01 1994 9253 UB AMSTERDAM   TOM JOlES? A LONDREs; c o m e d i e. EN CINQ ACTES, EN VERS, TIRéE DU ROMAN DE FIELDING, Reprefentée \ p0Ur la première fois , au Théatre Fran. pis, d Amfterdam, k 7 Juin 1784. P A R M9 DESFORGES ^ AMSTERDAM, Ctez GESAR NO'ÉL GUERIN, Ltaire. MPCCtxxXJV.  PERSONNAGES. Milord Fellamar. M. De Beaumenll. M. Alworthï. M. Corbin. M. We steun. M. Fleurimont. Tom Jon es. M. Montrofe, B l i f r l. M. Solignj. Le Do&eur Square. M. Berger. Partuidge. M. Plante. Un Officier. (Uniforme de Mar ine.') M. Grecour. Ün Geolier. {Coflume connu,') M, Majeur. Lady Bel las ton. Mlle. De Beaumont, Madame Western. Mlle. P/ante. Miss S o p h i e. Mlle. Montrofe. Madame Miller. Mlle, Dalainval, Bbtti. Suivante Anglo'ife. Mlle. Georges. \ Perfonnages muets , coftume de har Frank. ƒ état. La Scène efl a Lotidres , tantót chez Madame Miller-, tantót chez Laai Bellafion , tantót dans la prifon de Newgate. Nota. Les endroits gulllèmettèi ont itè fupprimés a la tepréfentation.  PHÉFACE X-iE .Roman Anglois de Fielding, qui m'a fourui mon fujet, eft entre les mains de tout le monde. Le Publicq voudra bien confuker 1'Ouvrage même , ou fon eftimable imitation, par M. de la Place , s'il defire connoltre & ce que j at emprunté , & ce que j'ai ofé mêler a la fource oü j'aimois a puifer. J'ai rétabli en partie, a 1'impreffion, leLatin,qui avoit excité de violens murmures a \a première Répréfentation. Amener Partridge fur la Scène , fans lui faire parler cette Langue qu'il adoroit, c'étoit faire le pourtrait d'un autre , & non le fien. II 1'adrefTe a une femme, tant mieux. S'il paribit Latin k quelqu'un qui 1'entendit, rien de fifimple. Doncplus de ridicule: donc plus de comique. J'a i refTufcité auffij Madame Weflern, demi Perfonnage indifpenfable. Au premier Afte elle alleoit le caraclère de fon frère: au troifième, elle feule peut décemment tirer Sophie de la prifon domeftique , oü fon père vient de 1'enfermer; d'ailleurs , fans embarraffer la Scène , elle forme contraire par fa gravité , avec rimpatiente pétulance de M. Weftern , &j'aï cru pouvoir lui conferver le peu d'exilïence néceffaire qu' elle a dans la Pièce,  Je n'ai plus qu'a parler de 1'indulgence extréme du Public, & du zèle comme des taleiis de tousceuxqui out para dans mon Ouvrage. Si je ne puis peindre ma reconnoiflance par des mots , il ne m*eft pas défendu de la prouver par des efforts; &jefais decceur, au Public qui m'a cncourragé , & aux Acleurs qui ïn'ont embelli, le ferment folemnel de touttenterpour me*riter davantage & la bienveillance glorieufedel'un, cc i'utile aniitié dés a'utrès.  TOM J0 1E.S, A LONDRES, C 0 M E D I E. ACTE I. SCÈNE PREMIÈRE. Le Théatre reprèfente le Sallon commun de la Maifiti de Madame Miller. Madame MILLER, PARTRIDGE. "TC* ^ Madame Miller. JWn vérité, Monfieur, votre récit m'étonne! Quoi, Monfieur Alworthy père de Monfieur Jone! Part r i d g e. Oui, Madame Miller, & le fait eft trés • für. Madame Miller, d part. Après ce que j'ai vü, je le crois trés - obfcur, Haut. Quoiqu'ilen foit, Monfieur, leurs a'mes fe reflemblent; On voit bien rarernent les vertus qu'ils raflemblent.. Tous deux ils ont cté mes dignes bienfaiteurs, Mes amis généreux, mes zélés protecteurs. Mon époux en mourant me laifla pauvre & mère; Monfieur Alworthy vint, foulagea ma mifère, Meubla cette maifon, m'en laifla le produit, A charge feulement d'y trouver un réduit, Quand des cas imprévus 1'amèneroient en VilJe. A tous égards , enfin, pour me rendre tranauillej A II  n : • kC » ^ | j - II prït auprès de lui mem frère Ie Docleur', Et du jeune Blifil en fit le Précepteur. L'aut^e h peins arrivé me cenferve ma filje, Et devient Ie fauveur de tonte ma familie». Refpedtables Mortels, bons & fenfibks ceeurs, Le_£iel a vos yertus doit toutes fes faveurs, Partri dok. Oui, Madame Miller, moncoeur fe joint au vötres Que le Ciel de fes biens les comble 1'un & 1'ainre* Per Jovem! cependant tous les deux m'ont perdu. Madame Miller. Eh! Comment donc, Monfieur? PiA r t r i d g e. Paf un mal. entendu. Madame M i l l e r, Sans indifcréu'qn, .peut-on fivoir? — Partridge. ,, Madame, m u" ne court aucun rifqne a vous oiivrir fon time: 3, Infandum Regina jubes renóvdrè dolorem. „ Que ce vers eil fublime , & conjme il vfent adremj" Madame Miller. Achevez. Par t ü i d k e. Voicibien. vingt-quatreansquele Diable, löüjours traitre,& pour moi tcujours impitoyabie, öavifa de porter un poupon fort genti, Au beau milieu du lit de Monfieur Alworthy, Comme on n'a jamais pü découvrir le myfl^ère,, Monfieur Alworthy même, ou Ie Diable, efl: fon pèrej Maïs Jone étoit fi beau, que de très-bonne-foj L on crut qu'il n'avoit pas d'autre père que moi. Grand faruic dans le canron.;chacun crieaufcandale: Des Pmdes co'otre moi la fainte humeur s'exhale; On dit que j'ai commis Ie plus grand des forfaits, Et Monfieur Alworthy mé reprend fes bienfaits. Le bien vient Iemement, hélas! & le mal vole! „, .. „ Madame Miller, Hé bign ?  C 3 ) PaRTRIDOK» Dans èé trms É j'étois Maltre d'Ecolé* je vis mes E'cóiier's défl-irer rour- 3-tour; J'en perdois quelquefols tro:'« ou quacre en un jour: Je mé t'rouvai bienrót pre'que fhil dans ma Claffé, Et c'étoit a me» f-accs que Vexpliquois Horaee. Enfin, tout cMparut; &je'fus, D'eti merci, Dans Ia néceflïté de difparoï're acfii. Defv:is Jors, Ie rafoir aidé de la la-ncette, M'apportant eiiaquë jour une maigre recette, Pe-.fo ant quelque bras, raclatit quelque menton, 1'ai végétê vingt ans dans la ville d'üpton. Mon écoile y cohd-uit nótre aiinable jeune- homme, Qui lelremeiit chargé d'une légère fomme» Et chaffédu Chateau de Monfieur Alworthy, DanslaFlotte Royale alloit prendre parti. Madame Miller. Je né vois pas encore une preuve légère Que Monfieur Alworthy , de Jones, foit le pèrer» Partridge. Comment donc! fur un autre avec dextérité, Détourner le foup^on de la paternité ! — Madame M i L t er. Lui ! dont T&m efi intègre & fenfible a 1'éxtrêmé» Punir un innocent de fa~faute a lui-même; Ci'eft uri affreus foüp'con que fa' vertu détruit; Et fur ce pöin't , Monlieut, je vous crcismalinftruk. D'ailleurs chdfreï fon fils même ail'excèscoupabIe, Un tel père jamais n'en eüt été capable. Partridge. VOüs-ne favez donc pas qu'un malheureux amour... A/ai ■ même. Chut, paix. Madame Miller. Vous vous taifez. Ah! parlezfans détour 5 je n'abufe jamaiYdb ce qubn rrle confie. Partridge. Je puis donc, en ce cas, vous parler de Sophie4 Fille de Sir Weftern, vieux & riche Seigneur, OraiKJennemi d©sLords,grand buveur,grandChafleur A 3 Qui,  C 4 ) Qui, préférant feschiens a toute fa familie, IN'ayoic rien après eux de plus cher que fa fille. Tom, grand Cb.3neur lui - même, & con vive agu'ern Fut bientöt du papa le Compagnon cbéri. 3 Bientót Sophie & Tom parvinrent a s'entendre • Si 1'un aimoit beaucoup, 1'autre étoit alTez tendreEnfin, tout alloit bien ... quand notre vieux Chafleur' Un beau matin chez lui vit arriver fa foeur, * Qui venoit,tous les ans, dans ce Ch^teaugothique Enterrer, areg.ret, fon efprit politique. ' Bientót elle crut voir, d'un coup d'ceil très-fubtil Que fa nièce en fecret aimoit Monfieur Blifil: ' En la cbofe a tel point lui paroït décidée, Qu'elle en parle a fon frère; il approuve 1'idée Trouve, a tous les égards, eet Hymen afforti,' Et s'en va tout courant chez Monfieur Alworcbv II propofe, conclut, revient dans fa familie, Surprend mon pauvre Maitre aux genoux de fa fille» Le chafle; & retournant chez l'oncle de'Blifil * Le force a condamner Monfieur Jone a I'exil. Le jeune infortuné pleure, & part fans répondre. Pour fuir un trifte hymen,Sophie accourt a Londre Je rencontre en chemin notre Amant toutenpleurs' Je.m'attache a fon fort; il m'apprend fes malheurs.' Nous arrivons chez vous, nous cherchons notre belle; Et, depuis quinze jours, pas la moindre nouvelle.* Mais, metus; car je viens de trahir mon devoir • Si mon Maïtre jamais venoit i le favoir * Je crains tout. Madame Miller. • - • „. Je ne dis rien ^ ce qu'il faut dire. Maïs voici Monfieur Jone Adieu, je me retire. Partridge. Je vous fuis. Me trompé je II a Pair égaré. Tom Jones en\entrmt apperpoit Partridge, & lui fait figne de fi retirer. SCE  t s ; SCÈNE II. BTO M J O NES, feu/. e cette scène encor tout mon cceureftferré.— Je la retrouve enfin ma divine Sophie: Cet adorable objet qui m'attache a la vie, Le Ciel me 1'a rendu; —mais, hélasien quels lieux! Chez ceile qui vouloit la foufiraire a mes yeux, Chez Ladi BeHafton, qui, riche & libérale, S'annoncé mon amie, & n'eft que fa rivale. — Ta rivale, Sophie! — Ah! tu n'en peux avoir. — T'aimer eft mon deftin , ma gloire & mon devoir. D'être foible un inftant, je ne fus point lemaitre; Mais inconftant,ingrat,ton Amant nepeut 1'être.— Laches diltinclions, prétextes odieux, Jamais vous ne pourrez m'excufer a mes yeux. — Caeur vil, tu fais tromper 1'innocence qui t'aime J Mais ne te flatte pas de tromper toi-même. SCÈNE III. TOM JONES, Madame MILLER, . Madame Miller. jij n inconnu, Monfieur, m'a remis a 1'inftant Ce billet, qui pour vous, dit-il, eft important. - Lom Jone s. Quoi! Madame Miller, vous avez pris la peine,-— Madame Mille r. Prés de vous, c?eft coujours le ;-èle qui m'amène. (' Madame Miller fe retire au fond du Thédtre, pour laiffer a Jones la liberté de Ure fa lettre. Elle s'occupe. ■ a ranger mielfjues meiéles.) ~. . TomJonbs, après avoir lts. Dieu! A 3 Ma-  t- > ■* ( 6 ) — Madame Miller,,* pm. Commeileftému.C#«tfO Peut-êcre eet écrit « Monfieur, cauie le kömè èfc je vois votre efprit." _. TomJojses. Cetécnt? non, Madune. Madame M i tufi. Exculez, Monfieur, Torj£? Mon mdifcre-ion fans d-jute vw é-mne- ' Mais mon cceur prend k v.ïus ut iruérêt fi' v'f Que VAttó me ftréz grace en faveur d'u mcr'f.' A mon zeie. a mon age, a n:on expérience," Vous pouvez-aoe&rdef un pen ÓKeöflHSi ce • Je la demand'e au 0§i& ju «-nfible Aiwortv', •' Au nom de MnTV\elterrj. — • ■ f T o m j o k e s ? £ paKm tt^m' , Je fuis ariéan ti. Alworthy,-Miff Wefterï);. queis font ces noms , Madame Miller. Ves noms bier^précieux & bien cners k vofe óme. T ,t 'I o m J o n e s. U maiheureux Partridge a trshi mon fecret, —II en fera puni. — ' Madame Miller. n , . J'en mourrais de regret. — Four le trahir, hé.'as-j ilaime trop fan -mafte: C elt moi qui i'aiféduit, brülant de rnieux connoitre i-eltimaole jeune homme & 1'ami généreux, Qui dans fi peu de jours fis ici tam d'heureux'. D . ,., T o m j o n e s. i-uis qu il vous elt connu, mon defiin déplorable, O Madame Miller J plafenez un' miféraW& ' ^oniojez-le ce cceur par Ia douleur meurtri, tfntê' par le remord?, par la Konte fl'étri: AMffi^bien,. j'ai befoin d'un arm' fase & tendVe, Au fein duquel, hélas!' je ouifie le répaadre. . Madame Miller. ti U n. ie 1'appui de ce cceur abattu-; a v r-ble' lmPrudenï» mais né pour iavertu. 1 elPoir du bonheur je- rouvrirai votre ame. Tom  ( 7 J Tom Jon % s. Du bonheur!