TABLEAU X9 MXSTO JJR JE DES PROVINCES-UNIES. *f O M. X   DE L'HISTOIRE DE 9 F RO VINGES- UNIES.' PAK UT R E C UT. thez B. WILD. MDCCLXXXIV;   AVERTISSEMENT nous efl êehctppè dam U PfoluMe •précédent; p. 418, ur qu'il fit paraïtre dans cette tnènre affaire , fotts quelque point de vue qu'on Penpïfoge. On nous a montré que nous aurions pu faire une a idition utile a la Dèclarmion des Etats doiïi nous parions a/a fuhe de cette affaire p. Nmts aurions pu ajouter qua, les ticats d'Overyflel apa'tent tam d'estme pour te Cotnte de Rechteren, qu'e/lesm nemmerent jamais perfonne pour reaiplir fa place. *Lui - mème fut 9 fuïvant les membres dg  Lamiern T. VIT. p. ai2, le premier ft immoler fan intérèt particulier au bien pu* Mtc , en remecunt fa Commiffion lous ' 1 espérance de i'approbacion des, Seigneurs lesEtacsd'Overyfiel. Nous remerciotts lts ferjomes^qut nous om foumt cette oc aftatt de reudre juftice a la mêmoire d>un Mims~treaam imèreffm par fin mérite que re* Jpedtable par fa familie feconae en hommes d Atatt dm» la Republiqae a retirè les plus importans JerpJces. Nous apouerons cependam avec mgenuitè que mus n*ptnfwns sue* res quecet ouprage eüt affez de mérite pour $u onput mettre quelque mportance aux erJWS) gui pwniietH s'y irsuper.  TABLE DES ©entemies dans le Dbieme- Volume; Quadruile Alliancea entre la Francs , P'dngleterre , /ex PapBas- Unts & PAutrïche, cemre PEspagnè. T J. ab.'eau général des affaires de Ia Képabhque. Etat de i'Ajngleterre & de la Trance. Ouerel.es des Etats avec la Suede. Avec Ie Dannemarck. Avec la RMie. Avec l-Espagne. Ncgociation entre la France 1 Angleterrc & les Etats. L'Abbé Duboia negocie en Hollande ; la Cour de irance accorde des titres aux Etats - Géne- '7*5» 1716.  1718. 1719. 1720. 1711?. -2 Talte des Matierez. raux. Traité d ailiance entre la Franc* , & Grande • brttagne ei les Etats - Généraux: Dispute avec ia Cour de Vienne. JViécon* tentement en France. Projets di> Cardinali Aibaoni. Projets du Baron de Gcrtzi Bécouverte de ia confpiration : Gyiien-. bourg & Gortz arrêtés. Nouvtau projc-t dui Baron de Go'tz édioué par la moit de Charles XII L'Espagne cheiebea fè jufUfier aux \eux dés Etats - Gencraux. Pro-; jets contre. t'Espagne. Réponie d'Aibero- ) ni. ConclüfisH de !a Quadrupie Ailiancetii Traite de la Quadruple Aliiahce. Articlesi feparés. Accelüon des Etats a la Qcadru»; p'e Alliance. Les Espagnols battus par lesn Anglais. Les Etats - Généraux foürniifissé des troupes Auxiüaires aux Anglais. Paix avec 1'Espagne. Congres de Cambrai. Biftoire du Syftême des Actions otè Stilets de Banqtte. EreSion de la Compagnie d,OJiende. Origine des bil/ets de banque. Manie de*g Adions dans la Repub.lique. Eredtion de. la Compagnie d'Oiitnde. Grande AJJèmblée, progrèss du Stadhouder at. Rédjdion dsns les troupes de I'Etat- I AtTembiée Extraordinaire. Disputes fur icenciement des troupes. Licericiemenc de/*  Talie des Matierès^ 3 froupes. Proj ts échouis en faveur du Stadhouderat. Le Prince d'Orange nommé, Stadhouder de Gioningue ót Ommelandes. La Gueldre veut rétablir Ie Stadhouderat contre l'avis de la Hoilande. Lettre des • Etats de Hoilande aux Etats de Gueldre. Réponfe des Etats de Gueldre. InHruélion des Etats de Gueldre pour fixer 1'autorité du Stadhouder, Refléxions fur ces inftructions. Le Prince d'Orange devient Stadhouder'du-Pajs de Drenthe. . lïigue contre PAiliance entre PAutriche- & PEspagne. Rapprochement des Cours de Vieiine de Madrid. Projet du Baron de Ripperda , Miniilre d'Espagne. Nuagea entre les Cours de VeraUfa de Madrid.' Traité, d'Al'iance entre les Cours de Vtenne A. de Madrid. Les Etats font des reprefent;,tions contre les Traites de Vieune. Trai:e de Hanovre ou de Herrenhaefen entre les Rois d'Anglecerre 6: de Proffe., Effcrrs des Cours de Vienne óf. de Madrid pour détourner lei Etats d'acceder' au Traité de Hanovre. Cris contre ia defection du Roi de Prufl'e. Fia du Duc de Ripperda. Ar memens contre les Espagnols. Suites du Traité de Hanovre. Suiies du Traité de Vienne entre 1'Empereur & lé Roi d Espagne. Troifieme Traité entre les Cours de Vienne & de Madiid. Les Etats accéient au Traité de Hanovre. Mauvais f«&-* * a 1718. I72T. I7!22. 1724.. 1725.  4 Table des Matieresi _ m7- 272.8, Ï729.. cèj de 1 -Empercur & du Roi d'Espagnc iropoücion des Etats conc:e les piratea BarbsÉfesques Paix des Etats-avec la Regente d^giers. Eiev t:. :i du Gatdteai dePleury. Ligue contre l'E>pagne. Nego. cidtions a la Cour de Vienne. Prélimimires entre l'Empeteur , ie Roi d'Espsgne, la France , 1'Angieterre & les Etats, fur la fuppreffion de la Compagnied üfiende. Mort de Gcorge I , Roi'd'Angeterre. Et du Confeiiier - Fenüc*-' naire Hoornbeek. Congres de Soijpms fif fes Suites* Accomodemcnt avec i'Espagne; ouverture du Congrès de SoilTons. Dispolïtiors des Püiuancés en negocistion. Pohtique du Cardinal pour gagner 1'Espagnfe i-aite de beville Lmeréts des Etats dans le C oi giès de Soiflons. Fir des negocia- tions de Soiilons. Aiticle du Traite de Sevilie concernant les Etats - Gerér^ux. -Negociation avec 1'Empereur fur i introel iCtion de Troupes étrangeres en Iralie» I noatience des Espagnols a cette occ&=fioa. Traite de Vienne. Trècauthns en faveur du Commerce. Traité de Vienne entre l'Emr>ereur & la Grar.de- Bretagrie. Les ■ Etats invités i accéder au Traité de Vienne. ftj  Talk des Matims. 5 it la Compagnie d'Oftende. E'forts de Etars contre diverfes autres Cjmprgnie qui s'éleverent dans ie Ncd. Axeiitoi des Etats - Généraux au Tn-ité de Vien ne. Précautions en faveur du Commer ce. Affairesintérieur es avant la Guerrt de 1749. Décadenre des forces de terre. Décadence de la Maiine. Enamérütion de? mailons. en Hoilande- Maffucre de Batavia. Danger des vers ronge.uit les pilotis. Kéglemens telatifs aux Catholi*ues. Décrets en faveur des Proteiïaris öit contre les Catholiques. Dispute au fojet du M'arqujfa» de Veere & de Flefiirgue. Manage du Prince d'Orange avec ui;e Piinceiïe c'An gleterre. Superiütion fing'-liere. Les Loges des Francs - MajW. lennées en Hollande , par ordre des Etats» Qènduite des Etats dans PEleSion 4'Augufie. III, au Trêtte dê Pologne* Les Etats reclamtnt le:rr neutralité au fujet des troubles de i'ologne. Neutrdité des •aye- Bat. La Grande - Bretagne ei les Etats piopofent leur irrédiation Projet de fjaciflearfipn pïoaofé par 1'Angleterre & les Euts - Géaéisaw*. -onie de f'BjfcBer«ur. * 2 I - - . » : 1 ,*73>r:  *73& " *737- Ï73817391740. 1741. 1742. '743. % Talk des I'Jattsres. Emb rras de la France. ivéponfe de h Coi. de Vienne. L'Empereur & la France demi. dent aux Etats la garantie de kur paix.- Négociation pour un Traité de Comneice ave., les Pays - Bas. Mtmoire de Mr. ie Comte de ZinzendorfF. Conférences rompues fur un Tarif avec les PaysBaa Autiicbiens. Paix definitive entre 1'Empereur & la France. Guerrt entre PEspagne g? la Grande- Bretagne.- Commerce interlope avec 1'Amérique- Es-pagnole. Pjaintes de l'Ar.g'eterre & des Etats contre les ga'de- cótes Espagrjolsv Les Anglais t.oubienc le commerce desPays- Baa - Unis en Espagne-. Guerre pour la Suc'cejpon de i'Empereur Cherles VI. Origine de la Guerre de 1740. La France ie dtclaie en faveur de la Bavieie. Poötion de ia Reine de Hongrie. Les Etats a jgmentesï ie nombre de-ieurs troupes , foumiflent des fecours d'argent 3 ia Reine. Accomodenr.ent de la Reuie de Hongrie Sï 'e Roi de Prune. Les fecours accordes ala pluralité des voix. Reclamations contra la decifio-i pnlé a 1'uaaniruité. Revers desFrancais en Allemagne. Guerre entre h&.uiüe- & ia Suede. Coaabac de Tcuio»  Table des Matieres. J ïnvafron du Piiice Edoaard en E;o(Te. Dedaration du Roi de france aux Eta.s, , & leur re-onfe. Les Heats envoyent un Ambaifadeur Extraordinaire pour raler.tir la marche de l'armée Eraagaifë. Conquètes des Francais fur ies Barrières dc8 Etats. Opérations Müitaires en Afemagne. Le Roi de Prufle devient maitre de OoitFrife. Alliance de - Varfovie; Mort de Charles VII. Francais l é!evé a l'Ftfi re, Politique da Roi de PruiTe Accemodement entre la Reine de Hongrie & le Roi de Prufle. Opécacion en kalie», Bataille de Fontenoy. La Flanire con« quife par les Francais. Invafton du Prince Edouard. en EcoiTe. Pertes des Francais en Amérique. Singuliere- dispute avec la France au fujet des croupes envoyées en: Angieterre. Réponfe des Etats. Mértag°m -us pour la France. Mort du Peniiomme Van der Fleira. Pnfe de Bruxeües. Perts de Mons , Charleroi & Naraur. Bataiiie de Rocoux. Succes des Autrichiens en Italië. Prétention de la Repubirque contre les Francais. AvertuTement du Roi de France- avant d'entrer dans Ie terrkoie des Etats. Invafion des Francais dans le territoire de la République. Ls Stadkoitderat dephnt Unique & Héréditaire, Rjifons des Stadhouderiens, & des Ant;=»- 1744- *74S»- 17-415* *747~  « Ttsble des Maneres.. Stadhouderiens, Lieutenance - Générale rs^ feifëe par le Prince d'ürange Jnquiétude dti peuple. Le Prince d'Ürange nomrneV btadnouder. Le Gouvernement rendu fusjpect de trahir- I'Etat. Amfterdam fedéclare pour ie Staühouderat. Le-Prince eft elu Stadhouder , . Capitaine &• Amiral-Géneral de la- part des Etats de. Hoilandelae Prince eil élu Stadhouder par les Etats d Utrecnt. En ÜVeryiI'el._ Le Prince déclaré Stadhouder , Capitaine & AmiralGenera! de toutes les forces de la Répu-bhque , par .les- Etats - Généranx. Intfallation du Ptinee, Batailie de Lawfcld.Vrle de Berg - op - Zoom. Alairae eaulee dans Ia Képublique par la perte de^ Berg- op - Zoom. Le Stadhouderat dé. clare Hereditaire dans la ligne maseuline & terninine. Réfolution des Etats de HoU iande en faveus du Stadhouderat - Héréditaire. Remarques fur le Stadhcwderat dans ia ngne feminiie. Traits de-modération dela part du Prince d'Orange. Don Gratuit, en Hoilande. Propolltions amicaJes de la Cour de France pour la paix- Replique tere des Etats. Mefures des Etats poar, pouiier la guerre arec viguear. Paix tfdix - Ja ChapdJt. Les Ru fles appelles au fecours des PaysBas. Traite fur les troupes a fournir par les Alhés. Siégc & prife de Mrafirick ! ^gres de Breda. Réfiéxions fur k Coa-  Tab'k da Matleres. $ ifes de Breda. Congres d'Aix-la Chapelie. Etonnante facilité-de Ja Etaifce. Préjimi. nare* de la paix. Aceomodement avec les .Jive: fes Puiuances. La paix fïgnée. Kernarques fur le .Traité d'Aix - ia Chape^Ie. Caufes de Ia dispoiirion des Puiflances pour •ia paix. Renvoj des troupes-Rulles. Déprédationï des Anglais fur la"naVigatioiu Qisngemem tpèrès par Guillaum IV. Trouble3 a Amirerdam. LfbeHes contre les Régences. Changemens en Frife. Troubies dans Ia Province de Groningue. Reglement établi pour l'adminiftration de Grouinfue & Omrnelandes. Troubies & .changemens dans fadminiitration du pays de "Drenthe. Troubies & changemens enOverjflel, Troubies & changemens en Gueldre. Troubies & cfongemens a Utrecht. Trou4>les en Hoilande. Sédirion a Ia Haye. Arrangemens pour fuppléer aux fermes. Nouveaux troubies a Amfterdam. Raifow •des deux partis. La Régenee commence a céder. Ardeur des Doeliiies. Repönfe de la Régfmce aux trois Ar'icles. Troubies fur ie Confeil de guerre. Les CommuTairee de ia Bourgeoiiïe conférent avec Son Altesfe. Changemens dans la Rég»nce d'Amiter■dam. Demandes de la Commune en faveuï des compagnies Bourgeoi'fes. Liche dé■youement des DoeMes a Son APeife. Troubies a Haarlem. Changemens k Haarlem A Lcyde. A Gouda. A RotterA Delft. A Ia Brille , k Purme.  fio Taile des Matter es. I, ! I75I' ' i rende & è Alkmaar. A Hoorn. Nord-I Hoilande. Troubies a Meenwyk. Guillau11e IV -inauguré Marquis de Veere & de r/'ieiïwgue. Mo.t de Guiliaume IV. Caadere de Guiliaume IV. JStat des Torces , des Fhatices, de la Napigation , du Commerce , des Arts & des Mcsurs de ia Nat ion. Gouvernement. Forces de Terre. For:es de Mer.. Finances. Commer- e , maïufadures ét navigation. Compagnie de» !. des - Onentales. Arts & Sciences, ïoerhaave Albinus , Van. Zwieten ét Ba Haan. Wagenaar. Mceurs.  TABLEAU DE i'HISTOIRE Des IR O VIN CE S-UN1E S. ■Qyadrupk Aliiance, entre la Fran%\ L-i"i/eterre * Pays-BasUws-8 PAutrkhe, contre PEspagne. T ^^f°-T9 dls Pays-Bas.Üiiisnenous Tm. X^m Pïéküt qU'une fuite.  '■ • - c Tableau I j-éfiéral des i affaires de ' la Ucpubli-1 que. . < c.4 •:] ;1 •■] ?J .( ,' 4 Quadrupk Alliame ontinuellc de guerres , & peine interompues, par dè courtes trêves ou par es paix encore plus courtes. La guere continuéefi longtems contre 1'Espagne iour afi'urer 1'indépendance Belgique., ie fut fuspendue. que par la trêve de louze ans ; encore les avantages de :ette trêve ne s'étendirent pas dans es Indes Orientales. La paix obenue en 1Ó48 , ne procura du ré)it que pendant quatre ans ', la preniere . guerre qu'on eut a foutenir :ontre la République Anglaife dura usqu'k 1'année 1654. Encore ne quit-' erent-ils pas les armes en faifant la >aix avec Crorawel; ils fe trouverent i la fois & fucceffivement engagés dans ies guerres avec lë Portugal, avec la Suede & le Dannemark; les hoftilités :ontinuerent dans le Nord jusqu'en 1660, & dans le midi jusqu'en 1661. La même année qu'ils commengaient 1 goüter les douceurs de la paix, s'éleverent les nuages de la feconde guerre Anglaife qui ne fut terminée qu'en 1667, par la paix de Breda; en:ore a cette même epoque , 1'invafion de Louis XIV dans les' Pays-Bas-Aucrichiens, forga les Etats a refter armés. Ils goütaient a peine depuistrois ans, un calme trompeur & peu folide ; lors qu'ils furent attaqués a la fois & k 1'improvifite, par ,terr.c & nar mer.,  mrc h France ? gfc. g "par-les forces reünies & formidables de V France & de l'Angleterre. Ils réfi•jtercnt a cette attaque.; mais non fans avoir vu le moraenc de leur ruine to« Aprcs unc guerre terrible pendant itx ans -, 'ils conclurenc la paix a Nimegue en 1Ó78. Encore ne purent-ils Ans altération ; les invafions arbitraires .de Loüis XIV, dans les Pays•Bas- Autriclnens les forcerent non feulement a fe tenir armés ; mais encore | fournir des fecours a PEspagne. Enfin Ie Prince d'Orange, appellé par les Anglais au fecours de leur liberté •Ébra-nLécpar Jacques II, entreprit I'expédicion de 1688, qui enveloppa Ia Répubhque dans une guerre pernicieufe de neuf ans. La paix de Ryswyck: ecait a peine conclue depuis trois ans, que les disputes fur la fucceffion d'Esfagne ouvnrent une autre fcene de combats Cette guerre aulT, onéreufe feprdlfuite dura onze ans. La paix d ü recht fit enfin goüter a la RépZ öliquc un calme qu'eile avait ignoré depuis fon établiffement. Encore f dans cette fuite nombreufe de guerres, nïvons- nous pas compris les ruptures frequenics entre la Répubüque & les Corfaires Africains qui la forcerfntl temr fouvent & longtems unaSent A 2  4 -Quadrupk AUiance «7'5- Etat de l'Angleterre & de la France.-; respedtablc danslaMéditerranée. Ainfls dans un interval le de •cent-quarante-fept ans, qui s'ecoulerent'depuis la première pxife, d'armes en 1566 jusqu'a la paix d'Utrecht en 1713 , les Habitans du territoiredes Pays- bas- Unis, jouirent a peine.de trente années de repos. Mais Paffaire-.de la fuccelfon -Espagnole écaht décidée-, leur repos prit une confiltance dont ils avaient ignoré les douceurs depuis 1'établiflement de leur exiftence politique. Auffi cette hiftoire n'offrira, plus, pendant longtems, le fpe&acle animé debatailles perduesougagnées, de villes & places'affiégées, les fureurs de 1'homme & les désastres de 1'humanité: le fil de 1'hiftoire va reproduire des f'cenes plus douces, de disputes politiques, de Nëgociations & de Traités, de querelles domeftiques & d'inftitutions nouvelles. La paix d'Utrecht fut a peine conciue que les affaires de l'Europe prirent une nouvelle face. La mort de la Reine Anne, le 12, d*Aout 1714, laiffa 1'Angletenre -a George I, de la maifon de Hanovre qui appellé par les vceux impatiens des Whigs, disgraciés auparavant , devait adopter de nouvelles maximes d'Etat. Louis XIV qui ne lui fui vecut que d'envi'rori treize mois, teiüait Ie Royaume a Lotóis XV , fön  «uwe h France) Q$ 5 arrïerc-petic-nls , enfant de ci'nq ans,. fous la Regencedu Duc d'Or éans, Genie fupéreur, mais trop livre aux puufirs & aux nouveautés. Ce Prince qui s'etait fait adjuger» la Régance abfolue contre la teneur du-teüamentde Louis-' XIV, & contre les intéréts du Roi d'Espagne, avait befoin de conferver Pamitie des puiflances du Nord. Le< Roi d'Espagne était jaloux de cette Régence, quoiqu?il eüc abandonné lé gouvernement de fon propre Royaume aux' foins d'un Etranger, lè Cardinal.AJbe- > roni Italien , éievé aux honneurs par la' foupleITe.& 1'intrigue. La République , alors respeótée par < PEmpire, coürtifée par la France. liéed d'interèts' avec.la nouvelle adminiftra-1 tion Britanniqiie , . ri'avait plus qu'a s'aflurer les puiffances' du Nord. La guerre continuait toujöurs de cecóté. L'ambrtion romanesque de Charles XIÏ ayait réduit Ton Royaume a un état dé-; plorable. La Neutralité .qu'il avait re-r jettee , avait expofé fes.Provinces de: 1'Allemagne aux attaques de 1'ennemi; fa politique bizarre avait réuni contre lui les Rois d'Angleterre &dePrus-' -e; & cette circonftance lui avait fait* perdre tout ce qu'il poiTédait en Allo magne. D'un a'utre cóté les Rulles lui ' avaient enlevé laLivonie, 1'Estonie & la. A_3 ïiiereüei JS Etats /eclaSue- )4  ^ *7*5 Lamterti Vil. 610 nu vin. 8o*a - 801 IX. 328. Avecle Densrnar&. é • Qtsadruph AUianee Finlande. Les Pays - Bas - Unis ne pou> • vaient rester fpeótateurs indifférents M - ces révokitions pöiitiques. Leurs Habitans avaienc , par leur commerce, un. trop grand interêt dans des pays dont les maitres étaient ennemis de Ja Suede : fous prétexte qu'ils portaient de& marchandifes ce contrebande a leurs ennemis , les Armateurs Suedois enlevaient leurs navires & leurs marchandifes; depuis longtems les Etats travaillaient k prendre des arrangemens k eet égard k la Cour de Stockholm. Mais les Suedois, voyant qu'on fe bornait k des plaintes & k des négeciations, continuaient leurs pirateries avec plus d'audace encore. Les Etats jugerent alors . devoir employer des.moyens plus cfRcaces. Ils permirent k. leurs fujets d'ulèf de repréfaille. Enfin le Roi de Snede * faifant dcclarer de bonne prife tous lesvaiffeaux^ris , en naviguant dans les places que les Ennemis lui avaient enlevées, le Roi d'Angleterre & la République envoyerent dans la Balüque, une flotte compofée de trente navires Anglais & de douze des Etats. Ils ne fe porterent k aucune hoftitilité; ils fe bornerent k protéger le commerce des deux nations. Quoiquè les Danois fulTent alors ennemis ,. ou fecrets ou public-, de laSuo  entre- la France, cfo ? «Se, les Nations commergantes eurcnc auffidesinjuresaeneiTuyer, dèsqu'elles voul'urent négociercnSuede. Eni7i2,un Navire Hollandais venanr. de Stockholm,& ayant a bord dix-fept Ttircs, aborda a Coppenbagtfé'; des palTeportsdélivrés a ces Mufulmans par les Ambnsladeurs d'AngScterrc & des Etats ne purcnt les derober a la violencc des Danois ; ils prctendirent que les Turcs étant les ennemis de toute la Chrétrenté, on ne leur devaic aucun égard ; ils s'emparerent de leurs pcrfonr.es -, pour ne les relacher que lors qu'ils au* raient dclivré un nombre pareil d'esctaves Chrétiens.- Töut ce qui venait de Stockholm, leur parailTait enncmi. Les RuiTes alors ennemis furieux de la Suede, -fe portaien't "a des excésplus violens encore, '■ Cinq " Navires marchands-de-'Höllande eurenr. le malheur de fe trouver en 17 73, prés-de laflotté Suedoife dans ie vouinage d'Eifeneur. Les Rufles qui 1'a'ttaquaient, tombercnt fur les Hollandais-, & fans respecler ie' pavillon de ia neutralité , ils y nnrenc le feu' & tuërenc ou blcsferent une grande partie des équipages: cette meprife cruélle jetta les Etats dans la plus vive colere; mais quand ilsreclamererf' une fatisfadtion, on lcurdemanda pourquoi ces vaiffeaux s'étaient troaves A 44 I7I5- im, vu. 617. \vec la1 ïusfisr. 'bid. Vïïf !45- 34 ?*ï - ?V.  1716. Lambtrti IX. 607 ■ 619. 760. X. 116 17 4«. 104- Avsct'Erp gne. % Qyadrupli ■ AUlancü ^ fous la proteótion des Suedois; &quasi ils eurent-prouvd que Ie hazard feul les " y avait amenés , on.repüqua qu'on na les avait pas connus. Le Czar fentitccpendant la juttice de leurs plaintes ;mai$. il ne voulut jamais s'obhgerqu'a l'indemnifation de la moitié des vaifiaux brülés; iL prétendit que la Suede était tenue a les dédommager de i'autremoitié. Les Etats, fe feraient attendus qu'un Souverain qui» avait diftingué fi particulierementla Hoilande par le féjour qu'il,y avait fait, au-, rait montré plus d'égardspoureux;mais unfecond voyage que ce Prince fit alorsdans ce pays,accompagnédei'Imperar.rice. fon Epoufe.^ les defabufa de 1'idée que, des confiderations particulieres puflent nvoir quelque influence fur les intéréts politiqucs. Ils ne purent même, a fon; retour de France, Pengager k.un. traité, particulier de commerce. ILne leurpardonnait pas de ne-s'être pas déclaré po-. fitivement pour lui, dans. une dispute, qu'il avait-eue avec la ville deDantzieh.. Ils perdirent en conféquence tout !e, fruit des dépenfes des fpe&acles bril lans dont ils s'étaient piqués de céiébrer fon, arrivée. Les Etats n'avaient pas plus ii fe louer de 1'Espagne. On y accordnit aux Anglais des privileges qu'ort refufait aux Hollandals. Leur Ambas^  etïtrt- Ja-Frames,-<§? k- i'Angleterre comme garantie du traité'des Barrières. Un fcrupule autS fingulier fit échouer ce plan; 1'Emperenr trouvant cette neutralité impraticabie r le Roi Britannique refufa de srimm:scer dans cette affaire. - Les Etats, toujoursaveuglés par le fyftême politique auquelGuiliaume III 'lis avait accoutumés, & nepouvant fecouer les préventions con~ ere ia France, chcrchcrent même kresferrer leurs noeüds avec I'Angleterre. Le 17 du mois de Février.ils firent avec" Je Roi'de- ia Grande - Breragne un Trai* té' oü ■ ils confirmaient tous ceuxqu'ils avaient conclus avec I'Angleterre depuis 1'an 1667. Celui de Barrière y fut ratifié de nouveau. On en vint jtisqu'k fe promettre nutuellement une garantie non feulemeut des pcffeffions respectiye-s q.ue Pon poffédait; mais encore A 6 171 (j. Aniberti x. 470 73- 395 19». joj S6- .  12 Qyadruple Alïiancs kois ne'gacie en Hollaude ; ia Cour de IFrance actorde de.-, «itres aux Btats - Gé- de. tour. ce que Pon pourrait obtenir dans la fuite par .des traicés k ve-■nir. Cette précaution venait des Etats qui croyaient ne pouvoir prendre, trop de füretés pour le maintien dej leurs Barrières-; précaution d'autant. plus étonnante.qu'elle les obligeait k ga-, rantir aux Anglais la poffefion de Gibraltar & de Minorque , dont ils ne leur avaient cédé qu?4 .regret la polTeflion. cxclufive, & .qui pouvait les engager dans Ia fuite, dans routes les guerres que> I'Angleterre jugerait k propos d'entre-, prendre. Enfin le 25 de May I'Angleterre fit un nouveau traité d'alliance aveo 1'Empereur; les Etatsdeyaienty accéder9 mais comme, pour ne pas offenfer 1'Empereur, ils avaient refufé la Neutralité deSjPays-Bas, ils ne voulureht pasinspirer des foupcons k la Cour de France; ils ferefuferentk cette accesfion. Ils rejet terent , par la même raifon, un traité? particulier avec la France, pour le maintien de la paix d'Utrecht. Toutes ces differenr.es négociationa n'étaientque les prélimin-sires d'un objet plus impomnt. Les quatre puiflances cherchaient trop leurs intéréts reciproques dans ces liaüöns politiques ; pour ne pas lentir, k la fin, la néceffité-. d'une alliance générale & plus précifej. , le Roi d'Angletere cherchait yiveroent%  entre la France, ,.£?y prépara le traité. l.'Ambafiadeur de France k la Haye travaillait, en même • tgms.k faire entrer les Etats. dans ce plan. Ceux- ci montrerent la plus grande dispofition k entrer dans ce projet-; mais voyant- la Cour de France ii. hien inclinée en leur faveur , ils juge-■ rent l'oocafion favorable, pour en obte • nin des faveurs qu'ils n'auraient pas • 6fiiM demander dans les tems orageur, A 7 171 et..  1716. BLoiiJfct 7. .8s. j Lambcrti IX. x. iV. ToriifalXL 3?9-354- aas- 14 Quadruple Alliance qui avaient précéde. Jaloux de fe procurer des titres d'honneur, les EtatsGénéraux promirent tout pourVu qu'on leur accordat celui de Hauts & PuiJJans Seigneurs que, jusqu'alors, la Cour de France '& fes AmbaiTadeurs leur avaient refufé: en conféquence ils exigerent que leurs Ambaffadeurs fuffent regus avec le cérémonial pratiqné envers ceux de la RépublU que Venife. Le Duc d'Orléans , peu minutieux fur la conceffion de vainshonneurs , pour obtenir des avantages réels , confentit que les AnibaffadeursFrancais donnaffent aux Etats Généraux le titre de Hauts & Puijfans Seigneurs; mais il ne voulut jamais que le Roi leur accordat ce titre. Après avoir préparé les affaires avec le Roi George , 1'Abbé Dubois revint a laKaye, chez le Marquis de Chateauneuf: il mettait tant d'importance aufecret de cette négociation qu'il ne fortait de 1'hötel que la nuit , pour yqir les perfonnes qui négociaient avec lui. Enfin lorsque le traité fut prêt , il ne craignit plus de fe produire en public, rëvêtu du caraclere d'Ambaffadeur Extraordinaire. Mais tous les membres du corps Fédératif ne furenr pas également fatisfaits du contenu de ce traité. La Zélande y cppcfa les?-  entre ht France, 0c. 15 plus vives' dédarations.. : EI Ie infïftait k ee qu'on nc lailTat pa& échapper une auflï belle oecafion , pour obtenir de nouveaux avantages de commerce & furtout le titre de Hauts £? PuiJJans Seigneurs de la part du Roi même. Les Frangais éluderent cette demande, en montrant que- puisq.ue les Etats Généraux voulaient être fur le même pied que la République de Venife, le Roi les traiterait de même en leurécrivant & ferait déformais recevoir leurs Ambaffadeurs par un Prince , au lieu drun Maréchal de France. Mais- cesPfinces ne devaient pas être du fang: de la Maifon régnante , mais d^autresmaifons Souveraines, tels que lesPrinces de Lorraine, d'Elboeuf &c. Quelques uns remarquerent que les tïtres accordés k Pune & 1'autre République,.. ne pouvaient être femblables; car Venife avait un Doge ou Chef, quaüné de SéréniiTime •,. & les Etats - Généraux n'étaient pas dans ce cas. Mais cette discuffion de pure 'étiquette ne fut pas pouffee plus loin, Le Roi de France eut recours , en s'adreflant aux Etats, k Pancien titre : Tres chers & &rands Amis Ailiès £? Confèderés* Les .Etats fe réferverent la liberté d'accéder k Palliance conclue entre 1'Emperenr &. la Grande - Bretagne. Les ch£>  16 • QuadrupW AMams> 171.7. Trjité d'alliance entre Ia France , ja Grande Bretagne & les Etats Généraux. Roufel I. 83. Dtimont Vin. 484. fes était airifi .arrangées ,. Ia Zélanrfè fe défista de fon oppolltion, & le traité fut figné Janvier 1717. Il dontenait huit artkles dont voici Pextrait. Art. L II y anrar dès Ce jour & a Pavenir pour toujours, une paix véritable, uneamitié Gncere, & une alliance plus étroite entre les SereniffiraesRoisi leurs héritiers & fuccelTeurs , & les Seigneurs Etats - Généraux , les Terres , Pays, Villes & Sujets de leur obéifiance tant au Gedans qu'au de» hors de PEurope.- II. Pour éviter les mouvemens & les troufe'es qui pcurraient rélulter de 1» proximité duféjourde celui qui a pris le titre de Prince de Galles, pendant!» vie du Roi Jacques II ,rs&*après la mort dudic Roi, ■ celui- de Roi de la Grande - Bretagne ; - iV a été convenu que le -Roi Trés - Chrétien s'oblige par Ie préfcnt Traité d'engager ladite perfonne de fortir du Comtat d'Avig* gnon, & d'aüer faire fon féjour au de. la des Alpes , immédiatement après la fignature du préfent Traite , & avant' l'échange des Ratifications. De plus le Roi Très-Chrétien s'engage de nouveau pour lui, fes héritiers & fuccesi fetrrs, de ne donner ni fournir en quc\quc tems que ce fóit, direclementni  eeife~/a France, &c. if.' indiredtement,. fur mer ou fur terre, aücun confcil , fecours ou argent, armos , municions, attirails de guerre vaiiTeaux , foldats , matelots , ou -de. quelque autre mauiere que ce foit k la-' dite perfonne. ci defius défignée... De plus , le Roi Trés - Cnrétien pro-: met & s'engage dene permettre, en au= cun tems k Pavenir, k ia perfonne cidcflus défignée, de revenir k Avignon ,. pu de palier par les terres/dépcndantes ■ de la Couronne de France, fous pretexte.de retourner ou k Avignon ou en' Lorraine, ou même de mettre le pié en aucun lieu de la domination du Roi de France, & encore. moins d'y demeurer fous quelque nom, .ou.fous q^uelque ap- • parence que ce foit... III. Les Séréniiiimes Rois & les Seigneurs -Etats - Généraux promettéht s'engagcnt réciproqueraent encore,. de. refu'éf tout-a&ie aux fujets de 1'un d'entr'eux. qui. aurottt eté ou pourrontêtre déclares rebelles,..auflitöt que la réquifition en aura été faite par celui des CGntradhins ; & même de contraindre • lesdics rebelles-de. fortir des terras de leur obéifiance dans Pespace de huit jèurs., après que le Miniftre dys.it al-Ijé en aura fait réquifition au nom de. fon Maitre. IV. Le Roi Trés-Cnrétien delirrint-  *F Qjiadrupk Aïïiar.cf exécuterpleinement tout ce dont ii a étc ci - devant convenu avec la Couronre de France, touchant la ville de Dunkerque & de. ne rien omeure k la deftruciion totale du port de ladite ville, & óter tout foupoon que 1'on eüt envie de faire un nouveau port du Canal de Mardyck; les Batimens qui pourrönc y palier pour faire le commerces. ne pourront être que de 16 piés de largeur. S. M. Très-Chrétienne s'engage & promet de faire éxécuter tout ce dont le Sr. d'Ybervide envoyé du Roi Trés-Chrétien eft convenu a Hamptoncourt les 29-& 30 de Septembre 1716.' Le _ grand canal de Mardyck fera détfuit de fond en comble. Des matériaux qui en feront enleves, il ne pourra fe faire aucun port, havre ou éclufe a Dunkerque ou a Mardyck , -ou en quelque autre endroit que ce foit k deux lieues dediftance d'aucune de ces deux places. La petite Eclufe fera reduite a ió- piés de largeur, & confervera cependant la même profondeur qu'elle a aujourd'hui. Les jettées & les fafcinages depuis lesDunes, a 1'endroit oü la Marée monte lur 1'Estrant quand elle ell la plus hau:e , jusnu'a la plusbaiTe Mer, feront ralës des deux cótés le long du nouveau canal par tout au niveau de 1'Esjrant & les pierres &.fascines enlevées,.  entre la Frame, &i. 19' portées oü il femblera bon a S. M. T.C. ppurvu que dans les mêmes lieux , a Dunkerque, & Mardyck.ou deux lieues ■ de diftance de ces places, elle ne puisfent être employees au même ufage que ci-devanc,. & qu'on ne falTe plus de jettées, ni de fafcinages fur 1'Estrant ■ de cette cóte. II eft encore ftipulé que le tems pour la démolition & changement de tous ces ouvrages fera au plus tard fixé au 25 de Mars, & s'il eft posfible , le tout terminé a la fin du mois de juin 1717. La démolition des digues ou jettées des deux cótés du vieux canal ou port de Dunkerque fera entiefement achevée partout au niveau de' PEstrant depuis la plus baffé Me* jusqu'au dedans de la Yille de Dunkeraue. Et s'il rótte encore quelques morceaux du fors B;anc •&. des Chdtcaux Vcrd & de Boriné E's-péranee,. ils feront totalement rafes au niveau de -PEstrant.. Qua'nd ce traité fera'r'atifié, leRöide. la Grande - Bretagne & les Seigneurs. Etats - Généraux- pourront envoyer des Commiffaires pour être téraoins de Pexécuti-on de cetarticle, ainii qullaété réglé a Hamptoncourt le 10 de Septem.bre 1716.. 'Art! V.LesSéréniffimes Rois&HautesPuisfances contraótantes, cónfervent & maintienaent réciproquement les Trai- 1717-.  ao- Qgdrufa Alliance- tés d'Utrecht du n d'Avril 1713, 015tant qu'ils régardent les interets desdites trois Puiilances respedtivement, Et enfemb'e la fucceffion a la Courönne de la Grande-Bretagne dans la Hgne^Protes'tance, demeureront dans touté leur" force & vigueur. Et que les Serenisfimes Rois & lesdits Seigneurs Etats - ' Généraux promettent leur garantie réciproque pourTexécution de routes les conventions contcnues dans lesdits articles. Et a cette fin lesd!ts~SérénisSmes Rois & lesdits Seigneurs Etats ï* Généraux font demeurés d'accord entre eux, que fi queiqu'un desdits Alliés. était "attaque par les arnies de quelque Prince, ou Etat'que: ce füt, les autrej Aljiés interpoferaiént leurs* officès au* pres de PAgrefieur pour procurer fatisfödtion ii la partie lézée , & engager." PAgrefTeur a s'abftenir -entierement de' :oute hoftilité. VI. Mais fi ces bons offices iPavaient pas le fucccès defiré, dans Pespace de' ieux mois, alors ceux des Contradtans qui n'auront point été attaqués, feront tems de fecourir fans retardement, leur fljtie, & de lui foürnir lés fecours cileffous exprimés, fevoir: Le Roi Trés - Cnrétien , huit - mil« e hommes.de pié & deux - mille che^  . , entre Ia Trance , ■ Igc. -ai, Le Roi de la Grande - Bretage huitjïiille hommes de pié & deux-millecheVaux. Les Etats - Gónéraux quaere- mille hommes de pié & mille cnévaqx. Que fi 1'Allié qui fera èpgagë. dans la guerre veut plutót avoir des fecours par mer, ou même preférer de i'argent aux troupes de terre & de mer, nn lui en laifiera le choix, gardant toujours cependant, une proportion, entre les fommes que fon donnera., & le nombre de .troupes marqué ci - delTus. L'on eft convenu que mille hommes d'infanterie feront évalués k la fomme de dix-mille livres par.mois, & mille de cavalerie k celle de trente mille livres 'par mois argent de Hoilande, encomptant, douze ,mois dans un an ,. & que les. fecours par mer feront évalués fuivant la méme proportion. VIL II a été pareiilement convenu que fi les Etats de quelqu'un des Alhés font troubies par des diflensfions inteftines, ou par des rebellions au fujet desdites fuccefiions ou fous quelqu'autre prétexte qye ce.foit, celui des Alliés qui. fera dans ces' troubies, fera en droit de demander que fes Alliés lui fourniffent les fecours ci - desJus exprimés , ou telle partic d'iceux qu'il jugera être néceffaire; & ce auk UIL.  1 . 1 £2 QgaJrupte Aïlïar.ce frais des AUids qui font tenus de füürnir ces fecours , qui feront envoyés dans l'espace de deux mois après ia réquifition., fauf cependrnt le choix-, 'comme on l'a dit ci'-dëiïiis a ja partie requérante de demarder ces fecours , fur terre ou fur mer , & les Alliés feront , dans 1'espace d'un an, après que ces troubies auront ci-é calmés , embourfés des dépenfes qu'ils auront faites pour les fecours donnés en vertu de eet article. Mais au cas ■que lesdits fecours ne fufient pas fuffifaris, lesdits Alliés eonviendront de concert de fe fournir de plus grands fecours & même-, fi le cas le réquérait, déclareront la guerre aux agresfcurs & fe fecourront de toutes leurs forces. Le. VIII ne contient que le terme fixé pour ia ratification du préfent Traité . qui fut figné au nom des Trois Hautes-PuilTances contraftantes., par leurs Ambafladeurs & Miniftres respedtifs , le 4 de Janvier 1717. Par un Article féparé du même jour ïu fujet du Traité -ci - deffus rappor:é , il eft déclaré que la garantie ftiJulée dans 1'Artiele V n'aura lieu k 'égard du Roi de France & des Etats 3-enéraux que pour les Etats & polfeslons qu'ils oncrespeótivement dansl'Eu-  cntrc Ia 'France., &e. isg u-ope. Cc qui s'entend aufïï des fecours itipulés & promis de pare & d'aucre dans 1'Article VI du même Traité., lesquels fecours feront auffi limités k 1'Europe par rapport au Roi de .France & aux Etats-Généraux. Le préfent Article devant avoir d'ailleurs la même force que s'il était inféré mot pour mot dans le Traité , il devait être ratifié dans le même -items. II fut figné le même jour par les AmbaiTadeurs de France & des .Etats - Généraux. Les Etats-Généraux eurent encore Ia fage politique de faire arrêter dans un -article féparé , que la garantie ftipulée dans le V« article , ne s'étendrait pas au deJk de 1'Europe. Dans une réfolution fecrette du -8 Janvier de la même année, cette garantie fut bornée relativement k I'Angleterre , aux mêmes limitesde 1'Europe: ftipuladond'autant •plus importante que dans la fuite on - n'a eu que cette ftipulation k oppofer aux demandes de fecours réclamés plufieurs fois par I'Angleterre, pour des - querelles élevées en Amérique. Enfin 1'AbbéDubois, ayantconfommé cette importante transa&ion, prit con < gé des Etats-Généraux, leur donnant' le titre de Hautes-Puisfatices, ayantfoin -cependant d'éviter adroitement les occa- Sccret Refol. VIII p. 2.60. 3ispute vee laCotir Ie VieiiBe»  'M Quadruph Aniancs l.nmhertl X.i9f-'99 Mè'conten-tetnent cn France. Tindal XI. 357- 358. fions de les appelier jdiredtement Halm & PuiJJans Seigneurs. 11 femblait vou■loir irniter 1'Empereur a eet egard. La Cour de: Vienne- montra beaucoup de mécontentcment contre les Etats a 1'oceafion de cette alliance qui ratifiaitde nouveau les droits de. Ja maifon deBourton au tróne & auxdomainesEspagnols. "Ellermcrfaca» mómé les'Etats de la perte de leurs'Barrieres, alléguant qu'ils n'en avaient plus aucun befoin', puis au'ils étaient devenus les Alliés de la France. Mais dans ce dernier .pays , ils'en fallait beaucogp que la.conduite du Régent 'fut générakment.approuvée. On cria contre desliailons, contrsclées, difait-on, avec les-ennemis naturels de la France. Un déc.lama co'ntre la clotureda port de Mardyk & contre les avantage* mercarnilles & pécumaires cédés aux Angiais. On dit que c'était acheter . trop . cher 'Pespöir de conferve la ifuccéffion établie par la paix d'Utrecht. On murmura furtoat contre Pordre impitoyable, donné au fils de facques IL, cönnu fous le nom de Prétendant & de Chevalier de St. George.» de fortir. "du- Comtat d'Avignon, pour re retirer au delk des Alpes. Les arranjemens politiques faifaient craindre a an peuple naturellcmen attaché au fang de  ehtnla France , '&c. 'fg Se fes Rrois, pour les jours d'un Prince qui fortait * 'peine'du 'berceau & donZ ^tempérament paraiiTait faible'& déli- Ces alarmes & ce» plaintes étaient Boumcs fecretement par la Cour d'Es We Soit qu'elle crut fes renoncia «ons invalides, foit qu'elle fe S de jes mterprétér d'une maniere favoïablJ 'k fes intéréts, elle ne reiiongait pas J l espérance de faire valoir fes droits •au cas que la'France vint k perdre fon ;jeune Monarque, avant qu'ü eü? un Ws L'Espagne, depuis la* guerre fïi. te longtems dans fon propre feilfen, Pétat de langucur qui Pavait énervée les^Princes Autrichiens £ c£ ■dinal Alberom, génie vafte, plein de kelTources, audacteux, fe voyant k la tête hj'une muon qu'une fi tèrrible iecoufft te C S?-de f°n airouPi^nient ord°„S tait plus eette poifiance qui obéifiaif fe 'fii?K .CüfmmenS«'1" * s'étabïir dfru £UernKSS-fe? Jroupes nombreufesC ,aguemes & disciplinées,& fes forS* imer femblaient lui promettre le'SÏÏ l^yaciledeiaSande^^S: Projets-&& Caïdfiial AlbciouU  2-3 Qundruph Alïtmcs •171-7. ration. Alberoni, orgueilleux de cas avantages, fe crue afiez pniffant pour ' detruire les effets des Confédérations qui fe tramaient pour le maintien des articles du traité d'Utrecht, au préjudice de la Maifon ;Régnante en Espagne. Pour affurer le fuccès de wegrand , deffein, il ne projettait rien moinsque , d'óter la Régence de ..France au Duc d'Orléans & la Couronne de la Grande-Bretagne au Roi George. Ce Miniflre ambitieux ne s'arrêtait pas l-k. II méditait la conquête de 1'Italic, en feignant de faire des préparatifs, pour fecourir les Venitiens attaqués par la Porte; pendant qu'il excitait fous main les Turcs ,a renouveller la guerre contre 1'Empereur. On prétend même .qu'il avait fait adopter fes vues k la tCour du Turin ; il eft fur du moins que 1'Espagne devait s'emparer de la Sardaigne & du .Royaume des deuxSiciles & que le Milanez devait être le partage de la Maifon de Savoye. Les .femences de eet embrafement général étaient répandues en France , dans la Grande - Bretagne & même dans les Cours de Pétersbourg & de Stockolm. G'était Ik qu'il avait trouvé un homme porté par fon caradtere & fon génie k feconder fes projets. Cet homme .était Ie #aron de Gortz.  Wto fa Franco, '&c. 'Ec Baron de Gortz, né en Franco'me & Baron immédiat de PEmpire, s'érait attaché k la foftune du Roi de Snede. Jamais homme, dit PHiftorien •de Charles XII, ne fut fi fouple & fi ■audacieux k la fois, fi plein dereffour'-ces dans fes disgraces, fi vafte dans fés deffeins, ni fi aCtif dans fes démarches. Nul projet ne 1'efTrayait, nul moyen ne lm coutait-, il prodiguait les dons, les promeffes , les fermerts, la vérïté & le rnenfonge. Avec un génie femblable, M n'avait pas eu de peinea feprocurer le plus grand ascendant fur 1'esprit avan• turier de Charles XII. II avait remarqué que, de tant de Princes réunis hcontre la Suede, George, Eledfceur de -■Hanovre, Roi d'Angleterre, était celui contre lequel Charles était le plus Fque ; paree que c'était le feul que Charles n'eüt point offenfé. George pn avait offert fa médiation pour pabV fier le Nord que pour garder Breme ■ & Verden, auxquels il femblait n'avoir ü autres droits que de les avcir achetés •a vu pnx duDanemarck, k qui ils n'appartenaient pas. Cette affaire avait tellemcnt irrité Charles XII, qu'il était plus dispolé k fe réconcilier avec fes anciens ennemis qui avaient caufé fes malheurs-, qu'avec la Maifon de'Hanovre* pqui en avait prcfiré pour s'aggrandir* B 9, Projets iu Baron de Gortz. ITiGoire rójet de » aron * iOïIS'  échoué p.n la mort de Charles Hijloire de Charles XII. 34 ■• ity&druplt Anianct culiers. Les Cours de Madrid & daSuede avaient pris leurs mefures & as#femblé des armées,. qu'on ne pouvaic faire prifonnieres aufli facilement que GyHenbourg-& Gortz,. Le dernier , loin d'avoir été confterné de la violence exercée fur fa perfonne, en devint plus animé par la vengeancc. II fe renditen poste prés du Czar; & il vint facilemenc a bout d'elTacer par fon éloquence les préventions que cette derniere disgrace pouvait lui avoir infpirées fur 1'isfue de la confpiration. II s'engagea de faire lever en peu de tems tous les cbftacles qui retardaient la conclufion de, la.paix entre la Suede & la Ruffie; ayant ainS, flatté les vuës ambitieuies du Monarque Rufie, il 1'engagea a fe prêter ii des Conférences pacifiques avec la Suede, pour faire enluite avec elle une invafion en Angleterre, en faveur du Préten-1 dant. Gortz renoua fes premières liai-, ibns avec PEspagne ;. les négociations . furent fuivies avec tant de chaleur par les Miniliresdes trois puifl'ances, d'Espagne, de Suede & de Rufile, qu'il fe tint bientöt des conférences dans PIsle. d'Aland. Rruce., Ostermann, Gortz. & GyHenbourg, revêtus du titre de Plénipotentiaires, y travaüaient a une ligue qui devait cauer une révolution générale en Euxope. Mais, tandisqus-  sitire la Franse , !a Suede obJilTant aveuglément bux öY* dres despotiques d'un 'Roi fin^ulier conduit par un Miniftre d'une ima les ngueurs de Decembre , la ville de Jf-ndencks-hall, lorsque s'étant arrêté trop prés de la tranchée, pour vifiter les travaux , il fut atteint d'un coup de canon qui le jetca raide mort ter la place. Avec lui disparut cette pohtique héroïque &■ romancsque, fahsr pour d'autrcs tems ou d'autres pays' que 1'Europe moderne. Les Hollandais virenc enfin cefler les pirateries & les pertes que leur commerce avait k esluyer dan? le Nord, furtout des Sue- ™\ fC ?ar0n de ^onz W'1 s'était' attiré. la haine de la na;tion Sueüoue, &. la jaloufie de la noblefie. hiz arrctc iramediatement après la mort de fon maitre; on lui fit fon proces & quoiqu'on ne put lui -reprocher que fevoir pgné la confiance de Charles Xil, H fut facnfieal'animofiténation''P&t-perdij:- la tête tor 1'échaffaut B-Ó ■ 1718.  L'fispagnc chciche » fe jnftifier aux yeux Jes Etats Généraux. Rooft t 'l. 162. 3.qKberti X. n% - 8*r 8!f***pb Allicms-: Tous ces revers n'arrêterent pas Par-dent Alberoni. II avait aiTemblé desforces; ii montra qu'il ne fe rendrait pas aifément, Le Roi Catholique avait éxcité les Infideles k tourner aufil' leurs armes contre 1'Empereur qui refufait toujours de lereco.nnaitre. Enfin ayant levé le masqué, il entreprit de réjinir a PEspagne les domaines d'Italicr qui en avaient été aliénés. L'invafionde la Sardaig-ne enlevée par les troupes Espagnoles & PEmpereur au moisd'Aoüt 1717, dévoila d'abord fes defiéins. Toutes. les autres puilFances, garantes de la paix d'ütreeht. fe fouleverent contre cette ufurpation... L'Ambafladeur d'Espagne k la Haye, voyant le cri général caufé par cette invafion, voulut justifier cette conduite : il préfenta un mé» moiré aux Etats Généraux : il afïecta de ne donner que le titre d'Archiduc k PEmpereur, qui, de fon coté, nere«onnailTaitle Roi d'Espagne qu'en qualité de Duc d*Anjou. „Les perfonnes, dit - il, qui firent le plan de la derniere paix, ayant cru que pour y parvenir il fallait que Ie Roi eédkt une partie de fes Etats, il en a bien voulu faire un facriöce, pour par■xenir au rétablifiement de la paix en ï^rope. S. M. en entrant dans les me-  entre Ia France, g&V 37 fufes qu'elle avait prifes,, fe llattaitquc du moins le.-Traité Terait exécuté, Sc que fes peuplés , dont les raaux le toüchaient plustque, fes-propjes disgraces, jouiraient en repos de la gloire duc- a leurs vernis." ' „Mais après,avoir cédé le Royaume de Sicüe^ pour obtenir 1'évacuation da la Catalogne & de Minorque , il reconnut bientót que les Puiflances avee qui il avait traité , .n'étaient pas aufiï jaloufesque lui, de remplir leurs engagemens; ceux qui devaient évacuer la Catalogne , .caeherent longtems les opdres qu'iis avaient regus , .&. leurs alliés feuls les contraignirent de vouloir du moins exécuter les: Traités. - Ce qui donna lieu au Roi de demander qu'on lui- remït les places qui devaient lui être readues. Rien n'étiit plus facile aux Officiers de PAtehiduc-, qui de les configner k eeux du Roi , fuivant Pufage ordinaire entre les Puisfances. Mais ces Officiers manquant k leur parole , &. violant la foi que Pon garde k fes ennemis , fe contenterent de retirer leurs troupes ; & ils firent même espérer aux Catalans qu'ils reviendraient bientót avec de nouvelles forces, fomentant ainfi la déloyautédes féditieux , & !es encourageanc k une réfiftance opiniatre. Les Généraux de B 7 1718i-  i-yi 8. 3* IQuadruph AMian;e PAchiduc enflerent encore le courage des Rebelles, en leur donnant toïseS moyens posfibles de prolonger une ré fiftance plus longue & plus honteufe aux armes de S. M. lis permirant que Sic ?a,vale"e » ava« de s'embarquer, laisfaslent leurs chevaux aux plus mu tins des Catalans, & voulurent mCmie leur hvrer la place • in^,Cettre infraftion des Traités , cetre : infulte feite % la foi publique, a fan enüurer de nouveaux malheurs a 1'Espagne , en la jettant dans la néceffité de laire encore d'ér.ormes dépenfes, malgré 1 épuifcment oiU'avaienc icttée les cam= pagnes précédentes»'- „Lapasfion du Roi pour le renouvellc ment de la tranquilité publique, lui fit disfimuler eet outrage, ausfi bien que Xes fecours continuels que les révoltés recevaient du Royaume de Naples. S M voulut bien encore acheter, pourainn dire, une leconde fois le repos de fes peuples , en recouvrant pié a pié fes domames ; mais il obferva touiours ia paix avec ceux qui lui- faifaient la cuerre fous les drapeaux des Rebelles TJ .tu aurait été- plus facile de combattr^.  tnlre la Fratict ks troupes de 1'Archiduc darts lts propres Etats de ce Prince, s'il avait voulu y por ter la guerre qu'on lui donnait' tant de fujet de déclarer."' ,, Les autres conditions duTraité ne furent pas mieux exécutées. II eft vraique les Généraux de PArchiduc. délivrerent des ordres a ceux qui oommandaient pour-ce Prince a Matorque, de remettte Plsle aux Officiers du Roi .vmais. ceux de PAchiducdifférerenttoujeursde les exécuter,. &.une preuve qu'en ccla ils ne defoheisfaienc point a la volonté, de leurs fupérieurs, c'eft que peu après ïfc regurent un renfort de troupes Allemandes.- Ainfi PEspagne , loin de recouvrer--Majorque comme il était convenu dans le Traité,, fut obijgée de la conquérir." „ On ne s'eft pas même borné & des^ manquemens de foi fi autentiques & fi~. fcandaleux, Le Miniftere .de-. Vienne. les a avoués pubüquement de plufieurs raanierès; mais furtout en accordant des. récompenfes diftinguées & des bienfaits plus confidérables a ceux des Rebelles qui s'étaient le plus fignalés par les plus grands crimes, & fe déclarant ainfi Pauteur de tous les excès oü fe font portégces ma'.heureux." „Tels font en partie les mótifs juftes que,te.-. Roi avait de reprendre les armes, 1718.  4© Qaadruph Aïihnc-3.^ , lorsque la guerre que l'Archiduc de'ela-*' ' ra 1'année derniereauxMufulmans, fournit k S. M, une fi belle occafion de recouvrer par une reprefoiUe légitime rfes Etats qu'elle a perdus. Au lieu de faifir 1'kpropos; non feulement elle s'en~ gagea k ne point troubler la paix do,1'Icalie, maisfacrifiant encore fes propres intéréts , elle contribua par une diverfion aux conquêtes de fon enne- • mi." - „Le Rói pen fait qu'unprocédé fihonorable engagerait 1'Archiduc , finon & faire la paix avec lui, du moins a garder, k fon égard , les mefuresqu'obfervent ; L'un envers i'autre les Généraux de deux armées prêtes k donnet bataille. Mais ce Prince n'a pas jugé k propos de fe fcumettre k ces bienféances.; L'AlIemagne, PItalie & les Pays y Bas viennent de voir des déclarations Injurieufes k la perfonne & k la dignité du Roi. La Cour de Vinne s'eft même cubliée jus;qu'k faire arrêter le Grand-Inqüifiteur d'Espagne qui . pasfait par Milan aves un pasfeport du Pape, que Sa Sainteté lui avait donné du confentcment exprès du Cardinal de Serotembach , qui eft chargé auprès d'EUe des affaires de cette Cour." „ Ce dernier coup a rouvert les presiietes blesfures, & a contraint le -Roi *  attre la Ffancs, &c «Le faire les plus férieufes réflexion fur Pobljgation ou.XQnt les Souverains de fe reilen tir des injures .faites a leur Couïonne. II a encore fait réflexion que la Cour de Vienne a voulu fe prévaloir de ees manquemens pour aliéncr.de lui .une Nation aufii. fenfible.fur le point d'uonneur que Feit la nation Espagnole; en donnanca croirek fes fujets,que leur gloire était bleffée par les affconts qui fe faifeient impunément a leur Souverain."' L'Ambafladeur ajotite plulieurs autres raifons, pour prouver que 1'Archiduc avait le premier violé la neutralité d'Italie j les Etats- Généraux fe contenterent :de lui répondse-qu'üs espéraient que fa Majesté Cathoüque obferverait fa promeiTe qu'elle faifa»t de ncpasfuivre ïbs projets de conquête; ajoutant qu'ils fe conccrteraient avec la France & I'Angleterre, pour rérablir la paix.". - Ces trois Puiiiances. cornmenccrent auffitót. k^négocier; les-Conférences furent ouvertes k Londres entre la Grande - Bretagne'.&Jes Etats; &. le Roi George envoya le, Capitaine Guiliaume Sxanhope, depuis Comte de Harrington , a Madrid. L^spagne parut alarmée de ces tnouvemens; elle fit répandre.le bruit qu'elle bornerait fes conquêtes k l'Isle de Sardaigne; mais lors qu'elle crut avoir endormi les Puifilia- Projctscontre  4* fiUadruph AlUame «tai—_ li'Albei-Oni. Tsoufftt I. W9- ces par cette espece de condescendan-ce, elle pourfuivit le cours de fes conquêtes, Elle porta fes armemens fur la-Sicile; le Marquis de Lede y fit une descente oü il réduifit Palerme &MelTine. Le Pape, k qui ce voifinage neplaifait gueres, fut le premier k fe plaindre que Püilippe employait contre les ^.hrétiens des revenus qu'il n'avait levés que fous le prétexte d'une expédition contre les Turcs. Les Anglais n'étaient pas restés oifrfs au milieu de ces armemens. Pour remplir leurs engagcmerts avec 1'Empereur &c pour maihtenir la neutralité ilipulée pour 1'ltalie , ils avaient fait partir au mois de fuin, une flotte respeftable , fous le cömmandemer.t de i'Aniinil- avec ordre de forcer les Espagnols d'evacuer la Sicïïëj , att cas que - les Espagnols s'en fuflent emparés. L'Angleterre , en pïenant des mefures fi propres a donner du poids k fes follicitations auprés de la Cour de Madrid , pourfuivait toujeurs les négociations avec la France & les Etats. Stanhope offrit au nom des Cours de Verfailles & de Londres,. un plan de pacification entre PEmpereur & PEspagne. Mais- ■ Alberoni répondit fierement que la Sicile & la Sardaigne resteraient k perpé- • tuité a. la Couronne d'Espagne ; que -  iKirc la Franse, 43 PEmpereur accorderait au Duc de Savoye un équivalent dans le Milanez & donnerait fatisfaétion k tous les-Pnncesd'Italie ; que les troupes-qui marchaient vers 1'Icaiie feraient concremandées incefl'amment, & qu'k 1'avenir 1'Empereur ne pourrait avoir qu'un certain nombre de troupes dans fes Etats en Italië, s'engageant k ne point fe mêler de la fuceesfion de Toscane & de Parme , renoncerait a fes pretentions fur les fiefs de PEmpire; & que I'Angleterre enfin rappelerait inceflamment fon Escadrede 3a Méditerrannde. Cette réponfe chafiait d'elle - même le Mimftre Anglais; après quelquesefibrts inutiks, il prit congé de leurs Majestés !e zo d'Aoüt, & reprit cn düigcr -" !3 route de Paris, oa'iftrouva'que lefraite de la Quadruple Alliance était déia ratifie par le Roi.de. France. L'Empereur, comme le plus intéreffé dans, cette aff.iire, fe vit dans la néeefli-' te de s unir étroitement avec fes anciens' Allies. 11, fe bata de faire la paix-avec' les Furcs qui fe prêterent d'autant plus lacilement a Ia réconciliation, que Ie Pjince Eugene avait remporté fur eux une victoire complette prés de Belgrade La paix fut fignée k Pa.Tarowitz le 27 de Juin 1718, entre PEmpereur & la' P.orte & entre ia Porte & la République 17180. CondoffiiB Ie Ia Qusxuple Alünee.  ijra 8. la Ouatiru5>k;Alliaiioe;. 4! i ?é r^ frontiere du cóté dc la Turquic, e hata de raettre la dernicre main li !L ?>ue ^«e.PEspagne. C'est ainfi; que Pacceffion de PEmpereur changes< ie Traite de la-Triple Alliance en uneAlliance Quadruple ,. entre PEmpire 2 la France la Grande - Bretagne & lesEtats. II fut conclu le ia d'Aouti7i8i & quoique les Etats n'y euffent pat^ foufcrit, on ne laiiTa pas de lerédiger, d'abord en forme de plan de pacification entre PEmpereur, le Roi d'Espagne ' & le Roi deSicile. On y faifait quel-ques changemens, aux dispofitions du Traité d'Utrecht en faveur de la Maifon • de Savoye; & pour calmer le courroux m la Cour de- Madridon accordait a la Reine Elifabeh Farnefe que Philip, pe V avait époufée le 16 de Septembre ■ 17.15, tout ce qu'elle pouvait prétendre au fujet des fucceffións de Parmefe t de Toscane. Mais comme ce traité avait ' éte le réfultat de tous les mouvemens pohtiques d'alors & qu?il fut le mobile de plufieurs négociations oü les Etatss^intéreflerent & des déliberations qu'ils U tinrent, il conviensd'en donner ici unExtrait. Louis XV Roi de France , Georee ~ Roi de la Grande-Bretagne & lesEratsGénéraux des Ptovinces * Unies -dea*.  entre la France., '$gc. i ^5 iPsys-Bas.,, appliqués continueliement .au maintien de la -paix , onc reconnu qu'ils avaienc pourvti en quelque force la füreté de leurs R©yaumes & Provinces, par la-Tripte Alliance conclue ' entr' eux, le.4 de Janvier 1717; mais non entierement &- fi folidement, que la tranquilicé publique put fubfifter longtems, fi Pon ne détruifait, en mé'■ me tems, les inimitiés & les fources perpétuelles des différends qui augmen. tent encore entre quelques Princes de "| i'Europe, comme ils en ont fait 1'expé'I rience,, par la guerre qui s'est élevée l-Pannée derniere en Italië; dans la vue I de 1'éteindre afiez k tems> ils font con=|Tenus entr' eux de certains Articles, I felon lesquels la paix pourraitêtre réI tablie entre S, M. I. & le Roi d'Esipagne,_ & entre fadite M. I. & le Roi ;1 de Sicile , après avoir amiablement inI vité S. M. L , de vouloir bien pour '1'amour de la paix & de kv-tranquiliité publique, approuver & recevoir lesi dits Articles, & entrer elle - même ' l-dans le Traité conclu entr' eux dent koici la fubftance. CondHions de la paix entre PEtnpereur 3f le Roi d'Espagne. A ,Art. I. Pour répater les -troubies M& 1718. '  '46 QtiaJrupk Alliancs I \ l 3 en dernier lieu contre Ia paix conclue-s Bade le 7 de Septembre 1714. & contre la Neutralité étabiie pour 1'Italie, par le Traité du 14 de Mars 1713; le Roi d'Espagne s'engage de restituer-k PEmpereur , au plus tard deux mois après la ratification du préfent Traité, 1'Isle & Royaume de Sardaigne-, en 1'etat oh il était lors qiï'il s'en est- emparé, &il renoncera en faveur de S. M. I. a tous droits, prétentions, raifons & aclions fur ledit Royaume, de manierc que S„ M. Ti puisfe en dispofer comme de chore k elle apparterante-, de la maniere donf elle Pa rélölu pour le bien pualic. II. Comme le feul moyen d'établir un équihbre-permanent dans i'Europe, a été de régler que les Couronnes de Frarce & d'Espagne ne pourraient janais , dans aucun tems , être réunies ur la même téte ni dans une même lime, & que d'aprés -toutes les-Renoncia:ions requifes & nécelfaires-, cette fé. >aration des deux Monarchies eft deveme une Loi. fondamentale , reconnue >ar les Etats^Générauxd'Espagne, nomnés communément Las Cortes , aiTem'lés k Madrid Ie 0 de Novembre 1712 c confirmée par les Traités conclus k Jtrecht le 11 d'Avril 1713. S. M ï scepte & confent ?ux dispolïtions fai-  -entre Ja France,, gfr. 47 !/tes, reglée & confirmée par !c Traité .d'Utrecht touchant le droit & 1'ordre de i-fucceffion aux Royaumcs de France & ; d'Espagne., ;& renonce tant pour Elle ique pour tous héritiers des deux .Sexes., m tous droits & a toutes prétentions gé.néralement quelconques., fans aucune exception fur tous les Royaumes, Pays ps Provinces de la Monarchie d'Espagne dont Philippe V a été reconnu légitime ipoffeireur par les Traités d'Utrecht.; promettant en outre, d'endonnerles Ac= i tes autentiques de Renonciation ; de les rfaire publir & enrégistrer oa befoin fefra, & d'en fournir des Expéditions en da maniere accoutuméc a S. M. C. & )aux Puiffunces contractantes. ] f II; En conféquence de ladite Renonjciation , S. M.-I. reconnait Philippe V fpour légitimc Roi de la Monarchie d'Espagne & des Indes: promet de lui donner }ï Pavenir, les titres & qualités dus a fon rang, & a fes:Royaumes; de laifler joutr paifiblement lui, fes fucceffeurs, desibendans ou héritiers des deux Sexes de litous les Etats de la Monarchie d'Espakne en Europe, dans les Indes & ailleurs, dont la pofleflion lui a été aiTurée par les Traités d'Utrecht, de ne troubler direcleraent ni indireótement dans ladite poffefiion, & de ne former jajrnais aucune prétention fur lesdits iRoyaumcs & Provinces,  Quadriipk jSJHüwt 1718. IV. En conféqnence de la Renonciation & de la Reconnaisfance que S. M. I. a faites par les deux Articles précédens, le Roi Catholique renonce réci.proquemcnt, tant pour lui que pour fes héritiercs des deux Sexes & tous fes fucccfieurs, en faveur de S. M. I. & de fes héritiers & fucceiléurs des deux Sexes, a tous droits & prétentionsquel-conques, fans rien excepter, lur tous les •Royaumes , Pays &■ Provinces que S. -M.'l. poflédc en Italië & dans les PaysBas, ou devra y posféder en vertu du premier Traité, & généralcment a. tous fles droits, Royaumes & Pays en Italië, cui -out appartenu autrefois k la Monarchie d'Espagne, entre lesquels léMarquilat de Final. cédé par S. M. I. a la "Répubüque de Genes Pan 1713, dok être cenfé expreffément compris, promettant de donner les Actes folemnels de Renonciation ci-devant énoncés, de les faire publierèt enrégistrer ou befoin fera, & d'en fournir des Expéditions a S. M. L, & aux parties contradtuntes en la maniere accoutumée. S. M. C. renonce de même au Droit de Reverfion a la Couronne d'Espagne fur le Royaume de Sicile & a toutes autresactions& prétentions tant fur lesdits Royaumes & Etats, que dans tous ceux qu'il pofle» 'de actueilement dass les Pays • Bas & -ailleurs. *V.  entre la France , Sc- v}f I V. II a été convenu que les Etats pos• fed.:s par le Grand Duc de Toscane & par le Duc de Parme & de Plaifance feront reconnus a Pavenir & a perpétuité par toutes les Puiflanccs contraclantes & tenus indubitablement pour fiefs mafcuüns du S. Empire Romain, & lorsque la fuccesfion auxdits Duchés viendra a échoir au défaut de fuccelTeurs mkles , S. M. I. content que le fils ainé de la Reine d'Espagne & fes descendans miles nés de légitime mariage, & k leur defaut le fecond fils ou les autres fils cadets de ladite Reine, nés de légitime manage , fuccedent dans tous lesdits Etats. S. M. I. employera töus fes foins aprocurer,pour eet efièt, leconfetement requis de 1'Empire , & Elle fera expédier des lettres d'expeclative contenant 'inverltiture éventuelle pour le nis ou les filles de ladite Reine, & leur descendans maies légitimes en bonne &due iorme, & les fera remettre h S. M. C. pour le plus tard, deux mois après 1'échange des Ratifications, fans cependanc que ceia nuife & fauf dans toute fon etendue, la posfesfion des Princes qui ttennent aótuellement lesdits Duchés. EL. MM. I. & C. font convenus que la place de Livourne demeurera a per- f 'v? ,l,in P°rc/ranc fle la mèmernaniere cu'il Peft prefentement. 1718^  1718. 50 Quadrupk Allitmce En conféquence de la Renonciaüon que le Roi d'Espagne a faite k tous les Royaumes, Pays & Provinces en Italië qui appartenaient ci-devant k la Monarchie Espagnol'.e, il cédera &reme;tra cudit Prince fon fils la place de Portolongone, avec ce que S. M. C. posfede Eétuellemenr. de 1'Isle d'Elbe , aufiitöt que, par la vacance de la fuccesfion du Grand Duc de Toscane, au defaut de descendans males, ledit Prince d'Espagne aura été mis en poflefiïon actuelle desdits Etats. II a été réglé folemneliement qju'auctin desdits Duchés & Etats ne pourra ni ne devra jamais, dans quelque cas ou tems que ce foit, être poffëdé par aucun Prince, qui foit en même tems Roi d'Espagne, & qu'un Roi d'Espagne ne pourra jamais prendre & gérer la tuteüe du même Prince. Enfin il a été convenu entre toutes & chacunedes parties contractantes, & elles ié lont pareillement engagées, k ne point permettre que pendant la vie des poflefleurs des Duchés de Toscane &de Parme, ou de leurs fucceslêurs males, PEmpereur, les Rois de France & d'Espagne , & le Prince défigné pour cette fuccesfion, puisfent jamais introduireaucutis loldats , de quelque Nation qu'ils -fover.t, de leurs propree troupes ,oa  tture la Trance, <$fr. 5i 'autres k leur folde, dans les Pays & icrres desdits Duchés , ni établir des Garmfons dans les villes, porcs, citadelles & fortercsfes qui y font fitués, Mais afin de procurer une i'üreté encore plus grande contre toute forte dévenemens audit filsde la Reine d'E^ne t%nt Ce7raicé ' P°ur fu"éder au Grand Duc de Toscane & aux Duchés de Parme & de Plaifance, & de !e ïendre plus certain de Péxécutiun de ce Qui lui eft promis pour ladite fuccesnon, & pour mettre hors de toute atteinte la féodaüté établie fur lesdits Etats, en faveur de PEmpereur & de 1 Empire; il a été convenu de part & d autre que les Cantons Suisfes méttront en garnilon dans les principales place^ de ces Etats, favoir a Livourne, k Portoferraro, a Parme, & a Plaifance, un corps de troupes , qui n'excedera pas cependant le nombre de fix mille hum. mes; que pour eet effet les trois parties contractantes , qui font Poffice de Médiateurs , payeront auxdits Cantons le* fubfijes necesfaires pour leur entretien & qu elles y relteront, jusqu'a ce que le cas de ladite luccelfion arrivé & qu'alors elles feront tenues de remettre au Prince defigne pour la recueil|ir,avec les placcs qui leur ont eté confiées f.ns «ependant que cela caule accun prèiudiC a  Quadruph Alliana 171?]. ce, aucune dépenfe aux pre'fens posfes■ feurs , & k leurs fuccesfeurs males , a qui lesdites troupes prêceronc ferment de • fidélitê ; & elles ne prendront point u'autre autorité, que ceUe de défendre k's places dont elles auront la garde. Lt pour obvier au laps de tems qui s'écoulerait avant que Pon fut convenu du fubfide k payer auxdits Cantons Suisiés, le Rei de la Grande - Bretagne ne lé refufera pas,fi les parties contraétantes le défirent, a fournir de fes propres troupes pour 1'ufage marqué ci - desfus en attendant que celles qui feront levées en Suisfe puisfent prendre la garde de ees Piaces. VI. S. M. C. confent a la dispofition qui fera faite ci - après du Royaume de Sicile en faveur de PEmpereur; renonce pour elle, & pour fes héritiers & fuccesfeurs, males & femelles, au droit de reverfion dudit Royaume a la Couronne d'Espagne , réfervé expresfément par Facte de cefTion du 10 de Juin .713 déroge autarrt que befoin ferait audït acte & a 1'Article VI du traité d'ütrecht, entre S. M. C. & S. A. R. le Duc de .'-avoye, & généralemenr. a tout ce qui pourrait être contraire k la retroceffion , dispofition & éciiange dudit -.Royaume de Steile, a conditiën toute■f:^ 3 |7i8.  171.8. Arricksfdfurés. Rrufit I. iu. 54 Qttadrupti Aïïiamv toutes les perfonnes fans exception, qui auront fuivi le parti de Pune ou de Pau~ tre Puiffance , pendant la derniere guerre, & qu'il fera permis k, chacune des» dites ptriönnes de rentrer dans la pofTes* fion & jouiffance de leurs biens, droits, privileges , honneurs, dignius & immunités pour en jouir comme auparavant, nor.obftant tout a£te & fentences k ee contraires; de pouvoir jouir de leurs biens en retournant dans leur patrie, oti de les faire adminiftrer par procureurs G elles 1'aitnent mieux , ou enfin de les pouvoir vendre ou en dispofer de telle maniere qu'elles le jugeront k propos comme elles étaient en droit de le faireavant la guerre. Outre ce Traité , il y eut douze Ar» ticles féparés d'une bien plus grande conféqucnce. II importé de les configner ici. Art. I. Les Rois de France & de Ia, Grande - Bretagne, les Etats-Généraux des P;iys Br.s-L7nis, étant convenuspsr le Traité conclu entr'eux & figné ce jburd'hui, de certaines conditions, conformément auxquelles. la paix pourrait fe faire entre 1'Empereur des Romains & le Roi d'b'spagne & entre S. M. L & le Roi de Sicile , lequel on juge a propos de nommer déformais Roi de Sardaigne,, k. ayant communiqué lesdites coadi-  mre Ta Franse ,- &s. 53 : fions k- ces crois Princes,- pour fervirde i bafe k faire entr'eux, PEmpereur, mü par les puifians motifs qui ont porté les ' Rois de France &• de la Grande-Breta- I gne & les Etats - Généraux fusdits k- ii entreprendre un ouvrage fi grand & fi il falutaire , & déférant a leura fages- & | presfantes inftances, déclare-qu'il accepI te lesdites Conditions ou Articles, fans ü en excepter aucun , comme des Condii tions fixes & immuables , fuivant lesI quelles S. M. I. confent k conclure une Ij paix perpétuelle entr' Elle, le Roid'Es- pagne & le Roi de Sardaigne.II. Les Rois d'Espagne & de Sardaigne : n'ayant pas- encore conlenti auxditcs i Conditions, Leurs Majcstés Impériale, ^ Très-Chrétienne 8c Britannique, &les 1 fusdits Etats - Généraux font convenus : de leur laisfer pour y, comcatir, le trr! mede trois mois, k compter du jour do ! la fignature du-préfent'l raité, jugear c. i eet espace de tems fufnfant pour examii ner lesdites Conditions, prendre leurs réfolutions dcrniercs, & pour déclarer ! s'ils veulent les accepter aufii pour Coni ditions fixes & immuables de leur paix l avec PEmpereur. Et. pour eet eflet les • Rois de France & de la Grande - Breta! gna & les Etats-Généraux des Paysi Bas-Cnis, employerontconjointement& i ^parement leurs offices les plus elBcaC 4, 171S*  3718. ! J $6 QyadrupU Alliance- ces, pour porter lesdits Princes k laditeacceptation. III. Mais comme il eft contre toute.. attente que les Rois d'Espagne & d@Sardaigne, après iesdits trois moisécoulés, refulént d'accepter les conditions . qui leur font propofées pour leur paix I avec S. M. I ; leurs Majestés Trés -| Chrétienne & Britannique & les Etats-' Généraux, s'engagent kjoindre leurs for- - { ces k celles de S. M. I. pour les obliger k 1'acception & exécution des fusdites I Conditions ; & pour eet effe:, Elles. 1 fcurniront conjointément ou feparément,. i k S. M. I. les mêmes fecours, qui font ftipulés pour ^eur défenfe réciproque , I par 1'Art. VII du Traité d'AIliance fignè' ce jourd'bui, confentant unanimément ] que le Roi de France fournisfe des fub-.j fides en argent, au lieu de troupes;! & fi les fecours ftipulés dans ledit Article ne fuffifdent pas pour la fin que-.-| l'on le propofe, alors les quatre Puiilan- 1 :es contractantes conviendront inces- | lamment des fecours ultérieurs a fournir i S. M. I. jusqu'a ce qu'elle ait iöumis. 1 e Royaume de Sicile, & foit en pieine üreté pour fes Royaumes & Etats Pita- 1 iie. II a été convenu expreiTc'ment, que. fi : I i caufe des fecours qoe, leurj Maieftés rrès - Chrétienne & Britannique & les  entre Ia Frmts, &c'^. §g Etats - Généraux fourniront ï 1'Empereur , pour 1'exécution de ce Traité les Rois d'Espagne & de Sardigne , ou run d'eux , déclaraicnt ou faiiaient Ia guerre a 1'une desdites trois Puisfances contradïantes; en ce cas, les deu>* autres declareront & feront la gue're auxdits Rois d Espagne &deSardaigne, 011 a celui .des deux qui Paura dcükrée, £r rie poferont les armes que lorsque s" M, I. fera en poffeffion de la Sicile, & en fureté pour tous fes Etats d'Italie.. &-qu'une juste fatisfaftion ne foit faite a celle des trois Puilfances contradtantes , qui aura été attaquée ou léfée a Poccafion du préfent Traité; IV. Si Pun feulement desdits deux Rois qui n'ont pas confenti auxditcs conditions de paix avec S. M. I , les accepte, il fe joindra auffi aiix quatre Puislances eontradtantes, pourcontraindre celui qui les aura refufées, & il fournira fa part des fubfides , fcivant la répartition qui en fera faite. V. Si le Roi d'Espagne confent al'éebange des Royaumes de Sicile & de Sardaigne, de même qu'aux autres conditions de la paix avec PEmpereur , & que le Roi de Sardaigne au contraire üeoSt-e„kr. retenir la Sicile i e" ce cas 1 »o 01 EsPag"e reftituera la Sardaigne ■ 1'Empereur, qui fera,faufft SouverainejLéV c 5 ■t/iS.  gS Quadrufie AU'tance- 1718. fur ce Royaume, remife au Roi de ia Grande- Bretagne & aux Etats Généraux, jus™ qu'k ce que la Sicile étant foumife, Ie Roi de Sardaige fouscrive aux conditici•& fusdites de fon Traité avec 1'Empereur, & confente de recevoir pour équivalent du Royaume de Sicile, celui de Sardaigne qui lui fera remis pour lors par Ie Roi d'Angleterre & les Etats - Généraux. Et fi S. M. I. ne pouvait parvenir k conquérir la Sicile, & k la foumettre k fa puisfance , le Roi de Ia Grande-Bretagne & les Etats-Généraux lui reftitueront, en ce cas, le Royaume de Sardaigne , & S. M. I. jouira cependant des revenus de ce Royaume qui excéderont les frais de la guerre VI. S'il arrivé que le Roi de Sardaigne confente audit échange, & que ie Roi d'Espagne refufe d'y aquiescer „ PEmpereur, en ce cas, attaquera la Sardaigne , aidé par les autres Contraétans, lesquels s'engagent k lui. continuer leurs fecours, s'obligent de ne pas pofer les armes, jusqu'a ce que S M. I. fe foit emparte de tout ie Royaume de Sardaigne , lequel elle remettra aufiïtöt entre les mains du Roi de Sardaigne. VII. En cas d'oppofition k Pécbange de la Sicile & de ia Sardaigne , de la part du Roi d'Espagne & de la pajt  entre Ta- France 9-&'c. $f du Rbi de Sardaigne, PEmpereur-atraquera premiérement le Royaume de Sicile, conjointement avec les fecours des " Alliés, & lors qu'il Faura conquis, i! attaquera la Sardaigne avec tel nombre de troupes qu'il jugera nécesfaire pour 1'une ou Pautre expédition, outre le feeours des Alliés; & la Sardaigne étant foumife S. M. h en confiera la garde auRoi de la Gra-nde-Bretagne &aux EtatsGénéraux, jusqu'a- ce que le Roi de Sardaigne fouscrive aux-fusdites conditions de paix avec PEmpereur, & confente de recevoir peur équivalent du Royaume de Sicile, Ie Royaume de Sardaigne , qui lui fera remis pour lors par S. M. I. &jouira cependant des revenusde ce Royaume qui excédcront les frais degarde. VUL Au cas que le refus du Roi Catholique & du Roi de Sardaigne, ou de Pun d'eux, d'accepter& d'exccuter lesdites Conditions de paix qui leur font propofées, obligeat les quatre Puisiainces contraöantes de venir aux voycs de fait concr' eux , ou contre 1'un d'eux: feulement, il a étéexpresfément convenu, que PEmpereur deyra fe contentcr des avantages ftipulés pour lui. d'un commun confentement dans les fusdites Gorditions, quelques fuccès quepusfént avoir- fes armes contre les deux Rois.oub. G é.'  1718. 