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le^ détourbement a causé une vraie dévastation du sol: au XVIIe siècle, la plupart des tourbières hollandaises étaient transformées en flaques d'eau: la tourbière — de forme oblongue -— n'était plus qu'un lac après chaque détourbement, séparé du lac voisin par une bande étroite de tourbe, qu'on avait laissée intacte. Les environs de Kalenberg (Ov.) offrent encore de nos jours un excellent exemple de paysage détourbé. Plus tard, ces terrains dévastés ont été réendigués et draines sans cesse par des moulins a vent, pour servir ensuite de paturages: aussi est-ce 1'élevage qui domine aujourd'hui dans les régions tourbières.

Cependant, il faut noter que beaucoup de réendiguements (polders) qui ont été ^ récemment établis, possèdent 1'habitat caractéristique de fermes isolées, comme nous en trouverons dans les régions d'occupation toute récente (par ex. les polders aux environs de Nieuwkoop, Amstelveen).

L'occupation s'est faite d'une fagon un peu différente dans la partie de Noordholland qui se trouve au Nord de 1'IJ (Noorderkwartier). Cette région était sillonnée par des eaux qui faisaient communiquer les grands lacs, tels que le Schermer, le Beemster, le Purmer, avec le Zuiderzee. Ici 1 occupation s'est accomplie. en trois étapes. On a commencé par construire des digues le long des eaux en laissant en dehors les terres incultes (koogen), et l'occupation s'est développée dans la direction du centre, répartissant entre les habitants le territoire endigué.

Le type de 1'établissement humain était le village-rue a champs contigus^ dont plusieurs rangées d'habitations se succédaient vers le centre 1 une derrière 1'autre (Zeevang). Ici on n'a pas seulement extrait la tourbe, mais en détourbant on a trés souvent, comme en Zaanland et Waterland, élargi les fossés de telle manière que la supei ficie des fossés dépasse celle des terres. Le réendiguement des terrains détourbés semble avoir été moins fréquent ici qu'ailleurs, et 1'allotissement semble remonter plus haut que celui du sud de 1'IJ.

Dans les tourbières basses de Friesland, qui ont constitué longtemps une réserve de champs de foin pour 1'exploitation agraire des zones „geest" et de la région argileuse, il faut faire une distinction entre les parties non détourbées et les „veenpolders". Les centres d'habitation des parties non détourbées ne sont que de petits hameaux ou des groupements de quelques fermes au milieu de leurs paturages; leurs noms se terminent souvent en -huizen (Goingahuizen, Warniahuizen). Les terres de ces hameaux sont morcelées en lots irréguliers, ou bien en champs contigus, comme Follega, Doniaga, Oosterzee.

Au début, les parties les plus éloignées du „veld" furent utilisées en commun et les lignes de démarcation n'allaient pas jusqu'au bout du territoire, comme c'était le cas dans les régions de pente unilatérale. Les „veenpolders" au contraire sont des parties endiguées et détourbées, qu on a desséchées après et mises en culture comme