548  Bibliotheek Universiteit van Amsterdam 01 2919 1383  DES M A L A D I E S DE LA PEAU.  wm  DES MALADIES DELAPEAU, D E leur Caufc, de leurs Symptcmes, des Traitemens qu'elles exigent, vrage nouveau ( 1785 ), pro?> duit dans 1'économie animale » des efFets qui ne font pas en» core connus par les Praticiens » modernes cc. Tout lc monde a fait cette remarque. M. Reil a traité fur-toutaulong des dérangemens intérieurs produits dans 1'économie animale par l'humeur bilieufe, ou, felon lui, par la polycholie; fes recherches ont particuliéremenc pour but les maladies internes qui precedent de cette confHtution des fujets, telles que les catarrhes, la fauffe péripneumonie, les pleuréfies, les efquinancies, la roii-  Avant-Propos. vïj geole , la petke vérole, les éruptiorrs miliaires, les fievres automïiales , intermittentes , atrabilaires , la phtifie , 1'hypochondriacie , la melancholie , la maladie noire, les obftruétions, &c. Ce que eet Auteur rapporte de 1'influence de la polyeholie fur les maladies cutanées, ne paroitpas^ felon la Gazette Salucaire, auffi étendu , quoique la matiere ne foit pas moins intérefïante. De même que M. Reil, je n'aï pu traiter des maladies cutanées fans dire quelque chofe des maladies internes qui procédent, comme elles,de la pléthore bilieufe; & j'ai la facisfaélion dem'être, dans ce que j'en ai dk, rencontré avec eet Auteur; d'ailleurs ces maladies font fi intimément relatives k celles  vüj Avant-Propos. de la peau, que plufieurs font corapliquées avec ces dernieres & en paroiffent inféparables; j'ai abregé. les traits qui le démontrent: ce que j'en ai dit fuffit pour faire connokre que quand on a prétendu féparer les maladies aigües d'avec les maladies ehronïques de la peau, & refireindre les recherches fur les dernieres, on n'avoit pas une idéé claire de leur caufe commune. J'aurois pu m'étendre fur les diverfes propriécés de la bile, & furieschangemens préjudiciables a 1'économie animale dont cette humeur eft fufceptible; fur Paction du tiffu cellulaire, & le jeu des nerfs, auxquels on attribue communément les dérangemens de la fanté dont on ne connok pas la caufe ; j'aurois pu traite*  Avant-Vropos. ix fort au Jongde la différence qu'il y a entre les maladies que produit la bile proprement dite, & celles qui procédent de pléthore bilieufe, deuxgenresparmilefquelsil regne une confufion générale dans les écrirs; mais au lieu de chercher a étendre la matiere, je me Tuis efforcé d'être fuccint & clair ; la partie médicale elle-même n'eft qu'un appercu des moyens de guérifon , indiqués par la nature, autorifés par 1'expérience, & fufceptibles d'une plus grande étendue facile a donner dans les circonftances. Les rapports qui exifrent entre 1'état du foie & les Maladies de Ia Peau, font univerfels; il n'y en a peut être pas une parmi celles qui proviennent de caufe interne ,  x Avant-Propos. dont on ne trouve la caufe , lorfqu'on la cherchera avecfoin, dans la conftitution du foie & dans la nature des humeurs qui afHuent a ce vifcere. On en fera bientot convaincu quand on aura examiné les principaux traits de 1'hiftoire de lafécrérion de la bile & de 1'infenfible tranfpiration : deux fonctions effentielles a la vie, dont les rapports intitnes démontreront ceux qui exiftent entre les maladies des organes qui lesexécutent. Ce n'eft pas que la fubftance du foie foit toujours affeétée dans ces maladies, comme elle 1'eft le plus fouvent dans les cas particuliers oü elles font un peu invétérées; 1'état de ce vifcere, quicaufe ces maladies, doit auffi s'enten.-  Avant-Propos. xj dre de fa difpofition k cxécuterla fécrétion de la bile,&de 1'altérationde cette fonólion. Dèsquela fécrétion de la bile eft dérangée, foit par le vice du foie ou par celui des humeurs qu'il doit filtrer, les Maladies de la Peauontlieu, & on peut dire qu'elles procédent de 1'état du foie. J'efpere que les Obfervateurs s'emprefTeront de vérifier les nouveaux faits que j'ai recueillis, & de reculer par leurs recherches ultérieures ,les limites des connoiffances relatives aux Maladies de la Peau. Je ferai le premier a profiter des objeól:ions qu'on prétendroit faire a cette produclion , fielles portent, comme elle , fur desobfervations; mais il n'yauroit que ï'indécence a oppofer a ce  xij Avant-Propos. travai!,de la théorie, des raifonnemens hypothétiques , des oui-dires, & de ces fuppofitions chymiques, avec lefquelles des Médeeins qui ne voyent point, ofent cependant quelquefois contredire des Médecin? qui ont vu , conime on en trouve un exemple récent dans le Journal dc Médecine » du Mois de Février lj8$, page 71, DES  DES MALADIES DE L A PEAU, D sleur Caufe, de leurs Symptómes, des Traitemens guJelles exigent, & des erreurs qui leur font contraires. PARTIE PHYSIOLOGIQÜE, O v Hijloire de la Sècrkion de la bik 3 de la Tranfviration , & des rapports que ces deux fonciions ont entr'elles. J_j A bile fe fépare du fang dans Ie f oie ; avant fa fécrétion , elle eft contenue dans Ia veine porte, & mêlee au fang que les vaifleaux des inteftins ont porté dans cette artere ; a 1 epoque améueure, elle eit confondue daas la A  i Des Maladies maffe générale, après avoir cté produite par les alimens. L'humeur Je 1'infenfible tranfpiration fait partie du fang dans les yaiffeaux; on eftime quelle s'en fépare aux extrémités artérielles lymphatiques, quoiqu'on ne foit pas encore parvenu a démontrer ces vaiffeaux, ni par conféquent la marche des humeurs qui les parcourent. On fait que la bile eft compofée des partiés réfineufe & fulphureufe des alimens, fuperfkes a la nutrition ^propres a gêner la circulation, & deftinées a être filtrées par le foie, pour favorifer enfuite la di^eftion il eft aifé de fe convaincre auffi, que l'humeur de la tranfpiracion eft la partie aqueufe du fang j qui tient en diiTolution les fubftances réfineufes - fulphureufes deftinées a faire la bile, & qui eft également importune a la circulation & fuperflue a la nutrition. 11 s'en fuit dela que la fécrétion de la bile a pour but de dépouiller le fang contenu dans la veine porte, avant qu'il paffe dans la veine cave, des fubftances réfineufes & fulphureufes qu'il a recues des alimens, Sc la tranfpira-  de la Peaul ^ tion de dépouiller le fang tranfmis a la veine cave, & contenu enfuite dans tous les vaiffeaux , des parties aqueufes qui fervoient de véhicule aux fubftances bilieufes, Sc qui en ctoient imprégnées. La première opération eft connue ; lalTertion de la feconde feroit peutctre fufceptible de difcuffion, fi les faits fuivans ne 1'appuyoient pas. La fueur a une odeur de bile dans la plupart des circonftances , Sc fur-touc lorfqu'elle eft confidérable, quelle eft excitée par des excès ou par des maladies. Elle pénetre les vêtemens fous les ailfelles, & y forme une auréole pune qui efface les couleurs de toute iortes d etoffes j eet événement a lieu chez les jeunes perfonnes du plus beau fang, pour peu que la promenade ou la danfe augmentent la tranfpirarion. La même humeur teint en jaune le linge des perfonnes du tempérament bilieux. Elle garde elie-même Ia couleur de la bile dont elle eft imprégnée aux endroits ou le contacT: de 1 air ne 1'enleve pas, Sc oü elle s'épaiffit par fon féjour; tel eft ie cdrumen des orcilles. La peau des parties Ai  '4 Des Maladies que les Européens expofent au foleil J & qui ne font pas couvertes de vêtemens , brunit, paree que la chaleur de eet aftre defféche fous 1'épiderme les fubftances bilieufes arrivées-la par la tranfpiration. Enfin on a prouvé que la couleur des Negres vient dg ce qu'ils ont la bile noire. Ainfi la nature, qui emploie a toutes fes opérations la plus grande fimplicité de moyens , tire de la fécrétion de la bile un parti convenable a la digeftion, Sc de la tranfpirarion , celui qui convient a la nature de la peau, a la fenfibilicé, a la foupleffe dans lefquelles 1'organe du toucher doit être entrerenu , au reffort dont il a befoin , Sc au'une humeur purement féreufe «e feroit pas propre a favorifer. Dans 1'état de fanté, la quantité & Ia conftitution de la bile que ie foie fépare du fang, Sc celles de l'humeur dont la tranfpiration abreuve la peau, fontproportionnées, 1'une au befoin de la digeftion, 1'autre a celui de cette membrane; de forte qu'elles font furabondantes dans le fang , précifément de la quantité convenable a leurs ufan ges.  ae la Peaü. 5 Mais les erreurs dans la maniere de vivre fi communes qu'elles font devenues, pour ainfi dire, néceffaires a Ia plupart des perfonnes, la trop grande quantité, la mauvaife qualité des alimens, Sc fur-tout le défaut d'exercice, augmentent continuellement la quantité des fubftances bilieufes dans le fang , Sc par conféquent 1'intenfité de 1'humeun de la tranfpiration. Je dis 1'intenfité , paree que Ia furabondance des fubftances bilieufes dans le fang , ne donne point rcellement lieu a une tranfpiration plus abondante, mais a la tranfpirarion d'une humeur plus imprégnée dè bile. Dans les cas de furabondance des matieres bilieufes du fang , le foie , dont le diametre eft fixé , la capacité circonferite, Sc la fonction bornée , ne peut recevoir une plus grande quantité de ces matieres \ celles que ce vifcere ne peur admettre , féjournent dans Ia veine porte; elles refluent dans les veines mefaraïques, fpléniques ; elles paiTent en partie dans la veine cave , &c de cel!e-ci au cceur, ou, réunies a la maffe du fang elles conftituent la pléthore du foie, paree qu'il eft alors plein Sc A3  Des Maladies gonflé, aufó-bien que k veine porte öc les vaiffeaux inteftinaux. Cette pléthore eft peu fenfible quand ce neft qu'accidentellement que les matieres bilieufes font angmentées aans le fang ; lorfqu'une petite quantité leulement de ces matieres ont été remfees par le foie , il ne réfulte aucune altération de la peau, de leur mélange avec l'humeur de Ia tranfpiration. 