'e maitre de la Sicile par la force des armes, ni s'établir dans la poffefïion de ce Royaume; les Puislances contractantes conviennentd'avance & déclarent qu'en ce cas S. M. I. eit & fera entierement libre & dcliée de tous les engagemens qu'Elle a prife par ce préfent Traité , en confentant aux fusdites conditions de la paix a faire entr' Elle Sc le Roi d'Espagne &de Sardaigne, fans préjudice cependantdes autres Articles du préfent Traité qui regardent mutuellement S. M. L &. leurs Majeftés Trés-Chrétienne & Britannique, & les Etats-Généraux des. Pays - Bas - Unis. %i. Les Renonciations a faire par PEmpereur & par Sa Majefté Catholique ,, : pour Elles &; pour leurs descendans &. . fucceffeurs, a toutes prétentions d'un cöté fur le Royaume d'Espagne & desIndes, &.. de. Pautre fur les Royaumes,, ■ Provinces & Etats dTtalie & fur les -,Pays-Bus Autrichiens, lesdites Renonciations feront faites de part & d'autre, de la maniere &.en la forme qu'il eft ftipulé par les Articles Il.&iV. des conditions de paix;a faire entre S. M. I. & S, M. C. Et quoique le Roi d'Espagne a xefufat d'accepter les fusdites conditions^ G.7 1718.:.  62" Qlndruplê- Alïïattfè' 1718. PEmpereur fera neanmoins expédier lèsActes de fes Renonciations, dont la pyblication fera différée jusqu'a la fignature de la paix entre PEmpereur & leRoi d'Espagne ; & fi celui- ci perfistait a ne vouloir pas fouscrire acette paix, PEmpereur remettra cependant au Roi de la Grande- Bretagne , en même tems que fe fera Pèchange des Ratificationsde ce préfent Traité ,. un a&e autentique desdites renonciations, lequel S. M. B.",. du confentement unanime des Contraetans, n'exhibera au Roi de France-, qu'après que S- M; I. aura été mife en pofleffion de la Sicile: & après que S.. M. I. fera en poffeffion de ce Royaume^. tant Pexhibition que la ptiblication dudit Acte des Renonciations de S-. M. h fe fera k la première requifition du Roi. Trés - Glirétien , & ees renonciations.auront liéu, foit que le Roi d'Espagne ait figné la paix avec 1'Empercur ou non, vü qtPen ce dernier cas, la garantie desPuifiances contractantes devra tenir lieu a PEmpereur de la füreté que les renonciations du Roi Gatholique aurenr donnée k S. M. I pour la Sicile & les autres Etats d'Italie & pour les Provinces des Pays- Bas. > I. S. M. I. promet de ne rien entreprendre contre les Rois d'Espagne & sie Sardaigne, ni généralement contreia  enire ta France- r &c. 6j neutralité de 1'Italie, pendant les trois mois qui ont été accordés k ces deux Princes-, pour acceptcr les fusdites conditions de leur paix avec Elle. Mais fipendant ce terme le Roi d'Espagne continuait les hoftilités, ou fi le Roi daSardaigne attaquait k main armée lesEtats qu'elle poffede en Italië , leurs Majcftés Trés Chrétienne & Britannique, & les Etats - Généraux s'engagent de fournir inceffamment a S. M li pour fa défenfe , les fecours convenus, par PAlliance fign-ée aujourd'hui, conjointement ou féparément, & même fans at* tendre le terme des deux mois: fi les fecours fpécifiés dans ledit Traité n^étaient pas fufltfans, les quatré Puiffanoescontraftantes convicndront fans détai entr' Eiles des fecours plusconfidérablesk fournir a S. M. I. >. II. Les onze Articles ci - desfus de. meureront fecrets pendant 1'espace de/ trois mois k compter du jour de la fignature,'k moins que les quatre Puiflanses; contractantes d'un commun confentement, ne jugeafient a propos d'abréger ou de prtóonger ce terme; & qnoique lesdits onze articles ci -deffus foient féparés du Traité d'Alliance ,. figné-ce jourd'hui entre lesdites Puiflances contractantes ils auront cependant la même force & Yigueur, que s'ils y étaient in. 1718..  Aecesfion des Eta's ! la Quadruyle AJIiaaj te. Tindal XII. < i t ! J °4 ghadruple Alliance férés mot pour mot , . étant cenfés eti faire une partie effentielle ; & les Ra^ tifications en feront fournies en même' tems que celles du Traité, i Les Etats- Généraux furent dans une extrémefurprife, lors qu'ils virentqu'on ' les avait placés comme parties dans un Iraité, dont ils ne furent Ia teneur , que lors qu'il eüt été conclu. Peutêtre craignit- on d'en retarder Ia conclufion, ou d'y porter quelque atteinte, en attendant les réfolutions d'un gouvernement auffi lent & auffi compliqué, &- . penfa-t-onqu'en voyant 1'ouvrage coniommé, il ne ferait aucune difficulté d'y accéder. Mais les dispofitions des esprits ne furent pas unanimes fur eet ' objet. Les uns opinaient pour 1'accesfion, afin de partager avec la France & , I'Angleterre, ia gloire flatteufe de pa- • cifier 1'Italie. D'autres faifaient envilager qu'il ne convenait pas k une Ré-pübljque mercantiie , . de fe mêler i'affaires qui pouvaient Pimpliquer dans ane guerre ruineufe& lui faire perdre Ie :ommerce avantageux de 1'Espagne; ilsa- ■ outaient k cette raifon que leur neutraii:é,dans le tems d'une guerre Anglaife.leur ournirait de nouvelles occafions de Péendre. L'Ambafladeur Espagnol appurmt ces raifons de tout fon crédit ; «ais ceux de France. & d'Angleterre' .  entre ia France , &c. 65 employaient Ia politique. ia plus induftrieufe pour les atcirer dans le traité. Les négociations durerent jusqu'k 1'année fuivante. Enfin les Etats de Hoilande déc'arerent, fous la réferve de certaines ftipulations qu'ils défiraient d'entrerdans 1'affociation. Quatre autres Provinces fuivirent eet exemple. La Zélande & Utrecht furent les feule» qui refuferent. Leur oppofition n'empêcha pas que. Paffaire ne fut conclue dans 1'affembiée des Etats- G-énéraux. Les Zélandais fe plaignirent .d'une démarche qui violait les" loix fondamen-tales de 1'Union, Mais enfin cette Provincs s'ctant isi'Scé p^rier» ceüe •tutrecht ne refta pas longtems opiniawe-. Pendant ces délibérations pacifiques ,: les affaires guerrieres avaient pris ur^ tournure décifive. L'Amiral Bing ,, voyant les Espagnols pourfuivre leurs •conquêtes, réfolut de les attaquer , en eonlequencc des ordres qu'il avait recus. il s'avanga dans la Méditerranée, ié rendit a Naples & de la en Sicile & engagea la . bataille avec la fiótte Espagnole k Ia vue de Syracufe. II avait vingt-deux k vingt-trois navires; les Espagnols en avaient ving-tfept. Jamais bataille ne fut plus dédafiye ni; victoi-re plus complette pour 171$. Es-] >agnols inttus psï ss Anglais.  ^7*9' "Les 'Etats- tïéfiérsux iburniflint des troupes Auxiliaires »u.\A_nglaiSi ê6' Quadruple Alliance- les Anglais. La flotte des- Espagnofs 'r fut presque détruite; ils eurent trois vaiiïi-aux brulés + un coulé k fond , en laiiferent onze au pouvoir du vainqucur qui ne perdit aucun des frens r & a qui ce fuccès ne coüta que pen de monde.. L'Amiral Anglais continua pendant la plus grande partie de Phiver a aider les Impériaux en Sicile , en nettoyant la mer des vaiiTeaux Espagnols & tenant la communication ouvcrte entre les troupes Allemandes& les bords de la Catalogne, d'oü elles tiraient leurs provifions. Cette entreprife fit beaucoup de bruit en Europe. Les Espagnols crierent qu'ön avait violé le droit des gens j. mais Alberoni ne fe déconcerta point. II n'en travailla que plus vivemcnt k exciter un foufevement en France; & ce fut alors que le complot fut découvert par une Prêtrefie du Couvent de Venus. L'Hótel d'Espagne fut invelti; le Prince de Gellamare, AmbaiTadeur, fut traité a pen prés comme les Miniftres Suedois Pavaient été en Angleterre & dans les Pays-Bas ; mais Alberoni, loin de revenir fur fes pas, fit encore jouer d'autres refibrts. Töujours plus ardent k mefure qu'il rencontrait de plus grands obftacles, il projette «ne invalion en faveur du Préteodans^.  entre la France, &c. 67 pendant que la France & I'Angleterre déclaraient la guerre a 1'Espagne. Dix vaifieaux de guerre & quantité de ba- 1 timens de transport fortent de. Cadix, remplis d'une multitude de Jacobites ou Mécontens fous la conduite du Duc d'Ormond, impatient de fe vanger d'aveir été disgracié fous le regne actuel. Mais Ia tempête disperfa cette flotte & fit échouer Pentreprife : pour furcroit de malheur, une armée Frangaifc s'avanga contre le. petit - fils de Louis XIV qu'ils avaient mis fur le tróne d'Espagne , & s'empara de plufieurs places. Tous ces désaftre* renverferont les projets d'Alberoni, qui devint un objet d'horreur paree que ja fortune avait traverfé tous fes projets r auffi fagement concertés qu'iis pouvaienc Fétre. Dans cette circonftance les Etats-r Généraux fournirent deux mille hommes su Roi d'Angleterre: mais le foulévement caufé par cette entreprife en Ecolfe fut fi peu de chofe, quyon n'eut pas befoin de les employer. Pendant ce tems, les Impériaux, aidés par les Anglais , réufiirent a chafler les Espagnols de presque toute la Sicile. Les Etats - Géiiéraux , qui n'avaient gueres paru que comme des médiateurs & les amis communs de toutes ie& 1'Espagnao,,  17201 ' itubly H. U2, .6 3 Ouadraph Alliance pnrties , infiiterent alors avec plus Je vigueur auprès du Roi d'Espagne; pour 1'engager a aecéder k la Quadruple Alliance. Ce Prince, d'un caractere fafa ble, fe laiiTa peu k peu gagner; il fe vic obligé de fouscrire aux conditions qu'il avait rejettées avec hauteur ; & le Cardinal Alberoni, .la cauTe de tout eet oryge, fut remercié de fes fervices & renvoye, II fut Üvré aux troupes Francaifes qui le conduifirent fur les frontierfs d'Itaüe. Ce Monarque fe déclara le 20 de Janvier, pour ia Quadruple Alliance. Sc-s Miniftresrespectifs ii Londres & a Ia Haye, fignerent le Traité, Les Espagnols évacuerent les. placcs qu'ils avaient en Sicile & 1'Isïe de Sardaigne. La première fut rendue k l Empereur; mais la Sardaigne fut tédée aux Ducs de Savoye qui Pont toujours pofledée depuis. Ce fut en conféquencede deux Traités, conclusk Madrid , I'un de Paix avec i'Angleterre, 1'aütred'Alliance défenfive avec cette même Couronne & la France. Dans- le premier, les deux Contraélans renouvel lerent tous les engagemens pris k Uitrecht. Ils convinrent de réparer tousles torts qu'ils s'étaient faits mutuellement pendant la courte guerre qui ayait. été terminée par 1'acceffion de  entre la France , &c. 6f FEspagneala Quadruple Alliance. Dans le fecond , les Cours de France, de Madrid & de Londres ., fe garantiflent Pen* tiere exccution des Traités d'Utrecht , füe Bade, de Londres & de.ceux qui feront conclus dans le prochain Congres !de Cambrai. 5'il arrivait qu'un desContractans fut attaqué, chacun des deux >autres s'engage a lui donner un fecours de huit-mille hommes d'infanterie & de quatre-mille chevaux; a moins que rl'offenfé ne préfére un fecours proportionné en argent comptant ou en vaisFeaux , fok de guerre , foit de transport. On augmentera ces fecours fuiIvant Pexigence du cas. Enfin les Anglais & les Francais font confirmés dans ;la jouiflance de tous les privileges, qui leur ont été accordés par rapport au comjmerce. , L'Europe a vu rarement des Traités, auffi finguliers , auffi extraordinaires que celui de la Quadruple AlliaHce. Areant le deffein que Pon concut vers la fin du dernier-fiecie, de prendre desarl;rangemens touchant la fucceffion de Charles H, les Princes n'avaient pasenicore penfé a mettre des bornes aux intéréts de leurs voifins fans les appeller pour demander leur confeil ou pour éjclaircir ieurs droits: ils n'avaient jaBfeis centé de fe d^clarer' juges d'une 1720  ^720. I i ^ •Congres de ( •Cwnbui. 1 70 Quadruple Alliance affaire dont ils devaient feulement ftre les médiateurs. Cette po itique parak commode fans doute. Elle fait disparaitre fouvent de grandes difficultés. Mais ne doit- on rien a la droite raifon & a la bonne foi dont 1'Empire eft déja fi chancellant ? N'écoutera-1- on presque jamais que les loix de la force & de la .xmvenance? Cette politique peut obfcurcir encore les droits des Puiflances ; elle peut entretenir la fource des brouilleries qui s'elevent entr'elles. C'eft de cette maniere que PEropire parait avoir établi par la voie de cette Quadruple Alliance des droits inconteftables fur les Duchés de Parme & de Plaifance; cesendant le Saint Siege en fe recriant :ontre la violente qu'on lui ferait, préïend avoir le dreit de dispofer de ces Etats, qu'il regarde encore ccmme des ïefs & qui auraient dü rentrer dans le tomaine de PEglife au défaut d'Hoirs males dans la Maifon de Farneze. Enfin les Etats, que la fucceffion d'Es>agne avait armés les uns contre les au;-res, fentirent combien la paix était mancelante, fi Pon n'en pofait les coniitions fur des bafes plus folides que elles des Traités précedens- La Cour le Madrid, par fon acceffion au Traité le la Quadruple Alliance , confommaic  -tnire te Trance, P-ouvrage de la paix d'Utrecht. L'Empereur fe décidait a reconnaitre Philippe V, pour Roi d'Espagne; & ceder nier Prince accordait k Pautre les PaysEas de même que les Provinces dont Charles II, avait été le poneifeur en Italië. II était ccpendant néceflaire de prendre de nouvelles prdcautions pour rendre la paix folide. Des intéréts nouveaux agitaient 1'espritdesPrinces. Les anciennes Alliances étaient déja fans vigueur. Si Pon en excepte I'Angleterre & la France, qui dans leurs Traités mutuels, avaient montré beaucoup de confiance & de bonne foi; toutes les autres Puiflances confervaient encore le fouvenir ,de leurs infidélités réciproques. Les esprits étaient dans une égale fermentation a Vienne & k Madrid j on avait fait certaines cefiïons, mais perfonne n'abandonnait entierement fes prétentions. Auquel des deux, de PEmpereur ou du Rot d'Espagne, le Traité de la Quadruple Alliance était - il plus désagréable ? C'eft ce qu'il eft difficile de favoir. Le feu couvait fous unecendre trompeufe; une feule étincelle pouvaitoccafionner un incendie funefte. Ce fut pour prévenir un fecond embrafement que le Congrès fut aflemblé k CaiabraL 1720.  72' . "Quadruple Altllwce Les inftrudtions qu'apporterent les Miniftres des Cours respectives ne faifaïent pas attendre un fuccès heurcux. La Cour de Vienne charmée de s'attribuer un droit de Souverainété fur deüx fiefs de PEglife, n'avait accédé auxderriieres dispoütions , qu'en fe flattant qu'elles feraient inutiles. Elle s'exagerait tous les dangers que devait produire 1'établiflement d'un Prince d'Espagne au milieu de 1'Italie. Elle prétendair que eet événement poüvait affaiblir fa dömination nouvelle & en preparer peutêtre la deftruftion entiere. L'Empereur avait espérance , qvie des caüfes imprévues priveraient leslnfants des Etats qu'on leur avait promis, ce Prince faifait fes efforts pour augmenter les difficultés & ralent'ir la conclufion des arrangements définitifs. Malgré toutes fes propofitions poffibles , les Miniilrcs avaient formé , la réfolution de tout refufer & de n'être jamais fatisfaits. Cette politiqne aurait été vaine fansdoute, fi 1'Espagne eüt eu aflezdeprudence, pour ne faire attention qu'a fes intéréts réels; mais on aurait dit qu'elle fe laiflait conduire par les manceutres du Cardinal Alberoni & qu'elle fegardait la paix comme le plus grand, aal. Pour-  'entre la France, '&c. f% Pourquoi ne vou!ait-elle pasadmettre ;es forrnalités qu'exigeait Ia Maifon dAutriche, en renongant au Milanez' & au Royaume de Naples? Craienaitelle, quandun Infant fèrait fixé en Italië, que la Cour de Vienne neluifourmt pas quelque jufte fujet de guerre? i>i 1'entree de Don Carlos en Italië svait été fa principale affaire , elle aurait ete fcvorifée par 1'Angkterre & les Provinces - Unies. Ces Puiffances perfuadées , que 1'ancicnne rivalité de Ia Maifon de Eourbon & de Ia Mcr'bn d'Autriche produiraient des diflenfións nouvelles, voyaient naitre avec plaifir des occafions qui ouvraient PIta'ie a^x Espagnols & aux Frangais & transporteraient le principal theatre de ia guerre , loin des Pays - lias oü elles font plus intéreffées a faire regner ia Les Miniftres d'Espagne ne connurent pas lavantage qu'ils pouvaient avoir fur ia Cour de Vienne. En voulant embralfer, enmeme temps, unefouled'objets, ils en furent embarafles. Hs firent des demandes k PEmpereur, fans chercher k fe procurer du crédit par lavové des amiS._ Quoiqu'ils euflent conclu'Je 13 de Jum 1721 , des Traités de paix & d'alliance avec 1'An-ieterre & la * X fe plaignaient cependant de 1720.  74 Quadruple Alliance ' 7720. ces deux Puiffances., affurant qu'ils n*avaient confenti a la Quadruple Alliance , que paree que I'Angleterre avait promis de reitituer Gibraltar & PortMahon. Ils fe plaignaient que George I ne voulüt pas remplir les engagemens qu'il avait formés, ou que le Duc d'Orléans les eüt trompés par une vaine .espérance. Les Conférences de Cambrai, étaient toujours languiffantes ; cependant la France & I'Angleterre qui avaient une .égale ardeur pour la confervation de la paix , fe préfentaient en qualité de médiatrices. Mais de quel avantage pou-vait être leur médiation, tandis qu'elles mêmes fe trouvaieht dans le cas de discuter d'autres intéréts avec les Cours de Vienne & de Madrid? Dans letemps que Philippe V , demandait avec inftance Gibraltar & Port-Mahon que PAngleterre n'ófait jamais ceder; PEmpereur venait d'établir dans les PaysBas une Compagnie pour le commerce des Indes-Orientales. II avait fait publier encore dans fes Etats hér-éditaires la PragmatiqueSanction. Au défaut d'Hoirs males dans fa Maifon, il rendait par cette Joi fes Domaines indivifibles en faveur de ja fille ainée. Les Puiffances Maritimes ^eclamaient contre 1'établiffenient de £3 Compagnie d'Oftende qui coupajt  ewre fa Fi-ance^ Qgc. une branche importante de leur commerce ; & 'la France ne vit pas avec plaifir 1'ordre de Succeflïon que Charles VI voulait introduire dans fa Maifon & qui tendait k donner des fondementsfolides k un pouvoir qui depuis longtemps ex'citait fa jaloufie ; mais pour expofer cesdifférens objetsdans un ordre fecüek faifir, commengons par les intéréts du crédit & du commerce, fi intimément lies 1'un k 1'autre, voyonsquelles feeoufles cauferent en Eürope lc fyftême des billets de Banque & 1'établiflement de la Compagnie d'Oftende. 25 3 1720  1 3720. Jr 1 Origine des tillets de ji#iqüe. £6 Syfteme des Acïïons. HISTOIR'E d V SYSTEME des ACTIONS ou BILLETS de BAN QUE. ERECTION de la COMPAGNIE D' O STEN DE. T J_^a Quadruple Alliance & les négoeiations qui Ia fuivirent , ayant fait pofer les armes.de tous cótés, chacune des Puiflances Belligérantes s'cccupa des Bioyens de réparer le désordre que Ia guerre avait caufé dans fes finances. On regardait en Angleterre la dctte nationale comme exorbitante, paree qu'ellemontait k quatorze millions fterlings; on tremblait que la nation ne fuccombat ] fous le poids de eet énorme fardeau; qui n'eft 'eöuel lemen t qu'un de ces nom- j bres indifférens . qu'on admet ou re-| jette, paree qu'ils ne font qu'un plus '  Syfihne des Actkns. 77 1 ou un moins fans conféquence. Onimagi' na de créer des banques & de payer ; en billets les dettes de 1'Etac ; mais 1 eomme ces billets devaient pofer fur un fonds folide , on imagina de lesmpothéquer fur des terres nouvelles en Amenque,. dont les revenus devaient appartenir aux propriétaires de ces billets. Dès Pan 1694, on avait créé en Angleterre une banque fur ce plan. Un Eeoffius nommé Jean Law, qui entcndait fupéneurement le calcul , avait iormé (ur cette idee, le plan d'éteindre les dettes de la nation. II avait proI poie fon plan en 1705 au Grand ChamI «ber d'Angleterré; mais ayant été éI eonduit &, dans un duel ayant eu le \ malheur de tuer fon adverfaire, il s'était I vu obligé de chercher un azite en Fran- \ < ?n 1716 a obtint la permiffion I d'y énger une banque en fon propre nom, I mais pour le compte de PEtat. Enfin |le Regent, ébloui de ce fyftême, avi1 de de nouveautés, jalouxd'éteindredeux I milhards de dettes , la déclara banque 1 du Roi en 1718. Le commerce du MisfBilipi, du Séuégal & des Indes devini rent la bafe de ce fyftême ; la comü pagnie devait acquitter fur fes profits la tdette nationale. Les aclions hauflaient, ie multiphaient prodigieufément \ en \ *7 IQ > on cn ayait crée en fi grand non> £> i  ï72'0. ;»—'■ ■ *pk Sjfième des- Attïonr. bre pour fatisfaire 1'avidité du public-,. qu'elles valaient quarre- vingt fois tour * 1'agent qui pouvait circu'er dans leRoyaume. La banque fut chargée des fermes générales. Toutes les financies de 1'Etat furent régies par unecompagnie de commerce. Le Regent porta fur ce point le pouvoir arbitraire jusqu'a défendre qu'on n'eüt chez foi plus de cinq - eens francs argent comptant: ainfi presque tout 1'argent du Royaume entra dans les ban* ques: les créanciers de 1'Etat furent ainfi rembouries ians qu'il en coutat un fou au Roi •, mais les refibrts de cette machine avaient été trop forcés pour ne pas fe brifer; on fit lörtir pour plus de fix- cens-quaranïe-millions de livres en billets ; fans compter troiscens foixante - millions qui devaient avoir cours dans le Royaume a la place de 1'argent : les aótions ou parts dans la banque , devmrent des effets dont t'avidité fit monter la valeur primitive jusqu'a trois eens pour cent; il fe fit, pour les avoir, un agiotage, qui proeura des gains énormes a quelques particuüers:- la fureur du gain s'empara de toutes les têtes; cette épidémie pafla en Angleterre. La Compagnie du Sud érrgée fous le regne de la Reine Am ne, fit des offres pour eet ob-jet. Üa  SyPme des ActionY. fQ S'y précipita avec fureur, les actions monterent rapidement de cent jusqu'a mille livres: chacun s'.empreffa de don< fier fon argent pour du papier-, & ce pa: pier devint enfuite 1'objet d'un agiotagr effréné. La manie des aftions ne pouvait agi■: ter la France & I'Angleterre, fans attw rer 1'attention des Marchands des PaysBas - Unis. Ceux - ci commcncerent , furtout a Amfterdam , a prendre pare 3»jx aftions de la Compagnie du Sud Anglaife; mais on apprit a'ors que 1'édifice „de ce nouveau fyftême venait de crouler ieh France, trainant avecfoi un boule.: verfement total dans les fortuhes; & mei nacanc d'écrafer 1'Etat dans fa chüte. If-a trop grande disproportion entre fe i numeraire & les billets avait épouvanté tous les gens fenfós. Chacun s'était haHé de réatifer. Leb anciens-financiers , "ennemis du fyftême, tirerent fur la ban.-que royale des fommes confidérables & jjPépuiferent. Ce fut en vain qu'on cheri cha a changer fes effets en espèces; le «crédit tomba-, & le mouvement rapide ::de la machine s'arrèta tout a coup; jICuie de families ruinées! què de parlèiculiers élevés de la pousfiere aa teomble des richeffes ! mais la pasfion lefrénée des richesfes eft trop aveugle D 4 Msnie des \(?hoiis .lans la République.  1:72.0. Vahrl. §0 Syflïme des Actiönsi psur profiter des exemples qu'elle a fous les yeux: les Hollandais, ayant fait quelques gains dans les actions d'Angleterre, imagincfent auffi de créer de. Bouvelles Compagnies combinées fur ie.même plan. LaRégenced'Am(lerdam,prévoyant les abus d'un fyftême qui fub> ftituait le crédit k la réaiité , s'oppofa. d'abord a eet établiiTemsnt. Mais k Rotterdam , on établit une Compagnie d'asftnance & d'emprunt, avec un capital de douze-mitüons , & comme 1'on ne dejpgndait d'abord a„ ceux qui voulaient s'y intércffer, que de donner un cinquieme d'une action de cent florins; a la fouscripcion, il fut bientót rempli. II ie forma deux Compagnies k Middel* bourg,.en Zélande; ces trois Compa»> gnics fe föutijirent. On vit dans toutes . les villes de Hoilande & même dans les*-villes de Frife, d'Utrecht & d'Overyffel, fe former des plans pour ces fortcs de fociétés-,, mais dont les bafes étaient trop fragiles , pour que 1'on put en maintenir 1'exiftence. On évalua les: eapitaux de ces fociétés jusqu'k deuxcens- quatre- vingt-millions de florins.. On porta-1'ivreffe jusqu'k préfenter aux Etats - Généraux des projets de banque,. pour liquider les dettes de 1'Etat, Mais. les fuites que ce fyftême avait eues en* France. & en Angleterre defiillerens:  Syfihne des Act i ons: 8-j fons doute les yeux aux Chefs du Gouvernement: le prettige ne pouvait durer longtems. On fentit bientót en An, gleterre que le commerce du Sud ne pouvait répondre aux vceux énormes de ; la cupidité. On congut des foupgons ;> plufieurs perfonnes voulurent retirer i leurs avances ;.. les difficultés qu'ils efluyerent, augmenterent la défiance ; générale; tout le monde courut k la banque, pour réalifer; mais Ie principal Caiffier, le Sieur Knight, avait pris \s fuite , emportant d'immenfes tréfors r ; & même jusqu'aux livres de compt.es ; de la Compagnie : le cri public devint I affreux -r les actions baifferent de mille , a cent. Le jeu des aétions- eut k peur I prés les mémes fuites dans la Républi| que. La: chüte du crédit de la Comj pagnie Anglaife du Sud, porta le>rei snier coup k tous ces édifices batis ;fur des chimères. Les a&ions baifferent. j prodigieufement partout. La Régence !|d'Amllerdam défendit k tous les Couritiers de prendre part a.cc Commerce. I Une multitude de families fe virent .Iplongées dans 1'indigence: mais comme' jdans les Provinces-Unies, on n'avait li pas voulu profiter des exemples , qui: devaient effrayer les gens k projets, les icris du désespoir furent étouffés par iles traics du ridicule , auxquels on \ivm 172©.,-  S-2' Compzgnk d'öfttnde. c ^ , ! i *Ere£tion de la Compagnie d'0Jlend». eux qui avaient été ia dupe des ao: ions. On les expofa k la dérifion pu)lique dans les eftampes, les brochures ,. es chanfons & les comédies. La raillerie faillic même k prendre une tournure erieufe. La populace d'Amfiterdam ex;itée par ces farcasmes k 1'horreur & aunépris de ces Actionaires , infulta en. DafFé, oü ils avaient coutume de s'asrembler. La maifon courait risque d'être piilée, fi les fatellites de la jullie* n'étaient venus k tems pour la fauver. Ces guerres inteftines s'aflbupirent fans éclat & fans commotion extérieure. Les Etats avaient alors k ménager au des^hors une affaire bien plus importante & bien plus épineufe. L'Empereur Charles VI avait congu le plan d'ériger une Compagnie des Indes dans les Pays - Bas Autrichiens •, & le port d'Oitende fut choifi pour être le fiege de cette navigat-ion. La première idéé en avait été fuggérée par des négocians Anglais qui n'ayant pu réuffir dans le projet de rétablir le Prétendant für le tróne, avaient fui une domination dont ils défavouaient les droits. lis avaient fixé leur féjour dans les Pays - Bas. Un Ecoif:ds , de leur opinion, nommé Jean Ker de Kersland, fe trovant k Vienne, propofa k-. Ia Cour 1'établiffement d'une Compagnie des Indes - Orienta'es dont il ftrait Directeur..  Compagnie d'Oftende. 83 II ép'róüva d'abord comme tous les fiommcs k projets , une multitude de difficultés; il eu-t k lutter contre des es-' prits bornés ou jalóux; il fut obligé de fe borner k demander des permiffions : en faveur de quelques négocians qui feraient un elTai. On ne pouvait refufcr une faveur auffi légere ; les négocians, nantis de ces permiffions, en; voyerent des vaiffeaux dans linde; & les retours procurerent un grand bénéfice. Dans eet intervalle, la Reine Anne vint k mourii'. La Maifon de Brunswik-Luneburg fut életée fur le tröne Britannique. Le peu d'oppofition qu'elle avait rencontrée dans cette élévation , fit perdre tout espoir aux i-nftigateurs d'une Compagnie des In^ des dans les Pays - Bas. II n'en par-lerent plus qu'avec froideur. Mais le premier effai avait éclairé le Gouvernement. La Cour Impériale trouva le pre[ jet d'une Compagnie réguliere, a Pë, xemple de celle d'Angleterre & des PaysBas Unis, fi facile & fi avantageux , qu'elle réfolut de le mettre k exécution. L'odtroi fut accordé k Vienne le ro de : Decembre 1722 , k une Compagnie exelufive. Le Capital fut alors fixé k fixi miliions de florins, argent de cbange, j & devait étre divifée en feize acrions ;j de mille florins chacunc. Cet oétroi. ne. laifla pas d'éprouver d'abord des ob* D d I/2©.-  £4 Compagnie d'Ojïende. 1720- tacles. II $ avait dans les Pays - Bas de*: hommes de confidération qui étaient préverus contre tout ce qui s'apeile exclufïon & monopole. Mr. le Marquis de St. Prié Vice- Gouverneur des PaysBas Autrichiens qui avait d'ailleurs retiré quelque pront des lettres de marqué qu'il avait accordées aux particuliersqui voulaient entreprendre ce commerce |t des repréfentations contre 1'établisïément de la Compagnie. Le Prince Eugenc s'y oppofa lui même par des; motifs plus nobles. En politique éclairé, il prévoyait la fermentation que cette nouveauté cauferait parmi les Puiffances maritimes. Cette conjefture étaitdéja fondée fur des faits. Les Compagnies des Indes Oriëntale & Occidentale des Pays - Bas-Unis avaient tellement pris a coeur les effais des premiers particuüers qui avaient ouvcrt un commer-ce entre Oilende & Pinde , qu'elles leur avaient pris & retenu, en différens tems quatre vaiffeaux. L'établiffement d'une Compagnie les alarma bien autrement. Elles adrefferent les plus vives. repréfentations aux EtatsGénéraux, afin de les engager a interpofer leur crédit pour- s'oppolér kl'existence de cette dangereufe. rivale. La Compagnie Oriëntale foutint même 9.4 i^ns.un long mémoire qu'elle fit publieri  €ompttgnh d*Oflendè. -#5; k cette occafïon , que 1'Empereur ne pouvait lui danner un concurrent dansfes Pays, fans violer les derniers Trai- ■ tés & furcout les Articles cinq & fixde celui de Munfter. II y était ftipuléque les Espagnols maintiendraient leur navigation dans les Indes Orientales, fanss'y étendre plus avant U'Eft; & qu'en revanche le commerce dans les établilTemens Callillans aux Indes-Orientales feraït interdit aux habitans des Pays-BasUnis. Le tems & 1'ufage avaient, difaient-ils, donné l'application & laianction a ces Articles; la Compagnie des Pays-Bas-O nis n'avaitdepuis plus de cent-vingt ans, jamais été troublée par les Espagnols , encore moins par les Brabangons ou les Flamands : le com merce aux.Indes - Orientales avait même été interdit expreffément a ces derniers, lors du transport des Pays - Bas a. Pin fan te Ifabelle. L'Empereur acluel n'avait pu recevoir les Pays-Bas, fous-. d'autres conditions que les poffédaient fes prédéceffeurs. Onajoutait a ces raifons que le VIII.- Article de la GrandeAlliance en 1701 &. les L&XXVIIL Articles du Traité de Barrière en 1715avaient exprefiémenr interdit cc com-' merce. C'elt a ces raifons prihcipaies que ie réd ih Grient les mémoires vólumi-i&ux qm parurcnt alors en faveur de la D 7 I720A.  S6 Compagnie dr9flende. 1720. Compagnie des Pays - Bas - Unis. Oh allait jusqu'a foutenir qu'elle était én droit de défendre fes prétentions par la force. Mais ces raifons ne refterent pas fans réplique. II s'établit entre les deux partis une guerre de plume auffi vive par 1'emportementqu'on y nut, que faftidieufe par la morgue & fes discuffions qu'on y employa; Les Etats de Brabant ne dédaignerent pas d'entrer dans cette lice polémique; ils remirent au mois- d'Octobre 172 j- au Marquis de S-t. Prié un mémoire oü ils foutenaient vigoureufement leurs droits. Dans ces divers écrits publiés en faveur des Pays-Bas Autrichiena,. on éxpofait des raifonnemens qui n'étaient pas a méprifer. Les Pays-Basv y difait-on , n'avaient jamais fait une Province de respagne. C'était fur ce. fondement iticonteftable que les Provinces de 1'Union avaient affis leur infurrection , couronnée depuis par le fuccès.. Ainfi les Rois d'Espagne ne pouvaient lier les peuples des Pays-Bss par desengagemens arbitraires & contraires aux privifeges, prérogative3 & libertés du peuple ; il était également abfurde 8c ridicule que la Compagnie des Pays - BasUnis voulüt fermer a d'autres nations le eommerce des ports-qui ne lui appartenaient par aucune proprieté ou privilege exclufif, puis qu'il n'était pas qucsv  Compagnie a">Oflende. 8? tron d'empiéter fur fes prérogativés rëeilcs. Le Roi d'Espagne ayant des pofleffions dans Pinde avait pu défendre ' aux habitans des Pays - Bas d'y naviguer ; mais PEmpereur n'ayant pas les mémes motifs , pouvait agir autrement. Ces raifons furent ausfi preffées dans lin écrit compofé par le fieur Dumont , Laron de Carlfcron , mais plus connu par une coüeótion de Traités fous le titre de Corps Diplomntique-, dont il ett. PËditeur. Le publicifte Jean Barbeyrac, alors Proffeffeur de Droit a Groningue lui répondit en rédutfant la dispute a trois queftions : r° Si les PaysBas , Tous la domination Espagnole avaient été exclus du Commerce de Pinde, i-o Dans ce cas. fi cette cxclufiom n'avait pas rendu inutile qu'on fit men» tion d'autrcs fujets Espagnols que des Caflillans dans ie Ve & VL Articlesdu Traité de Munfter ? 30 Si les Pays Bas, en entrant fous la domination dePEmpereur étaient encore affujettis a la même exclufion ? II tirait de 1'expofition de ces points, la conféquence naturelle que Ia domination de PEmpereur fur les Pays - Êas„ n'avait- pas affrancbl les habitans de P-exclufiónsduCommcrcede 1'inde. Tous ces raifonnemensdepsrt. & d'aütreeurent le fuccès ordinaire de ces fitótes de diSputes. Ils ne converxireat. 1720.  SS Compagnie d'Oftende. ïjio. perfonne. Chacun refta dans l»opin:on? favorable a. fes intéréts. La Compagnie d'Oftende continua fon Commerce. Les avantages qu'elle en tira fervirent a Paffermir dans fes idéés encore plus que les belles diflertatioas écrites pour fa défenfe : cette obftination augmenta la jaloufie & 1'animofité du parti contraire. L'Angleterre crut y voir fes interets compromis aufii bien que les Pays-BasWnis; accoutumée a jaloufer tous lespays qui cherchaient k fonder un commerce maritime, elle s'aiïocia aux Etatseontre la Compagnie d'Oftende: ces deux Puiffances commencerent par défendre a. leurs fujets d'y prendre part ; mais le bien de 1'Etat parle envain quand 1'interêt particulier fe fait entendre; la Compagnie d'Ostende ne tarda pas a voir fon capita! rempli & fes actions enlevées.. Son fuccès fut tel que, dans les quatrepremieres années,.e!le envoyarégulierement, chaque année, trois ou quatre vaiffeaux aux Indes - Orientales. LesEtats - Généraux en furent tellement irrités, qu'ils allerent chercher des Ennemis a la nouvelle Compagnie jusqu'cnEspagne. Ils engagerent ie Roi a le déütlarer formelleraènt contre les préten■\tm des Pays - Bas Autrichiens. II por:a la complaifance jusqu'a faire pasferauEüis d'Aoüt 1724.une RepréfeHtacion %i  Compagnie d'Oftende. 2$ ®e fujet au Roi de la Grande - Bretagne, qui n'avait gucres befoin d'un pareil aiguillon. Le Monarque Espagnol ne s'en tint pas lk, II voulut que cette ! affaire fut portée au Congres de Cam bray, pour que la nouvelle Compagnie y fut fupprimée folemncllement. Mais avant que cette affaire importante fut tcrminée , la Répubiique avait été le théatre de plufieurs fcenes intérieures^ dont nous ne poovons diflerer pluslang.-' £ems lc récit.. 17 20.  §0 Grande Aftmblêe; Réduftion dans les troupes de 1'Ecat. GRANDE ASSEMBLEE» PRO GRES D U STATHOUDERAT. iNotis ne pouvions, fans rompre Ie fit des négocïationsetrangeres qui furent la fuite de Ia paix malcombinée a Utrecht,, toucher les affaires qui agiterent Pïntérieur de Ia Répubiique dans eet interval le. La guerre de Ia fuccesfion fut a peine terminée qu'on travailla ferieufement a réparerle défordre qu'elle avait caufé dans le gouvernement. L'épuiferaent des finances fut le premier objet dePatrention publique. Plufieurs des Pro* vinces avaient été fi fort grêvées qu'elles ne pouvaient plus fatisfaire aux arrerages qu'elles devaient a la caiffe générale. Chaque Province commenca par congédier les troupes étrangcres qui étaient k fa charge ; ce premier Jjcencienient les dégagea. de Peutretien-  Progrès du Stathouder at. ft ds foixante & quinze-mille hommes; la ïéduction qui fe fit dans les autres corps fut fi confidérable que le total fut évalué k quatre vingt dix-mille hommes. 11 reftait encore k la Répubiique , un peu plus de quarante-mille hommes a entretenir. Quelques Provinces ne iaifiaient pas d'éxiger une réductuon encore plus confidérable. La Zélande, Utrecht ,. la Frife , Groningue & les Ommelandes les renvoyerent de leur propre autorité. Les trois autres provinces , la, Gueldre ,. la Hoilande & l'Overyffei y ..qui n'avaient congédié leurs troupes ; que fuivant Parrête des Etats - Généraux, fe plaignirènt que leur contingent '• n'était plus proportionné aux dépenies [générales; les plaintcs & les arrérages idüs par quelques Provinces cauferent fiant d'éclat dans le fein de la Républiique, qu'on craignft une fciffion: pour ipréyenir un malheur qui aurait fait ilcrouler 1'édifice de la Répubiique, on xrut. devoir tenter tous les moyensi :il.'Overyflel propofa la tenue d'une Asifemblée Extraordinaire ,. femblable k ücelle de 1651-. On ne demandait pas iimême qu'elle fut auffi nombreufe & jauffi éclatante ; on fè bornait k pro«pofer que chaque Provinee nommat sfeulement quelques Députés , pour i-fermer cette AiTemblée; la Hoilande fe. 171 6a LamI'er.li VIII. 896,  1716. •Aficmblee Extraordinaire. Bïspates fur le liceneiementclestroupes. fX' ' - Grande AJJkmUèe^. contsntaitde propofer quelesDéputés-ordinaires k 1'AiFembiée des Etats - Généraux fusfent revêcus drauthorifations & de pouvoirs nouveaux. Enfin PAffembtee Extraordinaire s'ouvnt k la Haye le 28 de Decembre 1716. 11 parut que chaque Province fe régla,. k eet égard, fuivant fes propres idéés ; quelques -unes n'y donnerent pas même leur confentemenr, & Groningue &les Ommelandes n'envoyerent pas des Députés k la Haye. Ainfi PAslemblées'ouvric devant les Béputés Ordinaires & Extraordinaires. Mr. van Resteren qui préfidait k PAsferablée de la part de la Province d'Overyflel, Pouvrit par un. discours fur la néceffitó: d'entrete-mr Pümon.. II s'étendit enfuite fur ia corruptibilité des adminiftrateurs. II montra la neceJfrté d'étabür des reas les créanciers de 1'Etat, & que le jcrédit public & 1'honneur de la nation ifétaient compromis dans cette circonfian» ace. Sur cette ouverture, ou écrivit aux iProvinccs arriérées; mais fans aucun cf{fet. On fe vit dans la néceffité d'imi:ter Pexemple de la Hoilande & de charllger d'un centieme denier ou de réduirs  94 Grande Asfemblèei 1716. Licenclemcnt des ccoupcs. d'un pour cent les billets a la charge de la Généralité; mais pour tempérer la douleur des créanciers , eette réductdon fut bornée k trois ans. Cette réfolution parut fort , extraordinaire dans une Répubiique commergante & remplie de capitaliftes. Les habitans de 1'Etat s'y ioumirent fans murmurer. Mais les étrangers qui avaient placé leur argent dans les fonds de la Répubiique, jetterent les hauts cris. Le Roi de Prufle, dans une lettre qu'il écrivit aux Etats, joignit même les menaces öux piaintes. Gn prit le ton de la douceur envers ce Monarque; & 1'on rejetta fur les mauvaifes circonftances , la néceffité d'une démarche qui n'était que temporaire. Dans une réponfe faite aux mêmesplaintes de la part de la Régence de Cleves, on infinua que les étrangers ne pouvaient prétendre a de plus grands avantages que ceux dont jouiffaientles fujets même de 1'Etat. II eft douteux fi cette excufe paflerait en bonne morale; puis qu'une fociété, pour avoir le droit de faire des régiemens qui portant préjudice a quelques uns de fes membres pour Pavantage de toute la fociété, n'ont pas celui de nuire k des étrangers qui n'ont aucun dédommagement. Mais comme cette refiburce n'avait pas rofl pour remettre les chofes dans Por-  Progrh du Swhoudtrat. $5 dre , il fallut encore .avoir recours a une autre rédudtion. Cette mefure ne paffa pas fans caufer de violens débats. On n'attendit pas 1'unanimité des fuf'frages pour terminer ce différend; on congédia huit compagnies de Suiffes & de Grifons des vingt - quatre qu'on avait entretenues; on ne confuka pas les Ré; genees de Berne & des Grifons qui les 1 avait fournies; on viola même les en gagemens que 1'on avait pris de confereer ces troupes en tems de paix comme en tems de guerre ; cette circonaftance fut caufe que la Zéiande s'op.ipofa vivement k cecte démarche ; quoi jqu'elle eüt opiné fortement pour une frédudtiom Les troupes de 1'Etat fe pouvexent ainfi réduites k trente - quajtre-mille hommes; & cette affaire ne contribua pas k rétablir 1'ünion. II y leut encore un licenciement de trois Régimens Ecoffais, Wood, Douglas & Pamilton, qui caufa des querelles, non ifeulement dans 1'Etat, mais encore avec jl'Angleterre. II avait promis de leur payer tous les arrerages qui pourraient leur être dus, dèsque leurs comptes feraienc réglés ; mais 1'abfence des inItereffés & le défaut de procurations ihécefiMres, ayant fait trainer le regleiment de ces comptes, les intéreffés tporterent leurs plaintes au Parlement 1716. Vadert. !3Ö.  §!» "Grande jisfemWèei Refol. des Ut. Gen. 3. Avril 1717. 29 A'iril . iJSIoy 1721. ig Juill. 1722. ii "Jam .1717. l>rojets éciioués cn faveur du Statlioude■ MC. Bid ia«.J Britannique; la Chambre des Communes en prit occafion de régler elle-même les comptes; mais elle utk d'une générofité fi grande envers les Ecosfais que fon calcul excédait deux-cens trente-cinq-mille, deux - eens ■ quatre ■ vingt - neuf florins celui qu'avait dreiTé le Confeil d'Etat de Ia Répubiique. On eut beau rementrer que 1'appurement dececompte ne regardait que leurs Hautes-Puisfances; il falut céder aux demandes impérieufes d'un Allié auffi redoutable. Les Etats ne purent pas même garder ces fommes en échange de huit-eens-quatre vingt-douzc mille, neuf-cens-trent fept florins qui leur étaient duès pour des avances faites aux troupes Anglaifes , dans la guerre de la fucceffion & dont I'Angleterre avait même reconnu la validité. Quelques-uns avaient penfé que cette AiTemblée prendrait férieufement en délibération Ie rétab'.iflement du Stathouderat dalns toute la Répubiique. On infinuait dans ia nation que cette démarche fcrait 1'unique & le plus fur moven de maintenir la paix & Punion au de-dans. Cette idéé n'était pas feulement fuggérée par les Députés des Provinces qui avaient confervé cette dignité; & jpar les autres adminiftrateurs attachés: è la maifon d'Orange: il y eut même  frogrh du Stathouderat. $>j ^'illuftres perfonages chez 1'étranger qui tntvaillaient a propager cette opinion: George I Roi d'Angleterre excité , le pour ie bien commun, & que petst épt fléches foient rendues indiffolubles >ar un autre de concorde , formé par >n Chef illuftre , revêtu d'une autorité  Ptogrès du Stathouderat. irj ïimitée, ce qui ne peut que produire un bon effet, par exemple comme de donner aux affaires plus d'énergie & d'aótivité lors qae la nécefïïté pourra Fexiger." „ Comme nous avons trouvé, N. & P. S. une dispofition unanime parmi nous, pour un arrangement pareil, nous avons jugé k propos de ne point d'ifférer cette éleétion, furtout pendant une paix qui nous donne le temsdedrefler&d'arrêter les inftrucfions néceflaires pour un Stathouder ; d'autant plus que Pexpérience des tems paffés & particulierement de Pannée 1672 nous a montré que le pouvoir de délibérer n'était pas un droit qu'on put nous óter. Ainfi nous avons réglé pour le Prince d'Orange comme élu Stathouder & Capitaine Général denotre Duché & Comté, une inltruclion que nous prenons la liberté de vous envoyer." „ Vous verrez que cette inftruéTion ne rcnferme aucun article qui puiffe apporter le moindre préjudiee k la Province -de V. N. P. Vous reconnaitrez aufii que cette élection ne peut fuscitcr aucune jaloufie, ni aucune diilenfion entre les membres de notre Province, puisqu'clle eft faite de leur confentemeiït unanime." „ Nous ne faurions comprendre fur quel 1718'.  1718. I Grande Asfemblêe , fondement V. N. P. jugent que cette election , qu'elles appellent k- tort, perniettez-nous ce moe, un changement dans notre Gouvernement, puilïe produire dans notre Province des faétiona eonfidérables & fachenfes, d'un cöté pour tacher par divers reflorts , d'exciter, de fomenter dans iesaucresProvincas le deifein d'un changement pareii, de l autre pour conferver le gouvernement dans 1'ordre oü il a été etabü, & de tous. les deux pour nourrircontinueilement ia défiance , la jaioufie & ces «oupgons , qui foit qu'il luifont fondés I feit qu'ils ne le fuilent point , tendraient a reiacher toujours ies liens de PUnion.'' „Nous fouhaitons de tout notrecceur que le Dieu tout puiffant veuille infpirer a tous les Magiftrats de notre Patrie aes fentimens bons & falutaires par qui elle puisfe jouir longtems au dedans d'eile même d'une tranquilité parJaite , & être a Pabri de toutes les entrepnfes pernicieulés qui pourraient s-e.ever du denars contre elle, & nous declarons que ce n'eft que dans cette rue & pour le bien public que nous ivons fait cette électiom.' „Nous nous fkttons que V. N. P ne ious regardent point comme des gens . III par leur intrigues veudraient excit  Pragrk du Stathouders!. 115 ter entre les Provinces - Unies des fadïions ou des diffenffions. Nous ofons dire franchement que nous r.'avons jamais donné lieu k des foupcons pareils, & nous protestons même ici contre de telles accufaüons, comme étant entierement dispofés a contribuer , amant qu'il eft en notre pouvoir, a tout ce qui pourra tendre a entretenir une inItelligence & une harmonie durable cc iparfaite entre notre Province & V. P. & les autres parties des lays-öas:Unis.:' Nous ne pouvons concevoir en leffet , comment 1'éleclion , que nous avons faite, y pourrait dunner la moindre atteinte, & fur quel iprétexte on pourrait avancer que , fi cette Alliance n'était pas par laformellement rompue, du moins fa force ferait perdue & fon but manqué: lorsque cette Union porte que pour fa plus grande füreté, les Stathouders des Provinces qui étaient, ou qui feraient établis dans la fuite, auffi bien que les ÜMagiftrats & principaux Officiers &; [Membres de chaque Province , & des jvilles, jureraient d'oblérver & de faire obferver cette Union, & tous les Articles qui la compofent." „ Nous aurions été charnu's N. & P. d'avoir conféré aaparavant avec les 1718.  i7i 8. inflriüfïion d's Etars do Gurldi-j pour fixet 1'autoriié dnStathou«fci. j ) ] 1 ! 1 Grande Atfembïès , Députes de V. N. P. raais comme mJ ne defiriez entrer en conférence avecnous, que pour nous détourner de Péiection d'un • tathouder, nous n'avons ce eAftS'-U¥€r qHe cette conférence eut produit le moindre fruit » „Au refte V. N. P. peuvent'érrpi^ fnrées que nous ferons^êta conf£ rer en toute occafion avec V N P « a prendre avec elles les me'fure» énuent cloignés d'époufer'les opiniVnsdes, autres Provinces. Hs fixeren? ?"! lé&on au fecond du mois de Novenl énirn? ;^1S P°urnJonCr^, comb-ien ils étaient eloigncs .de fe donner nn. Mtoe en fedioifiiiant un fijtfcr i s hmiterent fon autorité par des re ïlemens, W importe deP ]-rf ^1°: 'mftruclion fuivante. anS" „ Le Stathouder ne devait entrer È^W^ae^x^ffS >rofeffion publique, fera obligé demaiS «r , & quant a la Do&rine , de Ja  Progrh du Stathouderat. 317 maniere qu'elle a été confirmée dans le Synodenational tenua Dordrecnten 1618 V „II. L'autorité Souveraine eontinuera de réfider dans Ia Noblefle & les Villes idu Duché de Gueldre & Comté de ZutIphen, comme auparayant & telle qu'el|le fubfifte préfentement, rans que le Stathouder puifle s'en arroger la moin[dre partie.'' [ III. Ladite Province eontinuera k (eonfifler dans les trois Quartiers fépaSrés & diftinéts de Nimegue, de Zutphen f& de J^eluwe. Le S athouder ne pourra dispofer d'aucune Charge ou Commisffion tant au dedans qu'au dehors de Ia iProvince. II ne prendra non plus coninaiffance de la réception d'aucun Memibre dans Pordre de la Noblefie, Sedans la Magiftrature des villes de cette ProMnce & n'y fera aucun changement." I .„IV. Le Stathouder fera obligé de gardcr & d'obferver 1'Union faite entre les Alliés k Utrecht en 1579» comme ausQ toutes les Conventions & Coneordats ie ce pays; aidera k raaintenir tous les Privileges, Immunités, Droits, Ordonnances & Coutumes, dont jouiflent la Noblesfe & les Villes en général ou sn particulier ; & aidera de même k maintenir la Souvcraineté de cette Pro- 1718»  ït8 Grande jiffembUe, "S7i8. 1 1 * i t < vince & Ia défendra contre tous ceus qui y voudraient donner atteinte." „ V. Le Stathouder étant k Arnhem ou autre part oü la Cour Provinciale fera aflemblée, pourra y prendre féance, & alors il y préfidera, recueillera lesvoix, & en formera la conclufion felon Pordre & dans la fuite, quand' il aura atteint Page de dix buit ans^ tous les Aftes, Lettres & Dépêches feront exDédiés au nom du Stathouder & des Confeillers , comme cela s'eft pratiqué aupara- „VI. Si dans Ia fuite quelque différend imprévu venait k s'élevet entre les :rois Quartiers de cette Province, ou sntre Je Corps de la Noblefie & Ie Corps des viües dans les Quartiers, le Stathouder richera de les accommoder i 1'amiable , ou faute de cela , après ivoir entendu les parties, il décidéra uivant ce qu'il jugera être plus conforQe k la raifon & k l'équité. VII. Le Stathouder fera auffi Capitaiie - Général de toute la müice qui eft, >u qui fera levée dans cette Province, uffi bien qu'Amiral - Général, autant. [ue cela concerne le Duché & Comté e il fera obferver dans cette milice le on ordre & la discipline militaire.» „ VIII. Le Stathouder & Capitaine*énéral , ne pourra rien faire contre  Pregrcs dit Stathouderat. 119 11'ordre établi en 1651, par tous lesConi fédérés, touchant les patentes, la garde des Clés & pour donner Ie rnot dans les 1 villes qui ont voix a 1'Affemblée des Etats. il ne pourra point non plus changer les garnifons des villes de eette Province; mais le pouvoir de donner des patentes, & de changer les garnifons , demeurera- a la dispofition 1 des Quartiers , ou aux Seigneurs leurs i-Deputés ordinaires: & la garde des Clés • & le droit de donner le mot, reilera aux Magiftrats ayant féanec aug Etats, ? fligcr des peines infamantes ï fix per- Êfnii'rirTr1110^5 de co"espondan 'ereur garantit k la Couronne d'Espagne 'ordre de fucceffion établi par les Traiés d'Utrecht, & le Roi d'Espagne gaantit k PEmpereur fa Pragmatiqueandtion. Dans le Traité de commere, la Compagnie d'Oftende obtint en Ispagne les mêmes avantages que les :ois d'Espagne avait accordés aux Pays-  enire PAutrkhe & PEspagne. 129 Bas-Unis. On laiffa transpirer auffitöt les Traités de paix & de commerce; celui d'AUiance ne fut oublié qu'en" 1727. Par ces Traités, PEmpereur reconnaiflait Philippe pour Roi des Espao; nes & des Indes. II promettait de ne point le troubler dans Ia pofleflion des Etats qui lui étaient allures par la paix d'Utrecht. Philippe de fon cóté renongait a toutes fes prétentions fur les Etats d'italie & des Pays-Bas afiignés k PEmpereur par le Traité de Londres. Charies Vlaccordaitl'inveftituredes Duchés de Toscane, Parme & Plaifance au fils ainé de la Reine d'Espagne , k défaut d'héritiers des Posfeüeurs actuels, comme étant des fiefs masculins de 1'Empire. L'Espagne fe rendant garante de la Succeffion Autrichienne, conformément k la Pragmatique- Sandtion , fuivant laquelle les Etats de cette Maifon étaient attribués aux héritiers de 1'Empereur en général & déclarés un don perpétueï, indivifible & inféparab'.e en faveur de 1'ai.né, fans diftin&ion de Sexe. Par le Traité de commerce, les Négocians fujets de la Maifon d'Autriche étaient admis k tous les avantages avec PEspagne dont jouisfait toute autre nation. Sa Majefté Catholique fcflurait la garantie de la Coa>  i.es Etat! font des repiéfentaiionscentre les Traités de Vïeane. igo Llgits cent re P'Alliance > pagnie d'Oftende , & convenait de pe-' yer un iufafide annuel de quatre • millions de piaftres a PEmpereur IL fut remis de trés grolTes fommes k Vienne ; les troupes Impériales furent augmentées a un nombre formidable, & 1'on follicita les autres, Puiilances de s'engager dans cette AlUance , a laquelle accéda auffitöt Ia Cour de Petersbourg. La France alors amie de la paix ne craignit dans ces Traités que les troubies qu'ils pouvaient occafionner en Eurcpe. L'Anglcterre aurait vu avec plaifir 1'union des deux Princes qu'elle 5vaitn^°"iu raPProcher- fi la Coutt de Madrid, n'eut pas accordé k la Compagnie d'Oftende les privi'eees les pius favorables k fon commerce, & ne fe fut engagée k ia protéger eontre fes Ennemis. II y avait encore un autre Etat, k qui cette derniere dispofition tenait a cgeur. Les Pays - Eas- Unis ne pouvait refter* fpeótateurs indiiïércns de ces arraneemens politiques. Les Articles arrêtés enfaveur de la Compagnie d'Oftende, leur tenaient furtoutk coeur. Les Compagnies des Indes-Orientale& Occidentales'adre^- ' ferent auxAlïémblées Souveraines pour lék engager k prévenir les dommages qu'ils en appréhendaient, Yan der Meer leur a«l-  entre PAutrkhe <$? PEspagne.- Ijl bafiadeur k Madrid remit a cette Cour, I au mois de Juin un Méraoire , oü il difait,qu'outre 1'érection & 1'approbation de la Societé d'Oftende fait par le Roi d'Espagne; il était par ce nouveauTrai'jté de Commerce, accordé aux fujets dde PEmpereur, contre Ia paix de Munster & d'Utrecht, de negocier dans 1 Pinde, & d'y fréquenter les villes Sc ei les ports Espagnols , ce qui avait été I toujours réfufc aux vaiireaux des Etats ? wêc qu'en vertu des Traités, eet avanta; ge ne pouvait être accordé a au. cun autre peuple, k leur préjudicc. 'iL'AmbalTadeur pria, que le Roi voyiüt , Ij changer les Articles du Traité de Vieni' ne , qui étaient contraires a ceux deMunfter Sc d'Utrecht Sc prohiber la na•vigation de la Compagnie d'Oftende pour : les- Indes Orientales. La Cour d'Espagne fe trouva d'autant i moins inclinée k cette conceffion qu'el!:le cherchait k refierrer de plus en plus 1 les liens de Pamitié avec i'Empereurl j Quelque tems après le Roi George fit üfaire par fon AmbaiTadeur k Vienne s, 5 une repréfentation femblable Sc recomfmander 1'obfervation des anciens Traités. L'Empereur, qui voulait ménager t la Grande - Bretagne Sc les Etats , donna une répofe polie Sc fit esperer unefa^ F 6>  trtiht d« Hsnovrc ou de Herrenhaufeiientre les Roi d'An. gleterre & «le Piufle. 1 3 3 1 1 1 1 ||S Ligue contre PAlliance tisfaction ; mais cette espérance ne tarda pas k s'évanouir. Les R0is de France «Sc de la GrandeBretagne avaient été médiateurs entre FEmpereur & le Roi d'Espagne lis marquerent leur resfentrment, de ce que ces deux Princes, qui, avaient paru oppofer tant de difficultés, k un ac- S\ l v- iecreceme»t, tombés d'accord a Vienne. C'eft ce qui fit naitre beaucoup de foupgons aux deux rX£! & particuberement k celui de France contre lcquel on était fort irr té en Espagne, & non fans raifon. De ces foupgons communs il réfulta en peu de tems, une Alliance des plu! cette année un voyage k Hanovre , v eut un entretien avec fon Gendre ,' le Roi de Prusfe, & Pengagea k prendre part k cette Alliance. Bientót amès le.3 d'Oftobre eile fut conclue pour' juinze ans k Herrenhaufen, par un ^ontract formel entre les trois Rois. lis s'y promirent la. garantie de tous eurs Etats & Pays dans & hors de l'Euope, de leurs droits, Privileges & avanages furtout de ceux qui regardaient e Commerce.. Le Roi Très-Chrétie-i omme garant de la Paix de Westphs«s & Jes Rois de la Grande-Bietagna  emre PAutrkhe & PEspagne. x%% & de Prusfe, comme membres du CorpsGermanique, s'engagerent k s'affifter réciproquement pour le maintien de ces Traités. Dans un Article féparé , ces trois Rois promirent, en vertu de leur garantie de la paix d'Qliva, d'avoir foin, que ce qui avait été arreté au préjudice de cette paix, dans 1'affaire de Thorn , fut révoqué. Ils fe réferverent d'inviter auffi d'autres Princes Sc furtout les Etats des Pays - Bas - Unis d'acceder k cette Alliance. Le 13 de Novembre les Rofs alliés firent communiquer, par leurs AmbaiFadeurs k la Haye, aux Etats, le Contract , appellé communément, PAUiance Hanovrienne ; pour les engager k s'y joindre. Ils s*y trouverent d'autant plus dispofés qu'on y garantilTait le Commerce dans & hors de I'Europe, de maniere k faire entendre qu'on travaillerait k faire fupprinfer la Compagnie d'Oftende. Mais la garantie des Traités de Paix de Westphalie & d'Qliva'ne leur plaifait point. Ils demanderent, fi les trois Puiffances voudraicnt maintenir les Etats, dans leur droit, acquis par la paix de Munfter, d'exclureles habitans des Pays - Bas Autrichiens du Commerce des Indes-Orientales, & k quel poin. s'étendrait la garantie des paysöc droits respectifs, & furtout fur-le Com* f 2 EfTorts rtes Cours do Vienne & de Madrid pour déourrer les. P.ta'S d'acceder au. Traité derlanovre»  3725. s 1 I i 134 f«« PAinance- dan^& hors de i'Europe. L'Anr5^§ais, Ie Marquis de Fé~ nelon, fe déclara en leur faveur. Mais SffSrA ^nerzhagen n'étaient pas autorifés a donner des affurances la desus. Le premier aifura, qu'a Pécrard de a navigation des Pays. Pas AutSens 1'intention du Roi fon Maicre était de garannr en toutes fes parties le droiö remeen, |S-Eta-tS * Généraux re™ rent cette affaire importante aux déü- f-nnfJ0ns des Coma's Particuliers Lel Conférences qu'on tint ladeifus, dïï rerent longtems, on fe flattait de 1'eï ?üonCded?n^nir de ™"*™ l>£ ce cas tfSPW d'Oftende. En néceWür^ EtT n auraient pas cru necelLure d'acceder au Traité de PJi~ ks Ambas^eurs de PEnl pereur & d'Espagne firent tout ce que -mptentr. Celui de 1'EmpereurLe |omte de Koningfeck - Erps remit ™ iiois de Déeembre deux mémoires ol tacha non feuiemenjt'SSSs£ 'accéder au Traité de Hanovre, S emanda qu'ils accédasfent a ce u de Vienne, oflrant d'entrer en NóSiS •agnie d'Oftende. Mais les EtatsTuI rent entendre, que rien n'éuftt.^'  tnir'i PAiitrkhe & PEspagne. 1$$ Me de les fatisfaire que fon entiere aboli'tion. Le Comte fit enfuite dans un troifieme mémoire la declaration menacante; que 1'Empereur & le Roi d'Espagne avaient pris la réfolution , de venger de concert la moindre offènfeou perce , qui pourrait être caufée au'. Commerce de leurs fujets respedtifs, fe que PEmpereur regarderait tout obftacie mis a la Navigation libre de la Compagnie d'Oftende, comme une violation manifefte des Traités. Mais les Etats i ayant laisfé tous ces. mémoires fans repiique-, le Comte cbangea de ton. II répéta dans un nouveau mémoire en date du 14 de Janvier 1726, fa propofition d'une Négociation amicale. Les Etats foutinrent toujours, que la Navigation des; Pays-Bas Autrichiens pour leslndes: Orientales était contraire au Traités de , Munfter, & perfisterent h en exiger 1'a1 bolition. En même tems, Ia Courd'Es: pagne fit ofirir fa médiatlon aux Etats,» d'un coté par fon Réfident a Ia Haye & de 1'autre par leur Envoyé a Madrid. Mais ils éluderent cette médiation. Ils , ne 's'én promettraient riend'avaatageux.. Le Roi d'Espagne leur ëcrivit lui même pour les dccourner d'accéder au. Traité d'Hanovre. II déclara qu'il ferm't caufe commune avec PEmpe*. 1 saurqu'il regarderait fes ennemis. cona^  179.6. Cris contre Ia iJéRélioii <1u Roi ile 136 Ligue contre rjillhncs me les Hens, & qu'H déelarerait Ia guerre a ceux, auxquels l'Empereur la déelarerait. Cette Lettre menacante. vnter T n3^6 EsPagnole & fignée Bientót après, vers le milieu de Févner, le nouveau Ambasfadeur Espagnol, le Marqüis de St. Philipe arriva k la Haye : c'était un politique proJond : dans fa première préfentation il fit quelque mention, de ce qu'on n'avait pas encore répondu k la lettre de fon Roi; les Etats lui firent entend re d une mamere vague; que cette Lettre de fon Maitre n'était pas écrite dans le langage, dont s'ëtaient fervis fesprédécesfeurs, & qu'elle était exaeïement fignée comme les Rois d'Espagne avaient coutume de figner leurs ordres k leurs fujets. Le Marquis & le Comte de Ko« mngfek-Erps continuerent leurs efforts. pour attirer les Etats dans une nécocia? tion, & trainer cette 1'afFaire. Mais ils n'y réuffirent pas, & la mort du Marquis , qui _ décéda le n du mois du ruillet , mit fin a fon Ambafiade & k .'esperance, qu'on avait en Espagne de on habileté. " L'Empereur, fut plusheureux k titer 1 lui les partilans de la ligue formée contre lui. Le Roi de Prufle était peu  entre PAutrhhe $ PEspagne. 137 content des deux autres Rois alliés, qui 1'avaient traité trop cavallierement. Ils avaient voulu 1'employer k ' 1'exécution d'un Plan, qu'ils lui cachaient , & auquel il ne voyait que beaucoup de dangers & point de profit. II fit fentir fon mécontentement k PArabasfadeur Imperial k fa Cour, qu'il honorait de ia confiance ,• & celui-ci fe fervit adroitement de cette circonltance, pour porter le Roi k un accomodement avec l'Empereur. II fut conclu k . Wufterhaufen le 12 d'Ott-obre. LeRoi promit la garantie de la fucccflion de l'Empereur faite dans fa Maifon. Et PEmpereur s'obligea de prosurer au Roi après la mort de 1'Ecteur Palatin , laposfesfion des Duchés de Juliers & Eergue, & d'engager le Prince de Sufsbach k céder fes droits dans le tems defix mois, ou fi cela ne pouvait s'obtenir dans le tems ftipulé-, de remettre au Roi un pays de la même valeur, de fes payshéréditaires en Allemagne. Cette Convention fut tenue fort cachée ,■ & quoique le Roi n'eüt rien de tout ce qu'on lui avait promis , ce Traité contribua beaucoup au but qu'on fe-propofait, celui de rendre le Roi fuspect aux autres Alliés, & de femer la discorde parmi eux. Lorsque le bruit de cette Conventian fe repandit, le Roi üt déclarej  Fin du Duc da Ripperdo» i 1 Ligus conm-PAWancs par fes Ambasfadeurs a Paris & a Lor* cres, que fa Convention avec PEmpereur n ttaic pas contraire au Traité de Hannovre & ne regardait que fesaffaires particuueres & celles de FEmpire Germanique. A cette déclaration, les Rois deFrance & de ('a Grande - Bretagne ié cal! merent ou feignirent de Pótre. nJe^d3jlt Ces "!0uveffiens, occaflonné* par le fameux Traité de Vienne, 1'Auteur de ce dernier avait éprouvé uner «rande révoiution dans fa fbrtune. La Reine avait été 1] contente du fuccès de ta» mfrV &^ur,touc du manage futur de on nis Don Carlos-avec ia fi! ainée de PEmpereur, qui fon retour on 1'avaf eleve.au plus faaut dégré de ia faveu ! U avait éte créé Duc & Grand d'E^-agne. On lui avait remis la fuperintendance des affaires de la guerreï de lamme & deS finances. il était MiSi~ ' ivo fupreme. Mais cette execffive éït vation ne pouvait manquer de lui fuscitcr des envieux. II e|t faliu des S extraordmaires & un génie au deiTus de 'homme, pour fuffire t tant d'embarra? ; m milieu d'une nation étrangere & 1 peu dispofée afortir de Pinadtfon w pr, ui firent bientót un fi grand nom3re d'ennemis a la Cour, qu'il fut e m&tex a prévoir fa disgrace future. La  entre PAanricht & PEspagne. ehute d'Alberoni, une Cour auffi peu affermie dans fa conduite, & Porage qui s'amoncelaic autour de lui, tout lui fai- ' fait penfer a fe ménager une retraite dans le befoin. Pour intéresfer la Gran-^, de-Bretagne & les Pays-Bas-Unis a3 fon fort, il révéla aux' Asubasfadeursj Stanhope & Van der Mee* quelque chcfedu Traité fecret entre PEmpereur & Ie Roi d'Espagne. II leur découvit le myfteres des trois articles; le premier, un engagement du Roi d'Espagne de maintenir la Compagnie d'öitende; le fecond une promefle reciproque de l'Empereur de faire enforce par negeciation ou même par force que Gibra!ur&Minorque luffent remis fous la domination Espagnole ^ le troifieme, Parrangement des fecours respeótifs . favoir vingt - mille hommes que 1'Empereur: fournirait a PEspagne, & 1'argent pour entretenir un nombre femblable detroupes que PEspagne fournirait a l'Empereur. Ripperda porta même 1'imprudence & la perfidie au point de montrei* les preuves authentiques de ces arrangemens. Les deux Ambaffadeurs ne manquerent pas de mander a leurs Souverains respedtifs la découverte importante qu'ils avaient faite. Le Roi George. & les Etats ~ Généraux affurés de la. ïéalité d'un Traité dont jusqu'alorsala.. 1726'. {ontgon r.' 98 - 499' 16 - 54?»  i 1 < t É l r L S F fa A f( n 1 Ï40 contre PAlliance n'avaient que foupgonné 1'exiftence. er* demanderent Pexplication aux Cours dl eunf^ de Madrid' PEmpereur fut outre de cette révélation. II écrivit ae ia propre mam au Roi & k la Reine d'Espagne pour demander vengeance £rf?f trahif5n- RiPPerda ^Stuop tard ft faute, & 1'impoffibilrté de réfis- evkeiS6*, P" CrUt ceP^dant devo , éviter tout ec!at;.on commenca par le depomller de i'.dminftration des £„! » ' 10 15 Pretexte de le foulager dans es emplois dont le poids 1'accablait. L? Duc fenxit vivement la perte du pk,! e au\re, ^fut-'ce^ement ies autres. fl demanaa lui-même fnn vim> ddmifficn. Sa demandU>i5& ccoruéc ; on lui laiJTa cependant une enfion viagere de trois - mille piftoles n récompenfe, lui ftt dire 1 Rodes «viees qu'il avait rendus a ia Cou'rone. A la nouvelle de cette disgrace peuple donna des temoignageffifo! «Itans de joye & de fureur, r j. ^ S1'^ ft perfonnefil vol miftre lui.refufa polintt ftaemande Pnc fPfc,eHx Prétexte des mtnage* ens qUe la Républi avak a na|f >w ne pas mécontenter les Cours de  mm PAutnche & PEspagne. 142 Vienne & d'Espagne dans lescirconfran\ ces actuelles,\mais par le confeil de Van i der Meer même, le malheureuxDucalla ; chercher un réfuge a 1'hótel de PAmbasfadeur d'Angleterre qui fe trouvaic alors abfent. A fon retour, le Miniftre Anglais inftruit de Pafile que Ripperda était venu prendre chez lui k fon ins£u, alla lui-même en avertir Philippe V , & lui faire part des motifs qui Pai yaient décidé k le retenir pendant quelque tems, toutefois fous le bon plaifir de S. M. Le Roi ne fut pas peu furpri de eet événement,- cependant il ne put s'empêcher d'approuver la conduite de Stanhope, mais il exigea fur fa pa;;role de ne point laifler évader le Duc , 'iavant qu'il n'eüt entre les mains de Sa Majefté certains cents d'importance qu'elle lui avait déja fait redemanider. Philippe ne compta pas tellement fur la promeiPe de PAnglais, qu'il ne donnat ordre de faire inveliir :fon hórd, afin de s'aflurer que R pperda ne pourrait lui échapper. Cependant ii voulut bien encore temer la Toye de la douceur. II envoya prier le iLord Stanhope d'engager amicalement Lon höte d'abandonmT fon azile. L'on jprétend que la Cour d'Espagne ne s'était déterminée k cedernier parti, que dans la crainte que 1'indiscjcjion de  ?ï4* 'Ltgttt contre PAfliame 1 ! t Ripperda ne vint encore k dévoiler des affaires très-importantes , afin de mettre de plus en plus 1'AmbalTadeurd'Angleterre dans le cas de le eouvrir de fa proteétion. Stanhope fit, oufeignitde faire les plus grandes inftances au Duc pour qu'il fe prêrit volontairement aux defirs de S. M. Mais il refufa obilinément de s'y rcndre3 regardant fon afile comme un lieu privilégié donton nefaurait Parracher par la violence. Cependant il en vint k prier le Roi de lui permettre rPaller faire une retraite dans un Monaftere qu'il défignait. Philippe ne jugeant pas le Duc en ce moment ca. pable de fe livrer a la piété, refufa fa priere & fit aflèmbler le Confeil de Caftille, qui ayant déclaré Ripperda criminei de leze-Majefté pour avoir implorédans fes Etats mêmes te protecfion d'un Souverain étranger. Sur 1'avis de ce Con. feil, malgré les protestations de 1'An|lais , le Roi fit enlever Ripperda ls firent aufii des préparatifs. Ge fut k la fuite de ces mouvemens, qu'en 1727 ils Srent le blocus de Gibraltar ; mais ils :oncerterent fi mal leurs mefuresqu'un de eurs Officiers écrivait alors: Si ïss An%lais «V/w pitii de neus , mus auront tous  zntn PAxttrkhs £? VEtpagm 14S tous la barbs grifi, avant que Gibraltar foit pris. La Confédération formée entre l'Empereur & PEspagne, alarma la Erance& I'Angleterre ; mais la défection du Roi de PrulTe nuifit beaucoup aux effets qu'on attendait du Traité de Hanovre. Tandis que la Répubiique des Pays-BasUnis, dont la politique eft de ne prendre que le plus tard posfible des engageniens nouveaux, balancait a accéder au Traité de Hanovre, & fe'flattait de pouvoir réuffir par la voye des Négoeiations, k faire révoquer POctroi de la Compagnie d'Oftende, la Cour de Vienne négociait avec fuccès a Pecersbourg. Ce fut le 6 d'Aoüt que Plmpératrice de Ruffie accéda au Traité de Vienne & s'en rendit garante. Le Roi de Pruffe, débauché par l'Empereur, refufa möme de figner 1'acceffion k laquelle les Ètats-Généraux confentircnt enfin le 9 d'Aoüt 1726. iJ?eJL- A{Uéi de Hanovre réparerent la défeftion du Roi de Prusfe par PAlIian. ce de la Suede, qui entra dans leurs engageniens, le 25 de Mars 1727 : •& par les. conventions qu'ils fignerent avec le Roi de Oannemarck, le Landgrave de Hesfe- Casfel & le Duc de Brunswick Wolfembutel; tous ces Princes s'eneajerent k entretcnir un certain nombre A. Tom. q. Suites du ïai k du Hhovre.  I4S Lïgue contre TAUÏanct Suites du Traité' de '"Vienne entre 1'Empereur & le Hoi d'EsJ>ügne. de troupes qui feraient aux ordres des Alliés. Par 'les deux Traités fignés a Vienne au mois d'Avril entre les Cours de Vienne & de Madrid , PEmpereur reconnaiflait Philippe V pour Roi des Espagnes & des Indes. II promettait de ne point le troubler dans la poffeffion des Etats, qui lui avaient été aflurés par la paix d'Utrecht. Philippe de fon cöté renoncait k toutes prétentions fur les Etats d'Italie & des Pays-Bas afiignés a l'Empereur par le Traité de Londres. Charles VI accordait Pinveftiture des Duchés de Toscane, Parme & Plairance au fils ainé de la Reine d'Espagne au défaut d'héritiers des Poflefieurs aótuels, comme étant des fiefs masculins de PËmpire. L'Espagne fe rendait garante de la fuccesfion Autrichienne, conformément h la Pragmatique-San&ion , fuivant laauelle les Etats de cette Maifon étaient a'ffignés aux héritiers de PEmpereur en général, & déclarés un don perpetuel, indivifible & inféparable en faveur de Painé, faas diftinffion defixe. Sa Majefté Catholique aiïurait la garantie de la Compagnie d'Oftende , & convenaic de payer un fubfide annuel de quatre jnillions de piaftres a l'Empereur. II n'y eut que les Princes qui avaient ées prétentions fur les Domaines de la  vntre PAuirïche gPEspagne. 