient fa quantité naturelle de Fluide, il n'y a , comme 1'Expérience 1'apprend, ni attraótion, ni répulflon qu'on puiffe attribuer a ce Fluide. Si donc on nomme A l'attraóKon que ce Corps  Théorie de VÈlefiricité du Magnétisme. i£_ Corps exerce fur la particule T fituéea fa furfacej & R la rêpülüon du Fluide conté-, nu dans ce Corps, fur la même particule T : la force totale d'attraótion pour cette particule fera a — R, & puisque le Corps eft dans fort «tar naturel, on aura a — R — o (a ). §. X. Mais, fuppofonsque la quantité naturelle du Fluide foit q, & qu'elle foit augmentée, par quelque caufe que ce puifle être, de la quantité q: tout le Fluide fera donc Q + q: & la force répülfive fera dans ce cas (q + y)R ... „ ~ q Kb) • confequemment la force totale d'attraótion fera a — ^ q ^ ^ :== a — R — &, puisque a — R = o (§. 9.), la force d'attraótion fera = — c a. d. que la particule T fera repouffée par une force égale a . On peut démontref la (a) Aepinus. $, 9. 10. (i) Aepinus §. 10. Ce calcul eft fondé fur lafuppofitlon que l'attradion & la répulfion font proportionelles a la quantité de matière contenue dans les Corps: car en difant; fi,lorsque la quantité de matière eft Q, 1 attradïioii eft R; que fera 1'attraftion quand la quantité de matière •ft Q 4-q; on trouvera par la régie de trois (0- ~M) R» Q  $6 II. M É M O I R E. P'. T. la même chofe de toutes les autres particules femblables. §. XI. Tant que la quantité q exifte dans Ce Corps, la particule T & fes pareilles doiv'ent s'écouler: fi qz=o le Corps V en: dans fon état naturel: mais, plus q diminue, plus la force de répulfion devient petite (c). §. XII. Si le Corps V étoit dans une fituation négative, la quantité de Fluide qu'il contiendroit feroit Q—-q-, 6c la quantité totale d'attraétion feroit q j^j c. a. d. que la particule T ne feroit pas répoulTée, mais attirée: elle entrera, ainfi que fes pareilles, dans les pores du Corps V: 6c cette ïntrodutlion durera ausfi longtems que Q — q fera une quantité réelle {d). %. XIII. On peut divifer par la penfée le Corps V (Fig. 4.) en deux parties VC 8c VB {e) 6c confidcrer les particules T 6c t du (e) Aepinus §. m. (d) Aepïnws §. 12. 13. 14. Le calcul eft le mér me que celui du §. 10. il n'y a qua faire ? R »u u R' —• q R = o j on aura u == : en fubftituant cette valeur dans 1'autre formule pour la particule /, qui eft, (§. ; u R — q R' u R — a R' 15-) ^ j ou aura —j^r^- = (RR—RR') a . i QR : & puisque R^ R (§. 13.) «m pourra toujours fouftrairc fR'R'de^RR. Supposons que la force qui agit fur la par-r tant éleclriques que magnétiques, foit qu'il confifte dans des obftacles extérieurs, comme p. ex. dans 1'ifolement pour les Corps électriques. j'ai fait quelques réfiexions fur la ftabüité de Ld Ut magnétiqüe, foit pofitif fott nc» gatif, fuivant le fyftème de M. aerinus dans la note c du §. 91. de mon Mémoire. (a) Aepinus §. 21. II eft clair que fi « — 1 faut que 5 foit ^ u , puisque R \ R' §. 13. B 4  24 II. m é m o i r e. P. I. paiticule / s'évanouifie, on aura u R ~ q R' Q (§.15^) ou, »R.— ^R'^=0 : par conféquent a==X (^)i ce qui étant fubftitué dans la formule pour la force de la particule T, donne l^il £ i^K- RR)f. jj Q QR ~ • 01 comme R^. R' (§. 13.) cette formule donnera toujours une quantité négative. On aura donc toujours une quantité pofitive dans le premier cas, une négative dans le fecond5 mais jamais une quantité égale a zéro. §. XXI. Il eft presque füperflu de remarquer, que lorsque la force qui agit fur la particule t eft égale a zéro, la force attra&rice de Ia particule T, devierrt négative ( c) , 6c conféquem-, ment, que cette particule 6c fes femblables font répoufféés: 6c qu'au contraire, lorsque la force pour la particule T s'évanouit, la particule oppofée 6c fes femblables font attirées. §.. XXII. Quand la force, qui agit fur la par- . (i) Puisque R.' \ R (§. 13.) ü ftut qu'en.ce cas <$ foi: X. u. ' (0 Car elle eft f^|^:F R^ R' Aonc la quantité R'R' —RR eft négative..  Théorie de V'Èleblricitê & du Magnétisme. 3*5' particule T, eft pofitive, ceile qui agit fur la, particule oppofée t le fera ausfi: car, en ce cas, •ft R^— q R (§. 14.) fera une quantité pofitive, par conféquentuK'\ qR:-=-- : or, quoique clans le QR Q premier cas, tj-jt—- foit toujours une quaiuite négative, toute la formule peut cependant être pofitive, ou négative, ou 2,6-. ro, felon la valeur de W- Mais clans le fccond pas, la formule donne toujours une quantité négative. §. XXV. Quoique la force..du Fluide contenu dans la partie; pofitive foit donc, pour. ainfi dire, morte, le Fluide peut néammoins être encorc attiré dans la partie négative (§, 3,0. ai.). Si ls Fluide ei! attiré dans la? partie pofitive, il peut ausfi encorc 1'être dans la négative (§. aa.). Eit-il repoufie dans la parfic -pofitive, il peut être, ou attiré, ou répouue dans la partie négative, ou n'être ni 1'un (c) En ce cas q R' \ « R : or R' \R (§. i3.)done q u, c. a. d. que 1'augmentation du Fluide dans la partie V C doit êire plus grande que fa diminution en Y B, 8c par conféquent que le Corps pris dans fa tota» lité doit contenir plus de Fluide qu'il n'en ccmtenoit dans fon état naturel.  tS II. mémoire. P. tl 1'un ni 1'autre (§. 23.). De même, fi le Fluide n'eft ni attiré, ni répoulTé dans la partie négative, il peut néammoins être répousf fé dans la pofitive (§. %0.) : s'il eft rcpoufle dans la négative, il peut ausfi être rcpoufle dans la pofitive (§. 44..), & ainfi de fuite. O n voit donc que (plufieurs cas pourroient paroitre tres - compliqués, 8c fembler détruire entièrement 1'Analogie qu'il s'agit de prouver, quoiqu'ils foyent néammoins posfibles. Ces cas ont réellement lieu dans 1'Électricité (d). D'ailleurs, tout ce qu'on vient de dire d'un feul Corps , peut ausfi s'appliquer a deux Corps, entre lesquels on en place un troifième, qui prefente quelque obftacle au pafiage du Fluide d'un Corps dans 1'autre, ou qui le rend fort difficile ( Si toutes les parties du Corps étoient poiitivesj il faudroit rendre tous les termes de la formule négatifs: s'il y avoit quelques parties de pofiti* ves, d'aütres négatives, il faudroit rendre le* termes de la formule les uns pofitifs, les autres négatifs. Veut-on appliquer la formule a des cas plus fimples, il faut chercher en combieri de parties le Corps peut être convenablement divifé : la formule contiendra le même nombre de termes: on fera les autres égales a zero. §. XXVIII. Il n'eft donc pas nécefTaire que les Corps ne puiflent être divifés qu'en deux parties. L'Analogie fubfifte au^ii pour les cas oü le Corps a un plus grand nombre de parties pofkives: comme ccl'a a lieu pour de^ grandj barreaux magnétiques. (d). §. XXIX. Ce quej'ai dit jusqu'a pféfcntj con- (c) La conftmction dc la formule eft la même que pour cclle du §. 10. On prend chaque partie fép*ré* tnent , & on en fait une ibmme. (d) Aepinus §. 26.  Thé ar ie de V' Eletlricité du Magnétisme. 31 eoneerne principalement les forces des Corps fur leur Fluide propre : mais il s'agit d'examiner ausfi comment les Corps magnétiques ou éleétriques agifTent 1'un fur 1'autre. Qu'on fuppofe donc (Fig. 6.) deux Corps magnétiques ou éleétriques V & W, affez voifins 1'un de 1'autre pour que leurs forces oppofées puiifent agir, quand les Corps font hors de leur état naturel. II faut confidérer ici féparement quatre forces. Caf, d'abord, la matière propre du Corps V attirera le Fluide magnétiqüe ou éleétrique contenu dans le Corps W avec une force A. Le Fluide contenu dans le Corps V répouffera le Fluide du Corps W avec une force — R. Secondement, le Fluide contenu dans V attirera la matière du Corps W avec une force = * ou reciproquement : la matière propre du Corps V agira fur celIe du Corps W,. foit par attraótion, foit par répulfion, avec une force que nous nommerons d'après M. aepinus , x. Or comme les forces oppofées des Corps font, comme 1'on fait, égales, le Corps V attirera 1'autre Corps W avec la force A — R + a -h x. Lorsque les Corps font dans leur état naturel, le Corps V agit, ccmme 1'Expérience le prouve, ausfi peu fur le Fluide du Corps W que fur le ficn propre, & conféquemment on a A — R =0: mais,,  33 tl. MÉMOIRE. P. h on a ausfi, conform ément a 1'Expéiienee, A-^R + ^+-v = o: donc x — — a (e). §. XXX. Q u E.la maffe du Corps V foit cxprimée par M : ceile du Corps W par?»: ie Fluide contenu dans V par Q, celui du Fluide W par Di il fera d'abord évident que, fi 1'on veut exprimer les forces attractrices cidelTus par les mémes lettres A 6c a, on au- ra A = —< (a ) : cc de meme a = —i . Q D ; confequemment A: a = MD: « Q5 & a — ^j'^y' ? or > domme les Corps font dans leur état naturel, on peut convenablement fuppofer MD = aQ (£) 6c par conféquent a == A. §. xxxr. (?) Aepinvs §. 18. 29. (a) Car, 1'aétion totale du Corps V fur le Fluide contenu dans W eft en raifo» directe de fa propre masfe, qui attire le Fluide W, & en raifon inverfe de foii propre Fluide Q, qui repouffe le Fluide W, & cohféejuemment comme Le même raifonnement t lieu pour 1'action a du Corps W. On pourroit ausfi s'y prendre de cette manièré. L'aftion du Corps V fur le Fluide W eft comme la maffe M de ce' Corps qui attire ce Fluide, & ja quantité D de ce Fluide qui atrire la maffe M ; donc elle eft comme M D : de même 1'action a du Corps W fur le Fluide de V fera mQ: Si partant A : «aMDisQ. (i) Aepinus §. 30. La raifofl de 1'Lquatiofi M  Théorie de VEleSlricité £? du Magnétisme. 35 §. XXXI. Puisque A — R=o (§. 0.9.) êc A = R: de plus a = .— x ( §. 49. ) & A = a (§.36.) 011 aura A = R== ,,être confidérée comme fi elle n'y étoit pas, a 1'ex- ception du feul cas dans lequel il s'agit des Phénomè,,.nes de 1'Éleétricité &• du Magnétisme; d'oii ü refulte facilement, que' la Gravité univerfelle & 1'attraction Newtonienne peuvent fubfifter quoiqu'on admette une ,,pareille répulfion." (d) V. fon Traité intitulé : Thearia Philofcf!:iai Natura* Ijs, redafla ad miham legem Virixm, 40. 1,757- M. eoscovich fuppofe (§. 7.) que les premiers Éle.tneiis de TOMÉ II. C &  §4 IJ- M i m O i R E. P. J. §. XXXII. Ces Forces font prifes a urte diftance dans laquelle, conformémcnt a 1'Expéfiencé4 ces Corps, lorsqu'ils font dans leur état naturel, nagiitent pas 1'un fur 1'autre, 5c dans ces diftances ces forces doivent être égales fclon ce qu'otr vjent de dérnontrer. Or Comme les Corps dans leur état naturel, n'pxcrccnt jamais, a quelque diftance qu'ils fe trouvent, la moiridre action qu'on puiife attrijrtïftr au Magnétisme ou a 1'Électricité, il s'cnfuit que ces Forces font égales entr'elles i quel-? la matière font des points fndivifibles, inétendus, dis.perfes dans le Vuide j & qui ne fe touchent jamais: fls font doués de certaines forces ( §. 10.) qui font répuhïvc- pour les très-petites diftances & dautant plus que ces diftances diminuent davantage: mais cétte force' s'affoiblit a mefur-e que les diftances arigmement,' jusqu'a devcnir nulle a une certainp diftance, qui, eft elle, méme très-perite: 'paffé ce point, ces forces devienïiëtit attrac^ricès, d'abord en croiffant, puis en décroisfant, pour devenir nulles 8c fe changer dérechef en forfces répirifives, 3c ainfi alternativement pour' plufieurs diftances, mais toujours trés - petites, jusqu'a ce que, lorsqu'on eft parvenu a des diftances un peu plus g'randes, ces forces font toujours attraétóces Sc fenfiblement èn raifon inrafe des quarrés des diftances. M boscotich fait enfuite §. ju — Jr5. rappi;cation de res Principes aux Phénomènes de 1'Éleclricitë & dü Ma-' ^nétisrrje. - 'v .. .  Théorie de l'Eleclricité du Magnétisme. 35 quelque diftance que ce foit. On fait cependant que les Forces reciproques, ou les actions de ces Forces, changent en même tems que les diftances: il faut donc que les autres Forces, dont nous avons fait 1'énumération, prifes en-femble, changent dans la même proportion: car fans cela on devroit obferver quelque effct de leur part ( f ). §. XXXIII. Que le Corps V foit dans ua état pofitif, mais W dans fon état naturel: foit la quantité de Fluide dans V Q + q: ceile du rnême Fluide dans W = D : foit la Force avec laquelle le Fluide D attire la matière propre du Corps V (ou en eft attiré reciproquement} = A: 8c puisqu'on a prouvé (%. %\.) que les matières propres des Corps fe répoufient, 8c que x repréfente une force répulfive, foit x = r. Que tout le refte foit comme ca-deiTus. L a Force avec laquelle le Fluide de V re- poulle le Fluide de W fera = CSJLIP R" La Force avec laquelle la matière propre du («) Aei'inbs §. 30. N°. 2. C a  30 II. MÉMOIRE. P. I. du Corps W attire le Fluide du. Corps V fere fO + g) a. 0 Faisant une fomme de ces quatt'e Forces, 911 aura la force totale du Corps V fur le Corps W , óu reciproqüement, A 4? l^-iXli—, ;—- rt=A.+*—R—r+ ~^4; Sc puisque (§. 19.) A+0— R—r = o:Sc (;§• 31'-) =^R: la force attraétricc fera dans Ce cas = o §. XXXIV. S 1 le Corps V étoit dans ua état négatif, il n'y auroit qu'a mettre Q—',è au lieu de Q 4- q dans les formules précéden- £es > Sc 1'on auroit pour la force attracMce totale , \. . n . R<7 — a-q ; A+<ï— R — r H—- 2 = o. §§. 19. 30. .r §. XXX V. O n doit cette belle découverte, ou du moins fa démonftration, a M'. Aepinus Cbj. Un Corps ne fera ni at- ,' | ' . v i • ■V ' •' tiré, (a) Aepinüs §. 32. pour ce §. & le fuivant. (£) M. a-KPiifos donne plufieurs éclai rei (Tem erts fur Ce-fujet -dans-le §. 33., qui ■ mérite la plus grande attention, 8c il lé traite en détail dans les §§. 123 - 128., cuü contiennent de belles Expériences pour proüver qu'un  Théorie de V Eleïïrhité & du Magnétisme, ffi tiré , ni reponfle par ancü'n autre Corps élec-, triquè ou magnétiqüe, foit pofitif foit négatif, ausfi longtems q'u'il eft dans fon état naturel. La plupart dés Ph'yficiero ont longtemscru que tout Corps convena'ble devroit être attiré par uil Corps pofitif ou négatif. Mais la Théorie & 1'Expérieh'ce nous enfeignent manifeftement le contraire. Un Corps, quand il .eft dans fon état-naturel, &C qu'on 1'appröc-he d'un Corps pofitivement oü négativement éleétrique ou magnétiqüe, devient éleétrique ou magnétiqüe dès le moment qu'il entre dans. cette atmosphère.. D.ela vient que 1'Électri- cité ^ii'un Corps devient éleétrique dès qu'il eft dans Fat4 jnospbère d'un Corps éleétrifé, négativement du coté tourrté vers le Corps pofitivement électrifé, pofitivement de. 1'aiïtre... a moins que celui-ci ne foitien con-ta/ft avec un Corps Condu&eur: ak>rs tout le Corps -de-, vient négatif. On fait que les poles fe. trouvent dans une fituation inverfe fi, 1'on fè fert d'une'Éleclricité négative. Voyez ausfi ce que j'ai dit fur ce, fujet §. zoo,&: §. loi, de ma difieitation. M. aepinus rapportiausfi dans les §§. 155-;—166, des Expériences trés - in-. genicufes pour prouvei , que le Fer n'eft..attiré. par 1'Aimant que parcequ'il en recoit. la yertu magnétiqüe.: ce que.M. EnuGMAjNs a au?ii prouvé de-fon coté par. de,» tres - belles Expériences dans fes Teatmim de Mattra fnq^netica; prop. 7. ej- i2% c 3"  38 II. mémoire. P. L cité attire tres - difficilement un Corps idioéleétrique: car ce Corps ne fauroit devenir électrique dès qu'il entre dans cette atmosphère: & fi 1'on intcrpofe un Corps qui rende le pasfage du Fluide éleétrique trés - difficile, orr pourra remarquer a peine quelque aétion de l'JÉleétricité. §. XXXVI. Je puis démontrer entr'autres par TExpérienee luivante que le Fer devient magnétiqüe quand on 1'approche d'un Aimant a une diftance convenable. Qu'on prenne (Fig.7.) un Tube de Verre A B, comme ceux dont on fe fc'rt pour les Thermomètres, garni d'une boule D. Ou introduit dans cette bou* le la pointe d'une des plus fines Aiguilles a coudre, longue de trois lignes. Si 1'on fait mouvoir cette Boule de O en O' au deffus d'un bon Aimant, la pointe d'aiguille qu'elle contient acquerra toutes les fituations qu'indique la figure (c~). Elle fera perpendiculaire en O (c) Cette Expérience revieiit éviderement au même que ceile de la iiraaille qu'on repaud fur une glacé au dêffous de laquelle il y a un barreau aimanté. On fait que cette iJmaifte s'arrange en courbes qui prennent la mfme fi'tuation q'iie la pointe de 1'Aiguille, ou qu'une Aiguille de Bouflole qu'on proinène le Jeng d'un baip '  ThêÓYtz de ïkktlricité & da Magnétisme. || O Sc O 5 la oü font ks poles du Barretm: en C, comme a 1'Equateuf, elle fe tournera entièrement : preuve qu'eile eft devcnuc une vé-.. i-itable Aiguüie aimantée. On fait d'ailleura. que le Fer mol eft plus facilement attiré par l'Aimant que celui qui eft trempé: car il perfriet au Fluide magnétiqüe un paflage plus libre Sec. §. XXXVÏÏ. Qu'on fuppofe a préferiÉ que les deux Corps foyent dans un état pofitif (d): que la qtnmtiré dt Fluide électriqye, o\i magnétiqüe du Corps V foit ceile du Corps W, D+d: comme les forces des Corps font,' de coté Sc d'autre, en proportion avec leurs malles > la force,' avec laquelle le Fluide de V repoulTe celui de W , ou recipro- quement, fera ,y^v— — (±£l_A P D. La troifième force, ceile avec laquelle la" matière du Corps W attire le Fluide du Corps V,fera = ClÜl2l- ? Enfin, les matières propres des deux Corps, qui n'éprouvent pas de changement, fe répouiTeront avec la force r. O n" aura donc la force attraarice totale des deux Corps dans le cas dont il s'agit, A +a — R__,-+ éd+a±^ QDR+Q^R-f-^iR. 0 D Q Q D Or, comme A-fa~K—r = o (§.ao.): & A — a = R (§. 3o5 2uy on aura^ cn faht les fubftitutions 6c les redudions requifes, la force attraarice totale == —. llü (f), c. 1" a. : (ƒ) Comme ce calcul, quoique très-fimple, pourroit arrêter un moment ceux qui ne font pas accouturnes a cette manière de préïenter les ohjets, ce qui' eft, raalheureufement, de nos jours le cas dc la p?* mt de ceux ?ui soccupent de Pnyfique, fc que non?  Théorie de VÈleilricitê &? du Magnétisme, spt a. d. que les Corps, lorsqu'ils font tous deux pofitifs ,J fe repouflent mutuellemcnt. §. XXXVIII. Mais, fi les Corps föns dans un état négatif, la quantité de Fluide du Corps V fera Q — q:, ceile du Corps W, D — d: & la force attraétrice totale fera A, ■ r) Ad a q fouhaiterions cependant que le mérite de cet ouvrage fut faifi par tous les lectcurs, nous allons devclopper cette formule. Pour la compofer il faut joindre les quatre parties qui la conftituent, avec le figne -f s'il s'agit d'attraélion, & avec le figne — s'il s'agit de répulfion. Voici ces quatre parties, auxquelles je ne fais ï'autre changement, que de faire les multiplications indiquées: qdr q.4r qDR . qdR. da QD" Qü (j_U Qü+ et ^ d . q q fattant les divhions indiquées, & ordonnant, on aura A + „ — R i_R ?r qdR ; d q qd ■f-TJ+Q fubftituant A pour r dans le 5e terme, (§. 31.) il devient egal au huitièrrie, & ces termes fe détruiront a caufe des lignes cóntraires, fubftituant a pour r (§. 31.) dans le fixième terme, il fera égal & contraire au dernier : refte donc A-4- a. > r r ?^p3: OX A + a — R -i— ;• = o: refte donc Vjjj. GS  P II. M e m ö i n. e. ƒ». I. ?DR + Q^R—^R ?iR QD ~~^~ Q D ' C' a- d- que les Corps fe répoufleront tout comme dans fc cas précédent (a). §. XXXIX. Les Corps fe répoufient donc lorsqu'ils font entièrement pofitifs ou négatifs, & c'eft ausfi ce que toutes les Expériences éleétriques & magnétiques confirment. Mais, fuppofons qu'il y en ait dans un des Corps un exces de Eluide au deiTus de la quantité naturelle, Sc dans 1'autre un défaut de Fluide■, le Fluide du Corps V, p. ex. fera Q-i-q: c«lle du Corps W fera D — d; tout le refte étant comme ci - defilis, on aura pour la force attraftrice totale, . A + a — R ■—r — & + 1? „ ?.DR — QdR. — qdR._ D Q QL> + . Les Corps s'attireront' donc dans cé das (£). §. XL (a) Aepinus §. 35. Le Calcul eft le mérne qut pour le §. précédent. (l>) Aepinus 35. Le Calcul fe fait comme pour1 le §. 37. : il n'y a qu'a mettre -— d au lieu de + d. Ces Calculs, dont M. aepinus donne un refamé dans" fon §. 36., ne prouvent proprement que 1'sntraction 011 la réputfion des Fluides contenus dans ks Corps, & ceile  Théorie de VÉleSrkité tj? du Magnétisme. 45 •§. XL. On peut faire des applications de tout ceci, lorsque le Fluïde eft uniformément repandu par tout le Corps, 5c que ies Corps font entièrement pofitifs ou négatifs {c). O» trouve de ces cas pour 1'n.lectricité. Mais, ÜÈ s'agit ausfi de rechercher ce qui fuivra des Principes que nou avons établis, lorsque le£ Corps feront en partie pofitifs, Sc en partie négatifs (d). §. XLI. Mais il faudra préalablemenS faire voir quelle force agit fur la particule 1? de la matière propre du Corps (Tig- 4 ). Soit donc un Corps pofitif dans fa partie VC, né* • gatif dans la partie V B: qu'on fe repréfente la particule P la oü la figure 1'indique, Sc que" cette particule appartienne a la matière propre du Corps. On adémontré ci-defiüs (§. 29) ■ . i. . oiuoinsq.JtJ 3#p v . c iqite) k des Corps même feukment pour autant que ceux - ci font obligés de fuivre le mouvement du Fluide qu'ils renferment: voyez la remarque que j'ai fake fur ce fujet dans Ia note a Nc. 3. du §. 134. de mon Mémoire. (c) 11 n'y a pas de cas pareils pour k Magnétisme. Car pour qu'il y en eut, il faudroit qu'il y eut des Aimans qui n'ont qu'un Pok , qui n'euffent que h feule •vertu boréale, ou la feule vertu auftrale. Or on verrjj «bns k- 5-7. qu'il ne fa»reié y eé »v&*i <&d) AEPiNVS $. 36»  44-' II- m f m Ó i k. e. A L que cette particule P eft repouiTée par cette matière: mais comme celle-ci eft par toüt égaler» ent denfe,'la force.de répulfion s'éva'nouit: fi 1'on nomme Q+£ la quantité du Fluide élecfr-ique ou magnétiqüe contenue dans la partie VC; Q — u ceile qui eft contenue dans la partie VB, on aura, puisque A = a = R=rr, C§- 310 f01'^ Par laquelle la particule P eft attirée vers VC = C2±i2^: & jg for_ ce par laquelle elle eft attirée vers VB — -q—■—-: la rorce totale par laquelle cette. particule P de la matière propre du Corps tend vers V g,fenidonc=^-"g)R-CQ + y)R Q _ R (> + «)'. • —V^qj—-'• ofj comme cette quantité eft négative,' il eft évident que la particule P eft attirée vers V C : mais, on a demontré (§. 16.) que la particule P du Fluide eft repouiTée de la partie V C avec la force !? + H ] *V la première de ces particules eft donc autant attirée vers V C qüe la feconde en eft répousfée O): . §. XLII. Supposons a prefent (Fig. d.y «. *. ; . . («) Aepinus §. 37.  Théorie de VÈUSricité 13 du Magnétisme. 4$ 8.) que la partie VC du Corps V foit pofitive, V B négative: qu'on en approche le Corp) ï ; il eft évident que ce Corps peut être, ou pofitif, ou négatif, ou dans f°n état naturel. Qu'il foit d'abord pofitif, & que la quantité de Fluide qu'il contient foit D + d: fi 1'on feit dérechef attention aux quatre 'forces, aux deux attradrices, §C aux deux répulfives : 6c fi 1'on fe rappelle que R —r = A (§• 3O °* trouvera que le Corps pofitif I eft attiré par la qdïL . ■' partie pofitive V C avec la force — ~r~ Cby. fi 1'on cherche la force avec laquelle il eft répouue par la partie négative VB , on trouvc . ces deUx forces produifent la force to-r öW' udK'—-qdR __ ( « R' — qK)d *1» QD " §. XL1II. Si 1'on cherche la force avec la quelle le CorpH pofitif K eft attiré par la partie négative VB, on aura M<~-q-: on trouvera de même que ce Corps K eft attiré par la partie pofitive VC avec la force — q-tj: öc con- \b) Aepinus J. 38. Le Calcul éft exaöetocnt le utême que pour le $. 37.  f6 II. MÉMOIRE. P. I. conféquemment la force totale fur lé Corps K §. XLIV. Si les Corps I & K étoient Tun & 1'autre dans leur état naturel,il faudroit faire d= o: & alors on aura C«'< — ?R)d: 011 aura pour la force a d R avec laquelle il eft attiré vers V C, j*™^ '• ü fera attiré vers la partie négative VB , avec k udK' force - : 6c la force attraétrice totale m = «^É5 («)■ §. XLVI. O n trouve de même que le Corps K, lorsqu'il eft négatif, eft attiré vers la partie négative VB par la force —- ^j^' 6c (c) Aepinus §. 38. (d) Aepinus §. 39. (e) Voyezpour $. & pourle fuivant aepinus §. 3^  Théorie de V EleUrïcitê 13 du Magnétisme, jfit £c vers la partie pofitive VC avec la force — : ge conféquemment la force attraétrice QD 1 : ' , r (?R'—«R)<* totale fera §. XLVII. En determinant les quantités indéterminées q 8c d, comme nofes 1'avons fait fgi-defliis, ( §. ao.) on pourra examiner plufieurs cas qui ont lieu pour un Corps en partie pofitif 8c en partie négatif, 8c trouver comr ment il doit agir. Or, comme nous avons confidéré trois états des Corps I 8c K, favoir le pofitif, le négatif, 8c le naturel, 8c qu'il ne fauroit y avoir aucune aétion dans ce derniep cas (§. 44..), il fuffira d'examiner les deux . ' ' • , OR — qK)d. premiers. Or, les quantités —"m,(Tfj PU — & QD ^ (qR.' — uR\)d ' 0 Ü " pourront, ou » evanouir, ow devenir pofitives ou négatives. §. XLVIII. Supposons d'abord TV T> — 1 C 1 f«R' ^ • = _ & (q R — u R') d mdR' r— = — ——- c. a. d. que lorsque la partie V C du Corps attire, le Corps qui en eft voifin, fera attiré, s'il eft pofitif, 6c répouffe, s'il eft négatif §. L. Mais, fi uR' — ^R eft une quantité négative (Os or* 'aura u R' \ qR: donc (b) On a, tant pour ce cas que pour celui du §. précédent u \ q 6c conféquemment la diminution du Fluide dans la partie négative du Corps plus grande que fon augmentation dans la partie pofitive, (c) On pourra dans ce cas avoir q \. ou rs ou ^ u &C par conféquent 1'augmentation du Fluide dans la partie pofitive plus grande, ausfi grande, ou plus petite que fa diminution dans la partie négative.  Theorie, de V'Ekclricité £5? du Magnétisme. 451 donc u —■ — m: & fubftituant cette quantité dans les deux formules, on aura (uW — qRjd _ mdR' QD Q D (gR-uR')d _ mdR.' QD ~ QD : II y aura donc une force répulfive dans le premier cas, Sc une force attrachïce dans le fecqnd. - § LI. Si 1'on s'y prend de la même manière pour les deux autres formules pour le: Corps K, (§. 43--46.) on aura, lorsque u R — q R' ■=■ o , Cu R — q R') d 1 Q D I __ §c Cq R' — u R) d f 0QD j §. LIL Mais, fi u R —• q R' eft une quantité pofitive, on aura (u R — g R') d _ mdR Q D QU (?R' — «R)rf= — ^^/R QD • §. UIL Soit enfin u R — » R' une quantité négative, on aura TOME II.. D ' (y.  gO II. mémoire. P. L (« R — ff R) d _ _ ft ^ R QD — "qTj C y R' — «RW mdR.... i—qTJ~ § TTü" On voit donc, fans qu'il foit nécefiaire d'én aveitir, qu'il y a un grand nombre dd cas différéns qui font posflbles. i \> - §. LIV. Considerons enfin le dernier cas p). Qu'il y ait (Fig. 9.) deux Corps'AC, DE, qui foyent 1'un & 1'autre ën partie pofitifs & en partie négatifs: fuppofons, comme ci-defius, que fi ces Corp? étoient dans leur état naturel, le Fluide con-' tenu dans la partie A B agiroit fur celui de la partie DE par la force R , & fur celui de la partie' E F par la force x, que le Fluide de la partie' B C agiroit fur celui de la partie E D par' la force R' Sc fur celui de la partie EF par la force x'. * Soit de plus la quantité de Fluide de chaque partie AB Sc BC = Q, Sc ceile de chacune des parties DE8cEF = D.- - Qu'on (i) Voyez pour ces trois §§. les notes b & c précédentes, qui.font applicables ici: la première aux §§. 51, {c jz. • & la feconde a ce §. 53. . (4) Aepinus §. 43.  Théorie de VÉleclricité £5? du Magnétisme. 51 Qu'on fuppofe encore, que toutes les parties foyent dans un état pofitif, 8c que 1'excès du Fluide foit pour A B, a : pour B C, b: pour DE, c: pour E F d: en cherchant, comme gi - defllis (b), les forces par lesquelles ces parties agiiTent entr'elles, on trouvera que la (b) C. a. d. de la même manière que dans le §. 37. II y a dans 1'original. ,, Suppofons que le Fluide contesu dans la partie a B agiroit fur celui de la pars? tie de par la force R & fur celui de la partie ef ,,par la force R': que le Fluide de la partie BC agi- roit fur celui de la partie ed par la force x & fur j, celui de la partie e F par la force x': foit de plus &rc.'' 11 eft clair que fi ces premiffes font juftes, il y a de l'.erreur dans les expreslions analytiques qui fuivent, & ,., r , . bc x b cR' adR' qu il faudroit qd au lieu de qjj . & XjU , adx '■ au lieu de ,— ^,comme cela eft evident par la con- ftrudlion de la formule d'après le §. 37. & de plus parle §. 43. de M. aepinus dont celui-ci eft tiré. Mais oa ne fauroit fuppofer d'erreur dans la formule, parcequ elle fe trouve §. 79., que la on en déduit des conféquences: & que d'ailieurs elle eft conforme a ceile de M. ae* pinus. II ya donc de Terreur dans les premiffes: je les ai corrigées dans le Texte, felon que la formule 1'exigeoit, & que les premiffes du §. 43. de M. aepinus 1'indiquoient. J'ai ausfi pour plus de clarté indique dans la figure par les lettres a, b, c, d, les excès de. Fluide qui conviennent a chacune des paities. .;. " D a  51^. II. MÉMOIRE. P. I. la force de A B fur D E eft = — — ' Qij la force de B C fur D E eft =— — • ïa force de AB fur EF eft = — — la force de BC fur EF eft =_ — . 'En prenant la'fomme des forces de ces quatre parties j on aura la force totale, ;=?' f(aR + ^R')-jf(^ + h') ■ -: Si une ou plufieurs parties d'un des Corps, ou des. deux Corps, font négatives, il n'y aura qu'a faire la valeur de fon exces de Fluide négative dans la formule, t, ■ . .j i , ■.. . . §. LV. I-fc s'agit a préfent de confirmer par" Expérience 1'Analogie que nous avons établie jusqu'ici. Te n'ai que faire d'alléguer üniquement" des Expériences nouvelles. Si f Analogie entre rEleétricité & le Magnétisme eft véritable, clie doit autant être fondée fur les principaux Phénomènes déja connus, que fur de nouvelles Expériences; Ceux qui ne poufroient fe fondcr fur les Phénomènes les plus connus, ne fauroient démontrer, a morj avis, 1'Analogie dont il eft qucftion, ni a beaucoup prés. II s'agit au contraire plütpt de  Thécri'c dé V ÉlebJricitê £5? da Magnétisme. 53 de faire voir comment les Phénomènes connus tirent leur fource de Principes analoguesi Péut-on y ajouter en outre quelques Phénomènes ou quelques Expériences femblables 4 1'Analogie n'en fera que plus frappante.' Mais fi 1'on ne pouvoir. établir cette. Analogie que fur des Expériences femblables, on n'établi-; roit qu'.une Analogie imparfaite*, reftreinte, 8ö nullement une Analogie- pure felon toute l'é~tendue de la force. On auroit d'ailleurs au-1; tant d'objections a efluyer qu'il y auroit dé Phénomènes connus 8c en apparenCe diflém-v b lab les, qu'on ne pourroit pas expliquer par des Principes analogues. Je me fonderai donc. principalement fur les Phénomènes.connus, 8c.; parmi ceux-ci, feulement fur les Phénomènescapitaux: afin de ne pas excèder dans une matière fi vafte les bornes d'une diflertatiön. . .§. LVT. J'avertirai préalablement,que s'il s'agit d'examiner l'Éleétricité d'un, Corps ou de quelque partie d'ürf. Corps, jö puis faire cet examen au moyen'. de 1'appareiL décrit ci - deffus (§'. 4.), . rïrais que je prends ausfi de la manière fnivarite. Je fais des lames trés-rrrinccs, d'un bois. fort tendre5 longues de fix pouces ou fix pouces 8c deraic;,. 6c larges de cinq lignes. J'applique au mi-. D ? beu  54 II. M É M O I R E. p. t, lieu C (Fig. 10.) une chappe de cuivre, fembla* ble a celles des Aiguilles de BoulTole. Je couire une des moitiés de cette lame, p. e. CB , des deux cotés, d'un ruban de foye blanche, ausfi large que la lame: ce ruban s'étend du milieu Ê jusqu'en B, oü je le replie fur la face inférieure. II eft attaché en E fur les* deux furfaces avec de la gomme, ou de la colle a bouche. Je recouvre 1'autre partie A D de la lame d'un ruban de foye noire : je mets la lame en équilibre fur une pointe bien affilée. Pour éleétrifer cette lame, ou , fi je puis m'exprimer ainfi, cette Aiguille ainfi compofée, jc la chauffe, & je la frotte entre le pouce Sc lc doigt index, favoir la partie blanche avec unc étoffe de foye noire ausfi chauftee, Sc la partie noire A E avec un papier blanc chauffé. J'acquiers de cette facon des Aiguilles éleétrique? qui ont deux poles: car, la partie blanche eft pofitive, Sc la noire négative: la première eft attirée par des Corps négativement éleétriques, & la feconde 1'eft par des Corps pofitifs. Cei Aiguilles confervent leur Eleétricité pendant quelques heures dans une chambre chaude, Sc quand elles la perdent on peut la leur rendre promptement. Elles m'ont été d'un grand fécours dans més Expériences fur FEleétrophc*"vc Si je ne veux pas employer ces Aiguilles- élec»  Théorie de V kkiïriciié 13 du Magnétisme. v éleétriques, j'examine les Corps au moyen de rubans de foye, 1'un blanc Sc 1'autre noir: ces rubans font fimples, longs de douze ou qua-: torze pouces, larges de quatre ou cinq Hgnest, je les chaufFe un peu fur lePoële ou autrement, & je les tire fortement entre le pouce Sc le doigt index: le ruban blanc entre une étoife de. foye noire: U noir, entre un papier blanc,. comme le fait le favant beccaria («):■ qu enfin j'examine la différence des Electricites par ceile des Etincelles (b~). , i. §. LVIL (a) V. fon Traité de Eleclricitate Vindice Caf. III. t§. 37- 38- 39- Voyez ausfi ks Expériences de M. cigna fur k même iüjet Miscel. Taurin. Tome III. p. 43- fe1-, & .ceile que j'ai faite d'après lui §. 137. i38- dc mo6 Mémoire. (b) On fait que plufieurs Phyficiens jugent par la feu-k figure de 1'étincelk qu'on appercoit, fi k Fluide ékc-;trique entre dans un Corps, ou s'il en fort: ils penfent qu'il y entre, fi 1'étincelk a la forme d'une petite étoi-le, & qiul en fort, fi elk a ;l| forme • d'une aigrette. C'eft ausfi un des moyens dont M. beccaria s'eft fervi (1. c. i. 36.). Mais d'aütres Phyficiens-, comme M. M.n.ollkt & bergmaan ne font pas du -même avis fur Ia certitude de' ce pgement..' Nous ïi'entrerons ici dans aucune discusfton fur ce fujet: il fufnt. d'avoir indiqué en peu de mots ce qui eft néceffaire pour 1'intélligence du.texte. lNous ajouterons cependant que ks Expérien- D 4 lo»  5'5 II. m £ m o i r e. P. I, §• LVII. On demande d'abord pourquoï d n'y a pas d'Aimans qui ne poiïedent qu'un feul Pole? Ce Phénomène n^lt-il pas oppofe a P Analogie qu'on veut étabiir (c) 3 II eft aifé de déduire de ce qui a été démontré dans les §§. oö-aB., qu'il y a des Aimans qui tot plufieurs polcs, & 1'Expérience le confirme. Si 1'on a plufieurs longs barreaux de Fer, & furtout s'il y en a parmi ceux.ei qui fontcompofés de différentes parties foudées enfemble, & fi on les place dans le Méridien magnétiqüe, & fous 1'fnclinaifon réquife, il n'y a qu'a promcner du haut vers le bas une Aiguille de bousfole: on trouvera facilement les Equateurs aux pöints oii 1'Aiguille chano-e dé direétion, & par' conféquent ausfi les poles (d). Mais, kn que le Fluida élecrrique paroit enrrer dans les Co-P< ou en Artir, femblent être afftt décifives : elles feW jent dans les PM. Trakf. Vol. LXIV. p. 4co. feqq. & *ms le de. Vol. te JMM dé Ph*,foi. (O Voyez ïèc ce fujet aepinus §. 95~ i0, qui a T™ C£ttC matièrc Par les E^érienccs les plus in.éJfcufa-s on peut confulter ausfi les §. r95: & fuivar/dc. ma difTertation, oü Fon trouve quelques unes' des Expenences de M. aepinus. " • W-V. la defiusAÈPjwus §. ^ or, p2, & ci_deï_ iu%  Théorie dé VEleHricité £■? du Magnétisme. 57 Mais, pour rcpondre direétement ^ il faut remarquer, comme nous le prouverons par la fuite, qu'il ne s'agit pas dans la communication des forces magnétiques, de communiquer préalablemsnt le Fluide magnétiqüe au Corps qu'on veut aimanter : car, la grande difficulté que ce Fluide éprouve dans les pores de 1'Acier p. ex. ou du Fer trempé, doit nécefTairement 1'empêcHer d'entrer dans ces Corps'. ÏÏ s'agit plutot de faire pafTer ce Fluide d'une partie du Corps dans 1'autre. Le Corps contiendra donc autant de Fluide apres avoir été aimanté qu'auparavant Ce): or 5 comme avant fus §. 16, 27. &z note.é du §. z6. Les barres dont M. steiglehnf.r parle , acquièrent kur force paria iftuation feule , c. a. d. par 1'action du grand Aimant terreflre: v. ci- dcflbus §. 90. & note a du §. 76. de mon Mémoire. Mais on peut également donner plufieurs pplès a des barreaux en les aimantant, foit fimplement, foit par la methode de la doublc tcticht (aepinus §. 2oj - 108.). Je fuis entré dans un très-grand détail d'Expériences fur ce fujet dans mes Recherches fur let 4'tgnilles aimantées P. I. p. 9r. feqq. du Tome VIII. des Mémoires préfentés a ï'Académie. (e) Aepinus §. 93. C'eft fur cette fuppofition , que la difficulté, que le Fluide magnétiqüe éprouve a fe mouvoir dans TAimant, eft trop grande pour qu'il puiffe rien fortir du Fluide qui y eft contenu, ou y ëntrer quelque Fluide étranger, & qu'ainfi la quantité de Fluide magné- D 5 »-  58 II. mé m' o is. TE. P. 1. avant que d'avoir aimanté le Corps, la fommc du Fluide étoit Q-f-Q (§.. 13.) elle fera en-, core la même après cette opération : mais,alors une des parties contient Q + q^ 1'autre Q—« : il faut donc qu'on ait aQ=aQ + ^ — ui donc q =Ê u: or, fi 1'on fait les fubftitutions requifes' dans la formule du §. 14, lïil^lfll? force avec laquelle le Fluide eft repoufle dans, la partie pofitive: ainfi que dans la formule - ' *°rce avec ^aclueue le même Fluide eft attiré par la partie négative, la première de ces formules devicndra — ^: Sc k feconde -— ^" ? Sc conféquemment éga- les. Or, comme q ne peut jamais être z= 1^ ni' ticjue eft invariable dans tout Fer, tout Acier, tout. Aimant, tout Corps ferrugineux, que font fondés la plupart des Calculs & des explications de M. aepinus, & fingulièrement ceux dont il ,eft queftion ici. Veyez ce que j'ai dit fur ces fuppofitions, de la difficulté que le Fluide magnétiqüe éprouveroir a fe mouvoir dans 1'Aimant, & de l'invariabilité de la quantité qui y eft contenue, dans mon Mémoire, §. 92. notei: §. 91.note.. h : §. 91. note ƒ: §. 93. note b: ks §. 93. & 94. en erir tier, & k §. 19Ö. note b.  i . : n Théorie de VEkclrkité 13 du Magnétisme. 5^ ni = ^~ , ni — 4- m 6cc. (ƒ) les cas allégués dans les §§. ao —-15., ne pourroienc jamais avoir lieu pour 1'Aimant. §. LVIII. Ajoutons éncore , que quand nous fuppoferions qu'un Aimant eft: entièrement pöfitif ou négatif, il fuivroit néanmoins des §§. ij. Sc 18. , qu'il ne fauroit: conferver longtems cet état (g): car, la force qui eft contraire a 1'état du Corps eft plus grande quand le Corps eft entièrement pofitif, ou négatif, que quand il eft pofitif dans une partie, Sc négatif dans 1'autre §. 17. (h). §. LIX. Mais, parlons des Phénomènes éleétriques: 6c comme le renforcement de musschenbroek (a), ou la Bouteille de Leide, ou le Carreau de franklin, eft in Phénomène qui a fourni beaucoup de fujets de (ƒ) Aepinus §. 94. (g) V. ce que j'ai dit la-deüus note b du §. 198. de mon Mémoire. (li) Aepinus §. 9$. (a) Les Ecrivains Allemands nomment renforcetnms (Verftarkung) éleclnques, tous les moyens par lesquels on peut exciter le coup foudroyant, comme la Bouteille de Leide; le carreau du Dr. beyis gu de franklin Sec.  60 II. m é m O i R e. P. I. de méditation aux Phyficiens, Sc caufé beaucoup d'admirarion aux Ignorans, jè crois devoir en expliquer les principaux Phériófnènes par la Théorie que j'ai établie Cb). Je fijppöfc qu'cn connoit le Carreau de franklin; car, ce que je vais en dire s'applique également aux autres renforceniens. Qu'on électrife le coté CD (Fig. n.) vpofitivemcnt: la quantité de Fluide y deviend'ra Q -h q (§. ao.)- Dés qu'eïïe elt Q -+- q la force attraétrice fur le Fluide contenu dans IK, devient A — R —R'— ?JL (.&. ao.V Q • c a. d. que ce Fluide eft: repoufie paria force ?R r ' ~TJ •' " Fon continue 1'Eleétrifation, Sc que le Fluide comméncc h s'écouler de la partie IK, de forte qu'il devienne Q — «, k force qui agit fur cette partie fera ü R ~ q R : & plus cette force approche d'étre zéro, moins ausfi le Fluide s'échappera abondamment de la partie IK. Mais, fi cette force devient nulle, c. a. d. «R — fR'xzo; il n'y aura plus. (.&') Voyer. fur ce §. & fur les fuivans jusquau foixante-huitième, aepinus §. 44-84. on y trouver*. les recherches théoriques les plus curieufes, & des nouvelles Expériences infiniment intêreffantes.  Théorie de, V ÉleEtricité cj? du Magnétisme. 6ï plus d'aótion fur le Fluide éleétrique de la partie IK, Sc 1'écoülcment finira. Or dans ce a R cas on a, * = V; Sc conféquemment la - ' . K. force qui agit fur le Fluide éleétrique de la par- ?.J o ' ■ ,; ^ »R' —*R üe pofitive c J3, Sc qui eft (_§. 10.) -—-q^—■ . . , (RR — RR) q / \ deviendra 2 (O- QR §. LX. Plus la quantité q augmemx, c. a. d. plus on continue d'élechïfer, plus cette force deviendra grande: Sc comme elle eft répulfivc (§. 13.), elle deviendra enfin fi grande, que 1'Air, quoiqu'il foit idioéleélrique, ne pourra lui refifter fuffifamment: mais la matière accumulée commencera a s'échapper, a fe repandre dans 1'Air, Sc dansles Corps environnans (<"0- §. LXI. (c) Aepinus §. 4$. Selon la note a du §.'20., il faut qu'en ce cas q \ u , c. a. d! qu'il- doit y être entré plus de Fluide dans la partie pofitive qu'il n'en eft forti de la négative. Si 1'on avoit chargé la Bouteille par (RR-R'R'jf l'Electricité négative , la formule feroit q $f— (aepinus §. 46.) & pour le cas de « R'—q R~o on auroit 11 V q , c. a. d. qu'il feroit forti plus de Fluide de la partie négative qu'il n'en feroit entte dans 1^ pofitive. , '1 (^) Aepinus §. 4J,  Jl. MÉMOIRE. P. I. §. LXI. On voit par la, pourquci une pareille augmentation de force n'a lieu que jusqu'a un certain degré, & non a 1'infini. Nous voyons ausfi que M. franke in a commis une legere erreur. Car il fuppofe qu'on a toujours u—q, ce qui ne fauroit être (e). Nous . (e) En eftet, nous avons vu dans les notes b & c du §. 59. qu'on a q \ u, fi la Bouteille eft chargée par une Éledtricité pofitive, & » \ q, fi elle 1'eft par une Électrkité négative. M. aïpinus eft entré dans de beaux détails & a fait de belles Expériences fur ce fujet §.. 73-81. M. franklin avoit établi que la Bouteille fe charge toujours par fon propre Fluide: qu'elle en cpnferve invariablement la même quantité. Pour confirmer ce point, M. franklin avance qu'un homme ifolé, qui décharge une Bouteille, devroit acquérir quelque Électricité, fi le Fluide, qui fort du cochet p. ex. de la Bouteille, n'entroit pas en entier dans le coté (Lettres &x. T. I. p. 130. §. 41. de la traduclion fran^oife). Mais M. aepinus a fait voir qu'une Bouteille, telle que 1'employoit M. franklin, contenoit trop peq d/Eledricité pour pouvoir donner des refultats affurés. 11 a fait 1'Expérience plus en grand au moyen de planchcs de bois, couvertes de feuilles d'étain , & féparées par une lame d'Air (qui fait ici 1'office du Verre dans le Carreau de bevis), & il a tiouvé (§. 80.) que s'il déchargeoit, étant ifolé, ce Carreau aërien , 1* planche ifolée étant éledrifée en plus, il acquerroit une Éledricité pofitive; mais au contraire une négative fi la planche ifolée étoit éledtrifée en moins: d'oü il déduit que dans  Théorie de VEleftricité &? du Magnétisme. 6$ Nous voyons ausfi pourquoi une Bouteille fans défaut crève quand on la charge a 1'excès: favoir lorsque q eft trop grand, & 1'Air environnant fee , & par-la fortement idioéleétrique. pn voit enfin, pourquoi la Bouteille ne donne pas de marqués d'ÉlecTricité a la partie négative : car, puisque la force qui agit fur cette partie eft devenue zéro, le Fluide éleétrique n'y exercera ni attraétion, ni répulfion (ƒ). §. LXII. dans le premier cas on avoit q \ » , & d2ns le fecond *\ q, comme les formules 1'esigent. (ƒ) Voyez ce qui a été dit fur ce fujet dans les §. 12.6. & fuivans de ma differtatian , eomme ausfi aepinus §. 51. <2. öc53'. i M: aefinus explique ausfi pourquoi le crochet de la Bouteille , quoique réellement plus fortement pofitif qu'il ne le feroit fans ce renforcement, ne donne cependaut que de legers fignes d'Éleétricité, &c exerce une attraétion plus foible,: (v. ces ExjJér. dans le §. 114. de mon Mémoire): car i°. la force répulfive ft- A, 11 - (R,R'" RR)<7 , eft actuellement ^ ^ plus petite que ' , qui exprimeroit la répulfion s'il n'y avoit pas de renforcement (§. 10.): & 2.0. fi la Bouteille agit fur un autre Corps, dont le Fluide eft D & 1'excès u, la ré- r OR' qR)d pulfion fera ^-jj— §. 41., & fubftituant pour«, elle fera ( §. 59.) QDR p petl" te que qui auroit lieu fans le renforcement (§. 39.) Jl s'en fuit encore, que 1'aclion feroit nulle ou infen'fible,  6% II- MÉMOIRE. P, I, §. LXII. Puisque 1'armurc CD & la furface A B du Verre deviennent 1'une & 1'aur tre pofitives, il s'enfuit qu'il ne faut pas entendre ce que nous venons de dire, uniquement de 1'Armure du Carreau, mais ausfi de la furface AB du Verre même («). Si je prépare un Carreau ABCD (Fig.'ia.) de fa9011 qu'on puilfe en enlever facilement,au moyend'unfil de foye IK, 1'Armure fupérieure EFGH (je fais ces Armures de feuilies d'Étain) 1'Armure donnera ausfi bicn que. la furface du Carreau, des marqués d'Éleétricité, & de la même Électricité. Car, quoique le Fluide éleétrique fe meuvc difncilement dans lés pores du Verre, cette difficulté n'eft cependantpas infmie, mais fculement fort grande : elle eft même plus pepte que ceile que le Fluide magnétiqüe éprouve dans le Fer trempé, ou dans 1'Acier. §. LXIII. Si 1'Armure éleétrique CD (Fig. fiR' R = oüu très-petit, c. a. d. fi fefpace qui fepare la pame pofitive & la négative eft très-petit, & c'eft de la que M. aepinus explique ( §. 54-65.) les curieux Phénomènes du Soufire fondu dans des vafes de métal dont j'ai parlé dans mon Memorie $. 204. 1 "(«) V. AEPINUS §. 47.  Théorie de V KleBricité (3 du Magnétisme. 6$ '(Fig. ii.) étoit feule, & qu'on 1'éleftrifat pofitivement p. ex., la force répulfive du Fluide éleétrique feroit (§. 10.) = • mais, fi 1'on y applique le Carreau , la même force fera ^ 1 ( §. 59.). Or on demande en quel cas cette force peut deyenir la plus grande? Ön fait que, quand la force éleétrique eft v R pour le coté pofi¬ tif ) elle eli ' ^ Q ^ ^ Pour *e cot^ n%at^ IK (§. 41. 43.). 'Qu'on fuppofe uR—^R' = o & conféquemment u. = ^j^5 on aura '»R' — qR. ( R' R' — RR) q Q conféquent la force vépulfivé pour le coté C D fera = CJ^ - R'R') g Qn fait de plus QK que cette force eft a fon maximum, lorsqu'elle peut yaincre la réfittance de 1'Air, & produire un écöulement réel (§. 60.). On conqok ausfi facilement que cette force dépend de la quantité q : fuppofons donc que q foit réellement a fon maximum, & qu'il foit alors égal a g: on auroit pour le cas , ou 1'on ne confidère que 1'Armure feule,la force = °~:: mais Q foit q = ~ pour celui oü 1'on employé ]p tome II. E Car»  f>6 II. mémoire. P. I. % Carreau: quand il fera a fon maximum les deux forces feront égales, puisqu'elles vainquent la même refiftance (b): on aura donc ; gR _(RR-RR).G fi "q qï^ q-3 cc par coHfequent #RR _ G . „ — ^: mais on a aótuellement. RRZIÖT ^ * (0: donc ~ V g: la plus grande force répulfive eft donc de chaque coté plus confidérable quand on employé le Carreau de franklin, que quand on excite 1'Eleéhïcité fans renforcement.. §. LXIV. On voit avec la même facitité, pourquoi la Bouteille de Leide, Sc 1'inftrument qui lui eft analogue, fourniffent un ren- ■ r • '•, s nts ■ .: ^ '"H * f°r- (b) Savoir la refiftance de 1'Air, qui s'oppofe a 1'éeoulement du Fluide §. 45. (c) II y a dans le Texte : Mais R R^ ^ ^ \ G : C'eft furement une faute d'impresüon, comme il y en avoit encore dans les expresfions analytiques de ce §. $c des précédens, qui fautoient aux yeux. La marche du Calcul indiquoit vifiblement la correétion, qui d'ailIcurs eft évidente par la comparaifon de cette formule a ceile du §. 48 de aepinus, dont ce §. 63. eft • , ., . - G' tire : j ai ajouté ausfi pour plus de clarté, donc q  Théorie de V Életlricité & du Magnétisme. 67 forcement convenable. Tout ccci eft conforme a 1'Expérience. Je me fuis fait faire cinq cilindres creux de carton : ils ont quinze pouces & demi de hauteur > leur diamètre eft de dix pouces. Ils font couverts de papier doré & font de tres bons Conducteurs: cependant je ne faurois produire par leur moyen une Elcctricité ausfi forte qu'avec une Bouteille de Leide de fept mefures {a). §. LXV- L e maximum de la force élsctrique fera d'autant plus conlïdérable, que dans la formule du §• 1» quantité RR — R'R' approchera plus d'être égale a zéro, c. a. d. lorsque R' approchera plus de 1'égalité avec R. C'eft ce qui eft ■facile d'effeétuer, en diminuant la diftance des armures, c. a. d. en prenant un Verre minu ce {b). Cette doctrine eft conforme a 1'ex- pé- (a) V. ce que j'ai dit fur la maffe & le volume des Conducteurs dans le J. 191., & la note e fur ce §. dc mon Mémoire. On peut ausfi éprouver la commotion fans Bouteille fi. la force de rÉlectricité eft affez grande: v. §. 103. note a de mon Mémoire, 6c confultez ausfi »epinus §. 69 — 74. (£) V. aepinus §. 50. E 2  68 II. mémoire. E. I. péricnce. J'ai préparé une Bouteiile de plus de quinze mcfures': le Verre en eft épais de' deux lignes, & l'cffet fi mauvais & fi foïblei que jenepuis .guèresm/en fervir {.c)\ §. LXVI. On voit ausfi par les formules précédentes, fans qu'il fok 'befoin d'en avertir, pourquoi la',Machine éleétrique ne fc chargé pas fi facilement au plus haut degré auquel elle peut être chargée, lorsqu'on y ajome une Bouteille de, Leide, que lans ceile-ci:. pourquoi la' commotión eft beaucoup plus forte, wcc un renforcement, que fans cela &c. &c! (d). ■ %. LXVII. Si 1'on vouloit objeéfcer, que puisque le Carreau de Verre devient ausfi éleétrique, comme je.JSü dit §.:6a., on.devroip éprouver. la. commotión,. même .apres avoir x>té'les. feuilles. d'Étain, .ou l'.Amiure, on n% , .qu'a fe rappeller (§.6.) qu'en établiftant en .ce. cas une communication entre les furfaces pofitive §c négative, au moyen d'un fil de ' . 4. ' fné- (c) M. wilke a prouvé qu'on tic fauroit charger un Carreau éle&rique d'un Verre trop épais. Htm ', de, i'Academie de Snede. Tome XX. p. 2.40. feqq. de la trai allemande. ' , (d) Aepinus §. 49.  Théorie de F Èleïïricité du Magnétisme, 69' métal, on ne peut decharger qu'un feul point de la furface pofitive, puisque ceile - qi eft dénuée de fon Armure (e). ■ §. LXVIII. Il n'eft pas befoin que jé' commence par dire qu'un Aimant armé a une grande analogie, avec le Carreau de f r a n kl-ï n, 8c en génëral avec les renforcemens éleétriques connus {a)-y car il eft aétuellement plus que fuffifamment connu que 1'un a un coté poiltif &c un coté négatif ausfi bien que i'aütre. Or, puisque cette reflemblance eft conftatée par un trés - grand nombre d'Expériences, on peut appliquer ici. a 1'Aimant plufieurs cas de la Théorie. ;Mais, dira-t-on, pourquoi ne peut-on pas décharger un Aimant comme la Bouteille de Leide? C'eft ce qüT eft facile d'expliquer par ce qui a été dit dans~ • ü te-tó Jc /(e) V. aepinus §. 8i."8z., qui explique ausfi ^. 67, 68. la raifon de la commotión qu'on éprouve pendant la décharge de la Bouteille, &, §. 6j., pourquoi la Bouteille conferve beaucoup plus longtems fa foicc qu'un fimple Conducteur. («) J'ai traité cette; mpaière en détail, & fous xm' grand nombre de points de vue dans la quatrième Sec.;-'* tion de mon" Mémoire §. 100. feqq. : voy©z furtout IsC sote b du §. 130. E 3  70 II. MÉMOIRE. P. I. 1c §. 57. (b). Le Fluide magnétiqüe fe meut beaucoup plus difficilcment dans 1'Acier & dans le Fer trempé, que le Fluide éleétrique ne fe meut dans le Verre: c'eft pourquoi les particules du Fluide magnétiqüe qui font a la , furface, ne peuvent pas fe débarraflér des pores de l'Aciei'5 & celles qui font fltuées plus profondement dans le Corps le pourroient encore bien moins. §. LXIX. Nous avons encore une autre Phénomène analogue, favoir que 1'Aimant perd fa force par le laps du temps, a moins qu'on nela confervepar art (c). Je pofledc entr'autres un Aimant, qui portoit il y a dix ans neuflivres Scdemie: comme jeTai negligé depuis ce tems, il ne porte plus a peine que (b) Aepinus §. 89. II ne fe fait pas de décharge de 1'Aimant, dit-il, par la même raifon qu'il 'ne s'cn fait pas du Carreau éleétrique fi on touche les deux furfaces après en avoir préalablement oré les armures. Voyez ce que j'ai die fur cc fujet note c du §. nj. de mon Mémoire. (c) Voyez aepinus §. 36. & ce que j'ai dit fur ce fujet dans mon Mémoire note a du §, 90.: note c du S. 93. 6c note b du §. 98.  Théorie de PÊleclrkité cj? du Magnétisme, que cinq livres. Ce fait ftiit de ee que j'ai dit ci-deflus §. iö.: car, j'y ai démontré qu'il yauue force qui agit fans ceiTe fur le Fluïde magnétiqüe, & qui le poufTe de la partie pofitive dans la négative: qui (S- Izb *5-) le fait fortir de la pofitive, Sc 1'attire dans la négative. Or, le Phénomène en queftion prouve que ces forces ne font pas fans effet. 11 ne faut donc pas s'en étonner: mais on en doit plutöt conclure, que la difficulté, avec ^laquelle le Fluide magnétiqüe fe meut dans 1'Acier Sc dans le Fer trempé, n'eft pas infinie, mais feulement trés-grande (§. 6a.), Sc que toute forte de Fer ne peut pas acquérir un même degré de Magnétisme: car, plus la difficulté , avec laquelle le Fluide magnétiqüe fe meut dans le Fer, eft petite,plus ausfi ce Fluide paffera promptement de la partie pofitive dans la négative, Sc plus la force magnétiqüe fe perdra promptement. §. LXX. Ce que jeviensde dire en dernier lieu pourroit être confirmé par plufieurs Expériences. Cen eft une fort connue, qua lorsqu'on fuspend ï un Aimant un anneau de Fer "mol, celui -ci en foutient ün fecond, le fecónci un u-oifième &c. jusqu'a m certain E 4 »om'  7^ II- M É M" Ö I R E. p l riombre (d). Cette même Théorie gnc ausfi comment je puis porter a leur maximum les barreaux magnétiques, ou tout autre Aimantque je veux faire. Je fuppofe préakblement qu'on connoifie la méthode d'aimanter les barreaux. J!en dirai encore un danslafuite (§• 84.). Je itpète 1'opération, jusqu a ce que 1'Aimant que je conftruis, porte un poids qu'il nepeut foutenir que pendant deux ou trois fecondes. Je fais a!ors ^ % autant de force qu'il en peut poffédèr. 1'ExPenence élcftrique analogue confifte en ce qUC a Bouteille de Leide commênce a fournir d'elle-mêmeun écoulenïent de Fluide, lorsqu'elle a acquis fon degré de faturation: mais, on doit fuppofl-r ici que 1'Air foit fee: qUe 1'Ar... mu- (d) C'eft un Phénomène três.-connu, & qui eft d* a la force magnétiqüe, que tous ces anneaux acquièrent ]e premier de 1'Aimant: le focond du premier, fe trolfieme du fecond &c,, forces qui ^ ^ en plu, mUs; M: aepinus , dëcrit dans fon f g«ne belle Expérience pour prouver q„c le Fer acouien m * fimple contact la force . plus\bondammenTZ n^vT" r^' 13 bCaUC°l'P ^ Piment \oyez ausfi une Expérience fur ce fujet dans ma' diftrtation fur un Par*J„~, ' ■ , M njur un Paradon magnkmui §, 35-, Exp r> comparee aux §. 33. Exp. 6. 7, 8. J ? '  Théorie de V Életlticité 6? du Magnétisme, mure n'ait ni pointes, ni anglcs (è) 8éc. C'eft par un tres - grand nombre de pareilles Expériences qtr'on peut démontrer la Théorie que nous avons propofée, & par conféquent 1'Analogie dont il eft queftion. §. LXXI. Coümé PÉle&roph'óre eft uh des inftrumens éleariques les plus recens, je crois devoir montrer en peu de mots comment on en peut expliquer les Phénomènes-, au moyen des Principes que nous avons établis qïdefïus (*): mais je décrirai préalablement un de mes Eleétrophores. II confifte (Fig. 13.) en trois parties. i°. En un plat d'Étain A B, garni de quatre anneaux pour 1'ifoler au moyen de fils de foye: a°. en un gateau de Refine CD, que je puis oter du plat par des fils de foye: en'- (0 Car fi 1'Air étoit hurriidï il feroit un Conducteur & attireroit le Fluide éledrique (aepinus §. 88.) : on fait ausfi combien facilement ce Fluide s'échappe par les Angles, par les pointes, &c. qui par conféquent otent Pifolement de la Bouteille. O) J'ai dit dans le §. 204. de mon Mémoire, & dans la note d fur ce §., que] eft le genre de Phénomènes auquel je rapporte les Eleétrophores, & j'y alallégué les Expériences de- M. aepinus qui me paroisfent s'y reduue. E-5  74 II. mémoire. P. I. enfin 30. en un chapeau (b) ou Conducteur E G, qui n'eft qu'un plateau de métal, pourvu au milieu d'un manche I pour pouvoir 1'ifoler. Je puis de cette manière examiner chaque pièce féparément, pour déterminer qucl eft le genre d'Éleétricité qu'elle pofTéde. Je prends le gateau de Refine, je le pofe fur une table, & je le frotte plufieurs fois avec une peau de chat: il acquiert alors l'ÉIeétricité négative : il repoufTe le ruban de foye noire E, même de loin, & attire le ruban blanc F avec tant de force, que, fi je le tiens librement au defibus du gateau de Refine, ils'élève entièrement & fe tient dans une fituation perpendiculaire. §. LXXII. J'employé alors un chapeau particulier OP (Fig. 14. 15.), auquel j'adapte un appareil PQ. J'applique par des Cordons de foye fur le gateau de Refine, cet appareil, qui eft de métal, & qui préfente une plaque ovale Q S : il devient négativement élec- tri- (b) j'ai cru pouvoir cmployer cc terme pour defigner le plateau de metal qu'on pofe fur le gateau d'un Electropliore, puisque M. sigaud de la fond 1'a employé dans ce fens, p. 2,44. de fon Effai far les différerues tfpïces £ Air.  