LES DEUX NIECES, C O M E D I E% EN TROIS ACTES ET |EN VERS, REPRÉSENTÉE PAR LES COMÉDIENS FRANCAIS, IE 10 FÉVRIER 1787. Mife au Tfiédtre, Pas Mr. De M o n v e i*f Imprimée Jous les yeux de ï'Auteur, CONFORME A LA RÉPRÉSENTATION, 4 AMSTERDAM, Chez CES Ai N O Ë L G ü E R I N, Imjmmeur Libraire du Collége Dramatique £f Lyrique 6? du Thédtre Francois, a Amfterdam.   4 V E K T l S S E M EN F. Cl/ETTE Comédie de Boiffi fut repréfentée, fans étre minoncée, le 24 Janvier 1737. Elle était en cinq Actes, .6? telle qu'on la trouve d préfent dans fes Oeuvres, Elle lieüt que dix repréfentations, & quelques fcènes trés folies ne la fauvèrent point d'im oubli pref que total. L'intérêt en eji foible. Les caraStères principaux y font exagérés, £f en général le reproche le plus effentiel que Von puiffe faire a Boifft efi de iïayoir point ajfez étudié la nature, Son flile? quelquefois brillant, lief, pas toujours ajjez foigné &'la manie de Vefprit l'écarte d chaque inflant de la vérité. Dans fa pièce des Deux Nièces ü fait ouvrir la fcène par me Sou* brette t$unValetqui, avantd'articiilerun mot de l'expoftion, débitent cent vers au moins de details, deportraits, demadrigaux, d'épigrammes tout afait hors d'auyre, &f quinuifent p Pouvrageplus qu'üs neWembellijfent. La Marquife & Lufile differtent d perte de vuey & Vauteur d force de Métaphijique fe traine péniblement dans la longue carrière de cinq A£tesP lorfque fon fujet n'en comportait que trois, tout au plus. Auff ces cinq AStes font-üs languiffants £? dénués d'a&ion. Rien ne marche, ne va, Une fcène commetice, wie fcène finit fans que Vintrigue aitfait Wnpas. Vms arrivez d la fin du treifième Acïe3 £f les perfcmnages font  A r E R T IS S E M R ZV T. dans la mhne pofition oü vous les avez vus au co mmencement de lapièce. Le denouement eft'peu fatisfaifant; enfin malgrê trois ou quatre fcènes charmantes, malgré des tirades pleines d'efprit, nombre de détails piquans, eet ouvrage a la repréfentation & dia leclure ne produit qu'une fenfation médiocre. J'ai cru cependant que l'on pouvait tirtr porti de deux ou trois Jituations agréables de quelques fcènes vraiment Thédtrales, qui fe trouvent perdues dans me pièce oubliée. J'ai fupprimé tout ce qui ne marchait pas rapidement d VaEtion, je Vai refferrêe, lafable de lapièce eft entièrement changée. Ilfallait, rfaprès le nouveau plan que je m'étais propofé, des fcènes entières dont Boijfi ne me fournijfait aucum idéé, je n'ai rien negHgépour les rendre agréables &? pour que mon flile eüt d peu prés au moins la couleur du fien. Lucile, La Marquife, Le Chevalier le Baron agiffent maintenant dans des vues toutes différentes de celles que leur donnait Boiffi. Le dénouement eft tout entier de moi, ainfi que tout le troijième Acle d Vexception de la fcène du Baron fif du Chevalier, qiCencore vria-t-il fallu élaguer ö3 dont j''ai changé l'intention, furtout d la fin. On concoit facilement que l'amour propre ne A leur joug oppofé mon ame eft aflervie. F i S E 1 t Ei Vous* Madame..., La Marquise. Oui, moi-même, & je fens tour-a-tour Les tourmens de 1'envie & les feux de 1'amour. Finette. D'un jufte étonnement vous me voyez faiiie; Vous devez exciter, non reffentir 1'envie. Le Ciel, en vous formant, vous combla de fes biens; Votre époux par fa mort vous laifle tous les liens.. Que peut donc envier mon heureufe maitreffe ? La Marquise. L'efprit de ma Coufine & fon air de ftnefiè; Finette, Votre coeur ne doit pas en paraïtre jaloux. Vos appas font cent fois plus brillans & plus doux. La Marquise. Je ne voudrais avoir fes attraits en partage Que pour mieux plaire, hélas! a 1'objet qui m'engagei ,., II la voit tous les jours, lui parle a chaque inftant, }, Et fes charmes peut - être ont féduit mon amant. Finette. Cet amant eft bien fait, fans doute, et fa perfonne.. < La Marquise. Oui, c'eft le Chevalier que mon Oncle foupconne, Mais puis je fans rougir avouer le penchant, Qui pour lui dans mon coeur s'explique ouvef tement. Finette. S) Mais fans honte a votre oncle il eft aifé de dire La Marquise. 3, Que c'eft le Chevalier pour qui mon Coeur foupire, i, Lorfqu'on fait qu'au Baron il a promis ma main 3, Quand j'ai paru moi-même approuver ce deifein? " ti Indifférente alors je n'imaginais guère, j, QcTun autre düt jamais parvenir a me plaire; „ Mais que peaferait-on, que dirait-on de moi, .  12 LES DEUX NIECES, „ Si promife au Baron, & dégageant ma fbi, " P,?p- lnce"fme encor fi c'eft bien moi qu'il aime, „ I allais au Chevalier me propofer moi-même „ Non. J'avois un efpoir, il s'eft évanoui „ Au fortir du couvent, en arrivant ici, „ Lucile, un peu coquette,'encor plus étourdie, „ Voulut plaire au Baron & lui parut jolie. „ II lui rendit des foins, un hommage affi'du, „ Je crus dès ce moment voir notre himen rompu „ Mais ce feu que mes voeux exagéraient peut-être „ S'éteignit auffitót que je 1'avais vu naitre. „ Et ne pouvant fur moi prendre un éclat honteux „ D'un hen que je hais je formerai les nceuds. ' Finette. (rie „ Ah! gardez vous en bien.... ciel! quand on fe ma„ Madame fongez donc.... c'eft pour toute la vie. „ Le Chevalier, je gage, au talent de charmer, „ A 1'art de plaire, unit Ie don de bien aimer. La Marquise. „ A mes faibles attraits je le croyais fenfible, „ Lorfque dans fa conduite un changement vifible Finette. „ Rendez plus de juftice au pouvoir de vos yeux. ,, Connait - il le retour dont vous payez fes féux ? La Marquise. „ Loin qu'il puiffe favoir a quel excès je 1'aime, „ Finette, je voudrais Ie cachèr a moi-même. „ II faut pour avouer un tendre fentiment „ Ne pouvoir plus donter du coeur de fon amant. Finette. ,, Soit. Mais adroitement on peut avec décence „ Nourrir en lui toujours une douce efpcrance; „ II en faut, j'en conviens, donnerpeu, maisfouvent, „ Car le feu le plus vif meurt faute d'aliment. La Marquise, „ J'imagine un moyen qui me fera connaitre „ Le coeur du Chevalier, & dès ce jour peut-être, „ Lucile eft un parti qu'on lui peut propofer, „ Et mon oncle, entre nous , parait s'v difpofer, „ L'offre fake une fois, s'ij plaifait a Lucile,  C O M É D I E. 13 „ Et s'il larefufait, je ferais plus tranquille. Vois, parle a ma coufine, & tache avec douceur " De la faire expliquer fur 1'état de fon coeur, Songe que ma conduite & peut - être ma vie A ce que tu feras va fe voir affervie. Adieu. De ton art feul dépendent mes deftins; Te laiffe mon bonheur & ma gloire en tes mains. J QEllefort.) SCÈNE III. Finette, feule. Pour le coup je triomphe, & ma gloire eft entièrel Me voila confidente, & j'en fuis toute fiére. Madame me remet le foin de fon bonheur, Et rend a mon emploi fa première fplendeur. J'aurai dans fes confeils voix délibérative, Et je ne ferai plus une fuivante oifive. Bientot dans la maifon tout fe fera par moi, La Marquife elle-même y recevra ma loi, Son fecret confié me rendra tout facile; On eft maïtre des grands, dès qu'on leur eft utile. SCÈNE IV. FINETTE, LA FI, EUR. Finette. Ah; te voila, La Fleur. Li Fleur. PrefTé par mon amotjï „ A ton minois fripon je viens faire ma cour. Finette. „ Quand nous aurons caufé d'un fait qui m'intéreiTe, „ Et te regarde auffi, nous parierons tendrefle.  