147 Maifon d'Autriche, dans le cas qu'elle manquat d'hoirs .males, qui furent af. iarmc's de fon Traicé de paix avec 1'Espagne. La France aimait alFez fincérement la paix, pour être plus inquiete des troubies, dont les Traités de Ripperda menacaient I'Europe, que de la garantie que Philippe V avait donnée a Ia Pr,igmatique-Sanct.ion. La Grande-Bretagne aurait vu avec plaifir Pu» nion des deux Princes que fon butétait de rapprocher , fi, dans fon Traité de commerce , la Cour d'Espagne n'eüt pas accordé a la Compagnie d'Oftende les privileges les plus favorables & ne fe fut engagée a la protégcr contre fes ennemis. On ne pouvait concevoir que la Cour de Madrid qui avait tant d'Etats a réclamer fur la fuceefïion Autrichienne, fi 1'Em • pereur ne laiiTait point de fils pour héritier, eut garanti la Pragmatique , pour n'obtenir que ce qui lui avait déja été accordé par le Traité de Ia Quadruple-AUiance , & qu'elle eüt renonce a tout ce qui avait été le fujet de fes conteftations dans le Congres de Cambrai. Les nouveaux Alliés furent foupconnés de former de grands projets au préjudice de leurs voifins; on ne penfa plus que Philippe V prodiguat en pu-. G 2 171(3. <  tjs.6. Troifieme Traité entre les Cours de Vienne & de Madrid. 14$ Ligus csntre VAUlams re générofité fes faveurs k 1'Empereuf.. Ce Prince devait, difoit-on, avoir promis par quelque Article fecret de lefevorifer dans toutes fes vues. La fortune de Riperda, créé Duc & premier Miriiftre en récompenfe de fa négociation, augmenta encore les craintes; & I'Angleterre ne douta plus qu'elle ne fut menacée de Ia guerre, s'il efivrai, comme on 1'apublié, queRiperdaétonné de fon élévation prévit fa disgrace, & que vouiant fe ménager une retraite k Londres, il eut trahi fon maitre, & révélé aux Anglais le fecret des Traités qu'il avait conclus. Quoiqu'il en foit, les Cours de Vienne & PEspagne avaient fait un troifieme Traité d'Alliance défenfive qu'elles 1 tenaient fecret. L'Empereur y déclare que le Roi d'Espagne étant dans Ia ré- j folution d'infiiter fur Péxécution de Ia proméfiè qui lui a été fait de lui rendre Gibraltar .& Port-Mahon, il ne s'oppofera point k cette reftitution, fi elle fe I fait k 1'amiable , & que fi on le juge 3 propos , il y employera fes bons offices. Si les vaifieaux des fujets de 1'une des parties contractantes font attaqués en iegk de Ia Ligne, elles employeront de sneert leurs forces, pour tirer ven-  énire PAwkhe & PEspagne. f49 geance & fatisfadtion des injures & pertes fouffertes. Dans la vue d'affefmir de plus en plus ' Pamitié fincere heureufement rétablie, il a été jugé néceffaire & convenable de fe donner des fecours mutuels, & de convenir de ce qui fuic. Si l'Empereur, fes Royaumes & Pays héréditaires en quelque lieu qu'ils tbient fitués, étaient attaqués, ou que la guerre commencée aitleurs y fut transférée ; en ce cas le Roi Catholique promet Sc s'engage de feeourir S. M. I. de toutes fes förces par terre & par mer, & particulierement d'une escadre au moins de quinze vaifl'eaux de ligne , outre vingt mille hommes; fövoirquinze-mijJe d'infanterie, & cinq - mille chevaux, auxquels PEmpereur donnera les quarïiers d'hiver; de forte néanmoins que le Roi pourra fournir de 1'argent au lieu de foldats, en comptant huit-mille florins pour mille hommes de pié , & vingt-quatre-mille florins pour mille cavaliers par mois. Quant aux vaisfeaux, fi le Roi d'Espagne ne les envoye pas a l'Empereur, il lui feralibre de"donner en leur place dix- mille foldats ou de 1'argcnt. Pareillement, & M. I. promet & s'engage , au cas que ie Roi d'Espagne foit atttaqué dans fe» G S  sjo L'tgue twtre FAïiïance> les Etats aecédéiuau Traité de Jiaiiovre. Wagenear XVIII. 5?l - S£o. 1 I I t i 1 f 1 < '1 1 j 1 i I Etats d'Europe, de le fecourir de torj. tes fes forces par terre & par nier y particuiierement d'envoyer k fon fecours trente-mille hommes; favoirvingtmille d'infanterie & dix-tmille de cavalerie , auxquel Sa Majefté Catholique fourmra les quartiers d'hiver. Ces Articles énoncés d'une maniere kl faire connaitre les intentions des Alliés & commentés d'ailleurs par Rip-' perda, cauferént une extréme inquié- ■ tude | I'Angleterre & k la France. Les Pays-Bas-Unis avaient longtems ïhancelé fur leur acceüion au Traité de Hanovre. Les trois Puiffances qui Pa» raient conclu avaient compté d'au:ant plus fermenient fur eux y ju'on y prenait des mefures contre la Dompagme d'Oftende. Les AmbaiTaicurs de France, de la Grande-Bretarne & de Prufte k la Haye s'ouvrirent 1 ce fujet k 1'aflémblée des Etats. La upprefhon de la Compagnie d'Oftende es _ aurait beaucoup flattés ; mais ils.. ;raignaient que ce nouvel engagement ie les entrainat dans quelque guerre dis(endieufe. Le Marq'uis de Fénelon , Lmbaffadeur de France difiipa leurs inuiétudes;endifant, qu'on nedemandait. sur acceifion que pour les Articles oü Is étaient intéreiTés. L'affaire fut austtét comjiuiniquée aux Provinces res- |  entre PAutrhhe & PEspagne. 151 peclives. Celles dont 1'intéfê.c était fondé fur le commerce & la navigation fe montrerent bientót inclinóes pour un ■ Traité qui leur promettait la deftruction d'une rivale odieufe. Mais les autres n'y voyant qu'un appat dangereux & ipropre a.attirer les dangers d'unenouveli 1c guerre,s'y montrerent tout k faitoppofées: l'Empereur & le Roi d'Espagne | travailicrent k notyrir cette divifion ; ij mais en travaillant, en même tems, k les faire entrer dans le Traité de Vienne-, !t les Etats - Généraux fe voyant ainfi reI cberches de deux cótés , imaginerent de recourir au plus fur; ils fónJerent •1'Autriche & PEspagne fur 1'aboiition de la Compagnie d'Oftende ; mais ils en t recurent des réponfes fi menaCantcs , i qu'ils fe porterent plus vhement en faveur du Traité de Hanovre. La R-éptti| büque fut inondée d'ecrits tendant a ic repréfentcr 'fous le jour le plus avantaS peux : les Provinces de Gueldre , de |l Hollarde & de Frife, les plus dispoféès a y aceéder , travaillerent k entrainér 1; les autres ; enfin les Etats, craignant 'I les cffets du Traité de Vienne qui aci; quérait tous les jours de nouvellesiörces ! dans le Nord, crurent ne pouvoir plus i: différer de fe joindre aux Puifiances qui I s'étaient liguées a Hanovre; mais ilseu1 rent foin d'énoncer leur Aéted'accesfion G 4 1726.  -l$tz Ligttt êentre PAlfiamtr 1726. ee maniere k ne pas compromettre le maintien de leur repos: Enfin toute&les Provinces, a.Pexceptkm d'Utrecht, ayant donné leur confentement, l'Aéte fut rédigé Ie 9 d'Aoüt 1726. On n'y promettait point une garantie générale eies Traités de Weftphalie & d'Oliva* A 1'égard du premier, on s'engagea feuteffient k garantir les droits & les posfesfions que les Puiffances maritimes en avaient retirés. Quant au dernier & a Pafiaire de Thorn qui s'y trouve liée k quelques égards , on fe borna k Ia promeffe de bons offices, pour procurer fatisfaclion k cette malheureufe viclime de Popprefiïon &' de Pintolérance. On p-romit a PAlliance un fecoursdequatremille hommes de pied & milie chevaux; mais pour fe mcnager quelque fubterfu» ge, au cas qu'un parti décifif leur parut dangereux , ils fe réferverent de «onfentir ou non k ce que les Alliés trouveraient néceffaire pour la confervation de Péquilibre en Europe. La France & I'Angleterre porterent même la complaifance au point de déclarer que, dans les droits garanris k. la Répubiique dans le Traité , on reconnaiffait Pexclufion des Pays - Bas Autricliiens au commerce des Indes - Orientales comme compris dans la paix de Munfter. Une acceffion auffi arbitraire révoltal'Envové  etöre PJutrkhe & PEspagne.- 155 j de Prufle. II fit difficulté d'y confentïr, quoique les Ambaffadeurs de France & d'Angleterre s'y fuffent prêtés. Cet embarras n'arrêta pas les autres parties. II fut réfolu que 1'accefiion n'aurait pas moins- de force, quand même la Prufle s'y refuferait. Cette démarche des Etats ne laiffapas I de faire imprefiion fur d'autres PuiffanU ces. Leur exemple entraina les Rois de Suede & de Danemarck. Ils accéderent .1 au Traité de Hanovre par des conventions particulieres, qui furent conclues, i Pune le 15 de Mars de Pannée fuivante : & 1'autre le 16 d'Avril de la même an; nee. L'Empereur tenta vainement d'em: pêcher les progrès de cette ardeur générrale pour le Traité de Hanovre; il en 1 voulut détourner les Cercles & les Prini: ces de 1'Empire k la Diete de Ratisbonne; mais tous fes efforts furent infructueux. D'un autre cóté les Espagnols ne fu1 rent pas plus heureux contre les Anglais. Ils avaient perdu prés de la möfc i tié de leur armée devant Pimprénable Gibraltar; & ils rPétaient pas plusavancés que le premier jour du fie^e. Ces rervers firent quelque imprefiion fur la ' Cour de Madrid. Elle commenga pa? is'adrefier aux Etats, Elle les fit afftrrer iqu'elle était remplie de fentimens paci Gibraltar un azile aux Corfaires; on fit des plaintes k la Cour; le Roi promit de donner des ordres contre cetteviolation de la foi publique; mais en 172,4 , on maltraita méme a. Gibraltar • le Conful des Etats qui refafait de ranoonner une des prifes;. Ia même année un batiment de ces Corfaires pris fur- I les Hoüandais, étant dans fa croifiere r entra k Plimouth, ilyfutnonfeulement bien accueilli; on 1'escorta même k fafortie, 40 k 50 milles hors de la Manche , pour le protéger contre des vais- feaux de guerre des Etats qui fe trouvaient alors k Falmouth. Dans le même tems de cette guerre on envoya de ©ïbraltar du fecours k un Corfaire Ai- 1 gérien qui fe trouvait dans la détreffe ce navire avait été pris fur les Hollandpis; on refura non feulement de leleup rendre ; on déclara même le vailibaude bonne prife. Peu de tems après le Vice - Amirafr de Sommelsdyck fit un Traité de paix avec les Algériens. II fut conclu le 8deSeptembre. On y ftipula que le drok d'en- I :rée des marchandifcs introduites k Alyer par les habitans desPays-Eas-L'nis ïsrait diminué de fix k cinq par cent', I fe. que les. provifions de guene en fa- I  entre PAutrkhe & PEspagne. T5J uaient entierement affranchies: qu'aueun vaiffeau Algérien ne parattrait jamais a la vüe d'aucun port ou forte- • res fe des Etats: qu'il neferait pas permis ii ceux dé Tripoli , de Salé & de Tunis ou k d'autres ennemis des Etats ,;. de' vendre aux marchés d'Alger, des vaisièaux, perfonnes ou effets appartenants: aux habitans des Etats. Le Conful dela Répubiique eut la peTmifïïon A'avoir dans fa maifon un pr&he réformé , oü. les Esdaves même pourraient affifter au fèrvice divin. On fait que les Algériensn'obfervent les Articles de paix qu'autant que leur interét ne s'y oppofe pas.. Ces Pirates rompirent la paix plus Jouvent avec les Etats, qu'aveq la France & I'Angleterre ; paree ces deux Puisfónces étaient mieux en état de leur faire fentir les funeftes effets de leurs reffentimens, quand ils en recevaient quelque offenfè. Le commerce maritime des Païs-BnsTJnis fut un peu raffermi par le Traité avec A'ger ; mais on ne tarda pas h. fe voir menacé d'une autre guerre. De tous ccités on fit de nouvearx préparatifs. Les Etats réfo'urent en conféquence r pour protégcr leurs Marehands , de mettre cn mer dixhuit vaiffeaux de guerre & d'augmenter les troupes de terre de dix-miil'g;&2 17&6Ï  17*6- EWSvation du Cardin de Fleury £t. Pfrrrt Mn. Poli Voltairc frécis dn fede ds Muis XV. Ifgtre contre I'Fjpajne. 1717. 15S Z/^»^ PAlliance hommes , qui feraienr encore augmentes quelque tems après. Le Cardinal de Fleury gouvernait ü alors la France. II avait fupplanté le Duc de Bourbon dans le Mmiftere fans avoir pris le titre de Mimftre* ■ Fixé k la Cour en qualité de précep•teur du Roi, il s'était, par 1'amabilité de fon caractere, ouvert le chemin des gramjeurs. II avait foixante & treize ans , lorsqu'il prit en main les rênes de 1'Etat en 172Ó ; & jusqu'a fa mort en 1743 , il conferva toute fa tête & route Ion autorité. U cachait , fous une apparente modération, un defir extréme de gouverner. Le Duc d<* Bourbon, qui craignait fon ambitionl avait tente de le faire éloigner de la Cour ; mais le Prélat avait eu 1'adrefle de fupplanter le Prince du fang. Cette éievation ne contribua pas peu auxchaneemens que l'on vit s'introdtiire en .Europe. Le premier objet du Cardinal fut de rétablir la bonne intelligenee entre la France & PEspagne. Nous ▼errons bientót comment il eut lebonheur de réufiir. A fon infiallation dans le Minifnre tout parafiait annoncer une guerre générale. Le Roi d'Angleterre jetta Palarme k 1'ouverture de fon Parlement. La Nation etait, düait-il, meracee  mrs PAutrtchs & PEspagm. 159' Is ruine totale de fon commerce aiu Indes-Orientales, ptu* Pétabliffement de la Compagnie d'Oitende, & en Amérique par Paudace des Garde-cötes Espa gnols. C'était injuftément que la Coui de Madrid réclamait Gibraltar & Minor que, monumens de la valeur Britanni que , plaees fi néceiTaires pour afiurer la navigation dans la Méditerranée II fallait s'y oppofer de toutes fes forees, & prévenir, ajoutait leRoi, lei projets des Alliés de Vienne qui avaient pris des mefures pour porter lePrétendanl dans la Grande-Bretagne , &y caufei une révolution. De fon cóté 1'Empe eeur accufait George I de fouffler fcui itout le feu de la guerre, de travaillei ifourdement, méme k Conftantinople. pour attirer les Turcs dans la Hongrie. Le Roi d'Espagne faifait ausfi de grand* 'préparatifs fur mer & fur tcrre; & Ir Cour de France , en fuivant 1'exemple de celle de Madrid,, fe déclarait haute iment pour fes anciens ennemis. Elle ©fait déclarer que fi les Anglais étaient attaqués , elle ferait une diveriion en kur faveur contre PEspagne elle - mèfeie. L'Empereur fc jugea dèslors dans une fituaüon tro? critique , pour aucndre Pévénement. Ces mouvemens mena yaas iui inf^irercnt des feminiens ga* Négocif.. tions S l*j Coa: de YiSHUfc.  1*0 Lïgue contre F Alliance 17*7- qfiques. Grimaldi Nonce du Pape k \s . Cour de Vienne fut chargé de les commumquer aux Ambasfedeurs des parties' les plus intéresfées. Le Duc de Richeheu , Ambasfadeur de France &. Hamel; Bruimnx , des Etats, furent les premiers auxquels il fit nart de fa commisfion. Tout eet orage', difait-il, n'étant venu que de Pétablisfement de la Compagnre d'Oftende, PEmpereur était prêt a en venir, fur eet obiet, a une eoneihation amiable. II offrait des conférences oü Pon examinerait de bonneroi, fi le commerce d'Oftende aux Indes-Orientales était contraire aux Traités & furtout a celui de Munfter; qu'en attendant cette navigation ferait füspendue & qu'on n'aurait de 1'indulgence que. pour les navires dont on attendait le retour. Une dTérence fi grande n'éblouit pas les Etats. Cette propofition leur parut macceptable. Examiner fi le commerce d'Oftende était légitime oir non, leur fembla un doute dangereux ï ft doctrine contraire qu'ils avait embraslée. Ils ne voulurent entendre parler qtie d'une fuppresfion prompte & abfome. Les Cours de France & d'An°1eterre parierent fur le même ton. fcLe Cardinal de Fleury s'étant perfuadé qu'if n'y avait pas d'autre moyen pour préve«r 1'incendie qui metaeait 1'Europ*,  mtre PAutrkhe & PEspagne. ï&r ïnfifta vivement fur cette fuppresfiofl. L'Empereur , fur des fentimens paeifi■ q-ues du Miniftre Francais, ie pritpour' médiateur. Le Cardinal flatté de jouer un fi beau róle ne fut pas ingrat. II i ebtint de la Grande-Bretagne & des I Etats que ie commerce d'Oftende aux Indes-Orientales ne ferait que fuspendu durant dix ans & que celui des 1 Francais, des Anglais & des Pays-Bas: Unis ferait rétabli fur le pied oü il i était avant Pannée ,725. La Cour Lm) périale, outrée contre celle de la Grani de - Bretagne , espérant de grandsi fecour* en argent de PEspagne qui vei nait de recevoir une riche fiotte , ; échappée a la vigilance des Anglais , i! ne crut pas devoir accepter fur le champ ces propofitions. Eüe fit faire f apparemment pour gagner du tems ,. i d'autres propofitions au Cardinal. Le i' Baron de Fonfeca , Ion Ambasfadeur a> Paris , demanda qu'on tint un Con1 gres a Aix • la - Chapelle, pour y traiter de Pabolition de la Compagnie d'Oftende ou qu'on fuspendit le Commerce pour un terme d'environ fept ans,. I Les Cabinets de Londres & de la Haye " fe défierent de ces propofitions; Ils les ï regarderent comme faites pour trainer i les chofes en longueur Ils crurent s.devoir foupconner Pimpartialitc du-Car>  lóc Llrue conire VAlliance ^7*7- ïrérimmaircs entre J'Ernpcréur kRoid*Es: pignc, Ia • France , 1' Angleterre & les Etats fur Ia fHppresfion de la Compagnie tfüftende. flinal. Ce Prélat, voulant foutenir fa répötation d'équité, ouvrit un autre plan. II propofa que le Commerce des Indes-Orientales fut a-rreté pour fept ans dans lesPays Bas Autrichiens-; & pour convaincre l'Empereur, qu'on y était férieufement refolü , les préparatifs de guerre furent poufies avec vigueur. Toute la différence entre les deux projets était feulument, que dans Ie premier , le Commerce de la Compagnie d'Oftende ne devait être arrété qu'après qu'on y aurait déliberé au Congres prochain; mais dans le fecond on exigeait que cette Compagnie fut abolie d'abord pour fept ans. Ce nouveau projet ne fut pas propofé fans menaces ; on déclara formellement, que s'il n'était pas adopté dansl'Cipace d'un mois, les Alliés de Hanovre regarderaient cette obitination sonrme tendante k faire cefler la Negociation. L'Empereur fe vit donc en quelque Facon Obligé d'accepter la propoütion. Le projet fut envoyé a Paris pour y être figné par les Plénipotcnciaircs de PEmpereur , de Ia France , de PEspagne & des Etats, ce qui fe fit le 31 de May. Mais comme il n'y avait point d'Ambasfadeur Espagnol a Paris , le Duc de Bournonviile Ambafiadeur de Madrid k Vienne figna, conjointement aveo le  entre PAutrkheB PEspagne. 16% Duc de Richelieu , un autre Acte eonforme i Poriginal le 13 dejuillet: & un troifieme fut figné par Mr. de Bournonville & 1'Ambafladeur des Etats. Ces Préüminaires contenaient principalcment, que la Socicté d'Oftende feraic arrêtée pour fept ans; mais que les vaiffeaux attendus des Indes-Orientales pouvaient en revenir librement; que le Commerce des Francais, des Anglais & des fujets des Etats en Espagne & aux Indes , ferait reglé conformcment aux Traités conclus en 1725. Que les hostilités ceüeraient après la fïgnature de ces Articles, & que les flottes Francaifes , Anglaifes ou des Etats , qui pourraient fe trouver fur les Cótes du Roi d'Espagne ou de PEmpereur, feraient rappeliécs, Que teifiks dó» rerait fept ans , & que quatre mois, après la fïgnature de ces Articles, on tiendrait un Congrès a Aix-la-Chapelle pour terminer les difterens des PuLTances en litige. Lajoye que répandit la nouvelle dc la fïgnature de ces préliminaire en Hoilande, fut extréme. La Répubiique fut des lors affurée, de Paboli tion de la Compagnie d'Oftende , qui lui était fi odieufe. Le Cardinal de Fleuri, principal agent de cette importante affaire , s'acquit une grande gloire, On commencait depuis ce tems. 1I2ÏL.  J7*7- Mort de George l3 Sfeterre. Et dtiConfc-iller-Peu.fonaire ïisorrjbeek. ] 1 i i i < i 164 Ltgue contre PAlliance j| avoir beaucoup de confiance dansles lumieres & fon integrité, & il ne la perdir. pas pendant tout le cours de ion Mimftere. Au milieu de ces mouvemens qui menagaient notre hémisphere d'une guerre nouvelle & de toutes ces ntgocfacion» auxquehes il avait tant de part, George 1 deseendit au tombeaa fans avoir eu le bonbeur d'en vair la fin. II mourut le £2 de Juin a Osnabruk, dans ia loixante-huitieme année de ion aije&la creizieme de fon regne , laii&nt pour iuccesfeur fur le tróne Britannique GeDr^e II, fon fils. Un mois auparavant «■ tA1 d£ mois, de Ma>' » la Hoilande ivait auffi perdu fon premier MinisTe, en la perfonne du Confeiiler-Penjonaire ïfaac de Hoornbeek , mort a. age de foixante & onze ans. 11 avait ucccdé en 1720 au Grand - Penfionare Hemfius, & fut rcmplacé par le rhréfoner-General Simon van Slingeand._ Une particularité relative a ce lernier , c'eft qu'il n'avait encore jaaais paru dans les Etats de Hollaade.  i$5 . CONGRES de ■ SOISSONS et s e s SUITES. Empereur avait peine k fe réfoudre k renverfer 1'étabfisfemerit qu'il avait iformée k Oftendc pour le Commerce des Indes - Orientales. La France, la lGrande - Bretagne & les Pays-BaslUnis avaient enfemble un nouveau dififérend. Le Roi d'Espagne paraisfait Idëcidé k grêver de nouveau les riches j gabons qui lui venaient des Inides ; paree que les Francais, les Anijglais y avaient un interêt confi'iérable. II voulait que les piaftres de huit réaux fusfent regues pour neuf réaux & demi ; mais les Souverains des trois naitions étrangeres, intéresfées k ce comtoërce , arrêterent ce projet par leurs repréfentations. Enfin, au mois de Mars de (1'annce fuivante le Roi d'Espagne «minima le premier article; mais avec unpetit iehangement relativement k la Grande Bretagne. Qn nomma alors les Plénipoitentiaires pour concilier entierement les intéréts des Puisfaaces; & Aix- la-Chaipelle fut nommée pour le lieu duCon- l?*7* Accumoclc. ment avec PEspagne ; Dtiverture In Congrès Je Soiflcms. I728-.  17*8. < < Dispofition s des Puiflaoses 1 lóö €k>tgrhs de Soisfons gres. Mais le Cardinal de Fieury qui regardait le maintien du repos de I'Europe, comme un ouvrage digne de fon caraftere , & qui aspirait au röle de Mediateur entre les diverfes Puiffances, s etait fait nommer premier Plenipotentiaire de la Cour de France: comme il ne voulait pas s'éloigner de la Cour, il fit changer le lieu du Congres &choifit Cambrai, enfuiteSoiffons. Les Ambafiadeurs des Etats furent Corneille Hop , Confeiller d'Amfterdam, Etienne f wgrome Bourguemaitre de Flesfingue & Sikko de Gosünga, Grietman deFranekeradeel. L'Empereur , la France , Espagne, i'Angleterre, leDanemarck, la Suede, la Pologne, les Eleóteurs de Baviere & du Palatinat, les Ducs de Lorrame , de Hoiftein & de Modene & meme la Compagnie ü'Ostende y envoyerent des Députés. Les différentes vues & demandes de tant de parties intéreffees faifaient craindre une né°-o:iation difficile & longue; & plufieurs jrefageaient a ce Congrès la triste iffue Ie celui de Cambrai; Pévénemcnt uiufia eet augure. Le Comte de ZinKndorff Pienipotentiaire de PEmpereur )uvnt 1'affemblée par un discours au[uel répondit le Cardinal de Fleury L'Espagne. la feule Puiffance qui eüt oulu férieufement la guerr* , fentait  & fes Suite:. i6i [en impuiflance, & la nécefuté de prendre les fentimens pacitiques de fes Alliés & de fes ennemis. Son Traité de paix avec la Cour de Vienne, ne laisfait a la discusfion du Congrès deSois[bns aucun des Articles qui avaient éprouvé tant de difficultés a Cambrai. Elle s'accoutumait k voir le pavillon i'Angleterre flotter a Gibraltar & a Minorque ; elle ne regardait déjk plus :omme un aifront le renvoi de i'In fante; & commengant k faire fon principal bbjet des Duchés de Parme, de Plaiifance & de Toscane , il n'était plus iqueftion que de la fatisfaire fur ce jpoint, & d'éxécuter le Traité de la iQuadruple Allianee, pour la voir concourir fincérement au maintien de la ipaix. 1 Pour forcer l'Empereur k fupprimei fon Commerce d'Oftende aux IndesOrientales , les Puisfances maritime,! n'avaient pas befoin de prendre les ari-mes ; elles étaient fures d'obte;nir des facrilïces beaueoup plus confidérables, en lui garantïsfant la Pragmatique-Sandtion: & cette démarche, df leur part, était une fuite naturelle de; principes d'équilibre par lesquels elie: ie conduifaient depuis foixante ans. Si elles n'accoMaient pas cette garantie 2 defir ée, ce n'efl: pas qu'eiles deutas- en nég», ciatioa.  ï6~8 Cengrh Se Soisfsns 1728. fent s'il était de leur irftérêt ou uör de la refufer; mais elles voulaient en faire le prix de quelque complaifance de la Cour de Vienne. Deux affaires occuperent furtout le Confeil de PEmpereur ; Pétablisfement d'un Infant en Italië & la garantie de la Pragmatique - Sandtion ; & cette derniere lui paraisfait d'une importance bien fupérieure a 1'autre. II était impoifible, après les Traités de la Quadruple- Alliance & de Vienne, de fe refufer aux arrangemens que la France, PEspagne, I'Angleterre & les PaysBas-Unis exigeraient pour affurer a un Infant les fuccesfions de Farneze & de Médicis, fans fe rendre fuspedt k toute PEurope : auffi la Cour de Vienne ne voulait-elle faire des difficultés fur eet article & le Commerce d'Oftende, que pour amener toutes les Puisfanceg qui négociaient k Soisfons k fe rendre garans du nouvel ordre de fuccesfion qu'elle avait établi. La garantie de la Pragmatique-Sanction devait donc fervir k dénouer toutes les difficultés ; elle conciliait tous les intéréts; mais malheureufement la France s'était fait une affaire capitale de s'y oppofer. La bafe de fa- politique , depuis le regne de Francais I, avait été ée &'oppofer k Paggrandisfement de la  & fes Stiltes. 109 $2fi? ,d/TAuCr.iche 5 & depuis que Cnarles VI avait acquis FItalie & les rays-Bas, elle croyait en avoir plus lieu que jamais. Elle devait k la vénté craindre Ia Cour de Vienne; mais elle •avait plus k redöuter de l'Anirleterre • depuis qu'elle était devenue Ia véritablê ïivale de la France. Ne fe déféra -1 - on jamais de cette idéé puérile que la puis. fance d'un Etat dépend de 1'étendiie de fon terntoire ? L'intérêt de la Cour de Verfailles etait de diminuer le nombre de fes ennemis dans ie continent, a^n ;de pouvoir porter fes principales fercei •ïur mer. Quel pouvait donc être 1'ubjet du Cardinal de Fleury, en ne voulanc pas confentir k ce que la garantie / fer la Pagmatique - Sanclion fervit de bafe aux arrangemens préliminaires pour a paix? Cétait defirer la fin , fans vouloir le moyen qui y conduifait. C* Mimstre ne devait-il pas fentir qua tous les, intéréts & toute la politique des I uisfances les plus confidérables de I'Europe, les eonduifaient k cette Ea* ES»6 ; & qUe,S'y opporer' c'«a" Par 1 pa?■}l decr«Jieait fa politique, il rendait la France fuspected'avidité, f«u;e énorme pour une Puistan.ee qui qft k ia «te. des affaires, & qui ne fe conduia jamais avec fagesfe, quand elle ne  '1728. 170 Congres Je Soisfsns fuadera pas que la jufticc & la modération fonc les regies de fa conduite, paree que toutes les négociations de la PuiiTance dominante ne doivent fe propofer d'autre but que de fe confervcr fans s'accroitre , & de prévenir toute ïupture. Le Cardinal de Fleury épuifa toutes les yefiburces de 1'infinuation & de l'intrigue, pour empêcher que les négociateurs ne s'-approchasfent du point qui devait les concilier. Les mêmes chofes furent répe'tées cent fois, préfentées fous cent faces différentes ,• menaces, promefles, tout fut inutilement employé. C'était une puértlité bien grande de vouloir éblouir & tromper la Cour de Vienne fur fes intéréts, par des négociations; & cependant perfonne ne voulait la guerre : comment auTait-il donc été posfiblc de fatisfaire les Puiffances iraritimes fur le commercc d'Oftende; & PEspagne fur les Duchés de Parme & de Plaifancc ? Le Congres tcmba dans une extréme ïangueur. On n'avait plus rien ii fe dire; & le Cardinal de Fleury, qui craignit que les Plénipotentiaires , laffes de leur inadtion, ne formaiïent, a fon inscu, des -conférences particulicres dont il n'aurait plus été le maitre , les gn&int, & reprit cette politique dont  & fes Suites. ft% fon avait inutilement fait tant d'ufage avant le Congres de Soisfons , & qui •confiftait a faire des Alliances & accumuler Traités fur Traités , pour intiraider & réduire fes adverfaires. Pour forcer l'Empereur a tout accorder au fujet de fon commerce d'Oitenr de, & de la fucceffion de Parme , il voulut le mettre dans la nécesfité de ■ne pouvoir rien refufer. II fallait pour -cela lui débaucber fes Alliés & Pon commenga par temer la Cour de Madrid. On lui repréfenta que par les Traités de Vienne de 1725 , elle n'avait rien obtenu de plus que ce que lui avait accordé 'e Traité de la Quadruple-Alliance. En dévoilant les makvaifes intentions que le Miniitere de Vienne cachait fous des hauteurs&des refus obftinés, on lui fit fentir qu'il fallait avoir recours a des moyens plus efiicaces, pour affurcr les droits deslnfans fur les Duchés de Parme & de Toscane. _ Le fucccs defiré fuivit cette négocïa- tion. La France , PAngletterre &: PEspagne, fignerent un TraitéaSéville le 9 de Novembrs 1729 & les Etats •Généraux y accéderent le 31 du même mois. On renouvella tous les articles de la Quadruple-AUiance qui regardent les Duchés de Parme & de Toscane ; H 2 Politique lIii Carrlina! [>uut cn^ner ï'Es» jïgne. "rake' Si léviile.  ï72 Congres de Soisfons & il fut réglé que, pour y afFermïr tes droits de la Cour de Madrid, elle y fe• rait pafler fix - mille hommes de fes troupes, qu'on mettrait en garnifon dans Livourne, Purto-Fcrraro, Parme & Plaifance. Les contractans fe firent une garantie de tous leurs Etats , en quelque partie du monde qu'ils fuffent fitués , & des privileges de leur commerce. En cas ,de guerre, on devait fournir k la Puisfance offenfée, les fecours les plus eon•fidérables , & le Roi d'Espagne déclaxait que , par les article des Vienne de 1725 , il n'avait point prétendu donner atteinte aux précédens Traités de commerce & de paix. Les Alliés de Séville, malgré Pexpé•rience du pasfé, s'imagincrent que Jeur •union allait faire trembler l'Empereur. Mais ce Prince pénétrant que leurs intentions n'étaient que de lui faire peur, fit bonne contcnance pour ufer de rcjpréfailles enversceux qui voulaient Pintimider. Sur de les divifer, & méme d'attircr de fon.cóté la Grande • Bretagne $c les Pays - Bas - Unis , dès qu'il confentirait k renoncer k fa Gjmpagnie d'Oftende, il feignit de ne pas craindre Ja guerre; & pour s'oppofcr a 1'entrée ,des Espagnols en Italië, il fit pasfer des fesrxcjs.coijfidcrab.iej dans le Miiane;s.  & fes■ Snit er. 17,3 Moins on s'était attendu k cette fermere plus elle caufa des chagrins aux Alliés. fandis que PEspagne fe prépa-' rait k la guerre, & fommaic fes Alliés de rcmplir leurs engagemens, le Miniure de France n'oubliait rien pour calmer fon impatience , & failait cent démarches inutiles, pour ne pas perdr>3 le truit qu'il s'était flatté de retirer de Jon Traité de Séville , & eneager la" Cour de Vienne a y accéder, firns qu'U: fut queftiondc garantir la Pragmatiqueoanctïon. 1 La Cour de Londres, fur ces entrelaires, lasfe de tant de lenteurs, trancha toutes les difficultés, en entamant avec PEmpereur une negociation fecrette , par laquelle elle lui oiTrait fa garantie pour le nouvel ordre de fuccesfion établi dans fa Maifon; k condition qu il révoquerait pour toujours. Poft roi accordé k fa Compagnie d'Oftende, & que PEspagne ferait pasfer fix - mille hommes de fes troupes dans les Etats de la fuccesfion desFarnefe. Acette propofition,. tous Es obftacles furent levés. mais le Traité ne fut figné k Viennè que Ie 16 de Mars 1731, L Europe fut déliyrée de ces négociations inutiles dont elle etat tourmentéc depuis la conclunon de la Quadruple - Alliance, & qui somaiencaient k former un cahos ou, k»  *7ftB. • Jpterêts de $;tats dan: k Cöngré de,Soiiro«s fin- d*,s né 234 Congres, de Soifont la fin, la politique n'aurait plus rierr. compris. Voyons fi les Etats furent plus heurenx dans le Congrès de Soisibns. . Les Etats avaient deux interets es' fentiels a, faire valoir ; 1'un était la lupprefiion de la Compagnie d'Oftende & 1'autre des prétentions dans les affaires d'Ooftfrife. Les Ambasfadeurs impériaux ne voulaient pas entendre parler du premier objet; & quant ?au. fccond, ils foutenaient qu'il n'était pas du resfort de cette asfemblée. On s'était cependant flat té d'emporter ces deux points & furtout le premier. Les. fyftêmes de quelques Cours avait changé confidérablement depuis quelque tems. L'Espagneétantreconciliée avec la Francs n'avait plus le même attachement pour la Cour de Vienne, depuis qu'elle voyait s'éranouir 1'espérance du mariage qu'elle avait projetté pour Don Carlos. L'Empereur de fon c6té, réfroidi fur FAUiance Espagnolc, cherchait a fe réunir a la Grande - Bretagne & aux Etats. Enfin on propofa la fupprefiion de la Compagnie d'Oftende, k condition que les Etats s'engageraient k garantir la Pragmatique-Sanction. L'ardeur de concilier les divers intéréts fe ralentit peu a peu. Le Cardinal  & fts Suite*-. i?5 lui même ne put fortir du cahos de tant d'intérêts multipliés. II n'embrasfa que les affaires qui avaient rapport a la pacification générale; il tint des confé rence particulieres avec quelques Dcputés qui le fuivaient a, la Cour ; Mrs. Hop & Goslinga furent quelqucfois de ce nombre. Le Cardinal vit a la fin que fa médiation ne produirait jamais une paix générale. Cet espoir perdu , il propofa une trêve de quatorze ans. L'Empire & PEspagne rejetterent les conditions qu'il offrait. Le Plenipotentiaire Espagnol fe retira même, ïbus prétexte d'un voyage k la Cour de Madrid. Les autres Députés foupgonnerent qu'on ne le reverrait pas de longtems; le Comte de Zinzendorffen prit occafion de partir auffi pour Vienne , afin de s'aboucher avec fa Cour ; & les Anglais prirent le cbemin de Londres. Les Députés qui reftaient a Soisfons nés*asfemblerent plus que rarement ; encore ne purent - ils rien conclure. lis fc rendirent au mois de May de 1'année fuivantc -a Paris ainfi que dans les autres endroits oü fe tenait la Cour de France; ils y perdirent leur tems & leur politique jusqu'au mois de Septembre de 1'année 1730 ; & peu a peu tous les Députés revinrent chez eux, 1'un après H4 1718. ^ociations k soiffons»  ArttcW du Traite de (onccrfiant hï Etafs - 176 Cengrk de Soifw; Pautre C'efr. ainfi que finic un Congrès qui devait temiincr tam d'importans intcrfiri: Paffiüré de la Compagnie. d'Oftende rcita mdecifc, comme toutes. les autres. II fcilut dont en vcnir i des négotions particirlieres. Cé fut k 1'occaiïon de cette rupture , que les Ambasfadeurs de France, d>Ang!eterre &.de& Etats entamerent des conférences en Espagne^ & qu'ils conclurent le Ti-ai-, té de Séville dont il a déja été parlé; cn aécédant k ce Traité les Etats y firent inférer des articles fépairés avec cérrflines conditions. La France & Ja Granie- Bretagne devaient rcnouvellerleur Alliance avec les Etats, pour feeonder 1'abolition de la Compagnie d'Oltende & leur procurer la fatisfaction qu'ils demandaient fur les affaires d'Ostfrife. Le Roi d'Espagne ne. balanca pas de fouscrire k ces con-^ ditions. Ori fixa le fecours des Etats k quatre . mille hommes de picd &. mille Chevaux. Le Roi d'Espagne promit auffi aux Etats unc fatisfaétion. par rapport k leurs plaintes fur fe Commerce foit- dans les Indes foit cn Europe , & de le rétablir conformément aux Traités précédens. Si le Roï C&tholique accordait jamais k quelque.  & 'fes Suites. 177 tïatiön , quelques avantages de Commerce, ils devaient être accordc5s de même aux ihjets des Etats. II y avait • d'autres articles féparés ; mais ils nefurent jamais connus. Suivant le même Traité , les Etats ne devaient , dans le cas d'une rupture en Italië,fournir que trois - mille hommes , oa 1'équivalent en argent ou en vaisfeaux, a leur chcix , pour le transport des Espagnols , ils donneraient deux vaisfeaux de guerre avec un Bataillon. Om joignit encore deux articles a 1'Aéled'acceffion. Par le premier on s'engagea k' aider k faire rentrer la Maifon de Farnefe dans la pofleflion de Caftro & Ronoiglione ; & dans !e fécond , le Roi d'Espagne promit de donner aux EtatsGénéraux le Titre de Hautes-Puiffances , & de les traitcr comme ies Têtes; Couronnées. C'eft donc dans ce tenis' Ja que les Etats regurent cette marqué de diftinction de toutes les Puiffances; Européenes, après que l'Empereur la leur avait déjk accordé en 1710, & la'. France en quelque fagon, cn 1716. Ce Traité les afiura de plus de 1'abolitionde la Compagnie d'Oftende qui leur' ayait tenu fi fort k- coeur. Mais fi d'un?1 cóté ils parvinrent k leur but,. ils furent auffi obligésde Hautre , de coiUén*ir au transport de fix- mille EspagnaL-si  Négociatioi avec l'Empereur fur rintroduc,tion de Troupes étrangeres en Italië. IJ730. 17& Congres: 4i Sotfons en Italië qu'ils ne pouvaient déja pius empécher d'y arriver, la France & la Grande - Bretangne y ayant déja confenti. Bes liaifonsde l'Empereur avec PEspagne cefferent entierement par le Traite de Séville. Son Ambaffadeur, ie Comte de Koningsmark , quitta la Cour de Madrid,, oü il avait joui longtems du plus grand crédit. L'Empereur fit des préparatifs, pour s'oppofer aux articles du Traité qui regardaient PItahe. Le Roi & la Reine d'Espagneexigeaient de la France, de la GrandeBretagne & des Etats , que fuivant leur promeffe , ils transportaffent les fix nulle Espagnols en Italië. Ces troisPuiffances affurerent , au commencement de 1'année 1730 qu'elles feraient fideles k leur engagement, mais qu'il fallait attendre que le temsde les remplir fut venu: leur véritable a.itention était, de porter, peu k peu PEmpereur k ce dont on était convenu " dans le Traité de Séville pour Ie transport des fix-mille Espagnols. Elles ne cherchaient qu'k négocier,.& leurs Ambaffadeurs k Paris fi-rent une déclaration, qui fut envoyce k. la Cour Impériale. I!» repréfenterent k l'Empereur que Pintroduótion des troupes EspagnoJcs en I talie, ne lui ferait jamais préju-  &\ft: Suite:. cTiciable. Ils lui ofTrirent, en même tems, que s'il fe prêtaic a-leurs vües, fans perte de tems, & qu'il confentitqu'on icrminat les querelles d'Oftende, d'Oftfrife & d'autres., a la fatisfac~tion des Alliés , cn lui aecorderait la garantie des dispofitlons , qu'il aurait formées par raport a la fuccefiion de fes Etats en Italië. La Cour d'Espagne ne fut pas fatisfaite de cette déclaration; qui contenant trop de condition?, hfi'föf* fait craindre une Négotiation de longue durée. Mais ce qui déplut beaucoup a cette Cour, n'en fat que plus. a.sréablc a l'Empereur. II fe flattair d'ebtenir de la Grande-Bretagne & des Etats , la' garantie de la PragmatiqueSanccion. I! in'aprouvait pas que les^ Espagnols fuftent introduits cn ltahe. II demandait 1'obfervation rigide de ja Quajruplc Alliage, r.cceptée par i$ iJiéte de 1'Empire cn 172: & devenue par la ratifkation, une Loi de PEmpire. Dans fa réponfe il inOnuait, que fi; Ia Prance, la Grande-Bretagne & les Etats voulaient fe charger de garantir la Pragmatique-Sanótion. & ne pas fe borncr a la garantie de' fès poiTeffions-en Italië, on pourrait faire un accommodement touchant le Commerce d'O&ende. Quoiquc dans la fuite on fis II 6  y3° Btipatien* ïk lies Es tftte, occa- 1*0 Congres «V pjufieurs tentatives pour le détourner- 1 °e IcosJ,reteJntl0Jls» 11 s'obtina. a rcfiifcre paflage des Espagnols en Italië ; il fcigmt même, de craindre une guèrre k ce fujet. C'elt ainfi qu'il engagea les. L/^-* mam.iraes i qui n'aimaienc. point L en vemr aux dernieres extrémués, a lui accorder cequ'cllesavaient = remfe fi conftamraent. 11 n'v eut que- I6 Franc? qui °Ppofa' des difficultés k la garantie de la Pragmatique Sandtion;. & le Cardinal de Fit ury deel fi ra aux MiniÜres de la Grande-Bretagne & des Etats,. que la France ne fedéciderait jamais, k garantir k 1'Empe-' reur des prétentions que plufieurs. «rinees de PEmpire pourraient Vaire un jour fur fes pays héréditaires , & QUedans ;e cas qu'on-fit cela , 'on .ferair obhge de. renoncer k jamais k. toutes les Albanees avec ces Princes. 11 était aife de voir par cette reponfe de la Courde France, que fon intention était detroubler un jour la fucceffion de PEms pereur, quand Poccaffion s'cn- préfen-" terait; -ausfi ne changea-t • elle point rC qi-'oiqu'elle fe fut a la- lm déciuee a. figner cette garantie. Le tems favorable pour Pcmbarquement des troupes Espagnoles.s'ccoulait ia Cour de Madrid érait fort rrjéconten-' te- Llie porta fes plaintcs au CajÉdinaj  ■& fes Stiiies. 'i8r de: Fleury. Cé-Mïniftre. rcjetta ïè blame. fur le Monarque Anglais & , fur les Etats; les Ambüsfadeurs de' France ïjj* rent chargés-de faire des repréfentationsférieufes k la Gour de.Londres &k Ia Haye; le Marquis de Fénclon remit a eet égard le 4 deDécembre un écrit aux Etats. On les- exhortait k fe préparer k la guerre , 1'innéxibilité' de Ia Gour Imperiale femblant la rendre inévitable; - Mais comme l'on connaiflaic les fentimeuts pacifiques du Cardinal , en ne slnquiétait gueres de'eet avis;. & les Ambafiadeurs Frangais k Londres aïfifi qu'k la Haye', eurent la mortification de n'bbtenir aucune réponfe. La Cour de Madrid fut indignée. La Rei? ne était hors d clle même. L'Ambasfadeur de cette Cöur k Paris eut ordre de déclarer, comme il fit le 28 de fanvicr. de 1'année : fuivante aux Ambasfadeurs de la Grande - Bretagne & des Etats ; que comme il -était ciair que les Alliés n'étaient pas du tout enclins k obferver ce dont on était convenu dans le Traité de Séville , le Roi fon Maitre fe erbysit dispenfé de toutes les. obiigations co i.radtéês dans ce Traité envers les Alliés. Les reproches recommenccrent alors entre les- Cours de Londres & de Paris. EHes s'accuferent mutuelteraent de- la caufe du retard. En attent H. ?.  ï8a Congres de Soifons &c. i dant Ic Roi de la Grande-Bretagne négocia k la Cour de Vienne, pour faire confentir PEmpereur au transport de tot - mille Espagnols en Italië ; & la mort du Duc de Parme accéléra la Negociation. Ce Prince mourut le 20 de Janvier fans laisfcr de luccesfeurs. On asfurait cependant que la Duchcsfö fon Lpoufe fe trouvaitau troifieme mois de ia grosfcsfe. L'Empereur fit d'abord mettre garnifon dans Parme & Plaifance pour prendre posfesfion de ces deux Duchés au nom de 1'Infant Don Carlos.. declarant cependant, que fi la Duchesfeaccouchajt d'un Prince, on les-iui renorait fijellcmcnt. On regarda cette démarche, k la Cour de Madrid commeun fimpie prétexte. On imagina que PEmpereur voulait s'cmparer de ces deux Duchés : mais on vit ausfi en tn& me tems, que l'Empereur ayant beaucoup de troupes en Italië, il ne ferait Kueres posfibie de.Pobliger a évr-^ueParme & Plaifance. 0n rechercha la médianon du Roi-de la Grande-Bretagne, qui s'y prèta d'autant plus faciiement, qu'il fe flaittait d'empêcher une nouvelle réunion entre la France & gsspagne , de gagner PEmpereur, te EPacqucnr la gloire d'avoir afièrmi le «fios chancelaat de PEurope,.  .Traité de Ft entte &c. 1$$ TRAITE de VIENNE. FREGAUTIONS en TAI^WR D- tT C O M. .M E R. C EL vlette Négodation, tenuefort feerette fe termina par un Traité , conclu a Vienne le 16 de Mars-entre l'Empereur j& la Grande - Bretagne. Les L'tats s'y. trouverent compris comme partier concluantes: pour !cs porter a l'accesfion on avait terminé. leurs-diflerens avec 1'Em- apereur, conformément a leur fouhait.—On fe prömit dans ce Traité une garantie générale de tous les pays & droits respe&ifs. La Grande-Bretagne & les* ■.Etats fe chsrgaient de garantir particu.Herement la fuccesfion- héréditaire éta~ ■ brie par PEmpereur en 17:3. Ils promirent de conferver fa Fïlle ainée,- au: jdefaut d'enfant^Atc,.. dans la posfesfio.t dé fes Etats liéréditaires. L'Empereur de fon cóté promit , de ne pas s'oppo- m. a.l'introduftion de fi& amè Traité de Vienne en :re l'E-tnpe i'éiir & la Brandê -  BrrF.tsts 'i«vi;és n 3ccider au Tishé tic Vieiiue. ï&f Trahi de Vienne. gnols dans la Toscane, Parme & P!ai~fance , de fupprimer d'abord & pour ja-mais, le Commerce des Pais - Bas Autrichiens dans les Indes ainfi que dans d'aatres pays, qui avaient été foiimis k> la domination Espagnole du tems deCharles II, & d'apoür finalement laCompagnie d'Oftende. Quant au Commerce & aux Péages dans les Pays - Bas Autrichiens g le Roi de la Grande-Bretagne & les Etats s'engagcrent de conclure un Traité avec l'Empereur « & d'envoyer a eet cffet, dans Pespacé de deux mois , des CommilTaires k Anvers , qui devaient terminer , ce qui-. reftait encore k schever du Traité de Barrières de 1715 & de la démarcationdes Frontiercs- de 1718. Le Commerce pour la Sicile fut accordé aux fujetsBjj'tanniques & a ceux des Etats , tel qu'il avait exifté du tems de Charles [I. II y eut un Article féparé,. dans lecas, oü l'Empereur ferait attaqué desTurcs. On ftipula qu'il ferait exceptd ue la garantie , a 1'égard des affaires POftfriefe. C'était le fècond Traité auquel leCongrés de SoiiTors avait donné iicu.. -,'és Etats n'y intervcnaient qu'én quaité dé parties concluantes; PEmpereur' $£ le Roi d'Angietcrre les invitcrent k^ i accéder; PAmbsiTadeur Autrichien Jt*.  Frècautions en faveur du Ccmtnerce. l Eg- te Haye rejetta fur la necefiïïté de wh gocier fecrett-ernent , qu'on n'eüt pas admis les Etats dans cette négociatión. Les Etats - Généraux envoyerent le Traité aux Provinces respeclives. La fuppreffion de la Compagnie d'Oftende '& le maintien de l'équilibre , que la puiffance de la Maiion de Bourbon , Pindivifibilké de la puiffance Autrichicnne & la Pragmatique - Sanc'tien ,. paraiflaient affermir , furent des motifs fuffifans . & propres k déterminer les diverfes Provinces- Les déliberations durercnt jusqu'a 1'année ftiivantc. On- pen« le que le Cardinal de Fleury ne Gontribua pas peu k ces délais; il était raécontent d'un Traité fait k fon in feu ■, & il avait beaucoup de partifans dass la Ré| publique. Le Traité de Vienne , au i contraire , fut trés goüté de la Cou? : d'Espagne;, la Reine vit enfin fes vceuxaccomplis fur les Etats qu'elle défirait. ; procurer k fon Sis en Italië. Les troui pes Espagnoles y furent même conduites par une fiotte Espagnole combines avec une Escadre Anglaife. Don Carlos prit ainfi poffeffion des Duchés de Parme & de Plaifance. La Compagnie d'Oftende y abandon-.: née de tous cótés,. fupprimée même par, is Souverain du Pays, imagina.de com tanu'er fon comrnercefecrettenient,' .&üs Rovjet Vti 59. 176 184- 259 - 166 Won/SP»" VU». 33.fr- ?in de fó POftsnds*,  Lettres fut FEtat préfenc des Pays - Bas Jktnchien, iSé 2raité dc Vnnné. eut recours a des pavillons étrangers\ deux de fes vaiffeaux. fe rendirent a Ham' bourg pour y vendre leurs marchandifes. La Grande-Bretagne & les Etatsreclamerent^contre la fraude. L'Empereur j entrainé lui-même par ces deux Etats fe vit dans la néceflite d'interpofet fa médiation, avec eux auprès de la Kegence de Hamboursr. Elle fut obligée d'mterdire a la Comnagnle d'Oftende de conduire .fes vaiffeaux dans leur port, pour y vendre les marchandifes. Amfi fembïa s'évanouir le brillant espoir • qu'avaient formé les habitans des JPays-Bas-Autriehiens. C'eft ainfi qu'ils furent recompenfés de leur attachement a leurs anciens Souverains. C'eft ainfi que leur Prince fe vit obligé de faire a leur préjudice des cesfions a un peuple qui avait fecoué la domination de fes predécefieurs. Pour ccnnaitré a quel point ils prirent a cosur eet abandon, il ■ faut entendre parler le .Vicomte'de Wynandts alors Confciller-Régent au Confeil fuprême des Pays-Bas. „ L'établiffe. „ment de la Compagnie des Indes k „Oliënde, dit-il, avait ranimé les es„pms abbatus pour le commerce & „pour les fabriques d'une manicre fi „furprenante, qu3 tous les Pays voifins „ en ont pris ombrage. On vit d'abord wIa fatfrique des cordages, des voiles &  'Précui/ttsfis enfaveur du Commerce. 187 L$es autres attirails de vaiffeaux ,. s'y „mettre en oeuvre:, on y fabriquamêmc ;„des vaiffeaux, & la ville d'Oftende fe '[,remplit d'habitans. 11 fe forma a I), Nieuvvport une fociété pour la pêche; ;„une autre k Bruges ,. & une troifieme „ pour la pêche de la baleine. On érigea „prés de Bruges- une nouvelle blani„ chiflerie pour" les fils propres k la fal„ brique des dentelles; k Diegom, prés; Ldé Bruxelies,. on fabriqua de grands i„papiers pour les eftarapes & d'autres. j„pour Pimprimerie: chacun s'appiiquait !„k quelque chpfe de nouveau „Mais on ne peut trop déplorer que le courage des fujets des Pays-Bas fe L'foit laiffé, tout k coup, abattre par Pap.„.pareme fuppresfion'de la Compagnie i5>des Indes. lis ont confidéré eet ané„antiffement comme un défaut dc pro„ tection & de puisfancc de la part dus ;„Prince, dont ils devaient les atteni„dre." Une cesfion pareille était bien propre k infpirer ce découragement. On perdit de vua les intéréts politiques ;. on fupiipofa que le Souverain manquait de pou:ivoir pour fbutenir le commerce de fes ijfujets contre les efforts que feraient «pour le détruire,.des Puisfancesvoifines& jaloufes. Cependant Mr. de Wyüsandts- n'ignorait pas quedans un gpu*-  ï§8 7'raiti de Vtemïer. vernement vigoureux & dans un paVs< plein d'hommes intelligens & nardis, il y avait d'autres moyens de cultiver le commerce de Pinde que celui d'une: Compagnie excluiive: Cette Compa*^nier' difait-il, en parlant de celle c:uitende, „ pourra être utile a quel„ques particuliers & aux officiers qui „ieront employés; mais je me trompe „fort , fi elle ne détrujt pas entiere„ment le commerce des fuiets de S M „duns les Pays Bas." ' ' 'E fallut, cependant, encore des annecs avant de pouvoir forcer les habitans des Pays - Bas Autriehiem a reponeer a. cette navigation précieufe. On !e plaignit jusqu'en 1743 que PEmpereur ne fausfaiiait pas a ies engagemens Les Etats d'Utrecht écrivaieht, alors 1 1 ce (met, aux Etats de Hoilande, en :es termes. ' „On pourrait, k la vérité, alléeuer „que la Cour de Vienne a fait ceiler la ,navigation. d'Oftende aux Indes; siais,1e privilege accordé par le feu Empe, reur le 29 de Dccembre 1722 a la ,fusdite Compagnie n'a jamais été for,.mel!ement révoqué & annullé; &fans,nous -arreter a, examiner fi elle ne ,fubfiffe pas encore eneffet, pour n'a,voir fait que changer de place, nous: 9.nous contenterons de foutenir qu'upe  Trêcautmn en faveur iu Commerce.' 1§9 .„fimple ceffation ou interruption de „ cette navigation d'Oftende aux Indes, ..„ ne dbit pas être cenfée une révocation formellê du privilege de cette Compskjgnie, felon Pinten tion & la demande ( „expreffe de vos Hdutes & Nobles („Puiffances; car fi la Gour de Vienne avait jamais eu une fincere intention , ,,de remplir le vrai fens de la ftipula„ tion du Traité, elle n'aurait pas man„qué de faire publier dans tous les .„ Pays -Bas de fon obéifiance, que le fit privilege accordé ii la Compagne d'Oi „ftende était fupprimé & révoqué. Elk',ie y était formellement obligée, & fePaurait du faire; néanmoins elle ne j„ Pa pas encore fait.. .*.. Puisque la („Compagnie d'Oftende a été établie „ formellement & publiquement, elle („devait être fupprimée de même; fuiL, vant la regie générale; tout contrat H,s'annulle, toute fociété fe rompt de („la même maniere que ce contrat, eet ,, établifiement, cette fociété ont été .,, formés." Les Etats d'Utrecht ne bornent pas leurs plaintes contre la Cour de Vienne j-au fujet de la Compagnie d'Oftende. i.„Il n'y a," difent-ils , ' qu'a ouvrir , „les Régiitres de la Répubiique, pour ^„vérincr, entr'autres, par les Réfolu& tions de LL.HH.PP. du 29 de Novembtrc  "r73i- -Efforts des Etats con-, tre diverfes autres Conipagiies qui 'S'élevereiu dans le Nord. Kouiet VIJI. 343403. ï^o Traité de Vienne. „1732 & du 13 d'Avril 17315 qu'elles „fe font plaintes des nouveaux envois „faits direclement par la Compagnie „d'Oftende, ou de ceux auxquels elle „ avait part, qui faifaient voile dire&e„ment des Pays-Bas Autrichiens, & „en revenant des Indes, allaient dé„charger k Cadix ou dans d'autres „ ports." Les Etats furent encore moins heureux dans leurs eftbrts contre une autre Compagnie modellée fur celle d'Oftende. La Cour de Suede, éclairée &s excitee par un Amfterdammois nommé fofias van Asperen , imagina d'établir une Compagnie k Gothenbourg , avec pouvoir exclnfif de commercer dans i'Inde. En même tems le Roi en donna :onnaiiTance aux Cabinets d'Angleterre & 3e la Haye. II leur repréfenta d'une maniere polie & décente qu'il avait jugé , pour le bien de fes fujets, devoir imiter leur exemple , pour leur procurer les avantages de commerce dans des ports ouverts & libres. Les Etats répondirent que le Roi aurait pu facilement „ favoir qu'une telle entreprife „ nuirait k leur Compagnie ; qu'il ne de„vait attendre aucuh fecours de leur „ part; qu'ils auraient cependant föin „ de cultiver fon amitié & de donner k wfes fujets tous les fecours qui étaient  ■Précautïons en faveur du 'Contineren. 19 r >,en leur pouvoir." Les particuliere-ne laiffcrentpas devoir, d'un ceil jaloux, ces irivaux naisfans. Un des vaiffeaux Suedois rencontré dans ces mers par des navires Hollandais fut conduit de force a Batavia. Mais le Roi dc Suede fit des Iplaintes fi vives que le bAtiment fut iirendu. Les Etats furent alors réduits i,au feul moyen Sé défendre k leurs fujets de prendre part & interêt dans ces asi|fociations étrangeres : reffource futile dont 1'adreffe & l'avidité mercantiles fatvent toujours fe jouer. Les Etats avaient cependant été plus Ijheureux avec les Danois. En 1728 le Dannemarck avait voulu fornier une Comfpagnie des Indes k Altena. Les Puissances mnritimes n'eurent pas les mêijnes égards qu'ils marquerent en Tui te a la Suede. E.les défendirent auffitöt k leurs fujets de s'intéreffer k cette enjtreprife. Elle la regarderent comme une Jrupture de la part du Danemarck. Elles ijporterent leurs prétentions jusqu'k lui faire fignifier que Pétablisfement d'une Compagnie des Indes k Altena était trés préjudiciable a celles des Anglais & des lLIollandais,& extrémement contraires aus regies d'arnitié & k la confidération que Hes Princes & les Etats Souverains fom accoutumés d'avoir les uns pour les au ! *res„ Ou ajouta que le Roi dc Ia 'GrasI * *73*>  sAcceffion '■des EtatsGénérauxau Traité de Vienne. l 3 i t|Ö Traité de Vietnie. de-Bretagne & les Etats-Généraux ne pourraient fe dispenfer de s'oppofer k - eet étabüflement par tous les moyens lé* gitimes qui ne donnent aucune acteinte au droit des gens; mais qu'ils espéraient que le Roi de Danemark fuivant fa grande fagefie & équité, voudrait bien refléchir fur les inconvéniens qui réfultaient dé fon entreprife & qui pour ■ raient faire naltre des méfintelligences funeftes. . Enfin les Etats confentirent a accéder a 1'Alliance entre l'Empereur & & Grande - Bretagne. La Province de Gromngue-& Ommelandes eut beau s'oppofer a cette démarche; Paccesfion eut heu le 20 de Février 1732. Mais ils eurent foin de ne pas accéder d'une mamere aveugle & pasfive. Ils firent exphquer quelques conditions qui leur paraiffaient énoncées d'une maniere trop vague. Il firent ftipuler qu'en conféquence de la garantie mutuelle conventie dans le premier article du Traité , PEmpereur & le Roi d'Angleterre fourmraient-a ia partie léfée & qui ferait en iroit de requérir un fecours, huit - mille lommes de pied & quatre - mille che'aux. Dans le même cas, les Provin:es - Unies donneraient feulement quatremlle fantasfins & mille chevaux. Si ■£S fecours étaient deraandés pour Pita- iie.  Précauticms enfaveur JuCehimerce. io$ h Hóngrie ou les Pays - Adjacens k ce |Royaume hors de PEmpire , les Etats-, j Généraux , fans être obligés d'envoyer ' Uleurs troupes dans ces Provinces éloignées, pourront donner 1 la partie rè~ quérante des vaiiTeauX dë güërre & de transport, ou de Pargent pbur la valeur Ijdu fecours qu'ils devraient fóurnjr. On flévalue mille löldatsk la fommé de dix • |mille florins de Hoilande par mois & Imiile Chevaux & trente-mille florins. Si Hees fecours ne fuffifent pas, on agira de toutes fes forces & on dccterëra la guerre k l'aggreüeiir. On- a du voir par les mouvemens que., les Etats s'étaicnt donnés pour faire ' abolir la Compagnie d'Ofteride combien ; jiis prenaient k cceür les intfrèts dc fi navigation & des Compagnies ÖrientalI & Occidentale. Les rr'ch'efies & la Tor Hce des Pays - Bas- U nis foftt fondés jfur la Navigation & le Commerce. Dans ijle fiecle précédent les Hollandais '& lés aZélandais furpaffaient k eet égard tous ales peuples de I'Europe ; ma's cette j lupériorité avait fubi de funeftes diijminutions. Les autres peuples s'étaieht Jéclairés & avaient augmenté leur corfiMmerce & leur marine. Ausfl *fit-"oft a dans les païs étrangers plüfieurs ddfenfes d contre Pintroduftion des marchandpes qu'on pouvait avoir dans le pays'niéme-, % X Tom. I tons cn fi- Clll' lli! ;omiDi;rct>.  ■' '. 4 i i i i *94 T,.ailè de Vienne En Suede, parexemple, onsvnitdéfendu en 1724 ., d'après 1'acte de la Navigation Anglaife., k tous les Étrangers, fous peine de confiscation du valffeau ,& de fa cargaifon;, d'introduire dans 3e Royaume par leurs Navires propres d'autres marchandifes , que celles du produit & des manufactures de leurs propres Provinces & Golonies. Cettedéfen fe était fort préjudiciable aux habitansdela rRépublique, qui n'avaient, pour ainfi dire, que des marchandifes étrangeresktransporter par leurs vaiffeaux; les Etats en prirent occafion d'en publier une autre 1728. On défendit aux Suedois & aux Finlandais., d'introduire dans le pays foit par leurs propres vaiffeaux foit par d'a.utres, aucune autremarchandifequecelle que leur Royaume produit. LesEtatsne bornerent pas leurs foinskcettedémarche, Ils firent encore d'autres reglemensavantageux au Commerce & k la Navigation. Lorsqu'en 1730, laCompagniede's-Indes rechercha la prolongation. de fon Privilege, onlaluiaccordapourtrenteanskconÜtion , que la Navigation & le trafic ür les cóces d'Afriquc .refteraient li)res,moyennant une redevance payée a a Compagnie. On llipula qu'un vaiseau de foixante & quinzse pieds de long, iftirné k quarante-'cinq lafis, payeraitreis-mille florins -s que des vaisl'eaux  Précaution en Faveur du Commerce. 195 •d'une plus grande étendue payeraient de même trois - mille florins pour les premiers quarante-cinq lafts,& foixanteflorins pour chacun des autres. Le Roi •de Prufle avait vendu pour fix-mille Ducats en 1728, k la Compagnie ,* les Forts de Frédérichsburg & Arguin ffar ia cóte deGuinée, que l'on Grand Pere, PElecteur Guiliaume avait jTaip batir pour la Compagnie établie k Emden," qui ne fubfiitait plus ; mais Arguin avait été conquis par la Compagnie •Frangaife des Indes, k laquellc on le ce-da ausfi, par un traité conclu en 1727, I %  ufffaires itttêrJeurts §732. .JJicadeiice eg(cians, & qui fe renouvellaient fan*, t'eile. L'on ciaignit que desmurmuresj les Chinois ne paiTaflent bientót au iöulévement. Sur ce foupgon, tous les: oififs ,. tous ks gens fans aveu de cette nation furent c^flés de la capkale. ou envoyés prifonniers k Ceylon. Cependant, une grande partie de ces bannis rodaient autour de Batavia, & com^  ayant la Guerre de .1740. Söl mettaienr toutes fortes d'ëxcès dans les environs de cette grande ville. Trois Chinois vinrent déclarer k la Régence que ceux- de leurs Compatriotes qu'on i avait exilés, réfolus de fe venger, afvaient formé le complot de s'emparer de Batavia par furprife ou par trahi. fon , & d'y mafiacrer- tous les Chréaiens. Auffitöt l'on envoya quelques-" , gtns armés contre cette troupe de bannis, qui fut bientót diffipée. L'on : prit enfuite des précautions contre ceux ■j de leurs compatriotes qui étaient en* ;core k Batavia. La Bourgeoifie prit les*" iiarmes; on ordonna aux Chinois de ne ( plus allumer de lumiere après le foleii1 ,icouché, de ne point paraitre aux fe] nêtres, bien moins de fe montrer dans lies rues. La précaution était dictée I par la prudence, mais 1'inquiétude j & la méfiance s'augmentaient des deux Icótés. Le 8 d'Octobre un parti de Chinois s-'avanca jusque fous le canon Jde la ville; le feu des remparts les |!for-ga bientót de s*éloigner, mais l'on Ine-doüta plus qu'ils ne fuflent d'injtelligence avec ceux du dedans, & * qu'ils-ne fe-fuffent attendus k un fottflevement de- leur, part. Ce fojpgon , :i fondé peut-être, paffa pour certitude :dans 1'esprit des habitans de Batavia» - li lis eurent bien de la peine k différer- I 5 '73* t  ] i *o2 Affaires intérieur es leur vengeance jusqu'au lendemain. La Bourgeoifie armée & la foldatesque fe I ■ precipiterenc alors dans les maifons des mtortunés Chinois & y mafiacrerent tout ce qui s'offrit k leur fureur. Dans le meme tems, & au milieu du carnage, le feu prit k diflerentes maifons. appartenant aux Chinois , & fe répandit bientót dans: toute la eapitaleavec tant de fureur, qu'elle allait être enfevelie fous les cendres , fi l'on n'était enfin parvenu k 1'ëteindre; Les Chinois furent accufés d'avoir été les auteurs de ce terrible embrafemenr. Après le meurtre & Pincendie arrivaIe pillage qui dura plufieurs jours. & ne cefla que lorsque la Régence crue les Chinois afiez punis. Les matelots fe diftinguerent furtout dans ce désordre , _ & plufieurs des plus opuiens Chinois tomberent tout-k-coup dans la plus horrible mifere. Le lendemain le foleil offrit k Batavia ie fpedtacle de cette cruelle boucherie & eiaca d'horreur les plus indifierens. Les maifons brulées ou fumant encore, les pla:es &. les rues couvertes de cadavres anglans , entafies ou épars, fuivant iue ces malheureux s'étaient offerts k' a rage de leurs meurtriers, offrirent iux habitans 1'image affreufe de la ven;e;mce s ou piutót de. Pe*écution ia  amfit Ia Guerr-e de 1740. 203* plus abominable. Les C'rlnois qui fe tenaienf encore cachés dans les environs de la ville, furent bientöc après ,' égorgés ou chafles. Enfin la tranquilité s'étant peu k peu rétablie dans Batavia, la Régence fit publier un pardon général, & voulut bien permettre au peu de Chinois , que la fuite ou quelque azile ignoré avaient foustraits k la fureur de leurs bourreaux», de reprendre leur trafic ordinaire , a condition qu'ils fe foumettraient ; Sc plufieurs obéirent. Le calme ayant infenfiblement amené la réfléxion, on ne put fe déguifer route 1'atrocité de ce qui venait de fe paifer. ün craignit avec raifon que le Commerce ne payat pour les auteurs dc cette tragédie. En conféquence quelques Membres de la Régence, per-' fuadés que les ordres imprudens du> Gouverneur Valkenier avaient occafionné le meurtre & le pillage des Chinois, méditerent les moyens de le dépofer. Mais le Gouverneur inftruit de leur defiein prévint le complot, en faifant arrèter & conduire en prifonMrs. de Haaze, dTrnhoff & van Schinne. Cependant il fut bientót contraint ce leur rendre la liberté. D'ImhofTre-tourné depuis en Hoilande , fut fi bien fe juftifier aux yeux de la Compagnie^ 1 6  Banger de; vers rongeant les pilotis. 204 Affaires intérieur es. qu'eHe lerenvoya a Batavia, décorédü _ titre de Gouverneur - Général des Indes La dépofition de Valkenier avait ete fuivie de fon rappel; mais lorsqu'il fut arrivé au Cap de Bonne- Espérancel il y fut arrête & ramené enfuice k R-i tam, oü il tint encore prifon pendant quelque.. tems Le Baron d'Imhoff eut bientót, par la prudence & la douceur de fes mameres, rét-abli le bonordrev & les Chinois ne tarderent pas a ren dre a fes concitoyens toute leur confiance precédente. La fituation d'une par.tie des PavsBas- üms, eft fi peu heureufe, quefi la Nature y était reftée abandonnée a elle même, & que Part & le travail des hommes ne fuifent venus a fonfecours la Hol.ande, la Frile & les feles de Zé!' lande feraient devenues la proyedeseaux. La mer avait aiitrefois-enlevé les Dunes ou Collines de fables , qui fervent a garantir ie pays des irruptions des-nuts, defiarte que les habitans fe virentdar:s la neceffité d'élever a certains endroits des digues pour fe garantir-i contre ia furour-.de eet -élément. Cé- ' tait dar.s Pannée i48 Affaires intérieures- ils furent accueillis avec une ardeur extréme; on les diftribua dans les pe' tites villes ; & l'on pourvut k leur entretien. Le zele de la nation pour ceuxde leur religion, perfécutés dans d'autres payscontribua fans doutebeaucoup a y attirer les fameux émigrans de 1'ATchvêéché de Saltzbourg. - Plus de vingt - mille 1'abandonnerent pour fe dérober k 1'oppreiTioir d'un gouvernement barbare & fanatique. La Prufle en recueilht un grand nombre qui firent refleurir des diltricts depeuplés par la peite. Une partie confidérable paflèrent dans les Golonies Anglaifes de 1'Aménque-Septentrionale. Huit-cens accueillis dans ce pays furent difuribués dansllsle de Cadzand. On leur donna de Pouyrage. On leur batit un temple l. on leur fournir un Miniftre Allemand & Luthérien. Mais ils re répondirenr pas tous k 1'idée qu'on s'était formeed» leurs principes religieux. On les vi' alleren foule dans les c ha pel les des Catholiques pour entendre la Mefle • un grand notnbre demanderent permiffion de s'en retourner; plufieurs la pnrent fans I'avoir demandée • ce*te Gclome diminua peu a peu jusqu'a deuxeens. - Pour mieux prouver leur zele pour  «yatit la Guerre de 1740. 209 la religion reformêé, les Etats crurent devoir pofer de nouvelles entraves a la religion Catbolique- Romaine. Le Pa pe Benoit XIII avait introduit en 1728 , dans fes fupplémcnts au Breviaire romain Poffice de fon Préde eefteur , Gregdre VII, qui confifte en une pri-ere & trois légendes. C'eft ce même Gregoire qui avait élevé le (iege papal au defi'us des trónes des Ernper reurs & des Rois & le pouvoir Eceléfiaftique au dcffus de la puiffance civile. Cette démarche de Benoit XIII fcandalifa les Princes Catholiques. Ce nouvel office avait déja été defendu en France & en Allemagne. On furctonhé de le voir ajóuté- au- Breviaire ordinaire des- Catholiques Romains. Les Etats de Hoilande défendirent en 1730, Püfa-ie particulier & public de eet ofn ce. Ils impoferent une amende de mille florins fur Pimpreflion de cette piece dans le Tcrritoire de 1'Etat & fur 1'introduÉtion des exemplaires des pays étrangers. Quelque tems après , lei Etats d'Hoilande interdirentpar une ordonnance , aux Prêtres de la Com munion Romaine , 1'exercice de leun fonötions avant que d'en avoir obtenu unc conceflion par écrit du Magiltrat du Lieu. Ils devaient même promettre fui leur parole Sacerdotale , qu'ils abhox- Réglemens reiatifs nus Catholiques*.  j i c I ï 4 2IO . .Affaires. interieur es. raient fincerement la doctrine, d'après laquelle le Pape ou d'aucres Superieurs ecclefiaftiques fe croyent autorifés d'abfoudre les fujets du ferment de fidclite & d'óbéiffance envers le Gouvernement Politique.. Ils devaient promettre en outre,, dlnviter les membres de leur communion par leurs inftructions & par leurs propres exemples a'la, 'foumiffion aux Etats & aux Magiftrats des Villes • & de n'exciter perfonne,. i donner' ou a leguer de Pargent ou des effets a des Eglifes, Couvens& Seminaires hors des Provmess; Cette .ordonnance enjoignait auffi,qu'il n'y aurait pointd'autres Prêires |ue des fujets de i'Etat, & furtout point JeMoines,nideJéfuites. L'intentiondes Etats de Hoilande, par ces disoofitions, etait de fermer 1'entrée de i'Etat a des sommes, qui par leur Doctrine pour'aienc détourner une P"r!:ic d« fujets: le l'obeifiance duè' riux Magiftrats. I •egnait d'aiileurs une grande ditienfion'armi les Catholiques des Pays-Bas-Uns, comme parmi ceux des Pays - Baslutrichiens & de la France. L'origine de ces débats venait du livre u célébre Corneille Janfenius-, fur la orruption naturelle de 1'homme & fur » grace efficace de Dieu. Plufieurs Paes avaient condamné , a 1'initigation es Jefuites,. cinq articles de ce'livre.  arant la-Qtterre de 1740. 211 : comme hérétiques ou erronés- & la peri fcmne même de Janfenius. Les Jamei niftes furent d'autant plus tolérés dans 1 les Pays - Bas - Unis, que dans plufieurs :! points, leur doctrine était d'accord avec : eelle des Reformés. On n'admit aucun i Prélat Catholique , qui ne fut JanfeniL fte; & comme il avait le droit de nom-' ï mer les Prêtrcs pour la Communioni Romaine, & qu'on était en quelque fa;, con affuré, qu'il n'en nommerait point : d'autres que des Janfeniftes le Papa pour rémédier k eet inconvenient conj féra la miffion des Prêtres dans les Pays-' I Bas Unis k fon Nonee h Brtrxeliés oa 1 k- Cologne. La discorde augmenta beau-' :: coup dans PEglife- Romaine lorsque le : Pape Clement XI condamna , pap fa Bulle- Unigenitus, publiée en 171*3, les : cent- &■-une propofitions extraités de 1 Pouvrage dePasquier Quesne!:.maisquoi- que cette Bulle lüt rejettée par plui| fieurs, elle eut pourtant beaucoup de ;i partifans. Le Nonee du Pape, alors z ÏBruxelles, employa toute fon autorité pour la faire recevoir des Catholiques ides Pays-Bas, & particuliercment des Prêtres. Ceux du parti Janfenifte la irejetterent abfolument. Le Nonee réfoAut donc de faire en forte qu'aucun ne «fut admis k la Prêtrife qu'il n'eut reku la Bulle. Les Janfeniftes eurent  t < j i } I i I 1 < t 2l'2 Affaires tjmhuret recours \ un autre expediënt.. Voyant: leur perte prochaine ,-ils firenc élirepar es Eccléfialhques-k Utrecht, qui pour la plupart avaient rejetcé la Bulle v un Archevêquc,.dont les Prêtres Janrerultes recureut depuis leur misfion. Le Pape lui refufa de la confirmer; i! continua néaamoins fes fonótions. C'était aparemmcnt k Piniligaticuv du Pape que la Répub-ique de Vemfe avait prié. \es Etats en 1725;-, de faire rentrer lesLatnoliques de leur domination fous> i'ubeiffance du Chef vinbie de PEalifeu mais ils répondirent , que c'-étair une. naxime de leur Répubiique, de laiffer tcnacun fa-liberté de penïer, touchanf es afüires fpiritueiles , & fur ce qu'il -Joyait néceffaireafon f"aJui;ajoutantqu'iis. rse s'etaient point mêJLés de Péiection lu foi - difant Archevêqucd'Utrecht; & pie, zocatm les fentiments de leurs fi> ets Catholiques différaient Ik deffus, Is ne pouvaient, fuivant leur maxime , 11 fe fervir de leur pouvoir ni admetre une fupérioricé étrangere pour oreer quelqu'un k une foumiffion aveu;le envers un homme, qu'on appellaic e Pontife fuprême ; & qu'ils fe croraient plutót obligés de defendre Puifc % 1 autre parti contre. toute perfécuïon. Ceux qui avaient accepté la Bul-  ayant la Guerrt de 17:30. 2:5 I ie, s'addrefierent enfuite aux Etats de Hoilande; ilsprierent, qu'il leur fut :j permis d'avoir un Non&e comme auparavant. .La plupart d'entre eux ne s'y I oppoferent pas ; mais-on "exigea entre i! autres conditions, que ce Nonee fut i Hollandais "dein-ation, qu'il fixat pour 1 jamais fa réfidehce en Hoilande; qu'il I n'eüt aucune relation avec 'les Eglifes, qui avaient des Prêtres Janfeniltcs ou j; qui rèconnaitraient PArchevêque d'U, trecht. A peine la nouvelle de cette ! eonceffion fe fut -répandue-dans le pu; blic, que quelques Miniftres Réformés Pattaquerent 'en chaire, en repréfen'tant le danger qu'il y avait k craindre d'un * Nonee qui avait des feminiens jéfuitii ques. Quelques uns en prrrent 'occafjon, ; cPaccufer des membres du Gouvernement cPindifférence dans les affaires de religion. Les 'Miniftres de Leyde & de ; Rotterdam fe diftinguerent dans cette pieufe rébellion. Ils peignirent 1'admifiion d'un Nonee comme pouvant :; caufer les maux les plus terribles a*PE: tat auffi bien qu'il PEglifé. Les pcuI pies commencaient k s'échauffer ; le ' gouvernement crut devoir céder aux :: circonftances ; &le rétablilfementd'un I Nonee n'eut pas lie'u. La miffion des I Pre.tres acceptans fe fit comme a.upara« 1752.  