?8 LE SPECTATEUR
CO Qu'on ne m'^ecufe pas, comme Francois., de vouloir. ^enrfre ndieufe la na.ion aqaloiie: je luis la vérité, & n'adoptP a\ préjugé, ni name nationale. Je me fais un plaifïr roême d*vouer que, parmi les Aagiois, il en eft dont ie fuis jalouc de rx^ftrver Pamitié. Mais ce fentimen» particulier re doij Pftf *t3u%. ¥ i*ftctk leur hjftoire eft uion lsye.
tité plus contidérable encore, s'il fubfiftoit une bonne intelligence entre les Anglois & les Indiens. Ceux ci fe livreroient avec beaucoup plus d*ardeur k leur chaffe, & porteroient des peaux en abondance k ceux-Ik. Alors ce commerce refteroit entierement entre les mains des Anglois, les Rulles ne pouvant en foutenir la concurrencer >Les principales pelleteries du Canada, confiftent en peaux de caftors, d'ours, de loutres, de martres, de fouines, d'orignaux, de gazelles, de lapins, d'élans, toutes d'une excellente qualité. Ajoutons a ces articles le caftoreum donc on retire annuellement plus de deux milles livres pefant.
Les Anglois fe plaignent de Pafcendant que les Frangois ont acquis fur 1'efprit des Indiens fauvages & ignorans. Au lieu de s'en plaindre, il feroit plus fimple & plus naturel d'imiter leur douceur, leur aménité, leur affabilité ; ils acquerroient par ce moyen le même afcendant. Ce n'eft pas 1'Indien qui eft indomptable , c'eft le eara&iere dc 1'Anglojs (1). Comment ce fier infuïaire poutroit -jil fe réfoudre k s'humanifer avec ie fauvage, tandis qu'il rcgarde avec bauteur & dédain les nations les mieux civilifées ? CependanC ïon empire & fon commerce dans le Canada ne peuvent fubfüter, s'il ne vit en paix au moins
M, Jh. (*******), "Le spectateur Américain. Ou Remarques générales sur l'Amérique septentrionale et sur la République des treize-etats-unis.". Harrevelt, Evert van (erven) Amsterdam, 1783-1785, 1784. Geraadpleegd op Delpher op 16-01-2021, http://resolver.kb.nl/resolve?urn=dpo:10428:mpeg21:0003