- Ecoutez, & jugez moi, Madame.— Banni du Sommede:, farrive en ceféjour, Et je cherche en tout lieu 1'objet de mon amour. Un foir j'étois au ba!; — au milieu du tumuite * J'obferve chaque femme; avec foin je confuite* La taille.., la démarche, enfin tous les appas Que le mafque jsloux ne me dérobok pas, Et je dis aflez ö'aug „ Ce n'eft point Ik Sophie. " Une Dame ra'entend, m'aborde & me confie Qu'elle peut m'épargner bien des foins fuperflus. Je m'actachê a fes pas, je ne la" quitte plus; Et de nous retirer mes effbrts batant lfreure, Je 1'accompagne enfin jufques dans fa demeure Oü je vois que je fuis chez Lad> Bellaflon: ? Je pariede Sophie; — a peine écoute-t'on • J'infifte;- & j appercois, non fans untrouble extréme Que Miladi prétend m'occuper d'elle-même: ' Ét par -mille bienfaits (que j'ofe recevoir) De la reconnahTance on me fait un devoir. Je cédois a mon fort, - lors qu'aujourd'hui, Madame J'ai re vu Sophie; ti cü! - chez cette même femme' C'eft-la qu'elle a trouvé fon amant criminel: Cependant je commaade a mon trouble mortel, Et trop peu généreux pour m'avouer coupable, Je la trompe a i'infrant oü fa bouche ador-able De tous mes torts pafiés me promettoit 1'oublir Voilé jufqu'1 quei point je me fuis avili! Menfongë, lacheté, perfidie, inconftance, Ce font-la mes vertus, mes droits k 1'indtilgence: Je fuis un homme faux, fans ame, fans honneur-* Et vous youlez encor que je croie au brinhenri ? Non; — je fens le remords qui ronge fa viftime'. — Je me débats envain dans le fond de 1'abime; — j'ai bleffé la vertu, j'ai profané 1'amour: — Qui les trahit tous deux efl indigne du jour. Madame M 1 l l k r. Je vous trouve en ceci (je 1'avouerai fans ftindre) Un peublamable au fond,mais cent fois plus k plamdre. j Pour  ( 3 ) Pour finir votre peine, il faut un coup d'éclat: Rompez avec Ladi, —— Tom j o n e s. Jufte ciel! être ingrat! Après tant de bienfaits! — La chofe eft impoffible. Madame Miller. Et fi je vous indique un moyen infaillible, Très-innocent fus tout, qui 1'oblige, en ce jour, A rompre la première avec vous, fans retour? Tom J o n e s , lui dannant la lettre. Tenez. Li fez, Madame? Madame Miller, Elle Ut. Comme il ne faut pas être bien habile, Mon„ fieur, pour deviner 1'énigme de votre rencontre „ avec pa parente, je devrois par délicatefle & par „ bienféance ne plus vous revoir. Mais, aveugle „ que je fuis, je cherche encore a me perfuader „ que vous pouvez être innocent; je vous attends „ demain matin k neuf heures précifes; — je n'y ferai que pour vous.*' Tom J o n e s. Eh! bienquelleapparence De rompre un nceud fatal! Madame Miller. En voici 1'aflurance. Tom j o n e s. Ce billet? Madame Mille». Oui, Monfieur, il vous prefcrit Ie ton Dont vous devez répondre k Ladi Bellafton. Puifqu'a la bienféance elle a Pair de prétendre II faut lui propofer. — Quel bruic viens-je d'entendre ? SCE.  ( 9 ) SCÈNE IV. TOM JON ES, Madame MILLER PARTRIDGE. VPartridge*. ite & vfte, Madame, on attend après vous ®lefyu . „ (pour nous'. „ Monfieur, grande nouvelle!-Ah! quel bonheur ,, Gaudia poft luiius, „Tom J o n e s. „ Pédant infupportable! ,,, Veux tu laiiler enfin ton latin déteftable Et m'apprendre — P.a r t u i d o e. ,, Oui, Monfieur, je 1'ai vu de mes yeux,- „ n -loMjoNEs. Qui? ,-, r Partridge Monfieur Alworthy qui defcend dans ces lieux, Avec Monfieur Weirern, la Sceur la politique, Chevaux & poftillons.-C'eft un fait authentique: On vous donne Sophie, il n'eft rien de plus clair. Grand dieui quel coup defoudre! óMadame Miller, Croirai-je? ' Madame Milder, qui rentre. Heft trop vrai.-Pourcomble d'infortune, Ps vont entrenci; c'eft la falie commune, Lt dans eet endroit feni, je puis les recevoir. Tom •»., * Partridge, accourtmt. iviaaame, on vous attend. —t~ (d ffoms.) _ Je 1'ai vu de mes yei*c. Qui? ToM j0SES' B  ( io } Tom Jones} aux abots. Madame, fauvez moi. — Madame Miller. , Mais, il faut le pouvoir. — Ne perdons pas la tête- Attendez,- j'ima.»ine — Tenez, vous trouverez, dans la chambre yoifiaV Un petit efcalier qui rend au grand dégré ' Derrière un des lambris. — " 3 Tom Jones. , ,.Ah! ïefuis Pénétré? Madame Mille r. Attendez-moi chez vous. - Les voici, - partez vïte. Tom Jones & Partridge fortent, SCÈNE V. M. ALWORTHY, M. WESTERN, Mada me WESTERN, BLIFIL, SQUARE Madame MILLER, ^ AM. Western. h! parbleu I pour le coup, nous la tenons au gf te Me ne mettra plus notre meute en défaut * Et h maligne béte eft prife, - ou peu s'en faut. M. Alworthy. J'amène ici, Madame, un peu de compagnie. Madame Miller. De vous revoir, Monfieur, ma joie eft infinie. M. Alworthy. Je n'ai pas m le temps de vous faire avertir, Car dans !e moment même, ii a fallu partir : Le nombre en eet inftant peut-être vous étonne: louvez vous nous loger, fans déranger perfonne? „ . _. , Madame Miller. uui, Monfieur, Ia maifon peut tous vous recevoirEt les appartemens, — fouhaitez-vous les voir? M. Al-  Mo A t w O r t II Ys Volöntiers. Ils fortent tous, exceptê M. & Madame Weftern* SCÈNE VI. M. WESTERN, Madame WESTERN^ VM. Western. ons, ma fceur, vous nousreftez, j'efpere. Madame Western. Vous favez bien que non : je vous 1'ai dit, mon frère j Quand des cas importans m'amènent a la Cour, C'eft chez Ladi Rutland que je fais mon féjour. M. Western. Que diable! il falloit donc vous y faire defcendre. Madame Western. Avant tout, en ce lieu, j'ai cru devoir me rendre, M. Western. Pöurqüoi faire ? Madame Western. Ah! pourquoi ? pour bien vous rappelcr Les confeils importans qui devoient vous régler. Soogez qu'il faut ici de la délicateffe. M. Western. Bien fenfible, ma fceur, a votre politeffe: Vos confeils font fort beaux; mais il ne falloit pas, P'jiir me les répéter, vous déranger d'un pas. Vous verrez — Dès ce foir j'irois chercher la belle} Mais ileftunpeu tard.— Demain, je réponds d'elle. Madame Western. Quoi, demain? M. Western. Oui, demain. Madame Western. Comment 1'entendèz-voüs ^ M. Western. Demain, dès le matin, je frappe les grands coups; B 2 Ma»  r^ri^^^^^ Madame Western. La voila donc, Monfieur, la belle policique üue votre rare efprit compte mettre en pratique Maïs a-tor, jamais vü négociation 4 S entamer brufquement par une irruption? M. Western. Je voudrois bien favoir ce que, dans notre affaire Négociation & tout cela vient faire. 1 ham il donc comme vous, pendant plus de trenteans a lire la gazette avoir perdu fon remps, ' 1 our deviner comment un père de familie JJans I'endroit indiquë doit reprendre fa fille? Quand mon impertinente a quitte le canton, N a t-elle pas été chez Lady Bellafton ? Lobligeante Lady m'aflure dans fa lettre, Qu'elie eft, quand je voudrai, prêteè me la remettre: Or, je veux que ce fo:t pas plus tard que demain. , On! je ne lache pas ce que j'ai dans la main. Madame W e s i e r n. Si Monfieur vouloit bien, quand on dais-nel'mftruire, • Etre affez complaifant pour fe laiffcr conduire Je lui dirois : Monfieur, demain, vers le midi Envoyez préfenter vos refpects k Lady, Demander, pour la voir, 1'heure la plus commode: C elt le ton de la Cour, 1'étiquette, la mode, Le decorum admis chez les gens comme il faut Chez qui, mon cher Monfieur ,1'on n'entre point d'as. at u- ¥ W- E S.T E K *• Cfaut. U elt fort\en dit;-mais moi,qui fuis,è vous entendre, Des gens qu'il ne faut pas; je ne veux point atteindre: .fe-n dépit de la mode & du ton de la Cour, J'irai chercher ma fiile k la pointe du jour. Je m'embarraffe peu qu'on blême ou qu'on approuve. iMoijjereprens mon bien , par-tout oü je le trouve. Madame Western. „, _ lei les Acleurs précédent rentrent. i^elt votre dermer moe, Monfieur? M. Western. Abfolument. Ma.  - ras ) Madame Western. En ce cas. je fuis neutre imperturbablemènt. Adieu, Meffieurs.-Adieu, très-fage &très-cherfrèrei M. Western. (chére. De tour, mon cceur; adieu, fceur crès-digne & très- Ellefort. SCÈNE VIL M. ALWORTHY, M. WESTERN* BLI. FIL, SQUARE, Madame MILLER. •sjVT M. Western, d Blifi!. JkH e crains rien, mon garcon, tu I'auras dès demaïa; Je ne m'arrête pas en aufli beau chemin: Avec fon decorum nous perdrions la piflre: Et fi ia belle encor tient têce, & nous réfifte, Sans pitié je 1'enferme entre quatre bons mursr C'eftdequoi,mes amis, vous nous donnezfans doute De bon vin,vins Francois, Bordeaux, coüce qui coüte. Madame Miller. Oui, Monfieur, M. Western. C'eft parler. (d Blifil.) Viens-tu? È l 1 f 1 l. L'efpoir flatteut D'un hymen prëcieux. — M. Western. (aBlifil.) Grandbenêt. (dSquare.)- Toi,Docleuf; Tu viendias; cr,r 1'amour, a ce que je puis croire, Te laiffe, ainfi que moi, bien manger & bien boires Pour le grave Alworthy, je ne Ie preffe pas; C'eft un grand Philofophe; il ne fait qu'un repas; II ne foupe jamais, & ce feroit un crime Que de lui propovbr d'altérer fon légime. M - Alworthy, fouriatti. Je vous fuis. I» 3 M.  C 14 ( 14 } 'm. W ester n; . , Tout de bon,vous vous Iaiflez fiécliir Tanttmeux.Ca Square.) Allom — Madame Miller. **■ fe-« a!!ez vous rafraïchir. M. Wejlern, Square Madame Miller fortent. SCÈNE VUL M. ALWORTHY, BLIFIL. EM. Alworthy. h bien.' pour MiffSophie avois-r'elieu de craindres •Vous voyez quedéja I'on fonge è'la contraindre: Qu en penfez-vous, Blifil? B l i f i l, _ . . Me préferve le Ciel De vouloir être heureux par ce moven cruel • Jè croirois Miff Wellefn déjè trop offenfée" Si j'en avoiscon^u feulement la penfée. D'ailleurs, je fens qu'il faut renoncer a fon cceur: Ce Joöes, de fa fuite, audacieux auteur, Ce méprifable Jone a tel point 1'a féduite! M. Alworthy. Pourquoi chercher en lui la caufe de fa fuite? Elle craignit, Monfieur, de vous voir fon Epoux Et fans foDger ajone, elle n'a fui que vous. ' Blifil. Quoiqu'il en foit, Lady ne paroit pas tranquille Depuis qu'un certain dróle a trouvé fon afyle. C'eft Tom Jone, a coup für,- &, capable de cout, D'enlever MilïSopbie il peut venir k bout. Ah! pour votre repos, il valoit mieux peut-être L'exiler k jamais des lièux qui 1'ont vu nafrre. M. Alworthy. Non, - trop loin avec lui j'ai pouffé la rigueur. L'indulgence encourage, & ramène le cceur. Trop de févérité Ie flétric & 1'accable. Les  («5 3 Les loix le puniront s'il fe reed plus coupable, Toujours fur les méchans 1'ceil du Ciel eft ouvert, Blifil, & tot ou tard le crime eft découvert. On nous attend. Rentrons. // fort. Blifil, feu\. Ennemi que j'abhorrej Mon Onclc, jele vois, te plaint & t'aime encore. Quelque pare que tu fois, quel que foit le danger, Je veux te découvrir, te perdre, & me venger. Fin do premier Acte. ACTE II, SCÈNE PREMIÈRE, Le Thèdtre reprèfente le Cabinet de Lady Bellafton. LADI BELL ASTON, feuk dfon Bureau, affife, examinant & lifant des papiers. "f\T ^ ' Ellefonne: Betti paroit. epèrdons pas de temps. — Ah!.. Betti,j'imagine Qu'il doit être a préfent grand jour chez ma coufine» Si fans fe déranger elle pouvoit venir, Dites lui qu'un inftant je veux 1'entretenir. Betti fort. Envoyez George & Franck.... J'aime ma lettre b. Jonè, George & Franck paroiffent. A George, lui donnant une lettre. George, au Lord Feilamar.... è lui- même en perfonne; George fort. (d'hier , Etpromptement,.., Toi, Franck au même endroit Hótel de Sommerfet, chez Madame Miller. Franck fort. C'eft donc lui qui gaiment, dacs cette rare épftre, De  De Madame Tom Jone ofe m'offrir Ie tïtre Le traic eft impudenc... mais très-ingénieux. Son adorable, hier, reparoit a fes yeux- "* Plus épris que jamais de la Provinciale, 11 veur honnêtement réformer fa rivale; Et pour ne mettre pss Ie tort de fon cócé, II propoie un hymen qui fera rejeté. Trés fubtil Monfieur Jone, oh! je vous congédie, IJien iür... mais, a vos frais, j'aurai la comédie; Vous n avez pas connu, pauvre petit efprit, La force du billet que vous m'avez écrit, Ce qu'en neut faire ..On vienr... C'elt fa Provinciale: Ah! ma name pour elle elt auffi cordiale, Que mon mépris pour lui. SCÈNE II. LADI BELL ASTON, MISS SOPHIELadi Bellaston, %T Quel teint frais &vermeil! Vous avezcertenuit joui d'un doux fommeil; Car, li celafe peut, vous êtes plus jolie. Sophie. Madame.... Ladi Bf. llaston. . . Etmoi,d'honneur,jecroisque!afolie Avoit fur mon efprit jeté fon dévolu. J'ai penfé, j'ai rêvé tour ce qu'eile a voulu. Enfin, n'ai je pas cru , (vovez oii va Ia tére) £ ai je pas foupconné que ce jeune homme honnéte Qui vmt, hier au foir, remettre entre vos mains Ce porte feuille heureux, trouvé par les chemins , fctoit précifement Ie trés cher A4onfieur Jone. tv* r t . s°phie. Monfieur Jone! La.  f 17 ; Ladi Bellaston. Lui-même.... Sophie, Cowiant, avec contrainte. Ah! 1'idée eft fort bonne. Ladi Bellaston. Je rêvois ..mais au refte il m'a paru fort bien; De 1'efprit naturel... de beaux traits.... du maintien.... L'air commun cependant.... Sophie, avec une vivacltè mvolontaire. Monfieur Jone, Madame? Ladi Bellaston. tinae Point du tout... le jeune homme,.. Ah .'la paix de vocre Neut pas été, je crois, dans un bien grand danger, Si Tom n'eüt reffemblé qu'a ce jeune étranger. Mais au fait... J'ai befoin d'un bon confeil, machère, Et notre amitié veut que vous foyez fincère. II s'agic d'un mari; calmez-vous...- C'eft pour moi ; Un jeune homme è mes pieds met fon cceur & fa foi; Vous ne 1'auriez pas cru... ni moi... mais c'eft qu'on (m'aime Alafureur.-.Tenez,— jugez-enpar vous-même. Voici la lettre S o p h i e j reconnoijfant l'ècriture. OCiel!..' Ah! Madame! Ladi Bellaston. Lifez; Voyez tous mes ioupcons enfin réalifés. S o p h e , veulant rendre la Lettre. Malheureufe! Ladi Bellaston, la lui lüiffant. En vosmains, jedois laifferces armesr J'ai frémi du remède, & j'ai prévu vos larmes.... Mais j'ai penfé qu'au prix d'un inftanc de douleur je devois vous fauver d'un éternel malheur. Sophie, avec fermeté. Cet inftant de douleur eft expiré, Madame; Je fens la fermeté renaitre dans mon óme, D'un voile dangereux mes yeux longtems couverts, Au jour de la raifon, par vos loins, font rouverts. Mes pleurscoulentencor....J'enrougis...maisjejure C Que  ( 18 ) " Que ce font les derniers quem'arracheun.parïure Qu'il a tout mon mépris, & qu'a cette homme vd Mon cceur préféroit - ou la mort... ou iSl SCÈNE III. LADI BELLASTON, MISS SOPHTR TOM JONES. 0KJrait-> M. „ . T o m j o n e s. iss Sophie!... Ah.' grands Dieux.» Sophie. JufteCiel! c'eft Iui-méme» Ladi Bellaston, a foues eme' Approchezdone, Monfieur... Quel embarra's extreme' öoufrrez que je m'éloigne.... Ladi Bellaston, Parrêtant. r\ > ^ ■ „ Ah! vous devezfentir Que ce n'eft ni ttnftant ni le cas de fortir t • .TOM Jon es. Je me vois attiré dans un piège funefte, Ou je fens bien, hé-las! qu'il faudra que 5e reftei n A- L A D' B E t e a s t o n. Que dites-vous Monfieur? Si la malignité Dans un piège a conduit votre ingénuité Vous avez d'en fortir 1'efpoir & la puiffance Car... on voit tót ou tard triompher 1'innocence Mais, fi vous n'êtes pas tout a fait innocent, Monfieur, le noni de piege eft alTez peu décent Juges-vous&parlez .. K «vvoat, Tom Jowes, hors de lui, fe jette aux genouxde Sophie* oophie! Sophie, le repoujfant. nn -r '' il faut répondre... Ehbien! jerépondrai. L'onohercheè meconfondre... Lt fi je ne viens pas moi-même h mon lecoörs Je  \ l& J 'Je luis perdu, fans doute, & perdu poür teujours,,» Oui, ie répondrai... Ladi BeiXaston, avec hauteur. Qjuoi ? Tom Jone s. La vérité, Madame. Ladi Bellaston, ironiquement. La vérité, Monfieur, s'eft pëinrë en traits de flame Dans récrit que je viens de recevoir de vous. Sophie aimeroit fort k vous voir mon èpoux. ToM ] ones, confterné. Elle fait? Ladi Bellaston. Tóut, Monfieur; abrégeons unelcene, Oui tous tróts', k coup für, égaiement nous gene. fai dreffé, je 1'avoue, un piège lous vos pas; Vous devièz y tomber, & je n'en doutois pas. Si vous euffiez étè digne de ma coufine, Malgré les préjugés, malgré votre origine: fe voulois par mes foins vous rendre ion époux, Sinon, la détromper & 1'éloigner de vous.... C'étoit-lk mon projet—. . Tom 1 o n e s, avec un fmnre amer. Sincèrement, Madame. Ladi Bellaston, avec hauteur. En doütez-vous? Tom JoNes. Pardon, j'ai mal ludans votre ame» Ladi Bellaston. Tenez, mon cher Monfieur, foyons debonne toi,— Vvrnfe qu'a vos yeux, mon bien vaut mieuX que^i, Ou\n 5épit de Sophie & de mon peu de charmeB, Sft mon'bien qui vous force a me-t-endrele. armes. N'eft ce pas?... Maintenant dites la ven te, Oue vous avez promife avec tant de faerte. * T'm Tones, après un fetit filenee. Je Ia tais.... L'honneur veut que je me facriües: e fens ce que j'y perds aux yeux de MiffSophie, Maisaux v6tresdumoins_, jefuis fürd l&fF*";\ Vous m'accablez... Et mou - je veux vous èpargw*.  C 20 5 C 20 ) Adieu, Sophie,... *Jlfm' -ni TTrdmt tour " tour Ladi BeUalion PJ Sophie, avec la Pantomime c9nvenable d fa fftuafm. & SCÈNE IV. LADI BELLASTON, MLSS SOPHIE. Ladi Bellaston. gjgfe air de ^SÉ^^fc^ sf 'écrif ï£ KütKCeIa l^roW complfqS, bi 1 ecnc par bonheur, ne sétoit expliqué. All™. A0PH1IIÏ3 dam kPi™grandtrouble. pi h tous ¥ yeux cacher ma home ex rême Et-^quenepms ie, hélas! me eache^moTSl. Tnfnn'i P r aston ranêtant. L C/j!da"s ïe/°nd qu'un trés petit maiheur. Vousavc/rn,,?°Ufine' eR,m Votre Paiffance; BVtifl• • h?,s font radignes de vous; Et e eft parmi ftUflM ffBt prendre un épou*. pii ^,Milord Fellamar parolu FeIlamar...Eh!grandDieu!quelbonheurnousl'amène. SCÈNE V. LADI BELLASTON, MISS ,D 1 "EtLASTON Qm préfente k Ia Cour votre fiiie qu'il ai'me. . J airépondu pour vous. y , c'" M. Western. t ^ • „ Ofl 'épondpour foi m£mr fi, fillïïn Pr ^ ? 3ff3I're avecMeflieur voTLord, Ma fil e époufera (j'en réponds m£ pourcorps) Un brave Catnpagnard , un Nob|e de Province • Voda cequ'.llm faut.... ce!a faur mieuxqu^un Snee • Et depuis fort long. temp» Pê\ conclu le marS ' Adieu, LadyCoufine... Ai refte bietUTchè Detoutcetracas-la... Moi, p^ïoZtL, J'en  C ss ) fen aurois fait autanU — Allons, qu'on óbéiffej Et ne nous quittons plus fi vous le trouvez doux. F ( 1 t a m a Ri Ie fuis content de vous, Monfieur* M. W ester n. Tantmieux pour Vous, F e l l a m a r. j'ai pour vos procédés une eftime incroyable: De tout mon cceur, adieu... M. Western. De tout mon cceur. au diable. II fort avec fa fille. SCÈNE VIII. LADI BELLASTON, LORD FELLAMAR. *Tf^ L.a d i Bellaston. JUib bien, Milord! ' Fellaiiar. Êh bien!... je luis mUet ...confus..* Quoi, c'eft moi? x LaoiBellatton. Deviez-vöus craindrë un parëil retus ï F e l l a m a r. Ouels propos! quel affront!..I Celleque j'idolatre , MilT Weftern, doit le jour a ce vd Gentillatre i... Se peut-il? 1 Ladi BeelasTon. Sans compter fa haïne pour les Lords, ün déjeuner très-ample avóit part a fes torts. F e l l a m a e. Boft i'entends....Plusraffis,illesverralui même. Ladi Bellaston. Eli / ces tortsda, pour vous, font ün bonheur extreme* Fellamar. Comment donc? D La«  C 25 ) _ L a ni B e l l a s t o n. Demandez-Iui Par lepèreoffenfé, P I! l e a At a r. Je fadsfais: aiafi Pl^ne* & S"end?effê"eilXpenf5Apropo^Uhie?^1^810^ Sa candeur m'a tout qU'dlb m'intéreïTe! Ladi Bellaston, iromquemem. F e l r /"j^'aunom dm-ival? II eflindigned'elle . MAR' ' la d 1 bell a s t o n. Débarrafl%z-vous-en. 11 fera fatal; F ELLAMAr Ladi B eT? 7°^' Mada^? Non. Madame. Ir^R* u", b l l a s T o u. Que, dan, fcrfSK"'"''», Et (pour cauft f&(1 „ej j ggjft ctafe F£t.  FEiUMi R. Eneft-ceun? Ladi Bellaston. Mats.,, je crois fa vertu très-fufpecte. F e l L a m ar. Sufpefte eft un mót vague, &je crois eft obfcur. Quand on punit, Madame, 11 faut,être bien iür. x . Ladi Bel last o n. Eh bièn ! vous leferez.... avantpeu , jel eipere, Tom Jone enlevera Miff Sophie k fon pere ; _ CCarla belle,encre nous, ne demande pasmieux.J B Penlevera,dis-je; & cela, fous vos yeux: Sur toute une familie il verfera la honte : Les Loix, de fes for'aits, lui demanderont compte. Serez-vous fur alors ?...- :Ecoutez, j aimeè voir. . Ou'un Grand craigne beaucoup 1'abus de ion pouvoir, Mais je veux qu'il en fade un raifonnable ufage. Ou peut être a la fois & •généreux & lage; Voiei le cas, Milord. BettiUn Monfieur. LAO! Bellast^n.^ Betti. _ C'eft un Monfieur qui dit qu'il'le nomme Blim. Ladi Bellaston. i Betti a Fdlamar. (vmce Ahl...'qu'il entre Eh! reftez.... c'eft Phomme de ProArrête pour Sophie, & qui vaut mieux qu un Fnnce. SCÈNE IX. LADI BELLASTON, LORD FELLAMAR, BLIFIL. 3?ardonaez, Milady^'a^maUhoifi mon temps, D a La*  f, ft • L A*,ï? 1 ' B k l l a s t o n. Blifil. S il eft ainfi, le fujet qui m'atnène Me fourmt mon excufe. u De Ladi Bellaston. n,. j , Eh'quoil Milord, vous pènp Oh! vouspouvezparlenMilordn'eftpo^ Milord daignera-tdl agréer mon'refp^ct? Surcertam m.férable, indique vos föupconS . ' E Monfieur Alworthy, mon oncle refpeftabfe ÏVignorant pas combien eet homme eft redoutaWe Par ma vont, en cejour, iraplore votre appui' Pour prévenir les rmux que Lus craignoïs de lui p,, . . CEtLASTOK. Eh! que pu,s.je, Meffieurs, pour vous rendre tranquilMais.... ne pourro.t-on pas 1'envoyer dans nos Mes ? Eh bien, Milord! F el l a' m a r, Eh bien! c'eft une cruauté. ' .Ladi Bellaston. Appelez vous cruel, un a£te d'équité ? Deux families, Milord, vous rendentl'arbitreLeur repos en dépend.,.. «wure,. Fellamar. a JV foufcris h ce titre, ofte!!