J>73 a- Bécretj en faveur des ( Proteflans . & contre " les Catho- ' liques. I Groot- P'a- i caat. VI. . 103- 228- 233-531. C 'C é 'B b Ti fe C o: P 214 Affaires Interieur es vant par le Nonee du Pape k Cologne 011 a Bruxelles. L'Evéquede Liegequi partage la fouverainété de Maaitridit avec les Etats-Généraux, étant Molimfte, entreprit d'y faire recevoir la Bulle , mais les Etats-Généraux s'y oppoferent, Rien n'était plus fingulier que de voir des Souverains Prottftans Je conftituer juges de querelles élevées dans une religion ennemie, & s'autotiier, dans cette conduite, de Pexemple & de Prélats Catholiques eiix- Le gouvernement fuspendiü pour luelques années les marqués de fon iele, fur des affaires peu analogues k fon cpartement; puisque le Souverain n'a roit de faire des régiemens que contre les rehgions nouvelles & de févir que ur les désordres civils au'elles peuent. occafionner : en 1737 les Etats e Hoilande- vouiurent montrer leurs ispofitions k.favorifer & fourenir les tabliffemens des différens cuïtes, dont' \ proteftantisme eft la fource & 'la ale. Le ,15 du mois de janvier ils pri:nt une rélölution pour favorifer les Esli* &» ,!.cs Hopitaux, & les maifonsdes rphelins, non fculement des Réfores & autres religions qui fe difent •ot.eftantes; mais encore des Remon■ans & des Anabaptiftes; toutes ces  cmtf 'Ta T&ïtem "dé. 40. 2% I maifons fbndefes" pour ia communauté ! & ne pavane aucun- loyer -furent* af-i franchies de -töüte impofition ordinaire I & cxtföoMinaife^malheutféüïement une I démarche -atf-ffi pieufe ;n'ë:ait pas puifééj dans les prfh'öipes- dc 'fa fai-ne religion-; 1 puis qu'on cherfcbaP' iêc;hcment a 's'in! demnifer de cettê'-pertè , jaug d'épens I des pauvres- Cütholiqués. È fut arrêté dans les Etats de Hoilande, que les-maifons du -culfe Romain feraient non feulcmenc affujetties aux impofitiorts, ainfi que les maifons- ordinaire»1; -"raais'payeraient en ■outre tri ris fois -pan Siècle le droit qu'on leve'fur les ftccemons collaterales, droit qui cohfifte au payement dn-fcinquieme de la vaieur- des biens. f Les Etats de Hoilande engagerent méme les Etats- Généi:raux a déciarer "cafiesrto-üs' lés Officiers •imi-litaires qui -pafferaient a la religion J (ferSoliqué'sou te- manera-jent avec' des1,femmes de cötte religion:-- cette-• tiefa Inieré réfO'lütim.fut'niëme^en 173b éten-il-d-ue aöx Officier-s'civiis dans les Pays de: pi GénéraWté. ■ - l Cette époque, remarquable par le* jcalme intérieur-,- fsmblaie- préfager au' -Prince d'Orange , le fort d'être- éterJnellement circonferit dans le cercle, |étroit- de.Stathoudgrats-obfeurs, & fans influence ; lors qu'il ie préfenta desoclibafions de recouvïgr ce crédit :don*t "ia Dispute au üjet du M&rquifiit 3eVéere& ItFleffin- ;ue.  aiö Affaires Jmirieures branche de Guiliaume I, avait joui dans la Confédération. < Le feul & dernier rejetton de Pinfortuné JeanGuillaume-Frifo, avait atteint fa vingtieme année. -II y avait deux ans qu'il avait prêté Ie ferment exigé (*), par. les Etats de Gueldre, lorsqu'iis avaient en 1722, drefle Pinftruótion qui devait déterminer fon autorité. Le premier du mois de Septembre 1731 , H jura également d'-obferver les conditions auxquelles il avait ^été choifi Stathouder-Héréditaire & Capitaine-Général de Frife. L'année fuivante les prétentions respeétives. du Roi de Prune & du Prince d'Orange , fur la fuccefiion du feu hoi - Stathouder, furent -irrévocablement terminées. Mais les Etats de Zélande vinrent bientót'troubler la fatisfaétion que goütait le Prince , en déclarant unanimrment , qu'en vertu de leur Souveraineté 4 ils afFranchisfaient de fait &-de droit, dès- è préfent & pour toujours , les villes de Veere & de Fleffingue de toute dépendance féodale , -voulant & ordonnart q-ue -désormais -elles fuflent fur le pié ■des- ;. <*) yoytz ci ■ d:yant ƒ>. 97,  frsni la Gusm 'di 1740. -217; ■öes villes libres du Comté de Zèlariae. Lors qu'ils firent part aux Etats-C-enéraux de cette réfolutiön 'vigöurëüie-, les Etats les prierent de ne point adjuger ces deux villes aux héritiers de Guiliaume III, comme faifarit partie de fa Succefiion , mais de leur faire préfent au nom de laZélande, d'une iornme de cent-mille Ryksdalersen forme de dédommagement. Cette nouvelle! alarma le Prince d'Orange. Il fe hSfa dc faire une proteftation contre \^aaXX3 qm le Privaic d'une partie confidérable du patrimoine de fes peres II rejetta les dédommagemens. Il expo/a des raifons fpécieufes contre eet affranchisfement. Ses partifans ne conteltaient pas aux Etats de Zélande Ie pouvoir de procüder k cette démarche. Ils etaient Souverains, & Ie Dominium emmens leur appartenait de droit • mais, difaient-ils, les Etats n'en devaient faire ufage que trés - raremönt. & pour les raifons les plus prelfmtes ui Zelanae (outenait, qu'elle était précifément dans le cas qu'on lui oppofait ; que le Prince en recevant Pinveftiture de ces deux fiefs, deviendrait li puiifant, que la liberté courrait les plus grandsdangers. Cependantlemémoire dn *rmce ne refta pas fans répliquej & Tm;. X. -K 173^  Zit Affaïrts ifitérieurct ] Wariage du Prince d'Orange avec . une Prin- I ceuc ci'An^iterre. j ] » l t ce qu'il y a de plus étonnant, c'eft qut le Magiftrat de Veere foutint avec la Maifon d'Orange, que la liberté de la Zélande ne ferait pas expofée, en laisfant fubiifter le fief de ces deux Villes. Mais les Etats de Zélande , fermes dans leur réfolutiön , & fe regardant comme feuls juges compétens en cette affaire, n'en aboürent pas; moins le fief de Veere & de Fleffingue. En vertu d'un Oólroi des mêmes' Etats , du 20 d'Aoüt 1733, ces deux villes jouïrent feules de tous les droits du Marquifat, jusqu'k 1'année 1747 Ie Prince d'Orange rentra alors dans la pleine pofleflion du patrimoine de fes' Ancêtres. Cette révolution, fans prouver que les Etats de Zéiande n'étaient pas dans le droit de faire ce qu'ils araient fait de leur autorité en 1733 . nontrait que les Souverains favent ft ' ■elaeher en certaines circonitances de leui I jouvoir le plus facré. Cette démarche des Etats de Zélan I le, & la conclufion d'un Traité entn I a Cour de Verfailles & les Etats - Géïéraux pour la füreté de la Parriere & a neutralité des Pays- Bas - Autrichiens , rendant la guerre pour l'éleéfjnn d'un Rt : le Pologne ne paraiffaient guere ' »ropres k accélérer Pavancemer lu Prince d'Orange. George II, qi <  ttvam Ja Guerre de 1740. »>>io avait fuccédé k fon pere, témoigna fon mécontentement des mefures que l'on venait de prendre dans la Répubiique. II ccaic naturel qu'il fouhaitat 1'élévation d'un Prince a qui il avait réfolude donner en mariage la Princeffi Anne fa fille ainée; & Pon ne pouvait trop - tót, ièlon ce Monarque, revétir fon Gendre futur des charges éminentes qu'avaient géré fes Ancêtres. II lui paraiflait k la vérité que,: fi les. Etats-Généraux, en prenant part k la guerre de Pologne , avaient envóyé k PEmpereur les fecours qu'il demandait, ' cétte démarche aurait vraifembfablement avancé la fortune du Prince d'Orange: mais ce fecours avait été refufé d'une manicre décente k la Cour de Vienne; & le Traité conclu par la Répubiique-avec la Cour de France, achevait de rulner tout Pespóir du Roi d'Angleterre, en faveur du futur Epoux de la Princefie fa fille. Le mariage n'en fut pas moins célébré k Londres le 15 de Mars 1734. George II en fit aufiitót part aux Etats- Généraux. Les Rois fes prédéceflTeurs, difait-il dans la lettre qu'il leur écrivit au fujet de ce mariage , avaient toujours beureufement aftermi leurs Albanees avec la Répubiique des Pays - Bas - Unis , en uniffimt leurs Maifons k celle des Princes d'Orange & de Ka  -20 Affaires intérieur es Nafiau, & il avait voulu marchor fur ■ leurs tracés „par le mariage dont il leur faifait parr. Au reftc, en confentant a cette union, il avait eu principatement en vue 1'intérêt de h Ré'igion Proteftante; la füreté de la Suo ceffion.au Tröne de la Grande-Bretagne^ telle qu'elle avait été réglée par les loix , & 1'éspoir d'en voir augmenter la confiance , & 1'amitié entre fes Etats & la Répubiique. En finifiant, il ajoutait" qu'il ne doutait'pas que „ les Etats ne reguflent & ne traitas • „ fent fa fille d'une maniere qui ré„ pondit aux fentimens avantagcux qu'il „ avait toujours cultivés en faveur de la Répubiique. Les Etats répondirent a la lettre de S. M. B. qu'ils fouhaitaient non feuLement que le mariage qui venait de fc conclure , répondit aux vues du Roi d'Angleterre,., ,& qu'ils le regardaient auffi comme une preuve de Paffection de S. M, , puis qu'il avait bien voulu choifir pour Epoux .h la Princefie fa fille, un Prince qui leur était fi étroitement attaché & dont ils honoraient le mérite perfonnel, qui leur rappellait celui de fes Ancêtres, de même que les fervices qu'ils avaient renius a la Répubiique , & puisque , diliisnt-ils a la fin de leur réponfe, Le *733- til. nj.li ■ I  a-Jan! la Guerre dé 174'a tLiï : Éoi'de la Grande - Bretagne a chcifi, pour raker' ie léjour de la fiilè bien-aimée, putte Pvëpnjlique libre comme celle des ' Pays- Bas- Unis , les Beats espéraiertt que cette PrinceiTe y trouverait toute la l'atisfadtion & le contentement que la fiLuatibn des lieux & la f'orme actuelle du Gouvernement , a la conl'ervation de laquelle , difaient - ils , nous nousiiitérefluns fortement, pouvaientluï promettre. Cette' lettre était décente mais les dernieres parc.es qui la tèrminaient éj taient trop remarquables, 1'urtout dans I lés circonilances- oü l'on était alors , pour ne pas déeouvrir par ia teneur ce'qu'elle voulait faire entend ire. Dans lé Calendrier des Cntholiques:Romains, le jour du Saint Sacrement vulgairement dit la Fète - Duu, dl une . fête mobile , & la St. Jean- Baptilie icchoit toujours le 24 de Juin. Depuis longtems la populace des Pays - BasUnis, parmi les Catholiques, avait prédit que,. fi jamais ces deux fêtes tornbaient cn un même jour , il arriverait dans I'Etat des révolutions étranges, Sïms doutc que cette crédulité , jjlle : de 1'ignörance, était un refte des préjugés Espagnols-,. car nous-'ne favom pas qu'il exiile en Europe aucun au. K3 *73,V Superfti.' ciüu lingtw licre. 1734*/  322 Affaires intêrkures 3734- < * I -•' - f I ! c i a t! ai y tre pays , ou Pon air entendu parler d'une fi étrange & auffi abfurde prédiétion. Cependant 1'année 1734 était juitement 1'année fatale oü le foleil devait éelairer un bouleverfement univerfel. Ce jour fi redouté s'approchait, & la cramte marchait devant luL Les bruits les plus effrayans fe' répandirent dans toute 1'eneeinte des fept Provinces : la converfation n'y roulait que furies révolutions épouvantables qui, ce jour la, menagaknt les Villes & les Campagnes. Les Réformés de toutes les Sc&es partagerent Peffroi des Catholiques. Des Villes entieres devaient êcre renverfées de fond en comble : lètes Catholiques devaient égorger tous es Protcftans & fe.renKttre en- poflès» Ion de toutes les Eglifes qui leur a'aient été cnlevées: ici les Magiftrats levaient être dépofés &. des Catholi|ucs aüaicnt prendre leur place. L'on. lóüffa la défnence jusqu'a vouloir afiuer qu'a Amftcrdam , les Papiflesavaient eja formé entr'eux une nouvelle MaUtrature , dont les fonctions devaient ommenccr pendant ce jour fatal: quelues membres de la Régence, étaient,. ifait-on, dans le fond du. cseur Caïoliques & favorifaient fous main les nas darmes que ceüx de leur croinee avaient raffemblés en différens  apant la Guerre de 1740. S2.3 i cndroits pour égorger les Réformés. jSelon d'autres, l'on avait trouvé dans |i ks Temples, dans le banc même oü s'as1 fiedla Magiftrature, descordespatibulaiI res, d'oü l'on inférait que tel était le fup\ plice que l'on fe propofait de leur fai| re fotfffrïr. Les gens inftruits & fages I de toutes les Communions dans la RéI publique, appreciaient ces aflertions : ablurdes a leur jufte valeur: mais le vulgaire en congut réellement une tel: le frayeur, que dans quelques Villes & ViUa^es le Magiftrat fe crut obligé de ! prendre des prxautions non pour le jour ' de la folemnité, mais contre les evé- nemens qui pourraient Ie précéder. La j Garde fut doublée, quelques perfonnes fuspeftées de vues contraires au repos 1! public" furent désarmées ; mais dans i le plus grand nombre des Villes & des ii Villages l'on refta tranquile, & l'on ! eut raifon.Cependant enZélande la frayeur j générale parut fi dangereufe, que le 1 Magiftrat crut devoir y poufler les préi cautions jusqu'au ridicule. Tous les : environs de Goes, font habités par un ! grand nombre de Catholiques; ainfi le li danger parut réel. Quelqu'un, k qui il j était échappé quelques paroles mena; cantes, y füt mis en prifon: malgré :i cette févcrité, cela n'empêcha pas qu'un K4  / 3 1 ] 1 1 l ft < Y n ti 22-4 Affaires inürieures. SUtSa ,a véricé > ^ > Ltcit & de Ia Religiën. I-i fit vr>nir rhZ nunn'ms de gnerr^deBerg L "o0n ? ia Bourgeoifie prit les armes 1? ï " Forces de l*v4 taSees Un 5.enKm Ie foupgonner de favorifer la cvolce pu la féditron. CepenSt undé- K»ut y faire le' pcSSS; &$ÏJ2&! J Ptóiextant qu'il y £ r dans ce Cha^u un raagaïn d'arn\& derP°udre & de munitions mili, öienc eues la lcrme de Tour, qu'il ui eleva de toutes parts une nuée de & & de Cbauves-Souri qui .mpnrentPau de leurs cris. LeltroV es em-ayees.par cette étrangeavanture ' enfuirent au milieu de la Cour &*' ■venues a elles - mêrnes, ayant fait li 'cherctic fe plus exacte , nVytrïïyS nt que les nid| de la.garnifon q^g  want la Guerre de Ï740. 22,5 j; venaient de difiiper. Enfin ia crainte ; etait fi univerfelie a Goes , que la fenüneile ayant entendu du buut dans les " I folfés , croyant que PEnnemi les pas» fait a Ia nage, pour escalader la ville, 1 donna 1'allarme : l'on accourt, c'était ün chien qui nageait. A Leeuwarde en " F'rifc, oü le Prince faifait fa réfidence, 1 Son Altefle fè montra dans tous les i quartiers, oü tout était tranquüe. Ce jour fi- redoutable & fi redouté pa? rut enfin-, & disparut comme les autres , fans que la Répubiique en éprouvat le moindre dommage; . & ia terreur pubiique fe tourna en rifées. Le- ridicule vint bientót après pren-r dre la place des terreurs religieufes, & a ls Souv-erain crut devoir y donner plus M 'd'attention. La Confraternit é des Francs- [\ ; Magons, quoique depuis longtems eta-- pi biie dans les deux mondtes , & dans-»1 presque .toutes les villes de la ftépublijqae, etait encore presque inconnue aa ivulgaire. En Italië, en France, &fartout- en■ Ang'et'" c*j les afiemblées des illoges de cette fraierniié , .pdraiiiaient Javec un éclat qu'eiles n'avaient puint icncore montré. Les Francs-. Magons de lliolhtnde voulurent imi'er laors Ereres Sdes pays étrangers: & bientoï ie Pu-; K 5. :s T.oges' ;S Francsaconsrmécs ea jllamle , r oiJre s Etats. '  *734- tai Affaire: intèrieuret blïc apprit qu'k Amfterdam & a la Rfo. ye, il y avait des aflèmblées clandeftines oü 1'ön n'adme etait que des adeptes privilégiés & initiés dans les myftères. Tous les états honnêtes, tous les rangs, de quelque Réligion que fusfent les perfonnes,, y étaient également admis. Mais l'on ignorait le but qui raflemblait fi ibuvent les freres, & ce qui fe paflait dans leurs loges. Cette ignorance du fecret y cette attentiom ar7e£tée des initiés k ne point les revé■Ier , leur foin a interdire 1'entrée de. leurs aflèmblées aux profsnes , eurent l^efFet ordinaire fur 1'esprit de la populace. Elle imputa les chimères les plusabfurdes , les cérémonies les plus ré* voltantes, les crimes les plus* atrocesaux membres de ces aflèmblées. Lemyftère qui environnait les loges étantimpénétrable, & la curiofité s'augmentant par les. obftacles mêmes que-l'on oppofait a fa fatisfaétion b. on ne douta plus de la perverfité ce que l'on dérobait aux regards avec tant de foin. Pour fe disculper, les Freres déclarerent que dans leurs Aflèmblées, il ne Xe paflais ïien qui put eompromettre Pmtérêt de la religion, des mceurs ou du Gouvernement* Ceux d& la Haye,.fürsde kuis-innocence y annencerent dans 1«« •ui si .<;.. & ■ Kvjy «tik ■ m • 1  ap'ant Ia Cuer'rs de 1740. a'ï7 feuilles pubü ues que Pouverture. dc leur loge avait étc faite par ;Jean - Corneille Radermacher Tréforier-Général de Son Altefle le Prince d'Orange, & par un Député GrandiiMaitre qu'ils nommaient. Loin d'atteindre le but que les Freres - Magons :de la Haye devaient raifonnablcment espérer,. leur annonce fut interpKtée ieomme une bravade faite aux loix & iau public;*& la plus grande faveur qu» Pon put leur accorder , fut de ne les fecufer que de vouloir renverfer le Gouvernement par leurs cabales. Mais ré:ifléchifi"ait-on qu'une fociété qui veutnui' re ne s'avoue jamais publiquement pour ce qu'elie eft ? Les Etats de Hoilande prtrent ce: pendant connaiffance de cette affaire, :& quoique le plus grand'nombre des \Merabres qui les compofait, fut trop iiéclairé pour ajouter foi aux brui'ts désajvantageux qui couraient fur les FreresMagonV^ ce qui pöüvait réfulter de la érédullté du vulgaire ne permk pas au ijSouverain de paraitre abfolument indifj ferent fur les clameurs publiques. Des i perquifitions furent ordonnées, & celui qui avait fait pub'.iér 1'annonce ayaqC été découvert, il s'avoua membre de rla loge de la Have, & allégua qu'il K d ■ <8  22 8 Af air e: intérieur es n'avait fait qu'exécuter les ordres dc-. la Société, quoique ce fut k Pinsgu du Grand.- Maitre. Pour fe débaraffer desinterrogations que lui faifaient les Confeillers - Commiffiiires, le Frere-Magon. les renvoya , pour plus grande inftructrón, a un certain livre imprimé a Londres. en 1723. Le livre fut examiné, «1'ön.y remarqua, dit-on, deux articles qui parurent mériter actention. jfar le i«, il était dit, que toutes per». Jonnes , de quelque Religion qu'elles ftiflent, pouvaient être admifes dans laCorifraternité pourvu ,. néanmoins , qu'elles- reconnuflènt. la néceffué &. lesobligations de la Morale , & qu'elles cuflent un état honnête & décent. L'on, y donnak cependant Pexclufion aux Athées & aux Esprits- for-ts. Le 21 de ces articles exigeait , il eft vrai , que les Freres fe conduififfcnt comme fujets ioumis. a la Puiilance Civiie; mais fi quelqu'um s'était rendu coupable da désobéiiTance au Souverain , de Rebelüon même contre I'Etat, if n?en était pas exclus de la Confraternité,. pourvu. eue Pon ne put 1'acculer d'aucun au? ire crime.. 11 é.tait feulement oblijié de . -désavouer- fa désobéiflance & de 'fe conduite de facon a ne joint fe cciidre fuspeö au Gouveine*.  ovaal la Game de ^740; 2.09 Le premier article était en effet regu dans la Confraternité, & il eft-encore en vigueur aujourd'hui ; mais la diffii-' culté qu'il y aurait de diftinguer un Athée ou Esprit -fort. du refte .de la Société 'civile , fait que la reftrittica na plus lieu ,, & probablement ne futelle jamais admife nulle. part.. Quant k: Partiele fecond , qui faifait alors la pierre de fcandaie ; l'on devait oi> ferver, qu'il ne pouvait avoir Jieu qu'en Angleterre,. théatre éternel de discor.d,es,defa£tionavdefoulevemens ,.oü fouvent PobéiiTance civile eft due tour k tour, k Pun ou k Pautre parti , fuivant qu'il devient le plus fort. La to lérance politique avait dicte cette précaution pour ne pas rompre les-liens communs entre les Fteres. La GrandeBretagne était alors divifée par deus partis puifians.. L'un favorifait les inam la Guerrt ie 1740. ap ! guées de PEtat fè font gloire d'être d'une Société respeftée dans tout 1'Univers, & que Pamour de la Tolé■ rance , de la Raifón & de Phumanii té,, honorent journellement & en, tou& 1 lieuxy1^ 01 r v jv  I.es Etats Ttrclr.mcnt leur ïieu- f.ijet des t oubies de ïologue.. CONDUITE des LTATS ... D.A.NS;; ;! . , L'ELECTION D'AUGUSTE III v T R ON E DE POLOGNE. ïu2S Etats avaient eu jusqu'alors la lage politique de n'entrer pour rien dans les quereiles hofüles des autresPuisfances. Es avaient fu garder une exacte neutralité: heureux frdans leurs haifons poütiques avec les Etats étrangers , ils cuifent toujours cvitécequi pouvaitcompromettreleur repos! Tout etait paifible depuis la Ruffie jrsqu'a 1 Espagiie ; la paix n'avait pas été itauttóé depuii douze ans,, fur ce grana  dans P Rldüon ifAugufieTII^ ge. 2 531 ê: vafte théatre; les querelles s'étaient 1 élevées & asfoupies dans les cabinets «Sc j dans les Congres politiques: on n'avait I rien vu de femblable depuis plus de.. •i deux fiedes : I'Europe jouisfait cepen;| dant de la paix , plutbt par 1'adresfe : que par 1'nabilcte de fes negociatcurs, i lürsqu'Augufie 11 , Roi de Pologne , |; niourut le premier de Fevrier 1733. . Cette mort fit reraitre les espéraiiCöS' de Stanifias Lcezinski que Charles XII' 1.avait déja fait élke en 1704, & que le j.Czar Pierre avait détróné. II était de Pnonneur & de i'intérêt de Louis XV y fon gendre ,.de foutenir dans cette dril eonltance, ce Monarque auffi vertueux , qu'il était inforumé. Stanifias-fut éi» de la rnimiere la plus. légitime & ia plus folemnelie. Malheureuiément 1'EniI pereur Charies VI-était oppofé a cette I éleftion. II aurait voulu faire toinbsr ;i le choix iur Augulte fils du Roi -dé^ ;! funt , qui lui promettait de garantir la ' Pragmatique • Sanction; la Ruffie, intei| refiée a favorifcr un concurrent qui lui était dévo.ue , envoya des troupes pour le ibuttnir; Cinquante-nfilfé Rufiés pénétrerent en. Pologne & firent proclamer Augufte III,, par un petit nom* 1 bre de partifans. "La France ayant alors lait avancer des troupes vers le Rbin-, J^Méyfe &.la-M-ofeile, & 'mena§anc kt  2J4 Conduite des Etats 9 Juin J73-3- Pays - Bas Autrichiens ; les Etats Généraux confierent leurs alarmes a 1'Em-' - pereur. Ils lui expoferent, " que n'a„ yant aueun droit de fe mêler de 1'é„ leótion d'un Roi de Po ognê , ils èi ne fü croyaient point obligés de „ prendre part aux différends qui „ s'éievaient k ce fujet. lis offrirent en „ meme tems a la France d'obferver „ une exacte Neutralité, fi elle vouiait „ s'engager, en cas de rupture, dene „ pas attaquer les Pays - Bas Autri- chiens. Ils ajoutaient, qu'ils em„ ployeraient leurs bons offices pour „ empêcher que la Cour de Vienne ne „ fit des hofi.ilités du cóté de laFIan„ dre & que fi leur mediation a eet éjrard était inutile, ils ne lui donn&. „ raient aucun fecours. " Cette ouverture des Etats - Généraux ne pouvait que plaire au Miniftere dc VerfaiL les. Mais l'Empereur , répondit aux Etats, » qu'il n'était point dans Pin„ tention , de s'oppofer par force aux s, délibcrations des Polonais; que lui „ & fes Alliés ne demandaient autre „ chofe, que ce que Péquité & le bien „ de la Répubiique exigeaient : favoir „ Ia confervation des décrets anciens „ & nouveaux de PEmpire (par les- quels Staniflas était k jamais exclus „ de la Couronne) que lui, Empereur,  daiu PEfetöoa d'AuguJfe III\ &c. 235 „ remplirait fes promelles contenues dans „ le traité de Barrières, relativement „ aux Pays-Bas , fe flattant en même ?, tems, que les Etats feraient auffi de ,, leur cóté tout ce qu'on pouvait atten- drcd'amisfidellés&conltants.'' Mais i quelque tems auparavant on. avait déja 'fait ia déciaration aux Ambaffadeurs de lïa Grande-Bretagne St des Etats, a la Cour Impériale, que, 'Mi la. trance „ sttaqüait l'Empereur, comme Pon „ avait lieu de le eraindre , fous pré„ texte de 1'élection d'un Roi de Po„ logne, on regarderait eet événement „ comme une circonitance qui oblige- ruit les PüiiTancesmaritimes, dereni,, piir leurs éngagemens*" L'AmbasIj&deur, Impérial a la Haye, le Comte Wenzel ae Zinzendorft' rit la même dc. cluratiun. Mais les. Etacs répondirent a tous les trois , " que comme Pélee„ tiöii d'un Roi de Pologne était une „ chofe, a laquelle ils n'avaientaucu- ne raifon de -fe mêler-, ils obferve„ raient une parfaite Neutralité ; Se „ qu'étant fidelles, au refie, k tous „ leurs engagemens , ils avaient rélo„ lus dc renforcer la garnifon des Pla.„ ces - Barrières, de quatre - mille hom,, mes , confurmément k leur conven,,. tion , auffitöt que l'Empereur renfor» L cerait aüfii ia garnifon de Berg & des, louftt r i  *734- Bxutfet IX. 4*5 - 458. 236 Conduite def lutatr- „. autres Fortereffes de fix- mille hor» „ mes." Cette reponfe né fit pas beau* coup d'impreffion. On eut dit que PEmpereur vouiait abandonner le foin des Pays- Bas au Roi de la GrandeBretagne & aux Etats. Le Marquis de Fenelon, Ambafiadeur du Roi de France a la Haye , eut dans ee même tems ordre du Roi fon Maitre, de demander aux Etats, quel parti ils étaienrréfolus de prendre dans les- circonftances prétenues ? ; Ls répondirent; 5>"Que comme „ jusqu a préfent ils n'avaient pris aucune 3j part aux affaires de Poiogne ils • „ étaient réfolus d'en faire autant k„ laverar r: espérant que le Roi leur ♦♦-donnerait Pésfarance, que los Pavsj, Bas A-utnchiens qui leur fervent de„ Barrière & & la Grr.nde - Bretagne, » 3Ü1 leur étaient plus importans „ qu a PEmpereur même , ne leraienr „ point attaqués." llsajoucerent,- qu'ils feraient leur poilibie pour détourner l'Empereur de tout ce qui pourrait troubler le repos des Pays- Bas & faire ombrage au Ror i res - Chr-etien ; pTomettant en tout ras '-'■ de-n'affifter l'Empereur, ni'par r» des troupes ni par d'autres fecours.55" Les Etats ne tarderent pas de faire •partde cette réponfe k 1'Ambasfadeur Imperia!, lis-lui- repréfentaient.  dan; PEhcllon cPsïugitfo ITT, &c. 237 „ comme la pofitioh des Pays-BasAu„ trichiens devenait tous les jours plus „ cntique, il n'y avait oue deux mo „ yens de les garantir; c'était, oüque „ l'Empereur changeat de mefurcs k „ Pégard des affaires de Pologne „ „ o.ü qu'ils obtinffent pour eux la „ Neutralité du Roi de France. Que „ quant au premier cas, ils voyaient „ .bien par la réponfe de PEmpereur i „ qu'il n'y avait rien a espérer ; & „ qu'ils n'obtiendraient jamais le fe„ cond, qu'en prometrant, de ne vou„ loir jamais fe mêler de la dispute,, „ qui pourrait s'élevcr au fujet de „ Péleftion d'un Roi de Pologne. Ce „ qui était peurtant le feul moyen de „ fauver les Pays - Bas Autrichiens , „ & que par Ik ils accompliffaient le „ traité de Barrière , qui ne tendait „ qu'k la défenfive & au maintien des, „ Pays- Bas." Ainfi le droit d'élever fes Rois , le 1 plus beau privilege des peuples , eft' devenu pour le genre humain , une1 fource féconde de dicusfions & de malheurs. La France sttira dans fon parti PEspagne qui n'éprouvait que des chicanes de'la Cour de Vienne, depuis ^ue Don Carlos était établi en Italië. Le Roi de Sardaigne qui doit tout fon ..aggrandislement aux querelles de ia louftt IX. 58 - 460. Jevitrnlité cs Payslas.  . '734- Aouftt IX. 461. «4 Dicimh 1733. La GntrtdeBretagne & les Etats propofent leur médiatwn. 1 < 1 1 « C t I =38 Conduite da Etat: France & de la Maifon d'Autriche layeur de la France & de PEspasme ffllanek aiCnt ^fitkfö L'Empereur dc fon cóté détermina 1'Empire* époufer fon parti. La1 Serre fut alors déclarée dans les formes • mais les Etats ayant réfufé de ft dé^ ?our ^Autriche , la France eut égard k cette démarche! Ils floerent un Traité par lequel le Roi !?ur promit de ne tenter aucune hofti li té fines Pays- Bas Autrichiens , & de s'en «mr de ce cóté a la fimp e défenfive Les; Etats s'engagerent de leur cóté a ne PoSSe.aUCUnepart aux ^biesde la ires "Jf ¥ ïf dC 15EffiP^ur a Lonares pour* rait raettre obiiacle k la bonne harmonie , gu au Commerce, un Ta-rif de Marine fut. conelc dès 1'année: 16.50. Les Pays-* Eas Autrichiens avaient a? lors beaucoup pius de resfources qu'ils n'en ont- k„ préfent,. puisque le Commerce qui leur était interdit d'un cóté,, était recompenie de Pautre, paria part. qu'ils avaient k celui d'Espagne. Non©bffant ces resfources , les Etats-Gé» néraux ont teliement pris k.cceur leuiv eonfervation que fouvent ils n'ont. pas balancé de fe charger de presque tous les fraix de leur défenfe, fans*, rien exiger- pour cela de leurs habitans. L'Empereur ne perdra jamais le fouvenir & la rcconnaisfance de ces généreux efiörts , ni de ceux qu'ils ont feits après la mort du Roi d'Espagne,Charlcs II. Les Etats-Généraux peuvent. en être convaincus, II fuffira de fc bien entendre& de fiüvre également des deux cotés les regies les moins douteufes de Péquité & de la juftice, pour concturre,.k Ja-fatisfadtiot*, réciproque, un Traité de Commerce en sutant de femaines, que l'on y a employé jusqu'tci-jPanméesfiyjs. autre.-  dans FEldilon JAugufiilTI, &e. 24? I ftuit que de voir dépérir de plus I en plus un Pays autrefois fi opüI &nt. . ., La bonne inreiligencc * une amitie U fineere ; & même Puaion la plus inI time, ont fuWillé entre les deux parties dans les tems les plus difïiciles, fans qu'on ait prétendu contetler aux précédens Pofléffeurs des Pays - Bas Autrichiens, un des principaux droits attachés inféparaWement k la Souveraineté, le foin que chaque Prince eft obligé en honneur & en confeience d'employer pour le falüt dé ceux qui lui font foumis, lors qu'il s'agit de les garantir de Popprcffion & de la mine entierc-qui les menagent, memedurant Padminrftration pfovilionnelle des Puiafences maritimes. Le Miniilre Impérial convient encore de la diminatton rtotable des droits d'entrée fur les draps & fur les eauxde-vie diftillées de grains, faites pai ces Puiflances avant la fin de leur adminiitration provifionnelle •, & cite enfin te Partiele 16 du Traité de Barrière en vertu duquel les droits d'entrée & de fbrtie fur les Marchandifes venani des Ports des Puiffances maritime! dans les Pays - Bas, ou fortant des PaysBas , vers les Pays des Puislances ma litimes reffaient fixés fur le pié qu'il; L 4  -4? Conduite, des Etuis*' avaient été reglés avant la fignature du Traité de Barrière par les Burcaux de. 1'Accife des deux Puisiances- jusqu'k la- | conclufion d'un nouveau Traité de Commerce a faire au plutót qu'ii fe pourrait. C'e't. de cette promesfe faite plus de vingt & un ans auparavaat, dont la Cour Impériale demande Pexécution. Pour qu'on ne tarde plus k réalifer un remede qu'on s'était engagé d'appliquer le plutót qu'il fe pourrait ; d'autant que l'Empereur n'a été porté k laiflër- . les chofes provifionnellement dans 1'état oü elles étaient, qu'en fe. repofant fur une promefTe fi folemnelle & fur la promtitude du remede dont on était convenu. Vouloir donner un autre fens.--1 a Partiele 16 du Traité de Barrière # ce ferait s'éloigner tant de la lettre que de Pesprit dudit article , perdra : de vue la confiance qui doit faire le iien de la Société humaine; enfin reJuire les Pays-Bas Autrichiens k une, wndition fi dure, que dans toutce qui i été ftipulé ci - devant, on aura de la peine k trouver un exemple qui en ipproche. Ce ne faurait être i'intenïion des Etats- Généraux -t. du moins ae peuvent-ils pas 1'avoir eue , lors qu'ils ont eux-mêrces changé chez. eux ss droits d'sntré.e & 4e fortie nuk  ésn's PEle&kn d''Augufte Hf, &c. 249 fübfiftaient en 1715, n'etant pas pos» , fibie de ftippofer que des contraótans qui ont en vue de faire un Traité de * I Commerce pour le bien commun, & qui rappeilent des articles d'un Traité précédent tous fondés fur 1'équité récipro» Ique, sient feulement fongé k porter Ptnégalité fi loin. Gn ne fait pas aujourd'huy pour la première fois cette remarque. C'eft k elle que fc doit rapporter tout fujet ;de dispute furvenue , & qui fe trouve terminée par les mêmes Traités, dont E l'Empereur ne peut fe dispenfer de re~ idamer k préfent 1'accompliffement. II eft évident que fans commerce au dehors , fans celui du dedans , les Pays;Bas Autrichiens ne peuvent fubfifter, 1 encore moins fournir de quoi fatisfaire ■k tout ce qui a été ftipulé par le Traité de Barrière. II fuffit d'être fuperficieilement inllruit de leur Etat, pour ne pas révoquer en doute une vénté fi conitante. Pour éternifer une amitié, qu'on reeonnait utile & même néceflaire, on < ne faurait vouloir 1'impoffible ni demander tout d'un cóté , & ne rien-accorder de Pautre : enfin tandis que le e fardeau s'eft augmenté au doublé, öter ■jjutqu'aux moyens de le porter, qui ai vaienteu lieu, lors qu'il était beau&oug' L 5-  55° GonduiH des Etm moindre. Tel eft néanmoins le trifil état oü fe trouvent réduits aujourd'huL les Pays-Bas Autrichiens. Commerce' aux Indes interdit, dettes infiniment aecrües pendant le cours d'une longue• guerre, revenüs abforbés par le grande nombre de troupes, qu'ön eft obligé d'entretenir. Arrérage dans les Finances , qui groffit tous les ans, & qui > monte déja k des fommes accablantes 9 «nfin la feule reffource, qui reftait.*: pour obvier k tant de maux entierement tarie. Les manufacLures dépérisfent entiérement; & lans un prompt;remede, c'en eft fait. Les plus riches? Marchands commeneent k fe retircr ailleurs. Un grand nombre des meilleurs ouvriers en eft déja forti-, fauter de trouver de quoi s'occuper St gagnerleurTubfiftance ,. d'oü s'en fuit la diminution notable des droits , fur la, confommacion , fur Péntrée & la fortie.& même celle des eontributions ordinaires; & comme la balance fe trouve depuis longtems tres inégale , il efiB aifé d'inférer , qu'abaiffant toujours ce-qni devrait être bauffé, & haufiant ce fjui devrait être baiffé elle ne peut. guere tardef k- être tout - k - fait renverfée. Les Puiffances maritimes feraient fans doute les premières a Warnet' PEmpereur, s'iL ne s'empreffait pas, I  dans P'Ekiïion d"Augufte Jlf, £$c, sjr prévenir un événement fi fatal. Ii fe promet avec confiance dc leur amitié, qu'elles font toutes dlspofées a eon- • courir, avec lui dans un foin ,^qui ne les intérene pas moins que le pays, qu'il s'agit de iauver ou de laisfer périr. Après le détail de ces griefs, 1'Ambaffadeur paffe aux foins, qu'il afliire que & Cour fe donna pour en obtenir" le redreffement lors duCongrèsdeSoisfons, par le Traité de Vienne de 1731 & par la nomination des Commiffaires pour le Congrès d'Anvers, dont il rejette le retardement fur les Puiffances maritimes , & dont il renouvelle ,- au' nom de l'Empereur, la demande de la maniere la plus prefiante; ainfi qua 1'honneur, dit-il , & la confeience y obiigent ce Prince. II doit, ajoute-1 il, ce foin au faluüdes Peuples qui lui font foumis, & il ne ie doic pus moins k Pamitié fincerc & conftacte qu'il a pour les Puiflances maritimes. Il les requiert donc le plus inftament qu'il eft poffible de fe mettre h fa place & de reflechir fur les fuites, que peut avoir pour leurs propres intéréts la ruine totale des Pays-Bas AuSfichiens & le désespöir de fes habi» •ÉS} fi les ouvriers continuent a quuL ó  ,1737- ] '35* Comkike de: Etats ter le Pays & les manufedtures k ba»ferkvued'ceil, quelle poflibilitéde trouver les fonds pour les charges y affectees ; d'autant plus que bien loin de diminuer, elles- groffiflent tous les jours par des finances déjk trop>excefilves ' II ne refterait plus d'autres moyens pour y fubvenir r qu'cn envoyant tous les ans de groffes forames d'argent des • autres Pays hérédkaires de l'Empereur pour le befoin des Pays - Bas Autrichiens. Or oü-trouve-ton un exemple qu'on ait voulu obliger un Prince ami & allié k regler les chofes chez lui de maniere , ou que la poflefiioa d?un pays lui foit k charge, ou que le pays périfie? Telle ne faurait donc être lintention des Puiflances maritimes: »iais c'eft néanmoins Pétat oü fe trouvent aujourd'hui les Pavs- Bas Autriehiens-. & PEmpereur cróirait manquer i Pamitié qu'il a pour Elles , s'il ne leur öécouvraiï pas toute 1'étendue du mal, qm, tout bien confideré, les touche el* ks-meme de fi prés. II s'agit d'y trouver un remede; & ce remede est auffi facile k trouver, qu'on: » démontré jusqu'ici qu'il eft indispenablement néceffaire. S'aviferait-on de ;roire, que l'Empereur ne pourrait leur >rouvcr les feminiens d'aaiitié & de re-  dans PEhcthn d> August e III, &c. ag? eonnaiflance pour les efforts employés ci - devant en fa faveur, a moins que de fouscrire k une conditión telle qu'on 1 vient de 1'expofer ci-deffus. Pourquoi ces mêmes fentimens pouvaient-ils éclater dans un tems oü les charges des Pays-Bas Autrichiens étaient beaucoup raoindres , d'une maniere moins onéreule, ou pour mieux dire , moins iruineufe pour ce pauvre Pays ayant le Traité de Barrière; comme il a été dit ci-desfus, les chofes n'ont pas été pouffées fi loin du tems de' leur admini-, ftration provifionelle. Elles font pourtant empirées depuis , puisque les Etats - Généraux ont encore ehangé ehez eux les droits d'entrée & de fbrtie au desavantage des habitans d'un pays dont la confervation doit leur tenir fi fort k cosur; de forte que ce qui a pré» cédé eft une preuve démonftrative, non feulement de ia poffibilité, mais de la facilité de concilier un büt avec Pautre. On n'a qu'k recourir au tems ? oü le Commerce de la Répubiique était le plus-flonsfant, & la bonne intelligence entre deux pays amis & voifins lamieux étabiie , c'eft k dire, k celui du Traité de MunSer. On s'attachalt alors k la B'.axime fi jufte & fi équitable en eliemême de' alors la néceffité? L'Empereur promit. en finlsfant, d'envoyer au plutót fes Commisfaires a An vers, ee qm fut exécuté ; mais ils y furent envoyés avec des inftruétions feornées, que ce Prince mourut, avan;. Ce mémoire avait vifiblement en vue d'indispofer les habitans des Pays-Bas Autrichiens contre les Pniffances maritw raesr cPinfirmer la validité du traité d» ■ Barnere&rfurtout le taux propofé & dl'. JOftifier contre leurs garnifons-le désespoir apparent des peuples qu'on était k ce qu'on dit, obhgé de fouteair paria conscience, Aufif ne put - on jamais bien s'entendre Les Conférences furent prolongées bien avant dans Pannée mi', vante, mais les intéréts fe trouverent * oppofes qu'on ne put ccnvenir dé* zen, i.cs Etats me furent pas plus hen.  dms PEkctioa drAugitfie IIT^c. 255 reux fur is quatriéme article de la paix de Ryswyk. Us no purent pas menieréuflir dans une affaire qui les mtereffait moins - direétement. Ils-Bvatent offert leur médiation pour reconciher les prétentions respeftives des Maifons de Saxe, de Brandebourg & deSulsbach aux Duchés de Cleves & de luliers. Mais aucun>des rnoyens propoRs pour terminer ce dinerend me - putetre agréable aux diverfes parties ïntéreffées. Les négociations furent rompues. L'atfaire refta indécife.' Ils n'eurent pas meme Phonneur de voir réuffir leur médiation fur les^ troubies de la Pologne quoiqu'elle eut etc acceutée. Le Cardinal de Fleury fut terminer cette guerre fans-leur tion: par cette paix on donna- Naples & Ia Sicile k DonCarlos* le Növarois, le Tertonais, les fiéfs des Langhes-au Roi de Sardaigne, a qui Pön-avait pro mis tout le Mitenez v Pexpeclative de la Toscane au Ducvde Lorraine , Gendrc de PEmpereur v.au Rói Staniflas, le Bar rois & la Lorraine, pour être réums aprèt fa mort a la Couronne de France. Parrm & Plaifance furent eéaés- a Pkmpereu; eia propriété.. Roufetyit»'. 468. 49»^ 491. Plix diühi^ -tive emic 1'Eiiipercuc-" &laFranc«»  . *737- Coimaerce interlope avec 1'AraériqueEsjaguole. i Geurt entre FÊspagne *********** ***.K**é ***** i & 6 U E R RE E N T R. E L' ESP A G N E E T L A G R A N D E- . BRETAGNE. T d un Roi de Pologne. n'était pas encore ^rmmée, qu'il s'éleva entre PEspagne & 1 Angleterre un autre démelé oü les Etat* fe trouverent, par les fuites, beaucoup plus intérefifés. Le Con'meree fMrni^°K rS n-ations co™r;caient a faire la bafe principale de leur politique. Espagnols avaient porté un oaü jaioux fcr ,es avantagesexclufifsqu'ilsretiraienc ■?j£m*"qïe- me'ridi°"a/e. Mais depuis que les Anglais s'étaient établis a la Tamaique & les Hollandais a Curacao; ^es deux nations faifaient un corrmerce ie contrebande fur les cotes EspaenSel es plus a a portee de ces Isles De Ia * vives plaintes de ia part des E miffionnaires Anglais s'établirent k Carthagéne, k Panama, k la Vera - Crux , k Buenos - Aires & dans d'autres posfeffions Espagnoles. Le voile r dont PEspagne avait couvert jusques la Pétas & les affaires de ces Colonies , fut levé. Les Agens'd'une Nation rivale, ad mis dans les prineipales villes de Commerce, ne manquerent pas de moyens, de s'inftruire de la pofition intérieure de < fes Provinces , d'obferver leurs ketsten ftonftans o« accidentels, &.de connaitic  \ ■ ' \ 3 i 1 f e 2""53' Guerre entre PEspagne- quelle écaic Pespece de marchaniifesdont llmpomtion, ferait la plus avantageufe. Biemét, tur ces inrormations antentiques gcpromprcs,. les Négocians de la Jamaïque & des autres Colome»Angkuiës, en' liaiion de Commerce avcele Continent JSspagno!, furent en étatd?afTortir & de proportronner exsóte-ment leurs cargaifons aux befoins du< marché ; de marüere que le Commercerde Contrebar.de devinr pius facüe & plus étendi* qu'il' ne Pa vair jamais été. ©e n'était cependsnc pas encore la-, la comcqueneede i'Aiïicntö.-ia plus fatale" au Commerce de PEspagné: Les Agensdeda Compagnie Anglaife de la mer du aud",- fous le voile de 1'importation qu'elle était authorifée k faire- par le vailfeau, qu'elle envoyait tous les ans a Porto-Bello, répandaient leurs mar:handifes dans le Continent Espagnol ^ rans hmites & fans obitacies. Au lietr Pun vaiÏÏeau de cinq- eens Tonneaux-, :omme il avait été ftipulé par le Traié, ils en employaient un qui en conenait pres de mille: H était accomragné de deux ou trois batiraens plus^ letits , qui, amarré dans quelque Cri[Ue peu éloignée , fournifiait clandetinement de nouvelles marchandifes.. our remplacer celles qui étaient venues. On ufait encore d'autres rufest  B la - Grande - Eretagnt SJJM «aagagnait par des préfens les InfpecteurVde la foire & les Officie» de la iDouane, qui föcilitaient ia fraude. C'eft ainfi que les opératioas de la Compagnie d'un cóté, & de Pautre 1'afltivité des inreriopes particuliers faifaient , jque presque tout le Commerce Üe PAimérique EspagnolepafTait dans desmains létrangeres. Le Commerce immenfe des Gaiions dont PEspagne fe gleriiiait tant & qui etait toujours 1'objet de Penvia :]des autres Nations-,.s'ané3r.tit même;.& la Jflotte, qui de quinae.-rniile tonneaux, jlqu'eile portalt auparavant-, n'èn avait jque deux- mille , ne fervit pre&que plus iqn'a apporter eu Earope les revenus du Roi „ qui étaient formés du quict des- mines ou du cinquieme de leur pxoduit. L'Espagne, indignée de ces ufurpations & voyant les effets pernicieux iqui en refultaient, commenga k faire quelques efforts-pour lesreprimer. Ce ilft, pour eet effet, qu'elle mit fous le mom de garde - cótes , des vaiffeaux armés le long des cótes des Provinces, que Pon foupepnnait les plus fréquentées par les interlopes. Pour rendre les Officiers 1de ces vaiffeaux plus adtifs & plus vijgilans , on les intéreffa k leur devoir par un profit particulier. Cette idéé fit. m-grand effet;..les progrèsduCommer- UB.  j 1 2"éb Guerre emre PEspagne ce de contrebande diminucrent bientót, Et quoiqu'il füt impollible d'établir un aüez grand nombre dfe Croifiers, pour une étendue de cöte fi conSdérab'.e , on eut pourtant beu d'ètre fatisfait de cette précaution. La pene d'une comraumcation, que l'on avait établie avec une fi grande facilité, & que les Anglaiscommengnient déja, pour ainfidire, a regarder, comme une chofe libre & légitime , ne manqua pas d'exclcer desréclamations & despiaintes. L'Anpleterre s'engagea dans une guerre avec 'Espagne ; la Cour de Madrid eut e bonheur de fupprimer 1'Affiento, x de regier le Commerce de lés Coloues, fans avoir rien a démêler avec selle de Londres. L'Espagne ne Sn b?TIll pas k ccs précautiona. ille etablit des vaiffeaux de regiftre ?our une partie confidérable du Com* nerce de 1'A ■Jiériquc. Ce font des vaiseaux expediés par des Négocians de -éville ou de Cadix, dans 1'intervalle les faifons , qui furent fixées pour le ■epart de la fiotte & des galions: mais is achetent a haut prix la permiflion tu'i leur faut du Confeil des Indes. >n les deftinait pour les ports oü l'on royait qu'ils pourraient être le plus léceffaires. Ce remede fut fi efficace 3J  & Ia GranJs - Brttagne. a{ji que les marchés d'Amérique fe trouverent toujours remplis de marchandifes nouvelles: & les Marchands interlopes, voyant qu'il n'y avait plus tant a gagner , mais toujours beaucoup k risquer pour eux, abandonncrcnt d'eux même ce trafic. Mais auparavant ceux d'Angleterre & des Etats tenterent plufieurs moyens pour efirayer les Espagnols. Voila le fait. Voyons fous quel point de vuë les Marchands d'Angleterre & les Etats le repréfenterent. Les Etats n'avaient pas été fpe&ateurs oififs de ces arrangemens. i lis fe réunirenï aux Anglais pour porter leurs.plaintes. Tous deux 1'avaient déja fait de puis plufieurs années, & c'eft pour cela qu'on ftipula dans le Traité de Sé ville entre PEspagne & Ia Grande -Bretagne^ qü'on nommerait des deux cótés des Plénipotentiairgs pour examiner & terminer ces plaintes: mais ce n'était pas Puhique fatisfaction que les Anglais attendaient. II était difticile de les convaincre de leur mauvaife conduite, les Capitaines Espagnols , qui avaien.t le Commandement des garde-cótes, enlevaient des vaifleaux Anglais, fans s'embarrasfer s'ils étaient en fraude ou jnon, A Ia fin les plaintes innomara- Plaintes de I'Angleterre & des Etats con-' tre les garde - cótes EspagHOlii-  *4« - «43, I < -a°«- 348. ] 1 .1 "4 .<] J I 5; Si Söü Guerre .entre 'PEspagne bles & réïterées des marchands Anglais determinerent le Roi de la GrandeBretagne , a porter k ia Cour d'Espagne des repréfentations férieufes k eet égards elles eurent un effec remarqua,bie. La Cour de Londres attira enfin dans fes intéréts , les Etats dont les fujets ne fouffraient pas moins de la violence des gardes - cótes Espagnoles. Les Etats firent foutenir les repré« fentations de la Cour de Londres par les leurs. Mais au lieu de fótisfaire & leurs plaintes., on leur répondit par des recriminations, on fe plaignit deshoftilités que les Hollandais avaient commi"es k Curagao, contre les vaifleaux Espagnols fur la cóte de Caraques. A>rès avoir examiné cette recrWaation, es Etats montrerent, qu'on n'avait fait iue fe défendre contre des violences le la part des Espagnols. -Dans eet itat des chofes, la Cour de Madrid ie paraiiTait pas mal dispofée a donner ;uelquc fatisfa&ion aux Etats. Elle oulait empêcher ces derniers., de faie caufe commune avec laCourdeLonres, qui avait envoyé au mois de uin de cette année une flotte dans la léditerranée , en invitant les Etats k i renforcer dequelques-vaifieaux. Les tats répondirent qu'ils voulaient aujravant tenter les vpyes de la coaei-  iiiation: ils.crurent même que le . partti violent qu'avaient pris les Anglais , [pourrait engager PEspagne a fó.mon-' ittrer plus faoilès a leurs dernandes; en prfiéme tems ils redoublerent les repr.éifentations & les 'inftances ; la Compargnie des Indes ■ Occidentales rit un rexueil de dix-fept griets qu'elle expofa; :mais cette politique , plus adroite que vigoureufe., rfeut pas i'effet defire. Les Anglais, en portant des coups Kerribles aux Espagnols, en Amérique, jfuivirent leur ancienne politique , ea iattaquant les Etats- Généraux,, qui n'ai vaient pas voulu faire caufe commune avec ;eux. Ils prirent tout ce qu'ils rencontreirent des vaiffeaux de ceux des PaysiBas^ fous prétexte, qu'ils portaient ade la contrabande: & les Espagnols fe fervirent de même de tous les préïextes fpecieux pour leur enlever leur jcargaiforu Ces derniers firent a la vé«rité quelque reftitution ; mais, quant /aux Anglais, toutes les plaintes & réaiontrances , refterent presque fans efnfet. Leurs violences étaient (Pautant plus injuftes, que dans un Traité de Commerce, qui avait été conclu entre eux & les Etats en 1674 , on était con- ■genu, qu'un vameau ucre aarancait . 1 n 174° Les Anglais troublent le commerce des PaysBas - Unis aaEspagnt»  ! i < | I c i £ '€64 Gusne entte PEspagne fa cargaifon ; on y avait auffi ftipuié que des marchandifes prohibées ne foumettraient pas les vaifleaux a la confiscation. Les Etats firent donc infifter par leur Ambaffadeur k 1'obfervation de ce Traité, mais inutilement. Les Miniftres Anglais firent au contraire comprendre 1'AmbafTadeur des Etats, & d'une maniere affez intelligible, qu'il y avait des Bills du Parlement, contraires aux Traités, & qui ne permettaient pas au Roi, d'agir comme jl voudrait. II eft vrai, que le Roi quelque tems après, donna ordre, de traiter les habitans des Pays-Bas conformément au Traité de 1674, mais les violences ne ceflerent pa's pour cela; elles durerent autant que la guerre. Ce ne fut qu'après beaucoup de pro:édures difficiles & couteufes que quel}ues Négocians des Pays-Bas, obtin■ent des reftitutions. On dit, que leurs jrétentions fe montaient k dix-huit mllions de Florins. II eft a remarquer4 jue les Anglais ont ocdafionné de paeftles plaintes presque dans toutes les ;uerres précédentes : & 1'exemple le •lus frappant eft celui de la guerre ommencée en 1688, oü ils défendirent 1 toutes les Nations neutres le Comnerce avec la France. Et quel.droit vaient- ils d'en agir ainfi ? Aucun autre  & la Grande-Bretagne. 2^5 ire que leur fupériorité fur mer & une lnjuftice criante. Le pouvoir eft trèsfouvent la fource des iniquités. Les ' Anglais n'auraient jamais acceptc des autres, les loix qu'ils ont eu la fierté de leur prescrire. mm. X. ^  ■©riginedel ia Guerrei •de 1740. " £65 &wrre puur /a Succefflm GUERRE POUR LA SUCCESSI 0|N ©E L'EMPEREUR CHARLES VlJ T » -L* Europe paratffait toucher au moment de goüter les douceurs d'une paix générale; lorsque Charles VI,dernier male de PAugufte Maifon d'Autriche , mourut le 20 d'Octobre 1740. II avait h peine cinquante- cinq ans. Sa' mort fut inopinée. II avait bien asfuré fa fuccefiion de fes Etats héréditaires k Marie-Therefc fa fille ainée par Pafte de la Pragmatique- Sanction. qu'il avait fait garantir par la plupart des Puiffances Européennes. Mais il  ■ês PSnipenur Charles Tt aöljr n'avait pas eu le tems de mettre la derniere main k Pindivifibilité de fa 'fucceffion, en fe défignant pour Succespeur k la dignité Elective d'Empereur ^ f^Frangois Etienne de Lorraine, Grandjl-Duc de Toscane, fon Gendre. Dès le ]! premier moment les vneux des peuples fe réunirent pour leur nouvelle Souvejrraine. Elle fut reconnue en Bohème, ;fen Hongrie & dans les. Provinces héréditaires d'Italie. Mais elle ne tarda ïpas k voir une multitude de prétenWans pour lui disputer les diverfes por(ftions de eet héritage; quoi que tous jeuffent figné la Pragmatique-Sanclion. "Charles - Albert , Èle&eur dc Baviesre ; Augufte III Roi de Pologne &EÜeóteur de Saxe ; le Roi d'Espagne &ie ■Roi de Sardaigne, fe croyaient fondés k reclamer fa fucceffion en tout ou en Spartie. Mais aucun ne mit plus d'é■r.crgie & d'activité k fes pretertions .■que le Roi de PruiTe , Frederic III, mui venait de monter fur le tróne & rque I'Europe regarde encore comme un ?des plus grands héros qui ait jamais regn.', Ildemandait la Bafie - Siléfie. Et fur Ré refus, fans s'amufer ix faire dés profteftations & k publier des mémoires, il entra en Siiefie avec trente - miüe ihommes & s'en empara. La bataille de Molvyita qu'il gagna par la düciM s ■  Xa Franc ie (ïéclare *" faveur dc la Barrière. .26.8 GVvw,? Succejfton plinc de fes troupes , lui aflura .cette! conquête. | Le Roi de France aurait pu fe metetre iur les rangs , comme descendant de la branche aince d'Autriche par les femmes de fes PrédéceiTeurs. II reftait tranquille Mais voyant les fuccès du Roi de PrufTe, il crut devoir fe declarer en faveur de PElecteur de Baviere, dont la Maifon avait tant fouffert par fon attachement i la France. ! II crut 1'occafion favorable pour le faire . Voltalre Mft. de la Guerre de 3741- I. H7. 144. ( ( ] < 1 I X Guerrt pour la SucctJJlon périorité fur les Frangais & les Ba- E ™\qUe VfS la fin de cetce anRée évS fn ff pr^ue entieremenc Sh.1!5 Autrichiens n'eurent pas, moins- de bonheur en Italië ; les Es- defSL? l£S NaP°iitains «yant fait des eftorts pour penétrer dans Ie Mi-' uinez, en furent chasfés par Ie fecours du Roi de Sardaigne, & répous- S JUT aUoX fr0Rtieres ^ 'eur prop epays. La Reine de Hongr-ie , qui peu de l™mF™nm>fb voyait accabléede revers fe trouva tout d'un coud viftorieufe & triomphante P Cependant peu avant eet heureux changement, la Reine avait fait de vives inftances auprès les Etats, pour en obtemr un fecours de troupes ; mais la t rance eur avait inculqué fortement la Neutrahté, en leur offrant de retirer on armée de leur voifinage, & de faire nforte que les Pays - Bas Autrichiens, uilent dans une parfaite fécurité. Ces propofitions ne plurent point a la Proliffï d5 "ollande: celles de Gueldre, ... 'treent &de Groninguequipouvaient :ncore le rappeller 1'invafion des Francais.es trouvaient trèsacceptabies. Les Etats' ^en.raux avaient réfolus, a la fin del'aniee precédente, de procéder k-une troifieie augmentation de vingt-mille hornes, lans avoir.attenduPunanimiié. Ni-  ie PEmpereur Charles' VI. aft Hés Députés aux Etats-Généraux,ni les Etats des Provinces particulieres netürent d'accord fur eet objet. Le' Marquis de Fénelon Ambasfadeur de iFrance fe donna tous les mouvements (pofiïbles pour traverfer cette réfolutiön. iLe cardinal de Fleury n'employa pas imoins fonéloquence envers Mr. Van der' Hoey, Ambasfadeur des Etats k Paris. II ne cesfait de lui dire, que malgré rtous les fentiments d'amitic duRöipour ifes Maïtresj.on n'était point du tout content de leur maniere d'agir. Les ipTopofitions de Neutralité furent réïterées par le Marquis de Fenelon. Elles :fürent d'autant moins goutées, que le Roi d'Angleterre commengait k in! fiftcr auprès des Etats pour les engager k des mefures d'éclat. jusqu'alorsla Cour ,de Londres & les Etats n'avaient paui j vouloir rétablir la paix que par des Négoi ciations ; mais k peine le Caevatier Roli bert Walpole eut abandonné le maniement des affaires, auxquelles il avait eu j jusqu'alors la plus grande part, que Pon '■s'appergut que Padminiftration du Lord ; Carteres, enfuite Comte de Grenville, ; avait opéré un changement dans les fentiments de la Cour de Londres. Le i premier était zeré partifan de la paix & ' Pautre inclinait trop k la guerre; aus Jü-en vit t-on d'abord Peffét. Seias-  Ï743- E lilU |. li ( ] ] È'itris 1 fi/ntij'. van ï Moge dn ,6 { ■0 S2 ,rV ! /VVJ-, 174». I /. 13.-24. t d i k74 ®nerrt pour I* SuecesfioH; mille hommes de troupes Anglaifes furent embarquées pour les Pays-Bas. oü fe rasfemblerent quinze- mille Autrichiens, feize - mille. Hanovriens & autant de Hesfois, qui firent enfemble une armee asfez. formidahlc. A la tête étaitie Comte de Stairs , qui avait fervi. fous les ordres du Duc de Marlborough. H aurait été facile k cette Armée, de pénéfrer dans la France, qui; était presque fans troupes; & le Comte de Stairs avait déjk réfolu de mettre le üége devant Dunkerque, dont les forti-ffcations avaient été reparées depuis. Mais la Cour de Londres s'y oppofa* jusqu'k. ce que les Etats fe fuflent dé-ilart's. Le Gorrtee eut la mortification-. ie. perdre une occafion unique de fe ditmguer. La Cour de France. était fortnquiéte fur le fort de Dunkerque. Ellegnorait les fentiments de celle de Lonires k eet égard, Elle porta la prévelance jusqu'k offriraux Etats de mettre eurs troupes en garnifon dans cette vile_ jusqu'a la paix ; cette offre ne fut oint acceptée, quoique par- ce moyen-es Etats auraient gardé la neutralité & m devenir les arbkres de la paix • ;s Anglais eurent Padreffe de les en étourner.. La Cour de l.ondres envova : Comte de Stairs même , en quaiité 'Ambuïadeura la Haye,powr porter les  ft PEmpereur Chsrie; VI s??g iÈ'tats k donner un fecours efficace k la Reine de Hongrie; on ne paria de rien moins que de vingt-mille hommes, qu'on devait lui cnvoyer. On délibera Ikdesifus dans les diverfes Provinces & furtout ren Hoilande. Dans cette derniere tout ptait d'accord, a 1'exception de Dordrecht & de la Brille. Les Députés de iDordreclit étaient d'opinion: Que lesiEtats dévraient plutót tacher de procu:rer la paix par leur médiation: ils doutaient même de 1'obligation de la garantie ;quoiqu'ils cruflent néceflaire,quand lelie ne fubfifterait pas, de conferver la I: Maifon d'Autriche dans fes pofiefiions,. lautant que cela pourrait fe faire, fans ;expofer I'Etat'. Et comme le fecours en I troupes était fujet k beaucoup de difS, cultes , ils conleillaient plutót de don;ner de 1'argent. Par ce moyen, difaientïiis,- on offenferait moins la France , & [on 'mi donnerait moins Poccafion de ; rompre avec nous. Quoique ces raifons ifuffent affez plaufibles, la discorde qui ;i regnait dans les Etats d'Hollande caufa ! un long retard. En vain Pon tacha de : concilier les fentiments de ces deux 1 Villes avec ceux dss autres. Le n de i Février 1743, on prit, a la plüralité des jvoix, une Réfolutiön qui portair. Que I la bonne foi & Pa-vantage' de i'Etat , cyigeait l'a«comp!ifJTement des obligaM 6' Les fecours ncconlés ilapluralilé-  1743- Eédamalions contre Ia Héci fion prife i>. ï'Bfianimki 236. Ceurre pour de Succesfiótr- tions contra&ées avec la Maifon d'Autriche ; mais qu'en même tems on fe voyait dans la nécefiïté de menager les chofes de maniere, .que le fecours qu'on donnerait ne furpaflat pas les forces de lEtat, & que ie nombre des troupes. fiuxiliaires n'excédat pas vingt-mille uommes. Qu'en outre on réflechirait iur les moyens les plus- efficaces de rétablir la paix -auffi bien que de fatisfaire aux obligations contractées. La France crut toujours qu'elle obtiendrait la paix par la médiation des Pays-Bas-Unis.. Pouvait-elle ignorer • les dispofitions. des Etats - Généraux &•• de la Hoilande a remplir les engagemens qu'ils avaient contraétésavec l'Empereur Charles VI au fujet de la PragmatiqueSanction? Le Cabinet de Verfailles favait, lans doute, que la Répubiique n'était pas asfez puisfante pour faire la loia fes Alliés; cependant ilfe flattait que. fi fes partifans s'obftinaient a demandcr la paix, ou Pobfervrtion d'une neutralité équivoque, les Pavs - Bas - Unis , dans 1'impuisfance de- férvir la Cour de Vienne par leur forces, nemanqueraient pas de la fervir par leur médiation ,& que la paix en ferait le fruit. Mais pourquoi les partifans de la Cour de Vienne & do la Grande-Bretagne, aigris par des proteftations,{iuraicDt- ils ccafenti d'accep-  de l'Empereur Charles Vï.' 277- ter 1'avis des partifans de la France ? i Quand , par imposfible ,. ils 1'eusfent 1 feit, quel en aurait été le fuccès auprès ' : de leurs alliés ? De faire méprifer leur (médiation & de les irriter contre Is France. On n'étouffe point les pasfions dans leur effervescence; & celles que is guerre avait allumées, devaient avoir leur: cours. Oppofer un defir timide de paix k 1'ambition, la crainte k la vengeance [& k la haine,.c'eft les accroitre ; c'eft en leur oppofant un grand courage & ; des dificultés fans cesfe renaiflantes qu'on peut les lasfer & les apprivoifer. Quelque fut 1'habilité avec laquelle le Miniltre de France k la Haye exccutit 1] fa commisfion; fes foins, av lieu de fai1 re entamer une négociation de paix, ne éevaient pas même empécher que la f Répubiique ne donnat enfin des fecours si confidérables k la Reine de Hongrie. I Les villes de ; ordrecht&de la Brille, & !! 1'Etat d Utrecht avaient beau dire qu'il tallait ménager la France ;. on ne les croyait point, paree que cette couronne n'avait pas l'art de fe faire craindre pour donner du poids k 1'avis de fes partifans. Elie aurait dü paraitre dans la réfolution de faire la guerre avee vigueun Audieu de faire entendre, qu'a l'exem-; ple de ce qui s'était pasié dans la guer^ : re de. 1733 , on était prêt de convenir M 7 1743»  *743. j i i 3^8 Guerre pour de Succesjlon ' d'une neutralité pour les-Pays-Bas 'Paurait fallu que la Répubiique eüt clairement fous les yeux la perspeétiveprochaine de voir fon pays devenir ie théatre de la guerre. Sans attendre 1'unanimité que deman-dent les loix fondamentales de PÜnion> Belgiquej les Etats de Hoilande. aprèsdes débats qui duraient depuis deux ans-. firent une députation aux villes-de Don-recht & de ia Brille, & écrivirent auxautresF.tats pourleur repréfenter»Qu'ay.ant unanimément ■ reconnu la validité dé leurs engagemens au fujet de la Pragma» rique-San&ion, dès le moment que feRoi de Prusfe était entré en Silene- i! n'etait plus tems de contefter fur la nature des fecours que demandait la Cour rie Vienne, ni d'examiner fi la Répubiique devait plutót faire le róle de médiatrice que celui d';i!liée fidele. II eft certain , dirait la Hoilande, que les alliances & les garanties ne devaient être sontractées qu?après les déliberations les plus férieufcs : & qu'avant que de' jrendrc un part;, il faut en pré voir lesuites;. mais dès qu'une fois on eft lié >ar des engagemens, & qu'il y a lieu & jbligarion de lesrcmplirT il n'eft plus juelhon de délibérer s'i's doivent être-exécutés, ce ferait mettre en doute fi me, putsfiBSCé duit violer ou non la fóü  ia PJBmperear Charles VL 279? des fermens & des Traités^ Prétendre que nos engagemens font nuls, fous pré itexte que' la Cour de Vienne ma pas ■ irempli les fiensr c'eft une chicane qui rendrait notre alliance méprifabie. Pouriquoi attendre k nous plaindre au moment oü il faut agir ? C'èft quand on nous> imanquak, qu'il fallait réclamerla Réli.gion des Traités,-& alors on ne nousisurait point foupgonnés de faibleffe&de: mauvaife foi.'' I „LaRépubiique a des voifins puisfans lauxquels elle ne peut réfifter par fesfeules forces; fentant donc le befoin' jqu'eile a de fes Alliés, peut-elle néjgliger leurs intéréts fins imprudence?" Poit-elle les irriter ? Dok -elle s'ên faire méprifer ? Doit-elle les inviter k fe faire fes* ennemis'?- Quelleque foit iPiiTue de cette guerre, elle fera infailliblement pernicieufe pour nous, li nous me voulons en être que fpectateurs inutiles. Qn dispofera fans doute de nos : propres intéréts fans nous conful ter: ex* I clüs de toute négociation-, nous n'au* ; rons aucun- ami qui nous ferve.. Qui ipeut même nous répondreque., pareet* i te conduiteinfideleéc timide, nouspuisI fions continuer k jouir de la paix? Sans i döute il ferait a fouhaiter qu'én interpoli font Ci médiation, la Répubiique rétatöt le- repos: dans 1'Europe;. mais une  i ] ' J 1 2*Ö; Guerre -pour dg Soh/ttts- démarche indiscrette , hors de faitirtë n'aurau aucun fuccès. Sommes-nous asJez puisfans pour que nos alliés nepuislent faire la guerre fans nous? ilsrcgarderaient aujourd'hui nos bons offices, comme une injure, ou du moins comme une preuve de notre indiférence pour eux. Si nous voulons que nos foins pour la paix réuffilfenc, commencons k nous rendre agréables a nos allés qui larejettent.» L'on ajoutait „ que la France était épuifée d'hommes & dargent. I Un des prineipaux membres de la Répubiique avait affuré que Louis j v ne pouvait pas mettre fur pié plus1 de cent-mille hommes; & qUe le numeraire de fon royaume n'allait pas au dela de deux - cent - millions. Mr. Van der Hoey, AmbaiTadeur desEtats a laCour de Verfailles, voyant les chofes de plus pr-s & mieux , leur repréfenta envain que ie role de pacificateur était le feul oui leur convlnt fes exhortations ne ' purent prévaloir contre le démon de la fliscorde ; la faction Britannique Pemporta , & la Répubiique fournit un contingent de vingt - mille hommes, ille n'en cooferva pas moins en Fran:e ce menie Ambasfadeur, qu'elle tour?31t,e(n ndicule , en failant imprimer es depêches, paree qu'elles paraisfaientslutot-etre. l#s exhortations d'un Phi-  te PEmpereur Charles VI. ilt lantrope , que les lettres d'un poli: tique. On lui fit même la défenfe inouie d'y mêler désormais. aucune réfle-' ixion. Les fuccès des Autrichiens ne con, tribuaient pas peu k la détermination des Etats en faveur de la Reine de Hongrie. L'armée Francaifc , fous lesordres ,du Maréchai de Noailles , n'avait pas eu beaucoup de bonheur cette année: le Roi d'Angleterre , accompagné du (Duc de Cumberland,. le plus jeune de j|fes fils, s'était mis k la tê'te des troui pes Autrichiennes & Angiaifes , & ajvait gagnè le 17 de Juin 174S labatail;le de Detingue fur les Frangais. Quoiqu'on ne manquat pas de s'attribuèr la I vidloire des deux cótés , &. qu'on iichantat méme le Te Deum, dans:toute i la France ; -cette bataille ne laiffa pas de déranger beaucoup. les affaires de la ; Cour de France , & d'augmenter 1'espoir de celle de Vienne. Les vingtmille hommes, que la Répubiique en1 voyait au fecours de la Reine arriverent < cependant en Allemagne , mais trop tard pour avoir la moindre part k la gloire de cette adtion. . C'était.le peu d'harmonie qui regnait parmi les Etats, qui fut la caufedeleur retard,.&peutêtre était ce même une politique. Ils ne fortirent d'Arnhem qu'au commen- 1743-.; levers des ?ranfsis «iv Mlemagiie.  ©ticrre entre h Rusfie & la '. SaeAu -1 Guerre tour la Saccejjmn cement du mois d'Aoüt & n'arriverent • Frankfort qu'i.'u mois d'Octobre. De forte qu'elles ne firent par leur marche, que temoigner la bonne' volonté de leurs maures. Et comme 1'armée combmee n'entreprit rien autre d'importance, elles retourncrent, pour ainfiflirc, fur leurs pas dans le-s Pays-Bas Autrichiens , oü elles prirent leurs quartiers d'hiver. La France s>en p:aigmt amerement a PAmbafilideur des i^ats, Monfieur Van der IJoey , lui témoignant , que par cette démarche' IfiwÏP femblaient avoir voul* affifier la Reine de Hongrie contre les Francais, malgré le Traité qui fubfiftait entre eux & la Républiek Maïs fes Si, euerent' que bkn loin de couloir rompre avec le Roi de France , i/s n'avaient rien plus a cceur t que de conferver la bonne intelli^ence avec Sa Majefté Trés - Chrétiennet Mais_ que confiderant la guerre de la. Reine de Hongrie, comme purement défenfive, ils s'étaient crus obligés de ui envoyer un fecours auqtiel ils écaient tenus par les Traités, qu'ils ivaient avec cette Princefle. Ce n'était pas aflez de la guerre ;'eJfrdai?s ''Empire; il fallait que les, ^tats fentiflent encore les fuites d'au, res troubies élevés dans le Nord. L'M-  de PEmpmur Charles VI. 283. iipérattice de Ruffie Anne, morte depuis j trois ans, avak nomraé pour fuccefleur i;au tróne, le Prince Jean, fils de fa Nie- ■ ! ce , Anne de Mecklenbourg, mariée i avec le Prince Antoinè Ulric de Bruns< wyck; & cec héritier d'un fi grand Emipire n'étak alors qu'un enfant de deux 1;mois. Elle nomma pour Régent, penidant fa mirorité , fon favori le Duc jErneft de Courlande,auparavantconnu, | fous le nom de Comte de Biron. Mais 1'élévation de ce favori ne dura pas. longtems. Les principaux Seigneurs ne purent fupporter la domination d'un. JEtranger. La Prineefie de Brunswyck^ jMere de PEmpereur, fouffrait furtout impatiemment la dépendance oü ces dispofitions 1'avaient réduite. Elle aflembla les mécontens ; elle fe fit déclarer Rc'gente ,-. elle fit arreter le Duc qui fut condamné k mort-, mais elle commuai cette cruelle fentence , en Penvoyant en Sibérie: Elle était dispofée a donnetdes fecours de Troupes k la Keine de Hongrie Mais- la Cour de Franceavait tróp d'intéret k Pen empêcher •, elie porta tous fes efforts vers une ruptu- re entre la Suede & la Rufiie ; au moyen du parti qu'elle avait en Suede, elle vint k bout de la déterminer. Cet: te guerre ne fut pas moins préjudicia; bic au Commerce des Pays - Ras dan& Uéwoirtf le MxHlttin,  ] j i » 1 i t ï 1 i c d rj r v ai S t; d d; E s fe i M*-1 ^ # SucceJJÏoit la mer Baltique que la guerre precé- ionVeT «F? «A'adMïS. »on de la Suede avait ófé une chofe mouie jusqu'alors. Elle avait oublié une srdonnance, par laquelle, liSÏaïï. es Voiles , les Pavillons & les Vivres nombre «3S êiïA,?r étmt C0ntr8ire a t0Us es l raités de Commerce. Cette déP*n- ÏÏSnn^ai;COl,pdcevaiire:iux oa leur ^argailon k la confiseation. Les Etats ai eaux de Commerce dans la mer Ba!- uerre. Ils envoyerent dans cette mer dignee de cette précaution qu'avait' i6te la necefiité de fe défendre. Le Foi li? lef SS* S" 0]frit 13 n^iation ' 'cou fr-?PtS.nreurent Pas befoind'y -counr, neureufement ces «merelles fermmerent tout d'un coup parfapa£ ,ede f! f ^°UE enCre la Ruffie & ** -mA^ larnva en a«endant une Ca^rophe bien extraordinaire k la Cour Imïr,? Par Un cnanSement imprévu ms le Gouvernement de 1'Etat: le feune mPfreu,t ïwan fut détroné : fa E Eiilabetb , fille de Pierre I. fut cou•Bnee, Impératrice , vers la fin de 1'an-  'de PEmpereur Charles VL '285 •mee 1741. La Reine de Hongrie feproiniit les plus grands avantages de cette l| révolution; mas les anairas étaient trop ibrouillées pour qu'on put agir efi fa ifaveur; elle dut attendre encore plui, ficurs années, avant de recevoir des feil cours de cette partie de I'Europe. La France & la Grande - Bretagne n'avaieat encore agi que fous le nom' 1 d'Auxiliaires; maisle Cardinal de Fleury, ayant terminé ia longue carrière le 29 de ; Janvier 1743, k Page de quatre - vingtIdixans, il ne fut plus pusfible^'arrêter .la crife violente dans laquelle il avait l entrainé les affaires générales ; la dispu! te devint plus férieufe; 1'embrafement : fe communiqua fur les mers. L'Amiral Mattheus tenait depuis longtems dans une espece de blocus, le Port dc Tou:l Ion, oü fe trouvait uneffotte'de douze i .vaiffeaux Espagnols qui avaient porté Don Philippe fur ia cóte de Provence, d'oü i il s'était rendu par terre en Italië. Les ; Espagnols, fe trouvant enfin renforcés, par quatorze vaiffeaux Frangais & queli .ques frégates & brülóts ; ils tenterent dc forcer ie paflage: les Anglais avaient .quarante - cinq vaifleaux de' ligne ; ils attaquerent les flottes combinécs qui ayant eu Padrefle d'éviter un combat dc prés, fe firent jour & échapperent; tout ;Xe pasfa en canonades. La France & •'74-3- . Combat de reuion ■  , ^744- Invafion c Prince Fdotiard e Ecofl'e. Déclaration du Roi de France aux Etats, & leur reposfe. i ^6 Gf^rs peur la SueeeJJm I'Angleterre abandonnerent alors töal ■ fSESSSg fcdécIarerentlagÏÏÏÏ u.,nHS- Fran?ais» voulant alors tenter nSïr^» '^Herent le fils duPréSS1' Ils Préparerent en fa faveur a Dunkerque, un armement fur leque il -s'ernbar^ua avec le Comte de sSe 1 5? tarde™ Pas * jouer un rode brillant dans les Pays - Bas; mais la tempéte le «ff?»