Théorie de VÉleBricité 13 du Magnétisme. 75 trique. Mais, fi-je touche le chapeau du doigt, ou avec un Corps idioéleétrique, il y nait une étincelle entre le chapeau, & le Corps qui le touche: la matière éleétrique fort de ce Corps pour entrer dans le chapeau, ce qui eft aifé de conclure de 1'Etoile (c), qu'on yoit quand on applique le chapeau avec 1'appareilY furie gateau (Fig. 16.). Ausfi longtem* qu'on laisfe le chapeau appliqué fur le gateau, après 1'avoir touché une fois, il ne donne plus de fignes d'Éleétricité: mais, fi on Pote au moyen de fils de foye, il fera pofitivement éleétrique ; il repoufTera le ruban de foye blanche 5 ou fi 1'on y applique 1'appareil Y (Fig. 16.) il en fortira de fa pointe une longue aigrette de feu. Si 1'on pofc le chapeau fur le gateau de Refine de facon qu'il touche en même temps un Corps anélectrique; ou fi le gateau eft dans fon plat ordinaire AB (Fig. 14.} & qu'on y applique le chapeau de facon qu'il touche ce plat inférieur, il fe trouvera éleétrique lorsqu'on 1'élèvera, même fans autre attouchement. §. LXXIÏI. Tels font, que je fache, les (f) V. ci- dcflus la note i du §. 56.  h6 II. MÉMOIRE. P. I. les priricipaux Phénomènes de PÉle&rophore.;' ceux dont toutes les Expériences que j'ai fakes avec cet inftrument tirent leur fource, Scqu'on doit expliquer par les Principes même que j'ai établis dans ce Mémoire, a moins dé faire unê exception intolérable. J'ai ausfi allegué ces Expériences, paree què je crois qu'ek lés pou'rront paroitre nouvelles a quelques Per'fonnes qüi ne s'en font pas ehcore occupées: au moins je hé les ai vues ni lues nulle part, telles que je les ai décrites, êc fakes. Je vais, faire voir a préfent comment on peut expliquer1 ces Phénomènes' par les Principes que j'ai établis (d). §. LXXIV. (d) C'eft d'après les meines. Principes de M. M. ïrankun, & a'epinus que M..k.rafft a donné una Théorie cpmplette des É.lectrophores dans le premier Volume des Acla Pe,ropolitana pour 1777. p. 154. feqq. ón y trouvé ausfi une defcriptiofi du prodigieux Élec'trcjvhore que l'Irrfpératrice de Rusffe a-fait conftruire. O'ft peut également confulter le Mémoire de M. ingenmnousz fur le même fujet inferé dansles P/iil. Trans. Vol.. 68. p. iozq. M. Sig.auo de.la, fond ena. donné un extrait dans fon Précis hijloriqu'e fur les Phénomènes éieclriQkcs p. 690. -feqq. II ne fe peut rien de plus exact ni de plus lnrrrineux qua le Mémoire >que 1'Abbé hemsiek: a publié fur l'Eleétrophore dans le .4e. Vol. des Mem. , de ÏAcai. de Manheim p. 94. Au reite les Éleétrophores font  Théorie de VEleciricité & dg Magnétisme. 77 §. LXXIV. O n fait que le Souffre & les Corps reflneux deviennent négativement éleétriques , lorsqu'on les frotte avec une peau de lievre ou de chat. M. du fay, a qui 1'ori eft proprement redevable de ces deux Électricitcs oppoféesj & donfon trouve les favaris écrits dans les Mémoires de V Académie des Scierices de Paris, pour les Années 1733. & fuiv. jusqu'en 1737., penfoit a la vérité, que la Refine pofTéde 'Une Éleclricité différente de ceile du Verre : mais,puis qu'un feul & même Corps peut acquérir les deux Éleétricités, il ne faut plus fe laiffer induire en erreur par cette hypothèfe (d~*). Je remarquerai feulement encore, que le Souffre & la Refine deviennent en général négativement éleétriques a un degré confidérable quand on les frotte avec une peau'de chat. C'eft ce dont la forte attraétion du ruban blanc ( §. 71.) fourntt une preuve évidente.- , §• LXXV. I. J'ai fait voir (§. ia.) qu'un Corps négativement éleétrique attire le Flui- aétuellement fi-connus qu'il feroit inutile de s'y arrêter plus en détail que ne fait 1'Auteur. (d*) Voyez ce que j'ai dit fur ce fujet dans la note i du §. 6j. de mon Mémoire. ' -"  ?8 II. MÉMOIRE, P, I, Fluïde, qui en eft voifin, avec la force £5 . or, comme q eft fort grand dans 1'Éledrophore (§.74.), il ne fe peut pas que le Fluide contenu dans le chapeau ne foit attiré vers la Refine, & conféquemment que le chapeau luimême ne devienne négativement éleétrique; ce qui eft le premier Phénomène. II. Ir. n'eft pas probable que ce Fluide attiré entre tout de fuite dans le Souffre ou dans le Reiine, mais il s'arrêtera plütot entre la Refine mn & le chapeau MN (Fig. 17.): car, comme la Refine eft un Corps idioéleétrique, le Fluide éleftrique n'y pénètre qu'avec beaucoup de difficulté (§. 6.) j de la, lorsqu'on ne laiffe pas le chapeau affez longtems fur le gateau, il ne donne aucun figne d'Éleétricité j car il a retiré a foi le Fluide qui s'arrêtoit a la fa furface inférieure MN, & qui eft ausfi attirée par fa partie négative, & conféquemment il fe trouve dérechef dans fon état naturel. Mais, fi j'applique le doigt, ou un autre^ Corps anéleétrique a ce chapeau , placé fur l'Ele&rophore , il y aura deux forces attraétrices qui agiffent fur le Fluide éleétrique du doigt: Tune, le chapeau devenu négatif: 1'autre le gateau de Souffre. Si nous nommons D, la quantité naturelle de Fluide contenu dans la partie  Théorie de V Êkftricité & du Magnétisme. 79 tie fupérieure du chapeau ; d le défaut de Fluide 5 D la quantité naturelle de Fluide contenu dans la partie ou a la furface inférieure du même chapeau : fon exces d; Q la quantité naturelle de Fluide du gateau: q fon défaut: on aura la force attractrice totale = ^ R ^ ^ SJ <7 R " - . -n , n • " ' °r' ■comme n jamais egal É R' (§. 13.), la force d'attraction fera plus grande en employant le chapeau, qu'en ne cer- (O'La furface inférieure du Chapeau eft confidéréer ici comme pofitive, a caufe du Fluide qui s'arrête entre cette furface & le gateau., comme il vient d'être dit. Cela pofé il n'y a qu'a recourir a la formule '' '' '\ du §. 14., & y faire q — tt — A, paree qu'on fuppofe ici 1'excès du Fluide égal \ fon défaut, & qu'on expri-me 1'un & 1'autre par Ai il faut ausfi fubftituer D au lieu de Q 6c 1'on aura {~~~ R )d pour 1'aétion du chapeau : formule dans laquelle R exprime 1'aétion de la furface fupérieure, R' ceile de 1'infétieure. II faut y 01 R" ajouter 1'aétion du gateau, qui fera f §. n.) ~-, en fubftituant dans la formule du §. 12. R" au lieu de R, a caufe que le chapeau agit encore a une plus grande diftance que la furface inférieure du chapeau dont 1'aétion «ft déja exprimce par R'. En ajoutant enfemble ces deux parties, on' aura 1'acY.on totale fur le Fluide du doigt, ou du Corps qu'on preïente au chapeau, favoir fR — R'V , ?R"  <8© II. M É M O I R E. P. I, 1'employant pas. II doit ausfi y pafier une certaine quantité de matière éleétrique du doigt qui touche le chapeau, dans ie chapeau même : favoir autant que la fo-ce attraétrice de la Refine le permet, Sc jusqu'a ce que ce chapeau foit parvenu a fon état naturel: c!eft le fecond Phénomène. III. Puisque il y a autant de matière attirée par 1'attouchement, que le chapeau en fequiert dans fon état naturel, ou qu'il en peut contenir ( N°. II.), & que le refte elt attiré yers la furface de la Refine (N°. I.), il ne fauroit y naitre dérechef une étincelle par un attouchement repété: car la Refine a attiré vers fa furface autant de matière qu'elle 1'a pu, & le chapeau eft dans fon état naturel. C'eft le troifième Phénomène. IV. Lorsqu'on ote le chapeau, qui eft, comme on vient de le dire, dans fon état naturel, le Fluide, qui fe trouve entre la furface inférieure du chapeau, Sc la fupérieure de la Refine, ne fauroit ni s'arrêter dans 1'Air, qui eft un Corps idioéleétrique, ni entrer dans la Refine : il faut donc qu'il foit entrainé avec le chapeau, Sc conféquemment, qu'il mette celui-ci dans un état pofitif. Ce qui eft le quatrième Phénomène. V- Si 1'Air n'étoit pas un Corps idioéleétrique, on ne feroit pas obligé de toucher ïe cha-  Tlêorie de V'Életlricité ö5 du Magnétisme, 81 chapeau, 8c de lui rendre rÉlecfcricité dont \ï. a été privé par le Souffre, ou la Refine : car, la force attractrice de la Refine, 8c de la furface fupérieure du chapeau attireroit, jusqu'a faturité, le Fluide éleétrique de 1'Air^ Mais ce Fluide éprouve autant de difficulté a fortir de 1'Air, qu'a y entrer y 8c c'eft par cette raifon qu'il eft befoin d'un autre Corps pour. communiquer le Fluide éleétrique: 8c tel eft? au défaut du doigt, ou d'un autre Corps anéleétrique, le plat inférieur quand celui-ci n'eft pas idioélectrique: ce qui eft le dernier. Phénomène. §. LXXVI. O n comprend a préfent fa-; cilement pourquoi ces Phénomènes doivenp avoir lieu ausfi fouvent, 8c ausfi longtems , que le gateau de Souffre eft négativement électrique, pourvu qu'on privé toujours le chapeau de fon Electricité pofitive en le retirant, afin qu'il puiffe devenir dérechef négatif quand on le remet. II eft clair ausfi, que le plat inférieur n'eft pas une partie effentielle de 1'Electrophore, puisque j'ai fait plufieurs de mes expériences fans 1'employer. On voit enfin avec la même facilité que ceux, qui penfent qu'il faut appuier fortement le chapeau con-* t o me II. F  $fc ÏI. m É m B I R 1. P. 1, tre le gateau de Refine, fe trompent beau*' Coup &c. Sec. §. LXXVII. Jè pourrois ehcóre parler dc Ja grande force attraarice de l'ÉleftropW *'e Cf) j de la fphêre d'aaivité, de fon fthfor* cement, ou comment on peut, par lê feul at* touchement du doigt, chargerj pofitivement óu négativement une Bouteille de Leide qu'on pofe fur le chapeau: alléguer encore une cou* ple de douzaine d'aütres Expériences, mon* frer enfin comment ces Phénomènes fuivent des mêmes Principes, par lesquels je démon* tre 1'Analogie des forces éleariques Sc magné* tiques. Mais je crains d'être déja entré dans trop de détails fur ces Expériences. Je referve donc ceci pour une autre occafion, dans $i quelle je traiterai ausfi des _ Éle&rophores co* iiiques, que je fais de grands verres a boire &c.: mais il me fuffit d'avoir démontré que 1'Elearophore ne trouble en aucune manière V Analogie qu'il y a entre les deux forces fus* mentionnéesi qu'il n'exige aucun 'Principe ■«ouveau Sc étranger. -— On ne peut pas a h l (ƒ) V. ci - 4effous §. 98,  Théorie de V'Eleïïricité & du Magnétisme. $3 la vérité faire de femblables Expériences avec VAimant, mais cela provient de ce que nous ne pouvons pas avoir d'Aimans a un feul Pole ( §• 57-) j ce qui a lieu pour 1'iUeétrieité. §. LXXVIII. N o u s avons montré dans le §. 57. pourquoi il n'y a pas d'Aimans a un feul Pole : on peut également demander pourquoi on n'a pas de Corps éleétriques qui ayent deux Poles? II n'y a qu'a fe rappeller, que les Phénomènes éleétriques doivent nécefTairement être plus nombreux, puisque le Fluide éleétrique eft attiré par tous ks Corps ( §. 4 ). Ils'enfuit facilement, ainfi que des Principes poiés ci - deflus pour démontrer 1'Analogie des deux Forces, que ce Phénomène n'eft pas généralement posfible pour les Corps éleétriques comme il 1'eft pour 1'Aimant. En fecond lieu, nous avons ausfi des Corps éleétriques qui ont les deux poles. Le Carreau de franklin, la Bouteille de Leide, Sc, engénéral^ les renforcemens de musschenbroek, que font-ils, fi non des Corps pourvus de d~ux poles éleftriques ? La Tourmaline, Sc plufieurs autres pierres précicufes, rendues éleétriques par la chaleur, n'ont - elles pas en tout temps deux poles éleétriques oppoF z fés?  84 II. m é m o i r e. P. I. fes On peut même dire avec verité, qu'en général, on ne produit jamais une Elcc* tricité pofitive, de quelque facon qu'elle puisfenaitre, fans qu'on en produife, ou qu'il.en naiffe, en même tems, une négative Pela eft ausfi peu posfible qu'il 1'eft, que 1'ejfpace A foit rempli, fans que 1'efpace B foit yuidé en même tems, ou qu'il Tait été auparavant. .. §. LXXIX. Il nous refte encore a expliquer pourquoi les poles de même nom dans 1'Aimant, Sc les Eleétricités de même nom, fe repouflent de loin, mais s'attirent de pres (r). Les Phyficiens en donnent ordii - - - 3 • ' . ", nai- («) Voyez ce que j'ai dit fur ce fujet dans le §. 209. de ma Differtation. ' (b) Voyei ce que j'ai dit fur ce fujet dans les §§. 198, 204. 8c 205. de ma Differtation. "t (c) M. Aepinus expliqüe dans fon fecond Chapitre tout ce qui a rapport- aux attraftions & aux répulfibns éleétriques 8c magnétiques; & il eft entré dans des'détails trés - intéreffans a tous égards. Confultez ausfi ce que j'ai dit fur ce fujet dans les §. 149, 150, iyi, de ma Differtation , dans le §. 134. note a dans laquelle j'ai é'xpofé un dout'e, fi les formules femblables pour les atfaaétions & les répulfions magnétiques 3c éleétriquesfufIflo) . >.-. ü ■-, i 11 ■ . -■- »;.... *t  Theorie de VÉleiïriciié & du Magnétisme. 8£ hairement cette raifon, qu'on tfouve trés-rarement des poles de même nom, öu des CorpS homologues, qui ayent une force attraétrice Ou répulfive égale ; & qiie c'eft a caufe de eek que.la répulfion fe change en attraétion. Cette caufe eft bonne; mais, comme elle ne fufnt pas, on en peut trouver une autre en dé-, terminant la formule du ,§.• 54. -Qu'on fup-* pofe qu'il y ait deux Corps AC & DF, (Fig. 9.) dans un état pofitif: que la quan-t tité naturelle du Fluide en AC foit aQ: erf DF, aD : qu'elle foit augmentée en AC de q, en D F de quand ces Corps s'approchent les deux Fluides fe repouflent: dans AC, une partie du Fluide eft chaflee de A B dans B C * 8c de même de D E en EF. Que la portion. chafféeen BC fpit C: ceile qui eft repouflée , en EF, E: fuppofons encore qu'on ait dans la dite formule - . v c = \ S - E W i = - 5 + E .2- a — ~ q — C b = " q + C : - - Or, jSroient pour établir une analogie entre les deux forces, (d) On prend ici ~q, parcequa 1'augmentation de p o Flui-  $6 II. MÉMOIRE. P. I. Or, plus 1'eycès q ou S eft grand, Sc la diftance des deux Corps petite, plus ausfi k for¬ ce Fluide pour tout le Corps AC étant,. die n'eft que 4 j pour fa moitié. II y a dans 1'original c = -I q E. '=~?+E:« = E:^irf + E ^ T * •nfuite E \ — a c-\ J. j r? 1 i ^: fi > E \ r?» Ü C ^ & fi E \ * & C \ ~ d: il eft clair que ce font des fautes d'impresfion, & que ces Expresfions algebriqucs (d'ailleurs toutes trés vtcieufement imprimées dans ce §. de 1'orinal), doiventétre telles que je les ai retablies dans le texte: car, 1'auteur fe fert ici de la formule du § 54 il faut donc que les mêmes chofes foyent défignées par les memes lettres. Or il eft clair , que c & * appartiena*t au Corps D F: tt & , 9U Coips A c. ainfi on fafe fauroit avoir c — £ q E mais fl ftw $ ^J. g —-E:« = i7 — C&nona=: ~ e. _ C: on ne fauroit avoir ausfi ë\rfj: mais il faut E \ J *: cela faute aux yeux. Pour pbs dé clarté j'ai expri! me dans la figure par des lettres 5 & , a quels Corps ces excèsde Fluide appariienhent; & j'ai fubftitué » su Leu de 1'excès d , pour ne pas employer dans le même calcul ra lettre S en deux fens diffcrens: Fïïn pour expnmer 1'exCès de Fiuide dans le Corps D F «fan qu'il s'a.pproche de AC, «xcès qUe jc -nomme S: & 1'autre 1'cx-  Théorie de PElcclrkité fc? du Magnétisme, fff ce fera grande: 8c conféquemment, C & E le feront ausfi. On concoit ausfi facilement que lorsque q eft fort grand, 8c la diftance la même* C doit être fort grand : 8c que quand S 1'eft, 8c qvle la diftance refte la même, E doit être fort grand ausfi: que par conféquent il peut facilement y avoir des cas dans lesquels C \ - q ou E r £ j ou dans lesquels ces deux cas ont lieu a la fois. Mais, ausfi long- tems que C "\ « ? ou Ë ^ ^ s j ou clue ces deux cas ont lieu a la fois* la formule don* née reftera négative, 8c indiquera une force ré* pulfive: mais, fi Ton fuppofe Cv, - 1* cCaK^-bW) — d(ax-\-bx'J formule fera qD Tt' £c fi C \ ~ q, ori aura f (aR.-r-bR.')-Jr d(ax — h xr): - QD tc ü C \ ~ q 8c E i S, on aura i (b R' — ^ r) — d (b x' — a x~) , . q ' QfP voit 1'excès qu'il contient réellement avant d'avoir été approché du dit Corps; & qui eft le d employé dans la formule du $. 54. 6c de cckti-ci. (e) Ce §. rcvient au §. 129. de M. aepinus pout 1'Élïctritité 8ï aux §. 175-182. powr 1'Aimant, a 1'égari F 4 ■ *•  $8 II- m £ m: o i r è. p. f, voit facilement que tout dépendici des grandeursE&C:ear,iorsque^ ^ cë& ^ * ^ E, * & , ne fubiront'aucun changement dans la formule. Mais, puisque les fépulfions augmentent quand la diftance' diminue, C & Eaugmenteront ausfi, & indiqueJ'ont par le renverfement de la formule, que les forces répulfivés fe changent en f racS §• LXXX. lXeLPhrfl?en C°nfldère les Aimans non tement.pofiufs ou négatifs, mais comtne £n pofitifs, en partie négatifs. . P Jf °h falt qUe Ia réPu,fi^' magnétiqüe ft chan.ë que quefois en attradion dans Ie contaft ou près 1 ontad. M. AEPINUS a m une P - " deprouver-la même chofe pour fÉietfricité. Jen" fiit-menuon $. i;I.de.mon Mémoire: mais il peu etre douteux fi ce- changement ne provient pas a co„ deux r„,„. ' " " '"e cdle d uo des " p. ex. Sil y a atUa  Théorie de VEleblricité O? du Magnétisme. #9 §. LXXX. Un des Phénomènes les plus rielles de 1'Aimant c'eft la communication de fa force: car il la communiqué fans rien perdre de la fienne propre, Sc fouvent même il femble devenir plus fort par cette libéralité O). Mais dérechef, ce Phénomène né trouble pas les Principes par lesquels on peut démontrer 1'Analogie. Supposons (b) que 1'Aimant A C (Fig'. 9.) toubhe 1'Acier DF, Sc que AB foit la partie pofitive. On fait que le Fluide magnétiqüe, qui étoit auparavant uniformëment repandu dans 1'Acier DE,' eft repouffé par le Fluide contenu dans AB (Fig. 14.) de forte qu'il doit s'enfuir de D E 'dans EF : Sc cette répulfion doit durer jusqu'a ce que le Fluide én E foit' enfin autant repouffé par le Fluide qui fe trouve en E F que par celui de AB. L'A- óu aucune aétión entre deux Corps, dont 1'un eft pofitif & 1'autre négatif: (§. 13Ó- 143. pour 1'Éiedricité: §. 149-ijo. pour 1'Aimant & le Fer: §. 172, 173. pour deux Aimans:) tandis que 1'Expérience ne laifle aucun doute fur ce fujet. (*) M. «epinus a traité cette matière en détail dans fon Chapitre troifième qui eft peut-être le traité le plus intereffant, &, quand aux faits & aux Expériences, le plus complét', que nous ayons fur ce fujet. (» Aepinus. §.'203 - §. 207. F 5  aS raifonner ainfi par Analogie* |W es Corps qu'on a pu examiner jusq^ci f°nt eleanquês, ou par eux - mêmes, 'on non- f eW^m d°nc tous P qu'on lui donne après 1'a.yoir mife dans la fituation requife, un violent coup avec un marteau ou autrementj fes poles 'feront changés, QUe peut-ii y avoir de plus analogue entre 1'Aimant & 1'Éleétricité ? On  théorie de VÉleltricité &? du Magnétisme. to£ On cn pourroit juger ainfi en ne s'arrêtant qu'aux Expériences: mais dès qu'on remonte aux Principes, il fera évident qu'il n'en refulte rien moins qu'une Analogie : car la caufe de ce Phénomène eft méchanique (c), Sc elle ne découle pas des propriétés originelles & premières de la matière éleétrique ou magnétiqufe (§• 4, 5, 6.). Car, j'ai dit, §. 16., que le Fluide de la partie pofitive tend toujours vers la partie -négative.: or, fi 1'on fecoue les parties intérieures du Corps, le Fluide s'erï détache, paflera avec force dans la partie né^gative, & la reiidra pofitive. On a plufieurs exemples pareils. Quand je veux examiner la vraie hauteur du Mereure dans mon Baromètre, & que je m'appere,ois qu'il morate ou defcend rapidement, (ce que je fais par des obfervations plus que diurnes) je frappe mon Baromètre doucement de la main, & le Mereure peut tout de fuïte obeir a fon vrai mouvement. §. XCVII. Avant que de terminer la pre- (c) On peut voir ce que j'ai dit fur ce fujet dans les $. 256-§. 265. de mon Mémoire.  ÏIO I I. M % m o J R E. P I. première Partie de ce Mémoire, j'ajouterai encore par furabondance deux Expériences, malgré le grand nombre d'Expériences 6c d'obfervations que j'ai déja rapportées aux endroits convenables. ■ O n fait qu'un barreau d'Acier acquiert par -la communication de la Force magnétiqüe deux poles: mais, on peut produire uil Phénomène pareil pour 1'Éledricité. Qu'on hole la lame AB (Fig. a3.), decrite cUdeifus §. 4, avCc fes petites boules d: qu'on en approche a la diftance d'urt pouce ou de deux pouces, la lame de Verre clearifée EF: les deux boules c 6c d fe repoufleront. Si on les examine, c. a. d. fi 1'on en approche la lame EF (Fig. 24.) elles s'écarteront de la lame, preuve qu'elles font éledrifées pofitivement. Or, je dis qu'en tenant la lame pres de A (Fig. partic A devient négative, 6c la partie B, conjointement avec les boules, pofitive: ou, ce qui revient au même, qu'en approchant cette lame, ie Fluide eft pouffé de A en B. Pour le prouver; qu'on touche avec le doigt la partie B (Fig. 2.5.) pendant qu'on tientencore la lame E F : les boules s'abaifferont: 6c fi 1'on retire en même tems la lame EF & la main B,  Théorie de l'ÉlebJricité ö" du Magnétisme, m B, les boules s'écaïteront 1'une de 1'autre 8c feront négatives: car, au moyen du doigt B , on a oté le Fluide éleétrique qui avoit paifé de A en B 3 & conféquemment on a ren du négative toute la lame 8c les boules. On peut aifemeat fe convaincre que les boules c 8c d font négativement éleétriques, en approchant de ces boules (Fig. 04.) un baton de cire k cachetter, frotté avec une peau de chat: car, elles s'en écarteront: mais 11 on leur préfente une lame de Verre elles s'en approcheront. Je tiens cette Expérience d'un homme qui s'efl acquis un nom immortel par 1'invention de Machines connues: 8c je lui en temoigne mareconnaiflance (a). §. XCVTII. La force attraétrice de 1'Aimant eft grande: mais ceile de 1'Éleétricité n'eft pas ausfi foible qu'on 1'a cru jusqu'ici (b). Qu'on fuspende au bras d'une balance 8c qu'on y mette en équilibre le chapeau AB (Fig. (a) Cette Expérience eft femblable a ceile dont j'ai fait mention dans le §. aoo. de ma Differtation. (6) On peut confulter ce que j'ai dit fur ce fujet Mans le 135. feqq. de ma Differtation.  ni tl. M ï M 6 t K E. jp. i. (Fig. aÖ.) d'un Éleétrophofe, mais fans le plat inférieur C D, Sc le gateau de Refine qui y a été coulé. Qu'on frotte enfuite avec une peau de chat un pcü chauffée le gateau de Refine, pofé dans fori plat: qu'on le place au deffous du chapeau AB', & qu'on touche en même tems Sc ce chapeau, Sc ee plat inferieur CD: on s'apperccvra qu'il faudra mettre plufieurs onces dans 1'autre basfin F pour pouvoir ènlèver le chapeau de l'Éleétrophore. $• XCIX. Quand on eft pourvu de plufieurs barreaux aimantés, Sc que ceux-ci ont perdu leur force, on peut la retablir par ces barreaux même: c'eft ce dont tous les Art£ ftes font inftruits. Mais la force éleétrique de 1'Ekétrophore peut,' lorsqu'elle eft affoiblie , fe retablir ausfi dMle -même'. Si le gateau de Refine s'eft affoibli, qu'on le couvre de fon chapeau, éc qu'on touche a 1'ordinaire, Sc le chapeau Sc le plat a la fois ■ mais qu'on décharge le chapeau, a chaque fois qu'on 1'élève, au moyen d'une Bouteille de Leide proportionnéej après avoir fouvent repété cette opëration, qu'on place enfin la Bouteille, au lieu du chapeau, fur la Refine, & qu'on la touche par le crochet (EF) en h  Théorie de PEleclrfcité & du Magnétisme, ng la promenant par tout le gateau GD. Celuici deviendra dérechef fortement éleétrique: on pourra replacer le chapeau, repeter pluiieurs fois ce procédé, 6c 1'on acquerra de cette facon un Eleétrophore vigoureux. La caufe de ce phénomène fe déduit facilement de 1'explication que nous avons donnée de la Bouteille, 6c de l'Éleétrophore (a), §• C (a) Cette Méthode eft de M. volta. M. klinjcqsch, célèbreProfeiïéur a Prague, en ainventéune autre. II prend deux gateaux de Refine, placés a quelque diftance 1'un de 1 'autre. II place le chapeau fur Ie premier qui eft éiedrifé par frottement, & fait 1'expérience ordinaire: après quoi il pofe le rebord du chapeau fur le fecond gateau , 1'y promène cinq ou fix fois, ïy applique enfuite, le touche, 1'élève, & le pofe par fon rebord fur le premier gateau , fur Iequel il le promène ausfi quelques fois: enfuite il 1'y applique , le touche, 1'élève, & le tranfporte dérechef fur le fecond gateau. II repète ces opérations alternativement fept ou huit fois'. Les deux Eleétrophores fe trouvent alors trés - vigoureux, 1'un en plus, 1'autre en moins. Mém. de l'Academie de Prague, Tom. III. p. 218. On voit que c'eft a cette manipulation que revieat, pour Ie fonds, ceile que M. lichtenberg a employée dans fes curieufes Expériences inférées dans les Noyi Comm. Goiting. T, VIII. & dans \t Journal de Piyf. T. XV. p. 201. °& que c'eft a jufte titre que ce Phyficien nomme cet Éledrophorc JïleSlrophore doublé. •JT OME II. |^  114 II- MÉMOIRE. P. II. t)t §. C. Je vais paffer a ma feconde Partie: mais j'avertirai préalablement que je m'y occuperai furtout de rapports, d'obfervations, & d'Expériences: tant pareeque la nature de la QuefHon 1'exige, que pour ne pas trop fatiguer le lefteur par des calculs qui n'ont pas laifTé que de fe trouver en divers endroits de ma difiertation. S E C O N«  fJtVion Je V Êleblricitêfur Ie Corps animiïl. uj SECONDE PARTIE. DE L'ACTION DE L'ÉLEC TRI Cl TÉ S UR LE CORPS A N I M A L. f. CL II y a deux fortes d'Electricité, qu'il s'agit de confidérer principalement ici, On peut convenablement noramer 1'une, VÈhüricitê naturelle, Pautre artificielle. J'entends par Eletlricité naturelle, ceile qui eft repanduedans 1'Air que nous refpirons, ou dans 1'Atmosphère terreftre , ou qui s'y forme, de quelque manière que ce puiitc être, dans les Nuages qui s'y trouvent accumulés. J'cntends avec tous les Phyficiens par Êleclricité artifitielle, ceile que nous pouvons exciter par des machines deftinées a cet eftet. La première eft produite fans notre fecours, quoique nous ne puisfions 1'examiner fans artifices particu* hers: l'autre dépend presque uniquement dc 1'Art, & de 1'habilité du Phyficien. §• CII. La Force magnétiqüe eft ausfi de deux fortes: la naturelle & Vartificielle. J'enH -2» tends  ïiö II. m é m o i jr e. P. II. De fcends par la naturelle, 1'aétion dc cet Aimant univerfel dont j'ai parlé dans la première Partie (§. 90.). Quels que foyent 1'Aimant, ou la Force magnétiqüe , ou toute autre Force analogue, qui reilde dans la Terre dont ïïous habitons" la furface'en partie, on peut toujours demander fi cette Force agit fur le Corps animal, & comment elle agit. Je comprens fous le nom d'Aimans artificiels, toutes les foites d'Aimans que ie Mineur trouve communement, & de la manière ordinaire, dans les Mines; ceux que le Phyficien garnit pour fon ufage d'Armures artificiellesj comme ausfj tous les barreaux artificiels qu'on a coutume de faire d'Acier ou de Fer trempé. §. CIII. On peut, a mon avis, entendre de deux manières difFérentes la queftion: comment les Forces éleétrique & magnétiqüe agisfent-elles fur ie Corps animal? Car on peut demander en quoi coniïltent les effets que les Forces produifent; ou, avec quels inftrumens, par quels artifices on peut exciter leurs effets dans le Corps animal ? On peut ausfi entendre facilement les deux fens a la fois fous la Queftion du Comment. \. CIV- Comme la Queftion fi les Forces  PjfkioH derÊleclrlciïéfur Je Corp'; animal. j{f Ces éleétrique & magnétiqüe agifTent fur le Corps animal, Sc comment elles agifTent, cfï trés - étenduc (car elle fe fubdivife eri plufieurs' autres, aux quelles il faut,ce tóe femble, repondre, pour fatisfaire entièrement 1 la Ques-', f ion propofée), je crois, pour fefférer cette* 'étendue dans un moindre efpace, que, fi Tori peut démontrer par obfervation Sc par Expérience, files Forces éleétrique & magnétiqüe^ produites par Art agifTent fur le Córps animal & comment elles agifTent, on aura ausfi dé^ rnontré que les Forces éleétrique Sc ma^n&Ö que naturelles agifTent fur le même Corps, Sc comment elles agifTent: car, la Nature fait toujours en grand ce que PArt fait en petit: & la plupart de nos Expériences de Phyfique! pratique, ne font qu'une foible image dei grands ouVr'ages dé la Nature. II s'agit dönc p'rincipalement de Recherches fur les Forces éleétrique Sc magnétiqüe artificielles. Si Ton y reusfit, il fe préfentera affez d'occafions de foupconner, avec beaucoup de fondement plufieurs effets des Forces éleétrique Sc magnétiqüe naturelles," Sc'de faire des Recherches ingénieufes fur beaucoup dé Phénomènes inexplicables. Je commencerai par les Expériences éleétriques. 3 $. CVi  Ïl8 II. MÉM O ï K E. P. II. De §. CV. Comme je crois que 1'action dc mon Eftomac dans la Digeftion fe fait modé» rément, c. a. d. quatre ou cinq heures aprês le repas, je me tate le pouls auprès de ma. Pendule qui bat les fecondes, Sc je trouve qu'il fait ordinairement feptante - un ou feptante-deux pulfations par minute. Je me fais enfuite éleétrifer pendant huit ou dix minutcs £tns interruption, Sc pendant qu'on y eft encore occupé je me tate dérechef le pouls: je. Je trouve plus vif, plus fort., Sc ordinairement; plus prompt de quatre ou cinq pulfations par minute. Quand je defcends du gateau de Poix, le pouls commence a devenir peu a peu plus, foible, jusqu'a' ce qu'il revienne a fon premier état au bout de cinq ou fix minutcs, ou plu tot encore (a), . Pour faire le même eflai fur une autre perfa) C'eft je crois un fait affez généralement reconnu ftujourd'hui, que 1'Électricité accélère les bartemens dn pouls. M. jallabert a comptc nonante, & jusqu'i aonante-fix pulfations par minute étant éleétrifé, & feulement quatre - vingt au plus ne 1'étant pas (Kxphitncts jb l'gletTriciti $. 114.): M. de sauvaces a trouv** que 1'accélération des pouls eft a peu prés d'un fixièrne' pendant 1'éleétrifation (Lettre a M. bruhier/w l'Éltctrhfti mtdkak p. m, cette lettre fe trouve a la fnite de 1*  TJiïion de T'j&le&ricité fur le Corps animal. 119 per forme, j'examine fon pouls avant que de 1'éleccrifer: enfuite je me fais éleétrifer conjointement avec .elle, Sc je lui tate le pouls au bout de quelques minutes, précifement de la même manière que je 1'ai fait ci-dcffus a moimème. J e place ordinairement dans ces Expériences quelqu'un auprès de la pendule pour compter les minutes: ou je place tout prés de moi .une pendule de cQnftru&ion particuliere, dont je me fers pour de pareilles Expériences, Sc i laquelle je puis voir Sc compter moi-même les minutes & les fecondes. < k tradudion francoife tes obfervations de M. veratn ainfi que des Expériences fur ÏÉietlricité , de M. jallabert ). J'ai obfervé fur moi-mêrae exaétement la même quantité. Les Expériences de M. mmidvit conduifent également a la même.conclufion. Cet excellent Phyficien a trouvé que 1'élearicité pofitive accélère les pulfations du pouls a peu prés dans la proportion d'un feptième: & il dit, d'après le.rapport de feu.M. d'alibard, que 1'Éleét.ricité négative diminue le nombre des pulfations du pouls dans le rapport de x -a 80, ou d'un quarantième: v. fon excellent Mémoire fur les effets généraux du Üuide éleclriqut^ confiferé comme Médicament, dans les Mémoires de U Société Royale de Medtcine, Tome II. p. 433- 34- m- he mme r dit, dans la recenfion qu'il a faite de cet o.uvrage de M. steiglehner, que 1'Électricité h'accélère jas le pouls de tous cewc qui fe font éleétrifer. H 4  nO II. m £ m o i r b. P. II. Di §• CVI. C'est du farrg des Artères quetous les fucs fubtils du Corps animal tirent leur We de proche en proehe. L'atténuation de ces fucs & leur fécrétion du lang. dépend dü mouvement du Coeur & des Artères. Or quand ce mouvement devient plus prompt dans les Artères & dans le Coeur, cette atténuation & cette fécrétion-doivent-Ie devenir ausfi. Si le mouvement du Coeur & des AitèJ-es aevient trop prompt, le fang s'épaisfira * Ia vente plutót que de s'atténuer, & les fucs ne pounont. pas s;en fépater: .mais nous ne parions pas ici dun mouvement fi excesfif: or, 1'Expérience que je viens de rapporter C§- ro5.> proüve que le mouvement des Artères eft accéléré par 1'Élearicité: je crois donc ne pas foutenïr a tort, que le Fluide éleétrique, introduit dans un Corps animal en quantité plus grande, mais cependant modèree, accélère le mouvement des fucs-. 1 . q . u 39 : wn»i.;.|5i fla'fejtobioqoïq il §• CVII. Ala vérité le pouls, dont je déduis cette conclufion, a dans 1'homme u* mouvement trés - variable: celui-ci n'eft pas fonftamment le même: if eft après le repas différent de ce qu'il étoit avant: mais je nel crois pas.devoir craindre que'cela détruira 1'Expérience que j'ai faite, éi les conclufions. gttft  /' Jclioti de VEleblridtêfur le Cörps aninial. ï* diamètre de chaque vaiffeau étoit de trenteune lignes. J'ai oté un de ces vaiffeaux de la balance, & je 1'ai élecirifé avec 1'Eau qu'il contenoit: j'ai mis 1'autre a quartier, mais je 1'ai laiffé dans la même chambre pour ne pas 1'expofer a une autre température. Après ravoir élecirifé le vaifTeau 8c 1'Eau qu'il contenoit, pendant une heure, j'ai remis les deux •vaiffeaux fur la même balance, 6c celui qui iivoit été éleéhifé péfoit douze grains de moins: il avoit donc éprouvé une évaporation plus fortc, de la même quantité (b). §. CXI. i '■ f (b) M. herbert a fait une Expérience femblable, & avec le même fuccès. Theorïa Phaenommorum EieHricitatis, Cap. V. Prop. 7. p. 169. Ces Expériences prouvent très-certainement que lT2vaporation de 1'Eau 8c dés liquides eft augmentée par 1'Électricité, mais il ne fau' droit pas en conclure trop généralement qu'elle favorife •toute évaporation: car M. de saussure vient de faire .voir dans fes cxcellens Ejfais fur l'Hygrométrie, §. 157i6i., que 1'Électricité n'agit ni fur l'Hygromètre, ni fur les Corps, qui ne contiennent pas d'eau furabondante, mais feulemcnt de 1'Eau unie a leurs élémens. Elle n'agit donc pas fur 1'Eau qui eft intimément combinée aux Élémens d'un 'Corps, & ne favorife que 1'Évaporatipn des Corps fuperfaturés d'Eau, & ceile des Fluides même : comme c'eft le cas des Expériences alléguées par M. steiglehner dans ce §., 8c des applications qu'il ea fait dans les §f. fuivans.  rjMion ~4e-V %leiïricitê fur Je Corps animal, iaj §. CXL J'ai placé un oiféau dans le basfin d'une b«lance, & je 1'ai éleétrifé pendanc deux heures, ou plus: j'ai trouvé qu'il diminuoit de plus en plus de poids, de Ibrte qu'il étoit a la fin plus leger de quelques grains: je dis de quelques grains, mais je ne puis pas en^ core en détermincr le nombre précis, parce«n'ü eft différent felon 1'éiat de la machine 6c de 1'Air. J'ai trouvé dans rintervalie de tem» que je viens d'énoncer, quelque fois huifc grains, Sc quelquefois douze. M. 1'Abbé kollet a trouvé a peu pres la même chofe: felon fes Expériences un chat a perdu entre foix-ante - fix Sc foixante - dix grains: ua pigeon entre quinze Sc vingt: mais il éleétrif* pendant cinq ou fix heures ( ' §. CXV. ' (a) Tout ceci eft parfaitement conforme aux Expé- rien-  t*6 II. MÉMOIRE, P. IJ. Dg §. CXV. Je puis déduire ie ce- tefultat cette conclufion certaine, que la Force éleétrique n'agit pas fur l. s pSftrés folides du Corp? anirnal, mais uniquem.nt fur les p.atiesFluides, $. CXVI. Si 1'on prend d'un gigot dc Mouton frais, un Nerf & une Anère ou une Veine, & qu'on charge en même tems par leur moyen dfeuxpetités BèuteiU s de Leide, ceile qu'on charge avec le Nerf fe trouve plus chargée que 1'autre. II va fans dire qu'il faut que ces deux parties animales foyent fraiches, tiréesde 1'Animal vivant, avant qu'il ait perdu tout fon fang: car fans cela on pourra ï peine decouvrir une Artère. En comparant de cette manière un Nerf frais a d'aütres parties du Corps animal, il en refulte, que le Fluide élearique fe meut plus librernent par les Nerfs que par ks autres parties animales (b). §• CXVIL riences détaillées de M. 1'Abbé eerthoi.on-, pubiiéTs dans le Journal de Plryfiy.e , four 1778. T. VIII. p. 377. M. her eert a fait des Expériences femblables, avec le même fuccès. Theoria Phaenom. Uleftr. Cap. V. Prop. 8. p. 170. Voyez ausfi ks belles Recherches de M.' wauduit, inférées dans fon fecond Mémoire fur 1'Éleétricité Medicale, qui fe tiouve parmi ceux de la Société Royale de Médecine, Tome I. p. yi0— ^5. ..(*) M. 11 «ub brt a fait une femUable Expérience fsr  FJtlion de P-Eletlricitéfur le Corps animal. ivf* §. CXVII. Mais, comme toutes ks parties, tant folides que fluides, du Corps animal font liées entr'elles, Sc que tous les fucs du Corps animal fournifTent tous plus ou moins un parage au Fluide éleétrique (§. 114.), 3 peut facilement arriver que la Force éleétrique qu'on employé ne paffe pas fculement par le Fluide nerveux qu'on a en vue, mais ausfi accidentellement par quelqu'autre fuc: & conféquemment qu'il peut guérir quelque mal éloigné. „ Je fuis convaincu, dit M. spen- gler , dans fa cinquième Lettre, que 1'é„ leéhicité a guéri accidentellement des maux „ qui avoient leur fiege dans 1'intérieur du „ Corps, oü 1'on ne pouvoit ni ne vouloit appliquer la commotión." §. CXVIIL Une commotión, produite par un renforcement de foixante pieds quarrés, & qui paffe par Pocciput 8c 1'epine du dos, eft, felon M- herbert («), mortelle pour quelque Animal que ce foit. Je puis^moimême confirmer cette expérience en quelque for- fur une artère, un mufcle 6c un nerf de chicn : le fuccès en a été le même (1. c. p. I7°-)- O) T/iesria Phaen. F.lcclr. Cap. V. Prop. 8. Gor. 3. p. 171.  f3-? II. MÉmoiise. P. IJ. De forte, puisque, même avant que cet artiftce me futconnu, j'ai toujours tué un animal, p. ex. un lapin, au moyen de ma machine & par un renforcement moins confidérable, plus promptement en faifant palier le coup foudroyant par les parties indiquées. En général on peut affirmer que cette manière de donner le coup foudroyant, eft la plus fenfible & la plus dangereufe. §. CXIX. Quelques perfonnes affirment qu'on ne fauroit faire paffer le coup foudroyant par un Eunuque, & que le cercle de commotión eft interrompu fi quelque Eunuque en fait partie: je puis affirmer que cela n'a pas lieu pour les chiens & les chapons (b) : mais je n'ai pas encore eu occafion de faire de pareilles Expériences fur les hommes (c ). §. cxx.. (h) m. herbert affirme la même chofe des chiens & des chapons: p. 172,. (e) m. sigaud de la fond z fait cette Expérience fur trois Muficiens de la Chapelle du Roi de France, dont 1'état n'étoit nullement douteux. Ces trois perfonnes reffentirentla commotión, & ne 1'interceptérent dans aucun endroit de la chaine qui étoit compofée de vingt perfonnes. Ils y parurent même plus fenftbles qu'aucune dès autres perfonnes qui 1 eprouvérent avec eux: mais 3  VAilioncle r Eleïïriciiê fur le Corps animal'. iap §. CXX. M. boIssieö. (j) a trouvé,' au rapport de M. priestley (; m o i r e. P. II. Be .du Corps, des foibleffes. Ces perfonnes éprouvent, a 1'approche d'un changement de tems, de douleurs extraordinaires: elles portent , comme elles s'expriment, un Metéorologue per-: pétuel dans leur Corps. II y a ici un homme, qui occupe un emploi diftingué, lequel a perdu dans -fa jeuneffe, par un accident facheux, un doigt vers la feconde phalangc. Cette perfonne, comme elle m?en a alfurée plus d'une fois, éprouvea 1'approche d'un orage, dans les reftes de ce doigt, 8c jusqu'a 1'aiilélle, des fecouffes plus ou moins fortes, a mefure que 1'Air eft plus ou moins éleétrique. Ces fecouffes font, a ce qu'il dit,promptes, 8e accompagnées d'une feufation de vive brufure (b), §. CXXII. Te pourrois rapporter encorc beaucoup d'aütres obfervations pareilles, faites principalement fur des perfonnes dont le fyjtème nerveux eft foible: mais elles font trop ■générales. On ne fauroit foutenir, d'après des Principes fuffifans, que ces changemehs dans le Corps humain dépendent d'une preslion particuliere de 1'Air: car, je puis montrer par' mes (£) Voyez un autre cxemple ci-deffous, §. 126.  F'diïion de PÈledridté' fuihlsCorps 'animal, ijj mes journaux météorologiques, tcnus ici depuis nombre d'années,' qu'on a eu de 1'orage a/différenteS hauteurs du Mercure, a des hau teurs moyennes, 8c a. de grandes dépresfions; Les Variatiöns du Baromètrè font générales'^ 8c j'ai ibuvent trouvé, par une comparaifort entre mes obfervatrons 8c celles de Berlin, dè Paris, 8c d'aütres endroits, que ces variatiöns ont lieu en même tems, 8c font de la mêmé grandeur dans ces difterens endroits. Les' charigemens de tems 8c Porage n'ont; donc aucune relation, öu n'en ont qu'une tres - foible avec les Variatiöns du Baromètrè. Les Variatiöns générales du Baromètrè font périodiques 8c ont lieu partout en même tems: je dis les générales, car il y a des exceptions, que je nomme Variatiöns particulières: je pourrois dè1montrer ceci en détail, s'il ne fallpit pas ne 'pas füïfë 'trop d'excurfions. Ön ne fauroit donc s'en tenir ici a Pidée d\me preslïón particuliere de 1'Air $ 8c puisque 1'Air eft plus chargé d'Électricité dans les circonftances dont il s'-agit, qu'il penètre continuellement dans 16 Corps humain , dans fes poumorts, 8c dans föii fang, 8c dans fes autres fücs, on eft fórcé'd'a'ttribuer a 1'Électricité naturelle ces fcniation's extraordinaires, qui font fans'ce la ïSe^plica* « ' •• U 'u. 3 :#sip .'«ioq 3i6ijm imua I 3. §. CXXUL  134 mémoire. P. II. -D* §. CXXIII. On pourroit encore foupcon* tier que ces effets dépendent d'une humidité qui fe trouve quelque fois plus abondamment dans 1'Air: mais, comme je ne parle ici que des changemens qui arrivent dans le Corps humain a 1'approche de 1'orage, ou des Nuées orageufes, 8c que tous les Hygromètres (comme je pourrois le prouver par mes obferva* tions) , indiquent ordinairement après 1'orage; ou la pluie d'orage un plus grand degré d'humidité , on ne fauroit s'arrêter ici a 1'idée d'u* ne humidité furabondante. Et quand on pourroit la conftater par quelque Expérience que je ne connois pas, ou par quelque obfervation, il ne feroit pas demontré pour cela, que cette obfervation ne dépend pas du Fluide éleétrique. II faut plutot fe rappeller, qu'une pareille humidité eft un vrai Conducteur, qui portc le Fluide éleétrique dans le Corps hu* main, 8c 1'en reconduit. §. CXXIV, On pourroit croire ausfi que ces changemens proviennent de quelque matière fulphureufe, ou autre femblable qui fe trouve repandue dans 1'Air: ce feroit néanmoins une penfée bien vague, fic 1'on pourroit prendre a peu-pi'ès avec autant de raifon toute autre matière pour caufe; car il eft fur, que 1'Air  V JSlio» de VÉleStricité fur le Corp animal. 13=5 1'Air eft un receptacle de toutes le? diffolutions des Corps, ou, comme s'exprimoit boerhaave, un cahos d'un grand nombre de Corps différens. II faut avoir de bien bonnes raifons pour préférer cette caufe entre plufieurs autres , qu'on peut foupconner avoir -lieu: il faudroit démontrer préalablement, qu'il y a dans les circonftances fusdites plusde matière fulphureufe, ou de quelqu'autre femblable dans 1'Air, qu'en d'aütres tems. Mais, je puis démontrer que 1'Air eft alors plus élearique qu'en d'aütres circonftances, 8c un grand nombre d'Expériences prouve que 1'Homme eft un animal tres - fusceptiblc de recevoir 8c de rendre le Fluide élearique. Je ne voulois cependant pas m'en rapporter uniquement amonopinion: je cherchois plütot une Expérience décifive, que 1'occafion fuivante me fournit. §. CXXV. Je priai la pevfonnc dont j'ai parlé ci-deflus §. iai. de me venir voir: il fe rendit a ma prière, 8c je 1'élearifai fur un gateau de poix, fans aucun renforcement , fans commotión. II n'eut pas été élearifé pendant fix minutes qu'il commenca | fuer abondamment, 8c a fe plaindre de tenfions 8c de tiraillemens dans le doigt. II dit a la vérité que I 4 «*  ?3Ö IT- m ï o. u e. P. II. .£> Burèlli penfe que cette aétion provient de fecouffes réitcrées de la peau de ces poilföns: fecouffes qui agitent les nerfs les plus fubtils de la main (d). Mais cette explication eft contraire & 1'Expérience que M. ingram a fuite avec un barreau de Fer, méme fans toucher le poiffon. S'il m'eft permis de dire mon avis fur des Expériences Elites par d'aütres Phyficiens, je crois qu'il eft trcs-vraifemblable que cette fenfation reffemble a la commotión, que le coup foudroyant nous feit éprouver: &, s'il m'eft de plus permis de faire ufage de la Regie de newton, que des effets femblables font produits par des caufes femblables, je croirois, que le poiffon opère par fa nature froide une fortie fubite du Fluide éleétrique hors de la main de celui qui le touche, ou hors de tout le bras. C'eft ce qui m'a engagé a placer ici cette Expérience d'autrui. §. CXXXI. (r) Amoenhat&s exotlcae , p. 514. (). §. CXXXIII. On fait généralement qu'il faut ifoler la perfonne qu'on veut éleétrifer, Sc comment il faut le faire. Quelques Phyficiens, comme M. poncelet, fuspendent •a des cordons de foye une chaife fur laquelle la perfonne qu'on éleétrife s'asfied. Cette méthode ne m'a jamais plu; parcequ'une chaife ainfi fuspendue eft mobile, qU'elle fait des ofcillations au moindre mouvement de celui qui y eft asfis, qu'elle fe tourne. II vaut donc mieux pla- (b) Voyez fur ce fujet 1'excellent Mémoire de M. liiAUDuir, que nous avons déja cité plus d'une fois (Mem. de la Sec. de Med. Tom. II. p. 244 250.). Cet •habile Phyficien indique ausfi ces trois manières d'élec.trifer: il nomme la première ékclrifer par bat». M. ber.ïhol on compte cinq Méthodes d'adminiftrer 1'Éleétricité : i°. par bain; 2°. par impresfion de fitiffle, en piéfentant le revers de la main a la perfonne électriféer' on feilt alors une impresiion de toile d'Araignée, ou de leger .fouffle. Cette manière eft plus forte que la précédente. 30. par Aigrettes, en prefentant une verge de Fer ter'minée en pointe aigue a la panie malade: 40. par Étin' ceile: 50. par Cómmttion : ( Ai l'Elfffrieitt dit Corps hum'am P- 378.).  ttAïïioa de VÈletlricité fur k Corps animal. u£ placer la Perfonne fur un Ifoloir de Refine, ou de Bois fêchc au four'. C'eft de cette méthode que je me fcrs. Je place, felon la fituation Sc les circonftances de celui qu'il faut éleétrifer, plufieurs gateaux de Refine 1'un a coté de 1'autre: je pofe fur ces gateaux une chaife de Bois fêché au four, Sc j'y fais affeoir le malade ou les perfonnes qu'il faut éleétrifer. §. CXXXIV; J e me fers encore d'une autre méthode de communiquer l'Eleétricité a quelqu'un: je frotte préalablement avec une peau de Chat le gafeau de Refine fur lequel je place la Perfonne. Pour 1'éleétrifer felon cette méthode, je la place d'abord (Fig. a8._) fur un gateau de Refine non frotte A : enfuite «He fe rend d'un feul pas fur le gateau frotté 8c clectrifé B. Si celui-ci eft fortement éleétrique (Sc quand il eft petit Sc uni, on peut facilement 1'éleétrifer avec une peau de chat, 8t en faire un bon Eleétrophore) la perfonne fera éleétrifée ausfi tot qu'elle y aura mis les deux picds; elle paflbit d'un Corps non ifolé fur le gateau éiectrifé, l'Eleétricité acquife par un des pieds fe perdroit par 1'autre, qui ert encore fur le Corps non ifolé, puisqu'on ne fauroit paffer fur le gateau de Refine les deux pieds a la fois. Mais, lorsque la perfonne pafte d'un r e me II, & ga-  14-6 II. mémoire, P. IL De gateau non clectrifé fur celui qui 1'eft, elle devient négativement éleétrique. Si elle touche alors un Corps anéleétrique non éleétrifé, Sc qu'elle s'en retourne fur le gateau de poix non éleétrique, elle devient pofitivement éleétrique fur celui-cf Elle n'a qua toucher alors un Corps qui eft a Terre, 8c elle peut s'en retourner, 8c repeter le même procédé. Quand j'éleétrife quelqu'un felon cette méthode, je lui fais oter au moins fes fouliers, 8c je lui en donne d'aütres de Fer blanc, dont les femelles font planes 8c unies. Fig. a8. C. D. §. CXXXV. Quand on place quelqu'un fur le gateau de Refine, 8c qu'on le touche nombre de fois avec le chapeau de rÉleétrophore, il en tire a chaque fois un étincelle foible, jusqu'a ce qu'il ait acquis le même degré d'Éleétricité que le chapeau. On peut faire cette Expérience de la manière fuivante. Que la perfonne ifolée touche le chapeau qu'on a féparé de l'Éleétrophore : elle fera éleétrifée : li elle refte fur le gateau, confervant 1'Électricité qu'elle a acquife, 8c qu'elle touche le chapeau pour la feconde, la troifième , la quatrième fois", 1'étincelle qu'elle en tirera fera de plus en plus foible, 8c une autre perfonne placéc fur le plancher pourra tirer une forte étin- cel-  VJftiön de V'Eleftricitê fur ie Corps animal. 147 ■ceile du chapeau , qüöique la première y ait déja touché. §. CXXXVL Ïl luit dece que nous ve* nons dedire, que ce n'eft quejusqu'a un certain degré qu'on peut éleétrifer quelqu'un a« moyen de l'Éleétrophore: que ce degré eft égal a eelui qui determine la force de cet in» ftrument. On ne peut donc éleétrifer des perfonnes ausfi fortement par l'Éleétrophore que par la machine éleétrique. $. CXXXVII. Il y a des appartemens jdont le parquet eft fait d'un bois extrémément fee 6c quelquefois ce parquet eft ausfi ciré. Si 1'on frottoit un pareil parquet avec une peau de chat, on pourroit s'y prendre de forte qu'une perfonne y devient tantót pofitive,tantót négative. Car, on peut divifer par k penfée ce parquet en plufieurs parties qui feront chacune ausfi grande que le pied d'un homme. Le premier pas nefera encore aucun effet, parceque ce n'eft qu'au fecond que la perfonne s'ifole : mais, Ci elle touche a la mutaille, aprés avoir fait le fecond pas, elle donnera quelque marqué d'Éleétricité: au quatrième pas elle fera dérechcf éleétrique, Sc de méme au fixiéme Sec. Mais ce ne font ici que K. a des  I48 II. mémoire. P. II. De des idees qui me viennent en paflant. La chofe eft cependant posfible, comme on peut lc conclure de 1'Expérience faite ci-deftus: §. 134. Sc fi. on la poufTe plus loin, elle pourra peut-être devenir d'une grande utilité avec lc temps. M. canton (a) a trouvé une méthode d'électrifer 1'Air d'une chambre-, méthode que M. priestley a décrite (b). » Mais, (a) Phii. Tranf. Vol. XLIX. p. 783. Cette méthode confifte a éledrifer un tube de Verre trés - fortement, On le met alors a quartier : & des boules de moel'è de fureau, fuspendues z des fils de lin de 6 pouces, tendues au milieu de la chambre oüTen a éleélrifé le tube, fe reppuiléront, 8e s'écarteront 1'une de 1'autre d'un poucc & demi: preuve que 1'Air de la chambre eft devenu éleétrique. II 1'eft en ce cas pofitivement. Pour 1'éleétrifer négativement, on ifole un tube de métal, qui porie a un bout une Aiguille a coudre trés - fine: on approche de 1'autre bout, un baton de foufFre, ou de cire z cacheter, un tube de Verre depoli, qu'on a frotté, (8c qui ont par la acquis l'Eleétricité négative). I Air de la chambre fe trouve tout de fuite électrifé négativement, & refte tel fort longterris, même après qu'on a tranfporté 1'appareil dans une autre chambre. (é) Hifioire de l'Éleclriché, Période X. Secl. II. Tome I. p. 373. de la Traduétion fiangoife : mais la defcription que M. priestley donne de cette méthode me paroit bien moins claire que ceile que M. canton en a donnée lui-même a 1'article des Tranfuttions que noas- ve-  V Aü'ion de V-Élciïricité fur le Corp animal. 149 Mais 1'Éleótricité de 1'Air, excitée de cette manière, eft très-foibie. Si 011 cmployoit les deux méthodes, & fi on les renforcoit, on pourroit éleétrifer de deux manières une chambre Sc les perfonnes qui s'y trouvent. . . §. CXXXVIII. Il eft toujours utile en ap- venous de citer dans la note précédente. II faut obferver encore, que la Traducricm ftancoife de cet ouvrage a été faite fur la première Éditiöh de 1'original, 8c qne 1'Auteur a. infeté dans la feconde une nouvelle méthode plus facile 8c plus énergique, qui lui a été communiquée par M. canton même, 8c qui «e fe trouve pas ailleurs: c'eft cc qui m'engage a 1'inférer ici, d'après la Traduétion hollandoife du même ouvrage. , ,Prenez une Bouteille chargée d'une main, 8c de ,, 1'autre une chandelle allumée & ifolée: approchez, ,,en marchant par la chambre, la tige de la Bouteille trés-prés de la flamme : tenez - 1'y pendant une demi„ minute: tranfportez alors la Bouteille Sc la chandelle „hors de la chambre: retournez-y avec des boules de ,,moëlle de fureau fuspendues a des fils de lin, 8e que ,,vous tiendrez ausfi loin de vous que le bras peut s'é;, tendre : ces boules divergeront dès que vous entrerez ,,dans la chambre, 8c s'écarteront d'un pouce & demi quand vous ferez au milieu." A la fuite des Expériences de M. canton, M; p r i e stley rapporte ausfi celles du P. eeccarxa fur ïe même fujet. K3  15© II. MÉMOIRE, P. II. De appliquant l'Eleéhicité a des malades, de commencer par la première méthode (c). Les parties &c les fucs affeétés font peu a peu diffous % Sc rendus plus fufeeptibles de donner une étincelle, ou de recevoir une commotión modérée: car de fortes commotions ne font jamais recommandables; & lorsqu'on n'a deflein que d'obtenir des tranfpirations, ou des dilTblutions d'obftructions internes, on peut fe contenter de cette première méthode: mais, li on ne la trouve pas fuffifinte, on peut paifer a la feconde. Je 1'ai trouvée fingulièrement bonnc fur un paralytique, dont je parlerai ci-après. Mais, fi 1'on defire d'employer cette feconde méthode qui eft ordinairement néceftaire, je con- feil- (c) L'accoul parfait qui fe trouve entre la méthode de M. steisieuner & celles de M. M. de saus6ure & MAUDun eft trés-propre a infpirer la plus grande confiance, d'autant plus que ces Phyficiens ne fe font rien communiqués dg leurs travaux. M. mauodit eommence toujours par n'adminiftrer que le bain feul: cc n'eft communément qu'au bout de cinq ou fix jour? qu'il employé ks étincelles. \\ eft ausfi d'avis que l'opération de la commotión doit toujours être faite avec ménagement: il ne s'eft jamais permis d'adminiftrer d'aütres commotions qup celles qui font très-legéres, furtout quand il les fait traverfer le Carreau. M'r», de !n Seciité de Médecine, Terne II. p, 447 — 450,  VMion de vtlcïtricitê fur lc Corps animal. 151 feille d'exciter ks étincelles p# un bon Électrophore: cette méthode eft bonne, expéditive,8c ne demande pas beaucoup de peine : j'avertirai neanmoins que j'ai occafionné de cette manière, fans k prévoir, un vomifkment a deux malades: il turvint réellement a 1'un d'eux ; mais il fe reduifit fimpkment a des efforts chez 1'autre. 11 nou? fallut abfolument attnbuer cet cffet a l'Ékclricité , excitéc par 1'Eleftrophore, puisque nous n'avons m remarque, ni pu trouver d'ailkurs, aucune autre caufe. § CXXXIX. On s'cft fcrvi jusqu ici dc la méthode fuivante pour ékarifer un bras ou un pied paralytique, ou toute autre partie dan, laquelle quelque nerf eft devenu ro-de & a nerdu fa force : on lie la chaine élearique a Ventour déeette partie. Cette méthode peut être regardéc en quelque facon comme aflez bonne pour donner la commotión; mais, en j'en fervant, on ne fauroit faire palier parfaitement k coup foudroyant par une partie determinée: k Fluide élcftriquc fuit le chemm k Plus court, 6c celui oii il trouve le moins de refiftance. On n'eft donc pas fur, en liant la chaine autour du bras p. ex., que lc coup paffe» par tel ou tel coté du bras, ou du pied, fc par conféquent par tel, ou tel nerf. Ces  IS"*- ïï: M £ M O I R E. P. II. Dg reflexions m'ont donné lieu de changer mon appareil éle&rïqÜé pour de pareilles circonftances: & voici en quoi ce changement confifte. §. CXL. Je lie, k la main, au bras, au pied, (Fig. 3o.) en lm mot j h paj^ a laquelle je veux porter le coup éleétrique, une large ceinture de foye bleue AB CD E, dans laquelle il y a un fort bonton de laiton que je puis faire paffer dans les bouronnicrc* •A,B,C, D, de la ceinture, ou en öter a volonté. Quelques uns' de ces boutons font; garnis d'une plaque plus large GI, & d'une partie convexe K (Fig. 3[.); d'aütres au contraire font creux d'un coté MN (Fi. II. De pouvois devenir peut - être magnétiqüe! de eette manière & acquèrir quelque force fur 1'Aiguille ; mais mon Expérience fut fans fuccès. L'Aiguille fe mouvoit a la vérité quand je m'en approchois, mais non par mon doigt: & en me couvrant de la même quantité de Fer 1'ef- „au mouvement du doigt tout ausfi bien lorsqu'elle eft „dans fa boete que fi on 1'en otoit, & qu'on la tenoit ,, a la main. II faut pour cette Expérience que la glacé „quicouvre ordinairement la boete de la Bouffole en „foit otée, & que 1'Aiguille foit a découvert. On peut „ausfi fe fervir d'une glacé de miroir qu'on frotte avec „ une peau, au lieu d'une Table de Fer blanc couver„ te de laqué: & au lieu d'enduirc extérieurement d'ua Vernis la boete de bouffole , foit de bois, foit de mé„tal, il n'y a qua mettre de la cire a cacheter aux ,, deux endroits oü 1'on applique les doigts pour la met„ tre fur la Table, & la lever. Si 1'Aiguille a eu quel„que mouvement en ce cas, fi elle a quelquefois don}, né une commotión , les partifans du Magnétisme Ani„mal auront ils attribué cet efTet au Magnétisme, & „rehauffé, en partie fur de pareils fondemens, les „ droits de Ia matière magnétiqüe au de-la de ce qu'el- le en a eu jusqu'ici ?" Voyez les Mémoires de la Société de Prague, Tome II. p. 174. & 161, les Planches qui repréfentent 1'appareil de M. klinkosch, fe trouvent dans le Tome III. p. 223. Les belles Expériences de M. volta fur les ifolemens imparfaits ne peuvent qu'ajouter beaucoup de poids au* )aifonnen)ens du Phyficien de Prague.  