ï4 LES DEUX NIECES, Sur ta fincerité puw - je compter, La Fleur? Regarde - moi, ce front répond de ma candeur. De la difcrétion.,. c'eft^'poiït néceffaire je vais te confier un important miftère. ^ ^ F l e Ü r ^ Tu le peux hardiment, le filence eït mon fort. Apprends donc qu'un moment vijfde changer mon fort Madame, de fes feux, m'a fait 1'aveu fincerc? ' Et de tous fes fecrets je fuis dépofitaire. Je te fais compliment fur un ff grand honneur. Pour toi eomme pour moi c'eft un grand bien^Ta .Son appréhenfion n'eft pas fans fondement lache de decouvrir la chofe adroitement Je te charge du foin d'étudier ton maftre* Et de le demeler fans rien faire connaitre. •C'eft un foici furperflu, puifqu'iXt parler nets Je fuis du Chevalier le confident difcret * & pU1.S; fans hé£lter' rêpondre a ta franchife, Mon Maitre ne fait rien que par mon entremife.11 me confulte en tout depuis que je le fers Et même quelguefois je corrige fes vers. ' Fine t i e. Je ne m'étonne plus fi Paris les admire. De 1'état de fon cceur hate - toi de m'inftruire „ II aimait La Marquife, & pon voit qu'aujourd'hui „ Ce feu ü violent s'eft un peu rallenti. La F i i» u k. „ Rien ne peut affaiblir 1'amour qu'il a pour elle, „ Chaque inftant a fes yeux la rend encor plus belle-; „ Mais mon maitre eft piqué de 1'extrême froideur „ Dont Ia Marquife a 1'air de payer fon ardeur „ II ne croit pas, au vrai, ^cette froideur fiacère3  C O M É D I E, fs Mais il veut qu'on avoue enfin qu'il a fu plaire, Et Lucile eft 1'objetle plus propre, entre nous, A faire dans un coeur naitre un dépit jaloux. Finette. (maïtre J'approuve ce plan. Toi, .cours apprendre a toa Qu'on avoue en fecret le feu qu'il a fait naitre, ' Que j'en fuis confidente, 6? qu'en s'ouvrant a moi" 5, JJu plus profond miftère on m'impofe la loi, ., Qu'on veut par eonféquent tergiverfer encore, Et que, pour triompher de 1'objet qu'il " " ' It, Plus que jamais la rufe eft de néceffité. " Adieu, j'entends quelqu'un venir de ce cóté. ë'eft Lucile. Je vais par 1'ordre de Madame Sur 1'objet qui lui plaft faire expliquer fon ame. t, a Fleur. Je fors, 5ss5 SCÈNE V, Finette, feule. Elle parait rêver profondément. # Pour favötr fon fecret-, profitons du moment. SCÈNE VI. LUCILE, FINETTE. F i nette. IVÜadEMoïselle eft bien folitaire & rêveufe..,,. ;Si j'en croi& de fes yeux 1'expreffion flatteufe, Sa rêverie eft douce, & quelque aimable objet :Sans doute, en ces inftans, en fait feul le fuje^ Lucile Je rêvois fans motif.  M LES DEUX NIECES; F i n e t t f. ~ , . Et fi belle & li fase „ On n en manque jamais, & fur. tout a votre dge' ■vu u- • , Lucile. » . .' je" en 31 P°int... a propos parle-t-on „ L> umr mcefiament la Marquife au Baron? Finette. „ Vous intereflez-vous au noeud qui les engage? Lucile „ JNon... mais le Commandeur preiTe leur manage.-- Fine t t e. „ Si j'avois a choifir, moi, fille a marier, „ Le Baron aurait tort auprès du Chevalier. Lucile ,. L'un & I'autre fans douteils font en droit de plaire.. : Finette. „ Oh ! c'eft le Chevalier, pour moi, que ie préfère. „ .tart a pemdre, charmant, tout pétillant d'efprit . Lucile. „ 11 faut que cela foit, tout Ie monde Ie dit, Finette. „ Que degrfices! Quel air] Quelle aimable tournureI L. u c i l e. „ 1 out parle en fa faveur... fa taille, fa figure... Finette. „ II a iur-tout un ceil plein de feu , fi malin! Lucile. „ Mais effeftivement il a le regard fin. F i n e t t ê. »> Et puis, le Chevalier, quoiqu'il falie , ou qu'il dife.., n n ■ Lucile. », 11 eit toujours charmant... auprès de la Marquife, Finette. „ Ah! prés de vous aulfi, Lucile, « part. Mon coeur eft bien calmè. „ ,. * i nette, d part. „ Fort bien. Le Chevalier n'eft point 1'amant aimé. „ Elle auroit defire qu'ici ma maladreffe „ Contre  C O M É D I E. 17 Contre elle eüt défendu 1'objet de ma tendreffe. Finette, a part. C'eft le Baron. Voila fon fecret avoué, " Et s'il lui plaifait moins elle 1'aurait loué (Mies je rapprochent rune de Lautre.) „ Sais'ce qui me furprend, j'en parie avec franchife, C'eft 1'air froid du Baron auprès de la Marquife, r Lucile„ Vraiment, il a 1'air froid auprès d'elle? 35 -Finette. Eh? mais, oui. Lucile. C'eft le refpecl: fans doute. " Finette. Oh! je le penfe ainfi. AUons? le Chevalier ne peut rien fur fon ame.' " (Rea-ardant vers la cantmnade.) ,s Ne m'appelle-t-on pas... Oui, c'eit, je crois Madame. !' Adieu, Mademoifelle. Lucile. Elle me quitte... bon, „ Je crains a chaque inftant qu'en ces lieux le Baron. . Finette, qui s'en allait lentement en obfervant Lucile du coin de l'oeil, fe retourne fubitement. ,, Vous dites ?... " Lucile. Qui? Moi? Rien. FinetTü, cl part en s'en allant. Cachons a ma maitrefle Ou'au Baron feul ici Lucile s'intéreffe, " Et peisinons, pour forcer fon orgueil a plier, ' Sa coufine fenfible aux foins du Chevalier. " - . (Elle fort.)  18 LES DEUX NIECES, SCÈNE VII. Lucile, feule. » \f d?is Plus que jamais renfermer dans men ame „ Mon fecret, mes defleins, & 1'objet de ma flamme; „ fout mele prouve afiez... non, ma Coüfine, non! „ Votre coeur, a coup sür, n'aime point le Baron „ Mais comme c'eft a lui qu'un oncle vous deftine, „ Que vous etes bien fiére, un peuprude, & trés fine, „ Vous ne voudnez pas avouer fxanchement „ Que vous-mème avez fu vous choifir un amant „ Vous trouvenez plus doux, qu'expli quant mes alarmes " AlWrn-s , Commandeur faifant parler mes larmes „ j'allaüe etourdiment lui demander pour moi „ Celui qu'il a jugé digne de votre foi. „ Vous connaifléz mon Oncle, il eft bon; fa tendrefie * Aurait, en la blamant, pitié de ma faiblefle, „ 11 m'umrait fans doute au Baron, & pour vous, si Recevant de fes mains votre amant pour époux, „ Aux yeux du Commandeur votre adroite malice „ Sauroit fe faire encor honneur du facrifke. „ Non, s'il vous plaft, non pas... & fi je parle ici, „ Vous aurez la bonté, vous, de parler aufli. Je la vois... Oppofons la rufe a la finefTe. SCÈNE VIII. LA. MARQUISE, LUCILE. La Marquise, d part. „ Du trouble de mes fens rendons-nous la maltrefie Qhaut.) ' „ Ah Lucile! c'eft vous ? Lucile Comment ? Vous me cherchiez ?  