1 Mais lorfque les erreurs dans le régime , & principalement 1'abus des alimens gras, vifqueux, falés, des boifionsechaufFanres, &c. font habituels , qu a chaque repas la quantité des fubfftances bilieufes augmente dans le fang, & que le foie en refufe toujours une parUeV,1 rf?,ueda"s ^ maffe; ces fubftances S'épaïffiffent, deviennent rances., & contractent diverfes qualités préjudiciables; la férofité deftinée a la tranfpiration s'en imprégne en plusou moins grande quantité ; elle porte a la peau les levains vicieux dont elle eft impregnée; il en réfulte dans diverfes parties , la plupart des maladies de cette membrane. Dans les climats ou ces maladiee  de la Peau. 1 font rares, la température donne apparemment Heu a une tranfpiration capable d'enlever toutes les fubftances bilieufes furabondantes, ou bien la maniere de vivre empêche qu elles nes accumulent aflez pour nuirej mais ces fubftances font fi abondantes dans d'autres pays , Sc elles font, fur-tout chez certains fujets, fi peu tranipirables, foit par leur nature, lolt par es influences de la température, que les maladies de peau y font trés communes; auffi ont elles autanc de rapports avec 1'état du foie, que nous venons den voir entre la fécrétion de la bile & la tranfpiration. , . Les maladies de peau font endemiques dans les grandes villes , fur-tout. chez les gens riches, & chez ceux qui viventde la dépouille de leurs tables, paree qu'ils font un ufage habituel Sc une confommation confidérabïe de viandes Sc de tous les alimens les plus abondans en rmtiere de bile, de boitfons fpiritueufes & ameres , d'épiceries, Sec. paree qu'on y mene une vie fédentaire, qu'on y vei He, qu'on y dort tard, qu'on n'y prend que A4  8 ^ Des Maladies très-peu d'exercice qui donne de l»ac tionauxmüfcIes,& que , fuivaut un autre abus des commodités de Ja vie on sy defend prefque (Put-i-Édt penl dant trois falfons, par beaucoup de veremens, du contact delair, fans iement0" ^ tnmfPire °,u'imparfaire. Les femmes qui menent h même vie, lont moins fujettes aux maladies de Ia peau que les hommes , a raifon d une evacuation particuliere qui enleve chaque mois une partie des fubftances f ew S mdées au £ins>il eft vwi- Jemblable que cette évacuation eft auffi la caufe de ce qu'elles ont en géneral la peau plus blanche que les hommes; mais dès que les regies fe derangent ou qu'elles manquem tourr % ^ue ia mat»ce refufe paffee aux fubftances bilieufes contenues dans le lang menftruel, la couleur de la peau change de plufieurs manieres: elle devientpale dans les fuppreffions ;après le remps ermque , accompagné de pléthore bilieufe , le vifage devient fouvent couperofé , & les maladies cutaftees fe déclarent; celles-ci exigent alors  de la Peau. 9 les plus grands ménagemens & beaucoup de docilité dans les malades. La membrane pituitaire , aurrè organe de la tranfpiration, appelée tranfpiration pidmonaire , n'eft pas moins fufceptible que la peau d'afTections qui procedent de l'état du foie : les rhüm'es épidémiques, les efquinancies, les fluxions de poitrine bilieufes, les oppreffions j les toux , la phtifie , procedent auffi de pléthore bilieufe , ou d'une tranfpiration pulmonaire chargée de matieres debiles furabondantes Sc viciées, qui aiterent cette membrane. La pléthore bilieufe a caufé au printemps dernier , des maux de gorge , & des péripneumonies très-répandues a Paris. De cette conftitution hak fouvent 1'inflammation du foie lui-même , Sc cette maiadie relTemble tellemenc a la pleuréfie, que les Médecins ont befoin d'y faire la plus grande attention pour éviter Terreur. Un Médecin de Sicile fe crut attaqué d'une pleuréfie , jufqü'a ce que Gahen (de loc, affecL lib. 5. cap. 7.) fut venu le détromper Sc le convaincre, malgré 1'apparence , que fa maiadie étoit une in» fiammation du foie. 11 m'eft arrivé, A5 '  lo Des Maladies je I'avoue, de traiter-cette maiadie pour Bwdofl de poitrine , jufqu a ce que la diarrhée ou Ia jaunilïe foient furvenues pour me détromper , & mon erreur a duré quelquefois jufqu a 1'ouverruredes cadavres. Au refte , 1'on fait que le rraitement convenable a 1'une de ces deux maladies convient aulli parfaitement a 1'autre. L'urine s'impregne comme l'humeur de Ia tranfpiration 3 d'une partie des matieres bilieufes furabondantes dans le fang. De lympide & citrine quelle eft lorfque le fang ne contient que la quantité de matieres bilieufes convenables , elle devient trouble , jaunatre , rouge , chargée de fédiment & fétide dans difterentes circonftances oü ces fubftances font augmenrées dans le fang & viciées. On voit quelquefois dansle fcorbut avancé la fuperficie des urines couverte d'une fubftance oléagineufe brune , trcs-diftindte , qui n'eft autre chofe qu'une portion de matieres bilieufes. Les urines éprouvent plufieurs autres changemens produits par la même caufe, alors elles afïecrent les reins, les ureteres, la veffis, & elles caufent des maladies parti-  'de la Peau*. I i\ culieres aux membranes de ces parties. Les crachats, qu'on appelle rouillés, dans les fluxions de poitrine , font une expeétoration ou tranfpiration pulmonaire imprégnée de matiere de bile. Le mucus du nez devient jauneou verd par la même raifon, fans qu'on foit arrêté par aucune maiadie. La chajjie s'alrere de la même maniere, Scdonnealors lieu aux ophtalmies. L'humeur , appelles mal-a-propos fieurs blanches , puifqu'elle eft le plus fouvent jaune , eft communément excitée par la pléthore bilieufe, Sc colorée par les matieres de la bile. L'humeur gajïrique , imprégnée de ces matieres , dérange la digeftion , jette le défordre dans les maladies, Sc fait name des coliques qu'on nomme ncrveufes , paree qu'on ne fait pas leur véritable caufe; l'humeur intejtinale , également viciée , caufe les diarrhées, les dylfenteries. Enfin, j'ai vu la femence participer de la pléthore bilieufe, Sc donner une couleur citrine au linge de trois fujets quecettealtérarionalarmoit. De nouvelles obfervations fur ce fujer, peuvent répandre du jour fur les diverfes conftitutions des enfans. K6  i 2 Des Maladies PARTIE PATHOLOGIQUE, O U expofé des cas dans lefquels Vétat du foie infiue fur les Maladies de la. Peau, & des fignes de cette injluence. orsque la maffe du fang eft tellement furchargée de fubftances bilieufes, que le foie ne peut, ni recevoir toutes celles qui lui font tranfmifes par la veine porte, ni refufer toutes celles qu'il ne peut employer; il y a pléthore au foie, pléthore bilieufe. Quelque jnom qu'on donne a eet état, il eft fenfible par des fymptómes certains ; le fang tiré de la veine , Texamen des cadavres, offrenr des phénomenes qui le cara&érifent, & tous les fujets dans lefquels on a remarqué ces fignes réuïus, ont ou avoienr des maladies de peau. SymptÓmes. Les plus communsfont cetenfemble par lequel on eft convenu de reconnoitre le tempérament bilieux : la  di la Peau". t} peaubrunej & tirant fur le jaune, la chaleur, 1'ardeur des mains, la tranfpiration ondueufe , la fueur fétide des pieds, le grand appetit, la digeftion difficile, le ventre parefïeux , lesfueurs nocturnes , les urines rouges & chargées de fédiment, la violence des paffions. La maniere de vivre peut rendre pléthorique le foie des fujets de tout autre tempérament. A ces fignes ordinaires de la pléthore bilieufe que 1'on obferve dans les perfonnes en bonne fanté, fuccedent infenfiblement de petits mal-aifes , Sc de légeres incommodités auxquelles on fait communément peu d'attention 9 mais dont 1'opiniatreté autorife les Médecins expérimentés a prédire de grandes cataftrophes dans 1'économie animale. Ce font la rougeur du vifage Sc du nez, la fécherelfe &c 1'afpcrité de la peau, une oppreffion, une tenfion incommode, & une pefanteur aux parties antérieures de la poirrine, la conftipation, des naufées habituelles , Sc des renvois acides ou nidoreux , avec unfentiment de plénitude quióte 1'appétit Sc fait éprouver des fatigues d'ef-  "14 Des Maladies tomac après qu'on a pris des alimenS folides. Si la pléthore bilieufe augmente , il furvient des bouffées de chaleur qui le portent a la face; les yeux &c les bords des paupieres font rouges ; on appercoit quelquefois une teinte jaune dans le grand angle de 1'ceil j les urines pales & crues tant qu'on refte dans Pinaclion, font colorées, troubles &c chargées de fédiment, pour peu qu'on prenne d'exercice; une grande chaleur intérieure fe fait fentir; des inquietudes, 1'accablement, le mal de tête , les vertiges tourmentent ; on a du penchantaufommeil,ala triftefle, de la difpofition a la colere ; le poulx eft plein, fur-tout après le repas, & la peau, féche en tout autre temps, eftmoite, onctueufe &c chaude pendant la digeftion. Alors la peau fe reffent nécetfairement des efforts que fait la tranfpiration pour diminuer la pléthore bilieufe, & l'humeur de cette fonclion caufe X cette membrane des affeótions plus ou moins confidérables & malignes, felon le degré de la pléthore , la maniere de vivre qui 1'a occaüonnée, tk. la dif-  de la Peau'. 