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vaillant croisé qui meurt en Palestine, oceis, sans doute, par des sonneries de trompettes plus bruyantes qu'héroïques. Olla-podrida impersonnelle.

La Symphonie, de Glazounow, n'est pas une des oeuvres les plus intéressantes de ce compositeur russe. II semble, de parti pris, dépouiller sa personnalité, pour nous montrer qu'il sait écrire aussi sagement et aussi proprement que Widor ou Dubois.

Oh! la charmante exécution qn'on nous donna de la spirituelle „Serenade" de Mozart. Cela n'est pas savant, mais le génie auréole tout ce qu'il touche, d'un charme qui prend les oreilles et les coeurs. Et comme cette musique repose de celle de .... mais ne soyons pas méchants, puisqne Mozart 1'était si peu.

Pour le jour de Noël, Colonne nous servit un régal spirituel et si pieux qu'il n'eut point été déplacé sous les nefs de Notre-Dame. Une douzaine de sémites en devinrent meilleurs pendant une heure. Malheureusement, ce n'était pas 1'heure oü ils donnaient leurs ordres de Bourse.

Le Repos de la Sainte-Famille, 1'aria de Bach et 1'oratorio de Noël furent bissés avec composition, sauf au „paradis" ou s'étaient sans doute glissés quelques mauvais anges, après des stations prolongées chez quelque marchand de vin de la Voie Lactée.

Concerts Chevillard. — Russia, de Balakirew, prétend nous peindre 1'ame slave depuis les temps du paganisme jusqu'aux époques barbares, oü les tsars pétrirent, de leurs mains sanglantes, 1'unité moscovite restée bien artificielle, entre tant de races mystieo-sanguinaires. Nous préférons 1'Islamey, oü 1'orchestration n'est pas plus savante, mais rutile de tons beaucoup plus originaux et ensoleillés.

Trois mélodies de Jean Say, interprètées habilement mais sans flamme, par M1Ie Grégoire, furent très-applaudies.

Le Prélude de 1'après-midi d'un Faune, obtint le succes habituel. Musique habile, originale et spirituelle.

Le Prélude de Messidor, de Mr. Brunceau, intéresse moins par 1'invention que par 1'écriture laborieuse, mais puissante. II fut correctement exécuté.

Les Eolides, de César Franck, sont d'un caractère plus religieux que paien et le poëte Leconte de Lisle y est légèrement trahi, mais cette trahison n'en reste pas moins adorable. Franck aurait chanté le Credo au pied de 1'Acropole.

Le Concert, du compositeur russe Rimsky, a été joué par Ricardo Vinés, avec le respect que le simple ouvrier-pianiste doit au cerveau créateur. Cela est digne de remarque, car trop d'interprêtes se prétendent égaler aux compositeurs qui leur fournissent 1'occasion de briller et d'apparaitre profonds.

Le „Quasimodo" de Mr. Casadessus, n'est pas sans intentions louables, raffinées, précieuses, mais non toujours réalisées.

L'ouverture de Benvenuto, brillante, pittoresque, aux larges effets de cuivre,