/".168 CÓC« de Francï U aux Erlsntere Crut devoir defflander aux Etats les fecours qu'ils étaient tenus de lm fournir, en rertu du Traité de 307». Les Etats firent auffitöt fortir une escadre de dix vaisfeaux £ guerre fous PAmiral Henri de Crave, & ij ordonnerent de fe rendre en Angleter- Le Roi de France, fidele k fa politique, toujours circonfpecte , avait de ia t ^Urner direcïement fe armes contre les Pays - Bas - Unis. Le MareZl de Fenelon, fon Ambasfadeur auprès dés ï ia Haye, d'ou il avait été appellé ;é de déclarer aux Etats : „ qlie com, me tant d'offenfes réïterées du Roi de *££™?e "Bretagne ainfi que de Ia jReine de Hongrie, ie eontraignaien*  isPEmpfeur Charks VI. aS j „ k" déclarer la guerre k ces deux Puis- fances, il ne pouvait fe dispenfer d'at„ taquer les Pays - Bas -Autrichiens , 5, puisque les troupes qui s'y étaient „ raflcmbtées en grande quantité ne „ manqucraient pas, d'attaquer fes fron.„tieres. Ce qu'il était réfolu de pré„venir. Et que pour donner- une nou- veile preuve de fon aiïeétion, le Roi „ fon Maïtre avait v'oulu faire part aux „ litats de cette démarche, lors qu'il était juftèment fur le point d^exécu„ ter fon projet." Les Etats firent fentir dans leur réiponfe; „ qu'ils étaient dans un embar- ras eruel; que fouhaitant k la fois „& de conferver 1'amitié du Roi , & „de veiller k leur frontière , ils défi„raient ardeniment defe voirdélivrésde „ cette erife par fon amitié & fes dis* „pofitions pour la paix. Mais ils dés- esperaient que ce defir püt jamais „s'effecLuer que par le rétabliirement „ de la paix générale." Bientót après cette déclaration & la Réponfe des Etats , la £ rance déclara la guerre k la Reine de Hongrie le aód'Avril; & le 18 de Mai la Cour de Vienne la déclara k la France. Louis XV, ayant dit qu'il fe mettrait k la tête de fes armées, & tous 'les mouvemens annongant une campa- Les Etats nivoyent iinAmhart'aJsur Excr».  1744- ordinaire pour talentir la marclie de 1'ar■»ée Frany*»le. j i '3 ï 288 Gw« /ww ƒ« Succiffim gne vigoureufe dans les Pays-Bas , les Etats lentirent leur ardeur guerriere ft ralentir. Ils n'avaient pas depuis trente ans, vu leur pays menacé de quelque •hoftihté, époque de bonheur qu'ils n'avaient pas connu depuis plus de trois fiecles. La marche des Francais ayant leur Roi a leur tête, les alarma. Ils reiolurent de lui envoyer un Ambafladeur Extraordinaire. Sous prëtexté d'offrir au Roi leurs bons offices , pour accomoder les différends qui s'étaient éleves entre les Cours de Londres & de Verfailles, ils réfolurent de travailler k détourner un orage qui les alarmait. Pour ceteffet, ils jetterent les yeux fur le pprate de Wafienaar Seigneur de I wickel, déjk connu k la Cour de France par fes qualités fociales & fes talens jolitiques. il joignait Purbanicé Fran^ife k la franchife Batave. Le Roi qui i'etait avancé jusqu'k PAbbaye de Cioing, pres de Lille, y donna audiencö i eet Ambafladeur. „Le choix que les , Etats-Généraux out fait de vous," ui ;d!t le Roi, „ne pourrait que ,metre tres - agréable, par la connais,iance que j'ai de vos qualités perfon, nelles. Toutes mes démarches envers ,votre Répubiique, depuis mon avéne, ment k la Couronne, ont dü lui ,prouver combien je défirais d'entrete- mt  if* PEmpereur Charles VI. 2-$, dle une fincere Wööé & « une parfaite correspondence. Pai fait „ connaure alTez longtems mon inclina- » ré dedéclarer a guerre, moins i'en «fuspendrai les effets> 4 „Mes Miniftres me feront le rapport ««après 1'avoir communiqué knies AU " SSVPJrn?/ai faV,0ir * wsmaitresqueln rl Z0nt mes dürnieres réfolutions.» 0^ nw"ïrqu,e faifait affezentendre Zin t^ pIus dans 1'intention de luspendre le cours de fes opérations mihtaires. En effet dès le Sm-Sn \ en préience de 1'AmbaiTadeur, les Fran! gais comniencerent les hos ilitésII vaient de barrière a la Républiaue Knocke & Furnes furent emportés L'ar mée des Anglais, des Autr cSens & w,^Etat?» ™™a-é"e par le Général S r Naffau» regardaic ces progres, fans pouvoir les arrècer. Ei c etait cependant fupérieure en nombre; cnmJL ?/ 9Vait plus d3ns corps comppfc de parties diverfes , de génie fuperieor, de Marlborough qui fes tin? £S dans lf guerrfde1" Conquêtes Je Krancafï ur les iiar. lercs des ïctts.  so© (Suerre pour la SMcejïwti 1744. fe- "■ «•pérations Hilitairos jen Allernare. j$6. - 4.40 beaucoup' mieux fait de fe rriettre k ls tête des Troupes cette fois; le Roi de. France était un rival digne de lui, & il aurait, par 1'autorité de fon rang, prévenu la désunion des Généraux,, principale caufe de leur inaótiön. li aurait furtout aiguillonné 1'indécifion des Hollandais qui, après une paix fi longue , ne pouvaient éprouver cette cffervescence belliqueufe qui eft Pamedes opérations vigoureufes. En mêmetems Louis XV offrit de nouveau la aieutralité aux Etats, les menacant de regarder leur refus comme une formelle déclaration de guerre. Mais les repréfcntations des Anglais les avaienttellement fafcinés, ouplütótils s'étaient ïnêlés fi avant dans ces qucrelles , qu'ils ne pouvaient pafier fubitement .k la neutralité qu'on leur offrait. Les Francais auraient porté fort lom les progrès de leurs armes, fi une nouvelle fkcheufe n'était venu en fuspendre le cours. Le Prince Charles de Lorraine avait pafle le Rhin. L'Empereur avait conclu le de Mai de cette année k Francfort fur le Main , un traité avec le Roi de Prufle , 1'Eleóteur Palatin & le Roi de Suede, comme Margrave de Hefle - Ca (Tel. C'eft ce: qu'on appellait communément le traité d'Union. JL'Empereur lui - même pu»-'  ■ttsEtnpemr Ciiartis Vï. 291 •klia ce traité par une déclaration du 1*2 d'Aoüt & donna a connaicre, que ie Roi de Prufle , comme Eletteur de Brandenbourg, avait pris la réfolutiön, .de lui envoyer une nombreufe armée , .pour le maintenir dans fa dignité Impériale & dans fes droits, comme auffi pour le foutien de la conftitution de 1'Empire. Dans le tems que cette armée fe mit en mouvement, il parut une déclaration du Monarque Pruffien méme, qui difait: „ Qu'il donnait k ^, 1'Empereür un fecours, pourlemain„ temr fur le tróne duquel la Reine „ de Hongrie s'était propofée de le faire ■5, descendre ; qu'il ne demandait rien „ pour lui ; & n'avait pris les armes, Lj que pour rendre la liberté k PEmpi„ re, fa dignité a l'Empereur & le re„ pos k i'Europe." Cette déclaration fut accompagnée d'une armée de cent mille hommes , avec lesquels le Roi entra dans la Bohème. Le 16 de Juin m prit Prague, & cn trés peu de tems, il s'empara de la plus grande partie du pays. Le Prince Charles avait en at?tendant paflé le Rhin le 23 & le 24 d'Aoüt, fans avoir perdü beaucoup de monde, pour arriver fur la Frontiere de Ia Bohème. Le Roi de Pologne oubliant la méfintelligence entre lui & la ?Reine de Hongrie était devenu fon N a '744" Roufet XVIU.43S KouSTct xviii. ijö. - 26e*  -292 Gut-m paur la Suxejpett *744* Ulm. p*ur /Hifi. i* ?Eur. II. £39. «45. üLe-Roi de !ï>ruffe de?»-ient matiZit dc-Qofb tiieilleur ami. II avait envoyé k foa fecours un corps de vingt-quatre-mille hommes de troupes Saxonnes. Elles s'étaient réunies avec celles du Prince Charles, Le Roi de Prufle quitta alors pluflieurs des poftes qu'il avait occupé, & raraafla fes troupes, pour donner une Bataille aux Autrichiens & aux Saxons. Mais tous fes efforts furent .inutiles; $c comme le manqué de vivres fe manifefta dans fon armée, dans une faifon déja trop avancée., il fe vit contraint de reprendre la route de Ia Siiéfie.; les Autrichiens ne manquerent pas de le pourfuwre. Dans ces intervalles les frangais prirent le Fort de Fribourg, & les troupes Impériales renforcées par une partie de 1'armée Fran.gaife chaflerent les Autrichiens de la Barviere. L'Empereur méme, qui avait fait jusqu'alors fa Réfidence k Francfort .fur le Main, retourna .k Munich , faCapitale. Outre le changement qu'opéra laguerre , la mort en caufa un dans le voifinage des Pays-Bas, dans la Principauté d'Os-Erife au fort de laquelle les Etats avaient toujours pris beaucoup de part, furtout pendant les longues disputes qui s?étaient élevées entre les Princes de ce pays & le Sénat. Ces disputes ceflejEenj: alors, par la mort du Prince d^Qft-  V ii PEmpereur- CharTeiYl. afè ï'rife Carl Edzard -,. qui mourut le 26 de Mai, fans avoir laifie ni enfans, ni freres, ni fceurs. Le Roi de Prusfe prit posfesfion de ce pays en vertu de Pexpedtative que PEmpereur avait donnée ii la maifon de Brandebourg en 1694. — Gomme il y avait déja longtems, que 3 les Etats entretenaient des garnifons, k Embden & k Leer-Orth; le Roi dePruslé voulut qu'elles en fortisfènt •, & pour' mieux dispofer les Etats k cette demarche il s'éngagea k leur donner cautioii' par rapport aux capitaux, que lepays' leur devait. Ces Capitaux qui avaient été prêtés-en partie aux Etats du pays,' en partie a-la-ville d'Embden & en partie au Prince même,-fe montöient, outre des- intéréts, qu'on n'avait pas encore payés-, au deia de quinze-céntliille florins : les? Etats projetterent d'abord un plan fuivant leqüel ces Capitaux avec leur ufufruit devaient être rembourfés k- Pavenir; Ge-plan obclnt Pagrément du Roi, qui leur donna d'abord toute Pasfur-ance nécesfaire pour le rembourfement'régulier de ces dettes. Les Etats promirent dè même de' retirer les garnifons deEmbden &deLeerörth dans 1'éspace de deux mois; & eet-' te promesfe fut exactement remplie.Mais comme 1'exécution du plan projeïé rencontra beaucoup de diiricultés-diï 1744. UX. i - u'  Guerre feur la Succejjftm J-744» frUinnce cie «ttSrtis, i _____ i 1745, 1 cóté des Etats du pays , on convint J après plufieurs Négoeiations , au commencement de 1'année 1747 , que les. adminiftrateurs des revenüs du pays d'Oft-Frife s'obügeraient par ferment &. par écrk , de ne pas employer les revenüs delïinés a 1'acquit des dettes en question, a d'autre iifage. Cette préeaution prife,le Roi conSrma ce qu'on^ venait de faire en donnant fa garantie par ün acle %né le 25 de Février 1747. Ce que les Etats avaient fait jusqu alors pour la Reine de Hongrie, ne fuffifait pas pour contenter cette PrincefTe, ik. le Monarque Anglais; ces deux Puisfances voulurent,.. qu'ils employafient une plus grande force pour Pintêrét commun ; & même qu'ils déclaraffent la guerre aia France. Ils ajouterent done a'; la troifieme augmentation de leurs troupes, une quatrieme, qui confiftait sa douze-mille hommes; mais toutes. es inilances de leurs Alliés ne purent. es engager, a une rupture déclarée ivec la France. Ils fe bornerent a prouettre une exaóte obfervation de leurs ;ngagements , &. tout Pufage de leur . :redit auprès des autres puiffances bien ntentionnées, pour s'oppofer a 1'enneni comaiun. Le Roi de la Grande-Breagne & la Reine de Hongrie entaméenc une JMégociation ayec le Roi de-- '  Je. PEmpereur Charles VI. 295 Pologne, a laquelle les Etats ne manquerent pas: de prendre part , cornme partje principale. Après plufieurs con- • férences, elle fe termina par un traité, «ui fut conclu a Varfovie le 8 de Janvier 1745. Parmi les articles eiïentiels, il fur af rété que le Roi de Pologne, Electeur de Saxe, fournirait a la Reine de Hongrie un fecours de trente - mille hora ■ ir.es pour défendre le Royaume de Bohème, oh les ennemis étaient déja entrés. Le Roi d'Angleterre & les Etats s'engagerent de leur cóté, a lui donner annuellement un fecours en argent, de cent -cinquant-mille Livres Sterlings; le Monarque Anglais devait en payer cent - mille & les Etats le refte. On y ftipula encore: que fi la Bohème & les .pays de PElecleur n'étaient plus expofés, le Roi de Pologne aonnerait dixmille hommes , pour les employer fuivant le bon plailir du Roi d'Angleterre & des Etats, Jok dans les Psys-Bas foit en Allemagne; & ils promirent de leur cóté de donner a PElecteur cent dix-mille Livres Sterlings, c'eft adire, le Roi, foixante-mille & les Etats, le relle. Les Allies promirent de méme de venir, non feulement, au fecours du Roi de Pologne en cas que fes pays ii Eleótoraux fwfient attaques a Poccafiou N 4  Oruerre pêur- la Succefflofr '745- timt tfe" .e d'abandonncment tötai de-fes droits fcf' la Siléfie. On convénait de tranïU  de PEmpereur Charles VI. 299 Ier a un échange de quelques terres de cette Province enclavées dans laLuface, & de remettre au Roi de Prusfe la ville de Kofelavec les munitions dont elle était pourvue lors de fa prife. Toutes les i prétentions occafionnées par Ia préfente i| guerre, entre les Cours de Berlin & de 1 Dresde étaient aneanties ; & la Maifon I Paiatine, de même que la Maifon de ï Hesfe- Casfél, devaient être remifes en I posfesfion de tous leurs Domaines. Cet accomodement fut rejetté avec I hauteur par la Cour de Vienne; &leRoi i de Prufle fentant que les armes feules j pouvaient cöntolider ie Traité de Hanoi vre, dirigea fes opérations guerrieres f de fagon a pouvoir forcer Marie-Therefe I «t y adhérer, en accablant le Roi de Po» I logne. II vole donc en Luface, & y :| bat les Snxons & les Autrichiens. II i met ainfi la Reine dans la néceffité de faire Ia paix a la hate, en abandonnanc J une feconde fois la Siléfie, ou de voir i dépouiller de fes Etats héréditaires fon Allié l'Elefteur Roi de Pologne. Lors qu'il fe vit , par certe pofition avantageufe, én état de faire la loi, ] il tenta de renouer la négociation; elle fut terminée a Dresde le 25 de Décem» i bTe. II reconnut Frangois I pour Env ! pereur, & l'Impératrice lui céda de nou» i veau la Siléfie/ li vinc même about de N 6 Accomoffemenc entre la Reine de Hongrie & le Roi ds Pruffo.  Opdrn tion m itftlie. < •1 J im Gtterrs puur la.iSucceflhn ■ fe faire garantir cette paix par i'Angleterre qm lui proHiit auffi, la garantie des. Pays-Bas-Unis.. Ainfi fnit la guerre en Allemagne» En Italië elle fut trés fövorable aux >rangais & aux Espagnols, On fe battait dans cette partie de I'Europe pour procu»er le Milanez, Parme & Plaifance al Infant Don Philippe, Frere puiné de Don Garlos. En 1744 .le Prince de Conti avait forcé les paflages des Alpes, les retranehemens de Ville -Franche & de Chaieau - Dauphin. L'lnfant & ca Pnnee avaient gagné la bataille deConi, ians pouvoir prendre la ville-de ce nom «Pils affiégeaient. Enfin en 1745 Don Pnihppe fe vit maitre de Milan & des Pays d'alentour. La Répubiique de Geaes fe. déclara pour la France & PEspagne. Les Frangais n'avaient pas eu des fuccès moins briilans dans les Pavs Bas. ' Les Al-Hés devenus- fupéri'eurs k Ia , fuite de la diverfion occafionnée par ' 1 apparition du Prince Charles, fur les Frontieres d'Alfaee , n'avaient pas fa ?rofiter de 1'oecafioa. il. ne leur avait' pas été poffible de- déloger le, Comte ie Saxe de fon peste dè CourtraP; ni Ie faire aucune conquête. Enfin pouF aire dispuraitre la mésintelligence, l«< 3uc. de CumberJand, fils puiné du-  ii.PEmpmw Charles TI. !6oi d'Angleterre, fut mis k la tête de Parmée. Ce jeune Prince avait donné les plus grandes marqués de valeur & d'habileté k da bataille de Dettinguen ©ü il avait été blefle. Son édueation fuppléait - k ce qui lui manquaic d'expérience. Les Cours Alliées lui confierent avec joie le commandcment de leurs troupes. En un mot il pouvsit balancer la fortune des Frangais combattant fous les yeux de leur Monarque & commandés par le Comte Maurice de Saxe. Ce Général. était le frere naturel du Roi de Pologne. II était fils d'Augufte II & de la Comtefle de Konigsmark. Une foree-de corps digne des tems héroïques , une« théorie profonde. de la . taétique, jointe k une pratique couronnée de brillans fuccès •> ia vigilance, le fecret, Part de favoir differer a propos un projet & celui de Pexécuter rapidement, le: coup d'oeil, les reiTources, la prévoyance, voilk le Général que- les Alliés avaient k eornbattre. Louis XV- éehappé d'une maladie dangereufe qui avait jet té toute la France dans le dueii , venait de prendre Fribourg. De Ik il s'était transporté en Fiandre; les Frangais après avoir tEomnc les Allié? par plufieurs marchc» *745- Ba'aifle èt Funtenoy..  J i ] , 31 HO M 1 ƒ .:< c V b ti li B 1 bi k pi $02 Guerre pow la SucceJJlon & contre marches, avaient invefif Tour,ay. C'etait la pks fbrte placet la-Karriere. Le, Erats - Généraux y avaient une gamifen de huit- mille hommes , communjes par k Baron de ft^»S*OT C?Pira'ne- P'ein de vakur & d'habileté. Les Etats - Généraux mgfa* leur circonfpedtion , c ur^t qu'on devait hazarder quelque X ?our fauver une place de cette im ?ortance. L'armée combinee étaicom mie d'environ cinquante - cmf mSc 1 xommes. Les Autrichiens nWnt que &«»* comiuÏÏÏ Pa5 w vieux General Koemgsberg, ks trou>es des Etats au nombre de quammè jcadrons Park Prince de ïngt fix escadrons Anglais avec Hnn ■ataillons & feize escadrons HanovSI EE* ,leSn °rd[es du Général en -hef , ie Duc de Curaberland. La roite des Francais s'ctendait vers li d'Antoin, la gauche vei e, pis de Parry le centre était a F0n! snoy. Les Aliiéss'avancerent fur trois gnes ; le Comte de Koenigsbera SS ;andait Paiiè droite, le Prince S. Waldeck, ia gauche; 'le Du de Gum! :rmnd occupait le corps dc ia batail• Le cnamp de bataille nVait™,/ us ce -cmq-eens töifes de lorg&M i  di PEmpereur Charles VI 303 \i depuis le pont de Calonne jusqu'au I bois de Barry, & n'avait gueres plus 1 de neuf- eens toiles de large : ainfi la :i bataille fe livrant a peu prés en champ ül clos, devaitêtreopiniatre,meurtriere& 'I déaifive. Le onze de Mai, jour méJ morable , fur les fix heures du matin, lies Alliés donnerent le fignal du comJ bat par un coup de canon. Les deux l«rmées fe prélènterent 1'une devant ll'autre. L'artillerie étant également Ibien fervie de part & d'autre, on fc leanonna longtems avec une perte égaJ le. Chaque décharge éclairciffait les, 1 rangs & jonchait la terre de morts. ILe Mareehal de Saxe courut le plus i| grand danger de la part des troupes ijdes Etats. II en yint jusqu'k dire a, lla troupe : Mes fleur s votre vie eft nèXeeJJaire aujourd'huy. Les Alliés auraienC. ij d-ü fe borner a tenir en échec & en 1 i alarme 1'armée Frangaife : par cette'( jmanoeuvre ils retardaient la priie de Tournay & pouvaient la rendre im-: polTible : ils étaient poltes de.fagonj qu'ils ne pouvaient être attaqués avee.^ .avantage; & lis pouvaient continueile-; me; t inquiéter i'armee des afliégeans: ' feëtait le feminiene du vieux Gem-ral Koenigsberg; mais le courage ardent du Duo de Camper land & la confianjëc des Anglais. ne recevuient aucua- j.745.  .'745- t t §04 Guerre peur h SucceJJka Confeil Après un fanglant prélude, les Alhes s'ébranlerent & s'a'vancerent dans le plus bel ordre. lis firent mine de vouloir attaquer en même tems les trois corps oppofés; mais fe rephant tout a coup fur .eux - mêmes , ils fondirent enfemble fur celui du milieu LPeffort fut terrible ; mais il fut repouflé. Le Duc de Cumberhmd , voyant le peu de fuccès de cette' attaque ■ fit changer fon ordre de bataille, & du centre fc porta vers-la gauche. Les déeharjes de mousqueterie recommencerent alors & continuerent longtems dans un ordre presque invarrable de la part des Anglais: . ils failaient un feu roulant , en tirant par divifions qui fe fuccédaient fans interruption: Les Alliés avangaient a pas lents comme i i'exercice; on voyait es majors appuyer leurs cannes furles fufils des Soldats pour les faire tirer bas & droit. Trois fois les Anglais Jttaquerent Fontenoy ; pendant que les < troupes des Etats tentaient d'emporter Antom, ün de leurs escadror.s fut tmporte presque en entier par le ca-' ion Frangais, &il n'en revint que jumze hommes-, depuis ce tems elies ie Te prércmerent plus ; cct \ échrs * empêcha ce donner aux Alliés une\ mdance qui aurait pu décider la, viétoi- ■  46 PEmpereur Charles TL jog1 re en leur faveur: les Anglais & les Manovriens marchaient alors ,.fans déranger leurs rangs , trainant leurs ca--' npns k bras par les fenciers, entre la redoute du bois de Barry & le vil lage de Fontenoy, qu'ils voulaient envelopper : il falait efluyer un feu croifd. des deux cótés •, des rangs- entiers tornbaient morts k droite & a gauche : ils avangaient avec la mêmefierté,, précédés 'de fix- pieces d'artillerie, en ayant encore fix. autres au milieu de leurs lignes : des grenadiers Francais ■tenterent de s'emparer du canon ;. ils furent taillés en pieces \ les Alliés parvinrent k.déborder Fontenoy & la redoute: ce corps qui s'étendait auparavant en trois divifions , obligé de fe reflerrer par la nature du terrain , pour préfenter un front moins- large ,. forma,, par une heureufe nécefiité-, un quaeré long : l'un des cótés preffait l'aile gauche des- Frangais , l'autre enveloppait les redoutes du.hois-de Barry , .&: le troifieme menagaitavec - la contenance la plus ferme, le polte de Fontenoy. II en réfulta une colomne épailfe , presque inébranlable par fii confiiiance &. par ion courage. Les troupes avaient un plus grand nombre de coups k tirer &tous les coups portaient» Pjlufieurs.- feis les- Frangais attaquereat: 1745-  I I I 1 ] ] I t il f i v •t: SOö Guerre pour ,a Succzjjhn cette maffe redoutable ; toujours ferree , elle vomit des feux continuels « renverfa tout ce qui ie préfentait* elle gagnait du terrein toujours ferrce » toujours ferme, s'avangant vers le pont de Calqnne dont la prife eüt coupé la retraite a i'armée Frangaife • les regimens étaient echarnés l'un après fautre; les- Gardes Frangaifes & Suis-" les etaient en déroute: dans eet inftanf cntique,onconfeil!aitau Roi de France de fe mettre en fürete, en repaflant le pont avec le Dauphin: ie Général s'«£cu- J*A r^traue: Jes Aliiés Pous'aient déjk des cris de victoire • ia ïarmfon de Tournay , - fpectatrice du :ombat, tenta même une fortie pour ;ompleterla défaite prochaine des Francais: pour comble de désespoir. ils nanquaient de boulets : fi les Hollaniais , dit Voltaire, avaient alors pafP5 mtre les redoutes qui étaient vers Foneftoy & Antoin, s'ils étaient venus donier la main aux Anglais, il n'y avait MS de reflburces, plus de retraites mêne ni pour 1'armée Frangaife, ni pro- ■ ablement pour le Roi & fon fils: mais ; \ Roi refufa de leretirer; lagarmiun * repouffée avec perte : le Duc de ucheheu confeille alors qu'on falie amcer quatre canons com re ia redoum enorme, qu'on la rompeparüne  de PEmpereur Charles VI.' 307 #uverture qui donne aux troupes la facilité de 1'ébranler en Pouvrant: cette idéé eft adoptée: les quatre canons font pointés contre ja colonne des Alliés ; ils font attaqués k la fois de front & des deux cótés ; enfin cette maffe jusqu'alors impénétrable, laiffe appereevoir une brêehe; la Maifon du Roi s'y précipite & s'y infinue ,■ les Gendarmes & les Carabiniers élargifient le paffage ; les autres régimens. (uivent:, animes par ce fuccès: ce corps formidable eft rompu de tous cótés; on en vient aux armes b!anche«, lamélée fut affreufe \ tout plia, tout fe déban.da ; ce fut Paffiure de fept a huit minutes. Xa défaite de la colomne entraina celle de toute i'armée. Les Anglais, comme s'étant le plus expofés , furent auffi ceux qui perdirent ie plus. lis firent monter leur perte a fept- mille hommes , tant tués iur le champ de bataille que morts de leurs bleffures: auffi firent ils des reproches amers aux Ltats dont les troupes n'a-, vaientperdu que moins de quinze- cens^ hommes : en tout la perte des Alliés fut! ivaluée a 15C00 hommes, tués, bles-, fes & faits prifonniers. lis perdirent quarante pieces de canon , & cent cin-' quante chariots , charges de toutes folies de munitions 9. particniiercment. *745°__ WJm . po u t hïjl de 'Europs r. 235%')■ Oh. MoUet: \ v/1. A'An!èt.  Guerre psur la Siicoeflfctt pour Ie fervice de 1'artillerie. Les-:; * rangaisdirent n'avoir perdu que quatre- ■ nulle hommes-,, tués &- blefies. Plu-, fieurs circonftances-concoururent a la f^ite- Va P'-emiere,-. dit - on, d'avoir laiire derrière eux la redoute- du bois de Barry &-.Fontenoy,, dont ils auraient pu tourner le feu même des battenes contre les Frangais. La feconde dé s'être avancé lans cavalerie. La troifieme, de n'avoir pas faifi Pinltant oü Pon ne tirait plus qu'a-pouare de Fontenoy,.. pour enlever ce pofte important. La qtiatrieme,-& la plusconfidérable de toutes, vint de la part du Commandant des troupes des Etats> qui , effarouchées d'un premier echec!, au heu de for-cer; le p0fte. d'Antoin & les redoutes qui lè féparaient de f ontenoy , & venir, par la , donner la- »ain aux• Anglais,-refterent Spectateursinutiles de la bataille. J Dès que Ie champ de bataille fat li-, i £'» „Le Roi»-POur infpirer au Daupnin Phorreur qu'il eut toujours pour les guerres les plus juftes,-Ie fit- par- :ounr a ce Prince. Le Dauphin, fréaiiiant,.vit au naturel ce qu'il n'awit jamais- vu que dans; 1'mftoire • *humanité dérhirée par la main de TOomme: une vafte p aine abreuvee te-- lang. , des membres épars & icparés-  He - P Emptrtur Charks VI. §c$ ie leurs troncs: des tnonceaux de cadavres; des milliers de mourans qui tachaient, envain, de s'arracher de desfous 1'horrible fardcau qui les écrafait. Le Dauphin racontait qu'il en avait trouvé qui., dans eet aflTeux moment oubliant qu'ils étaient ennemis , fè bandaient mutuellementles piayes qu'ils venaient de fe faire: d'autres enfin luttant contre la mort, fe roulant dans leur lang & mordant la poufliere. A cct horrible fpecbacle, fi touchant pour un jeune Prince, dont le cceur devait avoir toute fa fenfibilité, il s'attendrit. Le Roi qui s'en appergut [frappé de la même fenfation,, lui dit: apprenez mon fiis combien la viéloire eft diere & douloureufe. ,Les Alliés laiflerent les malades &' les bleiïcs k Phumanité des vainqueurs & fe retlrerent prés de Ath oü ils i établirent leur camp. Ils abandonnerent ainfi .& Tournay qu'üs étaient venus j délivrer & la plupart des villes que baignent la Dendre & 1'Escauc. Les J grandes batailles donnent presque tou| jours de violentes fecoufles aux Etats. La ville de Tournay fe rendit douze jours après la bataille; mais Ia CitadeUe tint jusqu'au 21 de. Juin. La garnifon obtint une capitulation honorable; mais v6l!e. s'engagea k ne faire aucun fervice 1745- La Flandre :onquife par les Fr»nc»ise  ■r*745- te •Poltaire ïnvaflon Sa Prince Edoi'ard en •Ecofie. Wtjl. de «K-w/f XV. |lö Querre pour Ia Saccejfion militaire jusqu'au premier de Janvlcff i?47- Le Duc de Cumberland, crai-gnant que les Francais n'eusfent for. mé quelque projet fur Gand, envoya un detachement de cinq a fix mille hommes, qui fut rencontre par un égal . corps de Frangais prés de Mê:e entre •Bruxelles & Gand-, & presque entierement détruit: les vidtoires haterent les conquêtes des Frangais. Gand, Bruges, Deinze, Damme, Aloft , Oudenarde , Dendermonde , Ath , Oliënde & Nieuwpoort ouvrent leurs portes aux vainqueurs. Ces deux derrières villes ne tinrent que peu de jours contre le Comte de Lowendall , quoique foutenues d'une Escadre Angiaife, qui femb;a n'ëtre venue \k que pour 3tre fpecTatrice de la reddition des villes qu'elle devait défendre. Ces pertes alarmerent I'Angleterre & les Etats - Généraux ; mais une autre expédition les jetta bien davantage dans 1'embarras. George II fe vit dans le danger de perdre fes trois Royaumes. Le Prince Edouard , emporté par fon courage &-faifant fond fur un grand nombre de partifans qu'il avait dans les Etats de fon pcre , avait abordé k la fin d'Aoüt fur'les cótes d'Ecofle. A fon débarquement il fit publier un swnifefte, dans lequel il dcclarait qu'il  enrï'Emptreur Ch&rïes VI. gif s'y était rendu pour réclamer fes droits : il y proniettait d'étre le plus vaillant défenlëur de la religion & de * la liberté des Ang'ais: il esperait monter fur le tröne fans autre fecours que. celui de fon peuple, & ne voulaitemployer aucunes troupes étrangeres , k moins que fes ennemis ne 1'y forcasfent par leur exempie. Cette réfolutiön genereulc reveiila en ia faveur un eer» tain nonibre de partilims de . la Alaifon dc-Scuard. Biemöt u fe trouva ;k.la tête, de djx a doaze mille .aomines^ mais cc. fut au feui eJFet du pritiuer entoufiasme , qra'il duc le (8 d'Octobre la prile d'üdimbourg &' de quelques autres places. 11 batiit 4, cxxi Anglais a Pretton , entra en Angleterre le 5 de Decembre, & pénétra jusqu'a Lancaftre, fans rencontrer d'ennemis qui vinsfent s'oppof'er k fes progrès & le combattre, mais aulli, fans trouver des amis qui marchafient a fon fecours. II poubfe jusqu'a Maclesfield, k 43 lieues de Londres , fans qu'ii fe fit aucua mouvement en fa faveur. Enfin le Dus; de Cumberland repasfe dans fa patrie, le juge un ennemi digne de lui. II marche k ce Prince, qui fe replie du cóté de 1'Ecosfe. Son arriere - garde eft battue a Clitton : mais il prend ia revanche a Falkirk , y gajne une  IF45- |I2 Gwrre pour la Succejjtön bataille qui iemble rétablir fes affaires, & donne k la France quelque espoir d'une révolution en faveur de ce jeune héros. On fait quels furent enfuite les malheurs de ce descendant de tanc de Rois , comment il fut réduit k céder k la fupériorité de fes ennemis, a s'échapper, k grand peine, &kabandonner une partie de fes partifans z leur vengeance ; mais on ne fait gueres que 1'Ambaffadeur de la Répubiique k Paris , écrivit en faveur de ces infortunés. Ce Miniftre mettait dans ïa politique une franchife & une huraanité qu'on y rencontre rarement; & ïl avait tout fait pour prévenir les fuites de la guerre préfenre, & détourner les Etats de s'engager dans la querelie de leurs Alliés. Le Marquis d'Arganfon, alors Miniftre des affaires étrangeres , qui lui reflemblait beaucoup par les ientimens, s'adreffa k Mr. Van der Hoci, comme k un médiateur. Celuiei écrivit donc une longue lettre au 'Duc de Newcaftle , Sécrétaire d'Etat en Angleterre. "Puifliez-vous, lui difait - il, bannir eet art pernicieux que la discorde a enfanté pour exciter les hommes k fe détruire mutuellement. Miférables poütiq\ies , qui fubftituent la vengeance , la haine , la méfiance , ■Pavidité aux préceptes divins de ia gloi-  «fe PEmpereur Charles Vï. .jij gloire des Rois & du 'faiut des peupies. La France ne fut pas auffi heureufe dans Ie nouveau monde: IesAnglais firent la conquête du Cap Breton en Amérique : qui fut pris par 1'AmiraI Waren. Louisbourg quoique dénué de bien des chofes néceflaires, & n'ayant qu'une faible garniron , fe défcndit longtems; mais il (ut enfin obligedecapituleraaes conditions honnêtes. La conduite des Etats leur occafïon-; na des discufiions fingulieres avec la' France , avec laquelle ils prétendaient, conferver toujours la paix , en föurnis < faflt des fecours immenfes d'argent & •d*hommes a fes Ennemis. La France, t toujours port.e pour les niefures circonlpeéles, femblait 1'autorifer dans ces principes abfurdes , en perÉtafit k prendre pour un refte d'auntié qurii ne fallait pas riégilger, les próteftationsfimuieesque luifaifaïent les Etats pour enchainer fon reiïëntiriient. Eile craignait de s'en tkire un nouvel Ennemi , fans fonger que les Ilollandais, enfe declarant ouvertement, n'auraient pas été plus utiies a leurs Alliés qu'ils 1'etaient. Les Etats fuivaient aveuglément des principes abfurdes & dos liaifóns imprudentes. quoique la pofition & la.nature de la Républiqae ■Tom. X. Q " * '745- 't-rtcs des 'ranfafs in \atóïiqütti Singuliere lispuce a'cc laFrsm:e ru fuj«t les troupes Dvoyécs 11 A igle» erre.  -n>' ii. i Mémoires $eur fervir ,Jz rhiji. de (ÏEurope 4ö,4o,&c. ] 1 sa & ( I i ,i >r k 314 Guerrt pour k Succefpm ayent prouvé fuffifamment- qu'elle ne peut s'engager dans des alliances of-fenfives & défenfives avec fes voifins ' m. expofer fa propre exiftence'? mais ils regurent alors une lecon frappante: le Roi d'Angleterre, T Poccafion de 1'invafion "du Prince " Edouard , leur avait demandé les fixmille hommes ftipulés par la garantie du Traité d'Utrecht, dans llque" n eft dit, que dans Ie cas, que quekme Mr* l^le tr^ble'rqi'orqdreqde ruccefiion établie par lesActes du Parlement , les Provinces- Unies enverront iu fecours de i'Angleterre ócoo homnes de pied & 20 vaifieau* de guerre: & que ce fecours fera entrltenu 1 leurs dépens; & que^'il ne fuffit pas, es Etats- Généraux agiront de tou:es leurs forces en declarant la guer- Sur la demande du Roi d'Angleterre es Etats envoyerent a 1'inftant les fixnille hommes. Jls haterent même fi ort cette réfolutiön, que pourremplir m engagement abfurde, ils violcrent iiivertement un Traité folemnel, &des lus facres dans le droit des nations Is firent entrer dans ces fix- mille hom- " ïes les troupes des garnifons deTouray & de Dendermonde, qui s'étaient ngagées ji ne faire aucun fervice rmP-  de PEmpereur Charles VI. %i$ Lcaire pendant dix-buit mois. Le Mij niftre de Sa Majefté Trés-Chrétienne ■auprès des Etats - Généraux, ( car ies j deux Puiffances entretenaient encore \ des Ambaffadeurs auprès 1'une de i'auI tre) fit des plaintes ameres fur cette conduite. L'Abbé de la Ville -préfenta I fur eet objet un mémoire aux Etats- II Généraux. "II eft, difait- il, exprimé ij en propres termes dans la capitulation I de Tournay , le modele de toutes les ; autres, que les troupes ne pourront fer- I vir contre Sa Majefté, ni contre fes !i Alliés , jusqu'au premier de Janvier !j 1747, ni faire aucune fonclion militaire, ii de quelque nature que ce foit , dans {les places les plus reculées de la fron1 tiere ; & que les Officiers , ni les ï foldats ne pourront pendant, ce terj me , paffer dans aucun fervice étran: ger". _ " Cet engagement eft fi clair & fi pré; cis que le Roi n'avait pas jugé de' voir ajouter foi aux bruits qui fe réj.pandirent au commencement du mois i d'Aoüt, que Vos Hautes- Puiffances I penfaient k faire fervir ces ttoupes com1'me auxiliaires du Roi de la Grandei-Bretagne en Angleterre ou en Ecos; fe". "L'obligation de ne pasfer pendant ce ' terme, dans aucun fervice étranger, e&  816 Guerrt pour Ja SucceJJha (Réponfe kss Etats i raeme prevue & ftipulée expresfément dans la capiculation de Tournay, pour ' tout Officier ou foldat de ces troupes ; & c'eft k plus forte raifon, un engagement formé pour tout le corps des troupes qui fe trouvent dans le I eas de cette xapitulation. En un mot les troupes avaient promis de ne faire aucun fervice, pas même dans les places les plus éloignées des frontieres ; .& les Etats juftifiaient cette infradtion» en difant que I'Angleterre n'était point place fronttere. Elles devaient mettre bas les armes devant les troupes de France; mais on alléguait que ce n'était pas des Frangais qutelles allaient combattre; elles ne devaient point pasfer ï aucun fervice étranger & l'on répondait qu'en effet elles n'étaient point dans un fervice étranger, puisqu'elles étaient au ordres & a la folde des Etats - Généraux. ■C'eft ainfi que les Etats - Généraux répondaient aux plaintes de la France. Ils firent entendre, que leur in- \ tention était dWervcr les capituia- \ tions faites par leurs troupes , qui fe font trouvées en garnifon dans quelques places , qui ont été prii'es par les armes du Roi Trés - Ctiréticn JU'alnfi ayant été requifcs par Sa i Majefté Britanniquc en vertu de leurs  tile' P'Empereur Charles VI. S17: engagemens , dê fournir un fecourscontre les--fujets rebelles de Sa Majeité ; avant de fe détcrminer la des • fus, elles avaient exarninémurement ces capitulations, & n'avaient pas trouvé qu'elles les empêchaient d'omployer ces troupes audit' efret. Que pour' une plus grande füreté, elles avaient averti Sa Majefté Britannique , que ces troupes ne pourraient être employées que fuivant la teneur desdites capitulations: dont elles avaient remis, kcec effet, les extraits; qu'elles avaient aufü' donné par inftruction au Général, qui' commanderait ces troupes, de ne les pasemployer a aucun-ufage , auquel elles ne pourraient fervir , fuivant iesdites capitulations, qui lui avaient été remifes en même tems. Qu'aulfi' ces troupes rettaient' au fervice, a la folde & au i ferment de leurs Hautes - Puiifances & ne paffaient par conféquent point a un fervice étranger , & ne pourraientêtre employées autrement qu'il avait été' tnendonné. Les Etats- Généraux avaient, plus*' que jamais, befoin de ménager laFran-jlj ce. Leur- partialité contre elle avait' :i trop éclaté, pour qu'ils ne redoutasI fent pas fon reffentiment. Au com-i mencement de 1'année précédente, les 'i Anglais s'étaient emparés de trois vais0 3 Mnge;üs pon»' 1-rsncei X74&  jn6 Mêtn. pa: m#. 7e ÜJSur. lij. P- li. lio M4- /'ies d'J Güuv. Holl. eux lud. Mort Hu Penfiona:'re Van dbr Heiin. $1% Guerre pour la Succejfi&fr; feaux de la Compagnie des Indes-Fras*.. • gaifes, qu'ils avaient conduits a Bata-. "via, oü le Lieutenant- Général Baron d Imbof ies acheta . en envoyant deux en Hoilande. L'Abbe de la Ville ne raanqua pas de les reclamer , en s'aS.uyant fur le Traité de Commerce de i739> oü il avait été ftipuié., de ne* rccevoir aucun des vaisfeaux pris a, Pune ou l'autre des deux Puisfances. On trouva. la. conduite de Monfieur d'Imhof d'autant moins réguliere^ que quelque tems auparavant on avaic" contraint un armateur Francais, de relacher un vaisfeau Anglais pris en Zé- • lande. Ces différends lervirent de prétexte au Roi de France, pour annuller le Traité de Commerce fait avec rles Etats en 1737. La France eut pourtant une fatisfaction complette a 1'égard . des vaisfeaux des Indes - Orientales : la Compagnie des Indes paya a celle de France la. fomme de trois-millions de hvres pour la cargaifon des trois vaisfeaux, & les renvoya en France a leurs frais & dépens.- Nonobftant toutes ces marqués d'equité & deconfidération, la France & les Etats eurent bientót enfemble des démélés de plus grande conféquence. Les occupations accumulées qu'eut». I dans. ces circonftances , . le Penfionaire.  de' P'Empereur Charles VI. 319 van der Heim, lui avaient caufé une grande indispolition. 11 alla a Spa , ,oü-'il fe öattait de rétablir fa fanté par Pufage des eaux : mais il y mouruc au commencement du mois de Juin. Cette charge ne refta pas longtems vacante ; les Etats de Hoilande élurcnt" le 9-du même mois, a fa place le fecond Sécrétaire des Etats- Généraux Jaques Gilles. Le 23 de- Septembre il prêta ferment en qualitë de Penfionaire & fut, en même tems, nommé Penfionaire de la Noblesfe Hollandaife. Lorsqu'il fut élü il fe trouva encore a- i5reda, occupé de la part de fes Maitres k travaiiler aux négociations , que Pon y avait entamées pour la Jaix. Les Etats avaient d'autant plus k cramdre de la France , qu'ils couraient le plus grand danger de la part i:de cette Puisfancc. Le Maréchal de i,Saxe profita de la diveriion du Prince lEdouard qui avait forcé les Angiais k |j rappeler chez eux une partie des troutpes qui gardaient les Pays-Bas. II fit [invelhr Bruxelles au milieu des frimats de Janvier : cette Ville eft, comime on fait, la Capkale du Brabant, & le fejour ordinaire des Gouverneurs ■ des Pays - Bas appartenant k PEmpei reur. Le Comte de Caunitz alors preO 4 Prife de * fauxelles. ] Mi'mo'tfés ^ tour fery'tT' 1 l'hift. 111.' 59 - 8J- *  1/46. 1 1 • i < 1 c 1 1 r i t S20 Gutrre peur la Succejfton. mier Miniftre, commandait k la place* du Pnnce Charles Gouverneur - Géneral du pays. li était dans la- Ville. Le Comte de Lanoy, Lieutenant-Général des armées,en était le Gouverneur par • ticuher : le Général van der Duin de » part des Etats, y commandait dix-. öuu bataillons & fept escadrons. Centcinquante dragons & pareil nombre de husfards étaient tout ce que ia Reme de Hongrie y avait de. troupes. Me ie repofait du foin de garder les Pays-Bas ,y iur les Anglais Sc fur les • e-tats, ói ris portaient toujours en Fianare tout le poids de cette guerre. Le reld - Maréchal- de Los - Rios , deux Princes de Ligne , run Général d'inantene , Pautre de cavalerie, le Géléral Cnanclos qui avait rendu Oftenie, cmq Lieutenant-Généraux Allenands avec une foule de Nobleire , fe rouvaient dans la Ville afflégée, oü l'lmjératrice Reine avait en effèt plusd'Oficiers que de foldats. Le Comte de ■axe ré lol u d'en faire Ie fiege dans les ormes ; il fit ouvrir la tranchée le 7 e Février , & la forga k capituler dès . ? 20 du méme mois. La garnifon que on eftimait de dix kdouze-millehom3es, fut faite prifonniere de guerre c condamnée k deux-millions de conributions ,. que le, Maréchal diftripua,  dé'-f 'Emperèur'Charles VL $zt U' fes troupes. Toutes les: prövifions & les munkions de guerre qui étaient iffitncnfes , devinrent la proye des' Vainqueurs. L'on reprocha aux Alliés d'avoir placé dans une Ville fi mal fortifiée leurs principaux magafins,-&une garnifon auffi nombreufe. On trouva dans Bruxelles toute 1'ar[tillerie de Campagne des Etats, un nombre. prodigieux- de canons & de fmortiers de-tous calibres & des prövifions de bouehe pour toute 1'armee pour' feuatre- mois. La perte d-^s Frangais , < pendant tout le fiege , ne mónta qu'a. ! jénviron 800 hommes morts de malaIdie , ou par le feu de la place. Et dans ce nombre fe trouva le Chevaper d'Aubeterre , Colonel du regiment IKoyal - Vaifleaux , mort des - blefiuires , - qu-il reent a la ;tranchée du dix|fépt. Monfieur le Cheva'der d'Espagnac lobferve avec railbn , que 1'hiftoirc cite |peu d'exemples d'un projet plus favant fcmieux exécuté , que celui de cette expédition. lm militaire un peu in • iftruit y trouve tout ce qui caractérife ile grand Général: la pénêtration & ï'adtmté a profiter de la faute qu'a fait wn ennemis, de prendre un quartier 'ü'hyver en l'air & fans proteótion; un' fecret d'autant mieux ménagé , que Iik O-5 1746. 'iémoires' V. p. 83, -  352 Guerre pour la SucceJJion 1746. Perte de ÏWons , Charleroi & Namiir mouvement même des troupes ne ld decéle pas ; une combinaitbn admirabtev dans les manoeuvres de guerre. Une prévoyance concertée, qui prévient tous les befoins; unefermeté fupérieure k tous les obftades qui furviennent 1 une hardieiTe presqu'incroyable, mais' judicieufe pour 1'entreprife; un ménagement fingulier des hommes, quiJ trouvent dans 1'aifance qu'on leur procure , un préfervatif contre les, rigueurs-: de 1'hiver & du mauvais tems: enfin ; ce qui ne parak pas vraifemblable, vingtmille hómmes d'infanterie,. qui, par lal fagefle de celui qui les mêne, enobligent douze - mille k fe rendre prifonniers», de guerre. La prife de Bruxelles ne fut pas^, peu funefte par fes conféquenees.:. Elle ouvrait le chemin d'Anvers coupait la communication avec Mons*. St. Guiiain , Charleroi, Namur & Luxembourg. L'armée des Alliés confii dérahlement affaiblie par les fecours.. envoyés en Angleterre , n'ofaient oppofer aucune réfiftance. Elle s'était ■ vue dans la néceffité d'abandonner lel Brabant Autrichien pour venir couvrir r la Baronnie de Rredai Les vides-du I Brabant, furent dèslors hors d'état de fe défendre. Anvers & Malines ouvrirent- leurs i artes aux Frangais. Le  cfë PEmpereur Charles Vï, 323' Prince de Conti inveftit Mons & s'en rendit maitre avec ja garnifon, compo1 fee de douze bataillons, dont la moitié « i appartenaic aux Etats. St. Guiiain euc le même fort. Charleroi fuivit de prés. I Le grand projet était d'ailer k Maastricht; d'oü Pon domine ailèment dans les Pays-Bas - Unis. Pour ne rien laisfer derrière foi , il fallait la ville importante de Namur. Le Prince Charles qui commandait alors Parmée , fit en vain ce qu'il put pour prévenir ce fiege. Au confluent de la Sambre & !j de la Meufe eit fituée Namur , dont la Citadelle , affife-fur un roe fort es- ■ carpé , domine douze autres forts placés fur la cime des rochers voifins, & femblent rendre Namur inacceflible aux ï attaques; c'eft une des places de la ;! Barrière. Le Prince de Gavres en était j Gouverneur pour Pïmpératrice-Reine: : mais les troupes des Etats qui gardaient i Ia ville ne lui rendaient ni obéiffance, . : ni honneurs. Les environs de cette ville font célebres par les campemens & ! par les marches favantes de Luxem=: bourg , de Boufflers & du Roi Guillau; me & ne le font pas moins par les mail nceuvres du Maréchal de Saxe, qui forca I le Prince Charles k s'éloigner & k le laiiTer afiiéger Namur en liberté. Le .Prince de Ciermont fut -chargé du fisO 6  3.*f Guerre pour la SucceJ/m ge de Namur. C'était douze places- M prendre. On attaqua plufieurs forts k la | fois. Pour avancer 1'ouvrage on promie doublé paye aux travailleurs, &aux Grenadiers s'ils avangaient !e travail. Jls en firent plus qu'on ne leur deman- J dait & refuferent la doublé paye. Le iört Ballard fut pris en plein jour partrois Officiers feulement, & 1'ün d'eux • qui était Portugais fautant feul dans les J Tetranchemens, fit mettre bas les armes k la garnifon. La tranchée fut ouverte • e io de. Septembre devant Namur, &. ia vitte capituia te ig,. La garnifon ferenra dans la Citadeiie & dans quelques-; ehateaux, & au bout de onze jours, el-, se fit une nouvelle Capitulation, par laqué,eile rut toute prifönniere de guerre.; Elle confiftait en douze bataiHond uont dix étaient des troupes des Etats. Les ficgcs re fe firent point alors par • Permuycufe méthode de lalappe. LeMo- -~ narque Francais trouva pius promt & plus efficace de mener en campagne destrams prodigieux de batttrie.' de canon, , c'énormes mortiers, de faire un feu fi v:o!ent qu'aucune garnifon ne pouvait Ie foutemr, & d'envoyer fans interrupnon tant de bombes & de boulets qu'en iert peurde tems toutes fes fortificaHens,étaient rédyites en un mocceuu de yicrrcs*  dé PEmpereur- Charles VI.' 325 Jamais PAutriche n'avait perdu tant stè villes &. les Etats tant dc foldats. II n'y avait plus de places de Barrière au quel'.es on mettait tant d'importance & qu'on avait achetéespar une guerre de douze ans, au prix de tant de fang & d'argent.. Ce n'était pas affez pour la Répubiique-, elle avait d'autres revers a eiTuyer. L'armée des Alliés campait alorsentre Maaftricht&Licge. Ilsavaient quatre- vingt-mille conibatjrans: le Maréchal de Saxe s'Svanca contre eux avec plus de cent-mille hommes; les Francais pleins de confiance dans leurs Chefs & enflés de leurs. fuccès , fe tenaient . tellemcnt fürs-de la viétoire que la veilledu. combat, une Aftrice de Paris après avoir joué la, comédie dans te Gamp,.fit fon annonce en ces termes: MeJJieur.s, demo-in- reldche a cau/è de la bataille ,■ après demain nous aurons Plion. neur de vous.. donner &c Le onzed'Octobre les Frangais marcherent. fur dix colonnes -dès- la pointe du jour.; k midi ils commencerent k tirer. Les Alliés s'étendaient. le long de la Meule de Liege a .Vifet derrière cinq villages rctranchés. Les Troupes des Etats fermaient Ia gauche de l'armée,. ayant leur droite un peu en arri-ere du village de , Raucoux: les Autrichiens occupaientla droite; les Angiais, les Hanovnens Sc ki.üeiibis^, léxeotrèf, Le Maréchal-de [lataiHe de ilocous. - Mêïii. pour: nvvlr h rh;1. dc ''Ei:rvpi IV. j - 30.' Smollet, Vi-deLoitit * W. IV* 372..  i 3 l I I SW Guerre pmr Ja Stlccejp&n Saxe esperait les förcer dans ces villa-s mie la mêlée «^gageaTw f' e Ie avajr dé,» traver» en ra'- tre ene, on la vit d er; elle fr <~m ' cependant a plufieurs reprifes. elle f' pouffa les bataillons Franga s elle X rangait avec une contenanceredounhfi' niais les Ennemis ayant ïgu des rSfo r ' Plus : malhef.reuIeS7AuulTnl re trouverent dans une pofitinn h« s ' mntageuie qu'ils ne poT ent Mo 'r W peu ou point de pan a la rrêlée i ?llut donc penfer a Ja retraL elL'/i it en partie du cóté de Pet" sbêr? /n »rtie en traverfant la EftP >r S5 rcmennt ™ï"»^ aamp^SS Prete»dirent qUe lea Fran^g;,  de PEmpereur Charles VI. 307 avaient efluyé la plus grande perte j mais les Frangais foutinrent n'avoiireii que trois mille hommes tués oubleiTés & firent monter la perte des Alliés a dix-mille, non compris trois- mille prifonniers. Ce qui eft vrai, c'eft; qtie cette- bataille ne fut que du fang inutilement répandu.. Les deux armées allerent prendre leurs quartiers d'hivers , fans gagner un pouce de terrain 1'une fur l'autre. La. Répubiique pleura la perte du Général - Major Veldman , du Colonel Comte d'Aumales & du Major Saumaile. Les Frangais perdirent dans cette journée le Marquis de Fénelon, ïs'eveu de 1'immortel Archcvêque de Cambray. II avait été élevé par lui & en avait toute la vertu , avec un caraciere tout different. Vingt années employés dans l'Ambafiade de Hoilande n'avaient point éteint un feu & un emportement de valeur, qui lui couta la vie. BleiTé au-picd, il a-lla acheval, fur les retranchements ennemis ; & cherchant la mort il la trouva, Son extréme dévotion augmentait encore fon intrépidité. IK penfait que 1'adtion la plus agréabie a Dieu était de mourir pour fon Roi; il faut avouer qu'une armée, compofée d'aommes-, qui penferaient ainfi-, ferait invmcibie. Outre quelques. braves. officiers geus de di.  Söccè's dc-s Auiricbiens m Italië. : i i i C C £ d P d 3^8" Guerre pour la Succefflott ftinction, qu'il ferait trop long de nom* mer , les Frangais eurent peu de perfonnes de marqué bleflees dans cette journee. J . c i » ] 1 i t r r, i c a 33- Guerre pour ia Succes/ie»- W'™ vil'age de Doel ; &. Vers J mois de Mars iis s'avance^nï % ? fin T fnU"A ^ Ber^" °P - Enqui avait fint™' ' VAbbé de la Vil!H pré enter par fon Secrétaire Chiquer une W« HP ni^ ts' 11 y d«aillait les fucontrïeuxnC?l?Ue ,ft Monan,ue avait .cJe cux-« II leur rappe lait fes ofrW jjeiictmens- de fa guerre. II (Sraiiir r™, 'u dar les fecours qu'ils ne^efiaiem de ournir aux Ennemis de fa France ils «'avaient d'autre but que de leur caufer- ui detruiLient les proteflations reitéses de neutralité & du defir qu'ils vivre dans lfmeiJeure tel igence avec fa Couronne II dé Ski?* Vexem?]e de 'e qu'Saient feit en i74} en envoyant fur  de PEmpereur Charles "VI. 533 'hommes de leurs troupes, fans préten- - dre faire la guerre au Roi; fa Majelté, fe trou-vant également forcée, par la cir- . ■confiance & pour la füreté des conquêtcs qu'elle avait faites fur la Reine de Hongrie , ferait entrer . fes troupes fur les terres da la Répubiique, fans aucu- -ne intention de rompre avec elle, ajoutant , qu'il ne voulait apporter aucune aitération k la Religion, au Gouvernement , ni au Commerce de la Répubiique ; mais feulcment prévenir les dangereux efiets de la proteótion qu'elle accordait aux troupes de la Reine de Hongrie. II' promet tait de ne regarder ks places & pays qu'il fe trouverait obligé d'occuper pour fa propce lüreté que comme un dépót qu'il s'cngagéait k restituer , dès que les Provinces • Unies donneraient des preuves non équivoques qu'elles ne fourniiraient plus aux ennemis de fa Couronne des fecours de toute espece. 11 affurait cependant qu'il perrnettait au Général de fes Troupes tie prendre indiftinctement toutes les mefures que fon habiieté & fon expérience dans Part militaire pouvaient lui fuggérer, pour empêcher-l'armée ennemie de troubler la poffeffion légitime des conquêtes du Roi , &. pour affermir le repos des peuples 'nouvellement foumisa fa domination. *747-  Invafion desFranc: dans le te ritöire de Répubiique. Mém-poui rHifi. de YEurobc iV. ƒ8. * Ouderwet/, ■Patriotüo, 1 •1 "i 4 •f34 Guerre pour de Succesjïon vr??6 mnm£le remis lei7 du mois d»4- Kr rJ* P/>S dCS Précau«ons Pour que is 'effet fuivit ia menace. Le même iour W;°ldemar de L™endan? qui, depuis quelques armées avait paffé du fervice RuiTe au fervice Frangais, förtit de Bruges avec vingt-mille hommes. II s'avanca vers les places de la Flandrè des Etats. ;I1 diftribua fon armée en Plufieurs divifions qui fe répandirent aS ?JrT?°ireJ ,-la d^fenfe du Pays avait été fi fort négligée que ces Trou- 'ncf' °n dlt 9ue s'étal" approchés d'une place, un officier de la Garnifon f,?lnda,? 1,on.feraitfeu fur eux, qS fut dans 1'incertitude, fous prétexte oue fes trattfats étaient nes bons iULCfte c°nfiance générale fut la eaule de toutes les pertes qu'on efiuya. Si cette ancedote, rapportée d'ailleurs par ml?rtpeU,^licat fur lavéracité (*) des faits , -était vraie.; elle ferait (*) Quoiqu'une hiftoire de U nature de rel!» «s ie eomporte pas des diacuffipns poléniiaues f'h? * * cdles *<» paraiflint indiquei un \spVit de" " a i; on ne peuc, cependant, s'empêcbede rap! I 'oiter k cette occafion que Ie i8 de n.' I£ 78i, il a été prononcé dans les Etats Géné™ nx ï * mT'S,ÏÏ ,c.es fa;ts Öngdlierement traves-  de TEmpereur Charles VI. 335 plus propre k prouver l'infouciance ou la trahifon des adminiftrateurs, que la perfidie des Frangais, que l'on avait fufüfamraent prevoquös , pour avoir lieu d'en tout redoucer. L'Eclufe, Ie Sas de Gand, Hulst, Axel & plufieurs autres forts, avec une multitude de prifonniers tomberent dans les mains des Frangais. Un de leurs partis fut.accablé par le [nombre & obligé de «fe retirér a W"elst> ihoorden. Le Général Frangais prit enifuite poflèfiion d'Axel &. de-Terneufe. II préparait déja des barques plattes pour faire une déscente dans les Isles de Zélande. Les Peuples furent alors piongés , dans la confternation. Ils yoyaient les ennemis k leurs portes. Ils me durent leur confervation immédiate qu'k 1'escadre Britanique, qui était fur la cóte, aux ordres du Vice-Amiral IMitchel, qui avec fes Chaloupes, fee ivieiüard Oflogenaire, n'a pas sraint d'avancer que cc mémoire pféfenté par Mr. Chique'. , 1'avait étd ;par le Marquis de Fënelon lui-même, tué, comme on Pa dit ci-defl'us , h la bataille de Rocoux. 11 :idit avoir vu de fes propres yeux eet Ambaffapeur avec un uniforme complet, & un chapeau 4 plumets, orné d'une cocarde verte. 11 importait dautaut plus de relever cette aiTertion, qu'elle autan pu embaralVti-les hiftoriens des fiecles futurs qui n'auraient p.is eu , comme Mr. Iddakingé, 1'üeudon de reü'usciter les mores.  *747- Sg6 Guerre peur la Suceejfien alleges & fes barques, prit fi bien fes i meiures, qu'il fit manquer le proiet du ' Comte de Lowendahl. Le commun I peuple de Zélande , réduit au deses-J poir, commenca k jetter les hauts criscontre fes R.gens. II les accufait d'avoir manque de prendre les mefures neceflaires .pour la füreté publique. Les «nis du Prince d'Orange crurent devoir faifir Poccafion d'agir pour fes intéréts. &d'exécuter un projet qui avait deja été fur le tapis quelque tems auparavant, mais qui n'était pas favorifé par des circonftances aufii favorables gue dans les tems de la enfe pr-éfente.  Ijs Stadhouderat &c. L E STATHOUDERAT i E V I E S T UNIQUE et HEREDITAIRE, ■Depuis longtems on fentait chanceler Ja forme du Gouvernement. Les Provinces qui s'étaient donné un Stathouder avaient de nombreux partifans dans les autres. L'Abbé de la Ville avait déjk trouvé dans plufieurs Régens.des dispofitions k fe prêter k une révolution k eet égard. Ce ne fera pas vous-, leur difait- il, ce fera nous qui vous donnerons un mahre. Le Lord Chefterfield avait' trouvé longtems auparavant les mêmes idispofitions dans les esprits. Mais il' ten attribuait Porigine k des caufes parfticulieres; & les raifons d'un Miniftre [de cette intelligence & de cette pénétration, méritent d'ètre cónfacrécs dans iPHiftoire. ,, Guiliaume I," difait-il, „ avait établi Punanimité pour rendre ie Stathouderat ncceffaire & pour tcniri'l Tom, X P ïhefterjïeld leiisrs 2"»' V.  $3 Le Stadhouderat quilibre dans le Gouvernement. II s'attachait aux chofes & non aux titres. Le Penfionnaire Slingeland, le Miniftre le plus capable & le plus honnête qui depuis longtems eüt géré cette importante charge., était du même avis. II regardait cette impratieable unanimité, re • quifc par la Conftitution, comme fuffifante pour faire créer un Stadhouder dans les Pays - Bas - Unis, en dépit de toutes les mefuresquelesvraisRépubücains pourrait prendrepour Péloigner.Ii avouaic qu'étant parvenu k la dignité de GrandPenfionnaire il avait fait le ferment le plus folemnel de necontribuernidire&ement ni indireétement k changer la forme du Gouvernement, St qu'il avait fcrupuleufement obfervé fes engagemens; mais qu'il prévoyait d'avance que les défkuts du Gouvernement & ies abus qui naisfaient en foule , produiraient certainement unStadhouder tumuitueufement impofé k la Répubiique dans une émeute populaire, comme fous Ie Roi Guiliaume. Il craignait cependant que, fi cette élecLion arrivait une feconde fois, le nouveau Stadhouder ne devint bientót rouverain. Le principe néceflaire de toute Répubiique* la vertu, ne fubfistait plus dans PEtat depuis longtems. Les richcfi'es immenfes de quelques partieuliers, quoique le peuple fut pauvre,  'denim Unique £? Héréditaire. §39 raraier.t anéanti ce principe, & détruit jl'égalité, fi nécefiaire au gouvernement ipopulaire. Une Répubiique écaic fans doute, en fpécuiation, le plus raifonnable i& le plus équitable des Gouvernemens ; mais très-difficile h. gouverner dans tous les pays oü les richèuès ont introduitle luxe, & placé Pinégalité dans les conIditions. Un Gouvernement Républi: cain ne peut fubfifter que dans une con* ;trée oü la vertu eft fous la garde de la ipauvreté. En Angleterre , il devienidrait dans peu Une Ariftocratie tiranni«ue , par dégrés une Oligarchie , & fucceffivement une Monarchie abfolue, ftelle que nous avons vu leDannemarcle le devenir dans ■ le dernier fiecle ,• par IPinfupportable opprefiion de 'a malie du peuple, fur ceux qu'il regardair. com-1 me fes égaux. Mr. Slingela»d penii.it .1 • ;3 fi le Stathouder avait de la capacké , il chercherait certainernent a gagner , len croiffant, töute 1'autoriré d'une m3inarchie limitée, k 1'imitation de i'Angleterre , n'importe fous quel nom. S'il était réellement fage il ne defireirait rien de plus ; & fi les Pays - Bas* lünis étaient fages, ils lui accorderaientce pouvoir." Ainfi penfaitSlingeland. I' avait ifait part, difait -il au Lord Chefterfield, de toutes ces réflexions'aux principauxMemitoes du Gouvernement&auxplusjatou£ P a 1  Le Stadhouderat C*3 Cette relation Hu Lord Clieftérfield eft eiactcraent conforme aun diverfes propofitions que Mr. Slingeland avait faites a des tems différens pour amener une reforme dans Ie Gouvernement & aux .mannscrits qu'on a trouvés dans fes papiers après .fa mort & qui ne font qu'entre les maius d'un pet J3t .nombre de perfonnes. Républicains; il avait même fait ua plan, oü il foumettait k leur examen les moyens les plus propres a prévenir le danger qui les menagait. (*) II leur répétait qu'un Stadhouder d'origine, était le pivot fur lequel tournait le Gouvernement, & que ne voulant plus faire ufage de eet appui . il fallait lui fubftituer un palliatif, en aboliflant cette unanimité de fuffrages , qu'un Stadhouder feul pouvait rendre praticable par fon infiuence dans le Gouvernement. II fallait corriger enfuite les abus qui fe font gliffés dans la partie militaire, pour mettre de Padtion dans les forces de terre & de mer , & les rendre de quelque utilité. Telles étaient les réflexions du Penfionnaire. II leur avait préfenté ces confidérations & plufieurs autres de Ia même nature , dans Pespérance qu'il les engagerait a rendre la charge de Stadhouder inutile par une réforme des abus du Gouvernement, enfubftituant une majorixé au moins d'un tiers  depienlUnique & Héréditaire. g4T ■ U- cette unanimité abrurde & iraI praticable qui était requife ,• ou, I que s'ils ne voulaient pas cünfentir i ,, ces regiemens- pour éviter le mal qui ■fes menagait, ils devaient traiter amiabletment avec le- Prince d'Orange & lui déI férer le Stadhoudérat fous c-crtaines resI trictions, &• en prenant des mefures jpour leur liberté. ,*) Mais ils ne vouI lurent point adopter aucun de ces exaipédiens. Le premier était oppofé ai'in* I térêt particulier des perfonnes les plus 'J confidérables de la Répubiique , qui I trouvaient leur crédit & leur avantage I dans ces abus; le fecond étaic trop con• traire aux vioientes pafüons &; aux pré- 1 C t) ' Le raifonnement de Mr. Slingeland 1 eet léfcard n'a pas été confirröé par l'événetnent. La I Gueldre fe trotivait dans le cas dont il faiticimeniition- Elle avait forme fes arrangemens avec li jiïrince d'Orange des Pari 1721. C 'voyóz ei devar.t .jjpage Cependant bien loin que cette prévènance ait afluré la liberté de la Gueldre; elle eft, au con1 traire, aétuetlement, la Province la plus a'-bitrairetment & Ia plas despotiquement foumife h 1'Autori- té Statlioudcrienne. En i?jt Guiliaume IV entreIpjit de changer le Réglement de 1712 qu'il avait llaii-mêaie juré de niaintenir dans toute fon inté- g'vité. 11'réuflit même au point, que tous les niem> bres du Gouvernement font aftuellemem obligés de Ijnrer cux-mêmes le maintien de ce dernier Régiejlmcnt, c'eft i dire, la violntion des principaux ai'ti:|clcs du premier, & des loix foudamcrit'ales de toute'-- leonftitutioii Républkaine & libre. P 3- *747-  ï747- i ] 34a L&. Stadhouderat j ugés des Obdam, des Boetfelaar, des Hat» levvyn &des autres Chefs du partiRépu~. ' biicain. II leur dit alors qu'ils devaient éiire un Stadhouder,., qu'il leur avait prouvé qu'ils en éliraient un, mais qu'il-; était trop vieux pour voir eet événement qui n'arriverait que lors qu'il, n'exifterait plus; & que s'il n'était pas. hors du monde, il ferait eertainement hors de place, afin de couler en paix Je refie de fes jours. II fouhaitait feuiement que leur nouveau Maitre, lorsqu'ils 1'auraient, leur fut donné fansvioience. Le Grcffier Fag3l fon ami, qui: avait rempli i'emploi de Sécrétaire d'Etat pendant plus de cinquante ans, qui avait la. plus profonde connaiffance des', affaires , & le jugement le plus fainqu'aucun homme de la Répubiique, mais qui n'avait pas cette fagacité & cette pénétration qui cara&érifaient le Penfionnaire, avouait aulh* que les chofes, étaient dans un etat trop déplorabfe, pour qu'il fut poffible de les rétablir au-' ;rement que par un Stadhouder. Le Penfionnaire penfait de même, k moins, \m Pon ne voulüt recourir k un autre :xpédient; mais la fituation de l'un & 'autre était bien différente., Fagel n'arait aucun engagement contraire comme itr. Slingeland. Le Lord Chefterfieid: tui nous fournitces détails, ajomeque:  devimUnique £? ïlèrédï'faire. 34^ Comme Penfionaire, il lui demandas,'il avait . des inftruótions pour foutenir les vues :•& Pintérêt du Prince? Le Lord lui dit • i qu'a la vérité ii n'en avait pas; maisijque cependant il y travaillerait de ■> tout fort pouvoir y convaincu que? ; c'éuiit pour Pintérêt de la Répubiique 1 qu'il honorait & a laqueile il foahaitaiE) Beaucoup de prospérités, & qu*elle fe~ I rail une vlllièe de la Grande - Bntagne\plus puisfante /ons' cette ;orme de gotwerne* i ment. „11 faut que j'avoue," repliqua Mi ! Slingeland- «-qu'a. préfent nous n'avonsni:iforce, ni lecret,-ni vigueur, ni aftiviiité. LeLord lui dit, qu'il leiavaitparexnpérience, & ajouta en riant qu'il le rej gardait comme le plus grand ennemi du '! Prince d'Orange, qui n'avait d'ailleurs 1 point de meilleurs amis que fes ennemis les plus violens &le&plusimpétueux qui venaient de lui refufer fon rang ! dans l'armée, & le priver de lapoffefiion du Marquifat de Veere & de Fliffingue , &qui, paree moyen,lui procuraientaux yeux du peuple la gloire d'être injaltement opprimé.'' S'il eüt été, dit le 1 même Lord, plus habile lui - même & 1 mieux confeillé par les autres , il au■ rait pu fe prévaloir plus qu'il ne fit dePaf; fectiondu peuple en fa faveur, quand ils le firent impétueufement Stadhouder. Mais :ce Prince ne connaifiait pas la valeur &P 4 '747'-  JT4T- ltaifensrdes Staihonilericns {fe des Anti statÈiiwdïriens. -^44 Le Stadhouderat 1'importanee de ces momens d'efier vefcesce populaire & de chaleur, oü il eut pu; fixer fon pouvoir. Ebloui par 1'éclat & les apparences, il ne fit pas affez d'attentioh a la réalité. II entreprit une. chofe imposfible, de plaire k tout le monde: il ecouta tous lesconfeils, commeniga tout & ne finit rien.. Quand la populace furieufe le fit Stadhouder, elle n'avait pas d'autres vues que d'abolir la lorme Républicaine: le Prince n'avait qu'k la laiffer faire. Quand elle eft dans Pentoufiasme & dans 1'accès de fa fureur , il devait faifir Poccafion cefeu ne pouvait durer.. Les perfonnes les plus confidérables de Pancien gouvernement auraient volontiers compofé pour leur vie, elles fe feraient jugéesquitces a bon marehé d'êcre renfermées dans le cnaceau de Loeveftein, oü l'un des prédéceileursdu Prince d'Orange envoya quelques uns de leurs ancêtres dans des tems moins favorables. Une modération affe&ée lui fit perdre un moment ffi précieux." AinS parle le Lord Chefterfield. Pour qu'on put conduire les affaires a un tel exces, il devait y avoir une grande fermentation dans les esprits. Les deux partis s'étaient déclarés par des éclats affez violens. Chacun appuyait fon fentiment ou fa paffion de quelques raifons. afiez fpécieules. Les partifans du Stad,-  dikiënt. Unujue & Héréditaire. 345 3houderat fe fondaient principalement fur un ufage antique dans la Républiqüe.Ils difaient que pendant les foixante & quatorze ans que dura le Stadhouderat, I elle avait joui dés pius beaux jours ii de fa gloire & de fa prospérité , fouvent' i de l'une & de l'autre enfemble. Cette i dignité avait été fupprimée pendant environ vingt-deux ans, durant lesqucls tout I'Etat s'était vu déchiré par les difiénfions civiles, & presqu'entie|rement ruiné par des guerres étrangeres. A 1'expérience du pairé , ils ajoui taient des raifonnemens politiques fur 1'a1 venir. Chacune des fept Provinces , i! difaient - ils, eft fouveraine, & indépenijdante des autres; elle peut avoir & a réellernent des intéréts a part. N'eftii pas dangereux que l'une d'elle necnérché fon avantage particulier:., plütöt que celui' de 1'union commune ? II teilgit donc un Stadhouder qui resfenit ij les liens qui unisfait les différéntes parjties de la Confédération ; qui fut un centre oü tout vint aboutir,- qui ac[eéiéfat les délibérations dans les périjs preflans ; qui dirigeat tous les- efforts yers un même bu't'} qui fit en un mot, un féui Etat de plufieurs Etats. D'-aiiléurs un Stadhouder diftingué par fa fiaiflan'ce & par fon mérite , hgnorexait la Répubiique qu'il répréfenteraiti P5 1  34°" & Stadhouderat Les Puiflances armées croiraient voir plus de füreté dans Païliance qu'elleseontracteraient avec les Etats, quand un \ Chef Augufte en deviendrait le noeud. Les Miniftres étrangers trouveraient plus commode de n'avoir ordinairement i traiter qu'avec le Stadhouder danste cours de leurs négociations. Le Magiftrat éclairé par un oeil attentif' & penétrant, portera dans 1'exercice de fon emploi, plus de foin & plus dedroiture. Le Militaire enfin fera bien I aife d'avoir pour témoin de fes fervices & de fa valeur celui qui a Ie pouvoir de récompenfer; il aimera mieux. fansdoute dépendre d'un Général qui connait & qui fait la guerre , que d'un Magjitrat pacifique qui ne fait que la . Loi. Telles étaient les raifons dont fe fervaient les Stadboudériens; pourparvenu a faire monter le Prince d'Orange aux charges „& aux dignités que Pon lui defiraient. Voici ce que pen-raient les Républicains, mais Hs n'ofaden: pas tout a fait. le dire ouvertenent. " II fut un tems,.h la vérité , oü les j Etats qui compofent aujourd'hui la Confédcration Belgique obéiffaient a-«| ies Maitres-qui commandaient. encore i d'autres peuples. II était. alors nér :eifaire qu'ils érabliffént des> Gouvep--  depientUniqus & Héréditaire. 347' neurs qui les repréfentaffent dans des" pays oü ils ne faifaient jamais leur ;, réfidence. Depuis que les Souverains i des Etats respedtifs de 1'Union vivent iau milieu'de nous, il parait inutile & i même ridicule de dépofer en d'autres i mains les rênes "du gouvernement. II Guiliaume I, malgré fes fervices & fon l mérite , n'aurait jamais été élevé au i Stadhoudérat, fi on ne 1'y avait trouvé placé par Philippe II. Lorsque cet- 3 te charge fut devenue vacante, on ne «penfa point a la remplir, & fans les I hauteurs & les trahifons de Leicefter, Maurice ne Paurait pas occupée. L'am') bition de Guiliaume II fit proscrire le j Stadhoudérat, par un Edit qui devait l être perpétuel : mais Guiliaume III ,! s'y fraya un chemin par Ia haine qu'il infpira contre lés illuftres freres de ; Witts. Son adminiftration reflemblait a- la Royauté, & fi I'Angleterre ne lui 'i eut ofiert un tróne , ou s^il eut eu ii un fils , dont le? intéréts euffent vi1 vement follicité fon ambition ; il • y a longtems que la Répubiique ferait anéantie fous le Sceptre du Despotisme". " Lebonhcur de laConfédération Bel; gique a - t'il diminué depuis prés de cinquante ans? N'a t'elle pas gloriënfement terminé une guerre difficile &5 P 6  i i i i t 34& Le Stedhoudem onéreufe, dans laquelle la-paffiaa " lutions k prendre dans la fuite pour la gloire ou le falut de i'Etat? L'onpouvait choifir un Committé de quelquesuns des Députés les plus inftruits , &" Pautorifer k réfoudre , k. faire , k exé~ cuter tout ce qu'il jugerait a propos pour le bien général. Gela n'aurait point été une innovation', car deWitt ifigna avec - la Grande - Bretagne trois Traités en ió68., fans les avoir communiqués aux Etats de la Confédéradon;. & ceux-ci, loin de 1'en bliimer , 1'approuverent comme un coup d'Etat".' Toutes ces réflexions n'échapperent point fans ■ doute aux Magiftrats de la iRépublique* Perfonne n'ignore queil'élévation au Stadhoudérat était bien :contraire k leur goüt , & qu'ils céderent , malgré eux , aux fureurs d'u* me populace effrénée. L'éspr-it ne leur' imanqua point , mais le courage de fe roidir contre la multitude dont legoüt peu réflechi fembla régler les affaires Ie la Répubiique k peu prés de la mê> pie maniere que les gens de lof & les laniffaires Oitomans di&ent leurs volontés au Divan de Conftantinople. Pour|pa première fóis Pöa vit dans les- Pays- *7A7-  55* Le Stadhouderat ■ Lieutenance - Génerale refiifée par le Prince d'Oraa- 1 1 i Bas-ünis, Répubiique de négocians-,. les renes de I'Etat mues & conduites< comme celles d'un Empire puremenc militaire. Les Etats eux - mème-s , comme on a deja obfervé , avaient, par leur excesfive rigueur, préparé les esprits a cesdispofitions. Dès les commencemens ~ de la guerre , il avait été queltion d'augmenter le nombre des troupes & par conféquent, celui des OfficiersGénéraux. I) était naturel que le Prince d'Orange qui , jusqu'alors n'avait eu aucun fervice dans la Répubiique, fut mis fur la lifte. de lapromotion. D'après la- réfolutiönde I'Etat d'Overyffel, il fut réfolu de lui donner une des grandes • charges de l'armée. Le Prince & fes smis Peuflènt fouhaité, & peut-êtres'attendaient - ils , qu'on Peut élevé au grade de Général de 1'infanterieou dc ia cavalerie ; mais les Etats-. Généraux ne lui ofFrirent ome la Lieutenance-Générale de Ptnfanterie. Lp Prince d'Orange , auffitöt aue ces ofPres lui furent communiquées, . leur scrivit ppur.refufer eette charge, comEDe abfolument ineompatibie avec celle. ie Capitaine - Général dont il était iéja revêtu dans trois des Etats de : 'L'uion. II ieur dit qu'il ne pouvaic <■  ttment Uriique & Héréditaire. 