f Adion ie V Éleilricitêfur le Corps animal. 109 ï'cfFet fut prcsquc égal, fi ce n'eft que les différens poles de 1'Aimant caufoient une plus grande agitation a 1'Aiguille: Sc il m'étoit facile de prévoir, que la direétion de 1'Aiguille devoit avoir lieu felon la diagonale du parallelogramme forme de toutes les direétions des forces des Aimans qu'on porte fur foi: car, il refultera d'une telle compofition une direétion moyenne, felon laquelle 1'Aiguille doit fe diriger. §. CLTI. Mais, peut - être le Corps animal n'acquiert-il, tout comme le Fer, 1* Force magnétiqüe que dans une certaine fituation: c'eft ce que j'ai ausfi voulu examiner. Or, comme le Fer acquiert le plus de Forcè magnétiqüe lorsqu'on le place dans le méri» dien magnétiqüe, felon 1'inclinaifon requife, je cher'chai dans un lieu particulier un appartement a couvert. Je determinai dans cet endroit par une bonne Aiguille le Plan, ou le Meridien magnétiqüe, Sc après avoir cherche par un bonne Aiguille d'Inclinaifon de Mbrander 1'Angle d'Inclinaifon, je préparai une inftruétion pour le Charpentier, afin qu'il mepofat fermément dans cet endroit, Sc felon la dite inclinaifon , une poutre de bois, fansclouxde Fer. Je pofai fur cette poutre, L 5 fe-  170 II. mémoire. P. II. De felon la méthode de M. antheaume (Mem. de V Acad. Royak, 1761. p. au. (a) ), 1'un devant 1'autre deux barreaux de Fer, de fept pieds onze pouces, de forte qu'il n'y avoit que deux bons pouces de diftance entre 1'extrémite inférieure du premier barreau, 8c la fupérieure du fecond. Chaque barreau péfoit vingt-cinq livres. Je leur applique enfuite une efpèce d'armure en adaptant une femclle de Fer aux extrémités des deux barreaux qui étoient tournés 1'un vers 1'autre. Je pouvois méfurer la force de ces barreaux aux parties de ces femelles qui debordoient un peu au deffus des barreaux, y fuspendre des lames de Fer, 8c même y aimanter affez bien des lames d'Acier. Mais comme ces barres de Fer ne me paroiftbient pas avoir affez de force, j'en appliquai encore une autre du même poids, fur chacune d'elles, de forte que ces deux paires de barres péfoient enfemble exaétement cent livres. Je placai a coté de ce grand Aimant deux Echelles, une de chaque coté, fous la mê- (a) II vaut mieux recourir au Mémoire même de M. "antheaume Jut les Aimans artificiels, couronné , & imprimé a Petersbouig en 1760. en 40. II eft accompagné de Planches, qui donnent une idéé fort daire de cette excellente méthode.  VJblion de T' jfcleblricité fur le Corps animal 171 même inclinaifon, Sedans le même plan magnétiqüe. Je pouvois, au moyen de ces Echelles , me coucher dans ce même Plan, fous la même inclinaifon, a coté de 1'Aimant, ou fur lui: je 1'ai fait, trés - fouvent, & en différens tems, dans diverfes circonftances: mais ma peine a été employee inutilement: car je ne pouvois pas produire le moindrc figne d'une Force magnétiqüe. §. CLIII, J'aurois encore pu prendre intérieurement de la limaille de Fer: mais je favois qu'une certaine perfonne n'en avoit rctiré aucune utilité, a ce que m'a dit le Médecin de cette Ville, quoi qu'on eut encore préaJablement aimanté la limaille, comme on le préfcrivoit. II eft disgracieux de faire fans fruit, Sc en perdant beaucoup de tems, un fi grand nombre d'Expériences couteufes: il eft ennuyant de lire le recit de pareils travaux qui n'ont pas eu de fuccès, Sc il m'en coutc également de les rapporter. On me permettra donc de paffer fous filence mes autres Expériences inutiles, Sc de conclure de celles, dont je viens de faire mention, qu'il n'eft pas probable que 1'Homme puiffe produire en foi une Force extérieure, femblable a ceile de 1'Aimant. $, CLIV.  171 II. mémoire. P. II. De §. CLIV. Il eft, en Phyfique expérimcntale, mille occafions de fetromper: 6c de même que c'eft fouvent un fimple hazard qui nous fait découvrir une verité cachée, c'eft ausfi pour ainfi dire, un bonheur quand on découvre fes meprifes i tems. Je puis en fournir un exemple qui m'eft arrivé. II y a eu des Phyficiens qui ont foutenu que 1'Aurore boreale n'eft qu'une Éleétricité de 1'Air: ils ont prétendu ausfi avoir obfervé en même tems une variation particuliere dans 1'Aiguille aimantée. Ils en déduifent donc un fort argument en faveur de 1'Analogie entre rÉleétricité 6c le Magnétisme. Mais, tout comme il n'eft pas encore demontré que 1'Aurore boréale eft une Eleétricité de 1'Air, il fe pourroit également que les Variatiöns obfervées dans 1'Aiguille ne fufficnt qu'une méprife. J'obferve ici depuis plufieurs années 1'Aurore boréale ainfi que les autres Météores, 8c je 1'ai fait avec plus d'exaétitude depuis fept ans, fans que j'ai pu obferver encore une feule fois quelque variation dans 1'Aiguille aimantée, quoique je puiffe foumettre 1'inftrumcnt dont je me fers a 1'examen de qui que ce foit. Mais un jour il m'arriva de me rendre a mon Aiguille aimantée, ulie fimple chandelle & la main, fans chandelier, 8c je trouvaijTAiguille fort agitée: j'a- voij  V Aftion de TEleblricité fut le Corps animal. 173 vois cependant mis a quartier tout le Fer que je portois fur moi, & non-obftant cela, 1'Ai4guille me paroilfoit plus agitée a chaque fois que je 1'obfervois. 11 me revint enfin dans 1'efprit que j'avois encore fur la tête mon écran autour duquel il y a un Fil de Fer. Ne feroit-il pas posfible que d'aütres Phyficiens 1'eufient ausfi quelquefois oublié lorsqu'ils ont obfervé les Phénomènes irréguliers dans 1'Aiguille: Sc que par-la ils ont cru avoir trouvé un Magnétisme animal (£)? §• CLV, (b) Je ne crois pas que 1'Aurore boréale eft un Phénomène purement éleétrique : je ne déduis aucune Analogie entre rÉleétricité & le Magnétisme, des mouvemens irréguliers que 1'Aigüille aimantée éprouve en tems d'Aurore boréale : mais je n'en fuis pas moins convaiticu de la réalité de ces mouvemens, que j'ai obfervée & fuivie cent 6c cent fois. Je fuis tres - convaincu que ces agitations inégulières n'ont pas lieu partout: mais ceux qui habitent des endroits oü ces Variatiöns ne font pas fenfibles, n'ont pas de droit, ce me femble, de re■voquer en doute les obfervations des autres Phyficiens: Voyez ce que j'ai dit fur ce fujet §. 741. Jeqq. de mon Mémoire, & ce que je dirai cj - deffous dans une Disfertation particuliere, inférée a la fin du fecond Tome de ce Recueil. M. h emmer remarque ausfi fur ce qu'il a fouvent obfervé de pareilles agitations, & même Ji fortement, qu'il put juger par le mouvement de fon. Aiguille s'il y a une Aurorc boréale ou non.  174 II- mémoire. P. II. De §. CLV. Quoique toutes mes Expériences euffent été jusqu'ici fans fuccès, je ne perdis pas toute efpérance de trouver au moins quelques indices vraifemblables de force magnétiqüe dans le Corps humain. Je favois, •par les Expériences de M. musschenbroek, que plufieurs terres, mêlées au fang, & calcinées au Feu, font attirées par 1'Aimant: or, comme le fang contient des parties terreufes, outre les aqueufes, les falines, & les huileufesj que la terre approche beaucoup de la nature du Fer, je penfois qu'il étoit posfible que le Corps animal contient encore dans le fang quelques parties fur lesquelles 1'Aimant pourroit exercer quelque Force. L'Expérience fuivante m'apprit combien mon opinion étoit fondée. §. CLVI. Je pris du fang de Cerf, reduit a ficcité: je le fis pulvérifer, & je 1'examinai avec un bon Aimant: tout mon travail fut inutile: je n'y trouvai pas de particules ferrugineufes (c). Je ne perdis cependant pas courage: (O Confultez ce que j'ai dit fur ce fujet §. 13. dc mon Mémoire: ainfi que le Mémoire de M. husner $. 1. de la troifième Partie.  VJclion de V Èleblricité fur le Corps animal, 175 rage: lorsque les particules de Fer, me difoisje, font fort petites, 6c de plus, mêlées a de grandes maftes de parties lymphatiqucs, huileufes, 6c terreftres> ou, lorsque le Fluide magnétiqüe n'y eft pas encore excité 6c detaché par un degré fuffifant de chaleur, il eft posfible que 1'Aimant n'ait pas d'aétion fur ces particules: car cette aétion n'eft fenfible qu'autant que ce Fluide peut devenir dans une parr tie de ces particules Q+q 6c dans 1'autre Q—'U (§. 10, ia.): or, j'ai déja dit cï~ deffus, que le Fer peut acquérir cette propriété par la chaleur. Je pris donc douze onces de fang de Cerf reduit a ficcité 6c pulvérifé : je les fis mettre dans un creufet, 6c je les fis calciner pendant trois heures, 6c pulvérifer enfuite: 1'effet fut entièrement conforme a ma «onjeéture: car je pus en tirer au moyen de mon Aimant afiez de particules martiales, pour me convaincre moi-même, 6c tout le monde, qu'il fe trouve des particules ferrugineufes dans le fang. §. CLVIT. J'aurois en quelque forte pü m'en tenir la, puisque je favois par cette Expérience qu'il y a du Fluide magnétiqüe dansle Corps animal. Car, ce Fluide refide dans le Fer (§. 16. 57.) Sc le Fer exifte réel-  tyó li* mémoire. P. IL De lement dans le Corps animal (§. 156.) (d): c'eft donc une conféqucnce naturelle Sc légitime, quele Fluide magnétiqüe exilte dans le Corps animal. Mais je ne voulois pas m'en contenter: car comme j'avois tant entcndu parler depuis deux ans de 1'Actiön de 1'Aimant fur le Corps animal, Sc qu'en partie j'en avois fouvent parlé avec 1'Inventeur de cette aétion, je voulois effayer ausfi s'il n'étoit pas posfible d'en faire 1'épreuve. N'ayaYvt eu aucun fuccès fur des perfonnes bien portantes, je rrie fuis tourné vers des malades. Je ne voulois cependant pas, tout comme pour l'Eleétricité, faire ces Expériences immédiatement par moimême, de peur qu'on ne m'objeétat peutêtre, comme on 1'a fait a M. M. lovet &C wesley au fujet d'Expériences éleétriques, que n'étant pas de la faculté je ne pour■ïois diftinguer, ni la nature des maladies, ni les fuites d'une guérifon apparente. Je pris donc, avec le Médecin dont j'ai parlé , le pafti d'appliquer 1'Aimant a quelques maiades qui voudroient s'y prêter. Nous fimes venir des Aimans de Vienne: nous en conftruifimes nous Voyez, ce que j'ai dit la-deffus §. 102., nctt dès la première nuit le malade éprouva un foulagement extraordinaire: mais comme il fortit avec 1'Aimant, Sc qu'il trouva beaucoup de difficulté amarcher, on lia 1'Aimant de coté le long du Tibia: Sc le malade en a eprouvé un li bon effet, qu'il a pu foutenir tout 1'été paffé un rigourcux travail a une Tour, fans éprouver le moindre vertige. §. CLXI. TroisiÈme cas. L'Aimant a fait un effet confidérable Sc très-bon fur un Curé, agé de foixante ans, homme d'un tempérament fangum, Sc qui éprouvoit toujours, après avoir fait un mouvement trop fort, ou trop prompt, de palpitations de Coeur fi violents, qu'il s'enfuivoit une grande oppresfion de Poitrine, Sc une refpiration très-pénible. Lesfaignées, les vantoufes, les remèdes intérieurs les plus utiles, furent employés fans fruit. On effaya enfin 1'opération de l'Ai-< mant: Sc on fuspendit au malade un Aimant en forme de coeur, de forte qu'il put fe trouver fur le creux de la poitrine. Au bout de deux jours le malade fit un mouvement modéré a chevalj il 1'augmenta peu a peu, 8q il éprouva par-la un plus grand repos que fans M 3 cela  iSa II- mémoire. P. II, De cela par d'aütres remèdes. . Au bout de q; atre femaines le malade temoigna qu'il étoit entiè* rement guéri de fa maladie. §. CLXII. J e ne crois .pas qu'il foit né-* ceffaire de rapporter un plus grand nombre d'exemples. Je penfe qu'un petit nombre d'effetsvrais, 8c rapportés ilncèrement, démontre plus qu'un grand nombre de narrations douteu?fes, 6c remplies de circonftances inutiles (f). (c) C'eft par cette raifon, que je crois trés-bonne, qu'il me paroit inutile de citer ici nombre d'aütres exemples qu'on trouve repandus dans plufieurs écrits. On en trouvera d'aiileurs ci - deffous dans la differtation de M. hubner (Seét. 2. §. i. & note ƒ fur cette Section). II en eft plufieurs de ces exemples qui ne m'ont pas parti avoir le degré d'authenticité neceffaire pour entrainer Ia conviéhon: j'avoue'd'aiileurs que la grande promptitude qu'on attribuoit a ce remède, me fournisfoit un modf aflei raifonnable de doute; promptitude dont on trouve un exemple trés - remarquable dans ÏHtftoire de Lz Société Royale de Médecine, T. L p. 281; enfin on ajoutoit plufieurs circonftances qui me paroiffoient meriter peu de.foi: telle eft p. ex. ceile de.devoir tourper le vifage vers le Nord pendant 1'opération pour pouvoir être gueri du mal de dents par 1'Aimant ( v. dans la B'èlioth. des Sciences, pour 1764. T. XXIV. p. 158. ■1'extrait des guérifons opérées par M. ki-arich). J'atv tendois donc avec beaucoup d'impatience les refultats dii fa  V Aflisn de vkleiïmltê fur le Corps animal. 183 Je crois aufi que cette favante Académie préférera qu'on écrive, en conjeaurant, fur une ma- travan dont M. M. andVt & thoüret avoient été chargés par la Société Royale de Médecine. Le Mémoire fur le Magnétisme médical, que ces Mesfieurs ont inféré dans le troifième Volume des Mémoires de cette Compagnie, fait le plus grand honneur a leurs lumières, a leur zele, a leur adivité , & a leur prudence. Ils rapportent & discutent quarante - huit obfervations, d'après la totaüté desquelles il feroit difficile , ce me femble, de nier que 1'Aimant, applique extérieurement, & en guife d'armure, ou d'amulette , exerce , entant que tel, quelque aétion, & même une aflion marquée fur le Corps humain. Ces excellens Phyficiens discutent toutes ces obfervations fuivant les différentes claffes auxquelles elles appartiennent, & les effets qui ont été remarqués. Ils ne disconviennent nullement qu'on n'a pas toujours vü , même dans les affeétions nerveufes, auxquelles d'aiileurs 1'Aimant paroit le plus favorable , les accidens céder ou disparoitre après un ufage, même longtems continué de 1'Aimant (p. 666.). Ils avouent (p. 667.) avoir vu 1'Aimant employé fans aucun fnccès dans divers accidens qui, au premier abord , paroiffoient du même genre que ceux pour lesquels 1'Aimant a été ïftiie, & ils en rechcrchent les raifons: enfin on ne peut qu'adrnettre les conclufior.s qu'ils tirent eux-mêmes de leur travail (p. 681.) favoir, i°. Qu'on ne peut méconnoitrc dans 1'Aimant appliqué en amulette une aétion téelle & falutaire: x*. que 1'Aimant ne paroit pas con.tenir dans les affeftions décidemment humorales ou orM 4. 6*»  ï84 II. MÉMOIRE. P. II. De matière qui eft encore combattue 8c revoquée en doute par beaucoup de favans. C'eft pourquoi je ne preffbrai en aucune manière les conféqucnces que je puis tirer de ces Expériences. On ganiques & matérielles, mais dans les affedions purement ou plus particulièrement nerveufes. 30. Que les affedions de ce genre, auxquellcs l"Aimant convient préférablement, ne font pas les affedions dépendantes du défaut d'adion des Nerfs, mais celles qui reconnoisfent pour caufe principale 1'adion des Nerfs augmentée: comme les fpafmes, les convulfions, les vives douleurs: 4°. Qu'en confequence 1'Aimant fe range naturellement dans la claffe des antifpasmodiques, êc plus fpécialement dans ceile des antifpasmodiques toniques, ou proprement dits: 50. Que cette adion antifpasmodique 8c nerveufe de 1'Aimant ne paroit être que palliative, mais que rien n'annonce qu'elle ne peut pas devenir curative: qu'il eft par conféquent important de continuer les recherches, & de multiplier les épreuves fur cet objet, furtout puisque la méthode magnétiqüe paroit être elle même fuscepT tible de plufieurs degrés de perfedion: 6°. Enfin, qu'en fe bornant même k la méthode aduelle les avantages da Magnétisme en Médecine ne peuvent être méconnus & conteftés. — Nous parierons ei-deflbus (§. iój. note d) des idéés de M. M. andry & thouret fur Ia manière dont 1'Aimant agit, 5c nous finirons en remarquant que ces Mesfieurs ont, ausfi bien que M. sieiglehner, obtcnu de bons fuccès dans les Rkumatm.es (obferv. 8, 9, 10.) dans les Vertices (obf. 47.): dans les Palj>itatioas de Coeur (obf. %2, 73, 24.).  Vdtlion de VÊleclricitê fur le Corps animal. 185 On aura de quoi fe contenter pour le préfent, il je puis deduire folidement de toutes les Expériences qu'on a faites & qu'on connoit jusqu'ici, qu'il eft vraifemblable qu'il y a une 1 Force magnétiqüe dans le Corps animal i car c'eft une preuve, qu'on a fait au moins un pas vers la découverte d'un grand fecret de la nature. Ge n'eft que pas a pas que 1'efprit humain arrivé aux vérités quand il n'y parvient pas par hazard. La certitude d'une chofe dé.pend du degré de folidité des raifons qui fer.vent a 1'établir: fi ces raifons ne font pas fatisfaifimtes & fuffifantes, il ne nous refte qu'une vraifemblance: & fur combien de Principes purement vraifemblables ne faut-il pas batir en Médecine % Je fuis donc fort etonné de voir quelques favans Médccins s'oppofer avec tant de chaleur a 1'ufige des Aimans, uniquement parceque ces Aimans n'ont pas fait d'effet fur leurs malades: mais combien de remèdes ne prefcrit - on pas journellement dans des maladies ténaces, periodiques, chroniques, & dans d'aütres, dont on obtient ausfi peu d'effet que plufieurs perfonnes en ont obtenu de 1'Aimant? Seroit-ce cependant la une raifon de rejetter ces remedes ? Je ne le crois pas: mais c'en fera une de les corriger, ou de les changer en d'aütres remèdes. M 5 §. CLXIII.  ï8Ö II. M É M O I R E. P. I I. Dé §. CLX1II. Je penfe donc qu'il eft posfible que les Aimans artificiels agifTent fur le -Corps animal, 6c. je tire cette posfibiiitc des parties cönftituantes même du Corps. Quiconque fe rappelle que le Fer acquiert la Force magnétiqüe, même feulement pour fe trouver dans un ccrtaine fituation: qu'on communiqué cette Force a un barreau d'Acier, en le frottant uniquement avec un ou avec deux ou. plufieurs Aimans: quiconque en un mot s'eft acquis une idéé claire de la communication des Forces magnétiques, m'accordera fans peine j que le Fluide magnétiqüe a fon fiege dans lc Fer même. Ce font ce me femble des opinions fans fondement, 6c arbitraires que celles de quelques Phyficiens, qui établiflent je ne fais quels écoulemens. II faudroit employer bien des démonftrations pour me convaincre, que le Fer ne commence a fournir des écoulemens du Fluide magnétiqüe, ou que ce Fluide ne poule hors du Fer, ou a travers leFer, que lorsqu'on tient le Fer dans une fituation perpendiculaire ou inclinée 6cc. II eft bien plus vraifemblable que le Fluide refide déja dans le Fer, avant que celui-ci devient un Aimant artificiel. Or, comme il exifte des particules ferrugineufes dans le Corps animal, 6c que celJcs-ci font une partie conftituante de ce Corps,  f Aclionfc V Elettricité fur le Corps animal. 187. il s'enfujt, que le. Fluide magnétiqüe en eft également une partie conftituante, & par coqai féquent qu'il n'eft pas imposfible qu'un Ai-mant artificiel ait quelque aérion fur ce Corps, §. CLXIV. On pourroit m'objcéter, que le Fluide magnétiqüe, contenu dans le Fer ,' doit être excité, ou détaché par un certain degré de chaleur, avant que de pouvoir être mis en mouvement par 1'approche d'un Aimant. Mais outre que ce Principe n'eft pas IJ généfal, qu'il n'éprouve des exceptions, car une fecouffe, un tremblement, ou quelque autre caufe encore inconnue, compenfe probablement dans plufieurs Aimans naturels, le degré de chaleur requis, on voudra bien fe rappeller, le long circuit que le fang doitparcourir dans les différentes routes des artères: que les globules du fang ne s'entrechoquentpas feulement dans ce mouvement, mais qu'elles frappent ausfi les parois des artères, & en font reciproquement frappées! ce mouvement ne doit-il pas produire une chaleur confidérable, laquelle, de même qu'elle atténue les particules féreufes, lymphatiques Sec. du fang, donne ausfi aux particules martiales Sc terreufes un grand degré de chaleur, les rend plus vives, Sc les dispofc a ce quelc Fluide magné- ti«  l88 II. mémoire. P. II. Be tique qu'elles contiennent puiffe s'y mouvoir, au moins clans quelque cas ? Mais je ne fuis pas étonné qu'on n'obferve pas ceci dans le fang tiré du Corps; car nos Aimans perdent ausfi leur Force dans beaucoup de circonftarfr ces: 6c il peut également y en avoir ici quel,qu'une pour les particules ferrugineufes des fucs animaux. §. CLXV. C'est a deffein que j'ai dit que ce pourroit bien n'être que dans quelques cas que le Fluide magnétiqüe des dites particules martiales pourroit fe mouvoir fenfiblement: car, il fe pourroit que ce Fluide a dans des perfonnes faines un mouvement, qui n'eft pas fenfible: 6c que ce n'eft que chez les malades qu'il fe fait un mouvement extraordinaire, qui produit par conféquent une fenfation, fuppofé que nous fentions dans notre Corps ce qui eft dans un mouvement extraordinaire. En général on eft obligé d'établir, ou que le Fluide magnétiqüe des dites particules martiales, eft fortement attiré dans le Corps animal, 6c par conféquent qu'il eft dans un mouvement infenfible: ou qu'il eft attiré foiblement, 6c qu'il eft par conféquent dans un mouvement fenfible: ou la fenfation peut reciproquement ctre plus forte dans le premier cas. Quelque par-  V jetion de V'Éleclricité fur le Corp animal. 189 parti qu'on prcnne la - deffus,. il fera aifé de concevoir , qu'un mouvement troublé doit exciter une maladie dans 1'Animal, & qu'ainfi un Aimant qu'on en approche peut y produire une acfion, qu'il n'y produifoit pas auparavant. Quelque indéterminé que tout ceci puiffe être, on en peut néanmoins facilement conclure, qu'il eft posfible qu'un Aimant fasfe fur un Corps malade un effet qu'il ne fauroit faire fur un Corps fain (d). §. CLXVI. (d) II eft clair paree §. & par les deux§§. précédens, que M. steiglehner attribue 1'effet que 1'Aimant produit fur le Corps humain a fon aétion fur les particules ferrugineufes contenues dans le fang, dans la lymphe &c. 8c fur le Fluide magnétiqüe de ces particules: il attribue donc cet effet a la même force par laquelle 1'Aimant agit fur le Fer. M. M. andry 8c thouret, qui ont discuté profondement leurs obfervations, pour examiner a quel genre de caufes dépend 1'erFet de 1'Aimant fur le Corps humain, ont embraffé un fentiment trés - différent; ils penfent d'abord , qu'on ne fauroit attribuer ces effets a 1'Aétion que 1'Aimant pourroit avoir fur les molécules de Fer difféminées dans nos humeurs: r°. parcequ'il n'y a qu'une foible portion de Principe ferrugineux dans le fang: i°. parceque ce Principe ne paroit pas exifter dans ces humeurs, au moins fenfiblement, dans 1'état qui le rend fusceptible de 1'aétion de 1'Aimant: (p. 655. car 1'Aimant n'attire le fangqu'après Ia calcination: v. §. 156. Sc §. 13. §, 93. note ƒ §. loz.  too II- M É M © 1 R Ê. P. II. Be §. CLXVI. Quelques uns de mes amis m'ont déja fouvent objecté que je fais une loi. nete a de mon Mémoire) 30. (p. 671.) a caufe du peu de rapport qu'on d,'couvriroit entre 1'exiftence d» ces mêmes parties, 84 la produétion des affeétions nerveufes: 40. parceque 1'ufage intérieur du Fer eft compté au nombre des remèdes les plus efficaces pour les combattre, 8c que fa préfence ne nous étant connue que dans les humeurs, ce devroit encore être Ipécialement fur les taaladies humorales 8c maiérielles que 1'action de 1'Aimant fe manifefteroit; circonftance abfolument oppofée aux refultats les plus conftans des obfervations (v. iwte précéd,). Ges Phyficiens au contraire ont cru pouvoir admettre, au moihs probablement, 8c comme un fentiment qui mérite d'être difcuté par de nouveaux faits, que 1'Aimant agit par une aétion antifpasmodique 8c calmante, ((p. 671.) puisqu'ü opère les mêmes effets que les fubftances antifpasmodiques connues) 8c que cette aétion fe fait direétement fur les Nerfs: les raifons que ces Mesfieurs allèguent par reeapitulation pour étayer leur fentiment font: i°. que les accidens ceflbient a 1'application de 1'Aimant, ou même fimplemefit en 1'approchant; 8c que cet effet étoit proportionel a la foice des Aimans employés: 20. que les accidens fe renouvelloient fubitement, quand on otoit trop tot les plaques aimantées, 8c disparoiffoient quand on les appliquoit de noüveau: 30. que plufieurs malades oni allure avoir conftamment eprouvé un nouveau degré de foulagement au renouvellemeiit des garnitures, 8c une diminution de foulagcment quand la vertu des Aimans ccminencoit a s'affoibiir, p, pSo, Après  TAttion de VJEleSlricitê fur le Corps animal 19! une comparaifon entre les parties les plus tenues & des Aimans entiers. Je 1'ai déja fait cideffus §. 87. Mais je puis ausfi y repondre par une Expérience, qui convaincra tout le monde évidemment, que les plus petites pousfières de limaille de Fer font des Aimans. Qu'on prehne un verre rempli d'Eau, fur la furface de laquelle on faflfe nager dix ou douze pousfières de limaille de Fer: quand elles font en repos, qu'on en approche de loin le pole d'un bon Aimant: dans le moment même, quel- Après avoir établi ces différens points, M. M. andRy &THOUKET concluent, i°. que 1'aétion de 1'Aimant eft due a 1'Aimant entant que tel: i°. qu'elle eft dis,tinéte de ceile qu'il peut avoir fur le Corps humain comme fubftance ferrugineufe , & de ceile qu'il exèrce fur le Fer comme fubftance attraétive, quoiqu'elle paroifie cependant dépendre du même Principe , puisque fon action femble s'affoiblir évidemment & fe retablir en même proportion , que les plaques aimantées acquièrent ou perdent de leur vertu atlraétive & de leur aétion fur le Fer. Enfin 3°. que cette aétion de 1'Aimant paroit être une aétion immédiate & direde du Fluide magnétiqüe fur nos Nerfs, fur lesquels il paroit avoir une influence non moins réelle que fur le Fer: mais qu'il ne paroit en avoir aucune directe & particulière fur ks fibres > fur ks humeurs, fur ks rifcères, p. 681. —■  IQ* Iï' mémoire. P. II. De quelques particules fe retourneront, preuve évidente qu'elles font magnétiques (a). §. CLXVH. Il eft trés -vraifemblable que 1'Aimant artificiel a déja fait fouvent quelque effet fur le Corps animal. Pour le démontrer, j'en appelle aux guérifons opérées, & a quelques cas que j'ai rapportés qideffus §. 159. Quand on éprouve a 1'application de 1'Aimant, quelques fenfations particulières, qui diminuent ou qui ceffent quand on ote 1'Aimant, 8c quand, après avoir examiné toutes les circonftances, on ne trouve pas de meilleure caufe dont on puiffb déduire cet effet, ilfera, au moins, vraifemblable, que ces fenfations 8c ces effets font une aétion de 1'Aimant , tout comme on a coutume de juger dans 1'ufage de tout autre remède. Quiconque a entendu parler de guérifons magnétiques, ou a lu quelque chofe fur ce fujet, doit avouer, qu'on a fouvent obtCnupar 1'Aimant des effets, auxquels on n'a encore pu, que je fache, as- figner (a) M. brug mans a fait de trés-belles Expériences fur ce fujet dans fon ouvrage inthulé Magnetismm que j'a^ eu occafïon de citer plus d'une fois dans les §. ii-t-j$, de mon Mémoire, & aiijeurs.  VAclion de VÊleblricitêfur le Corps animal. 193 figner d'autre caufe fufHfante que 1'Aimant, quoique, pour des raifons douteufes, on n'ait pas voulu la regarder comme telle. Pour raifonner modérement fur ce fujet, je dois regarder les guérifons magnétiques au moins comme vraifemblables. Si Ton ne m'accorde pas feulement cette vraifemblance, il faudra par la même raifon nier abfolument une grande partie des opérations de Médecine. Combien de Médccines les malades ne prennent-ils pas journcllement, avec fuccès, Sc combien d'aütres n'en prennent-ils pas qui n'en ont point? On regarde cependant celles - ci ausfi bien que celles - la comme de bons remèdes: Sc il confervent leur degré de probabilité d'être utiles dans telle ou telle maladie, uniquement par ce qu'ils ont quelques fois été d'utilité. §. CLXVIIT. Ir. peut y avoir plufieurs raifons, Sc des raifons trés - différemes, pour lesquelles 1'Aimant n'a pas fait jusqu'ici fon effet entre les mains de tous les Médecins. II y a des malades qui ne font pas contents quand on ne leur donne pas un grand nombre de remèdes. D'aütres n'ont pas la patience d'attendre 1'action de 1'Aimant. Combien de tems ne fe paffe-t - il pas ici, avant qu'on ait fait un Aimant, quand on veut le faire bon, Sc fur- • TOME II. N tOUt  194- II- mémoire. P. II. De tout quand on ne veut 1'aimanter qu'au moyen d'un A;mant. Peut - être ausfi que quelques Médecins veulent trop de bien aux Apothicaires. Quant a moi, je crois qu'il ne faut négliger les autres bons remèdes, ni pour 1'Electricité, ni pour le Magnétisme. Si 1'Aimant a quelque aétion fur le Corps animal, il faut que les particules martiales des fucs foyent rasfemblées dans un feul endroit, ou que le Fluide magnétiqüe ne fe trouve pas dans ces particules même dans fa diltribution requife. Or , fi ces mêmes maux peuvent ausfi être gueris par d'aütres remèdes, on ne fait pas mal d'aider les effets de ces remèdes par 1'application de 1'Aimant, ou d'aider ceile - ci par 1'ufage de ceux-la. Enfin il eft encore une autre raifon pour laquelle 1'Aimant ne produit pas des fecours fi nombreux : c'eft cju'il n'eft pas encore décidé a quelles parties du Corps il faut 1'appliquer; & quelle diéte il faut obferver. Nous tachons quand il eft posfible de 1'appliquer aux extrémités des Nerfs. §. CLXIX. J e demande encore. a tout Phyficien fincère, s'il eft intérieurement convaincu que cette Force magnétiqüe, fi univerfelle, fi variée, fi étonnante, 8c fi admiïable, a été produite par le Créateur unique- ment  VJiïion de VÈleblricitê fur le Corps animal. icjf ment pour diriger les Aiguilles aimantées, qui cependant ont été i longtems inconnues au Genre humain, Sc qui, méme aujourd'hui, ne font pas encore portées a beaucoup prés a leur perfection (£)? Qu'elle n'a aucune influence fur le Corps animal, qui confifte néanmoins principalement en Terre; Élément, qui, comme tout Chymifte Sc tout Mineralogille le fait, approche le plus du Fer, qui même eft compofé, entr'autres élémens, de particules martiales, le fiege naturel du Fluide magnétiqüe? Quant a moi je ne faurois me le perfuader. Je regarde plütot la Force magnétiqüe ainfi que la Force éleétrique, comme un nouvel Élément, découvert de nos jours, le grand reffort de h nature, 1'ame, fi je puis m'exprimer ainfi, du Corps animal. Pourquoi 1'Air eft-il fi néceffaire a la Vie? En quoi contribue-t-il k la Nutrition? Qu'on le demande a tous les Anatomiftes, aux Chymiftes, aux Phyfiologiftes, ik ne pourront nous donner de reponfe fatisfaifante. Mais, fi nous confidérons 1'Air comme un Corps éledrique, tel qu'il 1'eft en effet; fi nous (b) M. aepinus penfe abfolument de même fur om fujet (§. 290.) ainfi que M. brugman*, Qratte de poff gildis Phyfices pomom'u , p. 4^- N 1  jp6 II. MÉMOIRE. P. II. J)e nous confidérons la propriété de cette matière éleétrique, que j'ai examinée dans les deux Parties de ce Mémoire, nous nous appercevrons facilement que cette matière eft un des principaux relTorts, & peut-être le premier rcflbrt, du mouvement intérieur dans le Corps animal. Que feroit-ce fi je deduifois de 1'Analogie que j'ai démontrée, une pareille conclufion pour le Fluide magnétiqüe? §. CLXX. Mais, fi le Fluide magnétiqüe exerce unc pareille aétion intérieure 6c cachce fur le Corps animal, quel changement, ou quelle variation périodique ne pourra-1- on pas foupconner dans le Monde corporel animal? Les variatiöns de VÉkêm'tlé naturelle font courtcs, fe disfipent promptement, leur aétion fur le Corps animal eft fenfible. Mais les variatiöns dans la Force magnétiqüe font lentes, s'étendent a des ficcles, 6c leur influence fur lc Corps animal ne peut pas être fi fenfible, 'mais elle en peut être d'autant plus univerfelle. On fait que la déclinaifon/ de 1'Aiguille magnétiqüe étoit a Paris p. ex. en 1610. de buit degrés vers 1'Eft: elle étoit nulle en 1666., c. a. d. que 1'Aiguille indiquoit exaétement lerJNord, que depuis ce tems elle s'eft éloignée d'année en année de plus en plus vers  VAüion de TÉletlricitê fur lc Corps animal. 107 vers 1'Oueft, de forte que fa déclinaifon a été au mois de Decembre de 1'Année pasfée 1776., de 190. 17 : qu'elle eft ftationaire depuis quelques années 8c paroit êtve parvenue a fon maximum (c), (en exceptant fes variatiöns diames & menftruelles) ce que je crois être une raifon probable de juger qu'elle commence a rétrograder. Qu'il feroit a fouhaiter qu'on put comparer avec cette variation périodique des Tables de Mortalité Sc de maladies! Pcutêtre parviendrions nous par-la a la connoiflance d'un des plus grands fecrets de la nature. Mais ces Tables nous manquent encore: celles que nous poffcdons ne font que de quelques villes: Sc celles de .Suede font encore trop courtes pour pouvoir être comparées: 8c fusfent-elles plus longucs, elles ne feroient que pour la Suede, 8c non pour toute 1'Europe, pour toute la Terre, fur laquelle la Force magnétiqüe s'étend néanmoins. C'eft au temps 8c aux obfervations a nous faire voir jusqu'oü mes conjectures font fondées. Mais il n'eft pas posfiblc de faire dans un couple d'années des Expériences 8c des obfervations fuffifantes fur ce fujet. §. CLXXI. (c) Elle paroit s'être encore approchce un peu de 1'Oucft depuis ce tems la. N 5  I98 II. mémoire. P. II. Dt §. CLXXI. Il s'eft élevé de nos. jours deux fortes de Phyficiens, qui foutienhent un Magnétisme animal. Les premiers (a) penfent, qu'il eft des perfonnes tellement magnétiques, quelles peuvent, feulement en étendawt 1''Index, ou en jouant de quelqu'inftrument de mufique, ou même par leur propre voix, agir fl fenfïblement fur les Nerfs d'un malade, que celui-ci éprouve alors un acces de la maladie dont il eft attaqué. On a fouvent effayé la chofe, & 1'effet a été trouvé véritable; j'en ai été fouvent témoin oculaire. Les autres (b) fouüennent qu'en emplo- yant (a) C'eft de M. mesmer qu'il s'agit ici. L'auteur examine fes pvétemions plus en détail depuis le §. 173. jusqu'au §. 180. Voyer ausfi nos Notes fur le Mémoire de M. hoen er, feconde SeéHon, notes ƒ, g : & furtout la pièce intituk'e : Rejlexions fut k Magnétisme Animal &c. qui fe trouve a la fuite du Mémoire deM. huener. (b) Tout ceci regarde les prétentions de M. scHa>Ve'r de Ratisbonne, qui foutient avoir vü tous ces effets dans les Expériences qu'il a faites avec l'Éleétrophore : il les a décrites dans trois ouvrages allemands, dont les deux dermers font des fuites du premier. Voici .leur? titres. . Abhandtung mi Bifchriibung des beftündigen ■ Glectrtafiuraprs }Krafte , Wtrkmgm , w.d Bewvgungs gefetze 'ifct bcjlUhdigen FleJtrid: tiir'Ogèrs: Fefnere Verfucht mit de» tefliirJ'.geit ELüricitattrdger. Om trouve un extrait des deux  r J&ion de VÉleftricité fur le Corps animal. 199 yant 1'Èlearophore, il fe paffe dans quelques perfonnes, quelque chofe qu'on pourroit nommer un Magnétisme animal: puisque lorsqu'elles tiennent a la main une boule, librernent fuspendue a quelque fil que ce foit, ou même, lorsqu'elles pofent feulement la main fur le piedéftal auquel la boule eft librernent fuspendue, celle-ci fe meut toujours, foiblement a la vérité, mais fenfiblement vers 1'Eledrophore, quoique celui -ci fe trouve dans 1'étage inférieur de la maifon, ou dans une autre chambre; &, ce qui eft encore plus, puisque cette boule, lorsqu'on la tient fur le centre de 1'Élearophore, fe meut dans le Plan du Méridien: de plus encore, puisque, lorsqu'on place quelque Corps que ce foit fur 1'Elearophore, qu'on 1'en retire, qu'on 1'ifole de quelque facon que ce foit, ou qu'on ne 1'ifole pas, qu'on deux premiers qui ont paru en 1776. dans le Journal Encyclopédique pour Mars 1777- ^ dernier a paru en 1777. Nous aurons occafion de citer ces ouvrages plus d'une fois dans nos notes fur le Mémoire de M. hübner qui fait ufage des Expériences de M. schüff.er. Voyez pour ce qui eft dit ici, les notes n, 0 , x de ce Mémoire, & les endroits eorrespondans du Texte. "M. steig■ lehner revient fur cet objet dans le $. 180. de ce Mémoire, N 4  439 II. mémoire. P. IT. Be qu'on le tiennc a la main, ou avec quelqu'autre inftrument, ce Corps, qu'il foit de bout ou couché, ou que ce foit, 8c de quelque manière qu'on veuille, feit toujours d'Électrophore, c. a. d., que la boule dont on vient de parler fait fes ofciilations vers un pareil Corps. J'ai ausfi été en grande partie temoin oculaire de tout ceci, §. CLXXII. Mais, avant que de rapporter mes Expériences 8c mes obfervations fur ces finguliers Phénomènes, je déclarerai folemnellement que je n'ai pas dcflbin de raifonner 8c d'écrire de manière anuire a qui que ce fok. Si les opijiions 6c les Thefes de ces Phyficiens ne regardoient pas 1'Analogie entre l'Eleétricité 6c le Magnétisme, fi elles ne concernoient pas le Magnétisme animal, je n'aurois pas dit un mot de ces nouveaux Phénomènes. Mais comme j'ai pris la peine d'exaroinerces deux objets, cette analogie, 6c cette Force de 1'Aimant fur le Corps animal; 6c que cette favante Académie defire de connoitre la vérité de ces finguliers Phénomènes, je crois être en quelque forte en droit de communiquer mes Expériences 6c mes obfervations fur ec fujet, §- CLXXII,  2'sftlion de ï1 Éleclricité fur le Corps animal. aoi §. CLXXIII J'examinerai d'abord le Magnétisme animal ainfi nommé, Sc j'ai eu une occafion tres - fiivorable de le faire. Un de mes meilleurs amis, agé de trente - cinq ans d'un tempérament fangum Sc vif, eft attaqué depuis fept ans d'une maladie grave: car, pourpeu qu'il n'obferve pas exaétement la Diéte , ou qu'il ne modcre pas parfaitement fes pasfions, il éprouve un fpafme cardialgique des Nerfs, qui revient fouvent par intcrvalles fans qu'on en fache aucune caufe occafionelle. Ce fpasme eft accompagné d'une péfanteur a la Région de 1'Eftomac, d'une difficulté de refpiration qui va jusqu'a étouffer, d'une féchereffe de la langue, Sc d'une grande foif. Mais le plus fouvent la difficulté de la refpiration vient fans douleur au creux de la poitrine. Quand le paroxisme dure longtems, il s'y joint encore des mouveméns fpasmodiques des parties externes. La plupart du tems les felles n'ont pas lieu la veille, Sc les vents qui s'élèvent de 1'Eftomac, prouvent que le mouvement vermiculaire des inteftin? fe dirige davantage vers le haut. Son Médecin lui préfcrivoit dans ces cas plufieurs remèdes antifpasmodiques, emétiques, laxatifs, des lavemens Sec.,, qui, quoiqu'ils ayent été utiles, n'ont cependant pü empêcher les recidives des ParoN 5 xis-  101 II. MÉMOIRE. P. II. Dt xismes. Nous eumes donc recours an Medecin magnétiqüe dont j'ai parlé, homme refpectable par le defintérelTement, la modération, & le grand amour pour 1'humanité, dont il a donné despreuves cheznous. Mais, pour ne rapporter que 1'effentiel, on refolut 1'opération. Le malade étoit asfis, 8c tenoit fa main fur 1'inftrument nommé harmonique dont le Médecin jouoit excellemment. Je devois, pour augmenter la force , tenir une de mes mains fur 1'Eftomac du malade, 8c 1'autre fur fon Dos. Enchantés du ton de 1'inftrument, qui s'élevoit extraordinairement, nous mines . asfis pendant quelque tems, 8c nous écoutions le Médecin avec admiration. Enfin le malade commenca a bailler quelquefbis, a refpirer difficilement, 8c a être pris de fon paroxisme en forme, a 1'exception de la presfion fur 1'Eftomac, qui n'eut jamais lieu dans ces opérations. On repeta ceci d'aütres jours. Le Médecin tenoit ausfi, fans inftrument, fes deux mains fur le malade, comme je 1'avois fait ci- deffus, 8c le paroxisme revint également. II ordonna au malade de montrer du doigt dans un miroir 1'image de lui Médecin, le paroxisme eut lieu: il fit fortir le malade de la chambre , 8c étendit fon doigt index contre la por• te i le malade donna du dehors un figne qu'il avoit  /' Jtlion de 1-ÉleBricitêfur le Corp animal. ao3 avoit fon paroxisme. On me fit tenir un miroir entre le Médecin Sc le malade, qui fe tenoit debout, le paroxisme eut également lieu. §. CLXXIV. J'eus enfin le courage de faire feul une Expérience fur k malade. Je favois qu'il avoit beaucoup de confiance en moi fur ce fujet: il croyoit fermément que je pourrois faire ausfi ce que le Médecin avoit fait. Je voulus tirer partie de cette confiance pour mon Expérience, afin de parvenir, s'il étoit posfible, a quelque chofe de certain fur cet obiet, 8c jepriai le malade de s'afléoir dans mon Cabinet. Quand il 1'eut fait, j'excitois fon paroxisme comme je le voulois, avec la main, avec le doigt, avec un miroir, avec mon pied 8cc. jusqu'a ce qu'enfin un ami, que nous avions appellé comme témoin, s'avifa, foit pour ne pas le faire fouffrir plus longtems, foit pour finir ce jeu, de rendre le malade diftrait, 8c de le fixer fur d'aütres idéés, par oü il mit fin a'cette opération 8c a ma force. Je fus alors convaincu du moins, par devers moi, de ce que je devois probablement penfer de toute cette affaire. Je vais, fauf meilleurs avis, rapporter quelques unes de mes idéés f». V §. CLXXV. (a) On « vu a-deffus, §. 150., que les Expériences  ao4 II. mémoire. P. II. De §. CLXXV. On ne fauroit démontrer, qu'il y fort de 1'homme, quand il étend le doigt, fur la communication de la Force magnétiqüe au Corps humain n'ont pas toujours réusfi, même a 1'Auteur de cette aétion: 8c §. 151. rji., qUe M. steigiehner a inutilement employé les moyens les plus efficaces pour fe rendre magnétiqüe : enfin le fait rapporté dans ce §., 8c les reflexions très-fenfées & très-juftes que M. steigiehner fait la deffus dans les §§. fuivans prouvent, que 1'influence du prétendu Magnétisme animal n'eft qu'un effet de 1'imagination, a laquelle il faut ausfi attribuer , au moins en grande partie, les guérifons que le Magnétisme animal, ou ceux qui s'en difent les posfefieurs, opérent, fi tant eft qu'ils en ayent jamais opérés de réds. Le Fait fuivant, tiré de la Lettre de M. kunkosch au Comte kinsky, que nous avons citéVea la note c du §. 150. confirme parfaitement tout ce que M. steigiehner avance dans ce §. 8c dans les fuivans. Nous le rapporterons dans les termes même de 1'écrivain, pour ne rien faire perdre de leur force aux reflexions qui 1'aecompagnent. „Vous me demandez, Monfieur le Comte, dans vo,,tre derniere lettre, pourquoi ceux d'entre les malades ,,qui font réeliement attaqués de tiraillemens 8c d'au,,tres maux de Nerfs, 8c qui ne font pas prévenus de .,, 1'influence du Magnétisme fur leur Corps, n'éprou,,vent pas de recidive, quand on leur donne pour s'a,,mufer des barreaux aimantés, même des plus forts, ,,8c qu'on les leur laifle manier, comme p. ex. ponr „voir comment ils s'attirent, fe repouflent-, élèvent de *>la  V Atlïon de V Éleclricité fur le Corps animal. 105 doigt, une matière magnétiqüe, ou quelque matière analogue a celle-la, qui pourroit avoir quel- ,,la limaille &c., ou même quand on en lie fur eux fans qu'ils le fachent." ,, Voila fans doute une queftion de conféquence: vous ,,y repondrez vous même d'après Ie fait fuivant, très,,avéré, & que je vous raconterai fidèlement. Un des ,, plus grands panifans du Magnétisme animal, Mon- ,, fieur r , follicita 1'incrédule Moniieur —■ z ,,dc Ie venir voir, pour le convaincre de la verité du „Magnétisme animal, & le rendre honteux de fon in,,crédulité: 1'incrédule accepta 1'invitation avec plaifir, ,, fe prépara en même tems pour cette vifite, & mit ,, fecrètement en poche fes barreaux aimantés, que nous ,, connoiftbns fort bien vous 8c moi, 8c qui font cer;, tainement plus forts que ceux qu'on rencontre ordi,,nairement. II vint, & trouva, dans un coin de la chambre, une femme au lit, tourmentée de tiraille,,mens 8c d'aurres maux de Nerfs violens. On fit I'Ex,,périence décifive. Monfieur — r s'aimanta , en met,,tant fes aimans en poche, 8c il excita fa vertu ma,,gnétique. A peine eut-il, a la diftance de huk ou ,,dix pas, montré du doigt fur la malade, afin de diri,,ger vérs elle le courant de matière magnétiqüe, qu'el,,le tomba dans toutes fortes de tiraillemens 8c dedou,, leurs. Lc doigt prit pour uu tems une autre fituation, „conféquemment le flux fe dirigea d'un autre coté, Sc .,1a malade devint plus tranquille." ,,A quel-étonnant effet n'aura-t-on donc pas lien „de s'attendre-, quand ce fera 1'incrédule Monfieur — z „qui  aod> II. mkmoire. P. II. De quelqu'effet furie malade. Car, outre qu'un homme bien portant ne fauroit produire fur foi-même quelque Force femblable a ceile de 1'Aimant, on ne fauroit donner de raifon valable pourquoi cette matière s'écouleroit plütot par le doigt que par tout-autre partie du Corps. Or, il n'y a qu'a fe rappeller que chaque perfonne a le Nez p. ex. avancé vers une autre perfonne: pourquoi donc cette matière magnétiqüe ainfi nommée ne s'écouleroit - elle pas également par cette partie? Qui que ce foit qui s'approche du malade ne devroit-il pas produire le paroxisme, uniquement paree qu'il a le ,,qui repétera 1'Expérience? Ayant été proclamé com,,me non - magnétiqüe, on lui fit diriger l'index vers la ' malade : mais fes Aimans ne fe trahirent pas dans leurs ., cachette: la malade n'éprouva pas la moindre chofe : ., on pouffa 1'Expérience plus loin. A peine 1'aimanté M — r eut-il porté un goblet rempli d'eau a k ,,bouche de la malade, que les douleurs & les tirailles, mens commencèrent ausfitöt au vifage & au col. ,,Mais quand M. — z préfentoit le gobelet, le tour,,billon magnétiqüe ne vouloit dérechef pas fortir de la poche. Enfin on donna a M.— z des Aimans pour qu'il les mit en poche, & de cette manière les Ex,,périences qu'on avoit entrepris de faire, réusfirent, avec pleine conviclion qu'un examen fincère eft , dc „tout tems, la pierre de touche infaillible.de toutes ks Expériences qu'il s'agit de mettre a reffai.".  VAclion de V'Èleclricité fur le Corps animal. 107 le nez avancé vers lui? Quel paflage plus fapile cette matière trouve-t-elle par le doigt que par le nez? §. CLXXVI. Je fais qu'on allègue difféi-entes caufes pour foutenir 1'écoulement magnétiqüe : mais on n'a qu'a les examiner d'après les regies de la logique Sc d'une faine critique pour trouver que ce font des méprifes trop confidérables Sc trop dangéreufes. Demande- t-on par ex. pourquoi le même effet n'a pas lieu chez tout le monde Sc dans toutes les maladies femblables, on repond, c'eft paree que tous les hommes ne font pas magnétiques: mais fi 1'on defire d'avoir une preuve que tous les hommes ne font pas magnétiques, on n'en donne pas d'autre fi ce n'eft que 1'effet n'a pas lieu chez tous les hommes, Sc partout. Quel faux raifonnement! On ne démontre par 1'effet des caufes imaginées a volonté, que lorsqu'on peut faire voir que cet effet ne peut être expliqué par aucune autre caufe naturelle, regulière, connue: Sc plus on peut démontrer ceci complcttement, plus la caufe allèguée acquerra de force. Mais perfonne que je fache, n'a encore tenté de faire ceci pour le foidifant Magnétisme animal: mais, en voyant des Phénomènes, dont on ne vouloit pas don- ner  ao8 II. MÉMOIRE. P. II. De ner de raifon funïfante, on a été porté a admettre une caufe qu'on ne pouvoit pas démontrer. §. CLXXVII. Des ïmpresflons öu des changemerb remarquables dans les fens de perfonnes dont le genre nerveux eft foible ou irritable, des pasfions 8c des douleurs fortes, des images fenfibles 8c vives, la peur, une attente extraordinaire, des méditations profondes 8cc. ramènent fouvent un paroxisme ou une attaque d'une maladie de Nerfs, dont on a été attaqué précédemment. La vérité de ceci m'eft fuffifamment prouvéc par ce que j'ai obfervé fur le malade dont j'ai parlé ci-deifus §. 174. J'ai contume de voir journellement cette perfonne tant qu'elle eft malade: avant ce tems, 8c depuis je 1'ai touché mille fois, ou montré fur lui de mon doigt: rriais-, Comme il ne lui venoit alors aucune penféc, aucune attente de fa maladie, 8c conféquemment, qu'il ne s'en faifoit pas de peinture fi vive, il ne lui a jamais pris d'attaque par mon moven. On m'objecteroit en vain, que ce malade a peut - être été guéri par la foi-difmt cure magnétiqüe, 8c qu'ainfi je n'ai pas pü produire ce paroxisme : car je dois avoucr fineèrement que fa maladie eft devcnue beaucoup plus forte 8c plus habi- tucl-  0 VAclion de V' Eleftricitê fur k Corps animal. ao^ tuelle, par le nombre d'opérations qu'on a faites fur lui. Tout fon fyftème nerveux paroic en être devenu plus irritable. §. CLXXVIII. Mais des obfervations journalières confirment la vérité de ce que je viens de dire. On doit bien fe garder de communiquer tout d'un coup a des perfonnes d'urt fyftème nerveux foible & irritable, des évènemens inattcndus, triftes ou joyeuX, des morts, des malheurs, &c.: il faut leur faire éviter toutes les occafions, (comme p. ex. des tragédies, de la Mufique trifte,) qui pourroient exciter en eux des impresfions vives, êc de fortes images fenfibles, par lesquelles ils font fujets aux paroxismes de leurs maladies ner* veufes. §. CLXXIX. Mais quoi! les gens de lettres ne feront - ils pas au moins une exception a cette regie? Les attaques de leurs maladies proviendront - élles ausfi d'une caufe fi extraordinaire? J'eftime que les gens de lettres, qui font d'un tempérament vif, fanguin,chaud, peu vent, lorsqu'ils fdnt-attaqué» de maladies nerveufes, être également fujets a cette caufe occafionelle des attaques. Qui lc tome II. O croi-  aio II. MEMOIR«. P. II. De croiroit? Le malade dont j'ai parlé §. 173., eft un homme qui s'applique huit 8c jour a 1'Etude 8c ala Leéture, 8c dont une Académie diftinguée de 1'Allemagne a fouvent publiquement recompenfé le favoir. Et cependant il n'étoit pas excepté de la caufe fusdite des attaques. Des gens de lettres, attaqués de quelque maladie de Nerfs, peuvent, en certaines circonftances, en redouter les attaques, ou y penfer trop vivement. Et cela feul fuffit. Mais les Phyfiologiftes favent que cela ne fauroit avoir lieu fans un mouvement interne du Fluide nerveux, qui eft extrèmement fubtil, tc comme les Nerfs font extrèmement irritables, ils doivent être mis par-la dans leur mouvement irrégulier précédent 8c ordinaire. J'avoue qu'il eft difEcile de déviner dans chaque cas particulier, quelle de ces caufes a lieu: il faut avoir examiné attentivement toutes les circonftances, connoitre le malade a fond, par une habitude longue 8c fréquente 8cc. Or comme peu de gens font en état de le faire, 8c que le malade lui-même ne 1'eft pas toujours, onaété induit a adopter 1'idée d'un Magnétisme animal. J'avoue encore qu'on a beaucoup d'obligations a ces Phyficiens, puisqu'ils nous ont portés par leur travail, a rechercher plus exae-  VAbVion de P&leïïricitê fur le Corps ammd, «f exa&ement ks fondemens de la vérité. Ils fe font expofés eux-rnêmeSpar amour de lavéritÉ a la ciitique pubiique. §. CLXXX. Il s*agit de dire encore ürt mot d'une autre forte de Phyficiens magnéticoéleétriques (a); & pour ne pas paffer les bornes d'un Mémoire, je dirai préalablement, que j'ai repété moi-même avec fucces toutes les Expériences effentielles qui me font con* nuesj que je pourrois encore les repeteï, fi on vouloit peut-être me preffer beaucoup. Ceci pofé, je foutiens: i°. ,que k Piêdeftal, la chambre &c. qu'on a employés jusqu'ici pouf ces Expériences, ne fuffifent pas tous pouf prouver la certitude de la Thefe, des Principes, & des Caufes qu'on avance ou qu'on imagine. i°. Que cet appareil eft contraire a cette regie générale de ftatique, que toutes les forces, toutes ks aétions des Corps font en quelque propqrtion de leur diftance. Mais voi-« ci 30. fi je ne me trompe, la preuve démonftra-» üve, que ces Expériences font des Méprifes» On fait que le nombre des ofcillations d'unpcn* dule eft en raifon inverfe fousdoublée de fa Ion* O) II s'agit ici dc M. schïff br V. $. 17*- Pote ^ O %  4IT II. MÉMOIRE. P. II. 'Dg I longuer, ou égal a y=== fi L indiquc Ia longueur du 'pendule j .Sc c'eft ce qui refulte du Principe de la Gravité univerfelle. Or, fi ces Phyficiens veülent favoir fi les ofcillations de lenr pendule ne font pas uniquement un effet du Principe de la Gravité univerfelle, mais fi elles font dues en outre a une attraétion de l'Éleétrophore, ils n'ont qu'a chercher exactement la longueur de leur pendule (Sc 1'on peut voir dans les Mémoires, de rAcadémie Royale des Sciences, pour 1735, p. 153, comment il faut s'y prendre) &. ils trouveront, qu'un pareil pendule placé dans le voifinage d'un Éleétrophore, bat lesfecondes, Sc conféquemment qu'il n'eft animé par aucune autre force que par fa péfanteur. On pourra au moyen de ce feul Principe, auquel on auroit dü penfer il y a longtems, rejetter plus de cent Expériences. Mais, j'avoue encore une fois folcmnellement, que je n'aurois pas dit un mot de ces nouveaux Phénomènes, s'ils n'avoient pas appartenu direétement a la queftion propofée f». (B) En appkudiifant aux motifs qui pcuvent avoir cngagé 1'Auteur a gliffer fur ce fujet, & a laifTer feukmcnt «ntrevoir ce qu'il en penfe, on ne peut que re- gret-j  FJclion de 1'' Eleblricité fur le Corps animal. Q.13 gretter qu'un ausfi excellent Phyficien ne foit pas entré dans plus de détails, & qu'il ne fe foit pas étendu davantage fur les caufes de ces méprifes, & fur ce qui eft requis pour faire naitre les prétendus fuccès que M. schïffer a obtenus. Une pareille discusfion de fa part auroit invariablement fixé les idéés fur cette matière qui eft importante, ne fut - ce que pat les erreurs de tout genre qu'elle a pu faire naitre chez ceux qui font portés a l'enthoufiasme &'qui aiment le mcrveilleux. M. 1'Abbé he mm er eft entièrement du même avis, & volei comme il s'en exprime. ,, Autant que je fuis perfuadé que 1'auteur a complet„tement raifon, autant aurois-je defiré qu'il eut re„ pandtt plus de jour fur la fource des méprifes: com,,ment par ex. M. schïpfer a pu découvrir par les ,, obfervations de fon pendule la place d'un Éleétrophore ,,mis dans une autre chambre. Voudroit-on douterdu „Fait? Mais le témoignage public de M. le Profeffeur „epp le met hors de tout doute: peut-être même M. „steiglehner en a-t-il été témoin. Veut-on ,, encore quelque chofe de plus: je puis avancer que j'ai „ fouvent repété ces Expériences dans des aüemblées diftinguées, & que j'ai toujours indfqué par mon pen,,dule, fans me tromper jamais, la place de 1'Éleétro,,phore qu'on avoit caché, foit dans la falie oü nous „ étions, foit dans différens appartemens voifins. Mais il ,,y a eu plufieurs jours auxquels cela ne m'a pas réusft „dans dti Expériences particulières faites chez moi. ,, Mais, dira - t - on. on peut jetter quelquesfois avec des ,,dez dix fois de fuite le même nombre, & y manquer ,,ïafois fuivante. Peut-être pouvons-nous efperer de „la part de M. steiglehner une explication com„ plette dc tout ce qu'il y a de merveilleux & d'extraorO 3 „di-  ^14 II. mÜmoir*. P. II, De VAclion &c. ,,dinaire dans les Ecrits de M. sc Ha ff er fur ce fujet. La proximité des lieux, fes profondes connoifiances en Phyfique & la pénétration de fon jugement le mettent en état de remplir complettement 1'attente de« „Phyficiens fur ce fujet.". £in du fecond Mémoire,  RE MARQUÉS SUR LE PRINCIPE EMPLOYÉ PAR M. AEPINUS POUR l'E XPLICATI q N DES AT T R A CT I O N S ÉLECTRIQUES E T MAGNÉTIQUES. PAR M. FAN SEINDEN, Profeffeur de Philofophie è Trmeker,   117 REMARQÜES sur ■ LE PRINCIPE EMPLOYÉ PAR M. AEPINUS POUR L'EXPLICATION DES ATTRACTIQNS ÉLECTRIQUES et MAGNÉTIQUES. §. i. fcD-'Ai expofé dans le Chapitre IV. de la troifième Seétion de mon Mémoire ( §. 89. feqq.) les Principes généraux d'Électiïcité & de Magnétisme, fur lesquels M. aepinus a bati le fyftème analogique de ces deux Forces: j'ai fait, dans ces §§. & furtout dansles notes qui y ont rapport, plufieurs reflexions fur ces Principes, fur leur juftefle, & fur la vérité du fyftème auquel ils fervent de bafe. Mon deffein n'eft pas de revenir fur ce fujet: je fuppoferai aótuellement ces Principes tels que 1'Auteur les a établis, êc je les admettrai dans toute leur étendue. §• a. J'ai fait-ausfi dans la cinquième Section de mon Mémoire (§. 130. feqq.) plufieurs remarques fur les attraótions élecfriques O 5 &  ai8 remarque3 fur le Principe fondamental & magnétiques, fur la diverfité des Loix que ces Forces fuivent a cet égard. C'eft dans ce point, que git, comme je 1'ai remarqué, le fort du fyftème de M. aepinus, & c'eft le feul fur lequel je me propofe de revenir, en juftifiant ce que j'ai avancé dans la note a du §. 