^ ieul moe de fa bouche, & votre hommé eft p%$  C 29 ) Blifil, embarrajféMon Onelc, dans fa Terre,. enchainé 'par fon age, M'a confié Milord, 1'affaire & le voyage. Fellamar, après avoir toifé Blifil' Permettez, Milady, que j'écrive deux moes. Ladi Bellaston, apart d Blifil' Ilconfem.... Blifil. Sa bonté préviendra de grands maux. Ladi Bellaston, d BlifilQuel homme eft donc ce Jone ?... Un malheureux? x Blifil. Madame, Te le dis a regret, mais c'eft un monfire fDföröè. Fellamar, donnant un papier papier a Blifil. Lifez tout haut, Monfieur... Blifil. „ Je fouffigné reconnois être envoyé par M. Alworthy, mon oncle, actuellement dans fes Terres, " pour folliciter defapartlepaffage du nommé'lom „ Jones, fur les Vaifleaux deftinés aux Colonies. Fellamar. Signez vouscetêcrit i 5 L i f u. Puis-je favoir, Milord, fi 1'ufage prefcrit Cette formalité ? Fellamar. Monfieur, je fuis fincère; Vous vous en pafleriez... Elle m'eft néceffaire. B s'acit de punir... J'en ai bien le pouvoir; < Mais°c'eft ledroit, fur-tout, que je veux en avom Cette atteftation, c'eft le cas qui 1'exige : ^ Je n'en demande pas, Monfieur, lorfque ] Oblige. Blifil. Mon oncle peutblamer... Ladi Bellaston. Qu' on ferve fon projet En le débarrafiant de ce mauvais fujet? Blifil. C'eft qu'une fignature... p  F e l L a m a r. i tj E!!e eft indifpenfable. ladi Bellaston. o- ,. „ (bas ) S,gnez,Monfieur; de foutje merends réfponfable. (Aw.) Ah! bon {Ham.-) Milord promet... Fellamar. Jon- fera, de Londres, ^t™ï£^™< J'ai figné. 1F1L» &/ Fécrit. Bon^ELI,AMAR' ^frenant. B li f i l. Milord, agréez mon hommage. p... , llft{^ Lady le reconduit. ra\n r ,*\.*LLAMA&i apart. Ce Monfieur Blifil joue un trifte perfonnage. SCÈNE X. LADI BELLASTON, LORD FELLAMAR. IFT.. , - . Ladi Bellaston. ■JU-fü bien! tres-gracieux, très-obligeantMilord un ütranger obtient ce qu'è moi Pon refufe. T7 .'J. F E L i> A m ar. Ceft uTrnn^ P*S CCEU''-' & VOÜa e*CU^ Pour 1 ÏÏ!nt P°Ur T,qUe de raire d« mal; £our combie de regret, il s'agit d'un rival; De mon amour jaloux on le croira vidlime; Et LICmondneea °PP"*e Ladi Bellaston. Par Pécrit de Blifil dont Fel-  ( 3i ) F e l l a m a r. Sans cela, rein de fait.... J'ai promis... ïa temps prefie: II fauc chercher notre homme.... Laüi Bellaston. Atièndez.... Son adreffe.... MiiT Weftern la diroit.,.. Moi , je la fais.enl'air: C'eft, je crois,dans Bond-Strect, chez Madame Miller. Fellamar. Bon... . ! Betti, furvenant. Madame Weftern.... . Labï Bellaston, d Betti. Ouvrez la grande Salie. Betti fort. ( A Fellamaf)Voxix le coup, vous avez votre Provinciale; Et 1'augufte Weftern, folie des gens de Cour, Va de tout fon crédit appuyer votre amour. Allez donc; (riant.) &fur-tout, que votre confcience M'aille pas,en chemin,perdre fa confiance; Le courage inquiet d'un cceur fi timoré, D'un fouffie, en un qlin d'ceil, peut êtreévaporé. Fellamar, avec dignité. Quand le cri du remords s'élè ve dans notre ame, On ne 1'appaife point avec une épigramme. Je pars.... Veuille le Ciel tous deux nous garantir "Et d'un regret tardif, & d'un vain repéntir! Milord Fellamar prèfente la 'mam d Milady Bellafton, & ils fortent enfemble. Fin do second Acte. AC  ( 33 ) ( 52 ) ACTE in. SCÈNE. PREMIÈRE. Le Thédtre reprèfente le Sallon de la Maifon de Madame Miller. Madame MILLER, IeDofteur SQUAftE. ' A Madame M i i l e r. -O-b, mon frere! quel homme! il efl impitoyable'- - I fair dans cetHóte! un vacarme effroy b I! ramene fa fiile & fans autre rajfonr iaDJe' S q_ V A r b. t . aw Non' gardez ïefilénce; La contradidhon accroït fapérularjce- il Sophie en fouffriroit. Madame Miller. r -r \ Puifqu'ii eft fi méchant s q. u /\ re. Oui, rien n'eft plus vifibie. r j /• >adame Miller. La perte de fa fceur — square. Pour lui fut bien fcnfible. Madame Miller Dans nos bras ici-même, elle a fini fon fort: Voici dejè trojs mois pafiës 'depuis fa mort. Du danger de fa fceur^uandYfut la nouvelle, fret d expirer lm meme, il m eavoya vers elle; Je  ( 33 ) fe fus ici témoin de fes derniers inftans. De retour au Chateau, j'aurois mal pns mon tems D'aller me préfenter devant ce tendre frère. Te remis a Blifil la Lettre de fa mère: fe partis, & depuis que je fuis revenu De notre bienfsiteur le chagnn m elt connu. Madame Miller. Quel eft-il? x S q. u a r e. Vous favez qu'il aimoit comme ün pere , Celui dont en mourant, fa fceur s'avoua mère, Tpm-Jone. Madame Miller. Achevez. (apart.) Ciel! S o u a r e. Quand d'après cetavea 11 doit & va nommer Tom-Jone fon neveu; Des crimes odieux que rien ne juftifie — Madame Miller. Des crimes ?- S q u a r e- En eft-ce un que d'enlever Sophie I — Et mille autres excès, qu'on ne peut trop pumr, Ont enfin décidé fon oncle a le bannir. Madame Miller. Sait-il qu'il eft fon Oncle? Square. Et mais,.. apres la lettre Ou'a mon départ pour Bath, Blifil dut lui remettre...., v Madame Miller, Ill'adu,~l'a-t.ilfait? Square. Sansdoute.— Madame Miller. jJ En difcourant, L'Oncle vous a-t il dit que Tom fut fon parent ? Square. Ne croyez pas, ma fceur, que jamais je hafarde Unfeulmotla deflus.- y? Ma-  C 34 ) " Madame Miller. Pourquoi ? Square. D éloigner a jamais de Monfieur Alworthy T?fS SUV^irs ^rUeIs uu uij,us m ac^mtter enverstoi. SCE-  ( 35 ) SCÈNE III. M. ALWORTHY, M. WESTERN, BLIFIL, SQUARE, Madame MILLER. a M. Western. J^ullons vf te, Madame, un verre de Bourgogne. Madame Miller fort. V'oila fur le tapis de la belle befogne, Voifin; M. A l w o r t h y. Et qu'elt ce donc? M. Western. j'ai diné chez Lady Oui m'avoit fait prier de paffer vers midi, öu'appercois-je en entranc? - Uu bataillon femelle, j Lady Wil), Lady Oüels, Lady; — Je neiaisquelle, C'étoit fur mon honneur,toutlepeuple Lady; le fuis de leur caquet encor tout étourdi. Enfin, je me fuis vü trois quaus-d'heure de fuite, Harcellé, tirailló par la meute maudite; — . Fuyois-je d'un cöté, de 1'autre on me coupon: Si féchappois a 1'une, une autre me happoit; , C'eft un parti brillant, difoit une coufine; ' Le plus beau de ia Cour, s'écrioit la voifine ! " * II les contrefait tour a taur. La prude Bellafion, avec fa dignité, Difoit „ que ce feroit plus qu'imbécilhté, „ De refufer 1'honnem d'une telle alliance. Et puis, pour achever d'ufer ma patience. Ma fceur me détachoit maint & mamt fobuquet t Ou'en impromptu pour moi fa bonté fabnquoif. Enfin, elles m'ont mis d'une humeur errroyable, Les Coufines, les Lords, j'ai donne tout au diable, Et prenant fans tarder mes jambes a mon cou, I'arrive tout en nage & plus d'a moitié fou. M. A l w o r T a ï. Ce parti vous déplatt? ^ ^  \ io j H M. Western. Wau nom feulement ^ tiousZ^ ^ Que depms très-long-tems ma paroTe eft è vous t ^ af "*«worthy. Je Vous en affraDchis. M. Western. ^Mr^^^i^1 nous; I M. Alworthy. . Mais daignez m'écouter9 SaDS doute> M. W ester n. ParJez, je vous éconte. Y i, , j. A.L w o r t II Y. fe* r Iald"-Cent I°fs',mon P,affir je Plus doux Eft «Sc fera toujours de m'allier ï vous Les rares qualités de votre aimable mie Les attraits enchanteurs dont fa perfonne brille De fon cceur bienfaifant Ia fenfibË Son efprit plein de fens & de folidité' S Sfï!^ enfiD cette douceur desAnges, Et mille autres vertus, au-delTus des louanges: Tout me pemt dans Sophie, un célefte tréfor. 'dÊIifiï. aDC qUi V3Ut fon Pefintd'or. Elle eft atoi,, mon fils, c'eft une affaire fcite; A toi;-fut.el!e encor mille fois plus parfaitef T . . r}' Alworthy, fe^rrUD1va£'' ^oi£ tout mo" bonheur: Mais il feroit afFreux de contraindre fon cceur Les Loix ont eu grand tort de garder le Sce rKÏn confe?£eI^ nés de Iagvio!ence. SS \tZVU ]£T/eS yeux indifferens Sur 1 ïnhumanité de ces pères tyrans, Om trauant, fans pitié, Jeurs enfans en efclaves PnL f-me" repas 110 Penchant mutuel, Pour 1 époufe furtout, fon j0Ug cft trop cruel: II  VU*-' ïl fauu pour le porter, fidele & généreufe t Ou'elle alt la forcè d'être a jamais malheureufe; dü fi fon cceur trop foible ofe le ftcouer, Au méDris, a. 1' opprobre,il faut fe dévouer. — A?n5pS?inoü Mveu fi Miffeft inflexible, lefauverai fon cceur d'une epreuve terrible; M malgré les regrets & la douleur du mien, fe renonce a 1'éfpoir d'un auffii doux hen. M. Western. Avez- vous toüt dit ? M. Alworthy. Tout. *M. W e s t e r n. Je crois qü'en conlc*ence ]e viens de iaire ici preuve de patience . Et ce n'eft pas fans peine. - Enfin, c eft a mon tour Et ie répons k toüt,mais clair comme le jour! Ah ca, d'abord, Sophie eft ma fille,) efpère. L'eft-elle? Hein?repor,de7,-Oui.Donc je fms fon pére. Or donc, fi je le fuis, je foutiens, je pretens ■Que je dois la güider dans les cas 'mportans. Ai-je tort ?-Après tout, qn'eft-ce que je veux d elle Qu'elle daigne être heureufe: - & j'ai 1'ame ciueüe, Et 1'on me dit k moi, que je veux fon malheur , Moi,qni pour lui fauver un foup?on dei doule"!' _ Donnerois mes chevaux,mes ch.ens hélaslma vie, Oui, je la donnerois pour ma chère bopnie. S C E N E IV. Les Précédens, Madame WESTERN. JMadame W e s f e r *r< ufte Ciel! qu'ai je appris ? Et queUedcraifon! Ouoi,Monfieur, vousmettez votrehlleenpnlon i x M. W e s t e r. n. Bauh ï k 1'autre a préfent — Ë 3 . Ma'  C 38 ) Madame Western. ivia nièce prifonnièrei M. W e 5 t e r n. Je fais tout pour le mieux; - on me jette la pierre. - Madame W_ e s t e r n. .Tout pour le mieux, Monfieur.- Chef-d'ceuvre en véPolitique fublime! - Ai-je affez répété (rité' Qu'il n'eft point de mari, de père, ni defrère', Qui puiffe avoir fur nous un pouvoir arbitraire? jNoüsavons, comme vous, droit a laliberté. Et dut fe foulever votre injufte fierte, JNous la méritons mieux. — Délivrez votre fille ,Ou je ne veux plus voir, vous, ni votre familie. M. Western. Mais que diable, a préfent, venez-vousmechanter? C'eft bien prendre plaifir a m'impatienter. — Voila la clef, — partez, — allez ouvrir fa porte, — Et que toutes les deux le dia.... Madame Western. Je vous exhorce, A déployer ici votre rufticité. Pour cette clef, je tiens a la formalitc. — En ratifiant tout, il faut me laremettre. M. W e s t e it n. A part. Tenez, - je vous la donne. II faut bien fe foumeitre. Madame Western. II fuffit. — Laiflez-moi négocier cela. Ah! Meflleurs, croyez-moi, la tête que voila Vaut« fans vous offenfer, plus de mille des vótres. Elk fort. SCE-  c 39 ; SCÈNE V. Les Précédens, hors Madame 'W EST E R N. OM. Western. ui, - pour la dureté. — Qu'en penfez-vous, vous A Blifil. (autres i C'eft cepêndantponr toi que je foufFre en douceur Les airs & les propos de mon illuftre fceur. — Oui -fon bien eft pour toi, puifqu'ileftpourbopbie: Comme il pourroic lui prendre une méchanteenvie, J'avale de fa part cent pillules de fiel, Et celafans mot dire.- BlifiC Ah! j'attefte le Gel, Monfieur, que c'eft Sophie,& non fon bieri quej'aime: Que de Sophie, hélas ƒ je ne veux qu elle-méme. SCÈNE VI. Les Précédens, Madame WESTERN, SOPHIE. TT Madame West e; r n. J- e vous la rends - Douceur fit fenfibilité, Mon frère, —& je réponds de fa dociluê.