C O M É D I E. 19 La Marquise. Oui comme par Ie fang nos deux: coeurs font liés, Et qu'ils le font éncor beaucoup plus par l'eftime, Lamien veut vous prouver le zèle qui 1'anime, Ët remplir envers vous un devoir important. Mon Oncle, par ma voix, vous pre'ffe en eet inftant De ne point retarder le bien qu'il veut vous faire; Son amitié parfaite, & fa bonté fincère, Loin de gétier vos voeux pour choifir un époux j Du foin d'en décider fe repofent fur vous. L n c 1 l e. Vous -même guidez - moi dans cette grande affaire. La Marquise. J'y confens; mais il faut que votre coeur m'éclaire: Songezr quo fon repos s'y trouve intéreffé. Je vois plus d'un amant a vous plaire emprefie ; N'en eft - il pas quelqiïun qu'il trouve préférablc V C'eft de - la que dépend fon bonheur véiïtable; Sur ce point capital iriterrogez - le bien. • L u c i l f. J'ai beau 1'interroger, il ne me répond rien. La Marquise. „ C'eft reconnaitre mal mon amitié fincère. De vos vrais féntimens vous me faites miftère: Et vous mériteriez que, pour vous en punir, Je trompafle vos voeux, au lieu de les fervir; Mais je vous aime trop pour ufer de furprife, Et je vous dois plutót des lecons de franchife: Pour vous en donner une en ce même moment, Apprenez qu'avec moi vous feignez vainerneiit; A travers vos détours, que mon amitié blame, J'ai fu développer les replis de votre ame. Lucile, a part. Elle obferve mes yeux ; ferme : dans eet inftant Ce n'eft qu'un piege adroit que fon elprit me tend. La M a k q u 1 s ü. En vain , fous un air gai votre ame fe déguife, D'une fecvète ardeur je vois qu'elle eft éprife; Et malgré vous, ce feu plus fort que tout votre art, Se peint fur votre front & dans votre regard; B 2  20 " LES DEUX NIECES, Je connais qui plus eft, celui qui 1'a fait naftre Vousrougiffez-toujours en le voyant paraftreChaque mot qu'il vous dit acroït votre roueeür Et ion eloignement vous donne un air rêveur ' Lucile, tour we d demi, baiffe les yeux, fourit mS mentent de facon que la Marquife ne pwiïe l appercevoir, & de tems en temselle la reïafde 611 iï°us & d'un oeil nufa. LA Marquise, croit la voir troublée, g> continue en la fixant d'un air ou l'antation, le trouble &> le dépit éclatent malerê r ., , , . les eforts qu'elle Jé fait. Faut-il aller plus lom & dire davantasre ? Je vais pemdre a vos yeux 1'amant qui vous enea^e Et vous allez juger fi je fuis bien au fait ö ' II a 1'air noble & fin, il eft grand & bien faitUn charme repandu fur toute fa perfonne Previent en fa faveur. Lucile, apart, en fouriant malignement. u'i , , n. , „ Elle fe paffionne... Helasl c eft qu'elle peint fon amant, non le mien. t, , n , A Marquise. 11 n eft point.de regard plus tendre que Ie fien De leipnt, il en a plus qu'on ne faurait dire, Mul autre comme lui n'a le talent d'ccrireSa profe eft féduifante & fes vers font heureux, II excelle fur - tout dans Ie genre amoureux • Son ton infinuant, fa voix enchanterefie Jufques au fond des coeurs va porter la tendrefle... . Heim ?... prenez - vous ces traits pour une flclion ?' Et le portrait eft - il d'imagination ? . . Lucile, d part. „Non.. Mais nous nous trompons un peu fur le modèle. La Marquise. „ Mon pinceau vous plaft- il ? le trouvez-vous fidelle ? L ucile, d part. Feignons pour achever de demêler fon cceur, Et, par un faux aveu, confirmons fon erreur. La Marquise. Raffui-ez - vous... parlez... Eh bien 1 cette peinture,  C O M È D I E. 21 Comtrent la trouvez- vous? Elle eft d'après nature. La Marquise. Que vous en femble ?.. allons, vous y reconnaiffez... v Lucile. Eh, mais... La Marquise. Le Chevalier... c'eft lui... vous rougiflez! Vous êtes a ce nom & tremblante &furprife? Lucile. / (d part.) ut -r Vous 1'êtes plus que moi... Madame la Marquife, (Haut.) On roueirait a moins. La Marquise. Calmez votre frayeur; Le Chevalier au fond mérite votre ardeur. 1'applaudis votre choix, & je fais qu'il vous aime.... II brüle d'être a vous, il me Pa dit lui-meme.... Vous n'avez qu'a parler pour être unie a lui. L'aimez - vous en effet?... Répondez, Lucile Lucile, d demi toumée, les yeux bajes & en Jouriant, de facon cependant que la Marquife ne puiffe s'en appercevoir. ^ Oui. La Marquise, a part. Finette m'a dit vrai. Lucile, d part. Ce n'eft pas ma rivale, Sa douleur me 1'apprend.. . ma joie eft fans égale. La M arquis e, d part. Cachons a fes regards mon jufte défefpoir. Lucile, d part. Mon coeur a pénétré ce qu'il vouloit favoir. La Marquise, haut. Avec plaifir ici je 1'apprends de vous - même. ■ Bien aimer, être aimée, eft le bonheur fupreme. H Et quand a moi, mon goüt, autant que ma railon,  22 LES DEUX NIECES, » ont pa£é dès lonS - term en faveur du Baron • » X°us ne l %mTez pas- • • adieu- • • je me retir?' „ Vos voeux feront comblés, ce mot dSt vous fuffire (Elle fort.) SCÈNE IX. L v c i jl e, feule. " lVvoe confondue- ■ • elle aimè Ie Baron 9 „ II fiOut, rempliffantibn projet rou£ em 5' » Lm nommer Ie Baron & rWle ClIvSier ' Je n y pms confentir.. les rufr» rl, ? V .Neluifauveront^ »» Elle en dira 1'obiet il lp fn„f •-V-^ * A mon &e fervïr de » Depuis aireZ long - tems fa vanité meSè'"' " IJer/ yons^pas P°urtant duPe de ma fineffé '' -Ge]>'e V°1S-^ * P^* *a P^S^èft décue. SCÈNE X. LE BARON, LUCILE. Lucile. Vous Baron? vous ici? commenf- fiJii Après que mon amour vousa ff Se tof 3VeC ffioi> De ne me point parler, d'cviter ma p4?ence.  C O M É D I E. 23 L e Baron. Lucile, vainement je me fais violence; L'ordre eft trop rigoureux, je ne puis le remplir, Ni vivre plus long - tems fans vous entretenir. Lucile. Eloip-nez - vous, vous dis - je; en ce moment je tremble. Quela Marquife ici ne nous furprenne enfemble. > L E Baron. „ Pourquoi? " Lucile. Pouvez-vous bien me demander pourquoi, Lorfque 1'on vous deftine & fon coeur & fa foi ? " L e Baron. Te fors de chez elle... " J Lucile. Oui? L e Baron. C'eft un fupplice horrible D'affe&er, fans amour, de paraitre fenfible. Ouand je fuis auprès d'elle... " ^~ Lucile. Ehbien? L e Baron. J'ai 1'air d'un fot, Te ne puis ni trouver ni prononcer un mot. " A 1'mftant même encor, rougiffant demoi-meme, " T'ai voulu fur mon coeur faire un effort extréme, " Et dire a la Marquife un mot honnête & doux, " Mais point... il s'eft trouvé que je parlais de vous. " F L u c i l k. (dre... Elle vous aime au moins, & vient de me 1'appren* Le B a r o n» Elle m'aime! Ah grand Dieu! " Lucile. Mais d'un amour trés tendre. L e Baron. Ah' ne plaifantons point tè-deflus, s'il vous plaft. " " ^ [ , u c i l e. Rien n'eft plus férieux , Monfieur, & qui plus eft, J'ai moi-méme en revanche appris a la Marquife, 13 J^.  24 LES DEUX NIECES, „ MademoifeJIe.. B A a ° N' , L u c i l e. Après? E k Barok. LnciVLTn'aVeZpaSpenfé--NonTÖ» m» a P-noncé. M Qui diffimule en ^"^ft;erl^e-Coufine« » En vous difanr i'it ? 4° que 1 on dev]ne , Ne vous SiffiSet £ W Ies Plus doLr, » Mais plus elle sioZel fefrd?eCTe!' de V°US„ Je veux tourner no nnil r ' & P^ moi-même, „ Que vous ceffiez fur tr>„* ^1 manage, pioirvei vos feux, vousredoubliezd'efiom ' A r ,~ l e baron " Ahceil troPexif^c ««gêhecrueUe..; Au £J parVe,nl1' dePl!is fix ™is enfin, ' Au bonheur feulement de vous baifer la 'main (i/ lui^baife la main d plvfieurs reprifes.) Oui, mais vous la baifez enparfam de Ia forte. 