134., que les calculs de M. aepinus m'ont paru fautifs: car je fens bien, que, quelle que puiffe être la jufteffe des remarques que j'ai propofées en différens endroits de mon Mémoire contre les Principes de M. aepinus, 1'application^ que M. steiglehner fait des calculs, fondés fur ces Princi pes, aux Faits, dans les §§. XXXV, LV 8c LXXIX. de fon Mémoire, & la conformité de ces calculs avec les effets que 1'Expérience fournit, doivent néceffairement frapper les Leéteurs, qui feront en conféquence très-portés a admettre 1'Analogie établie fur ce point par M. aepinus, fi j ene fais voir que cette conformité des Faits avec les calculs, n'eft pas ausfi complette qu'on 1'avancei que ces calculs font erronés, 8c ne fuivent pas legitimément des Principes propofés par leur Auteur. C'eft a prouver ce point que je deftine les reflexions fuivantes. Elles font tirées de 1'examen detaillé dont j'ai parlé dans la note * du §. 89. de mon Mémoire.  in Syfieme de M. aepinus. 5,19 J'adopterai pour cet effet tous les Principes, 6c tous les Calculs que M. aepinus a établis. dans les vingt - fept premiers §§. de fon ouvrage, 6c que M. steiglehn e r a adoptés dans les vingt - fept premiers %%. de fon Mémoire, pour ne m'arrèter qu'au cas fondamental, qui a lieu pour 1'attraction entre deux Corps éleftriques 6c magnétiques. Je fuppoferai ausfi que l'attracHon ou la répulfion des Fluides contenus dans les Corps, laquelle forme proprement 1'objet du calcul, entraine néceffairement ceile des Corps même, quoique cette fuppofition ne me paroilfe pas hors de tout doute, ainfi que je 1'ai dit dans la, note a du §. 134. de mon Mémoire. Enfin je fuivrai les expresfions analytiques de M. steiglehner, dont on trouve le Mé* moiré dans ce Volume, 6c dont je citerai les §§. en chiffres romains: les citations en chiffres ordinaires feront celles de ces Remarques pêmes. $. 3. Je fuppofe qu'on ait fous les yeux le $. XXIX. deM. steigeehner,ou ceux de M. aepinus qui y ont rapport. II s'a-r git d'examiner 1'action que deux Corps V 6c W (Fig. 6.) exercent 1'un fur 1'autre. M, aepinus confidère ces quatre Élémens: \°. La  420 remarques fur le Principe fondament al i°. L a force A, avec laquelle la matière propre du Corps V attire le Fluide du Corps W. a°. La force R, avec laquelle le Fluide du Corps V repouffé le Fluide du Corps W. 3°. La force a, avec iaquelle la matière du Corps W attire le Fluide du Corps V: enfin, 4°. La force, foit d'attraétion, foit de répulfion , avec laquelle la matière du Corps V agit fur ceile du Corps W, Sc qu'on nomme x: D'oü refulte la formule A—'K-ha + x: 8c pour 1'état naturel, A—R+« + * = oj A—R=o: 8c par conféquent x = — a. Tel eft le Principe fondamental de tous les calculs de M. aepinus: mais, qu'il me foit permis de le dire avec tout le refpeét dü a ce grand Phyficien, ce Principe ne me paroit pas jufte: i°. paree que 1'auteur a omis un Élément trés - effentiel: 8c i°. paree qu'il ne me paroit pas avoir employé les autres avec toutes les précautions requifes. J'examinerai ces deux points en détail: 8c pour pouvoir les traiter féparément avec ordre, j'avertirai que dans 1'examen du premier, je nommerai A 8c a les aétions qui refultent de 1'attraétion des matières propres des Corps fur les. Fluides, 8c des Fluides fur les Corps: favoir A 1'attraétion qui a lieu pour le Corps V, 8c a ceile qui a lieu pour le Corps W : définitions qui ne font pas pré-  4» Syfteme ^ M. aepinus. - aai- . précifement les mêmes que celles que nous venons d'énoncer d'après le §. IX. & que M. aepinus a données: mais on verra dans les discusfions du fecond point les raifons de cette différence, qui n'en apporte d'aiileurs aucune. aux raifonnemens nécelfaires pour 1'examen du premier. ■ §.4. M. aepinus n'a confidéré que 1'Aftion R du Fluide de V fur le Fluide de W, mais il auroit dü confidérer ausfi 1'action ( foit r) du Fluide de W fur le Fluide de V : car 1'action de ces deux Fluides eft réciproque j 6c étant réciproque elle eft plus forte qu'elle ne feroit fi le Fluide de V agiffoit fur le Fluide de W , fans que celui-ci put agir fur celui de V : elle eft la fomme des deux aétions particulières. Comme il s'agit ici-d'attraétions ou de répulfions confidérées d'une manière abftraite, on retombe dans les Principes généraux fur lesquels ces attraétions font fondées. Quand un Aftronome calcule Feffet qui refulte de 1'attraction du foleil fur la terre p. ex., il fuppofe la force d'attraétion du foleil (faifant abftraétion des diftances) égale a S-f-T, fiS 6c T font les maffes du foleil 6c de la terre, parceque 1'attraétion eft dans ce cas proportionelle a la maffe 5 6c que fi le foleil attire la terre avec la  aai remarques fur le Principe fondamentaï la force S, ceile -ci attire ausfi le foleil avec la force Tj ce qui revient au même, que fi le foleil, agiffant feul, attiroit la terre avec la force S -f- T (a). Le cas eft exaétement le même ici. Si le Fluide de V a une force R pour repouffer le Fluide de W, celui-ci aura ausfi quelque force r pour repouffer le Fluide de V, & c'eft la fomme de ces deux forces qu'il faut prendre. J'avoue que cê raifonnement me paroit de la plus grande évidence: 8c s'il eftjufte, il en refultera i°. que M. aepinus a omis un Élément effentiel, 8c que fa formule eft fautive: i°. que, même en admettant le quatrième Élément (*) de M. aep i n u s, point que nous discuterons tout - a1'heure, la formule devroit être, A + a — R r + x: 8c pour le cas de 1'état naturel, on auroit A— R = o, r — o, A + a— R r -Y- x = o : 8c conféquemment x = o 8c non x ——a. §. 5. On pourroit encore confidérer cet ob- (a) Seroit - il befoin de citer des autorités, pour ua Principe ausfi fimple: fi 1'on en reut, on n'a qu'a confulter le §. 1041. de labkégé d'Afironomit de M, j6 e la lande.  du Syfteme de M. aepinus. atg objct de la manièrè fuivante. L'aétion du Corps V, qui refulte de 1'Éleétricité ou du Magnétisme eft (§. IX.) A —R: ceile du Corps W eft pareillement a—r: ceile des deux Corps, entant que tels, eft x: donc 1'effet total de 1'aétion des deux Corps 1'un fur 1'autre fera A + a — R — r + x : Sc non A + a — R — # = o : 8c il én réfultera toujours x = o) 8c non x =—a. '§. 6. La conféquence qui refulte des calculs de M.aepinus (§. XXXI.) ,favoir que les Corps, entant que tels, feroient doués d'une force répulfive reciproque, 8c plus encore la confidération qu'un Principe de Phyfique ausfi univerfel pourroit être déduit, 8c peut-être uniquement déduit, d'une Théorie fyftematique, vraieou fauffe, fur 1'Élearicité 8c fur le Magnetisme , auroient feules pü fuffire, ce me femble, pour jetter du doute fur le Principe même, 8c pour faire un examen plus attentif de fa valeur. Ausfi la demonftration que M. aepinus donne de la formule A — R -+a-\-x — o ne fuit pas, même en faifant abftraétion des confidérations précédentes, des prémiffes qu'il avoit établies. Car, qucllcs étoient-elles ces prémiffes? Les mêmes que celles de la formule A —R (§■ IX.) favoir, que  ao4 Remarques fur le Principe fondament al que dans leur état naturel, les Corps magnétiques ou éleétriques n'exercent aucune aétion qui depende de rÉleétricité ou du Magnétisme. II falloit donc ausfi pour la formule A-\-a — R + .v, ne faire attention qu'a 1'action des Corps, fur les Fluides, 8c des Fluides cntr'eux, 8c nullement a ceile des Corps entant que tels. Ausfi ferois-je bien éloigné de conclure de la formule A — R 4- # —r + x = o, que j'ai fubftituée a ceile de M. aepinus, 8c de ceile-ci x=o, qui en refulte, que les Corps, entant que tels, rfexercent aucune action réciproque d'attraétion 1'un fur 1'autre: il ne faut pas traduire une expresfion Mathématique en langage Phyfique fans avoir égard aux Principes fur lesquels le calcul eft fondé: tout ce que cette expresfion x = o indique, c'eft qu'on ne confidère pas ici l'aétion des Corps entant que telsj qu'on en fait abftraction, 8c qu'ainfi elle fera zéro dans les calculs dont il s'agit, fans qu'il s'enfuive le moins du monde qu'elle 1'eft en effet. §. 7. Je me crois donc fondé a dire que le Principe fondamental des calculs de M. aepinus fur 1'attraétion 8c la répulfion des Corps magnétiques n'eft pas jufte, 8c que ce Principe, au lieu de A — R-Htf — * = o8c de  du Syfteme de M. aepinus, 225 de x — — a doit être A—R—a+r==o: quantité qui exprirne 1'effet total des attraétioris Sc des répulfions reciproques des deux Corps Sc par conféquent 1'efpace dont ces deux Corps fe feront approchés 1'un dé 1'autre, efpacequi fera =0 files deux Corps font daris leur état naturel. Mais, quelles idéés faut - il attacher aUx dénominatioris A Sc a: c'eft ce qu'il s'agit de faire voir, Sc c'eft le fecond poiht effenticl Sc fondamerital qu'il s'agit de tfaiter. M. aepinus fait üfagé du §. IX., dans lequel on a cohfidéré (Fig. 3.) 1'attraétion, (nömmée A) du Corps V fur une particule T de Fluide fituée a fa furface, Sc la répulfion R de la maffe dü Fluide fur la particule T: d'oü 1'on a cohclu pour 1'Etat naturel A—R = o. Mais, cette formule ne paroit pas pouvoir être appliquée ici dans le même fens: car il eft évident, Sc par la nature de rattraéfiori, Sc par les réflexions que nous avons faites dans le §. 4 Sc 5., lesquelles font également applieables ici, qü'il faut avoir égard aux quatre Elémens fuivans, indépendemment des deux R Sc r pour la répulfion. Car foit, (Fig. 6.) i°. L'aétion de la matière du Corps V fur-lé Fluide de W expriméc par a*, tome II. p a°. L*acr  i%6 remarques fur le Principe fondament al 1°. L'aétion du Fluide de V fur la matière de W exprimée par y , 3°. L'aétion de la matière de W fur le Fluide de V exprimée par t, 4°. L'action du Fluide de W fur la matière de V exprimée par z, on aura pour l'action totale des feules attractions, (x+y) + (.t + z), 8c pour 1'effet total (x+y )— R+ (t+z)— r. Or, x-Vy eft l'aétion totale de 1'attraétion du Corps V, ou ü 1'on veut, 1'efpace que le Corps W parcourrera en vertu de 1'attraétion, efpace qui depend 8c de l'aétion du Corps V fur le Fluïde de W, 8c de ceile du Fluide de V fur la matière de W ; car cc Corps W pris dans fa totalité avec le Fluide qu'il contient, eft attiré 8c par le Corps V , 8c par le Fluide de V, 8c conféquemment 1'efpace qu'il parcourt dépend de ces ceux élémens. La même chofe a lieu pour le Corps W, dont l'aétion totale eft / -f- z. Nous iïommerons donc A (= x +y) 1'attraction totale que le Corps V exerce : 8c #( = / + z) ceile qu'exerce le Corps W: 8c 1'on aui-a pour 1'effet total des attraétions 8c des répulfions A—K+a—r: comme nous 1'avous dit §. 4 8c 5 Or, voici en quoi ces quantités A 8c a différent de celles que M. a e-  du Syftème de M. aepinus; tof aepinus a nommées A & a, 8c quelle eft 1'origine de la mcprilé qu'il me paroit avoir faite en appliquant ici le §. IX. fans explication ultérieure. DA ns le §. IX. on a confidéré l'action du Corps V fur la particule T dé Fluide, laquelle repréfente ici le Fluide de W, 8c on I's nommée A: on voit que cet« A eft ici notrè x: mais on a eu tort d'appliquer ici cette formule, puisque dès qu'il y a deux Corps, il y a encore un autre élément, favoir,y, qui concourt a 1'attraction totale du Corps V : cet élément ne pouvoit être confidéré dans le Cas du §. IX., puisque le Corps W n'y exiftoit pas: 1'élement y y étoit donc zéro, au lieu qu'ici il eft réel 8c poficif: notre A eft donc tf-r-j', dès qu'on confidère l'action de deux Corps: il eft x, ou 1'A de M. aepinus, dès qu'on n'en confidère qu'un. 11 en eft de même de a: chez nous il eft =/-f-z: chez M. aepinus il n'eft que /, paree qu'il n'étoit que t dans le §. IX., ou 1'on ne confidéroit qu'un feul Corps, 8c comme il 1'eft chez nous dans le même cas. Mais, fi 1'on a pour 1'effet total x+y — K + t + z — r, ou A—R + «-r, 8c dans le cas de 1'état naturel A——r = o, a-t-on ausfi, comme dans le* calculs de Mv P % ak--  2i8 remarques fur le Principe fondamentaï aepinus & dans le cas du §. IX. féparément A—■R=o: Sc a — r = o? II eft aifé de s'en appercevoir: car il faut dans 1'état naturel que 1'attraction qu'un Corps exerce foit égale a la répulfion: or, fon aétion d'attraétion eft x~\-y ou A pour le Corps V , Sc t + z ou a pour le Corps W: on aura donc A — R = o: Sc a—r — o. /, - Nous entendrons donc toujours dans la fuite par A Sc a les fommes des aétions x+y & t-V-z, quoique M. aepinus n'entende par A Sc a que x Sc t: mais ausfi', s'il ne fait lui que R = #, r^=t, nous, nous faifons R = at+j/ Sc r = t+z: toutes les fois donc que nous dirons la force d'attraétion du Corps V fur le Fluide de W ou A, Sc ceile du Corps W fur le Fluide de V, ou a, il faudra entendre ces expresfions non dans le fens Aepinien, mais dans celui.que nous venons d'indiquer, favoir pour les fommes de x+y Sc de / -i- z (b). §. 8. (b) II ne fera pas inutile de faire voir, que les changemens que nous venons de faire aux idees qu'il faut entendre par les expresfions A & a , n'empéchent pas de faire ufage des Valeurs A j—; & ~ R—r, dont M. aepinus fe fert dans fes Calculs, & qui fe trouvtnc §. XXX. pourvu toutefois que Ton admette ces deus Piindpes établis par M. aepinus dans ce §. XXX. ic ks  du Syftème de M. aepinus. 129 §. 8. Ces deux points éclaircis, examinons quelles font felon ces Principes les attractions 011 les répulfions des Corps: je commencerai par le cas du §. XXXIII. 8c XXXIV. dans les notes a. & b qui y ont rapport, favoir . i°. que 1'arrradion d'un Corps M fur une quantité D de Fi ïide eft en raifon direék de cette mafte M , & de la quantité D : & i°. que les quantités de Euides des Corps font comme les maffes de ceux-ci, Principes que nous admettons aduellement, parceque noire but eft uniquement de faire voir que les calculs de détail de M. aepinus ne fuivent pas des Principes généraux qu'il étabüt. Ceci pofé on aura donc i°. L'aétion de la matière M du Corps V fur le Fluide D du Corps W, ou x, — MD. i°. L'aftion du Fluide Q du Corps V fur la matière m du Corps W, ou y , — m Q. 3°. L'aétion de la matière m du Corps W fur le Fluide Q de V , ou t, =- m Q. 4°. L'aétion du Fluide Q du Corps W fur la matière M du Corps V, out, = MD. Doncx+j, —A = MD-r-,*Q: t+z-a—mQ + MD: donc i°. A^nuur, y—r-f-z.: 20. puisque M D = m Q, on a x —y = t — z: & 30. puisque A — :< — o, a — r=zo: on a R— A = » = 1 x sa iy. La fuppofition de A rp Ft eft donc abfolu- ment la même, & les Calculs ne fouffrent aucun changement a cet égard. P 3  aso remarques Jur_ le Principe fondament al dans lequel un des Corps V eft pofitif ou négatif, 8c 1'autre W , dans fon état naturel. . En fuivant pas a pas ks Eïémens qui concourent ici,.on aura (Fig. 6.). i°. La force attra&rice du Corps V fur k Fluide de W = A : a°. k force répulfive du Fluide de V fur k Fluide de W, \q • 3°. la force avec laquelle la matière du Corps W attire le Fluide de V, —4°. a quoi il faut ajouter, a mon avis, ia force avec laquelle le Fluide de W repouffé k Fluide de V, favoir ^j£)r, 8c 1'on aura A_(Q±£)R u (Q±^a . (Q±l)r\ Q Q Q ce qui, a caufe deA — R = o, a —. r = o (§. IX.),, fe reduit a ± i*- ± ^ ± mais on a §• XXX., a = A = R : donc |* = f|>. & il refte + ^ (O, Sc non une (c) J ai dit note (£) que le changement que nous avions fait aux idees entendues par les expresfions A & a n'apportenr aucun changement au calcul: pour en donner un exemple, je vais refaire le calcul de ce §. en me fervant des 6 Élémens énoncés dans le §. 7., & des fubftitutions que la note b permet. i°. L'aétion du Corps V fur le Fluide de W fera x. a°. L'ac-  du fyftème de M. aepinus. 23* une force égale a zéro, comme M. aepinus le prétend. Selon nous, le Fluide du Corps W , bien lom de n'être pas affecté par l'action du Corps V, fera repouffé, fi le Corps V eft pofitif, & attiré s'il eft négatif. Examinons ceci avec plus de foin. Remarquons d'abord que la force avec laquelle le Fluide du Corps W eft re- pous- i°. L'aétion du Fluide de V fur le Corps W fera, au .. , y (q ±1) , iy- lieu de y , —— , ou j — q 30. L'aétion du Corps W fur le Fluide de V fera, aü t (Q+i) 1 qt lieu de t, V ~ 011 i ± ±^ 4®. L'aétion du Fluide de W fur le Corps V fera z 5°. La répulfion du Fluide de V fur celui de W fc- (Q+«) R R+qR ra , au ueu de R, : ou, —• 6°. La répulfion du Fluide de W fur celui de Vfcra, q — q q r au lieu de r, r , ou , r + u - V La fomme totale fera donc ?: +j+'+s R — r — o: donc la quantité fe reduit a Si 7 ? Mais, 1 note i>) donc on a + ■'- + ? r 4I +. ? '. ,a ré lfion eft donc la q q mèthe que par le calcul fait dans ce §. P 4  $$3> Remarques fur le Principe fondament al pouffé ou attiré par le Corps V, favoir ±-3S eft exactement la même que ceile du §. X. f| ce n'eft qu'ici 1'on a fubftitué r pour R, a caufe que le Fluide agit a une diftance différente: & ce cas eft bien fimple, car on auroit pü parvenir au réfultat du §. précédent fans aucun calcul, & fans autre raifbnhèmènt que celui-ci. Le Fluide du Corps V eft repouffé par celui du Corps W, & il eft attiré par la matière propre de ce Corps: mais, ce Corps étant dans ion état naturel, Tattraétion eft é»ale a la répulfion ( §. IX. ), & par conféquent le Fluide de V n'eprouve aucune aétion de la part de celui de W: mais, comme le Fluide de W eft repouffé par celui de V & attiré par le Corps V, & que cette répulfion eft plus grande ou plus petite que cette attraétion, felon que le Corps eft pofitif ou négatif, il s'enfiiit qu'il y aura une aétion réelle, laquelle fera ■4- en vertu du §. X. §• 9, Ceci pofé, j'-en appelle a 1'Expérience. Je concède a M. aepinus qu'un Corps ne fera, ni attiré ni repouffé, tant qu'il refte dans fon état naturel mais, felon la formule, un Corps dans fon état naturel, approche d'un Corps négatif ou pofitif, doit néces- faif  du Syfième de M. aepinus. 133 fairement refter toujours dans fon état naturel, puisque les forces qui pourroient 1'en faire forr tir font égales a zéro, felon fa formule. Or, cette conféquence eft direétement oppofée a 1'Expérience générale, 8c en particulier aux belles Expériences de M. aepinus luiméme, qui a prouvé le premier que tout Corps convenable, placé dans 1'Atmosphère d'un Corps éleétrique ou magnétiqüe, devient éleétrique ou magnétiqüe: 8c fi cela eft, il eft évident que les forces qui le rcndent tel, ne font pas nulles, comme elles devroient 1'être fuivant la formule de M. aepinus., mais réelles, telles que notre formule 1'exige, qui d'aiileurs eft conforme fur ce point a 1'Expérience : car, fi le Corps V eft pofitif, le Fluide de W fera repouffé, c. a. d. que ce Corps, ou du moins fa partie intérieure deviendra négative: 8c pofitive au contraire fi le Corps V eft négatif: or 1'on fait que 1'extrémité d'un barreau de Fer W préfentée a un Aim int V , devient auftrale ou boréale felon que 1'Aimant V eft boréal ou auftral: ce qui a lieu femblablement en moins ou en flus pour rÉleétricité. §. 10. Mais, dira -1 - on, la formule .f 7q indiqueroit que le Corps W eft repousfé fi le Corps V eft pofitif, ce qui eft contrai- 1? 5  '134 Remarques fur le Principe fondament al re a 1'Expèrience. II faut rcmarquer, a cet égard, que la formule ne traite que de la répulfion ou de 1'attraélion des Fluides, contenus dans les Corps, Sc non de ceile des Corps mêmes, laquelle ne fuit de ceile des Fluides, que pour autant qu'on veut fuppoiér que le mouvement de ceux-ci entraine néceffairemcnt celui de ceux-la: ce que M. aepinus paioit fuppofer comme un axiome, Sc fur quoi j'ai déja propofé quelques doutes dans la note a du §. 134.. de mon Mémoire. 11 faut d'aiileurs confidérer ici une doublé aétion: la première par laquelle le Corps foit de fon état naturel pour devenir pofitif ou négatif, Sc cela avec la force — ^~ (d); la ae. par laquelle ce (d) Cette force efl la même que ceile que M. ae pikus a trouvée dans fon §. 108. On dira peut-être, comment a-t-il pu établir cette force, pusque felon tri ( §. XXXIII.) un Corps dans fón état naturel, ne fauroit éprouver aucune aétion de la part d'un Corps pofiiif ou négatif? C'eft je crois par une méprifc dor.t nous avons indiqué la fource dans la note b. M aepi. ' n R nus fe fert du §. XI. , tu' donne en effet — -—, mais . - ij V fuivant quelle hypothefe ? Suivant ceile qui n'admet <]ue deux forces qui agifTent fur la particule T (Fig. 3. ")' )< formule qui ^ fére, nori feulement cn grandeur de ^j^' établie par M. aepinus, mais encore, en ce que cette force ne fera attraétive qu'au cas que dR(iq + Q) \ fDR, oud(iq + Cl) \?D: mais fi d (i q + Q) = q D il n'y aura pas d'aétion: & fi^(a« + Q) X qD ilyau- fa répulfion. Soit q = 2, d— 2: on au- n p ra, — (12 + Q) \ = \ 2J? : & par tant p K n n l i + n\ z= \p-, fi p. ex. » = o- 8c^>==44 on aura o=2:^= P-: 8c a + » = : donc l'aétion feroit nulle: 8c fi »=a: p=5, on auroit ^ = 2 8c = 2,8ca+w\/>: * 5 il y aura donc répulfion: or, qui démontrera qu'il eft imposfible que 1'excès du Fluide dans un Corps foit la moitié du Fluide naturel, Sc qu'un autre Corps ait perdu la cinquième partie du fien? En ce cas pourtant il y aura répulfion : mais 1'Expérience donne trés - certainement toujours une attraétion pour ces cas: voila donc une nouvelle contradiction entre ces Principes 8c 1'Expérience. §. 14.  du Syjleme de M. aepinus. 241 §. 14. Le cinquième cas général eft celui dans lequel les Corps font eii partie pofitifs 6c tn partie négatifs, felon le §. XLII. Fig. 8. Soit la partie VC pofitive, BV négative ; & foient les Corps I & R pofitifs: il eft' clair qu'il n'y aura qu'a fe fervir des formules qüe nóus venons de donner. i°. Lè Corps pofitif I, qui contient Pexcès de Fluide d au deffus de fa quantité naturelle D j fera repouffé par la partie V C avec la force — £RCQ+£^+fRCD + rfw. QJ) . I: \ o°. L e même Corps I eft attiré par la partie négative BV, dans laquelle nous fuppoferons un defaut de Fluide u & la force répulfive R' au lieu de R, avec la force ^-Qf/R' + sDR' + i» d'R' en fubftituant dans la formule du §. lï, — « au lieu de q : R', au lieu de R: l'aétion totale fera donc , -Cv/R+aDR'-f g^/R-iRfO-fy)-?R(D-nQ==s QD *Qd(R' + R)-id{ R?-R'«)-D'*R "RQ. j QD. Si 1'on défiroit la force de la partie négative V B fur le Corps pofitif K, on auroit «_ Q^(R-hR)-a^(R'?-R»)-Df>R'-/*R> II. QO t ïome lï. Q ear-  aix- remarques fur le Principe fondamental expresfions qui font tres^différentes de celles de M. aepinu s (§. XLI1 8c XLIIl)mais qui admettent les mêmes modifications, quoique ce ne foit pas avec la mème égalité, ni pour les mêmes hypothèfes. §. 15. Si 1'on fuppofoitle Corps I dans fon état naturel, on auroit d=o: 8c par confé- , r r ■ DOR —«R') quent la force feroit -7 —— , rc- pulfive (g~) 8c non nulle, comme M. ae pipi nus 1'établit §. XLIV.: cas auquel il faut' appliquer les réftexions faites gi- deffus §. 9. 8c §. 10. On auroit de même pour la force de la partie V P fur le Corps K, fuppofé dans fon , , D(?R' — «R) T , état naturel, ——— . La conclu- fion de M. aepinus eft donc ici contraire a 1'Expérience. §. 16. D f« R « R'\ (g) Cette formule, q7T" ou' — 2~ -f ~ eft la même que ceile du f. 7., favoir ia fomme de la répulfion de la partie V B , exprimée dans le §. 7. par ^ & de 1'attraétion de la partie VC, exprimée par la même formule: fi 1'on fuppofe le Corps V négatif, ou -— d au lieu de -f d, i\ fi 1'on fubftitue R' & « au lieu de R & d, paice qu'il s'agit Üe dütances & de quantités différemes.  ia Syfième de M. aepinits. a^j §. 16. Si les Corps I 6c K étoient négatifs , on auroit — d au lieu de -f- ^: 6c les for«mules feroient , pour le Corps I R f£R') — (D+O (ax-t bx")9 formule beaucoup plus compliquée que ceile de M. aepinus (§. L1V-) tnais qui indique également une répulfion» §. 18. La formule que nous venons de doener nous éclaircira les différens cas qui pes-  du 'Syftème de M. aepinus. i\$ peuvent avoir lieu dans 1'attraction des Corps, foit éleétriques foit magnétiques, 6c dont M. aepinus a traité au long dans le Chapitrc fecond de fon ouvrage. Nous en parcourrerons tous les cas principaux. Supposons donc (Fig. 9.) ua Corps pofitif DEO, qui contienne, outre fa quantité naturelle de Fluide D, un exces c: dès qu'on en approche le Corps ALMN, que nous fuppofons coërcitif, 6c qui contient la quantité naturelle de Fluide Q dans chacune de fes parties B M 6c BN; ce Fluide, étant repouffé par le Fluide de OE, deviendra plus rare dans la partie B M, 6c plus denfe en N B : par conféquent, en employant la formule du§. 17., on aura a négatif, b pofitif: d} 6c conféquemment x 6c x' égaux a zéro, car on fuppofe que la partie EP n'exiffe pas: en Enfant ces fubftitutions on aura —Qf(R + R') —DbR.—akRt + a«fR.+ «DR Qk): mais ici 1'on a, —a = + b, a caufe que le Fluide qui fort de B M, entre dans N B : faifant encore (/; \ Si 1'on reduit cette expresfion fous ln forme de ceile du §. 14., on aura, — Q c ( R~f- R') — ?.c(b R'— Ra) — D (b R' — a R ), qui eft exactement femblable a la for-, mille N°. II. du dit. §., 8c cela fe doit, car le cas eft le meme. Q 3  £4-6" remarques fur le Principe fondament aï core cette fubftitution on aura — Q f (R -f- R') 4- C^iac + a D) (R— R) formule dans laquelle le fecond terme eft pofitif & le premier négatif, & qui eft bien différente de ceile que M. aepinus a donnée (dans fon §. lil. ia H3-)> favoir de ac (R—R). §. 19. Soit dans notre formule a — 2- - m 1 = P-, êc remarquons d'abord que m ne fiiu- roit être K 1: puisque fi én '== i, a = Q & qu'il ne fauroit fortir de la partie A M plus de Fluide qu'elle n'en contient: mais n peut avoir, au moins in abftraffo, une valeur quelconque. Subftituant dans la formule du §. précédent les valeurs indiquées- pour a & c, on aura,Q D (R+ x — ni) — R'(?»-f/z + a)^= QD(R^-R(>-f a) — /»(R+ R') ): d'oü il refulte i°. que plus m eft grand , le refte étant égal, c. a. d. moins lc Corps A N'eft tiré de fon état naturel, & plus il eft facilc qu'il y ait répulfion; i°. que fi m — 1, auquel cas la partie A N eft entièrement évacuéc «de Fluide, & la partie OB en contiendra ie «doublé de ce qu'elle eontenoit., on aura ■QD (R.»4-i—R'.bt 3), cas dans lequel il feroit encore posfible d'avoir répulfion, & dans  du Syjïème de M. aepinus. C147 dans lequel il y en auroit toujours fi R (n -f- 3 ) ^R(»+i): Sc il eft aifé de faire voir, puisque m ne fauroit être fraéfionaire, que fi R' (#-'r3 ) ^ R (» + 1 ) on pourroit avoir fouvent R ( » +a — w ) rx R' (m -f- » + a) (i), <5c qu'ainfi il y auroit fouvent répulfion , quoique 1'expérience fouhiilfe toujours attraétion. Combien ces formules, déduites légitimément des hypothèfes de M. aepinus, ne s'écartent - elles donc pas du vrai ? Et il n'eft que faire de calcul pour prouver que la répulfion doit prévaloir ici la plupart du tems: car le Fluide c repouffé le Fluide a Sc conféquemment le Corps A N : Sc 1'attraction ne fauroit prévaloir avant qu'une grande partie de ce Corps ne foit affez évacuée de Fluide pour que ia matière propre du Corps attirant le Fluide de OE, ouf, puifle vaincre la répulfion du Fluide c fur le Fluide b, retiré vers CN, Sc qui, s'il n'agit plus fortement a raifon de fa concentration, agit d'autre part plus foible- ment (i) Car, fiR'(» + 3) \ R (i+ O™ a» R'(*4" 1) V Rb car R' 'x. R: & conféquemmtnt R' O+2. ) V R ; n - m) : or fi 1'on avoit m R' ou ou "*£ 1 R, on auroit ausfi. R' (n-\-m + i) \ R(« — >»+ 0: le cas de m R' 5= ou N i R pourra arriver dès que m ra ^ s; ce qui pourra arriver fouvenx. Q 4  ^4.8 Remarques fur le Principe fondamental ment a raifon de fa diftance: Sc il faudroit que eet affoibliflement fut plus confidérable que le renforcement qui refulte de la concentration, Mais nous verrons dans un moment combien ces fuppofitions s'éloigncnt du yrai. §. <£o. O ut re les ronfidcrations précé? dentes, il en eft encore d'aütres qui font voirévidemment, combien les hypothéfes emplor yées par M. aepinus font pep propres a. fournir des formules qui nous éclairent fur les Loix d'attraétion qui doivent avoir lieu, en même tems qu'elles font contraires aux faits. l°. Les quantités m Sc n dépendent tellement 1'une de 1'autre, que fi n diminué ou augmente, m doit ausfi diminuer qu augmenter, mais quoiqu'on fache que m ne peut der venir plus petit que 1'unité, on ignore jusqu'oii Sc en quelle proportion cet accroifiement ou cette diminution peuvent avoir lieu. P. ex. *ï»=3j Ca. d. fii= B Sc fi alors 7»=<5, 3 " * pü«== ~ Q, cas auqitel il y aura répulfion, Sc ce cas ne paroit pas imaginaire, qui dira que fi n = z p. ex. m pourra devenir 4 p. ex., cas auquel il y aura encore répulfion: Sc que fi n == i, m pourroit devenir 1, cas auquel il posfible qu'il y eut attraétion, quoiqu'on ne  da Syfième de M. aepinus. 2,49 #e fvuroit 1'affurer, a caufe qu'on ignore les relations qu'il y a entre R & R'. i°. Quand le Corps MA s'approche de OE, »ü diminué , ou a augmente , mais on ne fauroit dire fi m peut asfez diminuer par-la, Sc R. Sc R' obtenir la relation neceffajre (§. 19.) pour qu'il y ait attraction. 30. M. aepinus fuppofe dans fes calculs que la force du Fer pur, ou d'un Corps dans fon état naturel, placés pres d'un Corps magnétiqüe ou électrique OE, depend uniquernent des quantités a Sc b du Fluide déplacé : Sc qu'ainfi la force de B N feroit ici egale a ceile de B M, a caufe de — a = -h b: il fuppofe encore partout que la ligne B L, qui fépare la partie négative de la pofitive, refte invariablement la même, de forte p. ex. que quand même A N s'approcheroit de OE, les parties AELN Sc CBLM refteroient de la même grandeur, Sc chacune égale ii la moitié du Corps (comme il paroit par la fijppor fition du §. LXXIX.) deux articles abfolument contraires a 1'Expérience: car la parti? B M eft toujours plus petite que la partie B N, c. ad. que le Centre magnétiqüe K, ou le point neutre de Milord mahon(^), s'il s'agit ( k) J'ai dit un mot de ces Expériences dans la nuted Q 5 d"  2-53 Remarques fur le Principe fondament al s'agit d'Electricité, eft toujours plus pres de AM que de C N, 6c d'autant plus pres que la partie B M a plus de force & que la partie B N en a moins j ou que le Corps A N s'approche davantage du Corps OE: Enfin chaque tranche de la partie B M a toujours pluï de force , que chaque tranche correspondente de la partie B N 6c chaque tranche de la même partie a d'autant moins de force qu'elle s'approche plus de BL, ce qui eft entièrement oppofé a ce que M. aepinus fuppofe, que les quantités a 6c b font diftribuées uniformcment dans les parties B M 6c B N, 6c que par conféquent tous les points de chacune de ces parties ont une force égale, 6c ne différent en énergie qu'a raifon de leur différente diftance du corps B E ; fuppofitions dont Terreur ne fauroit manquer d'influer fur la vérité d'un calcul précis. Les véritables formules , légitimement déduites des hypothèfcs 6c des principes généraux de M. aepinus, fournisfent donc des Loix oppofées a celles qui fuivent des formules de ce Phyficien, 6c a cel- du §. zoo. de mon Mémoire; mais il faut en voir les détails dans les §. 150-179 des Principes d'£kc~lricité de jdilord Mah ON,  du Syjleme de M. aepinus, o®! a celles que 1'Expérience fournit. D'ou il refulte que la conformité qu'il a cru trouver entre fes calculs & les Expériences, détruk fes principes , bien loin de les confirmer. §. 21. Si nous fuppofions en fecond lieu le Corps DE négatif, il n'y auroit qu'a faire e Sc b négatifs dans la formule du §. 17 , 8c a pofitif: fuppofer enfuite a = b, 8c 1'on auroit (R + R') + 1 (ac —■ aD) (R_R)5 formule qui eil Sc qui doit être la même que ceile du $. 19, après y avoir fait b Sc c négatifs 8c a pofitif. Or, quoi^ que cette formule indique la plupart du tems une attraétion, a caufe du feul fecond terme négatif (car c eft toujours ^ ou au plus = D), elle peut cependant indiquer ausfi une répulfion , tandis que 1'expérience indique toujours une attraétion. La formule de M, aepinus eft ac CR — R') la même que ceile du §. 19., Sc qui indique toujours une attraétion (/). §. 11. Pass ons au troifième cas, celui oü 1'on préfente 1'un a 1'autre deux Corps qui .(/) V. AEPINUS $. UO- 120,  oga rsmarques fur le Principe fondamental qui ont le même genre d'Éleétricité oude Magnétisme, qui font 1'un & 1'autre, ou pofitifs, ou négatifs. Si on les fuppofe tous deux pofitifs, nous retombons dans le cas du §. LXXIX. fur lequel nous ferons quelques reflexions <^m). \ S u v v o s o n 8 que ces corps aient S Sc q pour exces de Fluide t Sc par conféquent que 5 ^ Sc - q foient les exces pour chacune des parties Ö E , EP, B M , B N , car M. aepinus fuppoie les deux parties d'un même Corps égales entr'elles, fuppofition que nous avons examinée dans le §. ao : qu'on approche ces Corps 1'un de 1'autre: les Fluides en O E Sc B M fe repousferont, Sc par cette répulfion il y fortira de O E Sc B M une partie des exces ii 8c l q, qui entreront dans EP Sc B N, de forte qu'on aura c = i f — ê: d=±} + (: az=Lq — C} \ — 3 1 "f- C , quantités a fubftituer lelon M. aepinus dans la formule du §. LIV * 8c felon nous dans ceile de notre §. 17. On peut avoir, dit-on, oü c négatif, dn a négatif, ou * 8c c négatifs a la fois. On explique de plus par cette formule d'oü vient que la ré- (m) V. ali pin bs §. 119-130,  du Syfième de M. aepinus. ' :K\q + b) dx(Q+b) ladernière parcie, la négative, exprimera, comme cela fe doit, felon le §. n , h répulfion des deux parties NR, EP: le premier terme pofitif exprime 1'attraétion de la matière propre de N B fur le Fluide EF, & 1'autre ceile de la matière propre d' O E fur le Fluide N B: car cette matière eft proportionelie aux quantités naturelles ' de Fluides Q & D, (§. xxx.)  du Syftème de M. aepinus. 257 §. 04. Remarquons enfin, que fi c Sc a font négatifs, b «Sc d pofitifs., Sc s'il y a attraétion alors, il y aura attraétion entre deux Corps, qui fe prefentent leurs furfaces contraires, mais négatives, tandis qu'au commencement de 1'Expérienee ces mêmes Corps, prefentés ainfi 1'un a 1'autre par les furfaces contraires, mais pofitives, fe repouffoient. Mais fans nous arrêter a d'aütres reflexions que ce même fujet nous fourniroit, je remarquerai enfin que le cas ou a Sc c font négatifs a la fois, me paroit plryfiquement imposfible. Car puisque c devient négatif, il faut qu'il le devienne par 1'effort de a, dont la puiffance doit vaincre ceile dc d: jl faut donc que car alors la partie pofitive BM rer pouffe une partie du Fluide de la partie négative E O dans la négative EP, 6c O E en attire de la partie pofitive N B dans la pofitive B M. 11 faut donc faire en ce cas d 6c c négatifs dans la formule du $. 17, 6c 1'on aura c R (Q + a) -h c R (Q — b) + dx (Q + a) — aR. (D — O tx'W. (D —rf) —< (D — e) — ax (D — d)+ dx' (Q + £) formule, qui indique également attraétion 6c répulfion, 6c dans laquelle il eft difficile de comparer la grandeur des termes pofitifs 6c négatifs. (/) V. Aepinus §. 1315-143.  du Syfième de M. aepinus. q.59 gatifs: mais 1'Expérience donne toujours 1'attraétion , au contraire de cc que fait la formule. Au refte, ce cas eft un de ceux que M. aepinus n'a pü définir exaétement par fes formules, qui laiftent indécis, s'il y aura attraétion ou répulfion 5 Sc il lui a fallu recourir a 1'Expérience pour décider ce point capital. §. 16. Pour fuivre pas a pas les principaux cas expliqués par M. aepinus, jepasfe aceux qui concernent particulicrement 1'Aimant (q). Soit A N (fig- 9.) un Aimant dont le pole B M foit le pofitif, B N le négatif. Soit D P un morceau de Fer pur, approche de 1'Aimant. Le Fluide a repouffé lc Fluide de O E en E P, Sc par conféquent c fera négatif, d pofitif: ce qu'il faut fubftituer dans la formule du §. 17, ainfi que b négatif: mais a caufe que la quantité du Fluide magnétiqüe eft invariable dans le Fer Sc dans 1'Aimant, on aura le défaut b égal a 1'excès d: faifant donc dans la même formule a = £, d — c, on aura, toutes reduétions faites; Qc («) V. Aepinus §. 148- 151. R %  tlóo remarques fur U Principe fondamental Qc(R. + R') + ca (aR+a#')+«D(R'+*') ~-Qc(x+x') — ca (aR-i (R+x) formule qui peut être pofitive, négative, ou nulle, puisqu'il y a des termes négatifs qui furpaifent leurs pofitifs ccrrcspondans: car R x, ou R', ou x': R"ii. x': x ^ x'. La même chofe a lieu pour la formule de M. ae? pinus, qui eft (R—R'—x—*'). Or la Théorie n'enfeigne pas directement fi *— x KR—R', quoique M. aepinus allêgue des raifons tres - plaufibles pour le faire croire f>): auquel cas la formule de ce Phy- fici- (r) M. aepinus déduit ces raifons de ce que la Courbe qui exprime les répulfiens a différentes diftances devroit avoir un point de rebrouffement, fix — x' n'étoir pas toujours \ R—R': or, il conclut de la nature même des forees répulfives qu'il n'eft pas vraifemblable que cette Courbe ait un pareil point; & de 1'Expérience qu'elle n'en a pas , puisqqe 1'Expérience n'indique ja-j mais aucune répulfion pour ce Cas. Nous tacherors de éonner une autre preuve fimple que R«~R' doit toujours être \ x-t-x'. Remarquons d'abord, que R, R', x, x' indiquent les répulfions a différentes diftances: z°. Que les diftances pour *8c*'font plus grandes que pour R & R': 3°.Que Ja différence des diftances pour x & x' eft la même que ceile des diftances pour R Sc R'. Cela pofé foyent les  da Syftème de M. aepinus. a5ï ficien devient pofitive, comrhe 1'Expérience 1'exige: mais il n'en eft pas de même de la iiotre: car fix — x' V R — R' on aura bien x + R' V R -f- x': & par conféquent le fecond terme négatif plus petit que fon correfpondant pofitif j mais le dernier terme refte négatif: Sc conféquemment a prendre les chofes in abfirdcto, rien n'empêche qüe la répulfion ne foit posfible: ainfi la formule n'eft pas d'accord fur ce fujet avec 1'Expérience. I l eft aifé de voir, que fi la partie BM de 1'aimant etoit fuppofé négative, Sc BL pofi* tivc. kt diftances pour R Sc R', D 8c D+d: pour x 8C x', mD èc mD + d: fuppofons que les répulfions foyent en raifon invcrfc de la puiuance n des diftances: Sc 1'on i i . i aura R S= D ,= R' = -jj + ' * = ~;n ; x'^mJ+d? : &P«tantR —R'es (D+d)n - Dn . & _ ,^ (wDjt- ^"_- «D» Dn.~(DT^' -(»D)»(.D + ij» " or il eft aifé de voir que . 1 ; X ut n i ^n (D + 4,n •* CwjD-4- /"-«Dn —TT^ r; 77i: puisque le denominateur de la fe- conde fraétion eft plus grand par rapport a fon numérateur, que le dénominatenr de la première par rapporï a fon numérateur. On aura donc R — R' ^ x — x'. R 3  i6i remarques furie Principe fondamentat tive, la partie O E du Fer feroit devenue pofitive, & EP négative/ Sc qu'ainfi on auroit eu la même formule, mais dont tous les termes auroient changé de figne. §. 17. L e fecond cas eft: celui qui fuppofe deux Aimans tournés 1'un vers 1'autre par les poles amis (s): foient donc a Sc d pofitifs, b Sec négatifs: mais, dès que ces Aimans approchent 1'un de 1'autre, la partie OE attirera un peu du fluide de BN dans BM, Sc 1'on aura au lieu de a, a + d: Sc au lieu de b, b — b': de même la partie B M fait refluer du fluide de O E dans E P: on aura donc au lieu de — c, — c — c' Sc de d, d + c: ce qui étant fubftitué dans la formule du § 17: & faifant enfuite, comme il a été dit dans le $. précédent, b = «, d = c, on aura Cd\K-R-J) (/D + 'D) expresfion, dont le dernier terme eft négatif, le premier pofitif, Sc dont le fecond peut être négatif ou pofitif} pofitif, fi p. ex. on avoit aR (t) V. aepinus § 173.  du Sjfïmè & M. AëpiNus.. 263 4r + zx' X aR' rF a*. Or, s'il eft vrai, comme il' eft au moins très-probable (§.a6.), que R — R' x — x': il fera vrai ausfi. que R+ x' \ R' 4- x: & le fecond terme fera pofitif: cependant toute la formule pourroit être négative, a caufe du dernier terme négatif. On ne peut donc pas dire que la Théorie foit conforme a 1'Expérience, ou que ceile - ci puifle fervir a établir ceile - la. La formule de M. a e pin us eft Ca + d) Cc-'rc') (rTTR _ x — *'.)> ¥\ n'eft conforme a 1'expérience qu'en fuppofant R— ". S 4  III. m* moi re. SectionI. De y refte fuspendue a peu pres comme de la limaille de Fer, qu'elle perd alors fa force d'exciter la commotión, force qu'elle recouvre de nouveau fi 1'on repand de la limaille dans 1'eau (k). Or, les commotions que ce Poisfon produit, font aétuellement attnbuées, presque par tous les Phyficiens, a fon-Éledricité naturelle. Qui ne voit donc pas la dépendance mutuelle de ces deux Forces, & leurs rapports alternatifs dans leurs aétions % io°. L a communication dü Fluide éleétrique convient en beaucoup de points avec ceile de la Force magnétiqüe, tant pour ce qui concerne la communication prompte & inftantanée, que parcéqu'il n'eft pas néceffaire que les Corps foyent mis en contact [pour acquérir cette force] (i): Les deux Forces s'exercent réellement le plus efficacement felon la longueur: même, 1'attraétion dü Fer par 1'Aimant a une trés - grande reifemblance avec! les Phénomènes des Corps éleétriques, auxquels on (k) Confultcz fur ks Expériences deM. schilhn© le §. 228 de mon Mémoire. (/) Confultez le §. 250 &,les fuivans de mon Mémoire, & les §. 80, 84, 85,-86 'de celui deM.siEi^ i. £ H N £ R.  F Analogie de VÈUBricitê 13 du Magnétisme. a8i on en préfente de rion-éleétriques. Or, eorame les effets de rÉleétricité conviennart fi fouvent avec ceux de 1'Aimant, qui croira que celui-ci n'aura pas ausfi un même genre de caufe capitale pour Principe? n°. J'ajouterai, pour mieux confirmer ceci, les Expériences que M. george schmidt, célèbre Mecanicien de la Cour a Jena, homme ausfi verfé dans la théorie'que dans la pratique, a fait connoitre en 1773 dans la Defcription de fes Machines éleblriques: ces Expériences font tirces d'un Manufcrit particulier, qui étoit joint a cette defcription. j'en vais faire 1'application a mon fujet. i°. L'auteur affure que toutes les Aiguilles d'oscillation, qu'il a préparées pour fes Machines éleétriques, ont acquis par rÉleétricité une Eorce magnétiqüe, fans qu'elles eusfent été préalablement paffées 1 fur 1'Aimant: elles indiquoient néanmoins toujours la direétion du Méridien. Mais en quoi 1'Éleétricité contribue-t-ilau Magnétisme (£)? i°. Ie (4) Ces Expériences fe trouvent a la p. 13 de la feconde Edition du Traité deM. schmidt, intitulé Ei[chrcibung einer Eleelrijir - Mafchine; Birlin 1778 : 4*. 11 a'elt par doutcux que cette Aiguille n'ait été de Fer, S 5 ™  c8a III. mémoire. Section I. Be a°. I l a fouvent fait d'une lame de laiton ronde une étoile a dix pointes, au milieu de laquelle il a appliqué une chappe, afin de la pouvoir placer fur un ftile pour 1'éleétrifer. Au premier tour de Plateau, 1'Auteur s'appergut dans 1'obfcurité qu'il n'y avoit que deux rayons de 1'étoile, ceux qui étoient les plus proches du Nord & du Sud, qui préfentoient un écoulement de Fluide éleétrique; & que de plus, en éleétrifant fortement on pouvoit a peine obferver une lumière fenfible aux huit autres rayons. Cette Expérience me parut lï fingulière, que je la repetai encore le même jour que je lus 1'ouvrage de M. schmidt, & cela au moyen d'une Machine éleétrique faite par ce Mécanicien: je la trouvai réellement ainfi, au grand étonncment de tous ceux qui étoient préfens. N'a-t-on donc pas ici même la direétion magnétiqüe ( /) % 3°. On ou de Fer-blanc, quoique cela ne foit pas dit exprefiément: & il eft évident qu'elle a pü devenir magnétiqüe par les opérations requifes pour la conftruire, ou par fa fituation même, comme M. hemmm 1'obferve fort bien. M. schmidt remarque encore, que cette Aiguille tournoit toujours de la droite a la gauche, & qu'il n'a vu le contraire que deux ou trois fois. (/) M.'schmidt remarque de plus, que s'étant ap- percu  f Analogie de l'Éleblricité £3? du Magnétisme. 283 30. O n fait que 1'Aiguille aimantée devient irréguliere fous PÉquateur, c: a: d: qu'elle s'incline dans une direétion perpendiculaire au Méridien; mais que, dès que le Vaiffeau s'éloigne dérechef de la Ligne, 1'Aiguille fe rétablit dans fa première fituation. Or, qu'y a-t-il de plus conforme a des idéés raifonnables, fi non, que 1'Aiguille foit rendue éleétrique [dans ces parages], & qu'elle doivc par conféquent être un peu changée dans fa direétion par 1'extrème chaleur du foleil qui y brule direétement (w) ? M. schmidt a dér percu dc ces Phénomènes, il cefla d'éleétrifer, & qu'il recommenca plus de dix fois: 1'effet fut toujours la jnême: ainfi, ajoute-t-il, on a donc des raifons plaufi,,bles de eroire que le Fluide éleétrique a quelque analogie avec le Fluide magnétiqüe: & peut-être pour,,roit-on expliquer paree Principe 1'adion de 1'Air fur 9,le Cqrps animal". M. hemmes obfervé tres-bien. que ce Phénomène a du fon prigine a des caufes accidentelles qu'il eft facile de faifir, 6c de quelques uncs desquelles il fait 1'énumération. (w) J'avoue que je ne connois aucune obfervation de ce genre , 6c il feroit a fouhaiter que 1'Auteur eut cité fes autorités. U eft poffible qu'une agitation irréguliere ait eu lieu par hazard , mais certainement le fait n'eft pas conftant fous 1'Équateur, comme il 1'eft par ex. i la Baye de Hudfon. La déclinaifon conferve fon pro- grès  III. mémoire. SectionI. Df déduit de Principes Sc d'Expériences d'Électricité Sc de 'Phyfique, la conftruétion d'une Aiguille, qui conferveroit fa direétion fous 1'Equateur, Sc il fe fait fort d'en fournir une pareille ou de la conftruire lui-même : comme ausfi il fe fait fort de prouvcr que le Soleil eft un gres régulier fous la Ligne , & au dela , comme en deca. On diroit , a en juger par les expreffions , que M. HifBNï» parle de 1'Aiguille d'Inclinaifon; mais en lc fuppofant, on peut aflurer i°, & 'M. h emmer Fobferve auffi, que 1'Aiguille d'Inclinaifon n'eft pas perpendiculaire fous 1'Equateur, ou aux environs: 1'Inclinaifon au contraire y eft a peu prés nulle a quelque distancc de la Ligne : i°. Qu'il n'eft pas vrai que ce Fait. quel qu'il foit, a lieu conftamment fous 1'Équateur: c'eft tantöt au deffus, tantót au deiïbus:' 30. Cet effet n'eft pas dü a une agitation irréguliere: il eft au contraire tres - régulier, 8c une fuite néceftaire du Magnétisme de la Terre, comme je 1'ai dit $. 76, note a de mon Mémoire. M. hemmer remarque de plus, qu'il eft fans fondement de dire que 1'Aiguille s'éleétriferoit fous 1'Equateur par la Chaleur; car, qu'il a expofé des. lames de Fer Sc d'aütres metaux au foyer d'une forte lentille de tschirnhaus. de trois pieds de Diamètre, Ik dont la diftance focale eft de dix pieds, Sc cela de manière a les rougir, & a les fondre, fans qu'il ait pü ncanmoins y obferver le moindre figne d'Éleétricité. Or, cette Chaleur furpafie certainement de beaucouj cdle qu'on éprouve dans la Zone torride,  V Analogie deV Eletlricité & du Magnétisme. 185 un Corps pofitivement éleétrique, 6c cela par le moven d'une Expérience dans laquelle un Corps pofitivement éleétrique fera mouvoir autour de leurs axes, par l'aétion de fon atmosphère, dix autres Corps, ou davantage, qui font dans leur état naturel: Expérience pour laquelle il fera lui-même la machine, quand le tems 6c la dépenfe le lui permettront ( »}. Combien évidemment toutes ces Expériences ne prouvent - elles pas 1'influence réciproque des deux Forces, 6c leur liaifon intime? D'aiileurs, fi 1'on peut opérer furies hommes par l'Eleétricité toutes les Guérifons que M. M. hell, mesmer 6c d'aütres ont faites par F Aimant, qu'y a-t-il de plus naturel que d'en conclure une caufe de mémc genre'? Or nous aurons ci - deffous occafioq de faire voir que cela a réellement lieu, ia°. Pour terminer toutes ces Obfervations fur 1'Analogie de ces Forces, j'ajouterai encore une couple de remarques que j'ai faites fur ce fujet, en lifant la Defcription d'un Ekc- tro- (n) Ceci me rappelle 1'idée de feu M. gr at fur 1i conftrnérion d'un Planetaire par YÊlecTricité: v: PAil. TranfatT:. N°. 444. Vol. 39. p. 403, Je parlcrai plu: au ton» de ces .Expériences dans la More fuivantc.  3.86 lil. mémoire. SectionI. Be trophore perpétuel par M. schaeffer, citée cj-deflus, & qui me paroitfent ne pas jetter peu de jour fur cette matière. i°. L'Auteur rapporte dans la troifième feétion des nouvelles Expériences,p. ia, qu'ausiï fouvent qu'il a placé perpendiculairement fur le Centre d'un Eleétrophore deja éleétrifé, une clochette [ou boule] fuspendue a un ruban de foye bleue, cette boule s'eft mue continuellement, & fans changer de direétion du Sud au Nord, Ou réciproquement. II rcpète la même chofe dans la hüitième expérience, p. 18, £c dérechef dans la onzième, & dans latreizième, p. ao & ai. O r , il eft certairt que ce mouvement provient de rÉleétricité, puisqu'il eft produit par fa préfence, qu'il s'évanouit en fon abfencey de quelque manière que ce foit que 1'application de la main, ou dü doigt index, puiffe y contribuer dans la fuite. Or, comme il eft certain que la direétion du Sud au Nord eft ceile •de la force magnétiqüe j il s'enfuit dérechef une conclufion favorable a f/Analogic des deux forces (o)* 4*. M. schaef- (») Ces Expériences de M. schaeffer pourroient kien n'etre pas regardées eomme également tthaini*  V Jnafogie de r Èle&ricité & du Magnétisme, itf a°. M. schaeffer rapporte dans la vingt - deuxième Expérience, qu'ayant oté par par tout le monde. M M. steiglehner & hemmer font portés a les mettre au rang des méprifes, 8c a d'autant plus jufte titrc, ce me femble, qu'elles ne réusfifent qu'a M. schaeffer 8c a quelques autres perfonnes , 8c non entre les mains d'un chacun; 8c même quélquefois pas de toute une feance a M. schaeffir : quelquefois pas dans une chambre, & bien dans une autre: (v. p. 25, 16, du fecond traité). Ces Expériences ne fauroient manquer de rappeller a 1'efprit celles de M. gray, qui foutenoit, que fi 1'on placoit une boule de Fer au Centre d'un Gateau de refine éleétrifé par frottement, 8c que fi 1'on fuspendoit un Corps leger a un fil fort delié, tenu entre le doigt & le pouce, exaétement au deffus de la boule, ce Corps commencoit a fe mouvoir de lui-même, & conftammerrt de ÏOueft a l'F.ftt qu'on pouvoit faire décrire a ce Corps un Cercle, ou une Elipfe, felon que la boule étoit placée au Centre du Gateau, ou -hors du Centre. Ces Expériences 8c cet appareil ont bien du rapport avec ceux de M. schaeffer 8c d'autant plus que M. gray avouoit, que ces Expériences n'avoient de fuccès que lorsqu'on tenoit le fil a la main 8c non autrement: or M. schaeffer tient ausfi le Fil a la main, ou fi celuici eft fuspendu a un bras de guéridon, il faut cependant toujours 1'application du doigt mdex fur le Fil. M. gray foupconnoit pourtant que toute fitbftance animale feroit le même effet. Ces Expériences fe trouvent dans les P/iil. Trarf, N°. 444. Vol. 39. p. 40^. Mais on a irou- YC  ^88 III. mémoire. SectionI. De par des rubans de foye le chapeau de l'Eleétrophore éleétrifé, que 1'ayant tenu élevé , que 1'ayant remis, ou au milieu, ou fur le rebord d'une lame garnie de laiton , fur laquelle une Aiguille aimantée fe trouvoit placéefurun ftile de cuivre perpendiculaire, & qu'ayant enfuite approche le dpigt de cette Aiguille, celleqi a fuivi le doigt de coté & d'autre, ou tout a 1'entour, en cercie, comme il vouloit. II confirme la même chofe dans les Expériences 14, 3,5, 17 (p). Mais au contraire, cette même Aiguille s'eft enfui du doigt, ou de tout ce qu'on lui préfentoit, apres qu'on 1'eut mife fur le Gateau éleétrifé, le Chapeau étant élevé, comme le prouve la vingt-neuvième Expérience. Ces deux Phénomènes, tant 1'attraétion vc enfuire qu'elles font toutes erronées. M. wheler , ami & compatriqte de gray, qui a repété ces Expériences , comme d'aütres Phyficiens 1'ont fait ausfi, a été obligé de convenir de ces erreurs, & d'avouer que ce prétendu mouvement de 1'Eft a 1'Oueft provenoit de quelque mouvement imperceptible de la main. V. Phil. Tranf. N°. 453. Vol. 41. p. 118. feqq: confultéz ausfi fur tout ceci puesh e y Hifi. de l'Ékclrkité. Period. V. Hm. ï. p. 109. de la Traduétion. (ƒ>) V. la differtation de M. steiglehner §. 149. note c & §. i£o, ainfi que la note b de ce §.  V Analogie de ï'Éle&ricitédu Magnétisme. iZp traétion que la répulfion, ne tirent pas leur Origine de ce que le Gateau Sc le Chapeau font éleétrifés 1'un óu 1'autre, comme on le prouve Expérience , 15, 30. Le Fluide éleétri4 que étoit néanmoins la caufe des deux effets. Mais qu'y a-t-il de plus femblable aux poles amis Sc enhemis de 1'Aimant? car les Aimans fe repouflent par les poles de même nom, Sc s'attirent par ceux de nom différent. 30. Dans 1'Expérience cinquantième Sc dans les fuivantes du fecond Tome fur les forces, les effets , Sc les mouvemens de V'Eletlrophre, la Force éleétrique eft communiquée a un nombre innombrable de Corps, qui ont touché l'Éleétrophore , Sc cela fans fin; tout comme cela alieu pour 1'Aimant qui ne perd tien de fa force. De pareilles Expériences ne méritent elles pas 1'exclamation del' Auteur: „ FÉleétropho„ re eft - il peut-être plus Aimant qu'Eleétri„ cité" (f)? Toutes ces Obfervations Sc toutes ces Expériences, pour ne pas en alléguer mille autres plus générales, qui fe trouvent disperfées .. . dans (q) C'eft a la fin de la 59 Expéiience p. 17» que M. schaeffer s'exprime ainfi. Voyez. ausfi ci-d«ffous note x. tome II, T  aoo IIÏ. mémoire. SectionI. De 'dans tous les livres de Phyfique, ne fuffifent" elles pas pour en conelure qu'il y a une Analogie vraie & phyfique entre les deux forces? Ou qu'on me fafTe voir dans toute la Phyfique des Aétions, des Effets, des Expériences qui fe resfemblent fi fort dans la plupart des Cas, 8c au même degré, 8c qui ne doivent pas en même tems leur exiftence a la même caufe fondamentale? §• II. Obfervations qui femblent contraires k V Analogie. 3°. Les Variatiöns de temps 8c de fair, qui changent les Phénomènes éleétriques, qui ks augmentent, ou les diminuent, n'ont pres. que.pas d'effet fur 1'Aimant, ou en ont un trèsdifférent: p. ex. un tems de pluie, 1'humidité, les Vapeurs, 8cc. affoibliffent la Force éleétrique, ou du moins y font un obftacle: pendant que 1'Aimant ne perd pas le moins du monde de fa force par la (Y). a°. L'aimant devient éleétrique quand on le frotte: il acquiert donc par la une nou- (r) Voyez ce que j'ai dit fur ce fujet dans mon Mémoire $. 219.  V Analogie de FEkclricitê £j? du Magnétisme. -291 nouvelle propriété diftinéte de la précédente (s). 30. La Refine, la Soye, 8c les autfes Corps idioéleétriques, qui retiennent 8c repriment le Fluide éleétrique, font, par rapport aux Phénomènes magnétiques, tout comme d'aütres Corps. 40. La force du Fluide éleétrique fe perd en peu de tems par 1'attouchement de Corps anéleétriques, même ausfi de Corps ifolés, quelle qu'en puiffe être la caufe. La force magnétiqüe refte toujours la même, au moins pendant bien plus longtems, 8c foutient le Fer, qui eft fuspendu a 1'Aimant, pendant bien des années (t). O n peut repondre par un feul Lemme a ces Expériences, 8c a d'aütres femblables, qui reviennent toutes au même, 8c qu'on trouve en détail dans le discours du celèbre M. cigna Cu). (j) Voyez, le §. 214 8c les fuivans de mon Mémoire. (f) V. le §. 69. du Mémoire de M. steiglehner, & la note c de ce §. dans laquelle on trouvera cités les articles de mon Mémoire qui ont rapport a ce fujet. («) C'eft la differtation fur 1'Analogie de 1'Éleétricité' &: du Magnétisme, inferée dans le premier Tome des T % ' Mh-  III. MÉMOIRE. SeCTïOnI. De ] e fuppofe, (Sc je prouverai ci-deffous dans un court appendice, par une hypothcfe probable, que je puis le fuppofer,) que les deux Forces ent pour Principe une même caufe capitale, mais qui dans des circonftances différentes, produit des effets différens de fa préfence, Sc par conféquent, que les disparités qu'on obfervé entre ces Forces, proviennent des états particuliers des Corps, ou quelquefois d'aütres circonilances, ou même de la matière intégrante des différens mixtes, tout comme les Forces réelles des Corps produifent des effets différens en pareilles circonftances. Ceci pofe, on explique facilement i°. pourquoi le Temps, qui change l'Électricité, ne change pas les Phénomènes magnétiques, quoique cette Obfervation ne foit pas générale fur Mer, au rapport des Marins. Peut-être 1'Éther éleétrique eft-il,. a caufe d'une plus forte répulfion de fes particules extremément tenues, moins attaché Sc moins collé aux Pores des Corps ideo éleétriques, que ne 1'eft 1'Ether magnétiqüe, qui contient dans fa compofition des par- tiiscelUmea Tautinenfia. J'en ai fait un fréquent ufage dans mon Mémoire.  V Analogie de ï'Életlricité & du Magnétisme, a.93 particules plus grosfières, &, peut-être plus de particules fulfureufes. a°. Le Phénomène que 1'Aimantfrotté acquiert l'Eleétricité (v), fait voir de la manière la plus naturelle la reffemblance des deux Fluides; peut-être FAtmofphère magnétiqüe eftelle rendue plus deliée par le frottement, eftelle extraite en plus grande abondance; ou peutêtre que la partie extérieure du Corps magnétiqüe eft rnife dans une fituation qui fe rapporte mieux a la Force éleétrique, & que ce Corps eft rendu par la propre aux deux fortes de Phénomènes, 30. Que ces deux Fluides fovent différens quant a leur compofition, a leur maffe, & a d'aütres circonftances pareilles, ou qu'ils exigent des conftitutions différentes dans les parties extérieures des Corps, il eft également facile de répondre a la troifième & a la quatrième Expérience, quoique la quatrième foit en général prife trop univerfellement. Car i°. 