— Adieu. Je vais chercher a percer le myftere D'un proiet qu'avec foin cache lemmiltere, Et qui, fi j'en dois croire certam pronoltic, Ne s'accorde pas trop avec le bien public. M. Western, Ainfidonc,ètan(ót. . Madame Western. N 'y comptez pas, mon frere. ElleJorU M. A l w o r t ii y. Miff, je viens de m'ouvrira Monfieur votre père. Si de votre plein gré, de votre libre aveu,  C 40 ) Vous vous déterminez k choifir mon nevèu, Comptez fur tout 1'excèsde ma reconnoilTancej S'il s'agit de contraire & d'abus de puiflance, Croyez, non.feulement que je n'y fuis pour rien Mais que fans votre aveu,Pon n'aura pas Ie mien ■ IIfort avec Square R BliüL SCÈNE VIL M. WESTERN, SOPHIE. $*\pi M. Western. JL umebóudes,Sophie. - Allons,mabienaimée Viens, & pardonne moi de t'avoir enfermée- ' D'honneur. j'ai cru bien faire;- k préfent. calme toi lu feras, je Ié jure, aufli libre que moi. Que veux-tu, mon enfant? Dis, queveux-tu,ma chère? Carofie, diamans, tout mon bien ? — Sop h 1 e, xt m Ah! mon père! - M. Western. Quandjetefaisdu mal, va, j'en fuis bien puni... Vbis-tu ce porte-feuille, — il eft aflez garni; Eh bien! je te le donne. - Oui, - fois- en la maïtrefie, Sophie. Oh! mon père! arrétez;-moncceur,-votret€ndrefle Je ne puis foutenir. M. Western. „, . . Ah! mon enfant, crois-moi, 1 u ne Ia connois pas ma tendrefle pour toi; Tu ne foupconnes pas è quel excès je t'aime. Car fi tu 1'avois fü, j'en appelie a toi-même, Aurois-tu fui ton père, un vieil & bon ami Qui féparé de toi ne vit plus qu'a demi, Qui depuista naifTance, en toi vit fon idole, Qui n'a dans 1'ünivers que toi qui le confole;—. Ma fi'le, chère enfant, rends-moi ton amitié; De mes vieux jours, enfin, conlens d'avoir pitié. Sa.  ( 4ï ) Sophie, fondünt en larmes. C'en eft trop. Elle fe jet te dans les bras defortptrè. M. W e s t e r n. Ah! je fais combiencon ameeft tendre: >—* Tcspleurs,-*- S O P H I Ei Dansvorrefeinlaiffez-moi les répandre., . M. Western, (deux; Ah! viensj-embraffe-nwi,- pardonnons noustous Je voudrois ton bonheur, - fais Ie mien, fi tu peux. -* Je vais me rspofer; - je te iaifie^ Sophie ^ Tu peux aller, venir, fans que je men mene Sois libre comme Pair, ■* &"quand j'aurai dofmij _ I Nous nous verrons:-adieu,-per.le a ton vieji ami, 111'en.braffe^fort. SCÈNE VIII. S O P HIE, un moment feule, enfuite Tom ffoneit. tt J- e fuis anéantie , ó digne & tendre père. Se peut-il au'a ce point je te fois encor^chère „ Prendspi'tié des vieux jours d'un péreot d'un ami,., Qui féparé de toi ne vit plus q'ua demi. Difoit-il, en pleurant, a fa fille rébelle. — Ah! je mèriterai ta bonté'paternelle, Je ferai ton bonheur en faifant mon devoir. ( ; Qui pourroit dans mon cceur combattre ton pouvqii! V'ofe b demander. quand je fens a ma bonte Qu'un terrible afcendantl'emporte & me furmonte» Jci Jonesparott» ' .. < Par un coupable amour, ce cceur empoiionne, Eft vil comme 1'objet auquel il s'eft donné. J'imtrole ma vertvj, mon devoir&monpére. A qui, grand Dieu! — Voila ce qui me défeipers. | O toi! pour qui 'jamais je ne dus foupirer; ' Jone, ennemi cruel laifie-moi refpirer. E J°"  C 42 ) J-ONES, aux genoux-de Sophie. Let ennemi cruel, mais plus a plaindre encore, lombe en trcmblanc aux pieds de cellequ'il adore Sophie. Gel! Vous ici, Monfieur! — Par quelle trahifon ? oortez, — ou de mes cris je remplis Ja mailen. — Jon es, tot/Jours d genoux. Sophie,-écoutez moi. - Vous-dontl'amefi tendre. Ici, Blifil fe ment re en omrant'wporte du fond. s 0 p H 1 E«' f tendre. JNon. — Levez-vous. — Sortez — je ne veux rien en- Jones, fe relevant. E \ fe! c°ntentez vous. - Con tre un Amant fourms ( Blifil fort.) Appelez votre pere & tous mes ennemis. Qu'ils me donnent la mort aux pieds de ma Sophie. Mon dernier jour fera le plus beau de ma vie. —La mort eft le feul bien qui flatte un malheureux- — Mais croire k 1'apparence eft fouvent dangeieux.'—. Vous m'entendez, Sophie. — Sophie. r „ r • , Homme vil que pabhorre, ils-iu coneu 1 efpoir de me tromper encore? Quand moi même, témoin de ton indigniié.'— MaisDieux!. . fcloignez-vous par générofite. —. J'ai déja, de mon père, éprouvéla veDgeance,S'il vient,—il va nous croire encore ü'inteliigence. —* Fuyez , Jones, fuyez, Fabime eft fous nos pas. Tu m'as défefpérée,ingrat,— remeperds pas. Tom Jon e s, J'obéis. — O Sophie! un jour défabufée, Peut être plaindrez-vous. — M. Western, dans la couliffe. • La femelle ruFé'e Elt avec le renard. — Tayaut. tayaut A nous.—« Sophie. Mon père. - Je me meurs. — J e n e s, fuyatit au Cabinet. Si! ence, & calmez-vous. SCE-  SCE* SCÈNE IX. MISS SOPHIE 5 M. WESTERN j BLIFIL. E. M. Western. u wpninfi donc eft il? Viensici ,quête , cuete;-* Tens SnsceCabmet.-- iUer,trenulansleCaMn,t Sophie. • Quel orage s'apprête! Pourquoi? Pour rien ? T>ivu.M Western. Beau ChaffeuriHabiie homme! i Par ou" Butor. S o p h 1 e. Mais,qu'eft-ce donc?— M. W ester n. C'eftB'.ifil.ileftfou.-*- Venez, venez, dic-il. — J.accoun., «. £ Que Blifil eft un.fot, & que je ne vois nee. Jaflepour cettefois.; - maisquanq 3e.^TSt^^e« Ne viens pas m'éveiüerpourun reve mbécille.-— Adieu. -je vais tacher dc rattraper le m.en. Fa SCE«  C 44 3 SCÈNE X. MISS SOPHIE, M. "WFSTPPM drf* ÜN OFFICIER, MaiSlf^, TVIT Madame M i L r f n ' Monfieur, on .vous dernande^un Lmëm dfineM. Wis-tfpv s Elle fort. *>eaucoup. ft R N« Sftjj oubüe^s HEI P'us tendrefeo, Et que je ne veux Xde ï S 2 paS ma fil!e> Je les dérefie tr,ns P?é CM ™ v ^ ma famille« ïfcioj d'afFdire ave.' eux ni ^ « ' °; pof' de Pres ni de loin. S'ilea 'afofi, demain ari¥arc !l 1  ( 45 ) Blifil. Je m'èïi vais en chercher. // fenfuit. M W est e il n. Kon, laiiTe, mon enfant, laifl'e le s'approcher. Sophie, retenant toujours ['Officier, Au fecours! L'ü f f i c 1 e R. EhinonMiiT, — fouffrezquej'exêcute .. SCÈNE XI. ■ MISS SOPHIE, M. WESTERN, TOM JONES, Madame MI.LX ER. OT o m Jongs. uels cris ai-je 'entendus ? ^ Madame M 1 l l e r. Chez moi 1'on fe difpute* J o n e s, allant reléver Sophie. Sophie! -— En que! état ? Que je fuis allarmé! Sop i-i i e . On maltraité mon père. -7— Jok es, avecfureur. Un Vieillard défarmé.. II faut être bien bqs, bien lache & bien iniame. L'0 f f 1 c 1 e r. Que dites-vous, Monfieur ? J o n e s, avec fureur, Que vous n'avez point d'anae. «*—» L'0 f f i c l er. Quel eft donc 1'infolent qui m'ofe ainfi parler? J o n k s, allant d lui. C'eft un fecret qu'ici je ne puis r^véler. —— Suivez-moi. Sophie. Monfieur Jone! - Ah! qu'on ferme la porte. — F 3 L'Of*  ( 46 )^^^^^^m Monfieur Jone? Qui! vous? Tom J o n e s. Oui, moi. - Que vous importe ? L'0 f f 1 c 1 e R. Je vous fms,— jonesfirt avec fOfficier & Madame Mdler s qui dit en Joifatft. Non. SCÈNE XII. M, WESTERN, SOPHIE, M. Western.- C'étoit Jone.«, Rbleu, jenePaipasrêvé. _ Sophie. Mon père. A ^ 3'de 2 pr°P°S ™é' M. Western. e^" , • .,?UV j'en conviens, — il faut être fincère. öans lui, j'étois fort mal.-Et Blifil?- Sophie. n„,„,j s. LoiJ mon père: VUund, è votre fecours, Tom-Jore eftaccouru, lJour, en aiier cliercher, Blifil a difparu. t j . M. W e S t E r n. ¥;.fi-ec0^OIS"1L -(;ar5'Jn pu;dent,mongendre,I) t!W,Va cherchel; quelqu'un ppur me défendre, * me Jaifie le temps d'être écra'é vingt fois. • SCE,-  C 47 ) SCÈNE XIII. M. WESTERN, SOPHIE, M. ALWORTHY, Madame MILLER. IMadade Miller, a Sophie. lsfontfortis.— Sophie, d demi-vols. Ah Dieu! quels malheurs je prévois! 'M. Alworthy. Que m'a-t-on dit, voifin ? — Ce Lord! — M. W e s t e r n. Une misère. Ce Lord qui veut toujours que je Ibis fon beau père; Pour me déterminor, prenant des moyens doux, M'eovoie un fcadafïin pour me rouer de coups. - M. A l w o r T h 'i. Ciel! Seriez-vuus bltfTé ? « M. W 5 s t e r w. Moi? Non pas que je fache. — Maisxonwnt fit trouvez-vöus Mons Blifil, qui fe cache, Qui, trés fubcilement, efquive 1'embarras, Et me laiiTe tout feu) avec Ie fier k bras. — Sans vanité, j'étoi' étrillé d'importance, Sans uncertain Monfieur de votre connoiffance. — M. A l w b r t II y. Qui? M. W E s T e r n. Jone.— M Alworthy. Sé peut-il? Madame M i e l e r. En voicï la raifon; Depuis peu cejeune Homme babite mamaifon. — II aura, de fa Chambre, entendu Ia querellc; Et fuivant d'urs bon cceur la pente naturelle, Soudaioil eft venu vous donnet du fecours. SCE-  v 48 ; . C 4« ) M. W E s T E R W Ou?, voila comme il eft. -Saus leurs fottes aninnV. Comme tout alloit bien J amours, SCÈNE XV. M. ALWORTHY, BLI FIL, enfuite Madame MILLE r! TST. : M. Auvort h y. ^ ousavczpns Monfieur, un ton peu convent ■ Vous en voyez 1'efFet; & ie pére irrfté...7 5 Pl7r u°n vil V7,A C6E ^ , J-l c elt avoir aufii ic cceur un peu trop £„ndre; Ma- SCÈNE XIV. M. WESTERN, SOPHIE M. ALVVORTH V Madame MILLER, BLIFIL. > B L I F 1 L, TW,G17 lüi.1 , W E S ï E R „, Manile! En '.au as-tu dnnr _M, „„ fr/i , f?#* ^rentretoutdefuiie  t 49 ) Madame Millf.ic, qui a entendu ces der'uiersvérk Jones ne fut jamais ni icéiérat ,ni vil; J'en attefte 1'honneur devant Monfieur Blifil. Je jure devant vous, j'aime, - que j 'honore, (encore, Qu'ön vous trompa, Monfieur, & qu'on vous trofnpe. Quand Jone étoit chez vous, combié de vös bienfaits, Quels éioges touchans yo.tre cceur m'en afaits! Vrus 1'aimiez tendrèment. — Dönc il en étoit digne. * gans 1'envie inquiète & la hr.lne maligne , Vous 1'aimeriez encor, eet Enfant malheureux: — Uil des ennemis, & de bien dangereux. Blifil, De ce digne Monfieur je vó.s ïe ftratagême* 11 m'accufe. — Madame M i l l f. r. _ Souvent on s'accufe foi même. ■* Prenez garde. — Jamais il n'a parlé de vous. Dl i ei .Bi Je lui pardonne. au refte, & n'ai point decourroux. Madame Miller. Veuiile pour vcus, le Gel, avoir "Cette clémehce. — On en a quelquefois befoin plus qu'on ne penle. M. A l w o r t h ï. Cette injufte facon de traiter mon neveu, •Ne me plaït point du trut s je vous en fais 1'avöu, De 1'infenfé pour qui votre zèle Pofffmfe, Peifonne plus que lui n'embraffi la défenfe. Madame Miller. Et c'eft. ce tendre Ami, c'eft ce digne Avocat, Qui lui donne a vos yeux le norii de fcélérat.- .Avec la plus grande véhèmence. On vous trompe. Monfieur. - Oui. -Düt votre colère M'enlever vos bienfaits, - me rendre a ma miiere; — Duffé-je, enfin, toucher au termede mes joürs; Jedis queTon vmiströmpe, —fclednai toujours. M. Alworthy. Quel intérèt BHfil peut-il avoir, Madame? Madame Miller Quel intérêt, grand Dieu! -Vousiirez dsüs moa.ame, Ecfeuls. —. - ü I  ( 50 ; ' B L t F i l , vivement. t - ^^.""J'yieraifimononcleyconfeat,-Je ne fouffnrai pas que 1'on maceufe abientUans 1'fxacle juftice, il faut que je réponde." Madame Miller, aliantalui, & le fixant. j oulez-vous, furlechamp, qu'uniéulmot vous con. Vous ou moi— (f d bLiFiL, mterdh. Comment donc, Madame? SCÈNE XVI. M. ALWORTHY, BLIFIL, Madame MILLER, M. WESTERN. ' M. Western, d fa file. A Madame Miller. Q^*-»1™™.- Madame, vite; allez, - ma fille vous attend. * D7^,Madame MlLL£a» avecdignitè. A tSiipl. p cours.- Scngez, Monfieur, a votre digne mère Le mot doit tout vous dire.- Elle fort. M. Western, q^telle? Oh,on!qaeItonfévèreJ Mi Alworthy. £•11* ALPanA )f üePls ~ Ma'i3 contre mon neveu. fclle défend f om Jone avec le plus grand feu r|, - . L. W e s t e r £ Sr? , blen-lom J°ne elt tm gargon très-brav^, Qui m'a très-bien tiré d'une affaire crès-graveKc je trouve trés-bon qu'on sintereffe a lui. ' Quant a Monfieur Blifil, il m'a fai: aujourd'hui irois fomfes defuite -Interrompre monfomme Pour une yifïon; s'enfuir quacd ou m'afibmmet: pus cnaneau meurtre, en ces lieux aeeourir, E£  Ft nous donner è tous des frayeurs a mourïr, Pour quinze jours au moinsmafilleenala hevre. ]i voir comme une taupe il a peur comme un lièvre, Et comme un tigre, enfin,le Monfieur eftjaloux. iranchement, tout cela promet un fotépoux. Blifil. Tejure.