'II faut me pardonner * Jfï famom^ui memporte. Quelqu'un pourait veair" Baron ""rctirez-vous, Malgré  C O M É D I E. 25 Maleré moi, je m'oublie en des inftans fi doux. 5 LeBaron. Mais qocls arrangemens, Lucile, allons-nous preadre? L u c i l e. Eh ie vous les ai dit; fortez fans plus attendre. L e B a r o n. Convenons en deux mots; après 'je partirai. L o c i l e. le ne puis vous parler, mais je vous écrïrai. J F Le Baron. Cette faveur me flatte & prouve votre eftime. Mais quelque tendrement qu'une lettre s expnme, Elle ne dit jamais autant que le difcours, Et qumd on peut fe voir, c'eft un faible fecours. II me vient une idée... Ifmene eft votre amie, Et nous pourrions chez elle... L u c i l e. Ah! c'eft une etouraie. Et vous lui reflcmblez. L e BARON. „ II eft un fur moyen... „ Au fpeclacles, au bal, fans qu'on en fache rien, ' Nous pourions en fecret... Lucile. En fecret au fpeftacle, „ Un public tout entier n'eft qu'un leger obftacle. " L e Baron. Mais enfin... fipourtant... nous tentions... écoutez... Lucile, le contrefaijant. Mais enfin... fi pourtant... vous m'impatientez. Retirez-vous, Monfiem, ou bien je me retire. L e Baron. Te pars .. n'oubliez pas au plutót de m'écnre; Vous me 1'avez promis... & le bület fera Tendre... Lucile. Oui, je le ferai, Monfieur , tel qu'il faudra. Le Bakon. revemnt toujours fur fes pas. Détaillé ? Les détails font fur-tout néceffaires, Et ï'amour veut de l'crdre ainfi que les affaires. B 5  26- ' LES DEUX NIECES, iSm^É^^ entreden, öiliets l£i P'as Joag^ fouvent ne difent rien. ACTE SECOND. SCÈNE PREMIÈRE. LE CHEVALIER, FINETTE. Finette. " felcar£. „ 61 je pouvais punir tant de malignité! „ Mais faifons-en lWai... parbleu, j'en fuis tenté " n °n/e ProPofait> cceur fléxible & docile, „ De ceder aujourd'hui le Baron a Lucile „ Que dirais - tu. La Marquise. Mon oncle, en faifant fon bonheur „ Je remphrai le voeu le plus doux de mon cceur r, ,. , . Lucile. „ Eh bien, qu'avais - je dit? Le Commandeur. rQ n. r -r Le cha™ant caraélère' „ nelt pas fans raifon, vas, que tu m'es fi chère' „ Ne erams pas qu'on te caufe un aufii erand ehaW Je veux te voir unie au Baron.... dès demain ö * La Marquise, avec efffoi. „ Demain! M  C O M É D I E. 2? t iicilf, avec une vivacüé maligne. Ahquele joie! on a droit d'être hsureufe, „ Ouand on eft'a ce point fenfible&: genereufe. ^ L e Commandeur. Tu 1'aimes?... " La M a r q o i se. Décemment puis-je 4. .. Lucile, appuyant décemment. Moi 'ie puis avouer votre fecret penchant, " Vous venez de m'en faire entière confidence, " Ft c'eft pour votre bien que je romps le filence... < La Marquise. Ma coufine, parlez pour vous & laiflez- moi... " L u c i e e. Mais vous ne voulés pas être de bonne foi... » La Marquise, a part _ Ahi ce zèle affecté fuffirait pour m'mftruire, " Combien le Chevalier fur elle a de 1'empire " Le Commandeur. Allons, ma nièce, allons... eh que diable hm .. I Eft Ce un mal après tout .que d'aimer fon mari? SCÈNE III. LUCILE, LE BARON, LE COMMANDEUR, LA MARQUISE. Le Commandeur. Venez, venez, Baron, nous plaidons votre caufe. " La rieide décenee eft ce qu'on nous oppole, " On nl peut pas, dit - on, avouer décemment " Le penchant que pour vous en fecret on reffent. ." r Le Baron, embarrajje. , Mais a qui donc, Monfieur, fous 1'ombre du miftère „ Ai-je, fans le favoir, eu le bonheur de plaire?  3° LES DEUX N1ECES, Du, V E C°MMANDSUR- " 3 eft bonne? eh c'eft ie rmi „ A 1 ODjet de vos ymm je fak parle de fiS " ConnanTaw votre coeur, ce n'eft pas 5e iudie " Qu« Jexigo un aveu qui ferait inutije „ La Marquife... • L a m a r q ü j 8 Et Mon oncle L E C o M m a n d E I.t b. » *W qui plaic, & qu'on SHoS « r« "e peux pas douter de 1'ardeur „ S ' \^fzi Baron.) ' " ni°,Md0nc' vous' aJ!ons--- de lavivadte » Defaraour... triomphez d'un reftedefie-2' « Mais Lucile, Monfieur. ö L e CoMMANDEU'l »gf»*t eet aveu ü é^^mtt^ „ Cet aveu d'un amour que vous feul infpirez a t j L e .Baron. " £r Sf-t en verite- • • tous mes fens pérctrès „ Mais eft - fi certain... . ^neoes L o c i l e , vivement. Oui. La Marquise. « Epargnez... Ma C0llfine' de Le Baron 11 eft vrai.. . j'ofe avec trop d'audace... „ Mais convenez - en don^puifqae vous 1'avez dit la Marquise- „ Je conviens... non iar iis ,w\dJart' 'i'X ' JdUkus Je cede a mon dépit.  C O M É D I E. 31 Le Baron, d part d Lucile.' Ah Dieu' Ouel tour affreux vousmejouez, Madame. ' Ti C o m m a n ü k 0 Pien Ne contraknezpointles tranfports de votre ame, " Ne cSs rL,bvas, le coeur luit le don de lamaui, " Et ie veux tous les deux vous voir ums demam. " J u ba»». (d part.) „ Demain... DemainLucile. " l e Commandeur. Oui, demain. Lucile. Je partage La ioie & le bonheur que eet inftant préfage. " i Le Marquise, apart. „ La cruelle! " L e Baron. Perfide! L u c 1 le , d part. Allons, animez - vous... Oue voulez - vous qu'on penfe ? " x Le dahon, d part. Ah! mon jufte courroux... L e C o m m a n i) li o r. Oue Pon cherche un Notaire & que ia diligence " Rëponde, mes enfans, a votre ifapatience. " r Le Baron, apart. „ Te'm'en vais éclater. 1 " J La M ar qui se," ajpart. Que je foufrré! 1 Le Baron kant avec chaleur. Mon coeur „ Ne peut... ' , ,, Luc*le, bas le urant parfon-habit. Encor un mot, vous me perdez, Monfieur. L e C o m m A n (> e u r. Oh! ne te contrains point devant moi. La Baron. Quel mar ure! .  32 LES DEUX NIECES, r-aiflö ! ,L E 9 .° m m a n o e u r. „ Laiile eclater ta joie. L e Baron, t „ ^ an 'i J'e n'v puis fufEre! „ Et toi? Commandeur, d Marquife. La Marquise. Je n en puis plus . mes fens font fi troublés. _ , 1_ e Baron. }> i-t les miens... Ld cr le, d part au Baron Tout va bien, trés bien.. diffimulez. L, e Commandeur. Demain la noce...; La Marquise. » Qu'un délai.. Eh n0n" ■' n°n' je Penfe au contraire Lucile, bas au Baron Bon. L e B a r o n. Madame eft d'avis qu'on différe. l.e commandeur „ Quelsamansetes-vous? Coinment,'loindeprefler r. j , V ^ .M a r q u i s e. , Cuiand il s agit d'himen on n'y peut trop penfer. Afj .^Le Baron. „ Madame a raifon. Le Commandeur Soit. L e Baron, bas d Lucile. A la fin je refpire. La M arquise, d part. 93 Je ne me connais plus Le Commandeur. Tu fors ? La Marquise. r.