15 pofmon des fujets; ces maladies fe diflïpent d'elles-mèmes, 011 cedent aux fecours de 1'art, ou bien deviennent rebelles & incurables , fuivant que les circonftances tendent a détruire la pléthore bilieufe , ou que ie régime & les remedes concourenc a 1'augmenter. Elles attaquent le plus fouvent le vifage, les mains, les poignets, le devant de la poitrine , le dedans des cuiffes, le fcrotum, la vulve, 1'intérieur du nez, les levres, la marge de 1'anus \ la plupart des maladies qu'on regarde comme des douleurs hcmorroïdales, font des maladies de peau qui procedent de 1'état du foie. SlGNES TIRÉS DU SANG. Le fang forti de la veine des fuj ets attaqués de pléthore bilieufe, eft d'un rougefoncé, tirant fur le noir; la partie rouge en eft plus confidérable que dans 1'état natui el, & elle eft mêlée d'une fubftance agglutinative quilaconverrit a mefure qu'elle refroidit, en un corps compact, arrondi eri forme de cul d'artichaud. Cette conftitution du fang eft  16 Des Maladies auffi celle qui cara&éiife les maladies mi flammatoires dans lefquellesla pléthore bilieufe joue un róle plus confidérable que dans des fimples maladies de la peau. Deplus, la fuperficie du coagulum eft couverte de matieres bilieufes vifibles, tantot vertes, tantót jaunes ou gnfatres, tantót marbrées de verd & de jaune; & laférófité dans laquelle il furnage,eft rrouble & faffianée. Des obfervarions imparfaites fur ce fujet ont donné lieua Terreur desMcdecins, qui craignent que la faignée n'attire la bjle de la véficule dans le fang, & qui n'ofent , par cette raifon , prefcrire 1'ouverrure de la veine dans la pléthore du foie , randis que la bile, qui couvre alors le fang, exifte dans cette hqueur, & ne peut- provenir du fac ni descanaux biliaires. L'intenfité des qualités du fang que je viens de décrire eft d'autant&plus gran de que la pléthore du foie eft plus con fidérable.^ La faignée , qui eft toujou rs indiquée alors, procure une dimi nution dans les fignes tirés de 1'infp e&ion du fang, qui slaccorde avec la d iminution des fymptómes de la plé-  de la Peau. I7 tliore, d'une maniere fenfible Sc fatisïaifante. Ouverture des cadavres. Dans les cadavres dont la veine porte eft reftée pleine (car on ne la trouve telle que quand la pléthore bilieufe étoit extreme dans les malades) ce vaiffeau contient un fang bien plus noir Sc bien plus épais que dans les autres cadavres ; la graiffë du tiifu cellulaire a la-' quelle l'humeur de la tranfpiration communiqué, eft jaune, la chair fort rouge, & tous les vifceres font tuméfiés Sc furchargés d'un fang noir. Ce fang eft quelquefois fi épais dans la veine porte; qu'il yforme des caillots prêrs a fe concietre , Sc qui, indépendamment de 1'efret ordinaire du refroidilTemenr, paroiffent avoir cté depuis long-temps incapables de circ lation; j'ai vu plufieurs fois dans ce fang peu d'heures après la mort , & avant que les cadavres fufTent refroidis, des caillots confolidés par des filamens charnus qui les traverfoient, Sc leur fervoient, pour ainfi dire , de charpente. J'y ai rrouvé de vraies concrétions d'une fubf-  l8 Des Maladies tance confiftante comme la chair d'uu' mufcle; elles flottoient dans le fang de la veine porte , s'étendoient fuivant les ramifications de ce vaiffeau dans les veines du bas-ventre, & enttoienr avec elles dans le foie. Voyei^ lesfigttres de laplanche. Ces concrétionsnetoient pas les feules qu'il y eut dans les cadavres , d'autres occupoient les cavirés du cceur, & formoient des polypes confidérables & curieux, comme on le verra dans un autre Ouvrage auquel je rravaille , & qui paroïrra inceflamment. Lorfque la pléthore bilieufe eft trèsgrave, & que les organes des fujetsonc pu la fupporter fans effuyer quelque maiadie aigüe qui ait dépouillé le fang des matieres bilieufes furabondantes ou facrifié le malade : lorfque 1'affeótion eft chronique , &c a fon dernier période, la couleur du foie eft foncée; il eft quelquefois tacheté de marqués violettes; fa fubftance dans H'autres cadavres,eft parfeméede noyaux charnus, plus durs que le refte du vifcere; j'y ai appercu deux fois des globules femblables a de la craie, ou de petites offifications* La même obfervation a été publiée depuis pat 1'AuteuE  de la Peau. 19 dc la thefe : De jecinoris injlatnmatio- , ne, Edimburgi. Le dernier degré de la pléthore bilieufe eft la pouniture du foie, & la peau eft toujours malade. Trois cadavres , parmi plufieurs au- 1 tres , m ont fourni les obfervations ' fuivantes. Ciabaud 3 Matelot, avoit une dartre vive au fixotum , une dcmangeaifon de tour le corps . & des puftules au front. Cam, Forcat, étoit incomtnodé, depnis plufieurs mois, d'une ophtalmie &c d'ukeres aux jambes, & te Clerc , Soldat , étoit fujet a des éréfipeles a. la face, des hémorroïdes, des dartres vagues fur tout le corps, lis étoient venus dans les hopitaux avec tous les fignes de pléthore bilieufe, portée au dernier degré ; ils moururcnt cacheótiques au bout de plufieuts mois. La graiiïe du tiflu cellulaire n'étoit point diflipée par la maiadie; elle étoit feulement devenue jaune; la chair des mufcles étoit d'un rouge-violet ; le foie rouge brun foncé , parfemé de taches livides a rextérieur, tk degrains durs & charnus dans fa fubftance. Tous les vaiffeaux de la poitrine étoient engorgés & noiratres; les plus gros con-  ïo Bes Maladies tenoient des concrétions polypeufes du fang; les cavités du cceur étoient pleines de caillots de fang fort noir , mêlés de concrétions charnues. La bile de Ia véficule du fiel étoit en petite quantité & pale, paree qu'apparemment Ie foie ne la filtroit plus, que les matieres en ren:oient dans le fang ; la veine porte étoit en effet pleine d'un fang noir & caillé , quoique chaud; au milieu des caillots lavés étoient dans Carn & dans le Clerc , deux concrétions charnues, dont les figures font repréfentées planche i & i. Jacqties Pafquter, Forcat , n'avoit d'autre maiadie de peau qu'une efpece de miliaire chronique, des démangeaifons, & Thabirude du corps unpeu jaune. Je lui rrouvai auffi des polypes au cceur; mais il avoit en même-temps le foie prodigieufement tuméfié , tacheté de noir , la bile prefque blanche , & la veine porte très-pleine de fang ; au milieu de ce fang, étoit la concrérion charnue repréfentée par la figure cïnqvicme; c'effc la plus confidérable de celles que j'ai rencontrées; les polypes du cceur étoient auffi monftrueux; les figures 3 & 4 font celles de deux  de la Peau". 11 autres concrétions trouvées dans Ia veine porte pleine de fang, de deux autres fujets morts avec des maladies de peau. Les cadavres de plufieurs fcorbutiques avoient la peau couverte de taches violettes en divers cndroits, Sc rongée dans d'autres par des ulceres. J'airrouvécominunémenr lefoie de ces fujets noir , affailTé , prefqu'en pourriture, la veine porre pleine de fang noir, & la véficule du fiel très-pale. Ces malades Sc beaucoup d'autres dont 1'état extérieur annoncoit une égale afFeótion du foie, mais que leur guénfon a empêché de vénfier, ne fe plaignoient d'aucune douleur a certe partie , Sc on n'y trouvoit aucune tumeur. Quelques-uns feulementavoientla ratte plus groffe , comme fi elle eut partir cipé de la pléthore bilieufe , mais rmllement douloureufe; on fait que ce vifcere fe diftend ptodigieufement fans déranger 1'économie animale. Le foie eft, aquelques égards, indolent comme la rate , Sc capable de fe diftendre Sc de s'altérer fans aucun figne apr pa rent. Si la Médecine peut être comparée  i i Des Maladies. comme 1'Anatomie , on trouvera une nouvelle preuve de 1'influence de 1'état du foie fur les maladies de la peau , dans la maiadie des mourons appel lée pourriture, au dernier degré de laquelle toute 1'habitude du corps de ces animaux eft affeétée (Mém. de M. tAbbé Teffier), & le foie gaté. II réfulte de ces obfervations que les matieres bilieufes furabondent dans Ie fang des fujets attaqués de maladies cutanées; que ces matieres changent la couleur rouge du fang en noir; qu'elles furnageut au-deffus de cette liqueur tirée de la veine Sc refroidie; que mêlées avec elle durant la circulation , elles PépaiflïfTent, Sc le transforment en des maffes charnues, ifolées, qui flottent dans les vaiffeaux; qu'elles teignent la graiffe en jaune; qu'elles affectent la membrane pituitaire; que mêlées a 1'urine , elles la dénaturent Sc caufent des maladies aux membranes qui la filtrent, & qu'enfin portées a la peau pat la tranfpiration, elles donnent lieu a celles qui font le fujet de eet Ouvrage.  