—* JJ M. Alworthy. Alez voir Tom; — pour que rein ne lui manque, Portez-lui de ma part ces deux billets debanque: Dites-lui qu'il m'eft cber, qu'il me le fut toujours; Enfin, que de ce pas je vole a fon fecours. Madame Western. Et ce feta bien fait B l 1 f i e. A part. j'yvais, mon oRcle. — Ü rage! Allons tout employer pour confommer louvrëge, M. Alworthy. S'il eft noffible, hélas! fauvons ce malheuren*. M. Western. Voilk ce qui s'appelle nn afte généreux.— le ferai dè moitié, je vous le figmfae. Ce fou s'eft avifé d'enconter a Sophie, Et même a fon amour la belle: a repondui; Mais pour ce crime-la, que diable! eft-on pendu . V M. A l w o r t p y, Vous lui pardonneriez! — Y M. Westers. • Parbleu, j'en fuis capable. — Tele voismalheureux: - donc iln'eft plus coupablc M. Alworthy. Dlgneami! M. Western., 1 e fuis vif, mais je n'ai pas de fier. —* Sauvons-le feulement,- voila 1'effentiel. Fin do troisieme Acte. G* AC-  ^^^^^^^ SCE- A C T E IV. SCÈNE PREJVflERE. Le Thédtre repréfeme Vintêrieur d'une Prifon, TOM JONES, UN GEOLIED Pame, on necrafe pas les gers commfw Uches V T o m } o w mouches. Eêchement attaqué, je me fuis défedu. Tom Jones. Seul en attaqner donae 1 Exécrab!e ^art / Le Geolieh. pn„, - , . . . quant a 1'aventur» Pourmoi jen'a, nen vü, ceffle bruit eénéïai Des amis, des amrs; fans quo, tout ira mal, 7. t • , . I o m f o n e s. Moi, des arms .^grand Diep J  ( 53 ) ( 53 ) SCÈNE' III. TOM JONES, LE GEOLIER, PARTRIDGE. L B G K O L l F. Bi ■v n homme eft lk qui plêure, Qui me parle uu jargon oü je ne comprends rien ,* Et qui fait a ia porte un ti'ntamarre. — Eh bien! Tcnez, 1'entendez-vous ? T o m J o n e s, a .part. C'eft mon pauvrePar'cridge. Partridge, en-dehors. Eh!par grnce', Monfieur! Ouvrezjpuvrez vous dis je. ' G3 Tos^ SCÈNE II. TOM JONES, feuh oWk donc le féjour oü finir3 mon fort.-— Je dois attendre ici mon anèt & la mort. (même, Ah! j'éprouve un malheur plus grand que la more Je vais rnourir coupable aux yeux de ce que j'aime Cruelle Bellafton! Traitre & lacr.eB'ifil! Comme 1'ceil de la haine eft pergant & lübril! Comme ils ont fü connoïtre & dénirer mon ame! L'un me perd dans le cceurdel'objetdemaflame, Et 1'autre dan celui de Monfieur Alworthy. L'enfer même pour eix femble avoir pris parti: L'apparence trompeufe, & pourtantfoudroyantc, Du vrai.pour m'accabler,prend la forme effrayante: — 11 eft done des mortels qni font nés pour fouffrir! O Ciel! fi tu le veux. je fuis prêt a mounr; Mais de 1'opprobre au moips,fauve ma dernière heure, Et que moninnocence....  C 54 ) Tom Jone». Ah! c'eft mon feul ami. - Qu'il entre. - Allez. Le GtoLiER, ailant oumr. ■ r r- Oüi-dkl Si vos amis lont tous faits comme celui-la, Votre affaire eft gentille. Partridge, accourant. Ah! dieu,.. Ah!moncherMaitre» Vous,ici dans les fers! Le Geolier. C'eft fon valet peut-être. Partridge. En quel féjour affreux? Tom J o n e s. Partridge, embrafle moi. Pourquoi venir ici, mon ami ? Partridge. Dieux! pourquoi? Tom J o n e s. Ne viens point te lier a mon malheur extréme: Partridge, ó mon ami! je te rends k toi-même. Partridge. Moi, je veux être a vous.—Je m'enchainea vos pas; je ferois libre! ö ciel! quand vous ne 1'êtes pas. Au Geolier. Monfieur.près de mon maitre,un tant foitpeudepaille Le Geolier. On vous en donnera Tom j o n e s. Non, je veux qu'il s'eD aille, Et qu'il me laifle feul uans eet affreux tombeau, Partridge, Jamais. —» Tom J o n e s. Eh.' mon ami, te voilé tout en eau. Au Geolier. Oue!quesprovifions,Monfieur,pource digne homme, Tenez. — Le Ge olter, apart, fiaut. Üae guinée! - Oh! oh! c'eft une fomme. — Quand  ( $5 J Quard nn a del'argcn-t, ici Pon a de tout. X A Partridge. Je vais vous envoyer quelques mets de mon gouc. SCÈNE IV. TOM JONES, PARTRIDGE. •«Vf ToM jones. ous voici leuls.-Ëh bien d'oü fais■ tu mon hiftoire? Partridge. Au procbain cabaret j 'ótois gaiement aboire,- (iourd, Ent rent fix grands eoquins; - l'un criott comme uü „ Êhbien^otrehommejenfans.ilaparislepluscouri: Nous camptions le mener jufqu'a la Virgime, , II n'ira qu'a. Tyburn & fa courfe eft finie. l'ls ont conté 1'hiltoire en buvant de grands coups. A peine peine ai je entendu qu'il s'ag'floit de vc-us, Oue renverfant foudain chaifes, bouteilles,_ lable, j'.ccours, & vois, hélas! qu'elle eft trop véntable. SCÈNE V. TOM JONES, PARTRIDGE, LE GE O- ' LIER, Madame MILLER. §Lr Geolier.' uivez-moi; prenez garde: on n'y voitpas trop clair. Madame M i l l e r. Monfieur Jone.-Ah {grand Dien ! Tom j ó n e s. CieüMadameMilier! Eft-cs vous que je vois! Ah! jerepreas courage. Ma-  f 56 ) rt -nJ> * Madame Miller. QU01?d en ê;reé;onné me feriez-vous I'outrage? -xt ■ , 4 ? w Joke s. Païïridge.1 & * ^ ™ fU'prend de Pavtv /!/f^ féhjgner k Geolier» rARTRiuoe, Geolier. lis vont jafer; -nous, jafocsentrenous. Mo , ,, " femtnène au fondé , Madame Miller. j Je n ai qu un feul infant, profitons en de grace11 fut me détailler votre affreufe difgrace Quel qu un qu. sürement ne vous veutpasdemaL Veuc apprendre de vous 1'évènement fata!. .. Tom Jones. Ah!]e crois deviner,& vais vous fatis faire V,üUr8 .favMe-Chez V.0ÜS a commencé 1'affaire, Jai fuiyi 1'Offie.er, qui, je ne fais pour quoi. ' fcoblhnoit & marcher quelquespasdevant moSoudain dou?e bandits fur moi font venus fondreJe tire mon épée & cherche è leur répond™ J en mets en un infiant plufieurs hors de co'mbat Quelque-temp fpeflateür de ce fanglant débat Le lache qui m'avoit attiré dans Ie pié e Vient a Ia fin groffir la fouie qui m'affiègè; Tl m attaque enfureur, mais lui même percé. A mes pieds dans fon rang il tombe renverfé. Mes lacfces alfaffins alors fonnent falarmc La populace accourt, mefaifit, medéfarme, Jit me traine tumulte a ce féjour affreux Qui n'a pas effrayé votre cceur géoéreux'. ti r ^ • Ma^ame Miller. II fuffit, je vous IailTe.— Tom Jone.-. tvt , \}1 ^uoi! déjapartie? Madame M i l l e r. 1 otre mtérêt Ie vcut & preffe ma fortie • ^iais dansquHques inftans, je reviendrai vous voir. bans adieu; - du courage, - & point de défefpoir. Toai  C C 57 ) , :. , i Tom J ó n p. s. Moij Madame; apprenez a peux; que i'intéréfle, Que mon arae du-fort fera totijou s tnaitrefle,; Et que des deux excès conltamment éloigrjé, jé ne fuis bas ni fier i mais homme & réfignÉ« Madame Miller, fembraffant. tig Au Gealièr. Mon digne ami!!-Monfieur,j'ai deux mots a vous dire. Elle fort avec le Geolier. SCÈNE VL TOM JONES, PARTRIDGE. AP A R T R I D GE. h ca! j'ai réfléchi, Monfieur t i! faut écrire A Monfieur Alworthy. — Je me trornpe bien fort, Ou ce digne Seigneur changera votre fort. Tom J o n e s. Je 1 'éi trop offtMifé.'pour oi'er rfie promettre .. P A* R t R i D C« E. Ecrivez'lüi toujours; je porterai la lettre, Tom T o n ft s. Ah! malgré tous lesmauxüont j'éprouve 1 horreur, Avoir pui déplaifè eft mon plus grand malheur» P A .R T Ri I O o.e. Rappëlez-vous, Monfieur, qu'il vousaimoiten père; La pitiè, de fon cceur, a banni la colère, j'en luis fur,éerivez,& -bauhil'hommeaux verroux, Monfieur, quand nous aurons:a jafiisr entre nous, < Parions latin. — «niotód liovü aioc ui via 'na atiEjp: ai s(l .niwf & , 3 o ii y 0 T ü h '1 H CE*  C J8 } SCÈNE VIL PARTRIDGE, TOM JONES, LE GEOLIER, Le Geolier, iLrf'ami, paffez a la cuifine. Partridge, Bas d Jones. Je n'ai pas d'appétit. Qu'il a mauvaife mine! Monfieur, il me Fait peur. L e Geolier. Ban , il vien t eh mamgeanr. Grands mets, bon vin fur-tout — j'en ai mis pour Par*Bas d Jone. (gent. II faut que je vous parle. Partridge. Ehbien I allons enfemble — Bas d Jones. Je ne vous lajfle pasfeul avec lui; — je tremble, L e Geolier. Bas d Jones. Hout a Partridge. Mais renvoyez-le donc. — Le dïner réfroidk. P a r t r i n o e. Eh! ne pouvez-vous pas 1'apporter ? Le Geolier. C'efl bien dit: Bas d Jones, Je luis votre valet ,n'efi>cepas? Le temps prefte. T o si J o fi b Allons, vas, mon ami, — ta fantè m'intérefle; *al De te refaire un peu tu dois avoir befoin. Parteidge, bas d Jones. Ne le laifiez toujoujs approcher que de Ioin. Haut. Par oü faut il pafTer? L e Geolier. Et parbieu, par la porte. SC E'.  C 59 ) scène VIII. TOM JONES, LE GEOLIER. r x L e G e o l i e r. A.h« le voilé parti.- Que le diable 1'emportc! Ah mon cher Monfieur. parions un peuraifon | Et i?r^ou"parlon« bas c'eft Ia regie en prifon. Vous n'avezPpoint d'amis, difiez-yous tout Vous enavez, corbleu: votre affaire eft me.lleure, Denuis que ie la fais de certaine facon, qKJ ^'unecioche'ef;ienrre8e U° ffiimilipu de la rue on vous cherche querelle. ï tuivous défendez ; r la chofe eft naturehe- Oue diable! a-t-on pour nen une epée & du cceur i èVdouïc ennemis tout fcul être vajnqueurl Mafoi,e'eftbeau Monfieur.^^ Oiitendcepaéambüle? LeGeolier. A vous dire, Monfieur, que, fans aucun fcrupule, Ie vous délivrerai, J ' Tom Joses, Vous? Le GKotrKR. Moi. —Tel qué je fuis, Te veux vous délivrer. Je le veux, - & le puis. je rn'expofe moi-même, il eft vra..,«rmu» n importe. \e fltis de vcs amis, - 'ar les clefs de la psr.e, A mTnuit je vous 1'ouvre. Eft ce clair, a préfeut. T o m J o ê s, Oui, très-clair;- mais je refte. LeGeolier. „,'.>.. Ahüetraiteftplaifant» Tom Jones. Compter, quoi qu'il en foit, fur ma rwoonoiffance. LeGeolibr? Qat vous farce è refter ? ^ ^ ^ Q -  ( 6o J f om Jone s. T. . L'honneur j mon innocëcceo un , qu; ne permet pas que j'expofevos jours: ht i «utre, qu en foyant, je ternis pour to'jjours. rv ui . ,• Le Geolier. Bi?!e*PlTr* n0US 2ieux L'honneur&I'innocenMa rw , css chofes la paflent ma connoifance. (ce, ■p,. Tom Jones. Uites vous qu'au danger vous allez vousoffrir? r , LeGeolier,, Sans doute. Tom Jones. Avec honneur, moi, puis-je le fouffrir? [ LeGeolier. Pour qnoi pas? Je fais bjen a quoi ceci m'exnofe: je veux m y rifquer, en êtes vous lacauiè? won, paHembleu;.pour vousc'eft un coup de bonheur, fct vous me laiiTóz pendre en tout bien , tout honneur. lymilons. tn deux mots, jai parléfansmvftère; yoyqns3acceptez-vous mon pent miniftère? T .~ Tom Jones. Laillez moj réfléchir. -~ ' Le Geolier, 4mp Allons, réfléchiffez. //fort. ^ SCÈNE IX. TOM JONES, feul. M . , , . Geolier obligeant We vott plus de danger, quandilvoicde l'argent: tens doute il eft g$>ffé; Mais, 'sil faut que je fuie, Je vais perdrerhonneur,pourconfcrverlavie; —  C 61 ) ^ "ng cne &J pu]sIe les deux De que, me lerwra ma ilérfie mnoce.ee, o a.uaurs de les foms ravirai ie le brfir A 1 éire bienfaifant qui daigne. .. P SCÈNE X. TOM JONES, Madame MILLER. Madaqie Miller. fera d™-?"le 3p!"ii * Tom Jones. D'gne amie! Ah j ce mot feul m'éclaire. Madame Miller &z Sói^r01^' P°Ur V0US rendre a« bonheur, Je Si cède.' «neautreen vemavoirJ' honneur. T o ai Jones. Aommez fe bj reconnoiffance. . . Madame Miller. Pms jecompteralors fUï votre obéiifanee? Piendrez-vous foin des jours que'lon veuc conferver? _ iom Jones Par d honnêtes moyens iïïon peut les Amver. Madame Miller Le moyen qu'on vous offVe, un mot le Mige, • Quel mot, Madame ?M Jones. Madame Miller. C'efl rfl-^ftii f • Irlgrat! c'efffe-nom de Sophie, Te i ttl V 3 • fec,t de VOCr« '"fte fort, C'eft ella hl! t0VabV da-ns le *>r«'de U morr. V eit elle J homme cruel, qui vous hatt, vons niéprfm H 3 Mals  r et ) Mais gui potte vos few, & qui veut qu'on les brift.