^ir„ . Li Je me retire. ~ , . . Lu.CILE> a Pan au Baron. p, Quavais-je dit? Le  gg. O U t D I E. tij Le Commandeur. Suis-la.... L'e J3 A r o ». Monfieur... Oui... ] obéis.. ^nrSï au- moins, vous me 1'avez promis. f Lucile, bas. „ J'écrirai. _ „ " J L E Commandeur. Mais vas donc. Saifis 1'inftant propice. Le pauvre homriie en amour il eft encor novice, Mais je le formerai. SCÈNE IV. LE COMMANDEUR, LUCILE. Lï Commandeur. Toi, j'ai dans-ce moment A te parler ici tres - férieufément: Ne t'en allarme pas, c'eft pour ton avantage Apprends donc qu'il s'agit d'un tres-bon manage. rt Lucile , fouriant. ,, Pour moi ? " Li Commandeur. Dit franchément quel eft 1'objet chén " Ouif par moi préfenté, te plairait pour man. ■ Lucile. . . . . „ Je m'en rapporte a vous, & foin que je prétende. . Li Commandeur. Parle, parle du moins de facon qu'on le ne veux qu'un feul mot, mais qm fort pofitif. Prononce nettement fur ce: pouit; déafif. Un époux te plait-il? dis, réponfe précile. " 1 Lucile. J'ai déja répondu, mon oncle, avec franchife. L e Commandeur. Ah parbleu c'en eft trop, tu me pouffes a bout.  54 LES DEUX NIECES, Je vais... te dédar^^gaW^J^^. I e donner tout mon bien %■ um.yuej EtdeS C^meme foir- • • Penfes - g Pffiftg. SCÈNE V. Lucile, fenle. 'L,a menace eft nouvelle, & j'en ris malgré moi {Un appercoit la Marquife qui 'p'aiït Mnr r a;, devant la porte-du fond ~) F M S C ENE VI. LE CHEVALIER, LUCILE. Lucile Ihacun ÏTrfMA^' quelle témoigne.) P ?amJjent enchantés de la cwiofitè IVjoksieur, t(xite la Francea vous louer s'emprefTe. Moi, Madame ^^valier. p L u c i l e. Vos ver. ont une^ce & fraieheTfibrillante... Vous vous moquez de mol?!.? L 1 £ R*  C O M Ê D, I E. g5 L vü c i l e. Non, par-toue on les vantc. Le Chevalier. C'eft une bagatelle, on en fait trop 4e cas; Trop de prétentions ne me conviendraient pas. L u c i l e.' Allons donc, point de faufle & vaine modeftie.., L'ode a 1'amour fur-tout eft, dit-on, fi jolie... " Ouoique 1'allégorie en voile le fujet De 1'application on devme 1'objet. " L'idée en eft piquante & neuve. Ma Coufine " Doit s'applaudir, Monfieur, d'en être 1'héroine. " Le Chevalier. Vous me rendez confus, je fais m'apprécier, Et ce font de ces vers qu'on fait pour s'égayer. A propos de faillie & de vers de rencontre, En voici de nouveaux qu'il faut que je vous montrk Lucile. Vovons, Sincèrement j'en dirai mon avis, Le Chevalier. Pcrfbnne, roieux que vous, n'en peut fentir te prbc. Ql lii) Une Linotte enchanterejje Embrafait unferin de 1'amour le plus- vif; Elle ignorait l'excès de fa tendreffe; Et notre oifeau n'était qu'amant comtemplatij, Loin de montrer l'orgueil de ceux de fon ejpèce, Et d'être fier de fon talent, Jl rtofait faire entendre auprès de fa maitrejjs Les éclats redoublés de fon gofier bnllant. • Lucile. Ah' 1'aimableferin! j'aime fon caraftère; 11 eft fage* modefte , & mérite de plaire. Le Chevalier. Vous me faites pour lui naitre un efpoir flatteuj. Lucile. Lifez, je m'intérefie a fa fecrète ardeur. Le Chevalier, continue de me, 11 n'ofait faire entmdre auprès de fa maïtrejft C 2  36" LES DEUX NIECES, Les éclats redoublés defongofier brillant. Enchante de fes fons , charmé de fa fineiïe II fe bornait dl'écouter, > . ,, . Etgardait un filence honnête Mais ü nnt un moment dont üfut profiter llsfetrouvèrenttête-d-tête, L occajion Venhardit d chanter Belle Linotte, acceptezmon hommage Lui du-il, fur un ton preffant; Je n oje vanter mon plumage, On en voit-de plus éclatant; Mais, dans ce favorable inftant, rretez Voreille d mon ramage T„,r 7 f™ f point de Plus touchant. pIT de/amur mt^é dans m™ chm. four rendre mon bonheur extréme, Ml accord plus intéreffant, xamagez avec moi, ramagez, je vous aime. CUE' regardant malignementdu cóté oü eft Oue le rhmf H„ h$ Mar$uife> & é^vant la voix. L e Chevalier. Le timide Serin atten, ^ : - Leforl dS \ fn%do^^endre Le lort d un tel oifeau me touche tout-a-fait, rru i c„ v L e Chevalier. Eh.' fiites-la pour elle, il fera fatisfait Comment? L"cut' L e Chevalier. De vous depend fa fortune qui flotte... UUejette aux pieds de Lucile, la Marquife Vous voyez le Serin '^SSfSSSP*^ r * -r Lucile d part. „ La Marquife nous voit. C'eft re c ■  C O M É D I E. 37 Levez-vous donc, Monfieur, 1'attimdé eft gênante. De grace, en ma faveur, que la Linotte chante. ° Lucile. Elle n'ofe rifquer de chanter après vous, Elle a peur que fes fons ne foient pas affez doux. Le Chevalie». A les rendre touchans je 1'inftruirai moi - même. Lucile, a part. . Ah' vous m'attendririez pour le ferin que j aime La Marquife etitreouvre la porte du Jallon O \air de regarder dans le tardm. Te Chevalier. 9 Mais, qui vient en ces lieux déranger nos accords ? 'Ah! ah! c'eft la Marquife. LüC Adieu, Monfieur, je fors. Le Chevalier. Avant que de partir, daignez d'un mot... . lucile. ^ tfofe Faire a de jolis vers une réponfe en f^ - ^^^^^^^ H Affeftom rembaras de les changer pour elle^ SCÈNE VIL LA MARQUISE, LE CHEVALIER. La M a r q. ü i s e. Al Lucile, Monfieur, ^«^t*^S^ ■ Et dans 1'inftant que j'entre elle for b^i«ent. Vous paraiffez vous - même interdit a ma vue •C.3  3* les deux umms, » J'ai réuffi, jeEClC0f EVAA;;E V 4 Madame r'/fl- i> On n'aboide iaml * iJ Produit eet effet- Ua Marquise, t ^ voyons. vr,- La Ma . IiSrI!e/ont ^bauchés... N importe, voyons* les. . * U 1 s E" Le CHÉvAtIER Je voudrais leur dunner ninSt^ m'embarrafie Avant que d'expofèr.. . * °e l0ms> Plus de grace AH J vous faites 1'auteur. t La M i eRgo5tr°Pnglde cenfeur... Je promets indulgence * Q U 1 s E' Lk CHBv4tIeR. La M 1 . vous fatisfaire. .Lifez-lesdonc%^fie;rqüISE- ^ CHevaljer ^pré/enfant te papier r », Qui, moi? ■ ' tH LeChevat Y?*' queJ ""'^re. ^fquevouslevoulezie^I^uVen^yer t/« Roffignol... Jaitfemblant de lire.) Ehbien.'Pourfuivez3 Chevalier.  C O M É D I E. 39 Le Chevalier, pourfuit. Un Roiïtgnol amoureux tfjidelle... , Avec une jeune Hirondelle.... Innocemment s'entretenait... La M a r q_ v i s e- Tf Chevalier. Pour adoucir fayive impatience... Attendant la douce préfence T)e la Fauvette qu'il aimait... ^ » ^ TT,-rnn^me . j-'envole.. • jE«e ^araif enpw- • • ^ ilironaem.. S'envole... vole... La Marquise. Aprës? Le Cl-M'i,^^^, ^ ^ ^US' (7i continue.') Le Rojfignol d l'afpe£t défiré De la Fauvette fon idole..-t Se tait... parait mal ajfure... , Ulk i»tw?r&e maZ >« trouble • ^{Z„e \ C'efl ainfi que trompé... trompe pai l apparence, On forme un injujte foupgon.. • Le hazard... fait fouvent porter alinnocence Les couleurs de la trahijon. Le Chevalier. • Comment les trouvez - vous ? la marcui^^^.