353* accepter cette Lieutenance,. fans compromettre fa- gloire , & s'expofer k un . mépris général'. D'ailleurs ajoutait le " Prince , quoi qu'il n'eüt pas eu ie i pouvoir d'empêeher qu'on ne lui retint une partie de fon patrimoine contre les anciennes francbifes & libertés des Etats, & que même contre tous les principes fur lesquels était fondée PUnion , les Tribnnaux lui fuflént fer-més, il ne s'en iéntait pas moins obligé par les inftruótions; qu'il tenait en fon pouvoir , de con i vaient été confiés , & qui ne faifaient pas une médiocre partie des privileges & libertés des Etats au nom desqueisil avait 1'honneur de les remphr. S. A. S. fe plaignait en fimflant fa lettre; i de ce que ies Etats - Généraux, en lui i offrant une charge-militaire fi peu conr venable k fa dignité , lui eufient óté. les moyens de travailler k fe rendre i plus digne de fervir I'Etat. Cette leti ue, publiée auffitöt qu'elle parut, fut i généralement approuvee, & infpira aux i peuples une idéé avantageufe du caradtere du Prince d'Orange. La maniere dont on lui avait refuféféance dans le Confeil d'Etat, la fuppresfion. du Marquifet dc Veere & de Fles.- Inqui-'tufc la ouupie.  XX. 68. 354' Le Stadhouderat' flngue & plufieurs autres- affronts fait* Lau Pnnce,. ne Pavaient rendu que plui cher au peupie; & le peuple était oen attaché a un gouvernement auquel i navaic aucune part, & a des adminl itmeurs qui avaient tiré parti du droir oeienommcr, pour concentrer toutes iescnargesdans un petit nombre.de ramil- ' ies. En i.744. cinq Provinces s'intéresierent peur Pélévation du Prince d'0-range; mais les Etats- de Hoilande M dc Zé.ande s y oppoferent ; ils firentnic ne en i744 & J746 échouer lesprcP Wi^2ïï5 P fre enc0rc lW ■ verture. Les efforts furent interprêtés-d'une maniere finiftre; le peuple mé" SprSE ^eUf ^U1 aWienC VOUIU-: ecarter Porage de la guerre furent depemts comme des citovens infidel« perfides & traitrea La peïte des nla!'' ces de Barrière & defcombaS qu Pavaient occafionnée , fit naitre les murmures contre le gouvernement préfent;les lllTf % corresP^ances criminel-* les avec la France. A mefure que ledanger de ia guert-e devenait plu! proche, les defirs du petit peuple augrnentait pour un changement dans if gouvernement. Le longintervalle de S S° 3v?frPmf 8 m0rt de Gui11^ w.9 avait, il eft vrai,. contribuébeau-  devietnUiiique & Héréditaire. 335 coup k effacer les anciennes idéés fur4e Stathouderat. La race préfente ne ipouvait connattre les avantages d'un igouverneraent qu'elle n'avait pis vur mais depuis 1'éruption de la guerre en 1740 , on avait commencé a faire circuler des- écrits oü l'on étalait avec arTeclation ce que les Stathouders de la. .Maifon d'Orange avaient fait pour Ia Répubiique-. Le peuple,. toujours amaiteur de Ia nouveauté, adopta ces i&ées^ Iregut ces impreffions ; il fe perfua-da iqu il ne manquait qu'un Ghef pour rendre k I'Etat, toute fa gloire & fon ancicnne prospérité. II eft k préfumer ique fi les conférences de Breda euffentr iréufii, on aurait pu prévenir 1'effet de ices dispofitions r la retraite de PEnnesnii de la frontiere eut calmé les murmuijres :. mais le mécontentement augmenItant avec le dapger; il ne fut plus posfible de contenir les habitans des places illes plus expofées» Les partirans de la Maifon d'Orange, ■profiterentavidement.de 1'oecafion pour idifféminer dans les Etats dont le Prince ladïuel n'était pas Stadhouder , que les. [[Frangais , fous le Gomtede Lowendahl,. sommettaient toutes fortes d'ex-cès & ide cruautés fur leur paflage; qu'ils aivaient traité indignement un grand öombres dliabitans-deMiddelbourg, &: ',e Prince L'Orangs ïommé icadhou» Ier..-  1 1 ( i 1 ï 1 € a Le StadhouJerar SeV?«SH^difei! Plib'^ement qu1K ■ te ?5SES^iqu?n déjeurer de to*i te ia Zélande. Le Comte de Saxe avaiJ même porté plus lom lWueil E9 prefomption. Mr. Van der tfoey Am lors du Traite d'ünion , rsooclu en tUS a Varfovie, lui avai deSécï " HL 5, . Fra?ce, avait repondu le wut m- imaiS fi !e Roi n50n Muit e j veut me donner earte btanche. i?en ir»fc , ire 1'ongina! a- la Haye , ayantque ' jvec antctauon , avaient irrité l'oreueil Je quelques-uns, & réveillé lescrafms u Plus grand nombre. On cria au fó! ucouïrtCS PaPCf' 0«envö,acoup. ui coup des expres a la Haye au aZ ierai en Chef des Alliés , en Ande erre même; & les fecou s vinrent de ous cotes. Ce ne fut bientót Sn er! eneral dans tois les fept EtSts de la euource fi 1 on ne le hatait de revêrir PnPrnnHe d'0ran«e de routes les em f witetres. Ainliqu'en '672 fP f,,r n„ c^,Je^^J^^év£S c ata. Quelques Bourgeois de Veere. LJ -5. d AvnL, s'entretenant furiafituat-  Sepient Unixtt: & Héréditairs. 357 tóón oü fe trouvait alors la Répubiique; l'un d'eux propofa d'expofer k leurs Officiers, fi l'on ne ferait pas bien de prier le Confeil de la Ville & les Bourguemaitres de confidérer fi , dans les circonftances critiques oü l'on était, il neconviendrait pas d'appcller le Prince d'Orange aux Charges de Stadhouder , dc Capitaine & d'Amiral - Général de Zélande ? Ces Officiers s'aquitterent de ia commiffion, & nous allons dire comment la chole fe pafla, d'après le régillre desRéfolutions du Magiftrat de Veere, dont voici 1'extrait. " Le Mardi 25 d'Avril 1747 k 5 heures du matin, PAflemblée complette de la Ville fe trouvant extraordinairement convoquée par le Bourguemaitre Huysfen, il propofa & notifia au Vé■nérable Magiftrat que; plufieurs Officiers ou bas Officiers de la Compagnie Bourgeoife du Drapeau d'Orange, qui étaient de garde cette nuit-lk, étaient venus k plufieurs reprifes le trouver dans fa maifon pendant la nuit, & lui avaient fait connaitre qu'ils voyaient une grande agitation parmi les Citoyens de cette Ville, & que non feulement leur Compagnie, mais presque tous les habitans en général, demandaient que le Prince d'Orange fut mis k la tête de cette Province: que  I M 4 'j 4 i 3 • * 1 ] I I >t * i 35*> Le Stadhouderat Ik delTus il avait fait prier en Zélande les Bourguemaitres tant aétuels que les Anciens de fe rendre chez lui k 3 heures du matin, afin de délibérer fur ce qu'il y avait de meilleur k faire dans les circonftances préfentes: que pendant qu'ils s'y trouvaient, 1'agitation avait augmenté peu k peu parmi les Citoyens. & que plufieurs des bien-intentionnés avaient demanié, que le Bourguemaïtr-e Verelft, & juelques autres Régens vouluffent fe 'endre fur la place, afin de faire ces. èr avec eux 1'agitation publique le nieux que l'on pourrait; que ia desus les Bourguemaitres Flodroff & Verelft s'y étaient rendus, auprès de a Compagnie du Drapeau d'Orange, lui fe trouvait fous les armes, & k aquelle s'étaient joints plufieurs aures Citoyens: qu'étant parvenus a :almer un peu la multitude, on leur ivait fait connaitre, que toute cette gitation ne tendait qu'a prier le Maüftrat , & obtenir de lui, de prendre u plutót une réfolutiön, en vertu de aquelle le Prince d'Orange füt déclae de la pare de cette Ville , Stadlouder, Amiral & Capitaine - Général Ie eet Etat , comme auffi d'employer ous les efforts pofiibles tant k FAsaablée des Etats de la Prevince que  dept ent Urn que & Héréditaire 359 partout ailleurs , afin de favorifer cette Ifhire, avec proteftation qu'en ce cas lies Citoyens étaient prêts a faire & a Jexecuter ponétueilement, tout ce que :1e Magiftrat voudrait ieur ordonner, Bk de facrifier, fous un Chef tel que :1e Prince, leurs biens, ieur fang & leur vie pour la détenfe de la Patrie; q-que les fusdits Comte de Flodroff" & 1; Verelft avaient promis, de faire rap;iport du tout au Magiftrat, & de leur ipropofer favorablement la demande des i|£itoyens, les exhortant au refte, de ;fe tenir tranquilles , de retourner dans i leurs maifons, & d'y attendre la réfoilution du Magiftrat; que pour toutes ,-ees raifons , lui Bourguemaltre Huys; fen n'avait pu fe dispenfer de faire 1 convoquer folemnellement & fur le ixhamp le Magiftrat, afin de délibérer .fur ce point important, & de prendre telle réfolutiön que l'on trouverait convenir pour le piüs grand bien de ce I .pays de Zélande, & particulierement de I cette Ville". " Surquoi délibéré mürement, le Vé1 nérable Magiftrat a déclaré unanime1 ment qu'il avait le même deiléin que i fes Citoyens envers le Prince d'Oran[• ge, & que la conjoncture préfente & les dangers érainens oü fe trouvait la : Répubiique & particulierement la Pro-  ~$6o Le Stadliouderitt * i vince , ne permettaient plus qu'ondifférat plus longtems une réfolutiön & une Eleétion fi néceflaire a I'Etat, & qu'en conréquence il avait unanU mement réfolu d'élire, de la part de cette Ville, le Sérénifiime Prince Guiliaume - Charles - Henri - Frifo, d'Orange & de Naflau, pour être Stadhouder , Amiral & Capitaine- Général de Zélande, avec les pouvoirs, autorité, prérogatives & prééminences que les Membres de eet Etat concerteraient enfemble, k la fatisfaétion dudit Prince, & qu'ils jugeraient les plus convenables pour le bien de la Répubiique, & particulierement de ce pays; en enjoignant fpécialement aux Députés du Magiftrat k 1'Aflemblée des Etats de Zélande ,• d'informer encore le même jour ladite Aflemblée de la prefente réfolutiön du Magiftrat, comme auffi de la faire inférer dans les régiftres de eet Etat, & d'employer en même tems toutes les inftances., iolhcitations & bons offices, auprès des lutres Membres de I'Etat, tendant k es faire concourir k Pamiable k élire i'un confentement unanime le fusdit 3nnce d'Orange pour les dites charges !e Stadhouder , Amiral & Capitainej-énéral de Zélande, & d'en faire part • 60 Prince par une Députation fo- lem-  Mnenttjnique i$f Héréditaire. %61 jïemnelle , chargéc cn même tems de vouloir bien fe rendre inceiramment (dans eet Etat, pour y prendre, conSjointcment avec les Seigneurs Etats, teipes dclibérations & mefures qui feJront jugées ies plus propres & les plus convenables pour appaifer la fermentation , ainfl que pour le ferviee & pour ia coafervation de la Patrie. Dé plus, ii fut trouvé bon d'inforHier de cette réfolutiön du Magiftrat-, les Capitaines des Citoyens : qui furent appelles & introduits pour eet effst cn pleine Aflemblée, ainfi qu'aux Citoyens & Habitans actuellement asfemblés devant PHÓtel ■ de- Ville ; cé qui ayant été exécuté par le Magiftrat en Corps , & par la boucfie du Bour^ guemaitrc Verclft» caufa une joie&des bcclamations continuelles parmi la multiku.1e. Le même jour la même propofition ilfut faite a Middelbourg, dans 1'AiTemiblée des Etats. II s'y trouva des opïpofans, mais la propofition pafla k la pluralité des voix. Les Villes de Flesrfingue & de Goes fuivirent tour k tour xet exemple; mais avec beaucoup plus de tranquHüté. Mais k Ziriczee le peuple fut obligé d'en vemr aux memaces envers les Magiftrats; onfepor■Tem. X. Q _}747-_  1 A . ] ( 3 i 1 -i i J; c t m 4 538 • jfc* .StaJhouekrgt ta contre eux, aux mefures les plus violentcs ; encore après les avoï forces a confentir a cette proclama- pes^anï h #9* es trou¬ pes dans la Ville, peur talmer la fédihon: toutes les villes de Zeiande «ant■ dWd, Ie Prince fut proc| fc folemnellement, dans Paircmblée des Etats, Stadhouder, Capitaine & Amiral - Général. Ainfi, dit un Auteur moderne, k cette occafion. quand l'on eut attaqué les Magiftrats par Ie B£' °n COndnC 16 W par l3 Le bruit de eet événement pafia en oilande avec le vent, & les Zéiateur" ™ parti., qui foupiraient pour ce noment défiré , faifirent 1'a pr9! >os Des le 20 les Citoyens de Roterdam repréfenterent au Magiftrat que exemple de la Zélande leur* paraiS bgne d'être imité & qu>on ne devaft >as êLre les dermers & paraitre faire es chofes de rnauvaife grace, & qu'ainfi e Magiftrat leur ferait plaifir de denier Pexemple aux autres villes de Hol'?d4' comme Veere Pavait donné k 1 Zélande. Le Magiftrat, s'afTemblant s e jour la , pour changcr la Maeiftraare ; ils commencerent par confentir Jtunt qu'il dependait d'eux k l'EIeétion - i>. A. S. Mgr. le Prince d'Orange &  h'evieffl ÜfiTfuê & Iferèdhaire. gÖ$- de NaPau en qualité de Stadhouder , Capitaine & Amiral - Général de Hoilande & de Weftfrife. Ce qui fut annoncé au Peuple au fon de toutes les clochcs, au bruit du canon, de la Ville & des vaiileaux & par le pavillon d'Orange fur la Tour de la Grande Egiife. Le foir il y eut un feu de joïe accompsgné d'illuminations gé» nérales. Delft apprit k une heure par les ba'teliers qui arriverent alors , ce qui venait dc fe paffer k Rotterdam. La nouvelle n'en fut pas plutöt ré■pandue , qu'on appergut de Pagitation parmi le Peuple ; les cocardes couleur d'Orange fe montrerent, & oflrfmtendit ca & lk des Fivat O rang ffce qui détérmina le Magiftrat k s'aflembler ext'aordinairemcnt le foir, & k prendre la réfolutiön d'élire, pour autant que cela dépendait de lui, S. A. S. Mgr. le Prince d'Orange & de Nafiaut Stadhouder , Capitaine & Amiral - Général de Hoilande , & d'en informer fes Députés k PAflemblée des Etats de Hollarde, aSn qu'ils fc conformaffent k cette réfolutiön. Le 30 la même chofe fe paiTa k Dort. oü le Prince fut également proclami fur les ii heures du matin, Stadhouder-, Q *  % J i y 3 J ï t i V J( SÓ4 £e Stadhouderat ^^;4^r^^»)i, par Ie La nouvelle en vint bientót a la Haye,, .& 1 on y vu quelques perfonnes de la u dUioUp!e fe psrer auffitót ^s couleurs d'Orange. Les Etats de Hoilande, pour temoigner au peuple cornbien ils étaient re/blus d'oppofer Ia force a la ^iplence, fe haterer.t de publier Ia reloluticn vigoureuie qu'ils venaientde prenare, afin de fe mettre cn etat de rspcufier l'enncmi. Cette pubiication etr.it d-sutant plus urgente , que des perfonnes intérefiées i rendre te Gou^rncment fuspeót, répandaient adroiament ie bruit qu'il fefortnaitun complot pcrmcicux contre i'Etat: que l'on 1vr.1t srrêté de ccnclure un Traité de seutrahté avec Ie Cour de Vcrfailles, * que pour Ja füreté de 1'exécution :onfluelle de ce Traité, on devait repet tre entre les mains du Roi de I rarce teute la Flsndre des États ertain Capitaine au fervice de Ia Réubhque avait , difait-on, rublié zmr ce la bouchc niéme de Mr le omte de Lcwendal, cette irrpertisme penventicn. Ia pcpulace oui . pyatf ies Fiancais s'eroparer'de toutes 1 * P'ËCe? %tes de eerte 1-rovirce. & is qselquts-unes jiiêrne n'attencai'er,*  SpientWn^ié & Héréditairs. 365 ijpas le premier coup de canon pour fe üjrendre, ne douta plus de la réaiité du ■Traité feeree que l'on foutenait avoir -lété figné entre la France & les Etats. p n'en faliuc pas tant pour rendre le il Gouvernement fuspe&. L'on coramensna par faire -tomber les plus forts foap1 gons fur le grand Penfionaire Gillis qui 1 avait été employé aux- Conférences de 3 Breda. On le dépeignit comme ayant 1 vendu la Répubiique a Louis XV, & com ■ me entretenant encore des intelligence; I crirainelies avec ce Moaarque. Mail i 'Gillis, dans le compte qu'il rendit au> I Etats - Généraux. des négoeiations di 1 Breda, montra ii bien Pihtégrité de ii I conduite, que les'Etats le remercieren 1 de fes foins, & ordönnërent mfêmê de i| recherches contre les Auteurs des ca I lomnies-répandues contre ce Miniftre I afin que leur procés leur füt infirui I En conféquence de ces ordres des-Etati ï Généraux, onenlevak Amfterdam Roui I fet de Miffi, Auteur prétendu d'u il! libelle oü Gillis était peint des pit I odieufes couleurs , & chargé des c: lomnies les plus atroces. Róusfet fi transféré k la Haye, & jetté daes ur prifon. • Mais le Prince étant parver bientót au Stadhouderat, fit relach ce prifonnier , pour le dédommag fans-doute de se qu'il venait de fon Q3 I74J- Le Gouve:nenmit f?J vendu fu's-g pc:t de g| trahtr ós, 1 t r •r |L n s f- k ie u :r it £■  /•HafJeniara {e déijarè jour Ie utadhoiidt!- j i 1 i i t 3 ■ 1c 1< b & le tr a G 3<&S Z*EË : uiration, & nommément conrrp i<* enfionaire G/VV«, fur qu elle vomk lïSffi^ P'- infame1 ggff/W les crimes que tureur & les foupgons d'une pomi:e efifénée peuvent controuver? Tul SitqU^ ,d,e4srM^bres des E1ats tait de 1'Asfèmblée , 0n 1'obl ^derépondxeacette^uekn,!;:  d'efisnt ■ Unique & Eerédkdlrt. • vez - vous déclari le Prince Stadhouder , \& avez - vous (ignè' comme les 'autres ? lil fallait que lesréponfesquerecevaient Jles iéditieux fufJent fatisfaifantes, puisa qu'ils s'en tinrent aux menaces. ïwiano| moins un Bourgeois de la Haye trèsleonnu , failit a la gorge Mr. Van Haf|lew-yn Penfionaire de Dort; & d'un Icouteauqu'il tenait-kla main, ailaitporter ia' fureur au dernier excès,fi l'on n'étsit I accouru au fecours de ce Magiftrat, Sc fi on ne 1'eüt dérobé k- la fureur popuiilaire. Pour prévenir de plus grandsjmaux, le Magiftrat de cetre Réfidence sfe vit forcé d'arborer le Pavillon d'O range. Ce Prince n'avoir point encore été cependant déclaré Stadhouder par les Etats aflemblés; & peut-être la cérémonie en eut été différéedeplufieurs jours, fi un de ces incidens -afiezordinaires dans ces tems de trouble &de féditions , n'eüt forcé les Etats deHoiI lande k précipiter le moment que le ': Peuple paraiflait ne plus vouloir attendre. Le i du mois de Mai, le bruit i eourut k la Haye que les Frangais menaeaient les- cótes d'une descente; .quek quesunsmême ajoutaient, qu'ils étaient j! déjk dans le cceur du pays, & qu'iU s'avancaient vers Rotterdam. Cetti nouvelle auffi faufle qu'invraifemblabH .mie ie comble k la fureur de la., pop* 0.5 1747-  370 Le Stadhouderat *747- 7 « Trinee ft élu t»dhoutt, Capi- :inc & uiiralinéial de a part des ists de lace^ Elle ne voulut plus entendïeaucune raifon. Auffi tót une bande de ces furieus fe précipite vers la-' Cour , en criant que le Pays était vendu. Ce premier tumulte était 1'avantcoureur d'un foulévement général ; mais vers le foir du même jour,, lafra-s I yeur fut bien plus grande encore, lors qu'on vie les Payfans de Schevcningens'avancer k la Haye, y entrer tambour battant , enfeignes déployées , fans armes a la vérité; mais ils en venaient demander, difaient- ils, au Magiftrat pour «lier arrêter les Francais. La terreur tóevint alors fi générale, que quelle que fut i'intention de ceux qui avaient inventó «ette fable, l'on fut contraint de prendre le feul parti qui fut alors cajpable d'arrêter un bouleverfement tc* «al k la Haye. Les Confeillers du Comité firent publier que le 3, du mois le Prince ferait folemnellement déclaré Stadhouder. Cette pubiication fuspendit la fureur des féditieux, & au jour marqué pour l'éledtion & la Proclamation folemnelle de Stadhouder dans les Etats de Hoilande; cette cérémonie fe fit avec tout Péclat & toute la dignité poflible. Dès les 3 heures du matin, toute la garnifon de Ia Haye prit lesarmes. Trois Compagnies Bour&eoifcs en. firent autaat, & occup^eai:  dexïetifUnïqae $ Htkêdhaiïrè. 571 les trois portes de la Cour, avec une iforte garde de cavalerie & d'infantene & quelques Meffagers d'Etat, avec lordre de ne laifler entrer perfonne autre jque les Membres du Gouvernement .:& les Officiers qui avaient des'fonctions ik remplir k la Cour? A 8 heures, on arbora fur la Tour de la Grande , Eghfe 1'Etendart d'Orange , & avant !: 9 heures , tous les Membres qui com- pofent 1'Affemblée des Etats de HoU I lande , fe rendirent k ia Cour, pour i procéder dans les formes k Péiedtion i dc S. A. S. lc Prince d'Orange & da I Naffau : elle fe fit k. io heures. I Environ une demi heureaprès, les Etats j en corps parurent aux fenêtres qui I donnènt fur le Buitenhof, & le Baroil de Waflenaar Membre du Corps de ia < Noblefie, & un de fes Députés k 1 PAliémblée , fe préfenta, fit faire fi- lence k la multitude, & tui fit un pei tit discours, k la fin du quel Mr. Buys : Sécrétaire des Etats, lui k hautevoixQfi qui fuit.- „ Les Etats de Hoilande & de Weft, „ Frife , a tous ceax qui entendront „ ou liront ces préfentes Salut: Ss> ,, voir faifohs , qu'en confidération di '< „ la fituation Sc de la conjoncture: „ critiqués' oü fe trouve i'Etat dé eet te Provinces, & afin de lui faciütei  •ff ëli) htsdlioucler V- r les Ftats d'ü. 372- Z nediction drane, de Ia fituation dan* „ gereufe cü il fe trouve , Nous ar ,, vons,. du confemement unanmie de* 9, tous les Membres qui compoferii notre • Ailemblée , éiu & établ „ dans notre dite Asfemblée S. A.. 55 S. Guilh.Erae - CfcaEles - Henri 9 Frifo, Prince d'Orange & de Nas« fau,. pour être Stadhouder, Ca.„ pitaine - Général & Amiral des> s, Forces de Terre & de Mer de eet-: „ te Province de Hoilande. Enjóignani s, a notre premier Secrétaire,, d'anil „ noncer ïci au Peuple , d'une des„ fenêtres de notre Cour a Ia Haye , si & au Magiftrat de Ja Haye , de „ faire Ia même chofe , du faaut du „ Perron de 1'Hötel- de - Ville • fut a la Haye le i de Mai 1747. Au bas,par Ordre des fusdits Seigneursa, Etats de Hoilande & de Weft - Frife. „ figné,.Guiliaume Buys. II y eut le foir des réiouisfancespubhques & des illuminations générales. La nouvelle de cette Eleétion a. yant été portee aux Villes- respeclives de la Hoilande,. le Stadhouder y fut proclsmé a diiférens jours , avec lescerémonies ordinaires.. - Lemême jour le 3 les Etats d'Utrecht i'aflèqjblerent» $ délibérauon faite %  éevïettt Unijui & Héréditaire %l% rrcfoludon fut prife d'elire & de retonnaitre S. A. S.,. en qualité de Ca 'pitaine & Amiral - Géneral de I'Etat' hc Province d'Utrecht. Le Baron de llMilan - Visconti Sécrétaire d'Etat, ao : compagné dc plufieurs Membres de jl'Ailémblée annonga au Peuple 1'Eiilection qui venait de fe faire, de la mê:,'me maniere que cela s'était paffe k la: I; Haye. Les Etats d'Overyfiel ayant fuivi . ,1'exemple de ceux de Zélande,. de Hpllande & d'Utrecht, envoyerent ordre k, leurs Députés k PAÜemblée des Ei tats - Généraux de concourir en leur ; nom k. 1'Eleétion du Stadhouder. Ain i fi le 4 de ce mois, les Etats - Généraux élurent unanimement S. A. S. 1 Capitaine & Amiral - Général des for : ces de Terre & de Mer de la Répu : blique des Pays-Bas-Unis. L L.. H H. ] P P. nomnaerent en même tems leCom te de Randwyck pour la Gueldre, le Comte de Bentink. de Rhoon pour la Hoilande, Mr. Butsux pour la ZélanI 4e, Mr. de Botteftein pour Utrecht. | Mr. Van Haren pour la Fmfe, ïVïr! l Ch. Bentinck pour VOperyJJèl & Mr, ' Taminga pour Groningue , en qualitt i de leurs Députés, pour complimentei ; le Prince fur fon éje&ioa k la dignité d£ Stadhouder- de la. Répubiique r ei •n OVtr- rffeh Le Princeléclnii*itacihou' Ier , Ca-ikaine &: Amiral GJnéral ile :outes les-*jirce> de la RépuMi* cpie, par les EtatSGénérajOlk  < ( f £ i r, h a la $ af 374 Le Stadhouderat fon Ele&ion ' ^P'ome de «£? a^rf EeuUdïSade ZëIa^ Prince la nouvele S Sn W Stadhouderat de L%Z£e T ÖU recus dans cette Ville 3 , ' Urent dutinctions. S E J 1 'grandeS! 9 avec fon Epoufc % ?a ffijjfe ga» f fic la nomination do s quz stadhouderat d& la Zélande. Banc f ■«nis meme qu'on était oceim*■, m i clbourg dis m&^ftim le cette Provirce h i,ivuT ts~ « la voix publique t pa" eV eur« e la Haye, de Wnvaffeh Sies SaSp1 cnw aux Etats de ZélandeïieSn,»' ousallons rapporter ..t1*^ue ''Nobles&PuüransSei^neurs- ' fituation critique ^ dansr épublique edtS* & VuSouTlTzi3 nde par Pinvaüon' hof^de dans la partie de la Flandre oS? •partient a la Répubiique £ 2*  dwiettt U-'vvt'Héréditaire. 37SF- iïe Zélande , j'ai cru qu'il était itv dispenfablement de rnon devoir d'offnr a- Vos Nobles Puiffances , dont j'afe' 1'honneur d'être Vaflal * ma perfonne & mes fervices , pour les employer k la défenfe de la Zélande,. de; la maniere que Vos Nobles Puiffances jugeront convenir au plus grand avantage de votre Province & de fesHabitans". "Si Vos Nobles Puiffances agreent les offres que je viens de faire , je fuis prêt a risquer avec joie r & avec le même zele & le même devouement que mes Ancêtres ont feit paraitre , ma perfonne & mes biens pour le bien public, pour la confervation de la Zélande en particulier, ainfi que pour ls défenfe & le maintien des précieus gages de la Liberté & de la Réligion qui fe trouvent en de fi grands dan- 6C''Te fuis prêt h la première réquifi tion , lettre ou ordre de Vos Noble Puiffances, de me rendre en tel endroi de la Province de Zélande, que Vo Nofcie» Puiflances jugeront k propos afin de contribuer a mes propres frai & dépens, fans être en rien k charg k I'Etat, dans ces conjonclures criti ques , tout ee qui dépendra de mc pour la défenfe commune de tout c 1747* i t 3 »■ I t  1747- $1$' Lt 3tadhty/$m qu'il y a de plus précieux , Sic pour iubir & eüuyer, avec Vos Nobles Puis■fances avec tous les bons habitans de Zélande, tous ies dangers & évenemens que la Divine Providence pourrait avoir réfolus par rapport k- la dite Province ". "Letems& 1'occafion me favorifent d'autant plus k eet épard, que les trois Provinces & le Pays de Drenthe donr j'ai Phonneur d'ètre Gouverneur, ne païaiflent jusqu'k préfent expofées a aucundanger". "En fouhaitant qu'il plaifé au Tout-PuiiTant de detewner du Pays de Vos Nobles Puiffances tous les maux & ■ dangers qui Ia menacent , je fuis avec ia plus parfaite confidération Sc le plus fidele attachement, Nob es & Puiiïans Seigneurs , de Vos Nob'es Puiffances Je Tres.- obeiiïant gr 0eê Serviteur. Signe G C. H. F. Hïimè d?Orange & de Naffhu, aLeuwarde, le 25d'Avrii 1747". Auffitót après la réception des Députés de Zélande a Lcuwarde, le Prince leur avait remis une lettre enréponfe k celle dont les Etats venaient de Phonorer , oü il téraoignait cuverte ment combien lui avait été agre'a» ble 1'événement qui venait de fe pa», %t en fa faveur dans les ütats dp  devient üniqé & Héréditaire. 377' Zélande , & leur proteftait une fidélité & un attachement k jamais inyiolalie. Le 12 Leurs Akefles Séréniffimes après avoir été complimentées fur leur Yagt par les Bourguemaitres & par les autres Corps- de la Ville d'Amfterdam ainfi que par les Mimftres de PEvangile & lesParnaffins de la Synagogue, prirent en caroffe la route de la Haye , en pafiant au milieu de 30 Compagnies Eourgeoifes rangées en doublé haye. Leurs Al telles arriverent fur les 11 heures k Harlem dont le Magiftrat les artendait au paffage. Lorsque ie Caroffe yarriva, les Bourguemaitres envoyerent prier S. A. de descendre; & "Mr. de Witte , Grand Baillif lui fit ft discours, fuivant au nom du Magiftrat. SéTéniffimc Prince. Ce n'eft qu'avec la plus grande v-é> nération , & avec le plus profond refoeft, que je prends la liberté de m'approcher de V. A. S. pour Ie compfimenter fur fon arrivée en cette Ville. V'ai donc, en qualité de Baillif, Phonrieur & le bonheur dc féliciter de tout mon coeur Votre Alteffe Sérémffime au nom du Magiftrat & des Citoyens 1747^  .378 Le Stadhouderat de cette Ville, en qualité de notre Stadhouder, Capitaine & Amiral - Général de toutes les forces de Terre & de Mer de ce Pays. Cette charmante & trés - agrcabie nouvelle, n'a pas plutót été connue ici, que tout le monde de quelque etat & condition que ce foit, en a fait connaitre fa (incere fatisftclion & fa véritable joie. L'Election de V. A. S. s'eft faite, il eft vrai,, dans letemsqu'une de nos Provinces voifines, était déja envahie par les Enne* mis, & que nous avons également bi traindre une invaiion. Mais les Ancêtres de V. A. S. ont fouvent fauvé la Répubiique des grands dangers oü elle s'eft trouvéc ; c'eft pourquoi, après Dieu toutes nos espérances feront uni~quement fixées en la perfonne de V. A. S., fortie de eet illuftre fang qui peut tirer notre chere Patrie de la facheufe & dangereufe fituation oü elle fe trouve, & nous conferver les préeieux gages de notre Réligion & de notre Liberté qui fe trouvent fi fort meracées. Nous prions donc & nous fuppiions ardemment le Tout- Puifiant, que fuivant fes bontés inépuifabies, il lui plaiiè de rendre heureux le commencement du Gouvernement de V. A. S. & d'en combler la fuite par des yrospérités. Nous fouhaitons que la  dement Uitique & Héréditaire. 379 divine Providence conduife & dirige tous les pas de V. A. S. & qu'elle lui fervé de bouclier & de boulevard » contre les Ennemis de I'Etat. Qae le Grand Jehorah notre Dieu répande abondamment, & fans mefure , fes plus prédeufes faveurs temporedes & fpirituelles fur la pcrionne de V. A. S. & fur S* A, R. Madame la Princeffe votre Epoufe , ainü que lür la jeune Princefle. éu'ii confsrve- V. A.. S. & Royale fc longues années, Se. qu'il faffe fortir de la Maifon de V. A. S.. Sc de fes ilhillres Ancêtres,. afin que notre Répubiique foit k jamais redevable k laMaifon de V. A. S. notre Ville ,. notre Magiftrat , nos Citoyens St ma perfonne en particulier , a la proteftion Sc \k la faveur de V. A. S. & puisqu'il a deffein de continuer fon voyage , nous avons 1'honneur de j lui fouhaiter qu'il foit heureux , en, quelqu'endroit que V. A. S. veuille aller". Nous n'avons pas rapporté cette harangue comme un modele a fuivre en des circonftances parci Hes v mais pour montrer combien un Orateur Républicain doit respeéter les bienséances oratoires , lors qu'il veut complimenter -wa Officier de I'Etat % fans Weüss 174^  Ls StadhoiKicriH RiftaHation sta Prince. le respeét & la dignité du Souverain. La réponfe du Prince fut analogue k Sa naiffance , au discours qu'il venait d'encendre & a la nouvelle Dignité , que les Souverains venaient de lui confier; & ayant été reconduit k fon caroiTe , ie Baillif- était trop honnéte pour ne pas complimenter auffi Madame la Princeffe qui n'était point descendue de la voicure; après quoi leurs AiteiTes au. bruit du canon & au fon de toutes les cloches pourfuivirent agréablement leur route. L's arriverent k la" Haye le 12 au foir oü les réjouliTmres & les acclamations furent d'autant plus grandes que les. habitans .de cette Réltdenc* fentait tout le prix qu'ils pouvaient tircr du féjour de Leurs ».alles & de leur Gour dans Pintérieur de leur Ville. Le 15 fe fit la ceremonie de 1'itv ftallation da Prince Stadhouder k 9 heures, les Dépu'.es des Etats de Hoilande & de Weft-Frife, précédés & accompagnés k la porfiere de leurs carofTes par des Meflagers o'Etat , fe rendirent en grande Cérémonie a i'Hótel d'Orange, Le Député de ia Na-  tic/teM Utiique & 'EèredUaïre. 381 kleffe était feul dans un caroffe k 6 ihevaux , & les autres chacun dans une .caroffe k quatre chevaux. i!s furent' recus fur le perron de l'Hotel par S. A. S., & conduits dans la Salie d'audience. Peu après lePrince montant dans ■h même vokure que le Députe de Pordre Equeftre, & fuivi des autres Députés, & de fon propre caroffe vide,, ffe rendir. k la Cour par la porte Stadhoudéftale, paroü, dit-on, le Stadhouder feula droit de paffer en caroffe. Etant monté k PAffemblée de E. N. & Gr. P. Pinftaliation s'y fit avec les cérémonies -ordinaires. -De la il fut introduit dans la Cour de ïuftice de Hoilande, de Zélande & de Weft Frilé. Les Députés retournerent k PAffemblée des Etats; &,S, A. S. s'étantrendue avccles-Commiffaires de la Cour k la Salie des Audiences publiques , il s'afiit dans fon fauteuil & deux Avocats y plaiderent pour la forme une caufe qui fut bientót décidée. Après ces cérémonies le Prince retourna dans fon caroffe kl'HÓtel & y fut accompagné par le Préfident & tous les Confeillers de la Cour, chacun dans fa voiture. Ils entrerent tous dans 1'Hótel d'Orange & furenl reconduits par S. A. S. Lors qu'ils furent partis, les Députés k l'Afitmbléi des Étuis-,Généraux vim-ent prendieli  T. 3 i r 4 ■« £<; Siadhouderm Prince dans un rarofle, & s'étant cé au fond, ies deux Députés Ié mirent dans le fond. Ce carolTe fut fuivl par quelques - uns du Prince, oceupés; par nes Seigneurs de fa Cour. S. A S érant roonte a PAsfemblée des Etatsl Generaux , ii y fut regu par tout eet ïlluftre.Corps a qui, il fit part de ia faveur fignalee qu'il venait d'en reccvoir & auquel répondit le Préfident deSemai- Après cette Cérémonie le Prince pas-l fint au Conleil d'Etat, y fut introduit pi les fusdits Députés. Les Etats- Généraux avaient écrit a 1'inftant a ce Con?en Ia lettre fuivante, pour lui noti fier Pinfiailation du nouveau Stadhou- 'J* Les Confédérés ayant trouvé ï propos d'ehre S. A. S. le Prince d'OVante , Capitaine - Général & Amiral de lünion, Charges que S. A. s. pouri'anour de la Patrie a bien voulu achter, dans un tems fi dangereux . ■ons n'avons pu nous dispenfer de no! Piëte ferment ce matin : nous ne outons point que V. N. P. n'apprenent cette Election avec joie , & u'elles tfemployent tout ce qui dépem ra d'elles pouraider S. A. S. dlnsl'exerce d'une iï éminente dignité, pourti-  devienS Umqtie & Héréditaire Lf 1'Etat de la trifte fituation oü il fe trouve, &c "• Le Confeil vint en Corps recevoir le Prince, que le Comte dc BentinkijRoon, Préfident de Semaine pour PEitat d'Overyffel lui préfenta k la têite de la Députation des Etats-Géne» Iraux. „ . . , Le Prince Stadhouder fe retirafur les 4 heures , & fut reconduit k la porte par ie Corps entier, & ayant été ac[compagné par les Députés jusqu'k ilfon Hötel, cette grande cérémonie fe ïermina environ fur les 4 heures & 1 demie. Le 16 au matin le Confeil d'Etat en J Corps vint prendre le Stadhouder k fon Hötel, & le conduifit en grande cérémonie dans la Salie ou le Confeil s'aiTcróble ordinairement j & aprés y l avoir affifté aux Déiibérations, il fut =j introduit k PAsfemblée des Etats de Hoilande & de Welt- Frife , pour y prendre féance, en qualité de Membre il aggrègé au Corps de la Noblesfe de J eet Etat. A 1'isfue de PAsfemblée 1 cinq des Membres & le Penfionaire re ; .conduifirent S. A. S. jusqu'k fon Hó tel. C'eft. ainfi que finirent ces Augufte cérémonies. Le lendemain le Stadhou i ier affifta le matin aux Délibérati®« I74f: E  '•747- "S?4 Stadhouderat des Etats-Généraux & du Confeil d'E- ■ tat; & parrir 1'après- midi pour ia Zé-: " lande; oü on -Pattendait avec impatien-1 ce. Pour donner k nos leóteurs une idée de la dignité du Stadhouder & queües font fei obligations , nous al- j lons expofer ia Commiffion remife par LE, HH. PP. k Son Altesfe Séréniffirne, lors qu'elle fut inftallée le 13 de Mai. " Les Etats- Généraux des Pays - Basünis, k tous ceux qui ces préfentes ver- j tont ouentendront lire, Salut : Savoir ■ failbns qu'étant nécesiaire d'établir & j Sutoriièr une perfonne capable & qualifiée Capitaine & Amiral - Général des | gens de Terre & de Mer qui font k ! notre Service; pour le maintien de i'Etat & du Gouvernement de cette Répubiique & la direétion des affaires de ia guerre. A ces caufes-, confidérant > les bonnes qualités & la capacité de Son Altesfe Séréniffime le Prince Guil- f laume-Charles-Hen ii-Erifo , paria j ;race de Dieu, Prince d'Orange & de I Nasfau-, Comte de Catzenellebogen , i Vianden, Dietz &c. &e., & nous repofant fur fa fermeté, fa valeur & fon inciination pour le bonheur de la Répubiique, Nous avons établi & autoifé j comme Nous étabiisfons & auto- 34- I  'dept eet Unique & Héréditairs. 385 tefcns S. A. S. ledic Prince Guillaume|Cnar!es-Hcnri-Frifo, Capitaine & A;imiral- Général fur les gens de guerre . qui fonc k notre fervice fur Terre & Tur Mer, donnant k S. A. S. plein pou';ivoir & autorité de commander cn ceti te qualité lesdites troupes, & leur orI donner ce qui convient k la conferhration & défenfe de PUnion, garde & I défenfe de PEtat-, la 'tranquilité, les I droits & les privileges de PEtat, tant i'en général que de chaque Etat en parI ticulier & la protection de fes hablLtans , comme auffi la confervation de la véritable Réligion Réformée, de la !l fnaniere qu'elle eft k préfent exercée., I fous 1'Autorité publique, dans les ProE vinces, Pays & Villes aflociées, enfiïs I pour le maintien de la préfente forrac I de. Gouvernement, le tout avec Pai* 1'torité , les droits, honneurs & preI émincnces y annexées. Nous avon? yen outre conféré-, comme nous cönfe\ 'rons par les préfentés , jusqu'a ce. qu) m nous en dispojigns mtoiremernt autre: sksi, le pouvoir libre de éispofer dé< j 'patentes & autres chofes qui concer- i nent la guerre , comme les Princej | d'Orange, ancötres de S. A. S. Pont-faï ii "en qualité de Stadhouders par rappor! | aux troupes : commandons & ordon i «ons k tous & un chacun, particulie Tom. 3L rS. 1747-  r»747- i ] l I i 1 l t f f86 Z« Stadhouderat rement aux Officiers des troupes„ Ce', lone s , Capuaines d'infenterie & de cavalerie & autres geus de guerre t notre fervice & Tolde, de reconnaitre respedter & obéir a 1. A. S. encette qualité, & lui donnant tous les fecours enexécutant fes ordres. S.A.S. fervant I'Etat comme Capitaine - Général, en lera le ferment ordinaire entre nos mams, ou de ceux que nous ordonnerons a eet effet , fur les inftructions que nous jugerons a propos de dresru,.cet. é^ard' Fait dans notre Assemblee a la Haye, fous notre rrand' feau, & fous la fïgnature de notre premier Greffier le 4 de Mai i747 P L'impatience de voir le Prince Stadkouder, était grande; cependant, elle ie produifit pas tous les désordresqu'on pait craint. La populace de la Have ut celie qui porta le plus lo'in 'excès du zele. Elles'attroupa pendant > ufieurs jours fur une des places puiliques, pour déclamer en toute lierte contre Panden gou vernemen r. »Jr w». <■■ ÜEu-rope. iv. 57-8*0  i%$ ^Le Stadhouderat *7A7- 4 i i l i t \ J s i dre pofte entre cette Ville & 1'JEnnemi. Leur aile droite était appuyee fur' Biefen, la gauche s'étendait a Wilne, le village de Lawfeld couvrait le front; les Anglais & les Hanovriens qui dé-' fendaient ce pofte, y avaient formé des revêtemens terraües qui faifaient une espèce de citadelle de chaque verger de ce village. Les flancs naturels qui s'y trouvaient & qui donnaient des feux croifés k ceux qui 1'occupaient r une pluye froide & presque continuelle qui rendait le chemin gliffant , a-| [outaienc beaucoup a la force de cette pofition, lorsque les Frangais avaque:ent. L'aftion commenga le 2 de Juilet 1747. Les Frangais qui s'étaient mrnarés des hauteurs de Heerderen J mmédiatement au deffus des Alliés J lescendent fierement de la hauteurl k forment une colonne nrodigieufe ;| ls portent tous leurs eiïbrts fur lel 'illage : la défenfe des retranchemens ut auffi vigoureufe que Pattaque; les| ^rangais furent plus d'une fois repouses, rompus „ dis.per.ics ; mais des bri-i ;ades fraiches leur fuccédant avec lal )lus éconnante rapidité, ils parvinrent 1 fe loger dans le village: trois fois Is en furent délogés, trois fois ils y 1 entrerent. L'action femblait concenrie.dans ze fe ul end rolt. La cm-  denent Ünique & Héréditaire. %^9> laane offraic un théatre horrible de lafnage : k midi, le Duc de Cumberland ayant fait avancer toute fon aïle touche: 1'infanteriö Frangaife parut 1% ■fcher pied : le Prince de Waldeck conduifit le centre; le Maréchal de Bathianr fit un mouvement avec ia droite vers )!Hecrderen. LaviÊtoire femblait panchef (pour les Confédérés , lorsqu'un revers1 ImprévU confondit leurs espéranccs. ■Plufieurs escadrons de la cavalerie des ■Etats qui étaient èu centre, tourneren:: ijle dos, & prenant la fuite au grand gaclöp, renverferent cinq bataillons d'iniTanterie, qui s'étaient avancés du corps -lide referve. La cavalerie Frangaife les 1! char^eant alors avec grande impétuofité, ila'uo-menta la confufion & pénétra jusfjques dans- les lignes dé, l'armée des >' Ahiés qui fut ainfi rorapuevers lecenI tre. Le Duc de Cumbcrland qui faifait I éclater un courage égal k ion a&ivité, j; fut en grand danger d'ètre pris, enyouI lant rëparer ce désordre ; & la défaite li aurait été complette, fi le GénéralLiI o-onier ne fe fut facrifié avec une par| tie des troupes. A la tête de trois I régimens de Dragons de" la Grande I Bretagne , & de quelques escadrons d« la cavalerie Impériale, il chargea toute ia li^ne de la cavalerie Frangaife avec ' tant d'intrêpidité & de fuccès, qu'i R -3 1747-  -*747. I < t r c q c n. ü óf ri fi ta ru Mi $ < 1'fii '3,90 Le Sjadfioudew- renverfa tout ce qui s'oppofait a lui. La diverfion qu'il occafionna fut te le que le Duc de Cumberland fut en él !Vetir?r en ordre a Maaftriehc. mjis L?go.nier paya eet exploit de fa K i1 ^ P"? un carabmier iracraib, apres avoir eu fon cheval tuil Shaifr L maïs les régimens qu'il commandait firent leur retraite en bon orK:,Le.s c°^déréa fe retirerent a, •vjcaUiicnt, lans avoir beaucoup ibuM ert dans la pourfuite ; & même ils, .mmencrenc toute leur artillerie a PexH :ept;on de feize pieces de canon. La ft'S Pinn fr P^,^ d«deux 0a.s; ,„Llnc2 * fix nnlle hommes tués" u bieiiés de part & d'autre, fienaleW cette jeurnée. Le Roi de Fran,ceic£re Par !e discoursen^ ,fr e ch8,*P dc feöi«e au enéral Ligonier. Nevaudrah-il pB\' teux lui dit- tl, W,,- jlrieujenient. *f£ Se™ ? On prétend que ce re." J Si * ^Vn srande Partie a 1'or- eu & a Pignorance des Généraux veille de la bataille, iorsque le dé-hement du Comte de Clermont pa: fur la hauteur de Heerderen , ie trechal Bathiani demanda permifiïon :eiui qui commandait en Chef, de :ta.quer avant qu'il eut recü de-, ren*  dsvïentUniaue & Héréditaire. 391' forts, affurant qu?il répondait du fuccès dc cette entreprife. On n'eut aucun égard k fa propofition; mais lorsque le Général demanda, oü il ferait fi l'on avait bdbin de lui, il répondit : on me trouvera toujours k la tête de mes troupes ; & il fe retira mécontent. On a auffi blamé la dispofition de 1'armée ; car il n'y eut qu'environ la Bioitié,qui put agir, au lieu que les ennemis firent ufagedc toutesieurstrou- pes- Ceuc vióLOire ne procura pas aux Frangais i'objet qu'ils en avaient espérés; mais elle ieur laifia le cbamp libre pour étendre leurs conquêtes dans le Brabant ; ils fe déternnnerenc a faire le fiege de Berg-op-Zoom. Oa regardait cette viilc comme imprenab!e ; ede-avait été 1'ëcucil des deuxplus grandsCapitaines de leur ileclc, du Prince de Parme cn 3588, & de Spinola en 1602. Oepuis ce tems les EtatsGénéraux en avaient rendu la conquéte encore plus difficile; le célébre Coehorn y avait épuifé fon art, pour en augmenter les fortifications. Les inondations des marais, fa fituation fur PEscaut qui forme un bras de mer, derrière elle , la facilité d'y introduire des rafraichifiemens & des mum» tiors , tröis- eens pieces d'artülerie-, R 4 i?47-_ (V.fe Berg - oi'£ £usm.  i i i j < c ê h S9a- Le Stadhouderat une garnifon nombreufe dans la place , ! une armee redoutable aux environs &\ portee d'en renouveller chaque jour la- \ garnifon, comme on releve une garde^ 1 & même de la fecourir, tout confpi- I rait ii faire eroire qu'une telle entre- I pnfe ne réuffirait jamais. Ga la nom- I mait ia-.Pec*//*, paree que les plusgrands Capitaines y avaient vu tous leurs efforts échouer. On regardait i-enrreprife fonnée fur cette place comme un trait de Ja plus infame terneme. On-fe perfuada que ie Général 1 ajfait y perdre toute la gloire qu'il ' t-etait acquife jusqu'alors. La place éw*t commandée par Ifsac , Baron de Uonitrom, agé de quatre-vingt-fept ms, qui avait vieiili ibus ie-harnois. : Brave autant que fidele, il avait réfo-" m de s'enfcvelir fous fes ruines, plu:ot que de fe rendre. Un vieUiard peur '! sien aider de fes confeils; mais c'eft?oute autre chofe, quand il s'agit -de 1 lonner le mouvement & de diri*er> outes les opérations d'une garnifon I ilégée : Mr. de Cronttrom fentit lui- I neme qu'il n'était pas propre a un el emploi; il était d'aüleurs valétuinaïre &.fourd; auffi avait-il demaaé fa démiffion ,• & il fut refufé ; maia n lui donna pour adjoints & confeillts. ie Briace de. Heffe &- ie Pfincè  ierient Unic-üs & Héréditaire. 393 'te Saxe Hildburghaüfen. La- tranchée fut onverre le 15' de,- Juin ; la ville ifut foudroyée, k boulet-s rouges & k bombes; mais elle répondit fi vivemcnt que les Francais ■ firent des pertes terribles. Les maladies contagieufes mi-? prent en outre pius de--vingt - mille I homsnes hors d'etat de fervir. Du 16j! de Juillet au 15 de Septembre, le fiege fut un théatre centinuel d'horreur m de dcftruction ir l'on fit des iorties 1 désespérées: les mines agirent avec les Uffèts les plus funeiles. Les ouvragessi eommencerent k être trés - endomma.;gés: la ville paraifiait réduite en pous1 fiere: le fang coulait de toutes parts E dans les tranchées: les affiégeans tomI baient par- centaines; la garnifon fouf: frait trés - peu, & fuivant les occafions* i était fecourue ou renforeée par les i lignes. On croyait en général qué le ; Comte de Lowendabl fuccomberait dans i fes efforts. Cependant il fe fit quel1 ques brêehes, mais qui n'étaient pas : encore pratiquables. Trois ouvrages ;: étaient faiblement endommagés; Ie ra., veïin d'Edem & deux baftions ,• dont 1 Pun fe nommait la Pucelle & Pautre i' Coehorn. ■ Le Général Francais, s'élei' vant au deffus des regies ordinaires de ! PArt, réfo'.ut de donner k la fois Pasfeut k-ces trois ouvrages j--Cronftroa m7\  '747» ] i < < i i i 4 394' Le Stadhouderat ■ ne crut pas que les Ennemis ofaflenr 1'entreprendre. Ge fut fans doute cette raifon même qui décida le Comte de Lowendahl a 1'ófer, avant que l'on eut pris des prccautions pour le recevoir. II fit fes dispofitions, & le 16 > de Septembre les troupes s'avancerent" en filence, k quatre heures du matin , au milieu des ténébres. Les asfiégés fe croyaient dans la fécurité la plus profonde. On descend dans le fosfê , on court aux brêches: douze grenadiers fe rendent maitres du fort d'Edem , tuent tout ce qui veut fedéfendre, font mettre bas les armes au refte épouvanté. Les baftions , la ■ Pucelle & Coehorn, font aiTaillis &■ emportes avec la même vivacité les. troupes montent en foule. Tout eft emporté : on poufie aux remparts, on*. s'y forme , on entre dans la ville ia bayonnette au bout du fufil; l'on fe laifit de la porte qui conduit au port, e Commandant de la forterelle fituce" nes de cette porte, fe rcnd a discré.ion, & tous les autres forts en font!e meme. Le Gouverneur dormait enwe , ies foidats de garde avaient é;é urpns par la promptitude & 1'impénofité de 1'attaque. Le Baron de Crontrom s'enfuit vers !cs ligncs; Ic Prin-, e.de Lieue- P.hiiipftahl v'cut faire quel-.  dep'tentUnique& Héréditaire. ■ 305 que réfiflance dans les rues avec un régiment EcovTais & un de Suiffes, ces troupes font taillées en piéces: le refte s'enfuit avec Ia garnifon vers ces mémes ligncs qui devaient les protégcr : ils y portent l'épouvante : les troupes qui étaient dans les lignes, s'enfuyent avec la plus grande précipitation. Les armes , les provifions, le bagage, tout eft abandonné,la ville eft au pillage& dcvient la proye du foldat vainqueur. On y prit dix - fept grandes barques chargées dans le port de munitions de toute espèce , & de rafraichiiTemens que les villes de Hoilande envoyaient aux afïiégés. II y avait peint en gros caraétercs fur tous les Coffres a Pinpin» cible garnifon de Berg- op • Zoom ; maisr elle ne l'était déja plus. Le Monarque Frangais, informé de Pheureux fuccès de Lovvendahl , le rit Maréchal de France , nomma le Comte de Saxe Gouverneur des Pays-Bas conquis , & retourna triomphant a Verfiilies. Le Baron de Cronftrom, Commandant en Chef des troupes & des plnces entre laMeufe & 1'Escaut, a fon retour, fut foupgonné & accufé de négligencs dans ia défenfe de cette ville importante , la clé de I'Etat. Mais fi cc vieux Général ne put fe juiüfier plcinement aux yeux du public du foupcon d'incondul- 1747-  '747- Alarme eaufée dans la Répubiiquepar Ia perte «ie Berg•8 - Zoom. 1 i i < ( J $9êV Ze Stadhouderat- te, il répondit affez pertinemmenMt* plus de cent Chefs d'accufation poun faire douter au Grand-Confeil de guer- wL*-■ \\ e»?/VérltabIemenc repréhenfll we. II. eft fur au moins que le Baron. malgre toutes fes inftances, ne put obl temr pendant Je refte de fa vie, le ment definitif qu'il follicitait vivement- • il mourut fans avoir obtenu cette fa*" veur, &.fon.affaire, eft.encore a itf3 ger. J La perte de Berg - op - Zoom étonna les Ltats-Généraux; ellfn'Sourdt pas moins leurs Alliés & 1'AngleterU en particulier : ce malheur déconcertail les brillantes esperances que les partij ans du Stadhouder avaient données de> fon elevatiom II femblait qu'il n'était eleve a cette charge éminente, qui pour être fpeaateur.de la ruine de fa- ??K,ie,.?M'hei? que dans m cas femJlable, i'elevation de Guiüaume Jli enwaxt éte le falut. Mais la préventionkaït fi grande qu'on sWina " Qül ses malheurs n'arrivaient que pareejue 1'autorité. Stadhcuderienne dait trop bornée. Ge fut ftirour « Hoilande & en Zéiande, que tp^ , c^de Berg - op - Zoom fut fentie i* Les maifons des habitans catholiquesmans a Amfterdam. & a. ja  mtitnt ünïque & HirUm/ire. S97 ■ne 1'ön croyait s'être rejouis de cetrCaSlroplïe, furent p llées par la populace , en plufieurs cndroits. Le Spie porta fes foupgons jusqaes fur Sa^ifttats; on vit paraitre des cents iSeux , .dans lesqueis les Mmiftres de 1'Etat étaient accufés de trahifon. Ouelque tems auparavant le Prince ar?aidéja, foit pour le mamtien, de la Snquiiié-publique dans les Villes, fólt pour d'autres raifons, propofe aux Etats de Hoilande , de aire enróler mr les Bourguemaitres des \ ü'es, quelqué compagnies- de milices chacun 3e cent hommes. Cer avis futium, on ramaffa fans peine & en trèi pet, Se S, un corps d'environ; quatn Snile hommes. Mais comme: c-etaiem des "cns peu capables de rendre de. fervices ütfies daffl'rt» guerre intefti me- ou qu'on douuit dc leur voion tT-'on les réfonna 1'année d'après. L priie de Berg - op-Zoom , .perteireel fes pour i'Etat, fat en attcndant d u «and avantage pour le Pnnce. U fioblcs de Hoilande , craignant le fu les plusföcheufes, firent lea7d'0< mbre a i'Memblée des Etats -, ia pr< pofition fuivante. '"Que le Gouvern Zat de ces pays ne pouvait abfolment pas fubfiiler fans uniGhef. s$ a'-était que par ce defaut que 4 Et R I 174:/' 1 S Le Stad.- houderat j. décüiré Hé» ' réiliïaire t- dans la j. ligne ma*— culiiie & ie act.  J74?> ( J ] ( r ï fi c ïi tr n JD ft tri §9$ Le Stadh&twro-f 1'Etat, fi dan,?Ie^ter pySdanf' n'y aurait p«'nt S1,KIV' hcace, que de renH™ r • p,us efditaire dans fa poftéri.J dlgn3té he'rd- «rat. 6 fïc fuS S Mt publi'ïuess contro lei jj™'01 Ptan- ras les gKmSltmL ?'maman«toni &? i u^SS?! '""«H » Ara- ■  diritni Mk«* & ^èditaire- 399 J?, de LSeaeur de potles vaean es qui faifaient un revenu .de tren e 1.x mille florins: mais ü n* \e* ^f£0i ms II les abandonna aux Etats de u w Se La plupart des ^*H°£ lande fuivirent eet exemple. I " Y ^c 1 ConSl que les M^Pg.^S & qSSs les employeraient au pront de- fePHollande On prétendit queMe» Joftes étaient un dimi: de gcjwramg té On continua,. en atiendan ■ ,^e uplaindrc des abus qui s'etarcnt gl flés Sansla d^^^ft fterdam comme ailleurs. Lra M je Hoilande arrêterent, que dorenavanc OT ne conférerait. les charges des vil.es qu'a ceux qui léraient agd*^ ïLtoet les fonclions, qu'on n'en ure [7 AT'':  ] ( i c r > 1 t r li d P P R }] Ifl 2< fe o\ Ca qt da 4«« St 'ddhouderat Pas moins de difficultés a 'égard dl StaJhouaerat--héréditaire.. Malgré eet te oppohtion, ies Etats de Holiandt prpcederent a eette réfolutiön. E te fur ?nfe le ió de Novenibre. C' L'on remarque cependant quele Sti-t teuderat héréditaire ne paffe po nt daw|hgne fétnimne a Pinfini, E SS « borne aux descendans n ales des^hé T iers femelles, pui8,u^nne&?p0i« LT, H-ntl-0n d/s ^scendans ?SÏ ms des her.niers féminins. La Hrl inde ayant fini cette affaire imponane , les autres Provinces ne tardereS as a y fouscrire. Ceux de Que dre yerent auffi a cette occafion les coi mens, qu^is avaient pofS en i722 " out borner le pouvoir du Prince li» "leren;.de lui déférer le S35ud£ ;/ aitceu- Örr déciara dans la Zéhdele Stadhouderat héréditaire , L de Novembre. Utrecht & POvervs1 fuivirent eet exemple. La Frife f le Stadhouderat était déja hér & ire dans a ligne mascuüne, fit queL es difficultés óe te transporter S^lahgndenunine:. mais les Etats,  derient Wipte ^Héréditaire. 4or Ide cette Province , comme ceux de SGroninaue, y furent contrams par urn. Êdkiol terrible. Dans le pays de l-Drenthe , on déclara le Stadhouderat héréditaire comme dans toutes; les auI tres Provinces-, & les Etats-Gêné au* Êrent la même chofe touchant la dignt, ' té de Capitaine- Général & Amiral. La i maniere dont les Etats de HóLande iexprimerent cette réfolutiön merite I place dans PhiRoire par fon_ WP?^ ce: elle eftconeue de la maniere Uuvan- tS*" Leurs Nobles & Grandes Puiffiinces ; ayant déliberé fur la PJopofitioG> laiu ' le 7 d'Octobre dernier, par l'Utart iv queltre pour céférer fur ie fAjm ■■ tionné ÜS.A.S. le Pnnce^üjng, & de Naffau , ajati;qu* fes \. de Pun & Pautre iexe, iffus a'un kg time mariage, le Stadhouderat héréd taire , de même que la charge dL Sdc & Amiral - Général non feujc mëntde cette Provmce.dc Hoilande, ma encore de toutes les forces de 1'ü mor ■ ]e Corps de Pordre Bqueftte , & < Députés des Villes respectives ont d claré unanimément au nom de leu Gommcttans , qu'après avoir mureme cxaminé la conftitution & Pétac d. Régence de la Répubiique, ils o qofflpa* par.l'espérKnce,,que 1'E.Ut H ■ saiic cn ta- ■ vcur tiu- , Scaittio'Hle- ■ rat - iitrd- S :s té yt laicie  J747- i ï i \ v fl r h P ii B O! fëj de eö fe pri les fiol qui J U SI ene lum Le Statimderm far 3e%ench4^F"Vé-' 11 trouvé pu te/SSSSAS*^ d'oü 11 n'a ral.» ^Puaine & Amiral - Gené- nent a5Stë"in ReP"bll<3,Je a telle«ge & de n Maif« d'°- s „ ucja, vi vemen t les efl "Sat^^^^'^Citoyens roi a ia plS"1 Penfer qoSvcc crouveraiPtr?duflte ?u, a ^Publique vee de ce Chef% fi Cile vcnaic a &re 's ie malheur hK ^' "°Us eos-  déphth Utiiqae & Héréditaire. 403 1 yens pour prévcnir ces malheurs statant t qu'il eft poffible. Que Punique maniei Je d'y parvenir , eft de continuer la dignité de Stadhouder , en faveur des Descendans des deux fexes de S. A. 6., en prenant les précautions qui ieront jugécs les plus corrvenables au bien être. de la Répubiique." » En conféquence le Corps del Ordre-: Equeftre , & les- Députés des Villes pespeclives , ont unanimément déiere , au nom de leurs Commettans-a S. A. b. le Stadhouderat Héréditaire & la charge de Capitainc &. Amiral - Genera! dc PEtat de Hoilande &. de Weft - Friie , I en forte qu'aorcs la mort de ce PnnI cc cette dignité & ces charges ferontdévoiues aux Descendans de l'un öc 1 Pautre fcxe dc S. A. S., Mus de manage légitime : que s'il arnvait que le I prince Stadhouder laifiat un Fi.s *..cc I que celui-ci vint a mourir fans_ nén' tier male, & qu'il n'y eut point du ï m^me fexe d'autres héritiers & des1 cendans de S. A. S., mais qu'il laiilat I une Fille , alors les fusdites charges i & dignités. feront dévoiues a cette Erincefle, &■ après fon décès, -a ies I descendans & héritiers males. Que » I S A. S. venait ii mourir fans laiiiei ,! d'Enfans males , la Princeffe CarouI nsL, Fille de S. A. S» fuccedera dam 1747^  m7-_ j i 3 t i c v h U fi P E ii h Cf n: ff qi re 4°>f Ze Stadhouderat les fusdites charges & dio-nïte'c r„. cnarges & dignitcs, dans ce cas la feront dévoiues a celle des PrSes ceurs de )a Princclie Caroline aSi M • pour lors en vie , aim1 % descendans mates; lés Princeffes ainées 'Vttes & a leurs Descendans ma!e > c t r 5 r  - i < < ? i c 'ti 't( 'fi d; qi P: O fo d' ■cc re ne da: tri -qu 4öS 2,s Stadhouderat Ittrf1 /^«ont auxdites Chat£^>?jgnKes' foient Mineurs., Ia Pril ceffe Mereexercera lesdites CharWscomme Tutnce, & fous ie titre dcGoïvS. nante, moyennant qu'elle refteTveüvl Mence dans une des Provinces de Pünion. ïn oofervant pour ce qui concerne ld lomination^'un Chef ce quia Sé ft fulc «-desfus Enfin fi pendant ïiffi niinonté, il n'y avait point de Pr in- me a cesfer, les Etats de Hoilande Krro"*latutdledesditsPrincSM nnccsfes mineurs , de la maniere nui ^«l^ieux'.J'avantagedeS Kous avons dit que dans Ia Frife Sifcy? nrgoütercnt pys i5S5 n? fL rccnrerver Je Stadhouderat a»igr^ fcmiI»ne. -On a fu depuis i'un Menibre des Etats de cc te 1 iu£ 1VPP°^ vi^»"eufeme"t! a jugc a ('energie qui reccne dan* 1 discours qu'il émanait de touefe JnMembre du Quarticr d'Oftergo & mme on ne ie tlouve dans aucun'des :ueils pubiics, nous avons jugé qu'il lerajt pJ:s inutile de le confi mer « cette hiftoire. Après Ja neceffité de s'étendre avec qué . detmi fur une chofe de cette1 in.  êmem Unque& HêrêdUdire 40? iportance ; "la propofition de Vos Hau1 , tes & Nobles Puisfances, "die- il," ?! fi ie la coagois bien, me parait con Ë fifter en cc qu'a Pexemple des Pro" vinces de Gueldre, de Hoilande, de E Zélande & d'Utrecht, & furtout qu'4 ', 1'inftigation de la première , nous „ fafiions porter k la Généralïté notre , " confentement, pour rendre les digm„ tés de Stadhouder, de Capitaine & ' " d'Amiral- Général de PUnion, héréI' ditaires foit dans la ligne mascuhne, , „ foit dans la ligne féminine de S. A. " le Seigneur Prince d'Orange & de KI Nafiau, qu'en outre fur la propoH" tion du Quartier des villes, les char1 T ges de Stadhouder , Capitaine & ,' Amiral-Général Héréditaire de eet ' te Province, foit dévolue aux Des J „ cendans tant femelles que males d< ] S A. Cette propofition offre ainf | " deux faces, avec cette difFérenceqiu j le premier Membre touche d'abon J 1'interét de I'Etat en général & \> 3 V fecond celui de cette Province c: !, particulier. Quant au poema. , Membre je fuis crueüement embaraii J 11 entre l'un ou Pautre parti qui nous refi „ k choifir. „ S'il n'était quefuon que d'arracht notre confentement pour le Stadhoi !1 derat-Héréditaire dans la ligne ma _'747-, v r z e :r ts-  ■/toi £* Stadhouderat 1747- „ culine, qu'aurions-nous befoin d'f „ mettre obftacle, attendu que le Stad„ houderat a fuivi chez nous cette dé„ volution héréditaire, depuis le gou„ vernement de Henri Cafimir de glo„ rieufe mémoire ? Mais le ciel n'ayant „ pas encore favorifé d'une poftérité m4!e, le Seigneur Prince d'Orange & de Naffau; les fusdites Provinces „ ont jugé néceffalre de comprendre „ auffi dans la Succeffion la ligne fé„ minine k l'extinftion de la ligne „ masculine. Cela me fait de la peh „ ne. ,, C'eft jusqu'k préfent une forme de „ gouvernement, inconnuc & inouic dans .,, la Répubiique, queceüe oü 1'admini„ ftration des affaires foit abandonnéfe „ a une femme. II eft vrai qu'k ne .„ corifidérer que les qualités requifes „ pour le gouvernement, U y a peu de ,, difference, qu'il foic déféïé a uil hom me ou k une femme. L'hiftoirö ,, nous foumit une infinité d'exemplés de Piinces qui fe font comportés ,r plus lacfiemcnt que nVuraicnt pu le „ faire, la plus lèche des femmes: té- moins tant de Monarques dc Perfe & d'figypte & d'Empercurs de Ro- me; tandis qu'on a vu brilier fur fe .„ tróne des Princeffes qui, par leur conduite fage & courageufe, ont fait  4erient Untqtte & Héréditaire. M la gloire de leur Royaume, attiré L, les regards de Punivers, & mérité la j,, vénération de la poftérité: Témoin ' ij, Elizabeth, Reine d'Angleterre; té„ moin encore k préfënt Marie-Théu, refe, qui porte avec honneur la Cou. L, ronne Impériale & le diadême de 8, deux Royaumes, fait respeéter fon fceptre , brilé les traits de i'envie |„ & fait 1'admiration des Cours de 1'Eu.L rope. | „ Toutefois il r?en eft pas moins Gerij, tain qu'un gouvernement de femmes L eft plus que celui des hommes , fujet L, k des accidens qui peuvent porter l„ le plus grand préjudice k un Etat & ]„ devenir funcftes, notamment leurMaL riage. „ Par le mariage, la Répubiique peut L, tomber au pouvoir d'un Potentat é]£, tranger, qui plus puiffant que nous, L, pourrait nous réunir k fes Etats, L, réduire la Répubiique k n'être qu'une ïi,, Province en détruifant fa-forme, j„ comme cela pourrait arrivcr, au cas 'j„ que la Princeffe Caroline vint a tU, poufer le Prince de Gaiies & a u, monter par cette alliance fur le L, tröne de la Grande - Bretagne. ,, On dira que des cas oü* ies Prof„ vinces détermineraient la fucceffion k, dans la ligne féminine font .grévü* Tm. X. S  4*© Le Stadhouder ai *747- „ & qu'on pourrait y parer par des „ précautions ultérieures. Mais qui de „ nous voudra croire qoe? fi le cas „ arrivé, ces précautions ne feront pas „ annullées & détruites avec autant „ de facilité qu'on les a prifes k pré9, fent. „ Pour peu qu'on fafle reflexion au cours ordinaire des affaires publiques, ,, on n'ofera penfer que, fi la Princes„ fe Caroline était mariée k quelque „ Héritier préfomptif d'un Royaume „ ou d'un Electorat, & fi le Roi oü PElecteur fon pere venait k mourir; „ que dans ce cas, dis-je, les Etats „ des Pays - Bas .Unis, porteraient Ia „ dureté contre PEpoux de cette Prim„ ceffe au point de Pempêcher de re^ 5, cueillir fon héritage & de dépouiller ,5, Caroline du gouvernement, au cas qu'il 5, voulüt Paccepter." " Vous favcz , Nobles & PuifTans 4, Seigneurs , comment en 1632 il a „ plu aux Députés respeöifs de dé„ terminer de ne jamais plus déférer ' .„ k aucun Prince la furvivance du 5, Stadhouderat; & comment toutefois „ en 1'année 1641 la même furvivan9, ce a été déféréc k Guiliaume II, fils 9, de Frederic - Henri de glorieufe mé55 moiré." l-a même chofe arriva pour Pafte  tenentUmaai & Héréditaire. 411 I i'Exclufion, quoi qu'il eut été ac., cepté fur la rui du ferment, adopté ' a la pluraiité des voix dans une Répubiique, ou, comme il parait, ies Succeffeurs aftuels des Régens d'alors pourraient, k raifon de leur E, maniere différente de penfer, rejetl, ter au loin, ce qui aurait été con„ certé prudemment par leurs prédéces» „ feurs." " Deik nous iugeons devoir conclu„ requetoutétantègai, iivaut beaucoup „ mieux être régi par un homme que par „ une femme." » Mais, Nobles StPuifians Seigneurs, „ s'il ne plait pas au Ciel d'accordor un („ enfant male au Prince d'Orange : il L ne nous refte d'autre aiternatiye que ,„ de voir la fucceffion rri'e finir avec ■„, la vie de Son Alteffe, que Dieu E,'veuille conferver jusqu'a la p'us IonE, gue vieilleffe, & préferver de tout E, malheur." " Si cependant nous ne voulons pas IL appelier dans notre pays 8c rendre L puiffant quelque Prince étranger. E, fans connaisfonce duns nos loix & „■„ nos coutumes, nous devons ou dé ,!„ férer le gouvernement a la hgn< E, feminine de Son Altesfe ou renon Ë, eer k la Régence Stadhoudwien S 3 '747'  4 ra Ze Stadhouderat " Comme Ia fphere de la prévovan,5 ce humaine eft.trés bornée, &que s, les mprtels font fujets a fe tromfper s, dans leurs conjedtures; il eft bien 5, difficile de déterminer , laquelle des 4» deux alternatives eft la meilleure pour 3, i'Etat en général, attendu que leur s, avantage ou leur préjudice dépend 3, des circonftances du tems & de la 3, conduite de ceux qui dirigent le s, timon des affaires. D'un cóté nous s, avons éprouvé dans la guerre qui com3j menca avec le fiecle préfent, que 3, la Répubiique, fans avoir de Stad3, houder k fa tête , eft en état d'opé3, rer de grandes chofes, fi fes intéréts 3, font régis avec fagesfe. D'un autre 9, cóté, il eft certain que la Républi„ que, depuis la paix d'Utrecht, & „ principalement depuis Ia mort de 5, l'Empereur Charles VI, de gloriéü„ fe mémoire, a -été fort affaiblie & 3, divifée au dedans ; & qu'il eft i p, craindre que eet affaiblisfement n'ail^,-le toujours en augmentant& quelesr „ divifions , s'il arrivé au Stadhouder „ aétuel quelque accident humain, fans OT que fa fucceffion foit déterminée , 9, n'éclatent avec plus de force, entre 33 les divers partis des Répubh'cains 3,;& ceux qui n'étant redevables de PS ileur fortune & 4e ieur credit qu'k is  deriejil Uhitfue & Héréditaire. 41 % I Cour, ne fe foutiennent que par la I faveur du Prince.'5 » Que de plus nous ferons expolés , „ dans un tel état de désunion, k-aeZ voir déchir fous le joug de que.1 que Puiffance qui nous attaquerait r W lans avoir aucun fecours k- attendre | de nos Alliés; puisque 1'Empire ne |, parait gueres plus s'embaraiier de ia „ liberté de eet Etat; que la puisf fance de la Reine de Hongrie eft Z énervéefe-mutilée; & qu'on ne peut ' obtenir des fecours efficaces que par des fommes iramenfes que nous ne f. fommes plus en état de fournir-, '1 outre que la Couronne de la GrandeBreta«-ne ferait pour nous un Allié Z bien faible, dès que nous rejetterions Z la petite fille du Roi qui la porte i actueilemenc. : " Mais ici on pourra avancer avec : ,3 droit & railon que, fi c'eft la vo l „ lomé de Dieu, de rendre a cetEtal ; ' la paix & le repos interieur ; & '. l de Paffranchir de Pembarras ou nou ; nous trouvons k préfent , qu'alor : „ la Répubiique, dis-je, doit adopte \ ' comme une des anciennes maxime i „ d'Etat & une regie inviolable k lm S L vre & k pratiquer ; de m jamai „ fe méler dans les disputes des i ut fmces étranger es & d'ubjanr , ai * 8 3 3 r s s-  3 3 X y. 3: 414 Le Stadhouderat 53 tam auefofpble , les regies de Picont* 33 iniel" " On fait par expérience que ia paix jj & Péconomie n'ont jamais éte les. J5 favorites des Stadhouders ; paree que 2» la guerre leur a donné pius de re» lief & qu'ils ignorent k quel point s3 les irapóts accablent le peupleétant » eux - mêmes affranchis de touté impo» fi'ion. En outre ii fera toujours. tems d'en venir k la réfolutiön de 33 rendre le Stadhouderat héréditaire >3 dans la ligne feminine; au lieu qu'é». tant une fois prife & arrêtée on s, ne pourrait pius la révoquer , tou„ tes dangereufes que puiffent être en-„ fuite fes conféquences. Et finale» ment que la fucceffion étant déter„ minée, la maifon d'Orange, n'ayanc „ plus aucun befoin des Etats des Proi, vinces respeclives , s'arrogera une 3 autorité plus grande, (fi Pon excepo te l'articie de la Religion) queceüe p des Rois d'Espagne: de lk notre li, berté réduite k n'être plus qu'une, ombre; de lk les Pays - Bas - Unis , ne confervant plus que Ie titre de Répubiique, fans 1'ètre en aucune freon." " Voici, Nobles&PuiflansSeigneurs, les raifons qui me portent a rejette? • a préfent & pour une autre occa!ion >  devient XJnique & Héréditaire . 4X5 „ le confentement que l'on demande a la | Généralité." » Si cependant les fix autres Pro-' „ vitices & deux autres quartiers de L la notre étaient d'avis que ia déter35 mination de la< fucceffion fut néces55 faire pour la confervation de la Ré3, publique ■, alors pourrais - je encore 55 accéder k la réfolutiön; attenduqu'il 3, n'eft pas encore pleinement démontré; 3, qui des deux partis eft le plus falutaire' 3, pour I'Etat." " Mals, N. & P. S., je penfe tout 3, auirement , par rapport k la fe33 condc partie du point propofé 9 3, ïavoir de changer le Stadhouder 3, rat de cette Province au point qu'i! 33 puiiTe aufli palier k ia hgne fémini3, ne." " Plufieurs raifons qui me paraisfent 3, de la plus grande importance m'en„ gagent non-feulement a la désapprous, ver; mais me perfuadent même que 33 fi nous prenons pareille réfolutiön. 53 nous agirons direeftement contrt Pinterêt de la patrie : pour ce: 3, raifons , je fupplie & j'autorife V 3, N. & S. P., au cas que les autre 3, Quartiers fe déclarasfent pour i'affir „ mative, k prctefter formeliement 8 j „' foiemneUeraent, dc la part de c 33 Quartier, ce que je fuis refoiu d S 4 ~747« è  174?. - 3 3 3: 3: 31 33 3ï "Tl 31 33 31 Le Stadhouderar 33 faire pour moi perfoneilernent, J 33 cas que ce Quartier vinr 'a £ "?mnfrf % rangCr «opiné! ''tS'H N' ?,P'' S- vous «"rezla » .bonte de confiderer d'abord que cette b aflaare nous eft Öriginairement venue ,3 ue curtaines Provinces qui n'ont pris » cetce Re;olucion que malgré elles & 6 foreées par la Commune, & qu'elles * ne cherchent k nous y attirer a SI 'Kfi?nMvfë^ £ les 0^elandes,, 3 qj afin qu'il n'y ait perfonne quipuisfö , les accuier de folie & de lacher! Mais ' nous Frilons, qui, de tems immémo» nal, avons idólatré notre liberté & > qui nous fömmes ainfi concilie 1'eltime . de tout Punivers, montrerons-nous ! 2~ %»fldè öohoescendance pour la I , «mjesfe de nos Conféderés& de Con- - du tSiqn '■depuishlmorc P^maturée du Roi Guiliaume de glorieufe mémoire, jusqu'a 1'année 1747. n'ont-1 jamais voulu avoir Ja moindre déférence pour nos propofitions auffi modér/e8 "liP raifónables en faveur deia Serémffime Maifon d'Orange: mais ont au contraire mis tout en oeuvre pour traverfer les intéréts de cette ; Maifon, quia tant mérité de ia Patrie nieme a obfcurcir fa confidéraüoa  depietttUnique& Héréditaire. 407 L par tous les moyens permis, ou non I, permis , enfin de ceux même qui, I malgré nos réclamations ont, k la fa-L veur d'une L!gere majorité, fait „ entrer un nombre de Généraux EL trangers; dont le plus habile était a L peine connu par un acte d'éclat for„ tuné, pour leur confier la confervaL tion des frontieres , des forces mi' L litaires & par lk de la patrie , fc« I, mauvais escient,. comme il a paI ru?» " D'un autre cóté que V. N. & 33 P. S. ayent la bonté de faire attention „ k la maniere dont on cherche k faire L paffer cette propofition." :!. " Au lieu qu'un digne Membre des „ Etats propofe d'une maniere raifonL, nable une affaire de fi grande imL portance & laiffe aux Quartiers- Ia OT noble liberté de délibérer; combien ,,, de mouvemens fecrets & de corruptions clandeftines , combien de fol3, licitations, n'employe -1 - on pas; 3, pour parvenir k- 1'objet propofé?" 3?" Je ne penfe pas que fi la pluralité 3, panche de ce cóté; on veuille fe 3, vanter que la Providence divine a 3, été la caufe immédiate de la réfolu* 3, tion des Etats; d'autant plus qu'un 3, Député du Quartier des Villes aS-5 . '747°  ~747- i 41&' Le Stadhcuaerat „ dans 1'Asfemblée du Confeil de Leeir" ^a"de Pr°P0fé; puisque Paffaire d» „ Stadhouderat Héréditaire dam la lims „femmme, tïétait pas mife en dèlibera„ tion, que, pour n on en fi* Parreté de la part de„ la Vdie, que de la fenêtre de la.Salie + „ on en dsnndt avis au peuple, t>our Patti-' rer a ce parti." " Voila vraiment un procédé inoui " ln rFrifö ! 11 méri'eraita par rapport „ a fes fuites, une punition de la. „ Commune même; puisque le main„ tien de notre liberté pofe fur la con„ fervation du repos publier dès qu'on*„ y porte atteinte& que les Magiftratl „ & les Régens peuvent impuném-nt „ outre-pasfer les bornes de leur de,} Toir ; le pouvoir de la Cour Provin-* „ ciale, eet azile des opprimés ne„ manquera pas de tomber en déca- dence ; & le désordre fera géné» ral." I " Nous avons cependant" cette con„ fiance dans nos-bons Habitans* au'ils* • ne fe mêleront pas de chofes qui1 font * au desfus de leur fphere, & qu'ils ne ' leJe"dront pas coupables du crime de , rebelhon contre leurs fupérieurs lé, gitimes , particulierement dans le cas , ou les Députés aux Etats les plus dans , la faveur du peuple & qui portent ie •  éenem Uniqus & WrMtaïrei 4T9 L titre tfHonorables, ont été les premiers a s'oppofer au Stadhouderat dans !' la ligne féminine & chercher k 1'empêcher ; non par des vues d'interêt " particulier , mais par confidération |' pour les bons Habitans en général & L pour le maintien de leurs libertés & préirogatives." . " En troifieme lieu, que V. N. & G. P. daignent faire attent'.on k L Pimpraticabilité de ladite- propofi- „ tion." " Pourquoi détourner l'attention de! Députés des affaires les plus preflantes , pourquoi fusciter dans cett< époque critiqde des diffenfions & de! £ discordes parmi les bons Régens fan: „ aucune néeefiité ? " » Chacun de nous eft pleinemeni „ perfuadé que le Gouvernement Stad 5 houderien eft fi néceffaire pour eet ' te Province eu égard k fa conftitu " tion intérieure , qu'elle ne pourrai „ s'en pafler; & qu'en conféquenc ,. s'il arrivait (ce qu'k Dieu n ,', plaife ) que le Stadhouder acftue ; vint k- mourir fans héritier male chacun de nous fe prêterait de ton „ fon cceur & de tout fon pouvoir * Pelecftion d'un autre Stadhouder & fi 1'qn ne trouvait perfonne qi *■ :ous convint miéux que !a femme r s 6- t ï t f r I  ÏZ47- 3 J 1 > 3! 