- c L ± ,T, 0 M J © n e s. &a bonté me penetre cc re me furprend point ï?iSJtr^fte nST" Coeur eft ferae fur «point. Réfcéchiflez, Madame, a ce qu'on me propofe: C eft un exil affreus qui jamais on m'impofe. Errant & fuguif, fans appui, fans fecours, A la profcription abandonner mes jours; Dans fe moindre PalTant craindie fansceffeanTuee. JN avoir au monde entier ni repos, ni refuee; &ije ccrfens k fuir, voila que! eft mon fort. Quoiqu'd foit a mes yeux plus affreux que la mort, J aurois pu Ie braver, fi , tombant dans I'abïme, De ma Sophie, au moins, j'euffe emporté 1'eftime, Maïs entre fon mépris & !a mort qui m'attend, Je nai pas du, Madame, héfiter un infant. Le Geolier. Monfieur, on vous demande. -ow Jones. ..--il , Ah! Dieu! Blifil! Madame Miller. t? „ • . . Lui-méme. La voyart qui yous baif, fongez a qui vous aime;' Adieu. Elk met vltefa a's/Je, ^ fort avec le Geolier. SCÈNE XI. TOM JONES, BLIFIL, B l i f i l. V ous n'êtes pas fans confolation, A ce qu'il me paroit. Tom Jones. r , . , „ Monfienr, I'affliöion En a tres-grand befom , & dans mon infortune, ' Foyr ma,vwe vifiie en fera fans doute une. Bli.  ( *3 3 ( *3 3 • ' B u F i fe Ma vifite eft le fruit d'un refte. de pitié. Tok JoNts. Ellea don-c triomphé de votre inimitié; Ec 1'accablanEe horreur de tout ce qui m'arrive, Meda rnêrise enfin, cette piciè tarcfive. B i i F i I. Eh! qui vous dit, Monfieur, que vous la méritez.? Je 1'accorde, en dépit de vos indignités» Tom J o n £ s. Puifqu'a venir ici fa pitié vous ertgage; Au moins, Monfieur Blifil, parlez-moifonlangige.. Blifil. Tout fouillé de forfaits,mi-férabte, ofes-tu, De ce ton arrogant répondre & Ia vertu? Je venois te fauver, & j'en ai la puillance, Mas plus abject eiïcor que ta baffe naifTance-, Tu rre fais qu'oppofer 1'infuhe a. Ia pitié, La noire iogr-amude aux foins de f'amitie; C'en eft trop, — la raifon fait tairel'indulgence, — Je t'abandonne aux loix, vas fubir leur vengesnee. Tom- Jones. A part. Granddiea^wf. Je fa vois biert, homme faux,&cruel, Que tu venois-ici pour épancher ton fie-1. Tu jouirois-bien moins du malheur qui ra'oppnmey Sans 1'atroce pl^ifir d'irjfuh.ar ta vicbme . Mais elle eft dans les fers s — du mal que tu ma-s fait, Tu dervrois cependant être bien fatisfait; Et c'étoit bien affez que ta hainetrar;reiTe , Du fenfible Alworthy m'enlevat la tendrefle; Tu crus, qu'ainfi-quetoi, j'en voulois a fon or; Tu m'arraehiis fon cceur, — Sc c'étoit mon sréfor. scs-  C «4 ) SCÈNE XII. TOM JONES, BLIFIL, M. ALWORTHY Madame M IL LE R LE GEOL I*V * O, . , > • HEfioM 1 ^ vertui fouriens-moi! Tom Jone s. Cette augurte vertu, que ta boucfie blafpS * $E njW&ti^töWteslachesdétoum Piés de fon b.enfaiteur, Jones vivrrit rou-oms * Tu fremis; - de fon po.ds Ia védté t'accable Tuvenpis meiauver.toiJdontl-ameimplacable I Va, ie cel mieux que toi faura me fecourir _ Je te pardoune , lors, & laiffe moi mourir> * fu i • Blifil. Eb bien meurs. A ton fort fans regret je te livrp ün monftre.tel que toi J'éft pas d'gn^de vilre °L m ■ TJG fvS 4 T- ;ldi^ 5 - tiens malheurêux. Ulm jettti Jès hlkts de-bamjua.de M. Alvorthv t7 Mi _, M> A-lvvorthy, dZ?/j/?/. Voitè donc comme agit votre cceur généreux? I O m ï O N E s. Ciel! Monfieur Alworthy;-maforcem'abandonne.-i II tombe d fes pieds. M.. A l w o a t e y. Leve toi, mon enfant. ~ Comment! je vousordonné Oeyemr, en monnom, lui pré.er votre appu-; Sans refpecr pour mon ordre & fans picié pour lui, Lachement au malheur vous ajoutez 1'injure B L i f i l. Outragé le premier, mon oncle, je vous jure.. IV • Ar M' A L W o R t H Y. J étois préfent, - fertez. - Que je trouve en rentranu La lettre que ma fceur m'éerivic en raourant.  ( «5 ) Blifil. La lettre que... M. Alworthy. M onfieur, je crois que je m'explique; — La lettre de ma fceur: point de réplique. Blifil fort. Vous, Madame, fuivez-le& qu'il n'échappe pas. Madame Miller. Je vais, a fan infcu, faire obferver fes pas. Elle fort avec le Geolier. SCÈNE XIII. . i^Joy.^pw : li } ■ . ■ ■ M. ALWORTHY, TOM JONES, PARTRIDGE. EM. A l w o r T h y. c toiü cher Tom, & toi malheureufe viótime D'un injufte courroux, qui j'ai cru légitime, A ton ami trompé, pardonne une rigueur, Qui plus que le tien même, a fait faigner fon cceur. Tom Jones. Quoi! c'eft mon bienfaitcur qui dans fes bras me prelTe? Partridge. C'eft un père, Monfieur, qui vous rend fatendrefle. M. Alworthy. Ah! oui, deviensmon fils, cher Tom; quece doux nom, De mes torts envers-toi,m'obtienne le pardon. Tom Jones, avec tranfport. Ah! mes maux font finis. —— . ' I SCE-  C 66 ) , SCÈNE XIV. • TRIDGE MILORD FELLAMAR LE GEOLIER. Le Geolter, accourant. "lvTn Milord, — nlace.Dlaw. £uis-je «avoir, Milord ,ce qu dans ma diferacp De vous voir en ce, lieux pqeut m'amrer Knêur ? t „ r E L L 4 M A R. Le zeJe d un ami, qui veut votre bonheur Jenemetrompepas? C'eft Ton^t-m»™ f rfaa- "-eir jonesqu on vousnomme? r.i„ . f -i o m Jones. <-e jone infortuné, vous Ie voyez. F EELAMAR. Le t,,pi, de vos malbems eft vemftuft^S'" Tom Jones. ün combat inégal. nfont £^ Sous voscoups, dansl'Laièi,Mond^^ Jelecrains. °M (mort? Feleam«b. v„ ' fn ce cas vous favez vótre fort Vous connodTez des loixla rigueuH^tacVble. ii . . -lOM JoNfis J aime mieux I'éprouver innocent que coupable. d», „> * e L L a M a r. LsL?^0 Pun,''r un excè< de valeur. Asters fontp0ür ie erime & non pour le malheur. Tom  | ( 67 ) Tom Jones. Ah! cela devroit être & mon cceur me 1'alTure. Mais ie faurai du moms les porter fans murmure. F F. l L a m A r. Je venois vous ofFrir tous les foins d'un ami: Dacs ce defiein , Mo-fieur vous m'avez affermi, L-malh'ur de vofire ame épmela Bóbl fle, Courageux fans orguei], fenfible fans foèbteflö» Reclamant la jufnce & non pas la pitié Vous infpirez l'eftinre en gagnant I'amitié: Je veux des aujourd'hui vov.i. prouver I'une & 1'autre, Devenez mon ami, je W «Ü* le vói,re. . ; T O m j 9 n E Si Ah! nommez a mon cceur', le morte! généreux.... F E L' L A M A R. Je vous dirai mon nom, quand vous ferez heureux, d part* . . , „ Et comment fans rougirle lm pourrais-je appr-endref ( il fait én pas pour fortir.) Tom j o n e s. O Monfieur Alworthy! ■ F e l l a m a « , fe retournant. ■ Quel nom viens jed entendre r Tom Jones. Celui de mon appui, de mon confolateur. Fellamar. C'eft celui d'un barbare & d'un perfécuteur. Tom Jones & Partridge. Ciel iMónfieur Alworthy! M.. A l w o r t ii y. Moi! Milord! Fellamar. Quoüvousêtes? — M. A l w o r t h y Te fuis Alworthy même, a qui ces émthètes, T 0fe vous 1'alTurer, n'ont jamais c invenu. Fellamar- , Jufqu'a ce jour, Monfieur,vous m'étiez ™connn. ' J'étois même bien loin de vous croire dans Lonüre. Au refte, j'ai parlé; c'eft k vous de répondre. ^ Is *  C <58 ) Aqnoidonc? Fel l a har, /ui donnant un papier. A ceci. M. Alworthy. Ciel! que vois-je! ö douleur.' i1 e l L A m a r. Ce nom vous eft connü ? M. Alworthy. Que trop, pourmon malheur. r„ Fellamar. Ou? K*S t0f encor' MoDfieur, & Ia perfonne Sr S Cet écnt' Contre ce mêl»e Jone ±-ar tout en votre norn,cherche des faux témoins. rv > j • . ' A L w o r t ii y. (moins ulZ^t* • ~ Ah' malhe^eux ! lailTe Ie Sre a« Sur^ ri,infV^USIr0mpa' P^agesmesalarmes; fcur cet mfortuné voyez couler mes iarmes ■ Le tems preiTe Milord; — volons Ie fecourir O mon enfant! - je veux te fau ver — oumourir. , , . -Fellamar. Jnvolontairement je vous ai fait injure- ITO™'™1' M°nfieur> «weerreur que j'abjure. Vous, donnez-moi la mam, — T o me Jones ia lui donne refpecïuenfemenl. ■rELLAMAR, Ufort avec M. Alworthy- k Geolfer & PaarTdgele£ réconduifent. SCE.  ( 65 ) SCÈNE XV. TOM JONES, un moment feul. 3Efft-ceuneillufion qui vient charmermespeines? Eh~quoü tant de bonheur m'attendoit dans les chaines! Alworthy,ma Sophie ,& vous Lord généreux, fones vous interéffe; il n'eft plus rnalheureux! — Pour moi, cetce journée eft incompréhenfible: C'eft un fon ge a la fois confolant & pénible. Comment doit-il finer cet étrange fommeil? Cielldois je fouhaiter, ou craindrele réveil? Le Geolier, d part d Jones. A minuit, — vous favez, — a. la faveur de 1'ombre: — haut. A h ca.venez chez nous, - il n'y fait pas fi fombre, Nous avons un jardin par li, dans un \ieux coin. Venez-y prendre 1'air, — vous en avez befoin. Tom Jones. Volontiers. Le Geocier, &a Partridge. Conduifez. (feui.) Tubleu!queile journée! Pour trois fchellings d'achat, d'abord uneguinée: Deux eens livres fterling pour lui donner l'eiïbr, Et puis ces deux Mefiieurs chacun vingt pièces d'or. Tour geolier que je fuis, ma foif eft fatisfaire: Deux prifonniers pareils, — & ma forcune eft faire. Fin do quatrieme Acte. I 3 A C  ( 70 ) ACTE V. scène première. Le Théalre reprér' > te fr même Sullon des premier & ttoifième AStes. BLIFIL, feul. Square eft enfin parti. — Ce dangereux témoin, De moi dans cet inlbnt, ne peut être trop ioin. — Kien de mes ennemis . a préient, ne m'ala-me. La lettre de ma mère éroit pour eux une arme. — lis re 1'ont plus.— Pour Jone,i! ne peut échapper Au coup dont en fecret je vien-^ de le franper. On ptrce tö: ou tard le plus fomb-e myftère. F'i bien , foit, mais alors ie n'aurai plus de frère. Ciel! Que vois-je. Ah ! fuyom ion afpcct. odieux. scène ii Madame MILLER,M. ALWORTHY, SQUARE. Madame 241l l e r , le voyant aller. Va , traïtre, je te tiens prifonnier en ces lieux. M risee papier. — O Ciel! pouifauverl'innoeence, Que tu fais a propos déployer ta piiuTanc^! Me rrompé je'! — Mon frère & Monfieur Alworthy. M. A l w o R t h y. Quoi Blifil? Square. Oui, Monüeuf, fans vous j'étois parti, Me croyant au Chateau, dépêché par vous-même. Ma*  C 7i ) n r 2l Madame M i l l e r , d tart Du fcélérat profos autre m$Ë&ü 9! li „ • S °- ü A K *• " ? Jlne vo«? avois rencontré par hafard jc fero.s ëëfi ioin 'fW«öi M* Alworthy, awciwfciir. Madame M i l l e r. rZ tm:UH[é^m^ i'innoce^én e ' rZ J hü ü'TO la naiffance- Cet eftunable jone, - il eft votre nevcu -1' Ciel.' A l w o tt t h Y. Madame Miller. Fils de votre fceur. _ Elle en a fait 1'aveu Enmouranrdans mes bras & dans ceux de mon frère t t „ Alworthy. lom Jone eft mon neveu! Ma fceur étoit fa mère' S q U a r e. Comment! vous 1 ignoriez? M. Alworthy. DieulSijel'avoisüi» c Square Se peut ,1! Qui, Monfieur, vous n'avez nas r cu écr,t dünc ™J chargea votre fceur expiriante Non. Alworthy. p. t j . S q. u a r e. it les derbiers mots de fa bouce m-urarte - Al l , M' ' L w 0 «■ 1 h y. Ah.'p^rlez. - A mo; trouble a p,ille je mffis. — e r ^s q u a r e. „ ™™rr^tmanëpolix,kTomJoneeftmon fïN „ ^oprerez 1: a mot frère. - Hélas'o v lrfPr. J " Elle •  C 72 ) Elle expire, Aje pars chargé de deux dépótsLa lettre détaillee avec ces'd:erniers mots: Vous étiez en ce temps, prêt a mourir vous-mêmeVous mftruire eüt été d'une imprudence extréme Et j'en chargeai Blifil k mon départ pour Bath ' Ar. Alworthy, fe dents knies. 