^ „ Fme... Chevalier. Votre fuffrage eft le feul qui me fiatte. La M a r q u i .s e. l-ElHÏVA 1 Voulez-vous?... La Marquise, (ft» * trèr-m^^ C 4  40 Lè§ DEUX NlEeÉS; CÈlle Jm i lrim % donner Ia CoPie: r . , ^meJmt- ^'Chevalier^ refie Jtuptf&t.j SCÈNE VIII. Le Chevalier,/^. sVfi^,tfMt jas • • je^be de ^ „ Commerit? ToSurSlè ÏT e.ndéfa«. C&utj „ Maitreflê d'elleSe^genfi? f^ais fouP?on neufei * Echouera fans retöur contre fa vaïté * ReJ01gnonSfacoufine5 il me fe,ïïSe '» E>e renouer Ah *W » uouer... Aft bon... elle revient... Lucile..; ' SCÈNE IX. LUCILE, LE CHEVALIER; \j- L E C h e v A L i e „; J|- V ous venez a propós... ïncertain ,«„ - * „ Le pauvre ferin tremble 1 JSSS r' nqu,et Que lui répondez-vous?wl n^ f°n an'ét' L u c i i f q nous iaiffcLbcitii  C O M E B r Ë. 4f L U C i l.Pi Ehbien? Lï Chevalier. Je vous offre ma verve C'eft un fora, volontiers, que je prendrai pour vous, A ce Sei votre nom je m'écrirai 4e doux, Vouslurez feulement la bonté 4e: foufcrne.., le vous épargnerai le travaü 4e le dire. Lucile. Lapropofitioneftneuve, afturément F Le ChevaliEE. t. a la remDlir, votre conlentement. J'attends, pour la rempm ,^ ^ & fe continue d part ) ï- T a Marquife vérra la réponfe j'e&ère, . " it fon effet pour moi peut être falutaire. " Lucile, bas enfounant. - Voila tout juftemerit póür écrire aü Baron " Un moven peu fufpeft, & tout neuf, & bien bon. » un IUUJCU ^ . (Ce rapprochant du Chevalier.) Mais de votre Apollon ferez-vous bien le maïtre? ]è crafns fur ce fïjet qu'il ne porte peut - être Troploinl'entboufiafme.EvALiE^ Oh! n'appréhendèz rien. Te vous protefte ici d'aflujettir le rnien Aüx régies du devoir & de la bienfeance, Et de n'avancer rien dont la vertu s'offenfe. le vous eftime trop pour vous faire tenir, , Un difcours hazardé dont vous puffiez rougir. ■v Lucile. Un Auteur qui pour lui fait parler une belle N'a 2ar4e, 4ans fes vers, 4e la montrer cruelle; S ne peint pas fon coeur tel qu'il eft en effet, Mais tel que pour fes voeux il le 4éfirérait. m 4 Le Chevalier. A ma mufe èn ces lieux vous n'avez qu'a prefcnre - Ce que vous fouhaitez qu'elle vous faffe dire; Elle fuivra le plan que vous lui tracerez... Ge qui fera de trop vous le fupprimerez... -  4* LES DEüX NIECES, Mon efprit ne fera que rider votre idée. ^ffff h «oV U^eTdouT. '™ ««—Mes... LETe;£e!?V.ilIE*■Lucile. Am doutes d'un amant q^vtiVéS^W ftv0raWes S il plaït a ce qu'il aime & m,i „>I ■ »« Je fens même un défir quVn^pL^fdS **' —• vers Monfieur, d?un pareiSdlère. „ Ah' comme elle a pris feu Dans - Je ne puis «primer /excèfde mon Sfi0'*1^ Votre bonté prefcrit a mon amour exXe' D en dire beaucoup plus qu'il n>eüt nte i,,; * Le plaifir quej;enPaiP, m'echauffe£ rt^f™' Tous les feux de mon coeur embrkenfiSdDnV L'amour, oh.' c'eft bien lui mafm» ri» P ^ infpire fes tranfports, a mon'ameTavie ^ gem& Sur fes afies déja je me fens emporter T . „ „', Lucile. Je vais d un fi beau feu vous laifler prófiter {apart.) ^ Ah; yötre vanité, Monfieur fera punie' (kant.) r Sans adieu'ménagez un peu ma modeftfe. (Elkfort.)  C O M Ê D- ï E. 43 SCÈNE X. Le Chevalier,M E h bien 3 ce Cceur ëpris d'une autre paffion, " Prés de qui je devais échouer, difait-on, " Comme un mot de douceur aifémcnt en ordonne! Ah parbleu! profitons du pouvoir qu'onmedonne... " Envers Lucile... Oh oui.. j'aurai bien quelque torts.. Mais a les reparer j'employerai tant d'efforts.... D'ailleurs ce feu fubit, & que je dois peu craindre, Sans doute il ne faudra qu'un inftant pour 1'etemdre; C'eft-la le fort commun des rapides ardeurs Courage, Chevalier, écris-toi des douceurs. 1 'ai - la tout ce qu'il faut. Allons fans plus attendre, Faifoas nous un aveu, mais du ton le plus tendre. _ (II s'affiedprès d'une table, rêve quelque tems, pms êcrit, en recitant tout haut.~) fe ne veux qu'a vousfeul révéler mon fecret... Secret. ...je m'y refous, quelque efforts qu'il men coüte, Puifqu'il peut feul. .. dijfiper votre doute... Mon efprit, a prefent, cherche une nme en>. &. Un cavalier... charmant... fpirituel... bienfait.. . Ce cavalier... c'eft moi... mais que lui fais - je dire ? Ouand je ferais charmant, moi, dois-je me 1 eenre? L'orgueil fut de tout tems le défaut d'Apollon... " CComme par refléxionf) . „ . , u C'eft Lucile qui parle... Oui je fuis charmant... bon. " (II écrit.) Ou'un autre en vairts travaux s'épuiffe, fe confume, La rime fans effort nait au bott de ma plume. " Tantöt pour la Marquife elle m'a mal fervi, ' Un mot me coütait plus que douze vers ia. Ouand on dit vrai, la rime eft lente dans fa courle, Mais lorfqu'il faut mentir, les vers coulent de fource. (Après avoir un peu reye.) Le tout eft de faifir 1'heureufe exprelfion, ta Mus fimple fouvent rend mieux la paffion...  44 LES DEUX NIECES, (Dans fon enthoufiafme ü fui ft La Fleur par le bras.) SCÈNE XI. la FLEUR, LE CHEVALIER. La Fleur, ™ , a b,leur, m luifaifant la révérence. Si Oh! je ne Ie fuis pas du tout, Monfieur i-e Chevalier, contimant. L'amour que je reffens.' ' ^m rouf (II appercoit La Fleur.) * . C'eft toi, La Fleur ? E a Fleur. r,,pntff.,ir . Moi même. * j . bs chevalier gaiement & en érrivrmt „ On m'a chargé du foin de mt» < ecnyarfo „ Et j'y réuffis bien. " d"e qu on m aime> L* E l e u r, D honneur ? Le Chevalier, i Mon ftiieeftp,ei„ Je gr4ce, ^ Quil foit aife, galant... oh je le crois de rede? Mais fai peine entre nous a le croire modefte Et qu, peut fe juger... Ja... de bien bonS fni 9 On eft tres indulgent ouand ou pSfedïfef f°1? oh> few, ^ fe^,r .^-^ d .la fkur_}  C O M É D I E. 45 Va .. Lucile faura ce que ceci veut dire, " Porte - lui eet écrit: elle n'a qu'a tranferire " Et m'en faire palTer copie... on peut, je croi, Ouand on eft a ma place être content de fox, lei de tous cötés 1'amour me favonie, • " Eti'en profiterai... Madame la Marquife, " D'une feinte froideur en vain vous vous parez, 7, VoTmïmez,-j'en fuis fur, & vous ^^^^^^^^^^nn^HWPHSSS S C E N E XII. La Fleur,'feul. Que diable veut - il dire ? & quel eft ce miftère, " N'importe, exécutons ce qu'il m'a dit de faire... " le crois, fur mon honneur, qu'il a des vifions, " Le pauvre homine, ü fe fait des declarations, " II en tient la... 1'amour, joint a la poeiie, Le conduiront ma foi tout droit a la folie. ACTE TROISIEME. SCÈNE PREMIÈRE. LA FLEUR', FINETÏ E. La Fleur, entrant k premier. O n ne peut voir Lucile; en vain de tous cötés... " . (J Finette qui a 1'air tres affaire.) Eh mais, oh vas - tu donc a pas précipités ? F i n f. t t e. Je vais chez un Notaire, adieu, le tems me -pretie.  Et par J'ordredeq^i? F L E ü »• Finette. Pour elle? E ü «• Finette. PourLuciJe orivaia^. A qui donc? A * L E y »• Cherche. F 1 " 2 T * La f l e u a. parle.' ^«ITTE. » ■Lu,clle,P°ur c™ maftre a déclaS £ „ A la Marquife méme elle en aft* *U' J5 Aveu qm n'a pas nlü mnl V aveu> m M* ^«EK&IS,™f.t? dois le croire.! „ Tout, dans lebiens'entend, eft mm w x „ Mais enfin quel fera le refultat ?*" F ine t t eÏ" „ Pour les conduire au port ne mp^ '„ . . L'amour „ La Marquife a préfent !?ng défour- „ Lutte avec fon coeur - r£»V^ I 1 an™ee  C O M £ D I E. 47 Te vais chez le Notaire. » J La. Fleur. Et moi, rendre a Lucile „ Cetécrit... jé la vois. " (Finette fort.) SCÈNE II, LUCILE, LA FLEUR. La Fleur. JVJo nsieur le Chevalfer Ma chargé de vous rendre en fecret ce papier, ' Madame. Lucile II eft exaft a tenir fa promefTe. Vovons ce qu'il écrit, la chofe m'intéreile. } (Elle Ut.) Voila. charmante Lucile, la réponfe m mm fort-eft qtta. chê- fi vous l'adoptez, daignez au plutót m'en envoyer une copie de votre main, £f jnettre par-la le comble d mon bonheur. - , >. (Apres avoir lu.) Oui, voila juftement les vers que je défire. ' ' i (A la Fleur.) Le Chevalier m'obhge, & vous pouvez lui dire, Oue j'approuve fes vérs, que je les-eopiera^ Ec qu'il peut être fur qite je les enverrau (La Fleur fort.) Cette épïtre a coup fur au Baron faura piaire... " Vousêtes, Chevalier, un charmant fecrétaire. " (Elle 'fort fans s'arrêter d la voix is I.; Marquife qui 1'appelU.)  