'de la Peau. ' ij' Signes tirés des Maladies aigües de la Peau , caufèes par la pléthore bilieufe. La pléthore bilieufe eft auffi la caufe de la plupart des fievres exanthématiques y la fievre, qui les accompagne, eft le ttavail de la nature, convenable a la defpumation ptocurée par la tranfpiration. La diverfité des exanthemes vient de la variété des fubftances dont les matietes de la tranfpiration font compofées. Elles contiennent plus de fang dans la rougeole êc la fcarlatine , plus de férofné dans la miliaire , de matieres bilieufes corrompues dans la pourpre\ dans la miliaire des femmes en couchz , Ia matiere laiteufe caraclérife 1'éruption ; Ia fievre puerpérale eft la maiadie des femmes en couche dont la grofleffe a été contemporaine de la pléthore bilieufe. Les maladies de peau qui participent de la pefte, les bubons, les pétéchies peftilentielles , caufées par des alimens corrompus, telles qu'on les obferve fouvent, peuvent-elles venir d'autre caufe extérieure fi ce n'eft de ce que les fubftances bilieufes des alimens,  "*4 Des Maladies imptégnées du levain de la corruption; ont été rejeccées par le foie , & portées a Ia furface du corps par la tranfpiration ? Nous manquons fans doute d'obfervations aiïez détaillées fur les peftiférés 'pour être certains de ce rapport des maladies du foie avec les fymptómes de la pefte qui fe préfententa lapeau; mais il eft aifé den juger par des analogies: Sauvages rapporte, d'après Hamberger Sc d'autres Auteurs, que des hommes qui avoient mangé des baies de folanum , eurent peu après tout le corps rouge , comme dans la pourpre, fans chaleur & fms fievre , Sc qu'ils furent débarraffés de cette incommodité par un émétique. J'ai vu, ajoute eet Auteur, dans le même état, toute la familie d'un Cordonnier qui avoit mangé le foie d'un chieudemer; 1'épiderme fe détacha de leur corps, & tomba par lambeaux conïidérables; une jeune fille de cette familie, qui avoit moins mangé de foie que les autres, ne pela pas de tout le corps , mais il lui furvint un abfees a la cuiife. (Nofohg. Méthod. torn. II. Pag- 593 )• La  de la Peau. 4 ^ La jaumjfe ne peut être confidcrée comme maiadie de peau, qua raifon de Ia demangeaifon quelle caufe a cette membrane, & de la grande fécherefle a Iaquelle elle donne lieu , en altérane & en épaiffilfanr Fhumeur de Ia tranfpiration. Cette maiadie eft quelquefois cntique dans les fievres continues bilieufes ; 1'obfervation XHyppocrate a eet egard, eft une autorité puiflante en faveur des influences de la pléthore bilieufe fur les maladies de la peau : Quibufcumque per febres die feptima aut nono, aut undecimo, aut decimo quarto aurigo incidit , bonum & falutare , nifi dextrum hypochondrium obduruerit. Lib. 4. apk. 64. La jauniflè eft plus" iouvent caufée par la pléthore bilieufe que par 1'épanchement de la bile cyftique. ' Dans l'i&ere verte , iclerkïa viridis , ou none , melaficlerus , ce font des iubftances bilieufes palfées de la veine porte dans le fang , qui ont donné ja couleur a la férofité, & celle-ci 1'a donnée d la peau. La derniere, appellee aufli maiadie noire , vient fans doute du mélange du fang noir, contenu dans la veine porte , avec 1'huB  2,6 Des Maladies meur de 1'infenfible tranfpiration. Ces maladies exigent , felon Sauvages, des recherches parriculieres que les Auteurs n'ont pasachevées; ces recherches, d'après ce que je viens de dire, doivent être relatives a des obfervations chymiques & anatomiques fur le foie. D'après les rapprochemens précédens des phénomenes relatifs a la fécrétion de la bile & a la tranfpiration , feroit-ce une erreur de conjeéturer que la goutte , cette maiadie de peau cruelle, & dorit 1'origineeft inconnue, tient a 1'état du foie? Êlle furvient après 1'ufage immodéré du .vin, de la bunne chere , des liqueurs échauffanres, fubftances les plus propres de toutes a multiplier les matieres bilieufes dans le fang; aufli les goutteux font-ils prefque tous du tempérament bilieux; il font peu d'exercice,& leur humeur de tranfpiration, imprégnée de ces fubftances , eft parconféquent le plus fouvent retenue; elle devient fi abondante qu'elle eft obligée de fe glifter fous les parties membraneufes des extrémués oü die forme quelquefois des concrétions femblables a celles qui fe produifenc  de la Peau. ij dans le foie & dans les vaiffeaux de la bile. Les Symptömes intérieurs & généraux de la goutte, les inquiétudes j j'infomnie, lesfriffons, les fueurs, le dégout des alimens , 1'abattement des forces, la fievre, caraélérifent évidemment la pléthore du foie. Chaque accès de goutte peut paffer pour un abrégé de hevre bilieufe, dont la coction & la crife font différentes. Les intervalles des accès paroiilent templis par une rétention exceffive de fubftances bilieufes deflinées pour la tranfpiration, & leurs retours, déterminés parl'explofion de ces fubftances dans les membranes des articulations; ces mêmes matieres engorgées dans le foie & les autres vifceres , feroient alors ce qu'on appelle goutte remontée. En travaillant fur cette matiere, en développant les obfervations , en les combinant,on trouvera peut-être que la pléthore bilieufe eft la caufe la plus générale des maladies. Je ne puis m'empêcher d'arrêter ici un moment j'attention fur quelques phénomenes importans de 1'influence de la pléthore bilieufe. Bi  i8 Des Maladies SlGNES tirés des maladies qui attaqutnt la membranepituitaire. D e même que eet état du foie eft caraótérifé par des fymptomes a la peau, nommés maladies cutanées; de même , il fe connoit dans la membrane pituitaire a des fignes qui ne font ni équivoques ni moins concluans. Les plus fenfibles de ces fignes, pour ne pas entrer dans des détails qui exigeroient un Mémoire particulier, font des fymptomes de la fluxion depoitrine bilieufe : répaiififlement des humeurs bronchique , nafale, celui de la falive, des crachats {V.p. n.),& la craffe de lalangue ou langue chargée.U n'y a pas un homme de 1'Art accoutumé a regardec cette cralfe comme 1'efFet d'un refte d'alimens mal digérés, qui ne s'étonne de ce qu'elleréfifte auxpurgatifs,qu'elle augmente même fouvent par leur ufage; & , s'ils ouvroient les cadavres, la netteté de 1'eftomac exciteroitbien plus leur étonnement. Alors l'humeur de la tranfpiration pulmonaire eft comme celle de 1'autre tranfpiration , imprégnée des fubf-  de la Peau '. z $ tances bilieufes que le foie n'a point admifes, & que la circulation a recues ; elles épaiffiffent & teignent en jaune les cracnats, le mucus, le cérumen , la chaflie , Sc l'humeur qui lubréfie la langue, paree qite la membrane pituitaire, qui exerce la tranfpiration de ces diverfes humeurs, recouvre toutes les parties qui les fourniffent. La tranfpiration de la langue offre fur-tout des phénomenes intéreiïans : l'humeur tranfpifable féjburne a ralfon de fa confiftance , dans le tilfu de la fnembrane; elle tranfpire fousla forme d'un limon jaune qui enveloppe les dents , fur-tout lorfqu'on eft a jeun, qui fe répand fur les gencives , les ulcere , qui attaque [la racine des dents, y crée le tartre, lui communiqué une odeur défagréable, caufe quelquefois des aphtes Sc des ulceres, Sc change dans certaines maladies dans lefquelles l'humeur eft très-viciée , au point de devenit noire & très-fétide. La craiïe de la langue & celle des dents, qui eft la même, viennent donc plutot des vices de l'humeur de la tranfpiration pulmonaire, que du mare  3 o Des Maladies des alimens ou de leurs vapeurs élevées de 1'eftomac. Cetre remarque mérite 1'attention des gens de 1'Art. lis reconnoitront aifément que la langue eft toujours chargée lorfque les fignes de la pléthore bilieufe exiftent, même après une diere longue & auftere j tandis qu'en prenant des alimens, la langue eft toujours nette, fi la fécrétion de la bile fe fait complettement. lis auront vu d'ailieurs qu'après plufieurs maladies aigiies , durant lefquelles la langue a été chargée malgré la diete & la libetté du ventte, fi la crife a été bonne, la langue devient nette par 1'expulfion critique des fubftances bilieufes qui étoient _ mêlées avec l'humeur c-e la tranfpiration pulmcnaire; tandis que le limon de la langue fubfifte opiniatrement après les crifes imparfaites fans que le malade ptenne ou ait ptis d'alimens. Ces obfervarions conduifent a réfiéchir fur 1'abus des purgati/s dont 1'indication eft tirée de la craffe de la langue ; mais elle n'eft relative a moti fujet que paree qu'elle donne lieu de conclure qu'on n'abufe pas moins de ces remedes dans les maladies cutanées.  