1'Aimant perd par le laps du tems, 8c même quelquefois très-promptement toute fa force, quand il n'eft pas (v) II 1'acquiert ausfi par communication. J'ai discuté ce qui a rapport a ce Fait dans les §§. 114—127, de mon Mémoire. T 3  ^94- III• mémoire. SectionI. De pas couvert de particules de Fer, ou pour ainfi dire nourri avec de la limaille de Fer (w), i°. Quant a l'Éle&ncité, il n'eft plus fur acr tuellement qu'elle fe perd dans tous les Cas par 1'attouchcment des Corps anéicctxiques: Car, M- schaeffer rapporte dans le Second Tome de fa Defcription &c. p. ia. une Expé* rience quiprouvele contraire (x) Ovt (w) Voyez ci deffus note t & Tarnde auquel elle fe rapporte. Le Fer appliqué convenablement a- 1'Ai"mant en conferve & en augmente même la force: fans eette précaution des Aimans qui ne font pas placés felon le Méridien magnétiqüe dans la fituation requife pourroient s'affoiblir, par les raifons rapporteés dans mon Mémoire (v. note c du §. 65. du Mem. de M. steigiehner). Mais je ne fais aucune Expérience qui prouve que cet affoibliffement, ou cette perte , comme s'exprime M. hüener, fe fait quelquefois très-promptement, Cette manière de conferver 1'Aimant étoit connue des Anciens, & claudiem 1'a peinte avec autant d'élégance que de vérité dans fon Epigramme de macne te : Ex Ferro merttit V'itam 8cc. &c (x) C'eft de 1'Expérience 58. & des fuivantes qu'il s'agit: M. schaeffer affirme qu'il fuffit de pofer un Eleétrophore un moment fur un Livre, fur une Pierre, eu fur quelque Corps que ce foit, pour que ce Corps devienne tout de fuite éledrique (ou magnétiqüe), attirant des boules fuspendues a des fils, tout comme le feroit l'Élefirophorc même: il ajoute que cette force fub-  /' Analogie de VÉletlricité & du Magnétisme. 3.95 ONjugera encore mieux de tout ceci, quand on aura medité ci-deflbus un peu plus exadement mon hypothèfe. J'ajouterai encore une conclufion phyfique, déduite de la reifemblance des deux Forces. §. lii Conférence Phyfique, tirée de la Chymie fur r Analogie des deux Forces. La Chymie, Sc furtout les Expériences de M. lemery (ƒ), démontrent, que lacompofitiori de 1'Aimant eft vitreufe Sc ferrugineufe. La force magnétiqüe provient donc originairement de la mixtion Sc de 1'union du Verre Sc du Fer. Mais le Verre contient, com- fubfiite plufieurs jours, & que même tm livre p. ex. devenu éleétrophore par ce moyen, rend éleftrophore un fecond livre fur lequel il eft placé, celui un troifième , & ainfi de fuite jusqu'au douzième, & même lusqu'au centième, fans affoibliflement de vertu. (y) Elles fe trouvent dans les Mémoires de f Academie pour J706. J'en ai fait un grand ufage dans la feconde Seétion de la première Partie de mon Mémoire. Voyez ausfi la belle Analyfe Chymique de-1'Aimant faite par M. mus sch e nero e k » DiJJirtath de Magwti p. 77. feqq. T 4  %$6 III. mémoire. Section I. De comme il eft démontré par les Expériences éleétriques, la Lumière, ou 1'Éther élcdrique: il faur donc que ce foit de la que les Phénomènes du Magnétisme tirent leur fource, puisqu'on ne les trouve pas fans cette addition dans du Fer pur. Que paffe-t-il donc dans le Fer rendu magnétiqüe par rÉledricitè, fi non que les parties du Fer fe mèlent d'une fagon déterminée avec le Fluide éle&rique, & qu^elles deviennent par-la fusceptibles des Phénomènes magnétiques?, Mais qu'y a-t-il en nrême tems de plus naturel, que d'en conclure un même genre de caufes fondamentales (z). l'A- (z) Sans entrer dans 1'examen du degré de certitude que peut avoir la Conclufion que M. hübner déduit des Expériences qu'il allégue, je remarquerai fimplement, que M. de la follie a conclu de quelques Expériences, ausli Chymiques, que ÏAcide eft un des Principes Conftituans du Magnétisme. Voici les ExpéJiences fur lesquelles il s'eft fondé. Ayant cxpofé dans VR creuf t pendant deux heures a un feu de fufion trèsviolent, un mélange de deux gros de Colcotar & d'u» gros de Chaux vive éteinte a 1'Air, il obtint une maffe trés-noire, & afiVz dure, fur Itsquelies les Acides Vir trioliques & Nitreux n'agiffoient pas. Cette maife n'attiroit pas la limaille de Fer, mais prefemée a une Aiguille aimantée qui nagcoit fur 1'Eau, elle manifeftoit les deux Poles. M. de la follie en conclut, que ce- t 1 , '  V Analogie de 1''Éleblricitf & du Magnétisme-197 l'A n a l o g 1 e vraie Sc phyfique des deux Forces eft donc fuffifamment prom ée, en partie par des Expériences, en partie ausfi par ces dernicres conclufions rationclles Sc par d'aütres conclufions que j'ai inférées en différens endroits [de ce Mémoire]. Je paffe donc au fecond point de la Queftion. c'étoit une pierre d'Aimant qu'il avoit formée. II repeta la même Opération, avec cette différencc, qu'au lieu Ac Celcotar il employa de la limaille de Fer. La maffe qui reiulta de 1'opération n'avoit pas les deux Poles comme la précédente: elle attiroit 1'Aiguille en tout fens. II n'y a cependant d'autre différence entre les deux opérations fi ce n'eft qu'on n'a pas employé d'acide dans la derniète. M. de la follie en conclut que Y Acide eft un des Principes Conftituans du Magnétisme, Journal de Pliyfique 1774. Tome III, p. 9. T 5 SECONDE  SECONDE SECTION* Examen de la Queftion: ft les Forces électrigue magnétiqüe agiffent fur le Corp animal. J e partagerai ausfi ce Point en deux Parties: je rechercherai dans la première li la Force éleétrique agit fur le Corps animal: & dans la feconde li la Force magnétiqüe exerce une aétion pareille. Je parcourrerai tres-briévement ces deux parties , puisqu'elles ne font plus guéres douteufesj & parmi le nombre innombrable d'Obfervations qu'on a faites, je n'en alléguerai en preuve de chaque coté qu'une couple des plus remarquables 5c des plus recentes. §. I. Expériences fur la Queftion: fi la matière éleétrique agit fur le Corps Animal. J e me fers des Expériences les plus recenfes qui me foyent connues, de celles de M. george schmidt, auteur célèbre de la Defcrip*  de Viletlr. 6? du Magn.fur le Corps Animal. icfo Défcription des Machines Eleclriques. II a décrit les Expériences dans un Avcrtiffcment joint g. fa défcription Ca), Première Expérience, dans les maux de Dents. M. schmidt ifola la perfonne, réleccrifa un peu, avant que d'en tirer des étincelles: enfuite il commenca- a. en tirer du vifage qui étoit enne, ou la oü la dent attaquée fe trou. voit: il continua a volonté jusqu'a ce qu'il y parut des taches rouges. II effaya par la fuite de donner a quelques perfonnes une commotión modérée, 8c de cette manière il en a guéri un affez, grand nombre du mal de dents. II n'y en a eu que deux fur lesquelles il n'a pas, eu d'effet. Peut - être, a ce qu'il me femble , parceque la douleur ne dépendoit pas d'un Fluide, mais d'une dent gatée: douleur qui ne pouvoit par conféquent être bien guérie qu'en faifant arracher la dent (£). Se- (a) Ces Expériences fe trouvent dans la feconde édition, feétion 5, p. 48. feqq. L'auteur les fait précéder de quelques avis fur la manière d'éleétrifer les malades; la fubftance s'en trouve dans les articles futvans: (b) Voyei fur ce fujet beb.th.oion de l'Mleclricité die  300 III. mémoire. Section II. BeVAtlion Seconde Expérience, fur des Perfonnes qui ont des douleurs dans les Articulations. V o i c i la Methode que Mr. schmidt a employée pour des perfonnes, qui ont des douleurs dans les articulations, de facon a ne pouvoir par fois ni fe baiffer, ni fe tourner, Sc qui éprouvent en même tems de grandes douleurs dans le dos fV). i°. II les ifole Sc les éleétrifé: a°. II donne la commotión aux feules articulations douloureufes: 30'. II donne de plus aux perfonnes qui ont en outre lc col roide, ou qui éprouvent des douleurs dans le dos, une commotión éleétrique de la main gauche a la droite > enfuite une feconde de la droite a la gauche; une troifième de la main gauche au pied droitj enfin une quatrième de la main droite au pied gauche; de forte que pendant la troifième Sc la quatrième fecouffe, les pieds touchent toujours Ja chaine attachée a la furface extérieure de la Bouteille de Leide. Troi' 4>i Corps humain p. 311. feqq. p. 404. feqq. &£ ci-deffus le Mémoire de M. steiglehner §. 143. (c) Bertholon J. c. p. 319. & Ia note a fur Ie 4- 125. du Mémoire de M. steiglehner.  de VÉletlr. duMagn.fur le Corps Animal. 301 Troifième Expérience, fur les Hémorrhoi* des Cd). Une perfonne attaquéc d'hémorrhoides, 8£ qui avoit été obligée de paffer plufieurs nuits fans gouter le moindre repos, eut la première nuit, après avoir été éleéfrifée, une nuit bonne 8c tranquille, de forte qu'elle put dormir fort paifiblement. Le lendcmain le flux hémorrhoidal reprit fon cours > 8c cette perfonne resta delivrée de fon Mal pendant un an entier. Mais les hémorrhoides rèparoiffant au bout de ce tems, M. schmidt, qui y avoit été dérechef engagé par cette perfonne même^ continua a la traiter de la même manière, 8c lui fit prendre enfuite un laxatif fort doux: la guérifon fut ausfi heureufe que la premire fois (e). Ces Obfervations prouvent deja fuffifam- ment, (d) V. bertholon 1. c. Part II. Ch. IX. p. 340. (e) M. de ha en, ProfefTeur de Médecine a Vienne, a ausfi conftaté dans fa Ratio Medendi {In No/ocomio Vindefonenfi] la force de l'Eleétricité dans la Paralyfie, le tremblement des Membres, la paralyfie des Nerfs &c par une quantité d'Expérienccs anxquelles je renvoye le Ledteur, pour ne pas entrer dans de trop grands détails. Note de l'Autcir. [ Voyez ausfi fur ce fujet le Mémoire de M. steiglehner, §. 145. 146. N. d. T.]  §32 III. mémoire. Section II. De VAblion ment, que l'Eleétricité agit fur le Corps animal. II feroit inutile d'en rapporter davantage, puisqu'on en trouve un fi grand nombre dans les livres & les écrits des Phyficiens modernes, que je pafTerois de beaucoup les bornes d'un Mémoire, fi je voulois les inférer toutes ici. Celles que je viens de rapporter ne contredifent en aucune facon celles qu'on avoit faites longtems auparavant, 8c fervent par conféquent, tant a confirmer les effets éleétriques, qu'a analyfer par ordre, 8c pour ainfi dire par parties, la Queftion propofée , 8c a y repondre. J'en agirai de même avec les Expériences fur 1'Aimant. §• IL Expériences fur la Quejlion: fi V Aimant agti fur le Corps Animal. Quicön QtrE eft un peu verfé dans les Écrits des Phyficiens modernes, 8c furtout dans ceux de nos jours, (dans lesquels il eft tant parlé de tout coté d'Aimans artificiels, de Magnétisme animal, quoique ce foit que cc puifTe être, ou même dans les Gazettes, 8c deja dès 1'année 1761 dans la Gazette Salutaire N". 3, ou 1'on recommande, contre 1'Épilep- fie,  de VÉleblr. & du Magn. furie Corps Animal. 303 fie, un Aimant de huit Onces, lié a chaque bras), ne doit deja plus douter, après tant d'Expériences, que 1'Aimant ne foit capable d'agir fur le Corps animal. Les Expériences de M. M. hell (ƒ), m e s- (ƒ) Voyez fur ce fujet: Commentarii de rebus in jcienti» naturali <& Medicina gestis, Vol. XX. P. III. p. 556, oü il eft dit que le Pere hell ayant réusfi a faire des Aimans artificiels ausfi vigoureux ou, peut-être, plus vigoureux que ceux qu'on faifoit en Angleterre, guérifoit par leur moyen la Colique, en appliquant au bas ventre des anneaux magnétiques de différente grandeur, M. eussching eft entré fur ce fujet dans de plus grands détails: Voïci comme il s'en exprimoit en 1774 dans une feuille hebdomadaire qu'il publioit alors : „Quelques Anglois fe trouvant 1'Eté pafle a Vienne, ,,1'un d'eux envoya chez le Pere hell, pour lui em5,prunter pendant quelques heures un de fes plus forts 3, barreaux, afin de fe guérir de Crampes d'Eftomac. On renvoya dans peu ce barreau au P. hell , en lui j,faifant favoir que la Crampe avoit été guérie par ce 3,moyen: furquoi ce Pere fe rendit lui-même chez ces ,, Anglois, pour s'informer de toutes les circonftances. ,,11 en refulta, ainfi que de fes propres recherches ul*,térieures, que 1'Aimant eft un analogue dtt fluide ner~ „veux. En conféquence M. hell fit faire de fes bar3,reaux aimantés des anneaux larges de deux ou trois j, doigts, & minces comme du Fer blanc. II en fit i'es,,fai en prefence de Medccins fur «n pauvre, qu'ils „ avoiént  304. III. mémoire. Section II. DeVASiion '„javoient dédaré incurable, & qui étoit attaqué depuis quelques années de Crampes violentcs. ii lui fit por',,ter nuit & jour ces anneaux a nud fur le col, les 5,bras, ks jambes; ayant remarqué que ces anneaux tcs, noient le malade dans une éleétrifation perpétuellé. Ce malade fut guéri au bout de huit jours: 8c depuis trois mois il n'a pas fenti la moindre recidive d'atta,,ques, qui fans cela le prenoient ordinairement trois ,,fois par jour. Du depuis il a guéri, en préfence '39 du Doéteur mesmer, plus de trente malades, 1,9 de tout age, fans prendre d'honoraires, pour ne pas ,,exciter la jaloufie des Medecins. M. mesmer tient ,,un journal de toutes ces guérifons, 8c il efpère de la publier dans un an. J'ai été, ajoute le Correspon,,dantde M. bussching, témoin oculaire de ces gué,9 rifons étonnantes, qu'on continue encore tous les 5, jours. Quand on ne fait que d'appliquer les anneaux, ils tirent comme des mouches cantharides , oc mettent les Nerfs en mouvement. La guérifon elt d'orjjdinaire complette au bout de trois jours. Quand on 9, applique ces anneaux a des perfonnes bien portantes, a, elles ne fentent rien; Mais les malades éprouvent ,,un mouvement des Nerfs, dès qu'on les touche par 1'Aimant. Depuis que M. heil a trouvé qu'il eft tress, commode pour les malades de potter ces anneaux 'a, nuit 8c jour, il a conftruit des demi-anneaux, qui ',,font le même effet." Cetté narration préfente un vafte champ de réflexions aux Philofophes: furtout quand on la cempare a ce qui a été dit dans le Mémoire de M. steigiehner §. 164, 165, 167. 8c note a du §. 174. Du refle M. mesmer revendique la découverte que le P. hell s'attribue. v. Precis /jiftoriqtce des faits rtlatifs au Magnétisme animal. Londres: 1781. p. ii.  ie PÉletlr. (3 itiMagn. fur le Corps Animal. 305 mesmer (g)f 5c de plufieurs autres Au* teurs, (g) Voyez entr'autres le Mercure ie Trance pour Mars 1776, oh 1'on trouve 1'article fuivant: p. 2.05. ,, Le fieur mesmer, Dodeur en Médecine, origH ,,naire de Souabe, guérit de i'Kpilepfip par la vertu de 1'Aimant, qu'il applique avec fuccès a quelques au? tres maladies, fans faire miftère a perfonne de fes procédés. ,,Le 2y de Novembre dernier il affembla dans uné grande falie-a Munich, oü il eft arrivé depuis quelque ,, tems, plufieurs perfonnes attaquées du mal caduc: en ,,préfence des Medecins & des Chirurgiens les plus ha,,biles de la Ville, il en toucha quelques unes de fa ,,main impregnée de la vertu magnétiqüe. Au bout ,,de cinq a fix minutes, 1'accès les prit au plus haut degré avec de trés-fortes coavulfions: lis revinrent ,,a eux: le Medecin afiura que 1'accès les reprendroit ,, encore, ce qui eut lieu peu de minutcs après; mais 'jjlemal n'eft plus revenu depuis. S. A. S. 1'Eleéteurde ,, Bavière fur préfent a cette opération, qui réusfit par,,faitement. Le Doéteur mesmer guérit toutes fortes de Maladies de Nerfs d'une manière ausfi fimple". Voyez ce qu'il faut penfer de ces opérations dans le Mémoire de M. steiglehner §. 171—180. & note « du §. 174. & de la communication de la vertu magnétiqüe, a l'homme, au moyen d'Aimans artificiels, §. 150, 151, 152, du même Mémoire. II s'agit de distinguer entre l'action de 1'Aimant fur le Corps humain, fain, ou malade; aétion qui paroit être réelles «ui eft du moins un fait qu'on peut examiner par d"? tome II. V moyèns  $o6 III. mémoire. Section II. De r'Actiën teurs avec des Aimans de figure ronde, Pbne, ovale, & a raifon des Membres [aux quels il les faut appliquer] en font ausfi autant de preuves. Les Expériences mêmes qui font en apparence oppofées, comme dans des maux de Nerfs & d'aütres femblables, dans lesquels elles n'ont pas eu de fuccès, donneiit cependant de tous cotés affez de preuves, qu'elles ont eu une influence fur les Membres, quoique ceuxci n'ayent pü être entièrement guéris, lbit peut- rnoyens Phyfiques: & 1'influence que quelques perfonnes prétendent pouvoir exercer fur d'aütres, foit en les touchant, foit fans les toucher, foit après s'être frottés euxmême avec des Aimans, foit fans ee fecours: Influence que M. mesmer prétend avoir, qu'il nomme Magnétisme animal, 8c qui, comme M. steiglehner. & klinkosch 1'ont fait voir, n'eft vraifemblablement dü. qu'a 1'Imagination. Voyez ci-defibus nos reflexions fur le Magnétisme animal. (/&). Voyez ci-deffus le Mémoire de M. steiglehner S. 159—§. 163. 8c furtout la note c du §.162. A-u refte on trouve dans le Mémoire de M M. and rit 8c. thouret fur le magnétisme animal, un détail hiftorique a peu prés complet 8c très-intéreflant dc tout ce qui a été fait fur cette matière depuis les fiècles les plus reculés jusqu'a nos jours: il fufSra d'y renvoyer le leer teur.  de Vkletlr. fc? duMagn.fur Je Corps Anïmal. 337 peut-être paree qu'on n'a pas employé précédemment l'Éleétricité, foit ï. caufe d'aütres circonftances. J'ai trouvé dznsle Rapport dExpériences faites avec VAimant dans une maladie de Nerfs, que M. b o l t e n (/), Medecin a Hambourg, a publié, 6c dans lequel on paroit refuter toute aétion de 1'Aimant, que 1'application de 1'Aimant n'a pas rarement augmenté les douleurs chez quelques perfonnes, de forte que, comme on le voit dans \q Journal da M. fonseka qui eft joint au Rapport, la malade a oté elle-même le troifième de Mars les Aimans de fes bras 8c de fes jambes, apparemment a caufe des douleurs intolérables qu'elle (i) Le titre en eft: joach. frkd. eolten Nachricht von e'mem mit dem kunfilïchen magneten vernachten Verfuche einer Nerven-krankhtit. Hamburg 1775. 40. Quoique M. eolten obfervé qu'il n'a obtenu aucun foulagement d'un rhumatisme dans les hanches, en appliquant a différentes parties de fon Corps des Aimans qui d'aiileurs ne lui ont caufe aucune fenfaüon, il ne feioit cependant pas porté a nier toute action de 1'Aimant fur le Corps humain, puisque le fang contient des particules ferrugineufes fur lesquelles 1'Aimant agit par fa force , laquelle peut devenir fenfible a tels oti a tels. C'eft ausfi, comme nous 1'avons vü, le fentiment de M. STEIGLEHNER §. ió2—167. Mais M. EOLTEN doUtC 4e la vertu de 1'Aimant dans des affeétkms nerveufes. V %  3o8 III. mémoire. SectionII. DeVAüion qu'elle fouffroit, au lieu d'éprouvei' du foulagement: & il eft croyable que fon averlion pour les Aimans ne provient, que de ce que loin d'en atteodre de nouvelles douleurs, elle en efpéroit un prompt foulagement (;'*). M. bolt en le témoigne lui-mcme a la page huitième en ces termes. „ Comme elle n'é-. „ prouvoit pas la moindre a&ion (foulage„ ment) de 1'ufage des Aimans qui fe trou„ voient a fon Corps, mais que pendant ce n tems les accès étoient plütót devenus plus „ fréquens, & que la roideur des muscles avoit „ tellement augmenté, que la bouche étoit „ ferméc, & que les yeux dcmeurerent tournés „ jusqu'a ce qu'on eut guéri la fermeture de la bouche, en introduifant une fpatule entre „ les dents, & les yeux, mais avec beaucoup de „ peinc, en les frottant continuellement, elle „ denra qu'on la faignat." Enfuite 1'Auteur con- (j*) m. m. andry & thouret ont ausfi eu liea de remarquer dans le cours de leurs Obfervations que 1'Aimant a quelquefois commencé par reveüler les douleurs, & les re;idre plus aigues (Obf. 8. p. 509.), & qu'il a quelquefois excité de nouveaux fymptömes nerveux, ouaggravé les anciens accidens: mais ces effets fe font manifeftés d'une manièr» moins marquée & moirïs conftante. p. 661.  de VÉleÏÏr. du Magn.fur le Corps Animal. 309 «ontinue p. 9. „La langue faura promptement en arrière comme un reffort bande „ qu'on lache, 8c néanmoins la malade donna „ a connoitre qu'elle étoit laffe de 1'ufage de „ 1'Aimant". L'action de 1'Aimant fur le Corps de cette malade, laquelle étoit néanmoins reftce incurable , paroit affez, ce me fcmble , par ce qu'on vient de dire: or c'eft uniquement de cette aétion qu'il s'agit ici. M. unzer décrit des effets parfaitement bons, même utiles aux malades dans la défcription d'une Expérience avec les Aimans artificiels, imprimée en 1775, dans laquelle des Aimans, appliqués a des Membres convulfifs, font propofés comme la caufe des guérifons qui ont fuivi (k). Car comme M. unzer le rapporte a la fin de fon Journal, dans une courte recapitulation, p. 134., 4e. point, i°. Les mouvemens du Corps 8c des Membres que la ma- (k) Cet ouvrage a été traduit en hollandois dès 1775 par M. deiman, un des plus ceièbres Médecins d'Amfterdam, 8c des meilleurs Phyficiens de ce Pays: le titre eft , Geneeskundige Proefneeming met den 'door Kon-ftgenaakten Magneet, door den Heere j. c. unzer. Le Traducteur a inféré dans la Préface le détail d'une guérifon tras »emar.quabk, operéc par lui - même a Amfterdam. *— V 3  *i0 UT. mémoire. Section II. BeVJtlion malade éprouvoit depuis 1'application des Aimans , étoient différens de tous les autres mouveinens convulfifs connus. %°. L'aétion fe faifoit fentir le plus fortement a. 1'endroit oü étoit le ficgé du mal. 30. La maladie revenoit dès qu'on aviit oté 1'Aimant, éc disparoiffoit dès qu'on 1'appliquoit de nouveau. 40. La maladie revenoit ausfi quand la force de 1'Aimant s'étoit affoiblie, ou étoit deveuue inégale: 50. Les accès ont été guéri fins le fecours de Jlemedes intérieurs, ou extérieurs. Que pourroit-on encore defïrer de plus pour être convaincu de l'aétion de 1'Aimant fur le Corps humain ? j e rapporterai encore par furabondance, car il femble qu'au milieu d'Expériences fi nombreufes Sc fi variées, la Queftion roule plutöt fur le comment, que fur 1'exiftence de pareilles aétions: je rapporterai dis-je une petite Expérience faite tout récemment fur un Animal, en ma préfence, Sc en ceile de plufieurs favans Amis, par un grand Amateur de Phyfique. Cet Amateur avoit recu depuis peu de jours deux Aimans artificiels, fans par M. schübler, célèbre artifte a Hambourg, Sc felon la forme qu'on leur donne a V^enne. Ils étoient un peu courbés, comme M. hele a coutume de les faire pour les jointures des doigts',  deVÊletlr. fj? dj.Magn.fur h Corps Animal. 311 doigts, 8c a peu pres de 1'épaifleur d'un Fer de Briquet. Cet Amateur nouriffoit depuis plufieurs années parmi fes Animaux domeitiques, un vieux Chat, dont la patte droite de devant étoit depuis tres - longtems courbée vers le haut, foit par une contraction, ou une paralyfie de Nerfs, foit par quelqu'autre accident: de forte que le pauvre animal ne marchoit-que fur trois pattes. Curieux d'éprouver par luimême l'aétion fi vantée des Aimans, il prit ce Chat, releva les poils de la partie fupérieure de. la patte de devant gauche, 8c de la patte poftérieure- droite, 8c il y lia fes deux Aimans. Le Chat n'avoit pas eu ces Aimans pendant une dcmie-hqure, qu'il commenca a crier miférablement, qu'il s'occupa a fe mordre, 8c qu'il tachat de défaire les Aimans. La patte antérieure droite fe courba en même tems beaucoup vers le haut, 8c étoit comme un rouleau, a demi ouvert. Au bout de quelque tems on defit les deux Aimans, 8c les douleurs du Chat parurent adoucies : la patte s'abaiffa, 8c revint a fa première fituation. On repeta la mêmê chofe quatre ou cinq fois, 8c 1'effet parut, être le même a chaque fois Ck*). A la vérité 1'A-, (<;*) M. deiman a traité une Alle de dix-fept ans, a. V 4 *  gialïï. mb'm. Sect. II. DeVJclion 8V. P Animal ne fut pas guéri par-la : fes douleurs étoient plütot aggravées. Mais, Pincurabilité du Mal, qui étoit peut-être accompagné d'une fradure d'Os, ou d'une léfion intérieure, peut en avoir été la caufe. Pasfons a préfent a 1'explkation de Ia Queftion qui nous importe le plus. laquelle il étoit refté, a la fuite d'une fièvre tiercé, une violente retraélion de la jambe: depuis près de deux ans qu'elle étoit dans cet état, la jambe étoit extenuée a un point extreme: il y avoit d'aiileurs fièvre hecüque Après quatorze jours.de 1'application des Aimans, la jambe s'étoit redreTée,.la fièvre avoit ceffée, 1'appetit étoit revenu, & la malade avoit commencé a marcher. Mem, de la Société Royale de Médecine. Tom III. p. J7a V. ausfi les Obfervations, réflexions, & citations de M. M. an»Ry & thouret 4ans le même Mémoire p. 610. feqq. SEC  SECTION TROISIÈME. Examen de la Queftion: comment les Forces éleétrique (3 magnétiqüe peuvent - elles agir le fur Corps Animal. Pour que ces forces puiffent agir fur le Corps animal, il faut qu'il y ait dans celui-ci quelque chofe qui foit capable de recevoir les effets de ces Forces, de les augmenter, & de les rendre fenfibles: car, ni 'rÉleétricité, ni le Magnétisme ne peuvent agir fur des fujets qui n'ont pas cette propriété fi néceffane. Nous trouvons, a la vérité, dans le Corps animal la propriété de recevoir rÉleétricité, 6c de la communiquer a d'aütres Corps. Mais nous n'y remarquons pas, au premier abord, la caufe fortifiante néceffaire pour la fenfation > ni ausfi ce qui peut y exciter particulièrement la matière éleétrique, la développer, ou principatement produire fes repercusfions qui caufent ia commotión ou les fecouffes dans lesjointures. La connoiffance que nous poffédons des parties extérieures du Corps, ne nous inftruit pas fuffifamment fur la caufe pour quoi les Aimans agifTent fur le Corps animal, 6c y exciV 5 tent,  314 UI. mem. Sect. III. Exam. dela man. dont tent, comme il a été dit ci-defTus, des fenfations douloureufes, 8c quelquefois ausfi des fenfations qui rendent la fanté. II faudra donc faire préalablement quelques remarques qui nous conduiront a la véritable fource de ces fenfations. Le fiege des fenfations des Animaux eft dans le fenforium commune, c. a. d. dans 1'endroit oü toutes les extrémités des Nerfs fe rafiemblent. II faut donc que chaque mouvement des fens foit porté au fiege de 1'Ame par les Nerfs qui y font deftinés, afin d'y exciter une fenfation proportionelle. II s'agira donc de rechercher d'abord fi on ne peut rien trouver dans la ftruéture des Nerfs, ou dans leur intérieur, de quelque nature que ce puiffe être, par oü le mouvement de la matière éleétrique ou magnétiqüe peut devenir une fenfation : a°. Nous favons par 1'Expérience journalière, que les fenfations de 1'Ame font beaucoup changées, empêchées, ou fortifiées par la différente conftitution du fang: 8c des Obfervations phyfiologiques nous enfeignent ausfi, que le fang exerce par fa circulation, au moyen de fes différentes impresfions, une grande influence fur les circonftances tant du Corps que de 1'Ame. II faudra donc examiner chymiquement quellqs font les parties conftituantes du fang, pour y trou-  Vklec. Ï3 le Magn. agisf.fur le Corps Animal. 315 trouver, peut-être, quelque chofe qui puiffe exciter rÉleétricité 8c le Magnétisme. Ce fera la matière des trois articles fuivans: le premier aura pour objet la Recherche des Nerfs; le fecond, ceile du fang; le troifième, laconféquence qui refultera des deux Recherches précédentes pour rÉleétricité 8c pour le Magnétisme. $. L Recherches fur les Nerfs. Ce s t la doctrine de presque tous les Phyficiens de nos jours, que les impresfions qui fe font dans les organes corporels, ne deviennent pas fenfibles a 1'Ame par le choc, ou lc tremblement de Nerfs élaftiques; mais que cqtté communication fe fait au moyen d'une matière fluide contenue dans 1'intérieur des Nerfs; 6c cette doctrine eft évidemment confirmée entr'autres par les Expériences de M. M. b e l1.in 6c ferrein, dans 1'une desquelles on a obfervé qu'ayant lié le Nerf phrénétique, le Diaphragme eft devenu paralytique, mais qu'ila recouvré fon mouvement, quand on a preffé ce Nerf entre les doigts, ou qu'on 1'a piqtié avec une Aiguille, entre la ligature 8c le Diaphragme: ce qui ne fauroit s'expliquer pay  jiö III. mém. Sect. III. Êxam. clelaman.doKf par une élafticité de Nerfs, femblable a ceile des Cordes d'inftrumens de mufique (/). On (i) Cette expérience eft décrite ici un peu obfcurement: M. le cat la rapporte avec toute la clarté posfïble dans fa Differtation qui a remporté en 1753 le prix de 1'Académie de Bcrlin, Sc qui a été imprimée dans cette Ville avec d'aütres pièces fur le même fujet en 1754. On y a fait en 1765. une feconde édition augmentée de cet Ouvrage fous le titrc de Traité de l'Existence, de la Nature , & des Propriétés du Fluide des Nerfs &C Voici comment l'illuftre Auteur s'expiime fur 1'Expérience en queftion, p. 22-23. ,, J'ai lié , d'après bellin , „le nerf diaphragmatique, fon muscle eft tombé en pa- „ralyfie. > Nous avons pris entre deux doigts, „d'apiès le grave Auteur cité, le nerf diaphragmati„que, & nous 1'avons comprimé en gliffant les doigts „ depuis la ligature jusques prés du muscle , comme pour „pouflér veis celui-ci le fluide nerveux, & le diaphra„gme s'eft mis en mouvement. Cette friétion ceffant.le „muscle redevenoit paralytique : en la recommencant, il „fe remettoit en jeu: cette manoeuvre a été repetée „plufieurs fois de fuite, cependant a la fin la friétio» „devenoit inutile: elle n'étoir plus fuivie du mouve„ment des muscles, comme fi le vaifleau nerveux fe „fut épuifé de fluide. Au lieu de comprimcr le „nerf du haut^n bas, du depuis la ligature jusque vers „le muscle, nous 1'avons fait, comme M. ferrein, .„., de bas en haut. Le diaphragme a de même repris „fon mouvement. Nous ne 1'avons frotté dans au„cun lens, mais nous 1'avons piqué avec une Aiguille.  FÈkc. 6f le Magn. agisf. fur le Corps Animal. 317 On demande de quelle matière le Fluide nerveux eft compofé ? Pour ne pas entrer dans trop de détails fur une Queftion qui a étépropofée dès 1753 comme un fujet de Prix par 1'Académie de Berlin, je me joins entièrement au fentiment de quelques modernes qui penfent, que la matière fluide des Nerfs, ou le Fluide nerveux, n'eft qu'une efpèce de matière éleétrique, qu'on trouve en différente quantité dans tous les Corps, mais de faco» que ce Fluide n'eft jamais dans les Nerfs dans cet état de vivacité & de mouvement qui a lieu quand on éleétrifé les Animaux: mais, qu'il y eft, a caufe des particules hetérogènes, tant fulfureufes que fanguines les plus legères Sc les plus tenues qui y font mêlées, dans un état plus fixe , Sc conféquemment trés - fenfiblement différent de la matière éleétrique plus fubtile qui fe trouve dans 1'Air. Ce fluide agité par le Corps extérieur, ou par le mouvement phyfique que produit 1'empire de 1'Ame, peut facilement être la caufe immédiate des fenfations: furtout puisqu'il ell prouvé par Expérience, que ce Fluide, même „ 8c Ie muscle s'eft contracté comme dans les Expér;eaces précédentes".  318 TIL mem.Sect. III. Êxam.delanum.dont me lorsqu'il eft le plus fubtil, s'attache difféiremment a différens Corps, 8c les (uit, même en abandonnant le plus court chemin, par des voyes obliques, 8c des détours. D'aiileurs, le mouvement prompt, 8c prèsqu'incroyable des muscles du Corps au commandement de 1'Ame, 8c reciproquement, la production également prompte des fenfations de 1'Ame a la prémière impresfion des fens, objet en quoi confifte 1'influeuce de 1'Ame fur le Corps 8c du Corps fur 1'Ame, ou le Commerce deVAme ,s''explique de cette manière infiniment plus facilement que dans tout autre Syftème, puisque le Fluide éleétrique fe meut très-promptement d'une extrémitédu Conducteur a 1'autre. Nous favons ausfi par Expérience, que les Membres frappés d'Apoplexie, acquièrent deréchef du mouvement 8c du fentiment par 1'Électricité; puisque la matière éleétrique qui s'y trouve fixée, ou épaisfie,eft de nouveau excitée par la nouvelle matière éleétrique qui y entre, 8c le fecouement qui s'enfuit. D'aiileurs la retraite du Fluide nerveux eft toujours liéc dans le Corps avec ceile de la matière éleétrique; puisque les membres attaqués d'apoplexie, 8c les orteils, qui font rudes 8c couvert d'un cal, ne donnent jamais, au premier commcncement de rÉleétricité , des étincelles éleétriques, ou  VÉlec. & Ie Mag», agisf. fut Ie Corps Animal. 319 ou n'en fourniflent que de très-foibles: & qu'il eft beaucoup plus difficile d'éleétrifer des perfonnes phlegmatiques, donc les forces font diminuées, que d'aütres. Les bornes de ce Mémoire 8c 1'occafion ne permettent pas d'alléguer plus de preuves de cette probabilité, ni de la défendre contre toutes les objeótions. On peut trouver quelques unes de ces preuves, que j'adopte abfolument, dans les pièces couronnées, qui ont été publiéesen 1754par 1'Académie de Berlin, fur le Fluide nerveux: furtout dans la feconde & la troifième. Je me contente d'avoir rapporté les démonftrations les plus frappantes. Paffons a préfent a la feconde Recherche. §. II. Examen des parties intégrantes dont le fang du Corps Animal eft compofê. Quand on analyfe le fang Chymiquement, il y refte a la fin de toutes les opérations une Terre calcaire fimple, qui fait effervescence avec les Acides, 6c qui fe criftallife, quand on 1'a tirée des Os humains par le Vinaigre le plus fort. Mais, cette Terre qui paroit fi fimple contient des particules martiales, c. a. d. du vrai Fer. Pour le prouver, qu'on premie du phlo-  3io III. mem. Sect.III. Exam.de Ja ma», dont phlogiftique, ou qu'on augmente fèulement le Feu, on verra que ces particules terreufes fe fondent en véritable Fer, qui eft enfuite attiré par 1'Aimant (mj. On obtient des fleursjaunes en traitant cette même terre avec du fel ammoniac. Le fang feché, quand il eft disfout par 1'Alcali, & qu'on y verfe de 1'Acide vitriolique, produit du Bleu de Prufle. 1'Infulion de Noix de Güle, • mêlee a la terre ealcaire du fang, produit deTEncre. Enfin, la maffe qui relte après la diftillation du fang, produit avec 1'Acide vitriolique, un Vitriol de Mars, 6c donne une couleur brune au Verre métallique: effets qui ne fauroient avoir lieu lans la préfence du Fer. A la vérité un Auteur fran^ois (* ) a foutenu il y a longtems, que ces Expériences 6c d'aütres pareilles ne prouvent pas que le Fer exifle dans le fang avant qu'on ait faite 1'analyfe de celui-ci, 6c encore moins, que ce n'eft pas uniquement pendant 1'Analyfe même, que le fang fe forme en particules (tn) On trouvera de quoi fe fatisfaire plus completteBient fut ces articles, en Confultant le Diflionnake de Chymie de M. macquer: Art. Sarig, & Os. Tom. III. (») M. geoffroy étoit de ce fentiment. Mem. de l'Acad. 1707. p. 178.  FÉlec. &? leMagn. ajisf. fur le Corps Animal. 3a! ticules ferrugineufes. Mais, foutenir ceci, c'eft contrarier toutes les Expériences qu'on a faites, non fans beaucoup de peine, & fans pénétration, mais li fouvent fans fuccès, fur la compofition du Fer. a°. Comment éluder alors la force de i'argument par lequel on prouve fans peine , que la couleur rouge du fang provient proprement des paiticules de Fer qui s'y trouvent? Car il eft prouvé en Chymie, que c'eft feulement dans les particules rouges du fang qu'on trouve du Fer: qu'on en trouve d'autant plus qu'elles font plus rouges, êc d'autant moins qu'elles font plus pales: que c'eft par conféquent du mélange intime des parties martiales, huileufes, falines, que nait la couleur rouge du fang: tout comme cette couleur eft ausfi produite par le mélange de certains efprits. Ou qu'on me donne une caufe plus probable de la couleur rouge du fang! t III. Confêquence quant a Vatlion des forces éleétrique ci? magnétiqüe. 1 II, fera facile de comprendre, d'après les remarques précédentes fur la compofition du Fluide nerveux Sc du fang des Corps animaux, tome II, X com-  gaa III. mém. Sect. III. Be la manière dont comment la Force éleétrique peut, ausfi bien que la magnétiqüe, agir fur le Corps animal. J'aurais a la vérité clans ce cas pü déduire ce qui concerne la Nature du Fluide nerveux 6c du fang a pofteriori, c. a. d. j'aurois pü raifonner de 1'effet a la caufe : 'Sc conclure des aétions, qu'il eft prouvé que les effets magnétiques 6c éleétriques font fur le Corps animal , quelles font les parties intégrantes de ces Corps. Mais la démonftration étant fondée fur des conféquences rationelles, 6c fur des Expériences touchant la caufe matérielle fondamentale des Aétions, elle n'en fera que plus ftable. Le Fluide Nerveux eft une forte dé. Fluide ileclrique, mais plus fixe, plus chargé de par~ ticules hétérogènes (SetJ. III. §.i). On con^oit donc facilement comment 1'impresfion qui fe fait fur les organes corporels, le tremblottement excité par-la dans les fibrilles Nerveufes qui fe trouvent a 1'extérieur de ces organes, 6c même le Fluide éleétrique que les extrémités des Nerfs foütirent, agitent le Fluide éleétrique qui exifte dans les Nerfs, 1'excitent a fe mouvoir promptement, 6c comment ce tremblottement 6c ce mouvement rapide font propagés jusqu'au fiege de 1'Ame: d'oü doit s'enfuivre quelque fenfation, 8c même de  VÉlec.&leMagn.agisf.furie Corps Animal. 32.3. de la douleur, fi le mouvement de la matière éleétrique trouve quelque part des obfta- cles. Le Sang contient des particules ferruginew fes (0), CSecJ. III. §. a). II en refuite que le Fluide éleétrique eft fortement attiré dans le Sang, puisque les Expériences pfouvent qu'il 1'eft fortement par les Corps ferrugineux & autres Corps métalliques Or, arnve-t-il que le fang éprouve quelque part des obftacies dans fa circulation, ou même, y a * t - if queique melange de parties bétérogcnes nuifibles, il neut refulter de la fecouffc qui fuit 1'attraction de la matière éleétrique, que le fang fe remcttc facilement en mouvement, ou qu'il fefafiè un? fécrétion avantageufe des ingrédiens nuifibles. On explique très-facilement de cette manière les aétions de rÉleétricité dans les Paralyfies, les Apoplcxies, les maux de dents &c, Sc on en peut faire 1'application a chaque cas particulier. Pour ce qui eft de la Force magnétiqüe 3 on peut de la même manière attribuer facilement fes effets & la préfenct du Ftr dans le fang 1» V. le §. ijj. du Mémoire de M. steigikü^s* t ii le s 13. du mien, X a  314 ui- m£m. Sect. iii. De la manière dont fang (ƒ>) j 6c même au Fluide' éleétrique qui fe trouve dans les Nerfs : furtout fi 1'on confidère ce que j'ai dit ci-deffus de 1'Analogie des deux Forces (Secl.l. §.3). L'Aimant attire le Fer. Cette attraétion peut êtrejointe a plufieurs mouvemens 6c a des fecouffes fimultanées des parties voifines. Mais, elle exerce ausfi en même tems, ou plutót la matière éleétrique exerce vers 1'Aimant une impulfion extraordinaire, 6c une attraétion reciproque. Mais, cette impulfion, 6c cette attraétion peut fouvent par fa connexion intime produire, dans les vaiffeaux 6c dans les parties 'internes du Corps, des changemens, ainfi que les effets qui en refultent felon la variété des circonftances. En ou tre, il n'eft pas incompréhcnfïble, d'après les Principes même que la Recherche Phyfique de 1'Aimant nous préfente, {Secl.l. §.3.) qu'il y peut naitre dans quelques Corps, c. a. d. dans ceux qui contiennent plus d'Éleétricité naturelle, 6c ausfi dans une certaine proportion plus de particules ferrugineufes, une efpèce de Magnétisme animal, 6c cela par une certaine liaifon qu'il y a entre (f ) V. les §. 163 & 167 dü Mémoire de M. sieig- LKH.^ER. . '  VÉlec. &leMagn. agisf.fur le Corp Animal. 315 entre les particules ferrugineufes qui fe trouvcnt dans ces Corps, Sc leur Elccmcité naturelle. Mais je ne prétends avoir indique qu'en paffant une hypothèfe, au moyen de laquelle on pourroit dire quelque chofe en faveur dü Magnétisme animal; Sc exciter d'habiles Phyficiens a la perfeétionner dans la fuite par des Expériences fouvent reitérées, ou a en propofer une autre plus exacte. ; X 3 APPEN-  $a<5 III. mémoire. APFENDICE. J'a 'i promis dès le commencement de ce , Mémoire, de propofer un petit Effai hypothérique d'un fyftème conjeétural touchant un mênje genre de caufes pour les deux Forces. Je le hazarde d'autant plus a préfent, qu'on m'a fait roir, que leur Analogie prouvée ci-deftus &c lat convenance de leurs aétions ne fauroit même avoir lieu fans cette caufe fondamentale. Je conjecture donc, que les aétions des deux Forces proviennent d'un même Ether, qui environne de fon atmofphère les Corps idioéleétriques ausfi bien que 1'Aimant, mais celui§i d'une Atmofphère plus grosfièrc, & plus hétérogene. Cette atmofphère de 1'Aimant exerce fon attraétion particuliere fur les particules ferrugineufes, & les attire a elle, peutêtre a caufe de fa texture fort femblable a ceile de 1'Aimant, ou de la plus grande impulfion de fa matière. La diftance a laquelle 1'Aimant exerce fon aétion ne fait rien ici, puisqu'il eft connu par les Expériences des Phyficiens, & furtout par les nouvelles Expériences de M. schaeffer fur l'Éleétrophore, dont nous gvons parlé ci-deffus, que 1'Éther de 1'Élcc-  Appendice. 3*7 tricité aéhiellement agifTante, peut agir a tra-» vers les murailles , & les murs mitoyens. L'Éther du Corps magnétiqüe s'étend en tourbillon felon la longueur, d'un Pole a 1'autre; eft attiré par celui-ci, mais dérechcf repouffé, par le flux fuivant, vers celui dont il étoit forti. On en peut conclure ce qui a lieu dans les différens Phénomènes des deux Poles, puisque de cette facon la direétion du Tourbillon magnétiqüe eft reciproque, 8c différente. Le Fer, ou 1'Acier, éprouve par le frottement, par la percusfion, comme ausfi par une fituation verticale lomgtems continuée, un'e fecouffe proportionelle, ou du moins un changement dans fes parties extérieures, ou ausfi dans fon atmofphère éthéréc, de forte que cel1'e-ci attire a foi encorc une plus grande quantité de pareil Éthcr éleétrique, lc retient, & qu'il peut fe rendre de lui-même propre aux PhénomènCs magnétiques. De-la le Magnétisme artificiel. Pour ce qui eft de 1'Explication de tous les autres Phénomènes 8c de toutes les autres Expériences , 1'inclinaifon, la déclinaifon de 1'Aiguille 8cc; je m'cn tiens au fentiment d'aütres Phyficiens: fi ce n'eft que, felon ce fyftème, divers cas paroiffent exigcr de petits X 4 chan-  32-8 III. MÉMOIRE. APPENDICE. changemens dans la manière dont on les explique. # # # Je crois avoir a&uellement fatisfait a une Queftion, dont la reponfe reftera hypothétique ausfi longtems qu'on ne fera pas d'Expériences fuffifantes felon 1'hypothèfe que je viens d'établir, Sc d'après ce point de vue. Quant a moi, je fuis ausfi convaincu de 1'Analogie Phyfique des deux Forces, Sc de leur influence fur le Corps animal, que je le fuis de 1'imposfïblité qu'il y a de parvenir, peut-être encore au bout d'un demi - fiècle, a un Syftème qui puilfe parfaitement fubfifter: furtout ausfi longtems qu'il y regnera dans la Phyfique d'anciens préjugés, Sc des attachemens a certainqs opinions, qui ne peuvent être disfipées qu'après un très-long tems, Sc qui le doivent être a la fin. Fin du troifième Mémoire,  RÉFLEXIONS SUR L E MAGNÉTISME ANIMAL, ET SUR LE S Y S T È M E P E Af. MESMER, PAR M. VA N SEINDEN.  PLUTARQUE, dans fes Sympofiaques, Liv. V. Queftion VII. de la Traduction d*A m y o t . Tom. II. p. iig.. feqq. de 1'Edition de ióii. S'efhnt quelquefois emeu propos i table touchant ceux qu'on dit qa'ils' cfiaiment, & qui ont 1'Oeil enforceleur, les autrespafeyent la chofe en rifée moqtterie. Mais Metrius Flurus, qui nous donnoit a fouper, dit que les effcfts qu'on en voyoit aidoyent merueilleufement au bruit qui en eftoit: & qu'il ft''eftoit pas raifonnahle, que ft on ignoroit la caufe aune chofe faite, on la mefcreuft pour cela, attendu que d'une infïnité d'aütres chofes, qui font réellement en ellence, nous n'en pouuons comprendre la caufe. Car généralement, qui veut qu'en toute chofe il y ait raifon aparente, il en ofte la merueille, parceque Ia oü on ignore la caufe, la commence-on a douter, & enquèrir, qui eft a dire, philofopher: de manière qu'on peut dire que ceux qui descroyent les chofes merueilleufes, oftcnt toute la Philofophie: mais /'/ faut dè telles chofes chercher le Pourquoy il en eft ainfi, avec la raifon; & qu'il eft ainfi, leprendre de fHiftaire,  RÉFLEXIONS sur LE MAGNÉTISME ANIMAL, fc? fur k Syftème de M. Mesmer. §. i. OuOIQUE M. steiglehner ait parlé du Magnétisme Animal dans les trente derniers §§. de fon Mémoire, 8c qu'il ait fait voir 1'illufion des Expériences qu'on a employées pour prouver la réalité de ce Magnétisme , nous croyons qu'il ne fera pas inutile de donner une expofition exaéte de toutes les parties de ce fingulier Syftème, qui a fait tant de bruit depuis quelques années; 8c de ia faire précéder de quelques remarques, propres a fixer le fens des mots qu'on employé, 8c a indiquer de quoi il peut être queftion quand on examine s'il exifte véritablement un Magnétisme animal. §. i. A l e prendre dans le fens propre, le mot Magnétisme fignifie l'aétion de 1'Aimant 6c de tout Corps aimanté, ou la force avec laquelle ces- Corps agiffent fur les autres Corps qui font foumis a leur aétion. Mais on le prend  33* Reflexions fur UMagn. Anim. Définitions & prend encore, & également dans le fens propre, pour Paptitude d'un Corps a éprouver les effets de la Force magnétiqüe; & pour la faculté que tel ou tel Corps pourroit avoir de produire des effets \ tous égards pareils a ceux de 1'Aimant. C'eft ainfi qu'on dit, le Magnétisme d'une lame aimantée,.pour en défigner la force & les effets: le Magnétisme de la Platine, pour indiquer que les paillettes de ee Métal peuvent être attirées par 1'Aimant: le Magnétisme de la Terre, pour exprimer que le Globe Terreftre produit des effets exaétement femblables a ceux qu'on obfervé dans 1'Aétion de 1'Aimant. Ce font la, ce me femble, les idéés qu'on a primitivement attachécs au Mot Magnétisme, 6c qui en conftituent le fens propre: 6c 'c'eft dans ce fens que j'ai employé ce mot dans mon Mémoire fur F Analogie de l"Eleclricité £j? du Magnétisme; v. §. %Jjfc p. 5i du I« Tome de ce Récueil. §.3. Mais, qu'eft-ce qu'éprouver les effets de la Force Magnétiqüe? Qu'eft-ce que produire des effets pareils a ceux de 1'Aimant? Les effets les plus palpables de 1'Aimant, les feuls même qui ayent été parfaitement conftatés jusju'a ces derniers tems, ce font 1'attraction & la répulfion d'un autre Aimant: Pat- trac«  expof. des différentes efpecesdeMagn. Animal. 333 traéfion du Fer > Sc le pouvoir de mettre le Fer en état d'attiier & de répoufler, en unmot de produire les mêmes effets que 1'Aimant produit a 1'égard du Fer & d'uri autre Aimant. Cette aétion de 1'Aimant n'a lieu que pourle Fer feul. Selon ces Principe?,le mot Magnétisme, applique a uh Corps différent de 1'Aimant, ne peut fignifier que 1'aptitude d'être attiré ou répouffé par 1' Aimant, & de recevoir la force d'agir fur le Fer comme le feroit 1'Aimant même. Mais, dira-t-on, 1'Aimant ne pouroit-ilpas agir furies Corps, ou du moins fur quelques Corps, d'une manière différente de ceile dont il agit fur le Fer? ne pourroit-il pas produire fur certains Corps quelques modifications différentes de 1'attraétion, de la répulfion, Sc de la communication des forces vulgairement dites magnétiques? Sc ne devroit-on pas ausfi entendre par ■le mot Magnétisme, 1'aptitude d'un Corps a recevoir de 1'Aimant une impresfiön quelconque, différente même de ceile qu'en recoit le Fer, ainfi que la faculté de pouvoir produire, a. fon tour, fur d'aütres Corps la même impresfion, après 1'avoir préalablement recue lui - même Üe 1'Aimant? Sans doute qu'on le pourroit: mais ce n'ett plus alors prendre le moiMagnétisme dans le fens propre: c'eft donner a ce fens une extenfion plus ou moins coufidérable, felon qu'on  334 Reflexions fur Ie Mag». Anim. Définitions ij qu'on prétendra que la modification, que tel ou tel Corps peut éprouver de 1'Aimant, n'eft pas jointe en même tems a 1'attraction, a la répulfion, 8c a la force magnétiqüe proprement dite , ou qu'elle 1'eft. Car fi elle 1'eft, ces Corps posfédront encore, outre les propriétés ordinaires de 1'Aimant, ou le Magnétisme proprement dit, cette modification particulière, quelle qu'elle foit: Sc 1'extenfion qu'on donne au fens propre du mot Magnétisme fera moins grande , que fi 1'on foutient, que ces Corps ne recoivent de 1'Aimant rien qui reflemble a la force magnétiqüe ordinaire, mais feulement une impresfion d'un genre tres-différent, Sc qui n'a rien de commun avec cette force (a% §• 4- A O) Nous n'entrerons dans aucun détail fur la prétendue influence de 1'Aimant fur 1'Efprit. On fait que cette opinion a regné dans les tems les plus anciens: qu'Onomacrite Athénien, qui vivoit dans la 6o. Olympiade , recommandoit 1'Aimant pour entretenir 1'amitié, pour reconnoitre la fidélité des Femmes &e. rèveriés qui ont été transcrites par plufieurs Naturalifles poftérieurs, ainfi que par marboduus gallabs dans fon Poeme latm de Lapidibus. De pareilles rèveriés ne méritent pas de nous occuper. M. mesmer prétend ausfi, mais fur des fondemens très-difterens, que le Magnétisme, e. a. d. 1'Aimant employé fuivant fes procédés, dont nous parierons §. 18, eft propre a combattre la Mélancolic & la Ma-  txpof. des différentes efpcces de Magn. Animal. 335 §. 4. A prendre donc le Magnétisme, Sc dans le fens propre du mot, Sc dans cette extenfion du fens propre de laquelle nous venons de parler, on ne peut entendre par Magnétisme Animal, que ces trois chofes: 1°. Qu'un Corps animal peut recevoir de 1'Aimant les mêmes propriétés que le Fer en recoit, Sc qu'il peut enfuite produire a fon tour les mêmes effets: II0. Que le Corps animal peut recevoir de 1'Aimant une impresfion, une modification quelconque, foit femblable a quelques égards a ceile que le Fer en recoit, quoique différente par fa Nature, foit une impresfion totalement différente: Enfin 111°. Que le Corps animal peut communiquer cette impresfion a d'aütres Corps animaux , après 1'avoir recue elle-même de 1'Aimant. L a Queftion du Magnétisme animal fe reduit donc a une queftion de Fait, mais a un Fait très-difficile a conftater, Sc qui confifte, comme on vient de le voir, en trois parties très-diftinétes, lesquelles, quoiqu'elles doivent toutes trois être décidées par 1'Expérience ou par Manie. V. Mémoire de M. M. andry 8c thouret dans les Memoires de h Société de Médecine, p. 568 ds 3e. Volume.  33<5 Reflexions fur leMagn. Jyiim. Définitions (3 par 1'Obfervation, n'admettent pas le même genre de preuves. §. 5. 1°. Il s'agit donc d'examiner d'abord fi le Corps animal peut recevoir de 1'Aimant les mêmes effets que le Fer en recoit, c. a. d. s'il en peut recevoir la faculté d'attirer le Fer, d'agir fur 1'Aiguille aimantée? M. mesmer le prétend: Mais les Expériences de M. M. steiglehner 8c KLiNKoscHne laisfent pas la moinclre ombre de vraifemblance a cette prétention (£), qui d'aiileurs, quand nous (t>) V. Mémoire de M. steiglehner, §. CL. & note c de ce §. , §. CLI. CLII. CLIII. & note 0 fur la prémière Partie du Mémoire de M. hübner. Nous n'héliterons pas a établir également, que 1'Aimant ne communiqué pas fa vertu magnétiqüe a quelqu'autre fubftance différente du Fer: & nous fommes perfuadés que 1'Eau aimanttt que quelques Médecins, d'aiileurs éclairés, font prendre a leurs malades, en boiffon, en lavage, en lavemens, en bains, en fomentations, n'eft pas aimantée, & qu'elle ne contient aucune vertu magnétiqüe. Elle nous paroit ne pas différer a cet égard de 1'Eau commune. La feule différence qu'il pourroit y avoir, c'eft que 1'Eau, dans laquelle on a fait tremper des Aimans, ou de 1'Acier aimanté, pourroit être rendue trés - legèrement martiale. D'aiileurs, nous entendons ici par aimanté pofiedcr la vertu ordinaire de 1'Aimant ,  ëxpof. des différentes efpcccs de Magn. Animal. gg? nous n'aurions pas les expériences direétes de ces deux Phyficiens, ne devroit être admife que d'après les preuves les plus rnultipliées 6c les plus évidentes, paree qu'elle eft direétement oppofée a cette Loi générale, qu'aucune expérience n'a dementie jusqü'ici, favoir que 1'Aimant n'agit que fur le Fer. Ce n'eft pas que 1'oppofition d'un Fait a une Loi générale ou reputée telle, mais qui n'eft pas fondée fur des démonftrations mathématiques, foit elle feule une raifon valable de rejetter ce Fait fans autre examen: puisque toute Loi générale de ce genre n'eft qu'une Induétion tirée d'une multitude de Faits particuliers, ou d'Expériences faites fur un grand nombre d'objets individuels j 6c qu'ainfi rien n'empêche, quel que foit le nombre de ces individus, qu'on a deja examinés, qu'il ne s'en préfente dans la fuite quelqu'autre qui fafie exception a la Regie générale j 6c 1'on fait combien les exceptions des mant, & non un Principe nommé magnétiqüe, mais d'une nature rrès-différente, que quelques Médecins admettent , & dont nous aurons occafion de parler ci-desfous. Au refte nous rangeons dans cette même clalle, le magnétisme animal, tel que 1'a con£u M. schaeffer 8c fur lequel nous n'avons rien a ajouter a ce qu'en a dit M. steiolihsbr §. CLXXI, CLXXX. & a nos TOME II. Y rc"  3,38 Reflexions fur le Magn. Anim. Définitions & des Regies générales font devenues fréquente* depuis que les Phyficiens ont dépouillé davantage 1'efprit de Syftème, qu'ils ont examiné la Nature de plus prés, avec plus de foin, 8c par des moyens nouveaux: Mais il eft toujours inconteftable qu'il faudra des preuves d'autant plus nombreufes 8cplus rigoureufes quelesFaitt qu'on voudra propofer feront plus oppofés aux Faits recus 8c bien conftatés. Or, M. mesmer n'a pas allegué de ces preuves pour établir fon aflertion: les Expériences auxquelles il en appelle ne font rien moins que précifes, 8c n'ont pas toujours eu, même entre fes mains, le fuccès qu'il annoncoit, comme M. steiglehner 1'a fait voir. $.6. Il fuit donc des Expériences de M. M. steiglehner 8C klinkosch que nous venons d'indiquer, 8c des réflexions que nous avons faites fur ce fujet, qu'il n'exifte pas de Magnetisme animal proprement dit ,8c que s'il eft quelque aétion de 1'Aimant fur le Corps animal, cette aétion ne peut être nommce Magnétisme que par une extenfion du fens propre remarques fur les Expériences fondamentales de M. schaeffer: v. note c du §. CL. du Mémoire de M. steiglehner 8c note 0 de la première Partie du Mémoire de M. hübneil  expof. des différentes efpèces deMagn. Animal. 3 39 pre de ce mot (§. 3.) • Mais, quoiqu'il en foit du nom, il eft important d'examiner la chofe. §.7. II. On demande donc en fecond lieu ft le Corps animal peut recevoir de /''Aimant une impresfion, une modification quelconque, foit h quelques égards fcmblable a ceile que le Fer en ' rvfoit, foit totalement différente ? II fvudroit, pour examiner complettement cc point, apprécier toutes les Expériences, toutes les Obfervations qu'on a alléguées au fujet des guérifons opérées, ou dites opérées , par 1'Aimant. Mais nous entrerions ainfi dans un examen , qui nous entraineroit trop loin, Sc qui nous écarteroit de notre but. Nous nous contenterons de remarquer, qu'il eft tres - diffxcile de tirer dés conclufions certaines des expériences qu'on a fiites fur ce fujet, parceque ce n'eft qu'au moyen des changemens qui peuvent être furvenus a 1'état des malades depuis 1'application des garnitures aimantées, qu'on peut juger de l'aétion de 1'Aimant, Sc de la nature de cette aétion > Sc qu'il eft très-posfible, que dans une machine ausfi compliquée que le Corps humain, fujette a tant de différentes & de puiffantes impresfions phyfiques §c morales, Sc a un empire presqu'abfolu le l'I' Y 1 ™'  44? Reflexions fur le Mag». Jnim. Définitions li magination, ces changemens aient été produits par des caufes tres - différentes de 1'Aimant qu'on a applique , & qu'il eft même trèsvraifemblable que cela a eu lieu plus d'une fois. Mais, ft nous ne faurions disfimuler d'un coté; qu'il eft plufieurs de ces Expériences, ou plütot des conclufions qu'on en a déduites, qui ne fauroient foutenir 1'examen d'une critique févère, & que plufieurs Phyficiens ont plütot accumulé des faits, quelques fois mal vus, ou vus a la hate, qu'ils ne fe font appliqués a procéder avec 1'exaétitude philofophique que la nature & 1'importance du fujet exigcoient: qu'il eft en outre des Faits qui ne paroiffent pas s'accorder avec les circonftances effentieües d'aütres Faits, comme p. ex. que 1'Aimant, qui agit fi promptement & fi puiffamment en certains cas, paroit n'avoir aucune aétion en d'aütres cas femblables (c), ou lorsque les malades ne font pas prevenus qu'il doit agir Cd): que 1'Aimant, qui quoique il ne foit appliqué qu'a 1'extérieur du Corps, ou même feulcmentapproché a quelque diftance du Corps (e), agit (c) V. note c du §. CLX1I. du Mémoire de M. steiglehner. (d) llid. note a du §. CLXXIV.. (t) M, L'attaqué d'une aöeéhon très-doulourcufe a ha face.  cxpof. des différentesefpkes deMagn. Anima!. 