48 LES DEUX NIECES, SCÈNE III, (Appellant.^ M> ^ « Lucile... Elle m'éviY» *vt„ • SCÈNE IV. flNETTTE, M MA*qoiS* La Marq_di5e. 5> V u o i ? déja de retour ? F i n e t t e. „ lei prés, & deux mots onftermlné „ II viendra dans une heure i affaire, • ;. La MijqDlSEi " Ah.' finette jamais jen'occupai fon cceur ' II fait pour ma Coufine éclater fon £J m Je " en faurais doucer. Tout Ie rf,> » 3 je prétens mefouftraire Z ^MS^aTS^^ h i-"cile au Chevalier unira fon deZ 9U£ 1 épi0me' „ Et 1'himen au Baron alTurera ma main >> J3™18 lf Chevalier ne connaftra Tempire " & fSF/t Ce.coeur fon mépriSéchire • " Ceft 3 t01 feule> a £oi> 9^ j'ai ditmon £i?t'.. El wette.  C O M É D I 0 Et ie ne dis jamais rien quü ne rame oire. „ Ut je. ne m a * Q. O i s b. „nyvademagloire. nettk> Et de votre bonheur. La M a * q o i * k- Ah I >' Finette. Nous en fortirons, Madame, avec honneur. Voici le Chevalier. „ voici LaM**Q"is1-.,„ le faurai me contraindre, Et ie fuis par lui-même inftruite a 1'art de femdre. » mJ r F i n e t t ï. „ ]e vous laiffe. SCÈNE V. LE CHEVALIER, LA MARQUISE. Le Chevalieb, d part. C'eft elle, & voici le moment TTobtenir d'elle enfin de parler franchement ; " nenuis affez long - tems fa raifon me maltraité, J Ffflf Prefqul autant le ^oeur d'une coquette. Tlcfalnt dem'aborder... Qu'avez-vousdonc, Monfieur * Vous pSez chagrin?.. • Vous avez Pair réveur... „ vous p.ii'"" a (avec un fourtre iromque.) L'obiet a qui tantót vous adreffiez hommage " A tilde votre efprit entendu le langage? " le n'en famais doïter, & ce n'eft point en vam " (^auprès de la Linotte a chanté le Serin.  P ZZUX NiECZS, (Apart.)1* C^EVLIER• m Eiie fait tout.., twtmSn^VT- de ^ » Faire des vers p0Ur iwTif 'i,pour l 'mPrmptu: „ Al'inftant, fan? erto^ ' *£s^^our]*Wf " | "me vous fert WhSgf Ie VÓEre ' M Eliemeraille 5 a & un ?eu honteux. » C'eft qu'aux don, de j^firir h: j'adn,ire» » Ce ton - Ia m'SSft * ' a* ^ y, Madame, ce Jangage. L * M A * Q r , s R 9, La vérité ie dicie. &- rien, „vous bïeife, * Vos vers, votre cördU^ f3 13 fois " L E C H E V i r " tOUt Choix. » Afon choix ? mais ffi,™ ■ L 1 c R- » Mon cfe^$|Sé!^^f^^ * Lam a r o n t ll£ 3 COmPrendre. » Mais jufqu'ici, > crois Wf m^gnement. » J'ai fait vbö èvis vSx Sf™ V°?re attente» » Mon hommaee mes \t y & L 1 * «. 0 3 mesio«*--.mes égards affidijs?  e O M Ê D 1 & P L& Marquise. UtH mot de la Marquife, at • „H.»Mn votre air dans cé moment, Madameu> .. Mais votie ton ..^onrea ^ ^ ironique-. . . , • at • ,™ltfflSmp Monfieur, raifonnezdonc dé graeft* » ^^SS^Ïch^moi ne feraient point « " De votre caufe il faut me féparer u6n CP^ Moi ie fuis confidente en cette affaire . cu " Ouand i'ofai vous ofFrir.... " ^ Li MARQ.oisej legeremenU . Des vers délicieus» . D'une verve amóüreufe enfans ingénieiix > , *' fSutais, j'approuvais, fatisfaite & tranquilW, " Tout ce qui votre coeur VouS dittoit... pour Lücilêv " LeChevalibr. Pnnr t ucile 9..» a ceci je rte m'attendais pas. 5'Ea mÏrq.üise,^ ie CBwafiW ff Mmnt avec ironiet 4i Elle eft jeune... charmante.., ** LE Chevalier, fe pquanU La Marquise, „ De ces tralts que Je tems,. LeChevALi Bli Le temsrien öe ka ehange* La m a r q. u i's i ^Etderiipntto^vAtiÈtt> Dé Tefprit? (tfiflffl* «fi D i  '* LES ÖEtTX-NlÊCES; • 3, Mon oncle pour LuS^r^,^^"^ ' » Pouvait recevoir maf i£ff£^ queIque deffein, „ Voila, n'eftTpafvra; Tre main; » f; Ie feu donc Zrll^éf^^ ^*9* * » Vous mfpira i'idée... & c'éS foï*f atttawc » Vous avez vu cela 5 fixmm. La Mahquxse, ayfff un faux air de bonté. » Mais vousaimiez, Monfieur £Tlé la rufe' • ■ » Et comme en vériteTon7**i^v?w.ex<:»*. » / ai devoir aufii vous fSvir 11%,ait nen> La Marqdise r„ r„„ Oh.' je fuis bonne amie 4 Un aveu fi ce^eS déT ^ » Comme vous vous tmm^ Wgémité mali^Le Chevaeiek, L* MiSonr.n ^ V°yez ma vanitéi * Vraiment, voufavelcruT * Ls CflEvuiÏR,>w^feto!_ » Vo* egards me femblaient,T. Pl"S d'UQe occurcncs  C O M t D i t. a Ta M a R o. o » s Regards de complaifance!... Saus prononeer un ™t ,-§« P»> „ Et vous »= dome, pas q»'on vous a, en.endu? JeMs^uL.^uI^.Kueie^sau. .,ft un boIUr f^d?PLre a\e fon 4»! " St Ludle répond a votre amour extreme, Quoi? férieufement Lucile a fait 1'aven?... ^,ft,1doi,t,MMon?,eur^^nne,otreame, " S-fmérto-vous pas qmon vous mme ? Ie dois «tre flatté que vous penfiej ainO.. . Vous êtes bien modefte. . " IE CHEVAtlER. L Oh oui! lamodeftie De tout tems, j'enconViens , ftt ma vertu chine. Oui, mon ardeur1'himen... L Et voui reftez tranquille ? D3  m " ^ mUX NIECES ' „ T^tdebon..cl.0yez voul/ E «• ti Mafs, .qu|, ■ K Q u i s e. '' Daignerez - vous anffi ,^ ^' 14 Moi ? ' u 8 « p i t E. ' Vous. L £ Chevaejer. ü/il-,a fvt a r Q_ v i s e m mérité.. .V£n?4« AV-E ' li ^.?rès du Comm"andeu? Y^T" aui°wd'h™, « A vos fpjas cénéreux- mL' d Pas vo»e anmn? U V^fSm^S^Sm ^andonne^' 44 Je.m'en charge fans douré Q, V- E (haut.) v & L 1 e r. u Ah.' que je fuis heureux [ A h i ^ ^0 » L'efpou- de réuffir me tranfporte d£" (« part.) ««porte d avance. ** /^'f?rouvai Jamais une telle fnnffi L.8 CheYALIEr , (LCIie louffrance. «Madame, hatez-vous dm f™* * ™j£ hA MA*%UISS>Jm'troubk a~ntP , , t • Om" "fmenfe a chaque mot * Je vais,,, • • ehez le CommandTw" La.marqürse . . li JyJtes -.lm que fa gjèce. \61 e *•  C O M É D I E. SS La Marquise, d'une voix alterêe, mais afbant Ah! répétez encore. Lé ChevaliRR. Dites - lfti que Lucile... eft 1'objet que, adore. „ uites i« H l ^ marqüise. (d part.) i^ut.) Vous partez? Ta M a r ou l s e. . . Oui, je vais Le Chevalier, ^ regafdaia^eima. Vous allez demander... pour moi... „ vous aus. m a r q u i s K. l, a m a. vt pour VOUSj Lucüc. Le Chevalier. „ En vérité? x- _ " La Marquise. D'honneur. , Le Chevalier , a patt. Je demeure immobile. La Marquise, d part. " ?? cÏevaliEr, ƒ. ïenaM^JurJbn patfagc &'3 Ll Chevalier, ^A*^ ap genoux. , Ciel' arrêtez... j'ofe vous fupplier. La Marquise, trf&éwm ■ Vous a mespieds! P^j*»* • ^ pmwwf b fflB Le Chevalier, rerenaat a o ironique. Pour vous remercier. La M a r q d i s e. ; Te fuis affez payée en vous rendant lervice. " j l e' Chevalie k. (teut.) . O'O „ Cmels tranfports... je me meurs...  *i LES NIECES, La Marquise, apart, en fortant. je fuis aufupplicei n| | | ^ (EUefort.) SCÈNE VI. Le Chevalier, „ Marions-nous." 