de la Peau. 3 i SiGNES tirés des maladies du foie qui procedent des ajfeclions de la peau. Il ne fera pas hors de propos de rappeller que la correfpondance qui fe trouve entre 1'état du foie & les maladies de la peau, exifte auffi quelquefois vice verfu, ik que le foie éprouvedesaffeótions qui procedent de 1'état de la peau. On en a des preuves convaincantes dans les métaftafes ; combien de fois n'a-t-on pas vu des obftruétions, des abfcès, des ulcères du foie fuccéder a une dartre difparue, a une humeur de galle répercutée, a une teigne maltrairée, a un fiinple accès de fievre intermittente, interrompu durant la fueur ? Gallen parle d'un Efclave de 1'Empereur , qui , ayant été mordu par une vipere, eut la jaunilfe (Loc. ajfecl. lib. 5. c 8.). Zacutus Luftanus, Hallzr tk quelques Modernes ont fait la même obfervation Chirac, au rapport de Sauvages , a été lui-même le fujet d'une obfetvation pareille qu'il a publiée. L'affe&ion de la peau, caufée par B4  31 Des Maladies une morfure , influe donc fur 1'état du foie ; l'humeur, communiquée par la bieffure, eft donc portee dans le fang & mêlee avec les fubftances bilieufes, dont le fang doit fe débarraffer par le moyen du foie ; arrivée a ce vifcere, elle y caufe donc , par fon attouchement, une inflamrtiation momentanée, qui intercepte la fécrétion de la bile, & ne laiffe a toutes les fubftances bilieufes que la reffource de la ttanfpiration pour s'écliapper. Tel eft a peu prés fur ce phénomene le fentiment de Mead (Monii. med. pag. 159.). _ Que ce foit une humeur communiquée par la morfure de la vipere quï afFecxe le foie, ou une irritation , ou tout ce que 1 on voudra , le rapport entre ces deux afTections n'eft pas moins évident d'une maniere que de t'autre. La morfure d'un chien a la jambe , Sc d'un chat domeftique a la mam d:oite , ont occafionné la jauniffe a deux hommes au rapport de Lan^onï, (Viinfwïeten in Aph. 916.). Selon Marcel Donatus (Lib. 1. cap. 9.) , la piquure du fcorpion , dans les pays chauds, étoit fuivie de fon temps  de la Peau. ^ j d'une efpece de maiadie noire dans laquelle route 1'habirude du corps étoic couverte de taches pourprées. Plufieurs autres Auteurs nous ont tranfmis des faits femblableSj qu'il eftinutile de répéter. 11 n'y a peut-êrre pas moins de relation entre la pefte dont le germe eft dans 1'atmofphere, & 1'état du foie. Le contaét des miafmes fur la peau & fur la membrane pituitaire par le moyen delarelpiration, imprégne l'humeurenvoyée a ces membranes pour étre tranfpirée , & repaife avec elle clans le fang; & comme cette humeur n'a plus d'autre moyen d'évacuation que celui detre employée a faire la bile, elle corrompt celle qui aborde au foie , allume 1'inflammation dans ce vifcere, & ferme par-la tout accès a d'autres fubftances bilieufes \ de forte que , repaftée dans le fang, elle eft de nouveau deftinée pour la tranfpiration, &,qu'arrivée a la peau, elley éleve des bubons, y grave des pétéchies, y creufe des ulceres , & y détruit quelquefois fubitenient ia vie. Mais ces attaques extérieures feroienc infuiHfantes dans bien des cas pout B5  j4 Des Maladies donner la more auffi promptement que le fait la pefte j il y a donc lieu de croire qu'elles font alors une continuation des ravages confidérables qui fe font a 1'intérieur, fur - tout dans le diftriót du foie. Le dangM attaché a 1'ouverture des peftiférés ne permet pas de vérifier cette conjecture. Sauvages fait mention d'une maiadie de peau que les Chinois contractent par la refpiration ; c'eft une efpece d'éréfypele rouge, ou de lepre, qui furvient a ceux qui tirent le vernis de la Chine de i'arbre qui le produit, s'ils en refpirent la vapeur. (Nofolog. Method.tom. Z. pag. 5 9 5-)* Si nous avions plus de faits relatifs aux affèótions de la peau & du foie confidérées refpeótivement, nous parviendrions peut-être a faifir quelques rapports entre les premières & les concrétions bilieufes formées dans les lieux que la bile parcourt. Ces calculs ne viendroienr-ils pas de quelques humeurs de tranfpiration répercutées , rafternblées & adhérenres par leur vifcofiré , comme les calculs des reins & de la veftie viennent de quelques matieres  de la Peau. j i femblables dégagées des alimens 5c arrêrées dans leurs canaux excrécoires ? Gliffbn autorife ceue préfomptionen obfervant qu'il a trouvé des calculs biliaires dans le foie des bceufs renfermés depuis long-temps dans des étables, Sc expofés par conféquent a de mauvaifes tranfpirations (Anatom. Hepat. cap. VII. pag. 105.). Vanfwieten (in Aph. Boerkav. 950.), conclud de fa pratique que les hommes les plus fujers a ces maladies du foie fontceux d'une complexion maigre qui menenc une vie fédentaire, qui tranfpirent peu , & qui portent al'excès 1'ufage de la fumée de tabac, d'oü téfulte une tranfpiration pulmonaire vicieufe. Voici une de mes obfervations les plus propres a convaincre de 1'influence des Maladies de la Peau fur celles du foie : une demoifelle , qui faifoit habituellement coucher avec elle un petit chien , ne s'étant pas appercue que eet animal avoit la galle , il lui furvint aux fefles plufieurs anthrax confidérables Sc très-douloureux. La pudeur 1'empêcha de parler de eet accident, une partie des anthrax fuppurerent a 1'aide de quelques topiques, l'humeur Bé  3 6 Des Maladies de quelques-uns fut vraifemblablement répercutée ; une douleur aigüe fe fic fenrir a 1'hypochondre droit, la fievre s'alluma , & la jauniffe couvrit tout le corps. Ces fymptomes de 1'inflammation du foie ne furenr pas de longue duréej ils céderent aux faignées & aux boifibns chaudes, capables de délayer beaucoup de fubftances bilieufes, & de les entrainer par la tranfpiration aidée de la chaleur du lit; mais 1'embarras du foie fubfiftalong-temps, & exigea beaucoup de foins, Maladies de Peauy proprement dites, ou caufées paria pléthore bilieufe chronique. Elles confiftent dans des irritations, des inflatnmarions, des tumeurs, des folutions de continuité, que les fubftances bilieufes, furabondantes dans le fang , occafionnent a des endtoits particuliers ou elles fe préfentent pour la tranfpiration , & quelquefois fur toute 1'habitude du corps. Les principales de ces maladies font les boutons , les éréfypeles „ les phlegmons , les ulceres, les dartres -, celles-ci font les plus graves & les plus rebelles.  'de la Psaul 5-7 i L e s enfans 3 dans le fein de leur* meres, contraótent des difpofitions a des maladies de peau qui procedent de la pléthore bilieufe ; elles fe manifeftent quelques jours après la naiffanee, par des taches appellées tach.es de lait, & elles viennent d'un dépot de matieres bilieufes. Lajauniffequi furvient a. plufieursnouveaux nés, a lieu , paree que le foie du fcerus n'ayant pu féparer toute la matiere bilieufe qu'il a regue de fa mere , elle s'eft accumulée dans fon fang tout le temps qu'il a manqué de tranfpiration ; & dès qu'il a acquis cette fonótion par fa fortie de 1'eau, & par 1'impreffion de fair fur fes pores, l'humeur tranfpirable s'effc trouvée imprégnée des fubftances bilieufes; auffi cette jaunifle n'eft-elle regardée que comme une crife faluraire a la fonétion du foie, &c non pas comme une maiadie de la peau relative au mauvais état de ce vifcere.  3S Des Maladies 2 O n lit 1'obfervation fuivante dans Ie Traité des Maladies des Enfans , avec des inflrucliom fur leur conduite depuis lanaijfance, par M. Underwood , Médecin aLondres, en Anglois. "Les enfans font fujets a une ef» pece très-dangereufe d'inflammation » éréfypélateufe , dont , autant que » je faches, aucun Auteur n'a fait men" non, & que j'ai rarement rencontrée » ailleurs que dans les hopitaux des ■>■> femmes en couches. Les enfans qui » ont un mois palfé n'y font plus » fujets, & la plupart du temps elle » fe manifefte peu de jours après leur » nailfance j elle attaque les enfans » robuftes auOi bien que ceux qui » font délicats, & les furprend fans » aucun indice avant-coureur. Êlle » eft très-rapide dans fes progrès; la » peau y prend une teinte pourprée, & y " devient bientöt exceffivement dure. » Lorfqu'elle eft bénigne , elle fe jette » fouvent fur les doigts & les mains , » & fur les pieds Sc les chevilles y  de la Peau. 59 » quelquefois elles fe place prés des » articulations } ou fur les jointures » mêmes, & tourne fubitement en » fuppuration. L'efpece plus violente » prend prefque toujours fon fiége dans » la rcgion du pubis , & s'érend fu»> périeurement fur le ventre, & en « defcendant fur les cuiffes & les » jambes; je ne 1'ai vue que deux » ou trois fois commencer a la nu» que ; le gonflement n'eft pas con» fidérable , mais après que la peau « s'eft durcie, la partie devient pour» pre, livide , & très-fouvenr fphacé» lée : celaa fur-tout lieu dans les gar» cons , lorfque le fcrotum eft le fiége » de la maiadie. Le penis enfle, & le » prépuce prend eet air emphyféma» teux qu'il a dans les enfans qui ont » un calcul arrêté dans 1'utethre. 