3: 3: 3; 33 33 3! 3) 3) 42© Le Stadhouderat „ qui aurait alors le gouvernement des „ Provinces voifines ; il fera toujours „ tems de faire alors tomber notre „ choix fur elle: mais pourquoi nous „ preffer k préfent ? » " En quatrieme lieu, & finalement. 33 qu'il plaifè k V. N. & G. P. de „ confidérer le dommage qui réfulte* '» ra]t P°ur cette Province, fi l'on* „■ accordait la propofition mention,', nee ' " L'avantage que retire la Province du Gouvernement Stadhouderien eft >3 bien diminué par Pabfcnce du Stad„ houder,- & même il nous eft h eet „ égard préjudiciable. Au moven des „ charges énïinentes, dont le Seigneur t $Wztf9m}m eft revêtu dans la ' ^e1nera.i'te"».& de 'a part qu'il a dans » ] admimftration des intéréts communs i üt-'* RéPubüque , Son Altefle eft , obligée de ftxer fa réfidence k !a 1 Haye , comme le centre des PaysBas-Unis; & ceux que l'on nommera pour lui fuccéder feront fous ia. meme obligation ; ainfi les Pro. vinces qui font privées de la préfence de leur Stadhouder, ne tireront aucun avantage des dépenfes d'uneCour ; quelque- confidérable que ■ foir la part dont elles contribwent a fonentretien,"  dïvieritUnïque & Héréditaire. 421 " Arrangement bien préjudiciable k [ „ la commune,. particulierement k ! notre Province, accoutumée a être ' ' „ le féjour d'un Stadhouder ; j'en „ attefte Leeuwaarde oü les maifons „ ont baiffé tout k coup de prix & „ oü les occupations des ouvriers ainfi „ que le gain des boutiqucs onr „ eprouvé une diminution confiiérable , ■ dans la cohiommation &. le „ débit »- " Qu'en outre quetqu'ün ait k ob„ ren\{ quelque chofe,de la faveur dfc „ S. A. foit dans ie civil foit dans le „ militaire; il faut qull fe rende ï T, la Haye oü , après un long féjour,. „ fl obtient difficilement &.k grands j, frais une audience , attendu qu'on M y a beaucoup moins d'égards pour „ lui que pour le dernier des Courti„ fans, H eft encore obligé k rechercher , leur amitié auffi bien que. celle du ,. Maftre."' " Aucune Réfolutiön importante ne „ fera prife dans cette Province, fans 7, qu'il en foit écrit k la Haye. Le „ Stadhouder, accablé de la multitu„ de des affaires , s'en rapporte a.fön ,, Confeil compote en grande par,, tie de Membres qui, peu inftruits de „ la forme de notre Gouvernement & „ n'ayant aucun interêt k notre bien* S 7. '747- %  Ti 422 Le Stadhouderat „ être, engagent Ie Prince a prêter !■% „ mam a des chofes abfolumenc contra? „ res k nos intéréts." ^urat- „ ARefle dans cette Province ne man„ queront pas de transmettre, danS. „Ieur correspondance , ]es nWurïï " veureitf;e p:e"drons ici>& ^«S- l pSeanï .gU«deAa Pf3S Coui°urs ^9 „ pmceaux , S. A. fera trompée ■ &- „ es bons Citoyens n'encourX quel „ trop fouvent fa disgrace , lors mé ,ume qu ils mériteront tout le contrai5 re. Z Pour ees raifons, N. & P S in , Province de Friiè a toujours regar, de comme une maxime 'd'Etac-de, n avoir jamais le même Stadhouder ' Jafhé'Ven0'1^6 1 & £'Ie 3 t0S taché d en detourner Groningue & -les Ommelandes a raifon du ge & des intéréts communs ■ & Sqi;en nof n'ayons pas toui^S. reuffi en eela; cependant, depuis la mort du Prince Guiliaume I de gloneufe mémoire; cette Province a toujours eu un Stadhouder particu- * Ainfr N. & P. S,, je crois a. JOU montré fuffifammenc ce quenons avons a attendre , fl nous "con! fentons a- rendre le- Stadhouders  iïmm ïïhtyM & Hereditaire- 423; „ Héréditaire dans la. ligne féminiI ne." " En conféquence je finis mon dis„ cours en priant V. N. & G. P. „ qu'en cela Elles ne veuillent pas „ procéder , d»après les préjugés , la „ faveur ou la crainte des hommes ; „ mais fuivant les lumieres qui vous ont ,. été données d'en - haut; & que vous„ montriez par votre fermeté que vous „ n'étes pas feulement portés a recon> ., penfer le mérite ; mais aufli a dé„ clarer la guerre k tout esclavage j, & fervitude, eomme il convienr. „ aux vrais Descendans d'Ancêtres, „ qui ont acheté la liberté de leur ,. Tang.» 0n voit par ce discours, un des mieux écrits & des mieux railonnés qui ait paru dans les ciTconftances d'alors, que les dispofitions étaient bien loin d'être unanimes fur un point de cette importance. On voit que ce n'eft pas fons raifon que la tradition ou les rap« ports de témoins oculaires nous ons tTansmis plufieurs anecdotes feandaleufes, fur les moyens infidieuxqu'onemploya pour échauffer la' populace oii corrompre les Régens. On voit que k Stadhouderat, pour avoir paru utih dans la circonltance embaratTante oü l'01 fe trouvait , ne paraiiïait pas a, tout li Remnrqucs fur Ie StacPhouderatdans la ligne féaininc. I  "747- i l ] J c T fc n H V é P F V£ Til de un is. Ze Stadhouderat monde d'une indispenfable néceflité fV discours eft d'autant plus remarquable qu'il emanede la bouche d'un habitan? de la Frife,oü le Stadhouderat Sylnl Hffll d'in^rregne ou d'atSn" ' ivai5, s etre concilie Ie plus de respeft. Onne.peuts'empêcherdecoï Venu que les raifons de ce Frifon font excellente*; & qu'ü n'y a rien a ajóutei J ce qu'il dit de i'infuffifance des précautions que l'on prenait pour obvier »ux fuites funeftes d'un gouvernement ie femmes dans les -Provinces-. S eufement la Providence parait v "oir 'ourvu par la-poftéritéfloriflante qu-e ! e a accordee au fils de Guiliaume IV tfaislesFrifons ne furent pa Ts feuTs- ' fe -ecnerent contre ce fingulier ar! mgementpolitique, dans un Etat li. KuS^enS KKton? ante réfolutiön. Gette formeTe S. ïrnement, touta fait nouvelle & fort :range. exerga les fpéculations Zl iilofopnes & des Politiques 'inceffe encore dans 1'enfance qui pou? • t, malgreles précautions qu'on preit, devenir le Chef d'une RépuWie, & porter pour dot le Stadhourat dans une maifon étrangere"Tut phénomene difficile a expfiquer Le ul«t qu'on fit fur cette coXnaifont  dèrietitUmqiie&^diwre. 4*5 L qu'elle ne pouvait pas fubfifter longIms; & que la Monarchie ou rneme ie despotisme ferait .enfin le terme des „jmouvemens.qm agitaient 1 Etat .. u Et avouerV j»auc^|^■der, par les ^f^l^^t ian'd pouvoir, Le peuple upeJen Réèhalné, ne connait aucune borne m üdans fa haine, m dans fa faveur, un prétend que fi Guiliaume: IV eut ég Plus habile ou mieux confe 1 e , rait nu i'e nrévaloir plus qu'il ne fit de SécSon bu plutót du hiite • & qu'il ne connaiffait pas >a va Srnportance.de ces ij chaleur oü il aurait pu toer fon _pou vnir "Ebioui par 1'éclat &lesapparen ce il ne fit pas affez d'attention at Salité 11 enSeprit une chofe impoffi Se' de plaire a tout le monde; il é i cou a tous ceux 'qui fe prefentaient : ll commengatout&nefinitnen. Qua., , la pooulace furieure, ajoute -1- on - 1 fit Stadhouder, elle: n'avait dautie ;vuës que d'abolir la forme Republ^a ne ^ffiavaitqu'alalaiprfaue: Quan elle eft dans fes accès de fureur & d èo thoufiasme, il faut faifir l'occafion : c feu ne faurait durer.. Les perfonnes lt ' gius eoSérables de Vandea gouve ChilierpU Letters /^»- \. S- i  42fj Le Stadhouderat '747- a°" ,ne fairait meww difficul-é d'ïrfirupr 1 V ,« •W'J '.'caH.e. ()„ nc polait d autre voile /?i,,/r remar1"é une fbus ce «Treil vait, ou Lettre de MxlordQ \ ■ir0H' I de la Province de tJf '~' * un Se>?""'-r dans les acces^ du déiie & Xs 1«f W despotisme qu'il avait vanr> f" c ■ du I k la Have. II ^ i. k f 'J,s une pnfon. „ s e h re 1-  «747» ■■i ■5 » » J 5 5' »! 5! •Si 430 Ze Stadhouderat „ des Etats; auffi était-il pret a fa„ crifiertout ce qu'il avait de pluscher „ a s'immoler lui-même pour confer„ ver a fa Patrie, fa Liberté & fa Réli» g'on.» L'on cite encore plufieurs traits auffi honorables que celui que nous venons de rapporter, parmi lesquels nous diftinguerons pnncipalement celui - ci Lors que la Princeffe Royale fon Epou- r 9 tS lui annoncer la nouvelle de ton Llectiori, la première quefüon que Bt fon Hluftre Epoux, fut, " ivait point eu de fan?- ripandu ? » Non: » répondit la Princeffe ,• » Dien oit Icui, s'écria Guiliaume, avec un vi» age qui prouvait la férénité de fon iWe : " qüélté nouvelle ! 'Dans le; cïr, conftances oü nous fbnttnes, cue cette ? place eft au dejjits de ms's forces l , Mais , reprit ■ il , c'eft D/eu "qui hly , appele, il tn'y fomiendra. 7out ce qu& , nous popdons, ajeuta - t' - il, cn emi brafianc ia tcndre Epoufe, " eft dès , a préfent aux peuples qui nous donI nent leur confiance, je la mérite par la droiture de mes intentions, autant que par le nom que je por- • te ; mes smis m'aideront a y fepondre par leurs confeils ; & tous les honnêtes gens par leurs prieres. La Princeffe, alors addreffant fa parole a  denent Un'que & Héréditaire. 431 „ une perfonne qui fe trouvait préfen| te, lui dit: v affarément fi ies Etats „ avaient moins tardé a rendre jufti- 1 „ ce a vos fentimens , & au laas qui „ coule dans vos veines , ies chofes ne „ feraient peut - être pas, ni au dedans, ni au dehors, dans 1'état oü les ,. voifi». Tant qu'on a cru pouvoir fe ,', pafier de mes fervices , " interrom„ pit Guiliaume, " je ne me plains „ pas qu'on les ait negligés. J'ai été „ content des fentimens que je crois „ aux peuples pour ma Maifon ; & je „ voudrais que ceux qui fe font char„ gés de les gouverncr , 1'etnïent tou • jours fait avec affez de fuccès pour i fe oaffer de moi. Ce n'eft pas que ,, je fois infenfible a ce qui pouvait ■m'être dü, mais je ne fuis plus affez ! „ jeune, pour me livrer k l'arabition , 1 „ & je n'en aurai jamais d'autre que 1 ,. de voir ma patrie heureufe!" Dans : la fuite de cette converfation , Guil■ laüme témoio;nant que le moindre désori dre parmi ia" populace l'affligerait mor\ tellement, quelqu'un lui répondit.:." voi' j ., la, Monfeigneur* une bonté bien fis5v périeurè aux idéés communes. 11 y ji ,, a tels Princcs qui, a.Ia place de V, 1 ., A. S., feraient charmés de fe trou! ,, ver, en état de marquer quelque res I fentiment"... du reffentiment, in  Don Gratuit en « JHoHaude. 432 £e Stadhouderat terrompit vivement le Prince, " du res-~ „ fentiment! je n'en dois k perfonne " dans cette Répuölique qu'k ceux qui !, me donneraienc de femblaüles confeils" " C'était un Défenfeur qu'il fallait a la Répubiique. Les Peuples crurent fans doute qu'en affermifiant ainfi le Stadhouderat dans une familie hee aux principales Cours de I'Europe, par les noeuds de la confanguinité , ils interes» feraient beaucoup plus les Alliés k leur exiftence. N'ayant imagine que 1'idee des'expofer au péril d'avoir un maitre pour repouffer 1'Ennenu; ils crurent devoir faire des facrifices extraordinaires pour conferver leur ouvrage. A peine le Stadhouderat fut retabli, cpPil ne fut plus queftion de la neutralité, que les Francais avaient offerte, tant de fois ; mais inutilement. On ne penfa qu'k oppofer toutes les forces de I'Etat k leurs entreprifes ulténeures & a appelier des troupes auxiliaires au iecours de la Répubiique. Cependant i'areent manquaif, & les Etats n'étaient pas peu embaTafies pour feurmr aux dépenfes néceflaires de la guerre. On propofa plufieurs expcdiens pour eet effer le Prince fut confulté fouvent j enfin'de fon avis, on penfa quilny .avait pas de moyen plus propre k pro-  ■ WeVient Ümquè & WrMitaife. 43S ■eurer de 1'argent, qu'un Don gratuit. Xes Etats de Hoilande avaient été les •premiers k adopter ce fentiment; avarst1 'our Ia jw«r. < I < ï •*i X. * bi^on, faifak paS :re beaucoup moins d'ardeur pour pous-. er la guerre contre les Etats. Oneüt »t, aux demarches qu'elle multipliait ni k -^£4 e .PAbbé De La Ville , qu'on leur mt remifes le i7 d'Avdl. £ £ ïrque Francais fit même un dernier tori. Le 27 de Septembre, peu de ms apres la reddition de Bere-opTt?r»ï fi^Préfent^ une autre°lettre * Bsm*Generaux. "Quand même.  Hep'teMUrtifue ~& Héréditaire. 435 ■w " difait-il, " le Général de fon ar„ mée fe trouvait dans la néceffité de „ pénétrer plus avant dans leur pays; „ il ne laiflait pas de les aflurer que „ la paix était le feul but de fes con„ quêtes & qu'il les facrifierait vo'.on,„ tiers au defir del'obtenir: lespriant „ fincérement de vouloir employer leur „ influence auprès de leurs Alliés, „ pour les porter k une paix générale le." ■ Les Etats crurent devoir enfin reporv Ere k ces diverfes déclarations. lis ,fi!:lrent une lettre en forme de tnanifefte tjou ils s'attachaient k juftifier la conaduite qu'ils avaient tenue dans la gu'jr,:re. " A les entendre , le Roi, fous „ les témoignages fpécieux d'amitié , ,, d'eftirne pour eet Etat, n'avait en „ vue que d'en faire la conquéte; comme en effet, il en avait déjk envabi une parcie: qu'autorifés par les loix „ divines & humaines, ils devaient re„ courir k tous les moyens de fauver „ la Répubiique & fes polfeifions; i, qu'en conféquence ils avaient canclu L des Traités avec d'anciens Alliés-, „ dont la France avait tenté maintes„ fois de les détacher, fous le masqué „ d'une Neutralité dangercufe, qui les .„ aurait expofés k toute la puiffance .„ Frangaife, en les privantde teut Al* T a 1747- 11,1 - fiere ucs Etats. , ,  4SÖ Le Stadhouderat 'mr- .hm f ■Refol. Gêné?. 7 No- ,1 4 i | 1 .i ,4 4 .3 1 5, lié : en conféquence ils avaient ea1 »» 1743» envoyé un fecours d'hommes; » k la Reine de Hongrie.: mais I3I „ France avait pris cela tellement en „ mauvaife part, qu?en 1744 le Roi: „ avait fait une invaiion fur leur ter-' „ ritoire, quoi qu'en -T417 il fe fut en-: „ gagé par Traité de défendre leurs pos-: „ fefïïons." Cette lettre était toute con-: „ gue fur ces raifonnemens dont leridi-, „ cule faute aux yeux. Ils finiffaient 1, cettepiecediplomatique en déclarant" „ qu'ils n'étaient nullernent dans 1'inl ,, tention de rompre avec Sa Majefté 1, Trés-Chrétienne; & qu'üs n'avaient „ en vuc que de parer aux maux fenfiT „ bles qu'on caufait a eux & a icurs „ fujets." Un ton pareil n'était gueres propre k donner de la foi k la déclaration qu'ils faifaient k la fin, d'êcrefin:erement dispofés k travaiüer.aune paix générale. Cependant ces raifons préfen- ■ :ées avec,art furent accueiili'es avec arléür par la nation que la pafnon avait : jréparée k s'y prèter. On en fit circu- i er partout la copie ; .& l'on recom ! nanda au Confeil d'Etat. auxAmirau-j :és , aux deux Compagnies des Indes-1 )rientales & Qccidentales , en un ! not k tous les départemens du | >ouvoir exécutif , de fe régier 1 iqur „attaquer les Frangais k teute pu-  ienenï UtB'qae & Héréditaire. 437' Ö-önce & leur faire tout le mal pofli- Éte. . . i Les Etats ne s'en tinrent pas a ces exhortationsinflammatorres. Pour mom iter qu'ils étaient férieufement dispoIps k faire la guerre k: la France; ils Havaicnt déja défendu lexportation des iClievaux, des armes 6c desmuniuons de I guerre & navales. Us avaient en même I téms ordonné que tous'les'vaifleaux marlij cnands- eufient a fournir -le troiliemehom i me de leur équipage , pour chacun de; | deux premiers vöyages qu'ils_fcraie.ni dïins 1'année ou quarante florins a k 1 place. Enfin bientót après leur decla ijl ration en réponfe aux lettres de la Cou s de France, ils défendirent Pintroducttoi 3 des vins, des eaux-de- vie, du fucre ê du-fyrop, du papier, du lel de France j! du cabotage & des affurances en lavet 4 des Frangais. On encouragea par dc ld primes coafidérables les armemens cor 4 tre eux. Mais tous ces arrangemens ei 1 rent le mauvais eflet, auqucl on aura li: dü s'attendre. On fit un tortinfims )i commerce qui, jusqu'alors avait trom 3 des avantages confiderables avec laFra I ce. Les Frangais qui, jusqu'alorsavi ii respecté la navigation Hollandaife, si 1 prévalurent, pour faire dcspriiesnoi 1 breufes fur eux. Les particuliers narent en mer que deux ou trois J *747'_ Vlefures les Etais loiiv peus'eélagueïMf,wec vi- :i f' 1 » » r s llt U : 'é ' 1- tit ;n n- le '  43 » Le Stadhouderat &c*_ 1 f i .1 mateurs qui ne purent presque faire au* cuni mal a i'Ennemi. Les Francais ne fouflrirent que par la défenfe faite contre 1'importation des marchandifès Frangaifes. Cette démarche des Etats parut d'autant' plus contraire aux anciennes maximes de; politique, que dans les guerres antérieures avec la France, & notamment dans celle de la fuccefTion d'Espagne, ils avaient' ïonftamment fermé les yeux fur le comnerce avec ce pays; & qu'ils n'avaientlamais pu fe réfoudre a le defendre totaement; quoique la Cour de Londres eut ait alors plufieurs répréfentations pour ' 'empêcher. Mais tel lemble êtrele fort !e la Répubiique qu'elle parait prête i puloir faire ia guerre avec la plus grande igueur; lorsque les autres nationscomjencent a. s'en laffer & apenfer k la pais.  PA I X ; D' A I X ■ LA EHAPELL E. 0 était furtoutr fur Maaftncht, que fes Frangais paraiflaient avoir porte 'leurs vues. Le Comte de Saxe aurait ivoulu s'ouvrir par la le paffage, itusques dans le cceur de la Répubiique ; 1& il ambitionnait la gloire d'en réunir les Provinces a la Monarchie Frar.gaiie. 11 s'embaraliait peu des deliclarations de Louis XV qui, en faifant Ichaque jour de nouveiies conquêtes, Paffurait toujours qu'elles ne feraient 1 entre fes mains qu'un dépöt qu'il s'en[gageait a reiiituer auflitót que la Ré(publique fe ferait engagée a ne plu: i: fourmr des fecours aux Alliés. LeGou 'iverncment fentit lui - méme qu'il étaii , k deux pas de fa ruire , & que le ré tabhffemenc du Stadhouderat,, dans tou T4 1747^ Les Ruffes appelles aa fecouis des Pays - Bas.  440 J747- j j j i i \ tes les Provinces , fervirait' peu k • &j garantir de 1'Ennemi. II penfa donc k* prendre d'autres précautions. On nél gccia dans Ie Nord. On crut qu'il fallait appelier de cette ancienne pépiniere de conquérans, des iégions de guer-j riers ; pour arrêter-la fupériorité conftante des Francais. L'Angleterre& ies, Etats conclurent un Traité avec 1'Im- ■ pératrice de Ruftie k. eet efTet. EHej s'engagea a tenir en état une armée de trente-lept-mille hommes & de quarante galeres pour être au fervice des; Aihés a leur première demande. Osi löi- promit pour ce fecours un revenu; annuel de trois-eens-mille livres fterlings, fans compter cent - cinquantemille Rysdaiers pour la marche des troupes; I'Angleterre & les Etats; s'engageaient k payer chacun, la mou lié de cette forame. Ce fecours venu, ie fi loin, commengait k arriver. Ces.., Huiles étaient des hommes infatigables, formés k la discipline la pius iêvere..' Couverts d'un fimpie manteau, ilscoiir maient fans peine au bivacdans toutes es faifons & Jouvent fur la neige &• a glacé. La nourriture ia plus groffiere eur iuffifair. II n'y avait pas alors qua- , re malades par Régiment; &cequiendaitleur fecours pius utile, c'eft que-.. es Rullesne. défertent jamais. Lcur.-  la €hapelle 441 Chriftianisme diffrre de toutes les autres Communions ; leur langue qiün'a aucun rapport avec celles du relte de ' I'Europe , leur averfion pour les étrangers , ■ rendent inconnue parmi eux la défertion qui eft fi fréquente chez toutes les autres nations. Enfin c'étaient ces mêmes troupes qui avaient vaingu les Turcs & les Suédois; mais les foi. dats Rulles devenus fi bons, manquaient alors d'Officiers. Les premiers favaient obeir,- mais leurs Capitaines ne favaient pas commandér ; &i is n'avaient plus a leur tête ni un Munick, ni un Lasci, niunKehl, niunLowendahl. Les Frangais ne laiflerent pas de paraitre alarmés de l'arrivée de ces nouveaux Ennemis. lis s'attacherent furtout k répandre des foupgons contre eux dans 'es Cours" des Princes de PEmpire Ils n'óubüaienr rien en même tems pour mettre k exécution ieur defir fincere de faire une paix génerale." Pour empêcher la conquête de tous' les Pays - Bas , les Pienipotentiaires) des Alliés firent le 27 de Janvier 1748' k la Haye un Traité , cn vertu du ' quel , on devait mettre fur p*ed dans ie'Pays-Bas; cent'quatre- vingt douze- m'iüe hommes, auxqucls il fe ioinT5 rtahi fut ïs n-oupee . fournir >ar les Allés.  J743- Wagen aar XX. 177. C t ï ja 44a Païx d'sf/x- drait foixante - mille de 1'ImpéraüriceReine-, foixante - fix-mille du Rol d Angleterre, & amant des Etats, 1 compns les trente-fept - mille Rufies' Les Etats s'engagerent auffi k renforcer la- flotte Anglaife de douze vaisfeaux de guerre. L'Impératrice-Reine prornit a'entretenir en Italië foixantemille hommes, le Roi de Sardaigne trente - mille, & le Roi de la Grande--' -Bretagne trente vaifleaux de guerrepour l'avancement des entreprifes de la guerre fur les cótés de 1'Italie - i- Le • it :S. ie la n- La i »c-. r,0->  « ] - d ï q n d Ja ni er co de cn nij Pii «|U,I O.UC de par 440 Paix d'Atx- St Sierde ^teterre j tous fes AUiS 6 C°ncerC av*l Hés n'avafe t passos i?.Tme Ces Ai' POfitions; i'affa re tnfnf m,nies diH cornnWncS R J^H le Miniftre Francais f- r n , UI"anteJ Pïace de Sécret ir? d'Sc S'a1 La Porte Du Theil vint ie^-n ^ De fl ^ers la fin de Févri* r rcn,P'acer \\ ^«nipotentiaire euc un emrcri?0^4 ^ dc la Grande-BrewSeT^1 'on en devint Pius vfve .' La-esu' un nouvel AmbtihLl 1 ™rrivée-:\ Cour d'EspaS r"f nmVn nV°y - ÉI é ■s ;  Congres d'Aix- laGliape'le. ] 1 1 i i F ¥ r «f & di di re la H cc. G 45ö Paix iie, Guiliaume, Comte de Ben, Jfe g-deric. HenriBarontfe .naai, Gerard - Ancoine Haiïéiaar Bour ;uema.tre d'Amfterdam , S £ e Borfelle, Premier NobledZéK c Onno Zwier Van Haren/ La S , " r 1^^^^ ^ntafi& s sirtor^^nr 1CUrS l>ié"iP0tentiai■ s sen.baraliertnt peu des vaines éii- ettes du cerémomal. Le Marquis de 7 ****** WW des Piénipotentiaires - France, ouvrit les GöriförSces en IJl °n M'-"gres de Breda. Les pSnc£,  lè Chapelle. 45 * ïBelligérantes fentaicnt vivement le far,ideau d'une guerre qui avait abforbe tant de tréfors & trompa géneralement 1'attente de chacune. La République furtout commengait a tremibier. Prés de trente-cinq-mille de fes meilleurs foldats étaient en France, ïprifonniers de guerre ; fes Colonies 'éraient expofées , fon . commerce pe■riflait ; eile n'avait plus de marine jiguerriere. Quelque discipline cpPob::fervat l'armée Frangaife, les maux de i la guerre lui parurent extröraes; leur lipavs n'était pas leulement ouvert aux i contributions ; les Frangais étaient en • état de renouveller les fcenesde i'année i 1Ó72 ; ce fut alors qu'on défira fincél rement la paix. Les dangers auxquels telle était expofée , firent juger a la 5 Cour de Londres qu'il n'était plus tems ide s'opiniacrer a continuer la guerre; i,& que plus on difiererait k pacifier I I'Europe, plus il en coüterait aux Ali! liés pour rétablir les Provinces - Unies I dans leur première fituation. C'eft ainfi jque la Répubiique qui n'était entrée j que comme Aliiée dans cette guerre , I devint la partie principale qui entraïi na les déterminations des autres.. George II , fans trop defirer la paix , en i avait befoin , foit pour rafterrair fon 174S-  452" paix i ] i ƒ ^ i ti p fi V p c 1» li G v< m ie ci ?a et te £?n* &^teindre la fermentation caii•ee pur Pirruption du Prétendant, foir Sr^lr^ au*«des énorme* qnil éta t:obheé de fournir, foit enfin' pour raaintenir les intéréts' du S-] 1S^,r0nrp;cndre dont la nouvelle ugnué fe ferait évancuie avec la Réjubtote Enfi, quoi qu'il eut 1'espoir' oS S"güC rdü des- pollis- ions Frangaifes en' Amérique, il v a-~ r-v a, C,rai-ndre ^ue ]es armes de Louis ■ CV n'aUaffént plus vite en Europe. Ain- • 'telnffl tT!Tphnk dü ]a Cour dei lenne & de PAngleterre par la Hol- SPfif. par Ja.s^e; -& l'on ne fait : wnt les conditions-qui- auraient mie» uent d'abord . eté affez maiheureux . out reuflir dans les premières Stations , oü ils voulaient fe fermer entrée des Pays. r:is par. la ^™ té des Provinces-Unies Ouoiqïe la rande-Bretagne eüt acquit uTnVl ■. Alhéffdansi la Ruffie, &qUe trente«e. Rufies fifient une marche pour rendre dans les Pays-Bas, elle ca', ja que cette nouvelle armée ne feit pas a la France le mal quelaFran-" t"au.aux Provinces - Unies. Auffi* Pjt-nipotentiaircs - des Etats montrg.'  :ta Chapelle. -453 jsrent autant d'a&ivité & Aix-laChappelle, qu'ils avaient; montré de nonI xhalance a Breda. Pour mieux accéle- • i ler, on xonvint dans les préliminanes I qu'en cas de refus , ou de délai de Pa part de quelqu'une des Puiffances i intéreffées k la paix , de concourir k '■ la fïgnature & 4 1'exécution des arti; cles préliminaires , les Rois de France ?'& d'Angleterre, & les Etats - Generaux fe concerteraient enfemble fur i 'les moyens les plus efficaccs pour 1'exécution de ce qui eft convenu; &que fi , contre toute attente , quelqu'une des Puiffances perfiftaita. n'y pas confentir, eüe ne iouïrait pas des avantagcsqtu lui feraient procurés par les articles pre, liminaires. On fut furtout étonn'é de la rapi< de facilité qu'on trouva dans les dis| pofitions des Plénipotentiaires Fran! rais On racontre même k ce fujet ■ une anecdote qui n'eft pas ïnvraifem' blable. Le Comte de Sandwich furpris de Pexttêrhe condescendance de : Louis XV, qui ne voulait rien, qui accédait k tout, qui accordait tout, crut que ces apparences étaient trom' -peufe«. il écrivit a fes espiöns k Ver ' Jailles, pour s'affurer de la fincérité dj ' & Cour. Mais on le d&abula facile Étorman-te facilité de la Fnmce.  J7£ '-Préliminai. res de la "454 Paix fjfsx - ment, en lui répondant qu'il n'avait r 1.craindfei q«e les Miniftres é- talent hgués pour finir la guerre k quelque prix que ce fut, jaloux de il fl0.lr6c& df ''ascendant du Maréchal de Saxe & par complaifance pour la favorite, laiTe de fuivre fon royal TTCJanS les,camPagnes. La Marine était dans un etat affreux: les Anglais tnomphaient partout fur la mer & en Aménque ; on avait tellement exagéré le danger que courait la France de ce cóte , que Louis XV ne crut pouvoir «heter la paix k un prix trop hlul , ces dispofitions accélererent teilement la conclufion de Ia paix qu'en moins de trois mois, fans depècher beaucoup de couriers , tbutes les difficultés furent applanies & les intéréts de tou- 'Sr 1?» Pl"1Ta"ce-s BelliSerantes fixées par les prehnunaires fuivans " On prenait pour bafe lès Traités „ de Weftphalie, celui de Breda de 3, l'annee 1667 , celui de Madrid en„ tre 1'Espagne & I'Angleterre de »> ]670, de plus ceux de'TNimeeue „de Ryswyck, d'ötrechr & de Ba3, de. _ La quadruple Alliance de 1718 „ ferm de fondement & fut renou- • „ vellée. On y promit de reftituer » de part & d'autre toutes les con-  la Chapelle. 455 I quêtes qui avaient été faites depuis b le commencement de la préfenteguer „ re : tant en Europe qu'aux Indes„ Orientales & Occidentales, enl'etat i„ qu'elles étaient alors. Que Dunker- que refterait fortifié du cóté de „ terre, en 1'état qu'il était alors, & s, que pour le cóté-de la mer il rcfte» „ rait fur le pied des anciens Traités. „ Les Duchés de Parme, de Plaifance „ & de Guaftalla feraient cedés k Pln„ fant Don Philippe, pour lui tenir „ lieu d'établiflè'aiertt , avec le droit „de reverfion au préfent Poflefieur,, „ après que Sa Majefté le Rni des deux Siü, dies aurait pafTé k la Couronnc d'EsL pagne, ou fi PInfant venait k maalt rir fans poftérité. Le Duc de Mo„ dene ferait remis en poffeftun de L fes Etats, biens, rentes, prcroga„ tlves & dignitës; de la même ma„ niere qu'il les poil'édait avant la „ préfentc guerre: ainfi qu'on ren„ drait k la Répubiique de Genes ce dont elle était en poflefiion avant L cette guerre. Le Roi de Sardaigne „ refterait en poflefiion de tout cc „ dont il jouiftait anciennément & \.3, nouvcllcment. Surtout le territoirc ,„ de Vigcvano avec une partie dt L Eaveffin & du Comté Anghiera < i  XX. 1581(56. 'Paix d'xtix- „ tels qu'il les avait acquis en i^fel Le Traité de 1'Afiiento pour la ^, Traite des Negres ,& Partiele du „ vaiffeau annuel furent fpécialement confirmés; ainfi que Partiele cinquie-,, me du Traité conclü a Londres le ,j 20 d'Aoüt 1718 -, concernant la garantie a la fucceffion au Royalisme de la Grande-Bretagne. Tou- tes les Puiflanees intéreflees aux „ préféns articles Préliminaires renou ■ -,, vellerent dans la meilleure forme la „ Garantie de la Pragmatique-Sanétion; •» a 1'exception cependant des ceiïions „ déja faites par 1'Impératrice- Reine .„ en faveur de PInfant Don Phiiipv pe». " Le Duché de Siléfie St le Com-„ té de Glatz tels que Sa Majelïë Pruffienne les pofféde aujourd'hui^ " 'U1.leraient gatantis par toutes les ?, Puiffances." Ces -conditions préliminaires ne furent conclues que pour la France, la Grande - Bretagne & les Etats. Le Comte de Kaunitz , Plénipotentiaire de 1'Impératr-icc - Reine 9 refufa effeétivement d'accepter ces Préliminaires-, & protefca contre ce qu'il y avait de préjudiciable pour cette' toncefle. Elle y accéda pourtant peu 41-  Wd CkapêVu. -4^ï Ëprès, ee que firent auffi lesautres. Le Ijmême jour qu'on figna ies Préliminaires; les Plémpotentiaires de la Grandë•SBretagne '& des Etats fignerent auffi Ia déclaration fuivante: que quoique dans les Préliminaires fusdits, il n'é. feaic fait mention des Traités conclus fci- devant entre la France & les Ecats , & entre ceux - ci & PEspagne , on jespérait pourtanc, que les Traités avec ia France & PEspagne feraient renoujiVellés , & furtout le traité de Commerce raït avec la France en 1739, & que PEspagne accorderait aux Etats, furtout a Pégard de la iibre r.afvigation aux Indes-Occidentales, tout ïce que cette Cour accorderait aux ilAnglais ou k qüeloue autre Nation-, tk Pexception de 1'Affiento. & du raisjfeau annuel ; & qu'on fe promettait icncore, que ia France latffcrait encore isjouter un article aux Préliminaires-, sfuivant lequel toutes les places confauifes par ia France fur les Etats fe> 'jraient refiituées dans leur état préifent , aufiuót de In fïgnature de cec Brticie ; & que les déïenfes récipn> :ques de Commerce feraient annuN Les AmbarTadeufs des trois Puiffafïröes fignerent donc le 18 d'Oótobre, Oaant au contenu il était dans le fon4 YTm. X. V RO'fet xx.' ï4#-rj Accfi«fif>flffment avfc Rs diverfes  45$ Paix d'^fix - »■< ■ I . I ] J } J le même que les Préliminaires. Nou* n'en remarquerons que ce qui rafel L'Impératrice- Reine devaic être re> tablie dans la poffeflion de fes PaysBas & les Etats des Pays - BasUnis recouvrer Berg - op - zoom , Maastricht & tout ce qu'ils poiïédaicnt avant la guerre dans la Flandre & le Brabant, avec les places dans les PaysBas, oü ils avaient eu le droit de garnifon. On y avait encore ftipulé. " Qu'a la reftitution des places fortes, on devait auffi reftituer les armes & munitions de guerre, qui s'y étaient trouvées lors de la cocquête; a Pexception de Berg dans le Hainaut , Ath, Oudenarde & Menin, oü les Frangais avaient démoli les Fortifications. Comme le Traité de paix, ainfi que les Préliminaires furent écrits en Languc Frangaife , on déclara dans un article féparé; que cela ne tirerait pas i conféquence. II y eut beaucoup de jroteftations contre ce Traité. Le Plénipotentiaire de Gèncs protefta en. tre autres fur ce que le Duc de Molene y était nommé avant fa Répujlique. Les Etats - Généraux comme ixéeuteurs du teftament du Roi Guilaume III, rererverent a la Maifon d'Oange par un aétc particulier , les >rétentions fur PEspagne , dont ils  'U ChepeHe. avaient fait mention dans le Traité de paix conclu avec elle k Utrecht en 1714. Parmi les autres proteftations qu'on préfenta , nous ne remarqucrons plus -que celle, oü PEledeur Palatin, comme Marquis de Berg - op - zoom , foutenait 1'indépendancedu Marquifatcomme d'un fief libre , qui ne devait pas •être foumis a la Souveraineté des Etats; Ceux-ci firent non feulement répondre a ces proteftations i, mais auffi k d'autres brochuies, oü l'on avait inféïé les preuves de ces prétentions. Sans entrer dans les raifons qui regardent Panden état du Marquifat, elles fe rapportaient uniquement au Traité de Munfter , oü on leur avait abdiqué la Souveraineté fur le Marquifat de lx même maniere que celle fur lesProvincesUnies, & dans la poflefiion de laquelle y ils avaient enfuite continué. Pour obferver toute égaüté entre les Puiflances, on fe fervit d'une autre méthode a la fignature de ces Préiiminai*res, que celie qui était ordinairemcnt d'ufage. Au Congrès de Nimegue, Ryswyck & Utrecht on faifait autant de Traités qu'il y avait de parties contractantes des deux cótés. A Utrecht * par exemple, on fit premierement ua V a  J748» i j ¥aix | a pr.Lx •I i 1 ( I 1 1 F Ti C ti M trois ^ Puiffances. II arriva k peu prés, la même chofe en 1720; lorsquc le Roi d'Espagne Philippe V accéda k la Quadruple Alhance. Pour obierver; 1'egalué parmi les Rois de France. de la Grande- Bretagne & d'EspagneI on rit dcuzc Act.es d'acceffion , dans fix desquels les ütres des trois Pulsfances furent mutueilement nommés les. premiers. Chacune d'elles regut deux Actes; &. les autres fix , égaux aux.' précédens furent remis k PEmpereur. Les articles furent fignés le 30 d'A-' rril. Ce n'etaient que des Préliminaires. Mais ce qui determina k les con-. rertir en condition.de paix, fut la dé-, treffe oü fe trouvait Maaitricht. Les. Frangais y entrerent le 3 de Mai. Ik. ïtait furprenant que cette Viüe fe fürj •endue après la fïgnature des Prélimi-' laires. Mais cette place avait été exeptée de 1'armiftice convenu. Les, 'rangais ne voulaient pas avoir la' onte d'en rompre le fiege. Louis ^V fe fit ,un point d'honneur de rendre cette Ville , pour fe fai; un mérite de la rendre aux Etats-, énéraux. Ausfitót après fa reddi-. ons la fu^penfiond'armesdevint gen©»ie. ' D '  7a Chaptlle. 463' I Cette paix fic naitre une multitude de raifennemens & de fpcculations. Le Roi dc Prufle fut- celui- qui en retira les plus grands avantages. II conferva la conquète de la Siléfie dans un tems oü toutes les Puiflancés avaient pour maxime de ne fouffrir Paggrandiffement d'aucun Prince. Le Roi de Sardaigne acquit une partie du Müanez ; ce fui k ce prix que la Reine de Mongru acheta fon alliance. Don Pluhppc s'aflüra le Duché de Parme , d< Plailance & de Guaftalla •, . le Dus de Modene était remis en pofles :i lion de fes Etats, qu'il avait per dus pour avoir pris les interet dc la France. Gènes rentra dar tous fes droits; La Reine de Hoi rrie aflura fa" Couronne Impériale fon Epoux & k fes Descendans , a prix , cependant , de quelques po : ieffions qui ne paraiflent pas 1'avo beaucoup affaibtie. Mais la France PEspagne, & I'Angleterre firent d pertes immenfes d'hommes & d'argen pour des querelles qui leur étaient a folument étrangeres & dont elles retirerent aucune espèce d'avantaj Auffi les Francais furent-ils généra ment mécontcns de cette paix. trouverent de la faiblefle k abandf V 4 174-^ Remarqusy fur le Traité d'Aix la' Chapeltó. S S § a u >•• it r 2S i'-i b- ie ;e. e« m >n>  Si. i i < t j h « ri B P la fo ' re KT éi ner les fortifications. de Dunkerque J de Ja lacheté a confentir que le Prince Edouard fut expulfé de France ol il avait eté appellé par Pappat des plus: b.iliantes espcrances. Ils regarderent li France comme ayant recu iachement lal ai , spres avoir pu la dicter par fes bril- ' isr.s fucces. De tous les Etats engagés dans' cette guerre s la Républiqtal fut celui" qiu eprouva le plus les malheurs &s Tir #geïf tro? étroits' *y*p ücs.i-üiflarsces étrangeres. E'le recouvra, il eit vrai, toutes les pos-" ■efliuns conquifes ; ies. foldats disperes uaas ia trance, revinrent ea gran. >:e partie; mais elle trouva. fes. Bar-l • iej-es & ies Fortereiics dans un état .«p.ciiü.e. Elle eut alors a. fe repenr de n'avoir pas ccouté les avisV fi K° •I08s, qU4 ic Roi d3 F^nce n avait faus fi fouwnt . eUe auK^ btenu des conditions bien plus fav0tpies , deux ans auparavanr.Nous n'exaiinerons pas fi ces maux furent com-': ,nlés par la révoiution arrivée dans forme du gouvernement ; ies affaires nt aótuellement dans une crife qui" ni cette queiiion tous les. jours pius obiemaciquc ; pour Pcclaircir il rml m fuivre le fij de cette hiftolrg >  IsrChapeffc: 4Ö5: «sais' ia prox:mité des tems & lesconfidérations duè's k des perfonages intéreffées aux derriiers événemens, nous forcent a les renvoyer a- des tems plus ealmes & plus éloignés. C'eft ainfi qu'on ruit un dernier terme k une guerre qui avait dévoré 1'humanité pendant tant d'années & qui, par un enchainement fingulier, avait fait d'une dispute particuliere la querelie de toute I'Europe. Les Puisfances ne fe rapprocherent que lorsque, fuivant la coütume, leur épuifement les eüc mifes hors d'état de prolonger 1'horreur des ravages. Le Comte de Sandwich ne craignit pas de dire a cette occafon ; " qu'k Breda il avait des inftruöions pour ne pas conclure; mais pour y amufer les Francais en leur oppofint fans cefle de nouvelles difficultés. Mais que lors du Congrès d'Aix-la-Chapelle , fa Cour n'étant plus en état de continuer la guerre &ê manquant de crédit,-était alors dispo> fée k conclure". Quant aux Frangais, Papprochc menagante des Ruffés êc Pespoir de recouvrer le Cap-Breton * augmenterent 1'ardeur pour la paix qu'ils avaient déjk faig connaicre a Breda. Les Miniftres d» la France 9 de la Grande - Bretagne & des Etats\ v5.. 1748. ■ ié Jaufes ï dispoft-' ion des ?ujffimces joür l.i 'Vagenaat*  , »748. Renvei.de, Troupes 'i-uffes. - j 45é Paix d's/ix- fignerent les Préliminaires, la nuit dfi* 3 de Juin. Le Comte de Bentinck qui prit fa route k travers le Camp des I AlUes , les porta le lendemain k la Haye. Zendant que I,Qn %nait la fin des noftilités, les troupes Ruflés s'approchaient des frontieres d'Allemagne pourles rendre plus vives & plus longues Les Plénipotentiaires Frangais deman-" derent qu'elles fuffent renvoyées • mais* ils avaient oublié de faire inférer cette condition dans les Préliminaires. Ils déclarerent même que la France ne~ rendrait pas les places conquifes, que leur demande ne füt exécutée. Ils eurent une conférence k ce fuiet avecles Plénipotentiaires d'Angleterre &' des Etats : & le 2 d'Aoüt il fut ftipu*l ié par écrit; " que les Rufles qui arnveraient d'Allemagne dans les PaysBas , retourneraient le plus promptewent en Ruffie ; & qipen même tems. te France rapelierait un nombre égal? ies Troupes qu'elle avait dans les Pafs»' Bas, & les reformerait même, lorsiju'on ferait afiurédu retour des Rus-" fes. Les Etats firent encore une obervation fur la garantie qu'on accoriait au Roi de Pruire pour la Siléfie» sis demanderent que ce JHonsjque s'es» -  „gagea avffi.de fon cóté a leur accorder une garantie. . . Les Etats n'oublieront jamais la fauiie politique qu'ils fuivirent en s'engageant ! dans une querelie qui ne les touchait pas Ils eurent plus d'une occafion de voir, pendant tout le cours de cette ■guerre , qu'ils n'avaient époufé que la ii Eaufe des ingrats. Les Anglais furtout i qui avaient contribué le plus k les at•tirer dans cette querelie étrangere , i leur donncrent des lcgons frappantes de ' Pindifierence oü fi l'on veut de 1'oppofition qu'ils avaient pour le maintier i des interets de la Répubiique. Les I Traités de 1674 & 1678 étaient formels entre I'Angleterre & eet Etat ; 1 mais toutes les fois que les Angiais e1 talent engagés dans quelque guerre 1 lis ne voyaient qu'avec dépit & douleu 1 les Hoilandais s'enrichir par le commer j ce permis. Ces Traités avaient en 1 confirmés & même le 27 de Mai nsj : les Anglais en avaient joui tranquiüe ment depuis 1674 jusqu'en 1678. ' Pen dant ces quatre années que la Republ que fut en guerre avec la France, 0 ne voit pas que la nation Anglaife ei été troublée dans la liberté de nav guer en France-, ni qu'ils aient ei dans le cas de porter aucune plain* V» 6: 1743., Diprédatioiis d«s Anglais fuj la navigacio„. » f n: z' 1é0  Jheft'ut. ie\ X. H. p. , a8 Juin -J~4" B '.6 ' I aux ?.tats,- Généraux. Leur conduite L oppofee etait d'autant plus revoltante que_ lors qu'ils avaient attiré les Etats: * raire caufe commune avec eux, ils ne les traitaient pas avec plus de douceur : Ls exigeaient même rigoureus fement qu'ils fatisfiffent aux dépenfesi énormes de la guerre., quoi qu'ils ne: puffcnt ignorer que ia- Répubiique i n de reffources pour la faire & même pour exifter , que dans le commerce.. Ce fut furtout dans Ja, I,«rrf /e Ji74°' *ïae Ie§ Hollandais^rent dans le cas de connaitre les I dispofitions de leurs prétendus Al- * hés en politique & Freres en religion. lis fe déclarerent contre tout I transport d'effets appartenans k 1'En- ~ riemi ,• quoique fuivant 1'article VIII1 du Traite de ió74, les effets appai tenant k 1'Ennemi & chargés fur I confiscables Us n'excepterent pas même de la confiscation les provi- ' Hons de bpuche & de mer , quoiiue le transport, en fut expreffé- .' nent permis par le Traité. En ;onféquence de cette ftipulation noue|Je , dès 1'an ,74I m s'empareent d'un nombre conffdérabie de aifieaux Hollandais. Les mers de . Amenque ne ftarent pas plus k 1'aferi  ïa Ch'apelk. . 48$ que celles de I'Europe des déprédations Anglaifes. Les Archives des Etats-Généraux font remplies de plaintes alors portées contre eux. Rhode - Ifand était devenue une vraie retraite de Brigands» En vain les Tribünaux d'Angleterre retentiffaient d'apels portées devant elles j en vain le 7 d'Avril 1743 , S. M. Britannique promit qu'on obierverait réli» gieufernent le Traité de 1674, & le 13 d'Avril 1744, qu'ön ne prendrait aucun navire Holiandais , fous prétexte qu'il ferait chargé d'effets appartenans aux Francais ou aux Espagnols; une trifte expérience montra que ni ces loix formelles, ni ces promefies pofitives étaient refpe&ées par les Amateurs &. par les Tribünaux. Rawley & Robinfon contre lesquels on avait porté le plus de plaintes, ne furent pas même cités en Ju»  PAR GUILLAUME IV. I JL^orsque 1'adminiftration des PaysPas - Unis s'engagea imprudemrnenr dans la guerre terminée par la paix> dAix - la-"Chapelle ; elle ne penfaic gneresaux fuites qu'elle devait avoir ppur le fyftême intérieur de la Répubiique ; ce changement ne paraiflait pas nature]; & i] fa]Iut fair£ • V' les reflbrts les plus finguliers pour amener cette révolution. Le tems viendra , & il n'eft fans doute pas é! Joigné , oü il paraitra des documens • authentiques fur eet événement inté* refTant. I eft même étonnant que la liberté qu'on a laiiTée a la prefle dans> ,-oes derniers tems, n'ait pas encore-' produit quelques-uns de ces documens- 47® Ghafigemens opèrh- . CHANGEMENS' O P É R É $  Mr GulHdumt IV, 477' ■rares & précieux. En attendant la publication ou la découverte de ces monumens , nous forames obligés de fuivre * pas k pas 1'Hiftorien de la Répubiique. Expofant des fcenes hiftoriques dont ik avait été le témoin oculaire ; il doit fans doute être fidele; mais combien de faits, de détails, de circonftances, de caufes fecretes, cette contempo-ranéhé même 1'aura empêché de dévoiler, k raifon des bienféances, des con» fidérations perfonellesque 1'exiftence des Acteurs 1'obligeaitkrefpect.er ! En atten°dant que eet enchainement miftérieux foit dévoilé , par des guidesplus fürs que les plumes circonfpecies ou partiales dm tems; voyons du moins la furface des objets qu'ils ont mis fous les yeux de fes ledteurs, en parlant des change= mens intérieurs qu'éprouva la Répubii-que , k la fuite de cette guerre étrangere., Le Gouvernement des Pays- BasUnis , forme en général une ariftocra* • tie populaire; c'eft k dire, les Adminiftrateurs fe nommant eux-mêmes,, fims qu'aucun naturel du pays foit es* clus k raifon de fa naifiance; ce fyft«J me de gouvernement donnait lieu k' mille jaloufies. Les anciens littesPatriciens confervaient les charges dans leurs families; & des Citoyens opulens &acscédités ne fe voyaient pas, lans envie . 1748^  4fi Qhangtmn; vpèrk- 1748. H Relaas der Seroerlens sn algemeen mis» notgetl 1. i- 3. Met gedreg der Stadhouders - 1 gezinden ytrdedigt. ] '• ". 1 i & fans dépic, exclus par cett© dispogf •tipn desmgnités qu'ils. ambitionnaienti Ils formaienc un parti nombreux; & ils favoriferent de teut leur pouvoir 1'élévation de Guiliaume IV. Ce Stadhouder était natureüement incliné k ' leur montrer fa reconnaiffance; mais il- devait attendre des occafions favorables. La fermentation caufée par les malheurs de la guerre & par 1'élévation du Stadhouder, était trop grande, pour attendre longtems une occafion pareille : elle fe préfenta bientót. Voyons com- ■ ment les Ecrivains du tems développent les caufes du mécontentement public. Lacaifle nationale était épiiifée mal-' gré la longue paix dont on avait joui, & les impóts énormes qui fe percevaient; les Habitans étaient dans le dernier épui^ment; le commerce dépériiïait; 'adminiftration des Compagnies des Inles - Orientales & Occidentales étai* tcmbée entre les mains des Grands qui n'avaient aucune connaifiance du comnerce ; nos Colonies étaientgouvernées l'une maniere tyrannique; les Colons ?taient traités, non fuivant la juftice& 'équité, mais comme des esclaves. II .rnvait journellement des plaintes de iuriname &de Curacao, ces deux mines L'or.de 1'Etat; on y dépouillait arbit^.  fat Guiliaume Vfi. 4?S' renrent de leurs emplois les prindpa^ & les mcilleurs habitans- on les cm prifonait, on les bannnlait; on^met fait kmort : taé k un Gouverneur d'un orgueu m folenV/curagao k un OPP^J^ & partifan des Frangais, aide ü unt£ «1 qui avait mérité cent fo»fc.W; ks Fabriques tombaient en décadence lesRentiers abandonnaient e pay s , les Gapitaliites envoyaient leurs fonds ez Angleterre oü le Ppmmetoe égt ; fur les ruines de celui des Holtenda^ des Traitans ^f^J^fX ' Bourgeois jusqu'k la mcc..t .u ■ re partie des unpots qa ona'*£-; . : Citoyens. Les droits & les P'^1^ , des Bourgeois étaient ou néghgésiOU ; foulés aulpiea. ; les corps dc.méü£ * n'étaient pas protégés couvenab cment, la Bourgeoifie n'avait plus de Chef, qui , ibudnüfnt fes ^VJrLi ^nl & la plupart de fes Capiwines uanc Membres de la -Régence ou d^ndans h'püp i les anciens des corps deme bres des Communautés:V mais-^e Murillrats; les pëtits emplois étaient SérS V des étrangers Jgg^« des Rédens; les emplois mediocres a Sient ^üjcuis k des partages & b» I74SV  ■'748. i C* 3 Mr. Elie Luzac s'écrie h cette ocrafinn .-- f^lc » • «J^lbeuT» , n'eut ramaffé des trélors ? ma,s c'éMK le contraire. U pays e. óa»é dans une guerre, n'avait ni argent u m lorces de terre ,. ni forces de nier. les fiffe* w Forts , |es chateau, & ,es boulevards ft ^n'ief' i i-nnemi comme des Gliatetux de cartes ^ - épmié énervé était devens Je j,UCt dès PuiSiü <<*s,.& Upauwete était générale. •'«W*- 474 Changemens opèrés pius lucratifs fouvent donnés a de» Wifanfe Eöfi? pour ie rétabliffementde Ia liberté & le falut de la patrie, il ivL/-faiC„pas d'autrc reifource que 1'elecuon d'un Stadhouder , dont 1'au- SartesIlU*)ahfflCer 13 tyr3Mle desarift®L'affaire des poftes n'avait été qu'un prétexte pour faire des demandes plug fcneufes. Quelques Bourgeois de Rotterdam préfemerent une requête pour demander en outre ia vénalite des charges au profit de i'Etat. Et dans eet intervalle la propofition de rendre le Stadheréait;iIre > niême dans la ligne feminine, ayant été faite; ilr meierent leurs demandes a cette dcrmere: ils demanderent fi inipérieu* ff & * déférer I leur* lefiis, que les Bourguemaitres de la  par Guiliaume W. 475' i Tille commencerent k foupgonner qu'on 3 cherchait k les dégouter de 1'admimÜ' ftration ; ils accordercnt tout •, mais i en même tems ils portcrent des plain1 tes au Prince d'Orange. Le nouveau 3 Stadhouder , fentit alors le danger 1 pour lui même de laifler pren1 dre k la Bourgeoifie une trop grande i autorité. Ufant del'autoritédictatonate I qu'on lui abandonnait dans un tems aulü I orageux; » il fit publier, qu'il annn.I ,. lait la Déclaration violcmmer t extorI ' quée k la Régence d'Amiterdam; i' ' promettant d'extirper les abus qui 3 , s'étaient gliiTes dans la maniere de I „ dispofer des emplois, dont il improuvait la vcnalité •,. ménagant de taire I w punir comme infracteur du repos v public, quiconque olerait a 1 avemr . s'immifcer dans les affaires du gou' rernementou iaterrompre &ttrouelcr !? les délïbérations.libres des Magutrats paf des requêtes infoientes & lediI, rieufes." Perionne ne vit ou n oia montrer alors le danger de kuiler exercer au Stadhouder un droit legillatil • auffi marqué. 11 eft des tems ou le ialin du peuple permet une dérogation k la loi; mais ces occafions ne döivent jamais tirer k conféquence. Cette déclaration ne laifla pas de faire une imprefiion frappante. Elle fut un coup de foudre poui 1748^  J < t i C l a i 4?6 Ghmgeimns cpiris. les partifans de la derniere requête. ïn„ne^pufcnt diSérCr Pidée d'un abandon douloureux de la part d'ua Prince, dont ils foutenaient les intéréts avec tant d« zele & de fidéïiteV II y en eut, allure- t- on , qui arracherent de depit Ia cocarde Orange de leurs cnapeaux. I!s parhtiem d& de ^ eiarer contre un Prince auffi ingr« fuivant eux; au lieu d'acclamation*ert Ja laveur, on les entendit crier , O rangs. dttfous. Quelques - uns ajoufcienc mémc : eoumgntt Veil nou] qui l ayens fan. Stadhouder ■; g> ,/ V0lJah nous faire la /«; nament /es chofes vont bun prendre un autre train. Cependant les esprits fe calmerent Peu> fcpeu. _ Un Contifeur & trois autresBourgeois qui avaient trempé dans la première requéxe, déciarerent daas un aiemoire public , qu'ils n'avaient au*uoapart a la feconde & qu'ils avaient revenu a tems Son Akeffe & fesWimftres ; qu'ils. s'étaiem même trans^ortes a la Haye auprès du Baron de «roveitein pour lui communiquer leurs ^raintes d'une émeute. On fait que «.Unfifeur nommé Van der Meer, ui avait une certaine éloquence po' ülaire était bien yenu h Cour, ' in i que plulieurs autres Démagogues 2Ja menie claffe. Quoi qu'il ea fait, ,  par Guiliaume IV. 47Ï m déclaration dc Son AlteiTe ne ré;■ lablic pas feulement le calme dans la ville de Rotterdam.; la Bourgeoifie de . Haarlem & de Gouda, effrayéc de ce I trait de vigueur , n'ö'a préfenter des : requêtes iemblables qu'elle avait déja I préparée. Le peuple d'AmlTerdam ne fut pas fi i' fecile k calmer. Depuis quelque tems ■ ie nommé Jean Roufiet faifait paraipre en Frangais & traduire en Hol. I iandais une feuille périodique oü il f infultait régulierement chaque femaine \ tous ceux qui dispofaient des emplois, I les accufant d'en tirer un gain fordiI de. TJn Marchand de porcelaine, nomi mé Daniël Raap, fe déclara le Chef i du parti des Mécontens. Les perfoiv nes qui l'ont entendu discourir difent qu'ils joignait k beaucoup d'afiuranc* une étonnante facilité pour s'énoncer. •On 1'a accufé d'avoir été 1'aveuglé in * itrument de 1'ambition; il avait, ï eft vrai, des liaifóns intimes & régléa •avec la Cour Stadhouderiennc ; mai< j peut- être,regardait - il,cette digniti comme avantageufe au bien-être & même k ia liberté de fa patrie. Quo qu'il en foit de fes raotifs & de fe ïiaifons ; il eft certain qu'il dévelop pa d'abord les bons principes de 1 *iémo:ratie. La première ilequête qirê 174S. einc. La bourgeoifie armée vint t 4x)ut de rétablir le calme. Les Bourguemaitres dirent k Raap, qu'on don-1 nerait toute la fatisfaction cónvenabie. On déf'endit les Affemblées oü il fe trouverait plus de- douze perfonnes. On promit fix - eens florins k quiconque dénoncerait quelque 'boutcfeu.' -Dn des plus ardens Zé'ateurs de la Requête fut même telement efirayé qu'il fe rendit k la Haye pour implorer la protection du 5rince , & qu'il fe vantat enfuite de 'avoir obtcnue. Ce fut alors que le •evenu des potles fut abandonrié k 'avantage de la Province, 'Cette conlefcendance n'accrut pas pour les Réjens Pautorité qui commencait k leur ichapper. Un autre événement porta  par Guiilaime IV. % fon comble le dévoument & 1'ivrefiè 'fanatique da peuple pour le Stadhouder. Ce Prince n'avait encore eu de :a "Princefle d'Angleterre, Anne fon Epoufe, qu'une fiile nommée Caroiine. 'C'était en fa faveur qu'on avait imaginé de rendre le Suuhouderat hereditaire dans la ligne féminine, On avait peine k fe réconcilier avec cette dispofition politique-; lors qu'un événement heureux pour la familie'Stadhoudérienne, vint dimir.uer ces crainte^. 'Son Aiteffe Royale, la Princeffe d'Orange mit au monde un fils, le 8 de Mars 1748. Cette naifiance fut celébrée par les témoignages les plus vif's '& les moins équivoques de Paljégrefle publique. Les Etats eux mames virent ainfi , comme Pobferva. Guiliaume IV , arriver ce qu'ils deli'raicnt avec le plus d'ardeur. LesEtatsG^néraux, ceux de Hoilande, de Zéiande & de Frife , les villes de Nime*gue, Dort, Harlem , Delft, Leyde Amfterdam , Gouda , Rotterdam & Schiedam, qui s'étaient oöcrts pour Parrains du jeune Prince , comparurent par leurs Députés k fon baptê'me, Ces ïlluftres Parrains ne s'en tin'rentpas, comme on s'y attendait bien, a une pure cérémonie. Ls fe piquerent :k 1'envi dc gratifier un tel fillesl Sim. X. X 1748. .1  Changemens epèris d'une maniere digne de fa naiflanceJ de leur zele. Ils fe fignalerenc en Ü • iailant ofTnr quelques jours après, M don que chacun d'eux lui deltinait dans des boites d'or ou d'argenc Lcsl ■Etats - Généraux lui donnereht en conJ tracts de rentes viageres, cent - mi Hei florins ; ceux de Hoilande , fept-mill le ; les Zélandais , trois - mille: led Fnfons, quatre-mille ; Nimegue, mlÏJ le; Dort, huit-eens; Barlem, dou/.ecens ; Delft, mille ; Lcyde , douzecens; Amfterdam, deux-mille-cinqJ eens; Gouda, huit- eens; Rotterdam, qumze-cens & Schiedam, huit-eens Les Etats - Généraux laifferent en outre un prérent dans la Salie d'accouchement , les premiers de quatrecens ducats & les feconds de tro-scens. La ville de Nimegue v ic*>nit cinquante ducats pour compenlér' la .boete d'agent doré qui n'avait pas étéprête pour y mettre fon préfent en rente .viagere. L'ivreiTe était générale. Les partifans du Stadhouderat n'en devinrentee plus orgueilleux & plus hardis. 'ceux .qui croyaient qu'on ne pouvaitcimentéj cette dignité que par des changemens dansl'adminiftration comme cn 1'année ^672, en devinrent plus animés. La nouvelle de la paix conclue dans ces.  far Gmllaumt ÏV. -^Sg !«ntrefaitcs , leur parut laiffcr un champ encore plus libre & une occafion plus favorable. Mais comme les Régens actuels avaient montré jusqu'alors une •complaifance aveugle pour les demandes populaires ; il était difficile de trouver des prétexces pour les dépofer: on fut donc obligé d'avoir recodrs k des voies indirectes , pour fóulever ie peuple. Parmi ces relfources, aucune ne fut fi généralément employee & avec plus de fuccès que la baine & Paverfion que Pon favait être empreinte dans Ie cfeur des Habitans contre ies 'Fcrmiérs prépofés k la perception des taxes dont les denrées de première néceiliteécaient grévées. On les déteftait comme des fang-raes pubüques ; & cette fiaiue retombait par contre-coup fur ies Regens, qui ne changeai ent pas cette'a'dminiftration. Une multitude d.; papiers publics éxpofaiéht a Pindignation nationale les exadtions & les artifices, dont ces fortes de gens font ordioairement accufés. " Chaque Citoyen doit ëtre perfuadé, " a dit un desoracles; du parti mécontent, "que le bien-. „ être public n'a jamais été pris k „ ctKur par la Régence : elle aimait1 ;, mieux, en conlervant les fermes &] ^, en s'oppofant a toute autre voie d'inw pofition , ouvrir a une clafie mépri-; X % übelles ;ontre les légenee» 'Tel pears r f< r St nd. oudersez'nden'erdedist ö •ar Mr. i. v. k. s nats en ef'et par Mr. l!ie Lnzte, e Lsydr.  4M Changemens opérés „ fable le chemin d'une fortune rapü„ de , & dont le luxe faftueux etait ,, cimenté de .fueurs Sc de larmes & „ infultait k la mifere publique. Ceg 5, Régens coupables d'une telle .indult .„ gen.ce n'étaient ni les Ber.es , ni les Protecteurs de la Bourgeoifie. .„ Ils avaient donc forfait leur droit k „ la place qu'ils occupaient, le peuple !erent décorés de cocardes Orange. lis éfolurent de fe nommer des Gommisaires ; ils en choifirent vingt- huit ins diftinction de Reformés ou d'Aabaptiftes. Sept de ces Commiflairjes in-ent chargés de fe rendre k Leeuwaarde-; ü ïlsylurent regus par ia populace au sn des fifres tv des tambours. Troisens payfans éraient deja entrés dans L Ville le matin , armés de batons rrcs, ayant un Miniftre k leur tête. s porterent trois propofitions k 1'A«-  par Guiliaume IV. 01 Ifembtée des Députés qui ticnnent pi I place des Etats en leur ablènce. i0. L'liérédité du Stadhouderat dans la ligne féminine. s3. L'Abolition de toutes les ferraes fans exception, 33. Le rétabliflément des anciennes loix & prérogatives des Habitans, tant des Villes que des Campagnes. Ce dernier était concu de maniere a faire déférer au Stadhouder plus de pouvoir que ne portaient lés dernieres inltructions. On ne donna qu-une demie-heure aux Députés pour ie déciarer. Quelques fédï= «eux criaient même djvant la mailen de PAlTembiée , » que les Membres ,,- n'en fortiraient pas vivans, s'ils ne „ donnaient fatisfaclion ii la commu„ ne." Les Etats promirent tout, accorderent tout ; & publierent k eet eflet une Relolution émanée au nom du Stadhouder - Héréditaire & des Députés des Etats. lis ponerent la complaifance jmqu'a prier les Bons Habitans de préparer les autres fujets de plainte , qu'ils pouvaient avoir pour PAiTcmblée généralé des Etats qm devait bientót fe tenir: Cette complaifance enhardit la commune encore davantage. Plufieurs maifons d'Officiers publics, de Grietmans même , furent pillées dans la Campagne. Chacun des villages & des villes fe choifitdes ComX 4 I74S-  i < 1 i i c h fi t r; Shangemms cpérêsraiffaires pour avifer au redrefiementdes rncn?rrPUb"C?- ,L/S V^es s'*n nrl m^ant gencralement quatre chacun 1 & fes Villes un norcbre ihhnité, de? PMS dix jusqu'a foixante. Le nombrw fl!^, om,miflaire5 devint «neme fi conWt.r,ablequ'eux- raëmes fe virent obfi- ¥fl -X-mer de leur feia ""e nouvel ic coramiffion moins nombreufe : nonl Wte di^toaiód on compta-: d une feule fois jusqu'a trois - eens- Er1' onfiC, de ces ^ommiiTaires 1 dans la Grande-Eglife de Leeuwaarl w l n r • alors que lcs Etats a^ni.' Ms confennrent a l'nérédité du Stad- . bojderat dans la. ligne férainine. Outrel ceacesDckguésdupeupie^rofitantdesmeoaflances, demanderetó , que quel |uesuns d'entr'eux fufient admis danj la. récherche des- finances de I'Etat, ' XHjr la fupprefi+on des emplois qu'ilsl Toureratent luperfius.-, que" la l0 ri CC ne tó,r pius Sêaée dans fesocedures i- quJjl fut- obvié aux abuS ^ilés dans les EleéHons des Députés ux heats ; que les anciens privileees« Habitans fufient renouvel.es ; 52 s Officiers de 1'adrninifiration ne fus;nt accordés qu'a des natifs on a des- I abuans uaturalifés par un féjour d'au oinshuit ans dans Ie pays & au>n t pubhé une amnifiiegénérale.- Tfru*  par Guiliaume IV. 489 ees points furent accordés; ontira même le canon en figne de reconciliation générale; mais il s'en fallait beaucoup' que le grand but detousces mouvemens fut rempli. Les CommiiTaires du Quartier dc Zevenwouden avaient déja dé^ mandé que Son Altcffe fut invitée a fe rendre dans la' Province pour régler lui* même un nouvel ordre d'adminiftration. Les CommiiTaires & même le peuple de toutes les Villes & Grietenies avaient envoyé des Députés au Prince a la Haye. Ils demanderent aux Etats de Frife 1° que la collation des emplois militaires füt abandonnée'au Prince 2% qu'il eut une voix prépondérantedansuneégalitédefuffrages: cette demande ayant été accordée, on ouvrit dans les Etats , fur la propofition de HobbeVan Burmania qui revenait de la Haye, un avis d'une plus grande confequence encore. On propofa de conférer a Sr A. la puill'ance fuprême de: regler a fa volonté,fur des fondemens • felides' la fituation & 1'état du pays après avoir ouï fur ce lujet une Commiffion des Etats &■ une autre des Villes. Son Alteffe fut fur ce point déliée ciu ferment qu'il avait prêté dans fesimtrudtions précédentcs." D'après ce. prelude les CommiiTaires de la Commune drcffercnt un plan , compofé d§uX5.  49° Changemens opirês 1748. Cliangeineiis en ïïife. foixante, & douze articles , aux-. quels cinq autres furent encore ajoutés; & les Etats confentirent a tout. Le Prince d'Orange ne put fe rendre en Frire que vers la fin de 1'année. Ce fut alors qu'il porta aux Etats aflemblés k Leeuwaarde, un Réglementqui . changeait tout le fyftême del'ancien-. ne adminiftration. Ce Réglementcompofé de foixante & onze articles fut publié k Pinftant. On ne peut dis- I convenir qu'il ne s'y trouve des I points oü l'on réforme des abus réels I de Padminiftration précédente. On y détermine avec beaucoup de fagefie la j cqndition des Nobles & des proprié- I taires, du fein desquels doivent être choifis les Députés aux Aflèmblées I d'Etats. On y corrige plufieurs abus I qui s'étaient glifies dans la maniere de lever les voix j & l'on abandonne k la" j vo\c du fort la décifion des cas qu'une ügalité de voix rendrait incertains. Le Stadhouder s'attribuait la nomination ■ 3es Grietmans , mais dans une pré- I entation de trois fujets faite par les Eleóteurs; dans un cas oü l'on ne•. ! wurrait s'accorder a ce fujet, l'affaire itait remife k un arbitrage dont ie. stadhouder nommait les Membres. Les... J Vlagiftrats & autres Officiers publiss  par Guiliaume- IV. 491 Bés' Villes nc pouvaient êrre ni Grietnmans, ni Afleflèurs , ni Sécrétaires , pi Fiscaux, ni Députés d'une Gricte- nie. La Diete devait s'afiembler k Pordiiraire une fois 1'an, commencer au mois .1 de Février & ne durer au plus que fix gemaines. La Cour Provinciale devait ! tvoir, comme anciennement, un exërcice entier & libre; mais elle était, comme ] de raifon, pri vee de toute portion dansle ï gouvernement politique des Villes ou ouvoir mieux montrer leur attachement i >our eet héntier préfomptif des digni- és Stadhouderiennes, qu'en piliant la • naifon du Bourguemaitre jean Giertfema, •V l'on n'avait pas voulu leur donner l e 1'argent pour boire a ia fanté du ïouveau-né. Ils avaient jett fon caoffe dans Peau. Ils avaient porté dès lams vioient.es jusques fur 1'Epoufe de . 3 Bourguemaitre , en lui déchirant fajbe & lui arrachant fes ©rnemens. Le ourguemaitre Iddekinge ( le même ns doute dont nous avons parlé ci-. ?yantdans.,une note p. 334) dév.ouéaJs  pgr'&UUlaume VC. 49S flïaifon d'Orange au point d'aller dans les cabarets lui chereherdes partifans, les ayant afiurés que le Stadhouderat ferait déclaré héréditaire dans les deux lignes, le trouble s'appaifa un peu : les Etats de la Province avaient jusqu'alors chancelé dans cette détermination; lc Stadhouderat n'y était pas même héréditaire : pour appaifer la fermentation ils firent publier , en termes généraux , qu'ils déclaraient Son Altesfe Stadhouder - Héréditaire , Capitaine & Amiral - Géaéral. Le peuple qui ne favait pas ce qu'il demandait lui ■ même, parut fatisfait; mais les Partifans de la Maifon d O < range ayant pris foin de Pavenir qu'on n'avait pas affez' accordé ; il demanda que cette hérédité fut aufil étendue que dans les-autres Provinces: le Prince ayant alors renvoyé fan: Pöuyrir la lettre d'avis des • Etats oi il était déclaré fimplement, Stadhouder Héréditaire; 1'audace du peuple devin bien plus- grande. On fe plaignit qu fon pouvoir avait été trop borné pa Pinfttuction de 1718. On dreffa ui plan de Requête k-1 figner par 1 Bourgeoifie ; & l'on y demanda qu'il fut mis k la tête de tous 1« „ Colleges de 1'adminiftration ; que dar ' un cas de diipute entre la Vil! X 7 . 1748. i F." 1 : . 1 i 5 s 3 9  2743. I i 1 ( € f ( 11 d b d fc É 494 Changemens opèrês „ & les Ommelandes il donnat J » Pr^"dérance au parti Poi "leouel „ il fe déelarerait; que la collation de „ tous les emplois militaires li? mt „.abandonnée & qu'on lui déféSt „ l'mfpeetion fuprême fur les DiSes „ & les Eclufes.» Cette adreflégfnt prefentce, mais ce qui montre com bien cette populace était abufée- S que fes Taalmannen ou ■ Ora efus & la Commime- uréc ou fes Tr buns ayant faifi cette occafion pour demarA lu- poiivoir du Stadhouderat Pnn, meuxfe faire obéir, i!s pillerént Jesmai ungadam ot d'Olde - ampt dans le«! )mmelandes , coururent la campWe ctruifirent auffi les maifons des w- ibfpects, démolirent une 1^1' ' ^hphque : ils ma 1 traiterent les iTer "ers ; on obferva furtout que ces" ■ épredations furent commife avec eaucoup d'ordre 8r n > ■ ,?ec " m leWdld'ofd-V ïfs,nfl "r 'rmcrenc en compagnies réguliereW-faire l^^üsSn^i  par Guiliaume IV. 495 feilt des Commisfaires pour avifer & déliberer fur les affaires. Ils s'ajournerent même pour une affembléc ," qu'ils intitulerent Congres , qui s'asfembla k Appingadam & oü toutes lesOmmelandes députcrent. Les Etats tenterent, mais vainement,. d'empêcher la tenue de cette aflemblée irréguliere : il y fut réfolu que Son Altefle ferait déclaré , Stadhouder , avec les mêmes droits, pouvoirs & dignités que dans les autres Provinces. Groningue fut obligée de fuivre eet exemple; on y pubiia que le Stadhouderat ferait héréditaire dans les deux lignes; mais quelques - uns ayant infinué au . peuple que cela ne fuffifait pas ; il s'écria, fans favoir ce qu'il demandait5 qu'il faüait y ajoutcr , avec tous ks privileges & prérogalhes, dans toute la plènhude g" puiffance , comme en Hoilande. La Régence confentir k tout & aux autres points contenus dans la Requête des Bourgeois. Trois jeunes gens avaient été fouettés & bannis pour les troubies précédens. On s'adreffa au Bourguemaitre Iddekinge en leur faveur; & leur fentence fut nonfeulement caffée ; ils furent encore rappellés & réhabilités : quelquesOmmelandais porterent la violence plus loin encore: armés de batons & de  49® Changemens epèrés manues, ils conduifirent leurs Députés* k 1'Hotel des Etats ; on les forca a fe réunir a ceux de' la- Ville pour former une aiTemblée ; elle eut lieu en effet ; & de toutes parts on y porta des- demandes qui furent auffitöt accordées. Les Etudians derüniveriité profiterent de cette occafion pour demander une judicature independante , & 1'affranchiiTement de plufieurs impöts : ils voulurent auffi faire quelque chofe pour Son Altefle ï & pour le gratifier d'une maaiere analogue k leur état , ils lui firent deférer le titre de Re9eur Masnificenüjjime. Les Taaimans &■ la Communejurée furent rétab'is dans une partie de leurs anciens privileges ; - enfin le peuple ayant fini cette farce politique par tomber fur- les Douanes & lesCommis des fermes , cette maniere d'impofition fut abolie de toutean parts. L'orage populaire continua encore longtems dans la ville de Groningue& les Ommelandes. Une multitudede payfans entrerent k l'improvilie dans la Ville & s'étant joints aquelques P^urgeois ; ils dcmanderent que l'on déférat au Stadhouder tous-' es pouvoirs dont quelqu'un de fes i predécefieurs & nommément Guülaum* f  par GitïUeumi IV.' < 497. Hl, avaif joui dans toutes ou dans quelqu'une des Provinces ; & qpu ^ eut le droit de congédier les Magi ftrats & de conférer leurs p'.aces aiair !Que les emplois raihtaires. Le peuple. etait armé en parlant dc la iorte Padminiftraüon n'avait pas de trojp.s k appeller k fon fecours : le S^adaou,der les tenait éloignées ; u n'en enToya que lors qu'elle eut confenti a. tout: mais enfin , le peuple uimême commengant k ouvnr les yeux &aeoncevoir qu'en rendant les rep.e! fentans ablblumens dépendans du b.aabouder , dans un gouvernement u oilleurs asfez populaire •, ü s»w« a ; lui -même toute energie paria de maintenir la dignité des Régens , ie ' Prince envoya des Commiuaires pour calmer alors Pefftrvefceuee pabhque •, ces Commifiaires,. aecept.es d.iborü , ! cboifirent eux-mêmes du Con eii, cu. : la Commune-jurée, & d entre les tu: ■ bitans de la Vii.e & de la,Campagne ceux avec lesquels ils devaient trauer ies amis da Prince faiiirent Poccafio des Conferences pour demand.r, avu une nouvelle impétuofité, que les Mem bres de la Régence fusfent remercus les Ifomgeois raiTemblés fous leurs di i Vers drapeaux , en firent la demand fftmelle y,on infulta la-maifon dep.t 1748.'  ^748. Kffiletnent ^ établi pour < i'admini- ' firation de 1 Ifroningiie | & Ommc- , JSades. ' I 49^ Changemens ■ opêrés* fieurs Régens odieuxj ceux-ci fentanc vemr Ia- tempëce remirent d'eux-mêmes,, leur emploi dans le fein de Son Altefle. Les Régens des campagnes Jurent également forcés a fuivre eet exemple dans le même mois de Janvier i?49 : les Officiers de ia Bourgeois» eux-mêmes réfignerent auffi- leurs pestes: toute 1'autoritc publique fe trouva alors entre les mains des Commisfèires combinés-avec ceux de Son Aiteiie : queiques- uns leur prélenterent une requête contre ces démarches irregul.eres; mais elle fut rejettce. Le Stadhouder, .après avoiriaifle écoulerdu tems , convoqua une Aiiémblee des Ltats pour les Ommelandes; mais perfonne ne pouvair y être admis ,. qu'il n'etit regu la fimctiun de fel ^ommiflaires :. mais- la- recherche de eur capacité fit perdre beaucoup de tems ; le gouvernement refta" prés de )nze mois dans eet état d'mcerStude* e Prince fe rendit enfin le aa dê: Movemore a Groningue oü fon inaujuration ramena le caime. Guiliaume IV commenga par changer a Régence. 11 fic aufii des chanlenens dans les Commifiions ou Dépuations de la part de la Ville Pin leurs Membres de Padminiftration fu« ent depofts; quelques - unsplacés dans-  par Guiliaume IVT m ie moindres emplois; quelques - utis anême avancés. II difpofa d'une mainiere auffi arbitraire des emplois des iOmmelandes. U- créa une Cour de lultice Provinciale. II fit approuver par les Etats un reglement abfolumenc nouveau de Régence ; le tout en conléquence & en vertu du plein pouvoir & autorité que les Etats lui avaient idéférés 1'année précédente. D'aprés ce réglement les Taaimans & A Commune - jurée devaient avoir , au nombre de cinq a qui tombaient ies einq fêves- noires du fort, le choix du [eónfeil & de la Commune-jurée- i« Confeil en piaee confervait cependant le i droit de cboifir de fon fein les öour- guemaitres , de juger les qualités des Elus, & de rempiacer ceux de fês Menv ' ferea q-ui-feraient- fcoïtdans-PiotervaUe , Le Stadhouder acquerait 1'approbatior i des Membres ciioifis & le pouvoir d< \mettre, fi bon lui femblait, d'autre: i perfonnes tirées du corps de la iour ' ffeoifie a la place des Elus. Les Bour : guemaitres & le Confeil confervaien comme anciennement le droit de nom mer les Officiers de la Baurgeoifie. L Régence des . Ommelandes reltait ai pouvoir des Nobles ~ {Jonkers} * de Ctievaliers ( Hovelingen) des proprie püres & des Plénipotentiaires dan 174*1 i. I S  ; : ( i t ] i i t ï I i S^O' Changemens tpcn's & d? w2?ridcilunfinB°» ^ FivelinJ fübord^n'V 9uartier; Les Quartiers! ^bordonnes&iüu-dwifions dont 1'rd- Sen?Sf P°UVait érre conduite ail Kment par un peut nombre, devanr rdm/rV.' 3VeRir & *** «rconscritl a ckux Quartiers-. A Dc'fs/vl rmr- ?aUvaiennienC ^^fgl P.ayaient la capitation & le fover ? taient autorifés a envoyir un 0"' deux Plénipotentiaires a.ffSete Ad ^&^V^blidans "on d™< de7 faP r é«a!eraent de la part T c°n>nmnaucé. Le choix de! IS'" ^M^-heeren Tè dn wfltrfs était * la dispofidom du Stadhouder ; mais ü ne dehv£i ^ êS ou£sdfiS R"^ens ö^melandais . Pdtalën nW,emrUntées öu ^briquéeS: lévet JlÜSi adffi,fes 5 on abo!" en, neme tems les conventions par les- nWnï que cerra3nes PerfonSes. Ow Rltinguait auoaravant la Seigneürie & l ^^didtion des m2ifons,gterreS ou u P-at-pays furent rétablis fur les aintenir le droit dans la Ville & les tomeland,s; elle devait être compo!'  