'qu ?3Ï *tf P™--en bien, - Quoi qu'elle ait pyu me d?re 'öh ff/f ^ Ên fera rieö " Hais Je fouffre... elle en rit Vo J fuls a™éd'elle „ Ma douleur vous amufe?. '■'tahUraim°n tour cruelle „ Je faurai renoncer a ma félïciT? 5 par vanité, .j, .Lucile m aime aii™,. i g faut que notre Sn'fof eftbelle' ^eftfage „ fcoutez jufqu'au &^<£ e ouvragf" „ Et foyez malheureufe en fS ' votre Ccew, ,3 Bientót Ie renentir lfa™ malheur . » Vous 1'aurezTouiu fo?tPT.Ür JnUti,ei „ Je ferai fon époux.7. oui J J;0""enercherLucile: .„ Vous auffi... j'en fifiè fé^! 'i? ÏÏ?^' ^ ^ ^ ^ raais Je 1 epouferai. SCÈNE VII LE BARON, L E CHEVALIER. p LeBaron. ^hejalier, je te cherche, & mon ame Jenepuk C H ' T A * ' > * ^eviensexiger^ Ce  C O M É D I E. 5? Une affaire me prfe,& je n-aipasle tem.. Ne fois pas -M*»™™ KmS- Ma verve, jetejure, eft vraiment en fotuffrance.. Etteférvitaitmal.^ ^ B , , „ „. Ah1 céde a mon inftance, L'amour' l i Baron. l. u Oui. C'eft, ami, pour un objet charmant. , j M r,ir rnur de earder le filence, Sc" n'eft^^olS queuën fais confidenee. rnmme oom des raifons que tu ne peu* favorr, MonaimablemaitrelTe^.^ altei> Eh bien? L ft Baron. . Vient de m'ecnre E^duVur fèntlment on voit qu'ils font 1'ouvrage. tL Kt-Ale de réoondre a eet éent galant; i'eft ce quSe, hélas! mon embarras prefent: C»fje fX, pour'te fah^un aveu véntable,  . 58 LES DEOX NIECES L f ET* ]e le re&ns vour vous Je vL LZjan 'll ifTT* ™*' - Jejouffre d reg{TvoTr Ufel? htjens a votre aftpff- /„, * uujence, L E ü A R o N. Commeat? que vei».tu dire»  c o m ê m I e. %f LeChevalïek, riant toujours, Ces vers.,, Le BaR0N. Explique-toi, quel eft donc ce délire?] L e C h k v /* l i r r, riant aux éclats. Lucile dans ces lieux... tantót.. ï &fousfonnöra * M'a faitfaire pour toi ces vers-, moncher Baron. " L e Baron, r Tu t'es donné pour moi la peine.de produire.., Ces vers délicieux que je viens de te lire... En vérité, mon cher, rien n'eft plus öbligeant, „ Te ne t'aurais jamais foupeonne fi galant. LeChevalïek, Jaluant le Baron. Ah' je fuis trop heureux d'obtenir ton fuffrage. SCÈNE VIII. LE B ARP N, .LUCILE, LE C H E- L e Chevalier, en riant d Lucile. "Venez venez Madame,il faut vous rendre hommage, * Perfonne ne peut mettre aütant d'efprit que vous, 1 " Dans Part de s'épargner les fraix d'un billet doux. " L v c i l e , ecu Baron. Ouoi, c'eft au Chevalier que vous montrez ?... ' Le Chevalier, d Lucile. Je penle Oue nul n'a plus que moi droit a fa confidence. " Puifque fans le favoir j'ai fait des vers pour lui, " II m'en doit qn rcpönfe, & je les fais aufii. ' , Lt> c i le) au Baron. „ Votre indifcrétion nous a perdus. Le Chevalier, d Lucile. Peut- êtrö Devriezr vous tous deux un peu mieux me connaitre ?' J-'aurais dfl des long-tems jouir de la douceur " D'ètre le confident de votre heureufe ardeur.  *> USS DEUX ÏTIKCES, >* Et mon oncle prétend qUe i'en tn r * i veut ce foir... jugez9 fii h p°Uif ^n aut^- scène ix, & derniere. £>eur, lVciileé,ll2ec?mmaV. la fleur fiaron, s» ^ n les rencontre enfin ïP • Vousftue>afcru^ *™ Ie cïufft , 'Et voilAonc coZen^UrS ép"iS de ]a M«S „ Juffifiez - vous T£ r^nUS ?°hez Votre Je ? ' * „ Vous faites?pour trónmeW?2'"0"8 un W? » Des versé Ia ffioSfe P* ? b Com' & Ja ville » c'efifortbien 9 3 & Ia™>ur a Lucile; * Mais, Monfieur.. Le Commakdeur, d Lucile. « TQuime trompiez auffi d'un^«k'aiW^ &V0Us* ï k3 V°lla d0nc cette indfffé en e * n ** Dont vous vantiez tamAtT r ■ ■ llbre * Jous me jouie? don?"to°u * '•  C O M Ê Ö I & * Lucile, ovec ejfTO'- EhHvïonfieur, n'eft-il f^f™&^ " Le Commandeur, fort T^ AclS Mais, fi je m'y connms, ce heft pas de la joie Ou'ilsfont éclater-lL " ^ Lucile, a/on Ofie». Revoquez un arret. L e C h e v a l i e u. Nc nous puniffez pas è oe point, s'il vous plaft. s *> rNC [ u Commande u r. Unarrêt?...Vouspunir Expnqu^donc.manièce ... » Un ane L A M * r q o i s e, «« Chevalier nc rv oue vous m'avez dit de 1'ardeur qui vous prefle Z PoTLuS:Monfieur... icirnême enceslieux... " Le Chevalier. Ce que difait ma bouche était-il dans mes yeux? " On^S^iW, onmefaitviolence, ;;Dépité,jerépond,..moirBf y Rien de ce qu'il penle.., Le ChSvalier. Te réponds ce qu'on veut... C'eft être complaifant. La M*RQ.uisb. t?, ««m auffi Lucile, eft-ce complaifamment - bï Lucile, ingénuement. Cet aveu paraiflait felon votre défir... " Et je 1'ai hazardé... pour vous faire plaifir. " Le Commandeur. II eft neuf celuUli! Quoi cet amour fi tendre ?.. » 1 I e C h e v a l i e r, vivement a Lucile. Oh' voïs ne m'aimez pas, faites-le bien entendre.  * les mmm®t$st ^ Co m m a ^° fül'aet0Wnioncceur •> Mus qui donc aime -1-eJIe? U R> " ' ' Lp r> - - . LË Ch£valiek, f Ofivement d fyEzZ % \ V 8 * *> Vpfis-aimez fcïWfc* Le fair J^mM720 lé chefvoa,l/er' <ö r )Fm bien. ^ £ c 0 lvf « a N o E u r. P 33 5 L | C 'i l EC°mW? » Cohfirmez mon bonheur iW^I^^*^ _ La M a it « r, plus w Ah Finette] A K °- u 1 s e. F i n e t t ei « jVdit... cTque hnS? ? *■* 8 je vous aime • « Vous am-e2 eu Je fnu[ & g  C O M Ê Ö I Ei és Le Comman i) e ü ;t, S Vous me trompiez auffi Madame la Marquife l " Le Chevalier, au Cmnüwktit Oue votre appui, Monfieur, ici me' favorif^ • ü << ' L e C o m -m a ' n d e u ft. " h£ Chev'alibr, toujours aux genoux de la Mo/rquife. ' ' 1. i Pai- pkié... par générofité... „ Avouez que Finette a dit la vérité... Lucile, d'un air fupphant. ~ „ Ma Coufine.. -^ ^^^ fuf fe miée m. Madame... . , LeChevalier, /«gwwit ^ ' d «w W- Allons. Le Commandeur, épiant les mouvement de la Marquife. Elle foupire, Le Chevalier, toujours a genoux, mais fe retour* nant vivement vers le Commandeur. „ C'eft oui, c'eft oui, Monfieur, que ce foupir veut dire. " (dia Marquife.) ., . . '.. M'en défavouerez-vous ?... heim ? n'ai-je pas raifon/ "La Marquise, fe retournant de fon cóte d'un air riant, & lui tendant la main. On ne m'en croirait pas fi je vous difais, non. "Le Chevalier, fe relevant fcf baijant la mam de la Marquife.. . Ah vous comblez mes voeux! Amant toujours fidelle " Je veux que les maris me prennent pour modèle. ' L e Commandeur. Ils en ont bien befoin. Soyez unis demain, " Telle eft ma volonté... qu'on m'obéiffe enfin. " Cd Lucile) . , Et vous, la belle enfant, vous quin'annezperlonne, Qui le difiez du moins.... ■ ' . " ^ (7/ l'umt au Baron.) Voici qui je vous donne...  54 LES DEUX NIECES, COMÉDIE.' QIl prend la Marquife 6? Lucile. par la main 6f les ramenant fur le devant. du Thédtre, il leur dit.) 9t Mefdames, convenez que c'eft, en vérité, fl, Un grand effbrt pour vous que la fincérité. Le Chevalier, au Commandeur. }i Ne grondons plus. Le Üaron, tranfporté de joie. Lucile! ah Monfieur.' quelle "ivrefie l Le Chevalier. Marquife, difputons avec eux de tendrefie... gaiement a Lucile. Quand vous voudrez, Lucile-, écrire un billet doux, f> Mon Apollon difcret fe recommande a vous. FIN. :