3 Dans un age plus avancé, une maiadie particuliere du cuir chevelu appellée la teigne de lait, & quelquefois la teigne proprement dite, eft 1'effet des ulcérations faires a la peau par l'humeur de la tranfpiration imprégnée  Ao Des Maladies de fubftances bilieufes, & portee dansles canaux plus dilatés qui livrenr paffage a la matiere des cheveux, en plus grande abondance qu'ailleurs , ou bien ces fubftances bilieufes s'accumulent dans lesglandes, Sc les parties charnues &graiffeufes du col,& y forment des tumcurs fcrophuleu fes , ou qui parrici■pent beaucoup dufcrophute, auxquelles on donne différens noms , & dont la fuppuration eft ordinairement critique. En effet, le foie des teigneux & des fcrophuleux eft plus gros , d'une couleur plus foncée Sc plus abreuvée de bile que celui des autres enfans; les premiers font ceux qui fe nourrilfent de mauvais pain , de beaucoup de viande, de ragoürs falés, Sc épicés, alimens abondans en matiere de bile, &c ceux auxquels on ne refufe pas le vin, ou ceux dont les nourrices font attaquées de la pléthore bilieufe. 4 L'état du foie & Ie régime ne font pas différens dans les enfans de dix a quinze ans attaqués d'engelures  de la Peau. 4* aux talons, aux pieds, au nez, aux oreilles , & aux levres; c'eft une maiadie accompagnée d'inflammation, de douleur , de démangeaifon , & quelquefois fuivie de folution de continuiié , qui vient en hiver , lorfque le froid de la faifon, intercepcant la tranfpiration, atrête dans ces endroits de la fuperficie du corps, les particules de bile que l'humeur y avoit conduites pour les expulfer. Ces maladies difparoili'ent pour 1'ordinaire en été, lorfque les chaleurs ont réparé la tranfpiration , & que 1'ufage des végétaux a procuré un chyle moins abondant en fubftances bilieufes. 5 Les de'mangeaifons qui fe font fentir, lesboutons quis'élevenrca& la. fur la peau de bien des perfonnes, priiKipalement a 1 epoque du printemps, a laquelle la tranfpiration augmente , les dartres qui paroilfent, les ophtalmies qui s'aggravent , les doukurs hémorrdidales qui s'irritent, les fleurs Uanchcs , & les fréquens écoulemens jannes, qui nefont pas vénérieris > enfin la plupart des  41 Des Maladies ulceres fpontanés iont s comme dans les cas précédens, les effets d'une portion de fubftances bilieufes furabondanres & viciées, refufée par le foie, délayée dans l'humeur de la tranfpiration , 8c arrêtée aux parties que la nature choim de préférence pour levacuer; leur defcription plus particuliere feroit fuperflue pour les geus de 1'Art. 6 O n range , avec raifon , dans Ia claffe des Maladies de la Peau, qui procedent de la pléthore bilieufe , les rougeurs de la face , connues fous le nom de couperofe', ou tackes hépaüques, & que le vulgaire même s'accorde a. reponnonre pour des effets de 1'état du foie, en difant de ceux qui font marqués par de pareilles raches, qu'ils ont ie foie chaud; il ne faut pas confondre cette maiadie de peau avec la rougeur extraordinaire des joues, les puflules du front, les excrefcenccs du nez , qui font auffi 1'effet de la pléthore bilieufe entretenue par 1'abus du vin, & qui caradtérifent 1'ivrognerie. La couperofe eft fort commune 8c  de la Peau. 43 fort défagréable, fur-tout pour les perfonnes du fexe; elle attaque ordinairement les joues; tantöt ce ne font que de petites marqués ramifiées, plus rouges que le refte du vifage, fans que Ta peau foit élevée ; tantot ces marqués forment des élévations, & quelquefois il s'y joint des puftules; dans tous les cas, la peau du vifage eft plus épaïlfe, fouvent elle eft dure & raboteufe. Les perfonnes qui ont cette maiadie font du tempérament bilieux-fanguin \ elles font ordinairement fort échauffées , conftipées , fujettes aux maux d'eftomac, aux hémorroïdes ; elles ont grand appetit, dotment peu, aiment le travail, fe mettent facdement en colere , & éprouyent des dérangemens dans les évacuations périodiques. Ces maladies s'aggravent après le temps critique. 7 L a pléthore bilieufe précede 8c accompagne toujours les maladies fcorbutiques de la peau ; les fymptomes de cette maiadie & louverture des cadavres , ont mis les Médecins d'accord  44 Des Maladies fur cepoint. Dela les taches fcorhutU ques, rinflammation des gencives, 1'exconation de la peau qui les couvre, & les ulceres fponranés du même caractere , s'expliquent naturellemenc par le vicé des fubftances bilieufes emportées paria tranfpiration, & dépofees fur les parries affeétées. Ces taches font fanguinolentes, paree qua lcpoque du fcorbut a Iaquelle elles paroifTent, la matiere de la bile, furabondante depuis long-temps dans le lang, s'eft identifiée a quelques mo lécules fanguines, qui ont été entraïnees avec l'humeur. 8 L'érésipele eft évidemment caufé par des particules de matieres bdieufes, délayées dans l'humeur de la tranfpiration ; cette tumeur attaque pnncipalement la face comme la couperofe; elle a une couleur rouge , tirant fur le jaune; elle eft parfemée de phhdenes remplies d'une férofité rouffatre, qui n'eft pas différente de celle qu'on pourroir faire en délayant un peu de bile dans la fétofité du fan»;  de la Peau. 45 enfin 1'émétique eft, pour ainfi clire , le fpécifique de cette maiadie. Ce n'eft pas en évacuant immédiatement l'humeur, qui caufe 1'éréfypele, que 1'émétique guétit; mais, en évacuant la bile cyftique , il procure le moyen d'employer a la récupérer une partie des fubftances bilieufes contenues dans le fang, qui occafionnoient la tumeur , & il diminue ainfi la pléthore bilieufe. M. Keil prcïcrk auffi les émétiquescontre 1'éréfypele; » afin, dit - il, » que le fang puitle fe décharger dans n le foie d'une nouvelle quantité de j« matieres bilieufes». 9 On doitregarder comme des phleg-ï mons , qui procedent de la pléthore bilienfe , les dépots critiques de la peau quifurviennent a la fuire des maladies caraclérifées par les fignes de cette difpofition des fujets; ces tumeurs font formées par une grande partie de matieres bilieufes accurnulées, ftagnantes, & qui acquierenr par leur ftagnation un degré de corruprion propre a dé-r truire la peau pour fe procurêr une  4 qui porte a croire qu'on en vient a bout par des remedes & que le régime n'eft qu'accefloire, eft trés-facheux : c'eft peut-être le principal obftacle aux fuccès; les remedes , au contraire, s'il convient d'en employer, ne font que des moyens fecondaires qu'on peut mettre en ufage pour écarter les obftacles qui pourroient naitre dans 1'opération de la maniere de vivre. Mais on auroit tort de s'imaginer qu'on réuflira par de légers changemens, & fans privarions : les malades ont a eet égard des préjugésnuifibles, ëc les Médecins font d'une timidité ou d'une infouciance auffi eflentielles a combattre. Pour détruire la pléthore bilieufe , & guérir les Maladies de Peau, qui procedent de cette conftitution, on ne ie contentera donc pas de retrancher  de la Peau. 5 i quelques mets de fa table, «Ten banmr les viandes falées, les ragouts, les épiceries, le vb pur, le beurre, & d autres Heux communs de médecine, de fubftituer des viandes bouilies ou roties abondantes en fucs, des legumes imprégnés de jus de viandes, les poilfons recherchés, &c. Sec; fi on ne profcrir pas tout d'un coup dans les cas graves toutes ces fubftances, ft on ne mee pas tout de fmte les malades a un régime complet j on affoibura peut-être la caufe du mal, mais on ne 1'enlevera pas , Sc les remedes par lefquels on 1'attaquera , ne corrigeront pas ce qu'il y a de vicieux dans les regimes qu'on a coutume de iuivre. Pourquoi dans les circonftances qui 1'exigeroient, ne mettroit-cn pas les perfonnes pléthoriques au regime des anciens Peuples vigoureux Sc lams Pourquoi ne leur feroit-on pas fentir la néceffité de ne vivre que d herbages, de légumes i 1'eau, de falade f excellente nourrirure dans lapletnore bilieufe) deracines,& des fruits que chaquefaifon procure?On don fur-tout déplorer 1'erreur qui fait attribuer aux fruits, des mauvaifes qualites clumeriC 4  S'6 Des Maladies ques, & qui Ieur fajt préférej les mêcs auxquels on s'habitue dans les faifons ou ils ne fe trouvent pas. Ne guéric-on f>as (h la comparaifon eft permife), lefarcin, Maiadie de Ia Peau deschevaux, en fubftituant 1'herbe verte du pnntemps& de 1'automne, a ianourriture dont ils font ufage habituellemenr. .^.