far GutlJaams 1-V. -goft ïée d'un Lieutenant & de huit Préfidens {tlaopmanneii) outro-iin ProcureurGénéral & deux Secretaires., tcus é- ■ tablis par le Stadhouder, fans aucune nomination prëalabie, Le Stadnouder avait le droit de faire gracc comme en Hoilande. Dans une dispute entre la Tille & le pays , entre quelque Collége d'adminiftraüon ou Tribünaux, le Stadhouder était médiateur & même arbitre en cas de befoin. 11 avait encore le droit d'approuver les 'Commiffions ou Délégations dans les I Aflèmblées, fans être obhgé de renjdre raifon de fa conduite. II nom} mait k tous les hauts emplois, foit de i! la Province en général, foit de .a ville il & du pays en particulier, comme ] k ceux de Sindics, Sécrétaires, Rece1 veurs , Droits &c. En qualité de Recteur Magnificentiffime, on lui abandonna même le choix desi Curail teurs de l'üniverfité & merae 1'élechon \ des ProfeiTeurs, d'après 1'avis des Cu'i rateurs. 11 y eut quelques article) " fur le droit de chafle . également a \ '-vorables au Stadhouder. Tous lei Officiers publics devaient jurer « ■ maintien de ce Reglement, & s'enga gev k perdre leurs emplois en ca d'une oppofition k quelqu'un de ce articles /mais le Stadhouder s'ouvnu 5  *TrouMes v& clini^cmens d'ns Fndinim- ïlration du mys de 'Drente. -, 1 -1 '$ 't föS Changemens tplfis- une carrière plus étendue en fe réfer. vant le droit de lesinterprêter, quand ij jugerait néceflaire. Ce Réglementi etant iurc, on publia une nouvelle amraftie ; mais ce ne fut qu'au mois dei Juin 1750, que Padie formel de 1'hérd, d1; e d u S tad houderat fu t remis a Son A1 teil Les Habitans du petit pays de1 Drente, dans cette fermentation géi nerale , vouiurent auffi fignaler lelïi zele pour ia Maifon d'Orange: cc pays eft gouverne en 'Répubiique par : les Repréfentans réels de ia Noblefie ml5,fefo,Pr°prJ"8ires-; le peu?le «ia' qu'il faliait deelarer le Stadhouderat hereditaire dans les deux lignes: un Habitant nommé Hiddem vint a bout de faire convequer une Diete extraordinaire oü cette Réfolutiön fut Priie ; mais a Pégard de fermes , i! fe euieirent fiipuié qu'enes feraie'nt f l. perdues pour les fix mois qui res:aient . au bout desqüels on fe réu Droftsaux-quels eft joint un Aiïe$.  par Guiliaume IV. gog rear. II cut auffi le droit dc nommer les Délégues aux Etats , ainfi que le Secretaire de 1'AiTembSée. On lui con-1 fera de 'plus le droit de Médiateur & même d'arbitre dans les difïïrends qui pourraient furvenir entre les Députés de la Noblefie & ceux de la Commune. ~. Ceux d'Qvervfiel fe fouleverent auffi contre les fermes; mais le Prince d'ü range avait tant de partifans dms cette Province , qu'il ne crut pas avoir bcfoin dc cette resfource pour y au^menter fon autorité : il y fit publier unplacard contre les muüns & le fit foutemr par I des troupes. La fermentaüon s'arröca !& n'eut aucune fuite. Guiliaume IV chany;ea la Régence de plufieurs Villes liors"du tems ordinaire , les Membros dc la Commune-jurce& ie Greftïer de* Etats ; il vit renouveller en ia faveur le Réfilement qui avait mis cette _ Pro* vince fous la dépendance da Guiliaume •IlLen 1674 & 1675. Les Etatsavaiens i 4'abord projetté de circonsenre fon au 'torité par une intttuction : maisonni sturda pas k s'yoppofer. II obtintparct ]J Réglement le droit de confirmer le Membres de la Commune - jurée o\ d'en choifir d'autres k leur place , 1 ■les fujets ne lm plailaient pas : cett Commune- jurée forme un Collége qt frnubleë &change- Overyffel. 1 1 i  Changemens vpèrés ■*» < ■ Vroublcs -ar changer arbitrairement la Régence Ie la principale des Villes : la garnion eut ordre de fe tenir foüs les rmes , lorsque la iettre qui contenaic ces  par Guiliaume IV. göjj ^tfés changemens ferait lue: cette précaution prudente eut le même effet que fa préfence, Le Confeil de la Ville qui n'était que de douze Membres fut porté k vingt; & le Collége de la Commune - jurée qui n'était compdfé que de douze, fut porté k trente-deux Membres.Cedx de ce Collége qui n'avait pas vu fans inqu'étude les Requêtes drefiees auparavant pour qu'on augmentSt le pouvoir de Son Alteffe, furent bien plus mécontens ; mais on les forca k dévorer leur douteur, en caiTant lesvitres des maifons de quelquesuns & en ménacant celle des autres. 'Les anciens Membres espéraient du moins qu'on les laifléiait dans la Régence: pour gagner le dispenfateur desgraces & le fuprême ordonnateur des affaires, ils avaient réfolu de lui faire préfent du Comté de Kuileribourg , que les Etats avaient acheté-; mais ils furent trompés dans leur attente. Le Prince, les ayant dépofés, fit prendre pofp-fiion du Comté par fes Commifiaires & fe fit prê er ferment & hommage par la Régence & ia Bourgeoifie. II bfa faire des changemens pareils dans les autres villes de Gueldre; quoique dans plufieurs , cömme k Arnhem, les principaux ilourgeois lui eufient fait une -d-épiration foiemneile pour le maintiea Tom. X. ; Y  ^748. *F leven van Willem IV. 1 il <{ 3 » f é §06 Changemens opèrès de Ia °Rdgence j c'eft ainfi que de: fa feuie autorité , & contre ie vceu de: la pluralné du peuple, il ramena le. gouvernement k peu prés fur le même. pied ou 1'avait mis Guiliaume III. C'eft : ainfi que ce Stadhouder oubfia le' ferment folemnel qu'il avait prêré de maintenir Pinftruétion de C'eft: ainfi que les Gueidrois^ s'imaginant! avoir pns alors des précautions contre1 les progrès de ia puisfance .Stadhouder nenne, fe virent trompés dans ieur attente. C'eft ainfi qu>Us furent coad fondusdansle raifonnement qu'ils avaient allegué aux autres Confedérés pour les attirer en 172a k la même réfolutiön. Leur zele fi prématuré ne fut pavé que par une dépendance plus grande a laquelle on les foumit : leur précaution extréme ne fut que le iouet de 1'ambition. Enfin Guiliaume IV pour appuyer cette révolution fur une bafe folide, fe rendit aux Etats Asfem)iés k Arnhem en 1750. fi y fut rcga ryec les ;plus grands honneurs. Adricn j-omtede Lynden., Burgravede VEmpire ie Nimegue, lui adresfa Ie Compliment e plus flatteur. II rappeila bien k Son Utesie qu'elle avait paru dans la même isfemblée en 1729. Mais il ne dit as quel ferment il y avait prêté. Au oasraire & xous Drétexte d'exDofer la  pécr 'Guilkume Vt. "tiéccffité dun Réglement fixe & per;manent, il dispofa les esprits-a recevoir -le joug qu'on allait impofer k la Prp'vince. II'était calque fur celui que le malheur des circonftances lui avait fait recevoir en 1674 & 1615. II y avait même ajouté des comiitions plus dures. Le Prince s'y refervait.le droit de nommer a'bfolument 'les Membres de la-Commune • jurée , fans aucune' 'recommandation 'préaiable. Ilhommaic •également toutes les places de Magiftrature. II faifait entrer dans Je Corps Equeftre qui bon lui fembla'c. 'Enfin, pour comble de 'pouvoir , il ftipulait a la fin du Réglement; qu'il ! aurait la faculté & le plein - pöuvoif d'interprêcer, d'augmehter Ou de cham gcr ce' Reglement ou les articles d*Ö ■celui-, fuivant'qu'il jugerait a propos pour le bien & lefervicedupays. C'eft 'ainfi que le Stadhouder fe conftitue "Légiflateür '& Despote füprêfhe eh Gueldre, ce qui eft asfurément le plus haut dégré de pöuvoir 'que Pon puisfe -accorder k un Souverain; pouvoir qüi 'conféré k un feul homme détruit esfentieilement tóute iöi fondamehtalei Ainfi les Gueldrois , bien loin d'être mieux traités que les autres Confédérés 'pour leur complaifance prématurée, furent foumis k un joug plus aggravam ¥ s HÉL  'Troubies .& changemens a. Utrecht-, Réfol.IIoll &±Déctmb. 1747' p. aar. ^ïtfjp.31- 1 4 508 Ghangemem opèrès encore. C'eft ainfi que 1'ambition fe; prevaut toujours des dispofitions ferviies. Grand exemple pour les peuples qui veulent cönferver leur liber-i te! j: Le pays & la ville d'Utrecht ne' iurent pas k 1'sbri des mouvemens'i populaires. L'adminiftration n'y avait 1 gueres été portee a fe donner unStad-l houder. On ne 1'avait reconnu que 1 pour fuivre 1'exemple général & par cramte pour le peuple. Mais on n'avait pas encore dêterminé 1'autorité qu'on lui donnerait. On parlait même I de prendre des arrangemens k ce-fujet; '\ mais fur du dévoument populaire & de I 1'ascendantdefescréatures, Guiliaume ne I voulut fe prêter k rien. En effet pour I Impofer filence aux cristumultueux du |f peuple, on fut obligé de lui döférer e Ja même autorité que Guiliaume III ï avait obtenue; lorsqu'Utrecht rcntra I dans 1'ünion k t'évacuation des Fran- I gais en 1673. II acquit ainfi la dis- 1 pofition .de toutes les Magiftratures -: vacantes & des Commifiïons & autres ; dignités de 1'adminiftration -civiie & ;j politique, foitdans la Province, foit k la kl uénérahté. II y eut même dans ie f confeil un Membre qui porta la fhtterie jusqu'k propofer que le Scadhouierat fut offert k la Princeile Royale.,  par- Gailfaume IV. gcf Epoufè du Stadhouder , au cas qu'il vint a mourir fans héritiers légitimes; mais ies autres Membres trouverenr." eette propofition prématurée. Les mouvemens. populaires ne cefferent entierement que lors qu'on eut aboii les fermes. Ce fut furtout en'Hoilande que les] foulevemens a- 1'occafion des fermes fut \ violent ,• quoi que le Stadhouderat n'en put tirer parti pour augmenter fon autorité autant que dans les autres Provinces. Le peuple. joua dan» ces circonftances un röle qui aurait pu le mener a des changemens heureux en fir faveur , s'il eüt été mieux conduit. Le tumulte eommenca. d'abord a Flaarlem. A la nouvelle que les émcutes populaires avaient fait abolir les fermes en Frife; la populace fe fouieva & pilla la maifon d'un Collecteur nommé Jean Verwey. La Régence prit dès lors la réfolutiön de fupprimer les 'fermes ; les Etats de Hoilande- vouiurent les foutenir; ils pubiierent un édit en faveur des fermes; la Régence en empêcha ia promulgation dans la Ville ; cette oppofition enhardit la populace qui piila fept autres maifons de Collecteurs. Le peuple des autres Villes ayant imité eet exemple, les Etats Y-a... rrouMs '• n Hollan--  J74$> M4ition a & Haye. ! I t c e ii fc & E »)< lij fu de bit M fKf! Ghangemens tpirès., furent bientót obligésJe changer. dei r P?lefff1 f "I ^on>mic Ies mêmes escès J Le/de; & la Régence ne put y mettre urn Ses qU fupPri:ïiant aWplument les L'éclat fut. plus violent encore a Ia Haye. Le piliage eommenca d'iinl maniere fi funeufe, que le Confeil de guerre de Ia miiice iwl gepife. aija confulter, Sqn " AlteJIel qui fit répondre qu'elle pouvait' agiKccnjre les feditieux. & même empioycr ks troupes de ' la garnifon : tois ies Bourgeois de, la garde furent 1 wuges de s'enfuir pour fe dérober k ' ine grêje de" pierres que l'on faifait 1 'ieuypir fur eux. Cette fcene^ ae ! arda pas.. a,_ deyenir traeique- lesl pmpagnies Bóurgeoifc , & la garnifon" firent ordre de s'avancer contre les Mieux ; on tira fur cette troupe 'rcénees deux ou trois furent tué* : un grand nombre furent blefie's Les tats ayant enfuite publié 1'edit dont * >us avons déja parlé, pour le main- ' m. des fermes; la populace devint ' :ieufe ; elle fondit fur les maifons ' s fermiers ; elles furent impitovament pillées ; a Pexception d'une 'e, dont ia propriétsrire avait fu par mameres . atfables & populaires  ptrt Gu'iUaum TV. gSKS jrcquerir 1'affeét-ion du peuple. Peu s'en fatlu même que ces malheureux ne ponaflent' des mains violentcs fur le Penfionaire de Hoilande Gillis & PAvncat Fiscal Van W-afele : les Etats furent obligés- de les prendre fous ieur proteétion. Le chatiment de quelques - uns des- féditieux- punis du dernier fuppliee , ramena le calme k la Haye., -■ •Mais ce fut k Amfterdam-que le mé;onientement populaire éclatü en eSets plus terriblcs. Les Hcheffés & ie luxe des fermiers avaient tellement fèulevé ia. jaloulie publique dans cette grande Ville que les Bourgeois arméj déclaraient nettement ne vouloir pas eaipêcher le piliage de leurs maifons En moins de deux jours le 24 & le 2.5 de Juin, le peuple y pïlla ving mailöns de fermiers, y détruifit 01 emporta tout ce" qu'il y trouva. Le meubles les plus -précicux-,- 1'argen même furent jettés dans Peau: le vil & les liqueurs fortes que l'on trouv en quantité chez les fermiers fut avs lë ou détruit : des tonneaux entiei farent ouverts; & le vin rouge ruiffi klit fi abondamment dans les canau que Peau en était teinte. Après avo: aifouvi leur rage fur les fermiers, 1< * mutins menagaient d'autres maifons V4 \' 5 V 1 y s X r Is  A'rai'ge- »ïén#pour fiippréer 1 1 ] i 1 i f; i f: r 0 P P L ai A d( 1 512- Changemuns opèrès ■ les Bourgeois fe rangerent alors fous leurs compagnies respectives; ils mirent ainfi fin a la fédition , qui fe termina par une cataftrophe qui couta, Ja vie aux prineipaux chefs & a bien d'autres perfonnes. Le Stadhouder qui, pendant tous ces arages, etait accabié d'une maladie dangereufe , fit un effort pour fe rendre 'f \5, ne Ju5n k PAffemblée des Etats f f3"1!.6' 'Son Akefe Y Propofa 1'emblee la fupprefiion des fermes. » La jam des Habitans, "dit-il», s'était leeiaré par de terribles excès pour abolition des impóts. Mais ce defir ne >arailiait pas venir d'une répugnance r payer le fardeau des impóts publics; attaire du Don gratuit prouvait qu'il tait: , comme autreibis , pret k tout icnfier pour la patrie. En conféquence demandait, que, pour remplacer les :rmes , il fut imaginé d'autres roanïe3S. de percevoir les- impóts, moins Jieuies & moins pefantes pour le peule. Son Altefle finit même par proper une espèce de- capitation. Les eputes des Etats ne s'étaient pas fe"4us, ?_ cecte Propofition. Son ftefie Jaiffa toute liberté a leurs ïhberations v en förtant auffirót de *iiemblée. Les Députés, voyant qu'il MM dangereux de s'öppofes au m& *  far GuiÏÏamm IV 513" rent, céderent de bonne grace;& la fuppreffion des fermes fut publiée. Ainfi fut abolie une perception qui, depuis plus ' de deux- fiecles , avait étè en ufage enHoilande. II était plus facile d'abolir lés fermes" que de remplacer par un autre expédient le vuide que cette fuppreffion laiflait dans ks coffres de I'Etat. Le produit desfemes était de dix - millions.. Pour fuppléer a ce deficit, SonAltefle propofa une espèce de taille fur les tètes & fur ceux qui tenaient maifon, Cette propofition caufa plufieursdébatsj elle fut enfin acceptée. Pour trouver provifionellement les dix millions perdus par la fuppreffion des fermes, ily eut une repartition fur les Villes qui produifit cette fomme : mais elle ne put être continuée que jusqu'k' la fin de 1'année 1749. Cette* repartition avait caufé tant de difficultés qu'on curators recours a la voie d'une Collecte , & c'eft celle que 1'ón fuit encore & ■ pTéfent. Au refte les Etats crurent devoir a leur équité d'indemnifer ceux" dont ils n'avaient pu défendre les biens contre 1'anarchie populaire. Cette indemnifation fut eftimée trois - eens-milte fiorins. On penfait que ces arrangemens saraient éteinc la fiamme de 1'esprit d&* Y-5. '74-8-  I74S. Nouveaux troubies i Amfterdan $.tle.as Ha Miroeiten. ! 3 9 .9 5*4 Changemens cpérts". djscorde & de parti; il fe ralluma ave^ plus de fureur que jamais. La Régen ce d'Amfterdam avaic toujours refufé d'abandonner,. ainfi que les autres Villes, le produit des poftesa l'Etat. Pou^ montrer qu'elle n'en détournait pas tergent a fon profic, elle :avait fait publier des écnts pour montrer au peuple que 1'ufage en était affefté au maintien des maifons de religion & djfcharité. Le Prince était pour la cefiïon des poftes; cette ooftination lui fit croire qu'il v avait encore dans les Régences un vetm fecret contre le -Stadhouderat: pour mrmt cette dignité fur desbafes plus fohdes, il parut,, donc néeeflaire de taire ,des.changemens dansles Rézences mumcipales en Hoilande.. Gncommenca par des pamphlets ..inflammatoires. On en fit paraitre oü ,1'on demandait, ■ au nom de la Bourgeoifie, que les aneiens privileges, & prérogatives des uorps de métier,, fufient rétablis; qu'un „ Confeil de guerre. fut choifi d'entre , les bourgeois; que la maifon appellée le 9 'Schutters - DoeP. leur , fut livrée , qu'en leur abandonnat 1'éleftion des , Confeillers & ,1a nomination des E- ; ,. chevins, Pétablifiement des Di. , redteurs des Compagnies des Indes- \ Oriëntale & Occidentale; qu'on aboi Sit pour toujours les fermes, ies  par Gmllautns IV. • 515 I 5r cifes & les impóts exorbitans fur les ij ,, bien-fonds & les perfonnes; que les ij ,j poftes & 1'emploi de Gazettier fusI „ rent abandonnés a la Bourgeoifie cu I „ a Son Altcflé". De pareils demani| des avaient été difleminées en 1672. I Les gens fages: ne furent pas la dupe j| de cette ardeur démocratique ; ils virent qu'on faifait agir fous main , pouropérer un changement dans la RégenI ce. Un de ces écrits confiftanc en onze articles avait, difait- on , été préfentéc a Son Alteffe j-mais on n'a pas fu comment ij avait été accueilli. Ou^ dédutlait dans ces écrits des principes vrais, mais dont 1'effet eft fidangcreux au' peuple ; quand il n'éft que 1'avcuI gle inftrument de quelque ambitieux» Les Régens 9 -" difait - om, " ne „ •font pasfaits pour regnerfur lesBour,,-geois & Habitans , comme fur des „ fujets.v ils doivent fuivrc leur ^.ferment & la juflice & gouverner „ fuivant les loix : qumd ils s'é„.-cartent de cette regie , ■ chacun a le ., droit de les rappeller a leur devoir j ,,: puis qu'ils ne font élevés en dignité, que pour faire la volonté dupeu^-ple & non la leur". La conduite des Régens ne fut pas épargnée dans ces brochures. Les plus diflinguésd'entr'euxj &-furtout le Penfionaire Gillis, furent Y>6 I748-  5ï® Changmens opérif- 'iailons des *ux partif. ' 3 depeints de couleurs afFreufes. Oir j< traduifait furtout cruellement la Ré" gence d'Amfterdam , pour avoir infiftéïür la Neutralité avec la France & pour avoir voulu conferver les poftes kla Ville. La moindre punition, qu'on pouvait infliger a-des Régens pareils^ était la dépofition : la Cour de Hoilande défendit un de ces-libelles; onles débitsit., on les lifait dans les auberges & les cafFés ; peu k peu les; esprits s'in dis polerent contre la Régence ■;' il y eut des aflèmblées clandeftines & nocturnes dans des aubergcs. & des. cabarets, nommément auVredenburg, dans le Lange-Dwars-ftraat : ce fut W> qu'on jetta le fondement d'une idee qui aurait pu a▼oir les fuites les plus heureufes ^ frle plan eut été bien conduit. On yförma le projet de- créer , a 1'exemplede la Frife , des CommiiTaires de lala Bourgeoifie,.pour aviferau redrefTement,> des griefs. li Régence- ne vit pas fans inquié— t-ude ces mouvernens populaires dirigés, contre elle. Elle fit attaquer par des» écrits pub'ies les principes de liberté? que répandaient ces nouveaux déma». •;ogues, Ils s'étaient appuyés de 1'au:orité des anciennes chartes , pouraontfer .que la nomination du MagU  tar Guiliaume IV. 517 ftrat appartenait au peuple. Le privilege de la- Comtefle Marie donnécen 1-476, fervait de principal fondement k leurs allégations. On montra par cette charte & par celle du Duc Albert en ij96, que la Régence une fois nommee par- la Bourgeoifie, devait fe perpetuer elle - même & qu'k elle. ar vait toujours ajrpartcnu le droit de nommer le Tribunal des Echevins ou Juges. On avouait qu'il n'y avait pas. de titres pour conltater fi les Capir taines des compagnies Bourgeoifes pou* vaient être- dans la Régence ; en 1580 Guiliaume F, voulant rétabür les compagnies Bourgeoifes avait fait dér férer la charge de Premier Colonel k Guiliaume Bardenfz, Premier Bourgue* maitre. Ge pofte ayait toujours été depuis occupé par un des Bourgue; maicres ; on obfervait que c'avait été un moyen d'entretenir l'harmonie entre la Régence &. la Bourgeoifie. On obfervait encore que les Corps de métier avaient exifte , longtems avant Pinftitution des compagnies Bourgeoifes , en certains quartiers; que ces Corps de métier avaient été. régis , non comme les compagnies Pourgeoi fes , mais par des Anciens donl la plus grande partie étaiem Membres de la Régence. A- cej Y-7. Rcl'taip* 105»  i ] 1 c i » t G ' n k m fe st 5*8 8 Changemens epéris lf°MSJe d!p0Rdit que Ies Palege* palege de Philippe deW^^ cette éleflion eft fuspendue pour hui* ans & qucdans une autre du:oïïeMÏi 145?,.elle eft fuspendue pour dix :uï Alecïmn ét-al £, g , » 9L,e ce£ce -lection etait au nombre des plus precicux; que le méme Phiiinpe fe epentjrd'avoir fait des ordonmmceï u 7 dérogeaient. On trouveTnmS • 'élettion annueile des Réeenrp» S?« es Handveften imprin^te^^8 he2 jacob Wachter. If cft dK' 14- "De plus les Confei Ier de cetfe " ,-ViIle feront leur compte chaque Z • ■née, de la part de la Ville. s'il< fi» •retireront ou s'ils continueront» Cm 'ouve dans la même charte une autre aufe non moins remarquable ii v eft ■ larqué Que les emplois n'écaient pasf dispofition des Bourguemaitre? |S des Membres de la juftS &5 arge: & du confentement des trente -  par - GuUlaums W.7. 5 ï § ■ TW-Confeillers. Quant k 1'éïeftion des Bourguemaitres par le Confeil; cette dispofition était approuvée ; elle avait eu lieu en 1578, lorsque la Bourgeoifie avait élu les Confeillers & les Echevins: circonftance qui montre qu'elle , n'avait pas encore perdu le fouvenir de fes anciens privileges. On pro'jvaik encore par des ordonnances rendues en 1580, 1590, 1618 & 1651, que la Régence avait pris 1'avis du Confeil de guerre.- Ces principes étaient excellens; mais la -coHféquence "n'en était favorabie qu'au Prince ; puis qu-on ne peut contelter k la Bour geoifie, difait-on, le droit d'éleclion, elle a celui de ■ Pabandonner au Prince & de 1'engager au moins k renonvcl Ier la Régence. On. ajourait que le; Colonels &. les Capitaines étant faiti pour être les arbitres dans les .grieft que la Commune pouvait avoir contre la Régence, ils ne pouvaient êtr< juges compétcns,-s'ils appartenaient ï la Magiftrature., Les Régens, les ut Confeillers ne font, difbït - on, que lei Repréfentans de la Commune, tiré de fon fein ...pour veiller k 1'interé général. Les- deux partis avouaien que les Repréfentans n'avaient pu êrr choilis que par la Commune ou . le GotpS' de métier; mais les Ariftocrate (looft p. 57. M05. I ; s s ..  '748. I'jirl 10(5. I jü. I09 ■ lil O. jfcW 133. '» { '1 I I £ I 1 Changemens opérér foutenaient que - 1'éleftion faite une•a?n%HpaiC étöP~ente & L pat annuelie : que ies Handveste,:de Wachter , ne parlaient que des Bouro-Uemaitres auxquels on donnait indlffé remment aiors le titre de ConSrs i prmkge d^lhert 16 W S ( On < avait objecté qu'en f445 Philippe étant venu a. Amlerdani 1 troübies d^S? & Bourgeois de ne choifir de Maeiftrat*que dans les Plus notables &• es Plus parnalite. On repondait qu'il n'avait en vue que 1'éleétion des Bour/ue- SueSC^eiiqi1? «V qu au-confeil. Suppofons même rit. In ConS,^°Crates' ^ue ^ioï: rtu Lonfeil doive appartenir au Corps/ Je la P.qurgeoifie; convient il a qS ques-uns feulement, dont la DïurSr. ont étrangerS & pas même Sou geo sfde- iemander un changement de £n e ? eponlu On y rephqua par une diaibe. violente contre 1'Ariflocratie. £ fcegence voyant alors que la üce poléT uque ne lm ferait pasfavorable, eut re- Selman S8 Ar'd^ oeKeiman, Chirurgien , un de ceux-. ui s'etaienc trouvés a PaiTemblee.... dï/.  par GuHlawne IV; 5aï "Tredenburg-, fut appellé devant: les Bourguemaitres. On lui demandaquels avaient été les Rédacteurs & les Detenfeurs du plan. La peur le nomma les Sieurs Boudeau, Gimmk,. Jean Rouffet , Douhiliac , Barthoud, Ockers, Martini & Mailepongne. U en fut 'quitte pour une fevere repr* mande. Mais ce traitement ne fit qu'animer davantage les. autres Mtrn* bres de la même affociation. Outre le plan de fe nommer des Comnnsfaires, ils dreflèrenu celui d'une Rtquête connue fous le nom des trois articles ou de. -Rspète de Raap, nom de. 1'Auteiu , qye. Pon croit Jetre^ bouché avec Van der Meer le Demi-, ironie de Rotterdam , qui avait des Eligences a la Cour StadbouJerienne. Elle contenait une Requete aux Bourguemaitres & Coniuhcrs. te Puur- detérer au pl-utot la cnarge des poftes a.'Son Alteile dans-la confiance que ce Pere de la Patrie vant eux, en ferait Pemploi le pms :Sile au Pays. vei Pour faire 4g rsitre les griefs legiumes fur esabus qui K'étaient gUftfc dans Partiele dts emplois & de n'en conférer désormai* qu'a des Bourgeois & Habitans nés dans le Pays ou naturalifes. %\ P.our retaWir. les puvneges..de te '74^ V/id 15**  : ) i i c ï r mts 151.. b i». Ji c d n d f< ^2 Chatiggmtm opirês 4 d»"t«:s egards & réE„i,3 forums.- les Colonels & l« Maitre de l'Hórpl a n , endre neut-i rvT, ^- du />öi?/-' on comWe £t'?„£?f faJ cette maifon oü. ,urP f Tlo autref0IS s'exereer iU'arau^- r "de s,Ti-. jlülente-> PoiFeffion de la . i tSt de cette maifon;&dans e ce f ' Cr°mmrcerenc 13 tenue onre?a ,fntT£iembIées'(5uifi'-enc ° Ce cn,?^' ■!Sin°m de ,La EireJ un Srand nombre de per»nes. Henn Van. Gümnig, pro&;  par Guiliaume IV* pfr ie Poccafion , adreffa la parole k la multitude. II déclara qu'il nes'agiffait de rien moins. que de rendre au peu-" pie fon premier écl-at-& fon ancienne liberté. Pour eet objet il propofa pour qu'il fut choifi cinq perfonnes qui feraient enforte que chacun des foixante ■quartiers nommat deux, trois ou quatre Commifiaires, pour. concerter les plans qui auraient bcfoin de reforme, „ Pour montrer qu'il n?avait que des vues „ faines, il affedla de parler avec horreur dc 1'invafion faite dans la Muion-deVille , du piliage des mailons de.fermiers, & des violatiqns de.l'automd publique.' Les trois articles furent fu* ceflivement fignés par un grand.nombre: mais dès les~-commencemens il y eut . de faux-freres, qui firent- eny,lager comme dangereufe la nomination des Cpmmiüaires de chaque Quartier. . Tous ces. monvemenS: inquifcïereut i extrémen-jent la Régence. Le Confeil j afiemblé crut pouvoir conjurer 1'orage qui menacait les Membres, en pr-cnant la' réfolutiönd'accordertoute fatisfadcion raifonabld au peuple. II réfolut en méme tems de fonder les esprits, deconvoquer le Confeil de guerre & de prier les Officiers fupérieurs dc s'enquénr des milices k leurs ordres,. s'il fe.ïra?. 1748^  Md 2c S. »C9- 210. ui. ai5, < ] 1 1 5^4 Changemens opiris' mait quelque chofe contre la Régence^ feirP\.8Vait quelcJue reclamation i raire relativemcnt aux privileges de >a &t °U ^^Co^'^^éder3 Gnlfpn 1 « Urgl4emaure Ferdinand Van d7l"VeS anCI,ens Echevins Egbert fi rl7 Jemminck & Eüas Schellïnger rïaff,n??rgfSDde ceue commiffion: dï ,Tme- 3 ?efnce avait auffi conouee è des Étrangers; c-uelques - uns ■des complices affiéterent' unreEnS outré contre- ces exprefiions : ils fe feparerenrde l'mnmblêe en demandant' d'etrerctablisdansleurnonneur. Raap, Huy er& Chattyn fe rendircnt a l'As. fe.nblee des Bourguemaitres & leur rl S^n1 e" f3Ce °'avoir ete ™' nnHi 1 ^acCufant ce& mouvemens populaires d'irréguliers & en les- attrï buant a des Étrangers Ennemis du repos bubhc & de la Régence. On atU régie 1 adrnifSon des Bourgeois a por-er leurs plaintes. Cette expefition finSe? gricfsfe fit de ia-maniere lui Les Quartiers furent raflemblés cha"rl* Pendant que les gJ*S ÜU. Souscripteurs des trois ar' cles travaillaient a fe faire des partim. dans. ies.di-verfes compagnies/ Les  par 'Guiliaume IV. "5^5 -principaux Officiers des Quartiersvpour engager conforméraent a la commifiion de la Régence, chacun k leur délivrer leurs grie's , s'etaient placés dans les Corps de Garde ou dans les principalesauberges. Un grand nombre de BdurgeoM qui n'avaient aucune plainte k tornier & ne defiraient aucun changement , reftersnt dans leurs maifons. Plufieurs accoururent pour dire qu'ils n'avaient aucun grief contre la Régence. Quelques- uns déclarerent que les puites devaient refter k Ia Ville. Mais la commune fe déclara pofitivement pour les trois articles ; a quoi ne contribua pas peu le zele des Doeliftes qui couraient de maifon en maifon, pour gagner des fcuscripteurs. Deux Capitames & plufieurs autres Officiers de ia Bourgeoifie furent les premiers k figner : leur exemple entraina beaucoup de monde: & les Doeliftes répandirent qu'il y -aurait encore eu un bien plus grand nombre de fouscripteurs, fi plu fieurs des Capitaines dévoués k la Régence n'euflent erabarafië ceux qui fe préfentaient en leur demandam s'ils avaient quelque plainte particu liere k faire contre la Régence : dc marde embaraffante , k laquelle pet de perfonnes oferent répondre négativ.e saent. 1748- Ibid ara. 1  Kr;1eur des OJodiltes. - ( 1 4 4 i rëfë<5 Changemens opirte Le 13 d'Aoüt, Raap & quelques autres Doeliftes fe rendirent k laMaifonde- Ville, portanc le plan des trois articles. Ils fe rendirent folemnellement k la Chambre des Eourguemaitres. Le peuple rafiemblé en foule s'écriait: »' Que les Bourgeois deman„ dcnt k la Régence ce qu'ils jugerit etre jufte & uroit-: Ti ellene peut s, pas y confentir a il faut foutenir les •„Bourgeois." Le menie jour les Doeliftes porterent k is Haye ce plan Mgné par un grand "nombre de perfonnes. Ils eurent audienee de Son Alteffe & la lui prefenterent. A leur retour ils ne manquerent pas de s'étayer avec complaifance de cette hoaorable reception. Le Prince, "rfi„ faicnt- ils, "les avait aceueillis avé* „ affkbilité ; 11 avait trouvé leurs de„ mandes légitimes'; mais en ieur re9, commandant auffi la tranquiiité & „ la foumiffion au Magiftrat." A ce ;écit la commune transportée fit retentir a joïe par des acclamations, Pour mieux entretenir Ie peupledans a même fennentation , óm avait fbi'n le rendre publiques, par la voie de 'imprefiion , les discours d'apparat qui é tenaient au Doel. Quoi qu'ils ne ufient pleins que de lieux communs ui le recouvrement de la liberté . fa  par 'üutlIaume'lV. 5*7 décadence de PEtat, & le rétabliffement du commerce , ils ne laiffaient pas de faire le plus grand effet. -Et -comme quelques Miniïtres Ecclefiafti-ques pfêcbaient en leur faveur, en les peignant comme les Défenfeurs de la OPatrie , les amis de ia liberté & les :Prote£teurs de Jg Reiigion ; ils gagne-rent beaucoup de monde. Dans lachaleur de la fermentation , il y en eut même qui précendirent forcer les Mi• niitres a prier pour eux dans. les Egli■fe|, comme Défenfeurs & Reitauratcurs ■de la liberté. Les Bourguemaitres &le Confeil crurent cependant devoir répondre au plan que Raap & fes A-dherans leur avaient jprë&nté en forme de requête. Ils re.pliquerent i=>. que Partiele des poites & .„ des emplois* devait être décidé par un accord a Pamiable avec Son Altefle & les Etats; que Pon était dispofé a maintenir la Bourgeoifie ,„ & les Corps de métier dans fes pri-.,, vileges & fes coutumes bien con.,, fervés qui feront réclamés dans des Requêtes décentes : mais que ^, Péledlion des Celonels & Capitaines .„ faite dans la Bourgeoifie feulemem: ,9, était une nouveauté contraire aux 4» anciens privileges & coutumes-, aux«, quels on ne pourrait confentir." La Réponfe rie la Régence jiux trois Artic'.es,  :'££8 GftemgMfm opèrts 1748. ^Hld «75. ï 1 ( ) 4 Régence rendit auffitót cette réponfe publique par la voie de Pimprefiion. Elle fut lue dans la tribune aux Harangues-, par les Orateurs du Doel. Quelques- uns Pattaquerent vivement. Ln des plus ardens de ces Zé'ateurs fraita-de Voleurs ceux qui s'étaient krrogé les postes & décjara qu'il voulait perdre la tête , s'il ne prouvait cette accufation. Quelques Doeliftes arriverent fur ces entrefakes de la Haye. Raap était k leur tête ; & ils ftirent regus comme en triomphe. Arrivés au Doel, ils déclarerent k la multitude aflemblée qu'ils avaient eu une feconde audience de Son Alteffe, qui leur avait dit , que la Régence d'Amfterdam lui avait donné fatisfaét.ion au fujet des poftes ; qu'il aurait foin que la Bourgeoifie fut auffi fatisfaite k Pégard des ïmplois ; mais qu'étant entré dans un nénagebouleverfc^ on ne pouvaittout tstablir fi promptement. iLe Prince ivait, difaient- ils , fini par exhorter au ■epos & k la paix, les Bourgeois qu'il ippellait fes Enfans. "On ajouta que Son 5ütefle < avait recu avec fatisfaAion la ignature des trois articles. La comnune regut ce rapport avec tant Pavidité , qu'il ne contribua pas peu 1 augmenter le nombre des fouserip€urs. ïl  f#? -Guitiaums IV. gaf •11 n'y avait plus de divifion que fiir Pélection du Confeil de guerre par la Régence. On infifta fur eet' article au Doel. Quelques-uns mêmei avancerent que , quand -ce ferait unef nouveauté , on. ne devait pas laifier, de Pintroduire cómme utile & falutaire/ 'Ce qui donna de Paccroiflcment a ce parti, fut 1'acceffion du corps entier des Charpentiers de Vaifleaux ,• ce corps un des plus nombreux & conmofé d'hommes robuftes & hardis , paria & prit un ton menacant. Püifieur.s ne'parlaient de rien moins que de s'armer & de forcer la Régence , a la concefïïon de ces demandes. La Régence , craignant qu'une réfiftance plus "longue n'aggrandit la b'efiure, réfolut enfin de rendre la Requête contenanc les trois articles a 'i c ces mots: Fiat , pour vu qiPJ n'y uit rien de contraire aux Rèjolutitns de Leurs Nobles c? Grandes Püijptnnes & a P'internion de Son Alteffe ; & pour lés emplois ^ autant que la chofe eft parement domeftique. Plufieurs croyaient que les Doeliftes feraient contens. On fe trompa.. On cria au Doel que la conces.fion devait être pure & fimple, fans claufe , ni reftridions : cependant aucun d'eux ne montrait ce qu'il y avait d'miufte dans ces reftriêtion& Tm. K. % 'roublcs ir le Coiï:il de uerre.  f i i ;< .C pi "g$0 Changemens epérês Mais les Chefs des Doeliftes ne tarderent pas & découvnr leurs vues " IJ fallait, difaient-ils ", que Son Altesfe fut pnee de fe rendre dans ia Ville pour conciher la querelie entre la R» genee & la Bourgeoifie: il yen eut même qui ieverent tout a fait Ie masqué, en declarant que la Régence devait; «tre changée par le Prince. Pour dispofer le peuple a cette idee , oni fit, circuler des iibelles contre les; jegens dont l'on projettait Pexclu-. ïion; on ne garda plus de meiure cn-. vers cetteMagiftrature que Pon devait traiter avec tant de respect. Deux ces pnncipaux factdeux furent même er poyés a la Haye , Pour inviter fe Prince k vemr; & ils apporteren! pour reponfe, qu'il s'y rendrait dans quelques jours. Les Bourguemaitres ne pouvant plus douter qu'on n'eüjt :n vue de les dégouter dc Padminitration , paflèrent les trois articles mrement & fimplement, & fupprimeent toute reftriction. Ils eurent foin i en faire la notification publique • nais les principaux Doeliftes ne fu'. ent pas contens. « Cette conccffion* itaient-ils, ne venaient pas du con:il entier", En conféquence ils prémterent les trois articles, pour qiie Mtte la Régencev scludle les approu-  *pr Öullkutm W. $%i vit. L'aftèöation avec laquelle on difait la Régence aftuelle , ne manqua pas de faire foupconncr encore plus qu'il y avait un plan pour introduire une autre Régence. Elle ne laifla pas d'accorder tout; mais ne pouvant plus douter que les prétextes & le désordre .^ugmenteraient-, k mcfure qu'ils s'obftineraient a refter en place, elle refolut de prévenir le danger d'une dépofition violente. Le a8 d'Aoüt elle prit la Réfolutiön d'abdiquer avec Parement du Prince. Elle offrit en même tems 'les poftes de la Ville k Son Akeffe, qui les Céda k I'Etat. Cette 'condescendance n'empêcha pas les principaux Doeliftes de dreffer une Requète psur inviter les Etats de Hoilande k favorifer ce changement; mais peu oferent la figner; & les Etats avaient déja autorifé Son Alteiïe % retablir la tranqdillité dans la Ville', dut - il en chan^er les Bourguemaitres & le Confeil. Le Comte de Bentinck vint encore pour derhander au nom de Son Altéfie k la Régence & k la Bourgeoifie , fi elles étaiónt d'adcord pour lui remettre leurs intéréts. Un des Bourguemaitres répondit, que la Régence s'était déja déclatee k ce Tujet. Un des Orateurs du Doel. Gimnig , vint de la pèrt Z k  *7f 4 1 €32 Changemens opérés ie la Commune s'aboucher avec le Comte : enfuiEe s'-étant -rendu ' a 1'Aifemblée du Doei. » Vomez „ vous , » y dit - il , " que Son „ Alte-fle vienne dans la Ville ? A4 4* bandonnez vous vos intéréts a lés „ lóins ? Vous tiendrez - vous calmes „ & tranquilles." Ces demandes ayant éis répondues affirmativement ; le Comte de Bentinck les porta a ia Haye. . Pendant ces entrefaites, différent Quartiers fe choifirent des Commiflai-3 res pour deliberer fur ce qu'on proJ fjolerait au Prince k fon arriv-ée&plu- \ ffeurs des Doeiiltes eurent le fecret de fe faire éfire,: ils ne furent pas délicats fur le choix des moyens : Quelques- uns des CommiiTaires ne durent cependant pas leur éledtion a Pintrigue & k la cabale. Ces -CommiiTaires choifis fe firent infcrire au Doel & y prirent féance. Leur inftruction générale était de fe régler fur les trois articles ; mais ii ne parait pas qu'aucun fut chargé de demander un changement le Régence. Les plus ardens Doeliftes " :raignant alors que ce changement déné n'echouat., dreiTerent une Requê:e au Prince oü ils demandaient pofiti'ement qu'on changeat la Régence * Pcnfionaires & les Secrétaires: imi§  par Guiliaume IV. 533 peu oferent la figner. Dans cette ferrnentation, plufieurs Bourgeois qui n'y avaient eu aucune part , oferent même " former une Requête oppofée, pour demander que la Régence aótuelle füt confervée. Cette Requête allait produire fon effet ; les Doeliftes alarrnés eurent alors recours a un expédient violent pour Pempêcher. Ils engagerent quinze- eens Charpentiers ds Vaisfeaux , a fe rendre au Doel le g£ drAoüt, fous prétexte du rétabliflemeac des privileges de leur Corporation. Ils étaient tous fans armes: maisleur appareil menagant, leur promenade orgueiileufe dans toute ia Vilie , leur affoótation k s'arrêter devant les maifons des perfonnes foupgonnées d'ètre dé* vouées k la Régence actuelie,- tout cela fit une imprefiion alarmante. Perfonne n'ofa plus traverfer ouverteraent les projets des Doelistes. Gepensant les Cofflmiffaires de la Bourgeoifie, formerent de leur corps un autre Committé de fix perfonnes, pour porter la parole au Prince, & conférer avec lui. Guiliaume IV fe rendit le i de Septembre k Amfterdam. Raap k la tête de quelques autres Doeliftes, alla au devant de lui, k deuxcens pas de la Ville : arrivée aux por^ Z 3 »74&_ lies Êomnifiaires de a Bour;eoifie conerent avec 5ob Altefi'e.»  534 Changemens opirês 3/48. tes avec ce cortége, Son AltelTe fivt* regue par les CommiiTaires de la Bourgeoifie , accompagnée de trois aquatremille Charpentiers ,. précédés d'un. Ecendard couleur d'Orange oü on lifaid ces mots , pour Orange & la Libemm Trois des Bourguemaitres Regnans Gerrit Corver , Jean Sautyn & Pierre Van de Poll, vinrent le faluer au-. Logement qu'il avait pris. 11 y était gardé par deux compagnies Bourgeoi-1 fes ausquellcs il donnait le mot du; guet. Son AlteiTe déclara d'abord qu'il nel yoyait qu'avec douleur le. méconten- ] tcment du peuple contre. les Rédens.1il y en avait, difait - il, plufieurs'. qu'il aurait volonuers vu refter en, place ; mais il craignait de ne pouvoir les conferver. " Pour mieux ap- j puyer cette crainte, les CommiiTaires.,; dreiTcrent une Requête oü ils deman-1 daient pofitivement un changement de-., li-.genee & nomméraent la démifiion des deux Penfionaires. Cette derniere, demande fit foupgonner que 1'Auteur ■• de cette Requête avait des vuè's furie Penfionariat de ia Ville; mais il fut trompé,car il n'y eut aucun changement dans cette charge. Jusqu'alors il n'y avait qu'un petitBpmbre de Quartiers, quieuflent nonir  par Guiliaume IV. 535' sré des CommiiTaires ; plufieurs des Habitans de ces Quartiers n'y avaient pas même donné leur confentement:" mais a 1'arrivée de Son Altefle, presque tous cn nommerent: cependant les fix Membres tirés des premiers Commiflaires furent ceux qui gererent tous les intéréts de la Bourgeoifie. Les' Doeliftes ioutenus alors des Charpentiers , porterent les chofes aux' derniers excès. Ils fe rendirent chez les Bourguemaitres & leur demanderent; pourquoi ils n'abdiquaienf pas' la ■ Mtgetice ? Un grand nombre de Négoeians aflemblés envoyerent auffi une députation k Son Alteffe. Ils fe bornerent' k lui demander fa prote&ion pour le commerce. Son Altefle leur reoonditqueion eftime pour eux paraitrait bièntóc par 1'établiilement d'un nouveau Confeil. Son Altefle procéda donc k la création d'une llégence nouvelle. Les quatre Bourguemaitres furent remerciés. Les trente -fix Confeillers furent égaiement dépofés, mais dix - neuf d'entr'eux furent auffitöt élus de nouveau : on leur donna pour Collegues dix- fept autres perfonnes qui n'avaient jamais été dans la Magiftrature. Mrs. Ferdinand Van Collen , CorneilleTrip. Üerard - ArnoudHaflelaar & GuiliaumeZé- 1748. Chsnge-' mens dans la Régence d'Amttcrdavu.  5 S J I g fa c c L * rr le Changement opirèr Gédeon Duits, furent créés Bourguemaitres. Ce changement fe fit au move» d une lettre adreffee au Grand - Officier,, feon Altefle y difait, » qu^yant fait „ tous fes effbrts pour faire disparaitre„ ia dehance & le mécontentement de ■» ia Bourgeoifie-contre les Regens; iis 3, avaient, a fa grande-douleur, tous „ ecpoue.-en conféquenee & pour pré;, venir les derniers excès, il avait « cru devoir faire uf^e du pouvoir " j?nt Jes EcaCs 1'avaient revêtu ie sr ' # d Aouc< ainfi que dc 1'abdicatino vulon>, taire faite par les Bourguemaitre». i» « . 1« Confeil, % qu'il déchar„ geait lesdits, Bourguemaitres & ConïeilIers ; fans cependant qu'il en » PUE êlre tiré des conféquences contre , ieur honneur,- comme s'ils euffent , ma! geraleur empioi-; promettant en » ggj de 'es prendre fous fa protec- Ge changement ne s'arrêta pas Is ■ Ancien - Confeil compofé des Bouruemaitres & Echevins en charge ou prs de charge , exifiait encore. Les •ommiifaires demanderent qu'il füe lange. Les Etats n'avaient pas au>nfe Son Altefle a ce changement, e Prince en écrivit aux Bourguemaies. II leur manda qu'il craignait que repos de la Ville ne fut pas com-  pr Guiltaum IV. 5S7 pletement affcrmi, tant que la Réfolutiön des Etats ne s'étendrait pas k 1»Ancien Confeil. Les Membres de ce Confeil, fentant qu'il ferait inutile de s'oppofer a i'orage , rendirent leur démiffion ; & les Etats donnerent de nouveaux' pouvoirs au Prince pour procéder ace changement. C'eft ainfi que les Régens dépofés perdirent abfolument toute autorité. Les Doeliftes & le Prince n'avaient iusqu'alors donné que de nouveaux Maitres k la Ville. La Bourgeoifie n'avait rien obtenu pour elle. La Commune était attentive k 1'acquifition des privileges flatteurs dont on avait bercé fon espoir. Les Doeliftes s'arrêterent a ce fujet fur le fyftême des compagnies Bourgeoifes. Plufieurs des Gol-onels & Capitaines étaient liés avec les families des Régens dépofés; Les Doeliftes demanderent en conféquenee, un Confeil de guerre, qui füx libre , c'eft a dire, dont les Chefs fuflent indépendans de Ia Régencs & compofés de Membres qui n'euffem aucune relation avec Paneienne ou 1; nouvelle Magiftrature : eet arrange ment paraifiait cependant un affron pour le nouveau Magiftrat & pour l Prince qui en avait fait le choix les principaux Doeliftes fe déraasqus Z 5 1748-1 Demindes Je la Coramune en faveur des compagnies BourgtoiÈes. ■ y  * \ • i % i I i t h 4 53& Changemens opèrts rent abfolument alors. Ils ne parieren! Plus d'un Confeil de guerre indépem r . !a Réëence- Mais la Commune ne e laifla pas tromper cette fois. Quelques- uns de fes CommiiTaires & L^rpentiers furtout déclarerent qu^il fallait abfolument obtenir eet article. II y en eut même qui porterent le zele au point d'accufer Raap, Gimmg & quelques autres d'immoler les intéréts de la Bourgeoifie k la faveur du Prince. Ils les forcerent meme a quitter le Doel. Devenus alors les feuls maitres de cette Tribune populaire, ils s'écrierent qu'il fallait aonner k la milice Bourgeoife un Con-leil de guerre libre, & indépendantue toute liaifon avec la Régence mcienne ou nouvelle. ClenJmHfaitJ ailalt- on, dans les propos & les avis ' ]u'on fit circuler dans la Ville , do a liberté, fi ce point. était cédé. L>An•mine Régence y avait cenfenti ; h Vnnce hu - même eti avait fait concevoir 'esperance. Quelques audiences qui ailaient préfumer que fon Altefle ne enfait plus .ainfi, ne découragerent om ces Zélateurs populaires. La lommune demanda même qu'aucundes lolonels ou Capitaincs ne füt lié par ; fang k quelque Régent. II y eu' u corps des Charpentiers & '  , . par Guiliaume IV. 539 ies Doeliftes un certain nombre qui ie transporta la nuit du 9 au 10 de Septembre a la maifon oü le Prince était logé. Son Altefle venait de fe mettre au lit; mais ils le firent éveiller, pour lui repréfenter que le peuple était prêt a fe porter aux derniers excès, ft on ne lm donnait fatisfadtion k eet égard. Le Prince pfomit d'y travaüler: mais le lendemain , cette vifite importune faite au Prince fut répandue fous des couleurs trés défevorables. "Si Pon continuait k „ Paccabler de la forte, " difait-on, „ il ferait obligé- d'abandonner la Ville „ & même le Pays & de fe retirer dans „ fes Etats d'Allemagne". Cependant le Prince permit la tenue d'un Confeil de guerrecompofé de Capitaines , de Lieutenans & d'Enfèignes choifif par chaque Compagnie d'entre ceux qui fervaient alors : & ce Confeil d< guerre devait nommer cinq Colonel; &' remplir les places des principau) Officiers , qui ne p&ifaieu't pas au: Compagnies ou du moins lui préfente deux fujets dont il en choifirait un Ainfi Son Aitefle n'entrait pas dan Pidée du peuple, qui demandait u> Gonfeil de guerre , donc les Membre n'euflent aucune liaifon quelconque ave la R égence. Eile aband onnait auffi cett Zé r s 1 r- c . e.  «74-S- t < f i t d 4 540 Gftangemtns opèrïs nomination au Confeil de guerre aïrrft compofé 1 mais la plupart des QnartieX' attachaient la plus grande impSrtance f fe nomination de leurs proprei^nS Cette derniere dispofition était S plus raifonable & la piüS prudente Efiefuffifait pour tout concilier: car Su! fieurs Quartiers étaient attachés hS anciens Capitaine*, quoique ilï aiS' nouveaux ou aux anciens Régens - f discorde monta aux pius grands ex'cès- endrou? dré6S ^s pSuri endroits : le calme ne revint que lorsque ,es cinq Coionels eurent étè wiïfaes hors de Ja Régence & que presque ïï? ]^CoraPa^ eufient éPté Tes. unes , a la nomination des Bourgeois d'autres a celle du ConfeiPde gufrre pouryues d'Officiers fupérieurs qu£ n avaient aucune relation avec la Ré£ 0n P«ea mèmefi loin le fcru?ule dans le choix des Membres, que e Capitaine Chriftian Scholten, 'quoil.uun des principaux Zélateurs des. .rois Articles , perdit fa place, parce|ue fon pere avait été créé Confeille? lans la nouvelle Régence. Son KL. ut obligé d'approuver eet arrange! 3ent. Mais il fe-plaio-nit da™ °fn mpubhe en fon £^S,\SS& e-V-ille, qu'on eut infpiré a la ommune une faufie idéé d'un Confe#."  par Guiliaume- IV. Sb guerre libre ,. & qu'il en était réfulté des demandes contraires aux anciens droits & privileges, & qu'il ne pouvait approuver la maniere dont plufieurs nominations avaient été faites. II autorifait en conréquence les Officiers k former un Confeil de guerre qui nommerait aux places qui viendraient k vaquer. Son Altefle acheva cette farce politique en faifanc déclarer ; qu'elle voulait oubiier tous les désordres pasfés & que les Commiflaires de la Bourgeoifie étaient déchargés- pour ce moment & pour toujours de pareiiles Com- Quoique Guiliaume IV fit affez connaitre par cette conduite , qu'il ne craignait pas moins les effbrts impêtueux de la - Démocratie que la marchc adroite St lente de 1'Anftocratie ; les Chefs du peuple ne lui en marquerem pas moins de dévouement. Lors qu'il parut d'Amiterdam le 15 de Séptembre. Gimnig un des plus ardens Doeliftes, luradrefla une harangue, oüildonnaii k ce Prince le titre de Grand. Le; CommHTaires'qu'il avait déchargés & le; Gbarpentiers dont il avait mépnfé le: demandes-, 1'accompagnerent même rbr loin de la Ville. Depuis cette époque, la tranquilht fe réubiit peu k peu dans Amfterdara i74*« LacWe vousment des Doelis-tes ït Soa Alreffs, I 5v  t i 542 Mhangmen: opérês mais ce qui montre combien le peuple eft variable , furtouc quand ii obéit f des; principes étrangers a fon interê • c'eft qu'il „e tarda pas a rougir dat ró ie qu'il avait joué dans cette circonftance. Les Démagogues du Doel Zauraienc acquis 1'eilime de leurs Cond oyens & la vénération de la poftdke s'i s. euffent dirigé ies mouvemens PÜ! '' ?abler? T"e Une ,AKrift^^ie ?ntoP!é... iable a des ames- hbres , . tomberenr ?eu a peu dans le discredit & le m£ pns; dès_ que le peuple, revenu du vertige qm 1'avait aveuglé', vit qU'S ' n'avan fait que changer de maitres? ks DoeMts devinrent même ii odieux m e ce nom ainfi que celui d'^ eT^ef. t'gers {Gens da 48 ) eft encore unP injure odieufe ; &4 qi ceuxqui g ent leur elevation aces troubies n'ont £TJ* ,ét°lrfrer la Pré^ntion qui <£ne géneralement contre eux4 P aar 'ui-même étant mort en i754, la' '1 julace bnfa fQn cercueil lors qu'on ï= >ortait au tombeau & empécha que e adavre ne fut inhumé d'une maniere tecente. Le Stadhouder lui - même Peut pas aflèz-de politique ou de p0Upir pour foutenir contre la haine na- ■ lonale , ceux au zeie & aux déclamt fons desquels il devait en grande Sie tant de changemens li iavorables k.  par Guiliaume- IV.. 54S7 fön autorité. Au. mois de Juin 1749 , ü rctira Pafte VBisteriegraphe. quil avait conféré au.fameux Jean Roufiet qui mena depuis une vie vagabonde SS miférable. Grande lego» pour ceuxqui iouent un róle dans les fermentations populaires, de ne pas tratur les grands intéréts qu'ils prétendent avoir eDEnmêmes troubies. amencrent desi changemens k peu, prés femblables dans les autres villes de Hoilande. Lescompagnies Bourgeoifes expoferent k Haarlem leurs griefs au Baron de Groveftein quT, au nom du Prince régla que les Capitaine* feraient choifis dans la Bourgeoifie & deux Coionels feulement dans le Confeil. ön des Confeihers Mr Remees- Fioris Van Zanen , Mnü; des premiers- k propofer dans le Confeil. fi,, k Poccafion des changemens qui fe faifaient k Amfterdam,. il neferait pas k propos d'appeller Son Altefle a liaariem , pour faire , relativement a la kegênce qui paraïtrait eonvemr au bien oïfa vilk&du pays. Le Confeil op. pofa d'abord quelque difficulte: ma s fes mouvemens devenant plus vifs, la Régence entiere abandonna fes emplois Ua* discretion du Prince: U n'y eut aüe fept Membres remerciés . mais ie Confeil fut augmenté de huit Membres roubtes ü laavlem. ^haugè- , nens & 'i tiaaileufto  1748. & Leyde.S Bouda 1 1 ] • 1 j $44' fhafigmitts epèrès & porté k trente-deuxaulieudevinarquatre dont il était compofé. Cechangement fut opéré par de firn pies Commiliaires envoyés par le Prince A Leyde la Commune joua un rö?e plus frappant. Elle tint des Aflèmblées ; les Quartiers fe nommerenc desCommifTaires. On dreffa des Requête* la populace infulta ceux qui énfajfaiène pour le mamtien de ia Régence aétuelle : plufieurs maifons de Regens furenr attaquees r le Bourguemaitre Jean Vanden Berg fut même maltraité. La Régence fe vit avec bien du chagrin, obli. gée de fe demettre; & plufieurs Membres furent changés: les Commiflaire* des Quartiers , fe voyant alors expofésk la name générale,, exciterent de nouveaux troubies k la faveur desquels,le Prince fit entrer a Pimprovifte une garnifon dans la Ville. Ceux de Gouda furent rellement ïfirayes du danger d'une garnifon, que es Pourgeois désarmerent les Soldarsjui gardaient les portes, fe mirent fous es armes, fermerent leurs portes & )lanterent le canon fur les rem parts • e peuple fe nomma des Commilfaires l 1 y eut des députations a-Son Altefle; a Régence fut remerciée &fix Membres, lerdirent leur place. Rotterdam fut encore moins heureufe.  par Guiïïaume IV. §45 ©n fit circuler des avis fignés de plufieurs mains oü quelques Régens etaient accufés de menées pervertes. " Les fignatures augmenterent jusqu 4 > cent; Son Altefle envoya- auffitöt* •des Commiflaires dans la Ville; &c quoique la Requête fignée fut contredite par une autre , ils ne laiHerent pas de remercier la Régence ^ qui fut cha-ngée a. cinq Membres prés. Gorkum, Schoonhoven & Schiedam éprouverent des troubies & desehangémens ferablables. A Delft la plupart des Bourgeois étaient afëétionnees k leurs Régens, Le Prince voulut leur donner un Bailli qui ne plaifait ni aux unsMjU aux aiures. II y eut des reqdE^s pour 'le prier de nommer un autre. fujct. Les creatures du Prince lailtrent cette occaflon pour gagner k Delft des-partifans qui firent une Reouêre contraire: foUs prétexte a'jr rétablir le repos qui était peine t-roub'é, lePrincey envoya desLommisfairesquiremercierent la Régence, mais qui fut auffitöt rétablie k Pexception d un feui Membre. A ia Brille le nombre des Régens fut feulement augmenté de quinze a ringt. A Purmerende & k. Alsmaar, les.'Régences. furent remerciécs & plu? 17 4 SI. Rottetm. A la Brille, a FormerendeAlkmasr..  a' Hoorn, 'i^llttïile. < i 'i ) < ] 1 1 i ü l a | S4<5 Changemens sperés feurs Membres laiffés de cóté- M coroT hT V 3nS eCUe Vllle «* ff '^Exdteurs ou Boonheeren , ( les Meffieurs de la Féve . U é! Ia"; corapolé de tous les Bourgeois aifés. Neuf perfonnes de 1 ces kJ^ ^^makresi En 1745, ^ loixance ; au mois de fum ï7j.r?J K'n 1 annee d!sPrès öo y em * £L CUrS > y CGniPris 'a Ré-ence-' S t&ïft »• MedenB1ifc., Ed*m & ! changemens pareils. Enfin dans pres. -utorue Stadhouderienne opéra des 5hE5? Pr°Pres afUire d'Saitre Sr fin? niïUS pour ne ^ Pasai.wde qui conferverent leurs Magi, -fats, comme elies avaient conle, eles fermes. Aureile, toutes ïs de~ ofitions ou démiffions fcrcee: fe Lnr "fa réS7e Püf^> ÏÏn&SS • la.Kpucatioa..(te& Magiftrats déPG.  par Guiïlaume IV. 54T fés. Cette grande affaire fut terminée p.ar la publication d'un, pardon géné- ^ ral. Tous ces changemens ne manquerent; pas de procurer au Sfadhouderun nombre infini de créatures. Réunifihnt le Stadhouderat des fept Provinces, il venait encore d'acquerir en Frife, enGueldre & a Groningue une autorité que fes prédécei&urs n'avaient jamais eue. Jamais tant de titres&dedignités n'avaient été accumulés fut:Une feule tête. Les. Etats - Généraux voulurent encore aj'outcr a ce dégré4'élévation. Ils lui conférerent leeitre-: de Stadhouder , Capkiiine & AjaüralQénéral pour les Pays de la Généralité , nommément pour le Brabant &, ia Flandre des Etats & la Haute Gueldre. Enfin les. Compagnies desi ïndes-Orientales & Oocidentales ne voulurent pas refter en arricre , lorsque tout PEtat donnait Pexemple d'un fi grand dévouement. EUes créerent pour lui une charge inouie jusqu'alors. Guiliaume IV fut nommé Gouverneur & Directeur fuprême de deux Compagnies. Ce ne furent pas des titres fteriles pour lui. II acquit le droit de paraicre dans toutes les Aflèmblées, foit en perfonne,. :bit par fejs Repréfentans.. II, y e.ufc  J749- ) t i e t V fi i? c & G ei fb ra to Ë Ie lei Ei 548 Changemens spèrïs rèeB^tiW Les P;aces des DirhStn / fl que toutes les grande* jantage. II proflongaic défimtivemcrr anc h C3tl0nS-J ön reraarque cepe"ïanc, a la gioire de cePnnce qu'il ent a generoficó de refufer es^êmotu! nens qu'on vomait attacber i ces d^gnl vSrel£im! qüe Guillatime IV, fansfo» de, talens éminens pour gouver! oriS i n t CCÏ Creatures tadhouder ; Héréditaire de Hoilande' .esLtats-Générauxs'acquitterent lernï' f jour de la même clmnS . Etats opulaires ; & ces mouvemens prirent gaiement nailfance a Veere.  Etar des Forces. 5§7 Mm des Forces, des Finances , de ia Navigation , du Commerce , des Arts & des A^-azurs de la Nation^ ön a du remavquer dans le court < periode, que Guiliaume IV parut fun 1'horifon politique , qu'il s'en faut beaucoup qu'on puifle le mettre au rang des tyrans de fes concitoycris. S'il fe prcca quelque fois i des projets q\ii cbangerent en partie le fyftême de la Répubiique •,- il eft aifé de s'appercèvair qu'il fe laiifa condaire par des im?*lfions ctrangeres : outre celles ejui pouvaient venir de fa propre maif:m ; car oa fait qnel .ascendant ont gênéralemeftit fur les Prinoes ces ambitieux fubalte-rnes, qui femblables au lievrc , ne peuvent s'élevcr qu'avec Pappui d'un grand arbre. II y avait dans la Répubiique une multitude de particuliers opulents, qui ne voyaient qu'en frémiflant les charges & les Magiitratures cireonferites dans un petit nombre de families. II y avait, fur. tout dans les Provinces de terre , une multitude de Nobles qui, plus recomA a 3 . 175 ï. SouVerae acnt.  558 Forces ^ i i g i i] P ié re fi< Té ce fes St; dui Ja ne inu que raandables par 1'antiquicé de leur racd que par 1'éclat de leur fort une , tot piraienr. pour un Chef militaire dont 1 exemple leur ouvrit la carrière de la gloire & la mam celle de la fortune • J-e peup,e qui ne connaiffait fes Magilirats que par des coups d'autorite -J & qui leur attribuait de bonne - foi es malheurs, d'une guerre dans laqueiie" , effet leur imprudence 1'avaic entrige , crut qu'un Prince d'Orange ah -ete des affaires lui ramenerait fes antiennes années de gloire & de prospeitc „Toutes ces caufes favoriferenc mgulierenient la révolution ; & Guit lume IV. n'eut qu'a le prêter au tor- I snt qui le portait au faite des hon- pure. La . Répubiique vit alors un lienomene inconnu depuis fon établis- ment: tous les gouvernemens , tous les charges militaires & les prélences de la plupart des Compagnies^ unis fur une feule & même tête Si :te révolution fit disparaitre les eau- ' de divifions que la multiplicité de dhouders devait naturellement prore ; elle augmenta d'un autre cótéterreur que cette énorme pouvoir degenerac en tyrannie. II ,ferait •He & fuperflu d'ajouter quel- chofe, aux traits que nous a-  de Terre. 559 v-ons rcprodu'.ts fur la forme que prit alors le gouvernement Si l'on compare I'Etat. des forces de terre & de mer k celui que la Répubiique , deploya dans la guerre de la fucceffion , on trouvera une différence bien confidérable entre l'un pc Pautre'. II • ne i'aut plus v chercher des armées de .plus de eerst - , mille hommus éhtretenuès dans le même tems qu'on avait des flottes de trente k qu'arante vaifleaux dj ligne. Nous avons vu que, quant aux troupes de terre, i'Etat avait', avant cette derniere guerre, fait des r.édu£tions i'acceflives\ de forte qu'a. fon -éruption, elles n'étaient pas nombreufes ; & celles qu'on leva ou qu'on ftipendia pour le beiöin du moment, ne furent ja? mais affez exercées pour oppofer uae défenfe convenable aux Ennemis de PEtat. On fait combien les Stadhou ders ont depuis infillé fur une aug mentation dans cette partie des forcei publiques. On fait le fuccès qu'ils qui eu. II y a toujours eu de la par des Etats une repugnance extréme i fe prêter k ces fortes d'augmentations Heureux s'ils euffent fongé en mêm tems k. rendre ces augmentations int A a 4 Forces de ïerie.  i I t ' xt V ia fn P< dc ni Ei po dii for jet fë '£6o Changemens epérês er cnco,urageant 1'améliora. tion des milices Bourgeoifes; foit en evitant ies occafions Ie fe brouille" avec les puiffances de terre qui les avoifinent ! H faut avouer cependant nue les troupes de terre, quoique depuis ce tems , elies n'aient pïs pï S.^-hwt-niiüe hommes, ont fJf 'LT fiSlue P|us inipofante', par SMrih,?^ °'atB10nS 1n>ont introduit leV Stadhouders & par la reforme des abus: &iitSien£ ëm$ dans !eur mani^ rtl2É fórce? navales-, la marine l ÏPdrlfféfrens efforts tentés pour la S ^rent *, peu Près infr«C' ueux. _En 174 r le Confeil d'Etat fit ne petition pour 1'dquippement de mgt - eing vaifleaux. de ligne ; mS guerre qui éclata avec la Frauce- ontra combien |a Répubiique était ■ujefendue fur mer elle ne put' inner aucune proteéïion k fon com- -ree qui fut la proie des Corfaires L« Colleges d'Amirauté no uvaient y fuppieer des revenus cr- >aires ; ies droits d'entrée & de tie étaient infufhTans pour eet ob- 7>.lcs Pr?vinces, ou n'uaient pas -cordacet égard, ou nefonrniffatenr.  jar Guiliaume IV. 561 ras les fommcs qui étaient a'eur repartition. L'Etat des Finances, fur lequel on avait formé des plaintes (ï ameres; qüi , fuivant les partifans du Stadhoudérat , étaiènt diverties au profit' des Ariftocrates , fe trouverent dans un grand dérangement vers 1a fin de ktgüerre. Les produits immenfes qu'onjltïra du don gratuit, ne fervirent qu'aux dépenfes 'd'un moment critique. Depuis ce tems lk , jusqu'a Ia ijeiiiquieme guerre Anglaife qui vient :jde finir, les diverfes Provinces en 'avaient ' liquide 'une' partie confidérable. Les principal'es fourcés des rïchesjfes des Pays-Bas-Unis font les ma^jufadtures, le commerce & la naviigation. Mais Pabondance de Pargent, Sugmentant la main d'oeuvre ne conkribua pas peu a faire tomber la première. L'arrivce des émigrans Francais ne leur donna qu'un éclat éphemere. Les autres nations ? non-feulement dans les Etats voifins d'Allemagne ; mais encore en Danemarte, en Suede & en Rufiie, s'étaienc :ap'pliquées dés le commencement dts :fi'ecle a 1'éredtion de ruanufitclures 'qu'on- n'y connaiflart pas auparavant, A a 5 - Fi ;niiCi. s. ioniraerce, Sianufaiflures & navijatioii. > ■  175'- Coinpa.ïntf res indes-Otrcni&Jës. 562 C"hangeimns epêrês La multiplication des impóts ue nuifit' pas moins aux manufadtures des Pays* ' üas - Unis ; ces impóts tombanc fur les objets de première nécefiké , rendirent la main-d'oeuvre encore plus etiere. La diminution des manutóurss porta quelque atteinte au Comm-^r ce en général. La Hoilande etait devenue le grand, 1'univerfel Ma?az:n de I'Europe. Les Marchandifes. de tous les pays y étaient importées de touces parts ; pour y être diftribuées entmte k toutes les nations qui nou. vaient en avoir befoin. Les Hollandais laifalent un profit énorme, foit par c~ commerce, foit par le transport. L'adte de navigation des Anglais en ió^r in avait porté qu'une legere atteinte k cette branche lucrative ; mais depuis le commenccment du fiecle , les Suedois & ies Danois s'étaient réveillés * cette emulation & 1'activité qui mirent en menie tems les villes de Hambour^ de Lubeck & de Breme, nuifirent enfin a plufieurs branches du commerce mantime, furtout aux diiTérentes pêches &aucabotage I-a Compagnie des Indes - Orientales éprouva le contre- coup de cette diminution. Les progrès que les Anglais avaient fajts dans cette partie du Moa-  par Guiliaume IV". 56$ de , celui que les Compagnies Frangaife , Danoife & Suedoife, y faifaicnt, devaient diminuer naturellemefit les opérations & par conféquent les retours & les profits de la Compagnie;. On remarqua même alors, qu'il s'était gliflë de grands abus dans le fyftême de fon adminiftration. Elle avait un grand nombre d'empioyés , ausquels elle par yaic des faiaires trop forts ; plufieurs y faifaient contre leur ferment , un commerce de contrebande a leur profit & au grand détriment de la Compagnie. Le Baron de Imhoff qui mourut en 1751 Gouverneur - Général a Batavia , avait en 1741 expofé une multitude de désordres avec les moyens de let réformer. II avait même en 1742 & 1743 fait publier des ordonnances a eet effet k Batavia ; mais on n'en a jamais fu k réfultat. Cequi foutient le commerce des Hollan dais, ce font les Capitaux. immenfes, qui fe trouvent dans le pays. Cet a vantage les rend légiflateurs dans l£ commerce d'argent. Ce font eux qu prescrivent le cours du change ai refte de i'Europe. Amfterdam éft li «aifle générale. La facilité qu'ont le Marchands étrangers de pouvoir tire fur eux pour les marchandifes qu'il vendent & de s'en fervir pour ei 175* i) t, 1 } r 5 1  Aits & Sciences, l 1 i s t d c & P n PJ di fo Ol V£ ét go if'f $% 5$4 Changement- epéfês ~ acheter d'autres, conferve en n&ü» • de . des branches' de S5e °' ï autrement n'y refteraierTt ' Ie rétabluTement des manufarftures Ar £ commerce avait fait 1'ofaj^ des mé dtations de Guiliaume iy. if meme propofé k cet effet 1'idée d'un port Franc Mais Wen des obftacles & f! ^^ettérent^e iüc^s de cTpro* t - Nous n'avons pas trouvé dans cettefermere époque de fources oü nous ; les Arts & des Sciences. Npus fnm nes obligés de nous en ten*j,, ujet a divers traits généraul Noul e°snsflW P^danMes u fiJ h™1' par ,e ^blilTement u Stadhouderat, on écrivit beauoup : les fatyres , les perfonalirés ■ les allegories inonderent toute la R é*'I Jbhque; on en conferve Se dS xueils affez volumineux : lef fcuta' jemes qui parurent alors en faveur ■ i Stadhouderat, raffemblés depuif l Zl hnC°-re degrosvolumes; Pmfr i chercherait vainenrent dans ces d t rs écrits,. en profe ou en vers desmeelies de génie, ou des traUS dï ut : le fiel y domine de part & aue ü^m. Un homme feul^ dong-.  pat-Guiliaume IV'. S0» nous avons promis de parlerdonna Ss une°pluSPgrande & plus jutte*-, putationa la Hoilande fa patrie, que tous les Chefs poliüquesou imUtaires qu elle eut dans fon fein. Je parle de Boerhaa, ^Herman Boerhaaye, nék k Voorhout r^re1»^^^^ ^n£Sf^al titre T'eftime. de fes Contemporaws .& la reconnaifiance de la Poftenté: .1 était d'une. taille au deffus de 1 ordinaire & bien proportionnew^ ö^n tempérament fort &. robufte. Sorimaintien était décentfimp>e , ve, nérable, furtout depuis que: 1 *gj avait blanchi fes cheyeux.. Oraa.u, éloquent, il déclamait avec dignité. & avec erace ; il enfeignait.avec möthode & précitoni perferme ne e, taifait de l'entendre: q™^^; raillerie affaifonnait fes discours, mais c'était une rai+lerie fine & n,fn^J" fe . qui n'était deftinée- qu?a égfc ver les matieres dont il parlwt;, |ns avoir Se mordmt & de fatyri- qiBoerhaavc fe trouva a- l'age dequinzc ans, par la mort de Jon,p»re » ponar sfteclion ,.fens conferi. & m Aa 7 BoeihaaV**-.  ^75^ i l 'i c i i u d k I ni re ' U ia Changemens opirés au miniftere dN L de s adc-nner ce de la rature rïi elS; 'Mis ia «*J ment fes étuSï ^fjm^t egaieentier, Cee °Sa blcntót tout f en mouran p rsed^0Cf^n 9****de bien a une fi u q Cre"111i:iions bord bien d h i U,Wr» euc d'afon traval Tl f,P u1:- * fubfll^r pa*' beibins nfn,1 Ur^Ubvenir * mérite ayant en^f, ,prcfians- son Wans Sr^netCi' dcs ■iverficd de l L 3 faveur- L'°^ei'attache?. TUJ fu' e p£af' a. Médecine, de ChL? ,Profeffeur de lue- La Ville de èL&,de Botani' s de 1'Europe nni yde devint l'Ec°' ^outes les PukKe ef -rois fcienceses DifciplesVqufrrnn ^ en™yaient abile Profeife2r nnS dans ceC fciWzé'é & ,,h °n" feu!ei"ent un *ns leurs travaia li,S „ enrcourageait ars peines i*cV , s confolait dans *>insP Le 'c£ p-,!agea,ic- da«* 'eSS P«tation pePnétn > e?ons- s* a Mandariri lui Siv^qu en cl^o rcription: J/'jSf f760,06"0 fe",e  par Guiliaume IV. 5<5? éecin en Europe,; & la lettre lui fut exadtement rendue. La Ville de Leyde a éleve dans 1'Eglife de Sc. Pierre, un Monument au 'Génie falutaire de Boerhaave,, Salutifero Boerhaavii genie facrum.. C'eft une urne fur un pied - d'eltal de marbre noir; fix têtes dont quatre figurent les quatre ages de la vie, & deux les fciences dans lesquelles Boerhaave excellait, ferment un groappe qui fort entre 1'urne & fon appuy. Le chapitcau de eet appuy eft entouré' d'une draperie de, marbre blanc , oü 1'artifte a ■ répréfenté le*. divers cmbiémes des maladies & lcur* remedes. Au delfos fur la face du pied-d'eftal eft le médaillon de Boerhaave ; on voit a Pextrèmité du cadre , un ruban qui renferme la devife fayorite de ce Savant, Simplex SigHlum Veri. . Nous avons de Boerhaave des mftitutions de médecine, qu'il compofa pour fes éleves, des aphorismes fur la connaifiance & fur la cure des maladies,, des Etemens de Chimie &c. Ce der nier Ouvrage eft regardé comme foit le Chef- d'ceuvre. Cet homme illuftre laifia une multitude de difciplcs dont quelques - uns ont acuuts une grande célébrité». On diftin.. J-751;  -A'b'nus , Van Zwieren &DS Raas. ] 1 r 1 I d ii lii Pi C. Of 3TJ rit Jit coi dei de S6* Changetmns apèfèr étant ,ÏÏie J CCS deux dernier* rans Xn f7 " J- N°»s ■ n'ajóurans rien 4 Ce que noaa avoi-s X re°ló"„rFCr d™ le Prt S?3 nZ l £rasme , des Grotius rnSa3Ve' donc '^écrits^cerenr' nouvctes routes a 1'espnt hStS, -  par Guiliaume IV. $69 \ Érent époque dans les annales-des fcien- I CCS* " Les troubies qui amenerent le rétahjlifp-ment du Stadhouderat peuventfervir a donner une iuée des meeurs qui caracteriient la nation Belgique. Avant Péruption de ces troubies , elle paraisfait courbce fervilement fous le joug abfolu de fes impérieux Ariftocrates. Mais-il y apparence qu'elle a toujours couvé contre eux une jaloufie fecrete , approcliant de la haine. Les malheurs de la guerre la fit éclater alors; comme f les malheurs de celle qui vient de finir, ont fait éclater cellé qu'elle nouriffah | contre le Stadhouderat. Preuve noui veile que la nation n'eft pas faite poui | fouffrir aucun pouvoir qui s'éleve tror. | haut. Les Régens furent alors abaiflëi 1 paree que leur pouvoir devenait intolé i rabie ; comme le Stadhouderat Pet aétuellement , paice qu'il avait pafli les bornes, oü doit être circonfent li premier citoyen d'une Répubiique li bre. A peine cette dignité fut afferm fur une bafe folide qu^ la Cour Stad houdérienne iraagina d'amollir l'ancien nerudefferépubicaine par 1'introduéüo: du luxe„ qui affervit les ames en au» mentant les befoins du corps. L'or & Pargeht fut arraché des coffres oü Pan fCienn^ économie Belgique le tenait ji Mceuïs. ■ 0 i 1 t  VS1- H } 1 t c j; n q g H ir d< i 570 Changemgfis opèrh ges & 1 appareil d'une itme nombreu5-. L«-sqn'en commengarrt a traceFcè rao eau , nous contempiions avec at«rapen eet ordre des chofes & la foumiffion paffive devenue généra'e Pour ce Chef éminent dont la pufs! fance tranchait a plufieurs egardS k Souveram ; qüami nous enriragions avec etonnement l'esFrit de crSnte & de fervijué, répardu dans tous Jeerdres de la nation ; nous n'esperions peres le reveil courageux que nous vons vu tout k coup&fuccéder a cët ïngourdiffement honteux. Si nos M efforts fi notre fo n furtout a ex* Premier vo:umes,afa it on les droits primftifs & impresW donShe-fCS peres & de :a ^ure, ont ontnbue en quelque forte a cetce heuufe révolution, comme les Ennermsde 1 liberté nous ont fait 1'nonneur f*S de □us en accufer; nous fommes payé^ de os pembles travaux & même desdeia! remens inouis & des chaines odieufes ae Pavidue- typographique a fiTnöus ^pofer pour la confection des quaïïe miers Tomes de eet ouvrage. F I N. ij Voycz ReyniersViyaart Brieven T. I p. ,p4,