5i vous medites vrai , c'eft un grand fcélérat. AhlMo4^~E&'iadameAIlLLER- M. A L \v O R T h y. tt • v°us cr„ois * mais nfaut 'e convaincre: Un ennemi fi fburbe eft difficile a vaircre ■ Et puifque le perfide en é:oit Doffefleur, " II ne faut plus compter fur ! ecri; de ma fceur. Madame M 1 l l e r. ? VmprT Seu!ementpermettez qu'il paroifle; Joieefpererencor. ^ ^ ' M. A t w o « t h y, Vousêteslamaïtrefle. Elk fort. SCÈNE III. M. ALWORTHY^SgJARF., M. WESTERN, A ti , , w e s t e r n. »C^lons ,1a belle, allons, fans attendre è demain, Du Viilage gaiment reprenocs Ie chemin. „ , M. Alworthy. Comment donc? Quel motif vous fait quitter Ia Ville? , ^ e s t e r f> _ Quel motif? Devinez. _ Jevous Ie donneen mille. _ ^■'•Alworthy. beroK-ce du nouveau ? M. W e s t e r n. Tr„„m,, j, Kus que nouveau, parbleu, Jncroyable. - Ecoutez: d'abord votre reveu, La belle le refufe, & n'en veut pas de démordre. M.  C 73 ) M. Alwortht. Si ce n'eft que cela, 1'on n'aime point par ordre, Je vous 1'ai déja uit :d'ailieurs, fans ce hen Serons-nous ïiioinsarnis? M. Western» Bauh! Vous nefavez-rien ï Non.de ce gibier la vous ignorez les rufest LesChaffeurs les plus fins , avec lui font des bufe* Croiriez vous qui préfent, pour me faire enrager, Avec ce damné Lord el!e veuc s'engager. Ehbien,qu'enpenfez-vous? EfLcede 1'incroyablet M. Alworthy. JS'eft-ce point.une erreur? M. Western. Erreur eft impayable.-—i Is s'éerivent, mon cher. M. Al wo r tb y. En êtes vous bien für 4 M. W e s t e r n. Eh' parbleu, je 1'ai vu. - C'eft du Roman tout om Oue 1'amour de ce Lord. - Cceur, ame, grand femce, iCeConnoiffancc, efpoir, généreux facrifice. Le billet qu'a la belle a 1'inftant ]'ai furpns, _ Eft plein de ces grands mots oü jen'ai rien1 compri». ta tante la foutient, les Lord*font fa chimère. 1'aimeroiS cent fois mieux fon I om J one. J Sophie. Ah! mon père | Crovez que je fuis loin de vouloir un époux j Ma" s ü j'en dois prer.dre un. je le t.endrai de vous. M. Western. Eh bien! morbleu! prends donc celui que je te donne. M. A l w o r t h y. Avec Miff, ub inftact, fouffrez que je raifonne. SCfe  ( 74 ) SCÈNE IV. M' SHrrTHJ', SQUARE, M. WESTERN SOPHIE, Madame MILLER, BLIFIL. Ü7" • • k* Madaroe Mi her, J oici Monfieur Blifil: vous qu'il croltdéii loïn Mon frere,entreZ ici pour pa?oïtr!I £ ffi? * i\/t $8mre enm dam k kabinet. Qu'eflce? M' West^w. M. Alworthy Monfieur, ,~DemalCeUrvousm'aPP°«eZIale£tres CheroncIe,envainjechercheameremettre... » | « ivj« l w o r t h y Squa'e^ustTeSffTr' UldaDge™k éelat: Sij'entends cette énigme,a voS'yeux que je meure. ffifi ciVÏi é lTm/ un viI mi^rable; ^^è^^^ign, y°DS d aKlaf • ~EAnfin, quelle eft donc cette lettre? C'eft celle d MmerMlLrLFR' Que untdehl^^ LeuCielnePeUf Pe™ettre. ? DUeUr* " *R*ünm unpaphra M. Alworthy. M.  ( 75 3 M. Alworthy. Que vois-je! - Eh mais! - affurément.- sVrnZr filsde votremeilleur ami, je me défiaide li vSSÏÏÏ^&i'ofai 1'épouferfecrettement: Tom Jones eft le fruit de cette umon Je fu.sfüre " que vous rendrez k cet infortuné jeune Homme, le* " dSts S'1 deqt defa naiffance, & je defcendroi. " Sranquille au tombeau,fans l'ant.pathie de Blifil " mon fecord fils, pour fon frère aïné. Jones a une S aTnoUe& fenfible. Que n'enpuis jedireautant „ del'autre. Adieu. ^ Blifil. . A peine Te concois jufqu'oü vont les effets de de la hafne.Suppoflr des écrits! Me noircir k ce pomt ! M!MadaraÏleATworth, 11 nefe dément point, I e monftre: - de fa mère il niera 1'ecriture. - vfeS pwfide. & du moins connois ta fignature. Viens.pemu^ ^ ^ ^ mmau Blifil, interdit. QM WesIeLn, qui a lêpar-defus tèpaule de BlifiL Ah! fcélérat! Blifil. Je tombe k vos genoux.— M. Western. Si vous lui pardonnez, je me brouille avec vous. M. Alworthy. Oui? moi! luipardonner d'avoir, contre ionfrere, Par un manége infame, allumé macolère ; IVoferra mon infu, me mettre de ™uié Dans es projets affreux de fon cceur fans pit é , Enfin, d'avois voulu, me rendant fon complice. Trainer Jone en mon nom, del'exilaufupphce. — K» Les  f 4* ) ■ ./ WSL. _ I/.' E ï « (i n, •» £ « m A Blifil. beLlZ'mr ?elOÏ)t poin£ P°ur toJ d'a^ «nel, vas, tuis. Et pour jamais fauve moi ta préienc' Blifil fort. SCÈNE V. M. ALWORTBY, SQUARE. M. WESTERNs WJFWJE, Madame MILLER. TVF • * M. AtwoRTHY, continue. JJULatsd oii vjent cette Lettre?-Ayez la complaifaa- ; Madame Miller. rce Je fento» comme vous, que 1'écrit n'étant plus Me. vmux rour 1'mnocent devenoient fuperflus, Et que tous mes efforts tourneroient a ma hontê Je ne fats quel infhnct veut foudain que je mon te A lachambre, oü fouvent, par un dernier effort Votre fceur tflayoit d ecrire avant fa mort J ai tf^uvéce papier tout rempli de rature*. Granddi)ieu'jW ° R T H Y' «, GW. M. W e s t e r n. L'adoptez-vous ? M. Alworthy, avec feu. ■Kt „r Jones? fans doute.— M. Western. Tint mieux, k bos projets cela ne changè riJa!^' Vo,!ace qui stowefe un gendre préfentable, Et non pas un blifil, un chafieur déteftable, ïn Zu S„C08i.r' n?a^VaiS £ère'enfin maufaiseDtout.Au hou que I ami Tom fut rou jours demongout; 7 w'UirDf °,tr^n qu'un ^ère» une familie, I! les a tmuvés: - Oonc je lui donne ma fille L Sophie ? - Hein? Tu coafens. —  f 17 ) Sophie, refpectueufemenU' Non, mon père. ll' . Ohlmafoi, C'eft un parti bien pris de Te moquer de moi. Elle pleura, gémit ,quand je lui fus cojwire, Et même a mon pnnvoir elle ofa fe fouftraire La voilé oui dit tm, quard je confers a tout. Tiens, prénds garde k la fin de mepoufferabout, leveux.—• J M. Alworthy. J'ai cru que Jone avoit touche votre ame. Sophie. Oui, j'ai brülé poar lui de la plus tendre flame, Tant qu'il fut veitueux je m'en fis un honneur, éüfvoulu, 1'ingrat, il eüt fait mon bonheur i Parjmre ï hkfermens, foumisaux lok d'une autre Puifl> t il faire au moins le fien même & le vötre En renoncant k lui» c'eft-la mon dernier vceu. M. Alworthy. Puis-je favoir du noins les torts de mon neveu ? Si vous ne dai^nez pas m'inftruire de Ion crime, Coupable k vos yeix feuls, aux miens il eft vittime. Sophie Ah, Dieu! Sachez, Monfieur, qu'il offroit en ce jour, A Ladi Bellafton ft main &fonamour. M. Alworthy. ALadi Bellafton? Som ii. J'en ai la preuve écrite. M. Western. Et fans doute, elle accepte; — il a tant de mérite. A Madame Miller. Vous riez,—c'eft plaifant. M. Alwobthy. Quoi! Madame Miller ? Madame MulU Je ris d'un de mes tours. ^  C 78 ) ~ M. Westïr k. ,. , „ Madame ÜT^/f^^'' Ehbien? M* west^n. Maïs quiEde vo^^T"' '/'répond deSophie: TandJquedSesfos ;.me réP°nd de fa ^ie? M. Western. Elleaparbleuraifon. SCÈNE VI. Les Précédens, PARTRIEGE, account. A u xf A£TRIDGE» 4 M -tJVb, Monfieur , par pitié, correz a la nrifon L»e fa propre douleur fiuvezmon pauvre Ma °re' , Tous. Comment donc ? " tnsr?UD-a' d?s Loix> traïné comme Sn coupable' s)Jen yfurvivraipas.'' «uwupdDie, M.  ( 79') M. A i w O » t h t. Courons tous, mes amis. —— Sophie, apart. Malheureufe! — O Milord, que m'aviez vous promis! M. Western, impétueufement fenfibk. Oui,courons,courons tous;-viensaufli,inaSophie, C'eft ton époux, c'eft lui; viens lui rendre la vie: Et ton père & Phonneur te donnent leur aveu. T o o s, apptrccvant Jones. Le voici. Sophie. Dieux! SCÈNE VII. Les Précédens, TOM JONES, FELLAMAR. Tom Jones. Sophie! M. Alworthy. Eft-ce toi, cher neveu! Tom Jones. Votre neveu ! — Nature, amour,reconnoifiance, Vous fuffire a tous trois n'ett pas en ma puiflance! Eh comment?- M. Western, rapidement. En deux mots, ton père eft un Slimmer , Monfieur Blifil, ton frère,un noir tifond'eofer. Ta mère une Alworty;moi, ton vieux camarade, Et ma fille ta femme.-Allons,une embraffade. Tom Jones, Fembrafant. Monfieur - M. Western, Mon brave Toffi. - Que diable! encor ce Lord? Fellamar, fouriant* Vousm'envouleztoujours? — M»  ( lo ) M. WISTE»». Ventrebleu, j'ai grand tore. M'envoyer aiïbmmer! — Mon coupable émiffaire S'eft permis lachement plus qu'il nedevoit faire. Tone a fu Ie punir, erile privaat du jour, Et ïone va, M mfieur, me punu, a mon rour. raime affcz M.ff Weftern, rour ïmmolef fans peine Ces terres. ces grandeurs or.jets de votre hame; Mais Dieu! je Panne trop pourdifputer fon cceur A celui que Pamour en a fan 1 vimqueur. Tom Tone eft Phomme h< ureux qui ménte la fllme, Avantd'avoir un nom,Tom Jone avoit uneutne, Et 1'éclat oue fur lui ce nom a répandu, Aioute a fon bonheur , mais rien h fa vertu. A Jones fortrt-é, ma nt^nant je me nomme.— Te fuis Lord Feibmar. — J M. Western. Vousêtes un digne homme; C'eft mieux qu» dêtre Lord. . M- Alworthy. Cceur noble & généreux! Fellamar. Cenommeconviemnril.car je ne fuis qu'heureux. Tom Jones. Milord, qui plus que vous?- F e l l '\mar. . „ „ j. Qui, Monfieut? c'eft bophie. Tom Jones Ah l ie f ais tou« les foins qu'elle a pris de ma vie; — Poür m'ouvrir les prifons, elle a prodiguê 1 or. F e l l a m a r. C'eftbeaucoup,-mais fachez qu'elle a fait plus encor. Oui: MhLpour m'engaf ei a vous rendrefervice, D'elle, de fon bonheur a fait le facrifice. Etm'a permis l'efpo>rd'ê re un jour Ion épouxs Voila, Monfi'-ur, voila cequ-e'lea fait pour vous. Pour moi,qu'jnftruii fi ben p ii cet exemplefubhme, Je ne veux dé, ober n] la mam, ni 1'eL.ime.  ( *I > Jugez-moi. — Se,cpurjr un rival préférè Et le rendre a 1'objet par foi-même adoré De courage a vos yeux, c'eft un effi.rt fuprême» Muis lorlgue dans 1'abime on I'a plongeèfoi mêmeVous fcémiOez -Fb bien.'c'eft parrnoi qu'aujourd'ml' Les plus aff e x malh ur s'accumulaient fur lui ' Uui, Monfieur, l'on m'arma contre votre innocence lar un coupable ahvs on fouilla ma puiflance- ' jai réparé le mal qu'il yalait mieux prévoir:— Un n a point de mérite k faire fon devoir. 'a Sophie. Eorcéd'aimer toujours en renorcant a ph re, *- »^U« °«reu d'amitié foita" moins mon falaire. a M. Heftem Vous, Monfieur, en faveur d'un bien pén'ble efFort, JJaignez k votre ami pardonner d'être Lord. v; M. W e s t r. r n. vous êtes fur mon ame un Lord d,e bonne race. £.mt>raiIons.nous.-Chez moi vous viendrez k la chafle . F K l l a m a r -avecplaifir; — Meffieurs, croyez-moi tout è vous. II fort. SCÈNE VIII. Les précédens, excepté Milord FELLAMAR. X M. W e s t e rn. fe/-e les aurois aimès, s'il lui reffembloient tous. v>a la main. Sophie, a Jones. On vous fauve une épreuve. Jones, avec tranfport. r Inutüe. Je retournant vers M. Alworthy. Mais mon frère. — M. Alworthy. Peux-tu me croire afitz facile!.. Tom  C 82 j Mto dc,s-Je IWr.^en oubliant le S> ïuFJrSè. Monfie^>Ppenic votre carac%e. Tom Jones fits ^s^^Méèè^ AhI même afedénei', Ut' ^ èmesexcès5 J-eiormMis, a Sophie, eft tout a la vertu. F IN. • -