«l1» m'a le plus étonné quand J ai prts des connoilfances générales fur la maniere dont la médec'ine eft exercee en Europe; c'eft la diverfité prodigieufe des boüfom. ufitées dans les maladies, comparée a i'uniformité des afimens ; il femble qu'on regardeceuxci cojnme indifférens pour la fanté, Sc qu'on attribue aux autres toutes les propnétés d'oü procedent les chan^emens qu'on veut opérer. Cette réflexfon merire d'êrre fentie : toujours Ie bouillon dans les maladies aigiies ; peu de Medecinsfontau-delfus du préjugéqui domme le vulgaire i ce fujet, tandis que les tifanes & les potions font mul«pliees a 1'infim. Dans les maladies chroniques ' la reffemblance du régime n'eft pas moins étonnante, ni par conféquenc leftet qu'on en attend moins indiffé-  de la Peau. 57 rent: de vingt malades, on peut affurer que dix-huit mangent les mêmes chofes : quelle que foit la différence des maladies, il n'y en a, pour ainfi dire, aucune entre les alimens, furtout dans les hopitaux ; on attend tout des boilfons &c des- médicamens. II arrivé le plus fouvent de la , dans les Maladies de Peau , que les alimens ajoutent autant & quelquefois plus de fubftances bilieufes dans le fang, que les boiflons n'en peuvent dilfoudre & entraïner , & que les malades reftent dans le même état; ou, fi la diete > autre abus dans les maladies chroniques , les privé tout-a-fait d'alimens, les boiffons énervent les organes qui ne font point avivés par un nouveau chyle, & alterent les fonctions. A cette première raifon du peu de fuccès des traitemens nppliqués aux Maladies de la Peau, fe joignent celles qui fe tirent de la nature des boiffons : chaudes , elles relachent les membranes & leurs ótent le reflort propre a expulfer les humeurs bilieufes par la tranfpiration; chargées de certains fucs végécaux par lebullition, elles portent dans le fang des fubftances qui leur  5 8 Des Maladies permettent moins de s'imprégner de celles qu'elles y trouveroient \ abondantes , elles n'operent aucune autre dépuration que la leur propre , paree qu'elles fe préfentent en quantité pour la tranfpiration, & qu'elles occupent entiérement I'organe de cerre fonótion. Enfin le crédit momentané des jus d'herbes n"eft pas mieux fondé. Ces raifons font une cririqueinvolontaire de la conduite du plus grand nombre des malades. Auffi y a-t-il des boiffons auxquelles on donne avec raifon la préférence \ ce font en général les plus aqueufes , les plus facilement mifcibles aux humeurs : l'eau pure eft d'une efficaciré qui la rend recommandable ; c'eft le feul fecours otferr aux animaux domeftiques , que nous expofons a la pléthore bilieufe, en les faifanr participer de notre maniere de vivre , & ils 1'employent avec fuccès; la plupart des habitans de la campagne n'en ont pas d'autre , & s'en fonr bien rrouvés dans mille^irconftances ou les guérifons dues 2ux fources voifines de leurs habitations, ont procuré a plufieurs 1'honneur d'un culte religieux.  de la Peau. 5 9 Le Commentateur de Boerhaave fixe le choix des boilfons convenables dans la pléthore bilieufe, en rapportant les fuccès qu'il a obrenus de 1'infufion de chiendent (V atJwieten in Aph. 950.). Les remarques de eet Auteur ont, a la vérité, pour objet les calculs biliaires \ mais fi cette déeodfion a quelqu'efficaeité contre les conerérions calculeufes de la bile \ a plus forre raifon conviendra-t-elle dans les cas plus fimples de la furabondance des marieres bilieufes, caracTréiifée par quelque Maiadie de Peau. Je n'ai pas moins de confiance a 1'infufion de faponaire. Certeplante, broyée dans 1'eaUj forme de la moufTe ik de 1'écume comme le favon; elle enleve auffi les taches des habits, ce qui 1'a fait appeler favonni-.re : les Auteurs s'accordent a lui trouver la propriété de réfoudre les coagulations de la bile & du fang, & de guérir la jaunifie. J'ai auflï obtenu des fuccès de la fimple décoction de quelques herbes potageres qu'on emploie a la cuifine. On peut donc détruire la pléthore bilieufe par le changement d'alimens & par quelque boiflon , telle que 1'inC6  So Des Maladies fufïon de chiendent ou de faponaire; le défaut de fubftances bilieufes dans les alimens fubftitués, laifle a Péconomie animale le temps d'employer a la formation de la bile , celles qui furabondent dans le fang; tandis que la boiflon prife avec modération s'amalgame avec ces fubftances & en entrame peu-a-peu une partie dans les routes de la tranfpiration. Ces fecours ne fuffifent pas dans les Makdies de Peau. qui procedent d'une pléthore bilieufe confidérable; mais alors ils doivent être précédés par les remedes dont je vais parler ; & après ces remedes le régime eft le principal, le feul artifan de la guériïbn , comme dans les exemples fuiVans. Une Demoifelle de vingt ans étoit tourmenrée par une dartre éréfypélateufe, qui lui occupoit depuis deux ans le cou , les avant - bras , & le devant de la poitrine ; elle avoit outre cela un chapelet de puftules purulentes autour des reins, & Ie front étoit contiuuellement déhguré par la même éruption. L'état du pouls tourna mon attention du cóté du foie ; la  'de la Peau. 6l malade avoua quelle y relïentoït de- {mis long-temps une pefanteur dououreufe qu'elle avoit cachée a fes parens; les faulTes cètes étoient un peu élevées pa? le gonflement de ce vifcere. Aptès les remedes généraux , les potages herbacés,les légumesa Peau, la faiade, les fruits crus (en automne ) , & les boilfons acides pour route nourriture , dilfiperent totalement ces maladies que leur ancienneté avoit fait regarder comme incurables. Dans le même temps, la fille-dechambre de Mme de ...., agée de dix-fept ans, me confulta pour la même maiadie, accompagnée d'ulceres aux jambes, & de puflules fuppurantes fur les bras, le ventre & les reins; la fuppuration étoit un ichor jaune, dont le féjour rongeoit la peau en d'autres endroirs;lamalade éroit encetétat depuis un an, époque a laquelle elle avoit beaucoup mangé fans fe donner d'exercice. Un féjour a 1'lfle de Rhé de fix femaines, pendanr lefquelles elle ne vécut que de coquillages, & ne but que de 1'eau vinaigrée, acheva de la guérir. La faignée eft indiquée dans la pléthore bilieufe, par la gravicé des fymp-  6i Des Maladies tómes de cetre alrérarion du fang , rapportés plus haut, & lorfque le pouls eft plein &lenr, oüpecir, dur tk ferré, que la peau eft feche & pale tiranr fur le jaune , que les joues font colorées, que les membres font fatigués, douloureux; qu'il y a défauc d'appétit, ïnfomnie ou propenfion au fommeil &c. L'idée , qui peut finre diftinguer les caufes de ces deux fymptömes contraires & cependant univoques de la même affeótion., ne m'eft pas encore venue. Le fang tiré de la veine eft plein de matieres bilieufes , comme je 1'ai décrit, s'il eft forri par une grande ouverture ; & la faignée doir être répétée a quelques jours d'intervalle fi ces matieres dominent. L'ancien ufage des Médecinsderecevoir lefangdans plufieurs pents vafes appelles palettes , fournit dn moyen de juger la conftitution du fang. II faut, lorfque les marieres bilieufes dominent dans les premières palettes, qu'il n en paroilfe plus dans la derniere, pour ceffer de faigner. Certe remarque eft très-importante pour fixer le terme d'une évacuation qui n'eft jamais indifférente, tk écarter la timi-  de la Peau. 6 5 diré flcheufe des gens de PArt , qui n'ont pas eu occafion de s'éclairer par 1'obfervarion. Après les faignées convenables, on a recours a YÊmétique. En évacuanr une parrie de la bile contenue dans le fac Sc les cananx biliaires, on y fair un vuide deftiné a être rempli par de nouvelles marieres bilieufes conrenues dans la veine porre , & on répete ce remede avec ménagemenrmais j ai obfervé que quand la pléthore bilieufe eft confidérable Sc ancienne., le foie eft en mème-remps alréré , les canaux biliaires obliterés, Sc Pémétique n'évacue point de bile ; il faut alors pour détruire la pléthore, tout obtenir du régime, dont les effets font plus lents Un nommé Mailard, Matelot, nouvellement arrivé d'Amérique , étoit refté pendant toute la traverfée fur le cadre, tourmenté d'une dartre éréfipélateufe qui occupoit le dos, les reins, les cuiftes, les jambes, & une partie du fcrotum. Les purgatifs, les abforbans , diverfes lotions, le mercure lui avoient été adminiftrés fans fuccès; la douceamere, dont il avoit fait ufage depuis  6\ Des Maladies fon débarquement, n'avoit pas mieux réuffi. Deux faignées calmerenc la chaleur & l'inflammation des dartres ; 1'émétique évacua très-peu de bile, mais la limonade pour boilfon, Ie régime végétal, le grand air, & quelques remedes que j'indiquerai, firent tout difparokre dans un mois. Les purgatifs ne remplident pas Ia meme indication que 1'émétique ; ils ont plutot un but oppofé a ce qu'exige lapléthote bilieufe; ils n'évacuentpoint la bile de la véficule , puifqu'elle n'eft point a leur porrée; ils entraïnent beau* coup de férofités, & font par conféquent que les matieres bilieufes acquierent encore plus d'énergie; ils font euxmêmes, pour la parne qui palfe dans le fang, des fources fécondes de ces matieres qui s'identifient avec celles donc le fang eft furchargé; j'ai