34Y agit fi puiffamment fur les parties internes, éloignées du lieu de 1'application, produit néanmoins un effet beaucoup moindre, lorsqu'on 1'enveloppe de taffetas (ƒ), quoique 1'épaiffeur de ce taffetas n'augmente la diftance a. laquelle 1'Aimant agit que d'une quantité imperceptible, &: qu'on fache d'aiileurs que le Fluide magnétiqüe agit fans la moindre altération a travers les Corps les plus denfes, au moins lorsqu'il eft queftion de fon aétion fur le Fery fi dis-je nous ne faunons nous disfimuler ces difficultés, qui méritent d'être éclaircies par des Recherches ultérieures, nous avouerons néanmoins fans referve, que la totalité des Faits, furtout des Faits préfentcs par M. M. steiglehner, andry, & thouret, & la manière dont ces Phyficiens ont discuté ces Faits, nous paroiffent prouveryZww rcplique que VAï- face, a obfervé que lorsque les douleurs étoient foibles, 1'Aimant approché de la face a 3 ou 4 lignes de la peau , fixoit èc amortifibit Ia douleur: qu'il la déplacoit, & qu'on pouvoit par ce moyen la promener a fon «ré dans, les parties voifines du fiege principal, qui étoit au desfous de 1'oeil, telles que le nez, la joue, la levre fupérieure, les gericives, Sec. Memoires de Medec. Tom. III. f. 589. (ƒ) V. note / du §. 157, & note c du §. i6z du Mémoire de M. STEIGLEHNER. Y 3  Reflexions fur le Magn. Anim. Définitions & V Aimant a fouvent exerce' une atlion, une impresfion quelconque fur le genre nerveux'; impresfion dont ne faurions a la vérité nous former d'iJée, ne fut-ce que parceque nous n'en connoifibns pas d'anologue, mais qui n'en paroit pas moins réelle, quelle qu'elle puiffë être d'aiileurs. Or, cette aétion, cette impresfion, ou pourroit la nommer Magnétisme animal, felon 1'extenfion que nous avons donnée au lens propre de ce. mot. ( §. 3.) Mais ce Magnétisme n'a guères, dans fes effets, d'anaiogie avec celui de 1'Aimant, puisqu'il ne confifte pas a mettre le Corps animal en état d'attirer ou de répoufier 1'Aimant ou le Fer, mais uniquementa retablir pour 1'ordinaire dans leur état naturel & de fanté 1'organifation &les fonctions de ce Corps qui fe trouvoient troublées : ou même quelque fois, a augmenter, au moins au commencement, les douleurs, & par conféquent le dérangement des fonétions ou de 1'organifation des parties dont-il s'agit Cg). §. 8. ( dans k. cifconftan(.cs des-  ctcpof. des différentes efpèces de Magn. Animal. 345 Mais il faudra encore plus d'obfervations pour mettre un point ausfi délicat hors de doute. §• 9. «lesquels je ne trouve pas dc raifon de doute, une Action quekonque de i'Aimant fur le Corps humain , mais fans rien ftatuer fur la nature, & fans la croire univerfelle. Dans tous les autres Médicamens quekonques internes ou externes, & quoiqu'on jgnore abfolument leur nature & la manière dont ils agifient, il faut une application immédiate interne ou externe du Medicament au Corps humain , ou une application immédiate de fes effluves Jiiiftantiels: mais c'eft ce qui n'a pas lieu ici: 1'Aimant agit fur le Corps humain m difians, & quoiqu'enveloppé dans d'aütres matières: il n'exhale aucun effluve fubftantiel; il n'agit donc que par fon fluide magnétiqüe, & celui-ci agit ou fur la fubftance des Nerfs, ou fur le fluide nerveux, ou fur quelqu'autre partie de notre Corps, quoique 1'Expénence nous ait appris, que parmi toutes les fubilances que nous avons pü foumettre immédiatament a notre examen , ce fluide n'agit que fur le Fer feul. Y auroit - il donc une aftion particuliere , un rapport , une affinité entre le fluide magnétiqüe & le fluide nerveux ? C'eft une queftion qu'on ne fauroit réfoudre immédiatement, faute de pouvoir foumettre ks deux fluides a 1'examen des fens & de l'Kxpériencc. Mais toutes ces difficultés, tirées des bornes de nos connoisfances, ne font pas des raifons qu'on puifle allé^uer contre des Faits, ou des conféquences tirées immédiatement des Faits bien conftatés. Ce n'eft que du tems, d'obfervations bien faites, fuivies pendant longtems, combinées & discutées avec la .plus grande fagacité, qu'on peut attendre de nouvelles lumières fur ce fujet. V 5  346 Reflexions fur le Magn. Anim. Définitions & §.9. III. Le Magnétisme proprement dit, ou fi 1'on veut le Magnétisme Mineral pour le diftinguer du Magnétisme Animal, eft remarquable par fon doublé effet; favoir en ce qu'il agit furie Fer, & en ce qu'il donne au Fer fur lequel il agit, la faculté de pouvoir agir a fon tour comme s'il étoit Aimant. II faudroit donc, pour que le Magnétisme Animal, pris dans 1'extenfion que nous avons donnée au fens propre de ce mot, fut femblable au Magnétisme minéral, que le Corps animal, qui a recu une modification, une impresfion quelconque dc 1'Aimant, put, après 1'avoir récue, la communiquer a fon tour a un autre Corps animal, & agir fur celui-ci comme 1'Aimant a agi fur lui: & c'eft la troifième queftion qu'il s'agit d'examiner. Cet objet étoit un des points fondamentaux du premier Syftème de M. mesmer , comme on apü le voir par la note a du $. CLXX1V de la Differtation de M. steiglehner j mais on a vü ausfi que M. klinkosch a prouvé combien les Expériences dont on s'eft fervi font illufoires, & Ton aura pü en conclure que les Effets qu'on a obfervés, ou qu'on prétend avoir obfervé, bien loin d'être dus au Magnétisme de celui qui opére, ne le font, pour ne rien dire de plus, qu'a 1'cffetde 1'imagination fur le Syftème nerveux  expof. des différentes efpèces deMagn. Animal. 347 veux dc perfonnes attaquées de maladies de Nerfs, 6c fur lesquelles on fait d'aiileurs que Tlmagination exerce un trés -grand empire. Nous n'héfitons pas a nier que 1'homme recoit de 1'Aimant une forc: qui le met en état d'agir mécaniquement fur une autre perfonne. Sur cet objet, nous n'admettons, ni les faits qu'on allégue, ni les conféquences qu'on en déduit. II n'eft aucune Expérience qui prouve, que. 1'homme recoit, dans 1'état de fantè, la moindre aétion de 1'Aimant, que celui - ci agit fur lui d'aucune manière, au moins fenfible: s'il étoit prouvé, non direétement, car en cc cas on fcntiroit l'aétion, mais indireétement, ca. d. par des conféquences qui découleroient nécesfairement d'aütres faits bien conftatés, que 1'Aimant agit fur le Corps de 1'hommc en fanté, il en réfulteroit, que 1'homme en fanté éprouve de la part de 1'Aimant une autre aétion que 1'homme dont les fonétions, furtout celles du genre nerveux, font dérangées: 6c conféquemment que fi 1'homme peut agir fur le Corps animal, en vertu de l'aétion qu'il a recue de 1'Aimant, comme M. mesmer le prétend, il ne communiqué pas au Corps animal 1'impresfion que 1'Aimant a faite fur lui, mais une impresfion très-différente: ainfi 1'Anabgie d'aéüons (quelle que foit d'aiileurs la dif-  348 Reflexions fur le Magn. Anim. Définitions 3 différence de leur genre) ne fubfifteroit pas entre le Magnétisme Animal & le Magnétisme Minéral, puisque celui-ci transmet exaétement la même aétion qu'il a recue: Mais ce font 11 des idees théoriques, fur lesquelles nous aurons occafion de revenir; le Fait eft ce qui nousimporte le plus: & le Fait, nouscroyons ne pas devoir 1'admettre: non-feulement parcequ'il n'eft pas affez conftaté, mais parceque c'eft le contraire qui nous paroit F être fuffifamment. §. io. Co nc l u o n s de ce que nous venons de dire: i°. Qu'a prendre le mot de Magnétisme animal dansl'extenfiondu fens propre la plus naturelle, & la mieux fondée, ou peut - être la feule qu'il faille admettre, il exifte un Magnétisme animal, qui conil&Q en ce que 1'Aimant peut exercer en certaines circonftances fur le Syftème nerveux une impresfion qui tend le plus fouvent a rétablir ce Syftème dérangé, dans fon état naturel: %°. Que 1'analogie qu'il y a entre le Magnétisme animal Sc le Magnétisme minéral paroit jusqu'a préfent fe réduire a ce feul point commun, que 1'Aimant agit d'une certaine manière inconnue fur le Corps animal, & d'une manière non moins inconnue, quoique trés-différente, fur le Fer. 3°. Qu'on  txpof. des différentes efpeces de Magn. Animal. 34.9 3°. Qu'on ne fauroit dire, a moins que de récourir a des fuppofitions peu naturelles, forcées même, ou que F expérience n'autorife pas jusqu'a préfent, qu'il y a entre les deux Magnétismes la. moindre analogie fur quelqu'autre point que ce foit: Car i°> Le Magnétisme animal, ou plütot 1'impresiion que le Corps animal recoit de 1'Aimant ne peut être communiquée par ce Corps a aucun autre, comme le Fer peut communiquer la vertu qu'il en a regue : i°. L'Aimant agit toujours fur le Fer, mais il n'agit pas rotijours fur le Corps animal: il n'agit pas toujours dans les mêmes genres de maladies qui paroiflént d'aiileurs femblables (/) : il n'agit pas toujours fur les mêmes perfonnes fur lesquellcs on dit qu'il opére quelquefois (m): il n'agit pas fur les perfonnes en état de fanté : différences qui font affez grandes, a moins qu'on ne voulut les fauver, Sc furtout la dernière, en difant, que la fanté, Sc les autres Cas que nous avons indiqués, font pour le Magnétisme animal, ce que font pour le minéral (/) V. note e du §. CLXII. du Mémoire de M. STEIGLEHNER. O) V. ibiL note c du $. CL. & note » dc la prenv Partie du Mémoire de M. hüïnïk.  35° Reflexions fur leMagn. Anim. Définitions & rallen Chaux 8c d'aütres préparations du Fer fur lesquelles 1'Aimant n'agit pas, ou n'agit que très-foiblement, & d'une manière peu fenfible (n): mais cette fuppofition me paroitroit trop forcée pour pouvoir être admifè. Enfin 3°. L'impresfion que 1'Aimant fait fur le Corps animal ne paroit pas dépendre de la même caufe prochaine par laquelle il agit fur le Fer, favoir 1'attraction des particules ferrugineufes qui peuvent fe trouver répandues dans le fang, 8c les autres fucs animaux (§. 8.). §. 11. Nous venons de prouver que ce n'eft que dans un fens impropre, ou fi 1'on veut, dans une extenfion du fens propre, qu'on peut nommer Magnétisme animal la feule aétion, de toutes celles qu'on avoit imaginées, que 1'Aimant produit fur le Corps humain: mais il s'en faut de beaucoup que Ton s'en foit tenu a cette feule extenfion du fens propre} on n'a pas tardé a prendrc le mot Magnétisme, dans un fens entièrement figuré. Comme 1'Aimant agit fur le Fer fans y être immédiatement appliqué, 8c quoiqu'il en foit tenu a quelque diftance: qu'il agit " J») V. § i6_m. Part. I. Sec! II. Chap. II & III de mon Mémoire, dans le premier Volume de Recueil,  expof.des différentesefffeces deMagn. Animal. 351 agit fans impulfion d'aucune matière vifible, ou qui tombe fous les fens de quelque manière que ce foit, on a cru pouvoir nommer par analogie Magnétisme toute aétion qui paroifïbit ie faire de la même manière j toute aétion qu'on prétendoit être femblable a ceile de 1'Aimant par cela feul, qu'elle fe fait in diftans, Sc fans impulfion fenfible: c'eft ainfi que kepler comparoit (0) la Gravitation au Magnétisme, parcequ'elle agit comme lui fins attouchement, &, a ce qu'il croyoit, par une vertu qui fe dirige en ligne droite, Sc qui eft une image du Corps: que van helmont(^), Sc après lui (o) Epitome Aftronom. Copernic. p. 517. „Pro manibus „eft ipfi (foli) Virtus [ui Corporis, in omnem mund't amplitu,, dinem emijfa , quae, eo ipfo quod eft fpecies Corporis, una mm „corpore folis rotatur &c." Enfuite ü compare l'action du foleil a ceile de 1'Aimant, même a 1 égard des poles ennemis. (f) De MagnetkaVulnerum Curatione. Opp. p. 45^- "Voici comme cet Auteur s'exprime en différens endroits. §. 3. ,,Vel magnetismum, i. e. propriet at tm quamdam occultam Iiac „ appellatione propter manifeftam illius lapidis praerogati,,vam a caeteris abftrufis et vulgo ignotis qualitatibus defumptam nobiscum cogctur agnoscere. §. 26. SoliJJéqtii fio,,rcs magnetismo quodam feruntur ad folem. §. 71. Dtverfi „fint Magnetismi: quidam ciiim trahurit ferrum, quidam lfpaleas, plumbum; quidam carnem, pus vc. nonnullorum 'g» ver» eft gratia utpeftiftram duntaxat m am extra/iant 8cc,  35^ Reflexions furie Magn. Anim. Définitions &f lui kircher (^ ), ont nommé Magnétisme* toutes les aétions qui ie font fans contact immédiat, fans émanations de la fubftance même du Corps qui agit, mais par des effluves plus fubtils , indépendans de la mafte du Corps, 8c qu'on nommoit par-lamêmej5>«7Jf8^(r): 8c qu'en (q) De Arte mapittic* Lil: III. Prxlufio III. i. f. p. 536. Ces aétions fe nommoient une effufion de la qualité: ausfi kikcher dit-il. ,, c*m res onnes agant per jsEfrluxum qaemdam, five diffufionem qualitatis fuse in t,rem quam afficiunt, faclam; effluxus autem is concipi non „posfit nifi per lineas quasdam Invisfimas in orbem diff 'ufas, hine omnes effeclus ejusmodi raros rerum in fe agent'mm , „qmeunque ratione produHos, per radiationem quamdam fieri i, dicimus. Katura compendiofc cmnia fub brevhfim.s l'meis con„ntttentc. Ctim igitur inier caneras prodigiefas Ni.turae opefat,tiones potisfimum in Magnetis opeubus hujusmodi radia,,tio advertatur, quam nos proprie Magnetismum, vel for,, malem aftum Magnetis dicimus; hinc, per fimilitudi,, nem quamdam, &: Ka-rot; rtfv dmXoyictv, omnium rerum vircs, quibus in fe, mutua radiatione , agunt, Magnetismos appellare vifum eft." Enfuite il parcoürt en détail tous les genres de ces prétendus niagnétismes. (r) Van heimont 1. c. §. 96. Magnes itaque velferi,rum a magnete contatlum, cum fponte fe ad poluvi cor.vcr„tant, neeejfario extenditur qualitas quacdam a Magr.ete ad ,,polum; quam quia novimus fieri citra effluvium aliquod ,, corporeum idcirco tandem fpiritualem dtnom'mamus nee paffe dicimus, folis lucem c cellorum influxum, ter-  txpof. des différent es efpèces de Magn. Animal. 3 53 qu'en conféquence ils parioient du Magnétisme des Mineraux, des Végetaux, des Aüres, des Plantes héliotropes, de la Torpille, pour Lndiquer l'aétion de toutes ces fubftances, ou les mouvemens que quelques unes d'elles éprouvent a la préfence d'aütres Corps: que boyle (j) parle d'Aimans Aëricns, Sc qu'il nom- „fedinis \aculaticnem, bafdici vifum , er '{fe qualitates planê ,, fpirituaks, quod fc: non cmnnrmone fubjtantialis evjpcra„tionis in difians dispirgatur: fed tavquam imperciptiblis lucis ., medio, diradientur a fubjeclo in objecïum dcbitum. II j eut même des Médecins, imbus des mêmes principes que van HEt.mont , qui regardoient ces effluves fpirituels, ou du moins ceux du Corps humain, comme d'une nature plus relevée, moyenne entre 1'Ame 8c le Corps. Voici comme s'en expnme wirdig dans fa Medicina Splrituum, Prolegom. §. r.. Spiritus fumitur pro corpore „tenui es1 fubtilisfimo — §. 13. Cum corpore conjungitur anï,,ma. non immédiate, fed mediantibus fpiritibus, cerpusculis, minutisfimis , mediam mfuram inter miimam et corpi's ha),benübus. Lib. I. Cap. XXVII. §, i. Magnethmus eficons,fenfus Spirifmm; per fenfum 'mtelligimus formaliter lonftnfum, //. e. eundem fenfum, eandem fenfaiionem, five ijle idem „grams fit et amicabiïis, et tune oritur fymphatia 8cc. fivt ,,'mgratus, qui diffenfus dicitur antipalhia. -—Et ifii jlnfut ,,interdum exquifiti fatisfunt, interdum minus." On va loin avec de pareils Principes. (s) Sufpicions about the bidden Qialiteis of the Air: Tom. IJl. p. 470. do la Colkction des Oueyres publiée en AnTOME II. Z &lois  354 Reflexions fur le Magn, Anim. Définitions & nomme ainfi les Corps, qüi font en état de retenir les efüuves étrangers qui nagent dans 1'Atmosphère & qu'ils rencontrentj En un mot, ces expresfions étoient fort en vogue dans le dernier fiècle, 8c 1'on s'en fervoit même encore au commencement de celui-ci (t). §. 11. Le mot de Magnétisme fe prenoit donc dans un fens très-éloigné du fens primitif, ou même de 1'extenfion du fens propre: c'étoit dans un fens abfolument figuré, 8c trèseapable d'induire en erreur, puisqu'on don- noit glois par birch inEolio: & Tom. I. p. 145. a Ia fin da volume des Oeuvres publiées en Latin in Quarto. Boyle allègue en exemple la manière dont on fait 1'huile de Tartre par défaillance; celles dont plufieurs Corps font affecTrés par 1'Air a raifon de leurs Couleurs. &c. &c. (f) Boerhaave même s'en eft fervi pour défigner les Corps qui agiffent par leurs afHnités Chymiques: C/iemia, Tom. I. Tracl. dc Aére p! 264. Ei. Paris. ■ , E,, runt fane in Ulo Aére corpora Magnetica , quae fe invigtcem trahndo, repclltndo, coeundo, rarescendo, aliisjue infi,,mtis modis, Phaemmena excitunt fiupenda ubique." II allègue en exemple les Vapeurs d'Efprit de Sel Ammoniac 8e ceux d'Efprit de Nitre , qui s'exhalent des vafes dans lesquels ces liquems font contenues, fans être vifibles, mais qui Ie déviennent, dès qu'ils fe rencontrent dans 1'Air,' Sc qui y formeat dans le moment; un Nuage fenfible.  «xpof. des différentes sfpkes de Magn. Animal. nok un même nom générique a des action^ de nature tres-différente, 8c qu'on croyoit cependant expliquer en leur asfignant une caufe ausfi vague Cu). 11 y a plus, on s'accoutuma peu a peu a regarder cette caufe inconnue, qu'on nommoit Magnétisme, quoique 1'Aimant proprement dit n'y eut aucune part, comme i'agent le plus univerfel de la Nature, lc rcffort le plus puiffant de fes Opérations (v ). Quelques Médecins imbus de la Doctrine dc para* celse , que fes onguents fympathiques 8c ar- (u) L'illuftrc Chancelier bacon avoit grande railbn de dire, en pariant de ceux qui font cas de la Magie Naturelle: Semper in Ore. habent , et tanqttam fper.Jores appel- lont Magnetem. confenfum Aari cum Argento vivo , ejr pauca ,,/iujus generis ad fidem aliarum r:rum , quae nentiquam fimili ,, contraéiu obïigentur. V. Aditus ad Hifttor. Sympath. ej? Ani,tipath'.' Opp. j). 481. (v) Voici des exemples de ces expresfions, outre ceux qu'on peut voir dans les notes précédentes & dans les fuivantes: ,,Un':verfa Natura magnetica eft: eft enim raptus ,, fimilium , 'eft ejf fiiga disfimilwm. Totsts mundus conjlat ey typr>fitus eft, in Magnetisme: omnes fubiunarium vicisjitudinet fiunt per magnetismum. Vita confiervatur magnetismo • interi„tus emniitm rerum fit Magnetisme. WIRDIG de Magnet. ,,Spiritmm: Lib. 1. Cap. XXVII. §. 3." Comparez e s expresfions de Magnétisme avec la definition que 1'Auteur cn a donnée (v. note r) & avec ceile des Efprits qu'il fcgarde comme le reffort de ces Magnéiismw. z *  %$6 Reflexions fur le Magn. Anim. Définitions 13 armaires (w) doivent faire regarder comme un des premiers Auteurs de ce genre de Magnétisme , (w) Par ac el se nommoit onguent armmrt (unguciitum armartum) celui dont il falloit frotter les armes enfanglantées pour guérir par ee feul moyen la blesfure, même d'une perfonne abfente. Mais il étoit abfoltiment néceffaire felon lui & van helm ont, i°. que ces armes fuffent enfanglantées, z°. que le fang y fut fêchér On a donné plufieurs recettes de cet onguent, qu'on peut voir dans la' Bafüka Chemka de Crolïtus, & d'après lui entr'autres dans la Magia naturalis du p. schottus Tom. IV. Llb. V. p. 438 & 475. Un des principaux ingrédiens étoit la mouffe qui croit fur les cranes des Cadavres expofés a 1'Air: mais on n'étoit nullement d'acord fur la Nature de ces Cranes: felon quelques unsce devoient être des Cranes de perfonnes mortes de mort violente: felon d'aütres, il falloit obferver encore certaines conjonéhons de la Lune & des Planètes: II y en eut cependant qui foutenoient que cette mouffe n'étoit pas fort néceffaire: felon d'aütres enfin, fi on ne pouvoit fe procurer les armes qui avoient fervi a Ia bleffure, il fuffifoit d'enfoncer dans la bleffure un morceau de bois (que quelques uns néanmoins prétendoient devoir être femblable au poignard ou aux armes par lesquelles la bleffure avoit été faite) pour 1'humeéter de fang: Un fimple linge imbibé de ce fang pouvoit ausfi fuflire. Mais il falloit eouvrir ces pièces couvertes de ce fang, ne pas les expofer » 1'Air, oü au rroid, ni en oter I'onguent; car en ce cas les douleurs du bleffé fe renouvelloient. II y a mime eu des Médecins qni ajout.oient encore biea d'a^  txpof. des différentes efpèces de Magn. Animal. 357 tisme, s'emparerent avidcmment de ces idees, & fonderent une Médecine magnétiqüe, que va isr tres cérémonies a tout ceci, & van helmont diftingue en outre entre 1'onguent Sympathiqae de paraceisï, & fon onguent armaire. Quoiqu'il en foit de tous ces points, ni van helmont, quoiqu'il ait compofé un traité entier pour défendre les guérifons magnétiques de paracelse , ni les autres auteurs que j'ai été a portée de confulter, alléguent un feul ƒ#;'?, pa^unfeul exemple détaillé , une feule obfervation circonftanciée en faveur de ces guérifons: ils fe contentent de les fuppofer. Le Chevaüer diobï, qui a fi fort 'préconifé la Poudre de Sympathie, dont les effets étoient par rapport aux bleflures les mêmes que ceux de 1'onguent armaire, n'allègue dans le Discours qu'il prononca fur cette Poudre, a Montpellier, en 1651 , qu'un feul exemple de guérifon operée par cette Poudre, mais un exemple fi prodigieux qu'il faudroit les preuves les plus fortes & les plus détaillées pour 1'admettre. II renvoye d'aiileurs aux Ouvrages du Chancelier bacon pour cet exemple , 'mais je n'y ai rien trouvé fur ce fujet, que les réflexions qu'on trouvera ci-deffous, note (kk) & qui font bien éloignées d'ètre favorables a 1'onguent armaire: Enfin on fait que digey a été accufé par fes compatriotes mêmes de peu de fidélité dans fes relations (v. Dic~t. de chauffe pié Art. digby p. 27..) stbauss allègue dans fa lettre fur la poudre de fympathie au Chevalier digby, un autre exemple, non moins prodigieux, & non mieux conftaté, de guérifon operée par cette poudre : mais il eft contradictoirs dans plufieurs Z 3 cil"  ■35^ Reflexions fiiir k Magn. Anim. Définitions van helmont, un des admirateurs les plus outrés de paracelse, s'appliqua furtout a mettre en vogue, & qu'il défendit avec beaucoup de chaleur. On pretendoit qu'il fuffifoit que certaines préparations, aifez compliquéevèV fingulieres, puflent agir fur quelques gouttes dc fang tirées d'un Malade par ia fai- gnéc, circonftances avec 'le précédent. Enfin ces guérifons, ou piétendues guérifons, ont été adoptées fans examen par pmfmirs'Auteurs, comme par wirdig L c. C. XXVII. $. 26, par maxwell dont nous parierons ci-deffous (note gg) & par d'aütres. N»us remarquerons en finiffant, que dans ces tems la on attnbuoit un grand pouvoir non feulement a cette moufie du Crane, mais encore en général aux membres de Cadavres humains, & d'animaux: on en peut voir entr'autres dans la Sylva Sylvarum de bacon §. 972. 974^ 97rt- 9/8. 979. 983 &c. quelles étoient les prétentions de plufieurs -phyficiens a ce fujet: Nous nous contenterons d'en citer un feul exemple , allégué par boyl e , fa voir que le celèbre hakvey employoit quelquefois d'après van helmo.'.t, pour guérir les tumeurs & les excroiiiances , 1'application longtems continuée (& cela afin que le froid pénéttat mieux ) de la main d'un homme mort de maladie lente. Hakvi:y avouoit cependant que ce remede avoit fouvent manqué quoiqu'il eut fouvent réuffi. Uiefulwss of Natural Philofauhy. Part. II. Ej.n V. Gimfa XI. §. 11. -r0m.\. des Oeuvres, ou Tom. V. de la Colleétion latine.  txpof. des différentes efpeces de Magn. Animal. 35^ gnée, ou fur le poignard enfanglanté tiré d'une bleffure, pour guérir le malade ou le bleffé , quoiqu'abfent: qu'il fuffifoit que quelques fubftances, qu'on avoit appliquées a des verrues p. ex. vinffent a fe pourrir, ou ü fe fecher, pour que les verrues même disparuffent (#): qu'on pouvoit transplanter certaines maladies comme la goute, d'une perfonne fur quelqu'ariinwlj 6c guérir ainfi la première (y): que le feu ( x ) Perficaria, five Piper aquaticum , ccnfolida , fophia, ferpent'ma , brasfillata, atque plures aliat li habent pcculiar'e „ut fi frigidae demergantur in aqitam {flante enim borea ex.,cifa quercus verminofa erit, nifi confestim fubteraipuas ilemer,,gatur) et fapsr Vulms a%t tiüks, aliquantisper 'mtepescant, ,,mox defodiantur coer.ofo loco; ubi putrere incipiunt, etiarfi ,,attrahere fatagunt ex aegro , quicquid nocuum eft. Helmont 1. c. §. 29. „castellus ajebat fe expertum fuifje Hae,,morhoides, fi tangantur tuberofa nidice chondrillae, ficcari ft, ,, chendrilla ficctt.tr, corrumpi vero fi corrumpatur. Qjiaproptir ,, fub camino txficcanda ponatur paulo poft bujusmodi attaèiv.m „chondrilla tuberofa." boyle 1. c. Cap. XI.- §. 3. Voyei ci-après un autre exemple, note (ii). (y) ,,Reperies in Libro de Lampade Vilae, ex para,, c e l s o, Veram magneticam c :ram plur'mm morborum juta „ hydrop'is, podagrae , uteri cyc. fanguinem caientcm, aegri „ includendo teftae , ovique putamini quod fovendim. eicponitur; , 5 c carnibus admiftmn fanguinem hunc, cani eftrienti, vel Z 4 »M  3<5o Reflexions fur le Magn. An'm. Définitions 'jifiiddis; moxque aegritudo abs te in Canem trahitur ab 'it". Helmont ij c. §. 20. „ Radix Carlina ( qttae Chamaeleontis n eft,) plcna fuc confermentarus, in vi enetiis cerpo„rib-isptpzrftts §. i. Bcyle allè^ue deux ou trois exemples de ce genre 1. c. 4 5 , 1'un d'après salmuth d'un homme qui fouffrarit de tcrribles douleurs au bras, y appliqua une poudre de corail rouge & de feuilles de Chene ; jusqu'a ce qu'il eut produit une fuppuration: enfuite il pofoit le matin ce melange dans rm trou qu'on avoit creufé a la racine du Chene , a 1'F.ft, & ferma le trou avec un morceau du même bois: fur je champ les douleurs ceffèrent: mais ils revenoient dès qu 011 enlevoit cette amulette de ce trou. Boyle allègue cet. exemple en preuve de la guérifon de maladies par transplantation. II cite ausfi d'après iivesics 1'exemple de deux Dames auxquelles un panari au doigt faifoit fouffrir de violentes douleurs: elles en furent guéries pour avoir tenu le doigt dans 1'oreille d'un chat: mais ces douleurs paflerent au pauvre animal qui jetta les hauts Ctïiibid, §. 6. 7. Boa el rapporte que les Gouteux éprouvent un grand foulagement en couchant avec de jeunes chats, dans, lesquels la goute paffe, de fagon a les rendre perelus § 8. Flud rapporte qu'un homme tourmenté de colique- en fut guéri en appliquant un Chien vivant fur le yentre; mais le Chien gagna la colique: une fervacte tourmentée du mal de dents appliqua un Chien fur la joue: la douleur fe calma & paffa au Chien; ibid. §. iq.  expof. des différentes efpèces de Magn. Animal. 361 feu appliqué au Sang (%), auLait(^), ou même aux déjeótions humaines (bb) faifoit un : ■ . I effet (r) Voyez plufieurs des notes précédentes: ajoutez ce que boyle rapporte de panakola qui dit qu'une pièce d'étoffe imbibée de lang & mife ibus les cendres chaudes fair cefler les Regies: L c. §. 3. (aa) ,, Muiier ablaSlans infantem, qua citius ubera fibi ,, fteriicscant in prunus lac entulget ey mox ubera fiaccescunt." helmont p. 2,1. repété par wirdig 1. c. Cap. 27. §. 2.6. digby rapporte que fi du lait qu'on fait bouillir tombe dans le feu, la Vache a laquelle il appartient en reffent des douleurs au Pis; & il le rapporte comme une tradition populaire, étabüe en Angleterre, & que les Payfans croyent remedier au mal en jettant une poignée de fel dans le Feu: il ne lui en coute rien d'expliquer le .mal, & le remède. (b b) ,, Si quis ad ofiium tuum cacaverit, idque pro!:ibere .,intendas, igncm ferri recenti excremento fupirftruito, mox per ,, magnetismum Natibus fcabiofus cacator fitt, Igne fc .- torrente ,, exertmmtum, er toft-irae acrimoniam'quaü dorfo magnetico (c. a. d. le pole auftral) in anum impudentem propellendo." helmont 1. 0 §. 21. digey rencherit fur ceci par quelques traditions en confirmation desquelles il allegue j'exemple fuivant. L'Enfant d'un de fes amis fe trouva incommodé de fièvre, & fes déjeétions au lieu d'être naturelles n'étoient'qu'une glaire un peu fangumolente. On ne. favoit a quoi attribuer cette incommodiré: mais Dio e y fe reffouvint qu'il avoit vu quelque tems aiparavant que la Nourrice avoit jetté au feu une lange que 1'enfant venow de falir. II ne lui en fallut pas davantage Z 5 pour  3<5a Reflexions fur le Magn. Anim. Définitions effet fenfible fur la perfonne a laquelle elles avoient appartenu; & 1'on expliquoit tous ces effets parle Magnétisme (cc). II eft certaine- ment pour regardcr ce fait comme la caufe du mal. Ordre de ïie plus jetter des langes falies au feu: mais d'expofer les déjeétïonsa 1'Air frats: & I'enfant, qui avoit une-legére inflammation a l'anus, fe trouva guéri fans autre rcmède au bout de deux ou trois jours. Voila une forte pjeuve : eoyle confeilla a un de fes amis tourmenté d'un Calcul, 8c d'un ulcère a la vesfie, de mêler de la poudre de fympathie a la matière purulente qu'il rendoit avec les 4irir.es: les grandes douleurs diminuereöt, 8c le malade éprouva un grand foulagement pendant plus d'un an L c. §. i.. Une dame de fes amies fut guérie d'une jauniffe par le même moyen, § 4. II confeilla a un médecin; attaqué d'un marasme obftiné, d'employer la médecine magnétiqüe. Celui-ci fit durcir un Oeuf dans fon urine encore chaude, 8c ayant fair plufieurs trous a la coque, ■il le cacha dans une fourmillière, pour 1'y laiffer dévorcr par des fourmis .• a mefure que celles - ci le devoroient, il fentit diminuer fon mal, 8c fes forces renaitre. ibid. §.5. , '.3 4 (cc) Voici comme van heimont s'exprime en divers endroits : Relinquo curas aegritudinum quas arcanum fanguinis humani Magnetice perficit. $. 28. Kctandum in j, Vulnere non felum continui fi.ri folutiomm, fed fimul irjro,, duci exoticam qualitatem , unde labra vulneris ini'ignata mox 5, aeftuant , apoftimantur. ■ Magnctismus igitur hujus un- ,, guenti trahit peregr'mam illam dhpofit'tonem ex vulnere. §. 71. Tzmpefiivum eft prodcre caufam proximam Magnetismi  expof. des différentes efpèces de Magn. Animal. 363 ment étonnant qu'un homme comme v a n hel mo bt t ait pü citer dc bonne foi les ex* emples, qu'il allègue pour appuyer fes afFertions (dd): il 1'eft au moins autant que boyle ait ,, in unguento. — In fanruim eft potestas qu.ied.vn cxft.%- ,, tica, quae ft quamlo ardenti defiderio excita fiterit, etiam ,, al abfens alimod objecïv.m , esterioris liom'mis jpiritum , de,, d'tcendo fit: ea autem potcftus in extericri homine lat et, velut in potentia : nee ditcitur ad atium nifi exciteiur. accenfi ,, imag'matione ferventi defiderio , vel arte aliqua pari. Pene „ ut fanguis quedammodo corrumpitur, tune fi e'tts pottftatts „ omr.es , fine pr&via hnagitior.is exetatione, quae ar.tea in „ potentia erant , /ponte in atïttnt cleducuntur; cemebthue r.am„ que gravi, virtus feminalis, alias torpens cr fteriiis , in ac- „ turn erumpit. Igitur cum vulnus, aéris 'mgresfit, ,r quaiitatem alverfam admiferit, unde mox finaals in labris „ beftttat, „ vulnere recenti, propter difiam quaiitatem exotieam^ aliqua„ lis corruptionis jam initia ingredi {qui etiam in faxïlhm „ mnc affumptus unguento magnetico oblinitur,) quo rnedian„ te, corruptionis initio, poteftas exftatica, in fanguine ,, tatens patentiaiiter, in aclum deducitur j quae quia ad „ Corpus fuum red.ix eft , ratione latentis eStafis, hinc fan„ guis ifts ad fanguinem tot'uis fui individmm respeclum crerit. „ Tune nimirum Magnes in unguento cperari fatagit, ejr 'me„ diante potentia exftatica (f.c voco etymi penuria) ex„fugit noxam e labris vulnerls, a> tandem virtute mumiali, ,, balfarnica , ej? attraHiva in unguento acq-tifita , mapnetismus .iperficitur." §. 76 81. idl) Voyez 11: cc: §. a§, 33, 45. Nous ne rappor-  364 Reflexions fur le Magn. Anint. Définitions & ait ajouté foi a plufieurs prétendus faits pa» reiis, & qu'il en ait recueilli fans examen , fans critique, un affez grand nombre, dans un écrit d'aiileurs très-eftimable (ee): il 1'eft plus en-» core que le celèbre Chancclier bacon (ff) n'ait pas employé fur toutes les parties de ce fujet le discernement exquis dont il fe fe,rvoit avec tant de fuccès pour reconnoitre Terreur, & établir la vérité, & qu'il ait donné lieu a pou- portons pas ces exemples, paree qu'ils n'appartiennent pas fi directement a notre fujet: le premier eft rapporté auffi par digby, mais avec un air de doute, qu'il merite certainement a tous égards. (ee) Voyez furtout les Chap. X. XI. XII. de 1'Ouvrage que nous avons cité fi fouvent. On fouhaiteroit que ce Phyficien eut fait une discusfion motivée des Faits, & qu'il eut montré plus de discernement dans ceux dont il fait ufage: p. ex. pour confirmer les Exemples de Transplations de maladie qu'il allègue, 8c dont nous avons parlé notes y 8c bb, il allègue le cas d'un jeune homme attaqué d'écrouelles, 8c qui fut 'guéri par ün Chien, qui léchoit continuellement les ulcères: ce Chien fe trouva par-la incommodé d'une tumeur au Col. Mais ce cas n'eft rien moins que parallèle aux précédens, oü il n'y avoit pas de playe, oü les animaux n'avoient pas fuccé, 8c par-la même transporté dans leur Corps une humeur contagieufe. (ff) Voyez Sylva fylvarum $. 95 , 98 , 971 , 971—999 , lc ci - defibus note ii.  expof. des différentes efphesdeMagn. Animal 365 pouvoir être cité par les Partifans de cette Doctrine. Mais qui pourroit croire que jamais Phyficien ait pü fonger a donner a toutes ces idéés vagues, 8c qui ne formoient aucun Corps de fcience, 1'enfemble qui leur manquoit, 8c a compofer un traité complet 8c méthodique fur la Médecine magnétiqüe ? C'eft pourtant ce qui a été exécuté par un Médecin Anglois nommé maxwell, quia renfermé dans douze propolitions rangées très-méthodiquement, 8c qu'il démontre, ou prétend démontrer, avec beaucoup de foin, dans la première partie de fonouvrage, tous les Principes théoriques fur lesquels la Médecine magnétiqüe eft fondée (gg)- H explique dans la feconde, leg Pré- (gg) Medicina Magnetica imprimce en 1679 in 12. M. M. andrï & thouret ont raifon de nommer le Magnétisme fymphatique, ou la Médicine Magnétiqüe, 1'une des plus extravagantes erreurs auxquelles la dodrine du Magnétisme ait donné lieu: mais il n'y a rien dont on ne puiffe venir about au moyen d'une iinagination fougueufe, & d'idées purement Théoriques: On arrange enfuite les Faits comme on peut: on trouve entr'eux une liaifon qu'ils n'ont point: on y voit ce qui n'y eft pas. II ferar curieux de voir quelles font les propofitions de M. m a xf su & de quelle facon il a fü mettre en fyftème la 4octrine dcHniKONi, dont on a vü une partie dans la note  %66 Reflexions fur U Magn. Anim. Définitions & Préceptes nécefTaires pour la pratjque. Nous ne nous arrêterons pas a cet Ouvrage, parce- qu'ii note (cc). Ces propofitions étant très-peu connues & courtes, nous allons. en donner la traduction. I. 1'Ame n'eft pas'feulcment dans le Corps qui lui eft propre, mais hors de ce Corps; & elle n'eft pas circonfcrite par le Corps orgsnique. i. 1'Ame agit hots du Corps qu'on nomme ordinairement le fien propre. 3. II fort de tous les Corps des rayons Corporels, fur lesquels 1'Ame agit par fa préfenee, & auxquels il communiqué la faculté & le pouvoir d'agir. Ces rayons ne font pas feulement Corporels, mais il y en a de toutes les parties du Corps. . 4. Ces rayons qui fortent des Corps des Animaux, font doués d'un efprit vital, par lequel i]s commuM«juent les opérations de 1'Ame. 5. Les excrémens des Corps animaux retiennent une portion d esprit vital, &: par conféquent on ne fauroit leur rcfufer la vie. Cette vie eft de même espêce que la vie animale, ou elle eft propagée par la même ame. 6. II y a entre le Corps & les excrémens qui en proviennent une chaine d'esprits ou de rayons, quoique les excrémens foyent fort éloignés du Corps: & il en eft de même des parties féparées du Corps & du fang. 7. La Vitaiité dure ausfi longtems que les déjeétions, ou les parties féparées, ou le fang, ne font pas changées en Corps d'une nature différente. 8. Dès qu' une partie du Corps eft malade , ou que 1'esprit aft lefé, toutes les autres parties en fouffrent. 9. Si  expof. des différentes efpèces de Magn. Animal. 36? qu'il ne contient ni faits ni obfervations, quoiqu'il put d'aiileurs fournir maticre a un grand nombre de réflexions philofophiques fur plus d'un Objet. §. 13. Il eft digne de remarque, comme un homme celèbre Pa judicieufement obfervé (hh), que dans la controverfe qui s'eft élevée le dernier fiècle, au fujet de la Médecine magnétiqüe, les adverfaires de cette Do&rine n'ont pas attaqué la vérité des Faits: ce parti eut certainement été plus fage, plus philofophique, que de fuppofer les faits fans examen , Sc d'en attribuer la caufe a 1'influence de génies 9. Si 1'efprit vital eft renforcé dans quelque partie, cdle-ci eft fortifiée par 1'aétion fur tout le Corps. 10. La oü 1'efprit eft le plus libre, il eft le plus promptement affecté. 11. 1'Efprit n'eft pas ausfi enveloppé dans les déjections, dans le fang &c. que dans le Corps, & par conféquent il y eft plus promptement affecté. iï. Le mélange des efprits fait la cempasfion: de cette (omp.xsfton nalt 1'amöur. II eft aifé de fentir quelle eft 1'application de ces principes au Faits, ou prétendus Faits, dont nous avons parlé. ( hh) M. hahn , Profeffeur a Leide , dans la belle préfaee (p. 52.) qu'il a mife au Traite de M. schilling ie Lepra.  368 Reflexions fur le Magn. Anim. Définitions & nies malfaifans, car on ne fauroit conclure de cet aveu tacite de leur part, que les Faits ayent eu le degré d'autenticité requis. Ces Faits, tels que leurs partifans les ont laifles par écrit, font en petit nombre, vagues, peu détaillés, fouvent fondés fur des rapports, en unmotdestitués de tous les Caraécères qui feroient requis pour les faire admettre, quoique les preuves les plus multipliées , les plus fortes, les plus circonftanciées n'euffënt pas été de trop pour établir des faits peu croyables par euxmême. Ausfi n'hefitons nous pas un moment a les relcguer la plupart dans la claffe des faits malvus, ou controuvés, & a nier les conclufions précipitées qu'on a tirées d'aütres faits, qui peuvent avoir été vrais, mais entre lesquels on a admis une liaifon qui n'exiftoit pas nécelfairement entr'eux: une hemorragie ceffe: voila un Fait: on a brulé, ou cou\ eit de cendres, un linge imbibé du Sang du Malade: voila. un autre Fait; mais oü eft la preuve que cc fecond Fait ait été la caufe du premier? c'eft pourtant un raifonnement qu'on n'a pas craint d'admettre: On frotte des Verrues avec un morceau de Lard, quelques tems apês les Verrues tombent: c'eft un Fait: On expofe ce Lard au Soleil, £v on 1'y laiffe pourrir: c'eft un Fait r Mais s'eufuit-ij que la pourriture de ce  e xpof. des différentes genres de Magn. Animal. 369 ce Lard ait été la caufe de la chute de Verrues? C'eft pourtant ce qu'on n'a pas craint (») de dire ; & nous fommes fachés de le dire, c'eft bacon qui a fait un pareil raifonnement, lui, qui avouoit pourtant ne pouvoir ajouter foi au Faits qu'on rapportoit fur les effets de 1'onguent vulnéraire de p a r a c e lse, quoique ces faits lui fuffent racontés par des gens dignes de foi (kk). II fentoit combi én (ii) Sylva Sylvarum §. 557. Après avoir dit qu'il eft connu qu'on guérit des Verrues , fi on laifie pourrir les matières dont on les a frottés, il ajoute qu'il en a fait fur lui-même 1'expérience: qu'il avoit depuis fon enfartce une verrue au doigt, & qu' étant a Paris, il lui en vint encore un grand nombre : que 1'epoufc de 1'Ambaffadeur d'Angleterre entreprit de les guérir en les frpttant avec de la graifie de Lard : qu'enfuite elle fuspendit ce Lard hors de fes fenètres au Soleil, pour 1'y lajsfer pourrir , & que le fuccès de 1'opération fut qu'en fept mois de tems toutes fes verrues disparurent. Voila le Fait: mais comment peut-on en bonne Logiqueconclure que la pourriture du Lard a été la caufe du Fait ? Ce Lard n'aura furement pas mis fept mois a fe pourrir, comme il en a fallu fept pour la guérifon des Verrues. On peut voir dans les Notes précédente* de pareils raifonnemens. (W) L. c. $. 998. Voici quelques unes des reflexions , que bacon fait dans ce §. ,, Invaluit apud plur'tmet . , opinio , ferre , ey quicquid yulms inflixit, inunélo , vulpus TOME II. Aa  37^ Reflexions fur le Magn. Anim. Définitions tS bien il étoit facile de fe trompet fur des faits dc ce genre. $. 14. En général, Targument, pour me fer- vir ,,fanari: Ex relatis viri fide dignijfmi (quamquam haflc~ 'e,ms induci nequeo ut eredam experimento) haec feq'unti» 3, notabis • I. Unguentum armexium conflare variis ingredienj, tibus, inttr quae admirandum maxime er comparatu difijcil,,limtim, mttscus ex cranio cadaveris infepulti, pinguedo urfac, ti V ttfa in partu enecata. In duobus poflerioribus fac've fus„picor quaefitum effe refugium , ut, fi non fuccederet cura- tio, praetendi posfet, befiias non fwsfe occifas fuo tem- s,porc. 3. (quod perplacet) ad confecTioncm unguenti ,,non requirunt certam confidlationem, ufitatum ignorantiae la„tibulum in medicament is magicis: fi frufirentur non praepa- rata fuij]e fub eo figno , quod, in exit, confcücni defima- ,, tur. Sexto ajferunt, fi annorum copia non detur , ftf- }, ficere fi infirumentum ferreum , Ugneumve , firmae non dis~ ,,fimilis, vulneri inferatur, ut fanguinem mittat: cujus in3,unclie aeque ad cwationem momentofa. Illud confiSium puto, „ttt mira fanandi ratio magis expetatur, or «furpetur, cUm ,, faepius arma defint. Ultimo , curatio in homme er be- fiia futura efi pari fuccejfu ; quo prae caeteris mihi arridet, *,cum facile tota res explorari posfit." Malgré ces reflexions tres - philofophiques, & ces doutes fur plufieurs points effentiels, bacon ne paroit pas avoir entièrement reietté tout ce qu'on difoit des guérifons opérées par 1'Onguent armaire; car il dit au milieu de Tarnde que nous venons de citer : ,,atque hadlenus experientia tefiis ,,eft, unguento ex. gr. abfierfo ab armit, ignorante vulne1, rato, rtcruduijfe dolores, donec arma iterum inunguertntur.".  txpof. des différentes genres de Magn. Animal. 371 vir un moment des teimes de 1'Ecole, 1'argumempoft hoe ergo propter h»c,eü vicieux enluimême : 8c faux lorsqu'il s'agit de faits ifolés: Ce n'eft que quand on a vü très-fouvent, qu'un fait enfuit conftamment un autre, que les circonftances du fecond font proportionelles a celles du premier, qu'on a obfervé qu'il exifte entre ces faits une liaifon réelle, quoiqu'inconnue, qu'on peut admettre qu'un de ces faits eft la caufe de 1'autre, 6c qu'on doit tacher de caraóterifer par des Obfervations fuivies , les cas qui peuvent faire exception & cette regie. Mais nous établirons fans héfiter, 6c fans craindre d'être desavoués par des Médecins vraiment Obfervateurs , que conclure précipitement, fans autre examen, poft hoct ergo propter hoe, eft le propre d'un Empyrique, ou d'un homme qui ne fuit dans fa pratique qu'une reutine aveugle : mais que déduire de toutes les circonftances de tous les Phénomènes, que 1'état pasfé 6c aétuel d'un malade prefentent, fi les effets qu'on obfervé font réellement la fuite d'un remède applique : qu' examiner fi les connaisfances qu'on a deja des effets d'un remède peuvent faire juger qu'il feroit utile dans de nouveaux cas : que discuter les effets qui refultent de cette nouvelle explication : que combinertouAa 5 tes  37 a Reflexions fur leMagn. Anim. Définitions tes les obfervations faites pour juger li 1'on en peut conclure que les effets obfervés ont été réellement opérés par le remède appliqué, 8c en tirer , mais avec les modifications que la nature 8c les circonftances des Obfervations requierent, une regie, foit générale, foit reftreinte par des exceptions: nous établirons, dis-je, que c'eft la le propre d'un Médecin confommé, doué d'un genie obfervateur, d'un vrai praticien. C'eft la le feul moyen de faire faire des progrès a la Médecine, de juger de 1'efficacité des remèdes, d'établir quelque certitude. Qu'on juge d'après cette regie, fi nous avons eu tort d'avoir des doutes fur quelques unes des guérifons qu'on pretend opérées par 1' Aimant; fi nous avons eu raifon de conclure de la totnliti des faits, qui préfentoient conftamment le fofi hoe, que 1'Aimant a quelque aétion fur le Corps humain: qu'on compare d'après cette regie le Travail deM.M. andr y&thoür e t , 8c leurs discuflions judicieufes fur les Obfervations, aux Obfervations éparfes de leur prédéceffeurs, 8c qu'on juge s'ils ne font pas autant fupérieurs a ceux - ci, que la vérité, ou une grande probabilité , le font a 1'incertitude, ou a des conclufions vagues; fi ce n'eft pas a eux qu'on eft le plus redevable des lumières que nous avons aétuellement fur ce fujet:  txpof. des différentes genres de Magn. Animal. 373 jet: qu'on juge enfin d'après cette regie les Faits allègués en faveur du Magnétisme établi par paracelse & par van helmont, Sc qu'on dife s'ils meritent la moindre credibilité? Nous rejettons donc entièrement ceMagnétisme Sc toutes les applications qu'on en a faites a 1'Économie animale, Sc a la Médecine, $. 15. Mais quelqu'impropre que foit la dénomination de Magnétisme, dès qu'on 1'ap» plique a des Aétions dans lesquelles 1'Aimant n'a aucune part: quelque foit le discrédit dans lequel la Médecine Magnétiqüe de par ac e l s e eft tombée, Sc a dü naturellement tomber , dès que la Philofophie mécanique de descartes, fut généralement recue, Sc qu'elle eut commencé a dominer en Mér decine , avec un empire plus qu'abfolu.,. &c même après que cette Philofophie a fait place a une Philofophie Sc a une Médecine plus fages, plus réelles, mieux fondées fur la Nature, on n'a pas craint de renouveller de nos jours les Principes d'un Magnétisme univerfel, Sc d'uneMédicine magnétiqüe, quoiqu'on les ait confidérés fous de nouveaux points de vue. Le Magnétisme de paracelse Sc de van helmont dont noiis avons parlé jusqu'ici, ne feroit, en le fuppofmt Aa 3 réel^  374 Reflexions fur leMagn. Anim. Définitions & féel, qu'un Magnétisme pour ainfi dire purement matériel , ausfi indépendant du fait 6c du pouvoir de 1'homme, que 1'effet d'un Médicament eft indépendant du Médecin qui Fa ordonné : 6c c'eft en ce fens que va n helmont a dit avec raifon que la Nature même opère la guérifon d'une Blesfure, que le Médecin n'en eft que le Miniftre ( //): que ce n'eft pas Templatre qui regenère les Chairs : mais qu'il fuffit qu'elle ecarté les obftacles qui s'oppoferoient a leur regénération. Mais de nos jours, on a attribué au Corps animal, un Magnétisme, un pouvoir magnétiqüe, dé pendant dans 1'homme a bien des égards de fa Volonté. Examinons d'abord la queftion prife dans le fens le plus général, le plus précis , 6c denué de toutes les circonftances étrangeres au fujet. §. 16. Le Corps animal eft-il douê de la faculté dagir fur un autre Corps animal fimplement par fa préfence , fans atlouchement, fans (11) l. c. §. 7r. ,, Naturae ipfae vulneris medkatrices 'j, funt, medicus illius tantum minifter; nee pharmacum in „vulnere carnem gtgnit: fufficit fi obfiacula removtrit: quae „alias unicum armorum unguemum ar cet fat is fecwe <& oputr lenter."  txpof. des différentes genres de Magn. Animal. 373 fans communication immédiate , fans intermèdt quelconque qui tombe fous les fens, & pofféde-t-il par conféquent une force qu'on pourroit nommer, mais dans un fens tres-figure, Magnétisme animal, paree qu'elle agit fans intermède fenfible fur le Corps animal,. comme 1'Aimant agit pareillement fur le Fer : le Corps mimal pofféde-t-il cette force fans Favoir préalablement recue d'aütres Corps par communication? y r Homme peut - il dispofer de cette force a volonté, agir d volonté, ou ne pas agir fur d'aütres Corps , y communiquer a fes femblables^, ou cette force même , ou la manière de mettre en aSion, £5? d'éveiiler four ainfi dire, ceile qu'ils posfédoient déja, mais dont ils n'avoient pas la confeience? Voila fans doute des queftions trés - importantes, qui méritent un examen d'autant plus ferieux que M. mesmer prétend être poffeffeur d'un yxxëil Magnétisme, & pouvoir agir par fon moyen fur les autres hommes d'une manière, qui paffe de beaucoup les bornes qu'on croyoit devoir mettre jusqu'ici au pouvoir humain. S 1 1'homme posféde réellement quelque force de ce genre, & fi on Ia nomme , ou croit pouvoir la nommer en un fens figuré, Magnétisme animal, ce Magnétisme fera certainement le plus haut point de perfedion Aa 4 que  376 Reflexions fur le Magn. Anim. Définitions & que puiffe atteindre toute force du Corps ammal, qu'on pourroit nommer Magnétisme animal, foit au propre, foit dans une extenfion quelconque du fens propre , foit au fens ïe plus figuré, §. 17. Les discusfions dans lesquelles nous venons d'entrer font voir, combien il étoit néceffaire d'analyfer les différens fens qu'on peut donner a cette expresfion indéterminée, Magnétisme animal; d'examiner jusqu'oü 1' •011 peut attribuer au Corps animal quelque Magnétisme, felon les diverfes idees qu'on peut attacher a ce mot, qu'on y a réellement attachées , & qui font affez différentes pour qu'on puiffe dire qu'on entendoit par Magnétisme, Magnétisme Animal, des forces, des qualités de genres trés-differents, & d'une nature qui ne leur laiffoit rien de commun. C'eft ce qui paroitra plus clairement encore par 1'expofition que nous allons faire du fyftème de M. mesmer; fyftème qui, confervant toujours le nom de Magnétisme animal , a cependant paffé fuccesfivement par les différens dégrés que nous avons pris foin de faire connoitre. Jettons un coup d'oeil rapide fur ces changemens du fyftème, pour en vcnir enfuite a celui-ci que M. mesmer a adopté en dernier  Expofition du Syftème de M. mesmer. 377 dernier lieu, §c qui repond a 1'état de la question , tel que nous 1'avons établi dans le §. précédent. 5. 18. A u commencement M. mesmer fe fervoit de 1'application de 1'Aimant, Sc de 1'Aimant porté en amulettc: Sc fcus ce point de vue fes opérations pouvoient être nommées un effet duMagnétisme Animal, dans la premiere extenfion , Sc 1'extenfion la moins impropre, que nous avons donnée au fens du mot Magnétisme. §. 7. Mais peu a peu M. mesmer mêla des idéés théoriques a cette pratique, qu'il dirigea en conféquence de certains principes qu'il admettoit, Sc par - la même il donna au Magnétisme animal une extenfion plus confidérablc, Sc un fens encore plus éloigné du fens primitif. Nous reviendrons dans le §. 10. aux piincipes fondamentaux de tout le fyftème : mais nous expoferons ici celui qu'il fuivoit encore dans le tems qu'il employoit des Aimans, Sc nous croyons ne pouvoir mieux faire que de nousfervir des termes de M. M. andrï Sc thouret qui ont eu foin de comparer, d'analyfer tout ce qui a été publié fur ce fujet , Sc qui nous ont donné dans 1'Histoire intéresfante qu'ils ont tracée du Magnétisme Aa 5 Mé-  378 Reflexions fur le Magnétisme Animal. Médical, des preuves d'une exaétitude & d'une impartialité auxquelles il feroit difficile de rien. ajouter. Voici comme ces Phyficiens s'expriment au fujet de cette feconde époque des travaux de M. mesmer. „ M. mesmer rappelloita quelques maxi„ mes fondarnentaies les divers procédés qu'il „ avoit découverts', & a 1'aide desquels il „ croyoit être parvenu a déterminer fur quel„ les parties, en quelle quantité, dans quelle „ direétion, avec quelles précautions on doit „ appliquer 1'Aimant. Suivantlui, 1'écoule„ ment magnétiqüe devoit être harmonique, „ uniforme & conltant, dirigé fpécialement „ fur la partie qui n'étoit pas harmonique, & „ determiné vers les parties inférieures. Dans „ 1'application des Aimans , il recommandoit „ de les diftribuer également de chaque coté „ aux extrémités inférieures & fopérieures j & „ fur le milieu du Corps, comme le long de „ 1'épine, oü on les applique un a unj de les „ placer préférablement vers 1'origine des „ Nerfs des parties malades. Presque dans tous „ les cas on devoit alors, felon lui, en atta„ cher de courbes fous lesgenoux, ou d'ellipti„ ques fous la plante des pieds. Dans les cram„ pes d'eftomac & les vomiffemens, on en ap- pliquoit un figuré comme un coeur, & dans les  Expofttion du Syftème de M. mesmei. 379 : les coliques un pareil fur le nombril. Dans - les fujets irritables M. mesmer avertiffoit . de n'en point appliquer fur la Tête, mais „ fur la nuque, ou au devant de la poitrine, 8c „ dans tous les cas oü 1'on en y auroit appli^ qué, d'en placer ausfi aux parties inférieu' res. II recommkndoit au refte de porter les „ Aimans le jour & la nuit, de les ferrer étroi„ tement fur la peau. Non feulement il en ,, augmentoit le nombre pendant 1'accès, foi* „ vant les circonftances; il confeilloit encorq „ d'en porter conftamment quand on étoit par» „ venu a les disfiper. ; ,a §. 19. Non content de fe fervir de 1'Ai' mant 8c de 1'appliquer felon fes idéés théoriques, M. mesmer fit un pas de plus. II prétendoit que la vertu magnétiqüe pouvoit être communiquée de 1'Aimant au Corps humain, lequel fe trouvoit en état par-la d'agir, foit fur 1'Aiguille aimantée, comme le feroit un Aimant, foit fur le Corps humain: il admettoit donc alors cette efpèce de Magnétisme animal, improprement ainil nommée, dont nous avons parlé ci-deiTus (§. 5.), 8c dont M. M. steighlehner 8c klinkosch ont démontré 1'illufion 8c le faux. E n 1776 le fyftème de M. mesmer v chan-  3 Bo Reflexions fur le Magnétisme Animal. changea de face. Depuis ce tems ce Médecin s'eft interdit tout ufage de 1'Aimant, 8c il paroit avoir donné en 1778 a fon fyftème du Magnétisme animal, pris dans le dernier fens que nous avons attribué a ce mot, 8c dans le fens le plus impropre, toute 1'étendue dont il étoit fusceptible. C'eft de ce fyftème ainfi'perfectionné qu'il s'agit de rendre compte. L'Auteur lui - même 1'a reduit a vingt-fept propofitions qu'il a publiées en 1779 dans fon Mémoire fur la découverte du Magnétisme Animal, & dérechef en 1781 dans fon Precis hiftorique des faits rélatifs au Magnétisme animal. Nous allons préfenter ici ces propofitions, 8c nous y ajouterons , en forme de Notes, les articles de ce dernier Ouvrage qui peuvent leur fervir d'extenfion on d'éclairciilernent. Nous ferons enfin quelques réflexions fur les différentes parties de ce Syftème, fur les preuves qu'on en a données, fur le genre d'évidence dont elles font fusceptibles, enfin fur le degré de confiance que tout ce Syftème peut mériter aux yeux de perfonnes non prévenues 8c qui cherchent fincèrement le Vrai. PRO-  Expofition du Syftème ^ M. mesj»ier. 381 propositions de M. mesmer. §. 10. i°. II exifte une influence mutuelle entre les Corps celeft.es, la Terre, 6c les Corps animés. (A). i°. Un Fluide univerfellement repandu, 6c conftitué de manière a ne fouffrir aucun vulde, dont la fubtilité ne permet aucune comparaifon, 6c qui de fa nature eft fusceptible de recevoir, propager , 6c communiquer toutes les impresiions du mouvement, eft le moyen de cette influence. 30. Cette attraétion reciproque eft foumife a des (A) ,,Je donnai en 1766 une Disfertation de l'In,,fluence des Planïtes dans ie Corps humdm: j'avancai d'a,,près les Principes connus de 1'attraction univerfelle, ,,conftatée par les Obfervations , qui nous apprennent ,,que les Planètes s'affectent mutuellement dans leurs ,, orbitcs, & que la Lune & le Soleil caufent 5c diri- gent fur notre Globe le Flux 8c le Reflux dans la ,,Mer, ainfi que dans 1'Atmosphère ; j'avancois, dis,,je, que ces fphères exercent auffi une aftion directe ,, fur toutes les parties conftitutives des Corps animés, particulièrement fur le Syjlïme nerveux, moyennant un Fluide qui penètre tout. Je détèrminai cette aétion ,,par Tintension & la kimissiun des pro- prietés dc la matière 8c des Corps organifés, telles que ,, la Gravité, la Cohéftm, YÉlaJlicité, Ylrritabilité , l'jS/waitricité." p. 78.  382 Reflexions fur le Magnétisme stnimal. a des Loix mécaniques, inconnues jusqu'a prcient. 4°. II refulte dc cette aétion, des effets alternatifs, qui peuvent être confidérés comme un flux & reflux (B). 5°. Ce flux & reflux eft plus ou moins général, plus ou moins particulier, plus ou moins compofé , felon la nature des caufes qui le déterminent. 6°. C'eft par cette opération (la plus univerfelle de toutes celles que la Nature nous offre) que les relations d'aétivité s'exercent entre. les Corps celeftes, la Terre, & fes parties conftitutives. 7°. Les propriétés de la Matière &du Corps organifc dépendent de cette opération. 8°. Le (B) ,, Jc foutenois que, de même que 'les'effets alj^ernatifs, a 1'égard de la gravité produifcnt dans l».Mc» ,,le Phénomène fenfible que nous appellons Flux & Re- ,, flUX , 1'lNTENSION & LA REMISSION deS di- ,,tes propriétés, étant fujettes a l'action du même Prins,cipe, occafionnent dans les Corps animés des effets j, altérnatifs, analogues a ceux qu'éprouve la Mer: par ,,ces confiJérations j'établifibis que le Corps anima! étant fornuis a la même aétion , éprouvoit ausfi une forte de Flux en de Reflux. J'appuiois cette Théorie ,5 de différens exemples de retours périodiques." p. 70.  Expojition du Syftème &M.mesmer. 383 8°. Le Corps animal éprouve les effets alternatifs de cet agent, 8c c'eft en s'infïnuant dans la fubftance des Nerfs qu'il les affeéle immédiatement. 90. II fe manifefte particulièremcnt dans le Corps humain des propriétés analogues a celles de 1'Aimant : on y diftingue des Poles également divers 8c oppofés, qui peuvent être communiqués , changés, détruits , 8c renforcés : le Phénomène même de 1'Inclinaifon y eft obfervé. ig°. La propriété du Corps animal qui le rend fusceptible de 1'influence des Corps celestes, 8c de l'action reciproque de ceux qui 1'environnent, manifeftée par fon analogie avec 1'Aimant, m'a déterminé a la nommer Magnétisme animal (C). i'Aai- ■ , - a (C) ,,Le magnétisme animal eft un rap,, prochement de deux fcienees connues, 1'a s t r o n o- mie & la médecine: c'eft moins une décou verte j, nouvelle qu'une application de faits, appercus depuig ,, longtems, a des befoins fentis de tous les temps." p. a. ,, Par cette expieiTion magnétisme amimai. ,,je défigne donc une de ces opérations univerfelles de '}, la nature', dont l'adtion, déterminée fur nos nerfs, ,,offre a 1'art un moyen univsrsel de guérir ;, & de prcferver les hommes." p. u  384 Reflexions fur le Magnétisme Animal. n°. TAétion & la vertu du Magnétisme animal peuvent être communiquées a d'aütres Corps animés Sc inanimés: les uns êc les autres en font cependant plus ou moins fusceptibles (DJ. ia°. Cette aétion Sc cette vertu peuvent être renforcées Sc propagées par ces mêmes Corps. 130. On a obfervé a 1'Expérience 1'écoule- ment (D) Le magnétisme animal doit être confidéré dans mes mains comme un iixième fens p. 24. Les fens ne fe définiifent ni ne fe décrivent; ils fe fentent: il en 'eft de meme du Magnétisme Animal: il ,,doit en premier lieu fe transmettre par le fentiment. ,,Le jmtiment peut feul rendre la Théorie intelligible : ,, par ex. un de mes malades accoutumé a éprouver ,,les effets que je produis , a, pour me comprendre, une dispofition de plus que le refte des hommes, p. zó. Je 'tenterois en vain de donner ma Doctrine fans au,,tre préalable : je ne ferois ni écouté ni entendu. ,, Lorsqu'elle fera univerfellement établie, elle ne pré,, fentera dans la pratique qu'uniformité aux yeux fuperj,ficiels, tandis qu'elle abforbera toutes les facult és in ,, telleétuelles des perfonnes dignes de 1'adminiftrer. Ces ,, deux conféquences admifes, on doit concevoir par quelle prudence je dois me créer des élèves de qui ,,je puifle être entendu, a qui je puiffe transporter ,,fans danget les fruits de mon Expérience, 8c quipuis-; fent a leur tour faire de nouveaux Elèves." p. 27,  Escpajititn du Syjïème de M. mesmer. 385 inent d'une matière, dont la fubtilité pénètre tous les Corps fans perdre notablement de fon aétivité. 140. Son aétion a lieu a une diftance éloignée fans le fccours d'aucun Corps intermédiaire. 15*. Elle eft aügmentée 8c reflêchie par les Glacés, comme la lumière. 160. Elle eft communiquée, propagée, & aügmentée par le fon. 170. Cette vertu magnétiqüe peut être accumulée, concentrée, 6c transportée. 180. J'ai dit que les Corps animés n'en étoient pas également fusceptibles: il en eft même, quoique trés-rares, qui ont une propriété {i oppofée , que leur feule préfence détruit tous les effets de ce Magnétisme dans les autres Corps. 190. Cette vertu oppofée penctre ausfi tous les Corps: elle peut être également communiquée , propagée, accumulée, concentrée, 6c transportée , reflêchie par les glacés 6c propagée paf le fon: ce qui conftitue non feulement une privation ^ mais une vertu oppofée pofitive. ao°. 1'Aimant, foit naturel j foit artificiel, eft, ainfi que les autres Corps, fusceptible du Magnétisme animal, 6c même de la vertu oppofée, fans que ni dans 1'un, ni dans 1'autre tome II. Bb cas,  -385 Reflexions fur le Magnétisme Animal, éas, fon aétion fur le Fer 8c 1'Aiguille fouffre aucune altération : ce qui prouve que le Principe du Magnétisme [animal3 diffère efténtieilement de celui du [Magnétisme] minéxal (E). ai°. Ce Syftème fournira de nouveaux éclairciiTemens fur la nature du Feu 8c de la Lumière j ainfi que dans la Théorie de 1'Attracjtion, du Flux éc du Reflux, de 1'Aimant 8c de 1' Electric ité. II - (E) ,, J'avois eonfié en 1773 au p. heil Jéfuite, & tjProfeffeur d'Aftronomie a Vienne, quelques Eflais, néceffairement informes, de mon Syftème, pour lesquels jc m'aidois de pièces aimantées. p. li. Je publiai 1'exiftence du Magnétisme animal comme effentiellenient diftinét du Minéral, en énon$ant avec précifion: que fi i'ufage ie iAimant étoit utile comme conj5 iucleur, il étoit toujours infuffifant fans le fecours it l» >;H« du Magnétisme Animal p. 12." Dans une maladie dont nous parierons note (F) M. mesmer a appliqué a la malade des pièces aimantées, parceque l'aétion de 1'Aimant furie Fer, 1'aptitude de 9,nos humeurs a recevoir ce minéral, & les différens ,,effais faits, tant en France qu'en Allemagne, & en Anglcterre, pour les maux d'eftomac & les douleurs ,, de dents, joints a 1'analogie des propriétés de cette matière avec le Syftème général, la lui firent coniï-, ,,dérer comme la plus propre a ce genre d'Épreuve.3 f. 8i.  Etcpofttion du Syftème de M. mesmer. 387 aa°. II fera connoitre, que 1'Aimant & rÉleétricité artificielle n'ont, a 1'égard des maladies , que des propriétés communes avec plufieurs autres agens que la Nature nous offre, 8c que s'il en refulte quelques effets utiles de 1'adminiftration dc ceux-la, ils font dus au Magnétisme animal (F). 23°. On (F) M. mesmer ayant été appellé en 1774 auprès d'une Demoifelle attaquée, depuis plufieurs années, „d'une maladie convulfive, dont les fymptomes les ,, plus facheux étoient que le fang fe portoit avec im„pétuofité vers la Tête , & excitoit dans cette partie ,,les plus cruelles douleurs de dents & d'oreilles, les,,quelles étoient fuivies de délire, fureur, vomiflement ,>&. fyncope; La Malade avoit fouvent des crifes falu3, taires, & un foulagement rémarquable en étoit la fui,,te: mais ce n'étoit qu'une jouifiance momentanée 8e „toujours imparfaite." p. 81. M. mesmer jugea a propos d'effayer ici une application de 1'Aimant. „Pour „m'aifurer, (dit-jl) du fuccès de cette expérience, je „ préparai la malade dans 1'intervalle des accès par un „ ufage continué des martiaux. La malade ayant éprom- vé le 18 Juillet 1774 un rénouvellcment de fes accès .„ ordinaires, je lui fis 1'application fur 1'eftomac & aux „deux jambes de trois pièces aimantées d'une forme commode a 1'application. II en réfultoit, peu de tems „après, des fenfations extraordinaires; elle éprouvoit in» _?, térieurement des courans douloureux d'une matière „fabtile, qui, après différens efforts pour prendre leur B I» a ' » *•  g88 Reflexions fur ie Magnétisme Animal. if. On reconnöitra par les faits, d'après les Regies pratiques* que j'établirai, que ce Principe peut guérir immédiatement les maladies des Nerfs, & médiatement les autres. ■24°. Qu'avec fon fecours, le Médecin eft éclairé fur 1'ufage des Médicamens: qu'il perfeétionne leur aétion, & qu'il provoque £c dirige les crifes falutaires, de manière a s'en rendre maitre(G). if. En ,, direétion , fe déterminennt vers la partie inférieure , St „firent cefler , pendant fix heures, tous les fymptomes „de 1'accès: I'Ëtat de Ia malade m'ayant mis le lendes, main dans' le' cas de rénouvel'.er la même épreuve, ,,j'en obtins le même fuccès. Mon obfervaiion fur ces „effets, combinée avec lues idéés fur le Syftème gé„néral, m'éckira d'un nouveau jour: en cónfirraant mes „ précédentes idéés fur 1'influence de l'agent général, ,,elle m'apprit qu'un autre principe faifoit agir 1'Aimant ,, iKcap.il/le par lui-mêmt de cette afiiön fur les Nerfs; tk me „fit voir que je n'a'vois que quelques pas a faire pour „arriver a la Théorie imitAtive qui faifoit 1'objet de „mes recherches." p. 81. - „J'acquis [en 1778]'la facnlté de foumettre z 1'Ex„pcvience la Théorie imitative que j'avois pres- "„fentie, 8c qui' eft aüjourdhui la v'eritc p/iyfiqtte laplus „ aut/ientijuement démcntrêe par ks faits." p. 13. " (G) „Üne aiguille non-aimantée mife eri mouvc,,ment ne reprendia qïie par hazard une direétion dé„terminée; tandis, qu'au contraire, ceHe qui eft ai- ,, man-  Zxpoftion du Syflème de M. m es me r. 389 15°. Encommuniquant ma méthode, jedémontrerai par une Théorie nouvelle des maladies , „mantée, ayant recü la même impulfion après différentes oscillations proportionées a 1'impulfion & au „Magnetisme qu'elle a recü, rettouvera fa premiers pc„fition, & s'y fixera: c'eft ainfi que 1'harmonie des 's, Corps une fois troublée, doit éprouver les incerütu„des de ma première fuppofition, fi elle n'eft rappellée „ & déterminée par 1' ag e n t général, dont je re„connois 1'exiftence; lui feul peut retablir cette harmo„nie dans 1'état naturel. Ausfi a-t-on vü de tout tems „les maladies s'aggraver & fe guérir avec & fans le fe„ cours de la Médecine , d'après différens fyftèmcs &lcs „méthodes les plus oppofées. Ces confiderations ne „m'ont pas permis de douter qu'il n'exifte dans la Na* „ture un Principe univerfellement agiffant, &c qui, in„ dependamment de nous, opére cc que nous attiibuons „vaguement a 1'Air & a la Nature." p. 80. M. mesmer crut avoir, en uaitant la malade dont nous avons parlé (notes F & E), 1'occafion la plus favorable d obferver avec exaétit.ude le genre de flux & de rtfiux que le Magnétisme Animal fait éprouver au Corps, humain. Le defir de pénétrer la caufe de 1'imperfeétion du foulagement, qui fuivoit les crifes falutaires que la malade avoit fouvent, v m'aménerent, dit-il, au point de „reconnoitrc 1'opération de la Natuie, & dc la péné„trcr affez pour prévoir & annoncer, fans incertitude, „les différentes révolutions de la maladie. Encouragc „ par ce premier fuccès, je ne doutai plus de la posfi„büité de la porter a fa perfeéuon, fi je parrenois i B b 3 » dé-  J03 Reflexions fur le Magnétisme Animal. ladies, l'utilité univerfelle du Principe que js leur oppofe. aó°. Avec cette connaiffance, le Médecin jugera furement de 1'origine, la nature, 6c les progrès des maladies, même les plus compliquées: il en empêchera l'accroiffement, 6c parviendra a leur guérifon, fans jamais expofer les malades a des effets dangereux, ou des mites facheufes , quels que foyent 1'age, le tempérament, 6c le fexe: les femmes mêmes dans 1'état de groffefle, 6c lors des accouchcmens, jouiront du même avantage ( H ). 27°. Cette s,découvrir qu'il exiftat entre les Corps qui compofent notre Globe une aétion également reciproque & fem'ï, blable a Ceile des Cörps céleftes, moyennant laquelle „je pourrois imiter artificiellement 'les révolutions pé,,riodiques du flux & reflux dont j'ai parlé." p. 8i. (H) „ II eft prouvé que l'aétion du magnétisme ,,ani mal eft un moyen de foulagement & de guéri,,fon dans les maladies. p. 6i.' Le mag nétisme a3sn imal doit venira bout de toutes les maladies, pour,, vü que les reflburces de la Nature ne foyent pas en,,tièrement épuifées c que U patience foit a coté du rei,mïde; car il eft dans la maiche de la Nature de re- s»tablir lentement ce qu'elle a miné. Les effets que »» ïe produis indiquent affez promptement & affez furement les fuccès que je dois craindre ou efperer. Né5,anmoins je ne pretends pas a 1'infallibilité. U peut m'ar-  Expofition du Syftème de M. mesmer. 391 17°. Cette doctrine enfin mettraleMédecim en état de bien juger du degré de la fanté de chaque individu, &c de le préferver des maladies auxquelles il pourroit être expofé. L'Art de guérir parviendra ainfi a fa dernière perfeetion. Tel eft le Syftème que M. mes m'e r préfente au public; qu'il croit une des découvertes les plus importante^ qu'il nomme lavérité la plus précieufe au genre humain, & dont il eft le feul poffefTcur (1). §. 11. I l eft facile de s'appercevoir par une fimple lefture de ces propofitions: i°. que M. mesmer n'a fait que les établir, fans les mu- nir ,, m'arriver de calculer mal les forces de la Nature: ,,je puis en esperer trop, & n'en pas esperer affez: ,,le mieux eft d'eftayer toujours, parceque lorsque je „ ne réuflïs pas, j'éprouve au moins la confolation de „rendre 1'appareil de la mort moins affreux & moins intolérable." p. 6b. ,, La connoiffance que j'ai de ce dernier danger [fc, „des rechutes] ma portera toujours a encouragcr les „ perfonnes que j'aurai guéries, a recourir de tems a autre ,,aux traitemens par lc magnétisme animal, „foit pour éprouver leur fanté, foit pour la maintttiir, „ foit pour la raffermir, s'il y a lieu. p. 63. (I)L. c. P. 2. Bb 4  39* Reflexions fur le Magnétisme Animal. nir des preuves qui font néceffaires pour en démontrer la eertitude, ou pour les rendre probables, ou même fimplement admisfibles: a°. Que ces propofirions ne font pas également fusceptibles de preuves, ou de preuves du même genre: f. Enfin, qu'elles fe reduifent naturellement a trois dalles, qui torment par leur nature, & par les différens degrésde certitudp dont elles font fusceptibles, trois parties tres* diftinétes du Syftème: I. Les fept premières eontiennent les Principes généjaux, qU[ fervent de bafe a tout le Syftème: II. Les fuivantes jusqu'a la vingt-troifième traitent de 1'exiftence & des propriétés du Magnétisme Animal: Enfin, III. les quatre dernières concernent 1'application du Magnétisme Animal a la pratique de la Médecine. Nous examinerons feparcment ces trois parties, afin d'indiquer ce qui dans chacuiie d'elles nous paroit de fait, ou de fuppofition; prouvé, ou fusceptible de preuve; ou de nature a ne pouvoir jamais êtrq autre chofe qu'une hypothêfe. §. zi. Des fix premières Propofitions qui forment la bafe de la partie théorique du Syftème de M. mesmer , il n'en eft qu'une qui foit une Queftion de Fait: les autres préfentent m Syftème imaginé pour expliquer le Fait, Syftè-  Examen du Syftème ^M.mesmer. 393 Syftème qui par fa nature n'eft pas fusceptible dc Preuves direétes. E x 1 s t'e-/-*7 une influence mutuelle entre les Corps Celeftes, la Terre, £5? fes C&rps animés; voila le Fait que M. mesmer établit dans fa première propofition, mais qu'il établit fans le prouver, & qui certainemcnt n'eft pas affex évident pour n'avoir pas befoin de preuves. M. mesmer. fe fonde fur la gravitation univerfelle, Sc en ce fens.fon idéé reviendroit ace ' I que les Partifans de 1 influence des Aftres nom- ment Vinfluence mécanifue dg ces Corps mais alors la Lune 8c le Soleil font les feuls Corps qui exercent une aétion fenfible fur la Terre: les autres ne troublent que peu le mouvement de notre globe dans fon orbite, Sc n'agiffent par conféquent pas davantage fur les Corps qu'ils contient: Mais cette influence, telle qu'elle refulte dc la gravitation, confifte a attirer plus ou moins fortement la Terre, les Corps qui en font partie, 1'Air Sc 1'Eau qui 1'environneat, Sc a produire dans ceile - ci, peut-être ausfi dans celui-la, un mouvement de (4) Voyez fur ce fujet 1'Encyclopedie (Edjtiqn dc Pillet a Gepève) au mot Afcre, 1'article de 1'influence des Astres; & aq met Aftrologie, 1'article Aftrologi» mtarelk, Bk 5  394 Reflexions fur le Magnétisme Animal. de flux & de reflux : en un mot elle Te réduit a faire varier continuellemcnt la force de la péfuiteur, dans tous les Corps, 8c a produire parcerre variation, les différences qui en peuvent réfulter, foit dans l'action mutuelle des Corps 1'un fur 1'autre, foit dans ceile de toute lamXedu Globe, de 1'Air, oude 1'Eau, fur les Corps individuels. Nous ne Connoiflbns jinqu'ici aucune autre influence mécanique réeiie & bien conftatée. Le Soleil agit certainemcnt tres - puilTamfneut par fa lumière, & par fa chaleur, & diverfement & féparement par 1'une & 1'autre de ces quaiités. Jusqu'ici on n'a trouvé aucune Chaleur fenfible aux rayons de la Lune même concentrés, & 1'idéc de leur froid naturel paroit n'avoir aucun fondement folide: Les Faits qu'on allègue pour attribuer une influence, une aétion réelle a la lumière des rayons de la Lune , ne font rien moins que conftatés, ou plutöt il n'eft pas prouvé que ces faits dépendent de cette caufe a laquelle on les attribue (b). Mais (£) On rapporte comme une obfervation générale, que la lumière des rayons de la Lune brunit le teint. (Encyclopélie au mot Aflre, article influence phyfique de 14 Lune.) Digby prétendoit comme un fait avéré que les rayons de la Lune refléaüs par des Miroirs, font froid* &  Examen du Syftème de M. mesme r. 395 Mais indépendamment de cette influence rnécaniquc, on a attribué a la Lune & aux Corps Celelt.es une influence Phyfique, fur nombre de Corps, fur F Atmosphère, fur le Corps humain, &c les maladies dont il eft attaqué. Si nous voulions examiner ce Syftème en détail, il ne feroit pas fort dlfficile de prouver que cette influence n'eft rien moins que prou- & humïdës, qu'il fuffrt de fe laver les Mains dans un baffin de métal vuide, ma's qui reflêchit les rayons de la Lune, Sc par conféquent dans fes rayons, pour qu'elles deviennent humides; & que c'eft même un moyen rresiimple de faire disparoitre les Verrues. Enfin on dit qu'il eft des Pays, oü la lumière de la Lune produit des maladies dangereufes. La Société de Batavia vient de propofer pour le fujet d'un des Prix qu'elle diftribue anÜuellement, cette Queftion: Pourquoi eft-il plus -dangertux dans ce Pays qu'en Eurcfe, de fe tenir au clair de la L'cne ? Quelles font les maladies que cela occafior.ne, & quels font les meilleurs remèdes pour les guérir ? Nous ne prétendons pas nier quelques uns de ces Faits : mais il s'agit de prouver , & non d' affumer, qu'ils font dus aux effets des rayons de la Lune , & non a une multirude d'aütres caufes qui agiffent fur les Corps expofés la nuit, en plein Air, pendant un tems ferein , mais fouvent humide, & d'autant plus humide, qu'il a été plus chaud le jour. Combien n'a-t-il pas fallu d'expériences multipliées, variées , & delicates pour diftinguer les effets que leSoleil produit par fa lumière feule, de ceux qu'il preduit par fa chaleur.  39^ Reflexions fur le Magnétisme Animal. prouvée par les Faits qu'on allègue; & qu'il n'eft pas prouvé que ceile qu'on peut avoir ob» fervéc de la part de la Lune fur 1'Atmosphère, ou fur d'aütres Corps, ne dépend pas de fon aèfion mécanique ou des réfultats de cette axtion. Mais un pareil examen nous entraineroit beaucoup trop loin (V). II nous fuffit d'avoir fait (c) Cette discuffion rouleroit en effet fur tous les points amquels on a étendu 1'influence des Planètes & des Comètes, influence fur les Corps, influence fur la fanté , fur la maladie, peut-être même fur lesévèncmens & fur 1'ordre moral.. On allègue nombre d'exemples, mais nous ne craignons pas d'avancer que plufieurs de ces exemples font trop vagues, & trop peu concluans: qu'on a fait un abus exccfïïf de 1'argument fautif, post hoe, ergo pnpter koe, dont nous avons parlé ci-defius, §.14; enfin qu'on n'a fait aucune attention a nombre de caufes plus p; ocluines & plus réelles, qui ont dü agir fur les effets qu'on a allègués en caufe de cette prétendue influence. Je crois même qu'on a abufé de 1'autorité des Anciens fur ce fujet, Sc qu'on leur a attribué, au moins en partie , des fentimens qu'ils n'ont pas eus. On peut voir » 1'article cité de ÏEncydopédie une esquifie des différente* fortes d'argumens qu'on employé pour prouver cette influence. Pour ce qui eft de 1'influence de la Lune fur quelques Phénomènes Météorologiques, je 1'admets comme une manière abregée de s'exprimer pour indiquer unc coincidence non abfolup & perpétuelle, mais ordK üaire, ou affcï frequente, de certains Phénomènes avec les  Examen du Syftème de M. mesmer. 397 fait remarquerque cette influence générale que JM. mesmer admet comme un Fait, n'eft rien moins que prouvée dans tontes fes parties, Sc de la manière irréfragable dont elle devroit 1'être pout faire la bafe d'un Syftème quelconque*, Sc furtout d'un Syftème dans lequel il ne s'agit pas d'une Théorie plus ou moins biea établie, mais d'une pratique, dc modifications que 1'homme peut appofter par fon fait aux effets de cette influence, Sc de 1'imitation qu'il peut faire de fon aétion. §. 23. M. mesmer fuppofe qu'un Fluide continu, extrèmement fubtil, Sc qui pénètre partout, fusceptible de recevoir toutes les impresfions du mouvement, mais foumis a des Loix encore inconnues, eft la caufe de cette influence. Cette hypothèfe n'eft pas fusceptible de démonftration directe, puisque le fluide qui en eft 1'objet ne fauroit être foumis x 1'exa- !es tem? atixquels la Lune eft dans tels ou tels points ic fon orbite, fans prétendre que cette coïncidcnce fcit une preuve de caufiiitt, ou d'une influence de la Lune, différente.de fon aétion mécanique fur 1'Air, o.u fur la péfanteur générale de tous les Corps; aftion qui pournoit fervif a rendre raifon de quelques uns dc ces FhcBsmcnes.  398 Reflexions fur le Magnétisme Animal. 1'examen des fens, feul moyen d'en conftatqr évidemment 1'exiftence; ni a celui de 1'Expérience ou de 1'Obfervation, feuls moyens d'en faire connoitre immédiatement les propriétés. II en olt de cette caufe comme de toutes celles :qu'onaimaginêes pour expliquer la Gravitation, ou tout autre Phénomène dépendant, ou prétendu dépendre, de .l'aétion de fluides inviflbles: On ne peut rendre 1'exiftehce Sc les propriétés de pareilles caufes probables, qu'en démontrant qu'il eft un accord parfait & exact, entre toutes les parties eflentielles & accesfoires de 1'Hypothèfe, Sc tous les Faits, Sc toutes les circonftances de ces Faits qu'il s'agit d'expliquer. La Théorie même de la gravitation univerfelle n'eft fondée que fur un pareil accord; Sc elle eft, non feulement probable, mais rigoureufement démontrée; uniquement parceque cet accord eft Taccord des Faits avec les réfultats de Calcufs1 exaéts, Sc précis dans tous leur Elémens. Je renvoye a ce que j'ai -dit fur ce fujet dans la première partie de ce Récueil, p. 4. §. 57 Sc 63, note (*) Sc/. Or M. mesmer n'a fait qu'établir un pareil fluide, fans faire voir que les Phénomènes Connus exigent, pour pouvoir être expliqués avec précifion, Sc fon exiftencc, Sc fes propriétés telles que 1'Auteur les fuppofe. Ajpw-  Examen du Syftème de M. mesmer. 39$ Ajoutons que M. mesmer n'explique pas ce qu'il entend par Yintenfton Sc la ré' misfton des propriétés de la matière: qu'il nè prouve pas qu'une pareille intenfion Sc rémisfton ont lieu, Sc encore moins qu'il en doit réfulter un flux Sc réflux dans les Corps animés, ou dans le Fluide général qu'il fuppofe. §. 24. Il refulte de ces Réflexions i°. que le Fait que M. mesmer pofe pour bafe n'eft rien moins que conftaté: o°. Que 1'exiftence du Fluide univerfel qu'il établit, Sc qui doit être entre fes mains 1'agent le plus puiffant de la Nature, eft purement hypothétique : que M. mes m e r n'a rien allègué pour la prouver, Sc que même elle n'eft pas fusceptible de preuves directes. Mais quand nous fuppoferions pour un moment qu'il exifte un pareil Fluide univerfel, trés - fubtil, pénetrant par tout; qu'il eft Tintermède de l'aétion prétendue, fuppofée réelle des Corps Ceieftes fur la Terre, & de ceile des Corps terreftres entr'eux, cela fuffira- t-il pour donner au Syilèsne de M. mesmer le degré de certitude que cet Auteur y attaché? Il s'agiroit d'admettre préalablement encore plufieurs autres fuppoftti©ns, qui ne font accompagnées.d'aucunepreuve. M. mesmer établit (Prop..7.) que les pro- prié-  400 Reflexions fitf le Magnétisme Animal. priétés de la matière 8c du Corps organifé dépendent de cette Opératim, c. a. d. (Prop. 5 & 6.) du flux 8c du réflux de ce fluide fubtil, de cet agent univerfel, mais d'un flux 8c réflux plus ou moins compofé felon la nature des Corps qui le déterminènt. Mais oü eft la prcuve, que toutes les propriétés de la matière c. a. d. de la matière entant que telle, du Corps en général, la folidité , 1'étendue, 1'inertie Sec; que toutes les propriétés fi Variées, fi multipliées, Sc fi diverfement modifiées des Corps organifés, dépendent du fimple flux Sc reflux de ce fluide? On le dit, mais on ne le prouve pas; encore moins prouve-t-on que ce fluide pénètre dans la fubftance des Nerfs, que le Corps animal en éprouve les effets: pas un feul fait, pas une feule raifon, pas une feule induétion qui tende a rendre ces hypothèfes le moins du monde probables. Il y a plus: Les propriétés du Corps dépendent, dit-on, de cette opération: mais la nature des Corps la détermine: Or. qu'eftce que cette nature? cette nature n'eft-elle pas le réfultat immédiat, 1'enfemble de toutes les propriétés? Si donc celles - ci dépendent d'une Opération générale, la nature du Corps en depend ausfi, eft déterminée par elle, 8c ne la détermine pas. De,  Examen du Syftème de M. mesmer. 401 De toutes ces fuppofitions entaflees les unes fur les autres fans preuves, Sc qui ne forment encore que les prémiffes générales, 1'Auteur en vient a des effets plus particuliers, qui devroient ne pas être des hypothèfes, mais des faits, Sc dont 1'examen eft, ou doit être une Queftion de Fait, 8c non des raifonnemens purement fpéculatifs. $. 1$. II. M. mesmer pfétend, qu'il fe manifefte dans le Corps humain des propriétés analogues a celles de 1'Aimant; qu'on y obfervé des Poles divers ci? oppofés, qui peuvent être communiqués, changés, renforcés; 8c même Vinclinaifon magnétiqüe (Prop. VII)» Cette Propofition contient des Faits; des Faits qui tombent fous les fens, 8c qui par conféquent font fusccptibles de preuves palpables, a la portée de tous ceux qui favent ce que font ks propriétés de 1'Aimant, fes Poles, 8c fon inclinaifon: Mais je ledemande, ou font les preuves allèguées, ou indiquées par M. mesmer, ou affez fimpies pour que chacun les puiffe tirer de fa propre expérience? J e crois pouvoir d'abord pofcr en Fait, que Perfonne n'appercoit en foi-même, ou pour ne pas parler trop généralement, du moins que la plupait des Perfonnes, celles mêmes qui tome II. CC  '\oi Reflexions fur le Magnétisme Animal. favent ce que c'eft que 1'Aimant, n'appercoivent pas naturellement en elles-mêmes des pro¬priétés analogues a celles de 1'Aimant: 'Sc par conféquent que fi elles les poffédent, elles les poffédent fans en avoir la confcience: Sc que fi jamais ces propriétés deviennent fenfibles, comme il faut qu'elles le deviennent pour qu'on puiftë prouver qu'elles exiftent, elles ne le deviennent qu'aprês avoir été excitécs. Cela po' fé, quelles font ces propriétés ? XInclinaifon ? J'ai une idéé trés - claire de 1'Inclinaifon mag'nétique Sc de fa liaifon intime avec 1'attraction «le 1'Aimant: mais je n'en ai pas la moindre de ce qu'eft, ou peut être, 1' Inclinaifon dans le Corps humain, Sc M. mesmer n'explique nulle part ce qu'il entend par la. Les propriétés d''Attraétion Sc de Répulfion , ou de« propriétés analogues a ceile - la ? M. mesmer n'en parle pas dans fon Ouvrage : Sc s'il a en vue les Expériences dont M. steiglehner fait mention, Sc qui ont été faites en préfence de ce Phyficien, nous renvoyons a ces mêmes Expériences, Sc a celles de M. klinkosch (§. 5.) pour en faire fentir 1'illufion. Les Poles ? Les Poles font dans 1'Aimant les parties de cette Pierre, dans lesquelles 1'attraétion eft la plus forte; attraétion, ou aétion, qui décroit enfuite jusqu'au point qui  Examen du Syftème de M. mesmer. 403 qui fépare la partie boréale de 1'auftralc: les deux Poles font doués des mêmes propriétés générales , & ne font oppofés qu'en ce feul point que 1'un attire ce que 1'autre repouffé. On fait enfin qu'on peut changer ces Poles de nature & de place, mais que ce ne peut être qu'au moyen d'Aimans plus vigoureux que celui dans lequel on opêre ce changement. M. mesmer admet dans le Corps animal des Poles également divers & oppofés. C'eft la , non une conjeéture, mais une propriété réclle, un fait, qu'on doit pouvoir obferver , & dont on devroit donner la preuve. Dans tout fon Ouvrage M. mesmer ne parle de ces Poles qu'en un feul endroit, favoir a la p. 33. ou après avoir rapporté les opérations qu'il a faites fur M. A * * *, en prefence de Commiffaires de 1' AcadémieRoyakdes Sciences Sc qui conilftoient a exciter dans cet afthmatique des tiraillemens dans les poignets, une toux violente, il ajoute : „ j'of„ fris a ces Mesfieurs une preuve que notre „ organifatkm eft fujette a des Poles ainfi que je 1'avois avancé : ils y confentirent : en „ conféquence je priai M. A * * * de mettre ,, un bandeau fur fes yeux: cela fait, je lui ,, paffai les doigts fous les narines a plufieurs ., reprifes-, & changeant alternativement la diCc 1 re-  404 Reflexions fur le Magnétisme Animal. „ reexion' du Pole, je lui faifois refpirer une „ odeur de foufFre ou jé 1'en privois a volon„ té: cc que je faifois poUr 1'odorat, je le „ faifois également pour le gout a 1'aide d'une „ taffe d'eau." Suppofons la réalité des Faits que M. mesmer allègue j quel eft leFait? 11 fe redui t k ceci, que M. A * * * éprouvoit des fenfations déterminées i 1'occafion de eer-1 tains mouvemens de M. mesmer: fuppofons encore , quoique ce ne foit plus la un Fait, mais une confequence déduite du Fait, Sc une confcqucnce qu'il s'agiroit, non d'établir firnplement, mais de prouver: fuppofons, dis je, que ce foit M. mesmer qui ait opéré mecaniquement ces fenfations, qu'y a-t-il dans ce Fait qui prouve qne le Corps humain a quelque chofe qui reflemble aux Poles de 1'Aimant, qu'on puifTe nommer Poles avec quelque raifon , qu'on puiffe nommer Poles différens Sc oppofés. Les tiraillemens, les fenfations, Podeur de fouffre, les douleurs qu'on fait éprouver a quelqu'un, feroient-ils le Pole qu'on excite, le lieu du Pole qu'on fait changer a Volonté ? Sc comme cette influence fe fait par l'action de 1'agent général du Fluide univerfel (Prop. 1 -6) qui pénètre la fubftance des Nerfs (Prop. 8), Sc que M. m es m e r ale pouvoir de mettre en jeu (Prop. n , 27.), 1'endroit oü  Examen du Syftème de M. mesmer. 4-55 011 les douleurs paroiffent avoir lieu, feroit - il celui ou cette aétion elf la plus forte, & pourroit - il être nommé a caufe de cela Pole, comme on nomme Pole de 1'Aimant 1'cndroit oü l'aétion eft la plus forte % Mais il me femble que ce feroit un étrange abus des mots: qu'on prend des mots pour des chofes; outrs. qu'alors un pareil pole n'exifteroit plus lorsque la fenfation eft uniforme partout: c. a. d. lorsqu'on n'éprouve aucune douleur locale; quoique 1'Aimant poffèdc toujours les poles: & qu'alors encore rien n'indique ce que c'eft qu'un Pole oppofé, en quoi il confifte, quel eft fon effet, & oü il fe trouve. D'oü il refuite: i°. que ce que M. mesmer avance comme un fait, n'eft qu'une fuppofition, denuée de preuves, non feulement direétes, qu'on feroit en droit d'exiger, mais même d'indireftes; & o°. que 1'expérience qu'il allègue ne prouve en aucune facon cc qu'il avance. §. 16. III. N-ous ne nous arrèterons pas a examiner la définition que M. mesmer donne du Magnétisme animal, ni a faire yoir combien le mot Magnétisme y eft pris improprement, 8c y eft malappliqué; mais nous analyferons fadoarine, nous comparerons enCc 3 tr'el  4o6 Reflexions fur le Magnétisme Jnimal. tr'elles les Piopofitions 10, n , ia, 8c les endroits qui y ont rapport, 6c nous en conclurons que le Magnétisme animal confifte felon M. mesmer: i°. a pouvoir recevoir 1'influence des Corps celeftes, 6c l'action reciproque des autres Corps terreftres qui nous environnent: a°. a pouvoir propager cette aétion, •6c la communiquer a d'aütres Corps, foit animés, foit inanimés. Mais cette aétion ne fe fait qu'au moyen d'un certain fluide, repandu partout, 6c fusceptible de tous les mou\ emens (Prop. i — 6), 6c c'eft dans l'aétion de ce fluide que confifte proprement l'action des Corps, D'oü il fuit, que pojféder le Magnétisme ani-mal, qu'agir par ce Magnétisme, que communiquer ce Magnétisme, c'elt: x°. être en etat de regevoir quelqu'aétion du Fluide univerfel, repandu partout: c'eft i°. avoir la faculié de mettre ce Fluide en mouvement, 6c d'agir par fon moyen fur les Corps qui nous environnent: c'eft enfin 30. communiquer a d'aütres Corps la faculté d'éprouver 1'action de ce Fluide, 6c d'agir par lui; 6c la leur communiquer au moyen de ce Fluide même : car il eft (Prop. 1) ie moyen de 1'influence reciproque de tout Corps. Mais, puisque le Corps animal éprouve les effets dece Fluide, que ce Fluide s'infinue dans la fubftance des Nerfs, 6c les affefte immédiate-  Examen dn Syfième de M. m e s m e r. 407. rement, il s'enfuit encore 40. que prétendre agir a volonté par le Magnetisme animal, fur les Corps animés, c'eft prétendre pouvoir agir fur ces Corps en mettant en mouvement le Fluide univerfel que les Ner& de ces Corps contiennent, pouvoir 1'augmenter ou le diminuer, en un mot, être en état dc le mouvoir a volóntè. %. 17. En fuivant cette analyfe du fyftème de M. mesmer, analyfe que j'ai lieu de croire exacte* ou du moins que j'ai taché de • rendre ausfi exacte qu'il m'étoit posfible, de quoi s'agiroit-il pour prouvcr la réaiité Sc la vérité du fyftème de M. mesmer'? H s'agiroit, ce me femble, de prouver rigoureufement les trois propofitions fuivantes: i°. Que celui qui fe dit pofféder le Magnétisme animal, a réellement le pouvoir d'agir a volonté fur le fyftème nerveux du Corps animal, fur tout ce Corps, fur tout Corps quelconque: %% Que lorsqu'il agit, il agit mécaniauemtnt, c: a: d: par un moyen mécanique, 8c que ce moyen eft réellement ce Fluide univerfellement repandu : en un mot, que c'eft réellement lui, qui détermine par fon action, Sc d'après fa Volonté, le mouvement de ce Fluide, tant de celui qui eft placé entre lui Sc le Corps für leCc 4 6c il en refulte, que ces malades ont éprouvé des recidives des douleurs, lorsque M. m e s m e r a dirigé fon Fer vers eux, ou lorsqu lis en ont été touchés: mais ils ne prouyent pas que ces douleurs oiit été produites par une aétion réelle 6c, mécanique de M. mesmer, 6c qu'elles n'ont pas été un effet de 1'Imagination du,malade, c'efta dire produite par cette Imagination, de la même manière que M. steiglehner a excité des douleurs très-vives dans un de fes amis uniquement en fixant 1'Imagination de cette perfonne fur les Opérations qu'il alloit faire: moins (l) On s'épargneroit cette barbarie en faifant des Eïpériences fur des Animaux. v. §. 28. note k. Dd 3  Reflexions fur le Magnétisme Animal. moins encore ces Faits prouvent - ils que les douleurs excitées par M. mesmer 8c fuppofées produites par une aftion mécanique, 1'ont été par ceile du Fluide univerfel, établi par ce Phyficien, qu"il a mis en jeu, 8c qu'il a fait mouvoir a volonté dansles Nerfs du malade. §.31. M. mesmer avance encore (Prop. 15 8c 16,) que l'aétion du Magnétisme Animal peut être réflêchie par les glacés, 8c propagée par le fon. II n'en apporte aucune preuve: mais je fuppofe qu'il fe fonde fur ce qu'il a excité des douleurs 8c des attaques a des perfonnes affeétées de maladies nerveufes, uniqucment en dirigeant le doigt vers un miroir, ou en ordonnant au malade de montrer du doigt un miroir qui réflêchifloit 1'image de lui M. mesmer, ou enfin en jouant de quelque Inftrument, comme on en a vu le détail dans le §. CLXXIII. CLXXIV. de la differtation de M, steiglehner; mais on a vu en même temps combien ces preuves font équivoques, 8c mêmefaufies: de forte qu'il feroit jnutile de nous arrêter plus longtems la r deifus. §. 32. M. mesmer établit, qu'on peut tranfporicr la vertu magnétiqüe (Prop. 17.): fubftituons a ce mot de Vertu magnétiqüe, ou de Mag-  Exame,n du Syftème de M. mesmer. 413 Magnétisme animal, car c'eft la ce que fignifie ici cette vertu, les définitions que M. mesmer a données de ce Magnétisme, ou plütot les conféquences très-légitimes que nous avons déduites de ces définitions comparées entr'elles, (§. 16. ) 8c llon verra que la propofition revient a ceci. Qu'on peut transporter la faculté de recevoir quelqu'aétion du fluide univerfel repandu par tout, ainfi que la faculté de mettre ce fluide en mouvement, 6c d'agir par fon moyen fur les Corps qui nous environnent. Mais une faculté n'eft pas un être réel, n'eft pas un être transportable. Ainfi la propofition n'a aücun fens en la prenant a la lettre: figmfieroit-elle qu'on transporte le fluide univerfel. même? Mais on ne fauroit transporter un Element qui penètre tout par fa fubtilité , qui eft repandu partout: qui n'eft pas combine avec quelque bafe: 6c fixé pour ainfi dire par cette combinaifon: fignifieroit-elle, qu'on communiqué d'abord la faculté dont il s'agit a un Corps brut: c. a. d. qu'on met d'abord ce Corps en état de recevoir quciqu'acrion du fluide univerfel, de mettre ce fluide en mouvement, 6c d'agir par fon moyen fur les Corps qui nous environnent; qu'on transporte enfuite ce Corps, 6c que c'eft en le transportant qu'on transporte la vertu magnétiqüe? Ce Dd 4 fens  Re flexlans fur le Magnétisme Jmmal. fens préfente au moins une idéé raifonnable, & c'eft peut-être celui auquel il feroit naturel defetenjr, foitparceque M. mesmer prétend que les Corps bruts font ausfi fusceptibles du Magnétisme animal, foit en conféquence du feul article de 1'ouvrage de M. mesmer oü fe trouve un fait, qu'on pourroit allèguer en preuvc de la propofition dont il s'agit. Voi* ci comment M. mesmer raconte ce fait a. lapag. 90. „ On m'amena une Dame qui avoit perdu „ le fentiment de 1'odorat; & que j'ai guérie depuis, a la parfaite connaifïance de MesT 35 fieurs [prefents a 1'expérience]. 3, Jo demandai qu'on lui prefentat des Vinai33 greS Seis, Eau de Luce, Alcali volatil „ fluor, &c. Elle fut immobile, & ne fentit „ rien. Je tirai de ma poche un flacon, & le „ lui mis fous le Nez: ausfitöt elle porta la v main a fa narine pour en faire fortir une bou„ le, qui, difoit-t-elle, la génoit. 11 n'y a„ voit pas de boule :• c'étoit un fentiment imj, parfait que je tqi occafionnois (/»). Cette fen- («?) Ici M. mesmer allure qu'il n'y avoit pas de boule, quoique la Malade difoit en fentir une. Mais fi qe rajlonnernent eft jufte, de quel droit a -1 - il conclu  Examen du Syftème ie M. m es m e r. 415 j, fenfation fut fuivie d'une legére paralyfie, „ qui s'étendit fur la joue Sc fe disfipa d'elle- „ même. — J'engageai Mesfieurs [pre- „ fents a 1'expérience] a gouter la liqueur que „ le flacon contenoit; c'étoit de 1'Eau de „ fontaine denuêe hors de mes mains de toute „ vertu particuliere" Je fuppofe la vérité du Fait: il en refulte que cette Dame a eprouvé une certaine fenfation a 1'occafion de ce Flacon: mais ce Fait ne prouve pas plus que cc flacon a agi mécaniquement fur cette perfonne, que les Faits dont nous avons parlé ci-deffus prouvent que M. mesmer lui - même agit mécaniquement fur les perfoimes dans ièsqÜelles fa préfence Sc fes <2eft.es excitent des fenfations (§. aS. ). Ce p . , : . ü Fait ne prouve pas que M. mesmer ait communiqué a cette Eau le magnétisme animal, ou la faculté d'agir fur le fluide univerfel, Sc par ce moyen fur d'aütres: elle ne prouve pas que cette faculté puiffe être transportée. M. mesme r peut - il communiquer ce qu'il nomme mag- (§. 29.) de ce que les malades difoient fentiv des Courans de matière fubtile, qu'il y en avoit réellement \ Je renvoye aux reflexions que j'ai faites a la note > de oe §. i$. Dd 5  tp.6 Reflexions fur le Magnétisme Animal •magnétisme animal a un Corps brut,? c'eft. un fait qui ne fera prouvé que lorsqu'il aura fait cette communication a découvert, en prenant, en préfence de témoins irréprochables , un Corps denué de ce magnétisme, 8c en lui comrnuniquant ce magnétisme, en leur préfence, d'une manière claire, perceptible, 8c qui peut être repetée par d'aütres. Enfin, quand onfuppoferoit pour un moment que M. mesmer avoit réellement communiqué le Magnétisme animal a 1'Eau de ce flacon, il eft clair que . ct;tte Eau, ou que ce flacon n'avoient pas le pouvoir d'agir feuls, quoique ce qu'on leur a communiqué, foit ce pouvoir même felon la définition: ils ne 1'avoient pas; car s'ils J'avoient eu, ils auroient agi quoique hors des mains de M. m e s m e r : ce qui eft contraire a ce que M. mesmer avance. II ne fuffiroit donc pas que ce fluide, que cet agent univerfel eut été mis dans un Corps inanimé en état de pouvoir agir; il faudroit encore 1'influence d'une perfonne douée des qualités néceffaircs pour mettre ce pouvoir du Corps inanimé en aétion. On voit combien il faut accumuler d'hypothèfes toutes plus précaires les unes que les autres; ce qui, joint au defaut de preuves direétes, fait voir combien tout ce Syftème eft errone 8c inadrnisfible dans tous fes points. §• 33-  Examen du Syftème de M • mesmer. 427 §. 33. M. mesmer admet (Prop. 18. & 19.) deux Vertus diftindes, différentes par leur nature, mais ayant d'aiileurs des propriétés femblables : un Magnétisme animal, & une force oppofée a celle-la, & qui peut en détruire tout 1'effet. En fubftituant dérechef aux mots les idéés qu'ils expriment, cela fignifie, qu'il eft des Corps animés, qui peuvent modifier le • fluide univerfel repandu dans la Nature, & fingulièrement dans les Nerfs du Corps animal, dc facon a produire de certains effets fur de certains Corps: & qu'il en eft d'aütres qui font doués de la faculté de modifier ce même fluide d'une facon oppofée: & même tellementoppofée, que leur feule préfence fuffit pour détruire tous les effets que les premiers Corps auront produit. On fent qu'il faudroit, pouradmettre 1'exiftence de cette faculté oppofée, les mêmes preuves rigoureufes qui font neceffaires pour admettre ceile du Magnétisme animal proprement dit, puisque cette faculté oppofée n'eft pas une fimple privation, mais, comme M- mesmer lui - même 1'avance, une vertu pofitive: Or ce qui eft pofitif eft fusceptible de démonftration ou d'Expériences rigouroufcs. Les preuves qui fcroicnt requifes pour démontrer la feconde affertion, me paroitroient même être d'un genre plus reievé, plus com- pli-  4^8 Reflexions fur le Magnétisme Animal. pliqué , que celles qui fuffifent pour la première : paree que le Fait dont-il s'agit eft plus compliqué; fuppofons qu'un homme excite par fa préfence, par fes geftes, en un mot fans intermède fenfible, des douleurs dans un malade: qu'il les promène a fon gré j 6c que tout cela foit réellement un effet du Magnétisme animal: Un autre homme furvient: les douleurs ceffent: cela prouve-t-il que c'eft cet homme qui les fait ceffér? 6c peut-on en conclure qu'il pofféde une faculté oppofée a ceile du premier? Un pareil raifonnement ne fauroit paffer en bonne logique. II y a plus: fi cet homme-la agit réellement, il remet dans fon état naturel, ou précédent, ce que 1'autre en avoit tiré; il fait mouvoir le fluide univerfel en fens contraire: Mais comme il exerce une aétion réelle, quels en feroient les effets, s'il agiffoit le premier fur un malade, 6c avant que 1'homme doué du Magnétisme animal eut agi fur celui-ci? Ce font la des Expériences qui feules pourroient fervir a éclaircir cette matière. Mais M. mesmer n'allègue fur ee fujet aucune preuve, aucun fait, rien au monde qui puiffe fervir a 1'éclaircir. II eft d'aiileurs une réflexion bien fimple qui fe préfente d'elle-même al'Efprit, 6c qui fuffiroit peut-être feule pour prouver que toutes ces alfertions ne font que des Chimères, ou du  Examen du Syftème de M. mesmer. 419 du moins, qu'il ne les faut admettre que d'après des preuves les plus multiphées & les plus rigoureufes; c'eft: que s'il exiftoit des Corps animés, doués d'intelligence, qui poffédent réellement ces Vertus oppofées, 8c qui peuvent les mettre en aétion a volonté, le fort des Mortels feroit très-trifte a cet égard : puisque ces êtres intelligens pourroient chacun féparement leur caufer a volonté des douleurs, des fpasmes 8cc: 8c qu'il feroit toujours au pouvoir des uns de détruire les effets même falutaires, que les autres auroient pü ou voulu produire: M. mes mer même ne feroit pas fur de pouvoir opérer le moindre effet, la moindre guérifon, puisqu'il fuffiroit d'un feul homme doué de la vertu contraire pour anéantir tout le bien, qu'il voudroit faire: 8c que cet homme pourroit anéantir ce bien fans être prefent, mais a quelque diftance, même par la réflexion d'un miroir , par quelque fon 8cc. II fuffit d'analyfer ces propolitions pour en fentir tout le faux. §. 34. Quelque étrange que foit la propofition que nous venons d'examiner, les fuivantes le font encore davantage : car M. mesmer y foutient i°. que 1'Aimant eft fusceptible du Magnétisme Animal, ainfi que de la Vertu oppofée (Prop. 2.0. Que les effets utiles que 1'ad-  43° Reflex'ons fur le Magnétisme Animal. 1'adminiftration de 1'Aimant peut avoir produits, font dus au Magnétisme Animal (Prop. aa.). Ces deux Propofitions mènent naturellement aux conféquences fuivantes, qui en démontrent non feulement 1'incertitude, laquelle d'alleurs eft évidente, puisque M. mesmer n'allègue pas la moindre preuve, mais encore le faux. , II fuit de ces propofitions: i°. Qu'un feul & même Corps, 1'Aimant, peut pofiéder (je fuppofe pourtant en différens tems, quoique M. mesmer ne le diie pas) des propriétés abfolument contraires; ce qui paroit contradictoire puisque ces propriétés confiftenta pouvoir modifier un feul 6c même Fluide, tantöt d'une manière, tantót d'une manière direétement oppofée : or cette modification dépend de la conftitution même du Corps, 8c ne peut être qu'une, tant que le Corps refte le même: ainfi pour que ces modifications fuffënt différentes 6c oppofées en différens tems, il faudroit que la conftitution réelle 6c intime de 1'Aimant, vint non feulement a changer, mais a devenir a cet égard abfolument oppofée a ce qu'elle étoit: mais elle ne fauroit changer par fes propres forces; il faudroit donc admettre quelque caufe extérieure, qui change la conftitution cffentielle (au moins I cet égard) de 1'Ai-  Examen da Syftème de M. mesmer. 431 1'Aimant, 8c prouver qu'une pareille caufe exifte, qu'elle agit de cette manière , quoique malgré ce changement 1'Aimant conferve fes mêmes propriétés, par rapport au Fer, 8c les effets vraiment Magnétiques. Or ces fuppofitions font trop précaires, pour pouvoir être admifes le moins du monde. Il eft au refte évident, qu'on ne fauroit allèguer en preuve de la propofition "que nous examinons ce qui a été dit ci-deffus, que 1'application de 1'Aimant produit quelque fois un foulagement marqué aux malades , 8c quelque fois une augmentation de douleurs ( §. 7. note g ). Car il faudroit prouver en ce cas: i°. que ces effets ne dépendent pas de la conftitution même des malades: a°. que les aétions que 1'Aimant produit font réellement dus a fon influence fur le Fluide univerfel dont M. mesmer parle: enfin 30. que produire de la douleur, ou 1'appaifer, font dus a des mouvemens contraires 8c oppoféesde ce Fluide : trois points qui font entièrement hypothétiques. §. 35. La feconde conféquence eft celleci: fi 1'Aimant a quelque fois opéré des effets falutaues, ils ne font dus, dit-on, qu'auM^gnétisme animal; mais il eft hors de doute qu'ils en  431 Reflexions fur le Magnétisme Animal, en ont opéré hors des mains de M.' mesmer, 8c entre les mains dc Phyficiens qui étoient bien éloigné de fe prétendre doués du Magnétisme animal, qui n'avoient aucunes connaiffances fur ce Principe , ou qui même le rejettoient comme chimérique : donc M. mesmer n'eft pas feul poffëfféur de ce Magnétisme animal: donc ce Magnétisme peut opéjer a 1'infu de ceux qui en font doués, 8c agir ausfi bien 8c ausfi utilement par eux, quoiqu'il ne foit pas dirigé par leur Intelligence, par leur Raifon, qu'il agit étant dirigé d'apès les profondes connaisfances de M. mesmer lui-même. Or ces Conféquences font non feulement contradiétoires en elle - même, mais encore a ce que nous verrons ci-deffous, qu'il faut, felon M. mesmer, pour obtenir des effets falutaires, diriger le Fluide univerfel de manière a retablir 1'harmonie générale (§. 36 ), c. a. d. qu'il faut agir par le Magnétisme animal, non au hazard, mais d'une manière certaine. Elles le font ausfi a ce que nous avons vu ci-deffus (§. 3a.) que, quand même quelque Corps (brut a la vérité, mais auquel un Corps animal eft femblable, dès qu'il n'agit pas par fa raifon) eft en état d'agir par le Magnétisme animal, il n'agit neanmoins 8c ne peut agir que lorsqu'il recoit 1'influencc d'un homme  Examen du Syftème 'de ÏVÏ: mesmer. 43-3! rnè qüi agit k volohtc & qui maitrife le Magnétisme animal i fon gré. Cés coirtradiétions font fi palpables qu'elles fufiiroiëüt feüles póuf renvërfer toüt lè Syftèmé. Et qu'on ne revoquë pas èn doute la jufteffe dé k conféquëncë que nöus avons dëduite des Principes dönt il s'agit: ellè eft fi jufte,; que M. mesmer lui - mêfnè eft obligé d'avouer qüe parmi plufieurs' perfonnes, même parmi les' plus incrédules fur le Magnétisme animal, il doit s'en trouver rion feülemërtt qui le poffédërit, mais dans lësquellès il a!git a lëur infu, 6c agiroit exaétement de même qu'il agit lorsqu'il eft difigé par lui; M. mesmer. Voici la preuve de cette aflerti'o'n. Uri des Médecins qui avoit été prêfent aux Opérations' de M. mesmer fur la Dem'oifelle B * * *, dont rious avons' parlé ci-deffus §. go, propofa 1'Expérience fuivarité, qüi certainement auroit dü faire partie des Preuves rigoureufës, qu'on eft en drbit d'ëxiger d'un' homme qui prétend pofféder un pbuvoir ausfi' fingulier: nous la citerons telle que M. m'esmèr 1'a décrite a la pag. 103. de fon Précis hiftorique. „ Que M. mesmer raffemble dans cè fa^ Ion ou dans tel autre qü'il voüdra, vingt- quatre perfonnes, Médecins 8t autres: que cette fille, fi fusceptible dés impresfions du' tome II. E e „ Mag-  434 Reflexions fur le Magnétisme Animal. ,5 Magnétisme Animal, foit placée dans un an„ gle, ifolée de tout le monde j qu'elle ait les „ yeux couverts d'un bandeau, enforte qu'elle „ ne puiffe voir qui que ce foit; que 1'on ob- ferve le plus ngoureux liience; que tous les „ asfiftans foyent diftingués par un ruban, ou „ autre fignalement, de couleur différente „ pour chacun: tous pafferont 1'un après 1'au„ tre , & s'arrêteront devant cette fille , faifant „ ou ne faifant pas les mêmes geffes, ou des „ gestes a peu prés femblables a ceux que nous avons vu faire par M. mesmer. Cette „ procesfion fe repétera, toujours en filence, „ dixhuit, vingt, ou vingt quatre foisj 8c „ M. mesmer paffera a fon tour, mais une fois p. ex. la cinquième, la feconde fois, le douzième èVc. — Ni lui, ni les autres, ne „ toucheront la fille, puisque M. mesmer „ ne 1'a pas touchée pour opérer ce qui s'elt „ palfé fous nos yeux. Un des asfiftans place dans un endroit d'oü il puiffe tout voir, „ tiendra un regiftre exact de tout ce qui arri„ vera, fans rien dire, & défignant feulement „ les perfonnes par leur couleur. Si a chaque „ procesfion la prélénce de M. mesmer pro„ duit des fenfations marquées, des douleurs, „ des mouvemens, cc que la préfence des au„ tres asfittans ne produife aucun effet, comme  Examen du Syftème de M. mesmer. 433 „ ce Médecin eft le feul qui connóiffe \eMag„ nétisme animal, le feul qui fache le faire „ jouer, nous conviendrons ert effet qu'il pos„ féde 1'art d'agir fur les Corps animés fans les „ toucher, fans que 1'imagination des malade? „ puiffe être fufpe&ée comme la caufe de tous „ ces Phénomènes: qu'en un mot il fait im„ primer a un fluide quelconque, connu oti 3, inconnu, qui exifte dans tous les animaux 3 „ une direétion, un mouvement, qu'il mo^ dère afon gré." TJ n ami iritime de M. mesmer, un homrrie dont il avöue le larigage Sc les procédés, rejetta cette propofition de la part de M. mesmer, Sc allègua plufieurs raifons de fon refus: voiei ce qu'il répondit entr'autres a ceux qui Favoient faite. „ Non feulement votre Ex„ périence ne doit pas être propofée, mais „ vous favez qu'elle nè peut pas 1'étre. M, 5j mesmer convient,' vous ne 1'ignorez pas, „ que 1'exiftence du Magnétisme animal dans les Corps animés peut donner d plufieurs individuS « ld faculté momentanée dopérer les mêmes effets % que lui, Phénomène moins furprenant ena core dans une circonftancè buil auroit éiaM ., la communieabilité du Principe. II eft donc „ de préfomption non abfurde que parmi vingt tj quatre Médecins faifant a tour de róle, de E e % fi com-  436 Reflexions fur le Magnétisme Animal. „ compagnie avec M.mesmer, 6c a quatre „ eens quatre vingt reprifes différentes, des „ efpiégleries fous le nez d'une perfonne a „ qui 1'on auroit bandé les yeux, il s'en trou„ veroit quelqu'un qui opéroit des effets fuffifans „ pour que Af. mesmer ne put être reconnu a99 C0UP Iur> ce qui fujfiroit pour faire manquer „ /''Expérience, ou, ce qui revient au même, „ pour la rendre impropofable 8c inadmisfi„ ble." M. mesmer avoue donc qu'on peut en agiffant fans le fivoir, fans le vouloir, 8c par conféquent au hazard, produire des effets affez femblables aux fiens pour que ceux - ci ne puiffent être reconnus. Or cela pofé, ou refte fon art, fon influence particuliere fur le fluide dont il s'agit: fes moyens de prouver qu'il pofféde réellement, êcjusqu'a préfent exclufivement, le pouvoir dont il fe dit le feul posfeffeur? §. 36. Passons enfin a 1'application que M.mesmer fait de fon Syftème a la Médecine. En reuniflant fous un même point de vue, les cinq dernières propofitions, & les endroits qui y ont rapport, il en réfulte que M.mesmer admet comme principes fondamentaux d'Hygiène 6c de Pathologie, & comme des Vérités fur lesquelles fa methode cura^  Examen da Syftème if M.mesmer. 437 curative eft fondée, les quatre points fuivans. i°. Que 1'état de fanté confifte dans 1'harmonie des Corps; 6c que celui de maladie a lieu quand cet état d'harmonie eft troublé. a°. Qu'il n'y a que 1'Agent général, le Fluide univerfel, qui puiffë rétablir cette harmonie dans fon éVat naturel. 30. Que les révolutions périodiques du flux 6c du reflux de 1'agent général, ou du fluide univerfel, produifent les crifes, 6c les différentes révolutions des maladies. 4°-. Enfin, que 1'Art du Médecin qui employé 1'agent général, doit confifter a modifier, a mettre en mouvement ce fluide général, de manière a provoquer, a hater, a diriger les crifes falutaires, a s'en rendre le maitre, 6c a rétablir 1'harmonie générale qui produit 1'état de fanté. Voila donc quel eft le pouvoir dont M. mesmer fe prétend doué: mais jusqu'ici je n'ai pas trouvé dans fes ouvrages la moindre preuve de tout ce qu'il avance, a cet égard, rien même qui en puiffe feulement faire foupconner la plus legere probabilité. Quand onadmettroit comme des Faits avérés les guérifons qu'il allègue, il ne s'en fuivroit pas encore qu'il les a opérées par le moyen dont il parle. II ne E e 3 cite  43 8 Reflexions fur le Magnétisme Animal. cite d'aiileurs aucun temoin fuffifant, Sc qui ait détaillé ce qui a eu lieu a chaque moment pendant tout le cours de la cure. Tout eft enveloppé de Myftères a cet égard. §. 37. Nous venons d'analyfer les différentes parties du Syftème de M. mesmer, Sc nous avons fait voir, fi je ne me trompe, que rien n'y eft démontre ; que les principes fbnt vagues, hypothétiques, Sc contradiétoires. Nous avons prouvé que ce Syftème n'eft pas également fusceptible de démonflration, oude démonftrations du même genre dans tous fes points. Enfin que les parties qui peuvent être démontrées par des Faits, ne 1'ont pas été (§. 2.7, a8.). C'eft a ce dernier objet que nous deftinons encore trois reflexions par lesquelles nous terminerons ce Mémoire. i°. M- mesmer agit-il, même a une distance, fans attouchement, fans corps intermédiaire vifible, fur les perfonnes qui fe foumettent a fon aétion?, Voila, comme nous 1'avons dit, une Queftion de Fait, indépendante de toute Théorie. (§. a8.) Je crois le Fait parfaitement avérc , non univerfellement & indiHinclement, mais pour autant qu'on 1'énonceroit ainfi, favoir; qu'il eft arrivé plus d'une fois, mais non toujours, caril eft certain qu'il eft  Examen du Syftème ^M.mesmer. 439 eft des perfonnes furlesquelles M. mesmer n'a opéré aucuneffet fenfible , que quelquesperfonnes ont éprouvé, en préfence de M- mesmer , fans qu'il les touchat,& a 1'occafion de fes gestes, de fes discours & des fons, qu'il excitoit, des douleurs, des tiraillemens, des toux, des accès fpasmodiques, un retour d'affeftions nerveufes &c. (§. 07, *8.) Mais quel eft 1'homme cclairé Sc impartial, qui ayant vü ces faits, ne tachera pas de les apprécier, d'en pèfer les circonftances, de confidérer 1'état phyfique Sc moral du malade, plütot que de recourir/^ autre examen ï des Théories imaginaire^ — 1'Expérience faite par M. steigiehner (§§.08-30.) prouve fans réplique, Sc de la manière la plus évidente, qu'il y en a eu dc ces a&ions qui n'étoient dues qu'a Tellet de lTmagination, & qu'on eioit maitre de faire ceffer ou renaitre a volonté , en détoummt 1'attention du malade de fes maux,. ou en 1'y fixant: & £ 1'on confidère que dans les affections nerveufes, chez des perfonnes dont le genre nerveux eft très-fenfible, 1'effet ordinaire de lTmagination eft d'exciter & d'augmenter les douleurs, & que toutes les Expériences que M. mesmer a faites en public, ou en préfence de temoins, toutes celles qu'il cue lui-même, n'ont confifté qu'a produire des Ee 4 dou-  44^ Reflexions fur le Magnétisme Animal. douleurs, il ne fera pas difficile de fixer fes idéés, au moins d'une manière probable, tur le caufe de ces aétions. §.38. 