vu plufieurs fois la pléthore bilieufe conlidérable chez les fujets quiabufentdespurgatifs, & les Maladies de Peau s aggraver > devenir plus rebelles par leur ufage. Le foie ne rarde pas a être obitrué ou abfcédé , & la jauniife, fhydropifie , la cachexie, font les fuites de 1'abus des purgatifs dans les Maladies de la Peauj  de la Peau. 6$ ils n'enlevent que l'humeur intettinale : cette humeur eft un peu jaune par elle - même, les purgatifs la rendenc brune & acre ; elle eft glaiteufe; elle fiaroït abondante , paree qu'elle eft déayée dans la boilfon ; mais ce n'eft pas la bile de la véficule du fiel qu'ils évacuent. Tous les remedes échauffans, les toniques, les amers , les fpiritueux , les antifcorbutiques chaucls , & furtout les narcotiques, font les plus grands ennemis des Maladies de la Peau , en ce qu'ils augmentent, comme les purgatifs , les matieres bilieufes dans le fang. J'ai vu des maladies inflammatoires caufées par Pufage du fuc de creffon contre des Maladies de Peau , Sc des dartres rendues cancéreufes par 1'extrait de pavot. On demande pourquoi le café incommodetant deperfom nes ? c'eft qu'il accumule les fubftances bilieufes dans le fang. Cette décoótion n'eft bonne qu'a ceux dont le fang eft dépourvu de ces fubftances. Un préjugé, qui n'eft pas moins facheux pour les perfonnes attaquées de Maladies de Peau, a introduit dans  66 Des Maladies leur rraitetnent les poudres minérales^ les anhiops , 1'antimoine, &c. vantés par des empiriques ; ces' matieres ïblides & pefantes ne s'introduifent pas dans le fang ; elles ne font pas recues dans les villi des inteftins dont la conformation ne leur permet d'admertre que la parrie la plus tenue du chyle, qui eft une efpece de lait; elles tombent dans les matieres fécales, & elles n'agiiïent que comme abforbans \ ils peuvent avoir leur utilité ; mais la pléthore bilieufe n'eft pas fufceptible d'être détruite par les abforbans. Les préparations mercurielles ne doivent pas- êtte rangées dans la même clafTe; la grande adfivité du mercure, bien préparé, peut lui rendre les villi perméables \ 1'inrroduétion de ce minéral dans le fang peut divifer les matieres bilieufes qu'il- contient, & les difpofer a être évacuées par les moyens indiqués plus haut. On ne peut pas difconvenir que ce remede ne convienne dans quelques cas compliqués j mais il exige d'être adminiftré pat une main bien conduite, & fon ufage doit  de la Peau. 67 être foutenu par d'autres fecours qui s'oppofent aux fuites dangereufes de fon application. Après avoir mis en ufage les moyens précédens de détruire la pléthore bilieufe, on doit tournet fes vues vers la fécrétion de la bik qu'il s'agit de rétablir : fi le foie eft altéré , & que les vaiffeaux foient engorgés, il feta difficile d'y parvenir ; mais, pour peu que 1'état de ce vifcere fok fufceptible d'amélioration , Vexercice, le grand air, & les mouvemens des mufcles de la poitrine, & du bas-ventre , réparent ces dérangemens & reftituent les fonctions; la marche , la courfe , la danfe, 1'exercice du cheval, font également indiqués. On favorifera la tranfpiration par les mèmes moyens; ils font même les feuls efficaces; les malades , a qui il n'eft pas pofTible de forrir & de s'exercer, y fuppléeront , mais imparfaitement, par les bains, les lotions, & par des topiques qui attirenr a la peau les humeurs ftagnantes que laétion des mufcles ne chaffe point; les émolliens anodins , s'appliquent dans 1'occafion ; dans d'autres temps les Maladies  6% Des Maladies de Peau ont befoin de topiques acres,* afin de divifer l'humeur bilieufe retenue dans la peau & d'y pratiquer des ouvertures capables de procurer une iffue convenable. Lorfqu'après les traitemens précédens, on a lieu de croire que la pléthore bilieufe eft détruite, & qu'il refte cependant des Maladies de Peau, il faut avoir recours a des remedes particuliers , dont 1'expérience a conltaté l'efEcacité; plufieurs méritent la préférence dans certains cas. Je ne rapporterai point ceux dont je fais ufage avec le plus de fuccès; mön but n'eft pas de traiter cette matiere a fond : la caufe que je fais connoïtre, une fois avouée, les remedes feront aifés a appliquer. Quelquefois il refte après le traitement, des Maladies de Peau qui ne font que locales, & qui n'exigent que des topiques. La continuation des remedes internes après que la caufe de ces maladies eft enlevée, dérangeroit lafanté de milleautres manieres. Celles qui réfiftent le plus, font les dartres ; on les cautérife. On employé pour cela égale quantité d'huile de tartte par défaillana , 8C d'eau ; on en baffine la dartre; elle  dc la Peau. 69 s'enflammeon y applique des cataplafmes de mie de pain 8c de laitj elle fuppure, & après que la fuppuration a dhTout les matieres accumulées, & durcies dans la peau, un nouvel épiderme croit , 8c la partie reprend 1'état naturel, C'eft de cette maniere que j'ai guéri, entre autres, aunedemoilelle devingtneuf ans, deux dartres croüteufes qui lui couvroient les joues depuis trois ans \ il y a prés de cinq ans qu'il ne lui a reparu aucune puftule. J'ai, dans une autre occafion, appliqué avec le même fuccès un cautere potentiel 011 le feu, au centre d'une dartre qui occupoit depuis deux ans la partie poftérieure 8c un peu latérale du cou. Le fublimé corrofif, dilfout dans 1'eau, m'a été quelquefois aufli fort utile; je n'ai jamais pris fur moi de donner intérieurement cette fubftance dangereufe. Quelques Maladies de Peau exigent d'être cautérifées dès qu'elles paroÜfënt s'établir, & tandis qu'on s'occupe de détruire la pléthore bilieufe; telles font ptincipalement des puftules rouges ou violettes 8c écailleuies, qui fe réuniffent en forme de grappes, fe multi-  jo Des Maladies plient en paroiffant fucceflïvement, & fe remplacent les unes auprès des autres, au point qu'elles s'emparenr de la partie, & qu'elles en rendent la peau dartreufe. Je fais d'abord laver ces puftules plufieurs fois le jour avec une diflolution de fublimé corrofif \ fi cette lotion , adminifttée en même-remps que le régime propre a détruire la pléthore bilieufe, neréuflit pas, j'airecours a la caucérifation par l'huile de tartre : il n'atrive jamais d'accident après ce trairement, a moins qu'un nouvel amas de matieres bilieufes ne caufe dans la fuire de nouvelles maladies. On auroit beaucoup d'obfervations a faire fur d'auttes remedes ufités dans les Maladies de la Peau , dont 1'application ne répond pas au but qu'elles indiquent, de détruire la plérhore bilieufe , & dont on n'a pas examiné la maniere d'agir, relativement a cette indication \ les plus malfaifans font des boiffons fingulieres, des topiques, des lavemens, des eaux minérales, le lait s les cauteres appliqués dans des parties faines; je n'entrerai pas ici dans les détails que leur examen exigeroit \ il me fuffit de dire que 1'expérience les  de la Peau. 71 profcrir du traitemem des maladies cutanées; le lait fur-tout & les ceufs font les ennemis reconnus des conftitutions pléthoriques du foie. Tous les cas le prouvenr; c'eft pourquoi un excellent Obfervateur, feu M, Raulin pere, a publié que le lait deyoit être profcrit du traitement de la phtïfie pulmonaire , qui procédé peur-être le plus fouvent de pléthore bilieufe ; & cette remarque eft une découverre importante. Voye^ Nouvelles de Médecine} année 1785, pages loy & 130. L'effet des cauteres ouverts a des endroits fains, tout fpécieux qu'il eft , tout accrédité par la mode, n'eft pas moins abufif que celui du lait; la fuppuration qu'il procure ne diminue pas 1'affluence des matieres bilieufes} qui entretient ailleurs des maladies cutanées; elle-eft prefque toujours indifférente. On imagine détourner, par un cautere, une évacuarion bilieufe naturelle, comme on changeroit le cours d'un ruiffèau : la nature n'obéit pas ainfi ; la Maiadie de Peau refte ; Je cautere en eft une feconde, quePArt y a ajourée. La première fubfffte jufqu'a ce que la pléthore bilieufe foit diflipée ,  7 i Des maladies de la Peau. ou bien ellenedifparok pas fansdanger; 1'autte, produite inutilement, devient néceffaire a conferver, & fa guérifon eft dangereufetant que cetre pléthore dure. L'effet du cautere eft donc borné a procurer une évacuation imparfaite de matieres bilieufes toujours renaiflantes, par un ulcere douloureux , & qui expofe a des inconvéniens facheux , fans contribuer a déttuire la pléthore bilieufe. Voila encore un fentiment fondé furies faits, qu'il fera difficile de fubftituerau préjugé. Rien ne s'oppofe , de nos jours, au crédit d'une nouvelle méthode ; on Pembralfë, on 1'exerce avec enthoufiafme fur la foi les uns des autres; 1'obfetvation vient-elle en démontrer 1'abus» fa voix eft rarement écoutée pat la même génération de Médecins. Fin.  Ccncretioiu cJutnutej -h^oiLve'eó daiis ia Vetne - /jvrfe. de perjmmeJ alttzmieej de ïnaladieJ despecciL y^eprejejiteed de ai^cnideur natia-eUe .