2°. Si M. mesmer prétend agir. par un moyen différent de celui de frapper 1'Imagination, Sc s'il eft de bonne foi, il doit avouer qu'il op ére par quelque moyen rëel, inconnu, fil'onveut, mfis mécanique, mais matériel, quoiqu'invifible., Sc qu'il fait mettre en aftioufuivant des principes furs, ou du moins vraifemblables, qu'il a déduits de 1'Expérience. II y auroit donc un fécond fait a vérifier, favoir : M.mesmer feut - il communiquer clairement & complettement d d'aütres perfonnes la. manière dont ildirige ce moyen mat ér iel, ce fluide, fubtil, dont U le met en ablion, dont. il fait le'faire agir, de manière a lui faire produire fuivant. des regies fur es ou vraifemblables des effets déUrmi•nés. S'il ne le peut pas, il faudroit foutenir dans 1'hypothèfe dont nous partons, (ceile de l'aétion mécanique, réelle) que la Providence a donné a M.mesmer fur' quelques objets de la Nature une puiffance qu'il a refufée aux autres hommes, que ceux-ci ne peuvent exercer en empioyant les moyens naturels, a eux connus, Sc que même ils ne font pas fusceptibles de recevoir prétention qui ne différeroit guè- res  Examen du Syftème de M. mesmer. 441 fes de ceile d'attribuer a M. mesmer un pouvoir furnaturel: pouvoir qu'il feroit abfurde de foupgonner : 8c cette-prétention feroit d'ail-, leurs contradictoire a ce que M. mesmer avoue, que d'aütres Corps animés peuvent agir par le Magnétisme animal ( §. 35.) 2c ont agi, foit médiatement, foit immédiatement, par le Magnétisme animal, quoique dans 1'un êc 1'autre cas fans le favoir, fans le vouloir, 6c néanmoins de fagon a produire les mêmes effets que lui. Si M. mesmer peut communiquer fon pouvoir a d'aütres perfonnes, comme il prétend le pouvoir faire , puisqu'il prétend pouvoir former desÉlèves (p. 134.), il eft dans 1'obligation indispenfable'de le faire: puisque cette communication claire, fimple, parfaite, eft ici la meilleure pierre de touche de la vérité, la feule preuve peut - être, au moins la plus complette, qu'il puiffe donner pour faire voir qu'il agit fur un principe matériel, réel, qu'il maitrife d volonté. S'il fe refufe a cette communication, comme il paroit s'y être refufe jusqu'ici , on feroit en droit de croire, ou du moins de foupgonner, qu'il ne veut pas communiquer fon prétendu pouvoir parcequ'il ne le peut pas, foupgons qui approcheront beaucoup. de la certitude, fi 1'on fait attention d'aEe 5 bord  441 Reflexions fur ie Magnétisme Animal bord a ce que 1'exiftence de ce Principe fur lequel M. mesmer prétend agir, n'eft qu'une hypothèfe, deftituée de preuves, 6c pas fusceptible de preuves direétes 6c évidentes (§-13. 24). o°. Que les Propriétés que M. mesmer attribue a fon Principe, a fon Agent univerfel, font contradiétoires 6c inadmisfibles, quoiqu'elles ne foyent pas feulement des points de Théorie, mais des propriétés dont il faut fe fervir dans la Pratique: Enfin 30. que M. mesmer a toujours affeété de 1'obfcurité dans ce qu'il dit a cet égard: car tantót il avance (p. 134.) „ qu'il n'eft nen de plus fimple que de „ faire des Elèves": tantót il parle avec emphafe „ de la prudence avec laquelle il doit „ fe créer des Elèves dont il puiffe être entendu, a qui il puiffè transporter fans danger „ les fruits de fon Expérience, 6c qui puis,, fent a leur tour faire de nouveaux Elèves „ (p. 07.): tantót enfin il décide" qu'il feroit „ abfurde de lui donner des juges qui ne com3, prendroient rien a ce qu'ils prétendroient ju„ ger; que ce font des Élèves 6c non des juges „ qu'il lui faut". Mais s'il agit par un moyen mécanique , pourquoi ne pourroit-il pas décrire, faire voir, 6c communiquer clairement la manière dont il agit fur ce moyen: 6c s'il le peut, pourquoi  Mxamen du Syftème AM.mesmer. 443 quoi ne pourroit-il pas être entendu, ètrejugé: Et s'il ne peut être, ni entendu, ni jugé, prétend-il qu'on s'en rapporte implicitem.ent a fes affertions, car les Faits font ici différens de la, doctrine 1 Quoiqu'il en foit, il me fernble, que tant qu'il n'aura pas donné une communication , une explication claire 8t précife de fa méthode, M. mesmer ne fauroit fe plaindre. avec juftice qu'on n'admet pas fon Syftème, qu'on attrib.ue fes opérations a 1'effet de 1'Imagination, & qu'on. fe prevaut de 1'Expérience fi fimple, fi convaincante, fi palpable de M.steiglehner pour appuy er ce fentiment. §. 39. Enfin 3°. M. mesmer a-t-il operé des guérifons réelles, fc? par quels moyens les a-til opérées ? Conftater avec foin, même jusqu'au fcrupule , 1'état de maladie & enfuite de guérifon , n'eft pas uniquement ce dont il s'agit ici: II faut avoir fuivi fans relache tous les procédés employés pendant-la. duréeentière de la cure, Dire qu'on a été guéri fans 1'uiage de Remède c'eft un aveu vagtïe. L'application de 1'Aimant, les bains, la faignée, l'Eleétricité ne font pas ordinairement compris fous le nom de Remède, par lequel on entend la pluspart du  444 Reflexions fur le Magnétisme Animal. du tems des Médicamens pris intérieurement. Or M. mesmer ne rejette pas entièrement les moyens dont nous venons de parler, puisqu'il avoué (p. 155.)- „ Qu'il employé fré„ quemment les bains, mais qu'il fe fertindif„ féremment d'Eau de rivière, de fontaine, „ ou de puits: qu'il fait un ufage trés-modéré si des faignées, & un trés-rare des vomitifs: „ Que la crème de Tartre, la magnéfle, 1'orgeat, „ la limonade, orangeade, eau de grofeillcs „ font des boiffons communes a fes malades". Malgré ces aveux M.mesmer „ croit pou„ voir dire au terme propre, qu'il n'ufe pas de „ médicamens". Enfin les guérifons qüe M. mesmer prétend avoir opérées, ne font pas toutes fuffifamment conftatées: les moyens dont ils s'elt fervi pour produire celles qui peuvent avoir été réelles, ne 1'ont jamais été. M. mesmer s'eft refufé a 1'exécution des propofitions qui feules pouvoient conftater les premières: mais que je ne croirois pas encore alTez rigoureufes pour juger abfolument des moyens: 6c ce font les moyens, 6c les moyens feuls, qui prouvent ici la vérité du Syftème: les guérifons, les Faits, ne font que des préliminaires,, mais des préliminaires indispenfables. §. 40. Je  Examen du Syftème de M. mesmer. 445 40. Je coNCLusdc toutes ces reflexions. i°. Que des trois Queftions de Fait que le Syftème de M. mesmer préfente, il n'en. eft qu'une qui ait été avérée, mais feulement pour quelques circonftances, & pour quelques cas (§-37-)> mais ^ue ce Fait ne prouve rien en faveur du Syftème, puisque d'aütres perfonnes, prifes au hazard, ont pü produire des elfets pareils. a°. Que les deux autres faits ne font nullement prouvés, quoiqu'ils foyent ds la plus grande importance pour la confirmation du Syftème: 8c que M. mesmer s'eft conduit a 1'égard du fecond Fait d'une manière qui doit faire foupconner qu'il ne pofféde pas le pouvoir dont il prétend être doué. 30. Que toutes les parties théoriques du Syftème font indépendantes des faits: qu'elles ne font pas prouvées: qu'elles font hypothétiques, & peu admisfibles, foit par leur nature, foit par les contradiétions qu'on y remarque: que ce ne font que des idéés vagues, envéloppées dans des termes métaphoriques, qu'on prend enfuite au fens propre, 6c qui perdent leur valeur dès qu'on vient a les analyfer. Je n'héfite donc pas a avancer que la Théorie du Magnétisme animal n'eft que la pro- duétion  44<5 Reflexions fur le Magnétisme Animal. duéHon d'une Imagiüation vive; qu'elle eft denuée de réalité, & qu'elle ne mérite guères d'occuper davantage 1'attention des Médecins 6c des Phyficiens.  DISSERT ATION sur UN PHÉNOMÈNE MAGNÉTIQÜE PARADOXE, savo ir QUE l'AIMANT ATTIRE PLUS FORTEMENT LE FER PUR, QU'UN AUTRE AIMANT, PAR M. VAN S WIN DEN, Profejfeur de Philofophie a Franeker.   DISSERTATÏON sur UN PHÉNOMÈNÉ MAGNÉTIQÜE PARADOXE» QUE l'AIMANT ATTIRE PLUS FORTEMENT LE FER PUR QU'UN AUTRE AIMANT. '3C'out le monde lalt qu'il eft encore dans la fcience de 1'Aimant un grand nombre de Phénomènes qui, n'ayant pas été fuffifammënt examiiiés jusqu' ici, exigent des Recherches ultérieures. De ce nombre me paroit être celui dont je vais m'occuper, & que j'ai déja indiqué dans le premier Chapitre de la cinquième Seétion, de ma Differtation fur Y Analogie de V ÈleSlricité £ Differtation fur un Phénomène dans le §. 140. de la Differtation que je viens de citer, je n'ai pas héfité a prefenter ces nouvelles Recherches a la même Académie, dans 1'esfpérance qu'elles ne lui déplairont pas entièrement. §. IL Gilbert (^)j excellent Ecrivain fur PAimant, 6c le vrai reftaurateur de cette fcience, a dit, deschaees (^)l'a repetc d'après lui, 8c enfuite M. M. mvsschenbroek (f) , krafft (d) , aepinus (e) ont établi par-de nouvelles Expériences , enfin tous ceux qui ont traité de 1'Aimant , 6c que je connois, ont avancé, que 1'Aimant attire le Fer pur plus fortement qu'tm autre Aimant, 6c qu'il le foutient avec plus de force. Mais, quelque grande que foit 1'autorité de ces Phyficiens, j'ai beaucoup douté de la ( a ) De Magnete , Lib. II. Cap. 26. p. 96. Edit. Lochmanni [ou p. 94. de 1'Edition originale de Londres infolio.1 ( b ) Mundus Mathematicus, Lib. I. Quartus Experiment. Orde. • Exp. 16. Tom. II. p. 488. Ed. 2. &c. ( fï nous prenons une malle conftante , ei'e fera peut-être ceile de la plus grande attraétion pour 1'Aimant A 5 mais de la plus petite pour 1' Aimant B. Peut - être faudroit - i 1, fil'onfe fert tantót d'un Aimant, tantót d'un autre , employer toujours la maffe qui feroit pour chaque Aimant individuel ceile de la plus grande attraétion, 8c ne jamais eftimer i'aéhpn de 1'Aimant fur le Fer, que par ceile qui a lieu lorsqu'on employé cette maffe. Peut-cue qu'alors la chofe dépendroit de la feule force des Aimans employés, 8c que nous retomberions dans le cas précédent. On voit en attendant par les Expériences de M. m u s s c t± e n broek, quelles différences la diverfe aiaffé , eu la différente figure du Fer peut produire; car, 1'Aimant A attiroit le pied d'une cer^ taine Armure avec une force de 1024 grains dans 1'Expérience dix-neuvième , tandis qu"il n'attiroit 1'Aile de lamême Armure qu'avec une force de 574 grains, dans le contact immédiat, §. VII. I l s'enfuit de ce qui vient d'être dit, qu'on »e peut pas établir en général, que 1'Aimant Ff 5 attire  458 Differtation fur un Phénomène attire plus fortement le Fer qu'un autre Aimant , puisque le contraire a quelque fois lieu, &c peut avoir lieu dans nombre de cas. Cela depend de trois élémens, qui peuvent être combinés entr'eux de plufieurs manières. Premièrement, de 1'Aimant qu'on employé conftamment dans les deux Expériences: 1°. des Aimans qu'on préfente au premier, & que celui-ei attire avec des forces différentes: 30. de la Malle de Fer qu'on employé, & qui peut, ou être différente, & par conféquent produire des variétés innombrables; ou être toujours la même; au quel cas elle produira encore une multitude d'attraétions différentes a caufe de fa différente relation avec 1'Aimant qu'on employé. On ne fauroit donc établir de cette manière aucune Loi cönftante : ec les effets des Expériences feront fouvent diamétralement oppofés. ARTICLE II. Recherches, fi les Circonftances, dans lesquelles le Phénomène en queftion a lieu,ont été biendéterminées. §. VIII. Nous avons parlé ici des effets qui dépen-  :I:g :étiquj Paradoxe, article II. 459 pendent de la différente force des Aimans qu'on emplove , 8c de la diverlité des M - *-> de Fer: 8c nous avons prouvé qu'on ne ia-.iro: établir en général que 1'Aimant attire plus fortement le Fer qu'un autre Aimant. Cependant, cette propofition a été énoncée généralement, tant par M. musschenbroek, dans fa Differtation fur T Aimant, 8c dans fes Êiémens de Pliyfi^ue, que par M. kraftt. Mais dans la fuite M. musschenbroek 1'a un peu reftrcinte dans fon Introdutlion aia Philofophie naturelle. II avoit dit a la vérité dans le §. 954. que 1'Airr.ant agit plus fortement fur le Fer que fur un autre Aimant; mais il dit feulement dans le §. 957 que 1'Aimant attire au point de Contact le Fer plus fortement qu'un autre Aimant: re'lriétion qu'il a furement ajoutée paree qu'il s'eft appercu que la méme chofe n'a pas lieu dans les différentes diflances, comme on le verra tout-a1'heure. M. aepinus femble reduire le cas, dans lequel 1'Aimant attire plus fortement le Fer qu'un autre Aimant, a celui dans lequel on employeroit une maffe de Fer égale femblable au fecond Aimant\ Mais on n'obtient pas toujours cet effet , méme de cette manière, comme il paroit fuffifamment par ce qui a été dit ci-deffus §. 6 8c 7, 8c qu'il fera prouvé ci- des-  4Ö3 Differtation fur un Phénem 'ène deffous par les Expériences du §. ia. Ce font la les feules circonftances dont les Phyficiens ont fait mention: mais il en eft d'aütres, qui doivent entrer en confidération. §. IX. On peut divifer ces circonftances en deux elaffés : la première contiendra celles qui dépendent des dimenfions des Corps qu'on employé : 1'autre celles qui concernent la nature même de ces Corps. Pour ce qui eft de la première claffe, elle contient deux Cas: le premier dans lequel tous les éicmens font femblables, le fecond, dans lequel ils font différens : car , 1'attraction, confidérée en elle-même, 6c entant que telle, dépend aux mêmes diftances de la figure des Corps qu'on employé, de 1'obliquité de l'aétion , qui provient de la différente grandeur des furfaces tournées 1'une vers 1'autre, enfin de la maffe: mais nous faifons abftraétion de celle-ci, paree que 1'attraétion magnétiqüe n'en fuit pas la proportion univerfelle. Je ne parlerai que de la figure des Corps, 8c de 1'obliquité de l'aétion. Quand ces deux Elémens ne font pas les marnes dans différentes Expériences, il faut bien que ies grandeurs desattrac- tions  Magnétiqüe Paradoxe, article II. 461 tions différent, quoique tout le refte foit égal: d'oü il fuit,que fi ce refte ne 1'eft pas,les différences feront encore plus grandes,ou peut-être quelquefois plus petites, s'il fe fait une compenfation de quelques uns des Elémens. Or je crois que c'eft par cette diverfité qu'il arrivé que les attractions, qui dans deux Expériences font les mêmes pour le Contact, différent quelquefois confidérablement a des diftances égales, comme cela a iieu entr'autres dans les deux premières Expériences de M. musschenbroek. Or il eft d'autant plus néceffaire de faire attention a cette différence d'obliquitc , que les attractions entre divers Aimans & le Fer fuivent différentes Loix felon que cette obliquité eft différente. On n"a, par exemple, trouvé jusqu'ici aucune loi conftante pour 1'attraétion d'Aimans fphériques inégaux : mais pour ceux qui font égaux , les attraétions fuivent inverfement la quatrième puisfance des espaces fphériques compris entre les Aimans (g Les Aimans cilindriques qui agiiTent i'un fur 1'au- (g) M ü $ s c h e n t k o e k Eimms dt PAyf.o[X!§. 14.7 : H-.t'cd. ai. FhU. Xmttr. $■ 9?8, öc n*ïn Ctmmtnt. Pttrcf. U c.  if>% Differtation fur un Phénomène 1'autre, fuivent la raifon fimple inverfedes distances (hj, ce que j'ai trouve avoir lieu ausfi pour les Aimans parallélepipèdcs. Des Aimans fphériques, qui agifTent fur des Aimans ciiindriques d'un même diamètre, fuivent inverfement lapuifTance ii des Espaces. (*'), §. X. E n refléchisfant comme il faut fur ce aut vient d'être dit, il eft clair, qu'on ne fauroit avoir fur ce fujet d'Expériences parfaitement fatisfaiiantes , a moins que tout foit égal des deux cotés: c. a. d. a moins d'avoir foin que 1'Aimant employé ait la même figure, & oppofe a 1'Aimant la même furface que le fecond Aimant auquel on le fubftitue , afin que Tobliquité d'accion foit la même. Cependant il n'y a que deux Expériences, parmi le grand nombre de celles que M. M. musschenbroek & krafft ont faites fur cette matière qui rempliffent ces conditions. La première eft la dix-feptième de la Differtation fur VAimant comparée a la quatrième. Dans celle- ci, (/;) Introd. ad. Piil. Narur. §. 95J, (i) Ibid. §. 956".  Magnêtiqe Paradoxe article II. 463'1 ci, l'attraébion entre deux Aimans parallélepipèdcs etoit de ia8 gr. au Contact: & dans ceile la de 710 gr. entre le même Aimant C, & un parallélepipèdc de Fer égal a 1'Aimant. D ce qui fait affurément une différence trèsr' confidérable. La feconde Expérience de ce genre eft la feconde de V Introduclion a la Philofophie naturelle. L'Aimant cilindriqué M. étoit attiré avec une force de 160 gr. par 1'Aimant fphérique N, de même diamètre: or, celui-ci attiroit un cilindre de Fer égal a 1'Aimant M, avec une force de 340 grains. Dans toutes les autres Expériences les circonftances étoient diftbmbiablës. §. XI. Passons a la feconde claffe de circonftan-. ces, a celles qui concernent la nature des Corps qu'on employé: car, cette Propofition, 1'Aimant attire plus fortement le Fer qu'un autre Aimant, admet un doublé fens, 1'un plus reftreint, 1'autre plus étendu, felon qu'on employé le mot Aimant pour fignifier une certaine Pierre que la Nature nous fournit, & que nous nommons Aimant •, ou pour défigner un Corps quelconque qui pofféde la vertu magnétiqüe. Or, quoique M. M: musschenbroek'  464 Differtation fur un Phénomène 6c Rrafft ayent employé des Aimans naturels dans leurs Expériences, ils n'ont fait aucune attention a la nature particuliere de cette Pierre : au contraire , ils ne fe font occupés que de la feule Force magnétiqüe en recherchant la caufe du Phénomène dont il s'agit. Nous verrons cependant ci - dcfTous que la nature pierreufe concourt au réfultat des Expériences, en ce qu'elles donne une grande duïïCté aux Aimans. §. XII. Si nous prenons le fens le plus étendu, il faudra entendre la Propofition de la manière fmvante. Un Corps deja aimanté attire moins fortement un pareil Corps qu'un autre Corps, qui n'a pas encore regue la Force magnétiqüe : propofition, qui m'a paru tres - paradoxe, 6c mériter d'être examinée par Expériences. J'ai donc fait les Expériences fuivantes, dans lesquelles tout eft parfaitement égal des deux cotés , non feulement quant a 1'obliquité de l'action 6c la figure du Corps (§. 10), mais encore quant a leur nature, leur dureté, leur poids, leur volume : précautions qu'il m'a été facile d'obtenir par des Aimans artificiels. Exfér. I. J'ai employé une balance extrèmément mobile, felon la méthode de M. mus-  Magnétiqüe Paradoxe, article II. 465 -M. musschenbroek: j'ai fuspendu a un des bras de la balance un barreau magnétiqüe parallélepipède , au defTous duquel j'en ai placé un autre d'acier bien trempé, mais non aimanté, 8c en tout égal au précédent: 1'attraétion a été de ia8 gr. E x p É r. II. J'ai fubftitué a ce barreau un autre barreau fait du même acier, trempé de même, parftitement égal 8c femblable: je 1'ai un peu aimanté : 1'attraétion a été de 360 grains: 8c par conféquent beaucoup plus forte que la précédente. Ex PÉR. III- J'ai employé une autre lame non aimantée: 1'attraétion a été de 50 grains. Ex pér. IV- J'ai legèrement aimanté cette lame: 1'attraétion a valu 150 grains. §. XIII. I l fuit de ces Expériences, que la Force magnétiqüe agit, tout le refte étant égal, plus fortement fur les Corps, qui en font pourvus, que fur des Corps femblables qui en font privés: or, il eft imposfible qu'il en arrivé jamais autrement: puisque 1'Aimant agit dans les deux cas avec la même force 8c la même. lacilité, foit pour communiquer, foit pour renforcer la vertu magnétiqüe: 8c que s'il rencontre tome II. Gg quel-  466 "Differtation fur un Phénomèvt quelques obftacles, ces obftacles font abfolu« ment les mêmes: & que dans le fecond cas il y a en outre la Force magnétiqüe que la lame qu'on employé pofféde avant qu'on commence l'Expénence. Il me femble qu'il fuit de la, que cette Propofition, que 1'Aimant attire plus fortement le Fer qu'un autre Aimant, même dans le contact, s'écarté de lavérité, fi nous lui donnons ce fens, que la force magnétiqüe attire plus fortement un Corps qui en eft privé, qu'un autre qui en eft pourvu: qu'elle s'en écarté encore, fi 1'on fuppofe que toutes les circonftances, quelles qu'elles foyent, font égales des deux cotés: enfin, qu'elle ne feroit pas généralement vraie, comme nous venons de~le prouver (§.7.) quand même il s'agiroit de 1'Aimant entant que tel. D'oü il refulte que cette Propofition ne peut être vraie que dans quelques cas particuliere, dont il s'agit de rechercher la nature plus en détail: èc pour y mieux réusfir il faudra examiner les circonftances des Expériences avec beaucoup de foin. A rt f  Magnétiqüe Paradoxe, article III. 4Ó7 a rt i c l e III. Examen des Expériences faites par quelques Phyficiens fur la Queftion dont il s'agJ. $. XIV. Les Expériences de M. musschenbroek que nous allons examiner font prifes tant de fa Differtation fur V Aimant, que de fon IntroduEiion a la Philofophie naturelle. J'ai diftin* gué les premières par des chiffres ordinaires, les autres par des chiffres romains. * # # l'Aimant C étoit un parallélepipède de la hauteur de pouces: large de a pouces & demi j épais de un pouce 8c demi: de forte qu'il préfentoit a 1'Aimant une furface de 54» lignes. l'Aimant D- étoit un parallélepipède de deux pouces 8c demi de hauteur, large de deux pouces, épais de un pouce 8c demi: fa furface étoit donc de 43a lignes. # * * L a maffe de Fer D a étoit des mêmes di»enfions que 1'Aimant D. Gg » «-'Ai-  '468 Differtation fur un Pkênomlm l'Aimant A étoit fphérique, du diamè-: tre de fix lignes 8c demie. *= « # L a malle de Fer D b étoit un petit feau de Fer blanc, des mêmes dimenfions que l'Aimant D : il étoit rempli de limaille de Fer. # * # La maffe de Fer Dc étoit le même feau que Db, mais rempli de limaille au point de péfer autant que l'Aimant D. # ' • • L a maffe de Fer F étoit un parallélepipède, qui préfentoit a l'Aimant une furface de. •3,04 lignes, 8c qui avoit la longueur de cinq pouces 8c demi. # # # L e pied de 1'Armure employé dans la dixneuvième 8c dans la vingtième Expérience., préfentoit a l'Aimant une furface de neuf lignes. # # #, l'Aimant cilindrique M avoit une longueur de deux pouces, 8c pefoit quinze dragmes. Le cilindre de Fer m 8c l'Aimant fphérique N avoient le même diamètre: enfin les diamèrres de l'Aimant P 8c du Fer p étoient égaux. Exp.  Pag. 46^4 Exp. 4 16 17 j 5 2/2 11 s 18 19 2,0 I. II. III. Diftan- Aim. Aim. Aim. Aim. Aim. Aim. Aim. Aim. Aim. Aim. Aim. Aim. Aim. cesdeCCD AAAAAA MMNP 1'Ai- Aim. Fer Fer Aim. Fer Fer Fer Pied de Aile de Fer Aim. Fer Fer mant D F Da c Db De F 1'Armure 1'Armure m N m f 19 II* 10 3! 04 8 10 lil „ . . 11 35 59 63 61 15 10 £ 11 14 37 61 68 70 30 # 10 45 16 43 111 7a 77 84 33 30 9 17 47 78 8i 106 37 37 8 j ai 57 136 94 103 111 40 1 ; 7 19 66 164 108 115 140 43 40 j a 6 3a 76 170 134 135 164 49 54 I 3 2.1 7 3* 5 95 44 96 187 149 158 ioi 55 69 | 3i ci 6 4 5a 109 izq 18a 166 2.2.9 64 79 > 4* 34 15 9 3 7a 135 -18 111 111 185 78 86 j 6 44 is 16 2. 96 179 241 i75 075 361 114 134 9 64 45 3° 1 J 110 2.31 2,73 415 373 47a 184 2.14 18 100 9a 64 ' °ï I 343 460 460 0 | 128 180 710 340 710 650 131a 1024 574 57 160 340 190 ' ' mi. 77*   Magnétiqüe Paradoxe. article III. 469 l'Aimant C étoit beaucoup plus foible que l'Aimant A, comme il paroit par les Expériences dixhüitième & dix-ncuvième. l'Aimant C étoit plus fort que l'Aimant D , comme il paroit pat la feconde Expérience comparée a la cinquième (£)• D'ou n mit> —1 «I » W Ul Vi 41 ^ 1 I I I I I II I i B I I * o I I f I I I n - I I I I I I I 1 £ ^ ^ 1— O vo CO fj> 5v »— ^ ET 3 O f» ex. n M O O C O C 13 O Sr» "3- 5 n> C CX. r» T3 ? ** f» 3 4» C»  47- Dijférta'tiön fur ün Phénomène C e Phénomène indique , que cet exces d'attraétion, qui a lieu au contact pour le Fer Sc l'Aimant, ne dépend pas de la naturé même de 1'attraétion, ou des Cofps, mais dé quelques caufes concourantes, dont 1'énergie augmente beaucoup vers le point d'attodchement. L a même chofe a liëu dans les Expériences de M. kra fft j car, a la diftance de 4 parties, ou de 4. 8 lignes, 1'attraétion a été plus forte entre deux Aimans qu'entre le Fer Sc l'Aimant. On ne fauroit comparer les autres diftances entr'elles parcequ'elles n'ont pas étc les mêmes dans toutes les Expériences. §. xvii. 30. O n voit que les attractions qui ont lieu au contaét lont un plus grand multiple de 1'attraétioh a une diftance quelconque, lorsqu'on employé un Aimant Sc du Fer, qüe lorsqu'on fe fert de deux Aimans. La différence eft trèsremarquable : car, pour 1'Expérience cinquième [dans laquelle on a employé deuxAimans] ce multiple pour la diftance d'une ligne a étc de 1. 04. Mais, pout  Magnétiqüe Paradoxe, article III. 47^ pour 1'Exp. 18 ilefta. 74\ 19 5. 56! : ao a. 63 \Terme moyen a. 87 , ai 1. 74J aa —- 1. 70/ Dans 1'Expérience 4, ce multiple a été pour la diftance de 5 lignes, i- 3; mais, pour 1'Exp. 16, ila été de 4. 11 > moyen 5. 8. . I? 7. 5 j J » Dans 1'Expérience II ce multiple a été de 1. 6 pour la diftance d'une ligne; mais pour 1'Exp. I il a été 3.1") II 3. 7 ^ moyen 3. 8. — III 4.5J Si nous prenons toutes les Expérienc* de M. musschenbroek fans diftinétion, le multiple, pour la diftance d'une ligne, 6c pre-, nant un nombre moyen, fera, quand on employé deux Aimans 1. 7 Mais, pour un Aimant 6c du Fer 3. Quant aux Expériences de M. krafft, dans la première, oü 1'on a employé un grand Aimant, Sc une mafte de Fer femblable, 1'attraétion étoit, Ala diftance dc 34parties, ou dc4II, 3gr."] le multiple Au contact 1977 J eft 669. Dans 1'Expérience feconde, oü 1'on aem- ployé  Dijfertctiicn fur tin PhémmHe ployé le même Fer 8c un Aimant plus foible, 1'attraction étoit, A ia diitance de 4 parties ou de 4. 8 1 C gr. 1 ... r ( multiple 33. Au contact 67— J Dans la troifième Expérience oü 1'on a employé deux Aimans, 1'attraction étoit, A la diftance de 4 parties 6~) ... „ r \ multiple as. Au contact 13 |J l'Accr o 1 s s e m e n t très-cor.fidérable de ce multiple prouve, qu'il y a, outre ia loi ordinaire d'attraétion, en vertu de laquelle les Forces augmentent quand les diftances diminuent, quelque autre élément, qui agit avec beaucoup plus d'énergie fur le Fer que fur l'Aimant, dès qu'on approche du contact. Voyez le §. XVI. §. XVIII. 40. On voit enfin par ces Expériences, quels différens effets les forces d'un même Aimant produifent, felon les différentes dimenfions du Fer qu'on emplove, comme il paroit par la dix-neuvième Expérience, comparée alavingtième ; 8c méme, combien 1'accroiffement dont nous venons de parler eft différent, felon qu'on employé un Aimant plus fort, le Fer reftant le aaéme. C'eft ce que prouvent évi- dem-  iïag*éti*ue Paradoxe* article III. 4-$ demment le? Expériences dixhuiticme & feizième, & les deux premières de M. krafft. D'oü ii refulte clairemem, consme nous 1'avons deja marqué ci-defius [f, VI.), que le méme Fer n'eft pas également propre a confht*r U force de toutes fortes d'Aimans. S. XIX. Tels font les CoroIIaires qui fuivent immédiirement de; Expériences de M. M. musschenbroek & krafft, Be cela fans qu'il foit befoin d'admettre la moindre hvpotheie. ii ne nous refte qu'a dire un m^t fe 1'Expérience par laquelie gilbert a riché de prouver la méme propofitian, fav. qa'un Aimant attire le Fer plus fortement qu'un autre Aimant. Voici comment 1'Auteur la décrit : „ fi 1'on place fur un Aimant un petit mor„ ceau de Fer, qui adière fortemeirt a I'Aiï- mant & fi Ton approche de "ce Fer un bar„ reau de Fer non anmmé, mais fans toucher „ la Pierre, vous verrez que le pet ft rnorceau ,. dés qu'il aura touché le barreau, Ie firivra „ en abandon runt fAimantj qu'il le fuivrade „ préference, 5c qu'il y refrera attaché fortement „ dés qu'il Paura touché: car, le Fer attire „ p'.us fortement 'ie Fer placé dans la ff hér e de la „ vertu  476 Differtation fur un Phénomène „ vertu magnétiqüe, que ne le fait l'Aimant même." Cette Expérience ne prouve pas direétement que l'Aimant attire plus fortement le Fer qu'un autre Aimant; car en ce cas il faudroit foutenir par les mêmes raifons, qu'un Aimant foible attireroit le Fer plus fortement que ne le feroit un Aimant vigoureux, puisqu'on peut faire la même Expérience en employant un Aimant foible au lieu d'un barreau de Fer: mais , c'eft un Phénomène dont plufieurs Phyficiens ont parlé, & qui a été très-bien traité par M. M. gassendi (/ ) & la hire (m), & furtout par M. aepinus (»), qui a fait quelques calculs fur ce fujet; calculs auxquels ou pourroit donner beaucoup d'extenfion. Mais je parlerai plus au long de ce Phénomène a quelque autre occafion. article IV- Principes généraux pour fervir h Vexplication du Phénomène. XX. On fait par des Expériences très-certaines, fur- (i) Keiae ad diogenis laërui Libi. X. T. i. p. ^i>Q. (m) Mém. de t'Acad. 1777. p. 176. 183. (») Ttmamma Thtor. Eieclr. v Magnctismi, §. 160.  Magnétiqüe Paradoxe', article IV- 477 furtout par celles de M. musschenbroek (0), que deux Aimans agilfent 1'un fur 1'autre a une plus grande diftance que l'Aimant fur le Fer: de plus, & cela eft trés - remarquable, quand deux Aimans agiffënt entr'eux, la fphêre de leur attraétion s'étend a une diftance plu<; grande, que n'eft la fomme des plus grandes diftances aux quelles ils pouvoient agir chacun en particulier. II eft aifé de le faire voir par les Expériences mêmes de M. musschenbroek dont nous avons fait ufage dans cette diftertatiort. Dans 1'Expérience 18, l'Aimant fphériqué A n'agiflbit pas fur le Fer qu'on lui préfentoit, & la diftance de * . . 4 p. 3 1. Dans 1'Expérience 19, il n'agiftbit pas fur un autre Fer a la diftance de . . 4 p. ó 1. Dans 1'Expérience ao, il agiffoit a peinë fur un autre Fer a la diftance de . 4 p. Dans 1'Expérience ai, il agiffoit a peine fur un autre Fer a la diftance de . 4 p. 9 1. En prenant donc un nombre moyen,- fa fphêre d'attraétion s'étend a la diftance de 4 p. 441. Or, on peut a d'autant plus jufte titrej regarder ces diftances comme a peu prés éga- les* ( 0 ) Dijfertatie dt Mfignttt p. 45. Gorol. 3. tome II. H h  478 Differtation fur un Phénomène les, pour autant néanmoins qu'elles ne font pa; troublées par les circonftances étrangères Sc diflèmblables qui fe rencontrent ici (§. IX)s que les attractions ont été abfolument les mêmes, mais trés - foibles, Sc feulement d'un grain, a la diftance de trois pouces pour les trois premières Expériences, Sc a la diftance de 4 pouces pour la dernière. l'A i m a n t parallélepipède C a agi dans la feizième Expérience avec la force d'un grain a la diftance de 3p. 7!* Sc dans 1'Expériencc dix-feptième ausfi avec la force d'un grain a la diftance de cinq pouces. La fphêre d'attraction des deux Aimans A Sc C feroit donc de ónze pouces en prenant les nombres extrêmes, mais beaucoup moindre en faifant ufage des nombres moyens. Or, ces deux Aimans agisfoient déja 1'un fur 1'autre dans la cinquième Expérience, a la diftance de dixhuit pouces, Sc la fphêre d'attraétion s'étendoit peut-être jusqu'a dix-neufpouces. Les Expériences de M. krapft prouvent la même chofe: car, dans la première, la force de l'Aimant As'étendoit un peu au dela de huit parties Sc trois quart: dans la feconde, ceile de l'Aimant B s'étendoit un peu au dela de quatorze parties Sc demie: la fomme eft de vingt-quatre parties au plus. Mais, la fphêre  Magnétiqüe Paradoxe, article TV- 479 fehêre des Aimans A & B, agiffant 1'un lui 1'autré, s'étendoic k plus de virigt-fept parties Sc demié (ƒ>): f. XXI. Nous avons déja dit (§:III.) queléFér," dès qu'il parvient dans 1'Atmofphêre d'un Aimant , regoit la force magnétiqüe, 8c fe change en un vcritable Aimant,' & c'eft a caufe de cela qu'il eft attiré comme M. brugmans 1'a prouvé. Le Fer fera donc attiré d'autant plus fortement, qu'il acquerra plus de force ? comme il paroit fuffifamment par les Expériences que nous avons alléguées (§ XIV). Mais, les Forces dont il s'agit ici, font celles que le Fer acquiert, ou pendant qu'il refte applique h l'Aimant, s'il s'agit d'un contact immédia't, oü pendant qu'il eft dans la fphérè d'aélivité. Cés forces font différentes, i°. felon que le Fer eft touché 'par l'Aimant dans plus ou moim de points: o°. felon qu'il eft plus mol ou plus' dur: (^)M. brug mans avoit déja prouve ce point aü ffioyen d'une Aiguille aimantée (Tentam'ma de Materit Magnetica Prop. ij. p. nj). Mais les Expériences que je \dens de développer n'ajoutent pas peu de poids' a \% fpule Expérience que M. brwgmans rapporte. Hh a  ^cto Differtation [ar un Phénomène dur; 3*. felon que la maffe eft plus grande ou plus petite; 40. felon qu'il a une figure plus ou moins propre a être attiré; ainfi qu'il a été démontré par un grand nombre d'Expériences (§. XIV). Mais, ce qu'il faut principalement remarquer ici, c'eft que les forces, que le Fer reccit d'un Aimant, font beaucoup plus grandes dans le contact immédiat, qu'a une diftance même extrèmément petite, 8c qu'elles diminuent a une petite diftance de l'Aimant en beaucoup plus grande raifon que les diftances n'augmentent: car, ces forces font en quelque proportion de 1'attraétion; or, les attractions font plus grandes au contact, 8c y conftituent un multiple remarquable de 1'attraction qui a lieu a une diftance même trés-petite, comme il a été évidemment prouvé dans le §. 17: donc les forces que le Fer recoit au contaét font beaucoup plus grandes que celles qu'il acquiert a des diftances même trés - petites. f. XXII. Le contraire a lieu fi 1'on préfente 1'un a 1'autre les poles ennemis: alors il y a une diminution de force: mais, telie eft la nature de cette augmentation 8c de cette diminution. que  MagnAtèpK Paradoxe, article IV. 481 que fes pole* qui font tournés 1'un vers 1'autre, font plus augmentés ou diminués que les deux autres plus éloignés, ainfi qu'il fuit des Expériences de M. aepinus (q), & des miennes propres (r) fur la propulfion du centre magnétiqüe. Or, fi 1'on óte 1'un des deux Aimans, la force décroit ou augmente dérechet dans tous les deux, inégalement pour les deux poles, le plus pour ceux qui ont été les moins diftans entr'eux; & conféquemment les poles fe rapprochent dérechef de leur première rroportion. $. XXIII. Au refte, ces accroiffemens & ces diminutions, mais il ne s'agit ici que des premiers, font d'autant plus grands pendant que l'Aimant refte appliqué aux Corps, que ceux-ci font plus mol?: mais par contre, il leur refte d'autant moins de force, quand on óte l'Aimant. Le Fer mol acquiert plus fortement & plus facilement la force magnétiqüe que le Fer dur: mais (<*) Ttntam. Theor. Eleétr. Sc Magn. §.184 feqq. (r) Recherche: fur 'les Airuilïc, tmwtées §. 138. ieqq. Dans le Tome VIII des Memeires préfentés a i'Académie par difteritis favans ttrangcrs. Hh 3  48?- Differtation fur un Phénomène, mais il la perd plus promptement 8c plus abon? damment, dès qu'on óte ou qu'on éloigne l'Aimant, comme il eft évident, tant par 1'exemple des Armures, qui ont une grande force ausfi longtems qu'elles reftent appliquées a l'Aimant, 8c qui n'en ont pas, ou qui du moins n'en gardent que très-peu, dès qu'on les sn óte: que par 1'Expérience de M. krafft, qui a trouvé que la boule de Fer, dont il a été fait mention c,i-deftus (.§. XVII), 8c qui étoit attirée au contact par une force de 1977 grains, fe trouvoit a peine porter une petite quantité, de limaille, dès qu'on avoit óté l'Aimant. article V. 'Explication du Phénvmènef §. XXIV. N e nous arrêtons plus a, préfent a toutes les circonftances étrangères, qui ont lieu dans les Expériences; nous en avons fuffifamment parlé dans les §. IX 8c X. 8c fuppofons que tout foit égal des deux cotés quant a l'action de 1'attraction y il nous faudra expliquer ces deux Phénomènes : l°. Que l'Aimant attire quelquefois le Fer plus  Magnétiqüe Paradoxe. articleV. 483 plus fortement que l'Aimant, Sc quelquefois l'Aimant plus fortement que le Fer. «°. Que l'Aimant, quoiqu'il attire le Fer plus fortement qu'un autre Aimant au conta&, attire cependant l'Aimant avec plus de force a quelque diftance, Sc même a. une diftance qui n'eft pas confidérable ( §. XVI). §. XXV. Le Phénomène me paroit entièrement dépendre de ces trois élémens: i°. de la force que le Fer recoit de l'Aimant A. o°. de la force M que pofléde 1'autre Aimant, R, qu'on employé , Sc qu'on fubftitue au Fer: 30. de 1'accroiffëment m que la préfence de l'Aimant A produit dans les forces de l'Aimant B; Sc par conféquent felon qu'on aura F , ou =, ou ^ ]yi + m , le Fer fera attiré par l'Aimant A plus fortement, ausfi fortement, ou avec moins de force que l'Aimant B. §. XXVL L a Force F dépend de la maffe Sc du volume de Fer qu'on employé, ainfi que de la furface qu'il préfente a l'Aimant A (§• XXI; Hh4 X1Vi  4^4 Differtation fur un Phénomène^ XIV; III.) 8c même de la force de celui-ci. II peut donc y avoir une variété infinie dans cette combinaifon, qui, jointe a la force de l'Aimant B, laquelle peut ausfi varier a 1'infini, fait qu'on ne fauroit établir ici de regie fixe, 8c que la force F fera, tantót plus grande, tantót ausfi grande, tantót plus petite que ceile de l'Aimant, M, 8c dans les deux derniers cas l'attracfcion entre les deux Aimans prévaut. (§. III. IV. V). A ces deux élémens il s'en jioint encore un autre, la durcté plus ou moins grande du Fer en comparaifon de ceile de l'Aimant. Suppofons en effet F \ M: décompofons F en M. 4- ƒ: alors la force entière fera M V == \ M + «, 8c le Phénomène dépendra de la valeur de 1'Équation f\~ \ m. Si nous confidérons la chofe d'une manière purement abftraite, on aura toujours f\ m : car le Fer eft un Corps bien plus mol que l'Aimant, qui eft de nature pierreufe; 8c par conféquent le Fer acquerra cet accroiffement bien plus facilement 8c plus abondamment; mais, on ne fauroitfuppofer tout le reste égal; car, comme une certaine maffe de Fer ne peut recevoir qu'une certaine Force d'un Aimant déterminé ," il s'enfuit qu'on ne fauroit ajouter a la partië M de la force F un accroiffement quelconque ƒ, mais feulement un  Magnétiqe Paradoxe, article V. 485 un accroiffement qui ne furpaffe pas ce qu'il. s'en faut pour parvenir a un Maximum,. \. XXVII. Cependant, comme la Force que le Fer recoit, doit être plus grande que ceile que l'Aimant B poffède, & que. ceile qu'il acquiert, prifes enfemble, il s'enfuit que le cas propofé ne peut guères avoir lieu, a moins que l'Aimant B ne. foit foible, comme cela a lieu effeétivement (§§. IV, V, VI, XV). Mais, Comme on ne fauroit rien établir a priori fur ce fujet, a caufe des raifons rapportées gi-dcsfus (§. VII.), ils'agiroit d'examiner, fi, un Aimant pourroit attirer plus fortement le Fer qu'un autre Aimant, dé même grandeur, Sc de même force, Sc alors il faudroit choifir un barreau de Fer, qui, en préfentant a l'Aimant la même furface , pour que tout fut égal des deux cotés (§.. IX.), fut en même tems la maffe de la plus grande attraétion. O-r, je doute que dans cecas le Fer puiffe jamais être attiré plus fortement que l'Aimant, puisqu'alors il devroit recevoir par le feul contact de l'Aimant A une force plus grande que ceile que l'Aimant B, ou A, (car ils font égaux) poffédoit, Sc que ceile qu'il acquiert en outre Hh 5 par  486 Differtation fur un Phénomène par le renforcement. Ce renforcement peut a la vérité, être très-petit, s'il s'agit des pierres d'Aimant, qui font plus dures; & grand au contraire, s'il s'agit d'Aimans artificiels plus mois. Ou pourroit faire fur ce fujet un grand nombre d'Expériences , furtout fi 1'on examinoit quelle devroit être la force d'un Aimant fort dur B, pour que celui- ci fut attiré plus fortement par un autre Aimant, que le Fer mol, foit de mêmes dimenfions, foit de dimenfions plus avantageufes. Mais, on fait, en attendant, a quoi s'en tenir fur les caufes qui produifentle premier Phénomène. §. xxvui. Lorsclue deux Aimans agiffent 1'un fur 1'autre, foit au contact, foit a une diftance quelconque, il y a deux élémens conftans, Sc deux variables. Les premiers font les forces que chacun des deux Aimans pofféde, avant que d'être mis en Expérience : les autres font i°. les diftances auxquelles les Aimans agifTent 1'un fur 1'autre, & qui augmentent ou diminuent 1'énergie de 1'attraétion: a°. les renforcemens que ces Aimans re^oivent 1'un de 1'autre, (§. XXII). Ceux-ci font plus petits a mefure que les Aimans font plus durs, mais ausfi  Magnétiqüe Paradoxe. articleV. 487 ausfi par la même, ils s'évanouiffent plus lentement. Pofons que le renforcement au contact foit la partie p de la force que l'Aimant pofféde j ou -~ '■ qu'il foit en raifon inverfe de lapuiffance y des diftances d, tandis que 1'attraétion eft en raifon inverfe de la puiffance x des diftances : 1'aftion totale fera donc , m m „ ?md> + m Les chofes ont tout autrement lieu pour le Fer: aucun élément n'y eft conftant: ils font tous variables. Car, lorsque les diftances augmentent 1'attraétion diminué , non feulement par cette raifon-la, mais encore paree que la force d'attraétion, favoir la force magnétiqüe que le Fer acquiert, décroit ausfi en quelque raifon de cette diftance. Suppofons que le Fer recoive au contact la force » m: elle fera, a la diftance d, fj~^j7: on aur* donc pour la dis_ tance d, la force de l'Aimant A agiffant fur 1'Aimant b, a ceile du même Aimant A, .'_ '-' ^ ;mdj + m agiffant fur le Fer, comme \—jj^-x +--—; JL™ _ p m d> + m: p n m = p d> + 1: pn. §, XXIX.  488 Dijfertatidn fur un Phénomène §. XXIX. On voit, par ce qui vient d'être dit, pourquoi , quoiqu'on ait la force pn\ 1 dans le contact immédiat, cependant 1'attraétion entre les deux Aimans devient plus grande, dès qu'on augmente la diftance, 6c même trés - promptement: car, dans le cas oü 1'on employé deux Aimans, un des Élémens refte conftant, au lieu que dans 1'autre ils diminuent tous deux: 6c puisque la diminution de 1'attraction eft la même pour les deux cas a la même diftance, ies forces feront comme M+-^—'"-M AioupDy Dy J toris encore, que, dès qu'on éloigne l'Aimant, le Fer perd fur le champ, a caufe de fon peu de dureté, la force qu'il a acquife (§. XX111) au lieu que l'Aimant la perd plus difficilement; 6c par conféquent la force véritable approche , , n M ' ^ , M plus de -7JJ- pour le Fer, que de JVI-f-—jj- pour l'Aimant, a caufe du refte que fa dureté; lui fait conferver de ce qu'il avoit acquis par la pofition précédente de l' Aimant, 6c du manr que de tems néceffaire pour pouvoir perdre cette force en entier. O n voit en fecond lieu, pourquoi 1'attraction devient déja plus grande entre les deux Aimans  Magnétiqüe Paradoxe, article V. 489 'Aimans, quoiqu'onn'aitaugmenté que de trèspeu la diftance: car, n eft une fraétion : p eft certainement un nombre entier: 8c le terme M demeure conftant pour l'Aimant. O n voit en troifième lieu pourquoi, lorsqu'on approche du contact, les attr. éEons entte le Fer 8c un Aimant augmentent beaucoup plus promptement 8c plus fortemérit qu'entre deux Ahnans (§. XVII): car, dansle premier cas les deux Élémens augmentent, 8c 1'un d'eux très-promptement 8c très-copieufemeht: (§. XXIV). Or:les aótions qui étoient, a la diftance D, comme M a font, au contact, comme nM (s). Or, il eft évident que n M eft un plus grand multiple de » M M M ~JTj que j vqü de M + —- (0: 8c les Ex- (j) II y a dans 1'original,. ici, & deux lignes plus bas, par une faute d'écriture ou d'impreslion év'dente* M M au lieu de ~-. N. d. T P (f) Cette Expresfion, Or il eft évident que nM eft un plus grand multiple de t-- ?** — 1'eft de M 4 -—- L>y p J ^ pDj> n'eft pas exltfte: il faut qu'il y ait, Or il eft évident que ïi n M ., nM M n M eft a —~ en phs grande raifon que -rr- »eftaM-{- "-rrr N.'d. T. P 3'  49^ Differtation fttr un Phénomène (fc. périences démontrent que ce multiple eft plus grand pour le Fer 8c un Aimant, que pour deux Aimans, ainfi que nous 1'avons fait voir ci-deffus (§. XVII). APPENDICE d'EXPÉRIENCES. §. XXX. J'ai propofé dans le §. XXVII. quelques Expériences qui pourroient repandre beaucoup de jour fur ce que j'ai dit en différens endroits de cette Differtation. Je les ai faites, dès que j'ën ai pü trouver 1'occafion, 8c j'y ai employé toutes les précautions qu'un long ufage de ces fortes d'Expériences m'a appris être non feulement très-utiles, mais même entièrement néceffairesj car ces Expériences font trés - difficiles; J'ai employé des Lames qui toutes avoient la même largeur 8c la méme épaiffeur: elle? étoient paraliélepipèdes: le barreau Magnétiqüe A étoit fuspendu au bras d'une balance, 8c agiffoit par fon pole auftral fur toutes les lames qu'on lui préfentoit. Le pole auftral de ce barreau attiroit fous un angle de 450. 55' le pole boréal de 1'Aiguiiie dont je me fuis fervi con- ftarn-  Magnétiqüe Paradoxe, appendice. 491 ftamment depuis fept ans pour ce genre d'Ex= périences. Si donc on exprime la force par la Tangentede cet Angle,comme il convient de le faire («), la force du Poie auftral de cet Aimant A fera exprimée par 8978. La distance a laquelle ce barreau aimanté fe trouvoit de 1'Aiguille dans cette determination, étoit de 7p. 5,81, 8c elle a été conftamment la même dans toutes mes Expériences. J'ai de plus employé un autre barreau des mêmes dimenfions, 8c de la même dureté que le précédent: le pole boréal de ce barreau B détournoit la même Aiguille fous un Angle de 40°. 30': fa force boréale eft donc exprimée par 8847: elle eft donc a peu prés égale u. ceile de 1'Aimant A. §. XXXI. T'a i encore employé les barreaux luivans, de Fer trés - mol, 8c non aimantés: La Lame C étoit de la même longueur que A 8c B. La Lame D avoit le quart de la longueur de A. La (u) V. note a du §. 51. de mon MéiBoirc, N. d. T.  49^ Differtation fur un Phénomène La Lame È avoit la moitié de la longueur de A. La Lame F en avoit les trois quarts. §. XXXIL Les Lames fuivantes étoient d'Acier extrèinément trempé; G & H étoient égales a C. t, K, L, 1'étoient aux barreaux D, E, F^ refpeétivement. tl XXXIIL Voici le, réfultat des Expériences que j'ai faites le 16 de Septembre 1778. Exper. V< L'Aimant A attiroit par fori Pole auftral le Pole boréal de l'Aimant B avec unë force de 3843 grains. Expér. VI. Ce méme Aimant A attiroit la lame de Fer C' avec une force de 1107 gf. Exper. VIL 11 attiroit la lame d'Acier G avec une force de 10.58 gr. Exper. VUL Et la lame femblable H avec une force de 1108 gr. Exper. IX. II attiroit lalame D avec une force de 1537 gr. Ex per. X. Et la lame d'Acier I avec une force de 943 gr. Expb=  Magnétiqüe Paradoxe, appendice. 493 Ex pér. XI. II attiroit la lame E avec une force de 1637 SrExpÉr. XII. Et la lame d'Acier K avec une force de 1343 gr. ExpÉr. XIII. II attiroit la lame F avec une force de 1605 gr. Ex pér. XI Vv Et la lame d'Acier L avec une force de 1550 gr. §. XXXIV. II fint manifeftement de ces Expériences : i°. Qu'un Aimant attire plus fortement un autre Aimant des mêmes dimenfions, Sc de même force, qu'une lame de Fer, parfaitement egale, ou qu'une lame d'Acier égale Sc de même dureté: Sc même, plus fortement qu'une Maffe de Fer ou d'Acier de la plus grande attraftion, pourvu que tout le refte foit d'aiileurs égal (§. IX), ainfi que je 1'avois avancé dans le §. XXVII, guidé par le feul raifonnement analogique. -°. Que l'Aimant a attiré plus fortement les lames de Fer mol, que celles d'Acier trempé, qui avoient d'aiileurs les mêmes dimenfions. On peut juger de la de 1'influence que la dureté plus ou moins grande des Corps ex«rce, tout le refte étant égal, fur ce genre T0MJsI1* Ü d'Ex-  49+ Differtation [ar un Phénomène d'Expériences. Or, cette dureté eft un dei principaux Élémens que nous avons établis dans cette Differtation. 3°. Que cette dureté ne paroit pas toujours produire rélativement . a 1'attraction ie même effet fur des maffes égales: car, on avoit 1'attraétion du Fer, C a ceile de 1'Acier G comme 2107 a 1058z=.r. a r D I 1537 - 943= x- 63 - 1 £ • K 1657-1143=1.33-1 F L 2695 - 1550—: 1. 74 - « Milieu —: r. 68 - r. L a grandeur de 1'effet ne dépend donc pas de la feule dureté, mais de celle-ci combinée avec la maffe ; proportion qüi nous eft jusqu'a préfent inconnue. La plus grande & la plus petite proportion ont eu lieu pour deux maffes C& E également diftantes de la maffe de la plus grande attraétion F, la première C en exces, la feconde E en défaut: la moyenne a eu lieu a peu pres pour la maffe de la plus grande attradion, Sc elle eft un peu plus petite pour ceile de la plus petite attraétion. 40. Il s'enfuit en quatrième lieu, que toutes les maffes ne font pas attirées avec la même force, comme on le favoit déja par les Expériences de M. musschenbroek: mais, il faut remarquer ici, que des maffes égales de Fer  Magnétiqüe Paradoxe, appendice. 495 Fer 6c d'Acier ont éprouve les unes 8c les autres la plus grande 8c la plus petite attraétion ; quoique 1'ordre de 1'attraétion ne fuive pas dans les deux cas le même ordre des maffe?, on y obfervé cependant a peu prés la même marche; car, Soit 1'attraétion de la maffe F = 1 On aura ceile de la maffe C = o. 78 E = o. 61 D = o. 57 Milieu - - - o. 74 Soit 1'attraction de la Maffe L = 1 On aura ceile de la Maffe K = o. 8o — G = o. 68 I = o. 61 Milieu - - - 0. 77 $. XXXV. J e me fuis furtout appliqué a examiner la queftion que j'avois propoiée §. XXVII, favoir quelle devroit être la force de l'Aimant très-dur H, pour qu'il fut attiré plus fortement par l'Aimant A, que le Fer mol C des mêmes dimenfions, ou des dimenfions les plus avantageufes % J'ai confacré a cette Expérience ü a 3a  49^ Differtation fur un Phénomène la lame H, laquelle avoit a peu pres les mêmes dimenfions que la lame G, 6c qui néanmoins étoit attirée par une force de 1108 gr., pendant que 1'autre G ne 1'étoit que par une force de 1058 gr: différence de 50 gr. mais j'ai trouvé que la lame H étoit moins pefante de 2.2 gr. que la lame G, qui en pefoit 580, 6c qu'elle approchoit par conféquent d'autant plus de la lame de la plus grande attraétion (v). Cette Lame H avoit regue quelque vertu pendant qu'elle étoit attirée par l'Aimant A, 6c elle 1'avóit confervée a caufe de fa dureté. Pour examiner cette Force, j'ai mis, dans 1'Expéricncc XV', cette Lame H a la diftance dc7p. 5, 81 de mon Aiguille (§. XXX): eel- le-ci O) II y a dans l'original f'us pefante: c'tft une faute qui faute aux yeux, comme la liaifon du raifonnemer.t le prouve: mais pour plus de iurcté, je viens de peftr de nouveau mes Lames, que j'ai toutes gaidées foigneufemeit étiquetécs: je trouve que la Isme G pèfe efrectivement lï grains de plus que la Lame H. On peut remarquer encore, que les cinquante giains d'aitraction font un excès d'un vingt-unième a-peu-près: & que les 21 grains de poids font un excès de malie d'un vingt-feptième a-peu-près: mais il eft vifible par ces Expériences même, que cette proportion d'augmen'.ation dans 1'attraclion, & de diminution dans la maffe, n'« pas lieu en général. N. d. T.  Magnétiqüe Paradoxe, appendicv. 407 k-ci étoit détournée fous un angle Je i°. 15'. La Force exprimée par la tangente étoit donc de n8. Cette Force étoit purement magnétiqüe, car j'avois examine auparavant li cette lame non aimantée agiroit a. cette diftance fur 1'Aiguille Sc j'ai trouvé qu'elle n'y agiflbit pas. Cette méme Expérience prouve combien 1'Acier cornerve mieux fa force que le Fer, quand on óte 1'Aim.int dont ils 1'ont recue: car la lame de Fer C, ótée de l'Aimant A, & approchée tres-promptement de 1'Aiguille a la même diftance, n'a aucunement agi fur 1'Aiguille. §. XXXVI. ExpÉr. XVI. J'ai aimanté la lame H par la doublé touche, au moyen de deux autres lames qui lui étoient égales, 6c en conduilant les lames deux fois. Cela fait, la lame H détournoit 1'Aiguille fous un Angle de 6°. 45': la force étoit donc 1183. ExpÉr.XVII. Dans le moment j'ai préfenté cette lame H a la lame A fuspendue au bras de la balance, 6c 1'attraction a été de 1288 grains. Donc i°. Cet Aimant H, que je nommerai actuellement Ha, 6c dont la force étoit a ceile de l'Aimant B comme 1183 a 8847, ou comme li? 1 a 7.  49°* Dijfertation fur un Phénomène I a 7. 48, étoit attirée beaucoup plus foiblement que l'Aimant B, 6c même trois fois plus foiblement. Donc 20. Ce même Aimant Ha, dur, étoit attiré plus foiblement que le Fer C des mêmes dimenfions, 6c cela avec une force, qui étoit a ceile par laquelle le Fer étoit attiré, comme 1 a 1. 9. 6c même plus foiblement que le FerF des dimenfions les plus avantageufes: les forces d'attraétion étoient comme 1 a 2. §. XXXVII. Exper. XVIII. J'ai aimanté la même lame H, de forte qu'elle détournat a la même dis» tance 1'Aiguille fous un angie de 10 degrés: la force étoit donc de 1763 : donc fa proportion a la force de l'Aimant B étoit de 1763 a 8847, ou comme 1 a 5 a peu prés. Ex pér. XIX. J'ai préfente cette lame a l'Aimant A fuspendue a la balance, 6c 1'attraction étoit de 1738. Donc cet Aimant H, que je nommcrai aétuellementH£, 6c dont la force étoit a ceile de l'Aimant B comme 1: 5, étoit attirée plus foiblement que l'Aimant B dans le rapport de 1738 a 3843 , ou dans celui de 1 a, 14. Donc e°, cet Aimant Hh, mais dur, étoit attiré  Magnétiqüe Paradoxe, appendice. 495 attiré plus foiblement que le Fer mol des mêmes dimenfions C, Sc eek avec une Force qui étoit a ceile qui attiroit le Fer, «omme 1 a 1, ar. Elle étoit attirée encore plus foiblement que le Fer de la plus forte attraétion, dans Je rapport de 1 a 1, 55. §. XXXVIIL Exper. XX. J'ai aimanté dérechef la lame H, que je nommerai aétucllement Hf: elle détournoit 1'Aiguille fous un Angle de 120. 30:. a force étoit donc 2217. Sc conféquemment la proportion de cette force a. ceile de l'Aimant B, comme 1 a 4 a. peu prés. Exper. XXI. J'ai préfenté cet Aimant Hc a l'Aimant A, fuspendu a la Balance: 1'attraction a été de ao63 grains. Cette attraétion étoit donc plus foible que ceile du Fer pur C, Sc cela dans la proportion de 1: 1, oa. Elle étoit ausfi plus foible que ceile du Fer des dimenfions les plus avantageufes F, dans U Jaifon de 1: a 1, 3. §. XXXIX. Exper. XXII. J'ai de nouveau aimanté ma li 4 lame  3K>» Differtation fur un Thêmmïne lame H, de fiicon qu'elle attirat 1'Aiguille: fous un angle de i5°. La force de cet Aimant H d, eft donc a ceile de l'Aimant B, comme 1679 a 8847 = 1: 3, 3. Exper. XXIII. Cet Aimant Hd a été at> tiré par l'Aimant A (fuspendu a la balance:,) avec une force dc 2160 gr. Cette attracHon a donc étc plus grande que eelle fur le Fer pur des mêmes dimenfions: mais plus petite encore que ceile du Fer des dimenfions-les plus avantageufes, dans le rapport de 2160 a 5695, ou de 1 a 1, 25. XL. , Il fujt dcrechef de toutes cqs Expériences: i°. Que l'Aimant attire un autre Aimant de même force plus fortement qu'une maffe de Fer des mêmes dimenfions, ou des dimenfions les plus avantageufes. ., 1°. Qu'un Aimant foible peut être attiré, mais plus foiblement qu'un barreau dc Fer mol des mêmes dimenfions; mais qu'il eft quelquefois attiré plus fortement que celui-ci, li fa force eft le tiers de ceile de l'Aimant dont nous nous fervons. 3°. Qu'it. fe peut, que le même Aisaant feit  Magnétiqüe Paradoxe, appendice. 501 foit attiré plus fortement qu'une certaine maffe «le Fer, 6c plus foiblement qu'une autre. 40. Enfin, qu'un Aimant, quelque petites que foyent les Forces dont il eft pourvu, eft cependant attiré plus fortement qu'un barreau de Fer de la même dureté 6c des mêmes dimenfions ; ainfi qu'il fuit de la comparaifon des Expériences 0.3, 21, 19 6c 17 a 1'Expérience huitième. Ces Corollaires font tous entièrement conformes a ce que nous avons dit dans. cette Disfertation, 6c en font une confirmatioiv ultórieure, §. XLI. Puis qu'il eft queftion ici de l'attraétba, magnétiqüe, je Cïois pouvoir ajouter quelques ïéflexions fournies par les Expériences que nouf venons de rapporter. S1 1'on fuppofe, La force de l'Aimant Br—; ï & 1'Attraftion de A fur B — r •u aura.ceile de ïïa — o. 13' . —, pV-gjfcjyj H5_o. 2 - H*—o.4f M t=o.25—'■ ■ -Hcrr». 53 H^=o. 3 Hd—o. 56 Il s'en luit, que les attractions ne font nullement conformes a la proportion des forces; mais qu'elles font plus grandes relativement a «elles-ci, quoique felon unc fuite décroiffantG, li 5 *  $ca Dtjertation fur un Phénomène a mefure que l'Aimant devient plus fort. Car la force de B eft a ceile de Ff a comme tooi 13 » & l'attraébion de B eft a ceile de H* comme 100: 33, pendant que la force de B eft A ceile de Hd comme roo: 30, 6v que 1'attraction de B eft a ceile de Hd comme 100 a 56. on a d'aiileurs la proportion de la force a ceile m.- gailaïïs lus. •351. 1. 4. paroilïbit le faire — paroiffolr fe fai»e 3 j8. 1. 9. de la note on en peut —• on peut. 360. 1. 1.1. d'en bas Rivcnius — K;W:uj-. 370. l.i 3. de la note arnouim —- armorum. 373. §. ij. 1. 10. plus qü'afefoki — presqu'abfoii; TOM. II,